Journal des débats (Hansard) of the Committee on Planning and the Public Domain
Version préliminaire
42nd Legislature, 1st Session
(November 27, 2018 au October 13, 2021)
Cette version du Journal des débats est une version préliminaire : elle peut donc contenir des erreurs. La version définitive du Journal, en texte continu avec table des matières, est publiée dans un délai moyen de 2 ans suivant la date de la séance.
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Wednesday, October 2, 2019
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Vol. 45 N° 33
Clause-by-clause consideration of Bill 16, An Act mainly to regulate building inspections and divided co-ownership, to replace the name and improve the rules of operation of the Régie du logement and to amend the Act respecting the Société d’habitation du Québec and various legislative provisions concerning municipal affairs
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Intervenants par tranches d'heure
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Charbonneau, Francine
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Thériault, Lise
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Benjamin, Frantz
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Laforest, Andrée
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Sauvé, Monique
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Benjamin, Frantz
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Charbonneau, Francine
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Sauvé, Monique
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Girard, Éric
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Laforest, Andrée
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Thériault, Lise
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Jacques, François
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Bussière, Robert
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Tardif, Marie-Louise
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Allaire, Simon
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Simard, Jean-François
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Tardif, Denis
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Fontecilla, Andrés
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Benjamin, Frantz
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Charbonneau, Francine
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Charbonneau, Francine
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Benjamin, Frantz
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Thériault, Lise
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Sauvé, Monique
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Sauvé, Monique
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Charbonneau, Francine
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Simard, Jean-François
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Benjamin, Frantz
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Laforest, Andrée
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Thériault, Lise
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Thériault, Lise
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Charbonneau, Francine
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Fontecilla, Andrés
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Benjamin, Frantz
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Laforest, Andrée
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Simard, Jean-François
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Sauvé, Monique
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Sauvé, Monique
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Charbonneau, Francine
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Benjamin, Frantz
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Thériault, Lise
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Laforest, Andrée
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Jacques, François
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Girard, Éric
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Allaire, Simon
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Bussière, Robert
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Simard, Jean-François
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Tardif, Marie-Louise
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Charbonneau, Francine
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Benjamin, Frantz
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Laforest, Andrée
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Sauvé, Monique
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Benjamin, Frantz
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Charbonneau, Francine
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Fontecilla, Andrés
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Allaire, Simon
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Laforest, Andrée
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Sauvé, Monique
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Thériault, Lise
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Jacques, François
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Girard, Éric
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Bussière, Robert
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Simard, Jean-François
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Tardif, Marie-Louise
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Laforest, Andrée
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Charbonneau, Francine
12 h (version révisée)
(Douze heures quatre minutes)
La Présidente (Mme Charbonneau) :
Alors, à l'ordre, s'il vous plaît! Ayant constaté le quorum, je déclare la
séance de la Commission de l'aménagement du territoire ouverte, et je demande à
toutes les personnes dans cette salle de bien fermer la sonnerie de leurs
appareils électroniques.
La commission est réunie afin de
poursuivre l'étude détaillée du projet de loi n° 16, Loi
visant principalement l'encadrement des inspections en bâtiment et de la
copropriété divise, le remplacement de la dénomination de la Régie du logement
et l'amélioration de ses règles en fonction et modifiant la Loi sur la Société
d'habitation du Québec et diverses dispositions législatives concernant le
domaine municipal.
M. le secrétaire, y a-t-il des
remplacements?
Le Secrétaire
: Oui, Mme
la Présidente. Mme Guillemette (Roberval) est remplacée par M. Jacques
(Mégantic); Mme Jeannotte (Labelle) est remplacée par Mme Tardif
(Laviolette—Saint-Maurice); M. Provençal (Beauce-Nord) est remplacé par M. Bussière
(Gatineau); M. Thouin (Rousseau) est remplacé par M. Tardif
(Rivière-du-Loup—Témiscouata); M. Kelley (Jacques-Cartier) est remplacé
par M. Benjamin (Viau); Mme Nichols (Vaudreuil) est remplacée par Mme Sauvé
(Fabre); Mme Lessard-Therrien (Rouyn-Noranda—Témiscamingue) est remplacée
par M. Fontecilla (Laurier-Dorion).
La Présidente (Mme Charbonneau) :
<Merci...
Le Secrétaire
:
par
M. Bussière (Gatineau)
;
M. Thouin (Rousseau)
est remplacé par
M. Tardif (Rivière-du-Loup—Témiscouata)
;
M. Kelley
(Jacques-Cartier)
est remplacé par
M. Benjamin (Viau)
;
Mme Nichols (Vaudreuil)
est remplacée par
Mme Sauvé
(Fabre)
;
Mme Lessard-Therrien (Rouyn-Noranda—Témiscamingue)
est remplacée par
M. Fontecilla (Laurier-Dorion)
.
La Présidente (Mme Charbonneau) :
>Merci. Lors de l'ajournement de nos travaux, les échanges portaient sur
le sous-amendement de la députée d'Anjou—Louis-Riel à l'amendement de la ministre
de l'article 90. Je vous rappelle également que l'étude de l'amendement
introduisant l'article 38.1 et des articles 60, 80 et 87 est suspendue.
Mme la députée d'Anjou—Louis-Riel, la
parole est à vous.
Mme Thériault
: Non,
c'est mon collègue.
La Présidente (Mme Charbonneau) :
Ah! Alors, je m'excuse, Mme la députée de Louis-Riel, j'avais relu ce qu'il y
avait sur ma feuille et non levé les yeux. Alors, la parole est à notre
collègue le député de Viau.
M. Benjamin : Merci, Mme la
Présidente. Dans un premier temps, bonjour à tous les collègues membres de
cette commission. <J'en... >Je ne le fais pas assez souvent, mais
j'en profite aussi pour saluer tout le personnel qui accompagne l'ensemble des
élus des deux côtés, donc, et aussi le personnel de l'Assemblée nationale.
Donc, je les salue et je les remercie aussi pour leur travail.
<Donc, ce... >Nous nous
sommes laissé, hier soir, Mme la Présidente, sur un aspect important de ce
dossier. <Donc, c'est-à-dire... >Et ça, pour nous, nous l'avions
maintes fois rappelé, et c'est notre ferme volonté à vouloir faire de ce projet
de loi là, une loi modernisée, soit, mais aussi une loi humaine qui tienne
compte aussi de certaines disparités, hélas, qu'il y a encore dans notre
société. Et, au nom de ces disparités, ma collègue d'Anjou—Louis-Riel en a
rappelé plusieurs, de ces disparités-là notamment, elle a parlé des disparités
sur le plan de la littératie. Mais, aujourd'hui, ce que nous avons devant nous,
comme sous-amendement, c'est un sous-amendement qui est en lien avec le tiers
de confiance et aussi les ressources communautaires.
Quand on parle de disparités,
malheureusement, et nous l'avions rappelé hier, Mme la Présidente, que toutes
les régions du Québec ne sont pas également pourvues en termes de ressources
communautaires. Ça, c'est un fait. Il y a des lieux, il y a des quartiers, il y
a des milieux, il y a des régions, il y a des villes où il y a une plus grande
présence d'organismes communautaires, de ressources communautaires, mais il y a
des lieux, des endroits où il y en a un peu moins. Il y a des endroits où les
gens qui vivent dans ces endroits-là vivent, malheureusement, connaissent un
certain isolement. Donc, n'ont pas nécessairement accès à ce qu'il convient
d'appeler ici un tiers de confiance. Et j'ai aussi donné, Mme la Présidente,
cet exemple, donc, notamment, dans certains cas où <il y a... >il
peut y avoir un tiers de confiance, mais ce tiers de confiance,
malheureusement, n'est pas apte, n'a pas les aptitudes pour assurer
l'accompagnement. Et c'est là que jouent le rôle... que peuvent jouer un rôle
important, intéressant, je crois, pour les intervenants communautaires. Donc,
ce que je pense qui est important, et puis ce sur quoi nous voulons
sensibiliser la ministre, ce n'est pas de dire qu'un tiers de confiance est
nécessairement une ressource communautaire, c'est de pouvoir prévoir le mieux
qu'on peut, le mieux qu'on peut, des scénarios qui peuvent se présenter à nous.
Et ce scénario-là risque, selon moi, de se présenter fort souvent.
Donc, encore une fois, la nuit portant
conseil, donc, je ne sais pas, si Mme la ministre, si, ce matin, donc, elle a
de bonnes nouvelles à nous apprendre en ce qui concerne ce sous-amendement.
Donc, ma question s'adresse à Mme la ministre, est-ce qu'elle ne croit pas
encore, aujourd'hui, <que ce soit... >que ce serait nécessaire
que, quand on parle du tiers de confiance, qu'on puisse parler aussi des
intervenants communautaires dans ce sous-amendement-là?
La Présidente (Mme Charbonneau) :
Merci, M. le député de Viau. Mme la ministre.
Mme Laforest :
<Comme...
>Bonjour à tout le monde, bienvenue aux chers collègues qui sont ici aujourd'hui,
bienvenue aux nouveaux députés qui sont ici. Alors, j'aimerais mentionner qu'au
niveau de l'intervenant communautaire, ça fait partie d'un tiers de confiance,
comme ça a été bien expliqué hier. Alors, je ne veux pas réexpliquer ce que
j'ai dit hier, considérant qu'un intervenant communautaire fait partie d'un
tiers de confiance. Merci.
La Présidente (Mme Charbonneau) :
Merci, Mme la ministre. Est-ce que j'ai d'autres interventions sur la proposition
de sous-amendement de Mme la députée d'Anjou—Louis-Riel? Mme notre collègue de
Fabre.
• (12 h 10) •
Mme Sauvé : Oui. Alors,
merci, Mme la Présidente. Alors, bienvenue à tous, je suis bien heureuse d'être
ici aujourd'hui, pour intervenir sur l'amendement déposé par la <députée...
La Présidente (Mme Charbonneau) :
de sous-amendement de Mme la députée d'Anjou—Louis-Riel? Mme notre
collègue de Fabre.
• (12 h 10) •
Mme Sauvé :
Oui.
Alors, merci, Mme la Présidente. Alors, bienvenue à tous, je suis bien heureuse
d'être ici aujourd'hui, pour intervenir sur l'amendement déposé par la >députée
d'Anjou. Donc, je lis ça, et je ne vous cacherai pas que d'entendre la réponse
de la ministre, ça me fait bien réagir. Vous savez, il faut faire la
distinction... Puis là je vais vous parler de façon un peu passionnée, alors je
vais essayer de contrôler un peu mes élans. Mais en même temps, c'est 19 ans de
vie communautaire et d'interventions communautaires qui parlent à travers moi.
Et je veux bien faire la distinction.
Si j'ai un propos à avoir, c'est de faire
bien la distinction entre un tiers de confiance et un intervenant
communautaire. Loin de moi l'idée, loin de moi l'idée de diminuer ou dénigrer
l'importance d'un tiers de confiance. Mais de dire qu'un intervenant
communautaire fait partie, est englobé dans le tiers de confiance et de ne pas
reconnaître toute l'expertise d'un intervenant communautaire face à des
clientèles fragiles, vulnérables et démunies, et c'est là que je veux vraiment
faire la démonstration. Il faut absolument, mais absolument, distinguer les
deux.
On ne s'improvise pas intervenant
communautaire du jour au lendemain, puis ce n'est pas parce qu'il y a un lien
de confiance qu'on a l'expertise pour bien accompagner les personnes
vulnérables. Alors, moi, de dire ça, c'est vraiment de ne pas reconnaître tout
ce savoir-là et cette notion d'accompagnement des personnes. Alors, moi, je
veux essayer de faire la démonstration puis <je veux... >j'aimerais
ça que la ministre entende, parce que son gouvernement, et le premier ministre,
a toujours dit : Il faut faire acte d'humanité, il faut démontrer, comme
gouvernement, comme nouveau gouvernement, il faut démontrer des gestes d'humanité.
Alors, on ne peut pas confier la
vulnérabilité des citoyens et des personnes simplement envers des tiers de
confiance, malgré la bonne volonté de ces personnes, malgré l'intention d'aider.
Mais, si on veut véritablement aider à la vulnérabilité des personnes, il faut
vraiment confier ça à des experts et des intervenants communautaires.
Il y a environ 5 000 organismes
communautaires à travers le Québec qui touchent bien des secteurs, mais là, je
ne parlerai pas des structures comme des personnes qui y travaillent. Et les
intervenants communautaires suivent des formations, ils ont des expériences
bien évidentes de plusieurs années.
Un organisme n'embauche pas qui dit veut
être bienveillant, ce n'est pas suffisant, il faut vraiment avoir des années
d'expérience, de la formation académique et un encadrement, un encadrement au
niveau de l'intervention, un cadre d'intervention qui est rigoureux et qui fait
en sorte qu'on travaille vraiment au mieux-être des personnes. Alors, <ce
n'est pas... >ce n'est pas sur un coin de table, là, qu'on dit : Je
suis un tiers de confiance parce que je suis bienveillant. Pour moi, là,
excusez-moi, mais c'est inacceptable.
Et je trouve, d'autant plus, je vous
dirais, Mme la Présidente, d'autant plus ça un peu choquant pour moi, quand je
sais à quel point le directeur de cabinet de la ministre a été lié pendant des
années à l'intervention communautaire, alors qu'il était directeur général du
Réseau des carrefours jeunesse-emploi du Québec, et qu'il a travaillé de façon
incroyable à la reconnaissance de l'expertise des intervenants jeunesse. Il a
travaillé à la formation de ces intervenants, il a développé des programmes
avec l'ensemble des carrefours jeunesse-emploi du Québec, comme le programme
Solidarité jeunesse qui venait en aide aux plus vulnérables et aux jeunes qui
étaient les plus éloignés. <Je pense aussi... >Alors, c'est sûr
que ma réaction, elle est vive parce que j'ai de la difficulté à accepter une
fin de non-recevoir, alors que je sais qu'au coeur même du cabinet de la
ministre, il devrait y avoir cette sensibilité. Pour connaître la personne pour
qui j'ai beaucoup de respect, je sais qu'il a cette grande capacité à
l'humanité, alors je ne comprends pas la fin de non-recevoir de la ministre.
Vous savez,
il y a des travailleurs de rue, il y a des travailleurs de milieu, les ITMAV
qui travaillent auprès des aînés vulnérables, et ces gens-là sont capables
d'entendre, d'écouter, de référer, d'accompagner et de suivre les personnes,
les personnes vulnérables. On ne peut pas en dire autant pour les personnes...
les tiers de confiance, encore une fois, malgré toute la bonne volonté. Vous
savez, dans les organismes communautaires, quand on recrute des intervenants...
On a beaucoup, dans les organismes communautaires, des bénévoles qui font un
travail fabuleux, que je souligne et que je valorise.
Mais quand
on parle d'accompagnement et d'intervenants, le bénévolat ne suffit pas. Ça prend
des équipes, ça prend des gens qui ont été à l'université, qui ont suivi des
formations professionnelles, qui ont suivi un parcours de relation d'aide au
niveau académique qui fait en sorte qu'on ne peut pas prendre le risque de se
tromper quand on est face à face avec une personne vulnérable, que ce soit un
aîné, que ce soit <un...
Mme Sauvé :
ça
prend des équipes, ça prend des gens qui ont été à l'université, qui ont suivi
des formations professionnelles, qui ont suivi un parcours de relation d'aide
au niveau académique qui fait en sorte qu'on ne peut pas prendre le risque de
se tromper quand on est face à face avec une personne vulnérable, que ce soit
un aîné, que ce soit >un jeune en problématique, que ce soit un citoyen
qui a eu des obstacles dans sa vie. On ne peut pas se dire : Moi, parce
que je suis bienveillant, parce que je veux aider, ça va être suffisant.
Comment on peut avoir un projet de loi sur
la table, avoir une préoccupation d'inclure des citoyens vulnérables et, pour
les soutenir et pour les aider, ne pas considérer ceux qui sont à travers le
Québec reconnus par chacun des députés? Moi, je suis certaine que tous les
députés en face de nous, dans notre équipe, aux différentes oppositions
reconnaissent sur le terrain les organismes communautaires, les valorisent et
veulent dire très haut et fort à quel point ils font un travail auprès des
citoyens vulnérables. <Alors... >Et ces organismes-là, bien, au
coeur de ces équipes, il y a ces experts-là.
Alors, franchement, là, ça vient me
chercher, Mme la Présidente. Ça vient vraiment me chercher. Comment on peut
faire ce compromis-là, qui n'en est pas un, qui est un déni complet de l'action
communautaire? Comment on peut ne pas considérer les expertises et reconnaître
les intervenants communautaires, si vraiment on a l'humanité de mettre dans son
projet de loi qu'on adresse ça aussi aux clientèles vulnérables?
Alors, il faut faire la distinction, il
faut reconnaître les deux pour la valeur qu'ils ont. Alors, la bienveillance
des tiers de confiance et l'expertise communautaire qui a fait ses preuves et
auxquels on devrait tous être sensibles et dire : Voilà, c'est ça, les
personnes qu'il nous faut face aux gens qui sont vulnérables. Merci, Mme la
Présidente.
La Présidente (Mme Charbonneau) :
Merci à vous, Mme la députée de Fabre. Et vous vous êtes bien contenue quand
même. Vous aviez peur, mais vous avez...
Mme Sauvé : Oui, j'ai
été quand même un peu en contrôle de moi-même. Merci.
Mme
Charbonneau
:
Oui, vous êtes toujours très efficace. M. le député de Viau.
M. Benjamin : Merci.
Merci, Mme la Présidente. Écoutez, je crois que ma collègue, la députée de
Fabre, a été on ne peut plus étincelante dans ses remarques et très claire <pour
ce qui a trait à... >quand on parle de l'expertise communautaire.
J'aimerais ajouter à cela, si vous
permettez, par une expérience telle que nous la vivons, par exemple, dans nos
bureaux de circonscription. Dans mon bureau de circonscription, Mme la
Présidente, et je suis sûr que c'est la même réalité que dans plusieurs des
bureaux de circonscription de tous les collègues, lorsqu'il arrive ces fameux
cas de comté, il arrive que ces cas de comté là... nous avons du personnel,
évidemment, qui s'occupe d'accueillir les gens, de les écouter, de les
recevoir, etc., mais tout... il y a un bout d'accompagnement, souvent, que ça
demande une expertise particulière, ça demande une connaissance spécifique, ça
demande un temps requis, aussi, pour lequel nous allons faire appel aux groupes
communautaires.
Donc, moi, dans mon bureau de
circonscription, je suis très privilégié d'ailleurs de pouvoir compter sur
plusieurs organismes communautaires qui ont développé des expertises dans
plusieurs domaines, celui-là, en matière d'immigration, l'autre en matière de
logement, l'autre en matière de santé ou de services sociaux, <qui s'occupent...
>qui font cet accompagnement personnalisé, cet accompagnement
professionnel <qu'ont besoin... >dont ont besoin souvent les
citoyennes et les citoyens de ma circonscription. Donc, plus que jamais
aujourd'hui, donc, ce sous-amendement va dans le sens de la reconnaissance de
cette expertise, donc, du milieu communautaire, et en lien toujours avec ce que
ma collègue mentionnait tout à l'heure.
<Dans... >Et cet
accompagnement-là, nous prenons le temps, Mme la Présidente, de faire aussi une
rétroaction, une rétroactivité auprès des citoyennes et des citoyens. Et,
souvent, ce qu'ils nous disent, souvent, très souvent, ce qu'ils nous disent
presque toujours, ce qu'ils nous disent : Merci de nous avoir référés à
tel organisme, à M. Untel ou Mme Unetelle, pour faire ce suivi-là
pour nous. Nous avons été bien accompagnés, nous avons pu avoir réponse à nos
questions, nous avons... Notre cas a été résolu. Merci. Et, ça, ce n'est pas
nous qui prenons le crédit parce que ce que nous avons fait, tout simplement, c'est
de référer la personne envers la personne compétente, la personne qui possède
cette expertise-là.
• (12 h 20) •
Donc, je crois que, plus que jamais... Et
j'ai donné l'exemple hier, hier soir aussi, Mme la Présidente, <je
vais... >pour les collègues qui n'étaient pas là, je vais le rappeler,
il peut y arriver...
Il y a un cas que je connais, c'est un cas
d'une personne handicapée, une personne qui vit avec un handicap. Donc, cette
personne-là, besoin d'accompagnement, mais sa mère, qui est son tiers de
confiance, si on veut, donc, la personne en qui il a confiance... mais la mère
a des handicaps pour l'accompagner parce que la mère a des enjeux de littératie
pour l'accompagner, <problème... >elle est analphabète. Donc, on a
dû avoir recours à qui? À un intervenant communautaire, à une intervenante
communautaire pour l'accompagner. Donc, <d'où...
M. Benjamin :
a des
handicaps pour l'accompagner parce que la mère a des enjeux de littératie pour
l'accompagner, problème... elle est analphabète. Donc, on a dû avoir recours à
qui? À un intervenant communautaire, à une intervenante communautaire pour
l'accompagner. Donc, >d'où l'importance pour nous, donc, que ce sous-amendement-là
puisse préciser aussi, puisque le rôle de l'intervenant communautaire puisse
être explicite aussi, donc, la place de l'intervenant communautaire dans ce sous-amendement.
Merci, Mme la Présidente.
La Présidente (Mme Charbonneau) :
Merci à vous, M. le député de Viau. Est-ce que j'ai d'autres interventions? Mme
la députée de Fabre.
Mme Sauvé : Mme la Présidente,
je vous demanderais combien de temps me reste-t-il.
La Présidente (Mme Charbonneau) :
C'est une très bonne question. On va m'en informer dans quelques instants, mais
je crois que vous avez un bon 10 minutes encore, là, mais je suis...
Mme Sauvé : Parfait.
La Présidente (Mme Charbonneau) :
...on va me rassurer sur le chiffre exact. Commencez votre intervention, puis
je vais vous faire signe quand je vais avoir le chiffre exact.
Mme Sauvé : Merci, Mme la
Présidente. Moi, je vais vous parler un peu comment ça se passe, puis c'est là
où je vais revenir sur la distinction entre le tiers de confiance et
l'intervenant communautaire. Je veux revenir vraiment sur comment ça se passe,
un accompagnement entre une personne vulnérable puis un intervenant, puis ça va
vous démontrer à quel point le tiers de confiance... Puis, encore là, je parle
du tiers de confiance, mais je comprends qu'on ne l'a pas beaucoup défini, mais
honnêtement, là, quand on a quelqu'un de vulnérable devant nous, qu'on est un
intervenant, ce n'est pas lors du premier 10 minutes que la personne va nous
révéler ses problèmes parce que, la personne vulnérable, elle a sa dignité,
elle a sa fierté, et ça, là, ça s'appelle d'être humain, de démontrer de
l'empathie, de l'humanité.
Et l'intervenant a cette capacité-là à
savoir quel est le bon moment où s'installe le lien signifiant entre
l'intervenant communautaire et la personne vulnérable pour aller plus loin dans
l'évaluation du besoin de la personne. Des fois, ça prend deux, trois
rencontres parce que la personne ne se livre pas comme ça à dire : Moi,
j'ai besoin de, j'ai vécu tel obstacle dans ma vie et j'ai besoin d'être aidée.
Alors, ça ne se passe jamais comme ça, mais jamais.
Quel est le bon timing? Comment doit se
passer l'évaluation des besoins? À quel moment arrive le lien significatif et
de confiance entre la personne vulnérable et l'intervenant? Et ça, encore là,
la bonne foi ne suffit pas, l'action de bienveillance ne suffit pas.
Si on a quelqu'un devant nous qui a des
idées suicidaires, par exemple, est-ce que tous les gens autour de la table
savent, si c'était des tiers de confiance, comment faire un pacte de
non-suicide pour le lendemain? Je ne suis pas sûre, moi. Alors, on a beau être
bienveillant, là, mais c'est un geste d'intervention qui est structuré, qui est
encadré et qui fait en sorte qu'on fait cheminer la personne vulnérable.
On avait beaucoup, quand je travaillais
dans l'action communautaire jeunesse, la notion des petits pas, le petit pas.
Alors, ce n'est pas la réussite au bout d'une semaine, une personne vivait une
vulnérabilité, puis on lui donne des objectifs, puis c'est réglé au bout d'une
semaine. Ce n'est pas comme ça que ça se passe, l'intervention communautaire,
ça peut prendre deux mois, ça peut prendre six mois.
Mais l'accompagnement, il est souvent très
intense et il est dans un suivi très de rigueur auprès de la personne, en
prenant la personne où elle est rendue dans son propre cheminement personnel.
Alors, il y en a qui auront tout vu puis qui auront bénéficié de plusieurs
ressources. On ne repart pas à la même place avec cette personne-là,
l'expertise communautaire entre en place. Une personne qui n'a jamais demandé
de l'aide avant puis qui, pour la première fois, demande de l'aide puis ne sait
pas où s'adresser, on n'intervient pas de la même façon auprès de cette
personne-là.
Un aîné qui se retrouve seul, parce que sa
famille s'éloigne pour toutes sortes de raisons, vous savez, je sais que vous
êtes sensible à ça, Mme la Présidente. Alors, encore là, on intervient sur la
solitude de l'aîné, mais d'une façon très sensible à sa réalité. Puis on est
sensibles aussi peut-être à sa perte d'autonomie, donc il faut avoir une
intervention qui est évolutive dans l'accompagnement qu'on donne à la personne.
Une des réalités des jeunes que je vais
vous nommer, il y a beaucoup de jeunes qui vont vécu beaucoup d'échecs dans
leur vie, et à partir du moment où ils se rapprochent de la réussite et du
succès, le risque qu'ils retombent dans la zone que j'appellerais de
difficultés, c'est le pourcentage est très, très grand. Alors, il faut être
vigilant, et ça, ça prend un intervenant jeunesse communautaire expert qui sait
à quel moment du parcours du jeune il y a une zone fragile. Le tiers de
confiance ne peut pas savoir ça, le tiers de confiance ne peut pas connaître
ces nuances et porter cette expertise-là auprès de toutes les clientèles.
Alors, si on inclut l'intervenant <communautaire...
Mme Sauvé :
à
quel moment du parcours du jeune il y a une zone fragile. Le tiers de confiance
ne peut pas savoir ça, le tiers de confiance ne peut pas connaître ces nuances
et porter cette expertise-là auprès de toutes les clientèles. Alors, si on
inclut l'intervenant >communautaire, puis on dit : Bien, on le
reconnaît, on est en train de diluer complètement tout ce que je viens de vous
dire. On est en train de diluer toute l'action communautaire autonome du
Québec, qui rend non seulement des services en matière de prévention, mais en
gestion de crise auprès des personnes vulnérables.
Quand on a une femme qui vit une situation
de violence et qui a besoin d'être en lien avec un accompagnement de gestion de
crise, ce n'est pas le tiers de confiance qui va être capable d'aider cette
personne-là et de lui assurer et la sécurité, et l'accompagnement nécessaires.
Alors, je ne peux pas croire<...
puis encore là, on est à un...> avec le bilan d'un an du gouvernement de
la CAQ, je ne peux pas croire qu'on nous a servi toujours le mot : nous
sommes un gouvernement d'humanité. Je ne peux pas croire qu'on entend ça tout
le temps, tout le temps, tout le temps, puis qu'on est proche de notre monde,
puis que, quand vient le temps d'étudier un projet de loi, il y a cette
fermeture-là. Ah, oui! On est dans la bonne conscience parce qu'on inclut les
personnes vulnérables. En même temps, on ne met pas, devant ces gens-là, les
bonnes personnes pour les aider.
Alors, il n'y a pas de compromis, hein? Ce
que j'entends, c'est que, de l'autre côté, il n'y a pas d'ouverture, il n'y a
pas de compromis, il n'y a pas de possibilité d'amender. Puis, encore là, je
suis en train de me poser la question parce que <j'ai... >je suis
porte-parole de la solidarité sociale, et je parle à son collègue qui est le
ministre de la Solidarité sociale. Il chapeaute, je vous dirais, <ce qui
est... >ce que je considère comme l'ADN de l'action communautaire, avec
le SACAIS, le Secrétariat à l'action communautaire autonome. J'aurais le goût,
moi, de demander à la ministre, alors que son gouvernement se vante d'être dans
une préoccupation, une priorité d'humanité, moi, je parle souvent à son
collègue ministre de l'Emploi et de la Solidarité sociale, est-ce que la
ministre des Affaires municipales parle et a un dialogue continu avec son
collègue de la Solidarité sociale? Est-ce qu'elle a pu échanger avec lui sur
cette question de l'importance de la reconnaissance des intervenants communautaires?
La Présidente (Mme Charbonneau) :
Merci, Mme la députée de Fabre. M. le député de Viau, il vous reste 2,40
secondes... 2 min 40 s.
M. Benjamin : Bien, je pense
que la ministre... Il y a une question qui a été lancée, Mme la Présidente, à
la ministre, je ne sais pas si elle veut répondre maintenant?
Une voix
: ...
M. Benjamin : Oui.
La Présidente (Mme Charbonneau) :
Habituellement, M. le député, je donne la parole quand on me la demande. La
ministre ne m'avait pas fait signe. Si...
Mme Laforest : Ça va, merci.
La Présidente (Mme Charbonneau) :
Ça va? Alors, je...
M. Benjamin : Il nous reste
combien de temps, Mme la Présidente?
La Présidente (Mme Charbonneau) :
2 min 40 s.
M. Benjamin :
2 min 40 s, le temps de vous parler, Mme la Présidente, de
l'importance de... Je vais vous relater une réalité triste que je connais,
hélas. C'est celle d'une... dans une portion d'un territoire que j'ai eu à
servir comme ancien élu municipal, où il y avait un enjeu de logement
insalubre. Et vous savez quoi, Mme la Présidente?
Il y a un organisme communautaire, il y a
des intervenants communautaires qui ont décidé de prendre à bras-le-corps cet
enjeu-là, de faire des visites systématiques de logements pour rencontrer les
gens, pour rencontrer les citoyens, faire avec eux, les accompagner.
Premièrement, poser le diagnostic de l'insalubrité du logement et voir, en
lien, quels sont les services qui peuvent les accompagner. La plus grosse
difficulté, Mme la Présidente, que ces personnes-là ont rencontrée, et ma
collègue de Fabre le relatait tout à l'heure, lorsqu'on est vulnérable,
parfois, on a beaucoup de difficulté à reconnaître cette vulnérabilité et à
porter cette vulnérabilité. Premier handicap. Deuxième handicap, beaucoup de
ces personnes-là, aussi, c'est des personnes qui vivaient seules dans leur
logement, des fois, qui vivaient avec des enfants, familles monoparentales, des
enfants en bas âge, des fois, des personnes qui ne parlaient pas français parce
qu'elles viennent d'arriver. Voyez, autant de situations, autant de réalités
auxquelles ces intervenants communautaires... Je peux terminer?
La Présidente (Mme Charbonneau) :
Terminez votre phrase. Il vous reste à peu près quelques secondes, là.
• (12 h 30) •
M. Benjamin : Ah! D'accord...
auxquelles ces intervenants communautaires là ont dû faire face avec brio. Mais
pourquoi< ils ont dû faire face avec... >ils ont fait face à cela
avec brio? Parce que c'étaient des personnes formées, qui...
