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Étude des crédits du ministère
des Affaires sociales
(Dix heures quinze minutes)
Le Président (M. Laplante): À l'ordre, s'il vous
plaît! Avant de commencer les travaux, il y a une petite confusion; au
moment de l'ajournement, hier, on a ajourné sine die. Légalement,
je ne sais pas ce que cela peut faire, mais, par précaution, j'aimerais
que les membres de cette commission puissent, au moins, à
l'unanimité, révoquer la décision qui s'est prise hier
soir, à minuit, pour considérer que c'était seulement un
ajournement à 10 heures ce matin.
M. Forget: II y a eu un ordre de la Chambre à 4 h 45 ce
matin. Cela ne constitue-t-il pas un nouveau mandat pour la commission?
Le Président (M. Laplante): Oui, cela constitue un nouveau
mandat, on peut le prendre comme cela. D'accord.
M. Forget: Oui, il me semble, à moins, M. le
Président, que vous y ayez objection. Je ne vois pas de
difficulté.
Le Président (M. Laplante): Je n'ai pas d'objection.
Alors, nous allons commencer. La commission permanente des affaires
sociales se réunit ce matin pour l'étude des crédits
budgétaires pour l'année 1978-1979.
Les membres de cette commission sont: M. Forget (Saint-Laurent), M.
Gosselin (Sherbrooke), M. Gravel (Limoilou), M. Grenier
(Mégantic-Compton), M. Lavigne (Beauharnois), Mme Lavoie-Roux
(L'Acadie), M. Lazure (Chambly), M. Martel (Richelieu), M. Samson
(Rouyn-Noranda), M. Shaw (Pointe-Claire). Est-ce que le député de
Gaspé veut être remplacé?
M. Le Moignan: Je remplace M. Grenier.
Le Président (M. Laplante): M. Grenier, remplacé
par M. Le Moignan (Gaspé).
Les intervenants sont: M.Alfred (Papineau), M. Couture (Saint-Henri), M.
Fontaine (Nicolet-Yamaska), M. Giasson (Montmagny-L'Islet), M. Lacoste
(Sainte-Anne), M. Marcoux (Rimouski), M. Marois (Laporte), M. Roy (Beauce-Sud),
M. Sain-don (Argenteuil).
Lorsque nous avons ajourné les travaux, nous étions au
programme 11, mais nous ne l'avions pas encore adopté. M. le
député de Saint-Laurent, vous aviez la parole en dernier, je
crois.
M. Forget: Oui, mais j'aimerais soulever, avant de continuer nos
travaux, le problème du quorum, M. le Président. Je ne sais pas
à combien de membres se situe le quorum, j'oublie toujours d'une fois
à l'autre.
Le Président (M. Laplante): M. le député de
Saint-Laurent, nous avons le quorum. J'ai vérifié avant de faire
l'appel.
M. Forget: On a le quorum.
Le Président (M. Laplante): Vous faites partie de la
commission, le député de Gaspé fait partie de la
commission, M. Shaw fait partie de la commission, le député de
Limoilou, M. le ministre et moi-même. Le quorum est de six.
M. Forget: Bon!
M. Shaw: Incluant le président?
Le Président (M. Laplante): Incluant le
président.
M. Forget: Alors, je n'ai pas d'objection à adopter le
programme 11.
Le Président (M. Laplante): Programme 11,
élément 1, adopté; élément 2, adopté
ne l'adoptez pas tout d'un bloc élément 3,
adopté.
M. Shaw: J'ai une question à l'élément
3.
Le Président (M. Laplante): M. le député de
Pointe-Claire, sur l'élément 3.
M. Shaw: Une seule petite question. Est-ce que les soins qui sont
donnés dans les cas spécifiques dans lesquels il n'y a pas de
spécialistes au Québec sont inclus dans cet
élément?
M. Lazure: Les soins hospitaliers ou des soins de
médecins?
M. Shaw: Les soins médicaux.
M. Lazure: Cela tombe dans le programme de la régie. Le
paiement d'honoraires à des médecins pour des soins qui sont
dispensés en dehors du Québec?
M. Shaw: Non, non, ce sont des patients qui sont envoyés
parce qu'il n'y a pas de services spécialisés.
M. Lazure: Oui, je comprends, c'est cela, en dehors du
Québec.
M. Shaw: Ils sont envoyés, pas ceux qui sont en vacances
ou qui demeurent partiellement à l'extérieur.
M. Lazure: À ce moment-là, la disposition de la
régie encore une fois, cela relève de la régie, le
paiement de ces honoraires médicaux...
M. Shaw: Je ne crois... M. Lazure: Bien,
écoutez.
M. Shaw: Les honoraires aux médecins... M. Lazure:
Oui, je parle...
M. Shaw: ... mais les coûts de voyage et les coûts
de...
M. Lazure: Ah! le coût de voyage, ce n'est pas payé,
sauf s'il y a des considérations spéciales.
M. Shaw: C'est de ces cas que je parle.
M. Lazure: Les frais d'hospitalisation hors province...
M. Shaw: Ce ne sont pas les frais d'hospitalisation, ce sont des
cas spéciaux où un médecin au Québec dit que la
spécialité qui est nécessaire dans un cas particulier
n'est pas au Québec.
M. Lazure: Encore une fois, M. le Président, règle
générale, la régie ne paierait pas comme elle ne paierait
pas pour votre déplacement, si vous allez vous faire traiter de
Montréal vers Québec, ou vice versa, sauf si vous êtes
déjà dans un hôpital, comme on le disait hier, quand on a
parlé de transport ambulancier, aérien ou autre.
Quand votre hôpital dit: Votre cas est compliqué, il faut
aller à un autre hôpital, le transport est gratuit. En
règle générale, quand il s'agit d'aller chercher un
traitement à l'extérieur du Québec, à New York,
à Chicago ou à Toronto, peu importe, les frais de transport ne
sont pas payés. Il peut y avoir une considération
spéciale, selon les revenus, la condition financière de chaque
individu.
M. Shaw: J'ai deux cas spécifiques dans ce domaine. Il y a
des difficultés, il n'y a pas de questions, mais, en fin de compte, les
deux patients ont été envoyés à l'extérieur
du Québec pour des soins spécialisés. Dans un cas
c'était pour "the replacement of the ossicles for the middle ear".
L'équipe était avant au Royal Victoria Hospital, maintenant, elle
est déménagée, et leur seul endroit pour ce genre
d'opération se trouve spécifiquement à Chicago.
M. Lazure: C'est clair, le député de Pointe-Claire
comprend. En règle générale, il n'y a pas de paiement pour
les frais de voyage. Il peut y avoir des considérations
spéciales, dans des cas exceptionnels, où le traitement est
disponible seulement à l'étranger et que l'individu ne peut pas
en défrayer lui-même le coût.
M. Shaw: D'accord.
Le Président (M. Laplante): L'élement 3,
adopté?
M. Shaw: Adopté.
Le Président (M. Laplante): Le programme 11 est
adopté en son entier.
Soins prolongés
J'appelle le programme 12: Soins prolongés. Ce programme vise
à assurer aux malades a long terme les soins prolongés que
requiert leur état. M. le ministre, avez-vous des commentaires sur le
programme 12?
M. Lazure: Je n'ai pas de commentaires généraux, M.
le Président.
Le Président (M. Laplante): M. le député de
Saint-Laurent.
M. Forget: Adopté.
Le Président (M. Laplante): Le programme 12,
élément 1, adopté?
M. Shaw: J'ai une seule question sur ce montant: Y a-t-il eu une
indexation du coût? L'augmentation du coût, c'est presque $40
millions, est-ce une augmentation causée par les indexations,
premièrement?
M. Lazure: Voulez-vous répéter la question, s'il
vous plaît?
M. Shaw: Le coût de cette année est augmenté
de presque $40 millions. Est-ce que cela représente une augmentation de
services, ou seulement une indexation?
M. Lazure: II y a un élément important de
l'hôpital Reine-Marie, qui est devenu l'hôpital de
Côte-des-Neiges, qui représente pratiquement $10 millions sur ce
montant.
M. Shaw: Autrement, c'est seulement...
M. Lazure: II y a des augmentations pour les conventions
collectives, comme l'a mentionné le sous-ministre, il y a
l'hôpital Reine-Marie, qui est passé du programme 11 au programme
12. Il y a un certain nombre d'autres établissements qui étaient
imputés au programme 11, antérieurement, qui sont maintenant
imputés au programme 12. Il y a un accroissement au niveau du
RREGOP.
Le Président (M. Laplante): L'élément 2,
adopté? Le programme 12 est adopté au complet. J'appelle le
programme 1.
M. Lazure: M. le Président, si vous permettez, avant de
passer au programme 1, j'ai un tableau qui pourrait être distribué
aux membres de la commission, à la suite d'un voeu exprimé par le
député de Saint-Laurent. Il s'agit de tableaux comparatifs des
montants d'argent dépensés pour les services à domicile,
de 1974/75 jusqu'à 1978/79. Si vous permettez, nous allons le
distribuer.
Je n'ai pas d'objection, si les gens veulent passer quelques minutes
là-dessus, en attendant le programme 1, pendant qu'on se
prépare.
Le Président (M. Laplante): Êtes-vous prêt, M.
le ministre, pour le programme 1?
M. Lazure: Le président de la Régie des rentes est
en route, pour le programme 1. Si vous n'avez pas d'objection, il y a le
programme 6: Soutien aux organismes bénévoles. Les gens sont ici.
Il n'y a pas beaucoup de changements par rapport à l'an dernier. Le
montant est exactement le même. Les organismes qui reçoivent les
subventions sont à peu près les mêmes.
Le Président (M. Laplante): M. le député de
Saint-Laurent, êtes-vous prêt pour le programme 6?
M. Forget: Oui, mais j'aimerais profiter de l'offre du ministre,
tout à l'heure, pour poser une question sur...
M. Lazure: Oui, on peut s'arrêter brièvement
là-dessus s'il y a des questions sur les soins à domicile.
M. Forget: Je remercie le ministre de nous avoir
communiqué ce tableau. C'est un tableau un peu différent de celui
que j'avais à l'esprit, parce que c'est un tableau en termes de dollars
plutôt qu'en termes de postes. Est-ce qu'il serait possible de nous
indiquer l'indexation négative qu'il faut appliquer à ces
chiffres, en quelque sorte, pour avoir un budget en dollars constants pendant
toutes ces années?
M. Lazure: Oui.
M. Forget: Parce qu'il est assez difficile d'évaluer ce
qui est simplement de l'inflation et ce qui est simplement une
augmentation.
M. Lazure: Je pense que, quand on passe de $20 millions en
1976/77 $20 500 000 à $28 300 000, c'est nettement plus
que l'indexation.
M. Forget: Je ne doute pas que c'est plus que l'indexation, mais
dans la mesure où c'est plus que l'indexation, à l'oeil, c'est
très difficile à évaluer.
M. Lazure: Oui. Je vous avoue que...
M. Forget: Essentiellement, ce sont des salaires...
M. Lazure: Ce sont des salaires, essentiellement, soit
d'infirmières ou d'auxiliaires familiales. On pourrait, si on veut faire
la moyenne des deux, en étant conservateur, mettre $15 000 en salaires
moyens... Et ce n'est même pas $15 000, c'est $12 000 à ce qu'on
me dit. Ce seraient environ, pour donner une idée de l'ordre de
grandeur, 3000 postes qui seraient représentés par le total de
$37 millions qui devrait être dépassé cette année.
Alors, on peut garder la proportion par rapport aux montants des années
antérieures.
Soutien aux organismes bénévoles
Le Président (M. Laplante): D'autres questions? Programme
1, suspendu.
Programme 6, "Soutien aux organismes bénévoles ". Ce
programme vise à favoriser la participation de groupes
bénévoles dont les services contribuent à la
réalisation des programmes de santé et de services sociaux. M. le
ministre, avez-vous des commentaires?
M. Lazure: Comme je le disais tantôt, le montant est
sensiblement le même, les organismes sont à peu près les
mêmes. Je vais attendre les questions, M. le Président.
Le Président (M. Laplante): M. le député de
Saint-Laurent.
M. Forget: Traditionnellement, M. le Président, le
ministre distribuait la liste des organismes couverts.
M. Lazure: Un moment, je pense qu'on va s'y retrouver.
Nous avons la liste effectivement, nous avions l'intention de la
distribuer. Je demanderais simplement aux membres de la commission de faire
preuve de discrétion, au moins pour quelques jours, parce que les
associations en question ont été avisées qu'elles
recevraient une subvention, mais le montant exact ne leur a pas
été communiqué. Il doit être communiqué d'une
journée à l'autre. Je pense qu'il serait plus correct qu'elles
l'apprennent du ministère; ce sont sensiblement les mêmes montants
que l'an passé. On peut distribuer le texte aux membres de la
commission.
Comme vous voyez, c'est région par région et le tableau
est comparatif, 1977/78 et 1978/79. Il est suffisamment explicite, alors...
M. Le Moignan: Je vois qu'on commence avec la région 03.
Est-ce que les régions 01 et 02 figurent quelque part?
M. Lazure: Elles ne sont pas exclues, en principe, M. le
Président. On n'a pas tellement de demandes. Il faut dire que la plupart
de ces organismes sont des organismes promoteurs de causes bien
spécifiques, pour des clientèles bien particulières. Les
organismes promoteurs, en général, ont leur siège social
à Montréal ou à Québec, parfois à
Trois-Rivières. Par exemple, l'Association de paralysie
cérébrale du Québec, dès la première page,
si c'est la région 03, c'est parce que leurs quartiers
généraux, leur secrétariat est à Québec.
Mais l'argent qu'ils reçoivent, $97 000, est distribué par
l'association à travers tout le Québec; ils ont des filiales
à travers tout le Québec. (10 h 30)
Ce que je dis là, c'est vrai aussi de l'association du
Québec pour les déficients mentaux qui a son bureau à
Montréal, mais qui a des filiales partout au Québec. Donc,
ça ne veut pas dire que l'argent reste dans la région 03.
Le Président (M. Laplante): D'autres questions au
programme 6?
M. Forget: M. le Président, ce n'est pas facile à
faire rapidement puisqu'on vient de nous remettre la liste. Je remarque,
à l'intérieur d'un montant qui est rigoureusement le même
cette année que celui de l'an dernier, qu'il y a un certain nombre de
subventions nouvelles ou de subventions fortement accrues. Je pense par exemple
à l'Association pour les familles d'accueil qui passe de $50 000
à $100 000, d'autant plus qu'on nous dit que, l'an dernier,
c'était financé par un autre programme que le programme 4; c'est
financé par le programme 6 cette année.
Cela veut donc dire que, cette année, on prend, dans une masse
budgétaire inchangée, une somme additionnelle de $100 000, une
somme nouvelle. On fait la même chose pour l'Association des familles
d'accueil pour adultes, encore $100 000; on fait la même chose pour
l'Association du diabète du Québec, $10 000; on fait la
même chose pour Heads and Hands, $58 000, et on fait la même chose
pour le Service bénévole de Montréal, financé
à même le programme 4, pour $40 000 l'an dernier, ainsi qu'une
subvention de $150 000 à Carrefour pour Elle, et deux organismes de la
région 07 pour un total de $57 000.
J'aimerais savoir comment on compense ces subventions nouvelles ou des
subventions qui n'émargeaient pas au programme 6 l'an dernier. C'est par
la suppression des subventions à quels autres organismes qui en avaient
l'an dernier? Je sais bien que je n'aurais qu'à consulter ma liste, mais
il faudrait que je demande une suspension, M. le Président, parce qu'il
y en a un certain nombre et ça me demanderait quelques minutes au moins
pour faire le travail.
J'aimerais que le ministre nous donne la liste des organismes qui ont
perdu tout appui financier du ministère pendant l'année en
cours.
M. Lazure: Essentiellement, M. le Président, c'est parce
que, l'an passé, on a eu on peut appeler ça des
crédits périmés une certaine somme, on pourra
trouver le montant exact qui est quand même peu élevé,
d'une part, et, d'autre part, il y a certains organismes dont les subventions
ont été diminuées cette année par rapport à
celles de l'an dernier, de façon à permettre l'octroi de montants
à certains groupements, en particulier les deux qu'a
évoqués le député de Saint-Laurent.
Le premier, c'est l'Association des familles d'accueil pour enfants.
Nous avions commencé, l'an passé, à financer cette
association pour lui permettre de mettre sur pied un secrétariat. Dans
le réseau des affaires sociales, il y a déjà plusieurs
associations d'établissements de services qui ont un secrétariat
financé directement ou indirectement par le ministère, par des
fonds publics; l'Association des hôpitaux, l'Association des centres
d'accueil, lAssociation des centres de services sociaux, etc.
