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(Quinze heures douze minutes)
Le Président (M. Richard): Bonjour, mesdames et messieurs.
Je déclare donc la séance ouverte. Je vous rappelle aussi le
mandat de la commission: procéder à la vérification des
engagements financiers du ministre délégué aux
Pêcheries pour les mois de janvier à juin 1988. Est-ce qu'il y a
des remplacements, M. le secrétaire?
Le Secrétaire: Non, M. le Président, il n'y a aucun
remplacement.
Le Président (M. Richard): Magnifique! Vous avez
reçu des réponses dernièrement, il y avait eu des
questionnements, on n'avait pas de document à l'époque, vous avez
reçu copies de ces documents. Est-ce qu'il y avait des demandes
additionnelles ou si cela convenait à ce qu'on avait reçu?
M. Perron: Cela va, M. le Président. Je crois qu'aux
questions qui ont été posées lors de l'étude des
engagements financiers du 13 avril dernier on a répondu, dans la plupart
des cas, assez bien.
Le Président (M. Richard): Merci. Donc, on passerait
à la liste des engagements financiers pour janvier 1988, mais à
l'élément 12 seulement. C'était le seul
élément qui n'avait pas été présenté.
C'est en fait une subvention pour le paiement d'une partie des
intérêts sur un emprunt contracté pour des fins d'un bateau
de pêche commercial. Est-ce qu'il y a des questions ou des
commentaires?
M. Perron: M. le Président, si vous permettez, j'aimerais
souligner au ministre délégué aux Pêcheries en
prévision de ce qui s'en vient, pour lorsque, nous arriverons à
l'étude des engagements financiers de mai 1988, à l'engagement 6,
concernant les subventions à divers chercheurs universitaires
québécois à titre d'aide financière pour la
réalisation de divers projets de recherche en agriculture, pêche
et alimentation, dans la liste qui était annexée aux engagements
financiers du ministère de l'Agriculture, des Pêcheries et de
l'Alimentation on a retracé deux éléments qui n'ont pas
à être adoptés ici en commission, mais qui relèvent
en fait du domaine des Pêcheries dans la liste en annexe. Je peux
peut-être donner au ministre les informations parce que j'entends poser
quelques questions sur ces éléments même si on n'a pas
à les adopter ici.
M. Picotte: Je n'ai pas d'objection, M. le Président, si
on peut les avoir un peu pour regarder cela, puisque je ne les ai pas dans mon
cahier vu que ce n'est pas dans les engagements à être
adoptés. Alors, si on veut me les acheminer. On va regarder cela. Je
n'ai pas d'objection à répondre à des questions.
M. Perron: D'accord. Dans la liste en annexe pour l'engagement 6
de mai 1988, à la page 3, en haut de la page, c'est
l'élément dont je voudrais discuter et à la page 6, le
troisième élément.
M. Picotte: C'est quel engagement, M. le Président?
Le Président (M. Richard): L'engagement 6.
M. Perron: C'est l'engagement 6 du ministère de
l'Agriculture, mais c'est du domaine des Pêcheries.
M. Picotte: D'accord. M. Perron: Cela va.
M. Picotte: C'est parce que je ne les avais pas dans le cahier
ici. Alors, on va regarder cela durant que nous allons passer à autre
chose et espérons que la lumière se fera.
M. Perron: C'est la raison pour laquelle j'ai amené cela,
on va y arriver plus tard, et si le ministre n'a pas les informations, cela lui
permettra d'aller les chercher.
Le Président (M. Richard): Excellente suggestion, M. le
député de Duplessis, cela va peut-être nous permettre de
finir à 17 heures plutôt qu'à 18 heures.
Janvier 88, l'engagement 12. Est-ce que vous avez des commentaires?
Janvier 1988
M. Picotte: M. le Président, habituellement, dans ces
cas-là, on donne les détails. Engagement 12, numéro 1,
numéro 2, numéro 3. D'abord, au numéro 1, c'est une
subvention de 316 080 $ à M. Jean-Claude Labrie, un pêcheur de
Tourelle en Gaspésie, pour la construction d'un crabier cordier de 15,2
mètres en acier, au coût estimé à 629 500 $,
construit par le chantier Les bateaux Denis Servant inc, de Tourelle. L'aide
financière du ministère consiste, premièrement, à
garantir un prêt de 656 260 $; deuxièmement, à prendre en
charge la différence entre les intérêts demandés par
l'institution financière et les intérêts payables selon les
taux prévus au règlement sur les prêts. Cette prise en
charge d'intérêts représente une subvention estimée
à 316 080 $ répartis sur une période de 20 ans; et
troisièmement, le bateau est actuellement construit à 70 %
et sa livraison au pêcheur est prévue pour novembre 1988. On a les
détails pertinents sur cet engagement, qu'on appelle engagement 12,
numéro 1.
M. Perron: M. le Président, le ministre pourrait
peut-être procéder aux deux autres aussi, et s'il y a des
questions... Il semble pas mal répondre aux questions que j'aurais
posées, de toute façon.
M. Picotte: Bravo, merci. L'engagement 12, no 2 est une
subvention de 552 880 $ à M. Jean-Marc Legault, un pêcheur de
Rivière-au-Renard, en Gaspésie, pour la construction d'un
chalutier de 15,2 mètres en acier au coût estimé à
908 000 $. Il est construit par le chantier Les bateaux Denis Servant inc, de
Tourelle. L'aide financière du ministère consiste à
garantir un prêt de 815 901 $, à prendre en charge la
différence entre les intérêts demandés par
l'institution financière et les intérêts payables selon les
taux prévus par règlement sur les prêts. Évidemment,
on comprendra que quand je fais allusion au règlement sur les
prêts, il s'agit du programme d'aide pour les bateaux de pêche de
plus de 10,7 mètres. Cette prise en charge d'intérêts
représente une subvention de 445 494 $ répartis sur une
période de 20 ans. Alors, accorder en plus un rabais dégressif
sur les intérêts à payer selon les taux prévus au
règlement sur les prêts. Cette aide additionnelle
représente une subvention estimée à 107 386 $
répartis sur une période de six ans. Il s'agira, vous l'aurez
sans doute constaté... C'est le deuxième, c'est-à-dire un
programme d'aide financière pour les bateaux de pêche de plus de
10,7 mètres. C'est dans cet effort-là qu'on parle de rabais
dégressif. Le bateau est actuellement construit à 40 % et sa
livraison au pêcheur est prévue pour décembre 1988. C'est
le deuxième point, M. le Président.
Le troisième point a trait à une subvention de 89 879 $
à M. Laval-Marie Dionne, un pêcheur de Trois-Pistoles, pour la
construction d'un côtier polyvalent de 10,6 mètres en fibre de
verre au coût estimé à 154 502 $. Ce chalutier est
construit au chantier Léo Leblanc et Fils des
Îles-de-la-Madeleine. L'aide financière du ministère
consiste, premièrement, à garantir un prêt de 138 302 $;
deuxièmement, à prendre en charge la différence entre les
intérêts demandés par. l'institution financière et
les intérêts payables selon le taux prévu au
règlement sur les prêts et cette prise en charge
d'intérêts représente une subvention estimée
à 71 247 $ répartis sur une période de 15 ans;
troisièmement, à accorder aussi un rabais dégressif sur
les intérêts à payer selon les taux prévus au
règlement sur les prêts. Cette aide additionnelle
représente une subvention estimée à 18 632 $
répartis sur une période de six ans. Enfin, le bateau est
actuellement construit à 30 % et sa livraison est prévue, selon
ce qu'on me dit, pour novembre 1988. Voilà, M. le Président, les
points principaux de ces trois articles.
Le Président (M. Richard): Merci. M le ministre. M. le
député de Duplessis, vous avez des commentaires?
M. Perron: Oui, M. le Président. À la suite des
questions que j'avais posées en date du 13 avril dernier, lors de
l'étude des engagements financiers de 1987, le ministre m'a fourni, pour
certaines constructions de bateaux, une liste où on mentionne les
déboursés gouvernementaux par année financière sur
une période de treize, douze, quinze ou vingt ans selon le bateau
lui-même. Est-ce que le ministre pourrait s'engager à
déposer cette liste d'engagements gouvernementaux pour les années
à venir, en rapport avec les trois bateaux en question et les autres qui
s'en viennent?
M. Picotte: Aucun problème, M. le Président.
M. Perron: Alors cela va venir dans les réponses
éventuelles.
M. Picotte: Subséquentes.
M. Perron: Deuxième question que je voudrais poser: Est-ce
que le ministre pourrait me dire, dans son programme d'aide financière
aux pêcheurs pour la construction de bateaux, ce qui fait qu'on retrouve
de l'aide gouvernementale sur une période de douze, quinze ou vingt ans
selon le cas? Comment le ministre peut-il justifier cette répartition
sur plusieurs années?
M. Picotte: On me dit que ce programme est fait en fonction de la
vie utile du bateau. Ce qu'on examine surtout, c'est la vie utile du bateau et,
selon ce qui est déterminé, à ce moment-là, on
parle soit de douze ans, de quinze ans ou de vingt ans, selon la vie utile du
bateau. Le programme est fait en fonction de ça
M. Perron: Est-ce qu'on considère aussi l'aspect
approvisionnement, capacité de prises du bateau?
M. Picotte: Exactement. On regarde ça tout en
établissant la rentabilité évidemment.
M. Perron: Une dernière question là-dessus. Mes
collègues en auront sûrement d'autres. Ces bateaux sont-ils
actuellement rattachés à des usines de transformation ou les
pécheurs vont-ils vendre leurs prises au meilleur endroit, où ils
désirent?
M. Picotte: Je voulais faire une vérification, mais on me
dit que pour l'ensemble des bateaux, les pêcheurs sont libres de livrer
à l'usine qu'ils
désirent. C'est le pêcheur qui prend cette décision.
Le bateau n'est pas rattaché à une usine quelconque. On laisse
plutôt au pêcheur la liberté de livrer sa marchandise
à l'endroit où il le désire.
M. Perron: J'aurais un commentaire, M. le Président. Je
viens de remarquer que j'avais d'autres questions. Le gouvernement paie une
partie des intérêts sur l'emprunt contracté pour la
construction d'un bateau de pêche, mais rien n'assure pour autant que le
pêcheur puisse payer sa portion d'intérêts et le prêt
lui-même avec le nouveau programme. Ainsi, autant la pénurie de la
ressource, les quotas insuffisants, la saison trop courte, le seul accès
au golfe, que le fléchissement des prix font que de nombreux industriels
ou pêcheurs se trouvent en sérieuses difficultés pour
respecter leurs engagements financiers. Qu'entend faire le ministre pour
soutenir les pêcheurs en difficulté financière? On en a sur
la Basse-Côte-Nord, sur la Côte-Sud et probablement aux
Îles-de-la-Madeleine.
M. Picotte: II y a quelques semaines, M. le Président, je
pense que tout le monde connaît un peu la situation des pêches, le
"stockage" de la marchandise et le prix qui est payé, qui est nettement
plus bas cette année que l'an passé... J'avais demandé
à mes fonctionnaires, il y a déjà quelques semaines, de
rencontrer les présidents d'associations de pêcheurs - il y en a
quelques-uns qui ont été rencontrés jusqu'à
maintenant, à ce qu'on me dit - dans le but de discuter avec eux de
cette situation. Nous avons l'intention d'examiner cas par cas les
problèmes qui nous sont soumis en ce qui concerne des gens qui ne seront
pas capables de procéder à des remboursements afin de
connaître, d'analyser la situation et de savoir si on devra retarder ses
paiements, les extensionner ou quoi que ce soit.
Pour l'instant, il y a beaucoup de déblayage de fait face
à ce dossier. Il y a des discussions qui ont eu lieu. Maintenant, la
décision finale n'est pas encore arrêtée quant à
savoir si on devra traiter cas par cas ou globalement, selon les situations qui
nous seront rapportées.
M. Perron: Compte tenu de ce que vient de dire le ministre quant
au genre d'étude qui est en train de ce faire à son
ministère par rapport aux problèmes vécus par les
pêcheurs au cours de cette année 1988, le ministre entend-il
modifier les conditions de son programme d'aide à la construction de
bateaux ou s'il entend le laisser exactement tel quel?
M. Picotte: M. le Président, j'ai eu l'occasion de
m'interroger à quelques reprises sur le fait que plusieurs personnes
nous rapportent ou nous disent qu'ils font leurs prises beaucoup plus
rapidement qu'au cours des années précédentes, qu'il y a
moins de stock dans certains cas, etc. Pourtant, Dieu sait que parfois on a
encore des demandes de construction de bateaux. J'ai demandé à
mes gens, chez nous, de regarder très attentivement la
possibilité peut-être de faire en sorte qu'on donne moins de
réponses mais qu'on étudie davantage ces dossiers avant de
s'embarquer dans d'autres constructions de bateaux, vu qu'il semble y avoir, en
tout cas, au moment où on se parle, un certain ralentissement des quotas
qui ont été pris.
À partir de ce moment, je pense qu'à la suite de cela, on
ne veut pas nécessairement abolir le programme. On veut examiner la
situation afin d'être bien sûr qu'on ne dépasse pas les
limites qu'on devrait passer et que finalement des gens ne soient pas aux
prises avec des situations qu'on juge précaires au point de vue
financier de sorte que l'État ne soit pas obligé, encore une
fois, de venir les aider, de façon additionnelle. C'est cela qu'on est
en train d'examiner avant de dire qu'on arrête ce programme, comme
tel.
M. Perron: Dans le cadre de l'aide financière
apportée aux pêcheurs qui vivent actuellement des
problèmes, une demande avait été faite par l'Association
des pêcheurs de la Basse-Côte-Nord qui étaient
obligés de s'expatrier à quelque 120 ou 150 kilomètres
pour faire la pêche afin d'alimenter certaines usines de transformation
de la Côte-Nord. Le ministre a-t-il répondu favorablement à
cette demande d'aide financière, en tout ou en partie?
M. Picotte: Je pourrais peut-être demander, M. le
Président, à M. Lemieux, qui les a rencontrés tout
dernièrement, de faire le point, à votre satisfaction,
j'imagine.
M. Perron: M. le Président, je pense qu'en commission
parlementaire, il est de coutume que, lorsqu'il s'agit de dossiers techniques,
le ministre demande à un de ses fonctionnaires de répondre
à sa place. On trouve cela parfaitement normal et je pense qu'on va
continuer cette habitude. Allez-y, M. Lemieux.
Le Président (M. Richard): Je m'excuse, vous commencez par
vous nommer et donner votre responsabilité...
M. Picotte: M. Lemieux est sous-ministre adjoint à
l'Agriculture, département des Pêcheries.
Le Président (M. Richard): Merci. Vous avez la parole, M.
Lemieux.
M. Lemieux JRobert): Merci, M. le ministre. Effectivement, on a
regardé la situation du transport de poisson des pêcheurs qui
étaient localisés dans la région de Blanc-Sablon et de
ceux qui étaient localisés dans la région de La
Tabatière, ou du poisson qui était transporté, en fait, de
Tickle Bay au Labrador vers les régions
du Québec. À la demande des pêcheurs de Blanc-SaWon,
les données sont à être assemblées par les
propriétaires de l'entreprise Primonor, à La Tabatière;
elles nous seront fournies incessamment pour établir combien de poisson
a été transporté, quels sont les coûts du transport,
etc. À ce moment-là, on va regarder la possibilité d'aider
ou non les pêcheurs.
M. Perron: Quand cette réponse devrait-elle venir? Est-ce
que ce sera au printemps prochain ou au cours de l'année 1988?
M. Lemieux (Robert): Actuellement, nous attendons que les
industriels nous fournissent les réponses. Quand on les aura, on les
regardera. On ne peut pas se commettre pour eux, pour le moment; ce sont eux
qui doivent nous fournir certaines réponses à des questions.
M. Perron: Et les industriels, en particulier Primonor, à
La Tabatière, n'ont pas encore répondu à la demande que
vous avez faite. Est-ce qu'ils vous ont donné une date ou est-ce que
vous en avez fixé une pour recevoir le rapport de Primonor?
M. Lemieux (Robert): À ce moment-ci, on pensait qu'on
aurait déjà reçu leur rapport. On les contacte
régulièrement pour obtenir leur rapport et on pense l'avoir
incessamment.
M. Perron: Dans le cadre de la...
M. Picotte: M. le Président, j'aimerais ajouter ceci. S'il
y a lieu de faire un programme spécial dans le cas qui nous
préoccupe, dans le cas que vous avez soulevé, je pense qu'il faut
avoir ces données pour être capable d'aller au Conseil du
trésor et de bien faire voir la situation comme en étant une qui
appelle un programme, que je ne qualifierai pas nécessairement de
programme d'urgence, mais un programme ponctuel, en tout cas, face à
cette situation. J'ai demandé à mes fonctionnaires d'exiger
rapidement tous ces détails afin que nous puissions être en
mesure, avec les données requises, de convaincre le Conseil du
trésor s'il y a lieu de s'impliquer ou non. (15 h 30)
M. Perron: M. le Président, dans le cadre du
renouvellement de la flotte de pêche du Québec, le ministre a
mentionné tout à l'heure qu'il avait l'intention de ralentir, si
le cas se présentait et s'il était dans l'obligation de le faire,
la construction de bateaux, en d'autres mots, et je mets cela entre guillemets:
de répondre un peu moins vite aux demandes effectuées par les
pêcheurs actuellement pour le renouvellement de leur bateau, les
réparations du bateau, surtout pour les nouveaux bateaux. Le ministre
peut-il nous dire quel est le pourcentage de la flotte québécoise
qui est actuellement renouvelée?
M. Picotte: On me dit que, présentement, 80 % de la flotte
est renouvelée. Donc, il faut être bien certain - et je pense bien
que c'est comme cela qu'il faut le voir... Ce n'est pas une question de
retarder indûment les réponses qu'on a à donner, il s'agit
de bien s'assurer de la rentabilité de chacun des cas. Je pense qu'on va
demander et exiger d'avoir tout ce qu'il faut en termes de rentabilité
pour être bien certain qu'on ne se retrouve pas quelque temps
après devant un pêcheur ou quelqu'un qui s'est fait construire un
bateau et qui est obligé de déclarer faillite, parce qu'on n'a
pas pris suffisamment de détails sur la rentabilité possible pour
lui éviter aussi une catastrophe économique personnelle. C'est ce
qu'on veut faire, tout simplement.
Le Président (M. Richard): M. le député de
Lévis, vous aviez une question
M. Perron: J'ai une dernière question. Le
Président (M. Richard): Ah! Cela va
M. Perron: Pour le moment, j'ai une dernière question, M.
le Président. Le ministre peut-il nous faire part de la courbe de
demande d'aide financière pour les douze derniers mois quant à la
construction de bateaux au Québec?
M. Picotte: M. le Président, je pense que
là-dessus, on pourra facilement vous acheminer tous les détails
depuis les douze derniers mois sur ces constructions, le nombre qu'on a faites,
etc. et les montants qu'il a fallus évidemment pour procéder au
renouvellement de la flotte Je pense qu'il n'y a pas d'objection à
fournir ces détails.
Le Président (M. Richard): M le député de
Lévis.
M. Garon: En fonction de la loi qui a été
adoptée par le présent gouvernement sur la transformation des
produits marins et l'obligation de livrer au Québec, y a-t-il de
nouvelles clauses, depuis l'adoption de cette loi, qui font partie des
contrats, qui sont intégrées au contrat d'emprunt ou d'aide
financière consentie par le gouvernement pour faire respecter la loi,
selon ce que le gouvernement a laissé entendre, qu'il pouvait faire
appliquer?
M. Picotte: M. le Président, j'ai avec moi le programme du
gouvernement du Québec, du ministère de l'Agriculture, des
Pêcheries et de l'Alimentation, concernant l'aide financière aux
bateaux de pêche de plus de 10,7 mètres. Ce programme est au
programme 10 de nos crédits, à l'élément 02, et est
publicisé, il va de soi. Dans ce fascicule, on retrouve, au
numéro 7, (a réponse suivante ou les conditions suivantes Alors,
il y a des conditions à satisfaire et il y a
une première condition. Il y a une deuxième condition
où il est dit: "Les pêcheurs professionnels doivent effectuer en
tout temps leur débarquement dans des entreprises de traitement
implantées au Québec détenant un permis de transformation
délivré par le ministère de l'Agriculture, des
Pêcheries et de l'Alimentation en conformité avec la Loi sur les
produits agricoles, les produits marins et les aliments. Sinon ils doivent
céder, livrer ou transmettre leurs produits marins à un titulaire
de permis d'acquéreur, un restaurateur, un détaillant ou un
consommateur, tel que prévu par la Loi sur la transformation des
produits marins. Toutefois, dans les cas de force majeure, une autorisation du
sous-ministre adjoint aux Pêcheries est requise." S'il y a des cas de
force majeure.
Alors, un programme que nous rendons public, M. le Président, que
les gens reçoivent et où sont bien indiquées, entre
autres, les conditions dont le paragraphe que je viens de vous lire.
M. Garon: Vous avez donné combien d'autorisations pour des
cas de force majeure?
M. Picotte: On me dit que le sous-ministre n'en a donné
aucune.
M. Garon: Est-ce que cela veut dire que vous avez
empêché des bateaux de livrer à des usines qui ne
détenaient pas de permis? Vous venez de dire que le bateau peut
seulement les livrer aux usines du Québec qui détiennent des
permis de transformation.
M. Picotte: C'est cela, M. le Président. Des usines qui
n'étaient pas normalisées avaient des permis d'acquéreur.
On demandait des permis d'acquéreur.
M. Garon: Et puis?
M. Picotte: À ce moment-là...
M. Garon: Donc, il y a eu des cas où vous avez permis de
livrer à d'autres que les usines qui avaient des permis de
transformation?
M. Picotte: Je pense, M. le Président...
M. Garon: Vous avez dit: "À des usines qui
détiennent un permis."
