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Etude du projet de loi no 73
(Dix heures quinze minutes)
Le Président (M. Marcoux): A l'ordre, s'il vous
plaît!
La commission des affaires sociales est réunie pour entreprendre
l'étude article par article du projet de loi no 73, Loi modifiant la Loi
des régimes supplémentaires de rentes. Les membres de la
commission sont M. Forget (Saint-Laurent), M. Qosselin (Sherbrooke), M. Gravel
(Limoilou), M. Grenier (Mégantic-Compton), M. Lavigne (Beauharnois), Mme
Lavoie-Roux (L'Acadie), M. Lazure (Chambly), M. Martel (Richelieu), M. Paquette
(Rosemont) remplacé par M. Gendron (Abitibi-Ouest), M. Samson
(Rouyn-Noranda), M. Shaw (Pointe-Claire). Les intervenants sont M. Alfred
(Papineau), M. Couture (Saint-Henri), M. Fontaine (Nicolet-Yamaska), M. Giasson
(Montmagny-L'Islet), M. Lacoste (Sainte-Anne), M. Marcoux (Rimouski), M. Marois
(Laporte), M. Roy (Beauce-Sud), et M. Saindon (Argenteuil).
M. Gendron: M. le Président, je préférerais
que la substitution se fasse au nom de M. Martel plutôt que M.
Paquette.
Le Président (M. Marcoux): M. Martel (Richelieu)
remplacé par M. Gendron (Abitibi-Ouest). Est-ce que le
député de Limoilou accepterait d'être rapporteur des
travaux de la commission? Est-ce qu'il y a consentement? Cela va? Le
député de Limoilou sera rapporteur des travaux de cette
commission.
Mme Lavoie-Roux: C'est vous qui aviez...
Le Président (M. Marcoux): Avant d'appeler l'article 1,
est-ce que M. le ministre a des remarques générales?
M. Lazure: Non, M. le Président, sauf que j'aimerais bien
présenter les représentants de la régie aux membres de
cette commission. On va commencer par le président de la régie,
le juge Gill Fortier, assisté de M. Boutin et de M. Dussault. Ces trois
messieurs de la régie sont à la disposition de la commission et
je n'ai pas de remarques préliminaires.
Le Président (M. Marcoux): Mme le député de
L'Acadie.
Mme Lavoie-Roux: Les seules remarques préliminaires que je
voudrais faire, d'abord, je pense que le ministre vient de nous
présenter l'auteur ou le parrain du rapport Boutin?
M. Boutin: Oui.
Mme Lavoie-Roux: J'en suis particulièrement heureuse.
M. Boutin: Je vais préciser. Je suis le président
du comité qui est l'auteur du rapport.
Mme Lavoie-Roux: Oui, je suis tout à fait d'accord. Enfin,
les seules remarques que je voulais faire, il s'agit de modifications, cela
s'appelle un projet de loi, mais il s'agit vraiment de modifications pour des
raisons administratives, et les raisons ont été invoquées
par les différents membres de l'Opposition, tout ce que je voudrais
réitérer ici, évidemment, c'était nécessaire
pour le ministre de se justifier au moment de la discussion en deuxième
lecture, c'est pourquoi on ne tenait pas compte du rapport COFIRENTES et du
rapport Boutin. Il reste qu'il est bon de le répéter. Il semble
qu'avec un gouvernement, il est toujours bon de répéter. A force
de répéter, des fois il y a des choses qui finissent par se
produire.
On n'a pas profité d'une occasion comme celle-là, au
moment où on touche aux régimes supplémentaires de rentes
je ne serai pas longue, M. le ministre, ne vous impatientez pas. On
touche à la Loi des régimes supplémentaires de rentes et
on ne corrige pas des choses qui étaient tout aussi importantes que
celles qu'on va corriger par les modifications qu'on apporte au projet de loi.
Dans le cas du rapport Boutin et dans le cas du rapport COFIRENTES, on peut
simplement, je pense, être patients et continuer de harceler le
gouvernement, non pas dans un sens négatif, mais pour lui rappeler qu'il
a des obligations, compte tenu des recommandations qui sont faites dans ces
deux rapports, de passer à l'action, d'autant plus que, au moins pour le
rapport Boutin je le sais avec pertinence il l'a depuis
décembre 1976. Dans le cas de COFIRENTES, il l'a depuis aussi
près d'au moins un an, n'est-ce pas?
M. Lazure: Un an et demi.
Mme Lavoie-Roux: Un an et demi. Alors, je pense qu'on peut, quant
à nous, procéder, M. le Président. Compte tenu des
modifications majeures qu'il faudrait apporter et qui ne peuvent pas être
faites à partir de ce squelette qu'on a devant nous, je pense qu'on
n'aura pas d'amendements majeurs à présenter non plus. Alors, on
est prêt à procéder. Je ne sais pas si mon collègue
a quelque chose de particulier?
M. Grenier: Je n'ai rien de particulier, M. le Président.
Passez article par article.
Le Président (M. Marcoux): Je pense que le ministre a
manifesté par des gestes qu'il voulait ajouter quelques mots.
M. Lazure: Je voudrais rappeler très rapidement ce qui a
été dit en deuxième lecture, puisque Mme le
député de L'Acadie revient sur des remarques qu'elle a faites en
deuxième lecture.
Mme Lavoie-Roux: Très brièvement.
M. Lazure: Oui, très brièvement, comme d'habitude.
L'objet principal, c'est de faire obligation à l'employeur de fournir
à l'employé toute information, tout renseignement concernant un
régime supplémentaire de rentes. Il y a des employeurs qui le
font actuellement, mais il y a beaucoup d'employeurs qui ne le font pas. C'est
quand même important. C'est plus qu'administratif, c'est faire en sorte
que celui qui cotise à la soi-disant caisse de retraite, à sa
caisse de retraite sache exactement où va cet argent.
Deuxièmement, ceci pourra se faire par règlements, quelles
pièces d'informations devront être fournies par l'employeur
à l'employé, règlements qui seront préparés
par la Régie des rentes et approuvés par le lieutenant-gouverneur
en conseil. Il y a aussi un troisième objectif, c'est interdire à
l'employeur de réduire le montant de prestations, par exemple à
la veuve de l'employé décédé, s'il y a augmentation
de prestations du régime public. C'est arrivé dans le
passé. Le régime de rentes publiques augmente ses prestations aux
bénéficiaires et, à ce moment, l'employeur se permet de
diminuer d'autant la prestation du régime supplémentaire de
rentes. Nous voulons que ceci soit rendu impossible à l'avenir.
Finalement, il y a l'autorisation à un administrateur du
régime de confier à une compagnie de fiducie le soin
d'administrer un régime, dans une province qui a une entente avec le
Québec, même si la compagnie de fiducie en question n'a pas
d'existence légale. Il s'agit là d'un aspect administratif; ce
dernier point surtout, est un aspect administratif qui s'explique par le fait
que beaucoup de fonds venant de caisses conjointes de retraite
d'employés du Québec sont placés à
l'extérieur du Québec, parfois parce qu'il s'agit
d'employés qui appartiennent à une compagnie soi-disant de la
couronne ou à une compagnie qui a des activités un peu partout au
Canada.
Description écrite
Le Président (M. Marcoux): Je vais maintenant appeler
l'article 1. Est-ce que l'article 1 sera adopté?
M. Forget: Est-ce que le ministre pourrait nous expliquer plus
complètement le sens de la modification qu'implique l'article 1? Parce
que, quand on lit l'article 26 de la loi, qui est modifié par l'article
1? Parce que, quand on lit l'article 26 de la loi, qui est modifié par
l'article 1 du projet de loi 73, on découvre qu'on remplace une forme
d'obligation par une autre, dans le fond. On remplace une obligation qui se lit
comme ceci: "Un régime supplémentaire doit stipuler que tout
participant doit recevoir..." par une formulation qui est la suivante:
"L'administrateur d'un régime supplémentaire doit remettre..."
Pour un esprit non informé, c'est bonnet blanc, blanc bonnet, mais
j'aimerais que le ministre nous explique la différence.
M. Lazure: Si vous permettez, le président de la
Régie des rentes, M. Jules Fortier pourra apporter des
précisions.
Dans ce cas, la modification est purement administrative et va
certainement réjouir ceux qui s'inquiètent des coûts
d'administration de la loi. La façon dont la loi est
rédigée actuellement, à plusieurs endroits, est que le
régime doit contenir telle ou telle chose. Le problème qu'il y a
avec cette formulation législative, c'est que chaque fois que nous
modifions la législation, il faut que les 5000 régimes qui sont
en vigueur au Québec soient amendés.
On a connu une expérience comme celle-là il y a deux ou
trois ans, que je qualifierais de malheureuse parce qu'on a eu une avalanche de
modifications qu'il a fallu exiger de tous les régimes. Et on veut
éviter cela autant que possible. C'est pour cela qu'on a changé
la formulation ici, en en faisant une obligation à l'administrateur.
Il est évident que, si l'administrateur ne s'acquitte pas de
cette obligation, il y a des pénalités qui sont prévues
par la loi. C'était pour éviter ici qu'en modifiant l'article 26
on ne soit obligé de demander des modifications à chacun des
régimes. D'ailleurs, je dois dire à ce sujet-là que nous
étudions présentement un projet pour essayer de déterminer
si nous devons continuer ce genre de surveillance, parce que la loi nous
oblige, de la façon qu'elle est rédigée, à lire
chaque ligne d'un régime pour voir s'il est conforme à la loi. Il
y aurait peut-être une façon de surveiller les régimes qui
serait moins onéreuse pour les employeurs et pour le gouvernement. Dans
ce cas-là, c'est simplement cela qu'on a voulu éviter. Alors,
fondamentalement, il n'y a pas de changements quant aux obligations. C'est
plutôt dans la façon de l'exprimer et de l'exécuter.
M. Forget: Vous avez clarifié ce que je cherchais à
faire clarifier. Cela ne donne pas de droits supplémentaires aux
cotisants; c'est simplement une façon nouvelle de faire le
contrôle ou d'imposer l'obligation. Je me demande si le président
de la régie, puisqu'il parle justement des coûts d'administration,
pourrait faire un commentaire sur un phénomène sur lequel mon
attention a été attirée il y a quelques mois, soit les
frais je pense que c'est d'enregistrement, je ne suis pas absolument
sûr de l'expression d'enregistrement d'un régime.
M. Lazure: Les honoraires
M. Forget: Les honoraires d'enregistrement d'un
régime.
M. Lazure: Vous permettez que je sorte mon dossier? Vous
comprenez qu'on se tient au courant de ce qui se dit et de ce qui se passe.
M. Forget: Je pense que c'est une remarque, d'ailleurs, qui a
été faite lors d'un colloque de la chambre de commerce durant
l'été. Quelqu'un
s'était donné la peine de faire un tableau
c'était la première fois que je le voyais moi-même, ce
tableau où on dressait les honoraires d'enregistrement des
régimes de retraite et où on comparait le Québec à
l'Ontario, les frais d'enregistrement étant de $50 en Ontario, c'est six
ou sept fois ce chiffre pour le Québec. Est-ce que cela reflète,
de la part de la régie qui administre le régime, une politique
d'ensemble visant à faire assumer par les régimes une proportion
donnée de ces frais d'administration ou quelque chose de ce genre?
M. Lazure: A ce sujet, je dois dire que le gouvernement finance
en partie l'administration de la loi. La loi est financée par les
honoraires d'enregistrement et les honoraires aussi qui sont payés
annuellement pour le maintien de l'enregistrement. Elle est financée en
partie par ces honoraires et en partie par des sommes que le ministère
des Affaires sociales verse à la régie. Le gouvernement a
adopté comme politique à ce sujet, du moins en ce qui concernait
la Loi des régimes supplémentaires de rentes, que ceci devait,
autant que possible, s'autofinancer. On a fait une demande à la
régie de réviser les honoraires d enregistrement. Il est bien
sûr que les honoraires d'enregistrement qui étaient payés
auparavant ne suffisaient pas à couvrir les frais d'administration,
comme d'ailleurs les honoraires d'enregistrement payés dans certaines
provinces. Que l'on songe, par exemple, qu'en Alberta, dans certains cas c'est
$0.50 par participant; alors, si vous avez 50 participants, ce n'est
certainement pas avec cela que la province du Manitoba paie les fonctionnaires
qui sont chargés de surveiller la législation.
