Journal des débats (Hansard) of the Committee on Planning and the Public Domain
Version préliminaire
42nd Legislature, 1st Session
(November 27, 2018 au October 13, 2021)
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Friday, March 19, 2021
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Vol. 45 N° 85
Interpellation by the Member for Saint-Laurent to the Minister Responsible for the Capitale-Nationale Region on the following subject: Leadership necessary for the prosperity and development of the Capitale-Nationale
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10 h (version non révisée)
(Dix heures huit minutes)
Le Président ( Allaire) :
Alors, à l'ordre, s'il vous plaît! Je déclare la séance de la Commission de
l'aménagement du territoire ouverte. Bon matin à tous. On est vendredi,
dernière journée de la semaine. Alors, j'espère que cette séance se déroulera
merveilleusement bien. Je rappellerai que je souhaite avoir des discussions
dans le respect, naturellement, comme d'habitude. Alors, je vous souhaite, là,
une belle interpellation.
Alors, la commission est réunie afin de
procéder à l'interpellation de la députée de Saint-Laurent à la ministre
responsable de la région de la Capitale-Nationale sur le sujet suivant :
Leadership nécessaire pour la prospérité... pardon, et le développement de la
Capitale-Nationale. Donc, M. le secrétaire, est-ce qu'il y a des remplacements?
Le Secrétaire
: Oui, M.
le Président. M. Lévesque (Chauveau) remplace M. Bussière (Gatineau);
Mme Boutin (Jean-Talon) remplace M. Girard (Lac-Saint-Jean); M. Caron
(Portneuf) remplace M. Jacques (Mégantic); Mme Rizqy (Saint-Laurent)
remplace Mme Nichols (Vaudreuil); M. Ciccone (Marquette) remplace Mme Thériault
(Anjou―Louis-Riel); et Mme Dorion (Taschereau)
remplace M. Fontecilla (Laurier-Dorion).
Le Président (M. Allaire) :
Merci. Alors, je comprends également qu'il y a une entente à l'effet que le deuxième
groupe d'opposition intervienne lors de la troisième série d'interventions et
que le troisième groupe d'opposition intervienne lors de la cinquième
intervention. Donc, ça va pour tout le monde? Oui, naturellement. Parfait.
Merci. On a débuté à peu près à 10 h 7, là. Donc, j'ai besoin de
votre consentement pour qu'on puisse poursuivre au-delà de l'heure permise, à
12 h 7. Est-ce que j'ai votre consentement?
Une voix
: Consentement.
Le Président (M. Allaire) : Consentement.
Parfait. Merci. Alors...
Le Président (M. Allaire) :
...intervienne lors de la cinquième intervention. Donc, ça va pour tout le monde?
Oui, naturellement. Parfait, merci. On a débuté à peu près à 10 h 7,
là, donc j'ai besoin de votre consentement pour qu'on puisse poursuivre au-delà
de l'heure permise, à 12 h 7. Est-ce que j'ai votre consentement?
Consentement, parfait, merci.
Alors, Mme la députée de Saint-Laurent, on
va commencer avec vous. Donc, vous avez 10 minutes pour votre déclaration
d'ouverture. La parole est à vous.
• (10 h 10) •
Mme Rizqy : Merci beaucoup, M.
le Président. Bonjour à tous nos collègues qui sont avec nous aujourd'hui.
Effectivement, c'est important d'avoir des débats dans le respect, comme vous
l'avez si bien souligné, M. le Président, d'autant plus que, dans les us et
coutumes, la ponctualité est aussi un beau signe de respect.
Ceci étant, on est aujourd'hui ici, à la
Capitale-Nationale, car c'est important de parler de la... du leadership qui...
toute la Capitale-Nationale mérite d'avoir. Et à ce sujet, vous comprendrez
qu'avant de parler de tous les sujets c'est important de revenir sur un événement
qui est quand même important, toute la saga entourant le tramway, qui a pris
beaucoup de retard.
Et, vous savez, des fois, les titres en
disent long, quand on fait notre revue de presse, que ce soit, par exemple, Le
tramway, une saga qui dure depuis trois ans, Un tramway nommé Discorde,
Une claque dans la face de la part du premier ministre, Tramway :
la Chambre de commerce de Québec s'impatiente aussi face au gouvernement
caquiste, Tramway du Québec : «Le gouvernement caquiste met en
péril le projet», s'insurgent quatre organismes environnementaux, Québec
traité comme un village, selon le maire de Québec, 100 millions
plus cher pour chaque année de retard du tramway. Vous comprendrez que tout
ça, ici, c'est simplement une courte revue de presse des dernières semaines.
J'ai eu la chance, le privilège de ma
cheffe d'être nommée porte-parole de la Capitale-Nationale puis, sincèrement,
je ne m'attendais à être aussi rapidement plongée dans une saga. Et
aujourd'hui, oui, il y a un dénouement, mais ce dénouement laisse encore des
questions en suspens, et je crois que les gens de Québec, les citoyens de
Québec méritent d'avoir des réponses. Parce qu'à la fin de la journée, c'est
100 millions de dollars plus cher pour chaque année de retard. Bien, un an
de retard, c'est arrivé, là. Pourquoi? Je la pose, la question : Pourquoi?
Au départ, moi... Fin janvier, début
février, on nous a dit : Oui, mais, vous voyez, il y a un problème avec
les banlieues. On a dit : Ah oui? C'est quoi, le problème avec les
banlieues? Là, on nous a dit : Ah! mais, vous savez, ça ne dessert pas
assez bien les banlieues, il n'y a pas assez d'argent pour les banlieues. O.K.
C'est quoi, les banlieues? Puis là on nous a parlé de Val-Bélair, Loretteville.
Là, on a dit : Bien, pour vous, Charlesbourg puis Cap-Rouge, ce n'est pas
suffisant, ce n'est pas des banlieues? Puis, non. Apparemment, selon la
définition du premier ministre, bien, tout ça, c'était le centre-ville de
Québec.
Là, je sais que vous direz : Bien,
c'est quand même la députée de Saint-Laurent, là. Bien, je n'ai pas de poignée
dans le dos, puis je suis capable de regarder une carte, puis de me dire :
C'est quoi, le centre-ville de Québec? Puis les gens de Québec connaissent pas
mal bien leur centre-ville, puis eux autres aussi sont pas mal du même avis que
nous. Bien, Charlesbourg puis Cap-Rouge, ce n'est pas le centre-ville de
Québec.
Alors, cet argument-là n'a pas tenu la
route très longtemps, puis il a fallu que le...
Mme Rizqy : ...quand même la députée
de Saint-Laurent, là. Bien, je n'ai pas de poignée dans le dos puis je suis
capable de regarder une carte puis de me dire c'est quoi, le centre-ville de Québec,
puis les gens de Québec connaissent pas mal bien leur centre-ville, puis eux
autres aussi sont pas mal du même avis que nous. Bien, Charlesbourg puis
Cap-Rouge, ce n'est pas le centre-ville de Québec. Alors, cet argument-là n'a
pas tenu la route très longtemps, puis il a fallu que le premier ministre se
rétracte puis que ses ministres disent : Non, non, mais on parlait plus de
Val-Bélair, Loretteville. Mais, à l'origine, il n'a jamais été question dans
les tracés de Val-Bélair puis de Loretteville.
Alors, quand cet argument-là a été tassé,
ils nous sont arrivés avec : Oui, mais, pour qu'il y ait de l'acceptabilité,
il faut que les gens de Québec le veuillent, il faut que ce soit populaire. O.K.
Sondage qui sort encore. Surprise, surprise pour les gens de la CAQ, bien, les
gens de Québec sont favorables : malgré la pandémie, malgré le télétravail,
un appui fort et constant, un appui encore majoritaire. Alors là, évidemment,
ouf! le gouvernement de la CAQ est un petit peu mal pris lorsque le sondage,
pouf! sort, elle est encore favorable, à travers le temps un appui constant. Et
là, les gens d'affaires de Québec sortent. La table de concertation de quartier
même de Cap-Rouge sort, puis ils disent : Bien, Mme la ministre, vous êtes
notre élue à nous, là, défendez le projet. Vous ne pouvez pas être contre un
projet qui vient dans votre comté.
Puis on n'a pas senti un appétit au sein,
là, du caucus de Québec de la CAQ sur ce projet. On a surtout entendu à travers
les branches que le ministre du transport, lui, y croyait. Lui, il le disait,
là, ouvertement qu'il y a croyait. Mais on a entendu par contre le shérif, ou
le député de La Peltrie, dire à qui veut l'entendre : «No way,
tramway! No way, tramway!» Là, je comprends qu'il ne sera pas à l'inauguration,
là, il serait un petit peu gêné d'être là. Moi aussi, à sa place, si j'étais
sur toutes les tribunes de radio pour dire «No way, tramway!» puis que je ne
crois pas à ça, bien, c'est sûr que je ne me présenterais pas pour aller couper
le ruban. Ça, c'est correct. Mais il y a quand même un autre député, là, de la
CAQ, là, parce qu'on peut se poser des questions, là. Charlesbourg n'est plus
là, puis le député de Charlesbourg, il l'a échappé. Il l'a vraiment échappé, le
député de Charlesbourg, là. Bien là, ce n'est pas la première fois qu'il
échappe de quoi, là, on comprend. Mais là, il est député, puis dans son comté,
Charlesbourg, là, pouf! il n'a rien dit. Moi, là, imagine une seconde, là,
c'est comme si moi, là, j'ai une ligne qui s'en vient dans Saint-Laurent, puis
je m'écrase dans mon comté puis je ne dis rien, je ne me lève pas pour mon monde
dans Saint-Laurent. Les Laurentiens, là, aïe! ils vont être en beau fusil, ils
vont me dire : Aïe! on ne t'a pas élue pour tes beaux yeux, on t'a élue
pour porter notre voix, on t'a élue pour dire que, nous, on a des besoins. Je
n'ai pas du tout entendu le député de Charlesbourg, pas une fois. Puis
pourtant, habituellement, il est assez vocal. Je dirais même, là, que quand il
parle, on a tendance à l'écouter. Ça nous fait sourire. Mais là, c'est drôle,
pas un mot.
Puis on nous dit : Bien, écoutez, le
MTQ va s'en charger. O.K...
Mme Rizqy : ...pas une fois.
Puis, pourtant, habituellement, là... je vous dirais même, là, que, quand il
parle, on a tendance à l'écouter, puis ça nous fait sourire. Mais là, c'est
drôle, pas un mot. Puis on nous dit : Bien, écoutez, le MTQ va s'en
charger. O.K., mais encore. Ça laisse, là, une trame de fond avec un mautadit
arrière-goût qui nous dit la chose suivante : Il y a eu de la chicane dans
le caucus de Québec, de la grosse chicane. Il y en a qui ont crié plus fort que
d'autres. Il y en a d'autres, là, qui n'ont rien dit, qui se sont plutôt
écrasés, mais à travers tout ça, il y en a une, cheffe du caucus du Québec,
c'est la vice-première ministre. Il a fallu attendre, là, que, finalement, ce
soit le premier ministre du Québec qui intervienne dans ce dossier.
Là, on va parler de relance économique,
mais avant de parler de ça, il y a quand même quelque chose de gênant, il y a
100 millions de dollars qui a quand même été perdu. 100 millions de
dollars, là, qui vient d'où exactement? De nos impôts. Nos travailleurs qui se
lèvent le matin, là, puis qui ont une ponction à chaque paie, ça s'en va dans
le coffre du Trésor. Puis il faut faire attention à cet argent-là, parce que
275 000 $ par jour, bien, c'est une maison pour bien des Québécois.
Puis, dans certains cas, avec la flambée des prix, là, ce rêve-là commence même
à s'éloigner, là. Mais 275 000 $, là, par jour, là, c'est énorme.
Puis ça, c'est pour ça que je le répète, c'est pour le remettre en perspective,
ça veut dire quoi, 275 000 $. Pour bien des gens à Québec, c'est une
maison, bien des gens ici. Bien des gens pour Charlesbourg, c'est l'équivalent
d'une maison.
Alors, aujourd'hui, on va en parler, de
ça, puis on espère avoir des réponses parce que les gens de Québec ont droit de
savoir c'est qui qui a freiné ce projet-là puis pourquoi. Puis la décision des
banlieues nord, là, on est tous d'accord, mais encore. Là, on ne peut plus
avoir, là, la cassette qui dit : Ça s'en vient, ça s'en vient, là. Ça fait
trois ans, là. Ça va faire. Puis il faut se rappeler que le tramway, là, c'est
un des engagements, là, quand même, prioritaire de la CAQ.
Dans les trois engagements prioritaires,
il y avait le tramway. Bien, vous m'excuserez, on va aussi parler de
l'engagement principal. Je vous annonce tout de suite mes couleurs, comme ça
vous allez avoir le temps de vous préparer. On va parler du troisième lien,
parce que ça, c'était la promesse. On n'a toujours pas de tracé. La seule chose
qu'on sait, c'est que ça s'en vient. On ne sait pas où, on ne sait pas quand,
on ne sait pas combien, mais il doit s'insérer dans le tramway. Alors, parfait,
déposez-le, votre tracé puis dites-nous combien ça va coûter. Soyez
transparents. Ça prend du leadership.
Une autre affaire, là, qui a été promise,
puis là-dessus, je suis 100 % d'accord avec la députée de Jean-Talon qui a
dit : À tout le moins, là — elle disait ça en entrevue en
janvier — ça nous prendrait, là, un échéancier pour la tête des
ponts. Ça, c'est l'autre engagement, là, parmi les trois principaux pour
Québec, la Capitale-Nationale, la tête des ponts. Parfait. Il est où,
l'échéancier? C'est quoi, le projet? Ça s'en va où? Parce que, si vous me
dites : C'est 2031, on est loin de ce que vous disiez en 2018.
Alors, tout ça, M. le Président, on va
devoir en parler...
Mme Rizqy : ...l'autre
engagement, là, parmi les trois principaux pour Québec, la capitale nationale,
la tête des ponts. Parfait. Il est où, l'échéancier? C'est quoi, le projet? Ça
s'en va où? Parce que, si vous me dites : C'est 2031, on est loin de ce
que vous disiez en 2018.
Alors, tout ça, M. le Président, on va
devoir en parler. Puis j'espère que la saga du tramway ne sera pas plus tard la
saga du troisième lien, plus tard la saga de la tête des ponts. J'espère qu'on
est capables à Québec d'avoir des élus qui osent — bien, je ne sais
pas s'ils ont droit, là, parce qu'on a vu que, des fois, ils n'ont pas le droit
de parler aux journalistes — mais qui osent quand même, là, parler au
nom de leurs citoyens. Parce qu'on vient en politique d'abord et avant tout
pour être leur porte-voix, pas pour entrer, là, docilement dans les rangs, puis
ne rien dire, puis attendre, puis attendre. Parce que sinon ça veut dire qu'on
laisse en plan nos propres citoyens. Et ça serait très malheureux, surtout
qu'ici, à Québec, il y a quand même plusieurs élus caquistes. Ça serait le
temps qu'ils se lèvent et qu'ils nous donnent des explications.
Et je dis tout de suite : Je la
connais quand même bien, notre vice-première ministre, je l'invite à se gâter
dans sa première minute avec ce qu'on entend souvent dans sa réponse en
Chambre, au salon bleu, si vous voulez, là, vous pouvez dire 15 fois «les
15 années libérales». Comme ça, ça va être sorti de vos poumons, vous allez
pouvoir libérer puis enfin vous allez pouvoir dire des vraies affaires puis
parler franchement sur les profondeurs.
Le Président (M. Allaire) :
Merci, Mme la députée de Saint-Laurent. Ça termine votre premier
10 minutes. Votre réplique, Mme la ministre. La parole est à vous pour
10 minutes.
Mme Guilbault :
Bien, M. le Président, écoutez, la députée de Saint-Laurent a mis la table à ma
place, a mis la table à ma place, mais j'ai quand même des documents à l'appui
de ce que je vais avancer, M. le Président.
Écoutez, je veux quand même la remercier parce
que, quand j'ai appris, la semaine dernière ou au début de la semaine, cette
semaine, je ne sais pas exactement quand, quand j'ai appris qu'il y aurait une
interpellation sur la Capitale-Nationale, je vous le dis, là, puis je suis du
genre à essayer de m'exprimer de manière, tu sais, appropriée, mais là je vais
me permettre de dire : J'ai capoté, M. le Président. J'ai capoté quand
j'ai appris ça parce que je me suis dit : Est-ce que je comprends bien
qu'on s'en va parler pendant deux heures uniquement toujours du même sujet de
la Capitale-Nationale, qui est carrément un de mes sujets préférés, évidemment,
qui est une de mes fonctions, mais je suis aussi, d'abord et avant tout, une citoyenne
puis une fille de Québec. Et là, effectivement, on me confirmait que c'était
ça, le projet. Ça fait que c'est comme un genre de cinq à sept, mais à
10 heures le matin où on a juste un sujet de conversation, puis on parle
de la même chose pendant deux heures, puis tout le monde est heureux d'être
content.
• (10 h 20) •
Ça fait qu'écoutez, moi, d'abord, je
remercie la députée de Saint-Laurent. Puis je lui ai déjà dit ça, en Chambre,
d'ailleurs, quand elle a été nommée porte-parole, et là je le dis en tout
respect de son collègue de Marquette qui l'a précédé au dossier, mais disons
qu'avant son arrivée il n'y a pas grand monde l'autre bord, ici, qui m'a
demandé grand-chose sur la Capitale-Nationale en deux ans et demi. Donc, ça
aura pris deux ans et demi avant que le Parti libéral redécouvre qu'il existe
quelque chose en dehors de Montréal, mais mieux vaut tard que jamais, M. le
Président. Et vraiment, depuis qu'elle a été nommée porte-parole, je pense même
que je pourrais dire qu'on s'aime bien. En tout cas, moi, je l'aime bien. Et,
bon, donc, c'est ça. Alors, assez de flagornerie, mais, bref, on est tous
heureux d'être ici ce matin.
Et là la table a été mise parce
qu'effectivement on me parle de leadership...
Mme Guilbault :
...mais mieux vaut tard que jamais, M. le Président, et vraiment, depuis
qu'elle a été nommée porte-parole, je pense même que je pourrais dire qu'on
s'aime bien. En tout cas, moi, je l'aime bien. Et, bon, donc, c'est ça, alors
assez de flagornerie, mais, bref, on est tous heureux d'être ici ce matin.
Et là la table a été mise parce qu'effectivement
on parle de leadership, ou on n'en a peut-être pas encore parlé, mais j'ai
entendu que c'était dans un avis de médias quelque part ou dans le titre de l'interpellation,
je pense, le leadership. Elle a fait référence aux engagements de la CAQ, elle
a dit que des choses étaient gênantes, etc. Ça fait que si vous voulez bien, on
va commencer par le commencement, M. le Président. Moi, je suis arrivée comme ministre
en octobre 2018. Avant ça, c'était, pendant 15 ans, le Parti libéral, avec
petit passage très bref du Parti québécois au gouvernement, dans les 15, 16
dernières années, donc, mais mettons ça dans le même tas, là, parce que, de
toute façon, c'était la même chose ici, dans la capitale nationale, très peu de
choses ont été faites, ça fait que... donc avant notre arrivée.
Et là, quand je dis partons du
commencement, pour nous, le commencement, c'est quoi, c'est la dernière
élection, parce que c'est l'élection qui nous aura permis d'être élus au gouvernement.
Et déjà, dans la dernière élection... Une élection, c'est un exercice démocratique
qui est quand même très, très, très important, là. C'est là que tu as
l'occasion, comme parti politique, de te positionner sur une foule de choses, entre
autres, sur la capitale nationale. Et nous, la capitale nationale, à la CAQ,
quand on était dans l'opposition puis depuis la fondation, ça a toujours été
une région extrêmement importante pour nous. Raison pour laquelle on est
arrivés en élection puis on a dit : On ne va pas seulement dire que c'est important,
puis faire des entrevues puis dire ça dans les médias, puis finalement il n'y
ait pas plus de substance que ça à ce qu'on dit, on va camper clairement,
substantiellement, tangiblement, matériellement nos engagements et notre vision
pour la capitale nationale dans une plateforme électorale on ne peut plus
claire et complète.