M. Picotte: ...que dans un cas de force majeure, une autorisation
du sous-ministre adjoint aux Pêcheries est requise si, effectivement, il
n'est pas possible pour le pêcheur de livrer à un endroit
donné. Mais comme l'usine non normalisée avait un permis
d'acquéreur, cela a régularisé la situation.
M. Garon: Mais vous n'avez pas parié de permis
d'acquéreur, vous avez parlé de permis d'usine de transformation!
C'est cela que vous avez lu. Vous n'avez pas parlé d'un permis
d'acquéreur, vous avez parlé d'un permis de transformation, si
j'ai bien compris. Le numéro 7, M. le Président.
M. Picotte: M. le Président, je pense qu'on pourra relire.
Je vais relire encore. Cela a été lu tel quel et ce sera lu deux
fois dans le Journal des débats.
M. Garon: D'accord.
M. Picotte: "Sinon ils doivent céder, livrer ou
transmettre leurs produits marins à un titulaire de permis
d'acquéreur, un restaurateur, un détaillant ou un consommateur,
tel que prévu par la Loi sur la transformation des produits marins."
Voilà.
M. Garon: Actuellement, un pêcheur ne peut pas livrer
directement à un consommateur, c'est-à-dire que cela irait contre
la loi.
M. Picotte: M. le Président...
M. Garon: Je suis un peu étonné. Le programme va
contre la loi.
M. Picotte: II y a des choses, M. le Président, qui ne
semblent pas claires.
M. Garon: C'est que la Loi sur la qualité des produits
marins rend obligatoire la livraison du poisson par les pêcheurs aux
usines de transformation qui détiennent un permis. Là, le
programme vient d'ajouter qu'on peut livrer à des acquéreurs,
à des restaurateurs et à des consommateurs. Cela veut dire qu'on
vient directement avant la loi sur la qualité des produits marins pour
dire qu'en fait un pêcheur peut vendre son poisson à n'importe
qui. C'est une nouvelle pour moi, je l'apprends!
M. Picotte: M. le Président, je vais demander à M.
Lemieux d'expliquer, tel que bien indiqué dans la loi, cette
possibilité avec la loi C-51.
M. Lemieux (Robert): C'est exact. Dans la loi C-51, il est permis
de livrer directement à un consommateur ou à un restaurateur.
M. Garon: II faudrait que vous avisiez les gens du territoire. Je
suis allé en Gaspésie cet été et on m'a dit qu'on
était obligé d'acheter aux usines. Alors, je vois que dans le
programme des pêcheurs, le programme pour l'aide aux bateaux, il est dit
que... et la loi ne dit pas cela. La loi C-51 c'est quoi? C'est sur la
transformation des produits marins qui dit qu'on peut livrer à n'importe
qui?
M. Picotte: La loi C-51 est claire. Le projet
de loi 38, chapitre 51 de la Loi sur la transformation des produits
marins qui a été présenté le 12 mai 1987,
adopté le 5 juin 1987. Le principe a été adopté le
5 juin 1987. Adopté le 23 juin 1987 et sanctionné le 23 juin
1987. Il est dit ceci à l'article 4: "Un pêcheur ne peut
céder, livrer ou transmettre un produit marin qu'à un exploitant,
un titulaire de permis d'acquéreur, un restaurateur, un
détaillant ou un consommateur."
Alors, c'est la loi qui est faite comme cela. Elle a été
adoptée comme cela par les membres de l'Assemblée nationale.
M. Garon: À quel moment est faite l'inspection de ce
produit?
M. Picotte: Les inspections sont fartes au débarquement,
sur le quai.
M. Garon: Par qui?
M. Picotte: Avant, cela se faisait uniquement à l'usine;
maintenant cela peut se faire sur le quai. Il y a des inspections qui sont
faites sur le quai.
M. Garon: Avez-vous des inspecteurs à tous les quais
où les pêcheurs peuvent débarquer?
M. Picotte: Non, mais on est informé à ce
moment-là et on le fait. Il s'agit là d'un pêcheur qui
n'est pas capable de livrer à une usine de transformation.
M. Garon: II ne le dit pas, s'il ne le veut pas. Vous ne dites
pas cela dans la loi. Ce que vous venez de lire, c'est qu'il peut livrer
à n'importe qui, au fond.
M. Picotte: Oui.
M. Garon: À n'importe qui.
M. Picotte: M. le Président, la loi est respectée.
Je pense que c'est clair, net et précis.
M. Perron: Lorsqu'il livre à un restaurateur, qui fait
l'inspection?
M. Picotte: L'inspection est faite sur le quai.
M. Perron: Par qui?
M. Picotte: Par les inspecteurs.
M. Garon: Est-ce qu'il y a des inspecteurs à tous les
quais?
M. Perron: Mais de quelle façon cela fonctionne-t-il au
chapitre de l'inspection actuellement? Combien y a-t-il d'inspecteurs à
ce niveau?
M. Lemieux (Robert): II y a des trieurs qui sont sur les quais
pour faire le triage.
M. Garon: Font-ils cela en plein air?
M. Lemieux (Robert): C'est couvert II y a des structures qui sont
bâties sur les quais.
M. Garon: J'ai fait le tour de la Gaspésie deux fois
à la fin d'août et je n'ai pas vu de structure sur tous les quais.
Sur la plupart des quais, il n'y a pas de structure pour l'inspection.
M. Lemieux (Robert): Sur la plupart des quais, les quais les plus
importants, il y a des structures qui ont été bâties pour
des triages qui se font à quai. Maintenant, est-ce qu'il y en a sur tous
les quais de la Gaspésie? Je ne pense pas.
M. Perron: Est-ce que le trieur est en même temps
inspecteur? Est-ce qu'H a les qualifications pour ce faire?
M. Lemieux (Robert): Exact M. Perron: Est-ce qu'il y a
un...
M. Lemieux (Robert): Oui, une formation lui est donnée
pour jouer le rôle d'inspecteur.
M. Perron: Est-ce que le ministre pourrait nous dire quels sont
les quais au Québec où se font actuellement des
débarquements et où on a des abris pour les trieurs? Je vous dis
honnêtement que je suis en train de faire ma tournée de
comté, et je n'en ai pas vu beaucoup. Je n'ai pas vu un endroit
où il y avait un abri pour des trieurs.
M. Picotte: M. le Président, on pourra vérifier
cela et donner certains détails aux membres de la commission
M. Perron: À moins que ce soit un abri portatif, le gars
arrive avec et après son inspection il repart avec. Il traîne cela
dans le coffre de sa voiture.
M. Picotte: M. le Président, je pense qu'il y a moyen de
vérifier tout cela et de donner les réponses pertinentes aux gens
de la commission.
M. Garon: Combien de pêcheurs ont été
arrêtés ou ont été accusés de livrer leur
poisson ailleurs que chez des acquéreurs, en vertu de la Loi sur la
transformation, la loi 38, chapitre C-51? Qui s'occupe de vérifier si
cette loi est respectée puisque maintenant, il n'y a plus de service de
protection aux pêches?
M. Picotte: Selon ce que l'on sait au ministère, les gens
ont fait transformer au Québec. On a eu une plainte selon laquelle
quelqu'un s'apprêtait à ne pas faire transformer au
Québec et nous avons poursuivi. Le cas est devant la cour
présentement, et l'usine en question est poursuivie.
M. Garon: Est-ce qu'on peut avoir la liste des quais qui ont des
services de trieurs-inspecteurs par rapport à l'ensemble de la liste des
quais, ceux qui en ont et ceux qui n'en ont pas?
M. Picotte: M. le Président, j'ai dit tantôt que je
ferais parvenir aux membres de la commission les détails sur ces quais
où il y a eu triage, où il y a eu inspection. Je demanderai
à mes services de faire cette vérification et de vous fournir la
liste pertinente. (15 h 45)
M. Garon: Où il y a des services. Il peut y avoir des
abris, pas d'abri; je pense bien que la plupart des quais n'ont pas d'abri,
mais là où il y a des services de trieurs-inspecteurs, des quais
où un pêcheur peut arriver avec son chargement et peut en disposer
à volonté, sans qu'il n'y ait aucun triage ni aucune inspection,
puisqu'on dit maintenant que cela se fait à quai. Il n'y a pas
d'interdiction de livrer du poisson à un quai où il n'y a pas de
service de trieurs-inspecteurs. Si je comprends bien, avec ce que vient de nous
lire le ministre, le triage et l'inspection ne sont plus obligatoires
maintenant.
M. Picotte: M. le Président, on fournira la liste, tel que
demandé.
M. Garon: Combien y a-t-il de trieurs-inspecteurs maintenant au
service du ministère? Je sais que cela ne dépend pas du
sous-minis-tériat aux Pêches.
M. Picotte: M. le Président, on va s'informer au service
d'inspection et on donnera une réponse par écrit en même
temps.
M. Garon: Qui administre actuellement la loi 38, la Loi sur les
obligations de débarquement? C-51, vous l'avez dit.
M. Picotte: La loi est administrée par le secteur des
pêches, du ministère de l'Agriculture, des Pêcheries et de
l'Alimentation...
M. Garon: Avec...
M. Picotte: ...et l'inspection, comme vous le savez,
relève du service d'inspection de mon collègue. Alors, on pourra
fournir les détails adéquats.
M. Garon: Et si la loi C-51 est appliquée par le
sous-ministériat aux Pêches, par quel service?
M. Picotte: La Direction du service aux usagers.
M. Garon: Qui fait cette vérification-là? Avec quel
personnel?
M. Lemieux (Robert): Ce sont des fonctionnaires locaux en poste
à différents endroits tels que Bianc-Sablon, en Gaspésie
ou ailleurs. Ce sont des fonctionnaires qui, après une session de
formation, ont été désignés pour jouer ce
rôle-là. C'est un rôle qu'ils ne jouent pas à temps
plein. C'est un rôle complémentaire à d'autres fonctions
qu'ils ont à remplir.
M. Perron: Combien y en a-t-il?
M. Lemieux (Robert): Douze fonctionnaires jouent ce rôle.
Cinq sont des fonctionnaires à temps plein et sept sont des
occasionnels.
M. Perron: Donc, si je comprends bien, le nombre de 14 qui avait
été dévoilé en commission parlementaire est encore
en train de chuter par rapport à ce qu'il y avait antérieurement
pour l'inspection, pour le service aux usagers.
M. Lemieux (Robert): II ne s'agit pas de tous les fonctionnaires
du service aux usagers. Il s'agit simplement de certains fonctionnaires qui
sont au service aux usagers et qui ont été désignés
pour jouer le rôle d'inspecteurs pour surveiller l'application de la loi
C-51.
M. Perron: II y en a douze actuellement? M. Lemieux (Robert):
II y en a douze.
M. Perron: II y en avait quatorze en avril. Le Conseil du
trésor a encore coupé.
M. Garon: Combien y en a-t-il sur les douze aux
Îles-de-la-Madeleine? Combien sur la Côte-Nord? Combien en
Gaspésie?
M. Perron: Je suis en train de me demander si vous n'avez pas
laissé cela au fédéral, par hasard.
M. Picotte: M. le Président, on est en train de faire un
calcul. Vous comprendrez sans aucun doute que j'ai bien du plaisir à
répondre aux questions de nos collègues qui veulent
déborder l'engagement financier qu'on a là, mais il faut qu'on
laisse le temps à nos fonctionnaires de nous donner le nombre requis.
Sinon, il faut que les gens acceptent qu'on dise qu'on prend avis et qu'on
envoie une réponse écrite par la suite.
M. Perron: M. te Président, on déborde
peut-être de cet engagement-là, mais il est de coutume qu'en
commission parlementaire, on puisse parler de toutes sortes de choses, de
toutes sortes de problèmes vécus aux Pêcheries. D'ailleurs,
cela s'en venait plus tard et vous pouvez être assuré qu'on va
revenir sur la
question de la loi 38.
M. Picotte: M. le Président, je n'ai pas contesté
cela. Tout ce que j'ai demandé, c'est qu'on donne le temps à mes
fonctionnaires de me fournir les réponses.
M. Perron: II n'y a pas de problème. M. Garon: II y
en a juste douze.
M. Perron: Maintenant, en attendant la réponse. Le 13
avril 1988, lors des engagements financiers, j'avais posé des questions
en rapport avec un bilan se rapportant a l'application de la loi 38. Le
ministre peut-il nous dire où en est la préparation de ce bilan,
d'une part, et à quand le dépôt du bilan se rapportant
à la loi 38?
Une voix: Quand?
M. Perron: Lors de l'étude des crédits.
M. Picotte: M. le Président, on me dit que le
ministère fait régulièrement un bilan concernant
l'application de cette loi. D'ici une dizaine de jours, on déposera un
bilan à la commission.
M. Perron: Depuis le début de son application?
M. Picotte: C'est ça, depuis le début de son
application.
M. Perron: D'accord.
M. Picotte: M. le Président, aux
Îles-de-la-Madeleine, on retrouve un permanent; en Gaspésie, deux
permanents et trois occasionnels; sur la Côte-Nord, deux permanents et
deux occasionnels; à Québec, deux permanents, pour un total de
sept permanents et de cinq occasionnels, soit douze personnes, avec une
possibilité de quatorze, puisqu'il semblait important qu'on se rende
à ce nombre. Peut-être qu'il y aura à l'avenir deux
personnes en formation qui seront éventuellement ajoutées
à ce groupe. Voilà.
M. Garon: Que surveillent les deux à Québec?
M. Picotte: Cela prend des gens, M. le Président, pour
surveiller le transport du poisson, pour savoir à quel endroit il s'en
va, etc.. Ces deux permanents sont là pour ça, à ce qu'on
me dit. Ils vérifient aussi les conditions de transport, etc..
M. Garon: Avez-vous un bilan du nombre approximatif d'inspections
de camions qu'ils ont faites? J'imagine qu'ils font des procès-verbaux
à la fin de la journée. Par exemple, combien de camions le
service d'inspection a-t-il visités depuis qu'il administre la loi?
M. Picotte: M. le Président, on s'est engagé
à déposer un bilan; j'imagine que cela va venir avec le
bilan.
M. Garon: Où sont postés vos deux permanents pour
la Gaspésie? Cela leur fait environ 600 milles de côte. Est-ce
qu'ils ont des hélicoptères à leur disposition?
M. Picotte: Ils sont à Gaspé, M. le
Président.
M. Garon: Les deux?
M. Picotte: Oui. Deux permanents sont à Gaspé.
M. Garon: Où sont les trois occasionnels?
M. Picotte; On a un occasionnel à New Carlisle, un
à Rimouski...
M. Garon: II n'y a pas de poisson à New Carlisle.
Qu'est-ce qu'il fait là? Il n'y a pas de quai de débarquement non
plus.
M. Picotte: II vérifie le poisson de la baie des Chaleurs,
M. le Président.
M. Garon: Où sont les deux autres?
M. Picotte: M. le Président, ces gens-là
vérifient tout simplement où va la poisson. C'est leur job de
vérifier où va le poisson. Évidemment, ils n'ont pas
besoin d'être assis à côté des bottines du
pêcheur pour savoir exactement combien de poisson il sort, etc.. Il ne
faut pas être ridicule à ce point-là non plus.
M. Garon: Non, non. Vous avez un occasionnel à New
Carlisle et deux permanents à Gaspé. Où sont les deux
autres en Gaspésie?
M. Picotte: Je vous l'ai dit tantôt, à Rimouski.
M. Garon: À Rimouski? M. Picotte: Oui.
M. Garon: Ils surveillent l'oursin. Il n'y a pas seulement que
des oursins.
M. Picotte: L'autre à Grande-Rivière. M. le
Président, cela va de soi. Je ne pensais pas avoir besoin de
l'expliquer, mais je peux l'expliquer. Écoutez, la personne à
Rimouski surveille le transport en direction du Nouveau-Brunswick.
M. Garon: À ce moment-là, elle serait mieux
d'être de l'autre côté du quai de Campbellton.
M. Picotte: Quand on aura besoin d'exper-
tise sur l'endroit où il serait préférable qu'elle
soit, on fera appel à vos excellents services. Pour l'instant, nous
avons du monde qui nous conseille là-dessus. Je ne pense pas, avec le
bilan que vous avez eu dans les pêches antérieurement, que j'aie
besoin de vos précieux conseils pour l'instant.
M. Perron: M. le Président, je ne suis pas tout à
fait d'accord avec ce que vient de dire le ministre. D'après les
informations qu'on vient de recevoir, je mets en doute la réalité
de ce qui se passe sur place, actuellement...
M. Picotte: M. le Président...
M. Perron: ...parce que, de la façon dont l'inspection se
fait, on peut se poser de sérieuses questions quant à la
qualité qui en ressort. Si vous avez un groupe de douze ou de quatorze
personnes qui ont un territoire complètement fou raide à couvrir,
comment voulez-vous qu'à ce moment-là il y ait un contrôle
à peu près absolu sur la qualité dans le domaine du triage
ou quoi que ce soit? Cela n'a pas de bon sens.
M. Picotte: M. le Président, vous comprendrez...
M. Garon: D'autant plus que les gens sont en poste - c'est assez
drôle - à des endroits où il n'y a pas de
débarquement.
M. Picotte: M. le Président, vous comprendre sans aucun
doute...
M. Garon: On ne débarque pas de poisson à
Gaspé, on n'en débarque pas à Rimouski, on n'en
débarque pas à New Cariisle.
M. Picotte: Vous comprendrez sans aucun doute que je ne
commencerai pas de discussion avec mon bon ami, mon collègue de
Duplessis, parce qu'il peut être d'accord et moi pas d'accord. Mais je
pense que chacun d'entre nous va garder son opinion là-dessus. J'ai des
raisons sérieuses de ne pas prendre qui que ce soit comme conseiller
dans ce domaine et lui pourra prendre qui il voudra. À ce moment, on
verra ce que cela donnera dans le futur. Pour l'instant, il n'est pas de mes
intentions d'aller chercher une expertise du côté du
député de Lévis.
Le Président (M. Richard): M. le député de
Gaspé. Je reviens au député de Lévis par la suite.
M. Beaudin.
M. Beaudin: Simplement, pour expliciter peut-être la
localisation des inspecteurs en ce qui concerne C-51, le député
de Lévis se rappellera sûrement qu'il a émis un permis
d'exploitation aux produits Impérial à Saint-Hyacinthe. Il sait
très bien d'où provient ce poisson. Cela doit passer par
Rimouski.
M. Picotte: M. le Président, je pense qu'il est bien
important de souligner...
Le Président (M. Richard): M. le ministre.
M. Picotte: ...qu'il ne faut pas mêler l'application de la
loi C-51 avec l'inspection. C'est là la différence. Il se fait
encore de l'inspection. Il y eh a de l'inspection. Maintenant, nous parlons de
faire vérifier la loi C-51 et de faire en sorte qu'elle soit
respectée. On vous donne le nombre de personnes qui sont
rattachées à cela. Il ne faut pas mêler des pommes et des
oranges et penser que cela fait des poires.
M. Garon: En même temps que la localisation de ces
inspecteurs pour la loi C-51, y aurait-il moyen de fournir, nous ventiler par
préposé à l'application de la loi C-51, les frais de
déplacement que chacun a faits dans le cadre de ces inspections?
M. Picotte: M. le Président, on regardera tout cela pour
voir quelle possibilité il y a de lui fournir ces détails. Je
vous dirai ceci, et je pense qu'il est bien important que les gens sachent cela
aussi: Quant à la loi P-29 sur l'inspection, il y a à peu
près 80 personnes dont les attributions sont de faire de l'inspection.
Et d'un. Vous voulez qu'on vous donne la ventilation, le nom des gens, le
numéro d'assurance-sociale, le statut matrimonial, etc.? On pourra le
faire.
L'autre partie c'est du côté de l'application de la loi
C-51. On dit: II y a douze personnes - sept permanents, cinq occasionnels -
pour cela. Si on mêle les deux, c'est évident qu'à ce
moment-là on a des questions à se poser. Mais quand on ne
mêle pas les deux, qu'on fait le partage des deux, on trouve qu'il y a
encore finalement de l'inspection avec 80 personnes, et il y a une loi C-51 qui
doit être respectée, pour laquelle il y a douze personnes qui en
surveillent l'application.
M. le Président, en ce qui concerne les comptes de
dépenses de mes fonctionnaires, je ne sais pas si la loi sur
l'administration permet de faire cela. J'imagine. Alors, si cela
intéresse le député de Lévis de savoir quel montant
d'argent ils ont pu réclamer en ce qui concerne leur lunch du
dîner et du souper, etc..
M. Garon: Non, non. Ce n'est pas cela que j'ai dit.
M. Picotte:... on lui fournira.
M. Garon: Leurs frais de déplacement, pas leurs frais de
séjour. Les frais de voyage de millage, dans le cadre uniquement de
l'application de la loi C-51. Vous avez dit qu'ils ne faisaient pas tout cela.
Les frais de voyage dans le cadre de l'application de la loi C-51. Ce sont
des
personnes qui sont en poste à Gaspé. Il n'y a pas de
débarquement de poisson à Gaspé. Ils doivent voyager
chaque fois qu'ils vont faire une inspection. Vous avez New Carlisle, il n'y a
pas de débarquement de poisson là non plus. À Rimouski, il
n'y en a quasiment pas. Il en reste seulement un, à ce moment-là,
qui est à Grande-Rivière où il y a du débarquement
de poisson. (16 heures)
M. Picotte: M. le Président, je vous raconte un fait qui
s'est produit. Du poisson avait été pris à
Baie-Trinité qui est, à ce que je sache, dans le comté de
mon bon ami le député de Dupfessis...
M. Perron: C'est votre bon ami, le député de
Saguenay.
M. Picotte: De Saguenay, bon!
Une voix: Cela venait de Havre-Saint-Pierre.
M. Picotte: De Havre-Saint-Pierre? M. Perron: C'est dans
mon comté.
M. Picotte: On me dit que le poisson venait de Havre-Saint-Pierre
et que les gens s'apprêtaient à aller porter ce chargement au
Nouveau-Brunswick. Ils se sont sentis suivis par un de nos inspecteurs.
