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(Onze heures quarante-quatre minutes)
Le Préskient (M. Bélanger): À l'ordre, s'il
vous plaît!
La commission des affaires sociales se réunit afin de poursuivre
l'étude détaillée du projet de loi 97, c'est-à-dire
la loi modifiant la Loi sur les services de santé et" les services
sociaux. J'appelle donc l'article 1 du projet de loi 97.
Nouvel article 1
Mme Lavoie-Roux: Alors, M. le Président, je ne voudrais
pas être très longue. On se souviendra que l'article 1 avait pour
objectif de venir corriger une situation...
Des voix:...
Le Président (M. Bélanger): Alors, si vous voulez
continuer, Mme la ministre.
Mme Lavoie-Roux: Alors, je disais que l'article 1 avait
été prévu dans le projet de loi pour venir corriger une
situation qui a été créée par un jugement de la
Cour d'appel relativement à une contestation qui avait été
adressée dans un premier temps à la Cour supérieure
où nous avions eu gain de cause et ensuite à la Cour d'appel
où le juge a rendu le jugement suivant, en disant que ce n'était
pas légitime pour le gouvernement de pouvoir prendre de telles mesures,
mais que cela ne pouvait pas relever uniquement d'une décision du
Conseil des ministres, que cela devait avoir une assise juridique.
C'était l'esprit de l'article 1.
Nous avons eu des représentations qui nous ont été
faites, entre autres par l'association des étudiants du Québec et
par la Fédération des médecins résidents et
Internes du Québec, indiquant qu'ils interprétaient la clause
différemment. Je pense que dès leur présence ici, et
d'ailleurs j'avais eu des rencontres avec eux, j'avais reconnu que je pouvais
comprendre tes appréhensions que l'article t, tel que libellé,
pouvaient leur créer. Alors, aujourd'hui, M. le Président,
j'arrive avec un article 1 rédigé différemment et... Je
pense qu'on a passé le papillon? Ah bon! on va vous passer le
papillon.
Alors, je vais vous le lire. La Loi sur les services de santé et
sur les services sociaux est modifiée par l'insertion, après
l'article 3, de l'article suivant: "3.1 Le gouvernement détermine
à chaque année le nombre de postes de stagiaires disponibles dans
tes programmes de formation médicale post-doctorale. Ce nombre comprend:
"1° les stages de formation en omnipratique ou en médecine de
famille; "2° les autres stages de formation requis pour l'une ou l'autre
des spécialités reconnues dans un règlement pris en
application de la Loi médicale (L.R.Q., chapitre M-9). "Le gouvernement
peut, en vue de favoriser la répartition qu'il estime rationnelle des
ressources médicales entre les régions, autoriser à chaque
année certains des postes prévus au paragraphe 2° du premier
alinéa, conditionnellement à l'acceptation par les stagiaires
d'un engagement assorti d'une clause pénale, le cas
échéant, à oeuvrer pour une période de quatre ans
dans la région ou l'établissement déterminé par le
ministre. Les postes ainsi déterminés ne peuvent excéder
30 % du nombre total des postes prévus au paragraphe 2" du premier
alinéa. "Lorsqu'un poste visé au deuxième alinéa
n'est pas comblé, il devient automatiquement un poste de stagiaire en
formation d'omnipratique - ceci répond à une Inquiétude...
En tout cas, je m'excuse, je n'ai rien dit. - ou de médecine de famille
sans être assorti d'un engagement à oeuvrer dans une région
ou un établissement déterminé. "Le gouvernement peut en
outre, s'il le juge opportun, autoriser, aux conditions prévues au
deuxième alinéa, certains postes supplémentaires en
formation médicale post-doctorale destinés aux étudiants
diplômés d'une université ou école située
hors du Canada et des États-Unis. "Le nombre de postes visés au
deuxième alinéa est déterminé après
consultation par le ministre de la Corporation professionnelle des
médecins du Québec, des doyens de facultés de
médecine du Québec et des conseils de la santé et des
services sociaux des régions où les stagiaires doivent
oeuvrer."
Alors, en fait, c'est indiquer les balises quant aux étudiants
qui pourraient se prévaloir de postes désignés,
particulièrement pour aller en régions éloignées,
mais encore une fois sur une base volontaire, mais assortie des conditions qui
sont ici, qui sont les conditions actuelles appliquées dans le cas des
médecins immigrants qui ont obtenu un poste d'internat rotatoire: une
vingtaine en 1985, trente en 1986-1987 et trente en 1987-1988 et
également pour les postes de spécialistes qui ont
été prévus en sus des postes réguliers pour aller
pratiquer en régions éloignées. Alors, je pense que cela
indique très bien à qui cela s'adresse et je pense que les
appréhensions qui, je le dis, encore une fois pouvaient être
fondées seront corrigées par ces balises.
Le Président (M. Bélanger): M. le
député de Joliette.
M. Chevrette: M. le Président, c'est tout un nouvel
article. Je vais le relire très attentive-
ment, mais au premier coup d'oeil, non seulement Mme la ministre
règle le problème surtout juridique, mais elle définit le
"pattern" éventuel. C'est comme cela que je le saisis. Donc, c'est loin
d'être ce qu'on nous a dit jusqu'à maintenant: Qu'elle n'apportait
cet amendement que pour boucher son trou juridique. Moi, c'est comme cela que
j'ai interprété vos discours depuis le début dans cette
commission. Mais ce qu'on vous faire dire, Mme la ministre, sans être
légiste, c'est que dorénavant voici comment cela va fonctionner
à part cela. Personnellement, je vous avoue que ce n'est pas ce que j'ai
compris. J'ai compris que vous aviez peur de voir revenir des médecins
étrangers qui se sont vu octroyer des postes et qu'ils ne soient plus
tenus de respecter leur engagement et leur parole. Donc, j'ai compris que vous
aviez peur que les trois ou quatre qui sont en Abitibi rentrent à
Montréal demain matin parce qu'il y avait un trou juridique à la
suite du jugement de la Cour d'appel, mais vous ne précisiez pas pour le
moment, vous n'aviez pas annoncé, en tout cas à ce que je
comprends, comment vous régleriez l'avenir. Vous corrigiez le
passé, et cela m'apparaissait clair et évident dans vos propos
depuis le début. Pour avoir contacté des étudiants, pour
avoir parlé avec des représentants de la FMRIQ, ce n'est pas du
tout ce qu'on attendait. On attendait la fermeture du trou juridique pour
éviter que les médecins étrangers qui avaient
accepté d'aller en Abitibi ou sur la Basse-Côte-Nord ou en
Gaspésie pour qu'il n'y ait pas un retour Important ou massif de ces
gens-là. Et je vous ai parlé moi-même du trou juridique
d'une façon rétroactive.
Mme Lavoîe-Roux: Cela va venir dans un autre article.
M. Chevrette: Je comprends, mais il y avait deux choses dans
cela: II y avait, premièrement, corriger le jugement de la Cour d'appel
pour éviter qu'il rentre, et pour s'assurer que cela avait un effet
certain pour que cela ne rentre pas, on avait un effet rétroactif dans
la proposition que vous faisiez. C'est ce que j'ai compris hier matin: Vous
alliez donc au Conseil des ministres vous chercher non pas une nouvelle
décision en fonction de l'avenir, vous alliez chercher une
décision quant au caractère rétroactif de la loi. C'est de
même que j'ai compris cela. Pardon?
M. Sirros: J'ai eu peur d'adresser la parole au
député de Joliette, M. le Président.
M. Chevrette: Excusez-moi, j'ai entendu murmurer de l'autre
côté et j'aime tout comprendre. M. le Président.
Le Président (M. Bélanger): Je vous comprends.
Mme Lavoie-Roux: Vous êtes curieux.
Le Président (M. Bélanger): Je vous comprends. M.
le député de Joliette, continuez.
M. Chevrette: Oui, mais je peux dire qu'il y en a beaucoup qui
entendent, mais qui ne comprennent pas. Ce que J'ai compris et entendu, par
exemple, de la part de la ministre, c'étaient clairement les deux volets
que j'ai soulevés, à savoir le caractère rétroactif
et à savoir exclusivement corriger la clause pour qu'elle ne permette
plus devant la Cour d'appel... Tel que c'est libellé, à mon point
de vue, vous tentez de régler l'avenir et plus que cela, ce qui me le
fait confirmer, c'est que vous prévoyez le mécanisme de
consultation à part cela pour déterminer l'avenir, et dans le
mécanisme de consultation, vous avez les corporations professionnelles;
au dernier paragraphe de votre page, vous avez les recteurs d'université
pour définir chaque année le nombre que cela vous prend. C'est ce
qui est écrit.
Mme Lavoie-Roux: C'était d'ailleurs dans l'article du
projet de loi.
M. Chevrette: Aucune consultation, cela fait même fi, au
moment où l'on se parle, des éléments composant même
la table de concertation, et cela il faut que je le dise comme je le pense.
Même actuellement, les composantes de la table de concertation actuelle
ne sont même pas prévues dans l'ensemble du mécanisme. Il y
a quelqu'un qui ne donne pas l'heure juste dans cela, Mme la ministre.
Mme Lavoie-Roux: Mais si vous voulez me laisser vous
répondre, vous allez peut-être comprendre mieux.
M. Chevrette: Oui, mais je pense qu'on a chacun 20 minutes pour
parler et on ne vous empêche pas de...
Mme Lavoie-Roux: D'accord. Allez-y, allez-y.