20 engagements, qu'on a pris, très clairs,
noir sur blanc, que j'ai ici et que je peux même déposer. Même, j'aimerais ça
qu'on me demande de le déposer, pour que nos collègues de l'opposition puissent
en prendre connaissance. Parce que, voyez, là, c'est ça, moi, je n'ai pas
souvent de visuel, puis là, aujourd'hui, j'en ai un. Oui, mais moi, j'ai la
version, là, cartonnée, bleue, qui est belle, et tout ça, et là il y a les 20 engagements
là-dedans. Donc là, il y a mes signets, puis tout ça, parce qu'évidemment je
l'ai potassé abondamment durant ladite campagne. Mais donc notre cahier, notre
cahier d'engagements pour la capitale nationale, où il y a effectivement le
soutien au projet de réseau de transport structurant, il y a le troisième lien,
mais il y a une foule d'autres affaires, là-dedans, M. le Président. Parce que,
oui, les projets de transport sont importants ,mais il y a bien d'autres choses
à faire dans la capitale nationale, surtout qu'on arrivait après notamment
quatre ans d'inertie, mais l'inertie s'enracinait bien avant ça. Donc, il y a
cette plateforme-là.
Et en contrepartie, quand on dit, bon, le Parti
libéral est ici, ce matin, il dit : C'est important, la capitale nationale,
durant la même élection, je me souviens, moi, m'être souvent posé la question,
avec mes collègues candidats, à l'époque, maintenant députés avec moi à Québec :
Qu'en est-il du Parti libéral? Premièrement, est-ce qu'ils sont conscients que
c'est intéressant d'avoir une plateforme pour une région importante comme la capitale
nationale? Si oui, où est cette plateforme? Puis là, à force qu'on en parle, je
me souviens, dans la dernière élection, on disait souvent : Ça n'a pas de
bon sens, le Parti libéral, ils sont donc bien déconnectés, ils sont arrivés,
un peu in extremis, à un moment donné, en campagne, avec quelque chose, probablement
qu'ils se sont dit : Eh! C'est vrai que ça n'a pas de bon sens. Et là on a
eu ça ici, là. Vous voyez? Ça, c'est la plateforme libérale de la dernière
campagne...
Mme Guilbault :
...à force qu'on en parle, je me souviens, dans la dernière élection, on disait
souvent : Ça n'a pas de bon sens, le Parti libéral, ils sont donc bien
déconnectés. Ils sont arrivés, un peu in extremis, à un moment donné, en
campagne, avec quelque chose. Probablement qu'ils se sont dit : Aie! C'est
vrai que ça n'a pas de bon sens. Et là on a eu ça ici, là. Vous voyez? Ça,
c'est la plateforme libérale de la dernière campagne électorale. C'est une
feuille, recto seulement, deux tiers de page. Puis il y a de l'espacement, là.
Puis la police, tu sais, je n'ai pas rapetissé la police parce que j'ai dit,
là, coudon, il faut toujours bien qu'il y ait quelque chose sur la feuille. Ça
fait que, ça, c'est la plateforme électorale du Parti libéral en 2018.
On connaît le résultat de la dernière
élection. Bon, est-ce que c'est lié à la disparité flagrante entre la hauteur
des engagements et de l'envergure des plateformes respectives? Ça, ça serait
les citoyens qui votent qui pourraient nous répondre, mais chose certaine, je
pense que, déjà là, ça démontrait bien l'océan de différence d'importance qu'on
peut accorder au Parti libéral versus à la CAQ pour la région de la Capitale-Nationale.
Et ça donnait le ton, la suite nous l'a
prouvé, ça donnait le ton pour la suite parce que, donc, là, on a eu l'extrême
privilège d'être élus au gouvernement. Et je suis arrivée comme ministre de à Capitale-Nationale
en octobre 2018, oui, moi comme ministre, mais surtout, avec mes huit collègues,
on est neuf députés. En fait, à l'époque, on était huit, et la députée de Jean-Talon
s'est ajoutée en décembre 2019? Oui, j'étais enceinte. Ça fait que
d'époque, décembre 2019, après un an de présence au gouvernement, après un
an déjà où on avait fait énormément de choses dans la Capitale-Nationale, et il
y a une élection partielle dans la Capitale-Nationale, et on la gagne.
Donc, M. le Président, déjà, ça nous
confirmait qu'on était... Pas parfait. On n'est jamais parfait, il y a toujours
d'autres affaires qui restent à faire, mais probablement qu'on ne faisait pas
une si pire job que ça, si on a remporté une élection partielle dans la Capitale-Nationale
un an après notre arrivée. Et donc maintenant on est neuf avec ma chère amie de
Jean-Talon, et donc on travaille hyper fort.
Qu'est-ce que j'ai fait, moi? Quelle a été
ma première action, une de mes premières actions comme ministre responsable de
la Capitale-Nationale? Premièrement, j'ai constaté l'ampleur de l'inertie qui
m'avait précédée. Moi, je suis arrivée, M. le Président, là, il faut quand même
le dire, là, il y avait eu trois ministres dans le précédent gouvernement
libéral, trois ministres différents de la Capitale-Nationale qui se
succédaient. Ils ne savaient pas trop, pas le temps de ne rien faire, ça...
Fantomatique un peu. Quatre années d'austérité, un rapport dévastateur du
Vérificateur général sur la gouvernance de la Commission de la capitale
nationale qui était sous l'administration du gouvernement libéral pendant
quatre ans.
Il y avait des déboires, une inertie
totale pour la phase III de la promenade Samuel-De Champlain. Je ne sais
pas si la députée de Saint-Laurent connaît ce projet-là, sinon je l'invite à se
pencher là-dessus, parce que, ça, ça avait été fait dans la foulée du 400e de
Québec, et la phase III a toujours niaisé avec le gouvernement libéral.
Jamais personne n'a été capable de la livrer. Puis je me souviens, à l'époque,
Sébastien Proulx qui était ministre de la Capitale-Nationale, on lui
disait : Pourquoi ça n'avance pas, la phase III? Il disait :
«C'est plus compliqué que tu penses. Ce n'est pas si facile que ça a l'air. Ça
fait que, bon, on fait ce qu'on peut, mais ce n'est pas facile. Puis, bon, on n'est
pas capable». C'était ça, la réponse.
Puis vous savez quoi? Il avait raison. Il
avait totalement raison, mon prédécesseur, de dire que c'était extrêmement
compliqué. C'est lourd. Plus d'une trentaine d'ententes qu'il fallait conclure
pour la promenade Samuel-De Champlain, entre autres avec le fédéral. On sait
comment...
Mme Guilbault :
...ce n'est si facile que ça a l'air, ça fait que, bon, on fait ce qu'on peut,
mais ce n'est pas facile, puis, bon, on n'est pas capable. C'était ça, la
réponse. Puis vous savez quoi? Il avait raison, il avait totalement raison, mon
prédécesseur, de dire que c'était extrêmement compliqué, c'est lourd. Plus
d'une trentaine d'ententes qu'il fallait conclure pour la promenade Samuel-De
Champlain, entre autres, avec le fédéral. On sait comment ça peut être long et
lourd des fois avec certaines... c'étaient les organisations indépendantes au
fédéral, pas juste au fédéral. Des fois, c'est des grosses organisations, et
tout ça. Les gros projets, ça peut être très, très, très compliqué et il avait
raison de dire que c'était extrêmement compliqué.
Qu'en est-il? On l'a fait, nous, M. le
Président. Là, où ils ont échoué pendant quatre ans, nous, on l'a fait. Un an,
un an et demi, c'était réglé. Au premier crédit de la Capitale-Nationale, on
s'apprêtait à signer les dernières ententes pour faire avancer
171 millions pour la phase III de la promenade Samuel-De Champlain. Peut-être
que la députée, quand on aura le droit cet été, pourra venir s'y promener avec
moi. Si les poussettes ne la dérangent pas, on pourra aller se promener tout le
monde ensemble. Et donc, c'est ça. Mais alors bien d'autres choses.
Le troisième lien, on pourra en reparler,
là, je vois le temps qui avance, le troisième lien : absence totale de
volonté du Parti libéral de faire avancer le troisième lien. Ambiguïtés,
ambivalences. Comment s'en sortait-il? Bien, il dit : On étudie cinq
scénarios, dont un à l'ouest, carrément collé sur les deux ponts actuels. Pourquoi
ne pas faire un troisième pont à la même place pour être sûr de ne pas
désengorger? On va étudier un scénario à la même place que les deux autres. Ça
fait que, là, on étudiait des scénarios, on ne savait pas trop. J'ai entendu dernièrement
la députée de Saint-Laurent dire au maire de Lévis qu'elle appuyait le
troisième lien, apparemment. Je ne sais pas si sa cheffe est au courant, je ne
sais pas si son caucus est au courant, on va les laisser se démêler entre eux,
mais l'ambivalence du Parti libéral sur le troisième lien est légendaire ici, à
Québec. Or, nous, qu'est-ce qu'on fait? Premier budget, 325 millions,
plans et devis, on avance, on y va. Et donc, c'est ça.
L'EBI... Je vais revenir un bloc sur le
tramway au complet parce que, là, j'y vais en rafale, là, mais le tramway
mérite au moins un bloc au complet pour parler entre autres de l'EBI, un autre
succès de mon prédécesseur ministre responsable de la Capitale-Nationale.
Je vais terminer avec Cartier-Roberval.
Cartier-Roberval, là, c'est quelque chose qui est méconnu, mais c'est un site
historique extrêmement à Québec, qui se trouve à être dans Louis-Hébert
en plus, ça fait que je le connais très bien, qui était en décrépitude totale,
complète des intérêts des députés libéraux à l'époque pour ce site-là qui était
en train de se dégrader, des trouvailles historiques. Je suis certaine que la
députée de Taschereau est d'accord avec moi que c'est très important... c'était
très important de stopper la dégradation de ce site-là puis de le remettre en
valeur. Décembre 2018, un mois et demi après mon arrivée, j'annonce
8,4 millions pour sauver le site Cartier-Roberval, et je pourrai le
décliner comme ça encore longtemps, je le ferai dans les prochains blocs.
Le Président (M. Allaire) :
Merci, Mme la ministre. Alors, on débute la première série d'interventions. Qui
va débuter? Mme la députée de Saint-Laurent, allez-y, la parole est à vous,
cinq minutes.
• (10 h 30) •
Mme Rizqy : Merci beaucoup, M.
le Président. 10 minutes et... la vice-première ministre avait 10 minutes
pour répondre à mon premier bloc, qui était essentiellement sur le tramway, et
c'est à 9 min 20 s que le mot «tramway» est arrivé. Je sais que
ma collègue la députée de Taschereau est super bonne à faire des vidéos pour, justement,
démontrer la pertinence de certaines réponses. Peut-être que ce sera l'objet
d'une nouvelle série, cette interpellation, parce que, moi, mon premier bloc...
10 h 30 (version non révisée)
Mme Rizqy : ...que le mot
«tramway» est arrivé.
Je sais que ma collègue la députée de Taschereau
est superbonne à faire des vidéos qui... pour, justement, démontrer la
pertinence de certaines réponses. Peut-être que ce sera l'objet d'une nouvelle
série, cette interpellation. Parce que moi, mon premier bloc, ma première question
était sur les réponses que les gens de Québec méritent d'avoir par rapport à la
saga du tramway, pour savoir exactement qui a bloqué. Est-ce que c'est à Charlesbourg
qu'il y a eu un problème? Ou est-ce que c'est le député de La Peltrie? Il
y a quand même 100 millions de dollars, là, qui sont en jeu. Puis c'est à
9 min 20 s que, oups! elle a vu le temps puis elle a fait :
Ah! il faut que je parle du tramway. Puis elle s'est dit : Bien, je vais
revenir au prochain bloc et...
Tu sais, c'est aussi, là, important, là,
nos échanges, puis de voir une interpellation... Puis j'ai beaucoup de respect
envers la vice-première ministre quand elle dit... Je l'aime, là, pour vrai,
là, je trouve que c'est une femme intelligente. Puis c'est pour ça que j'ai de
la misère à croire qu'elle peut penser que c'est comme un genre de 5 à 7 le
matin, une interpellation. C'est bien au-delà de ça, là, c'est... L'objectif,
c'est d'avoir des réponses dans tout ça. Là, je comprends que je n'ai pas de
réponse sur...
Puis je comprends, c'est sûr, là, que
c'est difficile pour elle, ce matin, de dire : Bien, écoutez, finalement,
c'est vrai, l'histoire de «No way, tramway», puis je n'ai pas été capable de
raisonner le député de La Peltrie. C'est vrai, finalement, la guéguerre
avec le député de Charlesbourg, puis elle avait encore une petite... elle avait
une petite crotte sur le coeur encore, plusieurs années plus tard, avec son...
le maire de Québec, puis c'est pour ça que ça a traîné, puis qu'elle, elle
n'était pas capable d'asseoir son leadership, puis que, finalement, il a fallu
que le premier ministre intervienne pour calmer le jeu à travers le caucus de
Québec. Mais, tu sais, l'objectif de cette interpellation, c'est de parler
aussi de la suite des choses.
Puis, oui, moi, je l'ai lu. Je n'ai pas,
évidemment, imprimée, comme vous, en couleur, laquée, la version la plus
épaisse. J'ai pris le papier, là, recyclé. Ça fait mon affaire, là. Mais
là-dedans, il y a des engagements. Puis, par exemple, là, si vous êtes capable
de me répondre pour l'échéancier. Tant qu'à nous déposer des documents
aujourd'hui, déposez-moi l'échéancier pour la tête des ponts. C'était une des
demandes, d'ailleurs, qui a été faite par votre collègue la députée de
Jean-Talon. C'est dans une entrevue qu'elle a accordée, Le Journal de Québec,
à Marc-André Gagnon. Elle a dit : À tout le moins, ça nous prendrait
l'échéancier pour la tête des ponts. Puis je suis d'accord avec elle, à tout le
moins. Parfait, déposez-le-nous, votre échéancier.
À tout le moins, déposez-nous aussi
l'échéancier pour le troisième lien, parce que ça fait partie de vos
engagements prioritaires. Dans ce document-là... Puis j'ai pris la peine de le
lire. Je vous rassure tout de suite, je l'ai lu comme il faut, votre document,
puis je vous poserai d'autres questions là-dessus.
Aussi, si vous êtes capable tout de suite
de nous dire c'est quoi, vos orientations sur la pénurie de main-d'oeuvre à
Québec. Parce que la relance économique, il va falloir s'assurer qu'il y ait
des gens... Puis on s'est parlé, vous et moi, sur ce sujet. Vous le savez, on a
toujours, là, à Québec, là, le grand défi d'attirer des gens pour venir nous
donner un coup de main. Et que ce soit dans les gens, là, de la restauration,
le secteur hôtelier, ici, là, c'est un enjeu qui persiste. Il y a aussi la question
au niveau de l'agriculture. On a un problème de main-d'oeuvre. Et c'est là que
j'ai besoin peut-être de vous entendre là-dessus.
Est-ce que vous êtes capable de nous
déposer un plan pour la relance économique de Québec, la...
Mme Rizqy : ...que ce soit dans
les gens, là, de la restauration, le secteur hôtelier, ici, là, c'est un enjeu
qui persiste. Il y a aussi la question au niveau de l'agriculture. On a un
problème de main-d'oeuvre. Et c'est là que j'ai besoin peut-être de vous
entendre là-dessus.
Est-ce que vous êtes capable de nous
déposer un plan pour la relance économique de Québec, la capitale nationale?
Puis il y a aussi la chambre de commerce, là, vous l'avez sûrement lu, Mme la
vice-première ministre, la Chambre de commerce de Lévis qui demande aussi ce
plan. Eux autres aussi, ils ont compris qu'il y avait une interpellation ce
vendredi. Ils ne l'ont pas vue comme un 5 à 7, cette interpellation, au
contraire, ils ont décidé d'écrire puis de dire : Bien, ça nous prendrait
une vision. Puis cette vision, là, c'est à vous de la porter, à titre de
vice-première ministre, mais aussi la chef du caucus de Québec, puis de
dire : Bon, on a eu une pandémie, mais on est conscients que malgré la
pandémie, bien, le taux de chômage, là, est revenu, là, à 4,1 %, là. C'est
assez exceptionnel, là, à Québec, là, puis c'est beau. On sait, là, que si...
on est capables de trouver des bons emplois, à Québec. Mais le problème que nos
entreprises ont, c'est d'avoir de la main-d'oeuvre. Alors, je ne sais pas si
vous êtes capable, dans le prochain bloc, d'être capable juste de nous déposer
votre plan pour la relance économique, attraction de main-d'oeuvre.
Si vous êtes capable de faire ça, là, je
vais dire : Bon, au moins, là, on a avancé, c'est moins partisan, on est
capable de répondre aux questions des citoyens. Puis si vous n'avez pas
beaucoup de considération, là, pour... mettons... puis je sais que, des fois,
ça peut être fatigant, des échanges comme ça, mais il y a des gens, quand même,
pour de vrai, qui nous écoutent. Puis il y a aussi des journalistes qui nous
écoutent, puis ils aimeraient ça, peut-être, eux autres, avoir des réponses
pour dire aux gens : Voici, les gens de Québec, il y a du leadership,
finalement, on en a trouvé, puis, oui, il y a un plan de relance économique,
oui, on va être capable d'attirer de la main-d'oeuvre, puis, non, les
agriculteurs puis les gens de l'hôtellerie puis de la restauration ne seront
pas en reste.
Le Président (M. Allaire) :
Merci, Mme la députée de Saint-Laurent. On poursuit la première série
d'interventions. Mme la ministre, cinq minutes.
Mme Guilbault :
Oui. Merci beaucoup. Bon, alors je comprends que c'est un peu, peut-être,
inconfortable, ce matin, ou disons que ce n'est peut-être pas ce qu'ils avaient
pensé, parce que c'est toujours hasardeux pour le Parti libéral de gratter le
dossier de la capitale nationale. Je pense que tout le monde sait, chez eux,
incluant la députée de Saint-Laurent, qu'ils n'ont rien fait et qu'ils ont un
bilan nul, dans la capitale nationale, au moins pour les quatre années qui ont
précédé notre arrivée. C'est peut-être pour ça qu'avant elle personne n'a trop
osé s'aventurer, en disant : On ne fera pas exprès de se faire remettre
sur le nez que nous-mêmes, on ne faisait rien. Ça fait que, là, laissons ça
comme ça puis laissons les choses aller, de toute façon, on n'a pas de député à
Québec, puis... pas plus important que ça. Ça fait qu'il y a ça.
Mais en même temps, la députée est
aventureuse, ça fait que possiblement qu'elle aime se frotter au dossier en se
disant : On va quand même y aller. Puis là elle avait trouvé l'os du
tramway pour dire : On va questionner puis on va requestionner le tramway,
puis là, bien, c'était... ça n'en finissait plus, ça n'a pas de bon sens, la
CAQ n'est pas capable de livrer ce projet-là, on prenait en pitié le maire qui
disait : Ça n'a pas de bon sens. On m'a même accusée de me battre, son
collègue de Pontiac, qui se faisait une fierté de dire : C'est la première
fois que je vois une députée qui ne défend pas sa circonscription. On me
prenait... puis elle l'a fait tout à l'heure, là, la revue de presse... tu
sais, je comprends qu'elle prend les revues de presse, là, mais, je veux dire,
il y a la revue de presse puis il y a la réalité des dossiers qui avancent dans
les bureaux, là, et on a toujours fait la différence entre les deux. Donc,
elle me dit : Dans les revues de presse, il y a ci, il y a ça. Mais la
réalité, M. le Président, c'est qu'elle a demandé cette interpellation-là avant
de savoir qu'on avait réglé le dossier...
Mme Guilbault :
...tout à l'heure, là, la revue de presse. Je comprends qu'elle prend les
revues de presse, là, mais, je veux dire, il y a la revue de presse puis il y a
la réalité des dossiers qui avancent dans les bureaux, là, et on a toujours
fait la différence entre les deux. Donc, elle me dit : Dans les revues de
presse, il y a ci, il y a ça. Mais la réalité, M. le Président, c'est qu'elle a
demandé cette interpellation avant de savoir qu'on avait réglé le dossier du
tramway. Mais là elle se retrouve ici ce matin, puis là, bien, elle me sort un
tableau, elle me sort des affaires, les citoyens, le conseil de Cap-Rouge, mais
la réalité, c'est que le dossier du tramway, il est réglé.
Puis ce que je trouve bizarre, c'est que,
dans son tableau puis sa revue de presse, il ne semble pas y avoir les titres
de cette semaine où le maire Labeaume dit en toutes lettres : On
s'est entendu avec le gouvernement, ou de la semaine précédente quand j'ai
rencontré le maire Labeaume avec mon collègue ministre des Transports,
rencontre à la suite de laquelle le lendemain il y a eu un déblocage dans le
dossier. Et là aussi c'était dans les journaux. M. Labeaume, quand il nous
a quittés, mon collègue des Transports et moi, a fait une courte déclaration, a
dit : Bien, ça s'est bien passé, puis tout ça, tout le monde travaille
fort.
Et là ces titres-là, elle ne m'en parle
pas ce matin. Pourtant, elle devrait être contente de lire ça dans les journaux.