>
12 h 30 (version révisée)
M. Benjamin : ...de
réalités auxquelles ces intervenants communautaires... Je peux terminer?
La Présidente (Mme Charbonneau) :
Terminez votre phrase.
M. Benjamin : Ah!
d'accord.
La Présidente (Mme Charbonneau) :
Il vous reste à peu près quelques secondes.
M. Benjamin : Auxquelles
ces intervenants communautaires là ont dû faire face avec brio. Mais pourquoi
ils ont <dû faire face avec... ils ont >fait face à cela avec
brio? Parce que c'étaient des personnes formées, qui possédaient une
expérience, une expertise dans ce domaine-là.
La Présidente (Mme Charbonneau) :
Merci. Ce qu'il faut comprendre, c'est que, quelquefois, j'essaie de ne pas
vous interpeller vocalement pour ne pas vous arrêter, donc, je vous fais signe
avec mes mains. Mais ce n'est pas pour vous interrompre, sachez, c'est juste
pour vous avertir que la fin s'en vient.
Mme la députée de Fabre, vous avez
4 min 45 s.
Mme Sauvé : Parfait.
Alors, merci, Mme la Présidente. Je suis déçue de voir que la ministre ne
répond pas à ma question parce qu'en même temps qui dit intention de vraiment
adresser la question des personnes vulnérables dit dialogue avec son collègue.
Pour moi, c'est un travail d'équipe. C'est l'autre élément qui nous rappelle
régulièrement de dire que ça se joue en équipe, et tout ça. Bien, on a le
collègue qui est ministre de la Solidarité sociale. Alors, si on parle des
personnes vulnérables puis qu'on n'est pas en train d'en parler avec son
collègue, je trouve ça... J'aurais aimé avoir vraiment une réponse.
Vous savez, j'ai parlé tantôt de la
dignité des personnes et la difficulté, puis mon collègue vient de le redire, à
s'adresser et à livrer leur réalité. Alors, je ne comprends pas comment une
personne qui est vraiment en difficulté, qui est vraiment vulnérable va être
capable de se livrer puis développer ce lien de confiance là avec le tiers de
confiance. En tout cas, je vais vraiment vouloir en savoir plus là-dessus parce
que, franchement, je ne comprends pas comment c'est possible, alors que, pour
un intervenant expert, c'est déjà ardu, petit pas par petit pas, d'aller
chercher la confiance de la personne qui est face à lui ou à elle, alors, je ne
comprends vraiment pas comment on peut penser que ça va régler la question.
L'autre chose, tantôt, j'ai parlé des
travailleurs de rue qui se promènent, qui vont des locataires un à un qu'ils
ont vu dans des activités. J'ai parlé aussi des travailleurs de milieux auprès
des aînés, les ITMAV. Ce sont des gens qui, justement, dans un rôle itinérant,
vont se promener et vont être capables de capter la situation, l'humeur de la
personne. Parce qu'il y a aussi le parcours à la semaine, là, il y a vraiment
ce que vit la personne à la semaine. Elle vient d'apprendre une mauvaise
nouvelle, et on a besoin d'être là au moment où elle vit cela. Alors, le tiers
de confiance, est-ce qu'il va avoir la disponibilité pour accompagner la
personne au moment où elle vit des choses?
En tout cas, je vous dis, là, je trépigne
d'impatience de voir la définition véritable du «tiers de confiance» parce
qu'il y a des impératifs, là. Si on veut vraiment, là, considérer les personnes
vulnérables, là, on ne peut pas dire : On fait juste mettre ça dans le
projet de loi puis, de l'autre côté, on n'est pas en train de jouer le rôle de
vraiment vouloir les aider.
Alors, pour moi... Je sais qu'il y a des
mots qui ne sont pas parlementaires, que je vais me contrôler, que je
n'utiliserai pas, mais je vais quand même parler d'une pièce de théâtre — ça,
je peux dire ça, Mme la Présidente? — qu'on est dans une mise en
scène et une pièce de théâtre. Et je pense que, finalement, l'intention
véritable, là, ce n'est pas vraiment d'aider ces personnes-là.
M. Girard (Lac-Saint-Jean) :
...l'article 35. Je pense, là, qu'on porte des intentions...
Mme Sauvé : D'accord.
M. Girard (Lac-Saint-Jean) :
...de la part de l'opposition envers Mme la ministre et envers le gouvernement.
Et je demanderais, là, qu'on soit prudents et qu'on fasse attention, là, parce
que, là, les intentions, là, de pièce de théâtre, je trouve que c'est
irrespectueux.
La Présidente (Mme Charbonneau) :
Merci, M. le député du Lac-Saint-Jean. Je vous entends puis je vais dire à ma
collègue de Fabre d'être prudente dans les propos que vous tenez, puis de
continuer sur la ligne de pensées que vous aviez auparavant. Gardez votre
contenance, comme on dit. Merci.
Mme Sauvé : Je vous
entends, Mme la Présidente, et j'entends les collègues, et je vais être
prudente. Alors, mon émotion a dépassé mes mots. Voilà. Mais je vais continuer
d'être passionnée sur la question quand même. Vous me le permettrez. Donc, moi,
ce que je veux dire tout simplement...
La Présidente (Mme Charbonneau) :
Un petit 30 secondes, Mme ma collègue.
Mme Sauvé : Alors, je
réitère à quel point, si on adresse la question des personnes vulnérables, avec
l'expertise que j'ai et la reconnaissance de l'action communautaire, il faut à
tout prix, à tout prix assurer aux personnes vulnérables l'accompagnement
communautaire.
La Présidente (Mme Charbonneau) :
Merci, Mme la députée de Fabre. Mme la ministre.
Mme Laforest : Alors,
j'ai entendu les témoignages. Je suis très sensible à tout ce que vous avez
démontré.
Ceci étant dit, j'aimerais tout d'abord
commencer pour dire : Quand j'entends le terme que vous avez dit tout à
l'heure, c'est difficilement acceptable parce que vous comprendrez que, juste
pour se remettre en contexte, là, ça fait quand même neuf heures qu'on
travaille sur un <article...
Mme Laforest : ...sensible à
tout ce que vous avez démontré.
Ceci étant dit, j'aimerais
tout
d'abord commencer pour dire : Quand j'entends le terme que vous avez dit
tout
à l'heure, c'est
difficilement acceptable parce que vous comprendrez
que, juste pour se remettre en contexte, là, ça fait quand même
neuf heures qu'on travaille sur un >article de loi. Alors, quand
vous parlez de pièce de théâtre, je vais vous laisser ces propos-là, mais, pour
nous, ça pourrait être aussi tenu, ces propos-là, de notre côté. Alors, je
n'entrerai pas là-dedans, mais, soit dit en passant, ça fait neuf heures
qu'on travaille sur cet article de loi là.
On est en train, pour vous remettre également
dans le contexte, on est en train de faire la plus grande réforme depuis 1980
avec la Régie du logement. Vous comprendrez, je suis avec le président de la
Régie du logement, et on subit, évidemment, toutes les coupures qu'il y a eu
dans le passé au niveau de la Régie du logement. <On est... >Il y
a eu des effectifs de coupés, on l'a mentionné hier, il y a eu énormément de
coupures. Alors là, nous, qu'est-ce qu'on fait, avec la Régie du logement? On
réengage des effectifs. On donne 24 millions. On restructure complètement
la Régie du logement. Il y a des préposés qui vont être engagés, il y a des
régisseurs qui vont être engagés. On va déployer les services en région. Il y a
de l'accompagnement qui va se donner dès que la personne va entrer à la Régie
du logement pour faire entendre sa cause. Il va y avoir de l'assistance pour la
personne qui vient témoigner sa cause. Et, ceci étant dit, les préposés qui
vont répondre à la première ligne, si je peux dire, les préposés <sont
formés... >seront formés au niveau du droit avec des avocats, au niveau
humain pour comment communiquer avec les gens, comment accueillir les gens. Alors,
je veux juste vous recadrer, si je peux dire, dans notre commission parce que...
Quand, maintenant, vous dites «les
intervenants communautaires»... moi, je suis quand même assez brève puis je
vais y aller directement, droit au but. Pourquoi... Il y a des légistes qui
sont avec nous. Pourquoi on a dit que le tiers de confiance était suffisant? On
s'est basés sur l'article 36. Si on regarde l'article 36 du rapport du citoyen
du 19 février 2016, c'est quand même le rapport du citoyen, soit dit en
passant... que le rapport mentionne à l'article 36 : «Quel que soit le
type de logement, les informations requises pour préparer, signer, modifier et
résilier un bail ou encore pour recourir à la Régie du logement sont complexes
et souvent livrées dans un langage peu accessible. La complexité du droit
locatif soulève, a fortiori, des enjeux particuliers à la location d'unités
locatives dans les RPA. Le Protecteur du citoyen considère que les personnes
hébergées ou devant faire les démarches pour y résider ont non seulement besoin
d'avoir accès à une information adaptée et compréhensible, mais qu'elles
pourraient bénéficier de l'assistance et de l'accompagnement d'un tiers de
confiance.»
Alors, nous, je crois que vous le savez
très bien, la base et l'essentiel à respecter dans tout gouvernement, c'est les
rapports de la protectrice ou du protecteur de citoyens. Quand on a un rapport
comme ça, en tout respect, puis qu'on dit que le terme «<le tiers... >un
tiers de confiance» est quand même pris en considération dans le rapport du
citoyen, alors moi, je pense qu'il faut quand même rester en considération que,
oui, vos témoignages sont très sensibles et...
Soit dit en passant, on vient justement
redonner tout ce qui a été enlevé à la Régie du logement. On vient redonner des
ressources pour les gens qui en ont besoin. On a même dit, hier... C'est
dommage, parce qu'on dirait qu'à chaque fois qu'on a des nouvelles personnes,
il faut recommencer tout ce qu'on a expliqué. Hier, on a ajouté le terme
vulnérabilité, vous étiez tous ici. Alors, maintenant, on a ajouté que, oui,
les personnes en situation de vulnérabilité, vous êtes au courant, ont...
Une voix
: ...
Mme Laforest : ...bon, bien,
seront accompagnées, auront de l'assistance, si elles en ont besoin.
Alors, c'est certain que, quand vous me
dites ça, je comprends votre situation, je comprends que ça vient vous
chercher, mais, soit dit en passant, quand on avait dit... On ne peut pas
commencer à dire «intervenant communautaire» parce qu'il faudrait commencer à
faire une recherche pour toute personne, tout organisme, tout regroupement qui
voudrait accompagner les gens qui ont besoin à la Régie du logement. Il
faudrait commencer à les énumérer, et évidemment on en oublierait. Alors, le
tiers de confiance, quand on voit que, dans le rapport du protecteur de
citoyens, est utilisé, il faut faire confiance. Je pense que, ça, c'est comme
la base de tout bon gouvernement qui gère bien.
Alors, moi, je comprends votre sensibilité.
Et soyez sans crainte, si on s'attaque immédiatement au projet de loi n° 16, tout de suite en arrivant en poste, le dossier Régie
du logement était prioritaire pour moi, puis c'est pour ça qu'il faut vraiment
avancer.
• (12 h 40) •
Puis je voudrais juste vous mettre en
contexte. Le projet de loi n° 16 est commencé depuis
un bout. Il y a des entrevues qui sont prévues pour engager des gens, 60
employés de plus à la Régie du logement. Les entrevues étaient prêtes, les
entrevues étaient cédulées. Maintenant, c'est sûr que ça <va...
Mme Laforest : ...contexte,
le
projet de loi 16 est commencé depuis un bout.
Il y a des
entrevues qui sont prévues pour engager des gens, 60 employés de plus à la
Régie
du logement. Les entrevues étaient prêtes, les entrevues étaient «cédulées».
Maintenant,
c'est sûr que ça >va quand même bien, si je peux dire, mais ça va
très, très lentement. Alors, moi, je considère que, malheureusement, le
président de la Régie du logement, qui assiste à toutes les entrevues, <ne...
>devra canceller toutes les entrevues qui sont prévues parce que vous
comprendrez que passer neuf heures sur un article pour ajouter «intervenant
communautaire» ou autre, quand la Protectrice du citoyen nous le dit, les
légistes nous le dit et qu'on englobe toutes les personnes qui sont
essentielles pour accueillir les personnes en situation de problème d'état de
santé, situation de langue, on a tous accepté l'amendement. On est ouverts à
tout parce que même l'amendement, au niveau de la langue, qu'on disait que les
gens avaient de la difficulté au niveau de langue, on a accepté cet
amendement-là. On n'a fait qu'essayer d'avancer puis d'essayer d'accepter quand
les amendements sont tout à fait logiques et en collaboration, évidemment, avec
l'équipe du ministère.
Alors, moi, je peux vous dire que vous
avez totalement raison, ces gens-là doivent être accompagnés, ces gens-là ont
besoin d'assistance, et, avec ce projet de loi là, avec cet article-là, on va
leur venir en aide, on va les assister. Merci, Mme la Présidente.
La Présidente (Mme Charbonneau) :
Merci à vous, Mme la ministre. Je vais juste nous remettre un peu dans un
«enlignement» plus serré. On s'adresse à la présidence. On n'interprète pas les
propos des uns et des autres. Et sachez que, de part et d'autre de cette table,
les arguments et les propos se doivent d'être non seulement respectueux, mais
contribuent au projet de loi qu'on a sur la table. Donc, je vous rassure sur
cet aspect-là. J'ai Mme la députée d'Anjou—Louis-Riel.
Mme Thériault
: Oui,
merci, Mme la Présidente. Je pense que c'est important de rappeler qu'on a
passé quatre séances à faire entendre à la ministre qu'il y avait des
clientèles vulnérables qu'on devait s'occuper. On a parlé d'analphabétisme puis
on a fini par vous faire comprendre...
La Présidente (Mme Charbonneau) :
...Mme la députée.
Mme Thériault
: ...on
a fini, Mme la Présidente, par faire comprendre à la ministre qu'il y avait des
clientèles vulnérables. Elle a accepté l'amendement. Le premier amendement
qu'elle a déposé, c'est parce qu'il y a des personnes qui ne parlent pas
français qui ont besoin d'assistantes, Mme la Présidente. Une chance que
l'opposition est là pour défendre les plus vulnérables, Mme la Présidence.
Puis savez-vous quoi, Mme la Présidente?
Il y en a d'autres, des amendements. On ne tournera pas les coins ronds parce
que la ministre, elle veut qu'on sorte son projet de loi. Tout ce qu'on va
pouvoir défendre comme personnes qui ont besoin de nous, on va le faire avec
plaisir, Mme la Présidente. C'est notre rôle, comme opposition, et on va bien
remplir notre rôle. On ne peut pas présumer que l'Assemblée nationale va
adopter un projet de loi, Mme la Présidente, et on ne peut pas présumer du
temps que ça va prendre.
Donc, je regrette, je trouve ça bien
dommage pour l'agenda du président de la Régie du logement ou du nouveau
tribunal, Mme la Présidente, je trouve ça bien dommage, honnêtement, bien,
bien, bien dommage, mais on est ici, nous aussi, parce qu'on est en train de
faire le meilleur projet de loi possible. Et c'est ce qu'on fait. Et, si nous
n'avions pas raison, on n'aurait pas eu les amendements, Mme la Présidente.
La ministre a accepté, on l'a souligné, on
l'a félicitée, autant pour les personnes en situation de vulnérabilité que pour
les personnes qui ne parlent pas français qui ont besoin d'assistance. Mes
collègues ont dit éloquemment le fond de leurs pensées, Mme la Présidente, et
ce n'est pas vrai qu'on va tourner les coins ronds en se faisant dire :
Bien, on a des rendez-vous pour passer des entrevues, là. Je regrette, on fait
un travail sérieux comme on a toujours fait et on va continuer à le faire, Mme
la présidence.
La Présidente (Mme Charbonneau) :
Merci, Mme la députée d'Anjou—Louis-Riel. Est-ce que j'ai d'autres interventions
sur l'amendement... le sous-amendement proposé sur l'amendement de la ministre?
Ça vous va?
Mme Thériault
:
Pardon?
La Présidente (Mme Charbonneau) :
J'ai demandé s'il y avait...
Mme Thériault
: Excusez-moi,
on n'est pas sur l'amendement de la ministre, on est sur notre sous-amendement.
Vous pouvez le passer au vote.
La Présidente (Mme Charbonneau) :
On est sur... Oui. On est sur votre sous-amendement qui est sur l'amendement...
Mme Thériault
: Oui, de
la ministre, pardon.
La Présidente (Mme Charbonneau) :
...l'article tel qu'amendé. C'est la phrase que j'aurais dû utiliser.
J'aimerais savoir si j'ai d'autres intervenants. Je sais que, de ce côté-ci de
la Chambre, je n'ai plus de temps...
Une voix
: ...
La Présidente (Mme Charbonneau) :
...sur votre dépôt, le sous-amendement.
Mme Thériault
:
Parfait.
La Présidente (Mme Charbonneau) :
Mme la députée d'Anjou—Louis-Riel, ça vous va? Alors, nous allons passer au
vote.
Mme Thériault
: Par
appel nominal, Mme la Présidente, évidemment.
La Présidente (Mme Charbonneau) :
Ce sera fait sur appel nominal, Mme la députée.
Le Secrétaire
: Mme Thériault
(Anjou—Louis-Riel)?
Mme Thériault
: Pour.
Le Secrétaire
: M. Benjamin
(Viau)?
M. Benjamin : Pour.
Le Secrétaire
: Mme Sauvé
(Fabre)?
Mme Sauvé : Pour.
Le Secrétaire
: Mme Laforest
(Chicoutimi)?
Mme Laforest : Contre.
Le Secrétaire
: M. Jacques
(Mégantic)?
M. Jacques : Contre.
Le Secrétaire
: M. Bussière
(Gatineau)?
M. Bussière : Contre.
Le Secrétaire
: M. Girard
(Lac-Saint-Jean)?
M. Girard (Lac-Saint-Jean) :
Contre.
Le Secrétaire
: Mme Tardif
(Laviolette—Saint-Maurice)?
Mme Tardif : Contre.
Le Secrétaire
: M.
Allaire (Maskinongé)?
M. Allaire : Contre.
Le Secrétaire
: M. Simard
(Montmorency)?
M. Simard : Contre.
Le Secrétaire
: M. Tardif
(Rivière-du-Loup—Témiscouata)?
M. Tardif :
Contre.
Le Secrétaire
: M.
Fontecilla (Laurier-Dorion)?
M. Fontecilla : Pour.
Le Secrétaire
: Mme
Charbonneau (Mille-Îles)?
La Présidente (Mme Charbonneau) :
Abstention. <Donc...
Mme Tardif : Contre.
Le Secrétaire
:
M. Allaire
(Maskinongé)?
M. Allaire : Contre.
Le Secrétaire
:
M. Simard
(Montmorency)?
M. Simard : Contre.
Le Secrétaire
:
M. Tardif
(Rivière-du-Loup—Témiscouata)?
M. Tardif :
Contre.
Le Secrétaire
:
M. Fontecilla
(Laurier-Dorion)?
M. Fontecilla : Pour.
Le Secrétaire
:
Mme Charbonneau
(Mille-Îles)?
La Présidente (Mme Charbonneau) :
Abstention. >Donc, c'est rejeté.
Je reviens aux règles de départ de notre
journée d'aujourd'hui. Nous sommes sur un article amendé. Nous avons accepté de
discuter du sous-amendement de la députée. Y a-t-il d'autres discussions ou je
peux passer? Mme la députée de Fabre. Non, j'ai mal lu votre signe de tête.
Parfait.
Mme Sauvé : Mme la
Présidente.
La Présidente (Mme Charbonneau) :
Oui.
Mme Sauvé : Pour la
suite des choses, nous aurions un amendement à déposer. Étant donné que je
pense qu'il y a un amendement... sous-alinéa, alors on aimerait déposer un
nouvel amendement. Et je demanderais une suspension, s'il vous plaît, pour nous
permettre de le faire...
La Présidente (Mme Charbonneau) :
Alors, je demanderais une suspension, s'il vous plaît.
(Suspension de la séance à 12 h 46)<
>
(Reprise à 12 h 56)
La Présidente (Mme Charbonneau) :
Alors, nous allons reprendre. J'ai compris que la députée de Fabre avait déposé
un sous-amendement, un rajout d'alinéa à l'amendement ou à l'article déjà
amendé. Alors, je vais demander à la députée de Fabre de nous le lire, de nous
le lire et de nous l'expliquer.
Mme Sauvé : Mme la Présidente,
je voudrais juste préciser qu'il s'agit bien d'un amendement.
La Présidente (Mme Charbonneau) :
Oui, tout à fait, tout à fait.
Mme Sauvé : D'accord. Merci,
Mme la Présidente. Alors, tout le monde l'a reçu. L'article 74.1 est modifié
par l'ajout, à la fin, de l'alinéa suivant :
«Le gouvernement doit, par règlement,
définir les critères des personnes qui peuvent agir à titre de tiers de
confiance.» Voilà.
La Présidente (Mme Charbonneau) :
Est-ce que vous avez... Voulez-vous qu'on vous interpelle tout de suite ou vous
voulez faire un léger avancement sur le débat?
Mme Sauvé : Bien, moi, je
peux commencer, il y a peu de temps, mais je vais commencer. En fait, d'abord,
je veux revenir un peu sur les propos tantôt, parce qu'évidemment ça fait écho
à ce que la ministre a dit aussi. Je veux juste la rassurer que j'étais très au
courant sur la question des clientèles vulnérables et les travaux qui ont eu
lieu en cette commission. J'ai parlé longuement avec ma collègue et j'étais
très au courant. Donc, je veux la rassurer, je n'arrive pas en commission non
préparée.
Deuxièmement, je veux bien aussi dire que,
pour moi, neuf heures,< de> traiter de la question des clientèles
vulnérables, c'est très peu parce que je me souviens que, lorsque la CAQ était
à l'opposition, il y avait des projets de loi sur des clientèles vulnérables,
et j'y étais, dans ces commissions. Alors, moi, le «neuf heures», pour moi, ce
n'est pas un critère. Et on va continuer parce qu'en même temps c'est très important.
Tantôt, la ministre a nommé sa sensibilité
puis elle a nommé aussi l'expertise qui va être nécessaire et qui va être mise
en place. Elle en a parlé, et je l'ai bien entendue. En même temps, elle a
aussi dit un peu plus tôt que, dans les tiers, dans la catégorie des tiers de
confiance, il y aurait la notion d'intervenant communautaire. C'était un peu à
la base de son argumentaire pour nous dire : On ne le met pas à part, ça
va faire partie de. En même temps, pour être justement dans d'autres commissions,
plus les définitions sont claires, plus l'application est facilitée, on va dire
ça comme ça.
Alors, moi, j'aimerais bien entendre, avec
cette notion qui va être ajoutée au projet de loi, les tiers de confiance. Je
trouve important qu'on puisse bien comprendre, dans le recrutement que la
ministre va faire et via un règlement, quels seront les critères précis pour
aider les personnes vulnérables qui seront liées à la définition de tiers de
confiance. Alors, c'est pour ça que je dépose l'amendement, dans un premier
temps.
La Présidente (Mme Charbonneau) :
Merci. M. le député de Viau.
M. Benjamin : Merci. Merci,
Mme la Présidente. Donc, voilà un amendement, je crois, qui démontre, je crois,
toute la rigueur, toute la rigueur de notre part dans cette démarche pour
moderniser, pour mettre à jour ce projet de loi, pour faire en sorte que ce
soit un projet de loi qu'une fois sorti, si adopté, évidemment, par l'Assemblée
nationale, que ce soit un projet de loi qui puisse répondre aux réalités telles
que nous les vivons aujourd'hui.
Je rappelle, Mme la Présidente, que cet amendement
déposé par ma collègue de Fabre, ce n'est pas un amendement qui est sorti de nulle
part, ce n'est pas un lapin qui est sorti du sac. Je vous réfère, Mme la
Présidente, au besoin, notamment au mémoire du Barreau du Québec, au mémoire du
Barreau du Québec qui rappelait l'importance de baliser cette définition de
tiers de confiance. Et je crois que l'argumentaire de ma collègue, justement,
répond... est en écho, est en écho, justement, à cette interrogation du Barreau
du Québec sur la définition même du tiers de confiance. Et je crois que cet
amendement-là nous permettra donc de pouvoir, évidemment, éventuellement par
règlement, mieux comprendre ce que c'est, un tiers de confiance.
Je l'ai dit il y a 24 heures, Mme la
Présidente, lors d'une précédente intervention, que, quand on parle de tiers de
confiance, à mon humble avis, il peut y avoir des tiers, mais ce n'est pas tous
les tiers qui sont dignes de confiance.
• (13 heures) •
La Présidente (Mme Charbonneau) :
Je vous arrête, M. le député de Viau, puisque l'heure avance, et je suis au
moment de vous remercier de votre...
13 h (version révisée)
M. Benjamin :
...comprendre ce que c'est, un tiers de confiance.
Je l'ai dit il y a 24 heures, Mme la
Présidente, lors d'une précédente intervention, que, quand on parle de tiers de
confiance, à mon humble avis, il peut y avoir des tiers, mais ce n'est pas tous
les tiers qui sont dignes de confiance.
La Présidente (Mme Charbonneau) :
Je vous arrête, M. le député de Viau, puisque l'heure avance, et je suis au
moment de vous remercier de votre collaboration et de vous dire que, compte
tenu de l'heure, la commission va suspendre ses travaux, et on se retrouve à
15 heures. Bon appétit, tout le monde.
(Suspension de la séance à 13 heures)
15 h (version révisée)
(Reprise à 15 h 5)
La Présidente (Mme Charbonneau) :
Merci. À l'ordre, s'il vous plaît! La Commission de l'aménagement du territoire
reprend ses travaux. Je demande à toutes les personnes de maintenir leurs
téléphones et leurs appareils électroniques à «silencieux», comme on le fait
depuis le début de la journée, et je vous en remercie.
Je vous rappelle que la commission est
réunie afin de procéder à l'étude détaillée <du...
La Présidente (Mme Charbonneau) :
...
La Commission de l'aménagement du territoire reprend ses travaux. Je
demande à toutes les personnes de maintenir leurs téléphones et leurs appareils
électroniques à «silencieux», comme on le fait depuis le début de la journée,
et je vous en remercie.
Je vous rappelle que la commission est
réunie afin de procéder à l'étude détaillée >du projet de loi n° 16, Loi visant principalement
l'encadrement des inspections en bâtiment et de la copropriété divise, le
remplacement de la dénomination de la Régie du logement et l'amélioration de
ses règles de fonctionnement et modifiant la Loi sur la Société d'habitation du
Québec et diverses dispositions législatives concernant le domaine municipal.
Lors de la suspension de nos travaux, les
échanges portaient sur un amendement de la députée de Fabre. M. le député de
Viau, vous étiez en train de nous expliquer votre situation. Je ne sais pas si
vous êtes toujours la personne qui veut reprendre la parole maintenant ou s'il
y a quelqu'un d'autre qui veut me signifier sa volonté de prendre la parole.
M. Benjamin : Effectivement, Mme
la Présidente, je prendrai la parole. Donc, merci. On en était tout à l'heure,
lors de la suspension de nos travaux, à expliquer que cet amendement qui est
apporté par ma collègue n'est pas une vue de l'esprit, donc, c'est un amendement
fondé, même, qui puise même sa source dans le mémoire du Barreau du Québec, qui
nous a invités, notamment, qui invite le gouvernement, qui invite les membres
de cette commission à s'assurer, donc, de... tout le concept de tiers de
confiance soit balisé, bien défini, bien encadré. Et c'est dans ce contexte-là
que je pense que c'est important.
On se penche, Mme la Présidente, sur un
aspect important, c'est-à-dire celui où on veut s'assurer, on doit s'assurer, justement,
quand vient le temps pour les citoyennes et les citoyens du Québec, notamment
les plus vulnérables, d'avoir accès à la justice, donc, que cela puisse se
faire de manière équitable, mais aussi afin que ces personnes-là puissent être
accompagnées par les bonnes personnes.
Et en ce sens, je crois, ma collègue la
députée de Fabre a étayé très bien notre position sur l'enjeu, par exemple, des
intervenants communautaires. Mais là, nous sommes sur l'enjeu du tiers de
confiance, que nous croyons, et puis c'est ça, le coeur de l'amendement qui est
devant nous, qu'il faut définir les critères des personnes qui peuvent agir à
tiers de confiance. N'importe quelle personne ne peut pas s'improviser tiers de
confiance.
Il peut y avoir aussi des cas, aussi, et
ça, personne ne le souhaite, des cas où des personnes ne seraient pas aptes ou
compétentes à agir comme tiers de confiance aussi. Donc, d'où l'importance de
définir ce qu'est un tiers de confiance.
Et ce que nous suggérons... ce que nous
suggérons, nous ne demandons pas au gouvernement de le faire séance tenante,
mais de s'engager à <ce que... de >le faire par règlement. Et ça,
pour nous, c'est quelque chose d'important, donc, puisque c'est un enjeu aussi.
Quand vient le temps de parler de justice, il faut s'assurer, comme j'ai dit,
Mme la Présidente, que les personnes aient accès aux vrais outils, aux vrais
leviers qui leur permettront, justement, de pouvoir accéder à la justice.
L'autre aspect que j'aimerais partager
avec vous autour, toujours, de cet amendement, Mme la Présidente, c'est les
pratiques, les pratiques, telles qu'elles existent un peu partout, par les
organisations. Et je pense qu'aujourd'hui... J'ai déjà entendu, effectivement,
le président de la Régie du logement nous parler de certaines pratiques que la
Régie du logement a. Donc, toutes bonnes que puissent être ces pratiques, je
crois qu'il faut aider la Régie du logement à faire mieux, il faut aider la
Régie du logement à aller plus loin dans le sens d'accompagnement des justiciables.
Et c'est en ce sens que je crois que cet
amendement-là viendra... vient, je crois, soutenir déjà les efforts existants
de la Régie du logement pour mieux accompagner nos citoyennes et nos citoyens,
donc, qui ont à avoir recours aux services de la Régie du logement, donc. Et mon
intervention va dans le sens d'un appui ferme et fort, donc, à cet amendement
apporté par ma collègue. Merci, Mme la Présidente.
La Présidente (Mme Charbonneau) :
Merci, M. le député de Viau. Est-ce que j'ai d'autres interventions? Mme la
députée d'Anjou—Louis-Riel.
Mme Thériault
: Oui.
Merci, Mme la Présidente. Évidemment, Mme la Présidente, je suis très heureuse
de voir la députée de Fabre aujourd'hui avec nous. Vous savez, elle et moi, on
se connaît, oh mon Dieu!, ça doit faire près de 30 ans, Mme la Présidente.
On a des liens qui remontent très, très loin, bien avant la politique, Mme la
Présidente. C'est important de le dire, et elle se rappelle les circonstances.
Mme Sauvé : Ça ne nous
rajeunit pas.
• (15 h 10) •
Mme Thériault
: Ça ne
nous rajeunit pas, mais ce n'est pas grave. On s'est connues, on était très
jeunes, Mme la Présidente, on va le dire <comme...
