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(Douze heures six minutes)
Le Président (M. Rodrigue): À l'ordre, s'il vous
plaît! La commission élue permanente des affaires municipales
reprend ses travaux. Son mandat est d'étudier article par article le
projet de loi no 200, Loi modifiant la Charte de la Ville de Montréal,
et également la loi 37.
M. Léonard: Le regroupement des villes de Baie-Comeau et
de Hauterive.
Le Président (M. Rodrigue): Et également la loi 37,
Loi regroupant les villes de Baie-Comeau et de Hauterive.
Les membres de cette commission sont: M. Bissonnet (Jeanne-Mance); M.
Caron (Verdun); M. Dubois (Huntingdon) remplacé par Ciaccia
(Mont-Royal); M. Fallu (Groulx); Mme Harel (Maisonneuve) remplacée par
M. Laplante (Bourassa); M. Lachance (Bellechasse); Mme Lachapelle (Dorion)
remplacée par M. Paquette (Rosemont); M. Léonard (Labelle); M.
Ouellette (Beauce-Nord) remplacé par M. LeMay (Gaspé); M.
Rochefort (Gouin); M. Rocheleau (Hull); M. Tremblay (Chambly).
Les intervenants à cette commission sont: M. Beau séjour
(Iberville); M. Bélanger (Mégantic-Compton); M. Brouillet
(Chauveau); M. Desbiens (Dubuc); M. LeBlanc (Montmagny-L'Islet); M. Leduc
(Saint-Laurent); M. LeMay (Gaspé) remplacé par M. Ouellette
(Beauce-Nord); M. Picotte (Maskinongé) remplacé par M. Polak
(Sainte-Anne) et M. Ryan (Argenteuil) remplacé par M. Blank
(Saint-Louis).
Au moment de l'ajournement de nos travaux hier, nous avions
laissé un certain nombre d'articles en suspens.
M. Rocheleau: Question de directive, M. le Président.
Le Président (M. Rodrigue): M. le député de
Hull, sur une question de directive.
M. Rocheleau: Tel que nous l'avons demandé au leader du
gouvernement il y a quelques instants, advenant le cas où l'étude
du projet de loi no 200 concernant la Charte de la ville de Montréal
terminée cet après-midi ou au cours de cet après-midi,
nous souhaiterions pouvoir, si on poursuit l'étude du projet de loi no
37 sur le regroupement des villes de Baie-Comeau et de Hauterive, modifier la
liste des membres et des intervenants.
Le Président (M. Rodrigue): Cela me paraît possible.
On fera à ce moment-là une suspension de séance d'une
minute et on recommencera avec l'étude sur Baie-Comeau et Hauterive.
M. Léonard: Nous collaborerons, M. le
Président.
M. Polak: ...
Le Président (M. Rodrigue): M. le ministre, est-ce que
vous seriez en mesure, étant donné que nous avions laissé
en suspens l'article 18, de procéder maintenant?
M. Léonard: Continuons là où on en
était, on reviendra là-dessus.
Le Président (M. Rodrigue): Alors, nous en étions
effectivement à l'article 36. Est-ce que cet article sera
adopté?
Des voix: Adopté.
M. Léonard: Adopté, M. le Président.
Le Président (M. Rodrigue): M. Fainstat.
Projet de loi no 200 (suite)
M. Fainstat (Michael): Nous avons étudié la
question, hier soir; nous voyons qu'à l'article 41, paragraphe 708, nous
pourrons revenir avec une proposition. Dans cet article, on propose que le
directeur de chaque service soit responsable de la gestion des crédits
budgétaires mis à sa disposition. C'est exactement ce que nous
visons. Nous voulons que ces crédits budgétaires mis à la
disposition de chaque service, qui sont connus par le comité
exécutif et par les directeurs de service, soient déposés
au conseil lors du dépôt du budget. Cela veut dire que c'est
maintenant facultatif; nous voulons que cela soit une obligation pour la ville
de déposer, en même temps que le budget, ses crédits
budgétaires. Nous pourrons y revenir lorsque nous ferons l'étude
de l'article 41.
Le Président (M. Rodrigue): Je demanderais aux
intervenants de s'abstenir
autant que possible de nous dire qu'ils sont d'accord, de façon
que nous puissions procéder assez rapidement à l'adoption du
projet. S'il y a des points de désaccord, à ce moment-là,
je vous passerai la parole, mais si c'est pour nous signifier que vous
êtes d'accord avec l'article qui est à l'étude, je vous
demanderais de vous abstenir.
Est-ce que l'article 36 est adopté?
Des voix: Adopté.
Le Président (M. Rodrigue): L'article 36 est
adopté. Article 37.
M. Léonard: Adopté. M. Rocheleau:
Adopté.
Le Président (M. Rodrigue): L'article 37 est
adopté. Article 38.
M. Léonard: Adopté. M. Rocheleau:
Adopté.
Le Président (M. Rodrigue): L'article 38 est
adopté. Article 39.
M. Léonard: M. le Président, nous voyons que la
ville de Montréal demande de pouvoir adopter son budget trois mois
après la date des élections, lorsqu'il y en a. Nous trouvons que
ce délai est assez long et nous nous demandons si un mois ne suffirait
pas.
M. Lamarre (Yvon): M. le Président, je pense qu'il faut
quand même penser à l'avenir, advenant le cas où il y
aurait un changement. Je pense que, pour le parti, lorsqu'il n'y a pas de
changement, il n'y a peut-être pas de problème avec un mois.
Toutefois, s'il arrive des changements, il pourrait y avoir certains
problèmes, je pense. C'est comme lorsqu'il arrive des changements au
gouvernement. Si le parti pouvait le déposer dans trois mois, ce serait
raisonnable.
M. Léonard: Adopté.
M. Rocheleau: J'aurais certaines questions à poser au
président du comité exécutif de la ville de
Montréal qui, je l'espère, n'est pas pessimiste en l'occurrence.
J'imagine que la ville de Montréal ne commence pas l'étude des
crédits de son budget de l'année à compter du mois de
septembre. Vous devez sûrement entreprendre cette étude au cours
de l'été. C'est le conseil qui est en place effectivement qui
voit à la préparation du budget, et même du budget qui sera
accepté après les élections, dans cette
éventualité de modifications ou de changements. J'imagine que
l'ensemble du budget ne peut pas être changé ou à peu
près pas.
M. Lamarre: Effectivement, M. le Président, l'étude
du budget à Montréal commence à peu près vers le
mois de mai, c'est à dire qu'elle est commencée actuellement,
pour être déposée au conseil -la loi le stipule -
peut-être dix jours avant le 1er décembre, je pense. Il est alors
déposé pour étude et l'étude se prolonge pendant
une dizaine de jours.
C'est sûr que le budget pourrait être adopté tel quel
par les administrations subséquentes. Mais je pense que trois mois, s'il
y a des modifications qui pourraient être amenées après les
élections, ce n'est pas trop. Le budget est effectivement connu au mois
de novembre. (12 h 15)
M. Rocheleau: Est-ce qu'à l'intérieur de cet
article ou à l'intérieur d'autres articles, on prévoit, en
l'occurrence, prendre le budget de l'année antérieure et
d'appliquer une tranche de trois mois de ce budget-là aux trois premiers
mois de l'année courante? Est-ce que c'est par tranches mensuelles
ou...
M. Lamarre: C'est par tranches mensuelles; c'est à
l'article 670b, qui est ici.
Le Président (M. Rodrigue): Est-ce que l'article 39 sera
adopté?
M. Rocheleau: Adopté.
Le Président (M. Rodrigue): L'article 39 est
adopté. Article 40.
M. Léonard: Concordance. Adopté. M. Rocheleau:
Adopté.
Le Président (M. Rodrigue): L'article 40 est
adopté. Article 41.
M. Fainstat: M. le Président.
Le Président (M. Rodrigue): M. Fainstat.
M. Fainstat: C'est ici que nous suggérons que la
commission propose à la ville de Montréal que ce qui est
maintenant facultatif devienne une obligation afin de permettre aux conseillers
et à la population de suivre le déroulement des budgets des
services et qu'on ajoute que "les crédits budgétaires mis
à la disposition de chaque service sont déposés au conseil
lors du dépôt du budget". Cela ne veut pas dire que c'est le
budget, le budget est le PPBS, mais que les informations en annexe soient
déposées en même temps que le budget, afin de permettre aux
conseillers de suivre le cheminement du budget de chaque service.
Le Président (M. Rodrigue): M. le député de
Bourassa.
M. Laplante: J'aimerais connaître les réactions de
M. le président du comité exécutif là-dessus.
M. Lamarre: M. le Président, justement je crois que, hier
soir, je me suis prononcé sur cette question. Nous avons un
budget-programme, nous déposons des crédits budgétaires
qui sont mis à la disposition des directeurs des services. C'est la
façon de fonctionner dans un budget-programme. Que le conseil ait une
indication sur l'administration, soit, nous avons toujours conservé une
certaine indication, mais on ne voudrait pas que ce soit comme tel dans la loi,
parce que c'est déjà assez difficile pour l'administration de
fonctionner selon un budget-programme. Je pense qu'on peut, à
l'intérieur du budget-programme, à la fin, indiquer les
responsabilités par service. Mais je pense que ça ne devrait pas
être inscrit dans la charte comme ce l'est, ça devrait seulement
être une indication. Je dois vous dire que, pour l'appareil municipal,
comme pour l'appareil gouvernemental, le fait d'établir un
budget-programme est déjà passablement difficile et je ne pense
pas qu'on doive aussi en arriver à un budget par sens des
responsabilités.
M. Laplante: Cela voudrait dire que, chaque fois qu'il y a une
modification, vous seriez obligés de revenir.
M. Lamarre: II faudrait revenir et l'indiquer aussi par le sens
des responsabilités.
M. Laplante: C'est lourd; c'est vrai.
Le Président (M. Rodrigue): M. le député de
Rosemont.
M. Paquette: M. le Président, je comprends les
préoccupations du président du comité exécutif.
Cependant, l'article, tel qu'il nous le propose, se termine en disant: "...
sous le contrôle du comité exécutif et du conseil". Si on
veut que le conseil puisse exercer son contrôle, il faut qu'il soit
informé.
M. Lamarre: Oui.
M. Paquette: Si je comprends bien, vous préférez
que les informations soient verbales plutôt qu'écrites.
M. Lamarre: Non, ce n'est pas ça du tout.
M. Paquette: Non?
M. Lamarre: Non, c'est complètement écrit, c'est
déposé; c'est par crédits budgétaires,
c'est-à-dire sous la forme de budget-programme. Au lieu d'être
comme c'était il y a environ trois ans, avant qu'on adopte d'une
façon officielle le budget-programme, par sens de
responsabilités. Chaque directeur de service avait la
responsabilité de son propre budget et il y avait souvent un manque de
coordination entre des programmes. Souvent, par exemple, trois services, comme
peut-être trois ministères, doivent concourir à un
programme et, à ce moment-là, il arrivait justement ce manque de
coordination. Avec le budget-programme, ça oblige les directeurs
à travailler ensemble pour en arriver à un objectif. Je pense que
c'est le sens du budget-programme.
M. Paquette: Je vais simplement repréciser ma question.
Puisque le directeur de chaque service est responsable de la gestion des
crédits budgétaires mis à la disposition de son service,
crédits qui peuvent provenir de différents programmes, et qu'il
le fait sous le contrôle du conseil, j'imagine qu'automatiquement cela
suppose qu'il va y avoir un certain rapport de ces crédits mis à
la disposition d'un service.
M. Lamarre: Non, je vais prendre un exemple, l'enlèvement
de la neige. Il y a les travaux publics qui font une action; il y a
l'approvisionnement qui doit voir à l'entretien de l'équipement,
et il y a la circulation qui doit voir à donner un service de soutien
pour remorquer les automobiles, si c'est nécessaire. Chacun de ces
services a, à l'intérieur, des crédits budgétaires
pour un programme qui s'appelle "enlèvement de la neige". C'est connu,
c'est déposé, c'est officiel tout cela. On reviendrait à
la formule selon laquelle le service de la circulation fonctionnerait en ayant
un crédit pour l'enlèvement de la neige, division du
stationnement. Ce serait un crédit qui ne tiendrait pas compte du
programme de l'enlèvement proprement dit de la neige, qui oblige au
moins trois services à travailler ensemble.
Le Président (M. Rodrigue): D'accord. L'article 41 est-il
adopté?
M. Polak: M. le Président, j'ai une question.
Le Président (M. Rodrigue): M. le député de
Sainte-Anne.
M. Polak: M. Lamarre, si j'ai bien compris vos propos d'hier soir
et de ce matin, je pense que M. Fainstat s'inquiète à tort parce
que vous n'enlevez d'aucune manière la possibilité à
l'Opposition de poser
des questions sur différents programmes. On continue, il n'y a
pas de problème là-dessus.
M. Lamarre: Comme auparavant, oui.
M. Polak: D'accord.
Le Président (M. Rodrigue): L'article 41 est
adopté. Article 42.
Des voix: Adopté.
M. Léonard: Adopté.
Le Président (M. Rodrigue): Article 42, adopté.
Article 43.
M. Léonard: C'est la structure du PPBS qui s'applique.
Adopté.
M. Rocheleau: Adopté.
Le Président (M. Rodrigue): L'article 43 est
adopté. Article 43a.
M. Léonard: Oui, adopté.
Le Président (M. Rodrigue): L'article 43a est
adopté. Article 44.
M. Laplante: M. Lamarre, ces articles, en somme, touchent un peu
aux recommandations du vérificateur.
M. Lamarre: C'est demandé par le vérificateur.
M. Laplante: D'accord.
M. Rocheleau: Est-ce que le président du comité
exécutif de la ville de Montréal pourrait préciser ce
qu'on dit ici: "... est autorisée à utiliser, par
résolution du comité exécutif, le revenu réel d'un
exercice financier tel qu'estimé ou établi par le directeur du
service compétent..."?
M. Lamarre: C'est ce qu'on a actuellement.
M. Rocheleau: C'est ce que vous avez actuellement?
M. Lamarre: Oui. M. Léonard: Adopté.
M. Péloquin (Jean): Ce qui est nouveau, c'est ce qui vient
à la fin.
M. Rocheleau: Est-ce que le vérificateur accepte
simplement les estimations?
M. Lamarre: Oui, oui. Dans le budget, c'est une estimation des
revenus réels.
M. Léonard: Adopté, M. le Président. M.
Rocheleau: Adopté.
Le Président (M. Rodrigue): L'article 44 est
adopté. Article 45.
M. Léonard: Adopté. De concordance avec la Loi sur
la Commission municipale.
M. Rocheleau: Adopté.
Le Président (M. Rodrigue): L'article 45 est
adopté. Article 46.
M. Léonard: II s'agit de dispositions sur le rapport
financier de la ville de Montréal et des éléments que ce
rapport doit comprendre: les états financiers, le rapport du
vérificateur nommé selon 734 et tout autre renseignement requis
par le ministre. Ceci est conforme de façon générale
à un projet que nous avons en ce qui concerne les villes du
Québec présentement. Nous sommes favorables à cela.
M. Rocheleau: Adopté.
Le Président (M. Rodrigue): L'article 46 est
adopté.
M. Léonard: Les deux articles qui suivent sont des
articles de concordance avec l'article 46.
Le Président (M. Rodrigue): Article 46a. M. Rocheleau:
Adopté. M. Léonard: Adopté.
Le Président (M. Rodrigue): Adopté. Article 47.
M. Léonard: C'est la nomination du vérificateur
externe. Adopté.
M. Rocheleau: Adopté.
Le Président (M. Rodrigue): L'article 47 est
adopté. Article 47a.
M. Léonard: M. le Président, j'aimerais demander
à M. le président de l'exécutif ce que c'est qu'on appelle
chez vous les fonds du trésor. Ce sont des fonds de tiroir? Est-ce qu'il
y a beaucoup de choses là-dedans?
M. Lamarre: Ce sont les fonds généraux de la ville,
le fonds général de la ville.
M. Péloquin: C'est comme le fonds consolidé du
revenu pour la province. Exactement.
M. Léonard: C'est grand et généreux.
Est-ce que c'est le terme qui est utilisé dans la charte à
l'heure actuelle? Pourquoi n'appelle-t-on pas cela le fonds
général?
M. Lamarre: Ce pourrait être ça, M. le ministre.
M. Léonard: Je ne veux pas changer les coutumes. Si vous
avez coutume de l'appeler comme ça, cela ne nous dérange pas,
c'est que, dans la table des matières, on a le fonds
général, on n'a pas les fonds du trésor. Cela fait riche,
c'est bien.
M. Lamarre: C'est le fonds général.
M. Léonard: C'est bien. Qu'est-ce qu'on fait là? On
l'appelle le fonds général? Écoutez, on n'a pas
d'objection à ce qu'il y ait un fonds général.
M. Lamarre: On a l'air moins riche.
Le Président (M. Rodrigue): II y a un amendement
proposé par le ministre à savoir qu'à l'article 47a du
projet de loi, qui prévoit la modification de l'article 746a, à
l'alinéa b de cet article 746a, on remplace les mots "les fonds du
trésor" par les mots "le fonds général". Est-ce que cet
amendement sera adopté?
M. Léonard: Adopté.
Le Président (M. Rodrigue): L'amendement est
adopté. Est-ce que l'article est adopté tel qu'amendé?
M. Léonard: Adopté.
Le Président (M. Rodrigue): L'article 48.
M. Léonard: M. le Président, l'article 48 a pour
effet de modifier les deux alinéas de 755 et, après discussion
avec la ville de Montréal, nous proposerions de changer le premier
alinéa, mais de garder le deuxième. Il ne faut pas le biffer,
parce que c'est remplacé par le suivant. Ce serait simplement le premier
alinéa de 755 qui serait remplacé par un autre premier
alinéa qui se lirait comme celui qui est libellé. Est-ce qu'on
s'entend?
Le Président (M. Rodrigue): On ne se comprend pas. On
s'entend, mais on ne se comprend pas.
M. Léonard: L'article 755 actuel comporte deux
alinéas. Le premier serait remplacé par l'article 48, premier
alinéa de 755...
Le Président (M. Rodrigue): Vous parlez des
paragraphes?
M. Léonard: Les paragraphes, oui, c'est d'accord.
Le Président (M. Rodrigue): Je m'excuse, un alinéa,
d'habitude, c'est numéroté, soit par une lettre ou par... Non?
C'est l'inverse? Très bien. On aura toujours des problèmes avec
ça. Pourriez-vous donner les textes, ça va être plus
simple, ça va être enregistré, ça va être plus
sûr?
M. Léonard: Le texte sur lequel tout le monde s'entend,
c'est celui-ci, 755. Au complet?
Le Président (M. Rodrigue): Lisez-le tel qu'il serait
amendé. Je pense que ça va nous aider.
M. Léonard: "L'article 755 de cette charte,
remplacé par l'article 100 du chapitre 77 des lois de 1977, est
modifié en remplaçant le premier alinéa par le suivant:
"755. Les titres de créance émis par la ville, pour des emprunts
à court ou long terme, sont signés par le maire ou par la
personne autorisée en vertu de l'article 67, et par le directeur du
service compétent."
Le deuxième alinéa dit: "La signature du maire ou de la
personne"... excusez. L'article reste comme ça, deuxième
alinéa c'est le texte intégral par la suite. (12 h 30)
Le Président (M. Rodrigue): Vous êtes en train de le
soumettre par écrit. Très bien.
M. Léonard: Oui, ce que tout le monde comprend?
M. Rocheleau: J'aimerais peut-être avoir... Est-ce
intégralement, ce que vous avez et ce qu'on a ici à l'article
755...
M. Léonard: Oui.
M. Rocheleau: ... et à la fin...
M. Léonard: Ensuite, le deuxième alinéa
reste celui qui a déjà été adopté: "La
signature du maire ou de la personne autorisée en vertu de l'article 67,
selon le cas, peut, avec l'autorisation du conseil, sur rapport du
comité exécutif, être lithographiée, imprimée
ou autrement reproduite sur ces titres de créance."
M. Rocheleau: On élimine l'autre...
M. Léonard: On ne fait que remplacer le premier
alinéa.
M. Rocheleau: Dans le projet - c'est cela - on remplace le
premier et on conserve le deuxième.
M. Léonard: C'est cela.
M. Rocheleau: J'ai compris. Tout le monde a compris, M. le
ministre.
M. Léonard: C'est bien.
M. Polak: Non, non! Je n'ai pas compris!
M. Rocheleau: Non?
M. Polak: J'ai compris, mais j'ai une question.
M. Léonard: Oui?
Le Président (M. Rodrigue): Un instant, s'il vous
plaît! M. le député de Sainte-Anne.
M. Polak: M. le Président, j'ai bien compris le texte,
mais je désire poser une question: on parle maintenant d'apposer une
signature au moyen d'un appareil automatique. Vu que ces titres sont vendus
partout dans le monde - parce que la ville de Montréal est assez
populaire; beaucoup d'Européens achètent ces titres et y ont
beaucoup confiance - la ville a-t-elle pris soin de faire en sorte qu'il n'y
ait pas de reproduction possible? Je me le demande. Quand je compare ce texte
avec le texte qu'on avait auparavant, je veux être certain qu'à un
moment donné quelqu'un ne s'emparera pas de cet appareil automatique
pour ensuite imprimer...
M. Léonard: II n'a pas compris!
M. Polak: J'ai très bien compris. C'est une question
technique que vous ne comprenez pas, mais la ville va me l'expliquer.
M. Lamarre: Le deuxième alinéa demeurant ce qu'il
est, il y aura encore la signature du directeur du service compétent,
qui sera vraisemblablement le directeur du service des finances. Alors, il y
aura une signature manuelle sur les obligations.
M. Polak: D'accord. Cela va. Ma mère peut continuer d'en
acheter.
Le Président (M. Rodrigue): Pour permettre la
rédaction précise de cet amendement, je vais suspendre, avec
l'accord de tout le monde, s'il y a consentement, l'étude de l'article
48 et nous y reviendrons, parce qu'il y a une question de rédaction, une
petite difficulté qui devrait se régler assez rapidement.
Article 49. À l'article 49...
M. Denault (Yvon): Mon nom est Yvon Denault, M. le
Président. Je représente la
Conférence des maires de la banlieue dont le nouveau
président, M. Maurice Séguin, est ici présent. Ce que nous
voulons signaler à la commission, c'est que, par cet article, la ville
de Montréal se trouve, en quelque sorte, sinon à avoir un taux de
taxes variable, au moins à atteindre un objectif qui est similaire. Or,
au comité de la fiscalité Québec-municipalités, on
m'informe que la ville de Montréal s'oppose au taux variable et ce que
nous disons, les villes de banlieue, c'est de deux choses l'une: II faudrait
avoir le même traitement pour tout le monde. Si les municipalités
de banlieue n'ont pas le taux variable, elles pourraient avoir cet article ou
bien Montréal ne l'aurait pas. Il y a là quelque chose qui fait
que tout le monde n'est pas sur un pied d'égalité, tout le monde
n'est pas traité de la même façon.
Le Président (M. Rodrigue): M. le président
Lamarre.
M. Lamarre: M. le Président, je dois vous dire que,
vendredi dernier, le comité sur la fiscalité
Québec-municipalités a siégé et l'ancien
président de la conférence des maires a exposé, au nom de
la conférence des maires, qu'advenant une modification à la
fiscalité municipale, c'est-à-dire un plafonnement sur certains
écarts dans le domaine domiciliaire, la conférence des maires
proposerait aussi d'avoir une surtaxe comme la ville de Montréal. Je ne
sais pas quelle information possède M. Denault, mais je dois vous dire
que, vendredi dernier, cela a été proposé et il parlait au
nom de la conférence des maires à ce moment-là.
M. Denault: C'est exactement ce que M. Corbeil m'a dit hier soir.
Il est remplacé ce matin par M. Séguin, mais il n'y a pas
d'incompabilité là-dedans. C'est exactement ce qu'il dit. Si on
est pour avoir seulement le plafonnement, cela ne réglera pas le
problème de l'inégalité entre les augmentations
commerciales et industrielles par rapport aux résidentielles. Cela va
régler le problème de celui dont la maison passe subitement de 50
000 $ à 75 000 $, mais cela ne réglera pas le problème le
plus important des deux, qui est le fait que les évaluations
résidentielles augmentent plus rapidement que les évaluations
commerciales et industrielles, ce qui crée le déséquilibre
que tout le monde connaît. Ce n'est pas en réalité une
objection que nous formulons, tout ce que nous disons à la commission,
c'est qu'il faut être consistant; si on le fait pour la ville de
Montréal, il faudra s'attendre plus tard que les municipalités de
banlieue demandent la même chose et peut-être éventuellement
d'autres municipalités au Québec.
M. Laplante: M. Lamarre, les catégories I et II
actuellement, c'est quoi?
M. Lamarre: C'est seulement la demande et je dois vous dire que
c'est sur les industries, les commerces et les terrains vacants.
M. Laplante: Les industries, les commerces et les terrains
vacants.
M. Lamarre: Cela ne touche pas le domiciliaire.
M. Laplante: Depuis l'adoption de la loi no 57, c'est un
privilège que vous aviez gardé jusqu'à aujourd'hui,
pourquoi?
M. Lamarre: M. le Président, ce n'est pas un
privilège, c'est que, lorsque le gouvernement a apporté la
réforme sur la fiscalité, il avait promis aux
municipalités certaines sommes qui leur permettraient de pouvoir au
moins ne pas perdre dans toute cette réforme de la fiscalité.
Lorsque le compte a été fait, lorsqu'on a fait le bilan de cette
réforme, on s'est aperçu qu'à Montréal, il manquait
environ 20 000 000 $ dans cette réforme et on nous a permis, à ce
moment-là, pour une période donnée, d'avoir cette surtaxe
de 0,435 $ que nous avions déjà afin de compenser ce manque
à gagner que la réforme de la fiscalité nous aurait
laissé. Ce n'est pas un privilège effectivement, c'était
pour nous donner ce manque à gagner de la réforme de la
fiscalité.
M. Laplante: Actuellement, vous le demandez d'une façon
permanente. Pour ma part, j'hésiterais dans l'étude qui se fait
actuellement avec les villes sur la fiscalité, j'hésiterais,
dis-je, en tout cas, à donner cela d'une façon permanente. Je
comprends qu'il y avait un équilibre budgétaire à faire
pour la ou les deux prochaines années, mais si on pouvait se le gagner
autour de la table sur une période de temps limitée qui pourrait
être d'un an ou deux, c'est le maximum que je pourrais accorder
actuellement. Est-ce que cela vous arrangerait pour un court laps de temps?
Cela donnerait en même temps la chance au comité d'étude de
nous faire des propositions sans être bloqué par quelque chose
qu'on donnerait en permanence ici.
M. Lamarre: M. le Président,
Le Président (M. Rodrigue): M. Lamarre.
M. Lamarre: Si vous me permettez, vu qu'il y a un comité
sur la fiscalité qui siège, Québec-municipalités,
je pense qu'il serait pensable qu'une période de deux ans pourrait nous
être accordée en attendant les résultats de ce
comité sur la fiscalité Québec-municipalités.
Le Président (M. Rodrigue): M. le député de
Gouin.
M. Rochefort: M. le Président, j'aurais une question. Au
deuxième paragraphe de la proposition 49 à la charte de la ville,
on dit: "La ville peut désigner les secteurs dans lesquels elle entend
prélever cette taxe dans le cas des immeubles de la catégorie I."
À quel secteur pensez-vous?
M. Lamarre: Cette clause-là portait
particulièrement sur les terrains vacants du centre-ville de
Montréal.
M. Rochefort: Deuxièmement, l'application de cet article
représente combien d'argent environ?
M. Lamarre: À peu près 20 000 000 $ M.
Rochefort: 20 000 000 $?
Le Président (M. Rodrigue): M. le ministre.
M. Léonard: M. le Président, nous avons
examiné cet article. Il y a quand même un certain nombre de
changements. Cela s'appliquerait dorénavant aux terrains vacants alors
que, dans la loi no 12, vous pouviez déjà faire une imposition
sur les terrains vacants. Vous voulez l'appliquer sectoriellement, ce qui
représente quelques autres problèmes. Nous vous proposons de
continuer telle quelle l'application de l'article des lois de 1980 pour deux
autres années. Nous serions d'accord là-dessus.
M. Lamarre: Telle quelle, pour deux ans.
M. Léonard: Pour deux années additionnelles. Nous
prendrions l'article tel qu'il est sur la partie gauche de la page 75, il
faudrait lire: "Pour ses exercices financiers de 1983 et 1984, la ville de
Montréal peut, par règlement, imposer,..."
Le Président (M. Rodrigue): Est-ce que ces
dispositions-là sont déjà incluses dans la charte de la
ville?
M. Léonard: L'article est déjà inclus sauf
qu'il se lisait comme suit au tout début: "Pour ses exercices financiers
de 1980, 1981 et 1982..." Ce que nous ferions, nous mettrions cet
article-là à la fin de notre projet de loi aujourd'hui et il se
lirait comme l'article que je viens de vous lire, au moins au tout
début. Alors, on pourrait le rédiger.
Le Président (M. Rodrigue): Si je comprends bien,
l'article 49 serait retiré ou rejeté dans sa forme actuelle et
vous présenteriez, pour l'introduire à la fin du projet de loi,
une disposition transitoire qui serait le texte que nous avons à la
gauche du cahier?
M. Léonard: C'est cela, et où on lirait au
début: "Pour ses exercices financiers de 1983 et 1984..."
Le Président (M. Rodrigue): À ce stade-ci, il y a
tout simplement lieu de retirer l'article 49.
M. Léonard: D'accord.
Le Président (M. Rodrigue): Est-ce qu'il y a consentement?
L'article 49 est retiré.
M. Rocheleau: On y reviendra à la fin.
M. Léonard: On reviendra à la fin avec l'article...
Cela va?
Le Président (M. Rodrigue): Nous revenons à
l'étude...
M. Rocheleau: En somme, M. le Président, si je comprends
bien, l'article 49 est...
M. Léonard: Retiré.
M. Rocheleau: ... retiré, mais on revient au texte actuel,
changeant 1980, 1981 et 1982 pour 1983 et 1984.
M. Léonard: C'est cela, exactement.
M. Caron: On pourrait le changer tout de suite.
M. Rocheleau: On va écrire le texte et on l'approuvera
quand il sera prêt.
Le Président (M. Rodrigue): C'est une disposition
transitoire qui va être introduite à la fin du projet de loi.
Article 50. M. l'avocat en chef.
M. Péloquin: J'attire l'attention des membres de la
commission sur le fait qu'à l'article 787b proposé, il y a un
papillon que le greffier de la commission pourrait distribuer.
Le Président (M. Rodrigue): Nous allons demander au
greffier de distribuer cette correction ou cet amendement. Est-ce que cet
amendement dispose de l'ensemble de l'article? Est-ce qu'il remplace l'ensemble
de l'article?
M. Péloquin: II remplace l'ensemble de l'article 787b.
Le Président (M. Rodrigue): Très bien, merci. Donc,
c'est un amendement au projet de loi que nous avons devant nous. Je vais donner
quelques minutes aux membres de la commission pour en faire la lecture,
étant donné que nous venons de le recevoir. Moi, je veux le texte
tel que vous le voulez écrit dans la loi, parce qu'après cela je
le donne au secrétaire qui, lui, le remet à des personnes qui
vont le reproduire, de sorte que ça passe entre plusieurs mains.
Alors, pour permettre aux membres de la commission de prendre
connaissance de cet amendement ou de la correction qui est apportée au
texte...
M. Péloquin: M. le Président, je souligne aux
membres de la commission que les termes qui ont été
changés dans le papillon sont soulignés.
Le Président (M. Rodrigue): Très bien, ce qui
facilite la compréhension du texte. M. le ministre.
M. Léonard: Je vois que c'est une incitation à la
rénovation. Nous avons déjà eu l'occasion d'en discuter et
je suis d'accord, sur le principe en tout cas. Mes légistes me disent
que cela a été attaché sur le plan juridique. Maintenant,
juste une question: Est-ce que vous trouvez que deux ans, c'est suffisant?
M. Lamarre: Effectivement, tout à l'heure, on a
accepté deux ans, mais, vu qu'il y a quand même d'autres formes de
subventions qui sont accordées, des subventions à la restauration
proprement dite, c'est-à-dire que la ville accorde des subventions de
50% du coût des travaux, que deux ans, je pense, seraient, pour un
début, pour une expérience, suffisants. Si la commission, si le
ministre juge qu'on pourrait avoir trois ans, on accepterait aussi trois ans.
(12 h 45)
M. Léonard: M. le Président, je ne veux pas
intervenir pour faire des modifications à l'intérieur du texte
à l'heure actuelle. C'est tout simplement une question que je pose. Je
suis d'accord pour qu'on commence avec cela, maintenant, on verra comment cela
évoluera. Je pense que c'est dans tout le contexte de la
rénovation des centre-ville, mais je suis disposé à
accorder cela tel que c'est présentement; d'ailleurs, c'est ce qui est
ou à peu près le texte de la ville de Québec aussi.
Le Président (M. Rodrigue): M. le député de
Rosemont.
M. Paquette: M. le Président, je pense
que c'est là une disposition qui est excellente dans son esprit.
Le seul problème que je me pose, c'est le deuxième paragraphe de
b où on dit: "Lorsque l'évaluation d'un bâtiment pour en
faire l'objet d'une subvention en vertu du présent article est
contestée, la subvention n'est versée qu'au moment où une
décision finale a été rendue sur cette contestation."
Premièrement, c'est une question, deuxièmement, une sugqestion en
forme de question aussi. Combien de temps cela peut-il prendre au niveau de la
contestation, règle générale? Deuxièmement, est-ce
que cela ne pourrait pas constituer indirectement, même si ce n'est pas
l'intention de l'article, une pression sur les personnes qui voudraient
contester l'évaluation et qui, à un moment donné, se
diraient: Bien, cela va prendre du temps, je vais perdre des
intérêts pendant X années?
On va sans doute me répondre qu'il faut bien faire cela. Mais,
est-ce qu'on a pensé à faire en sorte que, lorsque
l'évaluation est contestée, on verse quand même la
subvention mais sur la base de l'évaluation de la ville, quitte à
corriger lorsque le jugement serait rendu?
M. Péloquin: II y aurait probablement une
possibilité de faire cela et il faudrait faire un "follow-up" mais c'est
parce qu'une contestation d'évaluation, cela peut être
réglé dans l'année, si cela va simplement au bureau de
révision et si le plaignant est chanceux, que le bureau de
révision peut l'entendre dans la première année. Mais, on
en a vu qui ont duré cinq, six, sept ans, même huit ans, neuf ans,
dix ans. C'est arrivé fréquemment; si cela va jusqu'à la
Cour d'appel, il y a trois niveaux d'appel parce, qu'après le bureau de
révision, il y a la Cour provinciale et il y a la Cour d'appel.
Là, ce serait peut-être difficile de maintenir des dossiers en
suspens pendant des périodes aussi longues que cela. Mais ...
Le Président (M. Rodrigue): Est-ce que cet amendement sera
adopté?
M. Paquette: Un instant, M. le Président.
Le Président (M. Rodrigue): M. le député de
Rosemont.
M. Paquette: J'aimerais avoir la réaction du
président de l'exécutif, qui est en train de consulter ses
conseillers sur la suggestion que j'ai faite.
Le Président (M. Rodrigue): M. Fainstat.
M. Fainstat: Est-ce que je peux continuer? Nous savons que, dans
le passé, les rénovations ont souvent eu pour effet d'expulser
certains locataires des vieux quartiers pour les remplacer par une population
à revenu plus élevé. Nous aurions
préféré que les subventions puissent s'étaler sur
cinq ans au lieu de deux ans pour protéger les locataires, mais aussi
que ces subventions soient conditionnelles au maintien des anciens locataires
dans les lieux. Nous voulons qu'il soit spécifié que le
propriétaire n'évincera pas les locataires parce que l'article
1660 du Code civil permet à un propriétaire d'évincer ses
locataires lorsqu'il désire modifier les divisions ou l'affectation des
logements. C'est pourquoi nous voulons que les propriétaires qui se
prévaudront de cet article du Code civil pour évincer leurs
locataires ne puissent bénéficier de la subvention à la
hausse de l'évaluation et, deuxièmement, nous souhaiterions que
la ville conserve son pouvoir actuel de subventionner le loyer des personnes
à faible revenu. C'est l'article 787e. Si l'administration de la ville
de Montréal ne souhaite pas se prévaloir de ce pouvoir, c'est une
décision qui lui appartient et dont elle aura à assumer la
responsabilité politique. Nous pensons qu'il s'agit là d'une
responsabilité municipale que la ville devrait conserver dans sa charte,
c'est l'article 787e.
Le Président (M. Rodrigue): M. le président du
comité exécutif.
M. Lamarre: M. le Président, je voudrais simplement dire
qu'il y a quand même une Régie du logement qui doit
légiférer sur ces questions. Vous avez aussi le programme
Logirente que le gouvernement a mis de l'avant, qui doit aussi voir à
des allocations, des suppléments aux loyers. Je ne pense pas que ce soit
nécessaire que la ville ait tous ces pouvoirs. Il y déjà
des organismes qui voient à établir ces questions de relogement
ou de supplément au loyer. De plus, la ville participe à des HLM
ou à des organismes subventionnés par le gouvernement. Nous avons
une cinquantaine de logements; la ville participe à des organismes
communautaires mais subventionnés en fonction de HLM. Je pense que nous
avons actuellement tous les pouvoirs nécessaires pour faire ces formes
de subvention, mais nous n'avons pas l'intention de faire le travail de
Logirente ni de la Régie du logement.
Le Président (M. Rodrigue): Est-ce que cet amendement sera
adopté?
M. Léonard: Un instant.
Le Président (M. Rodrigue): M. le député de
Rosemont.
M. Paquette: Oui, M. le Président...
M. Léonard: Est-ce que on a pu en faire une
rédaction? Quelle est la réaction de la ville de Montréal
à la proposition du député de Rosemont?
M. Lamarre: Je voudrais simplement dire que les gens des revenus
me disent qu'advenant le cas où une contestation entraînerait une
diminution de l'évaluation et que le propriétaire vendrait sa
maison, il serait assez difficile pour nous d'aller récupérer les
sommes que nous aurions données par subventions.
M. Léonard: C'est rare que le bref baisse
l'évaluation. Cela arrive? M. le Président, je propose qu'on
adopte...
M. Lamarre: Lorsque quelqu'un va au bureau de révision,
c'est pour faire diminuer un peu son évaluation.
M. Péloquin: Cela arrive régulièrement.
M. Léonard: M. le Président, ce que je proposerais
- je ne sais pas si le député de Rosemont sera d'accord avec moi
- c'est qu'on adopte l'amendement tel quel avec l'article et qu'on laisse une
ouverture, si jamais on arrivait avec un papillon qui pouvait satisfaire les
parties d'ici à la fin de la commission, que l'on revienne sur cet
article. Mais, pour l'instant, je pense qu'on pourrait en disposer.
Le Président (M. Rodrigue): M. le député de
Rosemont.
M. Raquette: M. le Président, je serais d'accord. Je
voudrais simplement souligner que, comme une demande en révision peut
prendre, au maximum, jusqu'à cinq ou six ans, cela veut dire que,
pendant toute cette période, le propriétaire qui conteste ne
pourrait bénéficier de la subvention et serait donc possiblement
amené à augmenter ses loyers. Il y a des gens qu'on pourrait
dissuader d'exercer un droit que par ailleurs nous voulons leur
reconnaître, c'est-à-dire la possibilité de demander une
révision. Cela m'apparaît un peu embêtant. Je comprends
qu'il y a des problèmes pratiques à côté de cela,
mais nous devrions aborder cela dans l'esprit d'essayer de surmonter les
problèmes pratiques, si possible. Alors, je suis d'accord avec la
suggestion du ministre.
Le Président (M. Rodrigue): L'amendement qui nous est
présenté à l'article 50 pour remplacer l'article 787b du
projet de loi par le texte qui est introduit à l'amendement est-il
adopté?
M. Léonard: Adopté. M. Rocheleau:
Adopté.
Le Président (M. Rodrigue): Est-ce que l'article 50 est
adopté tel qu'amendé?
M. Léonard: Adopté.
Le Président (M. Rodrigue): L'article 50 est adopté
tel qu'amendé.
M. Léonard: M. le Président, à l'article
50a...
Le Président (M. Rodrigue): Un instant, s'il vous
plaît:
M. Léonard: Excusez-moi.
M. Léonard: L'article 48? D'accord, nous allons adopter
l'article 48.
Le Président (M. Rodrigue): J'ai reçu le texte de
l'amendement à l'article 48. Cet amendement se lit comme suit:
"L'article 48 du projet de loi no 200 est remplacé par le suivant: 48.
"L'article 755 de cette charte, remplacé par l'article 100 du chapitre
77 des lois de 1977, est modifié en remplaçant le premier
alinéa par le suivant: 755. "Les titres de créance émis
par la ville, pour des emprunts à court ou long terme, sont
signés par le maire ou par la personne autorisée en vertu de
l'article 67, et par le directeur du service compétent."
Si j'ai bien compris, le deuxième paragraphe, lui, est tout
simplement aboli. Les termes: "Ces signatures peuvent...", etc., cela est
biffé. Alors, est-ce que cet amendement est adopté?
M. Léonard: Adopté.
Le Président (M. Rodrigue): L'amendement à
l'article 48 est adopté. Est-ce que l'article 48 est adopté tel
qu'amendé?
M. Léonard: Adopté. M. Rocheleau:
Adopté.
Le Président (M. Rodrigue): Cet article est adopté
tel qu'amendé. Article...
M. Léonard: Les articles 50a et 50b, M. le
Président, vont avec des articles que nous avons suspendus hier. Nous
demandons que cette suspension soit prolongée jusqu'au début de
l'après-midi.
Le Président (M. Rodrigue): Est-ce qu'il y a
consentement?
M. Rocheleau: Consentement.
Le Président (M. Rodrigue): II y a consentement. Article
51.
M. Léonard: Nous sommes d'accord. Il s'agit de pouvoir
porter au rôle un édifice en construction, seulement trois ans
après le début de la construction, dans le cas où la
valeur dépasse 50 000 000 $.
M. Laplante: Seulement une question là-dessus.
Le Président (M. Rodrigue): M. le député de
Bourassa.
M. Laplante: Je suis pleinement d'accord avec cet article moi
aussi, parce que cela nous met en concurrence, pour les gros édifices,
avec des villes comme Toronto. Si, au bout de deux ans - disons que c'est un
entrepreneur extraordinaire - l'édifice est complété,
prêt à habiter, est-ce que les impôts commencent à ce
moment-là? Parce que l'autre article du chapitre 72, dans la loi 79, dit
aussi qu'ils peuvent être... Il y a seulement sur cela que je voudrais
être protégé et je voudrais avoir une réponse
là-dessus. Si, au bout de deux ans, deux ans et demi, l'édifice
est prêt à être habité et qu'on a même
commencé à louer des locaux, est-ce que l'impôt foncier
commence à ce moment-là?
