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(Dix heures quatorze minutes)
Le Président (M. Bélanger): À l'ordre, s'il
vous plaîtl
La commission va commencer ses travaux dans quelques instants; alors, je
demanderais à tout le monde de prendre sa place.
La commission des affaires sociales se réunit ce matin afin de
procéder à l'étude des crédits budgétaires
du ministère de la Santé et des Services sociaux et de la
Régie de l'assurance-maladie pour l'année financière
1987-1988, et les crédits pour l'année financière se
terminant le 31 mars 1988. Nous avons effectivement quorum.
Nous avons une enveloppe globale de 17 heures pour l'étude des
crédits du ministère de la Santé et des Services sociaux
et de la Régie de l'assurance-maladie. Est-ce qu'il y a des
remplacements?
La Secrétaire: Non, M. le Président.
Le Président (M. Bélanger): Non? Bien. M. le
député de Gouin, est-ce que vous préférez qu'on
continue dans le même style qu'hier ou si l'on appelle les programmes un
à un?
M. Rochefort: On va poursuivre.
Le Président (M. Bélanger): On va poursuivre?
D'accord.
M. Rochefort: M. le Président, compte tenu des discussions
qui sont intervenues hier, on devait me remettre ce matin, pour que je puisse
en prendre connaissance avant qu'on ouvre la commission, le budget des
Urgences-santé 1987-1988.
Mme Lavoie-Roux: M. le Président, le budget, me dit-on,
est sur le point d'arriver. On va vous donner ce que vous vouiez pour
compléter. Mais, déjà, dans votre livre d'information,
à la page 393, il y a passablement d'informations. Pour le reste, je
pense...
M. Rochefort: Sur le passé, oui. Mme Lavoie-Roux:
Pour 1987-1988.
M. Rochefort: Pour 1987-1988, il y a les postes. D'ailleurs, on
indique une réduction du nombre de postes par rapport à
1986-1987.
Mme Lavoie-Roux: On peut attendre quelques minutes et
peut-être aborder un autre sujet, si le député de Gouin
veut avoir les explications au complet. S'il veut qu'on parte de la page 393,
on peut le faire.
M. Rochefort: De toute façon, puisqu'on a bâti un
avant-midi qui fonctionne à partir de cela, on va commencer, si la
ministre est d'accord. Je souhaiterais que, dès l'instant où elle
recevra le document, on puisse en faire état et tant mieux si on n'est
pas rendus là.
L'engorgement des salles d'urgence
M. le Président, ce matin, je souhaiterais qu'on aborde toute la
question de l'engorgement des salles d'urgence. On sait que la ministre a
déposé un plan, le 20 mars 1986, qui allait en deçà
des engagements électoraux qui avaient été pris, qui
allait en deçà des demandes faites par les différents
conseils régionaux de la santé et des services sociaux des
réqions concernées, et qui, évidemment, allait en
deçà des attentes qui avaient été exprimées
tout au cours des discussions et des consultations qui avaient
été menées autour de cette question. D'ailleurs, il allait
en deçà des différentes études qui avaient
été effectuées.
On sait que, depuis ce temps, on a connu des problèmes
d'engorgement qui ont connu des progressions quasi qéométriques
en même temps que ce plan était, nous dit-on, mis en application.
La ministre et moi, nous avons eu l'occasion d'en discuter à quelques
reprises lors de périodes de questions ou lors d'une interpellation. Je
veux simplement faire un résumé de l'état de la situation
pour aborder des éléments particuliers parce que ces
données sont bien connues. On sait que des centres hospitaliers comme
Maisonneuve-Rosemont et Cité de la santé à Laval ont connu
des périodes d'engorgement l'hiver dernier comme jamais auparavant on
n'en avait observé dans l'histoire de ces salles d'urgence. On sait que
des centres hospitaliers qui avaient vu le problème de leur salle
d'urqence réglé au cours des dernières années, par
exemple Notre-Dame, ont recommencé à connaître des
problèmes d'engorgement de leur salle d'urgence au point de fermer, dans
le cas de Notre-Dame, pendant trois jours la salle d'urgence en mars dernier.
Des établissements qui
n'étaient pas réputés pour avoir des salles
d'urgence engorgées ont commencé à connaître ce type
de problème: Lakeshore. On même eu droit à Lachine, on a
même eu droit à Montmagny dans la région de Québec.
Troisièmement, il y a des salles d'urgence où il n'y avait
tellement jamais eu de problèmes qu'il n'y a rien dans le plan qui
concerne les régions concernées: l'Estrie, par exemple. C'est la
ministre elle-même qui nous avait dit, à l'occasion d'une
interpellation: Quand j'ai fait mon plan, il n'y avait pas de problème
dans l'Estrie, c'est pour cela qu'il n'y a pas de volet pour l'Estrie dans le
plan de désengorgeaient des urgences. On sait les problèmes qu'a
connus l'hôpital Saint-Vincent-de-Paul, de Sherbrooke, dans le domaine
des urgences. On sait, dans le cas de la Mauricie, que le centre hospitalier
régional de la Mauricie s'est vu dans l'obligation de détourner
des ambulances cet hiver. C'était la première fois en quatre ou
cinq ans qu'il devait recourir à ce procédé pour tenter un
tant soit peu de diminuer la pression sur sa salle d'urgence.
Devant toute cette problématique, alors qu'on était au
coeur de cet état d'engorgement absolument inégalé dans le
passé, la ministre de la Santé et des Services sociaux nous a
déclaré, le 6 mai 1987, à l'Assemblée nationale,
lors d'une période de questions, à la page 8927 de la
transcription du Journal des débats: "Si je regarde la situation dans
les urgences, à la fois dans la ville de Montréal et dans la
ville de Québec, il n'y a pas de personnes en attente dans les couloirs
et les civières sont occupées en nombre moindre que le nombre de
civières lui-même." La dernière partie laissant entendre et
exprimant le fait qu'il y a donc moins de monde qu'on n'est capable d'en
accueillir dans les salles d'urgence. Pourtant, pendant cette même
période, ces deux députés de la région de
Québec, qu'elle avait mandatés au plus fort de la crise de
l'hiver dernier dans la région de Québec, nous remettaient un
rapport dans lequel on trouvait, statistiques à l'appui, jour
après jour, établissement par établissement exactement le
contraire de ce que la ministre avait affirmé à
l'Assemblée nationale.
On retrouvait qu'il y avait eu au-delà de 159 personnes qui,
entre le 25 mars et le 1er mai, avaient été dans les corridors
des salles d'urgence de la seule région de Québec et qu'il y
avait au-delà de 200 personnes qui avaient été là
pendant plus de 48 heures. Elles avaient attendu à l'urgence pendant
plus de 48 heures. Les députés rendent public un rapport qui veut
tenir responsables en partie certains administrateurs d'établissements
de la région. La ministre dit: Non, les établissements n'ont
aucun blâme à recevoir. Ils ont bien fait leur travail. Je suis
satisfaite de leur travail. Finalement, pour l'essentiel, le rapport est
rejeté du revers de la main.
Quelques jours après, le directeur général de
l'hôpital de Rivière-du-Loup dénonce l'inertie du
gouvernement dans les solutions à apporter au problème de
l'engorgement des salles d'urgence qu'il connaît. On a des gens qui ont
passé jusqu'à trois semaines dans une salle d'urgence, etc. Cette
fois-là, ce ne sont pas les établissements qui sont blanchis. Ce
n'est pas le gouvernement qui est responsable, c'est la faute de
l'établissement. La ministre nous dit: C'est l'établissement qui
n'a pas fait son travail et qui organise mal ces choses.
De plus en plus, quand on observe le dossier, quand on suit
l'évolution de la question des urgences, on a l'impression qu'il y a
beaucoup d'efforts qui sont mis pour convaincre la population que cela va bien;
deuxièmement, qu'il y a seulement la ministre de la Santé et des
Services sociaux qui a le pas dans le dossier. Quand ses députés
lui disent que cela va mal, elle dit qu'ils n'ont pas raison. Quand c'est un
directeur général d'établissement qui lui dit que cela va
mal, elle dit que c'est sa faute. La ministre pourrait-elle nous dire à
partir de quelles données elle a fait une déclaration comme celle
du 6 mai 1987, comme quoi il n'y a personne dans les corridors et que les
civières sont occupées en moins grand nombre que le nombre de
civières disponibles, alors que ses propres députés nous
ont dit le contraire et que de nombreux établissements sur la rive sud
de Montréal ou au coeur de Montréal - et je pourrais vous en
citer une nouvelle liste - ont connu, pendant cette même période,
des patients qui ont passé des nuits dans des corridors et qui ont
été dans des salles d'urgence pour plus de 48 heures?
Mme Lavoie-Roux: M. le Président, ou le
député de Gouin est totalement inconscient ou il a la
mémoire extrêmement courte ou il aime faire de la
démagogie. Quand il nous dît que l'hôpital Notre-Dame a
connu pendant trois jours des problèmes d'engorgement, il a
complètement oublié que l'engorgement était chronique dans
les années antérieures. Je pense qu'il devrait, au moins, avoir
l'honnêteté de le reconnaître. Je pourrais en dire autant
d'un qrand nombre d'hôpitaux, qu'il s'agisse de Laval, de
Maisonneuve-Rosemont, de l'Hôtel-Dieu. Parlons donc de Saint-Luc!
C'était l'engorgement chronique dans les grands hôpitaux de
Montréal, il y a deux ans et même davantage.
On pourrait s'amuser à faire l'exercice de ressortir les coupures
de journaux du temps, les déclarations du temps où tout le monde
dénonçait la façon dont étaient traitées les
personnes qui venaient aux urgences et qui devaient y séjourner une
semaine, quinze jours et même davantage.
Sans aucun doute, le député de Gouin me parlera de
quelques cas qui peut-être ont passé plus de 48 heures à
l'urgence. Quand il cite les fameux 200 cas de la ville de Québec,
écoutez, il faudrait quand même placer ça dans une
perspective de généralisation du phénomène. Il y a
dans les urgences de Québec environ 130 ou 135 civières. Il
s'agit d'une période qui s'étale, celle à laquelle il fait
référence dans le relevé qui a été mis
à sa disposition et qui a été remis aux journalistes, de
mémoire -on pourra me corriger - du 25 mars au... C'est une
période d'au moins 36 ou 38 jours. Alors quand vous faites les calculs,
ce que l'on réalise, c'est que, dans le cas des civières qui
étaient en surplus, on est dans une proportion de 2 % ou 3 % et
peut-être de 3,5 % dans le cas de ceux qui ont été en
attente plus de 48 heures.
Je pense qu'avant de généraliser et de dire: C'est un
état épouvantable, etc., et de sortir de son contexte un chiffre
qui est de 150 dans le cas des civières en surplus et de 200 dans le cas
de ceux qui étaient en attente de 48 heures - ça, je m'en
souviens, à moins que je ne les inverse - il faut le placer dans le
contexte du nombre de civières, du nombre de jours durant lesquels le
relevé a été fait.
Alors, M. le Président, on sait fort bien qu'on peut souvent
faire dire aux chiffres ce qu'on veut leur faire dire. Mais je pense qu'il y a
au moins, je dirais, une certaine exigence de rigueur intellectuelle que l'on
doit avoir quand on crie au loup de cette façon-là.
D'ailleurs, je voudrais y revenir puisqu'il parle de mes
collègues de Québec. S'il avait lu attentivement le rapport de
mes collègues de Québec, ils disent que, justement, les cas qui
séjournent au-delà de 48 heures sont à peu près
inexistants ou ont considérablement diminué. Ils disent
également que, dans la problématique du désengorgement des
urgences, on a fait des pas de géant. Alors, je veux bien qu'il cite ce
qui lui plaît, mais il devrait citer la totalité. Je comprends
qu'ils ont fait des remarques en ce qui a trait, peut-être, à la
nécessité d'une plus grande vigilance, d'une plus grande
célérité à l'intérieur des urgences; qu'ils
ont également dit que les lits devraient être mieux
gérés, ce qui est un problème qui remonte à
plusieurs années et sur lequel il y a eu des améliorations
considérables. Mais qu'il y ait toujours de la place pour de
l'amélioration, je pense que c'est exact, M. le Président.
M. Rochefort: Allez-y.
Mme Lavoie-Roux: Non, mais écoutez... Vous me parlez du
cas de Sherbrooke. il y a eu, pendant une période donnée et ceci
est très différent de l'état de chronicité... Le
député de Gouin a déjà oublié qu'il y a deux
étés, dans la ville de Québec, les lit étaient
engorgés même durant l'été et que,
l'été dernier, ce problème-là était
totalement corrigé.
Je veux bien qu'il soit vigilant quant à la question des
urgences. D'ailleurs, nous nous devons, nous aussi, d'être vigilants et
nous continuons d'implanter des mesures qui, je pense, vont continuer de faire
progresser l'amélioration de la situation des salles d'urgence.
Mais pour revenir au cas de Sherbrooke, Saint-Vincent-de-Paul
étant situé - s'il y en a parmi vous qui connaissent la ville de
Sherbrooke, par hasard, je la connais très bien - derrière
l'HÔtel-Dieu, il y a probablement moins d'espace entre
Saint-Vincent-de-Paul et l'Hôtel-Dieu qu'il n'y en a entre certains
pavillons du Royal Victoria et les civières sont libres à
l'Hôtel-Dieu pendant qu'on se plaint d'engorgement à
Saint-Vincent-de-Paul.
Je pense que la question de la coordination des urgences ne s'applique
pas uniquement à Montréal ou à Québec, mais doit
s'appliquer ailleurs également. Alors, en ce qui a trait à
Sherbrooke, je pense que personne ne peut se plaindre qu'il y ait, par exemple,
un manque de lits de courte durée qui occasionnerait ce type
d'engorgement, comme on sait que ceci existe dans certaines parties de la
région montréalaise. (10 h 30)
M. le Président, je ne m'étendrai pas plus longtemps
là-dessus. Le député de Gouin pourra me brandir tous les
chiffres qu'il voudra...
Il y a une autre question qu'il m'a posée: Où prenez-vous
vos données? Il y a, d'abord, les témoignages qui me sont rendus.
Il y a les visites que j'ai faites. Il y a des visites que mon ministère
fait dans les urqences. Il y a également des données rigoureuses
qui ont été recueillies. Évidemment, il nous est difficile
de les comparer avec les données antérieures parce que, pour le
gouvernement antérieur, les actions qu'il a prises dans le domaine des
urgences, cela a été 6 000 000 $, à un moment
donné, dans le nord de Montréal. Je parle de la ville de
Montréal, le DSC Sacré-Coeur.
Alors, pour eux, c'était de l'ignorer jusqu'au moment où
nous sommes arrivés et où nous avons dit: C'est un
problème urgent, il faut s'en occuper. Nous y avons mis les moyens et je
pense que nous avons réussi à améliorer
considérablement la situation. C'est un plan de trois ans et, l'an
dernier, il y a eu dans les opérations au-delà de 40 000 000 $
d'investis. Cette année, il y aura 39 000 000 $ à 40 000 000 $
d'investis. On peut espérer que l'amélioration ira en
croissant.
Quant aux autres données, les conseils
régionaux - à moins que le député de Gouin
ne me dise: Maintenant, les conseils régionaux n'ont plus aucune
crédibilité, les données qu'ils recueillent, cela ne vaut
plus rien - nous ont fourni tant à Montréal qu'à
Québec des données qui indiquent, justement, des progrès
considérables dans l'état des urgences des villes de
Québec et de Montréal. Je m'arrête ici, M. le
Président.
M. Rochefort: M. le Président, si on a bien compris, cela
continue. Il y a une personne au Québec qui a le pas, c'est bien connu,
dans le dossier des urgences, c'est la ministre de la Santé. Les autres
ne connaissent pas cela, ils ne savent pas où ils s'en vont, ils ne sont
pas rigoureux, ils n'ont pas regardé comme il faut, ils ne connaissent
pas le nombre de dixièmes de kilomètres entre
Saint-Vincent-de-Paul et l'Hôtel-Dieu de Sherbrooke. On est d'accord.
Jusque-là, il y a de la cohérence, il n'y a pas de changement de
discours, il y a une personne qui a le pas, c'est vous dans ce domaine, de
toute évidence.
M. le Président, quand on nous parle d'avoir de la rigueur,
d'être responsable, la ministre peut-elle nous dire comment on peut se
lever en Chambre à la période des questions et répondre:
"Si je regarde la situation dans les urgences, à la fois dans la ville
de Montréal et dans la ville de Québec, il n'y a pas de personnes
en attente dans les couloirs et les civières sont occupées en
nombre moindre que le nombre de civières lui-même," alors que la
réalité est totalement différente? On appelle cela de la
rigueur? Ce ne sont pas mes chiffres; ce sont les chiffres de vos propres
députés qui disent que vos déclarations sont
erronées et contraires à la vérité et à la
réalité.