Mme Thériault
:
...
près de 30 ans, Mme la Présidente. On a des liens qui remontent
très, très loin, bien avant la politique, Mme la Présidente. C'est important de
le dire, et elle se rappelle les circonstances.
Mme Sauvé :
Ça ne
nous rajeunit pas.
Mme Thériault
:
Ça ne nous rajeunit pas, mais ce n'est pas grave. On s'est connues, on était
très jeunes, Mme la Présidente, on va le dire >comme ça. Et, lorsque
j'ai connu la députée de Fabre, elle était très impliquée dans son milieu. Elle
était déjà très impliquée dans son milieu. C'est une femme qui a toujours eu à
coeur de s'impliquer, d'être près des gens, d'être en mode de recherche :
comment on peut faire pour faire mieux, comment on peut faire pour faire en
sorte que, les plus démunis, on puisse les aider, donc évidemment, Mme la
Présidente?
Et moi, je l'ai connue dans un contexte
totalement différent des organismes communautaires, à l'époque, hein, parce que
c'est elle qui était en affaires avant de passe du côté du communautaire. Et je
l'ai toujours suivie de loin, en gardant un intérêt pour ce qu'elle faisait,
évidemment. Donc, vous voyez, Mme la Présidente, que je ne suis absolument pas
surprise du cheminement de la députée de Fabre et de la voir aujourd'hui en
politique, la voir solliciter la confiance des gens de Fabre parce que son
désir d'aller plus loin et d'aider sincèrement les gens a toujours été présent
chez elle.
Donc, c'est sûr, Mme la Présidente,
qu'outre la discussion que j'ai eue avec ma collègue, ce matin, pour lui
expliquer qu'est-ce qu'on avait fait comme cheminement, d'où on était partis,
où est-ce que nous sommes rendus, les objectifs du projet de loi, la section de
la Régie du logement, l'importance de cette section-là, Mme la Présidente... Parce
que je pense qu'il faut le répéter, là, le Parti libéral du Québec est en
faveur du projet de loi qui est là. On est vraiment très, très heureux que la
ministre ait rappelé un projet de loi et qu'elle l'a même bonifié. Honnêtement,
je l'ai dit, puis je l'ai dit hier, puis je vais continuer de le dire, à
l'origine, le projet de loi, nous parlions de créer une section pour les aînés,
Mme la Présidente, et la ministre va plus loin. Parfait, bravo! On l'applaudit.
Tant mieux!
Ma collègue a quand même eu l'occasion de
suivre les débats qu'on a eus au cours des dernières séances, puis, dernières
séances, je parle au moins de quatre séances, Mme la Présidente, peut-être cinq,
même, où, depuis qu'on est sur l'article 90, la seule préoccupation qu'on
a vraiment eue, c'est de s'assurer que les règles soient claires puis que
personne ne soit laissé pour compte. C'est simple comme ça, Mme la Présidente. Donc,
évidemment... et la ministre l'a admis très galamment, de manière très
gentleman, lorsqu'elle est revenue, après, à la première séance, on était sur l'article
n° 90, où on avait la discussion par rapport aux
personnes issues de l'immigration qui ont des problèmes de communication, avec
un amendement. Et on l'a salué, honnêtement. Bon, on ne peut pas faire
autrement.
Puis, comme je le dis, bien, c'est sûr que
ça a rouvert d'autres questions par rapport à d'autres clientèles qui, à notre
avis, n'étaient pas assez englobées dans le niveau de français. Bon, je ne
referai pas tout le débat des amendements qui ont été déposés, Mme la
Présidente. Par contre, on a fini par s'entendre sur... pour les personnes
vulnérables. O.K.? Bon... En situation de vulnérabilité, pardon, qui est le
terme exact. Tant mieux. Parfait. O.K. Ça fait que, ça, je pense que c'est
correct, là. On n'est pas du tout de ce côté-là.
Par contre, quand on regarde les
différents éléments de l'article, O.K., les différents éléments de l'article...
Puis j'ai pris la peine de dire hier : Vous savez, la députée de
Marguerite-Bourgeoys, lorsqu'elle est venue s'asseoir avec nous, elle a remis
en cause à quelques reprises le tiers de confiance. Et elle l'a dit le matin,
elle l'a dit en après-midi, elle parlait du «tiers de confiance» : Quelle
drôle d'expression; oui, mais c'est quoi, ça, un tiers de confiance, est-ce que
c'est... Tu sais? Et le soulèvement de sa question a amené l'amendement,
évidemment, Mme la Présidente — puisque c'est un amendement, selon les
règles que nous avons. On a ajouté un alinéa pour qu'on puisse voir qui peut
agir à titre de tiers de confiance, Mme la Présidente.
Ça fait que c'est évident qu'il n'y a pas
personne de ce côté-ci de la table, là, qui est là pour gagner du temps, perdre
du temps, ralentir les choses. Loin de là, O.K.? Puis je ne dis pas que la
ministre nous prête des intentions, pas du tout. Je veux juste mettre les
choses au clair, Mme la Présidente. On est ici pour faire avancer le projet de
loi, et on a passé quelques séances, et on a été capables d'obtenir, pour le
bien de la population, les plus démunis, je le rappelle, Mme la Présidente,
deux amendements importants qui font toute la différence pour ces personnes-là.
Ça fait que c'est sûr que je peux
comprendre l'exaspération, peut-être. Et je ne dis pas qu'elle fait preuve
d'exaspération. Je mets des mots dans ma bouche, O.K., je mets vraiment des
mots dans ma bouche. Parce que, si j'étais à la place de la ministre, c'est sûr
que je pourrais me poser la question : <Coudon...
Mme Thériault
:
...
importants qui font toute la différence pour ces personnes-là.
Ça fait que c'est sûr que je peux
comprendre l'exaspération, peut-être. Et je ne dis pas qu'elle fait preuve
d'exaspération. Je mets des mots dans ma bouche, O.K., je mets
vraiment
des mots dans ma bouche. P
arce que, si j'étais à la place de la
ministre,
c'est sûr que je pourrais me poser la
question : >Coudon,
qu'est-ce qu'ils font?, ce n'est pas correct, on retarde le projet de loi.
On a compris votre appel, Mme la ministre,
par rapport au fait que le président de la régie ou du Tribunal administratif
du logement a des embauches à faire. Le but, ce n'est pas de retarder, c'est de
faire le meilleur projet de loi. Ça fait que je veux juste que la ministre
puisse entendre ça. Ça fait que ce n'est pas des mesures pour retarder, pour
gagner du temps, pas du tout, là. Nous, on pense sincèrement qu'il faut le
faire.
Je ne suis pas en train de vous lire une
définition de dictionnaire, là. Malgré< que>, des fois, que ça
aide, Mme la Présidente. On l'a vu lorsqu'on a parlé de l'amendement de notre
collègue de Laurier-Dorion et on a vraiment vu que les différentes
définitions... Même la ministre a été voir au niveau de la Loi de l'instruction
publique. On a été voir au niveau de ce qui se fait au niveau de la santé
publique. Donc, c'est sûr, on va aller se référer à des choses qu'on a
entendues et qu'on a vues.
Ça fait que moi, je pense que la
représentation qui est faite par mes collègues, elle est tout à fait justifiée.
Puis je vous le dis, là, la grande expérience de ma collègue, dans un premier
temps, la députée de Fabre, qui, avant de se lancer en politique... Elle l'a
fait pour les bonnes raisons. Elle est critique de l'emploi et solidarité
sociale, Mme la Présidente. Ça, ce n'est pas facile, là. Ça, c'est, à tous les
jours, regarder ce qui se fait au niveau des clientèles les plus démunies, les
personnes les plus démunies du Québec. Peu importe le type de défi que les gens
ont à vivre, elle est là, elle les défend. Ça fait que c'est sûr que de venir
s'asseoir avec nous puis de parler de logement, Mme la Présidente...
Tout le monde va vous dire que la base
dans la vie, si on veut que ça aille bien, c'est d'avoir un toit sur la tête,
d'avoir un prix qui est correct. Mais le corollaire de ça, c'est aussi de dire :
Bien, quand j'ai besoin d'aller devant le tribunal de la Régie du logement, il
faut que j'aie les bons outils pour être capable de le faire. Et de là la
définition de... lorsqu'on a parlé de travailleurs communautaires, parce que
nous, on pense sincèrement que les travailleurs communautaires sont des
personnes qui peuvent aider quelqu'un à venir devant les régisseurs du
tribunal, Mme la Présidente, ou les futurs juges.
Donc, c'est sûr... Des fois, j'ai l'air
mélangée, mais c'est parce que je me promène entre la nouvelle appellation...
mais je ne peux pas prendre pour acquis que le projet de loi, il est adopté,
donc, entre la nouvelle et l'ancienne. Ce n'est pas que j'aie un préjudice, je
ne veux pas en causer non plus. Mais c'est sûr, Mme la Présidente, que moi, je
sais que ma collègue la députée de Fabre, elle animée des meilleurs sentiments.
Mais, si elle est ici, pour avoir fait beaucoup de législation, lors de la
précédente législature, elle a vu des projets de loi se bonifier. Des fois, ça
prend plus de temps, malheureusement, mais, quand on pense qu'on est dans notre
droit, notre travail de député, Mme la Présidente, c'est ça.
Vous savez, Mme la Présidente, mon
collègue le député de Viau a probablement un des comtés où l'indice de
défavorisation est très élevé sur l'île de Montréal. On entend souvent parler
d'Hochelaga-Maisonneuve, mais il y a aussi Montréal-Nord et il y a aussi
Saint-Michel qui... L'expérience terrain de mon collègue le député de Viau, qui
a été tour à tour commissaire scolaire et conseiller municipal... Il était
président du conseil de Montréal, a choisi de prolonger son engagement, d'aller
comme député du gouvernement du Québec, Mme la Présidente, où... député, là où
on fait les lois qui ont un impact sur les gens, Mme la présidente. Mais moi,
je suis très fière d'avoir mes deux collègues à mes côtés parce que je sais qu'ils
sont animés des plus nobles des sentiments pour être capables de faire avancer
le projet de loi, O.K.? Puis je veux vraiment que la ministre le prenne comme
ça. On veut faire avancer le projet de loi.
Et c'est pour ça que l'amendement, de la
manière qu'il a été déposé, parfait, c'est un alinéa qu'on rajoute, donc ça
peut être un amendement. Puis le fait de demander par règlement, ça répond en
tout point à ce que la ministre a dit un peu plus tôt, ce matin, en disant :
Bien, on ne peut pas définir ça comme ça. Parce qu'on parlait du travailleur
communautaire, Mme la Présidente. Donc, évidemment, vous comprenez que, puisque
la ministre a dit : Bien, on ne peut pas le définir comme ça, il nous
apparaît tout à fait logique de pouvoir dire : Bon, parfait, est-ce qu'on
ne peut pas prendre le temps de recul qu'on a besoin, sans retarder l'adoption
de la loi? Pas du tout, pas du tout, là. On est en train de dire : Bien,
faites-le, mais faites-le par règlement, prenez votre temps.
• (15 h 20) •
Puis la journée que la ministre va publier
un règlement, c'est parce qu'elle, avec le tribunal du logement, le Tribunal administratif
du logement, va avoir eu l'occasion de parler avec les différents intervenants
sur le terrain, d'être capable de voir, notamment au niveau des groupes
communautaires qui travaillent avec les plus démunis, Mme la Présidente, donc,
les différentes clientèles dont on a parlé. Je pense qu'on y gagnerait
sincèrement, Mme la Présidente, parce que la prise de conscience va se faire
sur le terrain par les groupes qui <vont...
Mme Thériault
:
...
des groupes communautaires qui travaillent avec les plus démunis,
Mme la Présidente, donc, les différentes clientèles dont on a parlé. Je pense
qu'on y gagnerait sincèrement, Mme la Présidente, parce que la prise de
conscience va se faire sur le terrain par les groupes qui >vont dire :
Bien, sais-tu, moi, je pense que c'est correct.
Puis je comprends que les centres
d'assistance juridique puis les cliniques juridiques, ça peut être une solution.
Mais il y a peut-être d'autre monde, aussi, qui pourraient, eux, faire office
de tiers de confiance. Ça fait que c'est évident, Mme la Présidente, que
«travailleurs communautaires» n'a pas passé. Parfait, pas de problème. Mais il
peut y avoir d'autres personnes, il peut y avoir d'autres types.
Puis honnêtement, quand on lit l'article,
au début, le premier article qui a été déposé, un tiers de confiance, même dans
le rapport de la Vérificatrice générale... non, de la Protectrice du citoyen,
Mme la Présidente, même là-dedans, ça fait plein de sens, mais c'est un terme
juridique. Mais ça veut dire quoi? C'est-u un principe? Ça fait que, moi, je
pense que c'est important d'être capable d'avoir la bonne définition. Ça fait
que le chemin qui est proposé ici est un chemin qui offre à la ministre toute
la souplesse pour pouvoir mieux définir ce que sera un tiers de confiance.
Donc, évidemment, Mme la Présidente, vous n'êtes pas surprise de voir que je
joins ma voix à la voix de mes deux collègues à mes côtés, parce que ce n'est
pas anodin, ce n'est pas anodin.
Puis, j'ai eu l'occasion de le dire, c'est
la première fois dans l'histoire des tribunaux du Québec, tribunaux
administratifs, c'est la première fois qu'on va permettre de l'assistance.
C'est la première fois. C'est une super de belle avancée, félicitations, il
faut servir d'exemple pour les autres, Mme la Présidente. Ils vont être jaloux.
Mais on peut-u mettre les bonnes balises? On peut-u avoir les bonnes affaires?
Ça fait que je pense que de la baliser par règlement, c'est correct. Puis la
ministre garde toute sa marge de manoeuvre, Mme la Présidente. Oui. Est-ce que
ça va l'obliger à travailler un petit peu plus avec les autres composantes de
notre société qui travaillent notamment avec le communautaire, les personnes
les plus démunies? Oui, Mme la Présidente. Mais, je pense, c'est correct aussi.
Quand on fait des lois, on fait des lois pourquoi? Pour pouvoir se calquer sur
la réalité.
Je suis d'accord que ça fait 40 ans qu'on
n'a pas touché à la Loi de la Régie du logement ou à peu près pas. Il est temps
qu'on la fasse, la réforme. Je suis contente de l'avoir déposé, le projet de
loi, dans l'ancienne législature, Mme la Présidente, parce que, savez-vous quoi,
ça a permis à la ministre d'arriver, de prendre ses orientations politiques. Elle
a fait des choix. Parfait, pas de problème. Mais elle l'a ramené, toujours
bien, le projet de loi. C'est tout à son honneur. Elle l'a ramené dans la
première année, à part de ça. C'est tout à son honneur, Mme la Présidente. Il y
en a d'autres ministres qui en avaient, des projets de loi sur la table, là,
puis on a entendu, à matin, en période de questions, au printemps, il est mort
au feuilleton. Au printemps! Aïe! c'est un an et demi après, ça. Le temps de le
déposer, de faire des consultations... Oui, il était déjà écrit, le projet de
loi. Tu as beau le réécrire, puis le mettre à ta main, puis faire des choix,
puis dire : Bien, ça, ça cadre avec les orientations du gouvernement...
Bravo à la ministre! Bravo! Je ne peux que
dire bravo parce que, déjà, c'était un omnibus qui était costaud. On a été
capables de travailler ensemble, Mme la Présidente, on a fait avancer les
inspecteurs en bâtiment, on a fait avancer toute la copropriété. Il reste
quelques articles en suspens. On avance au niveau de la Régie du logement, là,
il reste à peu près une dizaine d'articles devant nous, Mme la Présidente, 10, 12.
Puis après ça on va pouvoir passer à la Société d'habitation du Québec.
Mais je pense, honnêtement et sincèrement,
que toute la représentation qu'on a faite au cours des trois, quatre, cinq
dernières séances, Mme la Présidente, était justifiée. Mais évidemment on peut
regarder ça de la lorgnette qu'on veut, Mme la Présidente : est-ce qu'on
avait tort, est-ce qu'on avait raison? Tu sais, je ne suis pas là pour dire qui
a tort, qui a raison. Je suis juste là pour dire : Bien, nous, notre rôle
comme députés de l'opposition, là, ce n'est pas de s'opposer pour s'opposer. On
ne s'oppose pas au projet de loi, on ne s'oppose pas à l'article, on veut
bonifier, Mme la Présidente. Puis c'est notre rôle.
Parce qu'on entend ce que les gens nous
disent, aussi, les gens qui nous parlent. Bien, on pense que ça vaut la peine
de déposer des amendements. Puis, s'il faut déposer des sous-amendements aux
amendements, Mme la Présidente, pour qu'on puisse encore débattre notre point,
bien, on le fera. C'est le système dans lequel on fonctionne, Mme la
Présidente. Mais je veux que tout le monde entende que ce n'est pas pour faire
perdre du temps à la Régie du logement ou aux gens qui attendent après le projet
de loi, qu'il soit adopté. Pas du tout, là. On a un processus, il est sérieux,
on va le faire correctement puis on va prendre le temps de bien le faire. Parce
que, justement, ça fait 40 ans qu'on ne l'a pas fait.
Puis je ne veux surtout par prendre la
chance de me dire : Bof! peut-être que, dans deux ans, on va y retoucher. Parce
que, savez-vous quoi, Mme la Présidente, je ne suis pas sûre que, dans deux
ans, on va retoucher à ça. Je ne suis pas sûre que la ministre va avoir eu le
temps. Je ne suis pas sûre que la ministre va être encore assise à la même
chaise. Je lui souhaite, Mme la Présidente, je lui souhaite qu'elle puisse
rester là. Honnêtement, c'est un beau ministère, l'Habitation, les
Municipalités. Puis j'ai eu l'occasion de dire : Je trouve, c'est une
bonne ministre. Pour de vrai. Je trouve, c'est une bonne ministre. Puis je ne
suis pas sarcastique. C'est une bonne ministre. O.K.? Moi, plus longtemps elle
va rester là, je pense qu'on va être capables de faire avancer des choses
ensemble. Puis ce que je veux que la ministre comprenne et qu'elle entende,
c'est que nous, les oppositions, <on...
Mme Thériault
:
...
j'ai eu l'occasion de dire : Je trouve, c'est une bonne
ministre. Pour de vrai. Je trouve, c'est une bonne ministre. Puis je ne suis
pas sarcastique. C'est une bonne ministre. O.K.? Moi, plus longtemps elle va
rester là, je pense qu'on va être capables de faire avancer des choses ensemble.
Puis ce que je veux que la ministre comprenne et qu'elle entende, c'est que
nous, les oppositions, >on peut juste vous aider à avoir un meilleur projet
de loi, puis c'est ça qu'on essaie de faire, tout simplement. Et voilà.
La Présidente (Mme Charbonneau) :
Merci, Mme la députée. Je pense que le message est bien compris. Je le dis
comme ça. Mme la députée de Fabre.
Mme Sauvé : Oui. Merci, Mme
la Présidente. Alors, je vais revenir sur l'amendement que j'ai déposé. Et je
veux réitérer, dans le fond, que le principe, tellement simple, qui est
sous-jacent à tout ça, c'est d'essayer de travailler, comme opposition
officielle, à mettre en... à s'assurer que la bonne personne s'adresse à la
bonne personne. Alors, c'est aussi simple que cela. Que vous avez eu
l'ouverture pour intégrer dans le projet de loi toute la réalité des personnes vulnérables,
encore faut-il que la bonne personne soit devant cette personne vulnérable là.
Et, comme vous avez, ce matin... bon,
l'amendement qu'on avait prévu, pour inclure les intervenants communautaires,
ça n'a pas été retenu. Bien, on va plus loin, on essaie de voir s'il y a un
lieu de discussion, une zone où on peut, à tout le moins, s'assurer que, dans
la définition, dans les critères du tiers de confiance... Parce que, pour nous,
c'est un principe qui est flou. Puis là je ne suis pas en train d'avoir une
critique par rapport à la chose, c'est un fait, là, il n'y a pas beaucoup
d'éléments qui nous permettent de préciser beaucoup le principe du tiers de
confiance. Alors, on veut s'assurer que, dans cette définition-là, dans les
critères qu'il y aura pour opérationnaliser, donc, par voie de règlement, la
notion du tiers de confiance, ça fasse sens et qu'on y retrouve les bonnes
personnes face aux personnes vulnérables.
C'est ça, dans le fond, la volonté, là,
tellement simple de vouloir amener ce dialogue-là puis de pouvoir prévoir des
précisions qui vont, à tout le moins... Nous, nous rassurer, c'est une chose,
mais rassurer les personnes vulnérables qu'on représente, ça, c'est doublement
important. Alors donc, c'est un peu dans ce sens-là.
Et, vous savez, je reviens encore sur les
personnes vulnérables. Des personnes vulnérables, si elles n'ont pas les bonnes
personnes, les bonnes expertises devant elles, elles ont cette fragilité-là, et,
quand elles font confiance à une personne, même bien intentionnée, si ce n'est
pas la bonne expertise qui est devant la personne vulnérable, bien, il y a un
risque, il y a un risque que la personne ne se sorte pas de sa situation
problématique, il y a un risque que la personne développe d'autres situations
difficiles pour elle. Alors, malgré la bonne volonté de la personne devant
elle, encore une fois, si on n'a pas l'expertise...
Et ce matin, on a entendu très clairement
la ministre, et j'ai bien retenu ce qu'elle a dit quand elle a parlé des tiers
de confiance. Elle a énuméré plusieurs éléments dans la responsabilité
qu'auront les personnes attribuées à la notion de tiers de confiance. Donc, il
y a plusieurs éléments. Alors, vous comprenez que cette diversité-là amène à
notre volonté à vouloir clarifier, ça. C'est la première chose.
Elle a aussi nommé que, si elle mettait de
côté la notion d'intervenant communautaire, c'est parce que c'était pour être
inclus dans la notion de tiers de confiance. Donc, encore là, si on dépose cet
amendement-là avec la volonté d'une définition et de critères, c'est parce
qu'on a une attente par rapport à ce qu'elle a dit d'y retrouver là des
éléments qui permettent de reconnaître les intervenants communautaires.
Alors, c'est cette notion-là par rapport
aux réponses qu'elle a données qui nous fait demander d'y aller par règlement
dans l'application, dans l'opérationnalisation. Ça va ressembler à quoi, la
définition du tiers de confiance?
Et je sais que la ministre ce matin était
craintive par rapport à une énumération sans fin, quand il a été question du
débat des intervenants communautaires. J'ai entendu ça. Alors, je comprends
bien qu'il ne faudrait pas non plus tomber... en tout cas, je présume qu'il ne
faudrait pas... sa volonté n'est pas de tomber dans une énumération sans fin de
tous ceux qui peuvent appartenir au principe de tiers de confiance. Mais c'est
pour ça que je pense qu'il est important de baliser, de définir, d'amener des
critères.
Et là j'en viens à ce qu'on retrouve comme
définition. Durant le peu de temps qu'on a entre les sessions de commissions,
j'ai fouillé un peu, Mme la Présidente, pour essayer de trouver les définitions
qui existent sur la notion de tiers de confiance, et je vais vous lire des
choses. Et je vous avoue qu'en toute honnêteté je suis plus mêlée qu'avant.
Alors donc...
Une voix
: ...
Mme Sauvé : Je suis plus
mêlée qu'avant. Donc, écoutez... Peut-être que je vais me prendre un autre café
pour clarifier mes idées, mais...
Une voix
: ...
• (15 h 30) •
Mme Sauvé : Hein?
Alors...
15 h 30 (version révisée)
Mme Sauvé : ...et je vais
vous lire des choses et je vous avoue qu'en toute honnêteté je suis plus mêlée
qu'avant. Alors donc...
Des voix
: ...
Mme Sauvé : Je suis plus
mêlée qu'avant. Donc, écoutez, peut-être que je vais me prendre un autre café
pour clarifier mes idées, mais...
Une voix
: ...
Mme Sauvé : Hein? Alors,
quand je lis la définition : «Un tiers de confiance est une personne
physique ou morale habilitée à effectuer des opérations de sécurité juridique,
d'authentification, de transmission et de stockage... [désigne] les professionnels
habilités à mettre en oeuvre des signatures électroniques», bon, je comprends,
là, que c'est une définition, là, qui mérite d'être peut-être bonifiée. Mais,
en même temps, quand je suis la commune des mortels qui veut essayer de savoir
ça ressemble à quoi, ça mange quoi en hiver, un tiers de confiance, bien, je
vais aux définitions qui sont sur le Net, et j'ai regardé aussi les définitions
à l'Office de la langue française, et, honnêtement, les définitions ne
correspondent pas à ce que j'ai entendu. Puis là je ne suis pas en train de
dire... encore là, de prêter des intentions, mais juste de dire, factuellement,
quand je regarde ça, puis j'entends la volonté de la ministre par rapport à ce
qu'elle souhaite voir dans les tiers de confiance, je suis mêlée, je suis
vraiment mêlée, je suis confuse et j'ai vraiment besoin de précisions.
Alors, c'est le but de l'amendement, c'est
vraiment une clarification. Plus on a des définitions claires, plus on <enlève
de côté... on >met de côté l'interprétation arbitraire, plus on met de
côté l'interprétation libre et on est capables d'opérationnaliser de façon très
concrète un projet de loi, puis surtout avoir les bonnes personnes pour les
personnes vulnérables. Merci, Mme la Présidente.
La Présidente (Mme Charbonneau) :
Merci à vous, Mme la députée de Fabre. Ne bougez pas, j'essaie de trouver
votre... Montmorency. C'est vrai, on a eu un petit échange hier, je devrais
m'en souvenir. Alors, M. le député de Montmorency.
M. Simard : Ce fut d'ailleurs,
Mme la Présidente...
La Présidente (Mme Charbonneau) :
Fort agréable, vous allez me le dire. Ah oui, on est adorables!
M. Simard : ...un bel échange que
j'espère reprendre avec vous quand vous le souhaiterez.
La Présidente (Mme Charbonneau) :
...mais allez-y.
M. Simard : Mme la Présidente,
c'est avec grand plaisir que je prends la parole pour intervenir dans ce débat
sur ce sous-amendement, hein, si j'en comprends bien la nature, et... de
l'amendement, pardon, oui. Vous voyez qu'on en vient... Amendements,
sous-amendements, on en perd notre latin. Mais, quoi qu'il en soit, c'est un
débat qui porte sur le tiers de confiance, et je pense que ce débat-ci
s'inscrit dans les discussions préalables que nous avons maintenant depuis
plusieurs heures sur cet article. Et, tout à l'heure, il a été assez... très
clair, du moins dans la partie gouvernementale, que pour nous le mot «tiers de
confiance», c'est un mot très englobant, c'est un mot très inclusif qui peut
notamment inclure des personnes dans le domaine communautaire, des intervenants
communautaires.
Et je tiens à souligner, Mme la
Présidente, tout le respect qu'on a pour ce métier fantastique qu'est celui
d'intervenant communautaire. Moi-même, j'ai fait une formation en
psychosociologie de la communication à l'UQAM. On était très, très, très
soucieux de cette dynamique. J'ai commencé à travailler comme professeur
d'université dans un département qui, à l'époque, était un département de
travail social et de sciences sociales. Par la suite, on s'est distingués.
Donc, tout ça pour vous dire toute l'appréciation et le très grand respect que
nous portons à la dimension du travail communautaire. Mais nous voyons dans
l'expression «tiers de confiance» une expression très rassembleuse, j'oserais
presque dire très généreuse au sens premier du terme. Nous faisons confiance
dans la confiance des gens de pouvoir savoir en qui ils peuvent faire
confiance.
Et qui sommes-nous, comme législateurs,
pour imposer à quelqu'un : Ah, bien, c'est à lui que tu dois faire
confiance puis pas à lui. Il y a comme une intervention dans le libre arbitre
d'une personne qui moi, personnellement, me dérange. L'expression «tiers de
confiance», c'est justement parce qu'on lui fait confiance.
Et là on a des gens dans l'opposition qui
sont pourtant des libéraux qui devraient comprendre ce principe du libéralisme
où on fait confiance aux gens, Mme la Présidente.
La Présidente (Mme Charbonneau) :
Je vous arrête, M. le député, puis je pense que vous savez exactement où je
vais.
M. Simard : Non.
La Présidente (Mme Charbonneau) :
Je vais vous garder en communication avec moi. Donc, vous allez me parler de
votre opinion.
M. Simard : Mais, madame, je
ne fais que regarder... que vous regarder.<
La Présidente (Mme Charbonneau) :
Oui, oui...
M. Simard :>
Je suis
en communication très étroite avec vous.
La Présidente (Mme Charbonneau) :
Non, mais on...
M. Simard : Mais je comprends
ce que vous dites.
La Présidente (Mme Charbonneau) :
Je ne veux pas, ni d'un côté de la salle ni de l'autre...
M. Simard : D'accord,
d'accord.
La Présidente (Mme Charbonneau) :
...qu'on interprète ou qu'on porte des interprétations. Alors, continuez à
jaser avec moi.
M. Simard : Bien, ça me fait
un immense plaisir, Mme la Présidente. Puis, pendant que je vous parlais, bien,
j'ai perdu un petit écran que je vais tenter de retrouver parce qu'il y a... Ce
que je vous dis, en fouillant un peu dans la littérature, c'est étayé. Et il y
a notamment un site en pratique sociale, un site français très bien connu, qui
décrit justement ce qu'est un tiers de confiance. Ce n'est pas une définition
univoque, on pourrait en trouver plusieurs. Je vous en présente une, elle a le
bénéfice d'être en français. On dit d'un tiers de confiance qu'il est présumé
digne de confiance en référence à certains modèles, représentations et
prescriptions érigés en principes intangibles — intangibles — mais
très rarement définis explicitement.
Alors, on demande, dans le <fond...
M. Simard : ...on dit d'un
tiers de confiance qu'il est présumé digne de confiance en référence à certains
modèles,
représentations et prescriptions érigés en principes
intangibles — intangibles — mais très rarement définis
explicitement.
Alors, on demande, dans le >fond,
au législateur de définir ce qui, par nature, n'a pas à être défini, et c'est
la raison pour laquelle, Mme la Présidente, moi, pour ma part, je m'opposerai à
cet amendement.
La Présidente (Mme Charbonneau) :
Merci, M. le député. C'est bon de vous entendre. Est-ce que j'ai une autre
intervention sur...
Une voix
: ...
La Présidente (Mme Charbonneau) :
Bien, Mme la députée de Louis-Riel, je vais... Anjou—Louis-Riel, je vais donner
les droits de parole aux gens. Puis j'avais le député de Viau qui avait levé le
doigt.
M. Benjamin : Merci. Merci
beaucoup, Mme la Présidente. J'ai écouté le collègue avec attention, donc, et
je... tout le respect que je lui dois pour sa formation. Il a évoqué le statut
des députés qui sont de ce côté-ci, leur appartenance politique, mais je n'ai
pas entendu l'ombre de justice, le mot justice, le concept de justice, voire de
justice sociale émaner de son argumentaire, et ça, j'aurais aimé l'entendre. Donc,
sur cet enjeu-là, lorsqu'on a cette formation-là, donc, j'aurais aimé
l'entendre sur des enjeux de justice sociale.
