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(Dix heures cinq minutes)
Le Président (M. Guay): À l'ordre, s'il vous
plaît; La commission de l'Assemblée nationale se
réunit.
Les membres sont: M. Baril (Arthabaska) absent; M. Bédard
(Chicoutimi) remplace M. Bertrand (Vanier); M. Bisaillon (Sainte-Marie), M.
Blank (Saint-Louis), M. Boucher (Rivière-du-Loup), absent, M. Brassard
(Lac-Saint-Jean); M. de Bellefeuille (Deux-Montagnes) est absent; M.
Fréchette (Sherbrooke) est absent; M. Gratton (Gatineau), M. Guay
(Taschereau), M. Jolivet (Laviolette); Mme Lachapelle (Dorion) est absente; M.
Lalonde (Marguerite-Bourgeoys); M. Laplante (Bourassa) est absent; M. Mailloux
(Charlevoix) est absent; M. Pagé (Portneuf) est absent; M. Paré
(Shefford) est remplacé par M. Lachance (Bellechasse); M. Picotte
(Maskinongé) est absent; M. Rancourt (Saint-François) est absent;
M. Vaugeois (Trois-Rivières).
Avec une bonne demi-heure de retard, nous pouvons donc commencer nos
travaux. Heureusement qu'en principe ils sont brefs.
M. Laplante (Bourassa) est présent.
Vous avez l'ordre du jour sous les yeux, à la deuxième
page du volumineux document qui vous est remis. Je m'excuse, c'est un document
à part.
Adoption du procès-verbal de la 13e
séance de la sous-commission
L'adoption du procès-verbal de la séance du 1er
mars 1983 de la sous-commission permanente de la réforme parlementaire.
Ce procès-verbal apparaît à la fin du volumineux document
que vous avez. Il s'agit du dernier procès-verbal de la dernière
réunion de la sous-commission. Pour les fins de son adoption, il serait
opportun que nous nous transformions en sous-commission de la réforme
parlementaire. Est-ce qu'il y a une motion à cet effet?
M. Bédard: Je le propose.
Le Président (M. Guay): M. le leader du gouvernement.
Adopté.
La commission se transforme en sous-commission pour les fins de
l'adoption du procès-verbal de la dernière réunion de
cette sous-commission, que vous trouverez à la toute fin du
procès-verbal 1384.
Le procès-verbal, est-ce que cela va?
De toute façon, il faut l'adopter. M. le leader de
l'Oppositon.
M. Lalonde: M. le Président, si vous le permettez, vous
vous souvenez qu'on a adopté sous réserve les autres
procès-verbaux comme documents de référence simplement. Ne
faisant pas preuve de ce qui s'est passé nécessairement et
exclusivement, ils ne peuvent être invoqués lors de l'exercice
d'interprétation du règlement.
Comme nous venons à peine d'avoir sous nos yeux ce
procès-verbal, je suggérerais, même si à
première vue il semble conforme, qu'on l'adopte avec la même
réserve.
Le Président (M. Guay): Y a-t-il consentement à cet
égard?
M. Bédard: Consentement, M. le Président.
Le Président (M. Guay): II en est donc ainsi
décidé. Le procès-verbal est adopté et
intégré au rapport de la sous-commission.
Dépôt et étude du rapport
La sous-commission se transforme de nouveau en commission, qui est donc
saisie du rapport de la sous-commission sur la réforme parlementaire que
j'ai l'honneur de déposer. Cette sous-commission a siégé
à treize reprises du 12 septembre 1983 au 1er mars 1984 afin
de rédiger un nouveau règlement de l'Assemblée nationale,
conformément au mandat qu'elle a reçu de l'Assemblée le 22
juin dernier. Le rapport comprend le projet de règlement, ainsi que les
procès-verbaux des treize séances de la sous-commission à
cet égard. J'indique que la sous-commission a adopté les
procès-verbaux en tant que comptes rendus de ses travaux en
précisant qu'ils ne devraient pas être utilisés comme
source d'interprétation du nouveau règlement ou des intentions
des membres de la sous-commission. Ce rapport est-il adopté?
