Journal des débats (Hansard) of the Committee on Planning and the Public Domain
Version préliminaire
42nd Legislature, 1st Session
(November 27, 2018 au October 13, 2021)
Cette version du Journal des débats est une version préliminaire : elle peut donc contenir des erreurs. La version définitive du Journal, en texte continu avec table des matières, est publiée dans un délai moyen de 2 ans suivant la date de la séance.
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Thursday, October 24, 2019
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Vol. 45 N° 38
Clause-by-clause consideration of Bill 16, An Act mainly to regulate building inspections and divided co-ownership, to replace the name and improve the rules of operation of the Régie du logement and to amend the Act respecting the Société d’habitation du Québec and various legislative provisions concerning municipal affairs
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11 h 30 (version non révisée)
(Onze heures cinquante minutes)
Le Président (M. Allaire) :
Alors, à l'ordre, s'il vous plaît! Ayant constaté le quorum, je déclare la
séance de la Commission de l'aménagement du territoire ouverte. Je demande à
tous et à toutes de prendre quelques secondes pour éteindre la sonnerie de vos
appareils électroniques.
La commission est réunie afin de
poursuivre l'étude détaillée du projet de loi n° 16, Loi visant principalement l'encadrement des inspections en bâtiment et
de la copropriété divise, le remplacement de la dénomination de la Régie du
logement et l'amélioration de ses règles de fonctionnement et modifiant la Loi
sur la Société d'habitation du Québec et diverses dispositions législatives
concernant le domaine municipal
M. le secrétaire, est-ce qu'il y a des
remplacements?
Le Secrétaire
: Oui, M.
le Président. M. Girard (Lac-Saint-Jean) est remplacé par M. Tardif
(Rivière-du-Loup—Témiscouata), M. Thouin (Rousseau) est remplacé par
M. Reid (Beauharnois), M. Kelley (Jacques-Cartier) est remplacé par
Mme Sauvé (Fabre), Mme Nichols (Vaudreuil) est remplacée par
Mme Robitaille (Bourassa-Sauvé), Mme Lessard-Therrien
(Rouyn-Noranda—Témiscamingue) est remplacée par M. Nadeau-Dubois (Gouin)
et Mme Perry Mélançon (Gaspé) est remplacée par M. LeBel (Rimouski).
Le Président (M. Allaire) :
Merci, M. le secrétaire. Alors, je vous rappelle que l'étude de
l'amendement introduisant l'article 38.1 et de l'article 60 et 87
sont suspendus. Lors de l'ajournement de nos travaux, les échanges portaient
sur l'amendement de la députée d'Anjou—Louis-Riel à l'article 80. Alors,
Mme la députée, je vous cède la parole.
Mme Thériault
: C'est
la députée de Fabre qui va débuter...
Le Président (M. Allaire) :
Ah! vous souhaitez avoir la parole, la députée de Fabre? Donc, allez-y, la
parole est à vous.
Mme Thériault
: Non,
mais j'avais compris que Mme la ministre voulait avoir la parole.
Le Président (M. Allaire) :
Oui, allez-y, Mme la ministre.
Mme Laforest : ...suspendre
pour expliquer un point ou offrir une possibilité, une ouverture pour l'article
qu'on discutait par rapport au cannabis.
Le Président (M. Allaire) :
O.K., pas de problème. Nous allons suspendre les travaux quelques instants.
Merci.
(Suspension de la séance à 11 h 52)
12 h 30 (version non révisée)
(Reprise à 12 h 58)
La Présidente (Mme Charbonneau) :
Bonjour, tout le monde. Nous allons reprendre, mais, puisque nous allons
reprendre, je suis obligée de tout de suite reprendre en vous disant :
Compte tenu de l'heure, nous allons suspendre et revenir vers 15 heures.
Merci. À tantôt.
(Suspension de la séance à 12 h 58)
15 h (version non révisée)
(Reprise à 15 h 17)
La Présidente (Mme Charbonneau) :
À l'ordre, s'il vous plaît! La Commission de l'aménagement du territoire
reprend ses travaux.
Puisqu'on est tous disciplinés, il n'y a
pas de bruit qui va sortir de vos appareils électroniques, j'en suis certaine.
Je vous rappelle que la commission est
réunie afin de procéder à l'étude détaillée du projet de loi n° 60...
Mon Dieu, 60, je suis dans les amendements... du projet de loi n° 16, Loi visant principalement l'encadrement des inspections en bâtiment et
de la copropriété divise, le remplacement de la dénomination de la Régie du
logement et l'amélioration de ses règles de fonctionnement et modifiant la Loi
sur la Société d'habitation du Québec et diverses dispositions législatives
concernant le domaine municipal.
Je vous rappelle que lors de l'ajournement
de nos travaux, hier, les échanges portaient sur l'amendement de la députée d'Anjou—Louis-Riel
à l'article 80. Y a-t-il des interventions? Et je crois que je peux
spontanément passer la parole à Mme la ministre.
Mme Laforest : Oui. Merci, Mme
la Présidente. Alors, nous poursuivons les travaux et notre réflexion par
rapport à l'article 56.3 par rapport à notre discussion que nous avons eue
sur... avec le cannabis, et nous devrons, à ce moment-ci, suspendre l'article.
Alors, on suspendrait l'article 80 pour aller retourner avec notre amendement
que nous avions à... pour l'article 87. Merci, Mme la Présidente.
La Présidente (Mme Charbonneau) :
Alors, avec un... avec le consentement de cette salle, je peux suspendre l'article
80. J'ai votre consentement?
Des voix
: Consentement.
La Présidente (Mme Charbonneau) :
Merci à vous tous. Maintenant, on irait à 87 et, Mme la ministre, je vous
demanderais d'en faire la lecture.
Mme Laforest : Alors, au
niveau de l'article 87 :
Ce serait de remplacer la deuxième phrase
de l'alinéa proposé par l'article 2 de l'article 87 du projet de loi de... par
la suivante :
«Dans le cas d'une cause rayée — ce qu'on
a discuté auparavant — le tribunal avise les parties suivant les modalités
prescrites par les règlements de procédure;
«Que le demandeur peut réinscrire la cause
dans les 30 jours qui suivent la date de l'avis. À défaut d'une réinscription
dans ce délai, la demande est périmée et le tribunal ferme le dossier.»
Merci, Mme la Présidente.
La Présidente (Mme Charbonneau) :
Merci à vous, Mme la ministre. Est-ce que j'ai des interventions sur l'article
87? Mme la députée d'Anjou—Louis-Riel.
Mme Thériault
: Oui. Merci,
Mme la Présidente. Dans ce qu'on avait déposé dans le 87, ce qu'on avait, nous,
ici, c'était :
1° par le remplacement de «régisseur» par
«membre du Tribunal»;
Il y avait un 2° par l'ajout, à la fin, de
l'alinéa suivant. Puis là il y avait du texte qui se faisait là.
Je comprends que la ministre vient nous
déposer un amendement qui vient amender. Ça va se lire où, quoi, comment, s'il
vous plaît? Est-ce que c'est possible d'en avoir la lecture?
La Présidente (Mme Charbonneau) :
Oui.Alors...
• (15 h 20) •
Mme Thériault
: Parce
que là on reprend dans le 87 alors que...
Mme Thériault
:
...par l'ajout, à la fin, de l'alinéa suivant. Là, il y avait du texte qui se
faisait. Là, je comprends que la ministre vient nous déposer un amendement qui
vient amender... Ça va se lire où, quoi, comment? S'il vous plaît, est-ce que
c'est possible d'en avoir la lecture? Parce que, là, on reprend dans le 87,
alors, que...
La Présidente
(Mme Charbonneau) : Mme la députée.
Mme Thériault
:
C'est pour les gens qui écoutent, qui suivent nos travaux aussi, Mme la
Présidente.
La Présidente
(Mme Charbonneau) : Oui, oui, mais... Vous avez raison, Mme la
députée d'Anjou—Louis-Riel.
Mme Thériault
:
C'est ça. Ils ne savent pas du tout.
La Présidente
(Mme Charbonneau) : Je n'avais pas encore acquiescé au fait qu'on
avait déposé un amendement parce qu'on finissait la distribution des feuilles.
Donc, c'était juste ça, l'article comme tel. Mais effectivement Mme la ministre
vient de déposer un amendement à l'article 87. Je vais lui demander d'en
faire la lecture et d'en faire la présentation. Mme la ministre.
Mme Laforest : Oui.
Alors, je vais le relire au complet. L'article se lirait ainsi : «Si une
partie dûment avisée ne se présente pas ou refuse de se faire entendre, le
membre du tribunal peut néanmoins procéder à l'instruction de l'affaire et
rendre une décision. En l'absence de toutes les parties, le membre du tribunal
raye la cause, à moins que, sur demande produite au dossier, il n'accorde une
remise. Le demandeur peut réinscrire une cause rayée dans les 30 jours qui
suivent la date de l'audience, à défaut de quoi la demande est périmée et le
tribunal ferme le dossier.» Merci, Mme la Présidente.
La Présidente
(Mme Charbonneau) : Merci, Mme la ministre. Est-ce que vous
désirez en faire une présentation plus exhaustive, avec des explications?
(Consultation)
Mme Laforest : Alors, je
vais le relire, Mme la Présidente. Je vais le relire, oui. En l'absence de
toutes les parties, le membre du tribunal raye la cause à moins que, sur
demande produite au dossier, il n'accorde une remise. Et on continue. Dans le
cas d'une cause rayée, le tribunal avise les parties suivant les modalités
prescrites par les règlements de procédure que le demandeur peut réinscrire la
cause dans les 30 jours qui suivent la date de l'avis. À défaut d'une
réinscription dans ce délai, la demande est périmée et le tribunal ferme le
dossier. Merci, Mme la Présidente.
La Présidente
(Mme Charbonneau) : Merci à vous, Mme la ministre. Mme la députée
d'Anjou—Louis-Riel.
Mme Thériault
:
Oui. Ça fait qu'autrement dit, dans le cahier qu'on avait, tel que déposé dans
le projet de loi, je comprends que, dans le deuxième alinéa, c'est la portion
«Le demandeur peut réinscrire une cause rayée dans les 30 jours qui
suivent la date de l'audience». Qu'est-ce qu'on enlève, c'est ça? Parce que là,
on garde «En l'absence de toutes les parties, le membre du tribunal raye la
cause, à moins que, sur demande produite au dossier, il n'accorde une remise».
Ça, on le garde. C'est ça?
Une voix
: Oui.
Mme Thériault
:
Et là vous ajoutez... Vous venez insérer, là, «Dans le cas d'une cause rayée,
le tribunal avise les parties suivant les modalités prescrites par les
règlements de procédure que le demandeur». Et là, c'est là qu'on rentre ici.
«Le demandeur peut réinscrire — O.K. là, vous avez changé la
formulation un peu — la cause dans les 30 jours qui suivent la
date». Là, c'est «de l'avis» au lieu de «l'audience», parce qu'on avait
l'audience là-dedans, à défaut d'une réinscription dans ce délai. Là, ici,
c'est : «à défaut de quoi la demande est périmée et le
tribunal — est périmée, pardon, et le tribunal — ferme le
dossier». Mais là c'est «à défaut de l'inscription dans ce délai, la demande
est périmée et le tribunal ferme le dossier».
Donc, pour la fin, c'est correct. C'est
juste dans le milieu que vous avez changé. Qu'est-ce que vous permettez avec
cette...
La Présidente
(Mme Charbonneau) : Mme la députée d'Anjou—Louis-Riel, j'imagine
que vous me posez la question à moi pour que je puisse...
Mme Thériault
:
Oui, pour madame la...
La Présidente
(Mme Charbonneau) : ...passer la parole à la ministre.
Mme Thériault
:
Oui. Absolument, oui. Oui, oui.
La Présidente
(Mme Charbonneau) : Vous êtes bien aimable. Merci.
Mme Thériault
:
Oui, oui.
La Présidente
(Mme Charbonneau) : Mme la ministre.
Mme Laforest : Oui,
merci. Alors, qu'est-ce qu'on permet? C'est d'aviser justement la personne. On
a 30 jours pour aviser la personne pour justement lui dire qu'on ferme le
dossier. C'est juste un 30 jours pour qu'il y ait un avis, pour ne pas que
la personne ne sache que la procédure va être mise en application. Alors, c'est
pour qu'il y ait un avis de 30 jours. Merci, Mme la Présidente.
La Présidente
(Mme Charbonneau) : Merci, Mme la ministre. Mme la députée
d'Anjou—Louis-Riel.
Mme Thériault
:
Oui. Est-ce qu'il y en avait un, avis, avant?
Mme Laforest : Non, on
a... Oui, justement, il n'y avait pas d'avis, mais l'ajout est là, là, dans
l'article. C'est ça qu'on fait présentement.
Mme Thériault
:
O.K. Parce que, dans le... Dans ce que j'ai ici, c'était écrit, 67 : «Si
une partie dûment visée ne se présente pas ou refuse de se faire entendre».
Mme Laforest : Oui.
Me Simard...
Mme Thériault
:
«...le membre du tribunal peut néanmoins procéder à l'instruction de l'affaire
et rendre une décision». Donc, je comprends que, si une partie est dûment
avisée, donc, il y a déjà un avis qui est fait.
La Présidente
(Mme Charbonneau) : Mme la députée, ça va bien?
Mme Thériault
:
Oui.
La Présidente (Mme Charbonneau) :
O.K. Je voulais juste...
Mme Thériault
:
J'essaie de comprendre.
La Présidente
(Mme Charbonneau) : Oui. Bien, je vous laissais aller, mais...
Mme Thériault
:
J'essaie de comprendre, Mme la Présidente.
La Présidente (Mme Charbonneau) :
Oui. Oui, je le sais que quelquefois ça peut un peu déraper. Ça fait que je
vais garder un peu le contrôle. Alors, restez avec moi.
Mme Thériault
:
Oui, oui.
La Présidente
(Mme Charbonneau) : Mme la ministre.
Mme Laforest : Oui. Bien,
il ne faut pas confondre, parce qu'il y a deux avis. Me Simard va bien les
expliquer.
La Présidente
(Mme Charbonneau) : Alors, avec le consentement de tous, je peux
laisser la parole à Me Simard? Ça vous va? Me Simard.
M. Simard (Patrick) :
Merci, Mme la Présidente. Alors, on va décortiquer ensemble. Alors, «si une
partie dûment avisée», alors, l'avis dont on parle, c'est l'avis d'audition.
Alors, «une partie dûment avisée ne se présente pas». Donc, elle ne se présente
pas à son audience. On peut procéder à l'instruction de l'affaire et rendre une
décision. Ça, c'est le premier élément...
La Présidente (Mme Charbonneau) :
...parler à Me Simard, ça vous va? Me Simard.
M. Simard (Patrick) : Merci, Mme
la Présidente. Alors, on va le décortiquer ensemble. Alors : «Si une
partie dûment avisée...» Alors, l'avis dont on parle, c'est l'avis d'audition.
Alors : «...une partie dûment avisée ne se présente pas — donc
elle ne se présente pas à son audience — on peut procéder à
l'instruction de l'affaire et rendre une décision». Ça, c'est le premier
élément. Et, en l'absence de toutes les parties, le membre du tribunal va rayer
la cause.
La discussion qui avait été menée par de
vos collègues, c'était que la personne qui est absente, elle ne saura pas que
son dossier sera rayé puis elle ne saura pas que son dossier, au final,
n'existera plus. Parce que c'est ce qu'on dit, que la demande va être périmée.
Alors, il avait été question d'informer la partie absente pour s'assurer que
chacun puisse connaître la teneur de ses droits au moment opportun.
Alors, il y a donc un avis d'audience. La
personne ne vient pas au tribunal, la cause est rayée, et on va l'aviser que sa
cause est rayée, et qu'elle a 30 jours pour réinscrire, le cas échéant. Alors,
le premier avis, c'est l'avis du tribunal sur l'audience et le second, c'est
l'avis qui dit tout simplement : Votre cause est rayée, vous avez 30 jours
pour réinscrire, le cas échéant.
La Présidente (Mme Charbonneau) :
Merci, Me Simard. Est-ce que j'ai d'autres interventions? Mme la députée d'Anjou—Louis-Riel.
Mme Thériault
: Oui.
Merci, Mme la Présidente. C'est quoi, le délai d'intervention entre les deux?
Une voix
: ...
Mme Thériault
: Oui, s'il
vous plaît. Mme la Présidente, je passe par vous.
La Présidente (Mme Charbonneau) :
Madame... Merci, Mme la députée. Me Simard.
M. Simard (Patrick) : Écoutez,
ce ne sont que des délais administratifs. Dans la mesure où l'audience se
tient, le procès-verbal est rempli par le décideur, et il l'informera que la
cause est rayée. Une fois le traitement du procès-verbal, là, dans la séquence
interne chez nous, il y aura un avis de transmis, mais ce délai-là m'apparaît
peu important dans la mesure où celui qui compte, c'est le délai de l'avis que
la partie va recevoir, pour dire : À compter de ce moment-là, vous avez 30
jours. Le délai administratif sera très court, évidemment, mais c'est le délai
de la poste, là, il faut s'entendre, là, mais le délai en soi, c'est le 30
jours que la personne aura pour réinscrire sa cause.
La Présidente (Mme Charbonneau) :
Mme la députée d'Anjou—Louis-Riel.
Mme Thériault
: Merci,
Mme la Présidente. Donc, ce qui veut dire que... Exemple, on est le
24 octobre, je suis conviée devant une audience à la Régie du logement
ainsi que mon méchant propriétaire... non, mon propriétaire gentil, parce qu'il
veut me baisser mon loyer, puis je ne veux pas.
La Présidente (Mme Charbonneau) :
...pas d'intention au propriétaire, Mme la...
Mme Thériault
: Il ne
se présente pas, je ne me présente pas. On ne se présente pas tous les deux,
finalement, donc le tribunal, dans la version qui avait été déposée, rayait
automatiquement la cause, puis ça finissait là.
Là, ce que vous faites, c'est que, le
temps que vous fassiez les délais administratifs — le procès-verbal,
c'est ça — là, vous allez envoyer un avis aux deux personnes, donc
autant celui qui l'a inscrit que la personne qui était intimée, et là il y a un
délai de 30 jours, donc ce qui veut dire que, si moi, je suis la chanceuse,
puis que mon propriétaire ne donne pas suite, je n'ai plus d'épée de Damoclès
au bout... en haut de ma tête. Ça veut dire que ça vient de tomber puis ça veut
dire que mon propriétaire, s'il n'est pas diligent, bien, tant pis pour lui, il
a 31 jours. C'est ça que ça veut dire.
La Présidente (Mme Charbonneau) :
Me Simard.
M. Simard (Patrick) : Ça
voudrait dire qu'à l'expiration du délai de 30 jours la cause sera périmée. Il
devra recommencer, effectivement. Le dossier n'existera plus.
La Présidente (Mme Charbonneau) :
Merci, Me Simard. Mme la députée d'Anjou—Louis-Riel.
Mme Thériault
: Oui...
Des
voix
: ...
La Présidente (Mme Charbonneau) :
Mme la députée de Bourassa-Sauvé.
Mme Robitaille : Oui. Non, je
veux juste bien comprendre. Donc, d'abord, il y a une audience. Les parties ne
se présentent pas. Les parties ne se présentent pas, et alors la cause ne va
nulle part, hein? Et donc on constate, l'avis est envoyé aux parties et...
L'avis est envoyé aux parties dans les 30 jours, ou peu importe, l'avis est
envoyé aux parties, et les parties peuvent répondre dans les 30 jours de la
réception de l'avis ou de la date de l'audience?
(Consultation)
La Présidente (Mme Charbonneau) :
C'est une bonne question. Je pense qu'on va avoir la réponse incessamment.
Soyez un peu patients, mais la question...
Mme Robitaille : J'imagine que
c'est de la réception de l'audience, là, mais... de l'avis.
La Présidente (Mme Charbonneau) :
Me Simard.