Une voix: Non. Ce n'est pas évident, d'après la
loi.
M. Lamarre: M. le Président, la question du
député de Bourassa est très pertinente. Effectivement, on
a prévu qu'un bâtiment de 50 000 000 $ ne se faisait pas en deux
ans, mais il se pourrait qu'un entrepreneur puisse construire, à
l'intérieur de deux ans, un bâtiment de 50 000 000 $.
M. Laplante: On a déjà bâti un édifice
plus gros que cela en deux ans.
M. Lamarre: Non, je n'en connais pas. La bâtisse n'est pas
finie, en plus de cela.
M. Laplante: Je n'ai pas fait allusion à cela... Mais si
cela arrivait...
M. Lamarre: Le texte n'est pas clair sur cela, je pense, M. le
Président.
Le Président (M. Rodrigue): Est-ce que vous aimeriez qu'on
suspende l'article pour le revoir?
M. Laplante: Vous allez arriver avec une modification
après le dîner.
Le Président (M. Rodrigue): Est-ce qu'il y a consentement
pour suspendre l'étude de l'article 51?
Une voix: Oui.
Le Président (M. Rodrigue): II y a consentement. Nous
passons à l'article 51a.
Alors, nous abordons l'étude de l'article 51a.
M. Léonard: M. le Président, j'ai une question.
Vous allez imposer des taxes d'eau ou vous imposez déjà des taxes
d'eau par compteur, c'est-à-dire selon la consommation. Est-ce que vous
considérez cela comme une taxe personnelle? En d'autres termes, pour
être plus précis, est-ce qu'il ne faudrait pas ajouter à la
fin de l'article 1, à 850, "pour les taxes imposées à taux
fixe ou selon la consommation"?
M. Péloquin: Selon la consommation, ce n'est pas inscrit
au rôle, ce compte a été envoyé suivant la lecture
des compteurs.
Le Président (M. Rodrigue): Alors, est-ce que cet article
51a est adopté?
M. Léonard: Adopté.
M. Rocheleau: On va être capable de l'avoir
tranquillement.
Le Président (M. Rodrigue): L'article 51a est
adopté. L'article 52. M. le député de Rosemont.
M. Paquette: L'objectif est-il de faire en sorte que, par
règlement, par exemple, on précise le nombre maximal de
versements? Quelles sont les intentions de la ville là-dessus?
M. Péloquin: C'est de clarifier les pouvoirs qui ont
été donnés aux municipalités par l'article 252 de
la Loi sur la fiscalité municipale. Après discussion entre les
avocats, il est apparu qu'il pouvait être douteux qu'une
municipalité puisse établir le montant minimal du compte, comme
il est fait actuellement par le ministre relativement aux taxes
foncières pour toutes les municipalités. On demande d'avoir les
mêmes pouvoirs à l'égard des taxes personnelles que le
gouvernement a à l'égard des taxes foncières pour toutes
les municipalités, établir un montant minimum, entre autres,
selon lequel il est possible d'offrir des versements. (13 heures)
M. Laplante: Sur un compte de taxes de 1000 $ que vous donnez en
deux paiements, le premier paiement est payable le 1er juin, par exemple, ou
sur réception le 30 janvier et le 30 juin. Pour celui qu'il y aura le 30
juin, la différence, l'autre moitié, y aura-t-il un compte
d'intérêt sur cette différence?
M. Péloquin: II pourrait toujours y en
avoir, mais ce n'est pas l'intention de la ville. L'intention de la
ville c'est d'accorder les mêmes modalités - d'ailleurs, c'est ce
que nous faisons cette année - pour les versements qui sont
prévues par le règlement provincial pour les taxes
foncières. Ce sont deux versements sans intérêt.
M. Laplante: D'accord.
Le Président (M. Rodrigue): Est-ce que l'article 52 est
adopté?
M. Léonard: Adopté.
Le Président (M. Rodrigue): Adopté. Il est 13
heures, c'est l'heure prévue pour la suspension de nos travaux
M. Léonard: Nous pouvons continuer jusqu'à 13 h
30.
M. Laplante: Est-ce qu'il y a possibilité d'aller
jusqu'à 13 h 30 au moins, M. le Président?
Le Président (M. Rodrigue): Est-ce qu'il y a consentement
pour poursuivre les travaux de la commission jusqu'à 13 h 30?
M. Laplante: II n'y a pas de problème pour nous
autres.
Une voix: Nous avons un caucus.
Le Président (M. Rodrigue): Vous avez un caucus?
L'Opposition a un caucus.
M. Léonard: Je pensais que...
Le Président (Rodrigue): II serait difficile, compte tenu
de cette réunion, de lui demander de poursuivre les travaux.
M. Rocheleau: C'est parce que nous avons une planification, nous
autres, que nous tentons de suivre aussi; je comprends que...
Une voix: C'est un caucus important?
M. Rocheleau: Oui, très important. Vous parlez de vous, M.
le député.
M. Léonard: M. le Président, le
député de Hull est un jeune homme qui a sûrement bien
dormi, étant donné qu'il est allé se coucher tât
hier soir. Il pourrait peut-être travailler un petit peu plus longtemps
à l'heure du midi.
M. Rocheleau: Mais je remarque que, depuis tantôt, le
ministre éternue; je lui recommanderais peut-être le repos.
Le Président (M. Rodrigue): La commission élue
permanente des affaires municipales suspend ses travaux jusqu'à 15
heures.
(Suspension de la séance à 13 h 02)
(Reprise de la séance à 15 h 26)
Le Président (M. Rodrigue): À l'ordre, s'il vous
plaît!
La commission élue permanente des affaires municipales reprend
ses travaux. Son mandat est d'étudier, article par article, les projets
de loi 200 et 37.
Les membres de cette commission sont: M. Bissonnet (Jeanne-Mance); M.
Caron (Verdun); M. Dubois (Huntingdon) remplacé par M. Ciaccia
(Mont-Royal); M. Fallu (Groulx); Mme Harel (Maisonneuve) remplacée par
M. Laplante (Bourassa); M. Lachance (Bellechasse); Mme Lachapelle (Dorion)
remplacée par M. Paquette (Rosemont); M. Léonard (Labelle); M.
Ouellette (Beauce-Nord) remplacé par M. LeMay (Gaspé); M.
Rochefort (Gouin); M. Rocheleau (Hull); M. Tremblay (Chambly).
Les intervenants à cette commission sont: M. Beauséjour
(Iberville); M. Bélanger (Mégantic-Compton); M. Brouillet
(Chauveau); M. Desbiens (Dubuc); M. LeBlanc (Montmagny-L'Islet); M. Leduc
(Saint-Laurent); M. LeMay (Gaspé) remplacé par M. Ouellette
(Beauce-Nord); M. Picotte (Maskinongé) remplacé par M. Polak
(Sainte-Anne); M. Ryan (Argenteuil) remplacé par M. Blank
(Saint-Louis).
Au moment de la suspension de nos travaux, nous en étions
à l'article 53. Article 53.
M. Léonard: II n'y a pas de problème à
l'article 53. On est d'accord.
Le Président (M. Rodrigue): Est-ce que cet article est
adopté?
M. Rocheleau: Adopté.
Le Président (M. Rodrigue): L'article 53 est
adopté. Article 54.
M. Caron: M. le Président, je pense que, en ce qui
concerne l'article 54, la Loi sur les cités et villes dit qu'on a le
droit de racheter pendant un an.
M. Léonard: Quant à nous, nous voulons que
ça demeure un an et pas six mois, parce que si le contribuable n'a que
six mois et qu'il n'a pas l'argent voulu, je pense qu'il faut quand même
penser à lui dans ce cas.
M. Caron: Non, je le demande...
M. Léonard: Je ne sais pas, il y a peut-être des
inconvénients importants pour la ville de Montréal, mais, si
quelqu'un se fait enlever sa maison ou ses immeubles pour non-paiement de
taxes, il me semble qu'il faut qu'il ait une protection, et c'est une
protection générale dans tout le Québec.
M. Caron: M. le président du comité
exécutif, pendant combien de temps, à Montréal, quelqu'un
peut-il se permettre de ne pas payer ses taxes? Un an, deux ans, trois ans?
M. Lamarre: Actuellement, nous donnons un an et, après un
an, il y a un avis de vente par shérif.
M. Caron: D'accord, ça va.
M. Léonard: Au sujet du deuxième alinéa, M.
le Président, je voudrais faire remarquer que ça nous
paraît difficile de nous rendre au désir de la ville de
Montréal, parce que ce pouvoir nous paraît exorbitant: Le
retrayant paie à la ville le droit sur la mutation immobilière
lors du retrait selon l'article 8.1 de la loi autorisant les
municipalités à percevoir un droit sur les mutations
immobilières. Il sera appelé à payer une deuxième
fois ce droit en remboursement à l'adjudicataire du montant que ce
dernier a payé du fait qu'il était propriétaire pendant
l'écoulement du délai de retrait et cet adjudicataire garde les
revenus de l'immeuble qui lui échoient pendant qu'il en est
propriétaire.
Même si cet amendement était valable, il faudrait modifier
aussi la loi générale qui est applicable à toutes les
municipalités du Québec. C'est donc un régime
général et, pour nous, la preuve reste à faire que
ça doit être différent pour la ville de
Montréal.
Le Président (M. Rodrigue): M. le député de
Hull. (15 h 30)
M. Rocheleau: Est-ce que, d'autre part, cela affecte les droits
de mutation?
M. Léonard: Oui, il va payer deux fois.
M. Rocheleau: II doit repayer les droits de mutation quand il
reprend la propriété...
M. Léonard: Oui.
M. Rocheleau: ... en plus de payer une pénalité de
10%.
M. Léonard: Oui. Cela équivaut à cela, en
tout cas, il y a des détours. Il est obligé de payer deux fois.
Nous voudrions que cet article soit retiré ou rejeté.
Le Président (M. Rodrigue): M. le député de
Saint-Laurent.
M. Leduc (Saint-Laurent): Qui va assumer le coût? La
question est là, si on ne rembourse pas.
M. Léonard: C'est l'adjudicataire.
M. Leduc (Saint-Laurent): Mais c'est une perte pour lui, à
ce moment-là.
M. Léonard: Durant tout le temps qu'il a gardé
l'immeuble, il en a gardé les revenus.
M. Leduc (Saint-Laurent): Mais si c'est un terrain vacant? Il
faudrait peut-être faire la différence. On fait une
différence pour les terrains vacants en ce qui concerne les taxes.
M. Léonard: Oui, mais ici, il ne s'agit pas simplement des
terrains vacants, il s'agit de tous les immeubles. Dans le cas des terrains
vacants, il peut en faire un parc de stationnement temporairement, mais...
M. Leduc (Saint-Laurent): C'est possible, mais ce n'est
peut-être pas non plus... Je pense que c'est injuste. Je l'ai
vécu, moi, et...
M. Caron: II y a des gens qui font exprès pour laisser
aller les propriétés.
M. Léonard: II ne faut pas présumer de leur
mauvaise foi, M. le député de Verdun.
M. Caron: Non, mais il y en a. M. Léonard: Oui, je
sais.
M. Caron: II y a un pourcentage de gens de mauvaise foi aussi. Il
faut l'admettre, on le vit chez nous aussi. Dans le fond, de ce
côté, je pense que la ville n'est pas trop sévère;
si on veut garder une ville propre et attrayante, où il fait bon vivre,
il faut prendre les grands moyens, aujourd'hui.
M. Leduc (Saint-Laurent): II y en a plusieurs qui laissent aller
pour se donner du délai.
M. Caron: Ouais!
M. Leduc (Saint-Laurent): Ils se disent: Je vais peut-être
avoir un an de plus pour vendre mon terrain. Je parle de terrains vacants.
M. Caron: Cela devient des nids à feu.
M. Leduc (Saint-Laurent): Mais non, il est vacant.
M. Caron: Moi, je pense qu'on devrait le leur donner.
Le Président (M. Rodrigue): M. le député de
Sainte-Anne.
M. Polak: M. le Président. On parle d'une somme
équivalant à 10%. Connaissant maintenant le taux
d'intérêt... Où est-ce inscrit qu'ils paient le taux
d'intérêt?
M. Léonard: M. le député de Sainte-Anne, si
vous me le permettez, je voudrais simplement vous dire que c'est plus 10% de
cette somme. C'est 10%, même si c'est trois jours.
M. Polak: Oui, mais si quelqu'un exerce son droit une semaine
avant la fin de l'année, il paie 10% et, entre-temps, il a placé
ce même argent à 20% ailleurs; c'est un bon "deal". On peut dire:
Soit 10% ou au taux d'intérêt qui prévaut à ce
moment-là. Quelqu'un peut avoir 40 000 $, il les place en certificats
à la banque à 16%, au moins, et il rachète son immeuble
une semaine avant et il ne paie que 10%. Il ne perd pas de cette
façon-là.
Le Président (M. Rodrigue): M. le président du
comité exécutif.
M. Lamarre: Je pense que 10%, c'est effectivement un minimum pour
celui qui laisse quand même souvent aller sa propriété.
Après, la personne qui achète, l'adjudicataire qui achète
doit au moins avoir un pourcentage minimal de 10%. Quant aux droits de
mutation, lorsque la ville achète, lorsqu'il n'y a pas preneur, le
problème ne se pose pas; la ville ne peut pas percevoir ses propres
droits de mutation. Ce sera, à ce moment-là, quelque chose entre
l'adjudicataire et celui qui a laissé aller sa propriété.
Je pense que ce serait injuste envers celui qui a acheté la
propriété de ne pas lui donner au moins le droit de percevoir des
droits de mutation.
M. Léonard: Je vous ferai remarquer que les 10%, vous les
avez déjà dans votre loi. Ce n'est pas ce qui est en cause
à l'heure actuelle, ce sont vraiment les droits sur les mutations
immobilières. Tel que c'est, cela équivaut quand même
à les payer deux fois. Il paie une fois au début et,
après, il rembourse l'adjudicataire une autre fois. Il me semble que
cela commence à être assez élevé. Nous l'avons
refusé hier à la ville de Longueuil; pour l'instant, cela nous
paraît une disposition exorbitante.
M. Leduc (Saint-Laurent): Je me demande s'il n'y aurait pas lieu
d'être un peu plus clair. La plupart du temps, l'adjudicataire croit
qu'il va être remboursé, alors, il se refuse à signer le
retrait sous prétexte qu'il a droit au remboursement et on lui dit: Bien
non! Là, il ne signe pas. Je pense qu'il y aurait lieu d'être
clair, de dire à ce moment: II n'y aura pas de remboursement. Il
faudrait l'indiquer, sans ça, c'est... La loi générale ne
le dit pas.
M. Léonard: La loi générale peut s'appliquer
aussi?
M. Leduc (Saint-Laurent): Oui, mais c'est une adjudication.
Est-ce que ça s'applique à l'adjudication, les droits de
mutation?
M. Léonard: Oui.
M. Leduc (Saint-Laurent): Ensuite, est-ce qu'il a le droit, lui,
de se faire rembourser? Il dit: Moi, je veux être remboursé. Il se
refuse à signer le retrait.
M. Léonard: S'il ne paie pas son retrait, il va laisser
aller son immeuble.
M. Leduc (Saint-Laurent): Non, mais l'adjudicataire refuse.
Le Président (M. Rodrigue): Est-ce que cet article sera
adopté?
M. Léonard: Non, retiré.
M. Caron: On le retire au complet?
Le Président (M. Rodrigue): Je veux dire que...
M. Caron: Le deuxième paragraphe? On accepte le premier
paragraphe? On accepte les six mois?
M. Léonard: Pas les six mois, un an.
Le Président (M. Rodrigue): Si je comprends bien, cet
article est rejeté.
M. Péloquin: La seule modification au premier
alinéa, c'est le délai qui passerait d'un an à six mois.
S'il n'est pas accepté, aussi bien le rejeter.
M. Léonard: D'accord.
Le Président (M. Rodrigue): L'article est rejeté.
Il s'agissait de l'article 54.
M. Rocheleau: L'article antérieur, M. le
Président.
M. Léonard: II est déjà suspendu. On est
prêt à le régler.
Le Président (M. Rodrigue): Article 55.
M. Léonard: On attend le papillon qui est à la
dactylographie à cause de l'article 18.
Le Président (M. Rodrigue): Sur 55? On suspend
l'étude de l'article 55. Article 56.
M. le procureur en chef.
M. Péloquin: Si vous me permettez, ce n'est pas une
matière qui est reliée à l'article 18. C'est relié
à l'affichage commercial, c'est plutôt relié à un
article qui a été adopté et qui est l'article 23, sur les
enseignes, les panneaux-réclame. C'est la réglementation des
enseignes, panneaux-réclame et affiches commerciales qui n'ont rien
à voir avec ce qu'on appelle communément les "posters", parce
que, dans le domaine commercial, au moins, il n'y a pas trop d'affichage
sauvage. Vu qu'on a placé le nouvel article dans les pouvoirs, à
l'article 541 de la charte, on demande de les abroger à 958a.
M. Léonard: D'accord, article 55, adopté.
Le Président (M. Rodrigue): Est-ce que l'article 55 est
adopté?
M. Rocheleau: Oui.
Le Président (M. Rodrigue): L'article 55 est
adopté. Article 56.
M. Léonard: Adopté.
Le Président (M. Rodrigue): L'article 56 est
adopté. Article 57.
M. Léonard: Nous avons un amendement mineur, M. le
Président, au tout début: "La ville peut, avec l'autorisation du
ministre de l'Industrie, du Commerce et du Tourisme...".
Le Président (M. Rodrigue): Est-ce que cet amendement est
adopté?
M. Rocheleau: M. le Président, le seul point...
M. Léonard: Est-ce qu'on adopte l'amendement? C'est une
correction de forme.
Le Président (M. Rodrigue): L'amendement est
adopté; alors, nous poursuivons l'étude de l'article tel
qu'amendé.
M. Léonard: Un autre amendement mineur, M. le
Président. C'est à l'alinéa c, quatrième ligne "...
peut être utilisé plus adéquatement à des fins
industrielles..." C'est mieux pour...
Le Président (M. Rodrigue): Quel alinéa?
M. Léonard: Alinéa c, quatrième ligne. Le
Président (M. Rodrigue): Alinéa c "... peut être
utilisé..."
M. Léonard: "... plus adéquatement à des
fins industrielles..."
Le Président (M. Rodrigue): L'amendement a pour effet
d'ajouter le mot "plus" entre les mots "utilisé" et
"adéquatement" à la quatrième ligne de l'alinéa c.
Cet amendement est-il adopté?
M. Léonard: Adopté.
M. Rocheleau: M. le Président, je voudrais simplement
demander au ministre s'il y a d'autres villes au Québec qui sont
pourvues de lois ou de permissions semblables.
Le Président (M. Rodrigue): M. l'avocat en chef.
M. Léonard: Non, il n'y a pas d'autre ville. C'est la
première fois qu'on le fait avec Montréal et avec l'accord du
ministère de l'Industrie et du Commerce.
M. Rocheleau: M. le Président, le ministre a-t-il
l'intention de l'inclure éventuellement dans un projet de loi
général qui pourrait le permettre à d'autres
municipalités qui, à toutes fins utiles, pourraient
intéresser des industries à aller s'implanter sur leur
territoire, mais pour lesquelles ces municipalités devraient
acquérir ou avoir une espèce de banque de terrains pour des fins
industrielles?
M. Léonard: D'après l'expérience qu'on en a,
dès qu'on adopte une loi semblable dans une ville, cela a de bonnes
chances d'essaimer. Nous verrons, au moment d'une législation
générale la plus rapprochée possible, mais, quoi qu'il en
soit, pour Montréal, nous l'adoptons cette année. Je pense que
c'est un bon terrain d'expérimentation.
Le Président (M. Rodrigue): M. l'avocat en chef.
M. Péloquin: Je souligne aux membres de la commission
qu'à l'avant-dernière ligne du texte, il y a eu un défaut
d'impression. C'est le fonds général de la ville.
M. Léonard: Ah oui!
M. Péloquin: Ce ne sont pas les fonds du trésor,
cette fois-ci.
M. Léonard: Oui.
Le Président (M. Rodrigue): À quel
alinéa?
M. Léonard: À l'avant-dernière ligne "...
cette loi est versé au fonds général de la ville". Il
manque...
Le Président (M. Rodrigue): Oui, c'est un défaut
d'impression. Cet article est-il adopté tel qu'amendé?
M. Léonard: Adopté. M. Rocheleau:
Adopté.
Le Président (M. Rodrigue): Cet article est adopté
tel qu'amendé. Il s'agissait de l'article 57. Nous passons à
l'étude de l'article 58.
M. Léonard: M. le Président, à l'article 58,
nous allons renouveler une promesse faite à maintes reprises à la
ville de Montréal quant à l'expropriation, mais il y a quand
même quelques éléments nouveaux dont j'aimerais l'informer.
Le comité a été informé entre le ministère
de la Justice et le ministère des Transports. Il a siégé
et nous pensons qu'il devrait arriver à des conclusions quant à
des dispositions générales dans la Loi sur l'expropriation. Quant
à eux, ils voudraient qu'on se rende à vos demandes dans cette
loi plutôt que dans la Charte de la ville de Montréal.
M. Péloquin: M. le ministre, pour les fins du journal des
Débats, je voudrais souligner qu'on a commencé à le
demander en 1977. Votre prédécesseur avait dit qu'il transmettait
au ministre des Transports non seulement notre demande, mais aussi le
résultat des délibérations de la commission parlementaire
d'alors. Quand nous sommes revenus à la charge trois ans plus tard, en
décembre 1980, vous aviez parlé d'un comité de trois
sous-ministres qui se pencherait sur la question dès le mois de janvier
1981. Ce sont encore les délibérations de ce comité de
sous-ministres que nous attendons. Il y a un problème réel
vraiment pour la ville de Montréal de ce côté-là.
Cela nous empêche de faire certains remembrements. On ne peut pas devenir
propriétaire des terrains tant que l'indemnité finale n'a pas
été payée et, dans le domaine des servitudes, il y a plus
de 1000 dossiers en suspens au bureau du notaire pour la signature de
servitudes pour le passage des fils électriques à
l'arrière des propriétés. Ces dossiers sont tous en
suspens pendant ce temps. La ville ne s'est jamais opposée à ce
que la loi générale soit modifiée à cette fin, mais
elle savait dès 1977 que cela prendrait au moins cinq ans avant de
l'avoir et on ne sait pas encore quand exactement on va l'avoir. On
espère toujours.
M. Léonard: Vos espoirs seront comblés.
Le Président (M. Rodrigue): Cet article est-il
retiré ou rejeté?
M. Léonard: Oui. Je pense qu'à l'article 59, il y a
concordance avec l'article 58 et l'article 60...
Le Président (M. Rodrigue): L'article 58, si je comprends
bien, est retiré ou rejeté?
M. Léonard: Retiré. L'article 58 est-il
retiré ou rejeté?
Le Président (M. Rodrigue): L'article 58 est-il
retiré ou rejeté? (15 h 45)
M. Rocheleau: Retiré, cela fait moins mal que
rejeté.
M. Léonard: Rejeté.
M. Péloquin: On ne peut pas, parce qu'on a vraiment un
problème avec cela. Quand on fait des remembrements de terrains disons
à Rivière-des-Prairies, on achète un certain nombre de
petits terrains qui ont été subdivisés et vendus sur des
rues, croyez-le ou non, qui n'ont que dix pieds, ce n'est pas possible d'y
construire. Il faut acquérir tous ces terrains par voie de
négociation, de gré à gré ou par expropriation. Si
un des propriétaires conteste le montant qu'on lui offre, à ce
moment-là, il faut entreprendre la procédure d'expropriation, qui
peut durer deux, trois ou quatre ans. Dans ce cas, il n'est pas possible de
remettre ce terrain en vente et de l'utiliser pour construire tant que
l'indemnité finale n'a pas été payée, parce que
c'est cela que dit la Loi sur l'expropriation. Lorsqu'on avait les dispositions
de la charte, autrefois, on devenait propriétaire dès la prise de
possession. À l'heure actuelle, on est considéré comme un
propriétaire, on a le droit d'évincer l'exproprié.
À toutes fins utiles, il n'est plus chez lui, mais on n'a pas le titre
de propriété, c'est-à-dire le papier qui nous permettrait
de revendre à une autre personne qui irait construire. Ce n'est pas un
problème qui est grave et insurmontable, les fonctionnaires nous disent
que tout le monde est d'accord.
M. Laplante: M. le Président...
Le Président (M. Rodrigue): M. le député de
Bourassa.
M. Laplante: ... en tout cas, si c'est là depuis 1977,
soyez certains d'une chose, il est retiré aujourd'hui, mais je ne le
lâcherai pas parce que je vois toutes les difficultés que cela
implique actuellement. On essaiera avec le ministre des Affaires municipales,
le ministre des Transports, tous ces gens-là,
d'activer les choses pour que, si vous revenez à l'automne avec
une telle loi, il puisse y avoir des décisions de prises.
Le Président (M. Rodrigue): M. le député de
Sainte-Anne.
M. Polak: M. le Président, le ministre vient de dire
"rejeté". Je sais que c'est lui qui a le dernier mot, mais est-ce qu'il
pourrait au moins donner ses raisons, dire pourquoi c'est rejeté? Quant
à moi, cela me semble bien raisonnable. Le proposeur a dit...
M. Laplante: Vous dormiez!
M. Polak: ... je ne dormais pas, mais vous ne faites pas la
bataille que vous devriez faire comme proposeur, comme parrain de ce projet de
loi. Je remplis votre fonction à votre place auprès de la ville
de Montréal de temps en temps. Je ne comprends pas l'idée de dire
qu'on a constaté à ce jour depuis quatre à cinq ans. On
est là pour améliorer une situation et, à ce jour, les
arguments qui ont été avancés n'ont aucun sens. Je ne
comprends pas.
M. Léonard: J'ai eu l'occasion d'expliquer tout à
l'heure qu'il y a un projet de loi en préparation, des dispositions en
préparation sur la Loi sur l'expropriation, qui est une loi
générale dans le Québec. On ne veut pas de régime
particulier quant à l'expropriation et le comité qui a
commencé à fonctionner va tirer ses conclusions le plus tôt
possible. On s'est efforcé d'accélérer ces travaux, mais
on ne peut pas créer un régime particulier sur
l'expropriation.
Le Président (M. Rodrigue): Alors, l'article 58 est-il
rejeté? L'article 58 est rejeté. Article 59.
M. Léonard: Les articles 59 et 60 sont de concordance avec
l'article 58. C'est rejeté pour 59.
Le Président (M. Rodrigue): L'article 59 est
rejeté.
M. Léonard: Et aussi l'article 60.
Le Président (M. Rodrigue): L'article 60 est-il
adopté ou rejeté?
M. Léonard: Rejeté aussi.
Le Président (M. Rodrigue): L'article 60 est
rejeté.
Article 61.
M. Léonard: Adopté.
Le Président (M. Rodrigue): Adopté.
M. le député de Saint-Laurent.
M. Leduc (Saint-Laurent): À l'article 61, ne pensez-vous
pas que cela pourrait entraîner des coûts assez
élevés pour le propriétaire? Est-ce qu'il va avoir les
moyens de payer cela?
M. Laplante: Avec le consentement du propriétaire, la
ville peut effectuer des améliorations à la
propriété du...
M. Léonard: Écoutez, s'il s'agit de
l'établissement d'un programme, le comité exécutif peut
adopter le programme d'embellisement et effectuer avec le consentement du
propriétaire des améliorations sur la propriété
privée. Le coût de ces améliorations peut être
assumé en entier par la ville ou il peut être mis à la
charge de ce propriétaire...
M. Leduc (Saint-Laurent): Bon!
M. Léonard: ... mais qui a consenti avant, selon les
modalités que fixe le programme.
M. Leduc (Saint-Laurent): II faut qu'il consente. C'est
relié au même paragraphe.
M. Léonard: Dans le même paragraphe.
M. Leduc (Saint-Laurent): C'est relié au premier
paragraphe.
M. Léonard: C'est à la première phrase; et
c'est dans le même paragraphe.
Le Président (M. Rodrigue): L'article 61 est-il
adopté?
Des voix: Adopté.
Le Président (M. Rodrigue): L'article 61 est
adopté. Article 62.
M. Léonard: Adopté.
Le Président (M. Rodrigue): L'article 62 est
adopté. Article 63.
M. Léonard: Adopté. M. Rocheleau:
Adopté.
Le Président (M. Rodrigue): L'article 63 est
adopté. Article 64.
M. Léonard: Adopté.
Le Président (M. Rodrigue): L'article 64 est
adopté. Article 65.
M. Léonard: M. le Président, j'ai un amendement
mineur. Vous avez, à la fin du troisième paragraphe "... qui lui
est remis ou
envoyé". Il y a le mot "et" qu'il faut enlever.
Le Président (M. Rodrigue): Alors, est-ce que cet
amendement sera adopté?
M. Léonard: Adopté.
Le Président (M. Rodrigue): Est-ce que l'article 65 est
adopté tel qu'amendé?
M. Léonard: Adopté.
Le Président (M. Rodrigue): L'article 65 est adopté
tel qu'amendé. Article 66.
M. Léonard: Adopté. M. Rocheleau:
Adopté.
Le Président (M. Rodrigue): Article 66, adopté.
Article 67.
M. Léonard: M. le Président, deux amendements
mineurs à la première ligne du deuxième paragraphe. On a
écrit "Dans tous procès", il faut lire "tout procès" au
singulier, la correction est à "tout". Et, à la neuvième
ligne, c'est la Loi "sur" les transports, et non la Loi "des" transports.
Le Président (M. Rodrigue): Alors, est-ce que ces deux
corrections de texte sont adoptées?
M. Léonard: Adopté.
Le Président (M. Rodrigue): Est-ce que l'article tel que
corrigé est adopté?
M. Léonard: Adopté.
Le Président (M. Rodrigue): L'article 67 est adopté
tel que corrigé. Article 68.
M. Léonard: Autre amendement mineur à la
troisième ligne de la fin du dernier paragraphe: il s'agit de la Loi
"sur" les poursuites sommaires.
Le Président (M. Rodrigue): Est-ce que cette correction
est adoptée?
M. Léonard: Adopté.
Le Président (M. Rodrigue): Est-ce que l'article 68 est
adopté tel que corrigé?
M. Léonard: Adopté.
Le Président (M. Rodrigue): L'article 68 est adopté
tel que corrigé. Article 68a.
M. Léonard: Adopté. M. Rocheleau:
Adopté.
Le Président (M. Rodrigue): L'article 68a est
adopté. Article 69.
M. Léonard: Adopté. Concordance avec le Code de la
sécurité routière.
Le Président (M. Rodrigue): L'article 69 est-il
adopté?
M. Léonard: Adopté.
Le Président (M. Rodrigue): L'article 69 est
adopté. Article 70.
M. Léonard: Adopté. Jusqu'à l'article 74,
ces articles ont été visés par le ministère de la
Justice, qui est d'accord.
M. Rocheleau: M. le Président, à l'article 70,
est-ce qu'on n'a pas accordé ou est-ce que d'autres municipalités
ne nous ont pas demandé... On aurait autorisé les dossiers de
plus de cinq ans. Dans ce cas, on parle de dossiers de plus de trois ans.
Est-ce qu'on ne doit pas avoir une espèce...
M. Léonard: Cela dépend des dossiers. Si vous avez
des dossiers administratifs, règle générale, c'est cinq
ans. Là, il s'agit de dossiers relatifs aux infractions aux lois du
Québec ou aux règlements municipaux. Après trois ans, on
considère que les dossiers sont terminés. Tandis que vous avez
les dossiers comptables, par exemple, où la Loi sur les impôts
demande qu'on les garde pour au moins cinq ans. Et cela, en termes
administratifs, c'est cinq ans, règle générale.
Le Président (M. Rodrigue): M. le ministre.
M. Léonard: M. le Président, par rapport à
la question du député de Hull, effectivement, dans les autres
municipalités, c'est cinq ans, même en ce qui concerne les
infractions et les règlements municipaux. Montréal a cela dans sa
charte depuis un certain temps déjà et cela lui est
conservé.
Le Président (M. Rodrigue): Est-ce que l'article 70 est
adopté?
M. Léonard: Adopté. M. Rocheleau:
Adopté.
Le Président (M. Rodrigue): L'article 70 est
adopté. Article 71.
M. Léonard: Adopté. M. Rocheleau:
Adopté.
Le Président (M. Rodrigue): L'article 71 est
adopté. Article 72.
M. Léonard: Adopté. Si vous lisiez un peu moins de
Tintin, vous auriez le temps de lire cela.
M. Rocheleau: Adopté.
Le Président (M. Rodrigue): L'article 72 est
adopté. Article 73.
M. Léonard: Adopté. M. Rocheleau:
Adopté.
Le Président (M. Rodrigue): L'article 73 est
adopté. Article 74.
M. Léonard: Où est l'article 132?
Adopté.
Le Président (M. Rodrigue): L'article 74 est
adopté. Article 75.
M. Rocheleau: L'article 75 est adopté aussi.
Le Président (M. Rodrigue): L'article 74 est adopté
et l'article 75 est retiré. Article 76. M. l'avocat en chef.
M. Plaquette: Vous y allez avec une vitesse telle que vous nous
désarçonnez.
M. Péloquin: À l'article 76, on a attiré
notre attention à la dernière minute sur l'utilisation du terme
"chèque". Avec les ordres de paiement qui sont faits dans les caisses
populaires, il y aurait peut-être lieu d'employer un autre terme aussi,
de même que pour les institutions bancaires, étant donné
que les caisses populaires ne sont pas, stricto sensu, au sens strict de la
loi, des institutions bancaires et que les ordres de paiement qui sont
tirés sur les caisses populaires ne sont pas, non plus, des
chèques. (16 heures)
À ce moment-là, je suggère les modifications
suivantes: Après les mots "lorsqu'un chèque", il faudrait ajouter
les mots suivants "ou un autre ordre de paiement"... On continue: "... est
remis à la ville en paiement et que ce paiement est refusé par
l'institution sur laquelle..." -remplacer le terme "bancaire" par le terme
"financière" et - rayer les mots "le chèque" pour les remplacer
par le mot "l'instrument". La suite reste telle quelle.
Le Président (M. Rodrigue): D'abord...
M. Léonard: Un instant, je voudrais rajouter moi aussi un
amendement, M. le Président.
Le Président (M. Rodrigue): Je voudrais savoir avant si la
correction que vient d'apporter la ville est adoptée?
M. Léonard: Oui, adopté.
Le Président (M. Rodrigue): La correction qui vient
d'être lue par le procureur en chef de la ville est adoptée.
M. Léonard: C'est ici qu'on ajoute cela?
Le Président (M. Rodrigue): C'était à
l'article 1179 inclus à l'article 76 du présent projet de
loi.
M. le ministre.
M. Léonard: Je voudrais ajouter, à la fin de ce
même article 1179, selon un taux que fixe le comité
exécutif, les mots suivants "... et qui ne peut être
supérieur à dix dollars". Parce qu'à l'heure actuelle, il
n'y a aucun maximum de prévu et je pense que ce n'est pas acceptable
qu'on en reste là. Le taux serait précisé.
Le Président (M. Rodrigue): Est-ce que cet amendement du
ministre est adopté?
Des voix: Adopté.
Le Président (M. Rodrigue): Cet amendement a pour effet
d'ajouter, à la fin de l'article 1179, après les mots "que fixe
le comité exécutif", les mots suivants "et qui ne peut être
supérieur à dix dollars". Est-ce que cet amendement est
adopté?
Des voix: Adopté.
Le Président (M. Rodrigue): Adopté. Est-ce que
l'article 76 est...
M. Léonard: Un instant, M. le Président.
Le Président (M. Rodrigue): M. le ministre.
M. Léonard: Nous avons discuté, les officiers de
mon ministère et ceux du ministère de la Justice, du paragraphe
suivant, et il y a de l'opposition à maintenir "Enregistrement des
naissances" jusqu'à la fin. Nous demandons que ce soit
retiré.
Le Président (M. Rodrigue): Alors, vous proposez de
biffer, à l'article 76, les mots "Enregistrement des naissances"...
M. Léonard: Retirer ou rejeter.
Le Président (M. Rodrigue): ... et l'article 1179a. On n'a
pas d'objection à ce que ce soit retiré?
Alors, cette partie du texte est retirée.
Est-ce que l'article 76 tel qu'amendé est adopté?
Des voix: Adopté.
Le Président (M. Rodrigue): L'article 76 est adopté
tel qu'amendé.
Une voix: Adopté.
Le Président (M. Rodrigue): L'article 76a.
M. Fainstat.
M. Fainstat: Aux paragraphes 4 et 5, il y a une expression qui,
il me semble, est un vestige d'autrefois. "Vous a-t-il été fait
quelque promesse, à vous-même ou, à votre connaissance,
à votre femme..." Cela veut dire que cela date d'une époque
où seulement les hommes avaient le droit de vote. Je suggère
qu'on biffe, "à votre femme" et qu'on le modifie, "à votre
conjoint."
M. Léonard: Oui, d'accord.
Le Président (M. Rodrigue): M. le député de
Gouin.
M. Rochefort: Pour reprendre ce que le ministre faisait
tantôt, il faudrait corriger un certain nombre de fautes de
français. Au premier paragraphe...
Le Président (M. Rodrigue): Si vous pouviez attendre un
instant, je vais d'abord demander si la suggestion faite nous est
présentée sous forme de motion par le ministre.
M. le ministre, on vous a fait une suggestion, vous sembliez d'accord,
est-ce que...
M. Léonard: Remplacer le mot "femme" par le mot
"conjoint".
Le Président (M. Rodrigue): Au paragraphe 4,
troisième ligne, remplacer le mot "femme" par "conjoint". Est-ce que cet
amendement...
M. Fainstat: Au paragraphe 5 aussi.
Le Président (M. Rodrigue): Et également à
la deuxième ligne du 5e paragraphe. Est-ce que ces amendements sont
adoptés?
Des voix: Adopté.
Le Président (M. Rodrigue): Ces amendements sont
adoptés. M. le député de Gouin.
M. Rochefort: M. le Président, au premier paragraphe on
lit: "Vous jurez de répondre la vérité et rien autre chose
que la vérité..." Il me semble qu'on pourrait dire "seulement que
la vérité..."
M. Péloquin: C'est le texte actuel, "rien autre".
M. Rochefort: Oui, je conviens bien que c'est le texte actuel,
mais je vous avoue que... Ce n'est pas une formule qui est employée
à d'autres paliers. Je ne connais pas la politique municipale,
mais...
M. Léonard: Qu'est-ce que vous proposez?
M. Rochefort: "... et seulement..."
M. Léonard: "... de répondre la
vérité et seulement la vérité..." Est-ce que c'a le
même sens?
M. Rochefort: Oui.
M. Léonard: D'accord pour "seulement la
vérité", M. le Président.
Le Président (M. Rodrigue): Est-ce que cet amendement est
adopté?
Des voix: Adopté.
Le Président (M. Rodrigue): Cet amendement est
adopté. Est-ce que l'article 76a est adopté tel
qu'amendé?
Des voix: Adopté.
Une voix: En attendant qu'on soit indépendant!
Le Président (M. Rodrigue): L'article 76a est
adopté tel qu'amendé. Article 77.
M. Péloquin: Retiré, M. le Président.
Le Président (M. Rodrigue): L'article 77 est
retiré.
M. Léonard: L'article 78 aussi?
Le Président (M. Rodrigue): Article 78.
M. Léonard: Retiré? S'il n'y a pas eu d'entente, je
demande qu'il soit retiré.
M. Laplante: M. Lamarre, à l'article 78, vous dites que la
ville versera à la ville de Verdun la somme de 1 500 000 $ le 31
décembre 1982. J'ai ouï dire que vous avez déjà fait
une offre à la ville de Verdun. Je ne sais pas si elle a
été faite verbalement ou si elle a été faite au
conseil de la ville de Verdun, pour essayer d'en venir à une entente.
J'aimerais d'abord avoir une réponse à cette question.
M. Lamarre: Effectivement, j'ai
rencontré le maire de Verdun, pour discuter des modalités
qui permettraient de regrouper cette partie de terrain qui comprend
complètement l'usine de filtration Atwater, comme on l'appelle, c'est
dans le fond l'usine plus un parc, et on garantissait que l'ensemble du terrain
qui ne sert pas actuellement pour l'usine mais que nous devons conserver pour
ménager des possibilités d'agrandissement serait conservé
comme parc, tel qu'on le connaît actuellement.
M. Laplante: D'accord.
M. Lamarre: Je ne peux pas dire que le maire a acquiescé
à ce moment-là, mais il devait me donner une réponse et
j'attends sa réponse.
M. Laplante: Je ne dirai pas publiquement ce qu'il m'a
confiél Mais est-ce que la proposition a été faite de
façon officielle?
M. Caron: Faites bien attention, monsieur. Je connais un
collègue de votre whip en chef qui a parlé un peu trop et il a eu
l'air fou quand il s'est dit des choses en arrière du trône!
M. Laplante: Ce n'est pas du mal que vous avez dit!
M. Caron: Non, si vous avez quelque chose, vous pouvez le dire,
mais je tenais à dire ça. Soyez agréable, parce que vous
n'êtes que de passage ici.
M. Laplante: C'est agréable, ce que je dis là.
M. Caron: Vous savez que si vous n'aviez pas eu M. René
Lévesque, vous ne seriez pas là aujourd'hui. Soyez
agréable aussi, parce que, la prochaine fois, vous ne serez pas
là, profitez-en!
M. Laplante: Si vous n'aviez pas eu M. Ryan, vous ne seriez pas
là non plus.
Le Président (M. Rodrigue): Nous revenons à la
pertinence du débat.
M. Caron: C'est encore drôle!
Le Président (M. Rodrigue): À l'ordre, s'il vous
plaît!
M. Laplante: Non, en rapport avec l'article 78, M. Lamarre...
Le Président (M. Rodrigue): Article 78.
M. Laplante: ... avez-vous fait une offre officielle et par
écrit à la ville de
Verdun, pour qu'elle soit présentée au conseil de la
ville?
M. Lamarre: Non, effectivement, je n'ai pas fait d'offre
officielle, sauf que, au moins à deux reprises, j'ai rencontré le
maire de Verdun. Je ne me souviens pas s'il était accompagné de
certaines personnes, mais je dois vous dire que l'offre était quand
même officielle. En tant que président de l'administration,
j'avais l'autorité nécessaire pour lui faire cette offre et,
comme je l'ai dit, j'attends encore sa réponse. Étant
donné qu'il est ici, il pourrait peut-être la donner
publiquement.
M. Laplante: Je vais vous donner la recette pour le faire. On me
dit - un échevin - que l'offre comme telle n'a jamais été
faite au conseil de ville. Je pense que ce sont les moyens qui devraient
être révisés. Depuis combien d'années l'usine
est-elle installée?
