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Etude du projet de loi no 103
(Onze heures quarante-quatre minutes)
Le Président (M. Jolivet): A l'ordre, madame et
messieurs!
Les membres de la commission des affaires sociales qui se réunit
pour étudier le projet de loi no 103, article par article... A
l'ordre!
Comme membres de cette commission, M. Goldbloom (D'Arcy-McGee)
remplacé par M. Forget (Saint-Laurent); M. Gosselin (Sherbrooke), M.
Gravel (Limoilou), M. Grenier (Mégantic-Compton), M. Lavigne
(Beauharnois), Mme Lavoie-Roux (L'Acadie), M. Lazure (Chambly), M. Martel
(Richelieu), M. Paquette (Rosemont), M. Samson (Rouyn-Noranda), M. Shaw
(Pointe-Claire).
Dans les intervenants M. Forget (Saint-Laurent) remplace, M. Goldbloom
(D'Arcy-McGee).
Au moment où nous nous sommes quittés hier, nous en
étions...
M. Grenier: ... Le Moignan.
Le Président (M. Jolivet): M. Le Moignan (Gaspé)
est intervenant en remplacement de Fontaine (Nicolet-Yamaska).
Mme Lavoie-Roux: ... M. Goldbloom.
Le Président (M. Jolivet): C'est fait.
La parole, au moment où nous nous sommes quittés
était aux représentants de l'Union Nationale sur l'article 1,
dans les discussions générales.
Mme Lavoie-Roux: ...
Le Président (M. Jolivet): Si vous avez des...
M. Grenier: Bien brièvement, l'article 1 ici, on a fini
hier soir avec la proposition de retard, je pense. Le dernier intervenant
était le député de Gaspé, si je ne fais erreur,
hier soir. Je dois vous dire que, sur cet article, npus avons d'énormes
réticences, inutile de vous le dire.
Le Président (M. Jolivet): M. le député, ce
n'était pas sur l'article comme tel, on l'avait appelé l'article
1, c'était des remarques générales.
M. Grenier: Sur le projet de loi.
Mme Lavoie-Roux: ...
Le Président (M. Jolivet): Sur le projet de loi. Si vous
n'en aviez pas, nous passerions à l'étude article par article. On
nous a dit que le député de Pointe-Claire avait des remarques
générales.
Mme Lavoie-Roux: Des remarques générales.
M. Grenier: Des remarques générales.
Le Président (M. Jolivet): S'il en a, on pourra lui
permettre de les faire, quand il sera arrivé, même si on est
à l'étude article par article. Cela va?
M. Grenier: D'accord.
Le Président (M. Jolivet): Donc vous n'avez pas de
remarques générales?
M. Grenier: Non, pas de questions générales.
Mode de dissolution d'un conseil
régional
Le Président (M. Jolivet): M. le ministre, l'article
1.
M. Lazure: M. le Président, comme on a dit hier, il s'agit
d'un article qui, nous dit-on au contentieux, est un article de routine, qui
doit prévoir une façon de dissoudre un organisme. C'est une chose
qui existe normalement. Mme Pelletier peut peut-être ajouter à
cela.
Le problème qu'il y avait, c'est que les établissements
incorporés en vertu de la loi ou les conseils régionaux sont
incorporés par arrêté en conseil. Le problème ne
s'est jamais posé jusqu'à maintenant à savoir de quelle
façon on devrait les dissoudre. Comme ce sont des corporations au sens
du Code civil, la seule façon de les dissoudre, ce serait par un acte de
la Législature. Cela prendrait une loi spéciale chaque fois qu'on
veut en dissoudre une.
Dans la Loi des CEGEP, on a une disposition équivalente à
cela pour dissoudre les CEGEP. Au fond, je veux dire que c'est tout simplement
pour qu'il y ait un mécanisme prévu dans la loi, si on veut
abolir un conseil régional.
Cela ne reflète aucune volonté d'en dissoudre.
Le Président (M. Jolivet): M. le député de
Saint-Laurent.
M. Forget: M. le Président, ayant entendu les
explications, je constate que ceci confirme l'impression que j'avais quant au
sens à donner à cet article. Il est clair, à mon avis,
qu'on ne peut pas introduire un article comme celui-là, à moins
de se poser des questions relativement plus fondamentales que simplement de
savoir de quelles procédures on devrait disposer pour dissoudre les
conseils régionaux.
Il y a une grande différence entre la dissolution d'un conseil
régional et la dissolution d'un établissement, par exemple, ou,
dans le domaine de l'éducation, la dissolution d'un CEGEP.
Lorsqu'on regarde les causes effectivement vécues de dissolution
d'un organisme public comme un centre hospitalier, un centre d'accueil ou un
collège, on constate qu'il y a à peu près essen-
tiellement deux raisons pour lesquelles on peut dissoudre un organisme
de ce genre-là.
La première raison, c'est la disparition du besoin. A un moment
donné, on peut constater qu'un centre hospitalier qui a
été construit à une certaine époque,
répondant à un besoin particulier, dans un quartier d'une ville
qui était résidentiel, n'a plus sa raison d'être, parce que
la population a quitté ce quartier. C'est devenu un secteur industriel
d'une ville. Il n'y a plus personne qui vit dans les environs. Physiquement,
l'édifice est vétuste, désuet. On se dit: II n'y a
vraiment plus de raison de conserver cet établissement. On va
plutôt consacrer les mêmes ressources financières et
humaines à donner des services ailleurs. On décide, pour des
raisons qui tiennent au dossier particulier, non seulement de fermer
l'établissement, mais de dissoudre la corporation. Donc, le besoin est
disparu.
On pourrait trouver la même chose dans le cas d'un collège,
dans le cas d'un centre hospitalier, d'un centre d'accueil. On peut imaginer,
soit à la suite d'un déplacement de population, d'un changement
dans les perspectives, les politiques gouvernementales qu'un besoin disparaisse
ou que la volonté de satisfaire un besoin ou son degré de
priorité disparaisse. On élimine donc l'é-blissement. En
éliminant l'établissement je reviendrai là-dessus
ce qu'il faut noter, c'est qu'on n'élimine pas la
catégorie de services donnés par l'établissement. C'est
simplement une question d'opportunité sur l'emplacement physique ou sur
un établissement particulier, mais non pas sur toute une
catégorie de services, sur une fonction.
La deuxième raison pour vouloir dissoudre un établissement
ou une institution d'enseignement, c'est lorsqu'on procède à une
réorganisation des services qui implique que les actifs immobiliers, par
exemple, d'un établissement, sont transférés à un
autre établissement, sont placés sous la juridiction d'un autre
établissement et qu'on préfère, pour des raisons qui
tiennent à des circonstances de personnes, de lieux et de temps, de le
faire de cette façon plutôt que par une fusion. Il y a donc, une
espèce de vente de tous les actifs et on se retrouve avec une
corporation qui n'a plus d'actif, sauf peut-être un montant symbolique
d'un dollar qu'elle a pu recevoir d'un autre établissement public pour
tous ses actifs. Il faut bien fermer les livres, à un moment
donné. Je me souviens, en particulier, d'un cas qui est certainement
familier au ministre, lorsqu'on a dissous la Corporation Albert-Prévost,
à la suite de sa fusion et au transfert de ses actifs à la
corporation du centre hospitalier Sacré-Coeur de Montréal.
Donc, il y a deux questions: dans aucune de ces deux circonstances, on
ne fait disparaître la fonction. On fait disparaître un organisme
qui donne les services, mais la fonction demeure, parce que la fonction est
assumée par d'autres organismes du même type, sur le même
territoire. Cependant, lorsqu'on s'adresse à un conseil régional,
on fait face à un organisme d'un type tout à fait particulier. Il
s'agit d'un organisme qui a une juridiction territoriale, qui est unique dans
la région, et la dissolution ne peut pas être engagée de la
même façon.
En effet, regardons ce que cela pourrait vouloir dire. Si on est dans le
deuxième cas, où on transférerait tous les actifs et
toutes les activités d'un conseil régional à un autre
conseil régional, on se trouve devant une impossibilité physique
puisque, sur le même territoire, il n'y a pas d'autre conseil
régional. On ne peut donc pas dissoudre celui-là, à moins
de faire disparaître la fonction; ou on peut faire disparaître un
conseil régional en le fusionnant à un autre conseil
régional. Evidemment, à ce moment, il y a une corporation qui est
de trop, en quelque sorte, c'est-à-dire qu'en fusionnant les
territoires, il y a une corporation qui est de trop et il faut bien la
dissoudre d'une façon ou d'une autre. Dans les deux cas, cependant
et on pourrait dire... La première cause que j'ai citée,
il y a la disparition du besoin, on ne croit plus qu'il doive y avoir un
conseil régional, donc on décide de le dissoudre. Je pense que
tous ces exemples montrent clairement que la décision de dissoudre un
conseil régional est d'un caractère tout à fait
particulier. On ne peut pas le dissoudre en maintenant intacte la fonction, on
peut le dissoudre seulement comme suit à une décision de
politique générale.
En effet, il n'y a pas d'intérêt à dissoudre un
conseil régional pour en créer un autre tout de suite
après qui aurait juridiction sur le même territoire avec les
mêmes fonctions. Ce sont des organismes publics. Par définition on
ne tolère pas, ordinairement, qu'ils fassent faillite, même s'ils
avaient des difficultés financières considérables. Le
conseil régional de telle région pourrait encourir tout à
coup un déficit de $5 millions. Veut-on nous dire qu'on dirait:
Celui-là, on va le laisser faire faillite? Je ne sais même pas si
un organisme créé en vertu d'une loi et qui a un caractère
public a le droit de se prévaloir des lois de la faillite, mais cela me
semble assez mystérieux. Je cite cet exemple seulement pour faire un
exemple par l'absurde, mais je suis sûr que c'est le seul exemple qu'on
puisse citer d'une raison qui pourrait nous motiver, sans supprimer la
fonction, à dissoudre un conseil régional pour en créer un
autre, tout de suite après, le conseil régional de telle
région 1981, entre parenthèses comme on voit sous le nom de
certaines compagnies, qui reprendrait les activités en disant: Les
dettes de l'ancien, je n'en veux plus.
M. Lazure: Vous me permettez une question? M. Forget:
Oui.
M. Lazure: Si on disait "... sur demande du conseil
régional...", parce que moi, je suis sérieux, ce n'est pas
vraiment notre idée. C'est le comité de législation qui
nous dit: Profitons de ces amendements pour inclure quelque chose qui n'est
prévu nulle part et, si jamais un conseil régional voulait ou
avait à être dissous, il faudrait faire adopter une loi
spéciale.
Or, le comité de législation est plutôt contre les
lois spéciales, avec raison. Je n'ai pas besoin de cet article.
M. Forget: D'accord.
M. Lazure: Si cela peut satisfaire vos appréhensions,
qu'on dise "... sur demande du conseil régional..." ...
M. Forget: Même pas cela...
M. Lazure: On peut même l'enlever, si vous voulez.
M. Forget: ... je vais vous dire pourquoi. Je ne veux pas
être difficile par plaisir.
M. Lazure: Je suis prêt à l'enlever.
M. Forget: Un conseil régional n'a pas le droit de se
dissoudre lui-même parce que la loi exige qu'il y ait des conseils
régionaux...
M. Lazure: On peut même l'enlever.
M. Forget: ... et, quand il se dissout, il supprime la fonction
et je pense que cela devrait être fait par une loi. Effectivement, je ne
pense pas qu'il y ait possibilité de le faire autrement que par une
loi.
M. Lazure: Je propose qu'on enlève l'article parce que ce
n'est vraiment pas dans les intentions du ministère de dissoudre les
conseils régionaux. On l'a fait à la demande du comité de
législation, mais on est prêt à le laisser tomber.
Retrait de l'article
Le Président (M. Jolivet): Donc, proposition du ministre
pourque l'article 1 soit retiré du projet de loi. Adopté?
Mme Lavoie-Roux: Adopté.
Conseils régionaux
Le Président (M. Jolivet): Article 2. M. le ministre.
M. Lazure: Pas de commentaire, sauf que ce que j'ai dit hier, je
le répète. Je pense que c'est dans la philosophie des conseils
régionaux et du ministère depuis l'ancien gouvernement et nous
voulons l'accentuer. Nous voulons rendre cet exercice de juridiction, à
l'intérieur de son territoire, plus vaste, plus large et nous pensons
que c'est utile de l'inclure ici.
M. Forget: Je pense que ce que l'on veut faire, c'est permettre
je veux clarifier la situation que des fonds soient...
M. Lazure: C'est cela.
M. Forget: ... attribués aux conseils régionaux
pour l'exécution de certaines tâches régionales alors que
je me souviens qu'il y avait eu des avis juridiques à l'époque
où il fallait passer par un circuit assez compliqué pour pouvoir
attribuer des fonds directement aux conseils régionaux.
Si c'est cela, je n'ai absolument pas d'objection. Au contraire.
M. Lazure: La notion de programmes à laquelle on se
réfère, c'est vraiment dans l'administration des programmes du
ministère, c'est pour rendre claire cette situation un peu ambiguë,
comme vous dites.
M. Forget: D'accord.
Le Président (M. Jolivet): M. le député de
Mégantic-Compton.
M. Grenier: Toute autre fonction, que l'on donne ici au
paragraphe g), qu'est-ce que cela pourrait être par exemple?
Le Président (M. Jolivet): Est-ce que cela va? M.
Grenier: Non.
M. Lazure: Comme exemple: les fonctions en sus de celles qui ont
été prévues.
La notion de programme réfère à la structure des
programmes tels que décrits au niveau du Conseil du trésor. Il y
a d'autres fonctions que celle strictement d'administrer les fonds d'un
programme. Cela peut être une partie d'un programme dans lequel on
implique, par exemple, le conseil régional en lui en confiant une
partie. La notion de programme est tout à fait spécifique. Il y a
d'autres fonctions où ils peuvent intervenir, où ils peuvent
être plus que strictement consultants. Ils peuvent avoir la
responsabilité c'est pour cela qu'il y a un geste de prudence
aussi on dit que c'est confié par le lieutenant-gouverneur en
conseil, pour que ce soit le plus ventilé possible avant qu'une
décision gouvernementale soit prise là-dessus.
M. Grenier: Ce n'est pas une extension de pouvoirs sans ses
corollaires. C'est dépendant du pouvoir qu'ils ont déjà
ou... Ce serait quel exemple? Vous avez sûrement quelque chose en vue
puisque vous l'ajoutez.
M. Lazure: Oui, plusieurs exemples ont déjà
été donnés, y compris un certain nombre de choses qui sont
mises de côté.
Dans le cadre des programmes, il y a celui d'aide à domicile
où on a distribué une enveloppe régionale à chaque
CRSSS et on lui demandait de décider de l'attribution. Cela allait un
peu au-delà de sa fonction habituelle qui en est une de coordination et
de recommandations.
La coordination, par exemple, des organismes bénévoles qui
peuvent oeuvrer sur un territoire. S'il y a des problèmes de
coordination entre disons Centraide, je pense à Québec,
Montréal,
qui subventionne des organismes sur un territoire régional et des
organismes bénévoles ou des établissements, le conseil
régional peut jouer un rôle de coordination entre un organisme
comme Centraide et des établissements et autres organismes que le
ministère subventionne; qu'il n'y ait pas de duplication, que
l'échange d'information soit conforme, complet, sans que le
ministère lui-même ait à intervenir auprès de chaque
Centraide. Cela a été un cas concret qui a été
vécu. Il y a des cas aussi de fonctions qui ne sont pas
nécessairement exécutoires, mais qui peuvent être de la
consultation et qui, à ce moment-là, sont assez couvertes par les
fonctions actuellement prévues pour les conseils régionaux.
Là, il s'agit de fonctions d'exécution confiées au niveau
régional parce qu'elles portent sur un territoire. Centraide me vient
à l'esprit parce qu'on a eu ce problème de devoir
nous-mêmes siéger comme ministère et intervenir alors que
cela aurait pu très bien se véhiculer par la structure
régionale.
M. Grenier: Ce pourrait être des fonctions données
à un conseil régional, qui ne seraient pas données
à d'autres, par exemple; pas nécessairement au niveau
provincial.
M. Lazure: Oui, il pourrait y avoir des modifications. Je pense
que la réalité de la Côté Nord n'est pas celle du
Montréal métropolitain. Des variantes existent, de fait. Je pense
que l'implication du conseil régional sur la Côté Nord...
Vous avez un programme qu'on appelle SERVCOM, programme pour les
déficients mentaux. C'est une expérience particulière dans
laquelle sont impliqués le conseil régional et beaucoup
d'organismes et d'établissements d'une région. Cela a
été vécu sur la Côté Nord. Ce n'est pas un
programme vécu... en tout cas, les difficultés sont
vécues, mais autrement dans d'autres régions. Il y a des
variantes entres conseils régionaux. On pense même qu'avec le
temps il devrait y avoir plus de variantes qu'il n'y en a actuellement. (12
heures)
C'est au fur et à mesure qu'il y aura des programmes et des
responsabilités qu'on verra apparaître des différences.
M. Grenier: Bon.
Le Président (M. Jolivet): Le député de
Saint-Laurent.
M. Forget: Je pense qu'il serait important d'obtenir du ministre
une indication assez claire selon laquelle la distinction qui existe entre les
fonctions des établissements et les fonctions du conseil régional
ne sera pas brouillée par cela. Autrement dit, qu'on nous dise que le
ministère n'a pas l'intention de faire dispenser à la population
des services directement par les conseils régionaux, ce qui les mettrait
pratiquement dans une situation de conflit vis-à-vis des
établissements. Mais dans la mesure où ils auront des fonds
à administrer, que ce soit des fonds pour des objectifs régionaux
s'adressant aux établissements ou des fonds qu'ils vont eux-mêmes
verser à des organismes comme Centraide ou d'autres organismes
bénévoles, qu'ils n'agissent pas comme des prestateurs de
services à l'égard de la population.
M. Lazure: Je pense que la définition des
établissements et la définition du conseil régional
élimine en pratique le risque que vous soulignez. Je donnerai l'exemple
d'une fonction qui n'est pas une dispensation de service, qui n'est pas un
programme au sens où on en parle ici.
On a demandé à quelques conseils régionaux, l'an
passé ou il y a environ un an et demi, de mettre sur pied un CLSC par
région ayant une vocation un peu particulière. Ce n'est pas une
fonction de conseil régional comme telle, ce n'est pas un programme
qu'on a délégué au niveau de chacune des régions.
On a demandé au conseil régional de Québec de mettre sur
pied un CLSC qui soit différent de ce qu'on avait connu
antérieurement et, effectivement, cela a assez bien
fonctionné.
C'était une fonction de douze mois et au bout de douze mois,
c'était fini.
M. Forget: Tant qu'il n'y a pas de prestations de service direct,
il n'y a pas de problème, parce qu'à ce moment-là
ça créerait des difficultés.
M. Lazure: C'est ça. On a mis sur pied une corporation qui
a dispensé des services, comme cela se fait couramment.
Mme Lavoie-Roux: II y a une question concrète que
j'aimerais poser au ministre. Je pense que le principe qu'a fait ressortir le
député de Saint-Laurent y répond, en partie.
Peut-être que cela n'existe pas, mais dans le cas où il y a
des difficultés, dans une région donnée, par exemple,
à obtenir qu'un hôpital donne des services de planification
familiale et fasse fonctionner des cliniques d'avortement thérapeutique,
est-ce qu'à ce moment-là, le ministre peut entrevoir la
possibilité de donner au conseil régional la
responsabilité que ce service soit donné par un autre
établissement ou qu'un établissement nouveau puisse fournir ce
type de service?
Ma première question: Est-ce que toutes les régions,
à ce moment-ci, ont un centre hospitalier qui offre ce type de service?
Est-ce que cela pourrait être une façon pour le ministre de
pourvoir à ce type de service que des centres hospitaliers refuseraient
de fournir, dans une région donnée?
M. Lazure: La première question; aux dernières
nouvelles, il resterait encore la région de l'Outaouais où on n'a
pas eu de réponse positive de l'hôpital. C'est-à-dire qu'on
a eu une réponse négative de l'hôpital Sacré-Coeur
à Hull. Nous sommes en démarche avec un autre hôpital, dans
la même région. Et la réponse ne nous est pas encore
parvenue.
Ici, dans la région de Québec, à toutes fins
utiles, on a eu l'accord de principe du centre hospitalier universitaire. Ce
n'est pas encore en marche, mais l'accord de principe est là.
Il y a seulement l'Outaouais, pour répondre clairement à
votre question.
Mme Lavoie-Roux: Mais ma question précise est: Si, dans
une région donnée, à un moment donné, le service
n'était pas rendu, est-ce que vous pourriez utiliser le conseil
régional...
M. Lazure: Pour essayer de trouver une solution, oui. Pas pour
dispenser le service lui-même.
Mme Lavoie-Roux: Non? M. Lazure: Non.
Mme Lavoie-Roux: Est-ce que, à ce moment-là, vous
pourriez entrevoir que ce soit donné à un CLSC?
M. Lazure: Oui, on l'entrevoit déjà. On l'a
déjà dit. Ce serait un second choix. Etant donné qu'il y a
un éventail de services dans une clinique de planning, il y a certains
de ces services qui se donnent de façon plus commode, si vous voulez,
pour le patient, dans le cadre hospitalier, parce qu'il y a des services qui
demandent des examens de laboratoire, des services qui auraient recours aux
services ancillaires d'un hôpital et qu'on ne retrouve pas toujours, pas
souvent, dans les CLSC.
Mais l'hypothèse, dans la région de l'Outaouais, si,
après un délai raisonnable et cela ne sera pas tellement
long, on se donne encore un mois ou deux on arrivait à la
conclusion qu'aucun hôpital ne peut ou ne veut assumer ce service public,
là, on envisage de se tourner vers un CLSC. D'ailleurs, il y a un CLSC
qui a déjà fait la demande, qui est déjà prêt
à offrir le service à Hull.
Et là on pourrait, par le biais du conseil régional, ou
directement ce n'est pas toujours nécessaire de passer par le
conseil régional, mais on le fait de plus en plus leur dire,
devant l'impasse vis-à-vis des hôpitaux: Pouvez-vous nous faire
une recommandation, à savoir: Lequel de vos CLSC pourrait offrir le
service en question?
Le Président (M. Jolivet): M. le député de
Pointe-Claire, nous nous étions entendus tout à l'heure pour vous
permettre de faire vos remarques générales au moment où
vous arriveriez.
Motion pour référer le projet de loi au
ministre de la Justice
M. Shaw: Merci, M. le Président, parce qu'avant de
commencer à étudier ce projet de loi article par article, j'ai
une motion à vous proposer. C'est une motion qui, je crois, est
très importante, parce qu'on parle sur le fond du projet de loi et
même des pouvoirs de l'Assemblée nationale d'agir, de certains
pouvoirs qui, peut-être au point de vue légal, dépassent
les pouvoirs de cette Assemblée nationale.
Je parle, premièrement, sur le fait que le ministre des
Consommateurs, Coopératives et Institutions financières peut
annuler les lettres patentes pour n'importe quelle raison sans avoir à
passer par le tribunal. Ma motion est celle-ci mais, avant de donner ma motion,
je crois que c'est important de parler au sujet des pouvoirs de
l'Assemblée nationale. On sait fort bien que c'est la
responsabilité du ministre de la Justice d'examiner chaque projet de loi
pour assurer la population et l'Assemblée elle-même que les
mesures prises par le gouvernement ne dépassent pas ces pouvoirs, parce
que nous avons comme base de notre loi, dans deux secteurs, "the British Common
Law" et le Code civil, anciennement appelé le Code Napoléon.