M. le leader de l'Opposition.
M. Lalonde: M. le Président, depuis le début de la
préparation de ce règlement, à mesure qu'on avance, on
découvre de nouveaux points d'interrogation. Le groupe de travail que
vous avez mis sur pied, entre les réunions de la sous-commission,
faisait des
changements, suggérait des modifications, le tout dans le but
d'obtenir le règlement le plus moderne, le plus efficace et le plus
clair possible aussi.
Affaire devant les tribunaux
Avant d'adopter le rapport, il y a un article qui a soulevé un
point d'interrogation dans l'esprit de quelques-uns de mes collègues et
de moi-même: c'est l'article 35, paragraphe 3: les paroles interdites et
les propos antiparlementaires. Je lis l'article 35, paragraphe 3: "Le
député qui a la parole ne peut parler d'une affaire qui est
devant les tribunaux ou devant un organisme quasi judiciaire, ou d'une affaire
qui fait l'objet d'une enquête, si les paroles prononcées peuvent
porter préjudice à qui que ce soit."
On sait que c'est à peu près le libellé du
règlement actuel. Mais il y a une nouvelle tradition qui s'est
établie au Québec depuis quelque temps: ce sont des ministres qui
poursuivent les journaux. La conséquence directe sur le fonctionnement
du Parlement, lorsqu'on met cet article en perspective, c'est que, si on
l'interprétait de façon restrictive, on pourrait interdire
à un député de parler d'une affaire qui intéresse
l'administration publique au premier chef. Cela deviendrait sujet tabou,
deviendrait à l'index, du simple fait qu'un ministre a cru bon de
poursuivre un journal ou un autre citoyen devant les tribunaux. Dans un premier
temps, je voudrais vous demander -si vous pouvez le faire, car je ne veux pas
vous mettre dans une situation où vous ne pouvez pas répondre -
si l'article 35, troisième paragraphe, interdirait un débat ou
des questions, ou, enfin, que le député qui a la parole puisse
faire référence aux affaires qui ont fait l'objet de poursuites,
soit du premier ministre contre le journal La Presse, soit de l'ancien ministre
de la Justice contre le Devoir, soit d'un membre d'un cabinet politique,
à savoir le chef de cabinet du premier ministre contre le journal Le
Devoir. Si vous ne pouvez me répondre, M. le Président, mon
problème va être aussi complet. On verra ce qu'on fera.
Le Président (M. Guay): M. le leader du gouvernement.
M. Bédard: Tout d'abord, M. le Président, je crois
que ce n'est pas une nouvelle coutume, comme le prétend le
député de Marguerite-Bourgeoys, que des ministres puissent avoir
à intenter des procédures pour obtenir réparation; c'est
normal et ce n'est pas cela qui est à l'origine de l'article dont on
parle, puisqu'il se retrouvait presque intégralement dans l'ancien
règlement. Certaines nuances qui existaient dans l'ancien
règlement ne se retrouvent pas, cependant, dans le nouveau
libellé de l'article 3.
Le Président (M. Guay): Je renvoie les
députés à des échanges qui ont eu lieu à
l'Assemblée nationale lors d'un débat au printemps dernier, au
moment où effectivement une telle poursuite avait été
intentée par un parlementaire contre un quotidien et où j'avais
bien indiqué que l'évolution de la jurisprudence à
l'égard de l'interprétation de cet article et de ce genre de
disposition que l'on trouve dans tous les règlements de Parlements de
type britannique est en ce sens que, lorsqu'il s'agit d'un délit de
nature civile, donc d'une poursuite de nature civile, on est beaucoup plus
large quant à l'interprétation de la règle que ce n'est le
cas lorsqu'il s'agit d'un délit de nature pénale. Par
conséquent, dans la mesure où on ne fait pas directement
référence au litige en question - il est évident que, si
une question est posée qui fait directement référence
à une poursuite qui est devant les tribunaux, fût-elle de nature
civile, forcément, tant le règlement actuel que la nouvelle
disposition qui, au fond, ne le modifie guère, devraient s'appliquer -
cela n'empêche pas, pour autant, de référer à
l'ensemble du dossier. Je l'ai bien indiqué à l'Assemblée
nationale au printemps dernier: dans la mesure où on ne fait pas
référence au litige comme tel... Je me souviens même
d'avoir rappelé un député à l'ordre lors de ce
débat parce que, à mon avis, il risquait de s'aventurer un peu
trop près du litige en question. Cela n'a absolument pas
empêché l'Assemblée nationale de débattre de la
question au printemps dernier. Je ne vois pas en quoi la disposition qui
reprend l'idée, même si elle est libellée d'une
manière quelque peu différente, risquerait d'empêcher
l'évocation d'une question, pourvu qu'on n'évoque pas directement
le litige en question.