M. Chevrette: ...parler quand vous te voudrez, cela ne me
dérangerait pas, mais je peux au moins dire ce que je pense. Vous faites
fi des mécanismes de la table de concertation. Il y a toute la dimension
étudiante ou la dimension des résidents internes, c'est tout
exclu du mécanisme; on ne sait pas par ce texte combien de postes leur
reviennent, combien de postes au maximum sont utilisés, alors que vous
avez voulu vous faire sécurisante devant les jeunes que vous avez
rencontrés et que vous avez dit: C'est juste pour boucher un petit trou
juridique; pas de problème, ne vous excitez pas, je prends soin de vous,
je vous consulte, je suis prête à discuter avec vous de tous les
mécanismes. J'aimerais d'abord entendre une première
réponse avant
d'argumenter paragraphe par paragraphe parce que cela m'apparaît
tout à fait non conforme à ce qu'on nous a dit ici et à ce
qu'on a dit au groupe.
Mme Lavoie-Roux: M. le Président, de toute
évidence, le chef de l'Opposition ne comprend pas exactement la
portée de chacun des paragraphes, mais on pourra y revenir quand on fera
l'étude des articles un par un.
Si vous regardez l'article 3.1, 1" et 2°, ceci ne fait strictement
qu'indiquer la situation actuelle, l'opération qui se fait chaque
année. Il y a, premièrement, des stages de formation en
omnipratique ou en médecine familiale; deuxièmement, il y a
d'autres stages de formation requis pour l'une et l'autre des
spécialités. Je pense que c'est la règle
générale quand on arrive à déterminer les
contingentements de spécialistes ou d'omnipraticiens.
Le troisième paragraphe, c'est exactement pour dire ce qui s'est
passé dans les cas suivants. Tenons-nous-en seulement aux postes de
spécialistes additionnels qui ont été consentis en
1986-1987 et en 1987-1988; on pourrait y ajouter le cas des médecins
hors Québec. Dans ces cas-là, les gens ont été
assujettis à une clause qui à ce moment-ci est très
claire, à savoir qu'ils pouvaient être répartis,
c'est-à-dire aller dans les régions conditionnellement à
l'acceptation par les stagiaires d'un engagement assorti d'une clause
pénale, le cas échéant, à oeuvrer pour une
période de quatre ans dans ta région ou l'établissement
déterminé par le ministre.
L'autre paragraphe: "Lorsqu'un poste visé au deuxième
alinéa n'est pas comblé, il devient automatiquement un poste de
stagiaire..." C'est exactement la demande que les étudiants nous ont
adressée. Ils ne voulaient pas, s'il manquait de postes en omnipratique,
être obligés de prendre un des postes de spécialistes
assujettis à une clause de pratique en régions
éloignées et ils voulaient que le poste puisse leur être
donné, mais qu'ils soient libres de cette condition, parce que
c'étaient des postes qui restaient dans le groupe de postes additionnels
que nous avions ajoutés. Cela correspond exactement à une demande
que les étudiants nous ont adressée.
L'autre paragraphe, c'est: Si le gouvernement le juge opportun - comme
vous l'avez fait en 1985, comme on l'a fait en 1986 et en 1987, et il reste une
année, 1988, dans le cas des médecins gradués hors
Québec, des médecins Immigrants - il peut, aux conditions
prévues au deuxième alinéa... C'est déjà ce
qui s'applique, ces postes-là sont assujettis à la pratique en
régions éloignées. C'est exactement confirmer ce qui
existe présentement.
Nous disons au dernier paragraphe, comme c'était d'ailleurs
déjà prévu dans la loi elle-même, que les postes
visés étaient déterminés après consultation
avec la corporation professionnelle, les doyens de faculté, les conseils
régionaux, etc.
Il reste la question de la clause de rétroactivité pour
protéger les postes qui déjà ont été... Cela
viendra à l'article 15.
M. Rochefort: M. le Président.
Le Président (M. Bélanger): M. le
député de Gouin.
M. Rochefort: D'abord, je pense qu'il serait..
Mme Lavoie-Roux: J'ai eu hier l'autorisation du Conseil des
ministres pour l'inclure et le comité de législation est à
compléter sa rédaction.
M. Rochefort: Je comprends la réponse de la ministre, M.
le Président, mais pour discuter du sujet qui nous occupe ce matin, il
aurait été utile d'avoir le libellé même.
Cela dit, M. le Président, j'ai un certain nombre de questions
très précises à poser à la ministre. Quel est le
nombre total de postes prévus au paragraphe 2 du premier alinéa,
cette année?
Mme Lavoie-Roux: J'imagine que le paragraphe 2, ce sont les
postes en spécialités. Je ne peux pas donner de chiffres
précis à ce moment-ci, étant donné que ce doit
être adopté par le Conseil des ministres...
M. Rochefort: Cette année, en vigueur? Mme
Lavoie-Roux: Celle qu'on termine? M. Rochefort: En application?
Mme Lavoie-Roux: 260, plus... 40 ou 50 postes additionnels?
Une voix: 40.
Mme Lavoie-Roux: C'était 50 postes additionnels, soit 40
plus 10 pour l'Outaouais. Alors, 50 postes additionnels.
M. Chevrette: Plus 260?
Mme Lavoie-Roux: Non, au-dessus de 260.
M. Chevrette: Donc, 19 %.
Mme Lavoie-Roux: À peu près.
M. Rochefort: C'est ma question. SI vous dites que vous statuez
sur le statu quo et que le statu quo, c'est 19 %, quelle est l'équation
"statuquoiste" entre 19 % et 30 %? Expliquez-moi cela. Je vais m'expliquer plus
clairement.
Mme Lavoie-Roux: Je peux répondre à votre question
tout de suite.
M. Rochefort: Vous comprenez le sens de ma question.
Mme Lavoie-Roux: Oui, je comprends le sens de votre question et
cela va me permettre aussi de répondre à un élément
que j'ai omis tout à l'heure, à savoir pourquoi vous dites que la
table de concertation n'est pas Incluse là-dedans. Je vais revenir
à votre question. La table de concertation n'est pas Incluse parce que
strictement ceci vient confirmer d'une certaine façon le statu quo.
Peut-être que des mesures similaires pourraient être prises l'an
prochain. La fixation du nombre de postes à 30 % était justement,
étant donné que les effectifs médicaux sont
déterminés par la table de concertation, pour qu'il y ait cette
marge de manoeuvre pour ne pas être absolument assujettis aux 50 postes
ou au 19 %. (12 heures)
M. Rochefort: On m'Indique que c'est 16, mais...
Mme Lavoie-Roux: On dit: Ne peuvent excéder 30 %. Ce n'est
pas 30 % rixes. C'est la latitude ou l'espace qu'on laisse à ta table de
concertation avec qui se prépare toute la détermination des
effectifs médicaux.
M, Rochefort: Mais vous reconnaisez quand même qu'on n'est
pas en train de statuer sur le statu quo et de fermer un trou juridique, mais
bien plus de se donner une poignée additionnelle, une marge de
manoeuvre, une souplesse, comme vous l'avez dit, pour aller au-delà de
cela.
Mme Lavoie-Roux: Bien, je pense que...
M. Rochefort: C'est ce que cela veut dire. Au-delà de la
philosophie, devant un juge, c'est ce que cela veut dire. C'est ce que cela
permet.
Mme Lavoie-Roux: C'est exact. Au lieu de 19 %, on a 25 %...
M. Rochefort: 30 %.
Mme Lavoie-Roux: 30 %.
M, Rochefort: Au lieu de 16 %, d'ailleurs.
Mme Lavoie-Roux: Mais sauf pour cet élément, tous
les autres éléments sont des éléments de statu quo
et il faut permettre de garder à la table de concertation cette
possibilité, dans la détermination des effectifs, de pouvoir
bouger. Elle peut également descendre à 16 % et elle peut monter
à 22 %. Ce n'est pas impossible. Je pense qu'il était d'une saine
prévoyance d'indiquer un pourcentage. À part cela, il n'y a aucun
élément nouveau.
M. Rochefort: C'est déjà beaucoup. Moi, M. le
Président, je pense que cela touche justement au discours que je
tiens...
Mme Lavoie-Roux: Et cela procure également le plafond qui
était demandé par les étudiants.
M. Rochefort: M. le Président, je considère que
cela correspond justement au discours que je tiens depuis le dépôt
du projet de lof 97, eu égard à l'article 1. Je considère,
M. le Président, que c'est une chose que de fermer un trou juridique
pour éviter des situations qui Iraient en dehors de ce qui a
été prévu, entendu et appliqué jusqu'à
maintenant. Sur cela, moi, je suis prêt à vous suivre.
Mais là, ce qu'on est en train de faire, c'est sous couvert de
fermer un trou Juridique... D'abord, reconnaissons que 3.1, tel
qu'écrit, est très large. Il n'y avait même pas de quantum.
Or, cela allait beaucoup plus loin. Mot, Je voudrais juste voir la relation
entre 3.1 tel que dans le projet de loi 97 et le mémoire qu'il y avait
au Conseil des ministres. Ou bien le mémoire n'était pas
seulement pour fermer le trou juridique ou bien il y a quelqu'un au
comité de législation qui n'a pas fait les liens à faire,
parce que cela allait au-delà de cela.
On nous dit à la suite de toutes ces réactions du
député de Joliette, des médecins, des résidents et
des Internes, de moi: Non, non, écoutez, c'est une erreur de
rédaction; on va juste fermer le trou juridique; on fait une semaine
là-dessus. C'est ce que cela donne dans les titres de journaux, à
la suite de la manifestation des étudiants, etc. Puis là, on
arrive Ici, ce matin et ce n'est pas ce que cela fait. Cela ouvre le
débat.
Mme Lavoie-Roux: Non.
M. Rochefort: Je vous répète ce que J'ai dit et je
le maintiens mot à mot. Moi, je suis disposé justement à
sortir cette discussion des portes closes et effectivement je pense que le
débat sur la question des effectifs médicaux en régions
doit se faire ouvertement au grand jour, pour faire non seulement avancer les
lois et les règlements, mais les mentalités de tout le monde.
