Journal des débats (Hansard) of the Committee on Agriculture, Fisheries, Energy and Natural Resources
Version préliminaire
43rd Legislature, 1st Session
(November 29, 2022 au September 10, 2025)
Cette version du Journal des débats est une version préliminaire : elle peut donc contenir des erreurs. La version définitive du Journal, en texte continu avec table des matières, est publiée dans un délai moyen de 2 ans suivant la date de la séance.
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Wednesday, April 9, 2025
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Vol. 47 N° 60
Clause-by-clause consideration of Bill 69, An Act to ensure the responsible governance of energy resources and to amend various legislative provisions
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11 h (version non révisée)
(Onze heures vingt-sept minutes)
Le Président (M. Montigny) : Alors,
à l'ordre, s'il vous plaît! Ayant constaté le quorum, je déclare la séance de
la Commission de l'agriculture, des pêcheries, de l'énergie et des ressources
naturelles ouverte.
La Commission est réunie afin de
poursuivre l'étude détaillée du projet de loi n° 69, la Loi assurant la
gouvernance responsable des ressources énergétiques et modifiant diverses
dispositions législatives.
Mme la secrétaire, est-ce qu'il y a des
remplacements?
La Secrétaire
: Oui, M.
le Président. M. Ciccone (Marquette) est remplacé par Mme Garceau (Robert-Baldwin)
Le Président (M. Montigny) :.
Merci beaucoup. Maintenant, lors de l'ajournement de nos travaux hier, nous
étions à l'étude de l'amendement du député de Maurice-Richard à l'article 29. M.
le député de Maurice-Richard, vous avez la parole.
M. Bouazzi : Merci, M. le
Président. Donc, j'avais déjà lu l'amendement...
Le Président (M. Montigny) : Tout
à fait.
M. Bouazzi : ...à la fin de
la séance passée, qui vise justement à mettre une limite sur la question des...
de la... je n'ai pas le... je n'ai pas le texte devant moi, mais la présomption
de... je l'ai ici... Bref, la présomption du fait qu'on...
Mme Fréchette : ...
M. Bouazzi : Comment?
Mme Fréchette : Prudemment acquis.
J'ai eu la même réflexion ce matin.
M. Bouazzi : Prudemment
acquis. Exactement. Qui vient recouper les limites qui sont déjà prévues dans
la première analyse. Donc, ça n'apporterait pas beaucoup de travail en plus,
mis à part qu'évidemment il y a une asymétrie énorme d'informations entre les
personnes qui devraient porter... demander qu'on revoie justement ou qu'on
conteste la question de la prudence autour de ses infrastructures, les
investissements en infrastructures, et les principales compagnies de transport
et de distribution.
Je tiens à dire malheureusement qu'il y a
un groupe citoyen que je vais devoir accueillir sur des questions de numérique,
car, comme deuxième opposition, on a beaucoup de dossiers à couvrir, ça fait
que je ne vais pas pouvoir rester. En fin, je vais devoir m'absenter une
vingtaine de minutes malheureusement.
Le Président (M. Montigny) : Très
bien. Est-ce qu'il y a d'autres interventions en lien avec la proposition d'amendement
du député? Oui, Mme la ministre.
Mme Fréchette : Je demanderais
qu'on suspende les travaux temporairement.
Le Président (M. Montigny) : Alors,
nous allons suspendre les travaux.
Mme Fréchette : Merci.
(Suspension de la séance à 11 h 30)
11 h 30 (version non révisée)
(Reprise à 11 h 59)
Le Président (M. Montigny) : Alors,
nous reprenons donc nos travaux. Mme la ministre, vous avez... au moment de la
suspension, vous aviez la parole. Donc, je vous redonne la parole à nouveau.
Mme Fréchette : Merci, M. le
Président. Donc, j'aimerais, en fait, proposer aux collègues que l'on suspende
l'étude de cet amendement, de même que l'étude de l'article 29, mais également
les suivants, parce qu'ils sont liés, donc 29 à 33.
Le Président (M. Montigny) : 29,
33, inclus?
Mme Fréchette : Oui, 29 à 33.
Le Président (M. Montigny) : Parfait.
Donc, ça nous amènerait, s'il y a consentement, à étudier maintenant l'article
34, pour la suite. C'est bien ça?
Mme Fréchette : Oui, exact.
Le Président (M. Montigny) : C'est
parfait. Est-ce qu'il y a consentement de la commission?
Des voix : Consentement.
Le Président (M. Montigny) : Il
y a consentement, parfait. Donc, comme il y a consentement, ces articles sont
donc suspendus, ça nous amène... ainsi que... ainsi que l'amendement qui était
affiché à l'écran, qui... l'amendement du député de Maurice-Richard... ça nous
amène donc à l'étude, en ce moment, de l'article 34. Mme la ministre, je vous
laisse la parole pour l'article 34.
• (12 heures) •
Mme Fréchette : Merci. Alors,
article 34 :
L'article 52.2.1 de cette loi est modifié
par le remplacement, partout où ceci se trouve, de «de fournitures» par «des
approvisionnements».
Donc, c'est un article qui modifie, par concordance,
l'article 52.2.1 de la Loi sur la Régie de l'énergie. Merci.
Le Président (M. Montigny) : Merci,
Mme la ministre. Est-ce qu'il y a des interventions en lien avec l'article 34?
Comme il n'y a pas... Oui, Mme la députée de Robert-Baldwin. Il va ouvrir tout
seul. Parfait.
Mme Garceau : Oui, tout seul,
exactement. Désolé, là, c'est parce que ça me prend un petit peu de temps pour
retrouver le texte.
Le Président (M. Montigny) : Nous
sommes à l'étude de l'article 34...
12 h (version non révisée)
Mme Garceau : ...oui,
peut-être une suspension de juste quelques instants, M. le Président.
Le Président (M. Montigny) : Nous
allons donc suspendre quelques instants.
(Suspension de la séance à 12 h 01)
(Reprise à 12 h 04)
Le Président (M. Montigny) : Nous
avons donc repris nos travaux. Nous avons repris nos travaux. Mme la députée,
vous avez la parole.
Mme Garceau : Merci, M. le
Président Donc, juste en termes d'explication, Mme la ministre, la modification
que nous voyons à l'article 52.2.1, on enlève le mot «de fourniture», le coût
de fourniture, on le remplace par «des approvisionnements», pour quel motif?
Le Président (M. Montigny) : Mme
la ministre.
Mme Fréchette : Je peux
répondre. Merci, M. le Président. Donc, c'est vraiment un changement de
concordance. Partout, dans le projet de loi, il est proposé de remplacer
«fourniture» par «approvisionnement». Donc, voilà, pour être en cohérence avec
le reste du projet de loi. La nature de l'objet de ce dont il est question n'est
pas changé. C'est le libellé «approvisionnements» qui vient remplacer
«fourniture».
Mme Garceau : Merci.
Le Président (M. Montigny) : Est-ce
qu'il y a d'autres interventions en lien avec l'article 34? Comme il n'y a
pas... d'autre intervention, ce serait le moment de faire la mise aux voix de l'article
34. Est-ce que l'article 34 est adopté?
Des voix : Adopté.
Le Président (M. Montigny) : Adopté.
Merci. Ça nous amène maintenant...
Le Président (M. Montigny) : …à
l'article 35. Mme la ministre, je vous laisse la parole.
Mme Fréchette : Oui, M. le
Président. Je proposerais de suspendre l'article 35, puisqu'il est lié aux
autres également que nous avons suspendus tout juste avant. Donc, on pourrait
aller à l'article 36.
Le Président (M. Montigny) : Oui.
Est-ce que nous avons le consentement des membres de la commission pour
suspendre l'article 35? Consentement. Donc, nous avons le consentement.
Nous allons suspendre l'article 35.
Nous sommes maintenant à l'étude de
l'article 36. tout comme les autres articles, à 36, je voulais juste voir
avec vous si vous préférez prendre le temps de le regarder, 36, 52.5, 52.6
séparés, où vous voulez en faire la lecture tout d'un bloc. Un à la fois.
Parfait. Nous procéderons un à la fois. Alors, Mme la ministre, à
l'article 36, 52.5.
Mme Fréchette : Parfait.
Merci. Alors, 36 : Cette loi est modifiée par l'insertion, après
l'article 52.4, des suivants :
«52.5. Outre les tarifs de distribution de
gaz naturel, la régie peut, à la demande d'un distributeur de gaz naturel,
fixer des tarifs et des conditions de services que ce dernier peut exiger d'un
consommateur, pour :
«1° la fourniture de gaz naturel, à
l'exclusion du gaz naturel renouvelable;
«2° la fourniture de gaz de sources
renouvelables;
«3° la récupération du coût de transport
de gaz naturel qu'il assume;
«4° l'offre d'un service d'équilibrage;
«5° la récupération d'autres coûts qu'il
assume à titre d'émetteur, visés à l'article 46.6 de la Loi sur la qualité
de l'environnement, chapitre Q-2, ou pour se conformer à une obligation de
distribuer une quantité de gaz de sources renouvelables déterminée en vertu du
cinquième paragraphe du premier alinéa de l'article 112;
«Les revenus requis pour assurer la
prestation des services visés au premier alinéa sont établis par la Régie en
tenant compte des coûts assumés par le distributeur et, dans le cas du
troisième paragraphe, de la marge excédentaire de capacité de transport prévue
au troisième alinéa de l'article 72.1.
«La Régie peut également tenir compte des
revenus générés par la participation du distributeur à un marché d'échange
d'instruments établis pour favoriser la réduction des émissions de gaz à effet
de serre. Les tarifs fixés par la Régie doivent permettre de récupérer les
revenus visés… requis visés au deuxième alinéa. Toutefois, à la demande d'un
distributeur, la régie peut fixer un tarif moindre pour le service visé au
paragraphe 2° du premier alinéa. En outre, les tarifs visés aux paragraphes 2°
à 5° de cet alinéa peuvent varier en fonction de catégories de consommateurs.»
Alors, c'est un article qui insère les
nouveaux articles… de nouveaux articles dans la Loi sur la Régie de l'énergie.
Le premier alinéa de l'article 52.5 prévoit quels coûts assumés par un
distributeur de gaz naturel peuvent être récupérés auprès des consommateurs
dans des tarifs fixés par la régie, autre que les tarifs de distribution.
L'article prévoit donc que la régie peut fixer des tarifs et conditions de
services pour la fourniture de gaz naturel ou de gaz de sources renouvelables
pour récupérer des coûts de transport, pour offrir un service d'équilibrage ou
encore pour récupérer des coûts qu'un distributeur assume pour se conformer à des
obligations réglementaires.
Le deuxième alinéa prévoit que la régie,
pour fixer les tarifs, établit les revenus requis par un distributeur de gaz
naturel en tenant compte des coûts assumés par ce distributeur. Il prévoit
également que les coûts de transport tiennent compte d'une marge excédentaire
de capacité négociée avec un transporteur de gaz. Enfin, il précise que la
régie pourra tenir compte des revenus qui sont générés par la participation
d'un distributeur à un marché d'échange d'instruments établis pour favoriser la
réduction des émissions de gaz à effet de serre, ce qui permettrait de réduire
les revenus requis.
Enfin, le troisième alinéa concerne la
confection des tarifs. Il précise que ceux-ci doivent permettre de récupérer
les revenus requis, à l'exception du tarif de fourniture de gaz de sources
renouvelables, qui peut être moins élevé que ce qui est requis pour récupérer
des coûts. Finalement, l'alinéa clarifie que certains tarifs peuvent varier en
fonction de catégories de consommateurs. Merci.
• (12 h 10) •
Le Président (M. Montigny) : Merci.
Merci beaucoup, Mme la ministre. Est-ce qu'il y a des interventions sur 36,
52.5? Oui, M. le député de Jacques-Cartier.
M. Kelley : Encore, M. le
Président, merci pour votre patience. Ces articles sont énormes. Alors, juste
prendre le temps de suspendre rapidement pour regarder les changements, c'est
apprécié, parce que c'est hyper important pour le Québec. Merci, M. le
Président.
Le Président (M. Montigny) : Avec
plaisir. On comprend très bien, on comprend très bien. Alors, nous allons
suspendre quelques instants.
(Suspension de la séance à 12 h 11)
(Reprise à 12 h 13)
Le Président (M. Montigny) : Alors,
nous avons repris nos travaux. Au moment de la suspension, M. le député de
Jacques-Cartier, vous aviez la parole.
M. Kelley : Oui, merci
beaucoup, M. le Président. Hors micro, on a eu une petite discussion, puis le
côté gouvernemental a offert de faire une explication de tous les changements
qui sont au sein de cet article. Pour moi, personnellement, je peux... juste
rapidement, avoir une question concernant la fourniture du gaz naturel, à
l'exclusion du gaz naturel renouvelable. Il y a plein des éléments ici qu'on
veut peut-être avoir un briefing un peu technique pour que tout le monde, tout
le monde qui nous écoute peut bien comprendre qu'est-ce qu'on fait exactement,
là, avec cet article-là. Alors...
Le Président (M. Montigny) : C'est
parfait. Alors, à ce stade-ci, si j'en déduis bien, on demanderait
l'autorisation pour que Me Marois puisse prendre la parole, si j'ai bien
compris.
M. Kelley : Consentement.
Le Président (M. Montigny) : Consentement.
Me Marois, vous avez la parole, vous pouvez vous présenter et procéder à
l'explication.
M. Marois (Samuel) : Donc,
bonjour, Samuel Marois, avocat au ministère de la Justice. Allons-y par alinéa
dans ce nouveau 52.5. Ce qu'il faut... Je commencerais peut-être avec le premier
alinéa en vous expliquant que, dans le secteur de l'électricité, le tarif que
paie le consommateur, c'est un amalgame de tous les coûts, donc les coûts
d'approvisionnement, de transport, de distribution. On sort... on met tous les
coûts, puis on sort un tarif à la fin, puis c'est ça que paie le consommateur.
Dans le secteur du gaz naturel, c'est complètement différent, le consommateur,
sur sa facture, il a tous les postes de coûts. Donc, le coût de ce que ça coûte
pour distribuer le gaz naturel, bien, ça, c'est l'article 49 qu'on a déjà
adopté. Donc, il y a un tarif de distribution, mais, dans le tarif de
distribution, ça ne comprend pas ce que ça coûte pour acheter la molécule de
gaz puis les autres composantes de coût qu'on pourrait vouloir facturer au
consommateur. Donc, le premier alinéa, il nous explique... c'est qu'est-ce
qu'on peut mettre sur la facture d'un consommateur, finalement, outre le coût
de distribution. Qu'on a «la fourniture de gaz naturel, à l'exclusion du gaz
naturel renouvelable», ça, c'est le coût du gaz naturel d'origine fossile.
Après ça, on a la fourniture de gaz de source renouvelable qui inclut le gaz
naturel renouvelable, donc ça, c'est le gaz d'origine qui est renouvelable. Le
paragraphe 3°, la récupération du coût de transport, bien, est-ce que... c'est
ce que ça coûte, le réseau de distribution, pour voir que les pipelines qui
acheminent le gaz au...
M. Marois (Samuel) : ...Québec,
c'est comme les grandes autoroutes. Le réseau de distribution, c'est comme...
c'est ce qui part de la grande autoroute, les petites routes, les petits
chemins qui amènent le gaz jusqu'aux installations des consommateurs. Donc, le
coût du transport, ce que ça coûte d'amener le gaz au Québec, c'est ça qui est
visé ici. L'équilibrage, c'est ce que... c'est pour s'assurer que les flux dans
le... c'est l'appariement de l'offre et de la demande, là, s'assurer que les
flux de gaz dans le réseau sont toujours constants puis permettent de desservir
les consommateurs.
Puis vous avez, au paragraphe 5, d'autres
coûts qu'on pourrait vouloir récupérer auprès des consommateurs pour respecter
les obligations réglementaires. Donc, ça, c'est le premier alinéa de 52.5. Le
deuxième alinéa, ce qu'il dit, essentiellement, c'est que c'est... comment on
établit les tarifs, bien, il y a deux étapes. Premièrement, on détermine les
revenus requis, c'est quoi les coûts, puis, après ça, on fait la confection du
tarif, c'est-à-dire qu'on détermine qui va payer ces coûts-là.
Le deuxième alinéa de 52.5 parle de
l'établissement des revenus requis, donc quels sont les coûts. À la différence
de la distribution de gaz naturel, pour laquelle il y a une possibilité pour le
distributeur de faire un rendement, il n'y a pas cette possibilité-là pour ces
autres tarifs là. Donc, c'est, entre guillemets, au «cost». C'est ce que dit
l'alinéa. Puis le troisième alinéa, bien, finalement, c'est de quelle manière
on... c'est la confection des tarifs, qui paie quoi. Ce qu'on dit,
essentiellement, c'est que les tarifs doivent permettre de récupérer les coûts,
évidemment. Puis il y a une possibilité de fixer un tarif moindre pour la
fourniture de gaz de source renouvelable. Ça, c'est une mesure pour stimuler
les achats volontaires de gaz de source renouvelable. C'est un portrait global
de ce que fait l'article.
M. Kelley : Merci beaucoup,
Me Marois. Juste une question, alinéa 1 et 2, c'est comme on... Dans un sens,
on dit «la fourniture de gaz naturel à l'exclusion du gaz naturel
renouvelable»... et la source renouvelable. C'est quoi la distinction,
exactement, entre les deux? Juste de bien comprendre. Je comprends, ce n'est
pas ce n'est pas les mêmes mots, mais c'est intéressant de voir qu'on dit «à
l'exclusion du gaz naturel renouvelable» puis, après ça, on dit «la fourniture
du gaz de source renouvelable». C'est quoi, la distinction?
Le Président (M. Montigny) : Me
Marois, vous avez la parole.
M. Marois (Samuel) : À
l'article 2 de la loi sur la Régie de l'énergie qu'on a déjà adopté, on a parlé
des définitions de gaz naturel, le gaz de source renouvelable. Donc, ce qu'on a
dit, c'est que le gaz naturel, ça comprend le gaz d'origine fossile, auquel on
peut ajouter du gaz de source renouvelable. Puis on a aussi... ce qu'on indique
aussi, c'est que le gaz naturel, c'est le gaz d'origine fossile, le GNR, parce
que c'est la même molécule, donc c'est complètement interchangeable, ou un
mélange de l'un de ceux-ci ou de ceux-ci avec un GSM. Donc, ça peut être un
mélange.
Ce que les distributeurs font, c'est
qu'ils ont un tarif de fourniture de gaz naturel. Donc, c'est le mélange qu'on
a dans le réseau. Puis il y a aussi un tarif de fourniture de gaz de source
renouvelable. Le gaz de source renouvelable est plus cher, donc il y a un tarif
pour ce gaz-là. Pourquoi qu'on exclut le gaz naturel renouvelable au paragraphe
1? C'est parce qu'il est déjà visé dans le paragraphe 2, c'est simplement ça.
M. Kelley : C'est simplement
ça. O.K.
Le Président (M. Montigny) : Très
bien.
M. Kelley
: Je pense
que je vais laisser mes autres collègues, je pense qu'ils ont des questions.
Le Président (M. Montigny) :
Oui. M. le député de Jean-Talon.
M. Paradis : Bon. Mme la
ministre, pourriez-vous me confirmer que l'objectif, ici, en réalité, c'est de
tenir compte de la différence de prix de production des gaz fossiles et des gaz
de source renouvelable et que ça vise, en réalité, à permettre à Énergir de
fixer un tarif moindre que celui du coût de production-distribution pour les
gaz de source renouvelable afin d'en favoriser la conversion, là, du gaz
fossile jusque vers le gaz de source renouvelable? Est-ce que c'est bien
l'objectif des articles qu'on est en train d'étudier? Parce qu'il faut revenir,
là, à... Pour que les Québécois comprennent ce qu'on est en train de faire, là,
c'est quoi, l'objectif de cet article-là? Au-delà, là, de la mécanique,
j'aimerais avoir l'intention du législateur dans cet article.
• (12 h 20) •
Le Président (M. Montigny) :
Très bien. Merci, M. le député. Mme la ministre, vous aurez la parole quand
vous serez prête.
Des voix : ...
Le Président (M. Montigny) : ...Très
bien, Mme la ministre.
Mme Fréchette : Merci, M. le
Président. Donc, bien, le député de Jean-Talon est exact. Donc, sa lecture de
ce qui est recherché est la bonne, à savoir qu'on veut mousser le développement
du gaz de sources renouvelables dans un contexte de transition énergétique. Je
pense que c'est le message qui est le plus approprié à transmettre.
Le Président (M. Montigny) : Très
bien. Merci, Mme la ministre. M. le député, vous avez la parole.
M. Paradis : Donc, est-ce que
j'ai raison de penser aussi que c'est lié aux règlements concernant la quantité
minimale de GSR devant être livrée par un distributeur, qui fixe des objectifs
à Énergir, notamment, à l'horizon 2025, 7 %, à l'horizon 2028, 10 %,
et là... 10 %, pardon, à l'horizon 2030... je recommence... 5 % des
volumes totaux de gaz naturel distribué par Énergir à l'horizon 2025, 7 %
à l'horizon 2028 et 10 % à l'horizon 2030, et que là, actuellement, donc,
la molécule de GSR coûte beaucoup plus cher que le gaz naturel, mais
qu'actuellement, avec la loi actuelle Énergir ne peut pas demander de fixer un
tarif moindre que le coût d'acquisition? C'est bien ça?
Mme Fréchette : ...vos
chiffres sont les bons. Et on en a parlé hier, et, voilà, l'ensemble de ce que
vous avez avancé est exact.
M. Paradis : Très bien.
L'article, aussi, permet de tenir compte du fait qu'il y a participation au
système de plafonnement et d'échange des droits d'émission pour qu'Énergir
demande de tenir compte de ces coûts-là, aussi, lorsqu'elle demande à la régie
de fixer des tarifs. C'est bien ça?
Mme Fréchette : C'est bien
ça.
M. Paradis : Donc, par le biais
de ces articles-là, Énergir va être capable de faire des offres plus
intéressantes à certains types de clients, pour dire : Si vous prenez du
gaz de sources renouvelables, je vais être capable de vous offrir des meilleurs
tarifs que si vous continuez au gaz... avec les gaz d'origine fossile. C'est
bien ça?
Le Président (M. Montigny) : Mme
la ministre.
Mme Fréchette : Alors, c'est
en vue d'accélérer la transition de la consommation vers du gaz de sources
renouvelables.
M. Paradis : Est-ce que vous
pouvez me confirmer que la situation actuelle est qu'Énergir ne fait pas de
profits sur le coût de la fourniture, avec l'actuel article 52, et qu'avec le
changement que vous proposez au projet de loi n° 69 ça va demeurer le cas,
c'est-à-dire qu'Énergir ne fera pas davantage de profits, que ça, ça ne change
pas?
Le Président (M. Montigny) : ...Mme
la ministre.
Mme Fréchette : C'est exact,
c'est exact. Alors, ça ne changera pas la situation pour ce qui est d'Énergir.
M. Paradis : Donc, le projet
de loi n° 69 ne changerait pas le fait que le nouveau cadre réglementaire
que vous proposez permettrait une tarification qu'Énergir appelle une
tarification plus adaptée, qui lui permet de vendre du GSR à un prix distinct
du coût d'acquisition, sans pour autant générer de nouvelles marges de profit.
C'est bien ça?
Mme Fréchette : C'est exact.
M. Paradis : On est en train
de parler de l'intention du législateur, hein? Donc, l'exercice sert à ça.
Certains sont venus, par contre, en consultations particulières, nous dire que,
oui, mais ce qu'il faut aussi c'est sortir... en gros, c'est bien de passer du
gaz fossile au gaz de source... au gaz de sources renouvelables, mais
qu'idéalement il faut sortir le gaz de l'équation, et que ces articles-là, bien
que bien intentionnés, pourraient avoir pour objectif... ou pourraient avoir
comme effet, pardon, comme impact d'être un incitatif à la... à la
continuation, donc, du gaz de sources renouvelables, alors qu'ultimement ce
qu'on veut, c'est en sortir dans le futur. Est-ce que ça peut... est-ce que
vous avez calculé que ça peut avoir cet impact potentiel?
Le Président (M. Montigny) : Mme
la ministre, quand vous serez prête.
Mme Fréchette : Oui, alors,
M. le Président, donc, en fait, j'entends la préoccupation du député de
Jean-Talon, mais j'aimerais rappeler que ce n'est pas disponible ou accessible
à tous les types d'activités que de faire le passage du gaz à une énergie
renouvelable... bien, non... en fait, non fossile. Donc, il y a des secteurs,
par exemple, le transport lourd, et également, des procédés industriels, pour
lesquels ce passage-là n'est pas nécessairement disponible ou possible à courte
échéance. Donc, on y va d'une forme de passage du gaz naturel à un gaz de
sources renouvelables. En ce sens là, ça s'inscrit dans un processus de
transition énergétique, mais ce n'est pas nécessairement...
Mme Fréchette : …au même titre
que ce qu'évoquait le député de Jean-Talon.
Le Président (M. Montigny) :
Très bien. M. le député.
M. Paradis : Option
consommateurs s'inquiète de cette mesure-là de la manière suivante, je les
cite : «Donc, Option consommateurs s'inquiète que ces mesures puissent
être perçues comme un double incitatif à l'intégration de GSR dans les réseaux
de distribution. Bien que nous reconnaissions l'importance de promouvoir des
sources énergétiques moins polluantes, dans le cadre de la décarbonation, nous
estimons qu'il n'est pas nécessaire de fixer des tarifs inférieurs aux revenus
requis. Cette mesure pourrait également entraîner un manque à gagner, surtout
si les coûts des postes et équipements nécessaires à cette injection de GSR
sont déjà pris en compte.»
Donc, encore une fois, là, je reconnais
avec vous le fait qu'il y a une intention qui est louable puis qui nous est
notamment annoncée de manière très transparente par Énergir, mais est-ce que
vous avez réfléchi à cette possibilité, donc qu'à long terme ça puisse avoir un
effet non voulu, qui est en fait l'effet inverse?
Le Président (M. Montigny) : Très
bien. Mme la ministre, quand vous serez prête.
Mme Fréchette : Alors, bien,
je rappelle, d'une part, que, pour certains, donc, c'est le concept de
gradualité, je dirais, dans la transition énergétique qui va devoir se mettre
en place. On a le PGIRE, par ailleurs, qui va nous permettre de voir à plus
moyen et long terme l'orientation qu'on va pouvoir prendre en termes de mix
énergétique. Mais ce qui demeure, c'est qu'à court terme ce ne sont pas tous
les secteurs qui peuvent faire cette transition en laissant tomber complètement
le gaz comme source d'énergie. Mais avec le PGIRE et les développements
technologiques, je vous dirais, on va tendre vers une réduction du recours à
ces formes d'énergie, tout comme à une augmentation aussi de l'efficacité
énergétique ou de la sobriété énergétique. Merci.
Le Président (M. Montigny) : M.
le député, vous pouvez y aller.
M. Paradis : Mais on n'adopte
pas une loi pour deux ans, ou trois ans, ou cinq ans, on adopte une loi à long
terme. Est-ce que cet article, tel que vous l'avez rédigé, est toujours aussi
pertinent en 2028, en 2035, en 2050? Est-ce que l'article est donc… a toujours
le même effet, compte tenu de ce que la ministre vient de nous dire, à long
terme?
Le Président (M. Montigny) :
Très bien. Mme la ministre.
Mme Fréchette : Bien, il faut
voir que cet article-là doit pouvoir être adapté à la réalité de 2027, de 2030,
de 2045 jusqu'à 2050. C'est notre objectif de long terme, j'en conviens, mais
en même temps, il faut qu'il soit applicable à la réalité d'aujourd'hui puis
aux développements technologiques d'aujourd'hui. Donc, c'est important de
s'inscrire dans une perspective de transition. Et je crois que c'est ce qu'on
fait avec l'article qu'on a, ici présent.
Le Président (M. Montigny) : Merci.
