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(Dix heures vingt minutes)
Le Président (M. Dufour): À l'ordre, s'il vous
plaft! La commission de l'agriculture, des pêcheries et de l'alimentation
est réunie pour procéder à la vérification des
engagements financiers du ministère de l'Agriculture, des
Pêcheries et de l'Alimentation, excluant le programme 10, pour les mois
de janvier à juin 1988. Y a-t-il des remplacements?
Le Secrétaire: Oui, M. le Président. M. Jolivet
(Laviolette) est remplacé par M. Brassard (Lac-Saint-Jean).
Le Président (M. Dufour): Pas d'autres remplacements?
Le Secrétaire: Non, M. le Président.
Le Président (M. Dufour): Cela va. L'ordre du jour que
vous avez en main est pour étudier les programmes 1 à 11 pour les
mois de janvier, février, mars, avril, mai et juin.
M. Brassard: M. le Président. Le Président (M.
Dufour): Oui.
M. Brassard: Évidemment, avec le consentement des membres
de la commission et du ministre aussi, serait-il possible, pendant quelques
minutes, avant d'aborder spécifiquement les engagements financiers, de
regarder quelque peu la question des producteurs touchés par la
catastrophe écologique de Saint-Basile et le programme d'indemnisation
pour pouvoir un peu faire le point sur cette question? Ce n'est pas dans
l'ordre; il faut un consentement, si les membres sont d'accord et le ministre
aussi, évidemment.
Le Président (M. Dufour): Je veux vous rappeler que le
mandat de la commission est, bien sûr, d'étudier les engagements
financiers pour les mois de janvier à juin. Il est évident
qu'avec la collaboration du gouvernement, on peut toujours changer l'ordre du
jour, mais je vois une acceptation tacite, et c'est toujours avec l'idée
qu'à 13 heures ou 13 h 15 cet après-midi, on ait terminé
nos travaux.
Accident écologique de
Saint-Basile-le-Grand
M. Brassard: Ah! Ce ne sera pas très long, M. le
Président. C'est simplement pour rappeler évidemment qu'à
la suite de la catastrophe de Saint-Basile, il y a plusieurs hectares de terre
en culture qui ont été touchées et, par le fait même
également, les productions agricoles qui ont été en
quelque sorte condamnées et qui devront être détruites. Le
ministre s'était engagé à mettre en vigueur un programme
d'urgence d'indemnisation de ces producteurs touchés. On estime qu'il y
en a tout près de 150. Les productions touchées sont surtout
celles des céréales: orge, blé, avoine et aussi le mil, la
luzerne, les cultures fourragères, du maïs également. Compte
tenu de l'engagement du ministre de voir à mettre sur pied un programme
spécial d'indemnisation de ces producteurs agricoles touchés,
j'aimerais savoir où en sont les choses quant à
l'élaboration et à la mise en vigueur de ce programme. Est-ce que
le ministre est aussi en mesure actuellement, au moment de la commission, de
nous indiquer un certain nombre de données sur ce programme quant aux
coûts, aux critères d'admissibilité pour ce qui est des
producteurs touchés, avant d'aborder les engagements financiers?
Le Président (M. Dufour): M. le ministre.
M. Pagé: Certainement, M. le Président. Alors, il
me fait plaisir dans un premier temps de vous rencontrer ce matin. Il y a
déjà plusieurs semaines qu'on n'a pas eu le plaisir de dialoguer
ensemble. Les membres de la commission me permettront très certainement
de saluer mon collègue, le député de Lac-Saint-Jean, qui
s'est vu confier l'importante responsabilité du dossier de
l'agriculture. Je veux lui souhaiter un bon mandat et lui indiquer que d'ores
et déjà, il recevra toute ma collaboration en
référence, entre autres, aux échanges de renseignements et
aux réponses à donner à des questions qu'il pourrait poser
et que ses services de recherche pourraient soulever. Le tout dans un esprit de
collaboration qu'on veut pleine et entière au ministère et que je
veux comme ministre. Je veux souhaiter un bon mandat et beaucoup de
satisfaction dans ce secteur éminemment important dans la vie du
Québec, à mon collègue, M. le député de
Lac-Saint-Jean, qui est avec nous depuis 1976.
M. Brassard: M. le Président, j'accepte les
félicitations du ministre, d'autant plus que c'est probablement la
dernière fois qu'il va me féliciter.
M. Pagé: Le député de Portneuf a acquis une
certaine maturité depuis 1973. Il a beaucoup plus d'ouverture d'esprit
et beaucoup plus de respect pour le travail d'un parlementaire.
M. Brassard: Depuis 1985 surtout.
M. Pagé: II a beaucoup de respect pour le parlementaire de
quelque groupe politique qu'il soit. Et mes salutations s'adressent à
vous, M. le
Président. Le député de Nicolet est très
bien représenté ce matin.
Ceci étant dit, dès le 24 août dernier, à la
suite de cette agression écologique grave qui a affecté les gens
de Saint-Basile-le-Grand, en vertu des pouvoirs qui me sont
conférés par la loi, j'ai décrété un embargo
sur tous les produits agricoles provenant de la région.
Comment a-ton procédé? Les données du
ministère de l'Environnement nous indiquaient que le nuage avait
passé - si je puis utiliser le terme - au-dessus de tel secteur. Partant
de là. on a établi comme zone d'embargo, non seulement la zone
qu'on disait au début présumément affectée, mais on
a élargi ce secteur pour être certains que nous pourrions valider
non seulement nos analyses à l'intérieur du secteur
affecté, mais aussi à l'extérieur du secteur
affecté. Cet embargo visait tous les produits végétaux et
la production animale. Quand je me réfère à production
animale, il s'agit de l'interdiction de faire abattre quelque animal que ce
soit originaire du secteur. Cela voulait dire un embargo sur le lait. On a 17
producteurs laitiers dans le secteur qui était couvert par l'embargo.
Cela voulait dire aussi aucune vente d'animaux acheminés vers des
encans, etc..
Le ministère de l'Agriculture, des Pêcheries et de
l'Alimentation a dépêché immédiatement une
équipe sur place pour travailler évidemment en collaboration avec
les autres services gouvernementaux, tant du Québec que d'Ottawa. Nous
avons immmédiatement communiqué avec l'Union des producteurs
agricoles pour leur donner toutes les informations pertinentes, enfin, tout ce
qu'on avait comme information, et leur indiquer où on s'en allait, quel
était l'objectif d'un tel embargo, etc. On a fait plus. On a pris des
prélèvements sur les aliments dans tout le secteur. Je me
réfère à la restauration, je me réfère aux
centres de distribution. Par exemple, nous aurons des factures à payer,
cela va de soi, pour les aliments qu'on a consignés. Quand je cite les
centres de distribution, je me réfère, entre autres, au fait que
nos inspecteurs ont consigné tous les fruits, légumes ou produits
bio-alimentaires qui n'étaient pas empaquetés. Par exemple, quand
on va faire notre marché, on a dans un comptoir de la salade, etc.; on a
des produits qui ne sont pas empaquetés nécessairement. On
partait de l'hypothèse que. possiblement, si la toxicité allait
être grave, des émanations auraient pu passer par les bouches
d'aération, etc.. Nous avons visité les marchés publics de
la région de Montréal pour signifier notre ordre d'embargo et
nous assurer que tout sera fait dans l'ordre, selon, évidemment,
l'embargo décrété, et ce, avec un double objectif:
protéger nos consommateurs et nos consommatrices - c'est très
important - et aussi, évidemment, faire en sorte qu'il n'y ait aucun
écart à cet embargo, parce que tout écart à un
embargo ou toute situation où un produit dont la qualité peut
être altérée ou affectée est susceptible d'affecter
gravement la crédibilité de la production agricole
québécoise et particulièrement, dans le cas qui nous
occupe, de cette région.
Cela a été maintenu, cela a été fait. Nous
avons procédé à... au-delà de 400 tests sur le
territoire, tant dans les productions animales que dans les productions
végétales; l'ensemble des productions ont été
touchées, ont été concernées, non seulement
à l'intérieur de la zone dite affectée, mais de chaque
côté, tout le secteur qu'on appelle sous embargo, qui allait
même jusqu'à Boucherville. (10 h 30)
Partant de là. les résultats des tests nous ont permis de
constater qu'il y avait, même si elles étaient faibles, des traces
dans plusieurs productions, mais seulement à l'intérieur de la
zone dite affectée. Quand les tests seront rendus publics, sous peu, je
présume - ce n'est pas moi qui contrôle cela, comme ministre, on
attend, toutes ces données sont actuellement colligées - il sera
démontré que la zone affectée a été
légèrement affectée et que la zone sous embargo, le
corridor, l'espèce de zone tampon qu'on s'était donnée de
chaque côté, on a fait des prélèvements qui, eux, se
sont tous révélés négatifs, sans dire que les
produits bioalimentaires et les végétaux n'étaient pas
affectés.
M. Brassard: Cela signifie que cette zone sera exclue du
programme d'indemnisation, la zone non affectée que vous avez incluse
dans la zone d'embargo?
M. Pagé: Non, non, pas nécessairement. M.
Brassard: Non.
M. Pagé: Je vais y arriver parce qu'il y a deux types.. Le
programme aura plusieurs volets, vous savez.
À la suite de la conférence de presse du 9 septembre... Le
2 septembre, j'avais rencontré l'Union des producteurs agricoles de la
région, la fédération nationale, avec M. Rinfret et le
président du syndicat de base et son équipe, M. Bachand, et les
producteurs du secteur, pour leur indiquer notre ferme volonté
d'être conséquents avec nous-mêmes et d'intervenir de
façon à indemniser nos producteurs, et c'est ce que je leur ai
annoncé le 9 septembre, quand je les ai rencontrés par la suite,
c'est-à-dire à la conférence de presse. Essentiellement,
la décision est la suivante: destruction complète de toutes les
céréales et produits végétaux. Cela touche
évidemment le blé, l'orge, l'avoine, la luzerne, le sarrasin, la
verge d'or. Cela touche tout ce qu'il y a dans la zone dite affectée.
Dans les fruits, cela touche les pommes. Dans la production animale, cela
touche le lait, c'est-à-dire que tout le lait qui a été
produit entre le 24 août et le 9 septembre a été
recyclé pour une consommation autre qu'une consommation humaine.
À partir du 10 septembre, il a été acheminé aux
usines.
M. Brassard: Quel genre de destruction? Par enfouissement?
M. Pagé: Vous pariez de? M. Brassard: Des
récottes.
M. Pagé: Les récoltes. Cela se fait par
enfouissement.
M. Brassard: Par enfouissement.
M. Pagé: II y avait différentes
hypothèses.
M. Brassard: Sur place. Labourage?
M. Pagé: II y avait différentes hypothèses
et cela est une décision. La décision a été
référée aux recommandations des scientifiques qui sont
venus. Les indices étaient tels qu'il n'était pas opportun de
penser à - exemple - l'en-sachage pour être brûlé ou
être enfoui dans des sites, etc. La recommandation était de
déchiqueter et d'enfouir par un labour, un labour qui dépend
évidemment du type de production qui peut aller, selon ce qu'on me dit,
de 17 à 18 pouces, quelque chose comme cela.
M. Brassard: Cela ne laissera pas de traces? M. Pagé:
Non.
M. Brassard: Cela ne laissera pas de traces, c'est garanti.
M. Pagé: Non seulement c'est garanti, mais pour être
certains que cela ne laisse pas de traces, on s'est engagés à
faire des tests au printemps pour se donner davantage d'assurance à
l'égard de la protection des consommateurs et évidemment des
producteurs eux-mêmes. La démarche vise, premièrement: le
déchiquetage, le labour sur toutes les récoltes. Cela vise, de
plus, le paiement, par exemple, des fourrages. On sait que la troisième
coupe n'était pas encore faite. Cela implique, évidemment, les
indemnités à être versées selon les rendements pour
nos producteurs, pour leur donner provision suffisante pour acheter les
produits dont ils auront besoin. Cela implique des indemnités aussi pour
couvrir les frais de fourrage nécessaire au printemps, car les animaux
ne pourront pas aller brouter, puisqu'il aura eu un labour de fait sur les 2887
hectares concernés pour les 141 ou 147 producteurs ou productrices
agricoles.
Autre élément, dans la zone nous assumons,
évidemment, les coûts de la régénération des
sols. Nous prévoyons, de plus, indemniser les producteurs qui ne sont
pas dans la zone dite "affectée" mais qui sont dans la zone qui a
été placée sous emgargo pour tenir compte des pertes.
Exemple concret, on peut avoir un produit qui n'était pas du tout
affecté, mais qui avait passé sa période de
maturité, donc if y a une perte économique à subir. Vous
pouvez avoir dans ce secteur un beau champ de blé qui était de
très bonne qualité, qui n'est pas affecte, mais qui a
été couché par le vent. Donc le fait, et cela c'est une
perte que le producteur doit assumer, non pas à cause de sa
négligence et ce n'est pas une action qu'il a commandée, c'est
parce qu'il y a eu un embargo qui lui a interdit d'aller couper ses champs.
Jusqu'à ce jour, on a créé un comité
conjoint MAPAC-UPA qui s'achemine très bien. On a réglé
plusieurs des questions en suspens. L'ensemble des indemnités sont
basées sur la perte économique nette des producteurs et on
réfère entre autres aux... Quand on parie des prix, combien
est-ce que cela vaut une tonne de tel produit? On se réfère
évidemment aux évaluations de l'assurance-stabilisation et la
régie n'établit pas ces prix ou ces coûts de production sur
le coin de la table, on l'a fait dans le cadre d'un comité technique
MAPAC, UPA et régie et là-dessus, il n'y a pas de
problèmes sur les évaluations.
M. Brassard: Ce sont les modèles de la régie des
assurances sur quoi vous allez vous fonder.
M. Pagé: Oui, selon leurs modèles, en tenant compte
cependant des rendements de ce secteur-là, parce que c'est un secteur
qui est...
M. Brassard: À haut rendement.
M. Pagé: ...à très haut rendement. Ce matin,
je pariais avec des producteurs du secteur. On me disait qu'il reste quelques
petites choses à régler, par exemple, le montant offert pour le
déchiquetage, le montant offert pour le labour à l'acre; il
restait à régler aussi les rendements pour la troisième
coupe de foin qui auraient été, selon eux,
sous-évalués. C'est à peu près tout ce qu'il
restait à régler. Pour le reste, cela chemine très bien,
cela va très bien.
M. Brassard: Est-ce que le montant de 3 000 000 $ qu'on a vu dans
quelques articles de journaux...
M. Pagé: Dans quel article avez-vous vu cela?
M. Brassard: J'ai vu cela, je pense, dans Le Devoir où on
pariait de 3 000 000 $ approximativement. Dans La Presse plutôt,
je m'excuse.
Une voix: Du 13 septembre.
M. Brassard: Où on pariait d'une perte de près de
20 000 tonnes de produits agricoles et une perte sèche approchant les 3
000 000 $.
M. Pagé: On parie d'environ 19 000 tonnes
affectées, près de 20 000 tonnes affectées.
M. Brassard: Donc, l'indemnité globale peut tourner autour
de 3 000 000 $. Ce n'est pas un chiffre farfelu.
M. Pagé: Ce n'est pas un chiffre farfelu si on se
réfère aux végétaux, aux produits laitiers, aux
pommes, etc. Mais il y a d'autres indemnités pour la perte de valeur
commerciale des récoltes qui étaient dans la zone d'embargo. Il y
a les coûts additionnels d'exploitation. Exemple concret: Un producteur
laitier qui doit laisser ses bovins dans l'étable du 23 septembre
jusqu'à la fin du mois de mai, cela implique des coûts. Cela peut
créer des problèmes de ventilation, etc.
M. Brassard: M. le Président, quelques petites questions
bien rapides.
M. Pagé: II y a les produits confisqués aussi.
Seulement les produits confisqués, on les évalue à envrion
100 000 $.
M. Brassard: Les produits confisqués dans les
épiceries et les supermarchés, eux aussi vont faire partie du
plan d'idemnisation?
M. Pagé: Oui.
M. Brassard: Bon. C'était une des questions que je voulais
poser. L'autre question. Vous avez parlé de recyclage du lait dans
d'autres domaines, cela veut dire quoi?
M. Pagé: Généralement, dans des cas comme
ceux-là, le lait - encore là, on s'est
référé aux spécialistes - est acheminé
à des usines et à des usines pour consommation animale.
M. Brassard: Dernière petite question relativement
à l'échéancier. Vous dites qu'il y a un comité
MAPAQ-UPA qui est en activité et en fonction Vous vous êtes
fixé quoi comme échéance pour bâcler le tout?
M. Pagé: Nous avons bien cheminé depuis deux
semaines et depuis dix jours, depuis le 9. Nous prévoyons amorcer, dans
des délais assez brefs, le processus de déchiquetage et de
labour. Une fois que tous les éléments du contenu de notre
intervention seront établis, il y aura un mémoire
d'acheminé au Conseil des ministres et le processus d'indemnité
va suivre immédiatement.
M. Brassard: On peut dire d'ici un mois, par
conséquent?
M. Pagé: Probablement, quatre semaines, cinq semaines, six
semaines au maximum.
M. Brassard: On peut passer aux engagements financiers, M. le
Président.