Par contre, comme je ne l'ai pas entendu
sur les enjeux de justice sociale, j'aimerais peut-être entendre la ministre,
donc, sur l'enjeu de justice sociale, puisque, voilà, nous avons devant nous un
projet de loi, nous avons l'opportunité de le bonifier, et il me semble que l'amendement
qu'on a devant nous, donc, c'est un amendement qui va dans le sens de l'accès à
la justice, donc, l'accès, une plus grande équité. Donc, j'aimerais vous
entendre là-dessus, Mme la ministre.
La Présidente (Mme Charbonneau) :
M. le député, je vais aussi vous rappeler à l'ordre — j'ai
l'impression que je vais avoir une belle après-midi — pour vous dire
que, si la ministre veut prendre parole, elle va me le signifier.
M. Benjamin : D'accord.
La Présidente (Mme Charbonneau) :
Sinon...
M. Benjamin : Si vous
permettez, Mme la Présidente, j'aimerais beaucoup entendre...
La Présidente (Mme Charbonneau) :
À travers moi.
M. Benjamin : J'aimerais beaucoup
entendre la ministre. Donc, j'espère que j'aurai le bonheur d'entendre la ministre
sur cet enjeu-là.
La Présidente (Mme Charbonneau) :
Merci pour votre effort, M. le député de Viau.
Mme Laforest : Je suis très
heureuse que vous soyez...
La Présidente (Mme Charbonneau) :
Mme la ministre. Allez-y.
Mme Laforest : Oui, O.K.
Bonjour, Mme la Présidente.
La Présidente (Mme Charbonneau) :
Bonjour, Mme la ministre.
Mme Laforest : Alors, je vais
vous interpeller, en fait, je vais respecter les règlements. Vous vouliez
m'entendre. Ça fait quand même, je vais le répéter, là, plusieurs heures qu'on
discute de ce sujet-là. On parlait tantôt de générosité avec mon collègue, et il
y a un point qui est vraiment important, justement, parce que le tiers de
confiance donne la possibilité à tous ceux qui sentent le besoin d'avoir
quelque personne... quelque personne, peu importent les personnes. Imaginez,
là, on offre la possibilité aux locataires d'assister avec eux, d'avoir de
l'aide d'une personne de confiance, peu importe la personne de confiance.
Qu'est-ce que vous voulez de mieux que ça? C'est peu importe. Vous avez besoin
d'une... Vous sentez que vous avez besoin d'une personne, soit d'un travailleur
qui est... d'une personne qui est intervenante dans le milieu communautaire...
Tantôt, je faisais des recherches. Je me
disais : Est-ce que j'aurais oublié des gens? Est-ce qu'on peut les
énumérer? Là, je regardais : Est-ce qu'on va ajouter les bénévoles? Les
bénévoles, là, il y a plusieurs centres de bénévoles dans tous les quartiers.
Qu'est-ce qu'on fait? Est-ce qu'on va indiquer ici, dans notre règlement 74.1,
les intervenants communautaires, les groupes d'action bénévole? Ensuite, est-ce
qu'on va ajouter les travailleurs de rue? Qui on va ajouter?
Les groupes, il y en a énormément, les
travailleurs sociaux, les psychologues. Avez-vous pensé? On aurait pu en nommer
énormément. Mais je suis tellement généreuse que le tiers de confiance, c'est
ouvert à tout le monde. C'est la possibilité pour tout le monde. Qu'est-ce que
vous voulez de mieux que le terme «le tiers de confiance»?
La Présidente (Mme Charbonneau) :
Vous restez avec moi, Mme la ministre, hein?
Mme Laforest : Oui, oui, avec
plaisir. Je suis avec vous, ne soyez pas inquiète.
La Présidente (Mme Charbonneau) :
Oui, merci.
Mme Laforest : Puis j'apprécie
votre présence également. Mais parce qu'on demande d'en donner plus puis d'en
offrir plus. Mais, si on commence à dire «un intervenant communautaire», j'ai
vraiment le souci... puis j'ai eu plusieurs expériences, et dans le domaine
communautaire également, ne soyez pas inquiète, mais là on va ouvrir la
possibilité d'énumérer tous les acteurs qui pourraient assister les gens qui
ont en besoin à la Régie du logement.
• (15 h 40) •
Quand on regardait dans les synonymes de
«tiers de confiance», juste à titre d'information, je ne regarderai pas mon
collègue, mais on a un synonyme de «tiers de confiance» qui est un «médiateur».
Quoi de mieux que d'avoir un médiateur quand on a besoin d'aide pour se faire
accompagner, pour se faire entendre pour notre cause à <la...
Mme Laforest : ...de
confiance», juste à titre d'information, je ne regarderai pas mon
collègue,
mais on a un synonyme de «tiers de confiance» qui est un «médiateur». Quoi de
mieux que d'avoir un médiateur quand on a besoin d'aide pour se faire
accompagner, pour se faire entendre pour notre cause à >la Régie du
logement.
Alors moi, honnêtement, honnêtement... Vous
voulez m'entendre, puis je suis très heureuse parce que ça me fait plaisir. C'est
très flatteur. Merci. Mais, en même temps, j'ai tout dit, j'ai tout dit. Je ne
peux pas aller plus loin que d'offrir la possibilité à un tiers de confiance.
Ça vous fait plaisir, hein, de m'entendre? Mais c'est ça. Il faut revenir à
l'essentiel, à la base. Les gens, peu importe la personne, peu importe la
personne que les gens vont décider pour les assister, on ouvre la porte. On
ouvre la porte, c'est bien dit, hein, la Régie du logement? On ouvre la porte à
tout le monde. Mais c'est vrai. Alors merci, Mme la Présidente, et merci au
député de Viau.
La Présidente (Mme Charbonneau) :
Merci à vous, Mme la ministre. Est-ce que j'ai d'autres interventions sur l'amendement
proposé? M. le député de Viau.
M. Benjamin : Bien, écoutez,
Mme la Présidente, j'ai apprécié entendre la ministre, donc, puisque ça faisait
à quelques reprises que je voulais l'entendre. Enfin, je peux l'entendre, c'est
très agréable, mais, cependant, on n'est toujours pas rendus là où nous voulons
aller parce que Mme la ministre nous a dit qu'elle avait dit... Moi, je lui
soumets qu'elle a presque tout dit, dans la mesure où, pour moi, l'enjeu de
justice fait en sorte...
Moi, j'appartiens à l'école de la justice
sociale. Aussi longtemps qu'il y a une personne, qu'il y a un Québécois, une
Québécoise qui n'a pas accès à la justice parce que les leviers qui lui ont été
fournis ne correspondent pas à ses besoins, je serai un homme inquiet. Et, pour
moi, c'est très important.
Et, parce que j'appartiens à l'école de la
justice sociale, je veux soumettre à Mme la ministre deux intervenants sur cet
enjeu-là au niveau de cet amendement-là. La CORPIQ, la Corporation des
propriétaires, a clairement dit, en ce qui a trait justement à la notion de
tiers de confiance, que «le gouvernement — et je cite — doit
préciser son intention». Doit préciser son intention. C'est la CORPIQ qui le
dit.
Et plus loin, si vous permettez, Mme la
Présidente, je vais citer un segment du mémoire du Barreau du Québec qui est
très éloquent à cet égard. Et souffrez, Mme la Présidente, que je lise quand
même quelques larges extraits parce que je pense que, pour les bienfaits de
notre intervention, de cet amendement-là, il faut que tous les collègues
prennent connaissance de ces extraits-là.
La Présidente (Mme Charbonneau) :
Sachez que ça ne me fait pas souffrir de vous entendre, monsieur.
M. Benjamin : Merci, Mme la
Présidente. Voilà qui me plaît. Alors : «Cette disposition — en
parlant de la disposition sur le tiers de confiance — est trop large
et ne spécifie pas la portée des notions mentionnées.» C'est toujours le Barreau
du Québec qui parle : «Le projet de loi ne spécifie pas le rôle et les
devoirs concrets du " tiers de confiance" qui porte assistance à une partie.
«Par ailleurs — le Barreau du
Québec toujours qui parle — le Barreau du Québec souligne qu'il
pourrait y avoir des risques de conflit d'intérêts entre le " tiers de
confiance" et
la partie. Le tiers de confiance pourrait avoir un intérêt, par exemple, à ce
qu'il y a reprise du logement», etc.
«Cette disposition, contrairement à
l'article [14]... qui prévoient — donc — au niveau du Règlement
sur la procédure devant la Régie du logement qui prévoient les modalités
des mandats de représentations[...].» Donc, le Barreau du Québec demande que la
notion d'assistance devant le tribunal par un tiers de confiance soit davantage
balisée afin que cette disposition ne soit pas interprétée trop largement. Voilà,
Mme la Présidente, donc, le plein sens et le bien-fondé de notre argumentaire.
Qu'est-ce qu'on préfère? Moi, je pense
que, dans la confection d'un projet de loi, dans sa modification, dans sa mise
à jour, je préfère que les législateurs qui sont autour de la table puissent
prévoir, puissent anticiper tous les enjeux qui peuvent être des défis d'accès
à la justice pour les personnes au lieu d'avoir à corriger par la
jurisprudence. Là, nous sommes dans la dynamique de la prévention, et c'est
parce que nous sommes dans la dynamique de prévention et de l'accès à la justice
que je pense qu'à ce moment-ci, donc, je devrais déposer un sous-amendement.
Alors, si vous permettez, Mme la
Présidente, donc, je vais demander une suspension.
La Présidente (Mme Charbonneau) :
Je vous ramène... Avant de faire une suspension, je vous ramène au débat qu'on
a eu ce matin, c'est-à-dire qu'on doit débattre de l'amendement, du rajout à
l'alinéa que ma collègue a fait. Et, de ce fait....
Une voix : …
La Présidente (Mme Charbonneau) :
Ne bougez pas que je confirme. Est-ce qu'on peut? Oui, on peut. Alors, oui. C'est
moi qui est dans ma rigueur de ce matin, qui ne veut vraiment pas se mélanger.
J'en ai perdu mon latin de savoir si c'est un amendement, un sous-amendement,
moi aussi. Alors, je vais <suspendre...
La Présidente (Mme Charbonneau) :
...rajout à l'alinéa que ma collègue a fait. Et, de ce fait...
Une voix
: ...
La Présidente (Mme Charbonneau) :
N
e bougez pas que je confirme. Est-ce qu'on peut? Oui, on peut. Alors,
oui. C'est moi qui est dans ma rigueur de ce matin, qui ne veut vraiment pas se
mélanger. J'en ai perdu mon latin de savoir si c'est un amendement ou un
sous-amendement, moi aussi.
Alors, je vais >suspendre.
Merci.
(Suspension de la séance à 15 h 45)
<
>
(Reprise à 15 h 50)
La Présidente (Mme Charbonneau) :
Nous allons reprendre nos travaux. Alors, vous avez tous reçu le
sous-amendement proposé par le député de Viau. M. le député, je vais vous
demander de le présenter, en commençant par sa lecture.
M. Benjamin : Merci, Mme
la Présidente. Donc, l'amendement est, tout simplement, modifié par l'ajout, à
la fin de l'alinéa, de la phrase suivante :
«Il doit de plus définir les rôles et [les]
responsabilités de cette personne.» Le sous-amendement, plutôt.
La Présidente (Mme Charbonneau) :
Donc, si on le reprend dans son entièreté, c'est :
«Le gouvernement doit, par règlement,
définir les critères des personnes qui peuvent agir à titre de tiers de
confiance.» Et on y rajoute : «Il doit de plus définir [le] rôles et
responsabilités de cette personne.».
Je vous laisse faire l'explication.
M. Benjamin : Merci.
Merci, Mme la Présidente. Mme la Présidente, comme moi, vous avez entendu, il y
a quelques minutes, ma collègue la députée de Fabre présenter une série de
nomenclatures, toute une série de définitions du tiers de confiance.
Dépendamment, donc, sur quel site que vous vous rendez, quel livre auquel vous
référez, il y a des définitions sur la notion du tiers de confiance.
Or, une des phrases, Mme la Présidente,
que j'ai apprise dans cette enceinte, et quelle belle phrase, d'ailleurs, donc :
Le législateur ne parle pas pour rien dire. Quand j'ai entendu ça la première
fois, Mme la Présidente, ça m'a fait sourire, mais, à force d'y penser, je me
dis : Mais c'est vrai. C'est vrai. Et, quand on est législateurs, on doit
non seulement ne pas parler pour rien dire, mais on doit dire les bonnes
choses, les choses vraies, les choses justes dans le cadre de la confection des
projets de loi.
Et c'est en ce sens que je pense
qu'évidemment aujourd'hui, lorsque vient le temps pour nous de parler de la
notion du tiers de confiance, cette notion-là, il <faut se... il >faut
non seulement l'encadrer, le baliser, mais il faut surtout le définir et
quelles sont les responsabilités attribuables à un tiers de confiance. Peut-être
que, si quelqu'un souhaite me désigner comme tiers de confiance, il se pourrait
que, quand je prendrai connaissance de ce a quoi je dois m'en tenir comme tiers
de confiance, peut-être que je vais dire oui, mais peut-être que j'aurai à...
je déclinerai à ce moment-là. Mais <il faut... >faut-il bien que
je sache, faut-il bien que nous sachions ce qu'est un tiers de confiance. Et,
en ce sens, c'est en ce sens que ce sous-amendement est déposé, Mme la
Présidente.
La Présidente (Mme Charbonneau) :
Merci beaucoup, M. le député. Ai-je d'autres commentaires sur le
sous-amendement du député de Viau? Mme la députée de Fabre.
Mme Sauvé : Merci, Mme
la Présidente. Alors, je vais poursuivre un peu dans les propos que j'avais
plus tôt et j'ajouterais, en appui à mon collègue, qu'il y a plusieurs, plusieurs
projets de loi où, en vertu des règlements, on est dans l'énumération pour
assurer une clarification. Alors, dans la façon de faire, c'est vraiment de
bonne foi de dire que c'est possible et qu'on dépose un sous-amendement pour,
dans le fond, redemander à nouveau une clarification.
Et j'ai bien entendu le collègue tantôt
qui parlait de la générosité du principe du tiers de confiance et de
l'inclusion de tous, mais, en même temps, il y a la notion de confiance, que j'ai
bien entendue et que j'entends encore, mais il y a aussi la notion de
compétence. Et je reviens encore là-dessus. Alors donc, c'est clair que c'est
possible par voie de règlement.
Puis, admettons, dans un scénario qui est
réel puis qui a été souvent dans la réalité des choses, des règlements qui
méritent d'être bonifiés parce qu'on n'y a pas inclus toutes les personnes ou
on n'a pas décrit suffisamment soit les critères, les gens que ça représente,
la définition et, dans ce cas-ci, les rôles et responsabilités, bien, on n'a
pas à réouvrir la loi, on n'a pas à aller à nouveau dans un processus
législatif. On peut amender, on peut bonifier, on peut améliorer un règlement.
Puis honnêtement, là, je vous dirais qu'un
règlement qui se respecte il devrait être dans une volonté évolutive, parce
qu'on est dans l'application directe, directe, directe d'un projet de loi, et
les réalités changent, les clientèles changent, et les obstacles, et tout ça,
évoluent.
Alors, moi, franchement, je pense que c'est
une demande très raisonnable de revenir, toujours dans cette volonté, là, qui n'est
pas de faire du temps, mais de vouloir simplement dire : Est-ce qu'on
peut, par règlement, par une voie opérationnelle simple, de continuer à se dire :
Oui, c'est possible? Et non seulement il faut évaluer et définir les critères,
mais <clairement...
Mme Sauvé :
...revenir,
toujours dans cette volonté, là, qui n'est pas de faire du
temps, mais de vouloir
simplement dire :
Est-ce qu'on peut,
par règlement, par une voie opérationnelle simple, de continuer à se dire :
Oui, c'est possible? Et non seulement il faut évaluer et définir les critères,
mais >clairement, au-delà de la belle intention que je respecte de
confiance, ça prend des critères, ça prend des rôles et responsabilités, à qui
on a affaire, quelles sont les responsabilités de ces gens-là et les
compétences de ces gens-là. Alors, je suis en appui entièrement avec la
proposition de sous-amendement de mon collègue de Viau.
La Présidente (Mme Charbonneau) :
Merci, Mme la députée de Fabre. Est-ce que j'ai d'autres personnes qui veulent
intervenir sur le sous-amendement? Mme la députée d'Anjou—Louis-Riel.
Mme Thériault
:
Merci, Mme la Présidente. Mme la Présidente, évidemment, je pense que ma
collègue de Fabre a bien dit, mais je vais le répéter aussi, Mme la Présidente.
Vous, moi, les gens qui nous écoutent, tous ceux qui sont habitués avec la
législation, les légistes en arrière, la ministre et les collègues le verrons aussi
à l'usure... bien que le député de Montmorency a une plus vaste expérience puisqu'il
a déjà été ministre et siégé dans une autre législature, Mme la Présidente.
Vous savez, je l'ai dit tout à l'heure, la loi, on ne l'ouvre pas souvent,
hein? Je ne suis pas sûre qu'on va la rouvrir bientôt. Le fait d'y aller par
règlement donne beaucoup plus de latitude, Mme la Présidente.
C'est quoi, un règlement? Pour le monde
qui nous écoute, là, c'est quoi, clairement, un règlement? C'est là-dedans
qu'on va venir mettre toutes les balises qu'on a besoin pour être sûr qu'on n'est
pas dans l'erreur. La beauté du règlement, Mme la Présidente, là, quand <l'amendement...
>le sous-amendement de mon collègue, c'est : «Il doit de plus
définir les rôles, les responsabilités de cette personne», c'est que la
ministre va devoir, un coup que l'amendement puis le sous-amendement auront été
adoptés... Parce que j'ai espoir qu'on le fasse, Mme la Présidente. Savez-vous
pourquoi j'ai espoir? Parce que je voyais les légistes se parler ensemble. Puis
habituellement, quand il y a un petit conciliabule, c'est parce qu'on approche
de quelque chose qui peut être intéressant. On est peut-être proche d'une
solution. Ça fait que moi, je suis une éternelle optimiste, Mme la Présidente,
donc, évidemment, je pense que cette voie-là, lorsqu'on parle de définir les
rôles et responsabilités de cette personne, ça a le mérite aussi, Mme la
Présidente, de répondre aux préoccupations que le Barreau nous a faites, que la
CORPIQ nous a faites, que l'Association des propriétaires nous a faites aussi.
Et, si j'entends la ministre, c'est comme
si à peu près tout le monde va pouvoir se prévaloir de. Puis, en même temps, ça
répond un peu au RCLALQ, là, qui disait : Bien, pourquoi pas «tout citoyen
du Québec»? Bon. La ministre a dit : Oui, mais, lorsque les gens vont
invoquer qu'ils ont besoin d'un tiers de confiance, le régisseur,
automatiquement, il va dire oui. Bon, wo! minute, là. On comprend que... O.K.
Moi, je ne veux pas qu'il dise oui ou
qu'il dise non parce que c'est bon ou ce n'est pas bon, là. Ce n'est pas vrai,
Mme la Présidente. On est des législateurs. On fait des lois, on fait des
règlements. La loi, tu as une rigidité. On ne rouvre pas nos lois souvent. C'est
vrai pour celle-là. La régie a quand même 40 ans. On a un autre collègue
qui est en train de... Le ministre de l'Emploi, Solidarité sociale et du
Travail est en train de déposer, là... ils ont des discussions sur la loi sur
le travail avec la Santé et sécurité. O.K.? Ça fait longtemps, Mme la
Présidente, qu'on parle d'ouvrir ces lois-là. Je le sais, quand j'étais
ministre du Travail, là, je l'ai regardée. Puis on avait comme un accord entre
le patronat, puis les syndicats, puis woup! il est arrivé une campagne
électorale, puis, après ça, bien, c'est un autre gouvernement qui était là. Ça
fait que, finalement, on n'a jamais été capables de s'entendre, depuis ce
temps-là, par la suite.
Ça fait que c'est sûr que la rigidité de
la loi fait qu'à un moment donné tu vas repousser, tu vas repousser, tu vas
repousser. Tu sais, c'est comme la copropriété qu'on a faite, Mme la
Présidente. Depuis 2012, il y a des comités là-dessus. On est en 2019, puis ça
avait commencé bien avant ça. Ça fait qu'imaginez tout le temps que ça a pris.
Ça fait que c'est bien évident que d'y
aller par voie réglementaire... un règlement permet à la ministre au moment où
elle le juge opportun. Elle doit le faire. O.K.? Elle doit. Oui, elle doit
définir, O.K.? Elle doit. Elle doit le faire, Mme la Présidente. Donc, elle a
une obligation. Mais là on n'a pas dit quand est-ce elle doit... il faut
qu'elle fasse, là. Ce n'est pas avant que la loi soit adoptée. Ce n'est pas à
la sanction de la loi. La ministre, c'est une grande personne, là. Elle va
prendre ses responsabilités, comme l'équipe qui l'entoure, en disant :
Bon, bien, là, j'ai un règlement à sortir, travaillez-moi là-dessus. Parfait.
Dites-moi qui peut m'aider à écrire le règlement, quelles sont les personnes
qui sont touchées par ça, qui devrait avoir une opinion. Puis là, bien,
évidemment, tout le monde va commencer à se parler, Mme la Présidente. Il y a
des voies de communication qui sont ouvertes avec le cabinet de la ministre ou
avec les fonctionnaires, tout dépendant de la voie que la ministre aura
choisie. Puis après ça, bien, là les gens vont dire : Bien, moi, je pense
que c'est ça, puis moi, je pense que c'est ça. Puis, woup! celle-là, on devrait
la mettre.
• (16 heures) •
Mais c'est sûr que, quand on dit :
Définir les rôles et responsabilités de cette personne, là on dit clairement...
et ça, c'est de nature à sécuriser le Barreau, Mme la Présidente, comme...
16 h (version révisée)
Mme Thériault
: ...que
la ministre aura choisi. Puis, après ça, bien là les gens vont dire :
Bien, moi, je pense que c'est ça, puis moi, je pense que c'est ça, puis, woup!
bien, celui-là, on devrait le mettre. Bien, c'est sûr que, quand on dit : «Définir
les rôles et responsabilités de cette personne», là, on dit clairement, et ça,
c'est de nature à sécuriser le Barreau, Mme la Présidente, comme l'a si bien
démontré mon collègue le député de Viau, qu'il y a des craintes. Il y a des
craintes réelles sur ce qu'une personne peut faire ou pas. C'est réel. Le tiers
de confiance, là, ce n'est pas quelqu'un qui s'improvise avocat. On vit dans
une société... Nous, nos ordres professionnels sont encadrés. Il y a des actes
de réservés. Tu ne peux pas t'improviser avocat. Moi, je pense que je suis une
bonne légiste, Mme la Présidente, mais je ne suis pas avocate. Je fais des
lois. Je ne pourrais pas donner n'importe quel conseil. Je ne peux pas
m'improviser, moi, un tiers de confiance.
Puis, quand je regarde les définitions que
ma collègue nous a sorties, bien, c'est sûr qu'on se sent interpelés. Ça fait
qu'évidemment, pour pouvoir rassurer ceux qui nous écoutent puis faire en sorte
que ce ne soit pas n'importe qui qui puisse aussi s'improviser un tiers digne
de confiance, Mme la Présidente, ou un tiers de confiance… Tu sais, un
mandataire, c'est un mandataire, hein? On écrit un mandat, on donne un mandat
d'inaptitude à quelqu'un qui devient un mandataire. Mais tu le sais en maudit,
c'est quoi, «mandataire». Il y en a une, définition, elle est claire, elle est
précise. Elle est même dans la loi, Mme la Présidente. Il n'y en a pas, de définition
pour «tiers de confiance». On ne sait même pas, cette personne-là, c'est quoi,
ses rôles, ses responsabilités, il n'y en a pas. Il y a plein de lois, il y a
plein de règlements où on va définir…
Prenez le Code civil du Québec, on va dire :
Dans telle section, on introduit ça, ça, ça, «entrepreneur», O.K., bon, on va
parler de la Régie du bâtiment… Le même projet de loi, O.K., on a défini
c'était quoi, un entrepreneur, c'était quoi, une personne de société morale. Tout
est défini. Tout est défini : la personne qui est garante de la licence… Tout
est défini. Des répondants, c'est défini. Il n'y a aucune définition de «tiers
de confiance», encore moins les rôles et responsabilités, mais c'est drôlement
important, Mme la Présidente. Puis, honnêtement, même au début, début, avant
même qu'on fasse n'importe quel amendement possible, potentiel, là, c'était
écrit «tiers de confiance». C'est vrai, je… donne à la ministre. Bien, c'est
sûr que plus on discute de quelque chose, plus ça ouvre des portes, plus ça
ouvre des questionnements, mais c'est le rôle qu'on a, comme législateurs, de
faire ça.
Puis moi, je pense que l'amendement puis
le sous-amendement qui ont été déposés par mes deux collègues, honnêtement, Mme
la Présidente, ça permet vraiment de pouvoir venir baliser puis de venir
encadrer, mais surtout ça a le mérite de donner toute la latitude et la marge
de manoeuvre à la ministre pour qu'elle puisse s'acquitter de la tâche plus que
correctement, Mme la Présidente, parce que, vous savez, le droit nouveau...
Vous avez déjà fait du droit nouveau, vous. J'en ai fait moi aussi. Mourir dans
la dignité, c'était du droit nouveau, Mme la Présidente.
Quand on a syndicalisé les ressources
intermédiaires, les ressources de type familial, que ce soit dans le réseau de
la petite enfance, que ce soit dans le réseau des services sociaux, alors que
j'étais la ministre responsable, c'était du droit nouveau. Syndicaliser des
familles d'accueil, wow! il faut le faire, par définition, on a fait du droit
nouveau. On a syndicalisé des familles d'accueil en leur donnant des conditions
salariales, des congés, des remplacements, des enveloppes, mais on les a mises
dans la loi, on a fait du droit nouveau. Je n'ai pas de problème avec la notion
de tiers de confiance, mais est-ce qu'on peut au moins la baliser puis la
définir comme il faut? On est, Mme la Présidente, dans ce que j'appellerais du
droit nouveau aussi.
Donc, évidemment, vous comprendrez que
moi, je pense que c'est important de définir les rôles et les responsabilités
de cette personne-là et que je ne peux pas faire autrement que d'adhérer au
sous-amendement qui a été déposé par mon collègue. Puis, s'il y a lieu, Mme la
Présidente, je reviendrai faire encore de la représentation. Mais il n'y a pas
de problème, là, je pense que, pour le moment, c'est bien, je vais m'arrêter
ici. Mais je n'hésiterai pas à vous redemander la parole. Merci, Mme la
Présidente.
La Présidente (Mme Charbonneau) :
Je ne suis pas inquiète sur votre hésitation de me demander la parole, Mme la
députée. Je vais aller... Je vais offrir la parole au député de Laurier-Dorion.
M. Fontecilla : Merci, Mme la
Présidente. Écoutez, je pars du principe, là, que... Je l'ai dit à plusieurs
reprises, là, c'est qu'il y a, à la Régie du logement, une tentative de rendre
les procédures, en général, moins lourdes, moins difficiles d'accès, pour
faciliter la représentation par les personnes elles-mêmes, donc une plus grande
accession à la justice. <Il y a une... >On en a beaucoup discuté,
il y a un principe de base, là, établi dans l'article 63, donc l'obligation
d'un juge, à la Régie du logement, de porter un secours équitable et impartial
aux personnes qui... aux parties qui sont devant le juge. Dans ce sens-là, on
ajoute un <article...
M. Fontecilla : ...
il
y a un principe de base, là, établi dans l'article 63, donc l'obligation d'un
juge, à la Régie du logement, de porter un secours équitable et impartial aux
personnes qui... aux parties qui sont devant le juge. Dans ce sens-là, on
ajoute un >article, l'amendement principal, là, qui vise à permettre la
présence d'un tiers de confiance — «tiers de confiance», nommément, c'est
écrit comme ça — et on précise que cette personne-là <doit
être... >ne doit pas être rémunérée. J'y reviendrai tantôt.
Donc, on a passé de longues heures à
discuter du bienfait de cet amendement-là qui vise à élargir justement la
notion de «tiers de confiance» pour permettre qu'une personne soit représentée
par une panoplie de personnes, soit une voisine, soit quelqu'un de la famille,
soit... bref, quelqu'un en qui la personne a confiance. Je pense que le député
de Montmorency a bien expliqué cette notion-là. Et là j'ai comme l'impression
qu'après une longue discussion pour élargir la notion de «tiers de confiance»
on est en train de discuter pour resserrer cette notion-là en introduisant un règlement
qui vise à définir les critères des personnes qui peuvent agir à titre de tiers
de confiance et ensuite à définir les rôles et responsabilités.
Donc, je serais tenté de demander à mes
collègues de peut-être me... afin de me faire une idée, là, à savoir si mon
hypothèse est correcte, là, qu'on est en train de resserrer les critères du
tiers de confiance, là, de peut-être me fournir... nous fournir, nous, membres
de la commission, quelques exemples de critères qui doivent être utilisés, et
quels seraient les rôles et responsabilités, afin de mieux se faire une idée,
là, que je puisse mieux me positionner sur ce sujet-là.
On vise, entre autres, et je le sens à
travers les interventions de mes collègues, là, à répondre, en quelque sorte, à
l'inquiétude exprimée par le Barreau du Québec, là, disant que... une inquiétude
qui exprime la préoccupation sur le «n'importe qui». N'importe qui pourrait
représenter... est un tiers de confiance, c'est une préoccupation. C'est une inquiétude
qui est légitime, là. Mais je pense qu'elle rentre en conflit avec l'autre
principe général, qui est l'ouverture plus grande, donc une certaine flexibilité
sur le choix de la personne qui accomplit le rôle de tiers de confiance.
L'amendement apporté par le gouvernement
stipule que cette personne-là ne doit pas être rémunérée. C'est très bien, mais
il existe peut-être d'autres cas d'espèce où la personne n'est pas... le tiers
de confiance n'est pas rémunéré, mais il a un intérêt, qui peut être pécunier
ou autre, surtout pécunier ou matériel, là, à ce que la personne... bien, à
orienter l'assistance dans un sens ou dans un autre. Donc, peut-être qu'il y aurait
là une piste pour définir, pour essayer de resserrer… pour éviter les abus, si
l'on veut, là, donc, définir davantage ce qui pourrait être un conflit
d'intérêts du tiers de confiance.
Donc, je pense que la façon dont c'est
exprimé, et l'esprit qui anime les modifications à la Loi sur la Régie du logement
dans ce contexte-ci, ça permet plus de... davantage de flexibilité au juge qui
va déterminer qui est puis qui peut être un tiers de confiance ou n'en est pas
un, et, dans ce sens-là, je me pose des questions. Est-ce que c'est… On n'est
pas en train… Je ne veux pas faire de jugement d'intention, là… de procès
d'intention, mais est-ce que, de façon, comment dire, non voulue, on est en
train de resserrer les critères, alors qu'on voulait les élargir?
