Journal des débats (Hansard) of the Committee on Planning and the Public Domain
Version préliminaire
42nd Legislature, 1st Session
(November 27, 2018 au October 13, 2021)
Cette version du Journal des débats est une version préliminaire : elle peut donc contenir des erreurs. La version définitive du Journal, en texte continu avec table des matières, est publiée dans un délai moyen de 2 ans suivant la date de la séance.
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Wednesday, October 23, 2019
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Vol. 45 N° 37
Clause-by-clause consideration of Bill 16, An Act mainly to regulate building inspections and divided co-ownership, to replace the name and improve the rules of operation of the Régie du logement and to amend the Act respecting the Société d’habitation du Québec and various legislative provisions concerning municipal affairs
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11 h 30 (version non révisée)
(Onze heures trente-huit minutes)
La Présidente (Mme Charbonneau) :
Alors, à l'ordre, s'il vous plaît! Ayant constaté le quorum, je déclare la
séance de la Commission de l'aménagement du territoire ouverte. Je demande à
toutes les personnes qui ont un appareil électronique de bien en éteindre le
son. La commission est réunie afin de poursuivre l'étude détaillée pour le projet
de loi n° 16, Loi visant principalement l'encadrement des
inspections en bâtiment et de la copropriété divise, le remplacement de la
dénomination de la Régie du logement et l'amélioration de ses règles de
fonctionnement et modifiant la Loi sur la Société d'habitation du Québec et
diverses dispositions législatives concernant le domaine municipal.
M. le secrétaire, y a-t-il des remplacements?
Le Secrétaire
: Oui, Mme
la Présidente. M. Bussière (Gatineau) est remplacé par Mme Picard
(Soulanges); M. Girard (Lac-Saint-Jean) est remplacé par M. Tardif
(Rivière-du-Loup—Témiscouata); M. Thouin (Rousseau) est remplacé par M. Lamothe
(Ungava); M. Kelley (Jacques-Cartier) est remplacé par Mme Sauvé
(Fabre), Mme Nichols (Vaudreuil) est remplacée par Mme Robitaille
(Bourassa-Sauvé); Mme Lessard-Therrien (Rouyn-Noranda—Témiscamingue) est
remplacée par M. Nadeau-Dubois (Gouin); et Mme Perry Mélançon (Gaspé) est
remplacée par M. LeBel (Rimouski).
La Présidente (Mme Charbonneau) :
Merci beaucoup. Je prends en considération que... ou je vous rappelle que
l'étude de l'amendement introduisant l'article 38.1 et des articles 60, 80, 87,
93, 94 et 96 sont suspendus. Lors de l'ajournement de nos travaux, nous avons
adopté l'article 102. Je comprends qu'il y a une volonté de reprendre l'étude à
l'article 93. Y a-t-il consentement?
Des voix
:
Consentement.
La Présidente (Mme Charbonneau) :
Merci. Alors, sur l'article 93. Mme la ministre.
• (11 h 40) •
Mme Laforest : Oui. Alors,
merci, Mme la Présidente. Nous nous étions laissés hier, en parlant de
l'article 93 et 94, parce qu'il y avait une traduction anglophone à vérifier
avec la députée de Fabre, et on voulait absolument rencontrer la traductrice
qui est ici, Mme Evelyn Wever. Ceci étant dit, il faut comprendre que c'est
pour la forme et la traduction anglophone, parce qu'au niveau de l'article
94...
Mme Laforest : ...94, parce qu'il
y avait une traduction anglophone à vérifier avec la députée de Fabre, et on
voulait absolument rencontrer la traductrice, qui est ici, Mme Evelyn Wever.
Ceci étant dit, il faut comprendre que c'est pour la forme et la traduction
anglophone, parce qu'au niveau de l'article 94, quand on parle du contenu, le
contenu de l'article, on l'a complètement étudié hier. Donc, ce n'est pas le
contenu de l'article 94, la forme, mais plutôt la terminologie en anglais.
Alors, je demanderais si c'est possible de discuter avec la députée de Fabre et
notre traductrice, Mme Wever, si c'est possible, Mme la Présidente.
La Présidente (Mme Charbonneau) :
Avec consentement, tout est possible, Mme la ministre. Est-ce qu'il y a
consentement?
Des voix
:
Consentement.
La Présidente (Mme Charbonneau) :
Merci. Je vais demander à Mme Wever de s'approcher pour qu'on puisse bien
l'entendre. Je vais vous demander de vous identifier correctement au départ,
puisque les gens du transcript vont prendre les choses. Bienvenue.
Mme Wever (Evelyn) : Oui,
bonjour. Je m'appelle Evelyn Wever, je suis réviseure de traductions au Service
de la traduction de l'Assemblée nationale et je suis la réviseure attitrée pour
ce projet de loi.
La Présidente (Mme Charbonneau) :
Je pense qu'il faudrait peut-être rappeler la question. Mme la députée de
Fabre.
Mme Sauvé : Alors, en fait,
Mme la Présidente, hier, les interrogations qu'on avait, c'était sur le choix
des mots en remplacement de certains alinéas de l'article 93. Alors, en fait,
dans le sens qui était original et la traduction qui était déjà en place, mais
qui faisait l'objet de... d'autres propositions, pour moi, le sens était
modifié.
Alors, je prends l'exemple de, dans
l'article 93, l'alinéa deux: Par le remplacement, dans le premier alinéa du
texte anglais, de «demanded» et de «demand» par respectivement «apply for» et
«application». Alors donc, il y a une différence, il y avait une distinction
dans les discussions qu'on a eues hier. il y a une distinction pour moi entre
«faire la demande», qui n'est pas nécessairement liée à un formulaire
d'application, parce que, si ce n'est pas spécifié, une demande peut être faite
verbalement, entre autres... Alors donc, quand on parle d'une demande en
français et qu'on met vraiment la notion d'application, «apply» en anglais,
pour moi, ça ne correspond pas. Alors, c'est pour ça que j'étais tentée de
plutôt proposer, pour être en respect du mot français «demande», de dire «ask
for», et donc, pour remplacer à ce moment-là «demand», y aller avec «request».
Hier, Me Simard nous parlait d'un formulaire, «application form», donc ça
pouvait justifier le recours au mot «application». Mais je réitère ce matin
que, quand on parle d'«application», c'est qu'on s'inscrit, qu'il y a une
rigueur d'inscription qui est souvent liée à un formulaire, alors que de faire
une demande, ça peut se faire de bien des façons, mais pas avec la même
rigueur. Donc, voilà un peu le sens des propositions que je faisais hier.
La Présidente (Mme Charbonneau) :
Parfait. À notre invitée de répondre à votre question.
Mme Wever (Evelyn) : Alors,
on voit... Nous, dans notre rôle, notre but, c'était d'établir une meilleure
cohérence de la terminologie à l'intérieur de la loi, et le mot «application»
et le verbe «apply for» sont déjà présents à plusieurs articles pour toute
demande faite auprès de la régie, et le mot «application» et le verbe «apply
for» n'indiquent pas nécessairement la forme ou les modalités, c'est... Toute
demande auprès de la régie, c'est «application», mais la forme peut avoir
évolué avec le temps et évolué encore. Ça ne dit pas la forme, ça dit juste...
Dans le fond, c'est en fonction de l'entité auprès de laquelle on fait la
demande.
La Présidente (Mme Charbonneau) :
Merci, madame.
Mme Wever (Evelyn) : Donc, si
on voulait vraiment spécifier qu'il s'agit d'un formulaire, vous avez dit
tantôt le mot, c'est «application form». Mais là, on ne propose pas
«application form», mais simplement «application».
La Présidente (Mme Charbonneau) :
Merci. Mme la députée de Fabre.
Mme Sauvé : Merci, Mme la
Présidente. J'entends bien les justifications, donc, de madame pour nous
préciser un peu les points. Mais il n'en reste pas moins qu'il y a une distance
pour moi entre une demande, puisqu'elle n'est pas spécifiée, de quelle façon
elle doit être faite, parce qu'il n'en reste pas moins que vous l'avez bien dit
à juste titre que, quand on dit «apply for», «application», ça peut prendre
entre autres la forme d'application avec un formulaire.
Moi, je veux juste qu'on s'assure qu'on ne
soit pas dans une rigueur différente dans les mots choisis en anglais versus le
sens original des mots en français. Pour moi, là, faire une demande, en
français, là, ça n'a pas du tout le même sens que faire une inscription, une
application. Alors, je comprends bien la justesse des mots, mais, dans la
rigueur du processus, entre le français et l'anglais, il y a encore pour moi
une distance.
La Présidente (Mme Charbonneau) :
Je comprends votre explication. Je dois vous avouer que je comprends...
Mme Sauvé : ...ça n'a pas du
tout le même que faire une inscription, une application. Alors, je comprends
bien la justesse des mots, mais, dans la rigueur du processus entre le français
et l'anglais, il y en a encore, pour moi, une distance.
La Présidente (Mme Charbonneau) :
Je comprends votre explication. Je dois vous avouer que je comprends aussi un
peu l'explication, mais s'il y a un point plus spécifique sur lequel vous
voulez aller par rapport à votre demande, Mme la députée de Fabre, je suis
prête à vous entendre. Mais je pense que l'explication, sous le fait que le
vocabulaire est déjà utilisé dans l'ensemble de sa forme, était la réponse
qu'on avait.
Mme Sauvé : Alors, Mme la
Présidente, toujours en lien avec ce qui a été dit précédemment, est-ce que les
propositions que j'ai faites ont quand même été regardées? Parce que je
comprends bien que c'est utilisé de façon conforme et assez régulière, mais,
dans les choix de mots que je présentais, qui étaient «ask for» et «request»,
est-ce que ça a été quand même regardé? Parce que, pour moi, c'était plus en
lien avec le sens original.
Est-ce que ça a été évalué, le choix de
ces deux mots, indépendamment, là, de, je comprends bien la cohérence avec
d'autres articles où on retrouve les mots «applied» et «application»?
La Présidente (Mme Charbonneau) :
Mme la ministre.
Mme Laforest : Oui, toutes les
propositions ont été envoyées et lues par Mme Wever. Elle les a eus, pour,
justement, essayer de voir s'il y avait une possibilité de correctif ou
d'ajustement.
La Présidente (Mme Charbonneau) :
Merci.
Mme Laforest : Merci, Mme la
Présidente.
La Présidente (Mme Charbonneau) :
Mme la députée.
Mme Sauvé : En fait, si je
comprends bien, Mme la Présidente, en fait, c'est que les propositions que j'ai
faites sont mises de côté, parce qu'on revient aux propositions que vous
faisiez, d'y aller vers «applied for» et de garder «application»? C'est ça?
La Présidente (Mme Charbonneau) :
Je me permettrais, Mme la députée, de simplement vous dire que la réponse a été
par concordance à tout le vocabulaire qui est utilisé dans la loi. On a gardé
les mêmes termes, mais que les propositions que vous avez faites ont été
regardées et analysées, mais on revient au vocabulaire utilisé dans l'ensemble
de la loi.
Mme la députée d'Anjou—Louis-Riel.
Mme Thériault
: Oui, merci,
Mme la Présidente.
Regardez, Mme la Présidente, je comprends,
sauf qu'évidemment, on est dans une loi qui n'a pas été retouchée depuis 40
ans, puis les termes, si, voilà 40 ans, ils étaient usuels, ça me va. Mais à
partir du moment où on est 40 ans après, même dans la loi, là, on est en train
de faire des changements partout où c'est écrit «la Régie du logement», le
changer pour «le Tribunal peut ou doit» ou peu importe.
Donc, là, il y a des modifications qui
peuvent se faire. C'est courant, c'est usuel, ça l'est dans nos manières de
faire, les termes ne sont pas à jour, ça fait 40 ans que cette loi-là a été
faite, bien, moi, je pense que le terme juste, le législateur ne parle pas pour
ne rien dire. À partir du moment où il y a des termes qui sont désuets, on nous
a servi l'argument hier, justement, qu'il y avait des termes qui étaient
désuets puis qu'on changeait dans la nouvelle formation... la formulation en français,
en disant : Ce n'est plus ça qu'on dit. Maintenant, c'est ça qui est
usuel, ce n'est plus dans le Code civil, n'est-ce pas? Hier c'était l'argument
qu'on avait pour faire une modification et on a dit : Oui, certainement, parce
que ce n'est plus usuel.
Mais la même logique doit s'appliquer en
anglais, Mme la Présidente, puis je l'ai expliqué pourquoi et mon collègue, le
député de D'Arcy-McGee, nous a dit l'autre fois, quand on était en commission
parlementaire, que le mot juste doit être utilisé chaque fois qu'on fait nos
lois et qu'il est vrai que, quand il y a des différences d'interprétation entre
la version française et la version anglaise d'une loi, que les gens peuvent
contester. C'est arrivé ans notre histoire, «Mom» Boucher a fait avorter un
procès comme ça. Je sais qu'on ne parle pas de «Mom» Boucher, Mme la
Présidente, là, je suis d'accord avec ça, mais le terme juste, si on veut
l'employer correctement, on est dans la loi, on est en train de changer les
termes.
Bien, honnêtement, si on le fait en
français, je ne vois pas pourquoi, à ce stade-ci, Mme la Présidente, on ne
pourrait pas le faire en anglais, parce qu'effectivement, je pense que les
termes qui sont proposés par ma collègue de Fabre sont beaucoup plus
d'actualité, dans les termes usuels d'aujourd'hui, puis quand je lis ce qui a
été écrit par les traducteurs, au point 2, c'est écrit : «Pour la
traduction de ce terme, nous trouvons généralement «application» en ce qui
concerne les demandes à la Régie, mais aussi un mélange de motions reprenant le
vocabulaire de l'ancien CPC.» C'est quoi, CPC?
Une voix
: ...
Mme Thériault
: C'est
le code... Code de procédure civile. Reprenant le vocabulaire de l'ancien Code
de procédure civile. On peut-u se mettre à jour? On peut-u prendre le bon
vocabulaire de l'actuel Code de procédure civile, Mme la Présidente?
• (11 h 50) •
Ça fait que c'est comme... Je comprends,
puis ne pensez pas que je suis pointilleuse, là, O.K.? Bon, bien, je pense
juste qu'on est là. Puis je vous dis, là, l'ancien député de Mercier, si lui
était ici, là, Daniel Turp, là, lui qui est professeur constitutionnaliste, là,
il serait certainement le premier à débattre de l'application d'un article en
anglais puis d'un article en français quand ce n'est pas le bon terme qui est
écrit...
Mme Thériault
: ...là,
O.K.? Bon, bien, je pense juste qu'on est là. Puis je vous dis, là, l'ancien
député de Mercier, si lui était ici, là, Daniel Turp, là, lui qui est
professeur constitutionnaliste, là, il serait certainement le premier à
débattre de l'application d'un article en anglais puis d'un article en français
quand ce n'est pas le bon terme qui est écrit. Mais je comprends que madame a
un travail à faire, elle est la légiste qui est attitrée. Je comprends tout ça.
Je comprends qu'il y a un souci de conformité avec la manière dont la loi, elle
est écrite. Pas de problème. Mais ça ne nous empêche pas de faire les
modifications puis de dire... de déposer un amendement pour qu'il y ait tous...
tous les termes de concordance soient changés dans la loi. Ça se fait aussi. On
l'a déjà vu, ce n'est pas la première fois, Mme la Présidente, ça fait que
c'est pour ça, je me dis... Puis, effectivement, le mot juste, là, bien, il est
important. Puis quand je regarde, ici, ce qui est proposé par ma collègue, «the
motion application», où on dit justement que c'est dans l'ancien Code de
procédure civile, de changer ça pour : «the proposal for correction suspends»,
bien, honnêtement, là, ça, c'est le bon mot, ça, c'est le terme juste. Tu ne
peux pas te... Tu ne peux même pas penser que ce n'est pas correct, là, c'est
correct. «The mandate applied for», bien, «asked for», c'est... tu ne peux pas
avoir plus terme juste que ça. «The part of demand application»
par «request», bien, dans la traduction, tu as le mot juste, là. Je comprends
qu'on a une explication, mais, à mon sens, l'explication, c'est une explication
qui peut être logique, mais si on était voilà 30 ans ou voilà 20 ans, je vous
dirais : Parfait, ça tient la route. Mais ça a été fait et inspiré de
l'ancien Code de procédure civile, puis la loi, elle a 40 ans. Bien, si on
prend le temps de dire : Bien, on fait un tribunal, puis on change tout partout,
dans le texte de la loi, le mot «Régie du logement» par «Tribunal administratif
du logement», bien, je pense qu'on est capable de le faire aussi pour des
termes qui sont comme ça.
Puis, honnêtement, je pense que les deux
articles, l'article 93 puis l'article 94, parce qu'on va boquer aussi sur le
94, c'est bien évident, où les termes ne sont pas les termes juste employés...
Ça fait que c'est... ce n'est pas sur le fond, j'en conviens, mais sur la
forme. La forme de rédaction, elle est aussi importante que sur le fond. À
preuve, c'est qu'on a fait enlever quelque chose en français, sur le changement
d'adresse, là, O.K., qu'on a fait changer, puis, évidemment, il va falloir
enlever... c'était «for»... ce n'était pas celle-là, c'est pour l'autre, hein,
je pense? C'est 94 où on disait : «Not have to receive the notice
combining the party if», bien, c'est sûr que là on va l'enlever, le
«combining», parce qu'on ne l'a plus, dans l'autre version. On ne le laisse pas
là parce qu'on l'avait écrit, là, on comprend, Mme la Présidente. Bien, les
autres, c'est pareil, c'est le mot juste, que ça prend.
Ça fait que moi, j'endosse entièrement,
puis je suis convaincue que ma collègue de Bourassa-Sauvé, qui a siégé dans un
tribunal, elle aussi, à un certain moment donné, qui est, de formation,
avocate, elle va certainement endosser les propos de ma collègue la député de
Fabre par rapport aux termes justes qu'on doit avoir dans notre loi, Mme la
Présidente. Donc, évidemment, vous comprenez qu'on... que le mot juste est
important.
La Présidente (Mme Charbonneau) :
Merci, Mme la députée. Mme la ministre.
Mme Laforest : Oui. En fait,
je remercie Mme Wever de s'être déplacée pour ça parce que c'est vraiment
important, justement, d'avoir de la concordance dans les articles de loi, dans
la portion Régie du logement. Elle a bien expliqué que si on changeait les
termes, on changeait également la logique de plusieurs dans la Régie du
logement dans le projet de loi, et cette vérification de traduction a été faite
avec Mme Kathryn-Anne Dawson, qui est ici, en arrière, et
avocate. Alors, autant au niveau légiste, au niveau du droit, également, tout a
été vérifié. Je... soit dit en passant je pense qu'on doit se fier... Merci
beaucoup d'être venue, on doit de fier. Je vais vous laisser la parole, si vous
avez d'autres explications à dire, parce qu'on me disait, justement, que si on changeait
les mots, on changeait la... comment je vous dirais, la volonté du message,
alors il faut faire attention si on change des mots puis qu'on ne change pas,
justement, la volonté du message. Alors, ça a été quand même fait avec des
professionnels. Je ne sais pas si vous avez quelque chose à ajouter, Mme Wever,
mais, ceci étant, c'est important, quand même, de respecter l'ensemble du texte
par concordance. Merci, Mme la Présidente.
La Présidente (Mme
Charbonneau) : Merci à vous, Mme la ministre. Est-ce qu'il y a quelque
chose à ajouter, Mme Wever, ou tout va bien?
Mme Wever (Evelyn) : Je
pourrais juste réitérer que le but de notre demande, c'était une meilleure
cohérence à l'intérieur de la loi, et donc d'ajouter des expressions, «asked
for» ou «proposal» ajouterait d'autres... plus d'incohérences, d'après moi,
parce qu'on a déjà des termes variés, et là ça introduit des termes qui ne sont
même pas encore là. Mais, dans notre note d'origine, nous avons aussi ajouté
que la forme qu'on propose par ailleurs est plus cohérente avec la terminologie
du nouveau Code de procédure civile et... qui est assez récent. Et, je pourrais
dire, beaucoup d'autres lois aussi ont... continuent d'employer cette
expression. Ce n'est pas du tout une expression désuète...
Mme Wever (Evelyn) : ...nous
avons aussi ajouté que la forme qu'on propose par ailleurs est plus cohérente
avec la terminologie du nouveau Code de procédure civile qui est assez récent.
Et je pourrais dire beaucoup d'autres lois aussi continuent d'employer cette
expression, et ce n'est pas du tout une expression désuète.
La Présidente
(Mme Charbonneau) : Merci. Mme la députée de Fabre.
Mme Sauvé : Merci, Mme
la Présidente. Et en tout respect pour le travail qui a été fait de vérification
pour moi, vous m'excuserez, Mme la Présidente, mais le sens des mots est plus
important que la cohérence à tout prix, et je vais le dire aussi clairement que
ça. D'ailleurs avec éloquence, ma collègue a nommé à quel point, entre autres
dans ce projet de loi là, mais dans combien d'autres, les changements de mots
et, à travers les projets de loi, se sont faits, et on le fait, et même si
c'est un immense travail, pour les bonnes raisons. Alors, la raison ici est le
sens des mots, et pour moi il demeure très clair que quelqu'un qui fait une
demande, et ce sont les mots en français, ce n'est pas la même chose que quelqu'un
«who's applying for someting». Alors, moi, honnêtement, là, j'ai beaucoup de difficultés
parce qu'on a une dichotomie de sens entre le français et l'anglais, et quand
l'argument principal est la cohérence et la rigueur, vous me permettrez, encore
une fois en tout respect, Mme la Présidente, de noter qu'hier, à l'article 94,
j'ai noté qu'il y a trois paragraphes où, au nom de la conformité, on avait
oublié de faire les corrections.
Alors, je veux bien, là, puis je veux être
très, très respectueuse, puis je comprends la vérification, mais, pour moi, là,
clairement, si l'argument principal, c'est de dire : Bien, il faudra
changer bien des choses, pour moi, ce n'est pas un argument. L'argument, c'est
de s'assurer, s'il y a un argument de conformité, c'est un argument de
conformité de sens entre le sens du libellé en français et la parfaite harmonie
avec le sens en anglais. Et là on n'est vraiment pas là parce qu'en disant
«applied for», on sous-entend pour n'importe qui, et là je ne suis pas en train
de... moi, je ne suis pas avocate, mais n'importe qui, dans l'interprétation de
la loi, c'est très clair que, quand on amène le principe d'«application» et
«applied for», on est en train d'ajouter un élément au processus alors que la
demande peut se faire de façon beaucoup plus informelle et de diverses façons
et pas forcément par écrit et par une inscription formalisée. Alors, moi, je
demeure très, très, très en lien avec ce que j'ai déjà dit comme argument, et
malgré les propos qui nous ont été annoncés, je suis d'accord qu'il faut
absolument mettre à l'avant-plan la différence de sens entre le français et
l'anglais.
La Présidente (Mme Charbonneau) :
Merci, Mme la députée. Mme la ministre.
Mme Laforest : C'est
complet pour moi. Merci.
La Présidente
(Mme Charbonneau) : Merci. Je ne crois pas que c'était un
amendement ou un sous-amendement, donc la discussion, à moins que quelqu'un ait
quelque chose à rajouter, la discussion pourrait passer à l'article qui était
en cours.
Une voix
: ...
La Présidente
(Mme Charbonneau) : On passe au vote. Mais ce n'était pas un
amendement ou un sous-amendement, là.
Des
voix
: ...
La Présidente
(Mme Charbonneau) : Ah! sur l'article qui était en... oui?
Mme Sauvé : Mme la
Présidente.
La Présidente
(Mme Charbonneau) : Mme la députée.
Mme Sauvé : Je comprends
bien que finalement les propositions qu'on a faites ne seront pas retenues.
Dans cette éventualité, Mme la Présidente, est-ce qu'on pourrait, à tout le
moins, élever un peu le niveau du libellé en français pour qu'il soit plus
concordant avec les mots proposés en anglais? Alors, si au lieu de tout
simplement parler de «demande» en français, est-ce qu'on ne peut pas préciser
qu'il s'agit d'une «application»... moi, honnêtement... ou d'une «inscription»
ou, peu importe? Mais de laisser le mot... Encore là, je ne reviendrai pas sur
mon argument, j'en ai suffisamment parlé. Mais si les mots «proposal»,
«application» et «applied for» demeurent les mots qui vont être à l'écriture de
l'article, est-ce qu'on ne peut peut pas réviser, à ce moment-là, le libellé en
français pour qu'il soit plus concordant avec la signification en anglais?
La Présidente
(Mme Charbonneau) : Mme la ministre.
Mme Laforest : Mais, en
fait, c'est parce que, si on change le mot «demande», c'est sûr que, là, on
recommence complètement tout le travail qu'on a fait. Si je ne me trompe pas,
on ne peut pas. Qu'est-ce que... on peut prendre un... on peut suspendre, mais
on ne peut pas changer le mot d'après moi parce que...
La Présidente
(Mme Charbonneau) : Je vais demander une suspension. On va
vérifier.
Mme Laforest : Parfait.
(Suspension de la séance à 12 heures)
12 h (version non révisée)
(Reprise à 12 h 3)
La Présidente
(Mme Charbonneau) : Donc, nous sommes de retour. Mme la ministre,
vous m'avez demandé à micro fermé si Me Simard pouvait prendre la parole. Donc,
Me Simard, s'il vous plaît.
M. Simard (Patrick) :
Merci, Mme la Présidente. Alors, comme il a été énoncé hier, le nouveau vocabulaire
du Code de procédure civile... le nouveau Code de procédure civile utilise le
mot «demande» plutôt que «requête». Et, en ce sens, le nouveau Code de
procédure civile prévoit des demandes, mais elles ne sont pas toujours écrites.
On peut faire des demandes orales également. Il y en a tout plein dans le
nouveau Code de procédure civile, comme il y en avait dans l'ancien.
Et ce vocabulaire-là a été utilisé... et
c'est le nouveau vocabulaire employé qui correspond à la fois à une demande
écrite formelle, suivant des règles particulières, et les demandes également
orales à l'audience, comme par exemple, une demande d'ordonnance en cours
d'instance. Et ce même vocabulaire-là est utilisé indistinctement, que la
demande soit faite écrite ou autrement.
Alors, en ce sens-là, il était privilégié
d'utiliser le même vocabulaire pour avoir un même corpus législatif dans un
même contexte. Donc, le mot «demande» devrait, quant à moi, également être
celui qui est soumis aux parlementaires davantage.
La Présidente
(Mme Charbonneau) : Merci. Mme la députée... Mon Dieu! C'est ma
première fois... Donc, Mme ma collègue... Mme la députée de...
Mme Robitaille :
Bourassa-Sauvé. Bourassa-Sauvé.
