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(Quinze heures douze minutes)
Le Président (M. Bélanger): À l'ordre, s'il
vous plaît!
La commission des affaires sociales se réunit afin de
procéder à l'étude détaillée du projet de
loi 97, Loi modifiant la Loi sur les services de santé et les services
sociaux. Est-ce qu'il y a des remplacements, Mme la secrétaire?
La Secrétaire: Non, M. le Président.
Le Président (M. Bélanger): Aucun remplacement.
Est-ce qu'il y a des motions préliminaires?
M. Chevrette: Nous n'avons pas l'intention de présenter de
motion préliminaire étant donné...
Le Président (M. Bélanger): M. le
député de Saint...
M. Rochefort: Non, de Gouin, M. le Président.
Le Président (M. Bélanger): ...de Gouin.
M. Rochefort: Je n'ai pas changé de comté
encore.
Le Président (M. Bélanger): Excusez-moi. M. le
député de Gouin...
M. Rochefort: Juste une question, M. le Président,
à Mme la ministre. Si on suit l'ordre formel de l'étude article
par article du projet de loi 97, il n'y a pas de lieu et de moment où on
pourra discuter de la question des comptes de dépenses et des frais de
représentation. Je pense qu'il serait difficilement admissible qu'on
débatte de ce qui tourne autour du projet de loi 97 sans au moins
permettre à la ministre et aux membres de la commission un
échange là-dessus. Je voudrais juste savoir si, à un
moment donné... Je ne voudrais pas qu'à l'article 15 - je vous le
dis très très sincèrement - on se fasse dire: Bien, la loi
est adoptée et, puisque c'est fait, on en discutera...
Mme Lavoie-Roux: Non, écoutez...
M. Rochefort: Je voudrais juste qu'on s'entende. Cela n'a pas
besoin d'être cet après-midi, cela peut être à un
autre moment, mais je pense qu'il faudrait qu'on s'entende sur un moment pour
parler de cette question parce qu'elle est totalement présente. Il y a
des orientations qui ont été prises sur lesquelles on n'a pas
légiféré et qui sont sûrement légitimes et
basées sur des choses, mais je pense qu'il faut discuter de ces
questions-là à un moment donné. Si on ne s'entend pas tous
ensemble pour le faire, il va falloir y alier par des motions d'amendements
formels pour forcer une discussion. Je veux juste qu'on s'entende
là-dessus.
Mme Lavoie-Roux: M. le Président, j'ai seulement quelques
mots d'introduction à prononcer - puisque cela fait quand même un
bout de temps qu'on parle de ce projet de loi - que je suis prête
à émettre dès le début. Si, après cela, il y
a des motions préliminaires ou des choses... S'il n'y a pas de motion
préliminaire, je pense qu'on pourrait immédiatement en discuter,
car, après cela, on se lance parfois dans d'autres... À moins que
vous ne préféreriez un autre moment.
M. Rochefort: À moins que ce soit à la fin du
projet de loi. Je veux juste qu'on s'entende qu'on prendra du temps pour parler
de cela, pas deux semaines, mais qu'on prendra un temps pour parler de ces
questions-là.
Mme Lavole-Roux: Je suis tout à fait prête à
accéder à cette demande.
M. Rochefort: Le moment m'importe peu.
Mme Lavofe-Roux: Je ne suis pas sûre que la fin soit
toujours le meilleur moment, parce qu'à la fin les gens disent parfois:
Bon, c'est fini et on s'en va. Je ne sais pas...
M. Rochefort: Non, mais s'il y a une entente.
Mme Lavole-Roux: Oui, attendez une minute.
M. Rochefort: Cela peut être à l'ouverture d'une
prochaine séance aussi.
Mme Lavole-Roux: D'accord. Cela me va. M. Rochefort:
D'accord.
Le Président (M. Bélanger): Donc, il n'y a pas de
déclarations préliminaires...
M. Chevrette: ...d'abord.
Le Président (M. Bélanger): Oui.
M. Chevrette: Je pensais qu'elle en avait quelques-unes.
Mme Lavole-Roux: Oui, oui. Je voulais simplement dire ce
qui...
Le Président (M. Bélanger): Une présentation
du projet de loi.
Mme Lavole-Roux: Non, non, j'ai quelques mots à dire.
M. Chevrette: Oui, mais moi aussi si...
Mme Lavole-Roux: Pour dire qu'il y a des amendements et c'est
tout là.
Le Président (M. Bélanger): Oui, oui.
M. Chevrette: J'aimerais que madame commence. J'aurais quelques
remarque préliminaires, moi aussi.
Mme Lavote-Roux: Bon.
Le Président {M. Bélanger): Oui, ce sont les
déclarations. Je partais de motions préliminaires, mais, quant
aux déclarations d'ouverture, je vais laisser ta parole à Mme la
ministre...
M. Rochefort: Ah, d'accord!
Le Président {M. Bélanger): ...et à vous par
la suite. Alors, Mme la ministre, sur les déclarations d'ouverture.
Remarques préliminaires Mme
Thérèse Lavole-Roux
Mme Lavoie-Roux: Je pense que, si on resitue le projet de toi,
c'est un projet de loi qui veut corriger certaines carences qui ont
été identifiées dans le système et qui sont
reliées à l'utilisation des fonds publics, et à deux
égards en particulier. Des irrégularités ont
été commises - et je ne peux pas juger à ce moment-ci de
la bonne ou de la mauvaise foi - qui ont conduit à des sanctions dans
certains cas, à des enquêtes dans d'autres, etc. D'autre part, est
venu se greffer par la suite un problème relié à
l'utilisation de l'argent des fondations. Je pense que ce sont là deux
éléments principaux. Également est Introduit, au premier
article, une mesure que le gouvernement a voulu prendre pour corriger ou venir
valider, je dirais, des décisions qui avaient été prises
par le gouvernement actuel, et même une par le gouvernement
antérieur, relatives à la répartition des effectifs
médicaux en régions éloignées. Elles étaient
reliées directement à l'assujettissement de certains postes de
stagiaires à des conditions particulières de pratique en
régions éloignées qui furent annulées par un
jugement de la Cour d'appel, si bien que ces contrats qui avaient
été signés en bonne et due forme auraient pu se trouver
annulés par la décision de la Cour d'appel. L'objectif du premier
article est strictement, à cet égard, de valider, dans le fond,
ces contrats, de leur donner une assise juridique.
Je n'ai pas d'autres remarques préliminaires, M. le
Président. Je pense qu'on aura l'occasion, au cours de l'étude
article par article, d'aller plus en profondeur, mais je voudrais dire qu'il y
a une série d'amendements qui seront remis immédiatement au chef
de l'Opposition et au député de Gouin, moins l'amendement au
premier article, parce qu'il doit être approuvé par le Conseil des
ministres et je l'apporterai au Conseil des ministres demain matin.
Dans ce sens, après les remarques préliminaires, M. le
Président, on pourra passer immédiatement à l'article 2,
suspendre l'article 1 jusqu'à demain ou à notre prochaine session
de travail.
Le Président (M. Bélanger): M. le
député de Joliette.
M. Guy Chevrette
M. Chevrette: M. le Président, vous me permettrez de
réitérer rapidement les propos que j'ai tenus au cours des
audiences publiques que nous avons eues ou cette consultation
particulière que nous avons eue sur le projet de loi. Je demeure
toujours convaincu que le projet de loi n'aurait pas dû venir de Mme la
ministre, en ce qui regarde les conflits d'intérêts, et qu'on
aurait dû avoir un projet de toi très particulier en ce qui
regarde la répartition des effectifs médicaux. Je trouve un peu
inconcevable qu'on n'ait pas pu s'adresser, par exemple, aux recteurs
d'université, aux fédérations médicales, à
la corporation des médecins-dentistes du Québec pour qu'on puisse
véritablement avoir un échange avec eux - pas
médecins-dentistes, excusez-moi, c'est le conseil des médecins,
dentistes et pharmaciens, je me trompe souvent. Ceci dit, nous allons, en tout
cas, en ce qui nous concerne, tenir compte dans nos amendements de beaucoup de
mémoires. Nous avons, entre autres, été
impressionnés par la demande de la FMRIO. et de la
Fédération des associations d'étudiants en médecine
parce que les rumeurs et les propositions qui ont été
lancées, en ce qui me concerne, ne me satisfont pas. Si la ministre veut
régler véritablement le problème du jugement de la Cour
d'appel, c'est une chose mais, si elle veut élargir ses droits, c'est
une autre chose. Là, il faudrait qu'elle procède par un projet de
loi bien précis où on aurait des interventions de tous les
groupes concernés. On verra avec les amendements qu'elle déposera
quel est son véritable désir dans cela, mais à mon point
de vue, d'après ce que j'ai entendu des échanges qui peuvent
avoir eu lieu, la ministre en demande beaucoup plus que ce qu'elle visait comme
objectif.
Autre point. Quant aux amendements, je suppose que je pourrais
peut-être finir par une question. Est-ce que les amendements touchent la
notion de rétroactivité?
Mme Lavoie-Roux: Oui.
M. Chevrette: C'est pour cela que vous devez aller au Conseil des
ministres. C'est bien) Parce que je ne voyais pas pourquoi vous alliez
au conseil exclusivement pour fixer 50 postes, par exemple, au maximum;
vous l'aviez déjà cette décision-là. J'ai donc fait
la déduction que c'était à cause du jugement à la
Cour d'appel. D'accord. Jacques...
Le Président (M. Bélanger): Est-ce qu'il y a
d'autres membres de la commission intéressés à faire des
remarques préliminaires? Cela val Bien. Alors, j'appelle l'article 1 du
projet de loi 97.
Étude détaillée
M. Sirros: Vous pouvez suspendre si vous voulez.
Le Président (M. Bélanger): Pour les fins du
procès-verbal, il est convenu de suspendre l'étude de l'article 1
jusqu'à une prochaine séance, compte tenu que Mme la ministre a
des démarches préalables à faire sur les
modifications.
Conseils de la santé et des services
sociaux
J'appelle l'article 2 qui dit: "L'article 23 de cette loi est
modifié par le remplacement du deuxième alinéa par le
suivant:" Je vous ferai grâce de toute la lecture.
Mme la ministre, si vous voulez nous présenter l'article 2.
Mme Lavoie-Roux: Est-ce que les amendements sont
arrivés?
M. Chevrette: Vous n'avez pas d'amendement avant l'article 7?
Mme Lavoie-Roux: On en a un à l'article 2.
M. Chevrette: Parce qu'on ne l'a pas. Cela part de l'article
7.
Mme Lavoie-Roux: II sera mieux d'attendre cinq minutes.
M. Chevrette: Articles 7,8,11.
Mme Lavole-Roux: Bien, il y en a un à l'article 2.
M. Chevrette: On a les articles 7, 8, 11 et 15.
Mme Lavoie-Roux: Il y a des amendements aux articles 2, 3 et 4,
je m'excuse.
M. Chevrette: Les articles 7,8,11,15.
Une voix: C'est cela.
Mme Lavole-Roux: Comment se fait-il que nous n'avons pas les
articles 2, 3 et 4, c'est bien plus important...
Le Président (M. Bélanger): Si vous permettez un
instant, pendant qu'on se retrouve dans les papiers, au bénéfice
des gens qui sont dans ta salle et qui sont, je pense, des représentants
des étudiants en médecine, c'est que l'article 3.1, qui touche la
répartition des ressources médicales en régions et toute
la problématique autour de cela, est remis à une prochaine
séance de la commission parce qu'il y a des démarches
préalables qui doivent être faites pour les modifications à
y être apportées. Malheureusement, ce n'est pas cet
après-midi et je suis dans l'impossibilité de vous dire tout de
suite quand il va revenir.
M. le député de Gouin.
M. Rochefort: M. le Président, compte tenu des engagements
que les membres de la commission ont pris, et vous-même, à
l'endroit des étudiants dans le sens de leur permettre d'assister
à nos débats au moment où on discutera de cet article,
j'énoncerais le voeu, M. te Président, qu'on s'entende, s'il est
toujours de leur désir d'assister à nos débats entourant
cet article, pour qu'on puisse leur donner un préavis du moment
où on reviendra sur cet article pour leur permettre, tel qu'on s'y est
engagé, à être présents dans la salle au moment de
nos discussions sur cet article.
Mme Lavole-Roux: M. le Président, dans le sens de l'avis
du député de Gouin, je suis tout à fait d'accord et,
compte tenu qu'on aura entrepris les articles 2, 3, 4, 5, 6 et 7 avant de
revenir à l'article 1, on pourrait garder l'article 1 en dernier pour
pouvoir leur donner au moins l'avis d'une journée.
Le Président {M. Bélanger): D'accord, vous aurez un
avis d'au moins une journée pour pouvoir vous présenter à
nouveau.
Mme Lavole-Roux: Oui, une demi-journée en tout cas, pas
vous appeler cinq minutes d'avance, mais je pense qu'il y aura probablement
moyen. Il ne faudrait quand même pas retarder les travaux de la
commission, mais, dans la mesure du possible, le plus long avis possible.
M. Rochefort: J'imagine, M. te Président, qu'ils
pourraient laisser leurs coordonnés à la secrétaire de la
commission pour qu'on puisse...
Le Président (M. Bélanger): Oui, qui les a
déjà.
Mme Lavole-Roux: Oui.
Le Président (M. Bélanger): Bon, on vous contactera
pour vous informer. D'accord. On s'en excuse, mais...
Mme Lavoie-Roux: Non, non, mais..
Une voix: Ils peuvent rester.
Le Président (M. Bélanger): On voulait suspendre
quelques minutes...
Mme Lavoie-Roux: M. le Président, justement on avait
convenu avec le chef de l'Opposition, qui est appelé pour un rendez-vous
important, de suspendre. Il nous a parlé d'une quinzaine de minutes tout
à l'heure.
Le Président (M. Bélanger): On suspend donc les
travaux jusqu'au retour du chef de l'Opposition et député de
Joliette, critique officiel.
(Suspension de la séance à 15 h 25)
(Reprise à 15 h 33)
Le Président (M. Bélanger): On procédera
au...
Mme Lavoie-Roux: Le premier, c'est très simple, vous allez
voir.
Le Président (M. Bélanger): D'accord. On reprend
les travaux. J'appelle l'article 2 du projet de loi. L'article 2 du projet de
loi est modifié par le remplacement, dans la troisième ligne de
l'alinéa, des mots "à leurs états financiers" par les mots
"aux états financiers du conseil régional".
Mme la ministre.
Mme Lavoie-Roux: Tout le monde sait que chaque conseil
régional doit, une fois par année, tenir une séance
publique d'information. On a ajouté aux dispositions déjà
existantes - enfin, c'était le projet que les membres du conseil
d'administration devaient lors de cette assemblée présenter
à la population certains renseignements prévus par
règlement quant à leurs états financiers. Par exemple, ces
règlements pourraient porter... Peut-être qu'on va arriver
déjà à notre discussion, M. le député de
Gouin, par exemple, sur les frais de fonctions et de représentation
accordés par le conseil régional, dans le cas d'un
établissement par un établissement à son directeur
général, à ses cadres ou aux membres de son conseil
d'administration.
Les membres du conseil d'administration devront par ailleurs
répondre aux questions qui leur seront adressées sur ces
états financiers. Alors, quant à ta modification apportée
aujourd'hui, vous vous souviendrez des représentations qui nous ont
été faites, les gens ont interprété que nous
exigerions que les membres du conseil d'administration présentent leurs
états financiers particuliers. Alors, l'objectif c'est simplement de
dire non, ce sont les états financiers du conseil régional et, on
le verra plus tard, de l'établissement.
Le Président (M. Bélanger): M. le
député de Gouin.
M. Rochefort: Sur l'amendement je n'ai pas de commentaire, Mme la
Présidente, autre que, oui, je suis d'accord, mais je vais en avoir sur
l'article, quand vous voudrez.
Le Président (M. Bélanger): Sur l'amendement, y
a-t-il d'autres commentaires?
M. Chevrette: Je n'ai pas de commentaire.
Le Président (M. Bélanger): Sur l'article... Est-ce
que l'amendement est adopté?
Mme Lavoie-Roux: Adopté. M. Chevrette:
Adopté.
Le Président (M. Bélanger): Adopté.
Maintenant l'article 2, tel qu'amendé. M. le député de
Gouin.
M. Rochefort: M. le Président, on va prendre quelques
minutes pour discuter de cela, d'autant plus que, sauf erreur, un article de
même portée interviendra plus loin sur tes établissements.
Donc, on peut peut-être faire une fois la discussion. Je comprends le
souci de la ministre de dire: II faut ouvrir un peu plus, donner plus de
transparence à ce genre de question, et permettre que les
établissements et leurs dirigeants aient à répondre
à des questions relatives, notamment à ces choses. Mais en
même temps, M. le Président, je ne voudrais pas que l'on soit en
train de légiférer sur ce qui ne marche pas. Là je fais
allusion aux assemblées publiques. Je ne veux pas que l'on trouve de
nouvelles vertus ou que l'on ajoute de nouvelles missions aux assemblées
publiques des conseils d'administration des établissements, compte tenu
de ce qu'on sait tous, c'est-à-dire que cela ne fonctionne pas.
Là, ce n'est pas un blâme ou un jugement de qui que ce soil, il y
a eu une tentative, je pense, correcte à l'époque, dans la
réforme Castonguay-Nepveu, d'ouvrir cela et dans ses suivis autour de la
loi 27, mais on sait tous, aujourd'hui, que cela ne fonctionne pas, il vient
deux, trois ou huit personnes.
M. le Président, je veux qu'on se comprenne tous ensemble. On ne
peut pas être contre l'article. C'est évident, c'est sympathique.
Je veux bien qu'on se comprenne. Cet article-là n'aura pas d'effet
concret quant à une réelle transparence et visibilité des
questions et des règles relatives aux comptes de dépenses, aux
frais de représentation ou à toute autre chose que pourrait
comprendre le règlement. Cela, pour moi, est un premier point. Je pense
que si on a l'objectif de viser une meilleure transparence, une plus grande
visibilité, il faudrait penser à autre chose. Sans cela, M, le
Président, je n'y crois absolument pas. Cela ne donnera pas de meilleurs
résultats, parce que les assemblées elles-mêmes ne seront
pas changées. Je ne sais pas si la ministre veut réagir
spécifiquement sur cet élément-là, j'ai trois ou
quatre autres éléments relatifs à cet
article-là.