M. le député.
M. Paradis : Énergir, elle,
dans les… dans les consultations particulières, c'était un des premiers
intervenants dans les consultations particulières, mais elle l'indique
également dans son mémoire, il dit : Il manque un bout à
l'article 52.5 dont vous proposez, là, la modification ou l'insertion par
l'article 36 du projet de loi n° 69. Il… Énergir dit : Oui, il manque
le bout que… bien, d'abord, ce n'est pas nécessairement un tarif moindre. Eux,
ils disent : C'est un tarif distinct. Donc, le dernier, je vous parle du
dernier alinéa de l'article 52.5, au milieu, donc la… «à la demande du
distributeur, donc d'Énergir, la régie peut fixer un tarif moindre», eux, ils
disent : Bien, c'est un tarif distinct, mais il dit : Nous, il faut
qu'on aille le récupérer, parce que l'idée, ce n'est pas de donner des rabais
pour donner des rabais, c'est qu'il faut qu'on socialise l'écart de coût entre
le coût d'acquisition de la molécule de GSR puis le coût du tarif ou le montant
du tarif qui est fixé pour le client. Il dit : Il faut qu'on le récupère
avec d'autres clients. Ça fait que, là, ils demandent de le mentionner que,
bien, ils vont aller récupérer cet écart de coût dans un autre tarif, ce qui
répondrait en quelque sorte à la préoccupation aussi d'Option consommateurs.
Parce qu'ils disaient : Bien là, ce qu'on est en train de donner, c'est
peut-être juste des rabais pour des rabais. Est-ce que vous avez considéré
cette modification qui vous est proposée par Énergir et qui pourrait répondre
en partie aux inquiétudes d'Option consommateurs?
Le Président (M. Montigny) :
Alors, Mme la ministre.
Mme Fréchette : Je vais
prendre un moment, s'il vous plaît.
Le Président (M. Montigny) : Parfait.
Nous allons donc suspendre quelques instants nos travaux.
(Suspension de la séance à 12 h 30)
12 h 30 (version non révisée)
(Reprise à 12 h 36)
Le Président (M. Montigny) : Alors,
nous sommes donc de retour. Avant la suspension, je pense, Mme la ministre,
vous aviez la parole.
Mme Fréchette : Oui. En fait,
j'aimerais céder la parole à Me Marois pour qu'il nous résume, en fait, ce que
l'on vient de discuter. Merci.
Le Président (M. Montigny) : Tout
à fait. Me Marois, vous avez donc la parole.
M. Marois (Samuel) : Oui.
Donc, l'explication qu'on a, en fait, c'est que la préoccupation d'Énergir est déjà
couverte par la disposition qu'on a rédigée, parce que les tarifs du premier
alinéa sont des... ce sont tous des tarifs distincts, des postes tarifaires
distincts sur la facture du client. Donc, quand on dit que la fourniture de gaz
de sources renouvelables, le tarif peut être moindre, évidemment, ça crée un
manque à gagner pour le distributeur qui devrait normalement assumer, mais le
paragraphe 5 lui permet d'ajouter un poste de coût, un tarif du
consommateur pour aller récupérer des coûts que le distributeur assume pour se
conformer notamment à une obligation de distribuer dans le règlement sur les
gaz de sources renouvelables que vous avez évoqué. Donc, c'est déjà couvert.
Le Président (M. Montigny) : Très
bien. Merci, Me Marois. D'autres interventions? M. le député de Maurice-Richard,
vous avez demandé la parole.
M. Bouazzi : Merci, monsieur
le...
Le Président (M. Montigny) :
Ah, vous n'aviez pas terminé, hein? Est-ce que vous êtes d'accord, M. le député
de... Parfait. Merci. Allez-y, M. le député de Jean-Talon.
M. Paradis : Oui, M. le
Président, je ne voulais pas manquer cette opportunité de continuer un dialogue
avec Me Marois sur un de ses articles favoris du projet de loi n° 69. On
comprend donc que, pour le législateur, quand on parle de récupérer, donc au
paragraphe 5 du premier alinéa de l'article 52.5, quand on parle de
la récupération d'autres coûts qu'il assume à titre d'émetteur, on inclut dans
la définition de tels coûts l'écart de prix généré par la vente à un moindre
prix que le prix d'acquisition d'une partie des molécules de GSR. Dans l'intention
du législateur, c'est un coût assumé par le distributeur qui rentre dans le
paragraphe 5, c'est bien ça?
Le Président (M. Montigny) : Mme
la ministre, vous avez la parole.
Mme Fréchette : J'aimerais
céder la parole à Me Marois.
Le Président (M. Montigny) : Avec
grand plaisir. Me Marois, vous avez maintenant la parole.
M. Marois (Samuel) : C'est
presque exact. Je veux juste apporter une nuance, là, parce que, dans le
paragraphe 5, il y a deux cas de figure. Plus là vous l'avez lié au
premier cas, qui est celui de l'émetteur et visé à 46.6, ce n'est pas ce cas-là,
c'est le deuxième, pour se conformer à une obligation déterminée en vertu de l'article 112,
juste pour le... pour éviter que ce soit interprété autrement. Mais
effectivement c'est déjà visé par le paragraphe 5.
M. Paradis : ...c'est d'autres
coûts qu'il assume pour se conformer à une obligation de distribuer une
quantité de gaz de sources renouvelables. Donc, ça rentre dans la définition de
coûts qu'ils assument.
M. Marois (Samuel) : C'est
parce que vous l'avez lié à l'émetteur, je ne voulais juste pas que ce soit... je
voulais juste apporter la nuance que ce n'est pas dans le premier cas de figure
du paragraphe 5, c'est dans le deuxième.
M. Paradis : Très bien. C'est
la deuxième moitié du paragraphe 5 du premier alinéa de l'article 52.5.
M. Marois (Samuel) : Exact.
M. Paradis : Très bien. Puis
là vous avez parlé, puis c'est vrai, j'ai parlé de la préoccupation d'Énergir,
donc je pense que là, elle trouverait réponse dans ce paragraphe-là, parce que
là, vous dites : Bien oui, dans les demandes que vous faites à la Régie, vous
pouvez en tenir compte pour socialiser les coûts.
• (12 h 40) •
Qu'en est-il maintenant de la
préoccupation d'Option consommateur, par exemple, et d'autres qui disent qu'ils
ne veulent pas que ça, ça devienne un incitatif à continuer à long terme avec
le gaz, peu importe la source du gaz. Donc, à long terme... Bon, d'abord, le
fait que ce soit une faculté, ça veut dire que ce n'est pas une obligation. Don,
c'est-à-dire qu'Énergir pourrait demander de fixer un prix moindre puis de ne pas
récupérer la différence de prix dans un autre tarif. Donc là, il est en train d'accorder
un rabais au gaz. Qu'est-ce que vous pensez, Mme la ministre, du fait que ça
demeure une faculté? Qu'est-ce qui se passe si Énergir ne le fait pas? Est-ce
que ça devient un incitatif à, vraiment, opter à long terme pour le gaz?
M. Paradis : ...et puis,
deuxièmement, là, je reviens à la question à long terme, donc, l'effet à long
terme de l'article.
Le Président (M. Montigny) : ...
Mme Fréchette : Merci, M. le
Président. Bien, écoutez, à long terme, là, moi, je m'en remets au PGIRE parce
que le PGIRE va nous mener vers la décarbonation, va nous mener vers des objectifs
rehaussés d'année en année en termes d'efficacité énergétique, de réduction de
l'empreinte carbone. Alors, ça va nous faire avancer de manière réaliste vers
ces objectifs-là de moyen et de long terme. Donc, voilà. Assurément il va
falloir faire évoluer le PGIRE en fonction de cette réalité-là que l'on veut
atteindre, à savoir la décarbonation. Donc, je pense que l'effet va se faire
sentir au fil des ans, et des mesures nouvelles, probablement, vont apparaître
au fil de ce parcours-là pour faire en sorte que la transition se fasse de
manière encore plus marquée, encore faudra-t-il qu'aussi toutes les
alternatives existent. C'est sûr qu'il faut que les alternatives existent pour
certains secteurs. Actuellement, ce n'est pas... ce n'est pas disponible, mais,
bon, on compte sur les développements technologiques, notamment, pour faire en
sorte que ça évolue.
Le Président (M. Montigny) : Très
bien. Très bien, merci. M. le député de Jean-Talon.
M. Paradis : La ministre...
La ministre se... Oui, je comprends, donc, il y a beaucoup de réponses qui vont
se trouver dans le PIRE. La ministre mise beaucoup sur le PGIRE, là. Ça fait
plusieurs fois qu'on entend ça : Ça va être dans le PGIRE. Je suggère à la
ministre qu'elle... une réponse à une question qu'on se posait à un autre
endroit, que peut-être son article favori du projet de loi, c'est celui qui
concerne le PGIRE. Mais, outre... outre cette partie-là des réponses qui peut
se trouver dans le plan... dans le plan de gestion intégrée des ressources
énergétiques, quels sont les garde-fous, donc quelles sont les mesures
d'atténuation qui sont proposées par le projet de loi n° 69? Donc, dans la
première partie de ma question précédente, là : Qu'est-ce qui se passe si
Énergir décide de ne pas faire ça, de ne pas exercer sa faculté de demander de
récupérer la différence de prix et se met à demander une tarification très
basse du gaz qui fait en sorte que le marché du gaz devient globalement, là,
avantageux parce que ça coûte moins cher?
Le Président (M. Montigny) : Mme
la ministre, vous avez la parole.
Mme Fréchette : Bien, M. le
Président, ultimement, Énergir doit récupérer ses coûts, donc elle ne pourra
pas fonctionner à perte puis elle a des engagements de rehausser la part du gaz
de source renouvelable d'année en année. Alors, ultimement, je pense qu'on peut
compter sur le partenariat et la collaboration d'Énergir pour accroître la part
du GSR au fil des ans.
Le Président (M. Montigny) : Très
bien. M. le député.
M. Paradis : Oui, mais..
Bien, d'ailleurs, je serais curieux d'entendre la ministre là-dessus, là, parce
qu'il y a tout ceux qui prétendent que même le GSR, même le gaz de source
renouvelable, ce n'est vraiment pas l'idéal, puis ça, ce n'est rien que du remplacement,
le moins possible, puis il faut sortir le Québec du gaz, hein, vous l'avez
entendu en consultations particulières. Il y en a que c'est ça qu'ils veulent
et puis qui peuvent imaginer, en lisant cet article-là, bien, que ça, ça va
permettre aux distributeurs, à Énergir, par exemple, de garder artificiellement
le prix du gaz peu élevé, qui va être un incitatif à dire eh bien, on va aller
avec le gaz, ça coûte bien moins cher. Puis là tu t'équipes, puis là c'est plus
difficile d'en sortir à long terme.
Donc là, actuellement, le projet de loi no
69, on en a convenu ensemble, j'en ai convenu avec la ministre, c'est bien
intentionné, cet article-là, ça permet à Énergir de fixer des prix distincts,
plus bas pour le gaz de source renouvelable puis de dire aux gens : Lâchez
le gaz fossile puis allez vers le GSR. Mais c'est pour ça que je reviens avec
l'effet à long terme, parce que, si Énergir, disons, ne le fait pas puis
dit : Bien, moi, je veux... tu sais, je veux garder des grandes parts de
marché puis je veux que le plus de monde possible aille avec le gaz, qu'il soit
de GSR ou de gaz fossile... Qu'est-ce qui se passe, donc, si Énergir n'utilise
pas cette faculté-là de demander une tarification plus basse du GSR et de
récupérer ensuite les coûts avec d'autres consommateurs de gaz?
Le Président (M. Montigny) : Très
bien. Merci. Mme la ministre.
Mme Fréchette : Merci, M. le
Président. Bon. J'ai répondu à l'aspect, là, Énergir qui déciderait de ne pas
participer dans cette logique-là. Ils ont un modèle d'affaires qui doit se
tenir, des coûts à récupérer.
Par ailleurs, il faut voir que, bon, le
gaz de source renouvelable, il coûte plus cher, et sa présence dans le mix de
gaz va aller croissant. Donc, un élément qui coûte plus cher va aller
croissant, en termes de présence dans le gaz, alors, de facto, ça va faire en
sorte que ça va devenir plus cher au fil des années de s'approvisionner en gaz
parce que la part du gaz de source renouvelable sera plus grande et elle coûte
plus cher. Donc, quelque part, il y a un signal de prix aussi qui va être
transmis aux consommateurs, que peut-être qu'ils devraient soit réduire leur
consommation de gaz ou encore se tourner vers d'autres sources d'énergie...
Mme Fréchette : ...donc, au
fil des années, cet élément-là de signal de prix va faire son effet.
M. Paradis : C'est l'effet
désiré. Ma question est vraiment sur les garde-fous qui existent dans le projet
de loi n° 69, ou peut-être qu'ils n'existent pas actuellement, mes
questions visent à voir si on devrait les prévoir. Parce que voici la logique,
je n'ai pas de tableaux avec moi, je vais le faire avec mes mains, mais,
actuellement — on va mimer — actuellement, la molécule de gaz fossile coûte ça
puis la molécule de gaz de source renouvelable coûte ça. Le plan, c'est de
faire en sorte que les gens optent de plus en plus pour la molécule de gaz de
source renouvelable, mais là, actuellement, ça coûte cher. La loi actuelle
prévoit qu'Énergir ne peut pas charger un prix distinct de : Ça, ça me
coûte, voici ce que ça me coûte pour le fossile, voici ce que ça me coûte pour
le gaz de source renouvelable. Donc, le projet de loi dit : Tu vas avoir
le droit de charger un coût moindre ici pour inciter des clients à passer à ça.
Je comprends que la ministre dit : À long terme, ça va finir par
s'équilibrer, mais il en a qui craignent que ça, ça donne un incitatif à aller
vers le gaz, peu importe la source, alors qu'ils pensent qu'à long terme qu'il
faut viser — je pense qu'il y a beaucoup de monde qui s'entendent là-dessus —
qu'il faut viser de passer à autre chose que le gaz, que c'est une énergie
transitoire.
Mais donc, là, ce que la loi dit :
Bien, vous allez voir le droit de faire ça, puis d'aller récupérer la
différence entre le coût que vous allez facturer pour le GSR puis le coût réel
d'acquisition de la molécule, que vous allez aller le chercher ailleurs dans
d'autres consommateurs de gaz. Ça, c'est une faculté, Énergir n'est pas obligée
avec le projet de loi n° 69. Ça fait que là on pourrait dire : Bien,
au lieu d'avoir des prix qui sont comme ça pour le gaz, donc, globalement,
assez élevés, bien là, ils vont être globalement assez bas et représenter un
incitatif vers le gaz. C'est ça, ma préoccupation, et je demande comment le
projet de loi n° 69 tient compte de cette préoccupation.
Le Président (M. Montigny) : Très
bien. Je me permets de dire : Même si ce n'est pas un tableau, c'est quand
même didactique. Merci, M. le député. Alors…
M. Paradis : C'est un député
didactique.
Le Président (M. Montigny) : Mme
la ministre, quand vous serez prête.
Des voix : …
Le Président (M. Montigny) : Alors,
Mme la ministre, quand vous êtes prête.
Mme Fréchette : Bien, d'une
part, je rappelle qu'il y a un modèle d'affaires qui doit tenir, qu'il y a
aussi un encadrement pour les parts de gaz de sources renouvelables qui doit
augmenter d'année en année. Alors, ces éléments-là vont amener Énergir à
vouloir s'inscrire dans la trajectoire qui est prévue, suivant cet article-ci,
puis j'inviterais le… Me Marois à compléter pour ajouter un élément également.
Le Président (M. Montigny) : Tout
à fait. Nous avons déjà le consentement. Alors, Me Marois, je vous laisse la
parole.
M. Marois (Samuel) : Oui, ce
que je peux dire, c'est que la faculté qui est donnée Énergir dans cet
article-là, c'est de… effectivement, de demander un prix moindre pour répartir
les manques à gagner sur les autres. C'est vrai que ça reste une faculté, mais
ça, ce que ça permet, dans le fond, c'est de favoriser les ventes volontaires
de GSR. Donc, s'il y a plus de personnes volontaires à acheter du GSR puis à
payer un prix plus élevé peut-être pour celui-là, parce que les coûts
d'approvisionnement en GSR sont plus élevés que ceux en gaz naturel
traditionnel, bien, ça diminue les impacts pour tous les autres aussi. Donc, il
y a une partie qui est en… ça favorise le volontariat, le reste, bien, c'est
réparti sur tous les consommateurs.
Si cette faculté-là n'est pas exercée,
bien là, les coûts sont répartis sur tous les consommateurs, parce que, de
toute façon, étant donné le règlement qui oblige à avoir de plus en plus de GSR
qui circule dans le réseau, bien, ça, c'est des coûts que le distributeur n'a
pas le choix d'assumer. Donc, il va falloir qu'il soit récupéré auprès des
consommateurs. Donc, la différence entre exercer ou non la faculté prévue à…
par l'article, c'est de stimuler le volontariat, puis de répartir différemment
les coûts pour… pour le GSR. Puis c'est d'ailleurs la stratégie d'Énergir, là.
C'est pour ça que… c'est ce qu'on comprend, c'est pour ça que la… c'est pour ça
que l'article est fait comme ça aussi, l'article donne la faculté à Énergir.
• (12 h 50) •
Le Président (M. Montigny) :
Très bien, merci. M. le député.
M. Paradis : Une loi, ça vise
à fixer des standards...
M. Paradis : ...fixer des
standards pour le futur pour qu'on ait des normes sur lesquelles se baser au
cas où. Donc, loin de moi de prêter... l'idée de prêter des intentions à
Énergir, qui a clairement indiqué son plan de match, là, de transition puis
tout ça. Donc, je ne veux pas prétendre que c'est vers là qu'Énergir s'en va.
Mais disons qu'il y avait un changement de
direction, un changement de gouvernement et que là on dit : Non, non,
finalement, le gaz, là, on veut continuer ça à long terme. L'effet du projet de
loi, actuellement... Je continue mes mimes didactiques, là. Mais, disons, cas
d'hypothèse : le gaz fossile vaut... coûte 10, puis le gaz de sources
renouvelables, dont on dit que c'est huit fois plus à peu près, disons 80.
Ensemble... Je fais vraiment des règles de trois, là, faciles, là, c'est
beaucoup plus complexe que ça, j'en conviens. Mais ensemble, c'est 90. Là, on
dit à Énergir : Vous avez le droit de diminuer le prix de vente de ça,
ici. Ça fait que, disons, vous allez... Je n'irai pas en bas, là, mais
l'idéal... Bien, en fait, je pense que l'idéal, oui, c'est d'aller en bas. Ça
fait que là, c'est 10, moi... disons cinq, ou disons, le rapprocher le plus
possible, disons qu'il se rapproche, 20. Là, soudainement, le gaz au Québec,
c'est 30 au lieu d'être 90. Donc, tu rends le gaz globalement attrayant à long
terme, ce qui n'est pas l'effet voulu.
Donc, je demande s'il y a des garde-fous
pour empêcher cet effet-là, bien que l'intention soit louable. C'est là-dessus,
là, que je pose des questions. Est-ce que, par exemple... Je pose la question.
Est-ce qu'au lieu que ça soit une faculté de récupérer les coûts... Parce que,
si c'est... si ce n'est pas une faculté, puis si on dit à... Parce que là,
vous, vous dites... vous comptez sur le sens des affaires d'Énergir, ce qui est
une logique... C'est d'une grande logique. Tu dis : Bien, il va falloir
que tu récupères tes coûts de toute façon.
Mais il n'y a pas d'obligation dans la
loi. Donc, comme certains le font dans plusieurs secteurs, tu peux vouloir
assumer des pertes pendant un certain temps pour maintenir ton marché. Vous me
suivez? Donc là, qu'est-ce qui empêcherait de faire ça? Est-ce qu'on ne devrait
pas avoir des garde-fous? Est-ce que la faculté ne doit pas être encadrée
différemment? Même Énergir dit qu'il faut que les coûts... La différence entre
le prix d'acquisition de la molécule puis le prix de vente moindre, elle doit
la socialiser, Énergir. Est-ce que la faculté devrait être transformée en une
obligation? Je pose la question à la ministre.
Le Président (M. Montigny) : Merci.
Très bien. Mme la ministre.
Mme Fréchette : Oui. M. le
Président, merci. Écoutez, le projet de loi, il est basé notamment sur la
présomption que l'entreprise voudra être rentable, qu'elle ne voudra pas viser
des pertes après des pertes après les pertes. Je pense que ce n'est pas
l'instinct de base. Donc, j'entends que vous dites que ce n'est pas une
obligation qui est donnée, mais il y a une obligation à avoir un modèle
d'affaires qui se tienne, pour une entreprise. Alors, je pense que ça, c'est
d'une logique implacable, et on ne mise pas sur le fait que l'entreprise
voudra, si elle change de direction, cumuler les pertes et ne pas recouvrir ses
coûts. Je pense qu'il n'est pas, comment dire, exagéré de présumer que
l'entreprise voudra avoir un modèle d'affaires qui se tient. Merci.
Le Président (M. Montigny) : Très
bien. M. le député.
M. Paradis : Avec égards, Mme
la ministre, je ne pense pas que le législateur puisse présumer des stratégies
d'affaires d'une entreprise. Je n'ai pas entendu dire que c'est un principe
d'interprétation des lois du Québec, et je ne pense pas que vous pouvez
présumer ça ou tenir pour acquis que ça va être la stratégie commerciale du
distributeur de gaz principal ou de tout autre distributeur de gaz. Et donc je
vous demande si vous ne devriez pas tenir compte de ce risque pour mieux
encadrer la faculté que vous donnez à Énergir, qui est bien intentionnée - et,
je le réitère, je comprends qu'actuellement Énergir nous dit qu'elle est bien
intentionnée - mais il peut y avoir des impacts inattendus de la loi quand vous
donnez cette faculté-là de réduire le prix du gaz et de le rendre plus
attrayant.
Le Président (M. Montigny) : Alors,
Mme la ministre.
Mme Fréchette : Je pense,
j'ai... je suis intervenue à maintes reprises, là, sur les différentes
dimensions.
Le Président (M. Montigny) : Très
bien. D'autres interventions? Allez-y, M. le député.
M. Paradis : Est-ce que je
comprends de la réponse de la ministre que la réponse, c'est non? Elle
n'envisage pas d'encadrer différemment cette faculté donnée aux distributeurs
de gaz de réduire le prix du gaz pour des bonnes raisons, mais qui peut avoir
des impacts par ailleurs inattendus?
Le Président (M. Montigny) : Parfait.
Est-ce qu'il y a d'autres interventions? Mme la ministre.
Mme Fréchette : Oui, M. le
Président. Je pense qu'en fait notre projet de loi...
Mme Fréchette : ...il répond à
la volonté qu'on a d'augmenter la présence du gaz de sources renouvelables dans
le marché, de s'inscrire, de s'engager davantage et plus avant en mode accéléré
si possible vers la transition énergétique. Et cet article en particulier me
semble cadrer avec cette logique-là, tout en respectant l'idée qu'une
entreprise voudra couvrir ses coûts au fil du temps. Ça me semble être un
instinct, je dirais, de base dans le milieu des affaires. Donc, on compte sur
le fait que cet instinct-là va mener l'entreprise vers l'orientation, l'horizon
qu'on souhaite.
Le Président (M. Montigny) : Avant
de continuer, il vous reste moins de trois minutes, M. le député de Jean-Talon.
Il nous reste aussi moins de quatre minutes avant de suspendre. Alors, d'autres
interventions? D'autres interventions? Oui. Parfait. M. le député de
Maurice-Richard.
M. Bouazzi : Merci, M. le
Président. D'abord, j'ai une question de clarification. Dans...
Des voix : ...
M. Bouazzi : Oui. Donc, quand
on dit : La régie, en tenant compte des coûts assumés des distributeurs,
etc., la marge maximale... voilà : «La régie peut également tenir en
compte des revenus générés par la participation du distributeur à un marché
d'échanges d'instruments établis pour favoriser la réduction des...», là on
parle bien du SPEDE. Donc, ici, est-ce qu'on parle de la situation où, quand on
va chercher du gaz renouvelable, là, du GNR, l'impact peut être carbonégatif et
que la partie carbonégative qui serait revendue sur le marché soit justement
accaparée par Énergir plutôt que le consommateur final?
Le Président (M. Montigny) : Très
bien. Mme la ministre.
Mme Fréchette : ...expliquer
davantage, là, la question?
M. Bouazzi : De ma
compréhension... et puis j'aimerais être éclairé, là, mais de ma compréhension,
c'est qu'en gros il y a deux GNR possibles. Bon. Il y en a qui sont
carboneutres et il y en a qui sont carbonégatifs, c'est-à-dire qu'ils ont un
impact négatif par rapport à la génération de CO2. Donc, en gros, c'est
l'inverse. Bon. Et, cet impact négatif, bien, il se monnaie sur le marché,
sur... de ce que je comprends encore, hein? Mais je n'ai pas l'impression
d'avoir mal compris, la vérité. Si j'ai tort, vous m'expliquerez pourquoi. Et
donc la question qui se pose, c'est, quand on va chercher la source... donc,
quand c'est carboneutre, on s'entend, ça ne rapporte rien à personne, mais,
quand c'est carbonégatif comme GNR, à ce moment-là, la question c'est :
Qui profite de la partie négative de CO2?
Donc évidemment, vous vous doutez, Mme la
ministre, qu'il y a des industries qui meurent d'envie d'inclure cette carbonégativité
dans leur bilan carbone pour pouvoir continuer à émettre des CO2 par ailleurs
et, du coup, se retrouver à se rapprocher quand même d'une carboneutralité.
Et une autre étude consiste à dire :
Bien, Énergir s'engage à leur donner du GNR mais ne leur donne pas la source,
et que la source, qui, elle, est carbonégative, à ce moment-là, c'est Énergir
qui va l'échanger sur le marché du CO2 pour profiter, si on veut, des échanges
qui... Et donc je pense que ce que je dis est vrai. Maintenant, ce que je pense
aussi, c'est est-ce que ce dont on parle ici vient justement se rattacher à ce
que je viens de dire. Mais il se peut que je me trompe.
Le Président (M. Montigny) : Très
bien. Je vous remercie vraiment de votre collaboration. Mais, compte tenu de
l'heure, la commission suspend ses travaux jusqu'à 15 h.
(Suspension de la séance à 13 heures)
15 h (version non révisée)
(Reprise à 15 h 09)
Le Président (M. Montigny) :
Alors, à l'ordre, s'il vous plaît! La Commission de l'agriculture, des
pêcheries, de l'énergie et des ressources naturelles reprend ses travaux. Nous
poursuivons l'étude détaillée du projet de loi n° 69, Loi assurant la
gouvernance responsable des ressources énergétiques en modifiant diverses
dispositions législatives. Lors de la suspension de nos travaux, cet avant-midi,
nous étions à l'étude de l'article 36. On se rappellera que M. le député
de Maurice-Richard avait posé une question à Mme la ministre. Peut-être que,
comme on a eu le temps de dîner, à moins que Mme la ministre soit capable de se
souvenir de la question, je pourrais plutôt redonner la parole au député de
Maurice-Richard ou de faire une tentative à Mme la ministre, des fois qu'elle s'en
souviendrait. Mme la ministre.
Mme Fréchette : Merci, M.
le Président. Donc, en fait, bien, j'ai échangé avec Me Marois, puis il y
avait un correctif ou un rectificatif, en fait, qu'on aimerait apporter par
rapport à la question. C'est un a priori que le député avait et que moi-même j'avais.
Donc, j'inviterais Me Marois à préciser avec plaisir.
Le Président (M. Montigny) :
Avec plaisir, Me Marois, je vous laisse la parole.
• (15 h 10) •
M. Marois (Samuel) : Oui.
Bien, peut-être juste faire une explication sur ce que fait l'article. Puis
peut-être qu'on... Tu sais, vous pourrez... Vous pourriez reformuler votre
questionnement pour qu'on puisse échanger sur cette base-là. C'est ce qu'on va
suggérerais, là. Donc, il y a comme une distinction, là. Bien, je vous amène en
fait au deuxième alinéa. Moi, ce que je comprends, c'est qu'on parle du marché
d'échange d'instruments établi pour favoriser la réduction des émissions de GES.
On est à la même place? Donc, ce qu'il faut comprendre avec ça, c'est que les
producteurs de gaz de sources renouvelables qui concluent des contrats d'approvisionnement
en gaz avec les distributeurs, bien, ils vendent le gaz aux distributeurs. Puis
il y a comme un accessoire à ce contrat-là, qui est la valeur associée aux
attributs verts, qui peut être...