Si elle a 500 préoccupations pour l'avancement du projet de réseau de
transport structurant à Québec, elle devrait, elle aussi, capoter en lisant un
matin que le maire Labeaume et le gouvernement de la CAQ se sont entendus
pour un projet de tramway à Québec. Mais elle ne nous fait pas part de ces
états d'âme là.
Puis je ne sais pas pourquoi, M. le
Président, parce que, si on dit : On ne veut pas faire de partisanerie, on
veut le bien des gens de Québec... Le bien des gens de Québec, c'est d'avoir un
gouvernement, un caucus, une ministre responsable de la région qui est capable
de dire : Oui, ça prend un projet, mais ça prend le meilleur projet. Avec
ses huit collègues, là, nous, là, les neuf députés de Québec, on représente
l'entièreté de ce qui est à l'extérieur du centre-ville de Québec, et c'est
notre travail, comme gens payés avec les fonds publics, de s'assurer que les
banlieues, c'est-à-dire les gens qui habitent en dehors, disons, des
circonscriptions de Taschereau et de Jean-Lesage, sont aussi desservies par le
projet de réseau de transport structurant. Et c'est très exactement l'objectif
qu'on a réussi à atteindre en collaboration avec la ville de Québec, avec mon
collègue des Transports, avec mes huit collègues députés. Et donc c'est un succès,
cette affaire-là.
Là, évidemment, ça fait bizarre de parler
de ça ce matin parce qu'on n'a pas fait l'annonce encore comme telle. Et elle
aura l'occasion de voir le tracé. Mais je peux vous dire une chose, M. le
Président, j'ai hâte de voir ce qu'elle va trouver à redire là-dessus quand
elle va voir notre annonce et qu'elle va s'apercevoir qu'on a réussi à
atteindre l'objectif qu'on s'était fixé en toute harmonie et en toute
préoccupation, souci du bien-être de toute la grande région de Québec, et on inclut
la rive sud là-dedans, rive sud qui a toujours fait l'objet d'un désintérêt
total de la part du Parti libéral aussi. Mais nous, on trouve ça important.
Elle semble avoir découvert le maire de Lévis aussi dernièrement. Bien, tant
mieux, tant mieux. Pourquoi le Parti libéral ne s'est jamais intéressé aux
choses avant aujourd'hui, tu sais?
Ça fait que donc, M. le Président, elle
arrive aujourd'hui à son interpellation pensant pouvoir nous faire des cinq
minutes en cinq minutes sur le dos du tramway, mais le tramway est réglé. Ça
fait que c'est bien embêtant pour elle, mais, en même temps, réjouissons-nous
tous puis disons-nous que c'est une bonne chose pour tout le monde...
Mme Guilbault :
...libéral ne s'est jamais intéressé aux choses avant aujourd'hui, tu sais? Ça
fait que, donc, M. le Président, elle arrive aujourd'hui à son interpellation,
pensant pouvoir nous faire des cinq minutes en cinq minutes sur le dos du
tramway, mais le tramway est réglé. Ça fait que c'est bien embêtant pour elle, mais
en même temps réjouissons-nous tous puis disons-nous que c'est une bonne chose
pour tout le monde, incluant pour les gens de Montréal, apparemment, d'avoir un
beau projet de réseau de transport structurant à Québec. Et ça, c'est grâce à
la CAQ, parce que l'entente qui avait été négociée par le précédent ministre
libéral de la capitale nationale avec le gouvernement fédéral aurait condamné Québec,
tenez-vous bien, à avoir seulement 400 millions du gouvernement fédéral,
ce qui est insignifiant pour financer un projet de cette envergure-là, et grâce
à nous on a obtenu 1,2 milliard du fédéral, M. le Président.
Le Président (M. Allaire) : Merci,
Mme la ministre. On poursuit les interventions avec le parti gouvernemental. M.
le député de Portneuf, vous avez cinq minutes.
• (10 h 40) •
M. Caron : Merci, M. le
Président. Très heureux, moi, finalement, de cette interpellation de ce matin.
Souvenez-vous, Mme la députée de Saint-Laurent, de ce slogan, On va se
parler des vraies affaires, parce que ce matin j'ai envie qu'on s'attarde
un petit peu sur notre capitale nationale, qui mérite bien qu'on le fasse. Cinq
minutes par bloc, ça ne sera pas assez, forcément, pour vous parler de tout ça.
Je vous entends parler, bien entendu, du
projet du tramway, mais, depuis que vous êtes responsable du dossier de la
capitale nationale, jamais je ne vous ai entendue parler des deux comtés qui la
juxtaposent, Portneuf et Charlevoix—Côte-de-Beaupré. Je suis très fier aussi
d'intervenir à titre de président du caucus de la capitale nationale, justement
un caucus soudé avec des députés et des ministres qui sont absolument entrés
sur le terrain et qui sont connectés à la population. Je suis fier d'être
l'animateur de ce caucus, justement, qui est fort, qui est déterminé et qui
prend le temps de discuter des enjeux importants. Contrairement à ce que la
députée de Saint-Laurent affirme, les discussions chez nous, bien, elles
peuvent se passer à l'interne, et on discute des dossiers, on fait progresser
les dossiers, d'où l'annonce prochaine qui aura lieu à propos du tramway de
Québec à notre grande satisfaction. J'aime ce caucus de la capitale nationale
parce que, justement, contrairement à ce qu'on pouvait voir par le passé, les
députés qui sont plus des députés de la ville de Québec ou des alentours
comprennent les réalités des députés de Charlevoix—Côte-de-Beaupré ou les
députés de Portneuf, et tous ensemble... et, également, les députés des deux
comtés aux extrémités comprennent aussi les réalités des députés en fonction
ici, dans la ville de Québec ou à proximité.
Permettez-moi, M. le Président, de faire
un petit bond en arrière de 20 ans, lorsque je me suis installé au Québec,
précisément dans Portneuf, parce que j'ai choisi Portneuf, et le constat n'a
pas été long pour moi, je me suis... je n'ai pas tardé, plutôt, à faire un
constat rapide, je me suis rendu compte à quel point Portneuf manquait
d'ambition. C'est ce qui m'a finalement amené en politique, parce que je me
suis dit qu'il fallait faire quelque chose, et je me suis creusé la tête :
Pourquoi Portneuf manque d'ambition? Eh bien, tout simplement parce que
Portneuf avait été oublié par le passé, Portneuf ne faisait pas partie de
l'équation capitale...
M. Caron : ...un constat
rapide, je me suis rendu compte à quel point Portneuf manquait d'ambition.
C'est ce qui m'a finalement amené en politique parce que je me suis dit qu'il
fallait faire quelque chose. Et je me suis creusé la tête. Pourquoi Portneuf
manque d'ambition? Eh bien, tout simplement parce que Portneuf avait été oublié
par le passé. Portneuf ne faisait pas partie de l'équation Capitale-Nationale.
On avait l'impression à l'époque, avec le précédent gouvernement, que la Capitale-Nationale,
finalement, se terminait à Saint‑Augustin‑de‑Desmaures ou à Beauport, mais on
n'avait pas de champ élargi, champ de vision élargi. Donc, j'inviterais la
députée de Saint-Laurent, qui a une allure sportive d'ailleurs, à venir visiter
un petit peu à la fois la région de Portneuf, à la fois la région de Charlevoix—Côte-de-Beaupré
pour voir à quel point les réalités peuvent être différentes.
Vous parlez depuis tout à l'heure de
leadership. Je vais vous donner pour exemple un dossier qui m'a profondément
agacé par le passé, le dossier de l'Hôpital régional de Portneuf. À l'époque,
des gens s'étaient mobilisés. La fondation des services sociaux de Portneuf
s'était mobilisée pour amasser 1 million de dollars. Ce 1 million de
dollars servait à équiper l'Hôpital régional de Portneuf d'un appareil médical
qu'on appelle communément un TACO. À l'époque, le ministre de la Santé de
l'époque était venu dans Portneuf. Il nous avait regardé dans les yeux en nous
disant globalement : Expliquez-moi de quoi vous avez besoin et je vais
vous expliquer comment vous en passer.
Eh bien, nous, quand nous sommes arrivés
au pouvoir, Mme la députée de Saint-Laurent, M. le Président, on a réalisé ce
projet très rapidement. On est allé même au-delà de ce qui avait été envisagé à
l'époque. On a aménagé, réaménagé plutôt, un étage à l'Hôpital régional de
Portneuf, on a créé une nouvelle urgence, on a créé un centre d'hémodialyse, on
a créé un centre d'unité de chimiothérapie. Et tous ces travaux sont encore en
cours, mais le secteur du TACO est déjà en application. Donc, en fait, des
dossiers qui tardent, qui tardent à être mis en place. Pour quelle raison, M.
le Président? Parce que, justement, par le passé il y avait un manque sérieux
de leadership.
Je reviendrai un peu plus tard sur un
autre dossier parce que je vois qu'il y a 30 secondes qui me sont permises
encore, mais sur un autre dossier qui est le dossier des inondations. Toujours
à Saint-Raymond-de-Portneuf, à l'époque où, oui, des crédits étaient débloqués
pour qu'on puisse multiplier les études, mais jamais les deux ministères ne se parlaient,
le ministère de la Sécurité publique et le ministère de l'Environnement, on a
réussi, nous aussi, lorsque nous sommes arrivés au pouvoir, à mettre en phase
toutes ces actions pour qu'on puisse poser des gestes concrets. Donc, j'aurai
l'occasion d'y revenir au prochain bloc qui me sera accordé, M. le Président.
Merci beaucoup.
Le Président (M. Allaire) :
Merci à vous, M. le député de Portneuf. On débute la deuxième série
d'interventions. M. le député de Marquette, la parole est à vous pour cinq
minutes.
M. Ciccone :
Merci beaucoup, M. le Président. Bonjour à tous. Je suis content de voir que la
vice-première ministre a été contente de passer un beau six mois avec moi. Je
comprends qu'on n'a pas fait de grandes choses, mais si le coronavirus...
Le Président (M. Allaire) :
...la parole est à vous pour cinq minutes.
M. Ciccone :Merci beaucoup, M. le Président. Bonjour à tous. Je suis
content de voir que la vice-première ministre a été contente de passer un beau
six mois avec moi. Je comprends qu'on n'a pas fait grand-chose. Mais si le
coronavirus, la pandémie est bon pour tous les maux de la CAQ présentement,
c'est également la situation aussi. C'est difficile de faire du terrain, c'est
difficile de travailler sur certains dossiers. Cependant, on a fait un bout de
chemin.
Je comprends que... On a des questions à
poser, je comprends que ce n'est pas évident non plus d'y répondre aussi en ce
moment parce qu'on veut attendre des grandes annonces, on veut faire ça de
belle façon. Mais moi, j'aimerais vraiment, avec cette pratique démocratique
aujourd'hui, d'être capable d'entendre vraiment ce que la vice-première
ministre a à dire. Parce que, vous savez, je suis issu de la communication
également, M. le Président, et le principe numéro un en communication, là,
c'est : Quand qu'on n'a pas de contenu, on va embellir le contenant. Puis
c'est ce que j'ai entendu depuis les 30 quelques minutes, depuis le début. On
voit une vice-première ministre qui met énormément d'énergie à lancer son fiel
sur les autres... sur les oppositions, sur les autres groupes. J'aimerais
qu'elle mette autant d'énergie à lancer son fiel, M. le Président, à régler,
justement, les dossiers et à faire avancer les dossiers, ça avancerait un peu
plus vite.
Contrairement à ce que la ministre peut
dire, on est contents, là, que ça soit vraiment... que ça soit débouché avec le
tramway. Cependant, il y a des questions qui se posent. Il y a des questions
qui se posent parce que, un, on a retardé le projet. Ce n'est pas gagnant dans
ce temps-là. On a vu le ministre des Finances qui nous annonçait, pas plus tard
qu'hier, une hausse des prix. On pense à la croissance économique, mais, en
même temps, on sait que l'inflation est forte présentement. On sait que le prix
des matériaux a augmenté considérablement. Alors, je veux dire, est-ce que ça
va être le même budget? Est-ce qu'on va garder encore le 3,3 milliards de
dollars, mais on va réduire? C'est qui qui... Est-ce qu'on va en avoir autant
pour notre argent? Puis je pense que c'est des questions légitimes.
Puis je fais un parallèle avec le
troisième lien, M. le Président, parce que, justement, pour retarder le projet
du troisième lien, mais on voulait accorder les deux avec le tramway. Je
comprends, c'est une tactique, là. Ça, je comprends ça. Parce qu'on commence à
réaliser, du côté de la CAQ, qui était la promesse, la promesse dans la
Capitale-Nationale de... la première promesse, troisième lien, deuxième
promesse pour l'Est du Québec, c'était le troisième lien, la troisième promesse
pour garder un collègue de La Peltrie, c'était justement le troisième
lien. Parce que moi, j'aimerais ça, le garder, le député de La Peltrie,
qui a mis son siège en jeu, justement, sur le troisième lien. Alors, il faut
faire un parallèle entre les deux.
On était supposé... on s'était engagé, du
côté du ministre, à déposer son plan au printemps 2020, ça n'a pas été
fait. Après ça, bien, ça a été annoncé pour l'automne...
M. Ciccone :
...le député de La Peltrie qui a mis son siège en jeu, justement, sur le
troisième lien.
Alors, il faut faire un parallèle entre
les deux. On était supposé... on s'était engagé du côté du ministre à déposer
son plan au printemps 2020, ça n'a pas été fait. Après ça, bien, ça a été
annoncé pour l'automne 2020. Ça n'a pas été fait. Maintenant, en décembre,
il a déclaré qu'il ne serait pas en mesure de respecter ses engagements. Là, il
reste un an et demi avant la prochaine campagne électorale. Il y a du laxisme, évidemment.
En 18 mois, on ne voit pas comment... personnellement, à moins qu'on fasse une
pelletée de terre, là, vraiment symbolique, là, juste pour dire qu'on l'a fait,
pour dire qu'on va sauver la job du député de La Peltrie. Mais moi, j'ai
des questions puis j'aimerais vraiment qu'on s'y attarde puis que la ministre puisse
répondre à mes questions.
On comprend maintenant que c'est le MTQ
qui va s'occuper de coordonner les désertes des banlieues. Il y a un bureau de
projet qui est là. Moi, si vous me donnez le choix... Je pense que le bureau de
projet est là depuis le début. Pourquoi le MTQ? J'aimerais avoir des détails à
ce niveau-là. La vice-première ministre, le ministre des Transports, les
députés de Charlesbourg, Chauveau déchiraient leur chemise pour desservir les
banlieues. Là, ce qu'on semble voir avec la fameuse colonne vertébrale, on
réduit la colonne vertébrale vers les banlieues, à moins qu'on nous annonce
quelque chose d'extraordinaire. Mais, habituellement, on laisse couler des
choses dans les médias pour tenter d'aller chercher le pouls de la population.
Encore une tactique de communication. Ça, ça vient de mes 18 ans de communication,
je comprends ça, M. le Président.
C'est quoi le budget final pour le
tramway? Également, on ne sait pas encore ce que la CAQ souhaite faire pour les
banlieues ni pour le troisième lien, puis à quel moment la ministre s'engage à
annoncer les détails du troisième lien. Je pense que ce sont des questions
légitimes. Encore une fois, je comprends le principe numéro un, quand on n'a
pas de contenu, on embellit le contenant, mais j'aimerais avoir du contenu de
la vice-première ministre. Merci, M. le Président.
Le Président (M. Allaire) :
Merci à vous, M. le député de Marquette. On enchaîne avec Mme la ministre. La
parole est à vous.
• (10 h 50) •
Mme Guilbault :
Oui. Merci, M. le Président. Bien là, coudon, j'ai quasiment pitié du député de
Marquette qui dit que ce n'était pas facile d'avoir du temps puis de
l'attention pendant la pandémie, puis qu'il s'excuse quasiment de ne pas avoir
assez parlé de la Capitale-Nationale avant sa collègue de Saint-Laurent. Mais
on ne lui en tient pas rigueur, M. le Président, on l'aime beaucoup, là. La
question n'est pas là. Puis j'espère que tout le monde sait qu'on s'aime quand
même. Mais, je veux dire, à un moment donné, si quelque chose ne t'intéresse
pas, peut-être que ça ne te vient pas à l'esprit d'en parler. C'est normal.
Mais, bon. Mais on est pas pas pires amis, et donc, aujourd'hui, on est là puis
on peut en parler. Puis on peut bien reparler du tramway.
Il me dit, à la fois : Je comprends
que c'est difficile, je comprends qu'on va attendre les annonces, ça fait que
c'est normal que vous ne puissiez pas m'en parler, tout en me posant après ça
une série de questions puis en me demandant de répondre à ce dont il m'a déjà
dit qu'il comprend que je ne peux pas répondre. Ça fait que, bon, je vais
répéter un peu la même chose, mais l'important, l'important, puis, oui, il y
aura une annonce plus tard avec les montants, le tracé, bon, plus de détails,
et les ajouts, les modifications qu'on aura fait au projet final par rapport à
la dernière mouture présentée par la ville en juin dernier, mais l'important,
M. le Président, puis je vais y revenir, c'est que le dossier, il est réglé, il
est réglé...
Mme Guilbault :
...dans le tracé, bon, plus de détails, et les ajouts, les modifications qu'on
aura faits au projet final par rapport à la dernière mouture présentée par la
ville en juin dernier.
Mais l'important, M. le Président, puis je
vais y revenir, c'est que le dossier, il est réglé. Il est réglé. Ça fait des
jours, semaines, que la députée de Saint-Laurent essaie de s'arracher des
minutes de gloire sur le dossier du tramway, et là, aujourd'hui, ils se
retrouvent ici, elle et son collègue, un peu le bec à l'eau parce qu'ils ont
callé l'affaire avant de savoir que c'était réglé. Ça fait que, là, ils nous
disent : Bon, bien, en tout cas, c'est plate que ça n'ait été plus vite.
On n'en sait pas plus. On a hâte de savoir. Bien oui, mais vous regarderez
l'annonce quand elle va se faire. L'important, c'est que le dossier, il est
réglé.
Puis je répète, s'ils ont envie d'aller
voir les titres des derniers jours dans les grands journaux, où le maire de Québec
lui-même fait certaines déclarations à l'effet... et je dirais même que son non
verbal s'ajoute à son verbal à l'effet qu'il est très heureux que le gouvernement
et lui se soient entendus, et sa ville, se soit entendus pour un projet duquel tout
le monde se réjouit. C'est ça, l'important, M. le Président.
Il fallait trouver un projet qui allait
chercher un certain consensus, qui allait chercher l'assentiment de tout le
monde à Québec, qui allait chercher la vision régionale qu'on a toujours eue.
Moi, comme ministre responsable de la Capitale-Nationale, j'ai toujours eu une
vision régionale du développement, une vision inclusive du développement, de
Portneuf à Charlevoix. Je me plais à le répéter tout le temps, sur toutes les
tribunes, parce que les extrémités ont été oubliées, comme le reste, par le
précédent gouvernement libéral. Et d'inclure la Rive-Sud, là-dedans, c'est ça,
avoir du leadership, M. le Président.
Ce n'est pas faire un point de presse puis
dire aux journalistes : Tel ministre n'a pas de leadership. Puis, bon, on
a hâte de voir ce qu'elle va faire pour montrer qu'elle a du leadership. C'est
de prendre un dossier. Premièrement, c'est d'avoir une vision, d'être capable
de l'exposer clairement, de l'exposer matériellement, tangiblement, avec des engagements
clairs, 20 engagements clairs. Ça, c'est d'avoir une vision. Et donc, ça,
c'est l'avant-goût du leadership. Mais la validation du leadership se fait par
la capacité à livrer les projets puis la vision que tu as mise de l'avant
durant une campagne électorale, en l'occurrence en politique ou quel que soit
le gestionnaire ou le leader dont on parle dans son secteur d'activité. C'est
ça, du leadership, M. le Président. C'est de prendre un dossier, c'est de
prendre une région, c'est de prendre un secteur d'activité qui a été laissé en
plan par la personne avant toi, puis ça, c'était effectivement le cas par le
précédent, les précédents ministres libéraux qui n'ont absolument rien fait.
Pas de projet, pas d'argent à Québec. Je vais revenir plus tard sur les budgets
du Secrétariat de la Capitale-Nationale, M. le Président. Tenez-vous bien.
Mais, là, je vais finir. Je vais finir
encore sur le tramway parce qu'effectivement c'est très important. Mais le
leadership, c'est quoi? C'est ça. C'est d'arriver puis de dire : Nous
autres, là, ça va être fini l'inertie. Ça va être fini de dire : Il n'y a
jamais une cent pour Québec nulle part. Tout va à Montréal. Il n'y a rien d'autre
ailleurs. C'est comme si... C'est comme si ça n'existait pas. C'était ça,
Québec, avant qu'on arrive. Et c'est d'être capable de dire : Voici ce à
quoi je m'engage pour notre capitale nationale parce que c'est important et,
ensuite de ça, d'avoir la chance d'être au gouvernement et de dire :
Voici...