Mme Lavoie-Roux: Je comprends la
préoccupation du député de Gouin. Sans vouloir le
caricaturer, ce qu'il veut dire... D'abord, il n'y a peut-être pas une
présence significative aux assemblées publiques, cela est une
première chose. La deuxième chose, je sais, par exemple, qu'un
conseil régional va répondre à des questions d'ordre
général si on lui pose des questions à savoir quel est son
rôle dans l'ensemble du territoire, sa coordination avec d'autres
établissements. Il va rester des lacunes, j'en suis convaincue, dans le
sens d'abord d'une présence significative, mais, au moins, je pense...
Cela sera dans un règlement qui va être publié; si les gens
veulent l'examiner, en commission parlementaire ils auront la chance de
réagir. Si, par exemple, les gens... D'abord, dans le rapport final,
vous savez ce que cela a l'air les rapports annuels. Vous avez un sommaire
très succint des dépenses et des revenus et un bilan avec, je ne
sais pas, peut-être une dizaine de rubriques je n'ai pas de
modèle devant moi, mais je pense qu'on sait tous ce dont on parle. Je
pense aussi qu'aux états financiers doivent apparaître
également des questions très pertinentes ou, enfin... Vous dites:
Est-ce que vous voulez corriger des lacunes qu'il y a eu? C'est évident
qu'on veut corriger des lacunes. Mais si, par exemple, on dit: Les frais de
fonctions ou de représentation pour différents types d'emploi ou
de responsabilité sont indiqués, bien, je pense que là...
D'abord, cela va rendre les gens plus vigilants. Une première chose,
cela va les obliger à en fixer, je pense, d'une façon raisonnable
et, deuxièmement, cela va les obliger à répondre aux
questions. Si, par hasard, ils fixaient 50 000 $ de frais de
représentation pour un directeur dans un grand hôpital, je pense
que... Même s'il y a seulement cinq personnes dans l'assemblée,
souhaitons qu'il y en ait plus, elles pourront poser des questions: Pourquoi
jugez-vous, vous ici que cela prends 50 000 $ de frais de
représentation, pour donner un exemple? Je pense que là,
déjà, il va y avoir une espèce de vigilance qui va
s'exercer par le conseil d'administration, il va y avoir une transparence, on
devra répondre aux questions et je pense que cela va être une voie
plus simple pour avoir accès à ces informations que de passer par
la loi sur l'accès à l'information et tout ce que cela veut dire
comme troisième résultat, qui est peut-être plus secondaire
par rapport aux deux premiers. Je vais vous donner d'autres exemples qui
pourraient apparaître dans le règlement - je ne vous dis pas
qu'ils seront là exactement, parce que cela n'est pas
arrêté. On a des...
M. Rochefort: Mais... Mme Lavoie-Roux: Oui.
M. Rochefort: J'avoue que si vous voulez aborder le
règlement, moi, j'ai justement une série de questions à
vous adresser sur cela.
Mme Lavoie-Roux: D'accord.
M. Rochefort: Là, j'étais sur
l'élément assemblée.
Mme Lavoie-Roux: C'est cela l'esprit de la chose, et vous avez
raison de dire que cela ne changera pas la présence, l'assiduité,
mais, si on sait qu'il y a des choses qui intéressent davantage le monde
qui sont aussi dévoilées, peut-être que cela
intéressera plus de gens. L'objet de votre question dans le fond, je le
comprends fort bien, et tout le monde se le dit, depuis quelques années,
nos conseils d'administration ne fonctionnent pas comme on souhaiterait qu'ils
le devraient. Mais, je l'ai dit et répété, je pense qu'il
y avait un problème sur lequel nous nous devions d'agir, ce qui n'exclut
pas, au moment du rapport de la commission Rochon, s'il y a des recommandations
qui s'avèrent pertinentes pour corriger les lacunes que l'on estime
exister, qu'il faudra envisager d'abord la composition, les
responsabilités, etc., des conseils d'administration, selon les
recommandations qu'on retiendra de la commission Rochon.
M. Rochefort: M. le Président, juste pour revenir sur ce
même point. Je comprends, mais ta ministre aborde plutôt cette
question de composition des conseils d'administration, qui est pour moi une
question fort importante et au fond directement reliée à cela. Je
comprends qu'on va attendre de voir ce que fera la commission Rochon pour
aborder ces questions-là mais, entre-temps, on n'a pas le choix, il faut
agir maintenant. Je reviens à l'idée; j'ai le sentiment, quand je
lis le projet de toi, qu'on a l'impression qu'on répond à ce
besoin de transparence en disant à l'assemblée publique annuelle:
On aura à répondre à des questions sur des
éléments des états financiers qui devront,
obligatoirement, faire état des règles quant aux comptes de
dépenses et frais de représentation. Et ce, de ce point de vue,
M. le Président, je n'y accorde pas de valeur, de transparence; pour
moi, on n'ajoute rien à la transparence et à la visibilité
de ces questions. Les gens qui s'intéressent à cela, ce sont les
journalistes généralement, ils vont de toute façon aller
à la Commission d'accès à l'information parce qu'ils ne
veulent sûrement pas ébruiter, à l'occasion d'une
assemblée de cinq, sept ou dix-sept personnes, la piste sur laquelle ils
travaillent, etc. Donc, je ne vois pas tellement l'intérêt de
cela; c'est évident, ce n'est pas un moins, c'est un plus, mais pas un
gros plus.
Sur la question du règlement, on lit "conformément aux
règlements", au pluriel. D'abord, juste au niveau de l'écriture
législative, "les membres du conseil d'administration doivent alors
présenter à la population, conformément aux
règlements, les renseignements prescrits quant à leurs" - et on
l'a modifié par "quant aux états financiers du conseil
régional". Le règlement tel qu'écrit réfère
à ta façon de présenter ou au contenu, aux rubriques
obligatoires du contenu?
Mme Lavoie-Roux: Au contenu.
M. Rochefort: Pour vous, c'est clair dans la
rédaction. Cela réfère aux renseignements
prescrits, c'est cela?
Mme Lavoie-Roux: Au fond et à la forme.
M. Rochefort: D'accord. Je ne suis pas persuadé, mais en
tout cas. Le règlement n'est pas prêt?
Mme Lavoie-Roux: Non, le règlement n'est pas
prêt.
M. Rochefort: Le ou les, parce qu'ici il est au pluriel.
Mme Lavoie-Roux: II y a des ébauches qui sont faites
présentement, mais ce n'est pas finalisé.
M. Rochefort: Par exemple, qu'est-ce que vous souhaitez?
Mme Lavoie-Roux: Je peux vous donner des exemples. Il y a les
frais de fonctions; je pense que tout le monde reconnaît qu'il faut que
ce soit plus transparent que cela ne l'était, comme je le dis, pour
inciter les gens à exercer une vigilance, ensuite essayer de mesurer la
modération ou les excès, parce que cela aura au moins cet
effet-là. (15 h 45)
Est-ce que te contrat d'un directeur général a
été modifié en cours d'année, pour vous donner un
exemple? Ce qui est arrivé dans le passé, c'est que des contrats,
qui normalement devaient venir au ministère, n'ont pas toujours
été transmis au ministère comme on le prévoit
présentement. Même quand ils étaient transmis, par la
suite, il y a eu des addenda ou des renouvellements de contrat qui venaient
modifier le contrat type, par exemple, pour un directeur général.
Vous allez me dire: Peut-être que vous n'avez qu'à faire la suite
là-dessus, mais je pense qu'il faut au moins demander s'il y a eu des
modifications au contrat ou si les contrats d'engagement ont été
modifiés pour le directeur général. Il y aura au moins
cette indication.
Les primes de départ. De toute évidence, il y a eu des
efforts dans le passé - je te reconnais pour baliser cela aussi,
mais on s'aperçoit que cela non plus n'est pas... De ce
côté-là, aussi, il y a probablement des... Il y aura
également dans les états financiers ta nécessité
qu'apparaisse si des autorisations ont été accordées au
directeur général - on va y revenir tout à l'heure - pour
travailler à l'extérieur du réseau de la santé et
des services sociaux. Enfin, c'est vraiment ce type d'information, et il y en a
peut-être d'autres auxquels je ne pense pas, mais ils sont de cette
nature-là.
M. Rochefort: Justement, M. le Président, je reviens
à ma première question reliée à l'expression
"conformément aux règlements". Ne trouvez-vous pas, Mme la
ministre, que c'est un petit peu passer par le côté, par la porte
d'à côté pour introduire l'idée d'une
réglementation? Est-ce qu'il ne devrait pas y avoir un article, en
dehors de ceux actuellement dans le projet de loi, qui dirait: Le gouvernement
ou la ministre doit adopter un règlement qui, entre autres, doit
prévoir les règles quant aux frais de fonctions, comptes de
dépenses, indemnités de départ, autorisations pour des
mandats externes et - vous en avez donné un exemple tantôt -
modifications de contrat? Là, au fond, vous êtes en train de nous
dire que, par l'obligation au conseil d'administration de tenir une
assemblée publique au cours de laquelle on doit rendre publics les
états financiers qui doivent comprendre des éléments, qui
sont ceux dont on vient de parler... Mais il n'y a nulle part un article plus
général qui dit: II doit d'abord exister un règlement qui
porte sur ces questions. Il serait cohérent d'arriver à l'article
2 et de dire que les états financiers présentés aux
assemblées annuelles et dans le rapport annuel doivent comprendre les
éléments prévus au règlement.
M. Chevrette: Me permets-tu 30 secondes? M. Rochefort:
Oui.
M. Chevrette: Je dois être à une assemblée
à 15 h 55 et cela me prend cinq ou six minutes pour traverser.
J'accepterais cependant que la discussion puisse continuer, même en mon
absence, en ce qui regarde cet article, sur le débat de fond qui se
fait. Avant de passer à l'article 3, il faudrait que vous attendiez
cependant, si possible.
Le Président (M. Bélanger): Bon. Pouvez-nous donner
une indication sur la durée?
M. Chevrette: Dix minutes au maximum de l'autre
côté, cela veut dire qu'à 16 h 10...
Le Président (M. Bélanger): 16 h 10? Bon, d'accord.
On finit cet article et on continuera.
Mme Lavoie-Roux: Bon, j'aimerais référer le
député de Gouin à l'article 13.
M. Rochefort: Du projet de loi?
Mme Lavoie-Roux: Oui, du projet de loi.
M. Rochefort: L'article 173 de cette loi est modifié par
l'insertion...
Mme Lavoie-Roux: Dans l'article 2, vous dites: C'est à
l'occasion de l'assemblée annuelle que les membres du conseil
d'administration doivent présenter les renseignements prescrits quant
à leurs états financiers. À l'article 13, vous
déterminez les renseignements relatifs aux états financiers qu'un
établissement public ou un conseil régional doit
présenter.
Ce que vous souhaitez, c'est que soit déterminé ou
identifié...
M. Rochefort: Plus que cela, M. le Président. Si la
ministre le permet, justement oui, Je reconnais l'existence de 13o.1, mais,
encore là, 13 ne nous dit pas qu'il doit y avoir un règlement
concernant ces questions. Ce que 13 nous dit, c'est: Les renseignements qui
doivent être compris dans les états financiers doivent être
couverts par un règlement qui détermine quels sont les
renseignements qu'on doit y retrouver et la forme dans laquelle ils doivent
être présentés, mais toujours relié à
l'idée des états financiers et de l'assemblée annuelle et
non pas l'idée d'une présence formelle obligatoire aux
établissements...
Le Président (M. Bélanger): Mme la ministre.
Mme Lavoie-Roux: Je pense bien que le député de
Gouin n'a peut-être pas son article... Est-ce qu'il a sa loi
générale?
M. Rochefort: Je m'excuse, je développe de nouvelles
habitudes.
Mme Lavole-Roux: Je peux le lui lire, ce n'est pas très
long. Il existe déjà dans la Loi sur les services de santé
et les services sociaux, à l'article 54, la disposition suivante: Le
gouvernement peut, par règlement, déterminer les normes et
barèmes qui doivent être suivis par les conseils régionaux,
les établissements publics et les établissements privés
visés dans les... En tout cas, pour la sélection, la nomination,
la rémunération et les autres conditions de travail applicables
aux directeurs généraux et aux cadres supérieurs et
intermédiaires. Il n'y avait jamais eu d'obligation faite que certaines
de ces... Je vais lire le deuxième: la rémunération et les
autres conditions de travail applicables aux membres du personnel, compte tenu
des conventions collectives en vigueur. Il n'y a jamais eu une obligation de
créée, pour le conseil d'administration, que ces choses soient
publiques.
M. Rochefort: Sur cela, on se comprend bien, M. le
Président; sur la dimension accès, transparence,
visibilité, je pense que la loi en soi se tient et est cohérente.
Mais le règlement que vous venez de nous lire - excusez-moi si je le dis
et ce n'est pas à vous que cela s'adresse spécifiquement - existe
et tout ce qui s'est passé existe aussi avec la présence de ce
règlement-là.
Mme Lavole-Roux: Oui, mais c'est que... En tout cas, on peut
peut-être conclure, pas d'une façon générale,
là où il y a eu des erreurs, que s'il y avait eu plus de
transparence, si les gens avaient pu être questionnés davantage et
que, justement... On va déterminer par règlement des
données supplémentaires qui devront apparaître aux
états financiers. Je pense qu'on ne sera pas obligé d'aller
à la découverte de choses, ou les choses ne nous arriveront pas
par accident. Déjà, vous allez obliger d'une certaine
façon vos membres des conseils d'administration ou des directions
générales, ou peu importe, à agir beaucoup plus au su et
au vu du public. Je pense que c'est quand même une mesure importante pour
corriger les erreurs qu'on a vues.
Le Président (M. Bélanger): Dans ce
contexte-là, M. le député de Gouin, seulement un
commentaire sur cela. Ce qu'il faut comprendre, c'est que, dans les
événements qui se sont passés, les conseils
d'administration étaient, dans l'ensemble, assez informés de la
situation. Ils ont commencé à réagir. Par exemple, des
représentants syndicaux qui représentaient des employés,
des gens de l'exécutif syndical ont commencé à poser des
questions, etc., à partir de faits qu'ils ont connus. C'est
évident que, s'ils avaient l'appui additionnel de l'assemblée
générale annuelle où quelqu'un pourrait poser la question,
cela les obligerait à être encore plus vigilants et à
prendre plus position. Je pense que ce serait une mesure "supportante" pour eux
dans ce sens.
M. Rochefort: Je reconnais ce que vous dites. Au fond,
tantôt, quand j'ai parlé des journalistes, cela s'applique
aussi...
Le Président (M. Bélanger): C'est cela.
M. Rochefort: ...au dynamisme syndical local...
Le Président (M. Bélanger): Oui.
M. Rochefort: ...si vous me passez l'expression.
Le Président (M. Bélanger): Oui, oui.
M. Rochefort: Cela, pour moi, on reste dans le club. C'est comme
souvent la loi sur l'accès à l'information, qui est une bonne loi
et offre des services à beaucoup de monde. Reconnaissons-le, quand tu
t'embarques dans une démarche, cela s'adresse à bien moins de
personnes que théoriquement, au début, tu en as l'impression. Il
faut que tu sois un initié qui a un certain nombre de moyens pour passer
à travers un tel processus. Je pense que ce qu'on vise, c'est de sortir
un peu du club, de l'interne pour ouvrir cela vraiment. C'est là, donc,
que j'ai des restrictions, auxquelles j'ai fait allusion tantôt. Mais je
reviens à l'explication que nous faisait la ministre. Mme la ministre,
je veux bien qu'on se comprenne. Je ne sortirai pas tout ce que je sais. Je
n'ai pas l'intention de faire le débat des cas connus dans tous les sens
du terme. Vous dites, par exemple, pour reprendre l'expression que vous avez
utilisée: Oui, mais, s'il y avait eu, au-delà du fait que le
conseil d'administration devait quand même s'en occuper un peu,
l'obligation de mettre dans les états financiers les règles
appliquées par l'institution à ses cadres, à ses
dirigeants, les règles, par exemple, relatives aux comptes de
dépenses, aux frais de représentation, cela aurait
constitué en soi un frein
psychologique, une alerte, une attention additionnelle acordée
à ce type de question. Moi, je suis obligé de vous dire que,
malheureusement, les faits ne supportent pas un tel avancé. Prenons deux
cas qui me viennent en tête rapidement, pour ne parler que de cas qui ont
été révélés au grand public jusqu'à
maintenant. À Sacré-Coeur -et je ne veux pas qu'on ouvre le
débat sur Sacré-Coeur une fois que tous les faits publics
sont connus, le conseil d'administration dit: Pour nous, c'est correct et c'est
normal. Alors, ce ne sera pas par la règle qu'on retrouve à
l'article 2 et à je ne sais plus quel article qui concerne les
établissements plutôt que les conseils régionaux, mais
c'est une règle de même portée... Cela n'aura jamais
l'Impact qu'avaient les articles dans The Gazette et dans Le Devoir, et
même avec l'impact de tels articles qui, là, sont d'une
transparence, en tout cas d'une grande visibilité, ils nous disent: Non,
non, c'est correct, nous autres on pense que c'est normal et on est d'accord
avec ce qui s'est fait chez nous. Or, donc reconnaissons que le fait que cela
soit compris dans les états financiers qui sont rendus publics et
disponibles par écrit et pour questions à une assemblée
publique, ce ne sera pas un frein pour ces personnes.
Mme Lavoie-Roux: Là, évidemment, je pense que vous
faites référence à une réaction d'un conseil
d'administration qui, lui-même, a tout à coup appris par les
journaux certains faits... Parce qu'on avait changé de président
au conseil d'administration. Cela faisait à peu près quatre ou
cinq mois, ou même pas autant, deux ou trois mois que le nouveau
président était en place. Alors, il arrive là, et vous
savez le temps que cela peut prendre à un président et
peut-être davantage aux membres eux-mêmes qui sont un peu moins
actifs. Je pense que, s'ils avaient eu l'obligation de dire: On va devoir dans
nos états financiers dire telle, telle ou telle chose, ils s'en seraient
peut-être enquis un peu plus vite ou un membre d'un conseil
d'administration s'en serait peut-être enquis un peu plus vite et ne pas
avoir la surprise... Que leur réaction ait été:
écoutez, on a un bon directeur général... À ce
moments la seule personne sur laquelle probablement ils ont pu se reposer pour
avoir un peu plus d'information... Je ne sais pas comment cela a
fonctionné, je n'étais pas là. Mais je pense que là
on a essayé par après de corriger ou de réagir à
une situation qu'on n'avait même pas prévue soi-même. Je
pense que c'est ce qui s'est passé tandis que dans les cas à
venir, comme on connaîtra des règles qu'on sera obligés...
Vous savez, quand on dit: Cela n'apparaît pas dans les états
financiers, les gens vont dire: Mais comment se fait-il que ce n'est pas
là?