M. Marois (Samuel) : ...que le
distributeur peut acheter. Donc, ces attributs verts là peuvent être valorisés
sur les marchés d'échange puis le règlement fédéral sur les combustibles
propres qui crée un tel marché qui permet de vendre ces unités-là puis le
distributeur en tire des revenus. Donc, ce que fait l'article, c'est qu'il
permet au distributeur d'utiliser ces revenus-là pour réduire ses revenus requis
pour l'établissement des tarifs. Donc ultimement, c'est pour faire baisser le
tarif du consommateur. Puis la stratégie avec ça, finalement, ce serait de...
ça permettrait de... ça donne comme un outil additionnel par rapport aux tarifs
moindres, pour le GSR comme on a discuté ce matin, donc c'est un outil
additionnel pour favoriser l'achat volontaire de GSR.
Le Président (M. Montigny) : C'est
bon? M. le député de Maurice Richard.
M. Bouazzi : Donc, ça rejoint
effectivement ce que je disais ce matin. Donc, juste pour être sûr qu'on se
comprenne, il y a effectivement des... ce que vous appelez des attributs verts
qui sont en gros du carbonégatif, là, du CO2... du moins CO2 à vendre sur le
marché. Bon. Et ce que vous dites, c'est donc ces attributs-là, ça serait
Énergir, pour ne pas les nommer, qui y aurait accès en achetant ce gaz
renouvelable là, qui le vendrait sur le marché SPEDE. Et avec l'argent que ça
rapporte, ça permettrait de vendre tout le renouvelable moins cher.
M. Marois (Samuel) : Bien,
tout ça est exact, sauf que ce n'est pas le marché SPEDE, c'est un autre
marché.
M. Bouazzi : C'est lequel,
excusez-moi?
M. Marois (Samuel) : C'est
le... Le marché est créé par le règlement sur les combustibles propres du
fédéral.
M. Bouazzi : O.K., donc c'est
juste au Canada. Ce n'est pas le SPEDE.
M. Marois (Samuel) : Ce n'est
pas le SPEDE.
M. Bouazzi : O.K., je
comprends. Et comment... Parce qu'une des questions que je me posais,
c'était : Est-ce qu'on double... comment on fait pour ne pas
double-calculer les attributs? Donc, la personne qui produit le gaz
renouvelable, elle n'a plus le droit de, elle, faire appel à ce marché-là?
M. Marois (Samuel) : Bien, en
fait, c'est la réglementation fédérale qui le prévoit, mais je ne peux pas vous
en dire plus à ce sujet-là.
M. Bouazzi : O.K. Et moi, ça
me va, là, mais donc conclusion... Parce qu'une des demandes des industriels
qu'on avait entendues d'eux dans nos conversations avec eux, c'est de
dire : Énergir n'est pas capable de me donner la traçabilité du gaz
renouvelable que j'achète. Moi, ce que je voudrais, c'est acheter le gaz avec
les attributs verts pour pouvoir les compenser... d'autres CO2 que je produis.
Ça, donc, c'est mort, on est d'accord.
Le Président (M. Montigny) : Très
bien. Me Marois ou Mme la ministre.
M. Bouazzi : Bien, ça
reprend... juste pour être clair, ça reprend exactement ce que vous disiez,
c'est-à-dire qu'il y a du GNR qui a des attributs verts et il y en a qui n'en a
pas. Et donc, une des demandes de ce qu'on a entendu des grosses industries,
c'est de dire : Bien, nous, on veut, quand on achète du GNR, comme on
achète au prix qu'Énergir achète, bien, à ce moment-là, Énergir, évidemment,
sans toutes les modifications qu'on est en train de faire, bien, il facture en
gros les tubes par lequel passe le gaz. En gros, c'est principalement ça qui
est facturé pour les industries. Et à ce moment-là, ils se disent : Bien,
moi, je voudrais avoir une traçabilité de quel gaz tu j'achète, parce que,
comme je paie pour, j'aimerais bien avoir les attributs verts associés. Et là,
ce qu'on dit, c'est : Non, c'est Énergir qui va les garder et puis qui
va... c'est ce qui va permettre, entre autres, à baisser le prix pour tout le
monde, surtout les GNR, qu'ils aient des attributs verts ou pas. C'est bon?
Oui, allez-y.
Le Président (M. Montigny) : Mme
la ministre, vous avez demandé la parole.
Mme Fréchette : Oui, merci.
En fait, j'aimerais apporter une précision, là, concernant la traçabilité du
GNR parce que, bon, Mme Deschênes a transmis un document de Énergir qui
dit : Le Bureau de normalisation du Québec confirme la traçabilité et
l'intégrité des achats de GNR au Québec, notamment que le GNR est d'origine
organique et renouvelable, sans molécules fossiles, que nous avions les stocks
suffisants pour répondre aux besoins des clients tout au long de l'année
financière qu'il a été acheté et revendu une seule fois. Donc, le double calcul
auquel vous faites référence, là, il y a une certification...
Mme Fréchette : ...donc le
double calcul auquel vous faites référence, là, il y a une certification ici
qui est donnée, et que les molécules disponibles à la vente ont été distribuées
dans le réseau gazier d'Énergir dans les 24 derniers mois. Donc, ça précise.
C'est par l'achat de GNR que vous faites l'acquisition des attributs verts du
produit et que vous pouvez donc les inclure dans votre bilan GES. Donc ça, ce
sont les garanties qui sont offertes par le Bureau de la normalisation du
Québec en lien avec le GNR d'Énergir.
M. Bouazzi : Exact, c'est ça.
Mais moi, je parlais de la traçabilité de parmi tous les GNR qui sont injectés,
lequel je suis en train d'acheter.
Mme Fréchette : O.K.
M. Bouazzi : C'était surtout
ça, et ça, Énergir ne l'offre pas. Il pourrait, là, mais il ne l'offre pas. Et
puis ce que ce dont on parle, de toute façon, eux, ce qui les intéressait,
c'est d'avoir accès aux attributs verts, et ce dont on parle, c'est qu'ils
n'iront... il... nous avons décidé, comme législateurs, que ces attributs-là
restent au niveau de la compagnie qui transporte pour pouvoir faire en sorte
que le GNR coûte moins cher. C'est «fair», là. C'est juste pour que ce soit
clair pour tout le monde.
Mme Fréchette : Oui.
M. Bouazzi : Tant pis pour
les grandes industries qui espéraient autre chose, mais c'est... c'est un choix
qui se défend.
Mme Fréchette : ...
M. Bouazzi : Honnêtement, les
deux se défendent, là. Nous, on n'a pas une position ferme sur l'un ou sur
l'autre.
Je voudrais revenir sur la question
justement du gaz renouvelable. Hier, on avait parlé des capacités de créer du
gaz renouvelable dans nos réseaux, et puis je vous avais posé la
question : Mais quelle proportion du gaz actuel on pourrait avoir en gaz
renouvelable? Vous nous avez pointé l'étude qui a... de WSP qui a été faite
avec de Deloitte d'ailleurs, comme ce qu'on... ce qu'on est allés... allés voir
et qui parle d'un 12 % au début, mais qu'à terme on peut atteindre des
deux tiers. Cette... cette étude-là a été commandée par Énergir, on s'entend.
Est-ce que vous avez accès? D'abord, est-ce que donc c'est une hypothèse qui
vous semble crédible, vous, comme gouvernement, de la prendre comme... comme
input, l'idée de pouvoir atteindre deux tiers de gaz renouvelable, enfin deux
tiers de l'équivalent de ce qui est actuellement dans nos... dans nos tuyaux
chez Énergir tout simplement?
Mme Fréchette : C'était pour
quelle année, le deuxième?
M. Bouazzi : Bien, le
12 %, il est d'ici 2030. J'y vais de mémoire, mais je ne pense pas me
tromper.
Mme Fréchette : En 2030,
mais...
M. Bouazzi : Alors, il y a
deux... il y a deux questions, il y a le 10 %, ça, c'est dans le plan d'Énergir.
Mme Fréchette : Oui, oui.
M. Bouazzi : Puis ensuite...
et puis dans le plan d'Énergir, il y a aussi une courbe qui va jusqu'à 2050 qui
inclut la captation carbone. Nous ouvrirons cette conversation-là plus tard.
Mais... mais reste qu'Énergir a commandé une étude à WSP Deloitte qui sont
revenus pour dire : Bon, bien, le potentiel, il est de 12 %.
Mais en gros, si... si on utilise tout ce qui est organique au Québec et si on
y gratte à peu près toutes les... tout ce qu'il y a dans nos forêts, on est
capable d'avoir assez d'affaires organiques pour obtenir les deux tiers de la
consommation actuelle en gaz fossiles. Donc, les deux tiers de ce qu'on... de
ce qu'on consomme actuellement. Et donc je me demandais, parce que c'est un chiffre
vraiment, en tout respect Deloitte et à WSP, là, assez délirant, là,
honnêtement, là. Ça fait que je comprends, pour avoir travaillé avec plusieurs
de ces compagnies-là, qu'on ne mord pas toujours la main qui nous nourrit, là.
Mais... donc, ma question c'est : Est-ce que le gouvernement prend
sérieusement ces chiffres-là comme étant comme étant réalistes?
Le Président (M. Montigny) : Très
bien, très bien. Maintenant, Mme la ministre, vous avez la parole.
• (15 h 20) •
Mme Fréchette : Oui. Merci,
M. le Président. Donc, je crois que l'étude parlait en fait du potentiel
technique qui pourrait nous mener à deux tiers de gaz de source renouvelable si
on récupérait tout ce qu'il est possible de récupérer pour contribuer à créer
du potentiel donc.
M. Bouazzi : Donc, on est
d'accord que ça n'arrivera jamais, là.
Mme Fréchette : Écoutez, ça
va... ça va dépendre de la législation aussi, comment elle va évoluer. On a la
capacité d'importer aussi du gaz de source renouvelable. Donc, si jamais on n'a
pas la capacité interne au Québec de... d'atteindre notre objectif, il y a cet
approvisionnement-là qu'on peut faire de l'extérieur. Mais tout... Oui, ils le
font déjà d'ailleurs. Mais donc tout va dépendre aussi à la fois de l'évolution
technologique, mais de la législation, là.
M. Bouazzi : C'est vrai
effectivement que c'est ce qu'on fait très majoritairement dans le réseau
d'Énergir en ce moment, le petit 2 % dont on en parle. Mais... mais plus
largement... Non. Je voudrais juste qu'on se mette.... je veux dire, en toute
transparence, mes amis, je voudrais juste qu'on se mette d'accord...
M. Bouazzi : ...en toute
transparence... Je voudrais juste qu'on se mette d'accord que le chiffre de
deux tiers de gaz renouvelable produit au Québec et injecté dans notre réseau,
donc deux tiers de l'équivalent du gaz fossile qu'on utilise aujourd'hui n'est
juste pas réaliste, si on peut se mettre d'accord là-dessus, je veux dire. À
moins que vous ayez quelqu'un, un scientifique quelconque, autre qu'une
commande d'Énergir qui affirme une telle affirmation, je pense que ça serait
une hypothèse importante à juste écarter dans le futur de nos débats, parce
qu'ils sont importants... bien, en fin de compte, on a une limite de gaz
renouvelable qui est très important, là, il faut la cajoler, cette... ce gaz
renouvelable, et l'utiliser partout. On n'est pas capable de se passer de gaz,
mais il ne faut pas penser que cette limite-là rejoint des chiffres autres
que... Il y a encore une fois de deux chiffres dans l'étude WSP et l'enjeu, là,
qui est à 12,5 %, si mes souvenirs sont bons, puis l'autre qui parle du
deux tiers qui, lui, est basé sur des hypothèses qui ne sont pas sérieuses, en
fait.
Mme Fréchette : M. le
Président, bien, je ne peux pas présumer des développements technologiques que
l'on va vivre, là, dans huit ans, 15 ans, 17 ans. Je veux dire, on ne
peut pas fermer la porte à une évolution des technologies qui nous permettrait
d'atteindre ce niveau-là. Alors, moi, je ne me sens pas en capacité aujourd'hui
de statuer sur l'avenir. Je ne sais pas qui peut le faire ici, là, mais il y a
une part d'évolution qu'on a vécue ces dernières années qu'on n'avait pas
prédit, je suis convaincue, il y a 20 ans. Alors, c'est la même chose pour
les 20 prochaines années ou 25 prochaines années. Et ça s'applique
aux GNR comme à d'autres, d'autres domaines.
Le Président (M. Montigny) :
Très bien. Alors...
M. Bouazzi : Je veux
bien. Je veux bien qu'on prédise ça. Je suis d'accord avec vous, Mme la
ministre, mais dans l'état actuel des choses, on ne peut pas partir de
l'hypothèse que c'est vrai. On peut partir de l'hypothèse qu'on ne sait pas.
Ça, à la limite, je veux bien d'accord avec vous, là, mais on ne peut pas partir
de l'hypothèse que c'est vrai. C'est juste ça, mon point, là. C'est une
différence de ne pas savoir ce qui nous attend, et une autre c'est de prendre
comme hypothèse que c'est possible. On peut difficilement prendre l'hypothèse
que c'est possible et surtout pas baser l'avenir de la consommation de gaz sur
une hypothèse qui, pour l'instant, n'est pas possible avec la technologie qu'on
connaît. Est-ce qu'on est d'accord là-dessus, Mme la ministre?
Mme Fréchette : D'accord
sur le fait qu'on ne connaisse pas l'avenir. Oui.
M. Bouazzi : Et que,
donc, l'hypothèse des deux tiers est, pour l'instant, en connaissant, d'après
ce qu'on sait aujourd'hui, n'est pour l'instant pas possible.
Mme Fréchette : On ne
peut pas la garantir.
M. Bouazzi : Bien là,
pour l'instant, on peut garantir qu'elle n'arrivera pas avec la technologie
qu'on a aujourd'hui.
Mme Fréchette : Ah! Bien
ça, c'est autre chose. On peut en importer aussi, comme disait tout à l'heure.
Actuellement, il y en a qui produisent du GSR au Québec et qui l'exportent. On
peut en importer également de l'Ouest canadien ou des États-Unis. Alors, c'est
ça. Moi, ce que je peux... Ce que je peux vous dire, c'est que je ne peux pas
garantir l'atteinte de cet objectif-là, mais tout va dépendre de l'évolution
technologique puis de l'évolution de la législation.
M. Bouazzi : Parce que...
Parce que mon point, c'est que, bon, on veut atteindre 10 % jusqu'à 2030.
Et l'idée c'est de dire : C'est quoi qui est raisonnable d'espérer jusqu'à
2050? Imaginons que c'est 20 %. 20 %, c'est quand même pas mal, là.
Imaginons que c'est 20 %. Bien là, on se retrouve avec 80 % de la
consommation qu'il faut diminuer, et on se retrouve avec toutes sortes de
tuyaux qui ont été faits et qui ont un temps d'amortissement qu'il va falloir
payer pour. Qui va payer pour? Donc, c'est des vraies questions qu'on a à se
poser comme législateurs, Mme la ministre, sur, bien, à qui on garantit du
renouvelable et à qui on ne pourra pas livrer de renouvelable. On ne peut pas
vivre avec juste l'espoir que la technologie va nous permettre de répondre à ce
besoin-là pour 100 % des consommateurs en 30 ans. D'ailleurs,
évidemment, même Énergir, malgré parfois son optimisme, ne nous propose pas ça
non plus, là.
Le Président (M. Montigny) :
Mme la ministre, vous pouvez y aller`
Mme Fréchette : Merci.
Mais il ne faut pas... Il ne faut pas non plus oublier qu'on est dans une phase
de transition énergétique et qu'il y aura donc de la conversion énergétique qui
va s'opérer. Et donc le volume global de gaz qui sera consommé au Québec va
varier dans le temps et va probablement diminuer, en fait. Donc, on voit ici
les estimés. Ça, c'est, oups! les estimés des...
Une voix : ...
Mme Fréchette : ...les
estimés de Gaz Métro, trajectoire 2050. On voit qu'ils ont un grand... une
grande diminution des volumes de distribution de gaz qui est prévue d'ici
2050...
Mme Fréchette : ...donc on
parle de 6 250 mètres cubes pour 2022, qui baisseraient à 5 600
en 2030, à 4 200 en 2040, 3 400 en 2050. Donc, on est dans une
trajectoire de réduction très marquée, presque la moitié moins, suivant les
estimés, là, de l'entreprise.
M. Bouazzi : ...vous êtes en
train de nous lire un document stratégique d'Énergir. C'est bien ça?
Mme Fréchette : C'est...
documents de... oui, d'Énergir, là. Je ne vois pas le logo mais c'est Énergir,
oui. On peut... On peut vous donner la source.
M. Bouazzi : Ah! je connais
très bien ce document. Il est... Il est... Il est très bien fait d'ailleurs. La
question qui se pose, c'est : Quels sont les paramètres que nous avons,
nous, pour prendre les décisions? Et moi, je vous inviterai... c'est peut-être
une demande que je vous fais, Mme la ministre, c'est d'avoir deux... d'avoir
une étude sur ce qui est faisable, d'un point de vue gaz, qui n'est pas faite,
produite ou commandée par Énergir, étant donné le conflit d'intérêts, au
minimum l'apparence d'un conflit d'intérêts assez évident, là. Ça fait que je
ne sais pas si vous seriez ouverte à vous... à vous engager à faire une étude
sur les capacités de production de gaz renouvelable, d'un côté.
Puis aussi, quant à être dans la
planification d'Énergir, à partir de 2030, il y a tout un aspect d'emmagasinage
de CO2 qui nous semble pour le moins optimiste. Ce serait bien qu'on ait des
études indépendantes qui nous permettent d'espérer quand même avoir des
données, en tant que législateurs et puis aussi pour les Québécoises et
Québécois, qui sont... qui nous permettent d'avoir des débats démocratiques,
sains et ciblés.
Le Président (M. Montigny) : Très
bien. Merci. Mme la ministre, allez-y.
Mme Fréchette : Alors, M. le
Président, donc, le ministère, en fait, est en train de travailler à l'élaboration
d'un règlement pour le GSR pour la période post 2030. Donc, ça va nous donner
un cadre et des assises intéressantes, justement, pour voir venir, et une
assise qui n'est pas... qui n'émane pas, donc, de l'entreprise ou d'une
entreprise active dans le domaine.
Ça va considérer notamment aussi
l'évolution des options d'emmagasinage. Bon. Là-dessus, il y a des
développements technologiques déjà qui sont survenus, mais qui assurément vont
survenir plus avant. Donc, on a des entreprises comme Deep Sky, par exemple,
qui font des développements technologiques et qui tentent de creuser cette
option-là. Donc, voilà, ça va passer en revue les différentes options qui
s'offrent à nous, et qui va porter sur la période post 2030. Donc, je pense, ça
va être un document d'intérêt.
M. Bouazzi : C'est... C'est
pour quand, ce règlement, Mme la ministre?
Des voix : ...
Mme Fréchette : O.K. Pour
assez bientôt. Je dirais dans les prochains mois.
M. Bouazzi : O.K. Et est-ce
que vous pourriez commander une étude indépendante pour voir le... je comprends
le règlement, là, mais pour voir le potentiel de création de gaz renouvelable
d'un côté, au-delà... parce que Deep Sky, c'est ça, dont vous avez parlé, c'est
ça, qu'elle s'appelle? J'ai oublié, oui, la compagnie.
Mme Fréchette : L'entreprise.
Oui.
• (15 h 30) •
M. Bouazzi : Bon. On l'aime
bien. Ils travaillent fort et ils ont des très beaux idéaux. Mais concrètement,
pour l'instant, il est possible que ça ne mène nulle part. Je veux dire, on
n'est pas dans une situation où c'est : Ah! ouf! On a la solution pour
l'emmagasinage. Ça fait que, si on peut avoir des études, autres que faites par
les personnes intéressées, qui puissent nous dire qu'est-ce qu'on peut créer
comme gaz renouvelable, d'un côté, et puis le stockage ensuite, là, ça nous
aiderait vraiment beaucoup. Et puis ça aiderait aussi les industries du Québec,
là.
Le Président (M. Montigny) : Très,
très bien. Mme la ministre.
Mme Fréchette : Bien,
écoutez, j'ai... je n'ai pas davantage d'informations, là, sur des sources. Là,
à savoir est-ce qu'il existe des études en dehors de celles...
15 h 30 (version non révisée)
Mme Fréchette : ...demandées
par Énergir et en dehors du règlement qui sera élaboré par le ministère. Je ne
saurais pas m'avancer à ce stade-ci. Peut-être que, dans le cadre de l'élaboration
du règlement, il y a justement des... une recherche pour des sources
additionnelles qui sera faite, j'imagine que ça fera partie du travail à
élaborer, mais, pour l'instant, je ne peux pas m'avancer sur des études que je
pourrais identifier.
M. Bouazzi : Bien, moi, mon
point, c'est qu'on a des chercheurs exceptionnels, notamment à ETS, ou à
Polytechnique, ou ailleurs, qui pourraient... à qui vous pourriez commander
quelque chose d'indépendant. Ça fait que je vous en fais la demande. Si vous
pourriez au moins évaluer ça, Mme la ministre, ça nous aiderait, là. Parce que,
pour l'instant, tout ce qu'on a quelque chose, c'est... on a des... on a des
documents qui... au minimum, il y a de l'apparence de conflit d'intérêts. Ça
serait vraiment utile pour nous d'avoir des données qui soient dénuées de cette
apparence et qui nous permettent de prendre des décisions objectives.
Mme Fréchette : Je vous
entends. Donc, on analysera l'idée. Merci.
Le Président (M. Montigny) : Très
bien. Est-ce qu'il y a d'autres interventions? Oui, M. le député de
Jacques-Cartier, vous avez la parole.
M. Kelley : ...je demande une
suspension. Nous avons un amendement à déposer.
Le Président (M. Montigny) : Sans
problème. Alors, nous allons suspendre quelques instants.
(Suspension de la séance à 15 h 32)
(Reprise à 15 h 37)
Le Président (M. Montigny) : Nous
reprenons donc nos travaux. Au moment de la suspension, on a été avisé de
l'intention du député de Jacques-Cartier de déposer un amendement à
l'article 36. Cet amendement a été reçu. Il est présentement affiché à
l'écran. M. le député, vous pouvez en faire la lecture.
M. Kelley : Merci beaucoup,
M. le Président. Alors, l'amendement... la suite : Modifier
l'article 52.5 de la loi de la Régie de l'énergie introduit par
l'article 36 du projet de loi en ajoutant, à la fin, l'alinéa
suivant :
«La Régie doit rendre une décision sur une
demande faite en vertu du présent article dans un délai d'au plus de
60 jours de sa prise en délibéré.»
M. le Président, la raison pourquoi j'ai
déposé ça, c'était quelque chose qui était soulevé par Énergir dans leur
mémoire, et juste de rappeler un petit peu l'argumentaire. Dans leur mémoire,
ils parlent en général de l'allègement de processus réglementaire dans une perspective
d'accélération de la transition énergétique et soulèvent des préoccupations
sur... de revoir la périodicité des plans d'approvisionnement des
distributeurs. Ils parlent un peu de clarifier la séquence de fixation des
tarifs, mais, dans la section 2.3, définir les délais de traitement par la
régie. Et leur argumentaire, c'est de la suite dans leur mémoire : «La
Régie étant un tribunal administratif spécialisé qui définit ses propres règles
de procédure, Énergir reconnaît que le cadre procédural applicable aux débats
doit bénéficier d'une certaine souplesse. Énergir est d'avis que la loi devrait
néanmoins préciser plus clairement des orientations sur le sujet. À ce titre,
il est essentiel que la loi signale les délais à l'intérieur desquels des demandes
devraient être traitées par le Régie. En effet, les décisions de la Régie sont
parfois rendues dans de longues délais qui ont pour effet de rendre le
processus réglementaire imprévisible.
«Le projet de loi n° 69 précise que
dans certains cas, les décisions tarifaires en distribution doivent être
rendues dans les 60 jours de la prise en délibéré. Cette exigence devrait
aussi s'appliquer à la fixation des autres tarifs prévus au nouvel
article 52.5 de la LRE. Cette précision à la loi, sans devenir un carcan
inflexible, ajouterait de la prévisibilité dans le processus réglementaire tout
en favorisant un plus grand climat de confiance des parties prenantes,
demandeuses, fournisseuses, producteuses, intervenantes, à son endroit.»
• (15 h 40) •
Alors, c'est la raison pourquoi nous avons
pensé que c'était une bonne idée, au minimum, de déposer cette proposition d'un
amendement. Je pense que ce n'est jamais, M. le Président, une mauvaise chose
des fois d'essayer de préciser des dates pour une délibération, quand même, de
rendre une décision, etc. Je pense que... Je comprends l'argumentaire d'Énergir
sur le fait que, peut-être, ça va ajouter plus de prévisibilité dans le
processus. Alors, je ne sais pas si la ministre a une réponse à notre
suggestion d'amendements ou quand même une réponse pour Énergir sur ce
sujet-là. Merci, M. le Président.
Le Président (M. Montigny) : Merci,
M. le député...
Le Président (M. Montigny) : …alors,
Mme la ministre, quand vous êtes prête.
Mme Fréchette : Merci, M. le
Président. Donc, bien, écoutez, je rejoins le député de Jacques-Cartier dans
les constats et dans la nécessité d'aller de l'avant dans une période
relativement restreinte pour la prise de décision, et c'est exactement, en
fait, ce qu'on a fait déjà avec l'adoption d'un des amendements qu'on a
adoptés. Donc, c'était l'amendement 17.1, qui… de la loi sur la Régie de
l'énergie, qui vient stipuler qu'une décision de la régie doit être rendue dans
un délai d'au plus 60 jours de la date de la fin des observations et de
l'argumentation des participants, et être motivée. Donc, on a déjà, finalement,
bref, cette approche-là qui a été adoptée avec l'amendement. Et voilà, on se
rejoint exactement au même point. Donc, c'est une… quelque chose qui a déjà été
fait.
M. Kelley : Et il n'y a
aucune distinction entre les deux décisions qui est faite, peut-être, sur les
décisions concernant le gaz naturel, c'est vraiment pareil de qu'est-ce qu'on a
déjà adopté avec l'article 7?
Mme Fréchette : C'est ça. Le
60 jours, c'est pour l'entité de la Régie, donc peu importe la nature,
l'objet de la décision.
M. Kelley : Parfait. Encore,
M. le Président, j'ai déposé ça… pas à la demande, mais juste pour s'assurer
qu'on a… couvrir toutes les propositions qui étaient mises de l'avant par les
différents groupes. Puis, si on a une qui était précise sur cet élément-là, et
je comprends qu'il y a le lien qui a été directement fait avec
l'article 17. Alors, comme j'ai dit, je n'ai pas vraiment des autres arguments,
j'ai juste pensé que c'est important de s'assurer que tout est réglé sur cette
question. Merci beaucoup. Puis on peut passer à un vote nominal, si vous
voulez, M. le Président.
Le Président (M. Montigny) : Très,
très bien. Demande de vote nominal. Parfait. Alors, maintenant, est-ce qu'il y
a d'autres personnes qui voulaient s'exprimer? Non. Alors, nous procéderons,
Mme la secrétaire, par le vote en appel nominal.
La Secrétaire
: Pour,
contre, abstention. M. Kelley (Jacques-Cartier)?
M. Kelley : Pour.
La Secrétaire : Mme Garceau
(Robert-Baldwin)?
Mme Garceau : Pour.
La Secrétaire
: Mme Fréchette
(Sanguinet)?
Mme Fréchette : Contre.
La Secrétaire
: M. Bussière
(Gatineau)?
M. Bussière : Contre.
La Secrétaire
: M. Rivest
(Côte-du-Sud)?
M. Rivest : Contre
La Secrétaire
: M. Sainte-Croix
(Gaspé)?
M. Sainte-Croix : Contre.
La Secrétaire
: M. Tremblay
(Dubuc)?
M. Tremblay : Contre.
La Secrétaire
: M. Montigny
(René-Lévesque)?
Le Président (M. Montigny) : Abstentions.
Abstention. Alors, la proposition d'amendement est rejetée. Nous revenons donc
à l'étude de l'article 36. Mme la ministre… si vous aviez juste… savoir si
vous avez…
Mme Fréchette : Moi, je n'ai
pas d'intervention additionnelle, là.