Mme Lavoie-Roux: M. le Président...
M. Rochefort: M. le Président, je n'ai pas interrompu la
ministre. Je vais quand même poursuivre mon intervention.
Mme Lavoie-Roux: Excusez-moi. Je pensais que vous aviez fini. Je
ne veux surtout pas vous interrompre.
M. Rochefort: M. le Président, il y a quand même une
limite à venir tenter de donner des leçons de rigueur aux gens,
alors qu'on s'en va à l'Assemblée nationale - pas n'importe
où, pas dans un bar ou dans un "snack-bar" - affirmer de son
siège qu'il n'y a personne dans les corridors et que les civières
sont occupées en moins grand nombre que le nombre disponible, alors que
les chiffres de ses propres députés pour la simple région
de Québec, et pas sur 36 jours, je viens de les compter, pour 26 jours,
nous disent absolument le contraire.
La ministre ne nous a pas dit en
Chambre, le 6 mai: Cela va un peu mieux. Elle ne nous a pas dit: II y en
a moins qu'il n'y en a déjà eu. Elle nous a dit: II n'y en a pas.
Et les chiffres de ses propres députés, pas les chiffres du
député de Gouin, les chiffres de deux députés
libéraux qu'elle avait elle-même mandatés avec le caucus
des députés libéraux de la région de Québec,
au coeur de la crise de l'hiver dernier, pour aller faire enquête pour
essayer de dédramatiser tout cela, disent absolument le contraire de ce
qu'elle affirme, M. le Président. Il y a quand même des limites!
Je le répète: Où sont les données sur lesquelles se
base la ministre pour faire des affirmations aussi invraisemblables quant
à l'état réel de la situation?
M. le Président, la ministre nous dit: Oui, je parle à du
monde. Cela m'arrive d'aller faire mon tour. On se souvient de la
dernière fois où elle nous a dit qu'elle était
allée faire son tour. Le hasard avait fait en sorte qu'elle était
allée là où il n'y avait pas de problème. M. le
Président, elle nous parle des données des CRSSS. Je veux bien
prendre les données des CRSSS. Ce n'est pas moi qui ai soulevé le
problème de crédibilité de leurs données, c'est
vous. Quand un CRSSS nous fait rapport que, dans l'évolution du dossier
des salles d'urqence depuis un an, il est content d'avoir réussi
à respecter la règle des 48 heures quand il y a des qens qui
passent trois semaines dans les corridors de salles d'urgence de sa
réqion, je suis obligé de dire que, pour cette partie de son
rapport, il devait y avoir un oubli ou une erreur.
M. le Président, il faut faire attention. Quand la ministre me
dit que je sors du contexte des données, non, je m'excuse. Quand
l'hôpital Maisonneuve-Rosemont a fracassé tous les records peu
enviables, tristes, qu'il avait dans le passé, ce n'est pas moi qui
l'affirme, c'est le personnel de la salle d'urgence, du coordonnateur
jusqu'à l'infirmière et au préposé à
l'accueil.
La ministre nous parle de l'hôpital Notre-Dame. Je m'excuse, M. le
Président. D'abord, j'espère que la ministre ne tentera pas de
nous faire accroire que le règlement de la salle d'urgence de
l'hôpital Notre-Dame est dû à son plan qui ne marche pas et
qui n'est pas appliqué. J'espère qu'elle ne nous dira pas cela.
Quand elle nous parle de l'hôpital Saint-Luc, j'espère qu'elle ne
nous dira pas, non plus, que c'est depuis le 20 mars 1986 que le
problème de l'hôpital Saint-Luc est réglé, ce qui
prouve qu'il s'est fait des choses avant le 2 décembre 1985 dans ce
pays.
La ministre nous dit qu'il faut situer cela dans une perspective de
généralisation. Non, les données nous disent... Ce ne sont
pas des données sur le coin de la table, superficielles, partielles, qui
nous disent que cela ne va pas, mais l'ensemble des données
font en sorte qu'on a la preuve que cela ne fonctionne pas.
Dans le cas de Sherbrooke, M. le Président, encore une fois,
c'est la faute du monde; là, ils ont mal organisé leur affaire.
Mais la ministre est-elle consciente qu'il n'y a rien dans son plan pour
l'Estrie, même si la ministre responsable de la région, Mme la
ministre déléguée à la Condition féminine et
députée de Saint-François, est allée dire que, s'il
y avait un problème, il y aurait de l'argent dans le plan, alors qu'on
sait très bien qu'il n'y a pas un sou dans le plan pour la région
de l'Estrie?
M. le Président, je pense que l'attitude qui doit régner
dans le dossier des urgences est une attitude de franchise et d'ouverture. Je
pense, M. le Président, que ce n'est pas en racontant à tout le
monde que, quand il y a un problème, ce n'est pas leur faute et, quand
cela va bien, c'est de leur faute, même si cela s'est réglé
avant qu'ils arrivent, qu'on va aller chercher l'adhésion, la
collaboration et la contribution de tout le monde dans le dossier.
M. le Président, je maintiens que ce plan est un échec,
non seulement cela, mais que la ministre n'est même pas capable de le
réaliser tel qu'elle nous l'avait annoncé. L'ensemble des
données disponibles et qui peuvent être recueillies par
différents moyens nous prouve que non seulement ce que la ministre a
déclaré en Chambre est complètement erroné,
même si cela fait partie de sa campagne qu'il ne faut pas faire peur au
monde maintenant et qu'il faut dire au monde que cela va beaucoup mieux et,
d'autre part, je pense que ce n'est pas une attitude conforme à
l'attitude que devrait avoir un ministre de la Santé.
J'ajoute deux éléments, M. le Président. Quand je
parle d'évolution de discours, on a encore là un bel exemple.
Quand la règle des 48 heures dans une salle d'urgence est intervenue,
c'était une règle maximum à ne jamais dépasser.
Aujourd'hui, dans les multiples interventions de la ministre, dans les rapports
que nous font maintenant les conseils régionaux, c'est rendu que la
règle des 48 heures est une situation normale. C'est maintenant
seulement après 48 heures que l'on dit: Wopi Je pense qu'il y a un
problème. Alors que la règle des 48 heures n'a jamais
été un objectif à viser pour quelqu'un qui
nécessite des soins d'urqence, que cela a toujours été un
délai ultime, maximum à ne pas dépasser,
l'évolution du discours aujourd'hui, la position du ministère
dans la bouche de la ministre, c'est que maintenant il y a un problème
seulement à partir du moment où tu as dépassé tes
48 heures dans la salle d'urgence. C'est quand même une évolution
assez extraordinaire entre avant et après sont arrivée au
ministère de nous expliquer ainsi la règle des 48 heures:
jusque-là, cela marche; après cela, on commence à dire
qu'il y a des problèmes.
Finalement, M. le Président, si la ministre a le qoût de
parler du passé, moi, je suis prêt à en parler. Je ne suis
pas convaincu que cela va être reluisant tout le long. Quand la ministre
nous dit qu'on a mis en place en dix ans un petit programme de 6 000 000 $ pour
les urgences, Dieu que cela ressemble à des déclarations comme:
II n'y a personne dans les corridors et il n'y a personne qui attend dans les
salles d'urgence, et il y a moins de monde qu'il n'y a de capacité
d'accueil dans les salles d'urgence. Dieu que cela ressemble à celai
La ministre est-elle consciente que le problème des salles
d'urgence n'est pas neuf, qu'avant le 15 novembre 1976, sous l'administration,
phase 1, du député de Mercier et, par la suite, de Bertrand et
maintenant de Saint-Laurent, on avait des problèmes tels dans les salles
d'urgence que c'était l'anarchie totale qui régnait dans ces
établissements, qu'il y a des établissements comme Notre-Dame,
pour n'en nommer qu'un, où la façon de réqler le
problème d'engorgement des salles d'urgence quand on était
tanné, c'était de mettre une chaîne avec un cadenas sur la
porte? Cela avait pour effet que les gens qui se présentaient à
l'urgence par leurs propres moyens, à pied, en autobus, en taxi ou en
auto, on ne leur ouvrait pas la porte et que des gens sont morts sur le
trottoir de l'urgence de Notre-Dame en 1975. La ministre est-elle consciente de
cela? Quand la ministre veut parler du passé, est-ce qu'elle est
vraiment consciente de ce dont elle peut parler?
M. le Président, je dirai au député de Taschereau
que, s'il veut parler, il pourra parler à son tour, mais que je ne
charrie pas, ce sont là des faits vérifiables et très
rigoureusement prouvés. J'imagine...
M. Leclerc: Amène les preuves qu'ils sont morts.
M. Rochefort: ...M. le Président, que le
député de Taschereau s'intéresse aux urgences seulement
depuis qu'il est arrivé, c'est-à-dire le 2 décembre 1985,
mais le dossier date de quelques années auparavant.
M. Leclerc: Hé Seigneur, expertl
M. Rochefort: C'est, d'ailleurs, ce genre de situations qui a
amené, par le gouvernement précédent, la création
des Urgences-santé, la création de 2675 nouveaux lits de courte
durée dans la qrande région de Montréal, la
création de 14 000 places en centres d'accueil, d'hébergement et
de pavillonnement pour des personnes du troisième âge.
Dans votre plan, vous nous en proposez 1147 et il n'y a même pas
un trou de fait quant aux centres d'accueil qui devraient
être inaugurés l'automne prochain, selon vos propres
échéanciers. Pondérez donc un peu votre discours entre ce
qui s'est fait et ce qu'il reste à faire, et ce que vous devriez faire
par rapport è votre propre plan.
Le Président (M. Bélanger): Mme la ministre.
Mme Lavoie-Roux: M. le Président, le député
de Gouin tient un discours vu qu'il faut entretenir la panique, disant qu'il
n'y a eu aucune amélioration dans les urgences qu'il y a encore des
patients qui restent plus de 48 heures. Je lui ferai remarquer qu'il se peut
que des gens restent plus de 48 heures pour observation; c'est peut-être
une chose qu'il ne connaît pas, mais cela arrive.
Je voudrais lui rappeler qu'au moment où le Dr Lazure avait
émis la directive que les patients ne devaient pas rester plus de 48
heures dans les salles d'urgence - c'était la solution que le ministre
du gouvernement d'alors avait trouvée pour régler le
problème des urgences - la réaction avait été:
C'est correct de ne pas les garder plus de 48 heures, mais donnez-nous d'autres
ressources. On est pris avec des gens qui ne savent pas où aller, on ne
sait pas où les orienter, on n'a pas de lit. La situation était
rendue en 1986 au point où c'était régulier pour les gens
de passer une semaine, quinze jours, etc.
Je voudrais revenir sur la question de l'affirmation que j'ai faite
à l'Assemblée nationale dans laquelle j'ai dit que, dans la ville
de Québec et la ville de Montréal, on m'avait informé -
dans la ville de Montréal, c'était pour deux hôpitaux
particuliers qu'on suit de très près, Maisonneuve-Rosemont et la
Cité de la santé - qu'il n'y avait pas de personnes qui
attendaient au-delà de 48 heures et qu'il n'y avait pas de personnes qui
étaient sur les civières. Je parle bien de la ville de
Québec et de la ville de Montréal. C'est ce que j'ai, d'ailleurs,
dit à l'Assemblée nationale. Mais c'était à un
moment donné où on me posait cette question à
l'Assemblée nationale.
Cela mis de côté, il reste qu'il se trouve que des
civières ou des urgences peuvent déborder dans un certain nombre
de cas, mais qui sont minimes. Les gens n'attendent pas aussi longtemps qu'ils
attendaient et ils sont acheminés rapidement dans des lits. Il n'y a pas
de commune mesure. Quand il me dit que c'est juste la parole de la ministre, si
c'était juste la parole de la ministre, je lui concéderais qu'il
a raison. Mais la ministre obtient ses données de personnes
responsables. Elle les obtient des Urgences-santé à
Montréal, elle les obtient des Urgences-santé à
Québec, elle les obtient des conseils régionaux, elle les obtient
des directeurs généraux des hôpitaux et nous suivons jour
après jour la situation dans les urgences de la région de
Québec et de la région de Montréal. (10 h 45)
M. le Président, je pense qu'il est inutile d'ajouter autre chose
parce que le député de Gouin a un discours où il faut
à tout prix entretenir le mythe que tout va mal, que tout va plus mal
que quand le gouvernement du Parti québécois était
là. Il y a une leçon, en tout cas, qu'il a reçue. La
population a compris et elle leur a dit: Vous n'avez pas fait votre devoir,
retournez dans l'Opposition.
M. le Président, nous avons pris la relève, et je le
répète, il y a des progrès, une nette amélioration
de la situation, il reste des choses à accomplir et nous travaillons
dans le sens de terminer ce travail, étant aussi conscients que, pour
contrer ce problème des urgences, on va devoir exercer une vigilance,
non seulement pendant deux ou trois ans, mais je dirais d'une façon
presque indéfinie, compte tenu du vieillissement de notre population. Je
pense que nous avons mis en place les outils qui nous permettent de
réaliser ces objectifs. J'ai dît à l'Assemblée
nationale qu'au même moment où nous les avions
dévoilés, nous avions prévu aussi un plan
d'évaluation pour justement réorienter ce qui ne semblait pas
porter les fruits que nous souhaitions ou, encore, qui n'avait pas d'influence
directe sur les urgences. Je pense que tous ces travaux sont
terminés.
Ce qui m'étonne dans le discours du député de
Gouin, c'est que les mesures d'urgence, le plan de désengorqement a
été reçu d'une façon extrêmement positive par
tout le monde, sauf par le député de Gouin, on se le rappellera,
qui disait: C'est un pas dans la bonne direction, mais... Il avait bien
été obligé d'avouer au moins que c'était un pas
dans la bonne direction, parce qu'il s'agissait d'un plan cohérent, bien
coordonné, qui exige la participation de tout le monde. Je
démissionne à vouloir convaincre le député de Gouin
parce que, quoi que nous fassions, c'est toujours mauvais, c'est toujours le
pire, c'est toujours la catastrophe, M. le Président!
Le Président (M. Bélanger): M. le
député de Laurier.
M. Sirros: Merci, M. le Président. Je vais abonder un peu
dans le même sens que la ministre, M. le Président. S'il y a une
personne qui est fidèle à elle-même, c'est bien le
député de Gouin depuis au moins le 2 décembre 1985,
c'est-à-dire qu'il est l'une des seules personnes que je connaisse qui
puisse parler de franchise, d'ouverture, tout en faussant les données et
la réalité. C'est un tour de force qu'il réussit chaque
fois qu'il prend la parole, M. le Président. Je dois lui concéder
au moins cela.
M. le Président, il est clair que la dernière
élection a fait mal au député de Gouin, à son
parti. Il nous a dit» hier, qu'on avait brisé avec la tradition
parce qu'on avait fait du dossier des urgences un dossier électoral. Il
me semble que le moment d'une élection est aussi le moment de mettre sur
la place publique les préoccupations des partis en lice, d'indiquer
à la population les domaines dans lesquels on veut agir pour
améliorer les choses pour la société et il était
clair, après plusieurs années de problèmes continus,
chroniques, comme l'a dit la ministre tout à l'heure, qu'il y avait des
problèmes réels dans les salles d'urgence, de façon
chronique, évidemment, Les salles d'urgence, M. le Président,
comme son nom l'indique, c'est une salle pour les urgences, c'est de
façon inhérente quelque chose qu'on ne peut pas planifier dans le
sens de décider combien de personnes seront malades cette
journée-là ou sentiront le besoin d'aller en urgence. Si on veut
être réaliste et objectif, on pourra admettre dès le
départ que c'est un dossier complexe parce que, évidemment, les
données ne sont pas mesurables dans de petites boîtes pour ensuite
les travailler de façon planifiée, avec la même
facilité, comme on peut le faire dans d'autres dossiers, par
exemple.
Donc, il est vrai qu'il y aura certainement de temps à autre des
problèmes qui vont surgir ici et là, mais il y a une grande
différence entre les problèmes d'une salle d'urgence qui
surviennent périodiquement ou qui sont liés à des facteurs
ponctuels et les problèmes d'une salle d'urgence qui sont chroniques. On
avait connu avant le 2 décembre, M. le Président, un
problème dans plusieurs urgences assez chronique dans
l'agglomération de Montréal et la région de
Québec.