On s'est rendu compte qu'il y avait quelques types de services,
l'équivalent d'établissement, c'est-à-dire les familles
d'accueil pour enfants et aussi les familles d'accueil pour adultes, qui
désiraient se regrouper et avoir une permanence, un secrétariat.
On a cru que ce serait utile pour tout le monde. C'est pour ça que, l'an
passé, on a donné une subvention de démarrage, la
subvention de $50 000, qui était très modeste: cette
année, dans la répartition du montant total dont nous disposons,
on a pu l'augmenter à $100 000.
M. Forget: M. le Président, est-ce que le ministre nous
affirme qu'aucun groupe, volontaire ou bénévole, qui était
financé, qui recevait une subvention l'an dernier, n'a été
privé de subvention cette année?
M. Lazure: Un instant, je vais vérifier. D'après M.
Girouard, on m'affirme qu'aucun groupement qui a eu une subvention l'an
passé n'en sera privé cette année. C'est-à-dire que
cela continue pour les groupements qui ont eu une subvention l'an
passé.
M. Forget: Je ne comprends pas la réponse qui nous est
fournie. Je recommence, on va y aller par étapes; je ne sais pas si
c'est le fait qu'on se soit couché à 5 h 45. Il y a un montant
identique, l'an dernier et cette année. Je vais commencer par une
question: Est-ce que, dans le montant de l'an dernier, les crédits de
l'an dernier, il y a eu des crédits périmés
importants?
M. Lazure: II n'y a pas eu de crédits
périmés importants dans ce programme, l'an passé.
M. Forget: Bon. Alors, comment se fait-il que, s'il n'y a pas eu
de crédits périmés dans ce programme, on paie les
mêmes subventions, sauf une qu'il m'a été permis de
constater où il y a une diminution de quelques milliers de dollars, on
paie les mêmes subventions aux mêmes organismes. Il n'y a pas eu de
crédits périmés et, en plus de cela, à même
les mêmes crédits, on paie plusieurs centaines de milliers de
dollars en subventions additionnelles ou en subventions nouvelles.
M. Lazure: Vous l'avez devant vous. Le ministre a fait une
invitation, tantôt, à ne pas la faire circuler. C'est un document
de travail arrêté tout récemment et à partir duquel
nous voulons demander un virement de crédits au niveau de la
programmation budgétaire. Nous voulons une modification sur la base de
l'expérience d'autres programmes où il y a eu certains
crédits périmés et de besoins dans ce domaine qui sont
fixes depuis plusieurs années. Compte tenu de la nature des services
dispensés par ces organismes qui ne sont pas des établissements,
nous voulons demander une programmation budgétaire nouvelle nous
permettant d'accroître, dans certains cas, des services qui ne sont pas
dispensés par les établissements mais dont la nature des services
est conforme à celle des établissements.
M. Forget: Ah! bon. Alors, si je comprends bien, si...
M. Lazure: C'est pourquoi il faut manipuler le document avec
prudence; c'est un document de travail de quelques jours.
C'est un document indicatif pour...
M. Forget: D'accord.
M. Lazure: ... les destinataires des subventions. En somme, l'an
passé, on a pris des crédits périmés à
d'autres programmes pour pouvoir augmenter la masse monétaire qu'on
donnait via ce programme 6.
M. Forget: Si je comprends bien, pour 1978/79, si on se livrait
à l'opération des additions, on obtiendrait plus le total des
crédits disponibles.
M. Lazure: Cela dépasserait le montant des crédits
au programme, exactement. C'est pour cela que ce n'est véritablement pas
un document officiel ou finalisé; c'est le document de travail que les
fonctionnaires de ce service nous ont proposé ces jours-ci. J'ai
pensé que, pour éclairer la commission, quand même, cela
pouvait être utile.
M. Forget: Je comprends que je pourrais faire le total
moi-même mais à combien se chiffre cette proposition?
M. Lazure: C'est $700 000 ou $800 000 de différence. C'est
pourquoi nous voulons utiliser des prévisions de crédits
périmés pour faire une nouvelle programmation budgétaire
dans ce secteur.
M. Forget: Au lieu de $1 500 000, autrement dit, c'est $2 200 000
environ.
M. Lazure: C'est légèrement au-delà de $2
millions, $2 050 000 ou $2 100 000.
M. Forget: Vous réalisez, M. le Président
évidemment, je ne fais pas grief au ministre d'avoir
révisé à la hausse un certain nombre de ces subventions,
spécialement l'année où il lance un programme d'appui au
bénévolat, et on pourrait difficilement trouver les reproches
à formuler au ministre de proposer des subventions de $2 200 000
à même des crédits de $1 500 000; il ne risque pas d'avoir
de grands reproches. Évidemment, la grande question qu'on va se poser,
c'est: Est-ce que c'est autre chose qu'une hypothèse? Mais comme, de
toute manière, nous avons accepté de discuter d'autres
crédits, à d'autres programmes où on nous a admis que, de
toute manière, il y avait des crédits supplémentaires
importants qui étaient impliqués par les décisions qu'on
nous expliquait. On doit accepter la parole du ministre à l'effet que
ces projets vont se réaliser et partir de cette base pour en analyser le
contenu. Il faudrait dire que, si d'un autre côté, aux
crédits supplémentaires on ne voit pas apparaître $700 000
ou $800 000 au programme 6, c'est l'ensemble de tout ce programme- ci qui est
remis en question et il faudra y revenir, à ce moment.
M. Lazure: C'est fait dans un contexte de prudence
vis-à-vis des crédits supplémentaires, mais aussi dans le
contexte où le député de Saint-Laurent, hier ou
avant-hier, encourageait le ministre des Affaires sociales à être
plus audacieux, à oser plus.
M. Forget: Je suis heureux de voir que mes exhortations ont
porté fruit si rapidement, M. le Président.
M. Lazure: Je voudrais juste ajouter un point, c'est que la liste
qui est là est un document de travail tout récent, il y a eu une
mise en garde tantôt, justement, sur sa distribution avant qu'elle ne
soit définitivement aprouvée. D'autre part, le Conseil du
trésor a approuvé, il y a quelques semaines, un document de
principe, un document général concernant le rôle de
fiduciaire qu'on anticipe confier à des établissements pour
pouvoir assurer une certaine responsabilité à l'égard des
programmes véhiculés par des organismes bénévoles,
mais qui sont des services semblables et qui devraient être
complémentaires à ceux des établissements. Pour assurer
cette complémentarité et le même genre de jugement ou
d'interprétation, par exemple, sur les données, sur les fonds, le
Conseil du trésor a accepté un document de principe qui lui a
été présenté, pour permettre des rôles de
fiduciaires à des établissements à l'égard
d'organismes bénévoles. C'est le cadre général
à l'intérieur duquel les décisions vous sont
présentées, enfin ce projet de décision vous est
présenté.
M. Forget: C'est pourquoi on fait une distribution
régionale, j'imagine, pour la première fois, de ces
subventions.
M. Lazure: Oui.
M. Forget: Je peux rassurer le sous-ministre et le ministre que
la liste qu'ils nous ont confiée, quant à moi, du moins, ne
quittera pas mes dossiers. Il n'y aura pas de dissémination.
Cependant, j'aimerais poser quelques questions sur la philosophie qui
peut sous-tendre un certain nombre de ces subventions. En premier lieu, je
m'étonne un peu de voir apparaître une subvention, pour la
première année, à l'Association du diabète du
Québec. Le motif de mon étonnement est le suivant: C'est qu'il y
a une dizaine d'années, le ministère de la Santé de
l'époque, ou probablement la première année du
ministère des Affaires sociales, subventionnait toute une série
d'associations qui existent au Québec comme ailleurs, en quelque sorte,
par maladie. Chaque maladie a son association ou presque; les maladies du
poumon, les maladies du coeur, les maladies du rein, les maladies du foie,
etc., et ces associations sont, la plupart du temps, des espèces de
fonds auxquels s'intéressent particulièrement les médecins
et les spécialistes qui font des recherches et qui ont une
spécialité dans ce domaine et, bien sûr, les malades
et les familles des malades qui souffrent de ces affections et qui sont
je pense que ce n'est pas être ironique que de le dire
particulièrement intéressés à ce qu'on
développe des services ou de la recherche dans ces domaines. Il
était apparu, à l'époque, au ministère que.
étant donné les fins extrêmement étroites de ces
fondations par maladie, ce n'était pas une manière très
efficace de distribuer des fonds pour la recherche, parce que cela se faisait
largement en dehors de l'application des normes générales de
contrôle de la qualité des projets de recherche. C'étaient
des milieux clos où les mêmes gens qui promouvaient les causes en
bénéficiaient, pas personnellement, mais à titre de
chercheurs souvent, et on a pensé qu'il valait mieux mettre fin, de
façon systématique, à toutes ces subventions, ce qui fut
fait d'ailleurs.
On a expliqué aux organismes que dans la mesure où le
public avait une motivation spéciale, une certaine partie du public
avait une motivation spéciale, pour telle ou telle maladie et la
résolution du problème scientifique qui est derrière la
maladie, cela devait devenir des organismes entièrement privés.
La question que je pose, dans le fond, c'est: Est-ce que le gouvernement actuel
a adopté, vis-à-vis de ces associations par maladie, une attitude
ad hoc en ce sens de juger les cas à leur mérite individuel,
d'où la nouvelle subvention à l'Association du diabète.
Est-ce qu'on risque de voir apparaître, durant les prochaines
années, des subventions à la Fondation des maladies du coeur, du
rein, du foie, de la paralysie cérébrale, de la rate, enfin de
tout ce qu'on peut imaginer? (10 h 45)
M. Lazure: La réponse, c'est non.
M. Forget: ... le côlon, le petit intestin.
M. Lazure: Je comprends l'inquiétude du
député de Saint-Laurent. En bref il faut distinguer les fonds de
recherche des fonds servant a d'autres fins. Ces $10 000 pour l'Association du
diabète du Québec ne vont pas du tout pour de la recherche. Il
s'agit d'un programme nouveau que l'Association du diabète veut
développer pour mieux éduquer les diabétiques à
s'administrer eux-mêmes leur propre traitement. Il s'agit vraiment
d'éducation populaire, de vulgarisation de données
spécifiques, si vous voulez, mais de transmission de cette information
à des groupes de diabétiques. Effectivement, l'association compte
utiliser la technique de groupe avec des diabétiques pour leur
enseigner, non seulement les choses habituelles qui sont enseignées par
le médecin: injections etc., mais aussi des choses concernant la
diète, concernant les modes de vie qu'un diabétique doit adopter.
Il ne s'agit vraiment pas de recherche et on n'a pas l'intention de recommencer
ce qui a déjà été fait, à une certaine
époque, c'est-à-dire donner des fonds déguisés pour
la recherche, maladie par maladie.
M. Shaw: Vous avez aussi $50 000 pour les obèses.
M. Lazure: Dans ce cas, il ne s'agit pas de recherche non plus.
Dans le cas des obèses, il s'agit d'une subvention d'appui pour leur
permettre d'établir un mini-secrétariat, des quartiers
généraux, comme on le fait pour d'autres associations; par
exemple l'Association du Québec pour enfants avec problèmes
auditifs, dont la subvention existait déjà, et elle est
reconduite. l'Association pour les déficients mentaux aussi qui existe
depuis plusieurs années. On a cru utile, pour les centaines
d'obèses graves, les obèses qui sont très
handicapés... Le critère, c'est 300 livres et plus, et je vous
avoue que ces gens ont des difficultés de toutes sortes dans la
société. Je pense que ce n'est pas la peine d'aller dans les
détails.
M. Forget: C'est un peu trop lourd comme discussion.
M. Lazure: Si on regarde la situation des obèses, ces gens
sont démunis par rapport à la société. On me
contait l'autre jour qu'ils ne peuvent même pas monter dans les autobus,
parce qu'ils ne peuvent pas passer dans les endroits prévus tellement
ils sont... C'est une éducation populaire et en même temps une
dynamique de groupe qu'ils font entre eux. Cela leur permet de se rencontrer,
de s'entraider. Le but, c'est qu'ils prennent en main leurs propres
problèmes et ensuite les résolvent. Mais ce n'est pas pour faire
de la recherche scientifique.
M. Forget: Comme il y a un certain nombre de subventions, il y a
l'Association des insuffisants respiratoires, des obèses, au fond, il y
a peut-être un déplacement d'accent; mais est-ce que cela veut
dire que le ministère considère comme généralement
recevables et acceptables des demandes d'associations de personnes qui ont un
problème de santé bien caractérisé qui leur cause
des difficultés vis-à-vis de leur fonctionnement dans la
société ou vis-à-vis peut-être de
l'accessibilité a une information sanitaire qui leur serait
destinée tout particulièrement? Est-ce que le ministère
adopterait vis-a-vis des groupes analogues à ceux-là l'attitude,
au fond, presque normalisée de dire: Oui. on peut vous aider à
mettre sur pied un secrétariat ou des activités d'information,
etc.?
M. Lazure: C'est l'attitude effectivement que nous prenons
vis-à-vis des groupes, des clientèles qui malheureusement, sont
plutôt mal acceptés dans les établissements habituels du
réseau. Alors, on pense que pour quelque temps, pour cette
période de démarrage, il est utile de leur donner une petite
subvention.
M. Forget: Qu'est-ce que l'Escale de Sherbrooke?
M. Lazure: L'Escale de Sherbrooke, c'est un organisme semblable
à Carrefour pour Elles. Il s'agit d'un organisme qui reçoit des
femmes en détresse psychologique et parfois physique, femmes battues par
leur mari en fin de semaine ou même en semaine il semble que cela
arrive plus
souvent en fin de semaine, j'allais dire peut-être parce que
l'Assemblée nationale est ajournée, mais enfin. C'est
peut-être le président de l'Assemblée nationale qui
réagit. Il s'agit donc d'un mouvement assez nouveau dans notre
société. Les groupements féminins encouragent le
développement de ces ressources. Dans ces ressources typiquement, on
retrouve un gîte, il y a quelques lits, pour la mère
elle-même, parce que très souvent elle est accompagnée de
jeunes enfants, un ou des jeunes enfants. Si vous voulez, c'est à la
fois de l'hôtellerie et de l'accueil psychosocial dans le sens large.
M. Forget: On observe une diminution de la subvention à
Forward House, qui est une espèce de centre de réinsertion
sociale, si l'on peut dire, par le loisir largement des ex-malades
psychiatriques. Comment expliquer cette diminution?
M. Lazure: II s'agit effectivement d'un organisme semblable
à la Croix blanche de Montréal, et il y en a un autre
équivalent pour la ville de Québec aussi. On a essayé,
pour des fins de cohérence, de mettre les trois montants ensemble et de
faire une répartition plus équitable, selon l'ampleur des
services dans chacun de ces trois établissements.
M. Forget: Dans le cas des subventions assez importantes de
l'ordre de $100 000 à l'Association des familles d'accueil, de
même qu'à l'Association des familles d'accueil pour adultes
si je comprends bien, la première, c'est l'Association des familles
d'accueil pour enfants, sans le dire, et la deuxième, c'est
l'Association des familles d'accueil pour adultes est-ce qu'il n'y a pas
un certain danger je comprends le raisonnement du ministre, à
savoir que de toute manière, c'est à même les deniers
publics que ces secrétariats ou ces associations fonctionnent que
cette subvention directe n'établisse un lien de dépendance trop
immédiat entre l'association et le ministère, parce que
l'organisme avec lequel une telle association dialogue le plus souvent, c'est
le ministère. C'est même presque une relation d'adversaires,
à certains moments, lors de la négociation de certains tarifs,
etc. Est-ce qu'il ne serait pas prudent et propice de développer un sens
de participation des familles d'accueil à leur association, dans le sens
qu'elles en contrôlent les destinées, de le faire via un
prélèvement modeste sur les per diem, un
prélèvement qui pourrait être varié par les
associations elles-mêmes lors de réunions générales
de leurs membres, plutôt que de le faire via une subvention?