Le Président (M. Montigny) :
Non. Est-ce qu'il y a des interventions additionnelles sur cette section de
l'article 36? On se rappellera qu'on a choisi de le travailler par blocs.
On est donc au 52.5. Comme il n'y a pas d'autre intervention, nous allons
passer tout de suite à l'étude du 52.6, toujours dans l'article 36. Alors,
pour la présentation de cette section 52.6, Mme la ministre, je vais vous
laisser la parole.
Mme Fréchette : Merci.
Alors : Cette loi est modifiée par l'insertion, après l'article 52.4,
des suivants :
«52.6. La régie fixe, conformément aux
premier et quatrième alinéas de l'article 49, avec les adaptations
nécessaires et sur demande d'un distributeur de gaz naturel ou d'un producteur de
gaz de sources renouvelables ou de sa propre initiative, les tarifs et les
conditions de services d'un distributeur (Interruption), pardon, d'un
distributeur… distributeur applicable à un tel producteur pour l'injection de
gaz de sources renouvelables.
«La juste valeur des actifs pouvant faire
partie de la base de tarification d'un distributeur de gaz naturel est celle
afférente aux postes d'injection et/ou aux installations et équipements utiles
à l'injection, ainsi que celle correspondant à la différence entre le montant
visé au premier alinéa de l'article 51 et celui visé au deuxième alinéa de
cet article.»
Cet article prévoit que la régie peut
fixer des tarifs et des conditions de service applicables à un producteur de
gaz de sources renouvelables pour l'injection de ce gaz dans un réseau de
distribution de gaz naturel, ainsi que la méthode utilisée par la régie et les
coûts qui peuvent être récupérés dans ces tarifs. Merci.
Le Président (M. Montigny) : Très
bien. Alors, est-ce qu'il y a des interventions? M. le député de
Jacques-Cartier.
M. Kelley : Oui, Mme la
ministre, c'est très similaire à l'article qu'on a suspendu sur… où on a des
discussions, de 50… je pense que c'est 50 ou 51, où on parle des points
d'injection pour le… le gaz de sources renouvelables. Alors, c'est peut-être
juste de comprendre c'est quoi, les distinctions? Est-ce qu'on rentre dans un
petit peu de concordance avec quelque chose qu'on n'a pas adopté…
M. Kelley : ...encore ou si
c'est... ici, c'est plus pour le réseau de distribution, alors c'est l'étape
après?
Le Président (M. Montigny) : Très
bien. Alors, maître...
Mme Fréchette : M. le
Président, j'inviterais Me Marois à nous préciser la nuance.
Le Président (M. Montigny) : Merci.
Me Marois.
M. Marois (Samuel) : Donc,
c'est un article qui est lié au nouvel article 50 qui est proposé à
l'article 29 du projet de loi, qui concernait, si vous vous souvenez bien,
les projets d'extension du réseau de... pour l'injection de GSR. Donc, dans cet
article-là, on faisait la partie qui concerne le consommateur, donc les
consommateurs assumaient, dans leur tarif, une partie du coût de la
canalisation. Là, on fait la partie qui concerne le producteur, qui paie la
valeur des actifs autres.
M. Kelley : Je sais que ma
collègue de Robert-Baldwin... je veux... mais on a la même question, mais...
parce qu'on arrive ici puis on est en train de parler de la juste valeur des
actifs. Mais ça dit quoi exactement, ça? C'est... Est-ce qu'il y a une
définition juridique? C'est un terme pas mal large, là, dans le sens que...
Alors, c'est... Nous, on a eu la même question pour l'article 29, 50. Ça
dit quoi exactement, la «juste valeur des actifs»?
Une voix : ...
M. Kelley
: Qu'on a
suspendu, exactement.
Le Président (M. Montigny) : Très
bien. Me Marois.
M. Marois (Samuel) : La
«juste valeur des actifs», c'est... c'est le langage qui est utilisé quand vous
regardez le premier... le paragraphe 1 du premier alinéa de
l'article 49, qui est le... On se rappelle, 49, c'est la grande recette
pour fixer les... certains tarifs. Donc... Puis le paragraphe 1 de cet
article-là dit que la régie établit la valeur... la juste valeur des actifs.
Donc, on... par renvoi, on applique la recette puis évidemment on utilise les
mêmes mots.
M. Kelley : Je pense, je vais
céder la parole à ma collègue de Robert-Baldwin, qui a des questions précises
là-dessus.
Le Président (M. Montigny) : Tout
à fait. Mme la députée de Robert-Baldwin, vous avez la parole.
Mme Garceau : Merci, M. le
Président. Je pense qu'on va... De toute façon, cette notion-là était déjà dans
les autres articles qu'on a suspendus. Ça fait que... Puis je l'avais mentionné
à un moment donné. Ça fait qu'on va y revenir, parce qu'évidemment la juste
valeur, ça veut dire quoi? Parce que ce qu'on... il y a différentes façons
d'évaluer un actif. À sa juste valeur de remplacement, marchande? C'est quoi...
Il me semble qu'il manque quelque chose, là, dans la définition de la juste
valeur.
Le Président (M. Montigny) : Très
bien. Merci. Mme la ministre.
Mme Fréchette : ...à nous
préciser.
Le Président (M. Montigny) :
Avec plaisir. Me Marois, vous avez la parole.
M. Marois (Samuel) : Oui.
Donc, les gens du ministère pourront peut-être compléter ma réponse sur les
aspects comptables de la question qui excèdent mon expertise, mais je vous
réfère au deuxième alinéa de l'article 50, qui dit que, pour l'application
du paragraphe 1 de l'article 49, «la juste valeur des actifs est
calculée sur la base du coût d'origine, soustraction faite de l'amortissement».
Je comprends que c'est la valeur nette comptable, dans le fond. Puis ça, c'est
quelque chose qui existe. On le reprend parce qu'on fait une réécriture de
l'article, donc il fallait rebouger les textes. Donc, c'est pour ça qu'on le...
C'est dans les textes ajoutés, mais je porte à votre attention que c'est déjà
ce que prévoit la loi.
Mme Garceau : ...vous avez
fait référence à quel... 50, l'article 50?
• (15 h 50) •
M. Marois (Samuel) : Le
nouvel... Le... Je vous amène à l'article 29 du projet de loi.
Mme Garceau : Oui.
M. Marois (Samuel) : Prenez,
dans le texte proposé, colonne du milieu, le nouvel article 50 qu'on
introduit, le deuxième alinéa de cet article-là, qui dit : «De même, pour
l'application de ce paragraphe, la juste valeur des actifs est calculée sur la
base du coût d'origine, soustraction faite de l'amortissement.» Puis, si vous
regardez dans la colonne de droite, là, de votre cahier, qui est le texte
actuel de la loi, l'article 50 dit exactement la même chose. Donc, il n'y
a pas de changement à ce niveau-là.
Mme Garceau : O.K. Merci.
Le Président (M. Montigny) : Très
bien. Merci. Est-ce qu'il y a d'autres interventions? Oui, M. le député de
Jacques-Cartier. Je vais revenir après, M. le député de Jean-Talon.
Jacques-Cartier en premier ou... C'est correct? Vous laissez au collègue de
Jean-Talon? On va aller avec monsieur....
M. Kelley
: Oh oui!
J'ai toujours laissé la place...
Le Président (M. Montigny) :
On va y aller avec le collègue de Jean-Talon.
M. Kelley : En alternance,
c'est correct...
Le Président (M. Montigny) : Aucun
problème...
Le Président (M. Montigny) : ...M.
le député de Jean-Talon, vous avez la parole.
M. Paradis : Oui. Merci, M.
le Président. En fait, c'est simplement pour la logique de notre analyse. Je me
demande si cet article ne devrait pas faire partie de la série qui ont été
suspendus, parce que le gouvernement, le ministre, je pense, nous revient
bientôt avec des propositions pour les articles 50 et 51, qu'on ne connaît pas
encore, mais cet article que nous analysons actuellement fait expressément
référence à l'article 51, au premier alinéa et au deuxième alinéa de cet
article. Donc, moi, j'essaie de faire la concordance, mais, actuellement,
puisqu'on a suspendu cet article-là, il me semble que ça devrait être la même
logique.
Le Président (M. Montigny) : ...très
bien. Mme la ministre, quand vous serez prête. Aucun problème.
Des voix : ...
Le Président (M. Montigny) : Alors,
nous allons prendre une petite pause, on va... à moins que vous soyez prête,
là.
Mme Fréchette : ...
Le Président (M. Montigny) : Non,
sans problème. On peut suspendre. Nous allons suspendre quelques instants.
(Suspension de la séance à 15 h 53)
(Reprise à 15 h 54)
Le Président (M. Montigny) : Nous
reprenons donc nos travaux. Mme la ministre, je vous laisse la parole
maintenant.
Mme Fréchette : Merci, M. le
Président. Alors, pour précision, donc, les articles que l'on a... que l'on a
traités, que l'on a suspendus, articles 50 et 51, on comprenait, en fait, que
l'article 51, qui traite, là, des projets d'extension, n'allait plus faire
l'objet de nouveaux amendements, parce que la décision semblait être...
l'orientation semblait être convenue entre nous, et c'était plus sur l'article
50 qu'il y avait du travail encore à faire.
Et, quand on regarde l'article 52.6, eh bien, il
porte sur l'article 50, et non pas l'article 51... l'inverse, pardon, il porte
sur l'article 51, qui me semblait faire consensus, et non pas sur l'article 50,
qui requiert encore un peu de travail. Donc, on proposerait, en, fait de
poursuivre les discussions, puisque c'est lié à un article qui ne serait pas
appelé à être modifié à nouveau.
Le Président (M. Montigny) : Oui,
sans problème. M. le député, je vous laisse la parole avec plaisir.
M. Paradis : Oui. Là,
c'est... Je conviens que, pour les gens qui nous regardent, c'est un petit peu
de la... là, ce qu'on est en train de faire.
Mme Fréchette : J'avoue.
J'avoue. Je compatis.
M. Paradis : Mais c'est parce
que, oui, c'est vrai, je pense qu'il y avait... il y avait un alignement pour
le premier... le premier alinéa de l'article 51, et on se souviendra qu'on a eu
une bonne discussion, notamment vous et moi, Mme la ministre, à propos des
présomptions qui sont créées, non seulement à l'article 50 mais également au
deuxième alinéa de l'article 51. Cet article 51 est suspendu au complet, et je
veux juste qu'on se remette en tête, là, la dernière phrase de l'article 52.6
dont on discute actuellement, et ça dit que : La juste valeur des actifs
pouvant faire partie de la base de tarification d'un distributeur de gaz
naturel et celle afférente aux postes d'injection et aux installations et
équipements utiles à l'injection, ainsi que celle correspondant à la différence
entre le montant visé au premier alinéa de l'article 51 et celui visé au
deuxième alinéa de cet article.
Donc, j'ai comme l'impression qu'il nous
manque peut-être des bouts, là, pour bien réfléchir à cet article-là, vu que
l'ensemble de l'article 51...
M. Paradis : ...est suspendu.
En tout cas, pour la logique de nos débats, est-ce qu'on ne devrait pas
attendre d'avoir votre texte de base puisque le 52.7 y réfère? Ça me semble
être dans l'ordre des choses. Puis je ne suis même pas en train de dire que
j'ai... il y a peut-être un enjeu, je ne le sais pas, là, c'est simplement que,
puisqu'on n'a pas l'article sur lequel celui ci se repose, ça rend nos débats
plus difficiles, en tout cas.
Le Président (M. Montigny) : Mme
la ministre.
Mme Fréchette : Si vous
permettez, j'inviterais Me Marois à amener une précision pour le deuxième
alinéa de 51.
Le Président (M. Montigny) : Très
bien. Me Marois, vous avez la parole.
M. Marois (Samuel) : Oui.
Bien, en fait, il y a des mots communs entre tous ces articles, mais le sujet
n'est pas du tout le même. Par contre, sur la question des... Donc, d'un point
de vue logique, il y a aurait... ce serait possible de continuer d'étudier 52.6
ou de suspendre pour l'étudier avec le 29, mais concernant la stratégie, pour
la suite, je me retourne vers Mme la ministre.
Mme Fréchette : Ce sont deux
thématiques différentes, distinctes qui sont traitées à travers ces articles.
Donc, il n'y aurait pas d'incidence à modifier. L'article 52.6 sur le
deuxième alinéa de l'article 51.
Le Président (M. Montigny) : Alors,
à ce stade-ci, Mme la ministre, vous proposez de continuer.
Mme Fréchette : De
poursuivre, oui.
Le Président (M. Montigny) : Merci.
M. le député.
M. Paradis : Bon, bon, bon,
c'est parce que je suis un peu surpris, là. L'article 52.6 qu'on
analyse actuellement réfère expressément à l'article 51, le premier et le
deuxième alinéa dont on a suspendu l'étude. Donc, on ne sait pas, le texte...
on ne connaît pas, on ne l'a pas devant nos yeux, le texte que vous allez nous
proposer avec des amendements, et là vous voulez qu'on parle d'un article qui y
réfère expressément? Je ne vois pas comment... Parce que, là, je vais... il va
falloir qu'on recommence toute la discussion qu'on a eue hier. Parce que, là,
je vais vous demander si vous êtes d'accord avec les présomptions, puis là si
on accepte 52.6, est-ce que ça veut dire qu'on va être pris avec le texte sur
lequel on a eu des discussions? Il me semble, en tout cas, que la prudence pour
la qualité de nos débats ferait en sorte qu'on devrait suspendre cet article-là
qui dépend de celui qui est déjà suspendu, comme d'autres que vous avez
suspendus.
Le Président (M. Montigny) : Très
bien. Mme la ministre, vous avez la parole.
Mme Fréchette : Écoutez, on
est dans des débats d'interprétation. Alors, moi, ça me va si on suspend la
discussion d'aujourd'hui pour vous en convaincre qu'il n'y aura pas d'impact
sur ce qu'on va vous ramener au 51, premier et deuxième alinéa. Alors, on peut
faire avec ça.
Le Président (M. Montigny) : Alors,
vous me proposez de revenir plus tard, en réalité, à cette section de
l'article, parce que c'est comme... À moins que vous me demandiez de suspendre
tout l'article. Bon, je ne crois pas qu'on ait besoin de suspendre cette
section parce que, de toute façon, on l'a déjà fait un peu plus loin, on était
revenu quand même, à moins qu'on arrive à la fin de l'article puis que, là,
vous souhaitez vraiment le suspendre. Quand on arrivera à la fin, on le fera.
Mais ce que je vous propose, c'est de passer au 52.7, là, si je ne suis pas
mêlé, là, c'est là qu'on devrait aller, à 52.7, puis on y reviendra au 52.6.
Puis à la fin, quand on aura fini le 36, bien, on verra si vous souhaitez le
suspendre. Alors, on serait rendu à 52.7. Mme la ministre, je vous laisse en
faire la présentation. Toujours dans l'article 36 à 52.7.
• (16 heures) •
Mme Fréchette : Alors
52.7 : «La régie fixe, conformément au premier et quatrième alinéa de
l'article 49, avec les adaptations nécessaires et sur demande d'un
titulaire d'une licence de stockage ou de sa propre initiative, les tarifs et
les conditions de service applicables au stockage par ce titulaire de gaz
naturel ou de gaz de sources renouvelables.»
Cet article prévoit que la régie fixe, à
la demande d'un titulaire d'une licence de stockage au sens de la Loi sur le
stockage de gaz naturel et sur les conduites de gaz naturel et de pétrole, les
tarifs et les conditions applicables à son service de stockage de gaz. Merci.
Le Président (M. Montigny) : Très
bien. Est-ce qu'il y a des interventions? Il n'y a pas d'intervention. Alors,
comme il n'y a pas d'intervention, on va passer au prochain. Mais je vous le
répète, nous pourrons toujours revenir si jamais il vous revenait une
intervention sur cette section. Ça nous amène à la dernière section de cet
article. Avant de voir si on le suspend ou non, regardons le 52.8.
Mme Fréchette : 52.8
Donc : Cette loi est modifiée par par l'insertion, après
l'article 52.4, des suivants :
52.8. Une décision de la régie fixant un
tarif de distribution d'électricité...
16 h (version non révisée)
Mme Fréchette : ...l'annexe
I de la Loi sur Hydro-Québec (chapitre H-5) la Régie publie à la Gazette
officielle du Québec, l'annexe I modifiée à la suite de cette fixation. La régie
publie également à la Gazette officielle du Québec tout autre tarif qu'elle
fixe en indiquant la date à compter de laquelle il prend effet. Le transporteur
ou le distributeur d'électricité, un distributeur de gaz naturel et un
titulaire d'une licence de stockage, publient sur leur site internet leurs tarifs
et leurs conditions de service. Ces derniers sont réputés faire partie de tout
contrat conclu avec un client relativement aux services visés au présent
chapitre.»
Alors, c'est un article qui prévoit les
modalités de publicité des tarifs et des conditions de service fixées par la régie.
Il prévoit que la régie publie à la Gazette officielle du Québec tout
tarif qu'elle fixe en indiquant la date à compter de laquelle ce tarif prend
effet et une obligation pour les assujettis dont les tarifs et les conditions
de service sont fixés par la régie de publier ceux-ci sur leur site Internet. S'agissant
des tarifs de distribution d'électricité d'Hydro-Québec, l'article prévoit que
les décisions de la régie modifient l'annexe I de la Loi sur Hydro-Québec.
Enfin, cet article prévoit que les tarifs et les conditions de service sont
réputés faire partie des contrats conclus entre les assujettis et leurs clients
relativement aux services réglementés. Merci.
Le Président (M. Montigny) :
Très bien. Merci. Est-ce qu'il y a des interventions? Oui, M. le député de
Jean-Talon, vous avez la parole.
M. Paradis : Je vais
revenir à une discussion qu'on a déjà eue, mais on a un cas d'espèce. Donc, qui...
qui est... qui est le client? De qui on parle quand on parle des clients, par
exemple, au troisième alinéa de l'article?
Le Président (M. Montigny) :
Très bien. Alors, Mme la ministre, quand vous serez prête.
Une voix : ...
Mme Fréchette : Le client,
dans cet article-ci, ça se trouve à être l'entreprise, donc, en l'occurrence, Énergir
qui réfère à ce que l'on appelle le client.
Une voix : ...
Mme Fréchette : C'est
plus général, en fait. Là, je donne un exemple avec Énergir.
Une voix : ...
Mme Fréchette : C'est tout
organisme qui est en interaction transactionnelle avec Hydro, transport et
distribution.
Une voix : ...
Mme Fréchette : Les
distributeurs de gaz naturel.
M. Paradis : Bon, on
va... On va revenir, on va clarifier, là, puis on va se prendre... On va mettre
des noms, puis on va clarifier les concepts. Le transporteur, ou le
distributeur d'électricité, ou un distributeur de gaz natulair... de gaz
naturel et un titulaire d'une licence de stockage. Donc, qui est le
transporteur ou le distributeur d'électricité dans cet alinéa-là?
Mme Fréchette : Le
transporteur? Hydro-Québec?
Une voix : ...
Mme Fréchette : Hydro-Québec.
Hydro-Québec transport.
M. Paradis : Ça va. O.K.
Hydro-Québec. Un distributeur de gaz naturel?
Mme Fréchette : Énergie,
exemple.
M. Paradis : Très bien.
Un titulaire d'une licence de stockage?
Mme Fréchette : Intragaz.
M. Paradis : Très bien.
Donc, les clients, ce n'est pas Énergir, ici.
Mme Fréchette : Le client
d'Intragaz, c'est Énergir.
Une voix : ...
Mme Fréchette : C'est un
client pour le service de stockage.
M. Paradis : Dans le cas
où c'est le titulaire d'une licence de stockage qui est l'objet principal de l'alinéa.
C'est ça? Là, le client, c'est Énergir. Bon. Mais mettons qu'on y va avec le
transporteur ou le distributeur d'électricité. Ça, c'est Hydro-Québec. C'est
qui le client?
M. Montigny : Très bien.
Mme la ministre.
Mme Fréchette : Bien,
c'est ceux qui ont un contrat de distribution d'électricité avec Hydro, ou de
transport.
M. Paradis : Là... Donc,
on dit : «le transporteur ou le distributeur d'électricité». Hydro-Québec,
il distribue. Alors, «ces derniers sont réputés faire partie de tout contrat
conclu avec un client. Donc, quand c'est le distributeur...
M. Paradis : ...et,
l'Hydro-Québec, c'est qui, là, le client dans cet... dans cet alinéa-là?
Mme Fréchette : ...c'est le consommateur
d'énergie, le client.
M. Paradis : Donc, ça peut
être un consommateur individuel d'électricité?
Mme Fréchette : Oui.
M. Paradis : Bon. Je note
d'abord que les réponses que vous nous donnez nous ramènent à une discussion
qu'on a déjà eue sur l'importance de définir «client», «consommateur», parce
que là, ce n'est pas exactement ce qu'on avait discuté la dernière fois. Mais
ce n'est pas mon point pour l'instant.
Parce que ça, ça veut donc dire que... cet
article-là, le troisième alinéa, ce que ça dit, c'est qu'à partir du moment où
Hydro-Québec met quelque chose sur son site Internet, cet article-là, cet
alinéa-là dit que ça fait partie du contrat conclu avec M. et Mme
Tout-le-monde, par exemple, qui est le client ici. Or, il y a une règle très
importante dans notre droit, qui est d'ailleurs indiquée à l'article 1435
du Code civil du Québec, que, ça, on veut éviter de faire ça, parce que c'est
une clause externe. Puis le Code civil dit qu'à moins que le contrat de consommation
ou d'adhésion, ce qui serait le cas des contrats entre Hydro-Québec et ses
clients... une clause qui ramène à une clause externe est nulle, si, au moment
de la formation du contrat, elle n'a pas été expressément portée à la
connaissance du consommateur ou, sinon, si on allègue qu'il en a expressément
pris connaissance.
Ma question, c'est : Pourquoi, dans
le projet de loi n° 69, créer une règle qui va à l'encontre d'un principe
qui est vraiment fondamental maintenant dans le droit québécois, qui dit que,
quand un gros joueur comme Hydro-Québec passe un contrat avec un individu, tu
ne peux pas dire : Ah! fallait que tu ailles voir sur mon site Internet ou
il fallait que tu ailles voir dans telle place pour... tout ça, pour comprendre
ton contrat. On ne veut pas faire ça. Pourquoi, ici, encore une fois, on donne
un avantage à Hydro-Québec par rapport à des consommateurs?
Le Président (M. Montigny) : Mme
la ministre.
Mme Fréchette : Merci, M. le
Président. J'aimerais céder la parole à Me Marois. Merci.
Le Président (M. Montigny) : Très
bien. Me Marois, vous avez la parole.
M. Marois (Samuel) : Oui. On
pourrait commencer par faire peut-être un peu d'historique. Parce qu'à une
certaine époque, les tarifs d'Hydro-Québec étaient fixés par règlement du
gouvernement. On remonte à... même avant la Régie, en 1996. Puis les
règlements, ce sont des normes réglementaires qui ont force de loi, si je peux
dire. Ça fait qu'il y a une opposabilité d'office à quiconque.
Quand on a créé la Régie, en 1996, on a
retiré au gouvernement le pouvoir réglementaire de fixer des tarifs. On a
confié cette responsabilité-là à la Régie de l'énergie. Sauf que la Régie de
l'énergie, quand elle fixe les tarifs, les tarifs n'ont pas de force de... ce
n'est pas une norme de nature réglementaire.
Donc, ce que fait l'article... Puis vous
référez aussi à l'article 1435 du Code civil du Québec. Le droit civil est
supplétif. Donc, ce qu'on fait avec cet article-là, c'est qu'on prévoit dans la
loi l'opposabilité des tarifs et conditions de service qui sont fixées par la
régie aux consommateurs, aux clients.
Puis ça vient aussi avec un mécanisme de
publicité. Parce que, quand vous regardez le premier... le premier puis le
deuxième alinéa, vous voyez que les tarifs fixés par la régie sont publiés à la
Gazette officielle du Québec, qui est le... qui fait les publications
officielles, donc comme les décrets du gouvernement, comme les projets de
règlement. Puis vous avez comme... vous avez le double tour avec la publication
sur le site Internet, qui permet évidemment, dans le contexte actuel, de
rejoindre plus de gens que... peut-être que la Gazette officielle, qui demeure
la source officielle. Donc, vous avez la publicité, vous avez l'opposabilité,
qui permet effectivement d'éviter l'enjeu de la clause externe. Donc, on ramène
un peu la question de la norme réglementaire, qui existait avant 1996.
• (16 h 10) •
Le Président (M. Montigny) : Très
bien. Merci, Me Marois. Allez-y, M. le député.
M. Paradis : Merci beaucoup,
Me Marois. N'empêche que cet alinéa va vraiment à l'encontre de toute
l'économie du droit québécois actuellement, qui est de favoriser le
consommateur, de lui faciliter la vie, pas de faciliter la vie aux gros
joueurs.
Là, je m'adresse à Mme la ministre, là.
Mais la Gazette officielle, là, je mets quiconque ici, là, au défi de sortir
dans la rue, demander à 1 000 personnes c'est quoi, la Gazette
officielle, puis s'ils l'ont déjà lue, si vous en trouvez une sur 1 000
qui vous dise qu'ils connaissent ça puis qu'ils sont déjà allez lire ça, vous
allez être chanceuse. Donc, personne... La Gazette officielle, là, ça, c'est un
truc, là, pour juristes aguerris, là, qui aiment bien, bien ça, aller fouiller
dans les affaires complexes...
M. Paradis : ...de
législation. Ce n'est pas une façon d'informer le public. Ensuite, de dire que,
ah, on met ça sur les sites Internet puis là on veut favoriser l'opposabilité
de ça à des simples citoyens. On va se parler, là, de clients, vraiment, qu'il
y en a des dizaines de milliers, là, des M. et Mme Tout-le-monde qui n'aiment
pas ça aller sur Internet, qui n'ont pas encore toute la littératie... bien,
même, puis qui parfois vont avoir des problèmes de littératie, mais qui ne sont
pas à l'aise avec Internet, puis là on leur dit : Ah, une fois
qu'Hydro-Québec a mis ça sur son site Internet puis a mis ça dans la Gazette
officielle, ça vous est imposable. Voyons donc, on passe de la... on parle de
la base, là, de mettre ça dans le contrat : c'est ça, votre tarif, c'est
ça qui a été décidé par la Régie, je le mets dans votre contrat, monsieur ou
madame. Il est là, il est clair. Je... La question que je pose, c'est le même
débat que la semaine... pas la semaine passée — le temps passe vite — hier :
Pourquoi, dans ce projet de loi, on fait des cadeaux puis on facilite la vie au
joueur le plus... le plus équipé pour faire ce travail-là, Hydro-Québec?
Pourquoi il y a des cadeaux? Pourquoi qu'on facilite la vie? Et qu'on complique
la vie aux consommateurs puis aux citoyens? Vraiment, je ne comprends pas en
quoi Hydro-Québec a besoin de ça, en quoi Hydro-Québec... en quoi Énergir a
besoin de ça. M. et Mme Tout-le-monde, par contre, eux, ils ont besoin d'avoir
de l'incertitude sur : ce qui est dans mon contrat, c'est ça qui
s'applique, puis je n'ai pas besoin d'aller voir à plein d'autres places. La
Gazette officielle... Quel camelot livre ça, Mme la ministre, la Gazette
officielle? Il n'y en a pas. C'est compliqué à trouver. Donc, pourquoi on
facilite la vie à Hydro-Québec? C'est ça la question.
Le Président (M. Montigny) :
Mme la ministre.
Mme Fréchette : M. le
Président, il fut une époque où on publicisait ce genre d'information dans des
médias, dans des journaux, mais cette époque-là est révolue. Je me demandais si
le député de Jean-Talon avait une suggestion d'endroit ou de mode de
communication pour faire connaître davantage.
M. Paradis : J'en ai une.
Mme Fréchette : Oui?