Dans le cas d'un litige de nature pénale, il est évident
qu'il faut être encore davantage scrupuleux à cause de la nature
même du litige qui n'est pas un conflit entre deux parties
privées, mais qui est une situation où la collectivité, la
couronne a entrepris des poursuites contre une personne parce qu'elle la
soupçonne et l'accuse d'avoir commis une infraction, un acte criminel.
À ce moment, il est évident que normalement, non seulement
normalement, mais en vertu du règlement, tant l'actuel que la
proposition, on ne peut faire état d'un litige devant les tribunaux,
notamment devant les tribunaux de nature pénale.
M. Lalonde: Je vous remercie, M. le Président. Je pense
que vos paroles nous éclairent.
Le Président (M. Guay): M. le député de
Sainte-Marie.
M. Bisaillon: M. le Président, dans ce nouveau projet de
règlement qu'on s'apprête à proposer à
l'Assemblée nationale, il est prévu qu'une commission qui prend
connaissance du rapport d'une sous-commission doit le discuter pendant une
période d'une heure. Alors, vous me permettrez peut-être de
prendre trois minutes pour passer un certain nombre de commentaires.
Coquilles ou fautes de français
D'une part, M. le Président, dans le texte que j'ai eu et qui
n'est pas nécessairement le dernier texte - c'est le texte en date du
1er mars; je pense qu'il peut y avoir des difficultés de concordance
à certains numéros, mais que le texte est relativement valable -
j'ai relevé un certain nombre de ce que je vais appeler des coquilles ou
des fautes qui relèvent davantage de français. Je souligne, par
exemple, l'article 88 sur les débats d'urgence où la formulation
me semble pouvoir prêter à confusion. Quand on dit que la question
soumise ou proposée pour un débat d'urgence "ne peut ou n'aurait
pu", c'est un conditionnel passé; cela veut dire que le leader du
gouvernement pourrait invoquer que l'Opposition aurait pu soulever cela il y a
trois mois ou que lui aurait pu. Il me semble que ce que l'on peut vouloir dire
lorsqu'on parle d'un débat d'urgence, c'est n'a pu. Il me semble que
cela peut prêter à confusion dans l'utilisation de la notion de
débat d'urgence.
Je vous souligne aussi - et ce n'est qu'une question de français
- la portée de l'expression "au plus" à l'article 74 et la
portée de l'expression "ainsi qu'aux" à l'article 78... À
l'article 78, par exemple, on parle de la période des questions et des
questions complémentaires. On dit: La question complémentaire
doit porter sur la question principale "ainsi que", ce qui présuppose
que les deux conditions doivent être respectées pour que cela
puisse faire l'objet d'une question complémentaire, alors que la coutume
a toujours voulu qu'un de ces deux aspects fasse l'objet d'une question
complémentaire, autrement dit, soit un complément de
réponse à la réponse déjà fournie par le
ministre, soit un ajout à la question principale, alors que le fait de
dire "ainsi qu'aux" semble vouloir dire que les deux sont nécessaires
pour que l'on puisse parler d'une question complémentaire.
M. le Président, je ne veux pas reprendre tout cela; je veux
seulement indiquer qu'on va adopter ce règlement comme règlement
sessionnel. L'expérience nous apprend au Parlement qu'il n'y a rien de
plus permanent que le temporaire. Dans l'interprétation qu'on fera de
ces choses, il me semble qu'on devrait peut-être prévoir, à
la fin, en juin, une certaine période de corrections pour ces choses. Il
me semble qu'on devrait prévoir aussi un mécanisme
d'ajustement en cours de route, que ce soit par entente commune ou autrement.
J'ai l'impression que, malgré tout le travail qui a été
fait, il va rester sûrement quelques petites interprétations qu'il
faudra faire en cours de route.
