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(Vingt heures douze minutes)
La Présidente (Mme Bélanger): À l'ordre,
s'il vous plaît!
La commission des affaires sociales est réunie afin
d'étudier le projet de loi 97, Loi modifiant la Loi sur les services de
santé et les services sociaux. Mme la secrétaire, est-ce qu'il y
a des remplacements?
La Secrétaire: Oui, Mme la Présidente. M.
Bélanger (Laval-des-RapIdes) est remplacé par Mme Bélanger
(Mégantlc-Compton).
Membre du conseil d'administration d'un conseil
régional (suite)
La Présidente (Mme Bélanger): Lors de la
dernière séance, nous étions rendus au paragraphe 5,
l'amendement de l'article 3. Est-ce qu'il y a des commentaires? Mme la
ministre.
Mme Lavoie-Roux: Non, je pense que tous tes commentaires d'usage
ont été faits, largement et abondamment. Nous étions,
comme vous le disiez à l'article...
La Présidente (Mme Bélanger): Aux amendements de
l'article 3, cinquième paragraphe.
Mme Lavoie-Roux: Oui, nous sommes rendus au cinquième
paragraphe. Je n'ai rien à ajouter. Il n'y a pas eu d'amendement C'est
tel quel.
La Présidente (Mme Bélanger): Merci, Mme la
ministre.
Mme la députée de Maisonneuve.
Mme Harel: Merci, Mme la Présidente. Comme vous le savez,
Mme la Présidente, ainsi que les membres de la commission parlementaire,
le chef de l'Opposition a été retenu. Il participe à
l'émission Tribune, ce soir, de 20 heures à 21 heures. Pour ne
pas mettre fin à nos travaux j'ai accepté de le remplacer. Je
souhaite votre collaboration pour que je puisse me retrouver dans les travaux,
puisqu'on les poursuit. Nous sommes bien à l'article 3 du projet de
loi...
La Présidente (Mme Bélanger): Cinquième
paragraphe.
Mme Harel: Le cinquième paragraphe, ce sont les
amendements du ministère. Le ministère a-t-il introduit un
amendement à ce paragraphe qui commence par Tout membre du conseil
d'administration" et qui se termine par "dans laquelle il a cet
intérêt est débattue".
La Présidente (Mme Bélanger): Non.
Mme Lavoie-Roux: Non. Mme Harel: C'est tel quel.
Mme Lavoie-Roux: Oui. C'était le dernier paragraphe de
l'article 3 dans le projet de loi, c'est exactement la même chose.
Mme Harel: D'accord, en fait, cela concerne non pas le directeur
général mais un membre de conseil d'administration qui pourrait
être en conflit d'intérêts.
Mme Lavoie-Roux: II doit dénoncer par écrit et
s'abstenir de siéger et de participer à toute
délibération ou décision, tant et aussi longtemps que la
question...
Mme Harel: Dans laquelle il a un intérêt est
débattue.
Mme Lavoie-Roux: ...dans laquelle il a un intérêt
est débattue.
Mme Harel: Est-ce qu'il y a eu des cas, des exemples...
Mme Lavoie-Roux: C'est ce qui existe déjà dans la
loi pour les établissements publics.
Mme Harel: Ah bon! C'est déjà inclus, alors. Mme
Lavoie-Roux: Oui, oui. Mme Harel: C'est juste une reconduction.
Une voix: C'est une concordance.
Mme Lavoie-Roux: C'est parce qu'on ne l'avait pas pour le conseil
régional. N'oubliez pas que, maintenant, on couvre dans la loi, les
directeurs généraux de conseils régionaux, alors
qu'autrefois on ne couvrait que les directeurs généraux
d'établissements.
Mme Harel: D'accord.
Mme Lavoie-Roux: Alors, c'est tel que formulé.
La Présidente (Mme Bélanger): Est-ce que le
paragraphe 5 de l'amendement de l'article 3 est adopté?
Mme Harel: Adopté.
La Présidente (Mme Bélanger): J'appelle le
paragraphe 6.
Mme Lavoie-Roux: Le paragraphe 6, c'est un papillon. "Le fait
pour tout membre du conseil
d'administration d'être actionnaire minoritaire d'une corporation
qui exploite une entreprise visée dans le présent article ne
constitue pas un conflit d'intérêts si les actions de cette
corporation se transigent dans une Bourse reconnue et si le membre du conseil
d'administration en cause ne constitue pas un initié de * cette
corporation au sens de l'article 89 de la Loi sur les valeurs
mobilières."
Il faut bien se rappeler que cela avait été Introduit dans
la loi pour le directeur général. Maintenant, on l'introduit pour
tous les membres du conseil d'administration.
Mme Harel: Donc, l'entreprise visée dans le présent
article ne peut être qu'une entreprise avec laquelle
l'établissement transige. Est-ce bien cela?
Mme Lavoie-Roux: Non, pas nécessairement. Mme
Harel: Non?
Mme Lavoie-Roux: Pas nécessairement. II peut être
aussi actionnaire de Bell téléphone. L'organisme transige
peut-être avec Bell téléphone, c'est un mauvais exemple,
mais c'est cela. Les directeurs généraux - étant
donné qu'on devenait si sévère sur la question de conflit
d'Intérêts - s'ils sont actionnaires minoritaires et s'ils ne sont
pas initiés, on ne peut pas leur défendre d'avoir des actions
à la Bourse.
Mme Harel: On ne peut pas les empêcher d'avoir des REA.
Mme Lavoie-Roux: C'est cela, entre autres. D'accord?
Mme Harel: Oui.
Mme Lavoie-Roux: Bon!
Mme Harel: Surtout de ce temps-ci.
La Présidente (Mme Bélanger): Est-ce que le
paragraphe 6 est adopté?
Mme Lavoie-Roux: Adopté. Mme Harel:
Adopté.
La Présidente (Mme Bélanger): Est-ce que les
amendements, tel que sous-amendés, sont adoptés?
Mme Lavoie-Roux: Adopté.
La Présidente (Mme Bélanger): Est-ce que l'article
3, tel qu'amendé, est adopté?
Mme Lavoie-Roux: Adopté.
La Présidente (Mme Bélanger): Alors, j'appelle
l'article 4. Mme la ministre.
Mme Lavoie-Roux: À l'article 4, il y a un papillon. Est-ce
qu'on reprend paragraphe par paragraphe, tel qu'on avait convenu, compte tenu
que celui-ci est un long article?
La Présidente (Mme Bélanger): Mme la
députée de Maisonneuve, est-ce que vous voulez étudier
l'amendement paragraphe par paragraphe ou dans son ensemble?
Mme Harel: Mme la Présidente, je pense que je vais laisser
au porte-parole de l'Opposition, le député de Joliette et chef de
l'Opposition...
Mme Lavoie-Roux: C'est parce que vous aviez dit l'article
7...
Mme Harel: Oui.
Mme Lavoie-Roux: ...mais c'est la même chose, les articles
4 et 7.
Mme Harel: Oui, c'est cela.
Mme Lavole-Roux: D'accord. On va le laisser et on va passer au
suivant...
Mme Harel: C'est qu'il souhaite... Mme Lavoie-Roux: ...je
suis d'accord. Mme Harel: ...pouvoir intervenir.
Mme Lavoie-Roux: Je suis d'accord, on va passer au suivant.
La Présidente (Mme Bélanger): D'accord. On suspend
l'article 4 et on passe à l'article 5.
Élections au conseil d'administration
Mme Lavoie-Roux: II y a aussi un papillon à l'article 5.
Vous vous souviendrez que c'est strictement un article pour donner plus de
flexibilité quant au jour de votatlon, particulièrement... Une
journée était précisée, c'était
déjà prévu dans la loi que ce serait..., du mot "15" par
le mot "premier". Là, on nous a demandé de dire "un Jour",
remplacer le mot "dimanche* par le mot 'jour", faisant valoir - je ne sais pas
quel groupe - qu'il y aurait plus de chance de participation si on faisait
voter un autre jour que le dimanche, étant donné que le dimanche,
on a peut-être autre chose à faire que d'aller voter, je ne le
sais pas. En tout cas, ils décideront du Jour dans le mois de mai. C'est
cela.
Mme Harel: Alors...
La Présidente (Mme Bélanger): Mme la
députée de Maisonneuve.
Mme Harel: Mme la Présidente, II s'agit de remplacer le
mot "dimanche" par le mot "jour". Est-ce qu'il faut lire, à ce
moment-là, que c'est toujours en mat? C'est toujours dans le mois de
mai.
Une voix: Oui.
Mme Lavoie-Roux: Oui.
Mme Harel: Le quatrième dimanche du mois de mai, il peut
être vraisemblable que la température ne soit pas très
incitative à participer à des assemblées d'usagers,
étant donné que souvent, à cette période de
l'année, un bon nombre d'urbains sont à l'extérieur.
Est-ce que le mot "jour" peut inclure... C'est nécessairement dans le
mois de mal.
Mme Lavoie-Roux: Oui, le mois de mai. Écoutez, à ce
moment-là, je comprends votre point de vue que, peut-être il
serait plus alléchant de le faire te deuxième jeudi de mai,
plutôt que le quatrième de mai, mais...
Mme Harel: Ou le quatrième dimanche de mars.
Mme Lavoie-Roux: Le quatrième dimanche de mars, il y en a
qui vont faire du ski, et il y en a qui vont faire de la traîne
sauvage.
Mme Vermette: Mme la ministre, est-ce vous y voyez une certaine
flexibilité, étant donné que dans certains conseils
d'administration les gens ne sont pas élus? Cela dépend
également des élections à l'Intérieur d'un conseil
d'administration.
Mme Lavoie-Roux: Je pense qu'on a déjà la plus
grande flexibilité possible, étant donné que cela peut
être n'importe quel jour du mois de mai. Je vois difficilement quelle
flexibilité supplémentaire on peut y ajouter.
Mme Vermette: Les élections de certains conseils
d'administration sont en septembre ou d'autres, finalement, sont...
Mme Lavoie-Roux: Elles sont toutes au mois de mai.
Mme Vermette: Elles sont toutes au mois de mai.
Mme Harel: Les représentations sont venues de quelle
source?
Mme Lavoie-Roux: D'un groupe qui a dit... On avait changé
le dimanche, le troisième, à cause des fêtes juives. Alors,
on a dit: Plutôt que de vous en tenir au dimanche, mettez donc "un jour".
Cela donne encore plus de flexibilité et peut-être que cela aurait
un effet d'attraction additionnel.
La Présidente (Mme Bélanger): M. le
député de Sainte-Anne.
M. Polak: Merci. Je voudrais juste vous demander... Parce que le
texte original dit le quatrième dimanche. J'imagine que le
quatrième dimanche devrait être autour des 24 ou 25 mal ou la fin
du mois de mal. Là, on remplace le mot "dimanche" par le mot "jour". Le
quatrième jour du mois de mai, pour moi, c'est le 4 mal.
Mme Lavoie-Roux: C'est le mot "dimanche" qu'on remplace par le
mot "jour".
M. Polak: Le mot "dimanche" par ie mot "jour". Donc, là,
après le mot...
Mme Harel: M. te député de Sainte-Anne... C'est
qu'il faut biffer...
M. Polak: D'accord. Le mot "jour*... Le jour du mois de mai du
conseil général... Selon vos officiers, cela donne toute la
latitude possible?
Mme Lavoie-Roux: Cela donne 30 jours pour se décider.
Franchement!
M. Polak: C'est parce que je veux être certain qu'on n'aura
pas de gaffe après. Si on dit que c'est correct, c'est correct.
La Présidente (Mme Bélanger): Cela va, M. le
député de Sainte-Anne. Est-ce que l'amendement à
l'article...
Mme Harel: Mme la Présidente.
La Présidente (Mme Bélanger): Oui, Mme la
députée de Maisonneuve.
Mme Harel: Si je lis bien le papillon du ministère, il
s'agit de remplacer, dans l'article 5 du projet de loi, dans la deuxième
ligne du premier paragraphe, le mot "dimanche" par le mot "jour", il faut
certainement biffer le mot "quatrième".
Mme Lavoie-Roux: Si vous regardez le projet de loi et lisez le
paragraphe au complet...
Mme Harel: Ah! Oui.
Mme Lavoie-Roux: ...par le remplacement dans le premier
alinéa des mots "le quatrième dimanche du mois de mai", on avait
commencé par le remplacer par le "dimanche du mois de mai" et,
là, on le remplace par "un jour du mois de mai*.
M. Polak: C'est dans le deuxième paragraphe.
Mme Lavoie-Roux: D'accord?
Mme Harel: Est-ce que la commission Rochon va avoir un chapitre
de recommandations quant à la participation des usagers, au mode de
participation des usagers sur les conseils d'administration et quant aux
prises...
Mme Lavoie-Roux: Ah oui, certainement sur la composition, la
fonction, etc. Je ne sais pas s'ils vont s'occuper du jour des élections
mais, entre-temps, au mois de mai, les élections, il faut qu'elles se
fassent.
Mme Harel: Parce que le taux de participation est très
faible, j'Imagine. Est-ce que vous avez des statistiques sur les taux de
participation?
Mme Lavoie-Roux: Des statistiques là-dessus, je ne pense
pas,
Mme Harel: Rien du tout?
Mme Lavoie-Roux: Je vous dis non. Il faudrait que je...
Une voix: Bien, maintenant, les usagers...
Mme Lavoie-Roux: On me dit que c'est Juste dans les CSS et les
CLSC, maintenant, qu'il y a des usagers. Dans les autres, ce sont les
bénévoles qui se nomment entre eux.
Mme Harel: C'est une cooptation concernant les associations de
bénévoles dans les hôpitaux?
Mme Lavoie-Roux: Oui, de l'hôpital.
Mme Harel: Et dans les centres d'accueil de personnes
âgées également?
Mme Lavoie-Roux: Oui.
Mme Demers (Laurence): Dans les centres d'accueil...
La Présidente (Mme Bélanger): Voulez-vous vous
identifier, s'il vous plaît, madame?
Mme Demers: Mme Laurence Demers. Dans les centres d'accueil, le
conseil est élu par les gens du centre d'accueil et, si les gens ne sont
pas en état de voter, les membres sont nommés parmi les
bénévoles qui oeuvrent dans le centre d'accueil. Ils n'ont pas
besoin de faire d'assemblée ou d'avoir de bureau de votation, un
dimanche dans le mois de mai. Notre article va s'appliquer seulement aux
centres de services sociaux et aux CLSC.
La Présidente (Mme Bélanger): Est-ce que
l'amendement à l'article 5 est adopté?
Mme Harel: Adopté.
La Présidente (Mme Bélanger): Est-ce que l'article
5, tel qu'amendé, est adopté?
Mme Harel: Adopté.
La Présidente (Mme Bélanger): J'appelle l'article
6. Mme la ministre.
Conflit d'intérêts
Mme Lavoie-Roux: À l'article 6, II y a un papillon et
c'est la concordance avec l'article 3 dont on a discuté longuement, sauf
qu'il s'agit du conflit d'intérêts du directeur
général.
La Présidente (Mme Bélanger): M. le
député de Gouin.
M. Rochefort: Ce n'est pas la concordance avec...
Mme Lavoie-Roux: Oui, c'est-à-dire ta concordance...
M. Sirros: ...ce n'est pas le conflit du directeur
général du conseil régional. L'article 6 concerne le
directeur général d'un établissement...
Mme Lavoie-Roux: Et c'est le même modèle que pour
l'article 3 dont on a discuté hier.
Une voix: ...y inclus ce genre d'établissement
La Présidente (Mme Bélanger): Monsieur,
voulez-vous, s'il vous plaît, demander la parole avant d'intervenir? M.
le député de Gouin.
M. Rochefort: Oui. Merci, Mme la Présidente. Mme la
ministre, avez-vous l'intention d'apporter mutatis mutandis les amendements
qu'on a apportés...
Mme Lavoie-Roux: Exactement.
M. Rochefort: ...à l'article 3 pour le conseil
régional, oui?
Mme Lavoie-Roux: Exactement. On ne peut pas avoir des conditions
pour un directeur général...
M. Rochefort: Ah! Je suis bien d'accord avec cela. Mais c'est
parce que, techniquement, cela va prendre des papillons.
Mme Lavole-Roux: Non, c'est vraiment mutatis mutandis.
M. Rochefort: Mais, formellement, comment allons-nous le
faire?
Mme Lavoie-Roux: Je pense qu'il faudrait prendre l'article 3
d'hier et le lire au complet en parlant du directeur général.
On va reprendre l'article. L'article 7 se lirait comme suit...
M. Rochefort: L'article 6...
Mme Lavoie-Roux: 6, pardon. 'Le directeur général
ne peut, sous peine de déchéance de charge..." Voulez-vous
attendre une seconde? On va s'assurer qu'on a le bon texte.
La Présidente (Mme Bélanger): Mme la ministre, nous
avons les sous-amendements ici...
Mme Lavoie-Roux: Oui, mais j'aime mieux les prendre et en faire
l'article 6 que de dire qu'on en fait trois pour les transférer à
l'article 6. Je pense qu'il faut l'avoir.
La Présidente (Mme Bélanger): D'accord. Il y a un
sous-amendement à l'article 3.
Mme Lavoie-Roux: Ils ont tous été adoptés
hier. Il y a eu effectivement des sous-amendements.
Une voix: On n'est pas à l'article 6, là.
Mme Lavoie-Roux: Le papillon de l'article 6 se lirait donc comme
suit: "L'article 95 de cette loi est remplacé par le suivant: "Le
directeur général d'un établissement public ne peut, sous
peine de déchéance de sa charge, avoir un Intérêt
direct ou indirect dans une entreprise qui met en conflit son
Intérêt personnel et celui de l'établissement. Toutefois,
cette déchéance n'a pas lieu si un tel intérêt lui
échoit par succession ou donation, pourvu qu'il y renonce ou
qu'après en avoir avisé le conseil d'administration, il en
dispose dans les délais fixés par celui-ci.* C'est le premier
alinéa qui est changé et il s'agit du sous-amendement dont on
parlait tout à l'heure. "Un directeur général déchu
de sa charge devient Inhabile à occuper une charge ou un emploi de
cadre..." - c'était également un sous-amendement - "dans tout
établissement public ou conseil régional pour ta période
d'inhabilité déterminée par le jugement. Cette
période ne peut excéder trois ans."
C'est pour donner un peu plus de flexibilité au juge, parce que
cela n'avait été que de trois ans précis la
première fois. "Le conseil d'administration d'un établissement
public doit, dès qu'il constate que son directeur général
se trouve en conflit d'intérêts, prendre des mesures afin
d'intenter un recours en déchéance de charge contre lui. Il doit,
en outre, dans les dix jours qui suivent, en informer par écrit - "par
écrit" est un sous-amendement - le ministre en lui indiquant la nature
du cas et les mesures qu'il a prises." Le paragraphe suivant a
été biffé, tel qu'il existe. (20 h 30)
Une voix: C'est seulement celui-ci qu'on change.
Mme Lavoie-Roux: On l'avait déjà, celui-là.
On me dit que le paragraphe de l'article 95 existait déjà. Je
peux vous le lire: Tout membre du conseil d'administration d'un
établissement public autre que le directeur général, qui a
un Intérêt direct ou indirect dans une entreprise qui met en
conflit son intérêt personnel et celui de rétablissement
doit, sous peine de déchéance de sa charge, dénoncer par
écrit son intérêt au conseil et s'abstenir d'y
siéger et de participer à toute délibération ou
décision lorsqu'une question portant sur l'entreprise dans laquelle II a
cet Intérêt est débattue." Je le lis pour les fins du
Journal des débats.
Finalement, le dernier paragraphe se lit comme suit: "Le fait pour tout
membre du conseil d'administration d'être actionnaire minoritaire d'une
corporation, qui exploite une entreprise visée dans le présent
article, ne constitue pas un conflit d'intérêts si les actions de
cette corporation se transigent dans une Bourse reconnue et si le membre du
conseil d'administration en cause ne constitue pas un initié de cette
corporation au sens de l'article 89 de la Loi sur les valeurs mobilières
(L.R.Q., chapitre V, article 1.1)."
Peut-on maintenant présumer que cet article est
adopté?
La Présidente (Mme Bélanger): Mme la
députée de Malsonneuve.
Mme Harel: Oui, Mme la Présidente. Il nous faut donc
comprendre mutatis mutandis que ce sont les mêmes amendements et
sous-amendements qui sont apparus à l'article 3.
Mme Lavoie-Roux: C'est cela. Mme Harel: Adopté.
La Présidente (Mme Bélanger): L'article 6... Oui,
M. le député de Gouin.
M. Rochefort: Seulement une question, Mme la Présidente,
qui m'a échappé à l'article 3. Je vais faire cela
rapidement. À l'avant-dernier paragraphe, quand on parle d'un membre de
conseil d'administration - ce qui était déjà dans la loi
dans le cas d'un établissement, si je comprends bien - quelle est la
sanction si, effectivement, un membre de conseil d'administration est dans une
situation de conflit d'intérêts, qu'il ne la dénonce pas et
qu'il continue de siéger au conseil? Quelle en est la
pénalité?
Mme Lavoie-Roux: S'il ne le déclare pas... M.
Rochefort: Oui.
Mme Lavoie-Roux: ...enfin, peut-être qu'on ne le trouvera
jamais mais si on le trouve, c'est la déchéance.
M. Rochefort: Simplement? En plus, est-ce que le
ministère ou l'établissement ou un tiers pourrait Intenter des
poursuites s'il a effectivement profité de cette situation?
Mme Lavoie-Roux: Cela n'exclut pas cela. Comme gestionnaires de
l'établissement, les autres membres et le conseil d'administration
demeurent.
M. Rochefort: Est-ce Inscrit dans la loi que c'est ta
déchéance automatique?
Mme Lavoie-Roux: Dans les conflits d'intérêts.
À l'article 95, deuxième paragraphe, on lit: "Sous peine de
déchéance de sa charge". Je reprends l'article 95: Tout membre du
conseil d'administration, autre que le directeur général, qui a
un Intérêt..."
M. Rochefort: Parfait.
Mme Lavoie-Roux: D'accord?
M. Rochefort: Merci.
La Présidente (Mme Bélanger): Mme la
députée de Marie-Victorin.
Mme Vermette: Mme la ministre, cela veut-Il dire qu'un directeur
générai, qui serait actionnaire dans une entreprise
privée, notamment un centre d'accueil qui appartient au Groupe Champlain
et qui est coté à la Bourse, pourrait avoir des actions parce
qu'il serait actionnaire minoritaire et qu'il n'y aurait pas de conflit
d'intérêts du fait qu'il est minoritaire et qu'il n'est pas non
plus une entité?
Mme Lavoie-Roux: II n'est pas initié. S'il est
minoritaire, il pourrait, pourvu que cela n'entre pas en conflit...
Mme Vermette: Un directeur général d'un
établissement ou d'un centre d'accueil conventionné pourrait
avoir des actions dans un centre d'accueil privé faisant partie du
Groupe Champlain, par exemple?
Mme Lavoie-Roux: Oui. Ce sont des actions listées à
la Bourse, il est minoritaire. Il n'est donc pas un initié.
Mme Vermette: Oui. Il n'y aurait pas conflit
d'intérêts à ce moment-là.
La Présidente (Mme Bélanger): Est-ce que l'article
6 tel qu'amendé est adopté?
Mme Lavoie-Roux: Adopté.
La Présidente (Mme Bélanger): J'appelle l'article
7.
Mme Lavoie-Roux: Non. Nous allons l'attendre parce que c'est le
même qu'à l'article 4.
La Présidente (Mme Bélanger): Ah bon! Alors, on
suspend l'article 7. J'appelle maintenant l'article S.
États financiers
Mme Lavoie-Roux: il y a un papillon à l'article 8. Vous
vous souvenez, c'est ce que certains ont vu comme une ambiguïté,
à savoir que chacun des membres du conseil d'administration devrait
présenter ses états financiers propres. L'article 8 du projet de
loi est modifié par le remplacement dans la troisième ligne du
deuxième alinéa, Introduit par le paragraphe 2° des mots
"à leurs états financiers" par les mots "aux états
financiers de l'établissement". Les gens ont pensé qu'on leur
créait l'obligation de déclarer leurs propres états
financiers.
M. Rochefort: Est-ce du nouveau droit 'ainsi qu'aux relations
qu'il entretient avec les autres établissements et avec le conseil
régional, dans la région où II est situé"? La fin
du paragraphe...
Mme Lavoie-Roux: C'était déjà dans la
loi.
M. Rochefort: C'était déjà dans la loi.
D'accord.
La Présidente (Mme Bélanger): Mme fa
députée de Marie-Victorin.
Mme Vermette: Est-ce que cela se fait à la réunion
annuelle qu'ils doivent tenir une fois par année?
Mme Lavoie-Roux: Oui.
Mme Vermette: C'est à ce moment-là?
Mme Lavoie-Roux: Oui.
Mme Vermette: Est-ce qu'il y a un contrôle sur ces
réunions annuelles? Est-ce que cela se fait d'une façon
régulière dans les établissements?
Mme Lavoie-Roux: Ils doivent les tenir parce que c'est à
ce moment-là que les élections ont lieu. Alors, ceux qui ont des
élections à faire, enfin... C'est aussi une responsabilité
du conseil régional de voir à ce que les élections se
fassent et que les assemblées annuelles soient tenues.
Mme Vermette: Et que le rapport annuel soit aussi...
Mme Lavoie-Roux: Oui.
Mme Vermette: Que les gens puissent questionner sur les...
La Présidente (Mme Béfanger): Mme la
députée de Malsonneuve.
Mme Harel: Quand on lit, Mme la Présidente, "ils doivent,
en outre, répondre aux questions qui leur sont adressées
relativement à ces états financiers", le "Os" étant,
évidemment, référence avec les membres du conseil
d'administration. Est-ce qu'il est interprété qu'ils sont tous
redevables au même titre ou le bureau de direction ou l'exécutif a
une responsabilité particulière?
Mme Lavoie-Roux: Écoutez, Je pense que c'est tout le
conseil d'administration, mais j'imagine que, dans une assemblée
publique générale, le président doit répondre aux
questions. Ils sont tous responsables, alors une question peut être
adressée à quelque membre que ce soit, quoique dans une
assemblée, généralement, on adresse les questions au
président et celui-ci les redirige.
Mme Harel: Parfait.
La Présidente (Mme Bélanger): Est-ce que
l'amendement à l'article B est adopté?
Une voix: Adopté.
La Présidente (Mme Bélanger): Est-ce que l'article
8, tel qu'amendé, est adopté?
Mme Harel: Adopté.
La Présidente (Mme Bélanger): J'appelle l'article
9.
Interdiction imposée aux directeurs généraux et aux
cadres
Mme Lavole-Roux: À l'article 9, il n'y a pas de papillon,
c'est tel quel. Alors, je pense qu'il faudrait le lire au complet, Mme la
Présidente, "il est Interdit à tout directeur
général, cadre supérieur ou cadre Intermédiaire
d'un établissement publie d'accepter une somme ou un avantage direct ou
indirect d'une fondation ou d'une corporation qui sollicite du public le
versement de sommes ou de dons dans le domaine de la santé ou des
services sociaux. "Un établissement public qui reçoit une somme
ou un avantage direct ou indirect d'une fondation ou d'une corporation
visée au premier alinéa doit en faire mention dans une annexe
faisant partie de ses états financiers en indiquant l'objet pour lequel
cette somme ou cet avantage a été conféré" - parce
qu'il a pu recevoir de l'argent ou des équipements pour de la
recherche.
La Présidente (Mme Bélanger): Mme la
députée de Marie-Vïctorin.
Mme Vermette: Oui. Mme la ministre, lorsqu'un
établissement reçoit un don, est-ce qu'il faut que l'utilisation
de ces sommes d'argent reçues soit en fonction du plan de
développement de l'hôpital ou si cela peut apporter des
développements excédentaires à leur budget? Est-ce qu'il
faut que ce soit approuvé par votre ministère?
