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Étude des crédits du ministère
des Affaires sociales
(Dix heures vingt-cinq minutes)
Le Président (M. Laplante): À l'ordre, messieurs!
La commission permanente des affaires sociales se réunit pour
l'étude des crédits budgétaires pour l'année
1978/79.
Les membres de cette commission sont: M. Forget (Saint-Laurent), M.
Gosselin (Sherbrooke), M. Gravel (Limoilou), M. Grenier
(Mégantic-Compton), M. Lavigne (Beauharnois), Mme Lavoie-Roux
(L'Acadie), M. Lazure (Chambly), M. Martel (Richelieu), M. Paquette (Rosemont)
remplacé par M. Lacoste (Sainte-Anne); M. Samson (Rouyn-Noranda), M.
Shaw (Pointe-Claire).
Les intervenants sont: M. Alfred (Papineau), M. Couture (Saint-Henri),
M. Fontaine (Nicolet-Yamaska), M. Giasson (Montmagny-L'Islet), M. Lacoste
(Sainte-Anne), M. Marcoux (Rimouski), M. Marois (Laporte), M. Roy (Beauce-Sud),
M. Saindon (Argenteuil).
Est-ce qu'il y a un rapporteur, s'il vous plaît?
M. Grenier : M. le Président.
Le Président (M. Laplante): Est-ce que vous avez une
proposition?
M. Grenier: Est-ce que vous pourriez noter comme intervenant le
député de Gaspé, M. Le Moignan, qui sera le porte-parole
officiel ce soir?
Le Président (M. Laplante): À la place de qui?
M. Grenier: À la place de personne. Nous n'avons pas
d'intervenant.
Le Président (M. Laplante): II peut parler. À
l'étude des crédits, tous les députés peuvent venir
parler.
M. Grenier: D'accord.
Le Président (M. Laplante): Si c'est seulement pour lui
donner le droit de parole...
M. Grenier: À la séance de ce soir, M. Le Moignan
va me remplacer.
Le Président (M. Laplante): Vous me le direz à ce
moment-là. Pour le rapporteur, est-ce que vous avez une proposition? M.
Gravel (Limoilou)? Adopté.
Maintenant, M. le ministre, nous avons l'habitude, à
l'étude des crédits, depuis le début, de demander si on a
des documents à déposer ou plutôt à distribuer,
parce qu'on ne dépose pas de documents. Ils seraient les bienvenus, vous
pourriez les faire circuler dès le début de la séance.
Est-ce que vous en avez?
M. Lazure: Non, je n'en ai pas pour le moment.
Le Président (M. Laplante): Vous n'en avez pas pour le
moment. D'accord.
M. Lazure: J'ai un exposé d'ouverture.
Le Président (M. Laplante): Si vous voulez faire votre
exposé d'ouverture.
Exposé préliminaire du ministre M. Denis
Lazure
M. Lazure: M. le Président, chers collègues, avant
de procéder à l'étude proprement dite des crédits
du ministère des Affaires sociales pour l'année 1978/79, je veux
mettre en relief les faits saillants des crédits pour cette même
année fiscale. On notera sans doute que les crédits de
développements sont en conformité avec les priorités du
gouvernement. L'accent est nettement mis sur les services destinés aux
personnes âgées et aux enfants.
Mon exposé sera bref et comporte essentiellement quatre parties.
1) Les faits saillants, 2) une revue sommaire des crédits de chacun des
grands domaines de la mission sociale, 3) une révision du mode de
financement des hôpitaux, 4) une déclaration sur la perspective
des immobilisations pour les centres d'accueil pour personnes
âgées.
Les crédits du ministère des Affaires sociales, pour
l'exercice financier 1978/79, qui sont soumis à l'approbation de
l'Assemblée nationale, s'élèvent à $4 400 800 000,
soit 34,5% de l'ensemble des crédits de l'État, comparativement
à $3 895 500 000, pour l'exercice financier 1977/78, ce qui
représentait un pourcentage de 33,1% par rapport au budget de
l'État.
Le taux d'augmentation des crédits pour 1978/79 sur ceux de
l'année précédente est de 13%, alors que l'augmentation
moyenne pour l'ensemble des ministères est de 8%. Les nouveaux
programmes d'activités qui seront développés en 1978/79
totalisent $23 300 000 et touchent les quatre secteurs suivants: 1) Aide
à domicile, surtout pour personnes âgées, $7 millions
annualisés, donnant $10 millions; 2) Soins dentaires gratuits aux
enfants de 12 ans et 13 ans, $6 500 000; 3) Expansion et diversification des
services de garde, $4 millions; 4) Allocations de maternité et
congés afférents.
De plus, des crédits de développement pour $12 300 000
sont prévus pour l'ouverture de 1845 lits additionnels en centres
d'hébergement destinés aux personnes âgées, ainsi
que certaines sommes permettant l'embauche de personnel additionnel dans les
centres d'accueil pour personnes âgées. (10 h 30)
Enfin, $11 800 000 en crédits de développement sont
également prévus pour les services hospitaliers, dont 5,6%
destinés à l'hôpital Cité de santé Laval.
Pour l'aide à domicile destinée aux personnes âgées
et pour le développement des places en centres de garderie, on notera
que les crédits de développement sont doublés par rapport
à ceux de l'an passé. L'ensemble des crédits
de développement pour 1978/79 totalisent $47 400 000.
Deuxièmement, revue sommaire des crédits. Alors, passons
rapidement en revue le sommaire des crédits pour chacun des grands
domaines. J'attire l'attention des membres de la commission sur un petit nombre
de modifications que nous avons apportées cette année à la
structure des programmes. Toutes les comparaisons et analyses de variation ont
été faites avec la nouvelle structure de programmes.
Je ne vais pas vous lire ce sommaire, vous le retrouverez dans le livre
des crédits. Il s'agit d'un tableau comparatif des deux années
fiscales, l'an passé et cette année, et cela, pour chacun des 17
programmes qui constituent le budget du MAS.
Je passe à la troisième section de mon exposé:
Révision du mode de financement des hôpitaux. Devant les
déficits accumulés ces dernières années, ainsi que
devant la situation de flottement qu'ont entraînée les contraintes
budgétaires de même que les différents moyens mis en oeuvre
dans les hôpitaux pour assainir leur financement, il importait
d'établir les budgets des hôpitaux de façon beacoup plus
équitable pour l'ensemble de ces établissements.
L'approche proposée rétablit un équilibre
budgétaire entre les établissements les mieux nantis et les moins
bien nantis. La révision des bases budgétaires est une recherche
d'équilibre des ressources basée sur le rendement de divers
groupes d'hôpitaux rassemblés selon les diagnostics, la
durée de séjour et les types de ressources.
Il existe actuellement beaucoup de disparités d'un
établissement à l'autre, tant d'une région à
l'autre que dans la métropole ou la capitale, quant aux ressources
financières allouées par le ministère des Affaires
sociales, puisque la base de chaque budget utilisé depuis 1970 n'avait
pas été révisée jusqu'à l'an dernier. Cette
révision se poursuit cette année.
Les mesures de redressement et de révision des bases
budgétaires reflètent notre souci de réalisme et
d'équité. Cet effort de rationalisation se fait aussi dans le
contexte des priorités gouvernementales en affaires sociales.
Enfin, dernière partie de mon exposé, M. le
Président; la perspective des immobilisations pour les centres
d'hébergement pour les personnes âgées. Notre
ministère a mis au point certains programmes en vue de répondre
aux besoins pressants des personnes âgées. Outre le
développement déjà mentionné dans le secteur des
services à domicile, $7 millions additionnels représentant une
création d'environ 500 emplois, le ministère entreprendra
incessamment un vigoureux programme de construction de centres d'accueil pour
personnes âgées, spécialement dans les régions du
Québec les plus dépourvues de telles ressources.
Ce programme permettra d'héberger les personnes
âgées qui requièrent des services et des soins de
façon continue. II permettra ainsi un meilleur équilibre des
ressources qui tiennent compte de la vocation des établissements et
surtout des besoins changeants de notre société.
Les 500 000 personnes âgées de plus de 65 ans au
Québec ont une espérance de vie de plus en plus longue. Il faut
donc s'attendre qu'un pourcentage assez important d'entre elles,
c'est-à-dire de 4% à 6%, requièrent une assistance et une
protection plus intensives que celles procurées par les soins à
domicile. C'est ici que deviennent absolument essentiels ces centres d'accueil
qui devront bientôt se multiplier, afin que le Québec
réponde de façon plus décente aux besoins de ses
retraités. Merci, M. le Président.
Le Président (M. Laplante): M. le député de
Saint-Laurent.
M. Forget: Merci, M. le Président.
Le Président (M. Laplante): Si le bruit vous ennuie, M. le
député de Saint-Laurent, on peut faire arrêter les
machines, si vous ne pouvez pas vous y habituer.
Remarques de l'Opposition
M. Claude Forget
M. Forget: Si cela peut contribuer à améliorer
l'atmosphère, j'aime autant que les machines continuent de fonctionner,
quitte à parler plus fort.
Sur le plan des remarques d'intérêt général,
M. le Président, il y a, outre la question de l'organisation de nos
travaux sur laquelle, j'imagine, nous reviendrons tout à l'heure,
à la suite des propositions à cet effet qu'a formulées le
ministre, je crois qu'il y a peut-être trois ou quatre questions qui sont
des questions beaucoup plus que des commentaires de ma part
posées au ministre, des questions qui ne se rattachent directement
à aucun des crédits spécifiques, mais qui sont d'une
portée plus générale, que j'aimerais poser au tout
début de nos travaux sur les crédits du ministère des
Affaires sociales.
En premier lieu, j'aimerais souhaiter la bienvenue à nos travaux
au nouveau sous-ministre en titre qui est ici pour la première fois et
non seulement le saluer, mais lui souhaiter publiquement bonne chance dans ses
nouvelles fonctions fort difficiles. J'aimerais également saisir
l'occasion pour demander au ministre qu'il fasse le point sur
l'évolution de la situation quant à ce qui est des cadres du
ministère des Affaires sociales, puisqu'il semble qu'il y a un mouvement
assez inusité de cadres qui quittent son ministère depuis qu'il
en a pris charge. Et j'aimerais qu'il nous donne quelques explications quant
aux remplacements qui ont été trouvés pour les postes
ainsi devenus vacants et qu'il fasse généralement le point sur
cette situation.
Également, sur le plan du personnel, on se souviendra que le
ministre avait déclaré, au début de l'an dernier, un
objectif de réduction de l'effectif de son ministère de
manière à laisser aux établissements du réseau des
Affaires sociales une plus large marge d'autonomie. Les chiffres qui
accompagnent le budget démontrent que cette
promesse n'a pas été tenue puisque le ministre avait
parlé d'une diminution de 10%. On remarque que les effectifs sont
passés de 4026 en 1977/78 et on envisage qu'ils passeront pour
l'année en cours à 3985, ce qui veut dire environ 40 postes sur
4000 en moins, soit une réduction de l'ordre de 1% plutôt que de
10%.
Deuxièmement, il serait utile d'avoir une indication de la part
du ministre, à savoir quand il pourra mettre entre nos mains un document
qui nous permette de suivre plus efficacement le travail d'étude des
crédits que ce qu'il est possible de faire à l'aide des
informations extrêmement sommaires qui sont contenues au livre des
crédits, particulièrement lorsqu'on parle du taux d'accroissement
à chacun des crédits, de la ventilation de cet accroissement,
selon qu'il s'agit de ressources nouvelles ou de l'accroissement des budgets
existants, des différents ajustements mécaniques qui
interviennent à la demande du Conseil du trésor et des
ajustements substantiels au titre des nouveaux services, des nouvelles
ressources. C'est un document du genre que le ministre nous avait remis l'an
dernier. Je me demande s'il ne serait pas possible de l'avoir le plus tôt
possible de manière à accélérer le rythme de ces
travaux et favoriser l'intelligence de chiffres qui sont toujours difficiles
à saisir au moment où on les dit purement verbalement.
D'intérêt général également, il y a
une autre question qui touche l'ensemble du réseau et qui est
constituée par les nominations effectuées par le
lieutenant-gouverneur en conseil pour l'année 1977, du moins
exigées par la loi pour l'année 1977. Nous sommes à
quelques semaines de l'anniversaire de cette date et il ne semble pas que ce
travail de nomination soit complet, de loin s'en faut, et certainement aucune
donnée de caractère général et même aucun
communiqué de presse, à ma connaissance, n'a été
publié à ce sujet par le ministère des Affaires sociales.
Nous aimerions savoir quelles sont les raisons du retard et aussi avoir une
description générale de la procédure suivie lors de ces
nominations.
Il y a enfin un dernier sujet, les questions relatives aux ententes
fédérales-provinciales dans le secteur des affaires sociales en
général, mais plus particulièrement dans le secteur des
services sociaux. Il y a eu, en cours d'année, effectives le 1er avril
1978, de nouvelles ententes qui ont résulté dans l'adoption, pour
l'ensemble du Canada, d'un mécanisme de "block funding" ou de
financement forfaitaire pour les services sociaux. Là-dessus, le
Québec a été d'une discrétion assez étrange
et nous aimerions savoir si cette discrétion est inspirée par une
très grande satisfaction du gouvernement vis-à-vis d'ententes
qui, malencontreusement, de son point de vue, correspondent à une vision
du fédéralisme qu'il aimerait mieux ne pas voir se
réaliser dans les perspectives actuelles ou si, effectivement, le
ministre a dû accepter des ententes qui défavorisent le
Québec et qu'il n'a pas voulu s'en vanter pour cette raison. Qu'il
s'agisse de l'une ou de l'autre des explications, il serait intéressant
de connaître la position du Québec non seulement sur les principes
ça, c'est assez facile à imaginer mais sur les
estimations, les projections de coûts des services sociaux au cours des
prochaines années et les projections de ce que rapporteront au
Québec les nouvelles ententes de financement forfaitaire. Il y a
sûrement eu, au cours de ces négociations, des documents qui ont
été préparés par le Conseil du trésor ou et
par le ministère des Affaires sociales à ce sujet. Il me semble
que, comme les ententes ont été conclues, il n'est plus question
de troubler des négociations, mais, vu que les ententes, effectivement,
sont appliquées depuis le 1er avril, il devient d'intérêt
public que le Québec fasse état de ces chiffres et de ces
comparaisons, de manière que tout le monde soit en mesure de juger de
l'intérêt et des avantages qui peuvent découler de cette
nouvelle formule de financement des services sociaux.
M. le Président, à ce moment-ci, je ne ferai pas de
commentaires prolongés sur les remarques préliminaires qu'a
faites le ministre. Il a fait état de crédits de
développement assez modestes, de l'ordre de $47 400 000. On se
souviendra sans peine qu'il y a quelques années les crédits
annuels de développement du ministère étaient de l'ordre
de $100 millions. C'est donc la poursuite d'une période
d'austérité dans le domaine des affaires sociales. Cela ne fait
aucune espèce de doute. Il y a donc là une réduction de
moitié du rythme d'expansion des dépenses dans ce secteur. Il y a
eu, et ceci mériterait, je pense, une explication
détaillée pour savoir où se retrouvent ces montants, des
crédits périmés en 1977/78 pour un montant de $65
millions. Ces crédits périmés se
répéteront-ils? Dans quels secteurs seront-ils
réalisés?
Est-ce que, effectivement, les causes qui en rendent compte ne sont pas
de nature récurrente? Nous aimerions avoir quelques explications
là-dessus. Il est clair que, pour ce qui est d'autres mentions faites
par le ministre, face à la révision du mode de financement des
hôpitaux, nous aurons un certain nombre de questions à poser de ce
côté-là. Le ministre a été évidemment
très sibyllin dans sa description des nouvelles méthodes de
financement, en disant qu'elles étaient caractérisées par
le réalisme et l'équité. Je veux bien, mais il s'agira
d'autre chose, il faudra pour nous en persuader d'autres arguments que
l'affirmation du ministre et les compliments qu'il adresse au ministère
et qu'il s'adresse à lui-même. (11 h 45)
II a également dit que, bientôt, le ministère
entreprendra la réalisation d'un programme de construction de centres
d'accueil. C'est une annonce qui est presque loufoque puisque le ministre
actuel, depuis qu'il est là, s'est soigneusement efforcé de
bloquer ou de ralentir le plus grand nombre possible de ces projets qui
étaient, dans certains cas, en cours de réalisation ou sur le
point de démarrer, puisque toutes les étapes préliminaires
avaient été franchies et qu'un1 très grand
nombre de chantiers ou de projets sont restés en plan depuis 18 mois.
L'annonce de cette entreprise est d'une grande loufoquerie. C'est de
la tartuferie même, alors que, encore une fois, tous ses efforts
ont visé à les ralentir et à les freiner depuis qu'il est
là. On croyait même, jusqu'à l'admission qu'il vient de
faire qu'il faudra en développer, qu'il était, par principe,
contre le développement de centres d'accueil. Donc, nous
réservons nos commentaires pour une discussion plus
détaillée de chacun de ces projets. Il ne s'agit plus de parler
de généralités, il faudrait être spécifique
pour qu'on ajoute foi à des propos comme ceux-là.
Pour ce qui est des autres programmes où on annonce des
crédits additionnels, il faudrait vérifier justement si ce sont
des crédits dans la foulée pour employer l'expression
chère à un autre ministre de ce gouvernement de
l'expérience de l'année précédente qui deviendront
périmés à leur tour après d'autres crédits
périmés dans les mêmes secteurs les années
précédentes. Il est facile d'annoncer des développements
de crédits qu'on sait d'avance ne pas devoir dépenser, M. le
Président, et il faudra voir si dans le cas d'un ou deux de ces
programmes où on indique des additions de quelques millions, c'est autre
chose que de la publicité.
Pour l'instant, ce sont les questions d'ordre général que
je voulais poser. En terminant, sur cela, comme je l'indiquais tout à
l'heure, j'ai reçu du ministre il y a environ quinze jours l'indication
de l'ordre dans lequel il souhaitait procéder à l'étude
des crédits et je lui ai indiqué, à ce moment-là,
que j'étais tout à fait d'accord pour procéder selon cet
ordre.
Je me permets d'en faire l'énoncé pour les fins du journal
des Débats. Le ministre suggérait que la journée
d'aujourd'hui, jusqu'à minuit, soit consacrée à
l'étude des programmes 7, 8, 9 et 10, c'est-à-dire les programmes
relatifs aux services sociaux de façon générale, à
la protection sociale; que la journée de demain soit consacrée
aux programmes 5, 11, 12 et 13, soit les programmes relatifs aux services de
santé; que la journée de mercredi soit consacrée aux
programmes 1, 2, 3 et 4, les programmes relatifs à la
sécurité du revenu, et la journée subséquente aux
programmes 5, 11, 12 et 13, c'est-à-dire, encore une fois, et pour une
deuxième journée, les programmes relatifs aux services de
santé et que la dernière journée soit consacrée aux
programmes 6, 14, 15, 16 et 17, c'est-à-dire les divers programmes
relatifs à l'appui aux organismes bénévoles et
volontaires, la recherche, les conseils régionaux, etc., ce qui
m'apparaît tout à fait légitime, M. le Président, au
moins quant à l'ordre qui est indiqué. Comme je l'ai
indiqué au ministre, je ne pouvais prendre, au nom de tous les membres
de la commission, un engagement à respecter strictement ces limites de
temps, mais en ce qui me concerne, il me semble qu'il s'agit de choses
raisonnables, d'un ordonnancement raisonnable de nos travaux.
J'ai cependant indiqué au ministre qu'il était coutumier
que nous ayons l'occasion d'entendre les représentants des organismes
sous la tutelle du ministre, c'est-à-dire le président de la
Régie des rentes ainsi que le président de la Régie de
l'assurance-maladie, sur des programmes qui sont spécifiquement de leur
compétence, même si, quant à certains d'entre eux, et ceci
s'applique seulement à la Régie des rentes, ils n'apparaissent
pas comme tels aux crédits.
Le Président (M. Laplante): M. le député de
Mégantic-Compton... Auparavant, êtes-vous d'accord sur l'entente?
Je ne sais pas si vous avez eu la même communication de M. le
ministre...
M. Grenier: Vous allez nous donner la parole et j'imagine
qu'à la fin de mon intervention je vais vous en parler, de même
que le député de Rouyn-Noranda.
Le Président (M. Laplante): Je suis complètement
d'accord.
Le Président (M. Laplante): ... complètement
d'accord, monsieur.
M. Fernand
Grenier
M. Grenier: M. le Président, je voudrais d'abord m'excuser
de ne pouvoir participer à l'étude des crédits en entier.
C'est une étude intéressante et même passionnante, mais je
devrai être remplacé dès ce soir par le
député de Gaspé, alors que je devrai continuer
l'étude de la loi 92 portant sur le référendum, qui se
continuera sans doute au moins toute cette semaine. S'il y avait des
changements à l'horaire de l'étude de ce projet de loi, il me
fera plaisir de revenir. Je suis assuré que le député de
Gaspé sera ici un représentant correct de notre formation
politique pour vous donner les opinions de notre parti.
M. le Président, à l'étude de ce matin, plusieurs
points susciteront notre attention, bien sûr, et il y aura de nombreuses
questions qui pourront être posées au ministre puisqu'il s'agit
là de crédits qui touchent directement les citoyens et qui les
touchent d'une façon tout à fait personnelle également.
Nous nous attarderons, pour notre part, au programme 2, l'aide sociale; nous y
voyons une diminution de $6 millions dans la prévention et une
augmentation dans l'aide générale de $75 millions.
C'est inquiétant de voir cette baisse de $6 millions au niveau de
la prévention et cet accroissement de $75 millions au niveau de l'aide;
j'espère que ce n'est pas ça, le nouveau programme de relance
économique du gouvernement, cest-à-dire avoir ajouté cette
somme à l'aide sociale, au niveau de la province.
Quant à l'hébergement, le ministre nous a laissé
entendre, dans son intervention tout à l'heure, une addition de 1845
nouveaux lits. J'ai également hâte de connaître, au niveau
de ces études, ce qu'on entend faire avec le programme des familles
d'accueil; on y voit là un ajout de $6 millions, de même
qu'à l'hébergement; on y voit une addition de $29 millions au
programme de l'an passé.
Ce qui serait intéressant à connaître, et j'ai
hâte, c'est la philosophie du gouvernement par
rapport à ces familles d'accueil et ces maisons
d'hébergement, pour la plupart de personnes âgées, mais
aussi de personnes handicapées. Il a ajouté, bien sûr, le
développement de nouveaux emplois et Dieu sait, par les temps qui
courent, combien c'est rendu essentiel, ces nouveaux emplois. J'espère
qu'on verra, au cours de cette année, au cours de l'application des
crédits des Affaires sociales, l'écart diminuer dans les centres
d'accueil, demande faite par l'ACAQ qui manque de personnel adéquat au
niveau de ces institutions. Depuis déjà sept ou huit ans, on
transforme la vocation des centres d'accueil en édifices de soins
prolongés et on se rend compte que, si on y incorpore des personnes qui
ne sont pas uniquement des personnes âgées, comme c'était
la vocation au tout début, on transforme la vocation des institutions et
on ne fait pas suivre le personnel de ces institutions.
Je pense que, cette année, on devrait être témoin
d'un approche adéquate de personnel au niveau de ces institutions. Le
programme 12, les soins prolongés, donne une augmentation de $39
millions. On demandera au ministre s'il s'agit là de
développements. $39 millions, ce n'est pas une somme fabuleuse, mais,
s'il est question de développement de nouvelles institutions ou de
nouveaux services donnés dans ces centres de soins prolongés, il
n'en a pas fait mention.
Le ministre sera, bien sûr, en mesure de nous informer, à
savoir où se situeront ces $39 millions.
Du côté de l'équipement, au programme 13, on voit
une diminution de $5 millions dans l'équipement des services de
santé. Je ne sais pas si le ministre appelle ça de la
stabilisation, mais une diminution de $5 millions au budget de l'an
passé, je ne suis pas sûr que ça recevra l'approbation de
la plupart de nos institutions, si on découvre qu'à ce
moment-là... L'équipement est rendu compliqué. On sait
qu'à chaque année, les demandes qui sont faites dans ce secteur
sont d'un ordre supérieur à l'ordre de diminution qu'a
donné le ministre cette année à son programme.
Au programme 16, coordination régionale, on voit une augmentation
de $3 millions seulement. Ce qui sera intéressant à
connaître également, c'est quelle force on voudra donner aux
régions, la philosophie du gouvernement là-dessus, à
savoir si c'est vraiment une décentralisation comme on l'a
préconisé lors de la campagne électorale ou si on
continuera de laisser aux régions le soin de venir s'alimenter au
ministère, sans trop avoir de ces décisions à prendre au
niveau des régions.
Est-ce qu'on demeurera dans le statu quo? L'augmentation de $3 millions
à la coordination laisse entrevoir qu'on est près du statu quo
dans ce secteur.
J'aimerais également connaître du ministre, avant la fin de
l'étude des crédits, s'il est satisfait du résultat des
élections des usagers, par exemple. On se rend compte, à la
lumière des nouvelles que nous avons par les media d'information, que
les élections ont donné des résultats uniquement là
où il y a eu des difficultés dans certaines de nos
institutions.
J'aimerais savoir si le ministre est satisfait des élections des
usagers, par lesquelles nous sommes passés avant le 28 mai et
également s'il est satisfait c'est un point peut-être un
peu plus chatouilleux des nominations des corporations dans les
différentes institutions. Est-ce l'intention du ministre, au cours de
l'année, de voir à réglementer ces corporations ou
transformer leurs règlements, afin que ce ne soit pas une tradition de
père en fils, chaque année, que ces corporations recrutent les
personnes qu'elles veulent bien nous donner dans les institutions et dont la
seule visée, parfois, n'est pas d'être un administrateur, mais
d'être d'une allégeance politique qui est traditionnelle depuis
quelques années? C'est la condition première requise pour d'abord
être membre d'une corporation. Vous n'êtes pas sans savoir que bon
nombre de corporations hésitent énormément à faire
des nominations en dehors de leurs membres de corporations et veulent
absolument et à tout prix se maintenir au niveau de leurs corporations
qui sont en marche depuis une quinzaine d'années dans certains secteurs
qui, Dieu sait, ont fait leurs preuves de non-rentabilité et d'un manque
de capacité totale, dans certains milieux. Je ne fais pas allusion
à une formation politique en particulier. Je fais allusion à
n'importe quelle formation politique. Ce serait peut-être le temps de
réglementer les corporations. Je poserai certainement des questions au
ministre au cours de la journée, et j'y reviendrai au cours de la
semaine, pour connaître sa pensée bien précise à ce
niveau. Il y a trop d'institutions qui ne se sont pas
développées, pour qu'on continue de faire confiance à de
telles corporations mises en place. Je ne dis pas que c'est la
généralité, mais s'il n'y en avait que quelques-unes,
c'est déjà trop. Qu'on tâche, par d'autres moyens, de
changer le mode de représentation au conseil d'administration de ces
quatre membres de la corporation qui viennent assommer de leur poids les autres
personnes qui veulent vraiment être efficaces.
Le ministre nous a parlé d'aide à domicile. Nous
attendrons, bien sûr, l'étude des programmes à cet
égard. On connaît déjà les montants, mais on attend
de voir quelle sera la pensée du ministre dans l'aide à domicile,
pour l'année qui s'en vient.
Quant aux CLSC, j'ai hâte de savoir également si le
ministre a l'intention d'en mettre d'autres sur pied, ou s'il se contentera de
maintenir et tâcher de revitaliser ceux qui existe
déjà.
Je demanderai au ministre j'ai hâte qu'il me réponde
si beaucoup d'institutions font encore l'objet de tutelle.
M. le Président, je me réjouis de voir les quatre points
que le ministre a fait connaître tout à l'heure, à savoir
l'aide à domicile, les soins dentaires, l'expansion des services de
garde et également, l'allocation de maternité. Mais il reste que
ce n'est là qu'une déclaration de principe. J'ai hâte de
connaître le bien-fondé de chacun de ces
énoncés.
En terminant, le programme qui est préparé aurait pu
être différent, mais je pense que celui-là est excellent
pour la semaine. Je pense qu'il n'y a
pas de problème et qu'on peut faire l'unanimité
là-dessus. Merci.
Le Président (M. Laplante): Merci, M. le
député. M. le député de Rouyn-Noranda.
M. Camil Samson
M. Samson: M. le Président, je réponds
immédiatement à la question que vous avez posée
tantôt. Quant à moi, le déroulement des discussions ne me
dérange pas tellement, puisque je devrai malheureusement, à mon
grand regret, siéger à une autre commission, dès ce soir
ou demain. Donc, je ne pourrai suivre les discussions sur les crédits
des Affaires sociales tout au long. Je le regrette énormément.
Quant à moi, vous pourrez procéder de la façon dont vous
l'entendrez, et le tout sera dans l'ordre.
M. le Président, je note, au tout début de mes remarques,
une augmentation globale des crédits du ministère des Affaires
sociales de l'ordre de $426 millions. Je note également que ces
augmentations se répartissent de la façon suivante: Soutien du
revenu familial je donne les chiffres ronds une augmentation de
$10 millions. À l'aide sociale, $74 millions; à
l'assurance-maladie, $6 millions; contribution à l'impôt financier
scolaire, $342 000; services communautaires $13 millions j'en saute un,
j'y reviendrai tantôt services de consultation et de protection,
$12 millions; réadaptation, $26 millions; hébergement, $40
millions; équipement des services sociaux, $4 millions. (11 heures)
J'ai sauté volontairement le programme 6, qui est le soutien aux
organismes bénévoles; à ce seul programme, je remarque
qu'il n'y a pas de changement de crédits, il n'y a d'augmentation
d'aucune façon et cela fait curieux par rapport aux augmentations dans
les autres secteurs.
Mes brèves remarques seront surtout pour parler de ce que nous
retrouvons, ou d'une partie de ce que nous retrouvons aux programmes 1 et 2,
c'est-à-dire le soutien du revenu et l'aide sociale.
Je dis que, cette année, je me serais attendu que le ministre
nous annonce tout au moins un changement dans la forme d'aide autant en
matière de soutien de revenu familial que de l'aide sociale. En fait,
cela fait déjà plusieurs années qu'on en parle, et le
gouvernement actuel, du moins, du temps que ce parti était dans
l'Opposition, en parlait souvent également; il s'agit d'un revenu annuel
garanti aux citoyens du Québec. C'est pourquoi je me permets de parler
des programmes 1 et 2 en même temps, parce que, dans un contexte de
revenu annuel garanti, ces deux programmes se retrouveraient facilement au
chapitre du revenu annuel garanti. Il s'agit, selon moi, de garantir un revenu
annuel minimum qui serait, en fait, conforme au minimum vital, à tous
les citoyens, tant célibataires qu'aux personnes qui composent une
famille.
Il y aurait, bien sûr, dans ce contexte qui serait un peu nouveau,
beaucoup moins d'inquiétude chez la population, et surtout chez les
mères de familles qui, comme nous le savons tous, sont celles qui ont,
généralement, à tenter d'administrer le budget familial.
Je dis bien: tenter de l'administrer, parce que, dans le cas présent,
avec le soutien de revenu familial, qui veut dire les allocations familiales ou
l'aide sociale, dans ces deux cas, je pense que cela veut dire tenter
d'administrer un budget, pour une mère de famille, parce que ce n'est
pas là le genre de budget qui s'administre facilement et, bien
sûr, on retrouve des situations qui sont absolument intolérables,
mais que les gens sont obligés d'endurer, parce qu'il n'y a pas d'autre
forme d'aide que celle-là pour eux.
M. le Président, ce genre d'aide, à mon sens, doit
être modifié pour s'adapter aux besoins du jour, il devrait se
faire sur une base universelle, d'abord, parce que l'aide, tout en encourageant
ceux qui en ont besoin, ceux qui sont au travail, souvent, à des
salaires qui ne dépasseraient pas tellement, si l'aide sociale
était faite de façon normale, l'aide sociale, donc comporte
toujours ce grand risque ce grand danger de décourager le petit
salarié, face à la famille qui bénéficie d'aide
sociale. C'est pourquoi je dis que ce revenu minimum garanti devrait se faire
sur une base universelle, de sorte que tout le monde puisse avoir au moins une
base, par exemple que les allocations familiales soient universelles; à
ce moment-là, on ne découragerait pas l'initiative des individus,
et, surtout, on ne découragerait pas ceux qui veulent travailler, pour
peu qu'on puisse leur trouver un emploi. Il y aurait également moins de
maladies nerveuses; je pense que le ministre doit me comprendre, quand je parle
dans ce sens.
La formule d'aide actuelle pour les gens à faible revenu est une
formule qui je n'accuse pas le ministre, au contraire; je pense que
c'est une question de fait actuellement développe on le
voit depuis plusieurs années des maladies nerveuses telles que
des dépressions, etc. Ce genre de maladie n'existe sûrement pas
parce que les gens vivent trop dans la facilité, mais au contraire parce
qu'ils ont des difficultés d'abord financières. La
difficulté financière familiale entraîne d'autres formes de
difficultés vis-à-vis de la famille, des enfants, de
l'époux ou de l'épouse. Cela entraîne toute une
série de malaises qu'on peut facilement identifier tant dans le domaine
des maladies nerveuses que dans le domaine des séparations, des
divorces, etc.
Or, je dis, M. le Président, qu'un budget familial plus
équilibré pourrait permettre davantage un développement
normal de la famille. Je souligne que ni le ministre, ni le ministère,
ni personne au ministère n'aurait besoin, dans un contexte nouveau, dans
un contexte qui permette à tous et chacun de pouvoir vivre normalement,
de chercher de nouveaux trucs pour tenter de favoriser l'expansion de
l'avortement, par exemple. Nous touchons là une corde sensible; je pense
qu'il faut l'identifier comme une conséquence assez directe du manque
à gagner de certaines familles. Pas dans tous les cas bien sûr, il
y a d'autres cas où l'avortement est favorisé pour d'autres
raisons, mais dans la plupart des cas,
combien de fois n'entendons-nous pas dire: II faut procéder comme
cela parce qu'on a déjà un enfant ou deux et on ne peut pas se
permettre d'en avoir plus. On a déjà de la difficulté
à en faire vivre un ou deux, on ne pourrait pas en faire vivre trois,
etc.
Nous n'aurions pas besoin, dans un contexte de revenu minimal garanti,
de nous attaquer je dis "nous", c'est une figure de style, M. le
Président, je m'en excuse mais le gouvernement n'aurait pas
besoin, volontairement ou involontairement de s'attaquer au droit de
naître des humains, et encore plus à leur droit à la vie.
Cela fait un peu curieux d'entendre parler d'indépendance ou de
libération de la nation, de ce temps-là, quand, en même
temps, de par les politiques gouvernementales, cette libération passe
directement par la destruction de l'être humain. À mon sens, on ne
peut pas libérer une nation que l'on détruit. Comprenons-nous
bien: Si on la détruit, on la détruit; qu'on la détruise
à une certaine vitesse un jour ou à une vitesse autre un autre
jour, cela va à la même place. C'est de la destruction qui est
quand même évidente.
M. le Président, je pense que dans le domaine de l'aide sociale
actuelle, malgré et je le reconnais la bonne
volonté des travailleurs de l'aide sociale, que ce soient les directeurs
de bureau, que ce soient les agents de l'aide sociale, malgré toute la
bonne volonté que je leur reconnais, ils ont à administrer une
loi et des règlements qui ne donnent pas satisfaction. S'il y a
quelqu'un qui sait qu'ils ne sont pas satisfaisants, ce sont bien les agents de
l'aide sociale qui sont obligés, de par leur fonction, de faire croire
à quelqu'un qui est dans la misère qu'avec les barèmes
dont il dispose, il peut vivre, alors que le même agent de l'aide sociale
qui se retrouve devant son client peut gagner le double ou le triple de ce
qu'il offre à la personne dans le besoin. Ces gens savent très
bien qu'ils ont à administrer une réglementation qui, de plus en
plus, est désuète. D'ailleurs, M. le Président, l'actuel
ministre en a parlé plusieurs fois, j'en ai parlé
également plusieurs fois, nous avons parlé d'un règlement
à l'étude. Bien sûr, il y a eu quelques modifications en
cours de route depuis deux ans, à peu près, disons un an et demi.
Mais ces modifications, je me dois de le souligner, M. le Président, si
elles sont apparues, dans certains cas, comme des améliorations, il faut
se rappeler, notamment dans le cas de l'arrêté en conseil qui a
fait qu'à l'avenir, on n'exigerait plus d'intérêt sur les
comptes en perception de l'aide sociale vis-à-vis des assistés
sociaux, il reste que ce n'était pas une amélioration par rapport
à l'ancien règlement, parce que c'est l'actuel gouvernement qui a
adopté le règlement réclamant des intérêts.
Donc, il n'a fait que corriger sa propre erreur. Ce n'est pas là une
amélioration sur ce qui se passait sous le gouvernement
précédent.
Également, je dois dire que c'est à plusieurs reprises que
j'ai souligné que l'actuel barème, depuis longtemps
déjà, de l'aide sociale, est fixé en fonction d'un test
qu'on appelle le test de loyer qui est encore fixé à $85 par
mois. C'est ridicule.
Même si l'on tente de me dire que c'est là une formule
technique pour en arriver au barème et que, de toute façon,
ça prendrait un test et ça pourrait être autre chose comme
test, il reste que quelqu'un qui doit expliquer ça au citoyen
défavorisé, qui doit lui expliquer qu'à l'intérieur
de son barème, il y a un test de loyer de la valeur de $85, ne tentez
pas d'expliquer ça à la personne défavorisée,
personne ne va acheter cette formule, personne ne va vous croire. Elle va se
sentir lésée absolument, parce que des loyers à $85
aujourd'hui, on ne loue pas un logement pour une famille à $85. On ne
loue même pas l'espace d'un petit bureau pour ce prix-là, et on
voudrait que les familles... De toute façon, si on tente de leur
expliquer que ce n'est là qu'un test et que ça fait partie d'une
politique qui est discutée avec le gouvernement fédéral
pour sa participation à 50%, je pense, des dépenses de l'aide
sociale, un fait demeure: C'est qu'au bout du compte, dans l'enveloppe
mensuelle, il n'y en a pas assez.
Que ce soit le loyer qui soit à $85 et qu'on dise que c'est parce
que le loyer n'est pas considéré à sa valeur réelle
et normale, si on le considère à sa valeur réelle et
normale, mais si on ne change pas l'enveloppe globale, il va falloir qu'on
considère autre chose pour des valeurs irréelles,
c'est-à-dire moindre que les valeurs réelles.
Donc, on se retrouve toujours dans un cercle vicieux. Je souligne au
ministre que cette étude du règlement, qui est commencée
depuis longtemps, mais qui n'accouche pas, risque de passer par sa politique
d'avortement aussi. Le ministre devrait, je pense, donner des directives assez
précises à ceux qui font l'étude de ce règlement
pour en arriver à formuler quelque chose. Pour le moment, dans le cadre
actuel, puisqu'on est dans un cadre de programme d'aide sociale et de soutien
du revenu familial, évidemment, il faut tenter de trouver les meilleurs
moyens dans ce cadre-là.
J'ai souligné, tantôt, ce que j'aimerais avoir comme cadre
nouveau, en espérant qu'on en arrive là, mais, en attendant d'en
arriver là, il faut faire le pont entre les deux et il faut quand
même permettre aux gens de vivre pendant cette période-là.
Le test du loyer, c'est nettement insuffisant, c'est nettement ridicule et il
n'y a plus personne qui accepte ce genre de chose aujourd'hui et ça
cause même beaucoup de problèmes je pense que le ministre
devrait le savoir aux agents de l'aide sociale qui, eux, sont
obligés, vis-à-vis de la personne défavorisée,
d'expliquer ça et ça ne s'explique pas.
M. le Président, du côté des services sociaux,
ça fait deux fois que j'en parle à l'occasion d'étude de
crédits. Pas l'an dernier, parce que je n'étais pas aux
crédits, mais l'année précédente. Il me semble
qu'il y a quelque chose qui ne tourne pas rond là. (11 h 15)
Les services sociaux peuvent donner des services aux personnes
âgées, par exemple. Ils s'occupent d'hébergement, du
placement des handicapés, de l'enfance inadaptée, des aides
ménagères qui sont nécessaires dans plusieurs cas. Je
trouve, et cela fait pas mal longtemps que j'ai des plaintes de ce
côté... Dernièrement encore, au cours de l'hiver, des
plaintes me sont parvenues de gens dans le besoin qui se sont fait dire
carrément: On aimerait bien cela vous aider, mais on n'a plus de budget.
J'ai souligné le cas au ministre à l'Assemblée nationale
qui, dans sa réponse, si sa mémoire est bonne et si la mienne est
bonne, m'a souligné qu'il ne devrait pas y avoir de problème de
budget.
À la suite de cette déclaration du ministre en Chambre,
j'ai eu moins de plaintes parce que les mêmes bureaux, les mêmes
agents ont utilisé des prétextes différents pour refuser
les mêmes choses. Donc, ce n'était pas un problème de
budget. C'était un problème de je ne sais trop quoi. Il me semble
que charrier la population comme cela, ce n'est pas normal. Je sais, comme tout
le monde, que les services sociaux sont autonomes. Ils ne relèvent pas
directement du ministère, ils n'ont pas de directives directes.
J'espère que cela ne se fait pas partout comme cela, mais dans ma
région, je souligne au ministre qu'il y en a qui seraient meilleurs pour
jouer à la balle que pour travailler au service social. Ils ont une
façon, une main experte de relancer la balle au gouvernement tout en
voulant jalousement conserver cette autonomie qu'ils ont. Ils ne refusent pas
l'argent du gouvernement, par exemple. Le gouvernement, dans ce cas-là,
ne fait que payer les services que le gouvernement veut offrir à la
population. En tout cas, cela laisse à désirer, selon les
plaintes que j'ai eues.
M. le Président, je pense qu'il y aurait lieu de revoir cette
formule. Bien que je sois favorable à la décentralisation
administrative, il reste que ces budgets qui sont votés à
l'Assemblée nationale partent d'une taxation générale qui
vient au gouvernement, l'impôt, etc. dont les fonds sont
redistribués. Si on a à discuter de ces crédits à
l'Assemblée nationale, les crédits gouvernementaux, il me semble
que dans certains cas, au moins, dans les cas où il s'agit de services
directs à la population, de services nécessaires à la
population... Je ne trouve pas cela normal que les gens puissent se laver les
mains aussi facilement et dire: On n'a pas de budget ou encore cela ne
relève pas de nous, cela relève d'autres. Il n'y a jamais
personne pour les diriger, par exemple. Quand on dit: Cela ne relève pas
de nous, on ne leur dit pas où aller et on ne les envoie pas au bon
endroit de sorte que ce n'est pas une plainte que je fais, mais cela
explique davantage ce que je veux dire au ministre de sorte que le
bureau du député se trouve, le lundi, pas mal bourré de
gens qui, s'ils avaient normalement les services qui leur reviennent,
n'auraient pas besoin de faire cette démarche. Quant à moi,
évidemment, je suis toujours prêt à les recevoir, à
leur donner des renseignements, pour autant que c'est possible, mais, M. le
ministre, le saura, pour donner un renseignement, parfois il faut faire
plusieurs démarches. Autant ma correspondance augmente, autant celle du
ministre augmente parce qu'il doit me répondre. Cela pourrait être
éliminé en donnant un meilleur service à la base et en
étant conforme à ce qui se fait ailleurs.
Je terminerai en revenant sur un cas que j'ai soulevé à
l'Assemblée nationale et pour lequel, je pense, le ministre est
maintenant en mesure de me fournir une réponse. Il s'agit des soins des
chiropraticiens aux accidentés du travail. Il y a déjà une
couple de semaines, je pense, que le ministre a en main le fameux rapport du
comité concernant ce sujet. L'entente qui s'est terminée en
octobre 1977, selon laquelle les accidents du travail pouvaient se faire
rembourser les sommes payées aux chiropraticiens pour des soins obtenus
par eux, il me semble que cette entente aurait dû au moins se continuer
pendant la période d'étude. Présentement, les
accidentés du travail sont assis entre deux chaises, ils ne peuvent pas
obtenir de soins chiropratiques payés par la CAT à moins
d'être allés chercher une prescription médicale au
préalable, ce qui fait que les soins payés par la CAT, qui est
quand même un organisme qui relève du gouvernement, et les soins
médicaux payés aux médecins par la Régie de
l'assurance-maladie, font que le gouvernement est forcé, dans le cas
present, tout en obligeant les accidentés du travail a faire de plus
amples démarches, de payer deux fois pour des services donnés une
fois. Je pense que ce n'est pas là une forme d'économie et on
pourrait utiliser cet argent d'une autre façon. Le plus tôt on
pourra nous donner une réponse là-dessus, le plus tôt on
pourra dire que, conformément à la reconnaissance légale
qu'ont maintenant les chiropraticiens, la CAT devrait, tout au moins être
autorisée à payer les frais des chiropraticiens pour les
accidentés du travail.
M. le Président, il y a beaucoup d'autres choses,
évidemment, qu'on pourrait développer de façon
préliminaire, mais je pense que j'en ai déjà
développé un peu et que, à la suite des réponses
que le ministre pourra nous donner ou à la discussion article par
article du budget, poste par poste, nous pourrons, j'imagine, développer
davantage au cours de discussions. Je vous remercie, M. le
Président.
Le Président (M. Laplante): Merci, M. le
député. M. le ministre, est-ce que vous avez des
réponses?
Réponse de M. le ministre
M. Lazure: Oui, M. le Président. Je m'excuse,
tantôt, nous avons commencé de façon un peu
précipitée et je n'ai pas présenté les gens qui
m'entourent, qui me secondent. En plus du sous-ministre en titre, M.
Jean-Claude Deschênes, il y a aussi M. Jules Côté, qui est
directeur du budget, M. Jean-Claude Gagné, qui est directeur des
services sociaux à la programmation, mon chef de cabinet, Jean-Louis
Bertrand, avec un secrétaire adjoint, M. Pierre Cloutier, et il y a
aussi M. Michel Roy, qui est sorti pour l'instant et qui seconde M. Jules
Côté.
M. le Président, je vais essayer de reprendre certaines questions
soulevées par les trois représentants des partis d'Opposition.
Les questions
qui se rapportent à un programme précis ou à un
élément de programme précis, je les traiterai au moment
où nous aborderons l'étude du programme en question.
M. Samson: M. le Président, est-ce que je pourrais poser
une question au ministre à ce moment-ci, parce que je ne peux pas le
faire autrement? Est-ce que le ministre me permettrait une question?
M. Lazure: Je préférerais, mon exposé ne
sera pas tellement long...
M. Samson: Ce n'est pas une jambette que je veux donner au
ministre.
M. Lazure: Non, je fais confiance au député de
Rouyn-Noranda.
M. Samson: C'est parce qu'en commission je n'ai pas d'autre
solution, selon le règlement.
