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(Dix heures trente minutes)
Le Président (M. Champagne): La commission du budget et de
l'administration se réunit pour faire l'étude
détaillée du projet de loi 5, la Loi modifiant diverses
dispositions législatives d'ordre fiscal.
Les membres de la commission sont: M. Baril (Arthabaska), M. Bisaillon
(Sainte-Marie), M. Biais (Terrebonne), M. Blank (Saint-Louis), M. Boucher
(Rivière-du-Loup), M. Caron (Verdun), M. Gauthier (Roberval), M. Johnson
(Vaudreuil-Soulanges); Mme Juneau (Johnson) est remplacée par Mme
Lachapelle (Dorion); M. Lachance (Bellechasse), M. Laplante (Bourassa), M.
Polak (Sainte-Anne), M. Scowen (Notre-Dame-de-Grâce) et M. Tremblay
(Chambly), ainsi que le ministre du Revenu, M. Dean.
Voici, je vais laisser peut-être la parole au président de
la commission.
M. Lachance: M. le Président, je demanderais
peut-être au porte-parole de l'Opposition officielle de nous expliquer
brièvement ce qui se passe. Je crois qu'on devra ajourner nos travaux
aussitôt commencés.
Le Président (M. Champagne): M. le député de
Vaudreuil-Soulanges.
M. Johnson: M. le Président, d'abord, en transmettant mes
excuses à tous ceux qui se sont déplacés à ce
moment-ci, la détermination du calendrier de nos travaux fait en sorte
que, lors de l'annonce, de l'ordre qui a été donné en
Chambre de tenir cette commission parlementaire, notre porte-parole en
matière de revenu, le député de Saint-Louis, était
retenu en dehors de la Chambre. Il comptait, à l'origine, être des
nôtres dans les heures suivant cette annonce. Manifestement, que ce soit
pour des raisons de temps, des raisons personnelles ou autres, sans compter
qu'il a été dans l'incapacité de communiquer avec nous, il
n'est pas ici.
J'en profite pour souligner que cela me paraît important qu'il le
soit, comme le ministre le reconnaît, étant donné que le
ministre a lui-même eu l'excellente idée de fournir à mon
collègue et porte-parole, le député de Saint-Louis, la
documentation explicative sur le projet de loi 5 que nous devons examiner de
façon détaillée. Pour la meilleure marche de nos travaux,
il me paraît souhaitable que nous puissons reporter à une date la
plus prochaine possible, dès la matérialisation du
député de Saint-Louis, l'étude détaillée de
ce projet de loi avec la coopération anticipée des
ministériels.
Le Président (M. Champagne): M. le ministre, est-ce que
vous auriez quelque chose à ajouter ou parce...
M. Dean: Je dirais brièvement, M. le Président, que
dans les circonstances je crois que la qualité et la rapidité de
nos éventuelles discussions ici seraient grandement aidées par la
présence du député de Saint-Louis qui est le critique
officiel de l'Opposition et, comme l'a dit le député de
Vaudreuil-Soulanges, qui a en main, auquel j'ai remis, il y a quelques jours,
l'information destinée à faciliter la qualité et la
rapidité des débats. Alors, je serais d'accord pour remettre, en
espérant que les deux partis politiques, les deux formations politiques
puissent s'entendre pour reprendre les travaux de cette commission dans les
plus brefs délais, même cet après-midi et ce soir, si
possible.
Le Président (M. Champagne): D'accord.
M. Johnson: Avant qu'on me le fasse remarquer à la
relecture de nos débats à l'Assemblée, j'avais agi
à titre de porte-parole de l'Opposition lors de l'adoption du principe
mais, au niveau de l'examen détaillé, c'est très
certainement, comme l'a indiqué le ministre, le député de
Saint-Louis qui est détenteur des explications additionnelles, des notes
de toutes sortes que le ministre avait préparées à notre
intention. Dans ce sens-là, cela montre que l'on peut travailler en
équipe, qu'on a chacun son chapeau à l'Asssemblée
nationale et en commission. En l'occurrence, je présume qu'on va pouvoir
s'entendre rapidement autour d'une motion d'ajournement de nos travaux.
Le Président (M. Champagne): Oui, si on regarde nos
règles de procédure, en vertu de l'article 160. 1, un membre peut
proposer que la commission ajourne ses travaux dans ces conditions.
M. Lachance: M. le Président, en considérant ce qui
vient d'être dit, je fais motion pour que la commission du budget et de
l'administration ajourne ses travaux sine
die.
Une voix: Adopté.
Le Président (M. Champagne): Adopté?
Adopté.
La commission du budget et de l'administration ajourne ses travaux sine
die.
(Suspension de la séance à 10 h 35)
(Reprise à 15 h 24)
Le Président (M. Champagne): À l'ordre, s'il vous
plaît. La commission du budget et de l'administration va étudier
en détail, article par article, le projet de loi 5, Loi modifiant
diverses dispositions législatives d'ordre fiscal.
Sont présents le député d'Arthabaska, M. Baril, M.
Blank, M. Johnson (Vaudreuil-Soulanges), M. Lachance (Bellechasse), M. Tremblay
(Chambly) et M. Dean qui est le ministre du Revenu.
M. le ministre et M. le porte-parole de l'Opposition, je pense qu'on
peut s'entendre, s'il vous plaît. Est-ce qu'on pourrait aussi s'entendre,
s'il y avait des personnes à ajouter comme changement, qu'il y ait
acceptation? M. Blank.
M. Blank: Pas besoin de changement.
Le Président (M. Champagne): D'accord, pas besoin de
changement. J'ajoute M. le député Gauthier (Roberval). Le projet
de loi 5, l'article 1, à moins qu'il n'y ait des commentaires pour
commencer. M. le ministre.
M. Dean: Cela va être très court parce que nous
avons une tradition, je pense, relativement bien respectée dans ces lois
fiscales du ministère du Revenu de relative rapidité. Je me
contenterai et j'espère que les autres membres de la commission se
contenteront aussi de ne pas faire de remarques préliminaires, mais de
se concentrer sur la discussion de chaque question, chaque article
précis du projet de loi. Il s'agit de dire simplement que ce projet de
loi 5 modifie plusieurs lois fiscales dans le but principal de donner suite au
discours sur le budget du 22 mai 1984 par le ministre des Finances. Il y a
aussi quelques articles techniques. Je pense que je peux me satisfaire de ces
brèves remarques préliminaires. Merci.
Le Président (M. Champagne): Le porte-parole de
l'Opposition, M. le député de Saint-Louis.
M. Blank: Je suis d'accord avec les propos du ministre. C'est un
bill technique.
On fera nos débats en Chambre, sauf peut-être des
commentaires plus particuliers, s'il y a des articles qui nous plaisent et
d'autres qui ne nous plaisent pas.
Le Président (M. Champagne): M. le ministre, avez-vous des
remarques? S'il y a un consentement, nous allons y aller. Article 1?
Loi sur les droits successoraux
M. Blank: Est-ce là qu'on parle de la succession des
agriculteurs? C'est là?
Une voix: Exact.
M. Blank: Oui, c'est cela.
M. Dean: Oui.
Une voix: II vise à faire en sorte qu'une déduction
prise-Le Président (M. Champagne):
Messieurs, au point de vue technique, j'aimerais qu'on présente
les personnes qui accompagnent le ministre.
