Journal des débats (Hansard) of the Committee on Planning and the Public Domain
Version préliminaire
42nd Legislature, 1st Session
(November 27, 2018 au October 13, 2021)
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Thursday, December 10, 2020
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Vol. 45 N° 71
Clause-by-clause consideration of Bill 67, An act to establish a new development regime for the flood zones of lakes and watercourses, to temporarily grant municipalities powers enabling them to respond to certain needs and to amend various provisions
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Intervenants par tranches d'heure
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Allaire, Simon
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Nichols, Marie-Claude
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Laforest, Andrée
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Maccarone, Jennifer
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Maccarone, Jennifer
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Allaire, Simon
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Laforest, Andrée
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Jacques, François
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Nichols, Marie-Claude
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Maccarone, Jennifer
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Allaire, Simon
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Laforest, Andrée
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Jacques, François
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Tardif, Marie-Louise
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Bussière, Robert
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Girard, Éric
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Tremblay, François
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Campeau, Richard
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Nichols, Marie-Claude
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Allaire, Simon
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Laforest, Andrée
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Nichols, Marie-Claude
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Rizqy, Marwah
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Allaire, Simon
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Rizqy, Marwah
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Laforest, Andrée
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Nichols, Marie-Claude
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Jacques, François
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Tardif, Marie-Louise
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Bussière, Robert
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Girard, Éric
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Tremblay, François
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Campeau, Richard
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Maccarone, Jennifer
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Allaire, Simon
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Laforest, Andrée
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Nichols, Marie-Claude
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Laforest, Andrée
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Allaire, Simon
19 h 30 (version révisée)
(Dix-neuf heures trente-cinq minutes)
Le Président (M. Allaire) :
Alors, à l'ordre, s'il vous plaît! Ayant constaté le quorum, je déclare la
séance de la Commission de l'aménagement du territoire ouverte.
La commission est réunie afin de
poursuivre l'étude détaillée du projet de loi n° 67,
Loi instaurant un nouveau régime d'aménagement dans les zones inondables des
lacs et des cours d'eau, octroyant temporairement aux municipalités des
pouvoirs visant à répondre à certains besoins et modifiant diverses
dispositions.
Mme la secrétaire, est-ce qu'il y a des
remplacements?
La Secrétaire
: Oui, M.
le Président. M. Thouin (Rousseau) est remplacé par M. Campeau
(Bourget); M. Tanguay (LaFontaine) est remplacé par Mme Rizqy
(Saint-Laurent); Mme Thériault (Anjou―Louis-Riel) est
remplacée par Mme Maccarone (Westmount—Saint-Louis); et M. Bérubé
(Matane-Matapédia) est remplacé par Mme Perry Mélançon (Gaspé).
Le Président (M. Allaire) :
Merci, Mme la secrétaire. Maintenant, est-ce qu'il y a des votes par
procuration?
La Secrétaire
: Oui, M.
le Président. Mme Nichols (Vaudreuil) votera pour M. Kelley
(Jacques-Cartier).
Le Président (M. Allaire) :
Parfait, merci. Alors, <lors... >si vous vous souvenez, là, lors
de l'ajournement, nous étions à l'article 80, mais plus précisément à un
amendement déposé par Mme la ministre à l'article 80. Alors, à ce
stade-ci, est-ce qu'il y a d'autres interventions? Mme la députée de Vaudreuil,
la parole est à vous.
Mme Nichols : Oui, merci. Pas
sur l'article 80. Juste une question de se remettre, là, où est-ce qu'on
était, M. le Président. On avait parlé, là... À cet article-là, le mot
«estime», on avait dit que, probablement, on le retirerait. Ça fait que, là, je
voulais savoir est-ce qu'il y aura le dépôt d'un amendement ou comment on
fonctionnait pour... Parce que je pense qu'il y avait une entente quand même,
là, <sur le retrait...
Mme Nichols : ...
80.
Juste une question de se remettre, là, où est-ce qu'on était, M. le Président.
On avait parlé, là... À cet article-là, le mot «estime», on avait dit que,
probablement, on le retirerait. Ça fait que, là, je voulais savoir est-ce qu'il
y aura le dépôt d'un amendement ou comment on fonctionnait pour... Parce que je
pense qu'il y avait une entente quand même, là, >sur le retrait du mot
«estime».
Le Président (M. Allaire) :
Bien, effectivement. Mme la ministre, peut-être, a des précisions.
Mme Laforest : Oui. En fait,
on avait décidé que le mot «estime» était moins justifié. On propose un amendement,
évidemment, pour retirer le mot «estime». On s'était entendus pour seulement
retirer le mot «estime». Alors, la phrase qui disait : «Lorsqu'il estime
que la demande est fondée, le ministre...», ça va être tout simplement : «Lorsqu'il
estime que...». Il n'y a pas…
Le Président (M. Allaire) :
Parfait. Donc, je comprends…
Mme Laforest : Non, excusez :
«Lorsque...». On enlève le mot «estime». O.K., c'est ça, c'est juste le retrait
du mot «estime».
Le Président (M. Allaire) :
Parfait, merci. Donc, je comprends qu'après qu'on aura fini de traiter cet amendement,
on déposera un nouvel amendement pour retirer le mot. C'est bien ça?
Mme Laforest : Oui.
Le Président (M. Allaire) :
Parfait. Donc, parfait. Mme la députée de Vaudreuil, voulez-vous poursuivre?
Mme Nichols : Je veux juste
être certaine qu'on n'oublie pas cet amendement-là. Oui, je peux poursuivre sur
l'article 80. Donc, quand on a ajourné les travaux la dernière fois, on
était sur la partie... on essayait de faire, avec mon collègue de — bon,
j'oublie son comté, là, je m'en allais le nommer, là — Laurier-Dorion...
avec le collègue de Laurier-Dorion, ce qu'on essayait de faire, c'était un lien
avec les municipalités puis le ministère. On se disait : Les sanctions,
quand elles sont déposées... Parce que c'est la municipalité, là, qui va donner
les constats, en fonction du règlement municipal. Puis c'était le mot «peut»,
dans le fond, là, tu sais. Puis, ce qu'on comprenait, c'est qu'il y avait une
latitude à la municipalité de déposer ou de transmettre les constats au
ministère ou pas. Puis là on se demandait s'il n'y avait pas une possibilité qu'étant
donné qu'il y a un numéro, là, quand l'attestation est émise, <est-ce
qu'il n'y avait pas une possibilité >qu'à chaque fois qu'il y a un
constat qui est émis en fonction d'une attestation du Tourisme qui est émis par
le municipal, qu'il n'y ait pas une possibilité de faire un suivi ou de suivre
ça sans que la municipalité ait la possibilité ou décide de les envoyer ou pas,
là. On parlait... une formule automatique, ou trouver quelque chose de…
Le Président (M. Allaire) : Mme
la ministre.
Mme Laforest : Oui. Alors, bien,
c'est sûr qu'il faut comprendre qu'on travaille avec deux ministères, trois
même avec Revenu Québec. Par contre, il y a le ministère du Tourisme. Alors, si...
ce qu'on s'était dit : C'est sûr que cet article-là, il ne faudrait pas
que ça donne trop de travail aux municipalités. Alors, le règlement va
déterminer la procédure : suspendre l'attestation pour une période de deux
mois, de six mois, puis <annule à la troisième… >le
troisième geste, c'est d'annuler l'attestation. Alors, évidemment, si on
respecte cette procédure-là, c'est après ça qu'il va y avoir suspension de la
licence.
Maintenant, si, à chaque fois qu'on pose
le premier geste, il doit y avoir un avis quelconque, à ce moment-là, ça donne
énormément de travail pour la municipalité, parce qu'on s'entend que c'est… il
y a des petites villes que c'est très simple, mais les plus grandes villes ce
serait <assez particulier…
Mme Laforest : …suspension
de la licence.
Maintenant, si, à chaque fois qu'on
pose le premier geste, il doit y avoir un avis quelconque, à ce moment-là, ça
donne énormément de travail pour la municipalité, parce qu'on s'entend que
c'est… il y a des petites villes que c'est très simple, mais les plus grandes
villes ce serait >assez particulier. Ça fait que, là, c'est ça qu'on
disait, pour les Affaires municipales, c'est trop complexe, ça demande trop
d'ouvrage.
• (19 h 40) •
Maintenant, pour le Tourisme, qui est ici avec moi,
M. Desbiens, nous aussi, je crois — j'avais parlé avec ma
collègue au Tourisme — qu'on ne commencera pas, à chaque fois qu'il y
a un avis... Parce que ce n'est pas la première fois qu'il y a des avis dans
les municipalités, ou des plaintes. Alors là, c'est sûr qu'on se demandait... s'il
faut qu'à chaque fois il y ait une procédure au premier avertissement, ce
serait assez lourd comme travail.
Maintenant, peut-être que la position du ministère
du Tourisme a changé, mais nous, on disait qu'on respecte cette procédure-là
pour ne pas donner trop de travail aux municipalités. Puis, en même temps, tu
sais, c'est peut-être juste un avertissement, puis après ça on n'en parlera
plus. Puis, nous, c'était trop lourd pour les municipalités. Puis c'est ça que…
qu'elles n'étaient pas d'accord du tout, à chaque fois d'envoyer un avis
public, si je peux dire, ou que le Tourisme ait une procédure. Mais moi, je
vais parler pour mon ministère, évidemment, je vais laisser le ministère du
Tourisme en parler, si c'est le même accord qu'on avait.
Une voix : ...
Le Président (M. Allaire) :
Non, non, c'est correct. Est-ce que j'ai le consentement pour permettre à
M. Desbiens d'intervenir? Consentement. Parfait. M. Desbiens, merci
de prendre le temps de vous présenter, votre titre, puis la parole est à vous.
M. Desbiens (Christian) : Merci,
M. le président. Christian Desbiens, sous-ministre adjoint au ministère du
Tourisme. Bien, j'abonde dans le même sens. Dans le fond, ça appartient aussi à
la municipalité de voir si elle veut nous acheminer le constat d'infraction.
Donc, je pense que ça fait partie de son champ de compétence à elle de
déterminer ça.
Le Président (M. Allaire) :
Oui, vous pouvez poursuivre.
Mme Laforest : ...je vais
juste terminer l'explication. En fait, c'est important peut-être pour ma
collègue. En fait, il faut voir que le demander comme ça, ce n'est quand même
pas si pire, ce n'est pas si mal, mais, quand on arrive dans les grandes
villes, c'est inapplicable ou presque. Ce serait vraiment compliqué de… À
chaque avertissement, ce serait très, très complexe.
Alors, c'est ce qu'on veut, ne pas donne plus
d'ouvrage aux municipalités, avec cet article de loi là. Ça fait que c'est pour
ça qu'on laisse ça comme ça. Il y a une procédure à suivre. Puis, si la
procédure… C'est une responsabilité de la municipalité en fait. Mais de là à ce
que chaque avis soit transféré et qu'il y ait une procédure, il y a une
lourdeur, en fait, puis ce n'est pas ce qu'on veut faire avec cette demande-là…
avec cette démarche-là.
Le Président (M. Allaire) :
Mme la députée de Vaudreuil.
Mme Nichols : Moi, ce que je
comprenais, là, c'est que la municipalité n'émet pas des avertissements, elle
émet des constats. Puis la municipalité, après deux constats, elle a la
possibilité, si elle veut, de l'envoyer au ministère du Tourisme pour que la
première sanction s'applique. Est-ce que c'est ce que je comprends?
Le Président (M. Allaire) :
Mme la ministre.
Mme Laforest : Oui, mais en…
oui, c'est ça, sauf que la question est de savoir< est-ce que on>,
bref, est-ce qu'on vise à chaque avertissement. C'est-tu ça, la question, ou
peut-être…
Mme Nichols : Bien, moi, <là
où j'ai une…
Le Président (M. Allaire) :
...
Mme la ministre.
Mme Laforest : Oui, mais
en… oui, c'est ça, sauf que la question est de savoir est-ce que on, bref,
est-ce qu'on vise à chaque avertissement. C'est-tu ça, la question, ou
peut-être…
Mme Nichols : Bien, moi,
>là où j'ai une problématique, c'est que la municipalité, là, pourrait
émettre quatre constats pour le même... tu sais, pour la même maison, pour la
même infraction, mais elle ne serait pas obligée de le transmettre au ministère
du Tourisme. Donc, le ministère du Tourisme n'aurait jamais à intervenir pour
suspendre l'attestation.
Le Président (M. Allaire) :
Merci. Mme la ministre, vous pouvez poursuivre.
Mme Laforest : Oui. Bien
là, ça dépend, parce que, oui, il peut y avoir quatre constats pour la même
résidence principale, mais, en même temps, le règlement dit qu'il y a trois
avertissements possibles maximum pour la même résidence principale, pour la
même location, si je peux dire.
Mme Nichols : Non, mais,
le... je m'excuse, je m'excuse.
Le Président (M. Allaire) :
C'est correct. Non, non.
Mme Nichols : Bien, c'est
parce que, mettons qu'il y en a quatre, constats, le ministère du Tourisme ne
peut le savoir s'ils ne sont pas acheminés. Puis ce que je comprends, c'est que
le ministère... ce que je comprends, c'est que la municipalité, elle n'est pas
obligée de les transmettre. Si elle les transmet, quatre constats d'un coup, là...
ça fait quatre qu'elle donne en un an, puis là elle les transmet d'un coup, est-ce
qu'on passe tout de suite à la deuxième sanction, on saute la première, on
arrive à la deuxième? Moi, c'est cette latitude-là que je me dis : C'est
dur à suivre. Puis pourtant il y a un quand même numéro, tu sais, il y a un
numéro d'attestation émis. Quand le ministère du Tourisme donne le permis, là,
pour dire : Tu peux faire de la location de ta résidence principale, il y
a un numéro, là. Ça fait qu'il n'y a pas de possibilité, au lieu qu'après
quatre constats, ah!, pour ce numéro-là, on l'émet, puis là on demande la... Je
ne sais pas. Peut-être je l'exprime mal, mais...
Le Président (M. Allaire) :
Mme la ministre.
Mme Laforest : Bien non,
pas du tout. Je comprends très bien votre question. Mais, en même temps, c'est
le règlement qui va... qu'ils vont adopter. En fait, c'est par le règlement
qu'ils vont décider le nombre de constats qui sera requis, si je ne me trompe
pas, M. Desbiens. Alors, c'est par règlement qu'ils vont décider le nombre
de constats requis. À ce moment-là, peut-être qu'ils peuvent décider de leur
démarche eux-mêmes, si... Parce que ça va se décider par règlement. Ça fait
que, même si on le décidait ici, étant donné que le règlement va se décider, et
que c'est le règlement qui va décider le nombre de constats qui sera émis, à ce
moment-là, c'est embêtant de dire est-ce qu'on avise après un avertissement,
est-ce qu'on avise après deux avertissements, quand cette procédure-là va se
déterminer par règlement.
Le Président (M. Allaire) :
Mme la députée.
Mme Nichols : Ils vont la
déterminer par règlement. La municipalité va faire son règlement, ou le
ministère du Tourisme? Quelle réglementation?
Le Président (M. Allaire) :
Mme la ministre.
Mme Laforest : C'est la
municipalité qui va le déterminer par règlement.
Le Président (M. Allaire) :
Mme la députée.
Mme Nichols : Ça fait que
c'est la municipalité qui va décider que, mettons, après deux constats
d'infraction à son règlement municipal... elle va décider, dans sa
réglementation : après deux, on a l'obligation de l'envoyer, mais chaque
municipalité pourrait avoir une réglementation différente.
Le Président (M. Allaire) :
Mme la ministre.
Mme Laforest : Bien, en fait,
le règlement, il va être déterminé par Tourisme, mais l'application... <c'est
sûr que c'est la...
Mme Nichols : ...
qui
va décider que, mettons, après deux constats d'infraction à son règlement
municipal... elle va décider, dans sa réglementation : après deux, on a
l'obligation de l'envoyer, mais chaque municipalité pourrait avoir une
réglementation différente.
Le Président (M. Allaire) :
Mme la ministre.
Mme Laforest : Bien, en fait, le
règlement, il va être déterminé par Tourisme, mais l'application... >c'est
sûr que c'est la municipalité qui va l'appliquer. Ça fait que c'est certain que,
votre question étant : Comment la procédure après un avertissement va se
faire?, si je comprends bien, donc, Tourisme fait son règlement, la
municipalité l'applique. Je ne sais pas comment on pourrait... après un
règlement, qu'il y ait un avis. Peut-être Me Paradis... Parce que, oui, le
règlement est déterminé par Tourisme, mais la municipalité, qui va
l'appliquer... Est-ce qu'on peut entendre Me Paradis peut-être, si vous
êtes d'accord?
Le Président (M. Allaire) : Est-ce
que ça va? Donc, oui, est-ce que j'ai le consentement? Oui. Me Paradis, prenez
le temps de vous présenter, votre titre, s'il vous plaît.
M. Paradis (Nicolas) : Merci.
Nicolas Paradis, sous-ministre adjoint aux politiques au ministère des Affaires
municipales et de l'Habitation. On a, dans le cadre de l'amendement qui est
sous étude, le pouvoir réglementaire qui est donné au gouvernement de
déterminer les modalités qui vont permettre, ultimement, qu'il y ait suspension,
première fois, une deuxième suspension avec un délai plus long, et le retrait
de l'attestation, là, par la suite, donc, tout d'abord, ce règlement du
ministère du Tourisme... du gouvernement, là, mais sous l'égide du Tourisme qui
encadre le nombre de condamnations pour les sanctions liées à l'attestation.
Mais, à la base, donc en amont de ça, comme
le mentionnait la ministre, c'est la municipalité qui va donc porter le tout à
l'attention du ministère du Tourisme pour voir à ce que les sanctions possibles,
découlant du règlement auquel je référais, puissent s'appliquer. Ça se veut
donc, ces sanctions-là, dans la poursuite, dans la gradation des sanctions, si
je peux le dire ainsi, des premières condamnations qui sont effectuées, donc
condamnations à la réglementation municipale. Et, s'il s'en trouve, que le
nombre suffisant en vertu du règlement gouvernemental est présent, eh bien, la
municipalité peut donc porter le tout à l'attention de la ministre du Tourisme
pour qu'il puisse y avoir suspension ou retrait en fonction... là où on serait
rendus en fonction de la réglementation.
Le Président (M. Allaire) :
Merci, Me Paradis. Mme la députée de Vaudreuil, malheureusement, vous
n'avez plus de temps. Je vais suspendre les travaux quelques instants, mais
avant je vous demanderais juste de porter attention, là, à éteindre l'ensemble
de vos sonneries de vos multiples appareils électroniques. On en a entendu
quelques-uns. Merci de prendre le temps.
Puis je vais suspendre les travaux quelques
instants, s'il vous plaît.
(Suspension de la séance à 19 h 47)
>
(Reprise à 19 h 50)
Le Président (M. Allaire) :
Alors, nous allons reprendre les travaux. Est-ce qu'il y a d'autres
interventions? Mme la députée de Westmount—Saint-Louis, la parole est à vous.
Mme Maccarone : Merci, M. le
Président. Un plaisir d'être parmi vous ce soir, collègues. Nous avons une
armée de personnes dans cette commission. «It's very exciting.»
Je suis vraiment contente de pouvoir être
ici ce soir, parce que, vous comprenez, au comté de Westmount—Saint-Louis,
c'est quand même le centre-ville de Montréal. Alors, juste pour que les gens
comprennent un peu, Airbnb, chez nous, chez moi, c'est un problème. Je ne peux
pas dire que c'est un bénéfice, je peux le dire, que c'est vraiment un problème
pour la majorité de nos citoyens. Puis là il y a un impact majeur <sur
les familles...
Mme Maccarone : ...vous
comprenez, au comté de
Westmount—Saint-Louis, c'est
quand même le
centre-ville de
Montréal. Alors, juste pour que les gens comprennent un
peu, Airbnb, chez nous, chez moi, c'est un problème. Je ne peux pas dire que
c'est un bénéfice, je peux le dire, que c'est
vraiment un problème pour
la
majorité de nos citoyens. Puis là
il y a un impact majeur >sur
les familles. Alors, je viens ici vraiment en leur nom, parce que j'ai
plusieurs questions. Ça fait que, pour l'échange que vous avez eu, ce que moi,
j'aimerais mieux comprendre, c'est pratico-pratique : comment ça va
fonctionner avec les règlements, les dénonciations, avec les changements qui
seront abordés, ce serait quoi, le processus pour les citoyens, puis comment
les lois puis les modifications seront appliquées.
Le Président (M. Allaire) :
Mme la ministre.
Mme Laforest : Bien, au niveau
de ce qu'on discutait tantôt, le règlement, c'est sûr que Tourisme va décider. Les
sanctions, comment elles seront déterminées, c'est le Tourisme, le ministère du
Tourisme qui fera son règlement. Ça, ça va se faire par règlement.
