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Commission permanente des affaires sociales
Etude des crédits du ministère des
Affaires sociales
Séance du mardi 18 juin 1974
(Seize heures quinze minutes)
M. LAFRANCE (président de la commission permanente des affaires
sociales) : A l'ordre, messieurs!
La commission des affaires sociales reprend l'étude des
crédits du ministère des Affaires sociales. Au début, je
voudrais mentionner que M. Faucher remplace, pour cette séance, M.
Verreault, de Shefford.
Nous en sommes au programme 10, équipement des services
sociaux.
Adopté?
M. BEDARD (Chicoutimi): M. le Président, concernant ce chapitre
des hôpitaux, il y aurait d'abord le problème des urgences que
nous voudrions aborder d'une façon très générale.
Nous savons que, tant à Montréal, dans la région
métropolitaine...
M. FORGET: M. le Président, excusez-moi.
M. BEDARD (Chicoutimi): Les cliniques d'urgence.
M. FORGET: Ce n'est pas tout à fait à ce
programme-là, si vous permettez. Il s'agit pour le moment de
l'équipement des centres d'accueil. Essentiellement, c'est
l'équipement afférent aux programmes 8 et 9.
M. BEDARD (Chicoutimi): Je crois qu'on avait parlé du programme
10, on n'a pas d'autres questions là-dessus.
LE PRESIDENT (M. Lafrance): Programme 10, adopté.
M. BEDARD (Chicoutimi): Vous nous avez donnez tous les documents dont
nous avions fait la demande.
M. FORGET: Oui.
M. BEDARD (Chicoutimi): Alors, je crois que nous pouvons passer à
un autre programme.
LE PRESIDENT (M. Lafrance): Eléments 1 et 2 du programme 10,
adoptés. Programme 11, soins spécialisés et
ultra-spécialisés.
Soins spécialisés
M. BEDARD (Chicoutimi): Dans ce programme-là, d'une part, il y
aurait le problème des urgences, un problème au niveau des soins
d'ambulance, que nous voudrions aborder, et également des cas
particuliers. Concernant les cliniques d'urgence, tant à Montréal
que dans le reste du Québec, le ministre sait, il est en mesure de
constater jusqu'à quel point les salles d'urgence et les cliniques
externes sont devenues effectivement une des principales sources de soins de
santé. Entre autres, on a pu remarquer que l'hôpital pour enfants
de Montréal a accusé, au niveau de la clinique d'urgence, 43 p.c.
d'augmentation, de juin 1970 à juin 1972.
L'hôpital Notre-Dame, pour ne citer que quelques cas, en 1970
recevait 37,000 patients, environ, à l'urgence, alors qu'en 1973 il
recevait près de 74,000 patients. C'est la situation à
Montréal et c'est la même dans toutes les régions.
Concernant la région du Saguenay-Lac-Saint-Jean, si on prend le cas de
l'hôpital de Chicoutimi, il y a une très forte augmentation, dans
les cliniques d'urgence.
La plupart des cas, ne sont pas des urgences à savoir
même jusqu'à un pourcentage de 66.7 p.c, si nos chiffres sont
exacts ce qui entraîne un certain encombrement et naturellement
des insatisfactions de la part du public. Il semble qu'il y aurait plusieurs
causes. Pour n'en énumérer que quelques-unes, certains disent que
les médecins mènent une très belle vie parce que le
système est trop généreux; d'autres disent que les
citoyens qui, autrefois, n'avaient pas accès aux cliniques d'urgence y
ont maintenant accès, qu'il y a eu également la diminution des
omnipraticiens ou des médecins de famille et la régression, de ce
fait, des visites à domicile. Les CRSSS de la rive sud de
Montréal et du Montréal métropolitain ont soumis certaines
recommandations au ministère, entre autres de diviser Montréal en
dix secteurs et 25 hôpitaux. Egalement ce mémoire parlait, pour
être très bref, d'une centrale de coordination des
détresses médicales, de l'instauration de niveaux de soins
d'urgence au lieu d'un zonage hermétique, à savoir qu'on ne
pourrait pas refuser quelqu'un, au niveau des cliniques d'urgence, parce que
cet individu ne serait pas résident dans le district où est
situé l'hôpital. On y parlait également des quatre grandes
catégories d'hôpitaux.
On recommandait que chaque hôpital ait un service de consultation
générale différent des cliniques externes que nous
connaissons présentement. On parlait aussi d'un contrôle central
des entrées et des sorties aux urgences, afin d'éviter les
attentes inutiles. Justement au niveau des attentes inutiles qu'on est
obligé de constater et que sont obligés de subir bien des
individus, on parlait de la possibilité d'instaurer un système de
rendez-vous. En tout cas, sur tout ce problème, entre autres ce
mémoire qui a été soumis par le CRSSS, je sais que
déjà, M. le ministre a annoncé un commencement de mise en
application; je voudrais savoir d'une façon globale ce qui en est.
Où en est-on rendu concernant les recommandations qui étaient
faites là-dedans et quelle est l'attitude du
ministère?
M. FORGET: M. le Président, la plupart des éléments
que mentionnait le député de Chicoutimi, et qui se retrouvent, en
effet, dans les mémoires qui nous ont été
présentés par les différents conseils régionaux,
représentent des réponses à des questions que posait
initialement le ministère des Affaires sociales, il y a maintenant
près de deux ans, à ces conseils régionaux.
Durant l'intervalle qui s'est écoulé depuis ce moment, le
ministère a collaboré avec les conseils régionaux à
une étude des ressources existantes, à la fois sur le plan des
transports ambulanciers et sur le plan du fonctionnement des équipements
matériels des centres hospitaliers.
L'automne dernier et durant l'hiver, un certain nombre de
recommandations nous sont parvenues des conseils régionaux, parfois des
recommandations préliminaires qui ont fait l'objet, par le
ministère, d'une acceptation immédiate qui visait à
encourager les conseils régionaux à poursuivre leurs efforts, non
seulement pour l'étude qui était à ce moment, à
toutes fins pratiques, complète, mais pour l'application de certaines
recommandations fonctionnelles au niveau des différentes cliniques
externes et des services d'urgence des centres hospitaliers.
Parallèlement à ce travail qui portait, de par sa nature,
essentiellement sur le fonctionnement, la mise sur pied de systèmes de
rendez-vous, la description plus soignée des procédures et la
répartition des tâches de manière à éviter
les ambiguïtés qui sont la source de problèmes de
fonctionnement, parallèlement à ce travail qui s'est poursuivi et
qui se poursuit encore c'est un travail qui doit s'échelonner sur
probablement plusieurs années, puisqu'il s'agit de changer certaines
habitudes de fonctionnement au niveau du personnel, au niveau des
différentes catégories de professionnels le
ministère s'est lui-même engagé dans un effort pour
synthétiser les expériences les plus heureuses qui ont pu
être observées dans les pratiques et les modes de fonctionnement,
à l'externe et à l'urgence, tel, par exemple, le service de
rendez-vous et d'autres éléments de réponse comme
celui-là.
Nous serons bientôt en mesure de distribuer, à titre
d'information, les documents qui ont fait l'objet de ce travail
d'élaboration depuis ce moment-là, qui est une espèce de
livre de recettes, en quelque sorte, dont chaque centre hospitalier
intéressé ce sera le travail des conseils régionaux
de continuer à les intéresser et à les motiver à
appliquer de pareilles recettes pourra se prévaloir dans ce
contexte.
Parallèlement à cet effort entrepris en collaboration avec
les conseils régionaux, le ministère a placé une
très grande importance sur l'aménagement physique des centres
hospitaliers, tout particulièrement pour ce qui est de
l'aménagement physique des cliniques externes et des services d'urgence
et de ce qu'on appelle communément les blocs de services, qui groupent
essentiellement ces deux services plus les services de laboratoire, radiologie
et autres qui sont utilisés de façon croissante par les malades
externes, outre les malades hospitalisés proprement dits.
Effectivement, depuis environ quatre ans, une part très
significative des budgets d'immobilisation des centres hospitaliers a
été consacrée à ces fins. Plus de $40 millions ont
été dépensés à ces fins. Cela continue
encore d'être une des caractéristiques principales des projets
d'immobilisation qui sont retenus dans le plan d'immobilisation du
ministère des Affaires sociales.
Il y a des aménagements physiques considérables qui sont
encore en construction et qui permettront de mieux refléter les besoins
actuels dans ce secteur.
Sur le plan des transports ambulanciers, le dernier numéro de la
Gazette officielle du Québec renferme un projet de règlement,
sujet à un avis de 90 jours, en fonction de la Loi de la protection de
la santé publique, qui énumère les différentes
exigences qui devront s'appliquer, dans un délai variable, délai
nécessité par l'obligation des différentes organisations
qui assurent actuellement le transport ambulancier, pour se conformer à
ces nouvelles exigences, exigences qui affectent à la fois
l'équipement de transport lui-même, l'équipement mobile qui
doit lui être ajouté pour permettre de faire face à
différentes situations, et les qualifications des préposés
au transport de même que du conducteur de l'ambulance.
Ces règlements sont publiés. Ils feront l'objet d'une
certaine consultation. Je dis une certaine consultation puisque,
déjà, le projet lui-même a été
élaboré en collaboration avec un très grand nombre de
parties intéressées. Mais j'imagine qu'un certain nombre d'entre
elles voudront trouver l'occasion de faire part à nouveau de leurs
opinions et de leurs préoccupations alors qu'elles seront
confrontées, peut-être pour la première fois, avec le texte
presque définitif du règlement.
Ces règlements devraient s'appliquer à l'automne,
après peut-être une révision finale, et permettre au moins
de satisfaire à des exigences minimales dans la qualité de ces
services.
Pour ce qui est des autres éléments mentionnés, par
exemple la désignation de zones et de districts de
référence des accidentés, c'est un travail qui se poursuit
actuellement au ministère pour l'ensemble du Québec et non
seulement pour la région métropolitaine de Montréal. C'est
un travail qui s'inspire, évidemment, des considérations dont
fait état le conseil régional de Montréal, mais qui
s'inspire aussi d'autres préoccupations. Ce travail devrait se faire et
se terminer au cours de l'été.
En plus de ce travail, il faudra songer à la mise en place d'un
réseau de communication sur une base au moins expérimentale et
dans
une ou deux régions de manière initiale. Des projets
nombreux ont été proposés et des annonces nombreuses ont
été faites de suggestions alternatives qui supposent toutes
certaines conditions techniques qui ne sont pas toujours faciles à
rassembler et qui ne sont pas toujours d'application possible dans tout le
territoire du Québec.
Certaines entraînent des coûts qui sont
disproportionnés par rapport à la contribution possible d'un
service de communication, mais cette question fait l'objet d'une attention
très soigneuse de la part du ministère et nous comptons bien
mettre en place, dès cette année, de façon
expérimentale, dans une ou deux régions, dont la région de
Montréal, un système de communication pour les urgences
permettant d'acheminer les ambulances dans les centres hospitaliers
désignés en fonction d'une désignation de zones et de
districts et permettant également de communiquer avec le
préposé au transport de manière à assurer les
premiers soins dans toute la mesure du possible, même avant
l'arrivée du blessé à l'hôpital.
Cette question fera, sans aucun doute, l'objet de développements
au cours de l'année. C'est à peu près l'état de la
question relativement aux urgences. Il est un aspect qu'il faut malgré
tout mentionner, c'est que des équipements matériels, des
exigences réglementaires quant à la qualité des
équipements et à la formation du personnel, des modèles
opérationnels de systèmes de rendez-vous et de systèmes
d'admission, etc., ne font pas malgré tout la totalité de la
différence entre des services qui fonctionnent bien et des services qui
fonctionnement mal.
Il y a un élément humain qui est très important
d'ajouté à tous ces ingrédients séparés ou
même réunis. C'est un élément qui dépend, en
premier lieu, de la motivation du personnel et de sa capacité à
fournir un accueil et une relation avec le patient qui soient satisfaisants
à tous les points de vue. De ce côté, je dois dire que les
propositions qui émanent de divers groupes sont beaucoup moins fournies,
beaucoup moins nombreuses. C'est, malgré tout, un aspect qui a
frappé, je pense, l'imagination publique, à la suite de la
projection à la télévision d'un film récemment. Je
pense qu'il est important de bien préciser que tous les
éléments matériels que j'ai indiqués sont
insuffisants par eux-mêmes à résoudre tous les
problèmes que fait ressortir une telle projection. Ces autres
éléments, que ne couvrent pas les règlements, les
contructions et l'équipement matériel, sont peut-être plus
impressionnants, du moins pour le public en général.
Il importe de se remémorer ce facteur, puisqu'on trouve
même aujourd'hui, sans même des aménagements physiques
considérables, sans même un système de communication, des
degrés de satisfaction très différents d'un centre
hospitalier à l'autre pour ce qui est de l'accueil et du sort qu'on
réserve aux personnes qui se présentent dans les services
d'urgence. Je pense qu'il est, malgré tout, important de ne pas perdre
ce facteur de vue. Là-dessus, il y a bien peu que le gouvernement puisse
faire, mais, encore une fois, si des suggestions peuvent être faites, il
nous fera sans aucun doute plaisir de les examiner et de voir quelle
contribution on peut apporter.