Et donc je relance la question à mes
collègues, là, s'ils peuvent nous fournir des exemples des critères et des
rôles et responsabilités qui pourraient être utilisés pour définir qui est
acceptable comme tiers de confiance ou pas.
La Présidente (Mme Charbonneau) :
Merci, M. le député. Puis je pense que vous avez bien posé votre question.
Donc, je vais donner la parole au député de Viau.
• (16 h 10) •
M. Benjamin : Oui, merci, Mme
la Présidente. Écoutez, je tiens tout de suite à rassurer le collègue de Laurier-Dorion,
si tant est besoin qu'il soit rassuré, Mme la Présidente, qu'il n'est pas
nullement de notre intention de resserrer, mais, au contraire, d'éclaircir, de
préciser. Donc, nous pensons qu'aujourd'hui les changements qu'on a devant nous…
Ce que nous sommes en train de regarder, Mme la <Présidente...
M. Benjamin : ...
besoin qu'il soit rassuré,
Mme la Présidente, qu'il n'est pas nullement
de notre intention de resserrer, mais, au contraire, d'éclaircir, de préciser.
Donc, nous pensons qu'aujourd'hui les changements qu'on a devant nous… Ce que
nous sommes
en train de regarder,
Mme la >Présidente, ce
n'est pas une modification cosmétique de ce projet de loi, c'est une
modification en profondeur. La ministre a longuement élaboré sur les moyens qui
ont été octroyés à la Régie du logement pour pouvoir atteindre ses objectifs.
Nous, nous sommes dans les voies, les voies qu'il faut tracer, les balises et
les cadres d'intervention, et c'est là qu'on en est.
Mais, si vous voulez, puis si vous
permettez, Mme la Présidente, avant de poursuivre mon intervention, j'aurais
une question, et, avec l'assentiment de mes collègues, je ne sais pas si le
président de la Régie du logement pourrait.... C'est une question… J'aimerais
savoir, pour mon argumentaire, quel est le nombre de clients qui s'adressent, à
chaque année, à la Régie du logement.
La Présidente (Mme Charbonneau) :
Bien, je vous dirais, M. le député de Viau, à travers moi, vous pouvez poser
toutes les questions.
M. Benjamin : Oui, bien sûr.
La Présidente (Mme Charbonneau) :
Après l'interrogation de votre question, je vais me tourner de ce côté-là puis
voir si je suis capable d'avoir votre réponse. Mais je vous dirais que,
normalement, la ministre est toujours ouverte à répondre aux questions très
précises par rapport à certains chiffres. Donc, je ne sais pas si vous avez la
réponse, Mme la ministre. On va aller plus loin…
Mme Laforest : …
La Présidente (Mme Charbonneau) :
Ah! d'accord. Alors, Me Simard.
Une voix
: …
La Présidente (Mme Charbonneau) :
Ah! c'est vrai. J'ai l'impression que j'avais déjà vu le consentement dans vos
yeux, mais je vous ai pris pour acquis. Alors, je vais faire… Est-ce que j'ai
le consentement pour permettre à Me Simard de prendre la parole?
Mme Thériault
: Oui, certainement.
La Présidente (Mme Charbonneau) :
Bon, alors Me Simard.
M. Simard (Patrick) : Merci,
Mme la Présidente. Et ce sera relativement court parce que j'aurai besoin d'une
précision sur la réponse que vous cherchez.
M. Benjamin : J'aurai probablement
deux questions. La première, c'est sur le nombre de clients qui s'adressent, à
chaque année, en moyenne, à la Régie du logement.
M. Simard (Patrick) : Le
nombre de clients, je peux vous dire que...
M. Benjamin : Le nombre de citoyens
ou de citoyennes, si vous voulez, ou le nombre de dossiers.
M. Simard (Patrick) : Ah! voilà,
bien, le nombre de dossiers, je peux vous dire que, dans le rapport annuel qui
a été déposé il y a quelques jours à peine, on énonçait que, lors de l'année
2018‑2019, nous avons tenu 73 947 audiences pour 68 000 dossiers qui
ont été déposés, presque 69 000, 68 798.
M. Benjamin : 68 798
dossiers. Maintenant...
La Présidente (Mme Charbonneau) :
Je vais vous demander, pour la régie surtout… parce que tous vos propos sont
importants, mais il y a des gens qui travaillent fort pour vous suivre puis qui
ne voient pas toujours qui va interpeler qui. Donc, allez-y doucement, puis
notre régie va nous suivre avec beaucoup de compétence.
M. Benjamin : Parfait. Merci,
Mme la Présidente, pour cette précision. Donc, une autre question que
j'aimerais poser encore à Me Simard, si vous permettez : De ces 73 947
audiences devant la Régie du logement, est-ce que Me Simard peut nous dire
combien de ces audiences-là ont nécessité l'intervention d'un tiers de
confiance?
La Présidente (Mme Charbonneau) :
Est-ce que c'est possible d'avoir une réponse ou on doit chercher un petit peu…
parce qu'on peut avoir du temps pour... Je peux laisser le député de Viau… de continuer
à parler si vous avez besoin de faire des recherches.
Une voix
: …
La Présidente (Mme Charbonneau) :
Allez-y, Me Simard.
M. Simard (Patrick) : Merci.
Je ne pourrai faire de recherches davantage puisque nous ne tenons pas de
statistiques à cet égard, d'une part. Mais puis-je vous préciser, cependant, que — on
l'a déjà évoqué — ça fait 39 ans que la Régie du logement existe?
Cette possibilité d'être assisté existe depuis 39 ans, bien qu'elle n'était pas
dans la loi, l'ayant moi-même exercée, cette possibilité-là, pour les citoyens
qui le requéraient.
Et je me permets de préciser, pour le bien
de votre réflexion, qu'à ma connaissance bien personnelle, et depuis 1996 que
j'oeuvre dans ce domaine, je n'ai jamais vu d'intervention judiciaire en
révision d'une décision à cet égard, en appel d'une décision à cet égard. Et,
je vous le répète, on a utilisé cette possibilité-là, bien qu'elle n'était pas
prévue dans la loi, depuis toutes ces années.
Et ce que nous avions réfléchi à l'époque,
c'était de faire en sorte que, compte tenu qu'il s'agissait d'une loi, que
cette loi était publique… de diffuser cette possibilité, d'où la réflexion
d'amener auprès de la ministre cette possibilité d'insérer, dans le cadre du
projet de loi, cette possibilité d'être assisté, qui diffère vraiment
distinctement de la possibilité d'être représenté par avocat, d'où la précision
que le Barreau voulait obtenir à l'égard du fait qu'il y a une distinction
entre la <représentation...
M. Simard (Patrick) : ...
du projet de loi cette possibilité d'être assisté, qui diffère vraiment
distinctement de la possibilité d'être représenté par avocat, d'où la précision
que le Barreau voulait obtenir à l'égard du fait qu'il y a une distinction
entre la >représentation, qui est l'exercice restreint de la profession
d'avocat, et l'assistance par un tiers, comme nous l'avons fait depuis les
nombreuses années qui se sont écoulées depuis.
La Présidente (Mme Charbonneau) :
…ça a été très éclairant. M. le député de Viau.
M. Benjamin : Merci beaucoup,
Mme la Présidente. Vous me permettrez, Mme la Présidente, à travers vous, de
remercier Me Simard, donc, pour ces précisions importantes, voilà, et il y a
une phrase... Je pense que, des chiffres que Me Simard <nous a... >vient
de nous transmettre, il y a une phrase importante que je retiens. Les bonnes
pratiques, puisque je considère que c'est une bonne pratique, ce n'était pas
balisé dans la loi. Or, maintenant, c'est dans la loi. Et c'est là que je
reviens à mon argumentaire, mon intervention précédente, Mme la Présidente, sur
le fait que ce que nous sommes en train de faire actuellement… Ce n'est pas un
changement banal que nous sommes en train de faire dans cette loi. Donc, c'est
une modification importante que nous sommes en train de faire.
Et, pour celles et ceux qui nous regardent
actuellement et puis qui… il y en a beaucoup, sûrement, qui ne regardaient pas
nos travaux, dois-je préciser que l'un des premiers changements qu'on a convenu
d'adopter ensemble dans cette commission, c'est le changement de nom de la «Régie
du logement», évidemment nous sommes encore dans le cadre d'un projet de loi…
et changement de nom de la «Régie du logement», qui deviendra un tribunal, le
Tribunal administratif du logement, donc, et ça, à première vue, Mme la
Présidente, on pourrait dire : Bien, c'est seulement un changement de nom.
Mais non, ce n'est pas seulement un changement de nom, c'est plus que ça. C'est
plus que ça.
Et <je salue… >d'ailleurs j'en
profite pour saluer à nouveau l'ouverture de Mme la ministre, le fait <qu'on
enchâsse dans la loi… >qu'on va enchâsser dans la loi, donc, cette
ressource importante pour l'accès à la justice. Mais vous comprendrez, Mme la
Présidente... Et, là encore, je pense, entre autres, à mon collègue de
Laurier-Dorion, pour lui dire à nouveau : Ce que nous voulons, aujourd'hui,
à travers ce sous-amendement, donc, ce n'est pas de resserrer, c'est plutôt
d'éclaircir. Vous savez, et je l'ai donné comme exemple tout à l'heure,
rapidement, Mme la Présidente, moi, <je n'ai jamais été... >je
n'ai jamais eu à témoigner, à agir comme témoin devant les tribunaux, bon, mais
cependant il se pourrait — et je connais plusieurs personnes — <il
se pourrait >que quelqu'un me demande d'agir à titre de tiers de…
Mme Thériault
: Confiance.
M. Benjamin : ...confiance,
voilà, tiers de confiance. Mais faut-il bien, Mme la Présidente, que je sache à
quoi m'en tenir, c'est-à-dire si j'étais appelé à agir comme tiers de confiance,
et ça, je pense qu'il n'y a pas meilleure instance que l'instance par-devant
laquelle j'aurai à me présenter, qui puisse me donner la définition que… ce à
quoi je m'en tiens quand on est tiers de confiance, donc.
Alors, l'idée, pour nous, ce n'est pas de
resserrer, au contraire, c'est de préciser, et c'est en ce sens que le
sous-amendement, je crois, demeure pertinent, et tout en... Et je réitère
encore au collègue de Laurier-Dorion que nous sommes d'avis que l'enjeu… Toute
la question de l'accompagnement, des ressources disponibles dans la
collectivité, c'est quelque chose d'important aussi, mais loin de nous
l'intention ou l'idée de resserrer. Au contraire, ce que nous voulons, c'est
d'avoir une définition.
Alors, ma question, si vous permettez, Mme
la Présidente, que j'adresserai à Mme la ministre, parce que, vous savez,
j'aime beaucoup entendre Mme la ministre nous répondre sur cet enjeu-là, parce
que... et je crois qu'elle aura sûrement de bonnes réponses pour nous : Sur
l'enjeu, ne croit-elle pas qu'il est nécessaire, donc, de définir ce que c'est,
un tiers de confiance, dans le cadre de la modification de son projet de loi?
La Présidente (Mme Charbonneau) :
Merci, M. le député de Viau. Mme la ministre.
Mme Laforest : J'ai tout dit.
La Présidente (Mme Charbonneau) :
Merci. M. le député de Viau.
M. Benjamin : Alors, Mme la
Présidente, Mme la ministre nous a dit qu'elle a tout dit, mais je n'ai rien
entendu au sujet de la définition... Donc, je n'ai rien entendu au sujet de la
définition de tiers de confiance venant de Mme la ministre, donc, et alors moi,
j'aimerais bien entendre c'est quoi, sa définition d'un tiers de confiance. Et,
suite à ça, donc, si elle a une définition à nous proposer, donc il y aura
peut-être une autre question.
La Présidente (Mme Charbonneau) :
Merci, M. le député. Mme la ministre.
• (16 h 20) •
Mme Laforest : En fait, j'ai
tout dit, vraiment. J'ai vraiment tout dit puis je pense qu'on a tout dit. On a
donné les <bonnes...
M. Benjamin : ...
c'est quoi, sa définition d'un tiers de confiance. Et, suite à ça, donc, si
elle a une définition à nous proposer, donc il y aura peut-être une autre
question.
La Présidente (Mme Charbonneau) :
Merci, M. le député.
Mme la ministre.
Mme Laforest :
En
fait, j'ai tout dit, vraiment. J'ai vraiment tout dit puis je pense qu'on a
tout dit. On a donné les >bonnes informations. Un tiers de confiance, le
mot le dit, on l'a bien expliqué. Me Simard est venu le dire également. Alors,
12 heures, jusqu'à présent, pour cet article-là, même si vous dites que chaque
article doit être bien expliqué… Chaque article doit être bien expliqué, les
sous-amendements et les amendements doivent être considérés, évidemment, mais,
en même temps, la répétition, je crois, n'aide pas pour faire avancer le projet
de loi. Alors, j'ai tout dit au niveau du tiers de confiance, honnêtement. Ça
me ferait plaisir d'en dire plus pour le député de Viau, mais, pour d'autres
articles, je parlerai plus longuement. Merci.
La Présidente (Mme Charbonneau) :
Merci, Mme la ministre. M. le député de Viau.
M. Benjamin : Merci, Mme la
Présidente. Donc, vous comprendrez, Mme la ministre, donc, que j'ai passé quand
même quelques heures aussi… Mais je ne suis pas comptable. Je ne suis pas en
train de faire la comptabilité des heures <que je passerai… >que
j'ai déjà passées, que je passe et que je passerai dans cette commission.
L'enjeu est trop important, pour moi, pour commencer à faire le décompte des
heures que j'aurai passées dans cette commission. Ce qui importe, pour moi,
c'est de m'assurer, en mon âme et conscience, comme législateur, avec les
autres collègues autour de cette table, de cette commission, que nous puissions
au maximum répondre aux besoins des Québécoises et Québécois, aux besoins des
personnes en particulier qui peuvent être les plus vulnérables, qui, dans leurs
démarches d'accès à la justice, pourront utiliser à bon escient les leviers
qu'on aura mis à leur disposition, à travers ce qui sera, je l'espère, cette
nouvelle loi.
Alors, je reviens encore, Mme la
Présidente, si vous permettez… Donc, je crois que l'enjeu qu'on a devant nous,
c'est l'enjeu du tiers de confiance. J'ai bien entendu, Mme la ministre nous a
dit qu'elle a tout dit, mais je n'ai pas entendu l'ombre d'une définition de ce
que c'est, pour Mme la ministre, un tiers de confiance. Ça dit ce que ça dit, je
veux bien, mais je reviens encore à cette belle phrase : Le législateur ne
parle pas pour ne rien dire. Donc, ça dit ce que ça dit. Je ne pense pas... Je
pense qu'il nous faut arriver à ce qu'on puisse définir ce que c'est, un tiers
de confiance. Et maintenant l'autre sous-question que j'aurai pour Mme la
ministre. Donc, ne croit-elle pas qu'il serait important que les Québécoises et
les Québécois puissent savoir ce que c'est, un tiers de confiance?
La Présidente (Mme Charbonneau) :
Merci, M. le député. Est-ce que j'ai d'autres interventions?
Mme Laforest : J'aimerais
peut-être savoir, pour vous, c'est quoi, un tiers de confiance.
La Présidente (Mme Charbonneau) :
Mme la ministre, à travers moi, vous posez la question au député.
Mme Laforest : À travers vous,
j'aimerais savoir, pour le député de Viau, pour lui, c'est quoi, un tiers de
confiance.
M. Benjamin : Ah! bien, voilà,
alors, c'est intéressant…
La Présidente (Mme Charbonneau) :
M. le député de Viau.
M. Benjamin : Merci beaucoup,
Mme la Présidente. J'aime beaucoup la réponse de Mme la ministre puisque la
réponse de Mme la ministre me permet de me référer au sous-amendement complet,
et je donne lecture à Mme la ministre de ce sous-amendement-là, que le
gouvernement doit, par règlement… C'est-à-dire que ce que... Je ne demande pas
à Mme la ministre, donc, ici, <de nous dire... >non seulement de
nous dire ce que c'est, mais de le mettre dans le cadre de la loi, mais de
décider, de réfléchir, et d'y aller par règlement pour définir les critères des
personnes qui peuvent agir à titre de tiers de confiance, et de définir les
rôles et les responsabilités de cette personne. C'est ce que nous demandons. C'est
ce que dit le sous-amendement. Le sous-amendement, lui, dit : C'est par
règlement…
Donc, alors nul n'est... Je ne suis pas
avocat. Je n'ai pas de formation en droit, Mme la Présidente. <Je n'ai...
>Moi, je ne suis qu'un député, membre de cette commission, qui essaie de
faire mon travail à la lumière de mes expériences, de mes quelques humbles
compétences, de mes sensibilités, des personnes que j'ai eu à rencontrer et à
servir au cours de ces dernières années. Ce que j'amène ici, ce que je dépose
ici, autour de cette table, ce sont les sensibilités de ces personnes… que
j'amène ici, et pour lesquelles je pense qu'un projet de loi comme celui-là… Ce
projet de loi là mérite toute notre attention, mérite qu'on prenne le temps
qu'il faut. Il y a des articles, vous savez, Mme la Présidente, de ce projet de
loi sur lesquels on a passé deux minutes. Rapidement, on s'est entendus sur ces
articles-là, et ils ont été adoptés. Mais cet article-là, il est fondamental
car c'est un enjeu d'accès à la justice dont il est question. Donc, alors c'est
ce que j'amène.
Donc, encore une fois, je rappelle, Mme la
Présidente, si vous permettez, à Mme la ministre… Ce que nous lui demandons, ce
n'est pas de statuer tout de suite, dans un article, ce que c'est. Nous lui
demandons… Nous demandons au gouvernement, par règlement, de définir ces <critères...
M. Benjamin : ...
c'est un enjeu d'accès à la justice dont il est question. Donc, alors c'est ce
que j'amène.
Donc, encore une fois, je rappelle, Mme
la Présidente, si vous permettez, à Mme la ministre… ce que nous lui demandons,
ce n'est pas de statuer tout de suite, dans un article, ce que c'est, nous lui
demandons… Nous demandons au gouvernement, par règlement, de définir ces >critères.
La Présidente (Mme Charbonneau) :
Merci, M. le député de Viau. J'ai le député de Montmorency qui m'a demandé la
parole.
M. Simard : Oui, merci à
vous, Mme la Présidente. Alors, bien précisément, sur le sous-amendement dont
il est ici question, peut-être qu'il serait adéquat que je vous partage ce que
j'en pense. Puis, au fond, de quoi s'agit-il? On réfléchit sur la... On est
dans une logique de droit nouveau. Comme l'a très bien souligné la députée d'Anjou—Louis-Riel,
on est dans une logique de droit nouveau dans le cadre duquel on tente de
baliser la relation qui peut ou qui va s'établir entre une personne et le tiers
de confiance qui accompagne cette personne. On tente d'encadrer, de baliser une
relation de confiance. C'est quelque chose de très gros, ce que nous demande l'opposition,
baliser par règlement une relation de confiance.
Et moi, qui évolue dans le domaine des
sciences sociales depuis maintenant 15 ans… Dans le domaine de la
recherche, il y a des protocoles d'éthique qui se sont de plus en plus, avec le
fil du temps, épaissis, des normes de plus en plus nombreuses, sans doute
salutaires et bienvenues, mais, quand même, j'imagine d'ici, là, l'espèce
d'immense questionnaire qu'on va passer à la personne qui est tiers de
confiance, les décharges qu'on va devoir lui faire signer, les consentements qu'on
va devoir lui faire signer, on va...
Ce que le parti d'opposition nous demande en
ce moment, Mme la Présidente, c'est, en quelque sorte, de complexifier une
relation qu'on veut simplifier, parce que justement on veut faciliter l'accessibilité
à la justice. C'est ça qui anime notre ministre et c'est très louable. Et là, évidemment,
le diable se cache dans les détails. À force de vouloir complexifier les
choses, on va décourager les gens d'avoir accès à un tiers de confiance, parce
qu'ils vont se dire : La démarche est beaucoup trop lourde. On est en
train de judiciariser, quasiment, les choses, alors qu'on est déjà devant un processus
juridique.
Donc, je ne pense pas qu'on encourage les
gens à aller chercher un accompagnateur avec le sous-amendement que nous
proposent nos collègues du Parti libéral. Je respecte bien leur démarche, mais
vous voyez bien qu'il y a deux écoles de pensée qui nous distinguent. Quand la ministre,
à l'instant, demande au député de Viau : Bien, êtes-vous capable de nous
définir bien concrètement ce que serait, par règlement, un tiers de confiance,
vous avez vu comment est-ce qu'il a patiné par en arrière.
La Présidente (Mme Charbonneau) :
Le député de Montmorency...
M. Simard : Non, non, c'est
en tout respect. Non, mais c'est...
Des voix
: …
La Présidente (Mme Charbonneau) :
Non, non, non, je ne veux pas perdre surtout le contrôle de cette salle. Je
veux vous interpeler personnellement, mais à titre de présidente, pour vous
dire que vous avez, de façon très habile, posé quelques paroles qui n'étaient
pas nécessaires. Je vous entends quand vous dites : Opposition, parti… Je
vous entends. Je vous demande juste de ne pas lui mettre de patins dans les
pieds et de continuer à parler avec moi sur la possibilité d'avoir la
définition.
M. Simard : ...de nous le
rappeler comme vous le faites, Mme la Présidente. Mais ce que je veux vous
dire, c'est que ce que j'entends ou ce que je crois comprendre, c'est qu'il n'est
pas évident de définir ça. Et nous, pour nous, on l'a dans une perspective très
inclusive, très généreuse, très ouverte. On est dans une logique de libre
arbitre. Nous faisons confiance aux gens pour savoir en qui ils peuvent avoir
confiance. Merci, Mme la Présidente. Et c'est donc la raison pour laquelle je
voterai contre ce sous-amendement, parce qu'il complexifie plus qu'il n'aide.
La Présidente (Mme Charbonneau) :
Oui, j'ai compris. Vous avez bien fait de nous le rappeler, mais vous l'aviez
dit au préalable aussi. Donc, je comprends bien votre position, M. le député. Merci.
Y a-t-il... Mme la députée de Fabre.
Mme Sauvé : Alors, je
vais réagir, madame la… gentiment, parce que j'ai beaucoup de respect pour le
collègue de Montmorency, alors donc, et je vais aussi revenir sur
l'intervention de mon collègue de Laurier-Dorion. Et, je comprends bien, je n'ai
aucun doute sur son humanité et sa sensibilité de justice sociale. Mais, quand
il amène la notion de notre volonté de complexifier, je vous dirais très
franchement que <la clarification… >c'est dans une bonne intention,
la clarification, parce que, d'abord et avant tout...
• (16 h 30) •
On peut parler de sciences sociales, puis
vous en êtes avec l'expertise que vous avez, mais moi, je vais vous parler de
la raison pour laquelle je suis députée sur le terrain, puis, moi, ça ne me
dérange pas, Mme la Présidente, et ça me fait plaisir, et je ne regarde pas les
heures quand vient le temps de défendre la réalité des personnes vulnérables de
mon comté. Et là je deviens un peu émotive, O.K.? Alors, voilà, donc je prends
une grande respiration, et je ne regarderai pas ma montre, et je continuerai à
le faire.
Alors donc, quand j'interviens face aux
répliques des collègues, c'est simplement pour dire que notre volonté, ce n'est
pas de rendre les choses compliquées...
16 h 30 (version révisée)
<16493
Mme
Sauvé :
...vulnérables de mon comté. Et là je deviens un peu
émotive,
O.K.? Alors, voilà. Donc, je prends une grande respiration, et
je ne regarderai pas ma montre, et je continuerai à le faire. Alors donc, quand
j'interviens face aux répliques des
collègues, c'est simplement pour
dire que notre >volonté, ce n'est pas de rendre les choses compliquées. Notre
volonté, ce n'est pas de faire du temps. Notre volonté, ce n'est pas de dire :
On prend une place, et tout ça. Non. On joue notre rôle de législateurs en
toute bonne foi, parce qu'on a à porter la réalité des personnes vulnérables.
La ministre a démontré une belle ouverture, et on veut continuer, dans ce
sens-là, à se dire : Est-ce que les bonnes personnes... Et la notion de
confiance, j'en suis, mais quand on me dit qu'on complexifie parce qu'on veut
s'approprier la préoccupation de dire : Est-ce qu'on peut définir pour que...
Dans l'accompagnement des personnes, il n'y a pas lieu à avoir de
l'improvisation. On ne peut pas être dans l'improvisation quand on accompagne
des personnes vulnérables.
Alors, c'est 19 ans de ma vie professionnelle
qui sont au coeur de ces mots-là, Mme la Présidente. Alors, je n'accepterai pas
qu'on me dise : Il faut faire simple parce que... On peut accompagner les
personnes, puis si on est bienveillant, puis si on veut, alors... puis j'ai
entendu les mots puis j'y vais avec toute la nuance qu'il a amenée. Mais moi,
je vous dis très sincèrement que je ne peux pas adhérer à la notion de
simplifier la notion d'accompagnement des personnes vulnérables, parce que,
oui, il faut des cadres d'intervention, oui, il faut une responsabilité qui est
bien nommée. Et pour être parlementaire, puis législateur sur bien des commissions,
et d'avoir même entendu le collègue de la ministre, ministre de la Solidarité
sociale, dire, dans le cadre de son projet de loi n° 33,
où je siège aussi, de dire : Il ne faut pas que ce soit un bar ouvert, et
c'était son expression, bien, il faut faire attention, parfois, il faut prendre
le temps de décrire.
Et là je reviens à l'intervention légitime
de mon collègue de Laurier-Dorion et j'essaie de le rassurer. Donc, le but, ce
n'est pas de dire : On rétrécit l'espace, au contraire. Si la ministre...
Plus on est dans une définition très large et très englobante, sans précision,
on est peut-être en train de se dire : On va toujours être en train de
consulter pour voir qui en fait partie de cette définition-là, parce que les
règles, et les critères, et les rôles et responsabilités ne sont pas au
rendez-vous dans un premier chef.
Alors, moi, honnêtement, là... Puis je
pense que, dans une pensée très opérationnelle qui fonctionne, qui est suivie,
qui statistiquement se tient... parce qu'aussi, quand on amène des nouveaux
paradigmes, il faut être capable de les suivre au niveau statistique, et c'est
ce qu'on est en train de faire, et c'est une aussi de mes préoccupations. Plus
il y a de la clarté, plus on est en train de s'assurer qu'on offre la
possibilité d'accès aux bonnes personnes, encore une fois, dans un mode très
souple qui passe par règlement. Rôles et responsabilités, des définitions très
claires, bonifiables, évolutives, et on s'assure surtout qu'on n'improvise pas
quand vient le temps d'accompagner mes personnes vulnérables. Moi, je pense à
mes aînés, dans mon comté, je pense aux jeunes qui ont des problématiques, je
pense à mes citoyens qui ont des parcours de vie complètement difficiles. Et si
on est en train de dire : Moi, oh, tiers de confiance, j'y vais, on me
fait confiance, j'y vais, je me lance, bien, honnêtement, est-ce que c'est la
bonne personne avec la personne vulnérable? J'ai des grands doutes encore
aujourd'hui. Je n'ai pas les précisions et les réponses du ministre qui me
permettent d'être rassurée, en tout respect, Mme la ministre. Alors, oui, je
pense à mes citoyens et, oui, je vais continuer de le faire et je vais
continuer à dire : Ça prend de la clarification.
C'est un exercice qui, honnêtement, se
fait dans bien, bien des projets de loi. Je l'ai vu aussi comme adjointe
parlementaire à la Solidarité sociale. Alors, il y a eu des projets de loi sur
la table, et on s'est mis à se retrousser les manches et à faire en sorte que
des règlements puissent donner vie de façon très concrète aux projets de loi
sur lesquels on était en train de travailler. Alors, désolée de mon émotion,
Mme la Présidente. Merci.
La Présidente (Mme Charbonneau) :
Il ne faut jamais, Mme la députée de Fabre, être désolée d'une émotion. Je veux
juste, par contre, nous rappeler qu'on est ici pour travailler. Donc, ni d'un
côté ni de l'autre de cette table, quand on mentionne un temps, ce n'est pour
faire un reproche. Je pense que c'est juste un indicatif. Alors, je veux juste
nous rappeler à ça, parce qu'on travaille dans la bonne foi puis on est dans
des échanges qui sont fort intéressants.
Est-ce que j'ai d'autres interventions sur
le sous-amendement? M. le député de Viau.
M. Benjamin : Merci. Merci
beaucoup, Mme la Présidente. Donc, je reviens encore au concept tiers de
confiance. Donc, notre collègue la députée de Fabre nous a tout à l'heure dit,
sous forme de boutade, qu'elle a failli perdre son latin puisqu'il y a
tellement de définitions de «tiers de confiance».
Donc, je pense que ce que nous demandons
aujourd'hui, c'est que, face à cet enjeu qui est important... et je le réitère
encore, Mme la Présidente, je réitère encore qu'aujourd'hui c'est <une...
M. Benjamin : ...
je
pense que ce que nous demandons aujourd'hui, c'est que, face à cet enjeu qui
est important... et je le réitère encore, Mme la Présidente, je réitère encore
qu'aujourd'hui c'est >une bonne chose. Nous sommes dans une bonne...
c'est une bonne façon de faire que d'inscrire toute la notion d'accompagnement
des personnes vulnérables dans la loi. C'est une bonne chose de le faire, mais
c'est encore une meilleure chose lorsque cet accompagnement-là se fait de
manière à ce que ce soit clair pour les uns et les autres et notamment pour les
citoyennes et les citoyens les plus vulnérables. Et c'est en ce sens que je
crois qu'il ne m'appartient pas à moi, ce n'est pas ça, ma demande, qu'il
n'appartient pas à moi de donner une définition d'un tiers de confiance. Il y
en a au moins une dizaine, une douzaine, que notre collègue de Fabre nous a
dit. Nous pensons, et c'est le sens de notre sous-amendement, qu'il appartient
au gouvernement, c'est ce que dit l'amendement, d'ailleurs, qui est devant
vous, qu'il appartient au gouvernement de définir, par règlement, ce que c'est,
donc de le clarifier.
Donc, alors, ma question aujourd'hui,
donc, encore pour Mme la ministre, donc, c'est une question qui va reprendre ce
qui est dans l'amendement. Donc, je vais demander à Mme la ministre : Est-ce
qu'elle n'est pas prête à demander à ce que le gouvernement puisse, par règlement,
définir ces critères, notamment ce que seront les rôles et les responsabilités
d'une personne qui <agira, qui >aura à agir comme tiers de
confiance?
La Présidente (Mme Charbonneau) :
Merci, M. le député. Est-ce que j'ai d'autres interventions sur le sous-amendement
du député de Viau? Mme la députée d'Anjou—Louis-Riel.
Mme Thériault
: Oui. Mme
la Présidente, vous savez, j'écoute avec beaucoup d'attention les échanges,
hein, et c'est sûr que j'ai entendu deux choses de mon collègue de Montmorency
qui m'ont fait un petit peu sursauter, Mme la Présidente. Il parlait que nous
étions pour baliser la relation, là, entre une personne de confiance et la
personne qui va donner sa confiance, Mme la Présidente. Honnêtement, nulle part
dans l'amendement... dans le sous-amendement, on parle de relation, nulle part.