M. Dean: Oui, je m'excuse, même si je n'avais pas de
remarques préliminaires, j'ai oublié de présenter
mes...
Le Président (M. Champagne): C'est pour le Journal des
débats.
M. Dean: D'accord. Je vous présente Me André
Saint-Jean qui est le sous-ministre adjoint à la législation,
accompagné à sa droite par Me Pinsonnault qui est directeur de la
rédaction des lois à la Direction générale de la
législation au ministère du Revenu. Sur les questions très
techniques, je vais souvent utiliser leurs services.
Le Président (M. Champagne): M. Saint-Arnaud.
M. Dean: M. Saint-Jean.
Le Président (M. Champagne): M. Saint-Jean, excusez-moi,
et M. Pinsonnault.
M. Saint-Jean (André): La Loi sur les impôts, comme
nous le verrons tantôt aux articles 34 et 35 du projet de loi, modifie
les articles 1212 et 1213. 1 pour permettre d'augmenter la déduction de
l'impôt sur les dons, la porter de 100 000 $ à 300 000 $.
Le premier article du projet de loi harmonise la Loi sur les droits
successoraux pour faire en sorte qu'un contribuable qui a
bénéficié de l'exemption, en vertu de la Loi sur les
impôts, sur les dons ne la prenne pas également en matière
successorale. C'est donc pour éviter le cumul de la
déduction,
pour ne pas finir par avoir une déduction de 600 000 $, mais de
faire un choix: de donner le bien ou de son vivant ou à sa mort et de
bénéficier de la même exemption ou déduction.
M. Johnson (Vaudreuil-Soulanges): Compte tenu que dans 1212 on
augmente l'exemption de 200 000 $, c'est pour cela qu'on parle ici de
l'excédent par rapport à 200 000 $ sur la valeur des biens...
M. Saint-Jean: Exact.
M. Johnson (Vaudreuil-Soulanges):... qui ont déjà
fait l'objet d'une déduction en vertu de l'article 1212.
M. Saint-Jean: Exact.
M. Johnson (Vaudreuil-Soulanges): Juste un exemple, en 30
secondes, avec des chiffres pour qu'on comprenne ce qui peut se passer: pour
des biens d'une valeur de 400 000 $, la situation présente et la
situation future, comment est-ce que cela s'articulerait?
M. Saint-Jean: Généralement, c'est le père
qui donne sa ferme à son fils. S'il donne une ferme de 400 000 $, il a
donc droit à une déduction de 300 000 $. La Loi sur les droits
successoraux est harmonisée pour faire en sorte que, la déduction
ayant été prise, il ne puisse redonner un autre bien ou le
même bien à sa mort et bénéficier d'une
déduction additionnelle de 300 000 $. Il y a un choix à faire
dans le don des biens agricoles, soit du vivant ou à la mort, mais
l'exemption est la même, l'exemption ou la déduction.
M. Blank: S'il n'y avait pas de droits successoraux, on n'aurait
pas de problème comme cela.
M. Johnson (Vaudreuil-Soulanges): C'est comme à Ottawa, il
n'a pas le droit de se prononcer là-dessus. On pourrait peut-être
demander au ministre s'il est en train de considérer d'augmenter cette
déduction à l'infini.
M. Dean: Je ne répondrai que par la bouche de mon avocat.
Non, mais je dirais, M. le Président, que les décisions en
matière de loi fiscale, c'est le ministre des Finances qui les prend et
il n'a pas jugé bon, jusqu'à maintenant, de prendre une telle
décision.
M. Blank: D'accord.
Le Président (M. Champagne): L'article 1 est
adopté. L'article 2?
Loi concernant l'impôt sur la vente en
détail
M. Dean: C'est une modification à la Loi concernant
l'impôt sur la vente en détail pour toucher certains biens qui
sont utilisés à la fois au Québec et dans une autre
province. Je vous donne, à titre d'exemples, des contenants
retournables, des palettes, d'autres matériaux de manutention ainsi que
les wagons de compagnies minières, les pièces de rechange et le
matériel pour l'entretien de ces wagons.
M. Saint-Jean: II en résulte une réduction...
M. Blank: Si c'est une réduction des taxes, on vote pour.
C'est tellement rare!
M. Johnson (Vaudreuil-Soulanges): M. le ministre comprendra qu'on
est en train de s'engager dans l'adoption unanime de ces différents
articles, après avoir adopté sur division le principe de la loi
5. Je pense que c'est important, avant que le ministre nous le fasse remarquer,
d'indiquer tout de suite qu'on est, évidemment, favorable aux petits pas
qui sont là mais, au niveau de la deuxième lecture, lors de
l'adoption du principe, comme M. le ministre le soupçonne, il ne
s'agissait pas de se demander si c'était bon individuellement, ces
dispositions qu'on est en train d'examiner aujourd'hui.
M. Dean: J'ai bien compris, M. le Président, le sens des
remarques du député de Vaudreuil-Soulanges mais, étant un
gars gentil, je ne suis pas de nature à souligner des conflits comme
ceux-là. Je prends...
M. Blank: Ce n'est pas nécessairement un conflit.
M. Dean:... mes bonheurs à mesure qu'ils arrivent et les
malheurs, je les laisse à un autre débat.
M. Blank: Ce n'est pas nécessairement un conflit, parce
qu'on vote pour les articles ici, mais on a voté sur division en Chambre
parce qu'il manque des articles ici. On ne peut pas ajouter des articles
à un "money bill"; c'est dommage. L'Opposition n'a pas le droit d'en
ajouter ni même de faire des amendements. La seule façon qu'on
peut utiliser pour donner notre opinion, c'est de voter sur division,
nonobstant le fait que chaque article par lui-même est correct. C'est ce
qui manque dans le bill qui nous a forcés à voter dans ce
sens.
M. Dean: Je comprends le sens de la position de l'Opposition qui
est favorable aux articles apportant un bien aux contribuables, que ce soit
pour une entreprise ou pour un particulier, et qui en souhaite d'autres,
comme nous tous, d'ailleurs, sauf que ce débat sur les grands
ensembles de politique fiscale peut être réservé à
d'autres terrains à d'autres moments. C'est cela?
M. Blanks D'accord.
Le Président (M. Champagne): Est-ce que l'article 2 est
adopté?
M. Blank: Oui.
Le Président (M. Champagne): L'article 2 est
adopté. L'article 3. Je fais la remarque suivante: On ajoutera, à
partir de l'article 3, un autre article, soit l'article 3. 1, à titre
d'amendement. Pour une plus grande compréhension, disposons de l'article
3. Ensuite, on verra l'amendement qui s'ajoute à cet article.
M. Blank: D'accord.
M. Dean: L'article 3 tel quel est strictement une question de
changement de mots ou de termes, à la demande des personnes
handicapées qui préfèrent être mentionnées
dans notre loi comme étant des personnes handicapées ou souffrant
d'un handicap, plutôt que des invalides avec une infirmité.
M. Blank: D'accord. Cette partie est adoptée.
Le Président (M. Champagne): L'article 3 est
adopté. Il y a aussi l'amendement. Le projet de loi 5, intitulé
Loi modifiant diverses dispositions législatives d'ordre fiscal, est
modifié par l'insertion, après l'article 3, de l'article suivant:
"3. 1 Cette loi est modifiée par l'insertion, après l'article 18.
