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(Quinze heures six minutes)
Le Président (M. Richard): À l'ordre, s'il vous
plaît!
Je déclare ouverte la séance de la commission de
l'agriculture, des pêcheries et de l'alimentation. Je rappelle l'objet de
cette séance, soit de procéder à l'élection du
vice-président de la commission, conformément à l'article
134 de notre règlement.
Un petit rappel de la procédure tout en espérant qu'on ne
l'utilisera pas nécessairement à fond. Ayant été
informé que le député de Terrebonne n'était plus
membre de notre commission à compter d'aujourd'hui, il y a donc lieu, en
vertu de l'article 134 du règlement, de le remplacer à la
vice-présidence. Je vous rappelle donc que le poste de
vice-président appartient, selon une décision de la commission de
l'Assemblée nationale, au groupe parlementaire formant l'Opposition,
toujours en fonction de l'article 127, et que le vice-président tout
comme le président doit être élu à la
majorité des membres de chaque groupe parlementaire, en fonction de
l'article 125. Comme par hasard, on souligne également que nous avons,
depuis le 12 février, un nouveau membre de la commission en la personne
du député de Jonquière, qui remplace le
député de Terrebonne en permanence à la commission.
À titre de président, je suis prêt à recevoir
les candidatures pour l'élection à la vice-présidence. La
réunion est publique. Oui, M. le député de
Lévis.
M. Garon: J'aimerais solliciter des propositions de nos
députés ministériels pour voir si...
M. Messier: J'aimerais faire une proposition. Je propose M. Jean
Garon, député de Lévis comme vice-président de la
commission. On connaît Intrinsèquement ses capacités
à agir...
Une voix: Ses connaissances dans le dossier.
M. Messier: ...ses connaissances dans le dossier. Je suis
sûr qu'il pourrait être...
Une voix: J'appuie la proposition.
Le Président (M. Richard): M. le député de
Saint-Hyacinthe, je me dois, comme président, de vous spécifier
que M. le député de Lévis ne peut être nommé
vice-président parce qu'il est déjà vice-président
d'une autre commission.
M. Camden: Peut-être pourrait-il démissionner de
l'autre commission pour venir à celle de l'agriculture?
Le Président (M. Richard): Je le regrette pour vous, M. le
député de Lévis, vous ne pouvez cumuler les deux
postes.
M. Garon: Vous avez parfaitement raison.
M. Camden: À moins que l'intérêt du
député de Lévis à l'égard de l'agriculture
ne soit suffisamment grand pour qu'il démissionne de l'autre commission
pour préférer celle de l'agriculture. Il y aurait peut-être
lieu d'interrompre la commission pour en discuter.
M. Gauvin: À moins, M. le Président, qu'il n'y ait
des propositions de la part des gens de...
M. Houde: Étant donné sa longue expérience
en agriculture comme ex-ministre de l'Agriculture...
M. Garon: M. le Président, je remercie les
députés ministériels de la confiance qu'ils étaient
prêts à m'accorder. Au nombre qu'ils sont, ils auraient pu
m'élire facilement. Je les remercie de l'honneur qu'ils voulaient me
faire, mais je suis dans l'obligation de résister à cette
recommandation...
Une voix: Cette tentation.
M. Garon: ... puisque, étant déjà membre de
la commission qui est un peu la mère des commissions, celle du budget et
de l'administration, cela n'est pas possible, comme vous l'avez
souligné, M. le Président, avec beaucoup d'àpropos.
Le Président (M. Richard): Merci, M. le
député de Lévis. M. le député de
Lotbinière.
M. Camden: Est-ce qu'on doit comprendre que le
député de Lévis préfère et privilégie
la commission du budget et de l'administration à celle de l'agriculture
et que, maintenant, ses amours sont ailleurs?
M. Garon: M. le Président, je répondrai au
député de Lotbinière que l'expérience m'a appris
que le problème de l'agriculture, c'est souvent une question d'argent et
que, sous ce nouveau gouvernement, on s'est rendu compte que le ministre manque
d'argent. C'est pourquoi je préfère être à la
commission du budget et de l'administration où je peux aider davantage
à l'agriculture puisqu'on y travaille plus sur des questions
budgétaires et puisque le ministre ne semble pas être assez
vigilant pour obtenir tous les budgets dont il aurait besoin, notamment dans le
secteur de l'agriculture mais aussi dans le domaine des pêches où
le budget est passé de
40 000 000 $ à 20 000 000 $, soit 40 000 000 $ en 1985, 30 000
000 $ en 1986 et 20 000 000 $ en 1987. Deux ans sous le même
régime, il n'y aura plus de budget du tout pour les pêches.