Mais, s'il a un sous-amendement, il peut le déposer quand on aura terminé de
définir les rôles et les responsabilités de cette personne.
Si jamais il veut qu'on parle de la
relation, ça va nous faire plaisir. Mais ça nous donne une idée, peut-être ce
serait intéressant de définir la relation, peut-être ce serait intéressant de
déposer un sous-amendement là-dedans, Mme la Présidente. Mais je le dis à la
blague, soyez rassurée. Donc, je n'irai pas là, Mme la ministre, je vous
promets que je ne déposerai pas un sous-amendement pour parler de la relation,
je vous le promets, O.K., parce que ce n'est pas le but. Ce n'est pas le but,
ce n'est pas ça qu'on est en train de faire, là. Ce n'est pas le but, O.K.?
J'espère que j'ai rassuré la ministre, là. On a encore des choses à dire, c'est
vrai, mais je n'irai pas là. Honnêtement, là, on n'a pas à s'immiscer dans une
relation.
Mais le député de Montmorency a dit aussi,
pendant son intervention : Ce n'est pas évident de définir. Wow! Bravo!
C'est pour ça qu'on dit qu'il faut le faire par règlement. Si, pour vous... si
pour le député de Montmorency, Mme la Présidente, ce n'est pas évident de le
définir, Mme la Présidente, je lui donne raison. Je lui donne raison, Mme la
Présidente.
Savez-vous quoi? J'écoute avec beaucoup
d'attention tout ce qui se dit, hein? Ne jamais sous-estimer... ce n'est pas
parce que j'ai la tête penchée que je n'écoute pas, au contraire, j'écoute puis
je prends des notes. Puis c'est justement parce que ce n'est pas évident de le
définir, Mme la Présidente, qu'on demande de le mettre dans le règlement.
• (16 h 40) •
Pour rassurer le collègue de Laurier-Dorion,
je vais faire, à l'instar de mes deux collègues, le député de Viau et la
députée de Fabre... moi, je pense bien candidement, mais je pense que c'est le
bon chemin, si on le fait dans le règlement, ce que ça permet de faire, ça
permet aux gens de se signifier puis de dire : Bien, moi, je vais être
inclus, moi, je suis un tiers de confiance, je pense qu'il y a ça, il y a ça<
présentement>, tel rôle, je pense qu'on va clarifier et on va éviter la
confusion, puis c'est pour ça qu'il faut le définir.
Le fait que c'est un règlement,
évidemment, puisque notre société évolue... ça se peut que, dans cinq ans, il y
ait une nouvelle profession, mode d'intervention. Internet, là, je vous le
rappelle, ça ne fait pas si longtemps que ça que ça existe. Les médias sociaux,
là, Facebook, en 2002, quand j'ai été élue, Mme la Présidente, ça n'existait
pas. La cyberdépendance, Mme la Présidente, qui aurait dit, quand les
ordinateurs sont arrivés, qu'on parlerait de cyberdépendance puis qu'on
parlerait de jeu pathologique par Internet? Personne. On s'adresse à des
nouvelles problématiques, on regarde les nouvelles problématiques au fur et à
mesure qu'elles avancent. On reconnaît que les personnes démunies vont pouvoir
avoir de <l'assistance...
Mme Thériault
:
...
quand les ordinateurs sont arrivés, qu'on parlerait de
cyberdépendance puis qu'on parlerait de jeu pathologique par Internet?
Personne. Personne. On s'adresse à des nouvelles problématiques, on regarde les
nouvelles problématiques au fur et à mesure qu'elles avancent. On reconnaît que
les personnes démunies vont pouvoir avoir de >l'assistance devant un
tribunal. C'est une première, c'est du droit nouveau. Bien, le moins qu'on
puisse faire, Mme la Présidente, justement, parce que ce n'est pas évident de
définir c'est quoi, un tiers de confiance, bien, il faut prendre le temps de le
faire comme il faut. Ça fait que plutôt que de le mettre dans la loi, bien, on
le met dans le règlement. C'est ça qu'on fait, Mme la Présidente. Ça fait que vous
comprenez bien que j'ai pris la balle au bond, O.K., puis... Mais c'est les
paroles du député de Montmorency. Ça fait qu'imaginez, si lui, qui est un
parlementaire qui est aguerri, me dit ça en pleine commission : Ce n'est
pas évident de définir, bien, honnêtement, allons-y.
Le vrai processus, Mme la Présidente, là,
pour les gens qui nous écoutent, là, un règlement, c'est publié pendant 45 jours,
O.K., là, dans la Gazette officielle du Québec. Pendant 45 jours,
c'est publié. Là, après ça, on... Pendant ce temps-là, on recueille tous les
commentaires pour trouver la meilleure définition possible, 45 jours pour
faire ça, Mme la Présidente. Puis là elle peut... la ministre pourra publier.
Mais avant ça, là, elle a du temps en masse pour parler au monde. C'est ça
qu'on veut faire, Mme la Présidente. On est en droit nouveau.
Ça fait qu'honnêtement je comprends, là,
il n'y a peut-être pas de réponse parfaite. Tu sais, hier, là, je disais que le
seuil de tolérance que moi, je peux avoir, à la douleur, il n'est pas le même
que celui qu'Isabelle, à mes côtés, elle a — mais je ne la frapperai
pas, c'est une femme enceinte, Mme la Présidente — mais ce n'est
certainement pas le même non plus que mon collègue, ou que votre seuil de
tolérance à vous, ou que la ministre. C'est sûr, c'est sûr, tu sais, ça fait
que c'est... on voit ça avec nos lorgnettes.
Ça fait qu'imaginez, si pour mon collègue
le député de Montmorency, ce n'est pas évident de définir ça, je ne sais pas
combien il y a de régisseurs à la régie ou au tribunal puis combien il y en
aura au bout, mais il y a de fortes chances que, s'il y en a 60, ou 110, ou 80,
qu'ils vont tous avoir leur propre définition. Raison de plus, Mme la
Présidente, pour être capable de mettre ça dans un règlement clairement.
Donc, Mme la Présidente, vous voyez, je
pense que... je suis certaine que mes propos ont... j'espère que mes propos ont
réussi à convaincre le député de Laurier-Dorion que ce qu'on cherche à faire,
c'est de faire en sorte, justement, parce que présentement ce n'est pas évident,
que la ministre va devoir travailler avec ses gens avant de publier son
règlement pour trouver la meilleure définition possible, puis, pendant les 45 jours,
les gens vont pouvoir dire : Non, ça, ce n'est pas bon, c'est comme ça
qu'il faut le faire, puis que la ministre, elle tranchera à quelque part. Pas
de problème, c'est correct. Mais imaginez 80 régisseurs avec «ce n'est pas
évident de le définir». Ils vont le définir comment, eux autres, si nous, on ne
le fait pas, Mme la Présidente? Donc, j'espère que je vous ai rassuré, M. le
député de Laurier-Dorion.
La Présidente (Mme Charbonneau) :
J'imagine qu'à travers moi vous avez rassuré le député de Laurier-Dorion.
Mme Thériault
: Oui,
Mme la Présidente.
La Présidente (Mme Charbonneau) :
Et d'ailleurs, pour vous amuser un peu, Mme la députée d'Anjou—Louis-Riel,
votre adjointe vient de recevoir à peu près 50 textos qui disent :
Hein, t'es enceinte! Donc, le coming out est fait, maintenant, tout le monde
sait qu'Isabelle attend un enfant.
Est-ce que j'ai d'autres interventions sur
le sous-amendement du député de Viau?
M. Benjamin : Mme la
Présidente, il me reste combien de temps?
La Présidente (Mme Charbonneau) :
C'est une très bonne question, M. le député. Je crois qu'on peut vérifier ça
assez rapidement. Cinq minutes, M. le député.
M. Benjamin : Cinq minutes,
c'est du temps. Je pense que c'est assez de temps....
La Présidente (Mme Charbonneau) :
Mme la ministre, je vais vous chicaner, si vous parlez au député. M. le député.
M. Benjamin : Je pense que
c'est assez de temps pour essayer de convaincre la ministre sur le bien-fondé,
donc, de ce sous-amendement, donc, que je pense encore important, donc,
d'amener ici, parce que l'enjeu qu'on... un des enjeux qu'on a devant nous ici,
et plusieurs collègues l'ont rappelé... donc la collègue d'Anjou—Louis-Riel, le
collègue de Montmorency l'a signalé aussi, qu'on est en train de faire du droit
nouveau.
Bon, maintenant, ceci implique quoi? Ceci
implique que nous soyons à l'affût, vigilants et sensibles, parce que je crois
que c'est une valeur importante, la sensibilité, lorsque vient le temps de
penser aux clientèles vulnérables.
La Présidente (Mme Charbonneau) :
J'ai un petit peu plus de difficulté à vous entendre, mais j'imagine que vous
allez ajuster votre volume, et mes collègues aussi. Donc, je vous écoute, M. le
député.
M. Benjamin : Merci, Mme la
Présidente. Merci. Je parlais donc de <la...
M. Benjamin : ...c'est une
valeur
importante, la sensibilité,
lorsque vient le temps de
penser aux clientèles vulnérables.
La Présidente (Mme Charbonneau) :
J'ai
un petit peu plus de difficulté à vous entendre, mais j'imagine que
vous allez ajuster votre volume, et mes collègues aussi. Donc, je vous écoute,
M. le député.
M. Benjamin : Merci, Mme la
Présidente. Merci. Je parlais donc de >la sensibilité comme une grande
valeur, je pense, à porter, lorsque vient le temps pour nous de parler des
clientèles vulnérables, de ce que nous avons à faire, de ce que nous devons
faire. Et surtout, là, l'enjeu qui est devant nous, ce n'est pas un enjeu
économique, c'est un enjeu de justice qui est devant nous.
Ce que nous demandons, ce qui est là dans
ce sous-amendement, c'est tout simplement de clarifier, de dire aux personnes
susceptibles d'agir en tant que tel ou du moins de personnes qui auront à faire
appel à un tiers de confiance, ce qu'est, à la lumière même de la loi, un tiers
de confiance. Et la collègue d'Anjou—Louis-Riel a rappelé que ce n'est pas
quelque chose que nous imposons ici, à la commission, ce n'est pas quelque
chose que nous voulons que la partie gouvernementale nous impose aussi, mais
nous donnons toute la discrétion, toute la latitude, toute la marge nécessaire
au gouvernement pour le définir dans un décret, parce que nous croyons que c'est
important de le faire.
Je l'ai rappelé tout à l'heure, Mme la
Présidente, que des fois, sans vouloir abuser un peu d'un langage sportif, pour
passer de «patiner» à «pédaler», donc, les législateurs peuvent se prémunir
d'avoir à pédaler à rebours parce qu'une loi n'aura pas tout dit lorsqu'on
avait la possibilité de faire en sorte que la loi puisse s'exprimer clairement.
Et, dans cet enjeu-là, je pense que nous avons la possibilité de dire davantage
et de dire clairement ce qu'est véritablement un tiers de confiance.
Et l'autre aspect important que j'aimerais
amener dans cet argumentaire aussi, Mme la Présidente, c'est, aujourd'hui... et
le président de la Régie du logement nous l'a souligné tout à l'heure que des
73 947 audiences seulement en un an, l'an dernier, 68 000 dossiers...
et, sur ces audiences-là, malheureusement, la Régie du logement n'a pas les
chiffres disponibles pour nous dire combien ont nécessité... combien de
personnes, de cas ont nécessité qu'on fasse appel, justement, à un tiers de
confiance. Moi, je ne connais pas le nombre non plus, mais je pense qu'il y en
a quelques-uns, à la lumière des différentes clientèles que j'ai eu, par le
passé, à côtoyer, des clientèles vulnérables qui ont dû, ou qui doivent, ou qui
devront justement faire usage de ce service qui sera désormais prescrit dans la
loi, qui sera prescrit dans la loi.
Donc, ce que nous demandons, puisque, si c'est
prescrit dans la loi, donc, il est fort probable, Mme la Présidente, c'est ce
que... c'est une probabilité, il est fort probable que plus de personnes,
sachant que c'est un droit, puisque c'est prescrit dans la loi, auront à faire
usage de ce service, c'est-à-dire à dire : Écoutez, j'aimerais bien avoir
un tiers de confiance pour m'accompagner, mais faut-il bien que la loi puisse
dire clairement ce qu'est un tiers de confiance.
Alors, Mme la Présidente, donc, notre
demande, en ce qui concerne ce sous-amendement, demeure intacte. Nous pensons
que c'est un amendement qui... un sous-amendement, pardon, qui mérite d'être
retenu et qui va dans le sens de la bonification, de l'amélioration de ce
projet de loi.
La Présidente (Mme Charbonneau) :
Merci, M. le député de Viau. D'autres commentaires sur le sous-amendement? Mme
la députée d'Anjou—Louis-Riel.
Mme Thériault
: Merci,
Mme la Présidente. Mme la Présidente, est-ce que vous savez que, dans le Code
civil français, l'expression «tiers de confiance», elle est utilisée mais avec
un mot supplémentaire? Je rassure la ministre, je ne l'amènerai pas en
sous-amendement non plus pour le rajouter, je pense que c'est important de le
dire, là, ce n'est pas le cas. Je vais juste dire qu'il y a différentes
manières de voir les choses. Dans le Code civil français, dans le champ de la
protection de l'enfance, le statut, c'est «tiers digne de confiance». Là, on
fait entrer un autre mot, «digne de confiance». Mais un tiers de confiance
n'est pas nécessairement digne de la confiance, c'est... il faut faire
attention.
• (16 h 50) •
Souvent, vous le savez, Mme la Présidente,
vous avez été ministre responsable des Aînés, vous avez fait une loi sur la
maltraitance des aînés, puis les personnes en qui on place notre confiance ne
sont pas nécessairement les bonnes personnes en qui on devrait placer notre
confiance, malheureusement. Puis la maltraitance chez les aînés, Mme la
Présidente, puis je le sais parce que moi, j'ai discuté <avec...
Mme Thériault
:
...
Mme la Présidente, vous avez été ministre responsable des Aînés, vous
avez fait une loi sur la maltraitance des aînés, puis les personnes en qui on
place notre confiance ne sont pas nécessairement les bonnes personnes en qui on
devrait placer notre confiance, malheureusement. Puis la maltraitance chez les
aînés, Mme la Présidente, puis je le sais parce que, moi, j'ai discuté >avec
les gens du Mouvement Desjardins, pour ne pas le nommer, chez moi, dans mon
comté, puisque ma caisse populaire, elle est très présente, la Caisse
Desjardins d'Anjou, très présente dans le comté... On a déjà eu l'occasion
d'avoir des discussions par rapport aux abus qui sont faits aux aînés, particulièrement
les abus financiers, Mme la Présidente, où les aînés vont placer leur confiance
dans leurs enfants, dans leurs petits-enfants, dans des voisins, dans des
frères, dans des soeurs, qui sont des personnes qu'on pourrait tous penser qui
sont dignes de confiance ou des personnes... un tiers de confiance, mais c'est
les pires personnes, des fois, Mme la Présidente. Puis je ne veux pas prêter
d'intentions puis dire : On ne peut pas faire confiance à personne. Ce n'est
pas ça, là, O.K.? Même dans les membres de la famille, il peut y avoir des
personnes qu'on peut juger, penser qu'ils sont dignes de notre confiance et ils
ne le seront pas.
Et dans le droit, le Code civil français,
cette expression-là, elle est consacrée pour la protection de l'enfance, Mme la
Présidente. O.K.? C'est : Si la protection de l'enfant l'exige, le juge
des enfants peut décider de le confier à l'autre parent, à un autre membre de
la famille ou à un tiers digne de confiance.
Mme la Présidente, on voit des histoires
d'horreur partout, des fois avec les enfants, avec les adultes. Je ne suis pas
ici pour faire le procès de toutes les atrocités qui peuvent se passer, Mme la
Présidente, sauf que je sais une chose, par contre, c'est que, des fois, on
peut placer la confiance en quelqu'un, puis ce tiers-là qu'on pense que c'est
une personne de confiance, ça ne l'est pas. Puis l'expression «tiers digne de
confiance», elle est aussi importante que «personne digne de confiance», ou
personne de confiance», ou «tiers de confiance», mais il faut le baliser. C'est
ça qu'on est en train de dire, pas la relation, pas la relation, Mme la
Présidente. On ne pourra jamais mettre des termes juridiques, légaux sur une
relation, Mme la Présidente, <sur une relation, Mme la Présidente, >sauf
quand on dit une «relation consensuelle» peut-être. Mais ce n'est pas le cas,
là. On parle d'une relation d'aide pour assister les gens qui en ont besoin. On
est animés par ça, Mme la Présidente, ce n'est pas compliqué, les gens qui ont
besoin d'avoir de l'aide, qui ont besoin d'assistance.
On en est, on est d'accord avec l'article
de la ministre, on l'a voté, on est d'accord. On fait juste dire : Ce n'est
pas balisé. Puis c'est ça, le problème qu'on a, c'est que ce n'est pas balisé.
On demande de le baliser. C'est pour ça que les rôles et responsabilités de la
personne qui va accompagner l'autre personne, c'est ça qu'on veut, Mme la
Présidente.
Vous savez, j'ai demandé au président de
la régie, du tribunal, si vous voulez, un peu plus tôt : Combien de causes
allaient en appel? Puis je me suis fait dire : Bien, on ne tient pas de
statistiques, ce n'est pas chez nous. Bien, O.K., on ne tient pas... puis je
comprends, <c'est >parce que ça va en appel puis ça relève d'un
autre tribunal, Mme la Présidente... mais parce que c'est important aussi. Moi,
je ne sais pas combien de causes vont en appel aussi puis combien de personnes
vont dire qu'ils ne sont pas satisfaits de la décision du régisseur. Je n'en ai
aucune idée, Mme la Présidente, mais je sais qu'il y en a. Mais, s'il y en a,
imaginez tous les régisseurs qui vont avoir des balises différentes pour être
capables de prendre leurs décisions dans un tiers de confiance. Ça m'inquiète,
Mme la Présidente, ça m'inquiète vraiment.
Puis je pense que le sous-amendement qui a
été déposé par mon collègue, on est à la bonne place. Prendre le temps de le faire,
c'est bien mieux que de passer à côté, Mme la Présidente. Parce qu'une bonne
fois il se passera quelque chose de grave, où quelqu'un, on aura abusé de sa
confiance, puis on l'aura aidé dans ses représentations, puis il y a quelqu'un
qui va avoir refusé ou bien il y a quelqu'un qui va avoir fait une coche mal
taillée quelque part, Mme la Présidente, puis on lira une histoire d'horreur.
Je ne veux pas en lire. Je ne veux pas me faire un oiseau de malheur. Je ne
veux pas être alarmiste, Mme la Présidente, mais quand on fait une loi, il faut
la faire de la meilleure manière, et on est sincèrement convaincus que c'est la
manière de faire.
La Présidente (Mme Charbonneau) :
Merci, Mme la députée. Y a-t-il d'autres commentaires, interventions sur le
sous-amendement du député de Viau? S'il n'y en a point, je serais prête à aller
au vote.
Mme Thériault
: On
va vous demander par appel nominal, Mme la Présidente, évidemment.
La Présidente (Mme Charbonneau) :
Oui, Mme la députée d'Anjou—Louis-Riel. M. le secrétaire.
Le Secrétaire
:
M. Benjamin (Viau)?
M. Benjamin : Pour.
Le Secrétaire
:
Mme Thériault (Anjou—Louis-Riel)?
Mme Thériault
:
Pour.
Le Secrétaire
:
Mme Laforest (Chicoutimi)?
Mme Laforest : Contre.
Le Secrétaire
:
M. Jacques (Mégantic)?
M. Jacques : Contre.
Le Secrétaire
:
M. Girard (Lac-Saint-Jean)?
M. Girard (Lac-Saint-Jean) :
Contre.
Le Secrétaire
:
M. Allaire (Maskinongé)?
M. Allaire : Contre.
Le Secrétaire
:
M. Bussière (Gatineau)?
M. Bussière : Contre.
Le Secrétaire
:
M. Simard (Montmorency)?
M. Simard : Contre.
Le Secrétaire
:
Mme Tardif (Laviolette—Saint-Maurice)?
Mme Tardif :
<Contre.
Le Secrétaire
: ...
M. Jacques (Mégantic)?
M. Jacques : Contre.
Le Secrétaire
:
M. Girard (Lac-Saint-Jean)?
M. Girard (Lac-Saint-Jean) :
Contre.
Le Secrétaire
:
M. Allaire (Maskinongé)?
M. Allaire : Contre.
Le Secrétaire
:
M. Bussière (Gatineau)?
M. Bussière :
Contre.
Le Secrétaire
:
M. Simard (Montmorency)?
M. Simard : Contre.
Le Secrétaire
:
Mme Tardif (Laviolette—Saint-Maurice)?
Mme Tardif : >Contre.
Le Secrétaire
: Mme
Charbonneau (Mille-Îles)?
La Présidente (Mme Charbonneau) :
Abstention. (Panne de son) ...à l'amendement. Je m'excuse, le résultat, je
prends pour acquis, hein, que vous comptez avec moi, mais il faut l'annoncer
aux gens qui nous écoutent, le résultat est que le sous-amendement est rejeté.
Alors, nous revenons à l'amendement déposé
par la collègue de Fabre sur le rajout d'un alinéa, qui dit : «Le gouvernement
doit, par règlement, définir les critères des personnes qui peuvent agir à
titre de tiers de confiance.»
Est-ce que j'ai des gens qui veulent
intervenir? Mme la députée d'Anjou—Louis-Riel.
Mme Thériault
: Merci,
Mme la Présidente. Évidemment, je cherchais, pour être sûre d'avoir le bon amendement
devant moi.
Ça ne change pas le fond de l'argumentaire,
Mme la Présidente. Je pense que c'est important, c'est tout aussi important
d'être capable de définir correctement les critères des personnes qui peuvent
agir à titre de confiance... à titre de tiers de confiance, pardon, parce que
l'autre sous-amendement, Mme la Présidente, qui demandait une précision, le
sous-amendement qui a été rejeté, où on disait : «Il doit de plus définir
les rôles et responsabilités de cette personne», bon, on vient de rejeter
«rôles et responsabilités de cette personne». Parfait, Mme la Présidente.
Donc, puisque notre règlement, notre mode
de fonctionnement le commande et même l'ordonne, Mme la Présidente, sinon vous
allez me rappeler à l'ordre, je vais revenir sur l'amendement qui a été déposé,
qui disait que «le gouvernement doit, par règlement, définir les critères des
personnes qui peuvent agir à titre de tiers de confiance». Évidemment, on se
rapproche beaucoup de ce qu'on avait parlé par rapport au fait qu'on a voulu
mettre les travailleurs communautaires. La ministre ne voulait pas. On a dit :
O.K., parfait, est-ce qu'on peut au moins avoir des critères, Mme la Présidente?
Et autant la CORPIQ, que l'Association des propriétaires, que le Barreau du
Québec, comme mon collègue le député de Viau l'a si bien évoqué, Mme la
Présidente... il est important de définir les critères.
Donc, évidemment, je comprends que le
mettre dans la loi, si même la définition pose problème, les critères doivent
poser problème aussi. Je pense que c'est important de prendre le temps de faire
en sorte qu'on puisse mettre les bons critères, les mettre sur une bonne base. De
le faire par règlement, Mme la Présidente, c'est franchement la voie la plus
conviviale, honnêtement, là, ce qui évite d'être ici, en commission
parlementaire.
Vous savez, Mme la Présidente, vous avez
certainement assisté à certains débats où on était sur le «peut». La ministre «peut»,
par règlement, la ministre «doit», par règlement.<.. Mme la ministre...>
Mme la Présidente, je n'annonce pas non plus qu'on va changer le «doit» par un
«peut», non, soyez rassurée, ce n'est pas du tout mon intention. Je dis qu'on
pourrait le faire, par contre, mais on ne le fera pas, O.K.? Je pense que la
ministre, ce qu'elle doit entendre, c'est qu'on est là pour faire avancer le
projet de loi. Mais étant donné qu'on fait quand même quelque chose qui n'a
jamais été fait dans aucun tribunal, bien, pour nous, c'est important d'être
capables de mettre les bonnes balises, Mme la Présidente. Puis c'est pour ça
que je pense sincèrement que le gouvernement doit, par règlement, définir les
critères des personnes qui peuvent agir à titre de tiers de confiance, Mme la
Présidente.
La Présidente (Mme Charbonneau) :
Merci, Mme la députée de Viau... de Viau, d'Anjou—Louis-Riel. M. le député de
Viau. Vous comprenez le mélange des deux.
M. Benjamin : Absolument.
La Présidente (Mme Charbonneau) :
Merci, vous êtes fort aimable.
M. Benjamin : Merci, Mme la
Présidente. Il reste combien de temps<... combien de temps>, Mme
la Présidente? Combien de temps qu'il me reste?
La Présidente (Mme Charbonneau) :
Je crois que le document qui vous donnait le reste du temps vous a été attribué.
M. Benjamin : Parfait. À ce
stade-ci, Mme la Présidente, j'aurais aimé, puisque, comme vous le savez, je
l'ai dit tout à l'heure, d'ailleurs, je ne suis pas juriste, je n'ai pas de
formation en droit, j'aurais aimé entendre, je ne sais pas, avec l'assentiment
des collègues, donc, <Me... >le président de la Régie du logement,
donc avec... Me Simard, donc, si vous acceptez, Mme la Présidente, si les collègues
acceptent aussi, pour un ou deux points de clarification, en termes de mots,
parce que les mots, en droit, dans la justice, veulent dire quelque chose. Donc,
j'aimerais entendre le président de la Régie du logement là-dessus, si vous
permettez.
La Présidente (Mme Charbonneau) :
Je vous dirais, M. le député, posez vos questions, puis, après ça, je vais me
tourner pour voir, parce que, tout en posant votre question, vous avez compris
que les gens vont travailler pour aller chercher les bonnes réponses.
• (17 heures) •
M. Benjamin : Absolument. En
fait, c'est un point, et nous sommes toujours en quête d'une <clarification,
nous sommes toujours en quête d'une meilleure définition...
>
17 h (version révisée)
<635
La
Présidente (Mme Charbonneau) : ...posez vos
questions, puis,
après ça, je vais me tourner pour voir,
parce que, tout en posant votre
question,
vous avez compris que les gens vont travailler pour aller chercher les bonnes
réponses.
M. Benjamin :
Absolument.
En fait, c'est un point, et nous sommes
toujours en quête d'une >clarification,
nous sommes toujours en quête d'une meilleure définition, et c'est en lien avec
l'intervention de ma collègue d'Anjou—Louis-Riel, tout à l'heure, lorsqu'elle
nous a parlé de ce concept de tiers digne de confiance. Et tiers de confiance,
j'aurais aimé demander à Me Simard, donc, quelle est la valeur, la portée
juridique de chacun de ces... Est-ce que c'est la même chose? Est-ce que c'est
deux choses différentes? Donc, c'est autant de questions que j'aimerais poser à
Me Simard du point de vue du droit.
La Présidente (Mme Charbonneau) :
Mme la ministre. M. Simard.
Mme Laforest : Voulez-vous
répondre, Me Simard?
M. Simard (Patrick) : Écoutez,
dans la mesure que je le peux. Je suis avocat, oui, mais je ne suis pas
légiste. Alors, je ne fais pas les lois. Alors, vous me permettrez de quérir
certaines informations avant de trouver cette réponse.
La Présidente (Mme Charbonneau) :
Merci, Me Simard. M. le député de Viau.
M. Benjamin : Merci. Merci
beaucoup. Donc, Me Simard vient de nous dire quelque chose que je trouve... c'est
lumineux. Il vient de nous dire qu'il est avocat, qu'il n'est pas légiste, donc,
et c'est... Je pense que nous sommes les législateurs, si je ne me trompe pas,
les collègues autour de cette table.
Alors, ma question... à moins qu'il y ait
un autre avocat? Donc, je ne sais pas si... Dans l'équipe qui accompagne Mme la
ministre, est-ce qu'il y a d'autres avocats qui pourraient nous le dire? Parce
que moi, en fait, c'est un élément que j'aimerais savoir : Quelle est la
portée juridique de ces deux concepts-là, le concept de tiers digne de
confiance et tiers de confiance?
La Présidente (Mme Charbonneau) :
Ce que j'ai compris de la réponse de Me Bédard... Me Simard, c'est qu'il était
pour vous revenir peut-être ultérieurement pour vous donner une réponse, mais,
pour l'instant, il n'avait pas la réponse dans sa possession.
M. Benjamin : Ah! d'accord.
Donc, je n'ai pas entendu le segment qu'il allait nous revenir. Est-ce que c'est
bien ce que j'ai compris, qu'il allait nous revenir avec... réponse?
La Présidente (Mme Charbonneau) :
C'est ce que j'ai compris dans la réponse.
Une voix
: ...
La Présidente (Mme Charbonneau) :
Non, ça va? On ne s'attendra pas à une réponse? Moi, j'avais compris qu'il y
avait une possibilité d'une réponse. Mme la ministre.
Mme Laforest : ...parce que
vous voulez encore une réponse. Puis je vais le redire, là, ça fait... Je vais
le redire parce qu'il faut le redire quand même pour les gens qui écoutent la
commission. Ça fait 11 heures qu'on est sur le même article. Alors, c'est
important que les gens voient que ce n'est pas qu'on ne veut pas travailler,
mais c'est important de voir que, dans l'article qu'on avait... Je vais le
redire, je pense. Je devrais relire l'article pour que les gens comprennent
également que l'article est totalement complet.
Mais avant, quand on vous disait... Vous
demandez c'est quoi, un tiers de confiance. Un tiers de confiance, il faut
comprendre que le régisseur est totalement... il a toutes les habilités pour
déterminer qui est un tiers de confiance. Puis dans la loi, l'article 63, on
dit : «Le régisseur instruit sommairement les parties des règles de preuve
et chaque partie expose ses prétentions», évidemment. «Le régisseur apporte à
chacun un secours équitable et impartial de façon à faire apparaître le droit
et à en assurer la sanction.» Toute personne de confiance et toute personne qui
peut assister la personne, le plaignant et... le régisseur est en mesure et a
l'obligation d'apporter un secours équitable et impartial à la plaignante ou au
plaignant.
Puis juste à titre d'information,
j'aimerais peut-être voir, parce que c'est comme si... honnêtement, c'est comme
si vous avez un... Non, je ne peux pas l'amener comme ça. Je voudrais préciser,
parce que je ne voudrais pas qu'il y ait de doutes concernant les fonctions du
régisseur, parce que le régisseur est totalement dans son devoir et est capable
de porter assistance aux gens qui en ont besoin. Le régisseur est capable de
déterminer et de décider qui peut assister la personne, qui peut l'accompagner.
C'est le devoir du régisseur. Évidemment que ce n'est pas tout le monde qui
peut arriver avec la personne qui veut aller plaider une cause. Alors, il faut
faire confiance au régisseur. Le régisseur a totalement toutes les compétences
pour faire ça.