M. Lazure: Effectivement, chacune de ces deux associations
perçoit une cotisation très modeste, parce qu'il s'agit de gens
qui ont peu de revenus. Familles d'accueil pour enfants, $100 000; il s'agit
des 20 000 enfants qui sont au foyer nourricier et à peu près 15
000 foyers qui les reçoivent, dispersés à travers tout le
Québec. Il y a une très petite cotisation qui va à ce
secrétariat. Il y avait déjà un embryon de
secrétariat depuis quelques années. Notre subvention va leur
permettre d'améliorer leur service de secrétariat. Ils n'ont
même pas encore à ce secrétariat les listes
complètes des familles d'accueil. Je ne pense pas que ce danger soit
très grand. C'est juste que, dans le passé, les circonstances
nous amenaient à faire face, si vous voulez, à une situation
d'adversaire jusqu'à un certain point mais, par contre, en les aidant
à mieux organiser leur secrétariat, peut-être cela va-t-il
contribuer à améliorer le climat et à en faire un peu
comme avec l'AHPQ, graduellement aller vers une relation de partenaires plus
que "d'adversaires".
M. Forget: C'est "adversaires" entre guillemets?
M. Lazure: Oui. Vraiment, c'est une chose qui va être utile
et au ministère et aux familles, parce qu'encore une fois je
répète que c'est extrêmement compliqué pour un
secrétariat avec des moyens très rudimentaires, d'avoir des
listes à jour de toutes ces familles d'accueil.
M. Forget: On peut certainement leur donner une assistance
matérielle pour la confection des listes, puisque les paiements sont
faits aux familles.
M. Lazure: Oui, mais il y a aussi un bulletin de liaison, un
bulletin d'information, que ce secrétariat met sur pied pour
l'information de leurs membres.
M. Forget: Je ne pense pas avoir d'autres questions sur...
Le Président (M. Laplante): M. le député de
Gaspé.
M. Le Moignan: M. le Président, quand j'ai posé une
question à M. le ministre au sujet des régions, il m'a
donné comme exemple l'Association de paralysie cérébrale
du Québec qui, en somme, se trouve à desservir toute la province.
Il y a à peine une semaine, je crois, la même association vous a
soumis un mémoire déplorant la situation grave qui existe du fait
qu'il n'y a que quelques bureaux. On vous demandait, à ce moment,
d'élargir le réseau, c'est-à-dire l'implantation d'un
réseau à d'autres régions du Québec. On dit que
cela fait quatre ans qu'on insiste. Est-ce que vous croyez à l'urgence,
à la nécessité d'élargir, d'implanter ce
réseau?
M. Lazure: Malheureusement, ce que le député de
Gaspé dit de l'Association de paralysie cérébrale pourrait
être dit de la plupart de ces associations qui demandent des
augmentations de subventions d'année en année pour
améliorer leurs services dans tout le Québec. On ne conteste pas
le bien-fondé de leurs demandes. Le problème, c'est qu'on a
à vivre à l'intérieur d'un budget plutôt restreint,
très restreint même.
M. Le Moignan: J'aurais une autre question au sujet de
l'Association canadienne de l'ataxie de Friedreich. Est-ce que le
ministère apporte une aide très spéciale aux familles qui
sont atteintes de cette rare maladie? Est-ce que vous avez des chiffres? Est-ce
qu'il y a beaucoup de cas dans la province actuellement?
M. Lazure: Le gros de l'aide est procuré par les
établissements du réseau, par des hôpitaux de soins
à court terme ou par des hôpitaux de soins prolongés.
Encore une fois, ce n'est pas pour financer des services directs de
santé, ces $2000.
M. Le Moignan: Non, c'est pour l'organisation tout
simplement.
M. Lazure: C'est cela. C'est pour le secrétariat, encore
là, et pour l'information, la cohésion de leurs membres, parce
que c'est un groupe assez actif qui, à chaque année, recueille
des montants dans le public. C'est un ajout à ces montants qu'il
recueille dans le public.
M. Le Moignan: Ce n'est peut-être pas dans l'étude
des crédits, mais est-ce que c'est une maladie qui a une tendance
à se propager ou bien est-ce que c'est assez stable?
M. Lazure: Je n'oserais pas m'avancer. Je ne suis pas
disqualifié complètement comme médecin, mais presque,
à cause de mon nouveau poste.
M. Le Moignan: Non, je sais que ce n'est pas dans la
question...
M. Lazure: Je ne pense pas sérieusement que cela ait
tendance... Je pense que c'est mieux diagnostiqué. Comme bien d'autres
maladies, on les dépiste de façon plus exacte, si vous voulez,
qu'autrefois.
M. Shaw: Non, je n'ai pas de question.
Le Président (M. Laplante): Pas de question? Dans ce cas,
programme 6, élément 1, adopté?
M. Shaw: Adopté.
Le Président (M. Laplante): Elément 2,
adopté?
M. Shaw: Adopté.
Le Président (M. Laplante): Est-ce que vous
préférez aller au programme 1 tout de suite ou retourner au
programme 4?
M. Lazure: Nous sommes prêts pour le programme 1. Le
président directeur général de la Régie des rentes,
M. le juge Gil Fortier, est avec nous.
Soutien du revenu familial
Le Président (M. Laplante): Programme 1, soutien du revenu
familial. Ce programme vise à compenser une partie des charges
familiales.
M. le ministre?
M. Lazure: Je n'ai pas de commentaires
généraux.
Le Président (M. Laplante): M. le député de
Saint-Laurent?
Allocations familiales
M. Forget: Non, je n'ai pas de commentaires
généraux non plus, quant aux allocations familiales. J'aimerais
cependant savoir du président de la régie, qu'il me fait plaisir
de saluer, quelle est l'évolution... Est-ce qu'il pourrait nous brosser
un bref tableau de ce qui lui apparaît comme étant les
éléments d'intérêt dans l'évolution du
programme d'allocations familiales, s'il en est, ne serait-ce que pour ce qui
est de savoir quelle est l'évolution des nombres envisagés ou
réalisés au cours de l'année. (11 heures)
M. Lazure: M. le Président, je n'ai pas tellement de
commentaires à faire, parce que le programme est quand même assez
simple. Au point de vue du montant des allocations qui sont versées, ces
montants sont connus. Il y a eu une augmentation des prestations l'an dernier
et, au début de la présente année, il y a eu l'indexation
de 7,5%. En ce qui concerne les bénéficiaires du programme, le
rapport annuel sur les allocations familiales va probablement être
déposé d'ici quelques jours et va contenir les tableaux
statistiques usuels. Il n'y a pas de développement réellement
sensationnel. Ce que l'on constate, c'est le phénomène de
diminution, par exemple, du nombre d'enfants par famille, ce n'est pas nouveau.
Il y a une augmentation du nombre de familles bénéficiaires, mais
il y a toujours cette diminution du nombre d'enfants par famille et du nombre
d'enfants, globalement, qui est constante.
Pour illustrer ceci, par exemple, quant au nombre de familles, en
1973/74, il y avait au mois de mars, 902 349 familles
bénéficiaires des allocations alors qu'en 1977/78, au mois de
mars, il y avait 951 780 familles, donc une augmentation du nombre de familles
de près de 50 000 durant cette période. Par contre, le nombre
d'enfants bénéficiaires, qui était de 1 978 000, en
1973/74, était de 1 864 000 en mars 1978. Là, il y a une
diminution de près de 100 000. Le nombre moyen d'enfants par famille,
qui était de 2,19, pour la même période, en 1973/74,
était en mars 1978, à 1,96.
Ce sont réellement les seuls éléments
d'intérêt qui me viennent à l'esprit pour le moment,
concernant l'administration de ce programme.
M. Forget: J'imagine que la régie établit des
projections à l'avance, pour un certain nombre
d'années, ne serait-ce que pour la préparation de ces
estimations budgétaires, du nombre probable de familles et d'enfants,
une projection des tendances observées au niveau du nombre de familles,
du nombre d'enfants, donc du nombre d'enfants par famille, etc. Ce sont des
projections qui existent?
M. Lazure: Écoutez, là-dessus, je pense qu'il se
fait des projections au ministère, peut-être à la
régie un peu aussi, mais je ne suis pas en mesure de vous donner
d'autres informations. Je ne sais pas, au ministère...
M. Forget: Mais les estimations budgétaires que vous
présentez sont bien basées sur des projections quelconques que
vous faites à la régie.
M. Lazure: Oui, je pense, chaque année, il y a des
projections qui sont faites pour essayer d'évaluer quel va être le
nombre d'enfants qui vont recevoir les allocations familiales pour la
période budgétaire. Mais, de là à vous dire s'il y
a des projections qui ont été faites pour ce programme
particulier, pour plusieurs années à venir, je ne le sais
pas.
M. Forget: Prenons seulement une année à la fois.
Il y a, chaque année, une attente quant à l'évolution des
nombres et un chiffre de réalisation, j'imagine. Est-ce que, pour
l'année en cours ou plutôt pour l'année qui vient de se
terminer le 31 mars 1977, ces statistiques, vous les avez sur une base
d'année de calendrier, disons 1977 ou 1977/78, selon le cas? Est-ce que
vous pourriez nous dire quel est l'ordre de grandeur de l'écart entre la
projection et les chiffres effectivement constatés, quant au nombre
d'enfants, au nombre de familles?
M. Lazure: Là-dessus, je dois dire que je ne suis pas
familier avec ces projections qui sont plutôt faites au niveau du
ministère. J'aimerais mieux que ce soit quelqu'un du ministère
qui réponde.
M. Forget: Je n'ai pas d'objection.
M. Lazure: Je voudrais rappeler ici que la régie est
chargée de l'administration du programme. Alors, il y a des
études qui sont faites par le ministère.
Peut-être un commentaire général, avant que M.
Garcia ne prenne la parole, qui touche un peu la préoccupation du
député de Saint-Laurent. J'ai devant moi les statistiques des
naissances au Québec, on en a parlé il y a quelque temps dans le
public. Effectivement la source est le Registre de la population du
Québec, au ministère on assiste à une hausse
relative: en 1974, il y a eu 89 000 naissances; en 1975, 95 000
j'arrondis les chiffres en 1976, 97 000; en 1977, cependant, cela
retombe à 95 000; en 1978, c'est remonté à 97 000. La
projection pour 1979 est de 99 000. Sur une période de cinq ans, il y a
quand même eu une hausse relative.
Pour répondre a la question du député de
Saint-Laurent, les statistiques que j'ai devant moi indiquent qu'au mois
d'avril 1977, il y avait 49,7% des familles recevant des allocations familiales
qui avaient un enfant; 30,3% avaient deux enfants; 12,6% avaient trois enfants
et 7,4% avaient quatre enfants et plus. Maintenant, en ce qui a trait aux
prévisions pour l'an prochain, on prévoit qu'il y aura 51,9% des
familles qui auront un enfant, 30,7% qui auront deux enfants, 11,7% qui auront
trois enfants et 5,4% qui auront quatre enfants et plus. Il y a une chute assez
rapide du nombre de familles qui ont quatre enfants et plus, et une
augmentation de la proportion des familles qui ont un enfant et plus.
M. Forget: Le sens de ma question était plutôt le
suivant: Étant donné qu'on fait un versement à toutes les
familles qui ont un enfant en âge de recevoir une allocation familiale,
moins de 18 ans, il est assez facile d'utiliser je crois que c'est fait,
au moins à certains égards les données quant au
paiement d'allocations familiales pour analyser des mouvements
démographiques, des déplacements de population,
l'évolution de la démographie, pas en termes de taux de
natalité mais en termes de lieu de résidence. Est-ce que soit la
régie, soit le ministère, a des données ou a
analysé ces données de manière à faire ressortir
des mouvements démographiques, soit vers le Québec soit vers
l'extérieur ou vice versa? Comme on le sait, des chiffres analogues
c'est la même base statistique effectivement ont
été utilisés par certains chercheurs en utilisant les
données canadiennes, pour l'ensemble des provinces, pour
démontrer des mouvements de population importants au cours de la
dernière année. Est-ce que ces chiffres ont été
analysés au Québec? Par exemple, par rapport aux projections
qu'on aurait pu faire pour la population des enfants de moins de 18 ans qui
devraient se trouver au Québec, en 1977 ou en 1978, est-ce qu'on est
arrivé à des conclusions quant à des pertes de population
ou à des gains peut-être, je n'en sais rien, a priori cela peut
être n'importe quoi, ou à une stabilité?
M. Lazure: Vous avez posé la question pour la
régie. Je dois vous dire que ce genre d'étude ne semble pas du
tout relever de notre compétence, les mouvements démographiques
au Québec et, étant donné le budget qui nous est
accordé pour administrer le régime des allocations familiales,
nous n'avons jamais songé à faire ce genre de travail.
M. Forget: D'accord.
M. Lazure: Si vous me permettez... Nous n'avons pas fait
d'étude, à ma connaissance en tout cas, au ministère sur
cette question. Par ailleurs, nous utilisons les données des allocations
familiales pour essayer d'estimer les mouvements de population entre les
régions du Québec. À ma connaissance, on ne s'en est pas
servi...
M. Forget: II peut y avoir un solde migratoire. Si on le fait par
région, on finit par trouver qu'il y a
davantage de plus ou davantage de moins, au total.
M. Lazure: Oui mais, comme vous dites, cela s'équilibre
à la fin de l'année. S'il y a eu baisse de population, on
n'essaie pas de savoir par quoi a été causée la baisse, on
la prend comme une donnée. À ma connaissance, on n'a pas
analysé cette information.
M. Forget: Quelle est la constatation des études de
mouvements démographiques à l'intérieur du
Québec?
M. Lazure: Je n'ai pas cela de mémoire, je ne peux
répondre.
M. Forget: Est-ce que ces études sont publiées dans
les bulletins périodiques du ministère des Affaires sociales?
M. Lazure: Je vous parle de mémoire parce que je n'ai pas
les chiffres devant moi. Nous avons comparé les résultats de
notre modèle superpop de prévisions démographiques qui
étaient basées sur les données du recensement de 1971.
Nous avons comparé les projections pour 1976 avec les résultats
du recensement de 1976. Il y a trois constatations importantes que les
différences nous indiquent: Premièrement, pour la région
de Montréal, la population s'est accrue moins rapidement que ce qui
avait été prévu; l'accroissement qui était
prévu pour Montréal s'est fait davantage dans la région de
Laurentides-Lanaudière et de la rive sud de Montréal.
Deuxièmement, pour la région de l'Outaouais la population
s'accroît plus rapidement que ce que nous avions prévu et que ce
que nous pouvions dégager du modèle de prévisions
démographiques. Troisièmement, pour la région de la
Côte-Nord la population s'accroît également plus rapidement
que ce qui avait été prévu par le modèle
démographique. Ce sont les trois constatations principales.
M. Forget: Est-ce que cette analyse est publiée?
M. Lazure: Je ne pense pas que l'analyse complète sur les
différences entre les projections qui nous sont
générées par le modèle superpop et les
résultats du recensement de 1976 soient complétés encore.
Les résultats du recensement de 1976 sont quand même accessibles
depuis relativement peu de temps. Mais nous avons l'intention... Les travaux
sont entrepris actuellement pour en arriver à publier une analyse
là-dessus.
M. Forget: Le ministre n'est-il pas d'avis que cette question de
l'analyse des mouvements de population est d'un intérêt
particulier, d'autant plus que le contexte économique actuel peut nous
porter à croire qu'elle a un impact possible au niveau des mouvements de
population? Est-ce qu'il ne serait pas assez important, pour le gouvernement
lui-même et pour l'ensemble du public intéressé, d'avoir le
plus rapidement possible une analyse des mouvements de population, de
manière à déceler des problèmes possibles ou,
peut-être, des sources possibles de satisfaction qui pourraient
être décelées par une analyse plus attentive de la
situation? Effectivement, comme le ministère il a accès
directement, contrairement aux autres minitères du gouvernement, aux
fichiers des allocations familiales, au moins sur une base non identifiable, ne
serait-il pas important que le ministre s'engage dans cette voie? (11 h 15)
M. Lazure: Oui, M. le Président, c'est tout à fait
pertinent. J'ai eu l'occasion de prendre connaissance, tout récemment
d'un rapport d'un comité interministériel. Le gouvernement se
préoccupe de façon plus générale, de la question
des cueillettes de données un peu partout. Il y a le fichier des
allocations familiales chez nous; il y a le registre de la population
évidemment; il y a aussi toutes les études qui sont faites par la
direction générale de la planification dans notre
ministère. Mais il y a un comité interministériel qui
travaille à unifier, si on peut dire, tout ce qui est données
fondamentales, données démographiques ou générales
pour l'ensemble du Québec. C'est une préoccupation que nous avons
aussi. Il y a des recommandations intéressantes dans ce rapport
préliminaire, le rapport final devrait être prêt dans
quelques mois. Je pense qu'il va falloir, ayant tout ce réservoir de
données, faire des analyses plus raffinées dans certains secteurs
tels que les mouvements de population, j'en conviens.
