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Commission permanente des affaires sociales
Projet de loi no 40 Loi de la Commission des affaires
sociales
Projet de loi no 41
Loi modifiant la loi sur les services
de santé et les services sociaux
Séance du jeudi 14 novembre 1974
(Dix heures trente-sept minutes)
M. CARON (président de la commission permanente des affaires
sociales): A l'ordre, messieurs !
La commission des affaires sociales se réunit pour étudier
les projets de loi 40 et 41.
Je donne la parole au ministre.
M. FORGET: Je vous remercie, M. le Président. Très
brièvement, peut-être sur une question d'ordre au départ,
la commission était convoquée pour dix heures ce matin et je
pense que le secrétariat, ou Dieu sait qui, a décidé
qu'elle se réunirait à 10 h 30. On ne nous a même pas
avisés. Je pense que c'est une procédure un peu
irrégulière...
M. BEDARD (Chicoutimi): D'ailleurs, j'étais ici à dix
heures.
M. FORGET: ... qui mérite peut-être d'être
soulignée. C'est ce qu'on m'a dit, en effet. Et je ne vois vraiment pas
par quel miracle on a décidé, sans avertir personne, de changer
un voeu de l'Assemblée nationale. Je pense que c'est peut-être
important de le souligner à ceux qui s'en sont rendus responsables.
M. BEDARD (Chicoutimi): Question d'initiative !
M. FORGET: Pour ce qui est des travaux de la commission, cela sera
très bref quant à moi. A la demande de certains collègues,
j'ai demandé à la commission de se réunir à
nouveau.
Nous avons entendu pendant deux semaines des représentations
faites par un certain nombre de groupes professionnels, d'associations, etc.,
de manière à nous éclairer dans l'étude
détaillée et l'étude d'ensemble des deux projets de
loi.
Il apparaissait opportun que les membres de cette commission soient
également en mesure de m'éclairer sur la rédaction finale
de certains articles, qui, à la lumière des commentaires
reçus, à la lumière des observations que peuvent faire les
membres de cette commission, pourraient subir certaines modifications.
C'est dans cet esprit que j'assiste ce matin à cette discussion
de façon à obtenir le plus de lumière possible sur le
déroulement de nos projets de loi.
LE PRESIDENT (M. Caron): Le député de Chicoutimi.
Suggestions d'amendements
M. BEDARD (Chicoutimi): M. le Président, à la fin des
auditions le 23 octobre dernier, nous avions demandé au ministre qu'il y
ait possibilité de tenir une rencontre des membres de la commission
avant de passer aux deuxième et troisième lectures. Je tiens
à remercier le ministre d'avoir accédé à cette
demande.
Comme il l'a souligné, nous avons eu l'occasion d'entendre les
mémoires des groupes, des associations, des intéressés aux
projets de loi 40 et 41. Le but de notre demande se situait en ce sens que nous
croyons qu'il était peut-être nécessaire, après
avoir entendu ces personnes, de faire le point, de fournir à chaque
membre de la commission l'occasion de faire des suggestions d'amendement.
Pourquoi essentiellement cette demande? En ce qui regarde l'Opposition, ainsi
que les membres de la commission, comme nous avons eu l'audition des
mémoires avant la deuxième lecture, il devient plus difficile
parce que nous savons que le ministre, comme nous, a entendu les
représentations des groupes intéressés et qu'il jugera
sûrement à propos d'apporter certains amendements aux projets de
loi que nous étudions de s'insérer au bon moment dans le
processus de discussion pour apporter des suggestions d'amendement que nous
croyons importantes. Parce que nous ne nous faisons pas d'illusion. Remarquez
que c'est bien humain. Comme le ministre l'a dit, après avoir entendu
les mémoires, les groupes intéressés, de même que
les officiers de son ministère, il est présentement dans une
période de réflexion afin de voir jusqu'à quel point
certains amendements devraient être apportés. Je pense que c'est
normal.
Avant que cette période de réflexion ne se termine, il est
important que chaque membre de la commission et de l'Opposition ait l'occasion
de lui soumettre certaines suggestions d'amendement. Bien entendu, il en fera
l'usage qu'il jugera bon d'en faire; mais il reste qu'en termes de processus,
cela permettra, puisque l'occasion le permet, certaines suggestions
d'amendement, pour autant qu'elles seront acceptées ou non,
d'éviter de longs débats de deuxième et troisième
lectures.