Ici, quand on parle des propriétés privées, parce
que même quand vous avez des établissements qui fonctionnent
à titre bénévole, au bénéfice de la
population, ce sont encore des propriétés privées, des
propriétés qui appartiennent aux organismes qui ont des lettres
patentes et qui leur donnent certains pouvoirs. Dans ce projet de loi, on parle
d'aller vers une position qui enlève un pouvoir qui était
établi par le code lui-même. C'est un principe qui est
véritablement très grave, c'est un principe voulant que le niveau
de gouvernement qu'on appelle le législatif ou l'exécutif peut
dépasser le judiciaire, la base de notre système de lois.
On le voit dans quelques autres projets de loi, mais, ici, on va encore
plus loin que n'importe quel autre projet de loi, parce qu'on va directement
dans le domaine d'un pouvoir qu'une compagnie, un groupe ou un individu a
d'agir, c'est-à-dire les lettres patentes.
Alors, ma motion est celle-ci: Que le ministre doit
référer le projet de loi au ministre de la Justice pour que
certaines prévisions de ce projet de loi puissent être
étudiées afin de savoir s'il dépasse les pouvoirs d'agir
de l'Assemblée nationale.
Le Président (M. Jolivet): Est-ce que je peux l'avoir ici,
s'il vous plaît, que je regarde, avant de dire...
M. Martel: Si c'est recevable ou non? Le Président (M.
Jolivet): Oui.
M. Martel: Cela me surprendrait que ce le soit.
Le Président (M. Jolivet): Le texte... Vous allez me
permettre de suspendre les travaux pendant quelques minutes pour étudier
le texte.
Suspension de la séance à 12 h 11
Reprise de la séance à 12 h 15
Le Président (M. Jolivet): La motion qui est devant nous,
de la commission parlementaire, propose que le ministre réfère le
projet de loi au ministère de la Justice, pour savoir si certaines
prévisions du projet de loi dépassent les pouvoirs de
l'Assemblée nationale.
Afin d'éviter toute une guerre de procédure sur la
question, à savoir si elle est recevable ou non recevable, je pense que,
sur la motion il y a une motion comme celle-là, celle qu'on a
discutée hier pour éviter qu'on s'enferre dans la
procédure, j'accepte qu'elle soit discutée, au niveau de la
commission. La commission décidera si elle la reçoit ou non, par
un vote. A ce moment, je vous demande de la discuter. Elle est donc recevable,
en termes de discussion. M. le ministre.
M. Lazure: M. le Président, je dois évidemment
m'opposer à cette motion. Je vais invoquer une seule raison pour ne pas
prolonger le débat, je vais être très bref.
Le député de Pointe-Claire demande de
référer ce projet de loi au ministre de la Justice. Je
rappellerai au député de Pointe-Claire le processus normal dans
la rédaction d'un projet de loi. L'une des étapes importantes,
c'est évidemment la soumission du projet de loi à un
comité qui s'appelle le comité de législation. Ce
comité de législation est un comité du Conseil des
ministres et il agit au nom du Conseil des ministres. Par conséquent, le
ministre de la Justice, fait partie du Conseil des ministres et le Conseil des
ministres délègue, au comité de législation, le
soin d'approuver un projet de loi. Je dis donc que votre motion est superflue,
en anglais, on dirait que c'est "redundant ", superfétatoire en
français, et ce serait "redundant" dans la langue de Shakespeare, la
langue de M. Shaw, la langue du député de Pointe-Claire, si vous
voulez.
Alors, il n'y a vraiment pas de fondement à la motion du
député de Pointe-Claire, c'est un coup d'épée dans
l'eau, c'est enfoncer une porte ouverte, il n'y a pas de quoi fouetter un chat,
enfin, on pourrait utiliser toutes sortes d'expressions du même genre,
mais je rappelle qu'en plus le ministre de la Justice fait partie du
comité de législation, il a même participé à
la discussion de ce projet de loi au comité de législation.
Alors, nous allons évidemment voter contre la motion.
Le Président (M. Jolivet): Est-ce que Mme le
député de L'Acadie a quelque chose à dire sur la
question?
Mme Lavoie-Roux: Je vais laisser la parole au
député de Pointe-Claire et, après, je m'exprimerai.
Le Président (M. Jolivet): C'est que je voulais laisser,
au député de Pointe-Claire, le dernier droit de parole sur la
question.
Mme Lavoie-Roux: II peut en prendre la moitié et garder
l'autre moitié pour la fin.
Le Président (M. Jolivet): D'accord, M. le
député de Pointe-Claire, allez-y.
M. Shaw: Je veux dire, premièrement, M. le
Président, que c'est évident que vous avez un comité de
législation au cabinet des ministres et les projets de loi peuvent y
être envoyés pour qu'il prenne une décision. Cela est au
niveau du comité exécutif, mais la responsabilité du
ministre de la Justice et de son ministère est de faire une revue de
chaque projet de loi pour savoir si ce projet de loi dépasse les
pouvoirs de la Législation et de l'Exécutif.
On voit clairement, dans le projet de loi, l'article 28. Dans la version
française, on peut lire le pouvoir qui a été donné
au gouvernement et c'est un pouvoir législatif, qui doit être en
règle avec les lois de base de notre pays, "the British Common Law", et
le Code Civil du Québec. On va lire cet article, parce que c'est
très important d'avoir un pouvoir. Nous avons deux versions
différentes. En anglais, c'est la page 21, en français, c'est
à quelle page?
M. Grenier: La page 19.
M. Shaw: Cela dit: "Nonobstant le premier alinéa, le
ministre, s'il estime que l'intérêt public le justifie, et
après avoir consulté le conseil régional concerné,
peut publier dans la Gazette officielle du Québec un avis indiquant
qu'il proposera au lieutenant-gouverneur en conseil..." qui est...
M. Martel: Le ministre de la Justice, qui fait partie du
comité du lieutenant-gouverneur en conseil.
M. Shaw: On va parler de cela dans un moment, mais le
lieutenant-gouverneur, qui est l'exécutif...
M. Martel: II peut refuser.
M. Shaw: Ce n'est pas le judiciaire.
Le Président (M. Jolivet): M. le député de
Richelieu, s'il vous plaît!
M. Shaw: " ... à l'expiration d'un avis donné d'au
moins trente jours, suivant la publication de cet avis, d'ordonner au ministre
des Consommateurs... ' c'est un pouvoir qu'il prend d'un autre ministre
qui est encore au niveau exécutif "... Coopératives et
Institutions financières de délivrer des lettres patentes aux
fins de: a) convertir conformément à l'article 83 une corporation
qui maintient un établissement public dans le cas où la
majorité des fonds ayant servi à l'acquisition des biens de cet
établissement proviennent de subventions du gouvernement ou de
souscriptions publiques ou de fusionner entre elles, conformément
à l'article 82, plusieurs corporations visées dans le paragraphe
a)."
Cela veut dire qu'on donne un pouvoir, parce qu'il y aurait certaines
compagnies ou certains
établissements ayant des lettres patentes qui leur donnent le
pouvoir d'agir comme un établissement en règle avec la loi. On
enlève ces lettres patentes par une décision unilatérale
du lieutenant-gouverneur en conseil.
Cela veut dire qu'on donne un pouvoir au gouvernement, à
l'Exécutif, d'agir unilatéralement dans l'échange des
biens qui sont véritablement privés parce que les lettres
patentes, cela veut dire que c'est un groupe identifié. C'est un pouvoir
extrême. On ne le voit nulle part au monde dans les pays occidentaux.
Cela donne le pouvoir de dire, à un certain moment, que votre
propriété, s'il y en a, et nous pouvons le démontrer pour
Weredale House, était totalement une fondation qui a été
développée par des souscriptions et des dons du public. Weredale
House, existait 75 ans avant que le gouvernement provincial s'implique dans ses
fonctions.
Cet édifice est présentement la propriété de
la Weredale Foundation, ses lettres patentes sont bien claires. Avec ce projet
de loi, on se donne le pouvoir d'enlever unilatéralement la gestion de
cette fondation, une propriété qui a une valeur d'à peu
près $3 millions parce que le gouvernement est impliqué depuis
l'adoption du bill 65 seulement, on enlève sa propriété
à un organisme clairement indiqué par ses lettres patentes. Je
trouve que c'est outrepasser complètement un pouvoir gouvernemental. Et
on peut continuer on peut employer cette même tactique dans tous les
domaines. On enlève maintenant leur réalité à
certains organismes qui ont des lettres patentes qui les décrivent comme
tels, puis, avec un projet de loi et avec un article comme celui de la loi 28,
on s'arroge un pouvoir, celui de ne pas acheter cette propriété,
on le prend complètement, comme un bien du gouvernement. Je trouve cela
incroyable.
Pour quelle raison? N'y aurait-il pas d'autres moyens de régler
des problèmes comme ceux-là? Est-ce qu'on peut dire... Weredale
House, c'est seulement un exemple, parce qu'il y a l'Hôpital de
Sherbrooke; partout au Québec on a des établissements qui sont
contrôlés par des fondations ou d'autres organismes avec des
lettres patentes. On donne un pouvoir au gouvernement. C'est incroyable.
Pourquoi? Est-ce qu'on a d'autres moyensje vais le dire encore une
fois pour régler des problèmes comme ceux-là? C'est
évident que Weredale House est "obsolete", comme on dit en anglais. On a
besoin de changer Weredale House dans ses fonctions, peut-être. Mais
est-ce que cette décision sur la façon de répartir les
fonds, qui vont être le produit de la vente de cette
propriété, revient au gouvernement ou au Weredale Foundation?
C'est le problème. Est-ce qu'avec le gouvernement le Weredale Foundation
peut répartir elle-même ces fonds ou est-ce que le gouvernement va
dire: On n'a plus besoin de ton établissement. Nous allons prendre le
pouvoir. On va prendre cet établissement avec la valeur des biens
impliqués selon l'article 28 du projet de loi 103. Ce n'est pas
drôle. C'est incroyable. On enlève la protection accordée
aux établissements individuels qui contrôlent ces biens, qui
étaient là souvent depuis 100 ans, 150 ans et on peut faire cela
avec les commissions scolaires même. On va appliquer le même
règlement.
M. Martel: On peut mettre un hôpital en tutelle. Le
ministre a le pouvoir de faire cela depuis toujours.
M. Shaw: C'est totalement différent. On ne parle pas des
biens. On dit: Vous avez besoin de démontrer que vous fonctionnez comme
il faut, de démontrer que vous n'êtes pas irresponsables dans la
gestion de votre établissement. C'est totalement différent. On
prend le contrôle de certains biens et ce n'est pas le pouvoir d'un
gouvernement, cela enlève la responsabilité de faire un
échange pour les biens. Il y a une obligation, même, pour l'Etat
de respecter une propriété privée, parce qu'une
propriété de cette fondation est contrôlée par les
lettres patentes.
Je trouve que si le ministre de la Justice laisse passer cet article, il
n'a pas rempli rigoureusement son obligation d'examiner un projet de loi pour
qu'il ne dépasse pas les pouvoirs au niveau de l'exécutif du
gouvernement. C'est la base de ma motion et je trouve que si on n'accepte pas
la responsabilité d'agir dans le sens de la loi, on commence à
démontrer que ce n'est pas un gouvernement démocratique, c'est un
gouvernement autoritaire. C'est ma position, M. le Président. Nous
pouvons vous donner au moins une vingtaine d'exemples qui sont maintenant en
place On le voit maintenant, dans les centres d'accueil pour les personnes
âgées, on le voit dans les hôpitaux, on le voit dans les
centres d'accueil pour les enfants et même pour les adultes. Si on
enlève le contrôle de la propriété par les
organismes privés, nous aurons perdu totalement la réalité
de notre système social au Québec. Cela commence par un principe
qui démontre que ce gouvernement n'est pas le contrôleur, il
essaie d'être le gestionnaire lui-même. On enlève totalement
le contrôle régional de certains centres d'accueil et autre chose
dans les services sociaux du Québec. On les enlève par un
décret qui, à mon avis, dépasse totalement les pouvoirs
législatifs du Québec.
Le Président (M. Jolivet): Mme le député de
L'Acadie. (12 h 30)
Mme Lavoie-Roux: M. le Président, j'ai entendu les
explications du ministre à savoir que toute législation qui
était préparée à l'intérieur du
ministère était soumise au comité de législation.
Je pense que c'est exact et que c'est prudent. Par contre, je voudrais quand
même rappeler l'article 1, où ceci avait été
établi, selon les explications que votre conseiller juridique nous a
données, pour établir une certaine concordance avec ce qui existe
dans d'autres parties de la législation du gouvernement.
Mon collègue de Saint-Laurent a quand même fait la
démonstration que, dans le cas d'un conseil régional, par
opposition au code des établisse-
merits, cet article n'aurait pas exactement les mêmes fins. Je ne
doute pas que cet article 1 ait été soumis, comme tous les
autres, au comité de législation. Il semblerait qu'à ce
moment-là, il y a quand même eu possibilité d'une
interprétation différente aux pouvoirs que l'article 1 accordait,
dans le cas d'un conseil régional, par rapport aux pouvoirs que cet
article pouvait accorder dans le cas d'un établissement.
A tout événement, il semble qu'on ne peut jamais scruter
de trop près un projet, au plan législatif.
M. Lazure: Heureusement que vos sourires ne sont pas
enregistrés, Mme le député de L'Acadie.
M. Grenier: Quand on est au bout de la table, un sourire, vous
savez, c'est apprécié.
M. Lazure: Cela enlèverait peut-être un peu de force
à l'argumentation.
Mme Lavoie-Roux: Non, mais il reste que vous avez admis le
bien-fondé de l'argumentation du député de Saint-Laurent,
puisque vous avez retiré, votre article 1.
M. Lazure: Seulement pour rectifier les faits, non, M. le
Président, je n'ai pas eu à admettre l'argumentation du
député de Saint-Laurent. Après l'intervention du
député de Saint-Laurent, j'ai expliqué le pourquoi de cet
article, j'ai dit qu'on ne prévoyait pas, dans un avenir
prévisible, vouloir dissoudre des conseils régionaux. Il est
évident que dissoudre un conseil régional a des implications
différentes que de dissoudre un hôpital ou un CLSC, ça, on
le savait. Mais, étant donné qu'il n'y a pas, dans un avenir
prévisible, de besoins, j'ai accepté de retrancher l'article.
Mais c'est sans préjudice à la valeur de l'article, on continue
à croire que c'est un article qui était très valable.
Mme Lavoie-Roux: De toute façon, je pense que l'intention
du député de Pointe-Claire, en présentant cette motion,
est de sensibiliser le ministre et la population au fait que, par ce projet de
loi, le ministre et le gouvernement s'arrogent des pouvoirs que, jusqu'à
maintenant, les gouvernements antérieurs n'avaient pas jugé bon
de s'arroger.
Je n'aurais peut-être pas tout à fait la même opinion
que le député de Pointe-Claire. Je pense que l'Assemblée
nationale peut probablement, au plan législatif, adopter un projet de
loi comme celui-ci, ou le gouvernement peut présenter un projet de loi
comme celui-ci sans nécessairement décider qu'il ne correspond
pas, je ne sais pas si vous n'avez pas parlé d'être ultra vires,
mais enfin, je pense que ce sont des pouvoirs que l'Assemblée nationale
ne devrait pas s'arroger.
Sur le fond, vous avez raison, et je suis d'accord avec vous,
particulièrement quand on examine l'article 28, celui que vous avez
signalé. Quant aux mécanismes que le gouvernement emprunte pour
mettre à effet son désir de s'arro- ger des pouvoirs que je juge
outranciers dans le cas de l'article 28, là, vous avez tout à
fait raison. Mais quant à savoir si l'Assemblée nationale ou le
gouvernement peut agir de cette façon ou non, par un mécanisme
législatif, je me sens moins capable d'appuyer votre motion.
C'est là un pouvoir législatif et où va-t-on avec
un pouvoir législatif? Le pouvoir que s'arroge le ministre dans ce
projet de loi va-t-il dans le sens de l'intérêt de la population?
Va-t-il dans le sens du respect de la propriété? C'est une
question très importante qu'il faut se poser. C'est pourquoi, telle que
formulée, je pourrais difficilement accepter de voter pour la motion. Je
pense que l'Assemblée nationale, le gouvernement peut, par des mesures
législatives, proposer des choses sur lesquelles je ne suis pas d'accord
au point de vue philosophique, au point de vue de l'approche, mais qu'il lui
est quand même permis de présenter. Je pense que ce sera à
la population de juger s'il va trop loin.
M. Shaw: Est-ce que je peux vous poser simplement une petite
question?
Mme Lavoie-Roux: Oui.
M. Shaw: On voit maintenant que les autres projets de loi sont en
cause pour les tester, parce que des organismes les trouvent inconstitutionnels
ou ultra vires. Nous avons la loi 101 et la loi 45 et bien d'autres projets de
loi. Si nous sommes responsables, comme Législature, on a besoin de
donner avis au gouvernement avant qu'il fasse adopter ce projet de loi qui
dépasse son pouvoir, pour enlever les situations qui se
présentent dans les autres projets de loi.
Je suis convaincu que ce projet de loi va être testé et que
cela va être démontré ultra vires. On essaie, comme
députés responsables d'étudier ce projet de loi,
d'éviter ces problèmes. C'est pour cela qu'on demande au ministre
de faire une enquête sur la validité de cet article, pour savoir
si cela va être acceptable dans les cours par la suite, pour
éviter la même situation que celle qu'on retrouve dans les autres
projets de loi.
Mme Lavoie-Roux: Je comprends la prudence du député
de Pointe-Claire. Je pense qu'il sait que je partage son point de vue sur les
pouvoirs outranciers que s'arroge le gouvernement, par l'article 28 en
particulier.
Vous avez signalé tout à l'heure que cela pouvait
être un précédent dangereux, qu'éventuellement, on
pourrait le faire également dans le cas des maisons d'enseignement
privées. On pourrait aussi décider de fusionner une institution
privée avec une institution publique d'enseignement, par exemple.
Evidemment, ceci ne s'applique pas automatiquement dans le cas de
l'enseignement. On discute des établissements de santé et de
services sociaux. C'est pour cela qu'au moment de l'étude de l'article
28, j'entends vraiment m'y opposer fortement, parce que, si on acceptait ce
principe
dans le projet de loi qui est ici, on pourrait éventuellement le
voir s'appliquer ailleurs, ou le gouvernement pourrait nous demander le droit
de l'appliquer ailleurs.
Je pense que là, on peut se demander... Je n'hésite pas
à dire que, tel que formulé, il s'agit d'une mesure et ce
n'est pas souvent que j'utilise ces termes, c'est peut-être la
première fois que je les utilise à l'Assemblée nationale
à moins qu'on m'en fasse une démonstration contraire, il
s'agit pour moi d'une mesure clairement socialiste. Et là-dessus, je
n'hésite pas à le dire. On ne peut quand même pas saisir
les biens privés, sans le consentement des gens concernés, les
biens des corporations qui sont élues ou qui sont nommées en
bonne et due forme, sans dire: Ce sont des pouvoirs outranciers. Cela me
surprend même que les conseillers du ministre... Evidemment, ce ne sont
pas eux qui décident, c'est le ministre. C'est une décision
strictement politique.
Mais, encore une fois, je voudrais dire que, pour autant que je suis
familière avec toutes les questions législatives et juridiques,
dans le sens de savoir comment on procède, à l'intérieur
du gouvernement, dans la rédaction, dans la formulation d'un projet de
loi et je le répète, dans ces mécanismes, je ne
suis pas familière; je n'hésite pas à le dire; je ne
voudrais pas faire croire quoi que ce soit à qui que ce soit
c'est pour cela que je continue, en examinant cette motion dans sa
rédaction actuelle, de penser que le gouvernement, malheureusement,
parce qu'on voit où cela peut mener, peut, au plan législatif,
proposer de telles mesures. Je pense que c'est à l'Opposition de les
combattre si elle ne les partage pas, et de les démasquer, comme me
souffle le député de Mégantic-Compton.
Pour moi, il reste que cela me semble possible que le gouvernement
puisse proposer, sur le plan législatif, de telles mesures. C'est tout
ce que j'ai à dire, M. le Président.
Le Président (M. Jolivet): M. le député de
Mégantic-Compton.
M. Grenier: M. le Président, la motion formulée par
le député de Pointe-Claire je ne suis pas un
légiste, et vous le savez; ce n'est pas la sorte de débat
où je me sens très à l'aise je voudrais quand
même qu'elle trouve, du côté de l'Opposition, une
raisonnance pour qu'au moins le gouvernement se sente préoccupé
par notre argumentation. Il y a des articles de la loi il vous en a
signalé un qui apportent des changements importants. Je vous
signale l'article 39 ici où il y a des changements importants: "Le
ministre des consommateurs, coopératives et institutions
financières peut, avec l'autorisation écrite du ministre,
instituer par lettres patentes, sous ses seing et sceau, des
établissements publics de l'une ou de plusieurs des cinq
catégories suivantes: centre local de services communautaires; centre
hospitalier; centre de réadaptation fonctionnelle; centre de services
sociaux; centre d'accueil." L'ancienne loi disait que c'était à
la recommandation du lieutenant-gouverneur en conseil. Il faudrait que le
ministre nous explique pourquoi, maintenant, c'est à la recommandation
du ministre et non pas à celle du lieutenant-gouverneur en conseil. Je
ne sais pas si on peut trouver là-dedans une argumentation que les
légistes auront encore à débattre largement, mais ce ne
serait pas la première fois. Ce que le député de
Pointe-Claire amène ici, ce matin, ce ne serait pas la première
fois où on trouve des litiges.
On a vécu, au cours d'une partie de l'été
passé, l'étude du projet de loi 101. On était
assuré que cette loi devait être hermétique, qu'elle
n'était attaquable sur aucune de ses faces. Quand on a commencé
l'étude du projet de loi 1 avec le ministre d'Etat à la
réforme électorale et parlementaire, on a même amené
le ministre de la Justice, à un moment donné, on l'a nommé
parrain de la loi. On était sûr. Il a placé sur
l'arrière-ban, les fonctionnaires du ministre d'Etat à la
réforme, et a mis autour de lui ses hauts fonctionnaires de la Justice.
Là, on était vraiment bien équipé, on était
sûr de ne pas faire d'erreur. On avait les personnes autour de nous pour
être en confiance, cela ne posait aucun problème. Je pense qu'avec
tout ce qu'on décidait autour de la table, on sentait l'autre
côté en sécurité. On pouvait bien argumenter sur
certaines revendications, mais, du côté légal, on se
sentait bien en sécurité. Pourtant, on se rend compte que, devant
les tribunaux, il y a certains aspects de sa loi qui sont loin de
répondre à ce qu'on attendait. On se sentait tellement en
sécurité que l'aspect légal de la loi n'a pas
été largement discuté autour de la table. Quant à
la prévention qu'on devait avoir devant les tribunaux, il n'y a pas eu
de recherches profondes de notre part, ni de la part de l'Opposition, je ne
pense pas, puisqu'on était tellement en sécurité, en
constatant de l'autre côté, qu'on avait le ministre no 1, capable
de nous protéger, le ministre de la Justice qui a pris la relève
du ministre d'Etat à la réforme électorale et
parlementaire, tellement assuré à ce moment-là qu'on
était en sécurité.
Ce que le député de Pointe-Claire soulève ce matin
comme argument, je pense que c'est sérieux, non pas pour en faire un
débat qui va durer la journée, mais au moins pour attirer
l'attention du ministre pour qu'il sache qu'on n'a pas le droit, nous ici comme
Opposition, de laisser aller une loi comme cela qui pourrait nous revenir
ensuite. On nous reprocherait d'abord de ne pas remplir notre rôle
d'Opposition. On attire son attention. Je pense que le ministre a tout
intérêt à accepter cela.