1, de l'article suivant: 18. 2 Aux fins des paragraphes y), z) et aa) de
l'article 17, une entreprise dont l'activité principale consiste en la
transformation de résidus industriels dangereux et toxiques en un
produit inerte qui pourrait être commercialisé avec l'autorisation
du ministère de l'Environnement est réputée produire des
biens destinés à la vente. Le présent article a effet
depuis le 1er janvier 1980. "
M. le ministre, pourquoi cet ajout?
M. Dean: M. le Président, à la suite de
représentations qui m'ont été faites par certaines
entreprises, on a constaté qu'il y a des entreprises qui transforment
des produits industriels toxiques en matière inerte qu'on destinerait
éventuellement à l'usage comme produits finis, mais elles
attendent actuellement ou qui pourraient attendre le feu vert du
ministère de l'Environnement quant à la possibilité
d'utiliser ces produits finis sans danger pour l'environnement. Le but de cet
article est de dispenser ce genre d'entreprises de la taxe de vente lors de
l'achat de matériaux, parce que - par le fait même, dans cette
production, il y a encore des frais - elles ne tirent pas le profit maximal de
la vente de leurs éventuels produits finis. C'est pour permettre
à ces entreprises de passer à travers la période d'attente
sans trop de risque financier.
M. Blank: II faut dire qu'à ce moment-ci les entreprises
qui produisent des produits qu'elles peuvent vendre, les choses qu'elles
achètent pour mettre dans ces produits sont taxables.
Une voix: Non taxables.
M. Blank: Je veux dire avant.
M. Dean: Non. C'est l'achat...
M. Saint-Jean: C'est parce que ces autres entreprises revendent
le produit fini. C'est une des conditions.
M. Blank: Oui.
M. Saint-Jean: Ici, certaines compagnies ne peuvent pas revendre
le produit fini parce qu'il est toxique ou il le sera pendant un temps...
Une voix: Elles l'enterrent.
M. Saint-Jean: Elles l'enterrent. Alors, elles perdraient le
droit à l'exemption. C'est pour leur permettre d'avoir le droit à
l'exemption, comme les autres compagnies qui, elles, fabriquent un bien pour le
revendre.
M. Johnson (Vaudreuil-Soulanges): Ce n'est pas pour des fins...
C'est pour des fins de...
M. Saint-Jean: Conservation.
M. Johnson (Vaudreuil-Soulanges): ... dispositions en dehors du
circuit de la consommation.
M. Saint-Jean: C'est exact.
M. Blank: Aussi, c'est rétroactif. Combien va-t-on
retourner à ces gens-là? Quel montant est impliqué?
M. Saint-Jean: Pardon?
M. Blank: Je constate que c'est rétroactif au 1er janvier
1980. Cela veut dire que ces gens-là peuvent demander des ristournes
pour les quatre dernières années.
M. Saint-Jean: Non.
M. Blank: Quel est le montant impliqué dans cela?
M. Saint-Jean: Aucun. La taxe n'a jamais été
payée.
M. Blank: Quel montant était dû?
M. Saint-Jean: II est impossible de le savoir
présentement. Il y aurait lieu, pour le savoir, de vérifier,
d'effectuer des vérifications. Il y aurait lieu de faire une
vérification pour savoir quels sont les matériaux qui ont
été achetés et les cotiser, sauf que certaines entreprises
connues... Le montant connu, le ministre en sait plus que moi là-dessus
et il dit qu'il serait évalué à environ 300 000 $, entre
autres, pour une entreprise dont on ne peut donner le nom. Mais, à notre
connaissance, il n'y a pas beaucoup d'entreprises dans ce domaine-là. Il
s'agit simplement de normaliser une situation qui serait conforme à la
politique fiscale.
M. Blank: Vous dites "normaliser". Pour moi, "normaliser", c'est
mettre une taxe ou déduire une taxe parfois pour des fins de
concurrence, pour qu'il y ait des jobs ou des choses comme cela; disons, pour
les autres provinces. On donne une exemption de taxes parfois à des
compagnies québécoises pour leur donner une chance dans la
concurrence internationale ou nationale. Ici, quel est le but fiscal - vous
mentionnez "fiscal" - de leur donner ce cadeau? Quel était le but?
À qui font-elles concurrence? Avec les autres compagnies ici,
Québec fait exactement la même chose. Ce n'est pas une question
qu'elles vont faire plus de ventes ou transformer plus de choses toxiques
à cause de cela. Ce n'est pas cela.
M. Saint-Jean: Non, mais certaines entreprises, avant de se
lancer dans un domaine comme celui-là, ont fait une évaluation
des coûts. Elles ont peut-être tenu pour acquis qu'elles se
qualifieraient à l'exemption de taxe pour l'achat d'équipements,
de matériaux, etc. Après quelques années, il
s'avère qu'elles ne se qualifieraient pas parce que le bien produit ne
peut être vendu à cause d'une technicité, c'est qu'elles
n'ont pas le permis du ministère de l'Environnement. Il n'est pas acquis
qu'elles n'auraient pas le droit de le vendre. Il n'est pas acquis, non plus,
qu'elles ne pourront pas le vendre, produit, étant donné qu'en
Grande-Bretagne, entre autres, où on est avancé dans ce domaine,
on revend le même produit pour faire du bétonnage, par
exemple.
Ici, les études n'ont pas conclu qu'on pourrait,
immédiatement, revendre le produit. À cause de cette
technicité, on ferait perdre à une entreprise un avantage fiscal
qu'elle croyait détenir.
M. Blank: Est-ce que vous donnerez les mêmes avantages aux
compagnies d'"asbestos"? Parce que, dans leur cas, il y a beaucoup de gens qui
disent: On ne peut pas l'utiliser à des fins de construction ou
n'importe quoi. Ils vont demander la même chose.
M. Dean: On ne transforme pas des résidus industriels
dangereux et toxiques.
M. Blank: Si on suit la même théorie, ce n'est pas
une question de transformation. C'est qu'on ne peut pas le faire sans que le
ministre de l'Environnement en donne la permission. Avec l'"asbestos", à
un moment donné, cela va arriver au même. Le ministre de
l'Environnement, ou celui du Canada ou d'autres pays, devra donner la
permission, après ce qui se passe. Est-ce que ce n'est pas un
précédent qu'on va créer?
Deuxièmement, cela veut dire, si je comprends les paroles du
sous-ministre, que ces compagnies, quand elles ont fait leurs investissements,
tenaient pour acquis qu'elles auraient ce bénéfice. Maintenant,
il n'y a pas de bénéfice. Est-ce qu'elles ne peuvent pas faire
cet arrangement avant d'entrer en affaires? Maintenant, elles voient que
ça ne marche pas et qu'elles ne font pas assez de profits; elles
demandent au gouvernement de leur donner des cadeaux, de changer cela.
Cela veut dire que n'importe quelle compagnie qui entre en affaires avec
les yeux fermés va les ouvrir après, en disant: M. le ministre,
donnez-moi une chance de faire un profit. Je ne parle pas contre ces compagnies
tellement, mais je trouve le principe un peu radical. Pas dur et sûr,
mais radical.