Le Président (M. Richard): Merci, M. le
député de Lévis. M. le député de
Duplessis.
M. Perron: M. le Président, je voudrais proposer le nom du
député de Jonquière, M. Francis Dufour, comme
vice-président de la commission à laquelle nous siégeons
actuellement.
Le Président (M. Richard): Merci, M. le
député de Duplessis. Est-ce qu'il y a d'autres propositions?
M. Messier: Oui. Je ne sais pas si le critique officiel en
matière d'agriculture pourrait être en conflit
d'intérêts s'il assumait la vice-présidence de la
commission?
M. Jolivet: Je serais en conflit. Je suis leader adjoint et je ne
peux pas cumuler deux postes.
M. Messier: Vous ne pouvez pas cumuler deux fonctions?
M. Jolivet: D'ailleurs, il a fallu que je laisse la
vice-présidence de la commission de l'éducation, ce qui m'a valu
une baisse de salaire de 2640 $ parce que je suis devenu leader adjoint de
l'Opposition.
M. Perron: M. le Président, en ce qui me concerne, avant
que cela vienne, j'aime autant vous le dire tout de suite, je suis
déjà président de séance.
Le Président (M. Richard): M. le député de
Lévis.
M. Garon: J'aimerais, M. le Président, que vous demandiez
au député de Jonquière s'il accepte. Devant la
qualité de la candidature qui vient d'être proposée, je
pense qu'il ne sert à rien de continuer les propositions si le
député de Jonquière accepte.
Le Président (M. Richard): Vous avez raison, M. le
député de Lévis. M. le député de
Jonquière, acceptez-vous d'être mis en nomination à la
vice-présidence de la commission?
M. Dufour: J'accepte.
Le Président (M. Richard): Est-ce qu'il y a d'autres
propositions?
M. Perron: Oui, j'en aurais une, M. le Président.
Le Président (M. Richard): Oui, M. le député
de Duplessis.
M. Perron: II faudrait peut-être que le
député de Jonquière dépose son curriculum
vitae...
Des voix: Ha, ha, ha!
M. Perron: ...pour nous assurer que c'est correct avant qu'on
prenne le vote.
Le Président (M. Richard): Si je comprends bien, il n'y a
pas d'autres nominations. Je déclare donc que tous sont unanimes pour
accepter le député de Jonquière comme
vice-président.
M. Camden: M. le Président, avant...
Le Président (M. Richard): M. le député de
Lotbinière.
M. Camden: Oui, je voudrais savoir combien il y a d'agriculteurs
dans le comté de Jonquière.
M. Dufour: Combien d'agriculteurs? Probablement plus que chez
vous.
M. Camden: Ah bien ça! Wo! Je vais vous indiquer, M. le
député de Jonquière, que chez nous, il y en a 2203.
M. Dufour: Je ne savais pas que cela faisait l'objet... D'abord,
cela serait peut-être hors du sujet par rapport à ce qu'on va
dire... Il faudrait peut-être que les élections soient
complétées, s'il y a d'autres nominations ou autrement... Il y a
certainement une centaine d'agriculteurs réels dans Jonquière. Je
pense que...
Une voix: Des pauvres.
M. Dufour: Ce ne sont pas des pauvres.
Une voix: J'ai voulu dire...
M. Dufour: Vous voulez dire des gros? Oui, c'est surtout de la
production laitière qu'il y a chez nous. Il y a des rangs où ils
peuvent se comparer avec qui que ce soit dans la province de Québec. Il
y a des gens qui sont bien nantis de ce côté-là et il y en
a qui se distinguent très fortement aussi pour la production
laitière de tout le Québec. On a même une piste de course
à Jonquière, je ne sais pas pour combien de temps encore. Il n'y
en a pas beaucoup, mais il y en a encore une à Jonquière.
M. Camden: M. le Président, seulement à titre
d'information pour le député de Jonquière, il faut
multiplier par 22 le nombre qu'il a cité chez lui pour avoir le nombre
d'agriculteurs dans le comté de Lotbinière.
M. Dufour: Vous avez 2200 agriculteurs.
M. Camden: Oui, monsieur.
M. Dufour: Des terres cultivées?
M. Camden: 2200 agriculteurs. C'est un comté agricole.
Le Président (M. Richard): Alors, si je...
M. Camden: J'aurais peut-être une dernière
question...
Le Président (M. Richard): M. le député de
Lotbinière, toujours.
