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Réforme administrative de l'Assemblée
nationale
(Seize heures quarante-cinq minutes)
Le Président (M. Richard): A l'ordre, messieurs! Je
déclare ouverte, en m'excusant de mon retard, la commission de
l'Assemblée nationale, dont sont membres: M. Bellemare (Johnson), M.
Bisaillon (Sainte-Marie), M. Blank (Saint-Louis), M. Burns (Maisonneuve), M.
Cardinal (Prévost), M. Charron (Saint-Jacques), Mme Cuerrier
(Vaudreuil-Soulanges), M. Dussault (Châteauguay), M. Fallu (Terrebonne),
M. Gendron (Abitibi-Ouest), M. Grenier (Mégantic-Compton), M. Jolivet
(Laviolette), M. Lamontagne (Roberval), M. Lavoie (Laval), M. Proulx
(Saint-Jean), M. Richard (Montmorency) et M. Vaillancourt
(Jonquière).
M. Bellemare: M. le député remplace qui?
M. Gendron: Je suis membre de la commission. Je ne remplace
personne.
Le Président (M. Richard): Est-ce que je pourrais
suggérer qu'une motion soit présentée pour la
désignation d'un rapporteur de la commission?
M. Charron: M. le Président, je propose que le
député de Laviolette soit le rapporteur de la commission.
Le Président (M. Richard): Est-ce que cette motion sera
accueillie favorablement? Motion adoptée.
Traducteur des feuilletons et des
procès-verbaux
Je vous rappelle le mandat de la commission, c'est de se réunir
aux fins d'étudier la réforme administrative de
l'Assemblée nationale. Auparavant, si vous me le permettez, je voudrais
que nous revenions à une séance de la commission de
l'Assemblée nationale, il y a quelques mois, où la commission
avait réglé, en faisant exception à la Loi de la fonction
publique, suivant des dispositions de l'article 55 de la Loi de la
Législature, le cas de Mlle Constance Pinault. Malheureusement, la
Commission de la fonction publique ne s'est pas satisfaite de la
résolution que nous avions adoptée à ce moment. Cela ne
règle pas ou cela ne règle qu'en partie le cas de Mlle Pinault.
Je voudrais vous soumettre aujourd'hui un nouveau texte de
résolution.
M. Bellemare: Quelle a été l'objection de la
fonction publique?
Le Président (M. Richard): L'objection, c'est que la
Commission de la fonction publique disait qu'on ne pouvait pas donner d'ordre
à la Commission de la fonction publique.
M. Lavoie: Est-ce qu'il va falloir adopter une résolution
pour s'excuser humblement?
Le Président (M. Richard): Elle nous a dit qu'on pouvait
déroger, en vertu, bien sûr, des dispositions de l'article 55,
mais sans donner d'ordre à la Commission de la fonction publique.
M. Bellemare: ... deviennent des rois.
Le Président (M. Richard): Au lieu et place des
dispositions auxquelles il est fait dérogation au paragraphe
précédent, les dispositions suivantes s'appliquent:
Attendu que Mlle Constance Pinault agit à titre de traducteur des
feuilletons et procès-verbaux de la Chambre depuis le 23 décembre
1976;
Attendu que cette employée a réussi les examens
écrits de qualification de traducteur classe II le 13 février
1978;
Que Mlle Constance Pinault soit nommée traducteur classe II,
échelon 1, au traitement annuel de $17 173 et que la Commission de la
fonction publique émette une liste d'éligibilité en
conséquence; que ladite liste d'éligibilité prenne effet
le jour où le président de l'Assemblée nationale
communique à l'Assemblée la présente disposition.
C'est simplement une modification de forme à la résolution
qui avait déjà été adoptée.
M. Bellemare: Votre autorité est certainement mise en
cause.
Le Président (M. Richard): Non, M. le leader parlementaire
de l'Union Nationale, ce n'est pas ça.
M. Bellemare: En tout cas, je n'aimerais pas ça, moi.
Le Président (M. Richard): Non, mais dans la
résolution, nous avions demandé à la commission de donner
un statut à Mlle Pinault. La commission nous répond: Vous avez
parfaitement le droit de le faire vous-mêmes; faites-le
vous-mêmes.
M. Bellemare: Ah bon!
Le Président (M. Richard): En gros, c'est ça; et,
au lieu de donner des instructions à la Commission de la fonction
publique pour donner un statut à Mlle Pinault...
M. Bellemare: Vont-ils reconnaître ça?
Le Président (M. Richard): Oui, ils le reconnaissent, mais
à condition que nous...
M. Bellemare: Le poste?
Le Président (M. Richard): ... le décidions
nous-mêmes à la commission de l'Assemblée nationale.
M. Bellemare: D'accord, décidé. M. Lavoie: En vertu
de l'article 55.
Le Président (M. Richard): En vertu de l'article 55.
M. Lavoie: De la Loi de la Législature.
Le Président (M. Richard): Oui, en somme, on n'a pas trop
à se plaindre, parce qu'ils nous reconnaissent l'autorité
là-dessus.
En somme, on nous dit qu'on a été trop modestes quant
à l'attribution des pouvoirs de la commission de l'Assemblée
nationale.
M. Bellemare: On a été trop prudents.
Le Président (M. Richard): Je vous donne le nouveau texte:
Que la résolution 349-78, adoptée sous l'autorité du
premier paragraphe de l'article 55 de la Loi de la Législature, 1964,
Statuts refondus du Québec, chapitre 6 et amendements, soit
modifiée comme suit: dans les cinquième et sixième
paragraphes, après $17 173, que tous les mots soient remplacés
par les suivants: "Et que ladite résolution tienne lieu et place de la
liste d'éligibilité normalement émise par la Commission de
la fonction publique et que ladite résolution prenne effet le jour
où le président de l'Assemblée nationale a donné
communication de la première résolution à ce sujet
à l'Assemblée nationale, soit le 21 juin 1978.
M. Bellemare: Elle est rétroactive?
Le Président (M. Richard): Oui, à la date de la
première résolution pour ne pas pénaliser Mlle
Pinault.
M. Lavoie: Je propose son adoption. M. Bellemare: Je
l'appuie. Le Président (M. Richard): Adopté. M. Lavoie:
Adopté.
Plan d'organisation administrative de
l'Assemblée nationale
M. Clément Richard
Le Président (M. Richard): Messieurs les membres de la
commission, permettez-moi de vous soumettre le premier plan d'organisation
administrative de l'Assemblée nationale. Un plan d'organisation
administrative est essentiellement un regroupement des fonctions et
responsabilités dévolues à une organisation.
En ce qui a trait à l'Assemblée nationale, on comprendra
qu'il s'agit des services qu'assurent les fonctionnaires de l'Assemblée
aux députés afin que ceux-ci puissent exercer pleinement leur
rôle, tant auprès de l'organisme législatif comme tel
qu'auprès de leurs commettants.
Dans un ministère ou organisme gouvernemental, il n'est pas
nécessaire de soumettre, comme je le fais actuellement, un plan
d'organisation aux membres de l'Assemblée nationale, mais puisqu'il
s'agit de l'Assemblée nationale justement, des différentes
unités administratives qui la composent et que les députés
sont les principaux concernés, je pense qu'il est normal, voire
essentiel de leur présenter une nouvelle structure administrative de
l'Assemblée nationale.
Quand on parle de l'organisation des services de l'Assemblée
nationale on s'imagine mal que, voilà moins de quinze ans, celle-ci ne
comptait pas 100 employés et que la plupart des services étaient
assurés par d'autres ministères.
En fait, depuis dix ou quinze ans, révolution de l'administration
de l'Assemblée nationale a été constante. Je vous signale,
à titre d'exemple, que le journal des Débats a été
créé en 1964, que le restaurant le Parlementaire est revenu, en
définitive, sous l'égide de l'Assemblée nationale en avril
1972, que le bureau des relations interparlementaires a été
constitué en 1971 et que le bureau d'accueil et d'information a
été formé en janvier 1975.
L'addition de ces nouvelles unités administratives, l'importance
accrue du travail législatif accompli en commission parlementaire et la
durée des sessions ont rendu de plus en plus complexe l'administration
de l'Assemblée nationale.
Devant l'ampleur de ces modifications, mon prédécesseur,
le député de Laval et leader parlementaire de l'Opposition
officielle, a constitué, en février 1975, un comité de
travail qui avait pour mandat, et je cite "de faire un relevé de
l'état actuel des services de l'Assemblée nationale et de
proposer un nouveau plan établi selon les principes modernes
d'organisation et en tenant compte de l'autonomie de l'Assemblée
nationale".
Ce comité, formé de trois hauts fonctionnaires de
l'Assemblée nationale, remettait son rapport le 12 novembre 1976.
Après les élections de novembre, j'ai hérité du
dossier et j'ai confié à un comité, dès
février 1977, la tâche de me faire des recommandations en se
basant sur ce rapport et des représentations faites sur ce sujet.