Je veux aussi attirer votre attention, M. le Président, sans
apporter d'amendements, sur les articles 29, 187 et 196. Les articles 29, 187
et 196 prévoient des procédures qui ont été peu
utilisées ou qui sont utilisées peu fréquemment,
finalement, à l'Assemblée nationale. Mais la façon dont on
a utilisé la procédure pour disposer de ces questions
prévues aux articles 29, 187 et 196 est, selon moi, restrictive quant au
droit d'expression des parlementaires.
Je comprends l'objectif qu'on a poursuivi dans ce règlement,
c'est-à-dire le fait de limiter dans le temps ou
d'accélérer la procédure des débats à
l'Assemblée nationale. Il me semble qu'on aurait pu atteindre les
mêmes objectifs aux articles 29, 187 et 196 par un débat restreint
de trente minutes. Là, on prévoit que c'est telle personne qui va
prendre la parole pour dix minutes, telle autre qui va répondre pour dix
minutes et qu'il y aura un droit de réplique de cinq minutes. On aurait
pu régler l'ensemble de la question en laissant la possibilité
d'expression pour l'ensemble des parlementaires avec un débat restreint
de trente minutes.
On sait qu'il y a un article général dans le
règlement qui s'applique au débat restreint et qui prévoit
que c'est le président avec les deux leaders qui partagent le temps d'un
débat restreint. Mais cela permet à tout parlementaire, qui
voudrait s'exprimer sur cette question ou qui pourrait avoir un
intérêt direct à s'exprimer sur une des questions
prévues à ces articles, de pouvoir le faire.
Je ne veux pas faire d'amendements de façon précise, mais
je veux simplement qu'on s'entende pour que, durant la période du mois
de juin, si de telles circonstances se produisaient, on utilise cette notion de
débat restreint pour régler les questions qui seront
soulevées à ce moment-là.
M. Bédard: M. le Président, sur ce point.
Le Président (M. Guay): M. le leader du gouvernement.
M. Bédard: Le député de Sainte-Marie m'a
déjà fait part des remarques dont il nous entretient aujourd'hui,
au cours d'une rencontre hier. Je lui ai indiqué que j'étais
d'accord, sans aller à un amendement
spécifique du règlement, pour affirmer que l'esprit ira
dans le sens des propos du député de Sainte-Marie, étant
donné que, sur ces motions, qui sont très rares, mais importantes
- ce n'est pas parce qu'elles sont rares qu'elles ne sont pas importantes -il
peut être très indiqué que les députés
indépendants aient leur mot à dire. On pourrait fonctionner avec
cet énoncé d'intention d'ici la fin de cette partie de la
session.
M. Bisaillon: M. le Président, je ne sais pas. On va voir
à l'usage ce qu'on peut en faire.
Le Président (M. Guay): Vous me permettrez, toutefois, de
faire quelques remarques, d'abord sur le français. Je pense que, s'il y
a une remarque qui s'applique mal à ce projet de règlement, c'est
bien celle sur la qualité du français, car un soin tout
particulier a été apporté de manière que ce
règlement soit en bon français et en français correct. Ce
n'est pas du tout une erreur à l'article 88 de voir "aurait pu". Au
contraire, c'est une jurisprudence qui existe à cet effet. S'il y a eu
d'autres circonstances où une question a pu être soulevée
ou aurait pu être soulevée avant qu'on cherche à la
soulever sous forme de débat d'urgence, l'urgence est, à tout le
moins, relative dans ce cas. Il faut vraiment qu'on n'ait pas eu la
possibilité avant, qu'elle n'ait pas pu exister de manière qu'on
puisse justifier, à ce moment-là, une demande de débat
d'urgence.
Quant au débat restreint à 30 minutes plutôt que
l'alternance qui est prévue pour le genre de motion telle celle qui
concerne le huis clos, sans vouloir me faire de quelque manière
désobligeant par ce propos, je me permets, quand même, d'attirer
l'attention du député de Sainte-Marie sur le fait que
l'argumentation non dépourvue d'intérêt qu'il a faite
à cet égard aurait pu être plus utilement faite en
sous-commission lorsqu'elle s'est penchée sur ces articles. Je ne me
souviens pas qu'elle ait été faite à ce
moment-là.