La Présidente
(Mme Charbonneau) : Bourassa-Sauvé, merci.
Mme Robitaille : Je suis
votre voisine au salon bleu, Mme la Présidente.
La Présidente
(Mme Charbonneau) : Oui, mais je vous appelle... votre prénom,
vous vous souvenez, hein? C'est mon souci.
Mme Robitaille : Oui.
Écoutez, j'arrive parmi vous aujourd'hui, et c'est un plaisir de pouvoir
travailler avec...
La Présidente (Mme Charbonneau) :
...Mme la députée de...
Mme Robitaille : Bourassa-Sauvé.
La Présidente (Mme Charbonneau) :
Bourassa-Sauvé, merci.
Mme Robitaille : Je suis votre
voisine au salon bleu, Mme la Présidente.
Des voix
: Ha, ha, ha!
La Présidente (Mme Charbonneau) :
Oui, mais je vous appelle par votre prénom, vous vous souvenez, hein? C'est mon
souci.
Mme Robitaille : Oui. Écoutez,
j'arrive parmi vous, aujourd'hui, c'est un plaisir de pouvoir travailler avec
vous tous. Et donc je prends connaissance de tout ça, et le mot, le terme
«demande» semble tout à fait justifié, je me dis : On n'a pas à changer nécessairement
la version française si la version anglaise, elle... À la lumière de ce que je
vois, la proposition de mes collègues est tout à fait juste. Dans l'esprit... à
ma souvenance, là, la réforme du Code civil, la réforme du Code de procédure
civile, l'esprit de tout ça, c'était de simplifier pour les gens, pour que les
gens comprennent mieux, aient des termes qui ne soient pas trop, trop
juridiques, en tout cas, qui soient adaptés au cours de la vie, pour que M.
Tout-le-monde comprenne bien. «Demande» me va tout à fait, et on comprend bien.
Maintenant, la traduction anglaise semble un
petit peu plus laborieuse, en tout respect, et la proposition de mes collègues
colle mieux avec la version, semble beaucoup mieux coller à la version française,
et est beaucoup plus simple aussi. Au lieu de dire «demand application», on dit
simplement «request». Au lieu de dire «the motion application for correction»,
c'est quand même quatre mots, une longue expression, on dit simplement «the
proposal for correction»...beaucoup, beaucoup plus simple, plus facile à
comprendre, et on s'expose moins à des remarques des avocats qui vont
travailler avec cette loi-là et qui pourraient nous mettre en porte-à-faux,
pourraient dire : Bien, comment ça se fait, la version anglaise dit telle
chose, là, on a une version française qui dit telle autre chose. Moi, je le
sais, j'ai siégé sur un tribunal administratif pendant 14 ans, et, évidemment,
et c'est tout à fait légitime, les avocats qui plaident devant nous, bien, ils
se posent toutes sortes de questions si les traductions ne sont pas en
concordance exacte ou, en tout cas, s'il y a peut-être matière à argumenter, si
on voit une prise, là, et que ce n'est pas tout à fait... ça porte à peut-être
toutes sortes d'interprétations.
Donc, il me semble que la proposition de
mes collègues simplifie les choses et n'enlève rien à l'esprit de la loi. C'est
dans ce sens-là. Je ne vois pas en quoi on ne pourrait pas se permettre cet
amendement-là. Je ne sais pas ce que la ministre et madame qui a travaillé sur
la traduction en pensent, mais il m'apparaît tout à fait normal et beaucoup
plus compréhensible... et on s'expose moins au risque de toutes sortes
d'interprétations. Donc, c'est mon avis, et je pense qu'on devrait considérer fortement
les propositions de traduction de mes collègues.
La Présidente (Mme Charbonneau) :
Merci, Mme la députée. Des choses à rajouter de ce côté-ci? Non, ça va? Mme la
députée de Fabre.
Mme Sauvé : Me reste-t-il du
temps, Mme la Présidente?
La Présidente (Mme Charbonneau) :
Oui, il vous reste du temps, Mme la députée.
Mme Sauvé : C'est ce que je
pensais. Écoutez, je vais quand même revenir en disant... Puis je comprends
bien que, d'un côté, on ne changera pas les propositions des mots en anglais
et, de l'autre côté, on ne modifiera pas le libellé en français avec les propos
de Me Simard, puis je comprends bien. En fait, je réitère que le problème n'est
pas du côté du français, alors j'essayais juste de trouver une piste de
solution pour amener une certaine cohérence entre l'anglais et le français.
Mais je comprends bien le choix du mot «demande» en français, honnêtement.
Alors, pour moi, ça demeure très questionnable qu'on n'aille pas dans le sens
des propositions, juste avec le principe suivant que c'est... qu'il faudrait
changer bien des choses.
• (12 h 10) •
Alors, dans le fond, mon constat, puis je
reprends un peu, comme ma collègue de Bourassa-Sauvé disait, la volonté de
faire en sorte que tout le monde puisse comprendre. Bien, moi, ce que je
comprends, comme citoyen, c'est que je suis francophone, et je vois ça, et je
fais une demande, et, si je suis anglophone, je dis : «Where's the
participation form?» Alors, c'est ça, la réalité. Donc, on n'est vraiment pas
du tout dans un même sens et une même réalité d'approche pour le commun des
mortels et pour le citoyen qui est face à cet article-là. Alors donc, il y a
une attente pour le citoyen anglophone qui se dit : Il y a un principe,
«there's a form of registration, there is a form that I have to fill», et, en
français, on dit : Parfait, je fais la demande, et c'est réglé...
Mme Sauvé : ...même réalité
d'approche pour le commun des mortels et pour le citoyen qui est face à cet article-là.
Alors donc, il y a une attente pour le citoyen anglophone, qui se dit : Il
y a un principe, «there is a form of registration, there is a
form that I have to fill». Et, en français, on dit : Parfait, je
fais la demande, et c'est réglé. Alors, je veux bien, là, je veux très bien,
mais, honnêtement, dans l'illustration que je viens de faire, là, concrète pour
le citoyen, M., Mme Tout-le-monde, l'incohérence, elle est véritable. Alors, je
voulais...
La Présidente (Mme Charbonneau) :
Ça va, Mme la députée de Fabre?
Mme Sauvé : Oui.
La Présidente (Mme Charbonneau) :
Ça va. Donc, nous allons reprendre sur l'article 93. Est-ce que j'ai d'autres
commentaires sur l'article 93? Ça vous va? Je peux demander le vote sur l'article
93?
Une voix
: Je vais vous
demander un vote par appel nominal, Mme la Présidente.
La Présidente (Mme Charbonneau) :
Ça sera un vote par appel nominal.
Le Secrétaire
: Mme Laforest
(Chicoutimi)?
Mme Laforest : Pour.
Le Secrétaire
: M. Jacques
(Mégantic)?
M. Jacques : Pour.
Le Secrétaire
: Mme Tardif
(Laviolette—Saint-Maurice)?
Mme Tardif : Pour.
Le Secrétaire
: M. Tardif
(Rivière-du-Loup—Témiscouata)?
M. Tardif :
Pour.
Le Secrétaire
: M.
Allaire (Maskinongé)?
M. Allaire : Pour.
Le Secrétaire
: M. Tremblay
(Dubuc)?
M. Tremblay : Pour.
Le Secrétaire
: Mme Thériault
(Anjou―Louis-Riel)?
Mme Thériault
:
Contre.
Le Secrétaire
: Mme Sauvé
(Fabre)?
Mme Sauvé : Contre.
Le Secrétaire
: Mme Robitaille
(Bourassa-Sauvé)?
Mme Robitaille : Contre.
Le Secrétaire
: Mme
Charbonneau (Mille-Îles)?
La Présidente (Mme Charbonneau) :
Abstention. Alors, c'est rejeté... approuvé, excusez. Approuvé. J'ai tellement
l'habitude que je me suis trompée de pointage de mot. Il y a eu un conflit avec
mes mots. C'est approuvé, M. le député de Mégantic.
Alors, nous serions rendus à l'article 94
si je ne me trompe pas. On va avoir besoin d'un consentement. Un peu plus tôt,
je m'excuse, on mettra ça sur le dos du rhume qui m'habite, j'avais oublié de
demander le consentement pour vous donner la parole, Me Simard, mais j'ai senti
que les gens vous ont écouté avec beaucoup d'attention. Donc, je ne sens pas
qu'il y a eu d'offense.
Maintenant, j'ai besoin de votre
consentement pour revenir sur l'article 94.
Des voix
:
Consentement.
La Présidente (Mme Charbonneau) :
Consentement. Article 94. Mme la ministre.
Mme Laforest : Oui. Alors,
comme je le disais précédemment, l'article 94 a été discuté au niveau de son
contenu au complet hier soir. Par contre, c'était encore la question de la
traduction anglophone puis c'est certain que, en tout respect, pour la députée
de Fabre, c'était important pour moi de faire venir Mme Wever comme traductrice
pour être certaine que les enjeux et la traduction avaient été bien expliqués.
Alors, dans l'article 94, il y a également
des termes anglophones. Si on a besoin d'explications, Mme Wever est ici.
Alors, ça va me faire plaisir, Mme la Présidente, si vous laissez la parole à
Mme Wever ou encore des questions pour la députée de Fabre, la députée de
Bourassa-Sauvé, de répondre. Merci.
La Présidente (Mme Charbonneau) :
Merci, Mme la ministre. Je vais permettre à la députée de Fabre de nous
remettre en contexte pour que notre dame invitée soit bien au fait.
Mme Sauvé : Merci. Merci, Mme
la Présidente, puis ce sera avec plaisir que j'écouterai, bien sûr, les propos
de Mme Wever, en tout respect.
Alors, dans le fond, je reprends.
Effectivement, il y a un exercice de traduction qui reprend essentiellement les
mêmes argumentaires, mais, cette fois-ci, il y a un élément de plus, c'est que,
dans les propositions initiales de changement de mots de la part de la
ministre, et donc dans la proposition du projet de loi et l'article 94, ce qui
est différent par rapport au 93, c'est qu'il y a carrément des paragraphes où
il y aurait dû y avoir des changements, trois paragraphes sur les cinq, où il y
a eu omission complète de changer les mots.
Alors, c'est pour ça que je reviens un peu
là-dessus, parce que, plus tôt, on invoquait le fait que, finalement, il y
avait une rigueur, et tout ça. Puis je n'enlève pas le professionnalisme de
tous, mais, en même temps, vous comprendrez que j'ai trouvé un peu particulier,
Mme la Présidente, j'ai trouvé un peu particulier qu'on insiste beaucoup sur la
rigueur de la conformité puis qu'on ait carrément échappé, laissé échapper
trois paragraphes complets dans les modifications qu'on pouvait y faire.
Alors, ceci étant dit, donc, je vais
reprendre un peu paragraphe par paragraphe les modifications que j'avais
proposées. Alors, dans le premier paragraphe, qui était sans aucune
modification de la part de la ministre, donc, il y avait quand même le mot
«apply for». Alors, moi, évidemment, je revenais avec «ask for». Dans le
deuxième paragraphe, alors il y avait le fameux mot «application» qui revenait,
où je souhaitais qu'on ait le mot «request». Dans le troisième paragraphe, la
même chose, remplacer «application» par «request». Et, dans le deuxième...
Mme Sauvé : …mots «apply for»,
alors moi évidemment je revenais avec «ask for». Dans le deuxième paragraphe,
alors il y avait le fameux mot «application» qui revenait, où je souhaitais
qu'on ait le mot «request». Dans le troisième paragraphe, la même chose…
remplacer «application» par «request». Et dans le deuxième… le dernier paragraphe,
qui commence par «A party who fails to inform the Tribunal», il y avait
l'expression «may not apply» et, encore là, «cannot ask for».
Une voix
: …
Mme Sauvé : Oui. Alors, oui.
Oui, je reviens au deuxième paragraphe, il y avait deux fois le mot
«application» que je remplaçais par le mot «request». Moi, je veux revenir
aussi au dernier paragraphe, parce qu'honnêtement, là, «may not apply», là,
franchement, là, si on laisse ça comme ça, ça dénote qu'il y a des critères,
critères de recevabilité. Alors, je trouve que ça commence à être pas mal
rigoureux, l'affaire, là. Honnêtement, là, j'ai vraiment… Plus ça va, là, puis
plus j'ai des problèmes, puis à y repenser une deuxième fois, j'ai encore plus
de… C'est encore pire qu'hier honnêtement à mon esprit, là, peut-être parce que
je me suis reposée, puis je relis ça puis je trouve ça plus gros encore, «may
not apply».
Alors, ça veut dire que… quoi, il y a des
critères de recevabilité? Alors, ça suppose encore plus qu'il y a eu un
processus d'inscription, ça suppose encore plus qu'il y a eu un formulaire de
participation, alors que moi, ce que je dis, si on est encore une fois conforme
à la version en français, qui dit tout simplement : «une partie qui fait
défaut d'aviser». Alors, «aviser», «informer», puis en anglais, ça se peut que
ça ne soit pas recevable.
Franchement, là, je m'excuse, là, mais là,
la conformité à l'ensemble du projet de loi, là, pour moi, ça ne tient vraiment
pas suffisamment la route. On est en train d'amener un niveau de rigueur
complètement différent entre l'anglais et le français, et c'est encore plus
évident, je dirais, dans le dernier paragraphe. Alors, si dans les autres
paragraphes, dans l'article 93, on était vraiment dans le choix des mots, puis
un sens qui était questionnable, là, vraiment, ça va beaucoup, beaucoup,
beaucoup plus loin.
Alors, moi, franchement, là, je demande,
Mme la Présidente… je demande qu'on… D'abord, premièrement, je souhaiterais
entendre d'autres arguments que simplement la conformité, parce que pour moi le
sens est complètement changé, et c'est assez évident. Et deuxièmement,
j'aimerais qu'on m'explique pourquoi on tient absolument, en anglais, à avoir
un lien avec la notion d'application, d'«application», «application form»,
«registration», «whatever»… mais qu'on me l'explique. Merci, Mme la Présidente.
La Présidente (Mme Charbonneau) :
Merci, Mme la députée. Mme la ministre.
Mme Laforest : Oui, bien, je
vais laisser l'explication à Mme Wever, évidemment. C'est une question de traduction,
puis elle va expliquer le sens des mots.
La Présidente (Mme Charbonneau) :
Il n'y a pas de souci. Mme Wever.
Mme Wever (Evelyn) : Bien,
c'est les mêmes arguments que pour l'article précédent. C'est pour la cohérence
avec le choix de terminologie déjà présent dans la loi, «application», «apply
for». Et je réitère que le mot «application» ou le verbe «apply» ne sous-entend
aucunement une forme particulière. Alors, c'est le bon mot. Et pour le mot «may
not apply», «cannot», «may» rend bien «peut»… et cohérent aussi avec le reste
de la loi. Il n'y a pas de raison de le changer.
La Présidente (Mme Charbonneau) :
Merci Mme Wever. Mme la députée de Bourassa-Sauvé.
Mme Robitaille : Je voudrais
me pencher particulièrement sur ce «may not apply» versus «cannot ask».
J'aimerais demander à Mme Weber… parce que, quand on dit «may», «may or may
not», «may», c'est peut-être… ce n'est pas aussi définitif que «cannot». Et
c'est pour ça que je pense que ma collègue de Fabre dit que ça porte à
interprétation, parce que je lis le paragraphe, là, quand on dit «Une
partie — en français — [une partie] qui fait défaut d'aviser
de son changement d'adresse conformément à l'article 60.1 ne
peut — ne peut — demander… », pas… «ne peut demander».
Donc, ce n'est pas «pourrait peut-être demander», c'est : «ne peut
demander la rétraction d'une décision», «ne peut».
• (12 h 20) •
Alors, je ne sais pas, là, mais moi, ce
que je comprends en anglais, quand on dit : «may not apply», «may» or «may
not», ce n'est pas clair, là. Le «may» en anglais, pour moi, c'est «peut-être».
Est-ce que je me trompe? J'aimerais que Mme Weber nous le dise. Mais ce n'est pas
aussi définitif. «Cannot», c'est simple, «cannot ask», c'est clair, «cannot
ask», bon, c'est de même. Mais là, «may not», ça porte à ambiguïté. On se
dit : Bien, «may not», mais peut-être que ça pourrait peut-être aller.
C'est…
Mme Robitaille : ...définitif.
«Cannot», c'est simple. «Cannot ask», c'est clair. «Cannot ask», bon, c'est de
même. Mais là «may not», ça porte ambiguïté. On se dit, bien, «may not», mais peut-être
que ça pourrait peut-être aller. Il faudrait justement voir... Ça sous-entend,
comme disait ma collègue de Fabre, qu'il y a peut-être des critères.
Donc, on va juste le relire, là, pour se
mettre ça dans la tête : «Une partie qui fait défaut d'aviser de son
changement d'adresse, conformément à l'article 60.1, ne peut demander — ne
peut, ne peut demander — la rétraction.» Donc, «ne peut», ça ne donne
pas d'autres options, là, «ne peut». Tandis que «may not», c'est plus ambigu,
ça laisse plus... En tout cas, c'est le «peut-être», c'est ça qui me dérange.
Je ne sais pas si Mme Wever pourrait me
rassurer là-dedans?
La Présidente (Mme Charbonneau) :
Avant de passer la parole à Mme Wever, je vais vous demander une suspension,
s'il vous plaît.
(Suspension de la séance à 12 h 21)
(Reprise à 12 h 29)
La Présidente (Mme Charbonneau) :
Nous reprenons nos travaux. Mme la ministre.
Mme Laforest : Oui.
Alors, vous allez voir notre bonne volonté. On a essayé de reformuler comme
vous aviez demandé évidemment, mais c'est vraiment impossible au niveau de
notre avocate, Kathryn-Anne Dawson. On a tout essayé, avec Mme Wever
aussi. C'est certain que si on change complètement le terme comme tel, comme
c'était proposé, «can not, may not apply», on change complètement la
concordance du texte. Et également, dans le projet de loi, on aurait des enjeux
vraiment plus sérieux à changer. Alors, on a tout essayé, mais c'est impossible
au niveau légal.
La Présidente
(Mme Charbonneau) : Merci, Mme la ministre. Mme la députée de
Bourassa-Sauvé.
Mme Robitaille : Oui. Je
relisais ce paragraphe 3°. En fait, je me dis, quand on le lit en
français, c'est une chose. Puis, quand on le lit en anglais, bien, ça peut être
d'autre chose aussi. C'est ça qui... Moi, c'est ça qui me trouble. C'est que la
personne qui fait défaut d'aviser de son changement d'adresse, donc, celle qui
n'avise pas de son changement d'adresse dans les 10 jours, là, bien, ne
peut demander de rétraction d'une décision. Ça, c'est en... Elle ne peut. Elle
ne peut pas. Elle ne peut juste pas.
Mme Thériault
:
C'est clair.
• (12 h 30) •
Mme Robitaille : C'est
clair, elle ne peut pas. Ça, c'est en français. Mais en anglais, quand on est
anglophone ou quand on est unilingue anglophone puis...
12 h 30 (version non révisée)
Mme Robitaille : ...qui n'avise
pas de son changement d'adresse dans les 10 jours, là, bien, ne peut demander
de rétraction d'une décision, ça, c'est, elle ne peut pas, elle ne peut juste
pas, c'est clair, elle ne peut pas, ça, c'est en français. Mais en anglais,
quand on est anglophone ou qu'on est unilingue anglophone puis on ne comprend
pas la version française, ah bien, tout à coup, bien, c'est peut-être mes
notes, mais il y a peut-être des occasions où «you may».
Alors, c'est pour ça que je trouve que, vraiment,
on a comme deux sens et, quand on le relit puis on se met dans le contexte,
donc la personne qui est anglophone, unilingue anglais anglophone, puis qui ne
lit pas la version français, il se dit : Bien, O.K. Je change mon adresse,
mais O.K., peut-être que ce ne sera pas recevable, mais peut-être que ça va
l'être, peut-être que je vais pouvoir révoquer ou peut-être que je ne pourrai
pas révoquer. C'est ça, moi, qui me dérange, tu sais, en tout respect, là, vraiment,
je ne comprends pas, ça porte vraiment à confusion. Et je me dis, pourquoi pas
simplement le corriger en disant «cannot». Je ne comprends pas tout à fait la
ministre quand elle dit, c'est beaucoup plus compliqué. Si le sens est double,
il me semble qu'il y a un danger, et c'est pour ça, puis je me dis : Ce
serait tellement facile de le corriger en enlevant le «may not» par «cannot».
En quoi ça complique? Et puis, même si ça complique, je pense que le sens clair
devrait prévaloir. C'est pour ça.
La Présidente (Mme Charbonneau) :
Merci, Mme la députée. Mme la ministre.
Mme Laforest : Oui, j'aimerais
bien accepter vos arguments, mais, évidemment, je vais prendre les propos de
Mme Wever, je vais me ranger de son côté parce qu'évidemment c'est elle qui est
la responsable, si je peux dire, de la traduction anglophone. Puis évidemment,
quand on me dit que ça va déranger le texte au complet, là, c'est certain que
je ne veux pas qu'on recommence évidemment à revoir justement le terme... dans
d'autres articles de loi «may not apply». Et alors je veux vraiment rester
prudente à ce moment-là, mais j'aimerais bien me ranger de votre côté
également. Désolée.
La Présidente (Mme Charbonneau) :
Merci, Mme la ministre. Mme la députée de Fabre.
Des voix
: ...
La Présidente (Mme Charbonneau) :
Ah! Mme la députée de Bourassa-Sauvé.
15361 17841 Mme
Robitaille : C'est juste que ce qui me trouble, c'est vraiment que...
c'est deux expressions qui ne veulent pas tout à fait dire la même chose. Puis
je ne suis pas anglophone moi-même, mais je peux quand même... j'ai assez
d'expérience et je pense que je comprends l'anglais assez bien, puis on le
comprend tous, là, pour voir que ça peut être... ça peut porter à confusion.
Puis, comme ancien commissaire, moi, j'ai un sérieux problème avec ça, objectivement,
je pense que ce n'est pas la même chose. Bon. Je comprends la ministre puis je
comprends les difficultés, mais, en même temps, le sens devrait prévaloir,
c'est ce que je veux dire.
La Présidente (Mme Charbonneau) :
Merci, Mme la députée de Bourassa-Sauvé. Mme la députée de Fabre.
Mme Sauvé : Merci, Mme la
Présidente. J'entends la ministre qui dit, puis je sais qu'à travers le projet
de loi elle a, effectivement, fait preuve de bonne volonté, mais, cette
fois-ci, honnêtement, quand la bonne volonté, elle l'a exprimé, je m'attendais
à ce qu'il y ait des propositions, honnêtement, ce qui n'est pas le cas du
tout, c'est une fermeture complète.
Moi, je vais vous dire, puis je vais
reprendre l'exemple, là, pour ceux qui nous écoutent, là, l'exemple du citoyen.
Alors, le citoyen, en français, là, lui, il dit : C'est clair, la porte
est barrée à double tour, je ne peux pas. Et l'anglophone va
dire «for which reason may not apply». Il va se poser la question.
C'est quoi, les critères? Qu'est-ce qui fait que je pourrais ne pas appliquer,
pourquoi... quelles sont les raisons, quels sont les critères, alors que la
porte est fermée à double tour en ce qui a trait au texte en français? Ça fait
qu'on est vraiment, là, dans deux sens complètement opposés où il y a une
brèche qui est ouverte pour le volet anglophone puis, au niveau francophone, on
ferme la porte complètement.
Alors, moi, là, entre «ne peut absolument
pas» et «pourrait peut-être», bien, on est vraiment... on ne viendra pas me
dire que l'argument, c'est la conformité puis, en tout respect pour l'expertise
de traduction de madame, on est des législateurs ici, autour de la table, et je
pense qu'on a un rôle de s'assurer, qu'autant en français qu'en anglais, on est
en train de mettre ensemble des sens qui sont conformes entre eux. Alors, la
conformité, là, d'un article à l'autre, c'est une chose, mais la conformité
entre le sens anglais et français, c'est très, très, très important. Et ça,
c'est le rôle de veille active qu'on doit avoir comme législateurs, et je ne
comprends pas que la ministre a eu cette belle ouverture dans plusieurs autres
aspects du projet de loi, et que là on est dans un sens profond du libellé d'un
article de loi et qu'on est en train de carrément dire : Il y a une brèche
qu'on retrouve...
Mme Robitaille : ...le
rôle de veille active qu'on doit avoir comme législateurs.
Et je ne comprends pas que la ministre a
eu cette belle ouverture dans plusieurs autres aspects du projet de loi et que,
là, on est dans un sens profond du libellé d'un article de loi et qu'on est en
train de carrément dire : Il y a une brèche qu'on retrouve en anglais puis
qu'on ne retrouve pas en français, et que c'est acceptable au nom de la
conformité. Alors donc...
D'ailleurs, je pense que le non-verbal de
certains collègues de l'autre côté nous semble... me semble me dire qu'on n'est
peut-être pas dans le tort. Parce qu'honnêtement, là, ça fait sens, ce qu'on
est en train de dire. On est vraiment en train de dire qu'il y a une différence
de sens entre le français et l'anglais, et c'est pour moi inacceptable.
Au point tel où on a été dans une approche
très collaborative de présenter un peu dans l'informel nos demandes de
correction, mais, à ce point-ci, parce que je tiens vraiment à mettre une trace
autour de cette demande qui est tout à fait légitime et qui est importante dans
le sens profond des termes, c'est clair que je vais vouloir demander une
suspension pour qu'on dépose un amendement.
La Présidente
(Mme Charbonneau) : Alors, je vais demander une suspension, s'il
vous plaît.
(Suspension de la séance à 12 h 36)
(Reprise à 12 h 48)
La Présidente (Mme Charbonneau) :
Alors, nous allons reprendre, et, après discussion, nous allons, avec consentement,
prendre le temps de suspendre 94, le temps de l'écrire. Je vais tout de suite
aller au consentement.
Des voix
:
Consentement.
La Présidente (Mme Charbonneau) :
Ça vous va. Puis, avec votre consentement, nous allons revenir à 96, qui était
un article suspendu. Consentement?
Des voix
:
Consentement.
La Présidente (Mme Charbonneau) :
Merci. Alors, sur l'article 96, est-ce que j'ai des interventions? Mme la
députée d'Anjou—Louis-Riel.
Mme Thériault
: Oui. Mme
la Présidente, hier, on a suspendu cet article-là parce que justement il y avait
le questionnement par rapport à «an application». Donc, dans les deux articles
qu'on vient de parler, 93, 94 et 96, c'est exactement parce que c'était le même
terme qui était utilisé qu'on a suspendu d'étude de cet article-là. Donc, on a
passé par-dessus en se disant : Bien, on va voir ce que les traducteurs
vont nous dire, et, évidemment, bon, c'est sûr qu'on est sur le terme «an
application», donc on laissé aller pour le 93. Le 94, c'est sur d'autres choses
qu'on est, non pas sur «an application». Donc, étant donné que c'est de la
concordance, on va laisser aller aussi, on va l'adopter. On peut passer au
vote.