Les gestes que le gouvernement a posés en arrivant au pouvoir ont
été tout d'abord de regarder de façon cohérente et
globale la question, de lier les facteurs qui n'étaient pas directement
liés à la salle d'urgence, mais qui étaient liés
à l'occupation des lits, par exemple, dans les hôpitaux, par
d'autres besoins, en hébergement, par exemple, ou en santé
mentale qui conduisaient à des blocages dans les salles d'urgence, et
d'agir de façon planifiée, cohérente, systématique
sur ces problèmes, M. le Président, afin de débloquer les
salles d'urgence. Je pense qu'il est vrai aussi que, de l'aveu de tous ceux qui
peuvent être un peu plus objectifs que le député de Gouin -
on comprendra que le député de Gouin ait certaines
difficultés avec l'objectivité dans ce dossier l'Association des
hôpitaux, par exemple, les CRSSS de Montréal, de Québec,
les qens qui sont pris quotidiennement à gérer le réseau
et le système des urgences - cela existe sur papier, cela a
été étalé dans les médias -ont louange les
efforts faits par le gouverne- ment, ont louange les efforts faits par la
ministre et ont aussi dit qu'il y a eu et qu'il a de véritables
progrès, des pas de géant, dans le dossier.
Comme je le disais au tout début, il est probablement vrai qu'on
peut, chaque jour, quelque part dans la province, trouver une salle d'urgence
où il va y avoir une personne de plus qu'il n'y a de civières
disponibles et qu'on va la retrouver dans les corridors. C'est vrai, et je
pense qu'on doit l'admettre, si on veut être objectif. Je serais curieux
de savoir, par exemple, dans la région de Québec, si la situation
est celle ,qu'a décriée le député de Gouin.
J'aimerais demander à la ministre - je sais qu'elle reçoit
quotidiennement, tous les matins, même deux, trois fois par jour, des
données sur la situation dans les urqences - quelle serait la situation
dans les urgences de Québec, en termes de nombre de places disponibles,
de nombre de personnes qui sont dans les urgences. Est-ce qu'on peut
aujourd'hui ou est-ce qu'on pouvait hier parler d'une situation dramatique dans
les salles d'urgence de la réqion de Québec? Est-ce qu'il n'est
pas vrai - pour donner aussi l'occasion à la ministre de mettre cela
dans une perspective plus générale - que l'Association des
hôpitaux, le CRSSS de Montréal, le CRSSS de Québec,
estiment qu'effectivement le plan de désengorgeaient des urgences a
produit des fruits réels, non seulement un pas dans la bonne direction,
mais un qrand pas dans la bonne direction? Et, étant donné qu'on
se trouve à entamer la deuxième année du plan qui
s'étale sur trois ans, est-ce que la ministre, en dépit des cris
et des gesticulations que peut faire le député de Gouin sur ce
dossier, demeure optimiste face à la résolution de la
problématique des urgences, M. le Président?
Le Président (M. Bélanger): Mme la ministre.
Mme Lavoie-Roux: M. le Président, j'ai dit tout à
l'heure que, quotidiennement, nous prenons l'état de la situation des
urgences dans la région de Québec et dans la région de
Montréal, eu égard en particulier à trois hôpitaux
qui sont particulièrement sensibles et que j'ai indiqués tout
à l'heure; nous la prenons à trois périodes
différentes durant la journée. On m'a remis pour ce matin la
situation des urgences dans la région de Québec, la situation
à 9 h 45. À Saint-Sacrement, sur une capacité de treize
lits, il y a une personne en surplus. Au CHUL, pour une capacité de
treize lits, il y a dix personnes. À Christ-Roi, pour une
capacité de dix lits, il y a cinq personnes. À
L'Enfant-Jésus, pour une capacité de vingt-deux lits, il y a
dix-neuf personnes. À Laval, pour une capacité de seize lits, il
y a douze personnes. À Saint-François-d'Assise, pour
une capacité de quinze lits, il y a treize personnes. À
Jeffery Hale, pour une capacité de six lits, il y a quatre personnes.
À l'Hôtel-Dieu de Québec, pour une capacité ' de
dix-huit lits, il y a onze personnes. À l'hôpital Chauveau, pour
une capacité de quatre lits, il y a une personne. À
l'Hôtel-Dieu de Lévis, pour une capacité de dix-sept lits,
il y a quinze personnes. Il n'y a personne qui a séjourné ou qui
y séjourne depuis plus de 48 heures. Il reste la situation de
Rivière-du-Loup, qui est aussi sur cette liste: sur une capacité
de huit lits, il y a un surplus de trois personnes. L'hôpital de
Rivière-du-Loup n'avait pas été inclus au point de
départ dans le plan des urgences, mais, depuis ce temps, on travaille
avec cet hôpital pour trouver une solution, compte tenu - et c'est une
hypothèse - que des lits utilisés dans l'institution dans une
proportion moindre, de 30 % ou de 35 %, pourraient être utilisés
d'une façon plus adéquate pour corriger cette lacune à
l'urgence de Rivière-du-Loup.
M. le Président, je pense que cela indique bien que tes
progrès sont notables et j'ai confiance que, si, dans la première
année, on a réussi à aplanir les difficultés dans
une proportion aussi intéressante, on peut espérer qu'avec les
mesures additionnelles qui viennent cette année que les progrès
iront en s'accentuant, je tiens à le dire, si nous pouvons - et je n'ai
pas de raison d'en douter - obtenir la collaboration particulièrement
des centres hospitaliers.
M. Sirros: M. le Président, relativement à la
collaboration avec les centres hospitaliers et les conseils régionaux,
est-ce que la ministre peut nous indiquer si elle sent qu'elle a effectivement
une collaboration qui permettra d'identifier les problèmes qui
pourraient encore y exister de façon à vraiment mettre en place
l'ensemble du plan de désengorgement des salles d'urgence qui
s'étale, comme je l'ai dit tout à l'heure, sur trois ans - ceci
est la deuxième année - et pourrait-elle aussi rappeler le
montant identifié cette année pour le plan des urgences?
Mme Lavoie-Roux: Oui. Le montant identifié pour le plan
des urgences cette année, au plan opérationnel, au plan du
fonctionnement uniquement, est de 39 000 000 $. Quant à la collaboration
des hôpitaux, comme je le disais tout à l'heure, je n'ai pas de
raison d'en douter, si j'en juge par la collaboration que j'ai eue la
première année. Ceci ne veut pas dire - et cette chose a
été pointée par les députés de la
région de Québec - qu'il ne puisse rester de la place à de
l'amélioration. La vigilance ne doit jamais se démentir ou ne
doit jamais diminuer parce que les situations dans les salles d'urgence restent
toujours sensibles.
J'ai bonne raison de croire que les choses devraient continuer dans le
même sens. Maintenant, je parle de la région de Québec qui
a été un peu plus lente à mettre en place, même pour
la première année, certaines mesures d'urgence. Par exemple, il
semble que, dans le cas des services intensifs de maintien à domicile,
il aurait été souhaitable que la progression soit un peu plus
rapide. Maintenant, on semble rattraper, mais, au point de départ, cela
a été un peu plus lent pour les hôpitaux de les utiliser au
maximum.
Dans la réqion de Québec, il reste, entre autres choses
qui me viennent à l'esprit, la question du centre de crises qui est
reliée à différents facteurs, par exemple, la
difficulté de se trouver un local ou un endroit, car il y a aussi des
lits de dépannage dans les centres de crise pour les personnes qui ont
des problèmes de psychiatrie. Je pense que tes ressources
bénévoles et professionnelles sont là, mais qu'il y a eu
des problèmes de logistique, semble-t-it, avant qu'elles puissent entrer
en opération. J'aurais cru qu'elles serait entrées en
opération plus tôt, mais je pense que tout le monde est
très alerté à cette situation et on devrait aboutir
très prochainement.
Il se peut que des mesures ici et là, même celles de la
première année, n'aient pas atteint toute l'ampleur qu'elles
auraient dû atteindre, mais cela m'apparaft minimal. Dans l'esprit
où les choses se sont développées durant la
première année, compte tenu de la sensibilisation constante faite
auprès des hôpitaux, et ainsi de suite, je pense qu'on peut
espérer encore une fois que la situation ira en s'améliorant.
Qu'il y ait périodiquement des problèmes, personne ne peut
garantir - que ce soit un ministre ou qui on voudra - qu'on ne retrouvera
jamais plus, compte tenu de la nature même des urgences, des
périodes de pointe ou des périodes plus difficiles. (11
heures)
Je voudrais donner comme exemple l'hôpital Laval, à
Québec, où il y a eu des demandes pour des équipements en
cardioloqie; c'est là qu'une grande partie de la cardiologie pour la
région est concentrée. Nous avons octroyé en mars - je
pense que c'est début mars - des équipements
supplémentaires et, également, comme il s'agit probablement de
l'hôpital où la situation était la plus lourde dans la
période qui a été examinée, quinze lits ont
été ouverts qui, justement, permettent maintenant à
l'hôpital Laval depuis six bonnes semaines - au moins six semaines - de
fonctionner d'une façon beaucoup plus normale. C'est dans ce sens que
notre suivi est extrêmement rigoureux parce qu'il nous faudra ici et
là intervenir pour corriger les situations qui pourraient se
détériorer davantage. C'est dans ce sens que j'ai souvent eu
l'occasion, en tout cas,
quelquefois, de parler à l'Assemblée nationale de la
situation de Maisonneuve-Rosemont et de Laval, la Cité de la
santé de Laval, où tout le monde s'entendait, je pense, pour dire
qu'il y avait là un manque de lits de courte durée qui,
évidemment, accentuait le problème mais, s'il est vrai qu'un jour
on a pu clamer qu'on était rendu, je ne sais pas si c'était 90 ou
95 lits... Pardon?
M. Rochefort: 101.
Mme Lavoie-Roux: On a été, dans les années
passées, très fréquemment dans des situations où on
se retrouvait quelque part entre 80 et 95. C'est pour cela que nous avons
trouvé une solution transitoire qui, pour le moment, donne des
résultats satisfaisants. Je pense que, depuis le temps où cette
solution transitoire a été mise en place, l'urgence de
Maisonneuve-Rosemont contient le nombre de ses patients à
l'intérieur de 50 ou 51 - 50 - et, dans le cas de la Cité de la
santé à Laval, à l'intérieur de 36 lits. Ce qu'on
remarque, c'est que du côté de Laval on a parfois tendance
à aller à 37 ou 38, occasionnellement, et même à 39,
et que, du côté de Maisonneuve-Rosemont, on est même
descendu jusqu'à 23 - mais cela devait être un accident - mais on
reste à l'intérieur de 50 civières. Peut-être que
demain il y en aura 51, remarquez bien, mais je pense qu'on a apporté un
remède efficace qui s'imposait, compte tenu de l'urgence de la
situation. De même, des mesures particulières ont
été prises du côté de Laval qui vont permettre de
libérer des lits occupés par des bénéficiaires de
longue durée, je pense, pour une cinquantaine d'entre eux, j'imagine
d'ici... je vais dire une couple de mois, je me corrigerai si - on me dit le
mois d'août, alors c'est peut-être trois mois - pour justement
libérer ces lits de courte durée, mesures qui, je pense, vont
avoir un effet extrêmement bénéfique pour la région
de Laval. Ce qui n'écarte pas la nécessité - et je pense
qu'on est un peu plus avancé à Maisonneuve-Rosemont qu'on l'est
du côté de la Cité de la santé de Laval - de
planifier la construction ou l'ajout de lits de courte durée qui
s'imposait depuis des années, mais qui doit se faire dans un processus
beaucoup plus long, comme on le sait. Les difficultés qu'ils vivaient
nous obligeaient à intervenir d'une façon transitoire pour
remédier à une situation qui était vraiment
extrêmement difficile pour les gens qui travaillaient à
l'intérieur de l'hôpital, et pour la population,
évidemment.
M. Sirros: M. le Président, une dernière...
Mme Lavoie-Roux: Je m'excuse, M. le Président, c'est
vraiment bien involontaire. Vous m'avez demandé le montant pour la
seconde phase du plan de désengorgement des urgences; c'est grâce
à l'injection de 36 900 000 $ en dollars de 1987-1988 - je pense que
j'ai dit 39 000 000 $ tout à l'heure. On me dit, de l'autre
côté, que, si j'ajoute l'indexation de 5% de l'an dernier, qui
était de 45 000 000 $, cela fait 39 000 000 $.
M. Sirros: J'avais une autre question, M. le Président, au
niveau des coordonnateurs dans les urgences. Est-ce que le ministre peut nou3
parler des coordonnateurs qui devaient être nommés dans les
différentes urgences et nous dire où se trouve cet aspect du plan
et les effets que cela aurait pu avoir?
Mme Lavoie-Roux: Chaque hôpital de la région de
Montréal et de Québec a un coordonnateur des urgences et il y
avait déjà quelques coordonnateurs dans un certain nombre
d'hôpitaux. Les hôpitaux avaient pris sur eux-mêmes de se
donner ce service, ou encore nous tes avons ajoutés là où
ils n'existaient pas. Alors, chaque hôpital visé par les mesures
d'urgence a, évidemment, un coordonnateur.
Je voudrais juste faire une petite parenthèse, si on me le
permet, M. le Président, pour vous dire que le rôle du
coordonnateur n'est pas facile. C'est un rôle qui exige beaucoup de
détermination et beaucoup de jugement pour, justement, quand on
connaît la vie à l'intérieur d'un hôpital, quand on
sait comme les pressions viennent de toutes parts soit de la population qui
requiert les services, soit de médecins qui jugent que leurs patients
doivent être admis pour une intervention, etc., et quand on pense
à la vie d'une urgence en soi, c'est un rôle difficile. Je suis
heureuse d'avoir l'occasion, ce matin, de dire publiquement que je pense que la
très grande majorité d'entre eux prennent les décisions
qui s'imposent, mais que, constamment, ils sont en butte à des pressions
qui ne sont pas toujours faciles. Ils jouent un rôle absolument
indispensable dans l'admission des personnes et, également, eu
égard à la qestion des lits. D'autres mesures ont
été prises au niveau même de l'urgence du point de vue de
la préséance à donner, par exemple, aux tests de
laboratoire, à la radiologie et à d'autres types d'examens pour
accélérer le roulement des personnes qui arrivent à
l'urgence et tenter qu'elles y restent le moins lonqtemps possible, pour ne pas
causer un engorgement indu qui peut être corrigé par des mesures
administratives qui sont quand même relativement simples.
Sur ce point, là encore, il y a énormément de
progrès et je sais que les directions des hôpitaux sont
très sensibilisées à cette dimension particulière.
Là où il reste des choses à corriger, elles sont
priées de le
faire, mais je pense qu'il faut se placer dans le contexte de la vie
d'un hôpital soumis, comme je le disais tout à l'heure, à
de multiples pressions qui font partie de la vie d'un hôpital, mais qui
rendent ce rôle difficile et, je pense bien, à certains moments,
assez ingrat.
M. Sirros: M. le Président, en ce qui me concerne, cela me
satisfait. Je permettrai donc au député de Gouin de continuer
l'exercice de ses capacités en art dramatique, s'il le veut bien.
Le Président (M. Bélanger): Si vous me le
permettez, M. le député de Gouin, j'aurais une question
très courte avant. Mme la ministre, l'expérience qui est
menée actuellement avec l'hôpital Saint-Michel, eu égard
aux problèmes d'urgence de Laval et de Maisonneuve-Rosemont, pouvez-vous
nous commenter un peu cette expérience-là et nous dire où
cela en est rendu? Avez-vous l'intention de la poursuivre? Est-ce que d'autres
modèles du genre seront mis en place?
Mme Lavoie-Roux: À l'hôpital Saint-Michel, il y
avait une soixantaine de lits qui étaient fermés parce qu'il y
avait beaucoup moins de besoins et les personnes s'adressaient peut-être
moins pour des services à l'hôpital Saint-Michel. Alors, cela a
été une heureuse coïncidence parce que, si cela avait
été situé sur Lakeshore, je pense que cela aurait
été un peu plus compliqué. Il se situait, quand
même, à des distances raisonnables des deux autres centres
hospitaliers. Évidemment, pas dans le cas des polytraumatisés,
mais dans Ies cas généraux qui viennent à l'urgence, ils
peuvent être orientés facilement vers l'hôpital
Saint-Michel. La collaboration que nous avons eue est excellente et c'est,
évidemment, ce qui contribue au désengorge ment des deux endroits
dont nous parlions tout à l'heure. Est-ce que nous avons l'intention de
la continuer? Je pense que tant et aussi longtemps que la situation, du point
de vue de la disponibilité des lits additionnels, n'est pas survenue
dans les deux hôpitaux touchés, c'est évident qu'il va
falloir continuer de nous prévaloir d'une telle mesure. Est-ce qu'un
expérience semblable sera faite ailleurs? Encore une fois, cela
dépend des disponibilités, cela dépend des
proximités, cela dépend d'une foule de facteurs, mais en
l'occurrence, je pense que, jusqu'à maintenant, en tout cas, on peut se
réjouir que cela ait produit les résultats que nous
souhaitions.
Le Président (M. Bélanger): Merci. M. le
député de Gouin.
M. Rochefort: Quelques commentaires,
M. le Président. Effectivement, je souhaite aborder la question
que vous avez soulevée par rapport à quelques anqles
additionnels.