M. Dean: Si vous me permettez, on donne l'exemple d'une
entreprise qui pourrait être touchée par cet article. C'est une
implantation industrielle qui est très particulière. Le
procédé, qui dépend d'une technologie assez
avant-gardiste, consiste à transformer des résidus industriels
toxiques, dangereux, qui sont enfouis à plusieurs endroits, qui
commencent à être dangereux au Québec. Les activités
normales de ce procédé exigent, par définition, un
très sérieux contrôle environnemental. Cette entreprise a
été mise en marche, l'investissement fait et, au moment où
on se parle, la plupart des matières toxiques viennent de
l'extérieur du Québec parce que les entreprises
québécoises qui ont des résidus toxiques ne sont pas
encore vraiment forcées par notre loi d'en disposer. Le projet de
règlement obligeant les entreprises québécoises à
disposer de leurs matières toxiques, de leurs résidus toxiques,
va être proclamé - je pense que cela a été
proclamé - sujet aux 60 jours de délai et à des
représentations de la part des différents
intervenants.
Deuxièmement, ce procédé donne un produit fini qui
peut être utilisé commercialement comme remblai de construction,
et je parle de l'entreprise que je donne en exemple. S'il y avait deux, trois,
quatre ou d'autres entreprises de cette nature, dans la même situation,
cette loi s'appliquerait à eux. Donc, le produit fini qui, normalement,
serait vendable ne l'est pas encore à cause du fait qu'on a
insisté pour que ces produits finis soient enfouis pendant une certaine
période de temps avant d'accorder la carte de santé
environnementale, même si le procédé existe
déjà en Angleterre et au Japon, d'après mes informations.
(15 h 45)
Donc, l'entreprise qui, de bonne foi, fait un investissement au
Québec, construit une usine, embauche des employés, comptait
éventuellement sur ces différentes réglementations pour
qu'elle puisse, en quelque sorte, s'engager dans des opérations
normales. Pour différentes raisons - dont certaines très valables
- d'environnement, l'entreprise ne fonctionne pas encore à son plein
rendement. Je n'ai pas demandé d'explication à savoir qui avait
dit qu'elle n'aurait pas l'obligation de payer cette taxe, mais elle
était sous l'impression, selon ses calculs, que ce n'était pas
payable tant que ses produits n'étaient pas vendus. À un moment
donné, elle a constaté, en plus du fait que les autres
règlements ou autorisations environnementales n'étaient pas
encore arrivées...
D'abord, elle avait compté sur le fait qu'un certain nombre
d'entreprises québécoises profiteraient de l'occasion, sans
qu'elle soit obligée de disposer de ses déchets toxiques. Cette
entreprise, entre autres, a fait des représentations et nous sommes
portés, par le fait même, à faire droit à leur
demande pour assurer que l'entreprise reste en vie le temps nécessaire
pour assurer les deux autres autorisations: la proclamation finale du
règlement sur l'environnement qui obligerait les entreprises
québécoises à disposer de leurs déchets toxiques
et, deuxièmement, l'autorisation de l'Environnement de vendre le produit
fini comme remblai de construction. C'est dans ce sens qu'on a...
M. Blank: Je comprends le ministre, sauf que le principe, c'est
qu'on ne paie pas de taxes sur les matériaux si le produit est à
vendre ou si on le vend. Il est possible -je peux aller à
l'extrême - que le ministre de l'Environnement dise: Votre produit n'est
pas vendable. Pas vendable! Est-ce, alors, contre le principe de notre loi
fiscale ou si, par exemple, on peut vendre seulement la moitié du
produit et dire que l'autre moitié est trop dangereuse? N'est-ce pas
plus logique de lui donner une exemption de taxe sur les matériaux qui
entrent dans quelque chose qu'elle peut vendre? Peut-être doit-on faire
l'inverse et dire: Payez la taxe; si vous faites la vente, demandez-nous une
ristourne.
M. Saint-Jean: Mais il ne s'agit pas seulement des
matériaux acquis pour fabriquer un bien destiné à
être vendu; il s'agit également de biens acquis pour fabriquer le
matériau, entre autres, la machinerie...
M. Blank: Oui, oui.
M. Saint-Jean:... qui sont exemptés de la taxe lorsqu'ils
servent à produire. Le mot "production" veut dire: Fabriquer un bien,
transformer un bien et ainsi de suite. Ce qui fait que, dans l'exemple que vous
donniez ou la question que vous posiez tantôt à propos de
l"'asbestos", elle se qualifie déjà pour l'exemption; elle vend
le produit qu'elle fabrique. Pour elle, il n'y a aucun problème.
L'exemption sur l'achat de la machinerie...
M. Blank: Non, c'est le contraire. Des gens refusent maintenant
d'acheter de l'"asbestos" à cause des...
M. Saint-Jean: C'est vrai, mais ce sont des résidus et le
produit fabriqué est vendu, si bien que la machinerie achetée par
la compagnie est achetée sans taxe.
M. Blank: Oui, je sais parce que l'"asbestos" est vendable.
Maintenant, de plus en plus, ce n'est pas vendable. À un moment
donné, il peut arriver que la vente des produits d'"asbestos" soit
bloquée partout. Est-ce qu'on va retourner l'argent?
M. Saint-Jean: Je ne le pense pas.
M. Blank: Anyhow. On peut en discuter jusqu'à la fin du
monde. On donne le bénéfice à tout le monde, on va
l'adopter sur division.
Le Président (M. Champagne): Alors, l'insertion de
l'article 3. 1 est adoptée sur division. L'article 4?
M. Dean: M. le Président, cet article touche une exemption
de la loi actuelle concernant la taxe de vente qui, actuellement, est
applicable à au moins 10% de la valeur de toute
l'électricité achetée par une entreprise qui utilise
l'électricité dans la production de biens mobiliers
destinés à la vente. L'intention de cet article est
d'éliminer le seuil minimal de 10% de façon à favoriser,
en plus des taux préférentiels d'électricité que
notre gouvernement leur accorde déjà, les entreprises dans les
activités de production, qu'elles bénéficient à
100% de leur achat.
Cet article représente pour les entreprises une économie
d'approximativement 4 400 000 $.
M. Blank: Je suis d'accord avec cet article parce que je pense
qu'après la déclaration de vos amis les conservateurs, à
Ottawa, le prix du carburant, de l'huile, va monter le 1er janvier à
presque le prix mondial. Il va y avoir plus de gens qui vont utiliser
l'électricité et le gaz. Cela est un bénéfice
indirect que votre premier ministre peut peut-être suggérer.
Adopté.
Le Président (M. Champagne): Alors, l'article 4 est
adopté. L'article 5?
M. Saint-Jean: Modifier encore le terme "infirmité".
Une voix: Oui. Adopté.
Le Président (M. Champagne): L'article 5 est
adopté. L'article 6?
Loi concernant l'impôt sur le tabac
M. Dean: Ici,
c'est, je pense...
M. Blank: Je ne peux pas voter contre, voyant que j'ai
présenté un bill pour réglementer la fumée de
cigarette dans les places publiques. Je ne peux pas m'opposer à
l'augmentation de la taxe sur le tabac pour essayer d'éliminer les
usagers du tabac. C'est, à mon avis, le produit le plus dangereux au
monde.