Le ministre des Affaires municipales s'est fait dire, trois semaines
après avoir adopté une loi, qu'il y avait plusieurs articles de
fond qui étaient jugés incorrects du côté
légal. Cela n'a pas contribué à le grandir tellement. On
était revenu de voyage, une équipe de bonshommes qui voyageaient
avec le ministre d'Etat à la réforme électorale et
parlementaire et on apprend qu'il était obligé de
présenter à nouveau des amendements. Je pense que c'est là
qu'il a commencé à
diminuer aux yeux de la population. Mais comme on le disait hier, on a
un ministre des Affaires sociales qui a l'air d'être un homme assez
correct d'après moi; ce n'est peut-être pas le meilleur, mais
c'est le moins pire.
M. Lazure: Merci, M. le député.
M. Grenier: A partir de là, je pense qu'il faut le
conserver avec sa bonne réputation. Je ne voudrais pas qu'il lui arrive
de mauvais coups, qu'il lui arrive des "comeback", comme on le dit en
français. Ce que le député de Pointe-Claire propose ce
matin, c'est pour éviter cela. Je suis sûr qu'il fera appel
à un comité de légistes, un comité de personnes
capables de nous dire que dans cette loi, il n'y a rien qui pourra diminuer
notre ministre dans trois semaines, dans un mois quand on aura adopté
cette loi, surtout qu'il y a des journaux qui nous apprennent que ce n'est pas
une urgence, cette loi. De toute façon, cela peut attendre un peu. S'il
y avait lieu de l'étudier plus en profondeur, on s'exposerait moins
à des difficultés. C'est le ministre qu'on sauve par là,
et son entourage. On continuera de dire de ce ministre qu'il est... (12 h
45)
J'ai un article ici, justement montrez-le moi donc, j'aimerais en
prendre connaissance qui dit: Pourquoi voter avec hâte le projet
de loi 103? Cela devrait inquiéter les gens qui entourent le ministre,
qui sont des personnes très responsables, rarement contestées, et
on veut les garder comme cela aussi, ces gens et vous aussi, sauver la
réputation du ministre, en lui donnant, dans ces articles de loi, toute
la sécurité possible. Ce matin, avec des gens qui n'ont pas comme
profession d'être avocats, on y détecte déjà des
anomalies, des choses que même certains députés ont
soulignées ici, des choses qui portent à équivoque et qui
pourraient nous obliger à réévaluer, à reprendre
certains articles de cette loi.
Pendant ce temps, on aura fait notre travail d'Opposition. On aura fait
un travail valable, mais le ministre se diminuera. Dans le cabinet,
actuellement, il ne faut pas trop diminuer les ministres, ils s'en occupent
eux-mêmes. Il faudrait s'arranger pour que cette loi, au moins, soit
à toute épreuve, surtout que cela ne presse pas. On fera cela
à tête reposée, on peut faire cela au cours du mois de
mars, si la session recommence au mois de mars, on peut la reprendre au mois de
mars tout tranquillement. On règle plusieurs problèmes
là-dedans qui traînent depuis des années. Ce n'est quand
même pas quelques semaines de plus ou de moins qui vont tellement
accabler les Québécois. On voit des changements apportés
aux conseils d'administration qui sont sanctionnés par le ministre au
lieu du lieutenant-gouverneur en conseil, comme on le voit dans le cas de
certaines personnes. Mon Dieu Seigneur! cela fait une dizaine d'années
qu'on est en souffrance! Ce n'est quand même pas une dizaine de semaines
de plus qui vont faire qu'on va chambarder toutes nos institutions de
santé dans la province.
Personnellement, je voudrais qu'on donne le sérieux qu'elle
mérite à la motion du député de Pointe-Claire,
qu'on prenne nos précautions et que le ministre demande au comité
de légistes de se pencher sur certains articles qui peuvent être
contestés dans peu de temps. Quant à nous, nous aurons
joué notre rôle.
Le Président (M. Jolivet): M. le député de
Rosemont.
M. Paquette: M. le Président, j'ai envie de faire une
intervention qui va un peu dans le sens de celle du député de
L'Acadie. Je ne pense pas que le député de Pointe-Claire nous ait
démontré, de quelque façon que ce soit, que cette loi
pouvait dépasser les pouvoirs de l'Assemblée nationale. Bien
sûr, il y a une orientation de fond derrière cela qui dit: Si une
institution a été mise sur pied avec des fonds publics et qu'il
peut se présenter, à l'occasion, des problèmes, le
ministère a le droit de s'en occuper et de prendre les dispositions
nécessaires pour que ces institutions et les équipements servent
aux meilleures fins pour rendre les meilleurs services à la population.
Maintenant, on peut regarder le détail de l'article 28 pour savoir s'il
n'y a pas des éléments là-dedans qui seraient excessifs.
Il me semble que c'est au moment du débat sur l'article 28 qu'on va
pouvoir mieux le faire, qu'on va pouvoir se concentrer là-dessus. Chaque
article pose des problèmes différents. C'est à ce moment
qu'on peut le regarder.
Je ne pense pas que le député de Pointe-Claire puisse nous
démontrer que ce projet et surtout les articles qu'il a cités,
dépassent la compétence de l'Assemblée nationale, telle
que définie dans la constitution, ou encore qu'elle est contradictoire
à d'autres lois qui auraient été adoptées
antérieurement. Je pense que c'est tout à fait dans les
possibilités de l'Assemblée nationale. Bien sûr,
derrière cela, il y a une conception de la société que le
député peut rejeter. Mme le député de L'Acadie dit
que c'est un article du projet de loi qui est socialiste. Je ne pense pas que,
nulle part, dans notre constitution, on donne au gouvernement, le mandat de
s'insérer dans un système, quel qu'il soit. Le gouvernement peut
décider et l'Assemblée nationale, peut décider, à
son bon jugement si telle mesure est adéquate ou non pour la
population.
Encore une fois, je souligne que l'article qui a été
cité par le député de Pointe-Claire concerne des
équipements qui ont été bâtis anciennement avec les
fonds du public et qui doivent servir dans le meilleur intérêt du
public. C'est ce qu'on devrait se demander et, à l'article 28...
Mme Lavoie-Roux: A quoi servent les conseils d'administration
alors?
Le Président (M. Jolivet): A l'ordre, Mme le
député!
Mme Lavoie-Roux: Vous avez raison, M. le Président.
M. Paquette: Ce sont les questions qu'on devrait se poser au
moment de l'étude de l'article 28. Je pense que la motion nous
empêcherait tout simplement de faire notre travail, puisque le
député ne nous a aucunement démontré que le projet
de loi dépassait les compétences de l'Assemblée. On
devrait en disposer, M. le Président, pour pouvoir entrer dans le
débat de fond.
Le Président (M. Jolivet): A vous, M. le
député de Richelieu.
M. Martel: M. le Président, j'ai l'impression que cette
motion du député de Pointe-Claire est irrecevable pour la bonne
raison...
Mme Lavoie-Roux: Respectez la décision du
président.
Le Président (M. Jolivet): Non, je ne pense pas, c'est
qu'il veut dire qu'il va voter contre.
M. Martel: Non, je me pose la question et je dis justement la
façon dont je voterai.
Mme Lavoie-Roux: Vous n'avez pas le droit d'influencer le vote,
M. le Président!
Le Président (M. Jolivet): Non!
M. Martel: ... pour la bonne raison qu'elle réfère
ce projet de loi au ministre de la Justice. Je pense qu'il a clairement
été démontré, tout à l'heure, que toute
législation, formulée par quelque ministère que ce soit,
est soumise justement à un comité de législation dont le
ministre de la Justice fait partie. A prime abord, toute législation
déposée à l'Assemblée nationale, en première
lecture, est soumise à ce comité de législation.
Pour continuer, toujours dans le domaine légal c'est bien dit,
dans cet article, s'il y a des actions de posées, ces actions sont
soumises d'abord au conseil régional concerné; ensuite, un avis
apparaît dans la Gazette officielle et, troisièmement, le
lieutenant-gouverneur doit les approuver. Ce sont, je pense, des mesures qui
permettent d'exercer une très grande démocratie.
Si je comprends bien l'article 28, comme le disait le
député de L'Acadie, il ne s'agit pas tellement d'une mesure
socialiste à outrance, alors que le député de L'Acadie a
semblé sous-entendre qu'il s'agissait d'accaparer des biens appartenant
à autrui. Le député de Rosemont vient de dire qu'il s'agit
de biens qui ont été donnés par des fonds publics et,
même là, il ne s'agit pas d'accaparer ces biens, mais simplement,
dans l'intérêt public, au niveau d'un conseil régional
déterminé, de voir s'il y a avantage à fusionner deux
établissements, deux services, avant de procéder. Je pense que,
démocratiquement parlant, il ne s'agit pas de prendre quelque bien que
ce soit, mais bien de donner de meilleurs services en ayant la
possibilité que le ministre possède, par cet article de loi, le
pouvoir de pouvoir fusionner des effectifs dans l'intérêt commun
de la popula- tion, dans le but d'avoir de meilleurs services, d'avoir une
meilleure utilisation des effectifs qui sont fournis dans cette régipn.
Pour ces raisons, je pense que la motion présentée n'est pas
fondée.
Le Président (M. Jolivet): M. le député de
D'Arcy McGee.
M. Goldbloom: M. le Président, le député de
Pointe-Claire a présenté une motion qui, dans mon
expérience personnelle, est essentiellement sans
précédent. Il y a eu des suggestions qui ont été
faites dans un tel sens mais je ne me rappelle pas évidemment, la
mémoire c'est la faculté qui oublie avoir connu une telle
motion au cours de mes douze années et plus à l'Assemblée
nationale.
Nonobstant ce que je viens de dire, je trouve que cette motion
soulève une question qui est profonde et importante. Il est vrai que le
ministre a consulté, de toute évidence, ses conseillers
juridiques. Ce n'est pas lui-même qui a rédigé le texte de
loi. C'est quelqu'un dont la formation n'est pas en médecine, mais en
législation, qui a écrit les mots qui ont été
couchés sur papier.
Il est sûrement vrai, également tel a
été le cas pendant que j'ai été ministre que
le projet de loi a été filtré par l'équipe de
l'Assemblée nationale celle du greffier en loi et par le
comité de législation. Le gouvernement actuel a dit assez souvent
qu'il existe un comité de législation et que ce comité se
penche sur chacun des projets de loi avant même l'avis donné en
appendice au feuilleton de la Chambre. Je ne sais pas qui préside le
comité de législation; dans notre temps, c'était le
ministre de la Justice.
M. Lazure: C'est Me Burns qui préside. Le ministre de la
Justice en fait partie aussi.
M. Goldbloom: Je remercie le ministre de cette précision,
mais cela veut dire que les principaux conseillers juridiques du
ministère et du gouvernement comme tel et de l'Assemblée
nationale comme telle se sont penchés sur la constitu-tionnalité
de ce projet de loi et sur sa concordance avec les pouvoirs que détient
l'Assemblée nationale pour légiférer.
Cela ne veut pas dire, cependant, que tout ce processus est à
l'épreuve de l'erreur. Nous avons maintenant des exemples où des
gouvernements, malgré les meilleurs conseils reçus de leur
équipe de conseillers juridiques, se sont trouvés dans l'erreur
quand des citoyens ou des organismes ont intenté des procès
devant les tribunaux et ont demandé que l'on rejette une loi ou une
partie d'un projet de loi. Les tribunaux ont, dans certains cas, donné
raison aux plaignants. Tel est le cas de la loi 101, tel est le cas maintenant
d'un élément du Code du travail, sub judice. Je n'en parle pas en
détail. Le député de Richelieu n'a pas à
s'inquiéter. J'ai assez d'expérience pour ne pas aller plus loin
que cela. Le fait est qu'un tribunal dûment constitué a rendu un
jugement; que ce jugement je parle de la loi 101 a
été confirmé au niveau de la Cour d'appel et, maintenant,
la
question est de nouveau sub judice si, effectivement, le gouvernement va
jusqu'à la Cour suprême du Canada. Alors, je ne parle pas du fond
de cette question. Je fais mention simplement du fait que l'on connaît et
que je viens de relater.
M. le Président, je pense que le désir du
député de Pointe-Claire on nous défend de faire des
procès d'intention aux collègues autour de cette table, mais je
le décèle dans les visages et dans les paroles des
collègues du côté ministériel de la table ne
sera pas exaucé.
M. Lazure: On ne peut rien vous cacher.
M. Goldbloom: Et pourtant, je ne peux m'empêcher de dire
que ce serait quand même une bonne chose que le ministre se donne, sur ce
projet de loi, une période plus longue de réflexion.
Il nous a dit à l'Assemblée nationale, quand nous avons
suggéré que cette commission parlementaire soit autorisée
à entendre des intéressés, que l'Opposition demandait des
audiences publiques que personne d'autre ne demandait. Je lui ai
répondu, si ma mémoire est fidèle, que dans le travail
normal de l'Assemblée nationale, c'est le rôle de l'Opposition de
faire retarder l'action législative du gouvernement, de façon
à alerter l'opinion publique pour qu'elle puisse se rendre compte qu'il
y a vraiment besoin d'intervenir, qu'il y a vraiment lieu de demander la
convocation d'une commission parlementaire avec autorisation d'entendre des
témoins.
Maintenant, on commence, à cause de cet effort de sensibilisation
que nous avons mené, à constater qu'il y a des gens qui
réagissent et pas favorablement au projet de loi. Allusion
a été faite plus tôt...
M. Paquette: En voyez-vous dans la salle?
M. Martel: II y a eu hier une prise de décision, on a
voté concernant la commission parlementaire, je pense qu'on ne doit pas
insister encore là-dessus.
Le Président (M. Jolivet): C'est ce que je voulais
rappeler au député, savoir que, hier, la commission avait battu,
pendant le débat, une motion en ce sens. Je voulais vous proposer,
compte tenu qu'il est 13 heures, que l'on suspende les travaux jusqu'à
15 heures, avec droit de parole qui vous restera pour le temps que vous voudrez
bien utiliser.
M. Goldbloom: Merci, M. le Président. Suspension de la
séance à 13 heures
Reprise de la séance à 15 h 15
Le Président (M. Jolivet): A l'ordre, messieurs!
La commission des affaires sociales est à nouveau réunie
pour étudier le projet de loi no 103, article par article. Les membres
de la commission sont les mêmes. La parole est au député de
D'Arcy McGee pour les dix minutes qui lui restent sur la motion du
député de Pointe-Claire.
M. Goldbloom: Merci, M. le Président. Je n'utiliserai
peut-être pas les dix minutes. Je voulais continuer ce que j'avais
commencé à faire et soyez assuré que je respecterai votre
directive.
Je m'excuse de ne pas avoir pu participer hier, donc, de ne pas avoir
été au courant du fait que la commission avait tranché
cette question de la convocation de témoins.
Le fait demeure, M. le Président, que même si je ne suis
pas parfaitement d'accord avec la démarche proposée par le
député de Pointe-Claire, l'objectif me semble un objectif
valable, au moins dans le sens général, c'est-à-dire que
l'adoption de ce projet de loi me paraît impliquer des mesures
exorbitantes. Ce que le député de Pointe-Claire veut souligner,
c'est l'ensemble des dangers que plusieurs députés
perçoivent dans ce projet de loi et que l'opinion publique commence
à déceler, au fur et à mesure qu'elle prend connaissance
de ce qu'il y a là-dedans.
M. le Président, sans revenir en arrière sur le
débat qui a déjà eu lieu, je voudrais dire tout simplement
que si le Parti libéral du Québec a voulu amener l'opinion
publique à pouvoir s'exprimer, et a voulu ainsi ralentir le processus
législatif afin de pouvoir effectivement provoquer un dialogue, tant
à l'extérieur de l'Assemblée nationale qu'à
l'intérieur, c'est que même si une commission parlementaire n'est
pas habilitée à entendre directement des témoins, les
citoyens de cette libre province, ont la parfaite liberté de communiquer
avec leurs élus, écrire au ministre, lui envoyer des
télégrammes, communiquer avec chacun des députés de
l'Assemblée nationale pour demander que leur point de vue soit
communiqué.
M. le Président, c'est effectivement ce qui est en train de se
produire. Il y a de plus en plus de personnes et d'organismes, au
Québec, qui manifestent une inquiétude prononcée devant ce
projet de loi. Mon ami de Rosemont indique que le public n'est pas nombreux
dans cette salle...
M. Paquette: D'ici 16 heures, les gens seront inquiets et ils
seront ici.
Mme Lavoie-Roux: Je ne ferais pas d'ironie si j'étais
vous, M. le député de Rosemont.
Le Président (M. Jolivet): S'il vous plaît!
M. Goldbloom: C'est évident, M. le Président, que
l'on peut faire des blagues avec le fait qu'il n'y a pas beaucoup de monde ici
dans le moment, mais je suis très sérieux nous avons, de
part et
d'autre, l'habitude d'être sérieux sur des questions de
cette importance en vous disant qu'il y a une inquiétude qui est
de plus en plus large chaque jour. C'est un projet de loi qui n'a pas
été l'objet d'autant de publicité que beaucoup d'autres
projets que le gouvernement met de l'avant. On peut citer en exemple le zonage
agricole. Il y a eu beaucoup de publicité, une tournée du
ministre avant pour vendre son projet de loi. Ce n'est pas l'apanage exclusif
du gouvernement actuel. On peut se rappeler que le ministre de l'Education, au
début des années soixante, avait fait une tournée de la
province pour expliquer le regroupement des commissions scolaires, la
restructuration du système scolaire que le gouvernement du temps avait
entrepris.
Donc, M. le Président, nous nous trouvons dans une situation
où l'opinion publique n'a pas eu l'avantage d'être
renseignée en détail. On a même dit, à certains
moments: C'est une loi technique. C'est beaucoup plus qu'une loi technique,
c'est une loi qui modifierait l'équilibre des forces, l'équilibre
des autorités dans le domaine de la santé et des services
sociaux.
M. le Président, je dis en toute simplicité, sans vouloir
faire de la partisanerie, que le gouvernement actuel a souvent, en paroles,
fait l'éloge des instances locales de responsabilité, a souvent
utilisé des paroles encourageantes pour promouvoir la
décentralisation des responsabilités. Voici un projet de loi par
lequel le ministre se donnerait des pouvoirs assez précis, comme
notamment et nous reviendrons souvent là-dessus, je pense bien,
au cours de ce débat le pouvoir de fusionner, de son propre
gré, des établissements qui existent déjà, qui ont
leur personnalité, leur administration locale et leur autorité
locale.
Le ministre pourrait bien nous dire: Je n'ai pas l'intention de me
servir de tels pouvoirs d'une façon abusive. M. le Président, je
pense que, depuis le début de l'existence de l'Assemblée
nationale du Québec, des ministres ont dit: Je n'ai pas l'intention de
me servir de façon abusive des pouvoirs que je réclame par ce
projet de loi. Nous sommes tous humains. Notre passage ici le mot est
bien choisi, je pense est "passager". C'est un pléonasme, si vous
voulez, mais je pense qu'il faut souligner le fait que le ministre actuel, que
je connais personnellement depuis des années nous avons, sur le
plan professionnel et amical, de bons rapports ne sera pas toujours
là. Nous ne connaissons pas l'identité de son successeur
immédiat, même si l'on peut se permettre des spéculations
aujourd'hui, il y a beaucoup de spéculations qui se font au sujet d'un
remaniement possible. Il y a une liste relativement restreinte. Il y a au plus
70 successeurs possibles. Alors, la liste est relativement restreinte. On peut
passer la liste en revue, en éliminer plusieurs et peut-être
deviner le nom de son éventuel successeur, le suivant et celui ou celle
qui sera ministre des Affaires sociales d'ici une dizaine d'années. Nous
ne connaissons pas l'identité de ces personnes et pourtant, les pouvoirs
seraient là, dans le projet de loi.
M. le Président, je termine en répétant ce que j'ai
dit il y a quelques instants. Il ne nous est pas possible, à nous du
Parti libéral du Québec, d'appuyer comme telle la motion du
député de Pointe-Claire; mais l'objectif visé est
clairement celui d'amener le ministre à repenser son projet de loi,
à revoir certains des éléments qui lui paraissent
importants et qui nous paraissent dangereux. Pour cette raison, M. le
Président, j'ai voulu saisir l'occasion de la présentation de la
motion du député de Pointe-Claire pour prier le ministre de
réfléchir très sérieusement et d'ouvrir ses
oreilles, d'étendre ses antennes vers l'opinion publique qui, de plus en
plus, émet des vibrations négatives à l'égard de ce
projet de loi. Merci, M. le Président.
Le Président (M. Jolivet): Mme le député de
L'Acadie, il vous restait une dizaine de minutes.
Mme Lavoie-Roux: M. le Président, je ne serais pas revenue
à la charge... Parce que, ce matin, j'ai parlé dans le même
sens que le député de D'Arcy McGee, c'est-à-dire que, sur
la motion, dans sa formulation actuelle, il s'agit d'une formulation
inusitée et qui, selon mon jugement, n'est pas fondée, compte
tenu du fait que l'Assemblée nationale ou le gouvernement peut toujours,
par une loi, s'arroger les droits qu'il veut bien s'arroger et que, en fin de
compte, c'est la population qui est finalement juge des actes qui sont
posés par le gouvernement en place.
Il reste, comme je le mentionnais ce matin, que c'était là
un moyen, de toute évidence, pour le député de
Pointe-Claire, de faire part de ses inquiétudes et d'essayer, une fois
de plus, au-delà de ce qu'on peut appeler la procédure, de
sensibiliser le ministre au fait que des principes importants sont en jeu dans
ce projet de loi.
Je les ai signalés au cours du débat de deuxième
lecture et c'est d'ailleurs pourquoi, à ce moment, même au risque
bien involontaire, de m'attirer un peu la rancune de l'Union Nationale à
qui je n'avais pas permis, bien involontairement, de faire son discours de
deuxième lecture mais je voulais quand même indiquer que
nous voulions procéder le plus rapidement possible et alors qu'on
a vu en d'autres circonstances quatre ou cinq discours de deuxième
lecture avant de faire une motion de report, je l'ai faite
immédiatement; même avant de la faire, j'ai demandé au
ministre s'il considérait la tenue d'une commission parlementaire.
Alors, il ne s'agissait certainement pas là d'une intention
quelconque de retarder les travaux, mais hier soir, nous sommes revenus
à la charge. Je reprends ces dernières dix minutes qui, selon les
règlements, me sont accordées pour, encore une fois, tenter de
convaincre le ministre de voir, au-delà du contenu de la motion
elle-même, ce sentiment qu'éprouvent non seulement les
médecins ou les différentes fédérations,
associations de médecins à l'égard de ce projet, mais le
ministre sait fort probablement et s'il ne le sait pas, il devrait
prendre soin de s'en enquérir le plus tôt possible que son
bureau doit avoir en
main de nouvelles représentations qui lui ont été
faites. Je ne voudrais pas que le ministre se scandalise comme il l'a fait
l'autre jour à l'Assemblée nationale: Comment se fait-il que
quelqu'un d'autre soit au courant de représentations qui ont
été faites? Les gens qui sont dans l'Opposition... c'est normal
que lorsque quelqu'un veut faire des représentations, il en fasse part
à l'Opposition. Je pense qu'il n'y a rien de très secret à
cela et que c'est la procédure normale.