M. Lazure: Vous pouvez la poser, je ne vous assure pas d'y
répondre tout de suite.
M. Samson: Est-ce que le ministre accepterait, étant
donné que je ne pourrai pas assister aux autres réunions, de me
donner des éléments de réponse aux questions que j'ai
posées?
M. Lazure: Je vais tenter de le faire, M. le
Président.
En ce qui concerne le député de Saint-Laurent, je vois
qu'il n'a pas perdu son ton vinaigré. Le député de
Saint-Laurent me fait sourire quand il parle de tartuferie, parce que s'il y a
un adjectif qu'on accole habituellement au nom du député de
Saint-Laurent, c'est bien ce qualificatif-là. Les cadres
supérieurs, c'est assez caractéristique de l'approche qu'a
l'Opposition officielle d'essayer de semer l'inquiétude, l'incertitude,
le terme qui revient toujours. Je dois rassurer d'abord les gens. Il y a huit
postes de sous-ministre adjoint et les huit sont occupés, dont deux sont
occupés par des sous-ministres de façon intérimaire. Il y
a un départ officiellement annoncé, sur les huit sous-ministres
adjoints, c'est celui du sous-ministre adjoint à la planification, M.
Claude Garcia, qui va se joindre à une firme privée d'actuaires.
Je ne nierai pas qu'il puisse y avoir un ou deux départs dans les mois
qui viennent. Je pense, M. le Président, que, quand un nouveau
sous-ministre en titre arrive dans un ministère, où on a
retrouvé essentiellement, pendant sept ou huit ans, les mêmes
cadres supérieurs, il me paraît tout à fait normal qu'il y
ait certains changements.
M. Forget: Sur ce point, M. le Président, comme le
ministre se propose de passer à d'autres sujets, est-ce qu'il
n'admettrait pas qu'il est assez inusité que, sur une période
d'une quinzaine de mois, quelque huit cadres supérieurs, ou à peu
près, abandonnent le même ministère et, plutôt que
d'affirmer péremptoirement, ce qui est faux, que ceci représente
une situation normale, est-ce qu'il ne serait pas plus honnête d'accorder
au problème l'intérêt qu'il mérite? D'autant plus
que le ministre nous annonce qu'il y aura probablement un ou deux autres
départs pour les prochains mois.
À ce moment-là, il faut bien reconnaître qu'il n'y
aura plus personne parmi les cadres supérieurs qui se trouvait là
au moment où le ministre actuel a pris ses fonctions. Il me semble que
c'est un jugement que les cadres qui quittent ou qui ont quitté portent
sur le fonctionnement du ministère. Cela peut difficilement être
autre chose. Qu'il nous offre une autre hypothèse s'il y en a une.
Il reste que tous les sous-ministres adjoints... Avec le départ
qu'il nous annonce de M. Garcia, je pense qu'il reste peut-être une seule
exception à la règle, tous auront quitté le
ministère depuis un an et quelques mois.
M. Lazure: M. le Président, je n'ai pas tenté de
couper la parole au député de Saint-Laurent; alors si M. le
député de Saint-Laurent peut avoir la décence de me
laisser finir ma réplique... Je n'ai pas de leçon
d'honnêteté à recevoir du député de
Saint-Laurent, c'est sûr...
M. Forget: ... moi, personnellement.
M. Lazure: ... et ce mot-là lui revient constamment
à la bouche. C'est de la tartuferie, quand on se paie le luxe de
toujours donner des leçons de moralité et
d'honnêteté aux autres.
M. Forget: Répondez donc aux questions plutôt que de
faire de la morale.
M. Lazure: J'y viens tout de suite, M. le député de
Saint-Laurent, soyez un peu plus patient.
Il y a une fausseté dans ce que vous dites, c'est-à-dire
que, d'ici un mois ou deux, tous les sous-ministres adjoints qui étaient
là à l'arrivée, c'est-à-dire en novembre 1976,
auraient quitté; c'est faux, c'est faux, c'est une supposition, une
hypothèse. Je ne vais pas me laisser entraîner par le
député de Saint-Laurent dans de telles hypothèses. Je veux
simplement rétablir les faits.
Deuxièmement, quant aux nominations de représentants de
groupes socio-économiques, comme le député de
Saint-Laurent l'avait fait lui-même il en avait fait état
à la dernière commission parlementaire il y a un an j'ai
moi aussi passé plusieurs semaines de l'été dernier
à prendre connaissance des dossiers des candidats proposés par
les conseils régionaux de services de santé et de services
sociaux pour les établissements. La vaste majorité des
nominations a été faite dans les délais habituels.
Je rappelle au député de Saint-Laurent qu'il y a tout
près de 2000 personnes qui sont impliquées dans cette
opération. Il y a environ 1000 établissements où on doit
nommer deux représentants de groupes socio-économiques sur
recommandation des CRSSS. Alors, il est bien normal que, sur 2000 postes, on
ait un certain nombre de ces
individus qui se désistent, juste avant d'être
nommés ou après avoir été nommés. C'est un
processus qui dure à longueur d'année et c'est normal aussi. Il
ne s'agit pas de la nomination de 40 ou 50 personnes, il s'agit de la
nomination d'environ 2000 personnes.
En ce qui concerne les relations fédérales-provinciales,
je ne comprends pas du tout les remarques du député de
Saint-Laurent. De deux choses l'une, ou bien il ne lit pas les journaux, ou
bien il fait semblant de ne pas les lire, quand il dit que le ministre des
Affaires sociales a été silencieux sur cette question de la
nouvelle Loi des services sociaux. Je vous rappellerai, M. le Président,
qu'il y a environ un an, l'ex-ministre de la Santé et du Bien-Etre
social au gouvernement fédéral, M. Lalonde, a
déposé un projet de loi, soi-disant pour réorganiser le
financement des services sociaux. Ce projet de loi revenait à l'ancienne
formule du partage 50%/50%. (11 h 30)
Le Québec, à peine dans les deux semaines qui ont suivi le
dépôt de ce projet de loi par M. Lalonde, a protesté
énergiquement contre ce retour en arrière. Le Québec a
entraîné les autres provinces dans cette protestation si bien que,
suite principalement aux pressions du Québec, le nouveau ministre de la
Santé du gouvernement fédéral, Mme Bégin, a
convoqué une réunion spéciale des ministres responsables
des services sociaux des provinces, en mars 1978, pour enfin annoncer aux
provinces que le gouvernement fédéral consentait à retirer
un projet de loi qui nous paraissait complètement inacceptable.
Effectivement, le projet de loi nouveau a été
déposé récemment et on n'a pas caché, ni à
l'époque, en juin 1977, quand on a protesté contre le projet de
M. Lalonde, ni en mars, suite à la réunion spéciale, que
le Québec souhaitait un retour pur et simple de points d'impôt.
Cependant, le Québec s'est rallié, à défaut de
mieux, à la formule du financement per capita essentiellement, ou le
"block funding", comme étant certainement beaucoup mieux, beaucoup plus
souple que la formule 50%/50%. Mais il est clair que nous continuons à
réclamer, dans ce cas-ci comme dans d'autres cas, le rapatriement de
points d'impôt.
En ce qui concerne les centres d'accueil pour personnes
âgées, le député de Saint-Laurent prétend
qu'il y a des blocages indus dans la construction. S'il avait
écouté attentivement il aurait compris que dans mon exposé
d'ouverture, j'ai fait état d'une somme de $12 300 000 dans les
crédits de développement, somme qui, justement, va servir
à financer l'embauche de personnel pour de nouvelles places en centres
d'accueil pour personnes âgées, d'une façon plus
précise, 1145 nouvelles places, pour personnes âgées, dans
de nouveaux centres d'accueil qui s'ouvrent déjà graduellement,
au moment où on se parle, et qui vont s'ouvrir au cours de
l'année 1978/79.
M. Forget: Ce sont des projets amorcés il y a longtemps.
Vous ne parlez pas de la même chose.
M. Lazure: Le député de Mégantic-Compton
pose certaines questions. D'abord, il s'informe où en est la
décentralisation. Nous avons, dès le début de 1977,
augmenté considérablement les fonctions
décentralisées des Conseils régionaux de services de
santé et de services sociaux, en demandant aux CRSSS de créer
trois nouvelles commissions administratives, à savoir: commission
administrative pour les CLSC, commission administrative pour les
mésadaptés sociaux-affectifs, et commission administrative pour
les services psychiatriques.
Cette opération est terminée. La plupart des commissions
administratives fonctionnent, dans la grande majorité des
régions. De plus, au cours de l'année qui s'est terminée,
nous avons confié des mandats particuliers aux CRSSS. Par exemple, l'an
dernier, la somme de $3 500 000 qui avait été ajoutée
comme crédit de développement aux services de soins à
domicile, a été distribuée par les CRSSS, dans toutes les
régions du Québec. Cette année, la même chose, pour
la somme de $7 millions, depuis environ un mois, les CRSSS ont reçu leur
enveloppe régionale et se chargent de distribuer, selon un minimum de
critères établis par le ministère, cette somme d'argent,
pour les services et les soins à domicile.
De plus, un nouveau mandat un peu spécial a été
confié aux CRSSS, celui de distribuer la somme totale de $23 millions
qui émanait du budget spécial pour la relance économique,
la création temporaire d'emplois. Cette somme de $23 millions a servi
à défrayer le coût des rénovations qui ont
été effectuées dans des centres d'accueil pour enfants ou
personnes âgées, peu importe, dans des institutions, y compris des
centres hospitaliers. La totalité de cette somme de $23 millions a
été distribuée par les CRSSS après consultation
avec les établissements de leurs régions.
Pour ce qui est de l'élection des usagers, du moins dans la
région du grand Montréal, il semble y avoir eu une plus grande
participation. Il reste cependant que pour l'ensemble du Québec la
participation laisse beaucoup à désirer. C'est une question qui
nous inquiète au ministère. Peut-être faudra-t-il,
éventuellement, réexaminer les modalités de cette
élection. Certaines suggestions nous ont été faites par
des représentants d'établissements dans le réseau,
à savoir, par exemple, qu'un certain nombre d'établissements
pourraient se regrouper afin d'effectuer dans un même endroit la
rencontre, de façon simultanée, pour l'élection de ces
représentants des usagers. Le nombre des établissements où
on retrouve actuellement une tutelle nous serons en mesure de le donner,
soit aujourd'hui ou demain est relativement faible. On vous donnera les
détails plus précis un peu plus tard.
Les points soulevés par le député de Rouyn-Noranda.
D'abord, pour le revenu annuel garanti, je ne peux qu'endosser les souhaits du
député de Rouyn-Noranda. Il est bien clair qu'on aura toujours un
système boiteux aussi longtemps qu'on maintiendra ce programme d'aide
sociale dans sa
forme actuelle. La solution, en grande partie, réside dans la
mise sur pied d'un programme de revenu annuel garanti. Je rappelle que le
gouvernement, le Conseil des ministres a confié, il y a un certain
nombre de mois, ce dossier au ministre d'État au développement
social. Je vous rappelle qu'il y aura commission pour l'étude des
crédits du ministère d'État au développement social
la semaine prochaine. Peut-être sera-t-il plus pertinent que le
député soulève cette question à cette commission
plutôt qu'à celle-ci.
C'est une étude qui est faite, actuellement, principalement par
le groupe du ministère d'État au développement social,
mais bien sûr avec la collaboration du ministère des Affaires
sociales.
Pour ce qui est du test de logement, nous aussi on pense que c'est un
test qui est fort difficile à expliquer à la population. Nous
aussi on pense que c'est un test qui n'a pas sa raison d'être. Nous
avons, par écrit, demandé à quelques reprises, depuis un
an, au gouvernement fédéral de laisser tomber ce test. Le
gouvernement fédéral refuse catégoriquement. Je pense que
c'est un bel exemple, dans ce vaste domaine de la sécurité du
revenu, de la sécurité sociale, que deux paliers de gouvernement
cela va vraiment au détriment des gens, surtout des pauvres gens, des
assistés sociaux, en l'occurrence, qui ne s'y retrouvent pas avec une
telle réglementation, en particulier celle qui concerne le test du
logement. Je peux dire que nous continuons à faire des démarches.
D'autres provinces aussi réclament l'abolition de ce test du logement.
De concert avec elles, avec ces autres provinces, nous espérons pouvoir
convaincre le gouvernement fédéral du bien-fondé de notre
demande.
En ce qui concerne les remarques du député de
Rouyn-Noranda sur le fonctionnement des centres de services sociaux, je pense
que ce qu'il a dit des centres de services sociaux on pourrait le dire aussi
des autres types d'établissements. Bien que ces établissements
soient financés à 100%, dans presque tous les cas, par des fonds
publics, le système actuel veut que les lois confient au conseil
d'administration de ces établissements une marge d'autonomie assez
large. Quel que soit le type d'établissement, si, dans une région
donnée, un établissement ne semble pas je dis bien ne
semble pas accomplir sa mission sociale de façon efficace, je
pense qu'il est dans l'intérêt de tout le monde que des
groupements locaux ou régionaux se penchent sur la question.
Il y a deuxièmement, le Conseil régional des services
sociaux et de santé, le CRSSS, qui doit exercer une certaine
surveillance sur le fonctionnement et la coordination de tous les
établissements et, en dernière analyse, évidemment le
ministère intervient, mais encore faut-il que la situation soit grave,
de façon à modifier une intervention centrale. Cest ce qui
arrive, par exemple, dans le cas où il y a enquête ou tutelle dans
un établissement.
M. le Président, je vais m'arrêter ici, et nous reviendrons
aux autres points soulevés par lés porte-parole de l'Opposition,
au moment de l'étude programme par programme. Si je reviens à une
remarque générale M. le député de
Saint-Laurent y a fait allusion au tout début effectivement, nous
proposons que, dans un premier temps, nous passions à l'étude des
programmes 7, 8, 9, 10 et les autres programmes viendront dans l'ordre qui a
été tantôt évoqué par le député
de Saint-Laurent, ordre que je lui avais proposé il y a quelques
semaines.
M. Samson: M. le Président, est-ce que je pourrais
demander au ministre si c'est par oubli ou si c'est parce qu'il n'a pas de
nouvelles maintenant sur les soins chiropratiques aux accidentés du
travail?
M. Lazure: Le député de Rouyn-Noranda avait
soulevé cette question à l'Assemblée nationale il n'y a
pas si longtemps, il y a une dizaine de jours environ. Je venais tout juste de
recevoir le rapport interne, c'est un document de travail de notre
ministère concernant la possibilité de rendre
éventuellement gratuits les soins chiropractie. M. le Président,
je n'ai vraiment pas de déclaration ou de commentaire à faire
pour le moment; j'ai lu ce rapport, il est très bien fait, il sera fort
utile en temps opportun, nous devons le soumettre, dans notre propre
hiérarchie gouvernementale, à une autre instance, au-delà
du ministère, il sera étudié, probablement par le
comité permanent du développement social. Je peux simplement vous
dire que c'est un excellent rapport.
Le Président (M. Laplante): Y a-t-il d'autres
questions?
Questions générales
M. Forget: M. le Président, j'aimerais quand même
avoir plus d'éclaircissements sur les questions que j'ai posées
au ministre. Je lui ai parlé de la question de personnel-cadre du
ministère. Je n'ai pas eu de réponse qui soit
véritablement pertinente sur le sujet.
N'est-il pas vrai, M. le ministre, que nous avons eu des départs
nombreux? Je pense, par exemple, aux noms suivants: puisqu'il faut
être spécifique. Il y a eu le départ du sous-ministre
à l'aide sociale, M. Houde, je pense que ce fut le premier en lice; le
départ du sous-ministre à la programmation, M. Chamard; le
départ récent de M. Garcia, sous-ministre à la
planification, qui avait remplacé M. Aubert Ouellet, qui a pris le poste
de M. Chamard à la programmation, et dont on dit que peut-être il
est sur le point de quitter aussi; le départ de Mme Leduc, sous-ministre
adjoint à l'administration; retour à l'université, donc
départ du sous-ministre à l'agrément; départ de Mme
Martin, directrice de la planification des services de santé. Cela fait
bien des départs, ça, M. le ministre, en bien peu de temps. Je
comprends que les postes ont été comblés. C'est la moindre
des choses de combler les postes vacants, mais comment expliquer un si grand
nombre de départs? Est-ce que tous ces gens-là ont quitté
de leur propre mouvement? (11 h 45)
M. Martel: Je tiens à faire remarquer au
député de Saint-Laurent qu'en 1970 j'ai constaté,
après avoir été l'adjoint aux Affaires sociales de 1966
à 1970, qu'il n'était resté personne non plus de 1970
à 1973. Il n'y avait presque plus de sous-ministres qui étaient
là, alors que nous étions en poste de 1966 à 1970. C'est
simplement une remarque.
M. Forget: Si le député de Richelieu veut
intervenir, ça me fait plaisir de lui parler de ce qui s'est
passé en 1970, si jamais il a oublié ce qui s'est passé
à ce moment-là. Il semble avoir...
M. Martel: II y a eu un changement de gouvernement.
M. Forget:... une mémoire assez compartimentée,
mais j'imagine qu'il sait qu'il y a eu un changement fondamental des
activités des ministères de la Famille et du Bien-Etre et du
ministère de la Santé de l'époque. Il y a eu un rapport,
un changement dans les structures, dans la philosophie du système. Je
pense que cela a été noté par d'autres que le
député de Richelieu à l'occasion, si cela lui est
passé inaperçu.
M. Martel: J'ai noté que cela avait créé un
fouillis à l'intérieur du ministère.
M. Forget: C'est dans ce contexte qu'un certain nombre de
personnes ont quitté. Mais je n'ai pas eu connaissance qu'il y ait eu
des modifications aussi fondamentales...
M. le Président, je crois que j'ai le droit de parole?
Le Président (M. Laplante): Oui, c'est simplement pour
continuer la bonne marche des travaux.
M. Forget: Est-ce que vous voulez aider le député
de Richelieu...
Le Président (M. Laplante): Non, pas du tout...
M. Forget: ... qui est mal pris avec sa question?
M. Martel: Non, je suis capable de me défendre tout
seul.
Le Président (M. Laplante): Non, je voudrais seulement
souligner que ce sont les crédits de 1978/79 qu'on est en train
d'étudier actuellement...
M. Forget: Précisément!
Le Président (M. Laplante): ... et que vos
questions...
M. Forget: Mais pourquoi n'avez-vous pas rappelé à
l'ordre le député de Richelieu quand il a posé sa
question?
Le Président (M. Laplante): Je ne vous ai pas
rappelé à l'ordre, non plus que le député de
Richelieu. Je veux vous prévenir que je n'endurerai pas d'autres
questions qui se rapporteront au sujet du personnel de 1970.
M. Forget: Bon! À merveille! Alors, on pourra
peut-être entendre la réponse pour 1977.
M. Lazure: M. le Président, si vous permettez que je
revienne aux affirmations du député de Saint-Laurent. Moi, je
n'arrive pas à comprendre cette attitude qui est...
M. Forget: ... une expression d'opinion. Je vous demande dans
quelles circonstances ces gens-là sont partis.
M. Lazure: ... particulièrement partisane. Vous n'allez
pas me dicter non plus ma ligne de conduite, M. le député de
Saint-Laurent.
M. Forget: On veut avoir des réponses.
M. Lazure: Vous allez avoir la réponse si vous avez la
décence de me laisser parler.
M. Forget: Je ne veux pas de discours. On veut avoir des
explications.
M.Lazure: Vous avez fini? Bon!
Les hauts fonctionnaires qui ont quitté le ministère ont
évidemment quitté de leur plein gré, M. le
Président, malgré les insinuations du député de
Saint-Laurent.
Écoutez!...
Le Président (M. Laplante): M. le député de
Saint-Laurent, n'y aurait-il pas possibilité de laisser répondre
le ministre et si vous n'avez pas de réponses satisfaisantes, de revenir
à la charge avec d'autres questions?
M. Forget: Très bien! Je reviendrai, M. le
Président.
Le Président (M. Laplante): Je ne sais pas si c'est la
température, vous me semblez agressif.
M. Forget: Je suis excédé par le fait que, jusqu
à maintenant, à cause d'un retard de 20 minutes qui s'ajoute
à des discours qui, dans le fond, n'ajoutent rien à l'information
dont on dispose, on se prépare encore à nous faire un grand
exposé en évitant de répondre aux questions
précises qui sont posées.
M. Lazure: M. le Président...
Le Président (M. Laplante): Si vous voulez
répondre, M. le ministre.
M. Lazure: Oui. M. Jean-Guy Houde, qui était sous-ministre
adjoint à l'aide sociale, a quitté, il y a près d'un an,
pour bénéficier d'une bourse
annuelle que ce gouvernement-ci, comme le gouvernement antérieur,
décerne à un haut fonctionnaire. Il s'agit d'une formation
avancée qui est dispensée au Collège militaire de
Kinsgton, si je ne m'abuse. Alors, est-ce que c'est assez clair comme
renseignement, M. le député de Saint-Laurent?
M. Forget: ...
M. Lazure: Bon! Voilà pour M. Jean-Guy Houde.
M. Forget: Ce n'est pas vraiment une question que vous posez
là.
M. Lazure: Je ne pose pas de questions. Je réponds
à vos questions.
M. Forget: Ah bon, d'accord!
M. Lazure: M. Chamard, qui était sous-ministre adjoint
à la programmation, a quitté pour aller dans l'entreprise
privée.
Mme Paule Leduc, qui était sous-ministre adjoint à
l'administration interne, a quitté pour devenir présidente du
Conseil des universités.
M. Fernand Hould, l'affirmation du député de Saint-Laurent
est complètement fausse, M. Fernand Hould est toujours sous-ministre
adjoint à l'agrément et jamais, à ma connaissance, ni
à celle du sous-ministre en titre il n'a été question de
son départ.
Mme Nicole Martin, qui était directeur d'un service à la
planification, donc assistante, si vous voulez, directe du sous-ministre
adjoint à la planification à l'époque, a quitté le
ministère pour accepter un poste au Conseil du trésor.
M. le Président, encore une fois, je n'arrive pas à
comprendre ce que le député de Saint-Laurent tente de faire,
sinon par ses insinuations, de semer un peu d'inquiétude, un peu de
panique et dans le public et parmi les fonctionnaires, je pense que cela
relève d'une attitude plutôt mesquine.
M. Forget: M. le Président, sur le même sujet, ce
n'est pas moi qui fais des imputations. Je pose une question fort simple. Dans
quelle circonstance et pourquoi ont-ils tous quitté au même
moment? Ce que le ministre a dit, c'est que ces gens n'étaient pas en
chômage.
M. Lazure: Pour votre information, ils n'ont pas quitté au
même moment. C'est très typique de l'approche du
député de Saint-Laurent qui fait constamment, implicitement, des
insinuations. Ces personnes ont quitté à des moments
différents depuis au-delà d'un an et demi et, pour des raisons
différentes, chaque...
M. Forget: Un an et demi.
M. Lazure:... personne pour un motif différent et que je
viens d'expliquer, d'ailleurs.
M. Forget: M. le Président, le ministre est sur la
défensive sur cette question, je peux très bien le compendre,
mais il reste qu'il est bien clair que je n'ai pas dit que ces gens
étaient en chômage depuis... Le point que je soulève n'est
pas attribuable à une préoccupation quant à la
sécurité du revenu de ces personnes. Ce sont des gens valables,
sans aucun doute, qui vont, de toute manière, trouver à
s'employer ailleurs fort produc-tivement.
La question que je pose et que le ministre persiste à ne pas
vouloir commenter ou à laquelle il persiste à ne vouloir donner
aucune réponse, c'est comment expliquer que, dans une période de
pas plus d'un an et demi, mais de moins d'un an et demi, et passablement moins
qu'un an et demi, tant de personnes aient quitté, tant de cadres
supérieurs aient quitté son ministère. Il dit: Pas au
même moment. Je veux bien croire que ce n'est pas à la même
minute ni au même jour, mais c'est dans une période de temps
extrêmement courte pendant laquelle on voit ces départs se
manifester. Tous ont quitté de leur propre mouvement, donc tous ont
dû porter un jugement sur leur cadre de travail au ministère des
Affaires sociales. Je me demande si le ministre a autre chose à dire que
d'affirmer que ces gens ont su s'employer ailleurs. Je ne doute absolument pas
qu'ils ont su s'employer ailleurs, mais il y a une vaste question, un point
d'interrogation qui se pose quant aux circonstances qui font qu'un
ministère se vide en l'espace de quinze mois de tous ces cadres
supérieurs.
Je comprends que le ministre est embarrassé de répondre
à cette question. J'aurais cru qu'il pourrait nous donner des
éléments permettant au moins de comprendre un peu ce contexte et
les circonstances entourant tous ces départs. Mais on sait très
bien que, chez un certain nombre d'entre eux, ce n'est pas simplement la
sollicitation de l'extérieur qui les a fait quitter c'est aussi un
juge-nent qu'ils ont porté sur leur situation au ministère, sur
la façon dont le ministère évoluait, sur les relations
entre les cadres et le ministre. C'est tout un ensemble de jugements qui a pu
être porté et tout ce que je peux noter, M. le Président,
c'est qu'il semble que le ministre ait pris pour manière favorite de
réduire l'effectif de son ministère, qu'il avait promis de situer
autour de 10%, de commencer par les cadres. Dans la mesure où il les a
remplacés, je ne suis pas sûr que cela réalise son objectif
de toute manière. Pour ce qui est de cette question, je crois que c'est
le signe évident d'un malaise profond, quand le sous-ministre en titre
et cinq ou six sous-ministres adjoints quittent à l'intérieur
d'une année. Il n'y a rien que le ministre ait dit jusqu'à
maintenant qui puisse nous indiquer qu'il y a des raisons autres que
celle-là.
M. Lazure: M. le Président, encore une fois, il s'agit
d'un jugement de valeur que porte le député de Saint-Laurent. Il
se permet, dans son omniscience, de prétendre connaître les motifs
du départ de chaque individu. Évidemment, il les rattache
à de soi-disant mécontentements. Je vous
dis, encore une fois, M. le Président, qu'il ne faut pas se
surprendre qu'avec l'arrivée d'un nouveau gouvernement certains
fonctionnaires, quel que soit le ministère, soient moins d'accord avec
les politiques du gouvernement ou que certains fonctionnaires, après
quatre, cinq, six, sept, huit ans, comme c'était le cas de certains
d'entre eux, éprouvent le besoin d'aller soit dans un autre
ministère, dans un autre organisme gouvernemental ou de retourner
à l'entreprise privée. Je ne vois vraiment pas qu'il y ait
matière ici à en faire un débat qui s'éternise.
M. Forget: M. le Président, je n'ai pas l'intention de
faire un débat qui s'éternise. Je pense que le point est assez
bien souligné. Le ministre a dit finalement qu'il était, selon
lui, normal que des fonctionnaires, qui ne sont pas d'accord avec les
orientations d'un gouvernement, quittent éventuellement et je pense que
c'est essentiellement cela qui s'est passé. D'ailleurs, je souhaiterais
que la commission parlementaire puisse convoquer des gens, ce qui
malheureusement n'est pas le cas, parce qu'on pourrait probablement entendre,
de la bouche des intéressés, les jugements qu'ils pourraient
formuler là-dessus.
Sur l'autre question relative au personnel en général,
qu'en est-il de cet objectif de réduction des effectifs du
ministère de 10% annoncé l'an dernier?
M. Lazure: M. le Président, je ne l'ai pas relevée
parce que j'attend les chiffres d'une minute à l'autre. Si le
député de Saint-Laurent veut patienter, cet après-midi,
nous pourrons revenir à cette question avec les chiffres en main.
M. Forget: Une autre question, M. le Président, que j'ai
posée tout à l'heure et que le ministre n'a peut-être pas
notée. Dans quelle mesure sera-t-il possible, pour les membres de la
commission, de disposer d'un document nous permettant, comme il l'avait fait
l'an dernier, document que j'ai d'ailleurs encore ici, de ventiler un peu plus
les crédits du ministère, de manière à comprendre
la façon dont on arrive aux chiffres qui apparaissent au livre des
crédits, mais qui apparaissent pratiquement sans explication
véritable sur le plan de leur composition?
M. Lazure: Nous verrons à l'heure du midi, M. le
Président, quel document additionnel on sera en mesure de fournir
à la commission.
M. Forget: Troisième question, M. le Président,
à l'heure où on se parle, combien reste-t-il de postes à
combler, par le lieutenant-gouverneur, parmi ceux devenus vacants en juillet
1977?
M. Lazure: M. le Président, vous comprendrez que, sur les
quelque 2000 postes dont je parlais tantôt, je n'ai pas en tête le
nombre exact de postes qui ne sont pas comblés. Nous l'aurons aussi au
cours de l'après-midi.
M. Forget: Un dernier point, M. le Président, que je
soulevais tout à l'heure. Pour ce qui est des ententes
fédérales-provinciales relatives aux services sociaux, j'ai
souligné que le gouvernement n'avait pas fait connaître, non pas
ses attitudes pendant les négociations, mais n'avait pas fait
connaître, même à la suite de ces négociations et de
leur conclusion, les éléments de base sur lesquels sa position,
justement, était fondée. Il y a eu, j'en suis sûr, c'est
toujours le cas, des analyses des propositions fédérales, des
contrepropositions québécoises effectuées, ne serait-ce
que cela, à la demande du Conseil du trésor et du
ministère des Affaires intergouvernementales. Ne serait-il pas
d'intérêt public, maintenant que ce dossier est clos, du moins
pour l'instant, de déposer ces analyses de manière que le public
en général et ceux qui s'intéressent à cette
question de façon plus particulière puissent prendre connaissance
de ces analyses quant aux impacts financiers projetés pour l'avenir ou
simulés pour le passé, si les ententes actuelles avaient
été en vigueur pendant les cinq ou dix dernières
années; quels sont les impacts financiers résultant des ententes
telles qu'elles sont incorporées dans la nouvelle loi
fédérale et les options suggérées par le
Québec, ou même l'option que constituait le maintien du
régime antérieur?
M. Lazure: M. le Président, il nous paraît un tout
petit peu prématuré de le faire puisqu'on n'a pas encore
reçu toutes les informations pertinentes du gouvernement
fédéral quant à l'application de ce nouveau projet de loi
qui deviendra loi bientôt. Je n'ai pas d'objection à ce qu'on
fasse connaître, de façon préliminaire, ce sur quoi nous
nous sommes basés au ministère ainsi qu'au Conseil du
trésor et aux Affaires intergouvernementales, mais il me paraît
préférable d'attendre que les applications soient nettement
définies par le gouvernement fédéral. Nous allons aviser,
de toute façon, durant l'heure du lunch, tantôt, et, s'il y a
lieu, on déposera les documents cet après-midi.
M. Forget: Mais le ministre veut-il dire que le Québec a
donné son accord à un nouveau régime de financement des
services sociaux, sans connaître la réponse à la question
que je posais tout à l'heure?
M. Lazure: Non, ce n'est pas cela, M. le Président, que le
ministre veut dire. Le ministre veut dire tout simplement que, plutôt que
de rendre publics des documents qui ont servi aux négociations avec le
gouvernement fédéral... Nous savons par expérience qu'il
peut y avoir des changements relativement mineurs dans les modalités,
à la suite de l'implantation de la nouvelle loi. Ce que je viens de
dire, c'est que nous jugions préférable d'attendre que ces
modifications mineures, faites par le fédéral, soient connues.
(12 heures)
M. Forget: Ce genre de raisonnement est un raisonnement qui va
nous empêcher de connaître ces documents éternellement,
parce qu'il y aura toujours des modifications mineures possibles. Le
problème n'est pas de savoir si ce système va pouvoir
évoluer ou être l'objet de modifications mineures, mais savoir sur
quoi le Québec a basé son acceptation d'un nouvau régime
de financement. Il doit bien y avoir des études qui ont
déjà été faites et qui ont
précédé l'acceptation qui est venue au mois de
février de cette année, si je comprends bien. Les accords sont en
application depuis le mois d'avril 1978 et évidemment, dans la mesure
où des lois fédérales doivent être adoptées
pour ça, il y aura un effet rétroactif à ces lois au 1er
avril, mais encore faut-il que le Québec ait basé son acceptation
de ce nouveau régime, qu'il prétend avoir été celui
qui en a fait la demande et qui a entraîné à sa suite les
autres provinces, encore faut-il qu'il y ait eu des études permettant de
dégager pour le Québec un avantage à cette formule.
M. Lazure: Je viens tout juste de dire, M. le Président,
qu'on va aviser à l'heure du lunch et il est possible qu'on
dépose les études qui ont servi de base aux négociations.
On vient de m'informer tout de suite, quant à la question
précédente, à savoir le nombre de postes vacants dans les
conseils d'administration détenus par les représentants des
groupes socio-économiques.
Ce gros ballon qui venait d'être gonflé de peine et de
misère par le député de Saint-Laurent se dégonfle
assez rapidement quand on constate qu'il ne reste que 18 postes vacants sur les
2000. Encore une fois, il y a dix nominations qui sont en marche pour se rendre
dans le réseau, elles ont été étudiées et il
en reste six qui doivent être étudiées sur 2000.
M. Forget: Ce n'est pas merveilleux, après un an.
M. Lazure: M. le Président, c'est une remarque, encore une
fois, très tendancieuse. J'ai expliqué tantôt que sur ces
2000 personnes, comme n'importe quel groupe de 2000 personnes, il y a des
individus qui, pour des raisons X, Y, Z, vont démissionner, vont se
désister. À moins que le député de Saint-Laurent ne
veuille en faire un gros plat là aussi et dire que les gens
démissionnent, dans les conseils d'administration, parce qu'il y a une
incertitude au ministère.
Mais dans le cours normal des choses, il arrive constamment que des gens
démissionnent. Alors, il s'agit d'une dizaine de personnes sur 2000.
M. Grenier: M. le Président, il y a une question d'ordre
général à laquelle le ministre n'a pas répondu, il
ne l'a pas expliquée, dans sa réplique. J'aurais aimé
l'entendre. C'est au sujet des corporations, alors je reprends pour la bonne
compréhension du ministre qui était occupé. J'aimerais
savoir, au niveau des corporations, si c'est l'intention du ministre d'y
apporter des changements lors des prochaines élections qui auront lieu
au moins dans deux ans. On a parlé tout à l'heure des
élections au niveau des représentants des citoyens. Maintenant,
l'élection au niveau de la corporation, le ministre n'a pas
répondu à la question, et c'en est une qui prend de l'importance
d'année en année.
M. Lazure: M. le Président, nous espérons, dans un
avenir le plus proche possible, proposer des amendements à la Loi sur
les services de santé et services sociaux. Il nous reste encore certains
groupements à consulter et parmi ces amendements, il est possible que la
composition des conseils d'administration soit modifiée.
M. le Président, j'ai aussi une réponse concernant les
tutelles. Il y a exactement deux établissements dans l'ensemble du
réseau, parmi les 1300 établissements, qui sont en tutelle dans
le moment, dont le Centre d'accueil Saint-Vallier de Montréal. Il s'agit
ici d'une tutelle tout à fait technique, M. le Président, en ce
sens que l'édifice qui abritait les enfants, au centre Saint-Vallier,
est inoccupé depuis plusieurs mois, nous l'avons annoncé
publiquement. Cependant, il reste un transfert d'édifice de notre
ministère au ministère des Travaux publics et, pour
compléter toutes ces opérations matérielles et techniques,
il était nécessaire de prolonger la tutelle de cette institution.
On me dit qu'elle se termine le 15 juin, lorsque la transaction sera
terminée.
L'autre tutelle est celle du CLSC Fleur-de-Lys, le député
de Mégantic-Compton connaît un peu. Or, cette tutelle doit se
terminer le 9 juin. Je pense que le député de
Mégantic-Compton était au courant du genre de conflits locaux qui
ont amené la tutelle.
Le Président (M. Laplante): D'autres questions avant
d'aborder les programmes? Je voudrais répéter, pour les fins du
journal des Débats, l'entente que tous les partis ont acceptée,
qui n'est pas rigoureuse. Aujourd'hui, le lundi 5, les programmes 7, 8, 9 et 10
seront étudiés. Le mardi 6, ce seront les programmes 5, 11, 12 et
13. Si l'étude n'est pas terminée, ces programmes seront
reportés au jeudi 8. Le mercredi 7, ce seront les programmes 1, 2, 3 et
4, et le vendredi 9, ce seront les programmes 6, 14, 15, 16 et 17.
M. Forget: Si vous le permettez, j'aurais une brève
question, M. le Président. Je remarque, à ce moment-ci, que la
journée de mercredi sera consacrée aux programmes 1, 2, 3 et 4,
c'est-à-dire les programmes relatifs à la sécurité
du revenu. Or, le ministre tout à l'heure, dans sa réponse
à une question du député de Rouyn-Noranda, a
indiqué que tout ce qui touchait l'évolution future d'un
régime de sécurité du revenu faisait partie d'un mandat
confié au superministre du développement social et serait
discuté la semaine prochaine dans un autre cadre.
Est-ce qu'on doit comprendre, pour ce qui est de l'étude des
éléments des programmes de sécurité de revenu,
qu'il ne s'agirait, aux crédits du ministère des Affaires
sociales, que de discuter des détails administratifs, de l'application
des programmes actuels? Si tel est le cas, je pense que ce
serait utile de le savoir, parce que notre préparation en sera
affectée en conséquence.
Le Président (M. Laplante): Je crois que le ministre peut
vous répondre.
M. Lazure: Oui, M. le Président. La remarque que j'ai
faite tantôt s'appliquait seulement et strictement au projet de la
création d'un système de revenu annuel garanti, qui a
été confié par le Conseil des ministres au ministre
d'État au développement social. Ceci dit, ce qui est prévu
pour mercredi prochain reste prévu. C'est l'ensemble des crédits
qui touchent ces programmes.
M. Forget: Mais pas tant qu'on pourra viser à
connaître du ministre comment il pourra évoluer à l'avenir,
dans l'hypothèse d'une modification des programmes, d'un mouvement vers
un régime intégré de revenu annuel garanti. À un
moment donné, il va nous rappeler à l'ordre et nous dire que ceci
dépasse son mandat.
M. Lazure: Non, M. le Président. Je ne rappellerai
personne à l'ordre. Je vais simplement encore une fois, vous dire que
dans la mesure où les questions qui seront soulevées toucheront
de près les travaux en cours, sous la supervision du ministre
d'État au développement social... Simplement pour l'information
de la commission tout à l'heure, pour les intéressés, j'ai
fait remarquer qu'il y avait commission de ce ministère la semaine
prochaine.
Services de consultation et de protection
Le Président (M. Laplante): J'appelle maintenant le
programme 7. Services de consultation et de protection. Ce programme offre des
services de consultation visant à assurer la protection de l'enfance,
des adultes âgés et handicapés et à restaurer leur
autonomie. M. le ministre, est-ce que vous avez des remarques sur le programme
7?
M. Lazure: Je n'ai pas de remarques spéciales, M. le
Président. Je vais attendre les questions.
M. Forget: M. le Président, sur le programme 7, j'aurai
deux questions. En premier lieu, je pense que tous les membres de
l'Assemblée nationale ont dû recevoir, au cours de l'année,
un document en provenance des organismes familiaux associés du
Québec, qui contient une dénonciation assez
générale du ministère des Affaires sociales et du
gouvernement actuel quant à l'absence que cet organisme croit
déceler d'une politique familiale du côté du gouvernement
actuel. Ce document donne l'occasion à l'OFAQ de dresser un bilan des
réalisations c'est un bilan qui est daté du 30 novembre
1977 d'un certain nombre de promesses faites par le Parti
québécois, antérieurement à l'élection et le
bilan, comme ils le disent eux-mêmes, d'ailleurs, est plus négatif
que positif. Il cite, en particulier, la question de l'allocation de $100
à la naissance, promise par le parti actuellement au pouvoir, où
aucun début de réalisation n'était sensible l'automne
dernier. Peut-être le ministre voudrait-il nous dire si c'est là
l'utilisation qu'il a à l'esprit pour des crédits de $5 800 000
qui apparaissent à son ministère pour cette année. Il y a
un élément sur le réseau des garderies, le salaire
à la mère au foyer et les aides familiales, où il sera
probablement utile, aussi, de tracer le chemin parcouru.
Suite à ces dimensions de la politique familiale, dans le
jugement porté par l'OFAQ, le 30 novembre dernier, on dit: "Bilan un an
après. Nous avons peur d'être en train de reculer avec le
comité interministériel sur les services d'accueil à la
petite enfance, etc. " C'est le commentaire sur le comité qui s'est
penché sur le problème des garderies. "En effet, les travaux du
comité nous semblent aller dans le sens de remplir une promesse
électorale avant de connaître les besoins de la population et
cela, au détriment des familles où la mère ne travaille
pas à l'extérieur, une fois de plus". On dit, et c'est une
question intéressante, je serais curieux de savoir si le
ministère a jeté quelque lumière là-dessus: On a
tendance à croire, de façon hâtive, que les mères
qui travaillent à l'extérieur viennent des milieux
défavorisés, surtout. Cette assertion est à
vérifier, d'abord, avant de leur donner un service que constitue un
subside spécial qu'on ne donne pas à celles qui
élèvent leurs enfants elles-mêmes".
L'OFAQ fait également allusion c'est un sujet qui n'est
pas strictement dans le même ordre d'idées, mais comme il est
mentionné dans le même mémoire... à l'aide
financière aux groupes volontaires. L'OFAQ, comme les autres organismes
volontaires ou bénévoles, note que son budget est fixé au
même niveau que celui de l'année précédente et
déplore, de toute façon, les difficultés à obtenir
une réponse claire de la part du ministère, là-dessus, et
s'étonne de l'absence d'un appui plus considérable auprès
d'organismes auxquels le Parti québécois disait, dans un texte
à saveur électorale, qu'il est prévu un budget d'une aide
financière de $2 100 000 pour les groupes volontaires, donc une
majoration de 30% par rapport au montant actuel. Je devrais ajouter que ceci
est d'autant plus ironique que le ministère s'est fendu, cette
année, d'un programme de publicité en faveur du
bénévolat, qui coûte un montant que, évidemment, je
ne connais pas, pour manifester, apparemment, son intérêt
très considérable au bénévolat, l'année
même où il gèle, de façon systématique, les
budgets de tous les organismes en question. Il serait évidemment bon de
les encourager quand on ne peut pas les financer, en espérant que le
zèle additionnel dont ils feront preuve se substituera aux
crédits manquants du ministère, mais il reste qu'il serait
peut-être bon aussi de joindre le geste à la parole, c'est
peut-être plus convaincant.
L'OFAQ cite le problème de la taxation des vêtements
d'enfants, un problème qui est évidemment suspendu pour un an,
mais auquel nous reviendrons bientôt, comme une autre illustration d'une
absence de politique familiale de la part du gouvernement en
général; cela n'est pas, bien sûr, la faute du ministre des
Affaires sociales.
Le bilan global est long, cela prend une page, et n'est pas très
flatteur pour le gouvernement, mais je prendrai seulement une phrase: "Tout
compte fait, ce fut un an de silence sur les politiques familiales et la
qualité de la vie des familles. Nous continuons à ne pas avoir de
politique familiale au Québec et aucun signe d'une conscience
gouvernementale par rapport à la famille. Un peu plus loin: Le plus
important et déplorable aspect de ce bilan un an après est la
philosophie qui sous-tend les mesures sociales. On développe une
conscience de consommateurs de services chez les chargés d'enfants, on
les incite à se départir de leurs responsabilités,
à ne pas développer leur potentiel et à devenir
dépendants du réseau des Affaires sociales."
Devant tout cela, je pense que c'est l'occasion, lorsqu'on parle du
budget des centres de services sociaux, de se poser la question: Comment le
gouvernement entend-il articuler une politique familiale? Comment entend-il
répondre aux attentes qu'il a créées
délibérément en parlant de salaire pour la mère au
foyer, d'allocations à la naissance, d'allocations de maternité,
d'aide aux organismes bénévoles oeuvrant dans le domaine des
activités familiales? Comment veut-il intégrer les services
sociaux donnés par les établissements et en particulier par les
centres de services sociaux à une politique familiale d'ensemble? Est-ce
qu'il y a là une conception claire qui pourrait être
communiquée aujourd'hui, qui permettrait de rassurer les organismes qui
se font une profession de réclamer une telle politique de la part du
gouvernement du Québec et qui avaient des espoirs particuliers de voir
cette attente comblée, étant donné les promesses
très spécifiques qu'avait faites le parti au pouvoir, avant
d'assumer, bien sûr, les responsabilités?
M. Lazure: M. le Président, je remarque que la plupart des
questions soulevées par le député de Saint-Laurent ne
touchent pas du tout le programme 7. Pour ce qui concerne les programmes de
garde, c'est dans le programme 9 que nous pourrons les discuter. Les organismes
bénévoles, c'est au programme 6; les allocations de
maternité, c'est au programme 1. Quant aux propos du
député sur l'absence de politique familiale, il semble bien
renseigné par les représentants des OFAQ. Si je ne m'abuse, les
OFAQ ont une représentante au Conseil consultatif des affaires sociales.
Ce même Conseil consultatif des affaires sociales et de la famille avait
été mandaté par le gouvernement antérieur pour
élaborer une politique de la famille. Ce n'est que tout récemment
il y a à peine une semaine ou dix jours que j'ai
reçu le rapport du Conseil consultatif des affaires sociales et de la
famille. Si mon souvenir est bon et que, effectivement, les OFAQ sont
représentés à ce conseil depuis un bon bout de temps, je
pense que cet organisme devrait, plutôt que d'attaquer le gouvernement en
place, stimuler ses collègues du Conseil consultatif des affaires
sociales et de la famille ou aurait dû les stimuler plutôt, parce
que, encore une fois, après environ deux ans et demi, on ne vient que de
recevoir ce rapport sur une politique de la famille.
Ce rapport est en train d'être étudié par nos
fonctionnaires au ministère. Je l'ai parcouru rapidement, une
première fois; il me paraît fort pertinent et, en temps et lieu,
à partir de ce rapport, le gouvernement pourra discuter et en venir
à établir une politique de la famille.
M. Forget: M. le Président, il est peut-être injuste
de critiquer un membre représentant I'OFAQ au Conseil des affaires
sociales et de la famille pour les lenteurs ou la difficulté d'en venir
à la conclusion d'une étude. Quoi qu'il en soit, le ministre
pourrait-il nous indiquer quand il entend faire connaître sa
réaction, comme ministre des Affaires sociales ou,
préférablement, peut-être, la réaction du
gouvernement au rapport qui vient justement de lui être soumis sur la
question?
M. Lazure: Le plus tôt possible, M. le
Président.
M. Forget: Cela n'aide pas beaucoup, ça, M. le
Président. Tenant compte du fait qu'il y a plusieurs groupes
intéressés à ça et que le rapport est enfin
prêt après de si longs délais, est-ce qu'il ne pourrait pas
se limiter un peu plus, circonscrire un peu plus le moment où il sera
possible de communiquer une réaction officielle?