Maintenant, nous, qu'est-ce qu'on vient
faire, on vient obliger toute personne qui veut pratiquer l'hébergement
touristique de demander une certification, une licence au ministère du
Tourisme. Il y a un formulaire qui est à remplir. La personne affiche sa
licence, et, à ce moment-là, elle est obligée d'être déclarée, si je peux dire,
elle est obligée d'avoir sa certification. Puis c'est très, très bien, parce
que ça nous donne... ça va nous donner le portrait de ceux et celles qui
pratiquent. Comme vous dites, chez vous, là, vous allez savoir où cette
pratique-là est déterminée. Puis la personne qui ne la pratique pas dans le bon
sens, à ce moment-là, bien, ça va être encore plus facile de lui retirer sa
licence.
Vous comprendrez qu'au... Vous avez tout à
fait raison, au Québec c'est de plus en plus populaire. C'est ça qu'on disait,
depuis cinq ans, c'est exponentiel. Alors, il fallait quand même resserrer et
mieux cadrer cette pratique. C'est ce qu'on fait avec l'article de loi, qui
est, j'aime mieux vous le dire tout de suite, en passant, <qui est >avec
le ministère du Tourisme et qui est dans notre projet de loi qu'on a inséré.
Mais, avec ça, je pense qu'on va avoir beaucoup plus, si je peux dire, de
pouvoirs de retrait de licences et de connaître les gens qui pratiquent
l'hébergement touristique collaboratif.
Le Président (M. Allaire) : Merci.
Mme la députée.
Mme Maccarone : Puis les
vérifications se feront de quelle façon? On a parlé des demandes fondées, des
sanctions, des règlements. Mais les vérifications se feront de quelle façon?
Mme Laforest : Bien, c'est
certain que ça va y aller... Par exemple, si la personne a une plainte, il va y
avoir un avis à la... une communication avec la municipalité. La municipalité
va aller vérifier, et, à ce moment-là, c'est bien, parce qu'ils vont savoir si
la personne s'est inscrite sur le site du ministère du Tourisme et si la
personne a rempli le formulaire pour avoir sa certification. Alors, au départ,
vous allez voir tout de suite si la personne s'est déclarée pour faire cette
pratique.
Ça fait que, tout de suite là, on vient
éviter beaucoup, beaucoup de problèmes, parce qu'il faut comprendre que plusieurs
le pratiquent. On avait combien de personnes qui étaient inscrites depuis le
1er mai, M. Desbiens? Parce que j'aimerais ça... c'est important que vous ayez
le nombre. Je crois, c'est 539. C'était ça, on a 539 personnes inscrites
maintenant au ministère du Tourisme, qui ont leur certification <pour
pratiquer...
Mme Laforest : …
on
avait combien de personnes qui étaient inscrites depuis le 1er mai, M. Desbiens?
Parce que j'aimerais ça... c'est important que vous ayez le nombre. Je crois,
c'est 539. C'était ça, on a 539 personnes inscrites maintenant au
ministère du Tourisme, qui ont leur certification >pour pratiquer
l'hébergement collaboratif. Ça, c'est depuis le 1er mai. Alors, c'est
évident que ça va nous aider, parce que c'est impossible qu'il y ait seulement
539 personnes qui pratiquent cette activité. C'est impossible. Alors là,
on vient obliger la personne qui veut le pratiquer de demander une
certification.
Le Président (M. Allaire) :
Mme la députée.
Mme Maccarone : …déjà en
vigueur, pour ceux qui ont déjà des Airbnb qu'on sait qu'ils sont illégaux, est-ce
qu'il y a des mesures qui seront abordées pour prendre action puis mettre des
sanctions, enlever leur permis? Je m'explique. Actuellement, à mon bureau de
comté, je dirais que c'est dans le top cinq plaintes que je reçois, même en
temps de COVID. C'est grave. C'est vraiment une problématique parce que
l'impact sur les familles… il y a des familles qui habitent au centre-ville,
puis le centre-ville, de plus en plus, on est inondés par les Airbnb. Il y a
des tours <où 50 % des logements... >où il y a peut-être 60
ou 80 logements, condos ou appartements, c'est 50 % rempli d'Airbnb.
Puis ce qui arrive, c'est qu'ils vont
essayer de faire une intervention auprès de la municipalité, ils vont porter
plainte. La police, soit ils n'arrivent pas parce que, je comprends, il y a
plein de demandes, il y a plein de choses qui arrivent... Puis maintenant, avec
COVID, c'est encore plus exacerbé parce que, écoute, ils sortent de chez eux
puis il y a du monde qu'ils ne connaissent pas, qui ne portent pas de masque,
c'est des étrangers, on parle des nuisances comme insalubrité, c'est sale,
c'est un manque de sécurité, il y a du bruit puis il n'y a personne qui
n'intervient. Ça fait qu'ils essaient de porter plainte. Quand ils appellent la
municipalité ou quand ils appellent puis ils parlent avec leur conseiller ou
leur conseillère, dans mon cas, municipale, bien, eux, ils disent : Bien
non, ce n'est pas nous. Ça fait qu'ils les renvoient à mon bureau de comté.
O.K., ça fait que mon bureau de comté essaie… moi, j'essaie de parler avec…
Puis je ne blâme personne, là, ce n'est
pas ça le but. Moi, je veux juste comprendre comment ça va fonctionner parce
qu'actuellement, ce que nous, nous faisons... Ils nous envoient des plaintes, on
a plein de courriels, ils nous envoient toute la chaîne de qu'est-ce qu'ils
font. Nous, on leur demande de remplir le formulaire de Revenu Québec de
dénonciation. On remplit ça. Après ça, on fait une demande de procuration,
comme ça on peut intervenir avec Revenu Québec en leur nom pour avoir de
l'information, pour essayer de les accompagner.
Puis je veux juste vous mettre au parfum — ça,
c'est juste… c'est septembre, là, ce n'est pas loin, ça fait juste deux mois de
ça — de ce qui est arrivé. On a essayé d'intervenir au sein de Revenu
Québec. Puis là, ce que je constate, c'est que, je ne sais pas, il y a… C'est
pour ça, la question : C'est qui qui va mettre en vigueur? C'est qui qui
va faire des vérifications? Parce que la réponse que nous avons eue de Revenu
Québec, c'est que «ça peut prendre jusqu'à trois mois pour avoir une réponse. Entre-temps,
ils disent, tous les renseignements fournis dans le cadre de notre dénonciation
sont confidentiels et protégés par la Loi sur l'accès aux documents et
organismes publics et sur la protection des renseignements personnels.» Alors, <par
conséquent…
Mme Maccarone : ...
qui
va faire des vérifications? Parce que la réponse que nous avons eue de Revenu
Québec, c'est que «ça peut prendre jusqu'à trois mois pour avoir une réponse.
Entre-temps, ils disent, tous les renseignements fournis dans le cadre de notre
dénonciation sont confidentiels et protégés par la Loi sur l'accès aux
documents et organismes publics et sur la protection des renseignements
personnels.» Alors, >par conséquent, nous ne pourrons pas être
renseignés par le suivi ni sur les résultats de leur analyse.
Ça continue. Ils expliquent c'est quoi,
les recours. Ils disent de déposer encore une fois un autre formulaire de
dénonciation — écoute, c'est deux pages — pour faire bouger
les choses. Puis ça, c'est le courriel que nous avons reçu d'un M. Gomez
qui travaille pour Revenu Québec, qui dit de «renvoyer une autre dénonciation
si les citoyens constatent qu'il y a toujours une infraction à la loi et que le
Airbnb opère toujours de façon illégale».
Mme Céline Loiselle du ministre des
Finances a admis qu'il est très difficile de faire bouger les choses : «Si
on veut faire bouger les choses, il en revient au cabinet du ministre
responsable d'intervenir. À quelle heure actuelle, Revenu Québec ne prévoit pas
embaucher de nouveaux effectifs en inspection pour lutter contre l'hébergement
non conforme au règlement et s'assurer que les exploitants paient les taxes
liées à leur revenu de location.»
Ça fait que la ville de Montréal dit :
Eux — ça, c'est leur courriel — n'ont pas le pouvoir
d'enquête. Ils attendent que nous, nous fassions quelque chose ici. Puis on
sait que le taux d'inoccupation des logements locatifs situés à Montréal, c'est
1,5 %. Alors, on a quand même besoin d'aide, on a besoin d'air. Je peux
nommer toutes les adresses si c'est… 1237 Saint-Marc, 1241 Saint-Marc,
1847 Tupper, 3475 de la Montagne, 2250 Guy, écoute, c'est des
logements résidentiels, c'est des… vraiment, c'est épouvantable,
738 Saint-Paul Ouest, 715 William, 705 William,
693 William.
Je suis préoccupée parce que, si ça va
continuer de cette façon, j'ose espérer… Puis l'amendement dont nous sommes en
train de discuter, ça va aussi traiter ça pour les citoyens. C'est bien qu'on
va donner des pouvoirs. Ce que je ne comprends pas, c'est le même règlement
pour toutes les municipalités. Je ne sais pas, je trouve ça préoccupant parce
que ça ne peut pas être le même règlement pour le centre-ville de Montréal puis
avec les autres régions. Il faut que ce soit vraiment différent. Il faut leur
donner… autres pouvoirs, mais comment est-ce que la vérification va
fonctionner? Puis comment est-ce que nous allons protéger les citoyens?
C'est quelque chose, à l'intérieur, de
dire c'est qui qui va avoir le pouvoir, c'est qui qui va avoir un permis, ou
les sanctions, mais le pratico-pratique, pour ceux qui sont confrontés avec ça,
comment ça va fonctionner? Comme j'ai dit, c'est dans le top cinq. Puis je ne
sais plus quoi dire aux citoyens qui viennent cogner à la porte, qui
disent : Aidez-moi, il n'y a personne là qui répond. Il faut agir en leur
nom.
Le Président (M. Allaire) :
Merci. Mme la ministre.
• (20 heures) •
Mme Laforest : Oui. Bien, en
fait, tout ce que vous démontrez, vous avez totalement raison, parce que c'est
pour ça qu'on fait cette réglementation-là, si je peux dire, cet article de loi
là. Parce qu'il faut dire que, dans…
20 h (version révisée)
Mme Maccarone : …il n'y a
personne là qui répond. Il faut agir en leur nom.
Le Président (M. Allaire) :
Merci. Mme la ministre.
Mme Laforest : Oui. Bien, en
fait, tout ce que vous démontrez, vous avez totalement raison, parce que c'est
pour ça qu'on fait cette réglementation-là, si je peux dire, cet article de loi
là. Parce qu'il faut dire que, dans les municipalités, je vais donner l'exemple…
les trois critères pour, par exemple, sanctionner les gens qui pratiquent… qui
dérangent, en fait, dans la municipalité, il y a trois critères de base, c'est
s'il y a une question de sécurité, de salubrité et de nuisance. Ça, c'est les
trois critères qui sont toujours évalués dans les municipalités, s'il y a une
plainte, par contre.
Alors, nous, qu'est-ce qu'on fait, c'est
qu'on vient encadrer et on vient obliger la personne qui pratique à sa
résidence principale... d'être obligée d'avoir une attestation. Si la personne
n'affiche pas son attestation dans les municipalités, la personne peut être
passible de 1 000 $ à 10 000 $ d'amende si elle n'affiche
pas son attestation. L'autre amende aussi que la personne peut avoir, c'est :
si elle n'a pas son attestation, elle est passible d'amende d'un montant de
2 500 $ à 25 000 $. Alors, nous, c'est sûr que c'est Revenu
Québec qui va donner des sanctions. Par contre, ce que je peux vous dire, c'est
qu'avec cette obligation-là, c'est justement... pour tout ce que vous avez
énoncé, vous avez complètement raison. Mais vient maintenant le temps qu'on a
dit : Il faut absolument mieux encadrer.
Depuis le 1er mai, ma collègue au
Tourisme a déposé cette réglementation-là. Là, je parle pour le Tourisme, mais
je vais laisser M. Desbiens, qui est sous-ministre au Tourisme, compléter. Mais
c'est vraiment pour des raisons comme ça. Donc, si vous dites : La ville
de Montréal a de la difficulté à soit trouver les effectifs ou bien, au
contraire, parce que maintenant toutes les certifications, les attestations
vont être déclarées au ministère du Tourisme, auront été demandées. Alors,
c'est certain que maintenant on va agir beaucoup plus rapidement s'il y a un
cas qui ne pratique pas bien cette activité.
Ça fait que c'est pour ça qu'on fait ça, parce
que vous avez raison, c'est de plus en plus populaire, puis on n'arrive pas...
On a des causes d'un maire qu'on expliquait la semaine passée. Une cause, ça
fait quatre ou cinq ans, 20 000 $ ou 25 000 $ de frais pour
un citoyen qui n'est pas capable du tout d'empêcher cette pratique, ou
d'arrêter cette pratique, ou de régler une problématique qu'il a vécue, soit...
Je crois que c'était une question de salubrité. Mais c'est pour ça qu'à ce
moment-là c'est beaucoup plus simple puis c'est pour ça qu'on le... c'est le
ministère du Tourisme qui a obligé cette réglementation-là, cette
certification-là, parce que, comme on le disait, c'est impossible qu'il y ait
juste 500 personnes d'inscrites qui pratiquent cette activité, c'est
impossible. Ça fait que, là, on arrive à obliger les gens de le faire. Par
contre, ce qu'on a ajouté, c'est qu'aussi les municipalités vont pouvoir zoner,
puis ça, c'est important, les municipalités vont pouvoir interdire cette
pratique-là par son zonage. Donc, elle est obligée de le mentionner et de
l'adopter au conseil municipal. Donc, tous les conseils municipaux adopteront
le nouveau zonage. Par exemple, si on l'interdit peu importe où, dans votre
comté, je ne le sais pas, là, à ce <moment-là, bien...
Mme Laforest : ...
interdire cette pratique-là par son zonage. Donc, elle est obligée de le
mentionner et de l'adopter au conseil municipal. Donc, tous les conseils
municipaux adopteront le nouveau zonage. Par exemple, si on l'interdit peu
importe où, dans votre comté, je ne le sais pas, là, à ce >moment-là, si
c'est interdit par zonage, bien, c'est impossible, c'est interdit. Les gens qui
vont demander une certification au ministère du Tourisme, bien, ne pourront pas
y aller si, par exemple, chez vous, il y a un secteur qui est interdit aux
Airbnb ou quelconque plateforme.
Mme Maccarone : Merci
pour les précisions. Puis... Ça fait que je comprends, O.K., pour ceux qui sont
légaux, puis pour ceux qui sont illégaux, ce serait quoi, le processus? Comment
que ça va fonctionner? Parce que, dans le fond, c'est en grande partie la problématique
dont nous font face actuellement.
Le Président (M. Allaire) :
Mme la ministre.
Mme Laforest : Bien, en
fait, c'est aussi simple qu'un autre citoyen, ou un autre résident, ou un autre
propriétaire dans un quartier quelconque, il y a une plainte, à ce moment-là, à
la ville. Ceux qui sont illégaux, c'est sûr que, là, ça va être encore plus
facile parce qu'ils vont tout de suite vérifier avec le ministère du Tourisme
si la personne a sa certification, puis, comme je vous disais... je vous
donnais les montants tantôt pour les sanctions, bien, ils vont être passibles
de sanctions.
Ça fait que ça va être tout de suite, on
appelle : Mon voisin x dérange, ou peu importe, il y a une question de
sécurité, de bruit. C'est souvent le bruit, c'est pour ça, souvent, ou trop de
personnes dans la même résidence. À ce moment-là, on fait une vérification de
certification. C'est quand même très, très simple, cette démarche-là, mais, en
même temps, c'est vraiment important de la faire, justement, pour ne pas qu'on
perde, si je peux dire, pour ne pas qu'on l'échappe plusieurs années de temps,
là. Ça fait qu'avec ça on va pouvoir avoir un meilleur contrôle.
Surtout un meilleur contrôle... vous
parlez de la ville de Montréal. C'est sûr qu'à Montréal on va connaître le parc
de logements. Puis, c'est ça, je discutais avec le député de Laurier-Dorion, c'est
sûr que Montréal, c'est important parce qu'on ne sait pas où les gens le
pratiquent. On ne sait pas comment ça se passe. On n'a rien pour les épingler,
vous avez raison. Alors, on fait ça pour ça. Peut-être aussi... peut-être le...
Le Président (M. Allaire) :
M. Desbiens.
Mme Laforest :
M. Desbiens, parce que c'est le sous-ministre au Tourisme, je vais lui
laisser la parole, si j'ai oublié des choses.
Le Président (M. Allaire) :
M. Desbiens, la parole est à vous.
M. Desbiens (Christian) :
Bien... Merci beaucoup. En fait, il y a quand même beaucoup d'éléments dans ce
que vous avez mentionné.
Ici, dans... ce qu'on veut s'assurer, c'est
que ceux qui pratiquent l'hébergement de type collaboratif, dans le fond, dans
leur résidence principale, c'est qu'on a voulu s'assurer qu'il y ait une
attestation. Donc, quand même, il s'en faisait beaucoup de façon illégale. Et
là on a dit : Bien, on va s'assurer qu'ils ont une attestation. Donc, on
est capables de... ils sont mieux identifiés. Mais ils peuvent le faire de
façon légalement avec l'attestation. Et là ici on parle d'un règlement pour
peut-être, là, enlever l'attestation ou restreindre l'attestation dans les cas
de gens qui l'ont eue, cette attestation-là.
Donc, des... On parle des gens qui vivent...
C'est des propriétaires privés dans leur établissement de résidence principale.
C'est à eux, là, que présentement on s'attaque, puis c'est ça le débat
aujourd'hui, et c'est sur ceux qui font de l'hébergement collaboratif dans leur
résidence à eux. <Donc, c'est...
M. Desbiens (Christian) :
...
l'attestation ou restreindre l'attestation dans les cas de gens qui
l'ont eue, cette attestation-là.
Donc, des... On parle des gens qui
vivent... C'est des propriétaires privés dans leur établissement de résidence
principale. C'est à eux, là, que présentement on s'attaque, puis c'est ça le
débat aujourd'hui, et c'est sur ceux qui font de l'hébergement collaboratif
dans leur résidence à eux. >Donc, c'est de la résidence de courte durée,
c'est de la location de courte durée, parce qu'ils le font dans leur résidence
principale. Alors, c'est sûr que, là, ça vient régler cet aspect-là.
Et tous les mécanismes, là, de
dénonciations et de peines qui pourront être faites vont être établis dans un
règlement à définir. On attend que la loi soit sanctionnée avec les paramètres
qu'on connaît présentement. Et, après coup, nous, on va faire un règlement, on
va consulter les municipalités. Donc, il y aura un règlement qui sera élaboré
pour mettre plus de détails sur quelles fautes seront sanctionnées et de quelle
façon.
Le Président (M. Allaire) :
Merci, M. Desbiens. Député de Mégantic qui souhaitait intervenir.
M. Jacques : Oui, M. le
Président, petite remarque, là, très courte, là. Je pense qu'on parle plus de
l'article 80, là... 81 présentement que l'amendement à l'article 80.
Donc, si on peut recentrer le débat vers là, je pense que ce serait opportun.
Mais on est en train de réexpliquer tout ce qu'on a expliqué pendant quelques
jours, la semaine dernière. C'est ça. Je ne veux pas appeler de règlement, mais
j'aimerais ça au moins qu'on se reconcentre, là, sur ce qui devrait être
discuté, s'il vous plaît.
Le Président (M. Allaire) :
...député de Mégantic, pour votre intervention. Mme la députée de Westmount—Saint-Louis.
Une voix
: ...
Le Président (M. Allaire) :
Mme la députée de... Pardon?
Mme Nichols : Il n'a pas
appelé au règlement, mais il a quand même soulevé un point par rapport au
processus.
Le Président (M. Allaire) :
Non, non, mais, M. le député... Mais, en fait, Mme la députée de Vaudreuil, je
pense que le député de Mégantic a le droit de faire une intervention au même
titre que les autres députés ici, alentour de cette commission. Je pense que
c'est à vous d'entendre le commentaire que le député de Mégantic a fait.
Maintenant, il n'a pas soulevé effectivement de point de règlement.
Donc, on continue les échanges, les
interventions. Mme la députée de Westmount—Saint-Louis. À moins que Mme la
ministre souhaite apporter une précision à la question de la députée de tantôt.
Mme Laforest : ...Je comprends
un petit peu les questions. Mais peut-être on devrait relire l'article 80,
Me Paradis, peut-être, hein? Parce que vous, ça va peut-être vous dire où
on en est rendu, puis vous allez voir... Là, je vous ai expliqué la procédure,
mais je vais relire quand même l'article 80 parce que je vous comprends,
là, c'est important de...
Le Président (M. Allaire) :
...lecture de l'article 80, Mme la ministre, de lire l'amendement aussi.