M. Simard (Patrick) : Oui.
Alors, on va refaire la lecture de l'amendement proposé. Alors, c'est dans les
30 jours qui suivent la date de l'avis.
La Présidente (Mme Charbonneau) :
Donc, au moment de la réception de l'avis.
M. Simard (Patrick) : Exact.
Mme Robitaille : ...qui
suivent la date de l'avis. Est-ce qu'on ne serait pas mieux de dire : Qui
suivent la réception de l'avis?
La Présidente (Mme Charbonneau) :
Me Simard.
Mme Robitaille : Parce que,
s'il arrive quoi que ce soit par la poste, ou que ça se perd, ou je ne sais
pas...
La Présidente (Mme Charbonneau) :
Me Simard.
• (15 h 30) •
M. Simard (Patrick) : Bien.
Alors, ce qui est convenu, c'est que le délai de transmission de l'avis
appartient au tribunal, c'est-à-dire nous, nous savons à quel moment nous
faisons le travail, mais, cependant, une personne qui ne va pas chercher son
avis créerait une problématique importante dans la mesure où la disposition
n'aurait plus d'effet. Donc, c'est dans les 30 jours qui suivent la date de
l'avis, et, si la partie a été dans l'incapacité d'en prendre connaissance, il
existe d'autres droits, là. Ça n'occulte pas l'ensemble du corpus législatif,
là. Mais il m'apparaît plus opportun que ce soit la date de l'avis, comme dans
l'ensemble de nos dispositions lorsque le tribunal s'adresse aux parties, et
que par la suite il y ait des modalités qui soient établies si la personne a quelque
chose à faire valoir, en disant : Je ne l'ai pas reçu dans...
15 h 30 (version non révisée)
M. Simard (Patrick) : ...dans
l'incapacité d'en prendre connaissance, il existe d'autres droits, là. Ça
n'occulte pas l'ensemble du corpus législatif, là. Mais il m'apparaît plus
opportun que ce soit la date de l'avis, comme dans l'ensemble de nos
dispositions lorsque le tribunal s'adresse aux parties, et que, par la suite,
il y ait des modalités qui soient établies. Si la personne a quelque chose à
faire valoir, en disant : Je ne l'ai pas reçu dans le délai opportun, et
tout ça, il y a d'autres modalités qui existent, là. Mais compte tenu que... de
par le simple fait de ne pas se présenter à la poste pour dire quelque chose,
le système ne fonctionnerait plus. Il ne faut pas que le délai soit celui de la
réception.
La Présidente (Mme Charbonneau) :
Merci, Me Simard. Mme la députée de Bourassa-Sauvé, ça vous va? J'avais la
députée d'Anjou—Louis-Riel qui voulait intervenir.
Mme Robitaille : Oui.
D'accord, oui.
La Présidente (Mme Charbonneau) :
Mme la députée d'Anjou—Louis-Riel.
Mme Thériault
: Oui. Ça
fait qu'autrement dit, de la manière que c'était écrit dans le projet de loi
qui était proposé, c'était comme si on avait juste un délai de 30 jours
pour réinscrire. Là, dans les faits, s'ils ne se sont pas présentés, le temps
que vous fassiez le papier, vous les avisez. Parce qu'on ne les avisait pas,
non plus, je comprends qu'on ne les avisait pas avant?
La Présidente (Mme Charbonneau) :
C'est une question, Mme la députée?
Mme Thériault
: Oui,
c'est une question, Mme la Présidente.
La Présidente (Mme Charbonneau) :
Merci.
Mme Thériault
: Je
vais essayer de parler avec un point d'interrogation dans ma voix, ça va
peut-être être plus facile.
La Présidente (Mme Charbonneau) :
Oui, oui, bien, j'essaie... Je vous dirais que le défi, aujourd'hui, c'est le
salon rouge, puisque la proximité puis l'éloignement font que vous vous parlez
comme ça, et ça va toujours passer par la courroie.
Mme Thériault
: Bien
oui, hein?
La Présidente (Mme Charbonneau) :
Me Simard.
M. Simard (Patrick) : Alors,
ce qu'il faut retenir de cet amendement, c'est uniquement l'inclusion,
maintenant, de l'obligation qu'aura le tribunal de transmettre un avis avant de
procéder à la fermeture du dossier et de faire en sorte que la demande est périmée,
simplement.
La Présidente (Mme Charbonneau) :
Merci. Mme la députée d'Anjou—Louis-Riel.
Mme Thériault
: Oui.
Merci, Mme la Présidente. Mon défi, c'est de continuer à vous regarder, mais je
sais qu'on m'entend bien de l'autre côté parce qu'on écoute ce que je dis avec
beaucoup d'attention. Et j'imagine que ça, ça a été fait à la demande du
Barreau, tel que c'était prescrit dans son mémoire? Et il y a un point
d'interrogation.
La Présidente (Mme Charbonneau) :
Merci, Mme la députée. Mme la ministre.
Mme Laforest : On a... Ça fait
l'objet de toutes les discussions qu'on a eues, évidemment, et le Barreau et
les autres instances qui l'ont... qu'on a discuté. Oui, évidemment.
Mme Thériault
: Parfait.
Mme Laforest : Merci.
La Présidente (Mme Charbonneau) :
Merci, Mme la ministre. Mme la députée d'Anjou—Louis-Riel.
Mme Thériault
: Oui.
Vous allez me permettre, Mme la Présidente, de juste poursuivre un
raisonnement, parce que j'ai quand même des questionnements puis je pense que
c'est important pour les gens qui nous écoutent. Ce que ça a, ça, comme pour
impact, c'est qu'auparavant, on n'a jamais rayé de causes, n'est-ce pas? Il y a
un point d'interrogation.
Mme Laforest : ...
Mme Thériault
: On ne
rayait pas les causes, parfait. Ce qui veut dire qu'au tribunal, j'imagine que,
sur toutes les causes, les milliers... les dizaines de milliers de causes
qu'ils ont, il doit y en avoir quelques-unes qui sont pendantes dans les limbes
parce qu'elles ne sont pas rayées, n'est-ce pas?
La Présidente (Mme Charbonneau) :
Mme la ministre.
Mme Laforest : En fait, les
causes, oui, étaient rayées, étaient décidées, sauf que les causes, ça ne
fermait pas. Ça fait que les causes étaient toujours en suspens ou en attente.
Ça fait que c'est ça qu'on vient clarifier avec l'article.
La Présidente (Mme Charbonneau) :
Merci, Mme la ministre. Mme la députée d'Anjou—Louis-Riel.
Mme Thériault
: Donc,
ce qui veut dire que, si quelqu'un inscrivait une cause, que ce soit un
propriétaire ou un locataire, puis qu'une des deux parties ne se présentait
pas, que les gens ne se présentaient pas, ça restait juste pendant. Donc,
c'était toujours là, c'était toujours inscrit, mais ce n'était pas procédé,
c'était pendant, selon ce que la ministre nous dit. On a combien de causes
pendantes, présentement, devant la régie?
La Présidente (Mme Charbonneau) :
Mme la ministre.
Mme Laforest : Le nombre de
causes?
Mme Thériault
:
Pendantes.
Mme Laforest : Je ne suis pas
sûr que Me Simard a ça non plus, je n'ai aucune idée. Me Simard, avez-vous ça,
le nombre de causes qui sont en suspens présentement?
La Présidente (Mme Charbonneau) :
Me Simard.
M. Simard (Patrick) : Si vous
me permettez.
La Présidente (Mme Charbonneau) :
Me Simard.
M. Simard (Patrick) : Oui.
Alors, dans la mesure où les causes sont rayées, elles ne font plus partie de
notre volume actif, donc on ne tient pas en considération ces causes-là parce
qu'elles n'appartiennent qu'aux parties à ce moment-là, les causes sont rayées.
Elles existent toujours tant qu'elles ne sont pas inscrites, on ne tient pas le
volume de ces causes-là. Alors, l'effet que ça a, comme il a été dit
préalablement, c'est que les parties ne se présentaient pas, pour faire un cas
de figure, la cause demeurait toujours active dans la mesure où... une
procédure existait, disons-le comme ça, la procédure continuait d'exister sans
avoir de date d'audience à venir. Donc, quelqu'un qui, par exemple, allait
quérir un financement, bien, pouvait se voir opposer une procédure pendante
sans qu'il ait eu l'occasion de faire valoir ses moyens, puisqu'elle était
rayée mais elle existait toujours. Et ce que l'amendement fait, c'est qu'une
fois maintenant rayée, elle est aussi, après 30 jours, sans aucune
intervention, périmée. Ça veut donc dire que, là, on ne revient pas en arrière,
ce dossier-là est terminé. Alors... Mais étant donné de ce que je disais tout à
l'heure, compte tenu que c'est des causes qui ne sont plus actives, on ne tient
pas ce registre-là de volume.
La Présidente (Mme Charbonneau) :
Merci, Me Simard. Mme la députée d'Anjou—Louis-Riel.
Mme Thériault
: O.K.,
sauf que, là, est-ce que vous allez tenir... Parce que moi, je suis intéressée
à savoir combien de causes vous allez rayer, Mme la Présidente, combien de
causes seront rayées à la régie ou au Tribunal administratif du logement. Parce
que, c'est sûr, ça va changer tous les chiffres, ça va changer toute la donne,
ça va changer toute la dynamique à ce qu'on ait un estimé.
La Présidente (Mme Charbonneau) :
Merci. Me Simard.
M. Simard (Patrick) : Ce que
je peux vous dire, c'est que dans la mesure où le tribunal enverra un avis, on
sera capable de faire nos indicateurs de gestion et le traitement de ce
volume-là parce qu'on sait ce qu'on envoie, tout simplement. Donc, on sera en
mesure d'informer...
Mme Thériault
:
...tous les chiffres, ça va changer toute la donne, ça va changer toute la
dynamique à ce qu'on ait un estimé.
La Présidente (Mme Charbonneau) :
Merci. Me Simard.
M. Simard (Patrick) : Ce que
je peux vous dire, c'est que dans la mesure où le tribunal enverra un avis, on
sera capable de faire nos indicateurs de gestion et le traitement de ce
volume-là parce qu'on sait ce qu'on envoie, tout simplement. Donc, on sera en
mesure d'informer l'Assemblée nationale, par notre rapport annuel de gestion,
de l'ensemble des dossiers qui ont été déclarés périmés suite à l'envoi de ces
avis, tout à fait.
La Présidente (Mme Charbonneau) :
Merci, Me Simard. Vous avez compris que le fait que je vous donne la parole,
c'est aussi pour aider la régie à mettre le micro et la caméra à la bonne
place. Donc, je ne veux pas que vous sentiez que je suis trop rigide, mais, en
même temps, je veux qu'on puisse tous s'aider pour avoir la meilleure... les
meilleurs auditeurs.
Mme la députée d'Anjou—Louis-Riel.
Mme Thériault
: Bien,
moi, je vos rassure, Mme la Présidente, j'aime ça quand vous intervenez dans
nos débats. Vous assumez bien votre rôle, vous faites une bonne présidente,
donc je n'ai absolument pas de problème. Puis ça nous permet de se conforter
dans ce qu'on comprend ou ce qu'on n'a pas compris, aussi, de toute façon, donc
ce n'est pas méchant. C'était un rôle très pédagogique là-dedans. Et, ce que ça
l'a, comme, pour effet, parce que Me Simard l'a dit, mais je pense qu'il est
passé peut-être un peu trop rapidement dessus, c'est qu'il y a des gens qui,
parce qu'ils ont des causes pendantes, c'est inscrit. Donc, on peut... il y a
une trace de ça quelque part. Donc, si tu viens pour aller te louer un logement
que quelqu'un fait une vérification, tu vas voir qu'il y a une cause qui est
pendante quelque part. À la régie, présentement, on le voit, n'est-ce pas?
La Présidente (Mme Charbonneau) :
C'est une question. Me Simard.
M. Simard (Patrick) : Bien, la
réponse c'est : Effectivement, il y a une trace.
Mme Thériault
: On
garde une trace. Donc...
La Présidente (Mme Charbonneau) :
Merci, Me Simard. Mme la députée d'Anjou—Louis-Riel.
Mme Thériault
: Merci,
Mme la Présidente. Donc, ce qu'il y a comme pour effet de garder une épée de
Damoclès sur la tête de quelqu'un, peut-être, parce qu'on pourrait être mal
intentionné ou peu importe, donc, ce qui fait qu'à ce moment-là c'est le
justiciable qui en sort gagnant, entre guillemets, parce que lui n'a plus cette
possibilité-là qui pourrait l'empêcher de louer ailleurs puisqu'il a une
mauvaise note au dossier au Tribunal administratif du logement. Est-ce que
c'est bien ça?
La Présidente (Mme Charbonneau) :
M. Simard.
M. Simard (Patrick) : C'est
exact parce qu'il ne contrôle pas, justement, ce dossier-là s'il n'en est pas
le demandeur. Alors, il ne pouvait pas agir. Là, maintenant, l'effet du temps
réglera la problématique.
La Présidente (Mme Charbonneau) :
Merci. Mme la députée d'Anjou—Louis-Riel.
Mme Thériault
: Oui.
Mme la présidente, là, j'ai une question qui vaut quelques milliers de dollars
peut-être.
La Présidente (Mme Charbonneau) :
Je vous assure tout de suite, je les paie pas, ça fait que...
Mme Thériault
: O.K.
Non, ce n'est pas vous qui va le payer, mais c'est parce que je me dis :
Tu vas avoir un méchant paquet d'avis à envoyer en même temps à la régie. Sur
les causes qui sont pendantes, il doit y en avoir pas mal. Je me demande,
est-ce qu'on a prévu le coût, est-ce qu'on a plus de monde, est-ce que les
lettres sont déjà prêtes? Parce que là on comprend qu'il va avoir des avis de
30 jours. Est-ce qu'on a une escouade spéciale qui vont trouver les dossiers
pour voir il y en a combien? C'est une question de logistique. Parce que je me
dis : Bon, il y a peut-être quelqu'un qui sait présentement, qui a une
cause qui est pendante puis que ce n'est pas actif, mais c'est là. Est-ce
qu'on... d'un coup, on va tout effacer, ou si on prévoit une opération spéciale
d'une semaine, un mois, deux mois, ça n'a pas d'importance, là, juste pour
s'assurer qu'on soit capable? Parce que ça peut avoir l'effet aussi où tout le
monde va dire : Bien, je vais me dépêcher à réinscrire ma cause, parce
qu'ils ont comme 30 jours pour pouvoir le faire. Ça fait que c'est un
questionnement qui est tout à fait légitime. Juste pour être bien certaine
que... Parce que ça pourrait être ça aussi, où tout le monde va dire :
Bien, je réinscris ma cause, auquel cas est-ce qu'on a le temps et le personnel
pour pouvoir réinscrire rapidement toutes les causes, ou si vous avez prévu
d'envoyer graduellement les avis pour justement pour ne pas que ça... qu'il y
ait un gros bouchon qui arrive d'un coup s'il y a des dizaines de milliers de
causes en même temps, Mme la Présidente, qui peuvent être pendantes quelque
part?
La Présidente (Mme Charbonneau) :
Me Simard.
M. Simard (Patrick) : Oui.
Bien, tout d'abord, je pense qu'il est important de préciser que la disposition
actuelle ne prévoit pas d'effet rétroactif. Elle n'a d'effet que pour l'avenir.
Donc, pour l'avenir parce que là il ne faut pas qu'on modifie les droits en...
des personnes qui ont actuellement des dossiers judiciaires, là. Alors, la
disposition n'a d'effet que pour l'avenir. Il n'y a pas d'effet rétroactif.
Et, quant on reste, on... je suis heureux
de l'énoncer publiquement qu'on est un tribunal qui est informatisé dans la
très grande mesure de nos opérations, pour ne pas dire exclusivement
informatisé, ce qui fait en sorte qu'annuellement on reçoit, je le sais, là,
7 000... on en a eu, l'année dernière, 7 338 causes rayées, d'accord?
Alors, disons 7 000 causes rayées.
Une voix
: ...
M. Simard (Patrick) : Et nous
avons eu, l'année dernière, 7 338 causes qui ont été rayées. Bon, combien
de celles-ci ont pu être réinscrites, je n'ai pas cette information-là, mais on
capable d'estimer annuellement qu'il y a un peu plus de 7 000 dossiers où
les gens ne se présentent pas bien que convoqués en audience. Et, je répète,
étant donné l'informatisation de notre tribunal, le simple fait de remplir un
procès-verbal qui fait le constat de l'absence va mettre en oeuvre le système
informatique qui va transmettre automatiquement les avis. Alors, c'est
uniquement, comme je vous disais tout à l'heure, l'espace de temps de traiter
le procès-verbal par les êtres humains. Au-delà de ça, notre système
informatisé va permettre l'envoi des avis peu importe, là, le nombre, peu
importe le volume. Tout se fait automatiquement.
• (15 h 40) •
La Présidente (Mme Charbonneau) :
Merci, Me Simard. Ça rassure d'ailleurs une de nos députées, ici, qui avait
une...
M. Simard (Patrick) : ...qui va
transmettre automatiquement les avis. Alors, c'est uniquement, comme je vous le
disais tout à l'heure, l'espace de temps de traiter le procès-verbal par les
êtres humains. Au-delà de ça, notre système informatisé va permettre l'envoi
des avis, peu importe, là, le nombre, peu importe le volume, tout se fait
automatiquement.
La Présidente (Mme Charbonneau) :
Merci, Me Simard. Ça rassure d'ailleurs une de nos députées ici qui avait une
inquiétude pour le papier hier. Quand c'est tout informatisé, c'est encore
mieux. Mme la députée d'Anjou—Louis-Riel.
Mme Thériault
:
J'entends. Là, je viens de juste sursauter puis je ne suis pas la seule, je
pense que mes collègues ont eu la même réaction que moi en disant : O.K.,
ça règle le futur. On fait quoi avec le reste? C'est comme s'il tombe entre
deux chaises : il tombe dans l'ancien système, il ne tombe pas dans le
nouveau. Je pense qu'on devrait prévoir des règles de transition pour celles
qui sont là pour s'assurer au moins qu'il y ait eu un contact dossier, un avis
envoyé. Il faut qu'il y ait une règle de transition, là. Parce que, moi, je comprends,
là, O.K., que, si moi, je suis inscrite, mettons, là, je suis inscrite, bon,
O.K., il y a une procédure quelque part, je suis dans les limbes. Mais, tant
qu'il n'y a pas de procédure d'entreprise, je suis quand même dans les limbes,
je n'ai même pas de moyen de me faire enlever. Je n'ai pas de moyen, là, O.K.
Ça fait que c'est pour ça que je me dis : Bien là, O.K., c'est correct, je
comprends, là, il y a 7 338 réglées. C'est parce que, j'imagine, on
en a réglé aussi, il y en a qui se sont désistés, il y a des ententes à
l'amiable, il y a toutes sortes d'affaires. On se fait dire que, là, c'est pour
l'avenir, ça ne compte pas pour le passé. Mais il y a des causes qui sont
pendantes pour le passé, là, on ne peut pas juste dire : Nous, on commence
au jour un.
Ça fait qu'il faut qu'on m'explique ce
qu'on va faire avec les autres qui sont là. Honnêtement, je pense qu'il faut
prévoir peut-être des modalités de transition, des modalités particulières,
parce qu'il y en a qui sont là, là. Et puis on a tous eu la même réaction ici,
ça fait que ça me réconforte un peu dans ma réaction, Mme la Présidente, que
mes collègues aient les mêmes choses que moi. Je pense que la députée de
Bourassa-Sauvé, peut-être, a aussi...
La Présidente (Mme Charbonneau) :
Sur le même sujet, Mme la députée de Bourassa-Sauvé?
Mme Robitaille : Oui, oui.
La Présidente (Mme Charbonneau) :
Alors, sur le même sujet ou le même questionnement, je vais vous laisser aller
pour permettre à Me Simard de vous répondre en bloc.