L'avènement de la radio-télédiffusion des
débats et la mise sur pied de nouveaux projets, les envois sans adresse,
l'Argus, le dictionnaire biographique, m'incitèrent à proposer
des modifications en consultation et en accord avec les auteurs du rapport, en
tenant compte des principes d'organisation reconnus. Cette nouvelle structure
concourait à moderniser l'administration de l'Assemblée
nationale, à la rendre efficace et plus autonome.
Ce premier plan d'organisation que je vous soumets aujourd'hui comprend
cinq parties. Dans la première, on définit l'objectif de
l'administration de l'Assemblée nationale. La deuxième
présente le nouvel organigramme. En troisième partie, on retrouve
le rôle des unités administratives et les fonctions des
autorités supérieures. La quatrième partie fait
état de la structure budgétaire. Enfin, dans la cinquième
partie, on répartit les effectifs permanents, autorisés par
unités administratives.
Tel qu'expliqué dans le document en votre possession,
l'administration de l'Assemblée nationale ne poursuit pas la même
fin que les ministères et organismes gouvernementaux. En effet,
l'objectif de l'Assemblée nationale provient de la nature même de
cette institution. L'Assemblée nationale, composée des
députés élus par la population, constitue le pouvoir
législatif. C'est donc pour assurer l'efficacité du travail des
députés qu'elle doit se donner un chef et disposer d'une
administration qui réponde à l'objectif de les aider à
accomplir leur tâche.
L'objectif de l'administration de l'Assemblée nationale pourrait
donc se formuler ainsi: assurer les moyens essentiels à la
réalisation du pouvoir législatif. Mais de quelle façon
doit-on assurer ces moyens essentiels? La réponse à cette
question constitue le coeur de l'organisation.
D'abord, trois grandes directions générales
dirigées par le sous-chef de l'Assemblée nationale (j'ouvre une
parenthèse pour vous dire qu'en vertu de la Loi de la fonction publique
maintenant, un amendement qui a été apporté d'ailleurs au
mois de juin, le sous-chef de l'Assemblée nationale, c'est-à-dire
le secrétaire général, a rang de sous-ministre) devront
veiller à maintenir les meilleurs services aux parlementaires. La
direction générale des services parlementaires doit conseiller et
assister les députés dans l'exercice de leurs fonctions de
législateurs en insistant sur des services traditionnellement et
essentiellement parlementaires que sont la direction du sergent d'armes
l'ordre, la sécurité, l'aménagement des locaux, le
secrétariat des commissions et la bibliothèque de la
Législature.
Je souligne immédiatement aux membres de la commission que le
secrétariat des commissions, dont on a peut-être minimisé
jusqu'ici le rôle professionnel, devra mettre en place très
bientôt, conformément au voeu exprimé par toutes les
formations politiques et depuis longtemps, les moyens matériels et
humains qui permettront de donner des outils de référence, de
consultation à tous les députés appelés à
siéger en commission parlementaire.
Quant à la bibliothèque de la Législature à
qui on alloue trois postes de cadres, elle sera appelée à
travailler en étroite collaboration avec le secrétariat des
commissions et à fournir, de manière plus efficace, des volumes
et journaux indispensables aux travaux de recherche des
députés.
La direction générale des communications doit assurer la
diffusion d'informations sur l'Assemblée nationale auprès des
députés et des citoyens. Il s'agit d'une vocation toute nouvelle
à l'Assemblée nationale. Je propose que la direction de
l'édition ait le mandat d'imprimer et de publier, non seulement le
journal des Débats, mais toute brochure, document et texte
émanant de l'Assemblée nationale. Je n'ai pas à vous
signaler...
M. Bellemare: Ce ne sont pas les rapports annuels?
Le Président (M. Richard): Non, je parle de tout ce qui
est dévolu présentement à...
M. Bellemare: Brochures, documents, textes émanant de
l'Assemblée nationale.
Le Président (M. Richard): Emanant de l'Assemblée
nationale et non pas des ministères. Je pense, par exemple, à
tous les textes de loi, à tout ce qui est actuellement
édité par l'Editeur officiel du Québec.
En somme, l'Assemblée nationale pourrait avoir son propre
éditeur. Quant à la direction de la
radio-télédiffusion des débats et la direction de
l'accueil et de l'information, elles continueront le travail déjà
bien entrepris en insistant encore plus sur la qualité de
l'information.
Enfin, la direction générale des services administratifs
doit fournir aux députés et aux unités administratives de
l'Assemblée nationale des ressources humaines, matérielles et
financières. Chacun connaît l'importance de ces services et
j'estime qu'une meilleure restructuration devrait permettre certaines
innovations, notamment en matière de personnel, et un meilleur
contrôle des deniers publics.
Je vous signale immédiatement que, dans l'état actuel des
choses, un seul fonctionnaire de l'Assemblée nationale a la
responsabilité de tout le budget. Aucun autre fonctionnaire de
l'Assemblée nationale n'a quelque budget que ce soit à
administrer. La structure que nous proposons permettrait de répartir le
budget entre 13 fonctionnaires qui deviendraient, bien sûr, infiniment
plus responsables et surtout qui s'en trouveraient valorisés.
Je souligne également que d'autres fonctions et d'autres services
placés en "staff" dans l'organigramme, tels le bureau des relations
interparlementaires, les conseillers parlementaires, seront appelés
à unir leurs efforts pour mieux servir les députés.
Je m'en voudrais de ne pas parler d'une entité administrative
identifiée sous le vocable de personnel des députés et des
partis. Celle-ci n'a pas été rattachée au
secrétaire général ou au président. On veut ainsi
conserver l'entière autonomie du député et, devrais-je
ajouter, des partis politiques vis-à-vis de leurs personnels qui leur
sont directement rattachés, que ce soient les secrétaires, le
personnel de recherche, etc. (17 heures)
En terminant, je pense que la nouvelle structure que je vous propose
aujourd'hui assurera une meilleure coordination des services aux
députés, mènera une plus grande cohésion des gestes
administratifs et conduira certainement à un développement des
services professionnels offerts aux députés et rendra
l'Assemblée nationale plus autonome.
M. le leader parlementaire du gouvernement.
Commentaires M. Claude Charron
M. Charron: M. le Président, je veux d'abord vous
remercier de cette initiative d'amener ici, sur la place publique, cette
discussion sur l'organisa-
tion interne de l'Assemblée nationale. Je pense qu'autant les
membres du gouvernement que ceux de l'Opposition doivent s'en
réjouir.
Il reste, comme vous l'avez vous-même mentionné, qu'il
s'agit, dans votre cas, d'une initiative de bon gré et non pas du tout
d'une obligation que vous aviez. Effectivement, tout cela aurait non seulement
pu se passer au comité de régie interne, mais c'est effectivement
passé au comité de régie interne, comme un extrait des
minutes d'une séance a pu en témoigner.
Lorsque nous nous sommes réunis au comité de régie
interne, vous nous avez fait part de cette intention que vous aviez d'en
discuter d'abord avec les collègues de l'Opposition, ce que les
ministres présents ont accepté d'emblée, et
peut-être même de conduire jusqu'à la forme officielle d'une
commission parlementaire, celle-ci, ce que nous avons laissé à
votre initiative.
L'organigramme que nous avons ici des carrières et des
descriptions de tâche a été examiné de notre
côté avec beaucoup d'intérêt. Puisque nous avions
suivi, à une autre époque, les initiatives du
député de Laval, nous avons suivi les conséquences que
vous lui avez données.
Je n'ai guère d'autres remarques et d'autres suggestions
puisque je dois comprendre que cette commission n'a lieu que pour
émettre des avis, des commentaires, sur le projet que vous avez et que
vous remettrez pour ratification, après cette commission, au
comité de régie interne que d'apporter une seule remarque
que mon collègue, le ministre d'Etat à la réforme
électorale et parlementaire, et moi vous avons formulée, qui
n'est pas d'une importance capitale, mais qui nous apparaît, à nos
yeux, justement pour assurer un bon fonctionnement, essentiel de vous faire
remarquer.
D'abord, je découvre avec plaisir que je fais partie de votre
organigramme, M. le Président, que mon bureau est là pour vous
rendre service comme à tout le monde. Je proposerais seulement, comme
nous l'avons fait au comité de régie interne, la modification
suivante: Conformément au règlement de l'Assemblée
nationale qui gère nos travaux... L'article 140 du règlement dit,
à toutes fins pratiques, que le secrétariat des commissions
fonctionne ou a comme maître d'oeuvre, si je peux appeler cela comme
cela, le leader parlementaire du gouvernement, c'est-à-dire que les
commissions sont convoquées, les heures, les avis sont donnés sur
décision politique du leader parlementaire et que toute la machine
fonctionnelle, opératoire du secrétariat des commissions se met
en branle ainsi.