Mais dans la mesure où ce n'est pas le choix du gouvernement, qui est
pour moi un mauvais choix et qui donne les résultats qu'on
connaît, je pense qu'il faut respecter... et être assez
cohérent et rigoureux pour rester dans les lignes choisies par le
gouvernement jusqu'à maintenant et, auquel cas, légiférer
sur le statu quo. Le reste, vous le ferez à l'intérieur d'un
nouveau projet de loi, qui devra être identifié "projet de loi
portant sur les effectifs médicaux en région et la planification
des effectifs médicaux au Québec"; on convoquera le monde en
commission parlementaire et on fera un débat autour de cela.
Mais là on est vraiment en train de faire un vrai de vrai
omnibus. Sous couvert d'un projet de loi qui réglait les
problèmes de conflits
d'intérêts et d'exclusivité de mandat, on est en
train de régler à l'étude article par article, pas en
première lecture, pas en deuxième lecture, à
l'étude article par article, quelque chose qui va au-delà de ce
qui existait. M. le Président, j'ai même le goût d'aller
Jusqu'à vous dire que je me questionne sur la recevabilité de
l'amendement de la ministre, par rapport aux discours et aux engagements
qu'elle a pris en Chambre en deuxième lecture, Ici, en commission
parlementaire, au niveau de la consultation particulière, parce qu'on va
au-delà du statu quo.
On n'est pas en train de fermer un trou juridique. On est en train de
permettre au gouvernement d'en faire jusqu'à 30 % du nombre. Je ne dis
pas à la ministre qu'elle va se rendre à 30 %, mais un juge
pourra toujours accepter qu'elle se rende à 30 %. Là, on est
rendus en dehors des discussions et on fait exprès pour braquer du monde
et plutôt que faire progresser les mentalités, on les fait se
durcir et reculer. Moi, je trouve que c'est vraiment la mauvaise façon
de traiter ce dossier-là, non seulement sur le fond du dossier, mais sur
le cheminement législatif, parlementaire et même
démocratique du procédé. Moi, M. le Président, je
ne peux pas m'associer à ces façons de faire.
Mme Lavoie-Roux: M. le Président, je veux bien que le
député de Gouin...
M. Rochefort: Dise ce qu'il pense.
Mme Lavoie-Roux: Dise ce qu'il pense, pour ne pas dire monte dans
les rideaux. Mais si vous regardez...
M. Rochefort: II n'y en a pas.
Mme Lavoie-Roux: C'est vrai qu'il n'y en a plus. Ce serait dans
les...
Une voix: Les rideaux sont rares ici.
Mme Lavoie-Roux: Oui, mais si vous regardez article par article,
sauf les...
M. Rochefort: Enlevez-le.
Mme Lavoie-Roux: ...30 %, le reste est exactement le statu
quo.
M. Rochefort: Vous avez raison et je suis d'accord. Enlevez les
30 %.
Mme Lavoie-Roux: Non, je n'enlèverai pas les 30 %.
M. Rochefort: Ah parfait!
Mme Lavoie-Roux: Et la balise a d'ailleurs été une
demande des étudiants, première des choses.
M. Rochefort: Ils n'ont pas demandé 30 % certainement.
Mme Lavoie-Roux: Et deuxièmement, en mettant le statu quo,
il faudrait au moins mettre 20 %.
M. Rochefort: C'est 16 % actuellement. Si c'est le statu quo,
c'est 16 %.
M. Chevrette: 18 %, 19 % les dernières années.
Mme Lavoie-Roux: Et je continue de vous l'expliquer. Nous avons
quand même consulté la table de concertation.
M. Rochefort: Mais on est dans un débat
Mme Lavoie-Roux: Et les gens pensent qu'à la table de
concertation il faut cette flexibilité qui peut varier de 0 % à
30 %. Alors, c'est strictement ce qui est inclus dans la loi. On peut bien le
laisser sans chiffre aussi
M. Rochefort: Ah bien nont
Mme Lavoie-Roux: Bon!
M. Rochefort: C'est encore bien pire.
Mme Lavoie-Roux: C'est cela. C'est ce que je pense, moi
aussi.
M. Rochefort: C'est d'ailleurs ce que faisait 3.1 et, je le
répète, je voudrais voir la relation entre 3.1 et le
mémoire qui est allé au Conseil des ministres.
Mme Lavoie-Roux: Mais, M. le Président, avant que le
député de Gouin dise qu'on est complètement dans l'erreur,
que cela ne correspond pas du tout aux engagements qu'on a pris à la
commission parlementaire, il admet lui-même que, sauf pour le pourcentage
de 30 %, le reste est vraiment le statu quo qui existe actuellement quant aux
conditions pour aller à l'extérieur, quant aux mécanismes
de répartition entre les omnipraticiens et les spécialistes, le
nombre d'années qui est prévu comme clause pénale, etc.
Alors, avant de dire qu'on a tout laissé tomber de côté et
qu'on arrive avec une proposition qui ne correspond plus du tout à
l'esprit de ce qu'on voulait faire, je pense qu'il y a une légère
exagération...
M. Rochefort: Non, non.
Mme Lavoie-Roux: ...que vous reconnaissez d'ailleurs, puisque
vous dites que c'est relié strictement au pourcentage que vous
retenez.
M. Rochefort: Oui, mais, M. le Président, rappelons-nous
que le débat qu'on a eu entre les
membres de la commission, entre les membres de l'Assemblée au
débat de deuxième lecture et avec nos intervenants en
consultations particulières, ne traitait pas sur l'ensemble, mais
portait sur cela. Écoutez, je peux vous sortir mon discours. C'est le
premier point que j'ai soulevé. On parle de combien? C'est quoi le
nombre? Bon!
Moi, je vous répète que vous êtes en train de faire
en sorte qu'on va encore une fois essayer de faire vite, en sourdine, à
l'intérieur d'une dynamique de portes closes qui va braquer le monde et
rendre les gens suspicieux, par rapport à ce qu'on veut faire.
Mme Lavoie-Roux: Non, cela va être dans la loi. Voyons
donc!
M. Rochefort: Non. Mais le monde qui a assisté à
cela jusqu'à maintenant...
Mme Lavoie-Roux: C'est vous qui créez la suspicion.
Le Président (M. Bélanger): Continuez, s'il vous
plaît!
M. Rochefort: Ah bon! je pensais que vous vouliez m'interrompre.
M. le Président, je m'excuse, la ministre nous dit: Et la table de
concertation est demandée. Parfait! Déposez une loi.
Arrêtez-vous au pourcentage actuel maintenant et déposez une loi
sur ta planification des effectifs médicaux au Québec et les
effectifs en régions. Faites-les tous venir, ici, en commission
parlementaire, on va le faire le débat sur la place publique et je vous
parie que vous allez peut-être arriver avec des meilleurs
résultats que ce à quoi vous arrivez maintenant et qu'on fera non
seulement avancer des textes juridiques, des règles et des contraintes,
mais on fera aussi avancer les mentalités de tout le monde dans ce
dossier-là.
Si j'étais dans cette dynamique. M. le Président, ]e
serais vraiment très inquiet. On dépose la loi 75, on refuse de
convoquer quiconque à Québec, en commission parlementaire. Tout
à coup, pendant le débat sur la loi 75, il apparaît un
décret du Conseil des ministres, pas une feuille de chou, pas un bout de
la presse d'il y a deux semaines, un décret du gouvernement qui nous
place dans une dynamique où tout le monde embarque dans le
régiment et passe par là.
Une fois que le pot aux roses est découvert, on nous dit: Non,
non, non, c'est une erreur, on ne s'est pas compris. Comme si le
secrétaire général du gouvernement compose des
décrets pendant qu'il n'a rien à faire pour essayer de fabuler
sur des décrets. Voyons donc! Un décret, cela correspond à
un mémoire adopté au Conseil des ministres. Là, on corrige
l'affaire, on nous ramène un nouveau décret deux semaines
après, qui évidemment élimine les articles qui font lever
tout te monde et qui font qu'on tente de faire vite ce qui devrait être
fait en concertation, au grand jour, en toute transparence, avec tous les
intervenants, tranquillement
Là, on arrive avec une loi qui règle des conflits
d'intérêts et l'exclusivité de mandat des directeurs
généraux, des cadres supérieurs et des cadres
intermédiaires du réseau de la santé et des services
sociaux. Jamais on n'avait entendu dire que ce véhicule
législatif comporterait un article sur les effectifs médicaux. On
ouvre le projet de loi et on découvre qu'il comprend cela. On se met
à regarder cela. Là, je comprends, la porte est totalement
ouverte. Il n'y a rien qui balise cela. Chaque année, certains postes,
il n'y a rien qui balise cela. Tout le monde, l'Opposition, moi, d'autres
parlementaires, les groupes intéressés, des journalistes arrivent
et disent: écoutez, où allez-vous avec cela? Ça n'a pas de
bon sens, vous êtes en train de faire une nouvelle loi sur les effectifs
médicaux. Là, même manège. La ministre nous arrive
avec de grands discours, des engagements, des conférences de presse, des
déclarations. Elle nous dit même qu'elle va au Conseil des
ministres simplement pour régler la clause de
rétroactivité.