D'abord, un premier commentaire, M. le Président, sur la
participation active du député de Laurier à notre
commission pour lui dire qu'il a, évidemment, les mêmes droits que
tous les autres membres de l'Assemblée nationale ici, mais qu'il est
quand même particulièrement surprenant de voir l'adjoint
parlementaire d'un ministre venir demander ce qui se passe dans le
ministère. On a l'impression, M. le Président, qu'il ne doit pas
passer souvent au ministère parce qu'il semble qu'il a besoin d'une
séance comme celle d'aujourd'hui pour s'informer de ce qui se passe dans
le ministère où il est lui-même adjoint parlementaire. Il
est intéressant de noter cela. Mais, Dieu soit loué, maintenant
l'adjoint parlementaire saura un peu la version positive et optimiste des
activités du ministère auquel il est rattaché.
Deuxièmement, M. le Président, je dirai
qu'évidemment, encore une fois, on a le discours qui a connu
l'évolution que nous avons évoquée hier. Tout à
coup, ce n'est pas si pire. Il ne faut quand même pas exagérer.
Cela ne va pas trop mal. C'est beaucoup mieux que dans bien d'autres pays, et
patati et patata. Sauf, M. le Président, que la ministre aura beau nous
dire ce qu'elle voudra, les données objectives et statistiques par
lesquelles on peut vérifier l'état de progression et l'effet de
son plan sont là. Il faut vraiment avoir une vision très
euphorique des choses pour prétendre que cela va bien à l'heure
où on se parle.
Autre commentaire que je ferai, M. le Président, sur les derniers
échanges. Je dirai: Oui, c'est très juste que, lorsque vous avez
rendu votre plan public, il y a une seule personne qui a eu peut-être le
couraqe d'aller dire ce qu'elle pensait vraiment du plan. Jusqu'à
maintenant, disons donc que vous n'avez pas donné tort à cette
personne encore. C'est même vos propres députés qui l'ont
rapporté dans leurs statistiques.
M. le Président, je veux bien prendre la version optimiste et
tout cela, mais je maintiens que, lorsqu'on nous donne les données
d'aujourd'hui, le 28 mai, c'est un peu normal et souhaitable qu'il y ait moins
de problèmes dans les urqences que dans les mois de novembre,
décembre, janvier et février. C'est un peu comme les turbines
hydroélectriques. On les met en place pour faire face à la
demande limite, ultime qui se produit à peu près en janvier de
chaque année même si on ne s'en sert pas beaucoup
l'été. C'est une peu la même chose pour les salles
d'urgence. On ne doit pas avoir un réseau d'urgence qui est là
pour bien fonctionner le 28 mai ou au mois de juin, mais pour fonctionner dans
les périodes de pointe des salles d'urgence.
Que la ministre nous sorte ses statistiques du 28 mai ou du 12 juillet
prochain, cela ne m'impressionne pas. Ce n'est pas là qu'est le besoin
le plus criant en salles d'urgence. C'est entre novembre et février. Les
données qu'on a entre novembre et février... D'ailleurs, elle
pourrait les rendre publiques si elle pense que ce n'est juste. On serait
intéressé à avoir ces données quotidiennes trois
fois par jour depuis un an, depuis le 20 mars 1986. On pourrait comparer les
données sur lesquelles elle se base pour faire des affirmations comme
celle du 6 mai, juste pour voir dans quelle mesure la marge de manoeuvre a une
largeur à peu près indéfinie. (11 h 15)
Cela étant dit, M, le Président, effectivement je veux
aborder un certain nombre d'éléments concrets du plan. D'abord,
Saint-Michel. Je soulignerais à la ministre que, si elle pouvait
utiliser Saint-Michel, c'est parce qu'elle avait fermé des lits à
Saint-Michel. On y reviendra tantôt, mais cela illustre tout le
problème qu'ont ajouté les fermetures de lit qui se sont faites
l'hiver dernier sur l'engorgement des salles d'urgence. Je voudrais savoir
quelles sont les spécialités médicales pour lesquelles des
transferts sont possibles entre Cité de la santé et
Maisonneuve-Rosemont vers Saint-Michel. Pour être plus clair, je sais
qu'il y a des spécialités qui ne doivent pas être
transférées. J'aimerais que la ministre nous dise quelles sont
les spécialités pour lesquelles elle a donné son accord
pour qu'un détournement d'ambulances soit fait, soit de
Maisonneuve-Rosemont vers Saint-Michel, ou de Cité de la santé
vers Saint-Michel.
Mme Lavoie-Roux: M. le Président, avant de céder la
parole au sous-ministre responsable du secteur de la santé au
ministère, je voudrais quand même rectifier une chose concernant
une affirmation du député, à savoir que j'ai fermé
des lits è Saint-Michel. Nous n'avons jamais demandé à
Saint-Michel de fermer des lits, mais la direction de Saint-Michel, à
une époque donnée, nous a informés que, compte tenu de la
sous-utilisation d'un certain nombre de lits à l'hôpital - il y
avait eu, entre autres, l'absence de chirurgiens pour un mois ou deux - elle
voyait la possibilité de fermer ces lits qui étaient
sous-utilisés. Je pense c'est dans ce contexte qu'il faut le voir et non
pa3 comme un ordre de la ministre de fermer 60 lits à l'hôpital
Saint-Michel.
Ces choses étant dites, M. le Président, remarquez bien
que je ne peux pas toujours tout rectifier ce que le député de
Gouin affirme parce qu'on serait ici au moins jusqu'à l'automne. Je vais
demander au sous-ministre de répondre à la deuxième
question qui touche la façon dont sont faits les
détournements.
M. Rochefort: M. le Président, vous me permettrez de dire
que la présentation publique et officielle qui a toujours
été faite par l'établissement lui-même des 60 lits
de Saint-Michel était reliée au plan d'équilibre
budgétaire. J'imagine que la ministre n'est pas en train de nous dire
que .la direction de l'hôpital nous a induits en erreur.
Mme Lavoie-Roux: M. le Président, je répète
ce que j'ai dit tout à l'heure: Nous n'avons jamais demandé
à l'hôpital Saint-Michel de fermer des lits.
M. Rochefort: Et autorisé?
Mme Lavoie-Roux: Nous n'avons, d'ailleurs, jamais écrit
à ces gens pour leur dire d'agir dans ce sens. On nous avait
informés que dans leur plan d'équilibre budgétaire, compte
tenu du fait - écoutez, c'est normal - qu'il y avait des lits
sous-utilisés, ils y voyaient là un moyen d'atteindre
l'équilibre budgétaire. M, le Président, on sait fort bien
- il ne faut quand même pas être naïf - que, par exemple,
durant la saison estivale, il va y avoir des lits de fermés dans les
hôpitaux, comme il y en a pendant la période de Noël. Cela
fait partie de la gestion et de l'administration d'un centre hospitalier.
Chaque fois qu'un hôpital ferme un lit, il ne vient pas en demander la
permission à la ministre ou au ministère.
À ce sujet, je voudrais revenir aussi sur une autre affirmation.
Aujourd'hui, les statistiques qu'on donne sur l'engorgement des urgences, ce
n'est pas bien important parce qu'on est rendu au 28 mai. Je concéderai
au député de Gouin que c'est généralement vrai
qu'il y a une détente avec l'évolution des saisons; tout le monde
sait cela. Mais comment peut-il m'expliquer que, Ies derniers
étés où le gouvernement du Parti québécois
était au pouvoir, les urgences de la ville de Québec
étaient aussi enqorqées et que, l'été dernier,
parce que nous avons laissé des lits ouverts, il n'y a pas eu ce
problème? Je pense que ce n'est pas juste une question de saison, il y a
aussi une question de volonté de régler des problèmes, M.
le Président.
M. Rochefort: M. le Président, toujours avant qu'on aborde
plus précisément Saint-Michel, Cité de la santé
à Laval et Maisonneuve, je dirais à la ministre que j'attends
toujours qu'elle dépose toutes ces statistiques trois fois par jour
depuis le 20 mars 1986. Cela va nous intéresser, on pourra essayer de
comprendre l'évolution de ses déclarations optimistes, voire
euphoriques. Je veux quand même noter aussi, pour l'aider à
progresser dans le dossier des fermetures de lits à Saint-Michel, que,
pour les 60 lits, décembre, janvier, février et mars, cela ne
ressemble pas trop à l'été et cela fait un
Noël qui dure pas mal longtemps.
Le Président (M. Leclerc): M. le sous-ministre.
M. Carignan (Raymond): M. le Président, ce qui a
été convenu avec le conseil régional et les trois
hôpitaux impliqués, c'est de demander au conseil régional,
dans un premier temps, de s'assurer dans son rôle de coordination de
faire en sorte que, lorsqu'il y a un besoin d'ambulances, les ambulances soient
dirigées dans les centres hospitaliers autres que Maisonneuve et
Cité de la santé dans les cas où ces deux hôpitaux
auraient atteint le maximum de civières dont on a parlé
tantôt. Et de façon plus spécifique l'action se fait par
rapport à Saint-Michel. Afin que la population de Laval et de
Maisonneuve, étant donné le grand nombre de demandes qu'il y a en
ce qui concerne les ambulances et l'impossibilité pour les deux centres
hospitaliers de répondre à cette population, ne se retrouve pas
dans tous les hôpitaux de Montréal, il a été
prévu que le surplus de besoins en ambulances soit dirigé
à Saint-Michel, ce qui permettait à cette population qui pourrait
se retrouver à Saint-Michel parce que les salles d'urgence sont
occupées à Maisonneuve et à Laval, d'avoir une meilleure
communication plutôt que de se retrouver par ci, par là. De sorte
que, dans les jours qui suivent, les médecins de l'hôpital
Saint-Michel peuvent plus facilement entrer en contact avec Maisonneuve ou avec
Laval si dans certaines situations le dossier médical est
déjà en possession de l'un ou l'autre de ces hôpitaux.
Ce qui détermine le transfert avant l'entrée dans ces deux
hôpitaux - et cela est majeur, M. le Président - ce qui est
fondamentalement prévu dans cette entente des trois hôpitaux,
c'est de faire en sorte que le patient n'entre pas dans une salle d'urgence au
moment où elle est déjà très occupée, dans
la mesure du possible, évidemment, s'il n'y a pas de danger de vie dans
les minutes qui suivent, ce qui est très rare. C'est pour cela que la
grande action se fait avant l'entrée aux services d'urgence de
Maisonneuve et de Laval. La détermination de ces transferts est faite
par la centrale de coordination d'Urgences-santé qui, selon le cas... Il
n'y a pas eu d'entente, que je sache, pour savoir dans telle ou telle
spécialité, mais évidemment c'est un comportement qu'ils
ont présentement dans toutes les situations d'urgence. Donc, dans des
cas d'arrêt cardiaque, il est bien sûr qu'ils vont amener le
patient au centre hospitalier le plus proche, mais il n'y a pas eu de
précision, que je sache, entre le conseil régional et les
établissements pour savoir quels cas, au moment de l'appel d'ambulance,
pouvaient être amenés directement à Saint-Michel.
Voilà pour la majeure partie des transferts à Saint-Michel, il
s'aqit de patients qui n'entrent pas dans l'un ou l'autre des hôpitaux
lorsque leurs salles d'urgence sont engorqées.
Deuxième partie. Il peut arriver qu'à Maisonneuve ou
à la Cité de la santé, même si le transfert des
ambulances a été respecté, comme il y arrive souvent des
patients sur pied qui occupent des civières et qu'à ce
moment-là le nombre de civières est déjà
très qrand... Maisonneuve et la Cité de la santé ont comme
entente de transférer à Saint-Michel certains patients qui se
trouvent déjà sur place après une couple d'heures de
traitement. Il s'agit d'un très petit nombre de cas qui sont
transférés de l'hôpital actuellement et on comprend
pourquoi: il est toujours un peu difficile lorsqu'on a commencé un peu
le traitement pendant une couple d'heures de transférer un patient, pour
toutes sortes de raisons, le traitement est commencé. Mais, à ce
moment-là, il s'agit de cas et les transferts se font après
entente avec l'hôpital Saint-Michel en sachant fort bien qu'il peut
accueillir ces patients.
Le Président (M. Leclerc): Merci, M. Carignan. M. le
député de Gouin.
M. Rochefort: Si je comprends bien vos propos, il n'y a pas
vraiment de directives, de précisions qui ont été
données quant aux types de cas qui pouvaient être
transférés ou détournés ou qui ne devaient pas
l'être.
M. Carignan: Je ne croîs pas, M. le Président, qu'il
y a eu de précisions, effectivement.
M. Rochefort: M. le Président, si tel est le cas - et
là je m'adresse à la ministre - comment peut-on croire que
Saint-Michel, avec le type d'équipement qu'on y retrouve, avec les
effectifs médicaux qu'on y retrouve, puisse accueillir des patients dont
normalement la porte d'entrée en situation d'urgence aurait
été un hôpital comme Maisonneuve-Rosemont avec les types
d'équipement qu'on y retrouve, les effectifs médicaux qu'on y
retrouve et les spécialités qu'on y retrouve? Est-ce que, sans
aucune balise, comme on vient de nous le dire et de nous le reconfirmer, ce
n'est pas un peu jouer avec le feu? Je ne veux pas être alarmiste plus
qu'il ne faut, mais par contre il faut être responsable. Il faut
être conscient. La ministre nous a dit tantôt que les lits...
Même si on a fini par savoir que c'était dans le plan
d'équilibre budgétaire, elle a dit: Oui, mais ils n'en avaient
pas vraiment besoin; on sait ce que cela veut dire sur tout le reste, en termes
d'effectifs médicaux ou de spécialités. Est-ce que c'est
vraiment
responsable et rigoureux que de laisser détourner des ambulances
vers l'hôpital Saint-Michel - je le répète - avec le type
d'équipement qu'on y retrouve comparé à l'hôpital
Maisonneuve-Rosemont, le type de spécialité qu'on y retrouve
comparé à l'hôpital Maisonneuve-Rosemont et les effectifs
médicaux qu'on y retrouve comparé à l'hôpital
Maisonneuve-Rosemont?
Mme Lavoie-Roux: M. le Président, je pense que le
député de Gouin est au courant que, déjà,
même avant la situation de Saint-Michel - oublions-là pour un
moment -Urgences-santé de Montréal et le CRSSS se voient
contraints, dans le cas de certains polytraumatisés ou de neurochirurgie
ou autre chose, même de ne pas envoyer des personnes qui se trouvent dans
une situation d'urgence, soit à l'hôpital Fleury ou à
l'hôpital Jean-Talon. On les envoie vers les hôpitaux qui,
déjà, sont des hôpitaux plus spécialisés ou
surspécialisés, si on veut. C'est la responsabilité du
conseil régional d'Urgences-santé de justement faire cette
orientation des patients selon la gravité des situations. Et vous avez
la même chose dans la ville de Québec.
Le Président (M. Leclerc): M. le député de
Gouin.
M. Rochefort: Toutes choses étant relatives, par ailleurs,
M. le Président, la ministre, en ce sens-là, pourrait-elle nous
déposer le plan d'effectifs médicaux de Saint-Michel?
Mme Lavoie-Roux: Oui, oui, on va le déposer; on ne l'a pas
sous la main, mais on peut le déposer.
M. Rochefort: Je serais intéressé à
le recevoir, M. le Président, parce que j'ai des renseignements qui me
laissent croire qu'il n'y a pas les effectifs qu'il faut pour faire face
à une variété aussi possible, aussi grande, de cas
d'urgence; Que, deuxièmement, quand la décision a
été prise d'utiliser des espaces de l'hôpital Saint-Michel
pour tenter de diminuer la pression dans les deux salles d'urgence dont on
parlait tantôt, il a fallu que la direction de l'établissement se
mette à recruter des médecins. Les renseignements que j'ai, c'est
qu'on est allé les recruter chez des médecins dont la
période de pénalité de rémunération de
régions était terminée. Je ne suis pas sûr,
là non plus, qu'on rend service aux régions
éloignées si une fois que la période dite de
pénalité est terminée on s'en va chercher des
médecins qui sont en régions à régler des
problèmes d'effectifs médicaux, pour les amener répondre
à une carence d'effectifs médicaux à l'hôpital
Saint-Michel parce que cet hôpital vient tout à coup de se voir
confier une mission bien particulière. J'aimerais entendre la ministre
un peu là-dessus, M. le Président.
Mme Lavoie-Roux: Je n'ai pas entendu la dernière
phrase.
M. Rochefort: J'ait dit: J'aimerais cela vous entendre
réagir un peu sur cela.
Mme Lavoie-Roux: Je n'ai pas d'indication présentement
à savoir qu'on ait recruté des médecins. J'imagine qu'il
n'y a pas de doute que, probablement, on tente de recruter certains
médecins. Qu'on aille les chercher dans les régions
éloignées, je pense que les personnes qui sont dans les
réqions éloignées... Est-ce que cela se pose? Je ne peux
pas répondre à cette question parce que je n'ai pas les
données.