Mme Lavoie-Roux: II faut que ce soit approuvé par le
conseil régional et par le ministère.
Mme Harel: C'était déjà...
La Présidente (Mme Bélanger): Mme la
députée de Malsonneuve.
Mme Lavoie-Roux: C'était déjà dans les...
Mme Harel: ...dans les normes, en fait. Mme Lavoie-Roux: Oui,
dans les règlements.
Mme Harel: Dans les règlements, plutôt Qu'est-ce que
cela ajoute, Mme la Présidente?
Mme Lavoie-Roux: Ah bien, cela ajoute beaucoup!
Mme Harel: Qu'est-ce que cela ajoute? Le fait que ce sera rendu
public, évidemment, oui. Cela a été décrié
par plusieurs comme étant de l'Ingérence, mais quelle est
l'interprétation que l'on doit faire de cette annexe aux états
financiers qui indiquerait les sommes reçues de toute fondation? Quel
usage le ministère veut-il en faire?
Mme Lavoie-Roux: Ce n'est pas... D'abord, il y a deux
éléments. Il y a celui... Ce n'est pas de l'ingérence dans
le sens - si on parle des fondations - que les fondations n'ont pas de compte
à rendre puisqu'elles ne relèvent pas du ministère. On a
tenu à protéger cela. Alors, c'est pour cela qu'on a mis la
responsabilité sur l'Individu qui pourrait retirer des
bénéfices et également sur l'établissement qui
reçoit des fonds de la fondation. On pense que c'est de la transparence
et de l'intérêt du public de savoir, par exemple, que
l'hôpital X a reçu de la fondation 100 000 $ durant
l'année. Il ne s'agit pas de nous dire, en détail, s'ils ont
acheté des poignées de porte ou... Je pense que c'est transparent
et je pense que c'est intéressant aussi, pour le public, de savoir
à quoi servent les fonds auxquels ils souscrivent pour tel ou tel
établissement.
La Présidente (Mme Bélanger): M. le
député
de...
Mme Lavoie-Roux: On a vu, par exemple, qu'il y avait de l'argent
qui avait été reçu des fondations et qui avait servi pour
des frais de fonction. Alors, en précisant l'objet sans entrer dans les
détails, je pense que cela indique qu'ils doivent s'en tenir aux quatre
éléments qui sont: équipement, immobilisations, recherches
et bénéficiaires. Ils peuvent verser de l'argent pour
améliorer les services aux bénéficiaires.
La Présidente (Mme Bélanger): M. le
député de Sainte-Anne.
M. Polak: D'abord, je dois vous dire que je suis tout à
fait d'accord avec ce principe. Il n'y a pas de problème quant à
mol, sauf que je me rappelle que quand les groupements sont venus ici, et Me
Paterson, ils ont expliqué que, dans leur secteur anglophone,
apparemment, ils sont même prêts... Il y a une certaine campagne
pour chercher des fonds où ils disent: SI vous contribuez à notre
campagne de fonds, les fonds vont être utilisés pour donner un
supplément de salaire à ces personnes. Ils sont prêts
à faire une campagne à part pour cela. Ils disent que les gens
sont intéressés à contribuer sur cette base.
Je ne sais pas si vous avez eu des discussions avec M. Paterson et ce
groupe depuis, parce que Ici, je vois que c'est interdit, point. Je n'ai rien
contre cela; je suis tout à fait d'accord. Mais je voudrais simplement
savoir si on ouvre un peu la porte dans le cas, comme il t'a dit, où lis
sont prêts à faire une campagne de financement strictement
où ils disent: On va chercher de l'argent, mais l'argent va être
utilisé pour suppléer au salaire, parce que nous, on croit que,
dans notre secteur, ces gens sont en concurrence avec les États-Unis et
tout le reste, comme ils l'ont expliqué quand ils sont venus Ici, tard
le soir.
Mme Lavoie-Roux: Malheureusement, non. M. Polak:
D'accord.
Mme Lavoie-Roux: Malheureusement ou heureusement. Mais je pense
que malheureusement non, dans l'hypothèse où ils le demandaient
La raison demeure celle que j'ai expliquée à plusieurs reprises.
C'est que même les règlements obligent les conseils
d'administration - c'est de valeur, je l'avais quelque part, mais j'ai
tellement de papier que je ne le retrouve pas - à ne verser à
leur directeur général que le montant prévu dans les
politiques salariales, sauf les ajustements d'échelles, les ajustements
IPC, si on veut, et également pour ta prime d'excellence qui peut aller
jusqu'à 10 % du salaire.
La Présidente (Mme Bélanger): Un instant, M. le
député de Gouin avait demandé la parole.
M. Rochefort: Merci, Mme la Présidente. D'abord une
question technique et, après cela, peut-être une question un peu
plus large. SI je comprends bien, on veut s'assurer que le directeur
général des cadres supérieurs et des cadres
Intermédiaires ne reçoive rien d'autre que ce que le
règlement du ministère sur la rémunération
prévoit Je comprends bien?
Mme Lavoie-Roux: Oui, c'est cela.
M. Rochefort: Est-ce que, dans ce contexte, ce n'est pas trop
restrictif ce qui est écrit, quand on dit: "...d'une fondation ou d'une
corporation qui sollicite du public le versement de sommes ou de dons dans le
domaine de la santé ou des services sociaux"?
Écoutez, on va se parier ouvertement. On sait qu'il y a du monde
à qui cela va déplaire beaucoup au point qu'ils vont mettre leur
Ingéniosité de bonne foi, sincèrement, à voir s'il
n'y a pas d'autres moyens d'arriver aux objectifs qu'ils poursuivent avec
conviction. On ne pourrait pas se retrouver, par exempte, avec la mise en place
d'une fondation qui ne recueille pas des sommes pour le domaine de la
santé et des services sociaux, mais pour l'avancement des sciences, le
développement de l'excellence dans le domaine de la gestion
administrative?
Mon imagination n'est peut-être pas très fertile à
cette heure-ci, mais comprenons-nous bien. Je pense qu'on permettrait par cela
- |e vais retenir cet exemple - que quelqu'un mette en place une fondation qui
a pour but de recueillir et de verser des sommes à des gens qui le
méritent dans le cadre de l'excellence dans la gestion administrative ou
quelque chose comme cela. C'est possible?
Mme Lavole-Roux: Oui, c'est possible, mais on ne peut quand
même pas se mettre non pas à extrapoler, mais à
étendre nos restrictions, d'abord, à des corporations
hypothétiques ou, encore, à des corporations... Mais,
écoutez, peut-être que l'Éducation a des fonds et pourrait
en verser à...
M. Rochefort: Mais, oui, par exemple, à un hôpital
universitaire qui recevrait des sommes.
Mme Lavole-Roux: Mais je pense que, dans les circonstances, je
m'en tiens au réseau qui est le nôtre. (20 h 45)
M. Rochefort: On ne se comprend pas, là. Vous vous en
tenez au réseau qui est vôtre, mais on parle de votre
réseau; on parle du directeur général de
l'établissement x qui recevrait... Je pense qu'il faut revenir aux
objectifs. Si on ne veut pas qu'un cadre supérieur, intermédiaire
ou un directeur général d'un établissement ait autre chose
que ce que vous nous avez lu tantôt, est-ce qu'on ne devrait pas
être clairs et dire que - non seulement je pense que cela pourrait
demeurer - tout directeur général, tout cadre
supérieur, tout cadre Intermédiaire d'un établissement du
réseau de la santé et des services sociaux, donc, on parie de
choses dont vous avez la responsabilité, ne peut obtenir sous quelle que
forme que ce soit plus que ce que le règlement permet?
Mme Lavoie-Roux: Écoutez, c'est déjà dans le
règlement,.
M. Rochefort: L'avez-vous le règlement qui dit cela?
Mme Lavoie-Roux: Oui, on va vous le trouver. Je vais essayer de
vous le retrouver dans mes paperasses.
M. Rochefort: Incluant les pénalités, bien, les
sanctions.
Mme Lavoie-Roux: Mais II ne faut pas oublier qu'on a quand
même mis... Je pense qu'il nous faut nous occuper des gens qui oeuvrent
dans notre réseau et de notre réseau.
M. Rochefort: C'est à cela que je fais
référence.
Mme Lavoie-Roux: Bon. Mais on a déjà le conflit
d'intérêts. On a déjà l'exclusivité d'emploi.
On a déjà l'Interdiction de retirer de l'argent d'une fondation
qui recueille des fonds aux fins de la santé et des services sociaux. Je
pense que c'est suffisamment encadré.
M. Rochefort: Oui, mais moi, je vous répète que
l'on parle de votre monde. On ne parie pas d'un directeur général
de cégep.
Mme Lavoie-Roux: Non. Oui.
M. Rochefort: On parle des directeurs d'hôpitaux, des
cadres supérieurs, des cadres intermédiaires. C'est beau
d'essayer de trouver d'où cela peut provenir. Est-ce que la solution la
plus simple ce n'est pas, plutôt que de chercher d'où cela peut
provenir en étant toujours un an ou deux en retard et reconnaissons-le,
de faire en sorte que ce soit carrément interdit d'avoir d'autres
rémunérations que celles qui sont prévues au
règlement? Mais vous allez nous lire le règlement?
Mme Harel: Oui, mais, Mme la Présidente...
La Présidente (Mme Bélanger): Je m'excuse Mme la
députée de Maisonneuve, Mme la députée de
Jacques-Cartier avait demandé la parole avant vous.
Mme Dougherty: Oui. J'aimerais aussi entendre le règlement
actuel.
La Présidente (Mme Bélanger): D'accord. Mme la
députée de Maisonneuve.
Mme Harel: Bien, Mme la Présidente, je pense qu'on est
mieux d'attendre la réponse qu'attendent le député de
Gouin et la députée de Jacques-Cartier.
La Présidente (Mme Bélanger): D'accord.
Mme Lavoie-Roux: Écoutez. Application des règles de
rémunération. - Alors, dans le chapitre 1, Règlement sur
la rémunération des directeurs généraux: Les
classes salariales constituent les limites minimales et maximales à
l'Intérieur desquelles se situent les salaires des cadres. Il est
établi 27 classes salariales - là, on parie des directeurs
généraux - correspondant aux classes d'évaluation
applicable aux postes - non pas nécessairement les directeurs
généraux - de cadres. Pour les postes de directeur
général et de cadre supérieur, le ministre
détermine la classe d'évaluation conformément aux
modalités de classification et d'évaluation des postes de cadre
qu'il établit Aucune forme de rémunération n'est
autorisée à l'exception du redressement des salaires individuels,
de la progression salariale pour rendement satisfaisant et, le cas
échéant, du montant forfaitaire versé pour une
contribution exceptionnelle. Du montant forfaitaire versé pour assurer
la garantie additionnelle de revenu prévue aux articles 21 et 29 de
même que l'application... On va vous trouver à quoi correspondent
les articles 21 et 29: Le cadre dont le salaire est hors classe. Garantie de
revenu. Le cadre dont le salaire est hors classe ou dont le salaire se situe
à 1,5 % et moins du maximum de sa classe salariale au 30 juin 1986
reçoit, sous forme de montant forfaitaire, une garantie de revenu -
c'est une disposition particulière, bien particulière -
égale à 1,5 % de son salaire du 30 juin 1986 diminué du
pourcentage... - Écoutez, c'est de la technique.
Ce qui est important, c'est l'obligation qui est faite.
C'est-à-dire qu'aucune forme de rémunération ne soit
autorisée à l'exception de ce que je vous ai
mentionné.
M. Rochefort: Mais...
La Présidente (Mme Bélanger): M. le
député de Gouin.
M. Rochefort: Si vous permettez, Mme la Présidente, je
pense que Mme la ministre doit reconnaître que le règlement
qu'elle vient de nous lire fait référence - je m'excuse, je pense
que l'expression m'a échappé - au salaire ou à la
rémunération, alors que le texte même de l'amendement
qu'elle propose à la loi sur la santé et les services sociaux,
parle de sommes ou d'avantages directs ou indirects. Et, en conséquence,
je considère que le règlement qui vient de nous être lu
n'empêcherait pas un directeur
général, un cadre supérieur ou un cadre
Intermédiaire de bénéficier d'une somme ou d'un avantage
direct ou indirect de ta fondation pour excellence dans la gestion
publique.
Mme Lavoie-Roux: Vous pouvez peut-être avoir raison. Mais,
pour reprendre votre exemple, si on se met a dire aux fondations de tous
ordres...
M. Rochefort: Non, mais c'est cela...
Mme Lavoie-Roux: Et même pour l'excellence, j'Imagine
qu'ils vont faire un concours...
M. Rochefort: Non, mais compte tenu du fait que je n'ai pas la
prétention que mon Imagination soif infinie et parfaite, l'oublie
l'idée d'essayer d'énumérer d'où cela peut
provenir. Je pense qu'il faudrait plutôt compléter le
règlement, que le règlement s'ajuste à cela et parle non
seulement de salaire ou de rémunération - je ne me souviens pas
de l'expression - mais aussi de sommes, d'avantages directs ou indirects. Et
là, je pense qu'on est parfaitement logiques, cohérents et
rigoureux, sinon, on laisse une porte ouverte, reconnaissons-le.
La Présidente (Mme Bélanger): M. le
député de Laurier.
M. Sirros: Mme la Présidente, je pense que le
député de Gouin va beaucoup trop loin en essayant de
prévoir toutes les possibilités. Je trouverais très
difficile, dans un pays démocratique, d'empêcher quelqu'un, par
exemple, de recevoir un prix d'excellence pour quelque chose. La façon
dont H voudrait qu'on formule l'article 9 ferait en sorte, effectivement,
qu'une personne ne puisse absolument pas recevoir quoi que ce soit d'autre que
son salaire. Comme la ministre l'a dit, on s'est assuré qu'il donne ses
services exclusivement à l'établissement où il oeuvre. On
s'assure qu'il n'est pas en conflit d'intérêts. Mais je pense que,
dans un pays démocratique, même en prenant l'exemple du
député, on ne peut pas empêcher quelqu'un de recevoir un
prix qu'une...
M. Rochefort: Je ne parle pas de prix, on se comprend bien.
M. Sirros: Par exemple, cela pourrait être... M.
Rochefort: J'ai parlé d'avantages.
M. Sirros: Un prix pourrait avoir la forme d'un avantage
monétaire. Si une société pour l'excellence dans la
gestion publique faisait un concours et décidait qu'un tel se
méritait un prix d'excellence de 25 000 $, de la façon dont le
député veut qu'on le rédige, cela le forcerait à
dire: Merci pour la reconnaissance, mais je ne peux pas accepter ce que vous
m'offrez. Je pense que c'est quand même un peu trop large. Dans le
domaine de la santé, effectivement, il y a une raison, pour le
gouvernement, d'agir parce que les fondations constituées pour les fins
d'aider les hôpitaux, etc. pourraient venir débalancer les
équilibres salariaux ou les échelles salariales. Mats aller
au-delà de cela, il me semble, en tout cas, que c'est un peu contraire
aux règles de la démocratie qu'on se donne.
La Présidente (Mme Bélanger): Mme la
députée de Maisonneuve.
Mme Harel: Mme la Présidente, en écoutant la
lecture du règlement que nous a faite Mme la ministre, ce
règlement Interdit déjà un dépassement de la
rémunération ou du salaire. Donc, je crois comprendre, et
j'aimerais me le faire confirmer, que ce règlement s'applique non
seulement au directeur général, mais aussi aux cadres
supérieurs. Le règlement qui existait déjà disait
qu'aucun dépassement salarial ou de rémunération ne
pouvait être octroyé. La présente disposition est à
l'effet de conférer la même Interdiction, cette fois pour les
sommes ou les avantages. Donc, l'ajout qui se fait Ici est un ajout au
règlement déjà existant. Le règlement
déjà existant interdisait tout dépassement de
rémunération ou de salaire. La disposition qui est maintenant
devant nous est à l'effet d'interdire également...
Mme Lavoie-Roux: Ce qui s'est passé...
Mme Harel: ...d'accepter une somme ou un avantage. Sur le plan de
l'interprétation juridique, c'est un ajout au règlement
déjà existant, puisque le règlement prévoit qu'il
ne peut pas y avoir de dépassement salarial ou de
rémunération. Maintenant, le règlement devra se tire de
façon qu'il soit aussi interdit à tout directeur
général, cadre supérieur ou cadre intermédiaire
d'accepter une somme ou un avantage direct ou Indirect d'une fondation. La
lecture ne doit pas être disjonctive, mais conjonctive.
M. Rochefort: Pas du tout!
Mme Harel: J'aimerais peut-être qu'on me précise. Le
règlement dont on nous a fait lecture est toujours en vigueur?
Mme Lavoie-Roux: Toujours. Mme Harel: II n'est pas
modifié?
Mme Lavoie-Roux: II faut bien comprendre ce qui se passait dans
certains cas, en tout cas. On en a eu plusieurs exemplaires. Le
règlement que je vous ai lu s'applique au salaire que
l'établissement verse. L'établissement ne peut pas verser plus
que...
M. Rochefort: Si vous me permettez de faire une
parenthèse, cela ne s'applique pas au
salaire que reçoit le gestionnaire. Cela s'applique au salaire
que verse l'établissement
Mme Lavoie-Roux: Oui, mais ce qui est arrivé, dans
certains cas, c'est qu'il y a des contrats qui ont été
passés au su et au vu du conseil d'administration. Dans des cas, oui, et
dans des cas, non, mais parlons des cas où...
M. Rochefort: Je vais arrêter de sourire.
Mme Lavoie-Roux: ...cela aurait pu être possible. On avait
un contrat dans lequel, en plus de la rémunération prévue
par les règles salariales, on accordait des avantages
supplémentaires qui étaient assumés par une fondation.
Mme Harel: Mme la Présidente.
La Présidente (Mme Bélanger): Oui, Mme la
députée de Maisonneuve.
Mme Harel: Compte tenu de l'Interprétation qui permettrait
actuellement à une fondation ou à une corporation qui sollicite
le public dans le domaine de la santé et des services sociaux de verser
une rémunération ou un salaire, puisque l'interprétation
faite est en ce sens qu'actuellement le règlement fait simplement
interdiction à l'établissement de verser un dépassement,
mais...
Mme Lavoie-Roux: On fait interdiction à l'individu de
recevoir dans la loi...
Mme Harel: Dans la loi?
Mme Lavoie-Roux: Dans la loi qu'on présente.
Mme Harel: De recevoir de l'établissement, mais dans la
loi on ne fait pas interdiction de recevoir...
M. Rochefort: Dans la loi, c'est juste pour la fondation.
Mme Harel: C'est simplement l'Interdiction à l'individu de
recevoir de l'établissement et non pas de recevoir de la fondation ou de
la corporation. Est-ce bien cela l'interprétation?
Mme Lavoie-Roux: Dans le règlement, c'est de
l'établissement et dans la loi, c'est de la fondation.
Mme Harel: Oui, mais c'est simplement pour une somme ou un
avantage direct ou Indirect. On pourrait penser, compte tenu de
l'interprétation, qu'il est interdit pour l'établissement de
verser un dépassement salarial ou une rémunération, qu'il
est interdit pour la fondation ou la corporation de verser un avantage direct
ou indirect ou une somme.
Mme Lavoie-Roux: Une somme, c'est une
rémunération.
Mme Harel: Cela peut être aussi...
M. Rochefort: Une rémunération est une somme, mais
une somme n'est pas une rémunération.
Mme Harel: Alors, si c'est plus large, à ce
moment-là, l'Interprétation de la ministre doit
prévaloir.
Mme Lavoie-Roux: Si notre terme est encore plus large, cela
couvre davantage.
Mme Harel: La question, c'est: Est-ce plus restrictif ou plus
large?
M. Rochefort: Mais non, si vous me permettez, Mme la
Présidente...
La Présidente (Mme Bélanger): M. le
député de Gouin.
M. Rochefort: ...je pense qu'on va progresser, on va se
comprendre. La question n'est pas sur les trois premières lignes de
l'article, c'est d'une fondation ou d'une corporation qui sollicite du public
le versement de sommes ou de dons dans le domaine de la santé et des
services sociaux. C'est clair pour mol. Les trois premières lignes sont
absolument...
Mme Lavoie-Roux: Vous ne discutez pas du même point tous
les deux, c'est évident. Vous dites qu'il faudrait couvrir toutes les
fondations possibles et...
M. Rochefort: Toutes les sources. Mme Lavoie-Roux:
Pardon?
M. Rochefort: Les sources. Je ne pense pas juste à des
fondations.
Mme Lavoie-Roux: Toutes les sources possibles. On a mis la
corporation aussi parce qu'il y a des corporations qui... C'est pour cela qu'on
l'inclut. C'est une corporation à ce moment-là dans notre
réseau, alors on l'Inclut, tandis que ce que la députée de
Maisonneuve dit: Est-ce que vraiment le mot "somme" couvre véritablement
la rémunération?
Mme Harel: C'est tout à fait exact, Mme la
Présidente. Le fait est que fondation ou corporation qui sollicite du
public dans le domaine de la santé et des services sociaux, c'est
évident que s'il y a des amis qui veulent se cotiser pour payer un
supplément à quelqu'un dont ils jugent le travail performant, H
est bien difficile de les en empêcher.
Mme Lavoie-Roux: Je ne peux pas empêcher. SI vous vous
cotisez tous les trois de l'autre côté pour payer un
supplément à Mme Bélanger, je ne peux pas Intervenir dans
ce geste-là.
Mme Harel: Je me suis posé la question en écoutant
te député de Sainte-Anne. Si des citoyens qui l'aiment tellement
et qui considèrent que son excellent travail mérite une
rémunération...
Mme Lavoie-Roux: Il y a déjà des
députés qui ont eu une automobile dans le temps.
Mme Harel: ...supplémentaire à celle qu'il
reçoit de l'Assemblée nationale, peuvent-ils se cotiser et
solliciter...
Mme Lavoie-Roux: Ce sera un don. Mme Harel: ...le public
pour lui verser...
M. Polak: Ce n'est pas mon argument, je répère
l'argument d'un autre.
M. Rochefort: Pour un député, c'est
illégal.
Mme Harel: C'est ce que j'at pensé parce qu'en vertu de la
Loi sur l'Assemblée nationale...
M. Rochefort: La Loi sur l'Assemblée nationale.
Mme Lavoie-Roux: Écoutez donc. Dans un passé pas si
lointain - peut-être que cela se passe encore - les électeurs d'un
comté offraient - aujourd'hui cela ne se fait plus - une automobile
à leur député célèbre.
M. Rochefort: Vous élargissez ma culture politique. C'est
la première fois que j'entends...
Mme Lavoie-Roux: Vous n'avez jamais... Ah, c'est parce que vous
êtes trop jeune. C'était courant. Je peux vous en nommer dont je
me souviens des noms.
M. Rochefort: Ah non, ne faites pas cela.
Mme Lavoie-Roux: C'était tout à fait correct,
c'était un hommage.
M. Rochefort: J'ai le goût de vous demander si vous pensez
que ce serait correct pour un directeur d'établissement.
Mme Lavoie-Roux: D'avoir une automobile d'un groupe d'amis?
M. Rochefort: Fournie par les amis de je ne sais quoi.
Une voix: Les fondations.
M. Rochefort: Oublions les fondations, elles sont couvertes. Les
amis de...
Mme Lavoie-Roux: Comment puts-je l'empêcher si quatre
citoyens veulent lui donner une motocyclette?
M. Rochefort: Si vous me le permettez, Mme la
Présidente,
Mme Lavoie-Roux: Ils peuvent la lui donner à titre
d'amis. (21 heures)
M. Rochefort: Je veux juste qu'on se comprenne bien, qu'on couvre
bien...
Mme Lavoie-Roux: Oui.
M. Rochefort: ...ce qu'on veut couvrir. Prenons un cas - et je ne
veux pas faire un débat plus large qu'il faut sur le cas précis,
- le cas de Royal Victoria où, semble-t-il, la fondation a fait un
prêt sans Intérêt pour l'achat d'une maison. Là, vous
nous dites que par l'article 134.1, la fondation ou la corporation ne pourra
plus le faire. C'est pour cela d'ailleurs que vous ne parlez pas seulement de
rémunération, mais de somme ou d'avantage direct ou Indirect, ce
qui est très bien. Mais, est-ce qu'on ne pourrait pas se retrouver
avec... Oublions les structures des chapeaux de cela, le monde
intéressé à avoir à Royal Victoria un "super super"
que tout le marché nord-américain voudrait avoir...
Mme Lavoie-Roux: Désire.
M. Rochefort: ...désire.
M. Polak: Ce n'est pas tellement fameux...
M. Rochefort: En tout cas. Je ne veux pas parler...
M. Polak: C'est une autre histoire.
La Présidente (Mme Bélanger): À l'ordre,
s'il vous plaît!
M. Rochefort: ...je ne veux pas faire de personnalité.
M. Polak: Tout commence dans mon...
La Présidente (Mme Bélanger): À l'ordre,
s'il vous plaît!
M. le député de Gouin.
M. Rochefort: Oui. Je répète. Parlons des
individus. Est-ce qu'il ne pourrait pas se constituer le groupe des amis de M.
X et lui faire le même prêt?
Mme Lavoie-Roux: Je pense qu'à ce mo-
ment-là, un groupe privé...
Une voix: C'est privé cela.
M, Rochefort: Ah! Vous avez raison. C'est très...
Quelqu'un peut faire un prêt..
Une voix: C'est privé.
Mme Lavoie-Roux: ...qui décide de lui donner une
bourse.
M. Rochefort: Quelqu'un peut faire un prêt à qui D
veut. Mais reconnaissons que c'est..
La Présidente (Mme Bélanger): Mme la
députée de Marie-Victoria
Mme Vermette: Mme la ministre, j'aurais comme exempte des
fournisseurs d'Informatique - parce que c'est très populaire maintenant
d'Informatiser l'ensemble des réseaux hospitaliers - qui voudraient
justement qu'un directeur général achète de cette
compagnie...
Mme Lavoie-Roux: Oui, mais il va se trouver en conflit
d'Intérêts bientôt parce qu'il va acheter de la compagnie
X...
M. Rochefort: Je trouve que c'est clair. Les tribunaux
sont...
Mme Lavoie-Roux: C'est en plein conflit
d'intérêts...
Mme Vermette: Oui.
Mme Lavoie-Roux: ...à condition qu'il se fasse prendre,
évidemment, mais on ne peut pas faire la police non plus.
M. Rochefort: Comme le reste aussi. MmeLavoie-Roux:
Mais oui, c'est cela.
La Présidente (Mme Bélanger): M. le
député de Laurier.
M. Sirros: Mme la Présidente, comme je crois avoir entendu
le député de Gouin dire que c'est vrai qu'on ne peut quand
même pas empêcher un groupe d'amis ou de gens qui veulent sortir de
l'argent de leurs poches et donner cela à quelqu'un d'autre ou de faire
des dons, je pense qu'il arrive à la même conclusion que moi tout
à l'heure. Je proposerais qu'on procède avec l'article.
Mme Harei: On ne peut pas empêcher un coeur d'aimer, mais
on peut l'empêcher de solliciter.
Des voix: Ha, ha, ha!
M. Rochefort: Ahl Je vais plus loin que cela.
Mme Harel: Ah oui!
M. Rochefort: Je vais plus loin que cela. Si vous le permettez,
on pourrait l'empêcher d'être aimé.
M. Sirros: D'être aimé? Des voix: Ha, ha,
ha!
M. Rochefort: Oui. Juste pour rester dans le même... C'est
dans ce sens-là...