M. Lazure: Tenant compte du nombre assez impressionnant de
rapports similaires que nous avons à étudier, je maintiens ma
réponse, M. le Président, le plus rapidement possible.
M. Forget: II rendra public, cependant, ce rapport, sans
délai?
M. Lazure: Ce n'est pas encore décidé et j'ai
établi comme politique auprès du Conseil des affaires sociales et
de la famille que, en principe, les rapports qu'il me fournissait devenaient
publics, et j'attends d'avoir l'étude, l'analyse critique de nos
fonctionnaires, parce que le conseil consultatif est évidemment quelque
chose qui est en parallèle, un peu en marge, si j'ose dire, des
fonctionnaires du ministère. Donc, il y a une étude qui se fait
chez les fonctionnaires; probablement, qu'elle sera rendue publique, mais je ne
peux pas l'affirmer plus catégoriquement.
M. Forget: Est-ce que le ministre veut dire que si les
fonctionnaires sont d'avis que l'étude ne devrait pas être
publiée, il ne la publiera pas?
M. Lazure: Non, le ministre, M. le Président, le ministre
ne veut pas dire ça. Le ministre veut simplement dire qu'il prendra la
décision en étant éclairé par un certain nombre de
choses, en particulier en étant éclairé par les analyses
des fonctionnaires.
M. Forget: Je m'étonne, M. le Président, que le
ministre ne se sente pas capable de décider lui-même si une
étude qui lui est soumise et qui n'est pas soumise au ministère,
mais qui est soumise au ministre, ne peut pas être publiée sans
consulter Pierre, Jean, Jacques.
M. Lazure: M. le Président, je répète encore
une fois que j'ai informé le président du conseil consultatif il
y a déjà un long moment, qu'en principe, ces rapports devaient
être publics, et après avoir parcouru le rapport une
première fois, je ne vois pas de raison pourquoi il ne serait pas rendu
public. Donc, il sera probablement rendu public. Mais je désire, avant
de le rendre public, avoir pris connaissance des réactions, des
commentaires de mes fonctionnaires.
M. Forget: M. le Président, malheureusement, ça,
c'était une explication qu'on pouvait accepter l'an dernier, quand on ne
connaissait pas ce que le ministre voulait dire par prendre son temps pour
considérer un rapport avant de le rendre public. Mais on sait depuis que
les rapports que le ministre reçoit, il ne veut pas ou évite
autant que possible de les rendre publics. Il y a, par exemple, le fameux
rapport final sur la non-discrimination dans les avantages sociaux, dont il a
une copie entre les mains depuis le mois d'avril 1977 et qu'il n'a pas encore
jugé bon de publier. Cela fait un an et c'est sur une question vitale de
discrimination entre les sexes dans les avantages sociaux. C'est une
étude entreprise pour mettre en application un article de la Charte des
droits et des libertés de la personne et cette étude demeure
secrète au ministère depuis au-delà d'un an.
Quand il nous dit qu'il a reçu un rapport et que, normalement, il
devrait le publier, on sait maintenant ce que cela veut dire. Cela veut dire
que toutes les chances sont que ce rapport va demeurer secret entre les mains
du ministère puisqu'il ne semble pas prêt, dans le cas,
certainement, de la non-discrimination des avantages sociaux, de faire part de
sa position et de la position de son gouvernement là-dessus. C'est
probablement la raison pour laquelle cela demeure secret.
M. Lazure: M. le Président, je pourrais citer un grand
nombre de rapports et d'études qui ont été rendus
publics.
M. Forget: Quand cela ne vous engage à rien, je suppose
que vous les publiez.
M. Lazure: Si le rapport dont le député de
Saint-Laurent fait état n'a pas été rendu public encore,
pour le moment, c'est qu'il n'y a pas seulement le ministère des
Affaires sociales qui est concerné dans ce rapport, et il sera rendu
public. Je reviens au programme 7 et aux remarques du député de
Saint-Laurent concernant une politique familiale. Je pense qu'il est
très mal placé pour critiquer une certaine lenteur qu'on peut
tous déplorer sur les travaux du conseil concernant cette question
précise. Il aurait sûrement eu à intervenir lui-même,
parce que l'étude avait commencé au moment où il
était le titulaire du ministère. Je répète, encore
une fois, qu'il est fort probable que ces rapports seront rendus publics
aussitôt que les fonctionnaires en auront terminé l'étude.
Cela me parait être plus responsable de répondre comme cela.
M. Forget: M. le Président, je proteste
énergi-quement contre ce que le ministre est en train d'essayer de faire
croire. Il dit que j'aurais été mieux placé que lui pour
intervenir pour faire accélérer l'étude sur une politique
familiale. Mais est-ce qu'il ne se souvient pas qu'il a fait campagne
électorale en prétendant connaître les réponses, ce
que je n'ai pas fait? Au contraire de la politique du ministre actuel, j'ai
demandé au Conseil des affaires sociales et de la famille
d'étudier cette question et de nous présenter des
recommandations. Mais je n'ai pas, immédiatement après,
prétendu connaître des réponses et faire des promesses
irresponsables que je suis incapable de tenir après, ce qui est tout
à fait le cas et la situation du ministre actuel. Il a fait des
promesses sans savoir à quoi il s'engageait et, maintenant qu'il a le
rapport, il n'ose même pas se prononcer sur le contenu du rapport. Loin
d'être mal placé pour faire des commentaires, je suis
extrêmement bien placé. C'est le ministre qui est mal
placé. Le ministre a fait des promesses. Il était solidaire d'un
gouvernement qui a fait des promesses, et maintenant qu'il est en face du
rapport que j'ai demandé ce n'est pas lui qui l'a demandé
il ne sait pas trop bien à quelle date il va le rendre public et
il ne sait pas trop bien à quelle date il va pouvoir prendre position
sur le rapport.
M. Lazure: M. le Président, en cet accès un peu
dramatique et théâtral, je répète...
M. Forget: En effet, c'est dramatique d'être en face de
tant d'irresponsabilité.
M. Lazure: ... encore une fois que j'ai reçu ce rapport,
qui est un rapport volumineux, au-delà de 200 pages, au milieu de la
semaine dernière, il n'y a même pas une semaine, et le
député de Saint-Laurent, qui a beaucoup de renseignements, pourra
vérifier celui-là. Donc, il y a moins d'une semaine... et le
député de Saint-Laurent, s'il a le moindrement de décence,
se rappellera qu'il avait à lire plusieurs de ces rapports. Alors, je
répète encore une fois qu'avant de rendre un rapport public, il
est sage de l'examiner attentivement pour voir s'il est dans
l'intérêt du public de le rendre public.
M. Forget: Alors, ce ne serait pas dans l'intérêt
public d'avoir un rapport du Conseil des affaires sociales et de la
famille.
M. Lazure: Je répète aussi que jusqu'ici ce genre
de rapport a été rendu public. Quant à moi, il sera rendu
public sauf pour des raisons extraordi-nai res que je ne peux
appréhender dans le moment.
Le Président (M. Laplante): Est-ce qu'il y a d'autres
questions au programme 7?
M. Forget: Oui, M. le Président. Concernant la question
des auxiliaires familiales, le ministre pourrait-il nous indiquer la
progression du nombre des auxiliaires familiales dont disposent les centres de
services sociaux pour s'acquitter de leur rôle dans ce secteur?
M. Lazure: M. le Président, il me semble que cela
viendrait mieux au programme 5, à l'élément 3, les
services à domicile.
M. Forget: Je comprends que le ministre cherche à nous
renvoyer d'un article à l'autre.
M. Lazure: Non, à moins que vous ne vouliez zigzaguer
comme cela dans les 17 programmes. Je pensais que vous vous targuiez
d'être toujours une personne très ordonnée, très
rigoureuse.
M. Forget: C'est qu'il faut bien avoir un tableau d'ensemble
à un endroit qui est logique, l'endroit où ces crédits
sont effectivement dépensés, même s'ils apparaissent
à d'autres titres. Autrement, on va noyer le poisson.
M. Lazure: Oui, mais les auxiliaires familiales, M. le
Président, essentiellement, sont destinées aux services à
domicile. Alors, il me paraît logique qu'on produise des tableaux
à ce moment-là et on va les produire.
M. Forget: Alors, je vais demander au ministre, M. le
Président, de nous tracer, selon sa conception, en mettant de
côté, bien sûr, un élément qui est
déjà connu et amplement documenté, qui est celui de la loi
24, la Loi sur la protection de la jeunesse, dont la mise en application, bien
sûr, implique de très près la contribution, la
participation des centres de services sociaux, de nous brosser le tableau des
orientations envisagées par le ministère quant à
l'évolution prochaine des centres de services sociaux relativement
à leurs autres responsabilités qui, comme on le sait, sont encore
nombreuses.
M. Lazure: La question, M. le Président, est fort
générale: brosser un tableau des activités des centres de
services sociaux, en dehors de leurs responsabilités vis-à-vis de
la loi 24, ça me paraît un peu flou.
Il est clair que c'est le député de Rouyn-Noranda
tout à l'heure qui y faisait allusion les centres de services
sociaux éprouvent certaines difficultés à remplir tous les
mandats que la loi et les règlements leur ont confiés. C'est
normal, il s'agit de structures qui sont encore relativement récentes,
cinq, six ans ou sept ans. En ajoutant évidemment les fonctions
découlant de la loi 24, les centres de services sociaux essaient
dans la grande majorité des cas, je pense qu'ils y réussissent
graduellement de réconcilier des mandats nouveaux avec les
mandats traditionnels, si j'ose dire.
Quant à nous, nous essayons aussi de faire en sorte qu'il y ait
une complémentarité entre les services sociaux dispensés
par les centres de services sociaux, les CSS et les CLSC, les centres locaux de
services communautaires. Justement à une époque où les CSS
vont devoir accepter de nouveaux mandats, il devient encore plus important
qu'il n'y ait pas de dédoublement et qu'il y ait une
complémentarité entre les CLSC et les CSS pour la dispensation de
services sociaux.
M. Forget: M. le Président, comme le ministre trouve ma
question floue, je remarque qu'il est midi trente, puis-je demander, pour
l'instant, l'ajournement de nos travaux?
Le Président (M. Laplante): Les travaux de cette
commission sont ajournés sine die.
(Suspension de la séance à 12 h 30)
(Reprise de la séance à 15 h 30)
Le Président (M. Laplante): À l'ordre, s'il vous
plaît!
Les travaux de la commission des affaires sociales pour l'étude
des crédits budgétaires 1978/79 se poursuivent. Les membres de
cette commission sont: M. Forget (Saint-Laurent), M. Gosselin (Sherbrooke), M.
Gravel (Limoilou), M. Grenier (Mégantic-Compton). Vous aviez un
changement pour ce soir, je crois.
M. Grenier: Oui, M. Le Moignan.
Le Président (M. Laplante): M. Le Moignan (Gaspé)
à la place de M. Grenier (Mégantic-Compton), M. Lavigne
(Beauharnois), Mme Lavoie-Roux (L'Acadie), M. Lazure (Chambly), M. Martel
(Richelieu), M. Paquette (Rosemont) remplacé par M. Lacoste
(Sainte-Anne); M. Samson (Rouyn-Noranda), M. Shaw (Pointe-Claire).
Les intervenants sont: M. Alfred (Papineau), M. Couture (Saint-Henri),
M. Fontaine (Nicolet-Yamaska), M. Giasson (Montmagny-L'Islet), M. Mar-coux
(Rimouski), M. Marois (Laporte), M. Roy (Beauce-Sud), M. Saindon
(Argenteuil).
Au moment de quitter ce matin, nous étions au programme 7 et la
parole était au député de Saint-Laurent.
M. Forget: Avant de reprendre le raisonnement, peut-être
que le ministre a des choses à ajouter.
M. Lazure: Oui. Si vous le permettez, M. le Président,
pour faire suite au voeu exprimé par des membres de la commission ce
matin, nous avons cinq ou six exemplaires d'un texte qui donne les 17
programmes des crédits du ministère de façon un peu plus
détaillée. Je pense que le député de Saint-Laurent
y faisait allusion ce matin. C'est un peu l'équivalent de ce qu'on avait
distribué l'an passé en pièces détachées,
programme par programme. Je les dépose avec plaisir.
Le Président (M. Laplante): M. le député de
Saint-Laurent.
M. Forget: Je remercie M. le ministre pour ces renseignements
additionnels. J'essaie de retrouver la page pertinente à nos
travaux. J'avais engagé le dialogue avec le ministre relativement
à l'orientation des centres de services sociaux, du
moins quant aux aspects moins connus que constituent toutes leurs
activités en dehors de leur activité principale, probablement,
qui est celle de la protection de la jeunesse.
Le ministre avait commencé à donner une réponse
mais il avait indiqué qu'il souhaitait que la question posée soit
plus précise. Dans cette ligne de pensée, plusieurs questions se
posent relativement à l'orientation future des centres de services
sociaux. En particulier, on peut s'interroger sur les difficultés, les
réserves, les accrochages soulevés par le milieu hospitalier
vis-à-vis de la prise en charge, il y a quelques années... M. le
Président, je ne veux pas vous accuser de mauvaises intentions, mais
vous risquez d'être accusé de voies de fait involontaires. Je vous
remercie quand même...
On se souvient des difficultés soulevées par le milieu
hospitalier. Je crois qu'il y en a eu de nouvelles au cours de l'année.
J'aimerais savoir, de la part du ministre, s'il a, quant à lui,
adopté des orientations différentes, nouvelles, ou s'il a
confirmé les orientations antérieures à ce
problème? C'est une première question.
On se souvient, également, que face à la
multiplicité des rôles des centres de services sociaux, de leur
polyvalence, en quelque sorte, il y a déjà eu, dans le
passé, des questions qui se sont posées. Est-ce que ces questions
ont reçu des réponses ou si on a, tout simplement, laissé
le problème s'assoupir, en quelque sorte, ou tomber dans l'oubli, du
moins temporairement, ou existe-t-il des orientations nouvelles?
Troisièmement, le ministre a fait allusion à la
complémentarité des centres de services sociaux et des CLSC. Il y
a des problèmes quant à un rôle de suppléance qui
est assumé par les centres de services sociaux dans les régions
ou les districts pour lesquels il n'existe pas de CLSC. Existe-t-il, de ce
côté-là, une intention précise du côté
du gouvernement, pour rendre permanent cet état de choses ou pour
modifier quelque peu les arrangements actuels des CSS face à ce
rôle de suppléance qu'ils exercent, sans savoir trop
précisément jusqu'à quel point ils devront l'assumer de
façon indéfinie et si même la structure administrative et
autres par laquelle ils assument cette responsabilité est tout à
fait adéquate?
Ce sont trois questions qui se posent. Évidemment,
quatrièmement, on peut ajouter une question quant à... Cela
revient au domaine de l'enfance, mais pas du côté de la
mésadaptation sociale, du côté de l'adoption. On se
souvient, il y a un certain nombre de mois, que l'Association des centres de
services sociaux avait indiqué qu'elle adoptait, qu'elle faisait sien le
livre blanc sur ladoption que j'avais eu l'honneur de rendre public à la
fin de 1976. Quel est l'avancement des travaux quant à la mise en
application des recommandations de ce livre blanc?
Ce sont les trois ou quatre questions que j'avais à l'esprit
lorsque je posais au ministre la question de l'orientation des centres de
services sociaux.
Le Président (M. Laplante): M. le ministre.
M. Lazure: M. le Président, en ce qui concerne la
première question des services sociaux en milieu hospitalier,
effectivement, le député de Saint-Laurent a décrit une
situation de fait, à savoir qu'il existe un certain malaise
actuellement. Je ne dirais pas que c'est généralisé
à travers tout le Québec. Dans certaines régions, il y a
une certaine tension entre ce que j'appellerais les autorités
hospitalières et les autorités des services de centres
sociaux.
Il faut se rappeler pour ceux qui sont moins au courant
que jusqu'il y a cinq ou six ans les hôpitaux pouvaient embaucher leur
propre personnel de service social. Il y a cinq ou six ans, il y a eu une
intégration de tous les employés des services sociaux,
région par région, aux centres de services sociaux. C'est une
décision qui, à l'époque, avait connu une certaine
contestation, mais je pense que les gens l'avait acceptée graduellement.
On semble voir, depuis un an ou un an et demi, dans certains coins, un retour
de cette contestation qu'on avait vue à l'origine.
En résumé, notre position au ministère et
nous l'avons exprimée par écrit aux deux groupements, à
l'Association des hôpitaux et à l'Association des centres de
services sociaux est de demander aux deux organismes de former un
comité mixte, un comité conjoint.
Quant à nous, le ministère, cette position a
été exprimée, si je ne m'abuse, par le sous-ministre
Aubert Ouellet, il y a quelques temps, à savoir de demander à ces
deux associations de former un comité mixte, qui devra faire des
recommandations dans un sens ou dans un autre au ministère. Quant
à nous, au ministère, c'est le statu quo, jusqu'à ce qu'il
y ait ce rapport d'un comité conjoint qui nous amènera à
étudier de nouveau la question, selon les conclusions de ce rapport.
Voilà pour la première question.
Je m'excuse, pour la deuxième question, je n'ai pas bien saisi le
sens.
M. Forget: Je la répéterai, mais, si vous
permettez, avant de fermer cette question-là, est-ce qu'à la
suite de cette lettre du ministère, les deux organismes ont fait
connaître leur position sur la création de ce comité
conjoint, est-ce qu'ils ont, pour être plus spécifique,
accepté de discuter ainsi, de façon non structurée...
M. Lazure: II y a eu effectivement un brouhaha au début,
il y a quelques mois, et le rapprochement a échoué. Mais, plus
récemment, c'est-à-dire il y a trois ou quatre semaines, les
porte-parole des deux groupements m'ont dit qu'ils étaient d'accord pour
recommencer l'effort d'examiner conjointement cette situation de l'appartenance
des travailleurs sociaux dans les hôpitaux.
M. Forget: Est-ce qu'il est compris, cependant, que cet effort
conjoint sera fait dans le cadre du statu quo, quant à l'essentiel?
M. Lazure: II faut dire que moi, je n'ai pas donné de
mandat particulier aux deux groupe-
ments. On a tout simplement dit aux deux groupements: II semble y avoir
un problème... Parce que le problème nous avait été
soumis, M. le Président, par l'Association des hôpitaux, et nous
avons dit aux deux groupements: Parlez-vous; mettez-vous à la même
table, étudiez le problème et faites-nous des recommandations. En
attendant, pour nous, c'est le statu quo, sans aucun doute, mais on n'a pas
donné d'orientation pour les travaux de ce comité conjoint.
M. Forget: Ce qui veut dire qu'il serait plausible que
l'Association des hôpitaux l'approche dans l'esprit de réviser la
situation d'une manière fondamentale, de rapatrier, en quelque sorte, le
personnel et le budget des services sociaux hospitaliers, et que l'Association
des centres de services sociaux le fasse dans l'esprit de maintenir l'acquis,
ce qui pourrait faire déboucher le dialogue, évidemment, sur une
impasse assez rapidement.
M. Lazure: Ce n'est pas impossible, M. le Président. C'est
une interprétation qui pourrait s'avérer exacte, mais il est
aussi possible que les deux parties modifient leurs positions respectives qui,
comme vous le dites, M. le député de Saint-Laurent, semblent
assez éloignées l'une de l'autre pour le moment.
M. Forget: L'autre question que j'ai formulée visait
à examiner la question de la polyvalence de la vocation des centres de
services sociaux. On sait que la loi, la pratique professionnelle et
administrative a fait déboucher les centres de services sociaux sur un
très grand nombre d'activités et de services et un très
grand nombre de clientèles réelles ou possibles où cette
polyvalence extrême a été l'objet de questions dans le
passé. Est-ce qu'il n'en est définitivement plus question pour
l'instant et que l'on accepte la situation actuelle comme étant celle
qui doit continuer à prévaloir dans ce secteur?
M. Lazure: II n'y a pas de projet ni immédiat ni lointain
pour changer les vocations actuelles des centres de services sociaux. Cette
deuxième question me paraît s'apparenter à la
troisième, celle que vous avez soulevée sur la
complémentarité. Je vais les traiter ensemble toutes les
deux.
Il existe exactement 81 CLSC, sur le plan initial qui prévoyait
environ 240 CLSC, donc, grosso modo, un tiers des CLSC existants, c'est
évident que dans l'état actuel du réseau des CLSC cette
complémentarité devient plus difficile. C'est un peu comme si on
se trouvait à imposer des fardeaux additionnels aux différents
CSS, là où il n'y a pas suffisamment de CLSC. Exemple, dans le
cas des services et des soins à domicile qui, pour nous, est une
priorité à laquelle on a attaché pas mal de crédits
cette année, on l'a dit ce matin, $7 millions additionnels pour un
total, au cours de l'année qui sera dépensé d'environ $37
millions, c'est clair que dans le cas de ces services à domicile nous
demandons aux CRSSS qui distribuent l'argent région par région
d'accorder la priorité numéro 1 aux CLSC là où il
n'y a pas de CLSC. À ce moment-là, le CRSSS se retourne vers un
centre de services sociaux ou possiblement un centre d'accueil ou un organisme
bénévole. Donc, c'est une complémentarité qui,
actuellement, à cause du fait que le réseau CLSC soit incomplet,
peut accabler pour un certain temps le personnel des centres de services
sociaux. (15 h 45)
L'adoption. Nous avons une équipe qui travaille depuis plusieurs
mois à un projet de loi. Nous avions espéré déposer
ce projet de loi avant l'été. Il est peu probable que nous
puissions le déposer avant l'été. Déjà,
depuis au-delà de deux mois, les consultations se font avec les
organismes concernés par un tel projet de loi. Nous gardons
essentiellement les orientations qui ont été exprimées,
élaborées dans le livre blanc sur l'adoption. Au plus tard, je
pense, cet automne, et c'est un peu dommage, mais cela nous aura permis de
consulter de façon encore plus intensive qu'on ne l'avait fait, parce
que la consultation continuera au cours des mois d'été, mais au
plus tard cet automne nous déposerons ce projet de loi sur
l'adoption.
Le Président (M. Laplante): M. le député de
Saint-Laurent?
M. Forget: Je n'ai pas d'autres questions sur les centres de
services sociaux.
Le Président (M. Laplante): Est-ce qu'on peut commencer
à adopter les éléments du programme 7? J'ai tenu compte
qu'on l'étudiait globalement.
M. Forget: II n'y a pas de représentant de l'Union
Nationale. D'accord.
Le Président (M. Laplante): Elément 1,
adopté. Elément 2, adopté. Elément 3,
adopté. Elément 4, adopté. Elément 5,
adopté. Programme 7, adopté.
Réadaptation
J'appelle maintenant le programme 8: Réadaptation. Ce programme
vise à promouvoir la réadaptation de certains enfants en leur
fournissant en milieu interne des services adaptés à leurs
besoins; il vise également à permettre aux adultes
inadaptés la pratique d'activités de nature à faciliter
leur retour à une vie normale. M. le ministre, des commentaires sur le
programme 8?
M. Lazure: M. le Président, encore ici je vais me
contenter d'essayer de répondre aux questions au fur et à mesure.
Je n'ai pas de commentaire particulier.
M. Forget: De ce côté-là, M. le
Président, le programme 8, j'ai deux questions.
Du côté des ateliers de réadaptation, il y a eu une
demande formulée au cours de la dernière année par un
centre de réadaptation des adultes au Québec, mais qui s'est
exprimé au ministre implicitement au moins au nom de l'ensemble des
travailleurs stagiaires, selon l'expression qu'ils uti-
lisent eux-mêmes, dans les ateliers de réadaptation.
Le but de cette demande, qui a fait l'objet d'un bon nombre de
communiqués, rencontres avec les députés, avec les
journaux, communiqués de presse, visait à obtenir pour les
stagiaires des centres de réadaptation le paiement d'une compensation ou
d'un salaire au niveau du salaire minimum, plutôt que le statut actuel,
encore là, j'utilise toujours leur vocabulaire d'assistés
sociaux.
On se souvient que, depuis quelques années, la
rémunération des stagiaires dans les centres d'accueil se fait
selon la base des prestations d'aide sociale dont ces personnes sont
bénéficiaires de toute manière, auquel on ajoute un
élément forfaitaire représentant les dépenses
afférentes à leur présence en atelier de
réadaptation. Ils ont souhaité obtenir du ministre un engagement
à l'effet que la rémunération qui leur serait
versée le serait au taux du salaire minimum, qui est un taux
sensiblement supérieur, comme on sait, à celui de l'aide
sociale.
Ils avaient obtenu le document qu'ils ont distribué en
fait foi du ministre, ainsi que d'un certain nombre de ses
collègues du côté ministériel, une expression de
sympathie et même d'appui assez clair et le tout devait être
effectif au début de 1978, en janvier 1978 ou au moins rétroactif
au 1er janvier 1978, si ça devait s'appliquer plus tard.
Je ne sais pas si la mesure a été adoptée et si, la
rémunération de ces stagiaires, des ateliers
protégés, selon leur désignation traditionnelle, ou des
ateliers de réadaptation, se fait selon le taux du salaire minimum. Je
sais que le ministre avait indiqué, conformément à une
préoccupation du ministère je ne sais pas s'il a
réussi à l'articuler plus précisément avait
indiqué une distinction entre des ateliers de réadaptation et des
ateliers protégés. C'est une distinction qui existe par
hypothèse, dans plusieurs textes depuis des années, mais que
personne, je crois, à moins que cela soit fait récemment, ait
réussi à traduire dans la réalité.
Est-ce que le ministre pourrait faire le point sur ces deux questions,
principalement la rémunération des stagiaires, et de façon
secondaire son application sélective à un certain nombre
d'ateliers?
M. Lazure: M. le Président, le projet de loi 9 qui nous
avons déposé dans sa version améliorée la semaine
dernière prévoit un article qui amende la Loi du salaire minimum
et qui permettra aux stagiaires travailleurs si on veut les appeler
ainsi dans des ateliers, dans des centres de travail adapté, qui
devient le nouveau terme remplaçant le terme atelier
protégé, le CTA, le centre de travail adapté, d'être
rémunérés selon les normes habituelles du salaire minimum.
Les personnes handicapées ne seront plus exclues de l'application de la
Loi du salaire minimum.
D'autre part, il y aura, comme cela existe déjà
jusqu'à un certain point, une reconnaissance de centres de
réadaptation. Ces centres de réadapta- tion, contrairement aux
centres de travail adapté, continueront à être régis
par la Loi sur les services de santé et les services sociaux.
Dans ces centres de réadaptation, la Loi du salaire minimum ne
s'appliquera pas. La difficulté qui est soulevée par le
député de Saint-Laurent consiste, comme il l'a dit d'ailleurs,
à délimiter, à bien identifier, dans les 45 ateliers
protégés actuels, lesquels vont devenir des centres de travail
adapté régis par la future loi pour l'exercice des droits des
handicapés, lesquels deviendront des centres de
réadaptation...
On me dit que la tournée des fonctionnaires est terminée.
Le rapport est en voie de rédaction et nous devrions avoir très
bientôt cette division des ateliers, selon qu'ils seront des centres de
travail adapté ou des centres de réadaptation. Mais j'avoue,
comme le député de Saint-Laurent, qu'il y a des cas vraiment
frontières, tellement que je pense qu'on doit laisser la porte ouverte,
au moins dans certaines régions, pour que des sujets, des individus ne
se qualifiant pas encore pour le centre de travail adapté soient quand
même acceptés sous le même toit que les individus qui ont
atteint un degré de réhabilitation plus avancé et qui
peuvent faire le travail qu'on attend d'eux dans un centre de travail
adapté.
Il y a des difficultés d'identification dans certains cas. Mais
je pense qu'il faut garder un courant dans les deux sens entre ces deux types
d'établissement.
Pour ce qui est de la demande des travailleurs stagiaires, ils
reçoivent actuellement l'aide sociale, plus une allocation de $10 par
semaine. C'est une allocation qui remonte à 1974, si ma mémoire
est bonne. C'est nettement insuffisant. Le problème auquel on faisait
face depuis quelques mois, c'est qu'avec le projet de loi no 9, nous avons
jugé, nous jugeons encore que cette situation va se régulariser.
Il est dommage que les processus législatifs soient toujours un peu plus
long qu'on l'espère à l'origine. J'ai rencontré, il n'y a
pas longtemps, les représentants de ces stagiaires et on n'a pas le
choix; je crois qu'il faut attendre l'adoption du projet de loi no 9 avant de
pouvoir régulariser, à la fois dans le sens d'identifier ceux qui
appartiennent à des centres de travail adapté, donc, salaire
minimum, et ceux qui appartiennent à des centres de réadaptation
où on maintiendrait un système d'allocations. On essaie de faire
disparaître cette composante aide sociale et faire en sorte que
l'équivalent des sommes données par l'aide sociale plus une
certaine allocation soient considérées comme le salaire du
stagiaire travailleur.
M. Forget: M. le Président, si je comprends bien, il n'est
pas question de rétroactivité au 1er janvier 1978, quelle que
soit la formule qui sera retenue.
M. Lazure: Cela n'est pas exclu, M. le Président. Je
pense, en tout cas, qu'il faut faire l'impossible pour obtenir une
rétroactivité. Je ne peux dire ni oui, ni non. Je souligne,
encore une fois, que ces gens ont la même allocation, $10 par semaine,
laquelle est vraiment trop basse, depuis
plusieurs années, et on va certainement faire l'impossible pour
obtenir une rétroactivité.
M. Forget: M. le Président, je ne suggère pas de
faire l'impossible, étant donné qu'il s'agit d'une allocation qui
est versée par le ministère, non pas en vertu d'une loi, mais en
vertu de son pouvoir général de dépenser et qui peut
prendre une forme aussi simple qu'un arrêté en conseil, dont
l'adoption peut se faire à l'intérieur de quinze jours, si le
ministre en décide ainsi. Je ne vois vraiment pas pourquoi il subordonne
l'octroi d'un montant... à supposer même que la question du
salaire minimum ne puisse être tranchée par la loi 9 avant
quelques semaines, je me demande pourquoi il subordonne à l'adoption de
la loi, la majorité qui pourrait se faire et qui aurait pu se faire
à un moment quelconque dans le passé, très simplement, par
une décision, de sa part, de majorer de $10 à $15, $20 ou $25,
l'allocation en question qui est de $10 et qui est versée aux
bénéficiaires de l'aide sociale qui sont stagiaires. Il semble
qu'on lie des questions qui ne sont pas nécessairement liées.
M. Lazure: C'est lié, M. le Président, en ce sens,
comme je viens de l'expliquer, qu'avant d'annoncer la mise en marche d'une
nouvelle allocation et d'une rétroactivité, il faut et
c'est là que la loi 9 a apporté une complication, dans un sens
faire le partage de ces stagiaires, parce que les stagiaires
travailleurs qui ont réclamé cette augmentation, ils viennent de
ces 45 ateliers et un bon nombre de ces stagiaires qui réclament $20 au
lieu de $10 verront leur problème réglé dans le sens
où, devenant des travailleurs de centres de travail adapté, ils
auront droit au salaire minimum.
Dans un sens, si vous voulez, la perspective d'une loi qui va
améliorer le sort, est-ce que c'est de 50% d'entre eux ou de 60%? Ce
sont les chiffres que je ne connais pas encore. La tournée est finie
depuis tout récemment et dans un sens, cette loi qui va améliorer
le sort d'un bon nombre d'entre eux, apporte en même temps, une
complication. Il est évident que s'il n'y avait pas eu de perspective de
loi et qu'on maintenait le statu quo avec les 45 ateliers
protégés, tous les stagiaires, tous les individus sur le
même pied, il aurait été plus facile de procéder
à une augmentation des allocations. Encore une fois, je n'exclus pas la
possibilité d'une rétroactivité et j'espère qu'on
pourra prendre les mesures qui s'imposent aussitôt après
l'adoption de la loi.
M. Forget: II reste, M. le Président, que pour ceux qui ne
seront pas désignés comme stagiaires d'un centre de travail
protégé et qui ne bénéficieront donc pas de
l'application de la loi du salaire minimum, une action, en janvier, aurait
été préférable à pas d'action du tout,
puisque, de toute manière, ils ne bénéficieront pas de
l'application de la loi du salaire minimum.
Pour ce qui est des autres, ils auraient bénéficié,
au moins pendant la période qui s'est écoulée entre le 1er
janvier et une date future qu'on ne connaît pas alors que la nouvelle loi
entrera en vigueur.
En tout état de cause, il aurait été simple de
majorer cette somme, si le ministre était d'avis, comme il l'a
exprimé, que leur demande était extrêmement raisonnable;
c'est une chose qu'il leur a dite et qu'ils ont reproduite verbatim dans leur
mémoire, que leur demande était extrêmement raisonnable,
qu'il ferait tout pour les appuyer et qu'il leur donnerait satisfaction; si
jamais la loi n'était pas adoptée avant la fin de 1977, qu'il
verrait à prendre des mesures pour qu'au début de 1978, par voie
réglementaire ou par voie administrative, une majoration leur soit
accordée. Rien de cela n'est arrivé et le ministre, sept mois
après, invoque encore la loi qu'il avait mise de côté comme
explication d'un retard, dès novembre dernier. Je ne comprends vraiment
pas cette hésitation. (16 heures)
M. Lazure: M. le Président, simplement pour corriger les
faits, je n'ai pas pris d'engagement pour 'telle ou telle date. Je ne sais pas
d'où viennent les citations en question, mais, à tout
événement, l'esprit qui est traduit est véridique en ce
sens que j'étais et, que je suis encore d'accord avec leurs demandes que
j'estime raisonnables. Mais si on remonte au passé, on pourrait dire
aussi qu'il eût été possible au ministre des Affaires
sociales, à cette époque, quand il a fixé à $10 par
semaine l'allocation, de prévoir un mécanisme d'indexation au
moins annuelle à ce moment.
M. Forget: Je ne doute pas, M. le Président, que le
ministre aimerait bien que j'aie réglé d'avance le
problème pour lui en 1974, mais il reste que c'est lui qui a dit aux
stagiaires qu'il a rencontrés qu'il était d'accord et c'est lui
qui a dit qu'il ferait tout ce qu'il faudrait pour leur donner satisfaction
à compter du 1er janvier.
M. Lazure: C'est ce qu'on va faire, M. le Président, et je
n'exclus pas la possibilité d'une rétroactivité au 1er
janvier.
M. Forget: Ils vont se prendre à souhaiter que le ministre
ne soit pas d'accord avec eux, parce que quand il est d'accord avec eux, cela
n'a pas l'air de leur bénéficier grandement.
Foyers de groupe
Quoiqu'il en soit, M. le Président, un autre sujet. En avril
1977, le ministère des Affaires sociales a mis sur pied un comité
pour examiner le coût de fonctionnement des foyers de groupe. Comme le
fonctionnement des foyers de groupe est intimement lié au fonctionnement
des services d'accueil et de réadaptation pour les
mésadaptés sociaux en particulier, mais pas seulement eux,
j'aimerais savoir s'il serait possible, pour les membres de la commission,
d'obtenir un exemplaire du rapport de ce comité qui, d'après une
circulaire du ministère, a fait son rapport il y a quelque temps
déjà, rapport qui contient, dit-on, un certain nombre de
distinctions
qui devraient désormais être faites entre les
différentes catégories de foyers de groupe, entraînant des
taux différenciés de $18 par jour, de $28 ou de $37.
Ce n'est pas dit, dans ce document en date du 10 février,
émanant du ministère des Affaires sociales, mais j'imagine que
ceci suppose une organisation "professionnelle " différente de ces
services, des aménagements différents. Il serait utile, pour les
membres de la commission des affaires sociales, de connaître les
différentes catégories de foyers de groupe et aussi la base des
calculs qui ont été utilisés pour en arriver à ces
per diem.
Enfin, voir quelle est la répartition et l'évolution du
nombre de chacune de ces catégories de foyers de groupe dans le budget
de l'an dernier et dans le budget de cette année.
M. Lazure: M. le Président, effectivement le petit
bulletin qui est distribué aux fonctionnaires du ministère des
Affaires sociales a rapporté, en se basant sur une discussion qui avait
eu lieu au comité de régie interne... Ce comité regroupant
les cadres supérieurs du ministère faisait état de trois
catégories qui découlaient de ce rapport qui nous avait
été soumis à l'époque.
C'était une annonce pour le moins prématurée et la
mise au point a été faite plus tard par le sous-ministre en ce
sens que le correspondant, si j'ose dire, de cette feuille de nouvelles
à l'adresse du personnel du ministère avait cru que des
décisions avaient été prises sur la base du document qui
avait été présenté au comité de
régie. Effectivement, décisions n'avaient pas été
prises. Il y avait simplement eu discussion et la conclusion de la discussion
était de raffiner un peu plus le travail de ce comité.
Essentiellement, le rapport présentait trois catégories de
clientèles ou il y avait lieu d'établir des foyers de groupe. On
arrivait à trois per diem, grosso modo, de $17, $27, $37, et on a
demandé, justement parce que ces divisions nous paraissaient parfois
fort discutables, un peu comme la division dont on parlait tantôt pour
les stagiaires travailleurs, d'essayer de les regrouper en deux groupes, deux
catégories et non pas en trois. Les fonctionnaires qui avaient
travaillé sur ce premier rapport ont repris ce rapport, ont repris les
contacts avec les gens dans le champ, pour ainsi dire, et nous n'avons
malheureusement pas encore le rapport final de ce groupe de travail.
Il y a eu, cependant, tout au long de ça, déblocage de
l'ouverture des foyers de groupe. Il y avait eu déjà, environ un
an et quelques mois, un gel temporaire des foyers de groupe devant l'escalade
des prix dans certains foyers de groupe, qui pouvaient aller jusqu'à $50
per diem par enfant. Alors, avec cette étude, nous avons pu quand
même sensibiliser le personnel des centres d'accueil, des centres de
services sociaux, tout le personnel concerné à un effort
d'économie, à un effort de modération, et on a pu ouvrir
de nouveaux foyers de groupe dans le réseau.
M. Forget: Combien en a-t-on ouvert?
M. Lazure: Écoutez! Si vous voulez patienter quelques
minutes, on attend le document en question.
M. Forget: Est-ce qu'on pourrait nous dire à combien
s'élève maintenant le per diem dans ces foyers? Est-ce qu'il y a
eu une normalisation malgré tout, en dépit de l'absence d'une
étude finale?
M. Lazure: De mémoire, je pense que nous avons
conservé un plafond, règle générale, d'environ $25
par jour, mais je sais qu'il y a eu des exceptions, là où
c'était justifié.
M. Forget: Alors, si je comprends bien, on nous transmettra
ultérieurement des renseignements à ce sujet.
M. Lazure: Exactement.
M. Forget: Je n'ai pas d'autre question sur le programme 8, M. le
Président.
Le Président (M. Laplante): Merci. D'autres questions pour
d'autres membres?
Programme 8, élément 1, adopté? Elément 2,
adopté? Elément 3, adopté? Elément 4,
adopté? Programme 8, adopté.
Hébergement
J'appelle maintenant le programme 9, l'hébergement, programme qui
vise à procurer un milieu de vie aussi normal que possible aux personnes
qui en seraient privées.
M. le ministre, des commentaires?
M. Lazure: Non, M. le Président, je vais tenter de
répondre aux questions.
Le Président (M. Laplante): M. le député de
Saint-Laurent.
M. Forget: Merci, M. le Président. Il y a eu, en cours
d'année, des représentations formulées par le
Comité provincial des malades, relativement à l'adoption du
règlement en vertu de la Loi sur les services de santé et les
services sociaux, qui avait été publié avant le 15
novembre 1976 et qui visait à la création de comités de
bénéficiaires.
Ce groupe, le comité provincial des malades, avait beaucoup
insisté pour qu'une telle disposition soit insérée dans
les règlements, et ce comité s'interrogeait sur le temps qui
s'écoulait entre la parution de ce projet de règlement et
l'adoption d'un règlement définitif en vertu du chapitre 48.
Est-ce que le ministre pourrait nous indiquer ce qu'il est advenu
justement de ce projet de règlement? Je me souviens de lui avoir
posé la question, à la fois, lors de l'étude des
crédits l'an dernier, de même qu'à l'occasion de
l'étude d'un projet de loi l'automne dernier. Il m'avait répondu,
à cette dernière occasion, que ce projet de règlement ne
le quittait pas, qu'il était dans sa serviette et qu'il lui accordait
une attention prioritaire. Il y a maintenant de ça, sept mois. Est-ce
que nous sommes sur le point de voir les fruits de cette remarquable
concentration?
M. Lazure: Effectivement, nous avons travaillé plusieurs
heures sur cette ébauche de changement au règlement et,
entre-temps, nous avons aussi décidé, pour un certain nombre de
raisons, de modifier le chapitre 48 de la Loi sur les services de santé
et les services sociaux.
Nous avons cru qu'il était plus opportun de mener les deux
opérations de front et de ne pas présenter, dans un premier
temps, d'amendements au règlement mais d'attendre que nous puissions en
arriver à une formulation des modifications à la Loi sur les
services de santé et les services sociaux. Alors, les consultations sont
en cours avec les groupes concernés dans le réseau en ce qui
concerne des modifications à la Loi sur les services de santé et
les services sociaux. Notre intention est de parachever les deux en même
temps cet automne et de déposer les deux projets. D'ailleurs, ce matin,
si vous vous rappelez, dans la discussion, on fait allusion à la
modification de certains articles de la Loi sur les services de santé et
les services sociaux concernant la composition des conseils d'administration
des hôpitaux, par exemple, et des établissements.
M. Forget: Dans les remarques du député de
Mégantic-Compton.
M. Lazure: Nous avons l'intention de présenter, cet
automne, à la fois des amendements à la loi et des modifications
importantes aux règlements.
M. Forget: II n'y a pas de gratuité en fait, il n'y a pas
de modifications qui sont le fruit de génération
spontanée, il y a ordinairement des groupes qui ont demandé des
modifications. N'y avait-il pas dans les règlements des modifications
qui se font attendre depuis longtemps et qu'il serait possible d'adopter sans
délai puisqu'elles visent des parties de la loi sur lesquelles,
j'imagine, il n'y a pas eu de questions soulevées. Tout n'est pas
contestable à tous égards donc, il y a malgré tout des
choses qui pourraient se faire de manière intérimaire.
M. Lazure: Oui, possiblement. Mais je pense que c'est un choix
qui peut être discutable. À certains moments, l'urgence peut nous
amener à faire ce que vous proposez, à savoir de présenter
des amendements même s'ils sont moins nombreux et ceux qui sont
d'emblée acceptables à tout le monde. Mais, d'autre part, dans
les contingences actuelles, les contraintes qu'on a sur le plan des programmes
de législation à présenter, il nous est apparu plus
opportun de combiner les deux et de procéder dès cet automne
à la fois à la loi et aux règlements. Certains
fonctionnaires, si je comprends bien, ont rencontré il y a deux semaines
le groupe en question et c'est ce qu'ils lui ont expliqué.
M. Forget: M. le Président, j'aimerais que le ministre
nous dresse un bilan de l'opération pavillonnement. Je sais que depuis
presque un an on a déclaré cette opération formellement
terminée. Mais, malgré tout, la vie continue, les pavillons
étant établis et les liens étant
décrétés en quelque sorte entre certains centres d'accueil
publics et les pavillons, des difficultés de parcours surgissent en
cours de route et il serait bon de voir comment est perçue du
côté du ministère cette situation des pavillons. Quelle est
la qualité des relations qui existent entre les pavillons et les centres
d'accueil auxquels ils sont attachés, de quelle manière le
ministère s'assure-t-il d'avoir des communications directes avec les
pavillons ou des organismes regroupant les pavillons de manière à
s'assurer cette relation que le ministère a imaginée et
imposée ne soit pas interprétée de façon trop
biaisée ou trop partiale en faveur d'une seule des parties à
l'entente et qu'en conséquence la qualité des services n'en soit
affectée de façon adverse? De quelle manière la
détermination des per diem qui a été faite de façon
remarquablement rétroactive, oserai-je dire, en mars 1978, à
avril 1977, de quelle manière cette détermination des tarifs,
à l'avenir, pourrait se faire plus raisonnable et plus normale, de
manière prospective plutôt que rétroactive? De quelle
façon le nombre de places en pavillon a évolué et quelle
est l'évolution future qui est envisagée? Quelles sont les
caractéristiques les plus importantes ou les changements récents
dans le rôle respectif que le ministère attribue aux pavillons,
d'une part, et aux centres d'accueil auxquels ils sont affiliés, d'autre
part? (16 h 15)
M. Lazure: M. le Président, j'avais eu l'occasion de
donner des chiffres je vais les avoir devant moi dans quelques minutes
il y a un certain nombre de mois, si je me rappelle bien c'est en
décembre à l'Assemblée sur cette question du
pavillonnement. Il y a eu un temps d'arrêt relatif. Il n'y a pas eu un
arrêt complet du pavillonnement des foyers soi-disant clandestins, mais
il y a certainement eu un ralentissement important en raison de deux choses
essentiellement; les tarifs qui, d'après les tenanciers de foyers,
n'étaient pas assez élevés et, deuxièmement, une
certaine contestation par un foyer qui est devenu célèbre, de
Cambridge Home, dans le beau comté de Chambly. Cette contestation en
cours a amené un certain nombre de futurs pavillons, qui étaient
en négociation avec les centres d'accueil, les centres de services
sociaux et le ministère, à reconsidérer leur désir
de se pavillonner. Se pavillonner, cela veut dire être rattaché
à un centre d'accueil public et recevoir, par le biais du centre
d'accueil public, un per diem, qui était de $7 et qui est devenu de
$7.60 de façon rétroactive. J'espère que le
député de Saint-Laurent ne nous reproche pas d'avoir rendue
rétroactive cette augmentation.
M. Forget: Non, mais de l'avoir prise si tard.
M. Lazure: Encore là, c'est un peu trop facile, comme
critique. On fait toujours ces choses-là trop tard du point de vue de
ceux qui attendent l'argent, mais le problème c'est qu'il n'y avait pas
seulement les pavillons qui attendaient des aug-
mentations on pourra en parler à un autre moment il
y avait aussi les 20 000 enfants en foyer nourricier, en famille d'accueil.
À tout événement, pour en finir sur cette question
d'argent, nous avons présenté des demandes tout récemment
au Conseil du trésor. L'étude achève, à ce qu'on me
dit. Je pense que d'ici quelque temps on sera en mesure d'annoncer des tarifs
redressés, augmentés pour les pavillons.
L'organisation du regroupement de ces pavillons. On a donné l'an
passé une subvention de S50 000 pour que les propriétaires de ces
pavillons se regroupent et créent un secrétariat. Ces
gens-là n'avaient pas de secrétariat. Dans le réseau des
affaires sociales, l'Association des hôpitaux, l'Association des centres
de services sociaux, l'Association des centres d'accueil ont des
secrétariats qui sont financés, au fond, avec l'argent du public,
l'argent venant du ministère par le biais des établissements.