Sans cela, non seulement le ministre des Affaires sociales, mais quelque
ministre que ce soit ne voudrait pas tenir compte des représentations si
personne n'en faisait part à qui que ce soit d'autre. Il y aurait de
bonnes chances qu'au moins une bonne partie des représentations, sinon
la totalité subisse, comme on dit, un enterrement de première
classe. (15 h 30)
Mais je reviens. Si le ministre n'a peut-être pas
été mis au courant, parce que mardi soir dernier, il n'avait pas
été mis au courant non plus des télégrammes qui lui
étaient parvenus, il est fort probable qu'il y a présentement
à son bureau des télégrammes qui viennent cette fois des
CLSC, des centres de services sociaux, de l'AHPQ, de l'association des centres
d'accueil je ne sais pas si j'en passe lui demandant, compte tenu
des implications de ce projet de loi, d'en reporter l'adoption à
l'année prochaine évidemment, cela peut sembler
très loin, mais on est à quinze jours de l'an prochain
pour qu'ils aient l'occasion de se faire entendre en commission
parlementaire.
Le ministre, depuis le début, a voulu minimiser l'importance des
groupes qui voulaient se faire entendre...
Le Président (M. Jolivet): Mme le député, je
vous ai laissée aller jusqu'à maintenant. Je ne voudrais pas
sembler vouloir indûment vous empêcher de parler, mais on a
discuté de cette motion hier. Actuellement, la motion est à
l'effet de référer le projet de loi au ministère de la
Justice. Alors, je voudrais que vous vous en teniez à cette partie
surtout.
Mme La voie-Roux: C'est justement. Si autant de personnes
intéressées au fontionnement de nos établissements de
santé et de services sociaux sont intéressées à
faire des représentations, M. le Président, c'est qu'elles se
posent des questions sérieuses sur le contenu du projet de loi. Faut-il
le référer au ministère de la Justice pour qu'il soit
réexaminé à ce niveau-là, par cette
instance-là, ou faudrait-il, au contraire, qu'il soit
référé de nouveau au ministère des Affaires
sociales? J'essaie de savoir si c'est à un endroit ou l'autre, qu'on
devrait réexaminer le projet de loi afin qu'on puisse vraiment faire
l'étude des points que toutes ces associations, que je ne renommerai
pas, semblent soulever, et qui semblent créer des problèmes.
Ici, ce que je veux demander au ministre, c'est de montrer, je
l'espère une certaine ouverture parce que c'est dans
l'intérêt, peut-être pas du ministre je pense que
même lui sera d'accord avec cela, il dira que c'est secondaire
mais vraiment dans l'intérêt de la population et des gens
concernés. Alors, je pense, M. le Président, que c'est dans cet
esprit que, de nouveau, je fais appel évidemment, je ne peux pas
refaire la motion que j'ai faite hier soir, j'en suis fort consciente.
Je suis fort consciente aussi de ce que je fais présentement et,
je ne m'en cacherai pas. Ce qu'on fait, c'est d'essayer de convaincre, par tous
les moyens à notre disposition, le ministre qu'il y aurait lieu de
réexaminer, que ce soit au niveau de son ministère, je doute que
ce soit au niveau du ministère de la Justice, je l'ai dit ce matin, le
contenu de ce projet de loi, parce qu'on touche à des domaines qui ont
des répercussions extrêmement sensibles et importantes sur
l'ensemble de la population.
Je n'ai rien d'autre à ajouter pour le moment, mais je voudrais
quand même que le ministre se penche de nouveau sur cette question et
qu'il ne nous réponde plus en nous disant que, de toute façon, il
va maintenant avoir un rendez-vous avec l'AHPQ, avec celui-ci ou avec
celui-là. Ce que je lui demande, c'est la même chose qu'hier soir,
je pense que l'éclairage qu'il peut avoir devrait être aussi mis
à la disposition de tous et, surtout, le temps devrait être mis
à la disposition de tous pour faire valoir, pas tellement le point de
vue des membres de l'Opposition officielle et de toute l'Opposition, mais le
point de vue des premiers intéressés,. M. le
Président.
Le Président (M. Jolivet): M. le député de
Rosemont.
M. Paquette: Cela va, M. le Président.
Le Président (M. Jolivet): M. le député de
Mégantic-Compton, il ne vous restait pas grand temps sur votre droit de
parole cependant, si je me souviens bien, trois minutes.
M. Grenier: Oh non, j'en avais plus que ça.
Mme Lavoie-Roux: II n'a pas parlé longtemps, dix minutes
au plus.
Le Président (M. Jolivet): Je m'excuse, mais c'est un de
ceux qui ont parlé le plus sur la motion.
Je vous laisse au moins trois minutes.
M. Grenier: M. le Président, bien rapidement. C'est avec
beaucoup plus d'agressivité qu'on revient du lunch, je dois avertir le
ministre, avec les nouvelles qui nous arrivent, parce qu'on apprend des
nouvelles qui nous renversent. On apprend qu'il y a pas mai plus de gens, avec
ce qui s'en vient dans cette loi, qui sont intéressés à
venir nous rencontrer. Il y a, pour vous les nommer, la
Fédération des médecins, la Fédération des
résidents et internes du Québec, l'Association des
étudiants en médecine de l'Université de
Montréal...
Le Président (M. Jolivet): M. le député, je
ne voudrais pas qu'on reprenne la discussion d'hier soir. Je m'excuse,
actuellement, c'est pour savoir si on doit le référer au
ministère de la Justice.
M. Grenier: Bien justement.
Le Président (M. Jolivet): Bon, allez!
M. Grenier: Si on doit le référer au
ministère de la Justice, ça va nous donner le temps et, pendant
ce temps, on va avoir le temps de rencontrer ce monde-là. C'est
important, et c'est justement dans la motion du député de
Pointe-Claire, il faut voir ces gens et ils vont venir nous dire, pendant ce
temps, ce qui ne fonctionne pas. Pendant ce temps, le comité des
légistes va voir ce qui ne fonctionne pas sur la proposition du
député de Pointe-Claire. Nombre de gens qui ont affaire à
ça, qui sont vraiment au courant de ce qu'il y a là,
prétendent qu'une autre loi s'en vient prochainement. Cela commence
à paver le chemin à une autre loi qui va s'en venir, elle va
être plus terrible encore; ce sont les nouvelles qu'on a.
Si le ministre retourne à son bureau, à son
ministère, il va sans doute apprendre que des représentants de
centres d'accueil veulent le rencontrer, de même que de CLSC, de CSS, de
même que de l'Association des hôpitaux qui sont fort
déçus...
M. Martel: M. le Président, cela n'a pas de rapport avec
la pertinence de la motion du député de Pointe-Claire. C'est une
question qui a été tranchée hier, au moyen d'un vote de
cette commission.
M. Grenier: Je reviens à la pertinence du débat, M.
le Président.
Le Président (M. Jolivet): Cela va peut-être
régler le problème.
M. Grenier: Quelle est la raison, pour le gouvernement, d'aller
si vite, de ne pas s'en tenir à la proposition faite par le
député de Pointe-Claire? Tout le monde le dit. Les
éditorialistes commencent à se pencher sur le problème.
Les journalistes l'ont fait. Le monde s'inquiète. Les gens sont tous
pris, ils sont tout surpris par cette histoire qui arrive.
Je pense que le délai que veut obtenir le député de
Pointe-Claire, par la motion qu'il a présentée ce matin, nous
permet de détecter des failles importantes dans la loi. Là
encore, on se rendra compte qu'il n'y a pas seulement l'aspect légal qui
est contesté. On se rendra compte qu'il y a bien d'autres choses. Et
quand l'AHPQ dit, par exemple, qu'à l'article 2 et à l'article
46i, elle est loin d'être satisfaite, il faut l'entendre. Il va falloir
qu'on l'entende. Et, si on n'a pas le temps, pendant la semaine et demie de
débat qu'il nous reste, avec l'amendement que nous apporte le
député, si ce n'est pas suffisant, il faudra se donner plus de
temps que cela.
Je me rends compte que si, au début, on regardait passer cela et
si cela avait l'air assez régulier, ce n'est plus cela. Il y a plus
d'arguments qu'on pensait en avoir là-dedans. Et on a toutes les raisons
de le faire. Et la bonne nouvelle que le ministre pourrait nous donner, ce
serait de dire: Ecoutez, je pense qu'il y a une chose, on constate que ce n'est
pas de tout urgence. Et comme c'est de l'administration en grande partie et que
cela vaut depuis tant d'années, depuis plusieurs années dans la
plupart des cas, ce n'est quand même pas sept ou huit semaines qui vont
nous embarrasser. J'aimerais mieux. Surtout notre formation politique, nous
nous sommes toujours penchés vers la base, plus que les autres partis,
parce que les autres partis se foutaient des gens de la base, on le savait.
M. Paquette: C'est le seul programme qui est représentatif
de la base.
M. Grenier: Oui. Mais c'est dommage, parce qu'entre le programme
et la réalité, c'est bien différent.
Le Président (M. Jolivet): M. le député.
M. Grenier: M. le Président, c'est exactement dans nos
articles de loi. Fusionner, sans le consentement de personne, a-t-on
déjà entendu parler de cela? Avez-vous déjà entendu
parler de cela? Si cela avait été nous autres, de l'Union
Nationale ou du Parti libéral, cela aurait été bien
correct. Vous auriez trouvé que cela avait du bon sens. Les vieux
partis, cela faisait tout sans l'accord de la base. Mais pas le PQ, le PQ a
besoin de la base, un gouvernement si transparent, il faut absolument qu'il ait
recours à la base.
Et on vous demande de retourner à la base, d'écouter ces
gens-là. On voudrait que vous en fassiez réélire
quelques-uns aux prochaines élections. Regardez la graine. Vous
êtes en train de vous mettre tout le monde à dos. Ces
gens-là veulent être entendus. La motion qui a été
présentée ce matin était pour nous permettre d'entendre
ces gens-là. Et je vous dis que les groupes, grâce à
l'amendement du député de Pointe-Claire, cela va nous permettre
de les entendre. Et on va en bénéficier. Je suis convaincu qu'on
va en bénéficier. Le gouvernement va en bénéficier
et vous remercierez l'Opposition à deux genoux quand on aura entendu ces
gens-là, avec les excellentes suggestions qu'on aura
apportées.
Le Président (M. Jolivet): Merci, M. le
député. M. le député de Sherbrooke.
M. Gosselin: Je n'ai rien à ajouter.
Le Président (M. Jolivet): D'accord. Donc, nous passons au
vote, à moins que le ministre...
M. Shaw: M. le Président... Le Président (M.
Jolivet): Oui.
M. Shaw: Est-ce que j'ai utilisé tout mon temps? Je ne
crois pas.
Mme Lavoie-Roux: ... il n'a pas parlé longtemps.
M. Shaw: Pas assez.
Le Président (M. Jolivet): Je pense...
Mme Lavoie-Roux: II va falloir faire un relevé du journal
pour savoir combien de temps il a parlé.
Le Président (M. Jolivet): Je m'excuse. Au niveau du
député, sur la proposition de la motion, je pense qu'il a
même dépassé largement l'ensemble de ses 20 minutes
à la présentation de sa proposition. Et, après la
réponse du ministre, vous avez eu un droit de parole et Mme le
député de L'Acadie, à ce moment-là, avait
même dit qu'elle vous laissait le droit de parole.
Je pense qu'on devrait passer au vote, étant donné que
tous les droits de chacun ont été bien respectés.
Vote sur la motion
Sur la proposition du député de Pointe-Claire, M. Forget,
n'est pas là. M. Gosselin, pour ou contre?
M. Gosselin: Contre.
Le Président (M. Jolivet): M. Gravel?
M. Gravel: Contre.
Le Président (M. Jolivet): M. Grenier?
M. Grenier: Pour.
Le Président (M. Jolivet): M. Lavigne n'est pas là.
Mme Lavoie-Roux?
Mme Lavoie-Roux: Contre.
Le Président (M. Jolivet): M. Lazure?
M. Lazure: Contre.
Le Président (M. Jolivet): M. Martel?
M. Martel: Contre.
Le Président (M. Jolivet): M. Paquette?
M. Paquette: Contre.
Le Président (M. Jolivet): M. Shaw?
M. Shaw: Pour.
Le Président (M. Jolivet): Le vote est: Contre: 6; pour:
2. Rejeté.
Nous revenons à l'article 2. Sur l'article 2, les droits de
parole de chacun sont terminés sauf pour le député de
Pointe-Claire.
Conseils régionaux (suite)
M. Shaw: M. le Président, je vais prendre un peu de temps
ici pour examiner... C'est évident que l'article 2 doit être
regardé dans le sens de la motion que je viens de présenter.
C'est seulement... Je peux continuer, si vous voulez. Je parle sur l'article 2
qui implique un nouvel article au projet de loi, totalement nouveau qui dit:
"g) d'exercer, à l'intérieur de son territoire, toute autre
fonction ou d'assumer le coût de tout programme relié à
l'administration des services de santé et des services sociaux et qui
lui sont confiés par le lieutenant-gouverneur en conseil."
C'est encore une place où on voit qu'on donne un pouvoir au
lieutenant-gouverneur en conseil. On emploie le terme "lieutenant-gouverneur en
conseil" aussi facilement. C'est véritablement le cabinet du
gouvernement, un cabinet qui représente seulement 41% de la population,
un cabinet qui essaie dans tous les domaines d'exercer certains pouvoirs
à l'excès. On le voit encore. Ce gouvernement qui a toujours
parlé de décentralisation des pouvoirs, d'être responsable,
de répondre aux besoins locaux, un gouvernement transparent, un
gouvernement qui agit avec l'acceptation des propos de la population locale et
on voit aujourd'hui qu'on n'est pas prêt à accepter des
témoins qui sont impliqués dans ce projet de loi. L'article 2 est
aussi impliqué.
Chaque fois que je vois qu'un nouveau projet de loi essaie de donner un
pouvoir final sans consultation, sans respect des individus impliqués,
unilatéralement, au lieutenant-gouverneur en conseil, c'est un acte
centraliste. Je veux proposer un nouvel amendement. Cet amendement se lit comme
suit. Cette fois-ci, je vais le faire en anglais, parce que c'est plus facile
pour moi. Vous avez un service de traduction à l'Assemblée
nationale qui verra, j'espère, à le traduire comme il faut: "The
amendment will be as follows: "to carry out, within its territory this
is amending the entire section of the bill any function or to assume the
cost of any programme relating to the administration of health services and
social services that is entrustred to it by the Lieutenant-Governor in Council
with the approval of the Regional Council of the area involved." Mr President,
I would like to add "with the approval of the Regional council of the region
involved." (15 h 45)
Le Président (M. Jolivet): Est-ce qu'on pourrait avoir
copie de votre amendement, pour savoir quels sont les mots que vous changez ou
que vous ajoutez? L'amendement est donc le suivant, il n'est pas long. Si vous
voulez le prendre en note, on évitera peut-être...
Mme Lavoie-Roux: D'accord.
Le Président (M. Jolivet): C'est d'ajouter à
l'alinéa g) de l'article 2, les mots suivants: "With the approval of the
Regional Council of the region involved", avec l'approbation du conseil
régional...
Mme Lavoie-Roux: Avec l'approbation du conseil.
Le Président (M. Jolivet): ... de la région
concernée. Donc, sur l'amendement qui est recevable, M. le ministre.
M. Lazure: M. le Président, l'amendement, pour nous, n'est
pas acceptable, même si, à première vue, il semble ajouter
une certaine dose de démocratie à cet article. Je peux faire le
parallèle avec la loi telle qu'elle existe, qui a été
connue sous le nom de loi 65 pendant longtemps, la Loi sur les services de
santé et les services sociaux. Elle confie des mandats bien
précis aux hôpitaux, par exemple. Elle oblige les hôpitaux
à accepter un patient qui se présente, qui a besoin de
traitements d'urgence. La loi ne dit pas: Si l'hôpital consent. La loi
dit et c'est seulement un exemple, je pourrais vous en citer plusieurs,
si vous permettez.
C'est bien évident qu'on commence à sentir de la part des
membres de l'Opposition, quel que soit le parti, qu'il y a une volonté,
plus ou moins voilée, de retarder le plus longtemps possible,
l'étude sérieuse de ce projet de loi article par article quand on
présente un amendement comme celui-là, et comme le
précédent qui visait à référer au
ministère de la Justice le projet de loi.
Il ne faut quand même pas vendre des illusions aux gens. Je pense
qu'il ne serait pas responsable pour un gouvernement de dire: Nous voulons
confier des mandats à un conseil régional, mais seulement
à la condition que le conseil régional les accepte. Qu'est-ce qui
arriverait si un conseil régional sur les dix refusait, comme l'exemple
que je vous ai donné ce matin, de distribuer une enveloppe
budgétaire de $2 millions pour l'aide à domicile dans son
territoire. Qu'est-ce qui arriverait, par exemple, si un conseil
régional sur dix refusait de mettre sur pied une commission
administrative pour distribuer les montants d'argent régionaux servant
à l'achat d'équipement dans les hôpitaux, comme cela se
fait déjà depuis plusieurs années?
M. le Président, je pense qu'on s'en va vers ce genre de
situation, dans l'étude de ce projet de loi, où, à chaque
article, on nous présente, parfois un amendement qui est nettement
incongru, qui est nettement inapproprié, ou, à d'autres moments,
comme celui-ci, un amendement qui, de prime abord, d'une façon un peu
démagogue, vise à rendre plus démocratique. Mais je dis
qu'en même temps, cela rendrait inopérant et inefficace le
processus de décentralisation. C'est assez contradictoire.
Le député de Pointe-Claire a commencé son
exposé, avant de présenter l'amendement, en disant qu'il
protestait contre le souci centralisateur de cette loi. Il parlait justement
d'un article, l'article 2, qui vise à élargir les pouvoirs des
conseils régionaux des services de santé et services sociaux. On
l'a expliqué ce matin, je l'ai expliqué en deuxième
lecture, nous voulons précisément décentraliser, nous
voulons enlever au ministère des Affaires sociales certains pouvoirs
qu'il a actuellement et les confier aux conseils régionaux.
Je peux donner d'autres exemples aussi. La Loi sur les services de
santé et les services sociaux, qui a été adoptée en
1970 ou 1971, prévoit, par exemple, que le gouvernement désignait
32 hôpitaux qui devaient constituer un département de santé
communautaire. Sans avoir le texte devant moi, que je sache, ce texte ne disait
pas: Si l'hôpital consent à mettre sur pied un département
de santé communautaire. Le texte de loi dit: II y aura un
département de santé communautaire dans 32 hôpitaux, dont
la liste apparaît en annexe. Je pense qu'il fait partie des devoirs d'un
gouvernement de prendre des décisions qui sont dans
l'intérêt public et qui sont cohérentes avec un programme
politique. Le programme politique de notre parti vise justement à donner
de plus en plus de pouvoirs à des instances régionales. Cela en
est un bel exemple. On peut tellement le galvauder, ce texte, qui, pour nous, a
un sens décentralisateur, avec un amendement comme celui du
député de Pointe-Claire, que cela n'a plus de sens. A ce
moment-là, ce n'est plus la peine de faire des lois, on n'aurait
qu'à dire aux gens: Ecoutez, conseils régionaux ou autres
instances régionales, quand vous voudrez bien vous occuper de telle
chose, de tel problème, vous nous le direz et on vous confiera un
mandat. Je pense que cela est un abus des termes, un abus du concept de
consultation et du concept de décentralisation.
Nous allons évidemment voter contre cet amendement, parce que,
sous le couvert d'une approche un peu démocratique, il va à
l'encontre d'une application normale d'un projet de loi.
Le Président (M. Jolivet): M. le député de
D'Arcy McGee.
M. Goldbloom: Brièvement, M. le Président, je
comprends le souci du député de Pointe-Claire et je comprends la
réaction du ministre. Il y a une seule chose qui me frappe; le ministre
dit: Quand on veut décentraliser, quand on établit des instances
locales, il ne faut pas se rendre tributaire de leur acceptation du mandat qui
leur est accordé. Le ministre a dit: Qu'est-ce qui arriverait si un
conseil régional refusait et que les autres acceptaient? En posant cette
question, il nous dit clairement: C'est le désir du gouvernement de
maintenir une uniformité à travers la province. Le gouvernement
ne trouverait pas acceptable qu'un conseil régional refuse, pendant que
les autres acceptaient. Mais, ce qui me frappe, c'est que l'article 2, en
proposant un paragraphe additionnel à l'article 16 de la loi, obligerait
le conseil régional non
seulement à exercer à l'intérieur de son territoire
toute autre fonction que pourrait lui confier le gouvernement, mais aussi d'en
assumer le coût.
Je présume que le ministre, en proposant un tel article, engage
le gouvernement, en ce qui concerne les budgets nécessaires. Le fait
d'attribuer à un conseil régional une nouvelle
responsabilité, en l'obligeant à en assumer le coût,
implique une contribution de la part du gouvernement, par rapport aux
dépenses impliquées, parce que le conseil régional n'a pas
de pouvoir de taxation, n'est-ce pas?
Le Président (M. Jolivet): M. le député de
Mégantic-Compton.
M. Grenier: Très brièvement, M. le
Président, je n'ai pas l'intention d'utiliser mon temps.
L'article 2 devrait, à mon sens, s'étudier
parallèlement avec l'article 46i et j'aimerais, si c'était
possible, à l'intérieur de la motion qui est faite par le
député, qu'on reporte l'étude de l'article 2. Je ne sais
pas si cela peut se faire dans le cadre de la motion du député de
Pointe-Claire, mais si c'était possible qu'on en reporte l'étude
jusqu'à l'article 46i.
Le Président (M. Jolivet): Ce qu'il est possible de faire,
c'est de demander la suspension de l'étude de l'article en attendant
qu'on ait passé l'article 46i. C'est possible.
M. Lazure: Je n'ai pas d'objection.
Le Président (M. Jolivet): Dans ce contexte, nous
suspendrions et l'étude de l'amendement et l'étude de l'article 2
et nous passerions à l'article 3. C'est cela?
M. Gosselin: Je suis d'accord avec le report, mais cela n'a pas
de relation avec...
M. Forget: Je suis convaincu qu'il y a une relation aussi.
Le Président (M. Jolivet): La suspension de l'article 2
est-elle acceptée par tout le monde?
M. Forget: Oui, elle est acceptée.
Le Président (M. Jolivet): Nous passons donc à
l'article 3.
M. le ministre.
M. Lazure: Je n'ai pas de commentaire particulier à
l'article 3.
Le Président (M. Jolivet): Mme le député de
L'Acadie ou le député de...
M. Forget: II s'agit tout simplement de changer le mot "ou" pour
le mot "dans". Est-ce bien cela?
M. Lazure: II y a la note explicative à gauche.
M. Forget: Cela a l'air d'une correction de français.
M. Lazure: C'est de la concordance.
M. Forget: Même pas. C'est tout simplement une correction
de français.
M. Lazure: Une correction technique, si vous voulez.
Mme Lavoie-Roux: Alors, on est d'accord là-dessus.
Le Président (M. Jolivet): M. le député de
Mégantic-Compton, sur l'article 3.
M. Grenier: Je n'ai rien de particulier.
Le Président (M. Jolivet): M. le député de
Pointe-Claire, avez-vous quelque chose?
M. Shaw: Toujours, M. le Président. Ce sont toujours des
remarques.
M. Grenier: J'ai une observation ou deux. J'y reviendrai
après le député de Pointe-Claire.
Le Président (M. Jolivet): Sur l'article 3? M. Grenier:
Sur l'article 3.
Le Président (M. Jolivet): Vous avez toujours le droit de
parole, si vous voulez le prendre.
M. Grenier: Je vais laisser parler le député de
Pointe-Claire et je parlerai après.
Le Président (M. Jolivet): M. le député de
Pointe-Claire.
M. Shaw: Vous allez garder votre temps de parole pour...?
Dans cet article du projet de loi, on vise l'addition de deux nouveaux
membres des centres et, à mon point de vue, cela va élargir un
peu la perspective...
Le Président (M. Jolivet): S'il vous plaît!
Seulement un instant parce qu'il y a trop de bruit qui m'empêche de vous
entendre comme il faut.