M. Sirros: Vous seriez un peu dur.
M. Rochefort: Mme la Présidente, pour Mme la ministre,
d'après moi la porte serait fermée plus hermétiquement, je
pense, si on avait une formule, par exemple, pour éviter les situations
qu'évoquait le député de Laurier et avec lesquelles je
suis d'accord. Plutôt que de défendre toute forme additionnelle,
somme, avantage direct ou Indirect lorsqu'il en obtient un, s'il allait
chercher l'autorisation soit du conseil d'administration ou du
ministère, j'imagine que personne ne lui refuserait un prix
d'excellence. Mais, il y a de bonnes chances qu'on lui refuserait certaines
choses.
Cela étant dit, c'est un choix que vous faites. Sur le
libellé, cela va, à moins que vous ne soyez d'accord avec ma
proposition, ce que je ne pense pas. Mais, si on règle cela maintenant,
je voudrais élargir le débat à toute la question des
fondations que j'avais soulevée, si vous voulez.
Mme Lavoie-Roux: Je veux bien vous comprendre. Vous me permettez,
Mme la Présidente?
La Présidente (Mme Bélanger): Oui, allez. Mme la
ministre.
Mme Lavoie-Roux: Je veux bien comprendre le député
de Gouin. Vous êtes d'accord avec la formulation des paragraphes 1 et
2.
M. Rochefort: Oui, dans la mesure où vous n'acceptez pas
de faire plutôt l'obligation au...
Mme Lavoie-Roux: Oui, c'est cela. Est-ce qu'on adopte l'article
et, après cela, on entre dans votre discussion?
M. Rochefort: Cela ne me dérange pas. C'est comme vous
voulez.
Mme Lavoie-Roux: On pourrait adopter l'article.
La Présidente (Mme Bélanger): Est-ce que
l'article...
M. Rochefort: C'est un peu comme les comptes de dépenses.
On peut en parler à neuf, à dix...
Mme Lavoie-Roux: C'est cela.
M. Rochefort: ...ou un peu plus loin, mais je veux qu'on parle un
peu plus largement des fondations.
Mme Lavoie-Roux: D'accord.
La Présidente (Mme Bélanger): Est-ce que l'article
9 est adopté?
Mme Lavoie-Roux: Adopté.
Mme Dougherty: Un instant! Je n'ai pas eu mon tour.
Mme Lavoie-Roux: On s'excuse.
La Présidente (Mme Bélanger): Mme la
députée de Jacques-Cartier.
Mme Dougherty: Simplement une couple de commentaires.
D'abord, je crois que cela a déjà été
mentionné, mais je ne l'ai pas entendu très clairement, soit la
possibilité des cas exceptionnels sur l'approbation du ministère
peut-être. J'aimerais vous demander si vous avez vraiment pensé
à insérer dans la loi ta possibilité des demandes qui
viennent des conseils d'administration des hôpitaux, par exemple, pour
des cas exceptionnels.
Mme Lavoie-Roux: Non, c'est-à-dire qu'on en a
discuté un peu au cours des auditions, à savoir comment nous
allions déterminer le cas exceptionnel. Ce sont tous, au point de
départ, des directeurs généraux. L'exception viendrait,
oublions un instant la qualité, peut-être plus de la concurrence -
c'est surtout cela - en tenant pour acquis que tous nos directeurs
généraux sont d'excellentes personnes. Je pense qu'à ce
moment-là on rentre dans une concurrence et je ne sais pas où
elle va arrêter et on vient en même temps faire échec, si je
puis dire, ou faire un accroc à la politique salariale qui est
déjà régie par des règlements du ministère.
D'ailleurs, te député de Jollette était aussi
sensibilisé à la situation; on se trouve dans une situation de
concurrence très grande si on veut avoir... Je laisserais le meilleur
directeur général parce que je trouve que le directeur
général d'un autre hôpital est aussi bon, la concurrence
étant tellement grande avec d'autres de langue anglaise, par exemple,
qu'il nous faut payer davantage. Quand on vient pour essayer de
concrétiser cela, on ne peut pas faire une exception à cause de
la langue et dire que, quand c'est un établissement de langue
anglaise...
Mme Dougherty: Non, non, non. Cela n'a rien à voir.
Mme Lavoie-Roux: J'essaie de trouver le trou par lequel je
pourrais entrer qui pourrait être défendable. L'autre chose, Mme
la députée de Jacques-Cartier, c'est qu'il y a aussi des
établissements qui n'ont pas de fondations ou ont des fondations
beaucoup plus petites.
Mme Dougherty: J'ai une autre question. Si cet article entre en
vigueur immédiatement, dans une couple de semaines ou la semaine
prochaine, on risque de créer des situations très difficiles dans
certains établissements.
Mme Lavoie-Roux: Non. Il y a un autre article, si vous me le
permettez, Mme la Présidente.
Une voix: Trois mois.
Mme Dougherty: L'article 9 n'est pas inclus dans la loi 15. Donc,
il n'y a pas les trois mois d'ajustement
Mme Lavoie-Roux: Non. il y aura un autre amendement - je le donne
aussi de mémoire parce que je ne l'ai pas devant les yeux - qui serait
de respecter les contrats existants, tels qu'ils sont au ministère
présentement.
Mme Dougherty: Mais ce n'est pas parmi ces amendements...
Mme Lavoie-Roux: Oui, je vais vous le tire. Mme Dougherty:
Quel article?
Mme Lavoie-Roux: L'article 15. Est-ce qu'ils l'ont? Vous ne
l'avez pas encore. Ils ne l'ont peut-être pas.
Mme Dougherty: Alors, les contrats actuels seront
respectés.
Mme Lavoie-Roux: On va y arriver tout à l'heure. Je vais
vous le lire même si on devait attendre, si les collègues le
permettent. En outre, le contrat d'engagement d'un directeur
général d'un conseil régional ou d'un établissement
public signé avant le 12 novembre, au moment du dépôt du
projet de loi, continue d'avoir effet même s'il contrevient à
l'article 9 de la présente loi jusqu'à la date d'expiration
Inscrite au contrat.
Mme Dougherty: D'accord. Merci.
Mme Lavoie-Roux: Le troisième alinéa cesse d'avoir
effet le 12 novembre 1991 parce qu'un contrat, c'est quatre ans. On va arriver
à l'article 15 tantôt.
M. Rochefort: Je ne voulais surtout pas aborder cet article
maintenant.
Mme Lavoie-Roux: D'accord.
La Présidente (Mme Bélanger): M. le
député de Gouin,
Une voix: II faudrait adopter l'article.
M. Rochefort: La question de Mme la députée de
Jacques-Cartier et une de vos réponses m'ont rappelé une question
qu'on a posée lors de la présence des corporations
d'établissements anglophones, et qui était restée une
patte en l'air. Question importante dans ce qu'on discute. C'est permis ou ce
n'est pas permis que les fondations donnent des rémunérations
additionnelles aux médecins? Vous vous rappelez quand M. Paterson et ses
trois collègues sont venus devant nous. J'ai fait mon exposé sur
les limitations, l'équité, etc. Ils nous ont dit: Oui, mais on le
fait pour les médecins et c'est permis par la loi. J'ai dit: Moi, j'en
doute. Vous avez alors dit: Écoutez, il faut vérifier. Est-ce que
cela a été vérifié? Est-ce que c'est permis qu'un
médecin... Je veux savoir s'il y a des personnes autres que le directeur
générai qui profitent de rémunérations
additionnelles, au-delà des cadres de rémunération des
fondations? Eux ont fait allusion aux médecins. Est-ce que c'est
légal, oui ou non?
La Présidente (Mme Bélanger): Mme la ministre.
M. Rochefort: ...le directeur général qui profite
de rémunérations additionnelles au-delà des cadres de
rémunération des fondations. Eux ont fait allusion aux
médecins. Est-ce que c'est légal, oui ou non?
La Présidente (Mme Bélanger): Mme la ministre.
Mme Lavoie-Roux: J'ai déjà donné comme
réponse, au moment de la conférence de presse que j'ai
donnée au mois d'août - ou je ne sais pas quand - que les
médecins sont quand même régis par les dispositions
prévues à l'entente. Si un médecin assume des
responsabilités spéciales en recherche ou autre, il n'est pas
rémunéré de la même façon, ou il peut
être rémunéré de la même façon en
partie, selon les ententes de la régie. Il peut aussi être
rémunéré d'une autre façon par l'université,
par exemple, ou par d'autres...
M. Rochefort: Parlons précisément de ce que
semblait - je ne lui mettrais pas complètement les mots dans la bouche -
évoquer M. Paterson, qui a laissé entendre - ma perception
était qu'il laissait entendre - que les fondations donnaient des
rémunérations additionnelles à des médecins
spécialistes.
Mme Lavoie-Roux: II faudrait que ce soit pour des fins de
recherche ou d'enseignement.
M. Rochefort: Est-ce qu'il y a moyen de vérifier avec tes
légistes pour savoir dans quels cas c'est permis et dans quels cas cela
ne l'est pas et quelles sont les sanctions?
La Présidente (Mme Bélanger): Mme la ministre.
Mme Lavoie-Roux: La restriction qu'ils ont, c'est dans la Loi sur
la régie de l'assurance-maladie - c'est la surfacturation - qu'ils ne
peuvent pas recevoir davantage...
M. Rochefort: C'est ce que je pense.
Mme Lavoie-Roux: Oui, mais c'est prévu pour un service
assuré... Quand ils font de la recherche, quand ils font de
l'enseignement, ils ne sont plus dans le même cadre.
M. Rochefort: C'est régi par quoi? Par rien du tout?
Mme Lavoie-Roux: Non, ce sont les universités. Ce sont
généralement les ententes avec les centres de recherche, les
universités.
M. Rochefort: D'accord. C'est clair que, dans le cadre de
l'entente...
Mme Lavoie-Roux: Non, dans le cadre de l'entente, non, ils n'ont
pas...
M. Rochefort: Cela serait par la surfacturation. D'accord.
La Présidente (Mme Bélanger): M. le
député de Sainte-Anne.
M. Polak: Je voudrais juste ajouter, parce que je ne voulais pas
que ce soit la ministre qui prenne l'odieux sur ses épaules en
réponse au député de Jacques-Cartier. J'appuie la ministre
entièrement en cela. Il ne faut pas faire de distinction. J'étais
ici quand le groupe est venu. Je me rappelle, j'ai posé une question aux
représentants de l'Hôpital Général Juif et j'ai
trouvé bizarre que ce monsieur X, directeur général de
l'hôpital, ne puisse pas gagner sa vie avec 100 000 $ plus 10 000 $, je
trouve cela bizarre qu'il mérite un autre 70 000 $ plus 100 000 $, je
trouve cela presque scandaleux. Ce sont tes mots que j'ai dits et je suis tout
à fait d'accord de ne faire aucune distinction. Pour moi, un anglophone
ne coûte pas plus cher qu'un francophone. Excusez ce que je dis, mais
c'est comme cela que je le vois et j'appuie la ministre en cela.
La Présidente (Mme Bélanger): D'accord. Est-ce que
l'article 9 est adopté?
Des voix: Adopté.
La Présidente (Mme Bélanger): J'appelle l'article
10.
Mme Lavoie-Roux: Non, Je pense que vous vouliez parler des
fondations.
M. Rochefort: Quand vous voudrez.
Mme Lavoie-Roux: Si vous avez...
M. Rochefort: Cela peut être maintenant.
La Présidente (Mme Bélanger): Est-ce que vous
voulez en parler avant d'entamer l'article 10?
Mme Lavoie-Roux: On est dans le "spirit" comme on dit.
Les fondations
M. Rochefort: Parfait. Je ne veux pas faire un long débat,
mais II me semble que, quand on regarde ta législation que vous avez
déposée, par exemple l'article 9. Quand on regarde les objectifs
que vous avez évoqués publiquement quant aux fondations, tenant
compte de cela, de ce qui s'est produit et des Impacts que cela a connu dans la
population, Je pense que le meilleur service qu'on pourrait rendre à
tout le monde, y compris et particulièrement aux fondations et à
leurs bénéficiaires, cela serait de faire en sorte que les
fondations aient l'obligation de rendre publique l'utilisation de toutes les
sommes qu'elles reçoivent; c'est le premier point. On pourrait
peut-être les discuter séparément. Deuxièmement, il
y a toute la question du financement du fonctionnement des fondations.
Là, on ouvre une porte large. On sait très bien qu'il y a bon
nombre de fondations dans le domaine de la santé et des services sociaux
- ]e ne veux pas les mettre toutes dans le même sac - il en existe
plusieurs qui fonctionnent, qui organisent la campagne de souscriptions
à partir du personnel régulier de l'établissement. Comme
on discutait avec les fondations anglophones, que le directeur
général ait quelques lunches par année, de temps en temps,
pour solliciter des fonds, je n'ai pas de problème à vivre avec
cela. Qu'on trouve dans des établissements trois, quatre, cinq personnes
à temps plein - pour l'essentiel - pour la fondation, pendant des
périodes importantes, j'avoue que je commence à avoir des
problèmes avec cela. Ou bien on a besoin de ces gens dans cet
établissement ou on n'en a pas besoin.
Mme Lavoie-Roux: Je vais essayer de répondre.
M. Rochefort: J'aimerais avoir votre philosophie sur ces deux
points.
La Présidente (Mme Bélanger): Mme la ministre. (21
h 15)
Mme Lavoie-Roux: Quant à la première question qui
touche les fondations elles-mêmes, on y reviendra avec les
employés d'établissements.
M. Rochefort: D'accord.
Mme Lavoie-Roux: Les fondations relèvent de l'Inspecteur
général des Institutions financières. Ils peuvent
établir, j'imagine - je ne sais pas s'ils en établissent ou s'ils
en ont ou pas - certains contrôles. Mais cela ne relève pas du
ministère de la Santé et des Services sociaux. Je dois dire que
je tiens à cela. Je ne m'en cacherai pas. Je tiens vraiment à
préserver le plus possible. S'il y a des abus du côté des
fondations, selon moi, il faudrait s'adresser à une autre
autorité que celle de notre ministère. Je tiens à leur
laisser te plus de latitude possible parce qu'on ne veut pas non plus... On dit
qu'on est tellement "normés" et qu'on est tellement
réglementés, s'il faut qu'on commence à faire la
même chose avec eux, la motivation et l'incitation...
Maintenant, Je pense que les fondations devraient normalement - et je
pense que la majorité le font « rendre publics leurs états
financiers et dire à quoi l'argent a été utilisé.
Généralement, quand ils sollicitent des fonds, ils le font. Ils
ne les font peut-être pas de façon aussi détaillée
que les états financiers des hôpitaux dans les assemblées
annuelles, où ce n'est pas très détaillé non plus,
mais cela ne relève vraiment pas de nous. Nous ne l'avons vraiment pas
voulu. Je serai assez ferme là-dessus parce que je ne veux vraiment pas
m'ingérer dans le fonctionnement des fondations.
M. Rochefort: Sur le même sujet, avant d'aborder le
deuxième élément, je vous dis, en tout cas, que je
comprends votre réponse sauf que vous êtes aussi membre d'un
gouvernement et, en même temps, ministre d'un secteur où les
fondations et les campagnes de souscriptions jouent un rôle important et
sont nombreuses, Je pense que ce qui s'est produit récemment dans le
réseau, pour certaines fondations - ajoutons toujours les 'certaines" et
les "certains" - et rappelons-nous aussi les quelques débats publics
qu'il y a eu dans les journaux, il y a quelques années, sur
l'utilisation réelle des campagnes de souscriptions qui étaient
faites, quel était le pourcentage accordé aux
bénéficiaires par rapport aux frais de l'organisation du
fonctionnement et de ta vie permanente de la fondation.
Je pense que cela impliquerait de la part du gouvernement qu'il y ait
une loi simple là-dessus. Je suis d'accord avec vous pour ne pas
leur
compliquer la vie plus qu'il ne faut. Quant à moi, il ne
s'agirait pas d'exigence dans le genre: Ne faites pas ceci ou ne faites pas
cela, mais d'avoir vraiment une exigence de rendre publiques les sources de
financement et de fonctionnement ainsi que de toutes les fins auxquelles ont
été utilisées les sommes recueillies. Il faudrait que ce
soit détaillé quand même. Ce à quoi on assiste, de
ce temps-ci, c'est plus dans le genre: On peut vous informer que, dans le cadre
de la fondation X, Y ou Z, nous dépensons 3 % en frais de
fonctionnement. On est bon. Donc, 97 % vont donc aux
bénéficiaires. On entend et on voit des choses semblables, mais
cela ne nous dit pas in extenso où sont aliées les sommes en
détail.
Je répète que je m'adresse non seulement à la
ministre de la Santé et des Services sociaux, mais à un membre du
gouvernement. Je pense que ce serait utile pour tout te monde, y compris et
particulièrement pour eux. C'est le souhait que j'énonce et que
je transmets à un membre du gouvernement qui a d'autant plus la
responsabilité d'un réseau où ces fondations et ces
campagnes de souscriptions ont le plus grand impact.
Mme Lavoie-Roux: Votre deuxième question portait...
M. Rochefort: ...sur le fonctionnement.
Mme Lavoie-Roux: Oui. Évidemment, le fonctionnement...
Notre loi porte sur les cadres supérieurs, intermédiaires et les
directeurs généraux. Sur les directeurs généraux,
on a l'exclusivité d'emploi. S'il fait autre chose, iI doit demander
l'autorisation de son conseil d'administration. Mais iI faut quand même
laisser la latitude au conseil d'administration de juger si sa demande est
raisonnable ou pas. On a eu une demande d'élargir. Je pense que
c'étaient les cadres intermédiaires qui ont fait allusion aux
petites fondations dans les petites régions, dans les petites villes et
dans les petits hôpitaux. Je crois qu'on n'a pas à mettre de
dispositions dans la lot pour prévoir ce genre de cas. Je crois que
c'est plutôt un jugement qui doit être exercé par
l'établissement.
M. Rochefort: Oui, mais je veux aller quand même plus loin
que cela. Écoutez, il y a des cas connus où - je
répète - la fondation existe à partir du personnel
détaché largement de l'hôpital. Pour ne pas dire à
plein temps dans certains cas, mais quand même du personnel
détaché largement aux fins d'organiser les campagnes de
souscriptions, la vie de la fondation, etc. Mais, à un moment
donné, il faut se rappeler la raison pour laquelle on a ouvert et on a
incité tout le monde à créer des fondations. On disait
qu'il y avait une limite à la capacité de l'État de
financer les immobilisations, la recherche et les services aux
bénéficiaires dans les établis- sements.
Si on prend de l'argent des fonds publics pour permettre à des
fondations de chercher de l'argent parce qu'on n'a pas assez d'argent des fonds
publics pour faire fonctionner les établissements, il y a quelque chose
qui ne marche pas quelque part, simplement dans la logique, dans le
raisonnement J'attire votre attention et je suis convaincu qu'on va se
retrouver avec des situations...
Mme Lavoie-Roux: Je pense que, dans les fondations, iI y a
beaucoup de bénévolat.
M. Rochefort: Ah oui! Écoutez, Je veux bien qu'on se
comprenne.
Mme Lavoie-Roux: Je sais que ce n'est pas cela que vous mettez en
question, il y a certains abus qui ont pu se glisser, où on allait
chercher dans ta fondation une rémunération qui était
peut-être pour aider la fondation.
Je pense que, par la disposition, cette chose-là est
corrigée.
M. Rochefort: Cela va.
Mme Lavoie-Roux: Le reste... Est-ce que les établissements
ont tellement de personnel qu'il peuvent en libérer autant et à
temps plein? Je n'ai pas d'exemples en ce sens.
M. Rochefort: D'accord.
Procédure de recours
La Présidente (Mme Bélanger): Cela va? On appelle
l'article 10. Mme la ministre.
Mme Lavoie-Roux: II n'y a pas de changement à l'article
10.
La Présidente (Mme Bélanger): Est-ce que l'article
10 est adopté?
Mme Harel: Mme la Présidente, pour-riez-vous en faire
lecture pour les fins des travaux?
Mme Lavoie-Roux: Pardon?
Mme Harel: Pour les fins de nos travaux.
La Présidente (Mme Bélanger): "L'article 154 de
cette loi est modifié par le remplacement de la première phrase
du deuxième alinéa par la suivante: Le gouvernement peut
établir par règlement...
Mme Lavoie-Roux: Oui, on l'a Ici; on va vous le lire.
La Présidente (Mme Bélanger): ...pour les personnes
visées aux paragraphes 1° et 2° du
premier alinéa, une procédure de recours dans les cas de
congédiement, de non-réengagement ou de résiliation
d'engagement autres que ceux résultant d'un recours en
déchéance de charges."
Mme Lavoie-Roux: Mme la Présidente, le
député de Gouin m'a demandé de lui lire l'article 154. 'Le
gouvernement peut, par règlement, déterminer les normes et
barèmes qui doivent être suivis par les conseils régionaux
des établissements publics et les établissements privés
visés dans les articles 176 et 177 pour: I° la sélection, la
nomination, la rémunération et les autres conditions de travail
applicables aux directeurs généraux et aux cadres
supérieurs intermédiaires; 2* la rémunération et
les autres conditions de travail applicables aux autres membres du personnel,
compte tenu des conventions collectives en vigueur. 'Le gouvernement peut
établir par règlement une procédure de recours dans les
cas de congédiement - c'est vraiment celui-là qui nous
Intéresse - de non-réengagement ou de résiliation
d'engagement des personnes visées aux paragraphes I° et 2°. Une
telle procédure peut prévoir la désignation d'un arbitre
et les mesures que cet arbitre peut adopter après l'audition des
parties."
Alors, l'article 154 de ce projet de loi est modifié par le
remplacement de la première phrase du deuxième alinéa par
le suivant: "Le gouvernement peut établir par règlement, pour les
personnes visées aux paragraphes 1° et 2° du premier
alinéa, une procédure de recours dans les cas de
congédiement, de non-réengagement ou de résiliation
d'engagement autres que ceux résultant d'un recours en
déchéance de charge."
M. Rochefort: Quel est l'objet de l'article?
La Présidente (Mme Bélanger): M. le
député de Laurier.
M. Sirros: Je ne sais pas si j'ai tout à fait raison, Mme
la Présidente, mais il me semble que la personne qui a été
déchue de sa charge ne peut pas avoir de recours.
Mme Lavoie-Roux: C'est parce que, dans le cas du recours en
déchéance de charge, c'est celui qui est prévu dans le
Code de procédure civile. Alors, ici, cela s'applique aux autres qui ne
sont pas l'objet d'une déchéance de charge. C'est cela.
M. Rochefort: Mais, quels sont les autres cas qui ne sont pas des
déchéances de charge?
Mme Lavoie-Roux: Congédiement, suspension.
M. Rochefort: Mais cela ne s'applique pas à ce qu'on
discute depuis le début? A d'autres situations,
Mme Lavoie-Roux: Cela s'applique à... Oui, cela, c'est
pour les directeurs généraux.
M. Rochefort: Mais les directeurs généraux, ce que
j'ai...
Mme Lavoie-Roux: Non, c'est-à-dire pour soustraire les
directeurs généraux à l'article 154...
M. Rochefort: Ce que j'ai compris depuis le début, c'est
que, quand c'est un directeur général et que ce sont les
objectifs de loi, c'est automatiquement la procédure de
déchéance de charge. Alors, quelle est l'idée, dans les
cas de congédiement, de non-réengagement ou de résiliation
d'engagements autres... À part de cela, c'est "autres que ceux
résultant d'un recours en déchéance de charge."
Mme Lavoie-Roux: Je vais demander à Mme Demers de vous
l'expliquer.
La Présidente (Mme Bélanger): Mme Demers.
Mme Demers: La loi actuelle prévoit que le gouvernement
peut, par règlement, établir une procédure de recours pour
les cas de congédiement, de non-réengagement ou de
résiliation d'engagement. D'accord? Ce qu'on ajoute, c'est "autres que
ceux résultant d'un recours en déchéance de charge" parce
que ce n'est pas le gouvernement qui va établir la procédure pour
les actions en déchéance de charge, c'est déjà fait
dans le Code de procédure civile.
Mme Lavoie-Roux: C'est la procédure du Code civil.
M. Rochefort: Parfait.Cela va.
La Présidente (Mme Bélanger): Est-ce que l'article
10 est adopté?
M. Rochefort: Adopté.
Mme Harel: Lorsqu'il y a une déchéance de charge,
il y a quand même un droit d'appel en vertu du Code de procédure
civile.
Mme Demers: Oui.
Mme Harel: C'est un...
Mme Demers: C'est l'article 838...
Mme Harel: D'accord.
La Présidente (Mme Bélanger): Est-ce que l'article
10 est adopté?
Mme Lavoie-Roux: Oui.
Mme Harel: Adopté.
La Présidente (Mme Bélanger): J'appelle l'article
11.
Mme Lavoie-Roux: II y a un papillon à l'article 11.
La Présidente (Mme Bélanger): II y a un papillon
à l'article 11.
Normes applicables
Mme Lavoie-Roux: Je vais vous le lire et après cela... Le
papillon... Cette loi est modifiée par l'insertion, après
l'article 154, de l'article suivant: "154.1 Le gouvernement peut, par
règlement, déterminer les nonnes applicables à un cadre
supérieur ou à un cadre intermédiaire d'un conseil
régional ou d'un établissement public, en matière de
conflit d'Intérêts et d'exclusivité de fonctions." C'est
tel qu'il est dans le projet de loi. "Un cadre supérieur ou un cadre
Intermédiaire ne peut, sous peine de congédiement, contrevenir
à l'une des normes édictées en vertu du premier
alinéa." Ce que nous avons enlevé, c'est l'exclusivité
d'emploi.
Une voix: Pourquoi l'a-ton enlevé?
Mme Lavole-Roux: D'abord, les cadres intermédiaires ont
fait des représentations disant que réclamer d'eux
l'exclusivité d'emploi de la même façon qu'on la
réclamait des directeurs généraux alors qu'ils sont des
salariés dont la moyenne se situe entre 28 000 $ et 42 000 $, si ma
mémoire est bonne... Je pense que ce sont les chiffres qu'ils nous ont
donnés. On l'a enlevée et on l'a également enlevée
pour les cadres supérieurs. On pense qu'on est plus sévère
sur la question de conflit d'intérêts. Là-dessus, les deux
associations... D'ailleurs, tous les groupes qui sont venus ici n'ont pas eu de
pitié pour le conflit d'intérêts. Par contre, sur la
question d'exclusivité d'emploi, on s'est dit que c'est quand même
là une règle sévère et on pense qu'elle doit
s'exercer à celui qui a l'autorité morale dans la maison et qui,
finalement, occupe une charge alors que les autres occupent des emplois. C'est
dans ce sens qu'on a décidé de retirer l'exclusivité
d'emploi pour les cadres supérieurs et pour les cadres
intermédiaires en conservant la question du conflit
d'Intérêts.
M. Rochefort Mais...
La Présidente (Mme Bélanger): M. le
député de Gouin.
M. Rochefort: C'est drôle, je suis votre
raisonnement...
Mme Lavoie-Roux: Pardon?
M. Rochefort: ...mais Je trouve que le premier paragraphe ne
nécessitait pas une modification. Je pense que c'est une bonne chose que
le règlement édicte un règlement et des normes applicables
à un cadre supérieur et à un cadre intermédiaire
d'un conseil régional ou d'un établissement public, non seulement
en matière de conflit d'Intérêts, mais d'exclusivité
de mandat Que là, par contre, ta suite de l'article 154.1 n'implique pas
les mêmes pénalités et les mêmes sanctions, je suis
un peu plus ouvert mais je ne vois pas pourquoi, au premier paragraphe, le
gouvernement n'aurait pas aussi à avoir des normes et des règles
quant à l'exclusivité de mandat pour un cadre
Intermédiaire. Sinon, on est en train de dire qu'au fond... On va un peu
plus loin que le discours que vous venez de nous tenir et eux pourraient ne pas
avoir d'exclusivité de mandat. Je pense qu'ils doivent être...