Je propose donc que, conformément à ce que notre
règlement dit et sous-tend, outre le service de législation qui
relève très normalement du leader du gouvernement qui est compris
dans votre organigramme, on fasse relever également du leader
parlementaire du gouvernement le secrétariat des commissions, ceci pour
la raison que je viens d'exprimer, à savoir que tout le travail du
secrétariat des commissions est, en fin de compte, coordonné et
dépendant des initiatives du leader parlementaire du gouvernement.
Deuxièmement, sur le simple plan de l'analyse des comportements la
meilleure personne pour juger de l'efficacité, pour évaluer
professionnellement, sur le plan de la fonction publique, les
compétences, le rendement, l'efficacité et de coter, comme on le
fait dans chacun de nos ministères en cas de promotion ou de
déplacement, le personnel qu'on a sous notre juridiction, ce serait
normalement le leader parlementaire du gouvernement. C'est lui qui est en
mesure d'évaluer la qualité professionnelle des fonctionnaires
qui y travaillent et peut-être, à certaines occasions, de
suggérer des changements.
Ceci, encore une fois, M. le Président, n'est pas capital et me
semble beaucoup plus efficace que de le faire relever d'une direction
générale des services parlementaires à laquelle le leader
parlementaire du gouvernement devrait s'adresser pour obtenir une
coopération et une efficacité du secrétariat des
commissions.
Je mentionne, en conclusion, pour expliquer en même temps et
excuser son absence il vous l'a lui-même témoigné
hier que le ministre d'Etat à la réforme électorale
et parlementaire non seulement avait fait les mêmes
représentations avant que je lui succède comme leader du
gouvernement, mais qu'il maintient également la même opinion sur
ce sujet. C'est la seule modification d'importance que nous souhaiterions voir
apporter à la réorganisation administrative que vous nous
proposez.
Le Président (M. Richard): M. le député de
Laval.
M. Jean-Noël Lavoie
M. Lavoie: M. le Président, j'aurais
préféré qu'on réserve peut-être nos
commentaires à la fin de l'exposé total que vous voulez nous
faire. Notamment, je pensais que vous auriez fait votre entrée en
matière et que vous nous auriez soumis certains documents émanant
de votre cabinet, explicitant l'organigramme et les vocations administratives.
Je crois que cela aurait été plus complet pour les membres de
cette commission, afin qu'ils puissent s'exprimer d'une manière globale.
Etant donné que le leader parlementaire du gouvernement a
préféré intervenir à ce moment-ci, uniquement
après votre entrée en matière, j'aurais
préféré que vous nous fassiez un exposé complet,
donnant lecture de la résolution qui a été adoptée
à la Commission de régie interne, etc., pour nous faire
participer d'une manière globale à votre nouvelle structure.
Le Président (M. Richard): Puis-je me permettre seulement
une correction? Il n'y a pas eu de résolution adoptée.
M. Lavoie: C'est un projet de résolution?
Le Président (M. Richard): C'est un projet de
résolution.
M. Lavoie: D'accord. Très bien. Etant donné que le
leader du gouvernement a préféré intervenir
immédiatement sur un sujet bien précis, sur un genre d'amendement
à votre organigramme, je voudrais vous féliciter de votre
initiative et vous encourager à continuer dans cette direction pour
mettre de l'ordre, si on peut dire, dans l'administration de l'Assemblée
nationale qui a un budget, je ne me rappelle pas, qui approche peut-être
d'une vingtaine de millions, $28 millions. Je dois vous féliciter de
cette initiative. Il était temps d'ailleurs. Cela avait
été amorcé il y a quelques années.
A mon expérience, je suis entré en 1970, il n'y avait
même aucun dossier à l'Assemblée nationale, rien, rien,
rien, je n'avais même pas de personnel. J'ai été voir le
secrétaire général. Il y avait une secrétaire qui
était partie avec mon prédécesseur, mais aucun dossier en
marche. Pour vous donner un exemple, une conférence interparlementaire
entre la France, le Canada et le Québec avait lieu cette même
année, en 1970. J'ai cherché le dossier, il n'existait pas. C'est
l'Orateur de la Chambre des communes qui m'a donné une copie de son
dossier pour mettre le mécanisme en marche pour recevoir nos
invités, nous étions les hôtes de la conférence
durant la même année; il a fallu improviser.
Parlant sur la question soulevée par le leader parlementaire du
gouvernement, en ce qui nous concerne, je ne pense pas que nous serons d'accord
pour qu'on enlève à l'autorité de la présidence, un
des mécanismes un des plus importants d'ailleurs, celui qui a pris le
plus d'importance durant ces dernières années, le
secrétariat des commissions parlementaires, qui est un
élément des plus importants du rouage de l'Assemblée
nationale.
Si on suivait l'argumentation du leader disant que c'est lui qui doit
mettre en marche le mécanisme qui doit faire fonctionner ou qui
déclenche, en somme, les travaux en commission parlementaire; si on suit
ça jusqu'au bout, il faudrait mettre l'Assemblée nationale
pratiquement sous sa tutelle, parce que c'est lui-même qui est le
maître de jeu de tous les travaux de l'Assemblée nationale et il
faudrait mettre en haut de tout votre organigramme, si on suit cette
argumentation, le leader parlementaire du gouvernement qui, lui, met tout en
marche, non seulement les commissions, mais également le Parlement,
parce que c'est lui qui, la plupart du temps, convoque...
M. Charron: Je vous dis tout de suite que je n'y tiens pas.
M. Lavoie: Nous non plus. On s'entend? Une Voix:
Adopté.
M. Lavoie: Je ne vois pas du tout que le secrétariat des
commissions vienne dans l'organigramme du leader parlementaire du gouvernement
et nous n'accepterons jamais ça. Nos couleurs sont claires
là-dessus. Il y a une distinction et une séparation des pouvoirs.
Le législatif est déjà tellement grugé par
l'exécutif, d'une manière générale, qu'on ne
permettra pas qu'un de ses éléments sorte de l'Assemblée
nationale pour aller sous l'autorité du leader parlementaire du
gouvernement.
Constamment, les députés ont affaire aux commissions
parlementaires pour avoir des renseignements, des copies de mémoires, la
liste... Ce matin c'est assez rare que cela m'est arrivé
c'est arrivé que j'ai communiqué moi-même avec le
secrétariat des commissions pour savoir combien il y avait de personnes
ou d'organismes qui s'étaient inscrits pour se faire entendre sur la Loi
de la protection des terres agricoles, tel que je vous en avais prévenu,
d'ailleurs, en Chambre hier. Je voulais savoir combien il y en avait, s'il y
avait des documents de déposés. On m'a dit immédiatement
qu'il y en avait une vingtaine jusqu'à aujourd'hui et qu'il n'y avait
pas de mémoires. Je veux avoir ces renseignements assez rapidement et je
ne veux pas me faire dire, si ça change: Un instant, je vais voir le
ministre ou son chef de cabinet si je peux vous donner la réponse. Je ne
voudrais pas ça, M. le Président.
Votre présentation globale, c'est que ça doit être
indépendant, tout le rouage de l'administration du législatif,
mais on ne voudrait pas que, morceau par morceau, ça parte de votre
autorité pour s'en aller sous l'autorité même si
j'ai beaucoup d'appréciation pour lui du leader parlementaire du
gouvernement; j'ai l'intention qu'il garde ses bebelles et que vous, vous
gardiez vos bebelles, M. le Président.
Je regrette, entre autres, l'absence qui a été
soulignée du ministre d'Etat à la réforme parlementaire.
J'espérais avoir un allié sur cette question, lui qui a toujours
dit, du moins, qu'il était un protecteur du législatif à
l'égard de certains appétits de l'exécutif.
Pour le moment je limite mes propos sur ce point-là
en ce qui nous concerne, nous ne sommes pas d'accord et nous voulons que tout
ce que vous avez, M. le Président, soit conservé sous votre
protection.
Le Président (M. Richard): Puis-je me permettre une
question? Etes-vous d'accord pour qu'on aille chercher ce qu'on propose d'aller
chercher?
M. Lavoie: Propose d'aller chercher...
M. Bellemare: ... trois directions générales?
M. Lavoie: Non, je voulais...
Le Président (M. Richard): Non, vous dites: Tout ce qu'on
a, on doit le garder, mais, là-dedans, il y a des choses très
précises qu'on va chercher. Quand je parle, par exemple, des
éditions.
M. Lavoie: Non, mais je ne voudrais pas aller... Avant que vous
donniez votre exposé général, vos trois directions... Une
autre chose, je ne voudrais pas voir dans votre organigramme,
même encore si j'ai beaucoup d'estime pour le député
de Saint-Jacques... Il n'y a pas de boîte qui a affaire là, sous
l'autorité du leader parlementaire du gouvernement, dans votre
organigramme. Il n'a pas affaire là.
Je pourrais vous donner mon point de vue, je l'avais abordé dans
le passé. Le service de la législation... Je peux l'aborder.
J'aurais une suggestion à vous faire. On l'a déjà
considérée dans le passé.