Mme Robitaille : Je suis tout
à fait consciente qu'on est dans deux mondes différents. Mais, moi, j'ai vécu
une nouvelle loi qui changeait mon tribunal administratif en 2012. Moi, j'étais
à la Commission de l'immigration et du statut de réfugié. Le gouvernement au
pouvoir, les conservateurs, avait passé une nouvelle loi qui réformait la
Commission de l'immigration et du statut de réfugié et la procédure aussi relativement
aux demandeurs d'asile et raccourcissait les délais, changeait des choses comme
ça dans la loi, certains règlements aussi, et donc... Et c'est pour ça que
j'aimerais demander à monsieur... En fait, on avait un régime... Il n'y avait
pas d'effet... La loi n'avait aucun effet rétroactif. Est-ce qu'on est là-dedans?
Donc, ce que je comprends, c'est que cette loi-là n'a aucun effet rétroactif.
Mais nous, dans notre cas — puis je vous en parle parce que je l'ai
vécu, puis je veux savoir si ça va être la même chose ici aussi, il faut avoir
la même approche — on avait la nouvelle loi et, à partir du dépôt des
demandes, on fonctionnait à partir de la date de... où on avait voté la loi, où
la loi a été mise en vigueur. À partir de cette date-là, les gens qui faisaient
leur demande, on étudiait leurs demandes, évidemment, en relation avec la nouvelle
loi. Mais les anciens cas qui avaient été traités sous l'ancienne loi, on
restait sous l'ancienne loi, on les traitait sous l'ancienne loi. Donc, quand
on avait fait... Est-ce que...
Alors, est-ce que ça va être la même
chose? Est-ce que les demandes à la régie qui ont été faites avant la loi,
avant cette loi-là vont être traitées sous l'ancienne loi, ou on les traitera
sous la nouvelle loi?
La Présidente (Mme Charbonneau) :
Me Bédard. Me Simard. Mon Dieu! Je vous ai changé de lettre.
Mme Laforest : Bédard, c'est
chez nous.
La Présidente (Mme Charbonneau) :
C'est... Bédard, c'est chez vous, c'est ça.
M. Simard (Patrick) : Merci,
Mme la Présidente. Alors, comme je l'ai dit tout à l'heure, la difficulté, elle
réside dans le fait de l'identification de ces affaires. Comme je le disais
tout à l'heure, je n'ai pas l'identification de ces dossiers. Compte tenu
qu'ils ont été rayés à l'époque où nous n'avions pas, si vous adoptez un jour
le projet de loi, cette disposition-là, on ne tient pas de registre, d'accord.
Alors, dans la mesure où on ne tient pas de registre, je ne suis pas capable de
les identifier. Alors, je ne saurais à qui transmettre les avis, d'une part,
et, d'autre part, s'il fallait le faire, il faudrait le faire pour l'entièreté
de la période couverte par la régie. Nos systèmes informatiques ne le
permettent pas, d'une part. L'identification de ces dossiers-là s'avère
impossible, ou à peu près, parce que... On va en échapper, c'est clair, c'est
sûr, on n'a pas ces registres-là. Donc, juste sur le fait qu'on n'est pas
capables d'identifier ces dossiers-là, cette procédure-là ne peut pas avoir
d'effet rétroactif, M. le Président.
Le Président (M. Allaire) :
Merci, Me Simard. Eh oui, surprise, un petit changement. Alors, on poursuit.
Mme la députée d'Anjou—Louis-Riel, je comprends que vous voulez avoir le droit
de parole. Ah! Mme la députée de Fabre, allez-y, la parole est à vous.
Mme Sauvé : Bon après-midi,
M. le Président. Écoutez, je vais poursuivre dans le questionnement de mes
collègues, puis j'entends bien les réponses de Me Simard. Mais, honnêtement, ma
question demeure, parce que dans le...
Le Président (M. Allaire) :
...on poursuit. Mme la députée d'Anjou—Louis-Riel, je comprends que vous voulez
avoir le droit de parole? Ah! Mme la députée de Fabre, allez-y. La parole est à
vous.
Mme Sauvé : Bon après-midi,
M. le Président.
Le Président (M. Allaire) :
Merci.
Mme Sauvé : Écoutez, je vais
poursuivre dans le questionnement de mes collègues. Puis j'entends bien les
réponses de Me Simard, mais honnêtement, ma question demeure parce que, dans le
fond, on va être à deux réalités, là. On va être devant deux réalités, là. Et
puis je comprends, là, ce qui est dit, qu'on ne peut pas retracer, il n'y a pas
de trace pour les anciens dossiers. C'est effacé. On ne connaît même pas le
volume. Ça fait que, même... Ils sont là, mais ils ne sont pas complètement
effacés, donc l'épée de Démoclès demeure. Moi, j'ai vraiment un problème avec
ça. Même si c'est une réalité, j'ai vraiment un problème avec ça parce que...
Tantôt, ma collègue d'Anjou—Louis-Riel disait : Est-ce qu'il y a un
principe de transition? Mais ce que je comprends, c'est qu'une transition n'est
même pas possible parce qu'on n'est pas capable de les retracer.
Alors, est-ce que je comprends bien? Bien,
en fait, je comprends, mais pour moi, c'est particulier. Est-ce qu'on peut
envisager une certaine solution pour faire en sorte qu'on ne soit pas dans deux
réalités, ceux qui, après le projet de loi, vont voir vraiment leur dossier
complètement rayé, effacé, et pendant ce temps-là, il y a des milliers de
dossiers qu'on ne peut pas retracer qui demeurent pendants quelque part? Donc,
des citoyens qui, parce qu'ils étaient sous l'avant-loi, bien, se retrouvent
dans cette réalité-là, avec l'épée de Démoclès, puis les citoyens qui sont avec
des dossiers après le projet de loi, eux auront le bénéfice et le privilège.
Alors, moi, je... Ce n'est pas simple, là, comme problème, mais c'est un
problème, M. le Président. Donc, je ne sais pas s'il y a des voies de solution
qui peuvent être envisagées pour assurer au moins une transition quelconque,
là?
Le Président (M. Allaire) :
Merci, Mme la députée. Est-ce qu'il y a d'autres interventions?
Mme Laforest : Oui, bien, moi,
je veux dire...
Le Président (M. Allaire) :
Mme la ministre, allez-y.
Mme Laforest : Je peux
peut-être mentionner... Parce qu'il y a vraiment une difficulté, puis c'est
comme impossible de répondre à cette demande-là parce qu'on peut avoir certains
locataires, mais comment qu'on va faire pour rejoindre les anciens
propriétaires? C'est certain que ça va être trop difficile de rejoindre les deux
parties. Le projet de loi a de merveilleux... Cet article-là permet maintenant
de procéder. Mais il faut comprendre aussi que même au niveau des systèmes
informatiques, on ne peut pas faire ça. Comment on ferait un appel à tous? Il
n'y a personne... Ça va être impossible de rejoindre les deux parties. C'est
comme impossible à faire. Si ça se faisait, on pourrait le faire, mais ça ne se
fait pas.
Comment qu'on pourrait rejoindre le
locataire d'il y a 10 ans et le propriétaire d'il y a 10 ans? C'est impossible,
c'est impossible à faire. C'est pour ça qu'aujourd'hui, ce qu'on fait au niveau
du 30 jours pour la cause rayée, bien, c'est vraiment très positif parce que ça
ne se faisait pas avant. Puis comme l'a dit Me Simard, ce serait vraiment un
travail... Même si on disait : On va de l'avant avec cette demande-là, ce
serait impossible de trouver les deux parties qui étaient en litige. C'est
comme impossible de trouver ça. On n'a même plus les adresses. Comment qu'on
pourrait fonctionner? Comment qu'on retrouverait les adresses? Je ne sais pas
comment. On ne pourrait pas avoir les adresses, Me Simard? C'est impossible.
Alors, c'est vraiment... c'est... Je respecte votre demande, c'est une bonne
idée, mais impossible à appliquer.
Merci, M. le Président.
Le Président (M. Allaire) :
Merci, Mme la ministre. Mme la députée de Bourassa-Sauvé, la parole est à vous.
Mme Robitaille : Oui. Vous
parlez qu'il n'y avait pas de mesures transitoires relativement à ça, et
d'autres choses. J'ai une question. Quelqu'un fait une demande à la Régie du
logement avant l'adoption de la loi, trois mois avant l'adoption de la loi
puis, finalement, passe devant la régie... bien, où la date d'audience est
après l'adoption de la loi. Les parties ne se présentent pas. C'est... On se
base sur quelle règle, la nouvelle loi ou l'ancienne loi?
Le Président (M. Allaire) :
Mme la ministre.
Mme Laforest : ...elles vont
passer sur la nouvelle loi.
Mme Robitaille : Pas
nécessairement. Bien, en tout cas, ça dépend. Bien, en tout cas, au fédéral...
Bien, dépendant. Habituellement, si... Bien, je ne sais pas, Me St-Pierre va
nous... Me Simard va nous le dire, mais... Je ne sais pas, mais, si la personne
a fait sa demande sous une loi, sous des règles X, sous une loi X, bien, le
dénouement, à l'audience, va se faire à la lumière de cette loi-là. Parce que
la personne, quand elle a fait sa demande, elle était... c'était une loi qui
régissait toute l'affaire. Il va peut-être y avoir des mesures de transition,
des mesures transitoires pour dire que, finalement, ce n'est plus cette loi-là
qui s'applique, mais c'est une autre. Mais il faut des mesures transitoires,
puis en principe, ça ne se fait pas d'un coup de baguette magique. La personne
soumet sa demande sous une ancienne loi, et tout à coup, bien, c'est une autre
loi qui régit toute l'affaire.
• (15 h 50) •
Donc, moi, je me demande, si la personne
fait sa demande avant l'adoption de la loi, et là il y a une audience après
l'adoption de la loi, puis là les parties ne sont pas là, est-ce que c'est ce
principe-là qui s'applique ou le principe de... qui était...
Mme Robitaille : ...donc...
donc, moi, je me demande, si la personne fait sa demande avant l'adoption de la
loi et là, il y a une audience après l'adoption de la loi puis là, les parties
ne sont pas là, est-ce que c'est ce principe-là qui s'applique ou le principe
de... qui était dans l'ancienne loi, en fait?
Le Président (M. Allaire) :
Merci. Mme la ministre, pour répondre.
Mme Laforest : En fait, vous
me corrigerez peut-être, Me Simard, mais dès que le projet de loi va être
adopté, les gens seront soumis à la nouvelle réglementation, évidemment. Alors,
on va fonctionner avec l'article 87, c'est comme ça que ça va se faire, tandis
que là, le projet de loi n'est pas adopté, alors on est encore sous l'ancienne
réglementation.
Mais dès que le projet de loi va être
adopté, c'est évident qu'on va fonctionner. Il n'y a pas de mesures
transitoires possibles. Je ne verrais pas comment on pourrait mettre une mesure
transitoire. L'important, c'est... puis c'est vraiment très, très positif
d'amener ce point-là. On avait discuté tantôt, lorsqu'on a suspendu puis c'est
vraiment... C'est très, très positif, ce qu'on amène aujourd'hui.
Alors, là, vous demandez une période de
transition, comment faire une période de transition...
Une voix
: ...
Mme Laforest : Bien, vous
demandez, en fait, quand la cause va être entendue, c'est ça?
Une voix
: Je voulais
juste préciser, M. le Président...
Le Président (M. Allaire) :
Oui, juste un petit instant. Je vous rappelle qu'on s'adresse comme à la
présidence...
Mme Laforest : Oui, c'est vrai
Le Président (M. Allaire) :
...juste pour faciliter les échanges. Mme la députée de Bourassa-Sauvé, la
parole est à vous.
Mme Robitaille : Oui, M. le
Président, est-ce que la loi prévoit qu'elle sera rétroactive? Parce que la
personne qui fait sa demande sous une loi doit être régie par cette loi-là, par
les articles de sa loi-là. Cette loi-là, s'il y a un effet rétroactif à la
nouvelle loi, bien il me semble qu'il faut que ça soit inscrit... inscrit dans
cette loi-là, de là les mesures transitoires. En tout cas...
Le Président (M. Allaire) :
Est-ce qu'il y a d'autres interventions concernant cet amendement à l'article
87?
Mme Laforest : Non, mais, en
fait...
Le Président (M. Allaire) : Mme
la ministre.
Mme Laforest : ...
Le Président (M. Allaire) : Mme
la députée de Fabre.
Mme Sauvé : Oui, oui. Non,
non.
Le Président (M. Allaire) : Ça
va?
Mme Sauvé : C'est juste que
c'est rétroactif, alors...
Mme Laforest : Mais je vais
juste... votre inquiétude, parce que...
Le Président (M. Allaire) :
Juste...
Mme Laforest : Oui, M. le
Président, moi, j'aimerais ça, juste connaître votre inquiétude. J'aimerais ça vraiment
connaître l'inquiétude de la députée de Bourassa-Sauvé. Par exemple, quels
seraient les enjeux? Peut-être m'expliquer, j'aimerais avoir les enjeux, parce
que je ne vois pas pourquoi, justement... Je ne vois pas pourquoi on hésiterait
avant d'aller de l'avant. J'aimerais connaître les inquiétudes de la députée de
Bourassa-Sauvé.
Le Président (M. Allaire) :
Merci, Mme la ministre. Est-ce qu'il y a d'autres interventions concernant
l'amendement proposé à l'article 87?
Mme Robitaille : Mais quand
les gens...
Le Président (M. Allaire) : Mme
la députée, la parole est à vous.
Mme Robitaille : C'est qu'habituellement,
quand la loi change, il y a des mesures rétroactives ou il n'y en a pas. C'est
sûr que... Je suis d'accord avec la ministre, c'est nécessaire, un article
comme celui-là. Mais c'est quand la loi est adoptée... En fait, ceux qui sont
entre deux chaises, là, c'est ceux-là, là. Donc, ça a un effet rétroactif, tu
sais.
Le Président (M. Allaire) : Mme
la ministre.
Mme Laforest : M. le Président,
ça n'a pas d'effet rétroactif puis quand la cause va être... rayée, les gens
vont être avisés que leur cause va être rayée. Mais c'est ça qu'on disait
tantôt, il n'y a pas d'effet rétroactif. On ne peut pas, parce qu'on ne peut
pas rejoindre les parties. Comment...
C'est impossible à penser que cette procédure-là,
on pourrait l'appliquer, qu'elle soit rétroactive. C'est impensable. Imaginez
le nombre de causes.
Le Président (M. Allaire) :
D'autres interventions? Mme la députée de Bourassa-Sauvé.
Mme Robitaille : C'est parce
que... Non, c'est juste que les gens qui décident de participer au processus
judiciaire, qui décident de faire une plainte ou d'entamer une demande, le font
à la lumière d'articles de loi, d'une loi. Cette loi-là change, il me semble
qu'il devrait avoir quelque chose dans la loi, qui dit que la nouvelle... les
nouvelles mesures sont rétroactives.
Le Président (M. Allaire) : Merci,
Mme la députée. Mme la députée d'Anjou—Louis-Riel, la parole est à vous.
Mme Thériault
: Oui,
je pense, c'est important d'expliquer c'est quoi, l'inquiétude de ce côté-ci, M.
le Président. C'est que, comme la ministre le disait lorsqu'on n'était pas en
micro, on a parlé des personnes qui, leurs noms sont dans le collimateur. Ils
ont un dossier actif quelque part, même s'il n'y a rien, là, il y a un dossier
actif qui est pendant à quelque part. Ce qui veut dire que si, moi, mettons,
mon propriétaire voilà 10 ans a ouvert une cause à la régie puis qu'il m'a
amenée, bien la cause est toujours pendante, parce qu'on ne s'est pas
présentés. Elle est pendante, elle n'est pas rayée, là, elle est là. Elle est
là, elle n'est pas pendante, elle n'est pas rayée, elle est là. On m'a amené
voilà 10 ans, je ne me suis pas présentée, mon propriétaire ne s'est pas
présenté, mais c'est là. Ça fait que ça veut dire que n'importe quel
propriétaire va «pitonner», va trouver mon nom puis va dire : Ah! c'est
une mauvaise payeuse, mettons, mettons. O.K.? Rassurez-vous, je n'ai pas de
cause à la régie, pas du tout...
Mme Thériault
:
...mon propriétaire ne s'est pas présenté, mais c'est là. Ça fait que ça veut
dire que n'importe quel propriétaire va «pitonner», va trouver mon nom puis va
dire : Ah! c'est une mauvaise payeuse, mettons. Mettons. O.K.? Rassurez-vous,
je n'ai pas de cause à la régie, pas du tout.
Mais toujours est-il que cette
personne-là, ces causes-là, eux, ils vont rester dans le système jusqu'à tant
qu'il y ait quelqu'un qui se réveille, un propriétaire ou un locataire qui
s'aperçoive qu'il est là. Si un propriétaire «pitonne», il va le trouver, lui,
qu'il en a inscrit une, cause, ou qu'il y a quelqu'un qui est inscrit à la
cause.
Alors, on est en train de dire : On
passe la loi, puis tout ce qui va sortir comme procédure à la date de l'adoption
de la loi, là, tous eux autres qui sont inscrits, ils vont tous recevoir un
avis qu'on va rayer leur cause parce que ce n'est pas actif ou ils ne se sont
pas présentés. O.K.? Comme il est écrit dans la loi. Ça fait que c'est bon pour
l'avenir. On va enlever les épées de Damoclès au-dessus des personnes, c'est
bon pour l'avenir, mais ce n'est pas bon pour le passé.
Et c'est là qu'on a un problème, M. le
Président, parce que tous ceux qui sont pris dans les limbes du
système — je vais le dire de même, là, puis je pense que c'est
correct, là — ils sont pris dans les limbes, toutes les personnes qui
sont prises dans les limbes du système, il n'y a pas possibilité de les enlever
de là, O.K.? Puis c'est ça qu'on trouve qui n'est juste comme pas normal. Quand
ma collègue parle de règles de transition ou de mesures, O.K., elle dit :
Comment on fait pour... Puis c'est... De là la question, O.K. Là, on se fait
dire : Bon, on a à peu près 7 000 causes rayées l'année passée.
Parfait. C'est à partir de là où on va être. Donc, si quelqu'un ne se présente
pas, on envoie les avis. On raie ou on réinscrit, tout dépendant ce que les
gens ont fait.
Mais, pour le passé, il y a des noms
quelque part dans le système. Puis je comprends qu'on ne peut peut-être pas les
compter. Mais, là où j'ai un problème, c'est que n'importe qui pourrait aller
faire une vérification puis qu'on va le retrouver dans le système, ça fait
trois ans, cinq ans, 10 ans, 15 ans, 20 ans, peu importe le
temps. O.K.? Parce que tu ... avoir une cause inscrite sans qu'il y ait eu de
condamnation, on va le dire comme ça, sans qu'il y ait eu de jugement qui va te
dire : Tu dois payer ou tu dois faire ça, ou tu dois dédommager ton
propriétaire ou ton locataire pour telle, telle raison. Ça, c'est correct. Mais
il y a un jugement avec ça. Parfait. Avant le jugement, là, tu sais, c'est
comme si j'ai une poursuite, mais on n'a jamais finalisé la poursuite. Puis
c'est ça qui est inquiétant parce que ça reste là. Ça fait que nous, notre
inquiétude, c'était : Comment on peut faire pour enlever les épées de
Damoclès qui sont au-dessus de la tête des personnes?
Puis c'est là que nous, on est tous au
même diapason ici, c'est qu'on dit : Bien, parfait, on nous a fait hier...
on a... Hier, on a décidé ensemble, collectivement, qu'on détruisait des
documents puis des preuves au bout de deux ans. C'est ça qu'on a décidé
collectivement, là, soyons clairs. On a décidé qu'on prenait des preuves puis
des documents, puis qu'on les détruisait parce que ça coûte cher, les
entreposer. Raison très valable, honnêtement, là, c'est... Je comprends,
j'applaudis, bravo, je n'ai pas de problème avec ça. On a même décidé qu'on
gardait juste la trace informatique de deux ans pour ne pas payer de
l'infonuagique puis du stockage de données. C'est correct, c'est légitime. Je
suis d'accord. Parfait. On le fait pour ça, on détruit de la preuve, on détruit
des documents. O.K.