M. Shaw: Sûrement, M. le Président.
Le Président (M. Jolivet): Très bien. Allez-y.
M. Lazure: Pour qu'on sache bien de quoi on parle dans cet
article, je demanderais à Me Pelletier-Demers de bien expliquer le sens
de cette modification.
Dans l'article qu'on avait avant, on disait: Deux des membres
visés aux paragraphes c à f du troisième alinéa. Il
y avait une incertitude à savoir si c'était deux membres
visés à c), deux membres visés à d), deux membres
visés à e), deux mem-
bres visés à f). C'était l'intention du
législateur, à savoir que cela soit deux membres à chacun
des paragraphes. Tout ce qu'on a fait, on a rajouté "... visés
dans chacun des paragraphes" au lieu d'avoir "deux des membres visés aux
paragraphes c à f." C'est seulement une précision.
M. Shaw: C'est un article de concordance, premièrement, de
clarification.
M. Lazure: De clarification.
M. Paquette: C'est une clarification linguistique.
M. Shaw: Linguistique.
M. Paquette: Syntaxique, si vous voulez.
M. Lazure: Je voudrais seulement demander au député
de Pointe-Claire s'il comprend bien le sens de cet article.
M. Shaw: J'aimerais bien savoir de votre conseiller juridique
quel en est le vrai sens. Vous voulez ajouter deux membres?
M. Lazure: Non. On ne veut pas ajouter deux membres.
M. Shaw: Qu'est-ce que vous voulez faire?
M. Lazure: C'est pour enlever une ambiguïté. Avant,
on avait "deux des membres visés aux paragraphes c à f." Alors,
au paragraphe c), il y a trois membres, au paragraphe d), il y a trois membres.
Est-ce que cela voulait dire deux des membres à chacun des paragraphes
ou deux membres pour l'ensemble des paragraphes? On précise et on dit
que ce sont deux des membres visés aux paragraphes c), d), e), f).
M. Shaw: C'est seulement une précision textuelle.
M. Lazure: C'est cela.
Le Président (M. Jolivet): Avez-vous autre chose à
dire, M. le député?
M. Shaw: Non.
Le Président (M. Jolivet): M. le député de
Mégantic-Compton, vous revenez.
M. Grenier: Non. Les propos qui ont été tenus
clarifient pas mal la situation.
Le Président (M. Jolivet): Article 3. Adopté? M.
Forget: Adopté.
Le Président (M. Jolivet): Article 4. M. le ministre.
M. Lazure: Allez-y donc Mme Derners. (76 heures)
L'article 4 aussi, c'est pour corriger une ambiguïté parce
qu'avant on disait que quand il y avait une vacance, les membres étaient
remplacés par les membres du conseil d'administration restant en
fonction. Il y avait certaines gens qui prétendaient qu'en fait on ne
faisait pas de remplacement physique, ce sont les gens qui restaient, qui
étaient encore membres du conseil d'administration qui
remplaçaient, non pas qu'ils en nommaient un autre, qui continuaient
à siéger. On dit: Par résolution. Cela veut
nécessairement dire qu'on remplace vraiment la personne qui est
partie.
Le Président (M. Jolivet): M. le député de
Saint-Laurent, sur l'article 4. Il n'y a rien?
M. Forget: Non, il n'y a pas de problème.
Le Président (M. Jolivet): M. le député de
Mégantic-Compton.
M. Grenier: Cela veut donc dire ici que le conseil
d'administration a toute la liberté de remplacer un membre, peu importe
le temps où il a été élu. Au tout début,
même après un mois de son élection, il peut
déjà être remplacé sans retourner à la base
pour être élu et être directement remplacé par les
membres du conseil d'administration.
M. Lazure: C'est exact, pour la durée non
écoulée du mandat.
M. Grenier: C'est peut-être trop tôt, cela va venir
un peu plus tard, mais cela me donnerait un éclairage
immédiatement, est-ce qu'on va sentir l'effet de cet article
également dans les conseils d'administration des institutions? Est-ce
que ce sera semblable? Madame fait signe que oui. Mais pour le journal des
Débats, est-ce que c'est la même chose?
M. Lazure: Oui...
M. Grenier: En tout temps, peu importe le temps où ils ont
été élus.
M. Lazure:... qui parle de cela, oui, mais vous allez avoir un
autre article qu'on ne change pas dans la loi, qui dit: Quand cela fait moins
d'un an que les personnes sont élues, elles sont remplacées
suivant le même mode d'élection qu'au moment où elles ont
été élues. Quand cela fait plus d'un an, à ce
moment-là ce sont ces articles qui s'appliquent. Elles sont
remplacées par une résolution du conseil d'administration.
M. Grenier: Comme, par exemple, les deux personnes
nommées. Comme les personnes qui représentent la corporation, si
c'est moins d'un an après leur élection, on doit retourner
à la corporation pour avoir des propositions.
M. Lazure: C'est cela. M. Grenier: D'accord.
Le Président (M. Jolivet): M. le député de
Pointe-Claire.
M. Shaw: Oui, M. le Président, il n'y a rien, dans cette
nouvelle formulation de l'article 26, qui dit que les vacances seraient
remplies par la même sorte de gens que... Dans un conseil
d'administration, par exemple, vous avez deux personnes nommées par les
organismes de la région communautaire. Est-ce qu'il faut, par cet
article, remplacer par des personnes qui sont du même lieu que celles qui
sont parties?
Disons que nous avons deux personnes à la commission qui sont des
administrateurs, si c'est un administrateur qui est parti, est-ce que ça
va être un autre administrateur qui va être nommé? Parce que
ce n'est pas indiqué.
M. Lazure: Cela ne les lie pas à le remplacer par
quelqu'un du même groupement, si c'est ce que vous voulez dire.
M. Shaw: Oui.
M. Lazure: Par exemple, au conseil régional il y a
quelques représentants de maires, deux, je crois, du territoire, pour
répondre clairement à votre question, le conseil d'administration
ne serait pas obligé, les chances sont qu'il le ferait, il s'adresserait
au conseil des maires de la région, mais on a laissé l'article
assez souple que le conseil d'administration déciderait du... Oui,
c'était déjà ainsi de toute façon, mais
c'était trop ambigu.
M. Shaw: Mais il peut arriver et cela arrive souvent maintenant,
on voit cela dans le CRSSS de Ville-Marie, que deux ou trois personnes sont
changées dans le même mandat et si on change totalement, on peut
changer véritablement le concept de représentativité.
M. Lazure: M. le Président, on ne change pas le texte de
loi actuel. Je vais essayer de le dire en anglais pour le député
de Pointe-Claire. Le texte, à gauche, l'article 26, dit: Pour la
durée non écoulée du mandat du membre à remplacer,
par les membres du conseil d'administration "to replace by the members of the
board". C'est ce qui était confus. Les gens pensaient que ceux qui
restaient, les membres restants dans le conseil, se trouvaient à
remplacer celui qui était parti. Ce n'était pas le sens de la
loi. Le sens de la loi, c'était que ceux qui restaient s'entendaient
pour désigner une nouvelle personne. Comprenez-vous?
M. Shaw: Je sais que le contexte...
M. Lazure: Ce nouvel article ne fait que préciser, il ne
change pas l'économie, le fonctionnement actuel de la loi.
M. Shaw: Peut-être, mais nous pouvons l'améliorer en
faisant un changement, en disant: Dans le contexte du partage de la
représentativité qui est impliqué. On peut faire un autre
amendement.
M. Lazure: Ecoutez, on n'a pas d'objection. Dans la pratique,
c'est ce qui se fait. Si un représentant du conseil des maires de la
région démissionne pour raison personnelle, à ce que je
sache, en général, le conseil d'administration, les autres qui
restent, les 21 ou 22 vont s'adresser au conseil des maires qui va
déléguer quelqu'un pour le remplacer. Mais on peut l'ajouter, si
c'est le sens de votre amendement.
M. Shaw: Nous ne pouvons pas demander, mais suggérer dans
le projet de loi, que la plupart... en essayant de remplir le poste par
quelqu'un...
M. Lazure: Si on disait: Tout en respectant, autant que possible,
la représentation de chaque collège électoral.
Le Président (M. Jolivet): Donc, on en ferait un
amendement à l'article 4, on ajouterait: "Est comblé, tout en
tenant compte du collège électoral, dans la mesure du possible."
Je vais le prendre en note, si vous voulez.
M. Lazure: Je l'ajouterais à la fin du texte actuel: "Et
en tenant compte, autant que possible, de la représentation de chaque
collège électoral". Si je la lisais comme suit: "Après le
mot fonction, s'ajouterait ceci: et en tenant compte, dans la mesure du
possible, de la représentation de chaque collège électoral
où la vacance s'est produite". Donc, l'amendement est adopté?
Mme Lavoie-Roux: Adopté.
Le Président (M. Jolivet): L'article 4, avec l'amendement,
est adopté? Article 5. M. le ministre.
M. Lazure: L'article 5 enlève l'obligation au conseil
d'administration de nommer le secrétaire ainsi que l'ensemble des
employés d'un conseil régional. L'obligation ne s'attache,
désormais, qu'au directeur général et aux cadres
supérieurs.
Mme Lavoie-Roux: M. le Président...
Le Président (M. Jolivet): Mme le député de
L'Acadie.
M. Lazure: Cela, c'est pareil pour l'ensemble des
établissements.
Mme Lavoie-Roux: Je pense que ça semble pour ne pas
embouteiller...
M. Lazure: C'est ça.
Mme Lavoie-Roux: ... le conseil d'administration tout
à fait normal. Comme information,
est-ce que le ministre peut nous dire ce que cela implique comme
personnel, celui qui n'est pas visé justement, qui ne serait pas
nommé? Cela peut varier, j'imagine, d'un endroit à l'autre, mais
est-ce qu'il y a un nombre?
M. Lazure: Environ une trentaine, en moyenne. M. Deschênes,
qui a été directeur général d'un conseil
régional, peut vous donner des précisions.
Le nombre varie d'une douzaine à environ 35 lorsqu'on exclut ceux
dont on parle, les employés de bureau, conseillers spéciaux pour
l'équipement ou pour les achats, ces choses-là. Cela varie. Cela
peut être variable aussi selon le degré de décentralisation
ou du mandat confié. Ce que l'on dit, c'est que la structure
supérieure doit être nommée par résolution du
conseil d'administration; ensuite, par délégation à
l'intérieur de chaque conseil régional, les employés sont
nommés, exactement comme cela se fait actuellement dans les
établissements qui, eux aussi, ont des nombres très variables en
réalité.
Mme Lavoie-Roux: Je pense que c'est pour permettre un peu
d'efficacité.
M. Lazure: Sans ça c'est une résolution pour chaque
personne.
M. Forget: M. le Président, une brève
parenthèse pour dire que l'ancien article avait été
adopté à une époque où le plus gros conseil
régional comptait probablement huit ou neuf employés. C'est une
illustration de révolution des choses.
Le Président (M. Jolivet): M. le député de
Mégantic-Compton.
M. Grenier: II disparaît une partie de l'ancien article 35,
qui est pour moi fort important. Je pense que le ministre doit s'attendre que
je le signale, à savoir que, lorsque le conseil d'administration discute
ou décide de la destitution, de la rémunération, du
renouvellement d'engagement et des autres conditions de travail du directeur
général, celui-ci s'abstient de siéger. Est-ce qu'on le
fait disparaître?
Le Président (M. Jolivet): C'est seulement le premier
alinéa qui est changé.
M. Grenier: Ah bon!
Le Président (M. Jolivet): Le deuxième demeure.
Cela va?
M. Grenier: Ce qu'on a ici mis en trois paragraphes, c'est tel
quel. Et celui-là demeure là tel quel?
Le Président (M. Jolivet): C'est cela. M. le
député de Pointe-Claire.
M. Shaw: C'est très important, parce qu'on vit maintenant
une situation qui implique cette clause de l'ancienne loi. Je vais poser une
question au conseiller juridique du ministère des Affaires sociales.
On dit: Le conseil d'administration nomme le directeur
général et nomme également le personnel de cadres
supérieurs. Cela est difficile. Le mot "nomme", est-ce que cela implique
le transfert, la démission ou la mise à pied également? On
voit, avec le cas, au Boys and Girls College School, le transfert de M. Sewell,
qui a été fait par le directeur général, sans
consulter le conseil régional de cette même région.
M. Lazure: M. le Président, pour clarifier, on parle de
conseils régionaux, on parle des pouvoirs du conseil régional. Ce
que vous évoquez là, c'est un centre de services sociaux.
D'accord, mais c'est le même règlement pour les centres de
services sociaux. Ce n'est pas assez clair. Est-ce qu'on a besoin de dire: Les
cadres supérieurs doivent être, soit nommés, soit
transférés, soit mis à pied, et ces décisions
doivent être prises par le conseil régional.
Vous savez bien que cela arrive actuellement. Et ce n'est non seulement
au Boys and Girls College School, vous avez la même situation dans quatre
centres d'accueil, où le directeur général a
été mis de côté, ou transféré, sans
consultation avec le conseil administratif, parce que selon l'avis juridique
que le directeur général a eu, seulement la nomination de ces
personnes relève du conseil d'administration.
M. Lazure: En vertu des principes d'interprétation, le
pouvoir de nomination comprend le pouvoir de destitution. A moins qu'on
prévoie autre chose, une personne est destituée de la même
façon qu'elle avait été nommée, par le même
organisme, en suivant la même procédure.
M. Shaw: Est-ce que vous avez été contactés
sur la question de M. Sewell, de Boys and Girls College School?
M. Lazure: Pas à ma connaissance.
M. Shaw: Mais le ministre est au courant de cette situation.
C'est la même chose pour ce qui est des autres organismes à
Montréal, avec le directeur général du Youth Horizons. Il
y a eu trois différents transferts ou mises à pied mêmes,
effectués par le directeur général, sans consultation
parce que cette phrase de "nommer" n'était pas assez claire. Que les mot
"nommer , transférer ou mettre à pied" soient plus clairs afin
d'éviter ces abus.
M. Lazure: M. le Président, tout ce qu'on peut
répéter, c'est que, quand un organisme, quand un conseil
d'administration, un organisme, a le pouvoir de nommer quelqu'un, il a aussi
implicitement, c'est reconnu par tout le monde, le pouvoir de le
dénommer, de le mettre à pied.
M. Shaw: Ce n'est pas le directeur qui peut le faire, sans
consultation?
M. Lazure: C'est le conseil d'administration.
M. Shaw: Seulement. Mais est-ce que vous êtes au courant de
la situation de M. Sewell?
M. Lazure: Mais oui, je suis au courant. M. Shaw: Vous
savez ce qui est arrivé?
M. Lazure: Mais ce n'est pas très pertinent, nous parlons
de conseils régionaux. Ce que vous soulevez, c'est dans un centre de
services sociaux. Vous touchez à la gestion interne d'un centre de
services sociaux.
M. Shaw: Non. Je parle des mots inscrits dans ce projet de loi,
parce que c'est cela qu'ils ont employé pour justifier leurs actions,
parce que ce n'était pas assez clair.
M. Gosselin: Sur le même sujet, j'avoue que, quant à
moi, je comprends mal que, dans un centre de services sociaux où il y a
une quinzaine d'employés en tout, avec le directeur
général, parfois, cela peut aller jusqu'à 30, ce ne soit
pas le conseil d'administration qui soit en tout responsable des engagements et
des suspensions ou congédiements de tout le personnel. (16 h 15)
Ici on fait une distinction entre deux ordres de désignation, le
directeur général et les cadres supérieurs. J'avoue que je
ne sais pas encore précisément combien il y a de cadres
supérieurs.
M. Shaw: Cadres supérieurs.
M. Gosselin: Le directeur général a, par ailleurs,
lui-même, le pouvoir de désignation, sans que ces décisions
soient endossées ou que cela fasse l'objet de résolutions du
conseil d'administration, d'un personnel technique, censément. Cela me
semble un peu irrégulier.
M. Lazure: C'est régulier. Pour revenir à votre
question, les cadres supérieurs, dans un conseil régional, ce
sont trois personnes en moyenne, trois personnes qui relèvent
directement du directeur général et qui peuvent avoir chacune,
sous elles, peut-être cinq, six, sept autres personnes. Ces autres
personnes peuvent être syndiquées ou non syndiquées. Si
elles sont syndiquées, évidemment, un congédiement doit
être conforme à ce qui est prévu dans la convention
collective.
M. Gosselin: Ce que je ne comprends pas, M. le ministre, c'est
pourquoi le directeur général a un pouvoir particulier de
désignation d'un personnel technique, sans que les décisions
qu'il puisse prendre là-dessus aient à être
endossées par un conseil d'administration. Cela peut causer des
problèmes.
M. Lazure: C'est une délégation de pouvoirs normale
de la part du conseil d'administration au directeur général de la
boîte. Cela se fait comme cela aussi dans les CLSC, dans les
hôpitaux et dans les centres d'acceuil.
On pourrait ajouter que, dans certains conseils régionaux, si le
conseil d'administration décide qu'il préfère que ce soit
fait par le comité administratif, par exemple, il prend sa
décision comme procédure interne. Ce que l'on dit, c'est qu'on
n'oblige pas à une procédure uniforme pour tout le personnel ici.
A l'intérieur d'un organisme, cela peut être par un comité
administratif qui est l'exécutif du conseil d'administration ou la
direction générale, selon la décision de l'organisme.
M. Paquette: M. le Président...
Le Président (M. Jolivet): Une minute!
M. Paquette: ... ce que vous venez de dire serait exact dans la
formulation actuelle de la loi, mais, dans la nouvelle formulation, il y a un
mode de désignation bien précis qui est arrêté. Je
n'ai pas l'impression que cela permet à un conseil d'administration de
confier cela à un comité de gestion ou à tout autre
mécanisme. Dans l'ancien texte de la loi, on disait attendez que
je me retrouve, c'est l'article 35 "Le directeur général,
le secrétaire..." C'est d'accord. C'était peut-être trop
précis, il ne faut peut-être pas indiquer le secrétaire en
particulier. On disait: "Le directeur général, le
secrétaire ainsi que les autres employés d'un conseil
régional sont nommés par le conseil d'administration", ce qui
n'empêchait pas le conseil d'administration, à toutes fins
pratiques, de confier ce travail au directeur général, mais tout
en gardant son droit de regard et son droit de contrôle sur les
décisions éventuellement.
Il me semble que l'ancienne formulation était beaucoup plus
souple, sauf pour la question du secrétaire. Ce n'est peut-être
pas nécessaire de le mentionner.
M. Grenier: Je pense que le député de Rosemont a
tout à fait raison, c'est que là, on ferme une porte...
M. Paquette: On ferme la porte.
M. Grenier: ... on oblige le directeur général seul
et le directeur général pourra toujours engager le personnel
seul, sans se référer à son conseil d'administration. Dans
de grandes institutions, cela ne causera pas de problèmes, c'est comme
cela que cela se fait.
M. Lazure: M. le Président, je pense qu'il n'y a pas
vraiment la difficulté que vous voyez à première vue, elle
n'est pas là. Parce que le directeur général d'un conseil
régional aussi bien que celui d'un hôpital ou d'un CLSC est
toujours redevable, doit toujours rendre des comptes au conseil
d'administration. C'est une délégation de pouvoirs
normale qui est faite du conseil d'administration envers son
gestionnaire numéro un qui est le directeur général.
M. Gosselin: II faudrait peut-être préciser que,
comme première instance, toutes les désignations, tous les
engagements ou toutes les suspensions sont endossés par le conseil
d'administration.
M. Lazure: Je pense qu'on doit rappeler ici que la loi
prévoit déjà que le directeur général, sous
l'autorité du conseil d'administration c'est constamment
est responsable de l'administration et du fonctionnement de
l'établissement ou de l'organisme.
M. Paquette: Ma question est la suivante: Le nouvel article 35,
tel qu'il est formulé, ne pourrait-il pas être
interprété comme suit... Je pense à l'alinéa qui
dit: "les autres membres du personnel sont nommés par le directeur
général". Est-ce que cela ne pourrait pas s'interpréter
comme disant que c'est un pouvoir du directeur général? Ce n'est
pas un pouvoir délégué par le conseil d'administration,
c'est un pouvoir prévu dans la loi.
M. Lazure: Non. Là, il faut retourner à un autre
article de la loi qu'on ne modifie pas. Il faut retourner à la
définition des devoirs et des fonctions du directeur
général. Quand on les décrit... M. Deschênes, vous
venez de... C'est toujours sous l'autorité du conseil d'administration.
Quelque geste qu'il fasse, c'est toujours sous l'autorité du conseil
d'administration.
Ou encore, on le dit une autre façon, à l'article 33. On
dit: "Le directeur général dirige et coordonne toute
l'administration du conseil régional dans le cadre de ses
règlements". Je sais que, de fait, il y a certaines variantes à
un conseil régional, mais le directeur général coordonne
l'ensemble de l'activité et il est toujours sous l'autorité du
conseil d'administration, du conseil régional.
M. Grenier: Pourquoi l'article soulevé par le
député de Rosemont s'il a le paragraphe... Pourquoi le met-on si,
ainsi, cela porte à confusion avec la tâche du directeur
général?
M. Lazure: En réalité, on peut le considérer
comme superflu...
M. Grenier: Oui.
M. Lazure: ... parce qu'il est inclus dans la liste des pouvoirs
du directeur général dans l'autre article.
M. Paquette: On pourrait tout simplement dire, dans le premier
paragraphe: Le conseil d'administration nomme le directeur
général et il nomme également...
M. Grenier: Tel qu'il est là, c'est correct.
M. Paquette: ... les autres employés du conseil sur la
recommandation du directeur général, et biffer le
deuxième.
M. Lazure: Oui, on pourrait biffer le deuxième paragraphe,
M. le Président. Les autres membres du personnel sont nommés par
le directeur général. C'est implicite, encore une fois, dans
l'article qui énumère les fonctions...
Le Président (M. Jolivet): Pour les besoins, cependant,
j'aimerais bien savoir si, comme premier amendement, on bifferait le
deuxième alinéa de l'article 35, qui se lit comme suit: Les
autres membres du personnel sont nommés par le directeur
général. Ce membre serait enlevé. En deuxième lieu,
est-ce que l'on ajoute ce que le député de Rosemont indique,
quand il dit ceci: Le conseil d'administration nomme le directeur
général et les autres?
M. Paquette: II nomme les autres employés du conseil sur
la recommandation du directeur général.
Mme Lavoie-Roux: Ce n'est pas...
M. Lazure: Pardon? Non, laissez le premier paragraphe tel qu'il
est.
Mme Lavoie-Roux: Oui.
M. Lazure: Enlevez seulement le deuxième paragraphe.
M. Grenier: Le deuxième...
Mme Lavoie-Roux: Le deuxième...
M. Paquette: D'accord.
Le Président (M. Jolivet): Donc, l'amendement est
adopté. Je pense qu'on n'en fera pas de discussion.
M. Shaw: Est-ce que vous pouvez le lire encore une fois?
Le Président (M. Jolivet): L'amendement est donc le
suivant: Dans l'article 5, vous avez l'article 35 de la loi actuelle qui est
amendé en remplaçant le premier alinéa par les trois
alinéas qui sont là. Par l'amendement, on enlève le
deuxième alinéa qui se lit comme suit: Les autres membres du
personnel sont nommés par le directeur général. Il serait
enlevé et il ne resterait que le premier alinéa et le
troisième alinéa qui deviendrait le nouveau deuxième
alinéa. Cela va? Donc, l'amendement est adopté. Sur l'article
maintenant?
M. Gosselin: Oui.
Le Président (M. Jolivet): M. le député de
Sherbrooke.