La Présidente (Mme Charbonneau) :
Donc, sur 96, il n'y a plus d'autre intervention, je peux demander le vote sur
96? Est-ce que 96 est adopté?
Des voix
: Adopté.
La Présidente (Mme Charbonneau) :
Alors, 96 étant adopté, nous allons poursuivre avec 97.
Des voix
: ...
La Présidente (Mme Charbonneau) :
Non. Vous êtes prête? Moi, c'est parce que j'attends tout le temps un signe
pour qu'on me dise que c'est bien écrit. Donc, nous allons revenir, avec votre
consentement, à 94. Ça vous va? 94, l'écriture a été faite. Mme la ministre.
Mme Laforest : Oui. Alors, en
fait, est-ce que je peux en avoir une copie? Parce que je n'ai même pas la
copie.
La Présidente (Mme Charbonneau) :
Ce serait une très, très bonne idée de vous en donner une copie, Mme la
ministre.
Mme Laforest : Ça irait bien
si j'avais la copie.
La Présidente (Mme Charbonneau) :
Est-ce qu'on peut fournir une copie à Mme la ministre? Ah! Alors, je vais
suspendre.
Mme Laforest : Merci.
(Suspension de la séance à 12 h 50)
(Reprise à 12 h 59)
La Présidente (Mme Charbonneau) :
Un instant, madame. Parfait, nous allons reprendre. Mme la ministre, vous aviez
un document à déposer.
Mme Laforest : Oui.
Alors, nous allons remplacer, et je crois que tout le monde était en accord
pour remplacer les termes de l'article 94. Si je ne suis pas dans
l'erreur, tout le monde était d'accord pour remplacer, dans le texte anglais du
paragraphe 3° de l'article 94 : du projet de loi : «A party
who fails to inform the Tribunal or the other parties of a change of address in
accordance with section 60.1 may not» par «It is not possible for a party who
fails to inform the Tribunal or the other parties of a change of address in
accordance with section 60.1 to».
Et je remercie énormément Mme Wever.
Merci d'être venue, merci de votre ouverture. Puis, juste pour vous montrer
qu'on a tout mis... on a mis toutes les chances de notre côté puis, légalement,
tout est correct. Alors, merci, Mme la Présidente.
La Présidente
(Mme Charbonneau) : Merci à vous, Mme la ministre. Attendu que
l'heure est rendue à l'heure du lunch, nous allons suspendre et nous revoir à
15 heures. Merci.
(Suspension de la séance à 13 heures)
15 h (version non révisée)
(Reprise à 15 h 6)
La Présidente (Mme Charbonneau) :
À l'ordre, s'il vous plaît! On garde en tête qu'il faut enlever le son sur nos
appareils électroniques pour être sûrs qu'on n'entend pas de petites clochettes
pendant la rencontre.
Je vous rappelle que la commission est
réunie afin de procéder à l'étude détaillée du projet de loi n° 16, Loi visant principalement l'encadrement des inspections en bâtiment et
de la copropriété divise, le remplacement de la dénomination de la Régie du
logement et l'amélioration de ses règles de fonctionnement et modifiant la Loi
sur la Société d'habitation du Québec et diverses dispositions législatives
concernant le domaine municipal.
Quand on s'est quitté un peu plus tôt, la ministre
finissait de lire le document déposé. Donc, Mme la ministre.
Mme Laforest : Oui. Alors, on
avait... C'était... On était à l'article 94, en fait, pour faire des
remplacements de termes anglophones, et on avait travaillé avec Mme Wever qui
était ici, traductrice, qui a quitté. Alors, c'était pour répondre à des questions
de la députée de Fabre, et nous avons répondu à cette préoccupation-là, et la
députée de...
La Présidente (Mme Charbonneau) :
Bourassa-Sauvé.
Mme Laforest : J'allais dire
votre prénom, malheureusement. Alors, Bourassa-Sauvé. Alors, je crois qu'on est
bien réconfortés avec les nouveaux termes qu'on a ajoutés. Si tout le monde est
d'accord, je crois que, Mme la Présidente, on est sur la bonne voie.
La Présidente (Mme Charbonneau) :
Merci, Mme la ministre. Des commentaires sur la proposition? Mme la députée de
Fabre.
Mme Sauvé : Alors, merci, Mme
la Présidente. Alors, je veux juste rappeler un peu l'histoire qu'on a eue
avant de dîner. Alors, en fait, on avait l'intention, effectivement, nous, de
notre côté, de déposer un amendement, c'est ce qu'on a dit, par rapport aux
corrections qu'on voulait faire, mais il y a eu des discussions productives qui
ont fait en sorte qu'à ce moment-ci la ministre dépose un amendement qui va
dans le sens des discussions qu'on a eues effectivement. Alors, je voulais
juste rappeler le fil de l'histoire. Merci, Mme la Présidente.
La Présidente (Mme Charbonneau) :
Merci, Mme la députée. D'autres commentaires sur l'amendement proposé à
l'article 94 version anglophone? Ça vous va? Alors, M. le secrétaire... Non,
bien... Est-ce que l'amendement proposé est adopté?
Des voix
: Adopté.
La Présidente (Mme Charbonneau) :
Merci. Maintenant, sur l'article 94 tel qu'amendé version anglophone, ça vous
va?
Mme Thériault
: Mme la
Présidente.
La Présidente (Mme Charbonneau) :
Oui.
Mme Thériault
: On
doit déposer un amendement à la version anglophone.
La Présidente (Mme Charbonneau) :
Vous l'avez eu, Mme la députée... Anjou...
Mme Thériault
: On
doit en déposer un autre.
La Présidente (Mme Charbonneau) :
Ah! Un autre.
Mme Thériault
: On
doit en déposer un autre.
La Présidente (Mme Charbonneau) :
Alors...
Mme Thériault
: Parce
que... Pour être conforme aux discussions qu'on a eues, dans la version
française, on a enlevé le mot «correctement», puis, dans la... dans le texte
anglais qu'on a devant nous, c'est écrit «properly», donc on doit l'enlever.
Une voix
: Il n'a pas
été...
Mme Thériault
: Il n'a
pas été modifié. L'amendement qu'on nous fait ici, c'est juste une portion.
Mme Laforest : ...Mme la
Présidente.
La Présidente (Mme Charbonneau) :
La traduction se fait...
Mme Laforest :
Automatiquement.
La Présidente (Mme Charbonneau) :
Au moment où... Vous avez suffisamment d'années d'expérience pour savoir qu'au
moment où on dit : La concordance sera faite, c'est une des premières...
une des dernières propositions qu'on fait quand on accorde un projet de loi.
Les concordances se font, et, de ce fait, les mots qui sont de trop sont
enlevés.
Mme Laforest : Pour la
traduction, évidemment.
La Présidente (Mme Charbonneau) :
Mme la députée d'Anjou—Louis-Riel.
• (15 h 10) •
Mme Thériault
: Oui.
Je vais juste ajouter que, tout à l'heure, lorsqu'on était sur les
modifications comme telles, on s'est fait dire : Non, on n'en a pas
besoin, on va le faire dans la traduction anglaise. Après ça, on s'est fait
dire : Non, non, il faut l'écrire dans traduction anglaise. C'est parce
que la traduction anglaise a été déposée. Parce que c'est exactement ce qu'on
nous a dit, ça fait que là, on dit : Parfait. On fait la modification, pas
de problème. Mais moi, je veux juste m'assurer, parce qu'on aurait pu... en
même temps qu'on dépose l'amendement qui touche le paragraphe, on aurait pu le
faire en même temps aussi. Donc, c'est juste pour ça parce que le... puisque le
gouvernement n'a pas jugé bon de l'apporter au même moment, Mme la Présidente,
vous comprenez...
Mme Thériault
:
...c'est exactement ce qu'on nous a dit. Ça fait que, là, parfait. On fait la modification.
Pas de problème. Mais moi, je veux juste m'assurer, parce qu'on aurait pu, en
même temps qu'on dépose l'amendement qui touche le paragraphe, on aurait pu le
faire en même temps aussi. Donc, c'est juste pour ça. Puisque le gouvernement
n'a pas jugé bon de l'apporter au même moment, Mme la Présidente, vous
comprenez que, moi, je suis obligée de faire avec la version anglaise que j'ai
ici, qu'on a déposée. Donc, je pense que c'est un peu normal de faire le point.
La Présidente
(Mme Charbonneau) : Merci, Mme la députée...
Mme Thériault
:
En disant que le mot «properly» n'a plus sa place dans le texte qu'on a.
La Présidente
(Mme Charbonneau) : Merci, Mme la députée d'Anjou—Louis-Riel. Mme
la ministre.
Mme Laforest : Non. C'est
bon. En fait, c'est parce que c'était une question de définition, si je peux
dire, ou de définition du terme qu'on ajoutait dans la version anglophone qu'on
avait tout à l'heure. Maintenant, le mot «correctement», c'est vrai qu'on
l'enlevait. Et ce n'était pas... Ce n'est pas la même comparaison qu'on peut
faire. Ceci étant dit, la traduction se fait automatiquement. Merci, Mme la
Présidente.
La Présidente
(Mme Charbonneau) : Ça vous va? Ça vous va, Mme la députée d'Anjou—Louis-Riel?
Mme Thériault
:
Oui.
La Présidente (Mme Charbonneau) :
Mme la députée de Fabre, ça va?
Mme Sauvé : Oui. Très
bien. Merci.
La Présidente
(Mme Charbonneau) : Donc, nous serions sur 94 tel qu'amendé. Des commentaires?
Mme la députée d'Anjou—Louis-Riel.
Mme Thériault
:
Oui. Je vais en faire juste un petit, Mme la Présidente. Vous savez, lorsque
les députés, normalement... On connaît tous la différence entre un «peut» et un
«doit» dans notre version francophone. Bien, je vous dirais que le «may» et le
«can» qu'on a fait faire, la discussion qu'on a eue par rapport à «it's not
possible», on a, ici, un bel exercice de la comparaison entre un «peut» et un
«doit», quand on est en français, et le «may» et le «can» lorsqu'on est en
anglais. Donc, pour moi, je pense que c'est important. Et on a fait un travail
qui était très rigoureux. En fait, au final, que ce soit «it's not possible»,
pour moi, c'est parfait. Il n'y a pas de problème, parce qu'on a fermé la porte
complètement. Puis on sait tous que, quand c'est écrit «doit», c'est... on a
une obligation. Et quand c'est écrit «peut», c'est qu'on a une possibilité.
Donc, chaque mot, que ce soit en français ou en anglais dans la législation,
c'est un mot qui est important. Et chaque terme doit être utilisé à escient,
Mme la Présidente, indépendamment de ce qu'on peut penser, les gens qui nous
écoutent et ceux qui participent aux travaux, Mme la Présidente. D'ailleurs,
c'est important de le redire pour que les gens se l'approprient correctement.
La Présidente
(Mme Charbonneau) : Merci, Mme la députée d'Anjou—Louis-Riel. Sur
94 tel qu'amendé, on peut prendre le vote. Alors, est-ce qu'on peut... J'ai
oublié la formule. Est-ce que vous votez pour?
Des voix
: Adopté.
La Présidente
(Mme Charbonneau) : Adopté. Merci. La médication est forte, je
pense, hein? Adopté.
Bon. Maintenant que nous avons fait 94, si
je me souviens bien, on retourne à 80 avec votre consentement. Ça vous va?
Alors, on fait...
(Consultation)
La Présidente
(Mme Charbonneau) : Si vous me permettez, on me suggère, par le
biais du secrétaire, qu'on pourrait faire 96 avant d'aller à 80, sinon...
Une voix
: On l'a fait.
Mme Thériault
:
On l'a fait, 96.
Une voix
: On l'a
adopté.
Des voix
: ...
La Présidente
(Mme Charbonneau) : On l'a su... Alors, on n'avait pas pris note.
On n'avait pas pris note. Merci de nous rappeler... On ne l'avait pas en note
dans notre cahier de travail. Alors, on revient à 80. Je vous laisse le temps
de vous rendre à l'article qui avait suspendu... qui avait été suspendu. Et je
vais me permettre de demander à la ministre de revenir sur l'article comme tel
pour en faire lecture pour qu'on l'ait en mémoire.
Mme Laforest : Oui.
L'article 80, c'était 56.3, je crois. Bien là, laissez-nous le temps de revenir.
C'est 56. O.K. On était rendus à l'amendement. C'est ça, 56.3. On avait eu un
amendement qui demandait ceci, 56.3.1 :
«Lorsque le tribunal est saisi d'une
demande visant l'ajout au bail ou le respect d'une interdiction de fumer du
cannabis, le locataire qui souhaite s'y opposer doit fournir au tribunal, dans
les 10 jours suivant la réception de la notification de la demande du
locateur, un certificat médical délivré exclusivement par un membre du Collège
des médecins du Québec qui soit antérieur à la demande. Le tribunal ne peut
invalider une interdiction au bail de fumer du cannabis que si un tel
certificat médical est produit.»
Alors, nous, par rapport à cet
amendement-là qui avait été demandé, on sait très bien qu'évidemment le
cannabis est vraiment une nouvelle mesure qui est ici au Québec. On n'a pas...
Bref, on travaille avec cette nouvelle possibilité là, ici, au Québec...
Mme Laforest : ...alors, nous,
par rapport à cet amendement-là qui avait été demandé, on sait très bien que, évidemment,
le cannabis est vraiment une nouvelle mesure qui est ici, au Québec, qu'on n'a
pas... Bref, on travaille avec cette nouvelle possibilité-là, ici, au Québec.
Et, également, avec la Régie du logement, on a fait quand même plusieurs vérifications
et on demandait, justement, par rapport au régisseur, de donner, si je peux
dire, l'interdiction avec les billets de médecin, comme il était proposé ici
par le Collège de médecins. Par contre, évidemment, c'est quand même nouveau,
le fait du cannabis dans les logements.
Alors, qu'est-ce que nous, on a vérifié,
c'est qu'il y a une jurisprudence qui est en train de se faire, présentement,
avec les régisseurs, et je crois que nous allons laisser les régisseurs décider
de leur position par rapport à toute possibilité d'avoir consommé du cannabis
dans un logement quand il y a une cause qui va être entendue à la Régie du
logement. Merci, Mme la Présidente.
La Présidente (Mme Charbonneau) :
Merci à vous, Mme la ministre. Des commentaires sur l'article? Mme la députée
d'Anjou—Louis-Riel.
Mme Thériault
: Oui.
Mme la Présidente, vous savez, hier, lorsque je parlais du législateur qui ne
parle pas pour rien ne dire, quand j'ai fait état aussi de l'autre article où
on était hier, avec l'article 92... 95, où, lorsque la Régie du logement
avait demandé à avoir... Dans l'article de loi déposé par la ministre, on
disait qu'on ne pouvait plus porter en révision sauf pour vice de fond ou vice
de procédure, puis la ministre a accepté de faire la modification à cet
article-là. J'ai apporté comme exemple également, le fait que, présentement, il
y a des gens qui vont chercher des prescriptions avec une consultation par
FaceTime.
Je comprends que la ministre dit qu'il y a
une jurisprudence qui est en train de s'écrire présentement, mais la réalité,
c'est que, dans les causes qui ont été entendues, il y a un régisseur qui, lui,
a dit : Non, le législateur n'a pas voulu. Puis pour ceux qui se
souviennent de la petite histoire, à l'époque, quand l'ex-députée de Soulanges,
Lucie Charlebois, était ministre des Services sociaux, moi, j'étais ministre de
l'Habitation, et ce qu'on avait fait, c'est qu'on avait dit : Puisqu'on va
modifier les baux, on permettait aux propriétaires de modifier les baux. Parce
qu'à l'époque, quand les baux avaient été écrits, signés, le cannabis n'était
pas légal. Mais tu as des baux où on n'a pas le droit de fumer, puis les gens
vont signer, tu n'as pas le droit de fumer. Bien, c'est fumer la cigarette,
hein, ce n'était pas le cannabis. Ça fait qu'on a permis aux gens, avec des
délais de temps, d'envoyer des avis à leurs locateurs... à leurs locataires,
pardon, pour leur dire : Vous ne pourrez pas fumer du cannabis, bien que
ça soit légal. Moi, je ne veux pas, ça fait partie des conditions de location
de mon logement, pour toutes sortes de raisons.
La députée... L'actuelle députée de
Repentigny, lorsqu'elle était dans l'opposition pour la CAQ, a déposé un
amendement à cette étude détaillée là demandant à ce qu'on produise un
certificat médical ou le dossier du patient, mais je pense que c'était un
certificat médical, honnêtement, je pense que c'est ça, puis la ministre de
l'époque a dit : Non, non, on ne veut pas se rendre jusque-là, au principe
de la protection de la vie privée. C'était la ministre de l'époque, c'est ce
qu'elle a dit. Malgré le fait qu'on ait dit clairement que la raison pour
laquelle on laissait une petite porte d'entrée pour permettre aux gens qui
fument du cannabis pour des raisons médicales... parce qu'il y avait déjà des causes,
même au moment où on était en train de faire la loi. Puis, souvenez-vous, il y
a une cause en Gaspésie où il y avait un monsieur qui était asthmatique, lui et
sa madame assez âgée, son locataire fumait du cannabis, ils se sont ramassés
devant la Régie du logement, puis les deux avaient des problèmes de santé, puis
c'est le propriétaire qui a gagné. Puis ça a été en appel puis il a gagné
aussi, en plus de ça.
• (15 h 20) •
Puis nous, dans notre esprit, il a
toujours été question de cannabis médical pour des raisons médicales, pas
récréatif, jamais. Pourquoi? Parce qu'on a des gens qui ont des traitements
pour le cancer, qui sont en phase 3, 4, 5, qui peuvent avoir besoin de
traitements thérapeutiques avec du cannabis, c'est vrai. Il y a des gens qui ont
de la sclérose en plaques, il y a des gens qui font de l'arthrite, de
l'arthrose, qui ont des problèmes avec les articulations, puis ça se peut qu'on
leur prescrive du cannabis médical. Je n'ai pas de problème avec eux. Puis,
honnêtement, là, je vous le dis, quand ma collègue la ministre responsable, à
l'époque, la députée de Soulanges a amené...
Mme Thériault
: ...qui
font de l'arthrite, de l'arthrose, qui ont des problèmes avec les
articulations. Puis ça se peut qu'on leur prescrive du cannabis médical. Je
n'ai pas de problème avec eux. Puis, honnêtement, là, je vous le dis, quand ma collègue
le ministre responsable à l'époque, la députée de Soulanges, a amené ce
point-là, j'étais la ministre, puis c'était dans son projet de loi, mais
c'était ce que nous avions décidé, de permettre, pour des raisons médicales seulement,
mais des vraies raisons médicales.
À l'usure, à l'usure, ce que ça donne,
c'est qu'on est en train de voir qu'il y a des gens qui vont se chercher des
prescriptions par Internet. Bien, je m'excuse, là, mais moi, si j'ai un cancer
ou si j'ai de l'arthrose, là, je vais aller voir mon médecin, je vais être
assise dans son bureau puis je vais lui demander pour des vraies raisons
médicales. Puis la réalité aussi, c'est qu'il y a des gens qui se sont ramassés
devant la régie, puis ils ont parlé avec leur médecin, puis ils ont dit au
médecin : Ah! Ça me fait vraiment du bien. Je m'excuse, là, mais faire du
bien, là, tout le monde va invoquer : Ça me fait du bien. C'est meilleur
pour mes nerfs. Je suis plus tranquille. Bien, je m'excuse, ils ne sont peut-être
pas obligés de le fumer, hein, ils peuvent peut-être consommer différemment,
bon. Non, non, mais c'est ça, la réalité aussi, là, je m'excuse, il y a
d'autres alternatives. On a gardé une petite porte d'entrée pour des vraies
raisons médicales. Quand on voit, à ville Saint-Laurent : Obtenez votre
prescription de cannabis médical... Ça s'appelle cannabisadvocates.ca. Ça,
c'est annoncé, là, c'est vraiment annoncé, ça existe, puis il y a des gens qui
ont des prescriptions de complaisance, parce qu'on va appeler ça... un chat,
c'est un chat, hein, ils ont des prescriptions de complaisance. C'est-u un
vrai, ce n'est-u pas un vrai?
Puis c'est la raison pour laquelle, quand
on a déposé cet amendement-là, on disait : Ça me prend un médecin, O.K.,
ici, dans l'amendement qui est ici, O.K., que... «un certificat médical délivré
exclusivement par un membre du Collège des médecins du Québec qui soit
antérieur à la demande». Pourquoi? Et comme j'ai expliqué hier, la problématique
qu'on a, c'est les gens qui vivent à Gatineau qui peuvent aller à Ottawa et
ceux qui sont dans la Baie-des-Chaleurs qui peuvent aller au Nouveau-Brunswick.
Mais, pour le reste, on ne devrait jamais admettre, jamais admettre un
certificat médical de n'importe qui, n'importe où, qui va s'improviser médecin
puis qui va dire : Oui, oui, madame, elle a vraiment besoin, parce que ça
lui fait du bien. Ou monsieur. Je trouve ça aberrant. Le ministre de la Santé,
des Services sociaux... le ministre des Services sociaux avait la possibilité
de l'arranger, dans son projet de loi, sa réponse a été : Non, ça touche
le logement, c'est à ma collègue de l'arranger. Pour de vrai, là. Le projet de
loi n° 2, là, sur le cannabis, là, c'est ça que ça a
été, sa réponse. Bien, parfait, on est là, moi, je veux l'arranger. Ça fait que
c'est la raison pour laquelle j'ai déposé cet amendement-là, Mme la Présidente.
Donc, c'est un amendement qui est tout à fait justifié.
La Présidente (Mme Charbonneau) :
Merci, Mme la députée d'Anjou—Louis-Riel. Mme la ministre, sur l'amendement
proposé.
Mme Laforest : Oui. Alors,
j'aimerais quand même, parce que vous parlez des anciens propos qui ont été
notés par certains collègues ministres... Puis ici j'ai un propos de Mme
Charlebois, et j'aimerais ça, quand même, le noter, parce qu'elle disait, par
rapport aux demandes et aux rapports écrits ou aux billets de médecin, si on
revient à notre article, elle disait : «Bien, M. le Président, j'ai
entendu les propos de la députée de Repentigny, j'ai deux points. Le premier,
c'est qu'on sait très bien qu'il n'y aura pas de prescription faite par des
médecins membres du Collège des médecins du Québec parce que leur philosophie
est fondée sur le fait que Santé Canada ne reconnaît pas le cannabis comme un
médicament, officiellement. Alors, ils nous l'ont dit ici, ils l'avaient dit en
commission parlementaire. Alors, effectivement, les médecins du Québec sont
quand même très rares à prescrire des billets de médecin pour de la
consommation du cannabis, et, comme elle le mentionne, il n'y aura pas de
prescription faite par des médecins, et...» Ceci étant votre collègue. «Alors,
empêcher des gens qui pourraient bénéficier justement de soins de santé, comme
elle le disait, tels que des gens qui sont en besoin ou en... en besoin de
cancer en phase terminale et qui préfèrent demeurer chez eux, alors on leur
dirait : Allez vous chercher un billet de médecin, et comme ça, ça ira
bien.» Alors, ce sont les propos de Mme Charlebois, qu'elle disait en 2018, je
crois, j'ai la date, c'était le 17 mai 2018. Excusez-moi.
Alors, il faut comprendre évidemment que
le juge est en mesure d'évaluer... pour revenir aux prescriptions, le juge est
en mesure d'évaluer quand on parle de prescriptions bidon. Oui, c'est vrai, ma
collègue de Repentigny l'avait mentionné, elle soulevait quand même un bon
point, mais il faut comprendre que...
Mme Laforest : ...excusez-moi.
Alors, il faut comprendre évidemment que le juge est en mesure d'évaluer...
Pour revenir aux prescriptions, le juge est en mesure d'évaluer quand on parle
de prescription bidon. Oui, c'est vrai, ma collègue de Repentigny l'avait
mentionné, elle soulevait quand même un bon point. Mais il faut comprendre que
les juges sont tout à fait en mesure d'évaluer si la prescription qu'il a entre
les mains est une prescription bidon par rapport à la consommation de cannabis.
Alors, il faut également voir un point qui
est vraiment important parce que, quand on touche les dossiers médicaux, on
touche la confidentialité des gens. Puis on avait vraiment évalué, on a
discuté, on a fait des rencontres avec des médecins, et vous comprendrez qu'on
touche énormément la confidentialité des dossiers médicaux. Alors, l'exigence
d'un certificat médical, comme on le mentionne, c'est une atteinte à la vie
privée, puisque, dans ce document, on peut retrouver plusieurs aspects
personnels, plusieurs confidences personnelles. Alors, on ne peut pas exiger
justement d'avoir un rapport médical pour cette possible consommation.
Alors, merci, Mme la Présidente.
La Présidente (Mme Charbonneau) :
Merci, Mme la ministre. Des interventions sur l'amendement proposé? Mme la
députée de Fabre.
Mme Sauvé : Merci, Mme la
Présidente. Je veux revenir sur les propos de ma collègue d'Anjou. Je veux vous
dire évidemment... Puis j'écoutais bien la ministre, qui rappelait une
intervention de l'ex-ministre de... services sociaux, Mme Lucie Charlebois. Je
veux vous dire que, bien évidemment, là, il faut bien comprendre aussi que la
réalité... maintenant, la légalisation du cannabis, il y a une réalité qui est
là depuis un an, un an et demi. Alors donc, entre ce principe-là, qui est
fondateur, qui est le principe qu'a évoqué ma collègue d'Anjou, qui est de dire
absolument l'importance d'être devant une prescription, une légitimité, dans le
fond, de consommer, sur une base médicale, le cannabis, c'était le principe
fondateur. C'était le principe fondateur de l'ensemble des collègues de
l'ancien gouvernement, et c'était aussi une préoccupation, et je m'en souviens
très bien, de mon ex-collègue ministre des Services sociaux.
Maintenant, la réalité est celle-ci, c'est
que, maintenant, c'est légalisé, Mme la Présidente, et il y a des pratiques, je
dirais, sans dire douteuses, mais quand on voit ce qu'on nous a présenté qui
est disponible et qui est sur l'Internet, on est en train de voir, malgré la
bonne foi, et tout ça... on est en train de voir une certaine commercialisation
de la prescription du cannabis. Et je trouve que notre rôle, encore une fois,
comme législateur, c'est de s'assurer que les projets de loi qui sont étudiés,
qui sont bonifiés par l'ensemble des parlementaires en commission tiennent
compte de la réalité de ce qui est déjà en cours.