M. Lamarre: Elle a été construite, je pense, vers
1930.
M. Laplante: Est-ce qu'elle fait partie du territoire de Verdun
comme tel ou c'est une continuité du territoire de Montréal?
M. Lamarre: Effectivement, c'est une continuité du
territoire de Montréal, c'est complètement adjacent au territoire
de Montréal.
M. Laplante: J'espère que la ville de Verdun va comprendre
qu'à un certain moment des échanges peuvent se faire, des offres
ou autre chose, pour que vous puissiez acquérir des choses dont la ville
de Verdun ne se servira jamais et sur lesquelles vous avez des services depuis
un certain nombre d'années. Très honnêtement, j'ai
été tenté... C'est le ministre qui m'a
arrêté, il m'a dit: On va attendre de voir les ententes qui
peuvent intervenir entre Verdun et Montréal à ce sujet. Il serait
temps que ce dilemme soit résolu.
Le Président (M. Rodrigue): Monsieur, à
l'extrême droite, vous avez demandé la parole?
M. Caron: M. le Président...
Le Président (M. Rodrigue): M. le député de
Verdun.
M. Caron: ... M. le président du comité
exécutif, c'est vrai qu'on parle de cela depuis environ deux ans. Vous
m'en avez parlé personnellement, on a eu l'occasion d'aller vous
rencontrer et on a été bien reçu. Il y a eu des
changements au conseil de ville à la suite de la loi no 105;
maintenant, on est douze au lieu de huit. Ce n'est pas facile de
travailler dans ces conditions; d'autres villes le vivront aussi. La
démocratie, c'est bon mais pas toujours. Nos amis d'en face le
constatent aujourd'hui. Ils faisaient des promesses, ils disaient: Venez, on va
les organiser. Le gouvernement ne leur en donne pas assez. Ce matin, vous avez
voté pour la coupure des salaires.
Ceci dit, c'est vrai, on s'est rencontré, M. le président
du comité exécutif. Vous m'avez fait une offre de 1 000 000 $ au
début. Me Hébert était là avec deux de nos
conseillers du temps, mais depuis le groupe a augmenté et a
changé certaines de ses vues. Après notre rencontre à
votre bureau, on a constaté gue le montant gui nous serait payé
serait imputé à l'usine de filtration. Le gérant de la
ville était avec nous et aussi Me Gilles Hébert, notre procureur.
Le conseil de ville a constaté gue le montant gu'on nous aurait
donné au mois de décembre, on aurait eu à le rembourser
les années suivantes car il aurait été imputé
à l'usine de filtration. Vous m'aviez dit qu'il serait imputé
à l'usine de filtration. Dans ce cas, naturellement, pour les villes de
banlieue ce serait une dette additionnelle. Quand on fixe le prix de l'eau,
cela va selon les coûts et, avec les taux d'intérêt
d'aujourd'hui - Dieu sait à quel pourcentage ils sont - on aurait, dans
les années à venir, pour la génération qui nous
suit, à payer cela. C'est l'une des raisons pour lesquelles le conseil
n'est pas prêt.
Nous avons eu une assemblée hier et c'est une des raisons pour
lesquelles je n'étais pas ici. Le conseil au complet était
là moins un; lui aussi n'est pas d'accord pour le moment. On ne ferme
pas la porte, mais, actuellement, le conseil n'est pas prêt. Hier, Me
Gilles Hébert m'a rejoint et je lui ai parlé vers environ 21
heures, pour être précis et pour faire plaisir à mon
collègue de Bourassa qui est de passage ici à l'Assemblée
nationale. Je tiens à le dire, parce qu'il veut être
désagréable. Moi aussi, je peux l'être à son
égard. Les membres du conseil qui étaient sur place hier m'ont
demandé de garder le statu quo pour le moment. Cela ne veut pas dire
qu'on n'ira pas vous voir ou que vous ne viendrez pas nous voir. On n'est pas
loin et jusqu'à maintenant on s'est toujours bien arrangé. On a
parfois différé d'opinion sur certaines choses, c'est tout
à fait normal, mais, en général, nous faisons assez bon
ménage comme voisins. (16 h 15)
Pour le moment, je fais le message des membres du conseil avec qui
j'étais hier soir vers les 22 heures, 22 h 30; ils me prient de demander
au ministre... Même que j'ai un collègue ici,
l'ex-député de Sainte-Anne, qui est avec moi, qui est le
porte-parole des autres, au cas où le député de Bourassa
ne me croirait pas. On demande au ministre, pour le moment, de rester dans le
statu quo.
Le Président (M. Rodrigue): M. le ministre.
M. Léonard: À ce qu'on voit, les
négociations ne sont pas terminées. On va attendre à la
prochaine...
M. Caron: On aura peut-être un peu plus.
M. Léonard: ... fois, au prochain bill privé, si
tout le monde est d'accord.
Le Président (M. Rodrigue): Est-ce gue c'est Me
Hébert?
Des voix: Retiré.
M. Séguin (Maurice): M. le Président, je suis
peut-être un peu loin.
Le Président (M. Rodrigue): Pourriez-vous vous identifier
pour le journal des Débats, s'il vous plaît?
M. Séguin: M. le Président, je suis Maurice
Séguin, président de la Conférence des maires de la
banlieue de Montréal. Le 5 novembre 1981, ladite conférence
faisait parvenir une requête au gouvernement du Québec à
savoir que toute demande d'annexion de territoires par la ville de
Montréal devrait être soumise à la Loi sur les cités
et villes telle que présentement rédigée. Par
conséquent, nous vous demandions dans cette requête que toute
demande d'annexion, par voie d'un changement à la Charte de la ville de
Montréal, soit rejetée. Nous croyons que la façon d'agir
de Montréal d'une façon unilatérale, dans certains cas,
pour l'annexion de territoires, est inacceptable. Nous n'avons cependant aucune
objection à une annexion de territoires par la ville de Montréal
guand il s'agit d'une entente de gré à gré. Nous n'avons
pas l'intention de nous immiscer entre les municipalités membres du
territoire de la CUM si elles sont consentantes à se faire annexer ou
à faire annexer une partie de leur territoire, mais il ne faut pas que
ce soit unilatéral de la part de Montréal.
Le Président (M. Rodrigue): M. l'avocat en chef.
M. Péloquin: Je voudrais faire une remarque, M. le
Président, au sujet de cet article. Quand même on aurait suivi la
loi générale, il y a un seul et unigue propriétaire
là-dedans, c'est la ville de Montréal, on se serait ouvert un
bureau de scrutin, on aurait voté pour le règlement d'annexion et
on aurait gagné le référendum,
c'est sûr.
M. Séguin: M. le Président, si vous me le
permettez, le cas échéant - et c'est vrai ce que le procureur de
Montréal soumet -c'est la question de principe ici qu'il faut souligner.
Je m'adressais au nom de la conférence des maires non pas seulement sur
l'article dont on fait l'étude en ce moment, mais sur les quelques
articles qui suivent et où il est question d'annexion de territoires par
la ville de Montréal.
M. Léonard: II est retiré ou bien
rejeté?
M. Séguin: C'est aussi bien, M. le Président, que
ce soit rejeté.
Le Président (M. Rodrigue): L'article 78... M. le
député de Gouin.
M. Rochefort: Juste avant qu'on rejette l'article ou qu'on le
retire, au gré des membres de la commission, j'aimerais quand même
qu'on permette au président du comité exécutif de la ville
de Montréal d'indiquer aux membres de la commission, parce qu'il y a de
fortes chances qu'on en rediscute, l'an prochain, peut-être, quels sont
les objectifs que Montréal poursuit par cette demande pour annexer
à son territoire cette portion du territoire de Verdun, qui est
essentiellement le territoire occupé par l'usine de filtration.
M. Lamarre: Effectivement, la ville a actuellement
aménagé une piste cyclable, si vous voulez, tout le long du canal
de l'aqueduc, une piste d'environ cinq milles et demi de longueur qui vient se
rabattre justement devant l'usine de filtration. Nous croyons que ça
nous permettrait un aménagement beaucoup plus poussé, en tout
cas, si ce territoire était dans le territoire de la ville de
Montréal.
M. Rochefort: Est-ce que vous avez l'intention d'y faire des
investissements?
M. Lamarre: Oui, faire certains investissements sur le plan des
loisirs et de la récréation.
Le Président (M. Rodrigue): L'article 78 est
rejeté? Article 79. Un instant, s'il vous plaît! Étant
donné que l'article 78 fait état de l'annexe I, si vous
êtes d'accord, on va l'étudier en même temps et, à ce
moment, l'annexe I serait également rejetée puisqu'elle est
décrite à l'article 78. L'annexe I est également
rejetée. Article 79.
M. Léonard: Rejeté également. Il y a de
l'opposition de la part de la ville de LaSalle.
M. Lalonde: Je comprends, M. le Président, que les
représentants de la ville de LaSalle...
Le Président (M. Rodrigue): M. le député de
Marguerite-Bourgeoys, avant de vous céder la parole, je vais demander
s'il y a consentement des membres de la commission, étant donné
que vous n'êtes pas enregistré comme membre ou intervenant. Y
a-t-il consentement pour permettre au député de
Marguerite-Bourgeoys d'intervenir?
Une voix: II y a consentement.
Le Président (M. Rodrigue): II y a consentement. M. le
député de Marguerite-Bourgeoys, vous avez la parole.
M. Lalonde: M. le Président, je voudrais simplement
indiquer que les représentants de la ville de LaSalle, qui est dans le
comté de Marguerite-Bourgeoys, sont ici présents et
représentés par leur procureur, Me Gilles Hébert. Les
renseignements que j'ai m'indiquent qu'il n'y a pas d'accord de la ville de
LaSalle avec cette disposition, tout en faisant remarquer à mes
collègues autour de la table qu'il n'y a même aucun montant de
prévu. Il y a une discrimination ici entre les villes de LaSalle et
Verdun qu'on devrait dénoncer de la façon la plus vigoureuse. Je
ne sais pas si c'est parce que le terrain n'a pas de prix, mais on pourrait
peut-être nous donner une explication.
M. Hébert (Gilles): M. le Président, vous avez
mentionné tantôt que cet article était rejeté.
Évidemment, je n'en ajoute pas plus, sinon que c'est une enclave
complète dans le territoire de la ville; c'est l'usine Desbaillets qui
se trouve en plein centre de la ville de LaSalle et je ne veux rien ajouter de
plus, ayant entendu les remarques de M. le ministre tantôt, à
savoir que l'article était rejeté.
Le Président (M. Rodrigue): L'article 79 est
rejeté.
M. Caron: Peut-être qu'on pourrait - je ne sais pas si
c'est l'endroit pour le faire -entre Verdun et LaSalle, amener un papillon pour
qu'on exige un certain montant de taxes, vu que cela reste sur notre
territoire.
Le Président (M. Rodrigue): L'annexe II, qui est
reliée à l'article 79, est-elle également
rejetée?
M. Lalonde: Rejeté.
Le Président (M. Rodrigue): L'annexe II est
également rejetée. Article 80. M. le député de
Bourassa.
M. Laplante: Je pense que l'article 80 ne causera pas de
problème, M. le Président. Il s'agit d'un territoire de
Côte-Saint-Luc où, en novembre et en décembre, l'an
dernier, le maire de Côte-Saint-Luc et le conseil de ville s'opposaient
à ce projet. Le 3 mai 1982, le maire de Côte-Saint-Luc m'adressait
la lettre suivante: "M. Laplante, député de Bourassa. "La
présente est pour faire suite à notre conversation
téléphonique d'aujourd'hui. Vous trouverez sous ce pli une copie
de notre résolution qui accepte une proposition modifiée d'un
plan d'annexion par la ville de Montréal. J'aimerais prendre
l'occasion..." Je ne lirai pas les flatteries à l'intérieur de
cette lettre, mais il y avait un extrait du procès-verbal de la ville de
Côte-Saint-Luc. Je ne pense pas que cela apporte beaucoup de
difficulté à l'intérieur de cette commission vu que les
deux parties sont déjà d'accord.
Le Président (M. Rodrigue): L'article 80 est-il
adopté?
M. Laplante: D'accord, adopté.
M. Rocheleau: Je pense qu'il y a des personnes qui veulent se
faire entendre.
M. Léonard: II y a des gens qui veulent se faire entendre,
je pense.
Le Président (M. Rodrigue): S'il y a des personnes qui
veulent se faire entendre là-dessus, il faut me le signaler. Nous avions
toute une liste d'intervenants qui ont demandé à être
entendus par la commission. Dans le cas présent, j'imagine qu'il s'agit
des représentants de la cité de Côte-Saint-Luc.
M. Kirshenblatt (David): Je représente la cité de
Côte-Saint-Luc. Mon nom est David Kirshenblatt, conseiller juridique de
la cité de Côte-Saint-Luc. Je suis présent ici avec Me Guy
Bertrand et le maire Bernard Land. Nous n'avons pas d'intervention à
faire à ce stade, mais on en fera en temps et lieu après qu'on
aura entendu les interventions d'autres parties qui auront des objections
à l'annexion selon les modifications et l'entente intervenues entre les
deux municipalités.
Le Président (M. Rodrigue): Le groupe des
propriétaires du lot visé à l'article 80 et à
l'annexe III représentés par Me Pierre Viau.
M. Viau (Pierre): Je représente les propriétaires
et on s'oppose à l'annexion, M. le Président. Peut-on nous
entendre tout de suite?
Le Président (M. Rodrigue): Oui. J'aimerais qu'on puisse
vous entendre immédiatement si vous pouvez vous approcher d'un
micro.
Les représentants de CIL veulent-ils être entendus
là-dessus également?
M. Lemire (Luc): Oui.
Le Président (M. Rodrigue): Vous êtes Me Luc
Lemire?
M. Lemire: Lui-même.
Le Président (M. Rodrigue): Bon! Très bien.
Est-ce que Bell Canada, c'est pour le même article? Bon!
Très bien.
Les Industries Mondiales Armstrong, est-ce à propos de l'article
80?
M. Viau: Oui.
Le Président (M. Rodrigue): La Cie
Square DesCarries Inc., est-ce que c'est à l'article 80? Le
Comité des propriétaires du condominium Le Vicomte, est-ce que
c'est au même article?
M. Viau: Me François Aquin ne pouvait être
présent cet après-midi; il m'a demandé de le remplacer et
de représenter aussi les propriétaires qui s'opposent aussi
à l'annexion.
Le Président (M. Rodrigue): C'est au même
article?
M. Viau: C'est au même article.
Le Président (M. Rodrigue): Côte-Saint-Luc
Taxe-Action Association, est-ce que c'est au même article? Ils ne sont
pas présents. ... est-ce que c'est au même article? Non? Bon!
M. Denault: M. le Président, la ville de Hampstead, nous
devons certainement être sur la liste, on a reçu un
télégramme.
Le Président (M. Rodrigue): Est-ce que c'est au même
article?
M. Denault: Oui.
Le Président (M. Rodrigue): J'ai votre nom
également. Alors je présume que les villes de LaSalle, Verdun,
Varennes, Westmount ne sont pas à cet article-là. Très
bien. J'entendrai à ce stade-ci, Me Pierre Viau et, par la suite, la
ville de Hampstead.
M. Viau: M. le Président, MM. les membres de la
commission, il s'agit d'une demande d'annexion faite par la ville de
Montréal d'une portion de territoire qui est une enclave de la ville de
Côte-Saint-Luc. Cette enclave vous est montrée sur le plan
-j'aurais aimé peut-être que la ville de
Hampstead procède avant moi mais, à tout
événement, on va se servir de ses travaux -qui est montré
à l'avant et si la commission me le permet... Le procureur de la ville
de Hampstead m'indique que vous avez tous à la mémoire que la
ville de Hampstead vous a déposé une copie des plans qui
apparaissent à l'avant. Je pense qu'en utilisant ces plans, ce sera
beaucoup plus facile de vous expliquer la façon dont l'annexion est en
train de se faire. En utilisant le premier plan qui apparaît au rapport
de la ville de Hampstead, vous retrouvez la reproduction du plan qui est
à l'avant et où apparaissent les dessins en vert, c'est l'enclave
de la cité de Côte-Saint-Luc, et vous voyez à la droite du
plan -je vais me lever, si vous permettez -no 1, l'autoroute Décarie,
qui monte vers le nord. Dans la petite section en haut, la piste de courses de
Blue Bonnetts et, dans la lisière où sont inscrits les mots
Côte-Saint-Luc, le territoire que Montréal veut annexer. Vous
retrouvez en dessous, le territoire de la ville de Hampstead et, par la suite,
à gauche, une autre partie du territoire de Côte-Saint-Luc. Sur ce
plan-ci, l'ensemble des buildings qui apparaissent en blanc, c'est l'ensemble
du projet de la Société des Tuileries Ltée, qui est une
société québécoise, propriété de deux
Québécois qui ont investi plusieurs millions de dollars
là-dedans actuellement. La première bâtisse qui est
située au haut de la ligne rouge, est déjà construite.
C'est la bâtisse appelée Le Vicomte. Si vous vous
référez à la carte qui est en avant, et si vous vous
reportez votre carte, vous voyez la piste de Blue Bonnets et tout de suite
à la droite l'édifice Le Vicomte. Vous notez donc qu'une petite
section du projet se trouve vis-à-vis de la ligne rouge qui
sépare Montréal et Hampstead et tout le reste du projet se trouve
vis-à-vis du territoire de la ville de Hampstead. Pour compléter
la description, juste au-dessus, c'est la voie de chemin de fer et la cour de
triage du Canadien Pacifique, je crois, et la voie de chemin de fer qui se
prolonge entre le territoire où se fait le projet et la piste de courses
de Blue Bonnets. Ce territoire-là, cette petite bande de terrain qui
appartient à la compagnie des Jardins des Tuileries, n'était pas
développé depuis plus de vingt ans. Un des problèmes
était évidemment l'approvisionnement des services d'eau,
d'aqueduc, etc. Le premier édifice a été construit
à la suite de plusieurs pourparlers et après bien des
difficultés mais, en fin de compte, les services d'aqueduc et
d'égout ont été installés et fournis par
Montréal, à la suite d'ententes entre Côte-Saint-Luc et
Montréal. Actuellement, Montréal veut annexer toute la
lisière qui apparaît là, y compris ce qui est à
l'est de Décarie et ce qui est au-dessus du territoire de Hampstead.
L'article qui apparaît dans la clause du projet de loi de Montréal
est un article qui est une annexion pure et simple. (16 h 30)
Contrairement aux procédures suivies normalement, soit à
Pointe-aux-Trembles -j'ai pris note d'un avis - et même à
Saint-Léonard, où on veut annexer des terrains, la
procédure suivie est celle décrétée par la Loi sur
les cités et villes. Dans ce cas, c'est une annexion pure et simple
faite en vertu d'une loi spéciale. Or, c'est cela qu'on vous demande de
faire actuellement.
Entre-temps, et depuis déjà un bon bout de temps, la ville
de Hampstead a présenté -je laisse à mon confrère
le soin de vous l'expliquer - un règlement. Les gens sont
déjà installés dans cet édifice, parce que ce sont
des copropriétaires qui sont là, c'est un édifice en
copropriété. Au lieu d'avoir un quartier de 200 maisons, vous
avez une bâtisse de 200 unités en copropriété dont
la valeur moyenne est de 90 000 $. Alors, ces copropriétaires et la
société qui est encore propriétaire d'une partie des
unités et du reste du terrain ont examiné le règlement
présenté par Hampstead et ont acquiescé à la
demande de Hampstead d'annexer cette partie du territoire. Hampstead a donc
voté son règlement et l'a envoyé à
Côte-Saint-Luc, qui l'a refusé. Suivant la procédure
prévue à la Loi sur les cités et villes, les
propriétaires de l'endroit ont demandé d'être
annexés à Hampstead; le règlement est toujours sur le
bureau du ministre des Affaires municipales attendant l'approbation ou le
refus, suivant la procédure normale prévue dans ces
cas-là. La loi que nous vous demandons d'adopter aujourd'hui aurait pour
effet d'éliminer cette procédure carrément et de faire
passer cette bande de territoire dans le territoire de Montréal. Cela
va? Alors, c'est le but de la procédure.
Or, les gens qui sont ici présents et M. Jacob Wolofsky, en
particulier, qui est un des actionnaires principaux, un des deux actionnaires
de la société des Jardins des Tuileries, ont
négocié pendant plus de deux ans des options pour tenter de
mettre en valeur ce terrain. Je lui laisse le soin, en deux minutes,
d'expliquer dans quelle situation on se trouve présentement et dans
quelle situation on peut se retrouver avec cette procédure d'annexion
qui est pendante. Je laisse aussi le soin aux autres propriétaires du
secteur - peut-être que certains sont d'accord, peut-être que
d'autres ne le sont pas - de faire leurs re présentations.
Le point qui est important, c'est que voici un projet dont le total est
basé sur une construction dont l'occupation du sol représente 20%
du territoire. C'est unique dans ce secteur et dans plusieurs autres secteurs
de Montréal. Vous avez là un territoire dont les édifices
sont en hauteur et n'occuperaient que 20% du sol, tout le
reste serait aménagé. Si vous vous référez
au plan qui apparaît dans le mémoire et à celui qui
apparaît en avant, vous verrez que ce secteur comprend les
édifices publics de Hampstead. Vous retrouvez le long du terrain, le
long de la rue Vézina, à droite du secteur vert, un curling, un
centre communautaire, une synagoque, un garage municipal, qui est le garage de
Hampstead, et un parc à l'extrémité est, au nord de la
carte, un autre parc à l'extrémité sud, ainsi qu'une
piscine. Tout cela appartient à Hampstead. Or, c'est un complexe
intégré dont l'occupation du territoire, en édifices, est
minimale et qui prévoit l'aménagement du secteur ainsi que de
l'arrière. À l'arrière, ce que vous voyez, ce sont les
écuries de Blue Bonnets, à votre gauche, tout ce qui est blanc.
Vous avez donc là des voies ferrées, des écuries à
l'arrière, l'autoroute Décarie de l'autre côté, et
le reste de la ville vers le sud, à votre droite. Or, ce projet est un
projet d'ensemble, la deuxième phase doit débuter incessamment.
Vous avez dans la série des édifices, au milieu, deux
édifices qui sont des résidences pour personnes
âgées. Les demandes sont déjà déposées
auprès de la Société canadienne d'hypothèques et de
logement - autrefois la société centrale - pour poursuivre ces
projets-là. Vous avez aussi le dernier édifice à la toute
fin, au sud de la carte, qui est un autre édifice résidentiel
comme le premier, ou un petit peu plus important que le premier, qui fait
partie de la troisième étape.
Or, tout ce projet-là a été conçu et
financé, et l'est encore comme un projet d'ensemble. Parmi les
problèmes qui ont été exposés ou qu'on vous
exposera peut-être -on nous a longuement parlé de circulation et
de services publics - la ville de Hampstead vous expliquera qu'il est
très facile de raccorder les services publics d'aqueduc et
d'égoût à Hampstead pour ce qui est des édifices qui
seront construits et que le déversement de la circulation se fera par
les rues de Hampstead et non pas, comme cela a été
expliqué sûrement au ministère et à d'autres
personnes ici à Québec par le boulevard Décarie, en
amenant un flot considérable de circulation. C'est l'ensemble du projet
tel qu'il se trouve aujourd'hui. J'aimerais, avec votre permission, M. le
Président, que le représentant de la société des
Jardins des Tuileries vous donne plus de précisions sur les
problèmes de financement auxquels il fait face aujourd'hui et sur
l'importance du zonage qui est présentement protégé en
vertu de la Loi sur les cités et villes dans ce territoire.
Le Président (M. Rodrigue): II s'agit de monsieur...
M. Viau: M. Jacob Wolofsky.
M. Wolofsky (Jacob) : M. le Président et MM. les membres
du comité, je ne suis pas ici pour faire du chantage. Je suis seulement
ici pour présenter les faits. Moi et mes associés, nous avons
attendu pendant deux ans pour avoir une option d'achat sur ce terrain. Nous
avons attendu au moins un an pour obtenir un permis pour avoir la
première lecture de la ville de Côte-Saint-Luc pour le projet tel
que prévu. Nous avons eu beaucoup de problèmes pour
réaliser notre projet, nous avons eu aussi des problèmes pour
être reliés au services d'aqueduc. Beaucoup de dommages ont
été subis, mais, maintenant, la première étape est
déjà passée. Pendant la construction, nous nous sommes
aperçu que la ville de Montréal voulait nous annexer. Nous le
savions avant même que la ville de Côte-Saint-Luc ne s'en
aperçoive et nous avons averti celle-ci que cela se produirait. À
ce moment, nous sommes allés à la ville de Hampstead pour
demander si elle était prête à nous annexer parce que nous
voyions qu'avec la ville de Montréal et son idée de faire
construire une route du côté sud de notre terrain, notre projet
allait être entravé et que peut-être nous allions devoir
l'abandonner.
C'est pour cela que je suis ici aujourd'hui; je suis ici pour vous
convaincre que si la ville de Montréal prend ce projet, je ne sais pas
si ce sera possible pour nous de continuer. Nous ne voulons pas créer
une enclave ici entre une rue et deux grosses clôtures. Il y a
déjà une clôture entre la ville de Montréal et la
ville de Mont-Royal, et c'est cela qui va se passer si on construit une
autoroute du côté sud. Notre terrain est étroit et
très long et, s'il y a un changement, les édifices seront
construits du côté nord près des écuries de Blue
Bonnets.
La prochaine phase prévue, c'est le projet que nous appelons le
Jour-5, qui consiste en un projet de construction d'appartements de luxe. Cela
veut dire des appartements qui vont coûter entre 250 000 $ à 500
000 $. En ce moment, le marché à Montréal est très
serré en ce qui concerne les appartements de classe moyenne, mais, en ce
qui concerne les appartements de luxe, les personnes doivent avoir des
hypothèques ou de l'argent comptant pour payer. Il y a encore un
marché à Montréal et c'est le seul moyen de continuer
à activer le marché des condominiums.
Je ne vois pas comment on peut construire un édifice comme cela
près d'un chemin de fer, près d'une rue importante et qui est
derrière les écuries de Blue Bonnets. C'est pour cela que, si ce
n'est pas possible de continuer les démarches que nous avons faites avec
la ville de Hampstead, je ne vois pas comment on peut poursuivre notre projet.
S'il y a des questions que vous voulez me poser je suis prêt à y
répondre.
Le Président (M. Rodrigue): M. le député de
Sainte-Anne.
M. Polak: M. le Président, j'ai quelques questions
à poser à M. Wolofsky ou à son avocat. Combien y a-t-il de
personnes qui vivent dans cet édifice appelle Le Vicomte?
M. Wolofsky: II y a 130 personnes qui ont déjà
signé leur acte de vente, il y en a 157 qui ont fait des offres d'achat
et il reste encore 47 unités à vendre.
M. Polak: Est-ce que ces gens ont obtenu un permis d'occupation
de Côte-Saint-Luc?
M. Wolofsky: Non, pas encore.
M. Polak: Qui leur a donné la permission de
s'installer?
M. Wolofsky: Je pense que la ville est au courant qu'ils sont
là.
M. Polak: Pardon?
M. Wolofsky: Je pense que la ville est au courant qu'ils sont
là.
M. Polak: Non, mais, lorsqu'une personne prend possession d'un
appartement, il y a tout de même des règlements municipaux,
à Côte-Saint-Luc comme dans toute autre ville, qui disent qu'on
doit, avant de s'installer, avoir le droit de le faire et détenir un
permis d'occupation. Donc, vous dites qu'il n'y en a pas un qui ait obtenu de
permis d'occupation. Qui leur a donné la permission, si la ville de
Côte-Saint-Luc ne la leur a pas donner, de s'installer là et de
prendre possession des appartements?
M. Wolofsky: Je pense que les personnes elles-mêmes ont le
droit d'entrer dans leur appartement du moment qu'elles ont signé leur
acte de vente.
M. Polak: Est-ce que vous, comme propriétaire ou
promoteur, avez donné la permission à ces gens de prendre
possession des lieux, en signant l'acte de vente?
M. Wolofsky: Je n'ai pas donné pas la permission et je
n'ai pas non plus retardé leur entrée.
M. Polak: Mais est-ce que vous les avez informés qu'on ne
peut pas prendre possession d'un lieu avant d'avoir un permis d'occupation de
la ville?
M. Wolofsky: Pardon?
M. Polak: Est-ce que ces gens étaient au courant, est-ce
que vous les avez mis au courant?
M. Wolofsky: Ils sont tous au courant.
M. Polak: Maintenant, pourquoi ces gens voudraient-ils demeurer
dans la ville de Montréal et devenir des Montréalais au lieu
d'être des "Hampsteadois", par exemple? Est-ce que cela fait une
différence - je ne sais pas - au point de vue de...?
M. Wolofsky: Quelqu'un d'autre va parler de cela, mais je ne
pense pas qu'ils veulent vivre à Montréal, ils ont signé
des pétitions à cet effet.
M. Polak: Mais, quand ils vous ont présenté une
offre d'achat, ils devaient devenir des résidents de
Côte-Saint-Luc? S'il n'y avait aucun projet devant nous, ils seraient
demeurés des habitants de Côte-Saint-Luc, n'est-ce pas?
M. Wolofsky: Peut-être, oui.
M. Polak: Comment, peut-être? Est-ce que de
Côte-Saint-Luc est propriétaire du terrain?
M. Wolofsky: II y avait un autre problème,
Côte-Saint-Luc ne pouvait pas fournir les services d'aqueduc et les
autres infrastructures.
M. Polak: Est-ce que vous leur avez dit, lorsqu'ils ont
signé les actes ou les promesses d'achat, de ne pas avoir peur et qu'ils
allaient devenir des habitants de Hampstead, la ville la plus chère de
la province de Québec?
M. Wolofsky: Pas du tout, pas du tout.
M. Polak: Si le projet de loi proposé par la ville de
Montréal était accepté, l'édifice qui est là
ne disparaît pas, la beauté de l'appartement ne disparaît
pas, le centre de 90 000 $ garde sa valeur. Pensez-vous que si quelqu'un
devient Montréalais, sa valeur économique tombe soudainement?
M. Wolofsky: Pour cela, ce sont les propriétaires
eux-mêmes qui vont vous répondre, pas moi.
Le Président (M. Rodrigue): Est-ce que cela va, M. le
député de Sainte-Anne.
M. Polak: J'ai juste une autre question. Quand la ville de
Hampstead, M. Wolofsky, a adopté une résolution le 11 janvier
1982, vous rappellez-vous que vous êtes le seul qui s'est
présenté - c'est même inscrit dans la résolution -
qu'il y avait une requête signée par une seule personne, M.
Wolofsky, étant la seule personne intéressée par le
règlement
no 553? Le 11 janvier, vous étiez le seul
intéressé. Il n'y avait pas de propriétaires autour de
vous, vous étiez le seul.
M. Wolofsky: Veuillez répéter, parce que je n'ai
pas saisi.
M. Polak: Reconnaissez-vous - je ne veux pas vous prendre par
surprise - qu'il y a une résolution ici de la ville de Hampstead, que
vous devez connaître, la résolution no 14146...
M. Wolofsky: Oui.
M. Polak: ... autrement, vous demanderez à votre avocat
s'il est au courant de cette résolution. Je vous lis le quatrième
paragraphe de cette résolution: "Attendu que le greffier de la ville de
Hampstead a reçu, le 8 janvier, une requête signée par M.
Jacob Wolofsky, secrétaire pour les Jardins des Tuileries, étant
la seule personne intéressée par le règlement no 553..."
Il n'y avait pas les 120 et 103 autres copropriétaires, c'était
vous seul.
M. Wolofsky: C'est nous qui avons signé pour la loi.
M. Polak: Alors, vous saviez que Côte-Saint-Luc avait
déjà conclu une entente avec la ville de Montréal.
C'était public, c'était dans les journaux et tout...
Le Président (M. Rodrigue): S'il vous plaît,
j'aimerais qu'on donne la chance à l'intervenant de répondre aux
questions et, autant que possible, que vous vous adressiez au président
de la commission, comme il va de soi. Je ne voudrais pas que cela tourne en
dialogue et en réquisitoire. Alors, monsieur, si vous voulez
répondre à la question...
M. Polak: C'était la dernière question.
M. Wolofsky: J'étais le seul à faire la demande
à ce moment, oui. (16 h 45)
M. Polak: C'est tout. D'accord. Je vous remercie, M. le
Président.
Le Président (M. Rodrigue): Cela va? M. le
député de Bourassa.
M. Laplante: Ce sont les droits acquis de ces gens-là, -en
somme, qui ont des territoires achetés pour fins de construction. Il a
dû se donner des permis à Côte-Saint-Luc à ce
moment-là. Je voudrais savoir l'attitude de Montréal
vis-à-vis de ces permis-là et vis-à-vis aussi de ce que je
découvre maintenant. Vous m'avez répondu tout à l'heure
que Côte-Saint-Luc se voyait un peu forcée de vendre ces terrains
parce qu'elle ne pouvait suffire aux besoins en eau et donner les services
voulus aux grands projets que vous aviez. Je voudrais débrouiller cela
un peu.
M. Wolofsky: Quand nous avons fait notre demande pour avoir un
permis de construction, Côte-Saint-Luc nous a fait signer une entente en
foi de quoi, si la ville de Montréal ne voulait pas nous donner de
l'eau, parce qu'il y a une entente entre Côte-Saint-Luc et la ville de
Montréal, tous les aqueducs de Côte-Saint-Luc appartiennent
à la ville de Montréal et la ville de Montréal doit
honorer un permis pour le raccordement de l'eau, comme si le permis
était demandé dans la ville de Montréal. Mais à un
moment donné, nous nous sommes aperçus que la ville de
Montréal ne voulait pas nous donner de l'eau, parce qu'un des
échevins n'avait pas digéré le fait que
Côte-Saint-Luc ait fait ce zonage sur notre terrain. Quand
Côte-Saint-Luc a émis notre permis de construction, elle nous a
fait signer une entente disant que si la ville de Montréal ne nous
fournissait pas d'eau, nous n'en tiendrions pas Côte-Saint-Luc
responsable.
M. Laplante: D'accord, merci. M. Lamarre, quelle garantie
pouvez-vous donner à ces gens-là que leur permis sera
respecté et que vous aurez de l'eau à leur fournir? L'ensemble de
cela, si cela devenait un territoire de la ville de Montréal...
M. Lamarre: M. le Président, je ne voulais pas intervenir
à ce stade-ci. Je voulais plutôt entendre les personnes qui
avaient des commentaires à faire, des opinions à donner sur cette
question. J'ai rencontré au moins à une ou deux reprises M.
Wolofsky et ses collaborateurs et je les ai assurés de la collaboration
de la ville de Montréal en tout temps. Je trouve étrange, pour ma
part, le fait de dire que si cela était un territoire de
Montréal, il pourrait y avoir une baisse au point de vue
économique. Je pense qu'il se construit à Montréal, des
condominiums de la même qualité et même de qualité
supérieure à celle des condominiums qui sont construits à
Hampstead. Je n'ai jamais entendu dire que ces personnes-là n'ont pas pu
vendre leurs condominiums.
M. Wolofsky: Mais M. Lamarre ne m'a jamais donné une
garantie que le même zonage serait maintenu, que cela nous serait
donné immédiatement et que le chemin qu'il voulait construire ne
serait pas construit. Il ne nous a jamais donné cette garantie. Le
chemin change tout le projet, il nous rejette à côté des
écuries, juste à côté d'un chemin de fer, sur un lot
très étroit.
Le Président; (M. Rodrigue): M. le député de
Groulx.
M. Fallu: M. Wolofsky, au fond, ce que vous demandez, c'est que
l'ensemble du terrain dont vous êtes le possesseur soit annexé
à la ville d'Hampstead...
M. Wolofsky: C'est cela.
M. Fallu: ... puisque vous y êtes contigu. Est-ce que la
ville de Hampstead serait prête, pour sa part, à vous assurer les
services de l'eau?
M. Wolofsky: Les services de l'eau, toutes les infrastructures
sont déjà à notre frontière. La ville de Hamstead
ne doit pas du tout dépenser d'argent pour nous desservir. Nous essayons
d'agir de la façon la plus économique et je trouve que c'est un
gaspillage d'argent que la ville doive amener un aqueduc de la rue
Décarie pour desservir notre projet, et dépenser de l'argent en
amenant toutes les infrastructures dont nous avons besoin lorsque toutes ces
infrastructures sont déjà à notre frontière.
Le Président (M. Rodrigue): Étant donné la
question du député de Groulx, il serait peut-être
approprié, à ce stade-ci, que nous entendions le
représentant de la ville de Hamstead, Me Yvon Denault, à qui je
cède la parole. Me Denault.
M. Denault: Vous avez déjà, par notre
mémoire, compris que nous avions trois points à développer
devant vous. Je m'excuse, je crois qu'il y a un député qui veut
parler?
Une voix: Non.
M. Oenault: C'est une procédure qui n'est pas
démocratique. Tout à l'heure, les gens qui résident
actuellement dans ce projet viendront vous dire ce qu'ils pensent de la
question. Mais vous avez déjà entendu M. Wolofsky vous expliquer
que c'est lui qui est venu voir les autorités de la ville de Hampstead
pour demander l'annexion à Hampstead. Ce n'est pas Hampstead qui a couru
après lui pour essayer de l'annexer. Vous verrez d'ailleurs pourquoi il
en est ainsi.
En effet, les cartes qui sont annexées à notre
mémoire et, en particulier la carte no 2, vous montrent le terrain qui
fait l'objet du règlement d'annexion que nous avons adopté
démocratiquement, légalement, en suivant la procédure
prévue par la Loi sur les cités et villes, et qui est sur le
bureau du ministre depuis le mois de janvier. Ce règlement pourvoit
à l'annexion du territoire qui est montré sur cette carte. Ce
territoire n'est pas tout le territoire visé par le projet de loi qui
est devant vous. Le projet de loi qui est devant vous vise également
à annexer le terrain sur lequel est construite l'usine de la CIL -
immédiatement au-dessus - le terrain sur lequel est érigé
l'hypermarché du Square DesCarries et le terrain, de l'autre
côté du boulevard Décarie, sur lequel se trouve une
compagnie du nom de Armstrong Cork.
Ce que la ville de Hampstead demande, ce n'est pas tout le territoire
que Montréal veut annexer, mais seulement la partie qui est
immédiatement adjacente et contiguë à son territoire. Non
seulement cette partie est-elle contiguë, mais, comme vous pouvez le
constater par la carte no 2, c'est un territoire qui s'intégrerait tout
naturellement à celui de la ville de Hampstead. Il s'intégrerait
au simple niveau de l'aménagement des espaces verts. Me Viau vous a
déjà expliqué que ce projet, s'il devait se
réaliser, comporterait un rapport plancher-terrain de seulement 20%. Or,
immédiatement adjacent à ça, vous avez, dans un parc, le
garage qui appartient à la municipalité, une synagogue, un centre
sportif, une piscine et un autre petit parc, de telle sorte que, quand le
citoyen qui demeurerait dans une de ces bâtisses, sortirait par la porte
d'en avant, son terrain ferait, à toutes fins utiles, partie
intégrante des terrains qui appartiennent à la ville; ce serait
continu. Alors que, comme le démontre la carte no 3, ce que propose la
ville de Montréal, c'est un boulevard qui va isoler ces bâtiments
entre le boulevard et, en arrière, la voie de chemin de fer du Canadien
Pacifique, qui va vers le sud ou vers l'ouest jusque dans la cour de triage du
Canadien Pacifique, ainsi que l'immense emplacement de Blue Bonnets. On
comprend pourquoi la ville de Montréal ne demande pas aux
résidents du secteur ce qu'ils en pensent. Ces résidents
viendront parler pour eux-mêmes tout à l'heure, mais il est
évident que personne ne peut vouloir une telle situation. Il est bien
évident que les gens qui ont acheté ces condominiums et qui y
demeurent ne veulent pas de cette situation et qu'ils préfèrent
ce que la ville de Hampstead veut leur offrir.
L'intérêt de la ville de Hampstead dans ce débat,
c'est de pouvoir avoir le contrôle du zonage, de la construction, de
l'aménagement, du flot de circulation sur un terrain qui est
immédiatement adjacent au sien. Comme je le dis dans mon mémoire,
même si l'Assemblée décidait d'adopter une loi pour dire
à ces gens: À partir de maintenant, vous êtes des gens de
Montréal, en pratique, ils vont continuer d'être des gens de
Hampstead. C'est évident, le parc de Hampstead est à
côté de chez eux, les installations récréatives, les
bâtiments du culte religieux et toutes les autres installations de la
ville de Hampstead sont adjacents à leur propriété.
Évidemment, ces
gens ne diront pas: On n'ira pas dans le parc de Hampstead parce que
nous sommes des citoyens de Montréal; on va plutôt dans les parcs
de Montréal situés à un mille ou deux milles plus loin.
Donc, dans les faits, ils vont être des citoyens de Hampstead et nous
pensons qu'il ne serait que raisonnable que la ville de Hampstead ait le
contrôle de qui va se faire sur ce terrain et ait la possibilité
de discuter avec le promoteur des aménagements des entrées et des
sorties de la circulation, de permettre, comme on en discuté avec le
promoteur, au lieu que toute cette circulation s'engouffre sur le boulevard,
d'avoir des sorties à plusieurs endroits, de telle sorte qu'on
répartisse le flot de circulation dans les différentes rues de
Hampstead.
Un des arguments apportés par la ville de Montréal,
semble-t-il, est qu'il faut régler le problème de circulation
à Côte-Saint-Luc. Côte-Saint-Luc a une population qui, en
grande partie, vient travailler au centre-ville. Les gens empruntent
actuellement des rues de Hampstead pour se diriger éventuellement vers
le boulevard Décarie. Ceux qui ont circulé à
Montréal entre sept heures et neuf heures le matin savent que le
boulevard Décarie est souvent congestionné. Or, il arrive que ces
gens, tout naturellement, empruntent certaines rues de Montréal
parallèles au boulevard Décarie.
On nous dit que ce que la ville de Montréal veut régler,
c'est ce problème. Ce que nous vous soumettons, par les cartes nos 3 et
4, c'est que cette solution n'est pas la bonne. Tout d'abord, ce qui ne
paraît pas sur ces documents, c'est que la communauté urbaine a
demandé il y a quelques mois, aux municipalités
concernées, d'étudier ensemble tout le problème de la
circulation de Côte-Saint-Luc. La communauté, à ce qu'on
m'a dit, a demandé aux villes de Saint-Laurent, Mont-Royal,
Côte-Saint-Luc, Hampstead et Montréal de faire faire ensemble une
étude sur le prolongement du boulevard Cavendish, que vous ne voyez pas
sur cette carte mais qui est situé dans Côte-Saint-Luc, pour
rejoindre la Montée-de-Liesse. Or, Côte-Saint-Luc a refusé
cette demande de la communauté urbaine. Nous opinons quant à
nous, que c'est une des solutions au problème de
Côte-Saint-Luc.