Bien là, c'est parce qu'il y a des
dossiers pendants. On peut-u les détruire eux autres aussi? On peut-u mettre
une clause crépusculaire, dire : Dans trois ans, dans cinq ans, peu
importe, là, qu'on les a toutes enlevées si le monde ne se sont pas manifestés?
Parce que ce n'est pas normal de dire qu'en date de la nouvelle loi, tu as une
espèce de processus d'effacement de dossier, je vais le dire de même, là, parce
qu'on raie la cause. Tu envoies un avis. Si le propriétaire la réinscrit, tant
mieux. S'il ne la réinscrit pas, tant pis. Mais je comprends qu'ils n'ont
peut-être pas les adresses pour rejoindre tout le monde. Moi, je veux juste
qu'on puisse les effacer puis les enlever de là. Parce que ce n'est pas vrai
qu'une épée de Damoclès va rester vis-à-vis la tête de quelqu'un parce que son
nom quelque part est enregistré dans le système. Ils l'ont, il est là. À
preuve, c'est que tu vas le «pitonner» puis tu vas le trouver. Je comprends
qu'ils ne peuvent pas envoyer d'avis, M. le Président, parce que le monde ont
peut-être déménagé. Ça, je le comprends.
Nous, ce qu'on dit, de notre bord, c'est
qu'il faut prévoir une procédure spéciale pour faire en sorte qu'au bout de x
nombre de temps, ces dossiers-là qui n'ont jamais été procédés, qui sont
pendants comme une épée de Damoclès, qu'on puisse les enlever. En plus de ça,
ça va faire de la place dans vos serveurs. On va nettoyer les causes, on va les
enlever, on va les rayer pour de vrai. C'est ça qu'on dit, là.
Tu sais, je comprends qu'on ne peut pas
aviser le monde. Ça, je le comprends. On n'a pas trouvé l'adresse? Parfait.
Mais, si tu «pitonnes» dans le système, tu le trouves, le nom de la personne de
voilà 10 ans. Puis cette personne-là ne pourra même pas se prévaloir de la
nouvelle affaire. C'est ça que je trouve qui n'est pas normale, parce qu'on ne
peut pas la retrouver. Mais cette personne-là, son nom est dans un système, bien
malgré elle. Ça fait que c'est comme... Ça n'a pas de bon sens, là. C'est pour
ça, on fait juste dire... On entend ce qu'on dit de l'autre côté.
• (16 heures) •
Puis savez-vous quoi, M. le Président? On
est vraiment, là... Bravo, on applaudit. On applaudit parce que ça, c'est un
bon amendement. O.K.? C'est... Un, c'est un bon article parce que ça permet de
payer des affaires qui n'ont pas d'affaire à être là. Ça fait qu'on va arrêter
de reporter, puis de gagner du temps, puis de réinscrire, puis de faire perdre
du temps...
16 h (version non révisée)
Mme Thériault
:
...fais juste dire on entend ce qu'on dit de l'autre côté, puis, savez-vous
quoi, M. le Président? On est vraiment, là... Bravo!, on applaudit. On
applaudit parce que ça, c'est un bon amendement, O.K.? C'est un bon article
parce que ça permet de rayer des affaires qui n'ont pas d'affaire à être là. Ça
fait qu'on va arrêter de reporter, puis de gagner du temps, puis de réinscrire,
puis de faire perdre du temps au tribunal. Parfait. On va enlever les épées de
Damoclès d'au-dessus de la tête des gens. Parfait. On répond à la demande du
Barreau du Québec où on dit : Non, non, il faut que vous avisez, au moins,
là. Vous ne pouvez pas enlever ça sans aviser le monde. Parfait. On a répondu à
ce que le Barreau a demandé. O.K., super. On a répondu à tout.
La chose qu'on n'est pas capable de
répondre, Mme la Présidente, maintenant, la chose à laquelle on n'est pas
capable de répondre, c'est tout ce qui a été fait avant qui est dans le nuage
quelque part. Moi, ça, ça m'inquiète quand, pas plus tard qu'hier, on a décidé
qu'on détruisait les preuves puis les dossiers. Bien, j'aimerais bien ça qu'on
détruise le... ce qui est pendant quelque part, là, quitte à ce qu'on se donne
plus de temps ou bien qu'il y ait un échéancier différent qui est donné à la
régie, qui va avoir les moyens d'essayer de retracer, puis que s'ils ne sont
pas capables de les retracer ni l'un ni l'autre puis qu'il n'y a pas eu de
réponses aux avis, qu'on ferme. On va faire un amendement, là. On va préparer
un petit paragraphe, on va le mettre avec, puis on va... ou on va trouver une
manière d'enlever ça parce que ça fait une épée de Damoclès, là. Tu sais,
c'est... Puis, parce que je ne veux pas faire des mauvaises comparaisons, mais
le monde ne peuvent pas demander de pardon, il n'y a pas de période de
prescription. Ça reste dans le nuage. Bien, ça va rester... la régie a 40 ans;
ils doivent avoir des affaires de 40, là, dans le système, peut-être, là, tu
sais? Bien, je ne veux pas que ça reste là encore. Je comprends qu'il n'y a
peut-être pas de danger un coup rendu là, là, tu sais... Oui?
Mme Laforest : Mme la
Présidente, j'aimerais ça suspendre parce qu'on va proposer quelque chose, s'il
vous plaît.
Mme Thériault
:
Parfait. Merci.
Mme
Charbonneau
:
Mme la ministre, ça me fait plaisir de vous entendre. Nous allons suspendre.
(Suspension de la séance à 16 h 2)
(Reprise à 16 h 9)
La Présidente (Mme Charbonneau) :
Nous allons reprendre. Mme la ministre, je pense que vous voulez nous expliquer
quelque peu ce moment d'attente qu'on a chez notre auditoire. Dites-moi.
• (16 h 10) •
Mme Laforest : Oui. Alors, on
va revenir à l'article 87, évidemment, parce que... l'article 87 qui a été
discuté. Sur la forme, tout est parfait. On était tous d'accord. Maintenant,
qu'est-ce qu'on va faire, c'est qu'on va voter l'article 87 et on va déposer un
amendement parce qu'il y a eu une demande pour les anciens dossiers qui étaient
en attente ou encore qui étaient stagnants. Ce qu'on va faire, c'est qu'on va
déposer un amendement, puis on va avoir un amendement pour expliquer qu'il va y
avoir une mesure transitoire, un article qui va passer dans la Gazette
officielle pour aviser les gens que les anciens dossiers des années
passées... Parce qu'on comprend qu'avec notre nouvel article tous les dossiers
seront reliés dans... avec un avis au locataire dans les 30 jours. Alors,
qu'est-ce qu'on va faire maintenant pour tous les anciens dossiers de toutes
les autres années, on va déposer...
Mme Laforest : ...un article
qui va passer dans la Gazette officielle pour aviser les gens que les
anciens dossiers des années passées, parce qu'on comprend qu'avec notre nouvel article
tous les dossiers seront rayés dans... avec un avis au locataire dans les 30
jours. Alors, qu'est-ce qu'on va faire maintenant pour tous les anciens
dossiers de toutes les autres années? On va déposer un amendement puis qui va
être passé... et qui va passer dans la Gazette officielle...
La Présidente (Mme Charbonneau) :
Qui va aller au moment de la formation transitoire de votre projet de loi.
Mme Laforest : Qui va avoir le
même effet que notre article 87 qu'on fait présentement aujourd'hui. Alors, les
légistes sont en train de le composer, de le rédiger en arrière. Alors, qu'est-ce
qu'on peut faire, là? On peut tout de suite voter l'article 87 et on aura, justement,
notre... dans les mesures transitoires, la possibilité de rayer les anciens
dossiers en avisant, en faisant un avis public, si on peut appeler ça comme ça,
dans la Gazette. Merci, Mme la Présidente.
La Présidente (Mme Charbonneau) :
Donc, on va retourner à 87, et la mesure transitoire sera présentée au moment
où on arrivera dans les mesures transitoires un peu plus loin dans le projet de
loi.
Sur l'article... l'amendement de l'article
87, Mme la députée d'Anjou—Louis-Riel.
Mme Thériault
: Merci,
Mme la Présidente. Mme la Présidente, vous allez me permettre de remercier les
juristes de la ministre.
La Présidente (Mme Charbonneau) :
Vous avez trois minutes pour le faire.
Mme Thériault
: Il me
reste trois minutes. Sinon, j'ai un des collègues... j'ai une de mes collègues
qui se fera un plaisir de le faire aussi, Mme la Présidente, parce
qu'honnêtement on a un bel exemple, ici. Quand on pose un geste législatif en
disant : Voici l'impact que ça l'a, puis on a pensé à le rayer... Puis, je
vous dis, Mme la Présidente, c'est parce qu'on a eu une discussion, aussi,
avant que les micros s'ouvrent parce que c'est une épée de Damoclès qui est sur
la tête de beaucoup de gens quand tu as une cause qui a été inscrite bien
malgré toi puis que tu n'as pas été capable de la fermer. Puis je comprends
aussi le défi technologique qui s'impose aux gens du tribunal de la régie sur
le fait qu'il y a certainement des gens que ça fait cinq ans, 10 ans, 20 ans,
il y a des gens qui déménagent à toutes les années puis qu'on ne peut pas
retracer ces gens-là. Donc, on ne demandait pas l'impossible. On demandait
juste de s'assurer que, tant qu'à faire le ménage, comme on a fait dans les
pièces à conviction, hier, puis aux documents, qu'on puisse aussi s'assurer que
tous ceux qui ont une épée de Damoclès dessus leurs têtes, qu'on puisse
l'enlever. Et je pense qu'avec l'avis qui sera publié à la Gazette
officielle, donc... on va regarder, évidemment, l'amendement qui sera fait
dans les règles transitoires... mais, je pense, c'est important d'expliquer que
c'est sûr que quand tu as la conversation comme ça... Parce qu'au départ, là,
l'amendement, l'article, on est tous d'accord avec ça parce qu'on enlève des
gens qui feraient traîner indûment de toute façon, puis tu ne peux pas...
J'ai une question. Est-ce qu'on peut...
Est-ce qu'on va pouvoir inscrire ad vitam aeternam, Mme la Présidente?
J'aimerais ça... Il y a un point d'interrogation à la fin. Est-ce qu'on va
pouvoir inscrire ad vitam aeternam la cause au tribunal ou si on la réinscrit
juste une fois? Parce que, dans la loi, là, on ne précise pas. On ne précise
pas. Puis je vais vous dire le pourquoi de ma question. Parce que moi, je sais
c'est quoi, un quérulent, Mme la Présidente, puis il y en a qui aiment ça avoir
des mesures de on recommence, on recommence, on recommence, juste pour étirer
la sauce un peu puis pour écoeurer le monde ou pour... parce qu'ils aiment ça.
Ça fait que je veux juste m'assurer qu'on ne pourra pas réinscrire la cause
deux, trois fois. Parce que là je comprends qu'on envoie un avis, mais il y
a-tu, tu sais... Parce qu'on comprend ce que je veux dire aussi, là. On
l'inscrit-u juste une fois ou si on va pouvoir l'inscrire d'autres fois?
La Présidente (Mme Charbonneau) :
Je vais passer la parole à la ministre, sinon à Me Simard, mais il vous reste
une minute après ça, Mme la députée d'Anjou—Louis-Riel. Mme la ministre.
Mme Laforest : En fait, ils
vont avoir encore la même possibilité, c'est d'avoir le 30 jours pour
réinscrire la cause également.
La Présidente (Mme Charbonneau) :
Merci, Mme la ministre. Mme la députée d'Anjou—Louis-Riel.
Mme Thériault
: Oui.
Merci, Mme la Présidente. Est-ce que ça veut dire que quelqu'un pourrait
réinscrire sa cause cinq fois durant l'année?
Mme Laforest : Mme la
ministre. Me Simard?
M. Simard (Patrick) : Non.
La Présidente (Mme Charbonneau) :
La réponse est non.
Mme Thériault
:
Pourquoi? Comment? Excusez-moi, là, juste que je comprenne bien le processus et
que les gens qui nous écoutent aussi.
La Présidente (Mme Charbonneau) :
Me Simard.
M. Simard (Patrick) : Bien.
Alors, une fois que la cause est rayée, elle... on permettra qu'elle puisse
être réinscrite dans les 30 jours, n'est-ce pas? Bon. Dans cette mesure-là,
elle ne peut être inscrite qu'une fois, sinon, il faut qu'elle soit rayée à
nouveau. Alors, si elle est rayée à nouveau, là, le tribunal peut prendre des
dispositions. Mais je veux également rappeler qu'une fois qu'elle est rayée
elle est périmée au bout de l'expiration du délai de 30 jours, et il y a donc
la prescription, après ça, qui s'applique. Donc le quérulent va se voir mal
pris, là.
La Présidente (Mme Charbonneau) :
Merci, Me Simard. Mme la députée d'Anjou—Louis-Riel. Vos minutes s'écoulent,
vos secondes s'écoulent à la vitesse incroyable.
Mme Thériault
: Je
suis rassurée, Mme la Présidente.
La Présidente (Mme Charbonneau) :
Merci, Mme la députée d'Anjou—Louis-Riel. Mme la députée de Bourassa-Sauvé.
Mme Robitaille : ... ma
collègue d'Anjou. Alors, la personne réinscrit dans les 30 jours, ne se
présente pas à la deuxième audience, réinscrit dans les 30 jours. Je veux juste
savoir, est-ce qu'il y a des règlements qui, justement, parlent d'un possible
abus ou de... Sur quoi vous vous basez pour dire que la personne ne peut pas
recommencer ad vitam aeternam?
La Présidente (Mme Charbonneau) :
Mme la ministre, est-ce que je passe la parole à Me Simard?
Mme Laforest : ... Me Simard,
oui.
La Présidente (Mme Charbonneau) :
Me Simard.
M. Simard (Patrick) : Il faut
aller plus loin dans le processus, Mme la Présidente. Une fois que la cause est
réinscrite, elle est donc rappelée. Il y a donc audience. Les parties sont
conviées. Et, si quelqu'un est d'avis qu'il a été convié pour rien parce que
c'est un quérulent, il demandera le rejet et le dossier va se terminer. C'est
relativement simple.
La Présidente (Mme Charbonneau) :
Merci...
La Présidente (Mme Charbonneau) :
...Mme la ministre, est-ce que je passe la parole à Me Simard? Me Simard.
M. Simard (Patrick) : Il faut
aller plus loin dans le processus, Mme la Présidente. Une fois que la cause est
réinscrite, elle est donc rappelée, il y a donc audience, les parties sont
conviées. Et, si quelqu'un est d'avis qu'il a été convié pour rien, parce que
c'est un quérulent, il demandera le rejet et le dossier va se terminer. C'est relativement
simple.
La Présidente (Mme Charbonneau) :
Merci, Me Simard. Mme la députée de Bourassa-Sauvé, satisfaite de la réponse?
Mme Robitaille : C'est rejeté.
Oui. O.K. Bon.
La Présidente (Mme Charbonneau) :
Parfait. Je peux revenir au principe de l'amendement du projet de l'article 87.
Est-ce que je peux passer au vote?
Mme Laforest : Oui, Mme la
Présidente.
La Présidente (Mme Charbonneau) :
Merci, Mme la ministre. Sur l'amendement 87... sur l'amendement de l'article
87, déposé par la ministre, est-ce que... Mme la députée d'Anjou—Louis-Riel,
vous étiez occupée, mais j'étais en train de demander si je pouvais passer au
vote.
Mme Thériault
: Oui,
on peut passer au vote, mais j'essayais juste d'expliquer à ma collègue...
La Présidente (Mme Charbonneau) :
Il n'y a pas de souci, Mme la députée. Je ne me mêle plus de vos conversations.
Mme Thériault
:
...c'était très correct la réponse parce que, quand c'est rejeté, parce que,
quand c'est rejeté, on ne peut pas la réinscrire, c'est rejeté.
La Présidente (Mme Charbonneau) :
Merci, Mme la députée.
Mme Thériault
: Donc,
si le rejet est final, parce que quelqu'un a abusé...
La Présidente (Mme Charbonneau) :
Mme la députée, j'aimerais ça passer au vote.
Mme Thériault
: ...ce
que j'ai compris. Oui, je voulais juste...
La Présidente (Mme Charbonneau) :
Merci, c'est gentil. Est-ce que vous voulez que j'appelle le vote nominal, Mme
la députée?
Mme Thériault
: Non,
on est en accord.
La Présidente (Mme Charbonneau) :
Ça va aller? Alors, sur l'amendement de l'article 87.
Des voix
: Adopté.
La Présidente (Mme Charbonneau) :
Merci. C'est adopté. Si je ne me trompe pas, après 87, on s'en va à 103. Est-ce
que ça vous va? 87, tel qu'amendé, est-il adopté?
Des voix
: Adopté.
La Présidente (Mme Charbonneau) :
Merci. Mme la députée d'Anjou—Louis-Riel.
Mme Thériault
: Avant
d'aller au 103, Mme la Présidente, parce que le 103 parle de la Société
d'habitation du Québec, on va avoir des amendements à déposer qui touchent
encore la régie... le Tribunal administratif du logement. Donc, je vais vous
demander une courte suspension pour qu'on puisse transmettre à la régie les
amendements qu'on a, s'il vous plaît.
La Présidente (Mme Charbonneau) :
Je vais demander une suspension.
(Suspension de la séance à 16 h 17)
(Reprise à 16 h 26)
La Présidente (Mme Charbonneau) :
Nous reprenons les travaux. Et, Mme la députée d'Anjou—Louis-Riel, vous voulez
nous faire votre présentation sur l'amendement que vous allez nous proposer.
Mme Thériault
: Oui.
Merci, Mme la Présidente, qui se lirait comme suit : L'article 102.1
L'article 1904 du Code civil du Québec est modifié :
1° par le remplacement du deuxième alinéa
par :
«Il ne peut non plus exiger, pour le
paiement, la remise d'un chèque ou d'un effet postdaté.»
2° par l'ajout, à la fin, de l'alinéa
suivant :
«Un locataire peut exiger, entre la
signature du bail et la prise de...» Un locateur, pardon. «Un locateur peut
exiger, entre la signature du bail et la prise de possession du logement, une
somme d'argent en garantie, en plus du loyer, si elle respecte les conditions
prévues au règlement adopté par le gouvernement du Québec.»
Est-ce que vous voulez que je vous lise l'article
du Code civil modifié, Mme la Présidente, ce que ça donnerait?
La Présidente (Mme Charbonneau) :
Ça va nous faire plaisir de vous entendre, Mme la députée d'Anjou—Louis-Riel.
Mme Thériault
:
Parfait. Donc, l'article du Code civil 1904 se lirait, si la modification était
adoptée, l'amendement était adopté :
Le locateur ne peut exiger que chaque
versement excède un mois de loyer, il ne peut exiger d'avance que le paiement
du premier terme de loyer ou, si ce terme excède un mois, le paiement de plus
d'un mois de loyer.
Il ne peut, non plus, exiger, pour le
paiement, la remise d'un chèque ou d'un effet postdaté. Un locateur peut
exiger, entre la signature du bail et la prise de possession du logement, une
somme d'argent en garantie, en plus du loyer, si elle respecte les conditions
prévues au règlement adopté par le gouvernement du Québec.
La Présidente (Mme Charbonneau) :
...d'en avoir fait la lecture complète. Maintenant, si vous voulez donner une
brève explication.
Mme Thériault
: Absolument.