À Saint-Hyacinthe, ils ont décidé de revenir porter le
poisson là pour le faire transformer. Évidemment, probablement
que les frais de déplacement de cet individu sont un petit peu plus
élevés pour cette journée, mais je n'ai pas d'objection
à fournir cela puisque, de toute façon, c'est public. Il n'y a
pas de problème là-dessus. Ce sont des gens d'ici qui l'ont
transformé, grâce à la vigilance...
M. Perron: Quelle sorte de poisson?
M. Picotte: ...de quelqu'un qui était chargé de
faire appliquer la loi C-51. C'était du crabe, M. le
Président.
M. Perron: Dans l'éventualité où un
pêcheur du Québec décide d'aller vendre sa production au
Nouveau-Bruswick, de quelle façon procédez-vous? Est-ce que vous
allez sur le quai du Nouveau-Brunswick pour le ramasser ou quoi? En revenant ou
avant de partir?
M. Garon: Ils n'ont pas de bateau pour le suivre.
M. Perron: Ils viennent de le vendre.
M. Garon: Ils n'ont pas de bateau pour le suivre.
M. Perron: Non, ils sont bien contents d'avoir la production.
M. Picotte: M. le Président, on sait très bien
qu'on ne peut pas aller les chercher au Nouveau-Brunswick ou en
Nouvelle-Ecosse. Alors, ce qu'il faut faire, c'est les arrêter avant
qu'ils ne traversent les frontières comme telles.
M. Garon: Comment?
M. Picotte: Bien, on les arrête quand on a
Évidemment, c'est comme toute loi qu'on administre, M. le
Président. Il y a des gens qui nous appellent...
M. Garon: Vous n'avez plus de bateau pour la protection..
M. Picotte: Ce n'est pas parce qu'on n'a pas de trou de 25 000
000 $ dans Madelipêche, qu'on n'a plus de bateau, etc., qu'on n'est pas
capables de faire notre job. Le job, ce n'est pas une question de trou et de
déficits. Cela, c'était l'ancienne conception du
député de Lévis. On est capable de faire le travail sans
avoir de grands apparats, ou une flotte particulière ou encore
d'engloutir des fonds un peu partout. L'ouvrage est fait. Je regrette, mais je
trouve que ces gens-là font de l'excellente besogne. Ce n'est
sûrement pas moi qui vais les discréditer devant qui que ce
sort.
M. Perron: Je m'excuse, mais il ne faut pas qu'on
m'interprète. Ce n'est pas la qualité des personnes qui est en
discussion ici, c'est la qualité des services donnés par le
gouvernement, à savoir s'il y a assez de gens sur le terrain ou de
quelle façon on doit procéder dans n'importe quel dossier en
rapport avec le domaine des pêcheries. C'est de cela qu'on parie. On ne
parie pas de la qualité des personnes.
M. Picotte: M. le Président, nous trouvons.. M. Perron:
C'est très différent.
M. Picotte: ...pour l'instant que c'est satisfaisant.
M. Perron: M. le Président, pour revenir au bilan sur
lequel le ministre doit nous fournir de l'information, est-ce qu'il pourrait
inclure ou est-ce qu'il inclura la variation du prix de vente des captures au
Québec? Est-ce qu'il pourrait inclure l'augmentation de la valeur
ajoutée à la transformation? Qu'on se rappelle que la loi 38
était censée tout régler, qu'il y aurait des heures de
travail ajoutées dans toutes les usines, est-ce que ce bilan va aussi
donner l'augmentation d'heures-personne en usine de transformation au
Québec par rapport aux années antérieures? Est-ce qu'on
pourrait connaître le type et le nombre d'infractions toujours se
rapportant à la loi 38 ou C-51? Est-ce que cela va donner une
idée
générale de l'efficacité du
contrôle-inspection dont on parle actuellement?
M. Lemieux (Robert): Robert Lemieux, sous-ministre adjoint aux
pêcheries, au ministère de l'Agriculture, des Pêcheries et
de l'Alimentation. Ce qu'on sera en mesure de fournir dans le bilan, ce sont
les heures de travail qui ont été effectuées, qui ont
été faites au Québec grâce à l'application de
la loi C-51. On ne pourra pas faire de bilan comparatif avec les autres
années, à savoir si on a fait plus de transformation au
Québec que les autres années parce qu'on n'a pas tenu de tel
bilan les années antérieures. Cette année, on sait que si
on a ramené du poisson au Québec et qu'on pensait qu'il
était pour franchir les frontières du Québec et se faire
transformer au Nouveau-Brunswick, à Boston ou ailleurs, et qu'on a pu
ramener ce poisson ou ce crabe au Québec, on peut vous dire ce que cela
a représenté en heures de travail et en valeur rajoutée au
Québec.
M. Perron: Est-ce à peu près la seule chose qu'il
va y avoir dans le rapport que vous allez faire, dans le bilan?
M. Lemieux (Robert): Ce qu'on nous a demandé, c'est le
nombre d'inspecteurs, le nombre d'inspections qu'on a faites, le nombre de
camions qu'on a pu inspecter. On peut aussi dire qu'on a monté des
opérations avec la Sécurité du Québec, etc. On
pourra vous donner ces choses dans le bilan.
M. Perron: Quant aux variations du prix de vente des captures,
est-il possible d'obtenir cela aussi?
M. Lemieux (Robert): Je ne pense pas que les variations du prix
de vente des captures aient beaucoup à faire avec la loi C-51. On parle
plutôt de conjoncture et de toutes sortes de choses.
M. Perron: Non, mais on parie d'un bilan.
M. Lemieux (Robert): Oui, mais est-ce qu'on parle d'un bilan de
toutes les pêches au Québec ou du bilan de la loi C-51 ?
M. Picotte: M. le Président, je pense que
là-dessus, M. Lemieux a tout à fait raison. Si on veut faire un
bilan des pêches, on le fera à la fin de l'année
financière entièrement, et on pourra le faire aux crédits,
ensemble. Là, on va faire le bilan de ce qu'on fait avec la loi C-51,
son application. On va faire le bilan complet là-dessus. Maintenant, les
prix etc., la fluctuation des prix et tout cela, on pourra faire un bilan
complet quand on fera un bilan de la situation des pêches au
Québec en temps et lieu. Je ne m'engage pas présentement à
faire ce bilan immédiatement. Nous allons d'abord faire le bilan de la
loi C-51, tel que demandé.
M. Perron: M. le Président, pourquoi je posais cette
question à savoir si cela pouvait être dans le bilan? C'est tout
simplement parce que les associations de pêcheurs du Québec,
à moins qu'elles ne changent d'idée, veulent que la loi 38 soit
abrogée; parce que cela leur cause des préjudices et cela leur
cause aussi des problèmes énormes quant aux prix qui sont
payés pour leurs captures lorsque ces captures sont rendues à
l'usine ou s'en vont vers l'usine. Elles ont même demandé un
comité sur le contrôle des prix.
M. Picotte: M. le Président, nous sommes en discussions
fréquentes avec les pêcheurs et leurs associations. Si,
effectivement, ils ont des recommandations à nous faire, on va les
écouter. C'est à ce moment-là qu'on regardera si on doit
remettre en question la loi 38, si on doit la modifier, si on doit changer des
choses, mais cela va se faire avec les gens du milieu. Quand toutes ces
discussions-là seront faites, on verra ce qu'on doit faire avec la loi
38.
M. Perron: Oui, mais à ce moment-là, M. le
Président, pourquoi le ministre n'a-t-il pas accepté, en avril
dernier, la demande des associations de pêcheurs quant au comité
de contrôle des prix? C'est une partie des problèmes vécus
actuellement. C'était la formation d'un comité tripartite:
pêcheurs, industriels et gouvernement.
M. Picotte: M. le Président, nous trouvions à ce
moment-là - et je pense qu'il faut bien décortiquer les choses -
que cela n'avait pas nécessairement une relation directe. C'est à
la suite de nos discussions. Si cela avait une relation directe et qu'on peut
nous le démontrer, on verra à s'ajuster en temps et lieu.
Le Président (M. Richard): M. le député des
Îles-de-la-Madeleine.
M. Farrah: Seulement une question au ministre. Tel que le
mentionnait le député de Duplessis, avez-vous eu une demande
officielle et formelle de la part des associations de pêcheurs pour
abolir la loi 38 ou la loi C-51?
M. Picotte: On me dit qu'on en a reçu seulement une
provenant de la Moyenne-Côte-Nord et qu'on n'en a pas reçu d'autre
encore. C'est pour cela qu'il faut discuter avec les associations.
M. Farrah: Est-ce que cela provient d'un regroupement, d'une
association ou d'un producteur?
M. Picotte: On me dit que ce sont deux signataires uniquement de
cette région.
M. Farrah: C'est personnellement, c'est
cela? Ce n'est pas...
M. Picotte: Et ils représentent une association aussi,
à ce qu'on me dit, mais il y a deux signataires sur la demande comme
telle. C'est entré la semaine dernière seulement.
Le Président (M. Richard): Est-ce que cela répond
à votre question, M. le député des
Îles-de-la-Madeleine?
M. Farrah: Cela va.
Le Président (M. Richard): M. le député de
Duplessis.
M. Perron: C'est tout pour moi en ce qui a trait à cet
engagement, M. le Président. Malgré que tout le monde sait qu'on
soit sorti beaucoup de l'engagement qui est devant nous.
Le Président (M. Richard): Je ne vous le fais pas dire, M.
le député de Duplessis.
M. Perron: Mais je pense que c'est normal dans le cadre d'une
commission parlementaire...
Le Président (M. Richard): Non, cela va.
M. Perron: ...se rapportant aux engagements financiers.
Le Président (M. Richard): Janvier 1988 est donc
vérifié?
M. Perron: Oui, M. le Président. Février 1988.
Février
Le Président (M. Richard): J'appelle donc les engagements
de février 1988, de 10 à 25, qui concernent le domaine des
pêcheries.
M. Picotte: Oui, M. le Président. L'engagement 10 est une
subvention de 40 000 $ au Conseil canadien des pêches qui
représentait la quote-part du gouvernement du Québec à la
réalisation d'une campagne de promotion sur les produits de la mer par
le Conseil canadien des pêches. Le coût de cette campagne est de 2
000 000 $. Le gouvernement fédéral y a investi 1 100 000 $ et le
solde est réparti entre l'industrie et les gouvernements des provinces.
La quote-part est établie selon le pourcentage des prises historiques.
Donc, la quote-part des provinces était de 500 000 $ et le pourcentage
des prises historiques au Québec était de 8 %, ce qui faisait un
montant de 40 000 $. Le but de cette campagne, comme vous le savez si bien
puisqu'on a eu l'occasion, je pense, d'en parler à l'Assemblée
nationale lors de la période de questions au mois de décembre
dernier, était de rétablir la confiance des consommateurs et de
relancer la consommation des produits de la mer à la suite de la baisse
énorme causée par l'affaire des toxines dans certaines
espèces de mollusques en décembre dernier.
M. Perron: M. le Président, est ce que le ministre
pourrait nous dire quelle est la durée de cette campagne canadienne? Je
doute qu'elle pourrait aider la situation des pêcheries
québécoises à la suite du problème qu'on a
vécu et, surtout, de la façon dont est faite cette campagne
actuellement. On n'a pas vu grand-chose qui traînait dans le paysage, M.
le Président, pour nous confirmer qu'il y avait vraiment une campagne de
sensibilisation, où on dépense plus ou moins 2 000 000 $, pour
aider nos industriels à faire comprendre aux consommateurs que ce n'est
pas dans tous les domaines qu'on a des problèmes, et en particulier ici
au Québec, parce qu'on sart très bien que ces
problèmes-là, dès le début, ne provenaient
même pas du Québec. Ils provenaient de l'extérieur et, si
ma mémoire est bonne, c'était de
l'île-du-Prince-Édouard. Par contre, ce sont les industriels
québécois qui en ont subi les conséquences, en particulier
aux Îles-de-la-Madeleine et sur la côte sud.
M. Picotte: D'abord, M. le Président, il faut se dire que
c'est une entente avec le milieu et avec les autres provinces, tel que je l'ai
mentionné. On s'était associés avec le gouvernement
fédéral pour faire une bonne campagne de promotion, si bien que
cette campagne a commencé en février 1988 pour se terminer en
juin 1988. On en a vu des extraits un peu partout. Il faut dire que cette
campagne s'est tenue surtout dans les grands centres, où il y avait un
nombre de consommateurs quand même assez élevé C'est une
campagne qui s'est faite à Montréal, à Québec et
dans les grands centres en général C'était là qu'il
fallait essayer d'atteindre le consommateur pour le sécuriser sur toute
l'histoire des pêches et pour venir démontrer que, à toutes
fins utiles, ce que les gens des pêches avaient subi comme
préjudice au mois de décembre à propos de ce qu'on a connu
comme crise particulière dans ce domaine devait être
corrigé au niveau des consommateurs. Alors, c'est comme cela qu'on l'a
faite. C'est évident, M. le Président, qu'on aurait pu en mettre
deux fois plus et qu'on aurait pu prendre d'autres sortes d'ententes. C'est ce
que le milieu a décidé de nous demander de faire. C'est ce que le
milieu des pêches, qui s'y connaît, a demandé à ses
gouvernements, tant provincial que fédéral, en s'asso-ciant
à eux dans le but de faire cette campagne. Donc, M. le Président,
nous étions satisfaits de cette campagne en ce qui nous concerne Je
pense que les gens du milieu qui y participaient ont quand même
dressé un bilan assez positif. On aurait probablement pu mettre un peu
plus de temps, plus d'efforts, plus d'argent. Mais pour l'instant, c'est ce que
le milieu était prêt à faire et nous nous sommes justement
rendus à la
demande du milieu même pour faire ce genre de campagne. En fait,
M. le Président, nous avons répondu à l'invitation du
Conseil canadien des pêches, des représentants de l'industrie et
des gouvernements des cinq provinces de l'Atlantique et du
fédéral qui se sont réunis le 30 décembre. Le 30
décembre dernier, à Montréal, leur était
présentée une stratégie de marketing. Alors, on a
présenté une stratégie de marketing là-dessus le 30
décembre dernier. C'est, je pense, à la satisfaction de tous les
intervenants dans ce dossier-là. C'est évident aussi que ce genre
de crise, lorsqu'elle survient dans une période où tout le monde
est un peu aux aguets et a les oreilles braquées sur les médias
d'information, cause énormément de tort. Il ne faut pas penser
que, dans un délai de temps minimum, on puisse rattraper tout le temps
perdu, mais c'étaient là les efforts qu'étaient
prêts à faire à la fois le milieu et les gouvernements.
Somme toute, nous sommes satisfaits de ces efforts qui ont été
faits. (16 h 15)
M. Garon: Êtes-vous satisfaits des ventes qui se font au
Québec actuellement, à partir des usines du Québec en
1988?
M. Picotte: Je ne connais aucun ministre des pêches qui
serait satisfait des ventes qui se font, même si elles sont à la
hausse, ce qui n'est pas nécessairement le cas au moment où on se
parle. Même si les ventes étaient à la hausse, s'il y avait
un surplus de 25 %, moi, je pense que comme ministre
délégué aux Pêcheries, j'aimerais mieux obtenir un
surplus de 50 %. Qu'on double la consommation, qu'on la triple, n'est-ce pas,
mais je pense bien que ce n'est pas l'apanage d'un ministre de convaincre, lui
tout seul, les gens de manger du poisson et d'utiliser ces produits. On essaie
de le faire avec les moyens qu'on a et avec la collaboration du milieu.
M. Garon: Actuellement, quel est le niveau d'écoulement,
par exemple, de la morue séchée et salée par rapport
à la production? Vous devez avoir des statistiques là-dessus.
Combien y en a-t-il en entrepôt? Combien y en a-t-il de vendu? Et la
même chose pour le poisson congelé entreposé cette
année, quels sont les niveaux de vente actuellement?
M. Picotte: M. le Président, pour les détails, je
vais demander à M. Lemieux de répondre, surtout pour les points
où on nous a informés de l'écoulement des stocks comme
tels. C'est évident qu'on n'a pas cela régulièrement au
ministère, le nombre de stocks, ce qui est entreposé, ce qui est
vendu, etc., et des comparaisons nécessairement rapides. On n'a pas
cela. Finalement ce qu'on sait, c'est ce que nous rapportent ces usines de par
les inventaires que j'ai demandés il y a déjà un certain
temps à mon sous-ministre de faire avec les gens du milieu, en ce qui
concerne l'entreposage, entre autres. Alors, M. Lemieux pourrait vous dire,
à la suite de l'inventaire que je lui avais demandé de faire il y
a déjà quelques semaines et ce qui s'est fait depuis ce temps,
à venir jusqu'à aujourd'hui du moins, pour ce qu'on
possède.
M. Lemieux (Robert): Robert Lemieux, sous-ministre adjoint au
ministère de l'Agriculture, des Pêcheries et de l'Alimentation.
Pour suivre la situation des inventaires actuellement dans nos entreprises, on
est en train de mettre en place avec l'industrie un système de
"monitoring" qui nous permettra de savoir à tous les quinze jours
exactement ce qu'on a en inventaire au Québec, sous quelle forme, quel
produit, emballé de quelle façon, etc., de façon à
pouvoir informer les agents commerciaux du Québec qui sont situés
à l'étranger, de même que les agents distributeurs à
Montréal, ou ailleurs, qui seront en position de nous aider à
écouler nos stocks. En ce qui regarde l'inventaire actuel qui
était surtout concentré dans une usine en ce qui concerne la
morue congelée, les inventaires sont à la baisse dans cette
entreprise-là, ils étaient de 1 300 000 livres et ils sont
actuellement à la baisse. Ils ont effectué des ventes qui
représentent à peu près 700 000 livres sur ce total
de 1 300 000.
M. Perron: Quelle ville?
M. Lemieux (Robert): Newport, Société des
pêches de Newport. Les captures qu'ils font actuellement, ils sont
capables de les vendre à mesure qu'ils les font; les captures sont
très basses d'ailleurs. On prévoit que dans cette
usine-là, les inventaires devraient se situer autour de 400 000 à
500 000 livres à la fin de l'année. On espère qu'au mois
de janvier ou février, les inventaires pourront disparaître. En ce
qui regarde la morue fortement salée qui est en Gaspésie...
M. Garon: Du congelé, il n'y a pas qu'eux qui font du
congelé.
M. Lemieux (Robert): Ce sont surtout eux qui font du
congelé dans la morue.
M. Garon: Bien, Madelipêche a du congelé.
M. Lemieux (Robert): Dans le sébaste surtout. Oui, ils
font du congelé effectivement. Je parlais de morue congelée. A
Madelipêche, ils font effectivement beaucoup de sébaste et eux
aussi ont eu des commandes la semaine passée, ce qui fait que leurs
inventaires maintenant vont baisser.
M. Garon: ils sont à combien actuellement?
M. Lemieux (Robert): Selon l'information que j'avais de
Madelipêche, c'était autour de 2 000 000 de livres, 2 000 000
à 2 200 000
livres.
M. Garon: Normalement, à ce temps-ci de l'année,
quel était l'état de leurs inventaires habituellement?
M. Lemieux (Robert): Les inventaires normalement auraient
été plus bas que ce môntant-là. Comme
phénomène qu'on a vécu au début de l'année,
c'est un surplus de stock dans lés entreprôts américains,
dans les grandes entreprises distributrices américaines. Cela a fait que
les ventes aux États-Unis cette année ont été au
ralenti pour toute l'année jusqu'à maintenant. Maïs ces
inventaires-là finalement commencent à baisser et on sent
évidemment une reprise pour nos expéditions ici. Même si
cette reprise-là ne se fait pas sentir en termes de prix, elle se fait
au moins sentir en termes de commandes un peu plus fermes. On remarque aussi
que les commandes ne sont plus pour 40 ÔOO ou 50 000 livres, mais ce sont
des commandes plus importantes de quelque 100 000 livres maintenant qui sont
échelonnées sur une, deux, trois, quatre ou cinq
expéditions, aux quatre ou cinq semaines.
M. Garon: Matane, Sept-îles, il y a plusieurs endroits qui
ont du congelé.
M. Lemieux (Robert): Oui, il y a plusieurs entreprises, mais la
place principale où il y avait un inventaire important, c'était
certainement la Société des pêches de Newport en ce qui
regarde la morue, et certainement Madelipêche en ce qui regarde le
sébaste. Les inventaires de morue fortement salée sont
concentrés surtout en Gaspésie, avec une commande de l'ACDI de
800 000 livres sur les 1 200 000 livres qu'on avait en inventaire en
Gaspésie dans différentes entreprises. Évidemment, ces
inventaires vont aussi beaucoup baisser.
M. Garon: À quel prix?
M. Lemieux (Robert): Si ma mémoire est bonne, c'est autour
de 1,30 $ la livre, ou quelque chose comme cela...
M. Garon: Pour le sébaste?
M. Lemieux (Robert): Non, pour la morue fortement salée
qui a été vendue par l'entremise de l'ACDI qui en a pris 800 000
livres.
M. Garon: L'ACDI.
M. Lemieux (Robert): Oui.
M. Garon: Pour la vendre où?
M. Lemieux (Robert): Dans des pays qui reçoivent l'aide de
l'ACDI, j'imagine le Zaïre, les pays africains en
général.
M. Picotte: M. le Président, j'aimerais ajouter à
ceci deux points particuliers. D'abord, j'ai eu l'occasion de rencontrer
dernièrement mes collègues des autres provinces et je dois vous
dire que...
M. Garon: On a vu cela.
M. Picotte: ...la hausse d'inventaire...
M. Garon: Ils vous ont dit non.
M. Picotte: ...qu'on a ne se reflète pas uniquement au
Québec. On la retrouve en Nouvelle-Ecosse, au Nouveau-Brunswick. Je
pense qu'il y a un surplus d'inventaire dans toutes les provinces canadiennes,
un peu partout en Amérique du Nord à cause de la situation que
nous connaissons. Il ne faut pas laisser croire que c'est uniquement au
Québec qu'il peut y avoir une hausse d'inventaire pour les
pêches.