M. Dean: Adopté. Justement, je ne veux pas prolonger
inutilement, quand on est d'accord. Je ne veux pas retarder les affaires, mais
je suis tellement d'accord avec mon collègue quant à l'usage du
tabac qu'en retour de son appui sur cet article-là, si jamais son projet
de loi était débattu devant la Chambre, je lui garantis mon appui
pour les mêmes raisons, raisons de santé.
Le Président (M. Champagne): L'article 5 est
adopté. L'article 6?
M. Dean: C'était 6. L'article 5 a été
adopté tout de suite. Cela, c'est 6.
Le Président (M. Champagne): L'article 5 avait
été adopté?
Une voix: Oui.
Le Président (M. Champagne): Je m'excuse. De toute
façon... L'article 6, pour être plus sûr.
M. Blank: Adopté.
Le Président (M. Champagne): Alors, l'article 6 est
adopté. L'article 7?
M. Blank: Si le gouvernement, le ministère ne parle pas de
cet article, je vais l'adopter immédiatement.
M. Dean: Parfait:
Le Président (M. Champagne): L'article 7 est
adopté. L'article 8?
Loi sur les impôts
M. Laplante: C'est encore une déduction d'impôt,
cela.
M. Dean: C'est un article, M. le Président, qui touche la
Loi sur les impôts des contribuables qui utilisent une automobile dans
l'exercice de leurs fonctions pour leur usage personnel. Je pense que cela
règle beaucoup de problèmes pour ceux qui utilisent des
automobiles pour leur usage personnel ou leur travail.
M. Blank: Je crois que même avec ça, cela n'arrive
pas au même niveau que le fédéral. Je sais que, chaque
année, j'ai une cotisation à verser parce que mon comptable fait
mon rapport d'impôt selon les règles fédérales. Les
règles provinciales sont complètement différentes et,
chaque année, j'ai une cotisation à verser pour cette
affaire-là.
Une voix: Cela peut changer.
Le Président (M. Champagne): Est-ce que l'article 8 est
adopté?
M. Blank: Adopté.
Le Président (M. Champagne): L'article 8 est
adopté. L'article 9?
M. Dean: L'article 9 touche aussi les usagers d'automobile,
particulièrement les automobiles louées. On augmente le plafond,
le montant d'exemption d'impôt pour les frais de location et aussi on
indexe, en quelque sorte, non pas d'une façon automatique, mais d'une
façon délibérée le plafond mensuel pour la partie
des dépenses réputées et encourues pour l'usage
personnel.
M. Blank: Adopté.
Le Président (M. Champagne): L'article 9 est
adopté. J'appelle l'article 10.
M. Dean: L'article 10 touche aussi la location pour l'usage de
l'automobile. Ici à l'article 10 c'est la contre-partie pour le
travailleur autonome, possiblement le propriétaire de l'entreprise qu'on
vient de
discuter pour les salariés. M. Blank: Adopté.
Le Président (M. Champagne): L'article 10 est
adopté. J'appelle l'article 11.
M. Dean: L'article 11 concerne un autre avantage fiscal de 50% de
plus qu'on accorde à des contribuables ou à des membres d'une
société qui acquièrent un film québécois.
Déjà il y a 100% sur l'amortissement. Le présent article
prévoit une augmentation de 50%.
M. Blank: Adopté.
Le Président (M. Champagne): L'article 11 est
adopté. J'appelle l'article 12.
M. Laplante: II y avait des réductions de l'impôt
dans ce projet?
M. Blank: Oui, c'est vrai, mais si on fait le total on trouve que
c'est des "peanuts" comparé à ceux qu'on a taxés dans les
autres sections.
M. Laplante: C'est bien.
M. Blank: La taxe chez les particuliers a augmenté de 1
000 000 000 $ dans une année.
M. Laplante: C'est bien pareil.
M. Blank: Cela vient de quelque part. Si on donne un cadeau de 0,
10 $ et qu'on ramasse 2 $ de l'autre poche, ce n'est pas la fin du monde.
M. Laplante: C'est pareil comme lorsqu'on fait une cause...
M. Blank: Si vous avez entendu les débats en Chambre, M.
le député de Bou-rassa, peut-être que vous ne mentionneriez
pas ce que vous mentionnez maintenant. "Anyhow": L'article 12 est
adopté.
Le Président (M. Champagne): L'article 12 est
adopté. J'appelle l'article 13.
M. Saint-Jean:... le droit de déduire les frais
d'intérêt pour l'achat d'une automobile par un contribuable qui
exerce une entreprise.
M. Blank: Adopté.
Le Président (M. Champagne): L'article 13 est
adopté. J'appelle l'article 14.
M. Dean: L'article 14 n'est pas une suite au budget, c'est une
modification technique pour harmoniser davantage notre loi avec la loi
fédérale.
M. Saint-Jean: Cela remplace une expression par une autre.
M. Blank: Adopté.
Le Président (M. Champagne): L'article 14 est
adopté. J'appelle l'article 15.
M. Saint-Jean: C'est technique aussi. Cela modifie la
référence à l'article 529 par l'article 530.
M. Blank: Adopté.
Le Président (M. Champagne): L'article 15 est
adopté. J'appelle l'article 16.
M. Dean: Cet article touche le Régime enregistré
d'épargne-logement et nous permet de prolonger la période
d'utilisation de ces fonds pour l'achat de logement è l'année
1985.
M. Blank: Adopté.
Le Président (M. Champagne): L'article 16 est
adopté. J'appelte l'article 17.
M. Dean: Cet article est de concordance avec l'article 16.
M. Blank: L'article 17, adopté.
Le Président (M. Champagne): L'article 17 est
adopté. J'appelle l'article 18.
M. Dean: C'est aussi un article qui touche le Régirne
enregistré d'épargne-logement.
M. Blank: L'article 18, adopté.
Le Président (M. Champagne): L'article 18 est
adopté. J'appelle l'article 19.
M. Dean: Cet article touche les régimes enregistrés
d'épargne-actions. Je demanderais à Me Saint-Jean.
M. Saint-Jean: D'abord, on modifie certaines définitions
pour inclure dans les mots "actions admissibles" des fractions d'actions.
Ensuite on remplace certaines expressions techniques et on inclut
également les intérêts courus dans la définition de
revenu total pour s'harmoniser avec le projet de loi qui. d'ailleurs, a
été intégré dans notre projet de loi 69
sanctionné en juin dernier. (16 heures)
M. Dean: Un certain nombre de ces modifications ont
été faites à la demande de la Commission des valeurs
mobilières du Québec.
M. Blank: C'est ce que je voulais demander. Je ne voulais pas la
même chose que l'année passée quand le président de
la Bourse a téléphoné un peu trop tard. L'article 19,
adopté.
Le Président (M. Champagne): L'article 19 est
adopté. J'appelle l'article 20.
M. Blank: Adopté.
Le Président (M. Champagne): Alors, l'article 20 est
adopté. J'appelle l'article 21.
M. Blank: Pour les mêmes raisons, adopté.
Le Président (M. Champagne): L'article 21 est
adopté. J'appelle l'article 22.
M. Dean: L'article touche aussi les régimes
d'épagne-actions. Je demanderais à M. Saint-Jean de donner des
explications.
M. Saint-Jean: Certaines corporations, dont les actions sont
détenues par un gouvernement ou qui sont des corporations de la
couronne, ne pouvaient pas se qualifier au titre du REA pour émettre des
actions qualifiables à la déduction, parce que les actifs du
gouvernement faisaient en sorte qu'ils dépassaient 1 000 000 000 $.