Mme Laforest : Oui, O.K.
Le Président (M. Allaire) :
Comme ça, on sera sûr de recentrer le débat aussi.
Mme Laforest : Alors, je vais
le relire, puis vous allez voir... Parce que, là, on parlait de la réglementation,
comment on allait l'appliquer. Alors, c'est : «À la demande d'une
municipalité, le ministre peut, dans les cas prévus par règlement du
gouvernement et conformément au deuxième alinéa, suspendre ou annuler une
attestation de classification d'un établissement d'hébergement touristique où
est offert, au moyen d'une seule réservation, de l'hébergement dans la
résidence principale — on parle toujours, toujours, toujours ici, là,
juste de la résidence principale — de l'exploitant à une personne ou
à un seul groupe de personnes liées à la fois et n'incluant aucun repas sur
place.» Et là ce qui est <important...
Mme Laforest :
d'un
établissement d'hébergement touristique où est offert, au moyen d'une seule
réservation, de l'hébergement dans la résidence principale — on parle
toujours, toujours, toujours ici, là, juste de la résidence
principale — de l'exploitant à une personne ou à un seul groupe de
personnes liées à la fois et n'incluant aucun repas sur place.» Et là ce qui
est >important, c'est «lorsqu'il». Lorsque la demande est fondée, le
ministre :
«1° suspend l'attestation pour une période
de deux mois;
«2° suspend l'attestation pour une période
de six mois lorsque son titulaire a déjà été visé par la suspension prévue au
paragraphe 1°;
«3° annule l'attestation lorsque son
titulaire a déjà été visé par la suspension prévue au paragraphe 2°.»
• (20 h 10) •
Alors, vous voyez, vraiment, on est en
train de décrire la démarche, comment on va sanctionner, si je peux dire, ou
retirer la licence. Par exemple, là, c'est sûr qu'on a parlé, mon collègue a
quand même raison, le pourquoi du pourquoi de l'article de loi. Maintenant, on
est dans le règlement qui sera déterminé par le ministère du Tourisme. Mais,
c'était important de vous mentionner que c'était à la demande de la
municipalité.
Le Président (M. Allaire) :
Merci. Est-ce que vous avez pris le temps de lire l'amendement, aussi, Mme la
ministre? Excusez-moi, c'est parce que j'étais allé discuter avec Mme la
secrétaire. Je veux juste m'en assurer.
Une voix
: …
Le Président (M. Allaire) :
C'est bon. Allez-y. Merci.
Mme Laforest : O.K. Alors,
l'article 11.3 de la Loi sur les établissements d'hébergement touristique
proposé tel qu'il est amendé :
«11.3. À la demande d'une municipalité, le
ministre peut, dans les cas prévus par règlement du gouvernement et
conformément au deuxième alinéa, suspendre ou annuler une attestation de
classification d'un établissement d'hébergement touristique où est offert, au
moyen d'une seule réservation, de l'hébergement dans la résidence principale de
l'exploitant à une personne ou à un seul groupe de personnes liées à la fois et
n'incluant aucun repas servi sur place. Lorsqu'il estime que la demande est
fondée, le ministre :
«1° suspend l'attestation pour une période
de deux mois;
«2° suspend l'attestation pour une période
de six mois lorsque son titulaire a déjà été visé par la suspension prévue au
paragraphe 1°;
«3° annule l'attestation lorsque son
titulaire a déjà été visé par la suspension prévue au paragraphe 2°.»
Alors, je crois qu'honnêtement, pour chez
vous, ça va vraiment faire du bien. Bien, honnêtement, je pense que ça va
aider.
Des voix : …
Le Président (M. Allaire) :
Merci.
Mme Laforest : Je comprends,
je suis un petit peu au courant de ce que vous vivez, ça fait que c'est un
article de loi bien important pour chez vous.
Le Président (M. Allaire) :
Mme la députée de Westmount—Saint-Louis.
Mme Maccarone : Je suis
contente de savoir que ça va venir à la rescousse des citoyens de Westmount—Saint-Louis,
M. le Président. Puis, écoute, mon but, c'est de ne pas perdre le temps de
personne, ici. J'ai une vraie inquiétude, parce que, comme j'ai dit, c'est
vraiment un problème à adresser dans mon comté, puis je sais que je ne suis pas
seule, alors merci beaucoup à la ministre de faire des précisions.
Je veux revenir, exactement, sur
l'amendement. Parce que, moi, ce que je veux comprendre, comme je disais,
encore une fois, je reviens dans les souliers des citoyens, comment ça va
fonctionner pour eux, une dénonciation où, par exemple, on dit :
«Lorsqu'il estime»… puis, je comprends, «estime», ça ne serait pas ici, on
verra…, puis si une demande est fondée, ça va prendre combien de temps pour
arriver à une évaluation? Puis là, si je comprends bien, ce n'est plus Revenu Québec
qui va faire ceci, maintenant, c'est le ministère du Tourisme qui va faire ces <évaluations…
Mme Maccarone : ... je
comprends, «estime», ça ne serait pas ici, on verra…, puis si une demande est
fondée, ça va prendre combien de temps pour arriver à une évaluation? Puis là,
si je comprends bien, ce n'est plus
Revenu Québec qui va faire ceci,
maintenant, c'est le
ministère du Tourisme qui va faire ces >évaluations.
Alors, est-ce qu'il y aura des embauches d'investigateurs, qui vont aller sur le
terrain pour faire ces investigations, pour amener les sanctions? Ça va
fonctionner de quelle façon? Parce qu'actuellement comme j'ai dit, la façon que
ça fonctionne, ça peut être plus que trois mois avant une demande puis là, ils
sont demandés de redéposer une dénonciation. La ville, elle dit que ce n'est
pas nous, c'est provincial. Nous n'avons pas les moyens de le faire.
Ça fait qu'en espérant que ça va leur
équiper pour mieux venir en aide aux citoyens qui portent plainte, parce que
résidence principale, puis la preuve, j'ose croire que ça va être très
difficile à faire, hein, parce que comme j'ai dit, c'est quand même une
résidence principale. La bâtisse sur Guy, où 50 % est rempli puis si vous
cherchez les adresses, j'en ai plein. Je peux tout vous fournir ça. Puis les
gens qui ne sont pas inscrits à date, j'en ai plein que je peux fournir, mais
pratico-pratique, comment qu'on va déterminer si c'est fondé puis ça va prendre
combien de temps pour faire une évaluation? Comment ça va fonctionner?
Le Président (M. Allaire) : Mme
la ministre.
Mme Laforest : Bien, en fait,
vous avez déjà plusieurs adresses, il n'y a pas de problème. Vous allez
fonctionner avec le ministère du Tourisme. Tant mieux, faites-le, ça va aider
vos citoyens. Maintenant, je vais laisser M. Desbiens bien expliquer sa
procédure.
Le Président (M. Allaire) : M.
Desbiens.
M. Desbiens (Christian) :
Bien, en fait, la procédure, justement, est encore à déterminer. Je vous
rappelle ici ce que, dans le fond, ce qu'on vient établir, c'est qu'il va
pouvoir y avoir des sanctions qui vont être apportées. Il y a une gradation
qu'on vient déterminer dans la loi, mais toute la mécanique, comment ça devrait
se faire et tout, le nombre de sanctions qu'on va réclamer, par exemple, avant
de retirer l'attestation, tout ça, va être déterminé par règlement, un coup que
ce bout de loi là va être sanctionné. Donc, ça va être à venir et les
municipalités seront consultées aussi pour établir ce mécanisme-là. Donc, ça ne
sera pas fait, là... ça va être fait pour répondre le plus possible aux
besoins, justement, là, des municipalités et des citoyens par le fait même.
Mme Maccarone : Puis est-ce
que ça veut dire que... genre, il y a combien de sanctions à gradation de
sanctions? C'est un, deux, trois? C'est seulement les trois qu'on voit ici ou est-ce
que ça peut que ça soit plus élaboré? Combien de feuilles de dénonciation vont
être requises? Puis comme je dis, est-ce qu'on a une idée de combien de temps
que ça peut prendre avant que les sanctions sont déposées?
Le Président (M. Allaire) : M.
Desbiens.
M. Desbiens (Christian) :
Bien, en fait, ici, ce qu'on détermine, c'est qu'il y a une gradation de
trois... on suspend l'attestation deux mois, d'abord, après, six mois, et
après, on annule, mais le nombre d'infractions qui est requis, la façon et
tout, c'est encore à déterminer, ce n'est pas encore fait, là. Donc, c'est à
faire. Là, ce qu'on sait c'est qu'on a une gradation avant l'annulation
complète, donc un <retrait...
M. Desbiens (Christian) : …
suspend l'attestation deux mois, d'abord, après, six mois, et après, on annule,
mais le nombre d'infractions qui est requis, la façon et tout, c'est encore à
déterminer, ce n'est pas encore fait, là. Donc, c'est à faire. Là, ce qu'on
sait c'est qu'on a une gradation avant l'annulation complète, donc un >retrait
de deux mois, un retrait de six mois, puis l'annulation. Mais faut déterminer
après, là, quels sera les meilleurs mécanismes pour l'appliquer.
Le Président (M. Allaire) :
Merci. Mme la ministre.
Mme Laforest : Juste, c'est
important de spécifier. Il y a cette étape-là, mais l'étape que Tourisme va
faire, c'est qu'ils vont consulter les municipalités, puis ça, c'est important.
Parce que, oui, ils ont leur idée de procédure, si je peux dire, ils vont le
déterminer par règlement, mais pourquoi ils ne le font pas tout de suite? C'est
parce qu'il faut consulter les municipalités. Puis ça c'est vraiment important.
Mme Maccarone : Il y aura
aussi une consultation auprès des citoyens qui pourront contribuer leur point
de vue puis la façon qu'eux ils aimeraient que ça soit fait. Parce que, moi,
les interventions que j'ai eu avec la municipalité, c'est souvent… et ils se
sentent que, tu sais, ils ne sont pas outillés pour faire le travail, ils n'ont
pas assez de police pour aller vérifier, ils n'ont pas des inspecteurs. Alors,
j'ose croire, puis j'aimerais savoir, est-ce qu'il y aurait un investissement
pour leur outiller, pour faire ceci. Surtout, si eux ils font une demande, par
exemple, si la ministre a dit que c'est eux qui vont participer dans la
réflexion de la rédaction du règlement, puis s'ils disent : Nous avons
besoin d'avoir une aide financière, nous avons besoin d'avoir plus de personnel
pour mettre en vigueur les règlements qui sont adoptés, qui sont acceptés.
Est-ce que vous allez venir en aide avec cette aide financière? Puis est-ce que
les citoyens vont pouvoir aussi contribuer à la réflexion du règlement?
Le Président (M. Allaire) :
Mme la ministre.
Mme Laforest :
M. Desbiens, je peux y aller? O.K. Bien, hein.
Des voix
: …
Mme Laforest : Oui, ce n'est
pas grave. Mais, en fait, là, c'est sûr que là on a déterminé les deux articles
précédents, je crois que maintenant, les municipalités vont pouvoir y aller par
zonage, O.K.? Donc, évidemment, je donne un exemple, toujours par chez vous, il
va y avoir une proposition ou une interdiction de pratiquer l'hébergement
touristique, d'hébergement collaboratif. Il va y avoir une interdiction, par
exemple, dans un endroit x de votre municipalité. Ça va être déterminé par
zonage, ça va passer au conseil municipal et, évidemment, toute cette
démarche-là demande une consultation. Parce que s'il y a une démarche de
changement de zonage qui doit passer au conseil municipal, évidemment, on parle
tout de suite de consultation avec les citoyens. Ça fait que c'est très, très
bien. Ça va être très transparent avec les citoyens.
Le Président (M. Allaire) :
Mme la députée.
Mme Maccarone : Au niveau de
la pratico-pratique, de venir en aide avec un appui côté investissement pour
les personnes qui vont faire les investigations, qui vont aller voir, aller sur
les sites pour valider, est-ce que ça aussi ça figure à l'intérieur des plans,
par rapport à ces modifications?
Mme Laforest : Non.
Voulez-vous savoir pourquoi?
Mme Maccarone : Oui.
Mme Laforest : Oui? Non?
Mme Maccarone : Oui. Non, je
veux absolument le savoir. Parce que, dans le fond, c'est un peu le nerf de la
guerre, hein?
Mme Laforest : Oui.
Mme Maccarone : C'est ça,
comme je le dis, je ne veux pas blâmer personne, mais quand ça arrive qu'un <citoyen
porte…
17911
Mme Maccarone :…
aller voir, aller sur les sites pour
valider, est-ce que ça aussi ça figure à l'intérieur des plans, par rapport à
ces modifications?
Mme Laforest : Non.
Voulez-vous savoir pourquoi?
Mme Maccarone : Oui.
Mme Laforest : Oui? Non?
Mme Maccarone : Oui. Non,
je veux absolument le savoir. Parce que, dans le fond, c'est un peu le nerf de
la guerre, hein?
Mme Laforest : Oui.
Mme Maccarone : C'est ça,
comme je le dis, je ne veux pas blâmer personne, mais quand ça arrive qu'un
>citoyen porte plainte, mais c'est souvent : Ce n'est pas moi, ce
n'est pas moi, c'est elle, ce n'est pas moi. Ça fait qu'ils tournent en rond,
pauvres eux, puis ils ne savent plus quoi faire, puis souvent, c'est ça qu'on
entend comme réponse. Les municipalités, elles disent : Bien, nous, on
n'est pas équipées, on ne peut pas faire ça, ça nous prend un investissement,
ça nous prend des investigateurs, il faut aller à Revenu Québec. C'est eux qui
ont les pouvoirs de faire, mais eux, ils disent qu'ils n'ont pas assez
d'investigateurs. Il n'y a personne qui a les moyens d'agir, ça fait que moi,
je veux juste savoir comment ça va-t-il? Merci pour toutes les précisions,
désolée si je perds votre temps, ce n'est vraiment pas mon but. Je veux
absolument comprendre, absolument comprendre, est-ce qu'il va y avoir de l'aide
pour la municipalité aussi. Ça fait que s'il y a une raison pour laquelle que
ce ne serait pas le cas, oui je veux absolument savoir pourquoi. Parce que il
va falloir je vienne en aide pour expliquer aux citoyens, parce que c'est sûr,
ils vont demander.
• (20 h 20) •
Le Président (M. Allaire) :
Juste, juste une petite précision. Mme la députée de Westmount—Saint-Louis,
faites attention à ce que vous dites, s'il vous plaît. Je ne pense pas que le
député de Mégantic a mentionné que…
Mme Maccarone : Absolument. Je
suis désolée, M. le Président.
Le Président (M. Allaire) :
Personne ici ne perd son temps, je suis convaincu.
Mme Maccarone : Je retire mes
propos.
Le Président (M. Allaire) : On
est tous ici pour les bonnes raisons, pour faire avancer le projet de loi. Mme
la ministre, la parole est à vous.
Mme Laforest : Je n'ai pas
entendu de toute manière, ce n'est pas grave. <Le… qu'est-ce que… >Bien,
en fait, il va y avoir une imposition de sanctions. Par exemple… Donc, il va y
avoir des sanctions, une pénalité, qui va être donnée à Revenu Québec. Il faut
comprendre que ça va être autofinancé, évidemment, parce que là il va y avoir
des sanctions. Il faut comprendre que je dis non pour le moment. C'est non
parce que, justement, on vient alléger la problématique d'hébergement
collaboratif dans les municipalités parce que, présentement, on ne le sait pas.
On ne sait pas qui l'a fait, on le voit parfois dans les petites annonces, puis
c'est comme ça que Revenu Québec, hein, trouve les gens qui… ou voit les gens
qui le pratiquent illégalement. Ça fait que, là, qu'est-ce qu'on fait, c'est
que… pour toutes les résidences principales, j'aime mieux vraiment le répéter
souvent, c'est vraiment juste pour les résidences principales, bien, il y a
obligation de certification. Alors, imaginez pour la municipalité. C'est
beaucoup… le fardeau est moins lourd parce que, un, si la municipalité ne veut
pas l'avoir dans un secteur x chez elle, tout de suite, va l'adopter à son
conseil municipal, avec une consultation. Comme je le disais, c'est une
obligation de zonage. Alors, vous allez tout de suite pouvoir savoir qui le
pratique, si c'est légal ou non, dans les municipalités. Alors, on y va
vraiment plus clairement, puis plus rapidement, par le règlement du ministère
du Tourisme qui sera établi, comme le dit l'article 80, pour… qui vont établir
la démarche comme telle, puis ça, ça va se faire par règlement. Puis, pourquoi,
bien, ils vont consulter aussi les municipalités.
Alors, dites-vous qu'aujourd'hui on est
dans un flou. On est vraiment dans un flou avec l'hébergement collaboratif.
Puis comme je vous mentionnais tantôt, le nombre de personnes qui ont leur
certification, ce qui est impossible, alors, là, on vient préciser, on vient
mettre ça plus clair dans les municipalités, on offre la possibilité aux
municipalités d'y aller par zonage. Alors, <évidemment, c'est…
Mme Laforest : … dans un
flou. On est vraiment dans un flou avec l'hébergement collaboratif. Puis comme
je vous mentionnais tantôt, le nombre de personnes qui ont leur certification,
ce qui est impossible, alors, là, on vient préciser, on vient mettre ça plus
clair dans les municipalités, on offre la possibilité aux municipalités d'y
aller par zonage. Alors, >évidemment, c'est sûr que, si je peux dire, le
travail et la lourdeur du travail reviennent au citoyen. Parce que le citoyen
qui a une résidence principale qui veut pratiquer l'hébergement collaboratif,
bien, lui, il a de l'ouvrage, là, parce que… Puis, en même temps, c'est simple.
On s'inscrit et on doit respecter des règles de la ville, les trois règles :
nuisance, sécurité, salubrité. S'il n'y a pas le respect de ces trois
règles-là, bien, à ce moment-là, il y a une possibilité de sanction et… ce
qu'on parlait tantôt.
Le Président (M. Allaire) :
Merci. Mme la députée.
Mme Maccarone : ...va venir,
d'abord, pour fermer un Airbnb, dans le fond, qui ne respecte pas ces règles,
nuisance, salubrité, sécurité, bruit, et tout ça? C'est qui qui va venir pour
fermer ça?
Le Président (M. Allaire) :
Mme la ministre.
Mme Laforest : Le ministère du
Tourisme va retirer la licence, si je ne me... oui. Je vais peut-être laisser
M. Desbiens, là, je lui...
Le Président (M. Allaire) : M.
Desbiens.
M. Desbiens (Christian) :
Bien, en fait, c'est que.. comme la ministre vient de le dire. Dans le fond,
c'est que, si la personne est reconnue coupable, et que là, ils ne sont pas
encore... on est encore dans un établissement de résidence principale, on a
déterminé qu'il y avait culpabilité, donc, on revient... on retire
l'attestation. On la suspend pendant deux mois une première fois, puis il y a
une gradation aux six mois jusqu'à l'annulation. Donc, ça va être comme ça,
donc on retire l'attestation. La personne n'a plus le droit d'opérer. Elle
devient donc illégale si elle continue.
Le Président (M. Allaire) :
...Mme la députée.
Mme Maccarone : Ma
préoccupation, c'est vraiment ça. C'est que, mettons, vous venez puis vous
enlevez l'attestation, ils ont... «three strikes, you're out», là, puis c'est
fini. Je comprends, je comprends tout ça. Tout à votre honneur. J'espère que ça
va fonctionner, doigts croisés. Mais après le «three strikes, you're out»,
c'est qui qui va venir pour fermer ceci?
Parce que ce qui arrive, c'est dans le
cas... Puis, tu sais, le zonage, c'est très bien, puis je comprends, je trouve
que c'est bien qu'on va outiller les municipalités d'agir à leur manière.
J'espère qu'ils vont avoir la façon d'agir, chaque municipalité, de leur façon,
à leur image. Le centre-ville de Montréal, c'est clair, on aura un zonage qui
va continuer à permettre des Airbnb. Mais après que le un, deux, puis la
troisième fois, c'est qui qui va venir pour le fermer? Comment ça, ça va
fonctionner?
Puis actuellement, la problématique que
nous avons, c'est les illégaux. C'est... Tu sais, je peux parler de la Tour des
Canadiens. C'est au plein centre du centre-ville. C'est du Airbnb, mais c'est
légal, puis la... Puis j'ose croire que ce n'est pas la résidence principale de
plusieurs personnes qui habitent à cet endroit. Parce que les gens, ils
vendent, hein? Bien, ça, c'est l'autre chose. «Je ne veux plus vivre ici parce
qu'il y a tellement d'Airbnb, ça fait que je vends.» Mais ce n'est pas vous et
moi qui vont acheter ça. Ça va être une personne qui va vouloir faire du
Airbnb, faire de l'argent. Ça fait que ça devient... encore, on contribue au
problème. Puis on veut avoir des familles au centre-ville. Tu sais, je ne veux
pas que les gens, ils quittent.