Le Président (M. Dufour): On va passer aux engagements
financiers et je demanderais au secrétaire de la commission si des
réponses sont parvenues à la commission depuis la dernière
réunion.
Le Secrétaire: M. le Président, on a reçu
toutes les réponses à toutes les questions laissées en
suspens à la dernière réunion.
Vérification des engagements financiers
Janvier
Le Président (M. Dufour): On va procéder à
partir de maintenant à l'étude des engagements financiers, pour
vérification, du mois de janvier. J'appelle l'engagement 1.
M. Brassard: C'est un contrat négocié, c'est
à cause du caractère très particulier de l'appareil?
M. Pagé:
Oui.
M. Brassard: Densitomètre à balayage pour plaque de
chromâtrographie. Cela ne doit pas se vendre dans les
dépanneurs?
M. Pagé: Non. C'est pour doser les quantités de
sulfamides des aliments. On nous indique que c'était devenu
nécessaire pour avoir les mêmes équipements et pouvoir
avoir les mêmes façons de mesurer, de calibrer, d'analyser et de
conclure que d'autres types de laboratoires. Là-dessus, M. le
Président, vous me permettrez un très bref commentaire. Vous
savez, souventefois, on a étudié ici, dans nos engagements
financiers, et moi-même, comme ministre, j'ai assigné des
autorisations de dépenses importantes pour des équipements comme
ceux-là. Parfois, on est tentés de succomber aux commentaires en
se disant: Est-ce que nous sommes justifiés d'acheter des
équipements onéreux, etc? L'expérience de Saint-Basile
nous aura démontré la pertinence, entre autres pour le
ministère de l'Agriculture, des Pêcheries et de l'Alimentation,
d'être doté d'équipements adéquats d'analyse. Je
pense que l'ensemble des experts a été unanime à constater
que le ministère de l'Agriculture, des Pêcheries et de
l'Alimentation était bien équipé.
M. Brassard: Cela va.
Le Président (M. Dufour): Adopté?
M. Brassard: Oui.
Le Président (M. Dufour): J'appelle rengagement 2.
M. Brassard: M. le Président, j'ai des questions sur un
certain nombre d'engagements, mais pas tous. On pourrait peut-être,
à moins que d'autres membres de la commission aient des
questions sur d'autres engagements financiers; quant à moi...
Le Président (M. Dufour): Je peux les appeler
rapidement...
M. Brassard: ...je passerais directement...
Le Président (M. Dufour): ...et vous me direz:
vérifié et...
M. Brassard: Oui, d'accord. Parfait.
Le Président (M. Dufour): ...on considérera.
M. Brassard: D'accord, parfait.
Le Président (M. Dufour): L'engagement 2.
M. Brassard: Vérifié.
Le Président (M. Dufour): Vérifié.
L'engagement 3.
M. Brassard: L'engagement 3 concerne une troupe de
théâtre?
M. Pagé: Oui.
M. Brassard: Dans le cadre d'un programme portant sur
l'alimentation au Québec, quel est le budget global de ce programme?
M. Pagé: Mme Agnès Jarnusziewiez est sous-ministre
adjointe au développement industriel et commercial...
M. Brassard: Pour l'année budgétaire en cours?
Mme Jarnuszkiewiez (Agnès): Pour l'année
budgétaire en cours, c'est ni plus ni moins que le montant qui est
là parce que ce programme n'est actuellement fait qu'à titre de
projet pilote dans quelques écoles.
M. Brassard: À titre expérimental.
Mme Jarnuszkiewiez: Expérimental. C'est un programme qui
devra être partagé probablement selon un mode: un tiers, un tiers,
un tiers entre l'entreprise privée, le ministère de
l'Agriculture, des Pêcheries et de l'Alimentation et les commissions
scolaires participantes et qui, à ce moment-là, prendra son plan
d'envol. On estime actuellement que, pour l'année prochaine, ce sera un
programme, s'il est bien accepté par les milieux scolaires, qui pourrait
nous coûter une centaine de milliers de dollars par an pour trois ans,
après lesquels on aura fait le tour de toutes les commissions
scolaires.
La troupe de théâtre elle-même n'est qu'une des
activités. Il y a des dégustations prévues dans le cadre
de ces activités: des cours, des distributions d'objets éducatifs
aux enfants, tous portant sur une meilleure alimentation en milieu scolaire et
sur la promotion des produits agro-alimentaires du Québec via une saine
alimentation.
M. Brassard; Pour ces autres activités que vous venez de
mentionner, comment a-t-on financé le budget puisque vous avez dit que
c'est à peu près le budget unique? (10 h 45)
Mme Jarnuszkiewiez: Toujours de la même façon,
c'est-à-dire que les quatre activités ou toutes les
activités seront proposées en bloc aux commissions scolaires en
vertu d'un programme à frais partagés. On pense que comme le
programme sera commandité pour le tiers de ces coûts par une ou
des entreprises privées, la commission scolaire n'aura qu'à
contribuer le tiers des coûts, mais, l'ensemble des activités est
offert à la commission scolaire; c'est-à-dire qu'elle ne pourrait
pas se prévaloir que d'une activité, une dégustation. Elle
devra se prévaloir de l'ensemble des activités.
M. Brassard: Donc, avec la présence de la troupe dans une
commission scolaire, il y a également associées à la
présence de la troupe les autres activités que vous avez
mentionnées. Merci.
Le Président (M. Dufour): Cela va. L'engagement 4 est-il
vérifié?
M. Brassard: Cela va.
Le Président (M. Dufour): J'appelle l'engagement 5.
M. Brassard: Vérifié.
Le Président (M. Dufour): J'appelle l'engagement 6.
M. Brassard: Vérifié.
Le Président (M. Dufour): J'appelle l'engagement 7.
M. Brassard: Vérifié.
Le Président (M. Dufour): J'appelle l'engagement 8.
M. Brassard: L'engagement 8 c'est une subvention pour une usine
de transformation de fruits frais dans le cadre du Programme d'aide aux
entreprises de transformation du bio-alimentaire. Est-ce qu'il serait possible
d'avoir quelques détails sur le projet?
M. Pagé: C'est un projet qui a été
annulé, M. le Président.
M. Brassard: C'est un projet qui a été
annulé?
M. Pagé: Oui.
M. Brassard: Donc, les 400 000 $ ont été
récupérés, ils n'ont pas été accordés
de toute façon.
M. Pagé: Ils n'ont pas été
dépensés.
Le Président (M. Dufour): L'engagement 9 est
vérifié.
M. Brassard: II a été annulé parce que
finalement les exigences du ministère n'ont pas été
respectées ou si on s'est aperçu que...
M. Pagé: C'est l'entreprise qui s'est
désistée purement et simplement.
M. Brassard: L'entreprise a abandonné ou.. M.
Pagé: Oui.
M. Brassard: C'est l'entreprise qui a abandonné?
M. Pagé: Le projet, oui. M. Brassard: Ah bon!
Le Président (M. Dufour): L'engagement 9 est-il
vérifié?
M. Brassard: Vérifié. Cela va pour janvier, on peut
passer à février, M. le Président,
Le Président (M. Dufour): Janvier est
vérifié au complet des nos un à onze. Le mois de
février, 1.
Février
M. Brassard: Oui. l'engagement 1. On a accordé un contrat,
donc, négocié: Tac Tic Design, Rivière-du-Loup pour des
stands d'exposition à l'Institut de technologie agro-alimentaire de La
Pocatière à l'occasion de la visite de la reine, nous dit-on, en
octobre 1987. Pourquoi ne pas avoir procédé à ce moment
par la voie de soumissions publiques étant donné que ce n'est pas
un projet qu'on peut qualifier d'unique? Il y a bien des entreprises qui
auraient pu faire un tel projet.
M. Pagé: II y a deux choses. Quand j'ai eu à signer
le document en date du 10 novembre 1967, après la visite, j'ai
posé deux questions: un montant de 44 899 $, près de 45 000 $,
pour la conception, la fabrication et l'illustration de stands, ma
première question a été: J'espère que cela va
servir à d'autres fins? On m'a dit: Oui que cela va servir pour les
autres expositions.
Comme on le sait, le ministère de l'Agriculture est
associé régulièrement pour ne pas dire presque toutes les
semaines à des activités de démonstration, soit dans les
salons de l'Agriculture, soit dans les salons spécialisés, soit
dans les expositions agricoles, soit dans toute une gamme
d'événements majeurs qui se tiennent où le
ministère se doit d'être présent. Deuxièmement, on
m'a informé qu'en raison de l'urgence le ministère avait dû
procéder de la façon dont il l'a fart. Je vais demander à
M. Vézina. le sous-ministre adjoint à l'administration
d'ajouter.
M. Vézina (André): L'annonce de la visite n'a
été faite que le 8 septembre. Il fallait que les kiosques soient
conçus pour le 19 octobre. Or, tous les délais encourus dans le
processus normal d'attribution d'un contrat via le fichier central des
fournisseurs ne nous permettait absolument pas de donner le contrat à
une firme avant même cette date du 19 octobre, donc, encore moins de les
fabriquer. C'est un caractère d'urgence simplement qui a fait qu'on a
choisi une firme régionale qui pouvait tout de suite commencer les
travaux.
M. Brassard: À partir du fichier?
M. Vézina: Non, directement choisi par nous. La
procédure du fichier nous aurait obligés à aller sur
invitation auprès d'un grand nombre de firmes. J'ai les délais
ici et je peux vous donner cela en détail, si vous le voulez. Alors,
recherche et rédaction du mandat, il faut aller au 14 septembre dans la
procédure du fichier central des fournisseurs. La demande aurait pu
être adressée au fichier le 16 septembre. Le 18 septembre, on a
formé un comité de sélection pour choisir la firme. Alors,
on se donnait deux jours à chaque fois, mais déjà, on
était rendus au 18 septembre. Le 22 septembre, le fichier central des
fournisseurs nous sortait les noms. Le 23 septembre, on convoque les firmes
à présenter leur projet. En respectant les délais, les
soumissions seraient venues le 7 octobre.
M. Brassard: Sa Majesté est passée pendant ce
temps-là.
M. Vézina: ...le 7 octobre. Et le 8 octobre, on
procédait à l'analyse des soumissions. II fallait que les
"stands" soient prêts le 19 octobre. Donc, cela était impossible
à l'intérieur du processus normal, en dedans de quelques
semaines, de procéder suivant ce qui est prévu normalement.
Une voix: Oui
M. Vézina: Oui. Comme cela était impossible de
savoir d'avance que la reine devait venir parce que cela a été
annoncé à la toute dernière minute, pour des raisons de
sécurité, alors, comme ministère, on a su le 8 septembre
que la
visite royale aurait lieu à l'institut.
M. Brassard: Sa Majesté ne vous transmet pas son agenda un
an d'avance.
M. Vézina: Non, non. Ha, ha, ha!.
Une voix: ...disait pas tellement non plus.
Des voix: Ha, ha, ha!
Une voix: Cela va? C'est une opinion, M. le sous-ministre?
Une voix: C'est un commentaire. M. Brassard: Cela va.
Le Président (M. Dufour): Vérifié.
L'engagement 2.
M. Brassard: On peut passer à l'engagement 5.
Le Président (M. Dufour): Oui, M. le député
de Saint-Hyacinthe.
M. Messier: Est-ce que c'est une firme qui a déjà
travaillé pour le ministère, qui a déjà
conçu des systèmes d'exposition pour le ministère de
l'Agriculture, des Pêcheries et de l'Alimentation?
M. Vézina: Pas à ma connaissance. M. Messier:
Pas à votre connaissance.
Le Président (M. Dufour): Cela va. J'appelle l'engagement
5.
M. Brassard: L'engagement 5. Concernant le Groupe Sobeco qu'on a
finalement choisi pour un avis sur la conformité des méthodes de
tarification et d'évaluation des risques utilisées par la
Régie des assurances agricoles, d'abord, c'est le troisième plus
bas soumissionnaire. Sobeco a été choisi par un comité de
sélection. Ma première question: Pour quelle raison Sobeco a-t-il
été préféré aux autres plus bas
soumissionnaires?
M. Pagé: On va vous dire cela, M. le Président.
M. Vézina va...
M. Vézina: Sobeco était le plus bas soumissionnaire
lors des soumissions à 20 000 $. C'est qu'il y a eu une augmentation de
son mandat par la suite de 7425 $.
M. Brassard: C'est le ministère qui a modifié le
mandat.
M. Vézina: Qui a enrichi le mandat de Sobeco par la suite.
Or, à 20 000 $, il était le plus bas soumissionnaire comme c'est
indiqué dans vos documents, à 20 075 $.
M. Brassard: Oui.
M. Vézina: Par la suite, la Régie des assurances a
enrichi le mandat de Sobeco. Elle a ajouté au mandat original. C'est
comme cela qu'on est passé avec 7500 $.
M. Brassard: Le comité de sélection était
constitué de...
M. Vézina: Oui, je peux vous donner cela. M. Brassard:
...quelles personnes?
M. Vézina: II était constitué de Robert
Wagner qui est chef de direction des études économiques à
la régie, Pierre Bouliane qui est un agro-économiste, Bernard
Beauté qui est adjoint au président de la régie et Sylvie
Grondin qui est agente de gestion financière. Elle agissait comme
secrétaire du comité de sélection.
M. Brassard: Sobeco est une firme de que) endroit? Quelle est
l'adresse de son siège social?
M. Pagé: On doit avoir cela dans le contrat. C'est 505
ouest, boulevard Dorchester, Montréal.
M. Brassard: Montréal.
M. Pagé: C'est ce qui est indiqué au contrat
ici.
M. Brassard: À l'avenir, M. le Président, ce serait
peut-être une chose intéressante d'indiquer l'adresse des firmes.
Cela nous permet de voir d'où elles viennent, de quelle région,
même de quelle circonscription.
M. Pagé: D'accord, M. le Président.
M. Brassard: Cela nous permet de voir le lieu d'origine de leur
place d'affaires. Est-ce que l'étude en question sur la tarification est
terminée?
M. Pagé: Elle est réalisée à 95 %.
D'ailleurs, c'est ce pourquoi il y a eu des déboursés de 20 000
$.
M. Brassard: Pour 1987-1988.
M. Pagé: II y a eu 20 625 $ payés à ce jour.
Le prochain paiement est prévu en décembre 1988, et c'est
réalisé à 95 %.
M. Brassard: Qu'allons-nous faire de cette étude? Est-ce
que c'est pour usage interne?
M. Pagé: On va attendre ses recommandations.
M. Brassard: Cela ne devrait pas tarder? M. Pagé:
Décembre.
M. Brassard: Décembre? Cela va. M. le
Président.
Le Président (M. Dufour): Cela va? Vérifié
Engagement 7.
M. Brassard: Subvention à la Fédération
interdisciplinaire de l'horticulture ornementale du Québec pour une
campagne visant la promotion des produits horticoles. C'est dans le cadre d'un
programme spécifique, le programme de commercialisation des produits
agricoles. Est-ce qu'il y a plusieurs organismes de ce genre, de ce type, qui
ont également reçu de l'aide pour des campagnes de promotion dans
le cadre de ce programme, en plus de la Fédération
interdisciplinaire de l'horticulture?
M. Pagé: La Fédération interdisciplinaire de
l'horticulture ornementale est très représentative du milieu de
l'horticulture ornementale au Québec. Ce sont des gens avec qui nous
travaillons étroitement. On veut travailler très
étroitement, compte tenu de l'impact économique très
important de l'horticulture ornementale; c'est la cinquième production
en importance au Québec, au-delà de 600 000 000 $ s'y transigent
annuellement. La fédération est l'interlocuteur de plusieurs
intervenants, que ce soit les paysagistes, les centres jardins, les architectes
paysagistes, etc.. On doit dire que dans cette industrie, il y a beaucoup de
consensus, beaucoup de solidarité. Le montant de l'engagement est de 75
000 $ et cela a coûté, finalement, 67 918,66 $. Pour le reste, je
vais demander à Mme la sous-ministre de compléter.
M. Brassard: M. le Président, je ne mets pas en doute la
représentativité de la fédération, mais simplement
que c'est un secteur bien précis - l'horticulture ornementale - et le
programme est plus large que cela. Est-ce qu'il y a d'autres
fédérations ou organismes qui ont été
subventionnés dans le cadre de ce programme pour des plans de promotion?
Si la liste est longue, il s'agira peut-être de la déposer, M. le
Président.
Mme Jarnuszkiewicz: On pourrait le faire aussi. D'ailleurs, dans
son bilan des programmes Innovactions, le ministre le fait déjà
devant la presse. On pourra le déposer à la commission Dans ce
volet précis du programme, effectivement, on pourrait dire qu'il y a eu
de 40 à 50 bénéficiaires d'un montant maximal de 75 000 $,
ce qui signifie que l'entreprise ou la fédération elle-même
aura dépensé les deux tiers de ce montant, donc le double du
montant que le gouvernement a contribué. Il y en a peut-être une
quinzaine pour l'année budgétaire 1987-1988.
M. Brassard: 1988.
Mme Jarnuszkiewicz: 1987-1988, puisqu'on parle de février
1988. Donc, c'est la dernière année budgétaire.
M. Brassard: Le budget global est de combien pour ce programme de
développement du la commercialisation?