M. Paradis : J'en ai une. Je
vous propose de changer cet alinéa-là, parce que là, ce que vous dites, c'est
encore une présomption que vous donnez en faveur du plus gros joueur, ces
derniers, donc, les tarifs et les conditions de leur service, sont réputés
faire partie de tout contrat conclu avec un client relativement aux services
visés au présent chapitre, parce qu'ils sont dans la Gazette officielle et
parce qu'ils sont sur Internet. Je vous propose de faire l'inverse puis de
dire : Ces tarifs et ces conditions doivent être inclus dans les contrats avec
les clients. Point à la ligne. C'est ça, l'économie du droit québécois
maintenant.
Le Président (M. Montigny) : Mme
la ministre.
Mme Fréchette : Écoutez, il y
aurait toujours possibilité d'inclure dans la facture, qui constitue en quelque
sorte le contrat, un lien menant au règlement, en fait, au tarif, au descriptif
des tarifs. Mais c'est volumineux, là, le descriptif des tarifs. Alors, on ne
peut pas imaginer que le descriptif des tarifs soit transmis à tous les
Québécois, mais il pourrait y avoir une mention dans les factures de l'endroit
où ils peuvent consulter les tarifs.
M. Paradis : Oui, c'est déjà
un pas en avant, Mme la ministre. C'est vrai. Puis là je vous avoue, peut-être
qu'il faudrait qu'on ait une image de ce que ça veut dire. Vous dites :
C'est très... c'est volumineux. Est-ce que tout ça a besoin d'être transmis? Je
ne sais pas. Mais pour bien comprendre ce dont on parle, c'est quand il y a un
article dans la loi qui dit que les tarifs et les conditions sont réputés faire
partie de tout contrat, ça, ça veut dire que M. et Mme Tout-le-monde qui veut
dire : Aïe, je n'étais pas au courant, puis je ne le savais pas, puis je
veux contester ça. Il part, là, mais avec une énorme montagne à remonter. C'est
lui qu'il va falloir qui prouve : Bien, je n'avais aucun moyen de le
savoir. Ce n'est pas ma faute. C'est ça, le problème, c'est qu'on rend la tâche
difficile pour quelqu'un qui veut dire : Aïe, je n'étais pas au courant.
Donc, ce que vous proposez, c'est déjà un pas en avant, mais je me demande à
qui c'est utile, ça. Est-ce que c'est juste parce que c'est 82 pages
d'informations puis qu'on ne veut pas transmettre à 82 pages
d'informations? Si c'est ça, je voudrais le savoir. Puis là, oui, il y a
peut-être moyen de faire autrement. Mais pourquoi une telle... C'est
fort : «réputé faire partie du contrat». Ça, ça veut dire que M. et Mme
Tout-le-monde, quand je t'envoie un truc, même si ce n'est pas écrit, ça fait
partie de ton contrat puis bonne chance pour me dire que tu ne le savais pas.
Le Président (M. Montigny) :
Bien. Mme la ministre.
Mme Fréchette : ...Je vais
juste prendre un petit moment. Merci.
Le Président (M. Montigny) : Nous
allons donc suspendre quelques instants.
(Suspension de la séance à 16 h 16)
(Reprise à 16 h 24)
Le Président (M. Montigny) : Nous
reprenons nos travaux. Au moment de la suspension, Mme la ministre, vous aviez
la parole. Je vous redonne la parole.
Mme Fréchette : Oui, merci,
M. le Président. Alors, on a fait une petite recherche pour savoir ce qu'il en
était du volume des documents dont il est question ici. Alors, les conditions
de service en ce qui a trait à la clientèle résidentielle, toutes catégories de
clientèle confondues, c'est un document de 156 pages, et le descriptif des
tarifs, c'est un peu plus de 220 pages... 223 pages. Donc, ce sont des
documents très volumineux. On a regardé également sur les factures
d'électricité mensuelles et, sur ces factures-là, il y a une référence au site
Internet d'Hydro-Québec, site dans lequel on peut trouver justement le
descriptif des conditions de service. Donc, à ce niveau-ci, je vous dirais que
c'est une question, je dirais, de type administratif, là, quant à la visibilité
des conditions de service dans le site Internet d'Hydro-Québec.
Donc, voilà, je pense que c'est un
document qui ne peut pas être très éclairant pour le commun des mortels.
Advenant qu'il reçoive un 223 pages de description des tarifs et un 156 pages
de conditions de service, je ne suis pas certaine qu'on atteint l'objectif de
rendre ça plus accessible. C'est disponible sur le site Internet pour qui veut
s'informer, et le lien vers le site Internet apparaît sur les factures
d'Hydro-Québec. Merci.
Le Président (M. Montigny) : Très
bien. Merci. M. le député de Jean-Talon, vous avez la parole à nouveau.
M. Paradis : J'ai un
amendement qui est transmis actuellement au greffe.
Le Président (M. Montigny) : Nous
semblons l'avoir reçu... Pas pour l'instant. Donc, nous allons suspendre
quelques instants.
(Suspension de la séance à 16 h 26)
(Reprise à 16 h 29)
Le Président (M. Montigny) : Nous
reprenons donc nos travaux. Au moment de la suspension, M. le député de
Jean-Talon, vous avez présenté une proposition d'amendement à
l'article 36. Il est affiché à l'écran. Je vous laisse le présenter.
M. Paradis : Très bien. La
proposition d'amendement se lit comme suit, donc : À l'article 52.8
de la Loi sur la Régie de l'énergie, inséré par l'article 36 du projet de
loi, retirer la dernière phrase qui se lit comme suit : «Ces derniers sont
réputés faire partie de tout contrat conclu avec un client relativement aux
services visés au présent chapitre.»
L'article se lirait donc comme suit... si
on peut faire descendre l'écran, merci.
Le Président (M. Montigny) : Comme
ceci, ça vous convient?
• (16 h 30) •
M. Paradis : Oui, merci. «Une
décision de la Régie fixant les tarifs de distribution d'électricité modifie
l'annexe I de la Loi sur Hydro-Québec (chapitre H-5). La Régie publie à la
Gazette officielle du Québec l'annexe I modifiée à la suite de cette fixation.
«La Régie publie également à la Gazette
officielle du Québec tout autre tarif qu'elle fixe en indiquant la date à
compter de laquelle il prend effet.
«Le transporteur ou le distributeur
d'électricité, un distributeur de gaz naturel et un titulaire d'une licence de
stockage publient sur leur site Internet leurs tarifs et leurs conditions de
service.»
L'objectif de cette modification, Mme la
ministre, c'est d'enlever cette dernière phrase où vous dites que ce qu'on met
dans la Gazette officielle, ce qu'Hydro-Québec ou Énergi met dans la Gazette
officielle, ce qui est mis sur Internet, automatiquement, tout client est
considéré comme l'ayant su puis ça fait partie de ton contrat. Ça, c'est la
politique du pire parce que ça donne un avantage aux gros joueurs de
dire : Ah! moi, dès que j'ai mis ça sur mes réseaux publics, dès que j'ai mis
ça dans la Gazette officielle, ça fait partie de ton contrat. Hydro-Québec et
Energir n'ont pas besoin de cette présomption-là. Le fait de l'enlever...
16 h 30 (version non révisée)
M. Paradis : ...ça n'enlève
rien. Parce que je suis d'accord avec vous, là, tu sais, c'est si on parle de
152 pages d'information, il n'y a personne qui est en train de dire ici
que, là, il faut l'envoyer par la poste et sous pli. Ce n'est pas ça. Mais là
ce sont les règles normales, habituelles qui vont s'appliquer, donc qui vont
faire que le distributeur ou le transporteur d'électricité ou de gaz, ou le
titulaire d'une licence va devoir démontrer qu'il a fait ce qu'il faut pour
informer son cocontractant des conditions qui s'appliquent au service, puis des
tarifs qui s'appliquent, surtout quand c'est un consommateur individuel où, là,
ce que notre droit dit, c'est que c'est au gros joueur de faire tout ce qu'il
peut pour dire : Ça, ça fait partie de ton contrat. Regarde, ça fait
partie de ton contrat. Pas de dire : Moi, j'ai fait le minimum,
débrouille-toi. Donc, cette dernière phrase-là, c'est la politique du pire pour
les consommateurs. Je propose qu'on l'enlève et simplement de revenir aux règles
normales. Ce que vous proposiez tout à l'heure, par exemple, Mme la ministre,
ça pourrait s'appliquer, là, on prend des mesures, mais on va le plus loin
possible pour dire à son cocontractant voici ce qui fait partie de ton contrat.
Pas dire j'ai fait le minimum et arrange-toi. Je le réitère, là, ce n'est pas l'économie
de notre droit. Donc, ça... ça n'enlève rien à personne, c'est les règles
habituelles d'information de son cocontractant qui vont... qui vont s'appliquer.
Le Président (M. Montigny) : Très
bien, très bien. Maintenant, Mme la ministre, quand vous serez prête.
Mme Fréchette : Écoutez, je
ne pensais pas qu'on en viendrait à scruter les factures d'Hydro aujourd'hui.
Alors, mais je prends connaissance, là, de la... la proposition d'amendement
du... du député. Moi, je suis... je suis à l'aise avec le libellé, là, qui
apparaît dans le... le projet de loi, à savoir que le transporteur ou le
distributeur publient sur le site Internet leurs tarifs et les conditions. Et j'ai
vu que sur la facture, il y avait le site Internet d'Hydro-Québec sur lequel se
trouvent à la fois les tarifs et les conditions de service entourant les
clients. Donc, à partir de là, je... je suis à l'aise avec ça. Merci.
Le Président (M. Montigny) : Très
bien. Merci, Mme la ministre. D'autres interventions? M. le député.
M. Paradis : Mais là, j'ai
entendu la ministre dire qu'elle est à l'aise avec la formulation actuelle. Je
réitère que cette formulation-là va à l'encontre des objectifs du Code civil du
Québec et des textes... du texte de l'article 1435, là. Me Marois l'a mentionné
tout à l'heure, lorsqu'il s'agit d'un consommateur, d'un individu, c'est l'inverse
qu'on veut faire. On est... La ministre est vraiment à l'aise avec l'idée de dire :
Bien, quand c'est un consommateur, quand c'est M., Mme Tout-le-Monde, on
favorise le gros joueur alors que, dans un... dans le Code civil, ce qu'on dit,
c'est que quand ça renvoie à une clause externe... Ça, c'est une clause
externe, ça veut dire qu'une grosse partie de ton contrat est ailleurs. Je ne
te l'ai pas porté spécifiquement à ton attention. Le Code civil, ça dit :
Ça, c'est nul, à moins que tu démontres que tu as fait tout ce que tu pouvais
pour la porter à l'attention du consommateur parce que M. et Mme Tout-le-Monde,
ce n'est pas facile pour lui. Ce n'est déjà pas facile de comprendre les
conditions de ces contrats avec Hydro-Québec. Vraiment, on est à l'aise avec un
article d'un projet de loi qui vient dire l'inverse de l'économie du Code civil
du Québec? Ce n'est pas... ce n'est vraiment pas compliqué, là, ce qui est
demandé par cet amendement-là, c'est simplement de revenir aux règles usuelles
du droit québécois en matière de contrats. C'est tout. De pas chercher à
favoriser le plus gros joint, c'est tout.
Le Président (M. Montigny) : Alors,
Mme la ministre.
Mme Fréchette : Il y avait
une intervention du député de Maurice-Richard.
Le Président (M. Montigny) : Parfait.
M. le député de Maurice-Richard, je vous laisse la parole.
M. Bouazzi : Merci.
Le Président (M. Montigny) : Juste
sur l'autre micro. Merci.
M. Bouazzi : Oui, merci, M.
le Président. Je dois avouer que je n'avais pas fait attention à cette
partie-là, et que mon cher collègue de la deuxième opposition, la troisième,
pardon, bref, mon cher collègue du Parti québécois, je le trouve très
convaincant et je ne comprends pas trop pourquoi est-ce que, je veux dire,
Hydro-Québec ne ferait pas ce qu'elle a à faire pour bien informer les quelques
millions de consommateurs, au moins privés. Encore une fois, je trouve ça très,
très raisonnable comme... comme demande venant, je ne sais pas moi, de notre
compagnie de téléphone ou d'Internet, on aurait trouvé ça absolument
inacceptable venant d'un joueur public dont nous sommes toutes et tous
propriétaires conjointement à travers l'État québécois, et je trouve ça encore
plus inacceptable. Ça fait que... fait que je... j'appuie avec beaucoup de...
Le Président (M. Montigny) : Très
bien, très bien. Mme la ministre, souhaitez-vous prendre la parole à ce
stade-ci?
Mme Fréchette : Oui. Bien, je
pense qu'il y a la nécessité de porter à la connaissance des clients...
Le Président (M. Montigny) : ...Très
bien. Très bien. Mme la ministre, souhaitez-vous prendre la parole à ce
stade-ci?
Mme Fréchette : Oui. Bien, je
pense qu'il y a nécessité de porter à la connaissance des clients les tarifs et
les conditions de service et cette mise en connaissance par les clients se fait
à travers la référence au site Internet de l'organisation. Donc, je me... je
verrais mal que les clients d'Hydro-Québec reçoivent les 225 pages et
156 pages des conditions de service et de tarif, je ne pense pas que ça
aiderait, ça contribuerait à une meilleure connaissance des conditions de
service par les clients. Donc, voilà. J'ai...
Le Président (M. Montigny) : Très
bien. M. le député de Maurice-Richard.
M. Bouazzi : J'entends, Mme la
ministre. Je reste persuadé qu'Hydro-Québec est capable de transmettre juste
quelques lignes pertinentes pour la personne pour qu'elle comprenne sa
facturation et non pas les 250 pages. On peut bien imaginer
qu'Hydro-Québec avec... après les quelques lignes, mette un lien vers
250 pages, mais là on n'est pas en train de dire qu'il faut transmettre
250 pages, on est juste en train de dire qu'il faut bien informer les
gens, et probablement que transmettre 250 pages, ce n'est pas bien informer
les gens. Donc, je suis persuadé qu'Hydro-Québec est capable de faire mieux.
D'ailleurs, je salue un certain nombre de communications très positives
qu'Hydro-Québec peut nous envoyer sur des pannes d'électricité à travers
l'application mobile, à travers toutes sortes de choses. Je reste persuadé que
l'équipe de communication peut faire quelque chose de très positif, autre que
dire : Vous êtes censé le savoir. Donc, je ne suis pas sûr de l'argument
de Mme la ministre.
Le Président (M. Montigny) : Très
bien. D'autres interventions? Oui, M. le député de Jacques-Cartier.
M. Kelley : Oui, Mme la...
Mme Fréchette : C'est qui qui
a levé en premier la main, là? Je...
M. Kelley : Ah! O.K. Bien,
moi, je vais commencer et après je vais céder la parole.
Mme Fréchette : ...
M. Kelley : C'est ma
collègue.
Le Président (M. Montigny) : ...le
député de Jacquec-Cartier, on ira avec Robert-Baldwin par la suite.
M. Kelley : Merci beaucoup,
M. le Président. Mme la ministre, est-ce que cette formulation qui était
présentée par mon collègue de Jean-Talon a créé un préjudice pour Hydro-Québec
ou Énergir?
Le Président (M. Montigny) : Très
bien. Très bien. Mme la ministre.
Des voix : ...
Le Président (M. Montigny) : Nous
allons suspendre quelques instants.
(Suspension de la séance à 16 h 39)
(Reprise à 16 h 40)
Le Président (M. Montigny) : Alors,
nous avons donc repris nos travaux. Mme la ministre.
Mme Fréchette : Oui. M. le
Président, donc... Bien, le libellé actuel, en fait, il faut... il vient avec
un processus qui, en lui-même, est public. Les tarifs sont fixés en vertu d'une
loi publique dans un contexte public, donc je trouve qu'il y a vraiment un
élément additionnel à prendre en considération, et le libellé actuel mène
également vers les informations qui sont disponibles sur le site Internet.
Donc, moi, je suis à l'aise avec le libellé actuel, je trouve qu'il vient... il
rassemble l'ensemble des dimensions nécessaires.
Le Président (M. Montigny) : Très
bien. M. le député de Jacques-Cartier.
M. Kelley : ...M. le
Président. Bien, la raison pourquoi j'ai posé la question si ça créait un
préjudice pour Hydro-Québec ou Énergir... Parce que, s'il n'y a pas un enjeu de
leur côté, pourquoi ne pas juste garder la formulation présentée par le député
de Jean-Talon? Parce que ça ne change rien pour Hydro-Québec ni pour Énergir,
et peut-être qu'on va ajouter une partie qui rassure un client ou un
consommateur individuel. J'étais vendu par les arguments de mon collègue
qu'ici, peut-être, on va faire... qu'encore c'est... comme, le fardeau, c'est
un peu sur le consommateur, sur le client. On aide Hydro-Québec et Énergir et
les plus gros joueurs contre les personnes individuelles. Puis, quand même, mon
collègue a soulevé les enjeux peut-être avec le Code civil, alors... Tu sais,
si c'est le cas, ça ne change rien pour Hydro-Québec ni pour Énergir, bien,
pourquoi ne pas juste garder la formulation qui était présentée par la députée
de Jean-Talon? Alors...
M. Kelley : …l'amendement de
notre collègue.
Le Président (M. Montigny) : Très
bien. D'autres interventions? Oui, je vous l'avais dit, Mme la députée de
Robert-Baldwin, je vous donne la parole.
Mme Garceau : Merci… merci,
M. le Président. Oui, on va appuyer la demande d'amendement de notre collègue
de Jean-Talon, et j'ai beaucoup de difficulté à comprendre le refus d'accepter
l'amendement, parce qu'il y a deux volets. Il y a le volet en termes de
publication pour informer, l'information en termes des tarifs, la connaissance
en ce qui a trait aux consommateurs des tarifs, bien, c'est sûr et certain que
tout le monde reçoit ses factures, et tout ça. On a droit, consommateurs, de
communiquer avec Hydro-Québec, poser des questions, et tout ça, mais la
deuxième, la dernière partie, là, on est en train d'établir ou… là, c'est la
création, dans un certain sens, dans ce texte de loi, une obligation comme
contractuelle. Là, on est dans le contractuel, on n'est pas dans la
transmission d'informations : Voici les tarifs, ils sont fixés à x
montant. Là, on est en train de dire un petit peu ce qu'on ne peut pas faire…
on est en train de faire indirectement ce qu'on ne peut pas faire directement,
mais là on est en train d'intégrer cette… si je peux dire, comme une obligation
contractuelle qui fait en sorte que ces derniers sont réputés faire partie de
tout contrat conclu avec clients consommateurs relativement aux services visés
au présent chapitre. Et c'est là où ça cause un préjudice. Et c'est pour cette
raison. Vraiment, est-ce que c'est… pour la ministre, d'où l'utilité d'avoir
cette partie-là? Parce qu'on va bien au-delà de la transmission d'informations des
coûts liés aux tarifs.
Le Président (M. Montigny) : Très
bien. D'autres interventions? M. le député de Jean-Talon.
M. Paradis : Oui, mais c'est
intéressant parce qu'ici on peut prendre la ministre au mot. Elle vient dire
tout à l'heure, dans la réponse, je pense à notre collègue de Maurice
Richard : Oui, oui, mais là Hydro-Québec va pouvoir dire à ses clients
d'aller voir sur Internet. Je le dis, ce qu'il y a actuellement, dans
l'article, la dernière phrase de l'article proposé, c'est la politique du pire.
Parce qu'Hydro-Québec n'aura… ne sera même pas forcée de faire ça. Si elle ne
le fait pas, ce n'est pas grave, elle va pouvoir se reposer sur l'article quand
il y a un client qui va dire : Bien oui, mais moi, je ne le savais pas, puis je
veux que ça ne s'applique pas ou je veux contester telle chose. Là, il va
partir avec deux prises. Parce que, là, on va regarder dans l'article, on va
dire : Ah! moi, on m'a dit… la loi m'a dit que, dès que je fais le strict
minimum, je mets ça dans la Gazette officielle, qu'il y a deux tondus puis
trois pelés au Québec qui savent c'est où puis qui la lisent. Puis je l'ai mis
sur mon site Internet, les 250 pages dont vous parlez ou les
150 pages sont sur Internet. Je n'ai même pas besoin de t'avoir dit que
c'était là puis que ça faisait partie de ton contrat. La loi, adoptée par ce
gouvernement, prévoit que je m'assois là-dessus, j'ai fait le minimum. Merci.
Bonsoir. Bonne chance. Remonte la côte maintenant.
C'est ça que ça dit, l'article, c'est
vraiment la politique du pire. Et c'est exactement tout ce que le droit
québécois enseigne de ne pas faire actuellement. Il dit : On ne veut pas
faciliter la vie aux gros joueurs, on veut faciliter la vie à celui qui a le
plus de difficultés à comprendre ses obligations contractuelles.
La question de mon collègue de
Jacques-Cartier, c'est la même que celle que je vous… que celle que je vous ai
posée : À quoi ça sert de faire cette… ce passe-droit-là à Hydro-Québec?
Ça ne… ça n'oblige à rien, là. Il n'y a personne qui oblige Hydro-Québec à
envoyer 150 pages de documents. Hydro-Québec et Énergir vont devoir
prendre les moyens prévus par le droit commun, le droit usuel pour faire
connaître les dispositions des contrats à ses cocontractants, point à la ligne.
C'est juste le droit normal qui va s'appliquer. C'est juste les règles
normales. Puis on va se demander, s'il y a un litige, si Hydro-Québec a fait ce
qu'il fallait, c'est tout.
Je… Honnêtement, ce n'est pas... ce n'est
pas comme si c'était un gros… un gros morceau à lâcher, là, c'est le droit
normal qui va s'appliquer, c'est tout. On ne créera pas un avantage indu pour
le plus gros joueur à l'encontre de ce que… ce que notre droit nous enseigne.
C'est tout ce qu'on est en train de faire avec cet amendement-là. C'est tout.
Le Président (M. Montigny) : Très
bien. Merci, M. le député. Maintenant, Mme la ministre, souhaitez-vous prendre
la parole? Est-ce qu'il y a d'autres interventions…
Le Président (M. Montigny) : ...il
n'y a pas d'autres interventions? Alors, comme il n'y a pas d'autre
intervention, nous sommes rendus à la fin de l'article 36. Maintenant,
l'article 36...
Des voix : ...
Le Président (M. Montigny) : Ah!
oui, oui, c'est vrai, vous avez raison. On est sur l'amendement. Vous avez tout
à fait raison. On serait rendus à la mise aux voix de l'amendement. Est-ce
qu'il y a quelqu'un qui... Oui. Merci. Merci de m'aider en cette journée.
Alors, par appel nominal, Mme la secrétaire.
La Secrétaire : Pour, contre,
abstention. Mme Fréchette (Sanguinet)? Mme Fréchette (Sanguinet)?
Le Président (M. Montigny) : En
lien avec l'amendement qui est affiché à l'écran, là.
Mme Fréchette : Contre.
La Secrétaire : M. Bussière
(Gatineau)?
M. Bussière : Contre.
La Secrétaire : M. Rivest
(Côte-du-Sud)?
M. Rivest : Contre.
La Secrétaire : M. Sainte-Croix
(Gaspé)?
M. Sainte-Croix : Contre.
La Secrétaire : M. Tremblay
(Dubuc)?
M. Tremblay : Contre.
La Secrétaire : M. Kelley
(Jacques-Cartier)?
M. Kelley : Pour.
La Secrétaire : Mme Garceau
(Robert-Baldwin)?
Mme Garceau : Pour.
La Secrétaire : M. Bouazzi
(Maurice-Richard)?
M. Bouazzi : Pour.
La Secrétaire : M. Montigny
(René-Lévesque)?
Le Président (M. Montigny) : Abstention.
Donc, la proposition d'amendement est rejetée. Nous revenons donc maintenant à
l'article 36. Est-ce qu'il y a des interventions sur l'article 36? On
est dans la section 52.8. Comme il n'y a pas d'intervention, maintenant,
je vous explique comment on va procéder. J'ai besoin de savoir si vous voulez
suspendre cet article 36 parce que, tout à l'heure, vous aviez mentionné
l'intérêt de le faire. On ne peut pas suspendre des sections de l'article. On
devrait suspendre la totalité de l'article si vous le souhaitez. Mais, pour ça,
il faudrait me le demander. J'attends. Alors, M. le député de Maurice-Richard,
je vous écoute.
M. Bouazzi : Je vais demander
la suspension de l'article si mes collègues sont consentants.
Le Président (M. Montigny) : Parfait.
Est-ce que j'ai le consentement de la commission pour faire la suspension de
l'article 36 pour y revenir plus tard? Consentement. Donc,
l'article 36 est suspendu. Nous y... Nous lui reviendrons. Nous... On avait
comme une... pour que ce soit clair pour tout le monde, là, il y avait une
section, là, que vous vouliez revenir. Ça fait qu'on reviendra à la section qui
nous interpelait. Ça nous amène à l'article 37. Mme la ministre, je vous
laisse présenter l'article 37 du projet de loi.
Mme Fréchette : Merci. Alors,
l'article 53 de cette loi est modifié :
1° par le remplacement, dans le premier
alinéa, de «ou un distributeur de gaz naturel ne peut convenir avec un
consommateur» par «un distributeur de gaz naturel ou un titulaire d'une licence
de stockage ne peut convenir avec un client»;
2° par le remplacement, dans le deuxième
alinéa, de «au consommateur» par «à un client».
Alors, c'est un article qui modifie par
concordance l'article 53 de la Loi sur la Régie de l'énergie afin de
prévoir que le titulaire d'une licence de stockage ne peut convenir avec un client
ou exiger de celui-ci d'autres tarifs ou conditions que ceux fixés par la
Régie, comme c'est le cas pour les autres assujettis.
Cet article remplace aussi le mot
«consommateur» par «client». Merci.
Le Président (M. Montigny) : Très
bien. Est-ce qu'il y a des interventions sur l'article 37? Il n'y a...
Oui. M. le député de Jean-Talon. Je vous écoute.
• (16 h 50) •
M. Paradis : Donc, pourquoi
remplace-t-on le mot «consommateur» par «client» dans cet article? Qui est le
consommateur et qui est le client?
Le Président (M. Montigny) : Très
bien. Merci, M. le député. Je crois que Me Marois va nous expliquer. Me Marois.
M. Marois (Samuel) : Oui. On
revient à la notion de consommateur et de client. Donc, je vais vous donner un
exemple pour illustrer mon propos. Ici, dans cet article-là, on l'a élargi à la
situation du titulaire de licence de stockage. Donc, il y a un titulaire de
licence de stockage au Québec, qui est Intragaz, qui stocke du gaz pour
Énergir. Est-ce que, dans la relation contractuelle entre et Énergir et
Intragaz, Énergir peut être qualifié de consommateur? Non. Donc, on a, dans
l'article, remplacé le mot «consommateur» pour le mot «client», qui est plus
englobant. C'est... C'est tout.
Donc, dans quelques... Donc là, c'est ma
présente intervention, mais aussi les autres qu'on a faits par le passé, on a
expliqué c'est quoi, la règle de rédaction qu'on s'est donnée...
M. Marois (Samuel) : ...il y
a quelques articles dans le projet de loi où ça a été nécessaire de changer les
mots pour se conformer à notre règle de rédaction, pour être clair puis
harmonisé dans toute la loi, puis c'est un de ceux-là.
Le Président (M. Montigny) : Très
bien. Merci, Me Marois. D'autres interventions? M. le député de Jean-Talon.
M. Paradis : Je vais être
curieux, à la fin de cette commission, de coller les réponses. Parce que ça
arrive, je l'ai dit dès le départ, ça arrive tout au long du projet de loi,
puis je n'ai pas l'impression que «client» et «consommateur» ont toujours le
même sens dans le projet de loi. Puis c'est des réponses que j'ai eues jusqu'à
maintenant, ce n'était pas toujours exactement le même sens. Je suggère de
nouveau... Puis je vais m'arrêter là parce que... mais ça va revenir tout le
temps. J'ai bien aimé les mots, moi, «clarté», «harmonisation». Ce qu'on veut,
là, c'est rendre les lois du Québec les plus facilement compréhensibles possible
par les gens. Pourquoi ces deux mots-là qui reviennent parmi... C'est les plus
fréquents, parmi les plus fréquents dans le projet de loi, pourquoi ne sont-ils
pas définis? Puis il n'y a pas de sens caché à ma question. C'est simplement
que, quand on lit votre projet de loi, c'est difficile de comprendre à chaque
fois pourquoi il y a, des fois, on a changé «consommateur» pour «client», des
fois, «client» pour «consommateur». Je pense que ce n'est pas toujours la même
notion.