Ça fait que les plaintes que je reçois, c'est
vraiment... regarde, c'est illégal, mais il n'y a personne qui vient fermer la
porte. On le sait qu'ils sont <illégaux...
Mme Maccarone : ...
pas vous et moi qui vont acheter ça. Ça va être une personne qui va vouloir
faire du Airbnb, faire de l'argent. Ça fait que ça devient... encore, on
contribue au problème. Puis on veut avoir des familles au centre-ville. Tu
sais, je ne veux pas que les gens, ils quittent.
Ça fait que les plaintes que je reçois,
c'est vraiment... regarde, c'est illégal, mais il n'y a personne qui vient
fermer la porte. On le sait qu'ils sont >illégaux. Comment ça, ça va
fonctionner?
Le Président (M. Allaire) : Mme
la ministre, allez-y.
Mme Laforest : On retire
l'attestation. Puis comme je le disais tantôt, c'est... là, il y a des
sanctions, on va avec Revenu Québec. Revenu Québec, il y a des sanctions entre,
comme je le disais tantôt, pour une personne de 1 000 $ à
10 000 $ et de 5 000 $ à 50 000 $ pour.... qui
sera demandé par le Tourisme. Alors, c'est vraiment Revenu Québec. Quand vous
dites : Qui va retirer la licence? Tourisme retire la licence et Revenu
Québec pénalise. Alors, c'est certain que la personne qui ne s'affiche pas, qui
n'est pas conforme ou qui a une nuisance récurrente, bien, est passible de
sanctions avec des montants comme ça. Ça fait que dites-vous que c'est assez
considérable.
Mme Maccarone : Tout à fait,
absolument, mais ce que j'ai compris jusqu'à date, dans les deux ans, dans mon
comté, c'est que Revenu Québec, ils n'ont pas assez d'investigateurs pour aller
sur le terrain pour faire ces investigations, pour s'assurer, pour enlever,
pour émettre des pénalités. Que ce soit 5 000 $ à
500 000 $, ils n'ont pas les moyens de le faire.
Mme Laforest : Oui, mais là je
ne suis pas sûre de ce que vous dites. Je ne sais pas. Donnez-moi les
informations, parce que les villes vont aviser Revenu Québec, à ce moment...
les villes peuvent aviser Revenu Québec...
Mme Maccarone : Ils le font.
Mme Laforest : ...mais Revenu
Québec, pourquoi ils n'auraient pas le personnel, vous dites?
Mme Laforest : Eux, ils disent
qu'ils n'ont pas... bien, c'est ça que j'ai lu. Je peux vous envoyer tous les
courriels, les réponses que nous avons eues d'eux. Ils disent eux-mêmes :
«Si on veut faire bouger les choses, il en revient au cabinet du ministre
responsable à intervenir.» Il dit que... il a admis que c'est très difficile de
faire bouger les choses. «À l'heure actuelle, Revenu Québec ne prévoit pas
embaucher de nouveaux effectifs en inspection pour lutter contre l'hébergement
non conforme au règlement et s'assurer que les exploitants paient les taxes
liées à leur revenu de location.»
Mme Laforest : Merveilleux.
Bien, Revenu Québec ne prévoit pas embaucher plus de personnes, c'est écrit
comme ça. Puis là, en plus, c'est que depuis... avant le 1er mai, ce
n'était vraiment pas conforme. Là, on vient rendre ça conforme. Alors, si
avant, il y avait... puis là, Revenu Québec vient de répondre à votre question,
en fait, ils n'ont pas besoin... ne prévoient pas engager plus de ressources,
puis là on vient encadrer pour que tout soit légal, ça va être affiché dans les
résidences principales. La municipalité va pouvoir aviser Revenu Québec. Et là,
bien, honnêtement, vous vous donnez la réponse parce que le Revenu Québec dit
qu'il ne prévoit pas engager plus de ressources. Puis, en plus, quand il va y
avoir les sanctions au montant que j'ai énuméré tantôt, bien, ça va
s'autofinancer quand même, là. C'est évident qu'avec des montants de sanctions
comme ça, ça va quand même s'autofinancer.
Alors, moi, je ne sais pas, mais je
voulais savoir... parce que, là, vous me dites Revenu Québec, mais si c'est
bien écrit comme ça, Revenu Québec ne prévoit pas engager plus de ressources.
Alors, tant mieux, parce qu'avec l'ancien système c'était beaucoup... si je
peux dire, c'était très problématique, <trouver des...
Mme Laforest : ...
des montants de sanctions comme ça, ça va quand même s'autofinancer.
Alors, moi, je ne sais pas, mais je
voulais savoir... parce que, là, vous me dites Revenu Québec, mais si c'est
bien écrit comme ça, Revenu Québec ne prévoit pas engager plus de ressources.
Alors, tant mieux, parce qu'avec l'ancien système c'était beaucoup... si je
peux dire, c'était très problématique, >trouver des fautifs. Là, on
vient contrôler un système qui sera transparent dans les municipalités, qui
sera même... si les municipalités veulent le zoner, ça va être encore plus
transparent parce qu'il va y avoir une consultation citoyenne. Je pense que...
je ne sais pas, mais la question, vous l'avez répondue.
Le Président (M. Allaire) : Mme
la députée.
Mme Maccarone : Bon, bien,
j'espère que ça va fonctionner de cette façon, parce que j'avoue, je suis
préoccupée, parce qu'à date... Tu sais, moi, mes craintes sont vraiment pour
les citoyens qui portent plainte, qui font les dénonciations, que ça va être
long en attente, puis, tu sais, c'est des jeunes familles, souvent, qui ont des
enfants, puis ils sortent de chez eux. Ça fait qu'à l'intérieur de cet article,
est-ce que ça va être expliqué, les trois principes de nuisance, salubrité,
sécurité? Est-ce que cela, ça va paraître ici ou est-ce que ça, ça s'en vient,
dans un autre article?
Le Président (M. Allaire) : Mme
la ministre.
Mme Maccarone : L'explication
des trois critères.
Mme Laforest : Bien, c'est sur
ça dans les municipalités, des plaintes, là, c'est considéré sur ces trois
aspects-là. Il a été... On en a parlé aussi dans les articles précédents, là,
toujours nuisance, salubrité et sécurité. C'est toujours indiqué.
Mme Maccarone : Mais on ne va
pas l'indiquer ici, les trois principes.
Le Président (M. Allaire) : Mme
la ministre.
Mme Laforest : Indiquer ici,
bien, en fait, c'est les raisons pourquoi il y a des plaintes dans les municipalités.
La municipalité considère — il y a toujours trois critères, hein — si
ça dérange les voisins, s'il y a du bruit, donc si c'est un milieu insalubre,
s'il y a une question de sécurité, comme on parlait tantôt avec la Loi sur le
bâtiment, parce qu'il faut être en respect sur certaines lois, dont la Loi du
bâtiment. Donc, si la personne pratique l'hébergement collaboratif temporaire,
et il n'y a pas d'escalier, il n'y a pas de porte, il n'y a pas de patio, ça
peut être risqué, tu sais. Il y a des réglementations qui sont déjà établies
dans les municipalités.
Le Président (M. Allaire) :
Mme la députée.
Mme Maccarone : Bien, je veux
être rassurée. J'essaie d'être rassurée. Je comprends. Puis je comprends ce que
la ministre, elle essaie de faire, puis je vois comment on va pouvoir mieux
outiller les municipalités. Est-ce qu'il va y avoir... après que les règlements
sont adoptés puis mis en vigueur, est-ce qu'il va y avoir une campagne de
sensibilisation pour la population aussi pour que les citoyens comprennent non
seulement quoi faire, quand ils veulent... si, mettons, ils veulent avoir un
Airbnb ou un hébergement collaboratif, comment que vous l'appelez, mais aussi
pour que les citoyens qui veulent dénoncer... Est-ce qu'il va aussi y avoir une
campagne de publicité pour qu'eux, ils savent quoi faire, quand? Tu sais, c'est
mon chez-moi, c'est mon domicile, mais comme j'ai dit, quand je sors de ma
maison, bien, il y a de la vidange, tu es debout jusqu'à cinq heures du
matin, j'ai appelé la police, personne n'est venu, ça fait que je prends des
photos puis j'envoie toutes les photos à ma députée qui reçoit plein de photos
de vidanges, là. Ce n'est vraiment pas le fun. Ça fait que est-ce qu'il va y
avoir une campagne aussi de publicité pour eux, pour que les citoyens
comprennent comment ça va fonctionner maintenant?
Le Président (M. Allaire) :
Mme la ministre.
• (20 h 30) •
Mme Laforest : Les
municipalités, on a toujours le Muni-Express pour les publications, ça fait que
ça, ça va être établi aussi...
20 h 30 (version révisée)
Mme Maccarone : …je prends des
photos puis j'envoie toutes les photos à ma députée, qui reçoit plein de photos
de vidanges, là. Ce n'est vraiment pas fun. Ça fait que : Est-ce qu'il va
y avoir une campagne, aussi, de publicité pour eux, pour que les citoyens
comprennent comment ça va fonctionner maintenant?
Le Président (M. Allaire) :
Mme la ministre.
Mme Laforest : Les municipalités,
on a toujours le Muni-Express pour les publications. Ça fait que ça, ça
va être établi aussi. Alors, nous, pour les municipalités… Puis, en plus, comme
je vous dis, ça va passer au conseil municipal, qui est normalement public, la
plupart. Mais ça va passer au conseil municipal, alors la démarche sera très
transparente. Pour la publicité au niveau des citoyens, bien là, moi, je ne
peux pas prendre la responsabilité. M. Desbiens, Tourisme, qu'est-ce que
vous allez faire?
Le Président (M. Allaire) :
M. Desbiens, la parole est à vous.
M. Desbiens (Christian) :
Merci. Bien, en fait, d'une part, il va y avoir toute l'information qui va être
disponible aussi sur le site du gouvernement, là, qui va, quand même, tu sais,
être bien expliquée, là. Puis, à terme, là, c'est sûr qu'on va faire des
campagnes, là, pour l'entrée en vigueur du règlement, puis c'est sûr que, pour
l'instant, là, avec la pandémie, c'est un peu sur pause, là. On devait le faire
quand on a instauré l'attestation pour les résidences principales en mai
dernier. Mais c'est sûr que, là, avec le règlement qu'on va mettre de l'avant,
avec cette nouvelle disposition là, oui, on va les faire connaître.
Le Président (M. Allaire) :
…la députée.
Mme Maccarone : ...je dirais
que ça va être très important, surtout que c'est envoyé aux bureaux des
députés, puis, peut-être, une fiche d'information ou quelque chose de ce genre
pour qu'ils sachent… Puis aussi, de savoir s'il va y avoir un «fast track» pour
les citoyens parce que… ou une autre façon de faire des dénonciations, puis
avec un temps d'attente qui va être raisonnable. Trois mois pour faire traiter
la plainte, quand c'est un Airbnb illégal, c'est très long quand vous arrivez
chez vous, puis… Écoute, c'est un problème, là, tu sais, quand vous arrivez à
votre domicile puis vous ne pouvez pas vivre chez vous. Ça fait que je pense
que ça va être très, très, très nécessaire, puis, pour moi aussi puis pour
toutes les équipes, je pense que ça va être important.
Je reviens juste un peu… Merci, je suis
contente de savoir, je suis rassurée de savoir qu'on va pouvoir outiller la
population pour agir dans leur propre bien. Mais je reviens un peu sur… Il me reste
combien de temps, M. le Président?
Le Président (M. Allaire) :
C'est ce que je suis justement en train de vérifier. Je vais vous revenir dans
quelques secondes.
Mme Maccarone : O.K. Merci, je
vais continuer. Peut-être que je vais gagner quelques secondes.
Le Président (M. Allaire) :
Trois, quatre minutes.
Mme Maccarone : Pardon?
Le Président (M. Allaire) : À
peu près trois, quatre minutes, là.
Mme Maccarone : Ah! parfait,
O.K.
Le Président (M. Allaire) :
Trois minutes, pour être précis.
Mme Maccarone : Bon, bien,
parfait. Ça fait que, pour mes dernières trois minutes, ce que je veux juste
mieux comprendre, c'est… ce qui me préoccupe, c'est vraiment quand on dit «une
demande fondée», si je reviens à l'article. Puis la demande fondée, à
l'intérieur de cet amendement… Puis je comprends que, peut-être, c'est élaboré
ailleurs, les trois principes, mais est-ce qu'il y a une raison pour laquelle
qu'on ne peut pas les aborder ici, pour avoir de la clarté, pour savoir, si
c'est non fondé et fondé, si ça rejoint les trois principes, on ne peut pas
faire un tel ajout, amendement, ou la raison…
Le Président (M. Allaire) :
Allez-y.
Mme Laforest : Oui, merci, M.
le Président. Bien, je ne serais pas à l'aise, parce qu'il faut vraiment
consulter les municipalités. Ça fait que, moi, je pense que, si on ajoutait...
je crois que… bien, <je…
Mme Maccarone : ...
si
ça rejoint les trois principes, on ne peut pas faire un tel ajout, amendement,
ou la raison…
Le Président (M. Allaire) :
Allez-y.
Mme Laforest : Oui, merci,
M. le Président. Bien, je ne serais pas à l'aise, parce qu'il faut vraiment
consulter les municipalités. Ça fait que, moi, je pense que, si on ajoutait...
je crois que… bien, >je ne le sais pas, je ne serais pas à l'aise, hein,
Me Paradis, parce qu'il faut consulter les municipalités. Êtes-vous d'accord?
Allez-y, allez-y.
Le Président (M. Allaire) :
Me Paradis, allez-y.
M. Paradis (Nicolas) :
Merci. Oui, c'est dans la dynamique qu'on ait un amendement qui prévoit un
pouvoir réglementaire qui va les cibler. Et pour remettre ça dans le contexte
et voir où ce règlement pourrait aller, on peut voir aussi l'article 80,
tel qu'il se lit, dans le projet de loi, avant la réglementation. On les cible,
comme la ministre le mentionne depuis tout à l'heure, on les cible les principaux
règlements, c'est les règlements municipaux en matière de nuisance, de
salubrité et de sécurité. Les municipalités ont demandé... notamment, Montréal,
Saint-Donat, et un autre intervenant avaient demandé, lors des consultations
particulières, le besoin que ce soit plutôt par règlement, pour laisser une
souplesse et prévoir toutes les situations possibles et imaginables. Donc, bien
évidemment, ces conditions de base, comme la ministre le mentionne, seront
réitérées, parce que c'est la base même des types d'interventions municipales
qui sont faites à l'égard de ces troubles de voisinage qu'on constate, on peut
constater sur le territoire.
Mme Maccarone : ...les
trois majeurs sont déjà là, dans l'article 80, c'est ça?
Le Président (M. Allaire) :
Maître.
M. Paradis (Nicolas) :
Ils sont dans l'article 80, premier alinéa actuel. Dans l'amendement, ils
n'apparaissent plus formellement, parce que c'est le règlement gouvernemental
qui va venir les énoncer, pour laisser la latitude de prévoir, également, tout
autre sujet qui serait opportun. Et, bien entendu, comme je le mentionne, c'est
comme les éléments de base du trouble de voisinage dans une municipalité. Si on
veut être capables de donner un plein effet, le règlement va viser ces
situations-là.
Le Président (M. Allaire) :
Mme la députée.
Mme Maccarone : C'est
beau, merci, c'est des précisions que je n'avais pas avant, là. J'ai vraiment
hâte à avoir un moyen de pouvoir agir au nom des citoyens, puis de leur aider,
puis d'empêcher des Airbnb illégaux de continuer. Je comprends ... sa place,
tout à fait, puis je comprends ce que la ministre, elle essaie de faire, puis
je trouve que c'est bien, parce que c'est bon pour l'économie ... C'est bon,
c'est du monde qui vont faire de l'argent, ils vont contribuer. C'est juste que
je... Ça reste que j'ai quand même beaucoup de craintes, parce que c'est une
plainte tellement importante pour le centre-ville de Montréal, tellement
importante, parce qu'il y a quand même des familles qui vivent là. Alors,
j'espère que ce que nous sommes en train de faire va vraiment venir en aide
pour protéger ces personnes, parce qu'ils sont rendus tellement vulnérables,
puis ils ne savent plus quoi faire, ils ne savent plus où aller. Alors, en
espérant qu'on va pouvoir mettre quelque chose en place, non seulement à
l'intérieur de la loi, mais aussi une campagne d'information, parce que, ça
aussi, c'est tellement important pour qu'ils comprennent c'est quoi, leurs
droits, puis comment ils vont pouvoir fonctionner en harmonie, parce que ça va
prendre les deux. Tu sais, on veut quand même permettre des gens à faire des
choses qui sont légales, mais on veut empêcher des gens d'avoir des nuisances
entre voisins. Ça fait que merci beaucoup.
Le Président (M. Allaire) :
Parfait, merci. Est-ce qu'il y a d'autres interventions concernant l'amendement
déposé à l'article 80? Mme la ministre, vous souhaitez ajouter quelque
chose? Allez-y.
Mme Laforest : Bien, moi,
je pense que ce que vous pourriez <faire...
Mme Maccarone : ...
harmonie,
parce que ça va prendre les deux. Tu sais, on veut quand même permettre des
gens à faire des choses qui sont légales, mais on veut empêcher des gens
d'avoir des nuisances entre voisins. Ça fait que merci beaucoup.
Le Président (M. Allaire) :
Parfait, merci.
Est-ce qu'il y a d'autres
interventions
concernant
l'amendement déposé à
l'article 80?
Mme la
ministre, vous souhaitez ajouter
quelque chose? Allez-y.
Mme Laforest : Bien,
moi, je pense que ce que vous pourriez >faire... Parce que je
comprends... Parce qu'en fait l'hébergement collaboratif, c'est quand même très
positif, vous l'avez mentionné, là, économiquement, puis, quand c'est bien
pratiqué, c'est excellent. Sauf que, là, si vous dites que vous avez les
adresses, et là vous savez maintenant qu'on est obligé de s'inscrire au
ministère du Tourisme, vous devez remplir le formulaire, ça fait que, déjà, ça
vous donne plusieurs informations, vous pouvez commencer tout de suite avec la
problématique puis votre municipalité. Ça fait que c'est des bonnes
informations à leur donner, ça, si vous êtes venue ici, là. C'est très bon de
mentionner maintenant cette procédure-là, qu'ils sont obligés de s'afficher, si
c'est la résidence principale, bien entendu.
Mme Maccarone : ...la problématique,
c'est d'identifier si c'est une résidence principale. J'ai peut-être manqué ça,
c'est quoi, les critères.
Mme Laforest : ...
Mme Maccarone : On en a un.
Juste un?
Le Président (M. Allaire) : Mme
la ministre.
Mme Laforest : On en a un.
Mme Maccarone : ...
Mme Laforest : Le critère, bien,
c'est où tout nos... notre communication, notre rapport d'impôt, les taxes...
On a seulement une résidence principale. À moins que vous en ayez plusieurs,
mais je ne penserais pas, c'est impossible.
Une voix
: ...
Mme Laforest : Oui, ça fait
que c'est ça. Mais vous avez déjà beaucoup d'information, je pense, pour
essayer d'aider vos citoyens. Je pense que c'est important.
Le Président (M. Allaire) :
Parfait, merci. Votre temps, il est écoulé, Mme la députée. Alors, est-ce qu'il
y a d'autres interventions concernant l'amendement déposé à l'article 80? Pas
d'autre intervention? Nous allons donc procéder à sa mise aux voix par vote
nominal. Mme la secrétaire.
La Secrétaire
: Pour,
contre, abstention. Mme Laforest (Chicoutimi)?
Mme Laforest : Pour.
La Secrétaire
: M. Jacques
(Mégantic)?
M. Jacques : Pour.
La Secrétaire
: Mme Tardif
(Laviolette—Saint-Maurice)?
Mme Tardif : Pour.
La Secrétaire
: M. Bussière
(Gatineau)?
M. Bussière : Pour.
La Secrétaire
: M. Girard
(Lac-Saint-Jean)?
M. Girard (Lac-Saint-Jean) :
Pour.
La Secrétaire
: M. Tremblay
(Dubuc)?
M. Tremblay : Pour.
La Secrétaire
: M. Campeau
(Bourget)?
M. Campeau : Pour.
La Secrétaire
: Mme Nichols
(Vaudreuil)?
Mme Nichols : Pour.
La Secrétaire
: Mme Maccarone
(Westmount—Saint-Louis)?
Mme Maccarone : Pour.
La Secrétaire
: Mme
Nichols, pour M. Kelley (Jacques-Cartier)?
Mme Nichols : Pour.
La Secrétaire
: M.
Allaire (Maskinongé)?