Je serais d'accord que la législation, pour mettre de l'ordre
dans l'organisme, et je pense qu'on ne perdrait rien pour l'Assemblée
nationale, tout ce qui regarde le service de la législation des bills
publics du gouvernement. Tous les légistes qui sont là, de toute
façon, en pratique, ont toujours été, même s'ils
étaient au budget de l'Assemblée nationale depuis des
années, je crois, au ministère de la Justice, qui était
l'agent "opérateur" là-dedans. Les bills publics, je crois que ce
sont des priorités. C'est le leader parlementaire du gouvernement qui
doit voir à ce que les bills publics soient faits à temps, soient
déposés, soient imprimés à temps. (17 h 15)
Quant à moi, je verrais qu'un légiste ou un greffier en
loi des bills publics relève, comme cela a toujours été en
pratique, du leader du gouvernement. Mais, par contre, qu'il y ait un autre
légiste qui relève du président de l'Assemblée
nationale, qui s'occupe des bills publics au nom d'un député et
des bills privés. Ce sont des bills inscrits ou parrainés par les
députés, comme un projet de loi public présenté par
le député de Saint-Louis sur l'usage du tabac, ou un autre que
j'ai présenté ce matin pour faire une correction, cela devrait
être sous l'autorité d'un légiste de l'Assemblée
nationale. Je suis bien d'accord que tout le système de
législation des bills publics provenant du gouvernement relève du
leader parlementaire du gouvernement, mais je ne vois pas qu'on ait la
présence du leader parlementaire du gouvernement dans votre
organigramme.
Le Président (M. Richard): Je vous signale que les deux
lignes d'autorité, ici, c'est précisément cela que
ça signifiait, précisément parce que le président a
la responsabilité des bills privés et des bills pouvant
émaner de députés, et le leader du gouvernement a la
responsabilité des bills gouvernementaux.
M. Charron: C'est pour cette raison que je suis d'accord.
Le Président (M. Richard): C'est pour cette raison qu'il y
a deux lignes. On pourrait ajouter à une ligne, bills publics et,
à l'autre, bills privés.
M. Lavoie: II y a beaucoup de matière dans cela. Je vous
donne un exemple. Dans le service parlementaire, une de vos directions, la
première, je pense qu'il n'est aucunement question de la
législation dans cela. Je verrais, dans les services parlementaires, que
la législation provenant des députés devrait être
incluse dans les services parlementaires.
De toute façon...
Le Président (M. Richard): On pourra y revenir.
M. Lavoie: ... on pourra y revenir. Je voulais traiter uniquement
du secrétariat des commissions. Je ne suis pas d'accord que cela aille
sous la férule du leader parlementaire du gouvernement.
Le Président (M. Richard): M. le député de
Johnson.
M. Maurice Bellemare
M. Bellemare: M. le Président, je vous félicite de
cette heureuse initiative que vous prenez. Comme on dit en français:
"Other days, other ways"; les sessions ne duraient que six semaines, dans un
temps qui n'est pas si éloigné, quand j'ai commencé
à siéger, et aujourd'hui, elles durent au-delà de six
mois. C'est sûr et certain que l'organigramme que vous nous avez
présenté et que nous avons devant nous montre qu'on a
évolué énormément dans ce domaine et, par votre
prédécesseur, pas les nôtres, parce qu'on était
plutôt limité à un certain rôle de policier dans
l'affaire de la gendarmerie... de l'Union Nationale.
Mais, cette évolution nouvelle nous prouve une chose. Il y a dans
le parlementarisme véritablement un espoir nouveau que le parlementaire
soit mieux servi, mieux défendu et mieux respecté. C'est, pour
moi, un point capital.
Deuxièmement, il y a des dangers aux indiscrétions dans
votre organigramme, des dangers formels quant aux avis qui vous sont
donnés une heure avant les débats. Je pense qu'il faudrait qu'il
soit bien entendu que ceux qui auront à décacheter vos enveloppes
pour les avis donnés en vertu des articles 78, 49 et autres... que ces
avis soient personnellement contrôlés par vous, pour qu'il n'y ait
pas des indiscrétions et d'appels téléphoniques qui se
fassent pour dire: Ecoutez, il y a un point de règlement qui arrive
à l'article 78. M. le député Untel, de tel parti,
communique cela à un adversaire politique. Il ne faudra pas que cela
vienne alourdir non plus le système au point de vue de la
discrétion.
Au contraire. Que la discrétion la plus totale soit
respectée, même si vous prenez plus d'expansion et que vous
confiez certaines responsabilités à certaines personnes, mais que
l'orateur à qui on écrit reste le seul dépositaire de
notre plainte.
Autre chose. Je comprends que vous ajoutez un nombre considérable
de personnes, treize à une place pour en faire sauter, par exemple, dans
un autre document que vous nous avez remis, que le nombre des postes de cadres
et d'adjoints soit porté de 23 à 25 et que huit seront
supprimés. Il faudrait avoir un peu de détails sur ces huit
postes qui seront supprimés. D'ailleurs, vous venez de nous dire qu'il y
en aura treize nouveaux dans une autre direction.
M. Lavoie: Si le leader parlementaire de l'Union Nationale
n'avait pas d'objection, je ne pense pas qu'on puisse vider la question...
M. Bellemare: Non. Ecoutez. Laissez-moi finir. Je vous ai
donné le temps, et même c'était...
M. Lavoie: Ne serait-il pas mieux que vous parliez uniquement sur
l'idée...
M. Bellemare: Je termine dans deux minutes. M. Lavoie:
D'accord.
M. Bellemare: D'abord, on vient d'apprendre du leader qu'il sera
question du contrôle du secrétariat des commissions. Je suis
contre cela en maudit. Excusez le maudit, mais je suis contre, parce que je
trouve que...
M. Charron: Mon chien est mort.
M. Bellemare: ... sur cela, il y a une certaine autonomie
réservée au président et ce service doit rester autonome,
il ne doit pas tomber entre les mains du leader.
Il y a une autre chose, M. le Président, si cela pouvait le
faciliter, c'est que la nouvelle direction de l'édition puisse nous
faire parvenir en temps le journal des Débats sur les commissions. Il y
a un retard incalculable de jours et de semaines sur les séances des
commissions parlementaires qui nous arrivent parfois un mois, même la
session est finie depuis un mois et on en reçoit encore.
Le Président (M. Richard):... longtemps, M. le leader.
M. Bellemare: Ce n'est pas la question. Pour les commissions
parlementaires, si la direction générale de l'édition est
formée, elle pourrait peut-être apporter certaines
améliorations. Quant aux nouveaux cadres supérieurs, je pense que
vous faites bien de vous garantir de l'exécution de certaines choses qui
sont extrêmement difficiles pour vous présentement, de
contrôler le tout, parce que c'est rendu assez vaste, mais il reste un
fait certain, c'est que les nouveaux qui seront nommés ne devraient pas
préjudicier ceux qui ont déjà de l'ancienneté. Je
ne voudrais pas, même si ce sont des gens déjà en place,
préjudicier le mérite, l'acquis qu'ont certaines personnes qui
ont de l'expérience et surtout des années de service. Parfois, ce
ne sont peut-être pas les plus brillants, mais il y a une chose certaine,
c'est que le respect de l'ancienneté, dans ces cas-là, devrait
être un des critères de base pour les nominations.
Alors, M. le Président, je termine en disant: A quand la
réforme promise du Comité de régie interne?
Le Président (M. Richard): Cela, M. le leader
parlementaire de l'Union Nationale...
M. Bellemare: Ecoutez, si vous n'êtes pas capable de me
répondre, je ne vous demande pas de me dire...
Le Président (M. Richard): Non.
M. Bellemare: ... demain matin ou dans trois semaines, mais vous
nous avez déjà dit qu'une réforme était promise du
Comité de régie interne...
Le Président (M. Richard): M. le leader parlementaire de
l'Union Nationale, je corrige vos propos. Je dis que peut-être qu'une
réforme de la régie interne serait souhaitable. Mais j'aimerais
bien voir le texte, M. le leader parlementaire de l'Union Nationale, je pense
que je n'ai pas...
M. Bellemare: On va vous le trouver, parce que je ne l'ai pas
noté.
Le Président (M. Richard): ... mais je vous dirai tout de
suite que cette réforme serait, atout le moins, un préalable
à toute autre réforme souhaitée de la régie
interne.
M. Bellemare: Oui, mais ce n'est pas la régie interne, pas
du tout. Au contraire, c'est l'administration pure et simple des trois grandes
directions des communications, les services administratifs et les services
parlementaires.
Le Président (M. Richard): Oui, mais que fait la
régie interne, M. le député de Johnson?