M. Rochefort: M. le Président, juste une réflexion
que je fais à la ministre: l'idée d'utiliser des lits
fermés pour désengorqer les salles d'urgence est une idée
à laquelle, elle le sait, je souscris puisque j'en ai fait état
à l'occasion d'une rencontre avec les médias d'information cet
hiver et à l'occasion d'une interpellation à l'Assemblée
nationale avec la ministre au cours de laquelle j'indiquais justement, y
compris pour l'hôpital Saint-Michel, le nombre de lits dans l'est de
Montréal qui étaient fermés alors qu'on avait des
problèmes d'engorgement dans certaines salles d'urgence. Mais lorsqu'on
décide de les utiliser en "urgentologie", si vous me passez
,l'expression - cela existe? Bien oui - il faut être sûr que l'on
retrouve au moins ce que cela prend pour faire face à des cas d'urgence.
J'ai hâte d'avoir le plan d'effectifs médicaux, mais je me
demande... Et j'aimerais bien qu'un jour quelqu'un tente de me convaincre que
la meilleure solution, la plus responsable face à la santé
publique n'aurait pas été plutôt d'utiliser les 60 lits de
Saint-Michel pour 60 malades chroniques qui étaient à
Maisonneuve-Rosemont et à la Cité de la santé à
Laval pour permettre que les cas importants d'urqence puissent être
soignés dans des hôpitaux avec les spécialités qu'on
retrouve notamment à Maisonneuve-Rosemont. (11 h 30)
Mme Lavoie-Roux: M. le Président, je pense que j'ai dit
tout à l'heure que, dans le cas de Laval, justement, nous devions d'ici
le mois d'août orienter différemment des malades de soins
prolongés, une cinquantaine. Je pense qu'à cet éqard il y
a déjà un certain nombre de malades de soins prolongés qui
ont été sortis de Laval et qui sont à Saint-Jude. On va y
ajouter ces cinquante-là. Dans le cas de Maisonneuve-Rosemont il y a
également eu un certain nombre de patients qui ont été
orienté vers Sainte-Jeanne-d'Arc pour permettre ce
désengorgement. Il faut
aussi se rappeler qu'il y a eu aussi des lits d'ouverts, il me semble
que c'était de l'ordre de 24, dans le plan des urgences, si ma
mémoire est bonne. Il y a eu 25 lits d'ouverts déjà
à Maisonneuve-Rosemont.
M. Rochefort: Dans les 65? Mme Lavoie-Roux: Pardon?
M. Rochefort: C'est dans les 65 qui sont passés de CHSP
à CHCD, c'est cela? Oui, oui, cela va.
Mme Lavoie-Roux: Évidemment, dans le plan de
Maisonneuve-Rosemont, comme il s'agit de travaux de moindre envergure, quoique
ce soient encore des travaux importants, on espère que cela ira plus
vite que dans le cas de Laval où il s'agit vraiment d'ajouter un nombre
considérable de lits. Je comprends les questions du député
de Gouin. Je pense qu'elles sont tout à fait justifiées. Il faut
bien se dire que vous avez d'autres hôpitaux de la région de
Montréal au sujet desquels on pourrait se poser les mêmes
questions. Qu'il s'agisse, comme je vous le disais tout à l'heure, de
Jean-Talon, de Fleury, du Centre hospitalier Saint-Laurent, de l'hôpital
Lasalle, de l'hôpital Bellechasse - ce sont tous ceux qui me viennent
à l'esprit - ils n'ont assurément pas les mêmes
facilités que Maisonneuve-Rosemont, Notre-Dame ou le Royal Vie, mais ils
doivent justement répondre aux besoins de l'urgence et souvent les
patients doivent être orientés ailleurs quand ils
requièrent des soins surspécialisés. Les questions qu'il
pose, il faudrait les poser à l'égard d'un bon nombre d'autres
hôpitaux, même dans la grande région de Montréal;
oublions les régions périphériques. Que vous vous
inquiétiez de savoir si les gens sont bien servis, c'est une question
tout à fait légitime. Mais je pense que toutes les
précautions ont été prises. Jusqu'à maintenant je
n'ai pas reçu d'avis ou de représentation à savoir que ces
choses devraient être empêchées. Il y a aussi le choix entre
une urgence extrêmement surchargée, qui comporte ses risques, et
une urgence où on peut fonctionner quand même d'une façon
plus normale. Encore une fois, les patients qui requièrent des services
beaucoup plus spécialisés peuvent être orientés vers
des hôpitaux qui seront capables de prodiguer ce type de services.
M. Rochefort: M. le Président...
Mme Lavoie-Roux: II y a également... On me donne comme
information supplémentaire le fait qu'il y a régulièrement
des rencontres entre les trois hôpitaux pour s'assurer que les choses se
passent comme elles devraient se passer.
M. Rochefort: M. le Président, dans un premier temps, je
pense que cela touche la question, à savoir: Est-ce qu'il doit y avoir
37 salles d'urgence dans la région de Montréal, par exemple?
D'ailleurs, cela me fait penser que, quand la ministre nous parlait de ses
statistiques tantôt et nous disait: C'est particulièrement
Maisonneuve et Cité de la santé qu'on suit... Je trouve que c'est
peu, 2 sur 37, pour tirer les conclusions qu'elle a tirées le 6 mai
dernier. Je ne suis pas d'accord pour dire que Saint-Michel est un cas
comparable aux autres - Fleury, Jean-Talon - qu'elle a nommés, parce que
Fleury, Jean-Talon et les autres ne vivent pas des situations où 60 lits
ne sont pas utilisés avec les conséquences que cela a sur les
effectifs et les équipements médicaux.
Deuxièmement, quand la ministre nous dit: Oui, mais entre aller
dans un hôpital qui n'est peut-être pas 3urspécialisé
et aller dans un hôpital surspécialisé dont la salle
d'urqence est terriblement enqorqée et dans laquelle il peut
difficilement te faire soigner, je pense que c'est mal décrire la
situation parce que, dans la mesure où on aurait utilisé les 60
lits de Saint-Michel pour des chroniques qui étaient, par exemple,
à Maisonneuve-Rosemont, cela aurait eu un effet direct et automatique
sur la salle d'urgence qui n'aurait pas connu la situation d'engorgement parce
qu'on aurait immédiatement ajouté 60 nouveaux lits de courte
durée, alors qu'on souhaite réussir à en ajouter 90 d'ici
trois ou quatre ans selon les échéanciers qui circulent
actuellement.
Je suis un peu préoccupé par l'option Saint-Michel pour de
l'urgence et non pas pour d'autres fins. J'ai hâte de voir le plan
d'effectifs médicaux qu'on y retrouve. Pour moi, vous savez, la question
qui nous permet de savoir si c'est cela qu'il faut faire ou pas, il faut
toujours un peu se demander si on était dans une ambulance et qu'on nous
apprenait qu'on est détourné vers Saint-Michel, si c'est ce qu'on
souhaiterait.
Mme Lavoie-Roux: Je m'excuse, je n'ai pas...
M. Rochefort: J'ai dit que je pense que la question qu'il faut
toujours se poser dans un tel type de cas ultimement - elle est simple, mais
mon Dieu! elle nous donne toute la portée des choses - c'est: Si on
était dans une ambulance et qu'on apprenait qu'on est
détourné vers Saint-Michel, est-ce qu'on trouverait cela une
bonne idée?
Mme Lavoie-Roux: Je ne sais pas si vous remettez en question,
d'une part, la qualité de l'hôpital Saint-Michel ou la vocation de
cette institution. Je pense que toutes les précautions sont prises, les
coordinations nécessaires se font et, dans les circonstances, devant une
situation fort
pénible qui perdurait depuis plusieurs années, et à
Laval et à Maisonneuve-Rosemont, on a pris une solution qui
protège mieux les bénéficiaires que dans le passé.
On suit cela très régulièrement.
Je voudrais vous dire également en ce qui a trait au plan
d'effectifs médicaux qu'il nous faut l'obtenir par le conseil
régional. Alors, cela pourrait peut-être aller au début de
la semaine avant qu'on puisse vous le transmettre.
M. Rochefort: Pas de problème, M. le Président.
L'important, c'est que je l'aie à partir de dates qui correspondent
à la situation actuelle et non pas à ce qu'on aura
peut-être réussi à recruter dans six mois comme
médecins. Je ne mets pas en doute, M. le Président, la
capacité de Saint-Michel de faire face à sa vocation
traditionnelle. Je dis que c'est vraiment très particulier comme
nouvelle vocation qui lui est donnée. Je ne suis pas convaincu qu'on ait
toutes les garanties requises et, compte tenu qu'il y avait une alternative
à la décision qui pouvait être prise, je ne suis pas
convaincu qu'en fonction de la qualité des soins à dispenser
c'est la meilleure des deux solutions possibles qui a été
retenue. C'est effectivement mon point de vue.
Sur un autre volet, M. le Président, j'aimerais qu'on parle un
peu du fameux groupe d'évaluation qui, un an après, nous est
apparu sur le plan des urgences. J'aimerais tout d'abord que la ministre nous
dise quand elle est allée en appel d'offres pour obtenir des offres de
services pour travailler à l'évaluation du plan des engorgements
des urgences présenté le 20 mars 1986.
Mme Lavoie-Roux: L'appel d'offre3 a été
lancé au mois d'août.
M. Rochefort: Août de quelle année?
Mme Lavoie-Roux: Six entreprises et organismes ont soumis des
propositions. L'évaluation s'est faite à l'automne et le contrat
a été donné en janvier 1987 au Groupe de recherche
interdisciplinaire en santé de l'Université de Montréal
qu'on connaît sous le sigle de GRIS.
M. Rochefort: Est-ce que la ministre, M. le Président,
pourrait nous déposer les appels d'offres, les soumissions des
différents groupes qui ont répondu de même que le mandat
précis qu'elle a donné au groupe retenu en janvier dernier?
Mme Lavoie-Roux: Il n'y a aucun problème, on va vous le
remettre.
M. Rochefort: Quel est le calendrier qui leur a été
donné? Finalement, le rapport devrait être fourni quand?
Mme Lavoie-Roux: Le premier rapport, me dit-on, c'est janvier
1988 qui couvre la première période et il y aura un rapport
ultérieur. Peut-être que M. Lamarche pourrait vous donner des
détails plus précis.
M. Rochefort: J'avoue, M. le Président, à partir du
moment où on fournit les renseignements par le biais des documents qu'on
va me déposer, que pour l'instant cela va. Juste une dernière
question: Donc, janvier 1988; évidemment, cela porte sur tous les
éléments du plan?
Mme Lavoie-Roux: Oui. L'efficacité et l'efficience des
mesures.
M. Rochefort: De toutes les mesures?
Mme Lavoie-Roux: L'objectif, M. le Président, il faut bien
le rappeler une fois de plus, parce qu'en cours de route - et là je ne
m'adresse pas au député de Gouin en particulier - j'ai
l'impression que, compte tenu de la dimension importante du plan de
désengorgement, cet aspect du plan a été oublié ou,
enfin, on l'a peut-être oublié. Il était à l'effet,
justement, et j'en ai parlé hier à l'occasion de certaines
discussions, sur la nécessité d'évaluer ce qu'on met en
place et de s'éloigner de mesures uniformes qui ne sont jamais remises
en question. Dans le cas des urgences, il s'agissait de montants
extrêmement importants et surtout, parce que, comme il n'y avait jamais
eu de tel plan d'urgence mis de l'avant auparavant, on voulait bien s'assurer
qu'il produise les résultats qu'on désirait et, surtout s'il y
avait lieu, de redresser le tir en cours de route, parce que certaines mesures
s'avéraient plus efficaces que d'autres ou que d'autres qui en soi
pouvaient être bonnes n'avaient pas d'effet sur les urgences;
peut-être que, à ce moment, d'autres choix devraient être
faits. Alors, et j'en avais parlé assez longuement au moment du
dépôt du plan des urgences, je suis très heureuse que cela
ait été une préoccupation à ce moment de dire:
Écoutez, ce sont des sommes importantes, c'est pour atteindre un
objectif qui est important, il ne faut pas se tromper en cours de route et si
on se trompe, s'il y a lieu de redresser le tir, etc., il faut qu'on ait les
outils pour bien évaluer. Je pense qu'il s'agit là d'une partie
du plan qui est importante.
Les Urgences-santé
M. Rochefort: D'accord. Dans le cas d'Urgences-santé, on
sait, M. le Président, que Urgences-santé a connu des
problèmes au-delà de ses problèmes de relation du travail
sur lesquels je n'ai pas l'intention
d'intervenir. On sait qu'Urgences-santé a connu des
problèmes quant à son mandat au cours de l'année qui vient
de s'écouler. On a eu des retards importants à se
présenter à l'occasion au moins d'un incident qui a eu une
visibilité un peu plus grande. Il y a eu des problèmes
récents d'attente de transfert d'un établissement à un
autre de patients. D'autre part, plus fondamentalement, une modification au
travail d'Urgences-santé quant au détournement préventif
des ambulances. Sur cela, je pense que Maisonneuve-Rosemont est un cas
éloquent qui fait que personne ne peut mettre en doute qu'il y a eu une
modification de fonctionnement à Urgences-santé; jusqu'à
ce que l'option Saint-Michel soit retenue, il fallait qu'on vive des situations
hors de portée et quasiment sans filet pour que tout à coup
Urgences-santé accepte de détourner pendant une demi-heure ou une
heure trois ou quatre ambulances. Est-ce que la ministre peut nous dire un peu
comment on peut expliquer d'abord cette situation de modification du travail
d'Urgences-santé et les problèmes qu'on a connus, au-delà
des problèmes de relation du travail? (11 h 45)
Mme Lavoie-Roux: D'abord, je voudrais revenir plus
généralement sur les deux incidents dont il a été
question, celui d'un retard de transfert d'un établissement à un
autre. Je pense que cette situation a été examinée. Il
semble qu'il y ait eu incompréhension ou difficulté de
communication. Heureusement, il semble que cela ait été un
incident assez isolé. Il ne faut pas oublier non plus qu'au cours de
l'année Urgences-santé a connu des problèmes de relations
de travail qui, heureusement, se sont toujours dénoués sans
pénaliser la population, contrairement à des étapes
beaucoup plus douloureuses qu'Urgences-Santé avait vécu dans les
années antérieures. Cela reste toujours une situation sensible.
Je pense qu'à un moment donné, par exemple, au moment des
difficultés qui sont survenues avec les répartiteurs qui ont
exercé certains moyens de pression, sans l'affirmer d'une façon
absolue, cela a pu avoir des répercussions aussi sur l'engorgement des
urgences. Sans le considérer comme un facteur majeur, cela a aussi
causé des retards dans ce domaine. Au moment où nous nous
parlons, ces choses sont aplanies.
Quant au deuxième volet de votre question, quels sont les
critères d'orientation qu'on utilise pour la réorientation des
ambulances... C'est bien cela votre question?
M. Rochefort: Oui, mais, puisqu'on y allait sur les deux
incidents, j'aurais aimé qu'on nous explique un peu le deuxième
incident, ce commerçant qui a été victime d'une tentative
d'assassinat et à qui on ne pouvait pas fournir d'ambulance.
Mme Lavoie-Roux: Non. L'information que j'ai eue disait qu'une
camionnette, ou, enfin, un véhicule quelconque qui n'était pas un
véhicule d'Urgences-santé, se trouvait sur place au moment
où l'incident est survenu et qu'à ce moment-là on a
proposé d'amener le blessé ou la victime au centre hospitalier.
Il n'y a pas d'autre information que celle-là que je puisse vous
fournir.
M. Rochefort: Est-ce que le CRSSS a fait enquête? C'est
dans son mandat d'être responsable des plaintes. J'espère qu'il
n'attend pas une plainte. Est-ce qu'il a fait enquête là-dessus?
Ce n'est pas l'information qui a été véhiculée
à ce moment-la directement par les forces de sécurité
publique de la Communauté urbaine de Montréal. La réponse,
c'est qu'on lui avait dit qu'on ne pouvait rien lui donner avant 20 minutes. Je
veux juste être sûr que le CRSSS va nous fournir un rapport.
Mme Lavoie-Roux: Je pense que là-dessus on peut s'informer
pour savoir s'il y a eu une enquête plus rigoureuse.
M. Rochefort: D'accord. Quant au mandat plus
général, qui était le troisième volet...
Mme Lavoie-Roux: Sur la deuxième partie, en ce qui a trait
aux quotas, je vais demander au sous-ministre, parce qu'il s'agit
véritablement d'une question technique de fonctionnement
d'Urgences-santé, alors je vais lui demander de vous donner les
explications. Il y a eu des modifications qui ont été
apportées en cours d'année et qui ont été
recorrigées par la suite.
M. Rochefort: Oui.
Le Président (M. Leclerc): Oui. M. Cantin.