Une vraie harmonisation, Mme la ministre,
puis une vraie clarification, parce que ça fait quelques fois qu'on en parle,
ça passe par des définitions claires pour que le lecteur, qui n'est pas
toujours quelqu'un qui connaît très bien le secteur, puisse être capable de s'y
retrouver, et, actuellement, ce n'est pas nécessairement le cas.
Le Président (M. Montigny) : Très
bien. D'autres interventions? Oui, M. le député de Jacques-Cartier.
M. Kelley : Je veux juste
partager le même sentiment de mon collègue. Encore, je comprends l'explication
de Me Marois, mais je trouve souvent qu'on fait un changement de ces deux
mots-là. Puis ce n'est pas tout à fait clair qui est un consommateur, qui est
un client. Et c'est ça, juste partager le même point que mon collègue, M. le Président.
Merci.
Le Président (M. Montigny) : Très
bien. Est-ce qu'il y a d'autres interventions en lien avec l'article 37? Alors,
s'il n'y a pas d'intervention avec l'article 37, nous allons procéder à sa mise
aux voix. Est-ce que l'article 37 est adopté? Adopté. Merci. Nous pouvons
passer maintenant à l'article 38. Mme la ministre, je vous laisse faire la
présentation de l'article 38.
Mme Fréchette : Merci, M. le
Président. L'article 60 de cette loi est modifié :
1° par le remplacement, dans le premier
alinéa, de «exploiter un réseau de distribution d'électricité» par «de
distribuer de l'électricité à un consommateur»;
2° par le remplacement du deuxième alinéa
par les suivants :
«Ce droit n'empêche pas quiconque de
consommer l'électricité qu'il produit.
«Ce droit n'empêche pas quiconque
produisant de l'électricité de source renouvelable de la distribuer à un seul
consommateur pour les besoins des installations de ce dernier, dans la mesure
où ces installations sont situées sur un emplacement adjacent au site de
production et que le gouvernement autorise, aux conditions qu'il détermine,
cette distribution.».
Donc, cet article précise à l'article 60
de la Loi sur la Régie de l'énergie que le droit exclusif de distribution
d'électricité conféré à certains titulaires porte sur l'activité de
distribution elle-même plutôt que sur l'exploitation d'un réseau de
distribution d'électricité. Il précise aussi que ce droit exclusif n'empêche
pas quiconque de consommer l'électricité qu'il produit. Enfin, cet article
prévoit qu'un producteur d'électricité de source renouvelable peut, avec
l'autorisation du gouvernement, distribuer cette électricité à un seul
consommateur pour les besoins de ces installations qui sont situées sur un
emplacement adjacent au site de production. Merci.
Le Président (M. Montigny) : Très
bien. Merci. M. le député de Jacques-Cartier.
M. Kelley : Merci, M. le
Président. Je demande une suspension, parce que je pense qu'on va lancer une
bonne discussion sur cet article. Alors, peut-être, c'est le moment de prendre
une pause de quelques minutes ou quand même de mieux se préparer pour le débat
qui s'en vient.
Le Président (M. Montigny) : Sans
problème. Nous allons donc suspendre nos travaux quelques instants.
(Suspension de la séance à 16 h 55)
17 h (version non révisée)
(Reprise à 17 h 13)
Le Président (M. Montigny) : Alors,
nous sommes de retour. Nous avons eu quand même plusieurs personnes qui...
plusieurs membres de la commission qui ont demandé la parole au moment de la
suspension. M. le député Jacques-Cartier, vous aviez la parole, je vous la
redonne à nouveau.
M. Kelley : Merci beaucoup, M.
le Président. Mme la ministre, est-ce que vous pensez que cet article-là, c'est
le début d'une brèche dans le monopole de distribution d'Hydro-Québec?
Le Président (M. Montigny) : Mme
la ministre, on vous écoute.
Mme Fréchette : Merci, M. le
Président. Donc, absolument pas, absolument pas, parce que c'est très, très
contrôlé, le cadre dans lequel peut se déployer ce qui est expliqué, là, dans l'article.
Donc, c'est un droit qui existait déjà, il faut voir, c'est un droit qui
existait déjà pour ce qui est de la production d'énergie via la biomasse. Donc,
l'article permet d'élargir à d'autres formes de sources d'énergies
renouvelables ce droit qui était octroyé pour la biomasse. Et, en fait, c'est
un droit qui est encore plus encadré qu'il ne l'était, parce que, dorénavant,
il sera requis d'avoir une autorisation du gouvernement pour pouvoir procéder.
Alors, voilà, c'est très encadré et ça existe, en fait, depuis 25 ans, depuis l'année
2000, depuis que le Parti québécois était au gouvernement et a décidé de
développer ce droit. Or, on me dit qu'en 25 ans cet article-là n'avait jamais
été utilisé. Donc, voilà, il n'y a aucune volonté de déployer ça à large
échelle puisqu'il est précisé dans l'article qu'il faut qu'un seul consommateur
voie ses besoins en énergie être comblés par cet article-là. Donc, c'est très
encadré, très limité. On élargit aux différentes formes d'énergie renouvelable,
ce qu'il est possible de faire du fait de l'évolution du côté des sources
énergétiques. Et puis il y a une autorisation gouvernementale à y avoir, avec
prescription de conditions à respecter.
M. Kelley : Merci beaucoup, Mme
la ministre. J'ose dire que, de notre côté, on n'est pas d'accord. Je ne sais
pas, c'est la première fois qu'on a entendu une réponse comme ça. C'est vrai,
en 25 ans, ce n'était pas utilisé, on n'était pas dans une situation où on
cherche des sources d'énergie. On peut revient à le débat en général sur le
manque de planification, le fait qu'on a vendu beaucoup de nos surplus à nos
voisins, qu'il y a un manque d'énergie, présentement. On peut faire le tour de
cette question-là, mais je pense que c'est très clair. Puis on a des gens qui
sont ici, qui sont ici avec nous depuis le début aussi, qui ont écouté tout le
débat autour du 69, qui sont tellement préoccupés par cette question que c'est
une brèche dans le monopole de distribution, qu'on commence à ouvrir la porte à
plus... pour le privé dans la distribution de l'énergie.
Je comprends les arguments de la ministre,
mais je ne suis pas nécessairement convaincu et je pense que c'est important de
revient sur les arguments qui étaient présentés dans certains mémoires. Je veux
juste commencer avec le mémoire de le Syndicat des spécialistes et des
professionnels...
M. Kelley
: ...Hydro-Québec
que, de mémoire, on n'a pas entendu en commission, malheureusement, au début,
dans les audiences publiques. Et, je pense, c'est important de juste répéter
leurs arguments parce qu'eux autres sont vraiment préoccupés par ce qui est
écrit dans l'article 38. Et je sors qu'est ce qui est écrit dans leur
mémoire, ici, sur la page 11 du mémoire. Alors, il dit que
l'article 38, selon eux, permettra la production d'électricité par
l'entremise du secteur privé, en espérant que quiconque produit ça, de
l'électricité de sources renouvelables peut le distribuer à un seul consommateur
pour les besoins de l'installation de ce dernier dans la mesure où ses
installations sont situées sur l'emplacement adjacent au site de production et
que le gouvernement autorise, aux conditions qu'il détermine, cette distribution.
Alors, l'impact, selon eux, c'est de libéraliser la production d'électricité et
la vente d'énergies renouvelables de gré à gré à un consommateur adjacent et,
de surcroît, est de définir la notion... Ça, c'est l'impact et leur suggestion.
Et voici leur réserve. La production privée
d'électricité issue de sources renouvelables fera nécessairement appel au
réseau public d'Hydro-Québec pour équilibrer la production et alimenter les
besoins d'une autre entreprise privée. Les projets de production privée
d'électricité issue de sources d'énergies renouvelables variables ne pourront
pas être mis en service sans investir dans les infrastructures publiques. Le
raccordement de ces projets privés de production d'électricité au réseau public
nécessitera l'expertise et l'allocation des ressources d'Hydro-Québec. Par
conséquent, les projets de production privée utiliseront des ressources
limitées d'Hydro-Québec. Les profits des producteurs privés d'électricité
n'iront pas dans les services publics et ne serviront pas les intérêts de la
collectivité. Pourtant, ces projets de production privée utiliseront évidemment
les infrastructures publiques.
On peut communément parler de la
privatisation des profits via l'association de risque. La venue des projets de
production privée entraînera la canalisation des meilleurs sites de production
des équipements des réseaux d'Hydro-Québec. Les ententes entre les producteurs
privés et les grandes entreprises privées vont réduire la capacité
d'Hydro-Québec à répondre à la croissance des besoins, soit exercer une
pression à la hausse les prix ou les deux de façon similaire. Leur
recommandation, c'est une retraite de l'article du projet de loi au complet.
Je pense que c'est aussi important de
rappeler des arguments qui étaient faits par le Syndicat canadien de la fonction
publique. Eux autres, encore, ont beaucoup des préoccupations et ils disent
dans leur mémoire que la modification à l'article 60 de la Loi sur la
Régie de l'énergie prévue par l'article 69 aura comme... absolument comme
conséquence de changer le droit exclusif à Hydro-Québec d'exploiter un réseau
de distribution de l'électricité, à celui-ci de disputer l'électricité à un
consommateur. Ce qui, pour la... excusez-moi, SCFP, serait une brèche
importante pour la privatisation de la distribution d'électricité, avec l'ajout
d'une disposition qui permettra à une entreprise privée à distribuer à un seul
consommateur dans la mesure où les installations sont situées sur un
emplacement adjacent au site de production.
Encore, il dit clairement que les personnes,
les citoyens québécois n'ont aucun intérêt qu'une entreprise comme TES Canada
puisse distribuer de l'électricité sur les territoires adjacents à leur site de
production. Encore eux autres sont fortement contre cette recommandation-là. Et
je pense qu'il y a un élément qui revient souvent, c'est cette question d'un
projet comme TES Canada qui vont prendre des meilleurs sites de la production
de l'énergie éolienne puis on donne ça à un producteur privé. Puis après ça, on
ajoute la possibilité qu'ils vont être capables de vendre ça. Et toute la
question autour d'un terrain adjacent ne demeure pas nécessairement très, très
claire.
• (17 h 20) •
Pour plusieurs personnes qui ont quand
même présenté devant la commission, c'est juste d'être certain que j'ai le bon
groupe. Je pense que c'était Équiterre qui a dit qu'au minimum il faut bien
définir c'est quoi un terrain adjacent. Eux autres donnent un kilométrage d'un
kilomètre, de mémoire, ou il y a des certains différents groupes qui faire cet
argumentaire aussi qu'il faut être très, très prudent, qu'est ce qu'on est en
train de mis de l'avant avec cet article ici. L'Union des producteurs agricoles
suggère aussi également de retirer cet article au complet. Eux autres disent
que le p.l. no° 69 a introduit la possibilité d'un producteur
d'électricité renouvelable s'il en vend à un consommateur situé sur
l'emplacement adjacent d'un site de production. L'UPA s'oppose totalement à
cette décision, car celle-ci marque notamment une première étape vers
l'institution de la vente...
M. Kelley : ...privée
d'électricité au Québec. Il s'agit d'un retour en arrière pour eux autres, et
ça va créer deux classes de consommateurs d'électricité au Québec.
On va continuer de faire des différentes
citations, exemple, des différents groupes, mais je sais qu'on commence un gros
débat ici. Moi, je partage leurs inquiétudes, M. le Président. Oui, je suis
quelqu'un qui croit dans les microréseaux. Je pense qu'il y a un rôle pour
certains... un rôle pour l'autoproduction dans certains cas. Mais ici qu'est-ce
qu'on parle, c'est de vendre ça à des terrains adjacents. Je sais que la
ministre va dire : Bien oui, c'était le Parti libéral qui a eu le premier
projet pilote de faire ça avec une usine de biomasse, de vendre l'électricité qui
était produite à quelqu'un adjacent, c'est vrai, mais de faire ça sur un
portrait qui est plus global, qui va ouvrir la loi de permettre plusieurs
groupes de faire ça...
Et l'intention de l'ancien ministre qui
a... plusieurs fois, il a trouvé cet exemple de TES Canada hyperintéressant.
Et, pour nous, qu'est-ce qui est était vraiment préoccupant, c'est le fait
qu'on va donner certaines terres, qui sont hyper... ou, au minimum, sont des
terres très intéressantes pour la production d'énergie éolienne, à des secteurs
privés en place de donner ça à Hydro-Québec.
Nous, on pense qu'il y a, oui, un très
grand rôle pour Hydro-Québec de continuer de jouer dans la production, mais,
sur la question de la distribution, ça doit vraiment rester dans la main
d'Hydro-Québec. Hydro-Québec doit être dans la planification, l'exécution de A
à Z sur les questions de la distribution, mais elle s'applique aussi à des...
l'idée des microréseaux. L'exemple qui existe présentement au Québec : À
Lac-Mégantic, c'est géré par Hydro-Québec.
Alors, de notre côté, on est contre cet
article. J'espère qu'on peut peut-être avoir des bonnes discussions avec la
ministre et le gouvernement pour essayer d'une façon de clarifier ce texte puis
de s'assurer qu'on ne crée pas une brèche dans le monopole de distribution pour
Hydro-Québec. Merci beaucoup, M. le Président.
Le Président (M. Montigny) : Très
bien. Merci, M. le député. Maintenant, Mme la ministre, souhaitez-vous prendre
la parole à ce stade-ci?
Mme Fréchette : Oui, s'il vous
plaît.
Le Président (M. Montigny) : Avec
plaisir. Quand vous serez prête.
Mme Fréchette : Il faut voir
que c'est une formule qui est très porteuse pour des régions éloignées qui
veulent avoir du développement régional. Il faut voir qu'Hydro-Québec ne se
rend pas dans toutes les régions, ne se rend pas, notamment, dans certaines
régions du nord du Québec, où il pourrait y avoir du développement économique
régional. Or, dans l'état actuel des choses, si on ne donne pas la possibilité
à des régions éloignées qui ne sont pas connectées à Hydro-Québec, eh bien,
elles doivent s'en remettre à des sources d'énergie autres que de l'énergie
renouvelable, par exemple le pétrole. Donc, on vient, en fait, limiter les
options des communautés qui sont éloignées des réseaux d'Hydro...
d'Hydro-Québec.
Donc, il y a une possibilité ici, par
exemple, advenant qu'il y ait une volonté de développer un site minier, mais
qui n'est pas proche des réseaux d'Hydro-Québec et pour qui, Hydro-Québec,
c'est... ça va être long avant qu'ils puissent connecter cette région-là, bien,
il y a... il y a la possibilité, pour le producteur qui veut développer une
mine donnée, de travailler avec la communauté du terrain adjacent pour que la
communauté, par exemple, développe un parc de panneaux solaires, développe un
parc d'éoliennes. Et ça fait en sorte que la mine peut aller de l'avant du côté
de l'exploitation, et la communauté non seulement devient plus autonome sur le
plan énergétique, mais en plus elle a des redevances. On peut faire la même
chose avec des Premières Nations. Donc, il y a vraiment un nouveau type de
développement basé, assis sur des sources d'énergies renouvelables, le solaire,
l'éolien et autres, qui pourront prendre forme, prendre vie, prendre racine dans
des lieux, pour l'instant, qui ne sont pas connecté au réseau d'Hydro-Québec.
Et il y a un seul consommateur qui doit bénéficier de cette source d'énergie.
Donc, ça ne vient pas créer des réseaux, ça ne vient pas créer un réseau
parallèle à Hydro-Québec, pas du tout.
Par ailleurs, ça coûte plus cher de faire
ce genre de projet là que de s'en remettre à Hydro-Québec pour un
approvisionnement énergétique. Donc, ce n'est pas dans l'intérêt financier des
gens de développer ce genre de mesure. C'est souvent par défaut, parce que,
justement, les réseaux d'Hydro-Québec ne sont pas à proximité et mettraient des
années avant de l'être, advenant qu'elles le soient.
Donc, je trouve qu'il y a vraiment là un
levier vraiment intéressant pour du développement régional, pour de l'obtention
de revenus plus diversifiés pour des communautés éloignées. Et, comme je
disais, c'est très encadré : un seul consommateur, une autorisation du
gouvernement à être obtenue, des conditions qui vont être associées à cette
autorisation gouvernementale. Franchement, il y a une série de clés qu'on vient
potentiellement activer pour bien...
Mme Fréchette : ...limiter ce
type de développement. Advenant qu'il y ait 10 mégawatts ou plus qui
soient en cause, là, il y a un BAPE qui est nécessaire, toutes les
autorisations environnementales doivent être obtenues comme s'il s'agissait
d'un projet traditionnel. Donc, voilà. Il y a vraiment un encadrement très
serré. C'est... Quand on dit que c'est une brèche, en fait, la brèche, elle existe
depuis 25 ans, dans ce cas-là, parce que ça a été créé en 2000, ce
droit-là. Est-ce que, depuis 25 ans, on a une cannibalisation
d'Hydro-Québec du fait de l'existence de cette exception-là? Moi, je n'ai pas
vu ça. Donc, c'est juste qu'on vient élargir le type de sources d'énergie
renouvelable qui pourront être utilisées. Puis moi, je trouve ça sain parce
qu'on a justement des sources d'énergie renouvelable qui, maintenant, sont plus
accessibles. Et vous le savez très bien, en termes de panneaux solaires, en
termes d'énergie solaire, en termes d'énergie éolienne, on a là des leviers
fort intéressants. Donc, voilà. C'est très encadré. Et je pense que toutes
les... toutes les craintes peuvent être, comment dire, répondues par ces
différents leviers que l'on a pour délimiter de manière très stricte le
développement de ça.
Le Président (M. Montigny) : Très
bien. Merci, Mme la ministre. M. le député de Jacques-Cartier, je vous laisse
la parole à nouveau.
M. Kelley : M. le Président,
mais l'exemple que la ministre nous donnait, c'est pour les projets... des
zones qui ne sont pas connectées au réseau, mais à combien de sites qui
existent? Je comprends, avec les Inuits dans le Grand Nord, mais combien des
sites miniers sont proches d'une communauté autochtone aussi? Et, quand je dis
«proche», des fois ce n'est pas juste à côté, là, c'est quand même loin de la
communauté. Alors, cet exemple-là, il y en a combien qui existent? Parce que
ça, ce n'est pas le cas présentement avec TES Canada, c'est loin d'être le cas.
Ça, c'est en directe compétition avec Hydro-Québec. Pour un site comme la mine
Raglan, O.K., je comprends, ce n'est pas connecté au réseau d'Hydro-Québec, on
ne va pas construire la ligne de transmission... directement là, je peux
comprendre tout ça, eux autres deviennent autonomes, mais quand même, dans ce
sens-là, je ne comprends pas cet exemple que ça va juste pour les régions
éloignées. Puis on a déjà des exemples qui sont plus proches où Hydro-Québec a
des lignes de transmission et où il y a des sources d'énergie.
Alors, je comprends l'exemple, mais je ne
suis pas d'accord parce que ça ouvre la porte à d'autres sites. Et il n'y a
rien qui encadre le gouvernement de ne pas aller de l'avant avec des projets
qui sont faits autour de l'île de Montréal ou, quand même, de grandes régions
du Québec non plus. C'est un petit peu un pouvoir discrétionnaire qu'on veut
éviter, mais quand même dans le sens que... qu'est-ce que va... C'est quel...
sur le gouvernement? Il n'y en a pas vraiment. Ça va être une décision qui est
prise par la ou le ministre et le bureau du premier ministre, et je ne pense
pas que ça, c'est nécessairement rassurant pour la société civile. Alors,
encore, j'ai des craintes. Je ne sais pas si la ministre a une réponse, je sais
que j'ai l'autre collègue qui veut prendre la parole, mais je ne suis pas sûr
avec l'exemple des régions éloignées. Je comprends, mais moi, ça m'inquiète
moins, c'est plus les projets comme TES Canada.
Le Président (M. Montigny) : Très
bien. Merci. Mme la ministre.
Mme Fréchette : Merci, M. le
Président. Bien, écoutez, l'exemple des régions éloignées, c'est un exemple,
mais c'est un exemple fort important parce que, pour ces régions-là, avoir des
leviers, un levier additionnel en termes d'autonomie énergétique, en termes de
diversification des revenus, moi, je pense que ça peut être un, vous me
permettez l'anglicisme, «game changer» pour ces communautés-là. Puis je pense
qu'il peut y avoir aussi des beaux partenariats entre des Premières Nations et
des entreprises qui veulent développer un projet créateur d'emplois dans des
régions éloignées.
• (17 h 30) •
Maintenant, ce n'est pas le seul cas de
figure. C'est l'exemple que j'ai pris, mais il peut y avoir aussi des projets
qui ne peuvent pas se développer à l'heure actuelle parce que du côté de la
capacité technique d'Hydro-Québec, ce n'est pas là, ce n'est pas au
rendez-vous, pas à courte échéance, du moins. Il y a beaucoup de régions où les
capacités, justement, techniques de développer le réseau d'Hydro-Québec,
d'utiliser le réseau d'Hydro-Québec sont limitées. Donc, ça, ça vient offrir
une alternative pour des régions qui auraient un beau projet, mais pour
lesquelles les capacités techniques d'Hydro-Québec ne sont pas au rendez-vous. Et
ça, on peut être dans des régions, je veux dire, plus habitées, moins
éloignées, où ça survient, ce type de situation là.
Donc, il y a différents cas de figure.
Mais, comme je le disais, c'est très encadré, ça ne peut servir qu'à un seul
client. C'est une exception qui existe déjà depuis 25 ans et qui doit être
encadrée de manière plus resserrée, parce que dorénavant il faudra une
autorisation gouvernementale, ce qui n'était pas le cas. Donc, on peut vraiment
encadrer le type de projets qui pourront se reposer sur cet article-là et y
associer des conditions. Donc, on a beaucoup d'encadrement.
Le Président (M. Montigny) : Très
bien. Merci. M. le député de Jacques-Cartier...
17 h 30 (version non révisée)
Mme Fréchette : ...
Le Président (M. Montigny) : Très
bien. M. le député de Jacques-Cartier.
M. Kelley : ...excusez-moi.
Mais quand même, Mme la ministre, cet exemple-là, possibilité de partenariats
avec des autochtones, personnellement, je trouve que, oui, de faire de la
transition énergétique quand même dans le Grand Nord, je préfère que c'est
Hydro-Québec qui est le porteur du dossier avec les communautés autochtones.
Moi, je ne veux pas nécessairement que c'est une compagnie privée qui devient
la seule option ou une des seules options de fournir l'électricité à une
communauté autochtone, puis eux autres, ils sont... sont pris avec un monopole
d'une entreprise privée qui veut faire juste une chose, qui est le profit.
Hydro-Québec a un rôle pour la société
civile aussi, ils ont une responsabilité et nous sommes des actionnaires, et on
sait que, dans certaines communautés, dans le Grand Nord, ils sont hyper loin
du Sud. La solution de faire une transition énergétique à des sources d'énergie
renouvelable pour eux autres, c'est plus difficile. Quand même que si j'adore
les panneaux solaires, c'est certain que c'est une solution pour une partie de
l'année pour eux autres, mais ça ne sert pas à grand-chose au milieu de l'hiver,
quand il n'y a pas de soleil non plus, M. le Président. Et quand même l'énergie
éolienne pour certaines communautés de 1000 personnes, est-ce qu'on peut faire
des projets? Est-ce que c'est possible de transférer des pièces d'une turbine
et tout ça? Je comprends, c'est hyper complexe. Mais, si on laisse ça dans les
mains juste le secteur privé et de faire un partenariat, bien, ils sont un peu
dépendants de peut -être sur une entreprise privée, et ça, ça m'inquiète. Ça,
ça ouvre une brèche comme ça quand même dans le Grand Nord, ça soulève des
questions pour moi. Et je sais que la ministre dit : Bien, oui, c'est
encadré. Mais quand même, moi, j'ai peut-être une autre vision et je pense qu'Hydro-Québec
peut être le joueur clé dans la transition, dans le Grand Nord pour nos
communautés autochtones. En partenariat aussi, ça peut marcher. Mais c'est
juste mon intervention sur ce point-là. Je suis encore moins convaincu, je
pense que cet article-là va laisser plus d'espace pour les... du Canada. Ça
peut quand même, pour les sites intéressants pour les panneaux solaires, les
parcs solaires peuvent être pris par les entreprises privées en place d'Hydro-Québec.
Alors, il faut être hyper prudents sur toutes ces questions-là, M. le Président.
Le Président (M. Montigny) : Très
bien. Mme la ministre.
Mme Fréchette : Oui. Je
voulais bien, d'une part, dire que, quand... quand la possibilité de se
raccorder à Hydro-Québec existe, croyez-moi, c'est l'option privilégiée de
tous. Je le vois. Il y a énormément de demandes pour des mégawatts, pour l'accès
au réseau d'Hydro-Québec. Donc, en plus que c'est plus... plus facile, mais c'est
moins cher. Donc, de facto, cette option-là devient privilégiée. Mais dans la
mesure où ce n'est pas possible, soit parce que le réseau ne s'y rend pas dans
cette région-là, soit parce que la capacité technique d'Hydro-Québec est à
pleine capacité, eh bien, là, est-ce que vous préférez ne pas avoir d'alternative
du tout? Est-ce que c'est ça, votre proposition, dans la mesure où des
alternatives pourraient offrir des bases intéressantes pour le développement d'une
communauté, pour la diversification de ses revenus, pour le développement
économique, pour la génération de retombées économiques pour cette
communauté-là dans la mesure où c'est du... de l'énergie renouvelable, il me
semble qu'il y a là un levier de développement constructif pour des communautés
qui veulent avoir, comment dire, une transformation de leur base économique?
Parce qu'il faut voir que ça peut être des communautés qui sont les
productrices et une entreprise privée qui est le bénéficiaire de cette
énergie-là. Ça va dans les deux sens. On a l'habitude de penser, là, le privé,
c'est une business, mais le privé, c'est aussi des communautés des Premières
Nations, c'est aussi une municipalité, c'est aussi une MRC, ça peut être un
consortium de ces... de ces gens-là, comme il en existe, là, des projets menés
par des consortiums regroupant ces acteurs-là. Alors pour elles, c'est
transformationnel, et en plus ça survient dans des régions éloignées pour
lesquelles c'est difficile souvent de... de trouver des nouveaux projets
créateurs d'emplois, générateurs de revenus. Alors, tout ça pour dire que,
quand la capacité de se connecter au réseau d'Hydro est là, croyez-moi que la
réflexion est vite terminée. C'est vraiment ça qui est l'idéal pour de
multiples raisons, notamment celle des coûts puis de la facilité. Mais entre le
néant et la proposition de développer avec un terrain adjacent une source d'énergie
renouvelable, moi, je préfère ça, la source d'énergie renouvelable.
Le Président (M. Montigny) : Très
bien, merci.
M. Kelley : Et, M. le
Président, merci beaucoup. Mais, Mme la ministre, quand même, là, je ne suis
pas contre l'idée des microréseaux. J'ai vu qu'est-ce que l'UMQ a écrit dans
leur mémoire. Je pense qu'on peut revenir, un petit peu plus tard, avec une
discussion sur comment on peut bien encadrer les microréseaux. Mais la seule
entité, au Québec présentement, qui a l'expertise de bâtir un microréseau, c'est
Hydro-Québec. Puis pourquoi pas garder cette expertise dans la main? Si une
municipalité veut se lancer avec des panneaux solaires sur les toits...