Mme Jarnuszkiewicz: Le budget global pour les trois volets
l'année dernière - il en comprend quatre pour l'année
budgétaire 1988-1989 - était de 2 000 000 $ et quelques centaines
de milliers de dollars, de l'ordre de 2 000 000 $.
M. Brassard: Puisqu'on investit quand même pas mal d'argent
et que cela prend surtout la forme de plans de promotion, enfin,
principalement, est-ce qu'on évalue l'impact au ministère? Est-ce
qu'on fait des sondages, ou je ne sais trop quoi? Est-ce qu'on s'efforce
d'évaluer ou de mesurer l'impact de ces programmes et de ces plans de
promotion? (11 heures)
Mme Jarnuszkiewicz: On fait deux choses, et on a l'intention d'en
faire une troisième. Premièrement, dans le cas de campagnes de
promotion majeures, et celle-ci - puisque nous aurions pu contribuer
jusqu'à 75 000 $ pour une campagne de 225 000 $ au total -
généralement, après 2 ans ou 3 ans, on demande à
l'organisme de faire une analyse de sa campagne de promotion À ce
moment-là, on demande, effectivement, de faire faire cela par une firme
de consultants spécialisés en commercialisation, marketing ou
communication, première chose. Deuxième chose, effectivement,
nous avons tenté cette année de mesurer les résultats, non
seulement de ce programme-ci, mais de trois programmes que nous administrons
axés principalement sur les clients transformateurs ou qui font la
commercialisation de produits bio-alimentaires. On a tenté d'analyser
ces programmes en termes de montants investis par l'industrie de
création d'emplois, de produits commercialisés.
Troisièmement, nous sommes à raffiner nos méthodes
d'évaluation. Nous espérons que d'ici un an ou deux nous pourrons
avoir des critères d'évaluation encore plus précis dans le
cadre de ces programmes, en termes d'indice de croissance de la consommation
dans certains produits, etc. C'est plus facile dans certains produits. Par
exemple, l'horticulture ornementale, on sait que c'est un marché en
croissance de l'ordre de 20 % à 25 % par année. C'est très
facile de voir à quel point le marché est en croissance et qu'il
est important, pour l'industrie québécoise, de se situer dans ce
marché. Dans certains autres, à savoir les viandes, c'est un
petit peu plus difficile, mais ce sont des choses que nous faisons ou que nous
nous proposons de faire.
M. Brassard: Vous commencez déjà à avoir
des résultats préliminaires...
Mme Jarnuszkiewicz-. Les résultats que nous avons
actuellement sont principalement en termes de produits vendus,
d'investissements dans le secteur, et d'emplois créés. Mais nous
tenterons de raffiner nos méthodes.
Le Président (M. Dufour): Pour les fins des travaux de la
commission, est-ce que vous pourriez préciser la nature du document que
vous aller déposer?
Mme Jarnuszkiewicz: C'est essentiellement la liste de nos clients
de ce volet de programme. On peut aussi déposer à la commission
la liste de tous les clients qui ont bénéficié des trois
programmes Innovactions, tel que déposée, il y a un mois,
à la presse.
M. Brassard: On les a déjà. Cela va.
Le Président (M. Dufour): Cela va.
Vérifié.
M. Brassard: Engagement 9.
Le Président (M. Dufour): Engagement 9. J'appelle
l'engagement 9.
M. Brassard: Engagement 9. Je trouve cela un peu curieux. On
subventionne maintenant Hydro-Québec pour des travaux concernant le
fonctionnement d'une station de pompage pour l'évacuation des eaux
excédentaires à Saint-Antoine-de-Rivière-du-Loup, dans le
comté de Maskinongé. En vertu de quel programme le
ministère peut-il apporter une telle aide financière à
Hydro-Québec? Pourquoi est-ce le ministère qui est responsable du
coût de ces travaux?
M. Pagé: On parle évidemment d'un cours d'eau
agricole qui est important dans ce secteur, qui a dû être
doté d'une infrastructure de pompage adéquate. C'est un projet
qui a été lancé il y a déjà quelques
années. Le 7 novembre 1985, M. Ferdinand Ouellet, le sous-ministre
à ce moment-là, a communiqué avec Hydro-Québec, et
plus particulièrement avec M. Michel Jacques, se référant
à l'alimentation d'électricité de la station de pompage
qui était devenue nécessaire dans le rang Petite rivière
à Saint-Antoine-de-Rivière-du-Loup. Il disait: Je vous informe,
en réponse à votre lettre du 16 janvier 1985 adressée
à notre consultant Pluritec, que le ministère de l'Agriculture,
des Pêcheries et de l'Alimentation du Québec vous versera une
contribution de 34 656 $ pour l'implantation de la ligne électrique qui
fournira l'énergie nécessaire au fonctionnement de la station de
pompage. Comme on le sait, il est fréquent que la dotation d'une ligne
hydro-électrique dans un secteur donné, implique des
déboursés, parce que ce sont des investissements à capital
important, selon ce qu'on m'indique. Ce montant vous sera versé sur
présentation d'une facture, lorsque les travaux auront été
exécutés. Cette usine de pompage est construite au nom et pour le
compte de la corporation municipale de la paroisse de
Saint-Antoine-de-la-Rivière-du-Loup qui devra, par la suite, en assumer
les frais d'exploitation et de fonctionnement. Le ministère...
M. Brassard:...
M. Pagé: Pardon?
M. Brassard: C'est pour une ligne électrique.
M. Paré: Pour l'implantation de la ligne
électrique.
M. Brassard: C'est la ligne électrique que vous payez, que
vous financez. Vous payez à Hydro-Québec.
M. Pagé: Et en contrepartie la municipalité s'est
engagée à voir à assumer les coûts d'exploitation et
de fonctionnement de la dite station de pompage.
M. Brassard: La municipalité en est le propriétaire
également.
M. Pagé: Oui.
M. Brassard: Cela va.
Le Président (M. Dufour): Vérifié Je
déclare les engagements financiers pour le mois de février, 1
à 9, vérifiés.
J'appelle maintenant les engagements financiers du mois de mars
1988.
Mars
M. Brassard: Mars, l'engagement 1 concerne du matériel
d'informatique. On n'a pas procédé par soumissions, pour quelles
raisons?
M. Vézina: II n'y a qu'un fournisseur pour ce type de
logiciels.
M. Brassard: Ah bon! Bien.
Le Président (M. Dufour): Vérifié?
M. Brassard: Oui. Même question pour l'engagement 2: deux
systèmes autoanalyseurs à doubles canaux contrôlés
par ordinateur pour les Laboratoires de chimie de Rock Forest et Aima -
chez-nous - même question, pourquoi ne pas avoir procédé
par soumissions? Même réponse.
M. Vézina: II n'y a qu'un manufacturier du produit en
question.
M. Brassard: Merci.
Le Président (M. Dufour): Vérifié?
M. Brassard: Oui. On va à l'engagement 11, M. le
Président.
Le Président (M. Dufour): L'engagement 11.
M. Brassard: Subvention à la Régie des assurances
agricoles du Québec représentant la prise en charge du
cinquième du total des déficits accumulés au 31 mars 1988
des fonds d'assurance-récolte et de stabilisation des revenus dans la
production de betteraves sucrières, 2 744 436 $. Quel est le
déficit prévu ou anticipé pour 1988?
M. Pagé: Je n'ai pas le déficit anticipé
ici.
M. Brassard: Je vais vous poser une question plus globale
étant donné les conditions climatiques qu'on a connues surtout au
début de l'été. Est-ce qu'on est en mesure
d'évaluer les coûts que cela va entraîner pour la
Régie des assurances agricoles?
M. Pagé: Pas à ce moment-ci, cependant on a des
indications préliminaires, un rétablissement des prix,
évidemment, dans les céréales comme suite des
sécheresses non seulement dans l'Ouest canadien mais aux
États-Unis aussi; un raffermissement des prix du boeuf; une faiblesse
des prix du porc, quoiqu'il il ne faut pas s'inquiéter avec le porc,
c'est tout à fait cyclique. On a déjà eu un déficit
de 35 000 000 S ou 40 000 000 $ et on a 65 000 000 $ à 70 000 000 $ en
réserve. Je pourrai vous donner des indications plus précises un
peu plus tard en cours d'année, probablement lors des prochains
engagements financiers. Ce à quoi nous vous référons ici
ce n'est pas compliqué, c'est lorsque le gouvernement du Québec a
exécuté la décision concernant la raffinerie de sucre, il
y avait un déficit accumulé dans ce régime de 13 000 000 $
et nous avons, à ce moment -là...
M. Brassard: Pendant cinq ans.
M. Pagé: Oui parce que, évidemment, c'était
un déficit au 30 septembre 1987 de 13 467 209 $ dans le régime
d'assurance-stabilisation et 254 000 $ dans le régime d'assurance
récolte et comme la décision était du partenaire
gouvernemental, il n'était pas question de demander quelque somme que ce
soit aux producteurs agricoles et d'ailleurs légalement on n'avait pas
de cause non plus, cela va de soi, et le gouvernement a décidé
d'éponger ce déficit par des paiements à être
versés à la régie sur cinq ans.
M. Brassard: Cela va.
Le Président (M. Dufour): L'engagement 11 est
vérifié?
M. Brassard: Oui. Je passe en avril M. le Président.
Le Président (M. Dufour): Je déclare les
engagements financiers pour le mois de mars, de 1 à 13,
vérifiés.
J'appelle donc les engagements financiers du mois d'avril 1988.
Avril
M. Brassard: Un instant, M. le Président, ce ne sera pas
long. Cela va, M. le Président. Engagement 1 d'avril: contrat de
services pour effectuer ta surveillance de la phase 1 des travaux
d'aménagement du Ruisseau Norton et pour la conception et la
préparation des plans et devis de la phase 2 desdits travaux. Le
fournisseur choisi est Hamel, Beaulieu et associés, de Drummondville. Il
a été choisi par un comité de sélection. Il y a eu
six propositions. Est-ce qu'on ne peut pas l'apprendre par le biais des
engagements... Est-ce que la firme en question était le plus bas
soumissionnaire?
Le Président (M. Dufour): M .le ministre.
M. Vézina: Dans ce cas-ci, le paiement s'effectue sur une
base de tarification qui est la même pour tout le monde. Alors, il n'est
pas question du plus bas ou plus haut soumissionnaire. C'est suivant les tarifs
qu'on paie pour les firmes d'ingénieurs, des tarifs horaires. C'est le
jury qui choisit la meilleure. C'est sur la base du résultat au
comité de sélection. C'est la firme qui obtient la meilleure note
au jury de sélection, et le paiement est fait sur la base de tarifs qui
sont les tarifs gouvernementaux dans les circonstances.
M. Brassard: Par qui était constitué le
comité de sélection?
M. Vézina: II était constitué de M. Rosemont
Caron qui est directeur du service du génie au ministère, de M.
Gary Copland qui est un ingénieur agronome, directeur des services
techniques et administratifs au ministère et de M. Robert Broughton qui
est un professeur du Collège MacDonald. Il est spécialiste en
génie également.
M. Brassard: Est-ce que la commission pourrait avoir les
critères ou la grille que vous avez utilisée?
M. Pagé: Cela vous sera acheminé. M. le
Président.
Le Président (M. Dufour): Le document est
déposé. M. le député de Lac-Saint-Jean.
M. Brassard: Oui, cela va. L'engagement 3.
Le Président (M. Dufour): Vérifié.
L'engagement 3.
M. Brassard: C'est la page qu'on retrouve
régulièrement dans La Terre de chez nous.
M. Pagé: ...page, le coût des deux pages est
défrayé par le ministère de l'Agriculture, des
Pêcheries et de l'Alimentation.
M. Brassard: Normalement, cette page devrait être purement
informative, factuelle, n'est-ce pas? C'est de l'information que le
ministère diffuse par le biais de cette page. Cela ne doit pas avoir un
caractère politique, en quelque sorte, sauf que le 11 août
dernier, le ministre - je me souviens bien - a porté un jugement de
valeur et un jugement politique sur la dernière conférence
fédérale-provinciale. Qui, au ministère, est chargé
du contenu de cette page? Le service de l'information?
M. Pagé: La Direction des communications du
ministère.
M. Brassard: La Direction des communications. Le cabinet du
ministre n'a rien à voir dans le contenu de... (11 h 15)
M. Pagé: Non. C'est la Direction des communications qui
assume la responsabilité des communications du ministère. Elle a
la responsabilité, pour chacun des numéros de La Terre de
chez nous, de diffuser l'information la plus pertinente. Vous avez fait
référence à la conférence
fédérale-provinciale de juillet, je présume. Il faut quand
même convenir d'une chose: l'Union des producteurs agricoles, la
Coopérative fédérée du Québec et le
gouvernement du Québec se sont joints dans une démarche de
sensibilisation auprès du gouvernement canadien pour un dossier qu'on
appelle le dossier de l'équité, qui a fait l'objet de discussions
à la conférence fédérale-provinciale. Il
était tout à fait indiqué, je pense. Le choix et la
décision du service des communications du ministère de traiter de
la conférence fédérale-provinciale était tout
à fait indiqué, je crois, pour le bénéfice de
l'information additionnelle et pertinente à donner aux productrices et
aux producteurs agricoles.
M. Brassard: Si je me souviens bien, il y avait un ton assez
triomphaliste qui n'était peut-être pas très pertinent
à une page strictement consacrée à la diffusion
d'information factuelle. Un simple commentaire en passant parce que,
généralement, effectivement la page du ministère se borne
à diffuser de l'information sur les programmes, des données
purement objectives et factuelles. Cette fois-là, j'ai trouvé
qu'il y avait un glissement, peut-être un peu...
M. Pagé: Si le député de Lac-Saint-Jean veut
dire que c'est subjectif de s'inscrire en solidarité avec les
producteurs agricoles du Québec...
M. Brassard: Non, non, c'était sur les résultats ou
sur l'appréciation des résultats de la conférence.
M. Pagé: Cela a bien cheminé, entre autres, en ce
qui concerne...
M. Brassard: Oui.
M. Pagé: ...la mise en oeuvre éventuellement d'un
régime.
M. Brassard: C'est votre opinion, bien sûr, je le sais. Je
l'ai vu et j'en ai pris connaissance ailleurs, dans d'autres journaux
également.
M. Pagé: La partagez-vous?
M. Brassard: On pourra en reparler, ce n'est pas le moment des
engagements financiers. Le problème de l'équité est un
problème majeur, j'en conviens. Sur ce point, je suis d'accord avec
vous, mais je ne suis pas certain qu'on doive adopter un ton triomphaliste
comme c'était le cas dans cet article-là. Je pense que...
M. Pagé: Je n'ai pas utilisé de ton triomphaliste,
j'ai utilisé...
M. Brassard: Bien...
M. Pagé: ...un ton qui pouvait manifester un certain
degré d'encouragement pour les producteurs agricoles du Québec
qui n'ont pas reçu leur part du gouvernement canadien depuis quelques
années déjà.
M. Brassard: Simplement pour dire que, dans un dossier comme
celui-là, on aurait dû se borner à indiquer les
résultats précis. Dans ce cas-là, on semble évoquer
des gains qui sont loin d'être sûrs encore; les chèques ne
sont pas encore sur la table. C'est ce que je veux dire. Il me semble
qu'à l'avenir, la page...
M. Garon: ...ni dans les poches du ministre...
M. Brassard: ...ni dans les poches du ministre, me souffle mon
collègue de Lévis.
Des voix: Ha, ha, ha!
M. Pagé: Cela... Que Dieu m'en garde!
M. Brassard: Simplement pour dire qu'à l'avenir, je
pense... Parce que généralement, la page est strictement
informative et je pense que c'est le but de cette page. Simplement pour
vous
dire qu'on la lit et qu'on la scrute attentivement.
M. Pagé: Cela nous encourage à continuer, M. le
député.
M. Brassard: Et donc, d'éviter la tentation de faire un
glissement dans la politique...
M. Pagé: Ce n'était pas politique.
M. Brassard: ...avec cette page. M. le Président, je pense
que mon collègue de Lévis avait quelque...
Le Président (M. Dufour): M. le député de
Lévis voudrait nous adresser la parole.
M. Garon: Je me demande si le premier ministre est au courant que
le Québec se fait autant organiser dans les subventions agricoles en
comparaison des autres provinces. L'écart n'a jamais été
aussi grand dans toute l'histoire du Québec. Le ministre informe-t-il le
premier ministre qu'il adopte un ton assez roucoulant par rapport aux relations
fédérales-provinciales, comme s'il était parfaitement
heureux?
M. Pagé: Oh! Je dois vous dire, M. le député
de Lévis, que j'apprécie beaucoup votre question ce matin. Elle
me permet de vous dire que non seulement le premier ministre est au courant,
mais il se tient continuellement informé de l'évolution des
échanges et. appelons les choses par leur nom, des négociations
qui ont cours actuellement entre le ministre de l'Agriculture, des
Pêcheries et de l'Alimentation du Québec et les autorités
fédérales. Non seulement il en est continuellement
informé, mais il s'est toujours pleinement et entièrement inscrit
dans une solidarité très claire et très nette pour les
producteurs et les productrices agricoles du Québec. Pas plus tard que
la semaine dernière, il avait encore un contact avec le premier ministre
canadien sur ces dossiers de l'équité. Je peux vous indiquer ce
matin que la qualité de ces échanges nous permet d'être
encouragés en regard du résultat qui viendra, je l'espère,
dans des délais assez brefs. On vous informera à ce moment. Je ne
sais pas si je vais le faire par les pages de La Terre de chez nous. Ce sera
à la Direction des communications de décider, ce n'est pas
à moi!