Nous avons cru qu'il serait utile, et c'est une chose que ces gens-là
réclamaient depuis quelques années, de leur donner une subvention
pour créer un secrétariat, ce qui a été fait, une
subvention modeste de $50 000 qui sera augmentée au cours de
l'année fiscale qui vient. Alors, nos contacts avec ce groupement
le sous-ministre m'informe qu'il y a eu rencontre encore récemment avec
lui sont réguliers. Je pense que ceci va améliorer les
relations entre le ministère et ces pavillons.
J'ai le document devant moi qui donne le nombre de ressources en date de
janvier 1978; pavillonnées, 282 ressources pour 3003 places exactement;
en voie de pavillonnement, 41 ressources pour un nombre de 728 places. On
constate qu'il reste à pavillonner, théoriquement, 35 ressources,
pour un total de 1040 places, et qu'il y a, en suspens, j'ai fait allusion
à ça tantôt, 8 ressources, pour un total de 52 places.
Donc, en résumé, il y a, grosso modo, un peu plus de 3000
places, et même pas mal plus, parce que, si on compte celles qui sont en
voie de pavillonnement, c'est 3731 exactement et il en reste,
théoriquement, un peu plus de 1040, plus 52, à pavillonner.
M. Forget: Quant à l'évolution de la population
cible de ressources à pavillonner, est-ce que c'est stable, en
augmentation ou en diminution?
M. Lazure: La population à pavillonner. Je pense que c'est
assez stable, les placements ont tendance à se faire davantage dans des
foyers plus petits, c'est-à-dire de moins de neuf; donc, dans des
familles plutôt que dans des pavillons. Le pavillon, pour ceux qui sont
moins initiés, c'est entre 9 et moins de 30, entre 9 et 29 sujets dans
un établissement. Mais la tendance est vers la famille d'accueil
plutôt que vers le pavillon.
M. Forget: Je vois. Ce qui veut dire qu'on ne voit pratiquement
aucun nouveau foyer clandestin s'ajouter à la liste, ce
phénomène de génération spontanée de foyers
clandestins semble donc enrayé définitivement.
M. Lazure: Effectivement, je pense qu'il y a une
amélioration nette qui s'est dessinée graduellement depuis trois
ans, ou deux ans et demi. De temps à autre, il y a un foyer clandestin
qui a été fermé et qui revient à la surface; on le
ferme une deuxième fois, une troisième fois. Mais, dans
l'ensemble, je pense que les gens qui exploitaient ce genre de "commerce" se
sont rendu compte que la surveillance était grandement
améliorée et il y a beaucoup moins de tentatives
qu'autrefois.
M. Forget: Du côté des familles d'accueil, est-ce
que le ministère pourrait nous donner, à la suite des
récentes déclarations et décisions du Conseil des
ministres, l'évolution des per diem, de ce côté, et
l'évolution des places ainsi que des enfants placés?
M. Lazure: Malheureusement, je ne peux pas. Ce que j'ai dit
tantôt pour les pavillons, c'est-à-dire la révision
à la hausse des barèmes, est vrai aussi des barèmes pour
familles d'accueil d'adultes, familles d'accueil d'enfants. Cela faisait partie
d'ailleurs du même mémoire. Le mémoire est quelque part en
route entre le Conseil du trésor et le Conseil exécutif. Alors,
si je comprends bien, il y a des recommandations qui sont positives de la part
du Conseil du trésor, mais il va falloir attendre que le Conseil des
ministres étudie les recommandations du Conseil du trésor.
M. Forget: Si je comprends bien, les tarifs actuels sont en
vigueur depuis 1976, dans le cas des familles d'accueil?
M. Lazure: Est-ce que vous voulez dire pour enfants ou pour
adultes? Ou les deux?
M. Forget: Pour les deux, enfin, principalement pour enfants,
puisque le plus grand nombre de placements est pour enfants.
M. Lazure: Écoutez, je crois que c'est 1976, mais on va le
faire vérifier. Il y a eu une indexation au 1er janvier 1977.
M. Forget: II n'y a pas eu indexation au 1er janvier 1978?
M. Lazure: II y a eu indexation en 1977.
M. Forget: Donc, la révision qui est devant le Conseil du
trésor est une révision du barème en termes de dollars
réels; il ne s'agit pas d'une indexation, il s'agit d'une majoration en
termes réels.
M. Lazure: II s'agit d'une majoration, oui,
assurément.
M. Forget: Dans les crédits du ministère
relativement aux familles d'accueil, programme 9, élément 1,
dépenses de transfert, centres de services sociaux, familles d'accueil
enfants, familles d'accueil adultes. On a un montant de $46
millions environ, au total, $46 315 400. Est-ce que ces chiffres sont
préparés sur la base des barèmes en vigueur actuellement,
ou s'ils comprennent des réserves financières permettant une
majoration?
M. Lazure: Pour autant que je peux voir, il s'agit de montants
qui ne tenaient pas compte du rajustement des barèmes.
M. Forget: Ce qui veut dire qu'il y aurait un budget
supplémentaire si le mémoire était approuvé par le
Conseil du trésor?
M. Lazure: Oui. On m'informe que seulement l'indexation
était incluse dans cela.
M. Forget: Oui, normalement.
M. Lazure: Cela voudrait dire effectivement qu'il faudra aller
aux crédits supplémentaires.
M. Forget: Parlant de crédits supplémentaires,
j'avais posé une question ce matin lors de mon exposé initial et
j'ai oublié d'y revenir. Il y aurait eu $65 millions de crédits
périmés dans les crédits de l'année terminée
le 31 mars 1978. Est-ce qu'on pourrait nous donner la ventilation de ces
crédits périmés?
M. Grenier: M. le Président, avant de laisser les familles
d'accueil, le temps que vous allez sortir vos documents, la politique des
familles d'accueil, est-ce qu'elle vient combler ou contrecarrer certaines
politiques d'hébergement? Est-ce que c'est complètement à
part ou si vous tenez compte des ressources qu'on a dans les centres publics ou
les centres privés, pour y installer de nouvelles familles d'accueil,
quand il y a demande?
M. Lazure: Parlez-vous de familles d'accueil d'adultes ou
d'enfants?
M. Grenier: D'adultes, principalement. M. Lazure:
D'adultes principalement.
M. Grenier: Ce pourrait être d'enfants, mais principalement
d'adultes.
M. Lazure: Je pense qu'il faut les voir comme des ressources qui
se complètent les unes les autres. Il y a des adultes qui ont besoin de
soins continus au point où leur invalidité, soit physique ou
mentale, est telle qu'ils doivent aller dans un centre d'accueil.
De façon générale, d'un autre côté,
l'adulte plus autonome, cela peut être un ancien malade mental, cela peut
être un individu qui a eu à séjourner dans un centre
d'accueil, ou dans un hôpital pour malades chroniques, mais dont
l'état s'est amélioré au point où son autonomie est
telle qu'il peut vivre dans une famille d'accueil, avec quelques autres
adultes, tout en n'étant pas assez autonome pour vivre
complètement seul dans une chambre, une chambre avec pension ou dans un
appartement.
M. Grenier: Vous avez des personnes qui confondent assez
facilement centres d'hébergement et familles d'accueil, pour eux, c'est
à peu près synonyme. En tout cas, pour la région de
l'Estrie, celle que je connais maintenant mieux puisque j'ai
négligé un peu les autres régions depuis une couple
d'années, les familles d'accueil, en fait, cela vient combler les places
qui manquent dans des centres d'hébergement publics ou privés, et
qui ne suffisent plus aux demandes à cause de problèmes de
paroisse et qui sont obligés de se rassembler quelque part. Il y a
formation de familles d'accueil. Ce sont des cas à peu près
semblables qu'il peut y avoir dans des centres d'accueil, qu'il y a dans des
familles d'accueil. C'est uniquement à cause d'un manque de place.
Mais vous n'êtes pas sans savoir non plus que nos centres
d'accueil se dirigent lentement mais sûrement vers des personnes plus
handicapées, pour des soins plus prolongés. J'aimerais
connaître les politiques du ministère. Est-ce que vous avez
l'intention d'ouvrir davantage de familles d'accueil? Et en vient-on à
des règles qui vont ressembler à ce qu'on exige des personnes qui
vivent en hébergement, dans des centres d'accueil publics?
M. Lazure: II manque de places dans les centres publics
d'accueil, pour personnes âgées, en particulier. Il n'y a personne
qui va nier cela. C'est ainsi qu'on peut en arriver à utiliser la
famille d'accueil, comme pis-aller, comme vous le dites. Mais ce n'est pas dans
tous les cas. Encore une fois, je répète que, dans certains cas,
il peut être plus avantageux pour l'adulte d'être dans une famille
d'accueil, dans un foyer, un peu l'équivalent d'un foyer nourricier pour
adultes, et non pas un foyer nourricier pour enfants, avec deux ou trois
adultes.
Il peut être plus avantageux pou lui d'être là que
d'être dans une institution. Ce n'est pas toujours pour prendre la place
de l'institution qui n'existe pas encore. Chaque cas doit être vu
à son mérite; il est sûr que l'institution, en tant que
telle, n'a pas de valeur magique, tout dépend du personnel qui est
là, de la qualité du personnel, de la quantité du
personnel. (16 h 30)
Cela nous amène à l'autre question qui est bien connue,
aussi, dans le public depuis quelque temps: l'insuffisance du personnel dans
les centres d'accueil pour personnes âgées. Nous avons des
crédits prévus dans le budget; ce n'est pas beaucoup, ce n'est
pas autant qu'on l'aurait voulu, nous avons une somme de $1 500 000 pour
permettre d'engager du personnel additionnel dans les centres d'accueil
déjà existants. Je ne parle pas du budget de fonctionnement des
centres d'accueil qui ouvrent, il y a des sommes d'argent prévues pour
cela, aussi.
M. Grenier: J'ai raté, en prenant des notes, le bout
où j'ai été absent... Je me rends compte que
la question n'a peut-être pas été posée.
Est-ce qu'on vous a demandé de déposer une liste des centres
d'hébergement, des centres d'accueil pour adultes, par exemple, qui
feraient l'objet de votre préoccupation pour une construction
éventuelle?
M. Lazure: Voulez-vous reprendre?
M. Grenier: Vous n'avez pas pris l'élément 3?
M. Forget: On n'est pas rendu là.
M. Grenier: Je m'excuse, je reviendrai à
l'élément 3. À l'élément 1, les familles
d'accueil je reviens sur ce point, d'abord en dehors des grandes
régions, avec le goût qu'ont les gens de vivre autour de leur
clocher, dans plusieurs petites paroisses, il y a des écoles
désaffectées qui sont en excellente condition. Il y a des
négociations entreprises avec le ministère et le CSS,
principalement. J'aimerais savoir si le ministère a des
réticences, dans votre programmation, à ce que des écoles
servent pour des familles d'accueil, puisque dans la région de
l'Estrie... c'est aussi grand que la région de l'Estrie pour ce que je
connais et j'imagine que le problème se pose à part, j'aimerais
savoir si le ministère a des réticences à ce que des
écoles puissent devenir des familles d'accueil, propriété
de la municipalité, par exemple, d'anciennes écoles qui sont la
propriété de la municipalité, qui pourraient être
sous la garde d'un couple, par exemple, pour permettre à neuf vieillards
ou enfants, dans certains cas, c'est la norme maximum qu'on peut avoir pour
être famille d'accueil... s'il y a des réticences de la part du
ministère, à ce que des municipalités puissent acheter ces
écoles et en faire des familles d'accueil?
M. Lazure: II n'y a sûrement pas de réticences de
principe; au contraire, le gouvernement essaie de récupérer des
édifices publics et les affecter à des fonctions, des services
publics. Ceci étant dit, il faudrait voir avec le centre de services
sociaux qui dessert cette région si les besoins existent. Si oui, il
faudra ensuite voir les arrangements financiers; à première vue,
il n'y a certainement pas d'opposition de la part du ministère.
Le Président (M. Laplante): M. le député de
Saint-Laurent.
M. Forget: J'aimerais savoir, de la part du ministre... Il a
parlé dans le cas des tarifs accordés aux opérateurs de
pavillons et de familles d'accueil, d'une majoration des tarifs qui
dépasserait l'indexation. J'aimerais savoir, je comprends que la
décision du gouvernement n'est pas rendue là-dessus, de quelle
philosophie s'inspire le ministère pour majorer, et à quel
niveau, pas en termes de dollars, encore une fois, mais sur la base de quel
genre de calcul le ministère a-t-il accepté de réviser ses
barèmes?
M. Lazure: Justement, c'est par souci de cohérence avec
d'autres programmes qu'on a inclus dans un même mémoire, les
révisions de barèmes pour les familles d'accueil, enfants et
adultes, pour les pavillons, pour les petits centres d'accueil privés,
et aussi les contributions des adultes à l'hébergement, l'adulte
en institution. Comme je le disais tantôt, il peut être facile de
dire $10 par semaine d'allocation pour un travailleur stagiaire dans un atelier
protégé, cela n'est pas suffisant, donc c'est évident,
montons-le à $20 ou $25.
Comme le député de Saint-Laurent le sait, il faut essayer
de garder une certaine cohésion entre l'ensemble des clientèles
qui émargent à l'aide sociale carrément ou en partie
à l'aide sociale et en partie à des subventions, sous forme
d'allocation hebdomadaire, d'autres qui émargent à des budgets
comme ceux des centres d'accueil qui financent les pensionnaires en pavillons.
Essentiellement, la philosophie est de maintenir un équilibre entre
toutes ces échelles de barèmes; c'est l'effort qui a
été fait et c'est ce qui a fait l'objet d'études par le
Conseil du Trésor et qui doit être étudié
incessamment par le Conseil des ministres.
M. Forget:Jecomprendsqu'il faut maintenir un équilibre,
mais ce n'est pas seulement ça le problème; c'est que, dans la
mesure où un équilibre existe déjà, si on veut le
modifier, on veut, je présume, s'inspirer d'autres types de
considérations. Par exemple, les barèmes actuels des familles
d'accueil étaient basés sur une analyse du budget des familles,
des ménages, en fonction du nombre de membres de ces ménages, tel
que le relevaient les statistiques sur la consommation des ménages au
Canada et au Québec. C'est à partir de ces chiffres et en voulant
transcrire exactement ces chiffres dans des barèmes que les
barèmes ont été déterminés. Si l'on envisage
une majoration des barèmes, c'est qu'on juge que cette façon de
procéder n'est pas nécessairement la bonne et qu'on souhaite
utiliser un autre genre de raisonnement. On veut verser aux familles d'accueil,
par exemple, un montant supérieur à ce qu'il en coûte en
moyenne, pour une famille, pour avoir par exemple dans le cas d'une
famille d'accueil pour enfants un enfant de plus. On veut lui donner
125% ou 150% de cette somme ou cette somme plus un montant forfaitaire qui est
censé compenser la famille pour des services supplémentaires ou
fournir une incitation, etc.
C'est à ce genre de raisonnement que je fais allusion. Quel genre
de philosophie ou quel genre d'approche, ou de méthodologie de calcul,
sert de base au ministère pour entreprendre une révision des
barèmes? S'agit-il seulement de répondre à une pression de
caractère quasi politique des groupes impliqués qui veulent avoir
plus d'argent et auxquels on juge ne pas devoir dire non ? Même à
ce moment, je pense qu'on voudra rationaliser la position et on voudra
exprimer, dans des termes communicables et appuyés sur des
données relatives à la consommation des ménages ou sur
d'autres données, les barèmes qu'on retiendra
éventuellement.
C'est à cela que ma question visait, quel genre de philosophie ou
de méthodologie soustendent
ces propositions que le ministre a soumises au Conseil du trésor?
Lorsqu'elles seront publiées, annoncées, à quoi devra-t-on
supposer qu'elles correspondent?
M. Lazure: Encore une fois, les personnes qui avaient
travaillé à la préparation des barèmes, il y a
quelques années, en gros, sont les mêmes; c'est surtout dans la
direction de la planification, et je puis assurer le député de
Saint-Laurent que notre décision de demander au Conseil du trésor
une augmentation n'est pas une décision causée pardes motifs de
pression politique. Bien sûr, il y a eu des pressions comme il y a des
pressions de beaucoup de groupes, mais il nous paraissait clair que le temps
était venu de réviser les barèmes. On a dit tantôt
que, à ma connaissance, depuis au moins deux ans, sauf pour
l'indexation, il n'y avait pas eu de rajustement et...
M. Forget: Mais, en vertu de quoi devrait-il y avoir des
rajustements, une fois qu'on a atteint un certain équilibre et qu'on
fait l'indexation?
M. Lazure: En vertu de la relativité des choses. À
titre d'exemple cela peut paraître éloigné, mais il
y a des relations assez étroites le per diem pour l'enfant, dans
une garderie, depuis l'année passée, est de $9 par jour pour un
enfant de moins de cinq ans qui séjourne en garderie pour un maximum de
huit heures le matin à six heures le soir, ce qui est rare. Pour
l'enfant en foyer nourricier, en famille d'accueil qui fréquente
l'école, admettons, on peut supposer que sa garde douze mois par
année, 24 heures par jour, sauf pour les heures où il est
à l'école, que cette garde, sur le plan matériel, en tout
cas, représente des frais de plus en plus élevés, mais
aussi sur le plan du manque à gagner. La mère nourricière
qui, au lieu de travailler à l'extérieur, disons, dans une
garderie, qui pourrait aller chercher un salaire dans une garderie,
décide de rester au foyer avec deux enfants ou un enfant seulement et
devenir une famille d'accueil, cette mère est pénalisée
s'il n'y a pas un réajustement dans l'allocation. Encore une fois, je
rappelle à la commission que le barème actuel, avant les
changements qu''on espère devoir venir bientôt, pour l'enfant de 0
à 4 ans, le barème actuel est de $3.60 par jour. Le maximum du
barème, pour l'adolescent de 16 ou 17 ans, est de $5.80 par jour; de
$3.60 à $5.80 par jour.
Tout en essayant de garder une cohérence avec les autres
systèmes, et c'est pour ça que le mémoire contenait
plusieurs sections, il nous paraissait clair qu'il fallait hausser de
façon importante ces barèmes. En temps et lieu, une fois la
décision prise, ce document pourra certainement être transmis au
député de Saint-Laurent.
M. Forget: Bon! Je remarque, M. le Président, et je crois
que c'est important que la commission en prenne acte, que nous sommes en face
d'une retombée indirecte, évidemment, sous le titre de la
cohérence et de la relativité des choses. On touche du aoigt une
conséquence qui n'est peut-être pas une conséquence
nécessaire de l'implantation d'un programme de garderie et sa
répercus- sion sur le coût du programme de famille d'accueil.
C'est une relation, évidemment, qui est paradoxale puisque, comme
le ministre vient de le dire, on offre beaucoup plus en per diem à une
garderie pour s'occuper d'un enfant une partie de la journée que l'on
offre à une famille d'accueil pour s'en occuper pendant toute la
journée. C'est une relation qui est devenue presque gênante,
puisque c'est presque du simple au triple.
Il reste que ce sont deux systèmes conçus dans un contexte
très différent. La famille d'accueil est essentiellement une
famille et sa compensation ne vise pas et je ne pense pas qu'elle devrait viser
à fournir un revenu à la famille d'accueil, mais à
compenser la famille d'accueil pour les dépenses qui sont encourues par
la présence d'un enfant de plus, alors que tout le monde sait que la
garderie, c'est un lieu de travail, c'est une source de revenu pour les gens
qui y travaillent. Ce n'est pas du tout une extension d'une formule familiale
de garde.
Je crois qu'à force de vouloir être trop cohérent,
on risque de rendre presque prohibitivement coûteuse une politique de
garde d'enfants puisque, au coût du programme de garde d'enfants, on
devra ajouter, à ce rythme-là, toutes les implications, à
d'autres programmes, de coûts additionnels que l'on encourt simplement
pour demeurer "cohérent". Je ne suis pas sûr qu'on doive pousser
la cohérence si loin que ça, parce qu'il s'agit de programmes
différents. Mais, enfin... On pourra en juger au moment où les
décisions seront annoncées, mais il m'apparaît que le
ministre, en acceptant ce raisonnement, se place sur un terrain difficile,
où, forcément, on voudra exploiter cette admission de sa part
qu'il doit y avoir une cohérence, et quand je dis "on voudra
l'exploiter", je pense en particulier aux groupes qui vont demander des sommes
additionnelles à droite et à gauche. Je pehse qu'il n'est pas
nécessaire que la cohérence soit absolue, parce que, à
jouer ce jeu-là, on débouche rapidement sur des non-sens.
Enfin, il est difficile d'aller plus loin que ça dans un
raisonnement en l'absence de décisions finales de la part du
gouvernement, mais on peut envisager que des décisions fort
délicates et fort compromettantes pour l'avenir sont en train
d'être débattues au Conseil du trésor. (16 h 45)
M. Lazure: M. le Président, si vous permettez, simplement
là-dessus, avant de quitter, dans le mémoire... J'ai donné
les principaux chapitres du mémoire et je répète encore
une fois qu'il s'agissait de mettre à jour cet équilibre entre
les différentes allocations.
Je donne un autre exemple que je n'ai pas donné tantôt. Les
individus, les adultes qui sont dans des centres d'accueil, actuellement, des
centres d'hébergement, et qui reçoivent une pension de vieillesse
peuvent toucher $59 par mois d'argent de poche, à toutes fins pratiques;
d'autre part, l'adulte de moins de 65 ans, l'adulte, en particulier, qui est
bénéficiaire de l'aide sociale, lui, ne touche que $49 par mois.
Cela, je ne sais
pas si on peut appeler cela de l'incohérence ou de
l'inconsistance, en tout cas, je le sais, pour l'avoir vécu dans un
hôpital où il y avait des sujets des deux catégories. Dans
un même hôpital où il y avait une section centre d'accueil,
vous aviez des bénéficiaires de l'aide sociale qui ne touchaient
que $49 d'argent personnel et la personne à côté, qui avait
65 ans touchait $59. C'était une politique du ministère des
Affaires sociales dont j'ai hérité. Nous essayons, dans ce
mémoire, de corriger cette inconsistance entre les $49 et les $59.
M. Forget: Est-ce que le ministre pourrait nous indiquer combien
il y a respectivement d'enfants et d'adultes dans les familles d'accueil
à Québec et quelle est l'évolution au cours des derniers
douze mois entre ces chiffres-là?
M. Lazure: Je l'ai ici. J'ai cité tantôt les
chiffres pour les sujets en pavillon. En janvier 1978, le nombre de familles
d'accueil est de 1902.
M. Forget: Pour enfants et adultes ensemble?
M. Lazure: Les deux ensemble, pour un total de 6290 places.
M. Forget: 1102 familles?
M. Lazure: 1902 familles pour un total de 6290 places, dont 3737
ont... je m'excuse c'est seulement pour les adultes.
M. Forget: Oui, oui, il me semblait.
M. Lazure: Je vais vous donner les chiffres pour enfants,
tantôt. Je répète, 6290 au total, dont 3737 de 18 à
64 ans et 1149 de 65 ans et plus. Pour ce qui est des enfants...
M. Forget: Pourriez-vous aller un peu plus lentement,
excusez-moi.
M. Lazure: Oui.
M. Forget: Dont 3737 adultes.
M. Lazure: De 18 ans à 64 ans. plus 1149 de 65 ans et
plus.
M. Forget: Le total de cela est censé faire 6200.
M. Grenier: II en manque un peu.
M. Lazure: Écoutez, ce sont les places. Cela fait un total
de 4886 places occupées au moment où l'inventaire a
été fait. Donc, pour avoir de la place disponible, soustrayez
4886 de 6290, grosso modo, peut-être, 1300 places de disponibles.
Pour enfants, de mémoire le nombre est, quitte à avoir le
chiffre exact, d'environ 20 000 enfants en... 18 500 pour être plus
exact, 18 500 enfants en famille d'accueil. On retrouve, en moyenne, 1,5 enfant
pour chaque famille d'accueil, donc 12 000 familles...
M. Forget: 12 000 familles.
M. Lazure: ... pour 18 000 enfants.
M. Forget: Je sais que ces chiffres sont à peu près
les mêmes qu'il y a plusieurs années. Il n'y a pas eu beaucoup de
variations du côté des enfants.
M. Lazure: II y a une diminution du côté des
enfants.
M. Forget: Oui, mais très légère.
C'était de l'ordre de 18 500 à 19 000 depuis un certain nombre
d'années. Mais du côté des adultes, il me semble y avoir eu
une progression très significative.
M. Lazure: Oui, c'est ce que je disais tantôt. L'accent est
sur la famille d'accueil et non sur le pavillon pour les adultes, les familles
de un à neuf.
M. Forget: Tout à l'heure, on a parlé d'un nombre
d'environ 4800 places, grosse modo, dans les pavillons. Combien de ces
places-là sont-elles occupées?
M. Lazure: On n'a pas la division. Parmi les 1300 ou 1400 places
non occupées...
M. Forget: Les chiffres que vous nous avez donnés valent
seulement pour les familles d'accueil.
M. Lazure: Vous parlez des pavillons. M. Forget: Oui, je
parle des pavillons.
M. Lazure: On va ressortir le tableau de tantôt, On disait
tantôt qu'il y avait 3000 places pavillon-nées, 728 en voie de
pavillonnement, 1040 non pavillonnées. Essentiellement, les 1040 ce sont
des foyers qu'on peut appeler "clandestins", mais le nombre de places libres,
on ne l'a pas. On pourrait essayer de vous le sortir ces jours-ci, si quelqu'un
veut en prendre note.
M. Forget: La raison pour laquelle je mentionne cela, M. le
Président, c'est que je suis frappé par le grand nombre de places
non occupées dans les familles d'accueil, 1300 places non
occupées, alors qu'on sait quelle est la pression sur les ressources
pour les personnes âgées, et même les efforts qui sont faits
par les centres de services sociaux pour recruter de nouvelles ressources. On
sait également que durant l'année écoulée, un
certain nombre de pavillons d'ailleurs, ils l'ont fait à la
télévision. Je pense que cela a été facile de s'en
rendre compte ont dit que ce n'est pas tellement le taux auquel le
ministère rémunérait leurs services d'hébergement
qui leur causait des problèmes, c'était le fort nombre de
jours-présences qu'ils étaient capables de fournir, mais qu'ils
ne pouvaient pas vendre, en quelque sorte, au ministère, parce que le
placement ne se faisait pas ou se faisait avec des retards excessifs. La
solution à cela...
M. Lazure: Vous parlez des pavillons ou des familles
d'accueil?
M. Forget: Je parle des pavillons et d'un phénomène
qui a été manifeste sur lequel le ministre ne nous a pas
donné de chiffres, mais qui est en parallèle avec les chiffres
qu'il nous a donnés de places non occupées dans les familles
d'accueil. Dans les deux cas, donc, il semble qu'on ait un
phénomène où il y a des ressources qui existent pour les
personnes âgées, et pas seulement une ici et là, mais des
dizaines et des dizaines et des centaines de places disponibles, et que les
opérateurs de familles d'accueil ou de pavillons éprouvent des
difficultés financières considérables puisqu'ils ont des
installations qu'ils doivent financer et pour lesquelles ils n'ont pas de
revenus tant que le placement n'est pas effectué. Bien sûr, la
réponse à cela pourrait être des taux suffisamment
élevés pour que même un pavillon qui fonctionne à
moitié fasse ses frais. Mais c'est un coût social
exagéré, puisque pour le même prix, en somme, on pourrait
placer plus de monde. Il semble qu'il y ait une pression très grande sur
les ressources.
Face à ces difficultés qui sont
révélées par les chiffres que vient de nous
révéler le ministre sur les familles d'accueil, de même que
les plaintes publiques dont on a pu prendre connaissance au cours de
l'année en provenance des pavillons, on peut se demander si le
mécanisme de placement, qui se fait par les centres de services sociaux,
est suffisamment efficace pour que les besoins et les ressources se rencontrent
le plus rapidement possible au grand soulagement de tout le monde; d'une part,
le ministère qui a une responsabilité d'assurer des services,
d'autre part, la population qui en a grandement besoin et troisièmement
ceux qui doivent faire fonctionner les services, parce qu'à moins
d'avoir une clientèle pour soutenir leur activité, ils sont
placés devant des situations financières extrêmement
difficiles.
Alors, tout le monde trouverait son compte dans une
accélération des placements. Je trouve que c'est là un
symptôme assez inquiétant que ce grand nombre de places
disponibles. Je me demande si le ministre partage cette perception et si des
mesures ont été prises durant l'année pour
améliorer le rodage des procédures de placement et, je le dis en
toute justice envers le ministre actuel, procédures de placement qui ont
toujours été une source de difficultés et d'ennuis. Ce
n'est pas nouveau, ce n'est pas lui qui a créé ça. Sauf
qu'on a toujours dit: Ce sont des structures nouvelles qui vont se roder et
quand elles seront bien rodées, quand les critères de placement
auront été définis Dieu sait qu'ils ont
été définis il y a maintenant des années
quand les procédures auront été prises et que le personnel
aura été formé Dieu sait qu'il a eu le temps de se
former, parce que ça fait des années que c'est en marche
quand tout le monde aura été l'objet d'une concertation, il y a
eu des tables régionales de concertation, il y a eu toutes sortes de
choses pour que les gens s'accoutument aux notions de base qui doivent
présider au processus de placement; malgré tout, on trouve ce
phénomène de places non occupées.
Je pense bien que tous les députés membres de la
commission, c'est une fraction seulement des témoignages qu'on pourrait
entendre, savent combien de gens dans tous les comtés demandent à
être placés et on leur répond: Écoutez, on va mettre
votre nom sur la liste d'attente. Le fait d'apprendre tout à coup qu'il
y a 1300 places disponibles, les bras m'en tombent et je sais que ce n'est pas
seulement dans les familles d'accueil, c'est de commune renommée que
ça existe aussi au niveau des pavillons. Alors, qu'est-ce qui se
passe?
M. Grenier: M. le Président, avant de connaître la
réponse du ministre, pour compléter la question qui couvre un
secteur bien important. J'aimerais que le ministre nous parle, en même
temps, des problèmes qu'on vit dans des comtés ruraux
principalement. Sur les 1300 places disponibles en familles d'accueil,
j'imagine qu'il y a des places libres en ville. Mais nous nous rendons compte,
dans des comtés ruraux, que lorsqu'il s'agit d'une famille d'accueil,
dans un village rural j'entends par village rural tout ce qui n'est pas
urbain au sens propre de la loi électorale on a
énormément de difficultés à combler une famille
d'accueil de cinq, six, sept ou huit places. Alors qu'en ville, avec les
mêmes services ou à peu près, on fonctionne à peu
près toujours à capacité.
Je me demande, à ce moment-là, si le fait qu'en milieu
rural, dans un petit village où la famille qui décide de recevoir
des enfants ou des personnes âgées, est connue et que ça
devient extrêmement pénible de placer des gens dans une famille
trop connue, avec tout ce que cela implique de bon ou de mauvais, dans les 1300
places disponibles en familles d'accueil, je serais vraiment heureux de
connaître ce qu'il y a en milieu rural et en milieu urbain
là-dedans.
M. Lazure: M. le Président, je vais d'abord essayer de
répondre aux remarques du député de Saint-Laurent.
Effectivement, quand les centres hospitaliers nous ont fait des
représentations, par l'AHPQ depuis quelque temps, plusieurs mois, pour
que les services sociaux hospitaliers retrouvent, pour ainsi dire, leur
autonomie, que les directions hospitalières soient autorisées
à recruter leurs propres travailleurs sociaux, c'est une des
difficultés que les hôpitaux ont évoquées, à
savoir celle d'avoir des placements rapides et efficaces via les centres de
services sociaux.
Les hôpitaux, autrefois, dans bien des cas, avaient leurs propres
sources de placement, et allaient dépister des familles d'accueil, des
foyers nourriciers. En réalité, cela n'est pas tellement
amélioré, cela laisse à désirer surtout chez les
adultes, dans les pavillons pour adultes, dans les familles d'accueil pour
adultes; les places sont plus rapidement comblées quand il s'agit
d'enfants.
Essentiellement, c'est une des fonctions les plus importantes des
centres de services sociaux,
des CSS. C'est là où, normalement, on devrait s'attendre
que ça marche bien, parce que c'est là où il y avait une
certaine expertise, les anciens services sociaux diocésains faisaient du
placement depuis des années et des années. Je n'arrive pas
à comprendre. Je sais que les fonctionnaires s'en occupent, discutent
avec l'Association des CSS, il y a des rencontres régulièrement
entre les fonctionnaires et les dirigeants des différents CSS à
travers le Québec. Ils essaient de trouver des façons
d'améliorer cette situation. Il est clair que ce n'est pas du tout
satisfaisant et je suis le premier à le regretter.
Mais là aussi, ça fait partie des zones grises,
l'autonomie du CSS qui dit: Nous avons nos pratiques pour faire du placement
d'adultes dans une famille d'accueil, ça prend telle ou telle sorte
d'entrevue, ça prend telle période d'attente. Tout ce que je peux
dire, c'est qu'on n'est pas satisfait du fonctionnement et on va essayer d'y
remédier le plus rapidement possible. Mais pour ça, il faut avoir
laide totale des différents CSS. (17 heures)
M. Forget: Est-ce que le ministre ne pourrait pas examiner au
moins l'hypothèse suivante, selon laquelle, s'il y a des
difficultés presque permanentes et endémiques de placement des
personnes âgées, c'est peut-être, entre autres, parce que le
processus de placement, tel qu'il est conçu dans le moment, suppose
l'intervention d'un trop grand nombre d'organismes? Vous avez très
souvent, à l'origine, une crise personnelle qui se déroule
à l'hôpital et qui est l'occasion prochaine ou la cause prochaine
du placement, jusqu'à une maladie subite, jusqu'à une chute,
jusqu'à une crise cardiaque, une embolie ou Dieu sait quoi. La personne
a vécu chez elle et, soudain, survient une crise dans son état de
santé. Là, il y a tout un enclenchement de facteurs. La porte
d'entrée n'est pas toujours l'hôpital, bien sûr. Je ne
voudrais pas créer l'impression que ce devrait être
l'hôpital. Des placements préventifs devraient pouvoir se faire,
bien sûr. Mais il reste que, si on prend la réalité telle
qu'elle est, c'est souvent l'hôpital.
Il y a le centre de services sociaux qui intervient et il y a le centre
d'accueil qui, à son tour, peut avoir à faire, comme premier
placement, un placement dans un pavillon ou dans une famille d'accueil. Cela
fait bien des gens qui sont impliqués dans le processus de
décision. La question qui se pose, c'est de savoir si on ne pourra
jamais trouver une solution efficace, avec un si grand nombre
d'intermédiaires, un si grand nombre d'intervenants, surtout. Dans le
fond, la question soulevée par l'Association des hôpitaux,
à savoir: Est-ce que cette décision originale ne devrait pas
être remise en cause, est peut-être une bonne question, quoique je
ne sois pas sûr que la réponse donnée à cette
question serait nécessairement la seule.
Il y a plusieurs réponses possibles à la question de
savoir qu'il y a trop d'intervenants. Mais ce que je crains, c'est que,
d'abord, le problème ait des racines très profondes dans la
conception peut-être trop complexe de la structure du réseau, pour
résoudre un problème comme celui-là. S'il est vrai que
c'est une conception trop complexe, si on ne pose pas cette hypothèse
comme une des prémisses de tout effort de solution, on va continuer
à tourner en rond. Je suis sceptique, en particulier je
reviens sur un point parce que, dans le fond, il est directement pertinent
à ce qu'on discute quant à la possibilité de deux
intéressés, sur un certain nombre d'intéressés, de
régler entre eux un problème qui suppose que le ministère
se branche, dans le fond, sur une version, sur une hypothèse, ou une
prémisse, quitte à faire une erreur. Mais je vois difficilement
comment les intervenants, qui sont impliqués directement dans un
débat qui les oppose et où leurs intérêts sont
opposés, pourront sortir de cette situation, sauf en recommandant une
millième fois des tables de concertation et la précision des
critères et des exhortations à bien faire et à
accélérer les processus qui vont probablement avoir l'effet
qu'ils ont toujours eu, c'est-à-dire que personne n'est contre la vertu,
mais il reste aussi que la nature humaine étant ce qu'elle est, quand il
faut communiquer avec cinq organismes, avec les temps morts, les vacances, les
fins de semaine et les gens qui ne sont pas là ou qui sont trop
occupés, finalement, on se retrouve avec des délais de six ou
sept mois pour faire le moindre placement.
Il y a, je pense, une obligation d'accélérer ce
mécanisme. Je pense que cela ne pourra pas se faire à moins que
le ministère réfléchisse, pour lui-même,
sérieusement au problème et jette sur papier les prémisses
qui devraient guider n'importe quel autre comité de travail à
chercher les applications concrètes de ces prémisses. Autrement,
on risque de tourner en rond.
M. Lazure: Je vois que le député de Saint-Laurent
se souvient d'un certain nombre de frustrations devant des problèmes
comme ceux-là auxquels il a eu à faire face et auxquels on fait
face encore.
Je n'ai pas autre chose à ajouter, sauf de dire et
j'ai le chiffre plus précis qu'on ne retrouve pas le
phénomène de façon aussi inquiétante en ce qui
concerne les enfants. Sur les 18 000, places à occuper actuellement dans
les familles d'accueil d'enfants, il y en a 200, au dernier bilan, qui
étaient inoccupées, à peine 1% tandis que, chez les
adultes, on en a 1100 de non occupées sur 6200; c'est presque 20%.
Pourquoi n'a-t-on pas cette inefficacité du côté des
enfants qu'on retrouve du côté des adultes? On n'a pas de
réponse satisfaisante à donner. Comme je l'ai dit tantôt,
des fonctionnaires s'en occupent activement, avec les centres de services
sociaux. Je pense que les centres de services sociaux doivent continuer
à jouer le rôle majeur dans ce domaine. Encore une fois, si ce
n'est pas là leur "porte", leur expertise, je me demande où
c'est. C'est là qu'ils ont agi, principalement dans le passé.
Le député de Mégantic a soulevé la question
des centres ruraux, des régions rurales où, apparamment, les
couples de familles d'accueil avaient du mal à trouver des candidats et
des candidates. Effectivement, il y a une proportion beaucoup plus forte de
places libres dans les régions rurales. On pense que c'est dû au
fait que, dans un village, les
responsables d'un adulte ou d'un enfant vont hésiter beaucoup
à voir l'adulte ou l'enfant en question placé dans le même
village, chez des gens qui sont connus; ils préfèrent de beaucoup
que l'individu à placer aille à l'extérieur et soit un peu
perdu dans la foule des grandes villes. Il y a un problème particulier
dans les petites municipalités, dans les petites localités.
Le Président (M. Laplante): D'autres questions sur le
programme 9?
M. Grenier: Oui. Si vous permettez, à l'hébergement
des adultes, à l'élément 3, j'aurais voulu savoir ce qu'on
a actuellement comme chiffres je pense que c'est bien simple
entre des foyers privés et des foyers publics, quelle proportion de
résidents il y a dans les foyers publics, à ce jour, ou au plus
récent chiffre, et les résidents dans les centres
privés.
M. Lazure: Le nombre de résidents?
M. Grenier: Dans chacun des secteurs, soit privé...
M. Lazure: Vous ne parlez pas de familles d'accueil. Vos parlez
de centres d'accueil privés, par rapport aux centres d'accueil
publics.
M. Grenier: C'est cela.
M. Lazure: Oui on a des chiffres précis là-dessus.
On me dit environ 24 000 places dans les centres d'accueil publics et 3000 dans
les centres d'accueil privés. Il y a eu, là aussi, une nette
diminution du nombre de places dans les centres d'accueil privés et une
augmentation dans les centres d'accueil publics. Une des raisons, c'est qu'il y
a eu conversion d'un bon nombre de centres d'accueil privés en centre
d'accueil publics.
M. Grenier: Est-ce que, dans les centres d'accueil privés,
au cours de l'année, plusieurs permis ont été
retirés?
M. Lazure: Non, pas à ma connaissance. Il y a une
directive claire dans le ministère, je dois être informé et
consulté pour le retrait de permis, l'opération de permis annuel
à laquelle je participe, que ce soit pour les hôpitaux ou les
centres d'accueil, et il n'y a pas eu de retrait de permis, à ma
connaissance. Est-ce que vous auriez un cas...
M. Grenier: Non.
M. Lazure: Non, il n'y en a pas eu. Il y a eu fusion de trois
établissements en un seul établissement, mais il n'y a pas eu de
refus ou d'annulation de permis.
M. Forget: M. le Président, j'aimerais revenir en
arrière, à l'élément du programme 2, la garde des
enfants. J'imagine que, pour ce qui est des barèmes, cela fait partie,
également des mémoires au Conseil du trésor sur les
barèmes et que, de ce côté-là, il n'y a pas de
nouveau.
J'aimerais cependant connaître, le 31 mars 1978, le nombre de
places en garderie, en distinguant les garderies à but lucratif, sans
but lucratif, et, dans les maternelles, également, avec la même
distinction.
M. Lazure: M. le Président, le 31 mars 1978 on retrouve un
total de 13 271 places en garderie pour 304 garderies. En comparant cela avec
la même date de 1977, soit le 31 mars, on voit qu'il y a 11 030 places,
donc un développement de 2241 places. Quant au nombre des garderies, un
an plus tôt, c'était 258 au lieu de 304.
M. Forget: Quant à la ventilation en but lucratif et sans
but lucratif, est-ce que vous avez le nombre de places?
M. Lazure: Oui, je peux vous la donner. Toujours en
commençant par 1978: 3476 places à but lucratif sur les 13 271,
donc il vous reste 9795 places sans but lucratif.
Des 304 garderies au total, il y en a 93 à but lucratif et 211
sans but lucratif.
M. Forget: Pour ce qui est des maternelles?
M. Lazure: Si vous permettez, je vais compléter les
mêmes données par rapport à 1977. Dans les garderies
à but lucratif, en 1977 nous avions 4004 enfants par rapport à
7026 enfants dans les garderies sans but lucratif. Je le souligne parce que
c'est un développement assez marqué; nous avons eu, d'une part,
une augmentation de 2700 places dans les garderies sans but lucratif et nous
avons eu une diminution de 600 places dans les garderies à but
lucratif.
M. Grenier: Est-ce que le ministre accepterait de déposer
le tableau comparatif 1977-1978?
M. Lazure: Sûrement, je n'ai pas d'objection.
Je termine rapidement. Pour ce qui est des maternelles, au total, le 31
mars 1978, le nombre de places: 2634 par rapport à 2864 un an plus
tôt.
M. Forget: Cela est sans but lucratif et à but
lucratif?
M. Lazure: C'est le total des deux. Je peux le décomposer,
si vous le désirez.
M. Forget: Par rapport à 2800?
M. Lazure: 2864. Donc, c'est l'inverse dans les maternelles. On a
une diminution du nombre de places de 230 d'une année à l'autre.
Sur cela, dans les 2634, en 1978, il y en a 1493 qui sont sans but lucratif et
1141 à but lucratif.
M. Forget: Est-ce que le ministre pourrait nous expliquer comment
il se fait que le chiffre qu'il nous donne pour l'année dernière,
dans le
cas des maternelles, soit de 400 inférieur à celui qu'il
nous avait donné l'an dernier comme nombre de places dans les
maternelles le 31 mars 1977? J'ai ici un document qui nous avait
été remis à ce moment où figurent 3247 places en
maternelle le 31 mars 1977. Dans la comparaison qu'il vient de nous donner, il
dit que le 31 mars il n'y avait que 2864; il y avait 400 de
différence.
M. Lazure: Je vous avoue bien candidement que je ne peux pas
l'expliquer à première vue. On va regarder et dans les quelques
jours qui viennent, on essaiera de vous fournir les explications. Cela peut
être la différence entre les places théoriques et les
places effectivement occupées. Je ne le sais pas, mais en tout cas on va
essayer de trouver l'explication dans les jours qui viennent.
M. Forget: II y a donc eu une diminution de toute manière.
Qu'elle soit...
M. Lazure: II y a eu une légère diminution.
M. Forget:... de 600 ou de 200, il reste qu'il y a eu une
diminution du nombre de places en maternelle. À quel
phénomène cela est-il attribuable? (17 h 15)
M. Lazure: Vous savez, M. le Président, que ce
réseau de maternelles est un peu particulier. C'est un réseau qui
tombe entre deux chaises.
Chaque année, à ma connaissance, depuis quelques
années, l'Éducation et les Affaires sociales se renvoient la
balle et, finalement, le ministère des Affaires sociales est
obligé de ramasser les pauvres enfants de cet âge qui sont
tombés entre les deux chaises. On l'a fait encore l'année
dernière.
M. Forget: Les permis sont renouvelés sans condition,
indéfiniment?
M. Lazure: Oui, c'est ça. C'est une situation qui n'est
pas normale. Nous avions demandé un rapport sur les services de
garderie, la petite enfance au comité interministériel, celui-ci
nous a remis son rapport il n'y a pas longtemps, il y a environ un mois et
demi. Ce comité traite de la question des maternelles et son rapport va
être rendu public avant que vous me le demandiez
bientôt. Nous proposons et le comité va dans la même
direction que ces maternelles soient vraiment rattachées au
ministère de l'Éducation. J'avoue franchement que le
ministère des Affaires sociales joue un rôle très
limité dans ce réseau contrairement au réseau des
garderies, qui est plus de notre juridiction directe. Je ne pourrais pas donner
d'explications, mais on va essayer de vous en fournir d'ici quelques jours.
M. Forget: J'imagine que dans les crédits
périmés de l'année dernière, il y avait des sommes
substantielles qui sont restées au titre du programme de garde.
M. Lazure: Oh! Non je me demande pourquoi le député
de Saint-Laurent imagine cela, parce qu'au contraire... Vous parlez des
services de garde...
M. Forget: Oui, l'élément 3...
M. Lazure: ... dans le sens habituel du mot?
M. Forget: ... du programme 9.
M. Lazure: On ne parle pas des maternelles, là.
M. Forget: On ne parle pas des maternelles.
M. Lazure: Non, il n'y a pas eu de crédits
périmés. Au contraire...
M. Forget: Les $6 070 000 ont été utilisés
intégralement?
M. Lazure: Oui, il nous en manque même un peu. Si je ne
m'abuse, c'est dans les centaines de milliers de dollars. On a ouvert un plus
grand nombre de places que prévu et le coût des places a
été un peu plus élevé que prévu. La
participation c'est ça la principale raison, dans le fond... On
va sortir un tableau sur les garderies.
Le nombre de parents qui ont bénéficié de la
subvention qui peut aller de $8 jusqu'à $0.50, selon le revenu de la
famille, a augmenté. La proportion du nombre de parents a
augmenté de façon appréciable. De mémoire, quitte
à le préciser tantôt, je pense que c'est passé
d'environ 30% à 42% ou 43%. Mais chose certaine, il n'y a pas eu de
crédits périmés concernant les garderies.