Dans le Code civil présentement, Mme la Présidente, le paragraphe qu'on peut
retrouver, c'est : «Il ne peut, non plus, exiger une somme d'argent autre
que le loyer, sous forme de dépôt ou autrement.» Donc, nommément, dans le Code
civil du Québec, le dépôt est interdit.
L'amendement qu'on propose ici, c'est
qu'on enlève la forme qu'il ne peut pas exiger, et c'est pour ça qu'on ajoute
un alinéa qui dit que, oui, on va pouvoir le faire, mais si elle respecte les
conditions prévues au règlement adopté par le gouvernement du Québec.
La question, Mme la Présidente, pourquoi
je vous dépose un amendement comme ça, c'est que, puisqu'on est en train de
travailler sur la Loi de la Régie du logement, vous savez qu'il y a des
questions qui sont vraiment d'actualité. Il y a une pétition qui a été déposée,
où il y avait plus de 12 000 signataires, pour pouvoir aller de l'avant
avec le dépôt de garantie.
À la pétition que mes collègues se feront
certainement un plaisir de lire, la ministre a répondu : «J'ai bien pris
connaissance de la pétition concernant le dépôt de garantie lors de la
signature d'un bail de logement présentée le 19 septembre dernier par la
députée de Saint-Laurent — donc c'est tout frais fait, Mme la
Présidente. Cette pétition demande au gouvernement du Québec d'entreprendre une
modification législative afin qu'il soit permis d'exiger, lors de la conclusion
d'un bail de logement, un dépôt — excusez-moi — un dépôt de
garantie servant à rembourser un loyer impayé ou tout autre dommage. Cette
pétition demande également au gouvernement du Québec, advenant la création d'un
tel régime, de se porter garant pour éviter aux locataires à faibles revenus de
verser un dépôt.» Donc, on a même prévu, Mme la Présidente, pour les plus
démunis.
• (16 h 30) •
«L'instauration d'un régime de dépôt de
garantie est une avenue que nous étudions actuellement. Il y a toutefois lieu
d'analyser de manière plus approfondie le besoin exprimé et le véhicule
approprié pour y répondre, de même que les modalités et les conséquences d'un
tel régime. Les éléments soulevés...
16 h 30 (version non révisée)
Mme Thériault
:
...pour les plus démunis. L'instauration d'un régime de dépôt de garantie est
une avenue que nous étudions actuellement. Il y a toutefois lieu d'analyser de
manière plus approfondie le besoin exprimé et le véhicule approprié pour y
répondre de même que les modalités et les conséquences d'un tel régime. Les
éléments soulevés à cette pétition serviront à bonifier cette analyse. Donc,
veuillez agréer, cher collègue, l'expression de mes sentiments les meilleurs».
Donc, par la suite, Mme la Présidente, il
y a eu un communiqué qui a été déposé par la CORPIQ : «Dépôt de garantie.
La CORPIQ salue l'ouverture de la ministre et lui offre sa collaboration».
Donc, évidemment, je pense que la réponse de la ministre à la pétition qui
avait été initiée par la CORPIQ a été accueillie très favorablement par les
acteurs de l'industrie, Mme la Présidente. Puis je dois vous dire, Mme la
Présidente, que lorsqu'on a commencé à étudier le projet de loi n° 16 et
qu'on était dans l'inspection des bâtiments, j'ai dit à la ministre de se
donner le droit d'obliger l'inspection parce que, dans l'ancienne version du
projet de loi n° 16, dans le 401, il y avait l'obligation de faire
inspecter la maison. Par contre, c'était une obligation qu'on devait, avec les
règlements, définir les conditions et modalités, se donner le temps.
Évidemment, tu ne peux pas obliger l'inspection tant que tes inspecteurs ne
sont pas formés. Donc, c'était... Dans le temps, la ministre aurait pu avoir la
possibilité d'obliger, aux conditions du gouvernement prévues par règlement,
lorsque ça aurait été publié puis que toutes les conditions préalables auraient
été remplies, Mme la Présidente.
La ministre m'a répondu ceci. Là, on peut
l'assortir au texte, là. La ministre, elle m'a répondu : Bien, je ne vois
pas pourquoi on le ferait, ailleurs que... Nulle part au Canada ça ne se fait.
La réponse de la ministre. Ma réponse, ma réplique a été : J'espère que la
ministre va s'en rappeler quand on sera rendus dans la Régie du logement puis
quand on va parler du dépôt de garantie. Parce que le dépôt de garantie, il se
fait partout ailleurs au Canada, sauf au Québec, Mme la Présidente. Donc,
évidemment, vous n'êtes pas surpris de voir qu'avec la réponse de la
ministre... Parce qu'honnêtement c'est la réponse de la ministre qui a aussi
fait que je puisse déposer un amendement. Parce qu'on le dit depuis le début,
Mme la Présidente, là, cette loi-là, on ne la rouvrira pas dans six mois. Ce
n'est pas vrai. Moi, je n'y crois pas en tout cas. Je n'y crois pas. Je n'y
crois vraiment pas. O.K. On sait tous comment que ça peut être long. Les
commissions peuvent être embourbées. Des fois, les ministres ont deux, trois, quatre
projets de loi. Lorsqu'on aura terminé celui-là, je suis sûre que la ministre,
elle va... risque d'avoir un omnibus en matière municipale ou bien d'autres
choses. Puis c'est... Honnêtement, Mme la Présidente, là, moi, je pense qu'il
faut battre le fer pendant qu'il est chaud.
Bien là, on a un alignement de planètes
parfait pour se donner la possibilité de pouvoir le faire. La beauté de la
chose, Mme la Présidente, c'est que je... Dans ce que je dépose comme
amendement, tout ce que je viens faire, c'est que je viens dire... On vient
donner la possibilité de le faire. Donc, on enlève l'interdiction de demander
puis on laisse toute la latitude au gouvernement, et à la Régie du logement, et
à quelle instance la ministre voudra bien le confier, de pouvoir instaurer un
dépôt de garantie. Elle peut travailler avec ses partenaires, elle peut
travailler avec les autres gouvernements. Ça va lui donner le temps d'aller
voir ce qui se fait. Au Nouveau-Brunswick, c'est bien expliqué. Tu es capable
de voir sur le site c'est quoi un dépôt de garantie, c'est quoi les droits des
locataires, qu'est-ce qu'ils peuvent faire, où l'argent s'en va, comment faire
une réclamation, comment réclamer, qu'est-ce qui est légal, qu'est-ce qui n'est
pas légal. Tout est écrit. C'est noir sur blanc. Puis c'est vraiment très bien
fait, Mme la Présidente. Puis l'argent n'est pas dans les poches du
propriétaire.
Parce que tu peux avoir des locataires qui
vont partir. Parce qu'on a vu plein d'histoires d'horreur aussi, là. Tout le
monde connaît des histoires, je n'ai pas besoin d'en conter ici, où, des fois,
on laissait des logements dans un état épouvantable. La personne qui devait
rentrer ne peut pas rentrer. Puis on pénalise l'autre locataire qui suit aussi.
Mais il y a aussi des propriétaires qui, eux, prennent des engagements puis qui
ne les font pas. Ils ne les réalisent pas. Puis les locataires sont dans le
droit de demander à réaliser l'engagement que le propriétaire a pris puis qu'il
ne prend pas. Moi, si tu m'as dit que tu étais pour me changer les électros,
parce que les électros sont fournis, puis que le frigidaire ne marche pas,
bien, si tu me laisses pendant une semaine avec un frigidaire qui ne marche
pas, ça vaut un dédommagement. Bien, si tu as un dépôt de garantie, Mme la Présidente,
ça sert aussi pour les locataires quand les propriétaires ne sont pas gentils
ou bien qu'ils ne respectent pas leurs obligations.
Ça fait que je considère que le dépôt de
garantie, c'est une chose avec laquelle on devrait aller de l'avant. Je ne prétends
pas tout connaître et tout savoir, Mme la Présidente. Jamais je ne vais faire
ça. Mais je sais une chose par exemple, c'est que, puisque la ministre a
démontré de l'ouverture dans sa réponse qu'elle a faite, suite à la pétition,
moi, je lui donne la possibilité, puisqu'on est dans la loi, de se prévaloir du
fait qu'on est dans la loi et de prévoir un article où elle va pouvoir le faire
avec un règlement. Je ne lui demande pas que le règlement soit applicable en
même temps que la loi va être prête, là, Mme la Présidente. Ce n'est pas ça que
je lui demande. Elle prendra le temps qu'elle voudra. Elle le fera de la
manière qu'elle le veut. Elle décidera du fiduciaire qui va avoir l'argent en
garantie. Ça, c'est pour le reste. Je laisse les...
Mme Thériault
:
...Je ne lui demande pas que le règlement soit applicable en même temps que la
loi va être prête, là, Mme la Présidente. Ce n'est pas ça que je lui demande.
Elle prendra le temps qu'elle voudra. Elle le fera de la manière qu'elle le
veut. Elle décidera du fiduciaire qui va avoir l'argent en garantie... c'est...
Ça, c'est pour le reste. Je laisse les légistes de la ministre, de la Régie du
logement, les experts, je laisse... je les laisse regarder cette question-là.
Mais ce que je sais, par contre, c'est que
partout ailleurs au Canada, ça se fait et que même, dans certains cas, le fait
de prévoir un dépôt de garantie peut faciliter la vie de certains locataires, Mme
la Présidente.
Puis je vous l'ai dit, là, puis je vous
dis avec tout mon coeur, là, je sais qu'il y a des propriétaires qui ne sont
pas fins. On en a vu, des histoires d'horreur, là, des propriétaires, là, que
les logements, là, avec les coquerelles, les fenêtres, puis c'était froid, les
infiltrations d'eau, là. C'est épouvantable, c'est des trous à rats. Il y en a,
des propriétaires pas fins. Il y en a. Il y en a vraiment. Puis il y en a plus
qu'on pense, tu sais.
Mais c'est autant pour un que pour
l'autre, autant que, pour protéger le locataire qui, lui, suit, qui va rentrer,
là, puis que le logement, il n'est pas prêt parce qu'on l'a laissé dans un état
épouvantable.
Ça fait que je pense qu'un dépôt de
garantie, Mme la Présidente, vous aurez compris, avec le plaidoyer que je viens
de vous faire, que c'est quelque chose dont on peut, au Québec, on est à la
traîne par rapport au reste du Canada. On est vraiment à la traîne.
Est-ce que c'est un loyer complet? Est-ce
que c'est un dépôt, un mois? Est-ce que c'est un montant? Est-ce que... Je ne
veux même pas fixer aucune condition, Mme la Présidente. Je pense que la
ministre a toute sa marge de manoeuvre pour être capable de définir les
paramètres de ce que peut être ou de ce que sera un dépôt de garantie, ce à
quoi ça peut servir, puis, je pense, c'est dans l'application du règlement.
Et je pense que la ministre travaille
bien. Honnêtement, elle travaille très bien, la ministre, là. Puis je le dis,
moi, je suis contente du travail de la ministre. Mais puisque je sais qu'on ne
rouvrira pas la loi assez rapidement, bien, je pense qu'il faut se donner
toutes les chances de le mettre.
Puis vous savez quoi? Si jamais la
ministre ne le fait pas, bien, un jour, il y aura un autre ministre, puis on
n'aura pas besoin de recommencer. La possibilité, elle est dans la loi. La
possibilité, elle est dans la loi. On pourra le faire.
La Présidente
(Mme Charbonneau) : Merci, Mme la députée d'Anjou—Louis-Riel. Mme
la ministre.
Mme Laforest : Oui.
Alors, la députée d'Anjou—Louis-Riel, oui, on a eu des discussions ensemble à
ce sujet. Vous comprendrez qu'il y a des rencontres à faire encore. On a
rencontré tous les acteurs du milieu. Il y a les... la situation également des
logements abordables. Il faut comprendre que c'est une situation aussi
particulière à respecter.
Je pense que tantôt, la députée
d'Anjou—Louis-Riel a commencé à dire qu'il y avait une pétition de
12 000 locataires. C'est sûrement 12 000 propriétaires que
vous...
Mme Thériault
:
...je n'ai pas dit «locataires», j'ai dit «signataires».
Mme Laforest : Ah! j'ai
compris locataires, O.K.
Mme Thériault
:
Signataires.
Mme Laforest : O.K. Puis,
en toute honnêteté, puis j'aimerais avec la députée d'Anjou—Louis-Riel parce
qu'on parle souvent du projet de loi n° 401, puis moi, je veux vraiment
savoir pourquoi il n'était pas dans le 401. Puis je suis honnête, là, parce que,
s'il n'était pas dans le 401... On dit : Vous êtes ministre. Si ce n'est
pas vous, ce sera à quelqu'un d'autre. Pour le dépôt de garantie, vous
dites : Si vous ne le faites pas ici, il y a quelqu'un d'autre qui va le
faire. Mais...
Puis je suis vraiment sincère, parce que
vous avez sûrement évalué tous les enjeux, vous avez rencontré les acteurs également
au niveau de toutes les offices d'habitation, vous connaissez la situation. On
travaille également avec la CORPIQ. Moi, vraiment, j'aimerais savoir qu'est-ce
qui a fait que vous n'êtes pas allé de l'avant parce que... Ce n'est pas du
tout pour dire qu'il n'était pas dans le 401, c'est pour savoir justement tous
les enjeux que vous aviez et que... ou encore qu'il y a eu peut-être un manque
de temps. Mais c'est important pour moi de savoir, c'est vraiment important
pour moi de savoir pourquoi il n'était pas dans le 401.
Parce que je sais que c'est un dossier
quand même sensible. On travaille avec des locataires. Souvent, les locataires
sont moins enclins à offrir un dépôt garantie, si je peux dire. Je comprends
tout à fait la situation des propriétaires parce que je l'ai vécue cet été. On
attendait qu'il y ait des logements, par exemple, qui se réparent avant de
pouvoir aménager des nouveaux locataires. Alors, c'est certain que, pour les
propriétaires, quand ils reprennent les logements, et les logements sont brisés
ou sont tous à rénover, il y a des enjeux particuliers. Alors, le dépôt de
garantie, ici, possiblement qu'il y aurait un meilleur respect dans le milieu
pour les locataires qui font un dépôt de garantie.
Alors, moi, j'aimerais vraiment avoir une
belle discussion puis savoir pourquoi, dans les années passées, ça ne s'est pas
appliqué. Puis vraiment c'est à titre...
La Présidente
(Mme Charbonneau) : Informatif.
Mme Laforest :
...informatif, oui, parce que vous savez comme moi que le dépôt de garantie, on
se... On a une grande réflexion pour le dépôt de garantie. Il y a d'autres
acteurs qu'on va rencontrer, évidemment. S'il y a un dépôt de garantie, comment
on gérerait le dépôt de garantie? Les intérêts du dépôt de garantie, comment ce
serait modulé?
Alors, il y a vraiment beaucoup de
questions et de réflexions de mon côté. C'est pour ça, je veux vraiment vous
entendre. Merci, Mme la Présidente.
La Présidente (Mme Charbonneau) :
Merci, Mme la ministre. Mme la députée d'Anjou—Louis-Riel.
Mme Thériault
:
Mme la Présidente, ça va me faire plaisir de répondre, puis je vais essayer de
répondre à travers vous. Je sais que la ministre veut avoir une discussion avec
moi. Puis moi...
La Présidente
(Mme Charbonneau) : Vous pouvez la regarder, je n'ai pas de
souci.
Mme Thériault
:
Je peux la regarder, là? Parfait, merci.
La Présidente
(Mme Charbonneau) : Moi, c'est juste pour le temps de parole,
pour pouvoir m'ajuster avec la régie.
• (16 h 40) •
Mme Thériault
:
Parfait, pas de problème. La...
Mme Laforest : ...de mon côté.
C'est pour ça que je veux vraiment vous entendre. Merci, Mme la Présidente.
La Présidente (Mme Charbonneau) :
Merci, Mme la ministre. Mme la députée d'Anjou—Louis-Riel.
Mme Thériault
: Mme la
Présidente, ça va me faire plaisir de répondre, puis j'essaie de répondre à
travers vous. Je sais que la ministre veut avoir une discussion avec moi.
,
La Présidente (Mme Charbonneau) :
Vous pouvez la regarder, je n'ai pas de souci.
Mme Thériault
: Moi,
je peux la regarder, là? Parfait, merci.
La Présidente (Mme Charbonneau) :
Moi, c'est juste pour le temps de parole, pour pouvoir m'ajuster avec la régie.
Mme Thériault
:
Parfait. Pas de problème. La réponse, elle est très, très simple. Lorsque je
suis arrivée en poste, il y avait moins d'un an avant une prochaine élection.
Je devais déposer un projet de loi rapidement, et j'ai déposé un projet de loi
rapidement avec toutes les choses avec lesquelles je savais qu'on pouvait aller
de l'avant, première des choses. Deuxième des choses, la ministre doit savoir
qu'en tout temps, dans un projet de loi, on peut le bonifier, même si on l'a
déposé, par ce qu'on appelle généralement des papillons, O.K. Troisièmement,
moi, je peux vous dire qu'avant d'arriver comme ministre de l'Habitation, mes
connaissances étaient un peu plus limitées. Après avoir été ministre de
l'Habitation, mes connaissances en habitation étaient multipliées par... Au
bout d'un an, vous savez ce que je veux dire, parce que vous vivez le même
phénomène que moi. Ça fait un an que je suis la critique en habitation. Mes
connaissances ont continué de se multiplier, parce qu'on voit d'autres situations.
Je pense sincèrement que les mentalités
évoluent aussi. Le contexte est changé, mais je pense que, comme législateur,
la possibilité que je donne à la ministre, ce n'est pas de décider demain matin
comment on le fait, qu'est-ce qu'on fait avec les intérêts. J'entends tous ces
questionnements-là, puis c'est tout à fait légitime, mais tout à fait légitime,
je comprends, de ne pas faire dans la précipitation, puis ça, je comprends ça,
pas de problème. On a été capables, tout au long du projet de loi — puis
je vais donner à la ministre ce qui lui appartient, Mme la
Présidente — on a été capables, tout au long du projet de loi, malgré
nos divergences, malgré le fait que des fois on a eu plus de réticences sur
certains articles, on a toujours trouvé des compromis. Pourquoi? Parce
qu'autant la ministre que de ce côté-ci de la table, nous, ce qu'on veut,
c'est... on est en train de faire une loi, on fait la meilleure loi possible,
on va le plus loin qu'on peut aller puis on est prêtes à faire feu, O.K. On a toujours
des règles de transition. Il faut se donner les possibilités.
Puis ma réponse, elle est simple, parce
qu'elle vient s'appareiller avec la réponse de la ministre qu'elle a faite à la
pétition en disant : Oui, on est ouverts à le regarder, c'est un peu plus
compliqué. Je comprends tout ça puis je suis d'accord avec ça, Mme la
Présidente, puis c'est pour ça que je dis à la ministre simplement : Moi,
là, je vous le dis tout de suite, là, regardez, je ne ferai pas de guerre de
tranchées, là; je n'en ferai pas, de guerre de tranchées, je n'en ferai pas,
O.K., ce n'est pas mon intention. Mais ce que je peux vous dire, c'est que le
dépôt de garantie a des impacts pas juste au niveau des propriétaires, il en a
au niveau des locataires, puis il peut avoir des bonnes affaires au niveau des
locataires aussi, aussi. Puis je ne vous demande pas d'arriver demain matin sur
un coup de baguette magique puis, pour le mois de juillet prochain, le dépôt de
garantie est instauré tout partout, puis c'est l'équivalent d'un mois de loyer.
Honnêtement, je ne le sais pas, si c'est un mois de loyer, je ne sais pas si
c'est 200 $, un montant forfaitaire, je ne le sais pas. La seule chose que
je sais, c'est qu'ailleurs au Canada, il y en a, ça marche. Ce n'est pas
obligatoire nécessairement dans toutes les provinces non plus, là, ce n'est pas
obligatoire, mais il y a une possibilité qui est là. Ça fait que tu peux avoir
un pourcentage x de personnes qui vont s'en prévaloir.