Une autre solution, qui paraît sur la carte no 4, n'a pas
été pondue par nos experts à la dernière seconde,
avant de venir ici, en commission parlementaire. C'est une étude qui a
été faite en 1976 ou en 1977, à l'époque ou Campeau
Corporation devait construire un immense projet immobilier sur l'emplacement de
la piste de Blue Bonnets. Une des solutions qui avaient été
recommandées par les experts en circulation était celle qui
paraît sur la carte no 4. Elle avait l'avantage, comme vous pouvez le
constater, de traverser la voie ferrée à un seul endroit; elle
avait l'avantage de longer une voie ferrée et, par conséquent, de
ne pas couper à travers le tissu urbain; elle avait aussi l'avantage de
relier toute cette circulation à l'intersection
Décarie-Jean-Talon. On ne va pas ici entrer dans les menus
détails de ce problème, mais, pour ceux qui connaissent le
secteur, à l'intersection de Jean-Talon, il y a des voies d'accès
au boulevard Décarie, que l'on se dirige vers le sud ou vers le
nord.
Contrairement à cela, si vous regardez la carte no 3, vous
constaterez que ce que l'on propose et qui est mentionné dans le projet
de loi, c'est un boulevard qui va non seulement passer à travers le
projet, mais va couper à travers une partie du parc de Hampstead pour
venir se raccorder à la rue Vézina. Pour ceux qui connaissent le
secteur, il n'y a aucune commune mesure entre la rue Vézina ou, si vous
préférez, l'intersection Vézina-Décarie, et
l'intersection Jean-Talon-Décarie. Nous vous soumettons qu'on ne
réglera pas du tout le problème. Toute cette circulation qui
vient de Côte-Saint-Luc sera congestionnée le matin à
l'intersection Vézina-Décarie, va refouler et va continuer, comme
par le passé, à emprunter des rues parallèles au boulevard
Décarie, comme, par exemple, Clanranald et Macdonald.
La position de la ville de Hampstead dans ce dossier est la suivante: ce
n'est pas ici, en commission parlementaire, qu'on va décider quel est le
meilleur endroit pour placer la route. Comme je le disais tout à
l'heure, la communauté urbaine a proposé une solution et nous
pensons qu'elle devrait au moins être étudiée avant qu'on
décide ici, simplement par un projet de loi, que c'est cette solution
qui est la bonne, que c'est cette solution qui est la meilleure.
Pour toutes ces raisons, en toute logique, il nous semble, quand on
regarde la carte qui est devant vous, en avant, en comparaison de la carte no 3
jointe à notre mémoire, que le simple bon sens suggère
qu'au moins cette partie du terrain visée par le projet de loi de
Montréal devrait être annexée à la ville de
Hampstead puisque, dans les faits, cela fera partie de la ville de Hampstead.
(17 heures)
Le Président (M. Rodrigue): J'invite maintenant le
représentant de la compagnie CIL, Me Luc Lemire, à
présenter son point de vue. Me Lemire.
M. Lemire (Luc): Merci. L'inquiétude principale de la
compagnie Les Peintures CIL, parce que ce n'est pas en fait la compagnie CIL,
c'est la compagnie Les Peintures CIL, qui est une filiale indépendante,
est plutôt d'ordre économique. Personne n'a soulevé
l'aspect fiscal de la situation. Nous, en appliquant le taux de la taxe
actuelle à Montréal, on s'est rendu
compte que la taxe foncière augmentait immédiatement de
60%, la taxe d'eau, par exemple, augmentait de 300%; la taxe d'affaires
augmentait de 60%. Il faut considérer aussi que, vu notre situation,
Côte-Saint-Luc ne nous a jamais fourni aucun service. Nous payons
nous-mêmes le système de déneigement chaque année
parce qu'il faut que nos camions passent dès 7 heures du matin. Nous
faisons nous-mêmes notre déneigement. Les rebuts industriels, on
s'en occupe. On a une équipe de pompiers qui a même éteint
un feu il y a environ deux ans. On n'a eu aucun service de
Côte-Saint-Luc. On a assumé nos services.
L'usine existe depuis 43 ans. On a un droit de passage qui n'est pas
montré sur le plan, mais qui est un petit chemin en face de l'usine. On
a aussi des servitudes pour l'eau avec Montréal. On a des contrats pour
l'approvisionnement en eau. Il y a quand même un problème; on
reçoit l'eau seulement d'un côté. Si cette source est
tarie, on est à la merci d'un incendie. Dieu sait qu'une usine de
peinture est exposée à un incendie. C'est l'aspect
économique.
Il y a aussi le fait que les peintures, à l'heure actuelle, vu la
situation économique nord-américaine, c'est un secteur mou. C'est
quand même rentable de façon marginale et les quatre
dernières années n'ont pas été rentables pour les
peintures. On sait que Glidden, à Montréal, a fermé ses
portes. D'autres compagnies sont à la veille de couper leur personnel.
Les Peintures CIL ont dû baisser le salaire des employés de 5% et
cela a paru dans les principaux quotidiens. Aussi, la journée de travail
a été réduite à sept heures au lieu de huit heures.
Il y a le fait que la compagnie Les Peintures CIL a deux usines en Ontario qui
sont un peu plus rentables parce qu'elles sont plus modernes. Elles n'ont pas
43 ans. Il y en a une qui a environ une dizaine d'années.
Je sais que c'est un argument qui semble un peu ressassé par tout
le monde de dire que la compagnie regarde l'aspect purement économique.
Je ne pense pas qu'ici il y ait un aspect politique; quant à nous, c'est
un aspect purement économique. Une compagnie qui gère une
entreprise et qui a de la difficulté se pose la question: Qu'est-ce
qu'on fait avec cette chose-là? Si ça nous coûte de 60 000
$ à 80 000 $ de plus l'an prochain en taxes foncières, les 125
employés vont se dire: Qu'est-ce qu'on fait? On ne dit pas qu'on va
quitter la région, mais, dans la peinture, il y a une très forte
concurrence et c'est notre principale souci.
À Hampstead, on est conscient aussi que, vu notre situation
géographique, vu que l'usine n'est pas belle quelqu'un qui vit dans un
condominium de 250 000 $, qui regarde en arrière, qui voit notre usine
et notre château d'eau qui est encore là n'aimera pas tellement
cela et va pousser sur l'aménageur pour nous acheter ou démolir.
C'est l'expansion logique de l'aménageur, le terrain où on se
trouve.
C'est pour ça que je pense bien que ça s'insère
dans les représentations de Me Denault concernant l'utilisation du
terrain et l'endroit où tout est situé. Ses commentaires peuvent
aussi bien s'appliquer à nous qu'à lui en termes d'avenir.
Là, on parle pour cinq ou dix ans à venir.
Disons que ce sont les commentaires qu'on voulait faire. Ce n'est quand
même pas aussi important que l'aspect purement sociologique pour les
autres parties concernées, mais je pense bien que, pour nous, comme
entreprise, cela nous affecte. Je voulais faire valoir ce point qui est quand
même important au niveau des emplois que ça peut conserver dans le
secteur. Ce sont des gens de chez nous qui travaillent là. Je vous
remercie beaucoup.
Le Président (M. Rodrigue): Merci, Me Lemire. Je vais
inviter maintenant le représentant des Industries mondiales Armstrong
Canada, Me Rémi Gagnon.
M. Hinse (Richard): Mon nom est
Richard Hinse, je suis avocat et je représente, d'une part,
Square DesCarries et Me Gagnon m'a aussi demandé de faire les
représentations de la part de Armstrong. L'intervention principale de
Square DesCarries est de nature économique. D'après les
données ou les informations qui nous sont données, si le projet
de loi devait être adopté, d'une part, Square DesCarries n'aurait
pas de services additionnels, mais, d'autre part, les implications fiscales
seraient les suivantes: en prenant les taux d'imposition des taxes
payées en 1981 pour Côte-Saint-Luc, Square DesCarries, en fin de
compte, a payé à Côte-Saint-Luc un montant de taxes de 455
000 $ alors que, si effectivement Square DesCarries devait faire partie de la
ville de Montréal, les taxes qui auraient été
payées auraient totalisé 706 000 $, ce qui veut dire que Square
DesCarries aurait payé un montant additionnel de 251 000 $ pour faire
partie de la ville de Montréal sans obtenir de services additionnels. En
prenant les taux d'imposition pour l'année 1982, si Square DesCarries
devait faire partie de la ville de Côté Saint-Luc, les taxes
seraient d'environ 600 000 $, alors que si le Square DesCarries devait faire
partie de la ville de Montréal, les taxes seraient de 900 000 $, ce qui
veut dire 300 000 $ de plus. La ville de Montréal et aussi la ville de
Côte-Saint-Luc demandent à Square DesCarries de passer de
Câte-Saint-Luc à Montréal avec des services identiques,
mais de payer des taxes additionnelles annuelles de 250 000 $ à 300 000
$. Donc, l'intervention principale de Square DesCarries est de savoir pourquoi
on
veut nous imposer le paiement de taxes additionnelles de 250 000 $
à 300 000 $ par année, alors que les services sont les
mêmes. De ce côté-là, Me Gagnon m'a demandé
d'informer la commission que la compagnie Armstrong Cork est d'accord avec
notre intervention.
J'aimerais aussi ajouter un autre commentaire pour rejoindre ce que M.
Séguin a dit plus tôt et ce qui a été aussi
mentionné par Me Viau. Il semble étonnant que la ville de
Montréal puisse, par un projet de loi privé, sans demander
l'autorisation ou même consulter les propriétaires
concernés, annexer un territoire, alors que la Loi sur les cités
et villes prévoit le mécanisme qui doit être suivi. Je
pense que si la ville de Montréal a choisi la procédure qu'elle
suit maintenant, la réponse est peut-être évidente. Pour
toutes ces raisons et pour résumer, Square DesCarries et Armstrong
s'opposent au projet de loi pour des raisons économiques, à
savoir que les taxes seraient augmentées.
Le Président (M. Rodrigue): Vous représentez
également le comité des propriétaires du condominium Le
Vicomte, je crois, Me Viau?
M. Viau: Oui. Avec votre permission, M. le Président, et
MM. les membres de la commission, j'aimerais déposer l'original d'une
requête qui porte la date du vendredi 11 juin et qui a été
signée par 120 propriétaires de l'édifice Le Vicomte et
qui se lit comme suit: "Nous, les propriétaires et occupants
d'unité de copropriété du 6800 avenue Macdonald,
Côte-Saint-Luc, par la présente pétition, déclarons
que: 1) nous nous objectons formellement à l'annexion par la ville de
Montréal de notre immeuble; 2) cette annexion proposée nous cause
des dommages et affecte nos droits; 3) nous n'avons pas été
consultés en violation de nos droits démocratiques; 4) nous avons
approuvé démocratiquement le règlement 553 de la ville de
Hampstead qui vise à nous annexer." Ces gens ont tous été
consultés par M. Max Greenspoon, un des copropriétaires,
autrefois résident de Saint-Jérôme, qui réside
maintenant dans l'édifice Le Vicomte et qui est accompagné de M.
Donatien Poitras, qui est aussi un des membres du comité des
propriétaires de cet édifice. Ces personnes sont
déjà des propriétaires. Je dépose, à
l'intention de la commission, les originaux ainsi qu'une photocopie de la liste
des copropriétaires actuels indiquant leur lieu antérieur de
résidence et leur qualité antérieure de
copropriétaire ou de locataire ainsi que leur signature, avec la
permission de la commission. Vous avez ici des copies.
Évidemment, le point de vue des propriétaires actuels est
bien clair, c'est-à-dire que ces personnes ont acheté, en
connaissant bien l'endroit, en investissant des sommes d'argent importantes, et
elles désirent que l'environnement, que le contexte qui existait quand
elles ont acquis leur propriété soit protégé. Elles
s'opposent évidemment à ce que des routes passent à
travers ce projet. Elles veulent conserver leurs liens avec Hampstead et elles
veulent faire partie de la ville de Hampstead. Je laisse ici la parole à
M. Max Greenspoon qui va vous expliquer plus en détail le but de ces
personnes.
M. Greenspoon (Max): M. le Président, si vous me le
permettez, je vais essayer de vous expliquer les raisons bien
spécifiques pour lesquelles nous nous opposons à être
expropriés par la ville de Montréal. J'ai été un
citoyen de la ville de Saint-Jérôme pendant 59 ans. J'ai
cinquante-neuf ans. Je suis déménagé, le 12 janvier,
à Montréal pour entrer comme copropriétaire dans
l'immeuble connu comme Le Vicomte.
M. Laplante: C'est à Montréal que vous
déménagez ou à Saint-Luc?
M. Greenspoon: À Saint-Luc, mais j'ai acheté la
propriété à Montréal. J'ai eu le plaisir de voir
l'ensemble du projet avec les sept propriétés. À
Saint-Jérôme, j'étais dans un projet comportant beaucoup de
verdure et de tranquillité. Le projet du Vicomte, situé où
il était sur la rue Vézina, coin Macdonald, où la rue
contournait sur le bout et où il n'y avait pas de circulation ou de voie
rapide qui nous passait devant la porte, était très attrayant,
pour moi surtout. Le fait que j'étais tout près du boulevard
Décarie, avec accès à l'autoroute pour mon travail,
était certainement un autre avantage fort intéressant. Le tout
étant adjacent à la ville de Hampstead, avec parcs et synagogues,
vu ma croyance, c'est un autre attrait pour moi et pour beaucoup des membres ou
des copropriétaires du Vicomte.
Vous voyez la liste que nous avons fournie ici cet après-midi des
cent trente copropriétaires que nous avons en résidence
actuellement, qui démontre leur lieu de résidence
antérieur et leur qualité antérieure, s'ils étaient
propriétaires ou locataires. Vous voyez qu'ils sont partis plutôt
en grande partie de Montréal et même de Côte-Saint-Luc pour
venir demeurer dans ce centre tranquille et plein de verdure. Nous avons aussi
remis le règlement ou la demande que nous avons présentée
pour l'annexion à la ville de Montréal vendredi après-midi
à tous les propriétaires qui étaient là. Sur les
cent trente propriétaires de l'édifice, nous avons pu en
rejoindre cent vingt sans difficulté, sans voir une personne qui nous
ait critiqués ou qui ait refusé de se joindre à nous
pour
venir s'annexer à la ville de Hampstead. Je ne vois pas d'autre
raison pour nous changer d'endroit. Merci.
Le Président (M. Rodrigue): M. le député de
Saint-Laurent.
M. Leduc (Germain): Je pense qu'au-delà des
intérêts de certains individus ou de certaines
municipalités il faudrait peut-être tenir compte de certains
facteurs. Si je regarde la carte, on constate que c'est vraiment une enclave.
Je pense qu'au départ on doit être contre une enclave. On a au
nord, une division on ne peut plus naturelle, un chemin de fer. Je pense que
c'est une division naturelle. Bien sûr, Montréal est au nord, mais
il y a une division naturelle, qui est la voie ferrée et je pense que la
vocation naturelle de ce morceau de terrain là est d'être
rattaché à Hampstead, surtout pour la portion qui est le
prolongement de Hampstead. D'ailleurs, la proposition de la ville de Hampstead,
c'est qu'on tienne compte de la géographie. La partie est, qui n'est pas
un prolongement de Hampstead, on la détache pour qu'elle puisse
être cédée à Montréal, mais la partie qui
continue Hampstead, on la prolongerait et sa vocation naturelle serait
d'appartenir à Hampstead jusqu'à la voie du chemin de fer. Je
pense que c'est une division absolument naturelle. D'ailleurs, si on regarde la
synagogue, c'est la fin de Hampstead. Je pense que, pour ces raisons - comme je
le disais tantôt, au-delà des intérêts - on devrait
être contre. On a parlé tantôt d'enclave et on a dit: On
devrait être contre les enclaves. On va en créer une enclave ici.
Je pense qu'on a justement l'occasion d'éviter l'enclave. Au lieu
d'avoir des divisions qui ne sont pas naturelles, ici, on aurait des limites
absolument naturelles. Pour ces raisons, je pense qu'on devrait donner raison
à la ville de Hampstead. (17 h 15)
Le Président (M. Rodrigue): Est-ce que M. Alan Rosin est
dans la salle? Est-ce qu'il y a d'autres représentants de
Côte-Saint-Luc Taxe-Action Association? Merci. Est-ce que, Me Bertrand,
vous représentez Côte-Saint-Luc Taxe-Action Association?
M. Bertrand (Guy): Non.
Le Président (M. Rodrigue): Très bien. Alors,
étant donné que nous avons entendu tous les groupes qui voulaient
être entendus sur l'article 80...
M. Laplante: Me Bertrand voulait être entendu en dernier,
c'est cela la difficulté, au nom de Côte-Saint-Luc.
Le Président (M. Rodrigue): Me
Bertrand, au nom de Côte-Saint-Luc, vous vouliez ajouter quelque
chose? Me Bertrand.
M. Bertrand (Guy): Oui, avec votre permission, M. le
Président, si les membres de la commission n'ont pas d'objection,
j'aimerais prendre quelques minutes de votre temps.
Le Président (M. Rodrigue): Si vous voulez vous asseoir
pour que nous puissions enregistrer assez facilement vos propos.
M. Bertrand (Guy): La permission que j'aurais à vous
demander, c'est de m'approcher en avant pour vous illustrer certaines choses
sur une carte qui est derrière celle de la ville de Hampstead qu'on vous
a montrée. On nous a caché la carte principale.
Le Président (M. Rodrigue): Là, nous aurons
peut-être un peu de difficulté à vous enregistrer,
malheureusement.
M. Bertrand (Guy): Je vais essayer de parler assez fort, mais je
crois que c'est important, M. le Président.
Le Président (M. Rodrigue): Alors, si vous voulez
procéder, nous allons essayer de vous capter.
M. Bertrand (Guy): Alors, comme cette commission est
appelée à trancher un litige entre des parties, donc, on peut
dire qu'elle est appelée à rendre une décision.
Le Président (M. Rodrigue): Je vais vous demander de vous
avancer ici pour que les membres de la commission puissent entendre vos propos
et qu'on puisse les enregistrer. Est-ce que vous pourriez approcher le tableau?
Peut-être enlever la chaise, et vous placer en biais. Je vous demanderais
de vous placer de façon que le micro puisse enregistrer vos paroles.
M. Bertrand (Guy): Je vais faire mon intervention M. le
Président, M. le ministre et messieurs les membres de la commission,
à partir de principes de droit fondamentaux. Premièrement, la loi
des parties. Je pense qu'il y a une entente entre la ville de Montréal
et la ville que je représente, Côte-Saint-Luc. On sait que la
meilleure loi, dans notre système de droit, le système actuel,
c'est la loi des parties. Elle doit être respectée, à moins
d'une raison exceptionnelle, si on est contre l'ordre public ou dans
l'illégalité.
Le deuxième principe, à toutes fins utiles, ce que
Hampstead est en train de nous présenter, c'est une expropriation sans
indemnité, et on sait que les tribunaux ont dit que cela non plus n'est
pas correct. Aucune espèce d'indemnité. Cela a coûté
à
Côte-Saint-Luc 1 000 000 $ pour amener les services ici, on ne
nous offre aucune indemnité et, en plus, nous perdons au-delà de
760 000 $ par année de droits de taxation.
Enfin, ce que je voulais vous démontrer c'est que cette ville de
Hampstead est née d'une façon un peu bizarre. Tout le monde parle
d'enclave. Vous avez ici, en rouge, Côte-Saint-Luc en 1903, la naissance
de Côte-Saint-Luc. C'était cela, Côte-Saint-Luc, en 1900. Le
premier démembrement de Côte-Saint-Luc a eu lieu en 1912, par la
cité de Montréal, par un projet de loi privé. Alors, tout
ce qui est en bleu ici, 1912, la ville de Montréal est venue chercher
des points de Côte-Saint-Luc. En 1914, naissance de la ville de
Hampstead; un promoteur avec des amis, un promoteur du nom de Sir Hubert Holt
avec d'autres, a décidé, par un projet de loi privé en vue
de vendre un terrain, de demander à la Législature du temps de
sortir un morceau du territoire de Côte-Saint-Luc. Tout ce qui est en
bleu, Hampstead est venue chercher cela en 1914 de Côte-Saint-Luc pour
des fins évidentes de spéculation.
Il y a eu un autre démembrement, en 1954 avec la ville de
Saint-Laurent, c'est-à-dire qu'il y a eu un échange de terrains;
nous avons cédé à la ville de Saint-Laurent ce qui est en
bleu ici, et, en retour, la ville de Saint-Laurent nous a cédé ce
qui est ici en jaune orange. En 1976, vous avez eu un autre
démembrement, car la ville de Montréal est venue chercher un
petit morceau de terrain. Elle en a également pris un morceau à
Hampstead pour 500 000 $, mais la ville de Montréal n'a pas encore
acquitté la somme, de sorte que ce morceau de terrain appartient encore
en principe à Hampstead.
Au moment où nous nous parlons, ce qui en est vert, c'est
Côte-Saint-Luc; avec tous les démembrements qu'on a faits, tout ce
qui est en vert nous appartient. En 1981, voici que deux villes aux
appétits un peu gloutons décident de séduire une autre
partie de Côte-Saint-Luc. La ville de Montréal, la première
fois, a dit: Nous allons exproprier, nous allons annexer cette partie qui est
en brun, toute cette partie et une autre partie qu'elle a, de toute
façon, abandonnée. C'est arrivé au mois de septembre 1981,
je crois, par un projet de loi. Jusque-là, je tiens à vous dire
que tout cela a toujours été fait par des projets de loi,
à l'exception de Hampstead une fois dans l'histoire, depuis
évidemment qu'elle existe.
Au mois de novembre, quand Hampstead a vu que Montréal voulait
annexer cette partie - je tiens à vous dire que Montréal ne nous
offrait rien non plus à l'époque - nous nous étions
opposés en disant que c'était invraisemblable qu'on vienne
prendre une partie de notre territoire sans offrir aucune indemnité. Au
mois de novembre, Hampstead décide à son tour de venir chercher
le bout de terrain convoité par Montréal, mais, cette fois, au
lieu de prendre toute la partie que vous avez ici, Hampstead propose de prendre
uniquement ce bout-là. De sorte que, si on suit le raisonnement de
Hampstead, nous demeurons encore, à Côte-Saint-Luc, avec un autre
petit morceau de terrain qui sera probablement l'objet d'une discussion l'an
prochain ou dans deux ans.
Avant de retrouver la deuxième carte, je voudrais vous souligner
ceci. C'est qu'assez curieusement, dans des circonstances assez
spéciales, au moment, en novembre, où le règlement de la
ville de Hampstead apparaît, il y avait seul un propriétaire, qui
s'est fait entendre tout à l'heure, et j'ai beaucoup de respect pour
lui, c'est un homme qui a l'air débrouillard... Il a travaillé
pendant deux ans. Il y avait donc un seul propriétaire qui est
allé voir Hampstead et a dit: Moi, j'aime mieux, à toutes fins
utiles - si j'ai bien compris son raisonnement - appartenir à Hampstead
qu'à Côte-Saint-Luc. Sauf qu'au moment où il a mis en
branle tout son projet gigantesque de 120 000 000 $, il savait qu'il
était dans Côte-Saint-Luc, mais il a pris un risque. Alors, il est
allé voir Côte-Saint-Luc, il a obtenu les permis de construction,
cela lui a été accordé. Il a commencé sa
construction et il nous a dit: Dès le début, je savais que
Montréal tenterait de nous annexer. Comment se fait-il, sachant qu'il
serait probablement annexé un jour ou qu'il y avait un danger
d'être annexé, qu'il a quand même décidé
d'investir des millions pour mettre des gens devant le fait accompli?
Et au mois de novembre... Évidemment, vous avez un seul
propriétaire, de sorte que, si nous avions passé en commission
parlementaire, on ne pourrait pas pleurer devant le manque de démocratie
comme on le fait aujourd'hui où il y a 115 propriétaires. J'ai
apporté avec moi, cela pourra peut-être intéresser les
membres de la commission, des relevés que nous avons jusqu'à la
fin de mai pour savoir combien de condominiums ont été vendus,
puisqu'on dit que les résidents ou les propriétaires des
condominiums ont des droits. C'est bien évident. Sauf qu'au mois de
novembre, ces gens n'étaient pas concernés puisqu'ils
n'étaient pas des propriétaires. Nous avons fait un relevé
et j'aimerais que vous vous interrogiez comme moi sur les circonstances qui...
En décembre 1981, aucune mutation reçue, et on sait que le projet
de loi est déposé à ce moment et aussi le règlement
de la ville. Au mois de janvier, il commence à y avoir des ventes. Il y
en a dix. En février 1982, il y en a 42. Au mois de mars, il y en a une.
En avril 1982, il y en a 45, et, en mai, il y en a 17, pour un total de 115. Et
c'est vrai, M. Polak l'a souligné tout à l'heure, qu'il n'y a
aucun permis
d'occupation qui a été donné à ces gens. Ils
se sont précipités en quelques mois dans cet immeuble, sachant,
si le propriétaire a été honnête, et je n'ai aucun
doute à son sujet, que deux villes se disputaient le territoire. Alors,
je vous demande s'il est logique de croire que ces gens peuvent risquer des 80
000 $ ou 90 000 $ sans même savoir s'ils sont dans Hampstead, dans
Côte-Saint-Luc ou dans Montréal. Je crois que le
propriétaire a, comme c'était son droit, joué très
bien ses cartes pour prendre le risque de construire en espérant qu'il
serait dans Hampstead. Pourquoi dans Hampstead? Parce que nous savons que,
selon le revenu per capita au Québec, c'est Hampstead qui est la ville
la plus riche, avec un revenu moyen de 44 000 $ ou 45 000 $ et c'est aussi une
des plus riches parmi les cinq plus riches au Canada.
Il est sûr que - je suis d'accord avec l'argumentation sur un
point - le fait d'être résident de Hampstead, c'est plus
"prestigieux" et il est également possible que les immeubles se vendent
plus cher. Je le concède aux propriétaires qui ont acheté
actuellement, quoique j'aimerais savoir s'ils sont vraiment des gens de
Côte-Saint-Luc actuellement ou si ce ne sont pas des spéculateurs
qui ont acheté pour revendre.
Je pense que vous pourriez peut-être vous poser des question
là-dessus, si c'est à propos, mais je serais surpris qu'il n'y en
ait pas une bonne moitié qui soient des gens qui ont acheté
rapidement en espérant que cela tomberait dans Hampstead et qu'ils
feraient un coup de 10 000 $ rapidement. Cela se fait fréquemment dans
le domaine des condominiums. Ces gens, évidemment, s'ils ont une adresse
à Hampstead, on sait que cela vaut plus cher.
Maintenant, revenons à la convention, à la loi des
parties. Montréal a renoncé à une partie du territoire
qu'elle espérait obtenir au début pour garder ici la piste de
Blue Bonnets et toute cette partie du territoire. En retour, Montréal
donne à Côte-Saint-Luc, ce qui est normal, 10 000 000 $. Des
négociations ont été entreprises et on a
évalué que cela valait 10 000 000 $ pour payer les services qui
ont été donnés, pour payer le terrain, etc., et, en
retour, ce qui est très important pour la population et de
Côte-Saint-Luc et de Montréal et de Hampstead, lui donner une fois
pour toutes... et là, je m'excuse, je ne suis pas un Montréalais,
quoique j'aie étudié à Montréal, mais les gens de
Montréal, et vous l'êtes pour une bonne partie à la table
ici, savent très bien que cela fait longtemps, des décennies,
qu'on veut avoir une route d'est en ouest pour aller déboucher sur
Jean-Talon ou Décarie.
Or, la route que Montréal propose va coûter au minimum de
13 000 000 $ à 25 000 000 $ parce qu'il faut passer des tunnels en
dessous des voies ferrées qui sont à l'endroit que vous
connaissez bien et Hampstead n'a pas les moyens de faire cela. M. le maire Land
m'en voudra peut-être, mais je doute fort que, dans un temps rapide,
immédiat, Côte-Saint-Luc, même avec ses 25 000 de
population, puisse se payer 20 000 000 $ de travaux de cette sorte. Ce qui est
proposé, accepté dans la convention, c'est que Montréal,
dans les quatre années à venir, s'engage à prolonger la
voie de Kildare pour aller rejondre la rue Vézina, qui est ici, par la
voie en jaune que vous voyez ici. Evidemment, si Montréal veut modifier
cela en cours de route pour accommoder les propriétaires, c'est son
affaire et je ne veux pas entrer sur ce terrain. Je veux seulement, au nom de
Côte-Saint-Luc, vous dire que lorsque les propriétaires opinent -
c'est-à-dire que le propriétaire du complexe - il y en a un
immeuble de construit actuellement, c'est celui qui est à
l'extrême droite sur sept unités possibles - vient évoquer
devant vous avec beaucoup d'éloquence, par le truchement de leur
procureur, que cela va nuire, qu'on sera obligé de déplacer des
immeubles, il me semble qu'on aurait dû le savoir avant de risquer de
placer les immeubles à un angle déterminé plutôt
qu'à l'autre, on devait savoir cela. C'est un risque qu'on a pris et il
faut peut-être en payer le prix. Ce que je voudrais vous souligner
maintenant au sujet des propriétaires, c'est que tout à l'heure,
le promoteur a tenté un peu de nous faire pleurer, même en disant,
je m'excuse, qu'il ne veut pas faire de chantage mais que cela pourrait mettre
en danger son projet. Je vous rappellerai que, ce matin, dans le journal The
Montreal, on a fait état, dans la rubrique économique, d'un
article "Builders seek 600 000 000 $ in aid to home buyers". Cela vient de
Toronto. (17 h 30)
Les promoteurs canadiens sont alarmés devant la situation et ce
n'est pas au Québec, pour ceux qui pensent que ça va mal
seulement au Québec; mais c'est au Canada qu'on demande au
fédéral d'injecter 600 000 000 $ pour sauver les
développements immobiliers. Alors, ça va mal dans le domaine de
la construction, dans le domaine immobilier. Également, je tiens
à souligner que nous avons fait des relevés à
Côte-Saint-Luc pour savoir si vraiment le projet est menacé, parce
qu'on dit: Si on s'en va à Montréal, il est menacé.
Personnellement, pour avoir consulté les gens de Montréal, les
autorités de Montréal, pour avoir consulté ceux qui
demeurent à Montréal, ceux qui s'occupent de promotion, je crois
que ce n'est pas vrai, mais, en tout cas, il est sûr qu'il y a une
récession dans la construction. À Côte-Saint-Luc, en 1980,
nous avions une valeur totale au niveau de la construction immobilière
de 39 000 000 $. En 1981, cela chuté à 16 000 000 $ et, en
1982 jusqu'à la fin de mai, c'est 945 000 $. Ce n'est donc pas
seulement le propriétaire ou le développeur ici qui a
actuellement des problèmes de construction, qui peut voir son projet
menacé; c'est l'ensemble du Québec plus particulièrement
et même on sait qu'ailleurs au pays on est affecté.
Pour ces raisons, je vous demande, messieurs les membres de la
commission, de respecter cette convention qui est intervenue entre deux parties
responsables, et quand je dis deux parties responsables, je veux parler en
particulier au nom de Côte-Saint-Luc, qui a adressé à
chacun de ses concitoyens une lettre de quatre pages expliquant la situation
dans laquelle elle se trouvait, c'est-à-dire d'être
convoitée à la fois de deux côtés, d'être
dévorée possiblement par une partie ou l'autre. Elle a choisi la
partie dont les crocs étaient le moins aiguisés ou, en tout cas,
en apparence celle qui donnait quelque chose en retour. Alors, ce sont les
raisons; si vous avez des questions, cela me fera plaisir d'y
répondre.
Le Président (M. Rodrigue): Si vous voulez vous approcher
de votre siège, M. le député de Saint-Louis, pour qu'on
puisse vous enregistrer. M. le député de Saint-Louis.
M. Blank: M. Bertrand, vous avez fait grand état de la
"sainteté" des contrats entre deux parties, mais, souvent, dans la Loi
sur les cités et villes, dans des cas semblables, il y a trois parties:
il y a des villes ou des propriétaires ou même un
propriétaire, et vous oubliez cette personne. Vous parlez de la
sainteté des conventions, mais ce n'est pas la convention
complète. Pour avoir une convention complète, on doit avoir les
trois parties, même si c'est seulement un propriétaire. C'est
cela.
M. Bertrand (Guy): C'est vrai.
M. Blank: Deuxièmement, même avec le gros "deal"
avec la ville de Montréal, vous créez, comme le
député de Saint-Laurent l'a dit, une enclave. La situation que
les propriétaires ont décrite, ce n'est pas qu'ils ne peuvent pas
construire. Cela a l'air, d'après ce qu'à dit M. Wolofsky, que
s'ils restent avec la ville de Hampstead, ils n'auront pas de problème
à trouver leur argent pour construire; c'est seulement quand ils
deviennent une enclave difficile à revendre qu'ils auraient des
problèmes d'argent. Sur cette question de principe, je trouve qu'il
manque quelque chose dans votre déclaration.
M. Bertrand (Guy): J'ai voulu faire un historique pour vous
démontrer que Hampstead, par sa naissance bizarre, s'est placée
dans une situation un peu bizarre et que, chaque fois qu'il y a eu un
démembrement de Côte-Saint-Luc, cela été par un
projet de loi privé, à l'exception d'une fois, de sorte que,
lorsqu'on procède par règlement aujourd'hui, je suis d'accord
qu'un seul propriétaire puisse être concerné, mais c'est un
propriétaire, puis il s'est fait entendre et je veux respecter ce qu'il
a à dire. Mais, personnellement, je vous soumets que ce qui
m'apparaîtrait le plus important, ce sont les autres propriétaires
de condominium. Si, par exemple, ils avaient été là au
mois de septembre, au mois de novembre, même s'ils sont là
actuellement... La ville de Montréal, d'ailleurs, se fera entendre pour
vous démontrer que la situation que l'on présente, contrairement
à ce qu'on a fait paraître, est de loin améliorée
par rapport à celle de Hampstead. Je ne dis pas que la proposition de
Hampstead est dépourvue de sens. Il est certain que ce n'est pas
dépourvu de sens de dire que les gens auront des services, parce que, de
toute façon, comme l'a dit Me Viau tout à l'heure, ils seront
dans Hampstead. C'est un peu comme les gens de Sillery, qui sont toujours dans
les centres commerciaux de Sainte-Foy. On n'y peut rien, s'ils veulent aller
à la synagogue, à côté...
M. Blank: M. le Président...
Le Président (M. Rodrigue): À l'ordre, s'il vous
plaît!
M. Blank: M. le Président, une autre question...
Le Président (M. Rodrigue): M. le député de
Saint-Louis.
M. Blank: Vous avez mentionné que la ville de Hampstead
n'offre rien. Je ne sais pas, la ville de Hampstead est-elle prête
à offrir quelque chose? Y a-t-il eu des discussions?
M. Denault: M. le Président, c'est évident que nous
serions prêts à en discuter. À l'origine de cette affaire,
le maire de Côté Saint-Luc a dit qu'il ne voulait pas que sa ville
soit annexée, surtout pas à la ville de Montréal. Par la
suite, quand il a commencé à négocier avec la ville de
Montréal, il a carrément refusé même de rencontrer
le maire de Hampstead pour en discuter. Alors, nous nous sommes dit: On va
présenter notre projet de règlement au ministre et j'imagine que
le ministre va forcer la ville de Côte-Saint-Luc à s'asseoir avec
nous pour en discuter. Il est évident que nous sommes ouverts à
la discussion. Il ne faut pas oublier non plus ce que la ville de
Montréal offre, 10 000 000 $, tenant compte du fait qu'elle prend des
bâtiments contruits: Armstrong Cork; CIL; Square DesCarries. Suivant les
calculs que nous
avons faits - personne n'a voulu nous dire comment ce montant a
été calculé - même s'il ne se construisait rien
d'autre, Montréal va entrer dans son argent avec les taxes des immeubles
qui sont déjà construits.
Le Président (M. Rodrigue): Est-ce qu'il y a d'autres
membres de la commission qui veulent poser une question à Me
Bertrand?
M. le maire, vous voulez faire...
M. Kirshenblatt: Je suis Me Kirshenblatt. Je suis avec Me
Bertrand. Je voudrais faire remarquer aux membres...
Des voix: ...
Le Président (M. Rodrigue): À l'ordre, s'il vous
plaît!
M. Kirshenblatt: ... de la commission que, quand la ville de
Hampstead a adopté son règlement 553, à la fin de
novembre, c'était l'occasion pour la ville de Hampstead d'inclure une
offre d'indemnité à la ville de Côte-Saint-Luc. Elle n'a
fait aucune offre d'indemnité à la ville de Côte-Saint-Luc.
Avant d'adopter le règlement 553, elle a approché les
autorités municipales de Côte-Saint-Luc pour leur demander si elle
pouvait en arriver à une entente avec elles.
Deuxièmement, le député de Saint-Louis a dit que,
suivant le précédent, il y a trois parties à une
annexation, les municipalités et les propriétaires.
Théoriquement et d'après la Loi sur les cités et villes,
c'est vrai. Mais, curieusement, le précédent a été
établi, comme l'historique de Côte-Saint-Luc l'indique. En plus,
il faut se rappeler que, en 1976, avec la loi no 53, rapportée dans les
statuts du Québec 1976, Hampstead était partie à un projet
de loi privé d'après lequel elle était prête
à céder une partie de son terrain sans consulter le
propriétaire de la partie qui allait être annexée par la
ville de Montréal et qui faisait partie d'un triangle
immédiatement à l'est du terrain des Jardins des Tuileries.
Le Président (M. Rodrigue): À ce stade-ci, je vais
demander aux représentants de la ville de Montréal s'ils veulent
commenter les déclarations qui ont été faites,
étant donné qu'il s'agit de leur projet de loi privé ou,
enfin, s'ils ont un élément supplémentaire à
apporter à ce débat sur l'article 80. M. le président du
comité exécutif.
M. Lamarre: M. le Président, je vais être bref,
parce que je pense que l'heure se sauve.
J'aurais aimé faire un peu l'historique de ce coin de
Montréal, de ces limites des municipalités, mais je pense que Me
Bertrand l'a fait de façon remarquable, extraordinaire dans son
exposé. Je voudrais simplement dire que ce problème est venu du
manque d'aspects fonctionnels à l'intérieur des limites des
municipalités dans ce territoire.
Le projet que nous proposons ici à la commission parlementaire
veut respecter ces limites afin de les rendre beaucoup plus rationnelles,
beaucoup plus fonctionnelles. On vous a exposé que la majeure partie du
territoire de la ville de Côte-Saint-Luc que la ville de Montréal
veut, par convention, regrouper au territoire de Montréal, je dois vous
le redire, cette enclave est située pour les deux tiers dans la ville de
Montréal, dans la partie nord et la partie sud, c'est-à-dire
qu'il y a environ la moitié de la partie sud qui est adjacente à
la ville de Hampstead.
Concernant l'aspect économique que certains ont soulevé
ici, on nous a lancé des chiffres assez astronomiques. D'après
tous les calculs que nous avons faits, concernant particulièrement
Square DesCarries, on a parlé de montants de 300 000 $, je ne sais pas
où on a compilé tous ces chiffres, mais nous arrivons à un
montant de 55 000 $. Pour l'autre, on a lancé un montant de 100 000 $
alors que nous avons compilé un montant de 22 000 $ que ces gens
auraient à payer en excédent lorsqu'ils seraient regroupés
au territoire de la ville de Montréal.
Je pense que la trame urbaine de ce secteur doit se marier et l'aspect
socio-économique se marie très bien avec les rues Clanranald,
Macdonald, MacNeil et Coolbrook, qui sont actuellement dans Montréal.
C'est pour cela que nous avons convenu avec la ville de Côte-Saint-Luc
que ce territoire puisse se regrouper avec Montréal parce que l'impact
de la construction de ces condominiums dans la ville de Montréal et de
la circulation que cela aurait engendré à l'intérieur des
limites de la ville de Montréal serait considérable. On n'a
jamais consulté les citoyens qui vivent à Montréal, sur
les rues Macdonald, Clanranald, Coolbrook et MacNeil; il y a au moins 500
logements sur ce territoire de Montréal qui auraient à subir tous
les matins et tous les soirs une circulation très intense, très
dense à cause de la construction de 2000 logements sur ce
territoire.
Concernant l'aspect de la construction qui pourrait être mis en
cause, je pense que c'est purement du chantage de la part de l'entrepreneur.
Dans Montréal, dans tous les coins et tous les secteurs de
Montréal, il se construit des condominiums de tous les prix.
Jusqu'à présent, malgré la baisse de l'activité
économique, malgré le trou que nous subissons actuellement sur le
plan de la construction, les constructions du même secteur, qu'on appelle
les condominiums Condor, se vendent très bien, exactement au même
prix, c'est-à-dire 90 000 $, 100 000 $, 110 000 $ et 120 000 $. Il y
avait 200 condominiums non loin de là et ils
sont tous vendus actuellement. Je pense que cet aspect est certainement
à retenir.
Un autre point qui semble faire une certaine unanimité est la
route. J'en conviens, nous serions prêts à accepter - et je pense
que Côte-Saint-Luc aussi serait prête de même que Hampstead -
le projet qui a été analysé et qui est reproduit dans la
légende 4 du document de Hampstead, soit celui de raccorder la rue
Kildare à Jean-Talon en passant au nord des condominiums. À ce
moment-là, il n'y aurait pas d'inconvénient pour les condominiums
des Tuileries, il n'y aurait pas d'inconvénient non plus pour la ville
de Hampstead d'aucune façon. Ce serait une solution acceptable pour la
ville de Montréal. Je demanderais quand même aux autorités
de Côte-Saint-Luc de se prononcer sur cette question, mais ce serait
acceptable pour la ville de Montréal.
L'ensemble de cette question vise à améliorer toutes les
limites des territoires des villes riveraines. Ce problème remonte
à 1975 alors que le ministre Goldbloom avait présenté une
loi qui permettait justement l'échange de terrains en fonction d'un
prolongement éventuel du boulevard Cavendish jusqu'à la ville de
Saint-Laurent. Pour que cela se fasse, il est important que les villes puissent
se regrouper de la façon que nous le leur demandons actuellement. Le
territoire qui est justement discuté actuellement et les autres
territoires qui se trouvent un peu plus à l'ouest devraient être
regroupés dans l'article suivant afin de créer la
possibilité d'ouvrir non seulement de Kildare à Décarie,
mais aussi le boulevard Cavendish jusqu'à la ville de Saint-Laurent,
afin de donner un axe parallèle au boulevard Décarie qui
permettrait une meilleure circulation. Il ne serait pas question de venir
rabattre dans les rues résidentielles de Montréal une circulation
qui, d'après nos services de circulation, serait d'au moins 500
véhicules tous les matins. (17 h 45)
Le Président (M. Rodrigue): Merci. Il y a M. Michael
Fainstat qui m'a demandé la parole au nom du RCM, m'indiquant que la
question n'avait pas fait l'unanimité au conseil de la ville de
Montréal. Je veux simplement dire à M. Fainstat que nous ne
pouvons pas reprendre ici les débats qui ont eu lieu au conseil
municipal. Il y a eu une décision de prise par la ville de
Montréal et c'est celle-là qui doit être
présentée devant la commission à mon point de vue.