Mme Lavoie-Roux: Je pense que l'exclusivité de mandat pour
quelqu'un qui occupe un poste - on l'a dit l'autre jour - de
coordonnateur...
M. Rochefort: On parie de cadre supérieur aussi dans cela.
On ne parle pas seulement...
Mme Lavoie-Roux: Mais là, vous veniez de nommer le cadre
intermédiaire. Prenez un cadre intermédiaire et on arrivera au
cadre supérieur après.
M. Rochefort: D'accord.
Mme Lavoie-Roux: Pour la personne qui coordonne, je ne sais pas,
le secrétariat ou enfin la personne qui a une fonction de coordonnatrice
ou de surveillante d'un certain nombre de personnes dans un
établissement, on pense que ce n'est pas le même genre de
responsabilités que le directeur général. (21 h 30)
M. Rochefort: Je suis d'accord avec vous, mais cette souplesse
pourrait se retrouver dans votre règlement. Mais, d'après mol, il
devrait quand même y avoir un règlement qui détermine, pour
reprendre le mot à mot, "des normes applicables à un cadre
supérieur ou à un cadre intermédiaire d'un conseil
régional ou d'un établissement public" aussi pour
l'exclusivité de fonctions. Là, je suis d'accord avec vous, il
est évident qu'on n'appliquera pas les mêmes règles, les
mêmes normes, mais je pense qu'il devrait y en avoir.
La Présidente (Mme Bélanger): Mme ta ministre.
Mme Lavoie-Roux: Un autre élément qu'on a retenu,
c'est que, dans la fonction publique, les cadres intermédiaires n'ont
pas l'exclusivité de fonctions, compte tenu du type de fonctions qu'ils
remplissent.
M. Rochefort: Mats j'ai le goût de vous dire qu'on s'est
fait dire par l'association des directeurs...
Mme Lavoie-Roux: Sauf les professionnels, me dit-on.
M. Rochefort ...généraux que même les
sous-ministres n'avaient pas ces obligations.
Mme Lavoie-Roux: Oui.
M. Rochefort: Je vous le répète. Je ne suis pas en
train de vous dire que cela prend des normes Jos-bras-de-fer pour ces gens.
Mais |e pense que cela ne coûte rien d'avoir un règlement
sûrement beaucoup plus souple qui, dans certains cas, pourrait ne pas en
parler. Surtout pour les cadres supérieurs, j'avoue qu'il y a des
établissements où la différence entre le directeur
générai et le cadre supérieur... Autant je reconnais qu'il
y en a - vous nous les avez décrits - qui sont des cadres du personnel
de secrétariat, peut-être... Mais il y a d'autres
établissements où la différence entre un cadre
supérieur et le directeur général...
Mme Lavoie-Roux: Non, on a vraiment...
M. Rochefort: ...n'est pas large. Je comprends qu'il y a des
établissements de douze lits, mais il y a des établissements qui
ont un budget de 100 000 000 $ aussi.
La Présidente (Mme Bélanger): M. le
député de Sainte-Anne.
M. Polak: Moi aussi, à première vue, je me dis que,
si on laisse les mots 'exclusivité de fonctions' là-dedans... Par
règlement, on peut dire "exclusivité de fonctions, ne veut pas
dire...' et, ensuite, on dit ce que la personne peut faire. Si, dans la toi,
à d'autres endroits, on laisse les mots 'exclusivité de
fonctions", les gens qui sont venus ici... Exclusivité, cela veut dire:
Vous ne pouvez rien faire d'autre, absolument rien. La seule manière de
faire des exceptions au principe de l'exclusivité, c'est justement par
règlement. On peut ouvrir cela un peu pour dire: Exclusivité
n'empêche pas de faire telle et telle chose. Moi aussi, à
première vue, je pense que ce sera une occasion, pour nous,
d'élargir le principe de l'exclusivité. De ta façon dont
le mot 'exclusivité" est expliqué et de la manière dont
les intervenants l'ont compris, c'est: Vous ne pouvez toucher à rien,
vous ne pouvez absolument rien faire, vous faites cela et pas autre chose. Et
ce n'est pas notre intention. Je pense que le règlement est
peut-être un moyen unique de réglementer et d'élargir un
peu ce principe, à moins que, sur le plan technique - je ne dis pas -
vous n'ayez de très bonnes réponses.
La Présidente (Mme Bélanger): Mme la ministre.
Mme Harel: Mme la Présidente, j'avais demandé la
parole.
La Présidente (Mme Bélanger): Est-ce que la
ministre répond à la question?
Mme Harel: Pas nécessairement.
La Présidente (Mme Bélanger): Est-ce que vous avez
des commentaires à faire sur la question?
Mme Lavoie-Roux: Non, non, |e vais écouter et je
répondrai ensuite.
La Présidente (Mme Bélanger): D'accord. Mme la
défputée de Maisonneuve.
Mme Harel: Mme la Présidente, réglementer, cela ne
veut pas dire prohiber. Dans cette disposition, quand on dit que le
gouvernement peut, par règlement, il peut par règlement, donc H
ne doit pas nécessairement, d'abord. Il peut, par règlement, cela
veut dire qu'il peut le faire. Cela ne veut pas dire qu'il prohibe
l'exclusivité de fonctions. Je ne comprends pas l'interprétation
qui est faite à savoir que réglementer signifierait
nécessairement Interdire, prohiber ou empêcher. Il peut être
souhaitable sans doute que, comme législateur, le gouvernement se
permette d'avoir la possibilité, sans revenir devant la commission ou la
Chambre, de réglementer si tant est qu'il s'avère
nécessaire de le faire. Par exemple, il y a des pratiques qui se
développent dans certains milieux et qui sont parfois excessives,
disons. Un exemple pourrait être qu'un cadre intermédiaire
occuperait deux fonctions à l'intérieur du même
établissement. Je pense que quand on dit qu'un cadre
Intermédiaire peut éventuellement accepter une fonction, c'est
toujours à l'extérieur de l'établissement. Cela peut
être n'importe quelle fonction d'enseignement ou quoi que ce soit.
Mme Lavoie-Roux: On va le voir à l'article 7
tantôt.
Mme Harel: Je pense qu'on ne peut pas Imaginer qu'un cadre occupe
deux fonctions à l'intérieur du même établissement,
par exemple.
Mme Lavoie-Roux: Non.
Mme Harel: Donc, il n'est pas impossible que le gouvernement ait,
à un certain moment, besoin de réglementer. II se donne, par cet
article, le pouvoir de le faire. Il ne s'oblige pas à le faire, dans le
sens d'Interdire tout cumul de fonctions.
La Présidente (Mme Bélanger): Mme la ministre.
Mme Lavoie-Roux: Je vous dis l'esprit du papillon. Il faut dire
qu'on légifère pour corriger des situations. Dans les cas qu'on a
évalués ou détectés, les problèmes qu'on a
trouvés ont été des problèmes de conflit
d'intérêts et non pas des problèmes d'exclusivité
d'emploi. Dans le cas des cadres, j'entends. La demande des cadres
intermédiaires nous a semblé raisonnable. Sinon, chacun d'entre
eux va devoir aussi aller demander une autorisation à son conseil
d'administration. Tous les gens qui sont des cadres intermédiaires dans
une botte vont être obligés d'aller demander l'autorisation au
conseil d'administration. C'est dans ce sens qu'on a jugé bon de le
limiter à la question de conflit d'intérêts, sur laquelle
ils ont été très fermes, même très
sévères.
La Présidente (Mme Bélanger): M. le
député de Gouin.
M. Rochefort: Quand j'écoute le raisonnement que
développe la ministre et que je regarde l'amendement qu'on est en train
d'apporter - je veux bien qu'on se comprenne, je ne pense pas aux petits
établissements, je pense aux gros - j'ai l'impression que ceux qui
faisaient ce qu'on veut corriger quant à l'exclusivité de mandat,
feront bien mieux d'être cadres supérieurs de
rétablissement que d'être directeur général. Ils
vont pouvoir avoir leur petite firme de consultants, et oeuvrer dans bon nombre
d'établissements. Cela va être bien plus rentable. Pour quelques
milliers de dollars de moins de rémunération, ils vont pouvoir
ouvrir la machine et être consultants dans bien d'autres
établissements en même temps.
La Présidente (Mme Bélanger): M. te
député de Laurier.
M. Sirros: J'ai manqué un peu la conversation pour un bout
de temps, peut-être qu'on l'a déjà couvert, mais il me
semble que c'est un amendement à l'article 154 de la loi. À cet
article, le gouvernement a. déjà le pouvoir de réglementer
tes conditions de travail des directeurs généraux, ce qui inclut
l'exclusivité de fonctions, tandis que cela n'existait pas pour les
conflits d'intérêts. Ce qu'on fait, c'est uniquement pour les
directeurs généraux et les cadres intermédiaires, pour le
conflit d'intérêts. On laisse tomber l'exclusivité de
fonctions pour les cadres intermédiaires...
Une voix: Et supérieurs.
M. Sirros: Et supérieurs, mais on l'a déjà
pour les cadres supérieurs, dans l'article...
M. Rochefort ...pour les cadres supérieurs, on doit
adopter des règlements sur l'exclusivité de fonctions.
M. Sirros: À l'article 154, le gouvernement peut, par
règlement, déterminer les normes et barèmes qui doivent
être suivis par les conseils régionaux des établissements
publics: la sélection, la nomination, la rémunération et
les autres conditions de travail applicables aux directeurs
généraux...
M. Rochefort: Pour les cadres supérieurs, où
parle-t-on...
M. Sirros: ...et aux cadres supérieurs et
intermédiaires.
M. Rochefort: Où est-Il question d'exclusivité de
mandat, de fonctions.
M. Sirros: Conditions de travail, il me semble que...
M. Rochefort: Ce n'est pas évident que dans les conditions
de travail, l'exclusivité de mandat soit là.
Mme Lavoie-Roux: Pour les cadres supérieurs...
M. Rochefort: Je vais juste aller un peu plus loin. Donnez-moi le
maximum de l'échelle de salaire d'un cadre supérieur d'un gros
établissement? Je suis convaincu qu'il y a des directeurs
généraux d'établissement qui n'ont pas ce salaire.
Donc...
Mme Lavoie-Roux: Je les ai quelque part, je vais vous les
donner.
M. Rochefort: Par simple logique, je suis convaincu que les gens
qui ont envie d'avoir une fonction de gestion dans le réseau de la
santé, mais aussi d'être consultants ici et là, vont
préférer être cadres supérieurs de
l'établissement plutôt que directeur général.
Mme Lavoie-Roux: Je serais prête à corriger "pour
les cadres supérieurs".
M. Rochefort: On s'entend. Il s'agirait juste de le
rédiger.
Mme Lavoie-Roux: Oui. M. Rochefort: Parfait.
Mme Lavoie-Roux: La classe des cadres supérieurs peut
aller de 25 000 $ jusqu'à 76 000 $.
M. Rochefort: II y a des directeurs généraux
d'établissement qui ne gagnent pas cela.
Mme Lavoie-Roux: D'accord.
La Présidente (Mme Bélanger): Ce qui veut
dire, Mme la ministre, que vous apportez un sous-amendement à
l'amendement
Mme Lavoie-Roux: Oui.
La Présidente (Mme Bélanger): C'est dans le premier
paragraphe...
Mme Lavoie-Roux: On pourrait retirer l'amendement tel quel, au
lieu de faire un sous-amendement à l'amendement
La Présidente (Mme Bélanger): D'accord.
M. Rochefort: Oui et refaisons un article
intégré.
La Présidente (Mme Bélanger): Vous retirez
l'amendement...
Mme Lavoie-Roux: Je retire...
La Présidente (Mme Bélanger): Vous retirez
l'amendement à l'article 11 et vous faites un nouvel amendement
L'amendement à l'article 11 est retiré.
Mme Lavoie-Roux: On va suspendre quelques minutes pour être
sûrs qu'on te fait comme II faut, si vous voulez.
La Présidente (Mme Bélanger): On va suspendre trois
minutes.
(Suspension de la séance à 21 h 41)
(Reprise à 21 h 49)
La Présidente (Mme Bélanger): À l'ordre,
s'il vous plaît!
La commission reprend ses travaux et nous allons suspendre l'article 11
pour passer à l'article 12, à moins que M. le chef de...
Mme Lavoie-Roux: II faut attendre la secrétaire, Je
suppose.
La Présidente (Mme Bélanger): Ah, elle est
partie.
Mme Lavoie-Roux: À l'article 12, II n'y a pas de papillon,
mais compte tenu des corrections qu'on a faites à l'article 154.1, le
seul papillon serait: "Un recours en déchéance de charge
visé aux articles 31, 37, 95 et 104 - et non pas 154.1 parce qu'on a
remplacé la déchéance* par "le congédiement", alors
II faut faire sauter 154.1. - ne peut être Intenté que par le
conseil régional intéressé, l'établissement public
intéressé ou par le ministre."
M. Chevrette: Donc, le papillon c'est pour enlever "et
154.1".
Mme Lavoie-Roux: C'est ça. C'est parce qu'à
l'article 154.1, ce qui est prévu, c'est...
Reprenons donc l'article 11, on va avoir une meilleure
cohérence.
Une voix: D'accord.
La Présidente (Mme Bélanger): Étant
donné que l'amendement à l'article...
M. Rochefort: On n'était pas rendu au deuxième
paragraphe de votre papillon.
Mme Lavoie-Roux: Oui, c'est ça. D'accord.
La Présidente (Mme Bélanger): D'accord.
Étant donné que l'amendement à l'article 11 est
prêt, nous allons oublier l'article 12 pour revenir à l'article
11.
M. Rochefort: Mais j'ai le goût de faire un commentaire,
Mme la ministre.
Mme Lavoie-Roux: Oui.
La Présidente (Mme Bélanger): Sur quel article?
M. Rochefort: Sur les deux?
La Présidente (Mme Bélanger): Est-ce qu'on ne
commence pas à étudier l'article 11 avant?
M. Rochefort: Oui, je pense que ça va nous permettre de
faire les deux en même temps.
Pour suivre le même raisonnement qu'on a retenu tantôt,
est-ce que dans le cas d'un cadre supérieur, il n'y a pas une
déchéance de charge?
Mme Lavoie-Roux: Non, parce que, comme je le disais tout à
l'heure, le directeur général occupe une charge...
M. Rocherfort: Qu'est-ce que ça va être? Le
congédiement?
Mme Lavoie-Roux: Cela va être le congédiement.
SI on prenait l'article 11, si vous voulez.
M. le chef de l'Opposition, pendant que vous n'y étiez pas, on a
adouci nos moeurs. Et on...
M. Rochefort: Oui...
Mme Lavoie-Roux: ...on a remplacé "la
déchéance" par "le congédiement" et on applique
l'exclusivité d'emploi qu'aux cadres supérieurs et non pas aux
cadres intermédiaires. Ce qui fait que vous avez devant vous l'article
154.1 qui maintenant se lit comme suit. Cette loi est modifiée par
l'insertion, après l'article 154, de l'article suivant: "Le gouvernement
peut, par règlement, déterminer les normes applicables
à
un cadre supérieur ou à un cadre Intermédiaire d'un
conseil régional ou d'un établissement public en matière
de conflit d'Intérêts de même que les normes applicables
à un tel cadre supérieur en matière d'exclusivité
de fonctions. "Un cadre supérieur ou un cadre Intermédiaire, le
cas échéant, ne peut, sous peine de congédiement,
contrevenir a l'une des normes édictées en vertu du premier
alinéa.'
Adopté?
M. Rochefort: Adopté, en ce qui me concerne.
La Présidente (Mme Bélanger): M. le chef de
l'Opposition.
M. Chevrette: Sur division.
La Présidente (Mme Bélanger): L'amendement à
l'article 11 est adopté sur division. Est-ce que l'article 11, tel
qu'amendé, est adopté? Est-ce que l'article 11 est..
Mme Lavoie-Roux: Adopté sur division.
La Présidente (Mme Bélanger): L'article 11 est
adopté tel qu'amendé.
M. Chevrette: Est-ce qu'on pourrait discuter 30 secondes...
Mme Lavoie-Roux: Oui, d'accord. J'aimerais bien...
M. Chevrette: ...pour ne pas avoir à détonner parce
que...
Mme Lavoie-Roux: Je n'ai pas compris pourquoi.
M. Chevrette: ...je n'ai pas argumenté du tout.
La Présidente (Mme Bélanger): D'accord, M. le chef
de l'Opposition.
M. Chevrette: C'est simplement de la cohérence par
rapport à tous les propos que j'ai suivis depuis le début en
disant que pour moi, c'est la responsabilisation du conseil, donc, laisser au
conseil le choix de sa sanction, à savoir que cela aurait pu être
une suspension, une...
Mme Lavoie-Roux: Oui, d'accord.
M. Chevrette: C'est dans cette optique. C'est pour être
cohérent avec le vote que j'ai pris hier. C'est donc sur division.
Mme Lavoie-Roux: L'article...
La Présidente (Mme Bélanger): L'article 11 tel
qu'amendé est adopté sur division. On passe à l'article
12.
Recours en déchéance
Mme Lavoie-Roux: Vous comprenez maintenant pourquoi on biffe
154.1. Je vais lire l'article 12 pour le Journal des débats: 'Cette loi
est modifiée par l'Insertion, après l'article 162, de l'article
suivant: "162.1 Un recours en déchéance de charge visé aux
articles 31, 37, 95, 104 ne peut être intenté que par le conseil
régional intéressé, l'établissement public
Intéressé ou par le ministre."
M. Chevrette: Par le ministre, madame... J'ai une question
là-dessus. C'est dans le cas de refus, je suppose, c'est dans le cas de
recours ultime et non pas...
Mme Lavoie-Roux: Recours ultime. Au cas où les autres ne
prendraient pas le... C'est dans le sens de "toute personne
intéressée" dans le Code civil. C'est pour préciser et
limiter les personnes qui pourraient prendre ou intenter un recours. Si le
conseil, par hypothèse, ne faisait rien...
M. Chevrette: Est-ce que vous êtes obligé à
ce moment-là, juste pour mon information personnelle, de suspendre ou de
mettre en tutelle pour venir à bout de poursuivre? L'employé, ne
relevant pas de votre compétence comme telle, est-ce que vous êtes
obligé de procéder par mise en tutelle du conseil pour pouvoir
procéder? Cela ne m'apparait pas... Ce n'est pas parce que je veux faire
du chichi, mais si vous mettez sur un même pied "conseil et",
théoriquement, vous n'auriez pas besoin de conseil pour décider
n'importe quand. À mon point de vue, il faudrait que cela soit plus
clair dans l'article et dire que cela vient en substitution d'un conseil qui
refuse d'obtempérer à la demande d'un ministre ou quelque chose
du genre ou à la suite d'une mise en tutelle. Je vous avoue que c'est
faire fi de la structure qui est là, tel que c'est libellé,
à moins que je ne me trompe.
Mme Lavoie-Roux: J'imagine que si le ministre.-. Probablement
qu'il devrait être mis en tutelle parce que le ministre qui intervient
après que le conseil d'administration refuse d'intervenir ou qu'il ou
elle juge que c'est assez important pour prendre le recours...
M. Rochefort: Si vous le permettez, ce n'est pas qu'elle juge
parce que l'établissement doit.
Mme Lavoie-Roux: Oui.
M. Rochefort: Alors s'il ne le fait pas, la ministre doit
sûrement aussi. Cela doit impliquer une tutelle, j'imagine.
Mme Lavoie-Roux: Mme Demers.
Mme Demers: Dans le Code de procédure civile, c'est
indiqué que toute personne intéressée peut prendre un bref
de quo warranto. Même avant nos amendements, n'importe qui a pu
prendre... Toute personne intéressée, c'est très
vaste.
Là, on dit: C'est qui les personnes Intéressées? On
les détermine, on dit: C'est l'établissement, le conseil
régional ou le ministre. Le ministre va agir au fond quand
l'établissement n'agira pas.
M. Chevrette: Prenons l'exemple de Sacré-Coeur, si j'ai
bien compris. Le conseil d'administration de l'hôpital Sacré-Coeur
disait: Les comptes de dépenses sont justifiés. On ne fait rien.
Pour agir, j'ai bien l'Impression que sur le plan strictement légal,
vous devriez à ce moment-là procéder par une mise en
tutelle. C'est là que vous auriez votre pouvoir, mais vous n'aurez pas
de pouvoir d'après mot sans mettre en tutelle le conseil
d'administration, sinon vous pourriez être débouté en cour
pour un bref d'évocation dans votre formule.
Mme Lavoie-Roux: Mais dans ce cas-là, cela n'a pas
été... Je ne veux pas porter de jugement
M. Chevrette: Non, je donne un exemple. Si elle avait
été...
Mme Lavoie-Roux: Ce n'est peut-être pas
l'exclusivité de fonctions et conflit d'intérêts
assez...
M. Chevrette: Non, mais si cela avait été jusqu'au
bout et s'il ne voulait pas déchoir.
Mme Demers: Dans le cas de Sacré-Coeur, ce n'était
ni un conflit d'intérêts ni une exclusivité de
fonctions.
M. Chevrette: D'accord, mais à supposer que c'est un
conflit d'intérêts et qu'il refuse.
Mme Demers: À ce moment-là, vu que la loi dit que
la ministre est une personne Intéressée, la ministre peut
prendre, quitte à faire la preuve devant le tribunal, un bref de quo
warranto.
Mme Lavoie-Roux: Dans la pratique, il me semble que si on est
obligé de se rendre jusque-là, j'ai bien l'impression que si cela
n'a pas commencé, cela va finir par une tutelle. C'est vraiment aller
au-delà, comme vous le disiez, de l'ultime recours.
M. Sirros: Parce qu'ils sont obligés d'Intenter des
recours en déchéance. SI le conseil fait fi de la loi...
Mme Lavoie-Roux: Là, si c'était la majorité
du conseil d'administration qui refusait...
M. Sirros: Ce n'est pas sa responsabilité.
M. Chevrette: Oui, mais il se peut qu'un conseil Juge que ce
n'est pas un conflit d'intérêts et que la ministre juge que c'en
est un. Donc, il ne refuse pas d'obtempérer, II peut être de
très bonne foi en Jugeant que ce n'est pas nécessairement un
conflit d'intérêts, its vont se parler, mais... Je ne sais pas
comment Je l'aurais vu parce que je n'avais pas prévu cela de cette
façon. C'est en lisant que j'ai pensé: S'ils sont de bonne foi et
s'ils ne veulent pas agir. S'ils sont de très bonne foi, et qu'ils
disent: Ce n'est pas un conflit d'intérêts, voyons!
Mme Lavoie-Roux: Ce que Mme Demers dit, c'est que si on
n'Incluait pas le ou la ministre dans la loi et que le conseil d'administration
n'agissait pas, Je serais dans l'obligation de le mettre sous tutelle et de
prendre le recours, alors qu'elle interprète le fait que...
M. Chevrette: Vous êtes en train de donner exactement
l'argumentation que je cherchais dans le sens suivant: Si vous ne le mettez pas
dans la loi, vous allez suivre la procédure normale d'un conseil qui
n'obtempère pas à des directives ou à des ordres de la
ministre. Donc, c'est mise en tutelle et après, c'est votre tuteur, pour
et au nom de la ministre, qui agit à la place du conseil
d'administration.
En le marquant là, Mme la ministre, je pense que vous venez de
vous donner un pouvoir additionnel aux pouvoirs normaux qui vous sont
conférés par la loi. Vous venez de vous placer dans un pouvoir
Indépendamment du conseil. Vous venez de vous donner un pouvoir
parallèle au conseil. Sur le plan légal, je trouve que
vous...
Mme Lavoie-Roux: C'est pour clarifier, dans le fond.
M. Chevrette: C'est loin d'être clarifié.
Mme Lavoie-Roux: C'est parce que je suis une personne
Intéressée.
M. Chevrette: Je ne dis pas que vous n'êtes pas
intéressée, mais vous avez une procédure normale en vertu
des lois du Québec, des lois de la santé et des services sociaux.
Vous avez un pouvoir normal d'Imposer vos volontés par une
procédure X. Là, vous êtes rendue à deux pouvoirs.
Je ne suis pas d'accord.
Mme Lavoie-Roux: C'est dans des circonstances extraordinaires, de
toute façon.
M. Chevrette: Par amendement, je proposerais d'enlever "ou par le
ministre" ou bien ce sera dans le cas de refus d'obtempérer par le
ministre.
Mme Lavoie-Roux: Mme la Présidente, on va devoir voter
contre l'amendement
M. Chevrette: On va le rédiger avant.
Mme Lavoie-Roux: Pour le présenter en bonne et due
forme.
M. Chevrette: Mme la ministre, d'abord...
Mme Lavoie-Roux: Ce n'est pas parce que je veux me donner un
pouvoir supplémentaire, c'est pour... (22 heures)
M. Chevrette: Je veux argumenter sur le fond pour une
dernière fois, parce que c'est quand même sérieux. On pose
des gestes législatifs et vous vous accordez des pouvoirs additionnels
à ceux que vous avez déjà. En tout temps, le ministre de
la Santé et des Services sociaux peut, par une procédure claire
et précise, se substituer à un conseil d'administration qui ne
prend pas ses responsabilités. Ici, le conseil d'administration pourrait
prendre ses responsabilités, mais parce que vous n'êtes pas
d'accord, vous prenez une procédure en lieu et place de la
personnalité juridique que vous n'auriez pas mise en tutelle. Cela n'a
pas de bon sens. Je trouve que ça n'a pas d'allure sur le plan
légal d'agir ainsi. Vous n'avez plus besoin de conseil d'administration
si c'est ça. Vous avez des moyens de le tasser. Suivez la
procédure normale du tassa-gel
Mme Lavoie-Roux: Écoutez, le Code de procédure
civile mentionne...
M. Chevrette: On commence à le connaître. On
l'entend souvent
Mme Lavoie-Roux: ...toute personne... M. Chevrette: Je
deviens familier avec lui.
Mme Lavoie-Roux: Bien, c'est la seule chose à laquelle
ça s'applique. Alors, toute personne intéressée... On
clarifie les choses, on dit: Le ministre, si le conseil régional et
l'établissement n'agissent pas, est une personne
intéressée... On peut toujours se demander à la limite:
Est-ce qu'il faudrait nécessairement mettre tout le conseil ou tout
l'établissement en tutelle pour prendre une procédure... Parce
qu'il va falloir aller faire la preuve devant le tribunal et surtout si le
conseil d'administration a refusé, j'imagine qu'il va falloir une preuve
joliment solide pour plaider cette cause-là devant le tribunal.
La Présidente (Mme Bélanger): M. le
député de Gouin.
M. Rochefort: Je ne suis pas avocat. Pourquoi préciser que
ça ne peut pas être une autre personne qu'un des trois
intéressés qui est là? Pourquoi est-ce que ça ne
peut pas être n'importe qui? Quel est le problème?
Mme Lavoie-Roux: Ce sont les personnes Intéressées.
Écoutez, est-ce qu'à un moment donné, ça
pourrait... Je ne le sais pas... Est-ce que n'importe qui...
M. Rochefort: Cela ne pourrait pas être un membre du
conseil d'administration ou une minorité du conseil d'administration? Je
cherche pourquoi ça ne peut pas être quelqu'un d'autre que ces
trois entités-là. Je ne sais pas à quoi ça sert
C'est seulement ça que je veux comprendre.
Mme Lavoie-Roux: L'objectif était de limiter le nombre de
personnes.
M. Rochefort: Mais pourquoi le limiter? Je pense qu'on ne devrait
tout simplement pas avoir l'article 12. Je maintiens qu'il pourrait y avoir un
membre du conseil d'administration ou une minorité de membres du conseil
d'administration qui veuille le faire.
M. Chevrette: Là-dessus....
Mme Lavoie-Roux: Là-dessus.. C'est que n'Importe qui peut
arriver et vouloir faire sauter le directeur général ou...