Concernant les suggestions d'amendement que nous avons à faire,
je vais les énumérer le plus brièvement possible, avec le
moins de commentaires possible aussi, parce qu'il ne s'agit pas de faire un
débat, il s'agit tout simplement de les livrer si je peux
employer l'expression à l'attention du ministère pour
amener, je l'espère, des éléments additionnels à sa
réflexion, avant que nous ayons le projet révisé en
Chambre pour les deuxième et troisième lectures.
Concernant le projet de loi 40, nous aurions des remarques ou des
suggestions d'amendement à faire concernant la section II, qui traite
des pouvoirs et juridiction de la commission et qui se situe dans les articles
20 et suivants. Concernant la juridiction, nous soumettons qu'il faudrait
étendre la juridiction de la commission à l'audition des
requêtes de citoyens qui se sentent lésés, soit parce qu'on
leur a refusé l'accès des soins, ce qui est un droit, soit parce
qu'ils ont eu de mauvais services ou encore parce qu'ils ont de bonnes raisons
de croire qu'ils auraient pu être victimes de discrimination. C'est
évident, que nous nous référons aux articles 4 et 5 de la
Loi sur les services de santé et les services sociaux, qui traitent des
droits aux services pour les citoyens et qui interdisent la discrimination.
Nous aimerions que la juridiction, encore une fois, de la commission
soit étendue pour pouvoir comprendre les personnes touchées par
ces articles 4 et 5 de la Loi sur les services de santé et les services
sociaux.
Concernant l'article 24 de la loi 40, nous pensons qu'il devrait
être amendé pour permettre aux parties d'être
représentées par une personne de leur choix et pas seulement par
des avocats. Certains individus... même étant avocat, je crois que
c'est avec conviction que je fais cette représentation parce que je
crois que certains individus, comme les avocats populaires, se sont
spécialisés dans l'étude des lois à portée
sociale...
M. FORGET: II s'agit de l'article 34 et non de l'article 24.
M. BEDARD (Chicoutimi): L'article 34 qui parle de la
représentation. Nous croyons que certains individus, comme les avocats
populaires se sont spécialisés dans l'étude de ces lois
à portée sociale, à la fois parce qu'ils sont issus de ce
milieu et parce qu'ils sont peut-être compétents dans des secteurs
qui sont plutôt négligés par la pratique courante du
droit.
C'est un aveu dans le sens qu'il faut l'admettre, c'est un secteur
négligé au niveau de la pratique courante du droit, ce qui
n'empêche pas de croire que, si les avocats de la pratique courante s'y
mettaient, ils deviendraient tout aussi compétents que n'importe quel
autre.
MME BACON: Spéculation.
M. BEDARD (Chicoutimi): En tout cas, c'est le sens de la... Les avocats
sont comme les médecins, ce n'est pas ce qu'il y a de plus populaire,
mais cela ne doit pas les empêcher de remplir leur devoir quand
même. C'est le sens de la recommandation ou de la situation d'amendement
que nous faisons concernant l'article 34.
Concernant l'article 6 qui établit les différentes
divisions de la commission d'appel, nous croyons que la division de l'aide et
des alloca- tions familiales, la première, devrait avoir une certaine
latitude dans l'appréciation des faits et dans l'interprétation
des règlements afin que leurs décisions, comme c'est le cas
actuellement, ne soient pas automatiques, mais qu'elles puissent tenir compte
de tous les cas particuliers.
Nous aurions également des suggestions concernant l'article 40 de
la loi qui demande à la commission de transmettre, au plus tard le 30
juin de chaque année, un rapport au ministre des Affaires sociales sur
ses activités pour la précédente année
financière. Nous croyons qu'il serait opportun que la commission puisse
avoir le pouvoir et même le devoir de faire, dans son rapport annuel, des
recommandations sur la loi, les règlements, les directives et les
pratiques administratives qu'elle doit appliquer.
Je pense que ce serait à l'avantage du ministère et
également de l'ensemble de tous les membres de l'Assemblée
nationale qui auront à prendre connaissance d'un tel rapport.