Nous avons donc augmenté, à la régie, par
règlement, les honoraires d'enregistrement. Cette réglementation
a été approuvée par le lieutenant-gouverneur en conseil.
Je dois dire que les honoraires seuls ne sont pas encore suffisants pour payer
tous les coûts et que le budget des Affaires sociales doit assumer encore
30% du coût. Si l'on ne s'en tient qu'aux honoraires d'enregistrement,
c'est bien sûr que les honoraires d enregistrement sont beaucoup plus
élevés que dans les autres juridictions. Mais, cela vient de
cette politique qui est à l'effet de faire payer par les usagers, si
l'on peut dire, le coût d'administration de la loi. Si le gouvernement
décidait d absorber la plus grande partie des coûts, il est
certain que l'on pourrait réduire les honoraires d'enregistrement. (10 h
30)
M. Forget: Juste une question. A quel...
Mme Lavoie-Roux: Oui. Est-ce que cela se compare avec les autres
provinces?
M. Lazure: Evidemment, les comparaisons avec les autres
provinces, si vous ne vous en tenez qu'aux honoraires d'enregistrement, cela
démontre que nos honoraires sont beaucoup plus élevés que
dans les autres provinces, mais je pense que ce n'est pas tout, il ne faut pas
s'arrêter là. Si on veut faire des comparaisons avec les autres
pro- vinces, il faudra comparer tout; il faudra comparer le travail qui se fait
dans les différentes provinces et ce n'est pas facile. Le
problème n'implique pas seulement des honoraires d'enregistrement, il
implique aussi un problème de coût d'administration de la loi. Il
peut y avoir deux choses dans cela; Ou bien le gouvernement absorde le
coût presque en totalité; à ce moment-là, les
honoraires d'enregistrement peuvent être très peu
élevés. Ou bien on peut se poser la question: Est-ce que les
coûts d'administration sont trop élevés? Il ne suffit pas
de comparer et de dire: L'Ontario exige tant, le Québec exige tant.
C'est bien sûr, l'Ontario exige beaucoup moins. Qu'est-ce que cela
veut dire? Est-ce que cela veut dire que le gouvernement ontarien absorbe plus
ou que l'Ontario administre à meilleur compte ou que l'Ontario ne fait
pas le travail que Québec fait? Si on veut comparer, cela devient un
problème qui est beaucoup plus complexe. Je ferai remarquer à ce
sujet qu'au Québec nous publions des statistiques sur les régimes
supplémentaires. Nous avons deux publications à tous les deux ou
trois ans; l'une d'elles était très importante dans
l'administraion de la loi concernant ce qui arrive quand un membre quitte le
régime relativement à l'application de la loi pour la rente
différée.
Nous avons aussi des statistiques sur la description des régimes,
les sortes de régimes en vigueur au Québec et nous allons
bientôt publier des statistiques financières. Aucune province ne
publie ce genre de statistiques; évidemment, il faut payer pour cela. Au
niveau du gouvernement fédéral, des statistiques sont
publiées, mais je ne sais pas qui paie au niveau du gouvernement
fédéral pour ces statistiques. Au Québec, tous les frais
d'administration sont imposés par la régie à la Loi des
régimes supplémentaires de rentes. Alors, il devient très
difficile de faire des comparaisons. Est-ce que les honoraires devraient
être moins élevés? Comme je l'ai dit, les honoraires
seraient moins élevés si le gouvernement payait plus. Est-ce que
les frais d administration devraient être moins élevés? C
est peut-être la question qu'on devrait se poser.
En Ontario, non seulement pour être bien clair les
honoraires d'enregistrement sont moins élevés, mais
également les frais d'administration sont moins élevés,
bien que l'Ontario ait beaucoup plus de régimes. Cependant, je vais
être très clair ici à ce sujet. Je ne voudrais pas que nous
administrions la loi de la même façon que l'Ontario le fait. Je
n'irai pas plus loin dans cette comparaison délicate. Tout ce que je
peux dire, c'est que nous, nous faisons ce que la législation nous
impose pour protéger les intérêts des participants et qu'il
faut payer pour cette surveillance. J'ai des chiffres ici qui peuvent illustrer
cela. Par exemple, pour enregistrer un régime, pour examiner le document
du régime souvent, ce sont des documents qui contiennent de
très nombreuses pages et qui sont assez complexes cela
coûte cher. Tenez, cela a coûté $287 lors de
l'enregistrement d'un régime.
Si on veut bien faire le travail et non pas simplement se contenter de
mettre le document dans le dossier, si on fait bien le travail pour
vérifier si le régime est conforme aux normes, demander les
amendements requis... Ce qui est assez surprenant, c'est qu'après dix
ans, on reçoit encore des documents qui ne sont pas conformes à
la loi. Or, il faut absolument que nous les examinions avec soin et, dans
beaucoup de cas, nous sommes obligés de demander des modifications. Tout
cela coûte extrêmement cher.
Quand il a fallu courir après nos amendements, il y a deux ans,
cela aussi a coûté cher. J'ai vu que certaines personnes se sont
plaintes des coûts, mais quand les gens ne soumettent pas les rapports
qu'ils doivent soumettre dans les délais durant lesquels ils doivent
être soumis, que nous sommes obligés d'écrire,
d'entreprendre des procédures légales, tout cela coûte
cher. En d'autres termes, je pourrais dire que certains qui se plaignent des
coûts devraient voir à ce que ceux au nom de qui ils parlent se
conforment à la loi. Probablement que cela coûterait moins cher.
Je tiens à souligner que le travail que nous exécutons, à
la régie, c'est un travail qui, depuis de très nombreuses
années, a été évalué par le
Vérificateur général, et je pense bien que si nous ne
remplissons pas les fonctions qui sont requises par la loi, il nous le
dirait.
D'ailleurs, je dois dire que nous exigeons, par exemple, depuis le
début de cette année, qu'on nous soumette un état
financier annuel avec une liste des placements annuels, et cela, c'est une
chose vers laquelle nous nous dirigeons et que le Vérificateur
général nous a recommandé de faire. Tout le
problème est là. Il y a un coût pour administrer cette loi.
Qui va le payer? Evidemment, ce n'est pas à moi à prendre cette
décision. Tout ce que je sais, c'est que le gouvernement a consenti
à en payer une partie et a demandé, ni plus ni moins, aux
régimes de payer l'autre partie.
M. Forget: Est-ce que je pourrais poser une question
complémentaire là-dessus? A partir de quel moment cette hausse
des honoraires a-t-elle pris effet? Combien rapporte-t-elle?
M. Lazure: Le 1er avril 1978. M. Forget: Le 1er avril
1978.
M. Lazure: On prévoit que cela devrait rapporter environ
$1 million par année.
M. Forget: Je vois. Ce qui représente environ les deux
tiers du coût d'administration.
M. Lazure: Les deux tiers des coûts d'administration de la
loi.
M. Grenier: Vous n'êtes pas sans savoir l'impact que cela
peut avoir auprès de la petite et moyenne entreprise de vouloir que les
régimes s'autofinancent. Est-ce qu'on a analysé les
conséquences administratives si on avait un coût moins
élevé et que le gouvernement prenait une part de cette
administration?
M. Lazure: Evidemment, quant à l'impact sur la petite ou
la moyenne entreprise, je ne veux pas m'engager dans un débat qui est un
petit peu en dehors de mes prérogatives. J'aimerais peut-être
mieux laisser cela au ministre.
M. Grenier: D'accord. C'est une question à
caractère plus politique.
M. Lazure: C'est sûr que, dans cette décision comme
dans d'autres semblables, cela a été pris en considération
pour les moyennes entreprises en particulier, parce que, dans les petites, il
est assez rare qu'on retrouve des régimes supplémentaires de
rentes. Quant aux moyennes entreprises, on a regardé si cela allait les
pénaliser pour la peine. Les gens qui ont regardé cela de
très près, nos collègues du secteur économique nous
ont dit que non, qu'on pouvait procéder à augmenter ces
honoraires qui, encore une fois, ne couvrent pas 100% du coût
véritable, mais environ 70%.
M. Grenier: Est-ce que les gens de la petite et de la moyenne
entreprises ont eu voix au chapitre pour l'élaboration de ces nouvelles
politiques?
M. Lazure: Je vous avoue que je l'ignore. Il faudrait que je
consulte mes collègues du secteur économique. J'imaginerais que
oui, M. le Président, mais je ne peux pas vous l'assurer. Il faudrait
que je vérifie auprès du ministre des Finances, du ministre
d'Etat au développement économique et du ministre de l'Industrie
et du Commerce.
M. Forget: On constate, M. le Président, que le
gouvernement hausse les impôts qu'il peut, les plus secrets possible.
Sans me prononcer sur le mérite d'une contribution, des
bénéficiaires au financement des coûts d'administration du
régime, je pense que c'est un aspect intéressant d'une politique
fiscale du gouvernement qui évite de s'adresser de front au
problème budgétaire. Il le fait par la bande, un peu de cette
façon. On a sans doute plusieurs autres exemples d'honoraires et de
frais quelconques qui ont pu être majorés depuis quelque temps. De
toute façon, c'est un aspect peut-être secondaire dans le
débat de ce matin.
M. Lazure: M. le Président, on pourrait aussi dire que
c'est un effort de saine administration qu'on veut rendre le plus
autosuffisants possible les régimes. Qu'il s'agisse d'un régime
d'assurance-maladie ou d'un régime de rentes, ils ont des devoirs bien
précis de par la loi. Un de ces devoirs, c'est d'administrer les
régimes de rentes supplémentaires et il est tout à fait
normal le député de Saint-Laurent serait le premier
à faire la morale s'il avait à défendre la thèse
opposée de dire que, dans l'administration publique, il faut que
ces organismes soient autofinancés, soient autosuffisants. Nous avons
dû remonter une côte. Il y a eu
une négligence dans le passé parce que les honoraires qui
étaient exigés aux régimes n'étaient pas
réalistes. Le président de la régie vient de nous
expliquer que cela coûte $287 pour enregistrer chacun de ces
régimes. Il est évident que ce n'était pas réaliste
du tout, ces honoraires. Et on a corrigé une situation, M. le
Président.
Mme Lavoie-Roux: Ce serait mieux de...
M. Forget: II serait beaucoup plus convaincant, ce plaidoyer pour
l'autonomie des régimes, si le ministre avait maintenu la même
attitude vis-à-vis de la Régie de l'assurance-maladie, parce
qu'il y avait plus d'argent, par malheur, de ce côté-là,
pour la régie. Il y avait un surplus. Le gouvernement a utilisé
une philosophie entièrement différente.
M. Lazure: M. le Président, il n'y a pas de
problème avec la Régie de l'assurance-maladie...
M. Forget: Alors, on me permettra de rire tout haut de cette
philosophie qui n'a pas d'application partout.
M. Lazure: C'est autosuffisant. Cela amène des
surplus.
M. Forget: Seulement quand cela fait l'affaire du gouvernement.
Ce n'est pas de la philosophie qu'on fait là. On va chercher de
l'argent, tout simplement. Le ministre serait mieux placé s'il prenait
cette vue plus modeste des choses. Il est allé chercher de l'argent
là où il y en avait. Quand c'était favorable à
l'autonomie des sociétés ou des régies, il l'a fait. Quand
c'était défavorable, il l'a fait également, dans l'autre
sens. Ce serait la vérité.
M. Lazure: M. le Président, la Régie de
l'assurance-maladie est autonome. Elle est autosuffisante. Elle a même un
surplus.
M. Forget: Sauf que vous savez très bien ce que vous avez
fait avec le surplus de $130 millions de la régie.
M. Lazure: Bon! Alors, vous avouez qu'elle a un surplus. Il n'y a
donc pas de problème. Cela confirme ce que je disais.
M. Forget: Vous l'avez empoché, M. le ministre. Vous
l'avez empoché, le surplus de la régie.
M. Lazure: Elle s'autofinance amplement. Nous essayons d'aller
dans le même sens pour la Régie des rentes.
M. Forget: Via le fonds consolidé, contrairement à
ce qui était le cas dans le passé. C'est de la tartuferie
complète de la part du ministre de parler de...