M. Rochefort: II va avoir une preuve à faire.
Mme Lavoie-Roux: Oui, mais il reste que déjà
toute... Il y a des coûts, les procédures sont Intentées.
Je pense que... En tout cas, c'est l'article. Je le maintiens tel quel.
M. Rochefort: Oui, oui, je suis d'accord. Je comprends ça.
Mais je veux juste que vous essayiez de me convaincre. Je voudrais voter avec
vous.
Mme Lavoie-Roux: Oui, c'est ça. Je suis sûre que
vous ne voudriez pas que quiconque exerce une vendetta...
M. Rochefort: Ah non, vous savez ce que je pense des
vendettas.
M. Chevrette: Non, madame. Moi, je n'aime pas ça.
Mme Lavole-Roux: Je n'avais aucune
arrière-pensée.
M. Rochefort: Mais je peux vous dire que vous avez tous ri pour
la mauvaise référence.
Mme Lavoie-Roux: Oui?
M. Chevrette: Je le sais. C'est exact.
Mme Lavoie-Roux: Quelle est la vraie? M. Rochefort:
Regardez plus près de vous. M. Chevrette: Bon.
La Présidente (Mme Bélanger): M. le chef de
l'Opposition.
M. Rochefort: Je maintiens que... Est-ce usuel de limiter les
pouvoirs comme ceux-là?
La Présidente (Mme Bélanger): M. le chef de
l'Opposition.
M. Chevrette: Personnellement, je ne suis pas mon collègue
de Gouin.
Mme Lavoie-Roux: Apparemment, on l'a souvent dans les lois.
M. Chevrette: Sur le un ou la minorité, non. Je pense que
c'est une majorité parce que...
M. Rochefort: Si vous me permettez, Mme la Présidente...
La Présidente (Mme Bélanger): Je regrette, M. le
député de Gouln, c'est le chef de l'Opposition qui a la
parole.
M. Rochefort: Je suis convaincu qu'il est d'accord que je
précise la nature des propos...
La Présidente (Mme Bélanger): Non, non, un instant.
M. le chef de l'Opposition.
M. Rochefort: Est-ce que M. le chef de l'Opposition est d'accord
pour que je précise?
M. Chevrette: Je vais le laisser préciser et après
ça j'espérerai finir.
M. Rochefort: Je veux juste qu'on se comprenne. Ce n'est pas
l'objectif que je vise qu'on favorise qu'une minorité le fasse et non
une majorité. C'est un exemple pour Illustrer que je m'interroge
à savoir pourquoi on le limite. C'est le sens de mon intervention. Je ne
suis pas en train de dire qu'il faut mettre en place un cadre législatif
qui favorise qu'une minorité le fasse.
La Présidente (Mme Bélanger): Vous avez
terminé. M. le chef de l'Opposition.
M. Chevrette: Je comprends que la démocratie s'exerce au
niveau de l'institution, du conseil ou de l'établissement. Donc, cela
suppose une majorité dans ma tête, soit au niveau d'un conseil
régional ou d'un établissement.
Ce même propos, le ministre Intervient en lieu et place de la
personne, de l'entité Juridique, avec tous les pouvoirs. À plus
forte raison, je vous avoue qu'on ne devrait pas le mettre là parce que
déjà, la Loi sur les services de santé et les services
sociaux prévoit quand la ministre peut Intervenir. Elle Intervient
lorsque le conseil d'administration ne suffit pas, ne remplit ses fonctions.
Elle intervient lorsque le conseil d'administration est en défaut. Elle
a une procédure de mise en tutelle. Là, le tuteur a tous les
pouvoirs dévolus au conseil.
Je me demande vraiment... Je trouve dangereux que la ministre se donne
un pouvoir personnel de sanction au moment où elle n'aurait pas du tout,
par exemple, procédé à une mise en tutelle dudit conseil.
Cela est dangereux et je vais vous dire pourquoi. Il arrive trois bons
"lobbylstes" qui persuadent le cabinet politique de Mme la ministre - je prends
l'exemple à dessein - de poursuivre un Individu, alors que le conseil
d'administration a peut-être rempli sa charge. Le premier réflexe
du cabinet politique, en l'occurrence, ce n'est pas d'aller poursuivre
l'Individu, c'est de s'assurer si le conseil est dans les carottes ou s'il est
sur la bonne vole. S'il est dans les carottes, tu procèdes à la
mise en tutelle. Là, le tuteur procède.
Je suis convaincu que vous faites une très mauvaise chose sur le
plan administratif et sur le plan juridique, sur les deux aspects. Cela me
convainc de déposer l'amendement suivant parce que vous avez le pouvoir
dans la loi du ministère: "L'article 162.1, tel que proposé est
modifié par la suppression à la troisième ligne des mots
"ou par le ministre".
Mme la Présidente, je vais ajouter un autre argument parce
qu'ayant eu la responsabilité d'un gros ministère comme le
vôtre, il est facile aussi, à partir d'enquêtes
administratives, de déboucher sur des actions. Par expérience,
pendant un an, |e peux vous dire que si je m'étais fié
exclusivement sur des rapports administratifs, j'aurais posé des gestes
que j'aurais regrettés énormément. Vous savez ce que je
veux dire.
Alors, personnellement, le ministre Interviendra quand il aura la preuve
évidente que le conseil ne joue pas son rôle et vous savez ce que
je veux dire. Je pourrais vous donner deux exemples frappants où J'ai
failli marcher sur des charbons ardents.
Mme Lavoie-Roux: Une chance, vous seriez brûlé
aujourd'hui.
M. Chevrette: Et Je m'en souviens, à part cela. Je ne me
suis pas brûlé!
Mme Lavoie-Roux: Mme la Présidente, ]e sais que le chef de
l'Opposition a essayé d'être très convaincant. Je
réexplfque l'objet des restrictions quant aux personnes
Intéressées. Il y a également un autre argument qu'on peut
utiliser. La raison pour laquelle on essaie, dans plusieurs lois, de dire
'c'est telle ou telle personne", c'est que les autres doivent aussi
démontrer leur Intérêt, faire la preuve de leur
Intérêt avant de pouvoir poursuivre, alors qu'il est clair que les
établissements du réseau relevant, en dernier recours, du
ministre de là Santé et des Services sociaux... Il nous
apparaît, de toute évidence, dans l'organisation de nos services,
que l'établissement, le conseil régional et le ministre, en
ultime recours, sont les personnes véritablement
Intéressées.
Alors, pour ces raisons, je ne peux malheureusement pas souscrire
à l'argument du chef de l'Opposition, Nous devrons probablement rejeter
sur division le sous-amendement...
M. Chevrette: J'ai droit à 20 minutes sur ma proposition.
Je vais essayer de me faire encore plus convaincant. Je pense qu'on est en
train de commettre une erreur en tant que législateurs. Je vous avoue...
Cela va prêter le flanc, par la suite, à toutes sortes d'actes
possibles. Il n'y a pas un ministre de la Santé et des Services sociaux
qui peut analyser concrètement ce qui se passe dans ce réseau
quand il y a 900 établissements, au-delà de 1000 structures
quelconques. Souvent, on a des rapports administratifs basés sur des
rumeurs. On fait même faire des enquêtes par des gens de
l'extérieur qui nous produisent un rapport très incriminant
Premier réflexe, oui, et ça arrive très souvent dans le
ministère qu'on fasse faire... Cela éclate dans les journaux. On
entend toutes sortes de choses. On nomme un enquêteur. Il nous arrive
avec un rapport.
Je vais vous rappeler juste Rivière-des-Prairies. C'est un bel
exemple où le rapport qui a déclenché la tutelle ou
l'enquête Shadley. Cela a été préparé par un
enquêteur. De bonne foi, te ministre qui reçoit le rapport, quand
il voit un rapport aussi incriminant, qu'est-ce qu'il fait? il se tourne de
bord et décrète quelque chose parce que si jamais cela se
révèle fondé et s'il n'a rien fait, il est plus
vulnérable. Vous avez contribué, à ce moment... Je dis que
dans des situations du genre, le ministre qui a au moins entendu le conseil
d'administration, qui a pris une position, qui a eu le temps d'analyser, doit
d'abord s'assurer non pas de poser le geste pour et au nom du conseil
d'administration. Le premier geste d'un ministre doit être celui
d'analyser si le conseil s'est basé sur quelque chose de fondé ou
de pas fondé. C'est de faire enquête sur tes faits.
Après que les faits ont été dûment
analysés, le ou la ministre qui viendrait à la conclusion que le
rapport est fondé alors que le conseil prétend que c'est non
fondé, à ce moment-là, la ministre prend les dispositions,
ordonne au conseil de procéder; refus, mise en tutelle et là vous
procédez. Ne venez pas me dire que vous allez d'un seul trait ouvrir la
porte à ça... Vous vous donnez un pouvoir d'intervenir en ne
portant même pas un jugement sur les gestes posés par le conseil
d'administration, ce qui m'apparaît abusif en droit. Depuis le
début, vous dites que vous valorisez vos conseils d'administration, ces
bénévoles qui travaillent de bonne foi, vous en avez parié
à trois, quatre reprises. Là, vous vous mettez sur une voie
d'évitement pour passer par-dessus la tête de ces
bénévoles et ne pas vous occuper de leur décision si cela
ne fait pas votre affaire, uniquement parce que vous avez su que c'est un gros
poids ou qu'il y a un gros poste dans le comté. Personnellement, je
pense que c'est abusif comme droit. Vouloir déroger à la loi de
portée générale du ministère, c'est abusif comme
droit. Je vous dis cela très clairement. Vous l'avez le droit
d'intervenir pour et au nom, mais selon une procédure très claire
qui est la mise en tutelle et il faut que ce soit sérieux.
Un droit comme celui que vous vous donnez là, vous n'avez
même pas besoin de l'avis du conseil, si vous voulez. Vous apprenez -
j'ai toujours peur des exemples qu'on prend parce que parfois... - par
quelqu'un, par un délateur qui se situe au niveau d'un cadre
supérieur ou d'un cadre Intermédiaire, qui en aurait contre le
D.G... Cela arrive très souvent dans les établissements. On
risque, à ce moment-là, de se retrouver avec la ministre qui fait
le boulot alors que c'est le conseil d'administration qui devrait le faire. Je
pense que c'est comme ça que vous allez respecter véritablement
votre structure administrative. Vous n'avez pas besoin de cela pour la faire
respecter, pour arriver aux mêmes conclusions. Vous n'avez pas besoin de
cela.
Mme Lavoie-Roux: M. le Président...
La Présidente (Mme Bélanger): Mme la
Présidente... Mme la ministre.
Mme Lavoie-Roux: Mme la Présidente, d'abord je voudrais
vous dire que je n'agis pas au nom du conseil, j'agis en mon nom personnel,
c'est-à-dire à titre de ministre, pas en lieu et place du
conseil. Je vois mal le conseil qui, sans mot dire...
M. Chevrette: Sans dire un mot. (22 h 15)
Mme Lavoie-Roux: C'est la même chose... Permettrait
à un ministre ou laisserait un ministre prendre un tel recours alors
qu'il voudrait le prendre, par exemple. C'est strictement dans les cas
où les gens refusent de le prendre. Je pense que ce n'est pas parce
qu'un bon matin un ministre va se lever et dire: Écoutez, moi, je prends
un recours en déchéance contre tel directeur
général. Je voudrais aussi faire remarquer au chef de
l'Opposition que des remarques nous ont été faites sur un grand
nombre d'articles, par la SQ ou les autres. Personne n'a relevé ceci
comme un problème. C'est vraiment pour clarifier qui sont les personnes
intéressées et, si J'en arrivais au point où je devrais
prendre un recours, il faudrait d'abord que je démontre mon
intérêt comme personne,
pour prendre un recours dans un tel cas. Alors, je regrette, mais je
n'ai rien à ajouter et nous devrons voter contre le sous-amendement du
chef de l'Opposition.
La Présidente (Mme Bélanger): M, le
député de Sainte-Anne.
M. Polak: Juste avant les clarifications, je voudrais dire
quelque chose, Mme la Présidente. Je pense que nous sommes ici en
commission parlementaire pour bonifier des fois. Si ma fonction est que tout ce
qui vient de la part du ministre et de ses experts est accepté... Je
pense que ce n'est pas notre fonction. Je pense que nous sommes vraiment ici
pour tenter de bonifier. Parce que, souvent, les lois sont faites très
rapidement et il y a des corrections à faire. Je suis avocat et Je suis
autant capable que vos conseillers de juger de la validité de certains
textes.
De temps en temps, j'ai de bonnes idées. Donc, je ne voudrais pas
qu'on me dise, quand Je demande des explications, que c'est vu un peu comme un
cas à part. Je suis très sérieux quand je vous dis et je
ne vise pas du tout la ministre de la Santé, mais j'ai travaillé
dans d'autres commissions. J'ai toujours pris l'attitude qu'il faut valoriser
la tâche du député. Je pense que si nous avons quelque
chose de positif à apporter, il faut le faire. Donc, si je pose des
questions. S'il vous plaît, qu'on ne me regarde pas comme si
j'étais le petit récalcitrant Je ne parle pas de la ministre,
mais de quelqu'un de l'autre côté. L'une de mes collègues,
à un moment donné, nous a dit cela. Je fais mention de cela parce
que je pense vraiment que nous sommes ici pour bonifier et si l'Opposition a un
amendement à faire et que, moi, je pense que c'est bon pour le projet de
loi, je l'appuie. Je trouve cela bien normal. Je pense que ce n'est pas une
question du tout de faire bande à part parce que, après, nous
devons tous vivre avec un tel projet de toi.
Quand je vois cet article-la, je me demande, en toute
honnêteté, quel est le sens du recours en déchéance.
Mol, je n'ai pas compris On dit aux articles 3 et 7 qu'il y a un devoir
d'intenter une procédure en déchéance par le conseil
régional, d'un côté, et par l'établissement public,
de l'autre côté. Il y a devoir selon les articles 3 et 7. Pourquoi
dire et répéter ici que ce devoir qui existe déjà
quand nous savons tous que le ministre en a déjà la
possibilité, en vertu de la loi. Pourquoi répéter ce qui
existe déjà? Je pense que ce n'est pas compris, parce que le quo
warranto... Votre conseiller juridique, Mme la ministre, l'a dit: Toute partie
intéressée, quoi qu'il en soit peut le faire.
À un moment donné, vous pourriez avoir un employé
dans cet établissement qui va à la cour, qui va tenter de faire
émettre un bref de quo warranto en Cour supérieure, à ses
frais, et qui va plaider une déchéance. Donc, Je me demande
quelle est l'essence et, en toute honnêteté...
Peut-être que je suis dans l'erreur. Je suis là aussi pour
apprendre et si l'on peut me convaincre. C'est vrai, Je n'ai pas compris, parce
que je ne suis pas aussi technique qu'eux-autres. Je l'accepte. Mais je veux
avoir le droit de poser des questions. Je vous demande, en toute
sincérité, à vos techniciens, quelle est la raison pour
laquelle cet article se trouve là? Quand on sait que, dans les articles
3 et 7, l'obligation existe déjà et qu'on sait que le ministre a
déjà le droit de le faire, si les autres refusent d'agir. Est-ce
que ce n'est pas superflu, ce texte-là?
La Présidente (Mme Bélanger): M. le
député de Laurier
M. Sirros: Mme la Présidente. J'aimerais peut-être
rn'exprlmer aussi sur l'article et cela va peut-être aider mon
collègue à comprendre, avant qu'on ait recours aux techniciens,
etc. Mol j'ai cru comprendre, par la discussion qu'on a eue et en lisant
l'article, que, actuellement, dans le Code civil, c'est toute personne
intéressée qui peut prendre un recours. Il n'y a pas de
définition par rapport à qui est intéressé. Donc,
cela peut être tout le monde, n'importe qui. Une personne du comté
de Sainte-Anne, par exemple, pourrait décider d'Intenter une poursuite
contre quelqu'un, pour déchéance de charge.
C'est justement le but de l'article réduire cette
possibilité en identifiant les personnes Intéressées, il
est clair que c'est le conseil régional de l'établissement
lui-même. Cela relève du réseau de la Santé et des
Services sociaux et c'est pour cela que ce n'est pas superflu, à mon
point de vue. Par rapport au reste que le député a dit, Je pense
que c'est son droit le plus strict de décider ce qu'il va faire quand
vient le temps d'Intervenir.
La Présidente (Mme Bélanger): Bon. Cela va. Mme la
ministre.
Mme Lavoie-Roux: Je n'ai rien d'autre à ajouter. Je pense
que les explications qui ont été données, c'est pour
vraiment...
M. Polak: Pour limiter.
Mme Lavoie-Roux: ...limiter, préciser les personnes qui
peuvent avoir un Intérêt et qui pourraient être "quiconque".
Comme il s'agit d'un établissement du réseau, c'est vrai que le
conseil d'administration peut le prendre et doit le prendre, mais c'est dans
l'hypothèse où il ne le prendrait pas. il n'y a pas
d'autre...
La Présidente (Mme Bélanger): M. le chef de
l'Opposition.
M. Chevrette: II a une question avant. Cela ne me fait rien qu'il
la pose.
La Présidente (Mme Bélanger): M. le
député
de Gouin.
M. Rochefort: Simplement une question à la ministre.
J'avoue que j'ai été à peu près convaincu par le
développement du député de Joliette, mais je reconnais que
la ministre n'a pas complètement tort quand elle dit: Je souhaite que la
ministre puisse aussi le faire. N'y a-t-il pas moyen de lier les deux et de
dire que les personnes Intéressées, c'est le conseil
régional ou l'établissement public Intéressé ou,
à défaut de le faire, la ministre, après avoir mis
l'établissement en tutelle? D'après moi, il me semble qu'on fait
le pont
Mme Lavoie-Roux: Je pense qu'il n'est pas nécessairement
requis de mettre l'établissement en tutelle.
M. Rochefort: Non, mais le développement du
député de Joliette - là-dessus, je suis d'accord - dit:
Imaginez-vous dans quelle situation on va se retrouver si, dans un cas comme
celui-là, l'établissement ne remplit pas son obligation. Que la
ministre le fasse à sa place et ne les mette pas en tutelle, j'avoue que
j'ai de la difficulté à suivre cela.
Mme Lavoie-Roux: Oui, mais je pense qu'où il peut y avoir
des circonstances, ce n'est pas nécessaire, il se peut fort bien que,
dans l'ensemble des cas, il y ait une tutelle. Mais, comme vous le disiez tout
à l'heure, pourquoi inscrire ce qui est déjà prévu?
Quand un conseil d'administration ne s'acquitte pas de ses
responsabilités, II peut être mis en tutelle. Pourquoi l'ajouter
dans la loi à ce moment-là?
M. Chevrette: Mme la Présidente.
La Présidente (Mme Bélanger): M. le chef de
l'Opposition.
M. Chevrette: Je vais vous demander et même au
député de Sainte-Anne... Je l'ai suivi dans son raisonnement et
II a totalement raison. Prenez l'article 3 de la loi, quatrième
paragraphe: il y a une obligation qui est faite au conseil d'administration de
l'établissement d'une façon très claire. Prenez l'article
4, troisième paragraphe: une obligation est encore faite au conseil
d'administration ou au conseil régional.
Mme Lavoie-Roux: C'est cela.
M. Chevrette: Il y a deux obligations. Ce n'est pas facultatif ni
restrictif, c'est identifié comme tel. L'obligation est faite
à... de faire... On arrive à l'article 162.1 où on dit:
"...ne peut être Intenté que par le conseil..." On n'a pas besoin
de l'écrire, le conseil Intéressé ou
l'établissement a l'obligation de le faire. C'est seulement la
ministre... Si vous aviez enlevé la ministre", l'article serait
superfétatoire et n'aurait pas d'affaire là du tout.
Mme Lavoie-Roux: C'est pour circonscrire qui peut le faire.
M. Chevrette: II est dit: SI obligation était faite. Il
est clair que les deux identifications sont faites. C'est parce qu'on a voulu
glisser le nom de la ministre, c'est clair. C'est un pouvoir additionnel
qu'elle veut se donner au-dessus des pouvoirs normaux dévolus au
ministre par la loi-cadre de son ministère.
Mme Lavoie-Roux: Bien non! C'est pour limiter, à
l'intérieur du Code de procédure civile, les personnes
intéressées. Écoutez, vous pouvez bien me prêter
toutes sortes d'intentions, c'est..
M. Chevrette: Oui, mais qu'est-ce que cela change d'enlever votre
nom? Dites-moi donc? Je vais demander cela à vos légistes.
Enlevez donc le nom de la ministre. Qu'est-ce que cela change par rapport
à la loi, dans ce cas? Vous ne me ferez pas accroire cela, c'est un faux
argument, complètement. Je vais vous expliquer pourquoi. C'est pour
limiter le Code de procédure civile. Mon oeil! Si vous disiez cela,
à ce moment-là, vous diriez...
Mme Lavoie-Roux: Ce n'est pas pour limiter le Code de
procédure civile, ce n'est pas ce qu'on a dit.
M. Chevrette: ...la portée du Code de procédure
civile. Si c'est pour cela, ne venez pas me faire accroire que c'est cette loi
qui fait cela. Est-ce que c'est pour limiter les individus?
Il n'y a pas un article dans ce projet de loi qui dit qu'un individu a
le pouvoir de déchéance sur un autre ou d'entreprendre un quo
warranto en cas de déchéance. L'obligation est faite au conseil
d'administration. Voyons!
M. Sirros: Mme la Présidente.
La Présidente (Mme Bélanger): Un instant!
Mme Lavoie-Roux: Dans le Code de procédure civile, c'est
toute personne intéressée et il faudrait, d'abord, qu'elle fasse
la preuve de son intérêt.
La Présidente (Mme Bélanger): M. le
député de Laurier.
M. Sirros: Je vais essayer de suivre le chef de l'Opposition dans
son argumentation. Je pense que j'arrive à une conclusion qui fait en
sorte que, finalement, le laisser comme cela augmente les protections dans le
sens suivant: l'enlever forcerait nécessairement la ministre à
mettre l'établissement en tutelle, le conseil d'administration en
tutelle afin de prendre des procédures. On est d'accord sur cela.
Advenant la situation qu'il décrivait tout à l'heure,
c'est-à-dire que la ministre Juge qu'il y a un conflit
d'intérêts, mais que le conseil d'administration juge qu'il n'y a
pas de conflit d'intérêts, il n'est pas obligé d'Intenter
des poursuites parce qu'il juge qu'il n'y a pas de conflit
d'Intérêts. SI ce n'est pas là, la ministre est
obligée de mettre l'établissement en tutelle, donc, d'effacer le
conseil d'administration, d'assumer les pouvoirs du conseil et de poursuivre le
bonhomme. En te laissant là, si c'est une situation de véritable
bonne foi et que la ministre ne veut pas mettre le conseil en tutelle mais juge
qu'il y a, effectivement, un conflit d'intérêts, mais cela n'est
pas prouvé encore, II faut qu'elle aille en cour pour le prouver. Elle
va aller en cour pour essayer de te prouver. Il y a, de toute façon, une
instance qui est un conseil d'administration et qui, lui, a un point de vue
contraire à la ministre. Et dans notre démocratie, finalement, il
va y avoir une décision qui sera rendue à la fin.
Cela force la ministre, d'une part, à être beaucoup plus
prudente par rapport à l'exercice de ce pouvoir et cela donne aussi un
genre de protection, si vous voulez, au directeur général
même dans la situation où son conseil Juge que ce n'est pas un
conflit d'Intérêts et que ta ministre ou le ministre est
obligé d'assumer les conséquences du geste qu'il ou elle va poser
devant les tribunaux et devant le public. Alors, je ne vois pas pourquoi on
enlèverait cela, dans le sens que, dans la démocratie et le
déroulement normal des choses, il me semble que toutes les protections
sont là, tant pour le directeur général que pour les
membres du conseil d'administration et le gouvernement
M. Chevrette: Vous savez très bien, Mme la
Présidente, que s'il fallait que ce soit ce qu'il vient d'expliquer, II
n'y a pas un membre de conseil d'administration qui a assez de fierté
qui resterait en place si la ministre, tout en te laissant là,
imaginez-vous, décidait de poursuivre quelqu'un qu'eux n'ont pas
Jugé devoir poursuivre.
Mme Lavoie-Roux: Au contraire. M. Sirros: Au
contraire.
Mme Lavoie-Roux: Au contraire, il va vouloir prouver que la
ministre a tort.
M. Sirros: Au contraire, le membre du conseil va vouloir prouver
qu'il avait raison.
M. Chevrette: Je ne suis pas sûr de cela. Ils vont dire: Si
elle veut mener, c'est cela, sa revalorisation? Aie! Là, vous allez
faire rire de vous. Ils vont dire: C'est cela, la revalorisation du rôle
de membre d'un conseil d'administration, c'est cela, responsabiliser les gens,
c'est cela, nous laisser porter un jugement de valeur?
Voyons, vous allez vous faire charrier littéralement II y a un
seul argument qui m'ébranle un peu, c'est le suivant: On sait qu'en
vertu du Code civil, n'importe qui peut Intenter un quo warranto.
Mme Lavoie-Roux: Voulez-vous que je vous le lise? Seulement ce
point-là...
M. Chevrette: Oui, mais je suis en train d'expliquer, si cela ne
vous dérange pas, laissez-moi m'ébranler tout seul parce que ce
n'est pas vous qui m'avez ébranlé jusqu'ici.
Mme Lavoie-Roux: Non, mais si vous voulez avoir le terme.
M. Chevrette: Le seul élément, c'est que l'article
162.1 limite le droit..
Une voix: C'est cela.
M. Chevrette: ...des individus et laisse le droit exclusivement
aux structures. Mais cela ne Justifie pas plus votre présence là,
à vous, comme ministre. C'est la différence. Vous avez les
pouvoirs, en vertu de la toi de portée générale, d'arriver
aux mêmes fins et Je ne trouve pas cela correct que, par le biais d'un
amendement, sous prétexte que vous voulez limiter le droit des
individus, c'est-à-dire le droit qui est dévolu à
l'ensemble, à deux conseils d'administration, la ministre s'approprie un
pouvoir qu'elle a en vertu de la loi de son ministère. C'est ce que Je
n'admets pas et je dépose donc l'amendement, je le maintiens.
La Présidente (Mme Bélanger): Est-ce que
l'argumentation est suffisamment éclairée pour arriver à
une conclusion?
Mme Lavoie-Roux: Oui, Mme la Présidente. M. Chevrette:
Mol, J'enregistre...
La Présidente (Mme Bélanger): Alors, est-ce que
l'amendement est adopté?
M. Chevrette: J'enregistre ma dissidence sur cela et je veux
qu'elle soit portée au procès-verbal. Cela s'inscrit en faux
même avec le discours de la ministre sur la responsabilisation des
conseils d'administration.
Mme Lavoie-Roux: Écoutez, c'est l'Interprétation
que le chef de l'Opposition veut en donner, on est en démocratie, libre
à lut.
La Présidente (Mme Bélanger): Alors, le
sous-amendement est rejeté.
Mme Lavoie-Roux: Rejeté sur division.
La Présidente (Mme Bélanger): Sur division.
Est-ce que l'amendement à l'article 12 est adopté?
Mme Lavoie-Roux: Adopté.
La Présidente (Mme Bélanger): On a biffé
l'article 154.1?
Mme Lavoie-Roux: Oui, adopté.
La Présidente (Mme Bélanger): Alors, l'article 12
est adopté tel qu'amendé sur division?
Mme Lavoie-Roux: Adopté. M. Chevrette: Sur
division.
La Présidente (Mme Bélanger): J'appelle l'article
13. (22 h 30)
Réglementation
Mme Lavoie-Roux: L'article 13, on en a brièvement
parlé hier ou avant-hier, ]e ne sais plus quand. "L'article 173 de cette
loi est modifié par l'Insertion, après le paragraphe o, du
paragraphe suivant: "o.1) déterminer les renseignements relatifs aux
états financiers qu'un établissement public ou un conseil
régional doit présenter à la population lors de la
séance publique annuelle d'Information qu'il tient et la forme dans
laquelle Ils doivent être présentés*.