Je crois également qu'il faudrait spécifier clairement que
seuls les membres qui ont entendu une cause devraient rendre jugement. Cette
suggestion a été apportée par plusieurs des groupes, elle
a été soumise à l'attention de la commission par plusieurs
des groupes qui ont été entendus. Je pense que cela s'inscrit
dans une démarche normale, légale, et qu'on peut difficilement
demander à des gens qui n'ont pas entendu une cause de rendre jugement
sur ladite cause.
Je comprends que même si un commissaire n'a pas entendu la cause,
il peut sans doute avoir la transcription des témoignages qui ont
été rendus, lors de l'audition de cette cause. Mais il reste que,
en dehors des témoignages, il y a quand même l'appréciation
de la crédibilité et beaucoup d'autres facteurs qui entrent en
considération.
Nous croyons également qu'au niveau de la composition de la
commission d'appel, il y aurait avantage à ce qu'un travailleur social
professionnel puisse être membre de la commission. Je pense que cela
s'infère en considérant justement le contenu des causes qui y
seront entendues et les problèmes qui seront soumis à l'attention
de la commission.
Enfin, concernant le projet de loi 40, nous croyons qu'il y a lieu
d'apporter un amendement à l'article 29, concernant la signification des
procédures. C'est bien cela?
Alors, concernant l'article 29, nous croyons que le ministre ne devrait
pas avoir de position privilégiée par rapport à la
commission, ce que lui confère la signification dont il est fait mention
à l'article 29, qui spécifie que la signification doit être
faite préalablement, je crois, au ministre des Affaires sociales avant
la commission. Alors, ce seraient nos remarques concernant le projet de loi
40.
Concernant le projet de loi 41, à l'article 1 qui traite des
définitions, entre autres, de la définition de l'usager, nous
croyons que la
définition du mot "usager" devrait être reprise de
façon que toutes les personnes qui ont reçu des services d'un
établissement aient le droit de vote aux différents conseils
d'administration.
Nous ne croyons pas qu'il y ait lieu d'y inclure les exclusions qui sont
mentionnées dans cette définition. Ce n'est pas mon intention de
les expliciter, je pense que tout le monde, tous les membres de cette
commission sont à même de lire ces exclusions. Nous croyons
également que les différents corps électoraux ne devraient
pas être limités quant à leurs représentants,
situation qui est créée par les articles 19 et suivants. Alors,
il n'est pas question d'entrer dans les détails de cette suggestion.
Nous aurons sûrement l'occasion d'en discuter plus en profondeur lors de
la deuxième et de la troisième lecture.
Concernant les élections, nous croyons que, même si on
étend à deux ans le mandat des membres élus, il devrait y
avoir nous l'avions déjà souligné, nous nous
répétons là-dessus une élection annuelle au
conseil d'administration des établissements.
Même si on étend le mandat à deux ans, il pourrait y
avoir une élection annuelle au conseil d'administration des
établissements, et la fin de la période électorale de
quatre heures dont il est fait mention dans le projet de loi devrait
coïncider avec la séance publique d'information qui est
prévue à l'article 89 de la loi.
En ce qui regarde la contribution aux bénéficiaires, sujet
qui est couvert aux articles 116 à 119, notre position n'est pas
changée, elle reste celle que nous avions exprimée lors de
l'ouverture de la commission. Nous nous opposons fortement aux nouveaux
articles 116, 117, 118 et 119, qui donnent au gouvernement ou au
lieutenant-gouverneur en conseil le pouvoir de déterminer par
règlement la contribution qui peut être exigée des
bénéficiaires qui sont hébergés dans un
établissement ou par leurs parents. Nous le répétons, nous
croyons que les services de garderie devraient être gratuits, que l'on ne
devrait pas exiger des parents des sommes supérieures aux allocations
familiales et que les bénéficiaires hébergés dans
les établissements publics devraient conserver une partie plus
importante de leur pension de vieillesse. Je crois qu'il est important de
souligner que tous les groupes ou associations qui ont été
entendus et à qui nous avons souligné cette situation ont
répondu dans le sens de nos représentations qu'il est important
de se rendre compte que le retrait de ce pouvoir réglementaire de
l'article 129 a aussi pour effet de le soustraire à la
nécessité de la publication dans la Gazette officielle 90 jours
avant son adoption par le lieutenant-gouverneur en conseil.