M. Lazure: Oh! Attention! Ne parlons pas de corde dans la maison
du pendu, M. le député de Saint-Laurent.
M. Forget: M. le Président, est-ce que le ministre parle
délibérément dès qu'on a la parole? Est-ce qu'il
n'a pas la politesse élémentaire de se fermer la gueule quand il
s'agit de donner la parole aux autres?
M. Lazure: M. le Président, langage antiparlementaire.
M. Forget: C'est un langage qui est le seul approprié dans
le cas présent.
M. Lazure: Je suis en train de parler et vous m'interrompez. M.
le Président, le député de Saint-Laurent...
M. Forget: On a eu la même expérience hier... Mme
Lavoie-Roux: Toute la journée.
M. Forget: Toute la journée, il a parlé pendant des
heures. Quand il a parlé, on l'a respecté.
Mme Lavoie-Roux: Quand on a pu parler, il nous a interrompus.
Est-ce que cela va...
M. Forget: Dès que d'autres parlent, il a tellement peur
des critiques, il a tellement peur d'être démenti qu'il prend la
parole en même temps que n'importe qui d'autre.
Le Président (M. Marcoux): A l'ordre! Mme Lavoie-Roux:
Mais là, il faudrait...
Le Président (M. Marcoux): M. le député de
Saint-Laurent.
M. Grenier: A part cela, cela va bien?
M. Forget: M. le Président, j'ai dit tout ce que j'avais
à dire, mais le malheur, c'est que je l'ai dit en même temps que
le ministre m'interrompait. Alors, j'espère qu'il va revenir à
des habitudes un peu plus civilisées, s'il est capable.
M. Lazure: M. le Président, je proteste contre le langage
utilisé, le langage antiparlementaire utilisé par le
député de Saint-Laurent. Il a fait...
M. Forget: II n'y a rien d'antiparlementaire
là-dedans.
M. Lazure: Vous m'interrompez, M. le député de
Saint-Laurent. Et avant de parler de corde...
Une Voix: II ne s'en aperçoit pas, lui, quand il...
M. Lazure: Ecoutez. M. le Président, je voudrais qu'on
revienne au fond de ce que le député de Saint-Laurent a
soulevé, en assortissant cette
intervention-là de toutes sortes d'insinuations comme il le fait
très souvent. Nous essayons honnêtement, avec la Régie des
rentes, d'en arriver... Le président de la régie l'a
expliqué tantôt et c'est cela qu'a été la
décision du gouvernement. Il ne s'agit pas, comme il l'insinue,
d'imposer des taxes de façon déguisée à la
population. Je note, M. le Président, que le député de
Saint-Laurent m'interrompt encore une fois. Il s'agit de faire en sorte que la
Régie des rentes devienne le plus autosuffisante possible. Ses remarques
concernant la Régie de l'assurance-maladie sont inappropriées. La
Régie de l'assurance-maladie déclare des surplus. Donc, elle
s'autofinance, cette régie, et je ne vois pas pourquoi on intervient en
introduisant la Régie de l'assurance-maladie dans le débat
article par article sur ce projet de loi qui nous concerne.
Le Président (M. Marcoux): Mme le député de
L'Acadie.
Mme Lavoie-Roux: M. le Président, je voudrais quand
même rétablir certains faits. Il est exact que le ministre a une
forte tendance à interrompre les intervenants. Et ceci est tellement
vrai qu'hier, on a dû ajourner parce que j'avais fait une remarque qui
était tout à fait pertinente. Le désordre a pris.
Pour en revenir au point précis, le ministre justifie la hausse
de ses honoraires en disant que c'est au nom d'une bonne administration. Je
veux bien lui accorder le bénéfice du doute, mais M. le
président de la régie a quand même soulevé un point
d'interrogation. Il n'a pas voulu faire de comparaison avec l'Ontario d'une
façon très précise, parce qu'il y a différents
éléments qu'on ne pourrait pas évaluer à leur juste
valeur, mais il a quand même dit: Est-ce que c'est l'administration de la
régie qui pourrait coûter trop cher ou est-ce que c'est vraiment
justifié à partir de la nécessité d'un
autofinancement total et que vraiment, ce que cela coûte, ce sont des
frais réels qui sont justifiés? (10 h 45)
Le ministre, d'une part, dit: Nous voulons assurer une saine
administration. Mais cela est à deux tranchants. Est-ce qu'il peut nous
dire si son ministère a des mesures d'évaluation pour
établir si cette saine administration est vraiment si totale et que les
frais qui ont été ajoutés sont justifiés?
C'est-à-dire est-ce qu'on fait porter uniquement par les participants
les frais et qu'on n'examine pas l'autre côté du problème?
Cela, peut-être, apporterait la réponse que l'administration est
saine à tous les niveaux, qu'il n'y a pas de dépense qui ne
devrait pas être faite, ainsi de suite. Alors, je pense que la saine
administration a deux volets. Cela peut être, d'une part, qu'on dit qu'il
faut que les administrations s'autofinancent, mais que, d'autre part, on soit
sûr qu'on ne fasse pas assumer par d'autres ce qui devrait être
assumé par l'administration elle-même, compte tenu de son
efficacité et de sa bonne organisation.
M. Lazure: M. le Président, on pose la question: Est-ce
que le ministère est sûr que la Régie des rentes à
une saine administration? D'abord, c'est le ministre qui répond de la
Régie des rentes et non pas l'ensemble du ministère. Ecoutez, il
y a environ 700 employés à la Régie des rentes; ni moi, ni
le président de la régie n'allons nier qu'il y a place pour
amélioration quand il s'agit de saine amélioration. Tout ce que
je peux vous dire c'est qu'on fait des efforts, autant à la Régie
des rentes, à la Régie de l'assurance-maiadie que dans le
ministère proprement dit pour essayer de stopper l'expansion des
effectifs par exemple. Si je comprends bien, il y a une trentaine
d'employés, à la Régie des rentes, qui sont responsables
pour l'administration de ce programme, à savoir l'enregistrement des
régimes supplémentaires de rentes, etc. Si on regarde à la
loupe on peut peut-être avoir une discussion à savoir si
cela...
Mme Lavoie-Roux: Mais...
M. Lazure: Est-ce que vous permettez que je finisse ma
réponse bien sereinement?
Mme Lavoie-Roux: Je voulais préciser ma question, parce
que j'ai l'impression que... Je vous ai demandé si vous aviez une
évaluation qui était faite d'une façon périodique
ou sûre.
M. Lazure: Non, mais ce n'est pas dans l'attribution du
ministère de la faire, la régie la fait périodiquement; je
peux demander au...
Mme Lavoie-Roux: D'accord.
M. Lazure: II y a évidemment le Vérificateur
général qui fait cette révision de l'efficacité et
de la bonne gestion, d'année en année, mais si le
président de la régie a des commentaires à ajouter...
Evidemment, le problème qui semble être soulevé, en
somme, c'est: Est-ce que les frais d'administration de cette loi sont
justifiés? Je vous ai dit, tout à l'heure, qu'il était
difficile de faire une comparaison avec l'Ontario parce que nous, à la
régie, tout ce qui est fait pour la Loi des régimes
supplémentaires de rentes est chargé: les frais du conseiller
juridique, M. Dussault qui est ici ce matin, les frais du vérificateur
interne, le personnel, les frais de publicité, tous les frais sont
chargés. Or, vous savez comme moi ce qui se passe dans certaines
administrations, par exemple le loyer. Dans certaines administrations
gouvernementales, parfois, on ne sait pas ce que coûte une certaine
opération, parce que tous les frais sont noyés; le loyer est
payé par les Travaux publics, les frais d'avocats sont payés par
le ministère de la Justice, les frais d'émission des
chèques par le ministère des Finances. Finalement, les gens
disent: Pour administrer telle chose, cela coûte tant, alors qu'en
réalité le coût est beaucoup plus élevé.
Faire des comparaisons avec l'Ontario, je ne sais pas, en Ontario, qui paie le
loyer, qui paie les actuaires, qui paie les conseillers juridiques, qui paie
les frais de publicité.
Cependant, nous avons une administration qui, au point de vue du
travail, se rapproche beaucoup de la nôtre. Le gouvernement du Canada,
par exemple, exerce le même genre de contrôle et de surveillance
pour les régimes de retraite qui relèvent de sa juridiction,
comme les régimes des banques, les régimes de stations de
télévision, les régimes de compagnies de chemin de fer qui
font affaires au Canada. Je dois dire qu'au gouvernement du Canada le
coût d'administration, par régime, est plus élevé
que le nôtre.
Si vous posez la question, je pense que, comme président de la
régie, je dois vous dire que je n'ai aucun doute quant à la bonne
administration que nous faisons de cette loi. Nos gens sont payés
suivant les salaires établis par les conventions collectives. On doit
donc leur payer les salaires auxquels ils ont droit pour accomplir ces
fonctions. Le personnel, dans ce service, n'a pas augmenté, je pense,
depuis plusieurs années. D'ailleurs je pense qu'à la régie
nous avons peut-être moins de personnel qu'il y a deux ans. A ce point de
vue, je ne voudrais pas prolonger cela plus longtemps, mais je peux vous
assurer que l'administration de la Loi des régimes
supplémentaires, comme l'administration des autres programmes qui sont
confiés à la régie, est faite très
sérieusement et que c'est un de nos critères nous
essayons d'administrer ce qui nous est confié au meilleur coût
possible.
Mme Lavoie-Roux: Je pense qu'on ne peut pas faire
l'évaluation à ce moment-ci de la Régie des rentes. Ma
seule interrogation porte sur ce qui suit. Quand on augmente les frais aux
usagers, d'une part, il faut s'assurer que, d'autre part, ceci soit
justifié, et pour le justifier, il faut savoir si vraiment cet argent
qu'on prélève est utilisé à des bonnes fins parce
qu'à ce moment-là, l'usager n'a aucun moyen de le
vérifier, surtout quand on arrive dans un domaine comme celui de la
Régie des rentes. Vous lui dites: Bon, votre cotisation passe de $2
à $5. Cela peut être totalement justifié, mais d'un autre
côté je pense que c'est aussi notre responsabilité de
s'assurer que pour l'usager à qui on demande des frais
supplémentaires ce soit vraiment des frais qui ne vont pas à
perte, mais qui assurent la qualité des services.
C'est tout ce que je voulais dire, M. le Président, on nous a
tendu la perche et je l'ai utilisée. Je n'ai pas autre chose à
ajouter sur ce point particulier.
Le Président (M. Marcoux): M. le député de
Mégantic-Compton.
M. Grenier: J'aimerais savoir si les chiffres que nous avons sont
véridiques. C'est que pour un coût minimum de $1 qui était
donné avant 1978, $1 par employé, on commençait à
avoir des déductions après un nombre maximum de 200
employés, le plafonnement étant en fait à 200.
M. Lazure: C'est cela. Autrefois, c'était $1 par
participant avec un minimum de 20 et un maxi- mum de 200. Aujourd'hui, c'est $5
par participant, avec un minimum de 100 et un maximum de 2500.
M. Grenier: Un maximum de 500. M. Lazure: De 2500.
M. Grenier: De 2500, mais je veux dire de 500
employés.
M. Lazure: Non. Il n'y a pas de... Le maximum est de 2500, quel
que soit le nombre d'employés.
M. Grenier: Avant que cela soit rentable, cela prend environ 500
employés; avant que cela commence à être déductible,
il faudrait dépasser le plafond.
M. Lazure: Oui.
M. Grenier: Je voudrais savoir, avant de faire des
économies là-dedans, pourquoi il fallait que cela soit 200 et
maintenant pourquoi il faut que cela soit 500. On sait bien qu'au
Québec, dans le monde industriel, ce n'est quand même pas une
majorité de nos industries qui étaient à 200 et qui sont
maintenant à 500. Les employeurs du Québec, dans l'ensemble, sont
bien en bas d'une ligne que vous établissez à 500 maintenant
avant qu'il y ait un peu de déductions. Est-ce qu'on s'est penché
sur le fait d'aider davantage la petite et la moyenne industrie? Je reviens
à ma question du début.
M. Lazure: Je retourne à ma réponse du
début. Je pourrai vous procurer les réponses un peu plus tard
après avoir consulté mes collègues du secteur
économique. Je vous répète qu'il y a eu, de leur part, des
discussions dont je ne connais pas les détails.