Mme Guilbault :
...pour Québec nulle part, tout va à Montréal, il n'y a rien d'autre ailleurs,
c'est comme si ça n'existait pas. C'était ça, Québec, avant qu'on arrive. Et
c'est d'être capable de dire : Voici ce à quoi je m'engage pour notre capitale
nationale, parce que c'est important, et, ensuite de ça, d'avoir la chance
d'être au gouvernement et de dire : Voici comment je vais m'y prendre pour
livrer les engagements que j'ai pris envers vous avec mes huit collègues de la Capitale-Nationale.
Et, M. le Président, on est à près de 90 % des engagements soit réalisés
ou en cours de réalisation. On vient de s'entendre sur le réseau
structurant — on avait déjà 1,8 milliard de toute façon noir sur
blanc dans le premier budget; on a débloqué le financement fédéral, qui avait
été dangereusement mal attaché par le précédent gouvernement, qui faisait en
sorte qu'à part Montréal, il n'y a pas une seule région au Québec qui aurait eu
une cent significative dans cette enveloppe-là fédérale.
Mais ça, ça n'a pas l'air non plus de
déranger la députée de Saint-Laurent. Pourtant, je sais très bien qu'elle
comprend les modalités de cette mauvaise entente là que son gouvernement avait
conclue. Mais ça non plus, elle n'en parle pas. Bon, on comprend pourquoi, mais
elle devrait peut-être avoir le courage d'en parler puis d'admettre que son
précédent gouvernement a sacrifié les intérêts de la capitale nationale dans
ses ententes sur le transport avec le fédéral.
Le Président (M. Allaire) :
Merci. Merci, Mme la ministre. Ça termine votre cinq minutes. M. le député de
Chauveau, vous aussi, vous avez cinq minutes, la parole est à vous.
M. Lévesque (Chauveau) :
Merci, M. le Président. Ça me fait plaisir de participer, et je me permets de
vous saluer, saluer la ministre, l'ensemble des collègues, les députés
d'opposition. C'est intéressant de débattre de la capitale nationale, puis je
remercie la députée de Saint-Laurent de lancer le sujet, ça nous a...
On a tous très à coeur la capitale
nationale, et c'est quand même le fun de débattre de la capitale nationale avec
les députés de l'opposition libérale. Vous savez que le député le plus proche
de Québec maintenant est à 250 kilomètres du centre-ville de Québec, le député
de LaFontaine. Je pense que la députée de Saint-Laurent, c'est la deuxième plus
proche, M. le Président. Ça fait qu'on est quand même bien contents, et... pas
trop loin, là, tu sais, 250 kilomètres. Mais ce n'est pas parce qu'on ne
vient pas de Québec et on ne reste pas à Québec qu'on ne peut pas avoir à coeur
la capitale nationale. Alors, je la remercie de la question.
Ceci étant dit, le sujet de l'heure à Québec,
c'est les transports, le transport... le tramway, transport structurant, le
troisième lien, et, dans ce premier bloc là, j'ai le goût de vous parler un
peu... Parce que la députée de Saint-Laurent nous amène des points
intéressants. Elle nous parle du retard de 100 millions, supposément, qui
est lié au leadership de la ministre de la Capitale-Nationale. M. le Président,
il y a un historique qui doit se faire dans ce dossier-là. J'ai fait une petite
recherche, pour nous donner des résultats : en 2000, là, le MTQ
recommandait l'analyse du tramway à Québec; en 2003, il y avait une recommandation
pour le construire — ça, c'est un mois avant l'élection du
gouvernement de Jean Charest; en 2005, la ville de Québec a inscrit le tramway
dans son plan directeur d'aménagement et de développement 2005‑2025; puis en
2010, cinq ans plus tard, un rapport du comité sur la mobilité durable
recommande que le tramway soit construit d'ici 2030. M. le Président, si on
regarde des retards de 100 millions, là, logiquement, de 2003 à 2018, là,
calculez-les, les 100 millions de retards, si c'est ça, là, le problème,
là. Le manque de leadership, honnêtement, là, il vient de ce côté-là. Avant, il
était du côté du gouvernement, mais, la ministre l'a dit, il ne s'est rien
passé. Le problème, M. le Président, avec le Parti libéral...
M. Lévesque (Chauveau) : ...M.
le Président, si on regarde les retards de 100 millions, là, logiquement,
de 2003 à 2018, là, calculez-les, les 100 millions de retard, si c'est ça,
là, le problème, là.
Le manque de leadership, honnêtement, là,
il vient de ce côté-là. Avant, ils étaient du côté du gouvernement, mais la
ministre l'a dit, il ne s'est rien passé. Le problème, M. le Président, avec le
Parti libéral, c'est qu'ils ont la fâcheuse manie de blâmer le gouvernement
actuel pour les choses qu'ils n'ont pas faites au cours des années qu'ils
étaient là. Ce n'est pas du «bashing», c'est un constat. Et ce n'est pas pour
rien qu'en 2018 la ville de Québec, la région de la Capitale-Nationale a
durement sanctionné le Parti libéral. Il restait un élu, celui-là a
démissionné, et, fort heureusement, on a remporté une circonscription qui était
rouge depuis 1966, le comté de Jean-Talon. Maintenant, on a une collègue qui
représente cette belle circonscription-là. Alors, ça, c'est le premier élément.
Un élément que la députée de Saint-Laurent
nous a dit, c'est : C'est quoi, les banlieues? Pourquoi ce caucus-là n'est
pas uni? Ils ne s'entendent pas. M. le Président, je voudrais informer la
députée, là, qu'on a un caucus très uni, un caucus qui travaille ensemble à
améliorer, justement, la desserte des banlieues. Notre objectif, c'est, bien
sûr, travailler sur les quartiers centraux de Québec. On les connaît, nos
quartiers centraux, le secteur de Jean-Lesage, le secteur de Taschereau,
Jean-Talon, une partie aussi de Louis-Hébert, qui fait
partie de nos quartiers centraux.
Mais il faut penser à nos banlieues, M. le
Président. Les secteurs de Loretteville, Val-Bélair, qu'elle a dit, mais
Saint-Émile, Lac-Saint-Charles. Mais ça va plus large que ça. Beauport,
Charlesbourg, le nord, il faut les desservir. Il faut s'occuper du secteur de
Portneuf, il faut s'occuper du secteur de la Côte-de-Beaupré, de l'île
d'Orléans, du monde qui s'en viennent travailler à Québec. Ça fait que c'est ça
qu'on a travaillé dans les dernières années, à améliorer la desserte, de rabattre
le trafic lourd du nord, les gens qui utilisent leur voiture pour être capables
de descendre vers le sud.
Vous savez, en matière de transport en
commun, là, le Parti libéral, qui n'avait rien fait pendant 15 ans, tout d'un
coup, là, à quelques mois des élections provinciales de 2018, nous sort un
projet structurant de transport griffonné, pas écrit, pas bien dessiné. On
pensait même amener le tramway sur de la Faune, dans mon comté, M. le
Président. Imaginez-vous, amener un tramway sur de la Faune, à Saint-Émile,
dans le secteur de Charlesbourg, du zoo. Ça n'avait pas de bon sens. J'ai
débattu avec mon ancien adversaire sur ce sujet-là, pour constater que ça ne
tenait pas la route. Mais c'est ça aussi, le leadership que la ministre,
actuellement, et l'ensemble des députés de Québec...
On a réfléchi sur un tracé, on a réfléchi
à une meilleure desserte de la Capitale-Nationale, parce que bien desservir
Québec, ce n'est pas seulement les quartiers centraux. Ils sont très
importants, les quartiers centraux, oui, ça prend quelque chose, mais il faut
aussi penser à nos personnes qui vivent dans le nord, parce que, tout le monde
vous le dira, ceux qui vivent de Québec, la grande difficulté, c'est de voyager
nord-sud à Québec. C'est très difficile, très complexe, et il n'y a pas...
C'est très difficile si tu ne réfléchis pas en ce sens-là.
M. le Président, le temps me manque. Je
reviendrai dans un deuxième bloc.
• (11 heures) •
Le Président (M. Allaire) :
Merci, M. le député de Chauveau. On débute la troisième série
d'interventions...
11 h (version non révisée)
M. Lévesque (Chauveau) :
...Québec, la grande difficulté, c'est de voyager nord-sud à Québec. C'est très
difficile, très complexe, et il n'y a pas... C'est très difficile si tu ne
réfléchis pas en ce sens-là. M. le Président, le temps me manque. Je reviendrai
dans un deuxième bloc.
Le Président (M. Allaire) :
Merci, M. le député de Chauveau. On débute la troisième série d'interventions. Mme
la députée de Taschereau, d'abord, bon retour. Je n'avais pas eu l'opportunité
de vous le dire. Alors, la parole est à vous pour cinq minutes.
Mme Dorion : Je n'ai pas vraiment
envie de faire semblant d'être de bonne humeur puis d'envoyer en même temps des
petites phrases assassines par en dessous, comme on fait souvent dans cette Assemblée.
Ça me tente que ça soit vraiment précis et clair parce que j'espère vraiment
avoir une réponse qui parle de ma question, tu sais. Je devrais être contente que
le dossier du tramway soit supposément réglé. Puis je suis contente. Mais j'ai
le droit comme citoyenne de Québec de savoir pourquoi ça a bretté autant. Ce
n'est pas une question qu'il faut faire : Ah! Ce n'est pas grave, ça. On a
perdu un an. On a perdu 100 millions. Comme députée de Québec aussi, j'ai
le droit de demander pourquoi ou qui et dans quel but ça a bretté autant.
Depuis que la CAQ est élue majoritaire, le
projet a commencé à bretter. C'est là que niaisage est embarqué. Il y a eu
l'histoire des enveloppes du fédéral. On a mêlé tout le monde dans les médias
avec des tonnes de chiffres. Finalement, la pression était forte, la CAQ a été
obligée de dire : O.K. On continue. Des mois plus tard, un autre
prétexte : Ah! Ça ne va pas assez dans les banlieues. Pourtant le projet
allait plus dans les banlieues que le projet que la CAQ avait déjà accepté en
2018. Et on a su quand c'est sorti dans les médias que c'étaient les députés
eux-mêmes ou les ministres eux-mêmes de la CAQ qui ne voulaient pas que ça
aille à Cap-Rouge, qui ne voulaient pas que ça aille à Charlesbourg.
Après ça, il y a eu : Non, c'est
impossible que ce projet-là dépasse de 3,3 milliards. Ça, ça a été dit
maintes fois par le gouvernement. Pourtant les projets autoroutiers, eux
autres, ils dépassent tout le temps puis ce n'est jamais un problème. On
pourrait dire : Ah! C'est parce que c'est un gouvernement qui aime les
autoroutes. On pourrait dire ça, mais non. À Montréal, le REM dépasse de
2,5 milliards. Puis il y a un autre projet de 10 milliards pour
l'allonger. On pensait que le gouvernement, que la CAQ était un gouvernement
des banlieues. Bien, peut-être qu'on est en train de se rendre compte que c'est
un gouvernement du 450. Les gens des banlieues de Québec, là, j'ai passé 10 ans
à Charlesbourg, les gens de Charlesbourg, là, ils ne l'auront pas, leur
tramway. Ils ont le droit de savoir c'est qui, c'est comment et pourquoi.
Le seul argument qui tienne la route dans
tout ce qui a été avancé par la CAQ depuis le début de la saga, c'est :
Ah! Bien, ça a été le caucus puis le Conseil des ministres. On a eu des
discussions, et c'est ça qui a fait freiner la chose. Je rappelle qu'on a perdu
à peu près 100 millions de dollars, qu'on aurait pu en perdre plus, qu'on
a décrédibilisé le projet à travers cette saga-là puis qu'on a perdu un an.
Ah! O.K. Ça fait que, si c'est le caucus,
si c'est le Conseil des ministres, c'est quoi, c'est qui puis pourquoi? Les
gens de Charlesbourg, ils ont le droit de savoir. Mon député, moi, est-ce qu'il
s'est battu pour qu'il n'y ait pas de tramway à Charlesbourg, pour qu'on reste
encore avec un autobus qui fait du...
Mme Dorion : ...à travers cette
saga-là, puis qu'on a perdu un an. Ah! O.K. Ça fait que, si c'est le caucus, si
c'est le Conseil des ministres, c'est quoi, c'est qui, puis pourquoi? Les gens
de Charlesbourg, ils ont le droit de savoir. Mon député, moi, est-ce qu'il
s'est battu pour qu'il n'y ait pas de tramway à Charlesbourg, pour qu'on reste
encore avec un autobus, qui fait du bruit, qui ne va pas vite, qui pollue, qui
n'a pas du tout le niveau de confort et de pratique... le côté pratique du
tramway? Est-ce que c'est le député de La Peltrie, l'ancien de Radio X,
qui criait «No way, tramway», qui est dogmatiquement opposé à tout projet de transport
en commun puis qui a dit : Moi, je vais mener ce combat-là à l'intérieur?
C'est des questions auxquelles vous ne
voudrez peut-être pas répondre, mais là les gens vont se poser la question de
plus en plus. Parce que ce n'est pas vrai qu'on peut dire : Ah! bien,
c'est réglé, on s'en fout de ce qui s'est passé. Non, on a besoin de savoir. À Québec,
les citoyens de Québec ont besoin de savoir qui se bat pour nous, puis qui ne
travaille pas pour nous. Est-ce que les citoyens de Cap-Rouge, il faut qu'ils
remercient leur conseil de quartier, qui a osé ressortir dans les médias? Ou est-ce
que leur députée, la ministre de la Capitale-Nationale, les a défendus à
l'interne, dans... Le seul argument qui a été évoqué, c'est à l'interne que ça
a été problématique. Donc, c'est quoi?
Puis j'ai parlé tantôt de... Et pendant ce
temps-là, tout le monde capotait, là, tout le monde se demandait : Mais pourquoi
ça bloque, pourquoi ça bloque? Et cette question-là va rester longtemps puis
elle va vous rester longtemps. Pourquoi ça a bloqué? Puis si ça bloque encore, pourquoi
ça bloque? Tout le monde est sorti... Puis là je ne parle pas juste des groupes
environnementalistes puis étudiants, là. La Chambre de commerce, Restos
Plaisirs, Groupe Germain, Corporation des parcs industriels, Mouvement
Desjardins, Capitale Assurances, Institut de développement urbain, Agnès
Maltais, etc. C'est quoi, la raison?
Il y en a qui disent : C'est peut-être...
On sait que... J'ai parlé de l'ancienne Radio X, avec le député de La Peltrie.
On sait que des radios privées antitramway ont fait des grosses campagnes très importantes
contre le transport en commun, contre le transport actif, contre les voies
réservées. Ils ont fait reculer deux ministres pour des histoires de voies
réservées sur des autoroutes à Québec. Est-ce que la CAQ est dans cette
nébuleuse-là de trip dogmatique anti-transport en commun? Est-ce que c'est ça?
C'est peut-être ça, la réponse.
Mais on veut savoir la réponse, puis on ne
peut pas balayer ça en disant : Ah! bien là, c'est réglé, ça fait
qu'arrêtez de niaiser. Surtout quand on passe notre temps à dire : Bien,
dans le temps des libéraux, blablablabla. Non, on a le droit de se questionner
sur ce qui s'est passé dans le passé et de se demander : Si je réélis la
CAQ à Québec, est-ce que ça va se passer encore comme ça?
Le Président (M. Allaire) : Merci,
Mme la députée de Taschereau. Mme la ministre.
Mme Guilbault :
Oui, merci. La députée de Taschereau veut des réponses précises. Bien, je vais
lui en donner. Parce qu'elle me dit : C'est du «brettage», c'est du
niaisage, on essaie de se brandir des chiffres du fédéral, puis là, puis tout
ça. Peut-être qu'elle n'a pas bien compris le concept de l'entente avec le
fédéral, ça fait que je vais lui répondre très, très, très précisément. Puis,
en même temps, ça va faire du bien au Parti libéral de le réentendre.
Parce que la réalité de ce projet-là,
quand on est arrivés, nous, notre premier budget — le budget, qui est
un document important par lequel le gouvernement se prononce sur ses
investissements pour la prochaine année, les cinq prochaines années en
fait — 1,8 milliard pour le réseau structurant, parce que, dans
cette plateforme, c'était écrit qu'on allait l'appuyer. Donc, ça, c'était très
clair, le soutien du gouvernement du Québec. Mais il restait l'enjeu du
financement du fédéral. Or, le précédent ministre...
Mme Guilbault :
...par lequel le gouvernement se prononce sur ses investissements pour la
prochaine année, les cinq prochaines années en fait. 1,8 milliard pour le
réseau structurant, parce que dans cette plateforme, c'était écrit qu'on allait
l'appuyer. Donc, ça, c'était très clair, le soutien du gouvernement du Québec.
Mais il restait l'enjeu du financement du fédéral. Or, le précédent ministre de
la Capitale-Nationale, anciennement député de Jean-Talon, avait négocié à son
époque, avec son gouvernement libéral, une entente avec le fédéral pour le
financement des projets de transport collectif à Québec, qui s'appelle
l'Entente bilatérale intégrée que j'appelle l'EBI, et cette entente-là a été
signée le 6 juin 2018. Donc, c'était, de fait, un ministre libéral à Québec.
Et cette entente-là prévoyait entre autres 5,2 milliards pour le transport
en commun d'argent fédéral pour le Québec au complet, mais avec un critère
d'achalandage qui faisait en sorte que si tu n'étais pas Montréal, t'étais
condamné à avoir des sommes carrément insignifiantes pour des projets de
transport en commun parce que c'était basé sur un critère d'achalandage.
Donc, qui dit achalandage dit que ça prend
beaucoup de monde qui le prend. Pour avoir beaucoup de monde qui prend ton
transport en commun, il faut que tu aies beaucoup de monde dans ta ville, donc
il faut que tu sois une grosse ville. Ça fait qu'un moment donné c'est un
cercle vicieux, M. le Président, là. Une grosse, grosse, grosse ville, il y en
a une au Québec puis c'est Montréal. Ça fait que si tu n'étais pas Montréal,
critère d'achalandage égal : Tu n'as quasiment pas d'argent. Puis je l'ai
dit tout à l'heure, avec les modalités négociées par le Parti libéral à
l'époque, Québec aurait eu seulement 400 millions d'argent fédéral. Je ne
sais pas si la députée de Taschereau, là, réalise, là. C'est le tiers de ce
qu'on a réussi à aller chercher, finalement, parce qu'on disait : Ça n'a
pas de bon sens, le fédéral, il faut qu'il paie plus que 400 millions sur
3,3 milliards. Voyons donc! C'est un projet... Puis on voyait les
ministres fédéraux puis tout le monde disait : C'est la
Capitale-Nationale, c'est important, puis tout ça. Bien, parfait, il faut
payer. Bien, le fédéral disait : Bien oui, mais qu'est-ce que vous voulez
que je vous dise? C'est le précédent gouvernement qui a négocié de même avec nous.
Ça fait qu'arrangez-vous avec ça.
Ça fait que c'était le Parti libéral qui a
négocié ça, une mauvaise entente, 400 millions. J'espère que tout le monde
va se rappeler de ça, là. Quand on dit, là : Ce n'est pas important que le
projet soit réglé, l'important, c'est de se demander pourquoi ça n'a pas été
réglé avant. Bien, je pense que l'important, c'est aussi de de demander
pourquoi le gouvernement libéral avant nous a négocié de tellement mauvaises
ententes, a fait niaiser, effectivement, l'affaire, mon collègue a fait la
genèse, là, depuis 2000, là, 2003, du pur niaisage, M. le Président. Puis même
chose d'ailleurs dans le troisième lien de la part des libéraux, puis ils ont
été là 15 ans. Ça fait que qu'est-ce que vous voulez que je vous dise, nous, on
peut juste répondre des deux dernières années et demie.
Ça fait que cette mauvaise entente là...
Ça fait que qu'est-ce qu'on a été obligés de faire, l'ironie de la chose,
comment on l'a débloqué, le financement fédéral? Mon collègue, qui était
président du Conseil du trésor, à l'époque, est allé négocier avec Montréal
pour que Montréal accepte de nous laisser plus d'argent en échange d'une autre
entente, sur laquelle je ne m'étendrai pas. Ça fait que, tu sais... voyez, M.
le Président... Non, mais c'est important, parce que quand on parle de
leadership, quand on parle de trouver quelque chose d'important, tu ne peux pas
être juste là, comme ministre, puis dire : Ah! Ça, c'est important. Ça,
c'est beau, c'est important. Faire des conférences de presse puis dire que c'est
important. Il faut que tu règles les dossiers. Il faut que tu livres les
projets. Il faut que tu ailles chercher de l'argent pour ta région. C'est ça,
être ministre d'une région. Je veux dire, c'est ça, là. C'est à ça qu'on en
revient tout le temps. Il faut que tu fasses des projets, il faut que tu ailles
chercher de l'argent, il faut que tu sois capable de dénouer les impasses, de
rallier du monde autour d'une même affaire pour que les projets aboutissent et
que les citoyens en bénéficient. C'est très exactement, ça, le résumé de la...