Est-ce qu'il y a d'autres membres de la commission qui ont des questions
à poser aux intervenants qui se sont présentés devant
nous? M. le député de Bourassa.
M. Laplante: Cela voudrait dire que si vous décidez de
passer la route au nord, vous n'avez pas besoin des 3000 pieds dans Hampstead?
Cela ferait sauter cet article aussi?
M. Lamarre: Exactement.
M. Laplante: On est prêt pour le vote, M. le
Président.
Le Président (M. Rodrigue): M. le député de
Groulx. M. le maire de Côte-Saint-Luc.
M. Kirshenblatt: M. le Président, la cité de
Côte-Saint-Luc n'a aucune objection au changement de direction de la
route, sauf que ça prendra un amendement à l'article pour dire
quels points seront reliés par la ville de Montréal. L'article 2
de la loi dit maintenant que c'est de prolonger Kildare jusqu'à
Vézina. Comme ça, cela devrait être de la prolonger
jusqu'à Jean-Talon au lieu de Vézina.
Le Président (M. Rodrigue): M. le député de
Hull.
M. Rocheleau: M. le Président, je trouve la situation
relativement ambiguë. Au mois de novembre dernier, le maire de
Côte-Saint-Luc m'avait fait parvenir plusieurs lettres s'opposant
à toute annexion par Montréal de toute partie de territoire de
Côte-Saint-Luc. Il est bien évident que, dans le contexte actuel,
la Commission municipale peut difficilement, en tenant compte simplement de
quelques interventions, prendre une décision. Pour autant que nous
sommes concernés, nous souhaiterions avoir beaucoup plus d'information.
S'il y a lieu, que les négociations se tiennent entre les
municipalités concernées, entre Montréal,
Côte-Saint-Luc, entre Montréal, Côte-Saint-Luc et Hampstead
et vice versa. Je pense que cela devrait avoir lieu. On n'a pas tenu compte, M.
le Président, de plusieurs facteurs sur lesquels on n'a peut-être
pas posé de question, mais on n'a pas eu de réponse non plus,
à savoir qui, actuellement, est le plus apte à desservir un
projet d'une importance certaine au point de vue des incendies.
Quant à l'alimentation en eau potable, de la façon qu'on
regarde les esquisses préliminaires qui nous sont offertes à
l'intérieur du document que nous a fait parvenir Hampstead, il
semblerait que la quasi totalité de ce projet ou de cet ensemble utilise
les déversoirs, c'est-à-dire les rues de Hampstead pour sortir de
ce projet, de cet ensemble. Je suis très sensible au fait que les
résidents ou futurs résidents ou propriétaires de
compagnies qui sont actuellement à l'intérieur des limites de
Côte-Saint-Luc aujourd'hui apportent certaines objections, je comprends
aussi le président du comité exécutif de Montréal
de ne pas avoir la même opinion sur les chiffres
avancés.
Il me paraissait tantôt y avoir des différences de chiffres
fort importantes et où les compagnies ou certaines compagnies auraient
à payer jusqu'à quelque 300 000 $ de plus par année. Mais,
tenant compte de tout cet ensemble, il n'en demeure pas moins que les
propriétaires résidents ou non résidents qui sont
actuellement à Côte-Saint-Luc devraient sûrement être
consultés par la municipalité, par leur municipalité qui
leur a donné des services jusqu'à aujourd'hui, et qui ne leur a
peut-être pas donné les services qu'elle aurait dû donner.
J'ai rarement vu des découpages semblables dans des municipalités
où on retrouve une municipalité distincte avec de petites
parcelles de terrain un peu partout. La bande de terrain qui fait actuellement
le sujet de la demande et de l'une et de l'autre des parties, la ville de
Hampstead ne semblait pas vouloir initialement l'annexer, mais cela lui a
été demandé par des propriétaires d'industries,
tenant compte que Montréal voulait annexer. Quand je regarde cette bande
de terrain, je me demande s'il y a une partie qui effectivement devrait aller
dans Montréal et une autre partie dans la ville de Hampstead. Afin
d'avoir toutes les informations pertinentes, afin que les propriétaires
puissent plus librement se prononcer, je demanderais tout simplement à
la commission de tenir compte de ces demandes mais de faire un peu ce que nous
avons fait dans le cas de la ville de Verdun, où on a demandé aux
municipalités de se rencontrer de nouveau afin d'en rediscuter et de
nous revenir avec une entente quelconque. On demandait tantôt, à
la suite de la demande du député de Saint-Louis, s'il allait y
avoir une offre quelconque de faite par Hampstead à
Côte-Saint-Luc. Cela non plus, on n'en a pas entendu parler, et je pense
qu'on est pas ici pour faire de la surenchère ou faire les
négociations pour ces villes. Il s'agit de savoir où seraient le
mieux situés les résidents actuels et les futurs
propriétaires et je pense que c'est à ces propriétaires
actuels et à ces résidents actuels de décider, tenant
compte des demandes ou des offres de chacun, à quel endroit ils
devraient aller et quel endroit serait le mieux pour eux.
Le Président (M. Rodrigue): M. le président du
comité exécutif.
M. Lamarre: Je voudrais simplement corriger une erreur de
perception dans le document, qui est un projet et qui n'est pas la
réalité. Le Vicomte est actuellement desservi par la ville de
Montréal. Le Vicomte est complètement desservi par la ville de
Montréal au point de vue de l'aqueduc et des égouts. Ce que l'on
vous montre, c'est un projet éventuel futuriste mais ce n'est pas
effectivement exact dans les faits.
M. Hinse (Richard): Je m'excuse. Mon nom est Richard Hinse, et ce
n'est pas...
Effectivement, M. Lamarre dit que l'augmentation des taxes la
première année serait de 55 000 $. La parité avec la ville
de Montréal aurait lieu dans cinq ans, ce qui voudrait dire, en 1987. En
1987, le propriétaire de Square DesCarries paierait les mêmes
taxes que la ville de Montréal, que si elle faisait partie maintenant de
la ville de Montréal. Ce qui veut dire qu'en prenant mon exemple,
l'augmentation de taxes, si le taux demeure le même, de 250 000 $ par
année, en 1987 ou en 1988, Square DesCarries paierait un montant
additionnel de 250 000 $. Pour les cinq prochaines années, oui,
effectivement, la première année, on paierait 50 000 $ ou 55 000
$ de plus, la deuxième année, 100 000 $, la troisième 150
000 $, la quatrième 200 000 $ et la cinquième 250 000 $. La
parité aurait donc lieu en 1988 mais, jusqu'en 1988, on aurait
payé un montant additionnel de 750 000 $. Il semble qu'il y a dispute
entre Hampstead et Côte-Saint-Luc quant à savoir de quelle
municipalité le territoire devrait faire partie. Or, notre intervention
pour Square DesCarries, c'est de vous demander effectivement, comment il se
fait que, d'une journée à l'autre, vous pouvez nous imposer
effectivement de payer un montant additionnel de 250 000 $ de taxes par
année.
Le Président (M. Rodrigue): Me
Denault.
M. Denault: Je voulais simplement faire remarquer à la
commission qu'avec le changement que le président du comité
exécutif de Montréal veut accepter ou se dit prêt à
accepter, il n'y a plus de raison de faire ce projet d'annexion. S'il veut
maintenant passer sa route de Kildare à Jean-Talon, il passe
complètement au nord du projet, au nord des voies de chemin de fer et,
par conséquent, je ne vois plus quel motif il aurait de vouloir annexer
ce terrain.
Le Président (M. Rodrigue): Est-ce qu'il y a d'autres
intervenants de la commission qui souhaitent prendre la parole? J'appelle
maintenant...
M. Léonard: Est-ce qu'il y a des sorties vers le nord par
rapport au chemin de fer, le territoire qui est à annexer et la route
passant au nord du chemin de fer? Il y a un passage à niveau ou
deux?
M. Lamarre: II y a deux passages à niveau. Ce serait
à peu près le même coût au sud qu'au nord. Je
voudrais simplement dire que s'il n'y a pas d'annexion, il n'y a pas de route
qui se fera là, c'est certain.
M. Léonard: À l'heure actuelle, il n'y a
pas de sortie de Côté Saint-Luc vers le boulevard
Décarie, l'autoroute Décarie?
M. Lamarre: II n'y a aucune sortie à ce niveau et on
voudrait effectivement que les gens du condominium, malgré tout ce qu'on
vous a montré dans le projet, viennent sortir sur la rue Vézina
et sur les rues résidentielles de Notre-Dame-de-Grâce. C'est pour
cela, effectivement, que ce n'est pas acceptable sur le plan urbain.
Le Président (M. Rodrigue): L'article 80 sera-t-il
adopté?
M. Léonard: Adopté.
Le Président (M. Rodrigue): L'article 80 est
adopté.
M. Rocheleau: Un instant, sur division, M. le
Président.
Le Président (M. Rodrigue): L'article 80 est adopté
sur division.
M. Péloquin: Étant donné la discussion, M.
le Président, il y aurait lieu d'apporter une légère
modification au paragraphe 2 pour changer le nom de la rue Vézina en
celui de rue Jean-Talon.
Le Président (M. Rodrigue): Y a-t-il d'autres corrections
à cet article?
M. Péloquin: Oui, à la page 118, à la
deuxième page de l'article, au deuxième alinéa du
paragraphe 5...
Le Président (M. Rodrigue): Un instant, s'il vous
plaît! À l'ordre! À la page 118...
M. Péloquin: Deuxième alinéa du paragraphe
5, à la toute fin, à la troisième ligne avant la fin,
c'est indiqué "... en le divisant par le facteur 5..." Là, il
faudrait rayer la fin du texte de cet alinéa et le remplacer par ce qui
suit: "pour l'année 1983 et en en réduisant ce facteur d'une
unité chaque année par la suite."
Le Président (M. Rodrigue): II s'agit d'un amendement au
paragraphe 5. Au deuxième alinéa, après les mots "en le
divisant par le facteur 5", les mots "diminuer... Non? Pourriez-vous le
répéter?
M. Péloquin: Par le facteur 5 pour l'année
1983.
Le Président (M. Rodrigue): Les mots qui sont
remplacés sont les mots "diminuer d'une unité par année en
commençant par l'année 1983". Ces mots sont remplacés par
"pour l'année 1983, et en en réduisant ce facteur d'une
unité, chaque année, par la suite". Est-ce que cet amendement est
adopté?
M. Léonard: Adopté.
M. Rocheleau: Sur division, M. le Président.
Le Président (M. Rodrigue): Cet amendement est
adopté sur division. Est-ce que l'amendement à l'alinéa 2
du projet de loi, qui a pour effet de remplacer le mot "Vézina",
à la deuxième ligne, par le mot "Jean-Talon", est
adopté?
M. Léonard: Adopté.
Le Président (M. Rodrigue): Cet amendement est
adopté. L'article 80 est adopté sur division tel
qu'amendé. Un instant.
M. Léonard: M. le Président, je voudrais poser une
question au paragraphe 7 de l'article 80. "La cité de
Côte-Saint-Luc peut s'adresser à la Commission municipale pour
exproprier le réseau local d'aqueduc installé dans son
territoire. La décision de la commission fixant l'indemnité est
sujette à appel devant la Cour d'appel." Je souligne que la Commission
municipale n'a aucune juridiction en matière d'expropriation. Est-ce
qu'il s'agit d'une entente qu'il y a eu entre les deux villes? (18 heures)
M. Péloquin: Ce serait précisément pour lui
donner juridiction. À notre avis, c'est la Commission municipale qui
connaît le mieux la question de la fourniture de l'eau et elle fixe les
coûts de l'eau chaque année depuis 1972.
M. Léonard: Non, je ne sais pas comment... Est-ce qu'il y
a eu une entente pour transférer le réseau d'aqueduc à
Côte-Saint-Luc?
M. Péloquin: Côte-Saint-Luc a manifesté
depuis longtemps son désir d'acheter le réseau d'aqueduc qui la
dessert, qui est dans son territoire, mais qui appartient à la ville de
Montréal et la ville de Montréal n'a pas d'objection à
cela.
M. Léonard: M. le Président, je voudrais simplement
dire que la Commission municipale n'a aucune juridiction sur l'expropriation.
S'il s'agit de vous fournir l'assistance technique pour établir les
bases d'une entente de gré à gré, d'accord, je pense que
l'on peut toujours être de bonne composition là-dessus et demander
à la commission d'intervenir, mais pas pour exproprier.
M. Péloquin: Remarquez bien...
M. Léonard: Je ne sais pas, est-ce que la ville de
Côte-Saint-Luc est ici, parce que c'est elle qui est la
bénéficiaire de l'article? C'est à son avantage, si je
comprends.
M. Péloquin: Remarquez bien, M. le ministre, qu'on n'a pas
d'objection fondamentale à ce que ce soit le Tribunal de
l'expropriation. Si vous voulez que ce soit le Tribunal de l'expropriation,
c'est que le procureur de Côte-Saint-Luc m'avait fait remarquer que la
Ccommission municipale était dans cette circonstance particulière
plus versée dans le dossier des coûts du réseau
d'aqueduc.
M. Léonard: Nous ne voudrions pas créer de
précédent là-dessus. La Commission municipale intervient
pour fixer le prix de l'eau, mais pas en matière d'expropriation.
M. Kirshenblatt: M. le ministre... M. Léonard:
Oui.
M. Kirshenblatt: ... comme procureur de Côte-Saint-Luc, je
dois dire que celle-ci a comparu durant plusieurs années devant la
Commission municipale avec la ville de Montréal au sujet...
M. Léonard: Oui, au sujet de la détermination du
prix de l'eau.
M. Kirshenblatt: Oui.
M. Léonard: Pas en matière d'expropriation.
M. Kirshenblatt: Non. Mais la Commission municipale est
effectivement le meilleur tribunal administratif à connaître le
coût des installations de l'eau de la cité de Montréal et
j'admets que c'est extraordinaire, parce que cela irait normalement devant le
Tribunal de l'expropriation, mais si on nous réfère au Tribunal
de l'expropriation...
M. Léonard: Si vous me permettez, monsieur, je veux juste
savoir si vous voulez une disposition législative. Est-ce qu'il vous
faut une disposition législative pour habiliter Côte-Saint-Luc
à exproprier le réseau?
M. Kirshenblatt: Oui, c'est nécessaire parce qu'autrement,
on ne peut pas le faire.
M. Léonard: Vous ne pouvez pas le faire?
M. Kirshenblatt: Cela appartient à une
municipalité. On ne peut pas exproprier un bien de la cité de
Montréal.
M. Léonard: Vous pouvez l'acquérir?
M. Péloquin: En supposant qu'on ne voudrait pas, c'est
notre aqueduc, il nous appartient et Côte-Saint-Luc n'a pas ce pouvoir
d'exproprier l'aqueduc d'une autre municipalité même s'il est dans
son territoire. Écoutez, ce sont des millions de dollars. Il est
probable qu'on ne s'entende pas tout à fait. Vous savez, il va
peut-être y avoir quelques dollars qui vont flotter. Il faut penser
à aller devant un tribunal à un moment donné.
M. Léonard: M. le procureur de la ville de
Montréal, sur quoi vous basez-vous pour dire que
Côte-Saint-Luc...
Le Président (M. Rodrigue): À l'ordre, s'il vous
plaît!
M. Léonard: ... n'a pas le pouvoir d'exproprier son
réseau d'aqueduc lorsqu'elle est sur son territoire? Elle le peut?
M. Péloquin: C'est le réseau d'aqueduc de la ville
de Montréal. Cela ne lui appartient pas.
M. Léonard: Elle peut exproprier le réseau
d'aqueduc sur son territoire parce que ce réseau dessert
Côte-Saint-Luc.
M. Péloquin: On est deux procureurs ici et on avait des
doutes là-dessus, les deux procureurs des deux municipalités.
M. Léonard: Écoutez, M. le Président, pour
terminer l'article, si on me permet, je permets qu'on biffe le paragraphe
7.
Le Président (M. Rodrigue): L'amendement du ministre est
à l'effet de biffer le paragraphe 7 de l'article 80, est-ce que cette
proposition d'amendement est adoptée?
M. Léonard: Adopté.
Le Président (M. Rodrigue): Cette proposition d'amendement
à l'effet de rayer le paragraphe 7 de l'article 80 est
adoptée?
M. Léonard: Adopté.
Le Président (M. Rodrigue): L'article 80 est
adopté, sur division, tel qu'amendé. La commission élue
permanente des affaires municipales suspend ses travaux jusqu'à 20
heures.
(Suspension de la séance à 18 h 05)
(Reprise de la séance à 20 h 20)
Le Président (M. Jolivet): La commission des affaires
municipales est
réunie à nouveau pour continuer ses travaux sur les
modifications à la Charte de la ville de Montréal. Nous en
étions à l'article 80a.l du projet de loi. M. le ministre.
M. Léonard: Nous croyons savoir qu'il y a eu entente sur
ce terrain entre la ville de Montréal et la ville de Hampstead. Est-ce
exact?
Une voix: Non, pas tout à fait.
M. Péloquin: M. le Président, au sujet du
paragraphe 2, évidemment, nous le retirons, parce que la rue ne passera
plus dans la partie du parc qui devait être prise à même le
territoire de Hampstead. La rue va plutôt se diriger vers le nord, vers
la rue Jean-Talon. Le paragraphe 2 est retiré.
Quant au premier paragraphe, c'est tout simplement la reproduction de
l'alinéa b de l'article 1 du chapitre 53 des lois de 1976, une loi
publique qui s'appelait Loi concernant le rattachement d'un territoire à
la ville de Montréal. Si nous demandons de rééditer ce
texte, c'est simplement parce que ce paragraphe n'est jamais entré en
vigueur. Il devait y avoir des travaux d'effectués par la ville de
Montréal avant que cela n'entre en vigueur. C'était à
l'occasion du développement de Blue Bonnets qui n'a pas eu lieu, mais
c'est le même texte. C'est le même territoire. La description de
l'annexe IV est absolument la même que celle que l'on retrouve à
cette loi et le montant de 500 000 $ est également le montant qui
était prévu dans la loi.
M. Denault: Yvon Denault, de la ville de Hampstead. Ce que nous
avons à dire là-dessus, c'est que si l'annexion s'était
faite comme elle devait se faire il y a six ans, qu'on nous avait remis
à ce moment-là les 500 000 $ et qu'on les avait investis, cela
vaudrait plus de 500 000 $. Ce que nous disons, c'est qu'après six ans
cela doit valoir plus que cela valait dans ce temps-là et nous
suggérons, ce qui nous paraît très raisonnable dans les
circonstances, une augmentation de 25% du montant, ce qui ne fait même
pas 5% par année. Je pense que ce serait raisonnable. Je ne sais pas si
la ville de Montréal s'oppose vraiment au principe de l'augmentation,
mais on n'est pas pour commencer à négocier toutes les deux en
commission parlementaire. Je pense que 25% d'augmentation, ce serait plus que
raisonnable dans les circonstances.
Le Président (M. Jolivet): M. le ministre. Non?
M. Péloquin: M. le ministre... Le Président (M.
Jolivet): Oui?
M. Péloquin: ... on peut faire une offre rapidement ici de
600 000 $ de la part de la ville de Montréal.
M. Denault: 600 000 $ ou 500 000 $, c'est la même chose,
finalement.
M. Péloquin: 100 000 $, c'est 20%.
M. Léonard: 625 000 $? Cela reste dans les 600 000 $.
À 625 000 $, tout le monde est content?
Une voix: Accordé.
M. Péloquin: Je vais être obligé de rendre
compte à mon président de 25 000 $. J'ai excédé mon
mandat.
Le Président (M. Jolivet): Donc, la ville de
Montréal verserait la somme de 625 000 $, si je comprends bien.
M. Denault: Je me suis trompé. Je me suis aventuré
comme avocat à faire des calculs. Ce n'était pas 25%
d'augmentation que je voulais dire, c'était 250 000 $ d'augmentation,
parce qu'à 100 000 $ cela ne vaut pas la peine d'en parler, mais, enfin,
si c'est ce que vous nous offrez, on va le prendre.
M. Léonard: 625 000 $. On en reste là?
Une voix: 625 000 $.
M. Léonard: C'est un amendement...
Le Président (M. Jolivet): Donc, M. le ministre fait un
amendement pour changer le chiffre de 500 000 $ pour 625 000 $ le 31
décembre 1982.
M. Léonard: Adopté.
Le Président (M. Jolivet): Est-ce adopté?
Des voix: Adopté.
M. Léonard: II faudrait enlever le 1 après le 80a.
En termes de rénumérotation, il faudrait l'enlever.
Le Président (M. Jolivet): Concordance? M.
Léonard: Oui. L'article est adopté.
Le Président (M. Jolivet): Je vais le lire pour les
besoins de la cause: "Le territoire décrit à l'annexe IV...
M. Léonard: Ce n'est pas nécessaire. Le
Président (M. Jolivet): Non? Ce
n'est pas nécessaire? M. Léonard: Non.
Le Président (M. Jolivet): Tout va bien? M.
Léonard: Oui. Le Président (M. Jolivet):Parfait:
M. Léonard: L'article est adopté tel
qu'amendé.
Le Président (M. Jolivet): Adopté tel
qu'amendé, 625 000 $.
Article 80b. M. le ministre.
M. Péloquin: M. le Président... Le
Président (M. Jolivet): Oui.
M. Péloquin: ... voilà qu'on s'aperçoit
qu'il y a une légère coquille à l'article 80. On parle au
premier alinéa de l'annexe III et au paragraphe 2 du territoire
décrit à l'annexe IV. C'est l'annexe III dans les deux cas.
Le Président (M. Jolivet): Donc, à l'article 80a,
il faudrait corriger le IV par...
M. Péloquin: À l'article 80.
Le Président (M. Jolivet): À l'article 80.
M. Léonard: Vous dites que c'est l'annexe II?
M. Péloquin: L'annexe III. M. Léonard:
L'annexe III, oui.
M. Péloquin: À l'article 80, c'est de l'annexe III
qu'il faut parler, au deuxième paragraphe.
Le Président (M. Jolivet): Donc, la ville de
Montréal s'engage à prolonger la rue.
M. Péloquin: Oui.
Le Président (M. Jolivet): Cela devient l'annexe III.
M. Péloquin: C'est cela.
Le Président (M. Jolivet): C'est bien cela.
Correction.
M. Péloquin: Oui.
M. Léonard: Est-ce qu'il y en a une autre? Il n'y en a pas
d'autre. Alors, il faut adopter cet amendement et adopter de nouveau
l'article.
Le Président (M. Jolivet): Je pense que je peux le faire
par concordance, s'il n'y a pas de difficulté; l'article 80,
deuxième paragraphe, le 4° devient 3° et l'article est
adopté de nouveau avec amendement.
M. Léonard: M. le Président, comme il est fait
référence à une annexe à 80a, peut-être
faudrait-il adopter aussi l'annexe. Je ne sais pas si vous voulez le faire
à la fin de l'adoption du projet de loi ou maintenant.
Le Président (M. Jolivet): Où l'annexe se
trouve-t-elle dans...
M. Léonard: A la fin.
Le Président (M. Jolivet): À la fin. À la
page 132.
M. Léonard: II va falloir y revenir de toute façon.
J'ai l'impression qu'il est passé entre-temps une annexe... Il faut
adopter les annexes III et IV.
Le Président (M. Jolivet): Donc, les pages 132, 133, 134
ainsi que la page 135 et l'annexe IV seraient adoptées.
Une voix: Adopté.
M. Rocheleau: Nous, nous avons une abstention
là-dessus.
Le Président (M. Jolivet): Adopté. Donc,
adopté, mais il y a abstention de votre côté.
M. Rocheleau: C'est cela, sur division.
Le Président (M. Jolivet): Adopté sur division et
même chose pour l'annexe IV.
M. Rocheleau: C'est cela.
Le Président (M. Jolivet): Adopté sur division pour
l'annexe IV. 80b, M. le ministre.
M. Léonard: Adopté
Le Président (M. Jolivet): Les articles 80b et 80c sont
adoptés sur division, M. le ministre.
M. Léonard: II faut enlever les articles 78 et 79, M. le
Président, et conserver seulement les articles 80 et 80a parce que les
articles 78 et 79 ont été rejetés.
Le Président (M. Jolivet): Donc, l'article 80c serait
amendé en enlevant les articles 78 et 79 et il serait adopté tel
qu'amendé.
M. Léonard: L'article est adopté.
Le Président (M. Jolivet): Article 81, M. le ministre.
M. Léonard: Un instant, s'il vous plaît.
Adopté.
Le Président (M. Jolivet): Adopté. L'article 81 est
adopté. Article 82, M. le ministre.
M. le député de Bourassa. (20 h 30)
M. Laplante: À l'article 82, j'aimerais avoir des
éclaircissements. On sait ce que le projet de loi a apporté
à ce moment-là, mais pourquoi vouloir abroger la garantie de la
taxe olympique aussi vite?
M. Péloquin: M. le Président, c'est parce que c'est
un article qui ne sert plus, il n'y a plus de garantie donnée par la
province sur la taxe olympique, et, à l'occasion de la réforme de
la fiscalité municipale, cet article 8 a été
modifié pour dire que si une garantie était donnée au lieu
de la donner sur la taxe de vente, elle serait donnée sur une taxe, je
pense, sur l'électricité ou le gaz. Alors, en modifiant cet
article-là, on donne l'impression qu'il pourrait éventuellement y
avoir une garantie de la province sur les emprunts de la ville, et c'est
très mauvais, parce que les emprunts de la ville sont tous faits pari
passu. Tous les créanciers de la ville partagent au même rang, et
il n'y a pas lieu de donner... S'il fallait que la ville donne une garantie
à un créancier plutôt qu'à un autre, à ce
moment-là, elle serait en défaut sur tous ses emprunts. Vu que
c'est un article qu'on est allé modifier avec les réformes sur la
fiscalité municipale, on s'est dit qu'on était aussi bien de
l'abroger plutôt que de le modifier.
Le Président (M. Jolivet): Cela répond à
votre question, M. le député? M. le ministre.
M. Léonard: M. le Président, nous n'avons pas
l'intention d'abroger cet article, parce que nous entendons maintenir la
garantie de la taxe olympique telle qu'elle a été votée
à l'époque.
Le Président (M. Jolivet): Rejeté.
M. Péloquin: Oui, mais elle n'existe pas.
Le Président (M. Jolivet): Rejeté. Article 83. M.
le ministre.
M. Léonard: Adopté.
Le Président (M. Jolivet): Article 83 adopté, M. le
député de Hull?
M. Rocheleau: Oui, adopté.
Le Président (M. Jolivet): Adopté. Article 83a, M.
le ministre.
M. Péloquin: C'est l'école du Mile End.
M. Léonard: Côte-Saint-Louis, est-ce que c'est dans
le nord?
M. Drapeau (Jean): Non, c'est le village de
Côte-Saint-Louis. C'est là que se trouve l'église du Mile
End, rue Saint-Laurent, à l'angle du boulevard Saint-Joseph, il y a une
école.
M. Léonard: N'a-t-on pas retrouvé les
héritiers légaux?
M. Péloquin: C'est cela, c'est un acte de donation qui
avait été consenti à la Commission des écoles
catholiques de Montréal, le 21 août 1879, par Pierre Beaubien,
à la condition que ces terrains servent toujours à l'instruction
des enfants catholiques romains de la municipalité du village
Saint-Louis-du-Mile-End, qui est une des municipalités annexées
à Montréal depuis ce temps-là, et non pour d'autres fins.
Autrement, la présente donation n'aurait pas eu lieu et lesdits
commissaires seront tenus d'y construire une maison et autres
dépendances nécessaires pour recevoir et instruire les enfants de
ladite municipalité en âge de fréquenter des
écoles.
M. Laplante: II y a juste un problème à ce sujet:
il va falloir que vous procédiez par projet de loi privé avec le
ministère de la Justice, parce qu'il est question de testament
là-dedans.
M. Péloquin: Oui, mais on demande de procéder par
notre article 36b pour se libérer de cette restriction-là en
publiant dans les journaux un avis à l'effet de se libérer. Toute
personne prétendant avoir des droits là-dedans a un an pour les
faire valoir.
M. Laplante: Vous devancez en somme la décision qui
pourrait être prise au ministère de la Justice. Il y a une
première étape par laquelle il faut passer. Il faut que vous
commenciez par publiciser ces choses-là, puis arriver après avec
les avis de publication, mentionnant les personnes que vous avez pu joindre. On
n'a aucun de ces témoins ici aujourd'hui. Il est difficile pour nous
d'adopter un tel article parce que ce serait contraire à ce que le
ministère de la Justice nous donne à chaque loi privée qui
peut se produire ici à l'Assemblée nationale à la suite
d'un testament, c'est délicat pour nous.
M. Péloquin: Remarquez bien que cela nous a
été accordé par le bill 200 pour une autre école,
l'école Saint-Paul-de-Viauville, par l'article 57 du projet de loi no
200 de 1980. Alors, on croyait que cela nous serait encore accordé.
C'est la Commission des écoles catholiques de Montréal, remarquez
bien, qui est prise avec cette école et qui l'a offerte à la
ville. La ville l'a déjà acceptée par
l'intermédiaire de son conseil, mais il faut ratifier cela.
Le Président (M. Jolivet): M. le député de
Rosemont.
M. Raquette: M. le Président... M. Léonard: II y
aura publication.
M. Péloquin: II y aura publication, en vertu de l'article
36, dans les journaux, oui, certainement. Il faut suivre la procédure de
l'article 36b. Donc, si on va à l'article 36b, on voit qu'il y aura
publication.
Le Président (M. Jolivet): M. le député de
Rosemont.
M. Raquette: M. le Président, est-ce qu'on pourrait nous
dire à quelles fins on voudrait utiliser les lieux? Ce n'est pas encore
déterminé? Est-ce que ce sera pour de l'habitation?
M. Drapeau: De l'habitation ou une maison de la culture, des fins
comme celles-là.
M. Raquette: D'accord.
M. Léonard: Si je comprends bien, c'est cédé
à la ville pour un dollar et autres considérations. C'est cela?
Je propose de l'adopter, s'il y a cette procédure implicite de
publication.
M. Péloquin: Je vois que c'est l'école
Lionel-Groulx. Je vois sur un billet qu'on me passe que c'est l'école
Lionel-Groulx.
Le Président (M. Jolivet): Est-ce que cet article sera
adopté?
M. Léonard: Adopté.
Le Président (M. Jolivet): Adopté. À
l'article 84, il y a une modification qui va se lire comme suit: L'article 84
du projet de loi no 200 est remplacé par le suivant: "84 Pour imposer
ses exercices financiers de 1983 et 1984, la ville de Montréal peut par
règlement déposer et prélever annuellement une surtaxe de
0,435 $ par 100 $ d'évaluation sur les immeubles dont la valeur
imposable inscrite au rôle d'évaluation excède 100 000 $ et
qui sont classés dans les catégories I et II
déterminées et définies par le règlement 1976-1 de
la Commission municipale du Québec adopté le 29 décembre
1976 et modifié par le règlement 1977-1 de la commission
adopté le 21 janvier 1977 en vertu de la loi concernant le
déficit olympique de la ville de Montréal et modifiant la Charte
de la ville de Montréal (1976, chapitre 52). Cette surtaxe ne s'applique
qu'au montant de la valeur imposable qui excède 100 000 $. "La ville
peut désigner les secteurs dans lesquels elle entend prélever
cette taxe dans les cas des immeubles de la catégorie I. Cette surtaxe
est garantie par privilège sur ces immeubles et les propriétaires
en sont personnellement responsables."
Cela vient donc remplacer le projet actuel.
M. Léonard: C'est celui de ce matin. Alors,
adopté.
Le Président (M. Jolivet): Adopté? M. Rocheleau:
Adopté.
Le Président (M. Jolivet): Un instant, je vais terminer
mon travail. Article 85.
M. Léonard: M. le Président, je pense qu'on va
revenir en arrière pour adopter tous les articles que nous avions
suspendus et nous continuerons lorsque nous arriverons de nouveau à 85,
parce qu'il s'agit d'un article qui aurait été suspendu à
l'époque.
Le Président (M. Jolivet): Parfait, un instant. Quant
à moi, je vais demander quels sont les articles qu'il faut
vérifier.
Le premier, c'est l'article 18, si je comprends bien.
M. Léonard: Oui, 17 a été adopté.
Le Président (M. Jolivet): L'article 18 avait
été suspendu.
M. Léonard: Quant à 18, on est à distribuer
un texte d'amendement. On vous le distribue à l'instant. Je peux
commencer à le lire, si vous voulez, M. le Président.
Article 18: "L'article 521 de cette charte, modifié par l'article
148 du chapitre 55 des lois de 1972, est de nouveau modifié par le
remplacement du paragraphe 11 par les suivants: "11. a) autoriser ou
réglementer la pose et la vente des placards, affiches ou annonces; b)
stipuler des exigences relatives aux lieux où il est permis ou interdit
de les poser, faire poser ou maintenir; c) exiger qu'une mention
spécifique des personnes qui les ont réalisés, ou pour le
compte de qui ils ont été posés, maintenus,
vendus ou réalisés, y apparaisse; d) ordonner, au cas de
dérogation au règlement, leur suppression et la remise en
état des lieux, dans un délai imparti; e) obliger ceux qui sont
responsables de la distribution ou de la pose de ces placards, affiches ou
annonces, à exercer une diligence raisonnable pour s'assurer du respect
des exigences de ce règlement; "11a. Réglementer ou interdire les
graffiti, dessins, peintures, gravures et photographies sur les arbres, ou les
murs, clôtures, poteaux, trottoirs, chaussées ou autres
constructions semblables et appliquer les mesures prévues au
sous-paragraphe d) du paragraphe 11, en cas de dérogation."
Le Président (M. Rodrigue): Est-ce que cet amendement est
adopté?
M. Léonard: Adopté. M. Rocheleau:
Adopté.
Le Président (M. Rodrigue): Cela remplace l'ensemble de
l'article 18. Est-ce que l'article 18 est adopté tel
qu'amendé?
M. Léonard: Adopté. M. Rocheleau:
Adopté.
Le Président (M. Rodrigue): L'article 18 est adopté
tel qu'amendé. L'article 20. Merci.
M. Léonard: Après discussion avec la ville,
l'article 20 se lirait dorénavant comme suit: "Le paragraphe 44 de
l'article 522 de cette chartre édicté par le paragraphe 4 de
l'article 20 du projet de loi no 200 est remplacé le suivant: 44.
Interdire aux conducteurs de véhicules de stationner ou laisser leurs
véhicules sur un terrain privé sans l'autorisation du
propriétaire ou de l'occupant de ce terrain ou sur un terrain
appartenant à la ville ou à l'un de ses organismes, lorsque le
stationnement public n'y est pas autorisé; prévoir le remorquage
et le remisage de ces véhicules, aux frais de leurs
propriétaires; exiger au préalable la dénonciation
écrite de l'infraction par le propriétaire ou l'occupant du
terrain ou leur représentant".
Le Président (M. Rodrigue): Est-ce que cet amendement est
adopté? Vous venez de l'avoir, je vous laisse une minute pour le lire.
Vous allez sûrement pouvoir le lire deux fois en une minute.
Une voix: Est-ce qu'il serait possible d'obtenir des copies des
amendements pendant qu'on parle?
Le Président (M. Rodrigue): Je vais demander au greffier
de vous en remettre une copie. On me dit que nous n'en avons pas assez, mais
nous allons vous le lire.
M. Rocheleau: Est-ce que nous avions, M. le Président,
adopté... Avions-nous laissé de côté l'article 20 au
complet ou si...
Le Président (M. Rodrigue): Non, nous avions...
M. Rocheleau: ... nous avions adopté la première
partie?
Le Président (M. Rodrigue): Non, nous avions adopté
toutes les dispositions...
M. Rocheleau: À l'exception du paragraphe 44.
Le Président (M. Rodrigue): À l'exception du
paragraphe 44, nous avions adopté toutes les dispositions de l'article
20. Est-ce que vous avez pu en donner des copies aux intervenants? Cela va?
M. Léonard: M. le Président, je pense que cela
mérite une explication. Il y a eu des modifications qui n'apparaissent
peut-être pas à première vue, mais on a supprimé le
mot "écrit ou écrite" dans la troisième ligne. On dit:
"... sans l'autorisation du propriétaire...", ce qui fait qu'un
conducteur de véhicule pourrait prétendre avoir une autorisation
orale. D'autre part, pour procéder, il faut exiger la
dénonciation écrite de l'infraction par le propriétaire.
Donc, la police y va sur dénonciation écrite. Cela demande un
geste positif de la part du propriétaire ou de l'occupant du
terrain.
Le Président (M. Rodrigue): Est-ce que cet amendement sera
adopté?
M. Blank: Cette dénonciation écrite de l'infraction
doit-elle se faire avant le remorquage?
M. Léonard: Bien oui!
M. Blank: Cela ne le dit pas. Cela peut être après
le remorquage, avant que l'on fasse une plainte. Exiger la dénonciation
écrite de l'infraction. Quand? (20 h 45)
M. Léonard: Si celui qui fait le remorquage n'avait pas la
dénonciation écrite, il serait...
M. Blank: II peut le faire et, après cela, la police peut
donner une infraction et tout est légal.
Une voix: Au préalable.
M. Léonard: Au préalable. Exiger "au
préalable" la dénonciation écrite, d'accord. Un
autre amendement, alors: "au préalable". On s'entend? "Exiger au
préalable la dénonciation écrite de l'infraction par le
propriétaire".
Le Président (M. Rodrigue): Est-ce que le sous-amendement
du député de Saint-Louis est adopté?
M. Léonard: Adopté. M. Rocheleau:
Adopté.
Le Président (M. Rodrigue): Adopté. Est-ce que
l'amendement, tel que sous-amendé, est adopté?
M. Léonard: Adopté. M. Rocheleau:
Adopté.
Le Président (M. Rodrigue): Adopté. Est-ce que
l'article est adopté tel qu'amendé?
M. Léonard: Adopté. M. Rocheleau:
Adopté.
Le Président (M. Rodrigue): L'article 20 est adopté
tel qu'amendé. Article 21 au complet.
M. Léonard: C'est le zonage économique- Nous
rejetons la fin... Nous avions proposé de prendre le paragraphe 21 de
l'article 113 de la loi no 125. La ville pense qu'elle a déjà de
tels pouvoirs dans sa charte et que ce serait inutile. Quant à nous,
nous ne sommes pas d'accord pour accorder les cinq dernières lignes du
paragraphe 2. Elles se lisent comme suit:...
Le Président (M. Rodrigue): Voulez-vous les lire pour
indiquer à quelle partie de l'article vous voulez faire un amendement ou
rayer ces mots?
M. Léonard: C'est à l'article 21, paragraphe 2,
à la fin du dernier alinéa, qui se lit comme suit. On
rayerait...
M. Péloquin: M. le Président, si vous me le
permettez, il suffit de rejeter le deuxième paragraphe de l'article
21.
Le Président (M. Rodrigue): C'est le seul amendement?
M. Péloquin: Oui, c'est le seul amendement à ce
paragraphe.
Le Président (M. Rodrigue): L'amendement serait à
l'effet de biffer...
M. Léonard: Le paragraphe 2.
Le Président (M. Rodrigue): ... le paragraphe 2 de
l'article 21.
M. Péloquin: C'est cela.
Le Président (M. Rodrigue): Est-ce que cet amendement est
adopté?
M. Léonard: Adopté.
Le Président (M. Rodrigue): M. Roy.
M. Roy (Jean): Roy, du RCM. M. le ministre, je ne suis pas
intervenu hier là-dessus puisqu'on a reporté la discussion du
point. Le problème que soulève la ville de Montréal est un
problème réel et pour lequel elle doit avoir les moyens de faire
quelque chose rapidement. Peut-être que la situation de la rue Duluth est
une situation qui est un peu due à l'imprudence de la ville de
Montréal, qui a prévu y faire des investissements de 1 200 000 $
pour un mail piétonnier, mais la même situation existe sur la rue
Prince-Arthur et sur la rue Saint-Denis. On parle également de la rue De
la Roche qui, soudainement, devient la proie du même
phénomène.
Il faut voir là, M. le ministre, une tendance universelle dans
tous les renouveaux des milieux urbains qu'on appelle le
phénomène des villages, que ce soit Greenwich Village ou
Yorkville, à Toronto. Il y a de nouveaux commerces qui s'installent dans
des quartiers qui, dans un premier temps, contribuent à améliorer
la qualité de la vie parce qu'ils ne sont pas trop nombreux et qu'ils
sont diversifiés, mais, rapidement, les restaurants, qui ont des moyens
financiers plus importants et qui peuvent générer des mises de
fonds plus importantes, prennent toute la place. Présentement, sur la
rue Prince-Arthur, on est en train de se demander s'il va rester bientôt
quelques boutiques. Personnellement, moi qui suis là depuis 1966, je me
demande si je ne vais pas me retrouver avec une terrasse de restaurant dans ma
cour.
Il y a, attachés à ces restaurants, à la fois du
bruit et des activités nocturnes, des odeurs, etc. Il s'agit
véritablement d'une situation qui change complètement la vocation
d'un quartier. C'est effectivement un peu complexe à régler, mais
j'ai tenté, avec mes collègues, de regarder la situation sur
toutes ses coutures et il me semble que la demande de la ville de
Montréal, telle qu'elle est faite - ce n'est pas toujours notre habitude
d'être d'accord avec ce qui est demandé par la ville de
Montréal - est acceptable. Je ne vois pas d'autre formule que celle qui
est proposée ici, au 2e paragraphe, ce qui est ajouté et qui
prévoit restreindre l'occupation d'une même
catégorie ou classe autorisée dans une même zone. Il
me semble que le phénomène a une importance telle et c'est un
phénomène qui, si on ne l'indique pas maintenant, va causer des
problèmes, va déranger des gens et comme, à
Montréal, on ne procède pas comme dans d'autres
municipalités par référendum local lorsqu'il s'agit de
problèmes qui peuvent modifier la vocation d'un quartier ou sa
composition ou son type d'activité, il semble qu'on aurait besoin d'une
mesure de ce genre.
Le Président (M. Rodrigue): M. le ministre.
M. Léonard: M. le Président, le débat a eu
lieu hier. Nous avons amplement discuté la question. Il a
été établi qu'il y avait quand même un bon nombre de
dangers; à tout le moins, ce qui a été proposé
n'est pas suffisamment cerné. Nous ne sommes pas disposés
à accorder cet article et nous maintenons que le deuxième
paragraphe doit être enlevé et que l'article doit être
adopté sans le deuxième paragraphe.