L'autre point que je voudrais ajouter, M. le Président, c'est
qu'il y a une semaine et demie, j'ai eu l'occasion de rencontrer des
représentants de l'AQIP. Nous avons convenu ensemble que le projet
prioritaire à travailler pour les prochains mois, à être
mis en place la prochaine année, si possible, c'est un système
d'information régulier sur les inventaires pour qu'on puisse
réagir facilement, rapidement, pour aussi faire en sorte que dans nos
maisons du Québec - que nous avons un peu partout dans le monde - on
puisse mentionner des choses rapidement, pour faire du commerce un peu plus
international, s'il y a moyen. C'est le projet qu'ils m'ont demandé de
mettre en priorité pour l'année à venir.
M. Garon: On pourrait demander aux ambassades de servir un peu de
sébaste et de morue salée aux réceptions du
Québec.
M. Picotte: Vous leur écrirez, M. le député
de Lévis.
Le Président (M. Richard): M. le député de
Duplessis, est-ce que vous avez d'autres engagements particuliers dans
février?
M. Perron: Oui, M. le Président J'ai terminé, en ce
qui me concerne, quant à l'engagement 10.
Pour l'engagement 11, j'ai juste une demande à faire au ministre.
Au lieu de passer, comme il le fait, sur le premier engagement qui était
à l'étude et nous donner toute la nomenclature qu'il s'est
engagé à nous donner lors de l'étude des engagements
financiers, est-ce que le ministre pourrait nous préparer une
réponse écrite sur l'engagement 11 de février 1988, dans
le sens suivant: 1° le lieu de résidence du pêcheur
concerné par la construction du bateau en question; 2° le coût
du bateau - on a la subvention, mais on n'a pas le coût de chacun
des bateaux; 3° la longueur du bateau; 4° est-ce que le bateau
est en construction? Si oui, le début et la fin des travaux de
construction, comme le ministre l'a d'ailleurs fait dans son exposé sur
chacun des trois premiers dossiers de l'engagement 12 que nous avons
étudié tout à l'heure, pour le mois de janvier.
M. Picotte: M. le Président, compte tenu de la demande du
député de Duplessis, je pense que pour les cas suivants,
c'est-à-dire le cas de M. Léo-Paul Lapierre, de M. Mario
Déraspe, de M. Paul-René Caron, de M. Jacques Langis, de M.
Rosario Dunn, de M. Edmond Allain et de M. Henri-Paul Molaison, les
détails tels que je les ai fournis antérieurement sur chacune de
ces constructions de bateau, en y ajoutant le montant...
Une voix: Et l'endroit de construction.
M. Picotte: ...du total, et nous avons toujours mentionné
l'endroit de construction à chaque occasion, sont fournis à la
commission, M. le Président.
M. Perron: Cela va pour l'engagement 11. Engagement 12. M. le
Président, dans les engagements qui suivent, nous retrouvons
régulièrement, et ce, à peu près à tous les
engagements entre les engagements 12 et 25, à l'exclusion de
l'engagement 24... Plusieurs engagements financiers successifs font en sorte
que l'entremise d'une subvention additionnelle de doubler, tripler et
même quintupler l'aide initialement prévue et engagée aux
fins de paiement d'une partie des intérêts sur emprunt pour
construction de bateaux... Ainsi, par exemple à l'engagement 12, que
nous avons devant nous actuellement, se rapportant à une subvention
additionnelle à M. Gilles Joncas pour porter à 937 019 $ le
paiement d'une partie des intérêts sur un emprunt contracté
pour fins de construction d'un bateau de pêche commerciale, dans le cadre
du programme d'aide financière, etc.: 781 298 $ pour le montant de
l'engagement. Il s'agit d'une subvention additionnelle. Donc, pour porter
à 937 000 $ le paiement d'une partie des intérêts,
subvention de 781 000 $, ce qui signifie que l'engagement initial était
de 156 000 $ seulement. Est-ce exact?
M. Garon: Qu'est-ce qui s'est passé là? M.
Picotte: D'accord. Bon, alors...
M. Perron: Est-ce qu'on pourrait nous dire que signifient de tels
réajustements dans la majorité des dossiers qui suivent?
M. Garon: Cela n'a pas de bon sens.
M. Picotte: Oui, M. le Président. M. Robert Lemieux va
donner les détails pertinents.
Le Président (M. Richard): Alors, Robert Lemieux,
sous-ministre adjoint au ministère de l'Agriculture, des Pêcheries
et de l'Alimentation.
M. Lemieux (Robert): La raison pour laquelle on a ces subventions
additionnelles est une question de chevauchement de programmes. Dans les
programmes antérieurs de financement de bateaux, le financemenent.
était donné par le ministère ou par le ministère
des Finances en fait, sans intérêt. Cela faisait que le
gouvernement du Québec assumait le coût de ces
intérêts-là ou ne les percevait pas, alors qu'avec le
nouveau programme, on fait faire le prêt par une institution
financière. Évidemment, l'institution financière charge
des intérêts et nous remboursons les intérêts aux
pêcheurs ou à l'institution financière, alors
qu'auparavant, en faisant le prêt nous-mêmes, nous assumions le
coût des intérêts. En termes de coûts réels au
gouvernement actuellement, il n'y a aucun changement, sinon qu'avant on payait
les intérêts parce que le Québec empruntait, par exemple,
sur les marchés alors qu'actuellement, évidemment, le
Québec n'a pas besoin d'emprunter là parce qu'il ne fait que
garantir ces prêts-là.
M. Perron: Mais le Québec donne une garantie de
prêt.
M. Lemieux (Robert): Exact.
M. Perron: Le Québec donne une garantie de prêt dans
le cadre des subventions pour la construction de bateaux. Il donne aussi une
subvention pour une prise en charge d'une partie des intérêts, non
pas de l'ensemble des intérêts mais d'une partie des
intérêts.
M. Lemieux (Robert): Exact. Sur les anciens prêts qui ont
été faits, il y avait un portfolio d'à peu près 40
000 000 $ que le gouvernement du Québec avait consentis à des
pêcheurs. De ce portfolio de 40 000 000 $, à peu près 20
000 000 $ ont maintenant été transférés à
des institutions financières. Ils ne sont donc plus assumés par
le gouvernement du Québec. Évidemment, quand on assumait les
prêts, on assumait aussi le coût des intérêts par le
biais des emprunts du gouvernement du Québec, par exemple. Maintenant,
on subventionne le pêcheur pour rembourser les intérêts
à l'institution financière.
M. Perron: N'est-il pas exact que lorsque le gouvernement du
Québec emprunte pour ses besoins financiers, lorsqu'il sort pour
emprunter, les intérêts sur les montants concernés sont de
beaucoup moindres que les intérêts actuellement chargés par
les institutions financières?
M. Lemieux (Robert): Là, je laisserais le ministère
des Finances répondre à une telle
question.
M. Perron: On sait très bien que normalement... Admettons
que le gouvernement du Québec emprunte 3 000 000 000 $ sur le
marché des obligations, sur le marché international, à ce
moment-là, dépendamment où il fart affaire, si c'est avec
le Japon ou ailleurs, les intérêts vont aller chercher quelque
chose aux alentours de 6 %, 7 %, 8 %. Mais qu'on aille à une institution
financière et je vous passe un papier que les intérêts
à court terme, à moyen terme et à long terme sont pas mal
plus élevés que sur le marché international. C'est ce qui
me fait dire que, d'après moi, votre programme actuel coûte plus
cher que l'ancien programme lorsqu'on subventionnait directement le
pêcheur pour la construction de son bateau, à 55 % par exemple
comme c'était le cas... Non, 35 % plutôt et 55 % en prise en
charge, en garantie de prêt. C'était très différent.
Maintenant, lorsqu'on parle d'un tel réajustement... Écoutez,
là on parle d'un montant de 937 000 $, le paiement d'une partie des
intérêts, subvention de 781 000 $, ce qui signifie que
l'engagement initial était de 156 000 $. Quelle augmentation! Cela fait
une jolie augmentation et on ne m'a pas convaincu qu'il n'y avait que les
éléments soulevés par le sous-ministre adjoint. (16 h
30)
M. Picotte: M. le Président, je n'entrerai pas dans la
mécanique des emprunts via le ministère des Finances. Je pense
que ce débat devrait être fait ailleurs. Le député
de Duplessis aura tout le loisir, lors d'une réunion de la commission
parlementaire dévolue auprès de mon collègue, le ministre
des Finances, de poser toutes ces questions. Toutefois, quand on parle de taux
préférentiel, il faut bien se dire, évidemment, que plus
on a de ces programmes-là, plus on emprunte, plus on va sur le
marché de l'emprunt. Aussi, les taux sont peut-être plus
élevés au fur et à mesure qu'on endette le Québec
en y allant sous forme d'emprunts. Je pense que le ministre des Finances
pourrait expliquer cette mécanique beaucoup mieux que moi. D'ailleurs,
je n'ai pas l'intention d'entrer dans ce genre de discussion.
Chose certaine, M. le Président, cela ressemble
étrangement à ce qu'on a connu déjà dans le domaine
de l'agriculture. On sait très bien que pour des raisons que les gens
connaissent, quand on a transféré, à un moment
donné, aux institutions bancaires la possibilité pour les
agriculteurs, plutôt que d'obtenir un prêt de l'Office du
crédit agricole du gouvernement, de transférer ça au...,
on trouvait que c'était donc un beau programme. J'ai même connu
des gens qui s'en sont vanté M. le Président.
Je vous dis que quant à moi j'ai regardé ce système
et il me semble intéressant, avantageux, il ne pénalise pas le
pêcheur, entre autres, tout comme il ne pénalisait pas
l'agriculteur dans le temps. M. le Président, étant donné
qu'on joue sur deux régimes, comme l'a expliqué tantôt mon
sous-ministre adjoint, c'est la période d'ajustements financiers que
nous devons faire C'est un choix que nous avons fait comme d'autres en ont fart
avant nous. Le choix que nous avons fart, justement, c'est qu'au lieu de
procéder par emprunt du gouvernement, on a procédé par
emprunt auprès des institutions financières et nous assumons
maintenant des frais d'intérêt. Vous avez la réponse
à la question que vous posiez sur les surplus qu'on retrouvait dans ces
engagements financiers pour les mois qui viennent. Je suis persuadé que
ce programme n'est ni meilleur ni pire que celui qu'on a connu avec les
prêts agricoles. Je pense que ce programme se vaut et qu'il se
défend bien.
Le Président (M. Richard): M le député de
Duplessis, ensuite M. le député de Lévis
M. Perron: On parle actuellement de l'engagement 12 et des
suivants. Vous me permettrez, M. le Président, de revenir à
l'engagement 11. On remarque le total des subventions, qui est de 765 000 $,
aux pêcheurs concernés. Est-ce que ces montants sont sous
réserve de réajustements dans un avenir rapproché, ou si
c'est l'exactitude actuellement?
M. Picotte: M. le Président, on parie présentement
des cas sous l'égide du ministre des Finances. Dans les nouveaux cas
avec le nouveau programme, on ne retrouvera pas ce genre d'ajustements, puisque
ce sera évalué avec le nouveau programme comme tel. Comme il y a
une période de transition et qu'il faut s'ajuster, à partir de ce
moment-là, c'est sur les cas qui existaient déjà qu'il
faut faire un ajustement, par mesure d'équité.
M. Perron: Je reviens à ma question. Est-ce qu'à
l'engagement 11 ces cas existaient déjà, oui ou non? Est-ce qu'il
y aura des réajustements, oui ou non?
M. Lemieux (Robert): Robert Lemieux, sous-ministre adjoint au
ministère de l'Agriculture, des Pêcheries et de
l'Alimentation.
Le Président (M. Richard): Ça va, monsieur
M. Lemieux (Robert): Dans les cas à l'engagement 11...
Robert Lemieux, sous-ministre adjoint au ministère de l'Agriculture, des
Pêcheries et de l'Alimentation.
Le Président (M. Richard): Ça va, M le
sous-ministre. Il n'est pas nécessaire de le répéter. Du
moment que les intéressés l'ont inscrit une fois, vous êtes
sauvé.
M. Lemieux (Robert): Merci. Dans l'engagement no 11, il s'agit
effectivement du transfert de l'ancien régime au nouveau Ces montants
ne
devraient pas fluctuer. Il peut arriver, par ailleurs, qu'un nouveau
prêt soit consenti à un pêcheur pour des agrès de
pêche et qu'on consolide son ancien prêt avec un nouveau. Si sur
l'ancien prêt il n'y aura pas de fluctuation, sur le nouveau prêt
il y en aura une parce que le taux d'intérêt qu'on lui impute est
de 4 % plus une formule qui représente 0,3 du taux imputé par
l'Office du crédit agricole ajusté tous les six mois.
M. Perron: D'accord, ça va, M. le Président.
Maintenant, des engagements 12 à 25, excluant 24, serait-il
possible que le ministre nous fasse parvenir...
M. Picotte: M. le Président, c'est la même
réponse que tantôt, c'est-à-dire...
M. Perron: ...les informations nécessaires pour chacun des
pêcheurs?
M. Picotte: ...les détails pertinents avec ce que nous a
ajouté comme question le député de Duplessis. Sa demande
va être acheminée aux membres de la commission.
Le Président (M. Richard): M. le député de
Lévis.
M. Garon: Je voudrais vous demander si le montant de 781 298 $
d'intérêts est imputé au budget de 1988-1989. Veut-on dire
que tous les intérêts vont être payables dans l'année
1988-1989 puisqu'il, s'agit d'une imputation budgétaire, selon les
papiers qu'on a ici, de 1988-1989?
M. Picotte: Vous parlez de l'engagement no 12?
M. Garon: Oui.
M. Picotte: M. le Président, il s'agit des années
à venir, dans ce cas-ci...
M. Garon: De 1988-1989...
M. Picotte: Et des années à venir. C'est cela.
M. Garon: Jusqu'à quand? Habituellement c'est
marqué, jusqu'à quand.
M. Picotte: On parle de 20 ans. M. Garon: Vingt ans.
M. Picotte: Voyez-vous, il s'agit de prendre en charge la
différence entre les intérêts imputés par
l'institution financière et les intérêts payables selon les
taux prévus au règlement sur les prêts. Cette prise en
charge d'intérêts représente une subvention estimée
à 781 298 $ répartis sur une période de 20 ans.
M. Garon: C'est un bateau qui a été construit en
quelle année?
M. Picotte: D'abord, il a été livré le 5
juillet 1988.
M. Garon: Un nouveau bateau. Il a coûté combien?
M. Picotte: C'est un bateau de 1 311 700 $.
M. Garon: Tout un Calouin.
M. Picotte: Oui, c'est cela.
M. Garon: Construit à quel endroit?
M. Picotte: Solmer Marine de Gaspé. Ce sont des
détails que le député de Duplessis m'avait demandé
d'acheminer le députe de Duplessis par écrit à la
commission, M. le Président. Je n'ai pas d'objection à le faire
pour tous non plus.
M. Garon: II n'y a pas eu de soumission?
M. Picotte: Ce sont les pêcheurs qui vont négocier
avec les gens qui construisent leurs bateaux. Nous, on fait affaire avec le
pêcheur. Le pêcheur va négocier la construction de son
bateau avec différentes maisons et il décide de le faire
construire à un endroit plutôt qu'à un autre. Le
pêcheur a décidé de faire construire par le chantier Solmer
Marine de Gaspé.
M. Perron: Arrive-t-il parfois que le pêcheur demande
d'aller en soumissions ou est-ce qu'il a décidé lui-même
d'aller en soumissions face à différentes entreprises?
M. Picotte: On me dit que parfois des pêcheurs peuvent
décider de demander certaines soumissions, mais que les chantiers sont
maintenant tellement spécialisés dans certains domaines en
particulier, que selon ce que désire le pêcheur, parfois il n'a
pas tellement le choix de s'en aller à tel chantier à cause de ce
qu'il veut avoir, lui, comme genre de bateau ou comme équipement. Il
n'est pas impossible que le pêcheur décide de demander des
soumissions. C'est son problème. Dans le cas qui nous occupe
présentement, on me dit qu'il s'agit de Gilles Joncas, je pense, c'est
le cas no 12 - oui c'est cela - on me dit que le pêcheur a demandé
justement des soumissions.
M. Garon: À qui?
M. Picotte: On dit: M. Gilles Joncas a présenté une
requête au ministère de l'Agriculture, des Pêcheries et de
l'Alimentation pour le financement, la construction... et qu'il a fourni une ou
plusieurs soumissions de chantiers maritimes accrédités par le
ministère. Dans ce cas-là,
il nous l'a soumise.
M. Garon: Sur les 1 311 000 $, combien a été
payé comptant par le pêcheur?
M. Picotte: 10 %, M. le Président.
M. Garon: 131 000 $.
M. Picotte: C'est cela.
M. Garon: Et le reste...
M. Picotte: C'est 131 170 $.
M. Garon: ...a été financé
entièrement par un prêt? Il n'y a eu aucune subvention?
M. Picotte: Par une garantie de prêt. M. Garon: Par
une garantie de prêt.
M. Picotte: II est allé voir l'institution
financière de son choix. Lorsqu'il nous a fait part du nom de
l'institution financière, nous avons fourni une garantie de prêt
à celle-ci.
M. Garon: Là, il va devoir faire des remboursements pour 1
180 000 $, à peu près, en gros.
M. Picotte: À peu près.
M. Garon: À un taux d'intérêt de combien?
M. Picotte: Taux préférentiel, M. le
Président. Cela intervient entre...
M. Garon: Est-ce qu'il a eu le taux
préférentiel?
M. Picotte: On exige le taux préférentiel.
M. Lemieux (Robert): Les prêts qui sont obtenus et garantis
le sont au taux préférentiel. La subvention du Québec aux
pêcheurs, c'est la différence entre ce taux
préférentiel et la formule qui était de 4 % plus 0,3 du
taux de l'Office du crédit agricole. C'est cela, notre subvention.
M. Garon: De combien était le taux
préférentiel dans ce cas-là, pour cette année?
M. Picotte: Je ne le sais pas.
M. Garon: Le bateau vient d'être livré, le 5
juillet, je pense.
M. Lemieux (Robert): C'est cela. Les taux
préférentiels fluctuent assez régulièrement depuis
quelque temps...
M. Garon: Autour de quoi, actuellement?
M. Picotte: M. le Président, je pense qu'autour de cette
table, on sait tous que les taux fluctuent.
M. Garon: Oui, je sais cela, qu'ils fluctuent.
M. Picotte: Alors, qu'on nous dise que le bateau vient
d'être livré et qu'on nous demande quel est le taux, on ne l'a pas
présentement, mais...
M. Garon: Non, non, mais depuis le 5 juillet, là...
M. Picotte: ...on peut le fournir.
M. Garon: Le bateau a été livré le 5
juillet, avez-vous dit?
M. Picotte: Oui, le bateau a été livré - je
l'ai mentionné tantôt - le 5 juillet 1988. Maintenant, si vous me
demandez quel était le taux de l'emprunt qui a pu se faire aux alentours
des mois de mars ou avril peut-être ou avant cela, au moment où je
vous parle je ne suis pas capable de vous répondre. Je vais vous dire,
bien honnêtement...
M. Garon: Non!
M. Picotte: ...je ne suis pas capable. On peut prendre avis pour
vous répondre, cependant. C'est cela qu'on ne sait pas, c'est fluctuant
Qu'est-ce que vous voulez? Tout le monde sait cela ici, autour de la table.
M. Garon: Ce que je veux demander tout simplement, c'est si
c'était un taux de 10 %, de 11 %, autour de cela ou .
M. Picotte: Ça devrait.
M. Garon: Cela veut dire que dans l'année à venir,
M. Joncas va avoir à rembourser environ 130 000 $
d'intérêt. Là-dessus, quelle somme va être
subventionnée par le gouvernement pour l'année 1988-1989?
M. Picotte: C'est 45 000 $, à ce qu'on me dit,
approximativement.
M. Garon: Lui, devra payer 85 000 S de sa poche, à ce
moment-là, approximativement?
M. Picotte: C'est ce qu'on me dit, M. le Président.
M. Garon: Peut-être un peu moins: 1 180 000 $, disons 120
000 $, peut-être 75 000 $.
Le bateau de M. Joncas est un bateau qui pêche la morue? Quelles
espèces pêche-t-H? Des poissons de fond? De la morue?
M. Picotte: Des poissons de fond, M. le Président.
M. Garon: En fonction des quotas qui sont disponibles
actuellement et de la pêche qui se fait les vendredi, samedi et dimanche,
le lundi depuis une semaine, je pense - jusqu'aux élections sans doute -
j'aimerais savoir combien de prises on prévoit d'ici le commencement de
la nouvelle saison de pêche. Il s'agit quand même de 120 000 $,
seulement en intérêts, à rembourser, avant qu'il n'ait
payé son personnel; là-dessus, il va avoir une subvention de 45
000 $. (16 h 45)
M. Picotte: M. le Président, on me dit que cela peut jouer
aux alentours de 85 000 $.
M. Garon: 85 000 $, ça veut dire à l'oeil. M.
Picotte: La subvention, oui.
M. Garon: Je n'ai pas perdu le pif; 85 000 $, c'est ce que
j'avais dit.
M. Picotte: Je vous parle de 85 000 $ pour le gouvernement.
M. Garon: Le pêcheur!
M. Picotte: Le gouvernement!
M. Garon: Vous avez dit 45 000 $ tantôt.
M. Picotte: C'est une erreur. C'est ce que je corrige; c'est 85
000 $.
M. Garon: Lui devra payer 45 000 $ à peu près.
M. Picotte: C'est cela.
M. Garon: 120 000 $ à rembourser.
M. Picotte: C'est à peu près 30 000 $, parce qu'on
parle de 115 000 $ ou 120 000 $. Alors, 85 000 $ à 120 000 $, ça
fait entre 30 000 $ et 35 000 $.
M. Garon: Mais il reste 1 180 000 $.
M. Picotte: 118 000 $ moins 85 000 $ font 33 000 $.
M. Garon: Ce n'est pas 118 000 $, c'est un peu plus. C'est
plutôt entre 10 % et 11 % que 10 %, habituellement, létaux
préférentiel.