Le Président (M. Allaire) :
Abstention. Donc, l'amendement déposé à l'article 80 est adopté. Nous revenons
donc maintenant à l'article 80, maintenant amendé, et la députée de Vaudreuil
semble vouloir intervenir.
Mme Nichols : ...est-ce que je
peux vous demander de suspendre quelques secondes, s'il vous plaît?
Le Président (M. Allaire) :
Oui. Juste... Je veux simplement vous signifier, si on se souvient bien, que la
partie gouvernementale voulait quand même déposer un amendement, elle l'avait déjà
signifié. Vous souhaitez qu'on suspende quand même les travaux?
Mme Nichols : Oui, juste
suspendre les travaux quelques secondes.
Le Président (M. Allaire) :
Parfait.
Nous allons suspendre les travaux quelques
instants, merci.
(Suspension de la séance à 20 h 39)
21 h (version révisée)
(Reprise à 21 h 7)
Le Président (M. Allaire) :
Alors, nous allons reprendre les travaux. Mme la ministre, j'ai bien compris
que vous aviez un amendement à déposer à l'article 80, qui est déjà
amendé.
Mme Laforest : Oui. Je crois
qu'il a déjà été envoyé. Il a été envoyé, je crois, au Greffier, oui?
Le Président (M. Allaire) :
Oui, c'est reçu, et c'est mis sur Greffier également.
Mme Laforest : O.K. par
Greffier, oui. Alors, l'article 80, l'article 11.3 de la Loi sur les
établissements d'hébergement touristique :
1° Remplacer, dans le deuxième alinéa de
l'article 11.3 de la Loi sur les établissements d'hébergement touristique,
proposé par l'article 80 du projet de loi, «Lorsqu'il estime que» par
«Lorsque»;
2° Ajouter, à la fin de
l'article 11.3 de la Loi sur les établissements d'hébergement touristique,
proposé par l'article 80 du projet de loi, l'alinéa suivant :
«Pour l'application du premier alinéa, les
cas déterminés par règlement doivent notamment considérer des infractions à
tout règlement municipal en matière de nuisances, de salubrité ou de sécurité.»
Ce qui avait été demandé de replacer dans l'amendement…
Ça avait été demandé par la députée de Vaudreuil. Alors, merci beaucoup, M. le
Président.
Le Président (M. Allaire) :
Merci, Mme la ministre. Est-ce qu'il y a des interventions concernant l'amendement
déposé à l'article 80? Mme la députée de Vaudreuil, la parole est à vous.
Mme Nichols : Oui. Merci, M.
le Président. Là, je vais... j'y arrive, là. «Amendement en cours». Je
m'excuse, hein, il y a un petit délai dans le...
Le Président (M. Allaire) : L'informatique?
Mme Nichols : Oui, exactement.
Bien, peut-être dans le traitement que j'en fais aussi, là, mais j'aime mieux
mettre ça sur le dos de l'informatique.
Le Président (M. Allaire) :
Oui, c'est les jeudis soirs informatiques également, dernière soirée avant la
fin.
Mme Nichols : Oui, c'est ça.
Alors, oui, j'ai quelques questions, là, en lien avec l'amendement. Bien,
d'emblée, je veux remercier, là, parce que je le réitère, là, quand il y a des
suspensions, il y a quand même du travail qui se fait, puis présentement, ce
qu'on est en train de faire, j'avais deux amendements qu'on est en train de
mettre dans un amendement, puis ça va encore plus vite quand c'est la partie
gouvernementale qui rédige, étant donné que vous avez un banc de légistes
impressionnants et efficaces. Alors, voilà.
Ce qu'on… <Ce que je trouvais…>Moi,
ce que je <trouvais...
Mme Nichols : …j'avais deux
amendements qu'on est en train de mettre dans un amendement, puis ça va encore
plus vite quand c'est la partie gouvernementale qui rédige, étant donné que
vous avez un banc de légistes impressionnants et efficaces. Alors, voilà.
Ce qu'on… Ce que je trouvais… Moi, ce
que je >trouvais particulièrement important, c'est que dans l'article
original, là, on… Puis on en a parlé beaucoup, là, ma collègue a posé aussi
beaucoup de questions en lien avec les trois principes, les trois… la sécurité,
la salubrité et la nuisance. Bien sûr, là, je le comprends qu'on fait référence
au règlement, puis que ça va être dans le règlement, mais il était là dans l'original,
puis là, quand on arrivait dans l'amendement, on le retirait. Ça fait que, moi,
je me disais… je cherchais à ce qu'il y ait cette référence-là, elle est super
importante, on l'a dit, puis on l'a quand même dit dans le micro que c'étaient
les trois principes, mais je pense que c'était important, donc, qu'on puisse le
mettre dans l'amendement tel que proposé.
Donc, la façon que c'est écrit, ce que je
comprends, c'est qu'on rajoute que c'est un «notamment», et, si je ne me trompe
pas, puis peut-être que vous pourrez apporter les précisions, là, mais le fait
qu'on apporte le «notamment» et qu'on mentionne ces trois principes-là, ça va
quand même laisser la porte ouverte. Si la municipalité ou encore le… est-ce
que je peux dire : le Tourisme aurait d'autres principes à ajouter, la
porte reste ouverte. Je ne sais pas s'il y a quelqu'un qui peut compléter ou l'expliquer.
• (21 h 10) •
Mme Laforest : …du Tourisme s'exprimer.
M. Desbiens.
Le Président (M. Allaire) : M.
le sous-ministre.
M. Desbiens (Christian) : Oui.
Bien, en fait, un coup la loi sanctionnée, nous, notre règlement, on va le
peaufiner, on va le déterminer, on va préciser pleins d'éléments, dont les mécanismes,
là, mais aussi il y aura possiblement, là, d'autres cas qui pourront être
ajoutés, là, dans le règlement.
Le Président (M. Allaire) : Merci.
Mme la députée.
Mme Nichols : Le règlement — là,
c'est mélangeant, hein? — le règlement de la municipalité ou le règlement
du Tourisme?
M. Desbiens (Christian) : Non,
le Règlement sur les établissements d'hébergement touristique.
Le Président (M. Allaire) : Merci.
Mme la députée.
Mme Nichols : Donc.... Parce
que, là, je fais le lien entre le municipal puis le Tourisme, là, mais on
comprend que les trois principes, soit la nuisance, la salubrité puis la sécurité,
là, il peut y avoir des… Tu sais, la nuisance, ce n'est pas toujours le bruit,
ça peut être d'autres choses. Donc, toute cette définition-là, on va la trouver…
ça va être décliné dans le règlement au niveau du Tourisme?
Le Président (M. Allaire) : M.
Desbiens.
M. Desbiens (Christian) : Oui,
absolument.
Le Président (M. Allaire) :
Parfait. Mme la députée.
Mme Nichols : Oui. Parfait.
Moi, ça me convient, là, qu'on puisse voir les trois principes. Peut-être que
j'ai des collègues qui auront des questions. J'ai d'autres questions sur une
autre partie.
Le Président (M. Allaire) :
Oui. Mme la députée de Saint-Laurent semble avoir une question. La parole est à
vous.
Mme Rizqy : Merci beaucoup. Désolée,
je viens de me joindre à vous, peut-être que j'ai manqué l'échange. Une demande
fondée, elle est fondée comment?
Le Président (M. Allaire) : Mme
la ministre, M. Desbiens? Mme la ministre.
Mme Laforest : Là, c'est fait
exprès, parce qu'on a discuté du mot «fondée» tantôt pendant la suspension.
Alors, c'était impossible… Avec Me Hudon, qui disait que le mot «fondée» <avait
tout son…
Mme Rizqy : ... Une
demande fondée, elle est fondée comment?
Le Président (M. Allaire) :
Mme la ministre, M. Desbiens?
Mme la ministre.
Mme Laforest : Là,
c'est fait exprès, parce qu'on a discuté du mot «fondée» tantôt pendant la
suspension.
Alors, c'était impossible… Avec Me Hudon, qui disait que le mot «fondée»>avait
tout son sens... Mais je vais demander à Me Hudon, si vous voulez bien, M. le
Président, si vous êtes...
Le Président (M. Allaire) :
Oui. Est-ce que j'ai le consentement pour permettre à M. Hudon
d'intervenir? J'ai votre consentement? Consentement.
Mme Laforest : Consentement.
Le Président (M. Allaire) :
Me Hudon, prenez le temps de vous présenter, votre titre, et la parole est à
vous.
Mme Laforest : …
Le Président (M. Allaire) :
Mme la ministre, s'il vous plaît. Me Hudon.
M. Hudon (Alain) : Merci,
M. le Président. Alors, Alain Hudon, affaires juridiques, Finances, Tourisme et
Économie.
Alors, <la... >c'est
important qu'on mette dans l'article qu'on doit avoir une appréciation qui est
donnée à la ministre pour s'assurer que la demande qui est faite par la municipalité,
qui va mettre en lumière la commission de certaines infractions, soit en lien
avec l'exploitation de l'établissement à des fins d'hébergement touristique.
Donc, c'est ce lien-là qui va faire en sorte que la demande va être considérée
fondée, ou non fondée s'il y a une absence de lien, et... Donc, il faut
conserver absolument un pouvoir d'appréciation de la ministre à cet égard-là, parce
qu'on ne peut pas... si on mettait un «doit» ici, aussitôt qu'une ministre... — «qu'une
ministre»… — aussitôt qu'une municipalité fait la demande, et qu'il n'y
aurait pas d'appréciation, ultimement, il y aurait une problématique
particulière ici. Oui.
Le Président (M. Allaire) :
Merci.
Mme Rizqy : Si vous
permettez, ma question n'est pas sur le «peut» ou le «doit», je ne suis pas du
tout là, je veux savoir comment on explique à un citoyen quand la demande est
fondée ou elle n'est pas fondée, parce que… par exemple pour éviter justement
des litiges où des gens vont dire : Bien voyons! Non, ça ne devrait pas
être accepté, parce que ce n'est pas fondé. C'est quoi, les critères,
justement, pour arriver à une conclusion que c'est une demande formulée par la
municipalité qui est fondée?
Le Président (M. Allaire) :
Me Hudon.
M. Hudon (Alain) : Merci,
M. le Président. Alors, c'est… quand la ministre va recevoir la demande de la
municipalité, en appui, il va y avoir des... on va dire entre guillemets, des
constats d'infraction qui vont avoir été délivrés, ça, à l'égard desquels il va
y avoir eu des déclarations de culpabilité. Là, la ministre va examiner :
Est-ce que ces déclarations de culpabilité là, ces infractions qui ont été
commises sont en lien avec l'exploitation, on va être… dans ce cas-ci de la
résidence principale, à des fins d'hébergement? Si la réponse est oui, donc,
elle, elle a l'intention de suspendre où de révoquer la licence, dépendant à
quel niveau on se situe, là, c'est la première fois, la deuxième fois, la
troisième fois, et là on doit... en vertu de la loi, en vertu de l'article 12
de la loi, on doit informer le citoyen, le titulaire de l'attestation qu'on a
eu une demande de la municipalité, il est arrivé telle, telle affaire, et on a
l'intention de suspendre votre licence ou de la révoquer, dépendant où on est
rendu, et là on laisse la chance au citoyen de pouvoir venir s'expliquer pour
pouvoir peut-être dire que non, ce n'est pas arrivé comme ça, etc.
Donc, la détermination du caractère fondé
de la demande de la municipalité, elle va se faire dans cette mécanique-là. Donc,
on reçoit la demande de la municipalité, il y a déjà une première appréciation
qui est faite par la ministre. Si elle considère que les informations qu'elle
reçoit de la municipalité sont en lien avec la commission d'infractions... sont
à l'égard de cas qui vont être déterminés par règlement, elle va pouvoir
prendre déjà un... on va dire... pas un... je n'aime pas «le préavis», là, mais
elle va pouvoir déjà s'enligner sur une décision en question, qui va être de
suspendre, de révoquer ou tout simplement de ne pas donner suite, et par la
suite on va informer le titulaire de l'attestation de cet <élément-là...
M. Hudon (Alain) : …cas qui
vont être déterminés par règlement, elle va pouvoir prendre déjà un… on va dire…
pas un… je n'aime pas le «préavis», là, mais elle va pouvoir déjà s'enligner
sur une décision en question, qui va être de suspendre, de révoquer ou tout
simplement de ne pas donner suite, et par la suite on va informer le titulaire
de l'attestation de cet >élément-là, et il devra… et il aura la chance
de faire valoir son point de vue.
Le Président (M. Allaire) :
Merci. Mme la députée.
Mme Rizqy : O.K. Alors, par
exemple, dans une municipalité, il y a une plainte de voisins pour bruit, la
police se présente, généralement ils prennent le nom des personnes qui sont
présentes et émettent un constat d'infraction. Est-ce que vous avez prévu quelque
part… Parce que, là, la police ne pourra pas savoir : Ah! bien ça, ici,
c'est un Airbnb, là. Ils ne demanderont pas : Est-ce que vous êtes
propriétaire des lieux? Est-ce que vous habitez ici? C'est… Comment ça va
fonctionner à cette étape-là?
Le Président (M. Allaire) :
Me Hudon.
M. Hudon (Alain) : Bien, ça va
dépendre justement du libellé du constat d'infraction. Il va falloir absolument,
bien, une façon, probablement, que la municipalité puisse s'organiser pour
faire un lien avec l'exploitation de la résidence à des fins d'hébergement,
mais c'est sûr que, pour la ministre du Tourisme, pour pouvoir suspendre ou
révoquer l'attestation, il faut nécessairement qu'on soit convaincu que les
infractions qui ont été commises sont en lien avec l'exploitation. Peut-être
qu'il y a moyen, dans le constat, de mettre une mention quelconque, juste possiblement,
là.
Mme Rizqy : Bien, je comprends
ce que vous dites et… C'est juste qu'au niveau de la mécanique sur le terrain… Puis
là je m'adresse davantage à la ministre, parce que je crois que c'est un peu
hasardeux pour la police de commencer à aussi, s'il n'y a pas une directive
claire à cet effet, d'ajouter dans un constat d'infraction… Puis je regarde… dont
ceux de Montréal, là. Pas que j'en aie reçu beaucoup, oubliez ça, là, je
n'exploite pas d'Airbnb. Mais je comprends que c'est généralement un constat
d'infraction général qu'on reçoit, il n'y a pas à ce moment-là de note sur le Airbnb,
là, c'est vraiment… c'est un montant d'argent qui doit être payé pour le bruit,
la personne est là, on lui donne, puis la police s'en va, ou sinon, la très
grande majorité du temps, c'est un avertissement, puis il ne faut pas qu'ils
retournent une deuxième fois, parce que sinon, là, ils vont émettre un constat
d'infraction. J'ai l'impression que ce seraient davantage les citoyens, les
voisins qui, eux, vont se plaindre.
Généralement, quand on a des plaintes de
nuisance, notamment où est-ce qu'il y a des chalets, là — tantôt, on
en parlait, mon collègue et moi, lors de la suspension — c'est
souvent les voisins de chalet qui sont exaspérés, puis qu'eux vont vérifier,
puis ils se rendent compte que ce n'est que du Airbnb et que c'est toujours du
va-et-vient avec des valises. Comment on va pouvoir ajouter dans la mécanique… quelque
part dans le constat d'infraction… d'ajouter justement que c'est un logement du
type Airbnb?
Le Président (M. Allaire) :
Mme la ministre.
Mme Laforest : Bien, en fait,
ça revient du principal article de loi, si je peux dire, et du... Si je peux
dire, ça revient vraiment au pourquoi de cet article de loi là. Pourquoi on
fait ça? C'est pour que toutes les résidences principales qui pratiquent le
Airbnb, comme vous le dites, soient obligatoirement certifiées par le ministère
du Tourisme. Alors, c'est évident que les municipalités vont savoir tout de
suite… les municipalités vont avoir le portrait de toutes les résidences
principales qui pratiquent cette activité. Alors, évidemment, s'il y a une
plainte, bien, la municipalité l'a dans son registre, que cette municipalité-là
peut pratiquer l'hébergement touristique, parce que les municipalités, on l'a
dit au <début, que...
Mme Laforest :
...municipalités vont savoir
tout de suite... les municipalités vont
avoir le portrait de toutes les résidences principales qui pratiquent cette
activité.
Alors,
évidemment,
s'il y a une plainte, bien, la
municipalité
l'a dans son registre, que cette
municipalité-là peut pratiquer l'
hébergement
touristique, p
arce que les municipalités, on l'a dit au >début
que, par zonage… vont pouvoir déterminer où elles peuvent, où elles ne peuvent pas.
Alors, la mécanique sera faite. Évidemment, s'il y a une plainte, bien, la municipalité
sait tout de suite si à cette adresse le propriétaire peut pratiquer
l'hébergement touristique.
Alors, c'est pour ça qu'on vient
déterminer comment les résidents qui sont dans des résidences principales vont
obligatoirement s'afficher avec une certification du ministère du Tourisme. Donc,
le propriétaire demande une certification au ministère du Tourisme, remplit le
formulaire, qu'il envoie à la municipalité, la municipalité tient son registre.
À ce moment-là, s'il y a une plainte, ça va être facile de savoir si la
personne a sa certification, ça fait que ça va être beaucoup plus rapide de
donner un constat, comme on dit, un constat d'infraction au propriétaire de la
résidence.
Le Président (M. Allaire) :
Mme la députée de Saint-Laurent.
Mme Rizqy : Oui. La plainte du
bruit, là, lorsqu'on appelle la police, elle n'est pas donnée... elle est
donnée à la personne qui est là, là.
Mme Laforest : Oui.
Mme Rizqy : La nuisance...
Donc, par exemple, disons que... Là, je vais faire un… La résidence principale,
si je ne me trompe pas, donc, elle peut être louée de temps en temps, la
personne en garde l'usage. Puis, disons qu'elle loue sa résidence principale, disons
que la personne — c'est dans les Laurentides — loue de
temps en temps, là, ici, il faut faire un lien entre l'infraction et
l'exploitation. Ça ne veut pas dire que le propriétaire est la personne qui commet
l'infraction au moment qu'on a délivré le constat d'infraction.
Le Président (M. Allaire) :
Mme la ministre.
Mme Laforest : Le constat
d'infraction peut être donné immédiatement au propriétaire, puis c'est après ça
qu'on va savoir... Après l'infraction, c'est sûr que par la suite on va savoir :
est-ce qu'il a le droit de pratiquer? Puis c'est là qu'on va vérifier s'il est
inscrit au registre. C'est comme ça que... Il va avoir automatiquement
l'obligation de s'inscrire. S'il s'inscrit… Automatiquement, il n'a pas le
choix maintenant, s'il veut pratiquer l'activité d'hébergement collaboratif, à
partir de notre règlement, il va devoir demander sa certification. Donc, quand
il va y avoir un constat d'infraction, ils vont le donner tout de suite au
propriétaire de l'immeuble, puis après ça il va y avoir des démarches. Donc, c'est
là qu'avec... par le règlement, la procédure va être établie par le ministère
du Tourisme pour...
Le Président (M. Allaire) :
Mme la députée.
• (21 h 20) •
Mme Rizqy : ...le constat
d'infraction auquel vous faites référence, là, si c'est un usager qui a loué en
vertu d'Airbnb, là, puis disons que c'est moi, là, qui ai loué votre chalet à
vous, Mme la ministre, puis disons que je me sens un petit peu olé, je fais un
gros feu extérieur, mais je n'ai pas le droit, la police arrive et va me donner
à moi, là, la… celle qui a décidé de faire un mégafeu dehors où est-ce que je
n'ai pas le droit, parce que justement on est dans une période où on demande de
faire très attention parce qu'il y a beaucoup de feux de forêt, le constat est
émis à moi, Marwah Rizqy, pas à vous. Alors, c'est pour ça que je pose la
question pour le lien.
Alors, c'est là que ce serait peut-être
intéressant de pouvoir ajouter dans le constat d'infraction, lorsque la
personne qui reçoit l'infraction, qui n'est pas le propriétaire des lieux, qui
est un <locataire...
Mme Rizqy : …où on demande
de faire très attention
parce qu'il y a beaucoup de feux de forêt, le
constat est émis à moi, Marwah Rizqy, pas à vous. Alors, c'est pour ça que je
pose la question pour le lien.
Alors, c'est là que ce serait peut-être
intéressant de pouvoir ajouter dans le constat d'infraction, lorsque la
personne qui reçoit l'infraction, qui n'est pas le propriétaire des lieux, qui
est un >locataire temporaire, ça serait intéressant d'avoir à ce
moment-là immédiatement un lien avec le Airbnb, parce que sinon, on ne pourra
pas faire le lien auquel vous faites référence dans l'article 11.3, parce que
la municipalité va se retrouver… elle ne sera pas capable de démontrer que
l'infraction est en lien avec l'exploitation du Airbnb. C'est là l'enjeu, là. C'est,
à prime abord, la première étape, l'infraction, là.