Je pense que les gens vont s'y conformer parce que c'est une obligation.
Je pense que cela va changer le genre de réactions qu'on a eues dans
certains cas. Je peux comprendre un conseil d'administration qui a
fonctionné pendant plusieurs années, mais parfois beaucoup moins,
avec un directeur général ou une direction
générale, pour ne pas faire de personnalité - de se
reposer beaucoup sur cette direction générale. Ils n'ont jamais
eu conscience d'un problème, mais là, quand ils vont être
obligés, sur des points particuliers qui ont créé des
problèmes... Et il y aura peut-être aussi des questions sur le
nombre de contrats qui ont été donnés à
l'extérieur qui n'apparaissent jamais à moins que quelqu'un de
très, très, très intéressé à la
question aille à la Commission d'accès à
l'information.
Moi, je pense qu'on s'apporte, en soi, en tout cas, d'assez bonnes
garanties - évidemment, personne ne peut rien garantir d'une
façon absolue - que les problèmes principaux je n'ose pas
dire l'ensemble parce que ce serait être peut-être un peu trop
optimiste - qui ont été identifiés seront corrigés
ou mieux contrôlés.
M. Rochefort: Mais, M. le Président, il faut quand
même reconnaître qu'au fond ce que la ministre nous dit c'est
l'effet de ces dispositions qui devraient permettre, tatatata. Bon! Je pense
que si on recherche effectivement un effet on devrait avoir un article qui a un
objectif plutôt que d'y aller par la conséquence d'un autre. Je
répète qu'on aura l'occasion de s'en reparler, je ne veux pas
faire ce débat à ce moment-ci, mais je pense que la façon
de donner une portée réelle à 2 et 13, c'est qu'il faut
qu'il y ait un article ailleurs dans la loi qui dit au moins que les
établissement doivent adopter un règlement sur les frais de
fonctions. Dans l'article 54 ou 57 de la loi générale que vous
avez lu tantôt, on s'entend bien que si le gouvernement peut adopter...
On va se parler ouvertement. C'est faux que c'est par la présence du
questionnaire du 6 novembre qu'on va créer une obligation aux
établissements. Il faut que cela ait une assise réglementaire, un
pouvoir... Cette obligation doit s'appuyer sur un règlement. Une
obligation doit leur être faite soit par loi, soit par règlement.
Je pense qu'à tous les points de vue, pour tout le monde, c'est une
meilleure garantie, une meilleure protection que des établissements
aient l'obligation d'adopter des règles. Selon le discours que chacune
des associations d'établissements nous a tenu en commission
parlementaire la semaine dernière, ils ne veulent pas que des
règles uniformes, mur à mur, soient imposées de
Québec mais ils nous disent en contrepartie qu'ils vont s'en imposer.
Soit! Mais est-ce qu'on ne pourrait pas leur faire une obligation de s'en
imposer? (16 heures)
Mme Lavoie-Roux: Les règlements du conseil
d'administration prévoient que l'établissement doit adopter des
règlements touchant sa régie interne. Il peut adopter tous les
autres règlements nécessaires pour l'exercice...
M. Rochefort: On se comprend bien, Mme la ministre, "doit adopter
des règlements pour sa régie interne", on comprendra qu'en tout
cas...
Mme Lavoie-Roux: Oui, sauf qu'autrefois, c'est...
M. Rochefort: c'est vaste un peu, mais que l'établissement
peut aussi adopter tous les règlements. Ce n'est pas.
L'établissement doit adopter des règles quant aux frais de
représentation et aux comptes de dépenses, par exemple. La liste
que vous avez énumérée tantôt. Moi j'avoue
qu'honnêtement je ne vois vraiment pas ce qu'on a à perdre en
faisant une obligation juridique aux établissements de le faire Je
trouve que c'est vraiment le pendant de ne pas en faire pour tout le monde sur
mesure ici .Là, ce qu'on fait au fond, c'est accepter leur discours qui
dit. Écoutez, vous ne nous imposerez pas des règles uniformes et
mur à mur à partir de Québec. Soit, mais on ne les oblige
pas de s'en donner .Ils nous ont dit que les associations essaieraient de faire
en sorte que tout le monde s'en donne, vous nous dites qu' il y a des
règlements qui disent qu' ils peuvent .Bon, tant mieux! Ceux qui
voudront le faire pourront le faire. Mais la personne qui va être
obligée d'en avoir. Quand on fait la lecture, par exemple, du
questionnaire du 6 novembre, on sent bien que vous vous dirigez ou que vous
êtes dans une attitude ou un état d'esprit qui "viserait à"
Quand on lit le questionnaire. Pourquoi ne met-on pas un article dans la loi
qui dit que les établissements doivent avoir des règlements. Et,
là, à l'article 2 et à l'article 13, ces règlements
doivent être compris dans les états financiers et être
accessibles et discutés au moment des assemblées publiques.
Là, je trouve qu'on a quelque chose qui se tient drôlement plus,
qui est plus fort, plus solide, qui accepte à la fois qu'il y a eu des
problèmes qui doivent être corrigés, qu' ils ne corrigeront
pas deux-mêmes pour l'avenir, mais qui, en même temps, font que le
gouvernement choisit de ne pas imposer un cadre unique, uniforme, mur à
mur de Québec quant à ces questions
Mme Lavoie-Roux: Je dois vous dire que, dans les
règlements de la loi 27, le conseil d'administration doit adopter des
règlements portant sur les points suivants la régie interne,
les
M. Rochefort: En tout cas, ça a l'air que ça n'a
pas été assez clair pour le monde jusqu'à maintenant, Mme
la ministre Reconnaissons que ça n'a pas été assez clair
pour le monde
Mme Lavoie-Roux: Je ne peux pas vous dire les chiffres, mais je
pense qu'il y a peu d'établissements qui ont adopté des
règlements pour autant que cela les touchait, parce qu'il y en a environ
24 ou 27, je ne sais pas si c'est pour cela qu'on l'a appelée la loi 27.
II y en a 24 qui ont fait des règlements mais il y en a peu qui I'ont
fait pour I'ensemble. L'an dernier quand est arrivé le problème
de Rivière-des-Prairies, ou on s'est aperçu qu'il y avait peu.
Cela dépendait des institutions II y en a qui étaient rendues
là, mais en général il y en avait. Cela a quand même
déclenché un processus et je dois vous dire qu il existe
présentement, sans qu'on I'ait mis dans la loi, des
établissements qui se sont donné des règles de frais de
représentation, de dépenses, etc II y en a qui s'en sont
donné
M .Rochefort: Je suis convaincu de cela et ce n est pas
ceux-là qu'on vise
Mme Lavole-Roux: C'est cela
M. Rochefort: On vise ceux qui ne s'en donnent pas On veut avoir
la certitude qu' ils vont s'en donner. Je vous répète que, comme
ministre, je pense que votre attitude a un sens de répondre positivement
aux associations d'établissements qui disent. Ne nous imposez pas un
cadre unique, uniforme et mur à mur de Québec, pour autant que
vous disiez. D'accord, mais imposez-vous-en. Sinon, on se retrouve dans une
situation ou on dit Non, non, d'accord, on ne vous obligera pas, et là
ils nous disent. On va essayer de faire accepter par nos établissements
qu'ils s'en donnent. Mais cela, on sait ou cela mène. Ce n'est pas
négatif, ce que je dis. Cela va donner 82 % de résultat, ce qui
est extrêmement positif. Le problème, ce sont les 18 % qui
restent
Écoutez, M le Président, je ne veux pas forcer la main de
la ministre maintenant, mais je vous dis que je pense que cette loi doit
comprendre au moins un article qui fait obligation. Je vous le
répète, quand je relis votre questionnaire du 6 novembre, si ce
n'est là que vous vous en allez, vous m'expliquerez ou on s'en allait
avec ce questionnaire-là. Je pense qu'on devrait le mettre dans la loi
97, ce qui en ferait une loi beaucoup plus complète. On
répondrait aux problèmes qu'on a vécus récemment
par un article qui dirait. Chaque établissement du réseau - bon,
je ne suis pas légiste, vous en avez de bien meilleurs que moi - doit
adopter des règles, au conseil d'administration, relatives aux comptes
de dépenses, aux frais de représentation et aux frais de
fonctions des dirigeants de l'établissement. On n'a pas imposé un
cadre unique à tout le monde, mais - maudit! - personne ne peut nous
dire. Oui, mais c'était réglé sur le coin de la table j'en
parlais au téléphone avant, pendant, après ou je ne sais
pas quand
Mme Lavole-Roux: Je voudrais savoir clairement du
député de Gouin. Est-ce que c'est strictement relié aux
dépenses de fonctions et aux frais de représentation, ce que vous
voulez qu on ajoute?
M. Rochefort: Au minimum, oui Mme Lavoie-Roux: Bon
M. Rochefort: Quand |e dis au minimum cest parce que,
tantôt, vous avez parlé des problèmes que vous voyez II
faudrait que vous développiez un peu plus les
Mme Lavole-Roux: Ils ne sont pas tous reliés au même
règlement non plus
M. Rochefort: Non, on se comprend
Mme Lavoie-Roux: Il y a les primes de séparation...
M. Rochefort: C'est cela.
Mme Lavole-Roux: ...les contrats des directeurs
généraux...
M. Rochefort: C'est cela. Mais il y a des problèmes
auxquels vous avez fait allusion tantôt, et peut-être faut-il les
ajouter. Mais il est clair que, pour ce qui est des comptes de dépenses
et des frais de représentation - c'est ma ligne depuis le début -
je considère que cette loi 97 traite d'une partie X des problèmes
qu'on a connus récemment et qu'elle est donc, en conséquence,
incomplète. La façon minimale de la compléter, c'est au
moins de forcer tout le monde à s'en donner. Après cela, on
pourra voir.
Mme Lavoie-Roux: Je proposerais au député de Gouin
d'examiner la possibilité de l'inclure dans la liste des
règlements qu'un établissement doit faire...
M. Rochefort: Pour moi, il n'y a pas de problème...
Mme Lavoie-Roux: ...plutôt que dans ta loi parce que ce
serait le seul règlement...
M. Rochefort: Est-ce que cela peut se faire dans ce
véhicule législatif?
Mme Lavoie-Roux: Non, il faudrait le faire par des modifications
ou un ajout aux règlements du conseil d'administration qui doit faire,
comme je le disais tout à l'heure, 25 choses et auxquelles on pourrait
en ajouter une ou peut-être deux. On verrait s'il y en a d'autres...
M. Rochefort: Moi, M. le Président...
Mme Lavoie-Roux: Quoique je pense que c'est compris dans la
régie interne, normalement. La régie interne, est-ce que...
M. Rochefort: J'ai le goût de vous répondre, Mme la
ministre, que si c'est compris, compte tenu du fait que le règlement
dit: "L'établissement doit" - je vais vous le dire - on a quelques
fautifs sur le territoire. Et là on se retrouve, non plus avec des
situations immorales ou abusives, mais avec des situations illégales. Il
va peut-être falloir rouvrir des dossiers qu'on croyait fermés en
certains lieux.
Mme Lavoie-Roux: Écoutez...
M. Rochefort: Et cela va aller...
Mme Lavoie-Roux: On va réfléchir à
cela...
M. Rochefort: En tout cas.
Mme Lavoie-Roux: ...et on va examiner la possibilité de
l'ajouter aux règlements qui existent déjà.
M. Rochefort: Moi, j'arrêterais là ces questions de
comptes de dépenses, de frais de fonctions et de trais de
représentation pour permettre à la ministre d'y
réfléchir. On reprendra la discussion lorsqu'elle nous fera part
de l'état de ses réflexions.
Mme Lavoie-Roux: ...
M. Rochefort: Non, je ne veux pas...
Mme Lavoie-Roux: On ne le mettra pas dans la loi. On n'est pas
pour identifier un seul règlement dans la loi.
M. Rochefort: Je ne sais pas si cela pourrait être un
amendement. Écoutez, je ne veux pas faire de débat sur la
méthode législative. Je viens de vous livrer l'objectif que je
vise et je pense qu'il devrait être le vôtre aussi. Je pense que
vous avez manifesté une certaine ouverture. Pour moi, l'important c'est
que ce soit dans la loi ou bien que vous preniez un engagement formel que vous
allez le faire. Et, pour moi, cela règle ce débat. Je vous le
répète, pour moi, c'est un débat tout aussi important que
le reste de ce que veut couvrir la loi 97 et qui n'est pas couvert, par rapport
à tout ce qui a amené la loi 97. Au fond -écoutez, je vous
le dis autrement dans mes mots et ce n'est pas un jugement que je porte - c'est
comme si, parmi tout ce qui a été connu à votre niveau de
ce qui s'est passé depuis un certain temps dans le réseau, il y
avait seulement trois éléments qui aient retenu votre attention:
les conflits d'intérêts, l'exclusivité de mandat et les
fondations. Le reste n'aurait pas retenu votre attention parce qu'il n'y a pas
de loi qui le touche. Rien n'a été posé comme geste pour
ajouter des règles, des contraintes et des obligations pour couvrir
aussi cette partie drôlement importante à tous les points de vue.
Quand vous reprenez votre discours sur la saine gestion des fonds publics, je
vais vous dire qu'il a circulé au moins autant d'argent par cela que par
d'autres affaires que vous couvrez par le projet de loi 97.
Cela dit, prenez cela en suspension et en réflexion. Vous nous en
reparlerez dans le cadre de l'étude du projet de loi et on en
rediscutera à ce moment-là selon ce que vous nous direz. Pour
moi, il n'y a pas de problème.
Mme Lavoie-Roux: Bon. Je suis prête à
l'examiner...
M. Rochefort: Parfait!
Mme Lavoie-Roux: ...dans le cadre de nos règlements et
d'en faire une obligation.
M. Rochefort: Mais vous allez nous en reparler quelque
part...
Mme Lavoie-Roux: Ah oui! Je vais vous en
reparler.
M. Rochefort: Parfait!
Mme Lavoie-Roux: Est-ce qu'on suspend jusqu'à ce que
monsieur...
Le Président (M. Bélanger): On doit suspendre
jusqu'à ce que le député de Joliette revienne,
M. Rochefort: II faut l'attendre pour faire adopter.
D'accord.
Le Président {M. Bélanger): Oui. Il nous avait dit
16 h 10 au plus tard, il est 16 h 10.
M. Rochefort: II 16 h 10 et 30 secondes... (Suspension de la
séance à 16 h 10)
(Reprise à 16 h 24)
Le Président (M. Bélanger): La commission
recommence ses travaux. Nous étions à l'article 2. Est-ce que
l'article 2 tel qu'amendé est adopté?
Mme Lavoie-Roux: Je voudrais dire un mot au chef de l'Opposition,
c'est que - la suggestion a été faite par le député
de Gouin - dans les règlements soit faite une obligation aux
établissements de prévoir leurs propres règlements en ce
qui a trait aux dépenses de fonctions ou de frais de
représentation - on trouvera les bons noms - et on l'examine pour
l'ajouter à la liste des règlements que les établissements
doivent faire.
M. Rochefort: Et on s'en reparlera avant la fin de nos
travaux.
Mme Lavole-Roux: C'est à peu près le contenu de nos
échanges.
M. Chevrette: Adopté.
Le Président (M. Bélanger): L'article 2 est-il
adopté tel qu'amendé?
Mme Lavole-Roux: Adopté.
Conflits d'intérêts
Le Président (M. Bélanger): J'appelle l'article 3.
L'article 3 se lit comme suit: L'article 31 de la loi est remplacé par
le suivant.
Une voix: II y a un amendement.
Le Président (M. Bélanger): Nous avons un
amendement. Est-ce que tout le monde a le texte de l'amendement? Je ne le lirai
pas en entier. Mme la ministre va nous le commenter.
Mme Lavoie-Roux: On a essayé de clarifier des
ambiguïtés qui restaient. Les gens disaient: On ne pourra plus
faire de bénévolat...
M. Rochefort: Est-ce qu'on peut prendre quelques minutes, M. le
Président, c'est quand même long pour...
Mme Lavoie-Roux: On est sur le conflit d'intérêts.
Excusez-moi, je pensais qu'on était à l'exclusivité
d'emploi.
Le Président (M. Bélanger): Est-ce qu'on peut
prendre quelques secondes pour que tout le monde puisse lire l'amendement,
puisque c'est une page? Si vous le préférez, je peux le lire
à haute voix.
M. Rochefort: Si on pouvait prendre quelques minutes, le temps de
lire...
Le Président (M. Bélanger): D'accord.
Mme Lavole-Roux: Voulez-vous que je vous indique les
modifications tout de suite?
M. Rochefort: Oui, et on le lira après.
Mme Lavoie-Roux: Les modifications sont surtout... Il s'agit
toujours du directeur général du conseil régional. Il
s'agit surtout des pénalités, qui sont plus modulées. Par
exemple, en deuxième paragraphe, un directeur général
devient inhabile à occuper sa charge, etc. On dit que cette
période ne peut excéder trois ans, pour laisser au juge une
latitude discrétionnaire, compte tenu de l'importance; cela peut
être six mois, un an, deux ans. Également, vous vous souvenez
qu'on avait introduit la possibilité pour le directeur
général d'être actionnaire minoritaire dans des compagnies
inscrites à la Bourse et on étend cette possibilité
à tous les membres du conseil d'administration: "Le fait pour tout
membre du conseil d'administration d'être actionnaire minoritaire d'une
corporation qui exploite une entreprise visée dans le présent
article ne constitue pas un conflit d'intérêts si les actions de
cette corporation se transigent dans une Bourse reconnue et si le membre du
conseil d'administration en cause ne constitue pas un initié de cette
corporation au sens de l'article 89 de la Loi sur les valeurs
mobilières." Alors, ce sont les deux modifications.
M. Rochefort: On va prendre un peu de temps.
Le Président (M. Bélanger): On va faire la lecture
et on continuera.
M. le député de Joliette.
M. Chevrette: Moi, je suis prêt à revenir dans le
sens suivant, c'est qu'il m'apparaît que la proposition de Mme la
ministre donne exclusivement de la souplesse à celui qui a à
prononcer la sentence de la déchéance mais ne
retient en rien toutes les argumentations qu'on a eues d'à peu
près tous les groupes qui sont passés devant nous, à
savoir que le conseil d'administration pouvait peut-être y aller avec une
réprimande, une sanction de suspension mais sans pour autant aller
jusqu'à la déchéance.