M. Forget: Bon! Alors, il n'y a pas eu de crédits
périmés. C'est donc dire que les $6 millions
dépensés l'an dernier représentent effectivement le budget
et les dépenses réelles de ce programme. Malgré tout, il y
a eu un taux d'augmentation, si on prend l'ensemble des places, qui nous fait
passer d'environ 14 300 à 15 900. C'est une augmentation, 14 300
à 15 900, d'un peu plus de 10% du nombre de places dans une
année.
Comment expliquer qu'il sera possible de développer ce service en
faisant passer les crédits de $6 millions à $11 millions pour
l'année en cours, lorsque l'expérience de l'année
dernière nous montre que l'accroissement du nombre de places est de
l'ordre, disons, grosso modo, de 15%? Un accroissement de 15% serait totalement
incapable d'absorber $11 328 000. Qu est-ce qui fait supposer que le rythme
d'augmentation des places en garderie sera supérieur cette année
à ce qu'il a été l'an dernier?
M.Lazure: Pour l'année qui s'est terminée le 31
mars, on retrouvait exactement 4660 familles ayant 5719 enfants en garderie qui
touchaient une aide financière. Je reviens à ce que je disais
tantôt, le pourcentage des parents qui se qualifiaient pour l'aide
financière a augmenté. C'était normal aussi parce qu'on a
allongé, si vous voulez, cette échelle.
On a mis des échelons en plus. Et l'aide moyenne par jour s'est
élevée à $6.69, ce qui était une augmentation assez
appréciable par rapport à celle de l'année
précédente. Les crédits affectés à
l'ensemble des programmes ont été de $6 836 000 alors que le
budget prévu était de $5 920 000. Donc, il y a eu le
dépassement dont je vous parlais tantôt, il est de $916 000. Par
voie de comparaison, à la fin de l'année...
M. Forget: Donc, les dépenses sont presque d'un million
plus élevées que celles qui apparaissent aux crédits.
M. Lazure: C'est cela.
M. Forget: C'est pratiquement $7 millions durant l'année
écoulée.
M. Lazure: Oui. C'est exact. C'est pour cela qu'on parle
maintenant d'environ $11 millions pour l'année qui vient de commencer,
si on ajoute les $4 millions de développement.
M. Forget: Oui, mais...
M. Lazure: Seulement une dernière donnée. Par voie
de comparaison, en mars 1977, l'année fiscale précédente,
on avait seulement 3100 enfants et non pas 5700 dont les parents
bénéficiaient de subventions en garderie. Cela a presque
doublé. C'est ce qui explique le dépassement
budgétaire.
M. Forget: Autrement dit, on a donné de plus en plus
d'argent aux mêmes familles pour des enfants qui étaient
déjà en garderie en plus d'avoir une augmentation de places.
M. Lazure: C'est cela.
M. Forget: Dans l'accroissement prévu pour l'année
en cours, si on prend non seulement les crédits, mais les
dépenses effectivement faites durant l'exercice, de $7 millions à
$11 millions, il y a un accroissement de près de 70% d'une année
à l'autre. Quelle est la part attribuable, selon les calculs du
ministère, à une augmentation du nombre de places
envisagées pour l'année, et l'augmentation de la somme moyenne
qui sera payée par enfant déjà en garderie?
M. Lazure: Le gros de ces $11 millions va aller,
évidemment, à l'augmentation du nombre de place. Le calcul qu'on
a fait nous permet de croire qu'on ouvrira un peu plus que 2000, exactement
2025 nouvelles places en 1978/79; sur une base d'environ 45 places, cela veut
dire, à toutes fins pratiques, environ 45 nouvelles garderies. Il y a
des subventions d'aménagement et d'équipement pour un montant de
$625 000 et des subventions de démarrage en milieu
défavorisé ainsi que les subventions spéciales pour les
garderies qui acceptent des enfants handicapés pour un montant de $150
000.
M. Forget: Je vois. On envisage donc une augmentation de 2000
places par rapport à un chiffre total qui se situe aux environs de 16
000 places.
M. Lazure: C'est cela.
M. Forget: Je vois. Ce qui est d'environ un huitième, 12%
d'accroissement. En termes de taux d'accroissement, c'est donc un
ralentissement de l'accroissement prévu.
M. Lazure: Par rapport à l'année qui vient de se
terminer, oui. Un léger ralentissement.
M. Forget: Est-ce que ces crédits prévoient les
sommes nécessaires?
M. Lazure: Je vous ferai remarquer, si vous me permettez, que,
quand on dit un léger ralentissement par rapport à l'année
qui vient de se terminer... Mais l'année qui vient de se terminer a
dépassé de presque $1 million. Dans l'hypothèse où
l'année qui commence dépasserait aussi, dans cette
hypothèse-là, évidemment, je ne pense pas qu'on pourrait
parler de ralentissement; ce serait à peu près équivalent
comme nombre de nouvelles places.
M. Forget: Oui, mais il faut bien discutersurla base que vos
budgets seront respectés...
M. Lazure: Oui, oui.
M. Forget: ... parce qu'à ce moment-là, on ne peut
plus discuter de grand-chose.
M. Lazure: Mais le député de Saint-Laurent
comprendra aussi que, dans un système aussi complexe que celui des
subventions aux parents d'enfants en garderie, il est extrêmement
difficile de faire un calcul exact.
M. Forget: C'est "open ended". M. Lazure: Oui.
M. Forget: Est-ce que les crédits comportent des sommes
suffisantes pour la majoration des barèmes ou si cela devra aussi faire
partie d'un budget supplémentaire?
M. Lazure: Nous ne prévoyons pas d'augmentation de
barème pour l'année qui vient de commencer.
M. Forget: Je vois. M. le Président, relativement à
l'hébergement au centre d'accueil, de façon
générale, et à l'élément 3 en particulier,
l'hébergement des adultes et des personnes âgées, je
voudrais poser une question qui, dans le fond, pourrait se poser à bien
d'autres endroits, mais qui a une signification particulière dans ce
secteur, parce que c'est le premier qui a une telle importance
budgétaire, environ $250 millions, $248 millions, qui est
consacré au financement du fonctionnement des centres d'accueil pour
l'hé-
bergement des adultes et des personnes âgées. J'aimerais
qu'on puisse nous donner un aperçu de la façon dont la masse
budgétaire est ventilée non pas par catégorie de centres
d'accueil, cela m'intéresse beaucoup moins, mais de quelle
manière les crédits additionnels auxquels le ministre a fait
allusion pour de nouvelles places prennent une part de l'accroissement d'une
année à l'autre. Je crois que le ministre a mentionné
qu'il y avait $12 300 000. J'imagine que c'était par rapport à
ces crédits de $248 millions qui étaient destinés au
développement. Est-ce que cela veut dire que le reste des $248 millions,
moins $12 millions, ce qui est essentiellement $236 millions, va à titre
d'accroissement budgétaire, aux centres d'accueil qui fonctionnaient
déjà dans l'exercice précédent? Si oui, de quel
genre d'accroissement budgétaire s'agit-il, dans quelle mesure cet
accroissement budgétaire se compare-t-il à la hausse du
coût et des salaires auxquels doivent faire face les
établissements?
M. Lazure: D'abord, une réponse d'ordre
général, qui s'applique à tous les centres d'accueil
publics. Le taux d'augmentation, pour les dépenses salariales, est de
7,92%. C'est systématique, donc, pour environ 75% à 80% du
budget. Dans l'autre partie, il n'y a pas d'accroissement sauf que, comme on
l'a dit ce matin, il y a un montant de $1 500 000 qui est prévu pour ce
qu'on appelle l'alourdissement des clientèles, à savoir pour
embaucher du personnel additionnel dans des centres d'accueil pour personnes
âgées où ces personnes âgées sont de plus en
plus invalides physiquement et mentalement et, par conséquent, on juge
qu'il est nécessaire d'accroître le nombre des
employés.
M. Forget: II y a deux sources d'étonnement dans tout
cela, il y a premièrement la notion selon laquelle aucun accroissement
n'est accordé dans une période qui, malheureusement demeure
inflationniste, pour l'accroissement du coût des fournitures et autres
dépenses, par exemple, le coût du chauffage, qui n'est pas en
diminution, et je pense qu'on serait mal venu de blâmer les centres
d'accueil d'avoir à payer plus cher l'huile à chauffage ou
l'électricité qu'ils utilisent pour chauffer leurs locaux.
L'alimentation non plus n'est pas à la baisse et ce sont deux articles
importants des centres d'accueil, l'alimentation et le chauffage. Je comprends
mal le raisonnement à la base de la décision du gouvernement de
ne pas hausser les budgets des établissements pour faire face à
ces hausses. Du côté des 7,92%, j'aimerais savoir si ces 7,92%
reflètent complètement la hausse des rémunérations
incluse dans les conventions collectives y compris la progression dans les
échelles et y compris l'indexation des salaires au 1er juillet?
M. Lazure: Tout, sauf l'indexation de juillet est à
venir.
M. Forget: L'indexation n'est pas comprise. Comment a-t-on
l'intention d'y faire face? (17 h 30)
M. Lazure: C'est un peu comme cela s'est fait souvent, par le
recours au fonds de suppléance.
M. Forget: Le recours au fonds de suppléance. Pour un
montant de combien, pense-t-on, pour l'ensemble des établissements du
ministère?
M. Lazure: Pour les besoins du journal des Débats, environ
4%, c'est-à-dire à peu près $20 millions.
M. Forget: $20 millions. Je vois. Qui devront
éventuellement trouver leur chemin dans un budget supplémentaire
aussi.
M. Lazure: C'est ça.
M. Forget: Décidément, on a déjà un
bon aperçu préliminaire du budget supplémentaire.
M. Lazure: Cela se dessine au début de
l'été, habituellement.
M. Forget: Alors, ce pourcentage de 7,92% représente une
compensation à 100% de ces éléments, sauf l'indexation.
Maintenant, comment expliquer 0%?
M. Lazure: Comment l'expliquer? Il est bien évident que si
nous avions pu obtenir tous les crédits que nous désirions
obtenir, on aurait, devant nous, aujourd'hui, des montants pour les
fournitures. Il reste que l'aspect fournitures est toujours un choix à
faire et est relativement un peu moins important que l'aspect personnel, nous
le croyons, à tort ou à raison, ça peut être
discutable. D'ailleurs, l'Association des centres d'accueil a l'air de
confirmer un peu cette hypothèse ou plutôt ce choix. Nous avons
décidé que l'argent nouveau dont nous pourrions disposer, nous
l'affecterions à l'embauche de personnel additionnel, plutôt que
de l'affecter à l'achat de fournitures, j'en conviens, qui deviennent
plus coûteuses.
Dans un sens, il y a une pénalisation jusqu'à un certain
point, mais nous pensons que les pensionnaires de ces centres d'accueil
seraient encore plus pénalisés si nous n'avions pas investi du
tout dans l'embauche de personnel supplémentaire.
M. Forget: Pour ce qui est de l'embauche de personnel
supplémentaire, au taux de rémunération actuel, le montant
de $1 500 000 auquel le ministre a fait allusion correspond, d'après un
calcul rapide qu'on peut faire, à un peu plus de 100 postes. Il me
semble que l'Association des centres d'accueil a rendu publique une demande
à l'effet d'obtenir, pour l'alourdissement des clientèles qui lui
sont confiées, un accroissement de 700 postes. Comme nous avons quelque
chose comme 700 ou 800 centres d'accueil, les 100 postes additionnels
accordés n'iront pas chercher grand-chose au niveau de la plupart des
centres d'accueil, comme services additionnels.
Est-ce que c'est le dernier mot du ministre
relativement à cette demande de l'Association des centres
d'accueil?
M. Lazure: M. le Président, c'est sûr qu'il y a une
marge importante entre ce que les centres d'accueil demandent et ce que nous
sommes capables d'accorder par nos crédits, au moment où on se
parle. Nous continuons à faire des pressions auprès des
autorités pour obtenir des sommes additionnelles. Pour répondre
bien directement à la question claire, ce n'est pas mon dernier mot, ce
n'est pas le dernier mot du ministre. Nous continuons à faire des
efforts pour obtenir des crédits additionnels au-delà de $1 500
000.
On a identifié 20 à 25 centres d'accueil où la
situation était particulièrement pénible, au point de vue
de l'insuffisance du personnel. C'est ce qui explique, au moins, qu'il y aura,
dans ces 20 ou 25 centres d'accueil, une augmentation de 4, 5 ou 6 postes,
selon le cas. On aurait pu faire un choix différent, dire: deux postes
dans un plus grand nombre de centres, mais on a choisi les 20 ou 25 centres les
plus dépourvus pour y ajouter, en moyenne, cinq postes.
M. Forget: Bon. Est-ce que la situation, quant aux
crédits, qui a été tracée, est la même pour
éviter d'y revenir chaque fois, en ce sens que l'augmentation globale,
le taux global d'augmentation des budgets de fonctionnement, c'est 7,92%
qu'applique à la masse salariale...
M. Lazure: Oui, partout.
M. Forget: Et 0% appliqué aux fournitures?
M. Lazure: On retrouve ça partout. Pour les fournitures,
il faudra, quand on touchera aux hôpitaux, être un peu plus
nuancé, parce que j'ai déjà eu l'occasion de le dire, il y
a une certaine somme d'argent qui apparaît dans les crédits, $9
millions, pour être exact, qui sera redistribuée à un
certain nombre d'hôpitaux. Cela fait partie de l'opération
révision de la base budgétaire. Ce montant de $9 millions peut
être l'équivalent du pourcentage d'augmentation affecté
à la partie non salariale, pour certains hôpitaux.
Mais il n'y a pas d'augmentation systématique pour la partie non
salariale, dans l'ensemble des établissements. C'est croissant
zéro.
M. Forget: Le ministère doit faire un certain nombre de
suppositions, au moins quant à la façon dont les gestionnaires
d'établissements vont réagir à un financement qui ne
comble pas 100% de leurs besoins, même s'ils ne changeaient rien, d'une
année à l'autre, avec l'augmentation du coût des
fournitures, ils sont tout à coup dans une situation plus serrée,
même sans quoi que ce soit changer, sans prendre de décision.
Or, ils sont obligés de prendre des décisions, puisqu'ils
ont moins d'argent. Quel est le conseil que le ministère donne aux
établissements quant au type de coupures qu'ils doivent effectuer pour
se conformer à un budget qui, en termes réels, est
inférieur cette année à ce qu'il était l'an
dernier?
M. Lazure: Je pense que, dans le cas des centres d'accueil,
contrairement aux hôpitaux... dans les hôpitaux, on dit
généralement que 75% et même plus, parfois 80% du budget de
l'hôpital, va au paiement des salaires et bénéfices qui
accompagnent les salaires. Dans le cas de centres d'accueil, c'est encore plus
élevé, c'est 85% et plus.
En d'autres termes, la composante non salariale, et par
conséquent, le fait de la maintenir à zéro n'est pas tout
à fait aussi dramatique qu'on pourrait le croire à
première vue. Traduite en pourcentage, cette croissance zéro pour
la partie non salariale équivaut à une contrainte de 1% du budget
de l'ensemble des centres d'accueil.
M. Forget: Je veux bien croire, mais à force de nous
démontrer que ce n'était pas une grosse somme, le ministre est en
train de nous convaincre qu'il aurait peut-être dû ne pas y avoir
un taux de zéro, mais un taux qui représentait plus
fidèlement la réalité. Il doit y avoir, du
côté du ministère, une indication voulant que même si
cette somme n'est pas importante si elle n'est pas importante pour les
centres d'accueil, elle n'est pas importante pour le ministère il
vaut mieux que cette coupure soit imposée, puisque certaines diminutions
de dépenses devraient intervenir au niveau des centres d'accueil. Je
pose donc la question suivante: Le ministre lui-même doit avoir une
notion de tel ou tel côté; dans les centres d'accueil, il y a du
"fat" comme disent les Américains, il y a du gras qu'on peut couper. Par
conséquent, cette poupure ne fera que nous donner des centres d'accueil
mieux administrés, moins exubérants.
M. Lazure: Ce n'est pas le genre de théorie qui a
amené le chiffre fatidique de zéro dans la croissance. Au
contraire, nous pensions qu'il était souhaitable d'obtenir une certaine
croissance. Mais malheureusement, les priorités gouvernementales ont
fait en sorte que nous n'avons pas obtenu la croissance que nous avions
demandée.
M. Forget: Est-ce que la directive voulant qu'aucune mise
à pied ne devait être faite demeure? Cela aurait pour effet de
suggérer que si des coupures doivent intervenir et des coupures
doivent nécessairement intervenir, puisqu'on donne moins d'argent
elles devront se faire aux dépens de l'alimentation et du chauffage?
M. Lazure: II n'y a pas de directive indiquant qu'aucune mise
à pied doit être faite. La directive de décembre 1976 est
répétée à quelques reprises et demande aux
établissements de ne pas faire de mise à pied sans l'autorisation
du ministère. Il y a une différence, une nuance entre les
deux.
M. Forget: Ce qui a fait décourager les mises à
pied.
M. Lazure: Oui, on tend à décourager les mises
à pied, c'est clair, parce qu'on pense que les établissements qui
doivent réduire leur personnel à cause de contraintes
budgétaires devraient utiliser le mécanisme du roulement naturel
pour en arriver à
une certaine attrition pour diminuer le nombre du personnel.
Il y a pas mal d'établissements qui réussissent à
le faire sans provoquer de remous, sans rendre trop difficiles les relations
patronales-ouvrières. Il y a deux hôpitaux qui me viennent
à l'esprit, le CHUL, ici et Sainte-Justice, à Montréal,
ont réduit de quelques centaines le nombre de leurs employés,
depuis un an et demi, qui ont absorbé pour chacun des deux
établissements, un déficit de $1 500 000, dans l'espace
d'à peu près un an et demi, sans soubresaut important, sans mise
à pied.
M. Forget: Sans doute, mais ce genre d'attitude est plus facile
dans un gros établissement qui travaille dans un milieu urbain, puisque
la mobilité du personnel est plus facile dans ces milieux. La plupart
des centres d'accueil au Québec sont situés dans de petites
localités. Les gens qui sont "des locaux", dans le plein sens du mot,
n'ont que ce seul débouché comme emploi, et la mobilité
est très faible. Ce qui veut dire que dans un très grand nombre
de cas, il n'y a absolument pas de départ. Souvent les centres d'accueil
sont suffisamment récents pour que le personnel soit encore jeune, ce
qui veut dire qu'il n'y a pas de décès non plus. Cela ne laisse
que bien peu de possibilité à un établissement qui a une
quarantaine d'employés d'utiliser cela pour réduire son budget.
Donc, essentiellement, les coupures doivent venir du côté des
fournitures. On devra baisser le thermostat un peu ou avoir des menus un peu
plus frugaux pour se conformer aux politiques budgétaires du
gouvernement.
M. Lazure: Ce n'est certainement pas l'intention du
ministère de voir le personnel diminué dans les centres
d'accueil, contrairement à un certain nombre de centres hospitaliers
où le ministère jugeait et juge encore que ces centres
hospitaliers peuvent diminuer le nombre de leur personnel je pense que
l'ancien ministre des Affaires sociales, le député de
Saint-Laurent, pourra en convenir sans affecter de façon
importante la qualité des soins. Ce n'est pas le cas des centres
d'accueil. Dans notre esprit, il n'est certainement pas question d'encourager
les centres d'accueil à diminuer leur personnel, que ce soit par
attrition ou autrement.
Le Président (M. Laplante): M. le député de
Mégantic-Compton.
M. Grenier: M. le Président, je m'excuse, je veux
intervenir ici avec votre permission. Il ne me reste qu'un quart d'heure, je
serai remplacé par le député de Gaspé. J'aurais pu
intervenir au programme 12, aux soins prolongés, comme j'aurais pu
intervenir au programme 11, aux soins spécialisés. Je vois une
possibilité ici au programme 9. Avec votre autorisation, à cet
élément 3, j'aimerais attirer votre attention d'une façon
particulière sur un problème que vous commencez à
connaître et que pas mal de vos fonctionnaires connaissent.
Je vois que votre chef de cabinet me fait quelques signes dans le
moment, mais j'aimerais rendre publics, par le journal des Débats, des
propos qui sont loin d'être la vérité et qui sont
véhiculés dans notre région. Inutile de vous dire, M. le
Président, qu'il y a dans ma région pas mal de gens
abonnés au journal des Débats, par les temps qui courent, et qui
attendent beaucoup de cette commission des affaires sociales.
J'ai posé au ministre trois questions au feuilleton, soit les nos
110, 182 et 183, et j'aimerais que vos officiers qui sont ici puissent me
fournir la réponse avant la fin de l'étude des crédits. Ce
sont des questions qui ont l'air de rien, mais qui vont témoigner que
dans le secteur hospitalier de la région de Lac-Mégantic, c'est
à coups de manigances qu'on a réussi à obtenir, non pas
avec le ministère, bien sûr, mais entre le CRSSS et des personnes
en autorité au niveau des institutions... On a réussi à
causer ce marasme dans la région de Lac-Mégantic pour les
services de santé. C'est à l'aide de ces trois questions qui ont
l'air de rien et qui parlent de longue distance...!
Les preuves ont été faites, à l'hôpital
Saint-Joseph de Lac-Mégantic, qui existe depuis 1959... Il a
été ouvert en 1960 et a commencé à opérer
avec 108 lits. Il a été diminué à 94 lits, puis
à 74 lits dans l'opération coupage de lits et on propose
maintenant de réduire cela à 50 lits. Le CRSSS a trouvé
une excellente collaboratrice, qui est la directrice du centre hospitalier
Frère-André à Lac-Mégantic, Mme Lise Huard. Elle a
largement coopéré avec le CRSSS de Sherbrooke pour réussir
à convaincre tout le monde que l'hôpital
Frère-André, qui est un hôpital pour chroniques, devait
devenir un centre d'hébergement. On en a la preuve depuis son
entrée en fonction, il y a maintenant près de deux ans. Or, en 18
ans d'activité, au Lac-Mégantic, tout ce qu'on a réussi
à faire, c'est de couper des services à l'Hôpital
Général et, maintenant, on est en train de s'acharner à
vouloir fermer l'hôpital pour soins prolongés. Il y a eu. nul
n'est besoin de vous le dire, la formation d'un comité de citoyens, il y
a eu des pétitions de 6300 citoyens qui vous ont été
soumises, il y a eu du travail de préparation de documents, il y a eu un
radiothon organisé pour subventionner le comité des citoyens,
pour sauvegarder les intérêts de nos deux centres hospitalier, et
qui a rapporté, si ma mémoire est fidèle, $5000, dans une
petite ville qui a 26% de chômeurs et qui régresse, au moins,
d'une vingtaine de personnes par année. Tous ces documents
témoignent qu'on a maintenant réussi à obtenir que les
deux conseils appuient le comité des citoyens. Ces documents sont
à votre bureau, sont étudiés et nous en sommes à un
point mort. (17 h 45)
Nous attendions les élections pour obtenir, aux deux conseils
d'administration, des gens capables d'appuyer le comité des citoyens.
Cela a été réussi à l'hôpital
Frère-André, un hôpital pour chroniques, et maintenant vous
avez un conseil d'administration qui est capable de protéger
l'institution, malgré le directeur général, Mme Lise
Huard. L'autre hôpital d'en haut a été gagné, en
partie, quand les citoyens ont voté; ils ont élu leurs gens; mais
le problème auquel j'ai fait allusion ce matin, c'est que la corporation
a
délégué, sans prendre de gens de
l'extérieur, dans cet hôpital qu'on voudrait régional, des
gens de la ville seulement, des membres de la corporation qui sont là
depuis trop d'années, et maintenant ils sont assis six d'un
côté et six de l'autre.
Inutile de vous dire qu'on n'a pas réglé notre
problème, parce que, tant et aussi longtemps qu'on aura des gens qui
travailleront pour diminuer l'importance de l'hôpital d'en haut,
l'Hôpital Général, afin de l'emplir de malades chroniques
et que les citoyens ne pourront pas avoir une majorité au conseil
d'administration c'est la corporation, avec ses quatre membres, qui a
réussi à obtenir que le partage ne soit pas encore donnée
aux citoyens.
Pour vous donner la preuve que les gens de la région sont loin
d'être en confiance... On a ouvert un poste pour un D.G. à
l'Hôpital Général, on a choisi une personne des plus
qualifiées, l'assistant de M. Duval de l'hôpital de
Saint-Georges-de-Beauce a été choisi par le comité de
sélection; il est venu voir sur place et il a refusé.
Publiquement, il ne vous dira probablement pas que cela dépend du
conseil d'administration, mais, si vous le rencontrez personnellement, il va
vous en dire plus long. Le directeur général de l'Hôpital
Général de Lac-Mégantic s'est chargé de dire,
devant le conseil d'administration et je le dis pour le journal des
Débats parce que tous ces gens reçoivent le journal des
Débats que cela dépendait du député qui
l'avait rencontré. J'ai rencontré le monsieur en question pour le
supplier d'attendre après les élections avant de prendre sa
décision parce que cela s'améliorerait dans la région.
Pour d'autre raisons, il a refusé et le directeur général
de l'Hôpital Général de Lac-Mégantic, qui est sur le
point de partir, a déclaré, devant le conseil d'administration,
que cela dépendait du député, alors que ma rencontre
était pour supplier ce monsieur de bien vouloir accepter le poste. On a
maintenant ouvert le poste pour un D.S.P. et le concours s'est fait très
correctement; on a choisi ce D.S.P. et il a refusé lui aussi.
C'était une personne qui avait pas mal de bon sens, à mon point
de vue, et il a refusé le poste tout récemment.
À la suite de cela, il nous reste deux façons de nous en
sortir, M. le Président. C'est que vous donniez à la
région de Lac-Mégantic ce moratoire dont il a été
question entre quelques personnes et moi, moratoire qui permettra à la
région de s'organiser avec les nouveaux membres du conseil
d'administration qui viennent d'être élus. Sinon, nous allons vous
demander la tutelle pour les deux institutions. Je regrette de le demander pour
l'hôpital Frère-André, puisqu'on s'est donné un
conseil d'administration des plus valables. Mais comme on ne pourra pas
régler le problème de l'hôpital Frère-André,
puisqu'il découle du problème de l'hôpital Saint-Joseph
pour cas aigus, je vous demanderai une chose: Si vous n'êtes pas en
mesure de nous rendre une réponse ce soir, avant de suspendre nos
travaux, je vous supplie, au nom de la population et au nom des gens qui ont
travaillé au nom du comité de citoyens, pour tous ceux qui sont
dans le besoin, qui sont mal représentés par les personnes qui
sont là, je vous supplie d'attendre à demain pour prendre votre
décision, mais, ce qu'il faut dans la région actuellement, c'est
un moratoire, nous donner le temps de nous organiser. Dans deux ans, on aura
fait la preuve que notre hôpital général, qui ressemble
étrangement à celui de Maniwaki, sera peut-être plein, lui
aussi, à 80%, comme on est capable de le faire ailleurs. À ce
moment on pourra s'empêcher de monter les lits de l'hôpital
chronique Frère-André à l'hôpital d'en haut.
Actuellement, ce qu'on ne vous fera pas comme rapport, c'est qu'à
l'Hôpital Général vous avez autorisé de couper de 94
à 74 lits, on a coupé 20 lits l'an dernier sur le permis et,
actuellement, on occupe 20 personnes comme chroniques et on m'annonce, en fin
de semaine, qu'il y en a une dizaine d'autres qui sont des chroniques
également, mais on ne veut pas l'admettre il y a cinq places de
libres ce soir à l'hôpital pour des malades chroniques. La
directrice est décidée, envers et contre le conseil
d'administration, à n'y admettre personne, prétextant qu'il n'y a
pas de cas; or, on sait qu'il y a dix cas à l'Hôpital
Général qui pourraient être transférés demain
matin à l'hôpital pour chroniques.
Quant à notre hôpital général, il est bien
sûr qu'il atteint un taux d'occupation d'environ 70% à 75%
actuellement; avec un effort correct, on réussira à faire comme
les autres hôpitaux de la région.
Si votre décision n'est pas prise, j'aimerais avoir une rencontre
et si ça devait retarder quelque peu, le comité des citoyens
viendra vous rencontrer personnellement. On a vu tous les autres membres... Les
gens ont été sensibilisés à ça dans votre
cabinet et j'aimerais une chose, c'est que vous ne veniez pas trancher la
question contre la population. On s'est fait trop rouler. Ces corporations, qui
sont en place depuis trop de temps, ça ne prend qu'un qualificatif pour
être là, ce n'est pas de connaître les centres hospitaliers,
c'est d'être libéral. Cela fait assez longtemps que ça
dure. Je pense qu'à partir de ce soir, la population attend
énormément. Personnellement, j'aurai fait mon devoir jusqu'au
bout et je le terminerai quand vous aurez déclaré que c'est un
moratoire de deux ans ou une tutelle qui attend ces deux institutions.
M. Lazure: M. le Président, j'avais déjà
donné des éléments de réponse, suite à une
question du député de Mégantic-Compton à
l'Assemblée il y a quelque temps. Mon chef de cabinet m'informe qu'il y
a une réponse qui attend ma signature, et on va sûrement,
dès demain, probablement, en discuter avec le député de
Mégantic-Compton et le mettre au courant de ce que vers quoi nous nous
acheminons. Je me contenterais de ça pour le moment et je rappellerais
à la commission que, dans le passé, j'ai tenté de ne pas
prendre de décisions qui allaient à l'encontre des voeux de la
population.
Peut-être une dernière remarque, M. le Président,
sur les questions qui ont été soulevées tantôt, en
particulier par le député de Saint-Lau-
rent, concernant les centres d'accueil et leurs budgets pour
l'année qui vient de commencer.
Nous sommes actuellement en train d'évaluer la clientèle
de chaque centre d'accueil pour personnes âgées. Il y a eu une
transformation assez rapide de la nature de la clientèle dans ces
centres d'accueil. Il n'y a pas si longtemps, jusqu'à il y a à
peine deux, trois ans, la plupart des personnes âgées dans les
centres d'accueil étaient des personnes dont l'invalidité
physique ou mentale était minime. C'était des gens qui, en somme,
auraient pu être dans un HLM, habitation à loyer modique, et le
centre d'accueil était un peu vu comme une pension. De plus en plus,
parce que les personnes âgés vivent plus vieilles,
évidemment, parce que les maladies chroniques sont mieux
soignées, mieux tolérées, il s'ensuit que le nombre de
personnes âgées qui demandent cette attention tous les jours a
augmenté de façon importante. Nous avons demandé, il y a
un an et demi, aux centres d'accueil de ne prendre dorénavant que les
personnes âgées ayant une perte d'autonomie assez importante, ce
qui s'appelle dans le jargon, des personnes âgées qui entrent dans
les classifications à trois et à quatre. On fait un effort pour
se débarrasser de ces classifications. Mais, en gros, ce sont les
personnes âgées qui ont perdu pas mal d'autonomie, pas mal de leur
indépendance, qui ont besoin d'un cadre, d'une surveillance à
longueur d'année et de semaine. Devant cela, on retrouve actuellement
à peu près le tiers de l'ensemble des centres d'accueil du
Québec pour personnes âgées, à peine un tiers, soit
30% des pensionnaires, qui sont d'anciennes clientèles des centres
d'accueil, à savoir des personnes âgées assez bien
physiquement et mentalement. Les deux tiers constituent une clientèle
qui demande beaucoup de soins.
Devant cette transformation assez rapide des clientèles, il y un
groupe de fonctionnaires qui, littéralement, se promènent de
centre d'accueil en centre d'accueil pour examiner toute cette
clientèle. Il est bien évident c'est là-dessus que
je termine ma remarque pour revenir au budget, que ce n'est pas notre
dernier mot, les crédits qui apparaissent aujourd'hui pour ces centres
d'accueil. Nous allons faire des efforts inouïs pour tenter d'aller
chercher d'autres crédits pour augmenter le personnel.
Le Président (M. Laplante): Le député de
Mégantic-Compton.
M. Grenier: M. le Président, je vous remercie d'abord de
la réponse que vous m'avez donnée avant de répondre au
député de Saint-Laurent. Je me satisfais de cela pour ce soir. Je
dois m'ab-senter jusqu'à demain dix heures. Je suis assuré qu'on
peut compter sur votre compréhension pour cela. Si l'appel que je vous
fais a l'air pathétique, il faut comprendre la volonté des
citoyens de vouloir se donner le minimum de services qui sont donnés
à l'extérieur au Québec, dans d'autres centres de ce
genre, il faut aussi s'attendre que, quand le directeur général
d'un hôpital est nommé en reconnaissance de services rendus, il
n'ait pas toutes les qualifications dont on a besoin. Il ne faut pas se
surprendre qu'en 18 ans un hôpital, au lieu de se développer, ait
régressé, comme l'a fait celui de Lac-Mégantic. Je pense
que vous serez sensible à cette cause et que demain nous aurons la
réponse que la population attend.
Le Président (M. Laplante): Les travaux sont
ajournés à 20 heures.
(Suspension de la séance à 17 h 56)
(Reprise de la séance à 20 h 13)
Le Président (M. Laplante): À l'ordre,
messieurs!
Reprise des travaux de la commission parlementaire des affaires
sociales. Nous en étions au programme 9, mais on ne l'avait pas
adopté, puisque M. le député de Saint-Laurent avait une
question ou deux.
M. Forget: Je vous remercie, M. le Président, d'avoir tenu
compte de ma demande. Effectivement, après réflexion, je pense
qu'il serait plus approprié que les questions qui restent, qui sont
relatives au programme de construction des centres d'hébergement, soient
posées sous la rubrique du programme 10, puisque...
Le Président (M. Laplante): D'accord.
NI. Forget: Alors, je n'ai pas d'autres questions quant au
programme 9.
Le Président (M. Laplante): Elément 1,
adopté. Programme 9, élément 2, adopté. Programme
9, élément 3, adopté.
Est-ce qu'à ce moment-ci, M. le député de
Saint-Laurent... M. le ministre me disait tout à l'heure que les
programmes 10 et 13 pourraient être étudiés ensemble parce
qu'il s'agit de l'équipement. Il m'a dit qu'il n'y verrait pas de
différence et je lui ai dit que je vous en parlerais avant d'adopter une
telle...
M. Forget: Quant à moi, ma préparation et les
documents que j'ai avec moi ne traitent que du programme 10, malheureusement.
J'éprouverais une certaine difficulté à terminer ce soir
l'étude du programme 13, mais ce ne sera pas tellement long, le
programme 13, de toute manière.
Equipement des services sociaux
Le Président (M. Laplante): Programme 10, Equipement des
services sociaux. Ce programme vise à assurer le maintien et le
développement de l'équipement nécessaire à la
prestation des services sociaux.
M. le ministre, vos commentaires, s'il vous plaît!
M. Lazure: M. le Président, je vais m'abstenir
de commentaires généraux et attendre plutôt les
questions des membres de la commission.
M. Forget: Bon! Alors, M. le Président, j'aimerais
profiter de cette occasion pour faire un examen aussi détaillé
que possible du programme de construction des centres d'hébergement pour
personnes âgées. Je fais remarquer au ministre que je me serais
volontiers dispensé d'une étude aussi détaillée en
commission parlementaire, parce que ça prend rapidement un
caractère assez lourd.
Si j'avais reçu une réponse à une question que j'ai
inscrite au feuilleton le 8 mars et qui est restée sans réponse
depuis ce temps, qui portait, précisément sur les questions que
je vais maintenant poser au ministre... Quoi qu'il en soit, comme on n'a pas
jugé bon de répondre par écrit à cette question, je
vais le faire le plus systématiquement possible, relativement aux
projets qui demeurent. J'espère le faire de la façon la plus
systématique possible, particulièrement eu égard aux
projets qui, l'an dernier, ont été déclarés
suspendus pour fins de révision ou de réévaluation.
En premier lieu, je crois qu'il serait probablement opportun de
vérifier si les ouvertures qui étaient prévues pour
différentes dates en 1977 se sont effectivement réalisées
et si les budgets de fonctionnement de ces différents
établissements ont été ajustés ou accordés
en conséquence.
J'hésite à poser toutes ces questions au ministre.
Peut-être a-t-il avec lui des fonctionnaires auxquels il aimerait
référer les questions. Avant de commencer, je vais lui donner
l'occasion de prendre les arrangements nécessaires, sinon, je vais
commencer tout de suite par une liste d'un certain nombre
d'établissements qui totalisent 938 lits de centres
d'hébergement, qui représentent une nouvelle ressource
d'hébergement et dont l'ouverture était prévue pour
différentes dates, en 1977.
Je vais lire la liste demandant, pour chacun d'entre eux si,
effectivement, l'ouverture a eu lieu et si le budget de fonctionnement a
été accordé. Il y a d'abord, dans la région no 1,
la villa Pabos à Chandler, d'une capacité de 60 lits,
prévue pour ouverture en juin 1977.
M. Lazure: Vous voulez les passer un par un?
M. Forget: Oui, c'est plus simple, autrement, on va se
mélanger irrémédiablement.
M. Lazure: D'accord. Nous avons terminé, depuis un bon
moment, depuis exactement août 1977, la construction de la villa Pabos et
celle-ci fonctionne de façon normale.
M. Forget: D'accord. Elle a un budget de fonctionnement qui lui
permet de fonctionner pleine capacité?
M. Lazure: Oui.
M. Forget: D'accord. La Baie, à New Carlisle, je crois
qu'il y a eu une inauguration il y a quelques semaines.
M. Lazure: Qui a été partiellement manquée,
parce que le ministre n'a pu s'y rendre à cause des conditions
atmosphériques.
M. Forget: À cause des conditions climatiques.
M. Lazure: Mais là aussi, évidemment, il y a
déjà des pensionnaires, je ne sais pas exactement combien, mais
le centre fonctionne.
M. Forget: Dans ce cas-là, on avait prévu, et c'est
un document daté du 1er juin 1977, on avait prévu que l'ouverture
se ferait en juillet 1977, donc un mois après la date de
préparation du document que j'ai devant moi et qui émane du
service de l'hébergement. Cela avait été distribué
par le ministre lui-même, l'an dernier.
Voilà qu'au lieu de l'ouverture en juillet 1977, on a ouvert en
mai 1978. Cela me semble un bien long délai.
M. Lazure: Non, pardon. M. le Président, on vient tout
juste de me dire qu'il y avait déjà des pensionnaires.
L'inauguration officielle a eu lieu il y a quelques semaines, mais comme c'est
souvent le cas, l'inauguration se fait après plusieurs mois. Les
premiers pensionnaires sont entrés en novembre 1977, effectivement.
M. Forget: Father Dowd, à Montréal, c'était
prévu aussi pour juin 1977, capacité de 36 places.
M. Lazure: Ouverture effective en septembre 1977, M. le
Président.
M. Forget: Est-ce que là aussi les ajustements
budgétaires sont complets?
M. Lazure: On me dit que oui.
M. Forget: Berthiaume-Du-Tremblay, à Montréal, 150
lits, prévu pour septembre 1977.
M. Lazure: L'ouverture a eu lieu en novembre 1977. Effectivement,
cela n'opère pas encore à pleine capacité. Je pense que le
programme prévoit l'ouverture d'un plancher par mois,
échelonné sur une période de mois. Actuellement, on me dit
qu'il y a 150 sujets d'entrés sur une capacité de 300.
M. Forget: Je vois. Il y en a donc 300. Le rythme d'un plancher
par mois veut dire que les 150 lits seront occupés à quel
moment?
M. Lazure: D'ici la fin de l'année civile, donc d'ici
quelques mois, disons d'ici trois ou quatre mois.
M. Forget: Saint-Eustache, capacité de 75 lits,
prévu pour juin 1977.
M. Lazure: Les premiers sont arrivés en novembre 1977 et
on me dit que c'est complet.
M. Forget: Ormstown, Huntingdon, également 75 places pour
septembre 1977.
M. Lazure: Là aussi j'ai participé à
l'inauguration officielle la semaine dernière, mais déjà
depuis janvier 1978, il y a des pensionnaires et actuellement je crois que sur
une capacité de 75, il y en a 45 qui occupent l'édifice.
M. Forget: Là aussi, on prévoit qu'il y aura une
occupation complète d'ici la fin de l'année.
M. Lazure: D'ici la fin de l'année civile.
M. Forget: D'accord. Pavillon Beloeil, 70 places prévues
pour juillet 1977.
M. Lazure: C'est occupé à 100% et l'occupation a
commencé en septembre 1977.
M. Forget: Pavillon Beauharnois, 82 places également
prévues pour juillet 1977.
M. Lazure: L'occupation a commencé en juillet 1977 et on
me dit que, depuis janvier 1978, c'est occupe à 100%, mais le
député me dit que...
M. Marquis: Pas tout à fait, il reste trois ou quatre
lits...
M. Lazure: ... il reste trois ou quatre lits qui sont libres.
M. Forget: Laprairie, capacité de 57 places prévues
pour juin 1977.
M. Lazure: Effectivement, les gens sont entrés en
août 1977 et il y a 105 lits d'occupés sur 125.
M. Forget: Au Richelieu-Saint-Jean, 50 places prévues pour
septembre 1977. Je pense bien que c'est l'ancien hôpital de
célèbre mémoire.
M. Lazure: Janvier 1978; oui, le Foyer Saint-Jean, en somme: il y
a 100 places sur 135 d'occupées.
M. Forget: 100 sur 135, et ce, depuis septembre?
M. Lazure: Janvier 1978.
M. Forget: Le Foyer du Bonheur, à Hull, 74 places
additionnelles dans ce cas.
M. Lazure: Depuis mars 1977, on y retrouve des
bénéficiaires et cela fonctionne de façon
complète.
M. Forget: À Buckingham, 80 places prévues pour
février 1977. À ce moment, ce devait être
déjà réalisé.
M. Lazure: C'est ouvert depuis février 1977 et à
100% actuellement.
M. Forget: Pontiac Home for the Aged, prévu pour
août 1977.
M. Lazure: II y a eu un retard, les premiers sont entrés
en juin 1978 et, actuellement, la capacité...
C'est en juin 1978 que le premier bénéficiaire entre. Je
peux peut-être donner des détails, à cause du retard.
Effectivement, tout l'équipement était entré le 12
décembre 1977; cette même semaine, il s'est effectué un
bris dans la plomberie de l'hôpital. On ne veut pas en donner la
responsabilité aux entrepreneurs ni aux professionnels, chacun se
retournant la balle pendant au moins quatre mois, jusqu'au moment où on
a pris des procédures. J'ai même rencontré l'entrepreneur
la semaine dernière et il m'a assuré que, cette semaine, tout
était réglé. Mais c'est strictement un problème de
plomberie et de bris de plomberie.
Je remercie M. Gignac, qui est le directeur de la construction au
ministère, pour ceux qui ne le connaissent pas.
M. Forget: On le reconnaît, y compris sa connaissance
encyclopédique des dossiers.
M. Lazure: Bien oui.
M. Forget: Dans un cas comme celui-là, est-ce que le
ministère a un recours en responsabilité contre le professionnel
ou l'entrepreneur qui serait coupable, y compris les délais
causés, par exemple la perte d'intérêt pendant le
retard?
M. Lazure: Normalement, c'est la corporation...
M. Forget: Oui.
M. Lazure: ... mais, compte tenu que c'est un projet, une fois
terminé, la corporation a d'autre chose à faire, le
ministère donne son expertise là-dessus. Le problème
spécifique de Pontiac Home, c'est que, compte tenu que les torts sont
d'un côté et de l'autre, on a fait une mise en demeure pour que
les gens prennent leurs responsabilités immédiatement et
corrigent les défauts. Par la suite, on va établir en Cour qui
est responsable de quoi...
M. Forget: Mais, y compris... M. Lazure: ... pour ne pas
retarder... M. Forget: ... la récupération... M.
Lazure: Oui...
M. Forget: ... de la perte causée par le retard, en
quelque sorte.
M. Lazure: Oui, du retard. Ce sera inclus dans la cause.
M. Forget: Le Foyer Sainte-Anne de Mont-Laurier, c'est minuscule,
c'est quatre places. C'est un réaménagement de balcons, je
pense...
M. Lazure: En août 1977.
M. Forget: Oui, en 1977.
Dans ce premier groupe de ressources nouvelles, je remarque un
décalage presque systématique de deux mois dans le début
du fonctionnement. C'est un peu trop régulier pour être
causé seulement par le hasard. S'agit-il, comme ce n'est pas un inconnu
en milieu gouvernemental, d'un retard voulu pour alléger le budget de
l'exercice précédent?
M. Lazure: Loin de nous une telle tactique! M. Gignac brûle
de répondre. Allez-y donc, M. Gi-gnac!
Les dates que vous aviez l'an dernier, c'étaient des dates de
livraison de bâtiments. Les dates qu'on vous fournit maintenant, ce sont
des dates d'occupation. Il se passe au moins trois mois, habituellement, entre
la livraison du bâtiment et la date d'entrée du premier
bénéficiaire. En général, c'est ça dans
toute construction.
M. Forget: Bon!
M. Lazure: C'est pour ça que vous retrouvez deux mois,
trois mois, sauf des écarts importants et on les expliquera lorsqu'ils
surviendront.
M. Forget: Mais, malgré tout... Ah bon! La question, on
peut l'attribuer simplement à une erreur dans le libellé des
documents qui nous ont été donnés, parce qu'on ne donne
pas de date de livraison, de date d'ouverture.
M. Lazure: En fait, c'est peut-être... Même, c'est
moi qui les ai préparés l'an dernier; donc...
Il faudra être plus précis à l'avenir.
C'était la date de livraison des bâtiments.
M. Forget: II y a trois autres centres d'accueil qui devaient
ouvrir à différentes dates, qui sont des lits ajoutés au
réseau existant: le Manoir de l'âge d'Or, 37 places, prévu
pour mars 1977, j'imagine que cela s'est réalisé tel que
prévu.
M. Lazure: C'étaient de très petits projets...
M. Forget: Oui, 37 places.
M. Lazure: Ce sont ceux qui, je crois, ont été
transférés sous la responsabilité du CRSSS et qui se sont
réalisés automatiquement.
M. Forget: Cesont des réaménagements mineurs dans
le cadre...
M. Lazure: Ils ne faisaient pas partie, disons,
d'émissions d'obligations. Ils n'étaient pas dans la
programmation annuelle telle qu'on l'entend dans la sémantique du
ministère.
M. Forget: II y a le Foyer Saint-Marc qui est dans la même
catégorie pour janvier 1978...
M. Lazure: C'était la même chose.
M. Forget: ... et la Résidence Angelica, 30 places.
M. Lazure: dans le cas de la Résidence Angelica, si ma
mémoire est fidèle, il s'agissait d'un aménagement
d'espace qui a été prévu par la corporation religieuse au
moment de la construction de son agrandissement pour recevoir des malades
chroniques ou quasi chroniques. C'était un aménagement qui
n'était pas très coûteux mais qui impliquait 30 places
assez exigeantes au point de vue des services. Est-ce que cela fonctionne?