Le président de la Régie des rentes me fait remarquer que
si on demandait le coût réel... A part la décision
politique, dont je ne veux pas me mêler, qui est de savoir si on demande
des honoraires ou si on n'en demande pas, l'établissement des
honoraires, bien sûr que cela n'a pas été tiré du
chapeau. On a fait une certaine étude là-dessus et on a
essayé de déterminer quel serait le meilleur système.
Evidemment, si on veut exiger le coût réel et dire: Pour
enregistrer le régime, vous allez payer ce que cela coûte
on a mentionné tantôt $287 on s'aperçoit tout de
suite que, pour une petite entreprise qui ne compte que quelques
employés, cela serait très onéreux de procéder
selon ce système. Finalement, on est venu à la conclusion que ce
qui paraissait être le plus juste, étant donné qu'on devait
exiger des honoraires, c'était de les répartir selon le nombre
d'employés dans l'entreprise.
M. Grenier: C'est certainement ce qui est le plus facile pour des
fonctionnaires. Je ne blâme pas, remarquez bien, les fonctionnaires de
faire cela. Cela se compte mieux et égaliser cela va
toujours bien quand tu es dans un ministère. Mais pour le
gouvernement qui veut protéger la petite et la moyenne industries, on
n'a certainement pas là une politique qui permet cela.
M. Lazure: Si je comprends bien, on est à l'article 1.
Le Président (M. Marcoux): Toujours.
M. Grenier: Je pense qu'on fait plutôt un survol assez
global et que cela va aller beaucoup plus vite sur les autres articles.
M. Lazure: Non, mais là, cela débouche constamment
sur la politique économique générale du gouvernement
vis-à-vis de la PME. Je ne pense pas que cela soit tout à fait le
cadre dans une étude article par article d'un projet comme celui-ci.
M. Grenier: Remarquez bien que les questions pourraient venir,
parce qu'on va l'avoir, un peu plus tard, ce qui veut dire que, lorsque nous y
arriverons, on passera plus rapidement sur les questions. Cela se fait à
l'étude article par article, parce qu'on a eu des réponses
à nos questions. J'aurais voulu savoir si le gouvernement a l'intention
de se pencher là-dessus. Je soumets bien humblement au ministre que les
chiffres qui nous sont donnés et qui nous sont confirmés ce matin
par le président de la régie démontrent clairement que ce
projet de loi ne favorisera pas la petite et la moyenne industrie du
côté des régimes supplémentaires.
M. Lazure: M. le Président, ce projet de loi ne touche pas
à cela du tout. C'est pour cela que je suis intervenu il y a un instant,
surtout quand on en fait une étude article par article et non pas une
discussion sur le fond. Mais même sur le fond il ne touche pas à
cela. Le projet de loi ne touche en rien les honoraires des régimes
supplémentaires de rentes. On profite de l'étude article par
article d'un projet de loi qui est très précis pour
déboucher sur une critique ou sur une interrogation de la politique
gouvernementale.
M. Grenier: On l'a fait par règlement d'abord.
M. Lazure: Oui, c'est fait par règlement. Actuellement, la
loi permet de réglementer le montant des honoraires. Cela a
été fait avant le dépôt du projet de loi. Cela fait
un bout de temps que c'est fait.
M. Grenier: II n'y aurait pas eu lieu de le corriger?
M. Lazure: Vous pouvez intervenir sous forme de questions
à l'Assemblée. Mais je suis sérieux. On n'est pas en
mesure de vous donner tout le dossier. On n'a pas le dossier de cette
décision d'augmenter les honoraires qui remonte à plusieurs mois.
Mais, si le député de Mégantic-Compton veut poser des
questions sur ce dossier, je suis sûr que mes collègues, surtout
du secteur économique, seront en mesure d'y répondre, quant
à ses répercussions sur la PME.
M. Grenier: Cela nous dit une chose quand même, c'est que,
lorsqu'on demandera le dépôt des règlements avec des lois,
comme cela va se faire, par exemple, pour des lois aussi importantes que le
zonage des terres agricoles, cela devient joliment important un point comme
celui-là qui est réglé par réglementation, au lieu
d'apparaître à la loi. On ne l'a pas, la réglementation,
quand on vote la loi. C'est après qu'on se mord les doigts.
M. Lazure: On confond, encore une fois...
M. Grenier: Non, on ne confond rien. C'est très clair, ce
qu'on dit.
M. Lazure: Ce ne sont pas des règlements qui vont avec
cette loi. Juste un point de clarification; les règlements en question
qui arrêtent les montants des honoraires ne sont pas accrochés
à cette loi.
Le Président (M. Marcoux): Est-ce que M. le
député de Mégantic-Compton a d'autres questions?
M. Grenier: Non.
Le Président (M. Marcoux): Est-ce que l'article 1 sera
adopté? M. le député de Pointe-Claire.
M. Shaw: Quelques questions. Premièrement, au
président de la Régie des rentes Quel pourcentage de tous les
régimes supplémentaires des rentes au Québec est
surveillé par votre régie? Quel est le pourcentage?
M. Lazure: II y a environ 5000 régimes de rentes qui sont
en vigueur au Québec et nous en surveillons environ 3000, 3400.
M. Shaw: 3400.
M. Lazure: Les autres régimes sont surveillés par
d'autres juridictions à législation équivalente, soit
l'Ontario, le Manitoba, I'Alberta, la Saskatchewan ou la Nouvelle-Ecosse.
M. Shaw: On voit ici un projet de loi qui prétend exercer
un droit sur ces régimes de rentes, mais vous dites maintenant que c'est
en rapport avec ces régimes qu'ils sont surveillés. (11
heures)
M. Lazure: II y a des ententes entre les différentes
juridictions qui ont une législation équivalente pour qu'une
seule juridiction surveille le régime. Cela ne veut pas dire que la
législation ne s'applique pas à ce régime. Le
régime qui compte des employés québécois et qui est
surveillé par l'Ontario doit se conformer à notre
législation, c'est-à-dire que la province de l'Ontario qui
surveille le régime doit s'assurer que ce régime se conforme
à la législation québécoise.
M. Shaw: On dit, premièrement, qu'on surveille seulement
un quart du... C'est évident que les trois quarts du...
M. Lazure: Quand on dit on surveille, c'est que tous les
régimes supplémentaires de rentes au Québec sont
régis par la Loi des régimes supplémentaires de rentes,
tous les régimes supplémentaires de rentes, sauf,
évidemment, les régimes du secteur public; les régimes des
fonctionnaires et les régimes des enseignants ne sont pas
surveillés par nous. Tous les autres régimes, les régimes
qui existent dans les différentes compagnies, entreprises,
municipalités, commissions scolaires, tout cela est sous la surveillance
de la loi et de la Régie des rentes. Cependant, nous avons fait des
ententes avec les provinces qui ont des législations équivalentes
et, selon que le nombre d'employés est plus élevé dans une
province ou dans l'autre, c'est la province où se trouve le plus grand
nombre d'employés qui surveille le régime. Par exemple, nous
avons même une entente avec le gouvernement fédéral pour
les Territoires du Nord-Ouest et du Yukon et, en vertu de cette entente, c'est
le Québec qui surveille le régime de la Hudson's Bay Company
parce que c'est ici qu'il y a le plus grand nombre d'employés.
Ce n'est pas parce qu'un régime compte 400 employés au
Québec et 500 en Ontario que c'est l'Ontario qui va surveiller le
régime, qui va demander les rapports et qui va faire tout le travail que
nous faisons ici, mais l'Ontario doit voir, suivant l'entente, à ce que
ce régime se conforme à la loi et aux règlements
québécois.
M. Shaw: Deuxièmement, de ces 3400 à 5000
régimes en vigueur, avez-vous des chiffres concernant les
employés qui sont impliqués? Est-ce que ces 3400
représentent 50% ou 75% de ceux qui sont couverts par ces
régimes?
M. Lazure: M. le Président, je pense que cela
déborde de l'étude article par article.
M. Shaw: C'est directement lié à la base de ce
projet de loi. On a discuté tantôt d'un article qui prétend
exercer un pouvoir et je veux savoir si ce pouvoir peut véritablement
être exercé. C'est important.
M. Lazure: Le problème n'est pas que ce n'est pas
important, mais je ne pouvais pas savoir, en venant ici ce matin, toutes les
questions que vous alliez me poser. On a l'information, mais je n'ai pas
apporté toute la bibliothèque de la régie. Je vais essayer
de trouver l'information, peut-être dans le rapport annuel qui a
déjà été publié.
Est-ce que vous voulez savoir le nombre d'employés qui sont dans
des régimes et qui sont surveillés par la régie?
M. Shaw: Exactement.
M. Lazure: Cela se situe aux environs de 650 000
employés.
M. Shaw: 650 000 employés. Une autre chose qui, a mon
avis, est très importante, est-ce que vous connaissez la position prise
par le gouvernement fédéral des Etats-Unis sur la condition de
base des fonds de pension aux Etats-Unis?
M. Lazure: On connaît tout cela, ils sont dix ans en
arrière de nous sur la législation concernant les régimes
privés de retraite.
M. Shaw: Avez-vous une assurance, maintenant, pour les compagnies
privées?
M. Lazure: Non.
M. Shaw: Alors, comment pouvez-vous dire qu'ils sont dix ans en
arrière?
M. Lazure: Oui, je le sais. Ils sont dix ans en arrière
parce qu'ils ont adopté leur loi dix ans après nous.
M. Shaw: Vous dites que vous n'avez pas I assurance des
compagnies et vous dites qu'elles sont dix ans en arrière.
M. Lazure: Connaissez-vous ce système d'assurance?
M. Shaw: Certainement. Je le connais très bien.
M. Lazure: Savez-vous comment il fonctionne?
M. Shaw: Oui.
M. Lazure: On le connaît très bien, nous. Il n'a pas
été décidé de l'adopter ici, parce qu'on a
jugé que ce n'était peut-être pas opportun de l'adopter
encore.
M. Shaw: C'est une erreur.
M. Lazure: Je ne veux pas entreprendre une discussion avec vous
là-dessus, sur le problème de l'assurance des régimes. Je
ne dis pas que cela ne peut pas se faire, mais je ne dis pas non plus que cela
doit nécessairement se faire. La seule chose que je vais vous dire,
c'est que c'est une chose dont on est au courant. Vu que vous m'avez
posé la question, je vais vous répondre, on est au courant.
M. Shaw: D'accord. La raison pour laquelle je vous pose cette
question, c'est que je me demande si un gouvernement provincial, que ce soit
l'Ontario, le Manitoba ou le Québec, peut accepter les fonctions de
contrôler véritablement ces fonds de pension. Le peut-il?
Avez-vous des moyens de contrôle?
M. Lazure: Les fonds de pension?
M. Shaw: De contrôle. Vous avez un article dans ce projet
de loi qui dit que vous ne laissez pas la diminution... On va parler de cela
tantôt.
Le Président (M. Marcoux): Un instant, M. le
député de Pointe-Claire. Avant de reformuler votre question,
pourriez-vous établir clairement le lien qu'il y a entre la question que
vous voulez poser et le projet de loi que nous étudions actuellement?
Quant aux questions que vous posez, c'est-à-dire l'ensemble de
l'administration ou l'ensemble des lois sur le contrôle des fonds de
pension ou des rentes au Québec, je voudrais pouvoir saisir le lien
entre vos questions et le projet de loi précis que nous étudions
actuellement.
M. Shaw: La raison est simple. Il y a je peux poser une
question au président une forme de crise dans tous les fonds de
pension dans toute l'Amérique du Nord, à cause de la "stagflation
', on est en arrière des avantages disponibles, et on voit cela avec la
Régie des rentes du Québec. On voit qu'en l'an 2000 on n'aura
plus de fonds pour payer les avantages aux Québécois. Alors, ce
même effet est démontré dans tous les fonds de pension
privés. Aux Etats-Unis, on a accepté ce défi en disant que
le gouvernement est partiellement responsable de ce changement de direction de
l'inflation et des autres facteurs qui contrôlent ces fonds de pension,
qu'il est un peu responsable. On a commencé à introduire les
systèmes d'assurance des fonds de pension privés. C'est pour cela
que je dis...