Alors, maintenant on se trouve à retirer du calcul des actifs ou
de l'avoir net d'une corporation les avoirs nets d'un gouvernement, laissant la
possibilité à une corporation de se qualifier.
M. Blank: Pouvez-vous donner un exemple d'une compagnie?
M. Dean: SOQUIP, par exemple, ou un exemple comme
celui-là.
M. Blank: D'accord, adopté.
Le Président (M. Champagne): L'article 22 est
adopté. J'appelle l'article 23.
M. Blank: C'est technique. Adopté.
Le Président (M. Champagne): L'article 23 est
adopté. J'appelle l'article 24.
M. Saint-Jean: Une partie est technique. On remplace une
expression par une autre et ensuite on remplace également l'expression
"entièrement contrôlées" par "contrôlées". Ce
qui permet à une corporation dont les actions sont
propriété d'un gouvernement à 50% plutôt qu'à
100% de se qualifier.
M. Blank: Adopté.
Le Président (M. Champagne): L'article 24 est
adopté. J'appelle l'article 25. M. Blank: Adopté.
Le Président (M. Champagne): L'article 25 est
adopté. J'appelle l'article 26.
M. Saint-Jean: L'article 26 prescrit un choix de méthodes
pour établir le coût des actions retirées d'un REA, au
choix du contribuable.
M. Blank: Adopté.
Le Président (M. Champagne): L'article 26 est
adopté. J'appelle l'article 27.
M. Saint-Jean: L'article 27 hausse le minimum en
deçà duquel une corporation qui exerce en matière
d'opérations forestières n'a pas à faire de versements
trimestriels. Autrefois, c'était 600 $, maintenant c'est 1000 $.
M. Blank: Adopté.
Le Président (M. Champagne): L'article 27 est
adopté. J'appelle l'article 28 et nous avons sur la table un
amendement.
Je pense que pour le Journal des débats on pourrait lire cet
amendement qui a été déposé: "L'article 28 de ce
projet de loi est modifié: 1. par le remplacement du deuxième
alinéa de l'article 1029. 8 de la Loi sur les impôts qu'il
édicté par le suivant: De plus, aux fins du calcul des versements
qu'un contribuable visé dans le premier alinéa est tenu de faire
en vertu de l'article 1026 ou 1027, pour son année d'imposition dans
laquelle se termine l'exercice financier de la société, ce
contribuable est réputé avoir payé au ministre, en acompte
sur son impôt à payer pour l'année en vertu de la
présente partie, le montant déterminé pour l'année
à son égard, en vertu du premier alinéa, soit à la
date où prend fin cet exercice financier lorsque cette date
coïncide avec celle où il doit au plus tard faire un tel versement,
soit, dans les autres cas, à la première date qui suit la fin de
cet exercice financier et à laquelle il doit au plus tard faire un tel
versement;
Divers
2. par le remplacement de l'article 1029. 9 de la Loi sur les
impôts qu'il édicté par le suivant: 1029. 9. Le titulaire,
au 31 décembre d'une année d'un permis en vigueur pour le
transport par véhicule taxi, au sens des règlements, contre
rémunération qui satisfait aux exigences prévues par le
règlement, est réputé avoir payé au ministre, le
jour où il doit produire sa déclaration fiscale pour son
année d'imposition, comprenant cette date, conformément
à
l'article 1000 ou aurait dû produire cette déclaration s'il
avait eu un impôt à payer pour cette année d'imposition, en
vertu de la présente partie, un montant déterminé par
règlement. " Alors, nous avons l'amendement.
M. Saint-Jean:... de nature technique. Le texte nouveau
évite que le montant qui est réputé payé soit
appliqué à une année d'imposition autre que celle au cours
de laquelle ont été effectuées les recherches
scientifiques. Cela, c'est pour l'article 1029. 8.
M. Blank: D'accord. Cela est adopté.
M. Saint-Jean: Pour l'article 1029. 9...
M. Blank: Oui, expliquez-moi. Le chauffeur de taxi va me demander
de quoi il s'agit.
M. Saint-Jean:... il précise que le permis doit être
en vigueur et corrige une anomalie pouvant survenir relativement à
l'année d'imposition d'une corporation lorsque cette année est
différente de l'année civile.
M. Blank: On parle du même article. On parle de l'article
1029. 9.
M. Saint-Jean: Avec l'amendement.
Le Président (M. Champagne): Le nouvel article, n'oubliez
pas.
M. Blank: Le nouvel article: Les titulaires... oui, j'ai le
nouveau, ici.
M. Saint-Jean: Oui.,
M. Blank: Mais ça ne parle pas des corporations, ça
parle des...
M. Saint-Jean: Quant à la substance même de
l'article 1029. 9, il résulte de l'énoncé
complémentaire du ministre des Finances du 15 novembre 1983, lequel
donne un crédit d'impôt de 500 $ aux titulaires de permis de taxi,
pour compenser la hausse de taxe sur le carburant.
M. Blank: Mais où ça? Ce n'est pas un
règlement? Les 500 $?
M. Saint-Jean: Oui, 1029. 9. Cela va être
déterminé par règlement, les 500 $.
M. Blank: Les 500 $. Cela veut dire que ce n'est pas nous qui
votons ça. Cela a été changé complètement?
Mais je trouve...
M. Saint-Jean: Déjà, cela a été
annoncé dans le budget.
M. Blank: Oui, je sais, mais...
M. Saint-Jean: La technique de le faire par règlement,
c'est que nous sommes encore à discuter avec le ministère des
Transports des modalités d'application de cette chose-là qui
était extrêmement complexe.
M. Blank: Mais je pense que, moi, je ne peux jamais voter pour un
article qui donne carte blanche au gouvernement de passer par règlement
ou une diminution ou une hausse de taxe. Cela, c'est le devoir des
députés et c'est l'Assemblée nationale qui doit examiner
chaque augmentation ou chaque déduction d'une taxe; ça ne se fait
pas par règlement.
Qu'est-ce qui arrive aussi: On passe ça, là. Cette
année, c'est 500 $. L'année prochaine, il n'y a rien dans le
budget et le ministre décide: On va changer ça à 250 $.
Nous, on n'a aucun droit de regard, c'est ça? Aujourd'hui, on est ici
pour voter pour le bénéfice que le ministre des Finances a
annoncé dans son budget. Mais si on donne au gouvernement carte blanche
de faire ce que le ministre a promis, il peut le refaire sans nous consulter.
C'est ça que je trouve dangereux. Toute cette question de
règlement.
M. Laplante: Vous oubliez que les règlements peuvent
être passés en commission parlementaire aussi.
M. Blank: Ils peuvent, mais ce n'est pas une obligation. Je pense
que le problème avec beaucoup de gouvernements est celui-ci. Il ne sait
pas le rôle du Parlement. C'est nous qui représentons le peuple.
C'est nous qui décidons comment on va dépenser l'argent du
peuple. Nous sommes les gardiens de ça, ce n'est pas l'exécutif,
c'est la Législature qui a ce droit. C'est nous qui sommes les gardiens
de l'exécutif.
Ici, on donne carte blanche à l'exécutif et je ne sais,
à moins que le sous-ministre me corrige, je n'ai jamais vu une
déduction de taxe ou une imposition de taxe faite par règlement.