M. Camden: ...pour faire part que j'ai certaines
inquiétudes, à savoir comment le député de
Jonquière va articuler les dossiers à caractère de zonage
agricole par rapport aux zones tampons du milieu municipal. On connaît
ses prises de position devant la commission des affaires... la CAE. J'ai un peu
de difficulté à saisir, j'aimerais entendre le
député à ce sujet et savoir comment il va concilier tout
cela.
M. Dufour: Est-ce que c'est l'habitude, M. le Président,
qu'on fasse des plaidoiries? Je ne sais pas si...
M. Camden: C'est à titre d'information que je...
M. Dufour: Non, non, on pourra le faire à part. Mes
problèmes, je les arrangerai en temps et lieu. Je pense que, comme
vice-président...
M. Camden: Ici, les problèmes de la commission sont les
problèmes de tous les membres de la commission.
M. Dufour: Non, non, je ne pense pas. Je pense qu'un
vice-président comme un président prend les décisions
qu'il juge à propos concernant les discussions qui ont lieu ici.
M. Camden: En fonction du règlement aussi,
j'espère.
M. Dufour: En fonction du règlement aussi. Je pense qu'au
sujet de ma neutralité, de mon impartialité, il n'y a pas de
problème de ce côté. Si vous en voyez, moi, je n'en vois
pas.
M. Camden: Ce n'est pas de cela dont on discute, M. le
député, de votre neutralité.
Le Président (M. Richard): M. le député de
Lévis.
M. Garon: Je suis persuadé que le député de
Jonquière serait plus habile que la ministre des
Affaires sociales qui envoie un communiqué disant: "La violence
conjugale, une priorité".
M. Houde: La pertinence, M. le Président.
Le Président (M. Richard): Si vous permettez, la partie
initiation étant possiblement terminée, s'il n'y a pas d'autres
mises en candidature, je déclare donc maintenant M. le
député de Jonquière, M. Francis Dufour, nouveau
vice-président de la commission de l'agriculture, des pêcheries et
de l'alimentation. Félicitations.
M. Dufour: Merci.
M. Garon: Le vice-président est supposé nous
inviter à dîner.
M. Dufour: Ouais. Des voix: Ha, ha, ha!
M. Jolivet: J'ai une question, M. le Président.
Le Président (M. Richard): M. le député de
Laviolette.
M. Jolivet: Vous vous souvenez, lors de votre nomination en
remplacement de la personne qui occupait votre poste, j'avais posé une
question et je n'ai pas encore eu de réponse. Cela m'inquiète
pour toutes les nominations qui ont été faites depuis sept ans.
puisque normalement, en février 1988, on devrait, à ma
connaissance, être à même de renommer tous les
présidents et vice-présidents. Dans ce sens-là, j'aimerais
savoir si votre mandat et celui du vice-président ont cessé
à cette date et s'il faudra refaire de nouvelles nominations ou remettre
les mêmes personnes en place, ou si, comme je l'ai mentionné,
cette fois-ci, ce seront cinq présidents du Parti
québécois et trois présidents du Parti libéral et
l'inverse pour les vice-présidents? Alors, j'aurais cette question
à vous poser.
Le Président (M. Richard): J'aurais tendance à dire
que la deuxième partie de votre interrogation m'étonnerait
beaucoup, sauf que, pour la première partie, effectivement, le 16 mars,
dans le cas, par exemple, de notre nouveau collègue, M. Francis Dufour,
et dans mon cas personnel, c'est une nouvelle nomination qui devient effective
le 16 mars.
M. Jolivet: Donc, il faudra faire une nouvelle nomination...
Le Président (M. Richard): II faut renommer tous les gens
qui étaient, en fait, en fin de mandat, si l'on veut.
M. Jolivet: Donc, il termine le mandat du
vice-président. Comme M. Blais, de Terrebonne, était
vice-président ici et qu'il a été nommé ce matin
vice-président de la commission des affaires sociales, son mandat se
termine le 16 mars, comme le mandat de M. le député de
Jonquière et le vôtre, mais il s'agira simplement d'une
formalité fort probablement après, à la suite des
nominations.
Le Président (M. Richard): Tout à fait.
M. Gauvin: Est-ce que je dois comprendre, dans ce cas-là,
que le mandat de tous les présidents et vice-présidents de
commission doit prendre fin le 16 mars? Est-ce que vous...
Le Président (M. Richard): C'est exact. M. Gauvin:
D'accord.
Le Président (M. Richard): Et un mandat de deux ans.
M. Jolivet: C'est ce que cela veut dire et cela veut dire que,
demain matin, vous pouvez espérer être président.