M. BEDARD (Chicoutimi): Si je comprends bien, la classification des
hôpitaux telle qu'elle était suggérée au niveau du
mémoire dont j'ai parlé, du CRSSS de la rive sud... Je comprends
qu'au niveau de Montréal, ce n'est pas encore terminé, cette
classification et qu'effectivement l'idée du ministère concernant
les recommandations faites dans le mémoire du CRSSS de la rive sud
d'étendre cela même dans les autres centres urbains et non pas
seulement d'appliquer ça à la région de
Montréal...
M. FORGET: J'aimerais souligner même si on entend parler
par les media d'information depuis plusieurs mois des rapports de
différents conseils régionaux et en particulier de celui de
Montréal qu'il reste que ce n'est que la semaine dernière
que j'ai reçu le rapport de Montréal. Il y a eu des primeurs et
des éléments partiels ou des chapitres qui ont fait l'objet de
plusieurs communications au public en général, mais il demeure
que le rapport final, qui est un document monumental plus épais que
l'annuaire du téléphone, ne m'est parvenu que la semaine
dernière. Il est anticipé à ce moment-ci de se prononcer
sur l'ensemble du rapport.
Il reste que des problèmes de principe sont soulevés par
l'intention exprimée par le conseil de voir une classification
inspirée par celle en vigueur aux Etats-Unis s'appliquer dans un milieu
urbain comme Montréal. Il y a un certain nombre de questions qu'il nous
paraît important de poser avant de pouvoir même dire que ce rapport
pourrait être appliqué.
M. BEDARD (Chicoutimi): Sur les dispositifs que vous avez mis en place
et dont vous avez parlé tout à l'heure, je dois comprendre que ce
n'est pas seulement en fonction de Montréal que le ministère y
pense, mais également en fonction de tous les centres urbains
d'importance, au niveau de Québec, par exemple, et de chacune des
régions, quand le besoin s'en fera sentir.
M. FORGET: II faut distinguer les mesures générales dont
j'ai parlé relatives au transport ambulancier, relatives à
l'amélioration du fonctionnement soit par des améliorations
fonctionnelles ou des améliorations physiques qui s'appliquent à
l'ensemble du territoire. La tentative que nous faisons d'établir des
zones de référence des districts, etc. de façon
cohérente s'applique également à l'ensemble du territoire.
L'introduction de services de coordination et de
télécommunication se fera sur une base graduel-
le et d'abord sur un plan expérimental dans une ou deux
régions au Québec, de manière à vérifier
certaines hypothèses qui sont faites couramment dans ce secteur mais que
l'on a jamais eu l'occasion d'éprouver.
M. BEDARD (Chicoutimi): Au niveau des services d'ambulance, je comprends
que pour une bonne cohérence vous avez parlé d'au moins un
minimum de relations qui seraient nécessaires entre d'une part les
centres hospitaliers, d'autre part les ambulanciers eux-mêmes et les
centres de communication qui existeront à ce moment-là.
Est-ce que le ministère a une tendance, concernant le transport
ambulancier, à savoir si ce devrait être un service qui pourrait
éventuellement être étatisé, si c'est l'intention du
ministère de le laisser à l'entreprise privée, si aucune
décision n'a été prise dans ce sens ou si le
problème n'a pas été étudié sous cet
aspect?
M. FORGET: Pour ce qui est du financement des services d'ambulance, ce
n'est pas une question qui, dans le contexte d'une amélioration des
services, nous a paru prioritaire pour le moment. On n'a pas envisagé,
d'assumer le financement des services d'ambulance de manière
générale. Il y a, traditionnellement, des services de transport
ambulancier qui sont assumés par le ministère des Affaires
sociales dans les cas de transferts interétablissements, dans certains
cas spécifiques établis par une tradition qui remonte maintenant
à plusieurs années.
Cette question des transferts interétablissements va
évidemment être réexaminée à la
lumière des regroupements de services dans certaines
spécialités, etc. Il existe aussi une prise en charge dans le cas
du transport pour certaines personnes, les assistés sociaux, par
exemple, qui n'ont pas les moyens d'assumer elles-mêmes les frais de
transport par ambulance. Pour le reste, nous n'envisageons pas un programme
gouvernemental de subvention ou de financement des services ambulanciers.
M. BEDARD (Chicoutimi): Est-ce que, à l'heure actuelle, tous les
CRSSS existants ont eu comme travail d'étudier, au niveau de chacune de
leur agglomération, pour laquelle ils sont concernés, ce
problème des besoins ambulanciers, quitte à faire rapport au
ministère?
M. FORGET: Oui, cela a été fait par toutes les
régions. Tous les conseils régionaux ont reçu le
même mandat, qu'ils ont exécuté de façon
différente et de façon plus ou moins élaborée, mais
qui a toujours porté sur trois éléments: les installations
elles-mêmes et leur fonctionnement, le transport ambulancier et les
communications.
M. BEDARD (Chicoutimi): Est-ce que tous les CRSSS, au moment où
on se parle, ont trouvé moyen de transmettre au ministère leur
étude concernant ce problème?
M. FORGET: Oui, on les a toutes reçues dans le moment. Encore une
fois, la dernière à être reçue, peut-être la
plus volumineuse, mais aussi peut-être la plus difficile à faire,
étant donné le grand nombre d'établissements et la
population desservie, a été celle du Montréal
métropolitain, la région 6-a), que j'ai reçue au milieu de
la semaine dernière.
M. BEDARD (Chicoutimi): Puisqu'on est justement dans le domaine
ambulancier, l'école des ambulanciers avait fait une demande de
subvention au ministère. Disons qu'elle s'était plainte du fait
qu'elle ne l'obtenait pas. Est-ce que le ministère...
M. FORGET: Nous ne subventionnons pas d'école, comme on sait.
C'est une question qui dépend du ministère de l'Education comme
tel pour ce qui est de l'immédiat, et des besoins de recyclage ou de
formation dans le cas où il n'y aurait pas eu de formation originale du
personnel ambulant.
M. BEDARD (Chicoutimi): ... de la main-d'oeuvre...
M. FORGET: Oui, de celle qui est déjà dans le
réseau ambulancier. Nous avons prévu, en collaboration avec la
Société de l'ambulance Saint-Jean, un programme de recyclage qui
se donnera dans toutes les régions, en deux sessions, de manière
à ne pas dépeupler les services pendant la période de
formation, évidemment, il faut assurer une certaine continuité.
Ce recyclage se fera donc en collaboration avec la Société de
l'ambulance Saint-Jean et avec d'autres collaborations également, mais
sera principalement organisé par eux, de manière à
qualifier les préposés au transport conformément aux
nouvelles exigences réglementaires qui entreront en vigueur à la
fin de cette année-ci.
M. BEDARD (Chicoutimi): II avait été question d'un
programme de recyclage au niveau de la main-d'oeuvre ambulancière;
est-ce qu'effectivement il avait été question aussi du recyclage
de la main-d'oeuvre hospitalière d'une façon
générale? Est-ce qu'il y a des développements...
M. FORGET: De façon générale, comme vous savez, les
conventions collectives prévoient des sommes qui peuvent être
attribuées pour le recyclage du personnel hospitalier. Il y a un
comité paritaire, je crois, du ministère et des centrales
syndicales, qui assure l'administration de ces clauses de la convention
collective qui peuvent permettre, par le fait même, le recyclage des
personnes qui sont préposées à l'urgence, dans une
capacité ou une autre. Je n'ai pas de renseignements précis sur
l'étendu du recyclage qu'on fait faire à ces personnes en
particulier,
mais c'est un montant considérable qui est prévu aux
conventions collectives, comme vous le savez probablement, et qui peut
être utilisé pour ça en fonction des priorités
telles que dégagées par les centres hospitaliers et la partie
syndicale.
M. BEDARD (Chicoutimi): Vous nous avez distribué, il y a une
semaine ou deux, les rapports annuels de chacun des CRSSS des régions.
En fait, ce n'est pas mon intention de prendre chacune des régions l'une
après l'autre, mais simplement du point de vue général, si
vous aviez à porter un jugement de valeur, non pas sur les
recommandations, mais sur l'ensemble du travail qui a été
effectué par les CRSSS dans la confection de ces rapports, est-ce que
votre évaluation serait positive?
M. FORGET: Sans aucun doute, c'est un travail qui a été
extrêmement utile pour faire voir l'étendue et la
complexité du problème, qui a débouché sur des
conclusions qui étaient responsables dans le sens où on
n'attendait pas ou on ne souhaitait pas la venue d'un certain système
utopique pour commencer à s'occuper du problème des urgences. On
avait des choses concrètes à faire dans l'immédiat et on
s'est, tout de suite après la fin des rapports, mis à la
tâche de les appliquer.
Je pense que c'est une issue très encourageante, un effort comme
celui-là qui était le premier essai systématique de faire
le tour d'un problème et d'en voir toutes les dimensions. Je pense que
cela a contribué énormément à sensibiliser le
milieu hospitalier à l'importance de prendre certaines mesures pour
améliorer les services dans ce secteur. Ce n'est pas seulement le
rapport lui-même et ses conclusions qui importent, mais c'est
également le travail de réflexion, de sensibilisation dans les
différents milieux qui est extrêmement important puisque, encore
une fois, un tas de recommandations, toutes les recommandations fonctionnelles
en particulier supposent que les personnes qui doivent les appliquer sont
sensibilisées aux besoins de le faire, et se rendent compte de
l'importance des comportements et pas seulement des équipements pour
améliorer les services, comportements qui affectent un très grand
nombre de personnes, puisque la continuité est essentielle. Les
relations avec les patients dans des moments assez critiques de leur prise de
contact avec le réseau hospitalier sont également
extrêmement importantes.
Ce travail de sensibilisation, qui a mobilisé beaucoup
d'énergies et beaucoup de personnes est certainement un premier
pas vers un effort d'amélioration.
M. BEDARD (Chicoutimi): Concernant la région du
Saguenay-Lac-Saint-Jean, puisque je suis le représentant d'un de ses
comtés, vous me permettrez de poser quelques questions. Pour les autres
régions, si d'autres députés veulent le faire, ils peuvent
toujours le faire également.
Par exemple, il y avait la question de la clinique externe de
Chicoutimi, qui vous le savez était non seulement dans un
état de délabrement assez remarquable, mais également ne
répondait en aucune façon aux besoins du public. Je comprends
qu'une entente a été dernièrement conclue avec le
ministère des Affaires sociales. Si oui, est-ce qu'on pourrait en
connaître la teneur de la façon la plus précise
possible?
M. FORGET: Bien, la teneur de cette décision du ministère
est relativement simple à relater. Elle consiste à affirmer
l'intention du ministère d'assurer un réaménagement des
locaux occupés par les services externes et la clinique d'urgence de
l'hôpital de Chicoutimi et de consacrer les sommes nécessaires
pour réaliser les modifications, les améliorations qui s'imposent
étant donné un achalandage accru.
Aux dernières nouvelles, je pense qu'il s'agissait
d'élaborer le programme fonctionnel, de manière à
déterminer exactement quels sont les besoins, quels sont les types
d'espace et le genre d'aménagement requis pour ces deux centres
d'activités. A la suite de ça, on aura un programme physique,
c'est-à-dire qu'on déterminera très
précisément ce que cela implique au point de vue physique, et
l'exécution des travaux.
Je pense qu'on en est là maintenant, c'est-à-dire à
la mise au point du programme fonctionnel.
M. BEDARD (Chicoutimi): Vous pourrez me corriger si c'est le cas, c'est
parce qu'il avait filtré, d'une façon très claire, via les
journaux et peut-être aussi via certains représentants
attitrés au niveau de l'hôpital, qu'une entente, qui pourrait
représenter $1.5 million ou $2 millions, avait été
confirmée par le ministère.
M. FORGET: Dans les discussions qui ont paru à l'époque
dans les journaux, il y a eu...
M. BEDARD (Chicoutimi): Je m'excuse, M. le Président, mais c'est
tout dernièrement, il y a une semaine au plus.
M. FORGET: M. Cantin, qui est responsable des programmes de
santé, peut vous expliquer où on en est.
Nous avons rencontré les représentants de l'hôpital
de Chicoutimi, il y a environ quinze jours, et nous nous sommes entendus sur
quatre priorités, si vous voulez, à l'intérieur de celles
déterminées par l'établissement. Il s'agit de l'urgence,
de l'externe, du département de santé communautaire et de la
périnatalité.
Alors, effectivement, nous travaillons, actuellement, sur un projet dont
certaines surfaces ont été identifiées et également
dont l'aspect physique, si vous voulez, à l'intérieur de
l'hôpital de Chicoutimi cela a été le plus difficile
a été localisé pour rentrer à
l'intérieur de la masse monétaire identifiée pour la
réalisation du projet, soit un maximum de $2 millions.
M. BEDARD (Chicoutimi): De $2 millions. Maintenant, au niveau de
l'hôpital de Chicoutimi, puisque c'est l'hôpital régional
effectivement, il y avait également l'état des laboratoires qui,
certainement, demande une intervention, non seulement très
énergique, mais aussi très rapide de la part du gouvernement.
Personnellement, j'ai été à même de constater cet
état des laboratoires. On sait jusqu'à quel point cela peut
être lié avec le travail de recherche et le maintien
également des spécialités.