Peut-être des valeurs de permis ou des affaires comme ça. Mais on
parle d'une taxe ici. On parle d'une déduction de taxe, d'impôt.
C'est fait par règlement.
M. Saint-Jean: En crédits d'impôt.
M. Blank: Les crédits, c'est par règlement.
M. Saint-Jean: II y en a, des crédits d'impôt...
M. Blank: Oui, c'est ça que vous faites ici, par
règlement.
M. Laplante: C'est M. Lesage qui nous a montré ça,
ensuite M. Bourassa. C'est eux autres qui...
M. Blank: Ne parlez pas à travers votre chapeau,
là; on parle de l'affaire ici.
M. Laplante: Non, non, les règlements, ça vient
d'eux autres.
M. Blank: II y a des règlements qu'ils ont faits. Mais de
faire des règlements pour des taxes, c'est un peu différent.
M. Saint-Jean: Le problème dans le libellé, c'est
que le crédit de 500 $ est dans l'énoncé
complémentaire du budget du ministre, à la page 18 où il
parlait d'un crédit de 500 $ par véhicule. L'ennui ici, c'est que
les 500 $ doivent être répartis par propriétaire de
véhicule ou personnes qui opèrent le véhicule, parce qu'un
propriétaire peut avoir plusieurs véhicules. Il y a des flottes
de taxis. Un des objectifs est de répartir le crédit
d'impôt, étant donné que l'essence est fournie par le
chauffeur, l'utilisateur du véhicule et qu'une partie devrait lui
revenir, un peu comme le crédit d'impôt foncier et que nous ne
pouvons pas, présentement, mettre dans la loi la formule de
répartition, étant donné qu'elle n'est pas encore au
point.
M. Blank: Je suis d'accord avec vous là-dessus, à
100%. Mais le montant de 500 $, j'aimerais le voir dans la loi. La façon
que j'aurais apprécié cela, c'est peut-être pas par
règlement, comme vous voulez le faire, car je ne veux pas que le
ministre puisse décider, l'année prochaine, que c'est seulement
250 $ sans revenir nous voir. C'est ça que je veux éviter.
M. Saint-Jean: Oui. Sauf que si on inscrit un montant dans la
loi, il faut en attribuer le destinataire et présentement on n'est pas
capable d'attribuer le destinataire. La loi...
M. Blank: II y a seulement deux personnes qui peuvent être
destinataires: le propriétaire ou le chauffeur. Mentionnons que le
montant peut être divisé entre tel et tel selon les
règlements.
M. Saint-Jean: Dans le cas où il y a plusieurs chauffeurs
par voiture, ça arrive aussi.
M. Blank: Les chauffeurs aussi. Vous savez quelle est la
catégorie, vous parlez de la catégorie de gens.
M. Saint-Jean: La loi a été faite pour le titulaire
du permis qui peut réclamer et, après, on veut établir une
formule de redistribution. Le titulaire du permis a droit à un montant,
celui fixé par le discours sur le budget, mais la redistribution, il
faut en établir la formule. Nous sommes en discussion avec le
ministère des Transports et je ne serais pas en mesure aujourd'hui de
l'établir de mon seul chef.
M. Blank: Je ne suis pas certain que vous puissiez faire
ça par règlement. On parle ici du titulaire. Vous ne pouvez pas,
par un règlement, dire que c'est le titulaire qui va diviser cela avec
le chauffeur. C'est nous qui disons qui c'est le titulaire. Le règlement
doit suivre la loi.
M. Saint-Jean: Oui, mais il est précisé à
chaque étape qu'il y aura des règlements. Le titulaire d'un
permis en vigueur au 31 décembre d'une année pour le transport
d'un véhicule taxi, au sens du règlement, contre
rémunération, qui satisfait aux exigences prévues par
règlement, encore une fois, est réputé avoir payé
au ministre, le jour où il doit produire sa déclaration fiscale
pour son année d'imposition, comprenant cette date, conformément
à l'article 1000, ou aurait dû produire cette déclaration
s'il avait eu un impôt à payer pour cette année
d'imposition en vertu de la présente partie, un montant
déterminé par règlement.
M. Blank: Je ne suis pas d'accord. Je pense que vos
règlements, vous pouvez jouer avec comme vous voulez, mais c'est
seulement une personne qui a droit à ce remboursement à titre de
titulaire. Vous ne pouvez, par règlement, dire qu'il doit diviser
ça avec le chauffeur. Parce que nous devons donner ce droit de
détaxation ou de taxation au titulaire. Au moins, ajoutez quelque chose
dans cet article disant: le titulaire ou toute autre personne qui y a droit, ou
quelque chose comme ça. Vous n'avez pas le droit de le faire par
règlement.
Je pense que toute cette opération est tellement... Je vais voter
pour parce que le chauffeur de taxi va me tuer si je ne vote pas pour.
Le problème, c'est qu'on va voter pour et le chauffeur de taxi
pense qu'il va l'avoir, et c'est peut-être l'intention du ministre de le
donner, mais si on prend l'article 3, le propriétaire, le titulaire peut
aller en cour en disant: Non, non, vous n'y avez pas droit, la loi, c'est pour
moi, pas pour vous.
M. Saint-Jean: Mous sommes sensibles aux arguments du
député et nous allons mettre le montant de 500 $ dans la loi.
M. Blank: D'accord. Vous savez que c'est 500 $, mais franchement,
M. le sous-ministre, ne pensez-vous pas que si le chauffeur demande cet argent
et que le propriétaire va en cour et dit: Le règlement est ultra
vires parce qu'il n'y a aucune place ici où vous, les chauffeurs, avez
droit de recevoir cet argent, c'est moi seul le titulaire... Ne pensez-vous pas
à prendre des
précautions dans cet article pour éviter cela?
M. Saint-Jean: II nous restera à voir, dans les
discussions qu'on aura avec le ministère des Transports, à
ajuster la formule. Cela dépend ce que vous voulez, est-ce que vous
amendez l'amendement?
M. Blank: Oui, je présente un sous-amendement.
Le Président (M. Champagne):
J'aimerais l'avoir par écrit pour être bien sûr. Il y
a une chose qu'on peut faire, soit suspendre l'étude de cet article
d'ici la fin des travaux pour y revenir lorsque le sous-amendement sera
écrit. Est-ce qu'on pourrait s'entendre?
Une voix: D'accord.
Le Président (M. Champagne): Alors suspendons l'article et
ce que je fais, j'appelle l'article 28. 1, qui est un amendement. (16 h 15)
Ce projet de loi est modifié par l'insertion, après
l'article 28, de l'article suivant: "28. 1. L'article 1079 de cette loi est
modifié par le remplacement du premier alinéa par le suivant:
1079. Les dépôts de 20 $ mentionnés dans le présent
livre sont versés au fonds consolidé du revenu et
remboursés à même ce fonds, lorsqu'il y a lieu en vertu de
la présente partie. "
M. Blank: La loi des petites créances. M. Dean: M.
le Président, c'est...
Le Président (M. Champagne):
Deuxièmement, excusez-moi: "Le présent article a effet,
depuis le 30 septembre 1984. "
M. Blank: Adopté. Parce que je pense que le ministre
perdrait beaucoup de causes, il a besoin de retourner de l'argent, on doit
savoir d'où cela vient.