M. Forget: Oui, mais les problèmes de structure pour
savoir qui va avoir juridiction sur le fichier de population et si on va
regrouper différemment le paquet de cartes que représentent
différents éléments, c'est un problème qui a
été soulevé bien souvent dans le passé; il y a eu
plusieurs esquisses de solution, mais dans le fond c'est largement marginal par
rapport aux problèmes de fond. Quelles que soient les structures, je
pense qu'il y a des effectifs expérimentés, experts, capables
d'assumer l'analyse des données qui existent déjà,
indépendamment des questions de structure. Ne serait-il pas
intéressant pour le ministère qu'à l'initiative du
ministre peut-être, et peut-être que son initiative est
nécessaire étant donné les implications politiques d'une
recherche de ce genre, c'est fatal.
M. Lazure: Oui.
M. Forget: ... que le ministre donne des indications quant
à son intention ou son acceptation de l'idée, au moins, de voir
des études comme celle-là s'effectuer. On entre dans une
période qui, selon des collègues du ministre, est essentiellement
préférendaire je ne sais pas s'il est d'accord ou non
mais il demeure que ce genre de question sur l'évolution
démographique du Quebec, les mouvements de population, c'est un
élément central du dossier, avec d'autres, bien
sûr; ce n'est pas le seul élément mais c'est un
élément important. Il me semble que le ministère des
Affaires sociales est bien placé pour y faire une contribution positive
dans le sens où on donnera des données qui, dans le fond,
devraient être publiques et des analyses qui devraient être faites
à ce moment-ci.
M. Lazure: J'en conviens volontiers et même avant que le
député de Saint-Laurent ne pose cette question de façon
bien claire, j'avais indiqué au sous-ministre qu'il faudrait
établir une ligne de conduite plus claire et demander des recherches
plus spécifiques concernant les mouvements de population. Je pense que
ce genre de données rendues publiques sera utile à tout le monde,
peu importe qu'il s'agisse d'une période
préréférendaire ou non. Je trouve qu'on n'utilise vraiment
pas au maximum tout le réservoir, toute la réserve de
données qu'on possède dans notre ministère.
M. Forget: D'accord.
M. Shaw: M. le Président...
Le Président (M. Laplante): M. le député de
Pointe-Claire.
M. Shaw: ... je voudrais féliciter le président de
la régie parce qu'il a diminué le coût d'administration de
près de $2 millions. Avez-vous quelques conseils à nous
donner?
M. Lazure: Ah! oui, on a diminué le coût, mais il
faut faire attention. L'an dernier, le coût était de $6 millions,
parce qu'il y a eu une contribution spéciale pour le régime de
retraite des fonctionnaires. Vous savez sans doute que toutes les commissions
et les régies, comme la Régie des rentes, la Régie de
l'assurance-maladie, la Commission du salaire minimum, la Commission des
accidents du travail, ont dû payer le service passé de leur
personnel au régime de retraite des fonctionnaires. Nous avons tous
reçu cette jolie facture au cours de l'année 1977; par
conséquent, la régie a payé, pour son personnel, et il y
avait, dans son personnel, tout le personnel des allocations familiales qui
venait de l'ancien ministère des Affaires sociales. Donc, le
ministère des Affaires sociales a absorbé le coût de ce
service passé. Le montant était de $2 346 000.
En réalité, les frais d'administration réels l'an
dernier se sont élevés à $3 796 000, alors, ce qui
apparaît au budget cette année, c'est une légère
augmentation, mais il est possible, par exemple, que les frais soient moins
élevés que ce qui est prévu au budget.
M. le Président, pour le journal des Débats, je pense
qu'il faut quand même maintenir les compliments du député
de Pointe-Claire à l'endroit de la gestion de la Régie des
rentes.
M. Shaw: Je vais garder les compliments quand même.
M. Lazure: Je les prends, je les ai pris dès le
début.
M. Shaw: Cela ne veut pas dire que nous sommes toujours
négatifs. Deuxièmement, vous dites que vous avez encore 50 000
nouvelles familles depuis 1974.
M. Lazure: Le nombre des familles augmente toujours; par exemple,
si je prends chaque année, à partir de l'année
financière 1973'74, le nombre des familles bénéficiaires
est de 902 000, 915 000, 938 000, 951 333 et 951 780. Il y a eu une
augmentation beaucoup moins forte les deux dernières années.
M. Shaw: C'est moins fort pour les deux dernières
années. Est-ce que le nombre de familles monoparentales
représente une grosse augmentation?
M. Lazure: Je ne pourrais pas vous donner de chiffres
là-dessus, mais je pense que je pourrais répondre sans
hésitation que le nombre de familles monoparentales augmente.
M. Shaw: Mais, vous n'avez pas les chiffres exacts du nombre de
familles monoparentales?
M. Lazure: II y a une augmentation considérable, je pense
qu'on peut les retrouver ici.
Les données que j'ai ici sont uniquement les données de
l'aide sociale, c'est-à-dire, le nombre de familles monoparentales
à l'aide sociale, où il y a eu augmentation du nombre de familles
monoparentales à l'aide sociale, mais l'augmentation est à peu
près égale à l'augmentation du nombre de
bénéficiaires à l'aide sociale. Alors...
M. Shaw: C'est la même perte en proportion...
M. Lazure: ... on ne peut pas, à partir de cela, affirmer
qu'il y a hausse du nombre de familles monoparentales, mais il y a d'autres
indicateurs qui pourraient nous le dire, mais là, il faudrait regarder
les données du recensement pour avoir une réponse à votre
question et je n'ai pas cela en main.
M. Shaw: Vous avez aussi un accroissement du nombre des individus
bénéficiaires d'aide sociale qui sont des
célibataires?
M. Lazure: On s'en vient, M. le Président, au programme de
l'aide sociale. Si le député de Pointe-Claire veut patienter.
M. Shaw: Cela concerne le soutien de famille? D'accord.
M. Lazure: Ici, c'est seulement l'allocation familiale, pour le
moment.
Le Président (M. Laplante): Programme 1.
M. Forget: II y a une autre question, M. le Président, je
connais la réponse à la question, mais c'est pour les fins du
journal des Débats et pour vérifier si la réponse que je
crois connaître est la bonne que je la pose. Le ministre, en cours
d'année, a annoncé des majorations aux allocations familiales
avec un certain orgueil, je pense, d'avoir effectué des
réalisations importantes.
Est-ce qu'il pourrait préciser s'il s'agit bien, dans les
lois qui ont été présentées à
l'Assemblée nationale pour majorer les allocations familiales,
d'ajustements de nature mécanique seulement, qui étaient
prédéterminés, de toute manière, par les
règles de calcul des allocations familiales du Québec et du
Canada, soit qu'il s'agisse d'une indexation c'est une forme
d'ajustement mécanique soit qu'il s'agisse d'une
répartition corrigée du montant moyen versé par le
gouvernement fédéral aux familles du Québec, en vertu de
la législation provinciale. J'ai cru comprendre qu'il s'agissait,
strictement, d'ajustements mécaniques
prédéterminés, encore une fois, par la nature des
arrangements faits entre Ottawa et Québec sur les allocations familiales
fédérales et, par ailleurs, des indexations qui sont
également prédéterminées par des démissions
prises il y a plusieurs années.
M. Lazure: II y a eu au niveau des augmentations des
allocations à partir du mois de mai 1977, une augmentation des
allocations payées par le Québec, on s'en souvient, à la
suite de l'introduction de la taxe de vente sur les vêtements d'enfants.
À ce moment, cela a été une augmentation, parce que les
allocations ont été augmentées de 27%.
À l'automne de 1977, ou peut-être au début de
l'hiver, il y a eu un projet de loi sur les allocations familiales. En ce qui
concerne les allocations du Québec, le projet de loi, les montants
mentionnés étaient les montants indexés. En d'autres
termes, ce sont les montants du mois de mai, indexés à 7,5%,
c'est une indexation qui était prévue dans la loi. Ce même
projet de loi contenait une augmentation des montants d'allocation
versés par le gouvernement du Canada. Par exemple, en ce qui a trait au
troisième enfant, alors que l'allocation était de $35.53 au
début de 1977, elle passait à $47.45. Il y avait et une
augmentation, et également l'indexation dans les deux.
M. Forget: Pour ce qui est de l'augmentation, il s'agissait d'une
répartition plus correcte du montant moyen prévu de $20, en 1973,
indexés.
M. Lazure: Comme le député le sait, la loi permet
aux provinces, à l'intérieur d'une masse monétaire qui
reste la même, d'affecter plus ou moins d'argent à des enfants des
1er, 2e, 3e ou 4e rang, et aussi selon les âges. C'est à
l'intérieur de cela qu'on a joué.
M. Forget: Compte tenu des ententes intervenues en 1973, ces
augmentations n'étaient que des ajustements formels qu'il fallait faire
dans une loi, mais qui étaient déjà
déterminées par la nature des ententes.
M. Lazure: C'est exact.
M. Forget: Le programme 1, élément 1,
adopté, M. le Président.
Le Président (M. Laplante): Le programme 1,
élément 1, adopté. L'élément 2?
M. Forget: Les congés de maternité, M. le
Président. Nous brûlons de savoir en vertu de quelle formule les
congés de maternité, qui sont décrétés,
d'une part, dans la Loi du salaire minimum, à titre de garantie ou de
sécurité d'emploi, vont se répercuter au niveau des
programmes de sécurité sociale, dans le budget du
ministère des Affaires sociales. De quel genre d'allocations
s'agira-t-il? Est-ce que ce sera vraiment utilisé pour des allocations
de congés de maternité ou pour autre chose? J'aimerais savoir si
le ministre a des réponses à apporter à une question
à laquelle probablement la moitié des Québécois et
des Québécoises attend impatiemment.
M. Lazure: 31%.
M. Forget: C'est cela.
M. Lazure: Dans l'état actuel des choses et je dois
dire tout de suite que les discussions ne sont pas terminées au Conseil
des ministres ces $5 800 000 qui apparaissent à nos
crédits seraient affectés à compenser environ 25 000
femmes au travail, à l'extérieur du foyer, à peu
près le quart des femmes qui accouchent, grosso modo. On s'attend
à tout près de 100 000 naissances autour de 1979. Ce serait
affecté à payer le délai de carence de deux semaines qui
précède les prestations d'assurance-chômage. Ce
délai de carence de deux semaines, distribué à environ 25
000 personnes, donnerait, d'une façon bien précise, $5 794
000.
M. Forget: Ce qui est équivalent au montant versé
à partir de la troisième semaine par l'assurance-chômage,
à titre de congé de maternité. (11 h 30)
M. Lazure: C'est cela.
M. Forget: C'est quel montant? Cela varie selon...
M. Lazure: Bien, cela varie beaucoup. M. Forget:... le
maximum de 60%.
M. Lazure: Le chiffre moyen qu'on utilise, c'est $108.30.
M. Forget: Maximum. $108.30. M. Lazure: $108.30. M.
Forget: Par semaine? M. Lazure: Oui.
M. Forget: Ceci constitue la seule formule
considérée ou s'il existe d'autres possibilités?
M. Lazure: C'est la formule qui est prévue pour
l'affectation des $5 800 000. Je pense que ce n'est un secret pour personne que
certains ou d'aucuns croient qu'il faudrait distribuer une partie, ou
peut-être même la totalité, de ces sommes, non seulement
à ces 25% de nouvelles mères, chaque année, mais à
toutes les nouvelles mères, c'est-à-dire tout près de 100
000 personnes, sous forme d'une allocation "première maternité",
c'est une théorie; une autre théorie veut que cela puisse
être une allocation pour toutes les maternités.
M. Forget: Si c'était pour toutes les maternités,
cela ferait une somme qui ne serait pas très élevée; s'il
y avait une centaine de milliers de naissances, cela ferait environ $60 par
naissance.
M. Lazure: Oui. De toute évidence, ou bien la somme ne
serait pas importante, ou bien elle serait importante et le crédit ne
serait pas affecté à toute l'année fiscale qui vient de
commencer.
M. Forget: Je vois. À quel moment le ministre a-t-il
l'impression que ses collègues du cabinet en arriveront à une
conclusion finale?
M. Lazure: J'espère bien avant que l'été ne
soit trop avancé; sérieusement, d'ici environ un mois, un mois et
demi, on devrait être fixé sur la formule définitive. Il y
a des discussions très énergiques sur cette question.
Le Président (M. Laplante): Y a-t-il d'autres questions
sur le programme 1? Elément 2, adopté?
M. Forget: Adopté. M. Shaw: Adopté.
Le Président (M. Laplante): Elément 3,
adopté?
M. Forget: Adopté.
Le Président (M. Laplante): Programme 1, adopté en
son entier.
M. Forget: Adopté.
M. Lazure: M. le Président, puis-je suggérer qu'on
aborde le programme 4 qui est administré aussi par la Régie des
rentes. La contribution à l'impôt foncier.
Contribution à l'impôt foncier
scolaire
Le Président (M. Laplante): J'appelle le programme 4:
Contribution à l'impôt foncier scolaire. Ce programme vise
à alléger le fardeau de l'impôt foncier scolaire pour les
personnes âgées. M. le ministre.
M. Lazure: Je n'ai pas de commentaires généraux, M.
le Président.
M. Forget: M. le Président, est-ce que l'administration de
ce programme, par la régie, a subi des modifications importantes ou
quelque modification que ce soit? Je pense là aux exigences de la
régie quant aux documents présentés ou des choses de ce
genre?
M. Lazure: Évidemment, j'ai eu l'occasion de le mentionner
déjà, c'est un programme qui n'est pas facile à
administrer, étant donné le nombre considérable de
bénéficiaires du programme, la catégorie de
bénéficiaires aussi qui sont les personnes âgées et
souvent des personnes très âgées et, ensuite, les montants
payables qui, dans certains cas, sont relativement peu élevés. Au
point de vue administratif, évidemment, après une première
année, nous avons essayé de roder la machine un peu pour
fonctionner plus efficacement mais, nous avons maintenu d'ailleurs, il y
a un arrêté en conseil qui détermine les modalités
du programme les exigences de pièces justificatives. Je pense que
l'expérience nous démontre que, évidemment, ou bien on est
disposé à payer aveuglément certaines sommes, sans aucune
vérification ou bien, du moment où on veut exiger une certaine
preuve, il faut demander la même à tout le monde. Alors, nous
avons maintenu l'exigence de pièces justificatives.
Je dois dire cependant que, dans cette deuxième année,
l'administration en a été plus facile. La population connaissait
mieux le programme. On a pu aussi améliorer la demande de prestations
qui, je pense, était plus facile à compléter. Il reste que
c'est un programme qui comporte des difficultés plutôt
énormes. Par exemple, qu'il suffise de songer au cas... J'ai eu un
appel, la semaine dernière, d'une demoiselle qui me fait part qu'elle
était co-propriétaire avec ses quatre soeurs d'un immeuble
à logements multiples. Cela implique qu'il faut, d'une part, sur le
compte de taxes scolaires, enlever la partie qui a trait au logement qui est
loué; de ce compte de taxes, il faut donc retenir la partie qui a trait
au bâtiment occupé par les cinq demoiselles et, ensuite, il faut
répartir les $125 payables entre ces cinq demoiselles, soit $25 chacune.
Comme les demandes ne nous parviennent pas toutes sous la même enveloppe,
cela cause des problèmes.
Cela donne une idée... Heureusement que tous les cas ne sont pas
comme celui-là! Mais, pour payer ces cinq demoiselles, vous pensez que
les frais administratifs sont assez élevés. Il y a des situations
qui sont très simples dans ce domaine mais il y en a d'autres qui sont
très complexes. Comme il s'agit d'un paiement annuel et que,
malheureusement, quelquefois les personnes âgées perdent la
mémoire, ils nous écrivent au mois de mai pour réclamer le
paiement qui leur a été effectué au mois de novembre
précédent. Alors, on est obligé de leur répondre.
Évidemment, cela coûte cher fournir une réponse comme
cela.
C'est un programme qui est difficile à administrer et qui est
assez coûteux dans son administration. Il n'y a aucun doute
là-dessus.
M. Forget: Le ministre avait laissé entendre l'an dernier,
lors de l'étude de ce programme, qu'à l'occasion d'une
réforme de la fiscalité municipale, ce programme serait
incorporé dans une nouvelle version de la fiscalité municipale et
disparaîtrait probablement comme tel. Assez curieusement, il y a un
certain nombre de propositions qui ont été rendues publiques par
le ministre des Affaires municipales et on n'a plus entendu parler du
remboursement d'impôt scolaire pour les personnes âgées.