Les modalités, ça sera à la ministre à les
définir, je ne m'ingérerai pas là-dedans. Les gens, de toute façon, vont faire
leurs représentations en temps et lieu. Si vous faites un règlement puis vous
allez consulter vos gens, vous allez continuer de travailler avec, c'est votre
devoir de le faire. Parfait. Mais, moi, je sais aussi, pour avoir été en
politique pendant 17 ans et demi puis pour avoir...
La Présidente (Mme Charbonneau) :
Vous êtes toujours en politique, Mme la députée.
Mme Thériault
: Oui,
je suis encore en politique, Mme la Présidente...
La Présidente (Mme Charbonneau) :
Faites-moi pas peur, là!
Mme Thériault
:
...puis je suis bien heureuse d'être encore en politique. Là, il m'en reste
encore trois avant la prochaine élection, puis un autre mandat de quatre ans,
ce ne serait pas si pire aussi, mais c'est la population qui va juger un coup
rendu là.
Mais, honnêtement, j'ai été ministre
pendant 10 ans, et des fois on change de chaise puis on ne s'y attend pas.
Parce que, s'il y a une chose qu'on n'a pas comme contrôle, comme ministre, là,
c'est le contrôle de notre avenir politique, ça n'appartient qu'au premier
ministre, puis on ne sait jamais de quoi est fait demain, puis après-demain,
puis dans six mois, puis dans un an. Puis, Mme la Présidente, je souhaite...
Puis vous le savez, vous aussi, hein, parce que vous avez été ministre puis
vous avez occupé différentes fonctions, on ne sait jamais ce qui va arriver.
Moi, la seule chose que je sais, c'est que ce qui m'importe, ce n'est pas le
bilan, ce n'est pas mon bilan, ce n'est pas votre bilan. Ce qui m'importe, Mme
la Présidente, c'est que la loi, elle va avoir été ouverte, qu'on va l'avoir
arrangée ensemble, qu'on se donne les possibilités de le faire puis que, si on
se donne la possibilité de le faire, la ministre est là, parfait, elle va
continuer son oeuvre au grand bien de la société, puis je pense qu'elle va bien
le faire, puis je le...
Mme Thériault
: ...ce
qui m'importe, Mme la Présidente, c'est que la loi, elle va avoir été ouverte,
qu'on va l'avoir arrangée ensemble, qu'on se donne les possibilités de le
faire, puis qu'ici on se donne la possibilité de le faire.
La ministre, elle est là, parfait, elle va
continuer son oeuvre, au bien... au grand bien de la société, puis je pense
qu'elle va bien le faire. Puis je le dis depuis le début, moi, c'est une bonne
ministre qu'on a devant nous, c'est une bonne ministre, puis je ne la
questionne pas souvent. Je suis exigeante quand on fait des lois, mais je ne la
questionne pas souvent parce que c'est une bonne ministre, Mme la Présidente.
Puis je suis sincère, O.K., bon. Mais peut-être que la ministre, elle va
changer de place parce que son premier ministre va trouver qu'elle est trop
bonne puis qu'elle peut s'en aller ailleurs. Ça, ça arrive. Bien, ça, dans ce
temps-là, là, il y a un autre ministre qui va venir s'asseoir sur la chaise,
puis ça va lui prendre six mois, un an avant de maîtriser le dossier.
La ministre a été, en quelque sorte,
privilégiée. Le projet de loi, il était prêt. Elle l'a modifié, elle l'a arrangé,
elle a été un peu plus loin, il y a des différences. C'est correct. Elle a
rajouté de la matière municipale dedans, c'est de bonne guerre. Elle porte plus
qu'un chapeau, pas de problème. Mais c'était prêt. Puis il y a des collègues
qui... il faut qu'ils repartent à zéro. Elle, c'était prêt. Elle l'a modifié,
elle l'a arrangé, il est là.
Moi, tout ce que je veux prévoir, c'est
que la prochaine personne qui va s'asseoir sur la chaise... Puis je souhaite
vraiment qu'elle reste là, mais je veux aussi qu'elle ait le temps de le faire
comme il faut puis qu'elle le fasse comme il faut. Je pense qu'elle va le faire
comme il faut. Mais je pense que, si, dans la loi, on donne la possibilité,
sans donner de date de fin, de début, de modalités... Vous le prévoyez par
règlement. Toutes les conditions vous appartiennent, mais vous avez la
possibilité de le faire. Pas de l'obliger de bord en bord. Ce n'est pas ça
que... Ce n'est même pas mon intention, Mme la Présidente. Mais je sais une
chose, c'est que partout ailleurs, ça se fait, puis c'est sûr que, de ce
côté-ci, vous allez entendre : Bien, on pense que ça peut être une bonne
chose. Le reste, c'est dans les mains de la ministre.
Ça fait que c'est comme... Puis peut-être
que mon collègue, de l'autre côté, lui, va dire «non, ce n'est pas une
bonne chose», pour les raisons qui lui appartiennent. C'est correct. Mais moi,
je sais pertinemment bien qu'il y a des propriétaires qui promettent des choses
aux locataires, parce que je l'ai entendu aussi, puis que les locataires n'ont
pas ce que le propriétaire leur a promis de faire. Ça arrive, ça arrive plus
fréquemment qu'on pense. Puis le dépôt de garantie, c'est une protection aussi
pour les locataires quand le propriétaire ne fait pas ce qu'il était supposé de
faire. Il y a d'autres questionnements, j'en conviens. Il y a d'autres
questionnements, parfait.
J'ai donné une longue réponse à la
ministre parce que je pense que ça demandait une réponse complète. Je voulais
que la ministre comprenne dans quel état d'esprit je dépose cet amendement-là,
qui... je pense, qui est tout à fait correct parce que ce n'est pas plus
contraignant que le reste de la législation. Il y a... Elle va juste avoir une
obligation de résultat, c'est de faire quelque chose, à sa manière, dans un règlement,
Mme la Présidente.
Et voilà.
La Présidente (Mme Charbonneau) :
Merci, Mme la députée d'Anjou—Louis-Riel. Mme la ministre.
Mme Laforest : Non, c'est
beau, Mme la Présidente. Je voulais vraiment avoir des explications. J'ai eu
des explications, mais je voulais plus savoir, quand vous avez rencontré les
acteurs, exemple, bon, les associations de locataires, c'était quoi, les enjeux
par rapport au dépôt de garantie, parce qu'il n'était pas dans le projet de
loi. C'était plus ça. Avec les rencontres avec... sûrement avec l'association
des copropriétaires... des propriétaires et des copropriétaires, je sais
c'était quoi sûrement, les demandes, mais au niveau des locataires. C'était
plus ça, les discussions. Mais je comprends très, très bien la position de la
députée. Merci pour les informations. Parce qu'honnêtement, je me questionnais
également pourquoi on n'était pas allé de l'avant avec ça. Puis je le vis
présentement, j'ai des rencontres à faire. Il y a des enjeux... Les montants...
Comme elle l'a dit très, très bien, quels seraient les montants du dépôt de
garantie s'il y a un dépôt de garantie. Est-ce que le dépôt de garantie serait
affecté à tous les locataires du Québec? Alors, il y a quand même des enjeux à
discuter.
Mais j'ai très bien accepté, j'ai très
bien accueilli la pétition des propriétaires, les 12 000 signataires.
Alors, j'ai très, très bien accueilli cette pétition-là. Je comprends les
enjeux également, puis il y a des rencontres qui vont se faire également par la
suite.
Merci, Mme la Présidente.
La Présidente (Mme Charbonneau) :
Merci, Mme la ministre. M. le député de Gouin.
• (16 h 50) •
M. Nadeau-Dubois : Merci, Mme
la Présidente. Bonjour. Bien, d'abord, c'est le droit le plus strict de
l'opposition officielle que d'introduire des amendements de ce type-là. Ça
concerne grosso modo l'objet du projet de loi. Cependant, je me dois de
rappeler que ce n'était pas dans... En fait, la question du dépôt de garantie
n'a jamais fait partie des enjeux de ce projet de loi là. Ça n'a pas été
discuté lors des consultations particulières. Alors, introduire un amendement
sur un sujet aussi explosif au sein du milieu du logement social, procéder à
une décision comme celle-là sur un enjeu qui est aussi divisif entre les
associations de locataires, le milieu du logement et les organisations... et
les associations de propriétaires, ce serait une erreur gravissime, là. C'est
un...
M. Nadeau-Dubois : ...à une
décision comme celle-là sur un enjeu qui est aussi divisif entre les
associations de locataires, le milieu du logement et les organisations et les
associations de propriétaires, ce serait une erreur gravissime, là. C'est un
enjeu de débat historique, la question du dépôt de garantie entre les
associations de locataires et les lobbys de propriétaires. Ça fait débat depuis
très longtemps au Québec, on ne peut pas régler une question comme celle-là.
Avec égard au droit de l'opposition officielle de déposer des amendements comme
ils l'entendent, on ne peut pas régler ça comme ça, ça nécessite un réel débat
sur le fond de cette question-là avec les acteurs impliqués. Alors, on peut
soulever le débat, mais j'invite fortement la ministre à ne pas accepter un amendement
comme celui-là qui serait interprété comme une manoeuvre à la va-vite, comme
une opération rapide pour disposer d'un débat qui est extrêmement... qui est
divisif puis qui est explosif au sein du milieu du logement depuis très longtemps.
C'est un des casus belli, là, dans le top
trois, là, des casus belli entre les associations de locataires et les
propriétaires. On ne peut pas procéder... on ne peut pas trancher ce débat-là
dans le cadre d'un projet de loi qui, par ailleurs, porte sur plein d'autres
affaires, c'est beaucoup trop important. Je pourrais m'engager sur le fond de
la question. Je pourrais discuter de tous les arguments qui, sur le fond,
militent contre cette idée-là, des arguments qui ont été réitérés par tous les
acteurs en matière de logement, tous les comités de locataires, tous les gens
qui défendent les locataires. Depuis des décennies, au Québec, que ce débat-là
existe, ces arguments-là, je pourrais les reprendre un à un, les détailler, les
étayer à grand renfort de statistiques, je ne le ferai pas, je vais me
contenter de dire à la ministre que je pense qu'il serait mal avisé puis
imprudent, puis il serait inopportun de s'avancer sur un terrain aussi miné que
celui-là par simple voie d'amendement comme ça, alors que, je veux dire, qu'on
soit d'un bord ou de l'autre du débat, là, tout le monde sait que c'est un
débat, que ce n'est pas un petit débat et qu'on ne peut pas le trancher comme
ça par voie d'amendement à l'intérieur d'un projet de loi qui n'a jamais été
annoncé, jamais au grand jamais qui a été annoncé comme un projet de loi
portant sur cet enjeu-là.
Puis, quand on rédige des lois qui vont
avoir des impacts aussi concrets dans la vie des gens, parce que, dès qu'on
parle du logement, là, on parle de ce qui est, à notre sens, un droit social
fondamental, le droit d'avoir un toit sur la tête, là, on ne peut pas trancher
ces affaires-là. Encore une fois, avec égard pour le droit qu'a l'opposition
officielle de déposer ses amendements, on ne peut pas trancher ça comme ça. Il
n'y a pas eu de réel débat de fond, dans ce projet de loi là, sur cette question-là,
ce n'est pas un projet de loi qui a été annoncé comme ça. Si ça l'avait été, la
ministre sait, comme ça, ce que ça aurait suscité, une levée de boucliers, une
mobilisation citoyenne parce que c'est le genre de dispositions qui sont
combattues, depuis des années, par des milliers de personnes.
Donc, moi, sans m'engager sur le fond, là,
de pourquoi c'est une mauvaise idée, je me contente, à ce stade-ci, de demander
à la ministre... en fait, de lui demander, dans le fond, ce qu'elle pense,
moins du fond de l'amendement que... j'aimerais ça qu'elle me dise si elle
croit vraiment qu'on est en train, en ce moment, d'avoir un débat de fond sur
cette question-là. C'est légitime pour l'opposition officielle de soulever le
débat, mais le trancher dans un forum comme celui-là, sans débat de société
préalable, sans qu'on ait entendu les gens, de part et d'autre, sur cette
question-là, ça me semblerait mal avisé. Donc, je pense, pour ma part, qu'il
serait préférable de battre cet amendement-là ou, en tout cas, la portion
d'amendement qui porte sur le dépôt de garantie, parce qu'on ne peut pas
trancher les enjeux comme celui-là, sans qu'il n'y ait eu de réel débat de
fond, pas quand les enjeux sont aussi explosifs et aussi divisifs.
La Présidente (Mme Charbonneau) :
Merci, M. le député de Gouin. Je vous rassure sur deux choses, la première,
c'est que je ne vous ai pas arrêté quand j'ai eu un doute, un peu de peut-être
qu'on pouvait interpréter ça comme on prêtait des intentions, je ne vous ai pas
arrêté, j'ai continué à vous écouter, puis ça a été correct. Puis, en même
temps, M. le député, je vous rassure, il n'y a pas que l'opposition officielle
qui peut déposer des amendements, vous pouvez le faire aussi. Tous les gens qui
participent à cette commission peuvent déposer des amendements. Donc, je vous
rassure, si jamais il y a des choses qui vous tentent, vous pouvez toujours
faire un sous-amendement ou corriger des choses, ça revient au droit de chaque
député alentour de cette table. Mme la ministre.
Mme Laforest : Mais, en fait,
je trouve ça intéressant d'ailleurs qu'on puisse discuter, hein, du dépôt des
garanties. Puis c'est plus que je suis en mode écoute, parce qu'il y a un questionnement,
il y a une réflexion qu'on est en train de faire. Puis j'aurais peut-être une
question d'emblée à demander, parce que, quand on parle du dépôt de garantie,
est-ce que vous... il y a une inclusion avec le logement social ou, parfois,
vous y avez déjà pensé sans logement social et les logements privés seulement?
Est-ce qu'il y a eu une réflexion à cet égard de votre parti ou de votre part?
Parce que je vais juste...
Mme Laforest : ...est-ce que
vous... il y une inclusion avec le logement social, ou, parfois, vous y avez
déjà pensé, sans le logement social et les logements privés seulement? Est-ce
qu'il y a eu une réflexion à cet égard de votre parti ou de votre part? Parce
que je vais vous... juste vous expliquer. Vous savez très bien l'été qu'on a
passé. On a quand même... il y a eu... les logements étaient plus rares, puis,
quand on a trouvé des logements, par exemple... si je donne l'exemple à
Montréal, il y a eu une quarantaine de personnes qui ont logé à l'hôtel en
attendant le logement parce que le logement, quand les gens arrivaient, le
logement était complètement brisé.
Alors, c'est sûr qu'à chaque fois qu'on
est en rareté de logement, que les gens arrivent pour reprendre possession d'un
logement et que c'est impossible parce qu'il y a trop de rénovations à faire,
trop de réparations, on recommence à parler du dépôt garanti. Alors, moi, ce
que je voudrais... Puis je suis vraiment en mode réflexion, je suis honnête, il
faut que je continue à rencontrer des acteurs. Ceux que vous avez nommés
également, je les ai rencontrés. Il y en a d'autres à rencontrer. Alors, c'est
certain que si on avait personnellement... Parce que je sais très bien qu'il y
a eu énormément de logements qui n'ont pas été livrés dans les années passées,
c'est certain que si les logements étaient construits et avaient été livrés,
bien, peut-être qu'on ne serait pas en rareté de logement. Donc, quand un
logement est disponible, qu'un locataire reprenne le logement et que le
logement soit complètement à refaire, c'est assez particulier, et c'est là que
les gens, la... si je peux dire, les propriétaires de logements se posent la
question, parce que je me fais dire assez et très, très souvent : Quand on
loue une voiture, on donne un dépôt. Quand on loue un logement, pourquoi il n'y
a pas de dépôt, Mme Laforest? Alors, la question me revient très, très
régulièrement. Je vais moi-même vous poser la question parce que c'est quand
même très intéressant, discuter de cet enjeu. Est-ce que vous avez pensé? Quand
vous pensez dépôt garanti, vous dites : Non, c'est impossible, ça ne peut
pas aller de l'avant. Est-ce que vous incluez les gens qui habitent dans des
logements sociaux, les AccèsLogis?
Puis je vais le redire, on est en train...
déjà, il y a 2 000 logements qui sont livrés présentement parce qu'il
fallait... la première chose à faire, c'était de remettre la liste des coûts de
construction... quels étaient des années 2009. Alors, c'était impossible de
construire des nouveaux logements parce que les soumissions arrivaient avec des
coûts de matériaux des années 2009. Alors, au départ, il y a fallu aller aux
finances pour demander des montants pour ajuster la liste des coûts de
construction pour construire les AccèsLogis qui avaient été promis et non
livrés. Alors, là, maintenant, on a ajusté la liste des coûts de construction.
Il y en a déjà 2 000 de plus sur le marché.
Moi, ma question est vraiment celle-ci
parce que je trouve ça intéressant puis vos propos sont quand même très, très
importants pour l'enjeu du dépôt de garantie. Avez-vous, je comprends...
Avez-vous divisé le logement social et le logement privé ou, à la grandeur du
Québec, vous dites : Le logement, c'est interdit qu'il y ait des dépôts de
garantie? Alors, moi, c'est vraiment important de vous entendre. Merci, Mme la
Présidente.
La Présidente (Mme Charbonneau) :
Merci, Mme la ministre. M. le député de Gouin.
M. Nadeau-Dubois : C'est une
bonne question, c'est une question pertinente. J'ai envie de prendre un pas de
recul pour y répondre. Quand on légifère en matière de logement, on est... je
pense que ce qu'on doit tenter de faire, comme législateurs, c'est de trouver
un équilibre, un équilibre entre, je dirais, grosso modo, deux grandes valeurs.
Il y a le droit de propriété qui existe, hein, des propriétaires, et il y a la
protection des plus vulnérables. Et, en matière de politique de logement, ce
qu'il faut trouver constamment, je crois, c'est le point d'équilibre entre ces
deux valeurs-là. Puis, dans les différents débats qu'on a en matière de
logement, c'est souvent ça, la tension. Et les gens qui représentent les
locataires... les propriétaires vont forcément, de par leurs intérêts, se
rapprocher d'un des deux pôles, et les comités, les associations de locataires
vont, par définition, aller vers l'autre pôle, celui de la protection des
locataires vulnérables. Puis, dans le cas du débat sur le dépôt de garantie,
c'est une... c'est exactement ça, le dilemme qui est devant nous.
• (17 heures) •
Moi, je suis locataire. Si, demain matin,
on vous donne, comme ministre, la responsabilité d'écrire un règlement sur les
dépôts de garantie puis que ça devient légal, peut-être que, lorsque je vais
déménager, avoir un nouveau logement, on va m'en demander un, dépôt de
garantie, puis vous savez quoi? Pour moi, là, prrr, ça ne fera pas de
différence. Pourquoi? Je suis un homme seul, je n'ai pas d'enfant, j'ai un très
bon revenu, je suis dans le 10 % des gens qui ont un meilleur revenu, au
Québec, en tant que député, comme nous tous et toutes autour de la table. Ça
fait que pour moi, là, comme député de Gouin, là, un dépôt de garantie, là, ça
ne change pas ma vie, loin de là. Probablement que je le donnerais, puis j'en
ressentirais... je ne m'en rendrais pratiquement pas compte. Donc, ce n'est pas
pour ces locataires-là que c'est un danger, les locataires comme moi ou les locataires,
même, qui ont des revenus moyens. Le dépôt de garantie représente une menace
pour les locataires les plus vulnérables, pour les locataires à faibles
revenus, qui sont des gens qui sont déjà devant des...