M. Cantin (Réjean): Ces modifications sont intervenues il
y a quelques mois à la suite d'échanges que nous avons eus avec
le conseil régional sur l'examen de la procédure qui était
suivie pour référer des ambulances à un
établissement donné. La procédure qui a été
établie, c'est que, pour chaque établissement de la région
de Montréal, on a établi que l'établissement, en fonction
de sa capacité à l'urgence et en fonction de sa capacité
en lits, pouvait recevoir tant d'ambulances. Tous les jours,
indépendamment de la situation, on référait au moins le
quota qui avait été fixé à un établissement.
Si on prend, par exemple, l'hôpital Maisonneuve-Rosemont, si ma
mémoire est fidèle, le quota était de 25 ou 26 ambulances
par jour qui pouvaient être dirigées à
Maisonneuve-Rosemont, sauf qu'à l'examen on s'est dit: Le quota doit
être un principe et non pas
une réalité quotidienne qui doit être
appliquée parce que, lorsqu'un établissement vit des
difficultés, il nous semble que le quota pourrait être
laissé de côté. Ces discussions avec le conseil
régional ont abouti à un changement de la procédure, ce
qui fait qu'actuellement on maintient le quota simplement par principe.
L'urgence, les lits, si cela fonctionne normalement, on réfère le
nombre d'ambulances qui a été établi au quota. S'il y a
des difficultés pour l'établissement, on cesse de
référer des ambulances pour un moment ou pour une journée.
À ma connaissance, c'est la seule modification qui ait été
apportée.
M. Rochefort: Je veux bien, mais soyons conscients de la
conséquence que cela a eue au coeur de la période la plus
achalandée dans les salles d'urgence. Qu'Urgences-santé cesse de
faire systématiquement des détournements préventifs, comme
c'était le cas auparavant, on ne peut pas penser que cela n'a pas eu
d'effet sur la situation des urgences. Dans le cas de Maisonneuve-Rosemont,
entre autres, il fallait que Maisonneuve soit rendu à 97 - je mets un
chiffre - mais, qu'il en ait trois fois plus qu'il n'est capable d'en tenir
dans ses bras pour qu'Urgences-santé accepte peut-être, pendant
une heure, d'en détourner quelques-uns, je pense que ce n'est pas une
mesure qui a été bénéfique à l'état
des urgences à Montréal. Que vous nous disiez qu'on est revenu
sur cette directive, Dieu soit loué, mais souhaitons qu'on n'y revienne
plus maintenant. Je n'ai jamais compris pourquoi, tout à coup,
Urgences-santé ne faisait pas de détournement préventif
de3 ambulances à la période la plus achalandée des salles
d'urgence, y compris dans les salles d'urgence les plus achalandées.
Mme Lavoie-Roux: Je pense que, là-dessus, je suis d'accord
avec le député de Gouin. Enfin, c'est une mesure, à ce
moment-là...
M. Rochefort: Malheureuse.
Mme Lavoie-Roux: Certainement avec l'objectif de mieux...
M. Rochefort: Malheureuse.
Mme Lavoie-Roux: ...servir la population, on avait opté
pour cette formule. Devant les résultats, on est intervenu et cela a
été rediscuté. Je pense que cela ne devrait pas se
reproduire.
M. Rochefort: Quant au budget d'Urgences-santé pour
1987-1988, quel est-il?
Mme Lavoie-Roux: 10 719 000 $.
M. Rochefort: Cela recommence.
Mme Lavoie-Roux: Â part les transports ambulanciers,
évidemment.
M. Rochefort: Si on prend la page 393...
Mme Lavoie-Roux: Oui.
M. Rochefort: ...pour 1986-1987, on a une masse salariale de 5
949 000 $.
Mme Lavoie-Roux: Attendez une minute, je vais trouver la page.
Cela ne comprend pas les voitures, les...
M. Rochefort: Est-ce qu'il y a moyen de comparer des choses
comparables? Pour 1986-1987, quels ont été les budgets globaux
d'Urqences-santé et, pour 1987-1988, qu'est-ce que c'est?
Mme Lavoie-Roux: Vous l'avez à la page 67 de votre cahier
explicatif des crédits. Pour 1986-1987, le montant était de 10
537 000 $.
M. Rochefort: 10 735 000 $?
Mme Lavoie-Roux: 537. M. Rochefort: D'accord.
Mme Lavoie-Roux: Et, pour 1987-1988, il est de 10 719 000 $.
M. Rochefort: Ce qui fait une augmentation de...
Mme Lavoie-Roux: De 182 000 $. M. Rochefort: En
pourcentage"? Mme Lavoie-Roux: 1 % ou 2 %.
M. Rochefort: Est-ce qu'on peut nous expliquer comment il se fait
que le budget est augmenté seulement de 1 % ou 2 %?
Mme Lavoie-Roux: Écoutez, une des raisons, c'est
évidemment qu'il v a une diminution de personnel, de 237 à
225.
M. Rochefort: Cela s'explique comment? Ils ont moins de
travail?
Mme Lavoie-Roux: Par un gain de productivité.
M. Rochefort: Ils ont moins de travail?
Mme Lavoie-Roux: C'est véritablement un gain de
productivité.
M. Rochefort: Ensuite, les autres
explications.
M. Cantin: C'est une mesure qui a été
modifiée. On a revu l'organisation des superviseurs sur le territoire
pour en diminuer le nombre. Les postes qui sont impliqués sont davantage
des postes d'encadrement. C'est une analyse des structures d'encadrement qui a
entraîné les diminutions.
M. Rochefort: Par exemple, si on regarde le nombre de postes au
point inter-étabiissements, qui a connu un problème
récemment, on avait, en 1986-1987, 17,17 postes et, là, on n'a
personne pour l'année qui vient. Est-ce que c'est de nature à
améliorer?
Mme Lavoie-Roux: Sans aucun doute que cela doit être
intégré ailleurs. Si 17 ont disparu, on arriverait à 220,
et non pas à 225, alors que...
M. Rochefort: C'est parce qu'il y a des augmentations, Mme la
ministre. Il faut quand même prendre le temps de regarder les autres
colonnes, si c'est ce qu'on veut faire. Il y a des augmentations de postes
ailleurs. Je parle spécifiquement du point inter-établissements.
Cela a connu des problèmes pas plus tard qu'il y a trois semaines.. Il
n'y aura plus personne pour s'en occuper? C'est quoi?
Mme Lavoie-Roux: L'information qu'on me donne, c'est qu'il y a eu
redéfinition de tâches et que ces fonctions ont pu être
intégrées ailleurs, mais on va le vérifier plus exactement
et vous apporter la réponse.
M. Rochefort: M. le Président, est-ce qu'on pourrait avoir
un document sur les données comparatives, 1986-1987 et 1987-1988,
d'Urgences-santé, budget global, les postes et tout cela? Je vous dis
tout de suite que j'ai le sentiment qu'il y a là des coupures, des
rationalisations, et il me semble que le plan ne marche pas encore assez bien
pour qu'on commence à vouloir rationaliser Urgences-santé. C'est
le seul commentaire que je ferai pour l'instant. Je suis un peu surpris, sinon
très surpris qu'on ait des rationalisations à
Urgences-santé, compte tenu de l'état des urgences à
Montréal.
Mme Lavoie-Roux: Je pense que cette information est
distribuée un peu dans l'ensemble des documents dans le cahier. On
pourrait, lundi ou mardi, pour que cela soit plus simple
d'interprétation...
M. Rochefort: De compréhension avant d'être
interprété.
Mme Lavoie-Roux: ...vous fournir en parallèle les
comparaisons que vous demandez.
M. Rochefort: Je souhaiterais, M. le Président, tant
qu'à faire, si ce n'est pas trop demander, qu'on essaie d'obtenir les
motivations, les justifications des décisions d'y aller à la
baisse sur des postes, des budgets, et tout cela.
Mme Lavoie-Roux: Je voudrais simplement faire remarquer au
député de Gouîn, en ce qui a trait au fonctionnement,
infirmières, coordonnateurs, répartiteurs, coordonnateurs de
répartition d'appels, qu'il n'y a pas de postes qui ont
été touchés. Mais nous vous apporterons la comparaison que
vous demandez.
M. Rochefort: Deuxièmement, M. le Président, pour
Urgences-santé, si on va à la page 395, est-ce qu'il y aurait
moyen qu'on nous fournisse le tableau définitif au 31 mars 1987 du
nombre de détournements, la durée moyenne des
détournements?
Mme Lavoie-Roux: Si on compare 1986-1987 par rapport à
l'ensemble de l'année 1985-1986, pour lesquelles on a les chiffres, on
peut simplement procéder par déduction. Cela donne 1104
détournements de moins en 1986-1987 qu'en 1985-1986.
M. Rochefort: Est-ce qu'on peut nous fournir le document, M. le
Président? Deuxièmement, est-ce qu'on peut nous expliquer, nous
mettre en parallèle la base sur laquelle se faisaient les
détournements en 1985-1986, donc les directives de détournement
et les directives de détournement pour 1986-1987? Je veux bien qu'on
compare le nombre de détournements, mais il faudrait peut-être
comparer aussi les motifs, les critères de détournement qui
existaient.
Mme Lavoie-Roux: On va vous apporter cela, M. le
député.
M. Rochefort: Merci, M. le Président. Donc, cela va aller
pour Urgences-santé, compte tenu de cela. (12 heures)
Quand la ministre, le 19 mars 1986, dans le cadre qu'elle
décrivait tantôt, nous a dévoilé son plan de
désengorgement des salles d'urgence, on retrouve - ce n'est pas
paginé - au chapitre, plus particulièrement pour la région
de Montréal, à e, Développement de lits en centres
d'accueil et en centres hospitaliers de soins de longue durée, le fameux
document 8 1/2 x 14 de ventilation de toutes les mesures. Document
titrés Les mesures» On se comprend bien? On retrouve au moins sept
centres d'accueil pour lesquels on lit ce qui suit: Date d'ouverture
probable - on parle d'ouverture, là - si la décision est
transmise au réseau mars 1986 -le réseau était complet
dans le salon rouge, le 20 mars 1986, quand il y a eu la conférence de
presse et la distribution des documents; or, j'espère que la
décision leur aura été transmise, ils savent lire. Cela
impliquait qu'on ouvrirait un centre d'accueil à Montréal-Nord
Tremblay, Arthur Buie, de 49 lits en septembre 1987; Marie-André et Le
Royer, 30 lits, septembre 1987; Notre-Dame-du-Rosaire, 160 lits, septembre
1987; Lachine, 26 lits, avril 1987; Pavillon Edouard Asselin, relocalisation de
90 lits et développement de six lits, septembre 1987, CA Juif, 116 lits
septembre 1987; centre d'accueil Relda, 64 lits, septembre 1987.
Et, quand on regarde l'évolution qu'a connue le dossier, page 436
du document qui nous est transmis, on lit: L'avancement des projets
connaît certaines difficultés de parcours, notamment, les
constructions prévues en CAH. Les difficultés sont dues
principalement à la recherche de terrains adéquats pouvant
être acquis... Et là, cela déboule.
M. le Président, est-ce que je dois comprendre qu'on vient de
perdre un an dans la construction des centres d'accueil qui sont, à tout
bout de champ, identifiés comme un élément central dans la
solution des urgences pour sept ou huit centres d'accueil qui
représentent sûrement quelque chose comme de 300 à 500
lits?
Mme Lavoie-Roux: M. le Président, écoutez, une
bonne partie des centres d'accueil que vous avez énumérés
sont reliés à des centres d'accueil privés parce qu'ils se
trouvaient dans ces endroits parce qu'ils avaient besoin, dans bon nombre de
cas, d'être mis à jour, compte tenu de la vétusté,
et ainsi de suite. Évidemment, il y a eu un retard, c'est exact,
attribuable, entre autres, aux négociations avec l'ACHAP, qui est
l'Association des centres hospitaliers et centres d'accueil privés du
Québec. On a aussi eu des difficultés reliées à la
recherche de terrains adéquats et, je pense, comme on l'indique, que
cela n'a pas toujours été facile. On a été
obligé de produire un nouveau guide fonctionnel pour les centres
d'accueil et d'hébergement, compte tenu de l'alourdissement des
clientèles.
On sait à quel moment ces centres d'accueil avaient
été construits. Il fallait non seulement les rénover du
point de vue de la vétusté, mais il fallait les rendre
fonctionnels, compte tenu de la lourdeur des cas qu'ils accueillent et qui est,
d'ailleurs, un guide fonctionnel qui va maintenant servir pour nos nouveaux
centres d'accueil. Je pense qu'on y ajoute 30 % de superficie parce cela, qui
aurait dû être corrigé déjà depuis plusieurs
années, n'avait été corrigé que partiellement
à un moment donné, au début des années 1980, je
pense, mais, encore une fois, nous nous retrouvions avec des difficultés
de fonctionnement physique à l'intérieur. Alors, compte tenu
qu'au mois de mars nous n'étions au gouvernement que depuis trois mois,
il nous fallait également revoir, et ceci a été une
opération très longue, tout le plan d'immobilisation, compte tenu
qu'il y avait eu un qrand nombre d'engagements pris à la fin du dernier
mandat de l'ancien gouvernement qui nécessitaient que toutes ces choses
soient revues. Beaucoup d'enqagements avaient été prévus
sans que les fonds ne le soient.
Alors, toutes ces opérations, ces facteurs ont fait que,
malheureusement, nous avons pris du retard dans la construction ou la
rénovation, selon le cas, de ces centres d'accueil privés dans le
plan de désengorgement.
M. Rochefort: M. le Président, je veux juste être
sûr que je suis comme il faut. D'abord, dans le plan d'urgence, dans le
document que j'ai devant moi, on a promis 1147 nouveaux lits. Quand je dis
augmenter de 1147 lits la capacité du réseau d'hébergement
et de soins de lonque durée, on ne parle pas de remettre en état
des lits qui existent déjà. Or, je ne vois pas ce que cela vient
faire dans notre dossier. Deuxièmement, est-ce que la ministre me dit,
par exemple, que le centre d'accueil Notre-Dame-du-Rosaire, 160 lits, est un
centre d'accueil d'hébergement privé?
Mme Lavoie-Roux: Non, non, non. J'ai dit...
Les centres d'accueil publics
M. Rochefort: Un certain nombre, mais je voudrais qu'on parle des
centres d'accueil publics, ceux qui sont totalement sous votre
responsabilité. On s'en va où avec cela? Après septembre
1987, quelle est la nouvelle date prévue d'ouverture de ces centres
d'accueil?
Mme Lavoie-Roux: Écoutez, dans le cas des centres
d'accueil publics qui ne sont pas encore réalisés, je pense que
les deux facteurs dont je vous parle, il y a le facteur des devis fonctionnels,
c'est-à-dire du devis fonctionnel de ces centres d'accueil, et il y a
aussi eu des problèmes de relocalisation et de terrains. Le reste, le
dernier facteur dont je vous ai parlé, la nécessité de
mettre à jour d'abord un plan d'immobilisation qui était
absolument débordé sans les fonds requis, on décidait
passablement ad hoc d'un cas après l'autre, alors que nous avons
maintenant un plan véritablement établi qui nous permet une
planification plus cohérente et qui nous permet aussi de mieux informer
la population quant aux délais et aux
échéanciers prévus.
Alors, ce sont des facteurs qui, je pense, en début de mandat,
m'apparaissent normaux. Écoutez, je pourrais vous citer des occasions
dans le passé qui ont été similaires. Si vous vouiez
parier, par exemple, du centre d'accueil sur la rive sud pour les
mésadaptés socio-affectifs où depuis des années on
est à la recherche d'un terrain, là, on l'a et cela va se faire.
On pourrait dire la même chose pour le centre d'accueil Lionel-Groulx,
alors qu'il y a une telle carence dans le secteur du DSC Sainte-Justine qui est
en plan depuis à peu près dix ans les raisons de la
difficulté de trouver des terrains. Ce que je suis à dire au
député de Gouin, c'est que je ne crois pas qu'on soit
obligé d'attendre des périodes aussi longues que
celles-là, mais il y a eu des facteurs, je pense, objectifs, qu'on peut
identifier, qui font qu'on n'a pas pu dans ces cas livrer la marchandise telle
que prévue et qu'il y a eu des délais. Je pense que, si vous
regardez les échéanciers des centres d'accueil dans le
passé, souvent les mêmes choses se sont produites. On y apporte,
dans le cas des urgences, toute l'attention requise pour tenter de les
réaliser le plus rapidement possible.
M. Rochefort: C'est cela, M. le Président. Sur l'ensemble
des centres d'accueil - on va s'en reparler lundi matin -il y a beaucoup
d'autres cas, je suis convaincu que le député de Terrebonne, qui
est présent, aura sûrement des choses à nous dire lui aussi
sur ces sujets.