M. Garon: Je n'ai pas l'impression que le gouvernement livre la
marchandise. C'était censé être un gouvernement de grands
négociateurs Jamais on ne s'est fait organiser autant avec le
pourcentage des subventions fédérales versées dans l'Ouest
dans une si forte proportion. Si on compare les années passées et
les années 1986, 1987 et 1988. jamais le gouvernement
fédéral n'a versé de subventions aussi fortes dans l'Ouest
comparé à ce qu'il verse au Québec, et même en
Ontario. Alors qu'autrefois il versait à peu près des montants
équivalents au Québec et en Ontario, maintenant c'est deux fois
plus en Ontario. C'est 5. 6, 7, 8 fois plus dans les provinces de l'Ouest,
alors que le montant versé au Québec est à peu près
le même que par les années passées. Ce gouvernement devait
être un gouvernement de grands négociateurs. il semble que cela ne
paraît pas beaucoup et que le premier ministre a l'air à
roucouler, alors qu'il devrait picosser un peu davantage!
M. Pagé: On s'est inscrits dans une démarche de
défense des intérêts agricoles du Québec. Nous avons
préparé un dossier complet dont les arguments sont très
pertinents. La démonstration est très bien faite que le
Québec n'a pas su prendre la place qui lui revient dans ce pays depuis
1980 notamment, et que cela a entraîné des pertes
économiques importantes pour les producteurs en termes de soutien.
C'est-à-dire que le soutien à être donné aux
producteurs agricoles du Québec depuis 1980 a été
assumé principalement et presque entièrement par le gouvernement
du Québec, à défaut du gouvernement canadien d'intervenir
de façon équitable pour nous. Ce matin, je n'ai pas l'intention
de faire de procès d'intention à quiconque sur cette question.
Cependant, j'ai à fonctionner avec une situation qui est
celle-là, qui était celle-là en 1985 aussi, vous vous le
rappellerez très certainement Et c'est pourquoi la Coopérative
fédérée du Québec et I'Union des producteurs
agricoles du Québec ont accepté de s'asseoir ensemble, avec le
ministère, pour une démarche commune. Cette démarche vise
une intervention du gouvernement canadien au sujet des viandes rouges, soit: le
porc, l'agneau et le boeuf, avec évidemment, comme condition sine qua
non, le droit pour les provinces de maintenir leur propre régime
d'assurance-stabilisation. C'est tout à fait pertinent de les maintenir,
compte tenu des écarts dans les régions pour les coûts de
production.
Un autre élément, et cela je dois dire que ce dossier
chemine assez bien, c'est la politique céréalière
canadienne qui a impliqué des déboursés très
appréciables au bénéfice de l'Ouest canadien. II faut
retenir deux choses. La première, c'est que l'économie agricole
des provinces comme la Saskatchewan, l'Alberta et le Manitoba s'appuie
principalement sur la production du céréales. C'est une
distinction importante parce que le Québec a une économie
agricole très diversifiée, comme vous le savez. C'est ce qui fait
finalement notre force. Lorsqu'une production s'inscrit en faiblesse, nous
sommes moins affectés parce que la production est diversifiée ici
Deuxièmement, nous demandons cependant que le gouvernement canadien
prenne en compte le fait que le Québec aussi produit des
céréales Ce sont des céréales qui sont
consommées à la ferme, des céréales qui sont
commercialisées avec l'obligation, pour le gouvernement canadien, de
prendre en considération cette situation où un
producteur qui ne commercialise pas mais qui produit ses propres
céréales est aussi affecté finalement dans les prix. La
dernière conférence fédérale-provinciale a
donné comme résultat un engagement ferme et clair du gouvernement
canadien selon lequel les programmes fédéraux
s'étendraient à l'est du pays, sinon l'est du pays aurait son
propre régime d'assurance-stabilisation dans les céréales,
et auquel le gouvernement canadien contribuerait. Entre-temps, il reste des
dossiers ad hoc à régler. Il reste l'année de production
1986. En fait, ce sont des dossiers qui cheminent. J'ai très bon espoir
que le gouvernement canadien et le gouvernement du Québec pourront
annoncer des choses intéressantes et encourageantes pour nos producteurs
dans des délais que j'espère les plus brefs.
M. Brassard: Quand? M. Pagé: Pardon? M. Brassard:
Quand?
M. Pagé: Dans les meilleurs délais à compter
de maintenant.
M. Brassard: Des élections fédérales vont se
déclencher bientôt. Vous le savez.
M. Pagé: Oui.
M. Brassard: II y a un changement de ministre de
l'Agriculture.
M. Pagé: Oui, M. Mazankowski.
M. Brassard: Ce que vous dites là, vous . l'avez dit l'an
dernier. Vous l'avez également dit il y a deux ans: Les choses cheminent
bien...
M. Pagé: On est dans le dernier "stretch", comme on
dit.
M. Brassard: ...de façon favorable, mais rien de concret
Des acceptations de principe, mais rien de concret. Au contraire,
l'écart s'élargit encore davantage entre la part reçue par
les producteurs agricoles québécois et celle reçue par,
entre autres, principalement les producteurs de l'Ouest. Il n'y a rien de
changé à cet effet. L'iniquité se maintient, se
perpétue et même s'élargit. À chaque
conférence fédérale-provinciale, vous revenez avec des
engagements de principe, mais jusqu'à maintenant, ces engagements de
principe n'ont rien donné de concret pour les producteurs agricoles
québécois. C'est ce qu'ils attendent. Là, on va se
retrouver en élection fédérale. Il est évident
qu'à ce moment-là, le cheminement convenable dont vous parlez,
à mon avis, va connaître un arrêt brutal pour quelques mois
sans aucun doute.
M. Pagé: J'interprète le commentaire de M. le
député de Lac-Saint-Jean comme en étant un de
solidarité à la cause du Québec, et je l'apprécie.
Cela vient peut-être un peu tard cependant.
M. Brassard: La formation politique que je représente, M.
le Président, a toujours eu le souci de défendre les
intérêts du Québec, y compris...
M. Pagé: C'est bien cela. Continuez.
M. Brassard: ...les intérêts des producteurs
agricoles québécois. C'est une constante. Il n'y a pas eu de
défaillance à ce niveau depuis qu'on existe. Alors, ce n'est pas
un fait nouveau que vous indiquez.
M. Pagé: Je ne vous en tiendrai pas rigueur à vous,
M. le député, mais on aurait souhaité une expression de
solidarité peut-être un peu plus claire. De toute façon, on
n'est pas là pour porter des jugements. Ce n'est pas à moi
à porter des jugements. Cependant, je peux vous donner l'assurance,
premièrement, que tous tes efforts sont déployés pour un
règlement du dossier dans les meilleurs délais.
Deuxièmement, j'espère qu'au moment du règlement, vous
manifesterez votre satisfaction. Je l'espère bien.
M. Brassard: S'il est conforme à la série des
revendications qu'on retrouve dans le document conjoint que vous avez
évoqué tout à l'heure, document conjoint de la
Coopérative fédérée du Québec, de l'UPA et
du ministère de l'Agriculture, des Pêcheries et de l'Alimentation,
s'il est conforme à la liste des revendications contenues dans ce
document, notre satisfaction sera certainement réelle. Mais il va
falloir analyser les résultats qui sont encore à venir avec les
revendications précises qui ont été formulées par
les trois intervenants.
Le Président (M. Dufour): M. le député de
Lévis.
M. Garon: Je pense que le ministre essaie d'indiquer les sommes
qui ont été versées de 1980 à 1988. S'il montrait
la progression chaque année, entre 1980 et 1988, il verrait
essentiellement que depuis que le gouvernement actuel à Québec
est au pouvoir et que le gouvernement conservateur est à Ottawa, le
Québec se fait planter régulièrement en termes de
proportions des subventions à l'agriculture. On se payait autrefois,
mais les écarts n'étaient pas ce qu'ils sont devenus à
partir de 1985. Ce sont des subventions qui ont été
décidées en 1986 avec les gouvernements actuels, à
Québec et à Ottawa. C'est seulement pour les montants qui ont
été déterminés sous le gouvernement actuel que les
écarts ont pris une dimension incroyable, avec un multiplicateur
considérable pour chacune des provinces par rapport aux montants qui
sont
versés au Québec. Le montant du Québec est
resté à peu près le même, sauf que c'est un
accroissement extraordinaire, exponentiel dans chacune des autres provinces, y
compris l'Ontario où il a plus que doublé. (11 h 30)
Je comprends que le ministre parle de 1980 à 1988 pour que cela
ne paraisse pas trop, mais c'est lui, essentiellement, qui s'est fait
organiser. C'est sous son gouvernement que le ministre est toujours heureux,
toujours content, mais quand on voit les résultats, au fond, il s'est
fait royalement fourrer par le gouvernement fédéral, comme on l'a
rarement vu dans l'histoire du Québec. Il s'est fait organiser, si vous
aimez mieux. C'est une expression que les gens vont employer au Québec
en voyant le résultat obtenu par le gouvernement actuel dans ses
négociations avec le gouvernement d'Ottawa dans le secteur agricole.
Qu'on compare 1980, 1981, 1982, 1983. À chacune des années, on
verra que les écarts ont augmenté de façon vertigineuse
dans les montants versés au Québec par rapport à ce qui
est versé aux autres provinces, à partir de 1985. pour des
montants décidés en 1986, alors que, déjà, le
gouvernement actuel était au feuilleton.
Je pense que ce serait plus honnête pour la population.
Heureusement, dans le dernier numéro de la Terre de chez nous, on
mettait les chiffres de 1980 et ceux de 1987, je pense. C'était
évident pour tout le monde: en Saskatchewan, sept fois plus; en Ontario,
on passait de 300 000 000 $ à 700 000 000 $ et. au Québec, on
passait de 300 000 000 $ à 400 000 000 $. En Saskatchewan, sept fois
plus; un autre, huit fois plus; un autre, six fois plus. Cela, c'est sous le
gouvernement actuel qui disait qu'il était formé d'excellents
négociateurs, efficaces, hors pair. On a l'impression que nos
négociateurs sont dans la catégorie des pee-wee.
Le Président (M. Dufour): M. le ministre.
M. Pagé: Ah! M. le Président, je n'ai pas
l'impression que ce serait faire oeuvre utile que d'amorcer un débat sur
cette question ce matin Vous savez, le problème qu'on vit n'est pas
compliqué; par contre, le député de Lévis ne le
reconnaîtra jamais. Quand on ne prend pas sa place dans ce pays, on n'a
pas sa part du gâteau, et notre part du gâteau, on ne l'a pas eue
depuis plusieurs années. II évoque lui-même des chiffres
référant à 1980. Vous savez, quand on s'en va à
Ottawa et qu'on boude dans le coin, qu'on veut élaborer nos propres
politiques tout seuls en fonction d'un Québec souverain et
indépendant, on revient très rarement avec des
chèques.
Il se réfère, entre autres, à la politique
céréalière. Qu'il le veuille ou non, la Saskatchewan
produit 59 % des céréales au Canada, l'Alberta, 21,9 % et le
Manibota 15,7 %. Le Québec a bien cheminé depuis quinze ans dans
la production céréalière, j'en conviens. Cependant, il
faut reconnaître que la production de céréales au
Québec n'est pas seulement notre production, elle est faible en
quantité. Elle est bonne, elle est performante en qualité et en
rendement, etc, mais on a une production très diversifiée ici,
entre autres avec les productions animales. Le dossier a été
colligé, monté et plaidé. Jusqu'à maintenant, les
relations avec Ottawa ont été bonnes; elles pourraient être
plus utiles et nous pourrons indiquer qu'elles l'ont été quand
nous connaîtrons les résultats de la démarche qui a
été entreprise avec l'UPA.
Cependant, quand le député dit qu'on n'a rien eu, je
m'excuse, on a fait des choses avec Ottawa. On a négocié une
entente fédérale provinciale qui donne des résultats
très intéressants sur le plan de la recherche; nous sommes
allés chercher 60 000 000 $ dans les grains comme type de paiement par
le fédéral - ce n'est quand même pas négligeable -
nous sommes à régler actuellement le problème des
céréales autoconsommées à la ferme et nous
participerons soit à un programme national dans les grains, ou nous
aurons notre propre régime qui sera susceptible, encore une fois,
d'alléger le fardeau actuellement entièrement assumé par
les producteurs agricoles du Québec et le gouvernement du Québec.
Cela, c'est ce que j'appelle reprendre sa place dans ce pays.
Le Président (M. Dufour): M. le député de
Lac-Saint-Jean.
M. Brassard: Un dernier commentaire là-dessus. Le
problème n'est pas que l'Ouest produit beaucoup de
céréales. On le sait depuis longtemps qu'une très grande
partie de la production vient de l'Ouest. Le problème, c'est que le
gouvernement fédéral a mis en place des programmes qui ne
s'adressent qu'aux producteurs de céréales de l'Ouest. Et en fin
de compte - je n'ai pas le document conjoint, mais on pourrait l'avoir, c'est
démontré noir sur blanc - on se retrouve avec des subventions par
tonne de céréales produites dans l'Ouest, nettement
supérieures à ce qui est accordé pour une tonne de
céréales produites au Québec. C'est cela le
problème. C'est d'ailleurs pour cela que les trois intervenants ont fait
de l'équité une question centrale. II n'y a pas
d'équité, en particulier dans le secteur des
céréales. Ce n'est pas de dire que l'Ouest produit plus que le
Québec, tout le monde sait cela. Ce n'est pas là qu'est le
problème. Le problème, c'est qu'il n'y a pas
d'équité. Le gouvernement fédéral favorise
nettement - c'est l'évidence - les producteurs de céréales
avec des programmes spécifiques concernant les producteurs de l'Ouest
qui ne s'adressent pas aux producteurs du Québec, et il y a un
écart qui va grandissant. C'est cela le problème.
La deuxième élément de mon commentaire, M. le
Président, ce que mon collègue de Lévis a dit en
substance, c'est que ce gouvernement, le gouvernement libéral
dirigé par M. Bourassa. la
question était pertinente de demander si le gouvernement de M.
Bourassa s'intéressait à cette question. Ce gouvernement s'est
fait élire en disant: Écoutez, nous allons entretenir des
relations harmonieuses avec le gouvernement fédéral, nous allons
débloquer les dossiers, puis nous allons assurer une meilleure place du
Québec au sein du régime fédéral, parce que nous
sommes des fédéralistes, nous croyons au
fédéralisme. On a dit aux électeurs: Ne vous en faites
pas, fiez-vous à nous. La négociation avec le gouvernement
fédéral, nous connaissons cela et nous allons avoir des
résultats rapidement et efficacement. Sauf que - je ne pas pense que ce
soit le lieu ici, M. le Président, mais je suis également le
porte-parole de mon parti en matière de relations
fédérales provinciales - quand on fait le bilan de ce
gouvernement en matière de relations fédérales
provinciales, il est plutôt lamentable. Cela inclut le secteur agricole.
Ceci étant dit, je pense qu'il va falloir, à un moment
donné - je ne sais pas à quelle occasion - qu'on fasse le point
de façon approfondie sur cette question des relations du Québec
avec le gouvernement fédéral en matière d'agriculture,
qu'on reprenne point par point les revendications exprimées et
formulées dans le document conjoint MAPAQ, UPA,
fédérée et qu'on voit vraiment où on en est rendus
et s'il y a vraiment eu des progrès, comme semble vouloir l'indiquer M.
le ministre, mais qu'on fasse véritablement une analyse approndie des
résultats. Une fois cette analyse complétée, je ne suis
pas certain qu'on en arriverait à une très grande satisfaction
quant aux résultats.
Le Président (M. Dufour): M. le ministre.
M. Pagé: M. le Président, je dois resituer un
commentaire du député dans son contexte. Vous dites qu'on a
été traités inéquitablement. Globalement, dans la
politique des céréales, c'est vrai, sauf que vous devez
reconnaître une chose - et vous avez omis de reconnaître cela -
pour tout programme lancé par le gouvernement canadien dans les
céréales depuis 1985, le Québec a été
traité de façon équitable. Je m'explique. Le programme
spécial des grains de 1 000 000 000 $ est arrivé en 1986, a
été reconduit en 1987. Dans ce dossier-là, le
Québec a été traité de façon
équitable en ce que: premièrement, nous sommes indemnisés
sur la même base que les producteurs de l'Ouest canadien;
deuxièmement, la représentation du Québec a
été acceptée quand on a demandé d'être
considérés non pas à l'acrage, que les indemnités
versées en vertu des 1 000 000 000 $ le soient en vertu de l'acrage,
mais que ces indemnités soient versées à partir des
rendements parce que, comme on le sait, on a un rendement plus
élevé ici. Cela a été accepté; c'est ce qui
nous a donné 60 000 000 $. Dans le cadre de ce programme-là, on a
été traités de façon équitable. Cependant,
ce sur quoi nous avons à travailler, c'est sur le caractère
inéquitable de certains programmes qui s'appliquent depuis longtemps, et
je me réfère, entre autres, à l'OSPA pour les
céréales consommées à la ferme, aux sommes
importantes qui sont versées dans le cadre du Western Grain
Stabilization Act, le régime d'assurance-stabilisation des producteurs
de l'Ouest, aux politiques de subvention du transport des grains. Ce sont
là des dossiers qui étaient sur la table du ministère de
l'Agriculture depuis 1976 et qui sont demeurés dans le même
état jusqu'en 1985, quand je suis arrivé. Depuis 1985, on a eu le
programme spécial des grains, on a corrigé ces iniquités,
on a obtenu 60 000 000 $. On travaille maintenant à corriger des
situations qui prévalaient. Si vous voulez jouer ce jeu-là, cela
se joue à deux. Ce sur quoi nous travaillons c'est à corriger des
situations qui ont perduré pendant des années et des
années et qui n'ont jamais été corrigées; c'est sur
cela que nous travaillons actuellement.