Est-ce que le gouvernement pourrait nous dire ses intentions, s'il en a
de très précises à l'heure actuelle? Le ministre peut
difficilement ne pas être d'accord avec nous sur l'état, comme
tel, des laboratoires de l'hôpital régional.
M. FORGET: J'aimerais peut-être relever une partie des remarques
qui viennent d'être faites relativement au concept d'un hôpital
régional. C'est évidemment un qualificatif que plusieurs
hôpitaux aiment s'accoler pour des raisons évidentes.
M. BEDARD (Chicoutimi): Dans le cas de Chicoutimi, tout le monde est
d'accord. J'espère que vous ne commencerez pas à nous mettre en
désaccord sur ce point.
M. FORGET: II demeure que ce concept ne correspond à aucune
réalité précise. Ce concept n'est pas reconnu dans les
règlements, il n'est pas reconnu de façon formelle ou même
informelle dans la planification du ministère des Affaires sociales.
Il peut arriver que certains services, certains départements
aient une fonction régionale, aient un rôle régional
à jouer mais c'est un jugement qu'on doit porter sur un service en
particulier et non pas sur l'ensemble d'un établissement. Ceci, je ne le
dis pas relativement à l'hôpital de Chicoutimi en particulier. Je
profite du fait que c'est mentionné et que c'est dans les crédits
des soins spécialisés pour noter que c'est une notion qui est
très répandue mais qui prête à confusion et que nous
n'avons pas l'intention d'accréditer davantage.
Pour ce qui est plus spécifiquement des laboratoires, lorsque
j'ai rencontré les représentants de l'hôpital de
Chicoutimi, en février je crois, je leur ai indiqué à la
fois notre intention de procéder le plus rapidement possible à la
réalisation des améliorations et des priorités qu'on vient
d'énumérer mais qu'il n'était pas possible de
résoudre tous les problèmes à la fois, puisqu'il y a
d'autres besoins, d'autres hôpitaux et des budgets limités.
Effectivement, il a été convenu à ce
moment-là que nous accorderions la priorité à ces quatre
éléments. La porte n'était pas fermée, bien
entendu, comme c'est le cas pour tous les hôpitaux, à d'autres
améliorations futures qui peuvent sans aucun doute représenter
des besoins.
D'autre part, dans l'élaboration d'un programme d'investissement
pour les centres hospitaliers, nous nous attachons et nous nous attacherons de
plus en plus à une évaluation régionale le mot
revient mais dans un autre sens à des priorités
d'investissement dans une région donnée. Effectivement, plusieurs
conseils régionaux se sont mis à la tâche en consultation
avec les différentes parties intéressées. Dans le cas du
conseil régional du Saguenay-Lac-Saint-Jean, nous avons effectivement
reçu des recommandations pour des priorités quant aux
dépenses d'immobilisation dans la région, et les laboratoires de
l'hôpital de Chicoutimi figurent parmi ces priorités au 17e rang.
Donc, nous avons en effet l'intention de leur accorder l'attention qu'ils
méritent mais dans le contexte d'une vue d'ensemble des problèmes
de la région.
M. BEDARD (Chicoutimi): Est-ce que je dois comprendre que, concernant
les rapports qui sont donnés par les CRSSS, vous me dites que cette
priorité vient au 17e rang, pas seulement concernant le CRSSS de la
région du Saguenay-Lac-Saint-Jean mais de tous les CRSSS? J'imagine que
le ministère ne s'engage pas à suivre nécessairement,
à partir de un, deux et trois, dans l'ordre, les priorités qui
sont soumises par les différents CRSSS.
M. FORGET: En effet, M. le Président, nous ne nous engageons pas
à suivre les priorités établies par les conseils
régionaux. Cependant, les conseils régionaux ont
été établis, en grande partie, pour permettre à une
région de déterminer ses besoins et d'établir des
priorités. A moins d'avoir une indication qu'un jugement est
manifestement erroné ou qu'un conseil régional agirait de
façon irresponsable, il nous parait conforme à l'esprit de la
législation que nous devons appliquer de nous inspirer le plus
étroitement possible des recommandations faites par les conseils
régionaux.
M. BEDARD (Chicoutimi): Disons que ce sera la dernière question
concernant la région. Vous avez parlé des quatre priorités
sur lesquelles vous vous étiez entendus au niveau de l'hôpital de
Chicoutimi. Est-ce que vous pourriez nous dire, effectivement, quelles sont les
priorités sur lesquelles vous vous êtes entendus au niveau des
autres centres hospitaliers de la région, à savoir
l'hôpital de Jonquière, le centre hospitalier d'Arvida,
l'Hôtel-Dieu de Roberval et celui de La Baie-des Ha ! Ha !
M. FORGET: II n'y a pas eu d'entente sur l'ensemble de ces
problèmes. Pour ce qui est de l'urgence à Chicoutimi, c'est une
priorité qui avait été acceptée il y a quelques
mois et la rencontre qui a eu lieu était pour préciser, si vous
voulez, le modus operandi et préciser
aussi, à l'intérieur des sommes d'argent qui avaient
été acceptées, quel serait le processus de
réalisation.
Pour ce qui est de Jonquière et d'Arvida, les discussions se sont
poursuivies et ça progresse normalement; il n'y a pas de
réinvestissement majeur. Par ailleurs, pour ce qui est des autres
problèmes de la région, le CRSSS a fait une étude assez
exhaustive de l'ensemble des problèmes de la région. Il nous a
remis un rapport assez impressionnant avec une liste de priorités, et
une rencontre est prévue. Je prévois rencontrer le conseil
régional vendredi de cette semaine pour revoir ses documents, discuter
avec lui, et le processus des problèmes à voir dans notre plan de
développement pour l'ensemble de la région de Chicoutimi sera
décidé progressivement, à la suite de ce rapport des
études du ministère et des consensus qui seront établis
aussi avec les centres hospitaliers. Nous avons rencontré les gens de
Jonquière hier, il n'y a pas de problème majeur ou urgent
à ce niveau. A Arvida, ça progresse normalement...
M. BEDARD (Chicoutimi): C'est relié à
Jonquière.
M. FORGET: C'est relié à Jonquière. Il y a
Roberval, où on a un certain nombre de problèmes à
résoudre à ce niveau-là. Comme je vous l'ai dit, on doit
rencontrer le conseil régional, discuter de ses priorités et, par
la suite, remettre un rapport au ministre pour décision.
M. BEDARD (Chicoutimi): J'avais une dernière question sur la
région, concernant le département de chirurgie cardiovasculaire,
mais je comprends qu'on va l'aborder dans un autre programme...
M. FORGET: Je ne pense pas qu'il y ait de la place dans un autre
programme; c'est peut-être là-dedans que ça va, en
principe.
M. BEDARD (Chicoutimi): Est-ce que ce serait dans les
superspécialités?
Comme vous le savez, je n'apprends sûrement rien au
ministère, suite à la décision qui a été
prise par le conseil d'administration concernant le département de
chirurgie cardiovasculaire, la région est maintenant privée
complètement d'un service qui permettait des opérations à
coeur ouvert. Il semble que, suite à cette décision, une
enquête a été faite concernant ce département et des
médecins qui y étaient affectés, enquête qui a
duré assez longtemps et dont les conclusions ont été
connues par la voie des journaux. Je voudrais savoir si le ministère a
présentement en main les conclusions de ce rapport. Ces conclusions lui
permettent-elles d'envisager une décision rapide pour la
réouverture de ce département cardiovasculaire qui est une
nécessité pour la région et le ministre peut-il nous
donner les conclusions du rapport et la politique qu'il entend suivre? C'est
toute une population qui à l'heure actuelle est en droit de se poser des
questions et d'être dans un certain état de nervosité,
surtout parce que c'était un service qu'on avait auparavant et dont la
région est privée à l'heure actuelle.
M. FORGET: Je n'ai, depuis le mois de février, alors que j'ai
rencontré le conseil d'administration et les membres du conseil des
médecins et dentistes de l'hôpital, reçu de l'hôpital
aucune autre information relativement à ce problème. On se
souviendra qu'à l'époque, à la suite d'incidents qui se
sont produits à l'hôpital, le conseil d'administration avait, sur
recommandation du conseil des médecins et dentistes,
décidé de suspendre les activités de chirurgie
cardiovasculaire. Il nous avait informé de cette décision que
nous avions approuvée. Il avait été entendu, lors de la
rencontre en février, que le conseil des médecins et dentistes de
l'établissement ferait une étude de ce problème et qu'il
demanderait à ce sujet la collaboration de la Corporation
professionnelle des médecins.
Nous nous sommes séparés à cette époque sur
cette conclusion de la nécessité d'une enquête, avec une
participation externe de la Corporation professionnelle des médecins. A
la suite de cette enquête, les conclusions du conseil nous seraient
communiquées et ce serait seulement à partir d'une conclusion
nouvelle d'un rapport et d'une décision du ministère d'autoriser
la réouverture qu'il serait possible de permettre la reprise des
activités de chirurgie cardiovasculaire. Comme nous n'avons rien
reçu à ce jour, nous n'avons pas eu l'occasion de nous prononcer
à nouveau sur cette question.
M. BEDARD (Chicoutimi): Comment expliquer que le ministère ne
soit pas au courant des conclusions, justement, d'une enquête qui avait
été faite et qui a été publiée presque
intégralement dans les journaux? On en venait à la conclusion que
le personnel, à savoir les médecins qui étaient
affectés à ce service, était d'une compétence qu'on
ne pouvait attaquer. A la suite de cette conclusion, puisque c'est sur cela que
portait l'enquête d'une façon tout à fait spéciale,
on disait qu'il n'y avait pas lieu de continuer à garder fermé ce
service qui, lui en tout cas, sans employer le terme régional,
répond à une demande de l'ensemble de la région du
Saguenay-Lac-Saint-Jean.
M. FORGET: Nous ne pouvons pas, M. le Président, baser des
décisions comme celle-là sur des rapports de presse. J'ai pris
connaissance comme le député de Chicoutimi des articles qui ont
paru dans le Quotidien depuis cette époque, relatant de façon
peut-être incorrecte, peut-être imprécise, des conclusions
d'une enquête effectuée à l'intérieur de
l'établissement. Nous aimerions pouvoir, si le conseil d'administration
le juge à propos, discuter de ces conclusions et de ces enquêtes
avant de prendre une décision.
M. BEDARD (Chicoutimi): Est-ce que, lorsque vous avez à prendre
la décision concernant un service qui est déjà
donné à une région je suis convaincu que ça
peut arriver également dans d'autres régions; je parle des
régions éloignées quand il s'agit du domaine
hospitalier, des soins de santé, dans un cas particulier comme celui de
la chirurgie cardio-vasculaire à Chicoutimi, vous tenez compte outre
mesure de la clientèle, du nombre de patients qui peuvent être
acceptés?
M. FORGET: Nous tenons compte, M. le Président, sur un sujet
comme celui-là comme sur d'autres, des conditions essentielles pour que
des services de qualité puissent être donnés. Il n'est pas
nécessaire, je pense, d'insister sur la priorité qu'il faut
accorder non seulement à l'existence théorique d'un service, mais
également à sa capacité de fonctionner d'une
manière satisfaisante. Nous nous basons sur le jugement d'experts en la
matière, qui ont fait part de certaines exigences pour que des services
de qualité soient donnés à la population. Il n'est pas
question de pénaliser une population en particulier ou de traiter cette
question de manière purement administrative. Il s'agit essentiellement
de savoir à quelles conditions des services de qualité peuvent
être donnés. La qualification scolaire ou la qualification
professionnelle d'un individu ou de quelques individus pris isolément
n'est pas une condition suffisante; cela peut être une condition
nécessaire, mais ce n'est pas une condition suffisante pour que des
services de qualité soient donnés.
C'est la raison pour laquelle ces considérations doivent
être examinées. La nature des conclusions auxquelles sont
arrivés ou seraient arrivés des enquêteurs relativement
à l'ensemble du problème, mais non pas à certains
éléments détachés du problème, sont
nécessaires avant que nous puissions prendre une décision. C'est
la raison pour laquelle, plutôt que se fier à des rapports de
journaux, il nous paraît important d'en discuter avec ceux qui ont fait
ces enquêtes. Encore une fois, il me paraît important aussi,
étant donné le contexte ou l'interprétation qui a
été donnée localement à ces
événements, que le jugement soit porté par des
professionnels extérieurs non seulement à l'établissement,
mais même à la région.
C'est d'ailleurs la raison d'être de notre recommandation initiale
que, sur l'ensemble du problème, la corporation professionnelle...
M. BEDARD (Chicoutimi): II a été suivi là.
M. FORGET: ... soit appelée à se prononcer. Maintenant, il
faudra voir justement, en discutant du rapport lui-même et de ses
conclusions, si cette expertise a porté sur tous les
éléments pertinents ou sur seulement certains d'entre eux.
M. BEDARD (Chicoutimi): Vu l'urgence du besoin dans ce cas particulier,
est-ce qu'on peut croire que le ministère a quand même fait les
premiers pas, puisque quelquefois c'est nécessaire de le faire quand il
y va de la santé de l'ensemble d'une région? Est-ce que le
ministère a fait des efforts particuliers pour être mis au courant
de choses ou de supposés rapports qui sont contenus dans des journaux?