Le Président (M. Leclerc): M. le député de
Gouin, si vous permettez, c'est que Mme la députée de
Châteauguay...
M. Rochefort: Oui, mais, M. le Président, juste pour
compléter...
Le Président (M. Leclerc): Ah! D'accord, parfait!
M. Rochefort: ....et, après cela, cela me fera plaisir, on
est sur le même sujet. Sauf que, Mme la ministre, je vous parle de votre
plan de désengorgeaient des salles d'urgence qui, lui, était
supposé être la priorité prioritaire numéro un et
qu'on mettrait ce qu'il faut pour régler cela. Au coeur de votre plan,
il y avait l'ajout de 1147 lits. Vous nous servez cela souvent quand cela
devient trop difficile. Vous dites: Oui, mais vous savez bien que cela prend
des lits et ce n'est pas du jour au lendemain qu'on construit des lits. Bien,
cela a l'air que ce n'est plus du jour au lendemain, cela va être pour
après le lendemain. Je vous demande, vos centres d'accueil que vous avez
annoncés, pour lesquels vous avez écrit, vous saviez tout cela
à ce moment: Date d'ouverture probable si la décision est
transmise au réseau mars 1986. Je vous répète, le
réseau est à peu près tout dans le salon rouge le 19 mars
1986. Ils l'ont su, vous leur avez donné des papiers sûrement
autant à eux qu'à moi. Comment cela se fait que cela ne marche
pas? Maintenant, c'est quoi le nouvel échéancier de
réalisation du plan d'urgence qui, par ce que vous venez de me
répondre, illustre un autre point où j'avais raison l'hiver
dernier quand je disais qu'il était embourbé dans l'appareil
gouvernemental. C'est cela que cela voulait dire, c'est à cela que je
faisais allusion. On l'a le document, on l'a la preuve qu'il est
embourbé. Quel est le nouvel échéancier?
Mme Lavoie-Roux: Nous allons vous déposer, M. le
Président, la liste et les échéanciers prévus.
Encore une fois, je pense qu'il y a des facteurs objectifs qui expliquent ces
délais et qui étaient incontrôlables dans une large mesure,
mais quand même, comme il s'agit de cas de centres d'accueil, nous allons
pouvoir dans la région de Montréal, puisqu'une très grande
majorité des lits prévus se trouvent dans la région de
Montréal, les livrer dans la période des trois ans qui touchent
le plan de désengorgement des urgences.
Le Président (M. Leclerc): M. le député de
Gouin, si vous le permettez, juste avant de reconnaître Mme la
députée de Châteauguay, pour la bonne marche des travaux de
la commission, j'aimerais savoir si la commission entend reprendre les quatorze
minutes de retard que nous avons prises ce matin, tout de suite à 12 h
30, ou si elle entend reporter ces quatorze minutes à plus tard.
M. Rochefort: II est évident que je souhaiterais qu'on les
reprenne maintenant, mais je comprends que la ministre a peut-être des
occupations.
Mme Lavoie-Roux: Non, je suis prête à continuer
jusqu'à 12 h 45.
M. Rochefort: Parfait, merci! On va les reprendre maintenant,
quant à moi.
Mme Lavoie-Roux: Mais je pense que c'est aux
députés de décider...
Le Président (M. Leclerc): Est-ce que cela va des deux
côtés? Cela va. Alors, nous reprenons les quatorze minutes...
M. Rochefort: M. le Président, pour
compléter...
Le Président (M. Leclerc): M. le député de
Gouin, j'allais reconnaître la députée de
Châteauguay.
M. Rochefort: Oui, je suis d'accord, je voua l'ai dit, c'est
juste que je veux fermer cela parce que je ne veux pas le faire en trois,
quatre parties.
Le Président (M. Leclerc): Bien.
M. Rochefort: Une dernière intervention. Je conclus donc
là-dessus que, lorsque je disais que le plan de désengorgeaient
des salles d'urgence, quant au volet immobilisation, était
embourbé dans l'appareil gouvernemental l'hiver dernier, ce qu'on nous
dépose ce matin, c'est une illustration que j'avais raison, là
aussi, que le plan est embourbé dans l'appareil gouvernemental. Je pense
qu'il faut être conscient qu'avec les retards que vous prenez, compte
tenu de l'importance... et vous avez raison quand vous dites que c'est au coeur
de votre plan. Vou3 ne pouvez donc pas prétendre que vous allez arriver,
à l'intérieur des échéanciers, des promesses et des
annonces répétées à de multiples reprises, à
solutionner votre problème si vous n'ajoutez pas les lits dans les
échéanciers prévus. On ne parle pas des lits prévus
pour Maisonneuve-Rosemont qui, semble-t-il, ont un échéancier de
quatre ans plutôt que de deux ans. Ce n'est pas vite.
Mme Lavoie-Roux: M. le Président, si vous me le permettez,
le député de Gouin dit: La machine gouvernementale est
embourbée dans ses immmobilisations.
M. Rochefort: Non, c'est le plan des urgences qui est
embourbé dans la machine.
Mme Lavoie-Roux: Je vais quand même apporter la
précision. J'ai tout à l'heure identifié des
difficultés bien précises en ce qui a trait aux centres d'accueil
et particulièrement ceux de l'urgence, difficultés de trouver le
terrain, négociations avec l'ACHAP, nécessité de nouveaux
guides fonctionnels pour les centres d'accueil, etc. Je voudrais quand
même faire remarquer que la machine est peut-être, en
immobilisations, moins embourbée qu'elle ne l'a été dans
le passé, puisque, cette année, sur des montants de 235 000 000 $
qui nous avaient été consentis, nous avons réalisé
ou parachevé, quel que soit le cas, dépensé pour 215 000
000 $, ce qui, me dit-on, est un record depuis plusieurs années.
L'embourbement - pour utiliser le terme du député de Gouin - du
point de vue des urgences, je pense que j'en ai donné les raisons. Pour
le reste, on peut difficilement parler d'une machine embourbée.
Le Président (M. Leclerc): Merci, Mme la ministre.
M. Rochefort: M. le Président, dernier commentaire
là-dessus, puisque la ministre revient. Je maintiens qu'on va aller
à la députée de Châteauguay immédiatement
après.
Juste pour souligner d'abord qu'on est rendu à 20 000 000 $ de
moins de dépensés que ce que vous aviez déclaré aux
crédits supplémentaires...
Mme Lavoie-Roux: Non, je regrette. Aux crédits
supplémentaires, vous...
M. Rochefort: Vous m'aviez dit 235 000 000 $.
Mme Lavoie-Roux: Non, j'ai corrigé par la suite et j'ai
dit 215 000 000 $.
M. Rochefort: Vous sortirez la transcription. M. le
Président, je veux juste vous dire que ce que vous êtes en train
de nous dire, c'est que le plan des urgences va être
réalisé après. Vous mettez moins d'urgence
là-dessus que sur les réalisations d'immobilisation plus
régulières?
Mme Lavoie-Roux: Vous pouvez tirer les conclusions que vous
voulez.
M. Rochefort: C'est bien celles que je tire.
Le Président (M. Leclerc): Merci, Mme la ministre. Je
reconnais enfin Mme la députée de Châteauguay.
Mme Cardinal: J'aimerais rappeler au député de
Gouin que je m'étonne de ses avances concernant notre retard à
régler le manque de lits en soins prolongés. Je dois lui rappeler
qu'en 1981, les besoins urgents pour la région du sud-ouest
s'élevaient à 188 lits et ceci, selon la recommandation du CRSSS
de la Montérégie qui faisait, à l'époque,
état de ces grands besoins dans la réqion pour les lits de soins
de lonque durée. Je dois mentionner qu'à l'époque j'avais
rencontré Mme la ministre pour lui faire part de nos grands besoins dans
la réqion, alors qu'elle était critique de l'Opposition. Je
voudrais lui demander où se situe maintenant notre demande de lits de
longue durée pour la région du Sud-Ouest qui
s'élèverait à un minimum de 160 lits.
Le Président (M. Leclerc): Mme la ministre. (12 h 15)
Mme Lavoie-Roux: La députée de Châteauguay
est tout à fait exacte quand elle dit qu'il y a des besoins urgents ou,
enfin, des besoins prononcés, je devrais dire, de lits de soins
prolongés dans la région Sud-Ouest qu'on appelle la région
6C et que la nécessité de les mettre sur pied est de plus en plus
urgente. Mais à ce moment nous sommes à examiner dans quel
secteur
exactement du côté de la rive sud ils devraient se situer -
c'est-à-dire toujours le Sud-Ouest, j'entends - et il n'y a pas de
décision qui est arrêtée au moment où je vous parle
en ce qui a trait à ces lits de soins prolongés.
Mme Cardinal: M. le Président, à l'époque,
je pense, on avait reconnu que les soins, les grands besoins, même de
plus en plus urgents, se situaient à Huntingdon et à
Châteauguay et les recommandations avaient été faites par
le CRSSS de la Montérégie à se pencher dans un avenir
immédiat dans ce secteur.
Mme Lavoie-Roux: A ce moment, on étudie aussi la
possibilité que ce soit davantage du côté de Valleyfield,
mais je pense qu'on peut discuter sur la priorité de l'un par rapport
à l'autre, mais que, dans le cas de l'un comme de l'autre, il y a ta
nécessité d'ajouter des lits de longue durée.
Mme Cardinal: Merci.
Une voix: ...
M. Rochefort: De plus.
Le Président (M. Leclerc): M. le député de
Gouin.
Les centres de crise
M. Rochefort: M. le Président, une avant-dernière
question: La ministre souvent quand elle nous fait le point sur son plan
d'urgence, son état d'avancement, sa fierté de ses
réalisations, nous parle de ces centres de crise en santé
mentale. Je trouve cela sympathique; je trouve cela un peu moins sympathique
quand je regarde les clientèles qui sont exclues des centres de crise,
par exemple. Je me demande finalement ce qu'ils vont faire quand on regarde la
liste des clientèles qui sont exclues des centres de crise. Celui de la
sous-région est, critères d'exclusion: personnes dont
l'état psychiatrique ou médical n'est pas stable. Cela ressemble
un peu aux gens qui se présentent dans les salles d'urgence, parce que
cela était prévu dans le plan de désengorge ment des
salles d'urgence* Personnes nécessitant des services au-delà de
ce que peut offrir l'équipe du centre. Bon, je ne sais pas ce que cela
veut dire. Personnes chez qui se manifestent des problèmes d'ordre
mental susceptibles de mettre en danger la santé ou la
sécurité de ces personnes et la santé et la
sécurité d'autrui; on appelle cela les suicidaires. Cela est
aussi le genre de gens qu'on retrouve dans les salles d'urgence et qu'on
voulait plutôt retrouver ailleurs. Personnes dont le problème
majeur est la toxicomanie ou l'alcoolisme. Si on prend SOLIDAY qui lui est de
la sous-région centre-est, critères d'exclusion: maladies
aiguës nécessitant une supervision médicale, présence
de déficience intellectuelle et intoxication à la drogue ou
à l'alcool, syndrome organique au cerveau, présence d'un risque
éminent de comportement suicidaire ou homicidaire, adultes sans domicile
fixe ou non suivi par une ressource du milieu.
Si les centres de crise qui nous sont présentés dans le
plan de désengorgement des salles d'urgence - je le maintiens bien, on
parle bien d'un élément de désengorgement des salles
d'urgence - ont de tels critères d'exclusion de clientèles - je
vais même jusqu'à appeler cela de la sélection de
clientèles - comment peut-on relier cela au désengorgement des
salles d'urgence, s'ils prennent les beaux cas, pour parler un langage
clair?
Mme Lavoie-Roux: Les centres de crise ont été... Je
pense que les cinq sont maintenant en place à Montréal.
M. Rochefort: ...qui prendront leur envol dans les six prochains
mois, m'a-t-on dit.
Mme Lavoie-Roux: Oui, c'est cela. Et j'ai assisté à
l'ouverture, il y a à peu près deux mois, j'imagine, deux mois et
demi, de celui qui est rattaché au CLSC de Hochelaga-Maisonneuve. C'est
évident que l'objet de ces centres de crise était
d'alléger et de raccourcir, surtout quand ce n'était pas
nécessaire, la présence de patients psychiatriques ou de
personnes qui avaient des problèmes de comportement sérieux qui
ne requéraient pas nécessairement une hospitalisation, de les
retrouver dans un autre milieu qui, de toute façon, était
beaucoup plus propice à leur fournir les soins dont ils avaient besoin.
Nous avons laissé aux centres de crise toute la latitude, étant
donné qu'ils reconnaissaient l'objectif premier qui était celui
de répondre à des besoins d'une clientèle qui
nécessitait une attention périodique ou pour une courte
période de temps, contrairement à une hospitalisation ou encore
à un renvoi pur et simple, comme c'était le cas, sans
véritablement d'appui pour améliorer la situation.
Alors, nous avons laissé aux centres de crise la latitude
nécessaire pour définir leur orientation, également,
définir leurs critères d'exclusion ou d'admission, si l'on veut,
parce que nous entrions quand même dans un champ nouveau. Nous ne
connaissions pas de centres de crise même si les autorités en
psychiatrie en réclamaient, les hôpitaux en réclamaient,
les milieux en réclamaient et je pense qu'au point de départ il
faut bien reconnaître que nous sommes dans une période
d'expérimentation. Et, dans ce sens-
là, nous croyons que, peut-être, des centres de crise
pourraient se développer différemment les uns des autres, compte
tenu des autres ressources communautaires, compte tenu d'approches
thérapeutiques, si on veut, ou d'approches de milieux qui soient
différentes et on n'a pas voulu, non plus, les encarcaner sauf que leur
objectif premier est vraiment le désengorgement des urgences. Je disais
tout à l'heure que ces centres comme d'autres mesures seront
évalués. Par exemple, une observation que j'ai reçue au
sujet du centre de crise rattaché au CLSC Hochelaga-Maisonneuve est
qu'on avait dit: Nous ne recevrons que des personnes qui viennent des urgences.
Et ils ont une étroite collaboration avec Louis-Hippolyte-Lafontaine,
Maisonneuve-Rosemont mais en termes d'hébergement et de
références des hôpitaux, ils ont des disponibilités.
Alors qu'ils n'avaient pas prévu porter d'attention à des
personnes qui se référaient d'elles-mêmes, disons "de la
rue" là - entre guillemets -présentement on répond aussi
à certains de ces appels.
Alors, je veux dire au député que je pense que le
problème qu'il apporte est un problème de nécessité
d'évaluer assez rapidement la façon dont on fonctionne, les
critères qu'on se sera donnés, etc., mais il m'apparaissait
important qu'on n'impose pas un modèle absolument précis et
uniforme pour tous les centres de crise même s'ils se situaient dans la
même région montréalaise. Mais je pense qu'on devra
examiner les critères qu'ils ont retenus, leur fonctionnement et
à partir de cela, s'il y a lieu de corriger des choses, on les
corrigera, mais ils sont à peine au début de leur
fonctionnement.
Je peux dire au député de Gouin que certaines des
exclusions dont il a fait mention, je n'ai pas la liste devant moi, il vaudrait
certainement la peine, sans que l'évaluation plus globale ait
été faite... Il y a peut-être là-dedans des
pathologies ou, enfin, des formes de comportement qui, s'ils viennent des
hôpitaux, devraient être reçus et non exclus, mais ce point
particulier, je pense que nous l'examinerons de plus près.
M. Rochefort: Juste un commentaire, M. le Président, parce
que je voudrais aborder deux autres petits dossiers avant de passer à un
autre dossier plus large. Je veux bien, mais quand la ministre me dit qu'on n'a
pas voulu leur imposer un modèle, les exclusions sont les mêmes
pour tout le monde.
Deuxièmement, je maintiens... Oui, le reste de la mission est
sympathique et sûrement utile, mais une fois qu'on a mis en place ce
système de sélection et d'exclusion, de venir prétendre
que c'est relié à l'engorgement des salles d'urgence, à
une mesure, donc, de désengorgement, j'avoue que je cherche le lien
direct entre les deux à partir du moment où on a les
critères d'exclusion de clientèles qu'on retrouve dans le
document.
Mme Lavoie-Roux: M. le Président, je voudrais juste
ajouter quelque chose si le député de Gouin me le permet.
Aviez-vous fini?