Le Président (M. Rodrigue): Le deuxième paragraphe
a déjà fait l'objet d'une décision pour qu'il soit
biffé. Est-ce que l'article 21 est adopté tel
qu'amendé?
M. Léonard: Adopté.
Le Président (M. Rodrigue): L'article 21 est adopté
tel qu'amendé. Article 24. Nous avions déjà ajouté
un paragraphe 37 ou nous avions plutôt modifié le paragraphe 37,
nous l'avions remplacé par un autre. Ici, il s'agissait...
M. Léonard: M. le Président, le paragraphe 37?
Le Président (M. Rodrigue): Oui. Tout règlement
adopté en vertu de l'alinéa précédent doit
être soumis à l'approbation du ministre des Institutions
financières et Coopératives...
M. Léonard: Ah oui, c'est un deuxième alinéa
qui a été ajouté, M. le Président.
Le Président (M. Rodrigue): Un deuxième
alinéa qui a été ajouté à 37. C'est
déjà adopté. Maintenant, nous avons un amendement au
paragraphe 22, je crois.
M. Léonard: Oui. Le paragraphe 22 de l'article 543b de
cette charte, édicté par l'article 24 du projet de loi no 200,
est remplacé par le suivant: "22. Dès la réception du
budget de fonctionnement, le conseil peut l'approuver après s'être
assuré que toutes les formalités ont été suivies
pour son adoption et peut décréter, par règlement, que la
cotisation dont il détermine le nombre de versements et le mode de
calcul en distinguant selon que la place d'affaires est située dans
différentes parties du district aux différents étages de
l'immeuble."
Le Président (M. Rodrigue): Est-ce que cet amendement au
paragraphe 22 de l'article 24 est adopté?
M. Léonard: Adopté.
Le Président (M. Rodrigue): L'amendement est
adopté. Est-ce que l'article 24 est adopté tel
qu'amendé?
M. Léonard: Adopté, M. le Président.
Le Président (M. Rodrigue): L'article 24 du projet de loi
est adopté tel qu'amendé. Nous en sommes à l'article 51,
je crois. 50b, 50a, de même que 29 à 32 inclusivement.
M. Léonard: 50b. Non, il faut adopter 50a avant.
Le Président (M. Rodrigue): Le ministre nous avait
indiqué qu'il voulait étudier les articles 29 à 32
inclusivement en même temps que les articles 50a et 50b.
M. Léonard: Commençons par 50b, M. le
Président. C'est l'article qui détermine tout le système
de la taxe de l'eau et des services.
M. Rocheleau: II y a un papillon, un amendement.
M. Léonard: Oui, nous avons un papillon qu'on est en train
de distribuer. M. le Président, je propose qu'on lise le texte d'un bout
à l'autre parce qu'il est en deux parties avec encore des
modifications.
Le Président (M. Rodrigue): Là, vous êtes
à l'article 50b?
M. Léonard: Oui, M. le Président.
Le Président (M. Rodrigue): Je vous en prie, il est en
deux parties.
M. Léonard: Je souligne, avant de commencer, que le texte
a fait l'objet de rencontres entre mes fonctionnaires et les gens de la ville
de Montréal et c'est l'entente à laquelle on serait parvenu
à l'heure actuelle et qu'on vous propose pour adoption, MM. les membres
de la commission. L'article 50b du projet de loi no 200 est remplacé par
le suivant: 50b: "L'article 808 de cette charte, remplacé par l'article
17 du chapitre 76 des lois de 1972, est remplacé de nouveau par le
suivant: "808. 1. Pour compenser le coût du
service d'eau et des autres services identifiés par
règlement, le conseil peut, par règlement, imposer une taxe d'eau
et de services, ou l'une ou l'autre de ces taxes séparément,
régler son mode de paiement, l'époque à laquelle elle est
exigible et la manière dont elle peut être imposée ou
perçue. Le règlement doit préciser la part des recettes de
cette taxe affectée à chacun des services dont elle assure le
financement. "2. Lorsque le conseil impose une taxe prévue au paragraphe
1, il peut l'établir selon différentes catégories
d'occupation, en fonction de l'un ou l'autre des critères suivants ou
d'une combinaison de ceux-ci: a) un taux fixe; b) un taux établi selon
la consommation; c) la valeur locative d'une place d'affaires ou d'un local.
"Pour les fins du présent article, le mot "local" s'entend uniquement
d'un immeuble ou partie d'immeuble assujetti à une taxe prévue au
paragraphe 1, mais non assujetti à la taxe d'affaires en vertu de
l'article 232 de la Loi sur la fiscalité municipale (L.R.Q., chapitre
F-2.1) et non visé à l'article 236 de cette loi."
Le Président (M. Rodrigue): Et vous aviez une
troisième paragraphe dans l'amendement, je crois?
M. Léonard: II est biffé, M. le
Président.
Le Président (M. Rodrigue): II est biffé? D'accord.
Cet amendement est-il adopté?
M. Rocheleau: Adopté. M. Léonard:
Adopté.
Le Président (M. Rodrigue): L'amendement est
adopté. L'article 50b tel qu'amendé est-il adopté?
M. Léonard: Adopté, M. le Président. M.
Rocheleau: Adopté.
Le Président (M. Rodrigue): L'article 50b est
adopté tel qu'amendé.
M. Léonard: M. le Président, on peut maintenant
adopter l'article 50a tel quel.
Le Président (M. Rodrigue): L'article 50a est-il
adopté?
M. Léonard: Adopté, M. le Président.
M. Rocheleau: Adopté.
Le Président (M. Rodrigue): L'article 50a est
adopté, et là, nous revenons aux articles 29 à 32
inclusivement.
M. Léonard: M. le Président, nous n'avons aucune
modification à proposer à l'article 29. Il peut être
adopté tel quel.
Le Président (M. Rodrigue): Article 29, page 50.
M. Léonard: Adopté. M. Rocheleau:
Adopté.
Le Président (M. Rodrigue): Cet article est adopté.
Article 30.
M. Léonard: Adopté, M. le Président. M.
Rocheleau: Adopté.
Le Président (M. Rodrigue): L'article 30 est
adopté. Article 31.
M. Léonard: 30a.
Le Président (M. Rodrigue): Article 30a, plutôt. Je
m'excuse.
M. Rocheleau: Adopté. M. Léonard:
Adopté.
Le Président (M. Rodrigue): Article 31. L'article 31
est-il adopté?
M. Léonard: Adopté.
Le Président (M. Rodrigue): Article 32. L'article 32
est-il adopté?
M. Neuman (Dominique): M. le Président...
M. Léonard: Un instant! Il y a quelqu'un qui veut
intervenir.
Le Président (M. Rodrigue): Cela ne me dérange
jamais.
M. Neuman: ... nous avons des objections à cet article et
nous demandons d'y faire certaines modifications. D'abord, nous ne trouvons pas
normal que la ville de Montréal délègue aux
propriétaires de ces immeubles résidentiels la
responsabilité de percevoir sa taxe d'eau et de services. Nous pensons
que cela peut donner lieu à des abus, étant donné que la
ville de Montréal a appliqué jusqu'à maintenant certaines
règles de pratique dans la manière de percevoir ses taxes,
notamment auprès des personnes âgées et des personnes
à faible revenu et nous pensons que le fait de déléguer
cette responsabilité aux propriétaires qui n'auront pas cette
responsabilité politique pourrait
avoir pour conséquence de menacer d'éviction ces personnes
à faible revenu. Nous recommandons particulièrement de faire les
modifications suivantes à cet article. D'une part, nous pensons que la
charte devrait prévoir une plus grande souplesse quant aux
modalités de paiement de la taxe d'eau du locataire au
propriétaire. (21 heures)
Dans le cas de la taxe foncière le paiement en plusieurs
versements sans intérêt est déjà prévu et
nous ne voyons pas pourquoi une telle disposition ne pourrait pas s'appliquer
au présent cas. Nous pensons qu'il devrait être
spécifié que le locataire peut verser sa taxe d'eau au
propriétaire en plusieurs versements. D'autre part, nous aimerions qu'il
soit précisé dans la loi ce qui arrive au locataire qui ne paie
pas sa taxe d'eau dans le délai requis. Il est précisé ici
un délai qui est, je pense, de quinze jours: "Après
réception de l'avis du propriétaire accompagné de la
facture de la ville, le locataire doit acquitter cette taxe d'eau."
Or, si on regarde ce qui se trouve aux articles 1656.4 et 1656.5 du Code
civil, il est dit qu'un propriétaire peut évincer un locataire
qui accuse un retard dans le paiement de son loyer. Nous aimerions qu'il soit
précisé dans la loi que, si, par exemple, le propriétaire
s'arrange dans son bail pour que la taxe d'eau soit plus ou moins
assimilée au loyer, nous ne voudrions pas que le locataire qui est en
retard dans le paiement de sa taxe d'eau soit menacé d'éviction
au sens de ces articles du Code civil. Donc, nous aimerions que ces
clarifications soient dans la loi.
Le Président (M. Rodrigue): Est-ce qu'il y a une
réponse à cela?
M. Neuman: Nous aimerions qu'un locataire qui est en retard dans
le paiement de sa taxe d'eau ait comme seule pénalité les
intérêts et les amendes qui sont normalement prévus dans le
cas d'une dette habituelle et que le propriétaire ne puisse pas engager
de procédures d'éviction dans de tels cas. De façon plus
générale - mais c'est une décision politique qui a
déjà été prise -nous sommes contre le fait que les
propriétaires soient responsables de la perception de la taxe d'eau.
Le Président (M. Rodrigue): M. le député de
Bourassa.
M. Laplante: II y a là des arguments qui sont très
bons, mais j'aimerais savoir si la ville de Montréal est prête
à cela. Allez- y:
M. Péloquin: En premier lieu, j'aimerais indiquer aux
membres de la commission que, dans cet article, fondamentalement, ce qui est
nouveau, c'est qu'on a remplacé "dont le nombre total de logements
excède tel nombre" pour préciser que ce serait dix ou plus.
Déjà, depuis deux ans, le propriétaire à
Montréal est responsable de la taxe d'eau pour les immeubles dont la
valeur locative totale excède 19 999 $ et, jusqu'à maintenant,
cela n'a pas posé de problème. Maintenant, il y a à peu
près 1500 comptes qui vont être regroupés d'après le
critère des dix logements plutôt que celui de la valeur locative
excédant 20 000 $. Ce n'est pas grand-chose. Les paragraphes 9 et 10,
surtout le paragraphe 9, qui a trait au remboursement par le
propriétaire de la taxe d'eau qu'il a payée à la
municipalité, on a pris soin de faire vérifier ce texte-là
par les gens de la Régie du logement pour être sûr que cela
ne causerait pas de problème entre locataire et propriétaire.
À la suite de la discussion, il y a eu un consensus sur le texte qui est
ici et la Régie du logement nous a dit que, de toute façon le
regroupement des immeubles dont la taxe était assumée par les
propriétaires à Montréal depuis deux ans n'avait pas
causé de problème sérieux devant la Régie du
logement, pas plus d'ailleurs qu'à Laval ou Verdun.
Le Président (M. Rodrigue): M. le député de
Verdun.
M. Caron: Avez-vous fait analyser ce que cela peut coûter
à la ville de Montréal pour percevoir ces comptes de taxe et la
perte qu'elle peut avoir?
M. Péloquin: Qu'est-ce que vous voulez dire par frais?
Est-ce que ce sont les frais de perception de toute la taxe d'eau?
M. Caron: Au cas où on l'aurait perçue
séparément chez nous en 1981, la ville de Verdun aurait perdu 1
000 000 $. Quand je dis que les taxes on les brûle devant l'hôtel
de ville, le trouble, le personnel, les envois postaux... Alors, on a
décidé de prendre position en décidant que le
propriétaire la perçoit pour tout le monde. J'imagine qu'en 1981
la ville de Verdun va épargner environ 1 000 000 $ et qu'à
Montréal ça doit être un montant assez élevé
que vous perdez.
M. Péloquin: Je vous ferai remarquer par ailleurs
qu'à Montréal ce sont seulement les immeubles qui ont dix
logements et plus qui seront assujettis à cela. Il va rester encore un
bon nombre de logements pour lesquels le compte va être envoyé aux
locataires.
M. Caron: Là-dessus, combien perdez-vous?
M. Péloquin: II y a à peu près
3 500 000 $ pour la taxe d'eau, pour la provision, pour créance
douteuse. Le directeur du revenu me dit que ça excède même
cette provision actuellement.
M. Caron: Qui se perd.
M. Péloquin: Qui se perd, mais cela va se perdre quand
même, parce que je vous ferai remarquer que ce n'est pas le but de cet
article.
M. Caron: Cela veut dire, pour le bon payeur, que le compte lui
revient indirectement. Je comprends que ce n'est pas populaire, mais dans le
fond ça devrait être aboli complètement. Ce n'est pas une
décision populaire. Moi, je le sais, je l'ai prise, mais aujourd'hui je
ne regrette pas de l'avoir fait.
Le Président (M. Rodrigue): Est-ce que l'article 32 sera
adopté?
Des voix: Oui.
Le Président (M. Rodrigue): L'article 32 est
adopté. Article 51. M. le député de Rosemont.
M. Paquette: Avant d'aborder l'article 51, cet après-midi,
lorsque nous avons étudié l'article 50, lequel a
été amendé par un papillon à l'article 787b,
j'avais émis une suggestion concernant le deuxième paragraphe de
l'article 787b qui se lit comme suit: "Lorsque l'évaluation d'un
bâtiment pouvant faire l'objet d'une subvention en vertu du
présent article est contestée, la subvention n'est versée
qu'au moment où une décision finale a été rendue
sur cette contestation."
Le Président (M. Rodrigue): M. le député de
Rosemont, ç'a a été adopté?
M. Paquette: M. le Président, cela a été
adopté avec l'engagement du ministre de regarder si cette suggestion
pouvait être insérée.
Le Président (M. Rodrigue): Mais c'est déjà
dans le texte que j'ai devant moi. Vous venez de me lire...
M. Paquette: Je vous indique où est le problème,
c'est l'article que je viens de lire, et la suggestion était de faire en
sorte qu'on n'ait pas à attendre quatre ou cinq ans dans le cas
où il y a contestation de l'évaluation d'un bâtiment, que
la personne se voit verser une subvention et que cette subvention soit
basée sur l'évaluation de la ville en attendant que correction
soit faite lorsque la révision de l'évaluation arrivera à
terme.
Le Président (M. Rodrigue): M. le député de
Rosemont, est-ce que vous avez un amendement précis à formuler et
si vous...
M. Paquette: Je me demande si le ministre en a un. S'il n'en a
pas, on va laisser faire.
Le Président (M. Rodrigue): M. le ministre, est-ce que
vous avez un amendement dans le sens que le souhaite le député de
Rosemont?
M. Léonard: Non, M. le Président.
Le Président (M. Rodrigue): Cela va. Nous passons à
l'article 51.
M. Léonard: M. le Président, je voudrais d'abord
faire un amendement de concordance avant qu'on ne touche au papillon
lui-même. Je vais lire l'article et indiquer ce qu'on doit soustraire.
Malgré l'article 32 de la Loi sur la fiscalité municipale -
818... On bifferait les mots "et modifiant certaines dispositions
législatives (1979, chapitre 72)" et on les remplacerait par (L.R.Q.,
chapitre F-2.1)".
Le Président (M. Rodrigue): Alors, vous remplacez les mots
"et modifiant certaines dispositions législatives (1979, chapitre 72)"
par...
M. Léonard: L.R.Q., chapitre F-2.1.
Le Président (M. Rodrigue): Entre parenthèses.
M. Léonard: Oui.
Le Président (M. Rodrigue): L.R.Q., chapitre...
M. Léonard: F-2.1.
Le Président (M. Rodrigue): Fermer la parenthèse.
Amendement adopté?
Des voix: Adopté.
M. Léonard: Maintenant, le papillon se lit comme suit:
"L'article 818 de cette charte, édicté par l'article 51 du projet
de loi no 200, est modifié par l'addition de l'alinéa suivant:
"Toutefois, si un tel bâtiment est substantiellement terminé ou
occupé avant l'expiration de ces trois ans, ce bâtiment est alors
porté au rôle."
Le Président (M. Rodrigue): Est-ce que cet amendement sera
adopté?
M. Rocheleau: Adopté.
Le Président (M. Rodrigue):
L'amendement est adopté. Est-ce que l'article est adopté
tel qu'amendé?
M. Rocheleau: Adopté.
Le Président (M. Rodrigue): L'article 51 est adopté
tel qu'amendé.
M. Léonard: M. le Président, l'article 83
maintenant...
Le Président (M. Rodrigue): Un instant...
M. Léonard: Nous l'avons déjà adopté
mais, pour la beauté de la loi...
Le Président (M. Rodrigue): L'article 83 ou 83a, pour la
beauté de la loi, M. le ministre.
M. Léonard: Pour la beauté de la loi, M. le
Président, il faudrait rayer, à partir de la fin de la
deuxième ligne, "et modifiant certaines dispositions législatives
(1979, chapitre 72)", et remplacer cela par "(L.R.Q., chapitre F-2.1)".
Le Président (M. Rodrigue): Chapitre F-2.1?
M. Léonard: F-2.1.
M. Rocheleau: Est-ce qu'il y a autre chose à ajouter, M.
le ministre? Il semble y avoir ...
Le Président (M. Rodrigue): Ou bien si cela règle
le cas de l'article?
M. Léonard: C'est un amendement que nous proposons pour le
style.
Le Président (M. Rodrigue): Et c'est le seul?
M. Léonard: J'espère que c'est le seul.
Le Président (M. Rodrigue): Est-ce que cet amendement sera
adopté?
Des voix: Adopté.
Le Président (M. Rodrigue):
Rétroactivement, l'article 83 tel qu'amendé se lit
maintenant comme suit, pour faciliter la tâche de ceux qui doivent
enregistrer et surtout transcrire nos débats: "Le greffier, au sens de
l'article 1 de la Loi sur la fiscalité municipale (L.R.Q., chapitre
F-2.1), s'entend de la personne à laquelle le conseil confère le
pouvoir d'agir à ce titre."
Cet article est adopté tel qu'amendé.
M. Léonard: Oui, M. le Président.
Le Président (M. Rodrigue): Article 85.
M. Léonard: Adopté, M. le Président, il n'y
a pas de cause pendante, selon ce qu'on me dit. L'article 85 est
adopté.
M. Rocheleau: Je pensais que le ministre du Loisir avait
été invité chez lui ce soir.
Le Président (M. Rodrigue): 85a. À l'ordre, s'il
vous plaît!
M. Rocheleau: On vous demandait chez vous.
Le Président (M. Rodrigue): À l'ordre, s'il vous
plaît!
M. Léonard: Adopté.
Le Président (M. Rodrigue): Est-ce que l'article 85a est
adopté?
Des voix: Adopté.
M. Léonard: Pas de cause pendante, adopté.
Le Président (M. Rodrigue): 85b. Il y a un amendement qui
vient ajouter l'article 85b.
M. Léonard: M. le Président, je propose d'ajouter
l'article 85b suivant... Est-ce que vous voulez que je le lise au complet?
Le Président (M. Rodrigue): Nous en avons le texte. Est-ce
que cet amendement sera adopté?
Une voix: Adopté.
Le Président (M. Rodrigue): L'amendement, qui a pour effet
d'ajouter un article 85b, est adopté.
Une voix: Adopté.
Le Président (M. Rodrigue): Article 86. On m'indique que
l'article est retiré. M. Roy.
M. Roy: M. le Président, avant de clore la question de la
Charte de la ville de Montréal, j'aimerais faire une présentation
conjointe...
M. Léonard: On n'a pas fini? Le Président (M.
Rodrigue): Non.
M. Roy: ... mais je vous le soumets comme un point de
procédure de façon à vous permettre de m'indiquer à
quel moment faire cette présentation relativement à la
Charte de la ville de Montréal. Je croyais que ce serait bon de
le faire avant de terminer l'étude du projet de loi qui peut la
modifier.
Le Président (M. Rodrigue): M. le député de
Bourassa.
M. Laplante: M. le Président, je ne voudrais pas me faire
détester par ce que je vais dire par tous les partenaires, tous les gens
qui viennent se faire entendre ici. J'ai toujours une grande sympathie pour
tous ceux qui veulent se faire entendre, mais je pense que le travail qu'on a
à faire actuellement porte sur la Charte de la ville de Montréal,
qu'il a été présenté, je crois, au conseil
municipal et approuvé majoritairement. Après l'étude d'un
tel projet de loi, il n'est pas coutume, en commission parlementaire,
d'écouter les groupes sur le même sujet. (21 h 15)
Le Président (M. Rodrigue): À l'ordre, s'il vous
plaît!
M. Paquette: M. le Président, je pense qu'il y aurait le
consentement des membres de la commission, si le ministre est d'accord, pour
qu'on le fasse très brièvement.
M. Léonard: Très brièvement.
M. Caron: J'aimerais dire au député de Bourassa
qu'on devrait au moins avoir la délicatesse de les entendre. Cela ne
veut pas dire qu'on sera d'accord avec eux, mais on vit encore en
démocratie. Je me rappelle que, de 1970 à 1976, la
démocratie existait ici. Justement, le ministre du Loisir, de la Chasse
et de la Pêche peut le dire. Il se levait souvent pour dire: II faut
respecter la démocratie. Cela ne veut pas dire qu'on sera d'accord mais,
au moins, qu'on entende ces gens.
Le Président (M. Rodrigue): Article 87? Des voix:
Adopté.
M. Léonard: Non, un instant, M. le Président.
M. Rocheleau: On avait dit qu'on les entendait, n'est-ce pas?
M. Léonard: Oui, moi, je suis d'accord pour les
entendre.
Le Président (M. Rodrigue): Oui, mais...
M. Paquette: II faudrait les entendre avant l'adoption du projet
de loi, M. le Président.
Le Président (M. Rodrigue): ... ce qu'on m'a
demandé...
M. Paquette: Vous appelez le dernier article. À ce
moment-là, le projet de loi est adopté.
Le Président (M. Rodrigue): Non, monsieur.
M. Paquette: Ah bon! très bien!
Le Président (M. Rodrigue): Le projet de loi sera
adopté quand je demanderai si le projet de loi est adopté.
M. Léonard: D'accord. On peut adopter le dernier article
et entendre les gens du RCM brièvement par la suite.
Le Président (M. Rodrigue): Est-ce que l'article 87...
M. Léonard: J'ai un amendement, M. le
Président.
Le Président (M. Rodrigue): M. le ministre.
M. Léonard: Excusez-moi. La première ligne est
rayée. Il faut rayer les mots "sous réserve des articles 84, 85
et 86".
Le Président (M. Rodrigue): Cet amendement, à
l'effet de biffer, à l'article 87, les mots "sous réserve des
articles 84, 85 et 86", est-il adopté?
M. Rocheleau: Adopté. M. Laplante:
Adopté.
Le Président (M. Rodrigue): Cet amendement est
adopté. L'article 87 se lit maintenant comme suit: "La présente
loi entre en vigueur le jour de sa sanction."
M. Léonard: Oui, M. le Président.
Le Président (M. Rodrigue): Est-ce que l'article 87 est
adopté tel qu'amendé?
M. Léonard: Adopté, M. le Président.
Le Président (M. Rodrigue): M.
Péloquin.
M. Péloquin: Avec la permission de la commission, s'il
vous plaît, si on pouvait revenir à l'article 80, mon
confrère de Côte-Saint-Luc m'a encore signalé qu'il y avait
une anomalie dans le texte du paragraphe 2.
Le Président (M. Rodrigue): Un instant. Pour les fins de
l'enregistrement, l'article 87 est adopté tel qu'amendé. Vous
nous demandez de revenir à l'article 80.
M. Péloquin: Article 80, paragraphe 2.
Tout à l'heure, j'ai demandé à la commission de
changer "le territoire décrit à l'annexe IV" par "le territoire
décrit à l'annexe III". Cela donne que le chemin ne passera pas
non plus dans le territoire décrit à l'annexe III. Il faudrait
plutôt dire de prolonger la rue Jean-Talon dans son territoire,
c'est-à-dire dans le territoire de la ville de Montréal, jusqu'au
chemin Kildare et donc d'enlever les mots "décrit à l'annexe
III".
M. Léonard: Pour dire "dans son territoire".
M. Péloquin: Pour dire "dans son territoire".
Le Président (M. Rodrigue): La ville de
Côte-Saint-Luc est-elle d'accord?
M. Kirshenblatt: Oui, nous sommes d'accord.
Le Président (M. Rodrigue): Au paragraphe 2 de l'article
80, l'amendement est à l'effet de remplacer les mots "dans le territoire
décrit à l'annexe III" par les mots "dans son territoire". Est-ce
que cet amendement sera adopté?
M. Léonard: Adopté. M. Rocheleau:
Adopté.
M. Léonard: Alors, l'annexe n'a plus sa raison
d'être? Oui, d'accord. On la cite ailleurs.
Le Président (M. Rodrigue): De sorte que le paragraphe 2 -
je vous prie de me suivre pour bien vérifier, toujours pour les fins de
l'enregistrement - se lirait comme suit: "La ville de Montréal s'engage
à prolonger la rue Jean-Talon dans son territoire jusqu'au chemin
Kildare, prolongé par la cité de Côte-Saint-Luc à
ses limites, et à construire, etc."
M. Péloquin: C'est exact, M. le Président.
Le Président (M. Rodrigue): Cet amendement est
adopté? L'article 80, tel qu'amendé, a déjà
été adopté.
M. Léonard: Adopté.
Le Président (M. Rodrigue): Les annexes I et II ont
été rejetées, l'annexe III a été
adoptée. L'annexe IV a été adoptée
également.
M. Péloquin: Si je comprends bien, on vient de rendre
l'annexe III inutile.
M. Léonard: On a besoin de l'annexe
III.
Le Président (M. Rodrigue): L'annexe III a
été adoptée sur division, d'après les notes que
j'ai.
M. Léonard: Oui.
Le Président (M. Rodrigue): L'annexe IV a également
été adoptée sur division. Qu'est-il advenu de l'annexe
V?
Une voix: Retiré.
Le Président (M. Rodrigue): L'annexe V est retirée.
Avant de procéder à l'adoption du projet de loi, je voudrais vous
demander si le titre du projet de loi est adopté?
M. Léonard: Adopté.
Des voix: Adopté.
M. Léonard: Pour le titre, oui.
Le Président (M. Rodrigue): Le titre du projet de loi est
adopté. M. Roy, est-ce qu'il s'agissait de remarques terminales, parce
qu'il est d'usage de faire les remarques terminales après l'adoption du
projet de loi, à moins que vous ne vouliez modifier le projet de loi
comme tel?
M. Roy: Ce serait de demander qu'il soit modifié d'une
façon qui vous est soumise et qui est également soumise à
la ville de Montréal dont c'est le projet de loi. Il s'agit d'une
demande conjointe que je fais au nom du RCM et du GAM, dont deux
représentants étaient présents hier, M. Gaspard Fauteux et
M. André Bougie, qui sont dans l'impossibilité d'être ici,
ce soir. Il s'agit de demander de rétablir la procédure du
colistier pour ce qui est du candidat à la mairie de Montréal,
procédure que nous avions accueillie avec grand intérêt, en
1978, lors de l'adoption de la loi no 44 et que nous avions utilisée
tous les deux sans succès, mais qui nous avait paru comme une mesure
pouvant permettre un véritable parlementarisme à Montréal
puisque les partis, plutôt que d'être décapités
automatiquement après chaque élection, pouvaient présenter
leurs candidats à la mairie et maintenir le même débat dans
la période entre les élections.
En 1980, en fin de session, la loi no 105 abrogeait tous les articles
concernant le colistier. Pour nous, c'est apparu comme un élément
dont on a pris connaissance un peu tard. Depuis ce temps, on a fait certaines
démarches auprès du cabinet, auprès de M. le ministre, de
façon à vérifier les possibilités de
rétablir cette procédure ou de la demander tout au moins. C'est
pour ça qu'on le demande ici maintenant. Bref il nous apparaît,
anormal que, malgré la
présence au conseil municipal de Montréal d'une opposition
d'une façon organisée depuis décembre 1974, on puisse
encore avoir l'impression qu'il y a un vide politique à Montréal,
alors, qu'en réalité, il y a une vie démocratique
passablement intense, mais elle est due à un cycle qui passe d'un temps
fort aux élections à une routine où l'administration est
une administration décapitée. On administre Montréal sans
qu'aucun grand débat n'ait lieu et sans qu'on réussisse à
retenir l'attention des médias et l'attention de la population.
Pour appuyer cette demande, je tiens à souligner les
particularités de Montréal qui font que la ville a 54 conseillers
plus le maire, ce qui fait 55 personnes et ce qui permet véritablement
une vie de parlementaires, si on s'en occupe. Pour nous, le colistier est une
certaine garantie que cette vie parlementaire pourrait davantage exister. Je
rappelle simplement que le budget est de 1 000 000 000 $ pour une population de
1 000 000. Je passe tout de suite à la demande qui est ici dans ce
feuillet qui vous a été distribué hier, où nous
demandons tout simplement que les articles 22 à 27 de la loi no 44, qui
décrivait la possibilité d'un colistier et qui disait dans quels
termes cela se faisait et dans quelles conditions soient introduits dans la
Charte de la ville de Montréal de façon à maintenir la
pratique du colistier qui a été enlevée pour l'ensemble du
Québec sûrement avec des raisons, mais qui devraient, selon nos
deux partis, être maintenus à Montréal et pouvoir
être utilisés par tout le monde, y compris par le Parti
civique.
Nous proposons toutefois un léger amendement qui est de commencer
l'article 22 par ce qui suit: "Un candidat à la charge de maire peut,
par le même bulletin de présentation et sans formalité
supplémentaire, être mis en nomination à la charge de
conseiller dans un seul district électoral." Cette modification est
demandée à cause de contraintes intégrées des
limitations qui sont dans la Loi sur le financement des partis politiques et
qui donne très peu de latitude aux formules que peuvent employer des
partis à Montréal qui désirent travailler ensemble, comme
c'est le cas présentement pour le RCM et le GAM. J'ai terminé ma
présentation, M. le Président.
Le Président (M. Rodrigue): Je vous remercie. M. le
ministre.
M. Léonard: Au point où nous en sommes, par rapport
à un projet de loi privé de la ville de Montréal, je pense
que je dois demander à M. le maire ce qu'il en pense lui-même.
M. Drapeau: M. le Président, lorsque la loi de 1978 a
été adoptée, je crois que nous avions tous compris que
c'était pour éviter qu'un parti politique ne soit
décapité par la défaite de son chef à la mairie. Je
vois qu'il ne s'agit pas dans le moment du même texte que celui de 1978.
On demande de le modifier pour que ce soit tout simplement un candidat à
la charge de maire. Cela veut dire que n'importe qui qui se présentera
à la charge de maire pourra aussi se présenter comme conseiller
et avoir un colistier. Ce n'était pas du tout ce qui était dans
la loi de 1978. J'attire l'attention des législateurs sur cette
distinction extrêmement importante.
Quant au reste, je n'ai absolument aucune espèce d'objection.
J'ajouterai, si on veut bien me permettre de manifester que j'ai le sens de
l'humour, que s'il y en a qui croient que les cercueils se vendent meilleur
marché à la douzaine, je n'ai pas d'objection.
Des voix: Ah! Ah!
Le Président (M. Rodrigue): Qu'est-ce que je fais avec
cela? M. le ministre.
M. Léonard: Si vous voulez parler, allez-y.
Le Président (M. Rodrigue): M. le député de
Rosemont.
M. Paquette: M. le Président, je crois comprendre...
Le Président (M. Rodrigue): À l'ordre, s'il vous
plaît! À l'ordre, s'il vous plaît!
M. Paquette: M. le Président, je crois comprendre,
au-delà du sens de l'humour qui pourrait se retourner, qu'il y a encore
entre tous les partis politiques au conseil de ville... J'imagine, en tout cas,
je voudrais demander au président du RCM, si on reconduisait les
articles de la loi no 44 tels quels, s'il y aurait unanimité.
Pourrait-on le faire maintenant?
M. Roy: Si c'est la condition pour que ce soit reconduit, nous
allons l'accepter, mais il nous a semblé que la loi impose
énormément de contraintes. Elle limite toutes sortes de
possibilités d'une alliance électorale et, sur ce point, tel que
nous le proposons, ce serait préférable, mais si la condition
pour que ce soit accepté, ce soit de reconduire la situation comme
c'était avec la loi no 44, nous allons l'accepter.
M. Drapeau: M. le Président, je n'ai pas d'objection. Si
on me permet, je n'ai pas d'objection. Je ne voudrais cependant pas qu'on croie
qu'on négocie et qu'on tombe d'accord. La formule m'est absolument
indifférente et je ne veux pas laisser croire
que je pourrais l'utiliser. Je ne suis pas solidaire de la demande, mais
je n'ai pas d'objection.
M. Léonard: Nous avons quand même un problème
de logistique, parce qu'il faudrait quand même vérifier si les
articles tels qu'ils sont cités s'adaptent ou s'adoptent
intégralement... M. le Président, je ne sais pas si vous avez un
conseil à nous donner là-dessus. Il y a deux choses qu'on peut
faire. On peut suspendre avant l'adoption du projet de loi...
M. Bissonnet: II faudrait que vous ajoutiez un nouvel article
à la Charte de la ville de Montréal.
M. Léonard: C'est parce qu'il ne s'agit pas d'un seul
article. Lorsqu'on touche à cela, cela implique un certain nombre de
choses. Dans le texte, d'ailleurs, du mémoire du GAM, il y a huit
articles, - un, deux, trois, quatre, cinq, six - il y a au moins six articles
ici qui sont affectés.
Une voix: Neuf.
M. Léonard: On me dit neuf ici en arrière. J'ai des
souffleurs. On me dit que c'est neuf articles. Je voudrais prendre le temps de
bien les intercaler et savoir où cela va. Si vous me permettez, M. le
Président, on pourrait peut-être suspendre avant l'adoption du
projet de loi et revenir ultérieurement. Cela donnera le temps aux
procureurs et peut-être aux gens de Montréal de s'entendre
là-dessus pendant que nous allons procéder à
l'étude du projet de loi 37. Peut-on suspendre? Peut-on, M. le
Président?
Le Président (M. Rodrigue): Nous pouvons suspendre et,
effectivement, c'est sans doute la meilleure solution.
M. Léonard: Et nous reviendrons au cours de la
soirée ou peut-être demain matin, si jamais...
Le Président (M. Rodrigue): Au cours de la
soirée...
M. Léonard: On pourrait aussi le déposer à
l'Assemblée nationale, mais c'est mieux ici, je pense. (21 h 30)
Le Président (M. Rodrigue): M. le ministre, j'ai
l'impression qu'il serait préférable que nous disposions du
projet de loi article par article en commission parlementaire et que vous vous
serviez des pouvoirs que vous accorde le règlement pour déposer
ces amendements à l'Assemblée nationale lors de l'étude du
rapport de la commission. Est-ce que cela vous va?
M. Roy.
M. Roy: Un dernier point très bref concernant l'article
212 de la Charte de la ville Montréal qui touche la révision des
listes électorales. Les précisions concernant cette
révision sont qu'on peut demander de modifier la liste électorale
seulement de neuf heures à cinq heures, du lundi au vendredi, ce qui ne
permet la révision que pour les personnes qui seraient disponibles pour
y aller ou pour des parents. Pour les personnes qui travaillent, c'était
auparavant possible d'y aller le samedi et d'y aller jusqu'à vingt et
une heures tous les soirs. Il y aurait lieu d'augmenter le nombre d'heures
prévues pour l'inscription de façon que ce soit seulement sur
semaine, mais jusqu'à dix-neuf heures tous les soirs.
M. Léonard: M. le Président, il y a un projet de
loi à l'Assemblée nationale actuellement à l'étude,
c'est le projet de loi no 66. Je vous suggère d'aller en parler au
ministre de la Justice, qui a présenté ce projet de loi, et de
lui demander d'inscrire un amendement à son projet de loi, si
nécessaire; s'il accepte de le faire, ce sera fait. Je ne veux pas
discuter de cela ce soir, alors qu'on arrive à la fin de l'adoption d'un
projet de loi. C'est la première fois que j'en entends parler.
Le Président (M. Rodrigue): Est-ce que le projet de loi no
200, Loi modifiant la Charte de la ville de Montréal, est adopté
tel qu'il a été amendé par cette commission?
M. Léonard: Adopté.
M. Rocheleau: Adopté sur division.
Le Président (M. Rodrigue): Adopté sur
division.
M. Rocheleau: On a certains petits points qui nous chatouillent
quelque peu.
Le Président (M. Rodrigue): La commission élue
permanente des affaires municipales suspend ses travaux pour deux minutes.
Des voix: Un instant!
Le Président (M. Rodrigue): D'accord. Avant de suspendre
nos travaux, je pense qu'il y a lieu à la fois de permettre au ministre
et au représentant de l'Opposition, de même qu'au
représentant de la ville de Montréal, de s'adresser à
cette commission.
M. le maire.
M. Drapeau: M. le Président, autant je sais que chacun a
hâte de continuer les travaux et de les terminer, autant je voudrais
éviter d'être soupçonné d'ingratitude, et je veux
m'empresser de
remercier bien brièvement tout ceux qui ont participé aux
travaux de la commission. Je veux féliciter le président de la
commission, qui a su mener ces délibérations de main de
maître, M. le ministre, les sous-ministres et tout les gens du
ministère qui ont travaillé à la préparation des
travaux. Je veux aussi remercier l'avocat en chef de la ville et son
collègue, qui ont certainement fait preuve de la connaissance
approfondie qu'ils avaient du projet de loi, sur lequel ils ont beaucoup
travaillé, de même que mon collègue, le président du
comité exécutif, qui a sûrement fait preuve lui aussi qu'il
était un porte-parole parfaitement autorisé et bien
préparé. Je crois devoir souligner que j'ai adopté pour
cette étude du projet de loi no 200 amendant la Charte de la ville de
Montréal une nouvelle stratégie ou une nouvelle tactique, celle
du silence ou presque, je suis obligé de conclure que cela m'a
rapporté des dividendes. Je tiens à remercier tout ceux qui ont
compris que la force du silence n'est pas une vaine expression et, s'il faut y
recourir encore, eh bien, mon Dieu, cela permettra toujours à
l'assemblée des commissions parlementaires de m'accueillir avec
peut-être l'assurance de ne pas trouver en moi quelqu'un qui pourrait
viser surtout à prolonger les débats. Pour terminer, j'offre mes
voeux de succès. Comme on dit, en Europe: Bonne continuation dans la
poursuite des travaux. Je pense bien que je n'ai pas besoin de le dire,
l'expression est consacrée: Au pèlerinage de l'année
prochaine pour les représentants de la ville de Montréal.
Le Président (M. Rodrigue): M. le représentant de
l'Opposition.
M. Rocheleau: Merci beaucoup, M. le maire, de votre
présence. Merci aussi au président du comité
exécutif, M. Lamarre, à vos directeurs de service, aux membres du
contentieux ainsi qu'à tous ceux qui ont présenté des
mémoires ou qui ont voulu être entendus sur certains articles du
projet de loi no 200. M. le maire, vous allez comprendre qu'actuellement nous
défendons un projet de loi qui nous est très cher, celui de la
démocratie, plus particulièrement le projet de loi no 37 sur la
fusion forcée de Baie-Comeau et Hauterive. Nous avons trouvé
quelque peu osé le fait que les municipalités de
Côte-Saint-Luc, Hampstead et Montréal n'aient pas pu s'entendre au
préalable; nous aurions souhaité qu'il y ait entente afin de
satisfaire les citoyens, propriétaires, locataires ou industriels
demeurant à Côte-Saint-Luc. Par contre, sur l'ensemble du projet,
nous avons été très heureux de collaborer et nous offrons
toujours notre collaboration à la ville de Montréal, plus
particulièrement à son maire et à ses
représentants, tout en espérant vous revoir l'an prochain.
Le Président (M. Rodrigue): M. le ministre.
M. Léonard: M. le Président, M. le maire de
Montréal, il a été très agréable pour nous
de travailler avec vous sur ce projet. Nous avons pu adopter des articles
très importants, je crois, touchant la Charte de la ville de
Montréal. Nous sommes certains que ce sera dans l'intérêt
des habitants de la ville de Montréal. Il nous a fait plaisir de vous
recevoir à cette commission et nous espérons que nous avons pu
répondre à l'essentiel de vos aspirations à travers ce
projet de loi, M. le maire. Alors, je dis: Bonne année à
Montréal parce que, comme vous le dites, c'est un pèlerinage
quasi annuel; à l'an prochain pour d'autres amendements, je suppose
bien. Alors, merci beaucoup et à bientôt.
Le Président (M. Rodrigue): La commission élue
permanente des affaires municipales a rempli une partie de son mandat, qui
était d'étudier article par article le projet de loi no 200, Loi
modifiant la Charte de la ville de Montréal. Je prie le rapporteur de
cette commission d'en faire part à l'Assemblée nationale.
La commission suspend ses travaux pour deux minutes.
(Suspension de la séance à 21 h 38)
(Reprise de la séance à 21 h 46)
Projet de loi no 37 (suite)
Le Président (M. Laplante): À l'ordre, s'il vous
plaît! Si vous voulez vous asseoir. Comme il a été entendu,
nous allons refaire l'appel des membres, parce qu'il y a des changements.
À l'ordre, s'il vous plaît! M. le député de
Hull.
Les membres de cette commission sont M. Bissonnet (Jeanne-Mance); M.
Caron (Verdun) remplacé par M. Gratton (Gatineau); M. Dubois
(Huntingdon) remplacé par M. Ciaccia (Mont-Royal); M. Fallu (Groulx);
Mme Harel (Maisonneuve) remplacée par M. Lessard (Saguenay); M. Lachance
(Bellechasse); Mme Lachapelle (Dorion); M. Léonard (Labelle); M.
Ouellette (Beauce-Nord) remplacé par M. LeMay (Gaspé); M.
Rochefort (Gouin) remplacé par M. Marquis (Matapédia); M.
Rocheleau (Hull); M. Tremblay (Chambly).
Les intervenants sont M. Beauséjour (Iberville); M.
Bélanger (Mégantic-Compton); M. Brouillet (Chauveau); M. Desbiens
(Dubuc); M. LeBlanc (Montmagny-L'Islet), M. Leduc (Saint-Laurent)
remplacé par M. Maciocia (Viger); M. Picotte (Maskinongé)
remplacé par M. Scowen (Notre-Dame-de-Grâce); M. Ryan (Argenteuil)
remplacé par M. Lalonde
(Marguerite-Bourgeoys).