Le Président (M. Laplante): Je pourrais peut-être
vous répondre là-dessus. C'est dans mon comté.
M. Lazure: Ce sont des places d'infirmerie. Le
député de Bourassa connaît très bien la situation,
c'est dans son comté, je crois. M. le Président.
Le Président (M. Laplante): Les 30 places sont sur place
avec un budget de fonctionnement de $115 000 indexé.
M. Forget: Pour 30 places, $115 000.
M. Lazure: Additionnels à ce qui avait été
prévu.
M. Forget: Oui.
Le Président (M. Laplante): C'est une prévision, M.
le député de Saint-Laurent, qui avait été faite
lorsque vous étiez...
M. Forget: Et elles sont occupées?
Le Président (M. Laplante): Sans aucun doute, parce qu'il
en manque encore. (20 h 30)
M. Forget: II y a ici trois autres établissements qui...
L'intégration de ressources existantes, je pense que ce sont des projets
un peu particuliers: Le Foyer Lefebvre, Ma Maison Saint-Joseph et le Foyer
Saint-Bruno qui ne représentent pas des projets d'immobilisation dans le
sens classique du mot. Alors, je vais les mettre de côté pour
l'instant. Il y a seize autres projets qui étaient, en 1976, à un
stade avancé de préparation, je pense. Il y en avait d'ailleurs
deux en phase de construction dès 1976, mais je dois avouer que de ce
côté-ci je n'ai pas nécessairement de date prévue
parce que les documents qui nous ont été transmis l'an dernier ne
comprennent pas de date prévue pour l'ouverture. De ce
côté-là, il va falloir peut-être être un peu
plus explicite. En premier lieu, donc, en phase de
construction, le Centre d'accueil de Gatineau. Est-ce que c'est
terminé?
M. Lazure: Ce doit l'être ce mois-ci, juin 1978,
effectivement.
M. Forget: Et quand prévoit-on le début du
fonctionnement?
M. Lazure: D'ici la fin de l'année civile, cela devrait
fonctionner au maximum.
M. Forget: Au maximum, à 100%.
M. Lazure: Oui, il s'agit d'un centre de 100 lits aussi.
M. Forget: C'est cela. Le centre d'accueil Ville-Marie, à
Duhamel.
M. Lazure: C'est aussi pour juin 1978 qu'on doit terminer la
construction, la date de livraison, selon l'expression de M. Gignac, qui sera
peut-être révisée l'an prochain. On doit en prendre
livraison en juin et probablement que comme pour l'autre ce sera occupé
au maximum d'ici décembre d'une façon graduelle.
M. Forget: II y avait une série de sept autres centres
d'accueil à différents stades de conception. Il y avait le centre
d'accueil Argenteuil, à Lachute. Où en est-on rendu?
M. Lazure: Le centre d'accueil Argenteuil est présentement
en construction. La livraison du bâtiment s'effectuerait en janvier
1979.
M. Forget: La capacité de celui-là est de combien,
déjà?
M. Lazure: 80, avec une possibilité de services de
160.
M. Forget: J'imagine que dans les crédits 1978/79 on ne
prévoit rien pour le fonctionnement de celui-là. Si cela prend
trois mois, on l'aura en janvier, donc on l'aura dans l'autre exercice.
M. Lazure: C'est cela.
M. Forget: Le centre d'accueil Champlain, à Brassard?
M. Lazure: Ce centre est actuellement en appel d'offres. L'appel
d'offres va ouvrir, je crois, cette semaine, ou la semaine prochaine, le 12
juin exactement. Suivant l'envergure de l'entrepreneur qui aura le contrat, on
pense pouvoir prendre possession du bâtiment en juillet 1979.
M. Forget: Qu'est-ce qui explique un tel délai? Est-ce que
c'est toujours le problème du remplissage de terrain ou quelque chose de
ce genre-là qui avait... Non, ce n'est pas là, c'est à un
autre endroit.
M. Lazure: Pour Brassard?
M. Forget: Est-ce qu'il y avait un problème de terrain
soit de trouver un site?
M. Lazure: II y a eu ce qu'on a appelé l'an dernier le
"déchromage" des projets. C'était l'opération
révision dans son ensemble pour essayer, surtout architecturalement
parlant, de réviser les projets avec un brin de modestie.
M. Forget: Je vois, mais l'appel d'offres n'est pas sorti pour
celui-là.
M. Lazure: Le 12 juin.
M. Forget: Alors, vous n'avez pas été en mesure de
tester si cela a porté fruit ou pas.
M. Lazure: On vous donnera d'autres résultats tout
à l'heure. Ce qui porte à croire, oui...
M. Forget: II y en a pour lesquels cela a porté fruit. Le
centre d'accueil de Sutton...
M. Lazure: À Sutton, c'est en construction et le
bâtiment devrait être livré en octobre 1978.
M. Forget: Le début de fonctionnement, c'est en 1979 ou
1980? Décembre 1978, mais pas à 100%, j'imagine.
M. Lazure: ... de décembre 1978 à avril 1979. M.
Forget: Le Centre d'accueil de Longueuil.
M. Lazure: Quant au Centre d'accueil de Longueuil, la conception
a été refusée par le ministère et par la
Société d'habitation du Québec. Je crois que, l'an
dernier, à pareille date, le projet était en révision. On
a fait des efforts en collaboration avec la corporation et les professionnels
de la corporation. On peut en passer deux qui ont suscité exactement le
même problème, il s'agit de la résidence Villeray. Ces deux
projets ont été travaillés avec les professionnels pour
essayer... Mais, lorsque votre conception architecturale est biaisée au
départ, c'est difficile de ramener le projet à des proportions
plus modestes.
Ce qui a été entrepris avec la corporation, après
de longues hésitations, a été la réutilisation du
plan du centre d'accueil Gatineau, qui est pratiquement terminé, on en
termine la construction en juin cette année. C'est peut-être une
procédure nouvelle qui a été tentée au
ministère pour essayer d'accélérer certains projets, dont
Longueuil et la résidence Villeray. Ces deux projets ont
été repris en réutilisant le même plan, soit celui
du centre d'accueil Gatineau.
Le retard est dû principalement au fait que l'expérience
étant nouvelle. Il était question de l'achat au complet de plans
et devis, suivant le nouvel arrêté en conseil 2270, qui
régit tous les honoraires des professionnels. On a un cas semblable, qui
était notre cas maître, l'achat des pians du
haut Richelieu pour la reproduction du centre hospitalier
Pierre-Boucher. Il y a eu un contentieux autour du problème d'achat de
plans, de la responsabilité civile, etc. Ces discussions ont
été portées à l'attention du ministère de la
Justice et des différents contentieux des ordres professionnels,
toujours avec le centre Pierre-Boucher, mais on avait le même
problème avec Longueuil et Villeray.
Finalement, les gens se sont entendus pour interpréter
l'arrêté en conseil 2270 et les professionnels qui ont
conçu les plans originaux du centre d'accueil Gatineau ont consenti, il
y a à peu près trois semaines, à vendre leurs plans sans
qu'ils soient nécessairement réemployés par les
corporations.
M. Forget: Quel est, en termes de pourcentage, les honoraires
qu'ils gagneraient normalement pour le prix de vente de leurs plans?
M. Lazure: Pour l'achat des plans, on paie 20% des honoraires
payés dans le temps pour les plans originaux.
M. Forget: 20% des honoraires. Et comment se règle la
question de la responsabilité professionnelle?
M. Lazure: Les contrats faits par les Affaires sociales... la
sémantique est organisée de telle façon que l'on
dégage de toute responsabilité civile, suivant le Code civil, les
professionnels qui ont conçu originellement le projet, ce qui nous donne
entière liberté. Pour faire adapter le projet à un autre
terrain et à des conditions différentes, cela prend
nécessairement des modifications de la conception. On peut se permettre
d'engager d'autres professionnels qui doivent endosser l'entière
responsabilité des nouveaux plans.
M. Forget: Et à eux, combien verse-t-on d'honoraires?
M. Lazure: Pour les corrections, on leur verse le taux horaire
prévu à l'arrêté en conseil 2270 et ensuite,
l'équivalent de 30% des honoraires payés, comme si c'était
un nouveau projet, et ceci, au titre de la surveillance.
M. Forget: Surveillance et responsabilité?
M. Lazure: C'est cela. Pour vous donner une idée, à
Villeray et à Longueuil, on va économiser environ $36ô 000
en procédant de cette façon; il y a économie d'honoraires
professionnels et économie dans le temps, à cause de l'indexation
des projets.
M. Forget: Quoique l'économie dans le temps ne s'est pas
réalisée cette fois, parce que vous avez dû élaborer
un nouveau type de contrat?
M. Lazure: Oui, c'est tout à fait nouveau. Mais dans
l'ensemble, on pourra parler de la réutilisa- tion de d'autres tout
à l'heure. Cette opération de réutilisation des plans
totalise, pour tout le ministère, avec les projets qu'on va mettre en
marche, une économie d'au-dessus de $4 millions, soit $4 200 000 en
honoraires...
M. Forget: Pour l'ensemble des projets. M. Lazure: C'est
cela.
M. Forget: Cela comprend les centres hospitaliers?
M. Lazure: Cela comprend un centre hospitalier au Richelieu.
M. Forget: C'est là qu'est le gros de
l'économie?
M. Lazure: C'est cela. $2 600 000. M. Forget: Montarville,
à Saint-Bruno.
M. Lazure: C'est en construction. La livraison est prévue
pour janvier 1979.
M. Forget: Et prévue au budget de 1978/79?
M. Lazure: II y a une tranche minime du budget qui est
prévue pour le mois de mars.
M. Forget: Oui. Acton Vale.
M. Lazure: La construction est commencée depuis environ un
mois et demi et la livraison devrait se faire en mars 1979.
M. Forget: Rouville, à Marieville.
M. Lazure: C'est en construction aussi. La date de livraison est
en février 1979. Même si le projet est de petite envergure, le
fait que c'est un réaménagement, cela prend nécessairement
plus de temps.
M. Forget: Bon. De ce côté-là, si je
comprends bien, tous les projets sont en réalisation, mais aucun, sauf
celui de Sutton, ne sera prêt avant octobre 1978?
M. Lazure: Oui, c'est cela.
M. Forget: II y a une autre série de trois centres
d'accueil qu'on qualifiait de phases de conception, mais révisées
techniquement pour considérations économiques. La
résidence Jean-Talon, en premier lieu.
M. Lazure: La résidence Jean-Talon, révision pour
prévisions économiques, a rapporté $570 000 par rapport
aux estimations des professionnels indexées en date d'une ouverture
possible de construction dès cette année.
Le problème qu'il y a eu à ce niveau est que l'an dernier,
à pareille date, on était à réviser le
projet, globalement, puisque le projet, si je me souviens bien,
dépassait largement l'enveloppe budgétaire qui avait
été allouée en 1975. Il y a eu une option nouvelle, suite
à une visite du ministre au centre hospitalier Jean Talon: la
possibilité de réaménager la cuisine de l'hôpital
pour augmenter sa capacité et éviter un dédoublement des
services alimentaires.
Cela a pris un certain temps avant d'être accepté par le
centre hospitalier et, finalement, à l'automne, les parties se sont
entendues. On a eu des problèmes avec les professionnels qui ont
essayé de faire un peu de trouble parce que, selon eux, on
révisait le projet énormément à la baisse.
Finalement, en février 1978, les professionnels ont signé leur
contrat. On a fait pression sur les gens et les gens ont bien répondu,
au niveau des professionnels et de l'hôpital aussi. On en est
actuellement aux plans et devis et on devrait aller en appels d'offres en
novembre 1978.
On considère que même si le projet a retardé
énormément, il y a eu quand même réalisation
d'économie, puisque le projet initial présenté par les
professionnels et vendu aux autorités dépassait largement le
programme.
M. Forget: Le centre d'accueil de Lanoraie.
M. Lazure: À Lanoraie, on réutilise les plans du
centre d'accueil Sutton. Encore là il y a un problème de
contentieux, parce qu'on réutilise des plans. Le centre d'accueil a
très bien accepté, cet automne, la réutilisation du plan
de Sutton, sauf que nous étions bloqués au niveau de l'achat des
plans. C'est maintenant finalisé; on croit pouvoir aller en appels
d'offres en octobre 1978.
M. Forget: Est-ce que ce n'est pas un peu paradoxal de
réutiliser les plans dans ce cas, puisqu'il s'agit, si ma mémoire
est fidèle, d'un pavillon nouveau, mais annexé à un
établissement existant, alors que dans le cas de Sutton, c'est un
établissement entièrement nouveau?
M. Lazure: Des études avaient été faites,
donnant trois options possibles, comparant la construction neuve d'un
bâtiment, le réaménagement intérieur des
bâtiments existants, les deux parties, une date des années 1800 et
l'autre d'il y a environ 70 ans, ou la démolition de la vieille partie
et l'annexion d'un agrandissement. Nécessairement, la plus
économique, dans l'immédiat, était la démolition de
la vieille partie et l'agrandissement, sauf que la différence
était tellement minime qu'on était beaucoup mieux... On
était en mesure de démolir pour $25 000 les bâtiments et de
construire à nouveau, d'autant plus que le nouveau code du
bâtiment québécois a des exigences... (20 h 45)
M. Forget: Vous voulez dire démolir
complètement.
M. Lazure: ... de démolir complètement. La
différence était très minime. En plus, avec toutes les
exigences du ministère du Travail, on restait quand même, non pas
dans un ghetto... je ne sais pas si vous y êtes déjà
allés, mais c'est effrayant comme centre d'accueil, c'est assez
abominable. Cette proposition permettait, encore une fois, d'économiser
et que les gens aient leur centre d'accueil plus tôt.
M. Forget: Est-ce que ce n'est pas là que se pose le
problème de la préservation des monuments historiques?
M. Lazure: Ce n'est pas un monument historique, le
problème n'est pas tellement là; c'est un problème de
conservation de la vieille partie de la maison, mais c'est essentiellement pour
les bénéfices de certains groupes de la population qui aimeraient
s'en servir pour des services communautaires. Les fonctionnaires du
ministère ont été sur place, ont discuté avec tous
ces gens et on a même envisagé la possibilité d'autres
terrains. La proposition est actuellement à la direction
générale de l'équipement et sera présentée,
après la commission parlementaire, au sous-ministre et au ministre. Il y
a même des propositions de choix de terrain pour permettre,
éventuellement, si la population le veut, de garder le vieux
bâtiment.
M. Forget: Si je comprends bien, avec tout cela, on est encore
loin d'une ouverture.
M. Lazure: Je pense qu'il est question d'un mois, pour que tout
soit régularisé.
M. Forget: Pour qu'une décision soit prise.
M. Lazure: C'est cela. Une fois que les gens ont accepté
de réutiliser un centre d'accueil existant, cela peut aller... La
construction va sûrement débuter cet automne.
M. Forget: Je vous souhaite bonne chance. M. Lazure:
Merci.
M. Forget: Le centre d'accueil de la Petite Nation?
M. Lazure: Centre d'accueil de la Petite Nat-tion, c'était
une opération révision l'an dernier, cela a rapporté une
économie de $320 000. J'ai d'ailleurs eu l'occasion de le visiter, il y
a deux semaines environ; on prévoit que l'occupation pourra commencer en
février 1979. Effectivement, les travaux vont bon train et les gens sur
place se disaient fort satisfaits; en dépit de l'opération
réduction de certains coûts, il semble qu'ils pourront
réaliser l'essentiel de ce qu'ils voulaient réaliser.
M. Forget: En quoi consiste la diminution de coûts, parce
qu'il s'agissait de l'aménagement d'une ancienne école.
C'était le coût de plomberie qui était élevé.
A-t-on sacrifié les salles de bain ou...
M. Lazure: Non, essentiellement, quand il s'agit de
rénover un endroit, comme Jean-Talon,
l'ancienne résidence des infirmières, dans cette
opération, qui a été appelée opération
modestie par le personnel au ministère, il s'agit de préserver le
plus possible les structures, les divisions telles qu'elles existent; autrement
dit, d'accommoder le programme des services, dans la mesure du possible, aux
structures déjà existantes et non pas de tout démolir, de
tout raser les divisions et de repartir à zéro pour, au fond,
multiplier les dépenses.
En fait, c'est l'adaptation, lorsqu'il arrive un bâtiment
existant, d'un programme à la bâtisse et non l'inverse, ce qui,
architecturalement parlant, se traduit par des centaines de milliers de dollars
d'économie. Au niveau des services de confort, de ventilation, de
chauffage, il n'y a rien qui est épargné pour le
bénficiaire.
M. Forget: Les mêmes aménagements au point de vue de
l'équipement sanitaire sont prévus et la capacité est la
même.
M. Lazure: Disons qu'on est peut-être un peu moins
généreux au point de vue des équipements sanitaires. Pour
vous donner une idée, dans les constructions nouvelles, on a une
toilette par deux personnes, un bain par huit personnes, ce sont les normes qui
sont déjà établies. Si les coûts sont très
élevés pour le réaménagement des équipements
sanitaires dans des bâtiments existants, on ne va jamais au-delà
d'un bain par dix personnes au lieu d'un bain par huit personnes.
Habituellement, on essaie de s'en tenir à la norme, mais c'est toujours
en accord avec les gens de la place.
M. Forget: Enfin, ceux qui sont là.
M. Lazure: Je veux dire les corporations.
M. Forget: Oui, d'accord.
M. Lazure: C'est quand même un interlocuteur valable.
M. Forget: Ce ne sont pas eux qui vont prendre leur bain tous les
dix jours, enfin... Ce sont les gens de la place, dans un certain sens.
Il y a une autre série qui est décrite comme en phase de
conception, mais arrêtée temporairement afin de procéder
à la recherche de bâtiments existants permettant la conception de
projets plus économiques. Il y a une série de neuf centres
d'accueil prévus dès 1976 qui tombent dans cette
catégorie.
Le premier, c'est Cap-aux-Meules, aux Îles-de-la-Madeleine.
M. Lazure: À Cap-aux-Meules, effectivement, il y a eu
plusieurs recherches de bâtiments, mais c'était impossible de les
réutiliser convenablement, d'une façon bien rationnelle. Donc, le
choix a été porté sur une construction nouvelle.
M. Forget: Donc, on revient à la situation originale.
M. Lazure: C'est ça, sauf qu'on envisage peut-être
de tenter une nouvelle expérience avec la fabrication
légère, compte tenu de l'éloignement et du coût
très élevé des matériaux et de la main-d'oeuvre
rendus sur place.
M. Forget: C'est un euphémisme pour dire quoi, la
fabrication légère?
M. Lazure: La fabrication légère, c'est de la
préfabrication, avec les mêmes standards de qualité, on
utilise le bois et on aménage sur un étage.
M. Forget: Bon! Quelle économie espère-t-on faire
de cette façon? Est-ce qu'on a calculé combien il en
coûterait de plus pour l'entretien?
M. Lazure: Au niveau des bâtiments de bois, ça
coûte nécessairement moins cher qu'en béton, sauf que dans
des cas comme celui des Îles-de-la-Madeleine, il faut donner une
idée. Les projets faits, par exemple, à Gaspé
coûtent, en moyenne, 19% plus cher que ceux faits à Québec
ou à Montréal. Aux Îles-de-la-Madeleine, c'est un tout
autre ordre de grandeur, et c'est très difficile, actuellement,
d'évaluer le projet dans ce sens. Les expériences que l'on a aux
Affaires sociales, c'est, par exemple, que, lorsqu'on parlera des CLSC, on a
maintenant la préfabrication légère pour les CLSC. On a
terminé un CLSC de ce type. Actuellement, je pense qu'au lieu d'avoir...
L'ossature peut être de bois, sauf que les recouvrements, l'enveloppe
peuvent être un parement de brique, de métal, ce qui, à ce
moment-là, n'atteint pas le bois qui est le matériau plus
fragile.
M. Forget: Oui. On reviendra sur la question des coûts tout
à l'heure, si vous permettez. Le prochain, c'est Baie-Saint-Paul.
M. Lazure: Baie-Saint-Paul, c'est un projet qui était, au
début, une construction nouvelle. Il y a un bâtiment qui a
été porté à notre connaissance; il y a une
expertise qui a été effectuée et nous sommes
présentement à l'étape du choix des professionnels, par
appel d'offres publiques, qui va paraître dès le début de
la semaine prochaine, et le projet se situe environ à $1 500 000 avec
l'indexation et le paiement des honoraires de l'ancien projet, du projet
abandonné, pour totaliser, disons, $1 700 000, comme coût global
du projet et avec l'avantage de réutiliser une vieille école sise
sur les terrains avoisinant l'église de Baie-Saint-Paul.
M. Forget: Dans ce cas-là, il faudra faire retour du
terrain qui avait été donné pour la construction du centre
d'accueil. J'imagine que ça, c'est déjà fait? Il y a un
terrain qui avait été donné à la corporation.
J'imagine qu'elle en a fait retour.
M. Lazure: Les négociations sont en cours avec la
municipalité pour reprendre tout ça. Ce n'est pas
réglé, mais c'est en voie de règlement.
M. Forget: Vous avez des estimations fermes qu'il en
coûterait $1 500 000 pour réaménager cette école,
par opposition à $1 700 000 pour une construction neuve?
M. Lazure: Comme vous le disiez tout à l'heure, on peut
peut-être se réserver un moment, un peu plus tard, pour parler des
coûts...
M. Forget: D'accord, parfait!
M. Lazure: ... on va vous établir de quelle
façon...
M. Forget: Excellent!
Le centre d'accueil Orléans, à Beauport.
M. Lazure: La aussi il y avait recherche d'un édifice
déjà existant dans le but d'économiser. Peut-être
pourriez-vous donner les détails sur cet édifice?
C'est un édifice qui est sis en arrière de l'église
de Giffard où il y a une très belle vue sur le fleuve
Saint-Laurent. C'est quelque chose d'assez bien et on croit pouvoir
réaménager d'une façon très mineure le
bâtiment pour y loger 125 lits. Le projet devrait se situer actuellement,
selon des estimations assez fermes, à $2 600 000, au lieu d'une
construction nouvelle qui aurait facilement été au-delà de
$3 500 000.
M. Forget: Le centre d'accueil Colombo.
M. Lazure: Le Centre d'accueil Colombo avait été
reporté à la programmation ultérieure. Je ne me souviens
pas exactement des motifs.
En fait, je crois que c'est une question de corporation. Il y avait une
dissension à l'intérieur du conseil d'administration.
Actuellement le ministère discute de la possibilité de reformer
un nouveau conseil d'administration.
M. Forget: Des dissensions de quelle genre? On n'était
plus d'accord pour la construction d'un centre d'accueil?
M. Lazure: À tout événement, les
détails m'échappent, mais je sais qu'on l'a retenu pour la
programmation 1978/79.
M. Forget: II n'y a pas d'autres raisons que cela.
M. Lazure: C'était une des raisons. Le projet glisse vers
une prochaine programmation.
M. Forget: Je sais qu'il glisse. J'hésite à
soulever des incidents regrettables, mais comme il en a déjà
été question en public, étant donné qu'on est un
peu évasif sur ce projet... On se souvient que ce centre d'accueil
représentait, dans le fond, une réponse à une demande de
la communauté italienne de Montréal, qui est fort nombreuse dans
le nord-est de Montréal. Cette corporation avait eu des
difficultés considérables à trouver un terrain pour des
motifs qui n'ont jamais été extrêmement clairs. Une demande
avait été formulée auprès de la corporation de
l'hôpital Maisonneuve-Rosemont. Ce qu'il m'est apparu des tractations qui
sont survenues à ce moment-là, c'est que la corporation de
l'hôpital Rosemont avait des objections à ce qu'un hôpital
identifié à la communauté italienne soit situé sur
un terrain adjacent à l'hôpital. Il y avait des connotations,
disons-le franchement, racistes assez claires dans toute cette question et cela
a contribué pour beaucoup à retarder ce projet. Je pense que
finalement, la question du terrain a été résolue d'une
façon ou d'une autre. Je ne me souviens pas exactement si c'était
sur un autre terrain ou sur le même, je pense que c'était sur un
autre terrain. On avait trouvé, en dernière analyse, un terrain
encore plus propice, étant donné l'implantation de la
communauté italienne à Montréal. Cependant, il y a tout un
grenouillage autour de ce projet. Le fait qu'il soit bloqué dans le
moment m'incite à insister et à poser des questions quant au
motif d'une remise aux calendes grecques de ce projet.
M. Lazure: Non, M. le Président, il n'est pas remis aux
calendes grecques, je le répète encore une fois.
M. Forget: Mais il glisse, pour employer votre expression.
M. Lazure: Non. C'est l'expression de mon collègue. Il est
placé dans la programmation pour 1978/79.
M. Forget: Mais pourquoi, précisément?
M. Lazure: Écoutez, je ne peux pas vous donner plus de
détails parce que je n'en possède pas. J'irai aux renseignements
de façon plus précise. Mais, effectivement, je me souviens
qu'à l'époque, comme vient de l'indiquer M. Gignac, il y a eu une
certaine dissension, un certain flottement à l'intérieur du
conseil d'administration. On a jugé bon dans l'état des choses,
à ce moment-là, de le retarder à 1978/79. Mais il va
apparaître dans la programmation 1978/79. (21 heures)
M. Forget: Je ne peux pas m'étonner qu'il y ait des
dissensions à première vue. Sans connaître la nature de ces
dissensions quant à une corporation qui cherche à
réaliser, une communauté qui est là quand même et
qui a des besoins autant qu'une autre, un projet de cette nature et qui voit
son projet frustré par toutes sortes d'interventions, peut finalement se
poser des questions sur sa raison d'être. J'inviterais le ministre, dans
sa recherche des raisons qui ont pu motiver ces retards successifs, à
fouiller passablement loin, parce que c'est un dossier qui n'est pas clair. Il
y a eu des interventions, que je ne préciserai pas à ce
moment-ci, de la part même des membres du gouvernement actuel dans cette
question, à cette époque, à l'époque dont je m'en
occupais, qui me laissent assez songeur. Je pense qu'il faudrait que le
ministre y voie. Je ne l'accuse de rien là-dedans, de toute
façon, je pense bien qu'il est de bonne
foi, mais je crois qu'il y a énormément de gens qui se
mettent le doigt dans cette tarte.
M. Lazure: M. le Président, si je comprends bien le
député de Saint-Laurent, il s'agit d'un projet qui a connu des
difficultés même à l'époque où le
député de Saint-Laurent était ministre.
M. Forget: C'est cela.
M. Lazure: Moi aussi, j'ai constaté qu'il y avait des
difficultés. Pour le moment, je ne peux pas vous en donner plus de
détails, mais, quant à moi, cette histoire de résistance
pour des motifs racistes ne tient pas du tout et, encore une fois, j'ai eu
l'occasion de rencontrer les représentants de la communauté
italienne il y a quelques mois et je leur ai dit que c'était au
programme de 1978/79.
M. Forget: Alors, nous y reviendrons probablement d'une
façon ou d'une autre. Le centre d'accueil LaSalle?
M. Lazure: II y a eu un changement de capacité, si je
comprends bien, M. Gignac? Pour-riez-vous l'expliquer?
Le projet original était conçu pour une capacité
immédiate de 100 avec possibilité d'augmentation de 200
additionnels, soit une capacité globale de service de 300, et
immédiatement de 100. Une révision a été faite au
niveau de la planification et des besoins à combler et il a
été décidé qu'on pourrait procéder
immédiatement à un projet maximal de 200, mais
immédiatement. Actuellement, nous sommes à voir les
possibilités de réutiliser les mêmes plans, ce qui va
effectivement être possible, en réduisant certaines superficies
avec des professionnels qui seront...
M. Forget: Les mêmes plans que quoi?
M. Lazure: Au stage des esquisses où en était rendu
le projet, 100 lits, 300. On va réutiliser les mêmes...
M. Forget: En éliminant certains espaces.
M. Lazure: C'est cela tout simplement.
J'ajouterai, M. le Président, que cela découle en bonne
partie d'une orientation qui veut que les centres d'au-delà de 200 lits,
les grandes métropoles et les grandes villes bien denses, devraient
être extrêmement rares. J'ai eu l'occasion de visiter, il y a
plusieurs mois, un centre d'au-delà de 300 lits et on constate dans ces
centres pour personnes âgées que cela pose
énormément de problèmes et c'est difficile de créer
un climat d'intimité dans un centre aussi considérable. En
passant, on a eu récemment les résultats d'une analyse de
rentabilité, si je peux dire, quant au nombre optimum de places pour un
centre d'accueil et cela se situe autour de 100. À l'exception de
Montréal, je pense bien que, dans la très vaste majorité
des cas nous ne dépasserons pas 100 et, quand nous dépasserons
100, ce sera entre 100 et 200 et non pas 300 lits.
M. Forget: J'imagine que les 100 autres lits sont prévus
pour ailleurs?
M. Lazure: Oui.
M. Forget: Est-ce qu'il y a une addition nette? Est-ce qu'il y a
un autre centre d'accueil qui est prévu, qui s'ajoute à cette
liste-là?
M. Lazure: Pas sur cette liste-ci, sur la programmation
1978/1979.
M. Forget: Résidence Villeray.
M. Lazure: On a donné les mêmes explications tout
à l'heure à propos du centre d'accueil Longueuil.
M. Forget: Je vois. Alors ce sont les mêmes délais
également. On vient de négocier pendant un certain nombre de
mois.
M. Lazure: En septembre 1978, on devrait... Pour l'appel
d'offres? Pour l'appel d'offres.
M. Forget: D'accord. Centre d'accueil Saint-Benoît.
M. Lazure: Saint-Benoît, c'est en construction et le
bâtiment devrait être livré en juin 1979.
M. Forget: Centre d'accueil Dorion.
M. Lazure: Centre d'accueil Dorion. Ce projet a été
arrêté, à un moment donné, l'an dernier, et on a
étudié la possibilité de faire deux centres d'accueil de
90 places, au lieu d'en faire un, concentré à Dorion, de 180
placés. Même, le projet original était prévu en deux
phases: une phase pour fournir des services pour 180 places avec occupation
immédiate de 90 lits et on a regardé la possiblité de
diviser le projet en deux centres d'accueil de 90 places, en essayant de
récupérer une fois de plus les plans que nous avions en main et
de voir en deux endroits différents, dans le même contexte.
M. Forget: C'est positif tout ça ou si c'est encore
à l'étude?
M. Lazure: Les études sont terminées, il s'agit de
terminer ça avec les corporations.
M. Forget: J'imagine que les coûts sont majorés, la
construction de deux centres d'accueil de 90 places au lieu d'un de 180
places.
M. Lazure: C'est qu'en essayant, en ce temps-ci, d'aller en
soumission dans le courant de l'automne ou au début de l'hiver, c'est
très propice pour avoir des prix assurément en dessous des normes
actuellement employées.
M. Forget: Je comprends que c'est une bonne période quand
il n'y a pas beaucoup de construc-
tion, mais c'est une bonne période pour n'importe quel genre de
projet.
M. Lazure: Mais je veux dire, le coût...
M. Forget: De toute façon, quelle que soit la
période, vous avez quand même deux cuisines, deux infirmeries,
deux bureaux d'administrateurs...
M. Lazure: Oui, d'accord.
M. Forget: ... deux foyers, deux aires de réception, etc.,
tout est multiplié par deux.
M. Lazure: Je pourrais vous donner le coût exact, je
pourrais vous en parler...
Cela touche un peu ce que je vous disais tantôt. Surtout dans des
petites villes comme Dorion, il nous a paru qu'un centre d'accueil de 180
places était un peu trop monstrueux et, même si la
différece de prix est relativement importante, il nous paraît que,
pour la qualité de vie des personnes âgées qui devront
vivre plusieurs années dans une résidence comme celle-là,
il faut quand même absorber ce coût additionnel. En somme, c'est en
rapport avec les besoins de la clientèle et les besoins de la
clientèle sont mieux satisfaits dans un centre d'accueil de moins de 100
lits que dans un centre d'accueil de 200 lits.
M. Forget: Je veux bien, mais c'est une question
d'appréciation. Quel est l'ordre d'augmentation des coûts pour 180
lits réalisés en deux projets plutôt qu'en un seul?
M. Lazure: On va le calculer et on va vous le donner.
Votre expertise instant.
M. Forget: On pourrait passer au prochain, en attendant, quitte
à y revenir. Cowansville, qui est d'ailleurs le dernier de cette
liste.
M. Lazure: À Cowansville, c'est en construction, le
bâtiment devrait être livré en juin 1979.
M. Forget: Si je comprends bien, quand on regarde ces neuf
projets arrêtés temporairement afin de procéder à la
recherche de bâtiments existants permettant la conception de projets plus
économiques, il n'y en a qu'un seul pour lequel on a trouvé un
bâtiment existant, qui est celui de Baie-Saint-Paul...
M. Lazure: Orléans.
M. Forget: À Orléans, ah oui. Il y en a deux sur
neuf, où on a trouvé des bâtiments existants. Est-ce que,
dans le cas de ces deux projets, on est en face d'estimations de
l'économie possible ou si on est en face de chiffres fermes?
M. Lazure: Ce sont des estimations basées sur des
ouvertures de soumissions. On donnait l'exemple du centre d'accueil CLSC Petite
Nation. Lorsqu'on fait de l'estimation à l'intérieur d'un
bâtiment existant, on essaie de diviser le tout en
réaménagement mineurs, moyens et majeurs. On a fait
l'opération pour des ouvertures de soumissions qui ont été
effectuées dans le cas de l'hôpital Laval, dans le cas de
l'hôpital Baie-Comeau, dans le cas du CLSC CA Petite Nation, et ces
coûts sont vérifiables. On attribue des pourcentages. Par exemple,
on sait que la structure équivaut à environ 20% du coût
global d'un bâtiment. Lorsque vous ne touchez pas à la structure,
vous éliminez le 20%. Et la partie mécanique, la partie
architecturale, on lui attribue des pourcentages, on majore ces pourcentages
évalués sur place. On peut dire que si on doit toucher à
50% de l'architecture, on majore toujours cela d'un autre 50% pour tenir compte
de la démolition et on leur donne les coûts que l'on a
observés par l'analyse de soumissions ouvertes, dans des projets
semblables. C'est de cette façon qu'ont été
calculés les projets de Baie Saint-Paul et d'Orléans, et c'est
pour cela qu'on croit à ces estimations.
M. Forget: Vous êtes certains d'avoir les bons
chiffres?
M. Lazure: Oui. Mais on va attendre d'ouvrir les soumissions.
M. Forget: Vous avez des facteurs de sécurité tels
que vous ne vous attendez à aucune surprise au niveau de la
rénovation, du système électrique, etc., le genre de
problème sur lequel on bute presque toujours dans le cas des
rénovations? Vous en avez tenu compte?
M. Lazure: On en a tenu compte, surtout en mécanique,
ventilation, plomberie, électricité. Ce sont toujours des
surprises qu'on peut avoir. Dans certains projets, on a eu des surprises et
maintenant, on se donne des facteurs de pondération dans nos
évaluations. Et on croit pouvoir s'en sortir pour ces coûts.
M. Forget: Tout ceci suppose malgré tout un retard de
l'ordre d'un an dans neuf projets. Dans le fond, cumulativement, c'est
l'équivalent de neuf ans de retard pour un projet. C'est
l'équivalent de neuf centres d'accueil, pendant un an, qui ne sont pas
disponibles à la population, pour une économie maximale de $1
million, c'est-à-dire une moyenne d'à peu près $100 000
d'économie par centre d'accueil.
Considérant la pression des besoins sur les ressources existantes
et considérant le fait que quand un édifice est disponible, cela
prend trois mois pour le mettre en fonctionnement, ce qui est un
phénomène vis-à-vis duquel on pourrait tenir le même
raisonnement, est-ce qu'un retard moyen d'un an pour épargner $100 000
sur un centre d'accueil, en rétrospective, est une décision
justifiable?
M. Lazure: Je pense qu'il faudrait faire des calculs plus
précis pour confirmer qu'il s'agissait bien d'un an en moyenne. Notre
impression c'est
que c'est quand même un peu moins. À tout
événement, il fallait faire la recherche et la première
fois que la recherche a été effectuée, destinée
à être plus longue, c'est une pratique qui n'était pas
courante. Nous avons jugé opportun d'en faire une politique, du moins
pour l'expérimentation. Il y a aussi le fait que cette expertise qui a
été acquise au cours des recherches, par le personnel du
ministère, est accumulée maintenant et il est évident que
dans l'avenir, pour les années subséquentes, cette recherche et
cette évaluation de tel ou tel bâtiment existant seront beaucoup
moins longs que cela ne l'a été la première
année.
M. Forget: M. le ministre, je me permets d'en douter, parce qu'il
y a deux ans ou deux ans et demi, le ministère de l'Éducation, le
ministère des Affaires sociales et le ministère des Travaux
publics avaient fait exactement la même opération et en
étaient venus sensiblement aux mêmes conclusions. Ce n'est pas la
première fois que l'exercice se fait. Il y a eu d'autres études
du genre sur la possibilité d'utiliser des couvents, des
presbytères, enfin, tout ce qu'on peut imaginer qui est en surplus dans
le Québec d'aujourd'hui. La conclusion a presque toujours
été que la plupart de ces structures ne sont pas utilisables sans
des dépenses exorbitantes. (21 h 15)
M. Lazure: Tout dépend, évidemment, des normes
qu'on suit au moment des travaux de rénovation. Tantôt M. Gignac a
fait allusion à un changement de normes qui étaient un peu plus
modestes tout en procurant le même confort.
Pour donner une idée de la pertinence de la décision qui
avait été prise à ce moment-là, soit de retarder
certains projets, je pense que seulement pour compléter... En fait, ces
projets n'ont pas retardé d'un an. Même s'ils avaient
retardé d'un an j'ai la liste ici on a
épargné $2 500 000, grosso modo.
M. Forget: Les projets que vous venez
d'énumérer.
M. Lazure: Je peux donner la liste: CLSC Petite Nation...
M. Forget: Si vous voulez, on va...
M. Lazure: D'accord, il y en a pour $2 500 000.
M. Forget: On ne fera pas tout l'inventaire du ministère,
on va s'en tenir, programme par programme.
M. Lazure: Le CLSC, c'est une combinaison avec le CA Petite
Nation. Le même bâtiment combine les deux.
C'est seulement ceux qu'on a passés tout à l'heure. On
parle d'Orléans, Baie-Saint-Paul, Jean-Talon, Villeray, Lanoraie,
Longueuil et Petite-Nation. Avec seulement ceux-là, on est capable de
prouver qu'on a épargné $2 500 000. Actuellement, les
données de la construction font état d'une augmentation du
coût de construction de 6% par année. Donc, pour dire que c'est
l'équivalent... les montants épargnés, on ne les
épargne pas en raison de l'indexation, cela voudrait dire que $2 500 000
égaleraient 6%. Cela veut dire qu'il faudrait avoir retardé pour
$40 millions de projets pendant un an pour avoir l'équivalent de $2 500
000. On n'a pas retardé pour $40 millions de projets, mais on a
épargné quand même $2 500 000.
M. Forget: Sauf qu'il y a des éléments de
qualité de vie. Le ministre faisait allusion tout à l'heure
à un coût additionnel pour de plus petites unités. Il
disait: Peu importe si cela coûte plus cher, dans ce cas-là cela
contribue à la qualité de la vie. C'est possible. De toute
façon, c'est un jugement essentiellement subjectif. La qualité de
la vie ne se mesure pas autrement que par l'opinion qu'on en a. C'est possible
que cela contribue à la qualité de la vie.
Par ailleurs, lorsqu'on diminue, par exemple, les standards pour les
équipements sanitaires, on peut aussi, subjectivement, juger que cela
diminue la qualité de la vie. Pourtant, là, on trouve que
l'économie en vaut la peine. Lorsqu'on aménage un vieil
édifice qui est toujours plus ou moins adéquat aux besoins et
qu'on fait un certain nombre de sacrifices sur l'agencement des pièces,
sur, par exemple, la distance que doivent parcourir les chariots contenant
l'alimentation je pense, en particulier, au cas de la résidence
Jean-Talon avec toutes les difficultés que cela peut causer sur
le service à la bonne température, le personnel additionnel qui
sera requis pour faire le transport... Ce sont des choses que vous allez
entendre une fois que ces établissements vont fonctionner, ne vous
faites pas d'illusions.
Là aussi il y a des éléments de qualité de
vie, ou même de dépenses, à proprement parler. Cela devient
beaucoup plus subjectif, à savoir si c'est un avantage ou si ce n'est
pas un avantage. Finalement, la leçon que je tire de tout cela, c'est
qu'il y a un seul résultat clair à ce
réaménagement: cela a pris plus de temps. Quand je dis un an,
c'est à peu près cela, parce que tous les autres c'est juin 1978
pour les livraisons ou fin 1978, octobre 1978 dans le cas de Sutton. Pour ceux
qu'on a remis à plus tard pour voir s'il n'y aurait pas d'autres
façons, on nous a donné les dates, très souvent, de juin
1979, dans deux cas, au moins; pour les autres, on n'a même pas
procédé aux appels d'offres. Cela va certainement être plus
tard que cela. Donc, il y a sûrement un an de perdu, pour une
économie de $2 500 000
Par ailleurs, certaines révisions entraînent des
dépenses additionnelles. Sur le plan financier, il y a certaines
économies, certaines dépenses additionnelles; tout ce qui est
clair, c'est que cela a pris un an de plus. Je pense que c'est la seule
conclusion absolument certaine qu'on peut tirer de cela.
Le Président (M. Laplante): M. le député de
Beauharnois.
M. Lavigne: J'aimerais, pendant que le député
de Saint-Laurent parle de cette façon, faire part d'une
expérience qui a été vécue à Beauharnois,
avec le foyer de Beauharnois qui est un foyer neuf. Il avait été
question de récupérer le vieux foyer de Beauharnois et on en a
déduit que le réaménagement du vieux foyer aurait
coûté trop cher, les fondations n'étant pas suffisamment
valables.
Finalement, on s'est aventuré dans la construction d'un foyer
neuf et il y a eu des délais de construction. Ce que je voudrais faire
remarquer au député de Saint-Laurent, c'est que ce n'est pas
parce qu'on s'embarque dans une construction neuve qu'on est à l'abri de
certaines difficultés qui peuvent quand même survenir. On a
vécu l'expérience je n'ai pas de chiffres précis
sur les retards qu'on a accusés dans la construction du Foyer de
Beauharnois, mais on a accusé des retards assez considérables
et on a eu aussi en cours de route des changements qui ont
été apportés ou suggérés par les
professionnels et qui ont obligé finalement l'entrepreneur à
bloquer des portes qui avaient été prévues à
certains endroits, à changer des calorifères électriques
pour des calorifères à eau chaude; le mobilier avait
été prévu pour entrer dans des chambres qui avaient des
calorifères électriques et, en mettant des calorifères
à eau chaude, cela prenait un peu lus d'espace. On a donc
été obligé d'encastrer des bureaux dans les
calorifères à eau chaude, ce qui fait que, finalement, cela a
été un peu le bordel si vous me permettez l'expression
même si c'était une construction neuve. J'ai
été attentif, lors des remarques que vous passiez sur la
récupération de vieilles bâtisses; bien sûr que cela
peut créer occasionnellement certains problèmes mais on n'est pas
nécessairement à l'abri de ces problèmes, même si on
s'aventure dans une construction neuve.
M. Forget: Le député a raison.
M. Lazure: On a dit tantôt que, pour le Pontiac Home, il y
a eu un retard de plusieurs mois, presque un an, et c'était une
construction entièrement nouvelle, mais, par suite de
complications...
M. Forget: Oui, mais là, c'était la faute du
professionnel qui avait voulu construire un projet beaucoup plus coûteux
que les standards du ministère ne l'exigeaient. Il reste que les
chiffres que nous avons devant nous sont quand même éloquents
à un point de vue, c'est qu'il y a des difficultés dans tous les
genres de constructions. Lorsqu'il s'agit de réaménagement de
constructions existantes, il s'agit de mentionner, pour ceux qui ont
vécu avec ces dossiers un certain temps, de résidence Jean-Talon,
dont on parlait avant qu'on ne parle d'aucun de ces quinze autres foyers. Ce
projet n'est pas réalisé, il s'agit d'un
réaménagement, ce sera probablement bientôt le
dixième anniversaire des pourparlers de ce projet. Je peux
également citer le foyer de Saint-Jean, cela a été une
histoire qui a certainement duré très longtemps. Il y a un
certain nombre d'autres expériences où cela dépasse tout
ce qu'on peut connaître dans de nouvelles constructions. Enfin, le
problème ne vient pas des difficultés qu'on peut connaître
et qui ne sont pas voulues, le problème vient de savoir s'il est
raisonnable de penser qu'on peut, en recherchant l'utilisation
d'édifices existants ou en faisant des modifications de ce genre, dans
des projets qui sont déjà lancés, économiser
suffisamment d'argent pour justifier les retards additionnels causés.
Cela ne m'apparaît pas évident, étant donné les
compromis qu'il faut faire sur la qualité de l'aménagement
éventuellement.
M. Lazure: Est-ce que vous permettez que je vous donne les
derniers chiffres pour...
M. Forget: Oui, j'allais justement vous demander, dans les cas de
90 à 180.
M. Lazure: Pour deux projets de 90 lits, cela coûte $4 800
000 et pour un projet de 180 lits, $4 560 000, donc une différence de
$250 000, ce qui équivaut à $1250 le lit.
M. Forget: De différence? M. Lazure: C'est cela
M. Forget: Dernière catégorie: Trois centres
d'accueil, révision de la planification. Centre d'accueil
Maïmonides?
M. Lazure: À Maïmonides, il y a eu une
révision, le besoin a été confirmé; on a
demandé il n'y a pas tellement de mois à la corporation de
confirmer son accord sur la commande établie. La corporation
hésite...
M. Forget: Sur la commande établie; que voulez-vous
dire?
M. Lazure: Une commande établie de 140 lits, sauf que le
problème à Maïmonides, c'est qu'on a construit sur
l'hôpital qui est déjà existant. Le problème est le
suivant. Le ministère a établi un programme en fonction de 140
lits, sur la même base que tous nos programmes, ce qui signifie la
construction d'un étage et demi. L'établissement veut avoir deux
étages complets. C'est là l'imbroglio; l'établissement
doit revenir auprès du ministre pour faire des pressions
prochainement.
M. Forget: Je vois, Est-ce qu'il y a une différence
considérable de coût entre un étage et demi et deux
étages?
M. Lazure: Je pense qu'on pourrait vous...
M. Forget: À supposer que le demi-étage ne reste
pas utilisé... Parce que j'imagine que ce sont les mêmes plans. Ce
sont des étages qui se reproduisent.