Mme Lavoie-Roux: Peut-être, que cela ne satisfera pas le
député de Joliette. Mais ici on est vis-à-vis du conflit
d'intérêts où on a gardé la sanction de
déchéance. Quand on arrive à la question
d'exclusivité d'emploi, on a, à ce moment-là, la
suspension, une suspension de trois à six mois. On est plus souple
vis-à-vis de l'exclusivité d'emploi que vis-à-vis du
conflit d'intérêts. Je vous laisse continuer, c'était
seulement pour dire cela.
M. Chevrette: Remarquez bien, parce que je n'ai pas lu l'ensemble
des...
Mme Lavoie-Roux: Non, non, mais peut-être que cela ne vous
conviendra pas non plus.
M. Chevrette: D'accord.
Mme Lavoie-Roux: Je veux seulement vous l'indiquer.
M. Chevrette: II rm'apparaissait qu'en ce qui concerne cet
article, en tout cas... C'est dans le but précisément de
répondre aux attentes des groupes qui se sont manifestés,
à savoir que le conseil d'administration avait des alternatives mais
pouvait au moins compter jusqu'au pouvoir de déchéance, le cas
échéant, s'il jugeait de la gravité de l'acte.
On avait retenu aussi que le D.G. faisait partie du conseil. Au lieu de
parler spécifiquement d'abord du D.G. comme vous le faites, nous, nous
disons: Tout membre du conseil d'administration d'un conseil régional,
qu'il ait un intérêt direct ou indirect... Nous, nous pensions que
c'était mieux de voir "tout membre d'un conseil d'administration" et de
donner aussi à un D.G., qui lui est membre d'un conseil, le pouvoir de
dénoncer. On isole le D.G., comme c'est là, d'une façon
spécifique alors qu'il est membre d'un conseil, et il n'a pas le pouvoir
comme tel lui-même de dénoncer un conflit d'intérêts
éventuel d'un membre du conseil. Comme il est membre d'un conseil, on se
demande si on ne devrait pas traiter sur un pied d'égalité
l'ensemble des membres du conseil, tout membre du conseil...
Une voix:...
M. Chevrette: Tel que spécifié dans l'article,
à moins qu'on ne le comprenne pas, il est traité en
spécificité, non pas comme un membre d'un conseil mais comme un
D.G. alors qu'il est un membre d'un conseil.
Mme Lavoie-Roux: C'est ce qu'il est d'abord, un D.G. La raison
pour... Moi, je voudrais vous faire remarquer que... M.
Rochefort: Excusez-moi, M. le Président, je voulais juste voir en
vertu de quoi... Quand je lis cela, je ne trouve pas en vertu de quoi un D.G.
ne peut pas entreprendre une dénonciation d'un conflit
d'intérêts d'un autre membre du conseil d'administration.
Mme Lavoie-Roux: Non, non, ce n'est pas cela qu'il veut dire.
M. Rochefort: II y a ce bout-là, en tout cas, dans son
intervention.
M. Chevrette: À votre 5e paragraphe, vous traitez de tout
membre d'un conseil; or, le D.G. est membre d'un conseil.
M. Rochefort: Non, mais ce n'est pas la dénonciation
cela.
M. Chevrette: Si on dit tout membre d'un conseil et qu'il est
membre d'un conseil, pourquoi aller réenchérir en disant: Le
D.G., d'une façon plus spécifique, est membre d'un conseil? Je ne
comprends pas pourquoi on le met dans une catégorie à part alors
qu'on traite de tout membre d'un conseil et qu'il en fait partie. Qu'est-ce
qu'on veut, est-ce juste une valeur pédagogique qu'on veut mettre ou si
c'est autre chose?
Mme Lavoie-Roux: Écoutez, si vous lisez bien c'est tout
membre du conseil d'administration, autre que le directeur
général, peut dénoncer...
M. Chevrette: Bien c'est cela, mais il est membre d'un
conseil.
Mme Lavoie-Roux: Oui, mais la raison pour laquelle on a ce qui
apparaît des mesures différentes pour le directeur
général et pour les autres membres du conseil d'administration,
c'est que le directeur général est un employé à
plein temps, payé, alors que les autres sont dans une situation
différente; ce sont des membres nommés ou, enfin, élus
d'une certaine façon pour former le conseil d'administration. On pense
que le directeur général, à cause des fonctions ultimes,
finalement, qu'il remplit à l'intérieur d'une institution,
à ce moment-là, ne peut être considéré, eu
égard à ses intérêts, de la même façon
que les autres membres du conseil d'administration. D'ailleurs, c'est la
règle habituelle pour les établissements.
M. Sirros:...
Mme Lavoie-Roux: "Le directeur général d'un
établissement public ne peut, sous peine de déchéance de
sa charge, avoir un intérêt direct ou indirect dans une entreprise
qui met en conflit son intérêt personnel et celui de
l'établissement. Toutefois, cette déchéance n'a pas lieu
si un tel intérêt lui échoit par succession ou
donation,
pourvu qu'il y renonce ou en dispose avec toute la diligence possible.
Je pense qu'on ne peut pas avoir absolument la même règle pour les
directeurs généraux que pour les membres d'un conseil
d'administration
Je vous ferai remarquer que cette dénonciation, cela a
été soulevé par l'Association des hôpitaux du
Québec - si ma mémoire est bonne - quant à la question des
pénalités ou des sanctions. II y a eu des remarques qui nous ont
été faites à de multiples reprises en ce qui a trait
à l'exclusivité de fonctions, mais, en ce qui a trait aux
conflits d'intérêts, je pense qu'il y avait une bonne
unanimité sinon une totale unanimité à savoir que la
déchéance de la tâche était la sanction. D'ailleurs,
c'est celle qui est déjà reconnue et qui devra continuer
d'être reconnue, on y fait |uste cette correction sur la latitude qui
peut être laissée au juge dans la sanction à apporter. En
fait, on les a réexaminés comme il le faut, mais c'est vraiment
ce que
Le Président (M. Bélanger): M le
député de Gouin.
M. Rochefort: J'ai le goût de suggérer, M le
Président, d'y aller par paragraphe
Mme Lavoie-Roux: D'accord
Le Président (M. Bélanger): D'accord Alors, premier
paragraphe
M. Rochefort: Moi, au premier paragraphe, l'ai un commentaire et
une question.
Le Président (M. Bélanger): Je vous en prie
M. Rochefort: Alors, M le Président, au premier
paragraphe, on dit "Le directeur général d un conseil
régional * on se comprend bien, dans le fond, on fait peut être
les débats un peu larges mais ils seront faits quand on arrivera aux
établissements - ne peut, sous peine de déchéance de sa
charge, avoir un intérêt direct ou indirect dans une entreprise
qui met en conflit son intérêt personnel et celui du conseil.
Toutefois, cette déchéance n'a pas lieu si un tel
intérêt lui échoit par succession ou donation, pourvu qu'il
y renonce ou en dispose avec toute la diligence possible " Moi, je pense, M le
Président, qu'il faut ajouter qu'il doit quand même en informer le
conseil, dans la mesure où il se retrouve
Mme Lavoie-Roux: Je pense que cela est légitime
M. Rochefort: Alors, y a-t-il un endroit ou on pourrait
Une voix: conseil
M. Rochefort: C'est cela. Je pense qu'il faut qu'il informe le
conseil. Ecoutez, je viens d'avoir une succession, un héritage et je me
retrouve dans une situation de conflit d'intérêts et je m'engage
à men départir le plus rapidement possible. Et, peut-être,
j'ai le goût de dire - là, je ne veux pas aller plus loin qu'il le
faut étant donné qu'on ne peut pas légiférer pour
tous les cas -peut-être qu'on pourrait aussi demander au conseil
d'administration de fixer le délai qu'il lui donne, compte tenu de
l'importance. II y a peut-être des choses qui nécessitent
écoutez, prenez deux mois, c'est trop gros pour qu'on vous laisse filer
deux ans avec cela. II y a d autres cas ou le conseil peut juger. Oui, vous
pouvez prendre un certain temps, ce n'est pas grave. Mais, en tout cas, au
minimum, je pense qu'il faut qu'il en informe les membres du conseil
formellement
Le Président (M. Bélanger): Avec toute la diligence
possible, après avoir informé les membres du conseil
d'administration
M. Sirros: Ce serait peut-être mieux de penser
Mme Lavoie-Roux: Une minute, avant d'aller trop vite. C'est vrai
que je trouve que la suggestion du député de Gouin a certainement
de la valeur, sauf que ce que notre conseillère juridique nous fait
remarquer, c'est que ce premier paragraphe est une clause type qui existe dans
un tas de lois apparemment
Le Président (M. Bélanger): Dans la Loi sur I'
Assemblée nationale
Mme Lavoie-Roux: Dans plusieurs lois
Le Président (M. Bélanger): Dans la Loi sur
l'Assemblée nationale, c'est tel quel, pour les
députés
M. Rochefort: Mais, sauf erreur, moi, j ai vu - je ne sais pas si
c'est dans la Loi sur I' Assemblée nationale - des endroits ou,
effectivement, cette clause existe mais avec obligation d'en informer les
personnes concernées. Je suis convaincu que j'ai vu cela à plus
d'un endroit. Pensons y deux minutes
Mme Lavoie-Roux: Là, il faudrait faire une
vérification qu'on n' est pas en mesure de faire
M. Chevrette: M le Président, je voudrais déposer,
moi aussi, l'amendement pour - je sais qu'il n'a pas préséance -
voir l'esprit qu'on y met, nous
Mme Lavoie-Roux: D'accord
M. Chevrette: Mais je pense qu'on pourrait faire le débat
à ce moment là, il y a une différence, c est une
conception
Mme Lavoie-Roux: À condition que cela ne mêle pas
trop le président
M. Chevrette: Non, M le Président, seule-
ment pour permettre aux membres de voir où on va.
M. Rochefort: Sur le premier paragraphe?
M. Chevrette: Oui, parce que je ne l'ai pas abordé comme
cela. Étant donné qu'on a pris la voie, nous, que le D.G. est un
membre du conseil d'administration, on a conçu la clause - l'article
plutôt, je ne sais pas si c'est la clause ou l'article, peu
importe...
Mme Lavoie-Roux: Un article.
M. Chevrette: L'article 3, on l'a conçu globalement
à partir des responsabilités d'un membre du conseil
d'administration avec un paragraphe disant que, s'il est directeur
général, si la demande vient du directeur général,
il a une responsabilité additionnelle. En tout cas, pour voir ce que
cela donne, je pense... Là, je vais détonner à chaque
paragraphe, c'est une approche globale que vous avez et...
Mme Lavoie-Roux: Si les membres n'ont pas d'objection, on peut le
lire personnellement et on va voir dans quel esprit.
M. Chevrette: Cela n'engage à rien, vous n'êtes pas
obligée. Je le dirai après si je le dépose.
Le Président (M. Bélanger): On avait
procédé à la lecture tout à l'heure, on avait
donné du temps pour lire.
Mme Lavole-Roux: Non, non, il nous demande de lire
privément pour savoir de quelle façon il se...
M. Rochefort: Un amendement qu'il proposerait
peut-être.
Le Président (M. Bélanger): Ah, d'accord.
Mme Lavole-Roux: II est possible qu'il va le proposer.
M. Chevrette: Je ne suis pas sûr de le proposer. Je veux
voir comment...
Le Président (M. Bélanger): Ah, d'accord, je
n'avais pas compris. D'accord, excusez.
M. Chevrette: Si vous n'êtes pas acheteur... Je ne suis pas
sûr que je vais m'en servir.
M, Rochefort: Si tu n'es pas acheteur, tu n'es pas vendeur.
M. Chevrette: Je vais être obligé de
préparer, à ce moment-là, des amendements
différents par rapport à votre texte. Ayez dans votre tête,
quand vous le lirez, que cela répond au voeu de la responsabilisation
des conseils d'administration,
Mme Lavoie-Roux: Je n'ai pas oublié, mais je voudrais
juste, comme réaction immédiate, pour vous situer vers quoi je
m'orienterais... Honnêtement, je trouve que le directeur
général et les membres des conseils d'administration ne doivent
pas être traités sur le même pied. C'est juste pour vous
donner mon orientation.
M, Rochefort: M. le Président, je suis d'accord avec
l'orientation de la ministre là-dessus.
Le Président (M. Bélanger): Le directeur
général est membre du conseil d'administration, mais il est aussi
l'employé du conseil d'administration, il ne faut pas l'oublier.
Mme Lavoie-Roux: Ensuite, on reviendra à votre tour. Dans
les mesures disciplinaires, je comprends votre désir, comment dit-on, de
moduler, si on veut, mais je trouve qu'une réprimande - juste pour en
prendre une - pour un conflit d'intérêts ce n'est pas tellement
fort. Voyez-vous le conseil d'administration réprimander son directeur
générai? Et, n'oubliez pas, elle est modulée; dans
l'autre, on pourra peut-être le moduler davantage, mais dans les conflits
d'intérêts... Je pense que tous les groupes, même les cadres
intermédiaires qui sont venus hier après-midi et qui disaient:
Écoutez, nous autres, l'exclusivité d'emploi, on gagne 22 000 $,
28 000 $ par année et un autre, 28 000 $ à 42 000 $, je ne sais
trop... Mais, quand je leur ai posé la question sur les conflits
d'intérêts, ils ont dit: Les conflits d'intérêts...
Ils n'ont pas dit, pas de pitié, mais c'est cela qu'ils voulaient dire.
Là-dessus, les gens disent: On ne doit pas se mettre en conflit
d'intérêts. C'est le sentiment que j'ai eu de la commission. Juste
cela, et peut-être qu'on peut revenir et si vous voulez revenir
après, pour le chef de l'Opposition. Ce que notre directeur du
contentieux disait, c'est que c'est une formule. Et vous, vous disiez, oui,
j'ai retrouvé cela dans la Loi sur l'Assemblée nationale.
M. Rochefort: Non, M. le Président nous a dit avoir vu
cela dans ta Loi sur l'Assemblée nationale, mais moi je dis que j'ai vu
une telle clause ailleurs, dans d'autres lois, qui dit qu'on doit en informer
les gens. C'est clair.
Le Président (M. Bélanger): Le
député, dans la Loi sur l'Assemblée nationale, n'a pas
d'obligation là-dessus. Je suis sûr, je l'ai lu ce midi.
Mme Lavoie-Roux: Ou quelqu'un du ministère de la
Justice.
M. Rochefort: Dans le règlement pour les ministres? S'il y
a conflit d'intérêts des ministres, je pense... Ah oui! je suis
convaincu.
Le Président (M. Bélanger): Je ne l'ai pas
lu dans ce qui touche les ministres, je I 'ai lu pour les
députés
M. Rochefort: Pour les ministres, il faut en informer.
Mme Lavoie-Roux: Comme je nai pas hérité depuis que
je suis née
Une voix: Pauvre vous
M. Rochefort: De toute façon, M le Président, j'ai
le goût de vous dire qu'on me sortirait 17 précédents ou il
n'y en a pas, moi je dis qu'il faut qu il y en ait
Mme Lavoie-Roux: Est-ce quon pourrait ajouter une phrase "II en
informe alors son conseil d administration"?
M. Rochefort: Oui Cela me suffirait On essaie de faire I
amendement
Mme Lavoie-Roux: On essaie de faire I 'amendement
Ce qu' on suggère c 'est que Toutefois, cette
déchéance n a pas lieu si un tel intérêt lui
échoit par succession ou par donation, pourvu qu après en avoir
informé le conseil d'administration il y renonce ou en dispose dans les
délais fixés par celui-ci
M. Rochefort: Je m'excuse, je suis d'accord avec le principe,
mais je pense, quant à la rédaction, quon devrait dire Pourvu
quil y renonce S' il y renonce, il n'a pas besoin d'en informer personne.
Mme Lavoie-Roux: Pourvu qu'après en avoir informé
le conseil d'administration
M. Rochefort: Ce que je vous dis c'est que, s 'il renonce
à ce qu il a comme héritage, il n est donc pas en conflit d
intérêts, il n a pas à informer le conseil d administration
du fait qu il a refusé un héritage qui l'aurait mis en conflit
d'intérêts s'il avait accepté Alors, pourvu qu il y renonce
ou en dispose avec toute la diligence possible, après en avoir
informé le conseil
Mme Lavoie-Roux: Mais alors on pourrait ajouter tout simplement
ce que j ai dit, ma première formulation
Une voix: C'est cela
Mme Lavoie-Roux: II doit en informer son conseil d administration
Ce serait tout
M. Rochefort: Oui
Mme Lavoie-Roux: II doit en informer son conseil d
administration
M. Sirros: Soit de dire Pourvu quil renonce
(16 h 45)
M. Rochefort: ou en dispose avec toute la diligence possible Dans
ce dernier cas, des que cette situation commence ou, en tout cas, des la
succession ou la donation, il doit en informer son conseil d administration C
est uniquement dans le cas ou il ne renonce pas qu il faut qu il informe le
conseil
Mme Lavoie-Roux: D'accord
M. Rochefort: II faut que ce soit dès le moment
Mme Lavoie-Roux: Attendez une minute' Pourvu quil y renonce ou
qu'après en avoir informé le conseil d administration il en
dispose dans les délais fixés par celui-ci
M. Rochefort: Parfait' On rattrape le deuxième
élément qu on oubliait tantôt Parfait!
Mme Lavoie-Roux: Félicitations"
Le Président (M. Bélanger): Alors, I' amendement Le
sous-amendement est proposé par
M. Rochefort: Le sous amendement? Y a-t-il un amendement?
Mme Lavoie-Roux: Non, c'est un amendement.
Le Président (M. Bélanger): Cest un amendement,
oui.
M. Rochefort: Non, non, c'est un sous-amendement.
Le Président (M Bélanger): C 'est un sous
amendement parce qu' il y a déjà un amendement Excusez-moi, j
'avais raison.
M. Rochefort: Vous nous empêchez d errer, M le
Président.
Mme Lavoie-Roux: Par le député de Gouin.
Le Président (M. Bélanger): Non, le
député de Gouin ne peut pas faire de sous-amendement, en vertu du
règlement.
M Rochefort: Mais je suis membre de la commission.
Le Président (M. Bélanger): Oui.
M. Rochefort: Qu'est-ce que c'est cette idée?
Le Président (M Bélanger): En vertu de I' article
133 Ce serait long à expliquer mais, si vous voulez, |e peux le faire.
Tout députe indépendant peut participer sans droit de vote
aux
travaux d'une commission qui étudie un projet de loi."
M. Rochefort: Non, M. le Président, je m'excuse, mais il
va falloir que le monde... D'accord, je ne dirai pas ce que je voulais dire.
C'est vrai dans le cas où un député indépendant qui
n'est pas membre d'une commission...