Est-ce que le gouvernement préfère être discret sur ce
sujet, étant donné que si on confie tout le champ de
l'impôt foncier aux municipalités, le développement logique
de ce programme consisterait à donner l'exonération quant
à l'ensemble de l'impôt foncier et le coût passerait de $21
700 000 au double, probablement, ou quelque chose approchant le double, environ
$40 millions. Est-ce que c'est ce qui fait qu'on n'en a plus entendu parler de
ce projet de réforme ou d'intégration de ce crédit, de
concession?
M. Lazure: Non. M. le Président, c'est plutôt par
discrétion, comme le député de Saint-Laurent le dit. Mais,
en passant, je vais utiliser l'expression que le député de
Saint-Laurent affectionne. Si je voulais être méchant aussi je
répéterais cette année encore qu'il s'agissait, pour le
gouvernement antérieur, d'une improvisation qui cause
énormément de problèmes. C'est une façon bien
compliquée...
M. Forget: Cela fait bien votre affaire.
M. Lazure: ... de donner un cadeau aux personnes
âgées la veille d'une élection. Nous continuons à
dire que, le plus tôt possible, tout en conservant cette masse d'argent
à l'amélioration du bien-être des personnes
âgées, il va falloir que ce soit à l'occasion du
réaménagement des champs d'impôt, ou que ce soit sous une
autre formule c'est pour cela qu'on est discret, la formule n'est pas
arrêtée encore mais chose certaine c'est qu'on veut
discontinuer le plus tôt possible cette façon extrêmement
complexe, comme l'expliquait le président de la régie, de
distribuer des fonds aux personnes âgées.
M. Forget: Si je comprends bien, si le ministre avait eu quelque
chose à faire, à cette époque, il n'aurait pas introduit
ce programme?
M. Lazure: Le programme est encore... Vous voulez dire, à
l'époque?
M. Forget: Oui.
M. Lazure: J'aurais probablement et nos actes, depuis un
an et demi, le démontrent arrêté des mesures
favorisant le bien-être des personnes âgées mais pas par un
recours à un système aussi compliqué.
M. Forget: Étant donné que le ministre prend ses
distances par rapport à ce programme je le mentionne parce qu'il
a voulu faire une excursion dans ce domaine je m'étonne d'autant
plus, M. le Président, qu'à plusieurs reprises, depuis qu'il est
ministre des Affaires sociales, il a pris des positions assez paradoxales, je
dirais même mensongères sur ce sujet, puisqu'il s'est
attribué le mérite de l'introduction de ce programme, à
plus d'une reprise, en disant, voici une des réalisations du nouveau
gouvernement. Cela a paru dans la publicité du Parti
québécois et cela a même paru et je vois que le
ministre réfléchit dans le moment, parce que cela l'embête
un peu...
M. Lazure: Quelle clairvoyance! Vous n'avez même pas besoin
de médias, vous pouvez lire directement dans l'esprit des autres. Vous
êtes insurpassable...
M. Forget: Oui. Je vais vous dire la raison, d'ailleurs, parce
que, dans les envois sans adresse qui sont transmis...
M. Lazure: Ce n'est pas la modestie qui va vous étouffer,
en tout cas, sûrement pas.
M. Forget: ... - vous non plus! - qui sont transmis à tous
les électeurs du député de Chambly c'est bien cela?
il y a une affirmation qui pourrait être soulevée par une
question de privilège, une affirmation du ministre des Affaires sociales
à l'effet que le dégrèvement d'impôt pour les
personnes âgées, l'impôt foncier scolaire, c'est une des
réalisations qu'il réclame comme la sienne. Je pourrai vous
fournir une copie de cet envoi sans adresse; cela apparaît très
clairement comme la réalisation du ministre M. Lazure.
M. Lazure: Juste pour rétablir les faits,
rétablissons les faits...
M. Forget: J'ai trouvé que cela frôlait le mauvais
goût, pour ne pas dire plus, M. le Président.
M. Lazure: ... je ne sais pas a quelle publicité le
député fait allusion...
M. Forget: ... un envoi sans adresse sur papier vert, avec votre
photo, distribué à 25 000 ou à 40 000 exemplaires, dans
votre comté.
M. Lazure: Bon, bon. Il s'agit dans cela... C'est toujours
embêtant de citer hors contexte. Il s'agit d'une liste de mesures qui ont
été prises par le nouveau gouvernement. Je ferai remarquer au
député de Saint-Laurent...
M. Forget: ... par le nouveau gouvernement. Bon.
M. Lazure: ... que la première année...
Après avoir fait les remarques que j'ai faites sur la complexité
du système, je continue a dire qu'il est louable qu'une masse d'argent
de $28 millions...
M. Forget: ... vous le trouvez de mieux en mieux votre
programme.
M. Lazure: ... soit attribuée aux personnes
âgées. Je vous ai laissé parler. Si c'est dans la liste des
programmes appliqués par le gouvernement québécois, je
pense que... c'est tout simplement qu'en réalité cela est
conforme à la réalité, si je ne m'abuse la
première année où ce dégrèvement
d'impôt a été appliqué, c'est alors qu'on
était au pouvoir. N'est-ce pas? Je ne dis pas que le programme n'a pas
été préparé et cela on l'a dit à
plusieurs...
M. Forget: Dans le budget de mars 1976...
M. Lazure: Oui, mais nous avons appliqué, pour la
première fois, comme gouvernement, ce programme. Donc, nous en
connaissons toutes les complexités. C'est dans ce sens-là, ce
n'est certainement une usurpation de crédits. Je vous ai souvent rendu
le crédit d'avoir imaginé la formule, de cela je vous en rendrai
toujours le crédit, mais je nous rends le crédit de l'avoir
appliquée pour la première année.
M. Forget: Vous devriez aussi réclamer le crédit
d'avoir appliqué l'assurance-hospitalisation depuis également le
15 novembre 1976...
M. Lazure: Non, nous n'avons pas été le
gouvernement qui l'a appliqué pour la première fois.
M. Forget: ... malgré que cela existe depuis 1961. M. le
Président, je pense que c'est plus amusant qu'autre chose...
M. Lazure: ... oui, c'est un divertissement.
M. Forget: Mais, je ne pouvais résister à la
tentation, parce que chaque fois que le ministre en parle dans cette enceinte,
il dit: ce n'est pas très bon, c'est bien compliqué, il faudrait
faire d'autre chose, et chaque fois qu'il a l'occasion...
M. Lazure: ... sur la formule, pas sur le fond...
M. Forget: ... dans d'autres enceintes de se faire un peu de
publicité ou de faire un peu de publicité pour son parti, il met
cela dans la liste de ses réalisations. Alors, c'est un peu trop
drôle pour ne pas le souligner chaque fois...
M. Lazure: ... il faudrait peut-être, si on veut faire une
analyse critique, objective, il faudrait peut-être voir les listes de
réalisations de l'ex-ministre des Affaires sociales...
Le Président (M. Laplante): Dans un régime de
dénatalité, c'est difficile de trouver la paternité.
M. Lazure: ... et là la discussion serait plus
équitable.
M. Forget: Je pense qu'il trouve sa liste trop courte. Il se dit:
qu'est-ce que je pourrais trouver d'autre? C'est un candidat, bien sûr,
opportun, puisque la coïncidence des dates ce n'est rien d'autre
qu'une coincidence le favorise superficiellement.
M. Lazure: Sérieusement, je suis certain que l'ex-ministre
des Affaires sociales et son gouvernement ont dans leur publicité
électorale... si on la grattait comme il faut, si on l'examinait
à la loupe, on trouverait des actions équivalentes, parce que
c'est sûr qu'il y a une continuité entre les gouvernements. (11 h
45)
M. Forget: C'est un aveu, M. le Président!
Le Président (M. Laplante): Non, mais est-ce qu'on
pourrait s'arranger pour dire que la paternité va à l'ancien
gouvernement?
M. Forget: Oui, je suis tout à fait d'accord, M. le
Président.
Le Président (M. Laplante): Et celui qui l'a
enfanté, après cela, c'est le nouveau gouvernement.
M. Lazure: Et la maternité à nous! Bon, moi je
prendrais bien un congé de maternité de ce programme; payé
autant que possible!
M. Forget: À $108 par semaine, M. le ministre, pensez-vous
que vous prendriez des congés de maternité bien souvent?
Le Président (M. Laplante): Le programme 4 sera-t-il
adopté?
M. Forget: Oui, M. le Président, il sera
adopté.
Le Président (M. Laplante): Elément 1, programme 4,
adopté. Elément 2, programme 4, adopté.
M. Forget: Mais, avant de tout adopter... Le Président
(M. Laplante): Oui, allez-y.
M. Forget: ... il reste que j'ai posé, malgré tout,
une question au ministre, d'une façon peut-être un peu
facétieuse, mais qui est réelle. Dans l'hypothèse qui est
probable, malgré tout, puisqu'on en parle tant, d'une prise en charge de
tout l'impôt foncier scolaire par les municipalités, est-ce que
cela va devenir un dégrèvement partiel ou un crédit
partiel pour une partie, un pourcentage donné de l'impôt
regroupé ou est-ce que cela va être étendu à
l'ensemble de l'impôt foncier scolaire payé par les personnes
âgées, sur la même base, mais avec un maximum doublé
ou est-ce que cela va disparaître complètement? Ce n'est quand
même pas hypothétique comme question.
M. Lazure: Non, ce n'est pas hypothétique, mais j'ai
répondu tantôt, M. le Président, que
c'était à l'étude. Il y a cette hypothèse
que vous soulevez qui entre en ligne de compte et il y a d'autres
hypothèses. Ce serait prématuré d'expliquer les autres
hypothèses. Il y a d'autres hypothèses qui sortiraient
complètement, tout en gardant une masse monétaire
équivalente, du système de l'impôt.
M. Forget: Bon, adopté.
Le Président (M. Laplante): Merci. J'appelle le programme
2. Le programme vise à assurer à tout ménage un revenu
fondé sur la différence entre ses ressources et ses besoins
essentiels.
Aide sociale
M. le ministre, vous avez des remarques sur le programme 2, sur l'aide
sociale?
M. Lazure: Pas de remarques générales, M. le
Président.
M. André Roy, directeur intérimaire de l'aide sociale, est
ici. M. Roy, voulez-vous vous approcher?
Le Président (M. Laplante): M. le député de
Saint-Laurent.
M. Forget: Je remarque que le ministre dit: Le directeur
intérimaire. Est-ce qu'on aura un directeur permanent ou est-ce une
situation qui va se prolonger longtemps? Y a-t-il un candidat permanent en
vue?
M. Lazure: Je pense que la permanence, on l'aura d'ici quelques
mois effectivement.
M. Forget: D'ici quelques mois? M. Lazure: D'ici
l'automne.
M. Forget: II y a déjà près d'un an que le
poste est occupé à titre intérimaire?
M. Lazure: On a expliqué, au début de la commission
parlementaire, que celui qui en était titulaire bénéficie
d'une année sabbatique pour un perfectionnement à Kingston
et...
M. Forget: II n'est pas question qu'il y retourne?
M. Lazure: Non, il ne revient pas. C'était entendu qu'il
demandait un transfert dans son plan de carrière à
d'autres fonctions à son retour de ses études.
M. Forget: Je vois. Son départ date de quand?
M. Lazure: II y a un an à peu près.
M. Forget: Et cela demeure intérimaire pendant un an?
M. Lazure: C'est une année universitaire, oui.
M. Forget: Oui, mais la nomination de son remplaçant
demeure intérimaire pendant un an?
M. Lazure: Oui, c'est ce qui est en train d'arriver et
l'intérim...
M. Forget: C'est assez inusité!
M. Lazure: C'est sûrement plus long que ce qu'on voit en
général, mais l'intérim devrait se terminer d'ici le mois
de septembre, au cours de l'été.
M. Forget: À quoi attribuez-vous les difficultés de
recrutement d'un nouveau sous-ministre adjoint pour l'aide sociale?
M. Lazure: Justement, ce n'est pas attribuable à des
difficultés de recrutement pour le moment. C'était une
décision de prendre un peu plus de temps que d'habitude avant d'aller au
recrutement.
M. Forget: Est-ce que le poste n'est pas d'une importance telle
qu'il devrait cependant être comblé le plus rapidement possible?
C'est quand même près de $1 milliard qui est
dépensé.
M. Lazure: Oui, mais je vous ferai remarquer que le directeur
intérimaire accomplit ses fonctions de façon tout à fait
compétente.
M. Forget: Et vous avez l'intention de le nommer de façon
permanente?
M. Lazure: Je n'ai pas dit cela, M. le Président.
M. Martel: Je peux vous assurer qu'il va être là
avant que votre chef ne siège à l'Assemblée nationale.
M. Forget: Cela n'a aucun rapport. Une voix: ...
M. Forget: Oui, vous avez probablement raison.
M. Martel: J'en suis persuadé.
M. Lazure: On vous a vu réfléchir, vous aussi.
M. Forget: Je ne voulais pas laisser cela sans réponse, M.
le Président. Nous aimerions savoir, vis-à-vis de l'aide sociale
parce que les chiffres que le ministère publie le sont avec un
retard important, retard qui a toujours été, évidemment,
puisqu'on veut vérifier les chiffres avant de les publier. Il reste que
nous aimerions beaucoup avoir les chiffres que le ministre a normalement en sa
possession très rapidement après l'expiration d'un mois
donné, quant à l'évolution des clientèles. Les
seuls chiffres publics sont déjà vieux quand ils sont
publiés. Est-ce que le ministre pourrait nous communiquer
l'évolution de la clien-
tèle jusqu'au mois le plus récent pour lequel il dispose
lui-même de ces données, tout en tenant compte du fait, bien
sûr, qu'elles ne sont pas révisées et
complétées dans tous leurs détails, pour qu'on puisse
évaluer justement le mouvement de clientèle à l'aide
sociale au cours de l'hiver et du printemps?
M. Lazure: M. le Président, j'ai devant moi un tableau de
la clientèle, à partir d'avril 1977 jusqu'à mars 1978.
Pour avril 1977, 236 150 ménages je vous épargnerai les
données de mois en mois, on peut procéder par étape
le chiffre reste sensiblement le même en mai, juin, juillet, en
août il monte à 237 000, septembre 237 000 encore, octobre 238
000, novembre 239 000, décembre 241 000, janvier 243 000, février
245 000, mars 245 000. Je pense que le chiffre 245 000 semble être le
plateau et on assiste à une stabilisation à ce plateau.
Est-ce qu'on a une prévision? Effectivement, on croit qu'il va y
avoir un maintien autour de 245 000 ménages pendant le reste de
l'année 1978.
M. Forget: Comme l'aide sociale est affectée par les
mouvements saisonniers, la seule comparaison qui m'apparaît vraiment
significative, c'est la comparaison avec le mois équivalent de
l'année antérieure. Est-ce qu'on pourrait nous donner cela pour
les mois de janvier à mars?
M. Lazure: Oui, on l'a ici aussi. Le total des ménages, si
on part de janvier 1977, 230 000...
M. Forget: On apporte un ratio, janvier 1978 par rapport à
janvier 1977.
M. Lazure: Excusez-moi, on a un autre tableau ici, trimestre par
trimestre. Si vous voulez, le premier trimestre de 1977, 230 500
ménages; le premier trimestre de 1978, 243 700 ménages.
M. Forget: II y a donc 13 200 d'augmentation dans le nombre total
des ménages, de janvier à janvier.
M. Lazure: C'est cela.
M. Forget: Ce qui correspond à environ 5%, un peu plus de
5%, 6% d'augmentation?
M. Lazure: 6% d'augmentation.
M. Forget: Est-ce que ceci est conforme aux prévisions qui
avaient été faites quant à l'expansion de la
clientèle?
M. Lazure: En attendant qu'on trouve le chiffre, M. le
Président, il y a une autre comparaison, qui est intéressante.
Des deux années de calendrier, de 1976 à 1977, le taux
d'augmentation des ménages a été de 10% exactement, alors
que de 1977 à 1976, il a été de 6% seulement, pour
l'ensemble.
Il y a eu 2000 familles de plus que ce qui avait été
anticipé par les prévisions.
M. Forget: Est-ce que ce taux d'accroissement, d'une année
à l'autre, est sensiblement le même pour toutes les
catégories de ménages ou est-ce qu'on le retrouve plus
concentré chez certaines catégories?
M. Lazure: II y a des variations je l'ai dit tantôt,
en réponse à une question, peut-être
antiréglementaire, du député de Pointe-Claire en ce
qui a trait à l'augmentation des ménages. Si on prend les deux
dernières années, il y a eu une augmentation de 19,4% sur un peu
plus de deux ans, d'avril 1975 à décembre 1977, alors c'est deux
ans et neuf mois.