Je comprends que le ministère ne peut pas se fier à des rapports
qui sont publiés dans les journaux, mais est-ce qu'à partir du
moment où il est connu qu'une décision semble prise et qu'un
rapport a été rédigé, un effort dans ce cas
précisément a été fait de la part du
ministère pour en connaître la teneur au plus vite, en être
informé et, une fois pour toutes, régler ce problème?
M. FORGET: M. le Président, il ne m'a pas paru que la
santé publique des résidants de la région du
Saguenay-Lac-Saint-Jean était mise en danger par la situation actuelle.
Donc nous faisons confiance...
M. BEDARD (Chicoutimi): La santé de ceux qui sont
concernés par ce département.
M. FORGET: ... au conseil d'administration de l'hôpital de
Chicoutimi, pour nous saisir d'une recommandation qu'il voudrait nous faire
à ce sujet. Il a été le premier à assumer une
responsabilité dans cette affaire durant l'hiver et nous l'estimons tout
à fait capable de juger quelle autre responsabilité il doit
maintenant assumer, eu égard aux conclusions qui lui ont
été présentées à la suite d'une
enquête.
M. BONNIER: M. le Président, je ne sais pas si le
député de Chicoutimi...
M. BEDARD (Chicoutimi): Oui, ce sont des questions concernant...
M. BONNIER: ... ce type de question, moi ce serait au niveau des soins
des malades mentaux. Je ne sais pas si on peut aborder ce point
actuellement.
M. FORGET: C'est l'élément 2, mais si on adopte
l'élément 1, je serais bien prêt à parler de
l'élément 2.
M. BONNIER: C'est pour ça que je demandais au
député de Chicoutimi s'il avait à peu près
terminé.
M. BEDARD (Chicoutimi): Je n'ai pas d'objection, je crois que la
manière dont on a procédé jusqu'à maintenant a
été de discuter de l'ensemble du problème, ensuite on
accepte d'une façon générale le programme.
LE PRESIDENT (M. Fortier): Le député de Taschereau.
Malades mentaux
M. BONNIER: Je me demande, M. le Président, quelle est la
philosophie actuelle du ministère par rapport aux malades mentaux, en
particulier dans les cas où la maladie a été
diagnostiquée? Il arrive que le malade, après avoir reçu
un certain nombre de traitements en clinique spécialisée, ne
semble pas avoir de place où vraiment il puisse être non seulement
reçu, mais traité jusqu'à un certain point, pas
traité physiquement mais psychologiquement ou autrement, surtout chez
les jeunes, dans la vingtaine. J'ai des cas en mémoire où on
pense que ce n'est pas approprié pour eux d'être
hospitalisés dans un hôpital spécialisé, dans un des
gros hôpitaux et qu'il vaut beaucoup mieux recevoir des soins un peu plus
individuels, mais on ne semble pas avoir le type de maison pour recevoir ces
gens, à l'heure actuelle. Est-ce que ce serait exact?
M. FORGET: J'ai de la difficulté un peu à comprendre le
type de maison, je veux dire les services psychiatriques. La politique actuelle
du ministère c'est de les considérer dans l'optique
générale des soins, d'essayer de favoriser dans toute la mesure
du possible que les soins physiques et les soins mentaux soient groupés,
que les...
M. BONNIER: Je m'excuse, il ne s'agit pas du tout de donner des soins
très précis. Il s'agit beaucoup plus, je dirais, de centres
d'accueil spécialisés. Ce ne sont plus des enfants, autour de 25,
30 ans parfois, ce sont des gens qui ne sont vraiment pas capables d'être
sur le marché du travail, et qui, d'autre part, ne sont pas suffisamment
malades pour être hospitalisés dans un hôpital
spécialisé, mais qui sont entre deux et qui, par ailleurs, sont
très mal compris par leur famille. Ils auraient besoin de centres
d'accueil spécialisés. Je me demande si c'est possible d'en
avoir.
M. FORGET: En fait, la réponse à cela, c'est qu'il y a
deux types d'activités qui sont actuellement en cours au
ministère. II y a les équipes de secteur qui jouent un rôle
par rapport à cela. Les équipes de secteur en psychiatrie sont
une des options qui ont été recommandées ou
suggérées par le comité de santé mentale. Il
s'installe actuellement, dans toute la mesure du possible, des équipes
de secteur psychiatrique qui vont voir à assurer la qualité des
services de première ligne en santé mentale.
Pour ce qui est de la postcure ou de la réhabilitation
spécialisée, il existe un certain nombre de foyers
affiliés qui jouent, jusqu'à un certain point, le rôle de
familles d'accueil beaucoup plus que de centres, comme tels,
d'hébergement. On n'a jamais eu de demande ou de recommandation soit des
experts, au ministère, en santé mentale ou du comité de
santé mentale en vue d'organiser des centres d'accueil ou des centres
d'accueil avec hébergement spécifiquement pour les malades
psychiatriques. La formule qui a été privilégiée a
été celle des foyers affiliés qui est assez
développée au Québec; il y a un nombre assez
condisérable de foyers affiliés.
M. BONNIER: Qui sont spécialisés dans ces traitements.
M. FORGET: Qui sont spécialisés et qui sont
rattachés aux hôpitaux psychiatriques actuellement. Il en existe
un grand nombre; je ne pourrais pas vous dire le nombre exact, mais on pourrait
l'obtenir.
M. BONNIER: Disons que des cas...
M. FORGET: II y a 3,000 places en foyers affiliés.
M. BONNIER: ... ont été portés à mon
attention. Vraiment, les gens qui recevaient ces jeunes-là, en
particulier, n'avaient aucune préparation. Tout ce qu'ils faisaient, ils
les laissaient faire, tout simplement.
M. FORGET: Les foyers affiliés sont sous la responsabilité
des établissements et des psychiatres, à toutes fins pratiques,
qui maintiennent et qui ont toujours maintenu un lien avec eux. Ils ont
été vus, sur le plan de l'orientation de la politique, comme des
genres de foyers affiliés de transition, qui accordaient aux gens un
intermédiaire pour se réhabiliter. Il y en a un certain nombre
qui sont devenus des foyers permanents, à toutes fins pratiques, parce
que les gens ne peuvent pas être réhabilités et ils doivent
rester dans un milieu protégé. Il y en a d'autres qui ont
joué le rôle de foyers de transition. Maintenant, la
qualité des services et les services donnés jusqu'à
maintenant ont été sous la responsabilité des services
psychiatriques.
Actuellement et depuis un an et demi, nous avons une enquête qui
est en cours au point de vue de la révision de la politique à
tenir pour des foyers affiliés. On se demande si ces foyers ne devraient
pas justement être en collaboration avec les centres de services sociaux
et avoir un rattachement spécifique avec la psychiatrie, mais en
s'assurant de la qualité des services à l'intérieur et,
comme vous le dites, de la préparation des gens qui en sont
responsables. C'est un domaine assez complexe et ça touche un assez
grand nombre d'individus. Il y en a 3,000 actuellement et il y a
peut-être de la place pour plus. Les critères de sélection
des cas, les critères de sélection des familles ne sont pas
faciles.
M. BONNIER: Est-ce que ça correspond aux besoins actuels, d'une
façon générale, ou si vous avez beaucoup de cas
pendants?
M. FORGET: On a une certaine pression pour augmenter le nombre de foyers
affiliés, parce que c'est lié aussi à des contraintes
budgétaires, d'une certaine façon. C'est variable avec les
endroits. Ce qu'on essaie de faire, actuellement, c'est de rattacher des foyers
affiliés au service psychiatrique dans les hôpitaux aigus. Cela a
commencé dans les grands hôpitaux, les institutions comme
Saint-Jean-de-Dieu, Saint-Michel-Archange et Douglas ; il y en a à
Sainte-Justine, en bon nombre. Actuellement, il semble qu'il y aurait un besoin
pour que les services psychiatriques des hôpitaux aigus aient une
certaine banque de foyers affiliés pour leur permettre de
décentraliser les services psychiatriques.
Tout ce processus de services psychiatriques est en continuelle
révision. Le problème des foyers affiliés est encore
à l'étude au ministère, parce qu'on n'est pas certain que
l'orientation offre toutes les garanties que vous mentionnez on est
conscient du problème et il semble que ce serait des foyers
affiliés améliorés, beaucoup plus qu'une formule de
centres d'accueil, qui répondraient aux besoins.
LE PRESIDENT (M. Fortier): Est-ce qu'il y a d'autres questions? Le
député de Vanier.
M. DUFOUR: Quand on parle des soins des maladies physiques, on parle des
malades. En 1974/75, ça coûtera environ $800 millions à la
province. C'est bien beau d'essayer de régler les problèmes des
ambulances, du service ambulancier, mais il reste tout de même une chose:
on ne s'attarde pas réellement à ce pourquoi le budget existe, le
soin des malades.
Si l'hôpital existe pour les malades, je voudrais savoir, M. le
Président, pourquoi en période d'été dans nos
hôpitaux on est obligé de fermer certains services par manque de
personnel? J'ai des exemples frappants; dans beaucoup d'hôpitaux on est
obligé de fermer de 40 à 60 et même des fois 100 lits pour
permettre aux gens de prendre leurs vacances. C'est entendu que tout le monde a
droit de se reposer, mais il reste que nous avons de grands malades qui
croupissent dans leur misère à la maison. Ils sont en danger de
mort, ils se présentent à l'hôpital pour être
hospitalisés puis on les retourne chez eux dans un état
pitoyable. Si on veut humaniser la médecine, il va falloir humaniser le
système. Je crois que le problème est urgent; en période
d'été les malades sont aussi malades et peut-être plus
malades qu'en hiver, parce que la chaleur n'aide souvent pas la maladie. Il va
falloir, je crois, que le ministère se penche davantage sur ce
problème qui, selon moi, est très sérieux.
Ce matin, pour ma part, il a fallu que je me fâche pour faire
entrer à l'hôpital deux personnes gravement malades. On
prétextait qu'il n'y avait pas de place. On dit toujours: Du personnel
ne vient pas l'été, il y a beaucoup de maladies qui ne sont pas
des maladies, des congés de maladie se prennent dans les salles
d'opération. Les employés, un matin, ça ne leur dit pas,
ils prennent un congé de deux à trois mois. Franchement, on n'a
plus le sens des responsabilités; on travaille dans les hôpitaux
pour gagner de l'argent, point, et non pas par un certain goût de
soulager la misère humaine. Cela est très déplorable.
Je voudrais, à ce stade-ci, demander au ministre des Affaires
sociales si lui ou son ministère ne pourrait pas discuter avec le
ministère de l'Education de la possibilité suivante. Les
finissantes en techniques infirmières pourraient terminer leur cours
plus de bonne heure en avril, afin de prendre des vacances
méritées de quinze jours, peut-être un mois, pour ensuite
permettre à ces jeunes garde-malades de s'entrafner et de venir
travailler à l'hôpital durant les vacances des garde-malades qui
sont là et qui ont droit à leurs vacances. Si la dernière
année de cours de nos étudiantes commençait plus de bonne
heure, elle pourrait peut-être finir plus de bonne heure. Je crois que ce
serait une solution à apporter afin que l'hôpital ne soit pas
obligé de ralentir ses activités durant l'été et
empêché de continuer à rendre service à la
population. Vous savez que l'été il y a beaucoup plus
d'accidents, puis on se limite aux cas d'urgence. Mais il n'y a pas seulement
des accidentés qui sont des cas d'urgence. C'est simplement une
suggestion que je voudrais faire au ministre pour qu'il se penche avec le
ministère de l'Education pour trouver une solution à ce
problème.
M. FORGET: C'est en fait une excellente suggestion, M. le
Président. Sans aucun doute avec le ministère de l'Education, il
y a lieu d'avoir des discussions et d'évaluer la possibilité de
changer en quelque sorte le calendrier scolaire pour les nouvelles
infirmières. Nous espérons obtenir de ce
côté-là une réponse favorable.
LE PRESIDENT (M. Fortier): Une question additionnelle dans le même
ordre d'idées?
M. LECOURS: M. le Président, j'aimerais faire un commentaire
à propos de l'hôpital Saint-Vincent-de-Paul à
Sherbrooke.
LE PRESIDENT (M. Fortier): Un instant, est-ce que la réponse du
ministre vous convient?
M. DUFOUR: Oui, ça me convient.
LE PRESIDENT (M. Fortier): La réponse vous convient? D'accord. Le
député de Frontenac.
M. LECOURS: C'est un commentaire à propos de l'hôpital
Saint-Vincent-de-Paul de Sherbrooke, qui, apparemment, serait transformé
en centre de psychiatrie spécialisé.
M. FORGET: M. le Président, le député de Frontenac
fait allusion à des articles de presse qui sont parus depuis un certain
temps dans la Tribune de Sherbrooke et certains autres journaux des Cantons de
l'Est.
Ces articles faisaient état d'un document de travail qui a
été communiqué par la Direction générale de
la planification au conseil régional, à la demande de celui-ci
qui, ayant reçu le mandat du ministère des Affaires sociales de
provoquer la formation d'un groupe de travail, d'une table ronde de
différents centres hospitaliers de la région de Sherbrooke, s'est
mis à la tâche vers les mois de mars ou avril de cette
année. Devant la difficulté du problème, évidemment
il s'agit de plusieurs centres hospitaliers de réunir un
certain nombre de données pour orienter son travail, il a
sollicité de la Direction de planification tous les documents,
mémos et autres données qui pourraient accélérer
ses travaux et lui permettre de faire un travail de façon plus
productive.