M. Bellemare: Oui, mais ce n'est pas cela que vous nous avez
promis. Vous nous avez promis que, dans la régie interne, il y aurait
une révision complète du statut d'opération. Je pense que
ce serait bien intéressant que, nous aussi, nous soyons mis au courant,
parce qu'on n'appartient pas à cette régie et on reçoit
parfois des avis qui nous sont imposés, qui nous viennent sans aucune
consultation. A ce moment-là, vous nous aviez dit: Vous aurez, M.
Bellemare, M. le leader, une complète régie interne refaite.
Alors, on attend. On est patient, on n'en a jamais eu. J'ai terminé,
M.le Président.
Le Président (M. Richard): Merci. M. le
député de Saint-Louis.
M. Harry Blank
M. Blank: Je voudrais ajouter quelques mots aux propos du leader
de l'Opposition officielle, c'est la question du secrétariat de
commissions. Comme c'est dans nos règlements, il y a des
présidents de commission dont un représentant de l'Opposition.
C'est moi, dans ce cas-ci. Si on met le secrétariat des commissions sous
la tutelle du leader, il est possible que le leader choisisse les
présidents pour telle ou telle commission. Ce n'est pas cela?
Une Voix: Vous avez peur de perdre votre emploi?
M. Bellemare: Ce qui lui a déjà été
demandé.
M. Lavoie: II y en avait un avant, de toute façon.
M. Jolivet: Je comprends.
M. Bellemare: Est-ce qu'il a déjà été
nommé président dune commission quelque part?
M. Jolivet: Oui, il a été demandé.
M. Blank: Oui. Je sais que cela existait avant. Je ne sais pas
si...
M. Lavoie: Le député de Chicoutimi était
président de commissions, même dans l'Opposition.
M. Blank: Je dis que si on prend le contrôle du
secrétariat des commissions et qu'on met cela dans les mains du leader,
particulièrement à l'intersession, quand il n'y a pas de
disponibilité des députés ou de présidents, il est
possible que le leader demande au secrétaire des commissions:
Trouvez-moi un président et je ne souhaite pas l'Opposition pour telle
et telle commission. Des choses comme cela peuvent arriver. Je ne dis pas que
cela arrivera, mais...
M. Gendron: Le règlement de l'Assemblée nationale
va continuer à s'appliquer pour la nomination des présidents.
M. Blank: Je ne parle pas de la nomination des présidents.
La nomination des présidents est déjà faite, mais
quelqu'un fait le choix de la personne qui va présider cette commission
à ce moment-là. Ce n'est pas dans nos règlements à
ce moment-ci.
M. Charron: C'est le vice-président de l'Assemblée
qui fait cela.
M. Blank: Par coutume. M. Charron: Oui et puis?
M. Blank: Qu'est-ce qui va empêcher le leader, s'il a le
contrôle du serétariat des commissions, de dire au
secrétariat: Faites venir cette commission et nommez un tel et un tel
présidents?
M. Charron: Vous n'avez pas le contrôle des commissions
actuellement.
M. Blank: Le seul contrôle que vous avez maintenant...
M. Charron: En vertu de l'article 140 du règlement, c'est
moi qui lui donne les ordres de le faire.
M. Blank: Oui, mais vous ne pouvez pas donner d'ordre au
vice-président.
M. Charron: Non, c'est pour ça que je vous dis que
ça demeure la même chose.
M. Blank: Oui, mais c'est par coutume. Aujourd'hui...
M. Charron: Quand je vous dis que le secrétariat des
commissions devrait s'en venir dans le petit carreau, comme le service de
législation est rattaché au président, à cause des
lois privées, tout ce qu'on vous avait expliqué, M. le
Président, ce n'est pas parce que je veux une modification, c'est parce
que je dis que c'est cela, la réalité, actuellement.
M. Blank: ...
M. Charron: En vertu de l'article 140, actuellement,
l'organisation du travail du secrétariat des commissions dépend
de l'initiative du leader parlementaire du gouvernement.
M. Lavoie: Mais tout le personnel, les effectifs, l'organisation
du travail, l'équipement physique et humain des commissions, du
secrétariat relève de la présidence. Et ça doit
rester comme cela à mon point de vue.
M. Charron: De toute façon, M. le Président...
Le Président (M. Richard): Est-ce que vous voulez qu'on
aille page...
M. Charron: Non, je vais conclure là-dessus pour qu'on
n'en parle pas.
Le Président (M. Richard): Oui, M. le leader du
gouvernement.
M. Charron: De toute façon, M. le Président, qu'il
soit là ou là, parce que s'il avait été au
même niveau que le service de la législation, il aurait
été aussi lié par deux fois, c'est-à-dire une fois
au leader parlementaire du gouvernement en ce qui concerne les bills publics,
le service de la législation, et une fois au président, le
secrétariat des commissions également. De toute façon, on
n'abolit pas l'article 140 non plus en mettant le secrétariat des
commissions sous la direction générale des services
parlementaires.
M. Lavoie: Cela fonctionne, l'article 140.
M. Bellemare: Cela fonctionne, c'est ça. On est bien
d'accord avec l'article 140 et avec l'article 141 aussi, au deuxième
paragraphe.
M. Charron: Oui, je sais.
M. Bellemare: On est bien d'accord.
Le Président (M. Richard): Si on voyait les documents que
je vous ai soumis pour illustrer l'organigramme, je vous amène à
la page qui n'est pas numérotée, mais qui s'intitule, Objectifs
de l'Assemblée nationale...
M. Lavoie: Commencez par l'introduction, vous l'avez.
Objectif et organigramme
Le Président (M. Richard): Introduction au rapport.
Le présent document constitue le premier plan d'organisation
administrative de l'Assemblée nationale. Il s'agit essentiellement d'un
regroupement, le plus ordonné possible, des fonctions et
responsabilités dévolues à l'Assemblée nationale,
compte tenu de son objectif particulier. Il comprend cinq parties. Dans la
première partie, on définit l'objectif de l'administration de
l'Assemblée nationale, en établissant la distinction avec les
ministères et organismes gouvernementaux.
La deuxième partie présente le nouvel organigramme et ses
principales caractéristiques. En troisième partie, on retrouve le
rôle des unités administratives et les fonctions des
autorités supérieures. La quatrième partie fait
état de la structure de programme qui permet à chaque
gestionnaire d'être responsable de son budget, suivant la formule du
PPB.
Enfin, dans la cinquième partie, on répartit les effectifs
permanents autorisés par unités administratives.
L'objectif de l'Assemblée nationale.
L'administration de l'Assemblée nationale ne poursuit pas la
même fin que les ministères et organismes gouvernementaux.
En effet, l'objectif de l'Assemblée nationale provient de la
nature même de cette institution. L'Assemblée nationale
composée des députés élus par la population
constitue le pouvoir législatif. C'est donc pour assurer
l'efficacité du travail des députés qu'elle doit se donner
un chef et disposer d'une administration qui répond à l'objectif
de les aider à accomplir leurs tâches. L'objectif de
l'administration de l'Assemblée nationale pourrait donc se formuler
ainsi, ce que j'ai déjà dit tout à l'heure: assurer les
moyens essentiels à la réalisation du pouvoir
législatif.
Maintenant, les caractéristiques de l'organigramme. Je vous
signale que, dans l'état actuel des choses, il n'y a aucun organigramme.
J'ajoute un détail, il y a présentement à peu près
640 employés permanents de l'Assemblée nationale. En temps de
session surtout, nous faisons appel à une centaine d'occasionnels.
L'organigramme illustre donc un groupement des activités de
l'administration de l'Assemblée nationale par fonction. Le
président, qui exerce la responsabilité de chef de
l'Assemblée nationale je vous réfère à
l'organigramme est lié étroitement à
l'activité de certains services et de certains postes, tels le bureau
des relations interparlementaires, le service de législation, les
conseillers parlementaires. Je dis, les conseillers, au pluriel, quoique en
réalité, il n'y en a qu'un. Le secrétaire
général, qui a le rang de sous-chef, dirige trois grandes
directions générales: la direction générale des
services parlementaires, qui regroupe des entités dont le rôle est
associé au rôle parlementaire des députés, cela
apparaît au premier carreau en-dessous du secrétaire
général; la direction générale des communications,
qui assure l'information des députés et des citoyens par ses
directions de l'édition, de la radio-télédiffusion des
débats, de l'accueil et de l'information. Vous avez trois directions
sous la direction générale des communications et également
trois directions sous la direction générale des services
parlementaires. (17 h 30)
La direction générale des services administratifs qui
fournit aux membres de l'Assemblée nationale et aux unités
administratives les ressources humaines, financières et
matérielles. Là encore, vous avez trois directions sous la
direction générale des services administratifs. Je pourrai vous
décrire plus amplement... si vous voulez savoir, par exemple, à
quoi correspond la direction des services auxiliaires. Peut-être que je
pourrais le dire dès maintenant. Les services auxiliaires, ce sont les
restaurants, c'est-à-dire le Mini-Débat et le Parlementaire, la
distribution des documents parlementaires, le pourvoyeur et la tribune de la
presse.