On découvre l'amendement, et, M. le Président, je me pose
même des questions sur sa recevabilité par rapport aux engagements
qui ont été pris par la ministre et par rapport aux principes que
contient le projet de loi. L'amendement nous parle de 30 %. La ministre nous
dit: Oui, mais c'est parce que la table de concertation dit que cela pourrait
être utile, qu'il faut avoir de la souplesse; tout à coup que dans
deux ans on veut en faire plus. Oui, oui, parfait, mais en faire plus, de la
souplesse et tout à coup que, ce n'est pas le statu quo. Que la ministre
soit bonne joueuse, respectueuse du discours qu'elle a tenu, des engagements
qu'elle a pris et de la méthode législative que son gouvernement
s'est engagé à utiliser et qu'elle ne nous arrive pas avec un
changement du cadre de planification des effectifs médicaux au
Québec, en pleine étude article par article d'un projet de loi,
dans le cadre d'un amendement à un article. Cela, M. le
Président, Je ne le comprends pas. Si elle veut le faire, qu'elle nous
dépose un projet de loi, qu'elle le fasse d'ici à vendredi
prochain! Entre Noël et la reprise de mars, on ira en commission
parlementaire, on recevra la table de concertation et tous les Intervenants. On
verra ce qu'il y a à faire et on en discutera franchement.
Le Président (M. Bélanger): Mme la ministre.
Mme Lavoie-Roux: Je veux ajouter un seul mot. Écoutez, le
député de Gouin a fait son boulot. Le pourcentage qui
était de 20 % impliquait uniquement les spécialistes,
c'est-à-dire les spécialistes "interrégions". À la
table de concertation où cela a déjà été
soulevé, ils ont dit: II faudrait aussi peut-être prévoir
pour des établissements un certain nombre de postes. Par
exemple, Rivière-des-Prairies en est un bon exemple. On avait
réservé des postes et c'est ce qui explique l'écart entre
les 20 % et les 30 %. Alors, M. le Président, je pense que c'est
fidèle à l'engagement que j'ai pris de baliser l'article 1, qui,
je le redis une autre fois, était trop large et qui a créé
les appréhensions qu'on a connues. Même le député de
Gouin dit: Sauf pour le pourcentage, c'est le statu quo tel qu'il existe. Je
n'ai rien d'autre à ajouter, M. le Président.
Le Président (M. Bélanger): M. te
député de Joliette.
M. Chevrette: Oui, M. le Président, il y a un principe
fondamental quand on travaille de bonne foi à une commission, c'est
d'abord le respect de sa parole, le respect de ses engagements. Si Mme la
ministre nous avait dit dès le début de la commission qu'elle
entendait apporter des amendements pour modifier les règles du jeu, elle
n'aurait pas eu la même "game" en haut. On lui a fait confiance et on a
accepté sa parole. Qu'elle ne vienne pas me dire que 30 % ne viennent
pas changer tes règles du jeu. Si c'était 30 % qu'elle voulait
mettre, elle accepterait peut-être de négocier d'autres
modalités, elle accepterait peut-être de négocier, par
exemple des choix, elle accepterait de négocier des formules sur les
contrats clairs et qui indiquent par exemple qu'on peut se ramasser...
Là, on peut changer un étudiant de place à trois mois
d'avis; salut, ce n'est pas grave. Vous avez modifié votre parole et
c'est ce que je n'accepte pas comme parlementaire. Ceux qui sont venus
témoigner devant nous ont accepté votre parole. Vous avez
même dit: Si vous n'acceptez pas ma parole, mais tout de même
là! Je vous vois encore toute sainte. C'est ce que vous avez fait. Ils
ont accepté votre parole et ils se sont retirés d'ici. Ce matin,
on arrive avec un amendement...
Mme Lavoie-Roux: M. le Président, une question de
règlement.
Le Président (M. Bélanger): Mme la ministre.
Mme Lavoie-Roux: Cela fait quatre fois, au moins quatre fois, que
le député de Joliette dans ses propos dit que je n'ai pas
respecté ma parole. C'est totalement faux. La seule modification qui a
été apportée, c'est sur les 30 %. J'ai donné les
explications et on ne peut pas laisser cela sans pourcentage. Vous le savez
aussi bien que moi. (12 h 15)
M. Rochefort: Sur la question de règlement de la
ministre...
Mme Lavoie-Roux: Alors, avant de dire que je n'ai pas
respecté ma parole... Il peut bien le dire une couple de fois,
mais...
Le Président (M, Bélanger): S'il vous
plaît!
M. Chevrette: Je vais le maintenir jusqu'à la fin de la
commission, si vous le voulez.
M. Rochefort: Mais sur la question de règlement, M. le
Président...
Le Président (M. Bélanger): S'il vous plaît!
Ce n'était pas une question de règlement. Ce n'était pas
recevable comme tel.
M. Rochefort: Pourquoi vous l'avez laissée
compléter?
Le Président (M. Bélanger): II fallait d'abord
l'entendre pour juger si c'était recevable ou non. Je ne peux pas
anticiper ce qu'on va dire.
M. Rochefort: Ah bon!
Le Président (M. Bélanger): Alors, M. le
député de Joliette, si vous voulez continuer.
M. Chevrette: M. le Président, jamais en cette Chambre n'a
été prononcé le mot "augmentation" du nombre de postes
avec lesquels elle pouvait jouer. Jamais. Je ne sais pas comment on appelle
cela. En tout cas, si ce n'est pas un manque de parole, c'est au moins d'avoir
omis de dire la vérité à un moment donné quand
c'était le temps de le dire. Vous ne l'avez pas dit. Vous ne l'avez pas
fait.
À chacune des questions depuis te début de cette
commission, chaque fois qu'on a parlé de l'article 1, j'ai toujours tenu
pour acquis, Mme la ministre, et je vous répétais la question, en
pesant mes mots: Voulez-vous réellement boucher le trou juridique,
à ia suite du jugement de la Cour d'appel, oui ou non? Oui, oui, rien de
plus. Ce n'est pas cela qu'on retrouve là. 30 %, cela augmente de
combien de postes? Vous vous mettiez 50 postes possibles avant. Il s'en prenait
36, 37, 38, si j'ai bien lu tes chiffres. Là, en vous mettant 30 %, cela
équivaut... Sur les 50, il s'en prenait 36, ce qui équivalait
à peu près à 16 %, 17 %.. Là, vous vous en mettez
30 %. Vous allez doubler le nombre de postes potentiels. Donc, vous restreignez
le champ possible pour les étudiants.
Il me semble que c'est clair. Cela ne prend pas un génie pour le
comprendre. Sauf que ceux qui sont en place deviennent les victimes du nouveau
système. Ce ne sont pas les victimes des 15 %, 16 %, qu'on voulait
boucher comme trou, ce sont les victimes des 30 %, et on voulait boucher un
trou juridique. Ce n'est pas correct. C'est manquer à notre parole, j'en
suis convaincu, par rapport à ce qu'on a dit ici, par rapport à
ce qu'on a affirmé à cette table, par rapport à ce que les
jeunes ont eu comme information.
Quand je dis les jeunes, ce sont les étudiants. Je ne devrais pas
utiliser le mot "jeune",
parce que c'est péjoratif. Rendus à 20 et quelques
années, il y en a qui sont bien plus brillants que certains autres ici.
Ce que je veux dire, c'est qu'ils ont compris la même chose que moi. On a
tous compris la même chose, ici: Mme la ministre avait un désir,
c'était de boucher le trou Juridique pour ne pas voir les
médecins immigrants, les médecins étrangers qui avaient
obtenu des postes, rentrer à Montréal ou à Québec.
Elle voulait qu'ils demeurent en Abitibi, sur la Côte-Nord ou en
Gaspésie. C'était ce qui était la raison fondamentale.
Si ce matin on vient nous dire que c'est autre chose, on va discuter
d'autre chose. Je pense que le député de Gouin a raison. À
mon point de vue, cela devient non conforme à ce qui s'est dit en haut,
donc inadmissible, parce qu'on n'a pas le droit de changer les principes ou les
objectifs d'un projet de loi, tel qu'il a été conçu en
haut. À ce moment-là, moi je veux, M. le Président, ta
motion d'Irrecevabilité pour l'amendement de la ministre.
Je vous réfère à la jurisprudence prononcée
par M. Jean-François Bertrand, alors député de Vanier, au
moment de l'étude article par article du projet de loi sur l'assurance
automobile où Mme Payette, à l'époque ministre
déléguée à la protection des consommateurs, qui
présentait la Loi sur l'assurance automobile, a refusé
carrément qu'on introduise un nouveau principe.
Le Président (M. Bélanger): Si je regarde les notes
explicatives du projet de loi 97, il est bien dit dans ta première page
de ces notes, au bas: "Le projet précise en outre que le gouvernement
peut, après consultation de divers organismes, autoriser les postes de
stagiaires en formation médicale post-doctorale et ce, en vue de
favoriser une répartition rationnelle des ressources médicales
entre les régions. "Enfin, on y précise que les nouvelles
dispositions en matière de..."
C'est vraiment juste ce paragraphe-là. Or, sur la base de ce
paragraphe, au fond, ce qu'on a changé ici, si je comprends bien la
discussion qu'on a eue tout à l'heure, c'est simplement un
élément de pourcentage. Mais, sur le fond, je ne vols pas quelle
différence il peut y avoir.
Mme Lavoie-Roux: Qui a été fait à la demande
des étudiants.
Le Président (M. Bélanger): Alors, selon moi, je ne
vois rien qui va à rencontre du principe général de la loi
et des notes explicatives que j'ai là. Je ne peux pas prendre une
décision autre que celle-là. Or, sur le fond, avant que je rende
une décision définitive.. S'il vous plaît! Je vous en prie,
M. le député de Gouin.
M. Rochefort: M. le Président, je pense qu'il est
Important d'avoir l'attention de la ministre pour cela. Il faut qu'on se
comprenne bien. La ministre dépose le projet de loi 97 à
l'Assemblée nationale, fait la lecture des notes explicatives que vous
venez de faire et, effectivement, son article 1 correspond aux notes
explicatives que vous nous lisiez, mais la ministre modifie ce principe par un
engagement formel, qu'elle prend dans son discours officiel de deuxième
lecture, en nous disant, compte tenu des réactions que nous avons
exprimées, des réactions de la presse et des réactions des
résidents et des internes ainsi que de l'association des
étudiants: Non, ce ne sera pas cela; cela n'aura pour but que de boucher
le trou juridique fait par le récent jugement Et elle nous l'a
répété à plusieurs reprises.