M. Garon: Les subventions dont vous parlez n'ont pas
été données dans le cadre de la loi.
C'était en dehors du cadre de la loi. Ce n'est pas dans le cadre
du Western Grain Stabilization Act.
M. Pagé: Non. Le milliard de dollars a été
donné dans le cadre d'un nouveau programme et nous avons demandé
que le Québec, les producteurs de céréales du
Québec soient traités sur le même pied. On l'a
été. Un deuxième élément de
négociation et de discussion qui est intervenu, c'est qu'initialement,
le programme proposait un niveau de subvention a l'acrage. Alors, nous avons
plaidé et demandé que les subventions en vertu de ce programme se
fassent à partir des rendements. On a eu des rencontres, entre les
ministres de l'Agriculture, cela a joué du coude un peu, mais nous avons
maintenant un programme qui s'appuie sur les rendements et cela nous a
donné 60 000 000 $, M. le député.
M. Garon: Oui, mais par les acrages, c'était ridicule. Il
n'y a pas de vantardise à avoir là-dedans, cela n'a pas de bon
sens par les acrages, c'est évident que ce doit être en fonction
du volume de production. Par les acrages, cela aurait avantagé le sud de
la Saskatchewan où on produit beaucoup plus de cactus que de grains. Je
les ai encore visités cet été. Je vais vous dire bien
franchement, c'est l'aide sociale à chaque année dans le sud de
la Saskatchewan parce qu'il n'y a pas de rendement là, pas de
productivité et cela ne sera jamais rentable. Ne mélangeons pas
les pommes et les oranges. Sauf que, quand on parlait du programme de
stabilisation des grains - le tripartite dans lequel vous voulez embarquer -
qui stabilise seulement les grains domestiques, alors que le
fédéral subventionne dans l'Ouest autant les grains
exportés que les grains domestiques, dans le temps, vous trouviez cela
bien correct et là vous venez de réaliser
que ce n'est pas bon.
M. Pagé: Je m'excuse: "Dans le temps vous trouviez cela
bien correct", c'est quoi cela? A quoi vous référez-vous, M. le
député?
M. Garon: Vous trouviez cela correct la politique de l'Ouest dans
le temps. Vous ne la critiquiez pas.
M. Pagé: Quand dans le temps? Vous parlez de qui? De
quand?
M. Garon: Dans les années passées, quand vous
étiez dans l'Opposition, tout cela, vous disiez que le Parti
québécois chialait pour chialer.
M. Pagé: Bien voyons donc! M. le député,
voyons donc, avec l'expérience que vous avez vous ne devriez pas vous
livrer à des propos comme ceux-là, cela affecte votre
crédibilité.
M. Garon: Bien non, c'est vous qui...
M. Pagé: C'est du verbiage de corde à linge que
vous faites ce matin.
M. Garon: Du verbiage de corde à linge. Je vous dis que,
dans le champ, les gens pensent justement que le ministre fait du verbiage de
corde à linge. Il n'a pas de résultats, il chemine. Un beau
cheminement! Personne ne peut dire... Il chemine agréablement même
avec le président de l'UPA qui, lui-même, commence à
être contesté parce qu'il est trop mou.
M. Pagé: Bon! M. le Président, revirement
extraordinaire ce matin. Le député de Lévis critique le
président de l'UPA, critique le ministre de l'Agriculture - cela c'est
habituel - mais fait un vibrant plaidoyer pour John Turner.
M. Garon: Je n'ai pas parlé de Turner.
M. Pagé: Mais c'est ce que vous faites ce matin.
M. Brassard: Qu'est-ce que John Turner vient faire là?
M. Garon: M. Turner n'a pas affaire à cela.
Le Président (M. Dufour): Je désirerais
peut-être vous rappeler que nous sommes dans le cadre des engagements
financiers...
M. Brassard: M. le Président, après cet
intermède on pourrait peut-être reprendre les engagements
financiers.
Le Président (M. Dufour): Oui, s'il vous plaît!
M. Garon: Sauf que les résultats sont là: il* y a
actuellement 18 000 emplois de moins dans l'agriculture qu' il y en avait en
1985.
M. Pagé: Pardon? Vous avez compté cela où,
vous, là?
M. Garon: II y en a eu en moyenne, 2900 de moins pour les douze
mois en 1986 par rapport à 1985; 5900 de moins en 1987 et là.
actuellement, dans les huit ou neuf premiers mois de l'année, c'est
rendu à 9000 emplois de moins qu'en 1987. Cela fait un total, en
moyenne, de 17 800 emplois de moins actuellement qu'en 1985. Le résultat
est là. Les investissements n'ont jamais été aussi faibles
dans l'histoire du Québec: depuis dix ans ou quinze ans, les
investissements tournent autour de 425 000 000 $. Ils n'ont jamais
été aussi faibles alors qu'ils viraient habituellement, dans les
années soixante-dix et au début des années quatre-vingt,
autour de 600 000 000 $. (11 h 45)
M. Pagé: Oui, mais vous savez, vous revenez toujours avec
cela.
M. Garon: Les résultats sont là.
M. Pagé: Vous devez reconnaître que vous, vous
favorisiez l'endettement alors que nous ne favorisons pas l'endettement; nous
favorisons l'efficacité, la rentabilité, l'efficience. C'est cela
qui nous distingue. Cela va toujours nous distinguer.
M. Garon: Sauf que l'équité a passé de 39 %
à 49 % au temps du gouvernement québécois Alors,
l'équité qui a augmenté ...
M. Pagé: Bien, prenez l'équité des fermes
laitières, elle est à 65 %, cela ne doit pas être si pire
là.
M. Garon: L'équité n'est pas de 65 %
actuellement.
M. Pagé: Oui, 64 %. 65 %, plus que les Américains
dans la même production, monsieur.
Le Président (M. Dufour): Je vous rappelle que nous sommes
aux engagements financiers du mois d'avril 1988.
M. Garon: Si le ministre prétend qu'actuellement les
cultivateurs sont heureux, il faudrait qu'il ait une démonstration lui
prouvant qu'ils ne sont pas très heureux.
M. Pagé: Je Dense que les producteurs agricoles sont
satisfaits des politiques gouvernementales. Cela faisait des années
qu'on parlait de financement agricole: c'est fait, c'est adopté. Cela
faisait des années qu'on leur parlait d'assainissement: on a
lancé un programme d'inves-
tissement de 400 000 000 $. Cela faisait des années qu'on parlait
de développpement industriel, non, c'est-à-dire qu'on n'en
pariait pas de développement industriel dans le temps. On a passé
à des politiques de développement industriel et commercial assez
intéressantes et, M. le député, on sera jugés par
nos actes, et la place pour être jugés c'est au moment du
scrutin.
M. Garon: Vous avez raison.
M. Pagé: Je vous dis donc, bonjour. On se reverra le
lendemain du scrutin.
M. Brassard: Oui, mais d'ici ce temps-là, cela ne nous
empêchera pas d'examiner...
M. Pagé: Le meilleur jugement va être au
scrutin.
M. Brassard: ...d'examiner bien en détail les
résultats...
M. Pagé: Puis vous l'avez eu... Ça, c'est normal,
c'est le processus démocratique et parlementaire qui joue.
M. Brassard: Absolument.
M. Pagé: Mais vous avez eu un jugement le 2
décembre 1985. Il va y en avoir un autre en 1989 ou 1990. On s'en
repariera le lendemain, si on est tous ensemble autour de la table.
M. Brassard: M. le Président?
Le Président (M. Dufour): Est-ce que l'engagement
numéro 3 est vérifié?
M. Brassard: Oui.
M. Pagé: M. le Président, est-ce qu'on pourrait
suspendre cinq minutes?
Le Président (M. Dufour): Oui, est-ce que vous voulez
qu'on suspende cinq minutes.
M. Brassard: Oui. (Suspension de la séance à 11 h
47)
(Repriseà11 h 51)
Le Président (M. Dufour): A l'ordre, s'il vous .
plaît! La commission est prête à reprendre ses travaux.
M. Brassard: L'engagement 5, M. le Président.
Le Président (M. Dufour): J'appelle l'engagement 5.
M. Brassard: II s'agit de l'achat de 810 tonnes d'aliments pour
animaux pour la Station de recherche agricole. On n'a même pas
procédé par voie de soumissions sur invitation et là, on
ne peut pas dire que, des aliments pour animaux, il y a juste une firme qui en
produit. Pourquoi, dans ce cas-là, n'a-t-on pas procédé
par voie de soumissions sur invitation à tout le moins?
Le Président (M. Dufour): M. le ministre.
M. Pagé: La note que j'ai ici, M. le Président,
m'indique qu'il s'agit de 810 tonnes métriques d'aliments pour animaux,
pour la période du 26 avril 1988 au 1er février 1990 - c'est
presque deux ans - et que les programmes de recherche étaient
déjà en cours avec le fournisseur Long-champs & fils. Les
résultats escomptés sont fonction de l'uniformité des
éléments dans l'alimentation tout au long de l'étude.
Cette contrainte nous oblige à assurer l'approvisionnement auprès
de ce même fournisseur. Les prix ont été
négociés et ont été jugés acceptables. M.
Vézina, le sous-ministre adjoint de l'administration, pourra ajouter
certains éléments lorsqu'il reviendra de la communication
téléphonique qu'il avait à faire.
M. Brassard: Pourquoi n'a-t-on pas indiqué à ce
moment-là: renouvellement de contrat?
M. Pagé: Le ministre s'est posé la même
question avant de signer, c'est ce à quoi on l'a
référé, et pour ajouter certains éléments
à cette réponse, en termes techniques, M. le sous-ministre va
être là pour y répondre dans quelques secondes.
Le Président (M. Dufour): Est-ce que vous êtes
d'accord pour qu'on suspende et qu'on passe à un autre engagement?
M. Brassard: Oui.
Le Président (M. Dufour): Vous êtes d'accord.
M. Brassard: L'engagement 12.
Le Président (M. Dufour): J'appelle l'engagement 12.
M. Brassard: On subventionne ici un conseil économique,
celui du Haut-Richelieu, pour une étude sur les possibilités de
transformation du maïs en produits de consommation humaine, 50 000 $.
Est-ce que cette étude est complétée? Est-ce qu'on en
connaît les conclusions, les recommandations?
M. Pagé: Nous avons payé 12 500 $ jusqu'à
maintenant et nous avons prévu le prochain paiement pour la fin de
septembre 1988. C'est
une demande qui provient du sommet économique de la
Montérégie et qui s'inscrit dans une volonté des
producteurs de la région d'explorer toutes les avenues possibles pour
une meilleure commercialisation du maïs du Québec et, notamment, de
cette région. Cette demande a été acceptée et je ne
manquerai pas de suivre avec beaucoup d'intérêt les données
ou les recommandations qui me seront fournies à la suite de la
première phase de l'étude. La première phase de
l'étude réfère à l'exploration des produits: la
phase 2 à l'orientation de la stratégie et la phase 3 à la
planification industrielle à donner à la suite des deux phases
préliminaires.
M. Brassard: Donc c'est une étude qui peut donner
naissance à des projets spécifiques.
M. Pagé: Elle peut conduire à cela, et ce serait
très Intéressant pour l'économie agricole de la
région si l'étude pouvait nous démontrer la
viabilité d'une entreprise de transformation de cette nature, notamment
dans la maïs.
M. Brassard: Cela va.
Le Président (M. Dufour): Vérifié.
M. Brassard: Engagement 18.
Le Président (M. Dufour): J'appelle l'engagement 18.
M. Messier: M. le Président, l'engagement 15, s'il vous
plaît.
Le Président (M. Dufour): Oui. M. le député
de Saint-Hyacinthe.
M. Messier: II s'agit d'une subvention à Bexel de 40 000
$, dont le comté de Saint-Hyacinthe a bénéficié
indirectement. Est-ce que c'est la partie... le Kentucky Fried Chicken qu'on va
faire dans la grande région de Saint-Hyacinthe, mais aussi à
Joliette, un marché qui était en Ontario et qu'on va
transférer au Québec?
M. Pagé: Un des objectifs de nos interventions dans la
transformation du poulet vise à augmenter le degré
d'industrialisation, pour ne pas dire de "processing" ici au Québec Je
m'explique. La consommation du poulet est en hausse partout au Canada,
notamment au Québec Les chaînes dites de restauration rapide vont
chercher près de 30 % du budget de la restauration au Québec.
C'est donc dire que la restauration rapide a constitué, dès notre
arrivée, un secteur prioritaire. J'ai personnellement rencontré
tes présidents et les chefs de direction des grandes chaînes de
restauration rapide, comme les Aliments Kara qui sont propriétaires des
restaurants Chalet suisse des restaurants Harvey's et qui occupent une place
très importante dans le marché de l'alimentation à bord
des avions au Canada. On a aussi rencontré la compagnie le Poulet frit
Kentucky, les gens de McDonald's et on a établi des contacts avec les
chaînes québécoises; d'ailleurs, je rencontrerai sous peu
les gens du poulet Saint-Hubert.
Essentiellement, le message qu'on leur a livré est le suivant:
notre objectif, la politique... le nationalisme du Québec sur cette
question s'exprime par une volonté du gouvernement de s'associer
à nos entreprises de transformation pour être capables de
répondre aux normes et aux spécificités de ces
entreprises. Un exemple concret, j'ai été tout à fait
surpris d'apprendre qu'on avait du poulet qui était abattu ici.
transformé en Ontario et qui nous revenait en surtransformation. C'est
ce sur quoi on a travaillé, et cela commence déjà à
donner des résultats. Des résultats très
intéressants seront d'ailleurs annoncés sous peu. Cet
investissement s'inscrit dans le cadre de cette démarche.
Le Président (M. Dufour): M. le député de
Lévis.
M. Garon: J'aimerais savoir du ministre si, dans l'affectation
des quotas d'importation du poulet américain, il est exact que tous les
quotas ont été affectés à l'Ontario.
M. Pagé: Pour l'année? Quelle est la
référence?
M. Garon: Actuellement. Tous les quotas sans exception ont
été affectés à l'Ontario, puisque le poulet est
importé à des prix de beaucoup inférieurs.
M. Pagé: Le quota d'importation a été
diminué par rapport à 1986, 1987. On parle de 5,1 %, si ma
mémoire est fidèle, par rapport à 7,4 %. Je pourrai
acheminer une réponse plus complète à la commission dans
les meilleurs délais.
M. Garon. Sauf qu'en vertu de l'accord du libre-échange,
on a dit que selon les importations historiques, le montant était plus
élevé que ce qui était établi par le plan national
du poulet et les accords du GATT. Les ententes avaient été faites
en fonction des accords du GATT.
Maintenant, on parle de libre-échange; la coopérative
fédérée avait dit qu'une des conditions, non pas la seule,
mais l'une des conditions pour qu'elle soit favorable au libre-échange
dans le secteur agro-alimentaire, c'est que la répartition des quotas
d'Importation du poulet soit faite sur une base d'équité entre
les entreprises au Canada. J'ai lu récemment que tous les quotas
d'importation seront affectés, sans exception, à des entreprises
de l'Ontario. Quels sont les efforts qu'a fournis le gouvernement du
Québec pour qu'il y ait une répartition? Parce que ce ne sont pas
les mêmes coûts, le poulet américain est beaucoup meilleur
marché. Alors cela va faire des
coûts de production avec des moyennes à l'entreprise qui
vont être plus basses en Ontario, donc avec une capacité
concurrentielle plus forte. Quels sont les efforts qu'a faits le
ministère de l'Agriculture pour qu'il y ait une affectation des quotas
du poulet... une répartition équitable dans une perspective de
libre-échange? (12houres)
M. Pagé: Premièrement, historiquement,
malheureusement, les quotas d'importation du poulet ont été
acheminés en Ontario. Je dis bien historiquement. Cela a toujours
été comme cela. Quand le dossier du libre-échange a
été amorcé, au cours des discussions avec les
autorités fédérales et provinciales, le message du
Québec a été clair, c'est que les quotas d'importation du
poulet devaient être consentis ou alloués, à compter du 1er
janvier 1989, aux usines de transformation en se référant, sur
une base équitable et juste, au volume traité par de telles
entreprises.
Cela a été très clairement établi comme
prise de position. J'ai eu personnellement au moins quatre occasions de
discuter de ce sujet avec mon homologue fédéral.
Deuxièmement, nous avons eu deux rencontres, auxquelles j'ai
personnellement assisté, avec la Fédération des
producteurs de volailles du Québec et les abattoirs de poulet, afin
qu'on ait le même message, et le même message a été
véhiculé auprès des organismes centraux canadiens.