Le Président (M. Allaire) :
Mme la ministre.
Mme Laforest : Oui. La
première chose qui est importante à savoir, on parle toujours ici… Peut-être,
vous avez raison pour les résidences secondaires. Maintenant, ici, on parle
juste de la résidence principale. Alors, que ce soit la personne qui exploite,
la personne qui commet l'infraction, si je peux dire, ça va à l'adresse de la
personne qui est propriétaire de la maison, de la résidence principale. Les
villes sont habituées…
Mme Rizqy : La résidence
principale peut être un chalet.
Mme Laforest : Pardon?
Mme Rizqy : La résidence
principale peut être un chalet.
Mme Laforest : Oui. Oui, on a
une résidence principale, ça peut-être là. Donc, l'infraction, <comment… >vous
posez la question : Comment on va l'émettre? Bien, elle va aller
directement au propriétaire qui occupe l'adresse où le propriétaire est
occupant de cette adresse-là. Un propriétaire peut rester dans un chalet que
son chalet est bien déterminé résidence principale.
Le Président (M. Allaire) :
Mme la députée.
Mme Rizqy : Je m'excuse, là, mais
en vertu de quoi on peut attribuer une faute pénale à quelqu'un qui ne commet
pas une infraction au sens pénal, qui n'est même pas présent sur les lieux? Si,
moi, je suis le locataire temporaire, là, puis je décide de commettre une
infraction pénale, bien, la police n'ira pas cogner chez vous, là. C'est moi,
là, la coupable.
Mme Laforest : Mais il va
falloir…
Le Président (M. Allaire) : Juste
avant de répondre, Mme la ministre, je veux juste vous rappeler que vous vous
adressez à la présidence.
Mme Rizqy : Ah oui! Désolée. Oui!
Le Président (M. Allaire) :
C'est correct. Juste pour favoriser les échanges, aussi, les petites pauses,
là, entre vos interventions, pour qu'on puisse… je puisse donner le droit de
parole à un et à l'autre, s'il vous plaît, ça facilite aussi l'audiovisuel.
Mme Rizqy : Bien, peut-être… parce
que je pense que l'enjeu, c'est que… Puis moi, je comprends ce que, vous, vous dites.
Vous, vous me parlez d'une infraction, par exemple, plus de niveau peut-être
civil. Moi, je vous parle… Parce que «nuisance», là, quand on va arriver avec
tout ce qui est infraction au niveau pénal, là, c'est les voisins d'à côté qui
appellent, puis là la police se présente. Là, c'est vraiment au niveau d'une
infraction pénale, c'est une faute personnelle, là, donc ce n'est pas une faute
attribuable au propriétaire des lieux, mais vraiment une faute personnelle.
C'est pour ça que, moi, j'essaie de voir comment on peut juste faire un lien,
là, puis je ne sais pas comment le faire… C'est pour ça que je regardais, en arrière,
Me Hudon. C'est ça? Bon, enchantée, Me Hudon. Puis peut-être juste qu'on
pourrait y réfléchir, parce que je ne veux pas non plus éterniser le débat, là,
mais j'ai vu qu'en arrière vous avez hoché de la tête, on dirait que vous avez
comme compris ce que je voulais dire. Alors, je me suis dit : Peut-être
qu'on pourrait trouver quelque chose pour arrimer ça, là.
Le Président (M. Allaire) :
Mme la ministre, vous souhaitez répondre?
Mme Laforest : Oui. Mais je
peux répondre, encore là, parce que c'est comme si on revient… C'est sûr que le
règlement qu'on fait est établi seulement avec les résidences principales, on
touche juste à ça. Les résidences principales… les municipalités vont avoir le
registre de ceux qui pratiquent l'hébergement collaboratif. Donc, la
municipalité va savoir qui est établi à cette adresse. S'il y a une infraction <quelconque…
Mme Laforest : ...le
règlement
qu'on fait est établi
seulement avec les résidences principales, on
touche juste à ça. Les résidences principales… les
municipalités vont
avoir le registre de ceux qui pratiquent l'hébergement collaboratif. Donc, la
municipalité
va savoir qui est établi à cette adresse. S'
il y a une infraction >quelconque...
C'est sûr que présentement, moi, si je loue une maison, puis il y a infraction,
c'est le propriétaire qui est responsable de pratiquer l'hébergement
collaboratif dans sa maison. Donc, l'infraction est toujours reliée à
l'adresse, puis on a une seule adresse, on a une seule résidence principale.
Là, c'est sûr que... Et, oui, il va y
avoir une sanction. Maintenant, la sanction va toujours être reliée à
l'occupant principal, à l'adresse qui est en jeu. Je ne sais pas, Me Paradis...
Le Président (M. Allaire) : Oui…
Juste... Mme la députée de Vaudreuil voudrait ajouter juste un élément avant.
Allez-y.
Mme Nichols : Oui. Bien, en
fait, la nuisance, là, même si c'est une résidence principale, là... que ça
soit une résidence secondaire, une résidence principale, là, on peut faire un
feu dans la cour qui va déranger les voisins. Même si c'est la résidence
principale, ça s'applique quand même, là. Moi, là, le... Et puis le point est
bon, c'est que l'infraction pénale, là, elle va être émise à la personne?
Mme Laforest : Oui.
Mme Nichols : Elle va être
répertoriée comment à la ville, cette infraction-là? Parce que ça va être une
infraction pénale, mais ça va être une nuisance, puis ça peut être le... On
comprend que, si c'est le demandeur, ça ne change... Si c'est comme le
propriétaire de la maison, là, ou le... ça ne change rien. Mais, si c'est la
personne qui fait la location, ça va être répertorié comment, si c'est lui qui
reçoit l'infraction pénale pour la nuisance? C'est là où il y a... Puis je ne
sais pas si... J'essaie de trouver une autre façon de l'exprimer.
Mme Rizqy : Donc, l'infraction
pénale personnelle, là, elle ne va pas être… elle va être répertoriée... Mettons,
moi, le policier va me demander de m'identifier, je vais donner mon permis de
conduire, là, c'est répertorié, Marwah Rizqy, qui habite à telle autre adresse,
c'est comme ça que ça va être répertorié, puis, si moi, je veux contester, je
vais avoir mon délai pour me présenter à la Cour du Québec. Ce n'est pas en
fonction d'où est-ce que j'ai loué, mais bien en fonction d'où est-ce que je
suis généralement, c'est où… ma demeure générale, là, donc où est-ce que
j'habite personnellement.
Le Président (M. Allaire) :
Mme la ministre.
Mme Laforest :
Oui. Alors, c'est prévu dans chaque municipalité qu'ils ont des... que les citoyens
doivent se conformer aux nuisances. Par exemple, si je regarde ici, la ville de
Québec, dans leur règlement, c'est écrit : «Quiconque contrevient, permet
que l'on contrevienne ou ne s'y conforme pas à une disposition de ce règlement
commet une infraction et est passible, pour une première infraction, d'une
amende dont le montant est d'un minimum de 2 000 $ et d'un maximum de
10 000 $.» Alors, les villes vont prévoir un mécanisme, si je peux
dire, avec leurs dispositions qu'elles ont déjà, parce que les règlements de
nuisance, comme je le disais, nuisance, salubrité, sécurité, c'est déjà établi
dans les villes, il y a déjà des infractions qui sont prévues pour ça.
Mais là, vous me
posez la question vraiment : S'il y a un locataire dans une résidence
principale qui pratique... qui loue durant... si je comprends bien, à qui va
aller l'infraction? Me Paradis... C'est toujours rattaché à l'adresse de
la résidence principale. Peut-être, Me Paradis pourrait <répondre
à...
Mme Laforest : ...les
villes,
il y a déjà des infractions qui sont prévues pour ça. Mais là,
vous me posez la
question,
vraiment, s'
il y a un locataire
dans une résidence principale qui pratique... qui loue durant... si
je
comprends bien, à qui va aller l'infraction. Me Paradis… C'est
toujours
rattaché à l'adresse de la résidence principale.
Peut-être,
Me Paradis pourrait >répondre à cette question, si vous voulez.
Le Président (M. Allaire) : Me
Paradis, la parole est à vous.
M. Paradis (Nicolas) : Merci.
Tout dépend, bien entendu, comment le règlement municipal va être rédigé. Les règlements
municipaux sont habituellement rédigés, souvent, pour le bruit, je ne peux pas
vous dire pour tous les règlements, là, mais on le voit fréquemment, les règlements
municipaux sont rédigés pour créer, oui, l'infraction pour la personne qui
commet directement l'acte «répréhensif»... répréhensible, plutôt, mais également
pour toute personne qui tolère celui-ci, et souvent la rédaction est donc liée
au propriétaire qui a pour effet de tolérer la commission de l'infraction à
l'intérieur de sa propriété, ce qui permet donc à l'agent de la paix ou à l'inspecteur
municipal qui constate l'infraction de délivrer le constat d'infraction
potentiellement aux deux, celui qui a commis le bruit ou qui a fait le feu
dérogatoire, mais également au propriétaire qui a toléré celui-ci.
Et, bien entendu, l'intérêt, dans un cas
comme ça, pour la municipalité sera d'instruire ses commettants correctement,
ses agents de la paix et ses inspecteurs correctement pour qu'ils puissent voir
à la bonne application de la réglementation en délivrant des constats
d'infraction notamment aux propriétaires qui auraient toléré la situation, qui,
eux, sont détenteurs des attestations d'hébergement touristique, ce qui
permettra ultimement de sanctionner le tout.
Le Président (M. Allaire) :
D'autres interventions? Mme la députée.
Mme Rizqy : Bien, vous savez
que généralement, en pratique, là, le policier, lorsqu'il se présente, là, il
ne va pas donner une infraction au propriétaire. Puis, quand ils se promènent à
2 heures du matin, très généralement, là, la première étape, ils vont
donner un avertissement. Après ça, ils s'en vont. Si jamais ils reçoivent une
autre plainte de bruit, ils vont revenir dans la même nuit, et là ils mettent
un constat d'infraction, généralement, en pratique, là, à ceux qui sont
présents.
Puis si, par exemple, on va plus loin,
dernièrement, vous avez tous vu le… malgré qu'on n'arrête pas de répéter que
les règles de consignes sanitaires sont importantes, il y a eu un party de
jeunes de 200 dans un Airbnb, dans un chalet. C'est qui qui a été sanctionné
là-dedans? Ça a été les jeunes. Est-ce que ça, c'est considéré, par exemple, de
la nuisance en vertu de votre règlement?
Le Président (M. Allaire) :
Mme la ministre. Me Paradis?
Mme Laforest :
Me Paradis.
Le Président (M. Allaire) :
Me Paradis, allez-y.
M. Paradis (Nicolas) : Bien,
je ne peux pas vous dire pour ce cas précis là, ça dépend des règlements
municipaux, là, et comment... Des fois, c'est un règlement sur le bruit; des
fois, ils mettent le bruit dans leur règlement de nuisances, là. Tout… Ça
dépend, d'un règlement à l'autre.
• (21 h 30) •
Chose certaine, ce qui n'est pas toujours
possible, vous savez, le constat d'infraction n'a jamais à être délivré sur
l'instant même. Oui, c'est vrai, les agents de la paix, les policiers vont
souvent donner le constat à la personne, mais le poursuivant a quand même la
possibilité de signifier un constat d'infraction ultérieurement. Donc, s'il se
trouve qu'il y a un événement qui arrive à un endroit, c'est une chose. Il peut
y avoir un constat d'infraction à la personne sur le moment, mais il peut aussi
y avoir le lendemain, le surlendemain, à la suite des rapports d'infraction qui
ont... des rapports d'inspection ou d'infraction qui ont été faits, possibilité
pour le poursuivant, en l'occurrence la municipalité, de transmettre des
constats d'infraction au...
21 h 30 (version révisée)
M. Paradis (Nicolas) :
...ultérieurement. Donc, s'il se trouve qu'il y a un événement qui arrive à un
endroit, c'est une chose. Il peut y avoir un constat d'infraction à la personne
sur le moment, mais il peut aussi y avoir, le lendemain, le surlendemain, à la
suite des rapports d'infraction qui ont... des rapports d'inspection ou
d'infraction qui ont été faits, possibilité, pour le poursuivant, en
l'occurrence, la municipalité, de transmettre des constats d'infraction aux
propriétaires qui ont toléré l'infraction, ce qui permet, à ce moment-là,
d'atteindre exactement la finalité recherchée, là, par les dispositions qui
sont à l'étude.
Le Président (M. Allaire) :
Merci. Mme la députée.
Mme Rizqy : ...en théorie, c'est
écrit ça, mais, en pratique, c'est vraiment autre chose, là. C'est pour ça que
j'attire votre attention là-dessus, c'est parce qu'il risque plus souvent
qu'autrement, d'y avoir des constats qui vont être délivrés à la personne qui
commet l'infraction. Puis il y a des infractions plus importantes, moi, que...
des bruits, mais il y a des infractions environnementales aussi, notamment...
surtout pour ceux que leurs résidences, c'est des chalets. Encore plus important,
c'est lorsque, par exemple, souvent, cet été, il y en a qui se sont promenés,
ils ont reçu des infractions pour les feux, parce qu'on n'avait pas le droit de
faire des feux, puis les gens qui n'écoutaient pas, parce que c'est donc
bien... C'est vrai que c'est beau, les feux, le soir, évidemment, on...
moi-même, je m'ennuie de ça. Mais, bon, ceci n'est pas mon point.
Mais mon point, c'est que c'est... l'agent
de la paix émet le constat à celui qui est devant lui, en lui demandant de
s'identifier, et c'est cette personne-là qui va être tenue, par la suite, de
payer le constat d'infraction, puis ce ne sera pas relié avec la licence
d'Airbnb. C'est pour ça que j'essaie de voir comment qu'on pourrait arrimer ce
constat personnel d'une infraction pénale avec une attestation d'Airbnb. Parce
qu'en pratique c'est là que va être difficile d'appliquer ce qui est écrit.
Mme Laforest : Je comprends
votre question, mais, en même temps, qu'est-ce qu'on vient faire? On vient justement
bien contrôler, si le mot est juste, là, on vient contrôler cette pratique-là,
puis, évidemment, c'est ça que... On est au début, oui, c'est vrai, on commence
puis on fait ça parce qu'on voit que la pratique d'hébergement touristique
est... hébergement collaboratif, le vrai nom... est vraiment populaire. Ça fait
que, là, qu'est-ce qu'on vient... c'est qu'on vient donner un cadre aux municipalités,
avec le ministère du Tourisme, pour que ceux qui veulent le pratiquer dans leur
résidence principale doivent obligatoirement s'inscrire avec une attestation.
Alors, c'est évident que... Là, on arrive
avec cette réglementation-là, mais il faut voir que, déjà, dans les villes, il
y a des dispositions pour donner des infractions, il y a des dispositions
pénales, ça existe dans les municipalités. Là, on parle d'hébergement
collaboratif, mais dans les municipalités, il y a déjà des mesures quand il y a
des plaintes chez les citoyens. Alors, avec cet article de loi là, s'il y a
sanction, bien, la sanction, si je peux dire, va toujours être reliée — c'est
ça qu'il est important de savoir — toujours à l'adresse du
propriétaire qui pratique ça.
Les municipalités vont adapter... elles vont
adapter leur réglementation avec cette nouvelle réglementation là. Ils vont se
dire : Maintenant, on a... Probablement qu'il y a des municipalités qui
vont zoner certains secteurs, comme vous dites, les chalets ou quelques... je
ne sais pas à quel endroit, mais il va y avoir du zonage précis, qui va être
publiquement reconnu, puis, à ce moment-là, les municipalités vont avoir <des...
Mme Laforest : ...cette
nouvelle réglementation là. Ils vont se dire : Maintenant, on a...
Probablement qu'il y a des municipalités qui vont zoner certains secteurs,
comme vous dites, les chalets ou quelques... je ne sais pas à quel endroit,
mais il va y avoir du zonage précis, qui va être publiquement reconnu, puis, à
ce moment-là, les municipalités vont avoir >des mesures, vont s'adapter
avec cette pratique-là, dans les municipalités.
Alors, c'est important de voir que, déjà,
les municipalités ont des dispositions. Là, on parle d'hébergement
collaboratif, mais pour nuisance, sécurité ou autres raisons, les municipalités
sont quand même habituées d'agir, là. Ça fait que, là, on vient juste ajouter
une mesure d'obligation de transparence à une pratique qui est de plus en plus
populaire. Ça fait que, moi, si vous me dites «à qui va aller l'infraction?»,
si on arrive dans un endroit, bien, le responsable, c'est le propriétaire, le
propriétaire, qui... Une pénalité, deux pénalités, et, évidemment, il va y avoir
une obligation de retirer la licence, parce que, là, avec le règlement qui va
se faire au ministère du Tourisme, c'est là qu'on vient donner la possibilité
aux municipalités de sévir.
Le Président (M. Allaire) : ...oui,
la parole est à vous.
Mme Rizqy : Merci. Vous avez
raison sur plusieurs aspects, mais pas en matière pénale. Vous ne pouvez pas
affirmer que le responsable, c'est le propriétaire. Ce ne sera pas automatique
comme vous le dites.
Mme Laforest : ...
Mme Rizqy : Bien, juste
avant...
Mme Laforest : ...les municipalités
vont prévoir des dispositions...
Le Président (M. Allaire) :
Madame, juste une... Encore une fois, juste faire attention quand vous
intervenez. N'oubliez pas, vous parlez à la présidence, s'il vous plaît, ça
facilite les débats. Mme la ministre, la parole est à vous, allez-y.
Mme Laforest : ...les municipalités
vont prévoir des dispositions pour agir, et contrôler, et sévir, dans des dispositions
comme ça. Ça fait que c'est sûr que, s'il y a un feu à quelque part, comme vous
dites, bien, les municipalités sont quand même habituées, là, d'agir. Ce n'est
pas avec cet article de loi là qui arrive dans ce projet de loi là qu'on change
au niveau de l'application des normes de nuisance, sécurité, salubrité dans les
municipalités, là.
Le Président (M. Allaire) : ...vous
souhaitez poursuivre? Allez-y. La députée de Vaudreuil ensuite.
Mme Rizqy : ...
Le Président (M. Allaire) : La
députée de Vaudreuil, ensuite, souhaite intervenir.
Mme Rizqy : Bien, écoutez,
deux affaires, là. Je ne pense pas qu'on peut tenir pour acquis qu'en matière
pénale, ça va être automatiquement rattaché avec la résidence louée et que ça
va être directement attaché au propriétaire. Et, d'autre part, on ne peut pas
non plus tenir pour acquis que l'ensemble des municipalités du Québec, avec... Parce
qu'en ce moment c'est du nouveau droit, là, donc, du nouveau droit, on ne peut
pas tenir acquis que la législature actuelle est conforme. Au contraire, je
pense que c'est le temps d'envoyer peut-être une directive à cet effet... faire
un lien, parce que, sinon, moi, je crois que, lorsque... la phrase que, lorsque
la demande est fondée, on ouvre une brèche, parce qu'il y a des gens qui vont
pouvoir dire : Non, ce n'est pas fondé, parce que ce n'est pas en lien directement
avec l'exploitation de... entre l'infraction puis l'exploitation.
Le Président (M. Allaire) :
Merci. Mme la ministre, vous souhaitez intervenir? Ça va?
Mme Laforest : ...en même
temps, les municipalités vont prévoir leurs dispositions, comme la ville de
Québec l'a dans son règlement, que j'ai énuméré tantôt. Ça fait que c'est sûr
que, nous, avec cet article de loi là... D'ailleurs, on va avoir une
publication, on va le publiciser dans toutes les municipalités et on va dire <aux...
Mme Laforest : ...e
n
même temps, les
municipalités vont prévoir leurs
dispositions,
comme la
ville de Québec l'a dans son
règlement, que j'ai énuméré
tantôt.
Ça fait que c'est sûr que, nous, avec cet
article de loi
là...
D'ailleurs, on va avoir une publication, on va le publiciser dans
toutes les
municipalités et on va dire >aux municipalités
qu'elles doivent prévoir, aussi, comment elles vont tolérer cette pratique,
puis les mesures qu'elles prendront. Ça fait que les municipalités,
automatiquement, vont le faire dans leur règlement, et on va le passer, nous,
aux Affaires municipales, dans le Muni-Express.
Le Président (M. Allaire) :
Merci. Mme la députée de Vaudreuil.
Mme Nichols : Oui. Dans le
fond, ce que je comprends, là, c'est que les sanctions pénales ou les constats
pénaux, là, on n'en tient pas compte, là, dans le... on n'en tient pas compte
dans les... comme, là, dans le cumul que la ville va envoyer au ministère.
Le Président (M. Allaire) : ...allez-y.
Mme Laforest :
Me Paradis.
Le Président (M. Allaire) :
Me Paradis.