Le Président (M. Bélanger): ...vient faire un
tour.
M. Rochefort: ...veut participer aux travaux d'une commission.
Là, c'est clair qu'il ne peut pas faire de motion. Il ne peut voter.
Mme Lavoie-Roux: II est membre de la commission.
M. Chevrette: II a raison.
M. Rochefort: Mais, dans le cas où il est membre d'une
commission, il a un même...
Le Président (M. Bélanger): Bon, d'accord. On
considère que vous êtes membre de la commission et avec les pleins
droits, parfait!
M. Rochefort: Ne considérez pas, M. le Président,
je le suis.
Mme Lavoie-Roux: II ne nous a pas encore abandonnés.
M. Rochefort: Je le suis.
M. Chevrette: Je suis votre filet.
Des voix: Ha, ha, ha!
Le Président (M. Bélanger): Le sous-amendement
à l'alinéa 1 est-il adopté? M. le député de
Sainte-Anne.
M. Polak: Expliquez-moi, on dit: Pourvu qu'il renonce il n'y a
plus de problème. Je ne suis pas tellement d'accord avec cela. Disons
qu'il peut renoncer et peut-être ensuite "aligner" son enfant et sa
femme. Il est encore dans la patente indirectement, disons. On parle de "direct
et indirect". Pourquoi ne pas toujours donner l'obligation d'aviser? Là,
c'est au conseil de juger...
Une voix: Mme la ministre est d'accord.
M. Polak: Vous dites: II renonce. C'est bien facile de renoncer,
mais il faut voir les conséquences du renoncement, qui va avoir les
bénéfices dans son milieu.
M. Chevrette: Oui, mais vous héritez et vous
décidez de ne pas y toucher, voyons! Vous avez le droit de renoncer
à un héritage, à un testament et à n'importe
quoi.
M. Polak: On parle de...
Mme Lavoie-Roux: II renonce à l'avantage de sa femme.
M. Rochefort: Oui, mais l'intérêt indirect, c'est sa
femme!
M. Polak: Je ne le sais pas.
M. Chevrette: J'espère que c'est direct avec votre
femme.
M. Polak: Je ne le sais pas. Tout ce que je dis, c'est que vous
dites: On renonce et il n'y a plus de problème. Il renonce, donc, il n'a
pas besoin de...
M. Rochefort: Mais votre préoccupation est... Je partage
cette préoccupation.
M. Polak: Quant à moi, le conseil devrait savoir ce qui se
passe. On parle d'ouverture.
M. Sirros: M. le Président, je ne suis pas juriste, mais
il me semble que, si on dit qu'il ne doit pas avoir un intérêt
direct ou indirect, s'il renonce il a un intérêt indirect, il doit
toujours en informer le conseil, j'imagine.
M. Polak: Oui, mais vous ne le saurez jamais. Tandis que...
M. Sirros: Oui, parce qu'il a un intérêt indirect,
il faut qu'il en avise le conseil. S'il renonce et qu'il n'a aucun lien direct
ou indirect, il n'a pas besoin de l'informer.
Le Président (M. Bélanger): C'est cela. S'il a un
lien direct ou indirect, il doit informer. D'accord. Donc, le sous-amendement
est-il adopté?
M. Chevrette: Adopté, mais j'en ai un autre qui est
annoncé.
Mme Lavoie-Roux: M. le Président.
M. Rochefort: Est-ce que c'est sur le même paragraphe?
Mme Lavole-Roux: M. le Président.
Le Président (M. Bélanger): S'il vous plaît,
un à la fois.
Mme Lavole-Roux: Pitié pour ceux qui transcrivent, en bas,
je ne sais pas comment ils vont faire pour démêler tout cela!
Le Président (M. Bélanger): Bon. On va reprendre
lentement. L'article 31 de cette loi est remplacé par le suivant... Il y
a donc un amendement global présenté par Mme la ministre. Dans
cet amendement, au premier alinéa un sous-amendement est proposé,
par lequel on ajoute, à
la fin, après les mots "renonce ou", "qu'après en avoir
informé le conseil d'administration, il en dispose...
Mme Lavoie-Roux: Vous avez le petit papier.
Le Président (M. Bélanger): ...dans les
délais fixés par celui-ci".
M. Chevrette: J'annonce un deuxième sous-amendement.
Le Président (M. Bélanger): D'accord, M. le
député de Joliette.
M. Rochefort: Est-ce qu'on a voté? M. Chevrette:
Oui.
Mme Lavoie-Roux: On est d'accord avec celui-là.
Adopté.
Le Président (M. Bélanger): II est adopté.
M. Chevrette: Oui, il est adopté.
Le Président (M. Bélanger): M. le
député de Joliette, je vous en prie.
M. Chevrette: M. le Président, à l'article 31,
premier paragraphe - attendez un peu, cela s'en vient - à la
deuxième ligne, remplacer les mots "sous peine de
déchéance de sa charge" par les mots "sous peine de sanctions
pouvant aller jusqu'à la déchéance de sa charge".
Le Président (M. Bélanger): Vous pouvez nous
commenter le pourquoi?
M. Chevrette: Oui, c'est assez simple. C'est toujours dans le
même esprit que j'ai dit depuis le début de la commission. C'est
une cohérence avec les propos que j'ai tenus pendant deux ou trois jours
d'audition, à savoir que je prétends qu'il y a des situations,
des erreurs exclusivement dans le temps, qui peuvent être minimes pour
des montants plus qu'insignifiants, qui n'ont pas causé
nécessairement de problème mais qui sont connus.
Il y a une dénonciation par quelqu'un qui est envieux, par
exemple. On se ramasse avec une déchéance de charge comme seule
solution. Je vous avoue qu'il est en position de conflit
d'intérêts mais il peut n'avoir posé aucun geste, de
quelque nature que ce soit.
M. Polak: Le quatrième paragraphe règle cela.
Mme Lavoie-Roux: M. le Président..,
M. Chevrette: Le quatrième paragraphe ne règle pas
cela. Je vais vous dire pourquoi. Le quatrième paragraphe, ce serait un
autre amendement. C'est loin d'être ça. Le quatrième
paragraphe parle d'un processus de démission qui arrête un
processus de déchéance. À ce que je sache, ce n'est pas la
même affaire. C'est vraiment pour qu'il y ait un dosage différent.
Je le sais, je vais vous le dire, Mme la ministre. Ce n'est pas pour
défendre quelqu'un en position de conflit d'intérêts
majeur. Ce serait dehors "right and left". Ce ne serait même pas le
paragraphe quatre. D'accord?
Pour vous montrer mon état d'esprit, je ne veux pas être
interprété comme étant celui qui voudrait protéger
quelqu'un en véritable conflit d'intérêts. Mais je sais
combien il peut y avoir de dénonciations faciles dans cela. À
partir d'une situation de conflit d'intérêts tout à fait
mineur, on peut déchoir quelqu'un pour lequel les motifs ne le
justifient pas et se priver d'une compétence assez extraordinaire. Moi,
non, je ne suis pas ce genre-là. Je préfère qu'on donne un
peu de latitude. Et la latitude, c'est bien sûr que c'est dans le
jugement des personnes qui vont entamer les procédures de
déchéance.
Mais dès qu'il n'y a pas eu de faute, malgré la
possibilité de conflit, de quelque nature que ce soit... Disons qu'on
découvre que j'ai 5 % d'actions, je ne sais pas, à cause d'une
caisse d'entraide économique qui investit dans les Papiers Scott. La
caisse d'entraide, moi j'ai 5 % d'actions qui sont mis là-dedans. Ils
n'ont pas encore acheté de papier mais mon adjoint, qui est envieux et
qui sait que j'ai des actions, dénonce. Je suis en situation de
possibilité de conflit d'intérêts. Qu'est-ce qui arrive? Ce
n'est pas impossible cela.
La position de conflit d'intérêts et s'être servi de
sa position, c'est différent.
Le Président (M, Bélanger): Moi, je ferais une
remarque là-dessus, juste à partir de la connaissance d'un
dossier. C'est que beaucoup de cadres et de directeurs généraux
du réseau, de cadres supérieurs, de cadres intermédiaires,
font affaire avec une firme qui s'appelle PEMP qui, sur la base d'actions, va
gérer un portefeuille d'actions en leur nom. Personnellement, je n'ai
à peu près jamais su ce qu'ils géraient pour moi. Je sais
que j'en ai là-dedans mais je ne sais pas dans quoi. Ils
achètent, ils vendent. Je suis les transactions de très loin.
Tout ce que je regarde, c'est le bilan à la fin de l'année.
Combien est-ce que cela rapporte? Il est bien évident que dans un
contexte comme celui-là je serais peut-être dénoncé
pour conflit d'intérêts parce que j'aurais eu des actions dans, je
ne sais pas, Wang ou un filiale de Wang, et m'apercevoir que, bon, acheter des
ordinateurs de Wang. il faudrait éviter des choses qui sont si abusives
que cela. À un moment donné, tu ne le sais pas, ce n'est
même pas toi qui tes administres, ce n'est même pas loi qui
les achètes. Je connais un paquet de monde dans cette situation.
Mme Lavoie-Roux: M. le Président, je peux comprendre la
préoccupation du chef de l'Opposition. Je pense que cela part d'une
intention, comme il l'a expliqué, de ne pas être
trop intransigeant vis-à-vis des conflits d'intérêts
qui seraient moindres. Mais je dois vous dire que ce qui existe
présentement dans la loi, c'est la déchéance de la charge
dans le cas de conflit d'intérêts. Je verrais mal pourquoi, alors
qu'on sent le besoin de resserrer les règles, on amoindrirait la
sanction, finalement. Le conflit d'intérêts, pour quelqu'un qui
est directeur général... Je pense que parfois des personnes qui
ont une préparation moindre ou une formation moindre, tout à coup
elles s'éveillent et quelqu'un dit: Tu es en conflit
d'intérêts. Oh, c'est vrai, je suis en conflit
d'intérêts. Mais je pense qu'un directeur général
d'établissement devrait avoir suffisamment de discernement pour
éviter qu'en quelque occasion que ce soit il se mette dans une situation
de conflit d'intérêts.
M. Chevrette: Permettez.
Mme Lavoie-Roux: Pour ces raisons, je ne peux pas accéder
à la demande...
M. Chevrette: Me permettez-vous un petit exemple, juste un petit
exemple?
Mme Lavoie-Roux: Oui.
M. Chevrette: Un ministre. J'ai été ministre. Vous
êtes ministre. On a le droit, même si on a des actions ou des
parts, pour autant qu'on se trouve - je ne sais pas comment on appelle cela -un
mandataire, de continuer à les maintenir. Nos actions peuvent être
dans une foule de possibilités de transactions avec des
sociétés d'État, pour autant que vous avez un mandataire,
vous avez le droit.
Vous devenez D.G. d'hôpital ou dans un centre. C'est regrettable,
c'est: Débarrassez-vous-en, perdez tout. Vous n'avez même pas le
droit à un mandataire et vous êtes déchu. Moi, je trouve
cela prohibitif, je vous le dis.
Le Président (M. Bélanger): M. le
député de Laurier.
M. Sirros: II me semble qu'il y a deux situations qu'on peut
donner comme exemple. Un, c'est que quelqu'un est propriétaire d'actions
qui sont transigées à la Bourse. Il y a un paragraphe, je pense,
qui prévoit que de toute façon il peut continuer à
détenir ses actions pour autant qu'il est minoritaire et qu'il n'est pas
un initié de la compagnie. Même s'il est directeur
général, ce n'est pas un conflit d'intérêts d'avoir
des actions de Bell Canada, de Wang, ou de je ne sais trop quoi. C'est
écrit là-dedans.
L'autre possibilité, c'est qu'il est actionnaire d'une compagnie
qui n'est pas inscrite à la Bourse, donc, une compagnie privée,
mais il a des parts. Je pense que cela devient encore plus clair. Si cette
compagnie peut transiger avec l'établissement, il devient très
clair que la personne a un intérêt direct dans la compagnie parce
qu'elle n'est pas publique. Il peut être minoritaire, mais il transige,
il est presque nécessairement initié.
Si tel est le cas, il me semble que c'est clair qu'il se place dans une
situation de conflit d'intérêts en maintenant ses parts dans une
compagnie qui n'est pas inscrite à la Bourse. À ce
moment-là, il me semble qu'on ne devrait pas amoindrir la sanction qui
existe déjà dans la loi, qui est la déchéance de la
charge, au moment où on adopte un projet de loi
précisément pour clarifier les règles par rapport aux
conflits d'intérêts, etc.
M. Chevrette: Mais vous avez fait deux articles. Je vous suis et
je trouve que cela a aussi du bon sens. Mais, quand vous parlez, vous traitez
le directeur différemment du membre du conseil d'administration.
M. Sirros: Pour certaines...
M. Chevrette: Je vous réfère au dernier paragraphe
dont vous venez de faire mention. Vous ne dites pas: Le fait pour un membre
d'un conseil d'administration d'être actionnaire minoritaire d'une
corporation et un D.G....
M. Sirros: On pourrait ajouter peut-être cela à la
limite.
M. Chevrette: Si vous me disiez cela, je vous suivrais dans votre
raisonnement.
M. Sirros: Mon raisonnement était... M. Chevrette:
Mais je ne vous suis pas.
M. Sirros: Pour clarifier peut-être, pour le
bénéfice du chef de l'Opposition, là où on a
parié du directeur général comme à part des membres
du conseil d'administration, c'est qu'il risque d'être déchu de sa
charge. Tandis que les membres du conseil d'administration doivent s'abstenir
de participer au vote.
Le dernier paragraphe, quand je l'ai lu, je l'ai appliqué
à tout le monde qui est membre du conseil d'administration. Je ne trouve
pas cela bête, si on a besoin de clarifier, qu'il s'applique aussi au
D.G. Je pense que c'est l'intention...
M. Chevrette: C'est parce que si on le traite
différemment...
M. Sirros: Je pense que c'est l'intention de toute façon.
Ce n'est pas l'intention d'empêcher un D.G. de détenir des actions
de Bell Canada, j'imagine.
M. Chevrette: Donc, la mienne est rejetée sur division,
c'est-à-dire est rejetée.
Le Président (M. Bélanger): Oui, elle est
rejetée.
Mme Lavoie-Roux: Oui.
M. Rochefort: Moi, j'ai une autre remarque
sur le premier paragraphe, M. le Président. Je veux attirer
l'attention des juristes de la ministre parce que peut-être il y aura
réponse ailleurs dans la loi ou dans l'article à ma
préoccupation.
Dans la mesure où un directeur général, par
succession ou donation, se voit placé dans une situation de conflit
d'intérêts et qu'il ne renonce pas - donc, pendant un certain
temps, il est formellement en situation de conflit d'intérêts
par l'amendement qu'on a apporté tantôt, il doit en
informer le conseil et le conseil lui fixe un délai pour s'en
départir. Mais, pendant cette période, je pense qu'on devrait
prévoir une disposition qui ferait, un peu comme au cinquième
paragraphe, pour les autres membres du conseil d'administration, qu'il ne
pourrait pas participer aux décisions du conseil d'administration,
puisqu'il est membre, lorsqu'on traitera du cas relié à ce qui le
met en situation de conflit d'intérêts.
Je pense qu'il faut aller plus loin que le fait d'en informer et de
s'engager à en disposer dans un délai X. Pendant cette
période, que se passe-t-il? Il peut continuer de... Écoutez, non,
pas cela, mais d'accorder des contrats à cette firme-là et de
participer aux décisions qui accordent des contrats? Je pense qu'au
minimum il faudrait appliquer te régime qu'on retrouve au
cinquième paragraphe.
Mme Lavoie-Roux: Mais est-ce que cela n'équivaut pas, dans
le fond, à une dénonciation d'intérêts, quand il
informe le conseil d'administration qu'il...
M. Rochefort: Oui, mais puisque le cinquième paragraphe
dit: "autre que le directeur général", je pense qu'on est aussi
bien d'être clair, clair.
M. Chevrette: S'il siège...
M. Rochefort: II siège au conseil d'administration.
M. Chevrette: ...il fait des recommandations.
M. Rochefort: II est effectivement... Oui. M. Chevrette:
Tu as absolument raison. M. Rochefort: Bien...
M. Chevrette: II y a un trou juridique là. Il peut donner
des contrats.
M. Sirros: On devrait simplement l'enlever du cinquième
paragraphe...
Mme Lavoie-Roux: Le bonhomme dit: Moi, je viens d'hériter
d'actions de la firme A et cette firme transige avec l'institution.
Écoutez, il faut que je m'en départisse mais avant que j'aie
vendu mes actions... Le conseil d'administration lui donne deux ou trois mois.
Je pense, encore une fois, que...
M. Chevrette:...
Mme Lavoie-Roux: Non, le directeur général...
M. Chevrette: Ne devrait pas siéger.
Mme Lavoie-Roux: II ne siégera pas. On n'a pas besoin
d'écrire cela dans une loi.
M. Chevrette: II faudrait au moins qu'il s'abstienne de commenter
là-dessus.
M. Rochefort: Bien là, moi, Mme la ministre, je vais vous
dire que je pense que votre raisonnement est juste, mais, puisqu'on a
décidé de faire une loi 97, disons-le donc qu'il ne doit pas
siéger, d'autant plus qu'au cinquième paragraphe on dit, pour un
membre du conseil qui est dans une situation de conflit, non seulement qu'il
faut qu'il en informe les autres, mais il faut qu'il s'abstienne de
siéger quand vient le temps de parler des choses qui le concernent.
Raison de plus que le même régime existe pour le directeur
général.
Le Président (M. Bélanger): Non, mais c'est plus
compliqué que cela. Par exemple, les achats. Ce sont les pools d'achat
via les CRSSS qui font les achats. Supposons que j'aie des actions dans une
compagnie de produits alimentaires. Le pool d'achat décide que. ce
mois-ci, selon les soumissions qu'il a reçues, on achète la
viande de tel fournisseur dont je suis actionnaire et mon établissement
doit aller acheter là.
M. Rochefort: Oui, mais, si la décision ne relève
pas de votre établissement, vous n'êtes pas en conflit
d'intérêts. Être en conflit d'intérêts, c'est
participer au processus décisionnel.
Le Président (M. Bélanger): C'est une
recommandation.
M. Rochetort: Ah, non, non! Non, ce n'est pas vous qui
décidez. La preuve, c'est qu'ils ne sont pas toujours allés chez
vous.
Le Président (M. Bélanger): Oui, mais je peux aller
acheter ailleurs. Ils me le recommandent parce qu'ils ont négocié
un prix pour moi, mais je peux aller ailleurs.