M. Lazure: II y a une bonne différence. Ce n'est
peut-être pas de l'ordre de $1 million, mais il y a une bonne
différence de coût qui justifie la position du ministère.
C'est surtout une question de principe; il y a des normes à respecter et
tous
les projets sont faits sur la même base, même les projets de
réaménagement et d'agrandissement.
M. Forget: Sur la base de la programmation, sauf...
M. Lazure: C'est sur notre programme... M. Forget: ...
ceux qui ont été modifiés. M. Lazure: ...
technique.
M. Forget: II y en a plusieurs qui ont été
modifiés.
M. Lazure: Ils ont été modifiés, mais
toujours au de ça des normes établies. Si, pour les mêmes
140 lits, on donne des espaces additionnels, on fausse les règles du jeu
et, à un moment donné, on aura des problèmes.
M. Forget: Oui, mais comme il y a eu d'autres lits qui ont
été supprimés ailleurs, est-ce que, selon le coût
par lit, il ne serait pas préférable de les réaliser dans
un contexte où, justement, on utilise un édifice,
l'infrastructure existante? Comme il y a 100 lits de moins... Je pense à
LaSalle ou Dieu sait quoi.
M. Lazure: On me dit que c'est $1 200 000 de plus pour
réaliser Maïmonides sur deux étages.
M. Forget: Alors, ce ce côté-là, il n'y a
rien de fait. On attend des décisions.
M. Lazure: Les décisions du ministère sont prises,
sauf que...
Notre décision de bâtir à un étage et demi et
140 lits est prise depuis un bout de temps. Il s'agit de la faire accepter par
l'institution.
M. Forget: Le centre d'accueil Mercier.
M. Lazure: Là aussi, il y a eu un changement de
capacité. Je pense, à l'origine, que le projet était
de...
De 200, et il y a eu un changement de capacité qui tendait vers
125, sauf qu'on veut récupérer, sur le terrain qu'on a à
l'esprit, avec la corporation, on veut réutiliser les plans et devis de
Father Dowd, pour 135, ce qui se traduit par une économie de $360 000,
en réutilisant les plans d'un centre d'accueil existant. Mais c'est un
centre d'accueil qui fonctionne, qui est en activité, et je pense qu'il
est assez bien construit.
M. Forget: Je vois. De ce côté-là, il y a un
terrain et la décision est prise d'utiliser ces plans-là, mais il
n'y a rien d'autre de fait.
M. Lazure: C'est encore le même problème de l'achat
des plans, mais tout ça a débloqué.
M. Forget: Est-ce qu'il y a un terrain, effectivement?
M. Lazure: Oui, c'est une ancienne école qu'il est
impossible de réaménager, une école de la commission
scolaire.
M. Forget: Le centre d'accueil Sainte-Anne.
M. Lazure: Celui-là...
On peut peut-être passer à l'autre en attendant. Je sais
qu'il y a eu un... La corporation est dissoute. C'est un problème de
corporation. Oui.
M. Forget: Mais les gens du quartier de Sainte-Anne, en
attendant? Ils sont reportés à plus tard?
M. Lazure: Actuellement, la programmation... Ils sont
reportés à 1978/1979.
M. Forget: Bon! Ce qui veut dire que, pour la programmation qui
était essentiellement la programmation de 1976, ce dont on discute dans
le moment, on est en face d'un certain nombre de projets qui vont se
réaliser, d'autres qui sont remis à plus tard, d'autres qui sont
révisés à la baisse et d'autres, finalement, qui se
réaliseront, mais en 1979 seulement. Est-ce qu'il y a, en plus de
ça, d'autres projets qui ont été amorcés? Si oui,
lesquels?
M. Lazure: II y a une programmation, M. le Président
j'y ai fait allusion à quelques reprises en 1978/1979, qui
est encore, malheureusement, aux dernières étapes des
approbations et on n'est pas en mesure, ce soir, de donner cette liste, parce
qu'il manque encore l'approbation du Conseil des ministres. La programmation a
été étudiée par le Conseil du trésor et les
recommandations sont favorables. Il nous reste à avoir l'étude et
la décision du Conseil des ministres. Cela doit se faire
incessamment.
M. Forget: Bon! Donc, il n'y a aucun autre dossier de formation
de corporations, d'acquisition de terrains ou quoi que ce soit ouvert au
ministère!
M. Lazure: C'est exact.
M. Forget: On en est à cette liste-là,
essentiellement, pour la deuxième ou la troisième année.
(21 h 30)
M. Lazure: Non, M. le Président, ce n'est pas tout
à fait exact. Le premier bloc sur lequel vous avez posé des
questions tantôt, c'était la programmation Villa Pabos; tous les
autres, c'était la programmation 1976/77. Ce qu'on vient de passer,
c'est 1977/78 dont quelques-uns ont été retardés. Il y en
a deux ou trois qui tombent en 1978/79. Ce n'est pas un phénomène
particulier à cette année ou à l'an passé. C'est un
phénomène que l'on retrouve depuis plusieurs années au
ministère. Des projets, malheureusement, ne débloquent pas
aussi rapidement que prévu et sont reportés à
l'année suivante.
M. Forget: À quoi le ministre faisait-il allusion ce matin
lorsqu'il a parlé de déblocage et de relance d'un programme de
construction? C'est essentiellement à une programmation 1978/79 qui, de
toute manière, doit venir?
M. Lazure: Sauf que dans la programmation 1978/79, telle que nous
l'avons présentée au Conseil du trésor pour approbation et
pour laquelle nous avons reçu du Trésor, il y a quelques
semaines, des recommandations positives, cette programmation est pas mal plus
considérable que celle que nous avons eue depuis deux ou trois ans,
d'année en année.
M. Forget: Est-ce que cela veut dire que le programme de cinq ans
que le ministère avait défini sur la base d'une évaluation
des besoins par rapport à la norme de... C'était quoi?
M. Lazure: 6%, pour les personnes âgées de plus de
65 ans.
M. Forget: ... 6%, pour les personnes âgées dans les
différentes régions et sous-régions. Est-ce que cette
programmation ou les objectifs de cette programmation, à la fois le
nombre total de lits et la distribution par région et
sous-région, a été révisée à la
hausse? Est-ce qu'on parle maintenant de sept lits ou de 7,5 ou est-ce toujours
6?
M. Lazure: M. le Président, c'est toujours 6, en accordant
priorité, évidemment, à des régions ou des
sous-régions où il y a même moins de 4%.
M. Forget: Comme la grande région de Montréal, en
particulier.
M. Lazure: Exactement. Il va sans dire que dans cette
programmation on a toutes les raisons de croire qu'elle sera
approuvée incessamment la vaste majorité des lits sera
dans la région de Montréal, l'agglomération
montréalaise.
M. Forget: Oui, cela est conforme à la programmation
établie il y a trois ans?
M. Lazure: Oui.
M. Forget: On s'efforce donc de réaliser par une nouvelle
tranche d'un programme approuvé pour 1978/79 partiellement et
progressivement cette planification originale.
M. Lazure: C'est exact.
M. Forget: Le fonctionnement des centres d'accueil, le
pavillonnement, le développement des familles d'accueil n'a pas encore
amené le ministère et même le développement des
services à domicile à réviser, pour l'instant du moins,
ces normes de planification de places en centres d'accueil.
M. Lazure: Non. Il y a l'expression qu'on emploie depuis quelque
temps quand on parle de cette norme qui, auparavant, était de
façon catégorique 6% pour les personnes âgées, c'est
plutôt entre 4% et 6%. Il y a certaines personnes au ministère qui
ont tendance à croire qu'avec l'accroissement des services et des soins
à domicile, on peut en arriver à satisfaire les besoins d'une
région, la population âgée d'une région, avec
seulement 4% de lits. Je dois dire que je n'en suis pas encore convaincu, loin
de là...
M. Forget: Ce serait une expérience sans
précédent dans le monde.
M. Lazure: Oui. Je suis plutôt convaincu que 6% est
à peine suffisant. Alors, nous gardons la norme de 6% en essayant de
remonter le nombre de lits dans chaque région. On commence
évidemment, comme on le disait tantôt, par les régions qui
ont à peine 3%, 3.5%.
M. Forget: M. le Président, je sais que cela fait
longtemps qu'on est là-dessus, mais il est quand même
extrêmement important ce domaine où le ministère a le grand
pouvoir discrétionnaire de décider de l'orientation, non
seulement des services, mais de l'orientation future des services. J'aimerais
demander au ministre ou à ceux qui l'accompagnent de nous tracer un
tableau des réalisations et de l'évolution au cours des deux,
trois ou quatre dernières années des projets
réalisés à chacune des années, l'évolution
du coût par place d'immobilisation des centres d'accueil. C'est quand
même une dimension importante du problème.
M. Lazure: Je pense qu'on a une documentation tout à fait
adéquate là-dessus. Allez-y donc, monsieur Gignac.
En fait, les normes établies en mars 1975, mais
révisées en avril 1976, étaient basées sur
l'évaluation qu'en avait faite une firme indépendante reconnue
dans le domaine, la firme Hans-cob et Roy, qui a analysé plus de 57
centres d'accueil, je crois, et qui a pondéré tout cela. Elle en
est venue à proposer au ministère des normes. Ces mêmes
normes sont en application depuis décembre 1975. Elles ont
été accréditées en avril 1976, mais on a
commencé à les utiliser en décembre 1975 pour
défendre les coûts des ouvertures de soumissions qui, je pense que
vous vous le rappelez, étaient assez élevées à un
moment donné. On voulait se donner des marges de manoeuvre. Ce sont
essentiellement les mêmes coûts qui sont utilisés, sauf que
ces coûts d'avril 1976, on les a indexés suivant la courbe de
Canadata, qui est reconnue aussi par le Conseil du trésor. On pourra
toujours vous fournir la courbe dévolution. C'est essentiellement la
courbe d'évolution observée dans le domaine de la construction
par cette firme indépendante. La base est exactement la même
norme. L'alourdissement des clientèles nous a amenés à
équiper davantage, à spécialiser nos espaces, mais on a
gardé la même norme.
La norme est la suivante: En date d'avril 1978, c'est $48 le pied
carré pour la construction. On doit ajouter à ces $48,5% pour
l'aménagement extérieur, 10% pour les honoraires professionnels
et 5% pour ce qu'on appelle la contingence de construction, les imprévus
lors de la construction. Ce montant s'est révélé
véridique, suite aux constructions terminées où on observe
moins de 5% de contingence lors de la construction, ce qui donne un coût
global de $58 le pied carré pour la construction de centres
d'accueil.
À ces $58 le pied carré s'ajoutent des facteurs de
pondération. Lorsque vous construisez l'hiver, cela coûte
nécessairement plus cher, cela coûte environ 10% pour les travaux
réalisés durant les mois d'hiver. Il y a une pondération
qui s'ajoute nécessairement pour l'éloignement des projets qui
varient jusqu'à 19% dans le cas de la région 01, par exemple, la
Gaspésie, à un facteur unitaire pour la région
métropolitaine de Québec et la région de Montréal,
donc des facteurs d'éloignement qui varient de 1% à 19%. Il y a
aussi les conditions spéciales de sol, les pieux, etc. Je pense à
Saint-Benoît où c'était impossible, même si on
changeait de terrain, d'avoir un terrain qui ait une capacité portante
potable. Donc, cela s'ajoute au coût. Mais la base, c'est $48 plus les 5%
et 10%, soit $58 le pied carré. Ce sont les dollars constants d'avril
1978.
M. Forget: Et ces coûts, ces normes, ont été
respectés dans la réalisation de tous les projets jusqu'à
maintenant?
M. Lazure: On peut même dire que depuis le 1er avril 1977
on a fait un relevé on pourra vous le passer pour les
centres hospitaliers et les centres d'accueil et le CLSC. Nous sommes
arrivés à 9,6% en deçà de nos normes. Disons qu'une
partie s'explique peut-être par un contexte favorable, mais aussi par une
vigilance accrue, une rigidité dans nos critères d'expertise. On
a la même ventilation des coûts unitaires pour chacun des types
d'établissement. On pourra parler plus tard des CLSC et des centres
hospitaliers.
M. le Président, j'ajouterais, parce que je pense que c'est
pertinent au programme que nous étudions actuellement et que cela touche
surtout les centres d'accueil pour personnes âgées, que dans le
cadre des sommes d'argent que le gouvernement avait mises de côté
pour le soutien de l'emploi, les emplois temporaires en particulier, notre
ministère a bénéficié de deux tranches d'argent,
une première de $15 millions et l'autre de $8 millions. Ce total de $23
millions a été distribué de façon régionale,
foncièrement sur une base per capita par région, et nous avons
demandé aux CRSSS, dans chaque région, selon certains
critères, d'utiliser ces sommes pour aider des établissements qui
avaient besoin de rénovation. C'est ainsi qu'on a distribué
exactement $22 611 000 qui ont été engagés dans des
travaux, pour un total de 935 projets à travers le Québec.
Il s'agissait de projets de moins de $250 000 et l'ordre des
priorités, tel qu'il avait été dressé pour les
conseils régionaux, était le suivant: les centres
d'hébergement pour personnes âgées, les centres de
réadaptation pour handicapés physiques et mentaux, les centres de
réadaptation pour mésadaptés sociaux, les ateliers
protégés, les CH phychiatriques, les CH de soins
prolongés, les centres de garderie à but non lucratif. La
majorité de ces 935 projets ont touché effectivement des centres
d'hébergement pour personnes âgées, de façon
à améliorer justement leur milieu de vie.
À titre d'exemple, j'en ai un devant moi, la région no 1,
où, sur 97 projets, 29 sont allés à des projets pour
personnes âgées. Dans la liste des divers types
d'établissements qui ont reçu ces projets, dans la région
non 3, Québec, 33 sur 93 sont allés à des centres pour
personnes âgées. Ce qui fait qu'en réalité
l'investissement, au cours de l'année qui s'est écoulée,
pour les immobilisations de centres d'accueil, puisqu'on discutait de ça
tantôt, a été augmenté de façon
privilégiée, surtout pour les centres d'accueil de personnes
âgées.
M. Forget: Est-ce que c'est ce phénomène qui
explique la diminution qu'on observe dans le cahier des crédits?
M. Lazure: C'est exact, oui.
M. Forget: La somme de $5 millions...
M. Lazure: C'est tout à fait ça, oui.
M. Forget:... représente cette... En plus de ça, il
y aura, malgré tout, une stabilité ou même une
légère diminution, compte tenu de ces $5 166 000, puisqu'on a $30
500 000, dans l'année qui vient de s'écouler, contre $25 248 000
cette année.
■
M. Lazure: Évidemment, les $5 millions en question, c'est
pour la partie CA, centres d'accueil...
M. Forget: Oui, oui.
M. Lazure: ... parce qu'il y en a eu dans les centres
hospitaliers, soins prolongés.
M. Forget: ... hospitaliers, d'accord. Mais, dans les centres
d'accueil, il y a, compte non tenu de ce programme spécial, une
stabilité...
M. Lazure: Une stabilité, oui.
M. Forget: ... ou même un léger déclin dans
les crédits, cette année, par rapport à l'an dernier.
M. Lazure: Oui, on peut appeler ça une
stabilité.
M. Forget: J'ai l'impression, mais je ne sais pas si le ministre
sera d'accord, que la réalisation rapide d'un programme de
dépenses d'immobilisation à des fins de relance, sur un si grand
nombre de projets, n'aurait pas été possible n'eût
été du rôle qu'assument désormais dans
l'exécution de ce genre de projets les CRSSS. Je n'ai pas
l'impression que si le réseau avait dû soumettre au
ministère et le ministère dû approuver individuellement 900
projets, qu'une somme d'argent aussi considérable aurait pu être
dépensée efficacement dans les régions.
M. Lazure: C'est très juste, M. le Président et
j'ai eu l'occasion, à plusieurs reprises, d'en rendre hommages aux CRSSS
et de citer ce projet particulier comme étant un modèle
d'efficacité de la part des CRSSS. Cela me fait plaisir de le faire de
nouveau. Ce projet-ci et celui des services et soins à domicile que nous
avions commencé l'an passé, c'est-à-dire de faire
distribuer par les CRSSS les crédits de développement pour les
soins et services à domicile, ces deux opérations ont
fonctionné de façon très efficace.
M. Forget: Je vois ici une note et je terminerai probablement
là-dessus, M. le Président, au sujet de Anbar, dans les
crédits au programme 10, pour développement de
l'équipement. Ceci me rappelle qu'il y a eu une transaction en vertu de
laquelle le ministère est devenu propriétaire des
établissements Anbar, par le truchement d'une corporation, j'imagine,
qui a été créée à cette fin. Est-ce qu'il
serait possible, pour le ministre, de nous lire ou de nous communiquer par
écrit, le cas échéant, les termes financiers de l'entente
intervenue entre la corporation Anbar-Voyer et le ministère? (21 h
45)
M. Lazure: Oui, c'est de l'information publique. Comme vous le
savez, M. le député de Saint-Laurent, ces négociations ont
duré assez longtemps et je pense qu'on partait, au départ, avec
une demande d'au-delà de $12 millions de la part des institutions Anbar
et une offre gouvernementale qui se situait un peu au-delà de $4
millions.
Finalement, après environ un an, un peu plus d'un an de
négociations, nous avons eu un règlement pour 6 800 000.
M. Forget: Qui étaient payables d'un coup ou par
versements?
M. Lazure: D'un seul coup par une émission
d'obligations.
M. Forget: D'un seul coup. Est-ce que l'émission a eu
lieu?
M. Lazure: Oui, elle a eu lieu.
M. Forget: Toute cette question est donc
réglée?
M. Lazure: Elle est réglée.
M. Forget: Et les installations physiques qui étaient
nombreuses continuent d'être administrées par une corporation
unique?
M. Lazure: Oui. Nous avons demandé à une
corporation qui s'appelle la corporation Les Ma-ronniers, qui a une
expérience assez longue dans ce secteur des services aux
déficients mentaux, de le faire, puisqu'il s'agit principalement de
déficients mentaux. C'est la corporation Les Maron-niers qui administre,
pour le moment en tout cas, l'ensemble du réseau.
Il reste à déterminer si on maintiendra une seule
corporation pour l'administration des huit écoles du réseau, des
huit établissements du réseau Anbar, ou si on créera une
corporation nouvelle pour chaque établissement, ou encore une
corporation pour chacune des trois régions. Ces huit institutions se
trouvent dans trois régions administratives, 6A, B, C.
Il y a un certain nombre de formules possibles et la formule finale
n'est pas encore arrêtée.
M. Forget: M. le Président, je n'ai pas d'autres questions
sur le programme 10. Quant à moi, étant donné le
temps...
Le Président (M. Laplante): Est-ce que je pourrais en
poser une? Charleroi-Boyer qu'est-ce que c'est?
M. Lazure: Charleroi-Boyer, c'est un centre d'accueil où,
depuis quelques mois, il y a des difficultés sérieuses de
relations de travail. C'est situé à Montréal-Nord. D'une
part, à l'intérieur même du syndicat, de la boîte, il
y a des dissensions, il y a une division, il y a un certain nombre de
syndiqués, tout près de 50% qui traversent les soi-disant lignes
de piquetage, puisqu'il s'agit d'une grève illégale, donc, tout
près de 50% des employés qui se rendent au travail. Il y a un
conflit grave à l'intérieur du syndicat.
D'autre part, nous avions institué une tutelle dans cette
institution il y a un certain temps. Je pense que la tutelle est
terminée depuis six à huit mois. Il y a eu certains changements
à la direction de l'établissement, suite à la tutelle. Il
semble qu'il y a certaines petites difficultés de démarrage entre
la nouvelle direction et les employés de l'institution. À tout
événement, nos gens aux relations de travail suivent de jour en
jour cette situation. C'est une situation difficile et nous pensons qu'il
devrait d'abord y avoir une entente, un règlement, si j'ose dire,
à l'intérieur même du syndicat, avant qu'on puisse, de
façon efficace, si vous voulez, espérer affecter l'ensemble du
climat de l'établissement.
Mais le nombre d'enfants a légèrement diminué, je
crois. Il s'agit de 70% au lieu de 100%. Les services essentiels sont
certainement assurés puisqu'il y a, comme on le disait tantôt,
à peu près la moitié des syndiqués, et de plus, les
cadres et les professionnels non syndiqués qui continuent de travailler
dans l'établissement.
Le Président (M. Laplante): Programme 10,
élément 1, adopté?
M. Forget: Adopté.
Le Président (M. Laplante): Elément 2,
adopté? Programme 10 adopté. Le programme 13?
M. Forget: M. le Président, étant donné
l'ordre des travaux auquel tout le monde a souscrit.
premièrement si nous devions continuer, je devrais demander une
suspension pour me procurer d'autres dossiers, mais je me demande s'il ne
serait pas opportun de remettre nos travaux à demain.
Le Président (M. Laplante): Je ne voudrais pas... C'est
parce qu'on doit suivre l'ordre de la Chambre jusqu'à minuit. S'il
était 11 h ou 11 h 15, je serais peut-être moins craintif, mais le
leader est passé, tout à l'heure, et il m'a bien
recommandé que c'était minuit. Je préférerais
suspendre, si vous voulez, quelques minutes, pour vous donner la chance d'aller
chercher vos dossiers.
M. Lazure: Évidemment, le personnel est le même,
comme vous le savez, M. le député de Saint-Laurent, pour le
programme 13 que pour le programme qu'on vient de terminer. Si ce
n'était pas trop vous demander...
Le Président (M. Laplante): C'est parce que M. le
député de Saint-Laurent n'a pas ses documents,
actuellement...
M. Lazure: Oui, je comprends, alors on peut suspendre quelques
minutes...
Le Président (M. Laplante): On va suspendre dix minutes,
M. le député de Saint-Laurent.
(Suspension de la séance à 21 h 51)
(Reprise de la séance à 22 h 5)
Équipement des services de santé
Le Président (M. Laplante): Reprise de la séance.
Programme 13: Equipement des services de santé. Ce programme vise
à assurer le maintien et le développement de l'équipement
nécessaire à la prestation des services de santé.
M. le ministre, commentaires.
M. Lazure: Oui, un seul commentaire qui a trait, encore une fois,
aux sommes destinées à la création temporaire d'emploi, ce
qu'on a appelé la relance économique. On retrouve ici, dans les
crédits de 1978/79, un total de $26 659 000 par rapport à $32 179
000.
Là aussi, cette diminution apparente est causée par
l'injection d'au-delà de $13 millions pour la relance économique
qui sont allés, comme je le disais tantôt, pour des centres
hospitaliers de soins prolongés, principalement, mais aussi pour des
centres hospitaliers psychiatriques et des CLSC. Alors, le programme 13, que
nous discutons actuellement, touche à la fois les centres hospitaliers
et les CLSC au point de vue des immobilisations.
Le Président (M. Laplante): M. le député de
Saint-Laurent.
M. Forget: M. le Président, j'aimerais cependant, de
façon préliminaire, faire une remarque. Nous nous sommes entendus
ce matin sur la distribution des sujets qui seraient discutés à
chacune des journées prévues pour les séances de cette
commission durant la semaine.
Il est évident que nous sommes parvenus à terminer le
programme de la journée à 20 heures et, dans les circonstances,
je n'ai pas d'objection à amorcer, par anticipation en quelque sorte,
l'étude d'un autre programme.
Je voudrais cependant souligner que, comme nous nous sommes donné
la peine d'en venir à une entente formelle sur la distribution du
travail, j'aurai une attitude inversement proportionnelle si je peux
utiliser l'expression si, lors d'une autre journée, nous
n'arrivons pas à épuiser le programme qui est prévu pour
cette journée, il faudra, par conséquent, accepter que le
programme n'est qu'indicatif et que nous pourrons étendre la discussion
de certains crédits sur plus d'une journée. À ce moment,
je n'ai pas d'objection à continuer dans le contexte d'une assez grande
souplesse, mais ce que je veux dire, c'est que la souplesse joue des deux
côtés et j'espère que tout le monde en est bien
conscient.
Le Président (M. Laplante): Je crois, M. le
député de Saint-Laurent, que, ce matin, vous aviez justement
posé cette condition, celle qu'on ne s'en allait pas dans un carcan.
C'était une entente que vous acceptiez, mais, à un moment
donné, si vous aviez besoin de plus de temps, il ne faudrait pas s'en
scandaliser. Ce ne sont peut-être pas les termes exacts que vous avez
employés, mais ce sont à peu près les mêmes propos
que ceux que vous tenez actuellement.
Je remarque aussi que le programme que nous commençons ce soir,
qui était prévu pour une autre journée, avait
été étendu sur deux jours, parce que vous l'aviez cru plus
lourd. Là-dessus, si vous...
M. Forget: Oui, mais ce n'est justement pas
l'élément qui va nécessiter le plus de temps. De ce
côté, je suis d'accord, pourvu qu'on s'entende bien
là-dessus; quand je vous dis que je suis d'accord pour continuer
dès ce soir...
Le Président (M. Laplante): Vous l'aviez même
envisagé ce matin, M. le député de Saint-Laurent.
M. Lavigne: C'est le programme 13?
Le Président (M. Laplante): Le programme 13 est
appelé.
M. Forget: M. le Président, je prends note des remarques
que vient de fournir le ministre sur la réduction des crédits,
d'une année à l'autre, attribuable à un effort particulier
au cours de l'exercice précédent.
Évidemment, les chiffres qui nous sont donnés sont,
malgré tout, très globaux, n'ont pas de
signification en eux-mêmes et, par conséquent, ne donnent
pas prise à quelque discussion que ce soit, à moins que des
renseignements plus détaillés ne soient disponibles.
Malheureusement, les seuls documents qui sont disponibles sont des documents
qui sont en ma possession et ce sont des documents qui risquent d'être
périmés à cause du grand nombre de révisions et de
décisions de toutes sortes qui sont intervenues. Plutôt que de
partir du statu quo hâté, en quelque sorte, du programme
d'immobilisation, il y a deux ans, je pense qu'il n'y a pas de discussion
possible de ces crédits, à moins de connaître plus en
détail ce que le ministère a l'intention de faire au niveau des
programmes et des projets approuvés dans différents
établissements hospitaliers de soins de courte ou de longue
durée. C'est seulement à partir d'une liste de ces projets qu'il
nous serait possible d'aller plus loin, pour l'instant.
M. Lazure: Je vous avoue que je m'attendais, un peu comme pour
les centres d'accueil, à des questions précises, au moins
à quelques indications sur le genre d'examen que le député
de Saint-Laurent aimerait faire. Il y a évidemment des projets que nous
avions évoqués l'an passé, dans le domaine hospitalier,
ceux qui sont bien connus du député de Saint-Laurent, Hauterive,
Baie-Comeau, projet de l'hôpital Laval, l'hôpital Saint-Sacrement,
Cité de santé Laval, etc. Alors, M. le Président, moi, je
m'en tiendrais à attendre les questions du député de
Saint-Laurent.
M. Forget: Les questions risquent d'être nombreuses et de
ne pas permettre une discussion très facile, à moins qu'on ne
nous communique la liste des projets qu'on va réaliser cette
année. Cela doit bien exister quelque part. Encore une fois, tout ce
qu'on a, c'est un chiffre de $26 659 000. Si on veut absolument une question,
pendant qu'on amasse les documents pertinents, il reste que ça
m'apparaît un chiffre record par sa modestie. Il y a peu d'années,
je pense, où le chiffre des immobilisations, dans le secteur de la
santé, a été aussi modeste que cette année.
Je demande dans quelle direction on s'en va exactement. Cela
m'apparaît un chiffre très modeste, étant donné et
d'autant plus qu'il y a eu, au cours des années, une inflation
considérable des coûts de construction. Je pense que la question
fondamentale que pose le budget d'immobilisations du ministère des
Affaires sociales c'est une question qui se pose depuis assez longtemps;
j'aimerais savoir s'il y a eu un progrès quelconque pour y trouver une
solution c'est à quel niveau il devrait se situer.
Il y a une chose, moi, qui me frappe énormément dans le
budget général du gouvernement du Québec, c'est la
comparaison qu'on peut faire entre le budget d'immobilisations du
ministère des Affaires sociales, d'une part, et le budget
d'immobilisations du ministère de l'Éducation, d'autre part.
Du côté de l'Éducation, nous avons une
clientèle en régression. Nous avons des équipements qui
sont dans l'ensemble fort simples à comparer, du moins, aux
hôpitaux, et pourtant, le budget de l'Éducation se chiffre
à un multiple de l'ordre de trois ou quatre du budget des Affaires
sociales, alors que du côté des Affaires sociales, on se trouve en
face d'une clientèle qui, s'il y a quelque chose, est en progression, et
où les équipements sont beaucoup plus coûteux, très
souvent, à cause de la très haute technicité de certains
équipements hospitaliers. Je pense que le temps approche où il
faudra évaluer... D'ailleurs, le temps est peut-être passé
ou est depuis longtemps arrivé où cet équilibre devrait
être réévalué. Ce qui m'inquiète, c'est que
l'équilibre semble se déplacer... La situation semble se
déplacer non pas vers un plus grand équilibre, mais vers un plus
grand déséquilibre, par une stagnation, même une diminution
des budgets d'immobilisations en termes réels du ministère des
Affaires sociales.
J'ai l'impression qu'on s'en va vers une situation où on se
trouvera, d'ici quelques années, devant un réseau hospitalier
déprécié, désuet et où on pourrait
être en face de centaines de millions de dollars littéralement,
à dépenser sur une courte période de temps pour le
rééquiper. On a peut-être à cela une vision trop
pessimiste des choses, mais je crois qu'un des devoirs du ministère des
Affaires sociales est précisément d'essayer d'estimer quel est le
niveau idéal, de se fixer un objectif, non pas quant aux nouvelles
constructions, quoique ça occupe une partie, bien sûr, toujours,
du budget, mais quant à la mise à jour, à la
prévention de la désuétude, au
réaménagement, à la modernisation des équipements.
(22 h 15)
II y a certains pays comme le Québec peut-être actuellement
et en particulier la Grande-Bretagne qui, pendant vingt ou trente ans, ont
vécu sur le vieux gagné du côté des
équipements hospitaliers et qui se sont retrouvés vers 1965 en
face d'un réseau hospitalier qui était virtuellement à
reconstruire en entier. Dieu sait que cela a coûté plusieurs
milliards depuis ce temps-là en Grande-Bretagne et que même avec
ces dizaines de milliards elle n'en est pas encore venue à bout. Il
faudrait éviter de se placer dans cette situation-là.
Je me demande si le ministre a une opinion à faire valoir de ce
côté-là, si des analyses et des études sont
amorcées. Il me semble qu'on est dans une situation anormale. Le
réseau hospitalier du Québec, à l'heure actuelle, doit
valoir, si on devait le remplacer, quelque chose comme $2 500 000 000 à
$3 milliards. La dépréciation, la désuétude qu'il
faut bien pallier par des dépenses nouvelles doit être
l'équivalent de quelque chose peut-être de l'ordre de 5% de ce
total annuellement. C'est une estimation tirée de l'air, mais si
c'était vrai, 5% de la valeur de remplacement, on devrait avoir un
budget qui, idéalement, se situerait aux alentours de $150 millions. Il
ne faut pas se faire d'illusions, dans les chiffres qui sont devant nous, il y
a un certain montant pour le service de la dette. Quand on pense aux
dépenses réelles pour maintenir et rajeunir le réseau,
sans même lui donner de l'expansion, on est fort en deçà de
ce chiffre-là. Effectivement, on est plutôt à la
moitié de ce chiffre. Est-ce que ce sont les 5%
qui sont faux? Est-ce l'estimation de $3 milliards? Est-ce une
façon de raisonner qui n'est absolument pas adéquate? Y a-t-il
une autre façon de raisonner cette question-là parce que quand
même c'est un problème qui se pose et je l'ai soulevé
à quelques reprises dans le passé. Disons que les
priorités n'ont pas toujours pu nous permettre de donner suite, à
l'époque, à cette préoccupation-là. Mais je pense
que tôt ou tard, il va faloir s'y adresser sérieusement.
Le Président (M. Laplante): M. le ministre. Vous avez un
paquet de bonnes questions.
M. Lazure: M. le Président, j'ai trois ou quatre
remarques. D'abord, il faudrait regarder de plus près les chiffres
auxquels le député de Saint-Laurent fait allusion quant au budget
d'immobilisations au ministère de l'Éducation. Tout le monde sait
que ces crédits pour l'année qui vient de commencer ont
été examinés à la loupe et ont subi une
réduction importante. À tout événement, les
chiffres contenus dans les crédits de ce programme 13 ne
reflètent pas la réalité entière en ce qui concerne
les immobilisations d'hôpitaux, qu'il s'agisse de construction ou de
rénovation ou qu'il s'agisse de renouvellement d'équipement. Par
exemple, il y a une règle d'établie depuis quelques années
par laquelle tout ce qui est équipement en bas de $1 million est
attribué par les conseils régionaux des services de santé
et des services sociaux, à même les revenus des chambres
privées et semi-privées. Ces revenus de chambres
semi-privées et privées sont versés pour un pourcentage de
10% seulement dans nos crédits. Ceci représente un montant de $4
900 000. Donc, les autres 90%, à savoir tout près de $40
millions, n'apparaissent pas dans nos crédits, mais il s'agit d'un
montant de $40 millions qui est quand même redistribué dans le
réseau hospitalier pour le renouvellement de l'équipement. Donc,
si on est pour compléter le tableau, si vous voulez, il faut retenir
cette somme approximative de $40 millions qui n'apparaît pas à nos
crédits.
Deuxièmement, il y a aussi la caisse d'aide à la
santé qui est augmentée dans nos crédits de 1978/79 qui
passe de $10 millions à $14 500 000.
M. Forget: Cela apparaît dans le...
M. Lazure: Oui, dans le brut. Troisièmement, et c'est
peut-être cela le plus important, quand il s'agit de construction
d'hôpitaux, on l'a dit tantôt, nous procédons par
émission d'obligations et ces sommes n'apparaissent pas aux
crédits. J'essaie d'avoir le chiffre total pour l'année
passée, pour avoir une idée. Oui, je l'ai ici. CH 1977/78, $33
100 000, et nous prévoyons $41 800 000. Alors, je pense que ces $41 800
000 doivent être ajoutés aux $40 millions qui sont
redistribués par les CRSSS, qui passent directement des hôpitaux
aux CRSSS et des CRSSS aux hôpitaux, si bien qu'on est rendu au chiffre
approximatif de $100 millions et même au-delà de $100 millions,
qui étaient invoqués par le député de Saint-Laurent
quand il disait qu'on devrait s'attendre à avoir une somme d'au moins
$100 millions pour les immobilisations hospitalières.
M. Forget: Je ne parlais pas de l'équipement.
M. Lazure: Non, mais j'englobe équipement et construction.
Il faut ajouter aussi que je ne prétends pas qu'on satisfait,
actuellement, et depuis quelques années, à tous les besoins de
renouvellement d'équipement ou d'achat de nouvel équipement ou de
rénovation de bâtisses ou même de construction
d'hôpitaux. Cependant, nous assistons à une augmentation des
services qui ne demandent pas une hospitalisation, qu'il s'agisse de meilleurs
services externes à l'intérieur même des hôpitaux,
qu'il s'agisse de polycliniques privées qui sont apparues un peu partout
dans le Québec et des services de santé qui sont dispensés
dans les CLSC. C'est quand même un élément nouveau dans le
paysage que l'apparition d'environ 80 CLSC dont la grande majorité
fournissent des services de santé: En d'autres termes, pour essayer de
remettre dans une perspective peut-être un peu moins alarmiste les propos
du député de Saint-Laurent, je pense que nous pouvons marquer le
pas jusqu'à un certain point dans les investissements hospitaliers:
construction, rénovation, équipement par rapport à une
urgence plus grande de faire du rattrapage dans d'autres secteurs, par exemple,
celui des centres d'accueil pour personnes âgées, compte tenu des
investissements considérables qui ont été faits entre les
années 1960, 1962, jusqu'à 1974, 1975. En dernière
analyse, évidemment, cela découle d'une décision
politique, gouvernementale, à savoir où mettre les
priorités quand il s'agit d'investissements de telles sommes, et nous
jugeons qu'actuellement il est préférable de placer la
priorité à la fois sur la construction de centres d'accueil ou
sur d'autres services qu'on appelle communément des services
communautaires qui ne sont pas dispensés à l'intérieur
même de l'hôpital.
M. Forget: Oui, c'est tout vrai et c'est tout beau,
excepté que c'est un peu pour cela que ma fille est muette, comme disait
Molière. On ne sait pas plus combien on devrait dépenser et si,
effectivement, de façon objective et indépendamment des
priorités budgétaires et des contraintes budgétaires du
gouvernement, on doit remarquer qu'on a d'une part des hôpitaux qui
réclament des fonds et qui poussent l'adoption d'un certain nombre de
projets, à tort ou à raison, et le ministère qui, à
tort ou à raison, réduit considérablement ces demandes. Ce
sont deux points de vue très partiaux et même partiels de la
réalité qu'on a de ce côté-là et on peut se
demander si un point de vue plus détaché des choses ne nous
permettrait pas de corriger notre tir. C'est exact qu'il y a un certain nombre
de dépenses qui sont financées par voie de dettes; d'ailleurs,
les crédits que nous avons devant nous, essentiellement, sont pour des
questions de loyers et des choses de ce genre-là, toutes les
dépenses majeures d'immobilisation n'apparaissent pas aux crédits
du programme 13 et, dans une certaine mesure,
on n'a pas à en discuter ici, sauf qu'ils ne reviennent nulle
part. Il faut donc soulever ce problème ici.
Enfin, tout ce que je peux noter, c'est que le point d'interrogation
demeure de ce côté-là. On ne sait pas jusqu'à quel
point on vit à même le passé, en hypothéquant
l'avenir de ce côté. Je pense qu'il ne s'agit pas d'alarmer qui
que ce soit, il s'agit simplement de souligner que le problème est
là, au moins à l'état d'interrogation. Il n'y a personne,
actuellement, qui peut prétendre apporter une réponse absolument
documentée, absolument objective là-dessus.
Si on passe à des projets plus particuliers, je n'ai pas
d'objection à le faire sur une base détaillée, encore que
c'est un processus qui serait grandement aidé si nous savions quels sont
les projets. Je n'ai pas cette liste récente. Est-ce qu'on pourrait nous
donner une liste des projets qui font partie du programme de réalisation
de l'année, du côté du ministère? Il y a eu des
révisions. On peut poser toutes les questions imaginables, mais je pense
que ça aiderait grandement si on nous donnait quelques données
là-dessus.
M. Lazure: M. le Président, il y a un certain nombre de
projets qui sont déjà engagés et qui demandent un
financement pour l'année fiscale qui vient de commencer. Ceux-là,
je n'ai pas d'objection à ce qu'ils soient déposés, que la
liste circule, mais qu'elle ne soit pas déposée. D'autre part, il
y a aussi, un peu comme les dépenses d'immobilisation, les projets de
programmation pour 1978/79 concernant les centres d'accueil. Nous avons la
même difficulté. Les propositions ont été soumises
au Conseil du trésor et c'en est au même stade. Malheureusement,
il serait prématuré de sortir cette liste, puisqu'il n'y a pas
encore d'approbation.
Alors, en ce qui concerne les projets déjà en cours
je ne sais pas si on a des cahiers additionnels. Il faudrait peut-être
détacher la feuille pertinente...
Il s'agit de projets qui sont commencés, dans certains cas,
depuis un an; dans d'autres cas, deux ans, dont les travaux nécessitent
des crédits pour l'année fiscale qui vient de débuter.
Vous les avez, région par région. C'est ce qui totalisait, pour
1977/78, un montant de $33 100 000 et pour l'année fiscale qui vient de
débuter, $41 800 000.
M. Forget: Si je comprends bien, à l'aide de ce document
et de ce que vient de dire le ministre, il semble que, comme dans le cas des
centres d'accueil, dans le cas des centres hospitaliers tout effort pour
établir une planification quinquennale ou triennale des immobilisations
soit essentiellement abandonnée en ce sens qu'on approuve strictement
sur une base annuelle. (22 h 30)
M. Lazure: M. le Président, même quand on
reçoit l'approbation pour un plan triennal, on doit aussi recourir
annuellement, de toute façon, à l'approbation. La réponse
est non. Cela ne veut pas dire cela. Nous n'abandonnons pas la planifi- cation
sur une base de quelques années, généralement trois
ans.
Cependant, l'exercice d'y revenir d'année en année
comporte tellement d'imprévus et d'aléas qu'il nous paraît
plus sage de ne pas publier à l'avance ce que doit être la
programmation, dans deux ans ou dans trois ans, et de la publier année
par année.
M. Forget: C'est considéré comme un document
confidentiel. Ce n'est pas, comme tel, un document public.
M. Lazure: C'est cela. C'est un document de travail interne qui
risque tellement d'être modifié au moment où il sera
soumis.
M. Forget: Officiellement, donc, il n'y a pas de consultation
faite auprès des organismes régionaux sur une programmation
triennale ou quinquennale, du côté hospitalier?
M. Lazure: II y a une consultation qui est faite et la plupart
des conseils régionaux nous ont soumis une programmation triennale,
autant dans le secteur des centres d'accueil pour personnes âgées
que pour les hôpitaux.
M. Forget: Mais, à leur tour, ils n'ont pas
été saisis du projet d'entente du ministère, sur un plan
régional ou sur un plan provincial, pour un horizon de trois ou cinq
ans. Vous avez reçu leurs demandes, mais vous ne leur avez pas
communiqué ce que vous en avez fait.
M. Lazure: II y a eu des consultations avec les conseils
régionaux. Quand il s'agit de constructions hospitalières, c'est
assez réduit, ce que nous avons à construire, même si on se
fie aux demandes. Le Québec est doté d'un assez bon réseau
d'hôpitaux. Pour les quelques rares exceptions où on entreprend
une construction strictement nouvelle, il s'agit de demandes qui sont faites
par le conseil régional, qui répondent à un besoin du
milieu. En ce qui concerne les centres d'accueil pour personnes
âgées, on a tenu compte de leurs priorités et, dans la
plupart des cas, il y a eu des rencontres, une fois leur plan triennal
reçu entre les CRSS et les fonctionnaires.
M. Forget: Peut-être qu'on devrait passer en revue,
région par région, les projets qui sont inscrits à ce
programme. On peut constater qu'il s'agit aussi de projets qui remontent
à un certain nombre d'années. Je crois que ce qui serait utile,
dans chacun des cas, c'est de connaître les changements à la
programmation ou aux programmes fonctionnels qui peuvent être à
l'arrière de ces chiffres.
Je commence par le premier cas, l'hôpital de Matane. On envisage
des travaux pour un montant de $2 300 000, en vertu d'un arrêté en
conseil de 1975. Il s'agit essentiellement du même projet,
aménagement de cliniques exernes, etc., dans cet hôpital.
M. Lazure: Si vous le permettez, j'aimerais apporter un
éclaircissement. Tous les projets apparaissant aux deux ou trois
premières pages sont des projets qui, effectivement, sont, en
construction. Donc, il n'y a aucun changement dans le programme. Les
déboursés sont indiqués, vous les retrouvez dans une
colonne de l'arrêté en conseil où c'est indiqué:
dollars. C'est un dollar qui est constant, la demande de l'arrêté
en conseil, et le dollar courant, et le dollar de fin de travaux, le coût
global estimé du projet, sauf qu'il est beaucoup plus précis
parce qu'on connaît déjà le montant de la soumission de
l'entrepreneur qui, actuellement, effectue les travaux.
Donc, pour tous ces travaux, on a peu de contrôle puisque les
projets sont à terme, ils sont entre les mains des entrepreneurs et ils
évoluent au rythme de la construction.
M. Forget: Dans le cas de l'hôpital de Rimouski, c'est la
fin du projet entrepris il y a quelques années?
M. Lazure: II est déjà terminé. Les
résidus qui sont là, c'est pour la retenue qui est faite sur
chacun des sous-contrats. C'est pour cela qu'il restait des montants d'argent
à verser. Mais le contrat est terminé depuis au moins le mois de
septembre l'an dernier.
M. Forget: II n'y a donc, dans la région 01, aucun autre
projet en cours de réalisation?
M. Lazure: Oui. Les autres pages, ce sont les projets qui sont en
phase de conception, autorisés par arrêtés en conseil et
sur les tables à dessin.
M. Forget: II n'y en a justement aucun dans la région 1;
ce sont donc les deux seuls projets.
M. Lazure: Effectivement.
M. Forget: Est-ce qu'il y a eu des projets qui ont
été recommandés par le conseil régional et qui ont
été refusés dans cette région?
M. Lazure: Dans la région 1? Pas à ma connaissance.
Je ne dis pas qu'il n'y en a pas eu, mais j'ai lu la plupart de ces rapports
venant des conseils régionaux... On me dit qu'il n'y en a pas.
M. Forget: Dans la région 2, c'est le Centre hospitalier
de Chicoutimi. Là aussi, c'est la fin d'un projet. Est-ce que, là
aussi, le projet se réalise tel qu'initalement prévu,
c'est-à-dire le réaménagement d'urgence? Il y avait un
certain nombre de...
M. Lazure: Chicoutimi, c'est un projet qui a été
révisé l'an dernier et qui comporte essentiellement les
mêmes éléments de programme, sauf qu'il a été
révisé en diminuant les pieds carrés d'agrandissement et
on a ainsi économisé $400 000. Ce sont des dollars effectifs
puisqu'on a ouvert les soumissions la semaine dernière.
M. Forget: Le centre hospitalier de l'Université Laval, il
y a quelque chose de prévu dans ce cas, également?
M. Lazure: C'est un projet qui est maintenant terminé, ou
sur le point de l'être.
M. Forget: Celui du CHUL est terminé?
M. Lazure: Oui.
M. Forget: Celui du centre hospitalier Laval...
M. Lazure: C'est un autre projet. C'est un projet qui a
été arrêté et qu'on a révisé pour en
faire une économie de $2 400 000.
À l'hôpital Laval, c'était essentiellement de placer
l'institut de cardiologie dans la partie la plus récente de
l'hôpital, la partie avant de l'hôpital, au lieu de rénover
l'ancienne partie et de construire de nouveau. Ceci a finalement
été accepté par les autorités de l'hôpital,
après beaucoup de négociations. Cela représente une
certaine diminution de leurs lits de médecine et de chirurgie, mais ceci
est loin d'être tragique pour la région, puisqu'il y a une
abondance de lits de médecine et de chirurgie et le CHUL a
accepté d'absorber les médecins qui voulaient être
transférés, chirurgiens ou internes.
Les principaux secteurs de pointe, à l'hôpital Laval, sont
touchés à l'intérieur du réaménagement.
On leur a demandé d'utiliser leurs locaux les plus récents
pour le secteur qu'ils voulaient développer le plus.
M. Forget: Dans le cas de l'Hôtel-Dieu de Québec et
de l'Hôpital du Christ-Roi de Québec, ces deux projets ont
été révisés en 1977.