Alors, moi, je veux bien, là, entendre...
puis j'entends avec respect ce que la ministre dit puis le rappel des propos de
mon ex-collègue, mais en même temps, la réalité est celle-là. C'est qu'il y a
un élargissement, et c'est bien, bien facile d'obtenir une prescription pour du
cannabis. Alors, c'est pour ça qu'il est important de tenir compte de cette
réalité-là, j'en conviens, qui est récente, mais elle est suffisamment
substantielle pour qu'on se mette un peu des feux rouges et on se dise
honnêtement, là... C'est notre rôle ici, c'est de dire : Voilà, on n'est
plus il y a un an et demi. Il y avait des principes fondateurs. Maintenant, il
y a la réalité qui nous rattrape, et il faut faire en sorte qu'on soit capable
de dire comment on peut baliser de la façon la plus protectrice de tous, en
s'assurant qu'on ait une véritable prescription délivrée par un médecin, qui le
fait, et un médecin qui est membre de l'ordre des médecins. D'ailleurs,
c'était... Un des mémoires l'a mentionné à quel point cette réalité-là, elle
était excessivement préoccupante. C'était le mémoire du...
Mme Thériault
:
CORPIQ.
Mme Sauvé : ...du CORPIQ,
alors, qui disait à quel point c'est ça, la réalité, là.
Il y a des prescriptions qui arrivent de
façon un peu douteuse, et il y a des médecins qui le font, et qui ne sont plus
ou qui ne sont pas membres de l'ordre, qui font ces prescriptions-là. Alors,
j'entends bien quand la ministre dit : Oui, mais le juge va... Mais en
même temps, ce n'est pas toujours aussi limpide que cela. Et je trouve qu'on
n'a jamais tort d'être plus prudents puis de tenir un peu plus compte de la
réalité.
Voilà, Mme la Présidente.
La Présidente (Mme Charbonneau) :
Merci, Mme la députée de Fabre. D'autres commentaires sur le projet...
l'amendement de la députée d'Anjou—Louis-Riel? Mme la députée de
Bourassa-Sauvé.
• (15 h 30) •
Mme Robitaille : Bien, je pense
qu'il faut vraiment voir la nouvelle réalité. On a légalisé le cannabis. On a
vu aussi... On a compris, on comprend encore mieux les bienfaits du cannabis
et... Mais, ceci dit, évidemment, il faut malgré tout avoir certaines balises,
et puis...
15 h 30 (version non révisée)
Mme Robitaille : ...la nouvelle
réalité. On a légalisé le cannabis. On a vu aussi... On a compris, on comprend
encore mieux les bienfaits du cannabis et... Mais, ceci dit, évidemment, il
faut malgré tout avoir certaines balises, et puis commercialiser comme ça des
prescriptions de cannabis, c'est dangereux.
Et je pense que l'amendement fait bien le
tour et parle de... Et là, quand il parle de certificat médical délivré exclusivement
par un membre du Collège des médecins du Québec, c'est très, très juste, et
ça... comment je pourrais dire, ça balise les choses. Et c'est important
justement, pour un locataire qui a des problèmes de santé et pour qui le
cannabis est bénéfique, c'est essentiel pour cette personne-là d'être capable
d'en consommer une fois de temps en temps, et donc... et de là l'importance de
cet amendement-là. C'est ce que je veux dire et donc... Et c'est balisé,
justement, par un certificat médical qui est délivré par un membre du Collège
des médecins, pas par n'importe qui. Et donc, pour toutes ces raisons, je pense
que cet amendement-là est très, très pertinent. Merci.
La Présidente (Mme Charbonneau) :
Merci, Mme la députée de Bourassa-Sauvé. D'autres commentaires sur l'amendement
proposé? Mme la députée de Fabre.
Mme Sauvé : ...histoire de
vie, je vais vous lire un passage qui fait foi de la réalité qu'on vient de
nommer, qu'on renomme encore. Alors, l'histoire est la suivante : «La
locataire reconnaît qu'elle ne détient pas d'ordonnance médicale attestant que
le cannabis est un traitement approprié à sa condition et qui en délimite les
modes de consommation. Elle explique cependant avoir des problèmes de santé
reliés à son alimentation et à son sommeil, pour lesquels elle reçoit un suivi
médical depuis de nombreuses années. Constatant l'usage qu'elle en fait
actuellement, son médecin ne l'a pas découragée de l'utiliser, ce dernier étant
satisfait des effets que cela avait sur sa santé, dit-elle. Elle lui a demandé
de fournir une déclaration qui se lit comme suit : Cette patiente consomme
du cannabis et affirme que cela l'aide au niveau de son appétit et de son
insomnie.» Alors, si on se demande qui a convenu de ça, la source, en fait,
c'est le régisseur, et c'est Francine Jodoin. Donc, c'est
l'extrait du jugement.
Donc, quand on regarde ça...
Puis je veux bien, là, je veux bien qu'on soit à dire que ça ne se peut pas,
puis que la réalité, elle n'est pas là, mais là, dans le fond, je viens d'exprimer,
de lire un extrait de jugement qui vient clairement renommer ce que la députée
d'Anjou a nommé tantôt. Alors, quand on parle de situation... Elle a été
jusqu'à dire : Les prescriptions par Internet, mais, quand elle nommait
tantôt, là, de dire : Ça me fait du bien, je dors mieux, ma santé globale
s'en porte mieux, bien, on est devant exactement cette situation-là qui est
clairement plus que limpide. C'est un extrait de jugement.
Alors, c'est pour ça que
c'est très, très, très important de dire à quel point il faut circonscrire.
Nous, c'est clair qu'on a parlé de médecin, de prescription par un médecin
membre de l'ordre, mais je pense que, dans une volonté de circonscrire et de ne
pas oublier personne dans la rigueur de la prescription qui doit être délivrée,
j'aimerais maintenant déposer un sous-amendement à l'amendement déjà sur la
table.
La Présidente (Mme
Charbonneau) : Alors, je vais...
Mme Sauvé : Alors, je demanderais suspension.
La Présidente (Mme
Charbonneau) : C'est ça. Je vais surprendre... Je vais surprendre.
Ouf! Je vais...
Une voix
:
Vous allez nous surprendre...
La Présidente (Mme
Charbonneau) : Oui, c'est ça. Je vais sûrement vous surprendre.
Je vais suspendre la
session.
(Suspension de la séance à 15 h 34)
(Reprise à 15 h 42)
La Présidente (Mme Charbonneau) :
Nous allons reprendre. Mme la députée de Fabre, vous allez faire la
présentation de votre sous-amendement.
Mme Thériault
: On
attend la copie.
La Présidente (Mme Charbonneau) :
Ah! Je pensais que la copie avait été distribuée de votre côté.
Mme Thériault
: On
attend la ministre aussi.
La Présidente (Mme Charbonneau) :
Je pense qu'on peut commencer la présentation, Mme la députée de Fabre.
Mme Sauvé : Merci, Mme la
Présidente. Alors, je lis le sous-amendement. Donc :
L'article 56.3.1 proposé en amendement est
modifié par le remplacement des mots «du Collège des médecins du Québec» par
les mots «d'un ordre professionnel médical du Québec».
Alors...
La Présidente (Mme Charbonneau) :
Merci.
Mme Sauvé : Donc, en fait,
Mme la Présidente... Puis je veux revenir très simplement sur le principe qu'on
a évoqué plus tôt. En termes d'espace-temps où on est alors qu'on étudie ce
projet de loi là, je vous dirais que, comme je suis assez optimiste dans la
vie, je vous dirais que c'est un très bon moment parce qu'en termes de
jurisprudence, oui, il y a des éléments qui vont émerger, mais, en même temps,
on est déjà dans une réalité d'application de la légalisation du cannabis, et
ça ne fait qu'un an et demi. Ça fait déjà un an et demi, mais, en même temps,
un an et demi, c'est riche de la réalité qui a, honnêtement, explosé dans
toutes sortes de... comment je pourrais dire... de bonnes et de moins bonnes
pratiques, on va dire comme ça. Alors, je trouve que le moment où on étudie ce
projet de loi, où il faut faire les bons arrimages, où il faut jouer notre rôle
de législateurs de la bonne façon et s'assurer qu'on se... oui, qu'on sera en
veille active pour la suite des choses en train de jurisprudence, mais qu'on
s'assure vraiment de protéger, protéger les propriétaires, protéger, donc, les
propriétaires qui sont dans cette réalité-là où la consommation du cannabis,
elle peut aller dans des sens qui sont loin d'être dans des réalités médicales.
Alors, légalisation fait en sorte que, bien sûr, on peut consommer pour le
plaisir, et c'est là la réalité, mais, en termes de protection des
propriétaires, on se doit d'être prudents, on se doit de connecter avec la
réalité qui est déjà en place, et c'est pour ça que... puis je pense qu'on a
démontré, tout au long de l'étude détaillée, notre volonté, je pense que ça a
été assez éloquent à chaque fois, de dire : plus il y a de clarté, plus il
y a de définitions, plus on est connecté à la réalité des citoyens, des
propriétaires, plus on est dans cette zone-là, bien, plus on s'assure que
l'application, après ça, va être... va s'éloigner d'une interprétation trop
libre.
Alors donc, c'est dans cet esprit-là où on
se permet de définir encore un...
Mme Sauvé : ...plus on
est connectés à la réalité des citoyens, des propriétaires, plus on est dans
cette zone-là, bien, plus on s'assure que l'application après ça va être... va
s'éloigner d'une interprétation trop libre.
Alors donc, c'est dans cet esprit-là où on
se permet de définir encore un peu plus parce que, on le sait, les médecins
membres de l'ordre des médecins du Québec peuvent prescrire le cannabis médical
mais aussi les infirmières. Alors donc, on essaie de... dans le fond, là, dans
l'exercice que nous, on tente de faire, si on essaie de tenir compte des
réalités professionnelles de ceux qui sont... qui ont la possibilité, dans leur
mandat professionnel et dans l'acte protégé qu'ils ont, de pouvoir prescrire le
cannabis médical et donc de n'oublier personne puis de le préciser de façon
très claire dans un libellé de sous-amendement.
Alors donc, voilà. On dépose ce
sous-amendement puis on espère vraiment que... On n'est pas en train de crier
au loup pour rien, Mme la Présidente. On n'est vraiment pas là. On est en train
de tenir compte... Tantôt, j'ai parlé d'un extrait de jugement, c'est une
réalité. On parle de publicité sur l'Internet. Alors, ça peut prendre des
formes vraiment pas souhaitables, et ça le prend déjà, des formes non
souhaitables, où finalement on est dans la complaisance, on est dans «ça me
fait du bien», puis il faut absolument circonscrire ça pour la protection de
tous.
Alors, je pense qu'on n'est pas dans
l'excès de zèle, là, ici. On est vraiment dans notre rôle responsable de
législateurs. Et c'est pour ça qu'on est très à l'aise, puis on demande la
collaboration de la part de la ministre à entendre nos arguments. Merci, Mme la
Présidente.
La Présidente
(Mme Charbonneau) : Merci, Mme la députée Fabre. D'autres
commentaires sur... le sous-amendement de la députée de Fabre? Mme la ministre.
Mme Laforest : Oui. Je
peux peut-être amener un commentaire qui est quand même essentiel dans ce
dossier-là, dans cet article-là, si je peux dire. C'est que je comprends
tout à fait votre inquiétude parce qu'en même temps, oui, même moi, je veux
protéger les propriétaires, c'est évident. En même temps, on comprend que les
locataires n'ont pas de maison. Leur appartement, c'est leur habitation. Alors,
on a les deux côtés. On a le côté locataire, on a le côté propriétaire.
Évidemment, si on demande l'exigence... si on exige un billet de médecin...
Il y a des vérifications qui ont été
faites parce que, oui, on a regardé toutes, toutes les possibilités. On a
regardé la problématique que ça peut soulever. Maintenant, il faut comprendre
qu'après les vérifications qu'on a faites avec le ministère de la Justice,
alors, c'est comme... On ne pourrait pas aller de l'avant parce qu'on touche à
la vie privée de la personne.
Alors, quand on touche à la vie privée de
la personne, on demande un billet de médecin, on sait très bien que la
personne, au niveau du rapport médical, bien, n'est pas en mesure ou ne serait
pas à l'aise de divulguer des problématiques personnelles au niveau de la
santé.
Alors, évidemment, le cannabis, oui, c'est
maintenant légal, mais on a la Régie du logement, qu'on est tout à fait apte...
le juge est tout à fait apte pour justement comprendre que des images comme on
a vues tantôt de votre document, bien, un juge est capable... un régisseur est
tout à fait apte de voir que c'est... moi, j'appelle ça quand même des
prescriptions bidon. Et, pour ces prescriptions-là qui ne sont pas acceptables
ou encore faites... sous aucune vérité, bien, le juge, le régisseur est apte,
est vraiment apte pour comprendre que ce serait inacceptable.
Alors, je comprends tout à fait que
c'est... Votre demande est légitime, mais, en même temps, on parle des droits
de la personne, on parle de l'atteinte à la vie privée. Je comprends les
propriétaires également. Par contre, la Régie du logement est là pour prendre
la décision dans un dossier c'est ça.
Moi, je... Parce que c'est sûr que, là, je
me... C'est un dossier quand même assez sensible, puis moi, je suis très... je
suis... Je sais très bien. Puis, comme vous le dites, le cannabis, non, je...
Ce n'est pas moi qui ai essayé le cannabis et qui va essayer le cannabis. Par
contre, je comprends votre inquiétude par rapport aux propriétaires, j'ai la
même inquiétude.
Par contre, avec Me Simard, on est tout à
fait à l'aise de laisser... La jurisprudence est en train de se faire. Et
évidemment le régisseur est le mieux placé pour décider si la personne peut
consommer ou non, ou a un papier médical. Quand on sait qu'il y a des papiers
médicaux qui sont... qui pourraient être faux, à ce moment-là, on est mieux de
se fier au bon jugement du régisseur.
• (15 h 50) •
J'aimerais quand même apporter un point
parce que, comme je le dis, on pourrait avoir des sous-amendements, et des
sous-amendements, et des sous-amendements parce qu'on pourrait sûrement... pas
trop avancer... non, même pas avancer, sauf qu'on aurait peut-être une
proposition à faire. Parce que, quand on dit que les gens au ministère de la
Justice nous ont dit que c'était complètement une atteinte à la vie privée et
qu'on ne pouvait pas aller de l'avant avec cette possibilité-là...
Mme Laforest : ...amendements
et des sous-amendements, parce qu'on pourrait sûrement pas trop avancer, même
pas avancer, sauf qu'on aurait peut-être une proposition à faire, parce que, quand
on dit que les gens au ministère de la Justice nous ont dit que c'était
complètement une atteinte à la vie privée et qu'on ne pouvait pas aller de
l'avant avec cette possibilité-là, on s'entend que le ministère de la Justice
est très bien placé pour donner cette recommandation-là. Par contre, j'aurais
peut-être un sous-amendement, si je peux... un amendement à apporter qu'on
pourrait... attendez, je vais, attendez, je ne l'ai pas...
La Présidente (Mme Charbonneau) :
...d'un enthousiasme, Mme la ministre.
Mme Laforest : Oui, c'est ça,
non, mais je ne veux pas des noms, parce que, premièrement, vous ne savez pas
c'est quoi, l'amendement, puis deuxièmement, bien, il faut comprendre qu'on
travaille, comme je le disais tantôt, avec la ministre et le ministère de la
Justice et leurs propos sont tout à fait vérifiés et valides. Alors, moi, ce
que j'ai discuté, avec les gens de mon ministère puis avec Me Simard, on
pourrait apporter une modification qui aiderait autant et même qui aiderait
énormément les propriétaires d'immeubles à logements puis également qui
sensibiliserait les locataires et tous les voisins des locataires qui
pourraient consommer du cannabis.
Alors, nous, qu'est-ce qu'on a ici, on
aimerait ça déposer un amendement pour... ou est-ce qu'on peut le déposer
maintenant? Comment on peut...
La Présidente (Mme Charbonneau) :
Bien, je vous dirais que, puisqu'on est sur le sous-amendement, ce que je vais
demander à la députée de Fabre, c'est si je peux suspendre son sous-amendement.
Non. On reste sur le sous-amendement.
Mme Laforest : O.K. Alors...
bien, je vais faire ma proposition ouvertement d'abord, parce que là on doit
rester dans le sous-amendement, moi, je proposerais que... parce que, vous le
savez, dans le bail, il n'y a pas aucune information, il n'y a pas aucune
question par rapport si les gens peuvent ou non fumer. Alors, moi, ce que je
proposerais, ce serait que, dans le bail, on les changerait complètement puis
on ajouterait «le locataire a le droit de fumer», avec une possibilité, oui ou
non, et une case précisée. Ce qui veut dire que... parce là on parle du
cannabis, on comprend que le cannabis est maintenant légal, mais, dans le bail,
on n'a même pas une clause pour dire si les gens peuvent ou non fumer. Alors,
moi, je trouve que, même pour la cigarette ou le cannabis, on ferait vraiment,
si je peux dire, une avancée importante. Ce serait très positif pour les
propriétaires, puis je les comprends complètement. Mais, en même temps, il faut
comprendre que les locataires, c'est leur habitation. Et si on avait une clause
dans le bail qu'on pourrait ajouter, je crois sincèrement qu'autant les
propriétaires que les locataires, en signant le bail, verraient qu'est-ce qui
est possible ou non de faire dans leur logement. Parce que ce serait vraiment
bien indiqué. Est-ce qu'on peut fumer? Oui ou non? Puis est-ce qu'on peut
fumer? Préciser c'est quoi. Alors, moi, je pense que si, par règlement, vous
accepteriez qu'on ajoute cette clause-là dans le bas de tous les baux, ce
serait vraiment une avancée pour tous les gens qui restent en appartement, ici,
au Québec. Merci, Mme la Présidente.
La Présidente
(Mme Charbonneau) : Merci à vous, Mme la ministre. Des
commentaires sur le sous-amendement? Mme la députée d'Anjou—Louis-Riel.
Mme Thériault
:
Oui. Merci, Mme la Présidente. Mme la Présidente, lorsque j'ai signifié un
refus à la ministre, je lui signifiais simplement qu'elle ne peut pas déposer
un sous-amendement sur un sous-amendement, simplement. Parce qu'on est en train
de sous-amendement...
La Présidente
(Mme Charbonneau) : Je dirais, Mme la députée d'Anjou—Louis-Riel,
je le sais que vous présidez très bien une commission. Mais quand vous donnez
une réponse, on la donne sur la question de la présidente. Et moi, je demandais
si on pouvait suspendre le sous-amendement. Donc, je comprends votre
intervention et je comprends maintenant pourquoi vous expliquez votre négation.
Mme Thériault
:
C'est ça. C'est ça, parce que techniquement, c'est à la ministre de déposer un
amendement avant qu'on dépose le nôtre. Puis on a déposé un amendement. Elle
aurait pu le sous-amender. Elle ne l'a pas fait. Donc, on a déposé un
sous-amendement parce qu'on voulait aller un peu plus loin.
Là, Mme la Présidente, on va se dire les
vraies affaires. À l'article 91, là, qu'on a adopté hier, je vous le
lis : «Un membre du Tribunal peut décider qu'un rapport signé par un
médecin», on l'a amendé, là, un rapport signé, on peut exiger d'avoir un
rapport signé d'un médecin ou d'une infirmière, là, suite à la modification
qu'on a faite hier, «un policier, un pompier ou une personne désignée en vertu
du premier alinéa ou un rapport d'inspection», on peut l'exiger. On peut exiger
la présence du médecin aussi, Mme la Présidente. Honnêtement, là, on ne veut
pas voir le dossier médical, on veut voir la prescription. Puis quand ils vont
passer en cour, ça fait partie de la preuve. Ça fait qu'ils vont devoir la
fournir quand même à partir du moment où on le demande. Le régisseur peut
l'exiger. Ça fait que ce n'est même pas à l'encontre du ministère de la Justice
puis de la protection de la vie privée, là, je m'excuse. S'il y a quelque
chose... Regardez, là, c'est grave. O.K.? Je vais vous lire d'autres choses.
Ça, ici, c'est l'article 1974.1 du Code civil du Québec. Un locataire,
O.K., qui touche la régie. «Un locataire peut résilier le bail en cours si, en
raison de la violence d'un conjoint...
Mme Thériault
: ...là,
je m'excuse. S'il y a quelque chose... Regardez, là, c'est grave, O.K.
Je vais vous lire d'autre chose. Ça, ici,
c'est l'article 1974.1 du Code civil du Québec, O.K., qui touche la
régie : «Un locataire peut résilier le bail en cours si, en raison de la
violence d'un conjoint ou d'un ancien conjoint ou en raison d'une agression à
caractère sexuel, même par un tiers, sa sécurité ou celle d'un enfant qui
habite avec lui est menacée.
«La résiliation prend effet deux mois
après l'envoi d'un avis au locateur ou un mois après l'envoi d'un tel avis
lorsque le bail est à durée indéterminée ou moins de 12 mois. Elle prend
toutefois effet avant l'expiration de ce délai si les parties en conviennent ou
lorsque le logement, étant libéré par le locataire, est reloué par le locateur
pendant ce délai.
«L'avis doit être accompagné d'une attestation
d'un fonctionnaire ou d'un officier public désigné par le ministre de la
Justice, qui, sur le vu de la déclaration sous serment du locataire selon
laquelle il existe une situation de violence ou d'agression à caractère sexuel
et sur le vu d'autres éléments de faits ou de documents provenant des personnes
en contact avec les victimes appuyant cette déclaration, considère que la
résiliation du bail, pour le locataire, est une mesure de nature à assurer la
sécurité de ce dernier ou celle d'un enfant qui habite avec lui.»
Tu ne peux pas avoir plus intrusif dans la
vie privée que ce que je viens de vous lire, Mme la Présidente, là,
honnêtement. Puis pourtant, là, c'est écrit, là, 1974.1, c'est ça. Tu n'as pas
d'autre chose que ça. Ça, c'est dans les cas de violence conjugale. Puis on
change les règles. Avec raison, Mme la Présidente, avec raison.
Moi, je vous parle du bail qui est signé
consciemment où on dit : C'est un logement non-fumeur. Non, vous n'avez
pas le droit de fumer du cannabis dans mon logement. Et ça pue, du cannabis,
Mme la Présidente, là. Je ne sais pas si vous l'avez déjà senti, là, mais, moi,
des fois, je me promène sur les plaines d'Abraham, là, puis je peux vous dire
que ça sent. Bien, imaginez, dans un logement, ce que ça peut avoir de l'air.
Moi, j'ai ma maison puis je ne fume pas dedans. Je ne fume plus la cigarette
depuis plusieurs années, Mme la Présidente, puis je ne fume pas de pot, ou de
cannabis, ou n'importe quoi d'autre. Je vous l'ai dit hier, j'aime mieux
prendre un verre de vin. Mais, honnêtement, là, sérieux, c'est le logement du
propriétaire, il est loué comme étant non-fumeur. On respecte l'entente du
départ.
Le gouvernement a décidé que c'était
légal, du cannabis, maintenant. On a remédié, on a mis une «patch». On a décidé...
On n'a pas eu le choix, c'est le fédéral, on est obligés. On a mis une patch,
c'est ça qu'on a fait, on a permis de. Bien, moi, j'ai juste dit que ceux qui
peuvent fumer parce qu'ils sont vraiment malades, parfait. Mais encore faut-il
qu'ils soient vraiment malades, par exemple, là, ce n'est pas de la
complaisance. Ça fait que c'est pour ça que de dire... Parfait. À l'usure,
depuis un an et demi, là, ce qu'on entend, c'est qu'il y a du monde qui
disent : Bien, ça me fait du bien, puis c'est beau, puis ils n'ont même
pas de billet médical, puis ils n'ont pas de prescription médicale de cannabis,
en plus de ça. Mais tu peux non seulement aller te chercher une prescription
médicale chez un médecin du Québec, mais tu peux te la faire venir par complaisance
avec une consultation via Skype d'un médecin de la Colombie-Britannique. Je
pense qu'on est rendus dans l'abus, là, Mme la Présidente, mais vraiment dans
l'abus. Puis vous savez quoi? La beauté de la chose, là, c'est que cette
loi-là, elle a été faite par la ministre des Services sociaux dans la
légalisation du cannabis. Parfait. On est chanceux, elle l'a faite. On est un
an et demi après, ça ne marche pas. Ça ne marche juste pas, Mme la Présidente,
ça ne marche pas. Il y a des trous, il y a des filets, le monde passe au
travers de ça. Ça ne marche pas, il y a de la complaisance.
Bien, je m'excuse, là, les municipalités,
elles ont le droit de décider si on peut fumer sur notre territoire ou pas,
hein? Bien, les propriétaires ont le droit de décider aussi si on peut fumer ou
pas.
Puis la seule ouverture qu'on a gardée
dans la loi, nous, c'était si les gens étaient malades, pour une raison
médicale sérieuse, pas juste parce que ça me fait du bien, là, hein? Parce
qu'il y en a certains qui pourraient dire, peut-être, que je devrais aller en
fumer un. Honnêtement, Mme la Présidente, là, je n'ai pas besoin, je n'ai pas
besoin, tu sais, mais je... Vous le savez puis vous me connaissez, Mme la
Présidente. Mes gens aussi me connaissent et mes gens du bureau de comté qui
sont à Québec aujourd'hui, Mme la Présidente, ils me connaissent, je parle avec
beaucoup de conviction, puis des fois il faut être capable d'imager les choses
pour que les gens comprennent la situation.
• (16 heures) •
Moi, je sais une chose, c'est qu'hier on a
été conséquents. À l'article 91, on a dit : Bien, maintenant, les
infirmières ont le droit de faire des prescriptions. Bon. Le sous-amendement
dit «un ordre professionnel du Québec... médical du Québec». Bon. Ça fait que
je suis conséquente avec ce qu'on a adopté hier, là, je suis dans la même
lignée. Puis à l'article 91, Mme la Présidente, là, on peut l'exiger, la preuve
médicale, le rapport, billet. Je ne lui demande pas de voir le dossier médical
du patient, puis je comprends que ça, c'est intrusif dans la vie privée. Mais
là, honnêtement, «une prescription délivrée par un membre d'un corps médical du
Québec», je pense qu'on n'est pas trop exigeants, Mme la Présidente, là...