Le Président (M. Marcoux): Je m'excuse, M. le
député de Pointe-Claire. Je viens de relire les notes
explicatives, de prendre note des quatre principes qui sont
étudiés dans le projet de loi actuellement, et je ne vois aucun
lien entre les quatre principes étudiés dans le projet de loi,
qui sont des principes particuliers, et les questions générales
que vous posez sur l'ensemble des régimes de rentes ou des assurances de
ces régimes. Alors, je vous demanderais, si c'est possible, de revenir,
si vous êtes convaincu qu'il y a un lien entre vos questions et le projet
de loi, à l'article précis où nous serons rendus. Ce sera
peut-être plus facile de le voir, mais je le dis de façon
générale, lorsque je regarde les principes sur lesquels a
été présenté ce projet de loi et vos questions, je
n'en vois pas de lien...
M. Shaw: Vous ne voyez pas de lien quand vous avez un article
comme 32a?
Le Président (M. Marcoux): ... certainement pas avec
l'article. Je refuse de me prononcer, c'est-à-dire que je ne dis pas que
vos questions ne sont pas intéressantes, ne sont pas valables ou tout
cela, ce n'est pas ce que je dis. En tout cas, je ne vois pas de lien entre les
questions générales que vous posez et les principes particuliers
que défend ce projet de loi. Alors, sur l'article 1 comme tel, y a-t-il
d'autres questions ou commentaires de la part des députés? Est-ce
que l'article 1 est adopté?
M. Shaw: Adopté.
Le Président (M. Marcoux): Adopté. Article 2.
Mme Lavoie-Roux: Moi, je n'ai pas de remarques sur l'article
2.
Le Président (M. Marcoux): L'article 2 est-il
adopté?
Des Voix: Adopté.
Le Présiden (M. Marcoux): Adopté. Article 3.
M. Forget: C'est une disposition entièrement nouvelle, cet
article 3, M. le Président?
M. Lazure: C'est entièrement nouveau, M. le
Président.
M. Forget: Cet article 3 ne peut se comprendre qu'à l'aide
de l'article ultérieur où la régie prescrit...
M. Lazure: C'est nouveau en partie parce qu'il y avait quelque
chose avant dans l'article 26, le dernier alinéa de l'article 26 qu'on a
fait sauter.
M. Forget: Je me demandais aussi pourquoi exactement...
M. Lazure: C'est cela.
M. Forget: ... vous faisiez sauter le dernier alinéa.
M. Lazure: Tout cela est repris dans l'article 27.
M. Forget: Je vois.
Le Président (M. Marcoux): Est-ce que l'article 3... M. le
député de Mégantic-Compton.
M. Grenier: Est-ce que c'est un article qui est appliqué
depuis déjà un certain nombre de mois, cet article 3?
M. Lazure: Non, c'est nouveau.
Mme Lavoie-Roux: Ce n'est pas pareil.
M. Lazure: En partie seulement parce que déjà il y
avait certains renseignements qui devaient être fournis. En soi, c'est
nouveau.
M. Forget: M. le Président, est-ce que je peux demander au
président de la régie pourquoi cet article est formulé en
termes aussi généraux, parce qu'il y a plusieurs types de
retraites ou de rentes. Certains sont pour des montants
déterminés. Certains autres sont pour des montants
indéterminés. Certains comportent une contribution de l'employeur
et de l'employé et d'autres comportent des contributions de l'employeur
seulement, d'autres aussi de l'employé seulement, et
la règle que l'on fait là est absolument uniforme. Est-ce
que c'est au niveau de la réglementation qu'on va voir apparaître
les distinctions?
M. Lazure: Oui, je pense que ce serait là qu'il pourrait y
avoir des distinctions qui seraient faites selon la nature des régimes,
s'il y a lieu.
Le Président (M. Marcoux): Est-ce que l'article 3 sera
adopté?
Une Voix: Adopté.
Le Président (M. Marcoux): Article 4.
Interdiction de diminuer une prestation
M. Shaw: M. le Président...
Mme Lavoie-Roux: Moi, c'est juste une question d'information.
Le Président (M. Marcoux): Mme le député de
L'Acadie.
Mme Lavoie-Roux: Est-ce que vous avez des statistiques ou des
informations quant au nombre d'employeurs ou d'administrations qui auraient
diminué la prestation d'assurance par suite d'une indexation, par
exemple...
M. Lazure: Nous n'avons pas de statistiques là-dessus,
bien sûr, parce que pour obtenir ce genre de statistiques, il aurait
fallu faire une enquête bien particulière. Ce que nous avons,
c'est plusieurs cas où il est apparu finalement que chaque fois, par
exemple, que le régime de rentes était indexé
l'indexation annuelle le régime de retraite diminuait sa
prestation, et c'est cela qu'on a voulu éviter. D'ailleurs, il y a
déjà un article dans la loi pour tenir compte de la rente de
retraite. Ce que l'on vient faire aujourd'hui, c'est simplement un peu...
Mme Lavoie-Roux: Je suis d'accord avec ce que vous faites.
M. Lazure: Non, mais c'est simplement à cause de la
terminologie. L'article ne couvrait pas toutes les prestations parce que sous
un régime de retraite, il n'y a pas simplement des rentes de retraite.
Il y a les rentes à la veuve ou au veuf survivant, aux enfants et des
rentes d'invalidité. On voulait s'assurer que toutes les prestations
soient traitées de la même manière que la rente de
retraite, c'est-à-dire de ne pas permettre, une fois qu'on a
commencé à payer la rente, qu'on la réduise par suite de
l'augmentation des prestations d'un régime public. Mais je ne peux pas
vous fournir de chiffres là-dessus. Je sais que cela existait. Dans
combien de cas? Je ne sais pas. Je pense que c'était un problème
qui dans certains cas pouvait être assez odieux aussi parce que, par
exemple, à un moment donné, la prestation de la
sécurité de la vieillesse était augmentée de $50
par mois, l'employeur réduisait sa prestation d'autant.
Mme Lavoie-Roux: Je suis d'accord avec le principe.
M. Lazure: Je ne peux pas vous donner ces statistiques.
Mme Lavoie-Roux: Non.
M. Grenier: Vous avez fini, Mme Lavoie-Roux?
Mme Lavoie-Roux: Oui.
M. Grenier: A l'article 5, quand vous ajoutez "ou dans une autre
province qui possède une législation..."
Une Voix: On est à l'article 4. M. Grenier:
Excusez-moi.
Le Président (M. Marcoux): M. le député de
Pointe-Claire.
M. Shaw: Sur cette même question, voici ma question de
base. Est-ce que vous avez le pouvoir d'exiger qu'une compagnie d'assurance
privée puisse être forcée de maintenir une prestation?
Est-ce que vous avez les moyens d'exiger cela? Disons que...
M. Lazure: Je voudrais bien comprendre votre question et
après je vous répondrai. (11 h 15)
M. Shaw: On sait fort bien que beaucoup de fonds de pension
maintenant sont dans une position de faiblesse. C'est pour cela que le
gouvernement des Etats-Unis a commencé son programme d'assurance des
fonds de pension privés. Pour éviter certaines de ces
responsabilités, certaines compagnies ont commencé un programme
pour réduire le montant payé par leur fonds de pension
privé selon les augmentations du secteur public. C'est un moyen
d'éviter une crise qui va venir à un moment donné à
cause du manque d'argent dans le fonds de pension qui est déjà
établi, certainement dans le cas où vous avez des rentes
indexées. On voit une différence entre le secteur public et le
secteur privé dont on parle.
M. Lazure: C'est ce que je veux vous dire tout de suite. Je veux
juste répondre. Il parle de la coordination et cela est pertinent. Il y
a juste une chose que je veux vous faire remarquer. Il ne s'agit pas de
défendre de tenir compte du régime public. Il y a beaucoup de
régimes qui tiennent compte de cela et on n'a pas un mot à dire
contre cela d'une façon générale. L'employeur qui verse
des contributions pour son régime privé, qui verse des
contributions au Régime de rentes et qui paie des taxes sur la
sécurité de la vieillesse, quand il s'établit un
régime, c'est permis qu'il tienne compte de tout cela. Ce que l'on veut
défendre ici, c'est qu'une fois qu'on a commencé à payer
une rente à quelqu'un, on ne vienne la réduire parce qu'on a
indexé la rente de retraite et le Régime de rentes. C'est la
seule chose. Mais il n'est pas défendu à
l'employeur de dire: Moi, je vais vous donner à la retraite 70%
de votre salaire, mais en tenant compte de ce que vous recevez de la
sécurité de la vieillesse et du Régime de rentes du
Québec. Cela se fait. C'est ce qu'on appelle la coordination et en
anglais ('"integration". Cela n'est pas défendu. Ce que l'on veut
défendre ici, c'est qu'une fois qu'on a commencé à payer
on ne réduise la rente par suite d'augmentations dans les régimes
publics.
M. Shaw: Mais est-ce que vous avez des moyens d'intervenir si un
fonds de pension qui a un contrat avec un individu n'a pas les moyens de
continuer à faire ses paiements?
M. Lazure: Là, évidemment, vous soulevez tout le
problème de la solvabilité des régimes de retraite. Ce
n'est pas à moi de...
M. Shaw: Est-ce que ce n'est pas une de vos
responsabilités de surveiller cela?
M. Lazure: On s'en occupe. La question, c'est de savoir si je
vais répondre à cela.
Le Président (M. Marcoux): A l'ordre! Sur votre question,
la même remarque que tantôt. Ce n'est pas l'intérêt de
votre question qui est en défaut. C'est la liaison entre cette question
et l'article 4. La parole est au député de Saint-Laurent.
M. Forget: M. le Président, évidemment, je suis
d'accord, parce que de toute manière, c'est une extension d'une
disposition qui existe dans le moment vis-à-vis des rentes de retraite.
Même si, quant au principe, cela ne fait pas de difficulté, on
peut se demander si on a été suffisamment prévoyant dans
la façon dont on a inscrit cette interdiction, dans le fond, dans la
loi, de diminuer un régime de pension privé lorsqu'un
régime public est amélioré. La raison de mon
interrogation, c'est qu'il y a plusieurs façons dont un régime
public peut s'améliorer. Il peut s'améliorer par l'indexation.
D'ailleurs, de tous les exemples que j'ai entendus, c'est presque toujours
celui-là qui est cité. On dit: C'est inimaginable que, lorsque la
pension de vieillesse est indexée à tous les trois mois, le
régime de retraite privé soit diminué du montant de
l'indexation de la pension de retraite. Je pense que tout le monde admet cela.
On vise, dans le fond, par l'indexation du régime public, à
préserver le pouvoir d'achat. Donc, il ne faut pas que cela soit
contredit par des dispositions du régime privé.
D'un autre côté, il peut y avoir soudainement, en dehors de
l'indexation des pensions de vieillesse, une décision, un changement de
politique sociale d'un gouvernement à venir qui dit: On va doubler le
montant des pensions de vieillesse. Soit parce qu'on réalise que
l'équilibre entre les régimes privés et les régimes
publics doit être redéfini complètement ou que le "funding"
ou la constitution de réserves dans les régimes privés est
incapable de supporter une certaine augmenta- tion, etc., on dit: On va
rétablir l'équilibre de cette façon. On ne peut pas
exclure que cela va se faire. Etant donné l'évolution
démographique et tout, on ne peut pas exclure que, dans cinq ans, dans
dix ans, on n'aura pas une révision d'ensemble de nos régimes
sociaux, cela s'est déjà fait dans le passé.
Ce qui est inquiétant inquiétant est
peut-être un mot un peu fort, mais on devrait peut-être y penser
c'est que, dans un cas comme celui-là, l'article 4 peut avoir des
conséquences non désirées, dans le sens où il y a
peut-être des besoins prioritaires qu'on devrait satisfaire à
même, dans le fond, l'espèce de plus-value qui est
réalisée à ce moment. Ce que je veux dire c'est que, par
exemple, on se trouve devant des régimes de retraite dont le
déficit initial n'a pas toujours été complètement
amorti, ou on peut se trouver devant des régimes où on a
peut-être de façon assez généreuse, parce que les
temps étaient bons, il y avait des fonds, on a majoré, les
montants des pensions privées, les montants de la retraite, et la
conjoncture se modifiant, l'inflation, etc., on se retrouve tout à coup
devant un déficit courant.