Dans une unité administrative autonome, personnel des
députés et des partis, on regroupe tout le personnel
rattaché directement aux parlementaires. Je ne voyais pas comment on
pouvait rattacher cela, de quelque façon que ce soit, à une autre
autorité que le député lui-même ou les formations
politiques.
Il est à noter que trois services dirigés par du personnel
de direction supérieure n'apparaissent pas à l'organigramme. Il
s'agit du service de révision de la direction de l'édition, qui
est administré par un adjoint aux cadres supérieurs, et de deux
entités, chacune étant sous la responsabilité d'un
administrateur IV, les services techniques et publics, de même que les
services de recherche et de documentation de la bibliothèque de la
Législature.
Quant à la direction de la radio-télévision, ses
divisions administratives n'ayant pas encore été
créées, il est possible que du personnel de cadre s'ajoute
éventuellement, mais j'en doute. Je peux vous dire que j'en doute, que
je ne crois pas que cela devienne nécessaire.
Vocations des unités administratives et fonctions des
autorités supérieures.
En reprenant l'organigramme, le président: Chef de
l'Assemblée nationale, fait observer les règlements et dirige les
travaux de l'Assemblée, quand il peut, et administre les services de
l'Assemblée nationale.
Le cabinet du président: Assister le président dans ses
fonctions.
Vice-président. Un vice-président exerce toutes les
fonctions du président et détient tous ses pouvoirs en l'absence
de ce dernier ou en cas d'incapacité d'agir. Là, je fais une
référence à l'article 46 de la Loi de la
Législature.
Service de législation: Contribuer à la préparation
et à la rédaction de tout projet de loi privé et de tout
projet de loi public émanant d'un député ou du
gouvernement. J'aimerais corriger "origi-nant" par "émanant".
"Originant", c'est un anglicisme, cela n'existe pas. C'est un barbarisme.
Assister les membres de l'Assemblée nationale dans les
étapes de l'étude de tout projet de loi privé ou
public.
Le bureau des relations interparlementaires.
qui a été créé en 1971: Planifier et
organiser toutes les conférences, visites et échanges entre
parlementaires.
Conseillers parlementaires: Interprètent les lois et
règlements qui régissent l'Assemblée et ses
commissions.
Conseillent le président, les vice-présidents, les
présidents de commissions, dans la préparation, l'organisation et
la conduite des travaux parlementaires.
Personnel des députés et des partis: Assurer un service de
secrétariat et un personnel de recherche aux députés, de
même qu'un personnel d'encadrement au leader parlementaire du
gouvernement, de l'Opposition ou d'un parti visé au paragraphe b) de
l'article 98A de la Loi de la Législature, du whip en chef du
gouvernement ou du whip en chef de l'Opposition.
Secrétaire général: Sous-chef de l'Assemblée
nationale. Plus haut conseiller de l'Assemblée dans
l'interprétation des dispositions réglementaires.
Secrétaire de la commission de régie interne.
Secrétaires adjoints: Assistent le secrétaire
général dans le travail effectué à la table.
Participent à la préparation du feuilleton et à la
rédaction du procès-verbal. Agissent d'office comme
secrétaires de la commission plénière et de toute autre
commission, le cas échéant.
Direction générale des services parlementaires: Conseiller
et assister les députés dans l'exercice de leurs fonctions de
législateurs en leur assurant des services parlementaires.
Direction du sergent d'armes: Veiller à assurer le
bien-être matériel et la protection des députés.
Cette direction est responsable des services de protection, des messagers et
d'aménagement.
Secrétariat des commissions: Fournir un support administratif et
une aide professionnelle au président et aux membres des commissions
parlementaires. Dresser un procès-verbal des séances des
commissions, article 144 du règlement de l'Assemblée.
Bibliothèque de la Législature: Assurer le traitement et
l'exploitation des collections et maintenir des services de recherche et de
documentation à l'intention des parlementaires. La bibliothèque
de la Législature comprend les services techniques et publics et les
services de recherche et de documentation.
Direction générale des communications: Assurer la
diffusion d'information sur l'Assemblée nationale auprès des
parlementaires et des citoyens.
Direction de l'édition. Imprimer et publier les brochures,
documents et textes de l'Assemblée nationale de même que les
comptes rendus des débats de la Chambre et des commissions. Cette
direction est responsable des services de révision, de l'impression, de
transcription et de composition.
Je signale qu'il s'agit vraiment d'une nouveauté qui aurait pour
fins de rendre l'Assemblée complètement autonome. Actuellement,
il y a l'Editeur officiel du Québec qui signe des contrats qui sont
ensuite administrés par l'Assemblée nationale, ce qui crée
parfois certaines confusions et certaines ambiguïtés.
Direction de la radiotélévision des débats. Assurer
la radiodiffusion et la télévision des débats.
Direction de l'accueil et de l'information. Fournir et diffuser
auprès des parlementaires et de l'ensemble de la population du
Québec des renseignements et un enseignement sur les aspects divers de
la vie institutionnelle de l'Assemblée nationale et maintenir au
parlement un service d'accueil pour le public.
Je me permets de féliciter mon prédécesseur pour
avoir créé ce service qui est d'une utilité remarquable,
qui reçoit un accueil favorable de tout le monde. Cette année, on
a créé un précédent en occupant des places de
kiosques dans les salons de livres ou les diverses expositions un peu partout
à travers le Québec. Selon les rapports que j'ai, cela obtient un
succès considérable.
Direction générale des services administratifs. Fournir
aux membres de l'Assemblée nationale et aux unités
administratives les ressources humaines, matérielles et
financières.
Direction du personnel. Coordonner et exécuter les
activités reliées à la dotation en personnel, au
perfectionnement, à la rémunération, aux relations de
travail, à l'organisation administrative et au contrôle des
besoins en ressources humaines.
La direction des services financiers. Coordonner l'affectation des
ressources financières, la préparation du budget et la
comptabilité.
La direction des services auxiliaires. Coordonner et contrôler les
opérations d'achat, d'approvisionnement, de distribution de documents et
assurer les services alimentaires. Cette direction est responsable des services
de distribution, des documents parlementaires, d'approvisionnement du
restaurant "Le Parlementaire" et du service aux courriéristes
parlementaires.
Pour que vous soyez bien renseignés, dans vos cases de
l'organigramme, je vais essayer de vous indiquer le nombre de personnes que
cela comprend. Dans la case du personnel des députés et des
partis, c'est 125.
M. Bellemare: Dans la case...
Le Président (M. Richard): Du personnel des
députés et des partis, c'est 125.
M. Bellemare: 125 personnes.
Le Président (M. Richard): Je pourrais peut-être
vous faire grâce du Vérificateur général, mais en
tout cas, je pense que c'est 153; pour le Protecteur du citoyen, 31 ; le
service de législation, 16 personnes je ne parle que de
permanents le bureau des relations interparlementaires, 7 personnes;
conseillers parlementaires, 1 personne...
M. Charron: II faudrait enlever le "s".
Le Président (M. Richard): On en avait mis 2, je me
demandais où était l'autre, je ne l'ai pas ren-
contrée encore. C'est parce que l'actuel conseiller se
dédouble parfois. Le secrétaire général, 1
personne...
M. Bellemare: Les sous-ministres.
Le Président (M. Richard): Les sous-ministres, oui. Les
secrétaires adjoints, cela comprend 9 personnes.
M. Lavoie: De soutien aussi? Pour les
procès-verbaux...
Le Président (M. Richard): Oui. Dans les trois directions,
comme c'est présenté, comme c'est soumis, la direction
générale des services parlementaires comprendrait un total de 225
employés; la direction générale des communications, 125,
et la direction générale des services administratifs, 111.
Une Voix: 111?
Le Président (M. Richard): 111. Les directions. La
direction du sergent d'armes, 137; le secrétariat des commissions, 12;
la bibliothèque de la Législature, 74; la direction de
l'édition, 90 c'est sous la direction générale des
communications la direction de la radio-télévision des
débats, 12; la direction de l'accueil et de l'information, 21.
Sous la direction générale des services administratifs, la
direction du personnel, 26; la direction des services financiers, 18 et la
direction des services auxiliaires, 59. Les services auxiliaires comprennent,
je le répète, les restaurants, la distribution des documents, le
pourvoyeur et la tribune de la presse.
M. Lavoie: M. le Président, pour l'information autant des
parlementaires que de la population, et comme référence
également, s'il y a utilité dans l'avenir, n'y aurait-il pas lieu
que vous lisiez également, pour les fins du journal des Débats,
le projet de résolution de la régie interne?
Le Président (M. Richard): Oui. Le projet de
résolution pour la régie interne parce que je vous signale
que, pour adopter cette nouvelle structure, il faut se référer,
encore une fois, aux dispositions de l'article 55 de la Loi de la
Législature qui nous permettent de déroger aux règles de
la fonction publique. Fondamentalement, l'objet du projet de résolution
vise à déroger à la Loi de la fonction publique.