M. Picotte: Écoutez, M. le Président, franchement,
permettez-moi d'en rire.
M. Garon: Le taux hypothécaire est à 11,75 %.
Est-ce qu'on a étudié la rentabilité en fonction des
prises possibles, par exemple, dans l'année qui s'en vient?
M. Picotte: M. le Président, c'est justement parce qu'on
étudie toujours la rentabilité que, dernièrement, on a
refusé de financer certains propriétaires de bateaux qui nous
demandaient de renouveler leur équipement. On a étudié la
rentabilité et c'est justement ce à quoi je faisais allusion
tantôt avec le député de Duplessis.
M. Garon: Non, non. Ce que je dis, c'est que c'est un des bateaux
sans doute les plus chers qui ont été construits actuellement
pour un bateau de 65 pieds: 1 311 000 $.
M. Picotte: 18,3 mètres: 60 pieds.
M. Garon: Pour un bateau de 60 pieds, 1 311 000 $, à mon
avis, c'est le bateau de 60 pieds le plus cher qui a été
construit jusqu'à maintenant au Québec. Il y en a peut-être
un autre du même ordre, mais habituellement un bateau de 60 pieds
coûtait moins cher que cela. Je n'en connais pas qui ont
coûté cela.
M. Picotte: Dans tous les cas où on donne une
autorisation, maintenant, avant et après, on étudie la
rentabilité.
M. Garon: Je comprends cela. M. Picotte: Bon,
voilà!
M. Garon: Mais avez-vous fait vos calculs, au moment où
vous avez accepté le prêt - le bateau a été
livré le 5 juillet - sur de la morue à 0,18 $ ou 0,20 $ la livre
comme cela se paye actuellement, ou sur de la morue qui se vend 0,40 $ la livre
comme l'an dernier?
M. Picotte: M. le Président, on va essayer de se
comprendre un peu. Cela me semble élémentaire, mais je pense que
c'est important qu'on le précise. Au moment où l'invidivu nous
demande de faire son emprunt et qu'il nous demande de moderniser sa flotte, de
construire son bateau, on étudie la rentabilité de son affaire,
au moment où la demande nous est faite. C'est évident qu'on ne
peut pas prévoir si six mois après il y a eu une baisse dans les
prix. On ne prévoit pas cela. C'est pour cela, d'ailleurs, qu'on est en
train de regarder quels sont les cas difficiles et s'il n'y aurait pas lieu de
donner des prolongations. Faire une étude de rentabilité ne veut
pas dire prévoir pour des années à venir un prix
payé pour le poisson que le monsieur attrappera on fait la
rentabilité du cas au moment où sa demande est faite, au moment
où il fera son emprunt, et après, on espère que cela va
toujours être à la hausse pour que ce soit bien rentable pour lui
et encore plus rentable qu'on l'espère. Vous comprendrez que c'est ce
que l'on fait au moment où le type nous demande de faire son emprunt. On
ne peut pas
aller plus loin que cela et il n'y a personne aux Pêcheries qui a
une boule de cristal ou qui lit dans l'avenir. C'est comme cela qu'on le fait.
C'est au moment où la demande nous est faite et au moment où il
fait son emprunt. La rentabilité est basée là-dessus.
M. Garon: C'est un nouveau barème que vous adoptez
aujourd'hui. Vous disiez le contraire auparavant. J'aimerais savoir, concernant
ce bateau de 1 311 000 $ dont l'achat a été autorisé sans
doute l'an dernier, sur quel prix de vente du poisson on a fait les calculs de
rentabilité lorsqu'on a autorisé la construction du bateau. Et
maintenant, en fonction des prix de cette année, est-ce que le bateau va
générer plus de revenus que de dépenses?
M. Picotte: M. le Président, deux choses. On me dit que
pour ce bateau, la demande a été faite et acceptée au mois
de juillet 1987, donc il y a à peu près un an et demi. La
rentabilité a été faite là. La deuxième des
choses, c'est que quand on amortit cela, comme dans le cas qui nous
préoccupe, sur une période de 20 ans, c'est bien sûr qu'on
prévoit qu'il y a des bonnes et des mauvaises années et qu'on ne
peut pas l'évaluer d'avance. Mais on prétend que sur une base de
20 ans, à toutes fins utiles le pêcheur est capable de s'en
sortir; du moins, c'est l'évaluation qu'on en fait. Maintenant, s'il
arrive des cas vraiment hors de l'ordinaire, on les évalue au fur et
à mesure. C'est le maximum qu'on peut faire. Personne ne peut deviner
autre chose au-delà de cela.
M. Garon: À ce moment-ci, on étudie rengagement
budgétaire 12. Est-ce que M Joncas, selon ce que vous savez, est
toujours dans une situation rentable en 1988 ou si maintenant, selon les
chiffres que avez fait faire en 1987 et en fonction de ce qu'il a
péché en 1988 et au prix auquel il a vendu son poisson, il s'agit
toujours d'une affaire rentable?
M. Picotte: M. le Président, on n'a pas d'indice que M.
Joncas aurait demandé de faire réviser son dossier ou quoi que ce
soit. Donc, on présume que cela devrait fonctionner selon ses
prévisions. Nous le souhaitons, du moins. D'ailleurs, si je vous parlais
tantôt des 85 000 $ au lieu des 45 000 $ qu'on calculait rapidement tous
les deux, c'est que justement, dans les six premières années, on
prévoit donner un montant d'argent supérieur. C'est pour cela
qu'on parlait de 85 000 $, parce que ce sont les six premières
années, selon l'évaluation qu'on en fait, qui peuvent justement
mettre en difficulté les gens, selon les bonnes ou les mauvaises
années. Alors, on est sans doute plus généreux dans les
six premières années que dans celles qui suivent.
M. Garon: Pourriez-vous nous dire - vous n'avez peut-être
pas l'information immédiatement, mais vous pourriez l'acheminer - si M
Joncas est à jour dans ses paiements de remboursement?
M. Picotte: On peut vérifier, M. le Président.
On me dit que son paiement est dû au mois de décembre
prochain, alors c'est au mois de décembre qu'on va savoir si...
M. Garon: II ne commence pas à rembourser avant
décembre?
M. Picotte: C'est cela
M. Garon: II rembourse comment? Tous les mois ou deux fois par
année?
M. Picotte: Deux fois par année. M. Garon: En
décembre et en juin? M. Picotte: C'est cela. M. Garon:
C'est cela? M. Picotte: Oui. M. Garon: D'accord.
M. Perron: M. le Président, concernant les subventions
additionnelles dans tous les dossiers de 12 à 25, excluant 24, est-ce
que c'est une directive qui a été émise par votre
ministère, par le ministère des Finances ou par le Conseil du
trésor?
M. Picotte: Écoutez, M. le Président, si ma
mémoire est bonne, c'est un mémoire que j'avais acheminé
au Conseil des ministres et comme tout mémoire acheminé au
Conseil des ministres, il a le cheminement suivant: celui d'aller au CMPDE, le
comité de développement économique, puis au Conseil du
trésor. Dans le cas qui nous préoccupe, ce sont les deux
comités qui se penchent là-dessus et cela a été
acheminé au Conseil des ministres et approuvé par celui-ci. Donc,
il a suivi toutes les étapes.
M. Perron: Est-ce que ce genre de calcul effectué par le
ministère des Pêcheries va permettre, à la fin de
l'année financière 1988-1989, d'augmenter le budget du
ministre?
M. Picotte:
M. Lemieux va vous faire part de la discussion
qui a eu lieu entre les hauts fonctionnaires à ce sujet face à
l'engagement financier.
M. Lemieux (Robert): L'entente suivant les discussions lors de
l'approbation de cette nouvelle version du programme a été
qu'à mesure que le ministère assumerait les intérêts
par le biais de subventions aux pêcheurs, le ministère
des Finances donnerait les sommes nécessaires au ministère
de l'Agriculture, des Pêcheries et de l'Alimentation.
M. Garon: Au fond, c'est une façon d'augmenter
artificiellement le budget, une façon de faire croire que le budget des
Pêcheries est plus gros alors qu'avant, cela ne paraissait pas de cette
façon. C'est une façon de changer la comptabilité, de
faire paraître le budget un peu plus gros.
M. Perron: C'est une nouvelle règle comptable à la
mesure de l'ancien président du Conseil du trésor.
M. Picotte: M. le Président, ce qui était
recherché c'était un meilleur suivi des dossiers. On sait
très bien que parfois le suivi est mieux fait lorsqu'il s'agit d'une
institution prêteuse, puisque c'est en fonction directement de le faire.
Ce qui était recherché par cela, c'était un meilleur
service aux pêcheurs et plus rapide. M. le Président, moi, je
trouve que c'est une formule qu'on a empruntée, comme j'ai dit, à
d'autres situations par le passé et qu'on trouve
intéressante.
M. Perron: Donc, avec les quelque 20 000 000 $ de crédits
budgétaires alloués par le gouvernement au ministre
délégué aux Pêcheries, est-ce que le ministre va en
avoir assez ou si cela va contribuer à augmenter? Est-ce qu'il va devoir
demander des crédits additionnels à cause de cette nouvelle
façon de calculer?
M. Picotte: M. le Président, on me dit que pour cette
année, on ne pense pas être obligés d'aller en demande de
budget additionnel, puisque cela entre dans les cadres que nous nous
étions fixés...
M. Perron: Vous attendez des crédits
périmés?
M. Picotte: ...compte tenu du nombre de demandes qui a
été acheminé. Aussi, on ne va pas en demande additionnelle
si, effectivement, on n'en a pas besoin. Je pense que tout le monde sait cela.
Cela ne semble pas, pour cette année, nous obliger d'aller en demande de
crédits additionnels. On verra si, l'an prochain, il faut le faire. On
n'hésitera pas à le faire si, effectivement, il faut le faire
à cause des dépenses que nous avons à effectuer face
à ce programme-la.
M. Perron: Avant l'application de cette règle de calcul
que vous nous avez expliquée, je présume que c'était un
autre ministère qui avait la charge de ce budget. C'était quel
ministère?
M. Picotte: Le service de la dette du ministère des
Finances, M. le Président.
M. Perron: D'accord.
M. Garon: Est-ce que le budget qui était affecté au
service de la dette du ministère des Finances pour ces
prêts-là va être transféré au ministère
des Pêcheries ou s'il ne le sera pas?
M. Picotte: II y a une décision du Conseil des ministres,
M. le Président, qui l'autorise.
M. Garon: Qui autorise?
M. Picotte: Le transfert, si besoin il y a.
M. Garon: Le budget du ministère des Finances va
être transféré au ministère des Pêcheries?
M. Picotte: Pas le budget du ministère des Finances, le
service de la dette que supportait le ministère des Finances face
à ce budget-là.
M. Garon: II s'agit d'un montant de combien pour l'année
1988-1989?
M. Picotte: On me dit que pour l'année 1988, cela
représente quelques centaines de milliers de dollars.
M. Garon: Et l'année prochaine?
M. Picotte: II est possible que cela aille jusqu'à 2 000
000 $ pour l'an prochain.
M. Garon: Combien? M. Picotte: 2 000 000 $.
M. Garon: Est-ce que vous avez un échéancier? Vous
avez dû faire une projection pour les prochaines années. Est-ce
qu'il serait possible d'avoir une copie de la projection, des implications
budgétaires, du transfert du service de la dette à des paiements
d'intérêt par le ministère des Pêcheries pour les
prochaines années?
M. Picotte: M. Lemieux va vous dire de quelle façon on le
fait pour cette année et les années à venir.
M. Lemieux (Robert): II y avait deux façons pour
transférer ce portefeuille-là qui représentait environ 40
000 000 $: soit par le biais d'une vente de ce portefeuille-là aux
institutions financières, soit par le transfert lors d'un refinancement
par un pêcheur qui achetait de l'équipement additionnel ou qui
consolidait ses emprunts, etc. À ce moment-là, on
intégrait le prêt qui avait été fourni par le
ministère des Finances. On a choisi la deuxième voie. C'est une
chose qui va se faire graduellement. On n'a pas établi les projections
pour les années futures parce qu'on pourrait toujours revenir à
dire: Le reste du portefeuille de 20 000 000 $, on le vend
d'un coup sec. (17 heures)
M. Garon: Non, mais on a sûrement fait un genre de
projection, à savoir ce que cela signifiait, comme implication, de ces
40 000 000 $ dans le temps. Est-ce que c'est sur 20, 25 ou 30 ans, je ne le
sais pas, mais on a sûrement fart une projection. Qu'est-ce que cela
signifie comme coût pour le gouvernement, il fallait que ce soit
indiqué au service de la dette quelque part. Ce n'est pas possibte que
cela ne soit pas inscrit au budget. Si c'est au budget et que cela ne se
retrouve plus au service de la dette, cela va se retrouver ailleurs.
M. Dufour: Au ministère du Loisir, de la Chasse et de la
Pêche.
M. Lemieux (Robert): Les emprunts qui étaient au
ministère des Finances avaient une vie qui devait être de six
à sept ans et ils étaient remboursés par un pourcentage
des captures.
Une voix: 14 %.
M. Lemieux (Robert): Exact. On peut penser que ce portfolio va
s'éteindre. Évidemment, il y a toujours des nouveaux prêts
qui s'intègrent a cela.
M. Garon: Est-ce qu'il y avait encore une référence
au pourcentage des captures?
M. Lemieux (Robert): Non. M. Garon: Non?
M. Lemieux (Robert): C'est basé sur la vie utile des
bateaux.
M. Garon: Je souhaite bonne chance aux pêcheurs en
1988.
M. Lemieux (Robert): Évidemment, les anciens prêts
qui sont encore au ministère des Finances continuent selon l'ancienne
formule.
M. Perron: Pour 1988, nous avons été
informés que dans certaines régions du Québec, des
pêcheurs ont eu des problèmes d'approvisionnement, en d'autres
mots, des problèmes de capture, parce que la morue, le poisson de fond,
n'était pas sur place. Ils ont dû aller beaucoup plus loin. Il y
en a d'autres qui ont été obligés de se retirer de la
pêche. Ces pêcheurs doivent toujours effectuer des paiements deux
fois par année. Est-ce qu'il y a actuellement des pêcheurs qui ont
fait appel au gouvernement, au ministère des Pêcheries, pour
obtenir une remise de paiement à une année ultérieure ou
encore une subvention quelconque du ministère pour corriger cette
situation?
M. Picotte: M. le Président, comme je l'ai dit au
début de la commission, il y a quelques cas qui nous ont
été rapportés, au moment où on se parle, des gens
qui nous ont mentionné certaines difficultés. C'est la raison
pour laquelle je disais qu'on est en train d'étudier cela, cas par cas.
Une décision sera rendue en temps utile quant au prochain parement qui
doit être effectué aux alentours du mois de décembre. Il y
a déjà quelques cas qui nous ont été
rapportés et nous sommes en train de les étudier.
M. Perron: Cela recoupe un peu ce qu'on disait tout à
l'heure concernant la demande de la Basse-Côte-Nord face aux
représentants de l'Association de la Basse-Côte-Nord et du golfe
Saint-Laurent en rapport avec ce problème. Je ne partais pas des
pêcheurs de ce coin qui ne sont pas touchés, mais des
pêcheurs de Sept-îles, de Port-Cartier, de Baie-Trinité, qui
ont eu des problèmes énormes cette année. Je pense que
cela a été le cas aussi dans d'autres régions du
Québec, comme en Gaspésie. Il faut admettre que l'avantage qu'il
y avait antérieurement - 14 % des prises - faisait que si le
pêcheur avait de la chance, cela allait bien. Si le pêcheur n'avait
pas de chance, il subissait beaucoup moins de préjudice. Là, il a
une obligation légale face a l'institution financière à
laquelle il doit rembourser les montants qu'il a empruntés, même
si c'est garanti par le gouvernement.
M. Picotte: On me dit que dans certains cas, surtout les quelques
cas qui ont été portés à notre connaissance,
certains pêcheurs auraient eu des revenus de 100 000 $ l'an passé
et que cette année ces revenus se situeraient autour de 30 000 $. On me
dit que le pourcentage de 14 % aurait été aussi difficile
à absorber cette année dans une mauvaise situation qu'avec la
formule actuelle. C'est pour cela que nous allons juger les cas de façon
individuelle et trouver des solutions pour ceux qui sont en
difficulté.
M. Perron: Cela va pour moi, M. le Président. Quant
à l'engagement 12 et aux suivants, à moins que mes
collègues...
M. Picotte: Cela a été accepté.
M. Perron: ...aient d'autres questions à poser... Quant
à moi, pour les engagements 12 à 25 cela va, pourvu que le
ministre me fasse parvenir les informations que j'ai demandées, selon la
formule habituelle.
M. Picotte: Voilà, M. le Président.
Le Président (M. Richard): Les engagements de
février 1988 sont donc vérifiés.
M. Perron: Oui. Cela inclut bien le prix du bateau, n'est-ce
pas,...
M. Picotte: Oui.
M. Perron: ...quant à l'engagement gouvernemental,
etc.?
Le Président (M. Richard): Les engagements de
février sont vérifiés?
M. Perron: Oui, M. le Président. Mars
Le Président (M. Richard): J'appelle les engagements du
mois de mars 1988. Nous avons seulement un engagement, l'engagement 14, qui est
la subvention à la Société de pêche Nova Nord
Itée.
M. Perron: Je vais laisser le ministre intervenir dans un premier
temps et par la suite, on verra quelles questions on devra poser pour
clarifier.
Le Président (M. Richard): M. le ministre.
M. Picotte: Oui, M. le Président. Subvention à la
Société de pêche Nova Nord Itée. C'est une
subvention de 80 000 $, représentant le paiement d'une partie des
dépenses de fonctionnement relatives aux démarches de l'organisme
en vue d'obtenir des contingents de poisson dans la zone des 200 milles. La
Société de pêche Nova Nord est un consortium formé
de sept entreprises du Québec et de cinq du Nouveau-Brunswick.
Après avoir fait des études de faisabilité technique et
des études financières sur la création d'une flotte de
pêche dans la zone des 200 milles, la société a
réclamé du ministère des Pêches et Océans des
contingents de poisson dans cette zone. Devant le refus du gouvernement
fédéral, la société a décidé de
poursuivre la promotion de son dossier auprès des organismes
concernés pour financer ses activités. Le gouvernement du
Québec a accepté de verser une contribution représentant
50 % des dépenses encourues par les entreprises
québécoises, membres du consortium, jusqu'à concurrence
d'une somme de 80 000 $. Précédemment, par le CT portant le
numéro 164883 du 8 juillet 1987, le ministère avait
été autorisé à verser une subvention pouvant
atteindre 150 000 $ à la Société de pêche Nova Nord
Itée pour la réalisation des études mentionnées
précédemment. Une somme de 70 000 $ seulement a été
requise. Je pense que le montant de 150 000 $ auquel je faisais allusion il y a
quelques instants, était un maximum. Compte tenu du fait que la
société n'a eu besoin que de 70 000 $, au moment où on se
parle, à ce moment-là, nous versons pour le montant des
dépenses encourues.
M. Perron: Concernant l'engagement 14 de mars 1988, est-ce que le
ministre pourrait nous dire quelle fraction des dépenses ainsi
considérées représente cette somme de 80 000 $?
M. Picotte: On paye la même chose que ce que les
entreprises du Québec payent, soit 50 % des sept douzièmes des
coûts de fonctionnement.
M. Perron: Sept douzièmes?
M. Picotte: Oui. Parce qu'il y a sept entreprises du
Québec sur douze, les autres provenant d'autres provinces, plus
précisément du Nouveau-Brunswick. Alors, comme gouvernement, nous
payons 50 % des sept douzièmes des coûts. Cela vous donne à
peu près un aperçu de ce que cela coûte en budget, au
moment où on se parle. À ce jour, il y aurait eu un montant
versé de 24 592 $ et le prochain paiement à ce qu'on appelle
Consortium 156796 Canada inc, est prévu d'ici la fin de mars 1989, sur
présentation de pièces justificatives.
M. Perron: M. le Président, si vous le permettez, compte
tenu qu'on parle de Nova Nord Itée qui veut s'impliquer dans la zone des
200 milles et que c'est un regroupement de propriétaires d'usines,
autant du Nouveau-Brunswick que du Québec, j'aimerais dire que le
ministre délégué aux Pêcheries recevait la semaine
dernière, dans le cadre du congrès annuel du Conseil canadien des
pêches, tenu à Québec, une apostrophe assez magistrale de
la part de son homologue terre-neuvien, selon lequel les chances du consortium
Nova Nord d'obtenir accès à la zone économique des 200
milles paraissent de plus en plus ténues. Ainsi, M. Tom Rideout
soutenait que la politique du gouvernement fédéral était
de favoriser, dans un premier temps, les provinces situées le plus
près des bancs de poissons et dont la survie économique
dépend historiquement de cette proximité et qu'il s'opposait
à tout partage avec le Québec et le Nouveau-Brunswick quant
à l'effort de pêche dans la zone des 200 milles. Que pense le
ministre délégué aux Pêcheries de la position de son
homologue terre-neuvien?
Et, M. le Président, je pense que je n'ai pas d'autre choix que
d'ajouter un commentaire avant la réponse du ministre. Le ministre
délégué aux Pêcheries est peut-être
extrêmement vigoureux lorsqu'il parle de l'ancien ministre de
l'Agriculture du Québec, mais je ne le trouve pas vraiment vigoureux
lorsqu'il arrive pour défendre les intérêts de nos
industriels québécois et de nos pêcheurs
québécois devant le gouvernement fédéral,
concernant la zone des 200 milles. Ce n'est pas la première fois que je
lui fais part de mon opinion à ce sujet, mais je considère que
plus on va dans le dossier, plus on recule face aux revendications faites par
le Québec d'année en année. Il est certain que pour
obtenir gain de cause, il faut absolument être d'abord vigilant pour
suivre le dossier et ensuite extrêmement vigoureux sur la place publique,
particulièrement en campagne électorale, comme actuellement,
puisqu'il est possible que M. Mulroney ou d'au-
très - des Libéraux ou des NPD - puissent s'engager
à défendre le dossier québécois sur la zone des 200
milles. Même si votre patron a dit qu'il ne s'occupait pas
d'élections fédérales, je pense que ce serait un excellent
moyen de faire comprendre au fédéral et au gouvernement actuel
que nos besoins sont là, qu'il n'est pas question qu'on lâche quoi
que ce soit dans ce domaine et que cela nous prend des permis dans la zone des
200 milles et ce, non pas dans la semaine des quatre jeudis, mais dans les plus
courts délais.