À cet égard, II y a un engagement verbal et moral, pour le
moment, d'ajouter aux règlements déjà prévus, qui
doivent être préparés par le conseil d'administration, un
règlement qui toucherait les dépenses de fonction et de
représentation, qui ne touche pas l'article 13, mais qui avait
été discuté en relation avec cela.
M. Rochefort: Mais on se comprend bien là, d'ici à
la fin de la commission, vous allez nous arriver avec quelque chose d'un peu
plus formel.
Mme Lavoie-Roux: Sur... ajouté aux règlements?
M. Rochefort: Oui.
Mme Lavoie-Roux: C'est seulement un paragraphe, on le fera
demain.
M. Rochefort: Alors, moi, sur cette base-là, cela va.
La Présidente (Mme Bélanger): Est-ce que l'article
13 est adopté?
Mme Lavoie-Roux: Adopté.
M. Chevrette: Adopté, avec ta réserve du paragraphe
de demain.
Infractions et peines
La Présidente (Mme Bélanger): Alors, l'article 13
est adopté. J'appelle l'article 14.
Mme Lavoie-Roux: "L'article 179 de cette loi est modifié
par l'insertion, après le premier aliéna, du suivant:
"Malgré le premier aliéna, tout directeur général,
cadre supérieur ou cadre intermédiaire d'un établissement
public, qui enfreint le premier aliéna de l'article 134.1, commet une
infraction et est passible, sur poursuite sommaire, en outre du paiement des
frais, d'une amende égale au double - ah oui, là, je me replace -
de la somme ou de la valeur de l'avantage qu'il a reçu".
C'est relié à une rémunération ou enfin, un
avantage quelconque qu'il pourrait recevoir d'une fondation.
M. Rochefort: Mme la Présidente.
La Présidente (Mme Bélanger): M. le
député de Gouin.
M. Rochefort: Est-ce qu'on ne dirait pas, au minimum:
Prévoir que le Juge qui déterminera cela pourrait aller jusqu'au
congédiement?
La Présidente (Mme Bélanger): Mme la ministre.
M. Rochefort: Écoutez, on va se comprendre, il y a
effectivement des petites affaires, des moyennes affaires, mais II y a de
très grosses affaires. Il me semble, qu'au minimum, on devrait
permettre... Il commet une infraction, II "est passible, sur poursuite
sommaire, en outre du paiement des frais, d'une amende égale au
double... ou de la valeur de l'avantage qu'il a reçu" ou d'un
congédiement. Si je comprends.
Mme Lavoie-Roux: Je vous dirai que nous ne l'avons pas
envisagé et qu'il nous semblait que le fait qu'il pouvait devenir
passible d'une poursuite sommaire, qu'il devait rembourser le double du montant
recueilli... Je pense aussi, qu'en y introduisant la notion de
congédiement, on entre dans un autre type de pénalité ou
une autre catégorie de pénalité, alors qu'à ce
moment-ci, ce qui est prévu, c'est l'infraction avec poursuite
sommaire.
La Présidente (Mme Bélanger): M. le
député de Gouin.
M. Rochefort: Je ne suis pas juriste, je ne sais pas comment le
rédiger quant à savoir si on sort cela, s'il faudrait le mettre
ailleurs, mais Je vous répète que, si on va jusqu'à une
déchéance de charge possible avec l'inéligibilité
possible pour trois ans, pour des cas de conflits d'inté-
rêts ou d'exclusivité de mandat - |e suis d'accord avec ce
qu'on a fait jusqu'à maintenant - reconnaissons que, parfois, il y a des
sommes Inférieures à celles dont on parie à l'article 14
qui sont impliquées. Je pense que, par cohérence et par
équité, il faut au moins ouvrir une porte à un
congédiement
La Présidente (Mme Bélanger): Mme la ministre.
Mme Lavoie-Roux: C'est parce que ce n'est pas de la même
nature que le conflit d'intérêts qui a affaire avec son emploi et
l'exclusivité d'emploi, alors que ceci est un geste personnel qu'il
pose. C'est pour cela qu'on a recours à ce type de
pénalité.
M. Rochefort: Ce n'est pas de même nature, c'est vraiment
outrepasser la règle sur la rémunération, la contourner
directement. C'est quand même quelque chose. Je vous'
répète, prenez les cas que vous connaissez, arrêtez-vous
simplement à cela, les sommes dont on parle sont drôlement plus
importantes dans certains cas.
Mme Lavoie-Roux: II faut bien dire, à ce moment-ci, que si
on se réfère strictement è la question des fondations, les
sommes qui ont été versées, on peut présumer que
cela a été fait de bonne foi, en l'absence de règles
précises. C'est ce que les fondations anglophones sont venues nous dire.
On peut présumer qu'avec la nouvelle règle d'interdiction qui est
dans la loi, avec la pénalité qui est prévue, normalement,
on ne devrait pas se retrouver à bien des exemplaires avec le genre de
problèmes qu'on a eu.
M. Rochefort: Comme ]'al le goût de répliquer
à la ministre, Mme la Présidente, j'Imagine qu'avec le
débat qu'on a eu et l'adoption de la loi 97, les gens ne se mettront
plus en conflit d'intérêts, n'iront plus à l'encontre des
règles d'exclusivité de fonctions, mais...
Mme Lavoie-Roux: Mais, dans les autres cas, on savait qu'ils
étaient...
M. Rochefort: Certains prétendront que, pour des
exclusivités de fonctions... En tout cas.
La Présidente (Mme Bélanger): M. le chef de
l'Opposition.
M. Chevrette: Je vous avoue que, moi aussi, je suis
ébranlé par l'argumentation du député de Gouin pour
les motifs suivants. Pour le plus petit conflit d'intérêts, le
type est déchu de ses fonctions.
M. Rochefort: II est potentiellement inéligible...
M. Chevrette: Inéligible pour trois ans maximum dans tout
le réseau. Cela a été un léger amendement C'est une
déchéance de charge quand même.
Mme Lavoie-Roux: Pour le directeur général.
M. Chevrette: Déchéance de charge pour le directeur
général; congédiement pour les cadres supérieurs et
intermédiaires; déchéance de charge pour un petit...
Autoriser un achat de 300 $ chez sa belle-soeur, c'est un conflit
d'Intérêts. Pour le gars qui s'est fait payer par une fondation,
alors que c'est expressément défendu par la loi, c'est une
pénalité. Il garde sa "job". Écoutez une minute, il ne
faut pas avoir l'air cucul devant la population avec deux poids deux mesures.
Cela n'a pas de bon sens. Quand on s'enligne sur un style de
pénalité et de punition dans un projet de loi, on doit avoir au
moins un petit peu de cohérence. Partageons un claque. SI tu donnes une
claque à l'un, tu n'es pas obligé de "knock-outer" l'autre et tu
n'es pas obligé de flatter l'autre. Je m'excuse, cela n'a pas de bon
sens.
La Présidente (Mme Bélanger): Mme la ministre.
Mme Lavoie-Roux: Avant que le chef de l'Opposition ne
s'emporte...
M. Chevrette: Je ne m'emporte pas, j'essaie d'être
cohérent dans le travail qu'on fait.
Mme Lavoie-Roux: Ce qu'il faut bien dire, c'est que, dans les
deux autres cas, vous êtes dans une situation de contrat entre un
individu et un employeur. Tandis que, dans le cas qui nous occupe, c'est une
personne qui n'a pas de contrat avec une tierce personne dont elle accepte un
bénéfice quelconque.
M. Chevrette: Mme la ministre.
Mme Lavoie-Roux: Les congédiements, les suspensions sont
des pénalités reliées non pas à des conflits
d'intérêts, mais à des rapports privés entre
l'employeur et l'employé. Dans l'autre cas, il s'agit d'un rapport entre
une tierce personne et un individu.
M. Chevrette: Un défi à la loi est moins
coûteux pour un individu qu'une dérogation à une
règle administrative. Ce n'est pas des farcesl C'est ce que vous
êtes en train de nous dire. Un défi à loi. Il est
formellement interdit d'avoir double salaire par une fondation. C'est ce que
vous dites.
Une voix:...
M. Chevrette: Je m'excuse, vous parlerez à votre tour. Il
est formellement défendu de poser ce geste. C'est un geste qui va
à l'encontre... On défie la loi. Là, c'est une
pénalité. Alors qu'un
individu peut se placer en conflit d'intérêts, si petit
soit-il, et il y a déchéance de charge, en plus. Donc, son droit
au travail est aboli, est enlevé. Cela n'a pas de bon sens, quand on est
à l'intérieur du même projet de loi et qu'on n'arrive pas,
au moins, à doser nos pénalités pour qu'elles
s'apparentent un tant soit peu. Quand vous défiez la loi au point de
faire ce qui est formellement interdit et que c'est moins coûteux que
d'acheter une commande de 300 $ chez votre belle-soeur, cela n'a pas d'allure.
Cela n'a pas de bon sens. Je n'en reviens pas.
La Présidente (Mme Bélanger): M. le
député de Laurier.
M. Sirros: Cela va.
La Présidente (Mme Bélanger): Cela va? Mme la
ministre.
Mme Lavoie-Roux: Mme la Présidente, je
répète que, dans le cas du conflit d'intérêts et de
l'exclusivité d'emploi, vous vous trouvez dans un contexte où il
existe un lien d'emploi entre l'employé et l'employeur, alors que, dans
l'autre cas, il n'y a pas de lien entre l'employé et l'employeur et,
à ce moment-là, le conseil d'administration ne peut pas appliquer
des pénalités reliées à un contrat entre un
employeur et un employé parce qu'il ne s'agit pas du même type
d'offense. Et, à cet égard, il n'y a pas de lien entre
l'employé qui reçoit.. On peut peut-être augmenter
l'amende, la pénalité, si vous voulez, mais ce n'est pas de
même nature et cela ne va pas devant le même tribunal.
Une voix: On peut augmenter les amendes, s'ils le veulent.
Mme Lavoie-Roux: C'est ce que je dis. On peut augmenter les
amendes, s'ils le veulent. C'est une autre affaire. On peut mettre le triple,
si vous voulez.
La Présidente (Mme Bélanger): M. le
député de Gouin.
M. Rochefort: Mme la Présidente, je ne suis pas la
ministre. On va bien se comprendre. Le lien d'employé à employeur
et tout cela... Parlons des vraies choses. Encore une fois, on ne fera pas des
suppositions, prenons les cas connus.
Mme Lavoie-Roux: Cela n'a rien à voir avec son employeur,
II ne peut pas être congédié.
M. Rochefort: Non, mais prenons les cas connus. Le directeur
général de l'établissement est au maximum de
l'échelle salariale. Il ne peut pas être au-delà de ce
maximum.
Si j'étais avocat, Mme la Présidente, quand je plaiderais
devant un juge, je souhaiterais qu'il m'écoute. Je ne ferai pas de
reproches à la ministre. Je veux lui permettre de poursuivre ses
consultations. Ensuite, je veux...
La Présidente (Mme Bélanger): D'accord. Mme la
ministre vous écoute.
M. Rochefort: D'accord. Écoutez, II est au maximum de
l'échelle salariale parce qu'il n'a pas le droit d'être
au-delà. En même temps qu'il est directeur général
de l'établissement, II est aussi le centre nerveux de la fondation, de
la perception de fonds comme de l'affectation des sommes recueillies. Sachant
très bien qu'il a un salaire X, comme directeur général de
l'hôpital, qu'il n'a pas le droit de dépasser, il met son chapeau
de centre nerveux de l'attribution des sommes qu'il a en grande partie
réussi à recueillir lui-même avec ses collaborateurs et il
dit: Oui, mais on va faire autre chose, je vais augmenter un prêt, des
conditions, des avantages X, Y, Z. Finalement, c'est encore pire qu'une
relation d'employeur à employé. C'est le même individu qui
se promène avec ses chapeaux.
La Présidente (Mme Bélanger): Mme la ministre.
Mme Lavoie-Roux: On nous explique qu'il faut avoir un type de
pénalité ou un autre. Dans ce cas d'offense qui n'est pas
reliée à son lien d'emploi avec l'employeur, il serait difficile,
pour l'employeur, de le suspendre ou de le congédier. En tout cas, de le
congédier parce que c'est ce dont on a parlé.
M. Rochefort: Si cela m peut pas être les deux, je vous dis
tout de suite que mon choix, c'est: Doit congédier.
Mme Lavoie-Roux: Je vous dis qu'étant donné que,
dans ce type d'offense, c'est en relation avec une tierce personne et non pas
avec son employeur, il serait difficile, pour l'employeur, de le
congédier.
M. Rochefort: Je pense qu'on va le forcer à le faire quand
des Infractions à l'article 134.1 seront commises dans son
établissement, il est le patron du directeur général qui
reçoit plus. Je vous le répète, ce n'est pas par la
huitième personne Interposée que cela lui arrive sur son bureau,
C'est sur le même bureau que cela se passe, par la même personne
qui est directeur général de l'établissement et qui ne
peut pas avoir un salaire plus élevé que le maximum de
l'échelle et qui est assis dans le même fauteuil, au même
bureau, le même jour, trente secondes plus tard, comme principal
décideur de l'affectation des sommes. Il décide que la fondation
lui donne des avantages X, Y, Z. (22 h 45)
Cela s'est quand même passé dans l'établissement et
c'est à titre de directeur général qu'il le reçoit.
Je pense que l'établissement a une
responsabilité claire. Si cela ne peut pas être les deux,
j'avoue que je serais d'accord avec votre article pour que le juge puisse aller
jusqu'à un congédiement Si cela ne peut pas être ainsi, je
pense que c'est: Doit congédier. Ou bien revenons simplement avec
l'économie générale de la loi qui est là, parlons
de déchéance de charge pour la même procédure.
La Présidente (Mme Bélanger): Mme Demers, est-ce
que vous voulez expliquer?
Mme Demers: Non.
La Présidente (Mme Bélanger): Non. M. le
député de Saint-Anne.
M. Polak: Sur ce point-là, Je vois une différence.
Le directeur général qui agit en conflit d'intérêts,
pour moi, c'est beaucoup plus grave parce que, je comprends très bien
l'idée de la déchéance avec un maximum de trois ans, le
juge peut dire un mois et une semaine. Ici, l'article 14 couvre une situation
de supplément de salaire. C'est-à-dire que le gérant
travaille, il a un salaire disons de 100 000 $ maximum, mais ce n'est pas lui
qui se donne un salaire additionnel. Ils nous ont expliqué cela. Les
fondations sont venues ici, l'Hôpital Général Juif, le
Royal Victoria, eux disent: Cet homme-là, parce qu'on ne veut pas le
perdre - il peut être acheté par General Motors pour 150 000 $ -
on va lui donner un autre 50 000 $ de plus. On veut empêcher cela en
disant: Monsieur, ne touchez pas à cela, si vous faites cela, vous
paierez le double. Pour mol, c'est beaucoup plus ouvert, il a un salaire et une
tierce partie lui offre de le payer plus. Je trouve le conflit
d'intérêts beaucoup plus grave au point de vue de quelque chose de
croche, en-dessous de la table, etc. que de recevoir d'une tierce partie. Du
fait d'être pénalisé avec le double de la somme
reçue, il y pensera deux fois avant d'accepter, parce qu'on couvre
seulement une situation où il reçoit une somme additionnelle, il
ne fait rien d'irrégulier. Tout ce qu'il fait, c'est son travail. Il est
payé un certain montant, sauf qu'il est payé en sus et nous
sommes tous d'accord qu'il ne devrait pas l'être. On veut empêcher
cela en disant: Si vous acceptez cela, vous allez payer le double de l'avantage
reçu. Il y a une différence sur le plan éthique. Je trouve
qu'il y a une grande différence.
La Présidente (Mme Bélanger): Mme ta ministre.
Mme Lavoie-Roux: Quand on a décidé de la sanction,
on a considéré soit l'établissement ou soit le Procureur
général et il nous a semblé beaucoup plus facile pour le
Procureur général de pouvoir établir une preuve,
étant donné, par exemple, qu'il peut aller voir dans les livres
de la fondation, il a des pouvoirs d'enquête que rétablissement
n'a pas et aussi, compte tenu des arguments qu'on a donnés tout à
l'heure, du lien contractuel etc., cela nous est apparu... J'aime mieux
augmenter la pénalité, si on veut dans cette formule-là
que de passer à une autre formule qui est beaucoup plus difficile
d'application.
La Présidente (Mme Bélanger): M. le
député de Gouin.
M. Rochefort: Pour réagir à ce qu'a dit le
député de Sainte-Anne, sûrement qu'il y a des cas qui
correspondent à ce qu'il nous a décrit. On ne se racontera pas
d'histoire, il y a d'autres cas où ce n'est pas cela, je le
répète. Le directeur général de
l'établissement est en même temps le centre nerveux de la
fondation et c'est lui qui mène la fondation, c'est lui qui fait les
levées de fonds et c'est lui qui...
Mme Lavoie-Roux: ...directeur général.. M.
Rochefort: J'ai dit: Dans certains cas...
Mme Lavoie-Roux: Ah! dans certains cas, oui, oui.
M. Rochefort: Ah! bien écoutez, oui et...
M. Chevrette: Ah! oui, et si vous voulez des exemples, on va vous
en donner.
M. Rochefort: Écoutez, je peux vous donner des exemples et
même, je vous rappellerai qu'un certain soir, a l'occasion d'une certaine
comparution, il y a des gens qui nous ont dit que c'était le directeur
général qui menait la fondation. Je m'excuse, mais cela s'appelle
un conflit d'Intérêts, ce n'est pas une grosse, grosse tierce
personne qui intervient, c'est la même personne, assise dans le
même bureau, à la même table avec le même
problème à régler: Ma rémunération, qu'il
règle avec, en même temps, les règles du ministère
qui l'empêchent d'aller au-delà de l'échelle salariale.
Là-dessus, je considère vraiment que...
La Présidente (Mme Bélanger): Est-ce que vous avez
un amendement à apporter à cet article?
M. Rochefort: II y a le député de Joliette qui
voulait parler, après son Intervention, peut-être qu'on verra.
La Présidente (Mme Bélanger): M. le chef de
l'Opposition.
M. Chevrette: Quant à moi, les appréciations que
l'on peut faire quand on a refusé ici autour de la table de donner le
pouvoir au conseil d'administration d'évaluer les conflits
d'intérêts et de graduer les punitions et les
sanctions possibles, que le conflit d'Intérêts soit petit,
moyen ou gros, c'est la déchéance de charge. C'est uniquement au
plan du temps hors réseau qu'une sanction peut être
appréciée. Est-ce un an, un an et demi, deux ans ou trois ans?
C'est à la discrétion du juge. Mais on revient toujours à
la déchéance de charge comme sanction existante. On arrive avec
une interdiction formelle de faire dans la lof et la seule
pénalité est une amende.
Savez-vous que, dans certains cas, 10 000 $ de plus à un conseil,
cela leur coûte 20 000 $ d'amende? Savez-vous qu'ils peuvent s'en fouter
éperdument? Parce que pour eux cela ne leur ferait rien de payer 20 000
$ pour le garder. Des choses semblables sont déjà
arrivées. Je sais ce que c'est et vous le savez très bien. Je
pourrais vous donner des exemples et des lieux où ils font cela. Ils
s'en foutent, ils récidivent. Mon oeil! Ils veulent garder une
compétence. Vous savez ce que c'est Ils sont prêts à payer.
Surtout qu'il y a des milieux où ces choses sont admises et où la
concurrence peut jouer plus que dans d'autres milieux.
Pour ma part, je vous avoue qu'au lieu de l'ensemble des cadres du
Québec, des D.G. du Québec, ce sont deux poids, deux mesures.
Mme Lavoie-Roux: Personne ne nous en a parlé.
M. Chevrette: Je l'entends dire: Personne ne nous en a
parlé. Mme la ministre...
Mme Lavoie-Roux: Non, mais quand vous dites aux yeux de tous les
établissements que ce sont deux poids, deux mesures...
M. Chevrette: Mme la ministre...
Mme Lavoie-Roux: Si ç'avait été tellement
cela, je comprends mal que personne ne l'ait mentionné.
M. Chevrette: Mme la ministre, vous avez bien raison de dire cela
parce que ceux qui ont moins espèrent tous avoir une fondation pour
pouvoir faire comme les autres qui ont plus. Je comprends qu'ils ne vous en
parleront pas et qu'ils ne se plaindront pas. Ce n'est pas cela du tout qui est
en jeu et vous le savez. On ne discute pas à savoir si personne en a
parié ou pas, on discute de la valeur...
Mme Lavoie-Roux: C'est ce que vous avez dit et c'est pourquoi
j'ai réagi.
M. Chevrette: On discute de la valeur même de vos sanctions
qui sont démesurées par rapport à des gestes qui seraient
posés dans un secteur par rapport à un autre secteur.
Deuxièmement, je voudrais ajouter un autre élément. Quand
je regarde les amendements que vous avez projetés en plus de cela
à la proposition 15...
Mme Lavoie-Roux: 16.
M. Chevrette: Vous dites 16 mais je ne comprends pas parce qu'il
y a 15 articles. À toutes fins utiles, vous voulez prolonger ces
situations et ce, sans pénalité, en les soustrayant aux articles.
Je vous avoue que cela semble encore deux poids, deux mesures et même un
peu plus fort.
Mme Lavoie-Roux: Je n'ai rien d'autre à ajouter, Mme la
Présidente.
La Présidente (Mme Bélanger): M. le
député de Laurier.
M. Sirros: Je pense que pour le reste de l'article 16, on pourra
en parier plus tard.
La Présidente (Mme Bélanger): Ah bon! Est-ce que
l'article 14 est adopté?
M. Chevrette: Nous présentons un amendement.
La Présidente (Mme Bélanger): Vous allez
présenter un amendement
M. Chevrette: On pourrait suspendre deux minutes, s'il vous
plaît! Cela nous permettrait de composer un amendement.
La Présidente (Mme Bélanger): La commission suspend
ses travaux pour deux minutes.
M. Sirros: Mme la Présidente...
La Présidente (Mme Bélanger): Oui, M. le
député de Laurier.
M. Sirros: Avant de suspendre, Mme la Présidente, est-ce
que je pourrais faire une dernière tentative pour convaincre M. le chef
de l'Opposition de ne pas présenter d'amendement?
La Présidente (Mme Bélanger): M. le chef de
l'Opposition.
M. Sirros: Je ne sais pas si c'est son émission qui n'a
pas bien fonctionné et qu'il est devenu moins ouvert à une
discussion amicale en quelque sorte mais, II me semble honnêtement que le
point dit que, dans le cas d'un conflit d'intérêts, il s'agit de
relation entre l'employeur et l'employé. L'employeur juge que pour un
conflit d'intérêts, c'est la déchéance. La
même chose avec l'exclusivité de la fonction. C'est encore un lien
entre l'employeur et l'employé. Sur le troisième point dont on
discute présentement, vous avez une situation où te lien est
finalement entre l'employé et quelqu'un de l'extérieur, non pas
l'employeur. Ainsi, la ioi fait que le procureur de la couronne intervient pour
appliquer une loi avec une pénalité qui va
au double de ce que la personne recevrait. Étant donné que
c'est une chose qui s'est passée entre l'employé et quelqu'un de
l'extérieur, donc qui n'est pas son employeur, est-ce que M. le chef de
l'Opposition ne pourrait pas voir cela un peu comme deux choses contraires
à la loi?
Prenons le Code de la route par exemple. Les excès de vitesse ne
sont pas permis. C'est défendu. C'est contre la loi d'excéder la
vitesse et on paie une amende, être ivre et conduire n'est pas permis,
mais on ne paie pas seulement une amende, on perd son permis en plus. Il y a
une certaine gradation. Ce n'est peut-être pas tout à fait
exactement le même parallèle, mais dans les deux cas de conflit
d'intérêts et d'exclusivité de fonctions, II y a un tien
qui existe entre l'employeur et l'employé par rapport au
troisième, qui serait d'accepter d'une tierce personne une somme
d'argent qui n'est pas permise. Le législateur dirait: Retournez
l'argent, peut-être pas à la fondation, et, en plus, on vous
pénalise davantage.
M. Chevrette: Je vous suis...
M. Sirros: II me semble qu'on pourrait s'entendre sur cela.
La Présidente (Mme Bélanger): M. le chef de
l'Opposition.
M. Chevrette: Je vous suis assez bien, mais la où
j'accroche, c'est...
Une voix:...
M. Chevrette: Oui. J'ai le portrait global en tête et c'est
vous-même qui me l'avez rappelé spontanément. Vous dites
qu'un conflit d'intérêts en sol, c'est quelqu'un qui accepte de
"fauter"; c'est une faute.
M. Sirros: C'est un lien qui existe entre un employeur et un
employé.
M. Chevrette: ...ou avec un autre. Le gars qui n'accorde pas son
exclusivité d'emploi, ce n'est pas un fraudeur. Le gars qui travaille
toute la journée...
Une voix:...
M. Chevrette: Non, mais le gars qui travaille toute la
journée à l'hôpital, il fait une bonne journée de
travail, II travaille jusqu'à 18 h 30, c'est défendu pour lui
d'aller chercher 300 $ ou 400 $ ailleurs le soir. D'accord? Lui est en
déchéance de charge.
Mme Lavoie-Roux: Non, non, non.
M. Chevrette: Un instant.
Mme Lavoie-Roux: C'est gradué. Cela a été
changé dans le cas de...
M. Chevrette: On ne l'a pas encore adopté, madame. Que je
sache, ce qui est sur la table, c'est déchéance de charge.
Mme Lavoie-Roux: Ah bon, oui.
M. Chevrette: Excusez-moi, mais je vais continuer mon
raisonnement. Tant qu'une loi n'est pas amendée, c'est le projet de loi
qui est sur la table. Il y a une déchéance de charge parce qu'il
va chercher un supplément de revenus ailleurs, parce qu'il n'a pas
l'exclusivité. Le gars à qui on Interdit d'aller chercher de
l'argent dans une fondation, il reçoit l'argent de la fondation, lui
n'est pas déchu, il n'est même pas congédié, il est
seulement pénalisé financièrement. Il va falloir que vous
fassiez la discussion globale et que vous nous disiez d'avance ce qui va
arriver dans l'exclusivité de charge, sinon vous savez bien, M. le
député de Laurier, que cela n'a pas d'ailure de suivre le
raisonnement sur cet article tant qu'on ne sait pas ce qui arrive à
l'exclusivité de charge. Vous le savez très bien.
Mme Lavoie-Roux: La raison pour laquelle...
M. Chevrette: Suspendez votre article et allez régler
l'autre.
Mme Lavoie-Roux: ...on a adopté l'article 14, entre vous
et mol, soyez quand même de bonne foi...
M. Chevrette: Pour les fins de la discussion.
Mme Lavoie-Roux: ...votre attaché politique nous a
demandé de suspendre les deux autres.
M. Chevrette: Je vous demande de le suspendre.
M. Sirros: Cela me déçoit un peu, Mme la
Présidente, que le député de Joliette s'accroche aux
technicités.
M. Chevrette: Ce ne sont pas des technicités.
M. Sirros: ...qui découlent du fait qu'on a suspendu
l'adoption de l'autre amendement étant donné qu'il n'était
pas ici.
M. Chevrette: Non. Je ne le reproche pas. M. Sirros: En
tout cas...
M. Chevrette: Je ne le reproche pas. Excusez-moi. Ce n'est pas un
reproche. Je vous dis qu'en toute conscience et en toute bonne foi, je ne peux
pas accepter une simple pénalité financière tant et aussi
longtemps que je ne sais
pas ce qu'on aura fait sur l'exclusivité de charge. Au moment
où on se parle, ce qui est adopté, c'est déchéance
de charge sur l'exclusivité de fonctions.