M. Kelley : ...c'est
Hydro-Québec, puis pourquoi ne pas garder cette expertise dans leur main. Si
une municipalité veut se lancer avec des panneaux solaires sur les toits et
tout ça, bien, gardez l'expertise dans les mains d'Hydro-Québec. Et je ne suis
pas quelqu'un qui croit que demain il faut partager les grands microréseaux
juste dans une shot, ça va continuer de prendre des projets ici et là, mais
l'exemple qu'on a, le plus grand microréseau au Québec, c'est avec
Hydro-Québec, à Lac-Mégantic. Et on a des leçons à tirer du microréseau qui a
été mis en place par Hydro-Québec pour répéter cet exercice dans les autres
juridictions. Mais, quand même, cette idée aussi, comment... Oui, une
municipalité produit beaucoup d'électricité avec des panneaux solaires, les
systèmes de stockage, peut être quand même des éoliennes, mais, après ça, si on
va vendre une entreprise à côté, bien, pourquoi pas, ce n'est pas Hydro-Québec
qui, à ce moment-là, est en contrôle du système de distribution? C'est eux
autres qui vont profiter de ça. Parce qu'il ne faut jamais oublier que, comme
société, nous sommes des actionnaires puis on a déjà vu que les redevances et
les retombées... excusez-moi, les profits d'Hydro-Québec étaient en déclin, la
redevance qui allait au gouvernement a diminué une année après l'autre. Il y a
des raisons pour ça, mais, quand même, on veut s'assurer qu'Hydro-Québec
demeure en bonne santé puis le rendement à l'État demeure toujours intéressant
pour payer pour nos services sociaux.
Alors, je comprends. Je pense qu'on peut
avoir une discussion sur l'encadrement de microréseaux, aussi pour l'autoproduction
qui est faite par une usine pour eux-mêmes. Mais la question après ça de la
vente, moi, une crainte que j'avais, c'est Microsoft arrive puis il veut créer
un centre de données. Puis il dit : Nous, on va construire un parc
solaire, un parc d'éoliennes, une entreprise comme ça, là, qui a beaucoup,
beaucoup d'argent, puis il devient un petit peu la seule option dans le coin de
vente d'électricité parce que, comme la ministre a dit, bien, peut-être, pour
l'instant, il n'y a pas l'option d'Hydro-Québec, mais eux autres commencent à
manger de notre capacité d'avoir le monopole du système de distribution. Et la
seule option dans le coin, c'est Microsoft. Je veux éviter ça. Je veux éviter
qu'il y ait des énormes corporations qui arrivent puis voir : Ah!
maintenant, on a un cadre législatif qui est intéressant pour nous, de ne pas
juste avoir un centre de données, mais aussi de produire de l'électricité puis
vendre ça à profit. Ça m'inquiète un peu. Et la ministre de dire : Bien
oui, moi, j'ai le pouvoir de dire non à un projet comme ça. Mais il n'y a aucun
encadrement nécessairement pour quelqu'un qui arrive après ça. Et peut-être,
l'exemple que je donne, ce n'est pas possible, mais c'est une crainte qui passe
un peu dans la tête de beaucoup des Québécois, Québécoises après qu'on ai vu
qu'est-ce qui arrive avec TES Canada. Est-ce qu'on est vraiment en train de
créer un différent système ou un système à deux tiers?
Puis encore, peut-être, la ministre, elle
n'a pas l'intention de faire ça, mais on ne peut pas dire que le prochain
ministre va avoir les mêmes intentions ou le prochain gouvernement va faire la
même chose. Alors, c'est pourquoi il faut être hyperprudents avec qu'est-ce
qu'on est en train de débattre ici, qu'est-ce qui est dans cet article-là,
parce que moi, je trouve que c'est vraiment une brèche dans le monopole de
distribution d'Hydro-Québec.
Le Président (M. Montigny) : Mme
la ministre, vous avez la parole.
Mme Fréchette : Oui. Bien,
j'aimerais rappeler, en fait, qu'il ne peut y avoir qu'un seul consommateur.
Donc, prenons l'exemple d'un centre de données, comme vous le mentionnez, eh
bien, ce que permettrait cet article-là, ce serait de vendre de l'électricité à
un bungalow. Est-ce que c'est ça qu'on appelle effriter le monopole
d'Hydro-Québec?
Par ailleurs, on ne peut pas avoir un
centre de données dans des régions éloignées. Ces entités-là ont besoin d'être
proches des centres urbains. Donc, je réitère que c'est un seul consommateur.
Donc, on ne peut pas imaginer qu'il y ait un réseau parallèle qui se développe
à travers une business, puis qu'un aussi grand joueur soit il, ce n'est pas
possible avec cet article-là. Et puis ce n'est pas parce que les critères du
gouvernement qui seraient associés à la possibilité de développer de l'énergie
pour un terrain adjacent ne le permettraient pas, c'est parce que l'article dit
que c'est qu'un seul consommateur qui peut bénéficier de l'énergie produite, un
seul, un bungalow, un chalet. On n'est pas une entreprise, on n'est pas dans
des réseaux, là. Puis ce n'est pas non plus des microréseaux. Les microréseaux,
ce sont des multiples acteurs qui sont reliés avec une même... un même système,
une même boucle énergétique. Dans ce cas-ci, c'est que deux entités. Donc, je
voulais rectifier certains éléments. Merci.
• (17 h 40) •
Le Président (M. Montigny) : Très
bien, merci. Juste pour un point d'information, M. le député, il vous reste
moins de trois minutes au total pour cet article, je voulais juste que vous le
sachiez.
M. Kelley : ...je vais garder
une petite réserve si à un moment donné j'ai besoin...
Le Président (M. Montigny) : Je
comprends bien, c'est pour ça que je vous avisais. M. le député de
Maurice-Richard, vous avez demandé la parole.
M. Bouazzi : Merci. Merci, M.
le Président. D'abord, peut-être avant de rentrer dans les détails...
M. Bouazzi : ...votre
prédécesseur avait, en parlant de TES Canada, expliqué qu'il en voudrait, je ne
sais plus le nombre qu'il avait dit, là, des centaines, des milliers, je ne
sais plus, mais vraiment beaucoup, alors que M. Sabia nous avait dit qu'il
fallait intégrer ce genre de réseau de manière... avec parcimonie, et puis on
ne sentait pas l'engouement pour en avoir des milliers. Vous, entre ces deux approches,
vous êtes où?
Mme Fréchette : Bien, moi, je
juge... je juge chaque projet à sa valeur, à sa qualité. Ce n'est pas un modèle
en particulier que je me dis : Il faut absolument qu'on démultiplie ça. À
chaque projet, je pense qu'il faut poser un regard neuf, une analyse, et puis
voir l'impact, l'acceptabilité sociale, les retombées, le nombre d'emplois
créés, dans quelle région est-ce que ça se situe? Est-ce qu'il y a des
alternatives qui sont offertes par Hydro-Québec, en termes de capacité technique,
ou pas? Donc, c'est vraiment tout un ensemble de considérations. Alors, je n'ai
pas d'a priori, je vous dirais, par rapport à ça.
M. Bouazzi : On ne peut
pas... on ne peut pas...
Mme Fréchette : On ne peut
pas.
M. Bouazzi : ...on ne peut
pas présumer, à ce stade, que vous en voudriez des centaines, par exemple.
Parce que c'est une vision de société de vouloir voir énormément de production
privée qui autoproduit et qui vend à un voisin. C'est une vision de société, ce
n'est pas juste au cas par cas, etc. C'était à peu près la vision qui nous
avait été vendue par votre prédécesseur. Moi, je comprends que ce n'est pas ce
que vous affirmez à ce stade.
Mme Fréchette : Je n'ai pas
une vision qui repose sur cette perspective-là. En même temps, je me dis :
Il y a des régions éloignées qui, malheureusement, n'ont pas la marge de
manœuvre qu'on pourrait vouloir leur offrir du fait des restrictions du réseau
d'Hydro-Québec, qu'elles soient des capacités... des capacités techniques ou
encore la présence du réseau dans certains... certains lieux. Donc, pour ces
régions-là, moi, je vois là quand même un levier important, potentiellement,
pour une plus grande autonomie puis plus de développement économique, plus de
développement régional. Donc, de ce côté-là, je trouve que la situation est
quand même très différente de ce qu'on peut retrouver dans des lieux... des
centres urbains. Donc, je pense qu'il faut regarder ça sous un angle différent
pour les régions éloignées.
M. Bouazzi : O.K.
Peut-être... Pourquoi vous vous limitez à un acteur qui pourrait acheter?
Pourquoi pas deux?
Mme Fréchette : ...consommateur?
M. Bouazzi : Oui. Pourquoi
pas deux, par exemple?
Mme Fréchette : Pourquoi pas
deux?
M. Bouazzi : Si ça règle
autant les problèmes dans un coin reculé, etc., pourquoi il y aurait juste un?
Imaginons, là.
Mme Fréchette : Bien, moi, je
pense qu'il y a la volonté, justement, de limiter le recours à cette... à cette
façon de faire là, de ne pas faire en sorte que ça devienne des réseaux
parallèles. À partir du moment où c'est un consommateur, il n'y a pas... il n'y
a pas l'idée d'un réseau et d'un déploiement à grande échelle. Pour nous, le
monopole que détient Hydro-Québec, il est important, il faut le préserver, et
en fait, on vient de consolide, même, avec le projet de loi no 69, parce qu'il
y a des parts de marché qu'Hydro-Québec pourra occuper davantage qu'elle ne l'a
fait ces dernières années. Alors, l'idée, c'est de ne pas contrevenir à cette
idée-là que c'est Hydro-Québec, au Québec, qui s'occupe de l'énergie, la
distribution d'électricité, mais l'idée, donc, c'est de ne pas développer
quelque chose de majeur en parallèle. Donc avec un consommateur, je pense que,
là, on est très, très... comment dire, limité dans l'impact.
M. Bouazzi : Vous avez donné
l'exemple pour que ça soit... un des exemples que vous avez beaucoup insisté,
c'est l'idée d'avoir des communautés éloignées qui n'ont pas accès au réseau
d'Hydro-Québec. Actuellement, il y a évidemment des communautés qui ne sont pas
connectées. Hydro-Québec, à ma connaissance, a des projets en cours, a produit
des projets qui viennent servir justement ces communautés éloignées. Bien, ça
serait déjà ma première question : Est-ce que vous êtes au courant qu'il y
en a?
Mme Fréchette : Bien, je sais
qu'il y a des ambitions. Est-ce que ça va permettre de couvrir toutes les
régions du Nord-du-Québec? Probablement pas. Ça va mettre combien de temps?
Quelques mois? Quelques années? Je pense qu'on est plus dans les années que
dans les mois. Donc voilà, oui, il y a des projets effectivement. Il y a
énormément de partenariats aussi qui sont en discussion entre Hydro-Québec et
puis des Premières Nations, des MRC, des communautés, mais ça ne va pas non
plus répondre à l'ensemble des besoins à courte échéance, là, du moins.
M. Bouazzi : Donc, est-ce
qu'Hydro-Québec est... En fait, ma question, je la repose différemment :
Est-ce qu'Hydro-Québec est capable de pour des régions éloignées sans avoir à
se connecter à son propre réseau comme le ferait une compagnie privée...
M. Bouazzi : …produire de
l'électricité pour des régions éloignées sans avoir à se connecter à son propre
réseau, comme le ferait une compagnie privée?
Mme Fréchette : Développer
une ligne… développer une ligne pour Hydro-Québec, c'est environ 7 à 8 ans
de préparation puis de travail. Donc, c'est quand même des projets de moyen
terme, là… le développement de projets économiques et puis le développement des
régions concernées.
M. Bouazzi : Et vous avez des
études qui prouvent que le privé irait plus vite?
Mme Fréchette : Que le privé
irait plus vite?
M. Bouazzi : Oui.
Mme Fréchette : Dans ce
cas-ci, ce n'est pas nécessairement… Les projets ne reposeraient pas
nécessairement sur des lignes de transmission à grande échelle. Ça repose sur
un terrain adjacent à un autre. Donc, on est sur le site de la production même,
pour ce qui est de la… du transport, en fait, de la transmission de l'énergie.
Donc, on n'est pas sur des grandes distances comme pour Hydro-Québec. Alors, on
est dans une autre… un autre schème, là.
M. Bouazzi : Bon, alors, je
reviendrai à cette question juste après, mais rentrons dans le… dans la
question de «adjacent», pour vous, «adjacent», est-ce que Montréal est adjacent
à Québec, par exemple? Je veux juste de comprendre où est-ce qu'on se place.
Mme Fréchette : La ville de
Montréal est adjacente au Québec. Non. Non, c'est dans le sens commun du mot
qu'on doit comprendre le mot «adjacent». Donc, c'est quelque chose de contigu,
un lieu avoisinant.
M. Bouazzi : C'est ça qui a…
techniquement, dans la définition, la dernière fois que j'ai regardé, c'était
«ayant une frontière commune avec».
Mme Fréchette : Ça peut être
une forme, oui.
M. Bouazzi : Oui, ce qui est…
ce qui est très étonnant, c'est qu'on est rendu à comme voir Sainte-Thècle ou
Saint-Tite comme adjacent à Shawinigan. Est-ce que ça s'intégrer Sainte-Thècle
pour vous est adjacent à Shawinigan?
Mme Fréchette : Quand on dit
«adjacent», c'est adjacent au site de production. Donc là, je n'ai pas là la
distance, mais je ne penserais pas, là, que Sainte-Thècle est… Il faudrait que,
bon, je révise ma géographie du lieu…
M. Bouazzi : On est à peu près
à 20 kilomètres, oui.
Mme Fréchette : Mais, voilà,
on parle d'un lieu avoisinant contigu à… vraiment à proximité du site où serait
produite l'énergie renouvelable.
M. Bouazzi : On est d'accord.
Donc, ça, c'est ce qui est fait dans la loi à date, c'est de dire : On a
le droit, d'abord, à de l'autoproduction aujourd'hui. Donc, si j'ai un terrain,
j'ai le droit d'y mettre une éolienne, des panneaux solaires et autoproduire. Est-ce
qu'on dit aussi… aujourd'hui, c'est de dire : Bien, si on produit à partir
d'un terrain qui est adjacent, pour soi, c'est correct? Bon, et, à date, moi,
je n'ai pas vu quelqu'un déchirer sa chemise pour dire : Ceci est
inacceptable.
Je comprends que, Mme la ministre, vous ne
voyez pas Sainte-Thècle ou Saint-Tite comme étant adjacents à Shawinigan.
Laissez-moi partager avec vous cette vision de la géographie où, à
20 kilomètres, on n'est plus adjacent. Comment on peut expliquer que TES
Canada veut mettre des éoliennes dans un territoire qui fait à peu près
200 kilomètres carrés de surface autour de Shawinigan?
Mme Fréchette : Bien, c'est sur
une zone qui totalise plusieurs kilomètres carrés.
M. Bouazzi : 200.
Mme Fréchette : Donc c'est un
même lieu, mais à grande échelle.
• (17 h 50) •
M. Bouazzi : D'où mon
questionnement sur le point «adjacent», parce que le 200 kilomètres
carrés, il inclut Saint-Tite et Sainte-Thècle, la compagnie, elle est à
Shawinigan, elle n'est pas propriétaire de Saint-Tite ou Sainte-Thècle. Je suis
très heureux que le sens commun revienne dans ces mots de la… qu'on peut
retrouver facilement dans le Petit Robert ou le Larousse. Et laissez-moi être
d'accord avec vous sur ce point, mais je ne comprends pas, du coup, comment…
Enfin, je préférerais, en fait, m'arrêter là et laisser ça dans les annales de
ce projet de loi pour juste qu'on soit tous d'accord que ce TES Canada
contrevient à la loi, là, et rentrer ensuite sur les questions de la vente.
Le Président (M. Montigny) : Très
bien. Mme la ministre, quand vous serez prête. Oui, allez-y.
Mme Fréchette : Bien, en fait,
j'aimerais rappeler que TES Canada, c'est de l'autoproduction, donc ce n'est
pas... ce n'est pas cet article-ci qui va s'appliquer à sa production, à son
autoproduction d'énergie pour ses propres besoins. Donc, c'est un autre… un
autre angle.
M. Bouazzi : Donc, restons
sur la question qui… dont on parle, actuellement…
M. Bouazzi : ...actuellement.
Est-ce que... D'abord une question de clarification. Quand on remplace
«exploiter un réseau de distribution d'électricité» par «de distribuer de
l'électricité à un consommateur», est-ce que vous pouvez nous expliquer
pourquoi est-ce qu'on fait... qu'est-ce que ça veut dire exactement?
Mme Fréchette : Pardon.
Est-ce que vous pourriez répéter? Désolée.
M. Bouazzi : Dans le... Dans
le premier paragraphe, on remplace... donc, il y avait... avant, il y avait «le
droit d'exploiter un réseau de distribution d'électricité» et on remplace ça
par «le droit de distribuer de l'électricité à un consommateur».
Mme Fréchette : J'aimerais
laisser Me Marois répondre à la question.
Le Président (M. Montigny) : Très
bien. Parfait. Me Marois, vous avez la parole.
M. Marois (Samuel) : Oui.
Donc, c'est une question de clarification. Dans la loi actuelle, quand vous
regardez l'article deux de la Loi sur la régie, l'expression «réseau de
distribution d'électricité» est définie. Puis, dans la définition actuelle, on
réfère à certains équipements, donc à des lignes d'une certaine tension. Puis,
à 60, bien, ce qu'on dit, c'est que le droit exclusif, ça comporte le droit
d'exploiter un réseau de distribution d'électricité. Puis, l'article suivant,
61, dit... bien, c'est l'interdiction qui vient avec. Sur le territoire
d'Hydro-Québec, bien, on ne peut pas exploiter un réseau de distribution
d'électricité. Donc là, est-ce que ça se lit... Ces textes-là ouvraient la
porte à ce qui... à ce qu'il puisse y avoir une distribution privée en dehors
de la définition, c'est-à-dire en dehors de l'existence de lignes d'une
certaine tension. Il y avait comme une espèce de confusion. Ça fait que, ce
qu'on a fait, tant à l'article deux qu'à l'article 60 qu'à l'article
suivant, 61, c'est qu'on associe... on associe ça à la notion juridique, là,
c'est-à-dire à l'action de distribuer plutôt qu'à des... à l'action d'exploiter
certains équipements en particulier pour englober tout ce qui est distribution.
M. Bouazzi : Et donc
permettre... Du coup, qu'est-ce qu'on permet, là? Donc, imaginons, je suis une
compagnie privée, je mets des éoliennes sur mon territoire ou un territoire
adjacent, et là, qu'est-ce qui est permis pour moi par rapport à la
distribution? Est-ce que je dois... concrètement, je dois... est-ce que...
est-ce que j'utilise... Je ne passe plus du tout par Hydro, en fait. C'est ça
que ça permet?
M. Marois (Samuel) : En fait,
la question c'est plutôt : Qu'est-ce qu'on évite?
M. Bouazzi : Exact. Qu'est-ce
qu'on évite?
M. Marois (Samuel) : Qu'est-ce
qu'on évite, c'est que... Puis là, j'essaie de retrouver mon article deux, il
faut que je tourne mes pages.
Le Président (M. Montigny) : Prenez
le temps.
Mme Fréchette : C'est rare
que vous ne connaissez pas par coeur.
Le Président (M. Montigny) : Prenez
le temps.
M. Marois (Samuel) : Bien,
c'est qu'il faut s'y rendre aussi. O.K. Donc, à l'article deux de la Loi sur la
régie, on disait, par exemple, que «le réseau de distribution d'électricité,
c'est l'ensemble des installations destinées à la distribution à partir de la
sortie des postes de transformation, y compris les lignes de distribution à
détention de moins de 44 kV.» Donc, est-ce que quelqu'un qui avait quelques...
par exemple, quelques panneaux solaires qui voulait distribuer à son voisin,
c'était visé par ça? Si on avait des postes de transformation ou des lignes de
moins de kV, bien, ce n'est peut-être pas vraiment visé par ça.
Ça fait que, ce qu'on a fait, c'est qu'on
a dit : Bien, le réseau de distribution, c'est tous les appareils qui
permettent à une personne de distribuer l'électricité à une autre. Donc, on est
plus englobant. On vient clarifier c'est quoi, la distribution, c'est quoi, un
réseau de distribution. Puis, ce faisant, bien, à 60, ce qu'on dit, c'est que
le droit exclusif d'Hydro... et notamment, parce qu'il y a d'autres titulaires
de droit exclusif de distribution aussi, le droit exclusif comporte celui de
distribuer à une autre personne et non pas d'exploiter un réseau de
distribution. Donc, c'est plus englobant, c'est plus... On... Il y a moins...
On veut éviter de ne pas capter certaines situations.
M. Bouazzi : Bon. Alors, je
veux être sûr de comprendre. Donc, je prends une compagnie privée, un cas
précis, je prends une compagnie privée qui produit de l'électricité et qui
voudrait vendre à son voisin. Bon. J'ai deux questions. D'abord : Est-ce
qu'elle doit le transporter vers son voisin et est-ce que ça lui appartient? Et
la deuxième, c'est : Est-ce qu'elle doit le distribuer une fois qu'elle
l'a transportée? En imaginant qu'elle doive le transporter, et ça, en se basant
sur son propre matériel.
M. Marois (Samuel) : Bien là,
vous êtes dans le cas du troisième alinéa.
M. Bouazzi : Exact.
M. Marois (Samuel) : C'est-à-dire
que c'est Hydro-Québec qui a le droit exclusif de distribuer.
M. Bouazzi : O.K.
M. Marois (Samuel) : Donc,
personne ne peut distribuer, sauf Hydro-Québec, sauf dans le cas prévu au troisième...
au nouveau troisième alinéa qui est proposé ici.
M. Bouazzi : Donc, si on
reste dans la première modification, j'avais ma question. Donc, «un droit
exclusif de distribution... confère à un titulaire sur un territoire où il
porte l'exclusion de quiconque.» Honnêtement, je suis perdu. Réexpliquez-moi
exactement. Je comprends, là, que vous dites : C'est englobant...
M. Bouazzi : ...concrètement,
est-ce qu'on... oublions le deuxième, on arrivera au deuxième alinéa juste
après, est-ce que ça, ça veut dire que c'est Hydro-Québec qui a le monopole sur
les deux, deux points barre? Si c'est juste ça, qu'on le dit et puis que je
passe...
M. Marois (Samuel) : Le
premier alinéa veut dire qu'Hydro-Québec a le monopole sur la distribution,
point.
M. Bouazzi : O.K. Parfait.
Évidemment il ne parle pas de transport.
M. Marois (Samuel) : xact.
M. Bouazzi : Exact. Bon.
Donc là, on passe au deuxième, et là, au deuxième, là, tout d'un coup, le
monopole, il tombe parce qu'on est dans l'autoproduction et de la vente à un
voisin. C'est-tu ça?
M. Marois (Samuel) : Le
deuxième alinéa qui dit : «Ce droit n'empêche pas quiconque de consommer
électricité qu'il produit», ça, c'est une mention que je qualifierai
d'informative.
M. Bouazzi : Oui. En fait, je
parlais du troisième.
M. Marois (Samuel) : O.K.
Parfait. Donc, le troisième, c'est une... On peut voir comme une exception au
premier alinéa, c'est-à-dire Hydro-Québec, notamment, a le droit exclusif de
distribuer, mais il y a le cas du troisième alinéa.
M. Bouazzi : O.K. Et
celui-là, c'est pour et... et la distribution du transport ou juste le
transport? Est-ce que ça...
M. Marois (Samuel) : Non, on
parle juste... C'est juste la distribution.
M. Bouazzi : C'est juste la
distribution. Bon. Alors, prenons... Donc, nous, à peu près tous les gens qui
sont venus nous voir, à part ceux, évidemment, qui veulent faire de la business
avec ça, là, ils nous ont dit : C'est une mauvaise idée d'ouvrir la vente
du privé au privé, c'est une tache. Aujourd'hui, en gros, on ouvre... on ne
vend pas du privé au privé. Ma question pour vous. Peut-être... Imaginons que
je suis en autoproduction et que j'ai des surplus. Pourquoi est-ce que ça ne
serait pas juste Hydro-Québec qui le prend, le surplus? Pourquoi permettre de
vendre... Et puis ensuite Hydro-Québec distribuera cette électricité à la
personne que nous jugeons tous, y compris vous, Mme la ministre, qui est plus à
même à recevoir cette électricité-là.
Le Président (M. Montigny) : Mme
la ministre, je vous laisse la parole.
Mme Fréchette : Si je
reprends un des exemples que j'ai donnés tout à l'heure, Hydro-Québec n'est pas
présent partout, donc de retourner l'électricité à Hydro-Québec, ce n'est pas
une alternative possible à tout partout.
M. Bouazzi : Et vous ne
pensez pas qu'Hydro-Québec est capable d'être présente partout sur le
territoire?
Mme Fréchette : À long terme,
probablement. Mais à court terme, à moyen terme? Comme je disais tout à
l'heure, développer une ligne, c'est 7 à 8 ans. On est dans un contexte de
resserrement aussi de...
M. Bouazzi : Non, mais je ne
parle pas de développer une ligne. Bien, c'est sûr que, si l'idée, c'est de
connecter un village qui est à 2 000 kilomètres, mais... Mais là ce
dont on parle, c'est des réseaux qui sont locaux, là, un peu... un peu comme ce
qu'on a fait par exemple sur... je ne sais pas moi, sur l'île de la Madeleine,
on a rajouté une éolienne, si mes souvenirs sont bons, pour diminuer la
quantité de... mais... Ah non, là on l'a connectée, d'ailleurs, l'île de la
Madeleine...
Mme Fréchette : Bien, il y a
des éoliennes, oui, qui ont été installées.
M. Bouazzi : Puis, en plus,
on a rajouté un câble qui se rend jusqu'à là-bas, non? J'ai oublié. Non... Non,
c'est juste l'éolienne.
Mme Fréchette : Il avait.. Ça
avait été envisagé, mais ça a été refusé par la régie en 2022.
M. Bouazzi : xact. Bon. Donc,
à ce moment-là... Je veux dire, pourquoi est-ce qu'Hydro-Québec ne serait pas
capable de juste faire ce genre de développement?
Mme Fréchette : Oui. Bon.
Hydro-Québec ne peut pas desservir les industries une à une, considérant les
ressources que ça exige, les coûts, les investissements que ça requiert, le
temps que ça requiert. Il faut faire des choix. Et c'est sûr que, bien, des
regroupements de consommateurs vont être privilégiés plutôt que des projets à
une seule entreprise. La capacité technique, comme je le disais tout à l'heure
aussi, est limitée dans plusieurs régions. Donc, il faut rehausser cette
capacité technique là. Donc, parfois, oui, Hydro y passe, sauf que la capacité
maximale est atteinte, donc il faut rehausser la capacité des lignes de
transport. Donc, voilà, il y a différents cas de figure qui peuvent se
présenter.
• (18 heures) •
M. Bouazzi :
C'est
quoi, le risque numéro un dans le plan, là, de M. Sabia? Il y avait trois
risques dans le plan qui nous a été présenté. Le risque numéro un, est-ce que
vous vous souvenez c'était lequel?
Mme Fréchette : Je n'ai pas
souvenir, non.
M. Bouazzi : Je... Bien,
donc, le risque numéro un, je vous le dis, et même trois, et, comme c'est un
investissement de 180 milliards, je vous avouerai que c'est... j'ai été
attentif aux différents risques, le risque numéro un, c'est l'accès à
l'expertise. Est-ce que vous pensez que, quand le privé va commencer à produire
pour chaque développement quelque part, un petit partenaire qui, lui, va lui
fournir de l'électricité? Est-ce que vous pensez que l'expertise va se rajouter
ou l'expertise est finie sur le territoire et donc va être partagée avec
Hydro-Québec?
Mme Fréchette : Bien, d'une
part, je ne pense pas qu'on va être. On va être dans une démultiplication du
nombre de projets...
18 h (version non révisée)
Mme Fréchette : ...comme je
vous le disais tout à l'heure, en 25 ans, cet article là, à notre
connaissance, n'a jamais été utilisé. Jamais. Donc, est-ce que là, on va se
retrouver avec des milliers de projets? J'en doute, j'en doute. Donc, je ne
vois pas là, comment dire, un danger, une menace pour Hydro-Québec. L'expertise,
par ailleurs, se développe. On voit qu'il y a des développements technologiques
intéressants entourant les sources d'énergies renouvelables. Donc, voilà. Je
pense qu'il y a aussi quelque chose qui peut émaner comme champs d'intérêt pour
des gens qui veulent se former dans un secteur avant-gardiste. Et je m'attends
à ce qu'il y a de plus en plus de gens qui développent cette connaissance-là.
Surtout que ceux qui font de l'autoproduction personnelle deviennent souvent un
peu des experts du sujet puis de la matière. Donc, mais, voilà, je ne vois pas
de menace pour Hydro-Québec au niveau de l'accès à de la connaissance ou à de l'expertise.