M. Picotte: M. le Président, je pense que le
député de Duptessis est un peu "déconnecté" de la
réalité quand il dit ne pas sentir que le gouvernement du
Québec, en collaboration avec ses partenaires, fait bien des efforts
là-dessus. Écoutez, je me rappelle, entre autres - pour commencer
par ce qu'il y a de plus récent dans mon esprit - cette rencontre avec
le Conseil canadien des pêches, la semaine dernière, ici à
Québec, avec des collègues des autres provinces, où je ne
me suis pas gêné en aucune façon - et aux dires des
journalistes, c'était une des premières fois qu'on revendiquait
du côté de la zone des 200 milles depuis bien des années;
d'autres auraient pu revendiquer bien avant nous cette zone des 200 milles -
pour faire part de façon musclée à mes collègues et
à tout le monde devant le Conseil canadien des pêches que cet
accès à la zone des 200 milles, nous le jugeons prioritaire.
M. le Président, je trouve un peu curieux que le
député de Duplessis ait la naïveté de
prétendre que M. RkJeout aurait eu l'amabilité de
présenter une motion de félicitations à celui qui vous
parle pour aller dans la zone des 200 milles. Si on est à ce point
naïf, on ne pourra jamais prendre la direction de quoi que ce soit, parce
que je n'ai pas l'impression qu'en allant directement sur le terrain de tout ce
beau monde dans tout le Canada, avec des collègues, quelqu'un veuille me
féliciter et me dire: On veut avoir accès à la zone des
200 milles, ce qui nous permettrait à nous, d'une autre province, de
céder du terrain à une autre province. Je ne pense pas que
personne n'avait la prétention d'aller la avec une motion de
félicitations. Je me contrebalançais de cette motion, parce que
je n'y suis pas allé pour ça, mais bien pour faire valoir, avec
les gens du consortium, que le gouvernement fédéral devait
établir une justice face à la zone des 200 milles.
Si le député de Duplessis avait plus de rencontres avec
les gens du consortium, il pourrait très bien se faire dire par ces gens
que le gouvernement du Québec fait son job, comparativement à ce
qui aurait dû se faire dans le passé concernant l'accès
à la zone des 200 milles. C'est de commune renommée, et on pourra
faire une réunion au cours de laquelle les gens de Nova Nord viendront
tout simplement dire ce que je vous répète ici, M. le
Président. On déploie des efforts comme on n'en a jamais
déployé dans ce qu'on appelle la zone d'accès des 200
milles. Si on avait déployé ces efforts il y a quelques
années, je pense qu'on ne parlerait même pas d'accès
à la zone des 200 milles, on y serait déjà.
Cela dit, le député de Duplessis devrait aussi se rappeler
- je comprends que c'est un petit peu loin de chez lui et qu'il n'en a
peut-être pas pris connaissance - que c'est moi qui ai sollicité
au Sommet de la Gaspésie, avec mon collègue et adjoint
parlementaire, le député de Gaspé, l'ensemble des
intervenants pour faire une demande pressante au gouvernement
fédéral dans le but d'avoir accès à la zone des 200
milles M. le Président, c'est une priorité et je pense qu'on l'a
bien signifiée. C'est sûr que M. Rideout peut avoir des
idées différentes des nôtres. D'ailleurs, je ne conteste
pas les idées des autres, moi. Cela n'a jamais été dans
mon habitude de trouver pas bons ou insignifiants ceux qui pensent
différemment de moi. Je pense bien que je ne suis pas de cette
école. (17 h 15)
Ce que je fais? Je revendique pour les gens du Québec
l'accès à la zone des 200 milles par justice distributive. Nous
demandons justement que le gouvernement fédéral fasse le partage
de la ressource tout simplement. On ne nie pas que Terre-Neuve doive être
là. On ne nie pas que la Nouvelle-Ecosse doive être là. On
ne veut pas se faire un petit coin particulier à nous. On dit tout
simplement: Le Canada est un pays qui doit partager ses ressources et si,
effectivement il doit partager ses ressources, il doit les partager entre
toutes ses composantes, c'est-à-dire entre les provinces. On est capable
de démontrer facilement que nous pouvons y avoir accès On l'a
d'ailleurs fait jusqu'à maintenant.
Je saisis l'occasion, M. le Président, pour féliciter les
douze entreprises qui font partie du consortium. Je pense qu'eux aussi font de
l'excellent travail là-dessus. Ces gens sont allés à
Ottawa comme moi. Il n'y a pas une conférence
fédérale-provinciale où on n'en a pas parlé. Nous
allons avoir la chance unique au mois de décembre, puisque le plan de
pêche arrive ra - il y a déjà quatre ans
d'écoulés, on arrive avec un nouveau plan de pêche - pour
que le gouvernement fédéral démontre, une fois pour
toutes, qu'au Canada, il y a un partage des ressources qui doit s'effectuer.
Nous allons faire en sorte, M. le Président, de ne ménager aucun
effort, comme l'ont fait mes collègues du secteur des pêches - le
député des Îles-de-la-Madeleine l'a déjà
fait; le député de Gaspé l'a déjà fait et
d'autres collègues, je suis certain - parce que je l'avais
demandé à mon collègue, le député de
Duplessis, de le faire - qu'il a fait entendre sa voix à qui de droit
pour faire en sorte qu'un partage des ressources se fasse.
Maintenant, comme je vous l'ai dit, M. le Président, je n'avais
pas la prétention de recevoir des félicitations pour cela du
côté de mes collègues ministres d'autres provinces C'est
une
bataille que nous devons faire, comme nous devons faire toutes les
batailles, et ce n'est pas parce que c'est dur qu'il faut arrêter de se
battre. Au contraire. Nous allons continuer à le faire.
M. Perron: M. le Président, j'ai écouté les
commentaires du ministre avec attention. Je peux vous dire qu'il a fait
exactement dans le dossier de la zone des 200 milles, ce qu'il fait
habituellement: il parle beaucoup mais n'agit pas tellement. Cela
m'amène à lui rappeler qu'antérieurement à la
présence du gouvernement libéral, comme gouvernement du
Québec, on avait déjà un pied-à-terre dans la zone
des 200 milles. Mais son propre gouvernement a contribué à faire
en sorte de vendre le Kristina Logos et le Lumaaq, des bateaux qui justement
appartenaient au gouvernement du Québec. Il les a vendus à une
province concurrentielle dans la zone des 200 milles! Le ministre a-t-il des
informations? Est-il exact que le Kristina Logos et le Lumaaq,
propriétés de la Nouvelle-Ecosse actuellement, sont en train
d'être transformés pour la zone des 200 milles avec des permis de
la part du fédéral? Est-ce exact? Ils allaient dans les 200
milles, mais pour la crevette. De temps à autre, ils pouvaient y aller
pour d'autres domaines aussi, mais avec les bons voeux du
fédéral.
M. Picotte: M. le Président, d'abord je pense qu'il faut
démystifier un peu les choses. Nous demandons d'avoir accès
à la zone des 200 milles pour le poisson de fond. Je ne sais pas si
à la fin quelqu'un lui a soufflé cela, mais le
député de Duplessis a bien précisé qu'il s'agissait
justement de flottes qui oeuvraient dans le domaine de la crevette. M. le
Président, ne lui a-t-on pas dit que ces entreprises sont au
Québec aussi? Ces entreprises qui ont acquis ces deux bateaux sont au
Québec. Elles font affaire au Québec. Elles sont dans d'autres
provinces aussi, mais elles font affaire au Québec. Cela ne nous
gêne pas.
Maintenant, ce n'est pas une question de bateaux et de flottes qui va
faire en sorte qu'on ait accès à la zone des 200 milles ou non.
On laisse cela aux gens qui rêvaient dans le temps d'avoir un petit
territoire particulier, une souveraineté dans le golfe et d'avoir un peu
leur propre flotte, etc. On laisse cela à ces gens.
La perspective est différente, M. le Président, n'en
déplaise à qui que ce soit. Je pense que les gens se sont
prononcés assez clairement pour avoir du changement dans ce domaine. Ils
en ont du changement et on travaille avec les gens du milieu, comparativement
à ce qui se faisait avant. Je suis persuadé, et les gens de Nova
Nord sont persuadés comme moi, que si ce projet avait été
commencé en 1977, en ce qui concerne la revendication de la zone des 200
milles, aujourd'hui, on n'en parlerait pas, on serait dedans tout
simplement.
Le Président (M. Richard): M. le député de
Duplessis.
M. Perron: M. le Président, je comprends
l'énervement du ministre.
M. Picotte: Pantoute.
M. Perron: II n'aime pas qu'on lui parle trop de ce dossier, de
la vente des bateaux. Revenant toujours sur cette question de la vente des
bateaux, est-ce que lors de la vente du Kristina Logos et du Lumaaq, il y a eu
des interventions québécoises, c'est-à-dire de certains
propriétaires de certaines industries, regroupées ou non, pour
faire l'achat des deux bateaux en question?
M. Picotte: M. le Président, c'est une question à
laquelle je ne peux pas répondre immédiatement. On fera parvenir
une réponse écrite au député. Je tiens à
dire au député de Duplessis qu'il me connaît très
mal, mon coeur est très bon, il n'y a pas de problème, vous me
connaissez très mal. Quand je défends avec acharnement ce
point-là, c'est pour vous démontrer jusqu'à quel point on
tient à la zone des 200 milles. Ce n'est pas la vente de deux bateaux
qui va nous énerver, qui va faire en sorte qu'on va brailler sur la
"flo-fiotte" du Québec disparue dans des idées de grandeur, de
souveraineté et de trou budgétaire. Ce n'est pas cela qui nous
énerve. Pantoute. Au contraire, notre coeur fonctionnait très
bien quand on s'est débarrassé de cela, en ce sens qu'on l'a
fait, M. le Président. Ce qui nous énerve surtout, c'est de faire
en sorte d'être convaincant pour obtenir l'accès à la zone
des 200 milles, parce que d'autres gens avant nous ont dormi sur la "switch",
comme on dit dans le langage québécois.
M. Perron: M. le Président, je m'excuse, mais le but
fondamental de l'implication de l'ancien gouvernement du Québec visait
d'abord une présence dans la zone des 200 milles, ce qu'a renié
le gouvernement libéral; je n'ai pas dit le ministre
délégué aux Pêcheries. Il est mal pris avec la
maudite décision qui a été prise à ce
moment-là; il est mal pris aujourd'hui. C'était une porte
d'entrée directe dans la zone des 200 milles ces deux permis qui
étaient détenus par le Québec pour pêcher dans la
zone des 200 milles. C'était effectivement dans le domaine de la
crevette, mais tout le monde sait que lorsqu'on pêche la crevette, on
pêche d'autre chose en même temps. Des prises accidentelles, cela
se fait. Des transformations sur les bateaux-usines, cela se fait aussi. Des
crevettiers peuvent être transformés pour aller faire du chalutage
dans le domaine du poisson de fond, tout le monde le sait.
Il arrivait fréquemment aussi, que lorsque c'était
terminé - j'aimerais que le ministre me réponde là-dessus
- pour la crevette, ces deux
mêmes bateaux pouvaient faire de la pêche à la morue
dans la zone des 200 milles. À ce moment-là, ils étaient
la propriété du Québec, donc les permis étaient
détenus par le Québec.
M. Picotte: M. le Président...
M. Perron: Je ne suis pas d'accord que c'était des
"guidis" de l'ancien gouvernement, parce que c'était une question de
présence dans la zone des 200 milles. Je répète que cela a
été renié par le gouvernement libéral de M.
Bouras-sa, peut-être pas avec l'accord du ministre, parce qu'il a
été pris avec la décision.
M. Picotte: ...je pense que le député de
Duplessis...
M. Perron: Le pied dans la porte.
M. Picotte: ...l'a dit à juste titre tantôt,
c'étaient des bateaux pour la crevette. Quand on péchait autre
chose que de la crevette, c'était du résidu qu'on
ramassait...
M. Perron: Bien oui.
M. Picotte: ...comme on l'appelle. Je pense qu'il faut le
souligner, c'était comme cela que cela se faisait. Ces bateaux-là
pèchent encore, d'ailleurs.
M. Perron: Bien oui.
M. Picotte: II faut se le dire, ils pèchent encore.
Clearwater est une compagnie qui travaille aussi au Québec, qui a ses
bureaux au Québec. Elle a justement un pied-à-terre au
Québec. Clearwater existe encore au Québec. M. le
Président, si tous ces gens-là - Société de
pêche Nova Nord Itée, le consortium que nous avons avec les gens
d'affaires - demandent d'aller dans la zone des 200 miHes, c'est qu'ils sont
capables; ils sont organisés pour être capables d'aller dans cette
zone des 200 milles. Donc, n'allez pas faire un plat en disant: C'est parce que
ces bateaux n'appartiennent plus au gouvernement du Québec qu'on n'aura
pas accès à la zone des 200 milles. Voyons donc! Justement, avec
ce qu'on a vu quand on a repris Madelipêche lorsqu'on l'a
privatisée, avec tout ce qu'on a vu, tout ce qui s'était
passé là-dedans, c'est préférable que ce soient des
gens d'affaires qui fassent des affaires, qui aient accès à la
zone des 200 milles. Cela coûte passablement moins cher que ce que cela a
coûté avec Madelipêche, alors qu'il y a eu des
équipements qu'on n'a même pas utilisés durant l'hiver et
qu'il a fallu jeter dehors parce que inappropriés aux besoins. Ce que
Madelipêche avait coûté, avec un trou formidable et un
déficit épouvantable' C'est justement cela.
Donc, je n'ai pas du tout de honte à fonctionner comme cela, au
contraire. C'est de faire injure au groupe des douze qui a fait une demande que
de penser qu'ils sont trop "pee wee" pour être capables d'y aller. C'est
de faire injure à ces gens-là. Ce ne serait pas la
première fois que les gens du Parti québécois feraient
injure à certains citoyens. Rappelez-vous dans le temps du
référendum, il y avait de bons citoyens et de pas bons citoyens.
Pour moi, tous les citoyens sont bons au Québec, parce que ce sont des
Québécois et des Québécoises. Voilà!
Le Président (M. Richard): M le député de
Gaspé.
M. Perron: M. le Président, j'ai juste un commentaire
à faire sur ce que vient de dire le ministre. Je ne mêlerai pas
ici dans une commission parlementaire sur les engagements financiers et je ne
parlerai de n'importe quoi, comme le fait le ministre actuellement: parler du
référendum et se ramasser avec quoi que ce soit ici en cette
commission. Mais je dirai ceci au ministre. Lorsqu'il accuse pratiquement
l'Opposition et le député de Duplessis daller pratiquement
injurier le groupe des douze propriétaires d'usines regroupées
sous Nova Nord - je ne lui dirai pas ce que je pense - je lui dirai exactement
ce que j'ai déjà dit au ministre des Transports du Québec
à l'Assemblée nationale. Loin de moi de dire ou même de
penser que le groupe Nova Nord ne fait pas son travail auprès du
gouvernement fédéral. Ce que je dis et que je maintiens, c'est
que le gouvernement du Québec ne fait pas son travail pour faire usage
de tout ce qui est en son pouvoir pour obtenir gain de cause dans la zone des
200 milles. C'est ce que je dis. Je ne veux pas que le ministre commence
à extrapoler et à dire que j'accuse les douze
propriétaires qui font partie de Nova Nord qu'ils ne font pas leur
travail. Je m'excuse, ce n'est pas du tout ce que j'ai dit. Je trouve que c'est
du charriage systématique de la part du ministre de venir nous embarquer
dans une question comme celle-là.
M. Picotte: M. le Président, n'en déplaise au
député de Duplessis, même si nous avions les deux bateaux
dont il fait mention, on n'y serait pas encore dans la zone des 200 milles Vous
savez pourquoi? Ce n'est pas parce qu'on a des bateaux ou qu'on n'en a pas, ou
qu'ils ont été vendus ou qu'ils n'ont pas été
vendus, c'est parce qu'il y a des gens avant nous qui ont dormi sur la
"switch", qui n'ont pas fait leur job, qui ne les ont pas revendiqués.
C'est aussi simple que cela. Ce n'est pas parce qu'on aurait des bateaux. On
aurait des bateaux en cale sèche présentement et qui ne seraient
pas plus dans la zone des 200 milles, si on les avait gardés. Voyons
donc! Il ne faut pas être bien déluré pour ne pas
comprendre le fait qu'à toutes fins utiles, ce n'est pas la question
d'avoir des bateaux qui nous amène dans la zone des 200 milles, c'est la
volonté du ministre fédéral de Pêches et
Océans, qui est M. Siddon présente-
ment, de donner à la province de Québec et au consortium
des gens d'affaires accès à la zone des 200 milles. C'est cette
volonté. Les bateaux n'ont rien à voir avec cela, qu'ils soient
en cale sèche ou ailleurs.
M. le Président, le moins que l'on puisse dire, c'est: Tant mieux
si le député de Duplessis fait aussi confiance que moi au
consortium. Je sais qu'ils sont capables d'y avoir accès. Ce n'est pas
une question de bateaux, c'est une question de volonté politique. Et si
on avait commencé à crier après cela bien avant, il y a
deux ans, probablement qu'aujourd'hui on aurait accès à la zone
des 200 milles; mais on ne l'a pas fait. C'est une décision que je
respecte. J'agis différemment, mais on ne taxera pas le ministre actuel
de ne pas faire son job, parce que d'autres n'ont pas eu comme priorité
de faire ce genre de demande. C'est leur problème et cela a
été leur décision. Ils ont été jugés
d'ailleurs quand sont arrivées les élections. Nous agissons
différemment et cela ne veut pas dire en aucune façon parce qu'on
n'a plus de bateaux, maintenant qu'ils ont été vendus, qu'on n'a
plus accès aux 200 milles, parce qu'on n'a pas de petit bateau pour
jouer dans l'eau. Je regrette, M. le Président, ce n'est pas comme cela
que ça se passe, en aucune façon.
Le Président (M. Richard): M. le député de
Lévis.
M. Garon: On a l'impression que le ministre pense que dans les
200 milles on pêche à la ligne. Mais j'aimerais lui poser la
question suivante: quelles sont les entreprises du Québec qui sont
membres du groupe Nova Nord?
M. Picotte: M. le Président, voici les entreprises du
Québec: Purdel, Madelipêche, Primonor, Société des
pêches de Newport, Novi-Pêche, Alipêche inc, Association
coopérative des pêcheurs de Carleton. Voilà.
M. Garon: J'aimerais demander au ministre quelles sont, parmi ces
entreprises, celles qui avaient fait les offres d'achat sur le Kristina Logos
et le Lumaaq, justement pour utiliser ces bateaux et le permis qui y
était rattaché pour aller pêcher dans les 200 milles? C'est
une proposition qui n'a pas été retenue par le gouvernement
libéral de M. Bourassa qui a préféré vendre
à une entreprise de la Nouvelle-Ecosse. J'aimerais le savoir.
Il y a eu des offres d'achat de la part d'entreprises que vous avez
mentionnées, mais des sept qui sont dans Nova Nord maintenant, combien
de ces entreprises avaient fait une offre d'achat pour acheter le Kristina
Logos et le Lumaaq?
M. Picotte: M. le Président, en vous rappelant que c'est
toujours dans le domaine de la crevette...
M. Garon: Pour jouer dans l'eau. (17 h 30)
M. Picotte: Oui, dans l'eau, mais il faut faire la distinction,
parce qu'il ne faut pas patauger dans l'eau trop longtemps. Il y en a qui ont
pataugé dans l'eau avant moi et avant le gouvernement libéral, et
cela n'a pas donné grand-chose à part de faire revoler de l'eau
en l'air dans la rivière et bien souvent dans un territoire que l'on
voulait rapetisser à la grosseur de ses dimensions. Alors, vous savez,
il ne faut pas partir en peur avec cela. Je prends avis de la question et je
pourrai répondre au député de Lévis par
écrit.
M. Garon: J'imagine que vos fonctionnaires doivent savoir cela.
Vous n'y étiez pas, mais vos fonctionnaires doivent connaître les
entreprises qui ont fait une offre d'achat. C'était connu dans le temps.
Les entreprises ont fait une offre d'achat sur le Kristina Logos et le Lumaaq.
Il s'agit d'entreprises qui sont parmi les sept entreprises dont vous venez de
mentionner le nom comme faisant partie du groupe Nova Nord.
M. Picotte: M. le Président, nous fournirons tous les
détails sur cette question par écrit et dans les meilleurs
délais.
M. Garon: Vous voulez dire que vous ne le savez même pas et
que vous faites des affirmations à tue-tête, comme vous venez de
le faire, sans même savoir quelles sont les entreprises du Québec
qui ont offert d'acheter le Kristina Logos et le Lumaaq. Vous voulez dire que
vous ne savez même pas quelles sont les entreprises du Québec qui
ont fait une proposition d'achat de ces deux bateaux pour aller justement dans
les 200 milles?
M. Picotte: M. le Président, je connais assez le
député de Lévis, avec son charriage habituel, que je
préfère lui répondre par écrit. Il aurait
été mieux, dans le temps, de s'occuper de la zone de 200 milles
au lieu de s'occuper de ce qui ne le regardait pas.
M. Garon: Oui. On est justement allé dans les 200 milles
à cause du député de Lévis, qui avait
organisé deux bateaux, le financement et tout cela.
M. Picotte: Vous avez bien réussi. M. Garon:
Oui.