M. Bisaillon: Est-ce que vous voulez dire, M. le Président
- sans vouloir vous interrompre indûment - que, quand une sous-commission
fera rapport à une commission, il ne sera plus question de soulever quoi
que ce soit sous prétexte qu'une sous-commission a siégé
et qu'il y a eu d'autres occasions pour un parlementaire de s'exprimer?
Le Président (M. Guay): Je n'ai pas dit cela, M. le
député de Sainte-Marie. J'ai simplement dit que, compte tenu de
la nature du projet qui nous confronte aujourd'hui, vous avez vous-même
participé à certaines séances de la sous-commission, et il
aurait été plus facile de le faire à ce moment que de le
faire à 10 h 25 ce matin.
M. Bisaillon: On ne reviendra pas sur le passé, M. le
Président, car on va parler de l'article 130. On l'a pourtant faite,
cette discussion, à quatre reprises à la sous-commission.
Le Président (M. Guay): Voilà, et il s'y
retrouve.
M. Bisaillon: Quatre fois.
Le Président (M. Guay): Si vous me le permettez, M. le
député de Sainte-Marie, je vous ai laissé parler. Je sais
que vous ne voulez pas m'interrompre, mais dans la pratique c'est ce que vous
faites.
M. Bisaillon: Oui, mais il ne faudrait pas que vous me fassiez
dire des choses que je n'ai pas dites.
M. Lalonde: Est-ce qu'on pourrait avoir recours à un
président de séance, M. le Président?
Le Président (M. Guay): II est bien certain, par ailleurs,
que, malgré tous les efforts que nous avons déployés pour
prévoir toutes les hypothèses, toutes les possibilités,
nous sommes parfaitement conscients que, dans certains cas, nous avons
renoncé à les prévoir car il faudrait réglementer
ce que chaque membre de chaque commission fait à chaque moment de la
journée et on n'en finirait jamais. Il faut laisser une certaine
latitude pour que le nouveau mécanisme se mette en place et c'est
à l'usage qu'on pourra voir comment tout cela prend forme et voir les
modifications qu'on devra y apporter.
Il m'apparaît bien évident qu'il faut se faire à
l'idée qu'il y aura, qu'il y a probablement, à peu près
certainement dans ce projet de règlement, des lacunes, des absences,
peut-être même des incohérences qu'on n'a pas
forcément prévues. Il se peut qu'il en subsiste, c'est bien
évident, et qu'en cours de route - parce qu'il s'agit d'un
règlement sessionnel - nous devrons pouvoir y apporter les corrections
nécessaires. De toute façon, on retient votre suggestion voulant
qu'au mois de juin, après avoir utilisé le règlement
pendant un certain nombre de semaines et de mois, la sous-commission sur la
réforme parlementaire puisse de nouveau se pencher sur le fruit de ses
travaux qu'est ce projet de règlement afin de voir s'il y a lieu d'y
apporter des correctifs nécessaires. Je ne veux pas poursuivre plus
longuement, surtout pas engager un débat à ce moment-ci. Je
prends bonne note, par ailleurs, de vos remarques.
Cela étant dit, le rapport de la sous-commission est-il
adopté?
M. Lalonde: M. le Président...
Le Président (M. Guay): M. le leader de l'Opposition.
M. Lalonde: ...il pourrait sembler à la
postérité que la commission de l'Assemblée nationale est
un peu laconique sur un rapport aussi volumineux. Je voudrais simplement
rappeler que nous aurons un débat cet après-midi et que tous les
propos nécessaires seront entendus là. Je pense qu'il y aurait
beaucoup à dire sur le travail de préparation et sur la
contribution énorme d'un grand nombre de personnes. Nous allons nous
donner rendez-vous cet après-midi à l'Assemblée
nationale.
Le Président (M. Guay): C'est, en effet, le
scénario qui est prévu. Nous avons convenu, dès 14 heures,
de commencer par l'adoption du nouveau règlement et, par
conséquent, d'en débattre pendant une période de temps
dont nous avons d'ores et déjà convenu et qui inclut un temps de
parole, nonobstant l'article 78, pour le député de Sainte-Marie.
Cela étant dit, le rapport de cette commission est-il adopté?