M. Rochefort: Ah, nonl
Le Président (M. Bélanger): Non, non, mais je dis
comment cela se passe dans les faits parce que...
M. Rochefort: Oui, cela se fait.
M. Chevrette: L'amendement pourrait venir au paragraphe 5, par
exemple.
M. Rochefort: Je sais à quel amendement
le député de Joliette fait allusion et je ne partage
pas...
M. Chevrette: Ah!
M. Rochefort: Je pense qu'on est mieux de ne pas attendre
d'être rendu là pour le faire.
M. Chevrette: Moi, je le ferais aux deux places, au 4 et au
5.
M. Rochefort: Oui, je ne doute pas que le député de
Joliette annonce ses couleurs...
M. Chevrette: Bien oui, il n'y a pas de cachette.
M. Rochefort: Bien, il n'y a certainement pas de cachette.
Mme Lavoie-Roux: ...ses couleurs. M. Chevrette: On est
très bon.
M. Rochefort: Le député de Joliette nous dit...
M. Chevrette: Bleu, blanc, rouge...
M. Rochefort: ...qu'on pourrait faire l'amendement au
cinquième paragraphe, mais je dis que je ne suis pas d'accord avec
l'amendement qu'il va vouloir faire, car on connaît ses orientations.
M. Chevrette: Bleu, blanc, rouge.
Le Président (M. Bélanger): Moi, je suis tout
perdu, là.
Sur le premier paragraphe, tu avais apporté un autre
élément. J'essaie de me retrouver dans la discussion.
M. Rochefort: Non, non, mais là on est en train de
discuter...
Mme Lavoie-Roux: Toujours dans l'élément s'il doit
siéger on non.
Le Président (M. Bélanger): C'est cela.
M. Rochefort: C'est cela. Et là j'imagine que les
légistes sont en train de réfléchir pour conseiller la
ministre.
Le Président (M. Bélanger): J'ai un petit
problème de cohérence. On avait dit qu'on l'adoptait paragraphe
par paragraphe.
Mme Lavoie-Roux: On est toujours au premier paragraphe.
M. Rochefort: On est toujours au premier paragraphe. Au
sous-amendement.
Mme Lavoie-Roux: II y a un sous- amendement.
Le Président (M. Bélanger): Je lai manqué,
celui-là.
Mme Lavoie-Roux: Est-ce qu'on peut suspendre pour deux
minutes?
Le Président (M. Bélanger): On peut suspendre pour
deux minutes, oui, effectivement.
(Suspension de la séance à 17 h 5)
(Reprise à 17 h 6)
Le Président M. Bélanger: À l'ordre.
Mme Lavoie-Roux: Le deuxième sous-amendement, celui du
député de Gouin, après en avoir discuté, il nous
apparaît que le conseil d'administration, à moins que le conseil
d'administration fasse preuve d'incurie... Étant donné que
l'intérêt a été dénoncé, d'une
certaine façon, il ne nous apparaît pas nécessaire d'y
ajouter un autre élément. Parce que vous avez un bonhomme qui a
dit: Écoutez, j'ai un intérêt là-dedans, je vous le
dénonce, je vous le dis, nous autres, cela nous apparaît, à
ce moment-ci, superflu d'ajouter une autre disposition à ce...
M. Sirros: Non seulement il le dénonce au conseil
d'administration, mais il demande au conseil d'administration de lui fixer le
délai pour qu'il se départisse de son intérêt. Le
conseil d'administration prend une décision qui dit: Tu as deux mois, un
mois, trente jours, peu Importe, mais il prend conscience du fait qu'il a un
intérêt et lui donne un délai pour s'en départir. Je
vois mal que le conseil d'administration, à moins qu'il s'agisse
d'incurie, dise entre-temps: Bien voici, on décidera, sur des contrats,
si l'intérêt que tu as fait partie de cela, et tu peux
siéger. Je pense que c'est peut-être un peu
exagéré...
Mme Lavoie-Roux: C'est superfétatoire. Une voix:
Oui, superfétatoire. Parfait.
Mme Lavoie-Roux: C'est l'influence du Dr Laurin.
M. Rochefort: Ce n'est pas cela. Cela se transmet de ministre de
la Santé en ministre de la Santé.
M. le Président, une intervention et, selon la réaction,
on en disposera ou je ferai formellement mon amendement. C'est juste pour
sensibiliser la ministre. Moi, je pense que cela va même dans le sens de
protéger les conseils d'administration, parce qu'un conseil
d'administration doit continuer de fonctionner pleinement entre-temps. Il
pourrait très bien se retrouver dans une situation où il ne veut
pas exiger formellement du directeur général de ne pas venir. Lui
n'y pense pas et là, ayant à prendre une décision, il se
dit: C'est délicat, on est
peut-être mieux de ne pas prendre une décision, et ils vont
laisser passer un tour parce que la situation n'est pas claire juridiquement.
Est-ce que cela vous convainc ou pas?
Mme Lavoie-Roux: Ha, ha, ha!
M. Rochefort: C'est juste pour savoir, sinon je vais
déposer formellement une proposition d'amendement.
Mme Lavoie-Roux: Non, cela ne me convient pas. idéalement,
le directeur général va continuer de s'asseoir au conseil mais je
ne peux pas croire qu'un conseil d'administration... Hier, on en a tellement
parlé des conseils d'administration qui...
M. Chevrette: Responsabilisez, prenez mon amendement.
Mme Lavoie-Roux: Je pense que cela ne m'apparaît pas
nécessaire dans les circonstances. Il faut, une fois que le bonhomme a
déclaré son intérêt, que le conseil intervienne pour
lui dire dans quel délai il doit se départir de cet
intérêt-là. Le conseil d'administration ne va pas le mettre
dans une situation où il le fera voter sur une situation où il
serait en plein conflit d'intérêts, en pleine connaissance du
conseil d'administration. D'autre part, il faut aussi compter sur le bon
jugement et l'honnêteté du directeur général. Se
sachant dans cette situation-là, il ne votera pas sur une
décision qui le mettrait en plein conflit d'intérêts,
à moins qu'il veuille avoir une déchéance de sa charge
aussi lucidement que cela.
M. Joly: On parle de responsabiliser; ils le sont
responsabilisés en acceptant la responsabilité de dire oui, tu as
un conflit, alors à ce moment-là, tu n'as plus le droit de venir
ici.
M. Rochefort: M. le Président, moi, formellement, je vais
faire une motion d'amendement.
Une voix: La vengeance est douce au coeur de l'Indien.
Le Président (M. Bélanger): D'accord. Le paragraphe
1 tel qu'amendé est-il adopté?
M. Rochefort: Non, non, M. le Président, j'ai une motion,
je viens de vous le dire.
Mme Lavole-Roux: Non, il revient avec un autre amendement.
Le Président (M. Bélanger): Ah! tu reviens avec un
autre amendement. Excusez.
Mme Lavoie-Roux: C'est parce qu'on l'a discuté
préalablement.
Le Président (M. Bélanger): Je pensais qu'on
était d'accord. Comme on n'est pas d'accord, il se fâche et il
nous fait un sous-amendement.
Des voix: Ha, ha, ha!
M. Rochefort: Je ne me fâche pas, je fais juste ce qu'on
dit. M. le Président, cela se lirait comme suit. Ajouter, au paragraphe
1, ce qui suit: "II doit s'abstenir et je reprends, je vous le dis tout
de suite, essentiellement la formulation de la fin du cinquième
paragraphe de siéger au conseil d'administration et de participer
à toute délibération ou décision lorsqu'une
question portant sur l'entreprise dans laquelle il a son intérêt
est débattue."
Le Président (M. Bélanger): Quelle distinction
faites-vous entre le fait de l'ajouter là et le fait que c'est
déjà au cinquième paragraphe?
M. Rochefort: Non pas au cinquième paragraphe, cela exclut
le directeur général et, si on l'excluait, ce serait rendu trop
large.
M. Chevrette: Je l'appuie.
Le Président (M. Bélanger): D'accord,
appuyé.
Mme Lavoie-Roux: On surveille vos alliances.
Une voix: Est-ce la réconciliation? M. Chevrette:
Non, c'est...
Le Président (M. Bélanger): II y a des tractations
pas claires.
M. Rochefort: Continuons à légiférer, M. le
Président.
M. Chevrette: Si vous aviez voulu mettre tout membre du conseil
d'administration, le D.G. inclus, j'aurais compris votre désir de
considérer tout le monde sur un même pied, à plus forte
raison un D.G. qui serait en dénonciation; il pourrait avoir un
délai de six mois, et combien de transactions peuvent se passer avec
certaines compagnies! C'est dans cette optique que je trouve que cela a de
l'allure.
M. Rochefort: Oui, et l'intervention du député de
Joliette m'ajoute un autre argument. Imaginez-vous, pour un membre le conseil
d'administration va exiger selon la loi qu'il ne participe pas formellement
à des décisions, alors que le D.G.. lui, quand il est dans une
situation de conflit d'intérêts et qu'il en informe tout le monde,
va pouvoir participer pleinement. Vous me dites: Oui, mais "je ne peux pas
croire que". Bien, j'ai le goût de vous dire: Oui, "je ne peux pas croire
que" pour les membres du conseil d'administration aussi.
M. Chevrette: Je vais vous dire autre chose, Mme la ministre.
Vous savez très bien qu'il y a des D.G. qui ont une autorité
morale extrêmement grande sur les membres d'un conseil d'administration.
Ce sont des bénévoles qui participent à une réunion
par mois. Lui, il est assis sur sa chaise à coeur de jour, mais il dit:
Oui, oui, mais je l'ai dénoncé mon intérêt.
Mme Lavoie-Roux: Et il est obligé de s'en départir,
ce qui n'est pas le cas des membres du conseil d'administration.
M. Rochefort: Pendant le temps où il t'a, où il ne
s'en est pas départi.
M. Sirros: Question de règlement, M. le Président.
Je suis très content de voir l'ambiance informelle qui règne dans
la commission et l'esprit de collaboration qu'on a établi mais je
commence à trouver qu'on perd un peu le fil des choses à cause du
fait que les interventions viennent un peu trop spontanément. Je vous
demanderais peut-être, M. le Président, de veiller un peu plus,
non pas à détruire cette coordination mais à faire
attention au laxisme.
Le Président (M. Bélanger): Ce que je vais faire
c'est de lire comment cela se présente jusqu'à maintenant avec
l'ajout que vous y mettez pour qu'on le voie d'une façon globale. Je
pense que cela va nous aider. "Le directeur général d'un conseil
régional ne peut, sous peine de déchéance de sa charge,
avoir un intérêt direct ou indirect dans une entreprise qui met en
conflit son intérêt personnel ou celui du conseil. Toutefois,
cette déchéance n'a pas lieu si un tel intérêt lui
échoit par succession ou donation, pourvu qu'il y renonce ou
qu'après en avoir informé le conseil d'administration il en
dispose dans les délais fixés par celui-ci." Et le
sous-amendement de M. le député de Gouin s'ajoute ici: "il doit
s'abstenir de siéger au conseil d'administration et de participer
à toute délibération ou décision lorsqu'une
question portant sur l'entreprise dans laquelle il a cet intérêt
est débattue." Il veut qu'on ajoute cela.
M. Chevrette: Adopté.
Mme Lavoie-Roux: Rejeté sur division, M. le
Président.
M. Chevrette: Vous pourriez noter au procès-verbal qu'on
était deux pour.
Le Président (M. Bélanger): II n'y a pas dissidence
enregistrée.
M. Chevrette: J'enverrai les amendements de mon collègue
et de moi-même à tous les...
Le Président (M. Bélanger): Donc, la partie: "II
doit s'abstenir de siéger au conseil d'administration et de participer
à toute délibération..." Ce sous-amendement est
rejeté sur division. D'accord. J'appelle donc le deuxième
paragraphe. Est-ce que le premier paragraphe est adopté?
M. Chevrette: Sur division.
Le Président (M. Bélanger): Sur division.
M. Chevrette: Oui.
Le Président (M, Bélanger): Deuxième
paragraphe. "Un directeur général déchu de sa charge
devient inhabile à occuper une charge ou un emploi dans tout conseil
régional ou établissement public pour la période
d'inhabilité déterminée par le jugement. Cette
période ne peut excéder trois ans." Mme la ministre.
Mme Lavoie-Roux: Écoutez, je pense qu'on en a
discuté assez longuement. On a voulu inclure une certaine
flexibilité pour le juge et c'est pour cela qu'au lieu des trois ans
fixes qui étaient dans le texte de la loi nous avons introduit cet
amendement, "cette période ne peut excéder 3 ans", qui donne une
certaine latitude au juge pour la punition, la sanction. (17 h 15)
M, Chevrette: J'aurais une question avant, si vous me le
permettez.
Le Président (M. Bélanger): M. le
député de Joliette.
M. Chevrette: On avait un amendement. Si vous regardez le
quatrième paragraphe de la proposition que je vous avais
présentée - c'est une formule en vertu des articles du Code civil
je me demande si ce n'est pas là, l'endroit idéal
où je dois l'introduire, le quo warranto. Est-ce que vous l'avez
écarté définitivement vous-même? Quatrième
paragraphe, en bas.
Le Président (M. Bélanger): Un, deux, trois,
quatre, le conseil d'administration...
M. Chevrette: II n'y a pas de précisions quant au genre de
recours. On pensait qu'en spécifiant les articles 838 et suivants du
Code civil on précisait le recours auquel les conseils avaient
droit.
M. Polak: Le Code de procédure civile.
M. Chevrette: Ah! Le Code de procédure civile.
Excusez-moi, M. Polak, je me suis trompé. Je n'ai pas de...
Mme Lavoie-Roux: On me dit que c'est la procédure
habituelle et qu'on n'a pas besoin de le préciser dans la loi. C'est la
procédure selon l'article 838.
M. Chevrette: ...si c'est si clair que ça.
Mme Lavoie-Roux: Je vais demander à Mme Demers de vous
répondre.
Mme Demers (Laurence): L'article en déchéance de
charge est là depuis 1971. Il a été exercé deux
fois et, chaque fois, les gens ont pris un quo warranto parce qu'il n'y a pas
d'autre recours possible que celui-là. Ce n'était pas
marqué avant que c'était à l'article 838.
M. Chevrette: On ne pourrait pas...
Mme Demers: Mais les deux personnes ont pris un quo warranto.
C'est l'hôpital Marie-Enfant et les centres Lanaudière.
M. Chevrette: Lanaudière?
Mme Demers: Chrétien et les centres Lanaudière.
M. Chevrette: ...action directe en déchéance de
charge.
Mme Demers: C'est une mesure extraordinaire, je veux dire, en
tout cas, nous n'avons jamais vu autre chose qu'un quo warranto. Le seul
endroit où c'est marqué, c'est dans la Loi sur...
Mme Lavoie-Roux: Les cités et villes.
Mme Demers: ...les cités et villes, mais cela s'adressait
aussi à des employés qui n'exercent pas de charge. Ce sont des
employés.
M. Chevrette: Je n'ai jamais critiqué les juristes. Mon
rôle n'est pas d'être juriste, mais d'être
législateur. Comme le législateur ne veut pas parler pour ne rien
dire, je dois surveiller tout ce qui se dit, tout ce qui
s'écrit.
Le Président (M. Bélanger): ...le
législateur ne doit jamais parler pour ne rien dire. Ha, ha, hal
M. Chevrette: Non, mais... D'accord, madame.
Mme Lavole-Roux: D'accord.
M. Chevrette: Mais le fait au moins que ce soit mentionné
comme étant une des seules procédures possibles, j'ai
l'impression que le message se sera rendu aux institutions. Et c'est le
mérite que j'aurai de l'avoir fait ici.
Le Président (M. Bélanger): C'est le mérite.
M. le député de Gouin.
M. Rochefort: M. le Président, autant je suis assez
sympathique à l'assouplissement apporté ici au deuxième
paragraphe, compte tenu des représentations qui nous ont
été faites au moment de la consultation particulière,
autant je voudrais qu'il y ait au moins un minimum, et je voudrais vous dire
pourquoi. On sait qu'il y a déjà eu des situations où des
directeurs d'établissement étaient techniquement, dans les faits,
en même temps directeurs de deux établissements. Or, je trouverais
particulier que quelqu'un soit renvoyé d'un établissement et
qu'il continue d'occuper sa charge, le lendemain matin, dans l'autre
établissement, comme si de rien n'était. Je pense qu'il faut au
minimum qu'il ferme tous ses livres avant de pouvoir en ouvrir d'autres.
Là, on donne la latitude - oui, je vois sourire la ministre -au tribunal
d'accepter qu'il soit effectivement déchu de la fonction de
l'établissement X où, effectivement...
M. Sirros: M. le Président.
Le Président (M. Bélanger): Oui, M. le
député de Laurier.
M. Sirros: Si vous lisez bien le deuxième
paragraphe...
M. Polak: Tout établissement public.
M. Sirros: ...il est déchu de ses charges et il devient
inhabile à occuper une charge ou un emploi dans tout conseil
régional ou tout établissement public.
M. Rochefort: Oui, mais pour la période
d'inhabilité déterminée par le jugement.
M. Sirros: Oui, c'est cela. Alors, s'il est directeur
général dans deux établissements et qu'il est déchu
de sa charge dans l'un, automatiquement, il est exclu du réseau.
M. Chevrette: Il est donc exclu même de celui où il
n'a pas de conflit d'intérêts.
M. Sirros: Partout. C'est cela. Mme Lavoie-Roux: Oui.
M. Rochefort: D'accord. Mais, quand on dit que la période
ne peut excéder trois ans, c'est donc qu'il doit y avoir une
période. On se comprend bien, c'est obligatoire.
Une voix: Cela peut être un jour. M. Rochefort: Moi,
un jour...
M. Sirros: S'il est trouvé innocent, il continue. S'il est
déchu de sa charge, il perd sa charge et en plus....
M. Rochefort: Accordé.
Le Président (M. Bélanger): M. le
député de Joliette.
M. Chevrette: J'ai une interrogation là-dessus, une charge
ou un emploi. Quelqu'un peut avoir un baccalauréat en administration,
une licence en administration, un MBA et être infirmier aussi.
Qu'arrive-t-il avec le mot "emploi"? Il ne pourrait pas occuper l'emploi
d'infirmier?
Mme Lavoie-Roux: Il est banni du réseau de toute
façon.
M. Chevrette: Même pour exercer un métier autre?
Mme Lavoie-Roux: Écoutez, c'est parce que...
Une voix: C'est l'individu, ce n'est pas...
M. Chevrette: Oui, mais un conflit d'intérêts pour
un administrateur par rapport à un emploi d'infirmier ou
d'aide-infirmier, je vous avoue que c'est le crucifier et non pas seulement le
flageller.