L'apparition d'un déficit courant ou la persistance d'un
déficit initial qui n'a pas été complètement amorti
sur la période légale de dix ans pose quand même un
problème prioritaire. C'est que si, un jour, l'entreprise fait faillite,
doit fermer ses portes, etc., on sait que cela pose un peu le problème
que soulignait le député de Pointe-Claire, il n'y a pas
d'assurance, il n'y a pas de régime d'assurance des fonds de retraite et
est-ce qu'on ne devrait pas se dire; quand il s'agit de compenser l'indexation
des régimes publics: Non. On ne peut pas diminuer les fonds de pension
privés, mais quand il s'agira d'autres modifications des politiques
sociales et cela peut être des modifications considérables,
on peut peut-être doubler le montant des pensions de vieillesse, c'est
peut-être extrême de penser cela, mais disons une augmentation de
50% ou même de 25%, à ce moment-là il y a des
créanciers privilégiés, en quelque sorte, et c'est par
ordre de préférence.
Si, par exemple, il y a un déficit initial pas amorti, on va
utiliser cette occasion pour réévaluer le régime et
combler cette obligation. S'il y a eu des ajustements dans le passé, qui
ont été faits de façon soit discrétionnaire, soit
autrement, s'il y a eu des déficits courants non complètement
amortis ou quoi que ce soit, on va d'abord assurer la viabilité et la
solvabilité du régime, tenant compte des modifications qui ont pu
s'y inscrire et après, seulement si on a satisfait ces obligations, on
va dire au régime: Vous devez maintenir les mêmes prestations,
même si les régimes publics se sont améliorés pour
des raisons, encore une fois, autres que l'indexation. Il me semble que ce
serait plus prudent parce qu'on ne sait pas ce que l'avenir nous réserve
dans le domaine des politiques sociales, on ne peut pas s'engager pour des
gouvernements... D'autant plus que ce n'est pas seulement le gouvernement du
Québec, cela peut être le gouvernement fédéral. Une
règle comme
celle-là nous met dans une espèce de camisole de force, il
me semble, quant à l'évolution des régimes. C'est
peut-être une expression un peu exagérée, mais,
malgré tout, cela peut produire des résultats qui seraient
irréversibles, dans un certain sens, parce que cela crée une
espèce d'expectative et ce serait impossible, physiquement et
politiquement, de modifier la loi qu'on étudie aujourd'hui, dans un
contexte comme celui auquel je fais allusion. Il me semble qu'on aurait
intérêt à examiner cela. Il n'y a pas nécessairement
d'urgence à le faire, mais je pense que toute la réflexion
à laquelle on a pu se livrer, dans le cadre de COFIRENTES et dans le
cadre d'autres études sur le financement des régimes de pension
privés, mérite qu'on se pose un certain nombre de questions et
qu'on révise des règles comme celles-là, qui sont un peu
trop globales, à mon avis, dans le moment.
M. Lazure: M. le Président, si on revient à
l'article 4, on note que ce que l'article fait, au fond, c'est de
compléter une mesure qui avait débuté en 1975 par un
amendement à la loi. Le président de la Régie des rentes
l'a dit tantôt, déjà l'article 32a permet à celui
qui touche le montant d'une rente en cours de paiement, de ne pas voir sa rente
privée diminuée s'il y a une augmentation de prestation de la
rente publique. Alors, cela touche le gros de la population et on a voulu
compléter ou corriger ce qui a été, au fond, un oubli en
1975. Les personnes qui reçoivent une rente d'invalidité, par
exemple, venant d'un régime supplémentaire de rentes, peuvent
actuellement, dans certains cas, voir cette rente privée diminuée
d'un montant correspondant à l'augmentation de leur rente
d'invalidité publique. La même chose pour la rente d'une
veuve.
En somme, le problème que soulève le député
de Saint-Laurent, ce n'est pas impensable de s'arrêter sur la
réflexion qu'il fait, je n'ai pas d'objection. Mais c'est un
problème de fond et aujourd'hui on ne touche pas au fond, on ajoute
quelques autres clientèles qui avaient été oubliées
en 1975.
M. Forget: Je comprends bien. D'ailleurs, c'est le sens de mes
remarques. Mais je me dis, finalement, qu'on aurait pu en 1975, et on pourrait
aussi aujourd'hui, pour tenir compte d'une modification ayant pour effet
d'ajuster une rente publique en fonction de l'indice des rentes ou par une
méthode analogue, restreindre la portée de cet article à
son intention véritable, laissant peut-être pour une autre
modification l'an prochain une analyse plus profonde de l'affaire. Cela
pourrait se faire l'an prochain aussi.
Je pense qu'il y a deux problèmes fondamentaux qui sont
noyés dans un seul article. Le ministre pourra me dire: Vous auriez
dû y penser en 1975! Ce serait vrai, en effet, peut-être qu'on
aurait dû y penser en 1975, mais je pense que c'est, malgré tout,
légitime de soulever le point maintenant. C'est seulement à ce
moment-ci que j'y pense. Evidemment, il y a eu de l'eau qui a coulé sous
les ponts depuis ce temps-là et tout le problème de
l'équilibre à réétablir entre les régimes
publics et les régimes privés, dans le fond, le problème
de l'indexation des régimes privés, tout cela est un bon paquet
de problèmes non résolus encore.
M. Lazure: II s'agit de régimes qui sont en paiement
actuellement aussi. Il ne faut pas oublier cela.
M. Shaw: Même celles qui peuvent être en faillite
à un moment donné.
M. Lazure: Enfin! On ne va pas revenir sur le problème de
fond.
M. Shaw: Je dis que, au fond de ce problème, on a besoin
d'accepter que même l'ancien article 33a n'est pas utilisable. Est-ce
qu'on peut faire un amendement qui pourrait tenir compte de la
solvabilité du fonds de pension?
Le Président (M. Marcoux): A l'article 33a? M. Shaw:
C'est l'article 32a.
M. Lazure: L'article ne traite pas de la solvabilité du
régime.
M. Shaw: Mais certainement.
M. Lazure: Oui, mais tout le projet traite indirectement de la
solvabilité quant à cela. Tout le projet.
M. Forget: De la possibilité d'enrichissement du
régime, dans le fond, et on oblige le régime à faire
bénéficier ceux qui ont des rentes, à ce moment-là,
de l'enrichissement. Mais on pourrait utiliser cet enrichissement pour
améliorer la solvabilité du régime. C'est un choix entre
deux possibilités. Le raisonnement que je tiens est aussi celui du
député de Pointe-Claire je le réalise de plus en
plus c'est essentiellement ceci. Le problème de
solvabilité vous le mettez de côté comme utilisation
possible de l'enrichissement.
M. Lazure: C'est exact.
M. Forget: Je dis, avec le ministre, que c'est tout à fait
raisonnable de le faire quand il s'agit de refléter une indexation des
régimes publics. Je pense qu'à ce moment-là on s'entend
absolument. Mais quand il s'agit d'un autre type d'enrichissement,
imprévu et imprévisible, là, on peut se poser bien des
questions.
Le Président (M. Marcoux): Le député de
Saint-Laurent a indiqué ce que j'allais noter moi aussi, c'est que vous
avez repris le problème identifié par M. le député
de Pointe-Claire, tout en le reliant plus facilement à l'article 4, mais
vous admettez en même temps que cela supposerait...
M. Forget: Je l'avais mentionné en deuxième
lecture.
Mme Lavoie-Roux: II l'avait identifié en deuxième
lecture.
Le Président (M. Marcoux): ... l'ajout d'un principe ou
d'un élément nouveau à l'article 4.
M. Forget: Un amendement.
M. Shaw: Je suis prêt à proposer un amendement qui
pourrait être sur... On a raison de mentionner qu'on a aussi besoin de
protéger ceux qui sont dans un régime qui n'a pas
déjà de bénéficiaires. C'est un problème
très grave. Cela va se présenter de plus en plus dans les
années quatre-vingt, c'est solidaire partout en Amérique du Nord.
C'est une responsabilité! On parle ici des fonds de pension au complet,
ce n'est pas seulement un article, mais cet article représente une
vérité. Si on demande que des fonds de pension privés
soient forcés de garder les prestations et on ne leur donne aucun moyen
de...
Le Président (M. Marcoux): Je m'excuse, mais je pense que,
à moins qu'il y ait un amendement précis de proposé; sur
la discussion même, on dépasse... (11 h 30)
M. Shaw: ... cet article à côté. Je vais
essayer de formuler un amendement.
Le Président (M. Marcoux): Vous proposez qu'on suspende
l'étude de l'article, est-ce que vous êtes d'accord?
M. Lazure: On peut passer à l'autre article si... Le
Président (M. Marcoux): Article 5.
M. Grenier: Je voulais seulement savoir si l'ajout à
l'article 456 c'est simplement "dans une autre province qui possède une
législation équivalente". Est-ce qu'il y a d'autres provinces que
l'Ontario et...
M. Lazure: II y a l'Ontario, le Manitoba, la Saskatchewan,
I'Aberta et la Nouvelle-Ecosse. Ce sont les provinces qui ont actuellement une
législation équivalente à celle du Québec.
M. Grenier: Avec lesquelles on serait appelé...
M. Lazure: On a d'ailleurs des ententes avec toutes ces provinces
actuellement.
Le Président (M. Marcoux): Est-ce que...
Délégation de fonction
M. Forget: M. le Président, je pense que je comprends le
sens de l'article ou l'intention, plutôt, mais je ne suis pas sûr
si l'article traduit fidèlement l'intention. Je comprends que la
régie veut viser à permettre, pour un régime qui couvre
des employés dans plus d'une province, mais en particulier des
employés au Québec, que les fonds accumulés pour le
financement du régime de retraite soient administrés par une
société de fiducie, par exemple, en Ontario, y compris les fonds
qui sont accumulés au bénéfice des employés au
Québec. A ce moment, c'est le gouvernement de l'Ontario qui fait la
surveillance du régime et qui applique, vis-à-vis de la portion
des employés du Québec, la Loi des régimes
supplémentaires de rentes du Québec. Il y a une correspondance
entre l'administration d'un régime et les ententes interprovinciales
pour la surveillance d'un régime. Il me semble, à moins qu'on
m'indique le contraire, que le libellé de l'article permettrait à
un employeur dont les employés sont majoritairement ou même
exclusivement situés au Québec de confier à une
société de fiducie à l'extérieur du Québec
la gestion des fonds de son régime.
Si c'était cela, il me semble qu'on va plus loin qu'il est
strictement nécessaire pour l'application des ententes
interprovinciales.
M. Lazure: Ce n'est pas le but qui est visé. Il est
possible que ce que vous dites, puisse se faire, théoriquement, C'est
possible.
M. Forget: Est-ce qu'on ne devrait pas le rédiger, cet
article, de façon un peu plus serrée? Je n'ai pas d'amendement
à proposer; je ne me risquerais même pas à en formuler un.
Ce que j'aimerais surtout, c'est qu'on s'entende, si on avait besoin d'en
formuler un, pour le faire faire par les gens qui puissent trouver le
libellé approprié.
M. Lazure: Ce que l'on vise ici, c'est que si, par exemple,
l'employeur a son siège social en Alberta et que la très grande
majorité des employés se retrouvent en Alberta on ne veut
pas prendre un exemple extrême disons 300 employés en
Alberta, 100 en Ontario, 25 au Québec, que si ce régime est
surveillé par l'Alberta et que le régime a confié ses
actifs à une société de fiducie dûment
agréée en Alberta, l'on puisse accepter cette situation, parce
que c'est la loi actuelle. Mais ce que vous dites, c'est que cela pourrait
avoir comme effet, par exemple, si on lit l'article tel quel, de permettre
à ce qu'on pourrait appeler un régime québécois de
confier...
Mme Lavoie-Roux:... être administré par...
M. Lazure: ... son administration à une compagnie qui se
trouve...
M. Forget: La Sun Life.
M. Lazure: Mais la Sun Life, ce n'est pas une
société de fiducie...
M. Forget: Non, mais enfin.
M. Lazure: ... de confier, dis-je, son administration à
une compagnie de fidéicommis qui serait enregistrée en Ontario et
non pas au Québec.