Malheureusement, ce document, qui ne représente pas une position
du ministère puisque si c'était le cas on n'aurait pas
donné de mandat au conseil régional mais on aurait
appliqué ses décisions et qui faisait allusion à
plusieurs hypothèses celle qui a été retenue par
les journaux l'a été par un choix que je ne m'explique pas
beaucoup, mais qui est un choix purement subjectif de ceux qui en ont fait
état a été communiquée d'une manière,
je pense, il faut le dire, irresponsable par un ou plusieurs membres de cette
table ronde qui, de cette façon, ont mis en danger la tentative de
consultation que nous voulions mener.
Il est évident que si, lorsque nous faisons des essais de
consultation sur des sujets aussi difficiles que l'orientation et la vocation
d'un certain nombre de centres hospitaliers pour toute une région, au
fur et à mesure des arguments chacune des parties qui n'est pas
satisfaite de la tournure des discussions convoque des conférences de
presse et ameute la population, la consultation va tourner court très
rapidement et qu'on peut revenir assez facilement à d'autres
méthodes de décision qui, malgré tout, sont
peut-être moins satisfaisantes pour l'ensemble des
intéressés.
Je trouve déplorable qu'on refuse ainsi de jouer le jeu
honnêtement. Je n'ai pas de commentaire à faire sur la proposition
particulière qui a fait l'objet de publicité par des parties
intéressées. C'est, encore une fois, une révélation
irresponsable et des commentaires très souvent irresponsables aussi qui
ont été faits à ce sujet.
M. LECOURS: Ce n'est pas l'intention du gouvernement de transformer
l'hôpital Saint-Vincent-de-Paul en centre psychiatrique...
M. FORGET: Le gouvernement n'a aucune intention relativement à un
centre hospitalier de la région de Sherbrooke. Il a demandé au
conseil régional, je le répète, de se pencher sur le
problème et de faire des recommandations en collaboration avec les
centres hospitaliers impliqués. Nous attendons ces recommandations et
nous souhaitons que le conseil régional en formule qui soient
applicables, qui soient responsables et qui tiennent compte, ce qui est
très important, des ressources considérables dont dispose cette
région, des ressources d'ailleurs plus considérables,
relativement à la population desservie, que ce n'est le cas dans la
plupart des autres régions au Québec, sinon dans toutes les
autres régions au Québec.
M. LECOURS: Merci beaucoup.
M. BEDARD (Chicoutimi): Le 7 mars 1974, le député Heward
Grafftey, de Brome-Missisquoi, laissait entendre remarquez qu'il est
peut-être bien placé, étant dans l'Opposition que le
gouvernement fédéral...
M. FORGET: C'est quelque chose!
M. BEDARD (Chicoutimi): ... devrait accepter un système
provincial gratuit de services d'ambulance au même titre et en vertu de
la loi sur l'assurance-hospitalisation et les services diagnostiques.
En outre, il recommandait que ces services soient
considérés comme partie intégrante de la prestation des
services médicaux et dispensés sous l'égide de
l'administration provinciale chargée des programmes hospitaliers. Mon
intention n'est pas de faire une incursion dans la campagne
fédérale mais simplement de demander... Oui, la campagne
fédérale existe plus ou moins à l'heure actuelle... Ma
question serait simplement pour demander si, effectivement, il a
déjà été question de cette possibilité avec
le gouvernement fédéral.
M. FORGET: Oui. D'ailleurs, j'aimerais relever un certain nombre
d'inexactitudes dans la déclaration que vous citez de M. Grafftey,
puisqu'il fait preuve d'une certaine ignorance, même d'une ignorance
complète de...
M. BEDARD (Chicoutimi): N'embarquez pas dans la campagne
électorale fédérale, quand même!
M. FORGET: Non, non! Comme vous l'avez fait...
M. LECOURS: Au moins, il est objectif. M. FORGET: II fait preuve...
M. BEDARD (Chicoutimi): Pour ce que m'intéresse la campagne
fédérale...
M. FORGET: II fait preuve d'une ignorance complète de la Loi de
l'assurance-hospitalisation, qui est une loi provinciale adoptée pour
permettre la mise en application d'une loi
fédérale d'assurance-hospitalisation, laquelle loi ne
prévoit pas la couverture des services ambulanciers.
Conséquemment, il n'est pas possible, dans l'esprit de la Loi de
l'assurance-hospitalisa-tion, d'inscrire les services ambulanciers dans la
couverture de cette loi.
Par ailleurs, la Régie de l'assurance-maladie n'administre pas la
Loi de l'assurance-hospitalisation mais la Loi de l'assurance-maladie. Alors,
cela fait deux erreurs dans la même déclaration.
M. BEDARD (Chicoutimi): ... mes erreurs. Ce seraient surtout les
intentions.
M. FORGET: Pour ce qui est de la substance du problème, il a
été question, lors de conférences
fédérales-provinciales, des carences de couverture du programme
fédéral d'assurance-hospitalisation. Nous avons
déjà mentionné, lorsque nous étudiions le programme
no 4, que les services à domicile, par exemple, pour lesquels nous
consacrons un peu plus de $12 millions par année actuellement, ne sont
pas partageables. Il en est de même des services de santé
communautaires. Il en est de même des services ambulanciers, il en est de
même des services psychiatriques, sauf ceux qui sont dispensés
à certaines conditions dans ce que la loi fédérale appelle
les centres hospitaliers généraux.
Donc, il y a plusieurs carences dans cette loi. Cette question, dans le
fond, relève beaucoup plus de la renégociation ou de la
révision des accords de partage entre les provinces et le gouvernement
fédéral que d'une question spécifique d'ambulance.
M. BEDARD (Chicoutimi): Concernant le système d'ambulances, je
sais que vous avez je ne sais pas si vous en avez pris connaissance
reçu un mémoire de l'Association des ambulanciers du
Saguenay-Lac-Saint-Jean. Est-ce que vous avez eu l'occasion d'en prendre
connaissance? Si c'est le cas, est-ce que certaines mesures ont
été prises au niveau de l'amélioration du service?
M. FORGET: C'est assez récent. M. BEDARD (Chicoutimi): Oui.
M. FORGET: Vous êtes bien informé. J'ai pris connaissance
du rapport.
M. BEDARD (Chicoutimi): Je me fais un point d'honneur d'être bien
informé, quand c'est possible.
M. FORGET: On a pris connaissance du rapport, on l'a
étudié. Il a été confié au Dr Laberge dans
l'opération de l'amélioration des services ambulanciers, la
préparation des cours pour les préposés aux ambulances,
pour s'assurer qu'au minimum ils possèdent un cours d'ambulance
Saint-Jean. Il y a toute une série de recommandations qui sont
actuellement à l'étude et en discussion avec eux. Il est
prévu une rencontre avec le groupe. D'ailleurs, ce mémoire fait
suite à une rencontre que le Dr Laberge avait eue avec eux il y a
déjà quelques mois. Il avait commencé à amorcer les
discussions pour utiliser l'ambulance Saint-Jean pour améliorer les
cours de secourisme, à toutes fins pratiques, dans lesquels ils sont
spécialisés, pour avoir leur collaboration en vue de s'assurer
que tous les préposés aux ambulances ont ce minimum de
connaissances comme point de départ.
M. BEDARD (Chicoutimi): II y a quelques cas que je voudrais souligner et
au sujet desquels je voudrais m'informer auprès du ministre des Affaires
sociales. Ce sont des cas au sujet desquels nous avons reçu, au niveau
de l'Opposition et j'imagine également au niveau du gouvernement
soit des mémoires, soit des pressions ou des exposés de
situations avec demande de les soumettre lors de l'étude des
crédits afin d'obtenir le plus de renseignements possible du
gouvernement. Entre autres, il y aurait le cas de l'hôpital de la
Miséricorde. Comme on le sait, cet hôpital doit changer de
vocation en juillet prochain: de centre d'obstétrique et de
gynécologie qu'il était il doit devenir un centre
d'hébergement pour soins prolongés et un centre de séjour
pour personnes âgées. Ce que je voudrais demander au ministre
c'est si la décision est irrévocable concernant ce changement de
vocation.
M. FORGET: Oui, elle a d'ailleurs été prise en
consultation et en collaboration avec le centre hospitalier en question. Aucun
problème ne semble se poser à ce niveau.
M. BEDARD (Chicoutimi): Quelle est la nature des modifications qu'il
faudra apporter à l'établissement pour faire ce changement de
vocation, et à combien estimez-vous le coût d'un tel
changement.
Malades chroniques
M. FORGET: M. Cantin pourrait peut-être donner quelques
explications
Voici, nous croyons que les locaux seront disponibles à
l'hôpital Sainte-Justine dès le 1er juillet et qu'il y aura
possibilité immédiatement de transférer certains cas qui
sont à l'établissement de la Miséricorde. C'est la
même chose pour l'Hôtel-Dieu de Montréal. C'est à ces
deux endroits que l'impact se fera sentir d'une façon
particulière. Nous projetons également d'accepter des patients
à la Miséricorde à la fin de juillet, quelques-uns,
commencer par un premier groupe de 71 patients et, par la suite, probablement
au début de l'automne au plus tard, y ajouter un autre groupe d'environ
106 patients pour, dans une première phase, y loger 177 patients surtout
malades chroniques. La
vocation prévoit que l'on retrouvera à l'intérieur
de la Miséricorde environ 450 malades dont, si ma mémoire est
fidèle, 340 environ de malades chroniques et 110 de catégorie
centre d'accueil. Les investissements. Pour le moment, le ministère a
fait une étude première, ça devra être
complété par l'engagement des professionnels et
l'élaboration du programme fonctionnel qui est en cause, mais quelques
millions de dollars sont à prévoir pour l'aménagement.
M. BEDARD (Chicoutimi): Approximativement, vous prévoyez
combien?
M. FORGET: Approximativement, je pense qu'on peut envisager $3
millions.
M. BEDARD (Chicoutimi): Est-ce que le ministère a entrepris des
démarches pour replacer la main-d'oeuvre, pour le recyclage?
M. FORGET: Effectivement, d'ailleurs la semaine passée, une
rencontre s'est tenue avec les syndicats impliqués et le recyclage est
déjà en cours. Des transferts sont également
projetés dans les deux établissements que je vous ai
signalés tout à l'heure, soit l'Hôtel-Dieu de
Montréal et Saint-Justine.
M. BEDARD (Chicoutimi): Ce centre effectuait vous pourrez me
corriger environ 2,000 accouchements par année. Pouvez-vous me
dire si le ministère a une idée vers quel centre il va orienter
cette nouvelle clientèle qui n'est pas desservie?
M. FORGET: Oui, cela a été prévu et ça n'a
pas été fait sans étude préalable. C'est à
l'hôpital Sainte-Justine principalement, et à l'hôpital
l'Hôtel-Dieu de Montréal que seront regroupées les
unités d'obstétriques qui étaient effectuées
à la Miséricorde. Cela s'est fait en collaboration avec les
autorités de la faculté de médecine de l'Université
de Montréal.
Le problème avait été discuté longuement
avec eux. Pour la faculté de médecine, pour l'hôpital
Sainte-Justice, pour le service d'obstétrique, il s'agit d'une
consolidation importante. Cela a permis le recrutement d'un directeur de
services à l'hôpital Sainte-Justine, qui est de renom au niveau
canadien. Cela a permis, en fait, à la faculté de médecine
de stabiliser et d'améliorer son service de façon importante.
M. BEDARD (Chicoutimi): Pour recevoir cette nouvelle clientèle,
comme vous en avez fait l'étude, tel que vous venez de nous le dire,
est-ce qu'il y aura nécessité, disons, de restructuration ou de
dépenses en termes d'installations à cet effet dans les autres
hôpitaux ou dans les autres centres qui recevront la
clientèle?
M. FORGET: II a été prévu une amélioration
très minime des lieux physiques, en fait, à l'hôpital
Sainte-Justine. Le principal coût a été celui de
l'équipement. Une partie de celui qui était utilisé
à la Miséricorde a été transférée
elle l'est progressivement et sera terminée en juillet
à Sainte-Justine. Il y a eu aussi l'achat d'équipement plus
spécialisé pour en faire un centre ultraspécialisé
avec des équipements, si vous voulez, équivalents à ce qui
existe ici, à Québec, à Saint-François-d'Assise,
à toutes fins pratiques.
Alors, il y a eu pour près de $1 million d'équipement en
tout et partout transféré ou acheté qui permet de
répondre aux besoins de la population de façon plus
adéquate. Les principales autres améliorations qui ont lieu
à l'hôpital Sainte-Justine ne sont pas reliées à ce
problème, mais à des problèmes dont on a parlé tout
à l'heure, de l'urgence, du service de santé communautaire, des
cliniques dentaires pour les hygiénistes dentaires et pour la formation
des dentistes universitaires.