M. Sirros: Et cela a été suspendu.
Mme Lavoie-Roux: Vous avez l'amendement entre les mains depuis
hier.
M. Sirros: Vous avez les amendements entre les mains.
M. Chevrette: On va aller voir. Est-ce que vous le suspendez?
M. Rochefort: Est-ce que cela va aller jusqu'au
congédiement?
La Présidente (Mme Bélanger): M. le chef de
l'Opposition, est-ce qu'à ce moment-ci, on suspend l'article 14?
Mme Lavoie-Roux: S'il pense que cela peut aider à faire
avancer le débat, je n'ai pas d'objection.
La Présidente (Mme Bélanger): ...et qu'on
revient
M. Rochefort: Je ne suis pas contre le fait qu'on le suspende,
mais ne nous racontons pas d'histoire. Les amendements dont on parle qui ont
été suspendus mènent jusqu'à probablement un
congédiement, alors qu'à l'article 14, ce n'était
même pas jusqu'à un congédiement
Mme Lavoie-Roux: Présentez votre amendement. Je pense que
c'est mieux de terminer.
M. Rochefort: Pendant qu'on rédige l'amendement, Mme la
Présidente, pour répliquer au député de Laurier, je
suis d'accord avec lui que, omettre un arrêt, cela Implique une
pénalité, c'est une infraction à la loi, mais ce n'est pas
la même chose que de conduire en état
d'ébriété. Dans mon esprit, il y a des cas où
toucher une somme ou un avantage directement ou indirectement d'une fondation,
c'est pire que ce que représente le conflit d'intérêts ou
le manque à l'exclusivité de mandat Prenez tes cas que vous
connaissez au ministère et vous pourrez faire les comparaisons.
La Présidente (Mme Bélanger): Est-ce que
l'amendement est prêt à être présenté?
M. Chevrette: Ce ne sera pas long.
La Présidente (Mme Bélanger): Est-ce que vous
vouiez suspendre les travaux?
M. Chevrette: On pourrait suspendre les travaux.
La Présidente (Mme Bélanger): La commission suspend
ses travaux pour deux minutes.
(Suspension de la séance à 23 heures)
(Reprise à 23 h 7)
La Présidente (Mme Bélanger): À l'ordre,
s'il vous plaît!
La commission reprend ses travaux. À l'ordre, s'il vous
plaît!
M. Chevrette: Mme la Présidente, j'ai un amendement
à vous présenter pour être cohérent avec les
amendements présentés par la ministre à l'article 4. Donc,
l'article 179, tel que proposé... La Présidente (Mme
Bélanger): M. le chef de l'Opposition, est-ce que l'amendement que vous
proposez est à l'article 14?
M. Chevrette: Bien oui!
La Présidente (Mme Bélanger): D'accord.
M. Chevrette: Je vais recommencer.
La Présidente (Mme Bélanger): Allez-y, M. le chef
de l'Opposition.
M. Chevrette: L'article 179, tel que proposé, est
modifié par l'ajout de l'alinéa suivant: "Le directeur
général, cadre supérieur ou cadre intermédiaire
peut en outre être soumis à la suspension sans traitement pouvant
varier de trois à six mois ou être déchu de sa charge."
La Présidente (Mme Bélanger): Mme la ministre.
Mme Lavoie-Roux: Je ne sais pas si le chef de l'Opposition veut
parler pendant 20 minutes.
M. Chevrette: Peut-être pas 20, mais peut-être cinq.
Non pas 20, madame, parce que je n'ai pas l'idée de faire un
"filibuster". Loin de moi cette idée, mais...
La Présidente (Mme Bélanger): L'amendement est
recevable. M. le chef de l'Opposition, si vous voulez argumenter...
M. Chevrette: Mme la Présidente, à mon point de
vue, c'est une façon de laisser cela à l'appréciation. On
avait demandé, en cas d'exclusivité de fonctions... J'ai la
conviction que, dans un cas aussi précis que l'exclusivité de
fonctions, on n'est pas dans le même plan de discussion que la question
des conflits d'intérêts. Le conflit d'intérêts,
j'admets que c'est plus grave. Le directeur général, le cadre
supérieur ou le cadre intermédiaire qui,
délibérément, signe un contrat avec une autre
entité en violation expresse de la
loi - c'est écrit qu'il n'a pas le droit - ne peut pas être
moins pénalisé qu'un directeur général, un cadre
supérieur ou un cadre intermédiaire qui, parce qu'il respecte la
loi en ce qui concerne la rémunération mais qui a un écart
quant à l'exclusivité d'emploi parce qu'on lui offre, à un
moment donné, de donner un cours de 30 heures qui lui donne 30 $
l'heure, je ne sais pas, lui, il peut aller jusqu'à la
déchéance dans les pénalités envisagées
alors que l'autre est considéré comme n'étant passible que
d'une sanction pénale de quelques centaines de milliers de dollars ou le
double du montant qu'il a reçu.
Personnellement, je vous avoue que je ne suis pas bien dans ma peau
d'avoir à évaluer deux individus qui, cette fois-ci, pour les
mêmes motifs d'une question de rémunération, laissent
l'exclusivité de tâches. Ce n'est pas nécessairement une
question de conflit d'intérêts, loin de là, c'est une
question d'augmenter sa rémunération. À ce
moment-là, vous avez deux poids, deux mesures à
l'Intérieur du même projet de loi. Vous avez un bonhomme qui a
signé une exclusivité de tâches et qui va se chercher
quelques piastres; l'autre qui a signé l'exclusivité de
tâches ou de fonctions et, délibérément accepte,
sachant que c'est interdit formellement dans cette même loi, de l'argent
d'une fondation et vous avez deux pénalités complètement
différentes. Entre vous et mol, comment allons-nous expliquer cela au
O.G. qui va donner dix heures de cours et qui sera possiblement déchu de
ses fonctions alors que l'autre, contrevenant a une interdiction formelle dans
la loi, s'ii a reçu 5000 $ de la fondation, ne va payer que 10 000 $
d'amende et garde sa "job*. Cela n'a pas de bon sens.
Cela n'a pas de bon sens de présenter cela au même groupe.
Cela ne se tient pas. Il y a une cohérence de pénalité par
rapport à des gestes exactement similaires ou semblables ou, en tout
cas, très apparentés. C'est une question de
rémunération additionnelle dans les deux cas. Franchement, cela
n'a pas de bon sens.
La Présidente (Mme Bélanger): Mme la ministre.
Mme Lavoie-Roux: Je pense qu'on ne peut pas recommencer toute la
discussion. On a établi le choix de la pénalité sur la
différence de relation entre l'employeur et l'employé dans le cas
de l'exclusivité de l'emploi et la déchéance d'emploi et
l'interdiction qui est ici apportée en relation avec un tiers. C'est fa
première chose.
De plus, dans la proposition du chef de l'Opposition, je ne vois pas
comment un juge de la Cour des sessions pourrait prononcer une
déchéance alors que cela relève normalement du Code de
procédure civile.
M. Chevrette: Me permettez-vous une petite question, Mme la
ministre, pour m'aider...
Mme Lavoie-Roux: Oui.
M. Chevrette: ...à comprendre?
Mme Lavoie-Roux: Oui.
M. Chevrette: Pour vous, Mme la ministre, quelle est la
différence entre deux D.G.... Je vais prendre un exemple. Celui du
Montreal General Hospital signe un contrat d'exclusivité de fonctions et
celui de l'hôpital Maisonneuve-Rosemont signe également un contrat
d'exclusivité de fonctions. Donc, les deux signent un contrat
d'exclusivité de fonctions. Quelle différence y a-t-il entre le
D.G. du Montreal General qui recevrait 10 000 $ de la fondation, même
s'il n'a pas le droit en vertu de votre loi, et le D.G. de Maisonneuve, qui va
enseigner 30 heures à l'Université du Québec, pour gagner
plus d'argent? Quelle est la différence pour vous?
Mme Lavoie-Roux: Dans le deuxième cas, c'est quelqu'un
qui...
M. Chevrette: C'est un tiers. L'Université du
Québec est un tiers, tout comme la fondation...
Mme Lavoie-Roux: Non, non. Minute! Oui. Dans le deuxième
cas, dans le cas du bonhomme qui va se chercher une charge d'emploi dans une
université, II peut le faire avec l'autorisation du conseil
d'administration. Dans l'autre cas, II y a une interdiction nette en toute
circonstance. Il ne peut pas aller demander l'autorisation de son conseil
d'administration pour avoir un boni de 10 000 $.
M. Chevrette: Donc, c'est pire. Mme Lavoie-Roux: Oui,
mais...
M. Chevrette: C'est pire et vous essayez de plaider le
contraire.
M. Rochefort: C'est cela. M. Chevrette: C'est pire.
Mme Lavoie-Roux: Non, parce que dans l'autre cas, s'il ne le fait
pas, ce n'est pas la déchéance, premièrement. C'est le
type de pénalité que nous avons apportée en papillon. Il
s'agit de suspension, il s'agit de congédiement. Il y a une gradation.
Nous avons retiré... Vous pouvez bien faire semblant que le papillon
n'est pas là mais il est là.
M. Rochefort: Non, non.
M. Chevrette: On s'en est servi pour vous le présenter.
On ne dit pas qu'il n'est pas là, on s'en est servi mot à mot (23
h 15)
Mme Lavoie-Roux: Nous avons choisi cette forme de recours ou de
pénalité en tenant compte principalement des différences
du fait que dans un cas il y a un contrat avec l'employeur que dans l'autre cas
II n'y en a pas quant à l'Infraction qui est commise.
Je voudrais que vous me disiez comment est-ce qu'un juge de la Cour des
sessions va pouvoir imposer une déchéance.
M. Chevrette: Je vais essayer de vous le dire.
Mme Lavoie-Roux: Oui.
M. Chevrette: Je ne peux pas concevoir non plus que le juge de la
Cour supérieure puisse imposer une déchéance à un
type qui signerait un contrat avec l'Université du Québec, sans
autorisation par exemple.
Mme Lavoie-Roux: II n'y en a plus de déchéance, on
l'a enlevée.
M. Chevrette: Pouvant aller jusqu'à la
déchéance, dans le papillon.
Mme Lavoie-Roux: Ah! Cela dépendra de la nature
évidemment. SI c'est une chose raisonnable...
M. Chevrette: À partir de là, je ne vois pas plus
un juge imoser uniquement une amende à un type qui ne respecte pas son
exclusivité d'emploi en travaillant à une fondation, et qui plus
est, en a eu l'Interdiction formelle. Ce n'est pas des farces! Il va recevoir
de l'argent d'une fondation, en plus de désobéir formellement
à la loi, en signant un contrat avec un tiers, en contradiction
flagrante avec la loi. Et, celui qui a une exclusivité d'emploi, tout
comme celui qui omet de demander l'autorisation de son employeur pour aller se
chercher quelques centaines de piastres, est plus pénalisé que
celui qui est en contradiction formelle avec la loi. Cela ne tient pas
debout!
Mme Lavoie-Roux: Écoutez, celui qui est en contradiction
formelle avec la loi c'est une infraction pénale. Il y a une amende.
M. Chevrette: C'est parce que vous avez décidé que
c'était pénal. Pourquoi ne décidez-vous pas que deux
personnes en situation de désobéissance à
l'exclusivité d'emploi ne sont pas soumises aux mêmes
pénalités? C'est parce que vous avez proposé cela dans le
projet de loi. Il n'y a rien qui vous empêche de le changer et que ce
soit cohérent et correct.
Mme Lavoie-Roux: II peut recevoir un boni et être encore
en exclusivité d'emploi. Ce n'est pas nécessairement par contrat
qu'il l'a.
M. Chevrette: C'est encore pire.
Mme Lavoie-Roux: C'est un boni qu'il reçoit. C'est comme
cela que nous les avons présentés. Ce n'était pas une
question d'emploi avec la fondation. À cause des politiques salariales
du gouvernement et des questions d'équité etc., nous les avons
abolis ou nous les empêchons. Quand les membres de l'Opposition seront
prêts à voter sur l'amendement nous sommes prêts à
voter.
La Présidente (Mme Bélanger): M. le chef de
l'Opposition, est-ce que vous êtes prêt à voter sur
l'amendement?
M. Chevrette: Non, je ne suis pas prêt.
M. Rochefort: Je vais prendre la parole, Mme la
Présidente.
La Présidente (Mme Bélanger): Oui, M. le
député de Gouin.
M. Rochefort: Mme la Présidente, d'abord un commentaire
sur la dernière remarque de la ministre. Si elle nous dit que c'est
présenté comme des boni et non pas comme de la
rémunération, je pense que par rapport au deuxième
paragraphe de l'amendement de l'article 16, nous allons avoir des
problèmes de concordance. Un contrat de travail...
Mme Lavoie-Roux: Cela pourrait être un contrat mais cela a
été présenté comme un boni.
Cela peut être un contrat mais cela n'a pas
généralement été présenté comme
cela.
M. Rochefort: On se comprend bien. Si l'article 16 existe, il
doit bien y en avoir quelques-uns qui sont par contrat.
Mme Lavoie-Roux: C'est cela que nous allons voir à
l'exercice.
M. Rochefort: Bon, très bien. Pour moi c'est clair. C'est
une question d'incohérence dans le raisonnement qui est
développé.
D'autre part, je pense qu'il faut attribuer à chaque type
d'infraction des pénalités qui sont proportionnelles et qui ont
une certaine concordance par rapport aux autres pénalités et au
régime des pénalités qu'on impose pour les autres types
d'Infractions qu'on pourrait commettre par rapport à la loi 97.
Troisièmement, pour moi je répète que, même
si je considère et que, cela je pense comme tout le monde autour de la
table, il y a un conflit d'intérêts et un manquement à
l'exclusivité de fonction c'est quelque chose de grave, l'utilisation
d'une fondation quand on est soi-même directement, dans la plupart des
cas, en conflit d'intérêts parce qu'on assume les deux principales
fonctions concernées par le "promena-
ge" de l'argent qui va se faire d'un endroit à l'autre, il faut
que ce soit très formel.
Quatrièmement, j'aimerais avoir l'attention de ta ministre. Je
pense et j'ai parlé de cela à quelques reprises,
qu'au-delà du texte législatif qui va sortir de l'exercice qu'on
mène actuellement, il faut qu'il y ait des messages on ne peut plus
clairs qui se rendent partout là où ils doivent se rendre. Je
considère que le message qu'on retrouve à l'article 14 tel que
proposé n'est pas un message très fort et très
catégorique sur le "Ne le faites pas", alors qu'un amendement comme
celui qu'a déposé le chef de l'Opposition, le
député de Joliette, est un message, en plus des trois autres
arguments que j'ai évoqués pour justifier mon appui à
cette motion, on ne peut plus clair qui aura sûrement un effet sur les
comportements, sur les mentalités et sur les attitudes. Il faut aussi
Intervenir là-dessus, parce que ce ne sont pas que nos lois qui ont
posé problème, c'étaient aussi les comportements, les
attitudes et tes mentalités. En ce sens-là, je pense qu'il faut
qu'on adopte cet article, sinon il y a dans les raisonnements des
incohérences que je ne comprends pas.
La Présidente (Mme Bélanger): Mme la ministre.
Mme Lavoie-Roux: Mme la Présidente, pour la
dernière fois, je dirai que c'est une question d'appréciation
d'abord, à savoir si ce sera un meilleur message ou un moins bon
message.
M. Rochefort: Oui, mais c'est mon appréciation.
Mme Lavoie-Roux: Encore une fois, je répète que
nous avons voulu établir une différence entre la situation
où l'employé fait un accroc dans un contrat qui le lie à
son employeur et celle, c'est le deuxième cas, où il s'agit d'un
recours pour une. personne qui n'est pas en conflit avec son employeur ou pour
qui l'accroc n'est pas dans le lien de son contrat avec son employeur, mais
vraiment dans une relation avec une tierce personne qui n'a rien à faire
avec son emploi. C'est la raison principale pour laquelle on l'a fait
La deuxième raison, je l'ai évoquée tout à
l'heure. Il nous est apparu, mais là cela ne vaudrait plus, puisque vous
l'avez rattaché à ceci et que ce n'est plus rattaché
à la question du procureur versus l'établissement pour permettre
de faire les enquêtes nécessaires.
La Présidente (Mme Bélanger): M. le chef de
l'Opposition.
M. Chevrette: Mme la Présidente, je vais tenter mol aussi,
pour une dernière fois, d'expliquer ce qui se passe. Mme la ministre
nous explique quelque chose qui est faux. Elle le fait peut-être de bonne
foi, mais c'est faux. Je vais m' expliquer, puis je vais vous montrer
comment...
Mme Lavoie-Roux: Est-ce parlementaire de dire que c'est faux?
M. Rochefort: Oui.
M. Chevrette: Je pense que oui.
M. Rochefort: Ce n'est pas parlementaire de le faire, c'est
parlementaire de te dire.
M. Chevrette: Je n'ai pas dit que vous avez conté des
mensonges. J'ai dit que vous pouvez être de bonne foi, mais ce que vous
dites est faux sur le plan juridique, et je vais m'expliquer. Quand vous dites
que celui qui désobéit à ta loi, mais qui a aussi un
contrat d'exclusivité avec un hôpital et qui accepte une
rémunération déguisée d'une fondation, est, lui,
Inscrit - c'est un contrat qui le lie à un tiers qui est la fondation -
je ne nie pas cela, mais c'est formellement interdit dans la loi d'avoir une
rémunération venant d'une fondation. Lui, il a une
pénalité de nature pénale. Alors qu'un individu, un autre
D.G., qui a un contrat d'exclusivité tout comme celui qui accepte une
rémunération accrue d'une fondation a une exclusivité,
s'il oublie de demander l'autorisation pour aller donner 30 heures de cours
à l'Université du Québec à Montréal ou
à l'Université de Montréal ou ailleurs - il oublie et il
travaille, II a son contrat d'exclusivité d'emploi comme l'autre - pour
lui, cela peut aller jusqu'à la déchéance de charge.
Nous, les législateurs, nous avons à juger deux hommes qui
ont deux contrats Identiques d'exclusivité d'emploi. Il y en a un qui,
formellement, désobéit à la loi, parce que c'est une
interdiction faite et qui n'est pas laissée à
l'appréciation du conseil. C'est non, retirer de l'argent d'une
fondation, alors que pour l'autre c'est laissé à
l'appréciation du conseil qui pourrait dire: Vas-y donner des cours. Si
c'est le soir, ce n'est pas grave. Lui, ce n'est pas grave, il pourrait obtenir
toutes les autorisations, mais s'il oublie de les demander, cela peut aller
jusqu'à la déchéance de charge, puis l'autre qui,
formellement, désobéit à la loi a une petite amende.
Pensez-y un peu. Nous sommes des législateurs et, dans la
même loi, de deux bonshommes avec deux statuts identiques, avec des
contrats identiques d'exclusivité, on pénalise celui qui sera
moins grave que l'autre, parce qu'il y a une Interdiction formelle dans la loi.
Cela n'a ni queue ni tête de poursuivre le raisonnement en disant: C'est
parce qu'il a un contrat avec un tiers. Si une fondation est un tiers,
l'Université du Québec est aussi un tiers. La ville de
Montréal pourrait engager un cadre du réseau, parce qu'il...
L'exclusivité de fonction, c'est quoi? L'exclusivité de fonctions
c'est tout emploi additionnel. Ou bien il doit être autorisé ou
bien
il est Interdit, c'est clair de même.
Je trouve et je vous avoue... Savez-vous pour qui vous risquez de passer
pour ça? On va risquer de passer pour des gens qui ont fait des "deal".
Cela n'a pas de bon sens et Je le dis comme Je le pense. Cela n'a pas de bon
sens de traiter deux cadres avec deux contrats de même nature sur des
pieds différents. Pensez-y trente secondes. Cela n'a pas de bon sens. Il
n'y a aucun argument rationnel qui soft sorti d'ici pour nous convaincre de
ça. Le contrat avec des tiers! Des tiers, Je m'excuse, mais il peut y
avoir mille tiers pour qui on travaille. Vous savez ça, ce n'est pas
rien qu'une fondation.
Plus grave que ça. Celui qui déroge à un article de
la loi, de la même loi, à une interdiction formelle de cette
même loi-là, est moins pénalisé, moins susceptible
d'être pénalisé qu'un autre. Pensez-y trente secondes. On
ne justifie pas ça, à moins de penser que ça s'est
négocié ailleurs qu'ici.
La Présidente (Mme Bélanger): Mme la ministre.
Mme Lavoie-Roux: Je n'ai rien à ajouter, Mme la
Présidente.
La Présidente (Mme Bélanger): M. le
député de Laurier, est-ce que vouliez argumenter?
M. Sirros: Non, je pense que... La Présidente (Mme
Bélanger): Alors, est-ce que l'amendement est adopté?
M. Chevrette: Adopté.
Mme Lavoie-Roux: Rejeté sur division.
M. Chevrette: On va avoir du "fun" en troisième lecture,
parce qu'on va dire tout ce qu'on pense.
La Présidente (Mme Bélanger): Est-ce que l'article
non amendé est adopté?
M. Chevrette: Ce n'est pas correct.
La Présidente (Mme Bélanger): Alors, l'article 14
est adopté sur division. Nous passons à l'article 15.
Mme Lavoie-Roux: M. le Président, j'aimerais proposer
qu'on retourne à l'article 3.
La Présidente (Mme Bélanger): À l'article 3?
Mme la Présidente.
Mme Lavoie-Roux: Mme la Présidente. Est-ce que J'ai dit M.
le ministre?
La Présidente (Mme Bélanger): M. le
Président. Alors, nous...
Mme Lavoie-Roux: Alors, c'est 4, oui 4.
M. Rochefort: L'article 4? L'article 3 est fait.
Mme Lavoie-Roux: Celui qu'on a laissé en suspens.
La Présidente (Mme Bélanger): On suspend l'article
15 et on revient à l'article qui a été suspendu, l'article
3.
M. Rochefort: C'était l'article 4. Mme Lavoie-Roux:
L'article 4.
La Présidente (Mme Bélanger): L'article 4?
L'article 4.
M. Chevrette: L'article 3.
Mme Lavoie-Roux: L'article 4. Quatre.
M. Chevrette: Avez-vous fini les deux paragraphes en bas?
Mme Lavoie-Roux: Oui, oui.
M. Rochefort: Alors, c'est un nouveau texte qui est
proposé.
Mme Lavoie-Roux: Oui, parce qu'il y a plusieurs amendements. Je
pense, Mme la Présidente, que ce qui serait le mieux, ce serait de le
lire.
La Présidente (Mme Bélanger): De le lire.
Voulez-vous que Je le lise?
Mme Lavoie-Roux: Oui.
Le directeur générai d'un conseil régional
La Présidente (Mme Bélanger): Article 4 du projet
de loi. "L'article 37 de cette loi est remplacé par le suivant: "37. Le
directeur général d'un conseil régional doit, sous peine
de déchéance de sa charge, s'occuper exclusivement du travail du
conseil et des devoirs de sa fonction. "Il peut toutefois occuper un autre
emploi, charge ou fonction ou fournir un autre service si aucune
rémunération ou aucun avantage quelconque, direct ou indirect, ne
lui est accordé de ce fait. "Un directeur général peut de
même, avec l'autorisation du conseil d'administration, occuper hors du
domaine de la santé ou des services sociaux un autre emploi, charge ou
fonction ou fournir un autre service pour lequel une rémunération
lui est versée ou un avantage quelconque,
direct ou Indirect lui est accordé. "Il peut aussi, avec
l'autorisation du ministre et du conseil d'administration, occuper dans le
domaine de la santé ou des services sociaux un autre emploi, charge ou
fonction ou fournir un autre service pour lequel une rémunération
lui est versée ou un avantage quelconque, direct ou Indirect, lui est
accordé. "Il peut également occuper une charge publique
élective. 'Le conseil d'administration d'un conseil régional
doit, dès qu'il constate que son directeur général
contrevient à l'une des règles prévues au présent
article, le suspendre sans traitement ou prendre des mesures afin d'Intenter un
recours en déchéance de charge contre lui, selon la
gravité de la contravention. Il doit en outre, dans tes dix jours qui
suivent, en informer le ministre en lui Indiquant la nature du cas et les
mesures qu'il a prises. Une suspension imposée en vertu du
présent alinéa peut varier de trois à six mois. (23 h 30)
"Un directeur général déchu de sa charge devient inhabile
à occuper une charge ou un emploi dans tout conseil régional ou
établissement public pour la période d'inhabilité
déterminée par le jugement Cette période ne peut
excéder trois ans. "La démission d'un directeur
général pour cause de contravention aux règles
prévues au présent article met fin à tout recours en
déchéance de charge Intentée contre lui pour ce
motif.'
Mme la ministre.
Mme Lavoie-Roux: II y a le dernier aliéna qui,
évidemment, devrait normalement être retiré, puisqu'on a
fait disparaître la question de la démission.
Ce que nous avons voulu faire dans le deuxième paragraphe, c'est
répondre aux préoccupations que certains avaient de pouvoir faire
du travail bénévole. D'après certains, ce n'était
pas clair si cela leur laissait la latitude de faire du travail
bénévole ou non. On leur a dit qu'il n'y a pas de
problème.
Le troisième, c'est que le directeur général peut,
avec l'autorisation du conseil d'administration, occuper un autre emploi et
c'est au conseil d'administration de juger si cet autre emploi vient en conflit
avec ses responsabilités comme D.G. ou encore avec l'occupation de son
temps par exemple. Je pense qu'en général cela couvrira des
situations comme l'enseignement ou des choses de ce genre.
Le dernier, c'est ce qui est déjà prévu dans la loi
et qui l'est aussi pour le directeur générai d'un conseil
régional, la charge publique élective. Maintenant, ce sont les
sanctions qui sont prévues, comme le conseil d'administration, et nous
les avons modifiées pour les rendre plus nuancées ou plus
modulées si on veut Alors, je ne le relirai pas. Il y a également
une modifica- tion, soit de ne pas excéder trois ans dans le cas d'une
déchéance. J'Imagine que vous allez nous demander de retirer le
dernier aliéna.
M.Rochefort: Vous l'avez fait?
Mme Lavoie-Roux: Bien, c'est-à-dire qu'on l'a fait plus
loin, mais, là, c'est parce qu'on l'avait. II n'y a pas de
problème.
M. Rochefort: J'imagine que vous allez être
cohérents.
La Présidente (Mme Bélanger): M. le chef de
l'Opposition.
M. Chevrette: Mme la Présidente, j'aurais un amendement au
premier aliéna. Étant donné qu'on...
La Présidente (Mme Bélanger): M. le chef de
l'Opposition, on étudie ces amendements aliéna par
aliéna.
M. Chevrette: Paragraphe par paragraphe, cela va mieux que de se
tirer en l'air, parce qu'on a accepté de jouer comme cela lors de
l'amendement 3.
La Présidente (Mme Bélanger): Oui, cela va.
M. Chevrette: Cela ne me fait rien d'y aller globalement, mais je
viens de déposer une proposition globale et on s'est rendu compte
à l'usage, l'autre jour, que cela mêlait tout le monde.
La Présidente (Mme Bélanger): Alors, c'est
paragraphe par paragraphe.
M. Chevrette: Oui. Concernant le paragraphe 1, je serai contre
pour le motif suivant et d'autant plus après ce qui vient de se passer.
On n'est quand même pas pour placer un individu qui respecterait son
exclusivité de tâche dans le cas où il se verrait trop
pénalisé. Je pense qu'il faut prendre absolument le chemin du
temps plein et non pas de l'exclusivité d'emploi.
Donc, l'amendement se lirait comme suit: "Le directeur
général d'un conseil régional doit se consacrer à
temps plein à l'accomplissement de ses fonctions." Cela fait suite
à plusieurs revendications d'à peu près tous les groupes
concernant la notion d'exclusivité. Temps plein, cela veut dire qu'il
est à la disposition 24 heures par jour, sept jours par semaine.