Mais je pense parfois qu'on oublie les
qualités d'un régisseur et le devoir d'un régisseur. Alors, ce serait vraiment
important... Je vais le redire parce que ça fait quand même 11 heures...
Une voix
: ...
Mme Laforest : 12 heures?
O.K. Ça fait 12 heures maintenant qu'on est au même article, et je
voudrais juste réitérer et réénumérer les devoirs des régisseurs. Ce serait
peut-être bon que vous les écoutiez — merci, cher député de Viau,
vous m'écoutez, merci beaucoup — parce qu'il faut comprendre que le
régisseur exerce ses fonctions avec honneur, dignité, intégrité et diligence.
«Le régisseur exerce ses fonctions en
toute indépendance et demeure à l'abri de toute ingérence. Le régisseur préserve
l'intégrité de la charge qu'il occupe et en défend l'indépendance, dans
l'intérêt supérieur de la justice. Le régisseur doit, de façon manifeste, être
impartial et objectif. <Le...
Mme Laforest : ...intégrité
et diligence.
«Le régisseur exerce ses fonctions en
toute indépendance et demeure à l'abri de toute ingérence. Le régisseur
préserve l'intégrité de la charge qu'il occupe et en défend
l'indépendance,
dans l'intérêt supérieur de la justice. Le régisseur doit,
de façon manifeste,
être impartial et
objectif.>Le régisseur exerce ses fonctions en
ayant à l'égard de tous, sans discrimination, un comportement approprié. Le
régisseur fait preuve de respect [...] de courtoisie à l'égard des personnes
qui se présentent devant lui, tout en exerçant l'autorité requise pour la bonne
conduite de l'audience.» Et : «Le régisseur respecte le secret du
délibéré.»
Alors, il faut comprendre et il faut avoir
confiance qu'on a un système de loi ici, au Québec. On a des autorités
complètement aptes pour exercer des fonctions de porter assistance aux gens qui
en ont besoin. Et le régisseur, on va lui laisser son mandat, on va lui laisser
ses responsabilités à lui parce que lui est capable de voir si la personne a
besoin d'un tiers de confiance. Un tiers de confiance, c'est toute personne qui
peut assister quelqu'un qui en sent le besoin, qui en a le besoin.
Alors, moi, je ne voudrais pas revenir à
votre amendement ou à votre demande parce que je crois qu'on empêcherait
justement toute personne qui veut peut-être agir comme médiateur dans une cause
pour aller à la Régie du logement... on viendrait rétrécir toutes les
possibilités du plaignant ou de la plaignante. Alors, moi, évidemment, comme je
le dis, l'important, c'est que les gens se sentent bien à la Régie du logement,
et je crois fermement que le régisseur, c'est son devoir d'accepter et de voir
au bon accompagnement de la personne qui va défendre sa cause à la Régie du
logement.
Il faut vraiment faire attention. Le
régisseur est complètement en mesure d'exercer son rôle d'accompagnateur, et
porter assistance, et de voir... Quand le besoin d'assistance est justifié, le
régisseur a le devoir, c'est son devoir de prêter assistance. Merci, Mme la
Présidente.
La Présidente (Mme Charbonneau) :
Merci des explications, Mme la ministre. M. le député de Viau.
M. Benjamin : Merci, Mme la
Présidente. Pour une des rares fois, Mme la Présidente, je suis un peu déçu de
la réponse de la ministre puisque telle n'était pas ma question, puisque ma
question était claire et précise, Mme la Présidente, à savoir... j'avais
demandé, justement, s'il y avait, dans l'équipe de Mme la ministre, quelqu'un,
un avocat, donc, qui aurait pu me préciser quelle est la portée juridique d'un
tiers digne de confiance et d'un tiers de confiance.
Bon, je comprends que Mme la ministre a
choisi de nous dire que ça fait 11 heures que nous sommes là. Oui, mais je
suis prêt à dire aussi aux Québécoises et aux Québécois : Ça fait 11 heures
que nous sommes là, autour de cette table, sur un enjeu important, sur un enjeu
important pour les personnes les plus vulnérables. Et c'est notre rôle, c'est
notre responsabilité. Nous n'allons pas nous défiler, donc. Et c'est ce que
nous faisons, donc, parce que cet enjeu-là, c'est un enjeu important.
Et je reviens encore, à la lumière... et
cette question-là précise sur la portée juridique m'est arrivée, je l'ai
expliqué, Mme la Présidente, à la lumière de l'intervention de ma collègue
d'Anjou—Louis-Riel. Et je vois défiler devant moi ce cas particulier que je
connais très bien, c'est-à-dire celle d'une mère, donc, celle d'une mère
victime de sa fille tiers de confiance, victime de sa fille au niveau abus
financier, qui a été plusieurs fois victime de sa fille. Et pourtant cette fille-là,
c'était un tiers de confiance, et d'où, pour moi, la question encore :
Qu'est-ce que c'est... Quelle est la portée juridique entre un tiers de
confiance et tiers digne de confiance? Donc, alors, ma question demeure entière
et pour laquelle il n'y a pas eu de réponse.
Mais nous allons encore aller un peu plus
loin puisque... Vous savez, Mme la Présidente, Mme la ministre a abondamment
parlé du rôle des régisseurs. Je ne veux pas parler abondamment du rôle des
régisseurs. On aura peut-être l'occasion de le faire un peu plus tard, si tel
est le souhait de Mme la ministre. Mais jusqu'à présent, ce que je sais, c'est
que les régisseurs ne sont pas des législateurs. Les régisseurs sont là pour
appliquer la loi. Et les législateurs, ce que nous sommes, nous sommes là pour
faire les lois, et donc d'où l'importance, je crois, de faire des lois les plus
claires que possible afin de faciliter la tâche, justement, aux régisseurs. Et
c'est à ce point-là qu'on est jusqu'à présent, Mme la Présidente. Nous sommes
au point où on doit demander des précisions.
• (17 h 10) •
Donc, ma question demeure entière. Je veux
bien faire mon travail. Je veux le faire au meilleur de mes compétences. Malheureusement,
je n'ai pas toutes les compétences, Mme la Présidente. Notamment, des
compétences juridiques, je n'en ai pas. Donc, je fais encore appel à Mme la
ministre, donc, si, dans son équipe, il y a un avocat ou une avocate qui
pourrait nous dire quelle est la portée juridique entre un tiers digne de
confiance et un tiers de <confiance...
M. Benjamin : ...faire mon
travail. Je veux le faire au meilleur de mes compétences.
Malheureusement,
je n'ai pas toutes les compétences,
Mme la Présidente.
Notamment,
des compétences juridiques, je n'en ai pas. Donc, je fais encore appel à
Mme
la ministre, donc, si, dans on équipe, il y a un avocat ou une avocate qui
pourrait nous dire quelle est la portée juridique entre un tiers digne de
confiance et un tiers de >confiance.
La Présidente (Mme Charbonneau) :
Merci, M. le député de Viau. Est-ce que j'ai d'autres interventions sur
l'amendement proposé par la députée de Fabre? Mme la députée de Fabre.
Mme Sauvé : Merci, Mme la
Présidente. Je veux revenir un peu sur les propos que j'ai entendus par rapport
à la notion de responsabilité du rôle du régisseur. Et je pense que la ministre
a bien entendu précédemment quand j'ai eu cette préoccupation de
l'accompagnement des personnes. Mon collègue de Viau vient de nommer,
évidemment, et de répéter que le rôle du régisseur, c'est, bien sûr,
d'appliquer la loi. Moi, j'aimerais entendre la ministre et je pose la
question, donc, l'application de la loi, l'assistance aux personnes, mais moi,
j'y vais... Jusqu'où le rôle du régisseur et le mandat du régisseur peuvent aller
à l'accompagnement des personnes vulnérables? Je reviens à cette notion-là
parce que je n'ai pas encore, à mon avis, trouvé ou entendu la réponse à ma
grande question, qui est de dire : Qui va faire ce rôle d'accompagnement
là? Qui a le mandat?
Alors, moi, je ne demande pas mieux, Mme
la Présidente, que de dire : Parfait, on a trouvé, j'ai compris, et on va
de l'avant, et puis on passe à autre chose. Mais, si on intervient à nouveau,
c'est parce qu'on a toujours cette préoccupation-là de savoir qui va être dans
cet accompagnement-là. Alors, si c'est le rôle du régisseur d'être dans une
instance qui va jusqu'à l'accompagnement, j'aimerais bien l'entendre.
Et aussi, toujours dans le rôle du
régisseur et de la personne qui est dans... qui correspond au principe de tiers
de confiance et qui est reconnue comme telle, jusqu'où cette personne-là va
être capable de... si elle n'a pas l'expertise pour être dans l'accompagnement,
jusqu'où cette personne tiers de confiance va être habilitée à référer vers les
services qui sont nécessaires et la connaissance du milieu et des ressources
qui existent? Parce qu'on sait... Encore là, je suis toujours dans
l'improvisation. Puis on a réglé la question, puis on l'a débattue plus tôt
dans la journée, la question des intervenants communautaires, mais il faut être
capable de dire : Cette personne-là vulnérable devant moi, elle a besoin
de telle expertise. Je ne l'ai pas et je dois référer vers la bonne ressource.
Alors, deux questions à la ministre.
Est-ce qu'on peut me préciser le rôle du régisseur jusqu'à l'accompagnement des
personnes vulnérables? Si ce n'est pas le régisseur, qui le fait? Et comment
est-ce qu'à défaut de critères, à défaut de définition de rôles et
responsabilités, comment on peut s'assurer que le tiers de confiance va être
capable d'un accompagnement des personnes vulnérables? Merci, Mme la
Présidente.
La Présidente (Mme Charbonneau) :
Merci, Mme la députée de Fabre. Est-ce que j'ai d'autres interventions? M. le
député de Viau, il vous reste quatre minutes.
M. Benjamin : Je pense que
j'ai vu Mme la ministre, donc je préfère lui céder le droit de parole, Mme la
Présidente.
La Présidente (Mme Charbonneau) :
Il n'y a pas de souci. Ça dépend de vous. Merci.
M. Benjamin : Donc, vous
savez, j'apprécie toujours, Mme la Présidente, les interventions de Mme la
ministre.
La Présidente (Mme Charbonneau) :
Tout à fait. Vous avez raison. Je n'ai pas vu le mouvement du corps. Donc, je
m'en excuse, Mme la ministre. Allez-y.
Mme Laforest : Non, je vais
juste ajouter sur votre question, parce que ça fait quand même... ça fait
plusieurs, plusieurs fois que j'ai expliqué le devoir d'assistance du
régisseur. Je l'ai expliqué maintes, et maintes, et maintes fois, le devoir de
porter assistance. Le juge, quand la personne va arriver pour plaider sa cause,
c'est son devoir de porter assistance, c'est son devoir de rassurer les
parties. Si la personne n'est pas rassurée, s'il y a une problématique
quelconque, c'est dans les devoirs du juge de bien régler la situation, de
gérer la situation. On me le dit... Je suis avec le président, ici, de la Régie
du logement. On me le dit, ça se fait naturellement. Ça se fait depuis
longtemps.
Là, on le met dans la loi, on l'intègre
dans la loi, mais ça fait 40 ans qu'on le fait. Là, parce qu'on le met
dans la loi, au lieu que ce soit hyperbien noté, bien expliqué, vous
comprendrez que ça ne change pas le rôle du régisseur. Puis j'aimerais...
Tantôt, je n'ai pas eu le temps de bien expliquer... parce qu'on parle beaucoup
de vulnérabilité, puis c'est vraiment important d'écouter notre article et de
bien le comprendre parce que notre article englobe tout ce que vous aviez
demandé.
Alors, je vais le relire au complet pour
la députée de Fabre. Je vais le relire au complet parce que tous les mots ont
un sens. L'article est complet. 74.1., je vais le relire. On a le temps de le
relire, je vais le relire, tu sais, dans le fond, hein, pour <qu'on... >peut-être
qu'on puisse en discuter, là. On discute d'un article, 74.1, depuis un bout,
mais, dans le fond, on <l'a...
Mme Laforest : ...pour
la
députée de
Fabre. Je vais le relire au complet
parce
que tous les mots ont un sens.
L'article est complet. 74.1, je vais le
relire. On a le temps de le relire, je vais le relire, tu sais,
dans le
fond, hein,
pour qu'on... peut-être qu'on puisse en discuter, là. On
discute d'un article, 74.1, depuis un bout, mais, dans le fond, on >l'a
oublié. On l'a oublié, l'article? On va revenir, on va le relire parce que c'est
important de l'avoir en tête. C'est tellement un bel article. C'est un article
qui démontre justement que notre gouvernement est près des gens qui en ont
besoin, près des gens qui ont besoin d'assistance.
Alors, pour démontrer qu'on a pensé à tout
le monde, pour démontrer que les gens sont bien accompagnés à la Régie du
logement et pour démontrer que notre projet de loi est essentiel maintenant
pour la nouvelle Régie du logement, je vais le relire :
«74.1. Une personne peut être assistée par
un tiers de confiance lors de l'audition pour toute cause jugée
suffisante — pour toute cause, alors c'est vraiment important, pour
toute cause, toute cause, pour toute cause jugée suffisante — par un
membre du tribunal, notamment son âge, son état de santé, sa situation de
vulnérabilité — que vous aviez demandé — ou son niveau de
maîtrise de la langue — que vous aviez demandé. Cette assistance doit
être obtenue gratuitement.»
Aïe! quand on lit ça, là, on comprend
qu'on touche à tout ce qui est hypersensible chez la personne qui vient se
faire entendre pour sa cause. Moi, je relis l'article, là, puis je le trouve
vraiment... je suis très confortable. Puis, s'il y en a une qui est sensible
aux personnes en situation de vulnérabilité, c'est vraiment moi. Je vous le
jure. Alors, si vous pensez que, là, il faut parler encore d'un tiers de
confiance, et qu'on détermine, et qu'on énumère qui pourrait être un tiers de
confiance, on vient enlever des possibilités, des possibilités aux gens de
choisir la personne avec qui elle veut être accompagnée.
Que ce soit une personne du milieu
communautaire, si le régisseur comprend que la personne a besoin de cette
personne-là pour être accompagnée, le régisseur, c'est son devoir de porter
assistance. Alors, vous parlez beaucoup du milieu communautaire. Si la personne
vient à la régie et demande d'être accompagnée de cette personne-là, bien, je
crois sincèrement qu'avec tout ce que j'ai expliqué tantôt le régisseur a un
devoir de porter assistance. Alors, il va le voir que la personne a besoin
d'être accompagnée de cette personne-là.
Là, il faut faire attention parce qu'on
est comme en train... Mme la Présidente, je suis inquiète parce qu'on est en
train, un peu, de remettre en doute le système, si je peux dire. Peut-être
présentement, puis tant mieux, la Régie du logement fonctionne quand même très
bien, mais on est en train de vraiment, là, donner des dents, de donner des
possibilités de réconforter des gens qui vont à la Régie du logement. On est en
train, justement, d'accompagner tous les demandeurs à la Régie du logement. On
est en train d'aider également les propriétaires avec ce projet de loi là,
parce que vous comprendrez que le projet de loi est autant pour les locataires
que pour les locateurs.
Alors, le projet de loi est complet.
L'article 74.1 est excellent. Il est vraiment excellent, puis je suis
vraiment réconfortée de le relire après plusieurs temps, là. C'est vrai, c'est
important, des fois, de revenir aux sources, hein, de se rappeler d'où on
vient, hein? Ça, c'est vraiment essentiel. On le fait présentement. On le fait
avec l'article 74.1 : situation de vulnérabilité, état de santé, son
âge, la maîtrise de la langue. Honnêtement, je suis très fière de l'article. On
l'a rédigé ensemble. Alors, je ne vois pas qu'est-ce qu'on pourrait dire de plus.
Merci, Mme la Présidente.
La Présidente (Mme Charbonneau) :
Merci à vous, Mme la ministre. Mme la députée de Fabre.
Mme Sauvé : Merci, Mme
la Présidente. Alors, oubliez la députée de Fabre, c'est la voix du Barreau du
Québec. Alors, je vais lire qu'est-ce qu'il y avait dans leur mémoire parce
que...
La Présidente (Mme Charbonneau) :
Mais je vais continuer à vous appeler la députée de Fabre.
Mme Sauvé : Je vous
donne le droit. C'est bon. Alors, c'est très clair. Alors, j'entends bien la
ministre, encore une fois, mais le Barreau du Québec s'est exprimé sur cette
question, et on a repris la préoccupation parce qu'on entend, sur le terrain,
clairement ce que les citoyens nous disent, mais aussi ce que les gens sont
venus dire en consultations.
Alors, le Barreau du Québec a dit la chose
suivante : «Cette disposition...» C'est écrit dans le mémoire.
Une voix
: À quelle
page?
• (17 h 20) •
Mme Sauvé : Alors donc,
c'est la page 16. «Cette disposition est trop large et ne spécifie pas la
portée des <notions...
Mme Sauvé :
...
parce
qu'on entend, sur le terrain,
clairement ce que les citoyens nous
disent, mais aussi ce que les gens sont venus dire en consultation.
Alors, le
Barreau du Québec a
dit la chose suivante : «Cette
disposition...» C'est écrit dans le
mémoire.
Une voix : À quelle page?
Mme Sauvé :
Alors
donc, c'est la page 16. «Cette
disposition est trop large et ne spécifie
pas la portée des >notions mentionnées. Le projet de loi ne spécifie pas
le rôle et les devoirs concrets du "tiers de confiance" qui porte
assistance à une partie.» Barreau du Québec : «Il s'agit d'un
accompagnateur sans statut», ce que j'ai dit plusieurs fois, mais là c'est le
Barreau qui le dit. «Si la loi [...] actuelle permet à certaines catégories de
personnes de représenter les parties, le projet de loi vient donner l'opportunité
à quiconque d'assister les parties. Le Barreau du Québec suggère que le statut
des personnes qui peuvent prêter assistance devrait être spécifié. Par
exemple — il donne un exemple — la notion de "tiers de
confiance" ouvre la porte en pratique à ce que des gestionnaires
d'immeubles viennent assister les locateurs et viendraient ainsi détourner les
règles établies pour la représentation d'autrui devant le tribunal.»
Il dit aussi : «Le Barreau du Québec — dans
sa recommandation — demande que la notion d'assistance devant le
tribunal par un tiers de confiance soit davantage balisée afin que cette
disposition ne soit pas interprétée trop largement.» L'interprétation. «Le
Barreau du Québec demande également que l'assistance devant le tribunal soit
faite à titre gratuit.»
Alors donc, les propos qu'on a tenus
aujourd'hui, Mme la Présidente, ce sont les propos, ce sont les préoccupations
qu'ont clairement nommées les représentants du Barreau du Québec. Alors, ils
ont clairement dit que ça doit être précisé, les notions de «tiers de
confiance». Ils ont clairement dit qu'il fallait absolument préciser la notion
des personnes qui vont être liées à ce principe. Alors donc, je veux bien qu'on
nous dise qu'on passe beaucoup de temps là-dessus et que, finalement, ce n'est
pas retenu. J'entends bien ça, mais le dialogue, il est permis, d'autant plus
qu'il reprend les paroles et les écrits du Barreau du Québec.
Et moi, je vais vous dire, quand je lis ça
puis que j'entends la ministre, là... puis il y a une situation qui me vient en
tête et qui est, encore une fois, une réalité très terrain. Moi, je pense à une
aînée où il y a une situation ambiguë de malveillance avec un de ses enfants,
et je peux très bien imaginer que l'enfant en question, sans aucune balise,
puisse se définir comme tiers de confiance. Alors, moi, j'ai en tête, là, je la
vois, je l'imagine, cette dame-là et cette situation-là que nous, on a déjà nommée
et qui est suivie de près. Alors, sans critères, sans balises, c'est ce genre
de situations.
Puis je le sais que c'est laborieux, je le
sais que ça demande plus de travail, mais tout ce qu'on dit, là, c'est de
travailler à certaines précisions pour la protection des personnes vulnérables
et qu'encore une fois les bonnes personnes soient là devant eux. C'est tout, mais
le Barreau du Québec l'a dit avant nous. Merci, Mme la Présidente.
La Présidente (Mme Charbonneau) :
Merci à vous, Mme la députée. 635Mme la
ministre.
Mme Laforest : Oui, juste une
petite parenthèse, parce que, oui, je l'ai lu, justement, le texte sur le
Barreau. Je l'ai très bien lu, puis, si on <entend... si on >lit
comme il faut, c'est tout à fait parfait, si je peux dire. Sauf que savez-vous
quoi? Nous, on est allés plus loin que ça. Parce que, si on entend les demandes
du Barreau, peut-être qu'on vient... on demande de définir les critères des
personnes, on demande de définir les rôles et les responsabilités. Puis
justement, avec le tiers de confiance, qu'est-ce qu'on fait, on vient limiter. On
vient vraiment limiter — tu sais, je respecte vraiment le
texte — sauf qu'en même temps on vient limiter la possibilité des
personnes d'être assistées. Je comprends très bien, mais là, si on commence à
définir les critères des personnes, les rôles et les responsabilités, on va
oublier des gens, on va... C'est sûr. C'est sûr, on ne peut pas commencer à
définir, on va oublier des gens.
Alors, moi, je pense que l'article comme
il est écrit donne un plus grand accès à la justice. Puis nous, comme
gouvernement, vous le savez, on veut donner plus de souplesse, on veut
respecter toutes les personnes qui en ont le besoin. Alors, si on veut avoir
une possibilité ou encore accorder plus de souplesse aux gens qui ont besoin du
service de la Régie du logement, alors c'est important de comprendre que, si on
commence à définir les critères des personnes, les rôles, les responsabilités,
comme le Barreau l'indique, en tout respect, à ce moment-là, on vient enlever
certaines possibilités aux gens qui en auraient besoin, qui ne répondraient pas
aux critères, qui n'auraient pas le bon rôle pour être assistés à la Régie du
logement. Impossible. C'est impossible. Honnêtement, je ne serais pas capable
de dire : Avec ces responsabilités-là, c'est accepté; avec ces rôles-là,
c'est accepté; avec ces critères-là, elles peuvent <être...
Mme Laforest : ...pour aller...
pour être assistés à la
Régie du logement. Impossible.C'est impossible.
Honnêtement,
je ne serais pas capable de dire : Avec ces
responsabilités-là,
c'est accepté; avec ces rôles-là, c'est accepté; avec ces critères-là, elles
peuvent >être assistées. Voyons donc! Voyons donc! Il me semble que la
justice est possible pour tout le monde.
Moi, il me semble qu'il faut faire
attention, puis c'est pour ça qu'il faut respecter ça pour avoir plus de
souplesse maintenant pour les gens qui ont besoin d'être accompagnés à la Régie
du logement. Il faut vraiment voir qu'avec cet article-là qui parle énormément,
puis c'est bien souligné, de la notion de la vulnérabilité, bien, c'est sûr
qu'il y a plus de souplesse. Alors, je ne sais pas pourquoi on entendrait... Puis,
en tout respect, oui, puis il y a des critères qu'on a pris, honnêtement, mais
il y a des critères qu'on ne pouvait pas prendre parce qu'on vient trop
définir.
Alors, moi, je suis totalement à l'aise puis,
comme je le dis, je suis vraiment confortable avec l'article qui accepte tous
ceux qui en ont besoin, conformément à ce que le régisseur est capable de voir
qui a besoin d'assistance. Merci. Ça me fait plaisir de vous répondre. Puis je
voulais vraiment vous dire que c'était important de vérifier que, oui, c'est
important, ce que vous avez dit, mais, en même temps, on limitait certains
accès. Merci beaucoup, Mme la Présidente.
La Présidente (Mme Charbonneau) :
Merci, Mme la ministre, de revenir à moi. C'est gentil. C'est gentil. J'ai le
député de Viau qui avait levé la main.
M. Benjamin : Merci. Merci,
Mme la Présidente. Mme la ministre, tout à l'heure, a rappelé, donc, la portée
de l'article qu'on a devant nous, et puis je pense qu'on a toutes et tous
raison d'être, jusqu'à présent, fiers de ce que nous avons pu faire ensemble
jusqu'à présent dans cet article-là, les bonifications qui ont été apportées. Et
puis ça, personne ne prend le crédit. C'est un travail d'équipe de commission,
de membres d'une même commission, de discussions, d'échanges, qui nous a permis
d'avancer ensemble. Et ça, c'est ce même état d'esprit dans lequel je convie
encore Mme la ministre à poursuivre puisque, vous savez, nos interventions, Mme
la Présidente, dans le cadre de ce projet de loi, ce sont des interventions qui
sont faites à la fois au nom des locataires, mais aussi au nom des
propriétaires.
Des propriétaires, parlons-en, ces petits
propriétaires, plusieurs d'entre eux que je connais qui sont parfois des
personnes... il y en a, hélas, malheureusement, il peut y avoir des petits
propriétaires, des personnes pour qui leur logement, leur duplex, leur triplex,
leur quadruplex aussi, des fois, c'est leur bas de laine, c'est leur fonds de
pension. Ils ont travaillé toute leur vie pour avoir cet immeuble-là. Et il
peut y en avoir certains, malheureusement, hélas, qui peuvent être dans une
spirale de maltraitance au niveau financier, par exemple. Ça peut arriver,
hélas, des personnes, des aînés... On n'aimerait pas, mais c'est un fait, ce
sont des choses qui arrivent. Nous parlons au nom de ces personnes aussi, nous
parlons au nom de ces personnes aussi lorsque nous demandons que ce soit clair,
que ce soit plus précis, que ce soit mieux défini.
• (17 h 30) •
On parlait du devoir d'assistance, ma
collègue députée de Fabre parlait du devoir d'assistance du régisseur, et
j'aimerais rebondir là-dessus, si vous permettez, Mme la Présidente. J'ai salué
un peu plus tôt cette bonne pratique en cours à la Régie du logement. C'est une
bonne pratique, c'est une bonne façon de faire. C'est une bonne chose que des
institutions publiques choisissent délibérément, volontairement de dire :
Écoutez, nous allons travailler sur des enjeux d'accès à la justice, d'accès
d'équité. C'est une très bonne chose.
Hélas! à moins que je ne me trompe, Me
Simard, je ne pense pas, dites-moi, corrigez-moi, si on a... Mme la Présidente,
donc, corrigez-moi si on a des documents d'évaluation de ces bonnes pratiques
au fil des ans. Sauf que, Mme la Présidente, j'aimerais préciser tout de suite
que, dans le cadre de nos échanges aujourd'hui, ce ne sera plus une bonne
pratique, ce sera un droit, et là il y a un changement de paradigme. Ce sera un
droit, ça va être dans la loi. Donc, ce ne sera plus au bon vouloir de
l'instance, ce sera une obligation.
Maintenant, comme ce sera une obligation,
n'est-ce pas là, pour nous, une opportunité, une fois, de l'éclaircir, de le
préciser et de mieux le définir? Donc, c'est quelque chose de très important. Et
là-dessus, bien sûr, ma collègue la députée de Fabre, ma collègue la députée <d'Anjou—Louis-Riel
ont abordé...
>
17 h 30 (version révisée)
<17909
M.
Benjamin : ...
opportunité, une fois, de l'éclaircir, de le
préciser et de mieux le définir.
Donc, c'est
quelque chose de
très important, et
là-dessus,
bien sûr, ma
collègue la
députée
de
Fabre, ma
collègue la
députée >d'Anjou—Louis-Riel,
ont abordé amplement les positions, que ce soit du Barreau du Québec ou encore
du CORPIQ donc, qui est cet organisme qui défend les propriétaires.
Mais non, nous, nous parlons, autour de
cette table, nous parlons pour l'ensemble des Québécoises et des Québécois qui
peuvent être des personnes, pour toutes sortes de raisons, vivant une forme
quelconque de vulnérabilité, peu importe leur statut, locataire ou
propriétaire, qui auront peut-être un jour à faire affaire avec le nouveau
Tribunal administratif du logement. Merci, Mme la Présidente.
La Présidente (Mme Charbonneau) :
Merci à vous, M. le député. Vous avez compris, par mon jeu de mains, que vous
étiez rendu à la fin de votre intervention. J'ai le député de Laurier-Dorion,
juste avant d'aller à la députée de Fabre. Donc, je vais au député de Laurier-Dorion
auparavant.
M. Fontecilla : Merci, Mme la
Présidente. Donc, l'article stipule que cette assistance du tiers de confiance
doit être obtenue gratuitement. Évidemment, c'est très important, là, mais il y
a une possibilité, toujours, là, qu'un conflit d'intérêts, là, par le tiers de
confiance envers la personne qu'elle aide, disons, là...
On a entendu tantôt l'exemple donné par le
Barreau du Québec, comme un gérant d'immeuble qui va se constituer en tiers de
confiance, s'emparer un peu... comment dire, difficile à se produire puisque
mettons qu'il y a une cause de fixation de loyer, c'est évident qu'un gérant
d'immeuble va parler au nom du propriétaire, non pas au nom du locataire. Bon,
ça, c'est un exemple un peu faible, mais il me semble, le gérant d'immeuble
risque d'être le tiers de confiance du propriétaire, non pas du locataire.
Mais, dans l'absolu, la possibilité d'un conflit
d'intérêts qui n'implique pas une rémunération, un intérêt pécunier existe.
Donc, la question s'adresse à la ministre, et peut-être plus précisément à Me
Simard, qui nous en a parlé tantôt, là, sur les cas qui se produisent objectivement
à la Régie du logement. Donc, la question est à savoir si un juge peut récuser
un tiers de confiance à cause d'un conflit d'intérêts évident. Ça s'est déjà vu,
cette situation-là.
La Présidente (Mme Charbonneau) :
Merci de votre question. Je vais me tourner vers la ministre, qui dit : Oui,
Me Simard peut répondre à votre question.
M. Simard (Patrick) : Merci,
Mme la Présidente. Alors, tout d'abord, pour contextualiser, bien, il faut se
rappeler que de définir le tiers de confiance... c'est le régisseur qui va
arriver à cette conclusion, eu égard aux éléments qui lui sont présentés et à
la situation propre qui sera vécue en audience. Ce n'est pas le tiers lui-même
qui va se définir comme étant le tiers de confiance. Ce n'est pas comme ça
qu'il faut, je pense, aborder, je vous dirais, la compréhension de cet article.
Alors, pour reprendre formellement ce qui
se passe, la partie se présente avec quelqu'un, et on identifie ceux et celles
qui entrent dans nos salles d'audience, et, à ce moment-là, la partie, et non
pas le tiers, la partie va nous dire : Voici, cette personne, elle est
ceci ou cela pour moi, et je vis la situation telle que je vous la présente
avec une explication. Et le régisseur permettra ou non, suivant les modalités
qui sont convenues, l'assistance de cette personne.
Mais on s'entend, ce n'est pas la
représentation, c'est l'assistance. Donc, la personne, elle assiste, donc elle
est à côté de, hein, elle est tout près de, elle l'assiste. Elle ne représente
pas, elle n'est pas son mandataire, c'est totalement autre chose. C'est ce
pourquoi... et c'est important de se rappeler le vocabulaire employé,
«assistance» et non pas «représentation» ou «mandataire».