Mme Guilbault :
...il faut que tu ailles chercher de l'argent pour ta région. C'est ça, être ministre
d'une région, je veux dire, c'est ça, là. C'est à ça qu'on en revient tout le
temps. Il faut que tu fasses des projets, il faut que tu ailles chercher de
l'argent, il faut que tu sois capable de dénouer les impasses, de rallier du
monde autour d'une même affaire pour que les projets aboutissent et que les citoyens
en bénéficient. C'est très exactement, ça, le résumé de la responsabilité d'un ministre
régional, quelle que soit la région, et c'est très exactement ce que je fais
avec mes huit collègues depuis le début de mon mandat, incluant le réseau de
transport structurant de Québec.
• (11 h 10) •
Puis je vais terminer sur quelque chose,
puis je n'aime pas ça, moi non plus, lancer des pointes pour lancer des
pointes, mais ça m'a écorché l'oeil quand je l'ai lu. Ça fait que je veux lui
dire parce que je ne pense pas que c'est son genre, et pourtant ça a été fait.
J'ai lu dernièrement, parce que, là, la députée de Taschereau était
insatisfaite du dossier du tramway, puis là elle disait : «Des citoyens
m'appellent puis ils me disent : Je suis insatisfait du dossier du
tramway». C'était avant qu'on le règle. Et là elle dit dans les journaux :
«Je suggère à mes citoyens d'écrire à leur député. Vous pouvez écrire dans vos
médias sociaux : "J'ai écrit à mon député et je n'ai pas eu de
réponse". Vous taguez le député. Vous l'humiliez publiquement, là, pour ne
pas vous avoir répondu».
Je trouve ça spécial, M. le Président.
Quand c'est rendu qu'un élu de l'Assemblée nationale encourage les citoyens à
humilier d'autres élus parce qu'ils ne sont pas satisfaits de quelque chose, je
trouve que c'est une tangente un peu glissante. Je voulais lui dire parce que
j'ai du respect pour elle. Puis je sais que c'est une fille très articulée,
très intelligente elle aussi. Donc, tu sais, je pense que, là, à un moment
donné, il ne faut pas virer fou non plus puis que ça devienne l'excuse à
n'importe quoi, cette affaire-là du tramway. D'autant plus que, ce qui est important...
je ne suis pas d'accord avec elle là-dessus, ce qui est important, c'est que
c'est livré.
Le Président (M. Allaire) : Merci,
Mme la ministre. On continue, on poursuit avec la députée de Jean-Talon. Vous
avez cinq minutes, la parole est à vous.
Mme Boutin : Merci beaucoup, M.
le Président. Petit aparté, moi aussi, j'ai trouvé ça un peu blessant, la
petite phrase sur l'humiliation, mais je suis sûre...
Une voix
: ...
Mme Boutin : ...mais je suis
sûre qu'on répond toujours à nos citoyens. Les gens me contactent jour et nuit,
je réponds.
Le Président (M. Allaire) :
...je vais juste... Mme la députée de Jean-Talon, adressez-vous à moi, s'il
vous plaît.
Mme Boutin : ...minutes, puis
il me reste déjà peu de temps. Moi, la ville de Québec, je la vois évoluer
depuis de nombreuses années, c'est une ville qui a évolué. Puis ville de
Québec, je dirais région de la Capitale-Nationale. C'est une région qui a
évolué quand même pas mal dans les dernières années, mais beaucoup sous
l'impulsion du dynamisme du milieu culturel puis du milieu des affaires.
C'était vraiment fantastique de voir ça, puis j'y ai participé, tout était
possible dans la région de la Capitale-Nationale.
Mais, en parallèle, on voyait plusieurs
projets, bon, qui relevaient du provincial, stagnaient, avançaient à pas de
tortue. Bon, tu sais, je ne veux pas m'étendre là-dessus parce que ce n'est pas
mon propos. Mais je veux quand même mentionner un bel exemple, la promenade
Samuel-De Champlain, la phase 3, la seule réalisation de ce projet-là qui
avait été un engagement fort du gouvernement libéral. Il s'était engagé à
réaliser phase 3 et même phase 4 entre 2014 et 2018. Or, en 2018, la
seule réalisation, c'est une belle pancarte. On avait d'ailleurs fait une très
belle photo devant cette pancarte-là en 2018. Et nous nous étions engagés à
réaliser ce projet-là, qui est important, qui est dans mon comté. Et puis je
suis très fière de voir que ce projet-là avance de bon train et puis qu'on va
pouvoir aller prendre des marches là bientôt.
Bien sûr, le sujet de l'heure semble être
le tramway, je ne peux pas passer à côté, ne pas en parler, je pense que c'est
important d'en parler. Moi, j'en bénéficie énormément dans mon comté, j'avais
beaucoup d'appuis dans mon comté pour ce projet-là, c'est très évident,
quelques mécontentements aussi, là, c'est bien...
Mme Boutin : ...projet-là
avance de bon train puis qu'on va pouvoir aller prendre des marches là, bientôt.
Bien sûr, le sujet de l'heure être le
tramway, je ne peux pas passer à côté, ne pas en parler, je pense que c'est important
d'en parler. Moi, j'en bénéficie énormément dans mon comté, j'avais beaucoup
d'appuis dans mon comté pour ce projet-là, c'est très évident, quelques
mécontentements aussi, c'est bien entendu. Mais je veux dire que, dans notre
caucus, pour nous, c'était très important, on l'a dit, publiquement, là, il n'y
a rien de caché, là, que la desserte des banlieues soit respectée. On a
travaillé très fort, parce que le projet du tramway, ce n'est pas juste une
colonne vertébrale, là, d'un projet lourd. Le projet du tramway, c'est un
projet de mobilité à l'échelle régionale, qui va desservir toute la région de Québec,
qui va être interconnecté avec le troisième lien, avec la Rive-Sud de Québec. Il
y a des enjeux immenses, en mobilité, à Québec, puis c'est dans cette
perspective-là qu'on a voulu y réfléchir puis mettre notre petit grain de sel.
Puis on a vraiment hâte, en fait, de présenter la nouvelle mouture, puis plusieurs
personnes vont être surprises. Je ne vois pas qui qui pourrait être contre ce
projet-là. Et je vous garantis qu'Éric Caire, mon collègue de La Peltrie,
est également très satisfait de ce projet-là.
Mais je ne veux pas seulement parler du
tramway, parce qu'à Québec notre leadership s'est exprimé à travers plusieurs
projets. Puis je n'aurai vraiment pas le temps de tous les présenter, mais ça
ne semble pas intéresser beaucoup, mais c'est très important pour la communauté
d'affaires, quand on parle, par exemple, du projet Laurentia, qui est un projet
du port de Québec qui va générer des centaines d'emplois pendant la
construction, après la construction, qui va permettre à Québec de se
positionner de manière stratégique dans le secteur maritime à l'échelle
internationale. Un projet qui est intimement lié à la zone d'innovation du
littoral est, qui est un projet stratégique qui va stimuler l'innovation, la
création d'emplois qui vont... des emplois payants pour la région de Québec.
On parle ici d'investissements, de 4 milliards
d'investissements privés et publics. On n'en parle pas, mais c'est un projet
qui est important, qui rejoint... qui rassemble tous les partenaires clés dans
la grande région de Québec. On parle de l'Université Laval, INRS, Québec
International, la ville de Québec, la Coalition FORCE 4.0, le port de Québec.
C'est un projet qui va de l'avant, qui est très important pour nous, qui va
concrétiser l'aspect, là, stratégique, économique dans la grande région de Québec.
Je vois le temps passer, puis je ne peux
pas ne pas parler des projets qui font partie du projet de loi n° 66,
qui vont bénéficier à la grande région de Québec. Moi, je suis très contente
parce que je vais avoir une maison des aînés. On le sait, on est en grand
déficit du maintien des actifs, CHSLD, maisons des aînés, écoles, et j'en
passe, mais ma maison des aînés est en avance sur son échéancier et va être
réalisée avant la fin de l'été. Puis là je pourrais énumérer tous les projets
qui sont dans la capitale nationale, on en a plusieurs, il y a une accélération
au niveau de ces projets-là, des maisons des aînés dans plusieurs... mon
collègue de Portneuf est là, il va en avoir une. Dans Charlevoix, un CHSLD qui
va être rénové, justement, le CHSLD Saint-Augustin, c'est un projet majeur.
Ces projets-là, là, M. le Président, ce ne
sont pas seulement des annonces, ce sont des projets concrets. Pour moi, dans
mon livre à moi, le leadership s'incarne dans des actions concrètes qui mènent
à la réalisation de projets qui vont être porteurs pour toute une région, pour
des citoyens. C'est ce qu'on a commencé à faire en 2018, c'est ce qu'on a
continué à faire pendant la pandémie, parce que même s'il y a une pandémie, on
n'a pas mis ça sur pause, on a continué à faire avancer des projets de loi, à
faire des annonces, à pousser des projets. Alors, imaginez-vous un petit peu ce
qu'on va être capable...
Mme Boutin : …qui mènent à la
réalisation de projets qui vont être porteurs pour toute une région, pour des citoyens.
C'est ce qu'on a commencé à faire en 2018, c'est ce qu'on a continué à faire
pendant la pandémie, parce que même s'il y a une pandémie, on n'a pas mis ça
sur pause, on a continué à faire avancer des projets de loi, à faire des
annonces, à pousser des projets. Alors, imaginez-vous un petit peu ce qu'on va
être capable de faire une fois la pandémie réglée, M. le Président, ce n'est
que le début. Il y a énormément de projets, on aurait pu faire une interpellation
pendant des heures ici, pour parler de tous les projets porteurs pour la grande
région de Québec, c'est juste le début, et je souhaite que ça continue. Merci,
M. le Président.
Le Président (M. Allaire) :
Merci à vous, Mme la députée de Jean-Talon. On débute la troisième série
d'interventions… la quatrième série d'interventions. M. le député de Marquette,
la parole est à vous.
M. Ciccone :
Merci beaucoup, M. le Président. Je vais faire plaisir à tout le monde, on va
changer de registre, la vice-première ministre va être contente, on va être
capable de passer à autre chose. J'aimerais parler un peu de l'aéroport,
l'aéroport qui a subi les contrecoups de la pandémie cette année, puis ce n'est
pas juste à Québec, là, c'est partout à travers la province de Québec,
notamment ici, Québec, on a perdu 90 % des revenus… du revenu et du trafic
aérien, on parle d'une perte de 100 millions de dollars. J'écoutais le P.D.G.,
la semaine passée, qui disait que ça prendrait à peu près cinq à sept ans pour
un retour à la normale. On parle de l'aéroport de Québec, mais en même temps on
parle de d'autres… on de la Capitale-Nationale aussi, mais avec d'autres
régions autour, là, puis on pourrait parler du Centre-du-Québec, de la
Basse-Côte-Nord, Chaudière-Appalaches, Bas-Saint-Laurent, mais on va s'attarder
à notre aéroport ici.
En janvier 2021, on apprenait justement
l'annulation d'un vol Québec-Toronto, ça, ça déçoit grandement la clientèle
d'affaires. Moi, j'aurais peut-être aimé ça entendre un peu la ministre
là-dessus, puis sauter dans les brancards puis dans les rideaux, puis
dire : Wo! Wo! je comprends qu'on va envoyer ça dans la cour du fédéral
quand ça fait notre affaire du côté de la CAQ, mais, en même temps on parle
d'une relance économique, on parle déjà d'affaires ici, du Québec, qui ont
besoin de ressentir le soutien de leur vice-première ministre qui est la
responsable de la Capitale-Nationale. Un dossier où, vraiment, on… ça faisait
partie d'une promesse, parce que la vice-première ministre l'a montré, là, la PRIORITÉ
CAPITALE, ça, ce sont les promesses à la Capitale-Nationale. On parlait
d'un centre de prédédouanement, on s'est engagé, du côté de la CAQ, pendant les
élections justement, à financer un poste comme ça, à aider au financement et à
une négociation avec le fédéral.
Et là je vais vous lire textuellement, là,
justement, dans ce fameux PRIORITÉ CAPITALE que la vice-première
ministre nous a présenté : «Le gouvernement de la Coalition avenir Québec
négocierait avec le gouvernement fédéral afin de conclure une entente pour le
financement des coûts reliés à une implantation d'un poste de prédédouanement
américain.» Puis quand on parle de prédédouanement, là, on comprend que ça aide
les choses, également, ça aide aussi au niveau de l'achalandise, parce que…
M. Ciccone :
...de la Coalition avenir Québec négociera avec le gouvernement fédéral afin de
conclure une entente pour le financement des coûts reliés à l'implantation d'un
poste de prédédouanement américain. Puis, quand on parle de prédédouanement,
là, on comprend que ça aide les choses.
Également, ça aide aussi au niveau de la
chalandise, parce qu'on va devoir s'y attarder également avec l'aéroport, le P.D.G.,
les groupes, les partenaires et même la vice-première ministre, parce qu'on
veut attirer les gens, on veut attirer les gens à l'aéroport de Québec. Parce
que c'est comme la saucisse Hygrade, plus tu en manges, plus tu l'aimes. Alors,
plus on a de personnes, plus on a de passagers, plus on va être capables
d'attirer les transporteurs. Mais, en même temps, c'est un ou l'autre. Les
transporteurs vont dire : Bien, si vous avez des passagers, on va vous
donner du transport. Mais si vous n'avez pas de passager, c'est le contraire.
Et là on dit : Bien, amenez les passagers. L'autre dit : Amenez-nous
des transporteurs, vous allez avoir des passagers. Alors, il y a un travail à
faire au niveau de la chalandise.
Là-dessus également, on demande de l'aide
aussi du côté des terrains industriels. Moi, je m'attends à ce que, justement,
on puisse travailler de concert avec le P.D.G. de l'aéroport de Québec pour,
justement, développer la zone industrielle.
Aussi, là, il me reste une minute, ça fait
que je vais poser mes questions, M. le Président. Qu'est-ce que la ministre est
en mesure de nous garantir... de nous garantir que sa promesse de conclure le
financement pour le poste de dédouanement à l'aéroport Jean-Lesage sera
acceptée... sera respectée d'ici les prochaines élections? En matière de
stratégie de transport aérien régional, il n'y a toujours rien du côté
gouvernemental depuis janvier. On attend la stratégie du ministre des
Transports. Est-ce que la ministre peut nous éclairer à ce sujet? Qu'est-ce que
la ministre... Est-ce que la ministre supporte le plan de relance du P.D.G. de
l'aéroport Jean-Lesage? Si oui, que compte-t-elle faire concrètement pour le
supporter? Est-ce qu'elle peut nous déposer un cadre budgétaire, une stratégie
d'allègement réglementaire prochainement? Et quelle est la vision de la
ministre en matière de transport aérien et pour l'aéroport de Québec?
• (11 h 20) •
Je reviens encore au poste de
prédédouanement. Je pense que ce serait un bon début, un bon début d'être capable
de voyager, savoir qu'on est déjà en territoire américain, par exemple, comme
ça, ça aide beaucoup. Pour ceux qui ont déjà voyagé, là, passer les douanes en
territoire américain, ce n'est pas toujours facile. Merci, M. le Président.
Le Président (M. Allaire) :
Merci à vous, M. le député de Marquette. Mme la ministre, cinq minutes.
Mme Guilbault :
Oui, merci, M. le Président. C'est un bon sujet dont me parle le député de
Marquette, qui effectivement est dans notre plateforme. Puis je ne compte plus
les fois où je me suis entretenue avec M. Poirier. Avant lui, c'était
M. Gagné au début de mon mandat. Et maintenant c'est Stéphane Poirier, et
toute son équipe, d'ailleurs.
C'est un partenaire très important,
l'aéroport. Et je ne sais pas si le député de Marquette est familier, là, avec
le détail de ce dossier-là, du centre de prédédouanement, mais le centre de
prédédouanement, c'est quelque chose qu'effectivement est nécessaire à
l'aéroport de Québec, une des choses qui est nécessaire à l'aéroport de Québec,
mais tout ça est lié à une entente qui a été négociée entre le Canada et les
États-Unis...
Mme Guilbault :
...son équipe, d'ailleurs. C'est un partenaire très important, l'aéroport. Et
je ne sais pas si le député de Marquette est familier, là, avec le détail de ce
dossier-là, du centre de prédédouanement, mais le centre de prédédouanement,
c'est quelque chose qu'effectivement est nécessaire, à l'Aéroport de Québec,
une des choses qui est nécessaire à l'Aéroport de Québec, mais tout ça est lié
à une entente qui a été négociée entre le Canada et les États-Unis. Et il faut
bien comprendre que Québec serait un des deux seuls aéroports au Canada pour
lesquels le personnel de ce centre-là devrait être payé par nous plutôt que par
les États-Unis. Ça fait que c'est ça qui fait en sorte que c'est très
agaçant... le deuxième aéroport étant Billy Bishop, de mémoire. C'est bien ça,
oui? En tout cas, bref, il y en a un autre dans le Canada, mais... c'est en
Ontario. Et donc c'est ça.
Ça fait que si le Parti libéral veut se
joindre à nous pour demander au gouvernement fédéral de se positionner puis
d'aider à faire en sorte qu'on puisse avoir ce qui est comparable dans les
autres provinces, les autres aéroports canadiens, bien, ils sont bienvenus.
Puis d'ailleurs, je dirais qu'au-delà de
cet engagement-là, parce que c'est sûr qu'en ce moment avec la pandémie les
aéroports, ça a pris une tournure que personne n'avait vu venir il y a quelque
temps, mais il serait temps, je pense, que le gouvernement fédéral ait un plan
d'aide canadien pour ses aéroports. Il y a d'autres pays qui ont déjà beaucoup
aidé leurs aéroports. Et ici, je trouve que, là, effectivement, l'Aéroport de
Québec est mauvaise posture, donc ce serait intéressant. Un aéroport, c'est
fédéral, là, je pense qu'il faut le dire, là, c'est un organe fédéral, donc
c'est la responsabilité du gouvernement fédéral au premier chef, mais nous,
c'est notre responsabilité aussi de dire : À un moment donné, c'est
important, dans notre région, ça nous prend un aéroport qui est fonctionnel,
qui se développe.
On aura, nous, une belle annonce aussi sur
laquelle malheureusement je ne peux pas encore trop donner de détails, mais on
a une belle annonce qui s'en vient, au gouvernement du Québec par rapport à
l'Aéroport de Québec. Et moi, comme ministre de la Capitale-Nationale, et là je
vais faire le lien avec mon prochain élément, moi, comme ministre de la
Capitale-Nationale, je soutiens abondamment l'Aéroport de Québec, non seulement
dans le principe de ses projets, et tout ça, mais avec de l'argent. J'ai donné,
dans la dernière année, déjà près de 400 000 $ pour le plan de
relance en question dont il parle. C'est un plan en cinq étapes, un plan très
intéressant qui comprend effectivement une zone industrielle, qui comprend un
centre de fret. Donc, il y a toutes sortes d'affaires là-dedans. Il y aura
aussi la future annonce dont je ne peux pas parler qui va venir aider aussi. Et
donc je soutiens, là, financièrement et de toutes les manières possibles le
plan de développement de l'Aéroport de Québec qui est un partenaire extrêmement
important, ça va de soi, pour le développement de Québec.
Et qui m'amène, je le disais, je parlais
de l'argent que j'ai donné à l'aéroport de Québec... Et qu'est-ce qui me
permet, moi, de soutenir... Parce que ma collègue de Jean-Talon a raison, là,
là, ils sont un peu pris dans le tramway, puis tout ça, mais c'est comme s'ils
ne se rendent pas compte qu'il existe aussi à Québec une fibre particulière. Et
qu'est-ce qui fait la vitalité, le dynamisme, le charme, la réputation de notre
capitale nationale? C'est aussi des événements, c'est aussi des projets, c'est
des festivals, c'est des initiatives, c'est tout ce qui peut se passer de
Portneuf à Charlevoix. Et qu'est-ce qui nous permet de faire tous ces
projets-là, de les financer, de faire en sorte que nos citoyens peuvent en
bénéficier? Parce qu'en bout de ligne, qu'est-ce qu'on veut? On veut que nos
citoyens aient une belle qualité de vie puis soient heureux dans la vie. Oui,
grâce à des routes décongestionnées, grâce à du transport collectif, grâce à
des maisons des aînés, à des écoles rénovées, mais aussi grâce au fait que tu
es capable d'avoir du plaisir dans ta ville. Et ce qui nous permet...