Mme Lavoie-Roux: Écoutez, si...
M. Chevrette: Mais, cela ne l'empêche pas.. C'est la notion
de temps plein versus exclusivité d'emploi.
Mme Lavoie-Roux: Parmi les raisons pour
lesquelles on a été obligé d'intervenir et de
préciser le temps plein, c'est que le temps plein était vu par
certains comme du 9 à 5, et, à ce moment-là, autant faire
sauter tout le reste, parce que le reste ce sont des tempéraments a
l'exclusivité d'emploi.
M. Chevrette: C'est évident que. si je l'ai mis au premier
paragraphe, c'est parce que je sais que cela dispose du reste, madame.
Mme Lavoie-Roux: C'est cela.
M. Chevrette: Je n'aurais pas eu la mauvaise foi d'attendre
à la fin pour vous faire l'amendement sur le premier paragraphe.
Mme Lavoie-Roux: Ce que je veux dire - laissez-moi parler quand
même - c'est l'ambiguïté créée autour de la
notion d'emploi à temps plein qui a fait cela. Comme je l'ai
déjà expliqué, le temps plein a toujours été
intreprété comme de l'exclusivité d'emploi. Dans les
faits, cela n'a pas été le cas. Alors, nous croyons aujourd'hui
qu'il faut revenir a cette notion d'exclusivité de temps plein -
uniquement pour les directeurs généraux et les cadres
supérieurs, parce que cela nous apparaît la meilleure façon
d'éviter les problèmes que nous avons connus. Ce n'est pas une
notion nouvelle. C'est une notion qui a été dans la loi jusqu'en
1982. On a introduit à ce moment-là une autre notion qui a
créé des problèmes, des ambiguïtés
d'Interprétation et c'est la raison pour laquelle nous ne pourrons pas
appuyer l'amendement du chef de l'Opposition.
La Présidente (Mme Bélanger): M. le
député de Gouin.
M. Rochefort: Je ne sais pas si vous me permettez. J'aurais une
question à poser au député de Joliette. J'avoue que je
comprends son raisonnement, mais au premier paragraphe on parle du directeur
général d'un conseil régional. Là, j'avoue que je
ne suis plus tellement, même à l'intérieur de son
raisonnement, parce que là, s'il y a quelqu'un pour qui il me semble
évident que lui doive se consacrer pleinement à son affaire,
c'est bien le directeur général d'un conseil régional.
Peut-être ailleurs, mais là?
M. Chevrette: Dans la logique où l'on était contre
la déchéance automatique, moi, je prétends - d'autant plus
qu'on a réglé le sort des directeurs généraux qui
acceptaient de retirer de l'argent d'une fondation - que l'on ne peut pas
placer en position de déchéance des individus pour qui
l'exclusivité de fonctions a pour effet de leur enlever toute
possibilité, à moins de permission expresse du conseil
d'administration ou de la ministre...
Mme Lavoie-Roux: En réalité, il n'est plus
là.
M. Chevrette: ...d'aller gagner une cent à
l'extérieur, soit qu'il ait un cachet à la suite d'une
conférence et qu'il n'a pas eu l'autorisation, etc., soit qu'il s'engage
à donner 15 heures de cours, par exemple, en administration dans le
cadre d'un bac. La notion de temps plein, cela couvre qu'il est à la
disposition, mais que, s'il n'est pas requis, il peut faire autre chose. Donc,
le type n'est pas en position de pénalité avec la notion de temps
plein, alors qu'il l'est dans une position d'exclusivité.
M. Rochefort: Moi, je comprends la réponse du
député de Joliette. Mais, Mme la Présidente, je pense
qu'on a besoin de lui tout le temps, pas seulement lorsqu'il est
considéré comme requis.
La Présidente (Mme Bélanger): M. le
député de Sainte-Anne.
M. Rochefort: Si vous permettez? Je pense que, par le
troisième paragraphe, justement, il va pouvoir en discuter avec son
conseil et, là, ils vont décider cela, disons, plutôt
à douze qu'à un.
La Présidente (Mme Bélanger): M. le
député de Sainte-Anne.
M. Polak: Mme la Présidente, j'aurais suivi le chef de
l'Opposition, parce que, moi aussi, j'avais beaucoup de problèmes avec
ce principe de l'exclusivité quand les témoins sont venus ici
témoigner. Mais, quand on voit maintenant le reste de l'article, parce
que cela, c'est tout nouveau, cela ne se trouve pas dans le texte de la loi -
il faut lire tout l'ensemble - moi, je considère qu'il y a d'abord le
principe d'établi et ensuite les exceptions qui vont assez loin. Il y en
a en-dedans du domaine et hors du domaine, il y a une distinction de faite. Je
pense que la règle du jeu, ils vont la suivre. Je suis capable de vivre
avec cette définition. Autrement, si cela ne se trouvait pas là,
je ne vous aurais pas appuyé, dans ma pensée,
évidemment.
Des voix: Ha, ha, ha!
La Présidente (Mme Bélanger): Alors, est-ce que le
sous-amendement est adopté?
Mme Lavoie-Roux: Rejeté sur division.
La Présidente (Mme Bélanger): Rejeté sur
division. Alors, on passe au premier paragraphe. Est-ce que le premier
paragraphe est adopté?
Mme Lavoie-Roux: Adopté.
M. Chevrette: Sur division.
La Présidente (Mme Bélanger): Alors, nous
passons au deuxième paragraphe. Mme la ministre.
Mme Lavoie-Roux: Bien, écoutez. Je pense qu'il parle par
lui-même. "Il peut toutefois occuper un autre emploi, charge ou fonction
ou fournir un autre service si aucune rémunération ou aucun
avantage quelconque, direct ou Indirect, ne lui est accordé de ce
fait."
La Présidente (Mme Bélanger): Est-ce que te
deuxième paragraphe est adopté?
M. Chevrette: Adopté.
La Présidente (Mme Bélanger): Le deuxième
paragraphe est adopté. On passe au troisième paragraphe.
Mme Lavoie-Roux: C'est la demande de l'autorisation au conseil
d'administration pour des occupations, si je peux dire, hors réseau.
La Présidente (Mme Bélanger): Est-ce que te
troisième paragraphe est adopté?
M. Chevrette: Adopté.
La Présidente (Mme Bélanger): Le troisième
paragraphe est adopté. J'appelle le quatrième paragraphe.
Mme Lavoie-Roux: C'est occuper une fonction additionnelle dans te
domaine de la santé ou des services sociaux. Il peut être
appelé, pour une période donnée, à occuper à
temps partiel une fonction dans un établissement ou un conseil
régional. C'est ce qui existe actuellement dans la loi.
M. Rochefort: On est seulement au quatrième paragraphe?
Est-ce cela?
La Présidente (Mme Bélanger): Oui.
M. Polak: Le quatrième paragraphe, c'est
l'Université du Québec, les cours.
M. Rochefort: J'ai une question, Mme la Présidente.
Mme Lavoie-Roux: Oui.
La Présidente (Mme Bélanger): M. le
député de Gouin.
M. Rochefort: II ne pourrait pas se produire... Je comprends le
raisonnement du libellé tel qu'il est, mais ne pourrait-Il pas se
produire des situations où la ministre et le conseil d'administration ne
s'entendraient pas, parce qu'il faut l'autorisation des deux? Je comprends te
raisonnement, mais j'essaie de le retourner...
Mme Lavoie-Roux: Oui.
M. Rochefort ...pour éviter qu'on se mette dans des
situations.
Mme Lavoie-Roux: Si le conseil d'administration refusait, parce
que c'est ordinairement à la demande de la ministre que...
M. Rochefort: Pour cela, ]e pense qu'il n'y a pas... Pour moi,
dans l'économie générale de ce qu'on est en train de
faire, cela va.
Mme Lavoie-Roux: Oui.
M. Rochefort: Je pense plutôt à des situations
où le conseil dit oui et la ministre non. Cela crée une
drôle de dynamique, n'est-ce pas?
Mme Lavoie-Roux: À ce moment-là, cela va finir
là S'il manque une autorisation, que ce soit celle du conseil ou que ce
soit celle de la ministre, cela va mourir dans l'oeuf.
La Présidente (Mme Bélanger): Mme la ministre,
j'aurais une question à vous poser.
Mme Lavoie-Roux: Oui.
La Présidente (Mme Bélanger): C'est peut-être
inusité... Pardon?
M. Joly: J'ai levé la main avant vous, Mme la
Présidente.
Mme Lavoie-Roux: Ha, ha, ha!
La Présidente (Mme Bélanger): Ah! Je m'excuse,
allez-y, M. le député. Je me suis reconnue avant vous, je
m'excuse, c'est de l'égoïsme. Je vous reconnais, M. le
député de...
M. Joly: ...Fabre.
La Présidente (Mme Bélanger): ...Fabre.
M. Joly: Merci, Mme la Présidente. J'Imagine que, en toute
logique, la première permission est accordée par le conseil
d'administration et de là, la demande est acheminée à la
ministre.
Mme Lavoie-Roux: En général, c'est ce qui se
produit dans les faits, mais il peut y avoir des situations différentes.
La ministre peut demander au conseil d'administration de lui prêter, pour
une fonction particulière, dans un laps de temps donné, les
services de son directeur général. Jusqu'à présent,
à ma connaissance, il a toujours accepté, mais il pourrait
arriver, comme dit le député de Gouin, qu'à un moment
donné, le conseil d'administration refuse, J'imagine qu'il Invoquera
quand même des motifs sérieux pour un tel refus, soit que leur
institution ne peut pas se dégager de son directeur
général ou...
M. Rochefort: Moi, c'est l'inverse qui me tracasse. Le conseil
dit oui et la ministre dit non.
M. Joly: Le conseil dit oui et vous, vous tranchez
négativement ou le ministre de l'époque tranchera
négativement.
M. Rochefort: C'est l'Inverse qui me tracasse, moi.
Mme Lavoie-Roux: Oui. J'imagine la situation inverse qui pourrait
se présenter. Si on se trouvait, disons, avec un conseil
d'administration qui nous demanderait trois fois, c'est-à-dire d'une
façon répétitive, que son directeur générai
puisse occuper deux fonctions dans deux établissements
différents. Je pense que, selon l'importance de l'établissement,
la ministre dirait: Écoutez, je trouve que ce n'est pas raisonnable. On
me l'a déjà accordé pour une journée dans un
établissement, vous me le demandez maintenant pour une journée
dans un autre ou pour deux jours dans l'autre. Je pense que le directeur
général ne sera pas capable de remplir sa fonction dans son
établissement propre. J'essate...
M. Joly: J'ai aussi un commentaire. J'imagine qu'à ce
moment-là on serait en train de prouver que le directeur
générai n'est pas trop en demande. Si on peut...
Mme Lavoie-Roux: ...pas trop en demande dans son institution.
M. Joly: ...dans son institution. Mme Lavoie-Roux: Ha, ha,
ha!
M. Rochefort: Mme la Présidente, la ministre me permettra
sûrement de dire au député de Fabre qu'il porte tout un
jugement...
M. Joly: Non, mais...
M. Rochefort: ...sur bon nombre de situations...
M. Joly: ...si tel est le cas...
M. Rochefort: ...qui existaient il n'y a pas si longtemps.
M. Joly: ...de façon répétitive, si tel est
le cas, à ce moment-là, je me poserais des questions. Si on peut
le sortir à volonté, à ce moment-là, est-ce que
l'Institution en a tant besoin que cela? (23 h 45)
La Présidente (Mme Bélanger): La question que je
voulais poser, Mme la ministre, c'est: si le directeur général
est engagé à temps plein, est payé à temps plein et
au salaire maximum, pourquoi, s'il va travailler dans un autre
établissement de santé, doit-il avoir une autre
rémunération?
Mme Lavoie-Roux: C'est un pourcentage. Il y en a qui y vont
gratuitement, je ne sais pas pourquoi. C'est parce qu'ils sont-La
Présidente (Mme Bélanger): Ils sont zélés.
Mme Lavoie-Roux: ...généreux. M, Rochefort:
Ils ont la vocation.
Mme Lavoie-Roux: C'est cela. En général, c'est un
pourcentage supplémentaire. Ce n'est pas une double
rémunération, mais un pourcentage de ta
rémunération du directeur général qui est
versé. Il me semble que c'est 15 %. Je ne vous l'assurerais pas. Il
faudrait que je le vérifie. Souvent, il peut arriver qu'ils soient
obligés de remplir la leur pendant cinq jours et aller les soirs et les
fins de semaine travailler dans l'autre Institution.
La Présidente (Mme Bélanger): D'accord, cela
répond à ma question. Est-ce que le paragraphe 4 est
adopté?
Mme Lavoie-Roux: Adopté.
La Présidente (Mme Bélanger): J'appelle le
paragraphe 5.
M. Polak: J'ai une question.
La Présidente (Mme Bélanger): M. le
député de Sainte-Anne.
M. Polak: Je viens juste de penser qu'il peut occuper une charge
publique élective. Supposons qu'il se présente comme conseiller
municipal à Montréal, c'est tout un travail. Cela prend
énormément de temps, le comité exécutif, etc.
Est-ce qu'il peut continuer à être directeur
général, à donner tout son temps et avoir un travail qui
l'implique vraiment beaucoup?
M. Rochefort: Mme la Présidente, je veux seulement attirer
l'attention du député de Sainte-Anne sur le fait que, dans ta Loi
sur les élections dans certaines municipalités, il existe des
possibilités de congé sans traitement partiel ou total.
M. Chevrette: C'est une loi...
M. Rochefort: Retenons pour le monde municipal et pour le cas que
le député mentionne la notion de congé sans traitement
partiel.
M. Chevrette: Je pensais que c'était plus charge
élective dans les CRSSS par exempte.
M. Rochefort: Bien non.
Mme Lavoie-Roux: Charge publique élective.
M. Rochefort: On parle de commissions scolaires, de
municipalités.
Mme Lavoie-Roux: Ensuite, je pense aussi, pour quelqu'un qui est
directeur général, qu'il ne faut pas écrire tous les
détails, même s'il dit qu'il s'en va comme conseiller municipal
à la ville de Montréal. Je me rappelle à la CECM que
quelqu'un y était allé, je pense qu'il est encore là, M.
Berthelet. Cette personne était partie - cela fait déjà
quelques années - comme conseiller municipal à la ville de
Montréal. Il nous avait demandé l'autorisation. Pour nous, il
s'agissait de nous assurer que cela n'entrait pas en conflit, parce qu'il avait
des classes - c'était un enseignant - de nous assurer que ses
élèves... Je pense que c'est au conseil d'administration de
s'assurer qu'il ne passera pas quatre jours sur cinq dans sa charge de
conseiller. Cela reste un jugement. Généralement, les gens
s'entendent avec leur conseil d'administration. Il fallait quand même
confirmer le fait des droits de citoyen et c'est l'Idée de ce
paragraphe.
La Présidente (Mme Bélanger): Est-ce que le
paragraphe 5 est adopté?
Des voix: Adopté.
La Présidente (Mme Bélanger): J'appelle le
paragraphe 6.
M. Chevrette: Les paragraphes 6, 7 et 8, à mon point de
vue, doivent être remplacés pour être tout à fait
cohérents avec ce que nous avons voté à l'article 14. Je
propose donc un amendement pour qu'on ait un poids une mesure. "L'article 37
tel que proposé est modifié par le remplacement des paragraphes
6, 7 et 8, par le suivant: "Le directeur général qui contrevient
au présent article commet une infraction et est passible, sur poursuite
sommaire, d'une amende égale au double de ta somme ou de la valeur de
l'avantage qu'il a reçu." Ceci, c'est traiter le monde sur un pied
d'égalité!
M. Rochefort: Adopté.
La Présidente (Mme Bélanger): M. le
député de Gouin.
M. Rochefort: Autant l'amendement du député de
Joliette me fait sourire, autant je croîs toutefois qu'il faut dire qu'il
fait la preuve par l'absurde que, tantôt, nous avons commis une
erreur.
La Présidente (Mme Bélanger): Mme la ministre.
Mme Lavoie-Roux: Je n'ai rien à ajouter. M. Chevrette:
Ah Seigneur Jésus!
La Présidente (Mme Bélanger): On va savoir si
l'amendement est recevable. L'amendement est recevable. Alors, M. le chef de
l'Opposition.
M. Chevrette: Ce qu'on a voté tantôt, c'est que si
un directeur général avait un contrat d'exclusivité de
fonction et que, sachant qu'il n'avait pas le droit de toucher aux montants
d'argent d'une fondation, il le faisait pareil en désobéissance
carrée à la loi, la seule pénalité qu'il avait,
c'était une poursuite pénale allant du simple au double de ce
qu'il avait touché comme avantage. Là, on en arrive avec un
directeur général qui a un contrat d'exclusivité de
fonction exactement comme l'autre, mais qui oublie de dire à son
directeur qu'il va enseigner quelques heures, pour aller se chercher 300 $ ou
400 $, et lui. Il va jusqu'à la déchéance de charge. Cela
n'a pas de bon sens. Qu'on lui donne le même type de
pénalité au moins qu'à celui qui contrevient ouvertement
à la loi. Je pense qu'on est cohérent comme groupe, mais on ne
peut pas aller à une déchéance de charge pour quelqu'un
qui commet une Infraction même de beaucoup Inférieure à
l'autre qui est en flagrant délit de violation de loi, puis on l'envoie
en déchéance de charge cette fois-ci.
Quand on vote quelque chose pour une catégorie de directeurs,
c'est-à-dire deux directeurs identiques avec les mêmes deux
contrats d'exclusivité de fonction, on doit les traiter sur un pied
d'égalité, sinon cela sent mauvais, cela sent quelque chose de
pas bon, cela veut dire quelque chose de pas correct. Ce sont des gens
liés à des tiers, l'argumentation de la ministre ne tient pas,
elle ne tient absolument à rien, parce que l'Université du
Québec, dans mon exemple, est un tiers tout autant qu'une fondation.
Qu'on y pense très sérieusement Si tantôt on a voulu
adoucir parce que c'était une fondation et qu'on n'adoucit pas parce que
c'est un tiers autre qu'une fondation, alors que ce sont deux statuts
Identiques de directeur général, je vous avoue que je ne le
laisserai pas passer, pour le moment en tout cas et je n'ai pas l'Intention de
le laisser tomber tout de suite.
La Présidente (Mme Bélanger): M. le
député de Sainte-Anne.
M. Polak: Mme la Présidente, de la manière dont je
vois l'exemple que le chef de l'Opposition donne de cours à
l'Université du Québec, il faut bien comprendre que, d'abord,
cette situation est couverte dans les alinéas précédents.
Généralement, ce monsieur-là va obtenir la permission, il
n'y a pas de problème.
M. Chevrette: S'il le fait sans l'obtenir?
M. Polak: S'il n'a pas demandé la permission, cela ne veut
pas dire qu'il y a tout de suite un recours en déchéance.
J'imagine ce qui arrive en pratique, quelqu'un constate que vous êtes en
train d'enseigner et ça ne se fait pas, c'est la nouvelle règle
du jeu, etc. Pour mol, d'abord, le conseil régional peut encore
rétroactivement donner le consentement. Il n'y a rien là. C'est
une petite technicité secondaire. C'est vraiment ce que vous avez
appelé une petite contravention. Le cas qu'on couvre ici, c'est vraiment
là où on constate un conflit d'intérêts, là
où on est allé explicitement contre la règle, et c'est un
cas beaucoup plus grave.
La petite situation que vous décrivez pour le directeur
général à l'Université du Québec, il peut
même rétroactivement... Il n'y a personne qui va s'opposer
à cela, il va dire à ce conseil: Excusez-moi, J'ai oublié
de faire la demande. Ils vont l'autoriser. Il n'y a rien là. L'autre
jour, vous m'avez dit...
Mme Lavoie-Roux: ...intelligent.
M. Chevrette: Vous parlerez à votre tour.
M. Polak: La manière que c'est écrit, cela couvre
une situation assez grave. Je peux vivre avec cela.
La Présidente (Mme Bélanger): M. le chef de
l'Opposition.
M. Chevrette: Mme la Présidente, je suis surpris qu'un
avocat, un homme de droit...
Une voix: En vertu de quoi?
La Présidente (Mme Bélanger): C'est
l'alternance.
M. Chevrette: ...ne cherche pas à faire en sorte qu'il y
ait une cohérence face à deux gestes similaires. imaginez-vous!
Aller en désobéissance directe à la loi, cela vaut une
pénalité; puis omettre de demander une autorisation, omettre
d'obtenir une autorisation préalable peut conduire à la
déchéance. Dans un réseau de 900 établissements,
vous savez qu'il y en a qui sont guettés comme des souris. Si on
découvre qu'il y en a qui donnent quelques cours sans autorisation ou
autre chose, cela part en guerre dans un conseil. Vous ne savez peut-être
pas tous comment cela marche, mais c'est l'occasion rêvée de se
départir d'un directeur. Ils vont jusqu'à la
déchéance. Vous-mêmes, vous avez voté
précédemment pour un article de loi comme quoi aller chercher de
l'argent dans une fondation, c'était illégal, défendu par
la loi, et à lui. vous ne chargez qu'une amende. Entre vous et moi, en
quoi cela pourrait-il nuire à un établissement qu'un gars ait
oublié de demander une permission? Pourtant, il est soumis à la
déchéance. Cela n'a ni queue ni tête. Cela sent le "deal"
hors assemblée. C'est cela que ça sent.
Mme Lavoie-Roux: Je pense que M. le chef de l'Opposition va
au-delà de ce qu'il veut véritablement exprimer, quand il insinue
que des "deals' ou quoi que ce soit... Je pense que c'est imputer des motifs
Indignes...
M. Chevrette: Mme la ministre, ne m'obligez pas à dire ce
que je sais.
Mme Lavoie-Roux: Je voudrais... Dites donc ce que vous savez.
Dites-le donc ici! Dites-le tout de suite!
M. Chevrette: Les négociations se sont faites... Vous
savez qu'il y a eu des négociations sur ces articles. Il y a eu des
rencontres immédiatement après la commission parlementaire.
Voyons!
M. Sirros: Mme la Présidente...
Mme Lavoie-Roux: Écoutez, cet article était dans la
loi. Tenez-vous tranquille! L'article était dans la loi.
M. Chevrette: II y a eu des négociations. Dites-moi le
contraire.
Mme Lavoie-Roux: il n'y a pas eu de négociations.
M. Chevrette: II y eu quoi d'abord? Des échanges?
Mme Lavoie-Roux: Écoutez, tes gens...
M. Chevrette: Vous n'appelez pas cela des
négociations.
Mme Lavoie-Roux: On s'est parlé après, voyons...
Comme on fait chaque fois que des invités viennent Voyons donc!
M. Chevrette: C'est correct.
Mme Lavoie-Roux: Retirez donc ce que vous dites. Avant de dire
des choses...
M. Sirros: Mais qu'est-ce que vous dites au juste?
Mme Lavoie-Roux: Aller dire qu'on a négocié pour
l'article 14 alors qu'il était déjà dans la loi...
La Présidente (Mme Bélanger): À l'ordre!
M. Chevrette: Cela n'a pas de sens de donner deux poids deux
mesures. Aucun bon sens...
Mme Lavoie-Roux: Ça, c'est une autre affaire. Vous pouvez
apprécier cela comme ça, mais n'allez pas dire qu'on a
négocié l'article 14 qui était déjà dans la
loi quand on l'a déposée.
La Présidente (Mme Bélanger): M. le
député de Laurier.
M. Sirros: Si le député de Joliette essayait de
faire ta preuve par l'absurde de cela, tout ce qu'il a réussi à
faire, c'est de prouver que ce qu'il avance est absurde. Soit que le
député de Joliette mette clairement sur la table les Insinuations
qu'il fait soit qu'il n'est pas un homme qui peut effectivement aller au bout
de ce qu'il pense. S'il sait quelque chose qui aurait été croche,
entre guillemets, qu'il te mette sur la table. S'il avance des choses, qu'il le
fasse comme un parlementaire devrait le faire et qu'il parte clairement.
Autrement, qu'il cesse de faire des Insinuations qui ne lui font pas honneur,
parce que, normalement, il se comporte avec une certaine droiture.
Il essaie depuis longtemps de prouver qu'il y a deux poids deux mesures,
etc. Il manque un élément fondamental au député de
Joliette.C'est qu'il y a une différence très nette que j'ai
essayé d'expliquer à plusieurs reprises et d'autres ont
essayé aussi, mais II refuse de la voir. Je vais essayer une
dernière fois.
La situation de conflit d'intérêts porte un
préjudice à l'établissement, à l'employeur. Une
situation où une personne ne respecte pas l'engagement
d'exclusivité de fonctions porte un préjudice à
l'établissement, à l'employeur. Une situation où une
personne accepte une somme d'argent d'une tierce personne ou d'une fondation,
parlons clairement, est contraire à la loi. Elle a une amende à
payer. II y a une différence très nette entre le fait de porter
préjudice à un établissement et... On a parlé de
tierce personne, mais le chef de l'Opposition l'a utilisé dans le
mauvais sens. J'irai jusqu'à dire qu'il l'a fait volontairement pour
pouvoir insinuer des choses qu'il n'a pas mises sur la table par la suite ou
qu'il ne peut pas justifier. Mais il est clair dans mon esprit qu'il y a une
différence entre le fait de porter préjudice à un
établissement et faire quelque chose que la loi dit qu'on ne doit pas
faire.
Pour la deuxième chose, une amende est prévue dans la loi.
Pour les deux premières catégories, il y a une gradation entre
les deux. Il y a quelque chose qui rompt le lien entre l'employeur et
l'employé, parce que c'est à l'employeur que l'employé
porte préjudice. J'espère qu'il comprend. S'il a
l'honnêteté d'avancer des choses qui justifieraient les
insinuations qu'il a faites, qu'il le fasse ou, tout au moins, qu'il accepte de
voir une certaine logique qui existe très clairement pour ceux qui
veulent la voir.
M. Chevrette: Mme la Présidente...
La Présidente (Mme Bélanger): M. le chef de
l'Opposition, cela prendrait..
M. Chevrette: II reste une minute, Mme la Présidente.
La Présidente (Mme Bélanger): Il reste une minute.
M. le chef de l'Opposition.
M. Chevrette: Premièrement, celui qui accepte une somme
d'argent d'une fondation crée tout autant un préjudice que
l'autre. Il crée un préjudice en prenant de l'argent dans une
fondation qui est spécifiquement... Bien quoi? Il prendrait de l'argent
qu'il n'a pas le droit de prendre en aucune façon et il ne
créerait pas de préjudice?
M. Sirros: Il continue de donner son exclusivité de
fonctions...
M. Chevrette: Je n'ai pas fini et je vous ai
écouté, moi. C'est correct. C'est à moi de parler
là...
M. Sirros: Oui, vous avez coupé la parole au monde assez
de fois...
M. Chevrette: Écoutez et vous parlerez à votre
tour.
La Présidente (Mme Bélanger): M. te
député de Laurier. À l'ordre! M. le chef de
l'Opposition.
M. Chevrette: Ne grimpez pas dans les rideaux, là. Vous ne
m'énervez pas le poil des jambes seulement. Cela ne m'énerve
pas.
M. Sirros: Moi non plus.
M. Chevrette: Premièrement, quelqu'un qui fait cela
crée un préjudice, même à la population en
général à part cela. Quand il arrive à se
placer...
M. Sirros: Question de règlement, Mme la
Présidente.
La Présidente (Mme Bélanger): M. le
député de Laurier.
M. Sirros: Jusqu'à maintenant, cela, a été
très bien et, en tout cas, je vous fais remarquer qu'il est maintenant
minuit, Mme la Présidente.
La Présidente (Mme Bélanger): La commission ajourne
ses travaux sine die.
(Fin de la séance à minuit)