Lors de l'ajournement de nos travaux, il y avait une motion, lundi, du
député de Hull, qui était un amendement à l'article
1 et qui se lisait comme suit: Que l'article 1 soit modifié en
remplaçant, dans la première ligne, le mot "est" par les mots
"suite à une consultation des propriétaires et des locataires
tenue conformément à l'article 13 de la Loi favorisant le
regroupement des municipalités est..."
M. Lalonde: J'ai une question d'ordre à vous proposer,
avant de commencer. Étant donné les problèmes que cette
commission a connus il y a quelques jours, je présume qu'un service
d'ordre a été établi pour protéger non seulement
les députés et ministres, mais tous les membres de la commission.
Serait-il possible que vous demandiez au ministre d'identifier chacune des
personnes qui l'accompagnent, et nous pourrions faire de même de notre
côté?
Le Président (M. Laplante): M. le député, je
n'en vois pas la nécessité. Je connais les gens qui font partie
de l'entourage...
M. Lalonde: Vous pouvez nommer chacune des personnes qui sont
assises ici dans cette salle?
Motion d'amendement jugée irrecevable
Le Président (M. Laplante): II y avait eu une discussion
sur la recevabilité de l'amendement du député de Hull et,
au moment où nous devions ajourner, j'avais questionné le
député de Mont-Royal afin d'être plus éclairé
sur la recevabilité de cet amendement.
Après avoir compris le sens de l'amendement qu'il voulait
apporter, j'ai préféré donner...
Oui, M. le député de Mont-Royal?
M. Ciaccia: Si vous me permettez, M. le Président, si vous
vous souvenez, j'avais demandé la suspension des travaux. La raison pour
laquelle je l'avais demandée, c'est que je n'avais pas encore
terminé les explications et les réponses aux questions que vous
m'aviez posées. Je pense que c'était clair et je l'avais dit
clairement. J'ai dit: Je voudrais demander la suspension.
Le Président (M. Laplante): C'est exact. Vous pouvez
continuer vos explications, monsieur.
M. Ciaccia: Oui, mais je ne voudrais pas donner des explications
dans le vide. Si vous m'indiquez que votre décision est prête
à être rendue devant la commission, je voudrais au moins que vous
m'assuriez que vous avez l'esprit ouvert aux représentations et à
l'argumentation que je voudrais porter à votre attention.
Le Président (M. Laplante): Je n'ai rien de coulé
dans le ciment.
M. Ciaccia: Très bien, merci, M. le Président,
j'apprécie votre ouverture d'esprit. Vous m'aviez posé une ou
deux questions. Vous m'aviez demandé si l'amendement proposé par
le député de Hull pourrait retarder la mise en application du
projet de loi. Ma réponse avait été: Pas
nécessairement, que cela dépendrait du ministre et des
délais qu'il accordera, de la façon dont il procédera au
référendum.
Si je me rappelle bien, votre deuxième question était:
Est-ce que la fusion se fera malgré les résultats du
référendum?
Le Président (M. Laplante): La deuxième question
que je vous ai posée était: Si le résultat du
référendum se révélait négatif, qu'est-ce
qui arriverait?
M. Ciaccia: Qu'est-ce qui arriverait? Exactement. J'ai
reformulé un peu votre question. M. le Président, je voudrais
porter ceci à votre attention. Je ne voudrais pas que la
présidence se substitue au législateur. L'amendement
proposé par le député de Hull est une modalité
à la fusion. Il y a beaucoup d'autres modalités incluses dans le
projet de loi. Que certaines modalités soient là ou pas, la
fusion aura lieu, si le projet de loi est adopté. Même chose pour
le référendum. Je ne voudrais pas que vous présumiez que
le référendum pourrait être utile ou inutile. Si je
répondais que la fusion aurait lieu quand même, même avec le
référendum, je ne pense pas que vous puissiez présumer...
Si la fusion a lieu quand même, vous pourriez peut-être dire que
l'amendement est inutile, qu'il n'ajoute rien au projet de loi.
Je ne pense pas, M. le Président, que le président d'une
commission soit en mesure de juger des conséquences d'une
modalité qu'on apporte à un projet de loi. L'article auquel je me
réfère pour appuyer la recevabilité de l'amendement,
l'article 70, dit seulement: "II est irrecevable si son effet est
d'écarter la question principale sur laquelle il a été
proposé..." Il ne dit pas qu'il doit ajouter des modalités que le
président jugera utiles ou pas.
Autrement dit, si l'amendement n'écarte pas le principe de la
loi, je crois, M. le Président, que vous devriez le juger recevable.
Là, on entre dans le fond. Quelles seront les conséquences d'un
tel référendum? On peut argumenter. Une fois qu'il sera
jugé recevable, quels seront les effets? Cela pourra apporter des effets
pour le gouvernement ou il pourrait ignorer certains effets, mais je ne pense
pas, M. le
Président, avec tout le respect que je dois à la
présidence, que vous puissiez juger d'avance de l'utilité ou de
l'inutilité d'un amendement s'il n'écarte pas le principe du
projet de loi et s'il est conforme à l'article 70. C'est strictement une
modalité que nous ajoutons.
Le Président (M. Laplante): D'accord, M. le
député de Mont-Royal. J'avais prévu ces arguments et mon
texte est bien adéquat.
M. Ciaccia: J'apprécie l'ouverture d'esprit que vous aviez
au début de mon intervention.
Le Président (M. Laplante): D'accord. Je vais lire la
décision que j'ai à rendre, M. le député de
Mont-Royal.
M. Ciaccia: J'espère que c'est la même ouverture
d'esprit que celle du ministre du Loisir, de la Chasse et de la Pêche au
référendum.
Le Président (M. Laplante): Je crois que vous y trouverez
la réponse à la question que vous m'avez posée ce soir. Si
la motion d'amendement du député de Hull était
acceptée, le premier paragraphe de l'article 1 se lirait ainsi: "Suite
à une consultation des propriétaires et des locataires qui sera
tenue conformément à l'article 13 de la Loi favorisant le
regroupement des municipalités, est constituée la ville de
Baie-Comeau, dont la charte se lit comme suit..." et le reste de l'article.
Cette motion met en cause plusieurs principes concernant les amendements
permis en commission parlementaire. Je vais tenter de les passer succinctement
en revue. Inutile, d'abord, de rappeler que l'article 1 constitue l'article
principal du projet de loi qui décrète l'application du principe
adopté -j'aimerais que ceux qui sont en arrière, s'il vous
plaît, gardent le silence - en deuxième lecture par
l'Assemblée nationale, soit la constitution de la ville de Baie-Comeau,
dès l'entrée en vigueur du projet de loi no 37. En commission,
notre mandat doit se limiter à procéder à l'étude
article par article du projet de loi en tentant, si possible, de le bonifier
sans porter atteinte au principe même de la fusion.
Soumettre cette fusion dans le texte même du projet de loi
à une consultation obligatoire préalable, est-ce là
formuler une simple modalité ou est-ce remettre en question un principe
adopté en deuxième lecture? Est-ce encore aller à
l'encontre d'une décision déjà rendue par
l'Assemblée nationale? Commençons par ce dernier aspect. À
l'Assemblée nationale, lors de la deuxième lecture, l'Opposition
a présenté une motion visant à reporter à six mois
l'étude du projet de loi. Or, l'Assemblée s'est prononcée
et a refusé qu'on reporte à six mois cette étude. On peut
alors sérieusement se demander si l'amendement du député
de Hull aurait pour résultat de reporter à beaucoup plus tard le
regroupement des villes de Baie-Comeau et de Hauterive, ce qui aurait
indirectement pour effet de revenir sur une décision qui a
été prise par l'Assemblée nationale en deuxième
lecture. C'est donc que la tenue d'un scrutin obligatoire aura pour
résultat de retarder considérablement l'application de la
loi.
À cet égard, la motion d'amendement a toutes les
apparences d'une motion dilatoire comme le motion de report
présentée à l'Assemblée, puisque cette motion dit,
en somme, à moins que je ne l'interprète mal, que peu importe le
résultat du scrutin la fusion aura lieu. S'il faut l'interpréter
comme une motion dilatoire, elle est donc inacceptable, parce qu'elle va
à l'encontre d'une décision de l'Assemblée. Si elle n'a
pas pour effet principal de retarder la mise en oeuvre du projet de loi, il
faut alors se poser d'autres questions. Ou la motion d'amendement ajoute
quelque chose au projet de loi ou elle n'ajoute rien. Si elle n'ajoute rien, il
s'agit d'un amendement que l'auteur Beauchesne qualifie de sans objet ou
inutile. Vous retrouverez cela dans la cinquième édition,
à la page 239. Elle doit donc être déclarée
inadmissible.
Le projet de loi dit que, dès sa sanction la ville de Baie-Comeau
sera constituée. L'amendement dit la même chose, mais ajoute qu'il
devra y avoir consultation préalable et que, peu importent les
résultats de la consultation, la ville de Baie-Comeau sera
constituée. Est-ce donc là un amendement qui est inutile, presque
sans effet? À moins que l'amendement, en se référant
à l'article 13 de la Loi favorisant le regroupement des
municipalités, ait pour effet d'assujettir le regroupement des villes de
Baie-Comeau et de Hauterive à la plupart des mécanismes de ladite
loi. Si c'est là l'objectif visé par l'amendement, autant dire
que c'est maintenant au tour du projet de loi no 37 de ne plus avoir d'objet et
que cet amendement le rend pratiquement inutile, ce qui irait à
l'encontre du principe adopté en deuxième lecture. (22
heures)
Enfin, oublions pour le moment toutes ces interrogations et cette
argumentation et examinons brièvement un autre aspect de la question. Si
l'amendement était reçu et adopté, comment pourrait-il
être applicable et comment pourrait-il rendre applicable le projet de loi
no 37? L'amendement dit, en somme, qu'après la consultation, la ville de
Baie-Comeau est constituée. Voici les questions qui surgissent: Quand
exactement serait-elle constituée? Le soir du résultat de
la consultation, selon les mécanismes prévus par une autre
loi, soit la Loi favorisant le regroupement des municipalités? Si
l'amendement est adopté, qu'arrivera-t-il des articles 2 et 3 du projet
de loi no 37 qui entreront en vigueur le jour de la sanction de la loi? Ils
iront en contradiction avec le nouvel article 1, tel que modifié, qui
reportera à plus tard la fusion automatique. En somme, le projet de loi
deviendrait incohérent et inapplicable. Pour ces raisons, je ne puis
recevoir la motion d'amendement présentée par le
député de Hull. M. le député de Gatineau.
M. Gratton: M. le Président, j'aimerais vous demander une
directive. Vous avez fait valoir, dans votre décision, si j'ai bien
compris - sinon, je suis sûr que vous me corrigerez - que le fait pour
l'Assemblée nationale d'avoir adopté en deuxième lecture
le projet de loi no 37 constituait par le fait même une indication qu'il
était impossible pour la commission de modifier ce projet de loi pour
empêcher ou pour conditionner son entrée en vigueur, notamment
dans le cas qui s'applique présentement, à la tenue d'un
référendum. On sait qu'en deuxième lecture à
l'Assemblée nationale, un seul amendement a été possible -
et il a d'ailleurs été proposé par moi-même, si je
ne m'abuse - soit de reporter l'étude du projet de loi à six
mois. Mais on sait que, quelles que soient les raisons qu'on puisse invoquer en
présentant une telle motion, la motion ne vise qu'à retarder
l'adoption du projet de loi et non pas à spécifier ce qui doit se
passer pendant le délai de trois ou six mois, selon le cas.
M. le Président, je suis sûr que l'Assemblée
nationale et ses commissions parlementaires devraient avoir la
possibilité de conditionner l'adoption d'un projet de loi ou de
conditionner une action qui découle de l'adoption d'un projet de loi
à la tenue d'une consultation populaire. S'il nous est impossible de
faire une motion pour tenir un référendum ou une consultation
populaire avant qu'un projet de loi n'entre en vigueur, au moment de
l'étude en deuxième lecture, puisque le règlement le
défend, et si, en vertu de la décision que vous venez de rendre,
il est également impossible de faire une telle proposition, non pas
impossible de la faire adopter, mais même impossible de la
présenter et de la considérer recevable, j'aimerais que vous
m'indiquiez - et c'est là le but de ma demande de directive, M. le
Président - comment on peut s'astreindre à respecter la
volonté populaire dans un endroit donné. Il n'est pas possible de
faire la motion à l'Assemblée nationale. Vous nous indiquez par
votre décision qu'il est impossible de la faire ici. Où la
fait-on? À Baie-Comeau?
M. le Président, il me semble qu'il y a quelque chose d'illogique
dans tout cela. Ce n'est pas dans votre décision que je trouve quelque
chose d'illogique. Je sais que vous êtes assez prompt à
réagir dans ces circonstances. Je ne voudrais surtout pas que vous vous
sentiez visé, mais je voudrais savoir ce qu'on fait. Le
législateur qui aurait le malheur de vouloir assujettir l'adoption d'un
projet de loi ou ce qui découle de l'adoption d'un projet de loi
à la volonté populaire, je pense bien qu'il n'y a rien de
répréhensible là-dedans. Ce que vous venez de nous
indiquer par votre décision, c'est qu'il n'est pas possible de faire
cette motion. Le législateur ne peut pas agir. En d'autres mots, le
législateur se doit de respecter une chose: la volonté du
gouvernement...
Le Président (M. Laplante): M. le député de
Gatineau, je vous ai laissé aller assez loin. Vous m'avez demandé
une directive et, dans tout ce que vous m'avez énoncé, je me
demande où est la demande de directive jusqu'à ce moment.
M. Gratton: Vous voyez que j'aurais dû pouvoir continuer,
M. le Président.
Le Président (M. Laplante): Je vous demande, d'une
façon...
M. Gratton: Ma demande de directive, je l'ai déjà
formulée, je la répète. S'il nous est impossible de
respecter, de connaître la volonté populaire quant au
résultat d'un projet de loi, s'il nous est impossible de faire cela en
deuxième lecture et qu'il nous est également impossible de le
faire en commission parlementaire, à quel moment, de quelle
façon, selon votre interprétation des règlements, nous
est-il possible de le faire, que ce soit un député
ministériel ou un député de l'Opposition?
Le Président (M. Laplante): Vous savez qu'après que
les principes sont votés en deuxième lecture, à
l'Assemblée nationale, il n'y a pas de possibilité, sur le
principe d'un projet de loi, en commission, d'y revenir pour en changer le
principe. L'ordre de l'Assemblée nationale est de venir étudier
article par article un projet de loi déjà adopté en
principe en deuxième lecture à l'Assemblée nationale.
Certes, il pourrait peut-être y avoir des endroits à
l'intérieur du projet de loi, mais je n'ai pas à ce moment-ci
à vous indiquer ces endroits, où il peut y avoir des amendements
à proposer, où je me réserve, à ce
moment-là... S'il y a d'autres endroits dans les articles où vous
avez des propositions, si vous avez très bien écouté ce
que j'ai lu comme texte, peut-être que cela aurait pu vous donner des
indices, mais, à ce moment-ci, je n'ai pas à vous donner autre
chose que la décision que j'ai rendue.
M. Gratton: Alors, M. le Président, me permetteriez-vous
de vous poser une question encore plus spécifique? On va tester notre
façon de comprendre le règlement. Si, à l'article 23 -
vous allez me dire que c'est une question hypothétique, mais, quand
même, je la pose - paragraphe 3, où on lit que la présente
loi entre en vigueur le 1er janvier 1982, si le député de Hull
faisait la motion pour ajouter, à la fin ou à l'endroit
approprié, à l'article 23.3, la disposition conditionnant le tout
à la tenue d'une consultation populaire, est-ce qu'à ce
moment-là, la motion d'amendement pourrait être
déclarée recevable?
Le Président (M. Laplante): C'est que je n'ai pas
l'habitude, M. le député de Gatineau... Vous savez fort bien
aussi, par cette position que vous avez déjà occupée, que
vous occupez encore et que j'occupe aujourd'hui, que je ne me prononcerai pas
sur des questions hypothétiques et que je n'irai surtout pas
jusqu'à l'article 23.
M. Ciaccia: C'est une question de directive. Je voudrais, moi
aussi, comprendre le sens de votre décision. Vous avez semblé
dire que, si la motion du député de Hull retardait la mise en
application du projet de loi, à ce moment-là, elle allait
à l'encontre du principe du projet de loi et qu'elle serait irrecevable.
Si elle ne faisait rien, elle était inutile; alors, des deux
façons, elle était irrecevable. Est-ce que cela veut dire, M. le
Président, que, s'il y a un article du projet de loi qui dit que la
présente loi entre en vigueur à telle date, nous n'avons pas le
droit de le faire et que faire une motion qui retarderait la mise en
application d'une loi serait irrecevable? Est-ce que c'est cela que vous nous
dites? Autrement dit, supposons qu'il y a un article qui dit que la
présente loi entre en vigueur le jour de sa sanction ou le 1er janvier
1982, si on veut faire un amendement pour changer cette date, est-ce que vous
nous dites que cet amendement serait irrecevable?
Le Président (M. Laplante): J'ai répondu au
député de Gatineau tout à l'heure que je ne
répandrais pas à des questions hypothétiques, surtout
à un dernier article d'un projet de loi. Si, à ce
moment-là, vous avez un amendement à présenter à
l'article 23, je le jugerai, M. le député de Mont-Royal.
M. Ciaccia: M. le Président, le problème que je
voudrais vous souligner, c'est que, si on n'a pas vos directives, vos
réponses maintenant, si on passe à travers les articles du projet
de loi, vous allez nous dire, à cet article: II est trop tard, vous
auriez dû le faire avant. C'est cela le problème, c'est cela le
dilemme dans lequel on se trouve. Je pourrais vous donner des exemples d'autres
commissions où un amendement pour retarder la mise en application du
projet de loi a été déclaré recevable. La
commission ne l'a pas adopté après, mais, comme amendement, il a
été déclaré recevable. Alors, si tel est le cas,
une directive de votre part nous aiderait à mieux comprendre le sens de
votre décision et pourrait nous guider dans les amendements que nous
devons apporter pour donner effet à la volonté de certaines
personnes de bonifier le projet de loi.
Le Président (M. Laplante): M. le député,
ça me surprend un peu, le genre de question que vous me posez, surtout
avec votre expérience. C'est depuis 1970, je crois, que vous êtes
ici comme député ou 1973?
M. Ciaccia: 1973.
Le Président (M. Laplante): Vous avez vu des centaines de
projets de loi passer, vous avez eu à travailler à
l'intérieur des commissions autant du côté
ministériel que de l'Opposition. Vous savez fort bien qu'à ce
moment-ci je ne puis, comme vous posez les questions, vous répondre
là-dessus. J'ai lu la décision que j'avais à rendre
là-dessus et cette décision, je n'ai pas l'intention d'en
discuter non plus une partie de la soirée. À ce moment-ci, j'ai
l'obligation d'appeler l'article 1 tel que présenté par le
ministre.
M. Gratton: M. le Président, vous m'avez dit tantôt
que vous ne vouliez pas me donner de directive sur une question
hypothétique. Je voudrais vous en poser une autre qui n'est pas
hypothétique du tout, puisqu'elle se réfère à un
projet de loi qu'on a adopté l'an dernier, soit le projet de loi no 16
sur Hydro-Québec. Je cite le rapport de la commission élue
permanente de l'énergie et des ressources, troisième session, 32e
Législature, où on lit que le député d'Outremont
avait proposé l'amendement qui suit: "Que le paragraphe 3.1 de l'article
1 soit modifié en remplaçant, dans les première et
deuxième lignes, les mot "insérer ici la date d'entrée en
vigueur du présent article" par les mots "1er janvier 1985".
C'est évident qu'à ce moment-là il s'agissait
d'empêcher la loi d'entrer en vigueur au moment prévu dans le
texte de l'article 1 de ce projet de loi et de demnder qu'elle entre en vigueur
seulement le 1er janvier 1985; donc, l'amendement visait à reporter
à plus tard l'entrée en vigueur du projet de loi.
On lit dans le rapport de la commission qu'à 21 h 20, le
président suspend les travaux pour quelques instants. Reprise de la
séance à 21 h 23. Le président reprend sa place à
son fauteuil; la motion d'amendement est recevable. Cette motion avait
été
déclarée recevable par le président de la
commission d'alors qui s'adonnait à être -attendez, je vais voir -
un M. Patrice Laplante, député de Bourassa.
Alors, je voudrais savoir de vous, M. le Président, comment vous
avez pu déclarer cette motion recevable à ce moment-là -
je pense que c'était le 10 octobre 1981 - et qu'aujourd'hui, alors que
c'est la même motion, vous la déclarez irrecevable. À quel
moment faisiez-vous erreur, M. le Président? En octobre ou
maintenant?
Le Président (M. Laplante): Monsieur, c'est la
dernière question à laquelle je répondrai. On ira aux
articles ou, après cela, aux motions, si vous en avez.
M. Gratton: Vous faites comme un ministre.
Le Président (M. Laplante): C'est beau de ricaner, mais
vous savez fort bien que chaque projet de loi est différent. Dans le
projet de loi no 16, vous aviez un préambule, vous aviez des notes
explicatives qui permettaient probablement à ce moment-là au
président de juger recevable l'application d'une date au projet de
loi.
Maintenant, j'appelle l'article 1.
M. Gratton: Un instant, M. le Président. Pourriez-vous
m'expliciter un peu plus, parce que je voudrais comprendre pour la
postérité à partir de quelle sagesse on en arrive à
rendre deux décisions différentes à six mois
d'intervalle?
Le Président (M. Laplante): Pardon!
M. Gratton: Comment peut-on en arriver à deux
décisions...
M. Lessard: M. le Président...
Le Président (M. Laplante): Oui, monsieur. (22 h 15)
M. Lessard: ... je soulève une question de
règlement. Je pense que vous avez pris tout à l'heure une
décision en jugeant irrecevable une motion qui avait été
présentée par le député de Hull. Or, à ma
connaissance, tant à à l'Assemblée nationale qu'en
commission parlementaire, il n'est pas possible pour un député de
mettre en doute une décision du président d'une commission ou du
président de l'Assemblée nationale. En l'occurrence, je vous
demande d'appeler l'article 1.
M. Ciaccia: II est déjà appelé depuis
longtemps.
M. Gratton: On discute d'une motion d'amendement sur l'article 1,
on n'est quand même pas sur l'article 23.
Le Président (M. Laplante): M. le député de
Marguerite-Bourgeoys.
M. Ciaccia: Je voudrais poser une question, M. le
Président. Si vous avez déclaré l'amendement irrecevable,
est-ce que je pourrais demander au ministre des Affaires municipales et au
ministre du Loisir, de la Chasse et de la Pêche s'ils donneraient leur
consentement pour discuter d'une telle motion? La commission est
maîtresse de ses travaux; si vous donnez votre consentement, on pourra la
discuter et on pourra éviter ces questions de procédure.
M. Léonard; M. le Président, je pense que vous avez
rendu votre décision. Nous sommes prêts à passer l'article
1.
M. Lessard: M. le Président, en réponse à la
question soulevée par le député de Mont-Royal, nous avons
commencé à discuter de ce projet de loi en décembre
dernier. À plusieurs reprises - parce que ce n'est pas la
première fois, cela fait vingt ans qu'une fusion entre les deux villes
de Hauterive et de Baie-Comeau se discute dans la région -à
plusieurs reprises, depuis 1976, j'ai eu l'occasion d'offrir aux deux villes
concernées un référendum, pourvu que le résultat se
fasse globalement entre les deux villes concernées. Or...
M. Gratton: Question de règlement, M. le
Président.
Le Président (M. Laplante): Question de règlement,
M. le député de Gatineau.
M. Gratton: Si la motion d'amendement à l'effet de tenir
un référendum est inadmissible, le ministre n'a sûrement
pas le droit d'argumenter sur le fond de l'amendement.
M. Lessard: M. le Président, le député de
Mont-Royal m'a posé une question. Est-ce que vous écoutez votre
collègue?
M. Gratton: Oui, oui.
M. Ciaccia: Mais la question, c'est oui ou non, voulez-vous la
discuter.
M. Lessard: Eh bien! c'est non. Aujourd'hui, c'est non.
M. Ciaccia: Ne la discutez pas, si c'est non. Si vous le
discutez, nous aussi on va le discuter, le référendum.
Une voix: Va donc écouter ton monde, à
Baie-Comeau.
Une voix: La sécurité, s'il vous plaît'
M. Rocheleau: M. le Président, une question de
règlement, après.
Le Président (M. Laplante): À l'ordre, s'il vous
plaît! Écoutez, je pense que ce n'est pas très
édifiant, ce qui se passe actuellement dans cette commission face
à une population ou aux spectateurs qui sont ici. Tout ce que je vous
demanderais, c'est d'être un peu plus respectueux, M. le
député de Mont-Royal. Si on demande le respect de cette
Assemblée nationale aux gens qui nous regardent et nous écoutent,
je pense qu'on doit commencer nous-mêmes par donner au moins
l'exemple.
M. Ciaccia: Vous me dites que je ne suis pas respectueux. Je suis
respectueux. Je respecte votre décision dans le sens qu'on va s'y
conformer, mais j'ai le droit à mes opinions sur les propos et la
façon d'agir du ministre du Loisir, de la Chasse et de la Pêche,
M. le Président.
Le Président (M. Laplante): Je suis là, M. le
député de Mont-Royal, pour distribuer le droit de parole à
chacun de ceux qui vont le demander, et j'apprécierais beaucoup que ceux
qui veulent parler...
M. Tremblay: M. le Président, une question de
règlement.
Le Président (M. Laplante): M. le député de
Marguerite-Bourgeoys.
M. Lalonde: M. le Président, pour apaiser les esprits et
tout en confirmant ce que vous venez de dire, qu'il n'y a rien de ce qui s'est
passé actuellement qui est édifiant, je voudrais présenter
un amendement à l'article 1 que vous avez appelé. L'amendement se
lirait comme suit: L'article 1 est modifié en insérant,
après le mot "constituée", les mots "à compter du 1er
janvier 1986."
Motion d'amendement pour report à janvier
1986
M. le Président, lorsque j'aurai votre oreille, je serai
prêt à plaider la recevabilité de cette motion.
Le Président (M. Laplante): M. le député de
Marguerite-Bourgeoys.
M. Lalonde: Est-ce que vous me laissez le loisir de plaider
très humblement la recevabilité de cette motion?
Le Président (M. Laplante): Je vais faire mieux que cela,
M. le député de Marguerite-Bourgeoys. J'aimerais avoir copie de
votre amendement.
M. Lalonde: Certainement, M. le Président, d'un bout de la
table à l'autre.
M. Tremblay: M. le Président, j'avais demandé la
parole sur une question de règlement tout à l'heure et je la
conserve.
M. Rocheleau: J'ai hâte d'avoir la mienne, M. le
Président. Cela fait à peu près trois fois que vous me
dites "oui" et vous passez à tous les autres. C'est moi qui ai
présenté cet amendement, premièrement.
Une voix: Chicanez-vous un peu!
M. Rocheleau: Bien, j'aimerais cela... J'ai posé une
question de règlement...
M. Tremblay: M. le Président, est-ce que je peux continuer
ma question de règlement?
M. Rocheleau: ... et je veux avoir une directive en même
temps.
M. Tremblay: M. le Président, ai-je bien entendu tout
à l'heure le député de Hull, à la suite de votre
décision, dire que celle-ci était une invitation à la
violence?
M. Rocheleau: Non, vous avez mal entendu. À quel
député posez-vous la question?
M. Lalonde: M. le Président, je suis assis à
côté du député de Chambly et je ne l'ai pas
entendu.
M. Tremblay: Vous ne l'avez pas dit?
M. Rocheleau: Non, cela n'en a pas l'air.
M. Tremblay: Merci.
M. Bissonnet: Juste une petite question, M. le Président.
Est-ce qu'il serait possible de nous transmettre une copie du texte que vous
avez lu tantôt, de l'opinion que vous avez lue, dont vous avez copie?
Est-ce qu'on peut avoir une copie de cette décision?
Le Président (M. Laplante): Je vous en ferai parvenir une
copie, messieurs.
M. Bissonnet: Ce serait utile qu'on l'ait actuellement. Il sera
trop tard au mois de septembre.
Le Président (M. Laplante): M. le député de
Hull.
M. Rocheleau: M. le Président, c'est une question de
règlement et aussi une
demande de directive. C'est que j'ai présenté un
amendement à l'article 1 qui, en somme, est le fond du projet de loi et
qui traite d'une consultation. Avant de rendre votre décision finale,
j'aimerais avoir une directive sur la façon dont va se dérouler
cette session.
Je me pose la question à savoir si ce n'est pas une
répétition de bâillon que nous recevons actuellement. Ce
matin, nous lisions que, conformément à l'article 156 du
règlement, le rapport de la commission permanente des affaires
municipales sur l'étude du projet de loi no 37, Loi regroupant les
villes de Baie-Comeau et de Hauterive, après la deuxième lecture,
sera déposé à l'Assemblée nationale avant la fin de
la séance du jeudi matin 17 juin 1982, la commission devant mettre fin
à ses travaux à minuit, le mercredi 16 juin 1982.
Nous tentons de faire un travail objectif. Nous tentons d'apporter une
solution au dilemme qui existe actuellement à Baie-Comeau et à
Hauterive, dilemme qui a été créé par le
député du comté de Saguenay et ministre du Loisir, de la
Chasse et de la Pêche. Le fond et le projet de loi comme tel, à
l'article 1, commandent une consultation des citoyens. C'est ce que nous avons
apporté comme amendement.
Est-ce que les membres de cette commission consentent à nous
permettre d'apporter les arguments qui permettront de considérer si un
référendum doit avoir lieu à Baie-Comeau et à
Hauterive? Si, une autre fois, on tente de nous imposer le bâillon, je ne
vois pas le pourquoi du travail que nous faisons actuellement à
l'Assemblée nationale. Je ne vois pas pourquoi on semble faire autant
d'avocasseries avec les points et les virgules, alors que nous savons ce que
nous voulons et que vous savez, du côté ministériel, ce que
vous voulez.
Je pose une question de directive en même temps, à savoir
si, bâillon sur bâillon, on empêche la population
d'être consultée; on ne veut pas savoir ce qu'elle pense, ce
qu'elle veut dire. À l'Assemblée nationale, les parlementaires -
je pense qu'il y a un petit livre ici qui s'appelle le règlement
-peuvent y puiser jusqu'à la fin pour essayer de faire comprendre au
gouvernement ce que nous souhaitons, ce que nous voulons et on apprend qu'on
nous met le bâillon. On a encore quelques heures à travailler. On
ne vient même pas à bout de démarrer parce que la partie
ministérielle ne veut pas entendre raison. Alors, je formule aussi une
question de directive là-dessus, M. le Président.
Le Président (M. Laplante): Oui. Je vais vous donner...
C'est très simple...
M. Lessard: M. le Président, sur la question de
règlement.
Le Président (M. Laplante): ... c'est une demande de
directive du député de Hull.
M. Lessard: D'accord, allez-y!
Le Président (M. Laplante): Je ne crois pas que ce soit
à la présidence d'une commission parlementaire de juger si, oui
ou non, il y a bâillon. Le mandat qu'on a reçu de
l'Assemblée nationale, c'est d'étudier article par article le
projet de loi no 37. Dans l'étude de ce projet de loi, on nous donne une
heure ce soir, jusqu'à minuit. Mon travail se termine à minuit.
À minuit, je dois ajourner sine die et attendre un autre ordre de la
Chambre. Je sais que vous avez tout le loisir, dans cette soirée,
d'étudier article par article le projet de loi no 37. Quant à la
façon dont vous allez en discuter article par article, c'est vous, les
membres de la commission, qui êtes maîtres de ces travaux. Si vous
avez le goût de l'adopter d'ici à minuit, c'est vous que cela
regarde, pas le président. Le bâillon, quant à moi, n'est
pas dans mon vocabulaire de président de cette commission.
M. le député de Notre-Dame-de-Grâce.
M. Scowen: Si j'ai bien compris, votre décision disait que
l'amendement qu'on a proposé n'était pas recevable parce qu'il
avait pour effet de retarder l'application du projet de loi. Est-ce que j'ai
bien compris?
Le Président (M. Laplante): Écoutez, si cela vous
plaît, si cela peut vous faire plaisir, je peux vous relire, avec
beaucoup d'attention, la dernière partie où j'ai rendu la
décision.
M. Scowen: Excellent, merci.
M. Lalonde: Si vous le permettez, ce ne sera pas un jugement sur
ma motion. On n'en a pas discuté encore.
Le Président (M. Laplante): On dit en dernier et j'ai dit
aussi: "Si l'amendement était adopté, qu'arrivera-t-il des
articles 2 et 3 du projet de loi no 37, lesquels entreront en vigueur le jour
de la sanction de la loi? Ils iront en contradiction avec le nouvel article 1."
Vous avez tout cela.
M. Gratton: M. le Président, est-ce que vous me permettez
de vous souligner que le problème n'est pas insoluble? On pourrait
simplement faire des amendements de concordance aux articles 2 et 3.
Le Président (M. Laplante): Maintenant, je pense que j'ai
donné assez d'élasticité à cette commission. On
revient à l'amendement du député de Marguerite-Bourgeoys,
une nouvelle motion qu'il a présentée à l'article 1:
L'article 1 est modifié en insérant après
le mot "constituée" les mots "à compter du 1er janvier
1986".
M. le député de Marguerite-Bourgeoys.
M. Lalonde: Je vous remercie. En effet, mon amendement a pour
effet non pas d'écarter l'objet principal de l'article, mais de le
situer dans le temps. Je vous annonce déjà d'avance que j'aurai
un amendement semblable ou concordant à présenter aux articles
qui contiennent déjà les dates d'octobre 1982. Alors, je vous le
dis pour vous permettre de ne pas vous fonder sur ces deux articles pour juger
de l'irrecevabilité de mon amendement.
Donc, mon amendement change quelque chose. Vous avez, dans votre
jugement tout à l'heure, reproché à la motion que vous
avez déclarée irrecevable le fait que cela ne changeait rien, il
fallait qu'un amendement ait un objet, ait une conséquence. L'amendement
que je propose a une conséquence. La conséquence sera que la
ville de Baie-Comeau, créée par l'article 1, ne verra le jour que
le 1er janvier 1986, comme cadeau du jour de l'An. Deuxièmement, si vous
voulez que j'invoque des précédents, je pourrai prendre celui que
le député de Gatineau a mentionné tout à l'heure.
Je le répète, il s'agit justement de cette commission élue
permanente de l'énergie et des ressources, troisième session, 32e
Législature, où l'amendement que le député
d'Outremont proposait, c'était justement d'insérer les mots "1er
janvier 1985" à la place des mots "insérer ici la date
d'entrée en vigueur du présent article". Pour votre information,
je pourrais aller chercher la date effective d'entrée en vigueur du
présent article, comme on le dit, qui, si mon souvenir est bon,
était quelque part en 1981 à la fin de décembre. On me dit
que c'est le 19 décembre, sauf erreur. (22 h 30)
Le Président (M. Laplante): M. le député de
Marguerite-Bourgeoys, je suis prêt à rendre ma décision sur
la motion que vous avez présentée: irrecevable, dans le sens, M.
le député de Marguerite-Bourgeoys, que vous avez
présenté une motion semblable en deuxième lecture, pour un
report de six mois. Elle a été rejetée et vous
présentez de nouveau une motion de report...
M. Lalonde: M. le Président, vous me permettez...
Le Président (M. Laplante): ... M. le
député, à trois ans.
M. Lalonde: ... parce que vous m'avez interrompu, M. le
Président...
Le Président (M. Laplante): Alors, c'est irrecevable, M.
le député de Marguerite-Bourgeoys. J'appelle maintenant l'article
1.
M. Lalonde: M. le Président, c'est une question de
directive. Je sais que vous avez un travail à faire ici et vous savez
très bien que vous avez besoin de la coopération de tous les
membres de cette commission pour le faire, coopération qui vous est
acquise d'avance, dans des circonstances normales. Est-ce que vous vous
souvenez, M. le Président, que le projet de loi no 16 avait fait
l'objet, justement, d'une motion de report?
Le Président (M. Laplante): J'ai répondu, monsieur,
tout à l'heure, à la même question et je ne
répondrai pas une deuxième fois.
M. Lalonde: Vous savez, M. le Président, que la
jurisprudence peut être bonne ou mauvaise.
Le Président (M. Laplante): J'appelle l'article 1.
M. Maciocia: M. le Président.
Le Président (M. Laplante): M. le député de
Viger.
M. Maciocia: Je serai très bref, M. le Président.
Étant donné que la décision que vous venez de rendre,
d'après l'amendement proposé par le député de
Marguerite-Bourgeoys, va à l'encontre exactement de la décision
que vous avez rendue dans les mêmes conditions, lors de l'étude du
projet de loi no 16...
Le Président (M. Laplante): M. le député de
Viger, j'ai refusé de répondre; j'ai répondu une fois et
j'ai refusé la deuxième réponse au député de
Marguerite-Bourgeoys.
M. Maciocia: Mais vous n'avez pas répondu.
Le Président (M. Laplante): Je refuserai de
répondre à votre question aussi.
M. Lalonde: M. le Président, j'ai une question de
directive à poser. Connaissez-vous...
Le Président (M. Laplante): Je vous ai donné le
contexte dans lequel cela s'était passé...
M. Lalonde: J'ai une question de directive, M. le
Président, à vous poser.
Le Président (M. Laplante): ... sur la motion du
député de Marguerite-Bourgeoys que j'ai jugée non
recevable. J'ai donné à l'appui qu'en...
M. Lalonde: M. le Président, j'aurais
une question de directive à vous demander. J'aimerais que vous
expliquiez aux membres de cette commission la portée de l'article 68 de
notre règlement.
Le Président (M. Laplante): Je suspends les travaux
jusqu'à 11 heures, messieurs.
(Suspension de la séance à 22 h 33)
(Reprise de la séance à 23 h 02)
Le Président (M. Laplante): À l'ordre, s'il vous
plaît! Reprise de la séance. J'appelle maintenant l'article 1. M.
le député de Gatineau.
M. Gratton: J'aurais une question, M. le Président. Au
moment où vous avez suspendu la séance, nous avons
présumé que c'était pour aller délibérer,
pour prendre en délibéré la décision quant à
la recevabilité de la motion du député de
Marguerite-Bourgeoys. Dois-je conclure...
Le Président (M. Laplante): Pouvez-vous parler plus fort
et répéter ce que vous avez dit? Je n'ai rien compris.
M. Gratton: Oui, avec plaisir, M. le Président. Au moment
où vous avez suspendu la séance, à 22 h 30, pour une
demi-heure, nous avions compris qu'il s'agissait à ce moment-là
de déterminer si la décision que vous aviez rendue quant à
la recevabilité de la motion du député de
Marguerite-Bourgeoys tenait toujours. Ce que je...
Le Président (M. Laplante): Monsieur, lorsque j'ai
suspendu les travaux, la décision était rendue et je n'ai
aucunement l'intention d'y revenir. J'appelle l'article 1.
M. Gratton: M. le Président, à ce moment-là,
vous me permettrez sans doute de faire valoir le caractère un peu
contradictoire de votre décision, mais non pas pour la contester. Ceci
nous oblige, en toute franchise, à présenter une autre motion que
je ferais en vertu de l'article 161, paragraphe 2, et qui visera à faire
en sorte que la commission fasse un rapport spécial à
l'Assemblée nationale. Immédiatement.
Motion de rapport spécial à
l'Assemblée nationale
Le Président (M. Laplante): Est-ce que vous faites la
motion, M. le député de Gatineau?
M. Gratton: Oui, je viens de la faire.
Le Président (M. Laplante): Motion de faire rapport
à l'Assemblée nationale, motion recevable.
M. Gratton: À la bonne heure, M. le Président, une
fois sur trois, ce n'est sûrement pas une habitude.
M. le Président, la raison qui m'incite à faire cette
motion est très simple.
Le Président (M. Laplante): Vous m'excuserez, juste un
moment, j'oublie une chose importante. Lorsque j'ai suspendu les travaux, le
député de Marguerite-Bourgeoys avait posé une question sur
l'article 68. Je vous ferai remarquer, M. le député de
Marguerite-Bourgeoys, que c'est le droit strict d'un parlementaire de se
prévaloir de l'article 68. M. le député de Gatineau.
M. Lalonde: M. le Président, je m'excuse.
Le Président (M. Laplante): M. le député de
Gatineau, vous pouvez continuer sur la motion que vous venez de
présenter.
M. Gratton: Je cède volontiers mon droit de parole au
député de...
Le Président (M. Laplante): Je n'ai pas d'autres
commentaires à faire, M. le député de
Marguerite-Bourgeoys. M. le député de Gatineau.
M. Lalonde: M. le Président, si vous permettez,
j'ai...
Le Président (M. Laplante): M. le député de
Gatineau, c'est à vous la parole.
M. Lalonde: Je n'ai pas demandé quel était le droit
du parlementaire, je le connais. Je vous demandais simplement de nous expliquer
la portée de cet article 68. Peut-être que vous ne voulez pas en
faire état ici, c'est votre droit. Nous conservons quand même nos
opinions à cet égard.
Le Président (M. Laplante): M. le député de
Gatineau, à vous la parole.
M. Gratton: M. le Président, je suis en train, en
argumentant à l'appui de la motion que je viens de faire pour que la
commission fasse un rapport spécial à l'Assemblée, de
fournir des explications, possiblement, au député de
Marguerite-Bourgeoys quant à la portée de l'article 68. En effet,
si je m'avise de faire une motion de rapport spécial à
l'Assemblée nationale, c'est justement pour donner à l'Opposition
le temps de réfléchir pour voir s'il n'y a pas lieu d'invoquer
l'article 68. Or, l'article 68 de notre règlement se lit comme
suit...
Le Président (M. Laplante): M. le député de
Gatineau.
M. Gratton: Oui.
Le Président (M. Laplante): Je vous rappelle à
l'ordre. Je vous demande de parler sur votre motion, s'il vous plaît, que
j'ai jugée recevable.
M. Gratton: Je me rends tout de go à votre directive en
répétant ce que je viens de dire: Si j'ai fait motion pour que la
commission fasse un rapport spécial à l'Assemblée
nationale, c'est que je voudrais que les membres de l'Opposition et
peut-être bien les membres du parti ministériel, parce que je
vois, dans leur regard, qu'ils ne sont pas du tout satisfaits de la
façon dont se déroulent les travaux de la commission, ici ce
soir... L'une des choses qu'on voudra, en tout cas...
M. Lessard: La question.
Le Président (M. Laplante): À l'ordre, M. le
député de Saguenay.
M. Gratton: Est-ce que je vais être interrompu comme cela
constamment par vous et par le ministre, M. le Président?
Une voix: II le fait exprès pour retarder les travaux.
M. Rocheleau: Le député de Saguenay aurait dû
être chez lui ce soir.
Le Président (M. Laplante): M. le député de
Gatineau.