M. Gosselin: Une autre remarque malicieuse, ce sont
peut-être des explications que j'aurais besoin d'obtenir. A mon point de
vue, le rôle d'un directeur général, dans un CRSSS,
s'apparente de plus en plus à un rôle un peu équivalent
à un rôle de sous-ministre ou un rôle qui relève
peut-être plus directement ou qui pourrait avoir à relever plus
directement du pouvoir exécutif.
Je m'explique. Dans une perspective de décentralisation
administrative, il arrive que les CRSSS et le directeur général
ou les directeurs généraux de CRSSS aient des rôles
d'exécution très importants. Ce sont eux qui dirigent et qui
forment les diverses commissions administratives, etc. C'est une question
ouverte, évidemment, on n'est pas très loin encore dans la
décentralisation administrative. Quand on pense que les budgets
régionaux de la santé sont à ce point importants et que le
gouvernement va transférer peut-être de plus en plus de
responsabilités en région, est-ce qu'il est tout à fait
normal que la désignation du directeur général ne se fasse
que par ses pairs?
On dit, à la fin de l'article 35 modifié: Les membres du
personnel sont rémunérés selon les normes et les
barèmes établis à cette fin par le lieutenant-gouverneur
en conseil. C'est le lieutenant-gouverneur qui établit les salaires. On
pourrait se demander si le lieutenant-gouverneur n'aurait pas un mot à
dire aussi, compte tenu de l'importance des rôles des directeurs
régionaux des CRSSS dans la désignation des directeurs
généraux.
Le Président (M. Jolivet): M. le ministre.
M. Lazure: M. le Président, pour expliquer rapidement
comment est nommé un directeur général d'un CRSSS, le
conseil d'administration met sur pied un jury qui est composé
essentiellement de personnes du conseil d'administration, mais où il y a
aussi un représentant du ministère des Affaires sociales. Il y a
obligatoirement dans le jury formé de trois ou de quatre personnes, un
fonctionnaire du ministère des Affaires sociales, obligatoirement. Les
autres membres qui forment le jury et qui sont désignés par le
conseil d'administration ne sont pas des pairs du directeur
général, parce que dans le conseil d'administration d'un CRSSS,
vous avez des maires pas tellement des pères et des mères
il y a deux maires de municipalités, mais il y a aussi des
représentants des hôpitaux, des CLSC, des centres de services
sociaux; il y a aussi des représentants des usagers. C'est vraiment une
grande variété de personnes qu'il y a au conseil
d'administration.
Le Président (M. Jolivet): Est-ce qu'il y a d'autres
intervenants sur l'article 5?
M. Grenier: A cause des changements qu'on apporte à
l'article 5 ancien article 35 est-ce qu'on prévoit des
changements dans la réglementation pour l'engagement de ces
personnes?
M. Lazure: Non.
M. Grenier: Ce sera sous forme de concours, etc.
Le Président (M. Jolivet): L'article 5, tel
qu'amendé, est-il adopté? Adopté. L'article 6, M. le
ministre.
M. Shaw: Est-ce que je peux demander quelque chose? Pour le
conseiller juridique, est-il possible d'avoir une position écrite
vis-à-vis des personnes nommées...
M. Lazure: Même procédure pour la destitution.
M. Shaw: Même position pour la destitution et le
transfert?
M. Lazure: Oui.
Le Président (M. Jolivet): M. le ministre, l'article
6.
M. Lazure: L'article 6 est un changement strictement technique.
Mme Pelletier, vous pourrez l'expliquer s'il y a des questions.
On est obligé de changer l'article 6, parce qu'on change
l'article 39. A l'article 39, auparavant, on avait les paragraphes a), b),
b1), c), d). Comme on changeait l'article 39, on a changé les
paragraphes qui s'appellent: a), b), c), d), e); alors, partout où
apparaissait b1) il a fallu le changer, parce qu'on a changé
l'ordre.
M. Grenier: C'est un article de concordance.
M. Lazure: C'est un article de concordance. La nouvelle
théorie de la législation, c'est qu'elle ne veut plus de
b1), c1). Alors, il y aura plusieurs articles qui seront
amendés, justement parce qu'on change b1) par b) et c).
Le Président (M. Jolivet): Pour la compréhension,
quand vous parlez de l'article 39, c'est l'article 8...
M. Lazure: L'article 39 de la Loi sur les services de
santé et les services sociaux actuelle.
Le Président (M. Jolivet): Donc, c'est l'article 8 du
projet de loi actuel qui change l'article 39.
M. Lazure: Oui, c'est cela.
Le Président (M. Jolivet): Mme le ministre... Excusez, Mme
le député de L'Acadie.
M. Goldbloom: Cela s'en vient, M. le Président, plus vite
que vous ne pensez!
M. Lazure: M. le député de D'Arcy McGee a toujours
été très optimiste!
Mme Lavoie-Roux: Je voulais simplement demander, M. le
Président peut-être que le conseiller juridique peut nous
le dire si l'article 38c se trouve à être en accord avec
les ententes de la baie James.
M. Lazure: On reproduit exactement la même chose, tout ce
qu'on change, c'est le b1) qui est devenu c), c'est simplement une
concordance.
Mme Lavoie-Roux: Alors, c'est avec les Inuit, etc. D'accord.
Le Président (M. Jolivet): M. le député de
Mégantic-Compton, cela va?
M. Grenier: Oui.
Le Président (M. Jolivet): L'article 6 est adopté?
L'article 7, M. le...
M. Goldbloom: M. le Président, avant d'aborder l'article
7, me permettriez-vous de faire part à la commission de quelque chose
que je viens d'apprendre? J'ai été appelé au
téléphone; ce n'est point une initiative que j'ai prise, M. le
Président, je veux que ce soit clair, je n'ai pas suscité l'appel
que j'ai reçu, de quelque façon que ce soit. Cet appel m'a
informé qu'il y a des inquiétudes qui se répandent de plus
en plus au sujet de ce projet de loi et que le ministre recevra des
télégrammes de la part de Centraide et de la part des services
sociaux de la communauté juive à ce sujet, demandant que soit
retardée l'étude du projet de loi.
M. le Président, je n'ai pas suscité l'appel, je n'ai
point suscité cette action non plus, je veux que ce soit clair.
Le Président (M. Jolivet): M. le ministre, l'article
7.
M. Lazure: Je peux quand même réagir, M. le
Président, au cas où il y aurait d'autres appels
téléphoniques ou télégrammes du genre dans les
heures qui suivent; je veux faire une remarque générale, parce
qu'au fond, on continue le même scénario que celui qui a
été commencé mardi soir dernier à
l'Assemblée nationale.
Nous continuons à maintenir et on le voit par plusieurs
articles qu'on vient d'adopter qu'il s'agit d'un projet de loi
relativement mineur et qu'il y a évidemment et de cela, on n'est
pas surpris certains groupes qui ne sont pas d'accord avec certaines
dispositions.
Le Président (M. Jolivet): Je ne voudrais pas vous
empêcher de parler cela a été dit, je pense
c'est que je voudrais éviter que l'on aborde un nouveau débat sur
la question.
M. Lazure: Vous avez raison, M. le Président, j'aurai
l'occasion d'y revenir parce qu'il y aura peut-être d'autres appels
téléphoniques.
L'article suivant...
Mme Lavoie-Roux: M. le Président...
M. Lazure: Si on fait un débat, je vais continuer d'en
parler.
Le Président (M. Jolivet): Je n'ai pas l'intention de
demander ou de commencer un débat.
Mme Lavoie-Roux: Si le ministre a ouvert un débat, je
pense qu'on peut répondre.
M. Lazure: Je ne l'ai pas ouvert, c'est le député
de D'Arcy McGee qui l'a ouvert. (16 h 30)
Le Président (M. Jolivet): Je m'excuse, Mme le
député de L'Acadie, c'est le député de D'Arcy
McGee. Je lui ai permis de faire son intervention. Cependant, je n'accepte pas
qu'il y ait de débat.
Alors, l'article 7.
Mme Lavoie-Roux: II a voulu interpréter l'intervention
du...
Conseil de la santé et des services
sociaux
M. Lazure: L'article 7 est modifié en concordance avec
l'article 39.
Le Président (M. Jolivet): Y a-t-il des remarques, Mme le
député de L'Acadie, sur l'article 7?
Mme Lavoie-Roux: Un instant. Non. Il n'y a pas de commentaire. Je
pense que c'est similaire à l'article 6. Il s'agit de faire une
application au centre d'accueil et au centre de réadaptation
fonctionnelle. Nous sommes d'accord sur l'article 7.
Le Président (M. Jolivet): M. le député de
Mégantic-Compton.
M. Grenier: En gros, quels sont les changements qui sont
apportés? Ce sont certaines catégories de
sous-régions?
Le Président (M. Jolivet): Voulez-vous poser votre
question à nouveau, s'il vous plaît?
M. Lazure: II s'agit des deux régions, la région
des Inuit et la région des Indiens cris. Ces régions sont
délimitées par la convention. Alors, on suit strictement les
termes de la convention.
M. Grenier: C'est pour l'adapter aux clauses de la
convention.
M. Lazure: Oui. On ne change rien, sauf la concordance et c'est
la même qu'on a faite à l'article 6.
Le Président (M. Jolivet): M. le député de
Rosemont.
M. Paquette: Je ne sais pas si c'est une erreur de dactylographie
ou bien si c'est parce qu'il me
manque une information, mais, dans ce nouvel article, à la
sixième ligne, on parle d'établissements publics appartenant aux
catégories énumérées aux paragraphes a), b), d), et
e). Est-ce que, volontairement, on a laissé tomber c),
c'est-à-dire les centres de réadaptation fonctionnelle?
Le Président (M. Jolivet): Mme Demers.
M. Lazure: Allez-y donc. Si on n'a pas reproduit c), ce n'est pas
un oubli. C'est parce qu'il n'y en a pas de centre de réadaptation
fonctionnelle.
M. Paquette: II n'y en a pas dans la région 10-A.
M. Lazure: Ce texte a été soumis aux Inuit et aux
SAGNAI et ils sont d'accord avec cela.
M. Paquette: Ah bon. Très bien.
Le Président (M. Jolivet): L'article 7 est
adopté.
Institution par lettres patentes
Article 8. M. le ministre.
M. Lazure: L'article 8 enlève le lieutenant-gouverneur en
conseil et confie l'autorisation au ministre des Consommateurs d'émettre
les lettres patentes. Celles-ci au lieu de venir du lieutenant-gouverneur en
conseil, viendraient du ministre et, techniquement, là aussi, on me dit
que c'est une pratique courante. C'est pour rendre moins lourd tout le
système.
Le Président (M. Jolivet): Mme le député de
L'Acadie.
Mme Lavoie-Roux: A l'article 7, je n'ai pas de remarque.
Le Président (M. Jolivet): A l'article 8? Mme
Lavoie-Roux: Non. Je suis d'accord.
Le Président (M. Jolivet): M. le député de
Mégantic-Compton.
M. Grenier: Est-ce régulier de pouvoir transmettre un tel
pouvoir au ministre? Cela se fait...?
M. Lazure: Avant, on exigeait un arrêté en conseil
et c'était marqué dans la loi.
M. Grenier: Oui.
M. Lazure: Et comme c'était trop lourd, les gens qui
travaillent au conseil des ministres nous disent que notre ministère
fait quasiment la moitié des arrêtés en conseil qui se font
au gouvernement. Cela ne change pas grand-chose, sauf que c'est moins lourd,
l'autorisation écrite du ministre, qu'un arrêté en conseil.
Remarquez que cela n'est pas émis par le ministre.
Mme Lavoie-Roux: D'un autre côté, dans le cas des
institutions, n'est-ce pas le lieutenant-gouverneur en conseil qui,
normalement, les autorise?
M. Lazure: Actuellement, quand un nouvel établissement
veut avoir des lettres patentes, il y a une requête qui est signée
par le ministre, et le requérant, dans ces cas, c'est le ministre. Il y
a un arrêté en conseil qui autorise le ministre des Consommateurs
à émettre les lettres patentes. C'est un peu particulier aux
établissements des Affaires sociales parce que, normalement, pour une
corporation, il n'y a pas d'arrêté en conseil pour émettre
des lettres patentes pour une corporation. Ce qu'on fait avec cet article,
c'est encore le ministre des Institutions financières qui émet
les lettres patentes, mais, au lieu de le faire à la suite d'un
arrêté en conseil, il le fait à la suite d'une autorisation
écrite du ministre.
Le Président (M. Jolivet): M. le député de
Pointe-Claire.
M. Shaw: Parmi vos institutions en avez-vous qui ont des lettres
patentes du gouvernement fédéral?
M. Lazure: On a une entente avec quelques institutions qui ont
des lettres patentes fédérales, quelques établissements
qui ont une charte fédérale par loi spéciale; je pense
notamment au Royal Victoria Hospital.
M. Shaw: Royal Victoria Hospital.
M. Lazure: Par ailleurs, ils sont néanmoins soumis au
procédé d'émission des permis des
établissements.
M. Shaw: C'est à part. On parle maintenant des lettres
patentes. Vous avez le Royal Victoria Hospital. Vous avez certainement certains
établissements qui étaient anciennement fédéraux;
non?
M. Lazure: Je pense à l'hôpital
Sainte-Anne-de-Bellevue, des vétérans, par exemple.
M. Shaw: Oui. Vous avez des ententes avec ces gens.
M. Lazure: Nous avons des ententes avec eux.
Il y a eu des transferts aussi, tels que ceux de Queen Mary,
l'Hôpital de Côte-des-Neiges, cela a été un
transfert. C'était un ancien hôpital fédéral, c'est
maintenant un hôpital du Québec, mais, en tout temps, il faut des
lettres patentes.
M. Shaw: On va parler encore un moment des lettres patentes. Je
crois qu'avec ce projet de loi, beaucoup d'organismes qui ont maintenant des
lettres patentes du gouvernement provincial vont demander des lettres patentes
du gouvernement fédéral, pour enlever l'accès à ces
lettres patentes par l'article 28. C'est pour cette raison que je pose la
question: Y a-t-il différences d'opi-
nion? Vous êtes prêt à faire des ententes avec ceux
qui sont enregistrés au gouvernement fédéral.
M. Lazure: D'accord, M. le Président. Nous sommes toujours
à l'article 8.
Le Président (M. Jolivet): Article 8. Il n'y a pas autre
chose. Adopté?
M. Shaw: Adopté.
Le Président (M. Jolivet): Article 9, M. le ministre.
M. Lazure: C'est le même raisonnement que pour l'article 8,
si vous voulez.
Mme Lavoie-Roux: ... avec l'article 9.
Le Président (M. Jolivet): Article 9, M. le
député de Mégantic-Compton, avez-vous quelque chose
à dire?
M. Grenier: II n'y a rien de nouveau à l'article 9.
Une Voix: Concordance.
Le Président (M. Jolivet): Adopté? Article 10, M.
le ministre.
M. Lazure: Là aussi, quand il y a des erreurs dans
l'écriture du nom, le libellé du nom, c'était toujours
bien compliqué. Là, on veut aussi rendre plus
légère cette procédure. On devait retourner au
lieutenant-gouverneur, je pense.
Ce qu'on a à l'article 10, c'est-à-peu près la
même chose que ce qu'on a dans la Loi des compagnies. Comme on n'avait
pas cet article-là et que la Loi des compagnies ne s'applique pas aux
établissements qui relèvent de la Loi sur les services de
santé et les services sociaux, quand il y avait une erreur technique, il
fallait faire un autre arrêté en conseil et émettre de
nouvelles lettres patentes pour corriger les premières, ce qui n'existe
pour aucune autre sorte de corporation, à part les nôtres.
Le Président (M. Jolivet): Mme le député de
L'Acadie, sur l'article 10?
Mme Lavoie-Roux: On est d'accord sur l'article 10.
Le Président (M. Jolivet): M. le député de
Mégantic-Compton.
M. Grenier: A l'article 10, cela va, je pense. Oui.
Le Président (M. Jolivet): L'article 10 est-il
adopté? M. le député de Rosemont.
M. Paquette: M. le Président, je me demande si c'est bien
nécessaire de faire cet article-là. Est-ce que ce n'est pas
prévu, au niveau des responsabilités du ministère des
Consommateurs, Coopératives et Institutions financières, pour
toutes lettres patentes ou s'il faut vraiment faire un cas particulier ici?
M. Lazure: II faut que le ministre titulaire, pour ainsi dire,
autorise.
M. Paquette: Donc, le ministre des Affaires sociales, en
l'occurrence.
M. Lazure: C'est cela.
Le Président (M. Jolivet): Article 10, M. le
député de Pointe-Claire.
M. Shaw: Sur la même question, on ne dit pas qui
décide qu'il y a une erreur. C'est facile de dire. Est-ce que c'est
unilatéralement le pouvoir du ministre ou si c'est à la demande
de quelqu'un? C'est très important, parce qu'on parle maintenant des
institutions qui, peut-être à cause d'une question linguistique,
peuvent...
M. Lazure: On dit que, quand les lettres patentes renferment une
erreur, le ministre des Consommateurs peut, s'il n'y a pas de
réclamation contraire, ordonner que ces lettres soient
corrigées.
M. Shaw: Vous annulez.
M. Lazure: Si vous avez un nom, on a écrit M. Noble au
lieu de M. Nobel, il ne faudrait pas refaire tout le processus complet des
lettres patentes, mais essayer de faire une correction simplement, dans un cas
comme celui-là. Il y a eu des cas où on a inversé deux
lettres. Il fallait refaire tout le processus des lettres patentes. C'est ce
qu'on veut simplifier.
M. Shaw: On voit ici que ce n'est pas seulement "corriger", mais
"annuler". C'est un pouvoir d'annuler, à cause de l'erreur.
M. Lazure: On dit: Et que des lettres patentes correctes soient
émises.
M. Shaw: D'accord.
Le Président (M. Jolivet): M. le député de
D'Arcy McGee.
M. Goldbloom: Une simple question, M. le Président. Je
n'ai pas d'objection à l'adoption de cet article; je m'étonne
cependant que ce ne soit pas un article plus général dans la loi
du ministère des Institutions financières, par exemple. Faut-il
insérer un tel article dans chaque loi qui porte sur rémission de
lettres patentes?
M. Lazure: La Loi sur les services de santé et services
sociaux est une des rares lois en vertu de laquelle on peut émettre des
lettres patentes.
La Loi des compagnies, normalement, c'est ce qui s'applique, mais la Loi
sur les services de santé et services sociaux, c'est spécial.
M. Goldbloom: D'accord.
Le Président (M. Jolivet): L'article 10 est adopté.
Article 11, M. le ministre.
M. Lazure: C'est la même chose, mais dans le sens d'une
annulation des lettres patentes.
Le Président (M. Jolivet): Mme le député de
L'Acadie.
Mme Lavoie-Roux: J'ai une seule question à poser. Je
réalise fort bien que dans l'article 11, on change l'autorisation
écrite du lieutenant-gouverneur par l'autorisation du ministre pour
dissoudre ou annuler les lettres patentes. Est-ce que le fait qu'un grand
nombre de ces institutions, à ce moment-ci, ont été
créées ou ont obtenu leurs lettres patentes par approbation du
lieutenant-gouverneur en conseil, si c'est lui qui les a émises pour
celles qui existent déjà, est-ce que normalement, ça ne
devrait pas être le lieutenant-gouverneur en conseil qui devrait les
dissoudre et non pas le ministre?
M. Lazure: Anciennement les lettres patentes étaient
émises par le ministre des Consommateurs...
Mme Lavoie-Roux: Oui, mais avec approbation...
M. Lazure: On vient de le changer.
Mme Lavoie-Roux: Cela va être rétroactif, dans le
sens de celles qui ont déjà été émises?
M. Lazure: On a changé l'article 8, où on disait:
"L'autorisation du lieutenant-gouverneur en conseil qui était
nécessaire pour émettre les lettres patentes."
Mme Lavoie-Roux: Pour celles à venir, je le comprends fort
bien. Mais celles qui...
M. Lazure: On a un article de concordance.
Mme Lavoie-Roux: Vous avez un article de concordance...
M. Lazure: C'est l'article 53.
Le Président (M. Jolivet): Du projet de loi.
Mme Lavoie-Roux: Si vous voulez me donner une seconde...
Le Président (M. Jolivet): La dernière page.
M. Grenier: Ce n'est pas drôle, le rouleau compresseur.
Mme Lavoie-Roux: Alors, ça va être une sorte de
validation rétroactive, dans le fond, que vous allez donner. Cela ne
fonctionne pas. ... s'appliquer à l'article 47 ce qui est prévu
à l'article 53 et non pas à l'article 42. On attend la
réponse.
M. Lazure: Pouvez-vous poser la question, parce que je pensais
que c'était pour valider ceux qui ne l'avaient pas
été?
Mme Lavoie-Roux: Je pensais que ma question était assez
simple, étant donné que je ne suis pas une spécialiste de
la législation. Je comprends très bien, je le
répète, à l'article 11, on a maintenant l'autorisation
écrite du ministre. Mais comme l'article 11 prévoit la
dissolution des établissements et que dans le passé, ou
jusqu'à ce jour, ils ont été établis par un ordre
du lieutenant-gouverneur en conseil, normalement, ils devraient être
disssous par le lieutenant-gouverneur en conseil. Pour ce qui est de l'avenir,
il n'y a pas de problème. Mais y en a-t-il un? C'est la question que je
pose.
M. Lazure: En fait, tous les établissements qui ont
été construits antérieurement à la suite de la
recommandation du lieutenant-gouverneur, à l'article 11, on dit que
s'ils sont dissous, ce sera avec l'autorisation écrite du ministre.
Mme Lavoie-Roux: Est-ce qu'ils ne devraient pas être
dissous par la même instance qui les a créés? (16 h 45)
M. Lazure: Non, si la loi le dit maintenant. La loi peut
changer.
Mme Lavoie-Roux: II n'y a pas de problème.
M. Lazure: Je ne pense pas.
Mme Lavoie-Roux: Vous ne pensez pas? Je ne le sais pas, je vous
le demande.
M. Lazure: Si on avait voulu que les corporations passées
soient dissoutes à la suite d'une demande du lieutenant-gouverneur en
conseil, il aurait fallu l'indiquer. Là, on n'a rien mis. Cela veut dire
que celles qui ont été constituées avant ou après
vont avoir le même mode de dissolution. On ne fait pas d'exception.
Mme Lavoie-Roux: Mais elles n'auront pas eu le même mode
de...
M. Lazure: Non. Si on avait voulu conserver l'autorisation du
lieutenant-gouverneur en conseil, je pense que c'est à ce
moment-là qu'il aurait fallu l'indiquer. Comme on ne l'indique pas, cela
veut dire que le mode de dissolution va être le même pour tous les
établissements, constitués avant l'entrée en vigueur ou
après l'entrée en vigueur de la loi.
Mme Lavoie-Roux: J'accepte votre interprétation parce que
je pourrais difficilement vous en
donner une autre. Je vous ai posé la question. Si vous êtes
certaine, il n'y a pas de problème.
M. Lazure: Je rappelle que le comité de législation
a étudié cela à fond et celui-ci ne voyait pas de
problème.
Mme Lavoie-Roux: Soyez prudent, M. le ministre.
M. Lazure: Ils sont faillibles, évidemment.
Le Président (M. Jolivet): M. le député de
Rosemont.
M. Paquette: Moi non plus, je ne suis pas un expert en
législation, mais le seul problème que je peux voir, c'est qu'on
dit: A la demande d'un établissement public constitué en vertu de
la présente loi. Cela veut dire la présente loi, telle
qu'amendée, telle qu'elle va se présenter lors de sa mise en
vigueur. Cela suppose que les établissements publics sont
constitués par le ministre, sur recommandation du ministre.