16 h (version non révisée)
Mme Thériault
:
...rapport, billet. Je ne lui demande pas de voir le dossier médical du
patient. Puis je comprends que ça, c'est intrusif dans la vie privée. Mais là, honnêtement,
une prescription délivrée par un membre d'un corps médical du Québec, bon, je
pense qu'on n'est pas trop exigeants, là, Mme la Présidente, là, puis je pense
que c'est bien correct. Ça fait que vous comprenez que le sous-amendement qui
est déposé par ma collègue est en droite ligne avec ce qu'on a fait à l'article 91.
Puis, vous savez, je le dis depuis le
début, la loi, on ne la rouvrira pas de sitôt, Mme la Présidente. Je serais
bien surprise qu'on la rouvre de sitôt. Il faut corriger. Il faut le corriger.
On est là, là. On peut-u le corriger? Le législateur, il était frileux la
dernière fois, savez-vous? Il a été pas mal frileux la dernière fois. Bien là,
ça fait un an et demi, là, qu'on le vit. Arrêtez, là. Il y a de la
jurisprudence qui est en train de s'écrire à droite puis à gauche pour de vrai,
là, tu sais, ça fait que c'est comme...
Mme la Présidente, je soutiens que l'amendement
de ma collègue est en droite ligne avec ce qu'on fait, qu'il est au bon endroit
puis qu'on a besoin de resserrer les choses un peu parce que c'est ce qui se
fait. Puis je le dis souvent : Il faut aller se référer à ce que le législateur
a dit. Bien, il y a un régisseur qui l'a fait, puis on a tellement été frileux
qu'il s'en est servi. On n'a pas voulu être précis. Parfait, c'est brouillon.
C'est nous autres, les législateurs. C'est
nous autres qui mettons les lignes pour dire : Oui, tu peux prendre ça en
considération, puis ça en considération, puis pas ça. Ça, tu n'as pas le droit.
C'est nous autres. C'est nous autres qui les écrivons, les lois. C'est à nous
de mettre les balises. Voilà un an et demi, il n'y en avait pas de balises,
hein? Mais là aujourd'hui il faut mettre des balises.
Puis j'entends ce que la ministre dit,
dans le bail. Je n'ai pas de problème. Je pense que ça peut être une solution
alternative. Mais ce n'est pas vrai qu'on va me jouer, qu'on va me dire...
pardon, excusez-moi le terme, Mme la Présidente, parce que je ne pense pas que
la ministre essaie de m'induire en erreur ou qu'elle est mal intentionnée, pas
du tout. Mais ce n'est pas vrai qu'on va juste nous répondre que c'est intrusif
dans la vie privée. Wo! Là, 91, là, il est intrusif...
Ce que je vous ai lu, là, le 19.74.1, tu
n'as pas plus intrusif que ça, là. C'est une femme victime de violence conjugale
puis d'abus sexuel, puis sa sécurité à elle puis aux enfants, là sur un rapport
de quelqu'un... Je m'excuse, là, mais le billet du médecin... Il est aussi...
Il est pas mal moins intrusif que ce que je viens de vous lire.
Moi, là, je porte des verres de contact, Mme
la Présidente. Bien, savez-vous quoi? Bien, sur mon permis de conduire, c'est
écrit. Je n'ai pas de problème à dire que je porte des verres de contact, j'ai
une déficience visuelle. C'est correct. Puis j'ai une prescription. Bien, c'est
ça. C'est écrit sur mon permis de conduire aussi. Si je me fais pogner pas de
lunettes, là, un policier, il va falloir qu'il me regarde dans les yeux pas
mal. Mais j'ai mes verres de contact, Mme la Présidente, je ne peux pas
conduire si je n'ai rien dans les yeux parce que je suis myope. Mais c'est ça.
Le dossier médical, là, aïe! on parle de
fumer du cannabis, quand même, ce n'est pas une petite affaire. Pensez à tout l'environnement,
pensez aux voisins, pensez aux enfants des voisins.
Là, on ne veut pas fermer ce qu'on a
échappé voilà un an et demi. Bien, on l'a faite, l'erreur. C'est le temps qu'on
la répare. On est là. Puis ce n'est pas de la faute de la ministre, là. On n'a
pas voulu aller assez loin dans le dernier mandat quand on l'a fait. Peut-être
que je devrais appeler la députée de Soulanges, par exemple, pour lui demander,
puis je suis sûre qu'elle serait parfaitement en ligne droite avec ce que je
propose comme... aujourd'hui.
Mais là c'est à nous de corriger. La ministre,
elle est devant moi. C'est elle qui a le pouvoir de modifier la loi. Moi, je
pense qu'on est au bon endroit. Moi, comme législateur, Mme la Présidente, vous
savez que je suis très patiente. Puis des amendements puis des sous-amendements,
je n'ai pas de problème à en déposer non plus.
Il y a... On est devant un résultat qui
n'est pas celui qui était souhaité quand on a fait la loi. Ce n'était pas ça
qui était souhaité. C'était moi qui étais ministre de l'Habitation. Je vous le
dis, là, ce n'était pas ça qui était souhaité, Mme la Présidente. Je pense qu'aujourd'hui
il est temps qu'on corrige l'erreur qu'on a faite. Et voilà.
La Présidente
(Mme Charbonneau) : Merci, Mme la députée d'Anjou—Louis-Riel. Et
je suis sûre, si un jour vous êtes arrêtée, qu'il va vous regarder dans les
yeux, je suis à peu près sûre. Est-ce que j'ai d'autres commentaires sur le sous-amendement?
Mme la députée de Fabre.
Mme Sauvé : Écoutez,
j'écoutais la collègue d'Anjou avec toute sa passion légendaire, et il y a quelque
chose qui revenait à mon esprit, puis je pense qu'il faut qu'on se le redise
tous ensemble comme parlementaires, oui, législateurs autour de la table, mais
aussi députés, parce que c'est un de nos trois rôles, le rôle de législateur,
mais nous sommes élus comme députés, et je pense que, quand on intervient de
façon aussi attentionnée, avec toute la rigueur et la bonne foi que nous avons
tous autour de la table, il faut toujours qu'il y ait une petite voix dans nos
oreilles qui nous dise : Ah oui! tel citoyen m'a dit... tel aîné m'a
dit... parce qu'il a un logement puis qu'il est inquiet parce que les
voisins... et tout ça, la...
Mme Sauvé : ...de façon aussi
attentionnée avec toute la rigueur et la bonne foi que nous avons tous autour
de la table. Il faut toujours qu'il y ait une petite voix dans nos oreilles qui
nous dise : Ah!, oui, tel citoyen m'a dit, tel aîné m'a dit parce qu'il a
un logement puis qu'il est inquiet, parce que les voisins, et tout ça, la
consommation du cannabis, il souffre d'asthme, et ils ont peur que... il faut
penser à nos petits propriétaires qui nous disent : Moi, je suis préoccupé
parce qu'entre l'intention de la légalisation puis la façon dont ça se déploie,
je vois des choses, je suis inquiet. Je pense que, quand on joue notre rôle de
législateur, il faut en même temps avoir cette petite voix dans nos oreilles de
députés, puis nos citoyens qui nous parlent puis qui nous disent, et locataires
et propriétaires, les inquiétudes qu'ils ont. Alors, moi, je les entends. Je
les entends inquiets, je les entends aussi à vouloir préserver une qualité de
vie parce que, quand on est dans notre chez-soi, dans notre logement, quand on
est propriétaire puis qu'on a investi aussi, des deux côtés, on veut vraiment
avoir une même qualité de vie puis on veut s'assurer qu'effectivement la fumée
qui peut être... qui peut se répandre puis qui peut être vraiment pas agréable
pour l'ensemble des locataires qui ne souhaitent pas, et surtout pour le
propriétaire, je pense qu'on a... on doit avoir toujours cette attention-là à
jouer le rôle qu'on veut jouer.
Moi, je pense qu'à l'étape qu'on est, puis
souvent, quand il y a des projets de loi qui sont déployés, au bout d'un an, on
est déjà capable de faire une reddition de comptes, on est déjà capable de
dire : Le déploiement, ça a donné ça. Là, on est un an et demi après la
légalisation et le premier projet de loi, et je pense qu'on a tout en main pour
avoir, cette fois-ci, le courage de dire : Voyons comment ça se passe,
voyons les... comment je pourrais dire, les pratiques qui sont vraiment
douteuses, et à quel point, finalement, on doit tous admettre avec beaucoup
d'humilité qu'entre le point... le jour un de la légalisation et aujourd'hui,
on ne peut pas présumer des écarts et de tout ce qui se passe. On ne pouvait
pas présumer ça. Personne ne pouvait deviner comment ça se passerait
concrètement, sur le terrain. Ça, c'est clair. C'est trop gros, la légalisation
du cannabis, et quand on regarde comment ça s'est passé ailleurs dans le monde,
bien, c'est à géométrie variable parce qu'il y a toutes sortes d'éléments qui
font partie, bien sûr, des politiques publiques et qui ajoutent à
l'environnement et à l'application et le déploiement de la légalisation du cannabis.
Là, on est un an et demi après et on veut
bien jouer notre rôle. On veut circonscrire, on veut protéger les propriétaires
puis on veut protéger aussi les autres locataires. Et quand j'entends de
l'autre côté, puis je pense que la ministre a nommé, effectivement, une voie
alternative intéressante par voie de règlement, mais je pense que, quand on
nous dit : Bien, il faut attendre la jurisprudence, j'ai le goût, Mme la
Présidente, de vous dire : elle est déjà là. Elle est déjà là. Un an et demi,
c'est déjà riche d'une certaine jurisprudence. Pas de l'ampleur qu'on
souhaitera avoir dans cinq ans, mais il y a suffisamment d'éléments qui sont
assez significatifs et, tantôt, j'ai nommé un extrait de jugement. J'aimerais
vous lire, si vous me le permettez, Mme la Présidente, deux autres extraits et
qui vont... ça ne peut pas être plus clair et limpide que ça. C'est directement
en lien avec la proposition du sous-amendement qu'on vient de faire.
Alors le premier extrait est le
suivant : Le locataire ne produit aucun avis médical, prescription,
ordonnance ou autre document émanent d'un professionnel de la santé car il n'a
pas de médecin traitant. Ça aussi, c'est une réalité. Ceux qui n'ont pas de
médecin traitant. La soussignée ne peut prétendre posséder les connaissances
médicales pour conclure qu'il a une raison médicale au sens de la loi. La
soussignée juge que l'état de santé du locataire doit être confirmé dans un
document émis par un praticien de la santé. Est-ce qu'on est en train de
retrouver pas mal l'esprit du sous-amendement? Je pense que oui. Alors, donc,
ça, c'est le premier extrait, c'est la jurisprudence qui existe déjà.
Un autre extrait : Au soutien de son
opposition, le locataire déclare que fumer du cannabis est pour lui une forme
alternative de consommation de ce produit car il le préfère sous une autre
forme. Il produit en preuve un document émanent d'un docteur Hugh
Robson qui indique que son patient consomme du cannabis pour soulager des
douleurs aux jambes, aux genoux et à la hanche. Je pense que d'abord il
faudrait vérifier s'il est membre de l'ordre des médecins, mais, chose
certaine, c'est que, dans la raison évoquée, ce n'est pas...
Une voix
: Ce n'est pas
du fumer...
• (16 h 10) •
Mme Sauvé : Et d'un. Et de
deux, dans la raison médicale, on pourrait certainement émettre des doutes.
Alors, il y a déjà de la jurisprudence qui
existe. Il faut regarder ça, puis je pense que comme législateurs, on doit
avoir le courage de protéger les propriétaires. On doit avoir le courage de
s'inspirer de ce qui existe vraiment dans la réalité parce que sinon, Mme la
Présidente, on n'est pas en train de faire notre travail. Sinon, on est en
train de laisser un glissement, un glissement sur le terrain qui fait en sorte
que, finalement, oui, il y a des choses qu'on ne pouvait pas présumer, oui, il
y a des réalités...
Mme Sauvé : ...on doit avoir
le courage de s'inspirer de ce qui existe vraiment dans la réalité, parce que
sinon, Mme la Présidente, on n'est pas en train de faire notre travail, sinon
on est en train de laisser un glissement sur le terrain qui fait en sorte que finalement,
oui, il y a des choses qu'on ne pouvait pas présumer, oui, il y a des réalités
qui s'imposent et qui ne font pas notre affaire à personne, mais en même temps
il ne faut pas s'aveugler et se dire que ça n'existe pas. Alors, tant mieux
qu'on en prend connaissance tous ensemble, et, à défaut de faire notre affaire,
il faut se dire : Soyons responsables puis jouons le rôle de législateurs
qu'on doit jouer. Merci, Mme la Présidente.
La Présidente (Mme Charbonneau) :
Merci, Mme la députée de Fabre. Mme la députée de Bourassa-Sauvé. Mme la
ministre, est-ce que vous voulez intervenir?
Mme Robitaille : Oui, allez-y.
Mme Laforest : Non, je voulais
juste demander la copie du document si c'est possible, parce que le document
démontre justement que le régisseur fait très, très bien son travail. Parce que
ce que vous venez de... ce que la députée de Fabre vient de nous lire complètement,
le texte en entier veut exactement dire que la régie fait très bien son
travail. Alors, justement...
La Présidente (Mme Charbonneau) :
Ce que vous demandez, Mme la ministre, c'est un dépôt du document?
Mme Laforest : ...est-ce que
c'est possible d'avoir la copie? Oui. Est-ce que c'est possible?
La Présidente (Mme Charbonneau) :
Je vais demander à la députée. Mme la députée de Fabre, est-ce que c'est une
copie papier que vous avez ou électronique?
Mme Sauvé : Ça, c'est papier,
ce sont des notes personnelles liées à des jugements en cour.
Mme Laforest : Bien, tout ça
pour... Ah! Un jugement en cour?
Mme Thériault
: Bien,
on peut donner les références.
Mme Sauvé : On peut donner
les références.
La Présidente (Mme Charbonneau) :
Oui, c'est ça, on va...
Mme Thériault
: On
peut donner les références de jugements, elle va les retrouver.
La Présidente (Mme Charbonneau) :
Il n'y a pas de souci.
Mme Laforest : Bien, en fait, c'est
ça, parce que ça démontre vraiment que le régisseur fait bien son travail dans
une cause comme vous le dites. Alors, on a une preuve ici que les régisseurs
travaillent très bien, même si on n'a pas l'obligation. Alors, merci d'avoir
donné cet exemple-là, c'est ça que je voulais dire. Je voulais l'avoir copie,
mais je comprends que ça a été enregistré, on s'entend pour dire que le
régisseur fait très bien son travail.
La Présidente (Mme Charbonneau) :
Probablement qu'avec les numéros...
Mme Laforest : Merci, ça me
fait du bien d'entendre ça, c'est un bel exemple.
La Présidente (Mme Charbonneau) :
Mais probablement qu'avec les numéros, vous pourrez aussi aller chercher la
conférence.
Mme Laforest : Oui, O.K.
La Présidente (Mme Charbonneau) :
Mme la députée de Fabre.
Mme Sauvé : Bien, je veux
juste... D'abord, effectivement, Mme la Présidente, ce que j'entends... Effectivement,
ce sont mes notes personnelles, on peut faire référence aux jugements.
Maintenant, je veux juste revenir, parce
que je pense qu'elle fait référence au dernier extrait que j'ai dit. Dans le
fond, il faut bien l'interpréter dans le sens de... La personne concernée, là,
le soussigné, là, c'est vraiment... se dit que c'est une forme alternative que
de fumer plutôt que d'aller vers des médicaments. Alors, c'est clairement... ce
n'est pas la même chose. Ça fait que, moi... Il y a une dérive, là, importante.
Puis, évidemment, dans l'autre extrait
avant, c'était clairement et nommément dit que ça prenait véritablement un
certificat, une information médicale d'un professionnel de la santé. Alors,
moi, je pense qu'il y a des éléments là. Puis, encore là, voyez-vous, on a un
exemple, là, où finalement il faut faire bien attention, parce qu'il y a des situations
où, parce que la définition n'est pas là, parce que la loi n'est pas encore
adoptée, et qu'on attend tous, et qu'on y travaille, bien, il y a des zones un
peu floues puis il y a des zones qui font déjà partie des jugements qui sont en
cour. Alors, moi, au contraire, je pense que c'est assez éloquent, puis il faut
vraiment circonscrire la situation qui dérive présentement.
La Présidente (Mme Charbonneau) :
Merci, Mme la députée de Fabre. Mme la députée de Bourassa-Sauvé.
Mme Robitaille : Oui. Bien, je
voulais simplement dire que, si... Bon, il y a une jurisprudence, en effet.
Mais, si on peut codifier les grands principes qui ressortent de la
jurisprudence, on va aider à désengorger pas juste les cours, mais aussi des
tribunaux comme la Régie du logement, et je pense que c'est très, très clair,
et le sous-amendement, bien, en tout cas, donne un bon coup de main à
clarifier.
Moi, je peux parler d'expérience
personnelle. J'habite un triplex, je suis propriétaire du bas, puis on a deux
locataires en haut, puis ce n'est pas nous, les propriétaires, mais c'est un
autre copropriétaire. Et les locataires d'en haut fumaient. Ils fumaient, et
moi, j'avais des petits enfants de neuf puis 10 ans. La fumée tombe dans le
sous-sol où mes enfants dorment, et en effet ça ne sent vraiment pas bon. Puis
en plus, quand on a des petits enfants, bien, on s'inquiète, on n'aime pas ça
du tout. Quel recours on a contre ces gens-là? C'est compliqué. Je pense qu'il
faut protéger les propriétaires, protéger les autres locataires, il faut avoir
au moins... Pardon?
Des voix
: Les aînés.
Mme Robitaille : Et les aînés,
tout le monde, tout le monde qui est là-dedans. Mais on comprend aussi que le
cannabis est légal, que pour des raisons médicales il y a des gens qui ont
besoin d'en consommer, ça leur fait du bien. Mais, comme disait ma collègue
d'Anjou, bien, évidemment que, si on peut avoir des certificats n'importe
comment, bien, ça occasionne peut-être des abus, puis on ne veut pas ça.
Alors, pour protéger les propriétaires,
les locataires, je pense que c'est important qu'on soit stricts, là, dans ces
certificats-là. Donc, c'est important que les gens aient la liberté de fumer ou
de consommer du cannabis, si besoin est, mais il faut quand même limiter ça...
Mme Robitaille : …les
locataires. Je pense que c'est important qu'on soit strictes, là, dans ces
certificats-là. Donc, c'est important que les gens aient la liberté de fumer ou
de consommer du cannabis si besoin est, mais il faut quand même limiter ça. Et
ce sous-amendement va dans le sens-là. Et donc, c'est très important. Je pense
que c'est des modifications qui sont nécessaires dans ce sens-là.
La Présidente (Mme Charbonneau) :
Merci, Mme la députée de Bourassa-Sauvé. Mme la ministre.
Mme Laforest : Depuis tantôt,
on donne quand même plusieurs exemples. Puis là, je viens encore d'entendre un
exemple. Tantôt, on disait qu'il y avait des… s'il y avait des problèmes avec
des voisins, justement, qui étaient à l'extérieur, qu'un locataire fumait du
cannabis, par exemple, c'est sûr que, même s'il a un certificat médical, ça ne
changera pas la situation comme telle. Les locataires ou le propriétaire va
devoir faire une demande à la Régie du logement. Ça, c'était pour le premier
exemple.
L'autre exemple, quand on dit ici que vous
êtes deux copropriétaires et un locataire qui reste en haut de votre immeuble.
Oui, c'est vrai, vous le dites : Ça ne sent pas bon, vous avez deux petits
enfants. Mais même si le locataire d'en haut… imaginez s'il avait un billet
médical. Vous ne pourriez rien faire. Ça fait que «billet médical ou non» veut
dire que ceux qui vont prendre la décision, c'est la Régie du logement. Puis
évidemment, si vous avez deux petits enfants qui sentent cette… l'odeur du
cannabis, bien, c'est sûr que, moi, j'irais tout de suite à la Régie du
logement, parce que c'est inacceptable.
Alors, moi, je dis que la personne, l'identité…
la meilleure chose à faire, c'est de consulter la Régie du logement, parce que…
puis encore là, je vais revenir à ma proposition que je voulais faire par
règlement tantôt, parce que l'important, je pense, c'est de commencer avec nos
premiers locataires. Quand nos locataires louent nos logements, l'essentiel,
moi, je pense, puis ce n'est pas encore fait ici au Québec, ce serait justement
d'avoir des baux qui l'indiquent, parce que, quand le locataire vient demeurer
dans votre immeuble, si c'est déjà indiqué : Interdit de consommer ou de
fumer, interdit de fumer de la cigarette, interdit de fumer du cannabis, et
c'est bien précisé, on a même la ligne pour préciser qu'est-ce que c'est… Bien,
c'est comme ça qu'on aurait un beau parc locatif au Québec. Moi, je dis que le
bail, le premier bail ou le bail, peu importe, à chaque année, fait foi de
tout. Puis c'est là qu'il faudrait vérifier à corriger le bail, puis on le
ferait par règlement. Je le propose encore.
Alors, moi, je dis que, même les gens qui
ont des billets médicaux, ça n'empêche pas que les voisins n'aimeront pas
l'odeur. Ce n'est pas ça qu'il faut régler. C'est… il faut régler, justement,
qu'il y a un locataire qui dérange ses voisins, qui fume du cannabis. Il faut
justement avoir recours à la Régie du logement pour que le juge puisse établir
si vraiment ça dérange les voisins. Puis le juge est en mesure de le dire
justement. Et, comme je le disais tantôt, les juges sont… les régisseurs
maintenant, on les appelle les régisseurs, sont tout à fait en mesure de
prendre des bonnes décisions pour voir si les prescriptions sont vraies, sont
fausses ou encore s'il y a une perte de jouissance dans la bâtisse.
Alors, moi, je pense que tous les exemples
que vous allez nous amener qui… ça dérange les voisins, bien, même s'il y a un
certificat médical… Moi, si j'ai un certificat médical et si je prends du
cannabis, je… vous allez être obligés de me supporter, en fait, parce que j'ai
mon certificat médical, puis ça va sentir le cannabis ici. Imaginez, là, c'est
le même exemple.
La Présidente (Mme Charbonneau) :
Non, mais je vous arrête, Mme la ministre, parce qu'à l'intérieur du bâtiment
ici, vous n'avez pas le droit de fumer, et vous avez raison.
Mme Laforest : Bien, justement
parce que les règlements ont été établis à l'avance. C'est pour ça que je dis
que les premiers règlements, c'est essentiel que le bail… dans le bail, on
puisse le corriger. Puis aujourd'hui, on a la possibilité de corriger nos baux.
Pourquoi on ne corrigerait pas nos baux aussi aujourd'hui?
Moi, je pense que des associations comme
la CORPIQ, voyant qu'on… Oui, je comprends la situation, mais on touche la vie
privée des gens. Le ministère de la Justice nous l'a mentionné et le ministère
de la Justice ne changera pas de position. Alors, nous, qu'est-ce qu'on fait,
bien, on change notre position en tant que... de… responsables de faire des
baux au Québec, bien, on offre la possibilité, par règlement, de changer la
réglementation. Merci, Mme la Présidente.
La Présidente (Mme Charbonneau) :
Merci à vous, Mme la ministre. Mme la députée de Bourassa-Sauvé.
Mme Robitaille : Mme la
Présidente, là, si je comprends bien, il n'y a pas du tout de restriction,
hein? Ce qu'on dit, c'est qu'on veut restreindre. Et là, une fois que c'est
restreint dans la loi, il y a un cadre, bien là, les gens peuvent toujours
aller à la régie si… Mais au moins… donc, là, il n'y a… ce que je comprends,
moi, c'est qu'il n'y a pas de restriction, on veut en mettre, et puis bon c'est
ça. Donc, je ne sais pas ce que la ministre peut dire à…
• (16 h 20) •
Mme Laforest : Bien,
présentement, présentement, le propriétaire peut l'indiquer à la main, mais
c'est vrai, vous avez raison, il n'y a rien dans le bail qui le spécifie.
Alors, aujourd'hui, je pense que ce serait vraiment une avancée de dire que
maintenant, dans nos baux, on va le préciser. Alors, moi, je peux peut-être
laisser la parole à Me Simard, si vous êtes d'accord, pour expliquer que, même
s'il y a un certificat médical… Mais je crois qu'on est rendus à votre…
Mme Laforest : ...mais c'est
vrai, vous avez raison, il n'y a rien dans le bail qui le spécifie. Alors, aujourd'hui,
je pense que ce serait vraiment une avancée de dire que, maintenant, dans nos
baux, on va le préciser.
Alors, moi, je peux peut-être laisser la
parole à Me Simard, si vous êtes d'accord, pour expliquer que même si un
certificat médical... mais je crois qu'on est rendu à votre prise de parole,
mais, évidemment, avec tout ce qu'on a ici, le ministère de la Justice et la Régie
du logement, on est tous en mesure de comprendre que la seule possibilité qu'on
peut faire aujourd'hui, c'est de changer nos baux. Merci, Mme la Présidente.
La Présidente (Mme Charbonneau) :
Merci à vous. Avec consentement, je peux permettre à Me... Ça va, Me Simard,
ça va aller? Mme la députée d'Anjou—Louis-Riel.
Mme Thériault
: Oui,
merci. Mme la Présidente, j'aimerais préciser, d'entrée de jeu, là, qu'on a
permis aux propriétaires de modifier leur bail unilatéralement pour empêcher
les gens à fumer du cannabis. Cela existe déjà, on a donné la permission. La
seule exception qu'on avait comptée dans la loi, c'était pour raison médicale.
Quand j'écoute ce que la ministre nous a dit, Mme la Présidente, moi, ce que je
suis en train de vous dire, c'est que les gens invoquent des fausses maladies.
Puis plutôt que d'avoir une personne sur 20 qui a vraiment un problème médical
et qui pourrait fumer, présentement, là, ça se multiplie comme des petits pains
chauds, parce qu'il y a du monde qui se font de l'automédication, parce qu'il y
a du monde qui ont reçu des prescriptions d'huile, ou de comprimés ou d'autres
produits dérivés, mais ils préfèrent fumer parce qu'ils aiment plus ça. Puis il
y en a qui vont chercher des prescriptions de complaisance à l'extérieur du Québec
par un médecin de la Colombie-Britannique. Moi, là, je n'irai jamais chercher,
par Skype, une prescription. Mais là, c'est la réalité puis c'est ça. Puis les
jugements, là, je vais en parler des jugements. Mme la Présidente, là,
regardez. Puis je veux tout donner... bien, les cotes de référence, à part de
ça, c'est sur la SOQUIJ, vous pouvez toutes les trouver, O.K.?