C'est à partir de cela, M. le Président, que moi, j'ai
exprimé mon vote de la façon que je l'ai exprimé.
Là, je viens de me faire dire: Quand j'ai voté, je me suis fait
jouer le tour. Je n'ai pas voté sur les mêmes affaires. Et
là, M. le Président, on remet en question fondamentalement la
valeur des discours et des engagements gouvernementaux ministériels dans
un discours officiel, au nom du gouvernement, de deuxième lecture sur le
principe d'un projet de loi. La ministre, pour être fidèle
à ce qui s'est déroulé, - et autant elle m'a
renvoyé la balle, autant je vais lui renvoyer - doit reconnaître
que le respect du statu quo, c'est tout ce qu'il y a là, sauf les 30 %
qui doivent être modifiés par 16,5 % à 20 %. On fera les
calculs après.
Parfait, mais elle va au-delà de cela. Elle l'a reconnu
elle-même. Elle nous dit: J'ai respecté le statu quo, sauf les 30
%. Alors, s'il y a un "sauf les 30 %', pas dit par le député de
Gouin, mais par la députée de L'Acadie, ministre de la
Santé et des Services sociaux, elle reconnaît donc qu'elle va
à côté, au-delà de ce qui a été
exprimé comme engagement formel dans la discussion des principes sur la
base desquels on a voté. Si l'on n'avait pas cru la ministre, M. le
Président, et qu'on avait voté sur la base des textes et non pas
des engagements de la ministre, à quoi servent les débats en
deuxième lecture? À quoi sert la parole des ministres? Le
règlement que vous avez la responsabilité d'appliquer nous dit
qu'un député doit accepter la parole d'un ministre ou d'un autre
député.
On l'a accepté et on a voté à partir des
engagements on ne peut plus clairs qui avaient été pris et jamais
la ministre ne nous a dit: Je m'engage à légiférer le
statu quo, sauf sur le quantum. Jamais je n'ai entendu cela. Je vous
défie de me donner une seule citation là-dessus, Elle nous a
toujours dit: Le statu quo, point, rien de plus. Mais ce n'est pas rien de
plus, c'est 10 % à 12 % de plus. M. le Président, je ne trouve
pas cela correct et je ne trouve pas cela respectueux des règles de
l'Assemblée.
Le Président (M. Bélanger): M. te
député de Laurier sur la motion de recevabilité.
M. Sirros: M. le Président, il y a quelque
chose qui ne marche pas dans le raisonnement du député de
Gouin et dans celui du député de Jollette. C'est une chose, s'ils
ont compris une chose et se retrouvent à autre chose aujourd'hui et
montent tout cela en épingle.
Des voix:...
M. Sirros: M. le Président, je n'ai pas interrompu
personne. Je demande le même respect.
Je n'ai jamais entendu la ministre dire que je prends l'engagement de
maintenir le statu quo. J'ai entendu la ministre dire que le but de l'article 1
est de boucher le trou juridique qui existe à la suite du jugement. Pour
boucher le trou juridique qui existe à la suite du jugement, M. le
Président, il faut que le gouvernement se donne le pouvoir d'assortir
l'engagement d'aller en régions d'un engagement... J'ai entendu aussi la
ministre dire: Je prends l'engagement de baliser le mot "certains" qui a
créé les remous, parce que, effectivement, cela aurait pu
être n'Importe quoi.
J'entends également le député de Gouin dire qu'il
est d'accord avec tout cela, mais il s'oppose aux 30 %. C'est son droit, etc.,
mais je ne voudrais pas qu'on utilise l'argumentation ou qu'on laisse
comprendre qu'il y avait eu un engagement, que les gens en haut auraient
compris que le gouvernement s'est engagé au statu quo. Le gouvernement
s'est engagé et la ministre s'est engagée à boucher le
trou et à baliser le mot "certains". Alors, M. le Président, les
députés de l'Opposition peuvent faire le show qu'ils veulent.
C'est leur droit le plus strict de jouer le rôle qu'ils ont à
jouer, mais il faudrait quand même s'en tenir à une certaine
rigueur.
Le Président (M. Bélanger): M. le
député de Joliette sur la motion de recevabilité.
M. Chevrette: M. le Président, sur la motion de
recevabilité. Si ma mémoire est fidèle, à part
cela, le député de Laurier, au moment où la ministre a
pris les engagements, n'était même pas ici. Donc, c'est
difficile...
M. Slrros: M. le Président.
M. Chevrette: ...pour lui de s'en souvenir.
M. Sirros: M. le Président, je pense que le
député de Joliette...
M. Chevrette: Je me souviens. Le Président (M.
Bélanger): S'il vous plaît! On va laisser continuer le
député de Joliette.
M. Chevrette: Oui, je me souviens très bien, M. le
Président, d'avoir personnellement posé les questions au ministre
et de lui avoir dit ceci: Est-ce que c'est bien clair, Mme la ministre, que
c'est le trou juridique que vous voulez boucher, oui ou non, rien d'autre? Elle
a dit: Oui, et les jeunes peuvent accepter ma parole. Je comprends que je ne
peux pas l'écrire aujourd'hui, parce que le président de la
fédération des associations d'étudiants lui demandait:
Oui, mais on n'a pas d'écrit. Elle a répondu: Ma parole, cela
vaut quelque chose. Je me souviens. C'est textuel. Il était assis au
milieu avec trois ou quatre autres. Cela s'est fait comme cela. SI vous ne vous
en souvenez pas, je m'excuse, vous étiez dans les limbes, tel
même, je comprenais que le président, M. Tremblay, à
l'époque, puisse ne pas connaître nécessairement nos
maudites chinoiseries ou nos mécanismes et qu'il demandait d'avoir un
texte pour voir si l'on disait bien cela. Il a insisté. À ce
moment-là, Mme la ministre a dit: Non, non, ma parole, cela vaut quelque
chose. Je devrai faire respecter ma parole. Soyez sans crainte. J'ai l'habitude
de le faire et je prends l'engagement de refléter ce que je vous dis
là.
C'est de même que cela s'est ' déroulé
concrètement dans cette salle. On n'a jamais dit aux jeunes et on n'a
jamais dit à la FMRIQ qu'on allait fixer des balises visant à
augmenter le nombre de postes. Jamais on n'a dit cela, Ici. C'est la
première fois qu'on entend cela ce matin. Jamais on ne leur a dit. On a
toujours parlé de boucher le trou juridique, mais êtes-vous
capable de me dire demain matin s'il est vrai ou s'il est faux que vous doublez
le nombre de postes ou vous excluez la possibilité pour les jeunes de
doubler des postes? Non! Mais, dites-moi donc le contraire! Soyons
honnêtes. Quand c'est 16 % présentement et qu'on monte à 30
%, on n'est pas loin de doubler. Si vous voulez avoir les pourcentages
précis, on vous tes donnera. Mais c'est ce qu'on fait dans les
faits.
Je suis d'accord avec le député de Gouin, si vous voulez y
aller avec 30 % ou le 40 % - je ne sais pas moi, peu importe - vous allez au
moins avoir l'honnêteté de déposer un projet de loi. On va
inviter tous les intervenants et on va se parler d'autres dimensions qui
peuvent faire partie d'un tel projet de loi. Si cela vous offusque, allez fumer
dehors. Cela détend tes nerfs.
Le Président (M. Bélanger): S'il vous plaît!
Une voix: Je ne veux rien savoir... Le Président (M.
Bélanger): S'il vous plaît! M. Chevrette: Va fumer
dehors.
Le Président (M. Bélanger): Messieurs, s'il vous
plaîl!
M. Chevrette: Fumez dehors.
Le Président (M. Bélanger): Non, non. Je pense que
ce sont des façons de procéder là...
M. Chevrette: Des attitudes de gars qui sont dans les "vaps".
Le Président (M. Bélanger): Ce n'est pas acceptable
ni de part ni d'autre, M. le député de Joliette.
M. Chevrette: M. le Président.
Le Président (M. Bélanger): Je voudrais que vous
continuiez votre argumentation.
M. Chevrette: M. le Président, si l'on veut changer les
règles du jeu, si l'on veut que cela soit attrayant d'aller en
régions, sf l'on veut véritablement faire la discussion de fond,
qu'on invite tous les Intervenants ici. On va peut-être se parler des
possibilités de choix qu'on peut offrir. On peut parler de limite de
temps, qu'on peut offrir. Oui, il est là et c'est le statu quo, mais
c'est le statu quo qu'on veut régler sur toute la ligne. On sait qu'il
est là. Je suis capable de lire autant que vous.
Ce que je veux dire, c'est qu'on ne change pas les règles du jeu,
comme on en avait pris l'engagement formel. Ne venez pas me dire qu'on n'a pas
changé les règles du jeu ce matin, en déposant cela. SI
c'étaient les règles du jeu, vous diriez: II y a eu 37 postes
l'an passé ou 36 ou 38. Je ne le sais pas. Je reconduis le statu quo et
quant au reste, si je veux augmenter, je verrai à présenter un
projet de loi spécifique. C'est ce qu'on nous a fait accroire depuis le
début. Qu'on ne vienne pas me dire ce matin que ta ministre avait
annoncé qu'elle monterait le pourcentage. Un raisonnement du genre,
c'est un cas unique.
Le Président (M. Bélanger): Si vous le
permettez...
M. Chevrette: ...parce qu'il n'y a personne qui a compris
cela.