Il serait bon, peut-être, d'ajouter que, même à
l'hôpital de la Miséricorde, des rénovations de nature
presque aussi importante que celles qui sont effectuées auraient
été nécessaire si sa vocation avait été
maintenue, tandis qu'on pense utiliser beaucoup mieux les équipements
existants à l'hôpital Sainte-Justine et combler des besoins
criants à Montréal en ce qui concerne les malades chroniques.
M. BEDARD (Chicoutimi): Toujours dans la même veine, des cas
à soumettre, concernant le centre hospitalier Laflèche de
Grand'Mère, est-ce que le ministère a autorisé les plans
d'agrandissements du centre hospitalier Laflèche?
M. FORGET: Relativement au problème des centres hospitaliers de
la région de Shawinigan, Grand'Mère et Trois-Rivières, un
certain nombre de propositions ont été mises de l'avant durant
les derniers mois ou les dernières années, qui font l'objet
actuellement de consultations de manière à arriver avec un plan
ou un programme régional d'aménagement des centres hospitaliers
qui tienne compte de la nécessité évidente
d'améliorer la qualité des services et, donc, la qualité
des équipements dans certains secteurs d'activités et de
prévoir aussi des ressources pour certaines clientèles qui, dans
cette région, en sont largement dépourvues pour le moment. Les
carences principales dans la région sont remarquables pour ce qui est
des malades chroniques, physiques ou psychiatriques. Les programmes
d'aménagement généraux des centres hospitaliers de la
région tiennent compte de la nécessité de prévoir
des services additionnels pour ces deux catégories de
clientèle.
M. BEDARD (Chicoutimi): Je m'attends déjà à la
réponse, puisque, tout à l'heure, vous en avez fait état.
Est-ce que le centre hospitalier Laflèche est considéré
comme un hôpital régional?
M. FORGET: Non, il n'y a pas d'hôpitaux régionaux et,
certainement, ça s'applique aussi à celui-là.
M. BEDARD (Chicoutimi): Ce sera la preuve que votre réponse de
tout à l'heure ne s'appliquait pas seulement à une
région.
M. BELLEMARE: L'hôpital régional de la Mauricie, ça
se trouve à Shawinigan-Sud.
M. FORGET: Oui, il y a des hôpitaux qui, dans leur titre, portent
le mot régional. Evidemment, personne ne peut empêcher ce qu'on
appelle un hôpital régional, mais le but de mon intervention de
tantôt était de souligner que ce n'est qu'un nom qui n'implique
aucune différence essentielle entre un hôpital dit régional
et un autre centre hospitalier de soins spécialisés.
M. BEDARD (Chicoutimi): Vous le prenez comme une dénomination
légale?
M. FORGET: Oui. Une raison sociale.
M. BEDARD (Chicoutimi): La vocation de cette institution, du centre
hospitalier Laflèche, est-ce qu'elle peut être changée,
est-ce qu'il y a possibilité qu'elle soit changée?
M. FORGET: Comme j'ai indiqué, il y a un certain nombre de
propositions qui ont été mises de l'avant durant les
dernières années, les derniers mois relativement à
l'ensemble des hôpitaux de la région et il existe des carences
pour certaines clientèles. Il faut voir dans quelle mesure ces carences
peuvent être comblées, sans nécessairement requérir
des investissements massifs. Il est possible que dans ce contexte-là la
vocation d'un certain nombre des centres hospitaliers soit modifiée.
D'ailleurs on sait que certains projets sont déjà en cours, tels
que le réaménagement complet de l'hôpital
Sainte-Thérèse de Shawinigan pour en faire un centre hospitalier
pour les malades psychiatriques. Ceci fait partie du plan, mais ça ne
comble pas tous les besoins. Il est nécessaire, encore une fois, de
poursuivre cette consultation qui se fait, de manière à
déboucher, espérons-le, cette année sur des conclusions
pratiques qui pourront être appliquées ensuite.
M. DUFOUR: M. le Président, alors que je dois quitter, est-ce que
je pourrais poser une question? J'ai entendu avec plaisir que Montréal
va pouvoir avoir un hôpital pour malades chroniques. Pour Québec
et sa région, je veux une réponse très courte, est-ce
qu'on prévoit pour bientôt une amélioration dans la
condition de nos malades chroniques à Québec? Que ce soit
l'hôpital Christ-Roi ou ailleurs, mais est-ce qu'on va en avoir une? Si
c'est le Christ-Roi je ne demanderai pas d'autres choses.
M. FORGET: II n'y a pas de projet, M. le Président, sauf une
suggestion qui peut-être émanerait du député.
Sérieusement, non il n'y a pas de projets. Maintenant, il y a eu comme
on sait dans la région de Québec un agrandissement important de
l'hôpital Saint-Augustin à Courvil-le pour les malades
chroniques.
M. DUFOUR: Cela ne suffit pas actuellement, c'est déplorable, et
il y a un malaise. Je vous garantis il va falloir faire quelque chose tout
à l'heure, dans les $800 millions, ne parlons pas de cette année
mais des lits pour malades chroniques pour le Québec.
M. FORGET: Oui vous avez, M. le Président, un problème qui
nous est souligné dans toutes les régions, c'est la
pénurie, apparente au moins, de places pour les malades chroniques. Il
demeure que les ressources hospitalières dont nous disposons sont dans
l'ensemble fort considérables et on peut s'interroger aussi sur la
durée de séjour dans les centres hospitaliers du Québec
relativement à ceux de l'Ontario, relativement à ceux des
Etats-Unis. Il est clair que plusieurs milliers ou même plusieurs
millions de journées d'hospitalisation pourraient être rendues
disponibles par des durées de séjour plus conformes aux pratiques
nord-américaines. Si c'était le cas, des investissements
très considérables qui sont requis, non seulement pour la
construction de centres hospitaliers nouveaux, mais pour leur fonctionnement,
pourraient être évités tout en donnant un service
comparable à la population. C'est donc un sujet sur lequel, je pense, la
collaboration d'un très grand nombre de personnes est requise, puisqu'il
s'agit d'habitudes dans la façon d'hospitaliser. Les durées
d'hospitalisation méritent peut-être un examen attentif de la part
de la profession médicale, de manière à s'assurer que les
standards généralement en vigueur en Amérique du Nord
soient appliqués dans toute la mesure du possible. Encore une fois
plusieurs millions de jours d'hospitalisation sont impliqués.
La durée de séjour moyenne aux Etats-Unis est de l'ordre
d'un peu moins de sept jours; elle est légèrement
supérieure à treize jours au Québec, ce qui veut dire
qu'il y a une capacité, un potentiel de presque la moitié de nos
lits d'hôpitaux pour malades aigus qui sont des candidats à une
autre utilisation prioritaire, telle celle mentionnée par le
député. Je pense que c'est une question d'une extrême
importance.
On considère ici un budget de $955 millions. C'est
peut-être, dans tous les crédits gouvernementaux, le plus gros
point. Je pense qu'il dépasse en importance tout ce qu'on pourrait
trouver ailleurs. Il est clair qu'on ne peut pas facilement l'augmenter,
même de 20 p.c; 20 p.c, c'est $200 millions. Je pense qu'on a une
obligation, à ce moment-ci, de faire un effort particulier pour
augmenter la rentabilité de cet immense investissement par des mesures
telles les durées de séjour, par des mesures
comme celles qu'a soulignées aussi le député de
Frontenac, par exemple, ou le même député, relativement une
utilisation plus intensive pendant les périodes d'été. IL
y a des taux d'occupation, en dépit d'une durée de séjour
qui est déjà longue, qui sont notablement faibles dans plusieurs
centres hospitaliers.
On nous affirme qu'il s'agit là de problèmes
associés aux périodes des vacances. Il est clair que la
période des vacances peut être, dans une certaine mesure, rendue
plus facile par une terminaison plus à bonne heure des cours pour les
nouvelles infirmières, encore que ce n'est qu'une partie du
problème. Cela exige aussi peut-être une plus grande discipline de
la part de tous relativement à la préparation des programmes de
vacances. C'est une chose que certains centres hospitaliers ont réussi
à faire alors que dans d'autres endroits ce n'est pas encore
établi de manière satisfaisante. Mais il faut s'y prendre
longtemps d'avance. C'est un exercice qui commence, me dit-on, en janvier ou
février dans les endroits où c'est fait avec succès. Je
pense que ce sont des efforts de ce genre qui sont requis en priorité.
Encore une fois, les problèmes d'expansion de ressources posent des
difficultés au point de vue financier mais également au point de
vue humain puisqu'on allègue un peu partout des pénuries de
personnel; quand ce n'est pas le personnel infirmier, c'est le personnel
médical. Donc, la construction comme telle de nouveaux lits n'est
peut-être pas une mesure qui serait de nature à résoudre de
façon claire le problème posé.
Le problème existe cependant et il est possible que si certains
centres hospitaliers pouvaient, au cours des prochains mois, fixer des
objectifs de durée de séjour, ils pourraient peut-être, de
façon correspondante, libérer certains espaces pour certains
soins prolongés. Je pense que c'est une des façons de se donner
des objectifs très concrets dans ce secteur.
M. DUFOUR: Dans l'état actuel des choses, je comprends que nous
devons raccourcir la durée de séjour mais à condition
d'avoir des moyens pour le faire. Nous constatons que nous pourrions
certainement écourter la durée de séjour dans nos
hôpitaux mais à condition d'avoir de meilleurs services externes.
De notre côté, nous travaillons dans ce sens mais, encore
là, nous n'avons pas les moyens de clinique externe et d'urgence, ni
même de laboratoire. Quand il faut attendre parfois jusqu'à trois
semaines pour avoir une formule sanguine pour un patient qu'on voit au bureau
ou encore une radiographie, on se pose des questions. Cela ne règle pas
le problème des malades chroniques qui, je crois, a une certaine
importance dans la région de Québec.
Merci, bonjour.
LE PRESIDENT (M. Lafrance): L'honorable député de
Chicoutimi.
M. BEDARD (Chicoutimi): Puisqu'on est dans la région...
M. FORGET: Le député de Taschereau nous laisse envisager
l'autofinancement de l'amélioration des cliniques externes.
M. BEDARD (Chicoutimi): Son bonjour est significatif. Son travail est
fait. Puisqu'on est dans la région de Québec, j'aurais quelques
questions à vous poser concernant l'hôpital du Christ-Roi. Je
comprends que le député de Vanier...
M. LECOURS: Vous avez attendu qu'il soit parti avant d'en parler?
M. BEDARD (Chicoutimi): Non. M. LECOURS: Non?
M. BEDARD (Chicoutimi): II est parti comme un courant d'air. Par
exemple, est-il exact que le ministère a ordonné ou, si vous
aimez mieux, a suggéré fortement au directeur
général de fermer les services d'obstétrique et de
pédiatrie à l'hôpital du Christ-Roi? Si oui, pour quelles
raisons?
M. FORGET: Relativement à cette question, le ministère n'a
pas suggéré fortement à cet hôpital par
rapport à d'autres hôpitaux qui ont des services
d'obstétrique de fermer les services d'obstétrique et de
pédiatrie. Ce qui s'est produit, c'est que dans le cadre d'une
amélioration des services d'obstétrique à travers le
Québec une politique qui affecte non seulement cet hôpital,
mais l'ensemble des services de pédiatrie et d'obstétrique et de
gynécologie, particulièrement de l'obstétrique au
Québec un document de travail a été porté
à la connaissance du centre hospitalier qui contenait une indication en
ce sens. Cette proposition n'a jamais eu d'autre statut que d'être celle
que l'on trouve dans un document de travail pour fins de discussion. Des
propositions analogues pourraient être d'ailleurs relevées qui
impliquent un certain nombre d'autres centres hospitaliers.
Il est important de ne pas perdre de vue, dans l'application de la
politique de périnatalité du ministère, les objectifs qui
nous ont été fixés dans le fond par le comité de
périnatalité qui s'est penché sur ces problèmes,
qui se penche encore sur ces problèmes de façon continue depuis
plusieurs années, le but étant une réduction de la
mortalité et de la morbidité entourant la naissance. Il est clair
que les données disponibles montrent que les risques attenants à
la naissance sont moindres dans les centres hospitaliers qui effectuent un
très grand nombre d'accouchements. Il est non moins vrai que les
accouchements, pour une très grande part, sont effectués dans des
pays qui affichent des taux de morbidité et de mortalité
inférieurs ou meilleurs que les nôtres, par des sages-femmes et
non pas même dans les centres hospitaliers. Il faut donc voir que la
nécessité d'un regroupement des services obstétrique doit
être relié à
une faible fraction des accouchements qui nécessitent des
services ultra-spécialisés de manière à minimiser
les risques qui sont dans une large mesure mais pas entièrement
dépistables avant même l'accouchement. Donc il a paru
possible dans un certain nombre de cas d'encourager certains centres
hospitaliers à développer une politique de
référence des grossesses à risques élevés.
Il est possible que cette alternative non applicable à tous les cas et
que certainement nous ne voulons pas retenir comme la seule solution puisque,
dans bien des domaines, le regroupement est préférable, vu qu'une
certaine partie, malgré tout, des cas de grossesses à risques
élevés n'est pas décelable, n'est pas dépistable
d'avance.
Il demeure qu'il est possible que ce soit une alternative
intéressante et qui reste, malgré tout, toujours sujette à
une évaluation.