Mme Guilbault :
…et qu'est-ce qui nous permet de faire tous ces projets-là, de les financer, de
faire en sorte que nos citoyens peuvent en bénéficier? Parce qu'en bout de
ligne, qu'est-ce qu'on veut? On veut que nos citoyens aient une belle qualité
de vie puis sois heureux dans la vie. Oui, grâce à des routes décongestionnées,
grâce à du transport collectif, grâce à des maisons des aînés, à des écoles
rénovées, mais aussi grâce au fait que tu es capable d'avoir du plaisir dans ta
ville. Et ce qui nous permet de financer des projets, moi, comme ministre de la
Capitale-Nationale, c'est mon secrétariat à la Capitale-Nationale, dont j'ai
mon responsable, M. le ministre responsable ici, à mes côtés, d'ailleurs que je
salue.
Et, vous savez, M. le Président, ce
secrétariat-là, ça nous permet de soutenir les projets à Québec. Et, quand je
suis arrivée, je me suis aperçue, savez-vous, ça faisait combien de temps que
pas un gouvernement n'avait mis de l'argent dans budget du Secrétariat à la
Capitale-Nationale? Ça faisait 16 ans, M. le Président, 16 ans que l'enveloppe
de la Capitale-Nationale était au beau fixe, pas une cent pendant 16 ans, et
après, ça vient nous dire : C'est important, Québec. Comment il faisait
d'année en année, je veux dire, si tu n'augmentes pas l'argent à un moment
donné, si tu as le même salaire pendant 16 ans, l'épicerie va finir par te
coûter plus cher. Je sais que le Parti libéral a, malgré eux, développé une
expertise dans le prix de l'épicerie. Tu sais, à un moment donné, il faut que
tu aies plus d'argent, là, pour pouvoir vivre.
Donc, qu'est-ce que j'ai fait, moi? Je
parlais tantôt de mon premier geste, mais je m'aperçois que j'ai oublié de
répondre à ma propre question. Qu'est-ce que j'ai fait, comme premier geste,
comme ministre de la Capitale-Nationale? J'ai doublé, j'ai doublé le budget de
la Capitale-Nationale au Secrétariat de la Capitale-Nationale. Historique, 16
ans d'inertie, 16 ans, des intérêts, 16 ans où on ne met pas une cent, et j'ai
doublé le budget tout de suite en arrivant, 21,5 millions sur cinq ans,
doubler le budget, 60 %, en fait, plus de budget qu'à l'époque des précédents
gouvernements libéraux, incluant la petite anémie du Parti québécois. Donc, ça,
M. le Président, l'argent, c'est le nerf de la guerre, ça parle de soi-même.
Le Président (M. Allaire) :
Merci, Mme la ministre. On poursuit avec le député de Portneuf. La parole est à
vous pour cinq minutes.
M. Caron : Merci, M. le
Président. Écoutez, je suis content qu'on aborde d'autres sujets, parce que
j'avais quasiment l'intention de suggérer à la députée de Saint-Laurent de
rebaptiser le titre de cette interpellation. Tout à l'heure, je parlais de
santé. En effet, on est capables de faire progresser plusieurs curseurs en même
temps, et j'ai noté justement, en matière de santé, des projets importants qui
sont en phase d'être réalisés, qui sont, en tout cas, annoncés, 9,1 millions
de dollars pour la construction d'un CHSLD à Wendake, 2,8 millions de
dollars pour la bonification du PSOC, on sait à quel point les organismes qui
ont oeuvré, durant toute cette période de pandémie, ont eu des besoins particuliers,
bien, on est allé majorer l'aide que le gouvernement leur apportait.
L'annonce, une annonce aussi très importante
du déménagement de Lauberivière, 32,5 millions, c'est quelque chose de
très attendu. On s'occupe aussi des plus démunis dans notre gouvernement.
Annonce de la construction des aînés, ma collègue députée de Jean-Talon en
parlait tout à l'heure, 277 places dans la Capitale-Nationale, dont 208 en
maison des aînés et 69 en maison alternative. Notre ministre de la Capitale-Nationale
parlait des fonds injectés dans divers endroits, mais je voulais aussi
souligner ce qui a été accordé…
M. Caron : ...dont 208 en
maison des aînés et 69 en maison alternative.
Notre ministre de la Capitale-Nationale
parlait des fonds injectés dans divers endroits, mais je voulais aussi
souligner ce qui a été accordé, 75 millions de dollars supplémentaires sur
trois ans dans le fonds FRCN, des budgets qui sont importants puisqu'ils ont
permis de soutenir 169 projets dans la capitale nationale. Et encore une
fois, et je me fais toujours un plaisir de la rappeler, de Portneuf à Charlesbourg,
comme notre ministre le dit également et souvent et le souligne, parce que
c'est important de noter ces particularités qui concernent les deux circonscriptions
à l'extrémité. On parle, ici, dans le fonds FRCN, de soutien aux organismes
d'entrepreneur, de productivité, de virage numérique, de vitrine technologique,
de démarrage d'entreprise, d'accompagnement au développement d'entreprise, de
pôle d'innovation, d'acquisition d'équipement, bref, une série de mesures qui
ont été mises en place pour accompagner la prospérité de notre région, la
Capitale-Nationale.
Je ne passerai pas en détail et en revue
plutôt toutes les entreprises de Portneuf qui ont été accompagnées dans ce
projet, mais, vraiment, ça fait toute la différence. D'ailleurs, notre
partenaire majeur dans Portneuf est la MRC. Et je peux vous assurer que
l'ensemble des maires qui siègent au conseil des MRC sont vraiment, comment
dire, ont retrouvé espoir dans notre manière de faire et ont retrouvé,
justement, cette notion de leadership qui avait été abandonnée par le passé.
On a aussi des projets majeurs dont on n'a
pas parlé encore, M. le Président. 10 millions de dollars pour le quai de
Beaupré pour contribuer à la revitalisation... pardon, de
Sainte-Anne-de-Beaupré, 8,4 millions pour la mise en valeur du site
archéologique Cartier-Roberval, 7 millions de dollars pour l'aménagement
de la Pointe-Benson à Lévis. Bref, beaucoup, beaucoup de gestes qui sont posés
tout au long de l'année depuis que nous sommes arrivés au gouvernement pour
accompagner à la fois nos entreprises, à la fois nos municipalités, à la fois
nos citoyens.
En parlant des municipalités aussi,
revenons sur ce ballon d'oxygène qui leur a été accordé via les programmes
conjoints provincial-fédéral, le FIMEAU et le PRIMEAU. Total dans la capitale
nationale, 28 projets FIMEAU pour un montant équivalent à 32 millions
de dollars. Six projets PRIMEAU cette fois pour un montant total de
1,7 million de dollars. Des municipalités qui peuvent bénéficier de ces
montants qu'ils attendaient depuis longtemps parce que les négociations
tardaient.
• (11 h 30) •
Tout à l'heure je parlais de situations
propres à Portneuf, je parlais de la situation de lutte aux inondations. Le
leadership, M. le Président, c'est, bien entendu, injecter des fonds, mais
c'est aussi poser des gestes. Tout à l'heure, je vous disais que par le passé
beaucoup d'argent était investi pour la lutte aux inondations à Saint-Raymond,
mais dans les études. En revanche, à aucun moment on n'avait favorisé l'échange
entre le ministère de la Sécurité publique et...
11 h 30 (version non révisée)
M. Caron : ...le leadership, M.
le Président, c'est bien entendu injecter des fonds, mais c'est aussi poser des
gestes. Tout à l'heure, je vous disais que, par le passé, beaucoup d'argent
était investi pour la lutte aux inondations à Saint-Raymond, mais dans les
études. En revanche, à aucun moment on n'avait favorisé l'échange entre le ministère
de la Sécurité publique et le ministère de l'Environnement. Eh bien, depuis
qu'on est au pouvoir, M. le Président, on a permis de poser des gestes à
même... sur le terrain, à même la rivière en installant des estacades, en
posant toutes sortes de seuils d'enrochement, bref, à la fois des moyens qui
sont accordés, mais des gestes qui sont posés pour s'assurer de reprendre le
leadership qui avait complètement été oublié par le passé et qui faisait en
sorte que nos élus de la Capitale-Nationale avaient parfois perdu espoir.
Merci, M. le Président.
Le Président (M. Allaire) :
Merci, M. le député de Portneuf. On débute la cinquième série d'interventions.
M. le député de Matane-Matapédia, la parole est à vous pour cinq minutes.
M. Bérubé : Merci, M. le
Président. Ça me fait plaisir d'être ici en ma qualité de porte-parole en
matière de Capitale-Nationale, une région que j'habite depuis maintenant près
de 14 ans, une région pour laquelle le Parti québécois a énormément
d'ambition, on souhaite qu'elle soit la capitale d'un pays, un pays qui
s'appelle le Québec. Ce n'est pas la région de la capitale provinciale. Ici on
est une nation, toutes les nations doivent accéder à ce qui est la conséquence
logique. Donc, nous, on souhaite que cette région soit une véritable capitale
d'un pays.
Très peu de temps, alors je vais aborder
un thème qui a été peu abordé jusqu'à maintenant, celui d'une infrastructure
stratégique qui s'appelle le port de Québec, et vous livrer notre position. Le leadership,
pour nous, c'est également de faire part de nos projets et de ce qu'on
souhaiterait faire pour la région de la Capitale-Nationale. Alors, je vais vous
parler de notre position et pourquoi nous avons cette position.
Le port de Québec échappe à nos
juridictions, ça relève du gouvernement fédéral. Donc, le gouvernement du
Canada pourrait nous imposer, notamment dans la Basse-Ville, un projet qui, au
plan environnemental, est très questionnable, notamment avec des émanations,
avec... sur la question de la qualité de l'air, la présence de particules
fines, la circulation lourde dans le secteur. Il y a un mouvement de population
important qui conteste ce projet.
Ce qu'on demande, c'est que le BAPE puisse
porter un regard sur ce projet. Et d'ailleurs on n'est pas les seuls, je veux
rappeler les paroles du premier ministre qui indiquait, lors de l'élection de
2018, que le Québec puisse mener seul les évaluations environnementales sur le
territoire du Québec, y compris sur les projets fédéraux. Donc, ça, c'est les
paroles du premier ministre du Québec. Puis on nous dit toujours qu'il faut
prendre la parole, alors je prends cette parole du premier ministre et je ne
vois pas pourquoi on ferait une exception avec un projet de cette envergure à Québec
qui va engager notre région et la qualité de vie des concitoyens de la ville de
Québec pendant des décennies. Alors, ça, c'est la demande qu'on fait, que ça
soit le BAPE qui puisse évaluer les impacts environnementaux pour la population
de Québec.
Et, après le BAPE, on peut se questionner
sur les avantages et les désavantages, mais...
M.
Bérubé
: ...et
la qualité de vie des concitoyens de la ville de Québec pendant des décennies.
Alors, ça, c'est la demande qu'on fait, que ça soit le BAPE qui puisse évaluer
les impacts environnementaux pour la population de Québec. Et, après le BAPE,
on peut se questionner sur les avantages et les désavantages, mais il
m'apparaît que les promoteurs font abondamment état des avantages qu'ils ont,
surtout pour eux, mais, pour les désavantages, je pense qu'on doit avoir tout
le tableau, et le gouvernement pourra juger, faire la balance des inconvénients
et juger d'aller de l'avant ou pas après. Mais ça nous apparaît important de
défendre ces citoyens qui, avec peu de moyens, réussissent à se faire entendre.
D'ailleurs, posons-nous la question sur
cette infrastructure importante qu'est le port de Québec, où nos lois
linguistiques également ne s'appliquent pas. Donc, vous savez qu'il n'y a
plus... il n'y a pas beaucoup d'appétit au gouvernement fédéral pour faire en
sorte que la loi 101 s'applique dans les entreprises à charte fédérale. Donc,
ça nous échappe, ça aussi : les lois environnementales, la question de la
langue, la question du développement stratégique.
Donc, je fais la proposition suivante au
gouvernement du Québec, qui repose sur une expérience récente. Le gouvernement
fédéral a cédé quatre ports au gouvernement du Québec, et il s'est créé une
administration portuaire pour les gérer. Ces ports sont : Cacouna,
Rivière-du-Loup, Rimouski... en fait, Cacouna, Rimouski, Matane et Gaspé, et
c'est maintenant des ports québécois avec une administration commune
québécoise, et je ne vois pas pourquoi le gouvernement du Québec ne pourrait
pas faire preuve d'ambition et de demander que le port de Québec, à terme,
relève de lui, et il y aurait une entente avec le gouvernement fédéral au même
titre qu'on l'a fait pour les quatre ports que je vous ai évoqués. Donc, j'en
fais une proposition. C'est ça aussi, le leadership, faire part de propositions
pour aller plus loin. Où réside l'intérêt pour le gouvernement du Québec que ça
soit le gouvernement du Canada qui gère une portion importante de notre
développement économique dans la capitale nationale? Alors, je suis convaincu,
là, que la CAQ, là, pourra faire preuve cette fois de nationalisme et
dire : Bien, on est capables de gérer une infrastructure si importante
dans la voie maritime du Saint-Laurent. Donc, c'est la proposition que je
fais : d'abord, le BAPE qui analyse ce projet, comme l'a demandé le
premier ministre du Québec; également qu'on puisse faire appliquer nos lois
linguistiques dans le port; et qu'on puisse, au même titre qu'on l'a fait pour
quatre ports dans l'Est du Québec, demander la cession du port de Québec au
gouvernement du Québec, et je suis convaincu qu'on serait capables de faire une
bonne planification, on serait capables de bien faire les choses, j'en suis
convaincu. Alors, c'est une proposition concrète que je fais au nom du Parti
québécois.
Évidemment, il y a d'autres enjeux
importants. On pourrait parler de culture. Hier, je faisais remarquer à la
ministre de la Culture que...
Le Président (M. Allaire) :
Merci. Merci, M. le député. Malheureusement, ça met fin à votre cinq minutes,
vous avez... oui, vous avez terminé déjà. Merci beaucoup, M. le député de
Matane-Matapédia. Mme la ministre, la parole est à vous pour cinq minutes.
Mme Guilbault :
Oui. Merci beaucoup, M. le Président. Merci au collègue de Matane-Matapédia
pour l'intervention. Je vais répondre quand même au sujet qu'il aborde...
M. Bérubé : ...faisait
remarquer à la ministre de la Culture que...
Le Président (M. Allaire) :
Merci, M. le député. Malheureusement, ça met fin à votre cinq minutes. Vous
avez...
M. Bérubé : ...
Le Président (M. Allaire) :
Oui, vous avez terminé déjà. Merci beaucoup, M. le député de Matane-Matapédia. M.
le ministre, la parole est à vous pour cinq minutes.
Mme Guilbault :
Oui. Merci beaucoup, M. le Président. Merci au collègue Matane-Matapédia pour
l'intervention. Je vais répondre quand même au sujet qu'il aborde, mais je veux
utiliser... parce que je ne sais pas si c'est mon dernier bloc, mais, en tout
cas, je veux être sûre de pouvoir parler de relance puis de ce qu'on fait pour
le développement économique à Québec. Ça a été très vaguement abordé par les
libéraux au tout début, mais après ça, le député de Marquette n'en a pas
reparlé. Mais moi, je veux être sûre de pouvoir en parler de manière affirmée
et claire parce qu'évidemment c'est très important.
Sur le port de Québec, je vais parler de
Laurentia parce que c'est ça, le projet qui est sur la table en ce moment. Le
port a ce projet-là que tout le monde connaît, je ne m'étendrai pas sur les
détails qui, sur le fond, est un bon projet. J'ai signé, moi, une lettre
ouverte. On est favorable au projet. Par contre, il y a des évaluations qui se
font en ce moment, il y a certainement des bonifications à apporter, il y a
peut-être un dialogue à renforcer avec la communauté locale, et ça, nous, on
est tout à fait ouvert à ça. Il y a une évaluation, de toute façon, fédérale
qui se fait, et donc c'est ça, on est en lien constant avec le P.D.G. du port.
Mais création d'emploi, développement économique, proximité avec la zone
d'inondation, comme le dit ma collègue de Jean-Talon. Donc, il y a là à
l'évidence, là, une zone qu'on a intérêt à développer pour la prospérité de
Québec, mais toujours dans le respect des gens autour, dans le respect des
normes environnementales, etc. Donc, les choses avancent, mais sur le fond, on
est en faveur du projet.
Et ça m'amène au développement économique,
à la prospérité, à la situation économique à Québec. Bien sûr, la
Capitale-Nationale n'a pas échappé aux contrecoups de la pandémie, puis je ne
perdrai pas trop de temps non plus... bien, perdre, façon de parler, là, mais,
je veux dire, tout le monde sait qu'il y a eu une pandémie puis tout le monde
sait que ça a affecté l'économie au Québec, incluant celle de la
Capitale-Nationale. Bon, partons de ce principe-là. Il reste que, dans la
Capitale-Nationale, on était quand même assez avantagés en termes de situation
économique avant la pandémie et c'est ce qui nous a permis, peut-être, d'en
ressortir, somme toute, je ne dirais pas indemnes, loin de là, il y a eu des
pertes d'emploi, il y a eu des fermetures d'entreprises, il y a des secteurs
d'activité qui ont été fermés très longtemps, qui sont encore fermés au moment
où on se parle. Il y a eu des drames humains à travers ça, là. Puis je tiens à
être très, très claire là-dessus. Mais quand on regarde les indicateurs économiques,
quand on regarde la situation de l'emploi, quand on regarde le taux de
chômage... Puis ce matin, je lisais le dernier rapport de Québec International
sur le taux de chômage, et Québec est encore la première RMR, la région
métropolitaine de recensement, au Canada. Au Canada, M. le Président, là.
Québec ici, là, première RMR pour le taux de chômage.
Donc, il reste que la situation de
l'emploi, du moins, et les indicateurs en général vont bien pour Québec, et ça,
ça m'amène à la pénurie de main-d'oeuvre. Parce qu'avant la pandémie, et
jusqu'à un certain point pendant aussi, mais surtout après, le principal
problème de nos entreprises, à Québec 93 % de nos PME ont moins de
50 employés. Donc, oui, il y a les grandes entreprises, mais il y a aussi
énormément de PME, de petites et moyennes entreprises, qui ont moins de
50 employés puis qui, bon, ont vécu avec la pandémie. Et eux, ce qu'ils
nous disent quand on leur parle, c'est... le principal problème, c'est la
pénurie de main-d'oeuvre, raison pour laquelle il faut agir là-dessus. Et on a
une série d'annonces. Là, je ne veux pas, encore là, prendre tout le temps. On
a fait énormément d'annonces sur la formation, l'orientation des talents...
Mme Guilbault :
...qui ont moins de 50 employés puis qui, bon, ont vécu avec la pandémie. Et
eux, ce qu'ils nous disent, quand on leur parle, c'est : Le principal
problème, c'est la pénurie de main-d'oeuvre. Raison pour laquelle il faut agir
là-dessus. Et on a une série d'annonces. Là, je ne veux pas, encore là, prendre
tout le temps. On a fait énormément d'annonces sur la formation, l'orientation
des talents vers des secteurs d'avenir, des secteurs stratégiques. On travaille
sur le front de l'immigration aussi, le Programme des travailleurs étrangers
temporaires, avec le fédéral. Là, encore, il y a le fédéral là-dedans, on peut
juste avoir 10 % de notre masse d'employés qui sont des travailleurs
temporaires. On voudrait le faire monter à 30 %. Donc, il y a tout ça.
• (11 h 40) •
Il y a Québec International aussi, dont je
veux souligner l'énorme contribution. Juste en 2020, 1 800 travailleurs
étrangers qui ont joint les rangs de nos entreprises dans la capitale
nationale. 1 800, en incluant les étudiants. 1 900 entreprises qui
ont été accompagnées, que ce soit pour aller chercher de la main-d'oeuvre, que
ce soit dans le virage numérique, que ce soit pour plein d'autres affaires. Et
donc, ça, c'est ce qu'a fait Québec International, qui est un membre de notre
alliance économique.
Et je vais conclure là-dessus pour ce
bloc-là, j'ai lancé, l'automne dernier, parce qu'à force de parler à tout le
monde, à un moment donné, la même chose revenait... c'est que, oui, il y a des
programmes, il y a de l'argent sur la table, je ne m'étendrai pas, mais on a le
programme d'Aide d'urgence aux PME, on a l'AERAM, on a plein d'argent sur la
table à travers les fonds locaux d'investissement, à travers Investissement
Québec.