M. Paradis (Nicolas) : On
tient compte des condamnations du titulaire de l'attestation, là, donc, pas
tant du constat d'infraction. On parle toujours de la condamnation, là, parce
que, les constats d'infraction, il peut y avoir une défense valable, puis ne
pas être condamné, mais ça va être à l'égard de toute condamnation qui... du
titulaire de l'attestation. Donc, ça, c'est ce qui sera l'élément. Mais donc, à
votre question, bien, ça ne tient pas compte des condamnations d'un tiers, ça
tient compte des condamnations du titulaire de l'attestation.
Le Président (M. Allaire) : ...Vaudreuil.
Mme Nichols : Merci, M. le
Président. Bien, je vois quand même une problématique, là, au niveau du pénal,
là, mais j'ai d'autres questions que je voudrais aussi peut-être poser. Peut-être
qu'on pourrait y revenir, là, mais je...
Étant donné, là, qu'une municipalité...
étant donné qu'une municipalité n'ait pas... elle n'a pas l'obligation de
transmettre au ministère soit le cumul de constats qu'elle aura émis ou soit...
elle n'a pas cette obligation-là, mais on vient quand même dire que c'est à la
demande d'une municipalité que le ministre peut, dans les cas prévus par
règlement, suspendre, là, ou qu'on peut... que c'est à la demande de la
municipalité que, là, les sanctions pourront s'appliquer, si la ministre juge
que c'est fondé. Là, je comprends qu'il y aura une vérification, mais on dit
que c'est à la demande d'une municipalité. Étant donné que la municipalité n'est
pas obligée de les transmettre, s'il y a un citoyen qui a accès à ces
constats-là, qu'il sait que son voisin, là... parce qu'il va au conseil
municipal ou il sait que son voisin, il a eu des constats liés à cette attestation-là,
est-ce que ça pourrait être aussi à la demande d'un citoyen que les sanctions
pourraient s'appliquer?
Le Président (M. Allaire) : Mme
la ministre ou maître... Mme la ministre.
Mme Laforest : Bien, oui,
certain, le citoyen... excusez, parce que je suis en... je regardais un autre
article, j'étais rendu un petit peu plus loin, mais le citoyen peut faire une
plainte à sa municipalité, et la municipalité va adapter sa réglementation là.
Parce que qu'est-ce qu'on fait... C'est nouveau, qu'est-ce qu'on amène aux
municipalités. Alors, actuellement, les villes ne sont pas en mesure de sévir,
si je peux dire, ils n'ont pas de mécanisme pour retirer les attestations en
hébergement collaboratif. Aujourd'hui, les villes ne peuvent pas, un, obliger
des <certifications...
Mme Laforest : ...
qu'est-ce
qu'on fait... C'est nouveau, qu'est-ce qu'on amène aux municipalités. Alors,
actuellement, les villes ne sont pas en mesure de sévir, si je peux dire, ils
n'ont pas de mécanisme pour retirer les attestations en hébergement
collaboratif. Aujourd'hui, les villes ne peuvent pas, un, obliger des >certifications,
deux, retirer la certification, ils n'ont aucun mécanisme pour le faire avec la
résidence principale. Là, on vient le faire. Donc, évidemment, il faut voir que
la réglementation des municipalités va s'adapter aussi. Puis, s'il y a question
de disposition pénale, comme le mentionnait ma collègue tantôt, bien, ils vont
s'adapter aussi pour avoir des mesures puis un mécanisme comment sévir. Ce
n'est pas la première fois que les municipalités doivent avoir... doivent
exiger un respect pour certains règlements. Donc, c'est sûr qu'ils vont
s'adapter, ça, je ne suis pas inquiète du tout. Maintenant, je pense qu'on
vient, au contraire, alléger les mécanismes de contrôle des municipalités.
• (21 h 40) •
Le Président (M. Allaire) :
Merci. Mme la députée de Vaudreuil.
Mme Nichols : Oui, merci, M.
le Président. En fait, ce n'était pas ça, Mme la ministre, ma question, là. Ma
question, là, c'est que ça commence : «À la demande d'une municipalité, la
ministre peut». Ça, ça me va, là, puis on a fait le débat suspendu, là, le
«peut» puis le «doit», puis je ne reviendrai pas là-dessus, c'est correct, j'ai
compris que les légistes ont tous sauté en même temps, là, comme quoi c'était
trop restrictif si on y allait avec le «doit». Ça me va, ça, ça va, je ne
reviendrai pas là-dessus.
«À la demande d'une municipalité...», ce
que j'explique, là, c'est que ça pourrait-u être quelqu'un d'autre qu'une
municipalité qui demande qu'on applique les sanctions? Parce que, si la
municipalité, là, elle les cumule, les constats, là, puis elle décide que c'est
ma belle-soeur, c'est ma belle-soeur qui les cumule, là, les constats, là,
puis, tu sais, je lui donne les constats de la municipalité, mais je ne veux
pas qu'elle ait les sanctions, je ne veux pas que son attestation soit
suspendue pour six mois ou je ne veux pas... tu sais, je ne veux pas qu'il y
ait la gradation des sanctions, ça fait que la municipalité les garde pour
elle, ces sanctions-là. Est-ce que quelqu'un d'autre pourrait aller dire à la
municipalité : Bien là, envoyez vos sanctions au ministère du Tourisme,
parce que, là, ça prend une gradation, il faut agir? Est-ce que le citoyen
pourrait dire : Je veux en avoir une copie, des constats qui ont été émis
par la municipalité? Parce qu'ils ont le droit d'en avoir une copie, là. Est-ce
que la... Est-ce qu'à ce moment-là le citoyen pourrait dire : Bien là, je
les ai, là, les copies des constats?
Ça fait qu'autre que la demande de la
municipalité, à la demande d'un citoyen concerné ou... À la demande d'un
citoyen, est-ce que les sanctions pourraient s'appliquer? C'est vraiment juste
ces petits mots là, là. Est-ce que ça peut être quelqu'un d'autre que la
municipalité qui pourrait faire une demande pour que les sanctions
s'appliquent?
Le Président (M. Allaire) :
Mme la ministre.
Mme Laforest : Bien, c'est
parce que... Bien, je vais laisser Me Hudon, quand même, répondre, parce
que, moi, les étapes, je vais les dire simplement. Parce qu'évidemment si, par
exemple, il y a un bruit, le citoyen peut faire la plainte à la municipalité, il
va y avoir un constat d'infraction au titulaire de l'attestation, comme je le
disais, il va y avoir, possiblement, condamnation, la municipalité va demander
au Tourisme de retirer la licence, puis, à ce moment-là, il va y avoir la
décision du Tourisme pour retirer l'attestation.
Mais c'est la procédure, ici, qu'on vient
établir. Ça fait quelques fois qu'on le dit, mais je pense que c'est très
simple. Je ne suis pas légiste. Peut-être, dans les <mots...
Mme Laforest : ...
va
demander au Tourisme de retirer la licence, puis, à ce moment-là, il va y avoir
la décision du Tourisme pour retirer l'attestation.
Mais c'est la procédure, ici, qu'on
vient établir. Ça fait quelques fois qu'on le dit, mais je pense que c'est très
simple. Je ne suis pas légiste. Peut-être, dans les >mots de Me Hudon,
ça va bien... ça va être plus clair, alors je vais laisser Me Hudon, peut-être,
terminer.
Le Président (M. Allaire) :
Oui. Me Hudon, la parole est à vous.
M. Hudon (Alain) : Merci,
M. le Président. La réponse est non à votre question. Ce n'est pas prévu que ce
soit un citoyen qui, de son propre chef, fasse lui-même sa... on va dire, son enquête,
aille chercher de la documentation puis envoie une demande à la ministre. La réglementation
qui est en cause ici, c'est la réglementation municipale, elle relève de la
municipalité, et c'est qu'il appartient à la municipalité de se prendre en main
puis de faire appliquer la réglementation, comme elle a le droit de le faire.
Si jamais le citoyen, il n'est pas
satisfait de la municipalité, il peut se plaindre quand même à la municipalité,
mais on ne veut pas que chacun des citoyens fasse, de son côté, sa propre, je
vais dire, enquête Jobidon, ultimement, là, puis qu'il fasse lui-même des
démarches auprès de la ministre pour, ultimement, demander à la ministre de
suspendre l'attestation d'une résidence principale. Donc, ça va passer par la
municipalité, c'est la réglementation municipale.
Puis, ultimement — vous avez
parlé de l'accès aux constats d'infraction — je ne sais pas jusqu'à
quel point on est capable d'avoir systématiquement une copie de tous les
constats d'infraction à l'égard desquels il y a eu des... on a plaidé coupable
ou des déclarations de culpabilité. Je sais qu'il y a le plumitif des cours
municipales où, quand on s'en va à la cour municipale, tout est accessible, mais,
lorsqu'un citoyen plaide coupable à une infraction, de mémoire, ça ne va pas
dans le plumitif de la cour municipale. Je ne sais pas jusqu'à quel point le
citoyen pourrait avoir droit à toutes les copies de ces documents-là, là.
Le Président (M. Allaire) :
Merci. Mme la députée de Vaudreuil... Ah! Mme la ministre.
Mme Laforest :
...donnez-moi un exemple d'un citoyen qui ferait enquête lui-même. Je ne
comprends pas votre question. Vous demandez si un citoyen peut faire enquête
sur...
Le Président (M. Allaire) :
...
Mme Nichols : Je
m'excuse. Non, ce n'est pas pour que le citoyen fasse enquête. C'est :
Est-ce que le citoyen... Parce qu'ici c'est vraiment écrit que c'est à la
demande d'une municipalité que la ministre peut appliquer les sanctions. Elle
vérifie si c'est fondé, mais, à partir de là, elle peut appliquer les
sanctions. Moi, je veux savoir si... Parce que, présentement... Moi, je veux
savoir si le citoyen peut être la personne qui va au ministère puis qui dit :
Bien, mon voisin, là, il y a quatre sanctions qui ont été émises par la ville
en lien avec la location de sa résidence principale, mais la ville ne les a pas
transmises au ministère, parce qu'il ne veut pas que des sanctions
s'appliquent. Ça fait que : Est-ce que le citoyen pourrait agir? Parce
que, là, c'est écrit que c'est juste à la demande d'une municipalité. C'est
pour ça que demandais : Est-ce que c'était envisagé ou est-ce que c'était
pensé de cette façon-là, ou voulu de cette façon-là?
Le Président (M. Allaire) :
Mme la ministre.
Mme Nichols : Pas clair?
Non? Oui, non?
Le Président (M. Allaire) :
Est-ce que c'est plus clair?
Mme Laforest : Non, c'est
correct, je voulais juste préciser. C'est bon.
Le Président (M. Allaire) :
Ça va? Allez-y.
Mme Laforest : Non, c'est
bon. Je voulais juste...
Le Président (M. Allaire) :
Ah! ça va? Vous avez la précision? O.K. Mme la députée de Vaudreuil.
Mme Nichols : Oui. Bien,
c'est bon. Écoutez, moi, c'est ça que... c'est ce que je voulais savoir aussi. Puis
ce que je voulais savoir, c'est que, quand la ministre, là... Là, on a enlevé
le mot «estime», là. Lorsque la demande est fondée, le ministre, là, va
appliquer, bon, la première sanction, suspend l'attestation pour une période de
deux mois. C'est quoi, le rôle de la municipalité? La municipalité va <être...
Mme Nichols : …c'est ce que
je voulais savoir aussi. Puis ce que je voulais savoir, c'est que, quand la
ministre,
là... Là, on a enlevé le mot «estime», là. L
orsque la demande est
fondée, le
ministre, là, va appliquer, bon, la première sanction,
suspend l'attestation pour une période de deux mois. C'est quoi, le rôle de la
municipalité?
La
municipalité va >être informée? C'est quoi le rôle de la
municipalité, comment c'est transmis? Je trouve ça difficile, parce que c'est
comme un peu tripartite, là, ou il y a comme un… puis, des fois, les liens ne
sont pas nécessairement... tu sais, ils ne sont pas nécessairement clairs entre
chaque.
Le Président (M. Allaire) : Me
Paradis? Me Paradis, la parole est à vous.
M. Paradis (Nicolas) : ...lorsque
la municipalité a le cumul d'infractions, en fonction de ce que prévoira la
réglementation gouvernementale, là, du… qui aura été… qui est sous la gouverne
du Tourisme, là, aura constaté le nombre de condamnations, bien là, elle va
transmettre, tout simplement, la situation au ministère du Tourisme, pour la
suspension ou le retrait de l'attestation, là. Comme je disais un peu plus tôt,
dans le fond, ça s'inscrit dans la gradation des interventions. Il y a des
constats, des amendes qui sont données, puis, après ça, après un certain cumul,
bien, on veut s'assurer que ce soit retiré, pour qu'il n'y en ait plus,
d'infractions, purement et simplement, parce que, de toute évidence, dans ces
situations-là, le propriétaire ne semble pas obtempérer comme on l'aurait
souhaité. Donc, il faut avoir une intervention plus importante, par la suspension
ou le retrait, le cas échéant, de l'attestation.
Ça fait que c'est un envoi qui va être
fait par la municipalité, purement et simplement, au ministère du Tourisme,
qui, lui, va pouvoir l'apprécier suivant les paramètres que mon collègue du
Tourisme a évoqués un peu plus tôt, là, qui seront déterminés, là, par le
ministère du Tourisme, en termes d'analyse, avec des demandes.
Le Président (M. Allaire) :
Merci. Mme la députée.
Mme Nichols : Puis le
ministère du Tourisme renvoie l'information à la municipalité, pour que la
municipalité, si elle a à émettre des constats ou qu'elle a à intervenir, elle
doit savoir qu'elle est déjà… mettons, son permis est suspendu ou... L'information
va redescendre aussi? Parce que, là, l'information monte par la municipalité,
mais, après ça, quand le ministère du Tourisme va prendre des décisions, ça va
redescendre dans la municipalité, puis c'est la municipalité qui va appliquer
les sanctions?
Le Président (M. Allaire) :
Mme la ministre, ou Me Paradis? Mme la ministre.
Mme Laforest :17913 Mme
Laforest :Non, mais là c'est
la même démarche qu'on répète. M. Desbiens ou... Mais on répète la même
procédure, qui va être déterminée aussi par le ministère. Avez-vous quelque
chose à ajouter, M. Desbiens, ou on a pas mal tout... On a fait le tour, hein?
Le Président (M. Allaire) : Ça
va? Mme la ministre, rien d'autre à ajouter? D'autres interventions? Mme la
députée de Vaudreuil?
Mme Nichols : Non. Bien, moi, ça
me va, là. Je comprends, par les fous rires en face de nous, que ça va monter puis
que ça va descendre. C'est bon.
Le Président (M. Allaire) :
Parfait. Donc, est-ce qu'il y a d'autres interventions concernant l'amendement
déposé à l'article 80? Pas d'autre intervention? Nous serions donc prêts à
procéder à sa mise aux voix. Mme la secrétaire, par vote nominal, s'il vous
plaît.
La Secrétaire
: Pour,
contre, abstention. Mme Laforest (Chicoutimi)?
Mme Laforest : Pour.
17941 Le Président (M. Allaire) : Mme la ministre.
17913 Mme Laforest : M. Desbiens, ou… Mais on répète la même procédure qui va être
déterminée aussi par le ministère. Avez-vous quelque chose à ajouter, M.
Desbiens, ou on a pas mal tout… on a fait le tour, hein?
17941 Le Président (M. Allaire) : …va?
Une voix :
Oui.
17941 Le Président (M. Allaire) : Mme la ministre, rien d'autre à ajouter? D'autre
intervention?
17913 Mme Laforest : Non.
17941 Le Président (M. Allaire) : Mme la députée de Vaudreuil?
15439 Mme Nichols : Non, bien moi, ça me va.
17941 Le Président (M. Allaire) : Ça va.
15439 Mme Nichols : Je comprends par les fous rires en face de nous que ça va monter, puis
que ça va descendre. C'est bon.
17941 Le Président (M. Allaire) : Parfait. Donc, est-ce qu'il y a d'autres interventions
concernant l'amendement déposé à l'article 80? Pas d'autre intervention? Nous
serons donc prêts à procéder à sa mise aux voix. Mme la secrétaire, par vote
nominal, s'il vous plaît.
La Secrétaire: Pour, contre, abstention. Mme Laforest (Chicoutimi)?
La Secrétaire
: M.
Jacques (Mégantic)?
M. Jacques : Pour.
La Secrétaire
: Mme
Tardif (Laviolette—Saint-Maurice)?
Mme Tardif : Pour.
La Secrétaire
: M.
Bussière (Gatineau)?
M. Bussière : Pour.
La Secrétaire
: M.
Girard (Lac-Saint-Jean)?
M. Girard (Lac-Saint-Jean) :
Pour.
La Secrétaire
: M.
Tremblay (Dubuc)?
M. Tremblay : Pour.
La Secrétaire
: M.
Campeau (Bourget)?
M. Campeau : Pour.
La Secrétaire
: Mme
Nichols (Vaudreuil)?
Mme Nichols : Pour.
La Secrétaire
: Mme
Maccarone (Westmount—Saint-Louis)?
Mme Maccarone : Pour.
La Secrétaire
: Mme
Rizqy (Saint-Laurent)?
Mme Rizqy : Pour.
La Secrétaire
: Mme
Nichols (Vaudreuil), pour M. Kelley (Jacques-Cartier)?
Mme Nichols : Pour.
La Secrétaire
: M.
Allaire <(Maskinongé)?...
La Secrétaire
: ...Mme
Tardif (
Laviolette—Saint-Maurice)?
Mme Tardif : Pour.
La Secrétaire
: M.
Bussière (
Gatineau)?
M. Bussière :
Pour.
La Secrétaire
: M.
Girard (
Lac-Saint-Jean)?
M. Girard (Lac-Saint-Jean) :
Pour.
La Secrétaire
: M.
Tremblay (Dubuc)?
M. Tremblay :
Pour.
La Secrétaire
: M.
Campeau (
Bourget)?
M. Campeau : Pour.
La Secrétaire
: Mme
Nichols (
Vaudreuil)?
Mme Nichols : Pour.
La Secrétaire
: Mme
Maccarone (
Westmount—Saint-Louis)?
Mme Maccarone : Pour.
La Secrétaire
: Mme
Rizqy (
Saint-Laurent)?
Mme Rizqy : Pour.
La Secrétaire
: Mme
Nichols (
Vaudreuil), pour M. Kelley (
Jacques-Cartier)?
Mme Nichols : Pour.
La Secrétaire
: M.
Allaire >(Maskinongé)?
Le Président (M. Allaire) :
Abstention. Donc, l'amendement déposé à l'article 80 est adopté. On revient
donc à l'article 80, tel qu'amendé. Est-ce qu'il y a d'autres interventions
concernant l'article 80, amendé? Il n'y a pas d'autre intervention? Nous
serions donc prêts à procéder à sa mise aux voix. Mme la secrétaire, par vote
nominal, s'il vous plaît.
La Secrétaire
: Pour,
contre, abstention. Mme Laforest (Chicoutimi)?
Mme Laforest : Pour.
La Secrétaire
:
M. Jacques (Mégantic)?
M. Jacques : Pour.
La Secrétaire
:
Mme Tardif (Laviolette—Saint-Maurice)?
Mme Tardif : Pour.
La Secrétaire
:
M. Bussière (Gatineau)?
M. Bussière : pour.
La Secrétaire
:
M. Girard (Lac-Saint-Jean)?
M. Girard (Lac-Saint-Jean) :
Pour.
La Secrétaire
:
M. Tremblay (Dubuc)?
M. Tremblay : Pour.
La Secrétaire
:
M. Campeau (Bourget)?
M. Campeau : Pour.
La Secrétaire
:
Mme Nichols (Vaudreuil)?
Mme Nichols : Pour.
La Secrétaire
:
Mme Maccarone (Westmount—Saint-Louis)?
Mme Maccarone : Pour.
La Secrétaire
:
Mme Rizqy (Saint-Laurent)?
Mme Rizqy : Pour.
La Secrétaire
:
Mme Nichols (Vaudreuil), pour M. Kelley (Jacques-Cartier)?
Mme Nichols : Pour.
La Secrétaire
: M.
Allaire (Maskinongé)?
Le Président (M. Allaire) :
Abstention. Donc, l'article 80, tel qu'amendé, est adopté. Nous revenons donc
maintenant, si vous vous souvenez, à nos blocs. Nous sommes rendus à l'article
82. Mme la ministre, je vous cède la parole pour la lecture et vos
commentaires.
• (21 h 50) •
Mme Laforest : Oui, oui, oui.
L'article 82 : L'article 236 de la Loi sur la fiscalité municipale
(chapitre F-2.1) est modifié par l'insertion, dans le paragraphe 13° et après
«(chapitre E-14.2)», de «à l'égard d'un établissement autre qu'un établissement
de résidence principale».