Le Président (M. Bélanger): Si vous le permettez,
je pense qu'on est en mesure de rendre une décision. Alors, la motion
est recevable. Si vous voulez maintenant débattre l'amendement, vous
avez... Le temps de parole, c'est quoi? C'est dix minutes, dix minutes, cinq
minutes...
M. Rochefort: Juste une seconde, si vous le permettez, M. le
Président?
Le Président (M. Bélanger): Oui.
M. Rochefort: Généralement, on doit expliquer
pourquoi les motions sont recevables, après un débat de
procédure comme celui qu'on vient de connaître.
Le Président (M. Bélanger): Moi, je pense...
M. Rochefort: Je vais respecter votre décision, mais une
décision doit être expliquée, justifiée après
le débat de procédure.
Le Président (M. Bélanger): Tout simplement, en
vertu de l'article, dans les notes explicatives que je lisais au tout
début, c'est-à-dire que te projet précise en outre que le
gouvernement..." Alors, j'estime que, à partir de cela, la motion que M.
le député de Joliette nous a présentée devient
acceptable... ou plutôt l'amendement présenté par la
ministre est recevable, parce qu'il ne va pas à rencontre du principe du
projet de loi. Excusez, j'étais mêlé tout à l'heure.
Je pense que c'est formellement Indiqué là. Maintenant que le
pourcentage varie, c'est une question de mathématiques. C'est une
question de nombres. Cela ne change pas le principe et il n'est pas fixe.
Alors, dans ce sens-là, je le juge recevable.
M. Rochefort: Alors, M. le Président, j'ai une proposition
de sous-amendement à faire à la commission.
Le Président (M. Bélanger): M. le
député de Gouin, on vous écoute. (12 h 30)
M. Rochefort: Alors, ma proposition à l'amendement a pour
but de substituer au deuxième paragraphe - parce que premièrement
et deuxièmement, ce sont des alinéas - la dernière phrase
par la suivante: "Les postes ainsi déterminés ne peuvent
excéder le nombre total de postes prévus...
Le Président (M. Bélanger): ...des postes
prévus au paragraphe 2 du premier alinéa. Non?
Mme Lavoie-Roux: C'est 100 %, on ne peut pas mettre cela.
M. Rochefort: Non, non, au deuxième alinéa, ce
n'est pas 100 %.
Mme Lavoie-Roux: Oui, au deuxième alinéa, ce sont
les autres...
M. Rochefort: M. le Président, me donnez-vous deux
secondes pour rédiger?
Le Président (M. Bélanger): Je vous en prie. On
suspend les travaux pendant deux minutes.
(Suspension de la séance à 12 h 33)
(Reprise à 12 h 35)
Le Président (M. Bélanger): SI chacun peut
reprendre sa place, nous allons reprendre les travaux de la commission. Alors,
nous avions un sous-amendement proposé par le député de
Gouin S'il vous plaît, si l'on pouvait...
M. Rochefort: Je vous le remets, M. le Président.
Le Président (M. Bélanger): Oui.
M. Rochefort: II s'agit de remplacer la dernière phrase du
deuxième alinéa de l'article 3.1, tel qu'amendé par fa
ministre, par le sous-amendement suivant. Alors, la dernière se lirait
comme suit: "Les postes ainsi déterminés ne peuvent
excéder le nombre de postes actuellement autorisés au
décret du 3 août 1984".
Le Président (M. Bélanger): Est-ce qu'on pourrait
avoir le libellé, s'il vous plaît? Alors, on a fini nos
consultations. Le sous-amendement est recevable. Donc, "les postes ainsi
déterminés ne peuvent excéder le nombre de postes
actuellement autorisés au décret du 8 août 1984". Est-ce
qu'il y a des Interventions pour ou contre ce sous-amendement? M. le
député de Gouin.
M, Rochefort: Alors, M. le Président, je dépose ce
sous-amendement pour faire en sorte que l'Assemblée nationale, à
l'occasion de la fin de session, donne suite uniquement aux discours et aux
engagements tenus par la ministre de la Santé et des Services sociaux
quant au problème qu'elle voulait réellement régler, qui
est un problème réel, à savoir qu'une règle ou un
décret gouvernemental fixant des ratios de médecins pour les
régions ont été contestés et que tes contestataires
ont obtenu gain de cause devant les tribunaux. Ce qui a fait en sorte qu'on se
retrouvait dans la situation où, d'une part, il était possible
que tous ceux et celles qui étaient sur ces postes décident
demain matin de revenir pratiquer à Montréal, à
Québec ou dans un grand centre, sans aucune pénalité et
où deuxièmement, pour l'année qui vient, n'importe qui
aurait pu contester le fait qu'il y ait un certain nombre de postes
prévus pour aller en régions, avec les contraintes qu'on
connaît, parce que techniquement, légalement, pas techniquement
mais légalement, ie décret du 8 août 1984 n'existait plus
quant aux dispositions concernées par les quantum.
Alors, M. le Président, je reconnais qu'il y a là un
problème qui doit être corrigé maintenant pour ne pas
défaire les politiques et les pratiques qui existent actuellement quant
à la planification des effectifs médicaux pour les régions
au Québec. Mais, M. le Président, je maintiens que, si l'objectif
du gouvernement est de modifier d'une façon ou d'une autre la situation
qui prévaut actuellement, libre à lui. Fort possiblement que ce
serait une bonne idée - comme Je l'ai exprimé à plusieurs
reprises - qu'il y ait un débat ouvert sur ces questions. M. le
Président, cela doit se faire dans le cadre d'un dépôt de
projet de loi spécial pour la planification des effectifs
médicaux au Québec, qui devrait être déposé
dès maintenant - si la ministre veut le faire - et qui devrait recevoir
l'attention des parlementaires, d'une part, dans le cadre d'une consultation
générale des intervenants.
Deuxièmement, que nous puissions par la suite en discuter entre
nous pour adopter des règles qui ne porteront pas seulement sur le point
actuellement débattu, mais sur l'ensemble de la problématique des
médecins en régions. De cette façon, M. le
Président, j'ai la conviction profonde que nous pourrons non seulement
en arriver sûrement à un meilleur cadre législatif et
réglementaire, mais que nous pourrons aussi le faire par une
évolution des mentalités, des attitudes, des comportements de
tous les intervenants, sans exception.
D'autant plus que la méthode des portes closes a donné
jusqu'à maintenant des résultats chaotiques, des résultats
à tout bout de champ contestés. Le jugement en est une preuve.
Des résultats qui sont insatisfaisants, qui font qu'on n'a pas connu de
réels progrès dans les deux dernières années, parce
que la méthode tenue par le gouvernement est la méthode des
portes closes, du catimini. Et à un moment donné, on voit
apparaître quelque chose qui s'en venait et personne ne le savait. Tout
cela fait en sorte qu'il y a un mauvais climat, qu'on est en train de braquer
les individus qui sont impliqués directement par ces questions.
Je rappellerai à la ministre qui me regarde avec un sourire que
même son projet de loi 75, appuyé à l'époque par
certains CRSSS, est décrié aujourd'hui par les mêmes CRSSS,
n'est pas acccepté par les mêmes CRSSS, parce qu'ils voient bien
que l'opération de plans d'effectifs médicaux, d'abord, est en
train de s'éterniser en longueur et qu'on a donné à des
régions des permissions de prendre plus de temps que prévu. Ce
qui fait en sorte qu'il y a deux régimes: les régions qui ont
dû faire vite et les régions qui doivent attendre; que dans les
cadres de référence déposés par le
ministère, dans bon nombre de régions du Québec dites et
reconnues partout comme des régions en pénurie, on leur a
quasiment expliqué qu'il y en avait trop, sinon assez.
M. le Président, cela ne fonctionne pas et cette
méthode... Je vols la ministre demander à son fonctionnaire si
c'est vrai. J'espère bien qu'il lui donne la bonne réponse et je
suis convaincu, M. le Président, que ce fonctionnaire de qualité
et compétent va le faire. Oui, c'est vrai et ce n'est pas pour rien que
les négociations sont reprises et sont revues, qu'il y a des
réunions de concertation. C'est parce que cela n'a pas donné les
résultats escomptés. D'ailleurs, cela n'a rien changé dans
les faits, à l'heure où l'on se parle. Il n'y a pas un
médecin de plus dans l'opération jusqu'à maintenant. Au
contraire, tout ce qu'il y a, ce sont des appréhensions, des
inquiétudes et de l'incertitude partout dans le réseau, tant
à Montréal que dans les régions en pénurie.
Alors, M. le Président, je le dis: Oui, il y a
un problème majeur qui, à mes yeux, devrait être une
priorité d'action pour le gouvernement, pour le ministère de la
Santé et des Services sociaux, qui est la planification des effectifs
médicaux avec, particulièrement, une préoccupation pour
les régions en pénurie. Oui, pour moi, il s'agit là d'un
problème prioritaire et je considère que la méthode
retenue jusqu'à maintenant et qui nous occupe encore une fois ce matin
n'a que pour effet de braquer les gens, de créer de l'incertitude, de
l'inquiétude et de faire en sorte que tout te monde se met dans une
position où ils ne veulent pas que cela aille plus loin, où ils
sont braqués parce qu'ils ont l'impression qu'il y a des gens qui
tentent à tout bout de champ de les piéger.
Le Président (M. Bélanger): II y a beaucoup de
bruit dans la salle. S'il vous plaît!