M. Picotte: Vous avez bien réussi.
Félicitations!
Le Président (M. Richard): M. le député de
Duplessis.
M. Picotte: C'est pour cela qu'on est là
depuis ce temps-là et que les entreprises sont prospères.
Vous avez très bien réussi. Je pense que vous avez mieux
réussi avec votre choix.
M. Garon: J'aimerais poser une question tant qu'à y
être.
M. Picotte: Le député de Lévis a mieux
réussi avec ses rêves, M. le Président, qu'avec la
réalité.
Le Président (M. Richard): M. le député de
Lévis.
M. Garon: J'aimerais poser une question au ministre. Est-ce qu'il
peut me dire, en tant que ministre maintenant, que les deux bateaux ont
été vendus à l'entreprise de la Nouvelle-Écosse?
Combien reste-t-il maintenant sur l'équipage de ces deux bateaux, de
Gaspésiens qui pêchent ou de gens du territoire
québécois... de Québécois qui pêchent sur ces
deux bateaux maintenant, au cours de la saison 1988? Alors qu'avant, il y avait
des exigences, qu'on a rendu québécois l'équipage de ces
bateaux au cours des années, pour en faire graduellement des bateaux
à peu près entièrement formés d'équipage
québécois, à 90 %. J'aimerais savoir, actuellement, en
1988. avec la prévoyance de ce gouvernement fantastique, combien
reste-t-il de membres d'équipage du Kristina Logos et du Lumaaq qui sont
des Québécois? N'ont-ils pas tous été
remplacés, sauf trois, quatre ou cinq par des gens de la
Nouvelle-Écosse?
M. Picotte: M. le Président, on pourra même dire au
député de Lévis ce qu'a fait Clearwater ici, au
Québec. Je pense qu'il faut aussi dire cela. On pourrait dire combien il
y avait de personnes dans le domaine des crevettes. Maintenant, cela va devenir
difficile à évaluer.
M. Garon: Non, non. Les équipages sont très bien
identifiés.
M. Picotte: Vous savez, je préfère laisser le
député de Lévis jouer avec ses petits bateaux dans l'eau
dans son propre bain. Ce n'est pas une question de bateaux et n'en
déplaise au député de Lévis et à qui que ce
soit, on n'a qu'à vérifier avec les gens d'affaires, le
consortium, et vous allez voir que c'est autre chose que cela. Vous allez avoir
un tout autre son de cloche qu'un son de cloche politique éhonté,
comme je viens d'en entendre, M. le Président. C'est bien
différent.
M. Garon: Est-ce que le ministre veut dire qu'il ne s'est pas
inquiété que des petits Gaspésiens qui travaillaient
à bord du Kristina Logos et du Lumaaq, des gens qui font partie du
territoire, aient gardé leur emploi et qui étaient à peu
près 90 % de ceux... Cela veut dire qu'il y avait à peu
près 80 personnes. À peu près tous ont perdu leur emploi,
maintenant que la transaction a été faite et que les bateaux ont
été vendus par le gouvernement libéral à
l'entreprise de la Nouvelle-Écosse, que le ministre ou son
prédécesseur ne se sont pas préoccupés que cette
entreprise, qui a une usine au Québec, ait remplacé
l'équipage par des gens d'ailleurs que du Québec. Est-ce qu'il ne
s'est pas préoccupé de cela?
M. Picotte: M. le Président, on pourrait se
préoccuper de faire tout le bilan des pêches de l'an passé,
entre autres, parce que celui-là nous est connu, où il y a eu de
la création d'emplois, où il y a des choses qui ont
été faites, etc., et comparer des bilans, M. le Président.
Je pense qu'on pourra avantageusement comparer le bilan du gouvernement actuel
avec le bilan de l'ancien gouvernement, y compris de nombreux taux
budgétaires et de nombreux déficits, M. le Président,
qu'on a connus ailleurs. C'est comparable d'un point à l'autre M. le
Président. D'ailleurs, on a tous ces chiffres-là. On vous en fera
des comparaisons, en temps et lieu. Vous allez voir que vous allez trouver
qu'on est pas mal savants de ce côté-là, M. le
Président.
Le Président (M. Richard): M. le député de
Duplessis.
M. Perron: M. le Président, je pense qu'on va changer de
sujet. Comme on se dirige, le ministre démontre carrément qu'il
ne peut pas répondre à la question et qu'il ne veut pas s'engager
sur un terrain glissant actuellement.
M. Picotte: Je me sens en parfaite condition. Ce n'est pas
glissant du tout.
M. Perron: D'ailleurs, il ignore la réponse. M. le
Président, je voudrais revenir sur la question de Nova Nord. Le
gouvernement du Québec paie, si j'ai bien compris, 50 % des sept
douzièmes des dépenses considérées à
l'engagement 14. C'est bien cela?
M. Picotte: C'est cela.
M. Perron: Ma question est la suivante: Est-ce que le
gouvernement du Nouveau-Brunswick paie aussi une fraction des sept
douzièmes du Nouveau-Brunswick?
M. Picotte: On me dit que les industriels du Nouveau-Brunswick
n'ont pas jugé opportun de demander la collaboration de leur
gouvernement. Alors, nous avons agi chez nous avec nos industriels, mais au
Nouveau-Brunswick, ce sont justement les industriels qui paient la
totalité de leur part.
Une voix: Le gouvernement du Québec paie pour les
deux.
M. Picotte: C'est leur choix à eux. On n'a pas la
prétention, comme gouvernement, d'aller diriger les autres
gouvernements. On a déjà assez, M. le Président, de
réparer les pots cassés dans ce domaine-là. On n'ira pas
diriger les autres gouvernements.
M. Perron: Quel était le budget global de cette
intervention? Le budget global de cette intervention à l'engagement 14
était de combien?
M. Picotte: 80 000 $, M. le Président. J'ajouterai
ceci...
M. Perron: 80 000 $, c'est un engagement gouvernemental?
M. Picotte: Non, non. C'est 150 000 $, l'engagement
gouvernemental. L'engagement gouvernemental est de 150 000 $, 70 000 $ pour
l'étude de faisabilité et 80 000 $ sur le fonctionnement que nous
payons cette année. Ce qui fait un total de 150 000 $.
M. Perron: L'étude a coûté combien? M.
Picotte: Bien, de notre part?
M. Perron: Non, l'ensemble, globalement. C'est ce que je veux
savoir. 300 000 $ et quelques mille.
M. Picotte: L'étude aurait dû coûter, selon le
calcul qu'on me fournit, 240 000 $.
M. Perron: D'accord. Si on prend les 240 000 $ d'une façon
globale, quelle est la participation du gouvernement du Québec et des
industriels québécois?
M. Picotte: Les sept douzièmes. 140 000 $ sur 240 000 $,
donc, 100 000 $ par les autres, par le groupe du Nouveau-Brunswick.
M. Perron: Sans l'aide gouvernementale du Nouveau-Brunswick?
M. Picotte: Ah oui! Eux, c'est leur problème. Ils ont
décidé qu'ils ne voulaient pas avoir l'aide de leur gouvernement.
Et cela vient démontrer hors de tout doute - vous l'avez dit
tantôt, M. le député de Duplessis, et je le relève -
que, pour un gouvernement qui n'est pas intéressé, ce n'est pas
si mal de collaborer comme cela en termes financiers pour un gouvernement qui
ne défend pas ses prérogatives dans la zone de 200 milles. Vous
pourriez peut-être aller dire cela au gouvernement du Nouveau-Brunswick
mais, ne pariez pas de cela ici. Bien, écoutez, je pense qu'il faut se
le dire tel que c'est.
M. Garon: Vous êtes bon dans les études, vous, mais
vous vendez les bateaux qui pèchent dans les 200 milles.
M. Picotte: Ah, M. le Président, vous savez, il y a une
chose. J'écoute le député de Lévis qui dit: Vous
êtes bon dans les études. Il y avait des gens dans le passé
qui possédaient, d'après eux, le monopole de la
vérité dans tout, qui se fichaient éperdument du milieu.
Étant donné qu'il y a des hommes d'affaires dans cela, vous
savez, ce n'est pas un langage facile pour le député de
Lévis d'entendre ce mot homme d'affaires. Étant donné
qu'il y a des hommes d'affaires dans cela, bien, je pense que les hommes
d'affaires ont décidé et ont demandé qu'il y ait des
études de faisabilité. On ne va pas crier dans le désert
avoir accès dans la zone des 200 milles sans savoir si,
évidemment, il y a des possibilités et si cela est faisable. On a
travaillé, M. le Président, en hommes d'affaires. C'est un
langage que le député de Lévis a de la misère
à comprendre, bien sûr.
M. Garon: Est-ce que le ministre s'est enquis auprès de
ces hommes d'affaires dont il parle, qui étaient même prêts
eux-mêmes à acheter les deux bateaux, le Kristina Logos et le
Lumaaq, s'ils n'avaient pas fait des études pour les acheter ou, si
alors qu'ils ont fait une proposition d'achat de ces bateaux-là,
plusieurs d'entre eux étaient individuellement intéressés
à acheter les bateaux? Le gouvernement ne leur vendant pas, après
cela, on leur fait faire une étude sur les 200 milles, alors qu'ils
avaient même fait une offre d'achat des bateaux. Là, je ne
comprends pas trop trop. C'est comme, M. le Président... J'avais la
parole.
M. Picotte: M. le Président, je comprends que le
député de Lévis ne comprenne pas. Il a
été...
M. Garon: Est-ce que le ministre les prenait tellement pour des
petits garçons en culotte courte, qu'il a refusé de leur revendre
des bateaux et, après cela, il a accepté de faire une
étude sur l'achat d'éventuels bateaux pour aller dans les 200
milles.
M. Picotte: M. le Président, on va en parler des culottes
courtes justement. Je pense que cela va bien au député de
Lévis, des culottes courtes, parce que lorsqu'on n'est pas capable de
faire la distinction entre un bateau qui va chercher des crevettes et d'autres
du poisson de fond, ce n'est pas seulement des culottes courtes qu'on a. Je
pense qu'on est presqu'à nu, M. le Président, du moins dans ses
idées.
M. Garon: Vous voulez dire qu'encore là dans la crevette,
dans les 200 milles, on n'est pas dans les 200 milles.
M. Picotte: Ce n'est pas ce que les gens demandent, M. le
Président. D'ailleurs, ces
bateaux-là sont encore à la pêche. Ce n'est pas ce
qu'ils demandent. Ils demandent d'avoir accès à la zone des 200
milles dans le poisson de fond. C'est ce qu'ils demandent.
M. Garon: Demandez donc à Purdel qui a laissé son
usine de la crevette, ouverte à Riviè- re-aux-Renards et a
fermé celle du poisson de fond, celle qui paie le plus?
M. Picotte: Les stocks de morue du nord, M. le Président.
Quand on ne comprend pas cela, on n'a pas de "turn-up" après ses
culottes courtes, bien sûr.
M. Garon: Vous pourriez demandez à Turmel, pas Turmet,
Purdel qui est dans le groupe...
M. Picotte: II y a Turmel et Purdel, oui.
M. Garon: Purdel qui dans le groupe, pourquoi à
RK/ière-aux-Renards, ils maintiennent leur usine de crevette ouverte et
qu'ils ont fermé l'usine de poisson de fond?
M. Picotte: M. le Président, pourquoi le
député de Lévis fait faire ses commissions? A-t-il honte
d'aller rencontrer ces gens-là qui l'ont trop bien connu?
M. Garon: Non, non.
M. Picotte: Si vous avez quelque chose à demander aux
industries, M. le député de Lévis, vous avez un service
téléphonique défrayé par l'Assemblée
nationale. Vous avez du papier pour rédiger, faites donc vos
commissions, je ne suis pas votre commissionnaire. Je ne veux surtout pas
être associé à votre image dans le domaine des
pêches.
M. Garon: Cela vous ferait du bien.
Le Président (M. Richard): Est-ce que cela va pour les
engagements de mars?
M. Garon: Au moins, vous en auriez une!
M. Picotte: Laissez faire, je suis capable de juger ce qui me
fait du bien ou pas.
Le Président (M. Richard): Est-ce que les engagements de
mars sont vérifiés?
M. Perron: Oui, M. le Président. Avril
Le Président (M. Richard): J'appelle donc les engagements
d'avril 1988. Ce sont les engagements 21 à 29.
M. Garon: J'ai une question.
Le Président (M. Richard): M. le député de
Lévis.
M. Garon: ...pendant que les gens passent leurs feuilles. Est-ce
que le ministre pourrait s'enquérir si c'est plus payant de faire de la
crevette que de la morue?
M. Picotte: M. le Président, cela n'a rien à voir
avec la demande de Nova Nord. On veut avoir accès... La demande du
consortium... M le député de Lévis n'a pas compris cela,
c'est évident. On ne parle pas du fait que ce soit plus payant ou pas de
faire de la crevette ou de la morue, la demande est d'avoir accès
à la morue Que voulez-vous que je vous dise? On aura beau chambarder
tout cela, ce n'est pas l'objet de la demande, il est bien évident que
le député de Lévis comprend cela, mais il fait mine de ne
pas comprendre. C'est son problème s'il ne veut pas comprendre ou faire
semblant de ne pas comprendre. Ce n'est pas mon problème Mon
problème, c'est de défendre les intérêts du
consortium et Dieu sait si on les défend bien.
Le Président (M. Richard): Donc, les engagements d'avril
1988.
M. Perron: Oui, M. le Président. Engagement 21. Il y a
quatorze propositions qui ont été reçues, mais rien
n'indique que ce soit le plus bas soumissionnaire qui ait été
choisi. Le ministre peut-il nous faire part des autres soumissions conformes
reçues et des critères qui ont présidé au choix de
la firme Tremblay, Deschênes et Associés?
M. Picotte: M. le Président, comme dans plusieurs autres
contrats, dans ce domaine, c'est une offre de services que nous faisaient ces
entreprises et non pas une quotation. On nous faisait une offre de services et
il y avait un comité de sélection qui a analysé les
dossiers, selon la directive 3-78 du Répertoire des politiques
administratives du Conseil du trésor. Les trois personnes qui formaient
le comité de sélection nous ont recommandé une firme dans
le but d'exécuter ces services professionnels.
M. Perron: M. le Président. Est-ce que le ministre
pourrait nous dire si le député de Saguenay est intervenu
directement pour que la firme Tremblay, Deschênes et Associés soit
choisie par le gouvernement du Québec?
M. Picotte: Non. En ce qui me concerne, en aucune façon,
M. le Président.
M. Perron: Est-ce que le ministre pourrait nous dire pourquoi ce
n'est pas le plus bas soumissionnaire?
M. Picotte: II n'y a pas eu de soumission,
M. le Président.
M. Perron: Oui, mais vous avez procédé sur
demande?
M. Picotte: C'est une offre de services.
M. Perron: II y a quatorze propositions reçues.
M. Picotte: Oui, offres de services.
M. Perron: Est-ce que cela a été le plus bas
soumissionnaire ou non?
M. Picotte: II n'y avait pas de soumission, M. le
Président. C'est ce que je vous explique. Il faut s'ouvrir les oreilles.
Il n'y avait pas de soumission, c'étaient des offres de services, aucune
quotation, pas de soumission, on ne peut pas choisir le plus bas
soumissionnaire. Ce sont des offres de services, de la part de firmes
professionnelles, évaluées par un comité. Les honoraires
seront payés sur le décret Q-1235-87, méthode horaire et
les dépenses seront remboursées selon la directive 7-74, le tout
selon RRQC.A-6R.30.
M. Perron: Qui a fait les représentations pour la
construction du centre de service pour bateaux de pêche à La
Tabatière? Qui a fait les représentations? Est-ce que ce sont ces
firmes qui sont venues voir le gouvernement qui ont dit: Nous voulons
construire là-bas. Car ces firmes savaient que le gouvernement avait des
intentions dans le cadre de l'entente Canada-Québec - je pense que c'est
de là que cela découle - de construire et d'aller de l'avant avec
cette construction.
M. Picotte: ' C'était déjà accepté
dans l'entente fédérale-provinciale...
M. Perron: Oui, oui.
M. Picotte: ...à savoir qu'il y avait 2 000 000 $
consacrés pour faire un centre de services à La Tabatière.
Il n'y a personne qui nous a mis cela en tête ou qui nous a
poussés à faire cela ou quoi que ce soit. C'était
déjà prévu dans l'entente
fédérale-provinciale.
M. Perron: Je savais cela. M. Picotte: Bon, alors...
M. Perron: Est-ce que ce sont les firmes allemandes qui ont
approché la division des pêcheries pour faire des offres de
services? On parle de 14 offres de services.
M. Picotte: M. le Président, il y avait d'abord Primonor
qui voulait prendre de l'expansion dans ce domaine-là. Alors cela
justifiait tout de suite la demandé dans le cadre de l'entente
fédérale-provinciale. Et, dans ce milieu-là, il y a des
projets d'autres compagnies. Alors, à partir de ce moment, il fallait
procéder de cette façon-là. Nous avons
procédé selon l'entente Québec-Canada. (17 h 45)
M. Perron: Oui, mais le ministre ne répond toujours pas
à la question que je lui ai posée. Il vient de me dire
pratiquement que c'est Primonor qui aurait fait une intervention pour...
M. Picotte: Non. Ce sont les besoins de Primonor qui ont fait
que...
M. Perron: Je ne discute pas sur les besoins du milieu. Je parle
des firmes. Je parle des 14 firmes qui sont intervenues pour préparer
les plans et devis. Comment ce choix s'est-il fait?
M. Picotte: M. le Président, je vais vous lire cela. Je
pense que cela en vaut la peine. Et vous allez voir que ce n'est pas sorcier et
que ce n'est pas compliqué. "Le ministère de l'Agriculture, des
Pêcheries et de l'Alimentation désire procéder à la
construction d'un centre de services pour bateaux de pêche à La
Tabatière afin de remplacer l'actuelle cale de halage jugée trop
dangereuse. Afin de réaliser la confection des plans et devis et la
surveillance des travaux, le ministère désire s'adjoindre les
services d'une firme de consultants ayant de l'expérience dans ce
domaine. À la suite d'un appel public de candidatures tel
qu'exigé par le règlement... Je vous ai fait part tantôt
des numéros de règlement. Je vous ai dit cela parce que c'est
vrai que, quand on se rapporte aux numéros de règlement, cela ne
nous dit pas toujours, avec les nombreux règlements, ce que cela veut
dire. Mais je vous ai fait voir que selon les règlements
établis... Donc, tel qu'exigé par le règlement, 14 firmes
ont présenté une offre de service... Pas une soumission, une
offre de service. Elles ont dit: Je serais capable, comme firme, de faire les
plans et devis et de faire la surveillance. Il y en a 14 comme cela. On a
formé un comité et on a dit: On paye selon les règlements.
C'est pour cela que je vous ai mentionné l'autre règlement. On
paye selon les normes établies par règlement, comme les
professionnels doivent être payés. Il y en a 14 qui se sont
présentées. Il y a un comité de sélection qui a
été formé et il a dit: Nous suggérons que ce soit
la firme X qui ait le contrat. C'est comme ça... Ce n'est pas plus
compliqué que cela.
M. Perron: Maintenant, qui sera le propriétaire du centre
de services lorsqu'il sera construit?
M. Picotte: C'est cela. Alors on sait très bien que dans
la politique établie présentement,
on offre aux municipalités et aux associations de pêcheurs
la possibilité, par la suite, de prendre en charge ces centres de
services là. Alors, j'imagine que des discussions seront entreprises, si
elles ne sont pas déjà entreprises, soit avec l'assocation des
pêcheurs ou la municipalité pour regarder la possibilité
que cela leur soit cédé pour une valeur
généralement nominale.
M. Perron: M. le Président, l'an dernier, le gouvernement
du Québec lançait des appels d'offres pour la privatisation de
trois centres de services pour bateaux, soit celui de Cap aux Meules,
Blanc-Sablon et Rivière-au-Tonnerre. On sait que celui de Cap aux Meules
a été cédé à l'Association des
pêcheurs propriétaires des Îles-de-la-Madeleine. Qu'en
est-il des dossiers relatifs à Rivière-au-Tonnerre et
Blanc-Sablon? Est-ce que le ministre peut s'engager à déposer
devant les membres de cette commission, pour chacun des trois centres de
services, la date de leur cession, le nom du ou des propriétaires, le
prix et les conditions de vente, la valeur des actifs et la valeur au
livre?
M. Picotte: En ce qui concerne Rivière-au-Tonnerre, on me
dit, M. le Président, que les discussions ont eu lieu avec l'Association
des pêcheurs et cela aurait été cédé à
l'Association des pêcheurs pour une valeur nominale. En ce qui concerne
Blanc-Sablon, des discussions sont présentement en cours avec
l'Association des pêcheurs.
M. Perron: D'accord. Dans le cas où les transferts ont
été effectués, est-ce que le ministre peut s'engager
à déposer devant les membres de cette commission, pour chacun des
dossiers de centres de services, la date de sa cession, le nom du ou des
propriétaires, le prix et les conditions de vente, la valeur des actifs
et la valeur au livre? Il peut toujours le faire par écrit comme c'est
le cas habituellement; il n'y a aucun problème, M. le
Président.
M. Picotte: M. le Président, quand toutes ces
opérations seront terminées, ce qui n'est pas le cas au moment
où on se parle, je pense que nous n'aurons pas d'objection, quand tous
seront intervenus, à faire parvenir les détails au
député de Duplessis. Sous réserve que tout soit bien
finalisé et tous les documents soient signés entre nous, parce
que, parfois, des ententes interviennent entre les parties et elles doivent
être ratifiées par la suite par le Conseil des ministres ou par
d'autres instances du gouvernement. Quand tout cela sera fait, je n'aurai pas
d'objection à faire parvenir les détails aux membres de la
commission.
M. Perron: Cela va pour 21. Engagement 22. Dans le cas du contrat
de services pour la réalisation d'une étude-synthèse sur
les eaux souterraines en Gaspésie, on parle de la firme
Foratek International inc. Est-ce qu'il s'agit du plus bas
soumissionnaire?