On peut se demander si ce sont seulement les institutions qui auraient
été constituées par la procédure décrite
dans la loi, telle qu'amendée.
M. Lazure: Les corporations visées ici, celles qui sont
établies ou qui sont visées par la présente loi; pour
celles qui ont pu être incorporées par un projet de loi
privé, il y a un processus habituel pour les projets de loi
privés, pour annuler les lettres patentes dans ce cas-là. C'est
pour les corporations mises sur pied, en vertu de la Loi d'incorporation qu'il
y a dans ce chapitre 4871. On ne vise pas d'autres...
Mme Lavoie-Roux: Vous dites que la présente loi a un
caractère extensif pour couvrir l'ensemble de la loi 65?
M. Lazure: Pour les corporations, il y en a qui sont nées
de différentes lois historiquement, soit par projets de loi
privés, la Loi des évêques, la troisième partie de
la Loi des compagnies, le chapitre 4871, etc. Il y a autant de modes
d'incorporation.
Mme Lavoie-Roux: C'est cela.
M. Lazure: Le texte le dit assez clairement, je crois: "Peut,
à la demande d'un établissement public constitué en vertu
de la présente loi."
Mme Lavoie-Roux: On réfère à la
présente loi.
M. Paquette: A la présente loi, on veut dire la loi 65,
depuis 1971, telle qu'elle était et telle qu'elle est maintenant.
M. Lazure: C'est cela.
Mme Lavoie-Roux: Telle qu'amendée.
M. Paquette: C'est clair.
Le Président (M. Jolivet): Est-ce que l'article 11 est
adopté?
Mme Lavoie-Roux: Oui, d'accord.
Le Président (M. Jolivet): L'article 12. M. le
ministre.
M. Lazure: M. le Président, je demanderais à la
commission son consentement pour laisser de côté l'article 12 et y
revenir à la prochaine séance, parce que j'aurais des
modifications à proposer.
Mme Lavoie-Roux: Oui.
M. Grenier: Est-ce que le ministre accepterait que je lui
soumette un amendement que j'avais préparé pour l'article 12?
M. Lazure: C'est une question de procédure. Je n'ai pas
d'objection de principe, que ce soit maintenant ou quand on va
l'étudier.
M. Grenier: J'aimerais le déposer, pour son étude.
Si on doit sauter l'article, j'aimerais le déposer, sans en discuter,
bien sûr.
M. Lazure: Le déposer, oui, mais pas pour discussion.
Le Président (M. Jolivet): Vous avez toujours le droit de
donner au ministre ce que vous voulez.
M. Lazure: Sans en discuter.
M. Grenier: J'aimerais le lire, pour le journal des
Débats. Je le lis rapidement et vous le soumets ensuite.
Le Président (M. Jolivet): Disons que, pour le moment, la
demande de suspendre l'étude de l'article. Le ministre demande que l'on
suspende l'article 12 jusqu'à la prochaine rencontre. Je pense que cela
ne demande pas de débat.
Mme Lavoie-Roux: M. le Président, on peut quand même
donner une opinion, si cela ne demande pas de débat.
Le Président (M. Jolivet): Sur l'article 12?
Mme Lavoie-Roux: Sur le consentement que vous nous demandez
concernant la suspension.
Le Président (M. Jolivet): Oui.
M. Shaw: M. le Président, est-ce que cela veut dire au
printemps?
Mme Lavoie-Roux: Ce que je voudrais, c'est que si on veut obtenir
notre consentement pour le suspendre, il faudrait aussi que le ministre
s'enga-
ge à suspendre tout autre article qui pourrait avoir un lien
quelconque avec l'article 12.
M. Lazure: Je suis bien d'accord.
Mme Lavoie-Roux: II y a l'article...
M. Lazure: Vous avez raison, je suis d'accord.
Le Président (M. Jolivet): M. le député de
Mégantic-Compton.
M. Grenier: Avant la suspension, M. le Président, je vous
soumettrais cet amendement que je donne au ministre pour étude. Je ne
veux pas le débattre, bien sûr. Je vais simplement le soumettre
à la commission, pour qu'il soit incorporé au journal des
Débats. Ensuite, on pourra suspendre l'article et continuer à
l'article 13.
M. Lazure: M. le Président, il me semble...
Le Président (M. Jolivet): Ce que je vous
suggérerais d'une façon ou d'une autre, vous voulez que le
ministre en prenne connaissance avant qu'il ait décidé de
l'amendement qu'il apportera ce que je vous conseillerais, c'est de lui
donner la copie. Il pourra l'étudier. On reviendra et vous aurez la
chance... Pour le...
M. Grenier: Mais pourquoi cet esprit de catimini tout le
temps?
Le Président (M. Jolivet): Ce n'est pas une question de
catimini, M. le député, c'est...
M. Grenier: On veut recevoir les gens en petits groupes, on ne
veut pas les amener devant la table...
Le Président (M. Jolivet): M. le député, la
seule chose que je veux vous dire, c'est qu'on a demandé actuellement de
suspendre. La question est dans le sens de demander votre consentement pour
suspendre l'étude de l'article. Dans ce contexte, vous dites: J'ai un
amendement que je voudrais apporter. Je n'ai pas d'objection à ce que
vous le donniez au ministre et qu'on le discute lors de la prochaine rencontre.
Vous aurez, dans le journal des Débats, le moyen de dire à ce
moment-là quel est votre amendement ou, encore, vous pouvez le conserver
en disant: J'attendrai à ce moment-là.
M. Grenier: Je ne le donnerai pas, M. le Président...
Le Président (M. Jolivet): Bon.
M. Grenier: ... que le ministre agisse en catimini, comme il aime
le faire, cela le regarde.
M. Goldbloom: M. le Président, j'ai pensé soumettre
à votre bienveillante considération le point de vue suivant: si
nous acceptons de per- mettre au député de
Mégantic-Compton de nous faire part du texte de sa motion d'amendement
avant la suspension de l'article, bien le député de L'Acadie a
une motion d'amendement, moi j'en ai une, et je pense que nous nous engagerions
dans une situation d'une complexité telle que nous serions mieux...
D'ailleurs, à tout seigneur, tout honneur, il me semble qu'il revient au
ministre, quand nous parlerons de l'article 12, de parler le premier et de nous
proposer les modifications qu'il voudra.
Le Président (M. Jolivet): C'est pour éviter tout
ce débat que je demandais au député de simplement faire
mention au ministre, s'il le désire. Comme il ne le désire pas,
la suspension de l'article 12 et de tous ceux qui s'y rattachent dans le projet
de loi vous est demandée. Cette suspension est donc adoptée?
M. Goldbloom: Adopté.
Le Président (M. Jolivet): L'article 13. M. le
ministre.
M. Lazure: Dans l'article 13, on ajoute l'obligation à un
établissement de consulter le conseil régional. On a
déjà dit qu'un des objectifs de ces amendements était de
faire jouer un rôle plus grand au conseil régional. Il y a un
deuxième changement qui est tout à fait technique, c'est le
paragraphe: "La cession d'un établissement comprend l'aliénation
ou la location d'un immeuble." Mme Pelletier, voulez-vous donner un
éclaircissement sur l'aspect technique ou est-ce que c'est clair?
Je veux dire...
M. Shaw: C'est premièrement en concordance...
Le Président (M. Jolivet): Seulement une minute. Est-ce
que Mme Pelletier a autre chose à ajouter?
M. Lazure: Je veux dire que le principal but dans cela, c'est
qu'il y a certains établissements qui ont des terrains, qui ont des
fermes qui n'ont jamais été utilisés comme
établissements. Chaque fois qu'ils veulent vendre une parcelle de
terrain, ils sont obligés d'avoir une autorisation du
lieutenant-gouverneur en conseil.
Le Président (M. Jolivet): Mme le député de
L'Acadie.
Mme Lavoie-Roux: Je n'ai pas de remarque sur l'article 13.
Le Président (M. Jolivet): M. le député de
Mégantic-Compton.
M. Grenier: Non, je n'ai rien dans le moment.
Le Président (M. Jolivet): M. le député de
Pointe-Claire.
M. Shaw: Puis-je demander au ministre... On voit des cas
où le CRSSS a le pouvoir de faire changer l'utilisation de l'un de ses
établissements. Maintenant, avec le changement, il y a des fonds et des
budgets qui sont impliqués dans cela, est-ce la raison pour laquelle
vous avez ajouté la consultation avec le conseil régional?
M. Lazure: Non, ce n'est pas seulement une question de budget. Je
dirais même que ce n'est pas principalement à cause du budget,
c'est pour mieux faire jouer au conseil régional son rôle de
coordination et de planification.
M. Shaw: C'est la cession...
Mme Lavoie-Roux: La cession, M. le Président.
Le Président (M. Jolivet): On n'a pas terminé, on
va terminer avec le député de Pointe-Claire.
M. Shaw: La question de la cession d'un établissement
comprend l'aliénation. Ce sont des propriétés qui sont
louées pour une raison ou une autre. Je ne comprends pas du tout
pourquoi nous avons le deuxième alinéa.
M. Lazure: La cession d'un établissement? M. Shaw:
Oui.
M. Lazure: Mme Pelletier vient de le dire. "La cession d'un
établissement comprend l'aliénation ou l'allocation d'un immeuble
ayant été utilisé comme établissement". On ne veut
pas qu'un établissement qui possède aussi une ferme... Il y a
encore quelques hôpitaux, par exemple, qui ont des fermes dans le
Québec. Quand on parle de la cession d'un établissement et des
conditions rattachées à cela, on ne veut plus, dorénavant,
que la ferme soit incluse dans cela. Autrement dit, si l'hôpital a une
ferme, elle peut faire une cession de la ferme.
Mme Lavoie-Roux: ... le zonage agricole, monsieur...
Une Voix: Cela dépend dans quelle région!
M. Lazure: En tout cas, quant à nous, elle pourra. Il n'y
aura qu'un obstacle.
Mme Lavoie-Roux: Entendez-vous! Il y a bien des
établissements qui peuvent être dans des zones...
Le Président (M. Jolivet): M. le ministre, est-ce que
c'est terminé? Madame, je vais invoquer l'article 100 pour me
défendre. M. le député de Pointe-Claire, avez-vous
terminé?
M. Shaw: Oui, je voudrais seulement avoir un
éclaircissement sur le deuxième alinéa. On peut maintenant
louer des immeubles dans le cas des fermes. Dans le cas des petits
établissements qui sont une partie des fondations, c'est une part de
leur "équité", comme la St. Patrick Society, parce que cela
implique des grosses fondations...
M. Lazure: Le but de l'article, c'est que le
lieutenant-gouverneur en conseil s'occupe seulement des
établissements.
M. Shaw: Cela va. C'est seulement...
M. Lazure: Ce qui n'a jamais été utilisé
comme établissement. S'ils sont loués ou s'ils en sont
propriétaires, le ministre ne s'en occupera plus.
Le Président (M. Jolivet): M. le député de
D'Arcy McGee.
M. Goldbloom: M. le Président, je ne veux pas être
difficile, mais je ne suis pas convaincu que je comprends.
M. Lazure: Sur la question?
M. Goldbloom: Oui. J'aimerais peut-être exposer le
problème que je ne comprends pas et ensuite le ministre ou ses
conseillers pourront me fournir l'explication voulue. Au départ,
l'article 44 dit: Nul ne peut instaurer, transformer, agrandir, céder ou
cesser d'exploiter un établissement et le reste, en tout ou en partie.
Jusqu'à maintenant, c'est sans l'autorisation du lieutenant-gouverneur
en conseil. On ajoute: Et sans avoir consulté le conseil
régional. D'accord. Ce que l'on ajoute ici parce
qu'effectivement, on ajoute quelque chose au troisième alinéa; ce
qui est déjà prévu au troisième alinéa
demeure c'est une allusion à la cession.
Si je comprends bien la langue française, cela fait allusion au
verbe "céder", dans le premier alinéa. Donc, on dit: Si l'on
consulte le conseil régional et l'on obtient l'autorisation du
lieutenant-gouverneur en conseil pour céder l'établissement,
cette cession comprend l'aliénation ou la location d'un immeuble ayant
été utilisé comme établissement, mais ce n'est pas
une ferme.
M. Lazure: C'est cela. On s'entend jusque-là. Si cet
établissement possédait une ferme ou n'importe quoi qui n'est pas
une partie normale d'un établissement, cela veut dire que
l'établissement pourrait céder cette ferme sans passer par le
lieutenant-gouverneur en conseil et sans consulter le conseil régional.
C'est ce que cela veut dire. L'hôpital pourrait lui-même
céder sa ferme sans consultation avec le conseil régional et sans
autorisation du lieutenant-gouverneur, ou toute autre exploitation
accessoire.
M. Goldbloom: Là, je comprends le but visé, mais
les mots "comprend l'aliénation", "comprend", cela veut dire
"inclut"...
M. Lazure: Oui.
M. Goldbloom:... mais pas de façon exclusive.
M. Lazure: C'est parce qu'on dit que cela comprend seulement ce
qui a été utilisé comme établissement. Cela ne
comprendrait pas la ferme.
M. Goldbloom: II me semble qu'on pourrait trouver un mot plus
précis que le verbe "comprend".
M. Lazure: Dr Goldbloom, on dit précédemment:
"l'instauration d'un établissement comprend l'acquisition ou
l'utilisation de terrains", etc. Il y a un chose ici, on dit: La cession d'un
établissement comprend l'alinéation ou la location d'un immeuble.
C'est comme l'inverse.
M. Goldbloom: Oui. Le mot "comprend" est utilisé dans le
sens...
M. Lazure: D'inclure.
M. Goldbloom: ... de "vouloir dire", parce que...
M. Lazure: Oui...
M. Goldbloom: ... l'explication que le ministre vient de me
donner n'est pas dans ce sens.
M. Paquette: Si la loi disait "ne comprend que".
M. Goldbloom: Oui. (16 heures)
M. Lazure: Ce serait plus simple, mais souvent les textes de loi
ont le don de ne pas être clairs en français ordinaire, je vous le
concède. En tout cas, c'est l'esprit du paragraphe que de ne pas
soumettre la cession d'un bien accessoire aux mêmes procédures que
l'établissement.
M. Goldbloom: Ayant clairement compris l'explication du ministre,
je trouve le texte obscur. Il me semble que le ministre veut dire ceci: Pour
avoir le droit de céder l'établissement, il faut avoir
consulté le conseil régional et obtenu l'autorisation du
lieutenant-gouverneur en conseil. Ensuite, il veut que l'article dise ceci:
Céder, cela veut dire quoi?
M. Lazure: On peut sûrement le formuler de façon
plus claire.
Le Président (M. Jolivet): Pour sortir de cet imbroglio,
on peut demander la suspension, pour la prochaine séance, une correction
ayant été apportée?
M. Goldbloom: Certainement. Si je peux simplement finir ma
phrase, M. le Président.
Il me semble que le ministre veut que la loi dise: Céder; cela
veut dire quoi? Cela veut dire seulement l'aliénation ou la location de
l'immeuble ayant été utilisé comme établissement;
les autres biens peuvent être cédés sans passer par la
consultation avec le conseil régional et l'autorisation du
lieutenant-gouverneur en conseil. Si c'est cela, je prétends
respectueusement que le mot "comprend" pourrait être
amélioré.
M. Lazure: Si on disait: Les conditions de cession d'un
établissement, telles qu'énumérées ci-haut, ne
s'appliquent qu'aux immeubles ayant été utilisés comme
établissements? Ou quelque chose du genre, on va le travailler, si vous
voulez.
Le Président (M. Jolivet): Je pense que ce serait mieux,
on pourrait éviter une perte de temps, de suspendre l'article, de le
retravailler et de nous le rapporter avec une nouvelle rédaction.
M. Grenier: L'article 13 au complet.
Le Président (M. Jolivet): L'article 14, M. le
ministre.
M. Lazure: Là aussi il s'agit d'octroyer la charte, non
pas par le lieutenant-gouverneur en conseil, mais par le ministre, dans le but
d'alléger les procédures. Il faut toujours se souvenir qu'il y a
1500 établissements dans le réseau des affaires sociales, dont le
ministre est responsable.
Mme Lavoie-Roux: Je n'ai pas de remarque, M. le
Président.
Le Président (M. Jolivet): M. le député de
Mégantic-Compton.
M. Grenier: Cela va, M. le Président.
Le Président (M. Jolivet): L'article 14 est adopté?
L'article 15, M. le ministre.
Représentants des groupes du milieu
M. Lazure: L'article 15 est encore dans le même esprit. On
a eu à déplorer, ce gouvernement-ci comme le
précédent la lenteur des nominations dans les
hôpitaux, les CLSC, les CSS, les centres d'accueil, des deux fameux
représentants des groupes socio-économiques choisis parmi la
population, qui sont nommés actuellement par le lieutenant-gouverneur en
conseil. On propose que ces deux représentants soient nommés
directement par le ministre et non par le lieutenant-gouverneur en conseil, sur
recommandation du ministre.
Le Président (M. Jolivet): Mme le député de
L'Acadie.
Mme Lavoie-Roux: On pourrait avoir certaines réserves
à l'égard de cet article. En pratique, je ne sais pas comment
cela se passe. Quant à moi, par préférence, j'aimerais
mieux que ce soit le lieutenant-gouverneur en conseil que de laisser cela
uniquement à la discrétion du ministre, mais cela est
théorique peut-être qu'en pratique,
finalement, le lieutenant-gouverneur en conseil accepte, les yeux
fermés, les recommandations du ministre. J'ignore s'il y a un jugement
prudent de porté par le cabinet des ministres à l'égard de
la nomination... Enfin, quelque nomination que ce soit.
M. Lazure: M. le Président, voyez-vous, il est dommage que
le député de Saint-Laurent, exministre des Affaires sociales, ne
soit pas ici, parce qu'il vous dirait, lui aussi, qu'il y a des embouteillages
considérables.
A toutes fins utiles, je peux vous dire je ne sais pas comment
c'était sous l'ancien gouvernement que le lieutenant-gouverneur
en conseil approuve à cent pour cent ce qui est recommandé par le
ministre, lequel est conseillé par les conseils régionaux des
services de santé et "services sociaux. Alors, il y a tout un processus
de recommandations, par paliers, de sorte que quand cela arrive par centaines,
littéralement, au Conseil des ministres, il y a très rarement des
remises en question.
Mme Lavoix-Roux: A tout événement, j'ai un
collègue, à ma gauche, qui a déjà fait partie d'un
Conseil de ministres, peut-être peut-il et il l'a
été avant vous, M. le ministre émettre une opinion
là-dessus.
Le Président (M. Jolivet): Sauf, que je voudrais demander
au député de Mégantic-Compton s'il lui donne la permission
de parler en premier ou si...
Mme Lavoie-Roux: Je m'excuse, M. le député de
Mégantic-Compton.
M. Grenier: J'ai eu à me battre sur un article semblable
à celui-là, à d'autres niveaux. Il s'agit ici de CLSC,
Centre local de services communautaires, et c'est la même chose
vis-à-vis d'autres institutions, alors je préférerais
qu'on ajoute quelque chose ici. Je n'ai pas d'amendement de prêt, mais
sur la recommandation de quelqu'un et une recommandation qui serait suivie,
s'il y avait lieu, parce que j'ai bien peur de cela. Deux personnes
nommées pour deux ans par le ministre et choisies parmi la population du
territoire desservi par le centre, dans les faits, comment cela se fait-il?
C'est ce que j'ai dénoncé en Chambre depuis quelques
années et je ne veux plus que cela se perpétue.
Anciennement, la règle était simple. Le président
du Parti libéral appelait quelqu'un au bureau du ministre et
recommandait deux rouges.
Mme Lavoie-Roux: II faudrait quand même que le
député de Mégantic-Compton nous apporte des preuves de
cela.
M. Grenier: Je vais vous donner des noms, deux organisateurs
libéraux nommés par le président du Parti libéral.
J'aimerais mieux ne pas les nommer, mais je peux vous les nommer dans trois
centres, et ce qu'il y a de nouveau et qui va vous faire plaisir, c'est que
c'est changé maintenant, ce sont des péquistes.
Le Président (M. Jolivet): A l'ordre! A l'ordre! Mme
Lavoie-Roux: ... capable de les changer.
Le Président (M. Jolivet): A l'ordre, Mme le
député. Je vais demander l'article 100 pour me protéger
à nouveau. Je vais demander l'article 100 pour me protéger, mon
droit de parole.
M. Grenier: J'aimerais, si on ne trouve pas de proposition
je n'en ai pas de prête que vous nous fassiez une suggestion qui
va nous permettre de limiter ce pouvoir qu'il y a là, ce pouvoir
téléphonique entre les régions et le cabinet du ministre
pour nommer ces personnes. Cela fait assez d'années que cela dure.
M. Lazure: Je ne sais pas quoi répondre au
député de Mégantic-Compton.
M. Grenier: ... certains groupes.
M. Lazure: Mais, c'est cela. En tout cas, l'esprit et la lettre
de la loi aussi: Deux personnes nommées pour deux ans par le ministre
après consultation des groupes socio-économiques les plus
représentatifs du territoire desservi par le centre. Les groupes
socio-économiques, cela peut être le club Richelieu, le club
Kiwanis, la Chambre de commerce, la société Saint-Jean-Baptiste,
cela peut être à peu près n'importe quoi. Je conviens avec
vous le gouvernement antérieur avait essayé et on essaie
aussi qu'on n'a pas encore réussi à délimiter ce
que seraient les groupes socio-économiques reconnus comme ayant droit de
proposer des candidats. C'est illimité. Je pense qu'il y aurait quelque
chose d'arbitraire de dire: Dans telle région, ce sont seulement ces
groupes socio-économiques qui peuvent faire des propositions. Alors,
c'est tellement ouvert que cela donne lieu à des appels
téléphoniques, forcément.
M. Grenier: Oui, d'accord. Je n'ai pas une proposition toute
faite, mais seulement le b) qu'il y a ici. Je me chargerai de vous faire une
proposition qui va coller à une réalité rurale et quand je
parle de rural, je parle d'en dehors de Montréal et de Québec
c'est large, mon territoire rural qui collerait à une
certaine réalité.
Mme Lavoie-Roux: ... au zonage.
M. Grenier: ... en période de zonage. Probablement
qu'à la prochaine séance, j'aurai une proposition à vous
faire pour diminuer les possibilités d'appels
téléphoniques entre les régions et le cabinet politique du
ministre, pour en arriver à des personnes du milieu, des personnes qui
vont venir rendre service sur le conseil d'administration et qui ne viendront
pas embêter le conseil d'administration.
Le Président (M. Jolivet): M. le député de
D'Arcy McGee.
M. Lazure: Seulement un complément de réponse, si
vous permettez, au député de Mégantic-Compton.
L'initiative est laissée à chaque groupe socio-économique
dans une région donnée, dans votre région, de soumettre au
conseil régional deux noms.
M. Grenier: Permettez, M. le ministre, que je vous explique
clairement ce qui se passe. J'ai visité tous les centres d'accueil de la
province de Québec. J'en ai visités plusieurs. Je les ai tous
visités parce que j'ai été président de
l'Association des directeurs des centres d'accueil et j'ai parcouru à
peu près toute la province aussi comme homme politique. J'ai
touché ces problèmes de près et je voudrais vous faire une
proposition qui ne sera pas partisane et qui permettrait d'avoir là des
personnes correctes du milieu.
M. Lazure: D'accord.
M. Grenier: Et cela serait exempt de partisa-nerie, je peux vous
dire cela. J'essaierai de trouver quelque chose, une formule avec quelqu'un qui
permettrait cela, mais qui serait respectée après. On ne se
foutera pas de ce qu'on donnera là parce qu'on aura des moyens de
suivre. Dans le moment, on n'a pas les moyens de suivre cela, je pense.