M, Sirros: C'est le syndicalisme qui remonte, attention!
M. Chevrette: Vous vous rendez jusqu'au Golgotha, il y a des
limites.
M. Sirros: C'est ton passé syndicaliste qui remonte-Le
Président (M. Bélanger): Un directeur général
qui est congédié, quelle que soit la cause, il ne rentre pas dans
le réseau. Expérience faite, il est au moins un an chômeur
avant de se trouver une "job" ailleurs, et à un salaire de beaucoup
moindre.
M. Chevrette: Il a déjà la sanction...
Écoutez une minute. Moi, Mme la ministre, je voudrais qu'on y
réfléchisse très sérieusement. Il y a te jugement
public, c'est une déchéance; le jugement public, c'est toute une
plaie pour un individu qui reçoit un jugement de
déchéance. Vous ne lui permettez même pas, à cause
du mot "emploi", tel que stipulé, d'exercer un métier de second
ordre pour lequel il peut avoir des qualifications professionnelles. Moi, je
trouve cela grave, parce que, s'il est dans le réseau, c'est
peut-être qu'il a percé dans le réseau en gravissant
différents échelons avant d'arriver à un poste de cadre
intermédiaire, même de D.G. j'en connais. Ce n'est pas
parce qu'ils ont eu un conflit d'intérêts qu'ils sont inaptes
à remplir une fonction d'infirmier, sans autorité. Ce sont tes
cadres que vous visez par la toi. Là, vous lui soustrayez même la
possibilité d'être un salarié au sens du Code du travail.
C'est grave en maudit, cela. Vous sanctionnez même l'individu qui
pourrait devenir, dans une unité d'accréditation, un simple
salarié. On n'est pas en Sibérie. Après que tu as commis
une faute... Oui, je vais peser mes mots. Mais cela ressemble à cela.
Cela n'a pas d'allure. Moi, je vous dis que j'ai fait un amendement pour qu'on
ajoute au moins les mots "de cadre" au mot "emploi". Cela n'a pas d'allure
qu'on laisse "emploi" au sens strict. Voyons! Je propose en amendement qu'on
ajoute après te mot "emploi" les mots "de cadre".
Mme Lavoie-Roux: Une minute! On va l'examiner
sérieusement.
M. Chevrette: Je le fais pareil. Ils vont me battre
là-dessus.
Mme Lavoie-Roux: Vous avez des individus qui se sont
placés en conflit d'intérêts flagrant, important et qui, de
toute façon, ont fait preuve de malhonnêteté. Que
voulez-vous que je vous dise? C'est cela.
M. Chevrette: Vous n'avez même pas pondéré,
Mme la ministre.
Mme Lavole-Roux: Pardon?
M. Chevrette: Vous n'avez même pas pondéré la
nature du conflit d'intérêts. Vous n'avez même pas dit
"pouvant aller jusqu'à la déchéance" pour pouvoir
évaluer la gravité du conflit d'intérêts. Cela
pourrait être très simple, très minime, cela peut
être un oubli minime. Non seulement vous le flagellez, mais vous le
crucifiez et vous le bannissez à tout jamais. Cela n'a pas d'allure.
Vous tui mettez une roche. Il n'y aura pas de résurrection pascale,
parce que vous le garrochez en dehors du réseau complètement, il
ne peut plus travailler. Voyons! Il y a des gens qui ont travaillé
seulement dans ce réseau toute leur vie.
Mme Lavoie-Roux: Mais je dois vous dire qu'il y a des gens...
Prenons des employés qui sont pris à voler; ils sont
congédiés.
Une voix: Pas si facilement que cela. La convention collective
les protège.
Mme Lavoie-Roux: Oui, oui, ils peuvent avoir un grief; cela,
c'est une autre affaire. Mais quelqu'un qui fait un vol clair, net, quelquefois
pas très gros...
M. Chevrette: Je ne veux pas défendre les voleurs.
Mme Lavoie-Roux: ...il est congédié.
M. Chevrette: Le droit au travail est un principe...
Mme Lavoie-Roux: II est congédié, et il ne pourra
pas retravailler...
Le Président (M. Bélanger): il n'est pas banni du
réseau, il est congédié de l'établissement, mais il
peut aller à l'autre établissement à
côté.
Mme Lavoie-Roux: Oui, mais le bonhomme qui arrive avec une fiche
de congédiement...
M. Chevrette: Mme la ministre, quelqu'un... Mme
Lavole-Roux: ...dans son dossier... M. Chevrette: ...qui a des
lacunes au point
de vue de la compétence administrative, qu'est-ce qui arrive? Il
a une déchéance de charge. Comment appelle-t-on cela? Une
rétrogradation. Vous la permettez dans le réseau. Pour des cas
graves d'incompétence, vous lui laissez son droit au travail dans le
réseau. Le fonctionnaire qui est incompétent à un niveau
supérieur, qu'est-ce qu'on en fait? On le reclassifie et on lui assure
une rétrogradation. Et il a le droit au grief, à part cela.
Là, vous n'acceptez même pas une pénalité
intermédiaire si ce n'est pas grave. C'est la déchéance
totale, pouvant aller dans...
Mme Lavoie-Roux: D'accord. Vous avez fait un tellement bon
plaidoyer, seriez-vous d'accord pour "occuper une charge ou un emploi de nature
administrative"?
M. Chevrette: Oui.
Mme Lavoie-Roux: Il pourrait être infirmier, il pourrait
être salarié.
M. Chevrette: Oui.
Mme Lavoie-Roux: Il serait salarié dans un emploi
administratif, mais je veux dire salarié dans le sens du Code du
travail.
M. Rochefort: Je me fais l'avocat du diable. Quelqu'un qui
était secrétaire et qui devient directeur général
ne pourrait pas redevenir secrétaire, c'est une fonction
administrative.
M. Chevrette: ...responsabilité.
Mme Lavoie-Roux: Non, il est justement exclu. Une charge, un
emploi de nature administrative ou un poste de gestion... Oui, je comprends ce
que vous voulez dire, fonctions d'employé de bureau.
M. Rochefort: Bien oui!
Mme Lavoie-Roux: Un commis de bureau.
M. Rochefort: Un commis de bureau qui devient D.G., c'est la
même chose qu'un infirmier.
Mme Lavoie-Roux: Une charge...
M. Rochefort: Des commis de bureau, je n'en connais pas, mais je
connais des infirmiers et des infirmières qui sont devenus directeur
général de leur établissement.
M. Chevrette: ...
M. Rochefort: Non, mais on ne parle pas pour ne rien dire.
Mme Lavoie-Roux: Ou un emploi de gestion.
Le Président (M. Bélanger): Un poste de cadre. Un
poste de gestion, c'est un poste de cadre.
M. Chevrette: ...il y a des cadres administratifs, il y a des
cadres supérieurs, des D.G. En ce qui concerne toute la gestion, les
postes de commande, non. C'est ce que veux dire. Il y a emploi, mais emploi,
tel quel...
Mme Lavoie-Roux: On ne peut pas juste le mettre dans cadre
intermédiaire alors qu'il va commander à d'autres personnes.
M. Rochefort: C'est pour cela que je dis que "cadre" serait
satisfaisant parce qu'on veut englober les cadres intermédiaires.
M. Chevrette: C'est pour cela que je disais cadre.
J'éliminais même...
Mme Lavoie-Roux: À occuper une charge ou un emploi de
cadre. Il faudait mettre "un emploi de cadre".
M. Chevrette: C'était le sens de ma proposition.
Mme Lavoie-Roux: D'accord.
M. Chevrette: Je la dépose. C'est cela que je veux
dire.
Le Président (M. Bélanger): Absolument. Mme
Lavoie-Roux: On l'adopte.
Le Président (M. Bélanger): Cela se lirait comment,
pour qu'on se retrouve?
M. Chevrette: Alors, dès lors, pour lors... Mme
Lavoie-Roux: Emploi de cadre.
Le Président (M, Bélanger): "Un directeur
général déchu de sa charge devient inhabile à
occuper une charge ou un emploi de cadre dans tout conseil régional ou
établissement public pour la période d'inhabilité
déterminée par le jugement. Cette période ne peut
excéder trois ans." Est-ce que l'amendement est adopté?
M. Chevrette: Adopté.
Le Président (M. Bélanger): Adopté. Est-ce
que le paragraphe 2 est adopté?
M. Chevrette: Adopté.
Le Président (M. Bélanger): Adopté tel
qu'amendé.
Mme Lavoie-Roux: Amendé et sous-amendé.
Le Président (M. Bélanger): Oui. "Le conseil
d'administration d'un conseil régional doit, dès qu'il constate
que son directeur général se
trouve en conflit d'intérêts, prendre des mesures afin
d'intenter un recours en déchéance de charge contre lui. Il doit
en outre, dans les dix jours qui suivent, en informer le ministre en lui
indiquant la nature du cas et tes mesures qu'il a prises." M. te
député de Gouin.
M. Rochefort: Un commentaire, M. le Président. "En
informer par écrit te ministre". Je veux qu'on clarifie les situations.
Il faut éviter tes discussions de corridor: Je lui avais dit. il doit le
faire par écrit. À ce moment-là, l'écrit est
là et tout le monde est couvert à tous les points de vue.
Mme Lavoie-Roux: D'accord.
M. Rochefort: Pour éviter qu'on dise: Oui, mais je lui
avais dit, ou j'avais demandé à quelqu'un de lui dire.
Le Président (M. Bélanger): M. le
député de Sainte-Anne.
Mme Lavole-Roux: Et elle n'a pas entendu...
M. Polak: Une question. On dit: "II doit en outre, dans les dix
jours qui suivent..." Qui suivent quoi? Oui suivent la constation du conflit
d'intérêts ou qui suivent l'intention de recours?
Le Président (M. Bélanger): La reconnaissance de
l'acte répréhensible.
M. Rochefort: II ne doit pas y avoir un long délai entre
les deux parce qu'il doit "dès"...
Le Président (M. Bélanger): M. le
député de Joliette.
M. Chevrette: La deuxième phrase du troisième
paragraphe a plus ou moins de sens. Je vais vous expliquer pourquoi. "Il doit
en outre, dans les dix jours qui suivent, en informer par écrit te
ministre - il y a un amendement d'adopté - en lui indiquant la nature du
cas et tes mesures qu'il a prises." Cela veut dire qu'il a pris une seule
mesure, c'est la déchéance de charge. Il n'y a pas de suspension,
vous avez refusé. Il n'y a pas de réprimande, vous avez
refusé. Il n'y a pas de congé sans solde ou avec solde, vous avez
refusé. "Les mesures qu'il a prises", il n'y a pas d'autres mesures
puisque la seule mesure que vous avez c'est fa déchéance de
charge. C'est superfétatoire, pour utiliser votre expression de
tantôt.
(17 h 30)
M. Laporte: ...suspension.
M. Chevrette: Non, non. Il n'y a pas d'autres procédures
que la déchéance de la charge.
M. Laporte: Avant de prendre la procédure, je veux
dire.
Le Président (M. Bélanger): La
déchéance est automatique.
M. Chevrette: La déchéance est automatique.
Le Président (M. Bélanger): Il ne peut pas avoir
une suspension avant de déchoir.
M. Chevrette: Ils ne veulent pas autre chose.
Mme Lavole-Roux: Écoutez, je pense que le conseil
d'administration, par exemple, pourrait, avant de prendre des mesures de
déchéance de charge, consulter un avocat.
Une voix: II y a d'autres mesures.
Mme Lavoie-Roux: II y a d'autres mesures qu'il peut prendre. Mais
l'objet de cette dernière phrase, c'est qu'on en soit informé et
qu'on sache aussi s'ils ont pris les mesures. C'est la seule raison pour
laquelle on veut que ce soit porté à l'attention du ministre,
voir si le conseil d'administration a agi sur un conflit
d'intérêts.
M, Chevrette: Relisez le paragraphe. "Le conseil d'administration
d'un conseil régional doit, dès qu'il constate que son directeur
général se trouve en conflit d'intérêts, prendre des
mesures afin..." Les mesures c'était d'intenter un recours en
déchéance. Ils ne disent pas qu'il y a des mesures prises autres
que cela. C'est une mesure prise en fonction de la déchéance de
charge. Je ne veux pas faire le puriste sur te plan politique, mais cela
m'apparaît ouvrir une porte que vous avez fermée parce que vous
avez refusé mon amendement tantôt. Si vous me disiez que vous
l'aviez suspendu entre-temps, si vous vous étiez donné un pouvoir
de suspension tantôt quand je vous ai tendu ta perche... Vous n'avez pas
voulu. Il n'y a pas de réprimande possible. Vous le dites au
début: C'est une procédure en déchéance de charge.
J'aurais fait un maudit bon avocat!
M. Laporte: Ça lui ressemble pas mal.
Mme Lavole-Roux: C'est depuis qu'il est chef de parti qu'il se
sent des velléités pour la loi. Ce que je dis c'est qu'il y a
d'autres mesures qui peuvent être prises. Il peut faire une enquête
préliminaire. Il peut s'assurer...
M. Rochefort: ...entreprendre une négociation, c'est
certain qu'il peut le faire même s'il doit entreprendre la
procédure de déchéance de charge.
Mme Lavoie-Roux: Oui.
M. Chevrette: M. le Président...
Le Président (M. Bélanger): M. le
député de Joliette.
M. Chevrette: ...Mme la ministre aurait raison si le paragraphe
se lisait comme suit: Le conseil d'administration d'un conseil régional
peut, dès qu'il constate - non, non, je vais expliquer ce que j'ai
à dire... Là vous pourriez avoir raison de dire qu'il a
demandé des remboursements. C'est "doit" entreprendre une
procédure en déchéance de charge. Donc, il n'y a pas de
choix. C'est un "must". SI c'était "peut", je comprendrais que vous
puissiez faire une enquête, mais le paragraphe oblige le conseil; c'est
au moment où il constate et c'est un "doit". Excusez, mais je suis
convaincu que sur le plan juridique j'ai raison de dire qu'il n'y a pas place
à interprétation. Le paragraphe donne un pouvoir au moment
où on constate te conflit d'intérêts.
C'est ce que la ministre veut savoir. C'est dès qu'on a (ait le
constat. Ce ne sont pas les procédures pour savoir ce qui nous a
amenés au constat. Ce n'est pas ça que veut savoir la ministre.
Elle se donne un pouvoir. Dès qu'on constate le conflit, il n'y a pas de
choix, c'est la procédure de déchéance. Cela ne veut pas
dire qu'un conseil d'administration n'aurait pas pu, avant de faire le constat
de déchéance, prendre un enquêteur privé et en
arriver à constater. Mais le paragraphe vise le pouvoir, l'obligation
faite au conseil d'administration dès que...
Le Président (M. Bélanger): MM. les
députés de Sainte-Marie, de Gouin et de Laurier.
M. Laporte: Simplement par rapport à l'article 3 du projet
de loi, de façon très spécifique. C'est par rapport
à tout ce qui a été dit jusqu'à présent.
Est-ce que c'est du pouvoir - c'est peut-être une interrogation - usuel
du conseil d'administration de prendre des mesures sans que
nécessairement elles soient indiquées? Peu importe quelles
mesures peuvent être prises, est-ce du pouvoir inhérent au conseil
d'administration? Dans le cadre d'un article spécifique qui se trouve
à être l'article 3 du projet de loi, n'y a-t-il pas lieu - c'est
un peu ça mon interrogation de spécifier simplement ce
recours qu'on retrouve au paragraphe 3? Dans le cadre général,
pour le reste des attributions des pouvoirs du conseil d'administration, il
pourrait prendre toutes les mesures qui s'imposent face à une situation;
je ne sais pas, c'est peut-être un peu une interrogation que j'ai.
M. Chevrette: Est-ce que je peux lui poser une question? Vous
êtes avocat, vous?
M. Laporte: Oui.
M. Chevrette: Je vais vous poser juste une petite question. En
tout cas, je veux clarifier avec lui. Le pouvoir qu'il y a là, ce n'est
pas un pouvoir usuel. C'est une obligation faite à un conseil
d'administration. Ce dont la ministre veut être informée, ce n'est
pas du processus qui a conduit à faire le constat du conflit
d'intérêts, c'est purement et simplement de l'aviser du constat.
Vous pourriez parler du pouvoir usuel si la ministre ne demandait pas le
constat. Vous pourriez lui expliquer que vous l'avez suspendu, que vous avez
engagé un enquêteur, que vous avez fait ceci et cela, mais relisez
le début du paragraphe, il est d'une clarté et d'une
limpidité! C'est "dès que"; c'est après que tu l'as
constaté que tu avises la ministre; ce ne sont pas les procédures
antérieures au constat qu'elle veut...
Le Président (M. Bélanger): il y aurait le
député de Gouin avant vous, M. le député de
Laurier. J'avais donné la séquence tout à l'heure.
Excusez-moi.
M. Rochefort: M. te Président, je ne veux pas
étirer le débat, je veux juste dire au député de
Joliette qu'il a raison, qu'il y a une obligation qui ne laisse pas place
à une interprétation ou à un choix; cela, c'est clair.
Mais cette obligation n'est pas exclusive.
Mme Lavoie-Roux: C'est cela.
M. Rochefort: Ils sont obligés d'entreprendre une
procédure de déchéance de charge. Écoute ce que je
dis, ils sont obligés d'entreprendre une procédure de
déchéance de charge, mais ils pourraient en même temps et
après entreprendre des discussions pour qu'il rembourse tout cela, parce
que cela peut être pris en considération par le juge. Je suis
convaincu qu'il n'y a aucune notion d'exclusivité; Je te le dis, il n'y
a aucune notion d'exclusivité, il y a une obligation qui doit être
faite, mais pas exclusivement.
Le Président (M. Bélanger): M. le
député de Laurier.
M. Sirros: C'est encore plus simple que cela, M. le
Président, c'est une question de français. Lisez la phrase avec
moi: Le conseil d'administration d'un conseil régional doit, dès
qu'il constate que son directeur général se trouve en conflit
d'intérêts...
M. Chevrette: J'ai été dérangé. M.
Sirros: Oui, oui, j'ai...
M. Chevrette: Et le président est raciste un peu sur tes
bords.
M. Sirros: Je ne dirais pas qu'il est raciste, mais
j'apprécie le commentaire et peut-être que vous allez dire que
c'est...
Une voix: C'est tout à fait élogieux,
d'ailleurs.