Attendu qu'aux termes du premier alinéa de l'article 55 de la Loi
de la Législature le personnel de l'Assemblée nationale continue
à être régi par les lois, règlements et
règles qui lui sont applicables, mais qu'il est loisible à la
Commission de régie interne d'y déroger, avec l'approbation de la
commission de l'Assemblée nationale, pourvu qu'une telle
dérogation indique spécifiquement les dispositions auxquelles il
est dérogé, ainsi que les dispositions qui s'appliqueront
à leur lieu et place.
Attendu qu'aux termes du troisième alinéa de l'article 55
de la Loi de la Législature les commissaires de la régie interne
établissent les règles gouvernant les dépenses
contingentes et autres dépenses de l'Assemblée nationale.
Attendu qu'afin d'assurer un meilleur fonctionnement des unités
administratives de l'Assemblée nationale, le président a soumis
un plan d'organisation administrative.
Attendu qu'il y a lieu de soustraire l'administration de
l'Assemblée nationale à l'application de certaines dispositions
de la Loi de la fonction publique et de la Loi de l'administration
financière, ainsi que des règlements, règles et directives
pertinents pour procéder à la mise en application du nouveau plan
d'organisation, puisque l'Assemblée nationale participe du pouvoir
législatif et que certaines caractéristiques diffèrent des
ministères et organismes gouvernementaux.
En conséquence, la Commission de régie interne
décide; 1- Que le nouveau plan d'organisation administrative de
l'Assemblée nationale apparaissant en annexe soit approuvé; 2-
Que la structure de programmes incluse dans le nouveau plan soit
présentée au Conseil du trésor avec les
réaménagements budgétaires requis pour être inscrite
au livre des crédits 1979/80; 3- Que le nombre de postes de cadres et
d'adjoints aux cadres supérieurs soit porté de 23 à 25,
auquel il faut ajouter huit postes qui seront supprimés lors du
départ ou de la réaffectation des titulaires; 4- Qu'en fonction
de critères spécifiques à l'Assemblée nationale,
soient reconnus au niveau d'administrateur, classe 1, les postes de directeur
général des services parlementaires, directeur
général des services administratifs, directeur
général des communications; au niveau d'administrateur, classe
II, les postes de greffier en loi de la Législature (en charge du
service de la législation); au niveau d'administrateur, classe III, les
postes toutes les directions de directeur du bureau des relations
interparlementaires, greffier en loi adjoint de la Législature,
secrétaire des commissions, directeur de la bibliothèque de la
Législature, directeur de la radio-télévision des
débats, directeur du personnel, directeur des services financiers; au
niveau d'administrateur classe IV, les postes de conseillers parlementaires,
secrétaires adjoints, sergent d'armes, directeur de l'édition,
directeur de l'accueil et de l'information, directeur des services auxiliaires,
responsable des services techniques et publics, responsable des services de
recherche et de documentation; au niveau d'adjoint aux cadres
supérieurs, le poste de responsable du service de révision. 5-
Que tous les titulaires actuels des postes de cadres et d'ajoints aux cadres
supérieurs conservent leurs fonctions jusqu'à ce qu'une
décision soit prise par le président relativement à leurs
postes. 6- Que les cadres et adjoints aux cadres
supérieurs soient nommés par le président qui fixe
leur traitement.
S'il le juge à propos, le président constitue un jury de
sélection chargé d'examiner les candidatures. 7- Que la direction
du personnel prenne les dispositions nécessaires pour que les cadres et
adjoints aux cadres supérieurs exerçant des fonctions de
gestionnaires reçoivent des cours de perfectionnement en gestion.
(17 h 45) 8- Que tous les employés de l'Assemblée
nationale soient informés de la nouvelle structure administrative et des
résolutions de la commission ayant trait à cette structure. 9-
Que la direction du personnel prenne les dispositions nécessaires pour
faire parvenir à chaque employé de l'Assemblée nationale
une copie de sa description de fonction établie conformément au
nouveau plan d'organisation. 10- Que les dispositions de la présente
résolution aient préséance sur toute autre disposition
législative ou réglementaire à laquelle elles
dérogent, notamment l'article 22 de la Loi de l'administration
financière, et les sections IV, V et VI de la Loi de la fonction
publique.
Mais ça, c'est important dès qu'ils ont
reçu leur pleine application, les articles 5, 6, 8 et 9 cessent d'avoir
effet. Les autres articles demeurent en vigueur tant qu'ils ne sont pas
abrogés, modifiés ou remplacés conformément
à l'article 55 de la Loi de la Législature.
Les changements d'affectation pouvant résulter de la
présente résolution ne peuvent avoir pour effet de diminuer la
classification et le traitement des titulaires actuels des postes de cadres et
d'adjoints aux cadres supérieurs.
En somme, tous les droits acquis sont protégés par ce
texte. 11-Que la présente résolution prenne effet le jour de son
approbation par la commission de l'Assemblée nationale.
M. le député de Laval.
M. Lavoie: J'aurais certaines remarques d'ordre
général ou même particulier à faire. J'avais
justement des doutes sur les premiers propos du leader parlementaire du
gouvernement au début, lorsqu'il disait que toute cette
réorganisation aurait pu être faite en arrière des portes
de la régie interne de l'Assemblée nationale. J'avais certains
doutes. Je n'ai pas voulu le contredire à ce moment-là,
mais...
M. Charron: Là, vous le faites.
M. Lavoie: Je suis encore sur du terrain plus solide...
M. Bellemare: II l'avait dit lors de la commission de la
réforme parlementaire.
M. Lavoie: Dans les attendus de la résolution, d'ailleurs,
il est bien dit qu'on entend déroger à l'application de
l'article... En tout cas, on entend se prévaloir de l'article 55 de la
Loi de la Législature...
Le Président (M. Richard): C'est ça. C'est exact,
et il faut donc passer par la commission de l'Assemblée nationale.
M. Lavoie: Nécessairement...
Le Président (M. Richard): Nécessairement.
M. Lavoie: Cela veut dire que là, nous sommes des
partenaires égaux avec droit de parole absolu et on peut s'exprimer en
toute liberté sur ce projet de réorganisation. Autrement, nous
aurions été des citoyens de deuxième classe. On n'aurait
pu que vous remercier de votre générosité de. nous faire
participer à cette élaboration.
M. Bellemare: ...
M. Lavoie: Maintenant, nous sommes des partenaires pour apporter
une contribution des plus positives possible à cette
réorganisation.
Attendez! Par quoi vais-je commencer?
Vous mentionnez à l'article 3 que le nombre de postes de cadres
et d'adjoints aux cadres supérieurs soit porté de 23 à 25,
auxquels il faut ajouter huit postes qui seront supprimés lors du
départ ou de la réaffectation des titulaires. Lesquels
est-ce?
Le Président (M. Richard): Cela apparaît au tableau
qui est annexé. Service de législation, vous l'avez...
M. Lavoie: Je n'ai pas ce tableau.
Le Président (M. Richard): Vous n'avez pas ce tableau?
M. Lavoie: Non. J'ai les documents que vous avez eu
l'amabilité de me remettre il y a une semaine. Je n'ai pas eu un dossier
complet.
Le Président (M. Richard): M. le député de
Saint-Louis?
M. Blank: Oui.
Le Président (M. Richard): Alors, au service de
législation, un poste de cadre supprimé. Il s agit d un cas de
l'assurance-maladie.
M. Lavoie: Ah oui!
Le Président (M. Richard): D accord?
M. Lavoie: Le service de législation, oui.
Le Président (M. Richard): Au niveau du secrétaire
général, le secrétaire adjoint, non... Dans le bureau du
secrétaire général, c est un congé sans solde de
longue durée, cinq ans.
M. Lavoie: Au bureau du secrétaire général?
Est-ce M. Dufour...
Une Voix: Oui.
M. Lavoie: ... qui est dans l'enseignement, quelque chose?
Le Président (M. Richard): Au secrétariat des
commissions, c'est un poste d'adjoint aux cadres qui a été
jugé non nécessaire. Ici, c'est la même chose.
Une Voix: La même chose.
Le Président (M. Richard): La même chose, à
la page suivante, à la direction de l'édition, un poste d'adjoint
aux cadres qui a été jugé non nécessaire. La
même chose à la direction des services financiers, un poste de
cadre supprimé. Direction des services auxiliaires.
M. Bellemare: II y en a six et vous avez dit huit. Qui sont les
deux autres?
Le Président (M. Richard): Non. Il y en a cinq. On en
demande huit c'est cela? et il y en a trois, c'est uniquement
pour donner une plus grande souplesse et un plus grand jeu et on n'en aura pas
nécessairement besoin. C'est cinq.
M. Lavoie: Dans votre organigramme, justement, cela a
été explicité un peu dans l'explication de ce dernier,
dans les différentes classifications, ce qui me tracassait, c'est qu'on
n'y voyait pas le journal des Débats, mais je comprends qu'il
relève de la direction de l'édition.