Alors, dans la mesure où le régisseur
constate qu'il y a une situation de conflit, qu'il soit un conflit d'intérêts,
une situation où le tiers apparaît trop impliqué... mais tout ça, ça se vit,
hein? Alors, dans la mesure où on s'aperçoit qu'il y a une tension, qu'il y a
une relation qui ne va pas dans le sens où est-ce que la partie, suivant le
devoir du régisseur de l'assister, est capable de faire la présentation de ses
moyens et de ses preuves, suivant l'article 63 de la loi, bien, à ce
moment-là, il est loisible de cesser cetteassistance, de dire :
Bien, dorénavant, vous allez vous asseoir au fond de la salle. Merci de
demeurer avec nous en silence. On va continuer à assister la partie. Alors,
tout dépend de la façon dont les choses vont se présenter.
Alors, ce n'est pas un pas un oui puis on
reste avec le oui, c'est un continuum dans l'exercice <de...
M. Simard (Patrick) :
de
cesser cetteassistance, de dire : Bien,
dorénavant, vous
allez vous asseoir au fond de la salle. Merci de demeurer avec nous en silence.
On va continuer à assister la partie. Alors tout dépend de la façon dont les
choses vont se présenter.
Alors, ce n'est pas un pas un oui puis
on reste avec le oui, c'est un continuum dans l'exercice >de... et c'est
déontologique de la part du régisseur également. Mme la ministre vous en a fait
lecture tout à l'heure. Alors, c'est dans un continuum d'intervention et
d'assistance du régisseur qui va percevoir justement qu'elle est cette
relation-là qui se passe devant lui et jusqu'où est-ce qu'on peut permettre à
un tiers d'être toujours présent dans le cadre de l'assistance que, lui, peut
porter à la partie. J'espère avoir répondu à votre question.
Le Président (M. Allaire) :
Merci. M. le député de Laurier-Dorion, la parole est à vous.
M. Fontecilla : Merci, M.
le Président.
Le Président (M. Allaire) :
Avec grand plaisir.
M. Fontecilla : Je n'ai
pas vu le changement.
Le Président (M. Allaire) :
Oui, surprise. Subterfuge.
M. Fontecilla : Et
changement il y a. Et donc, par exemple, notre collègue de Viau a nommé tantôt
l'exemple d'une personne de la famille qui abuse d'une personne âgée, de sa
mère, etc. Et donc, le régisseur, selon vos propos, Me Simard, serait à
même de constater qu'il y a quelque chose... il y a une impossibilité d'assumer
le rôle de tiers de confiance, et donc, la personne serait invitée à s'asseoir
comme vous l'avez dit, là.
Mais concernant plus précisément le rôle
du tiers de confiance, vous l'avez bien séparé du rôle de représentation.
Est-ce que la personne, le tiers de confiance, prend la parole au cours de
l'audience à un moment donné et pour expliquer certains points, pour expliciter
certains éléments, etc.? Est-ce que cette personne-là peut prendre la parole
lors de l'audience ou elle est juste une personne qui est à côté?
La Présidente (Mme Charbonneau) :
Me Simard.
M. Simard (Patrick) :
Merci, Mme la Présidente. Alors, la réponse, elle est très claire, c'est non.
Non, parce que prendre la parole pour quelqu'un d'autre, c'est de faire de la
représentation. Faire de la représentation devant un tribunal est contraire à
la Loi sur le Barreau. Alors, la personne ne peut agir comme avocat, ne peut
représenter, ne peut être le mandataire, ne peut faire que de l'assistance.
Donc, c'est la présence qui va permettre à la partie de se sentir plus à
l'aise, mieux outillée parce qu'on va lui donner des documents. C'est dans ce
contexte-là seulement. Il faut vraiment faire cette distinction.
M. Fontecilla : Donc,
elle ne prend pas la parole, si je comprends bien.
La Présidente (Mme Charbonneau) :
Je comprends que vous avez des échanges assez fluides. Je vais vous laisser...
M. Fontecilla : ...Mme la
Présidente.
La Présidente (Mme Charbonneau) :
Non, non, c'est tout à fait correct. Tant que la conversation se fait de façon
fluide, il n'y a pas de souci. Je voyais que Me Simard était en train de
confirmer des choses avec la ministre, mais je vous laisse continuer à
répondre, Me Simard.
Mme Laforest : ...que
Me Simard fasse une précision, là.
M. Simard (Patrick) :
Oui. Alors, évidemment, on est dans le contexte de l'audience, hein? C'est lors
de la présentation de la preuve, lors de l'audience devant le régisseur. C'est
dans un contexte différent qu'on pourrait retrouver cette assistance-là, en
conciliation, par exemple, où les gens peuvent venir accompagnés de quelqu'un
d'autre. Mais là on est vraiment dans le contexte, avec l'article 74.1, du
procès.
Alors, cette personne ne peut agir à la
fois comme assistant, avocat, témoin, partie. Ce n'est pas du tout ce qui est
visé, parce que ce que 74.1 vise, c'est simplement une assistance pour
permettre à quelqu'un de se sentir bien, confortable avec la présence du
régisseur qui, lui, va être dans son rôle d'assistance également, son devoir
d'assistance, va pouvoir faire correctement son travail.
Mais évidemment, la distinction doit se
faire entre le juge qui aide la présentation de la preuve en toute équité, en
toute impartialité, en toute indépendance, et la personne qui est réconfortante
auprès de l'autre. Et ce que vise 74.1, c'est le réconfort, ce n'est pas
l'assistance comme le juge va porter assistance à la présentation de la preuve.
Voilà.
La Présidente (Mme Charbonneau) :
Est-ce que ça répond bien à votre question, M. le député? Oui. Est-ce que j'ai
d'autres interventions? J'avais la députée de Fabre plus tôt qui avait levé la
main, le député de Viau... Je ne suis pas certaine. Il vous reste une minute.
Calculez, ou un débit rapide, un des deux, mais...
M. Benjamin : Oui, bien,
écoutez, c'est sur la notion de prise de parole, Me Simard, que j'aimerais
vous entendre. Donc, vous faites une différence entre l'audience et entre... et
le procès, entre... C'est ça?
Mme Laforest :
Conciliation.
M. Benjamin : Entre la
conciliation et le procès. Donc, au procès, donc la personne, donc le tiers de
confiance ne peut pas prendre la parole. C'est ce que je comprends ou j'ai mal
compris.
La Présidente (Mme Charbonneau) :
Me Simard.
• (17 h 40) •
M. Simard (Patrick) : En
fait, mon intervention était tout simplement pour préciser qu'on est vraiment
au stade de l'audience du procès, où est-ce que, là, il y a un formalisme,
hein, davantage, parce que c'est la présentation de la preuve en équité par
rapport à l'indépendance du juge également qui doit avoir quand même un rôle,
oui, d'assistance, mais qui est toujours dans son cadre <d'adjudicateur...
M. Simard (Patrick) :
En
fait, mon intervention était tout simplement pour préciser qu'on est vraiment
au stade de l'audience du procès, où est-ce que là, il y a un formalisme, hein,
davantage, parce que c'est la présentation de la preuve en équité par rapport à
l'indépendance du juge également qui doit avoir quand même un rôle, oui,
d'assistance, mais qui est toujours dans son cadre >d'adjudicateur,
hein, neutre et impartial. Alors qu'il y a un processus de règlement de litige,
qu'on appelle la conciliation, où là il n'y a pas ce formalisme-là, où est-ce
que là, bien, les parties peuvent être assistées davantage que devant
l'audience formelle puisqu'on est quand même devant le tribunal. Et le tribunal
a des règles, qui sont les mêmes règles que vous retrouvez devant les autres
tribunaux judiciaires, où est-ce que c'est la présentation de la preuve, et il
y a des règles à respecter. Alors, c'est ce que le juge s'efforcera de faire
tout au long de son accompagnement.
La Présidente (Mme Charbonneau) :
Merci, Me Simard. Mme la députée de Fabre.
Mme Sauvé : Oui. Merci, Mme
la Présidente. Alors, j'ai entendu tantôt la ministre me répondre et parler de
la justice pour tout le monde, l'accès à la justice pour tout le monde, et,
évidemment, nous en sommes dans le principe. Je vous dirais que, sans être
cynique d'aucune façon, mais en même temps, si tout le monde était
bienveillant, si tout le monde était disponible, si tout le monde était capable
d'un accompagnement, on ne serait peut-être pas en train de vouloir toute cette
définition et ces critères autour du tiers de confiance. Mais la réalité de la
vie fait en sorte qu'il y a des situations où les personnes vulnérables sont à
risque, et c'est pour ça qu'on débat, et c'est pour ça qu'on dialogue, et c'est
pour ça qu'on a besoin <d'avoir une... >d'être rassurés puis
d'avoir cette assurance de la part du gouvernement et de la ministre pour être
sûrs parce qu'on n'est pas dans une réalité de vie où tout le monde est
bienveillant puis tout le monde est... Quelqu'un peut être bienveillant, mais
ne pas être disponible pour assister la personne, tel qu'il se doit. Alors,
c'est pour ça que, même si le principe est vertueux et tout à fait louable, la
justice pour tout le monde, la réalité nous rattrape, et c'est pour ça qu'on a
le débat aujourd'hui.
Vous savez, Mme la Présidente, moi, si, comme
bénévole, je décide d'offrir du transport pour les aînés qui vont pour leur
rendez-vous médical, il va y avoir des vérifications. Si je veux être... La
députée d'Anjou—Louis-Riel le nommait précédemment, si j'ai un mandat
d'inaptitude, je sais exactement quel est le cadre de ce mandat. Si je veux
être bénévole sur un conseil d'administration, il y a une loi qui encadre le
rôle et la responsabilité financière que j'ai, c'est clair, c'est limpide. Et
si je veux être bénévole dans un organisme communautaire, bien, je suis liée à
la mission, aux orientations et je sais quel est le cadre des activités de cet
organisme-là.
Je pourrais continuer longtemps, je
pourrais le faire, mais il me reste peu de temps. Mais tout ça pour dire que,
quel que soit le rôle — puis on est dans une assistance gratuite,
donc c'est pour ça que j'ai parlé de plusieurs exemples où on est dans un
altruisme et dans un bénévolat — c'est très clair que, pour chacun de
ces exemples-là, il y a soit des vérifications, soit un cadre légal, soit des
critères, soit un mandat précis, alors... à chaque fois, à chaque fois. Et ce
n'est pas pour resserrer, pour amener une complexification des choses. C'est
pour s'assurer, encore une fois, qu'on est dans un cadre bienveillant et qu'on
est là à être dans le bon rôle qui se doit.
Donc, je reviens encore là-dessus puis je
suis... On est tellement à la même place que la ministre pour dire : Oui,
la justice pour tout le monde, mais il faut bien comprendre notre intention à
parler et à continuer à le dire, nous représentons les personnes vulnérables et
nous voulons nous assurer qu'elles ont protection, parce que nous ne sommes pas
dans un univers idéal, malheureusement. Je le souhaiterais, je le souhaiterais
bien, mais quand je vois le portrait de la malveillance auprès des aînés... Et,
quand je vois la définition, pour bien la voir sur le terrain... Mais, quand on
regarde la définition, ça dit : «Il y a maltraitance quand un
geste singulier ou répétitif, ou une absence d'action appropriée, intentionnel
ou non, se produit dans une relation où il devrait y avoir de la confiance...»
Alors donc, on part d'une relation où il devrait y avoir de la confiance, et il
y a une distorsion des intentions, et il y a une réalité personnelle qui fait
en sorte qu'on est en situation de malveillance. C'est fragile, hein? Ça
bascule très, très rapidement.
Alors, c'est ça qu'on invoque aujourd'hui,
et je sais que la ministre a l'ouverture pour accepter d'inclure, dans son projet
de loi, la notion des personnes vulnérables. Alors, c'est une dernière
intervention sur cet amendement que je fais pour dire : Est-ce qu'il peut
y avoir de l'espace? Et je souhaiterais vraiment qu'il y ait de l'espace pour
qu'on puisse définir pour la protection des personnes vulnérables. Merci, Mme
la Présidente.
La Présidente (Mme Charbonneau) :
Merci, Mme la députée de Fabre. Y a-t-il d'autres interventions à des gens qu'il
reste du temps?Mme la députée d'Anjou—Louis-Riel.
Mme Thériault
: Oui. Merci,
Mme la Présidente. Mme la Présidente, vous savez, j'ai entendu la ministre dire
que l'article est complet. Il est peut-être complet à son avis, mais il ne
l'est <pas...
La Présidente (Mme Charbonneau) :
Y a-t-il d'autres interventions à des gens qu'il reste du temps?
Mme la
députée d'Anjou—Louis-Riel.
Mme Thériault
:
Oui. Merci,
Mme la Présidente.
Mme la Présidente, vous savez,
j'ai entendu la
ministre dire que
l'article est complet. Il est
peut-être
complet à son avis, mais il ne l'est >pas au nôtre. Puis vous savez, mon
collègue le député de Viau a dit à juste titre que c'est notre travail de
législateur, nous tous, et c'est à ça que je fais appel, Mme la Présidente, où,
quand on relit l'article comme tel : «Une personne peut être
assistée par un tiers de confiance lors de [l'audience] pour toute cause
jugée suffisante par un membre du tribunal, notamment son âge, son état de
santé — c'est ce qu'il y avait au début — sa situation de
vulnérabilité ou son niveau de maîtrise de la langue.» Il y a quatre choses
là-dedans, Mme la Présidente.
Il y en a deux qui ont été ajoutées de par
les interventions qui ont été faites en commission. C'est parce qu'il y avait
de l'espace puis c'est parce qu'au départ les projets de loi ne sont jamais
parfaits. Et notre rôle à nous, c'est de les rendre encore meilleurs. C'est
pour ça qu'on dépose des amendements puis des sous-amendements, Mme la
Présidente, pour que le projet de loi soit meilleur puis qu'on ne laisse pas de
côté quelqu'un qui ne devrait pas être laissé de côté non plus. Et c'est dans
cette optique-là que les interventions de l'opposition se font, Mme la
Présidente. Donc, c'est sûr que je comprends la ministre, mais moi, même si
j'entends...
Une voix
: ...
Mme Thériault
:1355 Mme Thériault:Je n'ai
plus de temps?
La Présidente (Mme Charbonneau) :
Vous n'avez plus de temps, Mme la députée, je m'en excuse, mais ainsi va la
vie. Vous avez épuisé l'ensemble du temps que vous aviez. Donc, est-ce qu'il y
a d'autres interventions sur l'amendement proposé par la députée de Fabre? Non.
Alors, nous allons passer au vote.
Mme Thériault
: Par
appel nominal, Mme la Présidente.
La Présidente (Mme Charbonneau) :
Mme la députée, avec plaisir. M. le secrétaire.
Le Secrétaire
:
Mme Sauvé (Fabre)?
Mme Sauvé : Pour.
Le Secrétaire
:
Mme Thériault (Anjou—Louis-Riel)?
Mme Thériault
: Pour.
Le Secrétaire
:
M. Benjamin (Viau)?
M. Benjamin : Pour.
Le Secrétaire
:
Mme Laforest (Chicoutimi)?
Mme Laforest : Contre.
Le Secrétaire
:
M. Jacques (Mégantic)?
M. Jacques : Contre.
Le Secrétaire
:
M. Girard (Lac-Saint-Jean)?
M. Girard (Lac-Saint-Jean) :
Contre.
Le Secrétaire
: M.
Allaire (Maskinongé)?
M. Allaire : Contre.
Le Secrétaire
:
M. Bussière (Gatineau)?
M. Bussière : Contre.
Le Secrétaire
:
M. Simard (Montmorency)?
M. Simard : Contre.
Le Secrétaire
:
Mme Tardif (Laviolette—Saint-Maurice)?
Mme Tardif : Contre.
Le Secrétaire
: M.
Fontecilla (Laurier-Dorion)?
M. Fontecilla : Contre.
Le Secrétaire
: Mme
Charbonneau (Mille-Îles)?
La Présidente (Mme Charbonneau) :
Abstention. Donc, l'amendement de la députée de Fabre est reconnu comme rejeté.
Nous revenons à l'article 90, le 74.1 tel qu'amendé, et nous allons passer
au vote.
Une voix
: Non.
La Présidente (Mme Charbonneau) :
Non? Mme la députée d'Anjou—Louis-Riel.
Mme Thériault
: On ne
passe pas au vote, Mme la Présidente, on a encore du temps sur l'article. Il
reste du temps. Si je ne m'abuse, il me reste à peu près, à moi... il doit me
rester à peu près 19 minutes. J'ai une collègue qui a 23 minutes,
puis il doit y en avoir un autre qui a encore du temps.
La Présidente (Mme Charbonneau) :
Je vais vous accorder la parole, Mme la députée, puis, au même moment, on va
vérifier les temps.
Mme Thériault
:
Parfait, c'est beau. Donc, puisque vous m'accordez la parole, Mme la
Présidente, merci, on va aller sur l'article.
Donc, on va faire abstraction du reste des
amendements, des sous-amendements qu'on a déposés, Mme la Présidente. Donc, on
va prendre la peine de relire l'article que même la ministre a lu : «Toute
personne peut être assistée par un tiers de confiance lors de l'audition pour
toute cause jugée suffisante par un membre du tribunal, notamment son âge, son
état de santé, sa situation de vulnérabilité ou son niveau de maîtrise de la
langue. Cette assistance doit être obtenue gratuitement.» On comprend que
«cette assistance doit être obtenue gratuitement», c'était une des demandes du
Barreau du Québec, Mme la Présidente.
Donc, bien heureuse de voir que la
ministre a pris au moins une portion de la recommandation du Barreau par
rapport à l'article 90, au 74.1, où on demandait à ce que
l'assistante soit gratuite, Mme la Présidente. C'est bon, et je n'ai pas de
problème avec ça. Je pense que c'est correct aussi, sinon n'importe qui va
vouloir se faire payer puis, bon, je pense que j'ai dit aussi nommément, bien,
quand tu es avocat, tu as un ordre professionnel, tu as un code d'éthique, tu
as un code de déontologie. Donc, je pense que c'est très, très correct aussi
d'avoir retenu la portion que l'assistance doit être obtenue gratuitement.
• (17 h 50) •
J'ai un questionnement puis je suis
convaincue que probablement Me Simard devrait être en mesure de me répondre,
avec la possibilité que la ministre me réponde si elle le désire, pas de
problème. Je me demandais, parce que... une chance qu'on n'en a pas parlé
beaucoup. C'est pour «toute cause jugée suffisante», O.K. Je n'ai pas
d'amendement. <Ne souriez pas...
Mme Thériault
:
convaincue que probablement Me Simard devrait être en mesure de me
répondre, avec la possibilité que la ministre me réponde si elle le désire, pas
de problème. Je me demandais... parce que... une chance qu'on n'en a pas parlé
beaucoup. C'est pour «toute cause jugée suffisante», O.K. Je n'ai pas
d'amendement. >Ne souriez pas ou bien soyez... vous pouvez sourire, je
n'ai pas d'amendement sur «toute cause jugée suffisante». Je n'en ai pas, il
n'y en a pas d'écrit... en tout cas, il n'y en a pas dans mon esprit non plus.
Mais j'aimerais savoir si... parce que tu as cette possibilité-là, est-ce que
le régisseur peut reporter la cause, s'il trouve que le tiers digne de
confiance n'est pas satisfaisant? Est-ce que ça peut arriver, ça?
La Présidente (Mme Charbonneau) :
Me Simard.
M. Simard (Patrick) : Alors,
oui, dans sa gestion d'audience, le régisseur peut effectivement prendre tous
les moyens pour accomplir sa tâche.
La Présidente (Mme Charbonneau) :
Merci. Mme la députée.
Mme Thériault
: Merci,
Mme la Présidente. Donc, ce qui implique que, si jamais c'est fait, on rallonge
les délais, n'est-ce pas?
La Présidente (Mme Charbonneau) :
Me Simard.
Mme Thériault
: S'il y
a un rapport de cause, normalement, c'est parce qu'on va rallonger les délais.
La Présidente (Mme Charbonneau) :
Vous êtes très discipliné, Me Simard. Bravo!
M. Simard (Patrick) : Merci.
Alors, lorsque la cause est reportée, elle peut être reportée en après-midi, si
c'est le matin, au lendemain matin, en après-midi, aussi simplement que ça
également.
Mme Thériault
: O.K.
Donc, Mme la Présidente, je peux?
La Présidente (Mme Charbonneau) :
Mme la députée, oui.
Mme Thériault
: Merci,
Mme la Présidente.
La Présidente (Mme Charbonneau) :
Je suis désolée.
Mme Thériault
: Non,
non, ça va. Donc là, vous êtes en train de me dire que, si jamais la personne
qu'on amène avec nous, qui est digne de confiance ou qui... donc on va aller
avec l'article, là, excusez-moi, qui est un tiers de confiance — je
ne voudrais surtout pas induire les gens en erreur — qui est un tiers
de confiance, si jamais le régisseur trouve que cette personne-là, ce n'est pas
bon, elle peut reporter la cause. Donc, on peut facilement imaginer que, si
c'est le matin, il y a toujours la possibilité de reporter l'après-midi ou le
lendemain, mais ce qui implique que la personne qui avait un tiers digne de
confiance... soit avec lui, là, doit trouver une autre personne qui serait un
autre tiers, un autre tiers de confiance. C'est ça, en fait?
La Présidente (Mme Charbonneau) :
Me Simard.
M. Simard (Patrick) : Alors,
d'une part, il faudra voir s'il s'agit d'une cause jugée suffisante, d'une
part. D'autre part, le régisseur a toujours l'obligation de s'assurer de la
balance des droits des parties. Dans la mesure où quelqu'un subirait un
préjudice du report, il agira en conséquence, justement, de cette balance entre
les droits des parties. Donc, il pourrait ne pas reporter et, lui, aller
davantage dans son rôle d'assistance, comme on l'a vu, tout à l'heure, sur
l'article 63 de la loi.
Mme Thériault
: Donc, il
pourrait décider que la personne qui est un tiers de confiance, qui accompagne
quelqu'un, on rejette son aide, entre guillemets, je vais le dire comme ça, là.
C'est le régisseur qui va décider. On pourrait reporter la cause comme on
pourrait décider de continuer la cause quand même. Je comprends ce que vous
dites, mais là, de l'autre côté, c'est... parce que je me dis : Bien là,
si on permet les tiers de confiance puis qu'on juge sur le banc, on décide
carrément que quelqu'un n'est pas correct.
J'ai juste peur qu'on allonge les délais.
C'est bête comme ça, là, mais c'est ça que j'ai peur, ou que l'objectif qui est
recherché, d'avoir une personne de confiance à côté de quelqu'un qui est en
situation de vulnérabilité ou qui a une problématique au niveau de la langue,
que le tiers de confiance, s'il est rejeté par le régisseur... C'est bien
évident que la personne, si elle ne parle pas le français, qu'elle parle le
chinois ou n'importe quelle autre langue... parce qu'on sait aussi qu'avec le
temps, c'est un phénomène que j'ai appris lorsque j'étais aux services sociaux,
que très souvent, les personnes, lorsqu'elles vont vieillir, sans
nécessairement avoir de problème cognitif, peuvent avoir, suite à un AVC ou
certains accidents... peuvent perdre complètement une notion de langue de
français et revenir à la langue de base qu'ils ont apprise lorsqu'ils étaient
plus jeunes.
Et c'est le cas de membres de communautés
culturelles... parce qu'on se posait la question, si, dans les centres
d'hébergement de soins de longue durée, il fallait avoir du personnel qui parle
chinois, exemple... parce qu'il y a un centre d'hébergement et de soins de
longue durée qui est fait en privé conventionné, où le personnel parle
mandarin — le mandarin est une autre langue — mandarin, l'anglais,
le français puis une autre langue, justement, pour être capable de s'adresser
aux gens.
Ça fait que je fais un peu le parallèle
puis je me dis : Bien, c'est sûr que, si la personne a sa personne qui est
à ses côtés pour pouvoir l'aider, c'est son tiers de confiance, et qu'elle le
perd pour une problématique de langue, bien, ce n'est comme pas évident de
trouver quelqu'un d'autre, alors que les ressources ne sont pas à la Régie du
logement non plus, parce que ce n'est pas votre rôle de faire ça.
Donc, je fais juste me demander comment on
peut faire, passez-moi l'expression, Mme la Présidente, pour se
retourner de bord sur un <dix cents...
Mme Thériault
:
de confiance, et qu'elle le perd pour une problématique de langue, bien,
ce n'est comme pas évident de trouver quelqu'un d'autre, alors que les
ressources ne sont pas à la Régie du logement non plus, parce que ce n'est pas
votre rôle de faire ça.
Donc, je fais juste me demander comment
on peut faire, passez-moi l'expression, Mme la Présidente, pour se
retourner de bord sur un >dix cents, comme on dit par chez nous, pour
être capable de procéder quand même à la cause sans la retarder indûment pour
remplacer le tiers de confiance. C'est une belle problématique.
La Présidente (Mme Charbonneau) :
J'entends votre question et je vous dirais qu'à partir du moment où c'est une question
technique, je vais me tourner vers Me Simard. Mais, si c'est une question d'organisation,
je vais me retourner vers la ministre pour voir si c'est Me Simard ou Mme la
ministre qui répond. Mme la ministre, est-ce que je...
Mme Laforest : Bien, en
fait, qu'est-ce qu'on se dit, c'est qu'il y a plusieurs cas particuliers, il y
a plusieurs préoccupations. Évidemment, c'en est une, mais c'est un exemple que
vous donnez, puis il y aurait énormément d'exemples à donner. En fait, oui, là,
vous parlez de quelqu'un qui arrive avec quatre langues ou qui ne parle... qui
ne maîtrise pas la langue, ou peu importe. L'article est précis, l'article dit
tout. Mais, si on commence à donner... à se poser des questions, trouver des
cas particuliers... Vous avez raison, là, on peut y penser énormément, on peut
y penser sans arrêt, donner des exemples. Vous avez raison. Il y aurait une
panoplie d'exemples qu'on pourrait donner.
Mais maintenant, avec cet article-là, on
vient justement, si je peux dire, donner toutes les possibilités aux gens qui
ont des besoins particuliers. C'est des besoins particuliers, comme vous le
mentionnez. Mais, à ce moment-là, c'est une obligation, comme on dit, de porter
assistance. Il va y avoir la possibilité d'être aidé. Tout est là, tout est
encore là dans l'article.
Mais c'est bien parce que vous êtes
préoccupée par plusieurs situations. C'est très, très bien, bravo, nous aussi, puis
cet article-là englobe toutes les situations qui pourraient arriver. Merci.
La Présidente (Mme Charbonneau) :
Merci, Mme la ministre. Mme la députée d'Anjou—Louis-Riel.
Mme Thériault
:
Oui, je comprends, Mme la Présidente, mais je me demande, présentement, est-ce
que ça arrive? Est-ce qu'on reporte des causes parce qu'il y a des gens qui ne
sont pas capables de parler la langue? Parce que le vrai questionnement, c'est...
parce que Me Simard nous a expliqué que, bon, vous le faites déjà. Ce n'est
pas dans la loi, mais c'est déjà permis. Ce n'est pas systématiquement tout le
monde, là, j'en conviens, puis je comprends les devoirs du régisseur aussi.
Mais je me demande, quand on reporte une cause pour une personne qui est soit
en situation de vulnérabilité, une personne qui ne maîtrise pas la langue, ou
dont le régisseur va dire : Bien, on doit porter assistance... ça doit
arriver qu'on reporte des causes, ça doit arriver présentement.
C'est parce que j'entends : Vous le
faites déjà. Parfait, vous le faites déjà. Mais là on essaie de le baliser pour
être capables de <mettre... >de tracer la voie. Je vais le dire
comme ça. Puis là, bien, je me dis O.K... mais je comprends que j'ai donné
un cas précis avec une langue précise, là, mais j'aurais pu parler du grec,
j'aurais pu parler de l'italien, j'aurais pu parler de n'importe quelle langue,
Mme la Présidente, ça n'a comme pas d'importance. Moi, c'est parce que je pense
à quelqu'un qui a eu un AVC, qui parlait très bien français, qui a perdu
complètement son français, puis qui se ramène sur sa deuxième langue qui est
l'anglais et sa première langue qui est l'italien, qu'il maîtrise parfaitement.
Donc, c'est sûr que si cette personne-là devait aller devant la Régie du
logement, elle aurait un gros problème, Mme la Présidente.
Ça fait que c'est pour ça que je me
demande : Bien, dans cette situation-là, est-ce que c'est déjà arrivé?
Vous faites quoi quand vous reportez les causes? C'est parce que, j'imagine, il
y en a des reports de causes présentement, là. Il y en a-tu beaucoup?
Mme Laforest : Bien,
moi...
La Présidente (Mme Charbonneau) :
C'est à notre tour, madame... C'est l'opportunité que vous nous donnez. Merci,
parce que j'attendais de voir la fin, là, la chute de la question, dans le
fond. Mme la ministre, vous étiez... je vous ai un peu coupé l'herbe, là, mais
vous étiez en train de répondre.
Mme Laforest : Bien, c'est
parce que.... non, non, non, ça va. C'est parce que c'est des situations
particulières, c'est des exemples particuliers, et il peut y en avoir
énormément.
Moi, ce que je viens dire, c'est que ce
projet de loi là vient justement porter assistance, vient aider les gens. On
engage des effectifs. On va appuyer de l'aide pour la Régie du logement en
région. Ce projet de loi là, justement, va améliorer notre système de Régie du
logement. On vient justement l'améliorer. Je pense qu'avec les montants qu'on a
eu pour la Régie du logement, les préposés, les greffiers spéciaux, la
visioconférence, la possibilité des conciliations... Vous n'étiez pas là quand
on a parlé des conciliations. Tantôt, vous étiez surpris, mais, oui, il y a des
possibilités de conciliation, puis c'est très, très populaire, et puis ça va
être encore beaucoup plus pratiqué, la possibilité de conciliation.
• (18 heures) •
Alors, moi, je pense que ce n'est que du
positif. On va continuer à applaudir ce projet de loi là. Mais honnêtement, c'est
des cas particuliers, puis, oui, on va les écouter, on va les entendre, on va
les <accueillir...
>
18 h (version révisée)
<17913
Mme Laforest :
...puis
ça va être encore
beaucoup plus pratiqué, la
possibilité
de conciliation. Alors, moi,
je pense que ce n'est que du positif. On va
continuer à applaudir ce
projet de loi là. Mais
honnêtement, c'est
des cas particuliers, puis, oui, on va les écouter, on va les entendre, on va
les >accueillir, puis il va y a voir des personnes tout à fait aptes et
compétentes pour les accueillir.
La Présidente (Mme Charbonneau) :
Mme la ministre, je ne pensais pas dire ça, mais nous avons écoulé votre temps.
Il est 18 heures. Alors, je vous remercie de votre grande collaboration
cet après-midi.
Compte tenu de l'heure, la commission
ajourne ses travaux sine die.
(Fin de la séance à 18 h 1)
>