Mais des fois, c'était de dire : Il
faut mettre tout le monde ensemble, tous les partenaires potentiellement
concernés par le soutien à nos entreprises, pas seulement le soutien financier,
mais l'accompagnement en tous genres, le mentorat, repenser les modèles
d'affaires, etc., de mettre tout le monde ensemble à Québec pour dire : On
va créer une alliance économique où, là, une entreprise, un organisme, une
organisation qui a un projet ou qui a un besoin va être capable d'appeler et
d'avoir accès à ce qu'on appelle des réseaux express, où on a tous les
partenaires, mon Secrétariat à la Capitale-Nationale, toutes les MRC, la ville
de Québec, Développement économique Canada, Québec International,
Investissement Québec, ministère de l'Économie, Université Laval, Québec
International, etc. Je ne peux pas tous les nommer, mais être capable d'avoir
accès à tout ce monde-là ensemble en une seule rencontre et de propulser toute
l'aide qu'il est capable de recevoir avec une seule rencontre. Et donc on
simplifie en plus la vie de toutes ces petites PME.
Le Président (M. Allaire) :
Merci. Merci, Mme la ministre. M. le député de Chauveau, la parole est à vous.
M. Lévesque (Chauveau) : Merci
beaucoup, M. le Président. Pour poursuivre un peu sur le bloc de tout à l'heure
que j'ai eu le plaisir de parler, on s'est fait attaquer sur du «brettage»,
comme on dit, de la perte de temps. Puis vu que le sujet d'aujourd'hui c'est
quand même le leadership, je veux juste qu'on revienne un peu sur ce qui est
fait puis... ce qui a été fait puis qu'est-ce qui se fait, présentement.
Tout d'abord, revenir un peu sur
l'événement du tramway, là. J'en ai parlé tantôt, là, le 15 ans où ça n'a pas
été fait, où ça a été mis dans le plan d'action du ministère des Transports,
proposé, avancé à la ville de Québec. Bien, nous autres, en deux ans, on a
réussi à accoucher d'un projet final, et qui sera présenté sous peu, les
dernières lignes, et qui tiendra compte de l'ensemble de la capitale nationale,
l'ensemble de la capitale nationale, et qui impactera la région de Québec pour
les 25, 50 et 100 prochaines années. C'est important, maintenant, d'établir ça.
Dans le dossier du troisième lien, un
projet... D'ailleurs, je tiens à saluer mon prédécesseur, Gérard Deltell, qui
avait poussé ça en 2013. Il poussait, il poussait, sans succès. À la dernière minute,
les libéraux avaient promis...
M. Lévesque (Chauveau) : ...qui
impactera la région de Québec pour les 25, 50 et 100 prochaines années. C'est important
maintenant d'établir ça.
Dans le dossier du troisième lien, un
projet... D'ailleurs, je tiens à saluer mon prédécesseur, Gérard Deltell, qui
avait poussé ça en 2013. Il poussait, il poussait, sans succès. À la dernière
minute, les libéraux avaient promis de faire une étude, de regarder ça. On
avait mis 100 000 $. Quatre ans plus tard, on était au même point. On
avait mis un bureau de projet, là, qui n'avançait pas. Puis maintenant, il y a
eu beaucoup d'avancées dans le projet du troisième lien. On proposait même des
scénarios, là, la ministre l'a dit tout à l'heure, des scénarios où ça débouchait,
là... ça sortait de Saint-Augustin, puis ça allait sortir dans l'ouest de la
région. Il y en avait un qui sortait sur la raffinerie Valero, puis là il y
avait un petit jeu, là. Aïe! en 2018, on élimine un des tracés. En 2019, on en
élimine un autre. En 2021, on en élimine un troisième, puis à quelque part, en
2022, on va peut-être avoir un projet.
Ce n'est pas ça, du leadership, M. le
Président. Du leadership, c'est dire : Regardez, voici un tracé, voici ce
qu'on va... sur quoi on va travailler. Et le ministre des Transports et la
ministre de la Capitale-Nationale ont fait des présentations claires. Ça
avance. Et vous pouvez être certains que c'est le projet-phare des députés de
la CAQ de la région de la Capitale-Nationale, et j'inclus mes collègues de
Chaudière-Appalaches aussi. Pour eux, c'est très important.
Le leadership, c'est quoi aussi, M. le
Président? Bien, ça marche avec de l'argent, ça marche avec de l'argent. Puis
on travaille avec deux programmes, principalement, dans la région de Québec. Le
programme d'appui aux activités régionales, le PAAR. La ministre en a parlé
tout à l'heure. Il a augmenté... Le budget était à 5,8 millions chez les
libéraux. Il a augmenté à 10,1 millions. C'est presque le double, M. le
Président. Vous voyez l'impact important, comment on peut faire plus d'actions,
comment on peut plus rayonner.
Il y a le fonds régional de la
Capitale-Nationale. Ça, c'est une enveloppe qui sert à l'agglomération de
Québec, qui sert à nos MRC, Portneuf, Charlevoix, la Jacques-Cartier, que je
représente en partie. Bien, on donne... on ne donne pas, on remet une environ
puis on leur donne le leadership pour des projets locaux et régionaux.
L'enveloppe était à 16 millions sous les libéraux, et sous le ministre,
actuellement, on est à 21 millions, et il va augmenter jusqu'à
25 millions. C'est prévu dans le budget, M. le Président. Alors, beaucoup
d'actions qui se font.
Un sujet que la députée de Saint-Laurent a
à coeur, l'éducation. Bien, nos écoles, malheureusement, avaient été laissées
pas mal à l'abandon dans les dernières années, hein? On le voit, là, plusieurs
écoles étaient cotées E, D. Il manquait d'écoles, il manquait
d'infrastructures. Bien, il y a quand même eu de la construction et de
l'agrandissement d'écoles dans la Capitale-Nationale, pour 147 millions,
et il y a des nouvelles annonces, notamment chez nous, une nouvelle école
secondaire qui sera construite sur le terrain du zoo. Près de 200 millions
de dollars qui seront investis là pour nos jeunes dans le nord de la ville de
Québec. Des écoles secondaires, M. le Président, il n'y en a pas eu beaucoup
d'annoncées dans les 30 dernières années, malheureusement. Bien, on est en
train de remédier à la situation.
Santé, mon collègue, tout à l'heure, de
Portneuf en a parlé, hein, l'Hôpital de La Malbaie, de ma collègue de
Charlevoix. Moi, j'ai le privilège, à Wendake, qu'on ait construit un CHSLD en
territoire autochtone. Quelle belle nouvelle, beaucoup, beaucoup d'argent. Et
je ne voudrais pas oublier...
M. Lévesque (Chauveau) : …mon
collègue, tout à l'heure, de Portneuf en a parlé, hein, l'Hôpital de La Malbaie
de ma collègue de Charlevoix. Moi, j'ai le privilège, à Wendake, qu'on ait
construit un CHSLD en territoire autochtone. Quelle belle nouvelle, beaucoup,
beaucoup d'argent. Et je ne voudrais pas oublier les infrastructures sportives,
hein, il y aura des annonces, dans les prochaines semaines, le programme
PAFIRS, où les municipalités, les différents quartiers de Québec, la
Capitale-Nationale pourront bénéficier d'infrastructures sportives renouvelées
et améliorées. Franchement, je pense que le député de Marquette sera d'accord
avec ça, un grand sportif comme lui.
En conclusion, M. le Président, je pense
que le leadership dans la Capitale-Nationale, les gens de Québec ont voté
massivement pour les députés de la CAQ, et ils ont du leadership. La ministre
fait un travail extraordinaire, les collègues, on l'alimente, on lui donne
l'information, elle répond présente. Je suis convaincu, M. le Président, qu'à
la fin de la démarche, parce qu'on évalue un mandat sur quatre ans et, dans
quatre ans, là, en 2022, les gens de Québec pourront dire qu'aucun gouvernement
n'aura fait plus pour la Capitale-Nationale en termes d'investissement de
réalisation que le gouvernement de la Coalition avenir Québec. Merci, M. le
Président.
Le Président (M. Allaire) :
Merci, M. le député de Chauveau. On débute la sixième série d'interventions,
c'est uniquement pour l'opposition officielle. Qui va intervenir? Mme la
députée de Saint-Laurent, 2 min 30 s.
Mme Rizqy : Alors, mon dernier
bloc, un autre sujet qui parle encore de relance économique, vous le savez, on
s'en est parlé, Mme la vice-première ministre, les croisières qui ont encore
été annulées pour cette année. Donc, deux années de suite où ça tombe à l'eau,
sans mauvais jeu de mots. Et évidemment ça a un immense impact ici, à la
Capitale-Nationale, autant du côté de Lévis, que du côté de la ville de Québec.
C'est 237 000 visiteurs, c'est plusieurs, plusieurs croisières, c'est des
millions de dollars, de façon plus précise, c'est plus de 100 millions de
dollars qui est perdu pour eux autres. Ce 100 millions de dollars, si on
l'illustre, là, c'est 73 millions de dollars qui est pour
l'approvisionnement. Donc, ça, c'est quand les bateaux arrivent, ils
s'approvisionnent chez nous, ici, à Québec, dans la Capitale-Nationale. Il y a
un autre 30 millions de dollars qui est dépensé par les passagers.
Or, ça ici, c'est un gros manque à gagner,
puis j'aurais aimé ça, là, juste avoir une belle illustration de leadership,
parce que vous-même, vous m'en parlez. Venez ici, là, le titre est clair,
«leadership nécessaire», je ne peux pas croire que c'est la fille de
Saint-Laurent qui vous parle des enjeux d'ici, puis même vous, vous ne me dites
pas, d'entrée de jeu : Nous, on est proactifs, voici, on a a entendu telle
affaire, ça aurait été intéressant. Puis, tant qu'à parler des touristes, moi,
je suis un petit peu étonnée que, dans votre plan que vous nous avez invités à
lire PRORITÉ CAPITALE nationale, c'était marqué clairement que vous
vouliez faire déplacer le jeu, la salle de jeu vers une région touristique. Or,
quand je prends le temps de regarder l'analyse que vous avez commandée, le
corridor analysé, c'est sur l'axe autoroutier de l'autoroute Félix-Leclerc, le
port de Québec n'est pas là. Puis je ne peux pas croire que, vous, quand vous
avez reçu l'analyse commandée chez KPMG — puis je ne montrerai pas…
dire tout le bien que je pense d'eux — que vous n'avez pas réalisée
que le corridor qu'ils ont étudié, bien, ils n'ont pas mis beaucoup d'emphase
sur le port de Québec. Ils disent juste que la première année va être
déficitaire, mais par la suite, c'est quoi, la suite des choses pour les années
futures? Puis d'entendre la vice-première ministre : Oui, mais,
habituellement, les touristes, ils jouent plus…
Mme Rizqy : ...puis je ne
rentrerai pas dire tout le bien que je pense d'eux, que vous n'avez pas réalisé
que le corridor qu'ils ont étudié, bien, ils n'ont pas mis beaucoup d'emphase
sur le port de Québec, ils disent jusqu'à la première année il va être
déficitaire. Mais par la suite, c'est quoi, la suite des choses pour les années
futures?
Puis d'entendre la vice-première
ministre : Oui, mais, habituellement, les touristes, ils jouent plus dans
le bateau. Voyons donc, à Montréal, ils débarquent puis ils s'en vont jouer au
casino de Montréal. Puis, évidemment, on est contents, ça nous fait des sous
puis ça fait surtout travailler le monde de Montréal. Puis moi, je ne peux pas
croire que, vous, vous avez décidé de partir essentiellement d'un quartier
résidentiel à un autre quartier résidentiel. Ça va coûter 10 millions de
dollars, alors que votre enjeu, vous, c'est votre promesse de déménager ça pour
être proche des touristes.
Donc, moi, j'aimerais savoir clairement,
c'est quoi, là, votre plan pour relancer, éventuellement le tourisme, mais
aussi en attendant, aider le monde parce que, là, ils vont souffrir?
Le Président (M. Allaire) :
Merci, Mme la députée de Saint-Laurent. On débute le dernier bloc, donc, la
conclusion. Vous avez 10 minutes de chaque côté. Mme la ministre, c'est
vous qui commencez, 10 minutes. La parole est à vous.
Mme Guilbault :
Oui. Merci beaucoup, M. le Président. Je vais compléter mon précédent bloc que
j'ai terminé un peu abruptement faute de temps, puis qui va dans le sens de la
relance économique, du développement économique dans la Capitale-Nationale et
tout ça. J'ai parlé de mon alliance économique. Donc, l'alliance économique,
j'ai déjà énoncé le principe de ça. C'est de mettre ensemble tous les
partenaires susceptibles de pouvoir aider nos PME et nos organismes à Québec,
tous nos porteurs de projets en fait dans la Capitale-Nationale, et qui permet
d'organiser ce qu'on appelle, nous, des réseaux express.
Donc, autrement dit, quelqu'un qui a
besoin d'aide va appeler, que ce soit sa MRC, sa ville ou n'importe quel
partenaire dans la Capitale-Nationale, et va avoir accès à une rencontre avec
tous ces partenaires-là. Ça facilite énormément les démarches pour obtenir de
l'aide. Je pense que le Parti libéral devrait convenir que simplifier la vie
des gens, oui, mettre de l'argent dans les programmes, qui est disponible, mais
il faut aussi être capable de les aider puis de répondre aux différents
besoins.
Parce qu'ils n'ont pas tous besoin juste
d'argent. Vous parliez du virage numérique tout à l'heure, là, il y a
énormément d'entreprises qui ont besoin d'accompagnement dans le virage
numérique. Je suis certaine que la députée de Saint-Laurent le sait. Donc, il y
en a qui ont besoin de mentorat, il y en a qui ont besoin de savoir comment, un
peu, se repositionner, comment s'adapter, comment repartir les affaires, etc.,
comment être capable d'attirer des travailleurs. Donc, cette alliance
économique là, on a plus de 150 réseaux express, rencontres qui ont été
organisées, plus de 255 organisations ou entreprises qui ont été aidées.
• (11 h 50) •
Ça, c'est important, M. le Président, là,
255, là. Je ne sais pas s'ils écoutent, mes amis, là. Ça, là, c'est plein de
monde, là. À chaque fois, c'est un gestionnaire, c'est un entrepreneur qui est
à la tête de ça, ou un dirigeant d'organisation, avec son équipe autour, qui
est capable de bénéficier de ce soutien-là extrêmement concret, à la fois
financier et humain. Et un autre élément qui fait la marque de commerce de la
CAQ, l'ADN de la CAQ, qui est bon dans la Capitale-Nationale, mais qui est bon
en général, c'est tout ce qui va dans le sens de simplifier la vie des gens, éliminer
de la bureaucratie, alléger les règlements, l'administration, la paperasse, le
taponnage. Quand je vous disais que 93 % de nos PME ont moins de
50 employés, ces gens-là, ils n'ont pas des grosses DRH qui sont
disponibles à temps plein pour essayer de naviguer à travers les programmes, le
fédéral, le provincial, le municipal.
Ça fait que de mettre en place une
alliance économique qui va effectivement leur permettre de gagner du temps et
de l'énergie administrative en plus de pouvoir...
Mme Guilbault :
...quand je disais que 93 % de nos PME ont moins de 50 employés, ces
gens-là, il n'ont pas des grosses DRH qui sont disponibles à temps plein pour
essayer de naviguer à travers les programmes, le fédéral, le provincial, le
municipal. Ça fait que de mettre en place une alliance économique qui va
effectivement leur permettre de gagner du temps et de l'énergie administrative
en plus de pouvoir les aider, parce que 70 % de ces personnes-là qui ont
fait appel à nous ont été capables d'obtenir du financement, donc ça, M. le
Président, c'est extraordinaire, puis ça n'a pas de prix. Être capable d'aider
quelqu'un qui a peut-être fermé, qui est peut-être encore fermé, qui est
peut-être désespéré, qui est tanné, qui cherche de l'information, qui essaie d'appeler
quelque part puis qui est en attente pendant 11 heures comme on a vu aux
nouvelles, qui ne sait plus à quels saints se vouer, puis que là est capable
d'appeler quelque part, ça répond, on a accès, on présente nos affaires, on
reçoit l'aide dont on a besoin, ça, M. le Président, là, c'est extraordinaire.
Je me mets à la place d'un entrepreneur, puis, à date, les échos qu'on en a,
c'est très apprécié.
Ça fait que je passe le message aussi,
sachez-le, tous nos porteurs de projets dans la Capitale-Nationale, l'alliance
est disponible pour vous. Je voyais avant-hier un superbel article sur une
entreprise... des jeunes entrepreneurs de Québec, Omy Laboratoires, qui fait du
cosmétique et qui allie intelligence artificielle et cosmétique, maintenant,
c'est ce dont elle parlait dans l'article. Et cette entreprise-là est un
exemple d'entreprise qui a bénéficié de l'alliance économique, qui a été
capable de venir chercher du financement, ça a simplifié leurs démarches. Donc,
je pourrais vous en nommer plusieurs, mais évidemment, je ne le ferai pas parce
que mon temps est limité. Mais toutes ces personnes-là qui ont bénéficié de
l'alliance, je pense qu'il faut le mettre en relief, puis il faut aussi surtout
remercier tous les partenaires qui forment cette alliance et qui permettent à
nos PME d'obtenir cet argent-là.
Hier, encore, une autre chose
intéressante, on parlait de la relance, on parle du tourisme, le centre-ville
de Québec, comme le centre-ville de Montréal, a été très affecté par la
pandémie, les artères commerciales, les SDC, etc. 5 millions qu'on a
annoncés hier avec mon collègue de l'Économie pour la relance, retrouver la
vitalité, retrouver l'activité du centre-ville de Québec, un autre geste très,
très concret pour que la Capitale-Nationale puisse reprendre le pôle position
qu'elle avait à la fois en tourisme, à la fois en développement économique, à
la fois en affaires, à la fois en termes de qualité de vie, etc.
Donc, je vais terminer peut-être en
revenant sur... Parce que le propos de cette interpellation, c'était le
leadership, notre leadership, nous, la CAQ, le mien comme ministre. Mais moi,
je le vois comme équipe parce que tout ce que je fais, je le fais parce qu'on
est neuf et je le fais parce que j'ai des équipes. J'ai mon secrétariat, j'ai mon
cabinet, j'ai... On a toutes ces personnes-là compétentes et intéressées qui
ont toutes, toutes, toutes... on est nombreux, là, le dénominateur commun,
c'est qu'on a tous Québec tatoué sur le coeur, M. le Président, parce que ça
part de là.
Je parlais de mes prédécesseurs libéraux.
Peut-être que le problème, c'était juste de dire : Ça ne m'intéresse pas.
Tu sais, quand quelque chose ne t'intéresse pas, c'est difficile d'être bon
puis d'être leader là-dedans, parce que ce n'est pas naturel, ça ne t'intéresse
pas, tu n'as pas le réflexe de te battre, tu n'as pas le réflexe de faire
avancer, de créer des projets, de pousser des affaires, d'aller voir tes
collègues du gouvernement, puis d'aller voir... puis de dire : Là, ça va
prendre de l'argent pour ma région, ça va prendre de l'argent pour mon projet,
il va falloir que telle affaire aboutisse parce qu'à un moment donné, nous
autres, on est élus par des citoyens qui ont des attentes, on a des engagements
clairs, il faut être capable de les livrer. Et c'est exactement ce que la CAQ a
fait à Québec depuis deux ans et demi, avec moi comme ministre, mais avec mes
huit collègues. On est neuf...
Mme Guilbault :
...puis dire : Là, ça va prendre de l'argent pour ma région, ça va prendre
de l'argent pour mon projet, il va falloir que telle affaire aboutisse parce
qu'à un moment donné, nous autres, on est élus par des citoyens qui ont des
attentes, on a des engagements clairs, il faut être capable de les livrer, et
c'est exactement ce que la CAQ a fait à Québec depuis deux ans et demi avec moi
comme ministre, mais avec mes huit collègues. On est neuf députés à Québec, il
y a 11 circonscriptions dans la Capitale-Nationale, il y en a neuf qui
sont occupées par des députés de la CAQ. C'est notre travail de faire avancer
ce qui doit avancer à Québec et c'est très exactement ce qu'on a fait depuis
deux ans et demi à Québec. Je suis fière de le dire, je suis très fière de le
dire, parce que, je dis souvent, on est payé par les fonds publics, nous, M. le
Président, ça fait que si on n'est pas capables d'être utiles pour les citoyens,
il y a quelque chose qui ne marche pas. On est payé pour faire ça. Si on ne
fait pas ça à chaque fois qu'on se lève le matin jusqu'à tant qu'on se couche
le soir, bien, on ne fait pas notre job puis on n'est pas un bon député. On est
tous des députés. Moi, je suis la ministre, mais je suis aussi une députée.