Je suis conscient que les arguments que j'ai apportés tout
à l'heure concernant la gratuité des services de garderie ne
convaincront pas le ministre des Affaires sociales.
Il reste que nous espérons au moins que l'on conservera sur ce
point, à savoir la nécessité de la publication dans la
Gazette officielle, 90 jours avant son adoption, le statu quo et que ces
règlements importants, parce qu'ils touchent beaucoup de gens, devront
être rendus publics avant leur adoption. Qu'il y aurait lieu aussi, de
retenir certaines suggestions qui ont été faites par des groupes,
selon lesquelles ces règlements aussi devraient être encore plus
vulgarisés qu'ils ne le sont présentement, soit par la
publication additionnelle dans des journaux régionaux ou d'autres
journaux de manière que vraiment, une diffusion plus importante
étant faite, cela se solde par une information plus adéquate pour
ceux qui sont concernés par ces règlements.
Nous croyons que c'est nécessaire que cette publication dans la
Gazette officielle, 90 jours avant son adoption, demeure parce que c'est le
seul moyen qui puisse permettre aux intéressés de se faire
entendre au niveau du ministère ou encore à l'occasion d'une
commission parlementaire afin d'exprimer leurs objections ou leur point de vue
sur les règlements qui sont édictés à ce
moment.
D'ailleurs, tous les organismes je le répète
dont nous avons attiré l'attention sur ce sujet, étaient d'accord
sur cette position. D'ailleurs, nous savons qu'il y a un projet de
règlements, concernant la contribution des parents pour les enfants
placés, qui doit revenir probablement avant longtemps et qui reprend
essentiellement certains règlements qui avaient déjà
été publiés dans le même sens et qui avaient
amené en commission parlementaire beaucoup d'objections, où les
gens avaient eu la possibilité au moins de s'exprimer.
Alors, si on enlève cette obligation de publication dans la
Gazette officielle, 90 jours avant son adoption, on enlève tout
simplement la possibilité pour ces gens de pouvoir se faire entendre
comme ils l'ont fait lors du projet de règlements qui avait
été adopté concernant la contribution des parents pour les
enfants placés.
Concernant l'équilibre entre l'administration et la pratique
médicale. Les associations de médecins se sont opposées
à l'extension des pouvoirs du directeur général pour
comprendre et englober les activités de la profession
médicale.
Leur augmentation, qui était quand même très bien
étayée, à mon humble avis, démontre clairement que
le ministère des Affaires sociales, tout au moins, revient à la
charge avec une position qu'il n'avait pu faire accepter lors de l'étude
du projet de loi 65.
On peut le constater. Les associations de médecins, qui se sont
fait entendre, ont clairement expliqué que la loi sur l'organisation des
services de santé a bouleversé la pratique de la médecine
en milieu hospitalier.
Nous croyons que ce n'est pas parce que l'adoption est plus difficile
que prévu que l'on doive changer la ligne d'autorité dans les
centres hospitaliers. Cela explique peut-être cette position de
l'Opposition à ce sujet particulier, mais
en tout cas, pour ce qui nous concerne, l'argumentation impartiale de la
profession médicale nous a impressionnés et les réponses
du ministre ne nous ont pas convaincus de la nécessité de tels
changements.
Lors de l'étude du projet en deuxième et troisième
lecture, peut-être que le ministre aura des arguments additionnels
à ceux qu'il a fait valoir en commission, parce qu'il est évident
que, tant du côté du gouvernement que de l'Opposition, nous nous
sommes surtout attachés à écouter les
représentations, c'était pour cela que la commission avait
été formée; mais suite aux auditions, pour le moment,
c'est la position que nous entendons tenir.