J'ai fait un exercice moi-même, connaissant la plupart du
personnel de cadre de l'Assemblée, afin de voir les postes qu'il
resterait à combler dans votre réorganisation, si je comprends
bien. Le secrétaire général est bien en place, le
conseiller parlementaire aussi. Le bureau des relations interparlementaires,
celui qui a la charge, actuellement c'est...
Le Président (M. Richard): M. Simard.
M. Lavoie: M. Simard. Le président et le
vice-président sont en place, mais d'une manière assez
temporaire, peut-être, sauf le président, il peut avoir une
certaine permanence. Au service de la législation je crois que c'est Me
Leclerc.
Le Président (M. Richard): C'est cela. M. le leader
parlementaire de l'Opposition officielle, on prévoit ici que les
personnes aux postes seraient désignées par le président,
mais vous vous imaginez bien que de même que pour le secrétaire
général et les secrétaires adjoints, on va consulter
toutes les formations politiques de l'Assemblée nationale. Vous imaginez
bien que, de la même façon, il serait plutôt maladroit pour
le président de désigner à des postes des personnes qui
seraient persona non grata de la part des...
M. Bellemare: Est-ce qu'elles sont à l'Assemblée
nationale présentement?
Le Président (M. Richard): Non. Pour le moment, quant
à moi, je n'ai pas du tout envisagé d'aller chercher des
personnes ailleurs qu'à l'Assemblée nationale. Je pense qu'on a
toutes les personnes qu'il faut ici, peut-être à une exception
près; mais même là, je n'ai pas de vues sur la personne,
rien, mais peut-être à une exception près. Mais vous vous
rendez bien compte que les principaux postes ne seraient pas comblés
sans consulter les formations politiques de l'Assemblée nationale.
M. Lavoie: Les postes...
M. Bellemare: On a des suppositions vagues, savoir qui va occuper
les postes. On sait à peu près qui dans bien des cas. Pour un,
par exemple, à l'édition générale, je ne nomme pas
de nom, mais je le connais, il est déjà à
l'Assemblée nationale.
Le Président (M. Richard): Dans la plupart des cas, je
dirais, M. le leader de l'Union Nationale, que cela s'impose peut-être
d'évidence.
M. Bellemare: C'est ce qu'il va arriver.
M. Lavoie: Est-ce que vous pourriez me dire... On peut identifier
assez bien les gens qui sont en place. J'identifie passablement la plupart.
Mais est-ce que le poste n'est pas occupé actuellement comme directeur
général des communications?
Le Président (M. Richard): Non, cela n'existe pas.
M. Bellemare: On les crée actuellement. Vous avez les
classes I, II et III.
M. Lavoie: Direction générale des services
parlementaires, non plus.
Le Président (M. Richard): Non plus, il n'y a
personne.
M. Lavoie: Directeur général des services
administratifs, il y en a un qui occupe pas mal le poste actuellement. Je ne
sais pas si celui qui s'est occupé de l'administration...
Le Président (M. Richard): Oui, mais cette direction
générale n'existe pas. Ce que je ne voudrais pas, si je peux me
permettre, c'est peut-être qu'on mette la charrue devant les boeufs.
Encore faudrait-il d'abord s'entendre, c'est une suggestion, une proposition
que je formule, sur l'organigramme, la nouvelle organisation administrative et,
ensuite, pas d'objection pour vous consulter sur: comment on va remplir les
postes.
M. Bellemare: Cela, on a été...
Le Président (M. Richard): Mais je craindrais très
fortement, M. le député de Laval...
M. Bellemare: ... avisé cet après-midi
officiellement et ça fait une semaine qu'on l'a. On a pu en discuter
dans notre bureau et à notre caucus. Ce
qu'on voudrait, c'est que les droits acquis de certaines personnes ne
soient pas lésés...
Le Président (M. Richard): Dans le texte...
M. Bellemare: ... aux trois directions
générales.
Le Président (M. Richard): ... M. le leader parlementaire
de l'Union Nationale, de proposition du projet de résolution de la
régie interne...
M. Bellemare: Oui, je l'ai lu.
Le Président (M. Richard): ... les droits acquis sont
protégés.
M. Lavoie: N'allons pas dans les détails. Sur
l'organigramme même, je n'ai pas grand commentaires à faire, sauf
que je voudrais peut-être répéter un peu... une suggestion
que je voudrais faire au service de la législation, ce que j'ai
exprimé au début. Je ne vous demande pas que ce soit
réglé immédiatement, mais je pense que ce serait dans
l'ordre de faire une distinction entre les projets de loi publics du
gouvernement, les projets de loi publics des députés, et les
projets de loi privés.
M. Charron: Est-ce que je peux demander au leader de l'Opposition
officielle, M. le Président, de préciser; j'ai compris son
intervention distinguant projets de loi publics, projets de loi publics au nom
des députés, projets de loi privés, mais est-ce que
ça irait jusqu'à l'impossibilité pour le leader
parlementaire du gouvernement, une fois qu'une partie du service de
législation serait sous l'autorité du président, de
programmer lui-même le dépôt de ces projets de loi à
l'Assemblée. Si, par exemple, un député comme le
député de... est-ce qu'il ferait affaires avec le
président pour dire: M. le Président, j'ai l'intention de
déposer mon projet de loi aujourd'hui, celui que vous m'avez vu amener
au service de législation, la même chose pour les projets de loi
privés.
M. Lavoie: J'irais peut-être jusque là.
M. Charron: Je ne marcherais pas... quant au dépôt
du projet de loi...
M. Lavoie: Ecoutez...
M. Bellemare: Dans vos attributions, en vertu du code, c'est
seulement la convocation qui vous revient, pas autre chose.
M. Charron: Le dépôt, l'organisation du
dépôt.
M. Bellemare: La convocation. Non, la convocation. Les deux
articles, le premier et le deuxième.
M. Lavoie: Non, vous parlez des commissions, ce n'est pas de
ça dont on parle.
M. Bellemare: Ah, le dépôt des projets de loi
privés des députés.
M. Lavoie: J'aimerais soulever un point. Un député,
c'est un législateur. C'est vrai qu'ici, cela ne se fait pas couramment,
des projets de lois publics émanant des députés. C'est
assez rare, alors que, dans d'autres parlements, comme à Ottawa, il y en
a 100 par année, je pense.
Le Président (M. Richard): II y en a eu un
aujourd'hui.
M. Lavoie: C'est assez rare.
M. Charron: Je vais faire une distinction. Un projet de loi
public comme celui que vous avez parrainé aujourd'hui, que le
député de Saint-Louis a présenté, je n'ai pas
d'objection à ce que le leader parlementaire soit prévenu et
qu'on l'inscrive. J'appelle simplement l'article lorsque celui-ci est
prêt à le mettre en appendice, etc. C'est de l'initiative du
député.
Mais un projet de loi privé, par exemple, amende la Charte d'une
municipalité, avec toutes les règles de pratique que l'on a
aussi, je réclamerai jusqu'à la fin que ce soit le leader
parlementaire du gouvernement qui décide à quel moment c'est
déposé à l'Assemblée nationale. Il y a
automatiquement un ministre impliqué là-dedans. Une demande, par
exemple, d'une municipalité de modifier tel ou tel règlement qui
la concerne, etc., cela ne doit pas se "trafiquer" je ne veux pas aller
plus loin que ce que le mot veut dire cela ne doit pas se
négocier entre un seul parrain individuel de l'assemblée, une
municipalité quelconque et, "vlang ", du jour au lendemain, on apprend
que le projet de loi est sur la table, déféré en
commission parlementaire, où un ministre est obligé de se
prononcer sur le sujet.
Je crois que c'est une conséquence publique et que c'est le
leader du gouvernement qui décide quand ce projet de loi doit être
déposé à l'Assemblée.
M. Lavoie: Qui doit être déposé ou non. Vous
pouvez même l'empêcher...
M. Charron: Qui doit être déposé ou non.
M. Lavoie: II faut faire attention. Il faudrait vérifier
si ce n'est pas dans les droits fondamentaux des individus, si ce n'est pas
dans la Charte des droits et libertés de la personne. Cela existe dans
la charte, les pétitions à l'Assemblée nationale.
M. Charron: Les pétitions, c'est une autre affaire.
Le Président (M. Richard): Messieurs, si je peux vous dire
qu'en haut, on nous attend, parce qu'il y a un vote?
M. Bellemare: Pour une partie, vous avez certainement raison,
sûrement pour le contrôle de
la Chambre. Mais il y a une autre partie où les droits des
individus sont brimés. Je vous avertis de cela.
Le Président (M. Richard): Sauf que je vous avoue qu'en
pratique, cela n'a jamais posé le moindre problème.
M. Charron: C'est vrai.
M. le Président, on se reprendra une autre fois.
Le Président (M. Richard): Alors, la commission ajourne
ses travaux sine die.
Fin de la séance à 18 heures