Il est clair qu'il est important de se fixer des objectifs très
précis dans l'application d'une politique comme celle-là et d'en
faire une évaluation après un certain temps, de manière
à voir si les résultats escomptés sont atteints ou non.
C'est une décision qui, à la lumière des faits
observés, est toujours révisable.
Mais, encore une fois, les problèmes de grossesses à
risques élevés, les problèmes de l'obstétrique en
général peuvent être attaqués par différentes
statégies. Ce qui importe, c'est de ne pas perdre de vue l'objectif qui
est une réduction des coûts, pour 1980, à des taux
comparables à la pratique la meilleure observée dans certains
pays occidentaux actuellement. Il n'y a rien qui puisse nous justifier de nous
fixer des objectifs moins bons que les résultats effectivement atteints
par certains pays actuellement, sauf peut-être, quand on se compare
à certains pays, des raisons d'éloignement. Il est clair que,
dans certaines régions éloignées, il est extrêmement
difficile d'obtenir un "score" aussi impressionnant à cause justement de
la nécessité d'avoir des services qui ne se donneront pas dans
les meilleures conditions possible, ne serait-ce que par l'impossibilité
d'y affecter un personnel de façon constante et surtout d'assurer que le
personnel est vraiment exposé à toutes les possibilités et
en mesure de faire face à toutes les possibilités.
M. BEDARD (Chicoutimi): Comme cet hôpital effectue, environ 700
à 800 accouchements par année, j'imagine qu'avant que vous
suggériez, pour employer votre expression, une politique de
référence dans ce sens à cette institution, une
étude devra être faite pour savoir où orienter
également cette nouvelle clientèle, comme cela s'est fait, par
exemple, concernant l'hôpital de la Miséricorde, l'hôpital
Sainte-Justine. On en a parlé tout à l'heure.
M. FORGET: Oui, mais il y a...
M. BEDARD (Chicoutimi): Cette étude n'est pas faite.
M. FORGET: ... évidemment, dans les cas de regroupement, des
candidats assez évidents, étant donné les
caractéristiques générales qui doivent entourer un centre
de périnatalogie ou un centre de référence, étant
donné qu'il s'agit d'une acitivité qui peut avoir besoin de
soutien d'autres spécialités médicales, qui requiert des
équipements même ultraspécialisés, un personnel
spécialement entraîné. Il y a un nombre de candidats
relativement restreint pour ce genre de référence et même
de regroupement.
M. BEDARD (Chicoutimi): II y aurait un autre cas sur lequel j'aurais
quelques questions à poser, concernant l'hôpital Cooke à
Trois-Rivières.
M. FORGET: Avant que vous ne procédiez à cela, j'ai bien
peur d'avoir à vous faire la même réponse que je vous ai
faite dans le cas de l'hôpital Laflèche.
M. BEDARD (Chicoutimi): Oui? Exactement. La question portait sur la
possibilité de changer la vocation de cet hôpital, parce qu'il en
a été question d'une façon très claire. Si c'est le
cas, est-ce qu'il y a des éléments particuliers qui retardent
cette décision?
M. FORGET: Non, pas d'éléments particuliers autre que la
consultation qui a cours actuellement de façon intermittente, comme tout
processus de consultation, mais qui peut-être va s'activer maintenant,
alors que certaines autres questions ont été
réglées, ce qui nous permettra j'espère, encore une fois,
d'aboutir, d'ici la fin de l'année, à des conclusions
applicables.
M. BEDARD (Chicoutimi): Est-ce qu'il est exact qu'il y a environ une
cinquantaine de lits inoccupés, alors que dans la région, il y a
beaucoup de personnes âgées qui n'ont pas de possibilités
d'être hébergées dans des foyers de la région?
M. FORGET: II est exact qu'il y a une quarantaine de lits non pas
une cinquantaine mais une quarantaine, je crois, de lits
inoccupés, et des propositions ont été faites pour
l'utilisation de ces lits. Il ne s'agit pas de lits d'hébergement ou de
foyer mais il s'agit de lits d'hôpitaux.
M. BEDARD (Chicoutimi): C'est cela.
M. FORGET: Mais certaines propositions d'aménagement des
ressources de la région ont été faites pour utiliser ces
lits. Je ne sais pas à quelle étape nous en sommes rendus
relativement à ce dossier en particulier.
Encore là, c'est un dossier dont on discute avec le conseil
régional, avec les établissements impliqués depuis plus
d'un an, un an et demi, à toutes fins pratiques. Cela fait partie de
la
régionalisation dans la région de Trois-Rivières et
de divers services de réutilisation des ressources.
Il y a une rencontre de prévue, à l'intérieur du
ministère, au cours de cette semaine et il y a une rencontre de
prévue avec le CRSSS au cours de la semaine prochaine pour essayer de
mettre un point final, pour dire: On fait cela. Cela fait deux ans qu'on
discute avec eux, qu'on les rencontre. C'est le regroupement
d'obstétrique, c'est la relocalisation du service de pneumologie, par
exemple, qui est actuellement à Cooke et il est question qu'il puisse
être transféré à Saint-Joseph, question de
l'utilisation des endroits pour les personnes âgées, comme vous le
dites, et pour les malades chroniques.
Tout cela devrait aboutir au cours des prochains mois.
M. BEDARD (Chicoutimi): Vous avez été sûrement
sensibilisés aux problèmes de la Côte-Nord concernant,
entre autres, la pénurie de médecins qui existe à cet
endroit à l'heure actuelle. Il n'y aurait, ni anesthésiste ni
gynécologue, à Sept-Iles. Il n'y aurait que deux médecins
résidents à Havre-Saint-Pierre pour un hôpital qui a
plusieurs lits. Le ministère se penche-t-il sur ce problème de
pénurie de médecins, pas seulement là, mais concernant la
Côte-Nord d'une façon toute particulière? Est-ce qu'on
envisage de donner des bourses aux étudiants, disons, avec obligation
d'aller pratiquer dans des régions éloignées, des sortes
de primes d'éloignement pour répondre aux besoins hospitaliers
que peuvent avoir, certaines régions qui sont éloignées?
Par exemple, on soulève également au niveau de la Côte-Nord
le problème de l'éloignement des différents centres
hospitaliers. Si, par exemple, on est malade à Gagnon, il faudra aller
à Sept-Iles pour se faire soigner. On sait ce que ça peut
coûter ce voyage: II y a d'abord le transport, mais il y a aussi
l'obligation par exemple, d'héberger les parents de la personne qui est
malade à l'hôtel ou chez des amis, peu importe. Encore là,
on n'est même pas certain d'être admis à l'hôpital en
question.
Est-ce que le ministère ne pourrait pas, dans des cas
particuliers où l'éloignement joue un grand rôle et peut
être un obstacle majeur, envisager de subventionner des malades et des
blessés quand il n'y a pas de services adéquats, par exemple dans
le cas de la Côte-Nord?
Pour résumer ma question, est-ce qu'il y a des
possibilités pour que des services soient installés à
Gagnon?
M. FORGET: Pour ce qui est des médecins dans les régions
éloignées, le ministère a parfois l'occasion d'intervenir
comme intermédiaire pour essayer de trouver des solutions à des
problèmes particuliers, sur une base individuelle. Plus
généralement, la préparation d'une politique de bourses
pour l'incitation à l'établis- sement dans des régions
éloignées est en voie d'élaboration.
Il est nécessaire de faire la jonction à cet égard
avec la politique de bourses du ministère de l'Education de
manière à éviter les doubles emplois et
l'incohérence à ce niveau. Nous espérons que ce dossier va
progresser d'ici quelques mois de manière à pouvoir annoncer une
politique qui, à long terme, est susceptible d'apporter un certain
soulagement.
Maintenant, les conseils régionaux ont été
incités également et ceci est une mesure à plus
court terme à améliorer l'accueil des médecins dans
les régions éloignées et à favoriser le recrutement
par les centres hospitaliers en particulier de médecins pour les
régions éloignées. Des efforts nouveaux et
singulièrement énergiques ont été faits
récemment, particulièrement avec la collaboration et sous les
auspices des conseils régionaux, par exemple, dans la région du
Nord-Ouest de même que dans la région de la Côte-Nord et de
la Gaspésie. Donc, il y a des efforts qui se font; ce sont des efforts
de persuasion. Encore une fois, nous avons un régime de médecine
libérale qui ne permet pas de créer des postes et de contingenter
la distribution des médecins sur le territoire. Donc, ce sont des
méthodes de persuation qui sont utilisées. Des efforts ont
été faits avec le Collège des médecins, par le
ministère des Affaires sociales, pour sensibiliser les finissants des
facultés de médecine aux carences dans la distribution
géographique des médecins. La Corporation professionnelle des
médecins, d'ailleurs, a entrepris de faire annuellement un effort en ce
sens pour sensibiliser ces nouveaux membres aux possibilités qui sont
ainsi offertes.
Relativement au transport des malades ou des bénéficiaires
des établissements, le ministère, dans des régions
éloignées, a déjà des mesures d'assistance
financière relativement à la basse Côte-Nord, relativement
à des régions comme Gagnon et d'autres villes minières, et
relativement aux Iles-de-la-Madeleine, pour permettre l'évacuation de
certains malades, de certaines personnes qui doivent consulter des centres
hospitaliers plus spécialisés. On y consacre une somme importante
qui, d'ailleurs, paraît à un autre crédit qui est celui de
la santé communautaire, numéro 4, où on a vu une une somme
d'environ $1 million qui est consacrée annuellement à aider ces
transports, à payer pour ces transports.
M. BEDARD (Chicoutimi): C'est bien connu de la part du public.
M. FORGET: C'est très connu, de la part de certaines populations,
dans certaines régions au point même où nous avons dû
établir un protocole d'utilisation assez rigoureux dans certains cas
pour éviter des abus qui devenaient inquiétants dans
l'utilisation des services. Alors je n'ai aucun doute que la nouvelle s'est
très bien répandue parmi les populations
intéressées.
Le problème n'en est pas un d'information cette
fois-là.
M. BEDARD (Chicoutimi): Les sommes que le ministère a
déboursées vous en assurent. Puisque vous parlez de
nécessité de politiques énergiques, surtout concernant des
centres éloignés comme ça, il y a également la
situation à Port-Cartier qui, à mon sens, exige une action
énergique du gouvernement. On sait que la situation est qu'à
l'heure actuelle il y a à peu près 25 lits pour desservir 10,000
personnes, ce qui veut dire une moyenne de cinq lits par 1,000 personnes;
est-ce qu'on a l'intention d'agrandir ce centre?
M. FORGET: Nous allons étudier ce problème, étant
donné l'expansion probable et probablement rapide de la population de
cette ville. Nous avons d'ailleurs déjà donné l'indication
que nous étions non seulement disposés, mais
intéressés à assurer que la population qui va
s'établir là va bénéficier des services les
meilleurs étant donné que, malgré son nombre, elle va
demeurer une population assez faible en termes absolus. Mais sous cette
réserve il est évident que l'étude du dossier va se faire
durant les prochaines semaines. Il est non seulement possible, mais probable
que des améliorations seront apportées.
M. BEDARD (Chicoutimi): Que la population ait de bonnes nouvelles
très rapidement.
Il y a un autre cas sur lequel j'aimerais poser quelques questions,
celui concernant l'hôpital de Préville, qui comporte à peu
près 230 lits. Le ministre sait que l'été dernier les
syndicats dénonçaient la situation qui prévalait à
cette institution; à la suite de ces dénonciations et d'autres
pressions, le ministère, j'imagine, a fait enquête. Egalement, le
Collège des médecins a fait enquête concernant cette
situation. Est-ce que le ministre pourrait nous dire quelles sont les
conclusions de l'enquête que le ministère a faite sur cette
situation?
M. FORGET: Les conclusions de l'enquête que le ministère
avait faite ont été rendues publiques à
l'époque.
De mémoire, je crois pouvoir affirmer que l'enquête
révélait que les carences dans la qualité des services et
des soins n'étaient pas attribuables à une incurie de la part du
personnel tant infirmier que médical, mais à un encombrement
considérable des lieux. Des solutions ont été
apportées depuis, d'ailleurs assez rapidement, à ce
problème, au point où nous avons même invité des
représentants de la presse à visiter à nouveau
l'établissement et à aller constater sur place que la situation
s'était améliorer. Je ne sais pas si l'invitation a
été acceptée, mais il reste qu'il semble, d'après
l'information dont je dispose, que les problèmes qui avaient
été soulevés à l'époque ont
été résolus.
M. BEDARD (Chicoutimi): Autrement dit, le nombre de patients a
diminué.
M. FORGET: A diminué de façon très sensible. Je ne
pourrais pas vous donner de mémoire les chiffres, mais c'était
une diminution assez sensible. Je pense qu'une trentaine de patients ont
été évacués vers d'autres centres d'accueil. Je
pense que c'est un chiffre minimum. C'est assez vague dans ma mémoire,
mais c'est plusieurs.
M. BEDARD (Chicoutimi): A niveau de ce programme-là, il y aurait
un dernier cas, à savoir celui de l'hôpital Youville de Noranda.