M. le Président, vous vous imaginez bien que cette question a
été discutée au Conseil des ministres. Après avoir
obtenu toutes les explications voulues, il s'avère qu'en
conformité avec la politique du gouvernement actuel de jouer le jeu du
système actuel, surtout quand il s'agit d'ententes interprovinciales,
nous ne voyons pas là de problème. Il s'agit véritablement
d'ententes d'une province à l'autre. M. le Président de la
Régie des rentes a énuméré, je pense, sept ou huit
provinces avec qui on a des ententes pour des régimes
correspondants.
C'est sûr que théoriquement, il pourrait y avoir une
certaine perte du pouvoir de décision des employés qui sont
situés au Québec par rapport à des confrères
employés en Alberta qui sont de beaucoup majoritaires, sur les
destinées du fonds de pension en question. Je pense que cela fait partie
des aléas et nous sommes satisfaits qu'il s'agisse d'une disposition qui
s'inscrit dans le cadre d'ententes interprovinciales.
M. Forget: Dans ce contexte, encore une fois, on n'a absolument
aucune objection, mais la porte qui est ouverte... Ne nous faisons pas de
dessin; dans le contexte actuel, on en entend parler et certains pourraient le
faire évidemment, le premier ministre dirait pour des raisons
politiques pour n'importe quel motif. Je pense qu'on n'a pas, comme
législateurs, à ouvrir la porte plus large qu'il n'est
nécessaire pour donner suite à des accords interprovinciaux. De
ce côté-là, on est d'accord, il faut que cela se fasse.
Mais il ne faudrait quand même pas, étant donné le climat
psychologique, politique et autre, le faire exprès pour dire aux gens:
Vous avez un régime de retraite au Québec; 90% des
employés sont au Québec et...
Mme Lavoie-Roux: Allez l'enregistrer ailleurs.
M. Forget: ... on n'a aucune objection à ce qu'une
compagnie de fiducie de Toronto administre les fonds. Nous, on a des
objections. Il me semble qu'on ne devrait pas faire cela. Je ne le fais pas
méchamment, mais on a entendu le ministre d'Etat au développement
économique, aussi récemment qu'hier à l'Assemblée
nationale, dire qu'il fera tout ce qu'il faut, mais sans obliger personne
à investir l'épargne au Québec et à canaliser
l'épargne des Québécois. C'en est, cela. Je pense que ce
serait un bon début de ne pas ouvrir la porte plus large que
nécessaire, sans être chauvin, sans empêcher les ententes
interprovinciales.
M. Lazure: M. le Président, j'en prends bonne note.
Peut-être qu'il y a lieu de resserrer ce texte en parlant de
majorité de participants au régime.
M. Forget: Oui.
M. Lazure: Ce serait la majorité qui aurait le droit de
décider plutôt que l'inverse.
J'en prends bonne note et je remercie le député de
Saint-Laurent pour son intervention là-dessus. Je pense que le texte y
gagnerait à être resserré.
Le Président (M. Marcoux): Voulez-vous le faire
immédiatement ou au moment de l'étude du rapport en Chambre?
Mme Lavoie-Roux: C'est du bon nationalisme.
M. Lazure: Pas d'insinuations! Il n'est pas toujours du
même côté le bon, ni le mauvais, non plus.
M. Forget: On pourrait peut-être suspendre pour permettre
aux gens de la régie de rédiger un article qu'ils vont examiner,
pour être bien sûrs de ne pas faire d'erreur.
Le Président (M. Marcoux): Au moment du rapport.
M. Forget: On peut suspendre en attendant pour vous permettre de
le rédiger. A la troisième lecture?
M. Lazure: On va préparer l'amendement pour la
troisième lecture.
Le Président (M. Marcoux): Alors, on l'adopterait, mais il
y aurait un amendement proposé au moment du rapport?
M. Lazure: Non, c'est assez complexe; cela va nous donner plus de
temps en troisième lecture pour le rédiger.
M. Forget: On aimerait mieux ne pas l'adopter étant
donné que le ministre est d'accord avec nous qu'il faudrait le modifier.
C'est un peu artificiel de l'adopter dans ces circonstances.
Le Président (M. Marcoux): La procédure n'est-elle
pas de l'adopter et de proposer un amendement au moment de l'étude du
rapport?
M. Forget: C'est seulement le ministre qui peut faire cela.
M. Lazure: C'est ce qui était mon intention.
M. Forget: Vous prenez un engagement formel de le modifier dans
ce sens?
M. Lazure: Oui, je le prends.
Le Président (M. Marcoux): II faut qu'il soit
adopté; on ne peut pas faire de rapport si l'étude des articles
est suspendue.
M. Forget: D'accord.
M. Lavigne: J'aurais une question d'information, M. le
Président. La correction qui sera faite serait-elle dans le sens...
M. Grenier: De permettre au Québec d'administrer...
M. Lavigne: Non, mais on l'a tel qu'il est présentement.
Selon l'article, le Québec permet de faire administrer par une autre
province, pour autant que la législation est équivalente, mais
indépendamment du nombre d'individus impliqués. Je pense que la
correction devrait être faite dans le sens suivant: Pour autant que le
plus grand nombre se situe à cet endroit.
M. Lazure: C'est cela. M. Lavigne: C'est cela?
M. Lazure: En termes de majorité des employés qui
se trouveraient dans l'autre province.
M. Lavigne: D'accord. M. Grenier: Cela va.
M. Shaw: Est-ce que je peux vous présenter mon
amendement?
Le Président (M. Marcoux): L'article 5 est-il
adopté?
Une Voix: Avec l'amendement?
Le Président (M. Marcoux): Oui. On l'adopte formellement
et un amendement sera proposé, s'il y a lieu, au moment de l'adoption du
rapport en Chambre.
M. Lavigne: Très bien, M. le Président.
Le Président (M. Marcoux): Nous revenons à
l'article 4.
M. Shaw: Mon amendement...
Le Président (M. Marcoux): Est-ce que je pourrais en avoir
une copie?
M. Shaw: Mon amendement est en anglais parce que je ne peux pas
faire quelque chose d'aussi compliqué en français.
I propose the addition of an additional paragraph to section 32a, that
would say: "The application of this article take into account the
responsibility of the Régie des rentes to insure the solvability of the
plan implicated".
Le Président (M. Marcoux): Est-ce que vous voulez parler
sur la recevabilité?
M. Lazure: Oui, sur la recevabilité parce que, comme je
vous l'ai dit tantôt, il me semble que cet amendement déborde de
beaucoup le cadre de l'article précis auquel le député de
Pointe-Claire fait allusion. Il touche un problème, personne n'en nie
l'importance, de l'avenir des fonds, de la solvabilité des fonds, mais
il me semble que cet amendement n'est pas recevable.
Le Président (M. Marcoux): Avant, j'aimerais qu'on passe
à l'article 6 pendant qu'on fait la photocopie. Je voudrais le relire
pour être bien sûr.
M. Shaw: Moi, je suis prêt à accepter que le
ministre rejette mon amendement, mais je veux au moins que ce soit
indiqué clairement dans le journal des Débats que cet amendement
a été proposé. Autrement, si vous essayez d'appliquer cet
article du projet de loi à un fonds de pension, comme cela, la compagnie
qui vient d'avoir à payer...
Le Président (M. Marcoux): Cela va. Alors, nous
reviendrons sur le contenu, si je le juge recevable. Je vais appeler l'article
6 en attendant d'avoir le texte. Article 6.
Mme Lavoie-Roux: C'est de la concordance. Le Président
(M. Marcoux): Adopté? M. Forget: Non, M. le
Président.
Le Président (M. Marcoux): M. le député de
Saint-Laurent.
M. Forget: C'est vrai que c'est de la concordance avec l'autre
disposition, mais c'est malgré tout un pouvoir réglementaire.
Le Président (M. Marcoux): Vous avez des questions sur la
concordance?
M. Forget: Oui, surtout sur le sens que la régie et le
ministre vont donner à ces renseignements et documents. Il reste qu'on a
parlé tout à l'heure des frais d'enregistrement. C'est un aspect
mais il y a, malgré tout, chez les milieux professionnels qui s'occupent
de l'enregistrement et de la négociation des régimes avec la
régie, à l'occasion, certains malaises ou certaines
insatisfactions. On a dit je le dis comme cela m'a été
rapporté, tenant bien compte du fait que la régie a son propre
point de vue là-dessus qu'on est un peu tatillon ou qu'on va
très loin dans les réglementations, dans les exigences, qu'on en
demande beaucoup, qu'on va peut-être au-delà de la loi, etc. sur
le plan des exigences de solvabilité, et je pense qu'on peut en faire
compliment à la régie. Mais il reste que, comme on ouvre la porte
à un pouvoir réglementaire nouvellement défini, c'est
exiger des administrateurs des régimes les renseignements et les
documents qu'un employeur ou un administrateur doit fournir à un
participant ou à un bénéficiaire. On va dire:
Voilà! Encore une fois, il faut vraiment se mettre à nu devant
tout le monde. On a déjà satisfait la régie que notre
plan
est solvable, que notre régime fonctionne. Est-ce que le
représentant de la régie ou le ministre pourrait indiquer de
façon assez précise la nature générale des
renseignements que l'on vise à rendre accessibles aux participants ou
aux bénéficiaires? J'imagine que c'est sous une forme quand
même assez sommaire, puisque si c'était sous une forme
complète, on procéderait sur l'hypothèse que la
régie n'a pas fait son travail et n'a pas fait les examens. Comme cela a
été fait, on veut, dans le fond, un tableau assez sommaire
plutôt que vraiment tout dévoiler. (11 h 45)
Je comprends qu'on peut dire: Cela appartient au
bénéficiaire, cela appartient au participant et, dans un certain
sens, c'est vrai. Ce sont ses cotisations. Il reste qu'il y a quand même
un fardeau administratif. Ces renseignements doivent être mis à
jour; donc, les rentes constamment accessibles supposent des frais qu'on
pourrait peut-être mieux consacrer à améliorer le
régime que dans le fond simplement répondre à des
questions. Je pense que ceux qui administrent les régimes aimeraient
beaucoup recevoir des précisions de ce côté au moment
où on étudie le projet de loi.
M. Lazure: M. le Président, on va se prêter à
cela volontiers et donner des grandes lignes. Le député de
Saint-Laurent dit: Des frais qui seraient peut-être mieux utilisés
pour diminuer le coût du régime que pour répondre à
des questions. C'est une remarque qui tend à dévaloriser,
à diminuer l'importance de cette obligation de l'employeur à
fournir des renseignements à l'employé. C'est autant, sinon plus,
le fonds de pension de l'employé que de l'employeur et il n'était
pas normal que l'employeur n'ait pas cette obligation de fournir les
renseignements. Donc, cette obligation de fournir les renseignements est
difficilement monnayable. Elle est extrêmement importante. Ceci
étant dit, M. le Président, vous pouvez donner les grandes lignes
de l'ébauche de règlement.
D'une façon générale, si on se réfère
à l'article 27 qui permet à celui qui participe à un
régime de demander à prendre connaissance de certains
renseignements, ce que l'on vise, à ce moment, c'est évidemment
le texte du régime lui-même. N'est-ce pas? Ensuite, tous les
rapports qui sont transmis à la régie ainsi que les états
financiers et listes de placements. On veut permettre à quel qu'un qui
participe à un régime de prendre connaissance de cela chez
l'employeur. Le coût, si je peux dire, pour l'employeur est minime parce
que ce sont des documents qui sont dans son dossier. A ce moment, il suffit
à l'employeur de laisser son employé prendre connaissance de
cette documentation.
Quant aux autres renseignements que l'on veut demander à
l'administrateur ou à l'employeur de communiquer, il y a des
renseignements qui concernent, je dirais, le participant lui-même. Ces
renseignements, il y en a certains qui devront être donnés lors de
certains événements, par exemple. Evidemment, aux
héritiers en cas de décès, ou lorsqu'un employé
quitte son service. Là, il faut donner des informations complètes
sur ce qui est à l'acquis du participant dans le régime. Ses
contributions et celles que l'employeur a versées pour lui, etc., et lui
donner aussi une idée du pourcentage de capitalisation. Supposons par
exemple que l'employé parte ou même qu'il décède;
dans le cas, il est important qu'il sache que le montant qu'on lui indique
comme devant être versé soit immédiatement, soit à
une époque, n'a pas été entièrement acquitté
par l'employeur. Il peut n'avoir été acquitté qu'à
75%. C'est le genre d'information qui devrait être donné à
certaines époques. On envisage peut-être aussi que, lorsque
l'employeur ou l'administrateur, à tous les trois ans, est tenu de faire
certains rapports à la régie, il y ait des renseignements qui
soient communiqués à tous les participants concernant la
situation financière du régime.