Des voix: Adopté.
Règles de procédure
Le Président (M. Guay): Adopté. Je vous fais
distribuer ceci, pour une séance de la commission de l'Assemblée
nationale qui doit avoir lieu ce soir, sous réserve de l'adoption par
l'Assemblée nationale de son nouveau règlement. Il y a un certain
nombre de choses qu'il faut faire dès ce soir en vertu de l'article 124,
enfin, le plus rapidement possible. Je pense à l'attribution des
présidences des commissions entre les groupes parlementaires, à
la composition des commissions et à la date des premières
séances des commissions pour l'élection des présidents et
des vice-présidents, ainsi qu'à l'adoption, dans la mesure
où nous sommes prêts à le faire, de certaines règles
de fonctionnement. Il y a diverses règles de fonctionnement qui ont
été préparées par les services de
l'Assemblée nationale - je vous en fais distribuer un certain nombre -
règles de fonctionnement des commissions et règles de
fonctionnement concernant les projets de loi d'intérêt
privé. J'attire votre attention sur ces dernières.
M. Bédard: Sur ces dernières...
Le Président (M. Guay): Si vous le permettez, je vais
finir. Les règles de fonctionnement concernant les projets de loi
d'intérêt privé devraient être adoptées dans
les meilleurs délais. Si cela est possible, si la commission de
l'Assemblée nationale est disposée à le faire ce soir, ce
serait certainement préférable, de manière qu'il n'y ait
pas de vide juridique qui se créé. Le règlement actuel
incorpore les anciennes règles de pratique sur les projets de loi
d'intérêt privé, ce qui inclut les avis de publication. Le
projet de règlement est muet sur les avis de publication; on les
retrouve dans les règles de fonctionnement qui sont proposées.
Dans la mesure où ces règles de fonctionnement ne sont pas
adoptées avec une relative célérité, il peut
exister, pendant un certain temps, un vide juridique qu'il m'apparaîtrait
préférable de combler le plus rapidement possible.
Il n'y a pas de changements majeurs par rapport à ce qui existait
auparavant. Je vous les fais distribuer de toute façon - si ce n'est pas
déjà fait; c'est fait - pour votre considération. Si la
commission de l'Assemblée nationale ce soir se sent disposée
à cet égard, si on a pu prendre le temps au cours de la
journée de les regarder, nous pourrions nous pencher sur ces
règles, particulièrement sur celles concernant les projets de loi
d'intérêt privé, dès ce soir.
Quant aux autres, celles concernant les commissions, nous pourrons les
adopter à une séance ultérieure de la commission de
l'Assemblée nationale. M. le leader du gouvernement.
M. Bédard: En ce qui a trait aux règles concernant
l'adoption de projets de loi d'intérêt privé, nous allons
essayer de faire diligence, M. le Président, pour que ce soir nous
soyons en mesure de vous faire connaître nos points de vue. Maintenant,
je pense que vous concevez que le délai est très court: je ne
voudrais pas que des reproches nous soient faits si nous ne pouvions conclure
ce soir. Nous allons essayer de faire tout ce qui est en notre possible pour
satisfaire à votre demande.
Le Président (M. Guy): Ce n'est pas à mon bonheur
que vous satisferiez!
M. Bédard: II y va de l'intérêt
également de l'Assemblée nationale.
Le Président (M. Guy): C'est à ce que je percevais
être une nécessité.
J'attire votre attention, pour la réunion de ce soir dont je
donnerai avis en Chambre à la période prévue aux affaires
courantes, qu'en vertu du projet de règlement, sous réserve qu'il
soit donc adopté par l'Assemblée, les membres de la commission de
l'Assemblée nationale pour ce soir, étant donné que les
présidents de commissions ne sont pas encore élus, seraient: M.
Bédard, M. Brassard, M. Guay, M. Jolivet, M. Lalonde, M. Pagé et
M. Rancourt.
Sur ce, à moins qu'il n'y ait autre chose, compte tenu que le
Bureau de
l'Assemblée nationale doit siéger depuis deux minutes,
nous allons ajourner nos travaux sine die en nous donnant rendez-vous à
l'Assemblée nationale à 14 heures pile.
(Fin de la séance à 10 h 33)