M. Bouazzi : Donc là, le risque
numéro un, qui est défini par Hydro-Québec, qui est qu'on peut manquer d'expertise,
faire en sorte que le privé commence à produire plus. Alors, je comprends, c'est
ou bien cet article ne sert à rien, et donc à abrogeons-le, ou bien il va... il
va servir beaucoup. Et, moi, mon feeling, c'est que s'il est là, il l'est pour
une raison qui n'est pas qu'il ne va pas être utilisé, mais plutôt qu'il va
être utilisé. À ce moment-là, il est évident, Mme la ministre, que le privé va
siphonner une partie de l'expertise et même siphonner...
Mme Fréchette : ...
M. Bouazzi : ...siphonner,
oui, je pense, c'est le bon mot, une partie de l'expertise qui se retrouve et
spécialement même celle d'Hydro-Québec, parce qu'elle est spécialement... elle
est spécialement compétente. Surtout qu'il est question aussi de distribution
dans le cas dont on parle. Et au Québec, c'est vraiment Hydro-Québec qui est le
plus compétent en la matière. Donc, on vient rajouter un risque au plan d'Hydro-Québec,
qui pourtant est sacrément important.
Mme Fréchette : Et vous
évaluez qu'ils vont aller siphonner, comme vous le dites, l'expertise d'Hydro-Québec
pour vendre à un consommateur.
M. Bouazzi : Non, je dis que
s'il y en a plusieurs... Mme la ministre, on a joué dans le film, dans la
santé, dans l'éducation, à chaque fois qu'il y a tout d'un coup des
développements dans le privé, comme si ça allait régler nos problèmes, on se
retrouve avec un privé qui siphonne l'expertise qui se retrouve au Québec, que
ce soit dans le domaine de la santé, on l'a vu avec les infirmières, on le voit
avec les médecins, et on est obligé de rattraper comme on peut. C'est
absolument catastrophique. Que ce soit dans l'éducation, on se retrouve avec
une éducation à trois vitesses...
Mme Fréchette : Mais je vous
parle de l'article, ici, là, qui permet de vendre à un...
M. Bouazzi : Mais, moi, je
vous parle de la place du privé par rapport au commun comme étant un bien
commun qui est d'abord la nature, donc l'hydroélectricité, bien, c'est l'eau ou
le vent. Et, deuxièmement, Hydro-Québec, comme institution publique, est un
bien commun. Et il y a cette idéologie qui prend énormément de place en ce
moment, néolibérale, qui pense que le privé va régler tous nos problèmes, mais
en fait qu'une des premières choses qu'elle fait, c'est détruire le public, y
compris une recette pour le faire, c'est de se retrouver à vider le public de
son expertise, de la mettre au privé et d'ensuite de constater que le public ne
fonctionne pas. Et, du coup, il nous faut plus de privé, et on rentre dans un
cercle vicieux absolument catastrophique. Alors qu'Hydro-Québec, c'est
justement le cercle vertueux inverse, c'est le constat inverse, c'est qu'on ne
peut pas laisser quelque chose d'aussi important que l'énergie dans les mains
du privé et qu'il a fallu bâtir notre propre expertise, et dont on est
sacrément fière à l'international et pas juste au Québec, pour pouvoir créer un
bien commun qui fournisse de l'énergie, qui est un service essentiel au Québec.
Donc, en allant dans...
Une voix : ...
M. Bouazzi : Bien, en allant
dans ce sens-là, on va déposer... on a déjà déposé un amendement pour abroger toute
la partie qui ouvre une brèche absolument inacceptable sur la question de la
vente du privé au privé.
Le Président (M. Montigny) : Merci.
Mme la ministre, avez-vous des choses d'autres choses à rajouter en réponse ou
non?
Mme Fréchette : Je vais
suspendre un petit moment.
Le Président (M. Montigny) : Nous
allons donc suspendre quelques instants.
(Suspension de la séance à 18 h 06)
(Reprise à 18 h 08)
Le Président (M. Montigny) :
Alors, nous reprenons nos travaux. Mme la ministre avait demandé une
suspension. Nous avons eu quand même M. le député de Maurice-Richard qui fait
mention de vouloir proposer un amendement. Alors, Mme la ministre.
Mme Fréchette : ...prête
à regarder l'amendement.
Le Président (M. Montigny) :
Tout à fait. Merci. M. le député de Maurice-Richard, je vous invite à faire
votre proposition d'amendement.
M. Bouazzi : Merci, M. le
Président. C'est assez simple et on va pouvoir tous ensemble continuer la
conversation. Donc : L'article 60 de la Loi sur la Régie de l'énergie
(chapitre R-6.01), tel que modifié par l'article 38 du projet de loi,
est modifié par la suppression du dernier alinéa.
Tout simplement, ça fait que tout ce qui
permet de vendre du privé au privé est juste parti... Et je pense que c'est
vraiment important, cet amendement, Mme la ministre. Donc, on était rendus à
constater les dégâts de privatisation sur des services de biens communs, la
santé et l'éducation étant des exemples où on se retrouve à vider, concurrencer
ne serait ce que l'existence de l'expertise. Combien... Combien d'employés
d'Hydro-Québec voudrait engager pour répondre aux besoins de la vision qu'ils
nous ont présentée? Est-ce que vous vous souvenez, Mme la ministre.
Mme Fréchette : Pour leur
plan de développement, 35 000. 35 000 personnes.
M. Bouazzi : Et est-ce
que vous pensez, déjà, est-ce que vous pensez que c'est gagné d'avance d'avoir
35 000 personnes avec l'expertise qui est demandée?
Mme Fréchette : Ça va
requérir de la formation. Ça va requérir du travail.
M. Bouazzi : Et est-ce
que vous pensez qu'ouvrir la porte de la vente du privé au privé va compliquer
ou faciliter la tâche de trouver 35 000 personnes pour Hydro-Québec?
• (18 h 10) •
Mme Fréchette : Je ne
vois pas que ça va limiter de manière importante ou significative la capacité
d'Hydro à recruter des gens, puisque ce sont des projets, en fait, qui vont
servir à un consommateur. Donc, on ne parle pas de développer des réseaux. On
parle de projets qui vont développer, en fait, une autonomie dans des régions
éloignées, du développement économique régional, qui vont permettre à des
Premières Nations d'avoir des nouveaux revenus, d'avoir des assises nouvelles pour
leur développement économique. Vous avez beaucoup à cœur l'avenir des Premières
Nations, avec raison, et je trouve qu'il y a, là, un levier intéressant pour
développer une autonomie sur le plan énergétique puis diversifier leurs sources
de revenus. Alors voilà. Mais moi, je ne vois pas d'impact négatif ou
significatif pour Hydro-Québec en termes d'accès aux ressources parce que,
comme je vous disais, ça existe depuis 25 ans et que ça n'a jamais été
utilisé. Est-ce que ça veut dire que ça ne sera jamais utilisé? Probablement
pas, parce que maintenant, il y a plus de sources d'énergies renouvelables qui
peuvent être développées. Mais est-ce que ça va devenir un réseau d'importance
parallèle à Hydro-Québec? Ce n'est pas ma vision. Donc, l'impact au niveau de la
main-d'oeuvre...
Mme Fréchette : ...main-d'oeuvre,
pour moi, ce n'est pas là que ça va se jouer. Je pense que les besoins sont
importants pour Hydro-Québec, sont importants de... Ça va être important de
former des gens pour vraiment s'engager dans ce grand plan de développement
d'Hydro-Québec qu'on a.
M. Bouazzi : J'ai du mal à
vous suivre, Mme la ministre. D'un côté, on a l'impression que vous minimisez,
pour dire : Bien, ce n'est vraiment pas grand-chose. Mais pourquoi on le
fait, d'abord? Je veux dire, si vous nous dites : Ça n'a jamais été
appelé... Ça n'a jamais été utilisé dans les dernières années, je ne comprends
pas pourquoi est-ce qu'on ouvre un risque comme celui-là, parce que rien
n'empêche qu'on se retrouve avec vraiment beaucoup de ces projets-là. On ouvre
la porte et puis là on dit : Un. Moi, j'ai du mal à comprendre pourquoi
un, pourquoi pas deux ou trois, là. Tant qu'à ne pas en avoir beaucoup, on peut
dire que trois, ce n'est pas beaucoup. Bon.
L'autoproduction est possible. Nous, on
n'est pas contre l'autoproduction. S'il y a une minière qui veut mettre une
éolienne en plein milieu de sa mine, ou même adjacente, en étant... si on est
d'accord qu'«adjacente», ce n'est pas à 200 kilomètres, à ce moment-là le
problème n'existe pas, là. Ça fait que... Je veux dire, on est en train
d'ouvrir une brèche, alors qu'on peut régler le problème avec ce qu'on a
aujourd'hui.
Le Président (M. Montigny) : Mme
la ministre... Mme la ministre, vous avez la parole.
Mme Fréchette : Merci. Bien,
il y a deux éléments essentiels, là, qui changent le cadre. Prenez par exemple,
là... dans le cadre de la transition énergétique, on aura besoin d'une manière
beaucoup plus marquée de minéraux critiques et stratégiques. De ces minéraux
critiques et stratégiques, on en a 28 au Québec. On peut être une solution
importante à la dépendance qu'on a à l'égard de la Chine, pour détenir des
minéraux critiques et stratégiques. Et je l'ai vu en Europe, j'y suis allée il
y a quelques semaines, eux, ils veulent se détacher également de la Chine, ils
veulent se détacher de la Russie. Je pense que le Québec, dans ces
circonstances-là, peut faire partie de la solution, on a un levier de développement
important.
Maintenant, il y a plusieurs de ces
minéraux critiques et stratégiques qui sont en zone éloignée, dans le
Nord-du-Québec. Alors, advenant que c'est dans une zone où Hydro-Québec soit
n'est pas présent ou a sa capacité technique à pleine capacité, quelle
alternative il y a? Attendre huit ans? Attendre 15 ans? Ne pas développer le
projet? Donc là, il y a une alternative qui est présente avec cette
possibilité-là. Advenant qu'une entreprise qui veut développer un site de
minéraux critiques et stratégiques veuille travailler avec la communauté
adjacente, qui elle veut développer un parc éolien, un parc solaire, à voir,
donc ça, ça ouvre une nouvelle possibilité, et je trouve que pour les minéraux
critiques et stratégiques ça peut faire une différence importante.
Par ailleurs, il y a plus de sources
d'énergie renouvelable qu'on n'en avait en l'an 2000. Aujourd'hui, le solaire
et l'éolien sont des véritables sources d'importance, d'intérêt. Alors, ça
ouvre là aussi des possibilités nouvelles pour des communautés qui voudraient
devenir plus autonomes sur le plan énergétique. En ce sens-là, on n'est pas que
dans la biomasse, qui était la source unique à laquelle pouvaient recourir les
gens lorsque ça a été présenté en 2000. Donc, quelque part, ça reflète aussi un
développement des technologies. Donc c'est, là aussi, une dimension à prendre
en considération pour expliquer que cet article-là peut avoir toute sa
pertinence dans le contexte à la fois géopolitique actuel, et économique, et
technologique. Merci.
Le Président (M. Montigny) : Très
bien. M. le député.
M. Bouazzi : Alors là, là on
parle... parce que concrètement vous parlez beaucoup de mines. Est-ce que déjà
on peut dire que c'est surtout pour les mines alors qu'on fait ça?
Le Président (M. Montigny) : Mme
la ministre.
Mme Fréchette : Moi, je ne
vais pas présumer à l'avance de quels types de projets. Mais ça, c'est un
exemple, parce que les mines sont souvent en région éloignée, où les réseaux
sont moins présents, où la capacité technique d'Hydro-Québec est peut-être
limitée, et c'est là aussi où il y a des communautés qui, à mon sens, seraient
intéressées à développer davantage leur autonomie énergétique et leur économie.
Donc, c'est pour ça que je vois dans le Nord-du-Québec une possibilité
intéressante, et bien sûr, dans le Nord-du-Québec, le secteur minier est
d'importance puis il a de grandes retombées pour le Québec en termes de PIB, en
termes de création d'emplois bien rémunérés, et, dans un contexte de transition
énergétique, là aussi c'est un secteur, je dirais, qui est stratégique.
Donc, pour toutes ces raisons-là, je donne
ça en exemple, mais ce n'est pas le seul exemple. Est-ce que ce sera la
majorité des projets? Je n'en suis pas convaincue. Moi, j'ai hâte de voir ce
que du côté des communautés éloignées on pourra développer. Dans ce sens-là, ça
reste à voir, mais il faut voir... il faut laisser la chance...
M. Bouazzi : Bon. Pourquoi
les Premières Nations... Tiens, laissons les mines de côté, là, mais... puis on
va y revenir juste après. Mais pourquoi les Premières Nations n'auraient pas le
droit à une électricité publique de bonne qualité, pas chère fournie par
Hydro-Québec?
Mme Fréchette : Mais je ne me
suis pas prononcée sur avoir...
Mme Fréchette : Mais je ne me
suis pas prononcée sur avoir le droit ou pas, là? Je dis qu'il y a une réalité
qui fait en sorte qu'il y a des communautés éloignées où cet accès-là n'est pas
nécessairement facile.
M. Bouazzi : Et vous ne
pensez pas que c'est le rôle de l'État de s'assurer que les communautés
éloignées, dont les Premières Nations surtout étant donné notre histoire avec
eux et avec Hydro-Québec particulièrement, devraient avoir accès à une
électricité publique?
Mme Fréchette : Tout à fait.
M. Bouazzi : Bon.
Mme Fréchette : Mais ce n'est
pas parce que moi, je le veux que c'est la réalité.
M. Bouazzi : Vous savez, j'ai
l'impression... Vous êtes ministre, évidemment vous avez beaucoup de pouvoir,
là, plus que moi. Moi, j'essaie d'en avoir sur vous, honnêtement. Mais... mais
je suis persuadé qu'on est capables. La vérité, je suis persuadé qu'on est
capables.
Mme Fréchette : Et je sais
qu'Hydro-Québec y travaille fort, mais ça... ça met du temps.
M. Bouazzi : On est
malheureusement souvent plus capables pour les minières que pour les Premières
Nations, Mme la ministre.
Le... Vous avez dit : C'est une
question de rapidité. Vous nous avez dit : Ça peut prendre sept ans, etc.
Combien de temps ça prend pour démarrer une mine entre le moment où on a décidé
d'exploiter un minerai et le moment où on commence à le vendre?
Mme Fréchette : Mais ça
dépend. Ça dépend du type de mine, du secteur, des ressources, de
l'emplacement.
M. Bouazzi : Et, en moyenne,
est-ce que vous avez une idée?
Mme Fréchette : Je n'ai pas
de moyenne, malheureusement, à vous donner?
M. Bouazzi : Pardon? Moi, je
vous dis que ça prend des années et je n'ai pas les chiffres devant moi.
Mme Fréchette : Parc éolien,
c'est deux ans, trois ans. Le solaire, c'est plus court.
M. Bouazzi : Donc, on est à
deux ans et plus pour l'exploration, de 3 à 8 ans pour la mise en valeur,
et pour l'aménagement du complexe minier, on est de 2 à 3 ans. Et la
source et la restauration du site, ça, s'ils le font, on est à cinq ans et
plus. Bon, c'est beaucoup d'années tout ça, Mme la ministre, et donc on
s'entend que... Imaginons que le privé soit plus performant qu'Hydro-Québec, ce
qui, étant donné notre histoire particulièrement à nous, on est en droit d'en
douter. On peut aussi tout à fait imaginer qu'on soit capables de penser que
c'est une priorité pour Hydro-Québec de fournir à ces minières, pour des
raisons stratégiques, d'électricité ou pas. Mais on peut décider que c'est à
Hydro-Québec et vous-même d'ailleurs, comme ministre, de débloquer ce genre
d'investissement ou pas. Vous ne pensez pas?
Mme Fréchette : Je saisis mal
votre question.
M. Bouazzi : Bien,
concrètement, là, imaginons. D'abord, nous, on pense que les Premières Nations
ont droit à une électricité publique et de bonne qualité. On a déjà plusieurs
fois démontré... On attend toujours des études de votre part qui nous
démontrent qu'aller dans le privé coûterait moins cher à produire que le faire
dans le public. On a donné l'exemple du fait que le privé, évidemment, a des
dividendes et donc se garde un cote sur chaque vente de kilowattheure. Que le
privé, quand il emprunte de l'argent pour faire des projets de plusieurs millions,
voire plusieurs centaines de millions, il paye 7 % à 8 % d'intérêt
aux banques pour un prêt qui touche à 75 % de la valeur d'une éolienne,
par exemple, alors que, dans le cas d'Hydro-Québec, quand ils empruntent, ils
empruntent à 4 %. Ça fait qu'il y a une différence de 100 % qu'on
économise juste parce que c'est Hydro-Québec qui le fait, même s'ils ne sont
pas plus performants. On sait aussi que ces compagnies-là, pour plusieurs
d'entre elles, mettent leur argent dans des paradis fiscaux. Je veux dire, il y
a toutes sortes de très, très bonnes raisons de juste arrêter de faire appel à
de ces compagnies-là. Maintenant, est-ce que vous pensez que, si on va dans le
privé, par exemple, pour les Premières Nations, l'électricité va coûter moins
cher ou plus cher si c'est le privé ou Hydro-Québec qui le fait?
Mme Fréchette : Mais je vous
le disais tout à l'heure, quand l'option de se raccorder à Hydro-Québec existe,
je suis convaincue que, les gens, c'est là qu'ils vont courir. Je veux dire,
c'est ça qui est la... la façon de procéder la plus économique, la plus facile.
Ce n'est pas la voie simple, là, d'y aller par l'utilisation de cet... de cet
article- là. Ce n'est pas... ce n'est pas la voie simple, ce n'est pas le
raccourci, loin de là. C'est tout sauf un raccourci.
• (18 h 20) •
Donc, quand Hydro-Québec est là et
disponible, je peux vous dire que dans 99,9 % des cas, c'est ce que vont
privilégier les gens. Maintenant, ce n'est pas toujours possible pour les
différentes raisons que j'ai exposées. Alors, je trouve important de donner la
possibilité à ce qu'il y ait une alternative, particulièrement pour des
communautés éloignées. Et je partage avec vous le besoin puis le devoir qu'on a
comme société de donner accès à l'ensemble des communautés au réseau
d'Hydro-Québec.
Maintenant, ce n'est pas parce qu'on le
souhaite... Bien, on le sait tous les deux, ce n'est pas parce qu'on le
souhaite que demain matin, la situation va changer, là, pour ces
communautés-là. Ça va mettre du temps, ça va prendre des ressources, et on est
dans une situation où justement les besoins sont grands. Donc, si on peut
offrir au moins cette alternative qui requiert... qui va requérir beaucoup de
travail, là, de la part des communautés, eh bien, au moins cette alternative-là
existera. Puis si elle survient, bien, elle va offrir une diversification des
sources de revenus puis du développement économique.
M. Bouazzi : Quand vous dites
ce n'est pas toujours possible par rapport aux... aux raisons...
M. Bouazzi : …quand vous
dites : Ce n'est pas toujours possible, par rapport aux…
Mme Fréchette : À l'accès au
réseau d'Hydro-Québec.
M. Bouazzi : Mais l'accès au
réseau, je veux bien, mais Hydro-Québec est capable de faire un réseau local
sans le connecter au réseau principal, non? Je ne comprends pas l'argument,
honnêtement.
Mme Fréchette : Ils peuvent
le faire, effectivement, pour des communautés éloignées, mais quand c'est à
plus petite échelle ou pour une entreprise, par exemple, eh bien, là, c'est
plus le diesel qui devient la source d'approvisionnement.
M. Bouazzi : Est-ce que vous
pouvez nous décrire comment ça marche sur l'île de la Madeleine, en ce moment?
Mme Fréchette : Bien, les
éoliennes qui… il y a une centrale au diesel et il y a des éoliennes. À quelle
quantité? Je ne sais pas. C'est autour de quatre mégawatts et c'est appelé à
monter.
M. Bouazzi : Vous parlez de
l'éolienne, là?
Mme Fréchette : Oui, au
niveau des éoliennes, de la production de mégawatts par les éoliennes, mais il
y a du diesel également.
M. Bouazzi : Est-ce que… Donc
là, je comprends. Est-ce que vous pensez que, si le privé met un réseau qui
n'est connecté à rien quelque part dans le Nord-du-Québec, il ne va pas faire
appel au diesel? Je veux dire, c'est quoi, la différence juste pour comprendre?
Mme Fréchette : …des
éoliennes, ça peut être des éoliennes qui soient utilisées comme sources
d'approvisionnement, des panneaux solaires également, de la biomasse, comme
c'est… c'est déjà possible.
M. Bouazzi : On s'entend que
le problème, c'est l'intermittence, Mme la ministre, c'est pour ça qu'on fait
appel au diesel. Ce n'est pas tant parce qu'on manque d'électricité, c'est
parce qu'il y a des moments où il n'y a pas de vent, tout simplement.
Mme Fréchette : Et il y a des
moments où il n'y a pas de soleil aussi, effectivement, ça prend des modèles
hybrides, parfois.
M. Bouazzi : C'est exact.
Donc, ça, ça veut dire que ce n'est pas… ce ne sera pas bien, bien…
Mme Fréchette : Mais, quand
il y a au moins une part de l'énergie qui provient du solaire et de l'éolien,
bon…
M. Bouazzi : On est heureux,
on va partager cette joie.
Mme Fréchette : Bien, voilà,
je pense qu'on y gagne tous. On y gagne tous.
M. Bouazzi : Bon, on est
d'accord là-dessus. Moi, ma question, c'est de dire : En quoi
Hydro-Québec… parce que c'est juste la volonté politique, en quoi Hydro-Québec
n'est pas capable de faire ça? Moi, je ne le vois pas.
Mme Fréchette : Il y a des
fois… Ça dépend de la nature du projet. Il y a des fois où Hydro voudra le
faire, puis ce sera très correct que ce soit comme ça, là. En fait, moi, je
pense que ce serait même à privilégier. Maintenant, est-ce que ça couvre tous
les cas de figure? Je ne crois pas.
Donc, est-ce que, pour les autres cas de
figure, il ne faut rien offrir ou donner cette perspective-là de peut-être
travailler ça autrement? Je pense que ça, cette alternative-là, c'est bienvenu
qu'elle puisse exister, à voir si elle sera utilisée.
Il y a aussi, c'est ça, une question de
risque, advenant qu'il y ait un projet d'entreprise, bon, qui émerge dans une
région éloignée, bien, il y a une part de risque qui est toujours associée à
des projets d'entreprise. Est-ce qu'Hydro-Québec voudra assumer cette part de
risque là? Peut-être pas. Si elle a le choix entre différents projets, puis
Dieu sait qu'elle a le choix parce que les besoins sont grands, eh bien, les
projets les plus risqués risquent de ne pas être retenus. Alors, dans ces cas…
dans ces cas-là, ça pourrait être la communauté ou les entrepreneurs concernés
qui, eux, prendront le risque.
M. Bouazzi : Bon. Prenons
l'exemple… prenons l'exemple de… je ne sais pas, peut-être vous voulez rajouter
quelque chose? Non. Prenons… prenons l'exemple de TES Canada. Imaginons que
cette compagnie-là décide, parce qu'on lui permet, là, de commencer à vendre de
l'électricité à un voisin. Et là, planifier, si mes souvenirs sont bons, 130, 133 éoliennes,
éparpillées sur deux MRC au moins. Donc, les MRC de Mékinac et des Chenaux. La
notion d'adjacent, là, est-ce que quelque chose d'adjacent à une éolienne,
c'est adjacent, ou alors c'est juste adjacent à la compagnie en elle-même?
Mme Fréchette : Dans le cas
de… dans le cas de projets de TES, c'est de l'autoproduction.
M. Bouazzi : Non, mais je
comprends, mais, s'ils décident de vendre, ça… on va leur permettre de vendre,
là, si vous n'acceptez pas mon amendement, on va leur permettre de vendre.
Mme Fréchette : Ce n'est pas
dans leur plan de vendre, c'est pour de la consommation propre, pour leurs
propres besoins.
M. Bouazzi : En tout respect,
moi, je ne suis pas sûr d'avoir compris leur plan à ce stade, là, et puis on
aura le temps d'y revenir, mais en imaginant…
M. Bouazzi : ...que cette
compagnie décide de vendre. Est-ce que la compagnie à laquelle elle vend doit
être collée à son entreprise à Shawinigan ou alors elle peut être collée à
n'importe laquelle des 133 éoliennes?
Une voix : ...
Mme Fréchette : C'est ça,
c'est : Il faut que ce soit adjacent au site de production et que ce soit
destiné à un consommateur, un seul.
M. Bouazzi : Et le site de
production, est-ce que ça inclut une des 133 éoliennes?
Des voix : ...
Mme Fréchette : Donc, ce
serait le réseau collecteur qui pourrait être considéré comme le site de
production. Et c'est donc près de Shawinigan qu'il y a ce réseau collecteur de
l'ensemble des éoliennes à côté de l'usine. Mais encore là il faudrait que ce
ne soit vendu qu'à un seul consommateur.
M. Bouazzi : Ça, j'ai
compris. Le «un seul», j'ai compris. Il n'y a pas de problème, Mme la ministre.
Je veux juste être sûr, parce que le site de production, est-ce que ça inclut
ou pas où se trouvent les éoliennes? Parce qu'on s'entend, là, on a comme un
problème. D'un côté, quand on nous a annoncé TES Canada, on nous a dit :
C'est... C'est adjacent. Bon. La notion d'adjacent, pour le coup, nous, on est
d'accord, mais votre prédécesseur, il n'était pas d'accord avec nous, là, et,
pour lui, adjacent, c'était à 200 kilomètres carrés autour de Shawinigan. Tout
ça, c'est adjacent, à 20 kilomètres du côté de Sainte-Thècle, Saint-Tite, etc.
Là, on n'est pas rentrés dans les questions d'acceptabilité sociale, parce que
Dieu sait que ça a créé de la bisbille dans le coin là-bas. Mais imaginons, là,
est-ce qu'une fois qu'on a décidé que c'était ça, l'espace dans lequel cette
compagnie a mis 133... veut mettre 133 éoliennes de, rappelons-le, 200
mètres... 206 mètres de haut, là, aussi haut que la Place Ville-Marie... est-ce
que tout ce qui est adjacent à ces éoliennes-là est adjacent? C'est oui ou non,
en tout respect, là. Je comprends...
Mme Fréchette : Bien, je vous
ai répondu tout à l'heure quant au site de production et j'ai rappelé que ce
n'est pas le plan de TES de vendre. C'est pour de la consommation propre qu'ils
développent leur parc d'éoliennes. Et je vous ai parlé du réseau collecteur qui
était comme le site de production. Et ce qui est permis, c'est de vendre à un
consommateur à proximité du site de la... du... voyons, du réseau collecteur.
M. Bouazzi : Mme la ministre,
les plans de TES Canada qu'ils nous ont présentés ici, c'est de vendre du gaz à
Énergir. Et, pour avoir parlé à Énergir... et peut-être qu'il y a quelque chose
qui a changé depuis la dernière fois que je leur ai parlé, mais ils m'ont dit
que ce n'était vraiment pas dans leurs plans d'en acheter. Ça fait qu'en tout
respect les plans de TES Canada, c'est ni vous ni moi qui ne le savons, à moins
que vous ayez des informations que je n'ai pas, mais ce n'est probablement pas
ce que TES Canada nous annonce.
Maintenant, imaginons qu'une autre
compagnie, qui ne s'appelle pas TES, qui fait la même chose que TES... Je veux
bien, là, je n'ai pas de problème, là. Donc là, vous parlez du site de
production. On est... de ce que je comprends que vous me dites, on est devant
une situation où n'importe quelle compagnie qui se trouve dans ce territoire-là
de plus de 100 kilomètres carrés, où il y a 133 éoliennes, on peut se pluguer
dessus...
Le Président (M. Montigny) :
En conclusion.
M. Bouazzi : ...pour se
connecter à l'électricité.
Le Président (M. Montigny) : Je
vous remercie, mais, compte tenu de l'heure, malheureusement... compte tenu de
l'heure, la commission ajourne ses travaux sine die.
(Fin de la séance à 18
h
30)