Le Président (M. Richard): Ha, ha, ha!
M. Dufour: Est-ce que cela s'est fait, l'an passé?
M. Jolivet: Non, c'est un mandat de deux ans en vertu de la loi
de l'Assemblée. C'est pour cela que cela a été le 16 mars
1986. Donc, c'est le 16 mars 1988, pour les deux prochaines années.
Le Président (M. Richard): Exactement. Alors, tout le
monde termine son mandat et le recommence à la même date, en
fait.
M. Jolivet: Parfait.
Le Président (M. Richard): Alors, s'il n'y a pas... Est-ce
que quelqu'un a des commentaires? M.Dufour, est-ce que vous auriez un
commentaire?
M. Dufour: Oui, j'aimerais vous dire que je vous remercie de
votre confiance et surtout de la façon dont l'initiation s'est
passée. Je voudrais peut-être juste ramener la question de savoir
comment on pourrait faire pour concilier le zonage agricole avec le monde
municipal. Si on peut réunir cette tendance ou cette
réunification dans une personne, je ne serais pas fâché,
parce qu'il ne devrait pas y avoir de problèmes aussi cruciaux que cela.
Je ne pense pas qu'on devrait maintenir une concurrence entre les cultivateurs
et les municipalités. Je pense qu'au contraire on a tous
intérêt, vous comme moi, à réunir ces gens-là
sous le même toit pour qu'ils puissent travailler en parfaite harmonie.
Cela n'a pas de bon sens qu'on ait actuellement réussi à diviser
deux mondes qui font tous partie de l'ensemble des municipalités du
Québec, entre-temps, les agriculteurs d'une place et les
municipalités d'une autre façon. Je pense qu'on devrait essayer
de concilier cela. Et on pourrait peut-être faire appel au ministre pour
qu'il s'asseoie à la même table et qu'il trouve un modus vivendi
pour que les gens soient plus heureux. Je ne vois pas de conflit par rapport
à cela. Au contraire, on devrait essayer de trouver une table. Je pense
que c'est possible.
Je vais vous dire une chose. Avec la dernière loi qui a
été adoptée, ce seront probablement les cultivateurs ou
les agriculteurs qui demanderont de réviser pour s'asseoir vraiment et
pour qu'ils puissent vivre comme il faut.
Une voix:...
M. Dufour: Moi aussi.
M. Camden: Ils ont demandé à garder le même
ministre au dernier congrès.
M. Dufour: Oui, mais le monde agricole, je pense, avec la loi 88
qui a été adoptée, va finir par se rendre compte qu'il y a
un problème quelque part. Probablement qu'ils demanderont de venir
arranger cela. Cela, ça se fera avec le ministre, c'est bien sûr.
Ce n'est pas nous qui pouvons le faire.
Le Président (M. Richard): Merci, M. le
député de Jonquière et nouveau vice-président de la
commission.
M. le député de Montmagny-L'Islet, vous auriez un
commentaire?
M. Gauvin: C'est cela. En réponse au commentaire
soulevé par le député de Jonquière, ces deux
catégories de citoyens ont chacune des choses très
différentes à défendre, finalement. C'était
probablement un bon débat, mais on croit comprendre qu'il est
allé trop loin; c'est ce que vous voulez dire et on est un peu d'accord
avec cela.
J'aimerais en profiter, M. le Président, si vous me le
permettez...
M. Dufour: Un débat, c'est un débat.
M. Gauvin: II est allé assez loin, finalement, avant qu'il
y ait eu des propositions.
M. Perron: Est-ce qu'on est encore dans le mandat de la
commission?
Des voix: Ha, ha, ha!
Le Président (M. Richard): Nous sommes...
M. Dufour: Tu réponds à sa question.
Le Président (M. Richard): M. le député de
Duplessis, nous sommes actuellement dans les remerciements.
M. Gauvin: C'est-à-dire qu'il aurait pu y avoir un
processus pour arriver à ce que le débat aille peut-être
moins loin qu'il n'est allé finalement entre les deux ministères
au sujet des zones tampons. Ce qu'on a connu...
M. Garon: Ils ont assez taponné.
M. Jolivet: C'est à peu près comme le ... dans
notre coin, il zigonne dessus encore.
M. Gauvin: M. le Président, si vous me le permettez,
j'aimerais, au nom des membres du côté ministériel,
féliciter le député de Jonquière pour sa
nomination.
Le Président (M. Richard): Alors, merci beaucoup de votre
présidence et félicitations au député de
Jonquière. J'ajourne donc la séance sine die.
(Fin de la séance à 15 h 20)