M. Sirros: ...tout à fait élogieux, c'est cela. Le
conseil d'administration d'un conseil régional doit, dès qu'il
constate que son directeur général se trouve en conflit
d'intérêts, prendre des mesures afin d'intenter un recours... Il
doit informer la ministre de la nature du cas et des
mesures qu'il a prises. Les mesures qu'il a prises
réfèrent aux mesures afin d'intenter...
M. Rochefort: Les mesures réfèrent à "des
mesures".
M. Sirros: Oui, voilà!
M. Chevrette: Je n'accepte pas du tout l'argumentation du
député de Gouin, parce qu'il n'y a...
Une voix:...
Le Président (M. Bélanger): M. le
député de Joliette, je vous en prie.
M. Chevrette: ...d'autant plus que, si vous laissez miroiter dans
le procès-verbal de cette commission que le conseil d'administration a
d'autres alternatives, après toutes les discussions qu'on tient depuis
une semaine ici, ce n'est pas vrai.
M. Rochefort: Ce n'est pas cela que j'ai dit.
M. Sirros: Je n'ai pas utilisé cette argumentation, M. le
Président.
M. Rochefort: Ce n'est pas cela que j'ai dit. Je veux être
clair, M. le Président, avec le député de Joliette. Quand
je parle d'une obligation formelle qui ne laisse place à aucun choix,
c'est clair. Donc, cela doit être fait. Je ne parle pas d'alternative, je
parle de non-exclusivité, ce qui n'est pas pareil. Alternative, c'est
à la place de; non-exclusivité, c'est en plus de.
M. Sirros: Mais...
Le Président (M. Bélanger): En tout cas, dans la
pratique, si une chose pareille se présente, si tu prends des mesures
pour le déchoir, tu vas aussi tout de suite dire: Bonhomme, tes claques,
puis tu pars ce matin. Si tu es convaincu et que tu as les preuves de la
gravité du geste, du dis: Tu es en même temps suspendu.
M. Chevrette: Tu ne commences pas à négocier avec
lui pour le remboursement.
Mme Lavoie-Roux: Non, mais c'était un exemple...
Une voix: C'est un exemple basé sur des faits
vécus.
M. Sirros: ...la discussion.
Mme Lavoie-Roux: Bon, M. le Président...
Le Président (M. Bélanger): Sur l'article... Le
paragraphe 3 se lirait comme suit: "Le conseil d'administration d'un conseil
régional doit, dès qu'il constate que son directeur
général se trouve en conflit d'intérêts, prendre des
mesures afin d'intenter un recours en déchéance de charge contre
lui. Il doit en outre, dans les dix jours qui suivent, en informer par
écrit le ministre en lui indiquant la nature du cas et les mesures qu'il
a prises" - les mesures. Ce paragraphe tel qu'amendé est-il
adopté?
Mme Lavoie-Roux: Adopté, M. le Président.
Le Président (M. Bélanger): Le paragraphe 4: "La
démission d'un directeur général pour cause de conflit
d'intérêts met fin à tout recours en
déchéance de charge intenté contre lui pour ce motif." M.
le député de Joliette.
M. Chevrette: Je propose qu'on enlève complètement
ce paragraphe.
Une voix: Biffer?
M. Chevrette: Biffer. On a un papier, je pense; it est ici.
Pourquoi je propose de biffer? C'est assez simple. Moi, je ne peux pas
concevoir que quelqu'un... D'abord, on n'entame pas une procédure de
déchéance de charge pour le plaisir d'en entamer une. C'est
sérieux en maudit. N'oubliez pas que cela s'applique au directeur
général, en plus. Imaginez-vous que le gars peut avoir un immense
conflit d'intérêts. Prenons l'exemple inverse de celui que je
donnais tantôt. Il n'a qu'à engager un processus de
démission, envoyer une lettre de démission et tout arrête.
Tout à l'heure, on s'est battu pendant 20 minutes, Rochefort et moi,
pour dire qu'un cadre, on pourrait au moins tui garder un emploi. Dans ce cas,
il a la porte ouverte dans tout le réseau le lendemain matin parce qu'il
a signé une lettre de démission. Il faut un peu de
cohérence au niveau des textes. Cela n'a pas de bon sens. Une simple
lettre de démission le rend apte partout dans le réseau. C'est
ça que ça veut dire, ce paragraphe. Moi je pense qu'il faut
l'enlever carrément.
Le Président (M. Bélanger): M. le
député de Gouin.
M. Rochefort: Oui. M. le Président, j'appuie la motion du
député de Joliette. Je pense qu'on ne peut quand même pas
créer une situation où on permettrait à des gens
d'esquiver, de se soustraire à la pénalité que les
comportements qu'on veut réprimer impliquent. Dans le raisonnement qui
est développé par ta ministre jusqu'à maintenant, elle dit
que par ta simple démission tout est réglé, il n'y a pas
de processus de déchéance de charge. Donc, non seulement comme le
dit le député de Joliette, le lendemain il a accès
à un autre emploi, mais pour revenir à l'exemple que je donnais
tantôt, s'il occupe plus d'un emploi, il conserve ses autres emplois.
Là c'est proprement inadmissible. D'autant plus que ceux qui
connaissent bien les lois, qui les utilisent à 100 % à tous
égards sont souvent ceux qui ont commis les plus grosses fautes.
M. Chevrette: C'est sûr. ils veulent camoufler tout le
procès.
M. Rochefort: Je pense qu'il faut absolument...
Le Président (M. Bélanger): M. le
député de Notre-Dame-de-Grâce.
M. Rochefort: ...faire cela, sinon j'indique tout de suite que
j'aurai une série de questions à poser à la ministre. Il
va falloir qu'on m'explique pourquoi.
Le Président (M. Bélanger): M. le
député de Notre-Dame-de-Grâce.
M. Thuringer: Justement, il a bien expliqué ma
pensée. Donc, je ne répéterai pas. Mais j'aimerais savoir
ce qu'il y a derrière cette clause...
M. Chevrette: Vous ne le savez pas et moi non plus.
Le Président {M. Bélanger): Eh bien, il y en a une
qui m'apparaît évidente. Je ne veux pas répondre à
votre place, Mme la ministre, mais simplement empêcher un maudit paquet
de frais juridiques au réseau. "Oh boy", parfois ça coûte
cher, quelque chose de rare. J'ai des cas en tête qui ont
coûté terriblement cher.
M. Rochefort: M. le Président, j'ai le goût de vous
dire que, si c'est ça qu'on vise, à ce moment disons que
ça exclut le processus de déchéance de charge, mais qu'il
y aura une inégibilité à occuper une fonction pendant au
moins trois ans. Si c'est simplement pour éviter les frais et le
processus, d'accord, mais il y aura une inégibilité à
occuper une fonction.
Le Président (M. Bélanger): M. le
député de Sainte-Anne.
M. Polak: J'ai aussi un problème avec et article. Pour
moi, on intervient dans le processus judiciaire. Le conseil a pris une
procédure pour déchéance. Donc, là la cause est
devant la Cour supérieure. Pendant que la cause est là, toutes
sortes de choses peuvent arriver. Les parties vont négocier, le
directeur général est représenté par un avocat, le
conseil régional est représenté par un avocat, elles
peuvent arriver à la conclusion qu'on va retirer la procédure
à condition que le directeur s'en aille, et tout le reste. Il y a toutes
sortes de possibilités. Nous, on va intervenir partiellement dans cette
procédure pour l'encourager à démissionner, et là
toute la cause tombe. Pour moi, on va laisser la cause suivre son cours
ordinaire. Cela ne veut pas du tout dire que le juge est obligé de
rendre un jugement de déchéance. Ils peuvent retirer la cause et
dire que te conflit est réglé. Le gars s'en va. On a beaucoup
plus de flexibilité si on enlève tout ça
peut-être.
Mme Lavoie-Roux: On a plus de quoi?
M. Polak: De flexibilité. Disons que la cause de
déchéance est intentée devant la Cour supérieure.
Cela ne veut pas dire que le juge est obligé de rendre une
décision sur cette demande. Si le conseil constate - les deux avocats se
parlent - que... Comme le chef de l'Opposition dit, c'est un cas de conflit
d'intérêts peut-être moins grave qu'on pense. Il y a
d'autres possibilités. Ils peuvent retirer leur demande... Ce sont les
parties qui sont maîtresses de la cause. Elles peuvent faire un
règlement hors cour. Ici, au quatrième paragraphe, on intervient
dans la cause en disant: Voici, la démission, c'est un moyen de
régler la cause. On n'a pas besoin de le dire parce que c'est vrai,
à tout moment elles peuvent décider de régler cette cause
sur cette base. Pourquoi parle-t-on de cela? Il y a tellement d'autres
possibilités qui peuvent arriver pendant que la cause est devant la
cour. (17 h 45)
Le Président (M. Bélanger): M. le
député de Joliette.
M. Chevrette: Je vais faire une dernière tentative pour
vous convaincre qu'on doit le retirer. Tantôt, on s'est mis à
évaluer; j'ai présenté un amendement allant de la
suspension à la réprimande, au congédiement et à la
procédure de déchéance. J'ai mis les quatre. On a dit: On
n'est pas pour s'embarquer dans cela, quelqu'un qui est en conflit
d'intérêts, Mme la ministre me répond, c'est tellement
grave qu'il faut aller directement en déchéance de charge. Donc,
vous me battez sur une motion qui voulait précisément
pondérer les sanctions, pour garder à l'intérieur de la
loi exclusivement la sanction suprême de la déchéance de
charge.
Vous arrivez avec un deuxième paragraphe où quelqu'un qui
est en déchéance de charge perd jusqu'à son emploi de
travailleur, de simple salarié hors cadre. On a dit: Conservons-lui au
moins un emploi de salarié tout court. On a exclu tout poste de cadre,
ce avec quoi j'étais d'accord; c'était même mon
amendement.
Là, vous arrivez ici, c'est un individu dont te conflit
d'intérêts a été remarqué, dont la ministre a
été avisée, instruite. Le bonhomme, quand arrive le moment
du procès, s'il veut tout arrêter pour ne pas se faire
éclabousser, il démissionne et le voilà
récompensé; lui, non seulement il peut être employé
salarié, mais il peut être aussi employé-cadre dans
n'importe quelle autre institution; il peut garder l'autre s'il est directeur
général de deux institutions, il n'y a aucun problème. Il
a juste démissionné d'une partie. Il reçoit la
bénédiction du Très-Haut, mon vieux, et il n'y a plus
rien. Voyons, cela n'a pas de maudit bon sens. On va faire rire de nous
autres!
Mme Lavoie-Roux: J'ai écouté toutes vos
explications bien attentivement; je pense que tout le monde s'est
prononcé très ouvertement, sauf la ministre, c'est sûr, car
je voulais être éclairée par tous mes savants
collègues. Je dois vous
expliquer quel était l'esprit de cette clause. C'était, de
toute évidence, d'éviter des procédures judiciaires qui,
souvent, peuvent être très longues, parce que le monsieur ou la
madame peut aller en appel; enfin, vous connaissez tout le processus. Souvent,
durant cette période de temps, la personne peut conserver son emploi,
quoiqu'il y a toujours les droits de gérance...
Une voix: Pas complètement.
Mme Lavoie-Roux: ...du conseil d'administration, lequel peut
décider qu'elle est suspendue sans traitement, à supposer qu'ils
continuent les procédures jusqu'à je ne sais quel niveau.
Alors, c'était vraiment dans cet esprit, pour régler des
problèmes qui doivent être réglés rapidement,
j'accepterais la suggestion du député de Gouin, à savoir
qu'on le conserve, mais qu'on trouve une formule qui s'ajouterait: II devient,
dans ce cas, inapte à - c'est ma formulation occuper une fonction
dans le réseau. En tout cas, il faudrait trouver une formulation qui
soit identique à celle de la déchéance. Il devient inapte
à occuper une charge ou un emploi de gestion - il faudrait reprendre ce
qu'on a déjà mis dans le deuxième paragraphe, ce qu'on a
corrigé ■ dans tout conseil régional ou
établissement public...
M. Chevrette: Pour une période de trois ans.
Mme Lavoie-Roux: ...pour une période de trois ans.
M. Chevrette: Oui, parce qu'il refuse la sanction allant...
Mme Lavoie-Roux: Oui. M. Chevrette: ...de 1 à 3.
Mme Lavoie-Roux: C'est cela.
M. Chevrette: Il décide de s'y soustraire. Si on va en bas
de cela, on est des malades.
Mme Lavoie-Roux: C'est cela, pour une période de temps.
Alors, voulez-vous, on va le retravailler et on va...
M. Chevrette: Oui, on peut le suspendre, effectivement.
Mme Lavole-Roux: Oui.
Le Président (M. Bélanger): Alors, pendant qu'on
délibère autour...
Mme Lavoie-Roux: Il est prêt.
Le Président (M. Bélanger): Oui? Parce qu'il y a de
petites questions de procédure avant. Concernant le sous-amendement que
te député de Joliette avait proposé, qui était de
supprimer le paragraphe 4, est-ce qu'il est adopté ou rejeté?
Une voix: Comment?
Le Président (M. Bélanger): Tout à l'heure,
le député de Joliette...
Mme Lavoie-Roux: Rejeté sur division. Entendons-nous sur
l'autre et après on fera les procédures, si vous voulez.
Le Président (M. Bélanger): Oui, d'accord. C'est
parce que je ne voulais pas perdre de temps.
Mme Lavoie-Roux: Parce qu'on ne veut pas...
Le Président (M. Bélanger): Je voulais tout faire
en même temps. C'est parce qu'il faut disposer de cela avant de passer au
reste.
Donc, avant de passer à cet amendement ou à cet ajout, il
faut d'abord disposer du sous-amendement du député de Joliette
qui disait de supprimer le paragraphe...
M. Rochefort: M. le Président, pour des fins de
procédure, vous avez raison mais, compte tenu que mon vote sur cela va
être influencé par l'autre, je vous demanderais de suspendre
l'amendement du député de Joliette pour nous permettre d'entendre
le sous-amendement de la ministre...
Le Président (M. Bélanger): Et on en disposera
après, d'accord.
M. Rochefort: ...l'autre amendement de la ministre et cela nous
permettra de...
Le Président (M. Bélanger): Mme ta ministre, si
vous voulez présenter votre proposition d'amendement.
Mme Lavoie-Roux: Le paragraphe resterait tel quel. On ajouterait:
"Toutefois, it devient, du fait de cette démission, inhabile à
occuper une charge ou un emploi de cadre dans tout conseil régional ou
établissement public pour une période de trois ans." Est-ce que
cela vous va?
Le Président (M. Bélanger): J'étais attentif
mais je n'ai vraiment pas saisi le commencement.
Mme Lavoie-Roux: La démission resterait telle quelle, si
ce doit être vraiment plus expéditif et régler des
problèmes plus compliqués, mais la sanction serait même un
peu plus sévère.
Le Président (M. Bélanger): Oui, parce que c'est
trois ans automatiquement; l'autre peut aller de zéro à trois
ans.
Mme Lavoie-Roux: Oui, mais cela ne va pas par contre dans toute
la procédure judiciaire. Il n'y a pas une déchéance de
charge, c'est te
choix qu'il fait
M. Rochefort: Tout l'éclaboussement
Mme Lavoie-Roux: II n'y a pas tout le procès et tout
le
Le Président (M. Bélanger): II n'y a pas les
coûts
Mme Lavoie-Roux: "Toutefois, il devient, du fait de cette
démission, inhabile à occuper une charge ou un emploi de cadre
dans tout conseil régional ou établissement public pour une
pénode de trois ans " Cela va-t-il?
M. Polak:il est mieux de prendre une chance devant la cour, il
peut avoir un maximum de trois ans
M. Rochefort: C'est au choix M. Polak: Oui
M. Chevrette: Je comprends l'esprit mais, tel que libellé,
je suis d'accord avec le député de Sainte-Anne Vous êtes
mieux de l'enlever plutôt que de laisser une phrase de même qui va
dire. Bien, tu vois, le cave, tu n as pas de choix. Va-t'en purement et
simplement en déchéance de charge parce qu'au moins tu n'auras
pas I'air à court terme de te faire hara-kiri toi-même
Mme Lavole-Roux: II y a tout le procès autour, c'est
énorme
M. Chevrette: Aucune phrase n' a plus de chance, comme disait Me
Polak, le député de Sainte-Anne
Le Président (M. Bélanger): Un an ou trois ans en
dehors du réseau, je vais vous dire, quand tu es brûlé, tu
es fini .Pour connaître la dynamique de ce réseau, tu ne repasses
pas comme cela!
M. Chevrette: Je comprends mais cela ne fait rien. Ce sont les
écrits qui restent dans une loi. Quand tu écris quelque chose, tu
peux deviner l'esprit. Vous ne me ferez toujours pas accroire qu'une phrase de
même qui. Démissionne, t'arrêtes tout mais, même si tu
arrêtes tout, tu es déchu .N'écrivez rien, bonne
mère! Voyons!
Le Président (M. Bélanger): l'article
M. Chevrette: Tu n'as pas besoin de l'écrire à ce
moment II va savoir quoi faire, le gars! S' il ne veut pas de procès,
qu'est-ce tu penses qu' il va faire? Salut! Moi, ]e propose carrément de
soustraire le paragraphe 4. Si vous me battez, dites-le moi Je ne voudrai
même plus argumenter Je sais les raisons
Le Président (M. Bélanger): Vous revenez à
votre proposition originale?
M. Chevrette: J'y tiens mordicus. Comme elle a été
présentée avant celle de la ministre, je tiens à ce
qu'elle soit votée avant
Le Président (M. Bélanger): Alors, il faut disposer
de l'amendement du député de Joliette qui était le premier
tout à l'heure et qui dit "L'article 31 tel que proposé est
modifié par la suppression du paragraphe 4"
Mme Lavole-Roux: Bon! M. Chevrette: Adopté? Mme
Lavole-Roux: Adopté M. Chevrette: Merci, madame.
Le Président (M. Bélanger): Adopté Compte
tenu de l'heure
M. Rochefort: On voulait s'entendre sur nos prochaines
séances
Le Président (M. Bélanger): On devait prendre
Mme Lavole-Roux: II faudrait quand même se trouver un peu
de temps pour ne pas qu'on étire cela pendant des semaines, une couple d
'heures par-ci et une heure par là, n'est-ce-pas?
M. Rochefort: Demain de 15 heures à 17 heures et de 20 h
30 à minuit?
Mme Lavoie-Roux: D'accord
M. Rochefort: M le Président, sur cela On n'est plus en
commission?
Mme Lavoie-Roux: Suspendez donc
Le Président (M. Bélanger): Vous voulez qu'on
suspende Alors, compte tenu de l'heure, la commission ajourne ses travaux sine
die
(Fin de la séance à 17 h 55)