Le Président (M. Jolivet): Je suis depuis longtemps devant
une demande du député de D'Arcy McGee.
M. Goldbloom: D'abord, je dois m'étonner un peu que le
député de Mégantic-Compton ait pu se faire élire
président de cet organisme si tous les autres étaient
nommés par des Libéraux.
Il y a, ici, deux considérations. Il y a la procédure, la
formalité de la nomination des personnes. Est-ce que le conseil des
ministres doit le faire ou est-ce que le ministre peut le faire lui-même?
Qu'est-ce qui arrive dans les faits?
On m'a demandé de faire un commentaire en vertu de
l'expérience que j'ai vécue. Je peux dire que, dans ce domaine
comme dans celui de l'éducation, où il faut nommer des personnes
au conseil d'administration d'un CEGEP et le reste, le nombre
d'arrêtés en conseil est très élevé; le
conseil des ministres, qui est obligé de se pencher sur les grandes
questions de l'heure, les grandes politiques du gouvernement du Québec,
n'a pas normalement le temps de se pencher sur l'identité de chaque
personne qui est proposée, et donc la recommandation du ministre est
normalement endossée.
Normalement, ce qui arrive, c'est que les personnes
intéressées et dans le milieu et à l'Assemblée
nationale cela veut dire le député du comté
communiquent avec le ministre, ou le ministre communique avec eux, et il y a
une certaine consultation qui se fait. Je suis sensible aux
préoccupations du député de Mégantic-Compton, mais
il faut faire un choix et il faut que quelqu'un fasse ce choix.
Il est évident que chacun qui est appelé à faire un
choix est un être humain qui n'est pas infaillible, qui va consulter au
meilleur de sa conscience et de ses connaissances, et qui peut omettre une
consultation quelconque et ainsi se faire critiquer après. Il est vrai
que les gouvernements successifs, que ce soient l'Union Nationale, le Parti
libéral ou le Parti québécois chaque gouvernement
font les nominations qui leur semblent bonnes. La seule chose qui me
paraît un peu cocasse, c'est qu'aujourd'hui le premier ministre du
Québec dise: Si l'on nomme des péquis-tes, ce sont des gens qui
ont quand même le droit de vivre. Mais, ses collègues, quand ils
étaient dans l'Opposition et quand le gouvernement du temps leur disait
la même chose, dans les mêmes mots, ce n'était pas un
argument valable aux yeux des membres du Parti québécois à
l'époque.
M. le Président, cela dit, je pense que, d'un côté,
que ce soit par le ministre ou par le lieutenant-gouverneur en conseil, dans
les faits, dans la pratique courante, cela revient à la même chose
et, pour ma part, je n'aurai pas d'objection majeure à la modification
proposée par l'article 15. Il y a cependant la question de la
consultation elle-même qui doit être faite et, sur ce point,
j'aimerais céder la parole à ma collègue de L'Acadie, avec
votre permission.
Le Président (M. Jolivet): Sauf que le
député de Rosemont m'avait demandé la parole.
M. Paquette: M. le Président, j'ai quasiment le goût
de relever l'allusion que vient de faire le député de D'Arcy
McGee. Je lui soulignerai il le sait très bien que,
d'après ce projet de loi, ce ne sont pas des gens
rémunérés. Si c'étaient des fonctionnaires à
nommer, il y aurait un mécanisme d'ouverture de postes publics, des
comités de sélection, comme on fait dans la fonction publique. Il
s'agit en fait de deux représentants des groupes
socio-économiques. A cet effet, je suis d'accord, je pense, avec lui que
le fait que ce soit nommé par le conseil des ministres, c'est simplement
une formalité supplémentaire et qui n'apporte rien par le
ministre. Cela ne change pas grand-chose. Ce qui est important c'est la
consultation préalable, de façon qu'on s'assure que les meilleurs
représentants, ceux qui peuvent apporter le plus à un conseil
d'administration, soient nommés, indépendamment de leur couleur
politique. Dans ce sens, je trouve étonnant qu'on ait des formulations
différentes à l'article 15 et à l'article 16. Il me semble
qu'on améliorerait les choses si on prenait la même formulation
qu'à l'article 16, c'est-à-dire si on disait: deux personnes
nommées pour deux ans par le ministre, après consultation des
groupes socio-économiques les plus représentatifs du territoire
desservi par le centre. Il me semble qu'il est difficile d'aller plus loin que
cela. On pourrait peut-être ajouter: après consultation du CRSSS.
(17 h 15)
C'est peut-être une chose qu'on pourrait ajouter. C'est ce qui se
produit dans les faits. Au-delà de ça, je ne vois pas ce qu'on
pourrait faire de mieux. Il me semble qu'il y a un trou à l'article 15.
L'article 16 m'apparaît déjà mieux, parce qu'il indique que
le ministre doit consulter les groupes socio-économiques les plus
représentatifs du territoire. Autrement dit, ça se fait, quand il
y a deux postes ouverts, les organismes le savent, ils peuvent suivre l'affaire
et faire des pressions si nécessaire pour s'assurer, eux et le ministre,
que les deux personnes qui seront choisies défendront les meilleurs
intérêts de la population.
Le Président (M. Jolivet): Mme le député de
L'Acadie.
Mme Lavoie-Roux: M. le Président, je partage les
inquiétudes du député de Mégantic-Compton. Sans
vouloir jeter la pierre à quelque gouvernement que ce soit, on sait bien
que, traditionnellement, il semble bien que les ministres ou les gouvernements
qui appellent des gens à occuper certaines fonctions dans les conseils
d'administration ont tendance, je ne dirais pas uniquement à nommer des
partisans, mais je pense qu'ils ont probablement aussi le souci de nommer des
personnes compétentes. Il semblerait que, quand on peut trouver les deux
qualités, c'est ce que les gens préfèrent. J'espère
que jamais la partisanerie ne prend le dessus sur la qualité.
Quoi qu'il en soit, je pense qu'on ne peut jamais être trop
prudent. Je suis d'accord avec le député de Rosemont quand il
dit: II y a un trou à l'article 16; on est quand même un peu plus
spécifique, même s'il demeure difficile de savoir quels sont les
groupes socio-économiques les plus représentatifs. D'ailleurs,
ces mots, "les plus représentatifs", qu'on retrouve à
l'intérieur de plusieurs projets de loi, comme on les retrouvait l'autre
jour, au moment de la commission parlementaire sur la loi 84... On parlait
aussi des groupes les plus représentatifs dans le milieu hospitalier et
personne ne pouvait définir exactement ce que c'est.
Je ne sais pas si ce serait une amélioration, je pense que
ça rejoindrait peut-être la préoccupation à la fois
du député de Mégantic-Compton et celle du
député de Rosemont, la mienne en tout cas, quoique ce soit une
formulation qui n'est pas étanche. Parce qu'il n'y a pas de formulation
étanche qui puisse protéger. Mais, au moins, c'est l'intention du
législateur de la rendre le plus étanche possible. C'est dans ce
sens que je ferais une motion pour ajouter, au paragraphe b)... Elle a
été formulée un peu moins rigidement, si vous voulez, par
le député de Rosemont et par le député de
Mégantic-Compton; alors, je ne veux pas me l'approprier uniquement.
Comme on ne peut pas faire des motions conjointes... Je pense que ce serait
d'ajouter, à la fin de l'alinéa 2, "sur recommandation du conseil
régional de la santé et des services sociaux.
Je pense que, dans les faits, c'est ce qui se fait, comme quelques-uns
l'ont signalé, du moins au niveau des intentions. Je pense que l'ajouter
à la fin du paragraphe b) de l'article 15, ça rend la chose plus
précise et ça fait presque une symétrie, si on veut, avec
l'article 16, quoique, dans l'article 16, ça demeure forcément
plus vague et plus difficile à établir.
Le conseil régional de la santé et des services sociaux
est un organisme bien précis. J'aimerais faire cette motion, M. le
Président.
Le Président (M, Jolivet): Sur l'amendement, M. le
ministre.
M. Lazure: Je veux bien comprendre l'amendement. Comme je l'ai
dit tantôt, c'est devenu une pratique courante de consulter les conseils
régionaux de services de santé et de services sociaux. Je n'ai
pas d'objection à ce qu'on ajoute: "après consultation
auprès de chaque conseil régional de services de santé et
de services sociaux."
Mme Lavoie-Roux: C'est un sous-amendement que vous faites
à ma motion.
M. Lazure: Si vous ne voulez pas modifier votre motion, ce serait
un sous-amendement et j'explique pourquoi.
Le Président (M. Jolivet): Disons que la façon la
plus simple de régler le problème... C'est que le sous-amendement
qui vient changer l'amendement a une très forte teneur; l'un, c'est sur
recommandation et l'autre, c'est après consultation. Je pense que la
meilleure façon d'agir pour ne pas s'enferrer, c'est de discuter de
l'amendement de Mme le député de L'Acadie. Si vous n'êtes
pas d'accord sur cet amendement, il faudra le battre et en proposer un autre
ensuite. Autrement, oh ne s'en tirera pas.
Selon la proposition de Mme le député de L'Acadie,
à l'article 15, on ajoute après le mot "centre" les mots "sur
recommandation du conseil régional du CRSSS de la région." Si
vous le permettez, c'est l'amendement de Mme le député de
L'Acadie.
Le ministre, quant à lui, dit: "après consultation du
CRSSS de la région".
Mme Lavoie-Roux: M. le Président, j'aimerais soulever un
point. Vous laissez de côté l'amendement du ministre?
Le Président (M. Jolivet): Oui, pour le moment.
Mme Lavoie-Roux: Parce que la recevabilité, cela vient un
peu en contradiction avec cela.
Le Président (M. Jolivet): C'est cela. Pour moi, la
meilleure façon de procéder, c'est de discuter de votre
amendement. Après que votre amendement sera adopté, cela
règlera le problème du ministre. Sinon, on reviendra avec un
autre.
M. Grenier: M. le Président, sur l'amendement.
L'amendement de Mme Lavoie-Roux, je serais contre et carrément contre.
Ce qui est
proposé par le député de Rosemont, cela va beaucoup
mieux et c'est plus acceptable. Il faut vivre en ville pour savoir que
l'amendement proposé par le député de L'Acadie ne peut pas
être applicable. Ce ne sont pas les CRSSS qui doivent faire leurs
recommandations, ce sont les groupes sociaux dans les régions. Si on
veut prendre l'amendement du député de Rosemont, j'interviendrai
davantage sur cet amendement. Mais cela ne peut définitivement pas
être les CRSSS.
Le Président (M. Jolivet): M. le ministre.
M. Lazure: Sur l'amendement du député de L'Acadie
également. Je dois m'opposer également, parce que l'esprit
fondamental de ce processus, c'est de respecter, autant que c'est humainement
possible, les recommandations des groupes socio-économiques, des
groupements venant de la base, et non pas, comme le député de
Mégantic-Compton le dit, les recommandations d'un groupe qui s'appelle
le conseil régional.
Cependant, j'ai expliqué tantôt que depuis quelques
années, cela a été commencé avant nous je n'ai
aucun mérite dans cela, on le maintient, il y a des consultations qui se
font. Je n'ai aucune espèce d'objection à ce qu'on l'inclut dans
la loi, pour que ce soit plus solide. Mais on ne peut certainement pas se lier
à l'amendement tel qu'il est proposé et qui voudrait dire, en
somme, que dans certains cas, on serait obligé de nommer quelqu'un
recommandé par le CRSSS si le CRSSS nous envoie seulement deux noms.
Je pense que l'esprit de cette loi, en ce qui concerne les groupes
socio-économiques, c'est de respecter les recommandations des groupes
socio-économiques eux-mêmes, qui vivent dans le milieu et ensuite,
dans un deuxième temps, c'est d'avoir une consultation avec les conseils
régionaux.
Le Président (M. Jolivet): M. le député de
Rosemont.
M. Paquette: M. le Président, je suis du même avis.
Connaissant les problèmes qu'il peut y avoir parfois, d'interrelation
entre un conseil régional de services sociaux et de santé et les
organismes qu'il coordonne sur son territoire, pour respecter l'autonomie des
CLSC, dans le cas de l'article 15, et des conseils d'hôpitaux, dans le
cas de l'article 16, l'amendement tel que formulé, du
député de L'Acadie, reviendrait, en quelque sorte, à faire
nommer les deux personnes par le conseil régional. C'est le conseil
régional qui fait une recommandation et le ministre, en fait,
entérinerait ou dirait: Bien non, refaites vos devoirs.
Mais à toutes fins utiles, cela voudrait dire que le CRSSS nomme
deux représentants au conseil d'administration du CLSC. Je ne pense pas
que les CLSC seraient d'accord avec une telle procédure.
La formulation alternative que je proposerais, ce serait, pour l'article
15, la même qu'à l'article 16, c'est-à-dire deux personnes
nommées pour deux ans par le ministre, après consultation des
groupes socio-économiques les plus représentatifs du territoire
desservi par le centre, et j'ajouterais "et consultation du CRSSS".
Le Président (M. Jolivet): Ce que vous dites, est-ce que
c'est à l'article 15?
M. Paquette: Oui.
M. Grenier: C'est à l'article 16, mais il fait la
même proposition à l'article 15.
Le Président (M. Jolivet): C'est cela. Mais il ajouterait,
en plus "et sur consultation".
M. Grenier: C'est pour faire plaisir au député de
L'Acadie, mais je ne vois pas pourquoi cela s'ajoute à la fin, la
consultation du CRSSS. On les a. C'est le même groupe. C'est la base.
C'est la consultation avec la base que vous avez là. Je pense qu'on doit
se limiter à cette consultation-là, la ramener à l'article
15.
M. Shaw: M. le député de...
M. Paquette: M. le Président, simplement pour terminer
là-dessus. Le CRSSS est formé lui-même de
représentants de plusieurs groupes et c'est certainement un des groupes
à consulter, si on consulte les divers organismes, chambres de commerce,
Société Saint-Jean-Baptiste ou je ne sais quoi, je ne vois pas
pourquoi on ne consulterait pas les CRSSS où il y a des
représentants des CEGEP, des universités, des divers organismes
de la région. Le CRSSS peut nous donner là-dessus des avis
éclairés, je pense. Je ne vois pas pourquoi on s'en
priverait.
Le Président (M. Jolivet): M. le
député...
M. Paquette: II me semble que cela répondrait aussi
à la préoccupation du député de L'Acadie.
Mme Lavoie-Roux: Est-ce que vous... M. Shaw: Non, c'est
parce que...
Mme Lavoie-Roux: D'accord, j'aurais peut-être posé
une question au député. Je ne veux pas compliquer les choses.
Le Président (M. Jolivet): Si vous voulez poser une
question... Vous avez le droit de poser une question au député de
Rosemont. Il a le droit de...
Mme Lavoie-Roux: S'il veut me répondre, ce n'est rien
de...
M. Paquette: Oui.
Mme Lavoie-Roux: C'est parce que je pense qu'il faut faire cela
avec ouverture. Je pense que tout le monde voulait corriger quelque chose.
M. Paquette: C'est cela.
Mme Lavoie-Roux: II n'y a pas de difficulté
là-dessus, je l'ai dit. Même si vous ajoutiez: "Parmi la
population du territoire desservi par le centre, après consultation des
groupes socio-économiques les plus représentatifs du territoire
desservi par le centre de même que la consultation du conseil
régional"...
M. Paquette: C'est cela.
Mme Lavoie-Roux: ... à ce moment-là, c'est vrai que
vous étendriez le nombre de personnes qui pourraient être
suggérées au ministre, mais là où on semble
accrocher, c'est que, moi, je parle de recommandations et vous autres, vous
parlez de consultation. Mais la consultation... Je ne voudrais pas faire
d'ironie, mais je pense que personne ne se contera d'histoire que la
consultation là-dedans, comme dans bien d'autres choses, dans la mesure
où on en tient compte, c'est assez faible. C'est cela que je veux
corriger. On peut dire qu'on consulte de Gaspé jusqu'à Val-d'Or
et...
Le Président (M. Jolivet): Mme le député...
M. Paquette: M. le Président...
Mme Lavoie-Roux: Vous avez raison, ce n'est plus une question.
Excusez-moi...
M. Paquette: ... comme il n'y a pas de point d'interrogation au
bout, je pense, du commentaire du député de L'Acadie, je peux
peut-être faire un commentaire moi aussi sur cette question qui n'en est
pas une.
Mme Lavoie-Roux: Oui.
M. Paquette: Je pense que le fait d'ajouter explicitement "sur
consultation du CRSSS", cela veut dire que le CRSSS va aussi faire ses
recommandations et il va pouvoir intervenir dans le processus. Si on met
simplement les groupes socio-économiques, comme c'est très
difficile de faire la liste de ces groupes, on laisse un certain arbitraire. En
ajoutant cet organisme spécifiquement, le CRSSS va peut-être
soumettre deux, trois ou quatre noms. S'il veut être très
précis, il va soumettre deux noms et il va pouvoir entrer en interaction
avec le ministre et suivre ce qui se passe, puisqu'il sera obligatoirement
consulté. Ce n'est pas une consultation pour la forme ici.
La raison pour laquelle on n'est pas d'accord, de même que le
député de Mégantic-Compton, avec votre formulation...
Mme Lavoie-Roux: Qui était...
M. Paquette: Non, je pense qu'on se rejoint là-dessus. ...
c'est qu'en disant "sur recommandation", en fait, vous chargez le CRSSS de
faire la consultation, à toutes fins utiles, et les noms qui arrivent
sur la table du ministre sont à prendre ou à laisser. En fait,
c'est le conseil régional qui nommerait, à toutes fins utiles,
les deux membres, dans le concret.
Mme Lavoie-Roux: ... élargir aux groupes
socio-économiques, comme vous dites.
Le Président (M. Jolivet): Une minute! C'est parce que le
député de Pointe-Claire aussi...
M. Paquette: Cela revient au même à ce
moment-là; si vous l'élargissez, cela revient au même.
M. Shaw:... M. le Président, je peux dire aussi que les
propos de Mme le député de L'Acadie, d'un côté, sont
une réalité, parce que la plupart des fois où il y a une
consultation et des recommandations, le CRSSS est celui qui est pris, mais on a
besoin en même temps dans la loi de ne pas être obligé de
suivre les recommandations des commissions d'administration, parce que cela va
faire un "family pack". C'est exactement cela qu'on veut éviter. On veut
communiquer avec ceux qui sont les plus responsables pour avoir même ceux
qui ont des positions contraires, des professionnels qui sont là, parce
que c'est le gros problème. Vous avez dans les centres, comme dans les
CRSSS, des professionnels qui essaient de tout contrôler. On cherche
quelques personnes de l'extérieur de ce milieu pour donner des
renseignements différents de ceux donnés par des professionnels,
balancer les décisions.
Je suis totalement d'accord qu'une consultation doit être faite,
parce que, souvent, c'est bien difficile de trouver les gens pour remplir ces
postes. A un moment donné, il arrive même que tous les groupes
socio-économiques nomment des personnes qui ne sont pas prêtes
à accepter le poste. En fin de compte, c'est le CRSSS, vous le savez
bien, qui cherche des personnes qui sont intéressées à
remplir ces postes, mais on n'a pas besoin d'avoir une obligation. (17 h
30)
C'est pour cela qu'en acceptant la proposition de Mme le
député, que les communications entre le CRSSS et le ministre sur
le sujet du choix, l'obligation n'avait pas besoin d'être là,
l'obligation doit être premièrement à la communauté
de nommer ses représentants, au nombre de deux, parmi ces groupes
socio-économiques.
Le Président (M. Jolivet): M. le député de
Richelieu.
M. Martel: Actuellement, ce qui se passe, ce sont les groupes
socio-économiques d'une région donnée qui font des
suggestions au CRSSS qui, lui, fait des suggestions au ministre.
M. Shaw: Oui, je le sais.
M. Martel: II ne faut pas oublier que ce sont des postes
bénévoles. Ce n'est pas toujours facile de trouver du
bénévolat, des gens qui sont prêts à
siéger. Je pense que le système actuel est très
bon.
M. Shaw: Oui.
M. Martel: Cela vient du milieu socio-économique, les gens
les plus représentatifs, les gens les plus aptes à remplir ces
postes. C'est transmis ensuite par le CRSSS au ministre.
M. Shaw: Mais sans obligation pour le ministre de les accepter.
La pratique est donc la même.
M. Martel: II ne faut pas centraliser.
Le Président (M. Jolivet): Le député de
Rosemont avait demandé la parole.
M. Paquette: M. le Président, c'est simplement pour
souligner au député de Pointe-Claire que, sur ce qu'il a dit, on
est tous d'accord. La seule chose où Mme le député de
L'Acadie et moi différons d'avis, c'est qu'elle voudrait que ce soit sur
recommandation du CRSSS, alors que je voudrais que ce soit après
consultation du CRSSS. C'est parce que si le CRSSS recommande seulement deux
noms, le ministre n'aura pas le choix de les prendre, et, à toutes fins
utiles, cela revient au fait que le CRSSS nomme les deux membres du conseil
d'administration du CLSC ou de l'hôpital, ce qui est un mécanisme
centralisateur que les CLSC et les hôpitaux n'accepteront pas, à
mon avis, et ils ont raison.
M. Shaw: C'est cela qu'ils veulent.
Le Président (M. Jolivet): C'était le
député de D'Arcy McGee qui avait demandé la parole.
M. Goldbloom: M. le Président, je pense que nous venons de
cerner un des aspects clefs du débat...
Mme Lavoie-Roux: C'est un vote.
Le Président (M. Jolivet): Pour s'en assurer on va
demander de vérifier.
M. Goldbloom: Je continuerai pour deux ou trois minutes, M. le
Président, avec votre permission. Les nominations doivent-elles
être faites sur recommandation du milieu ou après consultation du
milieu? Il est évident que si l'on dit "après consultation du
milieu", le ministre a une liberté plus large. Il n'est pas tenu de
prendre quelque recommandation que ce soit. Il peut avoir consulté des
organismes et des personnes, reçu des noms et il peut les écarter
tous et nommer d'autres personnes.
Le député de Rosemont dit: Si l'on rédige un
article qui se lit: Sur recommandation du conseil régional, ce serait,
effectivement, le conseil régional qui a une certaine
représentativité mais, à ses yeux, si je comprends
bien son argument, cette représentativité ne serait pas assez
large... Si l'on pouvait s'entendre sur cette question de "sur recommandation",
dans le sens suivant: s'il y a des recommandations, le ministre est tenu de
puiser parmi la liste de noms suggérés, les nominations qu'il va
faire. Si l'on étendait cette consultation, ce droit de recommandation
à tout le milieu, comme l'article le prévoit, à ce moment,
on aurait obligé le ministre à choisir parmi les recommandations
qu'il aurait reçues, mais les recommandations ne seraient pas
restreintes au conseil régional.
Un dernier commentaire: plusieurs collègues ont mentionné
le fait que ce sont des postes qui ne sont pas rémunérés,
qu'il est difficile parfois de trouver des gens pour faire du
bénévolat. Cela est vrai, mais il est également vrai que,
pour certaines personnes, le fait d'être nommées à un tel
poste est une mise en évidence. On est connu, on fait ses débuts
sur la scène publique. Enfin, on devient peut-être candidat dans
un comté. Alors, ce n'est pas le fait qu'il n'y a pas de
rémunération qui prouve que ce ne sont pas des nominations
importantes.
Le Président (M. Jolivet): Compte tenu des circonstances,
pour permettre à tous et à chacun de préparer un bon
amendement de cet article pour demain, pour permettre au ministre de
préparer ses amendements, nous allons ajourner sine die, puisque nous
finissions normalement à 18 heures.
Une Voix: A 20 heures?
Le Président (M. Jolivet): Non, c'est demain matin
probablement.
Fin de la séance à 17 h 35