M. Gratton: Je disais donc que nous voudrions, au cours de la
période que nous fournira l'adoption de la motion que je viens de
présenter, étudier la possibilité d'invoquer l'article 68
dont a parlé mon collègue de Marguerite-Bourgeoys et qui se lit
comme suit: "Une motion de fond annoncée est nécessaire pour
mettre en question la conduite du lieutenant-gouverneur - il n'est pas question
de cela ici - du président ou d'un vice-président de
l'Assemblée - il n'est pas question de cela, non plus - des
présidents des commissions - là, on se rapproche un peu de
l'objet de ma motion -ou d'un membre de l'Assemblée. Cette motion est
privilégiée."
Quant à nous, on a beau être dans l'Opposition, cela ne
nous rend pas complètement bornés. Cela ne nous rend pas
aveugles; cela ne nous rend pas sourds. Je vois d'ailleurs mon collègue
d'en face qui se pose des questions; libre à lui. Ce que je vous dis,
c'est que, quand on constate qu'une décision rendue par un
président de commission, au moment de l'étude d'un projet de loi,
notamment le projet de loi no 16, où les conditions sont exactement les
mêmes que celles qui entourent...
Le Président (M. Laplante): M. le député de
Gatineau, je vous rappelle à l'ordre pour la dernière fois.
M. Lalonde: M. le Président, question de
règlement.
M. Gratton: Si vous saviez comment cela ne m'impressionne pas, M.
le Président.
Le Président (M. Laplante): Je vous demande de parler sur
la pertinence du débat.
M. Gratton: Bien oui, mais c'est ce que je fais, M. le
Président, imaginez-vous donc! Si vous ne comprenez pas, ce n'est pas
mon problème.
M. Lalonde: Question de règlement.
M. Gratton: La compréhension n'est pas peut-être
donnée à tout le monde. Cela, ce n'est pas mon
problème.
Le Président (M. Laplante): Bien, cela a tout l'air que
vous ne l'avez pas, M. le député de Gatineau.
M. Lalonde: M. le Président, question de
règlement.
Le Président (M. Laplante): II n'y a pas de question de
règlement, monsieur.
M. Lalonde: Oui, monsieur.
M. Rocheleau: Voyons donc! Il n'y a pas de question de
règlement! Il reste quoi?
M. Lalonde: J'invoque le règlement.
M. Rocheleau: Quelle sorte de maudite dictature que c'est cela
ici ce soir! Voyons donc!
Le Président (M. Laplante): M. le député de
Marguerite-Bourgeoys.
M. Rocheleau: Voyons, avez-vous déjà vu cela?
M. Lalonde: Vous venez de dire qu'il n'y a pas de question de
règlement.
Le Président (M. Laplante): Excusez, oui, d'accord.
M. Rocheleau: C'est un concours d'incompétence.
M. Lalonde: Je pense que vos paroles ont dépassé
votre pensée. Vous savez que le règlement régit tous ceux
et celles qui entourent cette table, y compris celui qui préside. Je
pense qu'on doit établir
immédiatement ce que le règlement prévoit. Le
député de Gatineau a proposé une motion pour faire un
rapport spécial. Tous les motifs parlementaires légitimes lui
sont permis pour étayer sa motion. Ces motifs, de quelque nature qu'ils
soient pourvu qu'ils soient exprimés en termes parlementaires, je vous
invite à les entendre sans rappeler à l'ordre, comme vous l'avez
fait, l'un ou l'autre des membres de cette commission, lequel rappel à
l'ordre pourrait être considéré - oh! ce ne serait pas
votre intention, on le sait comme une tentative d'intimidation.
Le Président (M. Laplante): M. le député de
Gatineau, la pertinence du débat, s'il vous plaît!
M. Gratton: Oui, M. le Président. Je vais essayer
d'être assez clair pour qu'on se comprenne tous. On pourrait,
après avoir fait rapport à l'Assemblée nationale, ce qui
est l'objet de ma motion de rapport spécial, invoquer les dispositions
de l'article 68 pour faire une motion de blâme à l'endroit du
président de la commission des affaires municipales. Il y a une autre
façon que cette motion de rapport spécial pourrait nous
suggérer...
M. Rocheleau: Pas drôle! M. le ministre des Affaires
municipales, pas drôle, l'affaire, pas drôle, ah non!
Le Président (M. Laplante): À l'ordre, s'il vous
plaît!
M. Rocheleau: Cela va être bien plus sérieux que
cela tout à l'heure.
M. Gratton: Donc, je disais qu'une autre façon, ce serait
tout simplement pour nous de demander au président de l'Assemblée
nationale de désigner un autre président pour veiller à la
bonne marche des travaux de cette commission qui étudie le projet de loi
no 37. D'autres avant moi en ont fait état, M. le Président. On
sait qu'il y aura demain un débat sur une motion de clôture, la
guillotine, qui imposera probablement à cette commission parlementaire
de faire rapport à l'Assemblée nationale dès minuit demain
soir, qu'elle ait terminé ou pas ses travaux.
C'est le souhait de l'Opposition de procéder à
l'étude détaillée de chacun des articles du projet de loi
no 37. On aurait bien voulu commencer, à l'article 1, par conditionner
l'entrée en vigueur du projet de loi à la tenue d'un
référendum. Vous avez décidé, contrairement
à ce que vous aviez décidé dans un autre cas, que cette
motion d'amendement était inadmissible ou irrecevable. On sait que les
dispositions du règlement de l'Assemblée nationale nous
empêchent, en tant que membres de la commission, de contester votre
décision en la remettant en cause de quelque façon que ce soit.
Or, quelle autre possibilité, quel autre outil pouvons-nous utiliser
pour avoir gain de cause, c'est-à-dire pour faire un débat de
fond sur les articles du projet de loi no 37, sinon, dans un premier temps, de
constater que le président de la commission a l'intention de faire le
travail que devrait faire le gouvernement - ou en tout cas, je ne prête
pas d'intention au président, mais je m'interroge toujours - puisque
vous-même avez refusé de répondre aux questions qu'on a
posées? Je m'interroge toujours sur le bien-fondé de votre
décision de déclarer irrecevable la motion de mon collègue
de Marguerite-Bourgeoys qui, dans son texte même, dans les mots
mêmes, est exactement semblable à celle que vous aviez
vous-même, à titre de président de la commission de
l'énergie et des ressources, en octobre dernier, déclarée
recevable. Vous avez allégué tantôt que c'était
irrecevable dans ce cas parce qu'il y avait déjà eu motion de
report au cours du débat de deuxième lecture à
l'Assemblée nationale sur le projet de loi...
Le Président (M. Laplante): Je vous préviens, M. le
député de Gatineau, que vous faites des commentaires sur une
décision rendue. À venir jusqu'alors, cela allait bien,
j'acceptais, mais de là...
Une voix: Qu'est-ce qu'il a fait de pas correct?
Le Président (M. Laplante): Continuez, s'il vous
plaît, dans la pertinence, comme vous aviez commencé tout à
l'heure.
M. Gratton: Est-ce que j'étais pertinent quand vous m'avez
interrompu?
Le Président (M. Laplante): Non, vous ne l'étiez
pas, monsieur. Vous commenciez à...
M. Gratton: Pouvez-vous m'indiquer dans quel corridor je vais
rester dans la pertinence?
Le Président (M. Laplante): Oui. M. Rocheleau: II
pensait.
M. Gratton: M. le Président, j'ai quasiment l'impression
que vous essayez de me faire perdre le fil de mes idées en
m'interrompant comme cela.
M. Rocheleau: C'est cela, M. le député de Gatineau,
c'est exactement cela.
M. Gratton: Bon, alors, étant prévenu, je me bouche
les deux oreilles à vos
interventions et je continue en disant que c'est tout à fait
inconcevable qu'une même personne, le député de Bourassa,
dans des circonstances tout à fait analogues, similaires, sur deux
projets de loi différents, puisse rendre deux décisions
complètement contraires. Je le répète, on ne peut pas,
ici, à la commission parlementaire, contester votre décision. Je
vous en trouve fort chanceux parce que, à vrai dire, c'est la
première fois, en neuf ans de parlementarisme, que je vois cela. C'est
inédit dans ma courte carrière politique. J'ai bien l'impression
que je ne le verrai pas non plus à d'autres occassions, à moins
que le souhait qu'on émettra auprès de la présidence de
l'Assemblée nationale qu'on effectue un changement à la
présidence de cette commission ne soit exaucé par le
président. (23 h 15)
II me semble, M. le Président, qu'au moment où on a
été témoin de manifestations de frustration de la part de
certains citoyens visés par le projet de loi no 37... Moi, je ne suis
pas quelqu'un pour contester le droit du gouvernement de présenter la
législation qu'il souhaitera, mais il me semble que le gouvernement ne
devrait pas non plus s'opposer à ce que l'Opposition fasse son travail
de façon responsable, de façon objective. Quant à nous,
ça nous semble inacceptable. Ce n'est pas nous qui avons inventé
cette notion de répondre à la volonté d'une population,
d'être conscient de ce qu'une population désire avant d'agir,
comme on le fait dans le projet de loi no 37; ça, ce n'est pas nous qui
l'avons inventé, c'est dans le programme du Parti
québécois lui-même. C'est contenu dans les
déclarations du ministre, du député de Saguenay
lui-même.
M. le Président, ce qu'on tente de faire à la commission,
c'est simplement de respecter le programme électoral du Parti
québécois. Plutôt que de nous faire répondre par le
gouvernement que non, le gouvernement, dans ce cas-ci, n'accepte pas qu'on
tienne un référendum avant l'entrée en vigueur du projet
de loi, on se sert plutôt du président de la commission pour faire
déclarer une telle motion irrecevable. M. le Président, ce qui
est irrecevable à nos yeux, c'est cette utilisation qu'on fait de votre
poste de président. J'ose croire, avec toute la
générosité dont je suis capable, que c'est par
inconscience que la présidence se prête à un jeu semblable.
Chose certaine, M. le Président, quant à nous, on n'acceptera pas
de nous faire rendre des décisions contradictoires par un même
président de commission sans au moins attirer l'attention non seulement
du président mais aussi l'attention de l'Assemblée nationale sur
ce qui s'est passé ce soir à la commission et sur ce qui risque
de se passer au cours des quelques heures qu'il nous reste pour étudier
le projet de loi.
J'invite donc mes collègues de l'Opposition à appuyer la
motion de rapport spécial à l'Assemblée nationale. J'irai
même jusqu'à inviter nos collègues du parti
ministériel à faire de même, ceux qui ont encore une once
de respect pour l'institution de l'Assemblée nationale, pour les
règlements de l'Assemblée nationale qui édictent bien que
le président d'une commission et le président de
l'Assemblée nationale n'ont pas à intervenir dans les
débats, n'ont pas à s'insérer dans les prises de
décision d'une commission parlementaire ou de l'Assemblée
nationale par le biais de décisions contradictoires. J'espère
que, possiblement, du côté ministériel, il s'en trouvera un
ou deux qui appuieront cette motion, ce qui permettra d'éviter qu'on
crée un précédent lourd de conséquences,
c'est-à-dire qu'un président de commission puisse faire le
travail de main du gouvernement, quel qu'il soit, que ce soit un gouvernement
péquiste ou que ce soit un gouvernement libéral.
M. le Président, j'ai trop souvent présidé
moi-même des commissions où le gouvernement d'alors, dont
j'étais membre, me faisait des reproches quant à mes
décisions. J'ai toujours eu bonne conscience de savoir tenir le coup
devant les pressions que certains ministres, plus pressés que d'autres,
peuvent exercer pour faire adopter des projets de loi qui sont impopulaires
parce qu'ils ne répondent pas aux désirs des citoyens. C'est le
cas du projet de loi no 37 qu'on étudie ce soir, M. le Président,
et, malgré tout le respect que je dois à la présidence,
à votre personne en tant que député de Bourassa, je ne
peux accepter qu'on puisse faire fi des règles, de la tradition, des
coutumes de l'Assemblée nationale et de ses commissions parlementaires.
J'espère que cette motion de rapport spécial à
l'Assemblée nationale sera adoptée par les membres de la
commission.
M. Lalonde: M. le Président.
Le Président (M. Laplante): M. le député de
Marguerite-Bourgeoys.
M. Lalonde: Je vais vous dire immédiatement, en
commençant, pour vous éviter de succomber à la tentation
de me rappeler à l'ordre, que les raisons que je vais invoquer, pour
appuyer la motion de rapport spécial, se rattachent directement à
votre comportement. J'ai fait une motion d'amendement que vous avez
jugée irrecevable. Je n'ai pas le droit, d'après les
règlements, d'en appeler. Je n'ai pas le droit de la contester, mais
j'ai le droit de l'invoquer à l'appui de la motion du
député de Gatineau. Je vais donc m'y référer en
détail.
J'ai fait une motion d'amendement pour assujettir la création de
la ville de Baie-Comeau à une date, pour reporter cette création
au 1er janvier 1986. J'ai invoqué, pour plaider la recevabilité
de cette motion, tout d'abord le règlement et, ensuite, comme c'est
l'usage, un précédent. Ce précédent est
arrivé lors de l'étude article par article du projet de loi no 16
en décembre 1981 où, justement, le député
d'Outremont avait proposé une motion d'amendement que le
député de Bourassa, qui présidait la commission à
ce moment-là, avait déclarée recevable. Cette motion
d'amendement avait pour effet de changer les mots qui se
référaient à la date de l'entrée en vigueur de la
loi - et on sait, depuis lors, que la date de l'entrée en vigueur de la
loi se situait quelque part en décembre 1981 - par une autre date qui se
situait en 1985.
Pour déclarer irrecevable ma motion d'amendement, vous avez
invoqué le fait que, dans le cas de la loi no 37 que nous
étudions actuellement, il y avait eu, lors de l'étude en
deuxième lecture, une motion de report, qui est la seule possible
à cette étape de l'étude d'un projet de loi.
Effectivement, il y a eu une motion de report lors de l'étude en
deuxième lecture de la loi no 37, mais il y avait eu aussi une motion de
report lors de l'étude de la loi no 16. Alors, M. le Président,
devant une incohérence aussi évidente, étant dans
l'impossibilité d'en appeler ou de contester votre décision,
devant l'attitude que vous avez eue depuis le début de nos travaux ce
soir, la seule possibilité que nous avons - et c'est malheureux parce
que c'est la première fois, depuis plus de huit ans que je siège
à l'Assemblée nationale, que je me vois dans l'obligation de le
faire - c'est d'attaquer directement le comportement du président.
J'ai le plus grand respect - et c'est peut-être un peu pour cela
que je n'hésite pas à attaquer votre comportement - pour la
présidence. Sans une présidence cohérente, sans une
présidence constante, respectueuse à la fois du règlement,
des députés et des précédents, il n'y a aucune
institution parlementaire qui peut résister. C'est donc pour ces raisons
que j'appuie la motion de rapport spécial. Ce rapport spécial
devra mentionner le comportement du président, devra faire savoir
à l'Assemblée nationale que les députés de
l'Opposition croient qu'il est impossible de procéder à
l'étude article par article du projet de loi 37 de la façon dont
vous l'avez fait jusqu'à maintenant. Nous espérons qu'une fois ce
rapport spécial fait à l'Assemblée nationale, des
dispositions seront prises soit pour procéder à l'étude,
article par article, en commission plénière, soit pour
procéder à l'étude, article par article, en commission
parlementaire, mais avec un président qui sera respectueux - je ne vous
exclus pas, personnellement - des précédents, du règlement
et des membres de cette Assemblée. Merci, M. le Président.
Le Président (M. Laplante): M. le député de
Groulx.
M. Fallu: M. le Président, on allègue, pour
soutenir cette motion, que vous auriez pris ce soir une décision
contradictoire à celle que vous aviez eu le bonheur de prendre il y a
à peine quelques mois. Je voudrais en quelques mots réfuter la
base même de cette argumentation, l'argumentation soutenue par nos
collègues libéraux qui, ce soir, cherchent des prétextes -
je les comprends, c'est de la technique parlementaire - pour retarder nos
travaux en deuxième lecture, article par article, notamment
l'étude du premier article du projet de loi no 37.
Ils font valoir, M. le Président, que vous auriez accepté
l'une de leurs motions, à l'époque, et que, ce soir, en refusant
une autre motion, vous vous placez en contradiction. S'il en était
ainsi, ce serait relativement grave puisque, en droit parlementaire, on sait
que les précédents font loi. Or, tout à l'heure, dans la
bousculade... Je suis très heureux, d'ailleurs, M. le Président,
et je voudrais vous féliciter d'avoir, tout à l'heure, suspendu
les travaux; cela a permis à chacun d'aller prendre un peu d'air. Vous
voyez comme la commission travaille maintenant à un rythme très
détendu; cela a été une décision très sage,
aussi sage d'ailleurs que celle que vous aviez prise
précédemment, quelques minutes auparavant, en refusant la
motion.
Vous aviez, il y a quelques mois, pris la décision d'accepter une
motion indiquant la date d'entrée en vigueur d'une loi. Vous aviez tout
à fait raison, M. le Président, puisque, dans le libellé
de la loi, il était prévu que l'entrée en vigueur de la
loi se faisait le jour de sa sanction, et l'Opposition proposait une
entrée en vigueur à une date déterminée. Or, comme
président, vous n'aviez d'aucune façon à intervenir dans
le débat. Vous n'aviez pas à juger, de votre siège, de
votre fauteuil, du moment d'adoption de la loi. Vous n'aviez pas à
préjuger en commission parlementaire, de l'heure, du jour, du mois, de
l'année de l'adoption du projet de loi. Vous n'aviez pas à juger
si éventuellement le gouvernement, par une motion de retrait à
l'Assemblée nationale, ne retirerait pas simplement ce projet de loi.
Vous n'aviez pas à intervenir dans le débat.
Vous ne pouviez savoir d'aucune façon, comme président,
quel jour serait appelé en Chambre le rapporteur pour y faire le
dépôt du rapport de la commission élue permanente. Vous
n'aviez pas non plus à savoir - ce n'est pas votre problème -
quel jour, c'est-à-dire le lendemain de ce dépôt
de rapport, le leader demanderait au président de
l'Assemblée nationale d'appeler le débat sur le rapport. Vous
n'aviez pas non plus à savoir quand le leader, s'adressant, après
une période des questions, aux affaires du jour, au président,
demanderait d'appeler la troisième lecture. (23 h 30)
Vous avez donc, à ce moment, pris la décision d'accepter
une motion d'amendement qui avait pour effet que le projet de loi entrerait en
vigueur quelque temps après que des étapes dont vous ne pouviez
qu'ignorer le calendrier seraient arrivées. Ainsi, vous ne vous
êtes pas immiscé dans le débat, parce que le libellé
de ce projet de loi était très différent de celui que nous
avons ce soir devant les yeux. Ce soir, il n'est pas dit qu'"est
constitué" (Entre paranthèses à la date d'entrée en
vigueur de l'article ou de quoi que ce soit), il est dit et il a
été accepté par l'Assemblée nationale en
deuxième lecture qu'"est constitué", à l'article 1, et
à l'article 3 et dernier de cette loi) que "la présente loi entre
en vigueur le 1er janvier 1982." Vous ne pouvez donc, M. le Président,
accepter un amendement formel qui aurait pour effet de détruire ce que
l'Assemblée nationale, et ça vous le savez, a déjà
décidé de l'ordre chronologique de ses travaux. Donc, M. le
Président, dans un premier cas, puisque vous ne pouviez, d'aucune
façon, savoir le calendrier à venir, vous n'êtes quand
même pas devin et l'Assemblée nationale n'avait pas pris de
décision formelle.
Vous avez donc accepté un amendement de forme alors que, ce soir,
vous avez, dans une tout autre circonstance, refusé un amendement qui,
évidemment, pour des esprits peut-être un peu simplistes, pour des
esprits qui sans doute se réchauffent un peu volontiers, pour des
esprits qui veulent un peu, oui, M. le Président, s'amuser de la
présidence...
Dans un premier temps, en présentant une motion qu'ils disent
contradictoire, et enfin, mécontents de cette décision, puisque
vous l'avez fait pourtant dans le respect des décisions de
l'Assemblée nationale, prononcée depuis votre fauteuil, à
l'inintelligence, ils portent le blâme.
M. le Président, s'il y avait, dans notre règlement, un
article qui nous permît de faire rapport à l'Assemblée
nationale de la contradiction, de l'incompréhension des membres de
l'Opposition des projets de loi, de vos décisions, je m'empresserais de
le faire, de suspendre dès ce soir les travaux de notre commission pour
que, demain matin, de toute urgence, nous annoncions à
l'Assemblée nationale que l'Opposition refuse d'étudier le projet
de loi, que l'Opposition boycotte le projet de loi, que l'Opposition apporte
des amendements qui sont contradictoires à des ordres de la
Chambre.
Il est évident que de telles motions, M. le Président, ne
sont pas possibles. Néanmoins, il y a le journal des Débats, il y
a nos auditeurs qui savent. Nous saurons demain dire à nos
collègues ce qui s'est passé ici ce soir. J'ai bien dit en
privé, parce qu'il ne nous sera pas permis, demain, de faire rapport sur
les agissements de l'Opposition...
M. Gratton: Question de règlement, M. le
Président.
M. Fallu: ... puisque le règlement nous empêche de
traiter de ces choses à l'Assemblée nationale.
M. Gratton: Êtes-vous sourd, M. le Président?
Le Président (M. Laplante): Question de règlement,
M. le député de Gatineau.
M. Gratton: Quand même, est-ce qu'il faut crier trois fois
avant d'être reconnu, M. le Président?
Le Président (M. Laplante): Vous avez la parole, M. le
député de Gatineau.
M. Gratton: II est temps! j'aimerais simplement indiquer, M. le
Président...
Le Président (M. Laplante): Si vous n'aviez pas la bouche
pleine, je pourrais peut-être répondre ou comprendre.
M. Gratton: M. le Président, j'aimerais, avec ma gomme
à mâcher dans la bouche, plutât que sur l'oreille comme
d'autres, indiquer au député de Groulx, je pense, que la
façon pour lui de faire la démonstration qu'il souhaiterait faire
à l'Assemblée nationale, c'est simplement de voter pour la motion
de rapport spécial que j'ai présentée. Cela lui permettra,
à ce moment-là, de donner toutes les explications qu'il voudrait,
dit-il, donner...
Le Président (M. Laplante): M. le député de
Groulx, c'est à vous, s'il vous plaît!
M. Gratton: ...en public au cours de la prise en
considération du rapport à l'Assemblée nationale.
M. Fallu: Merci de me redonner la parole, M. le Président.
Il est évident que...
M. Gratton: Ce serait tellement plus facile que de faire des
discours ici...
Le Président (M. Laplante): À l'ordre, s'il vous
plaît, M. le député de Gatineau.
M. Gratton: Je n'avais pas terminé ma question de
règlement, M. le Président.
Le Président (M. Laplante): À l'ordre, s'il vous
plaît! Vous me direz sur quel article porte votre question de
règlement. Jusqu'à présent, il n'y a pas eu de question de
règlement.
M. Gratton: L'article 161.2.
Le Président (M. Laplante): M. le député de
Groulx.
M. Fallu: Merci, M. le Président.
M. Lessard: Vous avez été vice-président de
l'Assemblée nationale. Vous exigiez d'être respecté.
M. Gratton: Je t'avais comme interlocuteur, ce n'était pas
un cadeau. Je t'avais même expulsé.
M. Lessard: Tu t'étais excusé après, parce
que tu avais fait une erreur.
Le Président (M. Laplante): À l'ordre, s'il vous
plaît! M. le député de Groulx.
M. Lessard: Une mauvaise décision que tu avais prise.
Le Président (M. Laplante): M. le député de
Saguenay. M. le député de Groulx.
M. Gratton: Tu devrais demander au président de s'excuser,
parce qu'il a pris une mauvaise décision tantôt.
Le Président (M. Laplante): M. le député de
Groulx.
M. Fallu: Je ne pouvais plus rester muet devant une telle
incohérence et je voulais, assez rapidement, indiquer que le parti
ministériel ne pourrait évidemment, en aucune façon,
accepter qu'on méprise les décisions prises par le
président, qu'on bafoue l'intelligence d'un président qui -deux
occasions ce soir nous l'ont démontré -a fait preuve de
jugement.
Le Président (M. Laplante): M. le député de
Mont-Royal.
M. Ciaccia: M. le Président, les raisons invoquées
par le député de Groulx pour essayer de justifier qu'il y a une
distinction entre le projet de loi actuel et le projet de loi no 16, vont
plutôt dans le sens de justifier l'amendement qui avait été
proposé par le député de Marguerite-Bourgeoys et
justifient encore plus la motion qui a été
présentée par le député de Gatineau. Quand le
député de Groulx nous dit qu'en troisième lec- ture du
projet de loi no 16 il aurait pu y avoir une autre décision, ici aussi,
c'est la même situation. Quand il nous cite le projet de loi actuel qui
dit: "La présente loi entre en vigueur le 1er janvier 1982," c'est une
raison de plus pour dire que l'amendement du député de
Marguerite-Bourgeoys non seulement est recevable, mais était
nécessaire.
Le Président (M. Laplante): M. le député de
Mont-Royal.
M. Ciaccia: Oui, M. le Président.
Le Président (M. Laplante): Pertinence, s'il vous
plaît!
M. Ciaccia: Oui, M. le Président. Je vais revenir.
Une voix: II est déconnecté. Une voix:Mâchez de la gomme.
M. Gratton: II y a des gens qui sont capables de mâcher de
la gomme et penser en même temps.
M. Ciaccia: M. le Président, je voudrais appuyer la motion
du député de Gatineau. Je crois que c'est nécessaire de
faire un rapport à l'Assemblée nationale parce que c'est vrai que
les décisions qui sont rendues par la présidence deviennent des
précédents. À mon point de vue, il y a ici une
décision qui semble contredire la décision rendue sur le projet
de loi no 16.
M. Rocheleau: Tu es un bouffon, c'est cela que tu es!
M. Ciaccia: M. le Président.
M. Rocheleau: Tu devrais être avec ton monde ce soir,
à Baie-Comeau!
Le Président (M. Laplante): À l'ordre! À
l'ordre, s'il vous plaît!
M. Lessard: Regarde-toi fonctionner, le bouffon, regarde-toi
faire!
M. Ciaccia: M. le Président.
M. Rocheleau: Regarde ce qui est marqué, dans le journal
ce matin, hein! Tu sais?
Le Président (M. Laplante): À l'ordre, s'il vous
plaît! M. le député de Hull.
M. Rocheleau: "Quand la guérilla prend les armes."
Le Président (M. Laplante): M. le
député de Hull, à l'ordre, s'il vous plaît!
À l'ordre, s'il vous plaît!
M. Tremblay: Question de règlement, M. le
Président.
M. Lessard: Tu as juste à te regarder faire, regarde-toi
faire!
Le Président (M. Laplante): M. le député de
Chambly, sur une question de règlement.
M. Rocheleau: Maniaque!
M. Tremblay: M. le Président, je pense que l'Opposition,
particulièrement le député de Hull, est en train de se
surpasser pour démontrer sa qualité.
M. Ciaccia: M. le Président.
Le Président (M. Laplante): M. le député de
Mont-Royal.
M. Ciaccia: M. le Président.
M. Lessard: Quand ils vont être débarrassés
du...
M. Ciaccia: II me semble que, dans notre rapport à
l'Assemblée nationale, nous devrons indiquer que, éventuellement,
dans la discussion du projet de loi, il va falloir apporter un amendement
à l'article 3 parce que l'article 3, maintenant, dit que la
présente loi entre en vigueur le 1er janvier 1982. Or c'est impossible.
Il va falloir absolument que quelqu'un apporte un amendement. Je suis certain
que le ministre va en déposer un, s'il ne l'a pas déjà
fait. Alors, le député de Marguerite-Bourgeoys a voulu rectifier
cet aspect du projet de loi: au lieu d'entrer en vigueur le 1er janvier 1982 -
ce qui est impossible, je ne pense pas que ce soit l'intention du gouvernement
de rendre la fusion rétroactive - il a pris une date qui était
assez raisonnable, le 1er janvier 1986.
En deuxième lecture, la motion de report indiquait que nous
voulions reporter l'étude du projet de loi. Ici, nous demandons que la
fusion ne soit pas mise en application, n'ait pas effet avant une certaine
date. Ce sont deux choses différentes.
Je vais vous indiquer pourquoi je crois qu'il est important de le faire.
Il y a d'autres raisons pour lesquelles aussi nous devons faire rapport
à l'Assemblée nationale. Pourquoi est-il important de discuter
tous les aspects du projet de loi et d'y apporter les amendements
nécessaires? On a vu déjà qu'il y a un abus de la
démocratie à Baie-Comeau. On refuse un référendum,
mais il ne faudrait pas qu'il y ait un abus ici de la démocratie
parlementaire. À l'appui des raisons pour lesquelles je crois qu'il est
important de discuter ici, à l'Assemblée nationale et en
commission parlementaire, et d'apporter les suggestions et les changements
nécessaires, je vais vous citer un article qui a paru dans le Soleil de
ce matin et je cite: "L'adoption du projet de loi 37 risque de donner le signal
à un mouvement de désobéissance civile extrêmement
grave."
Si, en commission parlementaire, on n'a pas le droit de faire des
suggestions et des recommandations pour discuter sur le fond les articles du
projet de loi, je pense qu'on ne rend service ni au gouvernement ni aux
personnes qui sont impliquées. S'il y a tellement d'opposition à
ce projet de loi, ce n'est pas en nous bâillonnant ici, en commission
parlementaire, qu'il va devenir plus acceptable. Vous avez déjà
imposé le bâillon pour demain soir. Pour quelle raison
refusez-vous de discuter certaines modalités du projet de loi,
modalités que nous jugeons importantes? C'est pour cette raison que nous
voulons faire rapport à l'Assemblée nationale.
Une autre raison est la date d'entrée en vigueur du projet de
loi. On dit toujours qu'on a adopté en deuxième lecture le
principe du projet de loi et qu'on ne peut pas le modifier, qu'on ne peut pas
modifier le principe par des amendements en commission parlementaire, mais ce
n'est pas un principe du projet de loi, c'est une modalité. Cela a
été accepté, selon d'autres décisions du même
président et dans d'autres commissions parlementaires. On ne voit pas
pourquoi on devrait faire exception à cela dans ce projet de loi. Pour
cela, je trouve que le gouvernement n'agit pas de la bonne façon. (23 h
45)
S'il y avait une occasion où le gouvernement aurait dû se
montrer le plus libre possible pour les discussions, pour apaiser les esprits,
c'est certainement sur ce projet de loi. Et ce n'est pas en refusant de
discuter de la question du référendum, de discuter de la question
de reporter la mise en application du projet de loi, ce n'est pas ainsi que
vous allez apaiser ceux qui sont contre le projet de loi. Vous allez même
les provoquer encore. On essaie de vous aider en discutant et peut-être
qu'en discutant de la raison pour laquelle il ne devrait pas y avoir de
référendum ou pour laquelle il devrait y en avoir un, le ministre
aurait pu nous donner les raisons pour lesquelles il n'en voulait pas;
peut-être que ce ne seraient pas les mêmes raisons. Je cite encore
le même article: Et même si les médias déforment
à souhait les déclarations en parlant du ministre, il en est une
que M. Lucien Lessard ne pourra jamais démentir. C'est celle qu'il a
faite au journaliste Michel Morin sur les ondes de Radio-Canada, en
réponse à la question de savoir pourquoi il
n'organiserait pas un référendum sur le projet de loi no
37. Il a dit: "Parce que je le perdrais". Ce n'est pas une raison de ne pas en
discuter en commission parlementaire; ce n'est pas une décision du tout
parce que c'est une chose que d'être contre un changement au projet de
loi, mais c'est une autre chose de refuser que d'en discuter en commission
parlementaire.
Il y a assez de restrictions sur le droit de parole dans les
règlements. Nous avons un corridor à suivre on ne peut pas
permettre de réduire encore ce corridor et de fermer la porte quand elle
ne devrait pas l'être. On ne peut pas l'accepter, et on ne cherche pas un
prétexte à retarder les travaux. Je voudrais bien souligner cela
au député de Groulx. Ce n'est pas cela du tout parce qu'on sait
que les travaux vont finir demain soir, mais on ne peut pas accepter qu'on nous
empêche d'apporter les amendements et les changements que nous
considérons nécessaires. Si vous ne voulez pas les accepter, vous
avez plus de membres à cette commission, vous pouvez voter contre; cela
est une chose. Mais refuser qu'on en discute, ça, par exemple c'est
quelque chose qu'on n'accepte pas. On veut faire rapport à
l'Assemblée nationale sur la façon dont s'est passée cette
commission parlementaire, sur les travaux de cette commission. Nous ne pouvons
pas accepter de créer des précédents, avec des
décisions qui vont aller à l'encontre d'autres décisions
qui ont déjà été rendues, parce que ce n'est pas
seulement un précédent pour ce projet de loi-ci, quoiqu'il soit
assez important, mais on ne veut pas que ça crée un
précédent à l'avenir pour réduire encore plus la
marge de manoeuvre limitée, très limitée, que nous avons
comme Opposition, celle de faire des amendements aux projets de loi qui sont
discutés en commission parlementaire. Pour ces raisons, M. le
Président, je vais donc appuyer la motion du député de
Gatineau.
M. Gratton: M. le Président, question de
règlement.
Le Président (M. Laplante): Question de règlement,
M. le député de Gatineau.
M. Gratton: M. le Président, je pense avoir induit la
commission en erreur tantôt. On a fait allusion à un projet de
loi, je pense qu'il s'agissait du projet de loi qui décrétait les
augmentations de salaires des députés en 1974-1975. À ce
moment, je présidais une commission...
Le Président (M. Laplante): Quelle est votre question de
règlement, M. le député de Gatineau?
M. Gratton: C'est quoi ma question de règlement? C'est
pour rétablir les faits, M. le Président, pour donner raison au
député de Saguenay, ministre du Loisir, de la Chasse et de la
Pêche, qui disait tantôt que moi, à titre de
président de commission, je l'avais expulsé d'une commission: II
se le rappellera, il s'agissait de la salle 81-A. Parce qu'il contestait...
Le Président (M. Laplante): II n'a pas été
question de cela.
M. Gratton: Oui, il en a été question, M. le
Président, j'en prends à témoin le député de
Saguenay.
Le Président (M. Laplante): À l'ordre, s'il vous
plaît' Le député de Saguenay n'a pas pris la parole, M. le
député de Gatineau...
M. Gratton: ... que j'avais reconnu mon erreur à ce
moment-là et c'est vrai que je m'étais excusé
auprès du député de Saguenay. M. le Président,
laissez-moi donc terminer.
Le Président (M. Laplante): M. le député de
Gatineau, la parole est au député de Hull. M. le
député de Hull.
M. Rocheleau: Merci, M. le Président.
M. Gratton: Qu'est-ce que c'est cette histoire-là qu'on ne
peut plus parler?
M. Rocheleau: Disons que je vais sûrement appuyer la motion
de mon collègue, le député de Gatineau, pour plusieurs
raisons, M. le Président. C'est que je suis.... M. le Président,
si vous voulez, s'il vous plaît, être calme d'ici quelques minutes!
M. le Président, à l'ordre, s'il vous plaît!
Le Président (M. Laplante): M. le député de
Hull.
M. Rocheleau: M. le Président, je disais que
j'étais terriblement déçu du fait que nous avions
entrepris l'étude du projet de loi 37 fusionnant deux
municipalités d'une façon forcée. Je suis
déçu parce que, ce soir, en commission parlementaire, nous
aurions pu apporter une contribution importante et éliminer possiblement
une grande partie du dilemme que nous connaissons actuellement. Je n'ai pas
apprécié la façon dont cette assemblée s'est
déroulée. Je ne mets pas en doute votre compétence, mais
je soupçonne une certaine partisanerie. À l'heure où on se
parle c'est probablement beaucoup plus grave ce soir à Baie-Comeau,
où les gens ont été convoqués et ont attendu
pendant des heures la venue du ministre des Affaires municipales et du ministre
du Loisir, de la Chasse et de la Pêche et député de
Saguenay. Malheureusement, ces deux ministres
responsables de cette loi matraque ne se sont pas
présentés à Baie-Comeau. Nous en sommes
présentement à l'étude article par article, on n'a
même pas pu démarrer, M. le Président, ce soir, alors que
le premier amendement qui était déposé au cours de cette
semaine demandait uniquement un référendum afin que ces gens
puissent être consultés, puissent volontairement dire oui. Cela a
été refusé.
Mon collègue le député de Marguerite-Bourgeoys a
déposé un amendement que nous avons effectivement soumis lors de
l'étude du projet 16, au mois de décembre dernier, en commission
parlementaire afin de reporter l'adoption de ce projet de loi. Cela faisait
suite à une motion de report qui avait été soulevée
à l'Assemblée nationale en deuxième lecture. Le même
processus a été suivi concernant l'adoption du projet de loi 37.
Ce n'est pas une question de refuser la fusion. L'Opposition n'a jamais
mentionné une seule fois que la fusion ne serait pas souhaitable si elle
était abordée d'une façon civilisée.
Il y a aussi le fait que cela vient complètement en contradiction
avec la politique de votre gouvernement, plus particulièrement de votre
parti à savoir que vous ne feriez jamais plus de fusions forcées.
Je pense qu'une des raisons pour lesquelles l'Opposition fait davantage son
travail, c'est dans le but de faire réaliser au gouvernement que ce que
les députés du temps et ministres aujourd'hui ont dit alors, ils
semblent l'avoir oublié depuis, soit que des fusions forcées,
cela ne doit plus exister. On sait la discorde que cela cause.
Si j'avais un doctorat en psychiatrie, je me permettrais de vous passer
du côté ministériel au moins cinq minutes chacun pour faire
une analyse de cas, dans le but d'informer toute la population du Québec
de votre quotient. M. le député de Saguenay, vous le premier,
vous êtes capoté; vous êtes parti très loin, M. le
député, c'est malheureux.
Le Président (M. Laplante): S'il vous plaît,
employez des mots un peu plus parlementaires.
M. Rocheleau: M. le Président, si je me souviens de ce
mot, c'est que vous l'avez prononcé tantôt.
M. Bissonnet: Exactement.
Le Président (M. Laplante): M. le député de
Hull, je vous lance le défi que ce soit enregistré, ce que vous
venez de dire là comme venant du président.
Une voix: On l'a entendu même si ce n'était pas
enregistré.
M. Lalonde: Je l'ai entendu.
M. Rocheleau: On l'a entendu et le premier, j'avais l'oreille
tendue.
M. Lalonde: Si vous voulez un témoin, je suis
témoin.
M. Rocheleau: M. le Président, dans le but de conclure,
parce que j'aimerais que, ce soir, nous puissions, avec l'assentiment de mes
collègues du côté ministériel, voter sur cette
motion, que nous demandions justement un rapport là-dessus, que l'on
fasse un rapport immédiatement, que l'on demande à
l'Assemblée nationale d'affecter un autre président, parce que je
pense que les travaux ne peuvent plus continuer dans cette ambiance-là.
Nous sommes partis complètement, M. le Président. Je n'accepte
pas que cette commission, qui doit être sérieuse, qui doit tenir
compte de tous les facteurs, puisse toujours se rappeler que nous avons eu, au
cours de ses sessions, de mauvaises expériences. Encore là, M. le
Président, je me permets de vous comprendre, parce que vous devez
sûrement être tourmenté, faisant partie de ce parti et
étant entouré de collègues, toute la journée, tels
que le ministre du Loisir, de la Chasse et de la Pêche et
député de Saguenay. M. le Président, je me permets de vous
comprendre. Mais, il n'en demeure pas moins que, ce soir, il y avait plus de
3000 personnes rassemblées à Baie-Comeau. Ah oui! 3000 personnes!
Effectivement, nous avons demandé aux gens... Ce n'est pas une question
antiréglementaire, cela fait partie de la motion que nous
présentons, Mme la députée de Dorion...
Mme Lachapelle: On ne parle pas de l'assemblée qu'il y a
eu à Baie-Comeau, on parle du projet de loi.
M. Rocheleau: Vous allez devoir faire un rapport tout à
l'heure, vous, prenez des notes.
Mme Lachapelle: Je les ai prises.
M. Rocheleau: Alors, M. le Président, je vais conclure
là-dessus. Vous avez eu une pétition de 6000 noms, M. le
ministre, l'autre jour. Vous vous en êtes foutu. En passant, je ne sais
pas comment s'arrange le ministre des Affaires municipales avec son livre:
Avoir vingt ans en Chine. Pour un jeune ministre, c'est une bonne lecture. M.
le Président, je me permets de compléter et j'aimerais juste vous
dire ce que les gens de Baie-Comeau ont décidé ce soir. Ils ont
décidé de boycotter les commerçants de Hauterive. Le
ministre du Loisir, de la Chasse et de la Pêche, qui veut
améliorer le climat social, en rit, à part cela, il trouve cela
drôle. Poursuite légale contre la loi no 37, qui est
inconstitutionnelle, d'après les
gens de Baie-Comeau. Tout ceci, nous pourrons le voir dans les journaux
demain matin, comme ce qu'on a lu dans les journaux de ce matin. M. le
Président, là-dessus, je vais demander que l'on prenne le vote
afin de clarifier le plus rapidement possible la situation.
Le Président (M. Laplante): M. le député de
Chambly.
M. Tremblay: M. le Président, je pense que tout parti
politique a le droit d'être représenté par un chef qui lui
ressemble. Dans ce sens-là, je proposerais comme chef au Parti
libéral le député de Hull. M. le Président, j'ai
écouté attentivement les discussions et les discours...
M. Rocheleau: Voyons, qu'est-ce qui se passe?
M. Tremblay: Je cherche le terme, parce que cela ne se dit pas
beaucoup en langage parlementaire. A certains moments...
M. Rocheleau: Nous l'avons déjà entendu.
M. Tremblay: ... j'ai entendu des interventions qui
étaient de classe...
M. Rocheleau: Oui.
M. Tremblay: ... comme celles du député de
Mont-Royal, celles du député de Marguerite-Bourgeoys. Par contre,
d'autres me faisaient penser à une "poolroom", il me semblait être
parmi des gens mal élevés.
M. Rocheleau: Avez-vous quelque chose contre les gens dans les
"poolrooms"?
M. Lalonde: C'est une question de privilège, M. le
Président.
Le Président (M. Laplante): À l'ordre s'il vous
plaît!
M. Tremblay: Vous connaissez le député de Groulx?
Le député de Groulx a aussi...
M. Maciocia: Vous avez mentionné seulement ce
député.
M. Tremblay: Vous connaissez la qualité, le savoir-vivre,
la belle éducation du député de Groulx.
M. Lalonde: M. le Président, c'est une question de
privilège. Je voudrais inviter le député de Chambly
à la "poolroom" à la prochaine occasion.
Le Président (M. Laplante): II n'y a pas de question de
privilège en commission, monsieur. Les travaux de cette assemblée
sont ajournés sine die.
(Fin de la séance à minuit)