Il y a certaines associations qui ont communiqué avec nous; j'imagine
que vous en avez également été informé par le
même canal. Les représentations de ces associations étaient
à l'effet de demander au ministère d'utiliser en entier
l'hôpital d'Youville, vu le nombre de patients, et d'utiliser le vieil
hôpital pour les malades chroniques, afin que ceux-ci n'aient pas
à voyager à Macamic, entre autres. Est-ce que le ministère
a été saisi de ce problème et de la possibilité
d'entreprendre une action dans ce sens-là?
M. FORGET: Nous avons sûrement été saisis de ce
problème-là.
J'ai moi-même rencontré les gens de l'hôpital
Youville à Noranda, il y a environ trois semaines. Il y a
également un nouveau directeur général à
l'hôpital Youville, à Noranda. Le directeur fait le point, ni plus
ni moins, sur la situation. Quand même, le ministère, lors de
cette réunion, a fait ressortir ces normes par rapport aux besoins de la
population.
Je pense qu'il y a eu compréhension jusqu'à un certain
point, mais nous nous sommes entendus pour rediscuter le tout avec le directeur
général au moment où il aura définitivement pris
connaissance de la situation même qui existe. On a parlé de
l'utilisation possible de l'ancien hôpital et également de
l'école des infirmières.
D'ailleurs, ces édifices sont en partie utilisés d'ores et
déjà par la succursale de Rouyn-Noranda du centre de services
sociaux du Nord-Ouest et par les services d'éducation permanente, je
pense. Enfin, il y a un certain nombre d'utilisateurs, en particulier de
l'école des infirmières. Donc, l'ensemble des immeubles n'est pas
vacant mais sert déjà à des fins communautaires.
M. BEDARD (Chicoutimi): Concernant l'élément 1, c'est
fini. Concernant l'élément 2, je comprends qu'en ce qui regarde
les hôpitaux psychiatriques, le ministre a laissé entendre qu'une
loi s'en venait assez rapidement.
M. FORGET: Non, ce n'est pas relativement aux hôpitaux
psychiatriques. C'est un amendement qu'il nous parait approprié
d'apporter à la Loi pour la protection du malade mental en
élargissant légèrement les pouvoirs de la
commission de révision qui a été créée en
vertu de cette Loi de la protection du malade mental, de manière
à permettre à la commission d'agir de son propre chef pour
réviser le dossier de personnes qui sont en cure fermée. La
commission s'est rendu compte, après une année complète
d'activité, que plusieurs personnes dans les établissements de
santé, plusieurs malades psychiatriques ne sont pas au courant de la loi
ou ne sont pas en mesure de s'en prévaloir et que certaines situations
lui ont été signalées où, si elle avait pris
l'initiative, si la commission avait pu prendre l'initiative, des solutions
auraient pu être apportées beaucoup plus tôt. Mais cela
n'affecte pas comme tels les hôpitaux psychiatriques qui, soit dit en
passant, constituent une catégorie disparue dans notre vocabulaire. La
réalité demeure malgré tout...
M. BEDARD (Chicoutimi): ... le vocabulaire change...
M. FORGET: ... elle est en transformation, cette
réalité.
M. BEDARD (Chicoutimi): Vous ne nous en voudrez pas d'être au fait
de votre vocabulaire qui change assez régulièrement au niveau des
ministères.
M. FORGET: Si seulement on pouvait aider les...
M. BEDARD (Chicoutimi): Je sais que ce n'est pas pour mêler les
gens que vous faites ça. Ce que vous annoncez, on aura l'occasion d'en
discuter en temps et lieu.
LE PRESIDENT (M. Lafrance): Programme 11, adopté?
Dans le programme 11, oui.
M. BEDARD (Chicoutimi): Alors, pour le programme 10, pas d'autre
question.
LE PRESIDENT (M. Lafrance): Le programme 10 a été
adopté déjà. On était au programme 11.
M. BEDARD (Chicoutimi): C'est-à-dire le programme 11. Dans le
programme 11, il me resterait peut-être une question concernant certains
soins ultra-spéciaux qui regardent entre autres les paraplégiques
et les quadraparaplégi-ques. Je voudrais demander au ministre si le
projet d'agrandissement de 30 lits pour paraplégiques, de l'Institut de
réhabilitation de Montréal, a finalement été
accepté par le Conseil du trésor.
M. FORGET: Oui. Il a fait l'objet d'un communiqué de presse
d'ailleurs qui a paru dans les journaux la semaine dernière...
M. BEDARD (Chicoutimi): On n'en a pas pris connaissance.
M. FORGET: ... qui fait suite à une autorisation du Conseil du
trésor pour un montant de $3,500,000. Cela implique non seulement des
lits additionnels mais aussi certaines améliorations fonctionnelles
à l'institut de réhabilitation.
LE PRESIDENT (M. Lafrance): Le programme 11, adopté. Est-ce qu'on
continue les autres?
M. BEDARD (Chicoutimi): Oui.
LE PRESIDENT (M. Lafrance): Le programme 12, soins prolongés?
M. BEDARD (Chicoutimi): Une seconde, je vais regarder ça, si vous
me permettez.
LE PRESIDENT (M. Lafrance): Oui, d'accord.
M. BEDARD (Chicoutimi): Les programmes 12 et 13 concernent les personnes
âgées. On en a déjà discuté. Alors, on n'a
pas de question concernant ces programmes.
LE PRESIDENT (M. Lafrance): Alors, les programmes 12 et 13 sont
adoptés. Le programme 14, recherche?
M. BEDARD (Chicoutimi): Concernant ce programme, est-ce qu'il y a une
politique définie à l'heure actuelle au ministère? Si
c'est le cas, par qui est définie cette politique?
M. FORGET: Un document a été préparé par un
comité de travail, présidé par M. Louis-Philippe Bonneau,
l'an dernier, qui définissait certaines orientations d'une politique de
recherche dans le secteur des affaires sociales.
Ce document a été l'objet d'une consultation avec les
milieux de recherche intéressés, les universités, les
chercheurs, un certain nombre d'associations depuis le début de la
présente année de calendrier. Ces discussions nous ont permis de
dégager certaines conclusions qui feront l'objet, en premier lieu, d'une
modification du statut du Conseil de la recherche médicale du
Québec pour en faire un Conseil de recherche en santé,
élargissant donc le mandat du conseil de manière à faire
porter son action sur l'ensemble des activités de recherche, y compris
non seulement, comme c'est le cas dans le moment, la recherche
biomédicale mais également la recherche opérationnelle et
la recherche épidémiologique.
Avec ce mandat élargi, nous allons également chercher
à faire majorer de façon continue les budgets accordés
pour la recherche, dans le cadre du budget global du ministère des
Affai-
res sociales, et à développer également certaines
approches nouvelles, telles que les recherches thématiques.
C'était une des recommandations du rapport Bonneau, qui a
rencontré un certain appui. Nous tenterons également de provoquer
la création de postes de chercheurs, de manière à assurer
que les chercheurs, qui reçoivent une formation poussée dans
différents aspects ou disciplines de la recherche en santé,
puissent revenir au Québec, dans le cas où ils ont cette
formation à l'étranger, et à avoir en quelque sorte une
structure d'accueil, si vous voulez, pour les nouveaux chercheurs qui
s'établissent. Il y a évidemment, comme on le sait,
administré par le Conseil de recherches médicales, un programme
d'établissement de nouveaux chercheurs depuis plusieurs années.
C'est une partie du programme qui a fait l'objet d'un développement
assez rapide, depuis 1964 ou 1965, alors que cela a été
créé. On a commencé avec un budget de $100,000 et nous
sommes maintenant, pour l'année en cours, à un budget d'environ
$1 million. Il y a donc eu une multiplication par dix dans les dix
premières années d'existence. Nous recherchons,
évidemment, une majoration dans ces budgets, de manière à
assurer que le Québec non seulement conserve sa place sur le plan de la
recherche en santé au Canada, mais l'accroisse même, si possible,
et surtout atteigne ces objectifs par une meilleure répartition, en
quelque sorte, des ressources de recherche et des efforts de recherche dans
l'ensemble des universités au Québec, en donnant une importance
particulière aux universités qui, jusqu'à maintenant,
n'étaient pas très représentées ou très
présentes sur le plan de la recherche.
D'ailleurs, l'Association des médecins de langue française
avait recommandé, à un moment donné, la création
d'une vingtaine de postes au niveau de la recherche, afin de diminuer l'impact
désastreux de la coupure des crédits fédéraux.
Egalement, dans les recommandations que cette association des
médecins laissait entendre que le domaine de la recherche
médicale exerce souvent moins d'attrait, surtout dû au fait que
les chercheurs sont moins bien payés que dans l'entreprise
privée. Est-ce que le ministère...
M. FORGET: On ne fait pas beaucoup de recherche dans l'entreprise
privée comme telle je pense...
M. BEDARD (Chicoutimi): Les chercheurs dans l'entreprise
privée.
M. FORGET: J'ai rencontré l'Association des médecins de
langue française à ce sujet récemment et, en effet, j'ai
discuté assez longuement avec eux des problèmes de la recherche.
Il est exact que, pour les médecins qui pourraient être
intéressés à la recherche, le niveau actuel de
rémunération pour la pratique clinique constitue en soi aussi un
attrait indiscu- table et qui a rendu peut-être un peu difficile ces
dernières années le recrutement de médecins
chercheurs.
Mais, encore une fois, par certaines mesures comme la création de
postes de chercheurs, il est possible d'envisager que de toute façon on
évitera une détérioration de la situation et que
possiblement nous serons en mesure de noter une amélioration puisque les
perspectives de carrière sont importantes comme élément de
motivation.
M. BEDARD (Chicoutimi): D'accord. Au niveau de ce programme-là,
il n'y a pas autre chose.
LE PRESIDENT (M. Lafrance): Programme 14, adopté. Programme 15.
Développement des moyens d'intervention.
M. BEDARD (Chicoutimi): Ce sera la dernière question. Le
programme 15, je voudrais demander au ministre ce qu'est au juste ce
programme-là, les sommes qui sont affectées au niveau de ce
programme?
M. FORGET: C'est pour une très large part les ateliers
protégés, qui ont figuré jusqu'à maintenant dans ce
programme et qui figureront dans l'avenir au programme de réadaptation
de l'enfance et des adultes. Ils sont demeurés à cet endroit
parce que ce programme était considéré comme en
développement et à titre d'expérience pilote. Nous sommes
à définir une politique, comme on le sait, pour les ateliers
protégés et à prendre un certain nombre de
décisions ce mois-ci relativement aux ateliers protégés.
Nous serons donc en mesure d'instituer ce programme de façon permanente
et de le consacrer à sa vraie place comme dans le secteur de la
réadaptation.
Il existe également des subventions qui sont données
traditionnellement aux cliniques d'été en hygiène
dentaire, en santé dentaire, à trois universités, Laval,
Montréal et McGill. Il y a également certains programmes de
revalorisation et de relocalisation de la population, ce sont des fonds de
l'ODEQ, qui sont inscrits au brut dans ce crédit, et il y a des
subventions municipales ça, c'est l'article 1. Il y a aussi,
à l'article 2, essentiellement les budgets des conseils régionaux
et les activités de régionalisation. Cela fait le total du
crédit 15.
M. BEDARD (Chicoutimi): Autrement dit, est-ce que ça signifie la
fermeture de l'Institut Peter Hall?
M. FORGET: Non, il n'y a pas de fermeture de l'Institut Peter Hall.
Comme on sait, l'Institut continue de fonctionner et, le moment venu, nous
indiquerons quelles sont les implications de notre politique d'atelier
protégé pour cet atelier et un certain nombre d'autres.
M. BEDARD (Chicoutimi): ... sa fermeture peut être
envisagée?
M. FORGET: A longue échéance, personne ne peut faire de
prédiction sur la survie des institutions, mais à courte
échéance, il n'est pas question de la fermeture.
LE PRESIDENT (M. Lafrance): Programme 15, adopté?
M. BEDARD (Chicoutimi): Adopté.
LE PRESIDENT (M. Lafrance): Programme 16, adopté?
M. BEDARD (Chicoutimi): Adopté également.
LE PRESIDENT (M. Lafrance): Programme 17, adopté? Tous les
programmes attachés aux crédits du ministère des Affaires
sociales ont été adoptés. Je remercie tous les membres de
la commission de leur bonne collaboration.
M. BEDARD (Chicoutimi): M. le Président, je voudrais remercier
tous les membres de la commission de l'excellente collaboration que j'ai pu
avoir. J'en étais à ma première étude des
crédits des affaires sociales; pas besoin de dire que c'est, un travail
d'investigation qu'il me fallait faire. Je dois mentionner toute la
collaboration que j'ai eue de la part du ministre responsable. Même si on
n'est pas toujours pleinement satisfait des réponses, il reste, que je
dois mentionner le souci qu'a manifesté le ministre responsable de
répondre le plus en détail possible à toutes les questions
que nous avons posées.
Je remercie également toute l'équipe, son sous-ministre,
également tous les fonctionnaires qui ont participé à
l'étude de ces crédits et qui, encore une fois, ont
accepté de répondre d'une façon détaillée
à chacune des questions que nous avons eu l'occasion de poser.
M. FORGET: Je vous remercie. C'est comme se faire décerner une
médaille après la bataille.
LE PRESIDENT (M. Lafrance): Alors, la commission des affaires sociales
ajourne ses travaux sine die.
(Fin de la séance à 18 h 25)