L'article 82. L'article 82 modifie l'article
236 de la Loi sur la fiscalité municipale afin de prévoir que la taxe
d'affaires ne peut être imposée en raison de l'exploitation d'un établissement
de résidence principale dont l'exploitant doit être titulaire d'une attestation
de classification délivrée en vertu de la Loi sur les établissements
d'hébergement touristique.
L'article 236 actuel, tel qu'il serait
modifié :
236. La taxe d'affaires ne peut être
imposée en raison de :
13° de l'activité consistant à
fournir à autrui un immeuble résidentiel autre qu'un immeuble dont l'exploitant
doit être titulaire d'une attestation de classification délivrée en vertu de la
Loi sur les établissements d'hébergement touristique (chapitre E-14.2), à
l'égard d'un établissement autre qu'un établissement de résidence principale ou
consistant à fournir aux personnes qui résident dans l'immeuble ou à leurs
visiteurs un bien ou un service connexe qui leur est réservé, dans la mesure où
l'activité est exercée dans l'immeuble ou dans ses dépendances où le bien ou le
service connexe est fourni.
Alors, évidemment, le but, c'est de
favoriser l'économie touristique collaborative, et ne pas imposer une pression
fiscale sur les personnes qui désirent louer de manière ponctuelle leur
résidence principale à des fins touristiques. Il faut comprendre que ce n'est
pas des résidences secondaires. C'est la résidence principale, donc elle n'est
pas louée, si je peux dire, plusieurs fois durant l'année. Et c'est pour mieux
encadrer le phénomène de la location <touristique...
Mme Laforest : …
et ne
pas imposer une pression fiscale sur les personnes qui désirent louer de
manière ponctuelle leur résidence principale à des fins touristiques. Il faut
comprendre que ce n'est pas des résidences secondaires. C'est la résidence
principale, donc elle n'est pas louée, si je peux dire, plusieurs fois durant
l'année. Et c'est pour mieux encadrer le phénomène de la location >touristique
de type collaboratif. Le gouvernement a adopté le Règlement modifiant le
Règlement sur les établissements d'hébergement touristique, entré en vigueur,
déjà, le 1er mai 2020. Merci, M. le Président.
Le Président (M. Allaire) :
Merci à vous. Est-ce qu'il y a des commentaires sur l'article 82? Aucun
commentaire? Donc, nous serions prêts à procéder à sa mise aux voix. Mme la
secrétaire, par vote nominal, s'il vous plaît.
La Secrétaire
: Pour,
contre, abstention. Mme Laforest (Chicoutimi)?
Mme Laforest : Pour.
La Secrétaire
:
M. Jacques (Mégantic)?
M. Jacques : Pour.
La Secrétaire
:
Mme Tardif (Laviolette—Saint-Maurice)?
Mme Tardif : Pour.
La Secrétaire
:
M. Bussière (Gatineau)?
M. Bussière : Pour.
La Secrétaire
:
M. Girard (Lac-Saint-Jean)?
M. Girard (Lac-Saint-Jean) :
Pour.
La Secrétaire
:
M. Tremblay (Dubuc)?
M. Tremblay : Pour.
La Secrétaire
:
M. Campeau (Bourget)?
M. Campeau : Pour.
La Secrétaire
:
Mme Nichols (Vaudreuil)?
Mme Nichols : Pour.
La Secrétaire
:
Mme Maccarone (Westmount—Saint-Louis)?
Mme Maccarone : Pour.
La Secrétaire
:
Mme Rizqy (Saint-Laurent)?
Mme Rizqy : Pour.
La Secrétaire
:
Mme Nichols (Vaudreuil), pour M. Kelley (Jacques-Cartier)?
Mme Nichols : Pour.
La Secrétaire
: M.
Allaire (Maskinongé)?
Le Président (M. Allaire) :
Abstention. L'article 82 est adopté. Mme la ministre, je vous cède la
parole pour l'article 83, pour la lecture et vos commentaires. Merci.
Mme Laforest :
L'article 83 : L'article 244.31 de cette loi est modifié par
l'insertion, à la fin du premier alinéa, de «ou de résidence principale».
L'article 83. L'article 83 modifie
l'article 244.31 de la Loi sur la fiscalité municipale afin de prévoir que
la catégorie des immeubles non résidentiels ne comprend pas un établissement de
résidence principale dont l'exploitant doit être titulaire d'une attestation de
classification délivrée en vertu de la Loi sur les établissements d'hébergement
touristique.
Autrement dit, même si un immeuble
résidentiel devient visé par la Loi sur les établissements d'hébergement
touristique en raison de la nouvelle classification d'établissements de
résidence principale, il ne sera pas intégré à la catégorie des immeubles non
résidentiels et il continuera de faire partie de la catégorie résiduelle, soit
celle à laquelle une municipalité applique le taux de base aux fins du calcul
de la taxe foncière générale.
L'article 244.31 actuel, tel qu'il
serait modifié :
244.31. Aux fins de déterminer la composition
de la catégorie des immeubles non résidentiels, on tient compte du groupe
comprenant les unités d'évaluation qui comportent un immeuble non résidentiel
ou un immeuble résidentiel dont l'exploitant doit être le titulaire d'une
attestation de classification délivrée en vertu de la Loi sur les
établissements d'hébergement touristique (chapitre E-14.2) à l'égard d'un
établissement autre qu'un établissement de pourvoirie ou de résidence
principale.
Alors, cette disposition… Et, évidemment,
cette disposition ressemble à la précédente, pour ne pas imposer une pression
fiscale sur les personnes qui désirent louer leur résidence principale. Évidemment,
ce n'est pas des résidences secondaires, donc ce n'est pas pour la louer toute
l'année. Et c'est pour mieux encadrer le phénomène de location touristique,
pour respecter le Règlement modifiant le Règlement sur les établissements d'hébergement
touristique, qui est entré en vigueur le 1er mai 2020. Merci, M. le
Président.
Le Président (M. Allaire) : Merci.
Est-ce qu'il y a des interventions ou commentaires sur l'article <83?…
Mme Laforest : …
pour
la louer toute l'année. Et c'est pour mieux encadrer le phénomène de location
touristique, pour respecter le Règlement modifiant le Règlement sur les
établissements d'hébergement touristique, qui est entré en vigueur le
1er mai 2020. Merci, M. le Président.
Le Président (M. Allaire) :
Merci. Est-ce qu'il y a des interventions ou commentaires sur l'article >83?
Aucun commentaire ou intervention? Mme la secrétaire, on va procéder
par vote nominal, s'il vous plaît.
La Secrétaire
: Pour,
contre, abstention. Mme Laforest (Chicoutimi)?
Mme Laforest : Pour.
La Secrétaire
: M. Jacques
(Mégantic)?
M. Jacques : Pour.
La Secrétaire
: Mme Tardif
(Laviolette—Saint-Maurice)?
Mme Tardif : Pour.
La Secrétaire
: M. Bussière
(Gatineau)?
M. Bussière : Pour.
La Secrétaire
: M. Girard
(Lac-Saint-Jean)?
M. Girard (Lac-Saint-Jean) :
Pour.
La Secrétaire
: M. Tremblay
(Dubuc)?
M. Tremblay : Pour.
La Secrétaire
: M. Campeau
(Bourget)?
M. Campeau : Pour.
La Secrétaire
: Mme Nichols
(Vaudreuil)?
Mme Nichols : Pour.
La Secrétaire
: Mme Maccarone
(Westmount—Saint-Louis)?
Mme Maccarone : Pour.
La Secrétaire
: Mme Rizqy
(Saint-Laurent)?
Mme Rizqy : Pour.
La Secrétaire
: Mme Nichols
(Vaudreuil), pour M. Kelley (Jacques-Cartier)?
Mme Nichols : Pour.
La Secrétaire
: M.
Allaire (Maskinongé)?
Le Président (M. Allaire) :
Abstention. Donc, l'article 83 est adopté. Ce qui, si je ne me trompe pas,
termine le bloc Hébergement collaboratif. Est-ce que, pour procéder au
Bloc IV, Pouvoirs d'aide et fiscalité, on doit changer les équipes de
fonctionnaires? Je pense que oui, hein?
Nous allons donc suspendre les travaux
quelques instants, merci.
(Suspension de la séance à 21 h 55)
22 h (version révisée)
(Reprise à 22 h 21)
Le Président (M. Allaire) :
Alors, nous allons maintenant reprendre les travaux. Nous sommes au
Bloc IV, Pouvoirs d'aide et fiscalité. Si vous vous souvenez, nous avions
suspendu l'article 130 amendé. J'ai bien compris, dans les interventions
hors micro, qu'on souhaitait maintenant suspendre l'article également 131 et
aller directement à l'article 63. Est-ce que c'est le cas?
Mme Laforest : Oui.
Le Président (M. Allaire) :
Parfait. J'ai besoin de votre consentement pour suspendre l'article 131, s'il
vous plaît.
Une voix
:
Consentement.
Le Président (M. Allaire) :
Parfait, merci. Mme la députée, je vous cède la parole pour l'article 63, <s'il
vous plaît, lecture et...
Le Président (M. Allaire) :
…les interventions hors micro qu'on souhaitait maintenant suspendre l'article
également 131 et aller directement à l'article 63. Est-ce que c'est le
cas?
Mme Laforest : Oui.
Le Président (M. Allaire) :
Parfait. J'ai besoin de votre consentement pour suspendre l'article 131,
s'il vous plaît.
Une voix
:
Consentement.
Le Président (M. Allaire) :
Parfait, merci. Mme la députée, je vous cède la parole pour l'article 63, >s'il
vous plaît, lecture et commentaire. Mme la ministre, ça va?
Mme Laforest : Oui.
Le Président (M. Allaire) :
Allez-y.
Mme Laforest : O.K., on est
dans le même… Je veux juste vérifier, on est vraiment dans le même bloc, hein?
Le Président (M. Allaire) :
Oui.
Mme Laforest : Oui, O.K.,
c'est bon.
63. L'article 90 de la Loi sur les
compétences municipales, chapitre C-47.1, est modifié par l'insertion,
dans le paragraphe 1° du quatrième alinéa et après «l'exploitation», de «d'un
marché public».
Alors, l'article 63 : Cet
article vise à permettre aux municipalités locales d'accorder une aide
financière à tout type de marché public. Les municipalités locales peuvent
accorder, actuellement, en vertu de la Loi sur les compétences municipales,
chapitre C-47.1, une aide financière à un marché public, mais une telle
aide est toutefois assujettie à la Loi sur l'interdiction des subventions
municipales (chapitre I-15).
Cette loi empêche les municipalités
d'aider les établissements industriels ou commerciaux. Certains marchés publics
peuvent être assimilés à des établissements commerciaux, et donc les
municipalités ne peuvent venir en aide à de tels marchés publics actuellement.
La modification législative permettra aux municipalités
de venir en aide à tout type de marché public, et ce sans risque de contrevenir
à la Loi sur l'interdiction de subventions municipales.
L'article 90 actuel, tel qu'il serait
modifié :
«90. En outre des mesures d'aide par
ailleurs prévues, toute municipalité locale peut, à l'égard des matières
prévues aux articles 4 et 85 à 89, accorder toute aide qu'elle juge
appropriée.
«Elle peut également aider financièrement
au déplacement ou à l'enfouissement de tout réseau de télécommunication, de
distribution d'énergie, de même qu'à l'installation d'équipement devant servir
à sa distribution.
«La municipalité locale peut aussi
accorder une aide pour relocaliser sur son territoire une entreprise commerciale
ou industrielle qui y est déjà présente. Le montant de l'aide ne peut excéder
le coût réel d'une relocalisation. «La Loi sur l'interdiction de
subventions municipales (chapitre I-15) ne s'applique pas à une aide
accordée :
«1° pour
l'établissement ou l'exploitation d'un marché public, d'un centre de congrès ou
d'un centre de foires;».
Alors, l'objectif de cet article, c'est
d'aider les municipalités locales à accorder de l'aide à tout type de marché
public sans avoir à considérer leur mode d'organisation, prévoir une exception
spécifique à la Loi sur l'interdiction de subventions municipales, LISM, pour
l'aide accordée à un marché public. Alors, on veut permettre aux municipalités
d'encourager les marchés publics, suite à ce qu'on a vécu avec la pandémie, de
tout type et de favoriser l'autonomie alimentaire des Québécois. En contexte économique
de pandémie, cette mesure apparaît opportune car elle est susceptible de
valoriser les produits alimentaires québécois et l'achat local.
Sans une exception claire à la LICMM,
certaines formes de marchés publics pourraient être assimilées à des établissements
commerciaux et conséquents… être inéligibles à de l'aide municipale.
<Merci, M. le Président.
Le Président (M. Allaire) :
Merci…
Mme Laforest : ...cette
mesure apparaît opportune car elle est susceptible de valoriser les produits
alimentaires
québécois et l'achat local.
Sans une exception claire à la LICMM,
certaines formes de marchés publics pourraient être assimilées à des
établissements
commerciaux et conséquents... être inéligibles à de l'aide municipale.
>Merci, M. le Président.
Le Président (M. Allaire) :
Merci à vous. Est-ce qu'il y a des interventions concernant l'article 63? Mme
la députée de Vaudreuil.
Mme Nichols : Oui. Je
regardais partout. Merci, M. le Président. En fait, je voulais juste savoir,
là, l'exploitation du marché public, la définition du marché public, on la
retrouvait où?
Mme Laforest : Très bonne question.
Je n'ai pas la définition exacte. Je ne sais pas. Me Paradis.
Mme Nichols : ...la référence.
M. Paradis (Nicolas) : Merci.
Il n'y a pas de définition formelle prévue, là, dans la Loi sur les compétences
municipales, donc c'est plus le sens commun, là, des mots, là, qui permet de le
définir, là, marché public entendant habituellement l'endroit où sont vendus
des produits locaux, comme on peut voir souvent pour les produits agricoles, ou
les produits d'artisanat, ou les produits, peut-être de différentes natures,
créés dans la région, là. Donc, c'est les sens communs, là, applicables, là,
pour la notion de marché public. Il n'y a pas de définition proprement dite
prévue dans la loi sur les compétences. La notion existe déjà dans la loi sur
les compétences, là, par contre.
Le Président (M. Allaire) :
Merci. Mme la députée de Vaudreuil.
Mme Nichols : Bien, si vous
dites qu'il n'y a pas de définition qui existe pour le marché public, donc je
présume qu'ils n'ont pas non plus à être un OBNL, ou <ils n'ont pas... >il
n'y a pas de caractéristique nécessaire au point de vue légal non plus.
Le Président (M. Allaire) : Me Paradis.
M. Paradis (Nicolas) : Non, effectivement,
un marché public peut être... il pourrait être créé par la municipalité comme
telle. La municipalité pourrait créer son propre marché public. D'ailleurs, c'est
quelque chose qui est permis en vertu de la loi sur les compétences. Elle peut
l'exploiter. Un OBNL pourrait créer effectivement un marché public. Ça pourrait
être aussi une coopérative. Donc, la forme juridique de celui-ci n'est pas
prescrite par la loi.
Et c'est le pourquoi de cette modification,
en ce que ça vise à aider, dans le fond, un tiers qui pourrait exploiter un
marché public, donc pour éviter que la Loi sur l'interdiction des subventions
municipales s'applique à celui-ci, parce que c'est l'équivalent d'une entreprise,
que ce soit un OBNL ou une coopérative. Donc, c'est pour permettre à une municipalité
de donner une aide à ce marché public qui vise assurément à vendre davantage
des produits locaux, là, de la municipalité ou de la région concernée.
Le Président (M. Allaire) :
Merci. Mme la députée.
Mme Nichols : Oui. Bien, juste
peut-être me le faire confirmer, étant donné... Puis je vais donner, là, l'exemple
chez nous, il y a un marché public, à tous les mercredis, dans le stationnement
du centre communautaire, où c'est des regroupements de marchands qui se
présentent, qui viennent puis qui vendent leurs propres produits. Mais ça peut
être n'importe quel marchand qui vient, tant qu'il rentre, dans le fond, dans
le… que ça soit organisé par la ville ou que ça soit organisé par ce
regroupement-là, qui peut être aléatoire, n'importe quand, ça rentre dans la
définition. C'est ce que je comprends?
M. Paradis (Nicolas) :
Effectivement, oui, oui. Je donne l'exemple des produits locaux <parce
que c'est usuellement ce...
Mme Nichols : …tant qu'il
rentre, dans le fond, dans le… que ça soit organisé par la ville ou que ça soit
organisé par ce regroupement-là qui peut être aléatoire, n'importe quand, ça
rentre dans la définition. C'est ce que je comprends?
M. Paradis (Nicolas) :
Effectivement, oui, oui. Je donne l'exemple des produits locaux >parce
que c'est usuellement ce qu'on voit. Mais je veux dire, ça peut venir de
l'autre région aussi et sans problème, là. Il n'y a pas de difficulté à cet
égard-là, là. Mais oui, effectivement.
Le Président (M. Allaire) :
Merci. Mme la députée de Vaudreuil.
Mme Nichols : Quand on a eu
les consultations particulières, là, ce n'est pas un sujet, là, qui a... en
tout cas, de mémoire, là, il n'y a pas de groupes qui sont venus faire… qui ont
présenté officiellement cette demande-là. Je n'ai pas entendu de municipalité,
je n'ai pas entendu de groupe, je comprends, là, qu'on veut favoriser l'achat
local, les produits de chez nous, ça fait que c'est pour ça que je me demandais
cette demande-là vient expressément d'où. Est-ce que c'est plutôt une volonté…
Mme Laforest : …en fait, c'est
durant la pandémie, tout l'été, même avant et après l'été, il y a plusieurs
municipalités qui offraient des marchés publics. Par contre, cet été, on a eu
vraiment une demande accrue de marchés publics. Alors, les municipalités nous
demandaient si c'était possible de les aider financièrement pour leurs marchés
publics.
Évidemment, on s'est dit : Si on
commence à aider une municipalité, soit… peu importe la manière qu'on l'aurait
fait… puis on s'est aperçu que la loi était comme moins bien structurée pour
pouvoir… pour que les municipalités puissent aider aussi l'installation des
marchés publics. Parce qu'il n'y a pas juste tous les… par exemple, des
agriculteurs ou peu importe le commerce qui veulent venir vendre leurs produits
dans un marché public, mais il y a toute l'installation. Donc, à ce moment-là,
la municipalité essayait de voir avec les gens, <qui… >les
exposants, qui pouvait l'aider à défrayer les coûts pour monter un marché
public. Puis c'est là qu'on s'est dit : Ça a été incroyable cet été, 2020,
malheureusement ou heureusement, on a parlé beaucoup d'autonomie alimentaire,
alors <c'était… >on a dit : On a trop eu de demandes des
municipalités, on va améliorer cette loi-là, je veux dire, si je peux dire pour
les marchés publics. Puis il y a aussi des municipalités qui voulaient aider
peut-être le marché public qui n'était pas immédiatement sur son secteur, dans
son secteur ou dans le village à côté. Ça fait que c'est aussi pour permettre
aussi d'aider le marché public qui n'est pas nécessairement dans la
municipalité.
Alors, vu la demande... les demandes très,
très, tu sais, augmentées pour les marchés publics, c'est là qu'on a dit :
On va donner la possibilité, si des municipalités le veulent évidemment,
d'aider pour les marchés publics. Puis, au niveau des marchés publics, il y a
plusieurs modes de marchés publics : il y en a qui relèvent de la municipalité,
il y en a que c'est des coopératives, il y en a que c'est des entreprises.
Alors, la Loi sur l'interdiction de subventions
municipales, au niveau des marchés publics, ne permettait pas cette
possibilité-là. Ça fait que c'est pour ça qu'il faut le passer par article de
loi qu'on vient faire aujourd'hui.
• (22 h 30) •
Alors, la Loi sur l'interdiction des
subventions municipales s'applique à toutes les formes d'aide d'établissements
commerciaux et industriels aussi, à moins qu'il n'y ait une disposition
législative qui le prévoie autrement. Alors…
22 h 30 (version révisée)
Mme Laforest : ...ne permettait
pas cette possibilité-là. Ça fait que c'est pour ça qu'il faut le passer par article
de loi, qu'on vient faire aujourd'hui.
Alors, la Loi sur l'interdiction des
subventions municipales s'applique à toutes les formes d'aide d'établissements
commerciaux et industriels aussi, à moins qu'il n'y ait une disposition
législative qui le prévoie autrement. Alors, évidemment, on vient aider au
niveau des compétences municipales pour que cette aide puisse se distribuer, si
je peux dire.
Le Président (M. Allaire) : ...ministre,
je regarde l'heure, il est déjà 22 h 30, ça termine la présente
session.
Donc, compte tenu de l'heure, la commission
ajourne ses travaux sine die. Bonne fin de soirée, tout le monde.
(Fin de la séance à 22 h 31)