Puis je reprenais les pointes qu'envoyait
le Parti libéral, toutes les insinuations qu'ils ont pu faire, qu'on n'entend
plus. Tu sais, on les entend plus, là, les critiques. Le Parti libéral s'est
retrouvé ici, ce matin, pris avec le fait que la raison précise pour laquelle
ils nous ont convoqués ici leur a été un peu tirée sur les pieds puis ils se
retrouvent un peu le bec à l'eau à matin. Ça fait que, là, ils essaient de nous
faire du millage sur le tramway, sans jeu de mots, faire du millage sur le
tramway, mais il n'en a pas à faire parce qu'il est réglé. Il essaie de nous
dire : Vous n'avez pas de leadership. Près de 90 % des engagements
réalisés ou en voie de l'être. Il essaie de nous dire : Vous ne faites
rien, puis tout ça. Leurs précédents collègues n'ont rien fait, pas une cenne,
pas un projet. Tout ce qu'on se fait dire, c'est que c'est compliqué, tu ne
comprends pas, laisse-moi du temps. Tu vas découvrir, peut-être un jour, si tu
as la chance d'occuper ma... Je me suis déjà fait dire ça par l'entourage du
précédent ministre de la Capitale-Nationale : Si un jour tu as l'occasion
de comprendre les dossiers, tu vas voir que c'est compliqué. Oui, c'est
compliqué, M. le Président, mais ça prend de la volonté, ça prend de la
détermination, ça prend du leadership, ça prend de l'argent, ça prend de la
débrouillardise, ça prend tout ça. Mais c'est ça, notre job puis moi, je la
prends très au sérieux comme ministre.
Or, qu'en est-il? On a débloqué ce qu'il y
avait à débloquer. On a livré le tramway, on aura les détails bientôt. Le
troisième lien, ça avance, ça s'en vient. La promenade Samuel-De Champlain, on
l'a livrée puis on en a mis, de l'énergie là-dessus, la Commission de la
capitale nationale, que je remercie au passage, mais qui était un désastre sous
la précédente administration libérale. Je l'invite à lire le rapport de la
Vérificatrice générale sur l'administration libérale de la Commission de la
capitale nationale si elle ne l'a pas déjà fait. Elle va découvrir que le
problème, puis c'est peut-être ça aussi, je ne sais pas s'ils se sont enfargés
trop longtemps devant un miroir, le Parti libéral, puis ils se sont dit :
Aïe, tout va mal dans la Capitale-Nationale. Bien, je pense que c'est le reflet
à retardement de leur propre époque des 15 ans à Québec où, effectivement,
il y a bien des affaires qui ne se sont pas faites puis ils sont peut-être
habitués que les affaires traînent, puis qu'ils n'aient pas d'argent puis que
tout soit compliqué. Mais depuis deux ans et demi, M. le Président, on a fait
débloquer les projets, on a réalisé nos engagements, on est allé chercher de
l'argent. J'ai doublé le budget de la Capitale-Nationale. C'est simple, ça,
comme phrase, j'ai doublé le budget de la Capitale-Nationale. C'est un fait. Tu
sais, au-delà des articles de journaux puis des états d'âme, il y a les faits.
Puis les faits ont la tête dure, comme disaient des collègues. Et les faits, c'est
ça, plus d'argent que jamais dans la Capitale-Nationale, énormément d'argent
dans la Capitale-Nationale, énormément de projets.
J'ai d'autres affaires qui s'en viennent
aussi, que je...
Mme Guilbault :
...c'est simple, ça, comme phrase, j'ai doublé le budget de la Capitale-Nationale.
C'est un fait. Tu sais, au-delà des articles de journaux puis des états d'âme,
il y a les faits. Puis les faits ont la tête dure, comme disaient des
collègues. Et les faits, c'est ça, plus d'argent que jamais dans la
Capitale-Nationale, énormément d'argent dans la Capitale-Nationale, énormément
de projets.
J'ai d'autres affaires qui s'en viennent
aussi, que je travaille avec mon secrétariat, qui vont dans le sens de ma vision
inclusive, qui vont dans le sens de toujours en faire plus pour le grand
développement régional mais, M. le Président, puis je vais terminer là-dessus,
si on nous demande : Est-ce que la CAQ fait preuve de leadership dans la
Capitale-Nationale depuis deux ans et demi? La réponse, hors de tout doute
raisonnable, à la suite des nombreuses interventions qui ont eu lieu ici ce
matin, c'est oui. Et on est fiers de le dire. Et j'espère que les collègues
libéraux sont heureux d'entendre que la Capitale-Nationale est entre bonnes
mains parce qu'à deux quelques kilomètres pour le plus près des députés
libéraux, je ne suis pas certaine que c'est eux qui, comment dire, qui ont la
connaissance la plus fine et la plus expérientielle de ce qui est bon pour la
Capitale-Nationale. Le résultat de la dernière élection le démontre.
Ça fait que je vais utiliser mes dernières
secondes pour remercier, M. le Président, parce que tout ce que je fais, je le
fais, je l'ai dit, parce que je suis entourée. Je veux remercier mes huit
collègues députés de la Capitale-Nationale. J'en ai trois, ici, avec moi
aujourd'hui. Il y en a cinq autres qui, certainement, nous écoutent ce matin et
qui se disent que c'est important Québec, c'est important notre capitale
nationale. C'est grâce à eux qu'on est capable de tout faire.
Je veux remercier aussi mon équipe du
Secrétariat de la Capitale-Nationale, mon sous-ministre, M. Rousseau qui
est ici, mais toute son équipe aussi, mon équipe de la Commission de la
capitale nationale, ce sont eux, aussi, qui m'aident à livrer les projets, et
mon équipe du cabinet. J'ai ici Dave Gravel et j'ai aussi Johanne Lapointe, mes
deux conseillers principaux qui s'occupent des dossiers de la
Capitale-Nationale, et toutes les personnes qui nous entourent aussi, qui travaillent.
Dave est particulièrement hyperactif, il travaille 24/7. Il n'y a pas une
semaine, il n'y a pas une journée où on ne parle pas de Capitale-Nationale avec
mon équipe, et c'est grâce à ça qu'on a pu livrer nos engagements, M. le
Président.
Le Président (M. Allaire) :
Merci, Mme la ministre. On conclut avec vous, Mme la députée de Saint-Laurent.
La parole est à vous pour 10 minutes.
• (12 heures) •
Mme Rizqy : Merci
beaucoup, M. le Président. Merci aussi à la vice-première ministre. Elle m'a
bien fait sourire lorsque... Plusieurs éléments qu'elle a dits. Mais à
l'écouter parler, Québec a pris naissance en 2018. Honnêtement, la
Capitale-Nationale a été fondée, là, en 2018 si on l'écoute. Ça n'a pas de bon
sens, là. Elle a pointé de cahier de promesses en disant : «90 % de
nos engagements ont été tenus». Donc, pour elle, c'est réglé, là. Bien oui, le
troisième lien, là... La page n° 1, construire le
troisième lien, c'est déjà fait. Il n'y a personne qui a vu le tracé. Personne
ne sait combien ça coûte, mais c'est fait. Réaménager la tête des ponts? La
députée de Jean-Talon est ici. Elle a parlé... Elle n'a pas dit un mot, alors
que sa tête des ponts, ça a été son engagement à elle en campagne électorale.
Puis elle en a même parlé pas plus tard que janvier 2021 en entrevue avec
Marc-André Gagnon, de la tête des ponts. Puis là, tout à coup on ne l'entend
plus. Bon. J'imagine qu'elle n'a plus le droit d'en parler.
Attendez, là, on va continuer les
engagements, là. Bien, écoutez, c'est quand même important, là. C'est fou, là,
pareil, tout ce qu'on entend, 90 %. Arrimer la main-d'oeuvre disponible
avec les besoins...
12 h (version non révisée)
Mme Rizqy : ...pas plus tard
que janvier 2021, en entrevue avec Marc-André Gagnon, de la tête des ponts,
puis là, tout à coup, on ne l'entend plus. Bon, j'imagine qu'elle n'a plus le
droit d'en parler.
Attendez, là, on va continuer dans les engagements,
là, c'est quand même important, là. C'est fou, là, pareil, surtout ce qu'on
entend, 90 %.
«Arrimer la main-d'oeuvre disponible avec
les besoins des entreprises.» Écoutez, j'ai dû soulever avec Alexandre Duval,
de Radio-Canada un enjeu. Ici à Québec, il y avait des immigrants qui ne
pouvaient pas s'inscrire à des cours de francisation. Je n'ai pas entendu, là,
un député de Québec en parler. C'est moi, là, qui ai dit : Aïe! Allo, la
terre! On est à Québec. Si on veut travailler, encore faut-il parler le
français. Il y avait des retards. Puis finalement, avec notre intervention,
bien, il y a quelqu'un qui s'est réveillé au gouvernement qui a dit :
Effectivement, là, on devrait arrêter de mettre des bâtons dans les roues pour
ceux qui veulent faire des cours de francisation, puis par la suite ça a
débloqué. Alors, on est intervenu, mais, en tout cas, on n'a pas trop arrimé
les travailleurs avec les problèmes de pénurie. Puis, là-dedans, là, il n'y a
pas grand monde qui nous a parlé de pénurie de main-d'oeuvre. Apparemment, ça
n'existe pas. Puis en passant, les écoles, c'est important de bâtir des belles
écoles, oui, mais assurez-vous d'avoir des profs. À date, ça ne va pas bien
avec eux, là.
Par la suite, harmoniser, là, l'offre de
jeu avec le tourisme, zéro puis une barre. Pire que ça, vous confiez une étude
à KPMG, qui est dans des beaux draps pour des histoires de paradis fiscaux, qui
ont aidé des gens, là, à être floués au Québec... à flouer le fisc québécois.
Et vous prenez, là, leur étude que, je vous rappelle, le corridor qu'ils ont
présenté, il n'y a même pas le port de Québec. C'est votre engagement électoral
de déménager vers une offre touristique. Le port de Québec est ici, le corridor
est en haut. Vous, vous prenez ça, puis parfait, 90 %.
On continue, là. Eh! «Voir grand avec
l'aéroport international de Québec.» Elle dit qu'elle a rencontré le P.D.G., M.
Poirier, plusieurs fois. C'est vrai. J'ai regardé son agenda, la vice-première
ministre. La dernière fois qu'elle l'a rencontré, c'est en avril l'an passé.
Mais, en janvier, il y a eu une annonce qui disait que la liaison
Toronto-Québec était passée, finie, «out», partie. Je n'ai pas entendu qui que
ce soit de Québec dire : Aïe! Réveillez-vous, là, Air Canada. La liaison,
là, d'affaires Québec-Toronto, on... doit être maintenue. Personne n'a parlé là-dedans,
pas même la vice-première ministre. Bien, on va dire : Bien oui, ils ont
pelleté ça dans la cour du fédéral. Arrangez-vous avez ça.
Mettre de l'avant le patrimoine religieux
du Québec, là, de la ville, là, de la capitale nationale : «Mettre
davantage en valeur le patrimoine religieux de la région». C'est drôle,
Saint-François d'Assise, rien fait; église Saint-Coeur-de-Marie, rien fait; le
Très-Saint-Sacrement, rien fait. Ça, c'est un engagement. Donc, est-ce que, ça,
ça rentre aussi dans le calcul de 90 %, là?
C'est drôle, à moins que j'aie coulé mes
maths, mais, habituellement, là, quand ça fait déjà cinq engagements sur cinq
qui ne sont pas respectés, ça frôle plus le zéro.
«Développer tout le potentiel
agrotouristique de Portneuf à Charlevoix.» L'an passé, là, c'est la première
fois que, tristement — nous tous, on était tristes
là-dessus — on a eu, là, des agriculteurs qui ont dû mettre, là, dans
les poubelles des récoltes parce qu'on n'a pas été capable de les récolter.
C'était la première fois que ça arrivait. C'était vraiment, là, vraiment triste
pour nous, et puis c'est là qu'il faut prendre ça au sérieux puis se dire :
Dès...
Mme Rizqy : ...l'an passé, là,
c'est la première fois que, tristement, nous tous, là, on a été tristes
là-dessus, on a eu, là, des agriculteurs qui ont dû mettre, là, dans les
poubelles, des récoltes, parce qu'on n'a pas été capable des les récolter.
C'était la première fois que ça arrivait. C'était vraiment, là, vraiment triste
pour nous.
Et puis c'est là qu'il faut prendre ça au
sérieux puis se dire : Dès maintenant, il faut sécuriser la main-d'oeuvre,
on a besoin de cette main-d'oeuvre là. Puis on veut être honnête, c'est de main-d'oeuvre
étrangère. Je sais, là, qu'il y en peut-être que, dans votre caucus, sont
allergiques à ça, là, mais la vérité, là... Je comprends que vous voulez
réduire le nombre d'immigrants, mais on en a encore besoin si on veut être
capable d'avoir de la main-d'oeuvre pour aller travailler aussi, là, au Québec,
là.
Puis là je peux continuer, parce que,
là-dedans, dans les engagements... Poursuivre le développement de la promenade
Samuel-De Champlain. La vice-première ministre, là, à l'écouter, là, elle l'a
créée, la promenade Samuel-De Champlain. On est rendu en phase III. Est-ce
qu'elle réalise que phase I et II, c'était avant III, puis qu'avant phase I
puis II, elle n'était pas là? Ça fait que, je m'excuse, là, mais là il y a des
limites à essayer de dire qu'on a tout fait, là, puis que personne d'autre n'a
existé.
Mais aujourd'hui j'espère que vous
réalisez que c'est quand même particulier que, dans les différents enjeux qu'on
a soulevés avec vous, de votre côté, tu sais, vous n'en avez pas soulevé,
vous-même, tu sais. Il y a du temps de parole, là, je sais que ce n'est pas tout
le monde qui est familier avec une interpellation, mais ce n'est pas juste les
partis d'opposition, là, qui parlent, il y a la vice-première ministre qui
parle, certainement, parce qu'elle est la porte-parole de la Capitale-Nationale,
mais il y a aussi les députés de Québec qui parlent. Puis eux autres aussi, là,
tu sais, ils pourraient faire preuve, de leur côté... dire : Moi, j'ai un
enjeu de développement économique. C'était ça, le thème, le leadership — il
faut continuer à lire — nécessaire pour la prospérité et le
développement de la Capitale-Nationale.
Moi, j'ai l'impression que vous êtes
arrivés ici puis vous avez dit : Ah! Il faut qu'on aille défendre notre
caucus. Ah! il faut qu'on aille défendre le leadership de la vice-première
ministre. C'est comme si vous, dans votre tête, vous partiez déjà avec la
prémisse de départ que le leadership de la vice-première ministre avait été
entaché puis que, là, vous veniez à sa rescousse. Là, je ne sais pas c'est
quoi, vos discussions de caucus, ça ne m'appartient pas, ça vous appartient,
mais, visiblement, à l'intérieur, vous avez senti que vous deviez venir ici pour
défendre ça, alors que l'objectif, c'est la prospérité et le développement
économique de la Capitale-Nationale.
On a entendu, à juste titre, la députée de
Jean-Talon mentionner un enjeu. Elle a parlé de Laurentia. Elle a dit, et je
cite : C'est un projet stratégique. Je suis d'accord avec elle, c'est un
enjeu stratégique. Oui, le député... le chef... je ne sais plus comment qu'on
l'appelle, parlementaire du troisième groupe d'opposition...
Le Président (M. Allaire) :
...
Mme Rizqy : Merci, M. le
Président, c'est parce que je ne veux pas nommer le mauvais chef, là, donc,
vous me comprendrez. Lui aussi en a parlé, sur un côté plus environnemental.
Bien, moi, je suis vraiment surprise que personne de votre côté, à ce jour, du
côté gouvernemental... qui n'a pas soulevé l'autre enjeu, qui est quand même
hyper important. On est d'accord que c'est un projet hyper important, le projet
Laurentia, mais il y a un enjeu de sécurité nationale qui a quand même été
soulevé dans les médias. Mais personne, du côté gouvernemental, ne s'est dit...
Mme Rizqy : …du côté gouvernemental,
qui n'a pas soulevé l'autre enjeu, puis quand même hyperimportant. On est d'accord
que c'est un projet hyperimportant, le projet Laurentia, mais il y a un enjeu
de sécurité nationale qui a quand même été soulevé dans les médias, mais
personne du côté gouvernemental ne s'est dit : Hé! Il y a peut-être quelque
chose ici intéressant à investiguer. Il y a peut-être ici, là, une lumière
rouge qui devrait s'allumer, puis on devrait se poser des questions.
Il me semble qu'après la débâcle de Flying
Whales, pour ceux qui nous écoutent, là, ça, c'est l'histoire des baleines
gonflables, là, que le ministre de l'Économie est parti sur sa grosse bulle
gonflable, a dit : On va mettre un paquet d'argent avec Investissement
Québec, l'argent des Québécois, sans se poser trop de questions. Puis,
finalement, oups! enjeu de sécurité nationale. Dans Flying Whales, il y avait
un enjeu de sécurité nationale avec un partenaire financier chinois. Puis ici,
dans Laurentia, il y a aussi ce même enjeu qui a été soulevé, qui tellement
assez important qu'on a quand même… ici, un des membres du Five Eyes, qui est
l'Australie, qui a dit : Nous, on ne fait pas affaire avec cette entreprise.
On a aussi Israël qui a décidé de ne pas faire affaire avec cette entreprise
dans un autre enjeu.
Mais, nous, au Québec, je n'entends
personne, personne dire : C'est un enjeu stratégique. Est-ce que par
fierté nationale un endroit aussi important qu'un port, il ne devrait pas avoir
lieu de se poser la question si ce n'est pas plus intéressant d'avoir justement
une entreprise québécoise? Peut-être que ça, ce serait faire une belle preuve
de leadership et, d'une pierre deux coups, nationaliste. Puis peut-être que
juste de poser la question, ce serait, à tout le moins, faire preuve de leadership
que de dire : Ça nous intéresse. Parce que la seule personne que j'ai
entendue, à Québec, en parler, ça a été Jean-Yves Duclos, le ministre fédéral.
Et vous comprendrez que je suis obligée de
terminer avec… moi, ça m'a fait sourire aussi quand elle dit : Ils se
regardent dans le miroir. Non, on ne passe pas notre journée à se regarder dans
le miroir, mais j'ai entendu beaucoup la vice-première ministre utiliser le «je»,
le «je», le «je» : J'ai donné de l'argent. J'ai émis de l'argent. J'ai
fait débloquer ci, j'ai, j'ai, j'ai. Bien, j'espère qu'elle réalise, de un, que
ce n'est pas son argent, mais l'argent des contribuables à même nos impôts, un,
et qu'elle fait partie d'une équipe, puis que ce serait peut-être intéressant
surtout pour ses collègues, je me mets à leur place, là, le «nous», hein, parce
qu'on ne peut pas demander à nos collègues de venir, avec nous, défendre le
caucus puis défendre son leadership à elle, puis après ça, juste parle au «je»,
là, c'est comme une petite incohérence. Mais sinon je m'attends qu'on va le
voir, finalement, des différents tracés. On va le voir, oui, pour le tramway,
oui, pour le troisième lien, mais aussi l'échéancier pour la tête des ponts. On
va avoir une idée beaucoup plus concrète de ce qu'est-ce qu'on va faire pour
les croisières, pour aider les gens qui travaillent. On va s'assurer, là,
d'avoir… pour faire face à la pénurie de main-d'oeuvre, d'avoir des gens qui
vont venir travailler, puis ça, ça commence maintenant.
Alors, j'espère un peu moins de
communications, un peu plus d'action, puis, dans la mesure du possible, un peu
moins de partisanerie. Et, sur ce, merci à vous tous d'être venus aujourd'hui à
cet exercice démocratique. Merci, M. le Président.
Le Président (M. Allaire) :
Merci à vous, Mme la députée de Saint-Laurent. Alors, compte tenu de l'heure,
je lève la séance. Nous avons accompli notre mandat. Alors, j'ajourne les
travaux sine die. Bonne fin de semaine…
(Fin de la séance à 12 h 9)
Mme Rizqy : ...un peu plus
d'action, puis, dans la mesure du possible, un peu moins de partisanerie. Et,
sur ce, merci à vous tous d'être venus aujourd'hui à cet exercice démocratique.
Merci, M. le Président.
Le Président (M. Allaire) :
Merci à vous, Mme la députée de Saint-Laurent.
Alors, compte tenu de l'heure, je lève la
séance. Nous avons accompli notre mandat, alors j'ajourne les travaux sine die.
Bonne fin de semaine, tout le monde.
(Fin de la séance à 12 h 9)