On a de plus, troisièmement, offert un appui technique. On a
été en constante communication avec la Fédération
des producteurs de poulet pour s'assurer que nos arguments étaient
solides et qu'ils pouvaient bénéficier de toutes les
données ou les analyses économiques du ministère sur cette
question.
Pour ce qui est de l'année 1988, je vais vérifier, M. le
député, et mon sous-ministre pourra adresser une note à la
commission, ici. Cependant, je dois vous indiquer que l'ensemble des
intervenants sont intervenus en fonction du 1er janvier 1989.
M. Garon: Est-ce que le ministre est au courant des
critères qui ont été privilégiés par le
gouvernement fédéral pour que les quotas d'importation du poulet
américain soient entièrement affectés en Ontario?
M. Pagé: Votre question est: Quels ont été
les critères privilégiés qui ont permis à l'Ontario
de...? Moi, je dirais que l'Ontario a été
privilégiée de...
M. Garon: Non...
M. Pagé: Et c'est à cela qu'on veut s'opposer et
c'est historiquement comme cela.
M. Garon: On l'a établi. La Coopérative
fédérée du Québec n'aurait pas dit oui au
libre-échange... Il ne faut pas prendre ses membres pour des naïfs
non plus. Ils n'auraient pas dit oui au libre-échange à condition
qu'il y ait une affectation équitable des quotas entre les entreprises,
s'ils avaient considéré que c'était impossible.
M. Pagé: Je parle du passé. Ce que je veux dire,
c'est que, pour l'avenir...
M. Garon: Non, ils parlaient de l'avenir. La Coopérative
fédérée parte de l'avenir. Elle dit "dans le cadre du
libre-échange". Elle donne son accord au libre-échange à
condition que... Une des conditions, c'est qu'il y aura un quota de 7,5 % -
qu'il est encore question d'augmenter - pour l'importation du poulet par
rapport au marché domestique. Maintenant, il y a eu des critères
qui ont été privilégiés - qui ont été
élaborés apparemment - pour faire affecter les quotas
d'importation du poulet américain à l'Ontario. Êtes-vous au
courant de ces critères?
M. Pagé: Des critères élaborés par le
gouvernement fédéral?
M. Garon: Pour l'affectation des quotas, oui.
M. Pagé: Je comprends qu'il y ait des critères.
Vous savez, dans des cas comme ceux-là, M. le député - et
vous le savez pertinemment - l'Ontario ou d'autres provinces présentent
une plaidoirie en fonction de leurs intérêts et, par
surcroît, historiquement, le quota s'en va toujours, ou presque, en
Ontario. Nous, notre demande a été bien simple. Cela a
été d'exiger des instances fédérales que
l'allocation des quotas d'importation se fasse sur une base équitable
entre chacune des entreprises de transformation, à partir du volume
transformé dans de telles usines. Cela, c'est ce qu'on veut et c'est ce
qu'on va accepter.
M. Garon: Oui, mais puisque vous êtes en négociation
- vous dites que vous avez fait quatre représentations auprès du
ministre fédéral - êtes-vous au courant des critères
qui ont été privilégiés pour faire l'affectation
des quotas? Parce que. ce qui favorise l'Ontario...
M. Pagé: Mais ils ne sont pas encore alloués, les
quotas, M. le député. C'est en négociation, cela.
M. Garon: Bien, il semble qu'actuellement, tous les quotas ont
été émis en faveur de l'Ontario ou s'ils n'ont pas
été émis, ils vont...
M. Pagé: Oui, "il semble que" on est en négociation
et on va voir...
M. Garon: Non, ou ils sont émis ou ils sont en voie
d'être émis...
M. Pagé: Pour après 1989?
M. Garon: ...et ils seront entièrement émis en
Ontario.
M. Pagé: C'est en négociation. Nous insistons et
déployons tous les efforts pour qu'on soit traités sur une base
équitable.
M. Garon: Oui, mais si vous êtes au courant du dossier,
savez-vous quels sont les critères qu'on veut privilégier pour
faire en sorte, pour justifier...
M. Pagé: On va suspendre quelques minutes, M. le
Président, et on va reprendre je ne sais pas quand et on va apporter les
critères.
M. Garon: Non, mais si vous êtes... Vous dites que vous
êtes au courant du dossier, mais en même temps, vous...
M. Pagé: M. le Président, on est ici pour
étudier...
M. Garon: Non, non.
M. Pagé: ...une subvention de 400 000 $ à Bexel. Le
député veut avoir des informations sur les critères
demandés par l'Ontario pour la référence des quotas
d'importation du poulet, il va les avoir, mais je ne les ai pas ici. On va
suspendre, on va aller au ministère, on va colliger nos informations et
on va les amener. Ce n'est pas plus grave que cela. Que voulez-vous que je vous
dise?
M. Garon: M. le Président, le ministre nous dit qu'il est
en...
M. Pagé: Je veux bien me faire charrier, M. le
Président, mais pas comme cela.
M. Garon: Non, mais c'est parce que le ministre nous dit qu'il
est au courant, qu'il négocie avec le ministre du gouvernement
fédéral, qu'il a fait quatre représentations...
M. Pagé: Oui.
M. Garon: ...alors il doit savoir de quoi il parle. Il ne semble
pas être au courant des critères...
M. Pagé: Ah! Il ne semble pas être au courant...
Quelle imputation de motif!
M. Garon: Ils veulent privilégier actuellement
d'affecter...
M. Pagé: Quelle imputation de motif et quelle
faiblesse!
M. Garon: Actuellement, il y a des critères qui sont
privilégiés et qui sont admis, déterminés.
L'affectation des quotas va se faire en
Ontario à 100 %. C'est pour cela que je lui demande s'il est au
courant des critères qui vont le privilégier, mais le ministre ne
semble pas être au courant. II ne peut pas être bien fort dans la
négociation s'il ne sait même pas comment cela se passe.
M. Pagé: M. le Président, le député
de Lévis se livre ce matin à un charriage tout à fait
inacceptable. Le député sait pertinemment que - et d'ailleurs, il
l'a vécu comme ministre de l'Agriculture, des Pêcheries et de
l'Alimentation, que cela vienne de quiconque, peut-être, mais surtout pas
de lui - les arguments de l'Ontario pour avoir les quotas ont toujours
été les mêmes, et ce sont encore le mêmes cette
année: augmentation de la population en Ontario, augmentation de la
consommation, capacité de transformation pour la troisième
transformation, ce qui n'a pas toujours été le cas au
Québec dans certaines entreprises. Ce sont les arguments qu'ils font
valoir. Cependant, s'il veut avoir un dossier exhaustif prouvant que la
Fédération des producteurs de poulet, les usines ou les
transformateurs ont demandé telle chose à telle date, on va
colliger ces informations et on va vous les envoyer. Mais, traditionnellement,
la position de l'Ontario a toujours été de soutenir qu'il avait
là une capacité de transformation plus grande que dans les autres
provinces, qu'il y avait des chaînes de transformation plus modernes en
ce qui concerne les besoins des distributeurs, comme les chaînes de "fast
food". L'Ontario a toujours soutenu que la croissance de la demande canadienne
par rapport à sa population qui est plus grande que le Québec
devait lui donner plus de poulets provenant du quota d'importation. C'est la
position traditionnelle de l'Ontario, c'est encore ce qui est
réitéré cette année. Cette position traditionnelle
de l'Ontario... Vous savez, c'est beau de charrier, mais qu'est-ce que le
député de Lévis, alors ministre de l'Agriculture, des
Pêcheries et de l'Alimentation du Québec, a fait à ce
moment-là? Il ne s'est pas occupé de développer ses
industries, il ne s'est pas occupé de s'assurer qu'on puisse
pénétrer des marchés de surtransformation comme
ceux-là. Aujourd'hui, à deux ou trois mois - peu importe - d'une
entente sur le libre échange, alors que nous sommes à
négocier ces choses-là, qu'on joue une "game" qui est
serrée, j'en conviens, mais on fait valoir une position claire et nette
du Québec qui s'inscrit dans la défense des intérêts
du Québec, tout ce qu'il trouve à faire, c'est de venir causer et
de pérorer, voyons donc, M. le Président!
Si vous voulez un rapport complet de ce qui s'est passé à
telle date on vous le dira. La position traditionnelle de l'Ontario, c'est de
dire: Nous avons plus de gens qu'au Québec, nous avons une
capacité de transformation, nous consommons plus, donc nous avons besoin
de quotas d'importation supérieurs à ceux du Québec C'est
cela, la position traditionnelle et c'était la même dans votre
temps, M le député.
M. Garon: Non, on est dans le cadre du libre-échange et ce
n'est pas la position traditionnelle actuellement qui établit les
critères qui sont en train d'être élaborés; ce sont
d'autres critères actuellement. C'est pour cela que je demandais si le
ministre était au courant, parce que la fédérée
avait dit qu'une de ses conditions, non pas la seule, mais une de celles-ci,
est l'affectation équitable des quotas d'importation.
M. Pagé: Bien oui, par volume.
M. Garon: C'était l'une des conditions de la
fédérée pour soutenir le libre-échange. C'est pour
cela que l'UPA disait: Nous sommes contre parce qu'on dit que certaines
conditions ne sont pas réalisées. La fédérée
dit qu'elle est pour, mais à la condition qu'un certain nombre de choses
soient réalisées. L'une des conditions, c'est l'affectation
équitable de quotas entre les entreprises.
M. Farrah: Question de règlement, M. le Président.
Voulez-vous rappeler le député de Lévis à la
pertinence?
M. Garon: Ah! C'est très pertinent, parce que j'ai
justement posé cette question-là ici, vous regarderez le
sujet.
M. Farrah: Ce sont les engagements financiers qu'on étudie
ce matin.
Le Président (M. Dufour): Je suis obligé de lui
donner son droit de parole pour dire si c'est pertinent ou pas.
M. Garon: Le député des
Îles-de-la-Madeleine...
Le Président (M. Dufour): II faut qu'il me donne sa
démonstration.
M. Garon: ...connaît peut-être mieux le tapis que les
produits agricoles, mais lorsqu'il verra les critères, il regardera
l'article 15 du mois d'avril, sur lequel j'ai posé une question, et il
verra à quel point c'était pertinent. C'est une question de
connaissance.
M. Farrah: Alors, je rappelle le député de
Lévis à la pertinence...
Le Président (M. Dufour): D'accord.
M. Farrah: ...parce qu'on est ici pour les engagements financiers
et non pas pour parler de...
Le Président (M. Dufour): À la suite de la question
du député de Lévis, le ministre s'est engagé
à déposer les critères concernant cette question. Quant
aux autres discussions, je suis obligé de prendre la parole du ministre
à savoir...
M. Garon: Non seulement les critères...
Le Président (M. Dufour): ...qu'il n'y a pas d'autres
critères que ceux que vous avez établis...
M. Pagé: En fait c'est...
M. Garon: Et l'affectation des quotas.
M. Pagé: .l'éternelle position adoptée par
l'Ontario. Ce sont toujours les mêmes arguments selon lesquels ils ont
droit aux quotas d'importation parce que, premièrement, il se consomme
plus de poulet en Ontario qu'ailleurs; deuxièmement, sa population elle
aussi augmente sa consommation annuelle; troisièmement, il a une
capacité de transformation d'un tel poulet, ce qui n'est pas le cas dans
toutes les autres provinces. Traditionnellement c'est cela. Pour les
allocations antérieures qui ont bénéficié à
l'Ontario, cette argumentation lui a bien servi. Le Québec ne s'est pas
inscrit en défense. Qu'est-ce que vous voulez que je vous dise? Cela
date de longtemps et le député de Lévis le sait
pertinemment. C'est peut-être la meilleure façon de faire un mea
culpa pour sa faiblesse de représentation à ce moment; c'est de
venir critiquer ce qui se fait aujourd'hui. Laissez-nous aller, on travaille
fort et ce qui était important pour nous, avant de revendiquer une part
du quota, c'était de s'assurer qu'on était capables de
transformer, entre autres en troisième transformation, un poulet
susceptible de répondre aux besoins des grandes chaînes qui
faisaient venir leur poulet de l'Ontario dans le passé et qui, de plus
en plus, le prennent ici avec des projets comme celui de Bexel.
M. Garon: Est-ce que le ministre...
Le Président (M. Dufour): M. le député de
Lévis, je vous rappelle...
M. Garon: ..Oui
Le Président (M. Dufour): ...que nous sommes toujours
à l'engagement financier...
M.Garon: 15.
M.Pagé: 15.
Le Président (M. Dufour): ...15.
M. Garon: ...Est-ce que le ministre veut dire qu'à ce
moment la condition posée par la coopérative
fédérée concernant le partage équitable des quotas
d'importation entre les différentes entreprises est une condition
irréaliste, qui ne pourra pas être réalisée?
M. Pagé: Non, c'est une revendication et
une demande pertinentes, justifiées, de la part de la
coopérative fédérée et qu'appuie le gouvernement du
Québec en ce que le quota d'importation, le volume de poulet qui va
entrer sur le marché canadien, soit a un prix inférieur à
celui que nous payons, que les usines de transformation paient pour semblable
poulet ici; ce quota, dis-je, devrait être et doit être
alloué et distribué aux usines canadiennes à partir de
leur volume respectif pour traiter de façon équitable et agir de
façon équitable partout sur le territoire canadien.
M. Garon: M. le Président, vous n'avez pas compris que
c'était une demande de la coopérative
fédérée, que c'était une condition. Nous autres
nous supportons le libre-échange à la condition qu'il y ait telle
et telle chose de réalisée. L'une des conditions c'était
cela, ce n'est pas une demande. On dit: Nous allons faire notre possible. Ce
n'est pas cela, c'était là une condition.
M. Pagé: M. le député, c'est bien rare qu'on
établisse une condition sans qu'on en fasse la demande! Vous devez
comprendre cela avec moi.
M. Garon: Je comprends, mais faire une demande, cela ne veut pas
dire qu'on va l'obtenir. Une condition cela veut dire si...
M. Pagé: Bien oui, mais cela...
M. Garon: Si on n'obtient pas telle chose, on ne sera pas
nécessairement favorables...
M. Pagé: Ce sera à la fédérée
de décider.
Le Président (M. Dufour): Est-ce que l'engagement 15
est...
M. Pagé: Vérifié. M. Brassard:
Vérifié. M. Garon: Vérifié.
Le Président (M. Dufour): M. le député de
Saint-Hyacinthe.
M. Messier: C'est une intervention sur l'engagement 16.
Le Président (M. Dufour): Vous avez la parole. M. le
député de Saint-Hyacinthe.
M. Messier. Merci. J'espère que cela ne sera pas une
longue discussion comme pour l'engagement 15. J'aimerais remercier le ministre
et la sous-ministre, Mme Agnès Jarnuszkiewicz d'avoir
accédé à notre demande, la Coopérative agricole de
Sainte-Rosalie. D'ailleurs, les silos sont en activité depuis la semaine
dernière. Je devais être à Sainte-Rosalie ce matin; le
deuxième séchoir a été mis en marche ce matin. Pour
dédire un peu ce que le député de Lévis disait tout
à l'heure, je pense que des centaines et des centaines de producteurs
agricoles de la région de Sainte-Rosalie sont très satisfaits de
votre intervention dans ce domaine très précis. Merci.
M. Pagé: Merci. M. le député de votre
témoignage.
Le Président (M. Dufour): M. le député de
Lévis.
M. Garon: Au fond, il s'agit d'une augmentation de
capacité de séchage qui va s'ajouter aux capacités qui ont
été mises en place vers 1979-1980 et qui ont fait le premier
centre d'importance au Québec à l'intérieur des terres. Je
pense qu'il faudrait aussi remercier les contribuables qui patent les sommes
qui vont servir à verser les subventions.
M. Messier: Oui. mais il s'agit de bien répartir les
sommes d'argent et cela a été bien fait dans le cas
présent.
M. Brassard: M. le Président... Le Président (M.
Dufour): Oui
M. Brassard: Est-ce que je pourrais revenir à l'engagement
2 de mars parce que j'ai oublié moi aussi de remercier le ministre.
Des voix: Ha. ha, ha!
Le Président (M. Dufour): La pertinence.
M. Brassard: Pour un équipement au laboratoire de chimie
d'Alma. Excusez-moi. M. le ministre.
M. Messier: II ne faut pas toujours critiquer, M. faut être
capable de remercier.
Le Président (M. Dufour): Est-ce que l'engagement 16 est
vérifié?
M. Garon: Remarquez que c'est plus facile de cheminer quand la
voie est bien tracée
M. Pagé: Alors, je note que le député de
Lévis vient de dire que c'est plus facile de cheminer quand la voie est
tracée. Je crois comprendre qu'il veut indiquer qu'il a tracé la
voie dans plusieurs dossiers, mais je retiens de plus qu'il indique que je
chemine bien. (12 h 15)
Des voix: Ha. ha, ha!
Le Président (M. Dufour): Avant de compléter le
mois d'avril...
M. Garon: II faut dire que le ministre n'est
pas fort dans les initiatives.
M. Brassard: L'engagement 18, M. le Président.
Le Président (M. Dufour): L'engagement 18. M. Brassard:
Oui. L'engagement 18...