Ici, c'est bien écrit : «Le seul
témoignage du locataire et la seule production d'un certificat d'enregistrement
auprès d'un producteur de cannabis, lui permettant de posséder du cannabis,
sont insuffisants pour démontrer les raisons médicales exigées par la loi au
soutien du refus.» Ça, c'est Rossetti contre... 25 avril, la régisseure
Marilyne Trudeau. ... , 17 avril 2019, la régisseure Sophie Alain :
«La notion de raison médicale n'est pas définie à la loi — ce n'est
pas défini, c'est pour ça qu'il faut le définir, O.K. — toutefois,
selon le sens commun, on comprend que la raison doit être liée à la médecine,
au médecin, voire même suivant un diagnostic posé par un professionnel de la
santé. La preuve révèle que le locataire fume du cannabis pour sa douleur
physique post-effort et le locateur reconnaît qu'il s'agit d'une
automédication.» Il n'y en a pas de prescription, mais ils sont en train de
faire de la jurisprudence pour leur permettre de fumer pareil, malgré que le
bail ait été modifié, Mme la Présidente. «Le locataire ne produit aucun avis
médical, prescription, ordonnance ou autre document émanant d'un professionnel
de la santé car il n'a pas de médecin traitant. La soussignée ne peut prétendre
posséder les connaissances médicales pour conclure qu'il a une raison médicale
au sens de la loi. La soussignée juge que l'état de santé du locataire doit
être confirmé dans un document émis par un praticien de la santé.» On continue.
Gestion immobilière Langlois
c. Brodeur, Francine Jodoin : «La locataire reconnaît
qu'elle ne détient pas d'ordonnance médicale attestant que le cannabis est un
traitement approprié à sa condition et qui en délimite les modes de
consommation. Elle explique cependant avoir des problèmes de santé reliés à son
alimentation et à son sommeil pour lesquels elle reçoit un suivi médical depuis
de nombreuses années. Constatant l'usage qu'elle en fait actuellement, son
médecin ne l'a pas découragé de l'utiliser, ce dernier étant satisfait des
effets que cela produit sur sa santé, dit-elle. Elle lui a demandé de fournir
une déclaration qui se lit comme suit — c'est le
médecin qui a écrit ça — : "Cette patiente
consomme du cannabis et affirme que cela l'aide au niveau de son appétit et de
son insomnie."» Ce n'est pas une prescription. Ce n'est pas une
prescription, ce n'est pas une raison médicale, ce n'est pas de l'arthrite, ce
n'est pas de l'arthrose, ce n'est pas un cancer en phase terminale. C'est ça
qui est en appel, là, notamment.
Structure métropolitaine
Gauthier, , 5 avril 2019, Linda Boucher, régisseure : «Au soutien de son opposition, le locataire déclare que fumer
du cannabis est pour lui une forme alternative de consommation de ce produit
car il le préfère sous une autre forme. Il produit en preuve un document émanant
du docteur, qui indique que son patient consomme du cannabis pour soulager les
douleurs aux jambes, aux genoux et à la hanche.» Bien, si on lui a prescrit en
pilule ou en huile, Mme la Présidente, puis qu'il le fume, ce n'est pas ça, on
détourne complètement. Puis, en plus de ça, on peut aller...
Mme Thériault
: ...et
il produit en preuve un document émanant du docteur, qui indique que son
patient consomme du cannabis pour soulager les douleurs aux jambes, aux genoux
et à la hanche. Bien, si on lui a prescrit en pilule ou en huile, Mme la
Présidente, puis qu'il le fume, ce n'est pas ça, on détourne complètement.
Puis, en plus de ça, on peut aller consulter un médecin par Skype, un médecin
de Vancouver ou du Manitoba ou de n'importe où, ça ne marche pas de même. Ce
n'est pas ça, ce n'est pas ça que le législateur voulait, le législateur, là, il
y a un an et demi, quand il l'a faite, la loi, là, ce qu'il voulait, c'est de
s'assurer que pour ceux qui en avaient vraiment besoin puis qu'il n'y a pas
d'autre alternative autre que de fumer. Puis, quand j'entends d'autres
alternatives, ça veut dire de l'huile, ça veut dire d'autres produits
consommables, des muffins au pot, si vous voulez, là, tu sais. Bon. Il y a
d'autres manières pour ne pas incommoder les autres. Tu n'as pas le droit de fumer
dans le logement, tu as des dommages collatéraux sur les autres locataires, sur
les enfants, tout partout, tous ceux qui sont dans la bâtisse, pas juste sur le
propriétaire, Mme la Présidente, les dommages collatéraux sont aussi avec les
autres locataires.
Puis ce qu'on dit, c'est que là, les gens
ont trouvé les petites failles dans la loi, parce que ce n'est pas clair, on
peut-u clarifier? C'est tout ce qu'on demande parce que ce n'est pas clair, on
dit : Clarifions-le. Puis, tant qu'à le clarifier, l'essence du sous-amendement,
Mme la Présidente, c'était de dire : Bien, on va être conséquent avec ce
qu'on a fait à l'article 91, il n'y a pas juste les médecins, ça peut être un professionnel
de la santé. C'est ça qu'on dit. Clarifions-le.
La Présidente (Mme Charbonneau) :
Ça va, Mme la députée?
Mme Thériault
: Oui.
La Présidente (Mme Charbonneau) :
Merci, Mme la députée. Mme la députée de... on m'a dit...
Mme Tardif : Laviolette.
La Présidente (Mme Charbonneau) :
Merci. Vous êtes bien aimable pour moi. Allez-y, Mme la députée.
Mme Tardif : Mme la Présidente,
est-ce que je peux me permettre de demander le vote, un vote nominal sur la
proposition? Est-ce que c'est de mise? Ah! vous n'aviez pas fini.
La Présidente (Mme Charbonneau) :
Oui, c'est ça, il faut... les députés ont chacun un temps de parole...
Mme Tardif : Oui, je le sais,
mais...
La Présidente (Mme Charbonneau) :
...et si le temps n'est pas écoulé...
Mme Tardif : ...on a bien
compris, c'est pour ça.
La Présidente (Mme Charbonneau) :
...malgré la volonté que vous aviez, je me dois de respecter le temps de parole
des gens.
Mme Tardif : Aucun problème.
La Présidente (Mme Charbonneau) :
Merci, Mme la députée.
Mme Tardif : Merci. Merci.
La Présidente (Mme Charbonneau) :
D'autres commentaires sur le projet de sous-amendement?
Mme Sauvé : Mme la Présidente,
si vous permettez, je vais continuer à participer au débat. Alors donc, en fait,
je veux revenir sur la notion, vous savez, quand on regarde l'intention qui
était, il y a un an et demi, puis qu'on n'avait pas encore idée de ce qui...
comment se déclinerait, sur le terrain, la légalisation du cannabis et qu'on
disait : On va restreindre au cannabis médical. Je pense que,
collectivement, on a eu la naïveté de penser que, qui dit cannabis médical,
c'était soutenu par une prescription médicale légitime. Je pense qu'on a eu
tous, collectivement, cette naïveté-là en se disant : Bien, il me semble
que ça va de soi, c'est du gros bon sens. Mais c'est là où, à un moment donné,
il faut avoir l'humilité de dire : Bien, on n'a pas vu ça venir carrément.
Et, quand la ministre disait tantôt :
Bien, je ne comprends pas, dans le fond, si on y va avec votre sous-amendement
et qu'on y va avec la prescription pour le cannabis médical, il va en avoir de
toute façon, mais il va en avoir moins, ça va être restreint, ça va faire en
sorte que ceux qui en fument sont légitimés d'en fumer, et d'en fumer, je dis
bien, parce que l'exemple qu'a amené ma collègue, encore là, le citoyen qui
doit consommer du cannabis, ce n'est pas forcément qu'il doit en fumer. Alors
donc, il y a des produits dérivés puis il y a des possibilités peut-être autres
aussi. Mais chose certaine, c'est qu'elle faisait référence à l'article 91 par
rapport à l'inquiétude de la ministre de dire : On allait dans la
confidentialité, mais on est dans la cohérence de ce qu'on a déjà voté. Et,
encore une fois, j'invoquerais un peu la naïveté qu'on a eue dans le passé puis
de se dire : Bien là, soyons un peu plus vigilant parce que c'est là. Et
la raison pour laquelle on veut circonscrire avec la notion d'obligation d'une
prescription par un médecin et un professionnel qui est lié à un ordre médical
du Québec, c'est qu'on circonscrit pour qu'il y en ait moins. Alors, c'est bien
évident qu'il va y en avoir encore, la légalisation, elle est là, avec la
restriction qu'on souhaitait au début, que ce soit limité au cannabis médical.
Alors, je pense qu'il faut juste se
rappeler qu'on était dans une très bonne intention, mais la réalité nous
rattrape, puis il faut poser un geste de définition plus claire.
La Présidente (Mme Charbonneau) :
Merci, Mme la députée de Fabre. Mme la députée de Bourassa-Sauvé.
• (16 h 30) •
Mme Robitaille : Bien, c'est
ça, puis, bon, ça me rappelle encore mes fameux voisins d'en haut puis du
troisième, dont les jeunes adultes fumaient le soir à des heures un peu
bizarres et dont l'odeur tombait dans le sous-sol, bien, évidemment que ces
gens-là, s'il y a une restriction, bien, ils sont interdits de fumer, c'est
clair, là...
16 h 30 (version non révisée)
Mme Robitaille : ...ça me
rappelle encore mes fameux voisins d'en haut puis du troisième dont les jeunes
adultes fumaient le soir à des heures un peu bizarres et dont... l'odeur
tombait dans le sous-sol. Bien évidemment que ces gens-là, s'il y a une
restriction, ils sont interdits de fumer, c'est clair, là. C'est clair, clair,
clair. Donc, c'est un début, on restreint et on... on restreint, on cible des
gens qui ont un certificat médical en bonne et due forme et on est beaucoup
plus sévère. Et, bon, à partir de là, si ma voisine d'en haut qui a un
certificat médical, qui a le cancer, puis ça va mal, fume une fois de temps en
temps, bien, peut-être que je vais être plus conditionnée à le tolérer, puis
elle va fumer certainement moins que mes jeunes voisins de 19 et 20 ans qui, à
chaque soir et toute la fin de semaine... en tout cas. Mais donc on veut
restreindre, on est dans une situation où il n'y a pas de restriction, on
restreint. Puis là, à partir de là, on pourra aller à la régie, on
pourra... Et puis comme disaient mes collègues, bien, il y a toujours des
dérivés, des fois, justement, peut-être qu'on est obligé de fumer, mais c'est
vraiment des cas très, très spécifiques. Et donc, avec ces restrictions-là,
certificat médical en main, bon, c'est correct, mais... Et là, si ça ne
fonctionne pas, bon, avec la régie, on fait nos arguments, puis on voit, puis
le régisseur tranche, mais, au moins, on a peut-être réglé une partie du
problème en restreignant, en tout cas, on respecte un peu plus le droit du
propriétaire, on protège un peu plus le propriétaire, on protège un peu plus
les autres locataires, c'est... Je pense que c'est dans ce sens-là, Mme la
Présidente, qu'on amène notre amendement... notre sous-amendement, pardon.
La Présidente (Mme Charbonneau) :
Merci, Mme la députée. Est-ce que j'ai d'autres commentaires sur le
sous-amendement? Mme la ministre.
Mme Laforest : Me Simard
voulait prendre parole, s'il vous plaît, Mme la Présidente.
La Présidente (Mme Charbonneau) :
Ça va me faire plaisir, Mme la ministre. Tantôt, j'ai voulu lui céder la
parole, il m'a fait signe que non. Alors là, Me Simard, c'est à vous.
M. Simard (Patrick) : Merci,
Mme la Présidente. Alors, je me permettrai un certain recul sur l'ensemble des
discussions jusqu'à présent. D'une part, je voudrais dissocier l'article 1974.1
du débat, aujourd'hui, puisque lorsqu'il est contenu au paragraphe... au
troisième paragraphe de 1974.1, l'ensemble des éléments qui sont divulgués, ils
le sont à des personnes spécifiées dans la loi, c'est-à-dire un fonctionnaire
de l'État ou un officier public qui, en fait, par directive, est un substitut
du procureur de la couronne. Ce n'est pas la même chose que de divulguer
l'information, le contenu de son dossier médical ou de ses rapports médicaux à son
propriétaire dans le cadre de la relation que l'on a sous étude aujourd'hui. Ça
m'apparaît être distinctement une situation tout autre.
Autrement que ça, je veux réitérer
qu'effectivement il y a eu une interprétation qui a pu être donnée à la loi,
mais on peut se référer à une décision, d'importance, d'ailleurs, qui a été
confirmée par la Cour du Québec dans l'affaire de Chartier c. Chassé. Dans
cette affaire-là... et ça met en relief l'importance ou non d'avoir le
certificat en tant que tel, la fameuse prescription, puisque, dans cette
affaire-là, le locataire détenait une prescription, avait démontré que c'était
un traitement médical, avait répondu à l'ensemble de l'oeuvre, mais, en soi,
comme dans les autres cas de figure, Mme la Présidente, qui nous sont soumis,
créait une difficulté, créait des conséquences quant au trouble de jouissance
des lieux, quant aux autres. Le fait en soi de maintenir... ou de détenir,
pardon, un certificat, ne change en rien à l'obligation de ne pas troubler la
jouissance paisible des lieux. Donc, l'idée d'avoir un certificat médical, une
prescription, un billet ne change rien à l'ensemble des autres obligations, qui
demeurent tout de même, au sens de la loi, des obligations tout aussi
importantes en lien également avec le droit au maintien dans les lieux.
Donc, si je résume cet aspect-là de la
chose, le fait de détenir ou non un certificat, oui, peut peut-être encadrer,
mais, par ailleurs, j'aimerais vous dire que, dans toute cette période, jusqu'à
présent, il n'y a eu que 147 affaires qui ont été portées à l'attention du
tribunal, donc où il y a eu des litiges, sur un parc immobilier de
1,3 million de logements. Alors, je pense qu'il faut quand même regarder
le contexte du débat. Donc, dans 147 dossiers, nous avons eu à intervenir, à
émettre les paramètres du droit. La Cour du Québec est venue trancher en appel
de l'une de nos décisions, qui a été rejetée, par ailleurs, parce que le
travail avait été fait correctement au tribunal, où est-ce qu'on a même
déterminé, avec ou sans certificat, bien, vous avez l'obligation de ne pas
troubler la jouissance paisible des autres.
Donc, je pense que la question qu'on peut
peut-être se poser aujourd'hui, c'est : Quel est le problème que nous
désirons résoudre? C'est la conséquence de la fumée, parce qu'en soi, le
produit, il est licite. Est-ce qu'on fait le choix de fumer plutôt que de le
consommer autrement? C'est un choix personnel. C'est donc légal de le
consommer. Mais, si je fais le choix, moi, malgré...
M. Simard (Patrick) : ...qu'on
peut peut-être se poser aujourd'hui, c'est : Quel est le problème que nous
désirons résoudre? C'est la conséquence de la fumée. Parce qu'en soi, le
produit, il est licite. Est-ce qu'on fait le choix de fumer plutôt que de le
consommer autrement? C'est un choix personnel. C'est donc légal de fumer puis
c'est donc légal de le consommer. Mais, si je fais le choix, moi, malgré une
prescription ou un billet médical, de le fumer, je ne peux contrevenir à mes
autres obligations quant au trouble de jouissance puisque le tribunal
interviendra et mettra fin au bail ou émettra les ordonnances nécessaires, qui
empêchera, malgré le certificat, malgré la prescription, l'utilisation de la
fumée du cannabis. Alors, en soi, le problème, je pense qu'il faut être... il faut
peut-être le voir d'une autre lorgnette.
Il a déjà été énoncé, d'ailleurs, par le
tribunal ontarien d'appel, une problématique de charte. Et la charte, elle est
la même, hein, on s'entend. Et, dans une affaire, l'affaire Parker, pour ne pas
la nommer, le tribunal avait énoncé qu'il était impossible d'empêcher une
locataire de profiter des protections de la loi, donc c'est-à-dire de son
pouvoir, de sa liberté de fumer, peu importe, là, l'ensemble de ses droits et
libertés, de le limiter en raison de l'obtention ou non d'un certificat
médical. La cour a déjà statué que ce n'était pas le remède approprié que le
législateur avait employé dans sa restriction. Le critère n'était pas celui-là.
Donc, il faut absolument voir.
Eu égard, en plus de ça au Québec, du
droit au maintien dans les lieux, s'il fallait qu'en plus on intervienne et
qu'on mette fin au droit au maintien dans les lieux sous égard du fait ou non
d'avoir en sa possession un certificat, sans aucun égard au trouble du
comportement, m'apparaît, encore une fois, venir, encore une fois, en
contradiction avec l'un des principes fondamentaux du droit au logement,
c'est-à-dire, pour tous les locataires du Québec, le droit au maintien dans les
lieux, qu'ils aient ou non un certificat.
Alors, ceci étant dit, je crois qu'il faut
recentrer le débat sur l'essentiel, à mon sens, qu'est-ce que l'on tente
d'obtenir comme résultat, c'est-à-dire éviter les conséquences d'un
comportement qui aujourd'hui est légal. Et je pense qu'actuellement la
démonstration que j'essaie de vous faire aujourd'hui nous amène à la conclusion
que les solutions existent déjà, et l'encadrement apparaît suffisant.
La Présidente
(Mme Charbonneau) : Merci, Me Simard. Des commentaires sur le
sous-amendement? Mme la députée de Bourassa-Sauvé.
Mme Robitaille : Oui.
Monsieur parle de 147 cas, mais est-ce qu'il ne faut pas craindre qu'avec
la légalisation du cannabis il y en ait de plus en plus, qu'on ne soit pas de
plus en plus exposés à ça? Et ça, c'est ma première question.
Et ma deuxième, c'est qu'un certificat
fait juste... Je sais qu'un certificat, ça ne règle pas les problèmes. Ça ne
règle pas les problèmes pour les autres propriétaires. Je comprends très bien
qu'une dame qui aurait un certificat peut, en fumant, embêter les autres
locataires et peut peut-être abuser de son droit, d'une certaine façon, mais le
fait de mettre des balises, bien, il me semble que ça aide à... bien, en tout cas,
ça met... comme on disait tout à l'heure, ça met un certain cadre et ça
limite... Quand on connaît les règles du jeu, bien, on se retrouve moins
souvent à la régie. C'est dans ce sens-là.
Et donc oui, oui, même si on a un
certificat médical, ça ne veut pas dire qu'on ne peut pas embêter les autres,
et puis... Mais il me semble que, bien, avec ces restrictions-là, au moins, on
protège un peu plus les... nos voisins. Puis le propriétaire, lui, a peut-être
moins de problèmes, justement, parce que les règles sont claires. C'est dans ce
sens-là.
La Présidente
(Mme Charbonneau) : Merci, Mme la députée.
Mme Robitaille : Parce que je
me demande simplement : Est-ce que... Il me semble que... Je ne sais pas,
qu'est-ce que vous répondez à ça, maître?
La Présidente
(Mme Charbonneau) : Mme la députée, je vais juste vous rappeler à
l'ordre en vous disant : On s'adresse à la présidence et...
Mme Robitaille : Oui,
pardon. Oui, je me demande ce que...
La Présidente
(Mme Charbonneau) : C'est ça, on s'adresse à la présidence.
Mme Robitaille : ...M. le
conseiller en pense parce qu'il me semble que c'est dans la logique pure que de
se dire : Bien, oui, c'est vrai, en ce moment, on légalise, là. On
s'attend à ce qu'il y en ait bien plus que 147, là, cas.
Et, deuxième chose, bien, le certificat...
au moins, imposer un certificat dans la loi par pas n'importe qui, là, un
médecin, bien, ça réduit les problèmes à venir.
La Présidente
(Mme Charbonneau) : Je peux comprendre, quand on est dans une
commission comme ça et qu'on travaille, que quelquefois on peut perdre un peu
la notion du temps et des règles. Mais, un peu comme je le rappelais à notre
collègue de Laviolette—Saint-Maurice, hein, il y a certaines règles qui nous
régissent. Alors, vous vous adressez à moi. Et, si jamais la réponse, on
acquiesce à vouloir vous donner une réponse, je vais donner la parole à
l'intervenant. Sinon, bien, je vais passer au prochain intervenant qui veut
questionner le sous-amendement. Ça vous va? Merci. Mme la ministre, de votre
côté, ça va bien?
• (16 h 40) •
Mme Laforest : Bien, je
pense que Me Simard...
La Présidente
(Mme Charbonneau) : ...qui nous régissent, alors vous vous
adressez à moi. Et si jamais la réponse... on acquiesce à vouloir vous donner
une réponse, je vais la parole à l'intervenant. Sinon, bien, je vais passer au
prochain intervenant qui veut questionner le sous-amendement. Ça vous va?
Une voix
: Merci.
La Présidente
(Mme Charbonneau) : Merci. Mme la ministre, de votre côté, ça va
bien?
Mme Laforest : Bien, je
pense que Me Simard, est-ce que vous vouliez répondre à...
La Présidente
(Mme Charbonneau) : Me Simard, est-ce que vous aviez une
réponse pour notre collègue de Bourassa-Sauvé?
M. Simard (Patrick) :
Mais, si vous me permettez, Mme la Présidente, effectivement dans le même sens
où est-ce que le propos est énoncé, effectivement les règles seront claires
dans la mesure où la ministre s'engage à faire une modification au règlement
sur le formulaire de bail qui encadrera est-ce que de toute façon, avec ou sans
certificat, il est possible ou non de fumer tout simplement. Alors, on n'aura
même pas de questionnement quant au certificat à ce moment-là.
La Présidente (Mme Charbonneau) :
Merci, maître. D'autres commentaires sur le sous-amendement? Mme la députée de
Fabre.
Mme Sauvé : Écoutez,
j'ai entendu les différentes réponses et merci pour des précisions qu'on a bien
entendues, Me Simard. Tantôt, vous avez nommé clairement que finalement
l'obligation qu'on nomme d'avoir une prescription d'un médecin ou d'un
professionnel régi par son ordre médical, bien, il y a d'autres obligations
tout autant importantes. Un n'exclut pas l'autre, moi, je comprends bien ça.
Mais je sens beaucoup, beaucoup de
réticence honnêtement et de résistance, et je ne veux pas prêter d'intentions.
Je vais le dire autrement. J'amène beaucoup, beaucoup la notion et nous amenons
tous, là, ici, de ce côté, la notion de l'importance d'une prescription
médicale en bonne et due forme. Et finalement, bien, on revient parce qu'il n'y
a pas eu... de l'autre côté, on attend peut-être de voir un peu les réactions,
et c'est pour ça qu'on poursuit le débat là-dessus.
La Présidente (Mme Charbonneau) :
M. le député de Mégantic.
M. Jacques : La députée
de Fabre prête des intentions, et ça fait quelques reprises que ça arrive,
là...
Mme Sauvé : J'ai
corrigé.
M. Jacques : ...dans le
dernier petit bout. Gardez ça calme. Et juste pour...
La Présidente
(Mme Charbonneau) : Je vous entends, M. le député, puis vous avez
raison.
M. Jacques : Merci.
La Présidente
(Mme Charbonneau) : J'ai fait signe la première fois, maintenant
je fais l'appeler à la prudence. Mme la députée de Fabre, j'aimerais ça que
vous soyez plus prudente. Quand on parle des côtés de la table, je pense qu'on
entend bien votre intention.
Mme Sauvé : Tout à fait.
J'entends bien puis je respecte l'intervention du collègue. Je pense que je
m'étais autocorrigée, mais s'il faut que je le fasse à nouveau, je le ferais et
je serai prudente pour la suite. Soyez-en assurée, Mme la Présidente.
Alors, je veux simplement dire que, dans
notre volonté à ce que ce soit dans la forme d'une prescription médicale, je me
réfère à d'autres institutions, d'autres tribunaux administratifs comme le
Tribunal du travail que je connais davantage, et la réalité d'un travailleur,
par exemple, qui doit, en lien avec la CNESST, fournir les différents
documents. Et on n'est pas en train de regarder, dans cette situation, à se
dire que, bon, il y a une restriction dans les documents médicaux qu'on doit
fournir. D'ailleurs, quand je vais sur le site de la CSST... de la CNESST, il y
a les attestations médicales qui peuvent être déposées, le rapport médical, le
rapport final, évidemment les prescriptions, le rapport d'évaluation médicale.
Alors, je voulais juste dire, Mme la Présidente, qu'on n'en est même pas là. On
n'est pas dans un... puis je comprends, j'ai bien entendu l'inquiétude à savoir
que la confidentialité, l'information médicale. On n'en est pas dans la notion
du dossier médical, bien que, quand je regarde du côté du Tribunal du travail
et de la CNESST, c'est possible quand la circonstance le demande.
Alors, nous, on en est dans la
prescription. Je reviens là-dessus, la prescription médicale, faire en sorte de
restreindre encore une fois et de se coller très clairement à la réalité du
déploiement de la légalisation qui pose problème. Alors, c'est vraiment ça.
Moi, je vous dirais que cet exemple-là
démontre bien qu'on n'en est pas dans l'absolu des documents que la personne...
je pense que c'est raisonnable, mais ça fait en sorte qu'on se donne une
rigueur pour protéger, encore une fois je le dis, autant les propriétaires, et
j'ai une sensibilité particulière parce qu'ils m'en parlent beaucoup, des aînés
qui ont des problèmes de santé et qui souffrent d'asthme, qui ont des problèmes
qui font en sorte que la fumée du cannabis les incommode lorsque les voisins en
fument. Alors, si on peut restreindre. Et pour les aînés et pour les enfants,
c'est clair que la prescription médicale va faire en sorte qu'on va freiner un
peu la dérive actuelle et la réalité actuelle. Voilà. Merci, Mme la Présidente.
La Présidente (Mme Charbonneau) :
Merci beaucoup, Mme la députée de Fabre. Est-ce que j'ai d'autres commentaires?
Mme la députée d'Anjou—Louis-Riel.
Mme Thériault
:
Oui, merci, Mme la Présidente. Le sous-amendement, ce qu'il vise en fait, Mme
la Présidente, c'est d'enlever les prescriptions de complaisance. Ce n'est pas
compliqué, là, c'est juste ça, que ça soit un ordre professionnel médical
reconnu au Québec. Si, dans l'article 91, on a été capable de modifier
l'article...
La Présidente (Mme Charbonneau) :
…la députée d'Anjou—Louis-Riel.
Mme Thériault
: Oui,
Mme la Présidente. Le sous-amendement, ce qu'il vise en fait, Mme la
Présidente, c'est d'enlever les prescriptions de complaisance. Ce n'est pas
compliqué, là, c'est juste ça. Que ça soit un ordre professionnel, médical,
reconnu au Québec. Si, dans l'article 91, on a été capable de modifier
l'article pour faire en sorte que ce ne soit pas que les médecins qui fassent
des prescriptions, c'est parce qu'on comprend qu'il y a d'autres personnes qui
peuvent faire des prescriptions, dont les superinfirmières, avec le projet de
loi qui a été déposé, qui sera certainement adopté bientôt. Ça fait que c'est
un peu normal de faire un sous-amendement comme ça.