D'ailleurs, il y a déjà beaucoup d'employeurs qui, chaque
année, communiquent à leurs employés l'état
financier du régime. C'est cela qui est envisagé de façon
générale.
M. Forget: Si je peux reprendre vos remarques, peut-être
dans un ordre bien différent pour être bien sûr qu'on
comprend votre intention, il y a peut-être trois catégories de
renseignements auxquelles vous faites allusion. Il y a d'abord, si on veut, le
dossier de la correspondance des administrateurs du régime avec la
régie qui doit être accessible pour consultation par tous les
participants et les bénéficiaires, mais non pas communiqué
sous forme de copie, etc.
M. Lazure: Non, non.
M. Forget: II y a, deuxièmement, des informations
individualisées, c'est-à-dire de l'état des droits acquis
par le bénéficiaire ou le participant dans le régime, qui
sont individualisées, qui lui sont communiquées; non pas
seulement qu'il en prenne connaissance, mais qu'on les lui donne par
écrit. Troisièmement, il y a la possibilité d'un rapport
triannuel à tout le monde, mais sous une forme sommaire,
j'imagine...
M. Lazure: Oui, c'est cela.
M. Forget: ... une reproduction sommaire du rapport produit
à la régie.
M. Lazure: Non, ce qu'on envisage, c'est que lorsque l'employeur
va fournir le renseignement, cela sera toujours un renseignement individuel qui
concerne l'individu lui-même.
M. Forget: Même ce rapport à tous les trois ans?
M. Lazure: Mais même dans ce rapport, on lui indiquera, par
exemple, l'état de la capitalisation, tandis que les autres
renseignements, l'employé pourra, s'il le désire, les obtenir en
demandant à l'employeur de les lui communiquer. On ne veut pas, par
exemple, distribuer à tout le monde des
extraits du rapport actuariel. S'il y a quelqu'un que cela
intéresse, il pourra en prendre connaissance. Il pourra même en
obtenir copie. Evidemment, on peut imaginer que dans beaucoup d'endroits
où il y a un syndicat, le syndicat pourra se charger parfois d'obtenir
pour ses membres tous ces renseignements.
M. Forget: Quand on parle des mandataires ou ayants droit, est-ce
qu'on vise le syndicat aussi?
M. Lazure: Pas comme tel. Pas habituellement. Cela vise quelqu'un
à qui l'employé aura donné un mandat. C'est cela, mais
dans son sens très large.
M. Forget: Je vois.
Le Président (M. Marcoux): Est-ce que l'article 6 sera
adopté?
Des Voix: Adopté.
Interdiction de diminuer une prestation
(suite)
Le Président (M. Marcoux): Nous allons revenir à
l'article 4. Après avoir relu l'amendement proposé, vous voulez
ajouter un nouveau paragraphe à l'article 4 qui se lirait: "The
application of this article take into account the responsibility of the
Régie des rentes to ensure the solvability of pension plan implicated."
Or l'article 70 de notre règlement dit: un amendement doit se rapporter
directement au sujet de la motion proposée et ne peut avoir que les
objets suivants: retrancher, ajouter des mots ou les remplacer par d'autres
c'est ce que vous faites II est irrecevable si son effet est
d'écarter la question principale sur laquelle il a été
proposé et il en est de même d'un sous-amendement...
Je dois rendre la décision que l'amendement, tel que
présenté, est irrecevable pour deux motifs. La première
raison, c'est qu'il ne se relie pas directement aux principes proposés
dans l'article et dans le projet de loi sur la solvabilité comme telle
des régimes d'assurance ou des régimes de rentes;
deuxièmement, il pourrait avoir l'effet d'écarter la question
principale pas de façon absolue, tel qu'il est lorsqu'on
laisse entendre...
M. Grenier: Avant que vous ne rendiez votre jugement, j'ai
l'impression que...
Le Président (M. Marcoux): Quand le ministre s'est
exprimé tantôt sur la recevabilité, il n'y a personne qui a
manifesté. Je croyais que personne n'avait manifesté.
M. Grenier: C'est-à-dire qu'on attendait cela.
Mme Lavoie-Roux: M. le Président, vous avez dit: On
suspend pour le polycopier.
M. Grenier: Oui, pour le polycopier et on attendait de l'avoir en
main.
Le Président (M. Marcoux): Et vous voudriez vous exprimer
sur la recevabilité?
M. Grenier: Oui, très brièvement. J'ai bien
l'impression, M. le Président, que cela correspond...
Le Président (M. Marcoux): Oui, brièvement.
Même si je m'étais largement avancé, je vous le
permets.
M. Grenier: Cela correspond exactement. Je pense que c'est un
ajout qui est absolument important et qui clarifie une situation. Je pense que
c'est le moment et l'occasion de le mettre à cet article 32a qui est
complété par l'article 4. Ce troisième paragraphe
qu'ajoute le député de Pointe-Claire, à mon sens, le
complète absolument et est dans l'esprit du nouvel article 4 qui a
été proposé ici. Je verrais très mal qu'un
amendement comme cela ne soit pas reçu. Il a sa place. Il cadre dans
l'article. Il répond exactement, je pense, aux buts visés par
l'article 4.
Le Président (M. Marcoux): Est-ce qu'il y a d'autres
députés qui veulent se faire entendre sur la
recevabilité?
M. Shaw: Certainement.
Mme Lavoie-Roux: Je pense qu'il ne détruit pas l'article
principal ou la proposition principale. C'est un ajout avec un but qui vient
nuancer l'article 4. Je pense qu'il est recevable.
M. Shaw: M. le Président, c'est simplement cela. Si vous
dites à quelqu'un: Vous avez besoin de payer quelque chose, ce doit
être que cette personne a les moyens de payer. C'est simplement cela. Si
je vous dis que vous devez me payer $10 et que vous n'avez pas ces $10...
Alors, l'effet de ce projet de loi doit être cela. C'est pour cela que je
le trouve absolument à propos, parce que ce projet de loi dit: "Le
montant d'une rente en cours de paiement le 9 décembre 1975, ou dont le
paiement commence après cette date ne peut être diminué par
la suite." Alors, cela implique une obligation pour ce fonds de pension de
converser un montant d'argent; en même temps, on doit tenir compte du
fait que ce fonds de pension a assez de fonds pour le faire; c'est seulement ce
que j'essaie de dire dans cet amendement.
Le Président (M. Marcoux): Je me considère
suffisamment informé. Alors, je vais reprendre pour essayer d'être
le plus clair possible.
Mme Lavoie-Roux: C'est un amendement important, M. le
Président.
Le Président (M. Marcoux): Oui, je le reconnais; et je
suis d'accord avec le député lorsqu'il dit que c'est un
amendement important; j'utilise ses mots textuellement. Mais il demeure que,
pour trois raisons, cet amendement n'est pas recevable. Je vais essayer de les
reprendre: La première, je
l'ai indiquée, tantôt et personne n'a plaidé
contre ceci en disant qu'il ne se rapporte pas directement à
l'objet ou au principe de l'article 4. A aucun moment dans ce projet de loi ou
à aucun article, il n'est question de la solvabilité, en tout cas
sûrement pas à l'article 4, des régimes de pension
privés. Donc, il ne concerne pas le sujet de l'article comme tel.
Deuxièmement, on dit qu'il ne doit pas écarter la question
principale. Votre amendement ne l'écarté pas automatiquement,
mais il pourrait l'écarter. Là, je me sers de votre intervention,
M. le député de Pointe-Claire, lorsque vous dites que le but de
l'article est d'empêcher que ce soit diminué, alors que vous avez
dit exactement que l'objet de votre amendement était de faire en sorte
que, dans certains cas, cela pourrait être diminué, si le
régime, comme tel, n'est pas solvable ou n'a pas suffisamment de fonds
pour pouvoir verser l'argent. Vous avez vous-même dit que votre
amendement allait à l'opposé de l'objectif de l'article 4
lui-même.
M. Shaw: Pas du tout, j'ai dit que la Régie des rentes
doit assurer qu'elle est solvable.
Le Président (M. Marcoux): Vous relirez le journal des
Débats et je suis convaincu que, en vous relisant, vous allez voir que
votre argumentation...
M. Grenier: Après vos trois points, il y avait un
quatrième point. Vous ne vous êtes pas rendu compte que, sur votre
droite, il vous manquait du monde pour faire battre l'amendement du
député de Pointe-Claire. Puisqu'ils commencent à rentrer,
vous pourriez l'accepter à partir de maintenant; ils sont allés
chercher du monde.
Mme Lavoie-Roux: Ils sont allés chercher du monde; ils
avaient peut d'être mal pris.
Le Président (M. Marcoux): J'espère que vous ne me
prêtez pas d'intention à ce sujet?
M. Grenier: Surtout pas, non!
Le Président (M. Marcoux): Alors, je juge l'amendement
irrecevable.
Est-ce que l'article 4 sera adopté?
M. Grenier: Tu en feras ton deuil, mon Bill! Le
Président (M. Marcoux): Article 7. Article 8.
Mme Lavoie-Roux: M. le Président, je ne sais pas si vous
me déclareriez hors d'ordre, mais on a ici M. Boutin...
Le Président (M. Marcoux): La plupart du temps, il y a des
remarques finales.
Mme Lavoie-Roux: Non, ce n'est même pas une remarque
finale; c'est une question finale, si les membres de la commission m'y
autorisent, parce que je réalise que c'est peut-être un peu en
dehors du sujet. Pas en dehors du sujet, mais avec le projet de loi
précis qui est devant nous, ce n'est peut-être pas tout à
fait l'objet de notre discussion. (12 heures)
Serait-il possible de poser une question à M. Boutin? Je sais
que, dans son rapport, il a fait allusion au fait qu'il y avait de la
discrimination à l'égard des femmes et des personnes
âgées, même dans le secteur public, par exemple dans le cas
des régimes d'assurance-vie où il y avait de la discrimination
selon que c'était une femme ou un homme. Ceci a-t-il été
modifié lors des dernières conventions ou existe-t-il encore de
la discrimination? Et là, je parle du secteur public ou parapublic, je
pensais au domaine de l'enseignement.
M. Lazure: On vient d'avoir une consultation... On ne peut pas
vraiment répondre. On a l'impression que non.
Mme Lavoie-Roux: ... juste une impression, j'aimerais
vérifier les faits.
M. Lazure: Justement, surtout si vous l'abordez dans cet
esprit-là, je pense, M. le Président, que la question du
député de L'Acadie est complètement hors de propos, il
s'agit d'une commission pour étudier article par article du projet de
loi 73. Si vous voulez en discuter de façon civilisée et sans
faire d'insinuations...
Mme Lavoie-Roux: Vraiment, je me demande ce qu'il y avait
d'incivilisé dans ma question! Je pense que le ministre charrie, une
fois de plus!
M. Lazure: Écoutez...
Mme Lavoie-Roux: Ah, ah, ah! Franchement!
M. Lazure: J'ai décidé de ne pas me laisser
charrier. Ce n'est pas parce que vous prenez le style de M. Forget, en lui
succédant, que je vais me laisser charrier comme cela!
M. Grenier: Je vais me porter à la défense d'un
électeur de mon comté, M. le ministre!
Mme Lavoie-Roux: ...
Le Président (M. Marcoux): La commission des affaires
sociales a complété l'étude du projet de loi no 73, Loi
modifiant la Loi des régimes supplémentaires de rentes. Ce projet
a été adopté sans amendement.
Mme Lavoie-Roux: En dehors de la commission, est-ce que je peux
vous poser la question, M. Boutin? J'espère que vous ne vous sentirez
pas attaqué!
Le Président (M. Marcoux): La commission des affaires
sociales ajourne ses travaux sine die.
Fin de la séance à 12 h 2