M. Forget: Dans l'ensemble des catégories?
M. Lazure: Oui, c'est cela. Ici, j'ai les chiffres pour les
familles monoparentales, lorsqu'on a fait une analyse spéciale en
prévision des études sur les familles monoparentales. Il y a eu
un accroissement, chez les familles monoparentales, pendant cette
période, de 20,2%. On l'observe surtout chez les familles d'un adulte et
un enfant qui est de 32,3%; un adulte et deux enfants, 23,2%; il y a une baisse
des familles monoparentales d'un adulte et trois enfants de 4%. Mais
l'augmentation des familles monoparentales est la même, alors cela
représente quand même 56 000 familles sur 240 000 ménages,
donc le quart des effectifs. Ces chiffres sont uniquement pour les familles
monoparentales, mais il semble que cela se répartisse à peu
près également chez les autres, mais ce serait à
vérifier. Je sais qu'il y a eu une augmentation chez les personnes
seules...
Information complémentaire, M. le Président. De
décembre 1976 à décembre 1977, la clientèle, comme
on i'a vu tantôt par les chiffres, s'est accrue de 5,5%. Les personnes
seules, pour leur part, ont augmenté de près de 7% en haut de la
moyenne et les familles monoparentales, aussi en haut de la moyenne, 7,3%. Cela
rejoint la discussion de tantôt. Pour ce qui est des familles sans
enfants, elles sont demeurées à peu près stables, 0.5%
d'accroissement. Seules les familles biparentales ont vu leur nombre
décroître, c'est-à-dire moins 2,7%.
M. Forget: Dans la ventilation, par groupes d'âge, est-ce
qu'il y a eu un accroissement, surtout dans les derniers mois, des foyers ou
des ménages où je ne sais pas si c'est le chef de famille,
j'ai l'impression qu'on les classifie par l'âge du chef de famille
le chef de famille a plus de 45 ou 50 ans? Dans les données qui ont
été publiées sur le chômage et qui apparaissent dans
un article de la Presse de samedi, on semblait insister beaucoup sur la
croissance, dans le fond, spectaculaire du nombre de chômeurs chez les
chefs de famille âgés de plus de 35 ou 40 ans, je ne me souviens
plus très bien. Cela est une forme de chômage qui est
particulièrement significative en termes sociaux puisque ce sont des
gens qui ordinairement sont beaucoup moins en chômage que d'autres. Il y
a un certain risque que les plus âgés d'entre eux demeurent en
chômage indéfiniment et même
tombent sur l'aide sociale, à un certain moment, si
l'économie ne reprend pas suffisamment rapidement, leur âge
devenant rapidement un obstacle important à leur réemploi. (12
heures)
Est-ce que, de ce côté, il y a une évolution? S'il
n'y en a pas encore, est-ce qu'on ne peut pas anticiper que ces chiffres de
chômage forment, pour l'avenir, une espèce de passif contingent du
côté de l'aide sociale? Ordinairement, la relation entre le
chômage et l'aide sociale n'est pas très étroite mais
j'imagine qu'on aurait une relation beaucoup plus étroite si on
analysait la relation entre le chômage des chefs de famille de plus de 40
ans et l'aide sociale un an ou deux après. J'ai l'impression qu'il y a
là une relation beaucoup plus étroite.
M. Lazure: M. le Président, il y a un tableau qui nous
donne, par groupe d'âge, les pourcentages d'augmentation d'année
en année. En 1977 par rapport à 1976, pour les moins de 25 ans,
il y a une augmentation de 20%. Je vais donner tout de suite l'année
1978 par rapport à 1977, 13% d'augmentation. C'est le même
mécanisme pour les gens de 25 à 34 ans, 15% en 1977 par rapport
à 1976 et 9% en 1978 par rapport à 1977. De 35 à 44 ans,
10% d'augmentation pour l'année antérieure et 5% cette
année. De 45 à 54 ans, 7% et 3%; de 55 à 64 ans, 5% et 1%;
de 65 ans et plus, moins 6% et moins 2%, une diminution.
Ce qui est frappant dans cela, ce sont les deux dernières
colonnes qui montrent que la diminution s'accentue à partir de 45 ans et
surtout de 55 ans.
M. Forget: Évidemment, du côté des
modifications au programme fédéral de sécurité de
la vieillesse, il y a un certain nombre de conjoints de personnes qui avaient
plus de 65 ans qui sont devenus admissibles à une pension
fédérale et qui sont donc sortis de l'aide sociale. Ces
pourcentages ont du sens. Pour le reste, il semble qu'on ait une diminution de
l'accroissement.
M. Lazure: Dans tous les groupes d'âge, c'est cela.
M. Forget: Dans tous les groupes d'âge et...
M. Lazure: Une diminution de l'accroissement.
M. Forget: ... et de façon à peu près
égale. C'est que le taux d'accroissement diminue de moitié dans
tous les groupes d'âge. Tant mieux.
Dans le budget de l'année en cours, 1978-1979, y a-t-il des
sommes supplémentaires à celles qui sont prévues pour
faire face à la clientèle, au tarif actuel, d'une part, et
à la clientèle, plus l'indexation, à compter de janvier
1979?
M. Lazure: II y a effectivement des crédits pour
l'indexation. À l'heure actuelle, on prévoit que les
crédits qu'on a risquent d'être suffisants. Maintenant, dans les
estimations de coûts, il y a moins de 1% de différence entre
l'estimation qu'on prévoit pour l'année et les crédits,
à l'heure actuelle. Évidemment, les prévisions
budgétaires ont été faites à l'automne, alors...
Mais à l'heure actuelle, il y a moins de 1% de différence.
M. Forget: C'est donc dire qu'il n'y a pas de
développement, de hausse des prestations au-delà de l'indexation
qui est prévue; d'autre part, il n'y a pas non plus de budget
supplémentaire qui est anticipé à ce moment-ci.
M. Lazure: C'est exact.
M. Forget: Y a-t-il du nouveau, M. le Président, du
côté des pensions alimentaires? Il a été question de
cela l'an dernier, on avait fait état d'un rapport d'étape d'un
comité conjoint des ministères de la Justice et des Affaires
sociales. Est-ce qu'il y a eu des décisions prises durant l'année
afin d'adopter une politique différente, de mettre sur pied des
structures de récupération, soit au bénéfice seul
de l'administration de l'aide sociale, soit au bénéfice plus
général des personnes qui sont bénéficiaires de
pensions alimentaires et qui ne réussissent pas à les
percevoir?
M. Lazure: Malheureusement, le comité
interministériel, essentiellement celui de la justice et des affaires
sociales, n'a pas fini ses travaux.
M. Forget: Depuis le temps!
M. Lazure: Bien oui, je le regrette autant que le
député de Saint-Laurent. Nous faisons des rappels
périodiquement; on nous dit que cela achève. J'espère que
l'an prochain on aura du nouveau là-dessus.
M. Forget: Bon. M. le Président, il n'y a pas grand-chose
d'autre. On nous a dit que la clientèle évoluait de façon
calme, il n'y a aucun développement. Le ministre n'a vraiment rien
à signaler au niveau, par exemple, des règlements de l'aide
sociale. Il y a eu, à l'Assemblée nationale, un certain nombre
d'échanges sur l'application des règlements, sur leur nature.
Est-ce qu'une révision générale de la
réglementation est envisagée ou est-ce que. sur des points
particuliers, par exemple les trop-payés, etc., il y a des modifications
que le ministre voudrait porter à notre attention?
M. Lazure: II y a eu quelques amendements mineurs. M. Roy
m'indique que je dois recevoir justement, d'ici deux semaines, un projet de
mémoire sur d'autres modifications. Voulez-vous expliquer, s'il vous
plaît, M. Roy?
On veut toucher à la question des montants forfaitaires pour les
pénalités à l'aide sociale, de même que
réexaminer toute la question des réductions pour refus ou abandon
d'emploi.
M. Forget: Quelle est l'expérience, avant de passer a
d'autres sujets, dans l'application des réductions forfaitaires pour
refus ou abandon d'emploi a l'aide sociale?
M. Lazure: Actuellement, le nombre de cas de diminution est assez
minime. Nous sommes à travailler avec les gens du ministère du
Travail et de la, Main-d'oeuvre à la formation de comités qui
verront à établir si l'offre d'emploi qui est faite à un
bénéficiaire d'aide sociale est convenable. À ce
moment-là seulement, il pourra y avoir diminution.
M. Forget: Actuellement, la diminution est péremptoire
dès qu'iI y a refus d'emploi, quelle que soit sa qualité?
M. Lazure: C'est ce que nous voulons éviter. C'est la
raison pour laquelle il y a très peu de diminution pour des refus
d'emploi. Nous voulons l'expertise des gens de la main-d'oeuvre qui va nous
confirmer que l'offre d'emploi qui est faite à un
bénéficiaire d'aide sociale est conforme à ses
qualifications, avant d'appliquer quelque pénalité que ce
soit.
M. Forget: Je comprends mal. Vous suggérez que les
règlements soient modifiés pour permettre une pratique que vous
appliquez déjà?
M. Lazure: Non, ce que je vous dis, c'est que la pratique est
très peu courante du fait qu'il n'y a pas de règles du jeu
précises d'établies encore.
M. Forget: Oui, mais ce n'est pas cela. Le règlement
décrète un certain comportement de la part de l'administration de
l'aide sociale et s'il y a des précisions qui manquent, elles peuvent
être apportées soit par de nouveaux règlements, soit
à défaut de nouveaux règlements, par des directives
administratives à l'intention des agents de l'aide sociale. Ce que je
veux savoir, c'est: Est-ce que la directive administrative aux agents de l'aide
sociale a consisté non pas à fournir des précisions mais a
enrayer l'application du règlement?
M. Lazure: Dans tous les cas où une diminution est
imposée à un bénéficiaire. Ce que je vous ai
répondu, c'est qu'actuellement, il y a très peu de diminution du
fait qu'on ne veut pas laisser à un agent de l'aide sociale seul le soin
de déterminer si un client avait les aptitudes ou non pour remplir un
poste qui lui était offert. On considère que c'est le rôle
d'un agent de main-d'oeuvre de nous certifier si, au niveau du degré
d'embauchage le bénéficiaire était apte ou non à
occuper tel ou tel genre d'emploi.
M. Forget: II reste que le règlement décrète
un devoir pour l'administration de l'aide sociale d'appliquer le
règlement tel qu'il est libellé. Vous dites: On ne veut pas
appliquer les réductions parce qu'avec les agents de main-d'oeuvre, on
n'a pas conclu d'ententes. Le problème est mal formulé. Il ne
devrait pas dépendre de la volonté des agents de main-d'oeuvre
d'appliquer ou non un règlement adopté par le
lieutenant-gouverneur en conseil.
M. Lazure: Je vous suis; c'est que le règle- ment de
l'aide sociale permet à un agent de l'aide sociale d'appliquer des
sanctions lorsqu'un bénéficiaire de l'aide sociale refuse un
emploi, mais il n'y a aucune obligation actuellement. Nous en sommes
présentement à l'étape de définir les règles
du jeu.
M. Forget: Sur quoi vous basez-vous pour dire qu'il n'y a aucune
obligation?
M. Lazure: C'est que le règlement est basé sur
l'article 12 qui dit que le ministre peut diminuer ou annuler l'aide sociale
lorsqu'un bénéficiaire refuse de suivre un plan qui lui est
offert.
M. Forget: Oui, mais êtes-vous conscient que
l'interprétation du mot peut, qui serait faite en vertu des
règles de l'interprétation des lois et des règlements,
dans ce cas-ci rend ce mot équivalent au mot doit?
M. Lazure: C'est qu'à ce jour, nous avons toujours voulu
éviter de pénaliser un bénéficiaire du seul fait
qu'il refuse un poste s'il n'a pas les aptitudes voulues pour le combler.
M. Forget: Peut-être que c'est cela votre intention, mais
ii reste qu'il y a un règlement qui est appliqué ou qui ne l'est
pas. Ce que vous dites, c'est que l'application est discrétionnaire. Je
ne vois pas en quoi le règlement permet étant donné
que c'est un règlement qui détermine la dépense de fonds
publics je ne vois pas en quoi cette discrétion peut-être
appliquée de façon systématique, ou même, de
manière à frustrer les objectifs du règlement. Avez-vous
un avis juridique qui vous permet de faire cela?
M. Lazure: Non.
M. Forget: Je pense qu'on se permet de grandes libertés
dans l'interprétation de la réglementation.
M. Lazure: C'est la situation qui existe depuis toujours pour
l'application du règlement de l'aide sociale dans le cas d'abandon ou de
refus d'emploi.
M. Forget: Le règlement a été
modifié, à un moment donné, pour lui faire dire autre
chose que ce qu'il disait avant. On ne peut pas parler de toujours, parce qu'il
n'a pas toujours existé.
M. Lazure: Depuis qu'il existe.
M. Forget: Le problème qui se pose dans le moment, c'est
que le règlement existant et le règlement étant
spécifiquement différent de ce qui l'a
précédé sur ce point-là, je ne m'explique pas qu'on
ait décidé de ne pas l'appliquer pour des raisons X, Y, Z, qui ne
m'intéressent pas de toute façon, parce que le règlement
est spécifique, il va être appliqué et je ne vois pas en
vertu de quel pouvoir l'administration décide de ne pas l'appli-
quer. Qu'on le fasse modifier si on n'est pas content du
règlement, mais on n'a pas le pouvoir de ne pas appliquer une loi...
M. Lazure: C'est exactement cela, M. le Président,
mais...
M. Forget: ... ou un règlement qui découle d'une
loi.
M. Lazure: Mais c'est exactement ce qu'on a dit tantôt.
C'est le projet de mémoire qui doit m'être soumis incessamment qui
vise à rendre plus claires les règles d'application. Ce que M.
Roy dit, c'est que depuis que ce règlement existe je ne connais
pas exactement l'année où le règlement est entré en
vigueur, est-ce que vous le savez. M. Roy? Approximativement?
Janvier 1976.
Depuis qu'il existe, son application a laissé à
désirer, parce que les règles d'application n'étaient pas
assez claires.
M. Forget: Vous ne trouvez pas que c'est tard pour
préciser des règles d'application pour un règlement qui
est en vigueur depuis un an et demi, deux ans et demi?
M. Lazure: Mieux vaut tard que jamais. Le député de
Saint-Laurent aurait eu l'occasion, lui aussi, de janvier 1976 jusqu'à
octobre 1976. de le modifier.
M. Forget: Mais on ne m'a jamais dit pendant cette période
qu'il y avait des directives et je n'en ai jamais donné pour que le
règlement ne soit jamais appliqué. Ce qui semble être le
cas actuellement.
M. Lazure: De toute façon, c'est une situation que l'on
veut corriger. Si on revient a la question de fond qui a été
soulevée tantôt par le député de Saint-Laurent,
à savoir s'il y a eu des modifications dans les règlements depuis
un an, il y en a eu en ce qui concerne le remboursement du trop-perçu.
Le remboursement du trop-perçu a été rendu moins
sévère par amendement au règlement. Exemple, les personnes
âgées qui ne reçoivent que les pensions de vieillesse ne
sont plus tenues au remboursement du trop-perçu. Deuxième
changement, aussi, au règlement... (12 h 15)
M. Forget: ... est attribuable à leurs faits?
M. Lazure: Sauf à la fraude, on fait exception pour les
cas de fraude évidemment. La même chose pour les
intérêts. Il y a un règlement qui voulait que non seulement
les trop-perçus devaient être remboursés, mais avec un taux
d'intérêt. Ce taux d'intérêt a été
enlevé pour tous, sauf les cas de fraude.
M. Forget: C'est la seule modification au règlement.
M. Lazure: Cela est rétroactif au 1er juillet 1977. Ce
sont les modifications importantes qui ont été faites.
Le Président (M. Laplante): Au programme 2, y a-t-il
d'autres questions?
M. le député de Pointe-Claire.
M. Shaw: J'ai trois petites questions, M. le
Président.
Premièrement, M. le député de Saint-Laurent a
parlé des pensions alimentaires. Est-ce que le ministère des
Affaires sociales donne au ministère de la Justice toutes les
informations concernant les familles monoparentales qui ont droit à
certaines pensions alimentaires qui ne se rendent pas ou ne sont pas
versées? Y a-t-il des démarches faites par vos agents pour ces
jeunes femmes?
M. Lazure: À l'aide sociale, actuellement, tout ce qu'on
peut faire c'est de référer le bénéficiaire
à l'aide juridique...
M. Shaw: À l'aide juridique?
M. Lazure: C'est cela. De façon à lui permettre de
bénéficier de ses droits.