Puis après ça, bien, il faut éviter que ce
soient des médecins d'ailleurs qui fassent des prescriptions de complaisance.
C'est ça qu'on vise avec le sous-amendement, là. Parce que ça arrive, là.
Écoutez, Mme la Présidente, là, ça arrive. Il y a des gens présentement qui
font des consultations par Skype avec des prescriptions de médecins qui
viennent de la Colombie-Britannique. Moi, ça, j'appelle ça de la complaisance.
Ce n'est pas compliqué.
Ça fait que, dans un premier cas, ce qu'on
veut faire, c'est faire en sorte qu'on puisse admettre une preuve, une
prescription. De toute façon, en 91, on peut le demander, là, on peut l'exiger.
On peut le demander, 91 : «Un membre du Tribunal peut décider qu'un
rapport signé par un médecin», bon, ou tout autre document, là, donc ça peut
être une prescription. Mais on peut le demander, on peut. On va l'avoir, là. Ce
n'est pas pire que ce qui se fait à la CNESST.
Le sous-amendement, ce qu'il vise, c'est à
s'assurer que c'est un professionnel de la santé qui est reconnu au Québec,
c'est ça qu'il vise, pour s'assurer vraiment que la prescription qui a été
émise l'a été pour les bonnes raisons par les bonnes personnes, donc un
professionnel de la santé qui rencontré son médecin ou un médecin traitant.
C'est ça qu'on demande.
Bien là, c'est normal de demander ça, là.
Là, on en train de dire non a ça, puis ce que ça donne, c'est que ça permet
d'avoir des consultations à distance par Skype, pour avoir les consultations.
C'est dangereux, c'est dangereux. Ce qu'on en train de dire, c'est :
professionnels de la santé du Québec, ce n'est pas compliqué, pour éviter les
dérives, justement, et pour restreindre, pour restreindre.
Vous savez, Mme la Présidente, là, les
courants, là, jurisprudentiels, là, qu'on vous a lus par rapport aux décisions…
Je vous en ai lu quatre, avec mes collègues, quatre. Il y en a deux que les
régisseurs ont dit : Ça nécessite une prescription d'un professionnel de
la santé. Il y a deux régisseurs qui ont fait ça. Bravo. Mais il y a aussi deux
autres régisseurs qui, eux, ont dit : Non, non, ça ne prend pas de
prescription. C'est ça, le problème, c'est qu'il y en a deux de chacun des
côtés. Ça fait que ça… pourquoi? Parce que ce n'est pas clair dans la loi. Et
ce qu'on demande ici, c'est de le clarifier dans la loi.
La Présidente (Mme Charbonneau) :
Merci, Mme la députée. Est-ce que… Mme la ministre.
Mme Laforest : Juste pour une
petite spécification avec l'exemple que vous… que la députée vient de donner.
Le régisseur a… peut le demander, le certificat médical. Il a juste à le
demander si, lui, juge qu'il a besoin de vérifier avec le certificat médical.
Justement, elle vient juste de le mentionner, oui, ça se fait. On peut, le
juge, le régisseur, peut le demander, alors il va demander si, lui, la cause
de… nécessite un certificat médical, sans problème. Ça se fait déjà.
La Présidente (Mme Charbonneau) :
Merci, Mme la ministre. Mme la députée de Fabre, il vous reste à peine
1 min 15 s.
Mme Sauvé : Je vais être très
concise, Mme la Présidente. On revient sur le débat qu'on a eu plus tôt dans
«peut» ou «doit». En fait, c'est que le régisseur peut, mais il ne le demande
pas. Parce que l'exemple du 50 %, là, sur quatre jugements, il y en a deux
qui ne le demandent pas. Alors, il y a une nuance très importante, et c'est là
tout le propos qu'on a entre «peut demander» ou «doit demander la prescription».
Voilà. Merci, Mme la Présidente.
La Présidente (Mme Charbonneau) :
Merci de la précision, Mme la députée de Fabre. Est-ce que j'ai d'autres
interventions sur le sous-amendement de la députée de Fabre? Alors, je vais le
mettre aux voix. Est-ce que l'amendement de la députée de Fabre est adopté?
Mme Thériault
: Je
vais demander un vote par appel nominal, Mme la Présidente.
Une voix
: …
La Présidente (Mme Charbonneau) :
…le sous-amendement, vous avez raison, le sous-amendement… par vote nominal. M.
le secrétaire.
Le Secrétaire
:
Mme Sauvé (Fabre).
Mme Sauvé : Pour.
Le Secrétaire
:
Mme Thériault (Anjou―Louis-Riel).
Mme Thériault
: Pour.
Le Secrétaire
:
Mme Robitaille (Bourassa-Sauvé).
Mme Robitaille : Pour.
Le Secrétaire
:
Mme Laforest (Chicoutimi).
Mme Laforest : Contre.
Le Secrétaire
:
M. Jacques (Mégantic).
M. Jacques : Contre.
Le Secrétaire
:
Mme Tardif (Laviolette—Saint-Maurice).
Mme Tardif : Contre.
Le Secrétaire
:
M. Tardif (Rivière-du-Loup—Témiscouata).
M. Tardif :
Contre.
Le Secrétaire
: M.
Allaire (Maskinongé).
M. Allaire : Contre.
Le Secrétaire
:
M. Tremblay (Dubuc).
M. Tremblay : Contre.
Le Secrétaire
: Mme
Charbonneau (Mille-Îles).
• (16 h 50) •
La Présidente (Mme Charbonneau) :
Absention…
Le Secrétaire
: ...Saint-Maurice.
Mme Tardif : Contre.
Le Secrétaire
: M. Tardif
(Rivière-du-Loup—Témiscouata).
M. Tardif :
Contre.
Le Secrétaire
: M.
Allaire (Maskinongé).
M. Allaire : Contre.
Le Secrétaire
: M. Tremblay
(Dubuc).
M. Tremblay : Contre.
Le Secrétaire
: Mme
Charbonneau (Mille-Îles).
La Présidente (Mme Charbonneau) :
Abstention.
Alors, c'est rejeté. Nous revenons à l'amendement
proposé à l'article 56.3.1. Est-ce que j'ai des interventions? Mme la députée
de Fabre.
Mme Sauvé : Alors, on revient
à l'amendement, donc l'amendement qui proposait, en fait, qu'on s'assure qu'il
y ait un certificat médical délivré par un membre exclusivement du Collège des
médecins, qu'il soit antérieur à la demande et je me ramène, Mme la Présidente,
à ce que j'ai dit précédemment, encore une fois, le régisseur et, en tout
respect, le régisseur avec toute l'expertise qu'il a, mais, en termes de
compétences médicales, ça ne fait pas partie de son expertise. On l'a bien
mentionné, je l'ai bien mentionné tantôt. Sur quatre jugements, il y en a deux
qui disent que c'est obligatoire et deux autres qui disent que ça ne l'est pas.
Alors, c'est très clair. Encore une fois,
on est dans notre volonté de circonscrire, à défaut d'avoir eu... d'avoir pu
voir adopté notre sous-amendement, pour inclure les professionnels de la santé
régis par un ordre professionnel. On revient à la notion quand même
d'exclusivité par un membre du Collège des médecins. Alors, cette obligation-là,
elle est essentielle et la question que je souhaiterai, en réaction à... avec
la réaction de la ministre par rapport à notre amendement. Alors, non seulement
il y a la notion de certificat médical et de prescription, qui est bien
libellée dans l'amendement, mais il y a la notion de qui le délivre, donc, le
médecin qui est membre du Collège des médecins.
Alors, pour moi, il y aura deux éléments,
là, très clairs qui sont liés. Donc, le certificat médical ou prescription, pas
par n'importe qui, mais par un médecin. Alors, voilà un peu le retour sur cet
amendement-là que je voulais faire dans un premier temps, Mme la Présidente.
La Présidente (Mme Charbonneau) :
Merci, Mme la députée. Est-ce que j'ai d'autres commentaires sur l'amendement
56.3.1? Mme la députée de Bourassa-Sauvé.
Mme Robitaille : Bien, encore
une fois... Donc, il n'y a pas de restrictions en ce moment, et donc les gens
se disent : Bien, moi, je sens que je n'en ai besoin. Je sens que j'ai
besoin de cannabis. Ça me calme, c'est bien pour mes nerfs. Alors, ils vont de
l'avant puis, dans ce sens-là, ils auraient pu peut-être endosser un bail qui
dit : Pas de... Vous n'avez pas le droit de fumer du cannabis, mais si
eux, ils pensent qu'ils ont exclusivement... ils ont vraiment le besoin, et
puis ils vont voir quelqu'un, n'importe qui, qui lui dit... et qu'ici, il
regarde son Internet et là, ils peuvent savoir... ils peuvent obtenir une
prescription par n'importe qui, bien ils vont de l'avant puis ils font ça.
Et donc, encore une fois... encore une
fois, cette nécessité de circonscrire, de donner des points de repère aux gens
et je vais le relire, là : «56.3.1. Lorsque le Tribunal est saisi d'une
demande visant l'ajout au bail ou le respect d'une interdiction de fumer du
cannabis — hein? — , le locataire qui souhaite s'y opposer,
doit fournir au Tribunal, dans les 10 jours suivants la réception de la
notification de la demande du locataire... du locateur, pardon, un certificat
médical délivré exclusivement, exclusivement par un membre du Collège des
médecins du Québec qui soit antérieur à la demande.
Et «Le Tribunal ne peut invalider une
interdiction au bail de fumer du cannabis que si un tel certificat médical est
produit.»
Donc, il est important, ce certificat
médical là et ça ne doit pas être donné par n'importe qui, parce qu'il va y
avoir des abus, comme disait ma collègue d'Anjou. Donc, ce certificat médical
là est émis, est donné par un membre du Collège des médecins, par un médecin
québécois en bonne et due forme. Et donc, c'est très important.
Donc, par là, on restreint, on... En fait,
on envoie des messages, on envoie un message, on restreint, et c'est bien plus
clair pour le locataire, et ça protège les autres locataires, puis ça aide
aussi le propriétaire. Donc, l'article, le sous-amendement prend tout son sens
et on ne perd rien. J'écoutais la ministre, l'idée du formulaire et tout ça,
c'est fondamental, mais cet ajout de cet article-là, de ce sous-amendement-là
n'enlève rien. Au contraire, ça clarifie.
La Présidente
(Mme Charbonneau) : Merci, Mme la députée. Je fais juste vous rappeler,
on est sur l'amendement.
Mme Robitaille : Oui,
oui. Pardon. De l'amendement, oui. Pardon.
La Présidente
(Mme Charbonneau) : Mais puisque moi...Puisque moi, je voyage...
Mme Robitaille : ...ne
perd rien. J'écoutais la ministre, l'idée du formulaire et tout ça, c'est fondamental,
mais cet ajout de cet article-là, de ce sous-amendement-là n'enlève rien. Au
contraire, ça clarifie.
La Présidente
(Mme Charbonneau) : Merci, Mme la députée. Je fais juste vous
rappeler, on est sur l'amendement. Mais puisque moi...
Mme Robitaille : Oui,
oui. Pardon. De l'amendement, oui. Pardon.
La Présidente
(Mme Charbonneau) : Puisque moi, je voyage entre sous-amendement
et amendement...
Mme Robitaille : Oui,
oui, exactement.
La Présidente
(Mme Charbonneau) : ...depuis tantôt, j'accepte avec plaisir que quelqu'un
d'autre le fasse aussi. Donc, sur l'amendement de la députée de Fabre, est-ce
que j'ai d'autres commentaires sur l'amendement proposé? Alors je mettrai l'amendement
aux voix. Est-ce que l'amendement proposé est adopté?
Mme Thériault
:
Un vote par appel nominal, Mme la Présidente.
La Présidente
(Mme Charbonneau) : Alors, un vote par appel nominal est demandé.
M. le secrétaire.
Le Secrétaire
: Mme Thériault
(Anjou―Louis-Riel)?
Mme Thériault
:
Pour.
Le Secrétaire
: Mme Sauvé
(Fabre)?
Mme Sauvé : Pour.
Le Secrétaire
:
Mme Robitaille (Bourassa-Sauvé)?
Mme Robitaille : Pour.
Le Secrétaire
: Mme Laforest
(Chicoutimi)?
Mme Laforest : Contre.
Le Secrétaire
: M. Jacques
(Mégantic)?
M. Jacques : Contre.
Le Secrétaire
: Mme Tardif
(Laviolette—Saint-Maurice)?
Mme Tardif : Contre.
Le Secrétaire
: M. Tardif
(Rivière-du-Loup—Témiscouata)?
M. Tardif :
Contre.
Le Secrétaire
: M. Allaire
(Maskinongé)?
M. Allaire : Contre.
Le Secrétaire
: M. Tremblay
(Dubuc)?
M. Tremblay : Contre.
Le Secrétaire
: Mme Charbonneau
(Mille-Îles)?
La Présidente
(Mme Charbonneau) : Abstention.
Alors, l'amendement est rejeté.
Nous sommes de retour sur article 80.
Je crois que nous sommes sur le 56.3, si je ne trompe pas. Est-ce que je suis correctement,
M. le secrétaire? Est-ce qu'on est à 56.3? Parfait. Mme la députée
d'Anjou—Louis-Riel.
Mme Thériault
:
Moi, je vais déposer un autre amendement, Mme la Présidente.
La Présidente
(Mme Charbonneau) : Alors, je vais suspendre l'Assemblée.
Mme Thériault
:
Oui, le temps qu'on termine la rédaction. Puis on va vous le transmettre.
(Suspension de la séance à 16 h 57)
17 h (version non révisée)
(Reprise à 17 h 12)
La Présidente (Mme Charbonneau) :
Alors, nous reprenons. Nous avons tous eu le document de l'amendement de la députée
d'Anjou—Louis-Riel. Mme la députée, voulez-vous nous en faire la lecture?
Mme Thériault
: Oui,
absolument, Mme la Présidente. Donc : L'article 56 de cette loi est
modifié par l'ajout, après l'article 56.3, du suivant :
«56.3.1. Lorsque le tribunal est saisi
d'une demande d'un locataire visant l'autorisation de fumer du cannabis, le
régisseur doit exiger un certificat médical délivré par un membre d'un ordre
professionnel médical du Québec.»
La Présidente (Mme Charbonneau) :
Merci, Mme la députée. Voulez-vous en faire une courte présentation ou ça va
aller?
Mme Thériault
: Non,
je pense que ça dit tout. C'est clair, un petit paragraphe où on dit
exactement : On ne veut pas laisser de latitude, quand est-ce qu'on peut,
est-ce qu'on ne peut pas. On doit, on doit vraiment demander. Donc, sans plus
tarder, Mme la Présidente, on peut commencer les exposés, puis je pense que ma
collègue la députée de Fabre...
La Présidente (Mme Charbonneau) :
Merci, Mme la députée d'Anjou—Louis-Riel. Mme la ministre, je peux aller à la
députée de Fabre?
Mme Laforest : Avec plaisir.
La Présidente (Mme Charbonneau) :
Merci, Mme la ministre. Mme la députée de Fabre.
Mme Sauvé : Merci beaucoup,
Mme la Présidente. Alors, effectivement, c'est clair, c'est très clair. Et ça
fait un peu, bien sûr, suite un peu, beaucoup à tous nos échanges précédents.
Alors, je vais revenir... Quand on lit cet amendement à l'article, c'est très
clair que je repartirais avec la notion des quatre extraits de jurisprudence
qu'on a nommés plus tôt dans nos discussions, et le fait qu'encore une fois,
sur quatre jugements, dans deux des cas le régisseur exigeait une prescription
ou un certificat médical, et dans les deux autres cas, ce n'était pas
obligatoire.
Alors, moi, je veux vraiment faire valoir
un peu, par rapport à l'argumentaire pour cet amendement... Moi, j'ai beaucoup,
j'ai bien à coeur... avec le parcours qu'est le mien, j'ai bien à coeur le développement
et les réalités de compétences de chacun des professionnels, et c'est un peu
là-dessus où je vais enligner mon argumentaire. En tout respect pour le rôle
essentiel des régisseurs à la Régie du logement... on en a largement parlé, on
l'a réitéré, on a amendé aussi le rôle en fonction de l'actuel projet de loi...
il n'en reste pas moins, Mme la Présidente, que, quand vient le temps d'évaluer
le besoin médical d'un citoyen locataire, il est très clair que le régisseur,
en termes d'actes protégés professionnels et en termes de...
Mme Sauvé : ...projet de
loi, il n'en reste pas moins, Mme la Présidente, que, quand vient le temps
d'évaluer le besoin médical d'un citoyen locataire, il est très clair que le
régisseur, en termes d'actes protégés professionnels et en termes de compétence
à faire cette évaluation-là à connotation médicale, il n'a pas la compétence.
Il a bien d'autres compétences, mais il n'a pas celle-là.
D'ailleurs, écoutez, quand on le regarde
de façon très concrète et très précise, je me permettrai, Mme la Présidente, de
vous dire qu'à fureter sur l'Internet j'ai mis la main sur une... c'est public,
évidemment, sur le site du gouvernement du Québec, quant à la définition et la
candidature requise en lien avec le poste d'un régisseur pour la Régie du
logement. Et c'est très clair que, dans les attributions qui sont nommées, on
le dit bien que «dans l'exercice de la compétence de la régie, la régisseuse ou
le régisseur entend et décide de façon exclusive en première instance des
demandes relatives au bail de logement lorsque la valeur du litige ne dépasse
pas la compétence de la Cour du Québec, soit 85 000 $. Elle ou il
entend et décide également de toute demande, peu importe la somme en jeu, relative
à certaines matières visées par la section du Code civil du Québec portant sur
les règles particulières à un bail de logement (exemples : fixation du
loyer et autres modifications du bail, reprise du logement, règles propres au
logement à loyer modique), ainsi qu'à d'autres matières visées à la section de
la Loi sur la Régie du logement portée sur la conservation des logements.»
Alors donc, c'est clairement les
attributions qui sont sur le site pour, bien sûr, l'appel de candidatures. Et,
quand on regarde, évidemment, au niveau des exigences et des conditions
d'admission, il n'y a aucune surprise de constater que la personne candidate
doit être membre du Barreau du Québec ou de la Chambre des notaires du Québec
et avec 10 années d'expérience pertinente à l'exercice des fonctions de la
régie. Alors, je passerai sur les nombreuses qualités professionnelles et qui
s'ajoutent, mais on comprendra très bien que, dans les compétences qui sont
demandées pour appliquer pour un poste de régisseur, bien sûr, les premiers critères
d'admission, ce sont les notions d'être membre du Barreau du Québec ou de la
Chambre des notaires, et, le mandat, il est très, très clair. Alors donc, il
est juridique, et là on fait appel à une évaluation de besoin médical.
Donc, je voulais le ramener parce que,
pour moi, ça vient... je ne veux surtout pas que... quand on amène cet
amendement-là, Mme la Présidente, je ne voudrais surtout pas que ça soit
interprété par un manque de respect envers le rôle et le professionnalisme, et
la compétence des régisseurs à la Régie du logement, pas du tout. Mais à chacun
son métier, comme on dirait en bon québécois. Et finalement, bien, le
professionnel de la santé, le médecin qui est membre d'un ordre professionnel
qui est le sien, l'Ordre des médecins, ou quelqu'un qui est membre d'un autre
ordre professionnel médical du Québec, il a dans son mandat, dans sa
responsabilité, dans la prestation de services qu'il y a son acte protégé, la
possibilité de faire l'évaluation de la situation médicale de la personne.
Alors, on ne s'improvise pas qui veut, et
c'est pour ça que, dans le respect du grand rôle du régisseur et le respect de
l'évaluation de la situation médicale, on souhaite réitérer l'importance et
donc créer l'obligation en fait que le régisseur doit aller absolument, et on
dit bien «doit», et je ramène la notion et non pas «peut» ou «souhaite». C'est
vraiment «il doit», donc une notion d'obligation, exiger un certificat médical
délivré par un membre d'un ordre professionnel médical du Québec parce que nous
croyons, et à juste titre, que seul le membre d'un ordre professionnel médical
est à même d'évaluer la situation médicale et de prescrire ou de délivrer dans
un certificat médical, la notion de «cannabis médical».
• (17 h 20) •
Alors, on est toujours dans la même
intention, Mme la Présidente, c'est de s'assurer qu'on est dans un mode
d'application restrictive. C'est aussi simple que ça, dans les responsabilités
et dans le respect des responsabilités de chacun, et de s'assurer aussi que
véritablement on vient circonscrire la capacité ou la possibilité pour le
citoyen locataire de pouvoir vraiment avoir, parce qu'il a une situation de
santé réelle que seul le cannabis peut être priorisé comme traitement...
Mme Sauvé : ...véritablement,
on vient circonscrire la capacité ou la possibilité pour le citoyen locataire
de pouvoir vraiment avoir, parce qu'il a une situation de santé réelle que seul
le cannabis peut être priorisé, comme traitement, ça, c'est vraiment un membre
d'un ordre professionnel médical du Québec, c'est lui qui peut l'évaluer.
Alors, c'est pour ça que je vous dirais que... et là, je veux faire bien
attention à mes mots parce que ça se veut très respectueux, mais j'ai vraiment
un malaise, je vais le nommer comme ça, Mme la Présidente, j'ai vraiment un
malaise quand je vois que 50 % des extraits des jugements de
jurisprudence, il y en a qui disent, des régisseurs qui disent : Oui,
c'est obligatoire, et d'autres qui disent non. Alors, de trancher de telle
façon, et autant d'un côté que de l'autre alors que ce sont les membres des
ordres professionnels médicaux du Québec qui sont à même de pouvoir juger de la
situation de la personne et de la nécessité du cannabis médical, bien, je vous
avoue que c'est pour ça qu'on fait cet amendement-là. C'est pour ça, parce que
la jurisprudence commence à parler, commence à s'exprimer, puis on voit des
situations comme ça qui font que oui, on a raison, comme législateurs, de
vouloir préciser, puis oui, on a des raisons, comme législateurs, de vouloir
exiger pour circonscrire, encore une fois, la prescription ou la délivrance de
la possibilité d'aller vers du cannabis médical. Alors, voilà. Merci, Mme la
Présidente.
La Présidente (Mme Charbonneau) :
Bien, merci à vous, Mme la députée. Puis je vous rassure, vous avez super bien
fait ça.
Mme Sauvé : Merci.
La Présidente (Mme Charbonneau) :
En vous questionnant vous-même et en posant la question à haute voix, ça
apporte le calme chez mon collègue de Mégantic.
Mme la députée de Bourassa-Sauvé.
Mme Robitaille : Oui. J'ai été
moi-même présidente d'un tribunal administratif, alors je sais c'est quoi
interpréter une loi à la lumière des preuves qui me sont amenées. Et je sais
aussi qu'un tribunal comme celui de la Régie du logement est très occupé. La
charge des régisseurs est lourde. Ils ont beaucoup, beaucoup, beaucoup de
travail, beaucoup de cas, toutes sortes de cas. Ma collègue de Fabre nous a
rappelé un peu les critères, en tout cas, l'expertise que devait avoir un
régisseur qu'on engage. Quand on choisit un régisseur à la Régie du logement,
bon, il doit avoir certaines... bon, en tout cas, une certaine formation, et
répondre à certaines exigences, évidemment. Mais l'expertise médicale n'en est
pas une.
Alors, moi, je me mets à la place d'un
régisseur qui a beaucoup de cas et qui a toutes sortes de cas, on parlait de
l'affaire Chartier tout à l'heure et ce n'est pas toujours clair. Ce n'est pas
toujours clair, et les gens nous amènent toutes sortes de choses. La preuve
doit être crédible et digne de foi. Je regarde la décision, là, Vertus contre
Robinson, on nous dit, dans le passage, là... et là le régisseur n'avait pas
exigé une prescription... on dit... une prescription médicale en bonne et due
forme... on dit : La notion de raisons médicales n'est pas définie par la
loi. La raison... La notion de raison médicale n'est pas définie par la loi.
Donc, donne au régisseur... On... Le régisseur se doit de l'évaluer, d'évaluer
cette raison médicale là. Un régisseur qui est souvent... qui a une lourde
tâche. Son rôle est rempli à craquer. Alors, comment peut faire... Comment
peut-on faire pour l'aider? Parce que ce régisseur-là a beaucoup, beaucoup de
pression sur lui. On veut qu'il soit efficace, ses travaux doivent être faits
avec beaucoup, beaucoup de célérité. Alors, il faut lui donner un coup de main.
Alors, évidemment que la régisseuse ou le
régisseur peut... bon, entend sa preuve, et, de l'autre côté, on a des gens qui
ne sont pas représentés par des avocats, des gens qui font leurs preuves tout
seuls, ils ne connaissent pas les tenants et aboutissants du droit. Et c'est
normal, c'est des gens qui ne sont pas avocats de profession. Alors, ils
arrivent là, ils ne savent pas trop. Ils vont amener des preuves qu'ils, eux,
pensent crédibles, mais qui ne le sont pas nécessairement. Et nous, je pense
que, comme législateurs, on doit aider le régisseur, qui doit travailler avec
célérité, qui doit être efficace, qui doit répondre à la demande, d'un côté, et
on doit aussi aider la personne qui veut se défendre, tant le propriétaire que
le locataire, et leur donner une espèce de, entre parenthèses, entre
guillemets, guidance. On doit un peu les aider. Et je pense que l'amendement de
ma collègue vient tout à fait dans ce sens-là. On le lit : Lorsque le
tribunal est saisi d'une demande d'un locataire visant l'autorisation de fumer
du cannabis, le régisseur doit exiger un...
Mme Robitaille : ...on doit un
peu les aider, et je pense que l'amendement de ma collègue vient tout à fait dans
ce sens-là. On le lit : «Lorsque le tribunal est saisi d'une demande d'un
locataire visant l'autorisation de fumer du cannabis, le régisseur doit exiger
un certificat médical — pas n'importe lequel, on
dit — délivré par un membre d'un ordre professionnel médical du
Québec.» Donc, on le circonscrit. Donc, le signal que ça envoie à M. Tout-le
monde, à Mme Tout-le-monde, c'est : Bien, O.K., si, moi, je sens le besoin
de fumer du cannabis dans mon appartement, bien, je ne peux pas juste en fumer
comme ça puis déranger mes voisins, je dois y penser deux fois. Et je ne peux
pas faire n'importe quoi, ça doit être circonscrit : ça me prend un
certificat médical. Je ne peux pas juste le fumer comme ça, je dois respecter
mes locataires, j'y pense deux fois. Et, si je vais me chercher un certificat médical,
bien, si jamais j'ai des problèmes, bien, j'ai une preuve valable. Et de
l'autre côté, il y a le régisseur qui entend toutes ces causes et qui n'est pas
un expert, là, en consommation de cannabis, on s'entend, hein, c'est tout
nouveau. Et là...