M. Rochefort: ils ont l'impression qu'à tout bout de champ
il y a des gens qui tentent de tes piéger, M. le Président, et je
les comprends. Je le répète. Quand on veut qu'une politique
reçoive l'assentiment, fasse l'objet d'un consensus dans une
société, qu'elle permette que non seulement des cas avancent et
progressent, mais que les mentalités de tous ceux et de toutes celles
qui sont impliqués dans le dossier progressent, il faut que cela se
fasse par un débat large, ouvert, qui va associer tout le monde et qui
va faire en sorte que non seulement tous les gens devront venir dire ce qu'ils
sont prêts à faire, mais qu'Ifs le feront publiquement en
compagnie des membres des l'Assemblée nationale et des autres
intervenants.
Ce sera important en termes de force, de pression, pour faire en sorte
que tous les gens donnent tout ce qu'ils sont prêts à donner,
fassent tous les pas qu'ils sont prêts à faire, ce que le
mécanisme de la table de concertation n'a pas donné
jusqu'à maintenant et que les méthodes employées par la
ministre... d'une décision qui nous apparaît à ta
dernière minute, dans le cadre du projet de loi 75 qui est en train de
fixer de nouvelles choses, qu'elle est obligée de retirer. Ce qui fait
en sorte qu'encore une fois on se retrouve aujourd'hui avec l'article 3.1 du
projet de loi qui ne maintient pas le statu quo, mais vient nous faire passer
de 16 % à 30 % de postes qu'on pourrait consacrer, sans justification,
sans que la problématique n'ait été mise sur la table pour
nous dire: Est-ce que c'est 22 %, 24 % ou 27 % que cela prend? On ne sait pas
d'où cela sort.
Tout ce que la table de concertation nous dit, c'est qu'il serait
prudent de prévoir qu'on puisse aller jusqu'à 30 %, mais c'est
appuyé sur quelles études? C'est appuyé sur quelles
données? C'est appuyé sur quelles statistiques? C'est
appuyé sur quelle problématique observée, sur quelle
évolution observée dans les répartitions de
médecins? On ne le sait pas. D'ailleurs, je me demande s'il y a un
"rationnel", qui est au-delà d'être rationnel, préventif,
de prévisions, de "au cas où", de souplesse, de marge de
manoeuvre. M. le Président, la ministre nous a
répété à satiété jusqu'à
maintenant, que son objectif était de boucher un trou, d'éviter
un vide juridique. On l'a même, d'après le discours qu'elle nous a
tenu ce matin, convaincue qu'il doit y avoir aussi un effet rétroactif,
qu'elle nous annonce pour l'article 15 du projet de loi.
Alors, soit, M. le Président Et cela, là-dessus, en tous
les cas, en ce qui concerne, c'est clair que Je vais donner la collaboration
qu'il faut à la ministre pour éviter le vide juridique et
éviter que les gens qui se sont engagés dans un cadre puissent
s'en sortir et que d'autres n'aient pas à se contraindre au cadre qui a
été arrêté, non seulement par le gouvernement mais
par la société.
Mais, M. le Président, si l'on veut aller au-delà de cela,
et je ne suis pas en train de vous dire qu'il ne faut pas aller au-delà
de cela, je dis: il faut se pencher sur cette question et peut-être que
l'étude du dossier nous amènera tous ensemble, mais tous
ensemble, de bonne humeur, de bonne foi et sincièrement, à dire:
Oui, il faut peut-être aller plus loin que cela. Mais on le fera dans le
cadre d'un débat, mais pas, M. le Président, à l'occasion
d'une étude article par article d'un projet de loi où l'on
présente un amendement qui nous dit, alors qu'on est rendus au 10
décembre... la manifestation est évidemment finie à la
porte du parlement. Ils se sont engagés à ne
légiférer que sur le statu quo, et tout à coup on
s'aperçoit que cela va être presque le double des postes
prévus, etc. (12 h 45)
Ce n'est pas correct, et je ne vois pas comment, M. le Président,
par une attitude comme celle-là, ta même ministre du même
gouvernement pourra retourner voir ses partenaires et leur dire:
Écoutez, on va continuer de travailler ensemble, êtes-vous
prêts à continuer de faire un bout? Est-ce que je peux vous
demander de faire ceci de plus? Est-ce que je peux vous demander de
compléter cela et de donner une belle collaboration dans tel dossier?
Est-ce que je peux être assurée de votre contribution dans telle
chose?
Comment on peut traiter le monde du revers de la main un jour, et le
lendemain se penser en mesure de pouvoir compter sur leur pleine et
entière collaboration et sur une contribution positive dans les
objectifs gouvernementaux qu'a besoin la société
québécoise. Je pense, M. le Président, que pour
protéger tes bonnes relations de la ministre et du gouvernement avec ces
intervenants, pour protéger justement l'Intérêt des
citoyens dans les régions qui ont, qui vivent et qui subissent à
chaque jour des pénuries et les conséquences des pénuries
d'effectifs médicaux, il faut qu'on garantisse une qualité de
relations, de confiance et de crédibilité entre les intervenants.
Pour ce
faire, oui, régions le problème juridique que la ministre
s'est engagée à régler, même si elle n'en avait
-parié à personne jusqu'à maintenant
Réglons-le.
Pour le reste, prochaine étape, qu'elle nous dépose la
semaine prochaine un projet de loi, on ira en consultation entre Noël et
le 8 mars, et là on aura l'occasion de faire le débat et de faire
la discussion. On arrivera aux conclusions qu'il faudra et peut-être que
là on arrivera à des conclusions pas mal plus fortes, pas mal
plus solides et qui seront l'objet d'un consensus réel, partagé,
partout au Québec. Mais de la méthode qui est retenue
jusqu'à maintenant par la ministre depuis deux ans et qui est reprise
encore une fois ce matin, M. le Président, on n'aura pas de meilleurs
résultats que ceux que l'on connaît jusqu'à maintenant.
C'est-à-dire à peu près rien du tout.
Le Président (M. Bélanger): Alors, M. le
député de Laurier.
M. Sirros: M. le Président, je vais faire une
dernière tentative. On parle beaucoup de statu quo. Les gens semblent
oublier qu'à la limite le gouvernement aurait pu décréter
100 %. Je serais d'accord pour dire que politiquement cela ne se ferait pas,
cela ne passerait pas, etc. Mais le statu quo réel actuellement est que
le gouvernement avait le pouvoir de décréter 100 % des postes. Ce
que le gouvernement n'avait pas le pouvoir de faire, à la suite du
jugement qui a été rendu, c'était de mettre en application
ce pouvoir de déterminer le nombre de postes. C'est ce que le projet de
loi vient faire.
Le projet de loi donne une assise légale au gouvernement, par
rapport au statu quo qu'il avait, de continuer à décréter
le nombre de postes qui antérieurement était 100 % à la
limite, et bouche le trou de l'assise légale, parce que là on a
te pouvoir d'ajouter l'engagement d'aller en régions. C'est bien que
cela déplaise énormément aux résidents et internes
qui, eux, voudraient tout simplement abolir toute désignation directe de
postes en régions éloignées. C'est clair dans le
mémoire. Mais avant, le gouvernement avait le pouvoir de
décréter 100 % des postes, le statu quo. Un décret du mois
d'août a donné un chiffre X. Un autre décret aurait pu
donner le chiffre Y, qui aurait pu aller jusqu'à 100 %.
Le projet de loi vient boucher le trou de l'assise légale en
respectant le statu quo et davantage en réduisant le pouvoir qu'avait le
gouvernement d'aller jusqu'à 100 %. Cela vient baliser ce pouvoir qui
existait avant. Ce qui est exactement l'engagement qu'on avait pris et en le
faisant... Bon, on peut discuter... Les 30 % sont là, puis c'est clair
qu'en adoptant le sous-amendement du député de Gouin, on
viendrait figer une situation, sans aucune possibilité de marge de
manoeuvre qui créerait une situation insoutenable par rapport à
l'expansion des effectifs médicaux, pour faire face à des
besoins.
C'est clair que c'est un amendement qui est juste issu de la
nécessité de se trouver des amis quelque part. Surtout de ce
temps-ci. Ils n'ont obtenu aucun ami nulle part.
Oui, c'est clair et très compréhensible de la part de
l'Opposition qui cherche, ces jours-ci, à se créer des amis, mais
sur la stricte logique de toute l'argumentation, le statu quo réel,
actuel, c'est que le gouvernement avait le pouvoir de décréter
jusqu'à 100 %. On n'avait pas le pouvoir de le mettre en application. On
s'était engagé à le donner, on se le donne. On respecte
l'engagement par rapport aux étudiants en particulier, en
réduisant ce pouvoir à un maximum de 30 %, lequel est
établi, si vous lisez le dernier paragraphe, en consultation avec tous
ces éléments du réseau. Donc, ce n'est pas 30 % où
on décrète que, dorénavant, c'est 30 %. Qu'on ne vienne
pas faire les discours qu'on entend de l'autre côté depuis
à peu près deux heures. Ce n'est pas un chiffre où on dit:
C'est 30 % fixes, point à la ligne; fini, on a l'a
décrété. On dit qu'en consultation, on peut aller
jusqu'à 30 %, tandis que l'année passée, en consultation
ou sans consultation, on aurait pu aller jusqu'à 100 %. Alors, il me
semble que c'est une balise.
Il est clair qu'on ne pourra pas voter pour le sous-amendement.
Le Président (M. Bélanger): Une dernière
intervention, M. le député de Joliette.
M. Chevrette: Pardon?
Le Président (M. Bélanger): Bien, on discute...
M. Chevrette: On a droit à autant d'Interventions que l'on
veut, à l'intérieur de 20 minutes, en alternance, que je
sache.
Le Président (M. Bélanger): Oui, oui. La
réplique à vous, pas à lui.