M. Lazure: C'est cela. Le Christ-Roi de Québec, c'est
terminé et, à l'Hôtel-Dieu de Québec, c'était
un petit projet de centre de recherche; il y en a la moitié de
terminée, pour l'autre, on attend les plans et devis qui doivent
être déposés au mois de juin. C'est un petit projet de $500
000.
M. Forget: Dans le cas du Christ-Roi, cela a été
révisé pour éliminer quelque chose?
M. Lazure: Oui, les projets étaient vraiment trop
ambitieux. Le coût final est entré dans l'intérieur
des...
M. Forget: Qu'est-ce qu'on a éliminé du projet?
M. Lazure: Cela remonte quand même à deux ans.
C'était une urgence moins audacieuse.
M. Forget: Moins grande. Il y avait un agrandissement
prévu au niveau de l'urgence. Je n'ai pas de question, sur la
première page, du moins. Il
s'agit là, essentiellement, de fins de projets, presque tous.
M. Lazure: Peut-être Saint-Sacrement, par exception, cela
ressemble au cas de l'Hôpital Laval. C'est un projet qui a
été révisé avec une économie sensible. On
voulait construire un bloc tout à fait à l'avant de
l'hôpital actuel, pour des salles d'opération. On a finalement
accepté d'aménager de nouvelles salles d'opération, mais
dans le cadre des locaux existants, avec une économie de $1 400 000.
M. Forget: Si on regarde l'ensemble des projets aux trois
premières pages, qui totalisent $173 millions échelonnés
sur quatre ou cinq ans, dans quelle mesure est-on en face je sais que
c'est une question qui empiète sur notre discussion de demain en
juin 1978 de locaux où les réaménagements sont
effectués, mais qui ne sont pas effectivement utilisés à
cause d'un manque de budget? Quel est le total des espaces
réaménagés, mais non utilisés?
M. Lazure: Justement cela empiète et je pense que M.
Cantin, qui est plus en mesure de répondre à cette question, sera
ici demain matin.
M. Forget: On va traiter cela comme avertissement d'une question
à venir.
M. Lazure: Oui, voilà! Mais je peux vous dire qu'il y a
plusieurs mois j'avais donné la directive au ministère de mettre
en priorité, dans les crédits 1978/79, des sommes pour utiliser
les espaces, comme vous le dites, terminés, mais non utilisés.
C'est le no 11. Je pense qu'on y vient demain.
M. Forget: Alors, pour terminer, sur l'ensemble de ces projets,
aux trois premières pages, en face de construction, il n'y a rien de
particulier à signaler. C'est le déroulement normal des projets,
tels que conçus il y a jusqu'à quatre ans.
Pour ce qui est des projets en phase de conception, j'imagine qu'il y a
ici un certain nombre de proiets entièrement nouveaux, qui ont fait
l'objet de décisions durant la dernière année. Est-ce
qu'on pourrait les signaler au passage et nous dire quelles sont les grandes
lignes de la programmation fonctionnelle de chacun d'entre eux?
Il y a le Centre hospitalier de l'Université Laval dont on a
déjà parlé; cela va bien. À Robert-Giffard...
M. Lazure: C'est essentiellement un projet de rénovation
électrique.
M. Forget: Encore!
M. Lazure: II y en a pour $1 millions à faire chaque
année. Ce n'est pas compliqué.
M. Forget: Cela fait dix ans qu'on fait cela.
M. Lazure: II s'agit de bâtiments qui datent de 50 ans et
plus.
M. Forget: C'est donc essentiellement la rénovation
électrique. Très bien.
À Christ-Roi de Nicolet, il y avait un projet
d'aménagement d'une unité pour malades chroniques; 90 lits, me
semble-t-il, pour malades chroniques de la région 04. Est-ce de cela
qu'il s'agit encore?
M. Lazure: On pourra y revenir tantôt, si vous le
voulez.
M. Forget: Nicolet? D'accord.
Pavillon Georges-Frédéric; je vois que c'est un
arrêté en conseil de 1976. C'est donc le projet, tel qu'il avait
été conçu, soit le transfert entre l'Hôpital de
Drummondville et le Pavillon Georges-Frédéric d'un certain nombre
de lits.
M. Lazure: Aucun changement dans ce projet.
M. Forget: La même chose pour l'Hôpital LaSalle de
Montréal.
Centre hospitalier Louis-Hippolyte-Lafontaine. C'est un
établissement qui est très près du coeur du ministre, sans
aucun doute, et qui a d'ailleurs été éprouvé
dernièrement. On entend parler d'hésitations, du
côté syndical, à des diminutions de capacité.
J'imagine que ces projets font suite aux incendies et visent à traduire,
dans la réalité concrète, les diminutions de
capacité. De quoi s'agit-il?
M. Lazure: Pour rassurer le député de
Saint-Laurent, il ne s'agit pas de patronage, même s'il était de
bon aloi. Si on prend la note 1 et 2, à la fin de la deuxième
page, il s'agit d'argent qui ne viendra pas des poches des contribuables. Dans
un cas, c'est payé à même la vente d'un terrain et dans
l'autre cas, c'est payé à même les revenus des primes
d'assurance incendie. Il s'agit essentiellement de rénovation de locaux,
un peu comme pour Robert-Giffard, électricité aussi bien que
partitions de dortoirs de 45 lits qu'on voit encore dans ces
hôpitaux.
M. Forget: Le "boxing".
M. Lazure: Voilà! (22 h 45)
M. Forget: Est-ce que le centre hospitalier
Louis-Hyppolyte-Lafontaine sera doté d'un gymnase ou d'installations
récréatives qui faisaient notamment défaut dans cet
établissement?
M. Lazure: Oui, il va l'être. Les travaux pour le gymnase
sont déjà entrepris. C'est la conversion de cette immense
chapelle il y avait environ 1500 places très haute,
chapelle qui occupe l'équivalent de deux étages et demi et qui
devient le gymnase. À même les fruits, si je peux dire, du premier
incendie, il y aura construction d'une
piscine avec autres formes de loisirs, et on me dit, aux
dernières nouvelles, que c'est rendu aux appels d'offres.
D'ici quelques années, donc, l'argent est engagé, les
projets sont en bonne voie, cet hôpital aura les installations de loisirs
appropriées.
M. Forget: II y a effectivement une diminution de
capacité, malgré tout, dans tout ça.
M. Lazure: Oui, à cause des incendies successifs, la
capacité actuelle est de 2200 lits ou pas tout à fait, et
l'hôpital, dans un plan quinquennal qui nous a été soumis
dernièrement et au CRSSS, voudrait diminuer cette capacité, dans
cinq ou six ans, à quelque 1500 ou 1600 lits.
M. Forget: Cela suppose, j'imagine, la construction, ou, enfin,
peut-être pas, mais si on diminue la capacité d'occupation
actuelle, et Dieu sait quelle est la demande de places d'hébergement
à long terme pour des malades mentaux chroniques ou qui sont
sévèrement atteints, du moins, il semble y avoir un
problème de cette nature dans la région de Montréal,
depuis les dernières années, à moins qu'il soit
résolu, est-ce qu'on envisage la construction d'unités plus
petites ailleurs pour remplacer la capacité d'occupation qui va
être éliminée à Louis-Hippolyte-Lafontaine?
M. Lazure: Ce n'est pas encore envisagé de façon
précise. On vient tout juste de recevoir cette proposition de
l'hôpital, et on doit, dans quelque temps, avoir des pourparlers avec le
CRSSS. C'est d'abord et avant tout à la commission administrative des
services psychiatriques... c'est une des trois nouvelles commissions qui
existent depuis un an et demi dans chaque CRSSS. L'hôpital est bien
conscient que c'est d'abord là que ça doit se discuter, encore
une fois, à une certaine table de concertation. Si jamais le CRSSS et
tous les gens concernés nous font valoir que, effectivement, il faut
viser vers une diminution de cet ordre, probablement qu'il faudra songer
à ajouter des lits en nombre plus restreint quand même, mais
ajouter des lits régionalement dans l'agglomération
montréalaise.
Il y a quand même certains projets en cours, à
l'hôpital Charles-Lemoyne, par exemple; la construction de cette nouvelle
aile qui va abriter 120 patients psychiatriques sera terminée
incessamment. L'occupation doit se faire dans quelques mois. Dans le futur
hôpital Pierre-Boucher aussi, on a prévu un certain nombre de lits
pour malades psychiatriques j'oublie le nombre exact mais un
nombre assez important de lits.
Je pense aussi qu'avec la norme minimale de 10% pour malades chroniques
dans les hôpitaux généraux, norme qui a été
volontairement augmentée par certains hôpitaux comme Notre-Dame,
par exemple, on peut escompter qu'un bon nombre de ces patients psychiatriques
chroniques, que j'appellerais inoffensifs, et qui ont besoin, bien souvent,
plus d'une réhabilitation physique, genre physiothérapie et
loisirs, pourront être ab- sorbés dans les départements
aménagés pour le malade chronique dans ces hôpitaux
généraux. L'hôpital Notre-Dame est actuellement en train
d'aménager un département pour malades chroniques, et
l'hôpital Notre-Dame a accepté d'aller jusqu'à 20% de ses
lits pour malades chroniques. Remarquez que la plupart de ces lits 175
lits é-taient, de toute façon, inoccupés. Il
s'agissait là de lits fermés.
Mais, pour l'immédiat, il n'y a pas de plans, disons, de
construction dans d'autres hôpitaux.
M. Forget: D'accord.
M. Lazure: J'ai des renseignements justement au sujet de Nicolet.
Il s'agissait de rénovation dans l'hôpital actuel pour recevoir
dix lits en psychiatrie de courte durée et 90 lits en psychiatrie
à long terme.
M. Forget: C'est le projet tel que présenté...
M. Lazure: La programmation du projet est remise en cause et
c'est actuellement en discussion avec le Conseil régional de la
région 04.
M. Forget: Les autres projets sont des projets assez anciens
évidemment, Fleury, Pasteur, Jac-ques-Viger. Du côté de
Pierre-Boucher, c'est un hôpital de combien de lits?
M. Lazure: De 350 lits.
M. Forget: 350 lits. L'évaluation de $30 millions
n'est-elle pas une évaluation sensiblement optimiste?
M. Lazure: M. Gignac, voulez-vous réagir? $30 millions
pour l'estimation de Pierre-Boucher?
C'est basé sur le coût du CH Saint-Jean du Haut-Richelieu
que l'on connaît déjà, majoré de l'indexation et
majoré aussi des espaces additionnels, parce qu'on ajoute un
étage et on augmente d'à peu près 500 mètres
carrés, l'équivalent de 6000 pieds carrés, à
l'arrière, pour l'urgence. Ces coûts sont basés,
principalement, aussi en tenant compte de la vitesse d'exécution et
c'est devancé par le fait qu'on réutilise des plans. On croit que
l'économie est de l'ordre de $2 600 000.
M. Forget: Quelle était la capacité totale de la
Cité de Santé de Laval?
M. Lazure: De 320.
M. Forget: Et là, ce serait 350?
M. Lazure: On en a 354 exactement. Pour Pierre-Boucher.
M. Forget: Et on prévoit le réaliser pour le
même prix, quatre ans plus tard, que la Cité de Santé de
Laval?
M. Lazure: Oui, mais M. Gignac peut donner plus de
détails. Quand nous avons fait l'examen de
différents plans d'hôpitaux construits depuis sept ou huit
ans afin de choisir le plan le plus approprié pour un nouvel
hôpital en 1978, les deux derniers en partant de cinq ou six plans, les
fonctionnaires en ont réservé deux pour examen plus minutieux et
il s'agissait justement du Haut-Richelieu, à Saint-Jean-d'Iberville, et
de la Cité de Santé de Laval. Un des arguments principaux qui
nous a fait opter pour le Haut-Richelieu, c'est que le coût avait
été pas mal plus bas que celui de la Cité de Santé
de Laval.
Il y a deux facteurs majeurs, le premier est un concept architectural
beaucoup moins élaboré que la Cité de la Santé de
Laval, parce que le Haut-Richelieu, ce n'est quand même pas une
bâtisse qui va passer à l'histoire, c'est quand même assez
rectangulaire et...
M. Forget: Ah oui! Une bonne boîte.
M. Lazure: ... il y a plus de 364 000 pieds carrés de plus
que la Cité de la Santé de Laval. C'est quand même assez
important.
M. Forget: J'imagine que les espaces prévus pour les
cliniques externes, d'urgence etc., à la Cité de la Santé
de Laval sont plus en accord avec les besoins des hôpitaux de 1980 que
ceux des espaces équivalents prévus au Haut-Richelieu.
M. Lazure: Oui, on peut aussi retrouver une concordance avec
certaines attitudes sinon de luxe, mais de très, très grand
confort. Il y a des services qui peuvent être donnés avec une
approche un peu plus modeste, un peu plus frugale, mais qui n'affecte pas le
bien-être du patient, finalement.
M. Forget: Centre de la Pieta.
M. Lazure: II s'agit d'un hôpital pour malades chroniques,
à Hull. Le projet consiste à ajouter 50 lits. C'est un
hôpital qui a déjà 115 lits et qui en aura 165.
M. Forget: Plusieurs options étaient
considérées dans ces projets, y compris la construction sur un
autre site, l'addition de dix lits par étage. Il y avait eu toutes
sortes de versions, je pense. Quelle solution a finalement été
retenue? L'addition d'un certain nombre de lits à chaque
étage?
M. Lazure: Je n'ai pas ce détail. Le projet, en fait,
comprend 6000 pieds carrés pour la partie conservée des services
administratifs et 43 000 pieds pour augmenter de 50 pieds. Je me rappelle, on
allait par étages. On juxtaposait un autre édifice et on
défonçait les murs et on y allait étage par étage.
J'essaie de me souvenir. Plus en détail je ne suis pas capable d'y
aller, mais c'est une hypothèse qui avait été retenue.
M. Forget: Et l'estimation est rendue à $3 500 000. M.
Lazure: C'est cela.
M. Forget: Ce n'est pas modique. M. Lazure: $4
millions...
M. Forget: $3 500 000 pour 50 lits, c'est une bonne moyenne.
M. Lazure: Oui, mais il ne faut pas oublier qu'il y a 115
autres lits qu'on réaménage. Il y a du
réaménagement dans cela. Il y a un réaménagement de
557 mètres carrés et 4000 mètres carrés
d'agrandissement. Parce que dès que vous ouvrez des murs, il y a les 115
autres lits quand même qu'on remodèle en même temps pendant
qu'on est là. Le coût exact pour cette partie...
M. Forget: Ce sont des visites dispendieuses.
M. Lazure: Cela fait partie de la modernisation de l'ensemble. En
fait, on parle d'attribuer certains pourcentages, comme tout à l'heure,
à cause du vieillissement de la bâtisse aussi.
M. Forget: Je vais passer sans commentaire sur les deux autres
articles, l'Hôtel-Dieu de Hauterive et l'hôpital
général de Baie-Comeau, puisque je ne pense pas avoir quoi que ce
soit à apprendre sur le sujet que je ne sache déjà. Le
centre hospitalier de Sept-Îles: il s'agit d'un projet nouveau de 1978?
Il s'agit de l'agrandissement qui avait été envisagé et
qu'on effectue finalement?
M. Lazure: Un agrandissement devant loger 21 lits pour soins de
courte durée pour malades psychiatriques. Il y a 105 lits pour soins
prolongés pour malades physiques incluant les 18 qui sont
déjà au permis. Il y a aussi 14 lits pour soins prolongés
pour malades psychiatriques. Il y a tous les services d'urgence.
M. Forget: Ce sont tous des lits additionnels dans un
agrandissement ou si c'est un réaménagement?
M. Lazure: C'est un agrandissement. La partie de
réaménagement touche essentiellement les services de physio,
d'ergo, la partie du bloc opératoire et obstétrical qui existe
déjà, les laboratoires, pharmacie, etc.
M. Forget: On est rendu à un coût estimé de
S9 338 000.
M. Lazure: Non, le projet est à $7 700 000. Les $9 300
000...
M. Forget: C'est l'indexation jusqu'au moment où vous
l'aurez réalisé mais enfin...
M. Lazure: ... c'est en dollars. On voit que c'est le coût
final.
M. Forget: ... c'est ce que cela va coûter.
M. Lazure: C'est cela. En fait, c'est l'évolution qui
tient compte de l'indexation.
M. Forget: Le centre hospitalier de l'Ungava?
M. Lazure: Le centre hospitalier de l'Ungava, c'est un projet
dont on a commencé la construction. 25 lits, un mini-hôpital.
M. Forget: Je remarque qu'il n'y a aucun projet inclus pour des
régions qui ont un certain nombre de problèmes en suspens, en
particulier, il n'y a rien de prévu pour la région de
Trois-Rivières où il y a, depuis des années, un
réaménagement envisagé qui d'ailleurs a été
effectué en partie, il faut le dire, mais qui n'était pas
terminé aux hôpitaux de Sainte-Marie et de Saint-Joseph, ni
à l'hôpital Cooke. Il y avait certains
réaménagements, semble-t-il. À l'hôpital Cooke, il y
avait une cinquantaine de lits qui n'étaient pas utilisés en
attendant certains réaménagements dans les autres hôpitaux.
Il semble qu'on n'ait rien prévu de ce côté-là.
M. Lazure: À Saint-Joseph de Trois-Rivières, il
s'agissait d'un étage entier inoccupé. L'aménagement
n'avait pas été terminé. J'ai eu l'occasion de le visiter
il y a plusieurs mois et avec l'argent, justement, de la relance, nous avons pu
terminer cet étage.
M. Forget: II y avait des aménagements importants et un
regroupement de services à Sainte-Marie et il y avait un problème
de définition des vocations de l'hôpital Saint-Joseph et de
l'hôpital Sainte-Marie. Il y avait un contentieux qui n'était pas
entièrement réglé et qui engageait certaines
dépenses au niveau de l'aménagement des espaces. (23 heures)
M. Lazure: Si le député de Saint-Laurent n'a pas
d'objection, on pourrait peut-être revenir à cette question
précise, parce que c'est vraiment M. Cantin qui a la continuité
dans ça. Il doit être ici pour le programme 11 demain.
M. Forget: Bon. Enfin, je n'ai pas d'objection, sauf que... Il y
a également dans la région de Sherbrooke des discussions
échelonnées sur un certain nombre d'années de ce
côté qui entraînent des réaménagements,
regroupement des activités de l'obstétrique, installation de lits
pour des soins de longue durée pour malades mentaux. Il y avait aussi
certaines spécialités chirurgicales qui étaient
susceptibles d'un regroupement. On sait combien sont nombreux les
hôpitaux de la région, combien forte est la duplication des
services dans ce secteur.
M. Lazure: Écoutez, il s'agit de questions qui chevauchent
à la fois la programmation de ces centres hospitaliers et aussi les
immobilisations. Alors je comprends que le député de
Saint-Laurent pose ces questions, mais encore une fois, si vous permettez, on
pourrait les garder en réserve et y répondre demain, quand le
groupe de la programmation sera ici.
M. Forget: Oui. M. le Président, mes autres questions sont
de cette nature; il y a un certain nombre de problèmes en suspens, dans
la Beau-ce. Enfin, je ne sais pas quoi ajouter, parce qu'on va me faire la
même réponse dans chacun des cas.
Écoutez, il y a...
M. Lazure: ... La même réponse dans chacun des cas,
on n'a pas fait cette réponse, on l'a faite dans deux cas, parce que
ici, écoutez...
M. Forget: Non, enfin, le problème de la Beauce,
Saint-Joseph et Beauceville...
M. Lazure: Saint-Joseph-de-Beauce, je pense que si vous voulez
savoir de gens...
M. Forget: ... vous allez me dire que c'est M. Cantin,
demain...
M. Lazure: ... qui ne sont pas intimement rattachés
à la programmation s'il y a des démarches encore en cours pour
partager ou changer l'obstétrique de place, je vous avoue bien
humblement qu'on n'est pas en mesure de répondre ici, mais quand les
fonctionnaires de la programmation seront ici demain, on sera en mesure de
répondre.
M. Forget: Sur un plan plus général, M. le
Président. Il est remarquable que le financement de tous ces travaux
émarge à 100% au budget du ministère des Affaires
sociales. Je ne sais pas si le ministre en est conscient, mais c'est une
situation unique au Canada et je pense qu'elle est unique au monde, en dehors
des pays qui vivent dans l'orbite soviétique, pour lesquels je n'oserais
pas me prononcer quant au financement hospitalier. Mais le Québec est
dans la situation assez curieuse où c'est le gouvernement central
dans ce cas-ci, c'est le gouvernement d'une province, à toutes fins
pratiques le gouvernement central par opposition à des
gouvernements municipaux où à des autorités locales ou
à des groupes communautaires qui finance en totalité les
immobilisations du secteur des affaires sociales. Dans aucune autre province,
nous ne notons la même situation.
Dans le contexte de l'étude de projets de
décentralisation, de réaménagement de la fiscalité,
etc., est-ce que le ministre des Affaires sociales a considéré
les possiblités de modifier des règles de financement des
immobilisations dans son secteur?
M. Lazure: Non. Je dois dire que les discussions qui ont pris
place depuis plusieurs mois au sujet du projet de décentralisation ne
sont pas rendues à des problèmes aussi précis que le
financement des immobilisations. Cependant, je pense que ça pourrait
être envisagé dans une optique de véritable
décentralisation et surtout quand elle est accompagnée par un
réaménagement majeur de tous les partages fiscaux. C'est
sûrement une direction vers laquelle on aimerait
aller. On a envisagé, dans le cadre de cette
décentralisation, les exemples qui revenaient le plus souvent, comme
allant pratiquement de soi. C'étaient l'organisation, la mise sur pied,
la gestion des CLSC par des autorités locales, qu'il s'agisse de
municipalités ou de conseils de comté. Je pense que dans le cas
des hôpitaux, cela pourrait être envisagé, à ce
moment-là, étant donné que plusieurs hôpitaux ont
une vocation qui dépasse les cadres d'un comté. Il peut y avoir
une mise en commun de ressources et on peut sûrement envisager une
espèce de conseil intercomté qui aurait, comme vous le dites,
comme dans d'autres pays, dans d'autres provinces, une responsabilité
beaucoup plus importante que ce n'est le cas actuellement.
M. Forget: Est-ce que le ministre avait l'intention de prendre
l'initiative de l'étude et d'une modalité de modification du
financement, selon ces lignes?
M. Lazure: On a indiqué, en particulier dans la
région de Sherbrooke il y a déjà plusieurs mois et les
pourparlers continuent avec le ministère et le CRSSS de la région
de Sherbrooke, notre désir de remettre, selon des règles du jeu
bien établies, des enveloppes régionales. C'est toujours notre
intention de commencer, à titre d'expérience pilote, pour une
région.
M. Forget: ... D'immobilisation? Au-delà du million de
dollar?
M. Lazure: Oui. pour le financement complet du réseau
hospitalier de telle ou telle région, autant les dépenses de
fonctionnement que les dépenses d'immobilisation.
Ma réponse serait oui. Si on l'a offert à une
région comme celle de l'Estrie, il est sûr que, comme foi
politique, c'est la direction vers laquelle nous allons. Je pense qu'il faut
procéder par étape dans un domaine comme celui-là.
M. Forget: L'attribution des budgets ou plutôt des sommes,
des décisions de l'équipement médical est confiée
depuis deux ans maintenant, un peu plus de deux ans, aux commissions
administratives d'équipement médical des conseils
régionaux.
Le ministère a-t-il fait une évaluation du fonctionnement
du mécanisme d'attribution? A-t-il reçu des plaintes qu'il juge
fondées sur le fonctionnement des mécanismes d'attribution? Et
troisièmement, a-t-il l'intention d'introduire des modifications dans ce
régime?
M. Lazure: Le sous-ministre m'informe que c'est maintenant connu.
Il y a un fonctionnaire, M. Luc Malo, qui vient de commencer cette étude
qui va être faite dans tous les CRSSS, avec la collaboration des CRSSS,
évidemment. C'est une étude critique de cette expérience
qui date de deux ans et demi.
M. Forget: Est-ce que cette étude est entreprise à
la suite de plaintes, de difficultés dont le ministère a
été saisi dans l'application de cette politique?
M. Lazure: Des difficultés importantes, pas vraiment. Une
des difficultés dont on a été saisi réside dans le
fait que certains hôpitaux, je pense en particulier à
l'hôpital Sainte-Justine, un hôpital pédiatrique... Mais
c'est vrai aussi pour d'autres hôpitaux comme les hôpitaux
psychiatriques. Certains hôpitaux se trouvent pénalisés par
la règle qui veut que 90% des sommes d'argent venant des chambres
privées et semi-privées soient conservés dans la
région, 45% conservé par l'hôpital et 45% versé
à la commission administrative, à la réserve
régionale. 10% sont conservés par le ministère.
Il y a des hôpitaux qui ont très peu de chambres
privées et de chambres semi-privées. C'est un problème qui
m'a souvent été soumis, qui a été soumis aux
fonctionnaires. Nous sommes en train de travailler actuellement à une
formule de péréquation particulière qui permettrait
à tous les hôpitaux de partir sur le même pied, si l'on oeut
dire, et ensuite, que la distribution se fasse par concertation mais, au point
de départ, que tous soient sur la même base.
M. Forget: Comme le ministre vient du milieu hospitalier et le
sous-ministre aussi, de fraîche date, est-ce qu'ils se permettraient
d'exprimer une opinion quant à la suffisance ou à l'insuffisance
des équipements médicaux dans les milieux hospitaliers, de
façon générale?
M. Lazure: Est-ce que M. le sous-ministre veut commenter
là-dessus? Il est le bienvenu pour le faire... Je pense qu'il faut
peut-être distinguer différents types d'hôpitaux. Les grands
hôpitaux universitaires, c'est un peu paradoxal, c'est un peu
contradictoire: d'une part, on peut croire qu'ils sont bien
équipés, sinon suréquipés dans certains cas;
d'autre part, étant donné que ce sont eux qui doivent porter le
drapeau, être à lavant-garde de toutes les techniques de pointe,
c'est un peu normal que ce soient eux qui réclament plus que les
autres.
Si on regarde l'ensemble du réseau hospitalier,
l'expérience que j'en ai pour avoir visité d'autres
réseaux hospitaliers ailleurs qu'ici, je pense que le réseau
hospitalier du Québec est bien équipé, en gros. Il y a
encore du gaspillage qui se fait, en ce sens que parfois on peut trouver deux
hôpitaux qui sont bien rapprochés l'un de l'autre et qui ont
chacun un service de pointe, disons un service de chirurgie à coeur
ouvert, alors qu'un seul pourrait suffire pour la région en question. Il
y a encore des économies à faire de ce
côté-là, mais il n'est pas facile d'amener un
hôpital, un des deux hôpitaux en question, à abandonner un
service, à supposer que l'analyse démontre qu'un seul suffirait
pour les besoins de la population. Il y a des espèces de
privilèges acquis pour l'ensemble des professionnels qui pratiquent dans
les hôpitaux.
Je pense qu'il y a encore du travail à faire pour éliminer
une partie de ce gaspillage. Mais, en gros, j'ai l'impression que les
équipements sont bons dans l'ensemble du réseau.
M. Forget: Du côté du service de la dette, le
ministère fait face, cette année, à une somme de $71
millions représentant le service de la dette garantie dont le paiement
du capital et des intérêts est garanti par arrêté en
conseil. Le ministre pourrait-il nous dire à combien se chiffre le
montant total de la dette ainsi garantie?
M. Lazure: Pendant qu'on m'apporte le chiffre exact, pour
compléter ma réponse sur l'équipement des hôpitaux,
je voudrais quand même... J'avais commencé ma remarque en disant
qu'il fallait distinguer les catégories d'hôpitaux. Je ne voudrais
quand même pas oublier de dire qu'il y a des centres hospitaliers,
surtout les centres hospitaliers de soins prolongés pour malades
chroniques, et aussi les centres hospitaliers psychiatriques qui ne
requièrent pas d'équipement physique bien sophistiqué
comme dans les grands hôpitaux généraux, mais qui
requièrent, quand même, un équipement... cela peut
être, parfois, un équipement d'ergothérapie, de
thérapie d'occupation, ou même de loisir. Ces hôpitaux n'ont
pas suivi le rythme de développement en équipement qu'on retrouve
dans les hôpitaux généraux; il y a un rattrapage à
faire dans ces hôpitaux.
La dette totale actuelle est, le 31 mars, c'est la dette estimée
pour l'année qui vient, au total...
Actuellement, du côté des centres hospitaliers, on assumait
une dette de $63 500 000 environ, en 1977/78, au service de la dette, laquelle
est passée à $66 600 000 en 1978/79. Du côté de la
nouvelle dette qui va se créer, en 1978/79, elle est estimée
à $1 344 000. (23 h 15)
M. Forget: Seulement $1 344 000?
M. Lazure: En regard des nouvelles constructions.
M. Forget: En 1978/79? M. Lazure: C'est cela.
M. Forget: Mais vous avez ici dans le programme, en construction,
pour 1978/79, des déboursés de $30 millions et vous avez, dans
les déboursés pour les projets en phase de construction, des
déboursés initiaux de $10 millions, ce qui veut dire qu'il y a un
déboursé de $40 millions durant l'exercice financier en cours.
Est-ce à dire que sur ces $40 millions, un peu plus de $28 millions
seraient financés à même les crédits courants ou par
emprunts temporaires et seulement $1 500 000, a peu près, par voie
d'émission d'obligations?
M. Lazure: Ce qui arrive, c'est que tous ces projets de
construction sont des projets en cours, qui sont financés, en cours de
route, par marge de crédit et financés, à la fin du
projet, par une émission d'obligations. Alors, on a, dans le domaine des
centres hospitaliers, de courte durée, des projets de l'ordre de $32 992
000, où on aura à faire des émissions d'obligations, en
cours d'année, qui nécessiteront une somme de $1 649 000 pour
rembourser uniquement la partie intérêt, parce qu'une
émission d'obligations crée une obligation envers nos
crédits de l'année courante uniquement pour les premiers six mois
de l'émission d'obligations. Cela ne représente, en somme, que 5%
des coûts des émissions qui auront lieu en cours
d'année.
M. Forget: Oui, mais ce n'est pas le sens de la question que je
posais. Je comprends que ce ne sont que les intérêts pour six
mois, mais le chiffre qui est pertinent ce n'est pas le montant des
intérêts pour les premiers six mois. C'est... quel est le chiffre
total de la dette garantie, au 31 décembre ou au 31 mars 1978, par des
arrêtés en conseil au titre des établissements des Affaires
sociales, premièrement? Secondairement, il y a un tas d'autres
questions, mais premièrement, quel est le chiffre de la dette?
M. Lazure: Pour l'instant, on a $66 600 000...
M. Forget: Non, vous parlez des intérêts. C'est le
montant en capital et intérêts dû pour l'avenir, c'est
sûrement au-delà de $1 milliard.
M. Lazure: Oui.
M. Forget: Alors, c'est quoi essentiellement?
M. Lazure: $450 millions.
M. Forget: Impossible!
M. Lazure: Sur les coûts totaux des projets de construction
en cours.
M. Forget: Non, écoutez je vais recommencer.
Écoutez-moi et essayez de répondre une fois seulement que j'aurai
fini ma question, parce qu'autrement on va y rester toute la
veillée.
Il y a un certain nombre d'arrêtés en conseil en vigueur,
pour des projets qui ont été réalisés il y a 20
ans, d'autres il y a dix ans, d'autres il y a cinq ans, d'autres il y a deux
ans. Quel est le montant total du passif contingent, puisque ce n'est pas un
passif comptabilisé dans les comptes publics du gouvernement? Quel est
le montant du passif contingent si on veut lui donner ce nom, à
défaut d'un autre dont le paiement du capital et des
intérêts est garanti par le gouvernement en date du 31 mars
1978?
M. Lazure: II est de $1 300 000 000.
M. Forget: $1 300 000 000, d'accord. À ce chiffre de $1
300 000 000, on va ajouter plus que $1 500 000 durant l'année
sûrement. On ajoute combien, cette année, par emprunts? Combien
a-t-on ajouté l'an dernier? Combien prévoit-on ajouter cette
année par des emprunts nouveaux?
M. Lazure: Par rapport à l'an dernier, on a ajoute $3 155
000.
M. Forget: On emprunte seulement $3 155 000.
M. Lazure: Non, on a augmenté notre dette, en 1978/79, de
$3 155 700.
M. Forget: Et cela est pour l'ensemble de l'année; on
prévoit donc ne faire qu'une seule emission d'obligations?
M. Lazure: Non, on ne prévoit pas ne faire qu'une seule
émission d'obligations, sauf que l'impact...
M. Forget: Ce n'est pas cela que je pose comme question. Laissez
faire l'impact sur le budget de l'année.
M. Lazure: Oui.
M. Forget: De combien sera majoré le chiffre de $1 300 000
000 durant le cours de l'exercice en cours, 1978/79, et de combien a-t-il
été majoré durant l'exercice précédent,
1977/78?
M. Lazure: Pour l'instant, je ne pense pas avoir l'information.
On pourrait vous la fournir.
M. Forget: Ce que je vous demande, c'est le total des montants
garantis qui apparaissent aux arrêtés en conseil successifs.
Ça doit être de l'ordre du double des émissions
d'obligations à leur face même, puisque le montant des
intérêts est ordinairement une fois et demie ce chiffre.
Ce que j'essaie de savoir, c'est à quel rythme le
ministère a décidé d'avoir recours aux marchés
fjnanciers à long terme pour financer son programme d'investissements.
Est-ce qu'il y a des variations dans le rythme auquel on a recours aux
marchés financiers par opposition au rythme auquel on a recours aux
crédits bancaires, aux crédits rotatifs de court terme qui sont
couramment utilisés en cours de construction, mais qu'on peut choisir de
maintenir, comme vous savez, jusqu'à la fin de la construction, si on
pense que le marché n'est pas bon ou qu'on peut aller chercher par
anticipation si on prévoit qu'il y a une fenêtre ouverte sur les
marchés financiers? Subsidiairement, j'aimerais savoir aussi à
quelles conditions les emprunts, au cours de l'année dernière et
de l'année en cours, du moins ceux qui ont commencé à
être réalisés, il y en a peut-être quelques-uns, se
sont faits.
Maintenant, si l'information n'est pas disponible, je ne veux pas
être déraisonnable...
M. Lazure: M. le Président...
M. Forget: ... elle pourrait être colligée...
M. Lazure: Oui.
M. Forget: ... et nous être présentée
demain.
M. Lazure: Cela va sûrement être fait et on va vous
la présenter demain.
M. Forget: M. le Président, sur le programme 13, je n'ai
pas d'autres questions à poser pour ce soir. J'ai, bien sûr, en
réserve les questions relatives à la programmation des services
qui se reflètent ou se refléteront éventuellement dans des
projets d'immobilisations, mais on en traitera au programme 11. J'imagine qu'on
aura des réponses par écrit...
M. Lazure: Au programme 11, oui, M. le Président.
M. Forget: ... à la question que je viens de poser.
Le Président (M. Laplante): M. le député de
Beauharnois, vous aviez...
M. Lavigne: Non, c'est correct, M. le Président.
C'était à propos du $1 300 000 000...
Le Président (M. Laplante): Programme 13,
élément 1, adopté?
M. Forget: Adopté.
Le Président (M. Laplante): Programme 13,
élément 2, adopté?
M. Forget: Suivant l'entente que les renseignements en question
nous seront disponibles.
M. Lazure: Oui, bien sûr.
Le Président (M. Laplante): D'accord. Programme 5,
Services...
M. Forget: Considérant...
Le Président (M. Laplante): Oui, monsieur...
M. Forget: ... M. le Président, que nous abordons
l'étude du programme 5 qui devait faire l'objet de nos
délibérations demain, je me demande s'il serait possible de faire
une légère modification au programme prévu pour demain de
manière à pouvoir aborder, peut-être en soirée, le
programme 14, qui est le programme relatif à l'assurance-maladie, dans
le même contexte mental dans lequel on abordera les programmes de
santé du côté des établissements hospitaliers.
Le Président (M. Laplante): Seriez-vous d'accord, M. le
député de Saint-Laurent, qu'on biffe le programme 13, qui est
fait, et qu'on ajoute le programme 14 à la place?
M. Forget: Si le ministre est d'accord... Le Président
(M. Laplante): Oui.
M. Forget: ... cela ferait bien mon affaire, c'est le but de ma
demande.
Le Président (M. Laplante): Ajouter le programme 14 demain
à la place du programme 13. Celui-ci est éliminé ce
soir.
M. Lazure: Moi, je suis d'accord. J'ai un moment
d'hésitation. Je ne sais pas si le président de la régie
pourrait être disponible. Il était ici plus tôt, mais... Ce
que vous proposez, c'est demain soir?
M. Forget: Demain soir, peut-être...
Le Président (M. Laplante): Demain soir.
M. Forget: ... que ce serait dans le même contexte...
M. Lazure: Bon! Oui...
M. Forget: ... plutôt que d'attendre vendredi...
M. Lazure: Les programmes 13 et 14, très
probablement...
M. Forget: ... puisqu'il y a des problèmes vendredi, je ne
voudrais pas que, par défaut, on manque cette discussion.
M. Lazure: D'accord.
Le Président (M. Laplante): Je vais appeler le programme
5, et on va ajourner sine die par la suite.
Services communautaires
Programme 5, Services communautaires. Ce programme vise à assurer
aux individus, aux groupes et aux communautés locales
l'accessibilité à des services de base et à assumer les
activités de prévention et de dépistage aux plans de la
santé et des services sociaux.
Vous êtes d'accord pour ajourner sine die? C'est ce que vous
voulez?
M. Forget: Oui.
Le Président (M. Laplante): La commission ajourne ses
travaux sine die.
M. Lazure: Maintenant? Je pensais qu'on allait continuer le
programme 5, M. le Président. Il y a eu un malentendu.
Le Président (M. Laplante): Je ne sais pas, là.
M. Forget: Écoutez! Je n'ai qu'un seul problème.
C'est qu'il y a un débat auquel je suis censé participer...
M. Lazure: Ah bon! Vous voulez ajourner les travaux
maintenant.
M. Forget: ... à l'Assemblée nationale, si vous
n'aviez pas d'objection. Maintenant, je devrais recevoir un avis, mais cela me
prendrait au moins deux minutes pour me préparer.
M. Gravel: C'est terminé depuis onze heures.
M. Lazure: Si c'est terminé, 23 h 30 ou minuit, aussi bien
continuer.
M. Forget: Je n'ai pas d'objection.
M. Lazure: C'est le programme des CLSC, santé
communautaire.
Le Président (M. Laplante): Ce serait aussi bien de tout
le prendre d'un bloc demain, après la période des questions. Nous
serons rappelés.
M. Lazure: Le leader adjoint nous a demandé de
procéder jusqu'à minuit, autant que possible.
Le Président (M. Laplante): Oui, mais c'est par rapport
à une autre chose qui s'était produite.
M. Forget: Si l'Assemblée nationale a ajourné ses
travaux je devais participer a un débat on a
peut-être ajourné faute de combattants, justement, parce que je ne
pouvais y être. Je devais participer à un débat sur la Loi
sur le salaire minimum.
Je suis prêt à continuer.
Le Président (M. Laplante): Nous continuons. J'appelle le
programme 5. Il n'y a pas eu d'ajournement. D'accord? On efface cela.
M. Lazure: M. le Président, je suis prêt à
recevoir les questions, s'il y en a.
Le Président (M. Laplante): M. le ministre, avez-vous des
commentaires sur le programme 5?
M. Lazure: Non, il n'y a pas de commentaires
généraux. Comme on le voit, il s'agit d'une augmentation modeste;
on passe de $127 millions à $140 millions, pour les cinq
éléments de ce programme.
Le Président (M. Laplante): M. le député de
Saint-Laurent.
M. Forget: Pourrait-on me donner de façon plus explicite
la relation à l'élément 1, santé communautaire, qui
totalise $48 millions? Il s'agit du financement des départements de
santé communautaire, si je comprends bien.
M. Lazure: Oui, c'est exact, les 32 départements de
santé communautaire.
M. Forget: Quels sont les développements? On répond
facilement à la question lorsqu'on regarde la comparaison des
crédits. Il n'y a aucun développement.
M. Lazure: C'est exact. Il n'y a aucun développement.
M. Forget: Est-ce qu'il n'est pas paradoxal que ce programme qui
doit s'insérer, non pas seulement ce programme, mais plus
particulièrement cette direction de la santé communautaire
à l'intérieur des centres hospitaliers, qui doit jouer un
rôle considérale dans la réalisation d'un certain nombre de
programmes d'information, de sensibilisation du public... Le ministère
dépense des sommes importantes ces temps-ci pour différentes
campagnes sur la prévention et l'éducation sanitaire. Les
départements de la santé communautaire jouent certainement un
rôle complémentaire par rapport à des efforts de
sensibilisation du public. De façon peut-être encore plus
concrète, le gouvernement nous dit depuis déjà un certain
temps, j'imagine que cela va finir par se produire, qu'il va déposer un
livre blanc sur la santé au travail qui, normalement, devrait
prévoir un rôle pour les départements de santé
communautaire, ne serait-ce que comme agent d'évaluation et de
contrôle des activités de certains organismes paritaires ou autres
dans le milieu de travail. Comment se fait-il qu'on ne précède
pas ces développements par des crédits plus importants du
côté de la santé communautaire, ou est-ce qu'on juge que
les effectifs actuels sont en mesure d'absorber une activité accrue dans
le domaine de la santé au travail?
M. Lazure: En ce qui concerne les effectifs médicaux
proprement dits, les départements de santé communautaire sont
habilités à recruter le nombre de médecins qui est
nécessaire pour l'accomplissement de leur vocation et ceci n'est pas
défrayé par le budget que vous avez devant vous. Donc, il y a, du
côté de l'embauche de personnel médical, pour ainsi dire,
des crédits de développement, en ce sens que c'est ouvert. Pour
ce qui est du personnel paramédical, si on me demande de faire une
comparaison par rapport à l'an dernier... M. Chaput, est-ce que vous
êtes en mesure, en gros, de comparer les effectifs? Oui, dans les DSC.
(23 h 30)
Alors, M. le Président, en ce qui concerne le personnel
paramédical, effectivement, il n'y a pas d'augmentation des effectifs.
Le personnel médical auquel je faisais allusion tantôt, dans le
secteur de la santé et de la sécurité au travail, sera
appelé à jouer un rôle de premier plan. Les ébauches
du livre blanc sont terminées. Le ministre d'État au
développement social devrait déposer, dans un avenir assez
prochain, le livre blanc sur la santé et la sécurité au
travail. Il est bien évident qu'il y aura des changements de structure.
Les départements de santé communautaire continueront d'agir un
peu comme les piliers. Ce qui reste à déterminer, c'est le mode
de financement plus exact pour tout cet ensemble de services qui viseront
à améliorer la santé et la sécurité au
travail. Dans les circonstances, étant donné que nous ne
connaissions pas encore les structures administratives et de financement de la
future législation, nous avons accordé la priorité
à d'autres services, qu'il s'agisse de services à domicile ou de
soins de garderie, et nous n'avons autorisé une augmentation que du
côté des médecins.
M. Forget: Même à ce niveau-là, M. le
Président, je ne parviens pas à comprendre que d'une année
à l'autre les crédits passent de $48 969 000 à $48 859
000. Non seulement il n'y a pas de développement, mais il y a une
diminution en termes réels assez sensible parce que les
rémunérations de tout le monde progressent, le coût des
fournitures, encore que là le ministre va dire que c'est zéro,
que par décision gouvernementale on a arrêté l'inflation,
mais...
M. Lazure: Non, de façon plus sérieuse, M. le
Président, dans la copie que j'ai, on a du personnel du ministère
qui, vous vous le rappellerez, M. le député de Saint-Laurent, a
été transféré et est demeuré fonctionnaire,
mais qui a été affecté à des départements de
santé communautaire. Dans cela, vous avez des médecins
salariés, des dentistes salariés, il y a aussi des
infirmières. Ce personnel diminue d'année en année, en
particulier parce qu'il s'agit de personnel avec pas mal d'ancienneté,
de personnel assez âgé. Il y a des mises à la retraite qui
se font ou des transferts. Alors, l'écart en moins est artificiel, dans
un sens.
M. Forget: II y a les traitements des employés permanents.
Si je comprends bien, les $2 847 000 qui passent à $2 403 000
correspondent précisément à une diminution du personnel
qui émarge au budget du ministère et qui est prêté
en vertu d'ententes au département de santé communautaire de
manière qu'il ne perde pas ses bénéfices comme
fonctionnaires, etc. C'est une diminution de $440 000. Une diminution de $440
000 est insuffisante pour tenir compte de la hausse des traitements des gens
qui sont payés à même les $45 848 000 dans les
départements de santé communautaire. On peut s'attendre qu'ils
aient 8%, ou à peu près, d'augmentation salariale. 8%
appliqués à $45 800 000, resque $46 millions, passent à
quelque chose comme $49 millions ou un peu plus, si les mêmes effectifs
étaient consentis au département de santé communautaire
sans aucune majoration réelle de personnel, ou de fourniture, ou de quoi
que ce soit.
Or, le chiffre passe à $46 197 000. Il y a $3 millions qui
manquent quelque part et je voudrais savoir où on va le chercher,
quelles sont les directives qu'on a données pour effectuer des coupures,
soit de service, soit de personnel, puisqu'il y a $3 millions qui manquent.
M. Lazure: M. le Président, il y a une explication et
c'est la principale, au budget de 1977/78, il y avait une somme de $825 000,
dépenses non récurrentes pour équipement de
fluoration.
M. Forget: L'argent a été
dépensé?
M. Lazure: L'argent n'a pas été
dépensé entièrement, dans quelle proportion exactement? On
va avoir la réponse dans un moment.
M. Forget: Mais il manque encore $2 millions.
M. Lazure: Écoutez, il y a un peu de flottement. C'est M.
Mercier qui est le directeur de ce service, j'avais l'impression qu'il
était ici, tout le monde l'attendait. Effectivement, c'est la personne
qui est en mesure de répondre aux questions, on ne comprend pas pourquoi
il n'est pas ici, il devait venir.
Ah bon, c'est parce qu'on l'a devancé ce soir, je m'excuse.
Peut-être qu'au fond, M. le Président, vous aviez raison tout
à l'heure de remettre à demain.
M. Forget: Nous aussi, on va s'arrêter, faute de
combattants, M. le Président.
M. Lazure: J'avais l'impression que M. Mercier était ici,
mais il n'est pas ici.
M. Forget: Relativement à cette question, quant à
procéder à l'aveuglette, on est aussi bien d'ajourner à
demain, parce qu'on ne progressera pas beaucoup.
M. Lazure: No 5, demain.
Le Président (M. Laplante): Les travaux sont
ajournés sine die, parce qu'on aura l'ordre de la Chambre demain
à 10 heures.
(Fin de la séance à 22 h 35)