17 h (version non révisée)
M. Nadeau-Dubois : ...pas
compte. Donc, ce n'est pas pour ces locataires-là que c'est un danger, les
locataires comme moi ou les locataires même qui ont des revenus moyens. Le
dépôt de garantie, il représente une menace pour les locataires les plus
vulnérables, pour les locataires à faibles revenus, qui sont des gens qui sont déjà
devant des graves difficultés d'accès au logement. Et ce que les gens qui
travaillent avec les locataires à faibles revenus nous disent, et je présume
que, comme députés, on les rencontre tous et toutes dans nos circonscriptions,
ce que ces groupes de locataires là nous disent, c'est qu'on est déjà dans une situation
où ces gens-là ont de la difficulté à trouver des logements salubres, de
qualité, et, lorsqu'ils en trouvent, ce qui n'est pas donné, ils ont de la
misère à les payer. Et la proportion de locataires vulnérables qui accordent
des proportions très importantes de leurs revenus au paiement de leur loyer,
elle est grandissante.
Depuis les années 2000, là, les loyers ont
augmenté de presque 50 % au Québec en moyenne, près de 50 %. Inutile
de vous dire que les revenus n'ont pas suivi cette augmentation. On serait probablement
tous contents, mais ce n'est définitivement pas le cas. Donc, on est déjà dans
une logique, au Québec, où l'accès au logement est de plus en plus difficile,
et là je parle juste d'un point de vue financier, je ne parle même pas de la
salubrité des logements.
Alors, même un dépôt de garantie qui
serait, par exemple, de plusieurs versements, même un dépôt de garantie qui serait
de 1 000 $, 2 000 $, ce qui, pour un propriétaire, n'est
pas grand-chose... bien, moi, j'ai un building, ça vaut 200 000 $,
c'est un quintuplex dans une ville de région ou, à Montréal, c'est un triplex
qui vaut 400 000 $, 500 000 $, 600 000 $.
2 000 $, comme locataire, il me semble que ce n'est pas grand-chose.
Bien, pour un locataire vulnérable, là, qui dépense, comme c'est le cas de plus
en plus dans les quartiers où les loyers augmentent, qui dépense 40 %,
50 % de son revenu pour se loger, 1 000 $, là, même une fois,
là, c'est un frein très, très, très concret à se trouver un logement. Et on
n'est pas dans une situation où on pourrait dire : Ce n'est pas grave, on
peut mettre quelques freins. Il y a tellement de logements, puis ils sont tellement
accessibles, ça n'aura pas d'impact. On est dans une situation où déjà il y a
trop de freins à l'accès au logement.
Alors, moi, je ne dis pas que l'argument
des propriétaires... puis c'est l'argument qu'invoquait la collègue de
l'opposition officielle, l'argument des propriétaires, qui dit... puis vous le
reformuliez un peu, tu sais, c'est l'argument qui dit : Bien, quand les
immeubles, on les... Quand les logements, ils sont mal rénovés et insalubres,
tout ça, est-ce que... puis est-ce que le dépôt de garantie ne pourrait pas
donner un coup de pouce au propriétaire? Peut-être.
La question, c'est : Comme
législateurs, à qui devons-nous donner un coup de pouce? Puis, en ce moment, je
pense que, dans l'équilibre entre la protection des plus vulnérables puis le
respect du droit de propriété, là, la balance est à ramener vers la protection
des plus vulnérables, puis, comme ministre de l'Habitation, je pense que vous
devrez... je pense que vous êtes puis que vous devez être sensible à cet
équilibre-là parce qu'on n'est pas dans une situation où on a du lousse,
disons-le comme ça, sur le plan de l'accès à des logements à bas prix de
qualité au Québec, bien au contraire.
Je pourrais continuer très longtemps. On
pourrait parler d'un immigrant ou d'une immigrante récemment arrivée au Québec,
par exemple. Il y a un afflux de réfugiés depuis quelque temps au Québec, là,
des gens qui, souvent, vont arriver dans des situations très difficiles
financièrement. Ils ont un hébergement souvent à très court terme de fourni par
des services d'accueil, mais le premier appart qu'ils doivent trouver, là,
souvent, c'est un tout petit appart. Ils ont une petite famille avec eux
autres. Déjà, ils se retrouvent dans des situations... Puis on les a tous vus,
les reportages à la télévision, là. Déjà, ils se retrouvent déjà dans des
situations où ils sont dans des logis dans lesquels aucun de nous ici
accepterait de vivre, là, disons les choses comme elles sont, et là on
dit : Oui, mais... Et c'est souvent du logement privé, hein, parce qu'ils
ne se mettent pas sur une liste d'attente pour aller dans une coop, ou un OSBL
d'habitation, ou du logement social, là. Ils se ramassent très souvent, ces
gens-là, dans du logement privé parce qu'ils n'ont pas le temps de trouver
autre chose.
Pour ces gens-là, un dépôt de garantie,
là, pouvez-vous... peut-on imaginer ce que ça représente? Je veux dire, c'est
un ticket à l'entrée. C'est un ticket à l'entrée pour aller chercher un
logement, puis, pour ces gens-là, ça veut dire ne pas en trouver, parce que
1 000 $, 2 000 $, quand tu viens d'entrer au pays, tu ne
l'as pas. Tu as trois billets de bus dans les poches, deux, trois cannes de
bines puis une valise avec du linge. Donc... Puis là je prends un exemple
volontairement extrême, mais c'est pour montrer à quel point ça peut
représenter un frein réel.
Donc, ça, c'est sur le fond, là, et donc,
pour répondre à votre question, oui, même dans le cas d'un logement privé,
c'est un réel frein, c'est un réel ticket à l'entrée. Il y a des associations
de locataires qui vont jusqu'à dire que c'est une forme de discrimination dans
la mesure... en tout cas, que c'est discriminatoire à tout le moins dans ses
effets. Parce que, ce genre de politique là, on pourrait dire : Bien, si
c'est 1 000 $, c'est 1 000 $ pour tout le monde, ce n'est
pas discriminatoire. Dans les faits, c'est vécu sur le terrain comme
discriminatoire parce qu'on sait bien que les gens sans emploi, les gens
immigrants, les gens qui ont des enfants...
M. Nadeau-Dubois : ...dans la
mesure... en tout cas, que c'est discriminatoire, à tout le moins dans ses
effets. Parce que, ce genre de politique là, on pourrait dire : Bien, si
c'est 1 000 $, c'est 1 000 $ pour tout le monde, ce n'est
pas discriminatoire. Dans les faits, c'est vécu sur le terrain comme
discriminatoire parce qu'on sait bien que les gens sans emploi, les gens
immigrants, les gens qui ont des enfants, en fait, tous les gens qui sont
victimes de préjugés dans notre société auront, statistiquement, là, d'autant
plus de difficulté à trouver de l'argent pour un tel dépôt de garantie, même
s'il est minime du point de vue du propriétaire, même s'il est à quelques
versements.
Je pourrais continuer longtemps, mais
disons qu'on n'a pas le luxe en matière d'accès au logement de procéder à une
réforme comme celle-là, et je le répète, surtout dans un contexte où, à ma
connaissance, il n'y a pas eu réellement de débat de fond public sur cette
question-là où on aurait permis de trouver un consensus, un compromis entre les
acteurs. On n'est vraiment pas là. Alors, je ne m'étendrai pas plus longtemps,
je vais répondre à d'autres questions de la ministre si elle en a, mais je
pense qu'on ne peut pas procéder comme ça, pas pour trancher un débat aussi
fondamental que celui-là, pas dans une situation où les locataires les plus
vulnérables au Québec ont déjà de la difficulté à se trouver un toit à mettre
au-dessus de leur tête.
La Présidente (Mme Charbonneau) :
Merci, M. le député de Gouin. Mme la ministre.
Mme Laforest : Non, tout est beau.
La Présidente (Mme Charbonneau) :
Ça va?
Mme Laforest : Merci beaucoup.
La Présidente (Mme Charbonneau) :
J'ai d'autres interventions sur la proposition d'amendement qui a été déposé
par la députée d'Anjou—Louis-Riel? Mme la députée de Fabre.
Mme Sauvé : Merci, Mme la
Présidente. Alors, j'ai bien entendu les interventions et de la ministre et du
collègue de Gouin. Je veux bien réitérer l'aspect... le contexte dans lequel
l'amendement est amené, c'est très, très important pour nous. Dans le fond,
c'est très clair qu'il y a opportunité, une opportunité au niveau du projet de
loi, mais également... et le député de Gouin disait que ça n'avait pas été
remis sur la table ou mis sur la table au moment du processus avant l'étude
détaillée, mais, en fait, il y a eu des groupes qui sont venus clairement dire,
et écrire dans leur mémoire, l'importance de mettre sur la table le dépôt de
garantie, entre autres la CORPIQ qui a fait un plaidoyer assez étoffé sur la
question. Alors, je trouve ça important de le ramener. Puis je veux vraiment,
vraiment être dans l'esprit de dire qu'on dépose un amendement pour ouvrir la
réflexion, pour ouvrir le débat, pour mettre le principe dans le projet de loi,
mais avec l'ouverture d'une réflexion en temps et lieu pour un éventuel
règlement. Alors, moi, je trouve ça très important de contextualiser. Ce n'est
pas l'intention, avec le dépôt de cet amendement, d'aller vite et de freiner un
débat puis de freiner l'opportunité de parler aux différents groupes.
Alors, je veux ramener un peu le contexte
de la pétition, entre autres, et puis je vais lire d'ailleurs des aspects du
mémoire du CORPIQ parce qu'il y a là des éléments qui sont assez fondamentaux
par rapport à la légitimité de déposer l'amendement. Et, honnêtement, là,
c'est, comme législateur, où il y a une opportunité de déposer l'amendement
pour susciter le débat, mais c'est aussi comme député, parce que, dans nos
comtés, on a, effectivement, les citoyens qui viennent nous voir, les
situations des locataires et des propriétaires. Et je veux bien sûr réitérer le
fait que, cet amendement, il est bénéfique et pour l'un et pour l'autre. Et,
d'ailleurs, quand on voit les 12 202 pétitionnaires qui ont...
signataires de la pétition, il y a des aspects qui, dans le contexte et les
considérants, il y a des aspects qui favorisent davantage la protection des
propriétaires, mais également la protection des locataires.
Alors, je vais y aller un peu avec la
lecture pour qu'on se remette tous un peu dans le contexte où il y a eu
pétition et il y a eu l'ouverture dans la réponse de la ministre, à dire :
C'est une réflexion qui pourrait être en cours.
Alors, entre autres :
«Considérant que le Québec interdit le
dépôt de garantie alors qu'il est permis et fonctionne partout ailleurs au
Québec et dans le monde — ma collègue l'a bien dit : On est les
seuls au Québec et... au Canada, le Québec est le seul, donc, à ne pas
permettre... et là je veux faire une parenthèse, Mme la Présidente, c'est
effectivement le sens aussi de notre amendement. On n'est pas en train
d'envisager de quelconque façon une obligation, on est en train de vouloir
susciter un débat alors que, présentement, la réalité est la suivante : ce
n'est pas permis. Est-ce que ça pourrait être permis selon certaines règles?
Alors donc, c'est ça aussi qu'il faut mettre de l'avant.
Deuxième considérant :
«Qu'un propriétaire sur trois a déjà exigé
un dépôt; — ça veut donc dire que, dans les pratiques, il y a déjà
des éléments qui sont... qui font partie de la réalité —
«Considérant que les dommages laissés par
les locataires en quittant s'élèvent à 150 millions de dollars par année à
250 millions de dollars pour les loyers impayés;
«Considérant que seulement 6 % des
propriétaires s'adressant à la Régie du logement récupèrent leur argent;
«Considérant qu'un dépôt favorise la
conciliation et qu'une majorité de propriétaires renonceraient ainsi au
tribunal, évitant au locataire un dossier judiciaire;
• (17 h 10) •
«Considérant que les locataires...
Mme Sauvé : ...à 250 millions
de dollars pour les loyers impayés;
«Considérant que seulement 6 % des
propriétaires s'adressant à la Régie du logement récupèrent leur argent;
«Considérant qu'un dépôt favorise la
conciliation et qu'une majorité de propriétaires renonceraient ainsi au
tribunal, évitant au locataire un dossier judiciaire;
«Considérant que les locataires ayant un
dossier de crédit plus faible auraient un meilleur choix de logement;»
Et là je vais... Avant de continuer sur la
pétition, je vais survoler un petit peu puis je vais aller du côté du mémoire
du CORPIQ, parce qu'il y a une situation et, comme porte-parole au niveau de la
solidarité sociale, ça me touche particulièrement, c'est les ménages à faible
revenu. Et le CORPIQ a mis la lumière sur une situation qui prévaut depuis
beaucoup trop d'années. Et la situation où on pourrait envisager un dépôt de
garantie, bien, ça viendrait régler un préjudice assez important qui mérite
d'être réglé.
Alors, je lis la portion suivante. Dans le
mémoire, on lit : «Pour les ménages à faible revenu, les dépôts de
garantie pourraient prendre la forme d'une garantie contractuelle en vertu d'un
programme de la SHQ». Là, on est dans les moyens. Nous, on n'est pas là, mais
quand même c'est écrit dans leur mémoire. «Ils n'auraient alors pas à être
versés proprement dits au propriétaire, à moins qu'un dommage ne survienne.
Cette option — c'est là que c'est très
intéressant — viendrait également pallier le fait que les
articles 31.1 et 31.2 de la Loi sur la Régie du logement ne sont toujours
pas en vigueur. En effet, en 1998, 1998, le gouvernement du Québec a pourtant
adopté la loi n° 186, permettant au tribunal
d'ordonner au ministère de l'Emploi et de la Solidarité sociale de verser
directement au locateur — donc, au propriétaire — la partie
de la prestation correspondant au logement en vertu du programme d'aide
financière de dernier recours. Cette ordonnance s'appliquerait dans les causes
où le locataire est condamné pour non-paiement de loyer». Donc, on parle
vraiment de la situation d'un citoyen qui est lié à cette prestation. «Elle
serait conditionnelle au renoncement du locateur de faire expulser son
locataire». De faire expulser son locataire. Alors, je pense que c'est un
élément. Puis c'est un exemple. C'est un exemple parmi d'autres, mais
s'ajoutent à ça les situations qu'on vit dans os bureaux de comté, s'ajoutent à
ça les considérants des 12 000 pétitionnaires, s'ajoute à ça
l'ouverture de la ministre à considérer la réflexion. Et on est vraiment dans
cet esprit-là.
Je continue avec les considérants de la
pétition. Alors :
«Considérant le nombre de logements
laissés dans un état inacceptable — on en a parlé — par la
locataire sortant, nuisant ainsi au locataire entrant;
«Considérant les mécanismes éprouvés
ailleurs, tel un compte en fidéicommis».
Donc, voilà, là, un moyen. Encore là, on
n'en est pas là, mais il y a quand même des propositions de moyens. Alors
donc... Et il y a toute la notion de l'introduction progressive aussi qui fait
partie des considérants parce que, quelle que sera la réflexion, s'il y a
réflexion pour la suite des choses, et s'il y a débat pour arriver à un règlement
par le gouvernement du Québec, c'est très clair que des mesures progressives
pourraient être envisagées dans la réalité des choses. Alors, voilà un peu le
contexte dans lequel on présente cet amendement, Mme la Présidente. Merci.
La Présidente
(Mme Charbonneau) : Merci, Mme la députée de Fabre. M. le député
de Gouin.
M. Nadeau-Dubois : Bien,
deux éléments... Oui. Deux éléments de réponse aux différents arguments qui
sont mis de l'avant par l'opposition officielle. D'abord, sur les logements en
mauvais état. Ca existe, certes, des logements qui sont laissés par les
locataires en mauvais état. D'ailleurs, dans les dernières années, il y a eu
dans certains médias, il y a eu... On a bien montré et monté en épingle
certains cas qui, en effet, étaient extrêmes, là, de logements très mal
entretenus, et tout ça. Puis on a beaucoup utilisé, du côté des corporations de
propriétaires, ces cas-là. On les a montés en épingle. On a dit : Ah!
voilà! Hein? C'est pour ça qu'il faut un dépôt de garantie. Il y a un petit
problème avec cet argument-là. C'est que les locataires, là... Pardon. Les
propriétaires, là, qui héritent, suite à une location, d'un logement en mauvais
état, là, ils ont des recours auprès de la régie. Ils ont des recours auprès de
la régie. Ils en ont. Et même en cas de non-paiement de loyer, là, ces
causes-là sont priorisées à la régie. Alors, on n'a pas besoin de faire pencher
davantage la balance en faveur des propriétaires. C'est déjà des gens qui ont
des recours judiciaires. Et, en cas de non-paiement de loyer, je le répète,
leurs recours sont priorisés sur les autres recours, à commencer par les
recours des locataires.
Alors, on n'a pas besoin de donner ce coup
de barre en faveur des propriétaires. Ce n'est pas nécessaire. C'est une
mauvaise idée. Le dépôt de garantie, en fait, ce que ça permettrait à beaucoup
de propriétaires, c'est d'éviter de se... de se présenter devant la régie, de
ne pas avoir à subir ce processus-là qui, en effet, est long et peut être
désagréable et, à la place, de se faire justice soi-même dans le fond en
disant...
M. Nadeau-Dubois : ...en fait,
ce que ça permettrait à beaucoup de propriétaires, c'est d'éviter de se
présenter devant la régie, de ne pas avoir à subir ce processus-là qui, en
effet, est long et peut être désagréable, et, à la place, de se faire justice
soi-même, dans le fond, en disant : Je garde le dépôt, tu sais. C'est un
«fast track» pour ne pas avoir à se plier, en effet, à un exercice qui peut
être harassant puis agaçant, qui est celui de la régie où il peut y avoir des
délais, et tout ça.
Mais, encore une fois, dans l'équilibre
qu'on doit rechercher entre la protection des plus vulnérables puis, oui, le
respect du droit de propriété, est-ce que c'est nécessaire, là, de rajouter
cette barrière à l'entrée pour les locataires? Parce que c'est ce que c'est,
là. Puis les propriétaires ne s'en cachent pas, par ailleurs, c'est pour mettre
une barrière à l'entrée. Donc, est-ce qu'on a besoin d'ajouter cette barrière à
l'entrée? Je ne pense pas que ce soit nécessaire. Ce serait malavisé et, je le
répète, surtout dans un contexte où, si on est honnête, là, il n'y a pas eu de
réel débat de fond sur cette question-là dans le cas du projet de loi.
Et je termine en rappelant... Parce que
j'entends beaucoup l'opposition officielle dire... comment dire, invoquer comme
argument le fait que la ministre a, par le passé, très récemment, montré de
l'ouverture à une mesure comme les dépôts de garantie. Puis c'est vrai que
c'est une ouverture qui a été démontrée par la ministre. Par contre, on m'a
ressorti une citation de la ministre, qui disait qu'en effet elle était
ouverte, donc, mais, un peu plus loin, elle dit, et je cite, c'est dans un
article de Radio-Canada : «Avant de dire si nous allons aller ou non dans
cette direction, nous souhaitons en discuter avec les associations de
propriétaires et de locataires afin d'obtenir l'avis de chacun...», tout en
mentionnant qu'il fallait «examiner de quelle façon cette mesure est appliquée
ailleurs dans le monde».
Donc, je ne sais pas... Ça date du début
juillet. Je ne sais pas comment les travaux ont avancé du côté de la ministre,
mais je dirais que, publiquement, on n'a pas eu ce débat-là sur une question
aussi fondamentale. Ce n'est pas un détail, ce n'est pas une mesurette, là. Ça
peut changer concrètement la vie de dizaines de milliers de locataires au
Québec. Donc, j'ai envie de rappeler à la ministre, amicalement, ses propres
bonnes intentions de prendre le temps d'examiner ces choses-là avant de
procéder.
Et, encore une fois, l'opposition
officielle a, c'est son droit le plus strict, le droit de se saisir de
l'opportunité que représente le projet de loi pour lancer ce débat-là, puis
ouvrir la question, puis qu'on en discute. Tant mieux. On fait la même chose,
nous aussi, parfois, sur d'autres enjeux. Mais là, en l'état, là, en l'espèce,
sur ce sujet-là, ce serait imprudent, je pense, de procéder sur un sujet comme
celui-là.