M. Chevrette: M. le Président, après avoir entendu
le député de Laurier, c'est comme si les intentions du
gouvernement étaient très vastes, ils auraient pu
décréter jusqu'à 100 %. Je pense que la ministre n'a
jamais pensé... D'abord, II aurait fallu qu'elle défasse le
décret existant pour le défoncer parce qu'il y avait des
décrets fixant des limites de postes. Je ne comprends pas son
raisonnement. Si j'ai eu l'art de me faire des amis, il a l'art de se faire des
ennemis. Je peux vous dire que cela fait un peu pitié d'entendre cela.
Voir si on n'est pas capable de plaider sur le respect de la parole de
quelqu'un, le respect des engagements de quelqu'un. Je pense que cela n'est
peut-être pas l'art de se faire des amis, mais c'est l'art au moins
d'exiger une cohérence. C'est au moins ce qu'on peut faire Ici, au
niveau de cette table.
Je rappelle que la proposition du député de Gouin, tout
d'abord, situe bien le problème. Vous
avez promis, comme ministre de la Santé et des Services sociaux,
de fermer le trou Juridique. Point. Vous ne vouliez pas bouleverser les choses.
Vous avez même promis un dialogue avec tout le monde et que la table de
concertation va continuer à travailler éventuellement pour
trouver des solutions à cela. Si c'était cela, on aurait permis
à tout le monde de présenter un peu leurs points de vue. Comment
voyez-vous l'élargissement de l'assiette, par exemple? Le nombre de
postes en régions? Est-ce que vous voyez cela...? Je suis convaincu
qu'on aurait eu d'excellents mémoires. Des gens seraient venus nous
dire: Oui, on est d'accord, mais à une condition, vous allez offrir des
choix, par exemple; vous allez offrir des durées peut-être
différentes; vous allez offrir une négociation correcte dans ce
cadre-là parce que cela devient une condition de travail.
Il y en a qui sont accrédités en vertu du Code du travail,
je pense à la FMRIQ, par exempte. Cela se négocie au moins. Cela
ne s'impose pas par la législation, cela se négocie. Je n'en
reviens pas. On a mis l'accent exclusivement sur les régions
éloignées. On aurait pu dans un discours très
cohérent parler du manque de médecins en périphérie
aussi. Je pense aux psychiatres, entre autres - je pense qu'il en reste un
à Joliette. Cela se discute avec tous les intéressés, avec
la corporation, avec les fédérations de médecins, avec les
universités, cela se discute avec les premiers Impliqués, ceux
qui seront obligés d'accepter certains compromis, mais il n'y a rien de
cela.
Le député de Laurier vient nous faire accroire,
aujourd'hui, qu'ils auraient pu décréter 100 %, te lendemain
matin. Voyons! C'est tellement fou comme balai, cette histoire-là. Ils
n'auraient même pas réussi à rentrer au parlement
probablement, un matin, s'ils avaient décrété cela. Cela
n'a pas de bon sens. Il s'imagine qu'ils n'auraient pas vidé les
universités et même les hôpitaux en faisant cela. Voyons! On
avait de l'appréhension et on a réussi une mobilisation.
Imaginez-vous si cela avait été une réalité! Je
plains la ministre qui aurait passé à travers cela.
Le député de Laurier peut prendre ses rêves pour des
réalités. Ce n'est pas la situation. Ce qu'on exige de la
ministre, ce matin, ce sont deux choses et c'est simple. Première chose,
on dit: Mme la ministre, respectez donc la parole que vous nous avez
donnée, respectez donc la parole que vous avez donnée aux
étudiants et à la FMRIQ de statuer exclusivement sur le statu
quo. L'objectif même pour lequel vous avez présenté votre
loi, ce n'est pas pour baliser le futur, mais pour boucher un trou juridique
passé. Pourquoi, à ce moment-tà, ne pas vous en tenir
à cela?
Vous avez l'occasion, par la proposition du député de
Gouin, de respecter à la lettre ce que vous avez dit et d'être
cohérents avec les engagements que vous avez pris et aussi avec te
discours que vous avez fait en Chambre, avec les discours que vous avez faits
ici et avec les engagements que vous avez pris devant tes deux groupes ici. Mon
intention n'est pas de pénaliser les jeunes, mon intention est de
boucher le trou juridique et de faire en sorte que cela marche. C'est juste
cela pour le moment, mes intentions. Vous avez l'occasion rêvée
à partir de la motion du député de Gouin de faire cela;
d'être cohérente avec votre discours en Chambre, d'être
cohérente avec votre discours en commission dans vos remarques
préliminaires, d'être cohérente avec toutes vos
interventions faites devant les deux groupes que nous avons entendus,
d'être aussi respectueuse de vos engagements.
À l'époque, vous avez même dit à
l'association des étudiants: Écoutez, je ne peux pas vous
garantir cela par écrit, notre système législatif voulant
que, à un moment donné, on va aller préparer cela, mais
fiez-vous à mot. Je suis une femme de grande parole. Si vous ne me
faites pas confiance bien là - je vais vous rappeler même tes
gestes - faites-moi confiance, prenez ma parole. Ils ont pris votre parole. Ils
vous ont fait confiance et ce matin on nous arrive avec un amendement qui
double le nombre de postes possibles - ou l'on peut s'exprimer Inversement - ou
qui réduit le nombre de postes possibles. C'est un manque évident
de parole et c'est un manque de respect aux engagements.
M. le Président, je suis persuadé qu'on réglera le
problème de la répartition des effectifs médicaux le jour
où on assoira à une même table l'ensemble des intervenants,
On ne réglera pas le problème de la répartition des
effectifs par des bouts de lois entrés à l'intérieur d'un
projet de loi sur les conflits d'Intérêts, en disant: On va leur
en passer une "petite vite*. On réglera ces problèmes quand tous
les Intervenants du milieu pourront s'exprimer et quand on pourra les
écouter en toute concertation avec les personnes impliquées. Ils
nous feront des suggestions Intéressantes. Ils feront en sorte qu'au
lieu de se voir imposer dans une fin de session, à l'intérieur
d'un projet de loi qui ne cadre même pas avec la répartition des
effectifs médicaux... Ils se sentent traqués purement et
simplement. Il se sentent tout à fait piégés. De plus, non
seulement ils ont été piégés, ils sont même
bernés par rapport aux engagements pris. Je vous avoue que c'est
inacceptable.
Je suis prêt à donner à Mme la ministre tous les
consentements qu'il faut, même le dépôt d'un avant-projet de
loi pour qu'on puisse dans l'intersession prendre le temps d'analyser tout cela
avec l'ensemble des groupes concernés. D'ailleurs, depuis un bon bout de
temps, le plan des effectifs médicaux devrait être rendu sur le
bureau de la ministre, c'est comme rien! Là, on partirait avec des
instruments de travail concrets. On peut, à partir des plans d'effectifs
médicaux, déterminer, projeter dans l'avenir quels . sont nos
besoins réels. À partir de ces plans d'effectifs et connaissant
à ce moment tous nos
besoins réels, on peut échafauder des
scénarios.
On peut à partir de là demander aux groupes: Quelles sont
vos visions de cette répartition éventuelle à partir d'un
instrument concret que la ministre s'est donné en vertu d'une loi,
l'obligation pour les établissements et les régions de produire
leur plan d'effectifs. Là, on saurait exactement, on ne bâtirait
pas sur de l'a peu près. On saurait que, d'Ici cinq, dix ans, le nombre
de postes exacts sur lesquels on doit compter pour assurer à chacune des
régions du Québec l'équité de la distribution.
Après avoir passé à ce premier mouvement, le
deuxième serait: Comment le voyez-vous maintenant? Est-ce de
l'imposition législative ou est-ce, par exemple, sur une base de
volontariat d'abord? Quel crescendo peut-on suivre pour en venir à
combler nos postes, mais en faisant en sorte qu'il y ait le moins de gens
possible dans notre société qui soient brusqués ou qui
soient lésés? Cela se fait dans des discussions tout à
fait sereines avec les groupes impliqués, contrairement à ce que
vous pouvez penser. Dès que vous imposez par des fois sans qu'il n'y ait
eu au prélable de la concertation, moi je dis que vous courez
après les problèmes. Vous courez après les
réactions plutôt que de chercher a priori... Il me semble qu'un
législateur doit d'abord et avant tout a priori chercher à
concerter les gens pour éviter précisément qu'il y a des
gens qui se braquent. Quand on agit à la sauvette...
Le Président (M. Bélanger): M. le
député de Joliette, je suis obligé de vous interrompre. Il
est 13 heures.
M. Chevrette: Je continuerai la prochaine séance...
Le Président (M. Bélanger): II y a deux options qui
s'Imposent à nous, soit qu'on obtienne le consentement pour continuer ou
que vous reprenez à 15 heures et il vous restera...
M. Chevrette: L'ordre est contremandé après-midi,
monsieur. Cela n'a pas été dit en Chambre. Ils le savent depuis
un mois et demi que je ne suis pas Ici cet après-midi et le leader du
gouvernement n'a pas annoncé 15 heures. Il a annoncé de 11 heures
à 13 heures.
Le Président (M. Bélanger): J'ai la feuille
ici.
M. Chevrette: C'était votre avis au départ, mais il
t'a retiré en haut après discussion avec moi-même.
Le Président (M. Bélanger): Et si nécessaire
de 15 heures à 18 heures.
M. Chevrette: Non, il a retiré ce bout-là en haut.
Demandez à Mme la ministre. Elle était avec mol quand on en a
parlé au leader.
Le Président (M. Bélanger): Il a été
retiré par la suite. Oui. Donc, on ne siège pas cet
après-midi, là-dessus. C'est ce que je comprends.
Mme Lavoie-Roux: Est-ce qu'on recommence demain à 11
heures?
M. Chevrette: On va attendre l'ordre.
Le Président (M. Bélanger): Donc, la commission
ajourne ses travaux sine die.
(Fin de la séance à 13 h 2)