Le Président (M. Dufour): J'appelle l'engagement 18.
M. Brassard: A l'engagement 18, il s'agit d'une subvention de 8
000 000 $ à la Commission des courses de chevaux du Québec.
M. Pagé: Oui.
M. Brassard: Sur ce budget de 8 000 000 $, combien est
prévu pour le fonctionnement même de la commission et combien, par
conséquent, va aller à l'industrie elle-même?
M. Pagé: C'est complètement et totalement pour les
bourses. Dans cela, il y a 3 000 000 $ pour ce qu'on appelle les bourses
"overnight", soit 3 000 000 $ et quelques centaines de milliers de dollars. Je
pourrais vous donner la ventilation plus précise. Les bourses
"overnight", ce sont les bourses allouées pour les chevaux qui sont en
rythme de croisière, les chevaux de cinq ans, six ans, sept ans. Ce ne
sont pas, par exemple, des événements spéciaux s'adressant
aux poulains et aux pouliches de deux ans et de trois ans. Il y a toute
l'enveloppe des bourses pour ce qu'on appelle le "circuit Québec" pour
les poulains et pouliches de deux ans et trois ans, ambleurs et trotteurs, qui
sont dans cela. Il doit y avoir une partie des subventions pour le plan de
modernisation. Oui, seulement pour les bourses.
M. Brassard: Les 8 000 000 $ sont globalement pour les
bourses?
M. Pagé: Oui. C'était l'ancien budget
essentiellement. C'est à quelques milliers de dollars près de
l'ancien budget.
M. Brassard: Le budget de fonctionnement de la commission est
pris à même le...
M. Pagé: Pardon? Le budget de la Commission des courses de
chevaux du Québec est de 15 000 000 $. Il y a 8 000 000 $ pour les
bourses. Il y a tout le programme de subventions des immobilisations qui
s'applique aux cinq hippodromes du Québec, soit Jonquière,
Québec, Trois-Rivières, Aylmer et Montréal, sauf
qu'à Montréal, le plan s'applique seulement jusqu'à
concurrence de 1 000 000 $ cette année.
M. Brassard: Est-ce qu'on pourrait savoir combien pour chacune
des pistes de chevaux pour cette année?
M. Pagé: Pour les bourses?
M. Brassard: Non, l'aide à l'immobilisation.
M. Pagé: C'est un plan de cinq ans. On l'a ici. Le budget
de traitement et autres rémunérations, c'est 702 000 $.
M. Brassard: D'accord.
M. Pagé: Les bourses maintenant.
M. Brassard: Vous pourrie? peut-être déposer ces
documents, M. le Président.
M. Pagé: Sur 15 000 000 $, il y a 12 850 000 $ de
paiements de transfert...
Le Président (M. Dufour): M. le ministre... M.
Pagé: ...8 000 000 $ de bourses? M. Brassard: C'est 12 000
000 $...
M. Pagé: C'est 12 850 000 $ de paiements de transfert pour
8 000 000 $ et quelques centaines...
M. Brassard: C'est 8 000 000 $ de bourses; le reste pour les
immobilisations.
M. Pagé: Oui.
M. Brassard: Est-ce que vous pourriez déposer ce document?
Est-ce qu'il y a une ventilation par hippodrome en ce qui concerne les bourses
et les immobilisations?
M. Pagé: Oui. Vous savez, les ventilations se font de la
façon suivante. Pour les bourses, cela dépend évidemment
du nombre de programmes. C'est tant par programme. Alors un hippodrome comme
Trois-Rivières, par exemple, qui est ouvert environ sept à neuf
mois par année reçoit évidemment moins qu'un hippodrome
comme Québec qui est ouvert douze mois par année. Aylmer, c'est
six mois par année parce qu'ils sont à l'intérieur d'un
rayon de 50 milles de RkJeau-Carleton, donc, ils ouvrent de janvier à
juin et Rideau-Carieton ouvre de juin à décembre.
Jonquière, si ma mémoire est fidèle, on doit se
référer environ à une soixantaine de programmes, soit de
60 à 70 programmes par année. Je vais m'assurer que vous ayez le
montant ventilé par hippodrome pour fins de dépenses en
immobilisation sur le plan de 25 000 000 $ qu'on a annoncé. Dans ce
plan, grosso modo, il y a 13 800 000 $ qui allaient à Montréal; 4
000 000 $ à Québec; et un peu plus de 2 000 000 $ ou 3 000 000 $
à Trois-Rivières. En tout cas, on vous donnera toute la
ventilation. Pour les bourses "overnight", on se réfère à
un nombre de programmes de courses sur chacun des hippodromes, et le circuit
Québec, cela se
réfère à des préliminaires qui se tiennent
sur l'ensemble des hippodromes et à des finales qui se tiennent à
certains hippodromes.
M. Brassard: Pour Blue Bonnets, est-ce que le montant
prévu de subventions aux immobilisations est toujours le même ou
s'il a été révisé à la hausse?
M. Pagé: C'est toujours le même. M. Brassard:
Toujours le même. M. Pagé: Toujours le même sauf
qu'on... M. Brassard: Pas de changement?
M. Pagé: a accepté qu'un montant de 1 000 000 $
soit dépensé dans le courant de la présente année
parce que c'était maintenant devenu dangereux, les toits qui coulaient,
etc. Le million a été investi seulement dans les écuries
cette année et par la suite on verra. Pour le reste, on doit dire que le
dossier de Blue Bonnets va bien en ce qu'on assiste à une augmentation
qui est au-delà de nos prévisions du pari, à la suite de
la diminution de la taxe de 3 %. C'était 25 % d'augmentation en
août et 17 % en juillet.
Le Président (M. Dufour): Engagement
vérifié?
M. Brassard: Oui.
Le Président (M. Dufour): Vous êtes-vous
engagé à déposer des documents concernant9
M. Pagé: À ce sujet, je m'engage à
déposer la ventilation des bourses "overnight" par hyppodrome, la
ventilation des courses du circuit Québec trot et amble pour les
hippodromes et la ventilation du budget d'immobilisation par hippodrome. C'est,
j'ai cru comprendre, ce dont vous aviez besoin.
Le Président (M. Dufour): Donc, l'engagement 18 est
vérifié. L'engagement 5 avait été suspendu tout
à l'heure parce que...
M. Pagé: Ah oui!
Le Président (M. Dufour): M. Vézina devait donner
des Informations supplémentaires.
M. Pagé: C'était sur le point...
M. Vézina: Ah! L'approvisionnement des hippodromes.
M. Pagé: II y avait des éléments de
recherche, mais M. le député avait d'autres questions.
M. Vézina: C'est Longchamps & Fils parce qu'il faut
maintenir la même composition alimentaire d'année en année,
cela étant dans le cadre d'un projet de recherche. Comme on a
commencé avec Longchamps, il faut terminer le projet avec
Longchamps.
M. Brassard: Vous auriez peut-être dû écrire
à ce moment-là "renouvellement de contrat".
M. Vézina: C'est un nouveau contrat sauf qu'il faut
poursuivre avec...
M. Brassard: C'est un nouveau contrat, mais vous poursuivez.
M. Vézina: . Longchamps tant que le projet n'est pas
fini.
M. Brassard: Ah! D'accord. L'engagement 19. M. le
Président.
Le Président (M. Dufour): L'engagement 19.
M. Brassard: II s'agit des programmes de la Communauté
urbaine de Montréal concernant l'inspection des aliments; près de
12 000 000 $. C'est une délégation de responsabilités
à ce moment-là. C'est la communauté urbaine qui est
responsable de l'inspection. Cependant, est-ce que le ministère approuve
les programmes, les scénarios? Y a-t-il un certain contrôle de la
part du ministère?
M. Pagé: On a quatre ententes: Une avec Montréal,
une avec Québec, une avec Trois-Rivières et une avec Sherbrooke.
Ces quatre ententes prévoient une délégation de
l'activité d'inspection, entre autres...
M. Brassard: D'accord.
M. Pagé: Je n'ai pas terminé.
M. Brassard: Oui, allez-y.
M. Pagé: En fait, on délègue notre pouvoir
d'inspection sur leur territoire. Leurs inspecteurs assument évidemment
cette responsabilité pour et en notre nom et en vertu de la loi.
À chaque négociation de contrat ou renouvellement de contrat, il
y a un genre de devis technique de la charge, de la responsabilité de la
communauté, du nombre d'inspections, des heures travaillées,
etc.
M. Brassard: Est-ce que cela signifie par conséquent que,
dans les cas de contamination ou d'intoxication par le boeuf haché, par
exemple, rendus publics cet été, je pense que c'était au
mois de juillet, à Montréal, c'est la communauté urbaine
qui en quelque sorte est responsable ou si le ministère se juge aussi
responsable?
M. Pagé: M. le sous-ministre complétera. En fait,
il y a une composante du ministère de la Santé...
Le Président (M. Dufour): M. le sous-ministre M.
Leblond.
M. Pagé: C'est une jonction du ministère de la
Santé, du Service d'inspection de la Communauté urbaine de
Montréal et de laboratoires.
M. Brassard: Vous savez à quoi je réfère. Il
y a eu un certain nombre de cas. Cela a entraîné l'hospitalisation
d'un certain nombre de citoyens et on a décelé l'origine de ces
maux dans le boeuf haché.
M. Leblond (Ghislain): Oui, ces cas nous sont habituellement
rapportés par la filière de la santé, par les services de
santé communautaire ou les CLSC, ou par le ministère de la
Santé en tant que tel. Ils peuvent également nous parvenir du
fédéral ou de la communauté urbaine. Les gens qui se
rendent compte qu'il y a des gens malades sont habituellement ceux de la
santé. On a un protocole d'entente avec ces gens qui nous rapportent ces
cas et, à ce moment, on travaille de concert avec les intervenants
appropriés, soit la ville de Montréal, les départements de
santé communautaire ou le fédéral. Évidemment, s'il
s'agit de viande hachée, comme vous le mentionnez, il y a une grande
partie de cette viande qui est importée par les chaînes
d'alimentation rapide et on travaille avec le fédéral à ce
moment-là.
M. Brassard: Quand il se produit des cas semblables, comme ceux
de cet été, vous travaillez de concert avec les organismes de
santé, mais est-ce que des actions sont prévues par le
système d'inspection?
M. Pagé: Immédiatement, dès le moment
où...
M. Brassard: Pour essayer d'en déceler l'origine,
évidemment.
M. Pagé: Dès le moment où un
département de santé communautaire ou un centre hospitalier nous
avise d'un cas. On se veut très rigoureux en ce que, aussitôt
qu'il y a un doute référant à une possible intoxication,
l'ensemble des services fonctionne. Ce n'est peut-être pas
régulier, mais c'ost susceptible d'arriver, ce sont des risques qui
existent dans le réseau de l'alimentation. Dès la moindre
indication connue ou fournie indiquant une possible intoxication à la
suite de la dégradation de la qualité d'un aliment, l'ensemble
des réseaux fonctionne immédiatement. De quelle façon?
D'abord détecter, à partir des personnes qui se sont plaintes,
des personnes qui se sont rendues dans un centre hospitalier, l'aliment
consommé, les conclusions sont tirées ou les conclusions
préliminaires sont tirées; visite systématique de
l'établissement, embargo sur certains produits dans de tels
établissements; analyse des produits; avis donné.
Là-dessus on doit dire que les pouvoirs qui appartiennent maintenant au
ministre de l'Agriculture, des Pêcheries et de l'Alimentation et au
ministère depuis un an et demi ont pu paraître exorbitants
à ce moment-là, mais ils sont importants. C'était
important qu'on se les donne, c'est-à-dire le droit, non seulement de
confisquer un aliment, mais d'ordonner purement et simplement la fermeture de
l'entreprise pour une période de dix jours.
M. Brassard: Cela va.
Le Président (M. Dufour): Cela va. Est-ce que l'engagement
19 est vérifié?
M. Brassard: Engagement 20.
Le Président (M. Dufour): J'appelle l'engagement 20.
M. Brassard: Je me pose simplement une question au sujet de ces
travaux d'aménagement du ruisseau Groat et branches dans le comté
de Brome-Missisquoi. C'est une augmentation assez importante; 164 000 $ de plus
de prévu pour l'aménagement. Je trouve cela énorme comme
supplément. Qu'est-ce qui s'est passé? Parce que quand on
procède comme cela à des travaux d'aménagement de
ruisseaux ou de rivières en territoire agricole, j'imagine qu'on
procède à partir de plans et devis et qu'on a
évalué assez correctement les coûts. Or, voilà qu'il
y a une augmentation assez considérable de 164 000 $. Comment cela
s'explique-t-il?
M. Pagé: II a fallu modifier les dimensions et le
tracé du cours d'eau principal, parce qu'il y avait des égouts
domestiques qui étaient reliés à un système de
traitement d'eaux usées à la ville de Bedford et qui avaient
été installés immédiatement avant les travaux.
M. Brassard: Vous ne saviez pas cela avant? Ce n'était pas
prévu dans les premiers plans et devis?
M. Pagé: Dans le devis original ce n'était pas
prévu.
M. Brassard: Cola va.
Le Président (M. Dufour): Vérifié? Les
engagements financiers 1 à 20 pour le mois d'avril de la commission de
l'agriculture, des pêcheries et de l'alimentation sont
vérifiés. Maintenant, j'appelle les engagements financiers du
mois de mai.
Mai
M. Brassard: À l'engagement 1 du mois de mai, encore une
fois, je pose une question qui revient souvent. En cas d'un contrat, ici de 75
000 $ à Coscient inc. pour produire des émissions
télévisuelles quotidiennes, on n'a pas procédé par
voie de soumissions publiques. Pour quelle raison?
Mme Jarnuszkiewicz: En fait, il s'agissait d'une association du
ministère avec un producteur et le réseau 4 Saisons qui, par le
fait même était le diffuseur, et Coscient, le producteur d'une
série d'émissions mettant en valeur les produits du
Québec. C'était en association avec d'autres commanditaires, tel
Métro-Richelieu. Nous n'étions pas le participant financier
principal. Donc, le procédé a été le suivant.
Informés de l'intention des diffuseurs de présenter une
télémission et du fait que nous y étions
intéressés de par la mise en valeur des produits, on a
procédé par un avis au ministère des Communications et
ensuite, par une autorisation au Conseil du trésor. En
elles-mêmes, toutes les normes ont été respectées.
Comme il ne s'agissait pas d'un contrat du ministère, mais bien d'une
association financière à caractère de subvention. (12 h
30)
M. Brassard: C'est une subvention, alors on n'aurait pas dû
parler de contrat de services, à ce moment-là. Le contrat de
services intervient entre le ministère et la firme?
M. Pagé: La lecture qu'on en fait, c'est que le contrat de
services ou l'entente avec 4 Saisons, Métro-Richelieu et les producteurs
de cette émission prévoyait un partage des coûts.
Mme Jarnuszkiewicz: Ni l'entreprise, ni le diffuseur n'ont
été choisis par le gouvernement du Québec. On s'est
associés par contrat, mais on n'était qu'un des contractants. Le
contrat total était de 730 000 $, alors que notre contribution pour
cette année de diffusion a été de 75 000 $. Nous
n'étions qu'un des participants.
M. Brassard: Ces 75 000 $ représentent combien par rapport
au coût total?
M. Pagé: Dix pour cent; c'est un projet de 760 000 $.
M. Brassard: Excusez-moi, j'étais distrait. Cela va.
Le Président (M. Dufour): Cela va. L'engagement 1 est
vérifié.
M. Brassard: Engagement 4.
Le Président (M. Dufour): Engagement 4. M. Brassard:
Coopérative des services agricoles d'Abitibi-Ouest, remboursement;
avance consentie pour fins de redressement de sa situation financière.
Vous êtes au courant, évidemment, que, du fait de la fermeture de
l'abattoir, cette coopérative est toujours placée dans une
situation difficile. Est-ce qu'il est possible que l'abattoir régional
de La Sarre puisse de nouveau ouvrir ses portes ce que, évidemment,
rendrait la situation de la coopérative meilleure, vous en conviendrez?
Est-ce que c'est dans le domaine du possible9 Est-ce que c'est
envisagé?
M. Pagé: L'ensemble de cette question a été
traité dans le cadre du sommet économique de
l'Abitibi-Témiscamingue et des représentations...
M. Brassard: Est-ce que des engagements ont été
pris à ce sommet concernant l'abattoir?
M. Pagé: C'est la suite qu'on y donne aujourd'hui...
M. Brassard: Mais conernant l'abattoir.
M. Pagé: et comme suite, évidemment, des demandes
qui nous ont été formulées non seulement par la
coopérative, mais aussi par les élus locaux, afin de
subventionner la coopérative pour le règlement de l'abattoir,
dans une perspective de le fermer, de le vendre, ou de désaffecter cet
immeuble. L'intervention d'aujourd'hui s'inscrit entièrement, pleinement
et totalement dans le sens des engagements qu'on a pris, et ces engagements
rejoignent les représentations des élus locaux, des
députés et des gens de la coopérative.
M. Brassard: Mais concernant l'abattoir, est-ce que des
engagements ont été pris?
M. Pagé: Bien oui, on les verse. À quels
engagements vous référez-vous, M. le député? Lequel
des deux?