M. Rochefort: Oui.
Mme Lavoie-Roux: Si le député de Gouin me le
permet, je peux l'assurer qu'il y a des collaborations étroites qui sont
établies avec les urqences des hôpitaux et, comme on sait que la
clientèle qui passait quinze jours et davantaqe dans les salles
d'urqence était composée principalement dans une proportion d'au
moins 40 % - peut-être 20 % - 20 % -de patients psychiatriques ou de
personnes âgées... Pourquoi restaient-ils dans les urgences aussi
longtemps? C'est qu'on ne jugeait pas qu'ils devaient être
hospitalisés et qu'il ne se trouvait pas d'autres ressources plus
légères pour les accueillir. Dans ce sens, il y a des
collaborations étroites avec les urgences et je pense qu'on peut
établir définitivement un lien direct entre une partie du
désengorgement des urgences et les centres de crise. Il faut bien
comprendre aus3i qu'il ne faudrait pas que ces centres de crise, qui sont des
mesures légères, soient obligés de se donner des
infrastructures tellement lourdes qu'on recréerait le petit
hôpital dans un coin donné. Je retiens de l'intervention du
député de Gouin la nécessité de voir si, parmi les
facteurs d'exclusion qu'il nous a cités... Est-ce que c'est dans tous
les centres ou dans un centre particulier, ce dont vous nous parlez?
M. Rochefort: J'ai cela pour celui de la région est, la
région centre-est, la région sud-ouest, la région
centre-ouest; il y en a au moins quatre sur cinq ou six. Je n'ai pas les deux
autres. Je ne prétends pas que eux aussi n'ont pas les exclusions, on ne
me les a pas fournis.
M. le Président, sur les urgences, un dernier point pour aborder
la question des centres hospitaliers, le dossier de la reconnaissance d'une
spécialité en urgentologie. On sait qu'il y a eu une
démarche très importante, très étayée, bien
soutenue par l'Association des urqentologues du Québec, pour que soit
reconnue au Québec une spécialité en urgentoloqie. On est
d'ailleurs le seul État en Amérique du Nord qui n'a pas des
urgentologues formés dans le cadre d'une spécialité
médicale. La Corporation professionnelle des médecins du
Québec, comme c'est son mandat et son droit, a rejeté la demande
de l'Association des urgentologues du Québec de reconnaître
une spécialité en urgentologie. Je vaudrais savoir quelle
est la position de la ministre de la Santé du Québec sur cette
question.
Mme Lavoie-Roux: Je pense que - le député de Gouin
l'a reconnu lui-même -l'organisme ou l'organisation qui a la
compétence pour évaluer la nature d'une fonction médicale
particulière ou autre, pour la reconnaître comme une
spécialité est la Corporation des médecins du
Québec. Vous comprendrez que sur une telle recommandation de la
corporation des médecins du Québec qui a pour fonction
précise de reconnaître des spécialités
médicales je vois difficilement comment le ministère ou la
ministre pourrait se substituer à une décision qui a
été prise par la corporation des médecins du
Québec. Nous faisons appel à la corporation des médecins
du Québec pour évaluer, par exemple, la nature des services
médicaux, que ce soit une spécialité ou autre, à
l'intérieur des établissements. Ils sont ceux qui nous avisent
dans de tels domaines. Il m'apparaît difficile, devant la décision
de la corporation des médecins du Québec, de me substituer
à leur décision.
M. Rochefort: M. le Président, un commentaire. Je pense
que la ministre se dégage rapidement de la responsabilité qu'elle
a quand même à l'égard de toutes les questions de
santé au Québec et particulièrement d'une
amélioration de la qualité des services qu'on retrouve dans les
salles d'urgence» La ministre devrait avoir une opinion sur cette
question et la soutenir publiquement et si elle est divergente de celle de la
corporation, elle devrait au moins entreprendre une démarche formelle
auprès de l'association, ce qui est bien normal, pour tenter de lui
faire réviser sa décision sans lui imposer. (12 h 30)
Je pense, M. le Président, que c'est une question très
importante et qui nécessite non seulement l'attention que prévoit
la loi de la corporation, mais aussi l'attention et, peut-être,
l'implication de la ministre de la Santé et des Services sociaux.
Mme Lavoie-Roux: M. le Président, je voudrais ajouter que
ceci ne veut pas dire que le réseau ne prête pas d'attention
à la formation des médecins qui travaillent dans les urgences et
on encourage toute formation qui leur permet de mieux assumer leur râle
et leurs responsabilités à l'intérieur des urgences.
Les ressources budgétaires destinées aux
hôpitaux
M. Rochefort: M, le Président, je voudrais qu'on aborde,
maintenant, la situation budgétaire dans les établissements
hospitaliers du Québec. On sait, M. le Président, que,
l'année dernière, la ministre avait commencé par nous dire
qu'il y aurait 101 lits de fermés au cours de la période des
fêtes, pour l'essentiel, au Québec. Dans un deuxième temps,
la ministre nous a dit: Non, non, non, ce n'est pas vrai qu'il y aura des
fermetures de lits à Notre-Dame, qu'on exagérait encore une fois
et tout cela. Finalement, M. le Président, on s'est aperçu quelle
proportion ont prise les exigences qui ont été faites aux
établissements hospitaliers du Québec pour atteindre la nouvelle
priorité qui est le sacro-saint équilibre budgétaire. Cela
a amené, M. le Président, des fermetures, plutôt que de
l'ordre de 101, qui dépassent 500 lits sur une période ou sur une
autre; il y en a eu, effectivement, à Notre-Dame, contrairement à
ce que la ministre nous avait dit; il y en a plus que ce qui est
identifié dans le document du 18 novembre 1986 qui sont fermés et
sur une plus lonque période à Fleury. Cela, M. le
Président, a d'abord eu un effet direct sur l'état d'engorgement
des salles d'urgence. Quand on ferme des lits à Fleury, quand on n'ouvre
pas la nouvelle salle d'urgence de l'Institut de cardiologie, qu'on y ferme des
lits, qu'on ferme des lits à Saint-Michel parce qu'il y en avait 60,
qu'on ferme des lits è Notre-Dame, dans des hôpitaux comme cela ou
à St. Mary et tout cela, M. le Président, cela ne peut pas faire
autrement que créer une nouvelle pression sur les salles d'urgence.
D'ailleurs, on a connu beaucoup de liens qui étaient faciles à
établir directement entre les deux. La ministre, pourtant, M. le
Président, nous avait dit: Non, non, cela va se limiter à 101
lits.
Deuxièmement, la ministre, hier, dans son intervention, encore
une fois, nous a dit que sa volonté est de maintenir
l'universalité et d'arriver à la plus grande accessibilité
au réseau ou aux services de santé. Ce que nous dit encore cette
année l'Association des hôpitaux du Québec, qui se retrouve
face à un manque à qaqner de 40 000 000 $, c'est que cela va
avoir un effet direct sur les services de santé disponibles pour la
population, que le réseau hospitalier sera incapable de fournir la
totalité des services requis par la population, qu'il en
résultera forcément une accessibilité réduite pour
la clientèle hospitalière. Cela va impliquer le maintien et
même l'accroissement du nombre de lits fermés temporairement. Cela
va impliquer une accessibilité réduite è des services
diagnostiques, un retard accru dans l'introduction des nouvelles techniques
diagnostiques thérapeutiques et même certains
établissements vont probablement imposer des quotas quant aux
services.
M. le Président, comment la ministre peut-elle nous parler de
l'objectif de l'accessibilité et nous faire un bilan à savoir
qu'elle a réussi à l'accroître alors que cette
accessibilité, premièrement, a souffert des coupures
budgétaires de l'année dernière que la ministre ne voulait
pas trop évoquer publiquement même si, finalement, on a vu la
proportion que le dossier a prise par la suite? Alors que, compte tenu
de ce qui s'est passé l'année dernière avec les effets
qu'on connaît et sur la population et sur les salles d'urgence, on va se
retrouver, au dire même de l'Association des hôpitaux du
Québec, dans une situation pire que celle qu'on a connue en 1986-1987,
comment expliquer qu'on ne retrouve aucune somme aux crédits
budgéraires quant aux 40 000 000 $ nécessaires par rapport
à ces fermetures de lits qui nous sont déjà
annoncées et dont on connaît déjà les
conséquences directes sur la population?
Mme Lavoie-Roux: M. le Président, écoutez, on va
reprendre, ici, une discussion peut-être plus brève que celle que
nous avons eue à l'occasion de la période des questions. Il est
exact que, l'an dernier, au même moment où nous avons
résorbé les déficits budgétaires des hôpitaux
pour un montant de 282 000 000 $, déficits accumulés depuis 1982,
au même moment où nous avons injecté 133 000 000 $ dans le
système - je devrais être plus précise, dans les centres
hospitaliers - au même moment où nous avons mis en place des
mesures importantes pour le désengorgement des urgences - l'ensemble,
évidemment, était pour le désengorgement des urgences,
mais des montants directs ont été injectés dans les
hôpitaux - après avoir fait ce que tout le monde connaît
maintenant sous le nom de l'opération blitz et avoir redressé
leurs bases budgétaires, compte tenu que nous avions aussi introduit la
notion de coût de système, nous leur avons demandé qu'avec
toutes ces mesures nous puissions arriver à l'équilibre
budgétaire en fin d'année. Il y a eu quelques exceptions, je suis
sûre que le député de Gouin va y revenir. Ce n'est pas un
reproche que je vous fais, cela serait tout à fait légitime. Les
règles du jeu ont été clairement établies avec les
hôpitaux et les directeurs d'hôpitaux nous ont dit: Oui, nous
allons collaborer.
Ceci a voulu dire que, pour certains hôpitaux qui avaient
peut-être fait du développement, qui n'avaient peut-être pas
été autorisés, certains ayant eu vent qu'il se ferait un
redressement des bases budgétaires, que les déficits seraient
effacés, etc., il y a eu en fin d'année des dépenses
supplémentaires qui ont été ajoutées à leur
budget et on pourrait peut-être ajouter d'autres facteurs. Il y a eu des
hôpitaux qui ont eu à faire l'opération équilibre
budgétaire qui a impliqué du redressement. Il faut dire aussi
que, dans cette série de mesures que le gouvernement a prises, il a
également décidé que les surplus des hôpitaux
seraient conservés par les hôpitaux. Notre objectif principal,
c'est de responsabiliser les administrations hospitalières. Je pense que
nous avons mis en place les éléments nécessaires pour que
puisse s'opérer cette plus grande responsabilisation des administrations
hospitalières. Ce n'était pas nécessairement leur faute
s'ils accumulaient des déficits quand ils connaissaient leur budget
pratiquement en fin d'année ou quand ils ne le connaissaient même
jamais au cours d'une année.
Le gouvernement a mis tous ces jalons en place et les hôpitaux -
je tiens à le dire ici - ont collaboré d'une façon
exemplaire, je ne trouve pas de meilleur mot: ils ont vraiment très bien
collaboré pour rejoindre ces objectifs qu'ils sentaient, à moyen
et à long termes, comme étant des objectifs qui les serviraient
et qui leur permettraient de mieux faire face aux responsabilités
additionnelles.
Il est exact, M. le Président, qu'il y a eu des lits de
fermés temporairement, mais il faudrait, quand même, faire une
différence entre les lits qui peuvent être fermés à
l'occasion des fêtes et qui relèvent de décisions
administratives des centres hospitaliers eux-mêmes et d'autres lits qui
ont été fermés pour des périodes - si on se
réfère au tableau que nous avions déjà remis -
allant de quinze jours jusqu'à sept mois pour quelques-uns. Je cite de
mémoire le premier tableau que nous vous avions remis. II reste que ces
lits, pour la très grande majorité, sont maintenant rouverts,
contrairement à tous les lits qui avaient été
fermés de façon permanente sous l'ancien gouvernement. Je veux
bien dire qu'il y a des choses qui ne sont pas parfaites, mais je pense qu'on
ne peut pas faire abstraction totalement - à moins qu'on ne vise des
objectifs que je peux imaginer - des progrès importants qui se sont
accomplis.
M. Rochefort: M. le Président, sur cette dernière
phrase, je dirais à la ministre: C'est vrai qu'il faut tenir compte des
situations dans lesquelles on s'est retrouvé quand on est arrivé.
Je pourrais lui parler des 2000 lits que M. Bourassa et M. Forget ont
fermés en 1975, lits de courte durée. On pourrait parler de cela,
c'est vrai. Cela fait un gros handicap. Quand un gouvernement, par la suite,
crée 2675 lits, cela fait une assez bonne moyenne au bâton. J'ai
hâte de faire le bilan, dans deux ans et demi, de ce que vous aurez
fait.
Mais ce n'est pas cela, la question. La ministre nous dit: On a cru, on
a voulu maintenir, développer l'accessibilité aux services.
Contrairement à ce qu'elle nous a dit l'Assemblée nationale
l'hiver dernier, qu'il y aurait à peine 101 de fermés et, que
pour l'essentiel, ce serait durant le temps des
fêtes, on a eu au-delà de 500 lits et je vous dis que les
fêtes cette année, cela a été long dans bien des
établissements de santé. Je n'ai . pas ce qui s'est passé
dans les calendriers, mais cela a été long, les fêtes. Il y
a même eu des lits où on nous a dit que c'était pour des
rénovations. J'ai un cas où la rénovation n'a même
pas commencé et les lits sont fermés depuis à peu
près six mois.
On ne parle pas des taux d'occupation qui sont une façon bien
pratique pour baisser le nombre de lits ouverts réellement sans les
mettre dans les colonnes de fermeture temporaire, mais plutôt dans des
fluctuations de taux d'occupation. Je maintiens qu'il y a eu un nombre de lits
important qui ont été fermés, beaucoup plus important que
ce que la ministre a voulu reconnaître à l'Assemblée
nationale cet hiver, pour des périodes beaucoup plus longues que les
fêtes, à moins que les fêtes ne soient devenues une
période qui dure quelque chose comme deux mois.
Mme Lavoie-Roux: Je vous ai parlé de quinze jours à
sept mois, M. le député.
M. Rochefort: C'est cela. Donc, les fêtes commencent
à être longues. Pour les rénovations aussi, cela a l'air
d'être compliqué. J'ai parlé du taux d'occupation. Quand la
ministre nous dit: Oui, mais pour l'essentiel ils sont rouverts, je vous dis
qu'on nous en annonce plus en 1987-1988 qu'en 1986-1987. Ce n'est pas moi qui
invente cela. C'est l'AHQ qui nous dit qu'il va y en avoir plus qui vont
être fermés dans l'année 1987-1988 qu'en 1986-1987. On nous
dit que cela va réduire l'accessibilité aux services qu'on va
imposer des quotas sur certains services et que cela va allonger les listes
d'attente pour avoir des diagnostics. Un diagnostic, c'est assez important.
C'est ce qui détermine comment on va nous soigner. Il ne faut pas que
les listes d'attente soient trop longues. Quand on nous dit: Oui, cela a bien
été, un instantl
En plus, je voyais un communiqué de presse, il y a deux jours, je
pense; le Royal Victoria, dans ses fusions possibles avec Montréal
General, on parle tout de suite de 80 lits qui seraient fermés, alors
qu'on nous dit que cela prend des lits de plus pour régler le
problème des urgences. Je dis que, si la ministre cherche des lits,
compte tenu que son plan est embourbé et qu'il y a des lits qui devaient
être ouverts l'automne prochain, cela va prendre pas mal de temps, il y
en a, des lits disponibles les 80 lits qu'ils veulent fermer à Royal
Victoria. S'ils n'en ont pas besoin, qu'on les prenne pour les urgences. Il me
semble que c'est un lien direct qu'on pourrait faire.
Deuxièmement, M. le Président, je suis extrêmement
surpris que, dans les directives du sou3-ministre et de la ministre aux
établissements quant au respect du sacro-saint équilibre
budgétaire, une nouvelle priorité dans le domaine de la
santé et des services sociaux, il n'y ait rien, pas une ligne, pas un
mot, pas une allusion au fait qu'aucune mesure d'équilibre
budgétaire ne devait avoir des effets sur l'engorgement de la salle
d'urgence. Comment prétendre que les urgences sont la priorité no
1 et, en même temps, dire au monde: Faites toutes les coupures qu'il faut
pour arriver à votre équilibre budgétaire. Je vous
avertis: Faites attention, le train de sanctions est en marche. Cela ressemble
plutôt à un TGV qu'à un train de VIA Rail. On ne dit pas:
Faites attention aux urgences. Cela a l'air qu'on l'avait oublié,
là aussi. C'est comme les immobilisations; on a fait les immobilisations
du RAIF, on n'a pas fait les immobilisations des urgences.
Le Président (M. Leclerc): Je m'excuse de vous
interrompre. Puisqu'il ne reste qu'une minute avant l'ajournement, si on
pouvait permettre à Mme la ministre de répondre.
M. Rochefort: J'en ai pour dix secondes, M. le Président,
et je vais me rallier à votre décision. Dernière chose, on
a le document de novembre 1986 sur les coupures; est-ce qu'on pourrait avoir le
document à jour au 31 mars 1987?
Mme Lavoie-Roux: Oui, M. le Président. Vous me l'avez
remis tout à l'heure?
M. le Président, si vous me le permettez, compe tenu de l'heure,
je vais garder mes commentaires pour la semaine prochaine.
Le Président (M. Leclerc): Très bien. Nous
ajournons la commission sine die.
(Fin de la séance à 12 h 45)