J'ai ressorti plein d'autres statistiques
qui montrent... Puisque j'ai encore du temps, je les partage avec les
collègues, là. Au Québec, il y a plus de 400 000 ménages locataires qui
ont un revenu brut annuel inférieur à 20 000 $. 400 000
personnes qui ont un revenu brut annuel... un revenu familial, familial,
inférieur à 20 000 $, et, dans ces gens-là, là, il y en a huit sur 10
qui dépensent déjà plus de 30 % pour payer... de leurs revenus pour payer
leur loyer. Bien, un dépôt de garantie, là, c'est une barrière à l'entrée pour
ces gens-là, et je pense qu'on ne peut pas se permettre ça dans la situation du
logement actuellement au Québec. Merci.
La Présidente (Mme Charbonneau) :
Merci, M. le député de Gouin. D'autres interventions sur la proposition
d'amendement? Mme la députée de Bourassa-Sauvé.
Mme Robitaille : Je suis très,
très sensible à ce que le député de Gouin vient de dire. Montréal-Nord, mon
comté, plein de gens qui arrivent, qui ont... des demandeurs d'asile, des gens
qui n'ont pas beaucoup de sous, des revenus très, très faibles. J'entends très,
très bien le député de Gouin, et il faut prendre ça en considération. Et puis
peut-être que justement on pourrait réfléchir à des exceptions pour les plus
vulnérables, et c'est très, très important.
Mais l'autre côté à la médaille, c'est
que... Dans mon comté aussi, ce n'est pas tous des... en fait, il n'y a pas de
grand... des grands entrepreneurs immobiliers dans mon comté. C'est des petites
gens, des gens qui ont... des propriétaires d'immeuble. Ils ne sont pas tous de
mauvaise foi, au contraire. Ils commencent en affaires ou, en tout cas, leur
business leur permet de nourrir leur famille, d'arrondir leurs fins de mois, de
vivre, finalement, et c'est, des fois, des gens qui commencent à se lancer en
affaires. Et autant j'entends les arguments de mon collègue de Gouin et je suis
très, très, très sensible à ce qu'il dit, autant aussi je prends en
considération ces gens-là qui viennent à mon bureau de comté, ces gens-là qui
ont pris des risques, des petits entrepreneurs, oui, souvent issus de
l'immigration, mais qui ont le courage d'aller de l'avant et qui sont souvent
dans une situation impossible.
• (17 h 20) •
Et je lisais justement le rapport, là, du
CORPIQ, et on dit justement... et ça illustre un peu la difficulté de ces
gens-là. Imaginez, là, parce que ces gens-là, là, ce n'est pas... ils ne sont
pas richissimes, là. Alors, on dit : «Les pertes relatives au non-paiement
de loyer approchent, pour leur part, 250 millions annuellement. Dans...
Mme Robitaille : ...le rapport,
là, du CORPIQ, et on dit, justement... et ça illustre un peu la difficulté de
ces gens-là. Imaginez, là, parce que ces gens-là, là, ce n'est pas... ils ne
sont pas richissimes, là. Alors, on dit : «Les pertes relatives au
non-paiement de loyer approchent, pour leur part, 250 millions
annuellement. Dans 70 % des cas de non-paiement de loyer ayant fait
l'objet d'une demande à la régie, aucun loyer n'a été récupéré.» Imaginez pour
cette personne-là, là. Je comprends, les plus vulnérables, c'est vrai, mais, en
même temps, pour ces gens-là, je pense qu'il faut prendre conscience que, pour
des petits entrepreneurs, c'est extrêmement difficile. «Donc, 70 % des cas
de non-paiement qui ont fait une demande... qui ont fait l'objet d'une demande
à la régie n'ont... le loyer n'a pas été récupéré. Un autre 22 % l'a été
en partie et seulement 6 % en totalité. Donc, on lit strictement sur le
plan... sur ce plan, on pourrait alors se demander à quoi sert ce tribunal où
44 000 demandes pour non-paiement ou déguerpissements ont été
introduites l'an dernier.
«De plus, lors d'un sondage fait par la
CORPIQ, en 2017, auquel près de 1 500 propriétaires et gestionnaires
ont répondu, nous pouvions constater que 58 % des propriétaires ayant
introduit une demande à la régie, pour des loyers impayés de 1 000 $
à 1 400 $, n'auraient pas fait appel au tribunal s'ils avaient pu
conserver un dépôt de garantie de 700 $.» Donc, je pense qu'il faut prendre
ça en considération. Il faut aussi prendre en considération ces gens-là qui
commencent, qui se lancent en affaires, qui doivent survivre puis ils doivent
maintenir leur logis avec un minimum de salubrité, évidemment. Et s'ils n'ont
pas d'argent, comment ils vont faire?
Donc, comment balancer tout ça? Mais je
pense que c'est important qu'on y réfléchisse. Et je comprends le député de
Gouin, je comprends ses inquiétudes, elles sont légitimes, mais qu'est-ce qu'on
fait aussi pour ces petits entrepreneurs là dont la santé financière est très
précaire et qui sont encore dans une situation, là, où ils n'ont pas de
garantie, ils n'ont rien, ils sont très vulnérables? Donc, j'aimerais que la...
peut-être que la ministre prenne ça en considération aussi.
La Présidente (Mme Charbonneau) :
Merci, Mme la députée de Bourassa-Sauvé. Mme la députée de Fabre.
Mme Sauvé : Merci, Mme la
Présidente. Alors, un peu en continuité avec ma collègue de Bourassa-Sauvé, la
sensibilité qu'elle a par rapport, bien sûr, aux locataires fragiles, mais
aussi aux propriétaires. Et moi, dans un premier temps, j'aimerais vous dire
qu'encore une fois, la porte qui est ouverte, c'est celle de ce débat sain là,
de dire... d'entendre les réalités de tous, les groupes. Et moi, j'ai toujours
été celle qui favorise aussi... d'observer les meilleures pratiques qui se font
ailleurs.
Alors, dans un premier temps, quand on
parle des différentes réalités, il y a une réalité qu'on n'a pas nommée
beaucoup, mais à laquelle je suis particulièrement sensible, et je sais que Mme
la Présidente l'est aussi, c'est la situation des aînés qui sont des propriétaires,
qui sont un peu fragiles et qui peuvent être inquiets par rapport à des
situations, effectivement, où ils ont à se retrouver avec des locataires et des
situations auxquelles ils doivent s'adresser sans grands recours ou avec la
crainte, l'inquiétude de ce que ça peut leur amener. Alors, je suis très
sensible parce que j'en ai dans mon comté et à travers le Québec, ces gens qui
vieillissent, qui ont investi beaucoup, et de leur vie et dans leur propriété,
et qui se retrouvent dans des situations, finalement, où ils ont très peu de
protection. Alors, j'ai une pensée particulière, Mme la Présidente, pour ces
gens-là aussi parce qu'on a parlé des personnes vulnérables, et j'en suis, mais
aussi les personnes vulnérables, les aînés propriétaires.
Je voulais rassurer un peu le collègue de
Gouin, je ne sais pas si je vais y arriver, mais je vais tenter un peu, un tout
petit peu. Alors donc...
M. Nadeau-Dubois : ...
Mme Sauvé : Donc, tantôt, je
parlais de ma volonté à toujours pouvoir étudier un peu les bonnes pratiques
qui se font, et on l'a dit, hein, très clairement, le Québec est la seule
province où il n'y a pas de dépôt de garantie. J'aimerais amener un peu, au
début de cette réflexion, le modèle du Nouveau-Brunswick, parce que, clairement,
et c'est là où je veux un peu rassurer, c'est qu'il n'est pas question que le
propriétaire puisse prendre l'argent et, voilà, il en dispose. Donc, il y a
beaucoup de modèles, puis, encore là, je fais juste en parler, mais on est loin
d'être dans les moyens, dans le règlement. Mais au Nouveau-Brunswick, là,
clairement, le locataire peut verser son dépôt de garantie directement dans une
fiducie. Et c'est beaucoup le cas dans les modèles qui existent ailleurs.
Alors, il y a une protection, là. On n'est pas en train de verser... il y a la
possibilité de le faire, mais le locataire a vraiment la possibilité de verser
ce montant...
Mme Sauvé : ...mais au Nouveau-Brunswick,
là, clairement, le locataire peut verser son dépôt de garantie directement dans
une fiducie. Et c'est beaucoup le cas dans les modèles qui existent ailleurs.
Alors, il y a une protection, là. On n'est
pas en train de verser... Il y a la possibilité de le faire, mais le locataire
a vraiment la possibilité de verser son montant dépôt de garantie au niveau
d'une fiducie, alors... D'ailleurs, c'est des modèles qui se répandent puis qui
protègent tous les partis, en fait.
Alors, je voulais amener cette
réflexion-là aussi dans le débat et pour, bien sûr, légitimer notre amendement.
Merci, Mme la Présidente.
La Présidente
(Mme Charbonneau) : Merci, Mme la députée de Fabre. M. le député
de Gouin. Je crois qu'il vous reste à peu près deux minutes.
M. Nadeau-Dubois : Il me
reste à peu près deux minutes.
La Présidente (Mme Charbonneau) :
...toujours minuté.
M. Nadeau-Dubois : Ça ne
sera pas assez pour répondre aux arguments qui ont été invoqués, qui... Il y en
a qui sont intéressants, notamment celui de la statistique que je voyais issue
de la CORPIQ à l'effet que beaucoup de locateurs n'iraient pas à la régie s'il
y avait un dépôt de garantie. C'est intéressant parce que c'est un peu
l'argument que je faisais tantôt. Le dépôt de garantie, il sert aux propriétaires
qui veulent se faire justice sans passer par le détour de la régie. Ça fait que
c'était un peu ce que je disais, justement, que c'est un des problèmes parce
que ça permet aux gens de se faire directement justice plutôt que de faire
appel à un tiers, qui est la régie. Donc, c'était le problème que je pointais,
justement. Mais, bon, en deux minutes, je ne m'étendrai pas plus.
Je vais par contre poser une question à la
ministre parce qu'en lisant la citation tantôt, la ministre disait : J'ai
réfléchi, je trouve ça intéressant, mais avant je veux en discuter avec les
associations de locataires et de propriétaires pour voir si on le fait et
comment on le fait.
Ma question va être très simple :
Depuis qu'elle a fait cette déclaration-là, combien d'associations de
locataires a-t-elle rencontrées pour discuter de la question du dépôt de
garantie?
La Présidente
(Mme Charbonneau) : Merci, M. le député. Mme la ministre.
Mme Laforest : Oui.
Alors, très bonne question, parce que je suis toujours en communication
justement avec autant les gens de la CORPIQ, avec notre équipe au ministère.
Vous comprendrez évidemment qu'on est une très bonne équipe.
Le dépôt de garantie, je vais le redire,
je suis encore en réflexion. Puis, quand je vais poser la réglementation ou
encore quand je vais aller de l'avant, bien, j'aurai rencontré vraiment tous
les acteurs du milieu. Je sais très bien que toutes les associations au niveau
des locataires du Québec... je connais leur position. Au niveau des
propriétaires, je comprends énormément leur situation parce que ça m'est... ça
a été vécu dans mon passé, ça, cette situation-là, d'être propriétaire.
Puis c'est pour ça, je vous dis
aujourd'hui, ma réflexion n'est pas arrêtée. Si je vous... Vous me demandez mon
emploi du temps les deux derniers mois, j'étais très, très préoccupée par les
inondations, alors j'étais assez... Et également il y a eu le pacte fiscal.
Alors, c'est deux beaux projets qu'on... deux beaux dossiers qu'on a très bien
réglés, si je peux dire. Les zones inondables, ça c'est bien terminé, malgré
qu'on est encore dans cette situation-là, puis également le pacte fiscal,
que... ça a très bien été également avec les unions. Alors, mon temps est assez...
mon temps est très chargé.
Par contre, le dépôt garantie, justement,
je le dis, ma réflexion n'est pas terminée. J'ai d'autres rencontres de
prévues. Je vais faire les rencontres avant de me positionner.
Alors, si vous me dites aujourd'hui :
Vous avez rencontré combien d'associations, combien d'organismes ou de
regroupements? Bien, j'en ai rencontré plusieurs et j'en ai rencontré plusieurs
également dans ma région. Surtout aussi avec toutes les offices d'habitation
qui existent au Québec, j'ai eu quand même la possibilité de faire de belles
rencontres.
Si ma réflexion n'est pas terminée, c'est
parce que je me pose des questions. Je dois faire d'autres rencontres. Alors,
ma position, je peux vous le dire, je suis encore en réflexion présentement. Merci,
Mme la Présidente.
La Présidente
(Mme Charbonneau) : Merci, Mme la ministre. M. le député de
Gouin, ça vous va? J'imagine que oui. Est-ce que j'ai d'autres interventions
sur le projet d'amendement? Mme la députée de Fabre.
Mme Sauvé : Écoutez, Mme
la Présidente, j'entends ce que vient de dire la ministre et j'aimerais qu'on
puisse la rassurer à savoir que, quelle que soit la suite des choses, on voudra
faire partie de la réflexion très... de façon très assurée et de façon très
rigoureuse.
Et je rappelle encore, là, parce que je
veux vraiment rassurer, il y a des modèles qui existent et vraiment avec
beaucoup de rigueur pour la protection du locateur, pour la protection du
propriétaire, je reprends le modèle du Nouveau-Brunswick. Et c'est très clair
qu'il n'est pas question que le propriétaire prenne l'argent, il doit
absolument verser à cette fiducie le montant du dépôt de garantie. Sur le Web,
c'est clair, il y a la règle très précise du mécanisme qui protège tout le
monde. Alors, je veux juste dire que ça fait partie de l'horizon de la
réflexion.
Mais, quelle que soit la décision par
rapport à notre amendement déposé, j'entends bien que la ministre a
l'ouverture, est dans la réflexion, mais que sa réflexion n'est pas terminée.
Alors, c'est très important pour moi de signifier à la ministre que nous serons
très intéressés à faire partie de la réflexion.
La Présidente
(Mme Charbonneau) : Merci, Mme la députée de Fabre. D'autres
commentaires sur la proposition d'amendement déposé? Mme la députée
d'Anjou—Louis-Riel.
Mme Thériault
:
Oui, trente secondes...
La Présidente
(Mme Charbonneau) : Vous êtes à la seconde près.
Mme Thériault
:
Oui, je le sais, il reste à peu près 30 secondes, Mme la Présidente.
La Présidente
(Mme Charbonneau) : 30 secondes.
• (17 h 30) •
Mme Thériault
:
Je veux...
17 h 30 (version non révisée)
Mme Sauvé : ...pour moi de
signifier à la ministre que nous serons très intéressés à faire partie de la
réflexion.
La Présidente (Mme Charbonneau) :
Merci, Mme la députée de Fabre. D'autres commentaires sur la proposition d'amendement
déposée? Mme la députée d'Anjou—Louis-Riel, vous êtes à la seconde près.
Mme Thériault
: Oui,
je le sais, il reste à peu près 30 secondes, Mme la Présidente.
La Présidente (Mme Charbonneau) :
30 secondes.
Mme Thériault
: Je
veux simplement rappeler, Mme la Présidente, que c'est sain d'avoir des débats
dans le Parlement, que je pense sincèrement qu'il y a différentes manières
qu'on peut mettre sur la table et de s'assurer de protéger le locateur et le
locataire, les deux, parce qu'il peut y avoir des personnes dans les deux cas
qui auraient besoin. Je comprends que l'amendement donnait une branche
d'olivier à la ministre pour pouvoir lui dire : Raccrochez-vous après ça
pour la suite des choses. Là, je comprends qu'on n'a plus de temps, on va le
voter. Il sera probablement battu, Mme la Présidente, mais c'est sûr qu'on va
revenir. Puis, comme ma collègue de Fabre l'a dit, on est intéressés à faire
partie de la solution parce que c'est sain d'avoir un débat dans une société,
qu'on soit pour ou qu'on soit contre.
La Présidente (Mme Charbonneau) :
Merci, Mme la députée. Est-ce que j'ai d'autres commentaires sur l'amendement
proposé par la députée d'Anjou—Louis-Riel? Alors, je mettrai aux voix l'amendement.
M. le secrétaire. J'ai pris de l'avance, Mme la députée d'Anjou—Louis-Riel, je
connais votre demande.
Le Secrétaire
: Mme Thériault
(Anjou―Louis-Riel)?
Mme Thériault
: Pour.
Le Secrétaire
: Mme Sauvé
(Fabre)?
Mme Sauvé : Pour.
Le Secrétaire
: Mme Robitaille
(Bourassa-Sauvé)?
Mme Robitaille : Pour.
Le Secrétaire
: Mme Laforest
(Chicoutimi)?
Mme Laforest : Contre.
Le Secrétaire
: M. Jacques
(Mégantic)?
M. Jacques : Contre.
Le Secrétaire
: M. Tardif
(Rivière-du-Loup—Témiscouata)?
M. Tardif :
Contre.
Le Secrétaire
: Mme Tardif
(Laviolette—Saint-Maurice)?
Mme Tardif : Contre.
Le Secrétaire
: M. Bussière
(Gatineau)?
M. Bussière : Contre.
Le Secrétaire
: M. Tremblay
(Dubuc)?
M. Tremblay : Contre.
Le Secrétaire
: M.
Allaire (Maskinongé)?
M. Allaire : Contre.
Le Secrétaire
: M.
Nadeau-Dubois (Gouin)?
M. Nadeau-Dubois : Contre.
Le Secrétaire
: Mme Charbonneau
(Mille-Îles)?
La Présidente (Mme Charbonneau) :
Abstention. Alors, l'amendement proposé par la députée a été rejeté. Si je
comprends bien les propositions de tantôt, est-ce que la députée d'Anjou—Louis-Riel,
vous avez d'autres amendements à déposer?
Mme Thériault
: Oui, Mme
la Présidente.
La Présidente (Mme Charbonneau) :
Alors, nous allons suspendre, s'il vous plaît.
Mme Thériault
: Merci.
(Suspension de la séance à 17 h 32)
(Reprise à 17 h 56)
La Présidente (Mme Charbonneau) :
Nous allons reprendre les travaux. Mme la députée d'Anjou—Louis-Riel, vous avez
écrit et fait passer l'amendement que vous avez l'intention de disposer, alors
pouvez-vous nous en faire la lecture, s'il vous plaît?
Mme Thériault
: Absolument.
Merci, Mme la Présidente. Donc, l'article 102.1 :
Ajouter, après l'article 102, l'article
suivant :
«102.1 Un locateur peut, 90 jours après
l'adoption du projet de loi, inscrire la date, modifier les conditions d'un
bail de logement en y ajoutant une interdiction de cultiver des plants de
cannabis. À cette fin, le locateur remet au locataire un avis de modification
décrivant l'interdiction de cultiver du cannabis applicable à l'utilisation des
lieux.
«Le locataire peut, pour des raisons
médicales, refuser cette modification. il doit alors aviser le locateur de son
refus, dans les 30 jours de la réception de l'avis, accompagné d'un avis
médical reconnu. Cette preuve démontre la nécessité pour le locataire de faire
l'usage du cannabis à des fins médicales. Dans un tel cas, le locateur peut
s'adresser à la Régie du logement, dans les 30 jours de la réception de l'avis
de refus pour faire statuer sur la modification du bail.
«En l'absence de refus, l'interdiction est
réputée inscrite au bail 30 jours après la réception par le locataire de l'avis
de modification.»
Et c'est l'amendement que j'aimerais
déposer, Mme la Présidente.
La Présidente (Mme Charbonneau) :
Merci, Mme la députée. Mais, compte tenu de l'heure, je vais vous remercier de
cotre collaboration, je vais vous souhaiter un bon retour, puis on se retrouve probablement
la semaine prochaine.
(Fin de la séance à 17 h 58)