Concernant les relations entre les établissements et les
organismes populaires, nous croyons que l'on devrait définir plus
clairement les relations qui devraient exister entre les établissements,
particulièrement les CLSC on en a passablement parlé
pendant la commission et les organismes qui oeuvrent déjà
dans le milieu dont on doit, à mon sens, respecter l'autonomie. Le
ministre a justifié son refus d'approuver le contrat, c'est un exemple
qu'on a vu déjà. Je ne mets pas en doute le bien-fondé de
sa décision. Elle était fondée sur des arguments
juridiques valables, en ce sens que, lorsqu'il a refusé d'approuver le
contrat de service passé entre les avocats populaires de Québec
et le CLSC de la basse-ville, le ministre s'était prévalu de
l'absence de pouvoir qu'il y avait dans la loi 65. Il reste que cela devrait
être corrigé et qu'il est temps sous certaines conditions, de
permettre aux établissements de conclure des ententes de cette
nature.
Enfin, M. le Président, au niveau des remarques
particulières concernant l'article 116 non, ce n'est pas
l'article 116, je crois que c'est l'article 112 ou plutôt 112, sur
lequel plusieurs groupes et associations se sont prononcés dans le sens
qu'ils ont énoncé certaines réticences, certaines
appréhensions qu'ils pouvaient avoir à cause des pouvoirs qu'on
donnait au lieutenant-gouverneur concernant les conditions de travail du
personnel, cadre et non-cadre.
Il y avait peut-être danger que ça puisse venir en
contradiction avec certains contrats de travail ou certaines
négociations ou certaines législations concernant les
négociations de travail. Je sais que le ministre a donné une
explication quand même assez valable là-dessus, mais il y aurait
lieu puisque l'article 112 amende un autre article, en y ajoutant le
personnel non-cadre il y aurait peut-être lieu d'établir
clairement qu'il n'est pas question d'établir par arrêté en
conseil des conditions de travail du personnel syndiqué. Simplement une
précision.
Nous croyons aussi que l'article 108, qui donne au ministre le pouvoir
d'établir la liste des médicaments ou autre produits qu'un
établissement est autorisé à fournir aux
bénéficiaires et fixer le prix maximum qui peut être
payé par l'établissement pour ces médicaments ou produits,
noys croyons que cet article devrait être amendé afin
d'éviter, en fixant le prix maximum des médicaments, que les
compagnies pharmaceutiques s'entendent pour fixer des prix à ce
niveau.
M. le Président, c'est l'essentiel des amendements que nous
voudrions voir s'insérer dans le projet de loi. Je suis convaincu que le
ministre en tiendra compte et, si c'est le cas, je crois que ceci permettra que
le débat de deuxième lecture et le débat de
troisième lecture soient facilités d'autant et soient moins
ardus; autrement dit, qu'ils se fassent d'une façon plus
expéditive.
LE PRESIDENT (M. Lafrance): Le ministre des Affaires sociales.
M. FORGET: Comme je l'ai indiqué au début, mon attitude,
aujourd'hui, n'est pas une attitude évasive, dans le sens que je n'ai
pas véritablement la possibilité, ni l'intention de
répondre spécifiquement à chacune de ces suggestions. Mon
but, en étant ici, est de prendre connaissance de ces suggestions qui
ont un intérêt certain ou de toute autre suggestion qui pourrait
être faite par d'autres collègues de la commission, de
manière que ça puisse être utilisé parmi tous les
"input" ou les "intrants", comme on entendait, selon l'expression qui
était assez utilisée la semaine dernière dans un autre
contexte, tous les "intrants" qui ont été amenés à
la commission. J'inviterais d'autres membres de la commission, s'ils en ont le
désir, à exprimer leur point de vue sur différents aspects
du projet de loi.
Il y a évidemment certaines convergences qui ont
été soulignées par le député de Chicoutimi,
convergences qui ne m'ont pas échappé non plus dans les
mémoires qui ont été présentés. Il est
évident que notre réflexion se poursuit sur ce sujet, elle n'est
cependant pas arrêtée et ne pourra pas l'être encore avant
quelques jours.
Je pense, malgré tout, que nous pourrons bientôt, c'est mon
espoir, aborder la deuxième lecture puisque la plupart de ces
représentations affectent des points de détail malgré tout
et la nature même de la discussion qui devra intervenir, suggère
que c'est au moment de l'étude article par article qu'on sera le plus
susceptible de faire progresser véritablement la discussion.