M. Brassard: Du sommet, l'engagement au sommet.
M. Pagé: Oui.
M. Brassard: Vous vous êtes engagés à...
M. Pagé: On s'est engagés à verser une aide
de 250 000 $ afin de radier un prêt gouvernemental de 200 000 $ qui a
été consenti en 1985. Cette aide est cependant conditionnelle. La
coopérative doit rendre son abattoir à un promoteur privé.
De plus, la coopérative devra retourner au gouvernement le produit de la
vente qui est estimé à 100 000 $. La coopérative a
accepté ces conditions, elle devrait d'ailleurs compléter la
transaction avec un acheteur de la région.
Dans le cas d'Amos, l'intervention gouvernementale découle du
sommet de 1987. Il avait
alors été convenu que le gouvernement subventionnerait la
coopérative afin d'éliminer un prêt hypothécaire
contracté par cette dernière pour les fins de l'abattoir et avant
sa fermeture en 1984. On a reconnu la nécessité de conserver les
infrastructures d'abattage. Ce dernier a cependant évolué depuis
le sommet. En effet, la coopérative a convenu de disposer de ses actifs
pour autant que l'abattoir de La Sarre reprenne ses activités, ce qui
est en voie de se réaliser. Amos va toucher 190 000 $, dont 90 000 $
comme subvention et 100 000 $ comme avance remboursable lors de la vente de son
abattoir. Le montant de 100 000 $ est prêté sans
intérêt pendant trois ans.
M. Brassard: Vous m'indiquez que l'abattoir de La Sarre pourrait
reprendre bientôt ses activités.
M. Pagé: Oui.
M. Brassard: Et il y a un acheteur, il y a un acquéreur
qui...
M. Pagé: C'est ce qu'on m'indique au dossier comme suite
des échanges qu'on a eus avec eux.
M. Brassard: Ce sont vos informations les plus récentes
sur cette question-là?
M. Pagé: Oui.
M. Brassard: C'est un acheteur privé ou une
coopérative?
M. Pagé: Un achat privé. C'est ce qu'on m'indique.
Ce n'est pas moi qui conduis ces négociations, mais c'est ce qu'on
m'indique comme ayant cours actuellement.
M. Brassard: C'est quelqu'un qui a une expertise? C'est une
entreprise qui connaît le domaine de l'abattage qui est...
Mme Jarnuszkiewicz: ...la transformation des produits
carnés.
M. Brassard: Est-ce qu'on peut savoir le nom? Non?
M. Pagé: Ce n'est pas d'intérêt public
à ce moment-ci. Mme la sous-ministre confirme que c'est une entreprise
spécialisée et qui a une bonne expérience dans la
transformation des produits carnés qui a manifesté de
l'intérêt. On négocie, c'est en cours. Alors, tant
mieux.
M. Brassard: C'est parce que des informations venant d'Abitibi
nous indiquaient que ce semblait être bloqué, ce
dossier-là.
M. Pagé: On va voir où c'est bloqué et on va
voir ce qu'on peut faire.
M. Brassard: Engagement 5.
Le Président (M. Dufour): Engagement 4,
vérifié. L'engagement 5.
M. Brassard: Engagement 5. Tiens, cela concerne Portneuf! Est-ce
que, dans le cadre de l'aide à la commercialisation des produits
agricoles, il y a d'autres entreprises ayant des activités semblables
à celles de la Coopérative des emballeurs de pommes de terre de
Portneuf qui ont fait l'objet de subventions dans le cadre de ce programme de
1988?
M. Pagé: Dans ce dossier, M. le Président, vous me
permettrez trois commentaires préalables. Premièrement, je veux
être très clair. Ce n'est pas parce qu'une entreprise vient de
Portneuf qu'elle a droit à quelque considération
particulière. D'ailleurs, ce matin, on se réfère à
un programme qui est norme. Deuxièmement, je vais être très
clair, parce que j'ai été habitué à des choses
différentes autour de cette table. Dès le moment où
Portneuf avait un dossier, c'était terrible. Vous savez,
l'économie de Portneuf s'appuie principalement sur l'agriculture, et
notre région produit environ 14 % de la pomme de terre du Québec.
Ce dossier a été traité par Mme la sous-ministre. Je vais
lui demander de compléter. Cependant, un élément qui a
été important, c'est que ce dossier doit être et a
été pris en compte par moi, comme ministre, en fonction des
intérêts de la production agricole et surtout de la
commercialisation des produits agricoles et je m'explique.
Comme on le sait, la Fédération des producteurs de pommes
de terre du Québec s'est portée acquéreur d'une entreprise
qui joue un rôle important dans l'emballage, et la distribution de la
pomme de terre, soit l'entreprise La patate québécoise à
Lévis, les installations de M. Gosselin anciennement. J'ai eu l'occasion
de m'enquérir auprès de la fédération et des gens
de La patate québécoise, pour voir si l'autorisation de cette
subvention était structurante pour l'industrie et j'ai reçu
l'appui des gens de La patate québécoise. Je m'explique.
Les gens de la Fédération des producteurs de pommes de
terre, M. Michaud entre autres m'ont indiqué qu'un des problèmes
que les producteurs avaient était surtout qu'eux, comme entreprises,
contrôlent quand même un pourcentage, un volume, très
important des pommes de terre mises en marché au Québec avec La
patate québécoise, ici, à Lévis: les prix
étaient bons pendant quelques semaines à l'automne, mais comme la
capacité d'emballage et d'entreposage dans Portneuf est faible, les
producteurs de Portneuf ou les entreprises de Portneuf avaient la mauvaise
habitude, pour l'économie de la production de la pomme de terre,
d'acheminer immédiatement, très rapidement et massivement
leur production vers le marché de Montréal. Cela faisait
chuter les prix, tout le monde payait pour cela. Que cette région puisse
se doter d'infrastructures adéquates pour l'entreposage, l'emballage, le
conditionnement etc., permettrait d'alimenter le marché de
Montréal et le marché du Québec en général,
sur une base plus régulière, plus soutenue sans qu'il y ait de
"dumping", entre guillemets, dans quelques semaines ou dans quelques mois, ce
qui ferait baisser les prix. C'est à la lumière de cela,
évidemment, que j'ai accepté de signer parce que je suis
très prudent pour les dossiers qui s'adressent à Portneuf de
crainte d'être indûment critiqué. Comme vous savez, c'est
l'habitude en politique. Et Mme la sous-ministre pourra ajouter s'il y a des
questions techniques.
M. Brassard: Vous savez fort bien, M. le Président, que
cela ne m'a pas du tout effleuré l'esprit.
M. Pagé: II y a beaucoup de changements de votre
côté gauche, M. le Président.
M. Brassard: Ma question était tout autre. Je voulais
savoir de la sous-ministre, le ministre justifie avec beaucoup
d'éloquence la subvention à la Coopérative des emballeurs
de pommes de terre de Portneuf, si dans le cadre du même programme de
l'aide à la commercialisation des produits agricoles, il y avait
d'autres entreprises, ayant des activités semblables ou similaires, qui
avaient reçu également des subventions; lesquelles et à
quel palier?
Mme Jarnuszkiewicz: M. le Président, pour les deux
années du programme Aide à la commercialisation des produits
horticoles, programme dans le cadre duquel l'offre a été faite,
soit en 1986-1987 et 1987-1988, les entreprises qui ont
bénéficié de subventions dans le cadre de ce programme
sont au nombre de 64 en 1986-1987 pour un moment de 338 818 $ et de 70,
entreprises ou coopératives, en 1987-1988 qui ont
bénéficié de subventions de l'ordre 1 535 107 $ II faut
bien comprendre que dans le cadre de ce programme, qui était la refonte
de trois programmes datant d'avant l'année budgétaire 1986-1987,
à l'origine, on privilégiait les regroupements et les
coopératives. C'est pourquoi, lorsqu'il s'agissait de producteurs
individuels, les montants étaient moins élevés et
lorsqu'il s'agissait de coopératives, les montants étaient plus
élevés. Naturellement, tout cela est aussi disponible dans le
détail, on peut avoir les...
M. Brassard: Mais dans les 70, pour 1986-1987...
Mme Jarnuszkiewicz: .1987-1988.
M. Brassard: ...1987-1988, y en a-t-il qui avaient des
activités dans le secteur de la pomme de terre et, en particulier dans
le secteur de l'emballage? Est-ce qu'il y a des entreprises...?
Mme Jarnuszkiewicz: Je ne pourrais pas vous donner de chiffres
à ce moment-ci..
M. Brassard: Oui, d'accord.
Mme Jarnuszkiewicz: ...mais sûrement parce que quand on
parle de conservation des fruits et légumes, on parle, par
définition, de légumes de conservation dont les pommes de
terre.
M. Brassard: Serait-il possible d'avoir la liste des entreprises,
de leur vocation, de leur activité et de la subvention accordée
et. le montant de l'investissement qui a été fait? Dans le cas de
la coopérative de Portneuf, les 650 000 $ sont par rapport à un
investissement de combien?
Mme Jarnuszkiewicz: J'ai cela ici, un Instant.
M. Pagé: II y a 280 000 $ de mise de fonds et 870 000 $
d'emprunts.
M. Brassard: 280 000 $ de mise de fonds propres?
M. Pagé: Oui.
M. Brassard: ...plus un emprunt de?
M. Pagé: 870 350 $ plus une subvention.
Mme Jarnuszkiewicz: Le projet total est de l'ordre de 2 000 000
$. Les coûts des investissements admissibles seuls sont de 1 658 000 $,
montant sur lequel s'applique à ce moment-là la subvention de 650
000 $.
M. Brassard: Est-ce que dans le programme Aide à la
commercialisation des produits horticoles, on indique qu'il y a une limite en
termes de pourcentage que doit atteindre la subvention par rapport à
l'investissement?
Mme Jarnuszkiewicz: Oui. Dans ce cas-ci, il s'agissait d'un
programme en trois volets et, chacun des volets avait un maximum. Dans chacun
des cas, l'entreprise dépassait les maximums, d'où la subvention
qui est elle-même un maximum de 650 000 $. Dans le volet 1. la subvention
maximale était de 210 000 $ et la subvention qui aurait
été applicable en vertu de pourcentages aurait été
de 270 000 $. La subvention dans le volet 2 était de 400 000 $,
c'était un maximum, et dans le volet 3, de 40 000 $ pour un total de 650
000 $. (12 h 45)
M. Brassard: C'est le maximum qui a été
accordé à la coopérative en vertu du programme.
Le Président (M. Dufour): Si je comprends bien le document
que vous avez déposé, c'est pour l'année 1986-1987 et
1987-1988?
M. Brassard: Les deux années?
Mme Jarnuszkiewicz: Les deux années.
M. Brassard: D'accord, merci. Je reviendrais à
l'engagement 3 de mai, M. le Président, pour une question si
possible.
Le Président (M. Dufour): Est-ce que vous
considérez que l'engagement 5 est vérifié?
M. Brassard: Oui, vérifié.
Le Président (M. Dufour): Oui, on peut aller à
l'engagement 3.
M. Brassard: L'engagement 3 concerne les sociétés
d'agriculture. On constate évidemment que les coûts du projet
présenté sont variables, cela varie de 797 000 $ à 18 000
$, c'est très variable. Par contre, la proportion que représente
la subvention par rapport aux coûts du projet est-elle aussi variable?
Prenons un exemple: l'exposition agricole de Saint-Honoré de Beauce,
9000 $ sur 18 000 $; ils ont une subvention de 50 %. Par contre, dans le
comté de Matapédia, ils ont 50 000 $ sur 134 000 $, c'est un peu
plus du tiers. Pourquoi cette variation dans la subvention? Y a-t-il un
maximum, un plafond?
M. Pagé: C'est soit 50 % des coûts ou un maximum de
50 000 $ pour l'exposition locale. Cela peut aller au-delà de 125 000 $
pour une exposition régionale. C'est ventilé comme cela.
M. Brassard: Alors, 125 000 $ à Sherbrooke, c'est parce
que c'est une exposition régionale?
M. Pagé: Oui.
M. Brassard: II y en a combien d'expositions régionales
comme cela au Québec?
M. Pagé: II y en a douze si ma mémoire est
fidèle.
M. Brassard: Sherbrooke, c'est reconnu comme une exposition de
district?
M. Pagé: Une exposition de comté, une exposition de
district.
M. Brassard: Cela fait-il longtemps?
Mme Jarnuszkiewicz: Sherbrooke maintenant est
considérée comme une exposition de district à la suite du
dépôt de nouvelles orientations à l'égard des
expositions régionales et locales...
M. Brassard: Donc, c'est récent.
Mme Jarnuszkiewicz: Mais Sherbrooke a toujours été
une exposition d'envergure plus grande qu'une exposition locale. Elle
était reconnue comme telle par les sociétés d'agriculture
de la région.
M. Brassard: Est-ce que les sociétés d'agriculture
de la région de l'Estrie la reconnaissent aussi comme telle? Oui?
Mme Jarnuszkiewicz: Oui, ce sont des choses qui ont d'ailleurs
été discutées avec les sociétés
d'agriculture.
M. Pagé: On a formé un comité qui a
consulté chacune des régions pour la structuration des
expositions. C'était dans les conclusions et on les a
acceptées.
M. Brassard: Est-ce qu'on pourrait avoir une copie du document
reconnaissant Sherbrooke comme exposition de district? Merci. Cela va.
Le Président (M. Dufour): Cela va. Donc, l'engagement 3
est aussi vérifié.
M. Brassard: L'engagement 6: Subventions à des chercheurs
universitaires québécois à titre d'aide financière
pour des projets de recherche en agriculture: 1 500 000 $. Est-ce que cette
subvention est conforme aux prévisions budgétaires qui ont
été faites en mars dernier?
M. Pagé: Oui.
M. Brassard: Cela épuise le budget?
M. Pagé: Non, on a un budget de 3 000 000 $ dans le cadre
de ce programme et aujourd'hui on demande une autorisation budgétaire de
1 505 000 $....
M. Brassard: Donc, il y a d'autres projets qui sont actuellement
à l'étude au ministère?
M. Vézina: Tous les projets en bas de 25 000 $ ne viennent
pas à la commission des engagements financiers.
M. Brassard: Ah bon!
M. Vézina: Mais l'enveloppe est dépensée au
complet actuellement, elle est engagée au complet.
M. Brassard: Donc, l'enveloppe budgétaire prévue
est engagée?
M. Vézina: Ah! oui, complètement.
M. Brassard: Est-ce que ce serait possible d'avoir une liste des
institutions universitaires aidées, des chercheurs et des projets
concernés?
M. Pagé: On l'a aussi. La liste des projets, le nom des
chercheurs par institution, le montant et le sujet aussi.
M. Brassard: D'accord, évidemment.
M. Pagé: Cela va de soi.
M. Brassard: Oui. Merci.
M. Pagé: Le sujet; sur quoi ils vont étudier.
M. Brassard: Oui, bien sûr. L'engagement 1 de juin.
Le Président (M. Dufour): Donc, les engagements financiers
pour le mois de mai sont vérifiés. J'appelle les engagements du
mois de juin. L'engagement 1.
Juin
M. Brassard: L'engagement 1 de juin. C'est encore un contrat
négocié. Encore une fois, pourquoi a-t-on opté pour un
contrat négocié plutôt que pour des soumissions?
M. Pagé: Cela fait référence au fonds des
services informatiques qui relèvent du ministère des
Communications.
M. Brassard: Avez-vous déjà des contrats avec cette
firme?
M. Pagé: Oui. D'ailleurs, comme j'ai déjà eu
l'occasion de l'expliquer, c'est un contrat global qui a été
donné par les services de communications.
M. Brassard: Le ministère des Communications.
M. Pagé: C'est la ventilation par ministère, par
secteur.
Le Président (M. Dufour): Cela va? L'engagement est-il
vérifié?
M. Brassard: Selon les services de traitement informatique du
ministère, c'est l'ensemble des services de traitement informatique qui
est visé.
M. Vézina: Ce sont les services de traitement informatique
qui sont fournis par la Direction générale de l'informatique du
ministère des Communications à l'ensemble des ministères
L'enveloppe est ventilée entre les ministères. Maintenant, il y a
un fonds administré par le ministère des Communications. Il
facture les ministères et notre part de la facture, c'est 1 429 000 $
pour le traitement sur ordinateurs centraux de nos programmes.
M. Brassard: C'est pour toute l'année
financière.
M. Vézina: C'est cela.
M. Brassard: Cela va, M. le Président.
Le Président (M. Dufour): L'engagement est
vérifié.
M. Brassard: Oui. Aux engagements 7 et 8, j'aurais seulement une
demande. Serait-il possible d'avoir les adresses de ces personnes et de ces
firmes; localités et circonscriptions?
M. Pagé: Oui.
M. Brassard: Cela va.
Le Président (M. Dufour): Cela va. Donc, les engagements
sont vérifiés. Il n'y a pas d'autres questions?
M. Brassard: Non, cela va, M. le Président.
Le Président (M. Dufour): La commission a terminé
son mandat. Les engagements financiers de janvier à juin 1988 ont
été vérifiés. Donc, on ajourne la séance
sine die, tout en vous rappelant que la commission va siéger le 11
octobre pour les engagements financiers relevant du ministre
délégué aux Pêcheries. Là-dessus, je vous
remercie de votre collaboration.
(Fin de la séance à 12 h 53)