M. Picotte: C'est un contrat de services professionnels de 74 500
$ à Foratek International inc. de Dorval, comté de
Jacques-Cartier, pour la réalisation d'une étude de recherche et
d'analyse des sites hydrogéologiques de la Gaspésie,
c'est-à-dire les eaux souterraines. II y a eu réquisition au
fichier des fournisseurs de services. Cinq firmes ont été
invitées et nous avons reçu trois propositions. Donc, cinq firmes
ont été invitées par le fichier...
M. Perron: Pourquoi est-ce indiqué cinq sur ce que j'ai
ici?
M. Picotte: Cinq firmes ont été
invitées.
M. Perron: Cinq ont été invitées et cinq ont
été reçues et non pas trois.
M. Picotte: Nous avons reçu seulement trois propositions
qui sont les suivantes. Géohydrotek inc, de Saint-Nicolas, Foratek
International inc, de Dorval et Les Consultants HGE inc, de Sainte-Foy. Ce sont
les trois firmes qui ont répondu. Un rapport d'étape a
été déposé et accepté par le
ministère; la recherche documentaire est terminée et
l'étude sur le terrain est entamée. Maintenant, comment la firme
a-t-elle été choisie?
M. Perron: Est-ce qu'il s'agissait du plus bas
soumissionnaire?
M. Picotte: C'est encore une offre de services professionnels. Un
comité de sélection avec des critères et des points de
pondération pour déterminer qui va...
M. Perron: Était-ce le plus bas soumissionnaire?
M. Picotte: II n'y avait pas encore de plan. C'est une offre de
services, donc, c'est un comité de sélection.
M. Perron: Mais comment peut-on faire une proposition, comment
peut-on demander à des firmes de faire des propositions sans prix et
après cela faire un choix sans qu'il n'y ait de prix? Je comprends que
cela peut être en vertu des critères que vous avez là. mais
les critères ne donnent pas de prix.
M. Picotte: M . le Président...
M. Perron: Vous choisissez une firme sans savoir ce que cela va
coûter.
M. Picotte: Bien non. M. Perron: Exactement.
M. Picotte: II faut prêter plus d'intelligence que cela au
comité de sélection. Ce sont des gens...
M. Perron: Oui, oui. Je ne parle pas de leur valeur. Je veux
savoir qui est membre du comité de sélection.
M. Picotte: C'est aussi possible de vous dire cela. Il n'y a
aucun problème là-dessus. Ils sont mêmes indiqués,
je pense. En tout cas, s'ils ne sont pas indiqués, on peut vous le dire
facilement. Évidemment, il y a une grille d'analyse et des points
attribués selon les questions que pose, aux firmes, le comité de
sélection. Par la suite, quand le nombre de points se situe... par le
comité de sélection... auprès des gens. Voici:
Géohydroteck inc. a obtenu 62 %, Les Consultants HGE inc, 66 % et
Foratek International inc, 74 %.
M. Perron: En vertu des propositions qui ont été
faites par les trois en question.
M. Picotte: Oui. Ce qu'il faut que vous compreniez, c'est que
pour ces firmes, dans le domaine des services, dans le domaine professionnel,
il faut payer le taux établi. Cela devient difficile à ce
moment-là de demander aux gens de nous faire des propositions. Il faut
payer le taux établi.
M. Perron: II faisait partie du...
M. Picotte: C'est une directive qui existe depuis 1978 qui
s'appelle 3-78, section 4, article 24. Donc, c'est la façon de faire
depuis 1978. Le comité de sélection était composé
de M. Yves Bastien, du MAPAQ; de Robert Champagne, du MAPAQ et de Claude
Grenier, du ministère de l'Environnement comme hydrogéologue.
Trois fonctionnaires, M. le Président.
M. Perron: D'accord, cela va.
M. Picotte: Je pense que M. Lemieux était membre du
comité de sélection. Je m'excuse, c'est Robert Champagne, oui.
Quand j'ai dit Robert Lemieux, je m'excuse, c'est Robert Champagne.
M. Perron: Cela va pour le 22, M. le Président. Engagement
23. Le ministre pourrait-il fournir ses explications sur 23?
M. Picotte: Oui. C'est une subvention de 114 150 $
représentant 72 % du coût total estimé à 152 200 $
à Marché Blais inc. Une usine de transformation de produits
marins à Pabos, en Gaspésie, pour l'aménagement d'une
fabrique à glace de sept tonnes/jour et de la construction d'une
réserve à glace de 18 tonnes. La glace produite est
destinée aux pêcheurs qui lui livrent leurs captures, et à
l'entreprise pour ses besoins de transformation. Marché Blais inc.
manquait de glace pour approvisionner ses pêcheurs en quantité
suffisante, en dépit de la présence de quatre fabriques à
glace situées dans le secteur, soit à Anse à Beaufils,
Sainte-Thérèse, Grande-Rivière et Newport qui suffisent
seulement aux besoins de leurs pêcheurs parce que, d'abord, les quotas de
crabe et de morue sont capturés sur une période trois fois plus
courte que prévue. Comme on le sait, c'est la course à la
ressource. L'idée de la qualité des produits marins est de plus
en plus acceptée par les pêcheurs qui utilisent de plus grandes
quantités de glace que celles qui étaient estimées. Enfin,
la fabrique à glace et la réserve sont actuellement construites.
Elles ont été en exploitation tout l'été 1988.
M. Perron: Disons que l'information sur l'engagement 23 me
satisfait. J'aimerais maintenant demander au ministre, compte tenu de ce que je
lui ai demandé tout à l'heure se rapportant au centre de
services, s'il pourrait nous fournir l'information suivante quant aux fabriques
à glace: date de cession parce qu'il y en a qui ont été
cédées, le nom du ou des propriétaires, prix et conditions
de vente, valeur des actifs et valeur aux livres. C'est la même question,
en fait, que pour l'engagement 21, mais elle se rapporte aux fabriques à
glace.
M. Picotte: Pour ce qui a été fait jusqu'à
présent, M. le Président, il n'y a pas de problème
là-dessus, pour ce qui est sanctionné, ce qui est
réglé définitivement, pour ce qui est bâclé,
comme on dit dans notre langage.
En ce qui concerne les dossiers qui sont en marche, dès qu'ils
seront complétés, on pourra acheminer ces détails, mais il
n'y a aucun problème pour tout ce qui est terminé.
Le Président (M. Richard): Seulement une question de
directive: puisque c'était une enveloppe de trois heures et qu'on a
commencé à 15 h 10, est-ce que je comprends qu'on doit finir
à 18 h 10?
M. Picotte: Bien oui, il n'y a pas de problème.
M. Perron: D'accord.
Le Président (M. Richard): Cela va.
M. Perron: Cela va, M. le Président.
Le Président (M. Richard): À vous, M. le
député de Duplessis.
M. Perron: L'engagement 24: subvention à 160-960 Canada
inc.
M. Picotte: C'est un regroupement de transformateurs, M. le
Président. Ce sont cinq entreprises qui sont membres de ce consortium
et
qui s'appellent: Société des pêches de Newport, Les
Pêcheries gaspésiennes inc. Purdel, Novi-Pêche inc. et
Coopérative des pêcheurs de Carleton. C'est une aide
financière représentant 50 % des coûts de l'étude et
des frais de démarrage pour participer au financement de la
réalisation d'une étude de faisabilité et des frais de
démarrage relatifs à la formation d'un consortium pour la mise en
marché des produits marins.
Le rapport de l'étude par la firme Roche Ltée a
été déposé le 27 juillet 1988. L'étude a
coûté 115 000 $; le MAPAQ en a payé 50 %. Les entreprises
voient beaucoup d'avantages à se regrouper pour vendre leurs produits:
développement d'une Image d'abord, et d'une réputation des
produits du Québec avec un haut standard industriel, diminution des
coûts de mise en marché, rationalisation et coordination de
l'écoulement de l'offre, protection des marchés pour une marque
commune, négociation des prix. Des démarches ont
été entreprises pour l'embauche d'un directeur
général, et les termes d'une convention unanime d'actionnaires et
de contrats de commercialisation sont en cours; la finalisation est
prévue pour la mi-octobre. Cela devrait être dans les jours ou les
semaines qui viennent, au maximum.
M. Perron: M. le Président, en rapport avec l'engagement
24, selon l'Association québécoise de l'industrie de la
pêche, seulement 5 % du poisson transformé au Québec sont
écoulés sur le marché local. Cela signifie que l'industrie
québécoise des produits marins souffre d'un important
problème de commercialisation. Ainsi, au printemps dernier se formait un
premier regroupement de ces entreprises de transformation aux fins
d'établir un projet d'organisme de commercialisation. Il y avait Purdel,
Madelipêche Novi-Pêche inc, Société des pêches
de Newport, Les Pêcheries gaspésiennes inc. et Coopérative
des pêcheurs de Carleton. On se comprend jusque là. Est-ce que
d'autres entreprises se sont jointes à ce consortium désormais
appelé 160-960? Je n'ai pas eu la chance de...
M. Picotte: M. le Président, je vous ai souligné
tantôt cinq entreprises. Il y en avait six au point de départ,
Madelipêche s'y était ajoutée. Maintenant il en reste cinq,
Madelipêche s'est retirée.
M. Perron: D'accord.
M. Picotte: II n'y a pas eu d'autres entreprises qui se sont
jointes à ce consortium, au moment où on se parie. Tout ce que je
peux vous dire, c'est que les distributeurs québécois mettent
beaucoup d'espoir pour que cela débouche sur quelque chose pour essayer
de plus en plus d'accaparer le marché québécois, et
d'autres marchés éventuellement. (18 heures)
M. Perron: M. le Président, je sais que le ministre ainsi
que l'ancien gouvernement ont regardé cette question concernant la
création d'une corporation de mise en marché où tous les
industriels de la pêche, les pêcheurs ou le gouvernement
lui-même pouvaient s'impliquer non seulement au niveau des subventions
directes à des entreprises qui veulent faire la mise en marché,
mais former une vraie corporation comme, par exemple, cela existe en Islande,
comme cela existe en Norvège, je crois, dans les pays Scandinaves. Je
crois que même la Finlande a sa propre corporation de mise en
marché Si je pose la question, c'est que tous les industriels de la
pêche ont leur façon de faire la mise en marché. La Loi sur
la commercialisation des produits marins permet actuellement de faire une
corporation dans ce sens La question que je me pose, c'est: Pourquoi permettre
la création de petits groupements ici et là dans
différentes régions du Québec. Actuellement, il n'y en a
pas sur la Côte-Nord, que je sache. C'est individualisé, on tire
dans toutes les directions, on se chicane. Les industriels se chicanent entre
eux, les industriels de la Côte-Nord se chicanent entre eux; les
industriels de la Côte-Nord se chicanent avec les industriels de la
Gaspésie, et l'inverse se fait aussi avec les industriels des
Îles-de-la-Madeleine. On se chicane très souvent, par exemple,
avec le marché de Boston. On coupe les prix et le diable l'emporte
là-dedans. Est-ce que le ministre serait d'accord pour former une
corporation québécoise de mise en marché qui regrouperait
l'ensemble des industriels de la pêche, incluant les pêcheurs parce
que ce sont des fournisseurs et incluant bien sûr, soit le gouvernement
du Québec par le biais de SOQUIA ou de la Société des
pêches du Québec pour vraiment s'ancrer là-dedans, pour
donner une poussée assez vertigineuse dans le bon sens pour que nos
industriels puissent vendre leur production et pour empêcher que des
inventaires s'accumulent dans certaines usines et dans certains centres de
réfrigération et des produits qui sont vendus, on le sait
très bien, un an et demi, deux ans ou trois ans après. Ce ne sont
pas des produits qui sont frais. Ils sont de moins en moins frais, en tout cas.
Ce sont des produits qui sont de moins en moins frais. Qu'est-ce que le
ministre pense de cela?
M. Picotte: M. le Président, ce que je veux dire
immédiatement, d'entrée de jeu, c'est que nous souhaitons qu'il y
ait un regroupement quelconque de toutes les entreprises dans le but de
favoriser, justement, cette mise en marché, cette commercialisation,
telle que vous l'avez évoquée. Nous souhaitons que ce
regroupement soit fait sur une base volontaire. C'est évident qu'on
n'est pas prêts ou qu'on ne veut pas immédiatement obliger les
gens à participer à un consortium, à un regroupement, pour
faire de la commercialisation. Compte tenu de cette prémisse qui veut
qu'on le souhaite sur une base volon-
taire, c'est aussi évident que, si on attend que tout le monde
embarque... L'appel a été lancé à tout le monde, il
faut se dire cela. On n'a pas lancé l'appel à cinq, six ou sept
entreprises. On a lancé l'appel à tout le monde pour un
regroupement. On a eu une réponse de six entreprises, dont une s'est
désistée depuis ce temps-là. Il en reste cinq.
Évidemment, si on attend que tout le monde réponde favorablement,
on risque de se retrouver encore plusieurs années devant nous sans pour
autant qu'il se fasse un effort collectif de ce côté et que ce
soit positif comme on le souhaiterait, les parlementaires, parce qu'on voit
cela peut-être d'une façon un peu différente quand on est
appelés à regarder cela sur un plan global. À partir de ce
moment-là, nous souhaitons qu'au moins il se commence quelque chose
quelque part. Je souhaite qu'un regroupement de cinq, six ou dix - plus le
nombre serait élevé, mieux ce serait - ait un effet
d'entraînement dans le milieu, c'est-à-dire que quand tous les
gens... Nous sommes certains que cet effort serait couronné de
succès. On est certains de cela. Les gens qui y participent sont assez
positifs de ce côté-là. Nous souhaitons que les gens qui
vont regarder ce consortium agir et qui vont voir évidemment que cela
fonctionne bien, vont vouloir grossir les rangs, pour faire en sorte qu'une
bonne journée on va se retrouver avec la majorité et on obtiendra
un regroupement total de tout cela. C'est ce que nous souhaitons. Maintenant,
SOQUIA est en train de regarder cela aussi de son côté en
collaboration avec des gens du milieu pour essayer d'y apporter des
éléments additionnels et une collaboration qui serait quand
même assez intéressante de la part de SOQUIA. Je terminerai par
ceci en vous disant que concernant le poisson salé et
séché, il y a un regroupement qui se fait. À toutes fins
utiles, le temps n'est pas loin où, dès que le consortium pourra
être opérant, cela aura un effet d'entraînement
auprès d'autres personnes qui n'ont pas encore senti le besoin de faire
partie de ce regroupement ou qui prétendent qu'ils ont la meilleure
façon de commercialisation dans leur petite business. Cela aura un effet
d'entraînement aussitôt que cela pourra être
opérant.
M. Perron: Je demanderais au ministre s'il y a une
possibilité pour lui de vérifier cet aspect. La corporation de
mise en marché de l'Islande, c'est que le gouvernement, à la
suite d'une entente intervenue entre certains industriels: les syndicats, les
propriétaires d'usines, les propriétaires de bateaux,
associations de pêcheurs... cette corporation regroupe l'ensemble de tout
ce beau monde. Je pense que la corporation s'appelle Icelandic. Cela a
été fait par législation de la part de l'Islande. Est-ce
que le ministre pourrait vérifier si c'est son intention de le faire par
législation, quant à la création de la corporation?
M. Picotte: M. le Président, je vais être clair: ce
n'est pas dans mon intention de procéder par législation dans ce
domaine.
M. Perron: Malgré que le ministre peut le faire?
M. Picotte: Oui, oui.
M. Perron: Ses intentions ne sont pas de le faire?
M. Picotte: Pour l'instant, non.
M. Perron: Cela va pour l'engagement 24. Quant aux engagements 25
à 29 qui sont des subventions pour paiement d'une partie des
intérêts sur les emprunts pour fins de construction de bateaux:
même engagement de la part du ministre quant aux informations à
recevoir éventuellement.
M. Picotte: Oui, M. le Président.
M. Perron: Parfait. Si vous me le permettez, M. le
Président, compte tenu de l'heure, quant à nous, cela va pour
avril 1988.
Pour les engagements de mai, on peut adopter, si vous le
permettez,...
Mai et Juin
Le Président (M. Richard): En ce qui concerne mai, ce sont
les engagements 8 à 17?
M. Perron: Oui. On peut adopter les engagements 9 à 17.
Est-ce possible que, pour le restant, nous puissions reporter pour mai, les
engagements 6 et 8 dont j'ai parlé tout à l'heure? Parce que
l'engagement 6 concerne les pêches, mais cela appartient à
l'Agriculture. C'est un peu complexe, mais on peut reporter les engagements 6
et 8 pour mai, et juin, 10 à 15.
Le Président (M. Richard): M. le député de
Duplessis, je n'ai pas personnellement d'objection, sauf qu'il semblait y avoir
eu une certaine entente à savoir que l'ensemble des engagements
étaient déclarés vérifiés après une
enveloppe globale de trois heures. Si d'un commun accord on peut les reporter,
je n'ai aucune objection comme président, évidemment.
M. Perron: M. le Président, vous admettrez avec moi que le
règlement permet de reporter des engagements financiers...
Le Président (M. Richard): Absolument.
M. Perron: ...s'il y a entente entre les parties.
Le Président (M. Richard): C'est d'ailleurs
pour cela que je vous le mentionne. Vous avez la possibilité de
le faire, mais c'est à vous de le décider ici.
M. Perron: Est-ce que le ministre a une objection à ce que
cela se fasse comme ça, que l'on revienne plus tard sur les engagements
que j'ai mentionnés et qu'on adopte le restant?
M. Picotte: M. le Président, personnellement je n'ai pas
d'objection de principe comme tel. C'est la démocratie qui veut que l'on
examine chaque engagement. La seule chose que je voudrais vous souligner et
porter à votre connaissance, c'est qu'il m'est arrivé dans le
passé d'avoir ce genre d'ouverture dans d'autres domaines et de me faire
dire à la fin d'une année: Évidemment, le ministre
n'était pas assez malléable, il n'a pas prêté son
concours tellement. On a étudié la moitié des engagements
qu'on aurait dû étudier. On ne s'est pas rendus au mois qu'on
s'était promis d'aller. M. le Président, si vous êtes en
train de me dire qu'effectivement on accepte de reporter cela et que si
à la fin d'une certaine période on n'a pas épuisé
les choses, que vous n'en blâmerez pas le ministre, je n'ai pas
d'objection à faire cela. Je comprends que, généralement,
quand le député de Duplessis est avec nous et qu'il
représente d'ailleurs très bien son parti face à cette
commission parlementaire, cela va assez bien dans nos discussions. On n'est ni
d'un côté ni de l'autre. On ne peut pas prévoir s'il n'y a
pas d'autres députés qui s'ajoutent et qui, dans certains cas,
peuvent nous faire perdre du temps ou alourdir les débats. Alors, je
n'ai pas d'objection à cela pour autant qu'on ne m'en fera pas de
reproche, M. le Président, si on n'a pas le temps de se rendre à
la fin de l'étude des différents mois que nous avons à
évaluer.
M. Perron: En fait, M. le Président, ce qu'il s'agirait de
faire, si le ministre est d'accord, il n'est pas question que je le blâme
ou quoi que ce soit parce qu'on sait que les engagements financiers, cela
dépend de l'article qu'on a devant nous et souvent... Je veux bien
admettre que, d'un côté comme de l'autre, on a l'habitude
d'être très volubiles dans certains cas, n'en déplaise aux
fonctionnaires qui sont présents ici et qui nous écoutent, il
reste qu'on veut tout de même avoir le maximum d'information. Maintenant,
il s'agit... En fait, il s'agit d'adopter, comme je le mentionnais, mai, les
engagements 9 à 17, cela va? Que les engagements 6 et 8 de mai
reviennent. Mais comme on adopte les engagements 6 à 17, j'aimerais que
le ministre nous fournisse l'information puisque c'est encore de l'information
sur des bateaux de pêche. J'aimerais que le ministre, pour chacun des
engagements entre 9 et 17, nous fournisse l'information par écrit
éventuellement.
M. Picotte: Pas de problème, M. le Président.
M. Perron: Pour les engagements 6 et 8 de mai, on verra. Pour le
restant, je pense qu'on pourra en discuter la prochaine fois si le ministre n'a
pas d'objection, et je ne lui en tiendrai pas grief, M. le
Président.
Le Président (M. Richard). Est ce que je comprends que
vous y ajoutez une enveloppe particulière d'une durée de ou vous
ne mettez pas de temps pour les engagements 6 et 8 et 9 à 17.
M. Picotte: Non, à la prochaine occasion. M. le
Président, on commencera par le mois de mai, les engagements 6 et 7, je
pense, ou les engagements 6 et 8?
Le Président (M. Richard): Lors des prochains
engagements9
M. Picotte: Lors des prochains engagements, et on commencera le
mois de juin en essayant de reprendre le temps...
Une voix: C'est cela.
M. Picotte: ...s'il y a du temps à reprendre à la
fin de nos engagements prochains.
Le Président (M. Richard): Est ce que cela convient
à tous nos collègues?
M. Picotte: Cela va en ce qui me concerne.
Le Président (M. Richard): Les engagements sont donc
vérifiés de janvier 1988 à juin 1988, à l'exception
des engagements qu'on vient de spécifier au préalable, soit les
engagements 6 et 8 de mai et 9 à 17 de mai. Pardon?
M. Picotte: Ils sont vérifiés, M. le
Président.
M. Perron: Les engagements 10 à 15 de juin.
Le Président (M. Richard): 10 à 15 de juin. M.
Perron: C'est cela.
Le Président (M. Richard): D'accord. Les engagements 6 et
8 de mai, et 10 à 15 de juin.
M. Picotte: Voilà, on se comprend bien.
Le Président (M. Richard): Cela vous convient?
M. Picotte: On se comprend bien.
Le Président (M. Richard): Félicitations! Donc, la
vérification est terminée, sous réserve de l'obtention des
réponses aux questions qui ont été notées.
J'ajourne les travaux sine die en vous remerciant de votre
participation.
(Fin de la séance à 18 h 13)