Je n'ai pas autre chose à ajouter pour le moment. Je ne sais pas
si d'autres membres de la commission veulent nous communiquer leur point de
vue. Je sais que déjà, c'est normal, un certain nombre l'ont fait
privément à l'occasion de rencontres et à l'occasion de
discussions sur un sujet ou l'autre. Mais il est aussi possible de profiter de
ce moment-ci pour le faire.
LE PRESIDENT (M. Lafrance): L'honorable député de
Gaspé.
M. FORTIER: Je pense bien que je vais avoir le consentement du ministre
pour exprimer un
peu l'opinion d'un député qui est médecin et
probablement que les autres médecins vont partager mes opinions.
Dans un établissement hospitalier, les médecins
spécialistes et les médecins omnipraticiens que nous avons
entendus veulent s'assurer que l'acte médical, que la pratique de la
médecine et tout ce qui relève de cette pratique soit sous la
direction du bureau des médecins et dentistes et c'est le principal
point qui avait été mentionné par les deux syndicats.
Je demande au ministre de bien souligner et surtout, de bien appuyer
je ne sais pas quels seront les amendements, mais tout de même
s'il y en a sur le fait que, dans un hôpital, seuls les
médecins doivent avoir le droit et surtout le seul droit de diriger la
médecine. On avait aussi parlé de la nomination des chefs de
service, qui doit être faite avec l'approbation du bureau des
médecins et des dentistes.
C'est le point qui a été le plus mentionné. Je
voudrais le rappeler à la commission parce qu'il y a certainement
d'autres députés médecins qui vont appuyer cette
requête qui a été faite par les deux
fédérations.
LE PRESIDENT (M. Lafrance): L'honorable député de
Vanier.
M. DUFOUR: M. le Président, je voudrais poser une question ou
encore me faire éclairer par l'honorable député de
Chicoutimi, lorsqu'il nous parle d'élections tous les deux ans et au
conseil d'administration, tous les ans. Si les membres sont élus pour
deux ans, je ne vois pas pourquoi, tous les ans, on ferait une élection.
Est-ce que c'est pour le poste de président? Est-ce que c'est pour
l'exécutif du conseil d'administration que cette élection aurait
lieu?
M. BEDARD (Chicoutimi): Je pense que là-dessus, pour ce qui est
du but de la commission d'aujourd'hui, j'adopte la même attitude que le
ministre a adoptée, dans le sens que nous faisons part de nos
suggestions à la commission et naturellement d'une façon toute
particulière au ministre. Il est clair que si ces suggestions ne sont
pas acceptées, au moins dans l'essentiel, lors du débat des
deuxième et troisième lectures, comme c'est notre opinion, nous
verrons à ce moment-là à apporter d'une façon
beaucoup plus explicite les arguments qui nous font soutenir ces suggestions
que nous faisons.
M. FORGET: Si vous me permettez d'intervenir, je pense que l'intention
du député de Vanier n'est pas effectivement d'engager un
débat. Je peux peut-être clarifier le sens des remarques du
député de Chicoutimi.
Du moins, à la façon dont j'ai compris ses remarques, il
est d'accord sur le mandat de deux ans. Il peut me démentir, si j'ai mal
compris, mais il semble suggérer que, dans le cas où, dans les
centres hospitaliers, par exemple, il y a deux représentants des
usagers, ces mandats de deux ans ne soient pas concurrents, dans le sens qu'ils
ne courent pas d'une façon concourante, de façon qu'une
année, un des mandats commence et se termine deux ans plus tard et que,
l'année suivante, l'autre mandat commence et se termine,
évidemment, la troisième année, en quelque sorte, à
partir du début.
M. BEDARD (Chicoutimi): Qu'il y ait une rotation au niveau des
nominations...
M. DUFOUR: Je vous remercie.
M. BEDARD (Chicoutimi): ... de ceux qui sont élus.
M. DUFOUR: Vous venez d'éclairer ma lanterne. Merci.
LE PRESIDENT (M. Lafrance): Est-ce qu'il y a d'autres membres de la
commission qui désirent s'exprimer? Etant donné la bonne
collaboration de tous les membres de la commission, et si les membres n'ont pas
d'autres interventions, la commission des affaires sociales ajourne ses travaux
sine die.
(Fin de la séance à 11 h 16)