M. Shaw: Parce qu'ainsi nous pouvons épargner de l'argent
à votre régie, c'est évident!
Deuxièmement, l'accroissement des jeunes, qui est de 7%, est
acceptable, dit-on. Avez-vous des indications que peut-être cet
accroissement du pourcentage, chez les jeunes est le résultat d'une
période de chômage prolongée? Avez-vous des chiffres
concernant des jeunes qui étaient bénéficiaires de
prestations d'assurance-chômage pour un temps et dont les
bénéfices se sont terminés?
M. Lazure: Non...
M. Shaw: Vous n'avez aucun renseignement dans ce domaine
actuellement?
M. Lazure: Non, actuellement nous n'avons pas de données
sur la clientèle qui nous vient de l'assurance-chômage.
M. Shaw: Alors, les deux secteurs qui ont eu l'accroissement le
plus élevé sont: les familles monoparentales, à 20%,
dites-vous, et vous n'avez pas les moyens pour atteindre les revenus des
conjoints de ces familles? N'avez-vous pas de données sur la situation
de nombre de personnes qui n'ont plus leurs prestations
d'assurance-chômage?
M. Lazure: Pour ce qui est de votre première question, il
a été précisé, tantôt, que les bureaux d'aide
sociale référaient de telles situations aux bureaux d'aide
juridique. À ce moment il y a d'autres démarches qui peuvent
être entreprises. Ce n'est pas la tâche de la direction de l'aide
sociale d'y donner suite.
M. Shaw: Mais, vous n'avez pas de données comme
résultats de ces prises de position?
C'est tout, M. le Président, je n'ai pas d'autre question.
Le Président (M. Laplante): M. le député de
Gaspé, vous avez des questions?
M. Le Moignan: Non, M. le Président.
Le Président (M. Laplante): Programme 2,
élément 1, adopté?
M. Shaw: Adopté.
M. Forget: Un instant, M. le Président.
Le Président (M. Laplante): M. le député de
Saint-Laurent.
M. Forget: Je m'excuse. Je regardais mes notes tout à
l'heure; est-ce que le ministre a répondu à la question de la
diminution prévue de l'aide préventive?
M. Lazure: Je vais regarder sur mes tableaux.
Pour l'aide préventive, c'est tout simplement un pourcentage
approximatif du fait que, en établissant le déficit, il est
très difficile de faire le partage réel entre l'ensemble des
besoins. À titre d'exemple, si nous devons donner un supplément
à une personne qui retire un faible revenu, si la personne a droit
à $350 d'aide sociale et qu'elle a un revenu de $200, doit-on inscrire
les $150 à l'aide préventive ou aux autres besoins
ordinaires?
M. Forget: Je comprends qu'il y a un élément
d'appréciation dans tout cela. Il reste que vous ne pourrez pas
attribuer de l'argent que vous n'avez pas, et comme cet élément
diminue, il passe de $21 millions à $15 millions, $6 millions de moins,
est-ce que c'est compensé dans l'élément 1 par $6 millions
additionnels à l'indexation? Est-ce que c'est une nouvelle ventilation
des crédits ou est-ce que c'est une diminution réelle?
M. Lazure: C'est simplement la ventilation qui est
différente, à partir des données statistiques qu'on a pu
obtenir dans les derniers mois ou les dernières années.
M. Forget: C'est donc dire que les $771 millions sont $6 millions
plus élevés qu'il n'est nécessaire pour indexer les
prestations à l'élément 1?
M. Lazure: L'indexation est faite sur l'ensemble du programme et
non seulement sur un des éléments.
M. Forget: Oui. Si c'est vrai, alors vous allez dire oui à
ma question. Je ne suis pas sûr qu'on se comprenne. Est-ce que
l'indexation des prestations, à l'élément 1, au 1er
janvier 1979, plus l'accroissement de clientèle prévu à
l'élément 1, donnent $771 millions ou un chiffre inférieur
à $771 millions?
M. Lazure: L'indexation est sur les deux éléments
ensemble.
M. Forget: II y en a un qui n'est pas indexé. M.
Lazure: Lequel?
M. Forget: L'élément 2. Non seulement il n'est pas
indexé, mais il y a une diminution.
M. Lazure: Les prévisions budgétaires qui sont
faites pour l'aide sociale sont faites au ministère de façon
globale. On ne fait pas de distinction entre l'élément 1 et
l'élément 2. La distinction entre ces deux éléments
fait suite à une décision qui a été prise il y a un
certain nombre d'années concernant la possibilité d'avoir des
éléments de programme dans l'aide sociale. Cette assignation de
crédits entre l'élément 1 et l'élément 2 est
un peu arbitraire et n'est pas nécessairement la même d'une
année à l'autre. C'est pour cela qu'il ne faut pas attacher trop
de signification à la baisse des crédits à
l'élément 2. J'ai soulevé le point selon lequel on
était à l'intérieur de 1% de nos prévisions
à l'heure actuelle; c'était pour les deux éléments,
non pas uniquement pour l'élément 1 ou l'élément 2.
Il est assez facile de faire un virement, de toute façon, d'un
élément à l'autre, en cours d'année, s'il manque
des crédits dans un des deux éléments.
M. Forget: Je comprends cela, mais, ou il y a deux
éléments ou il y en a un. Comme il y en a deux, il devrait y
avoir, d'une année à l'autre, une certaine cohérence dans
la ventilation entre l'élément 1 et l'élément 2. On
peut présumer qu'il y a une cohérence; c'est la seule
présomption qu'il est logique de faire. S'il y a une cohérence,
il y a donc une diminution réelle à l'élément 2.
Comme la somme des deux est le résultat d'une addition, s'il y a une
diminution à un élément, il va y avoir une diminution au
total, à moins qu'on ne nous affirme que l'accroissement normal qui
aurait dû être imputé à l'élément 2 se
retrouve en entier dans l'élément 1. Mais je n'ai pas eu
d'affirmation aussi claire que cela.
Quand je pose la question comme cela, on me dit: Non, cela se retrouve
quelque part. J'imagine, parce que l'argent ne disparaît pas,
ordinairement, mais je veux savoir spécifiquement, quand on prend
globalement l'élément 1 et l'élément 2 si on a tout
ce qu'il faut pour desservir l'accroissement de clientèle au tarif
actuel, plus la majoration prévue par janvier 1979?
M. Lazure: En fait, la distinction entre l'élément
1 et l'élément 2 se base sur les articles 6, 8 et 9 de la Loi de
l'aide sociale. L'élément 1 traite des gens qui sont admissibles
par le biais de l'article 6 et l'élément 2 traite des
crédits affectés pour les gens qui sont admissibles par le biais
de l'article 8 et de l'article 9.
Quand on parle d'indexer les barèmes, le calcul des besoins est
le même selon que les gens sont admis via l'article 6 ou les articles 8
et 9. Les circonstances varient chez les gens, mais cela
n'affecte pas... Les crédits indexés qui sont au budget
sont suffisants pour tenir compte de l'indexation. Il n'y a pas de
problème, il y a des variations. On vient de m'informer que cette
répartition se fait entre le budget et le Conseil du trésor et
non pas au sein de la planification. On a vérifié et
l'explication de cette différence c'est que jusqu'à l'an dernier
on employait 3% des crédits de façon arbitraire. On a
vérifié et il semble que sur un certain nombre d'années,
d'après les renseignements qu'on vient de me fournir verbalement, c'est
2,2% qui est dans l'aide préventive. C'est un rajustement de la
prévision.
Je pense que cela soulève aussi cette question de structure de
programmes qui est sous-jacente à des données qui varient et dans
quelques secteurs, particulièrement le secteur de l'aide sociale, on
m'informe que l'an passé il y a eu des discussions au niveau de la
structure, programmes et éléments, et il y a eu une
décision du Conseil du trésor qui a été prise
là-dessus. Je pense que la question des éléments dans ce
programme peut être rediscutée en fonction de l'an prochain pour
que ces éléments aient une définition non seulement
logique ou compréhensible, mais qu'ils soient aussi applicables, de
sorte qu'on puisse en faire un suivi.
M. Forget: D'accord. C'est très clair. Je vous
remercie.
Le Président (M. Laplante): Elément 2,
adopté?
M. Forget: Adopté.
M. Le Moignan: Adopté.
Le Président (M. Laplante): Elément 3,
adopté?
M. Forget: Y a-t-il au niveau de l'administration de l'aide
sociale des modifications quelconques dans le nombre des bureaux? Par exemple,
est-ce qu'on accroît le nombre des bureaux?
M. Lazure: D'abord, il y a eu une augmentation du nombre
d'employés. Est-ce que vous avez... Allez-y donc.
Du nombre d'employés et non du nombre de bureaux.
Combien environ?
Cela représente une augmentation de 80 postes à l'aide
sociale pour le prochain exercice financier.
M. Forget: Est-ce que ceci reflète une augmentation du
"case load " en quelque sorte, strictement, ou est-ce une amélioration
du "case load"?
M. Lazure: Non. Cela a été une augmentation
d'effectifs qui nous a été consentie à la suite de
l'augmentation du nombre de dossiers depuis deux ans. ,
M. Forget: Je vois. Mais, le ratio reste essentiellement ce qu'il
était.
M. Lazure: Oui.
M. Forget: Les nouveaux bureaux ont été
implantés dans quelles régions?
M. Lazure: II n'y a pas eu de nouveaux bureaux.
M. Forget: II n'y a pas de nouveaux bureaux.
M. Lazure: C'est cela. Le réseau reste
inchangé.
M. Forget: Je vois. Est-ce qu'il y a avec le ministère de
la Main-d'Oeuvre, puisqu'on a parlé tout à l'heure d'une
collaboration dans l'application des règlements, des mesures qui
dépassent une collaboration de ce genre pour aller vers une
intégration plus étroite des bureaux de main-d'oeuvre et d'aide
sociale, soit sur le plan physique, soit sur le plan fonctionnel?
M. Lazure: Le gouvernement a demandé de façon
générale, à quelques reprises, depuis un an et demi,
à tous les ministères et les Travaux publics sont
particulièrement préoccupés de cette question de se
regrouper et ce sont évidemment deux services qui, idéalement,
devraient être regroupés. Je sais que des efforts se font. Est-ce
qu'il y a eu des résultats concrets, M. Roy?
C'est-à-dire que lorsque vient le temps de négocier un
nouveau bail dans un endroit donné, on tente de se rapprocher le plus
possible l'un de l'autre.
M. Forget: Je vois. Approuvé, M. le Président.
Le Président (M. Laplante): Elément 3,
adopté. Programme 2, adopté.
M. Forget: Adopté.
Le Président (M. Laplante): On appelle le programme
15.
M. Forget: M. le Président, comme il est midi trente,
est-ce que je pourrais proposer l'ajournement de nos travaux sine die?
Le Président (M. Laplante): Je n'ai pas d'objection. On
peut aller jusqu'à 13 heures, si vous voulez. Le programme a
été changé aussi du côté du parti
ministériel.
M. Lazure: Est-ce qu'il y a inconvénient pour vous, les
membres de la commission, de continuer jusqu'à 13 heures?
M. Forget: On nous avait laissé entendre depuis hier,
d'ailleurs, que c'était 12 h 30.
M. Lazure: II y a eu d'autres changements. C'est pour cela que je
vous demande bien simple-
ment, que si vous y voyez un inconvénient, on peut suspendre.
M. Forget: J'en vois un en ce sens que je ne prévoyais pas
qu'on arriverait à l'article 15, et je n'ai pas mes notes avec moi et
j'ai des questions...
Le Président (M. Laplante): D'accord. M. Lazure:
D'accord.
Le Président (M. Laplante): D'accord. On ajourne. Il reste
les programmes 15, 16 et 17.
M. Lazure: Les programmes 15, 16 et 17.
Le Président (M. Laplante): Les travaux sont
ajournés sine die.
(Suspension de la séance à 12 h 30)
(Reprise de la séance à 16 h 36)
Le Président (M. Dussault): À l'ordre, s'il vous
plaît!
Nous reprenons nos travaux de la commission parlementaire des affaires
sociales ayant le mandat de faire l'étude des crédits du
ministère des Affaires sociales.
Sont membres de cette commission: M. Forget (Saint-Laurent), M. Gosselin
(Shebrooke), M. Boucher (Rivière-du-Loup) remplace M. Gravel (Limoilou);
M. Le Moignan (Gaspé) remplace M. Grenier (Mégantic-Compton); M.
Lavigne (Beauharnois), Mme Lavoie-Roux (L'Acadie), M. Lazure (Chambly), M.
Martel (Richelieu), M. Paquette (Rosemont) remplacé par M. Alfred
(Papineau); M. Samson (Rouyn-Noranda) et M. Shaw (Pointe-Claire).
Sont intervenants: M. Couture (Saint-Henri), M. Fontaine
(Nicolet-Yamaska), M. Giasson (Montmagny-L'Islet), M. Lacoste (Sainte-Anne), M.
Mar-coux (Rimouski), M. Marois (Laporte), M. Roy (Beauce-Sud), M. Saindon
(Argenteuil).
Recherche
Au moment de l'ajournement des travaux, à la dernière
séance, le programme 14 avait été adopté. Nous
devrions commencer maintenant l'étude du programme 15. J'appelle donc le
programme 15 et je remets la parole à M. le ministre des Affaires
sociales.
M. Lazure: M. le Président, il n'y a pas vraiment de
commentaires généraux. Les crédits alloués sont
sensiblement les mêmes que pour l'année financière
précédente.
Le Président (M. Dussault): M. le député de
Saint-Laurent.
M. Forget: M. le Président, je serais disposé
à adopter le programme.
Le Président (M. Dussault): Y a-t-il d'autres
intervenants?
Une voix: Non.
Le Président (M. Dussault): Le programme 15 est-il
adopté?
M. Forget: Adopté.
Le Président (M. Dussault): Le programme 15 est
adopté. J'appelle le programme 16. M. le ministre a-t-il des remarques
à faire?
Coordination régionale
M. Lazure: Ici, il s'agit de ce qu'on appelle la coordination
régionale; essentiellement, c'est le financement des conseils
régionaux, des services de santé et des services sociaux,
incluant aussi ceux du Nouveau-Québec. On a une augmentation par rapport
au budget de l'an passé d'un peu plus de $2 millions. Je vais attendre
les questions.
M. Forget: Quelle est l'augmentation attribuable au budget pour
le nouveau conseil du Nouveau-Québec?
M. Lazure: Pour le Nouveau-Québec, c'est $6 800 000 par
rapport à $5 300 000 de l'année financière
précédente.
M. Forget: Donc, ce n'est pas un nouveau budget comme tel.
M. Lazure: Non, ce n'est pas un nouveau budget.
M. Forget: C'est de création récente,
cependant?
M. Lazure: Oui, cela a été créé vers
la fin de la dernière année financière. À moins
qu'il n'y ait eu un effet rétroactif j'ai une hésitation,
M. Mercier va nous donner plus de détails cela a
été créé au cours de la dernière
année financière. Je ne suis pas sûr s'il y a eu effet
rétroactif ou pas.
En fait, dans ce programme, il y a de l'argent tout neuf qui
résulte du démarrage des deux conseils régionaux, le
conseil cri, qui dessert le territoire de la Baie James et la région de
Mistassi-ni, et le conseil Kativik qui dessert le reste de ce qui est au nord
du 52e parallèle.
Ce sont deux conseils qui ne sont pas au même stade de
développement; le conseil cri est sûrement beaucoup plus
avancé dans son implantation, son démarrage s'est fait,
d'ailleurs, le premier, par rapport au deuxième. Cela reste minimal,
quand même, comme les chiffres en attestent ici. Nous ne prévoyons
pas de développement cette année, d'autant plus que,
l'année dernière, ils avaient comme c'est le cas
d'ailleurs d'à peu près tous les articles budgétaires
quand il s'agit de développement fait l'objet d'une partie
seulement de la dépense annualisée qui est d'environ $425 000
pour les deux conseils.
M. Forget: Cela, pour le conseil cri.
M. Lazure: Pour le conseil cri. Pour le conseil Kativik, sur le
plan légal, il y a un certain nombre de détails techniques, il
faut attendre la création du gouvernement régional Kativik dont
les membres vont, à toutes fins pratiques, former le conseil
d'administration du conseil de la santé Kativik; ce sera le même
nombre de personnes et les mêmes personnes. Le conseil régional,
ou le gouvernement comme on dit souvent dans notre jargon avec eux
Kativik va être formellement constitué dans le cadre d'une
loi qui est pilotée actuellement à l'Assemblée nationale;
on m'a informé il y a une couple de semaines que cette loi serait
adoptée en somme, c'est l'assurance que les Inuit ont
reçue avant la fin de la présente session.