Mme Thériault
: En
tout cas, s'il est expert, c'est dangereux.
Mme Robitaille : Oui, s'il est
expert, en effet, ça peut être dangereux.
La Présidente (Mme Charbonneau) :
Mme la députée d'Anjou—Louis-Riel.
Mme Robitaille : Bien, en tout
cas... Bien, on n'est jamais expert totalement, mais en tout cas... Et donc il
n'est pas médecin, hein? Et c'est difficile, justement, de circonscrire... Encore
une fois, je me souviens, quand j'étais commissaire, si j'avais un rapport d'un
psychologue, par exemple si on devait évaluer l'état psychologique de quelqu'un,
évidemment que ça avait beaucoup plus de poids. Mais là, c'est un autre
contexte, et puis les gens sont représentés par des avocats et tout ça et ils
sont bien encadrés. Là, c'est différent, mais c'est sûr que ça a plus de poids.
Alors, pour le régisseur qui a beaucoup, beaucoup,
beaucoup de travail, qui a une lourde charge, bien, le fait d'exiger et d'avoir
dans la loi quelque chose qui lui permet d'exiger un certificat médical, bien,
ça lui sauve du temps et ça le rassure, ça l'encadre et ça fait en sorte que
l'audience va être moins longue, donc qu'il va avoir plus de temps pour écrire
sa décision, et sa décision va être plus facile à écrire, parce qu'on va avoir
un certificat médical qui règle le problème.
Donc, moi, je pense que c'est bon pour les
gens qui viennent devant la régie et c'est bon pour le régisseur aussi qui,
lui, doit agir en toute célérité. Et je pense que c'est important que, Mme
la... C'est sûr qu'on est là, on va article par article, on est dans notre
bulle, mais je pense que c'est important de prendre en compte le travail des
régisseurs, qui font un travail très compétent et qui travaillent très, très
fort. Il faut leur donner un petit coup de pouce, et, par là, je pense que cet
amendement-là est très positif, et ça guide aussi les gens qui ne savent pas
trop, là. Et donc, quand on voit dans la loi quelque chose de chose de clair,
ça peut toujours aider.
La Présidente (Mme Charbonneau) :
Merci, Mme la députée. Est-ce que j'ai d'autres commentaires sur l'amendement
proposé à 56.3.1? Mme la députée d'Anjou—Louis-Riel.
Mme Thériault
: Oui.
Merci, Mme la Présidente. Mme la Présidente, je pense que je ne serai peut-être
pas aussi éloquente que ma collègue la députée de Bourassa-Sauvé, qui a été
présidente d'un tribunal administratif, qui nous a fait la démonstration
clairement qu'on donne les outils au régisseur pour pouvoir travailler
correctement.
Une voix
: Rapidement
et efficacement.
Mme Thériault
:
Rapidement et efficacement. On fait une réforme du Tribunal administratif du
logement parce que les causes sont très longues, parce qu'il y a beaucoup de
délais, parce qu'il y en a beaucoup trop. On vise à réduire les délais. On vise
aussi à faire en sorte qu'on puisse rendre plus rapidement les jugements. Dans
tout ce qu'on a fait dans le projet de loi qui est devant nous, c'était de
faciliter le travail du régisseur, faciliter le travail des greffiers puis de
réduire les délais tout partout, y compris quand on écrit un jugement par
rapport à quelque chose.
• (17 h 30) •
Et, honnêtement, j'ai écouté avec beaucoup
d'attention aussi la définition de tâches d'un régisseur, telle que ma collègue
la députée de Fabre l'a lue, puis moi, je trouvais comme à la blague :
Bien, c'est sûr que ce n'est pas écrit «médecin», hein, ou «évaluateur
médical», ou «infirmier», ou «travailleur social», Mme la Présidente. Ce n'est
pas écrit. Ce n'est pas ses compétences. Les compétences d'un régisseur, c'est
d'avoir une formation juridique, avocat ou notaire, pour être capable
d'interpréter la loi puis de l'interpréter comme le législateur...
17 h 30 (version non révisée)
Mme Thériault
:
...ou évaluateur médical, ou infirmier, ou travailleur social, Mme la
Présidente. Ce n'est pas écrit. C'est quoi, ses compétences? Les compétences
d'un régisseur, c'est d'avoir une formation juridique, avocat ou notaire, pour
être capable d'interpréter la loi puis de l'interpréter comme le législateur a
voulu la faire, Mme la Présidente.
Là, pour l'instant, le problème, c'est que
c'est la jurisprudence qui fait la loi. Ça, c'est dangereux. C'est nous qui
devons faire les lois. Nous, les législateurs, pas la jurisprudence, Mme la
Présidente. Merci à mon amie Isabelle, qui m'a soufflé à l'oreille le fait que,
pour l'instant, c'est la jurisprudence qui est en train de définir les balises.
On vous a exposé clairement, Mme la Présidente, que, dans les quatre jugements
dont on a fait état, il y en a deux où, clairement, on a exigé un certificat
médical. Parfait. Mais il y en a deux autres où on n'a pas jugé bon, on ne l'a
pas demandé, on interprète. Notre rôle, à nous, c'est de guider et de mettre
les balises. On a fait quoi, dans l'autre article où on a venu ajouter un paragraphe,
dans l'autre article qu'on a adopté hier mais qu'on parle encore ce matin?
Bien, il faut que tu dises que tu l'as fait, ton changement d'adresse, ou bien
que la régie l'a envoyé, tu sais. Mais, si tu ne fais pas ton changement
d'adresse, on ne peut pas le faire. On a ajouté un paragraphe pour répondre à
une nouvelle situation. C'est ça qu'on a fait. On est venus mettre une balise
parce qu'on ne veut pas que le monde invoque : Je ne l'ai pas reçu, je
suis déménagé. Aie! C'est ta responsabilité à toi, de dire que tu as déménagé.
Si tu l'avais dit, tu l'aurais reçu, ton papier. Ça fait que, regarde, tu ne
peux pas invoquer ça par ta propre turpitude, là, ça n'a pas de bon sens, Mme
la Présidente. Là, ce qu'on vient faire, c'est qu'on vient dire hors de tout
doute : Lorsque le tribunal est saisi d'une demande d'un locataire visant
l'autorisation de fumer du cannabis, le régisseur doit exiger. Pas «peut». Ce
n'est pas «peut», «doit», doit exiger. Ça fait qu'il n'y a même pas de possibilité
qu'il ne le demande pas, il va le demander. C'est dans la loi, ça va être
clair.
Là, Mme la Présidente, dans l'amendement
qu'on a rédigé, là, honnêtement, j'aurais pu le faire beaucoup plus petit mais
je ne l'ai pas fait parce que je ne veux pas m'amuser à déposer des sous-amendements
à nos amendements, là. Je ne joue pas, O.K.? Je ne joue pas. Je suis prête,
puis je me dis : Parfait. Ça fait que j'ai... on a écrit en même temps,
c'est : Doit exiger un certificat médical délivré par un membre d'un ordre
professionnel médical du Québec, O.K.? On a tout mis. On a tout mis. Moi, si la
ministre a des propositions de sous-amendement, bien, qu'elle le fasse, pas de
problème. Mais on a tout mis pour dire : ça prend un certificat médical
d'un ordre professionnel du Québec, médical. Ça fait que, comme ça, on vient de
contrer ce qu'on visait avec l'autre amendement puis le sous-amendement, les
prescriptions de complaisance. On vient de contrer l'interprétation qu'on peut
faire des lois. On vient de dire : Et voici. Ça fait que la seule base sur
laquelle le régisseur va prendre sa décision, c'est sur le certificat médical.
Là, si on veut ajouter la prescription, je n'ai pas de problème, on peut, là,
O.K., on peut faire une petite modification pour faire en sorte que ce soit
peut-être plus complet. Moi, ce n'est pas le dossier, que je veux. Je ne veux
pas le voir, le dossier. Je ne le verrai jamais. Mais, de toute façon, on peut
déjà exiger comme l'article 91 l'a dit. On en a parlé. Mais le problème,
c'est qu'on peut, ce n'est pas «on doit». Puis là, il est adopté, le 91, Mme la
Présidente. Mais, avoir su, je peux vous dire que j'aurais déposé au moins un
«doit». Mais ce n'est pas grave, on peut se reprendre ici, où on dit que le
régisseur, il n'a pas le choix lui, «doit exiger».
Honnêtement, je pense qu'on a le meilleur
des mondes. Puis je vais même aller plus loin que ça. Quand c'est écrit, clair
comme ça, dans la loi, c'est tellement clair que même le locataire pourrait
arriver puis dire : Regarde, on n'ira pas à la régie, là. Voilà mon
certificat médical délivré par un professionnel médical du Québec. Parce qu'il
y en a, des propriétaires, qui vont dire : Oui, ça ne me dérange pas.
C'est correct. Il y en a. Ça, c'est correct. Mais déjà, tu vas l'avoir, ton
certificat, puis tu vas dire : Regarde, j'ai un certificat médical, moi.
Tu n'as même pas besoin d'aller devant la régie parce que la loi le permet,
parce qu'on vient de dire, là, O.K., qu'il faut qu'il l'exige. Bien, il va
dire : C'est ça, on va aller à la régie, il va l'exiger, je vais lui donner.
Tu vas perdre ta cause. On peut pour la raison médicale. Ça fait qu'on vient de
réduire le nombre de causes qu'on envoie à la régie en plus. En plus.
Donc, l'objectif qui était visé par le
dépôt du projet de loi, Mme la Présidente, d'augmenter... d'optimiser le
fonctionnement du tribunal, de faire en sorte que tu aies plus de souplesse,
autant avec le régisseur qu'avec les greffiers, les pouvoirs qu'on donne, là,
tu as une balise qui est claire...
Mme Thériault
:
...projet de loi, Mme la Présidente, d'augmenter... d'optimiser le
fonctionnement du tribunal, de faire en sorte que tu aies plus de souplesse
autant avec le régisseur qu'avec les greffiers, les pouvoirs qu'on donne. Là,
tu as une balise qui est claire.
On prend en considération toutes les options
qui sont devant nous, là, O.K., avec le fait que c'est un médecin... bien, pas
un médecin, un membre d'un corps médical représenté au Québec, là, parce que
les superinfirmières, c'est une question de temps qu'elles vont pouvoir donner
des prescriptions, Mme la Présidente, là. Puis peut-être que, dans cinq ans,
10 ans... Écoute, il n'y a pas personne qui aurait pu penser que le
pharmacien pourrait renouveler une prescription d'anovulants, hein? Bien, il le
fait pourtant. Ça fait que peut-être que dans cinq ans, ou dans 10 ans, ou
dans 15 ans, le pharmacien pourra renouveler une prescription médicale de
pot en combiné ou en... en comprimé, pardon, ou en huile, tu sais, ou d'une
autre manière. Parce que, présentement, ce n'est pas les pharmacies qui les ont.
C'est des centres, là. On comprend que ce n'est pas les pharmacies qui ont les
produits médicaux encore. Mais ça va arriver, les produits médicaux. Ils vont
arriver, là. Ils vont faire quoi?
Puis de la manière qu'on le formule ici,
on garde ouvertes toutes les possibilités pour que ce soit un professionnel de
la santé qui est membre d'un ordre médical au Québec. Ça fait que je pense
qu'on vient de régler le problème des... En tout cas, je pense. J'espère. Je
vais le dire comme ça. J'espère. J'espère que cet amendement-là règle le fait
qu'on puisse avoir des prescriptions de complaisance de quelqu'un qui va te
donner quelque chose d'ailleurs, d'une autre province. Ça fait qu'honnêtement
je pense qu'on est correct.
Et là quand on dit : «Lorsque le
tribunal est saisi d'une demande d'un locataire visant l'autorisation de fumer
du cannabis», puis on l'a écrit comme ça volontairement, Mme la Présidente.
Savez-vous pourquoi? Parce que ce sont les locataires qui s'en vont devant la
régie pour dire : Je veux fumer. Ce n'est pas un propriétaire qui va les
amener pour dire : Je ne veux pas fumer, là. C'est l'inverse aussi. Ça
peut, là, tu sais. Mais, honnêtement, tu sais, quand tu écris dans le bail,
même si la ministre fait une modification au bail... Nous, on a permis... on a
permis au locateur de modifier unilatéralement les baux pour dire : Vous
ne pouvez pas fumer du cannabis dans nos maisons ou dans nos appartements. On
l'a modifié. On leur a permis de les modifier.
Ça fait que c'est bien évident que, quand les
baux se sont renouvelés, là, au mois de mars, janvier, février et mars, là,
pour le 1er juillet, pour la plus grande période de déménagement, la
plupart des gens ont renouvelé sachant très bien qu'ils n'ont pas le droit de
fumer de cannabis. Parce que tu peux mettre n'importe quelle clause à la main,
là. On comprend, là. Tu as tes clauses standards, là. Puis dans un bail
standard que tu peux trouver dans une librairie, là, tu as toutes les autres
clauses que tu peux énumérer. C'est sûr que quand tu as des crochets, tu as des
crochets, là. Là, on comprend. Mais c'est vrai que ça peut être le... pas de
barbecue sur un balcon à cause des risques d'incendie, pas d'animaux à cause
des punaises qu'on ne veut pas avoir, hein, des puces, des punaises. Il y a toutes
sortes de raison, là, O.K.? Bien, c'est bien évident que, oui, ils peuvent
l'écrire.
Ça fait que moi, je sais que la ministre,
elle va finir par modifier ses baux. Pas de problème avec ça. C'est correct.
Une voix
: ...
Mme Thériault
: Ah! bien,
en tout cas, si elle n'est pas sûre, j'imagine que les gens vont vouloir
travailler avec elle pour aller vers ça, mais peut-être qu'elle ne le fera pas.
Mais là moi, je pense que c'est une chose qui est bonne à faire, Mme la
Présidente.
Mais, honnêtement, là, on a le plus beau
libellé qu'on ne peut pas avoir, parce qu'il faut demander la permission de
fumer du cannabis, puis c'est... Je n'ai pas écrit «consommer», hein? Ce n'est
pas «consommer» qu'on a écrit, là. On a écrit... Chaque mot est important.
Chaque mot est important. On a écrit «fumer du cannabis», pas «faire des
muffins au pot», là, ce n'est pas ça que je vise, là, pas de l'huile de
cannabis. Je ne sais pas si on peut la brûler puis la sentir si ça a un effet.
Je n'ai aucune idée. Il faudrait que je m'informe, Mme la Présidente, mais, en
tout cas, il y a de l'huile, tu sais, pour se frotter. Apparemment, ça fait
effet aussi, d'après ce qu'on a lu dans la littérature, là, quand tu as mal aux
articulations. Puis ça, ça existe, O.K.?
• (17 h 40) •
Ça fait que j'ai comme cru comprendre
aussi, lorsqu'on regarde les différentes causes au niveau de la jurisprudence,
là, ici, où la personne a dit que... Lui, il indiquait que c'était bon pour
soulager, mais que la personne, elle aimait mieux le fumer, que c'était une
forme alternative de consommation. C'est grave. Le médecin, là, il n'a pas
dit : Tu peux fumer un joint dans ton appartement. Pas ça qu'il a dit. Je
te permets une forme alternative, mettons, qui, probablement, ce n'est pas de
la crème ou des comprimés, je ne sais pas trop, peut-être dans ses muffins, je
ne sais pas, là. Mais, tu sais, le médecin, il l'a signé, le papier, mais il ne
l'a pas signé pour qu'il en fume, il a fumé pour qu'il en consomme d'une
manière différente. Puis le problème, ce n'est pas la consommation, ce n'est
pas la consommation du tout. Ce n'est pas la consommation, c'est quand on le
fume, où là on va trouver que les dommages sont bien supérieurs, et les
inconvénients, c'est bien supérieur pour tout ce que ça a comme...
Mme Thériault
:
...fumé pour qu'il en consomme de manière différente. Puis le problème, ce
n'est pas la consommation. Ce n'est pas la consommation, du tout. Ce n'est pas
la consommation, c'est quand on le fume, où, là, on va trouver que les dommages
sont bien supérieurs, les inconvénients, c'est bien supérieur pour tout ce que
ça a comme dommages collatéraux. Peut-être que la personne qui le fume, ça lui
fait du bien, mais c'est parce qu'on vit dans une société où même les
municipalités peuvent décider d'interdire sur leur territoire dans des parcs,
dans des rues, dans des secteurs bien précis. Comme copropriétés, on s'est
donné le droit aussi de passer nos règlements pour l'interdire, avec l'obligation
de respecter les règles de copropriété, même pour ceux qui louent. On se donne
toutes les règles de pouvoir dire : On n'en veut pas. Bien, le bout qu'on
a fait avec les locataires, c'était de pouvoir dire : Modifiez vos baux,
on vous donne la permission de modifier vos baux pour que les gens n'en fument
pas. C'était ça, le bout qu'on a fait.
Puis, quand on regarde la jurisprudence,
quand on regarde les quatre causes qu'on vous a nommées, clairement, il y en a
deux où ça n'aurait même pas dû être pris... ça n'aurait pas dû être pris. Il y
a un problème dans la loi. Regardez, là, Mme la Présidente...
À l'article 91, on peut demander.
Parfait. Ma collègue ici la députée de Fabre a fait la démonstration aussi que,
lorsqu'on est devant le tribunal du travail, bien, le dossier médical, c'est
qu'on amène en preuve devant les membres du Tribunal administratif du travail.
Puis c'est expertise puis contre-expertise. Aïe! On n'est pas dans la même
affaire, Mme la Présidente, là. On ne commencera pas à faire des contre-expertises,
là, ce n'est pas ça qu'on veut.
Mais on peut-u au moins s'assurer que le
régisseur demande un certificat? La réponse est oui. C'est clair, c'est comme
ça. On doit demander. « Lorsque le tribunal est saisi d'une demande d'un
locataire visant l'autorisation de fumer du cannabis...» Fumer, pas faire cuire
des muffins, pas faire brûler de l'huile, pas prendre des petites pilules.
Fumer, parce que c'est la fumée qui est le problème, Mme la Présidente. Et pour
la senteur dans l'appartement, c'est vrai pour la cigarette, c'est... Tout le
monde, tous les experts, Mme la Présidente, qui sont venus en commission
parlementaire sur le projet de loi de la ministre Charlebois à l'époque, tout
le monde, tout le monde, tout le monde disait que l'odeur qui reste dans la
maison... Vous pensez qu'une cigarette, ça pue? Aïe! Le cannabis, c'est
épouvantable. Tout le monde, tout le monde. Ce n'est pas pour rien, là.
Imaginez le petit propriétaire, là, vous
devez en avoir. Tous les députés ont ça, Mme la Présidente, vous comme moi.
Moi, j'ai des petits propriétaires résidents, là, qui ont des duplex, puis des
triplex, puis des quadruplex, puis ils restent là, hein? Puis il y en a, c'est
des familles. Puis tu peux avoir, comme ma collègue le disait, des jeunes qui sont
dans ton bachelor en bas, puis tu vas l'écrire. Aïe! Tu es obligé de t'en aller
à la régie, là, «come on».
Puis là, en plus de ça, là, tu as le
régisseur, là, qui va te dire : Bien, ah! bien, O.K., ça te fait du bien.
Aïe! Le billet du médecin, ce n'est pas un billet du médecin que sa condition
médicale le requiert, là. Ma patiente m'a dit que ça lui faisait du bien,
qu'elle avait moins de problèmes d'insomnie puis qu'elle avait moins de
problèmes d'appétit. Wow! Elle peut peut-être aller sur le muffin, là, mais...
Mais, non, mais excusez-moi, mais il y a
des alternatives, là. S'il n'y avait pas d'alternatives, là, je comprends, mais
il y en a. Ça fait que moi... Excusez, je ne... Vous comprenez que c'est... Des
fois, c'est par la dérision qu'on est capable de faire comprendre des choses,
Mme la Présidente.
La Présidente
(Mme Charbonneau) : M. le député de Mégantic.
M. Jacques : Il me semble
qu'on est rendus un petit peu loin du sujet selon le règlement, là...
La Présidente (Mme Charbonneau) :
Je vous entends, M. le député, mais vous avez compris qu'on est sur la
location, sur le locataire puis...
M. Jacques : Oui, oui.
Très bien.
La Présidente
(Mme Charbonneau) : Donc, j'entends votre préoccupation. Le fait
de la dire à haute voix, tout le monde l'a entendue. Le message est passé.
Mme Thériault
:
Oui. Mme la Présidente, vous savez, je ne peux pas plus être dedans. Moi, pas
de problème qu'on invoque la règle de la pertinence, là. Honnêtement, ça ne me
dérange pas. Je vais reprendre à la même place, puis, au contraire, je peux
même recommencer ce que je disais.
Mais sérieusement, là, mon article, mon
amendement : «Lorsque le tribunal est saisi d'une demande d'un locataire
visant l'autorisation de fumer du cannabis, le régisseur doit exiger un
certificat médical délivré par un membre d'un ordre professionnel médical du
Québec.» On est vraiment à la bonne place. Puis j'espère qu'on va se rallier à
mon amendement.
La Présidente
(Mme Charbonneau) : Merci, Mme la députée. J'ai la ministre qui
m'a fait signe qu'elle voulait intervenir. Mme la ministre.
Mme Laforest : Oui. En
fait, je voulais intervenir parce que je demanderais... Parce qu'il faut
considérer, là, même si on en parle longtemps, longtemps, il faut considérer
qu'on a des obligations avec le ministère de la Justice. Alors, même si on en
parle pendant des heures et des heures, on a l'obligation à respecter du
ministère de la Justice. Et, comme...
La Présidente (Mme Charbonneau) :
...voulait intervenir. Mme la ministre.
Mme Laforest : Oui. En fait,
je voulais intervenir parce que je demanderais... Parce qu'il faut considérer,
là, même si on en parle longtemps, longtemps, il faut considérer qu'on a des
obligations avec le ministère de la Justice. Alors, même si on en parle pendant
des heures et des heures, on a l'obligation à respecter du ministère de la
Justice. Et, comme on le disait tout à l'heure, ce n'est pas parce qu'on a un
certificat médical que ça fait foi de tout à la Régie du logement, évidemment,
pour les locataires qui vivent à côté de quelqu'un qui fume du cannabis. Par
contre, on a fait notre maximum de travail, ici, de notre côté. On aurait une
proposition à faire. J'aimerais ça qu'on suspende, Mme la Présidente, puis on
pourrait peut-être aller vous proposer une solution pour aller... c'est
vraiment au maximum où on peut aller, évidemment, considérant ce que j'ai dit
précédemment. Ça fait que j'aimerais ça le reproposer.
La Présidente (Mme Charbonneau) :
Avec le consentement de cette salle. Est-ce que j'ai le consentement pour
pouvoir suspendre? Je vous demande votre consentement parce que c'est vraiment
une proposition de la ministre. Ça vous va?
Une voix
: Oui.
La Présidente (Mme Charbonneau) :
Donc, je vais suspendre.
(Suspension de la séance à 17 h 46)
(Reprise à 17 h 56)
La Présidente (Mme Charbonneau) :
...nous allons reprendre les travaux. Donc, sur l'amendement proposé sur l'article
56.3.1., est-ce que j'ai des interventions?
Une voix
: J'aurais
aimé ça continuer.
La Présidente (Mme Charbonneau) :
Mme la députée de Bourassa-Sauvé.
Mme Robitaille : Si je
reprends l'amendement... Oui, alors, donc, comme on disait tout à l'heure, pour
ce qui est... juste... D'abord, pour clarifier, pour la personne qui va
demander l'autorisation, ça clarifie. Ça lui dit exactement ce qu'elle a besoin
pour être prise au sérieux par le tribunal, par la Régie du logement.
Du côté de la Régie du logement, bien, ça
aide le régisseur, parce que ça lui donne un coup de main. Il y a une preuve
crédible et digne de foi, hein? Un avis du médecin, une lettre du médecin, quelque
chose, un billet du médecin qui dit que ce n'est farfelu, cette personne-là a vraiment
besoin de cannabis et ça aide beaucoup sa qualité de vie.
Et, d'un autre côté, ça désengorge... ça
peut aider à désengorger le lot de la régie, parce que les gens connaissent les
règles du jeu puis ne vont pas nécessairement abuser. Ils vont savoir et puis
si leur nécessité, ou leur besoin, de vouloir fumer du cannabis n'est pas
sérieux, n'est pas médicalement une raison valable, bien, eux, ils vont
s'abstenir puis, bon, peut-être que les choses vont aller mieux. C'est dans ce
sens-là.
Est-ce qu'on peut exiger une personne...
Est-ce qu'on peut exiger d'une personne qu'elle nous donne un billet de
médecin? Bien, pourquoi pas? Tant que la personne ne répond pas à l'exigence,
bien la demande comme telle est... Bien, est-ce qu'on peut parler de recevabilité?
En tout cas, tant que la personne n'a pas de billet de médecin en bonne et due
forme, bien on peut prendre plus ou moins au sérieux la demande. Ça peut être
même une question de recevabilité de la demande.
Et, évidemment, ces dossiers-là ne sont
pas des dossiers dont tout le monde a accès. S'il y a des dossiers privés...
C'est ça, on protège...
Une voix
:
Confidentiel.
Mme Robitaille : C'est
confidentiel, on protège l'information à l'intérieur et les audiences, bien,
sont à huis clos habituellement. En tout cas, on peut exiger qu'elles soient à huis
clos. Donc, il n'y a pas de danger à ce que cette information-là soit révélée
au public. C'est personnel à la personne, et donc, moi, je ne vois pas
d'empêchement que d'exiger une note du médecin pour, justement... pour, justement,
qu'on procède puis qu'on ne perde pas notre temps, parce que si on arrive là,
puis là, la personne arrive, puis c'est plus ou moins crédible, son affaire,
bien on a perdu notre temps. Le greffier a perdu son temps, le régisseur a
perdu son temps, tout le monde a perdu son temps.
Donc, pour ça, bien, je trouve que ça
serait un élément positif à la chose. Merci.
La Présidente
(Mme Charbonneau) : Merci, Mme la députée, et je vous remercie de
votre collaboration.
• (18 heures) •
Compte tenu de l'heure, la commission
ajourne ses travaux jusqu'à demain.
18 h (version non révisée)
La Présidente (Mme Charbonneau) :
...Mme la députée et je vous remercie de votre collaboration.
Compte tenu de l'heure, la commission
ajourne ses travaux jusqu'à demain.
(Fin de la séance à 18 heures)