M. Forget: Quand on citait les chiffres, tout à l'heure,
de $5 millions et de $6 millions, ce ne sont pas les chiffres pour les conseils
régionaux cri et Kativik.
M. Lazure: Non. Comme je l'ai indiqué, il s'agit d'une
dépense quand même minimale...
M. Forget: C'est l'ensemble.
M. Lazure: ... lorsqu'on considère cette partie du
développement qui est prévue, en ce qui a trait aux conseils
régionaux. Le reste du développement a servi à
développer les services aux personnes, aux communautés dans les
différents villages. Je peux peut-être vous donner une idée
de ce que cela représente: Nous avons accordé à la
corporation de l'hôpital de l'Ungava, l'hôpital de Fort Chimo. les
provisions budgétaires nécessaires pour développer des
soins dentaires qui étaient à peu près inexistants
je pourrais m'éterniser sur les difficultés qu'on a
rencontrées pour envoyer des dentistes dans ces régions
également, les services sociaux dans la région de la baie
d'Hud-son.
J'ouvre une parenthèse: Nous avons à faire face à
un problème de développement des services dans cette
région qui est lié a l'absence d'un établissement qui
jouerait pour la baie d'Hudson le même rôle que joue
l'hôpital de Fort George dans le territoire cri et le même
rôle que l'hôpital de Fort Chimo joue dans le territoire de la baie
d'Ungava. Évidemment, dans la convention de la baie James, il y a un
hôpital qui est prévu: il y a donc un engagement formel du
gouvernement et des gouvernements signataires de l'entente. Cet hôpital
serait situé au milieu de la baie d'Hudson, et l'endroit qui est
identifié, c'est Povungnituk. mais on en est tout à fait au stade
préliminaire des discussions, d'autant plus que, de ce
côté, il y a un certain nombre de dissidents qui ne reconnaissent
pas comme s'appliquant à eux la Convention de la Baie James et du Nord
québécois.
Pour ce qui est du développement, nous avons accordé des
provisions budgétaires pour doter l'hôpital de personnel de
remplacement. Vous savez comme moi que les congés dans ces
régions sont plus intéressants mais, compte tenu des conditions,
ce sont des congés auxquels les gens ont droit, par année, qui
les amènent à quitter pour une période prolongée.
Il y a aussi les maladies auxquelles il faut faire face. Alors, cela prend des
infirmières de remplacement dans les avant-postes.
Nous avons aussi demandé à l'hôpital de Fort Chimo
de développer des services sur une base irrégulière, pour
l'instant, parce qu'il n'y a pas de facilités physiques pour les
recevoir, pas de dispensaire à Obaluk, dans le territoire de la baie
d'Ungava, de même qu'à Kulivik quoique, dans ce dernier cas, il y
a un certain nombre de questions qui restent à régler au point de
vue de l'infrastructure.
M. Forget: Les relations avec les deux communautés
respectives sont bonnes, entre le ministère et les communautés
respectives?
M. Lazure: Je suis assez mal placé pour en juger puisque
c'est à moi qu'on a demandé de les assumer, mais, chose certaine,
dans les rapports que nous avons pu faire depuis l'année passée,
depuis que nous assumons cette responsabilité, on n'a eu en ce
qui nous concerne qu'à se féliciter des rapports
entretenus avec les deux communautés qui ont d'ailleurs fait valoir,
particulièrement dans le cas de la communauté crie, au ministre
sa satisfaction de voir les choses fonctionner comme elles fonctionnent depuis
l'année passée dans son secteur.
M. le Président, comme je le disais tantôt que
c'était pour les CRSSS du réseau de Québec, dans le sens
où le CRSSS, là comme ailleurs, a la mission de coordonner
l'ensemble des réseaux des établissements, et, comme M. Mercier
le disait, cela inclut toutes les sortes de dépenses, que ce soit
sanitaires ou sociales, y inclus les deux hôpitaux, celui de...
En fait, c'est peut-être la première région du
Québec à bénéficier, d'une manière
identifiée, d'un budget régional de services qui comprend
à la fois les activités de "planning" ou de planification qui
sont dévoluées aux conseils régionaux et, en même
temps, les activités qui sont destinées à la population en
termes de réseau de distribution de services, non seulement sur le plan
hospitalier c'est évidemment la composante majeure mais
aussi les services sociaux qui sont assumés par les corporations
hospitalières de ces territoires.
M. Forget: Alors, les budgets pour l'hôpital de Fort George
et l'hôpital de Fort Chimo sont désormais versés...
M. Lazure: C'est cela.
M. Forget: ... aux conseils régionaux de ces deux
régions... (16 h 45)
M. Lazure: C'est exactement le cas.
M. Forget: ... qui, eux-mêmes, décident de
l'affectation détaillée.
M. Lazure: C'est peut-être intéressant de vous
souligner qu'au conseil régional cri, la corporation du conseil est en
même temps la corporation du centre hospitalier; il n'y a pas deux
corporations.
M. Forget: D'accord, je n'ai pas d'autres questions sur ce
programme, M. le Président.
Le Président (M. Dussault): Y a-t-il d'autres
intervenants?
M. Le Moignan: II n'y a pas de question.
Le Président (M. Dussault): Le programme 16 est-il
adopté?
M. Forget: Adopté.
Direction et gestion
Le Président (M. Dussault): Adopté. J'appelle le
programme 17. M. le ministre.
M. Lazure: Au programme 17, il s'agit de direction et gestion
à l'intérieur du ministère des Affaires sociales.
Il y a une légère diminution c'est une question
d'imputation, on pourra donner les détails tantôt de $1 400
000 sur le montant total qui était, l'an passé, de $55 500 000.
Le seul commentaire général que j'ai à faire, c'est en
rapport avec l'effectif du ministère. Pour rejoindre la remarque que le
député de Saint-Laurent a faite à l'ouverture de la
commission il y a quelques jours, on a fait faire les relevés,
aujourd'hui-même, et voici ce que cela donne: Octobre 1976, par rapport
à avril 1978: Aide sociale, octobre 1976, 1683 j'identifie "Aide
sociale" parce qu'il y a eu des changements particuliers d'effectif dans ce cas
maintenant, c'est 1750 en avril 1978; Commission des affaires sociales,
44 postes en 1976 et 68 en 1978. Le total des employés au
ministère en octobre 1976, 3893, et en avril 1978 il est de 3820. Donc,
en apparence, une diminution de seulement 73 employés. Cependant,
et c'est là qu'est la nuance si on tient compte des 67 postes
ajoutés à l'aide sociale on en a parlé ce matin, il
y en a 80 qui sont autorisés, il y en a qui ne sont pas encore remplis
et des 24 postes ajoutés à la Commission des affaires
sociales à cause de nouvelles responsabilités qui ont
été confiées à la Commission des affaires sociales,
notamment les appels venant de la Commission des accidents du travail et, plus
récemment, de la Régie de l'assurance automobile, il faut par
conséquent ajouter ces 91 nouveaux postes autorisés pour deux
secteurs, aide sociale et Commission des affaires sociales, à
l'économie de 73 postes qui a été réalisée
dans l'ensemble du ministère. Ce qui nous fait une économie de
164 postes exactement entre octobre 1976 et avril 1978.
M. Forget: C'est une belle arithmétique, M. le
Président, mais c'est une question d'interprétation si on doit
compter les additions de postes comme des soustractions.
M. Lazure: Non, pour être sérieux, des additions de
postes causées par de nouvelles attributions de fonctions qui
découlent de nouvelles lois, par exemple, la Régie de l'assurance
automobile.
M. Forget: Pas dans le cas de l'aide sociale.
M. Lazure: Non, là il s'agit d'addition de
clientèle.
M. Forget: Oui, je comprends, mais j'imagine que personne n'a
poussé la naïveté jusqu'à supposer que le
ministère des Affaires sociales ne verrait pas d'addition de sa
clientèle. Il y a, malgré tout, une affirmation selon laquelle il
y aurait une économie de 10%; ce n'est pas 10% moins toutes les autres
additions qu'on jugera opportun d'apporter, parce que, à ce
moment-là, cela ne veut plus rien dire.
M. Lazure: À l'intérieur des programmes qui
existaient... De toute façon, je conviens volontiers que c'est loin des
10% qui étaient l'objectif; cela demeure toujours un objectif, mais
évidemment, on ne veut pas faire de mises à pied au
ministère; alors, c'est à l'occasion de départs naturels
qu'on examine on fait au ministère ce qu'on demande aux
hôpitaux de faire, en somme chaque poste de façon
minutieuse pour voir s'il y a vraiment moyen de s'en tirer sans le remplir. Il
reste qu'il y a quand même, ne serait-ce que les 73 postes qui,
ceux-là, sont des gains nets. C'est assez unique dans l'ensemble des
ministères. J'ai regardé les sommaires des crédits de tous
les ministères. C'est assez unique de voir un ministère qui
accuse une diminution de son personnel, même si c'est seulement d'une
centaine d'individus.
M. Forget: Dans le cas d'un certain nombre de ces départs,
73 départs, il s'agit probablement de fonctions reliées aux
anciennes unités sanitaires et qui ne sont pas renouvelées.
M. Lazure: Je ne sais pas si M. Dufour, vous êtes en mesure
de répondre à cela?
Je vais vous sortir un petit tableau. C'est à l'intérieur
de notre propre effectif du ministère...
M. Forget: Oui, je comprends, mais cet effectif est un effectif
propre au ministère.
M. Lazure: Non, il n'a pas été comptabilisé
pour être soustrait quand les gens sont partis. Quand on les a
intégrés, on les a identifiés...
M. Forget: Oui, mais il y en a qui n'ont pas été
intégrés.
M. Lazure: Oui.
M. Forget: On a observé, dans les crédits du
programme 5, que parmi ceux qui n'avaient pas été
intégrés pour des raisons syndicales ou autres, il y a une
diminution des crédits qui doit refléter une diminution du nombre
de postes. Il y a plusieurs de ces gens qui doivent approcher l'âge de la
retraite, de toute manière. J'imagine que parmi les 73, il y a un
certain nombre de personnes qui anciennement travaillaient dans les
unités sanitaires et qui ont été physiquement
transférées au département de santé communautaire,
mais qui administrativement demeurent toujours des employés payés
par le ministère des Affaires sociales.
M. Lazure: Selon la base de comparaison d'octobre 1976, à
cette date, l'intégration était presque totalement
complétée. J'essaie de préciser le nombre
d'employés qui ont pu constituer un départ du ministère,
employés qui n'étaient pas intégrés au
réseau. Je sais qu'il y a quelques médecins j'essaie de
préciser cela...
M. Forget: ... quelques dentistes aussi.
M. Lazure: Quelques professionnels des unités...
M. Forget: ... quelques infirmières cadres, je pense, qui
ne voulaient pas s'intégrer.
M. Lazure: D'après les renseignements que M. Mercier me
transmet, il semble que tous ces effectifs n'apparaissaient plus sur les listes
du personnel du ministère depuis octobre 1976, sauf une unité
sanitaire, celle de Laval.
M. Forget: Bien que ces gens soient encore des fonctionnaires au
sens de la loi de la Fonction publique.
M. Lazure: Ce que je dis, c'est que les seuls employés qui
devraient encore apparaître, je n'ai pas vu les chiffres, mais dans nos
listes de personnel ce sont ceux de l'unité sanitaire Laval.
L'opération intégration des unités sanitaires a
été complétée au tournant de 1975, 1976, pour
toutes les unités sanitaires, sauf celle de Laval.
M. Forget: Sur le plan du statut des employés, il y en a
un bon nombre qui demeurent des fonctionnaires, mais ces fonctionnaires,
nécessairement, apparaissent dans les statistiques sur le nombre de
fonctionnaires des Affaires sociales. Et quand il y en a qui prennent leur
retraite, ils apparaissent comme des départs. Donc, dans les 73, on peut
présumer qu'il y a un certain nombre de ces personnes qui ont
quitté.
M. Lazure: II peut y en avoir quelques-unes.
M. Forget: Ce que je veux dire, c'est que cette partie de la
diminution apparente ne constitue pas un départ réel dans le sens
que ce ne sont pas des fonctions du ministère, ce sont des fonctions
désormais du réseau et dès qu'il y en a un qui quitte, il
est présument remplacé, mais à même le budget d'un
établissement. Donc, c'est un artifice comptable, explicable par toutes
sortes de raisons, mais c'est un artifice comptable qui tend à
surévaluer la diminution des postes du ministère des Affaires
sociales. D'ailleurs, c'est un phénomène qui n'est pas
récent, c'est un phénomène qui date de 1972 ou 1973
où, chaque année, on a eu une diminution du personnel qui
était factice, puisque le même personnel se retrouvait dans le
réseau.
M. Lazure: Non, mais ce que nous prétendons, c'est que ce
groupe dont vous parlez constitue une petite minorité du total de
73.
M. Forget: Je ne doute pas que ce soit une petite
minorité, mais c'est là quand même.
M. Lazure: Oui, d'accord.
Le Président (M. Dussault): Y a-t-il d'autres
interventions? Le programme 17 est-il adopté?
M. Forget: Adopté. M. Shaw: Adopté.
Le Président (M. Dussault): Adopté. Ceci met fin
à l'étude des crédits des Affaires sociales. Je dois vous
poser la question: Est-ce que l'ensemble des crédits des Affaires
sociales est adopté?
M. Forget: À ma connaissance oui, M. le Président,
mais comme on a sauté... On fait du coq à l'âne depuis le
début...
M. Lazure: On a fait la vérification au jour le jour, et
c'est bien l'ensemble.
M. Forget: Ce n'est pas impossible qu'on ait oublié
quelque chose, non? Vous êtes sûr?
M. Lazure: On en est sûr. On l'a vérifié.
M. Shaw: Une petite question, avant de termi-mer, sur la
Commission des affaires sociales...
M. Lazure: Je suis sûr que vous l'auriez
dépisté, d'ailleurs, M. le député de Saint-Laurent,
si on avait fait...
M. Forget: Vous me faites trop d'honneur, M. le ministre.
M. Shaw: L'année passée, il y avait une liste
d'attente pour la Commission des affaires sociales et maintenant, avec le
nouveau projet de loi 67, il y aura de nouvelles demandes pour la Commission
des affaires sociales. Y a-t-il déjà des causes qui ont
été référées à la...
M. Lazure: À la Régie de
l'assurance-automobile?
M. Shaw: Oui.
M. Lazure: À la Commission des affaires sociales?
M. Shaw: Y a-t-il déjà un cas?
M. Lazure: Je ne pense pas. C'est encore trop tôt. À
ma connaissance, la réponse est non; il n'y en n'a pas encore.
M. Shaw: Ce sera sûrement un sujet à traiter
l'année prochaine.
M. Lazure: Oui, je pense qu'on en aura une bonne idée dans
six mois environ.
M. Forget: Est-ce que, M. le ministre, vous envisagez augmenter
le nombre de membres de cette commission, étant donné les
responsabilités nouvelles qui pleuvent sur elle?
M. Lazure: On s'est posé la question encore
récemment au comité de législation. Pour être plus
précis, c'était à l'occasion de l'étude de la
dernière version du projet de loi no 9. Effectivement, on a
demandé à quelqu'un de regarder cela.
M. Forget: II y a encore les fameux appels du Régime de
rentes qui constituent un "backlog" ou un retard accumulé depuis des
années, depuis 1965, pratiquement. Jusqu'à 1975, il y a eu une
espèce de blocage. Cela va prendre quelques années avant
d'épuiser le rôle. L'an dernier, je me souviens, nous avions
examiné la situation, et il n'y avait presque pas eu de progrès.
Bien sûr, des vieilles causes avaient été
réglées, mais il y en avait eu tellement de nouvelles qui
s'étaient ajoutées que le nombre était resté le
même. Éventuellement, cela constitue presque un déni de
justice pour des pensionnaires qui attendent des ajustements de pension qui ne
viennent pas.
M. Lazure: À première vue, je pense qu'il va
falloir augmenter le nombre des membres de la commission.
Je veux remercier les membres de la commission de leur collaboration
à l'étude de ces crédits.
Le Président (M. Dussault): Est-ce que les crédits
des Affaires sociales sont adoptés?
Des voix: Adopté.
Le Président (M. Dussault): Adopté. Le rapporteur
qui a été nommé au début des travaux de cette
commission fera rapport à l'Assemblée nationale, et j'ajourne les
travaux de cette commission sine die.
(Fin de la séance à 16 h 57)