Le Président (M. Champagne): Pour l'article 28. 1.
M. Dean: Pour le record, pour un petit point assez important,
c'est que l'année dernière, on a amendé la loi pour
prévoir le recours aux petites créances pour des problèmes
de contestation d'impôt. Et au moment où on a rédigé
la loi, on a fait une petite erreur technique. On a prévu des frais de
15 $ tandis que les frais pour les recours, aux petites créances, en
général, sont de 20 $. C'est une correction technique pour
uniformiser l'opération d'une stipulation législative que je suis
sûr que le critique de l'Opposition appuie avec beaucoup
d'enthousiasme.
M. Blank: Ce que je dis, je l'ai appris parce que je pense que le
ministre perdrait beaucoup ces causes, il doit donner les 20 $.
Le Président (M. Champagne): Le nouvel article 28. 1 est
adopté. J'appelle l'article 29.
M. Saint-Jean: Cela vise à simplifier l'application de la
loi en limitant les cas où un avis d'intention d'aliénation d'un
bien québécois imposable doit être donné. Moins de
paperasse.
M. Blank: Adopté.
Le Président (M. Champagne): L'article 29 est
adopté. J'appelle l'article 30.
M. Saint-Jean: Substitue une expression à une autre:
"mentionné à" par "visé dans".
M. Blank: Adopté.
Le Président (M. Champagne): L'article 30 est
adopté. J'appelle l'article 31.
M. Saint-Jean: C'est encore une modification d'ordre technique
qui vise à harmoniser la terminologie à celle de la
législation bancaire en ce qui concerne la taxe sur le capital des
banques.
M. Blank: Adopté.
Le Président (M. Champagne): L'article 31 est
adopté. J'appelle l'article 32.
M. Saint-Jean: Élimine la déduction des frais
d'exploration engagés au Québec après le 22 mai 1984 du
calcul de la taxe sur le capital des corporations de raffinage du
pétrole.
M. Blank: C'est une augmentation de taxe.
M. Saint-Jean: Élimination d'une déduction.
M. Blank: Une augmentation, voilà, M. le
député de Bourassa, une augmentation.
M. Laplante: Enfin, on a fini par en trouver une. Je me
demandais...
M. Blank: Sur division.
Le Président (M. Champagne): L'article 32 est
adopté sur division. J'appelle l'article 33.
M. Saint-Jean: Au lieu de s'en référer à un
taux fixe pour établir la valeur d'un
don effectué par un parent à son enfant, lors d'un
prêt pour acquérir un bien agricole consenti à un
intérêt inférieur, la loi s'en référera
désormais au taux d'intérêt appliqué par l'Office du
crédit agricole, lequel varie pour tenir compte du taux
d'intérêt du marché, alors qu'autrefois c'était un
taux fixe qui pouvait défavoriser un contribuable.
M. Blank: Adopté.
Le Président (M. Champagne): L'article 33 est
adopté. J'appelle l'article 34.
M. Blank: C'est peut-être une augmentation ou une
déduction, on ne le sait pas. Je donne le bénéfice du
doute pour cette fois-ci.
M. Saint-Jean: Cet article augmente de 100 000 $ à 300 000
$ la déduction dans le calcul de la valeur imposable du don d'un bien
agricole ou d'actions de corporations privées.
M. Blank: Adopté.
Le Président (M. Champagne): L'article 34 est
adopté. J'appelle l'article 35.
M. Saint-Jean: II est de concordance avec l'article 39 de la Loi
sur les droits successoraux. C'est l'octroi d'un crédit d'impôt de
50% de l'impôt payable sur la transmission de biens agricoles ou
d'actions de corporations privées, s'il subsiste un impôt à
payer après toute déduction effectuée.
M. Blank: Adopté.
Le Président (M. Champagne): L'article 35 est
adopté. J'appelle l'article 36.
M. Saint-Jean: L'article 36 fait en sorte que lorsqu'un
contribuable a demandé le crédit d'impôt qu'on vient
d'étudier, mais qu'il n'a pas rempli les conditions requises par
l'article, le ministre peut le cotiser et récupérer le
crédit d'impôt accordé.
M. Blank: Pour les deux années de plus?
M. Saint-Jean: Cela existe également en matière
successorale et c'est de concordance avec la Loi sur les droits
successoraux.
M. Blank: Adopté.
Le Président (M. Champagne): L'article 36 est
adopté. J'appelle l'article 37.
Loi sur le ministère du Revenu
M. Saint-Jean: L'article 37 permet au ministre du Revenu de conclure un
accord avec le consentement du gouvernement aux fins d'application de toute loi
fiscale avec un organisme ou un ministère du gouvernement du
Québec.
M. Blank: Ici vous avez le droit d'entrer en accord avec les
départements ou groupements ou n'importe quelle personne ou association,
etc. Cela veut-il dire qu'on peut faire un arrangement avec une agence de
perception aussi? Le danger que je vois ici, c'est la question de la
confidentialité. Disons que vous faites des arrangements avec des gens
du gouvernement au sujet de la confidentialité des fonctionnaires;
là au moins il y a un peu de protection, peut-être moins pour les
fonctionnaires du ministère du Revenu, mais au moins il y a quelque
chose. Mais si vous commencez ici, vous avez le droit de faire des arrangements
avec n'importe quelle - j'ai le terme en anglais -personne, ou association ou
"partnership". Il n'y aucune limite ici de votre entente.
M. Saint-Jean: Lorsqu'il y a une telle entente, les personnes qui
sont liées par l'entente sont soumises au secret de l'article 69 sur la
confidentialité comme les fonctionnaires du ministère du
Revenu.
M. Blank: Où est-ce écrit cela?
M. Saint-Jean: C'est écrit à l'article 69 de la Loi
sur le ministère du Revenu.
M. Blank: Est-ce qu'on peut me le lire? Je ne sais pas comment
cela couvrira toutes les tierces personnes. Le ministre ne veut pas avoir
d'autres problèmes.
M. Dean: Certainement que non.
M. Saint-Jean: D'ailleurs dans le projet de loi que vous avez,
nous modifions cet article à la page 21, article 39. Vous verrez qu'on
définit "fonctionnaire" comme... "Aux fins du présent article, le
mot "fonctionnaire" signifie le ministre, un fonctionnaire ou un ancien
fonctionnaire du ministère du Revenu ainsi que toute personne agissant
ou ayant agi pour ou au nom du ministre ou du sous-ministre afin de les
assister dans la réalisation des objets d'une loi fiscale ou de toute
autre tâche qui peut leur incomber dans l'exercice de leur fonction.
"
M. Blank: Je ne suis pas certain que cela couvre un contrat de
perception que vous faites avec une agence de perception, je ne suis pas
certain. Je pense que peut-être dans cet article, l'article 37, à
la section 9 où vous faites cette entente, vous pourriez ajouter
quelques lignes disant que ces personnes seraient sujettes à... Ici
la
définition est très large dans la loi, ce qu'on change
à l'article 39. Je pense que si l'on ajoute quelque chose à
l'article 37, c'est plus certain et c'est peut-être une très bonne
protection pour tout le monde.
M. Laplante: Quelle différence peut-il y avoir si on
amène ces gens en cour pour perception? C'est que leurs noms deviennent
publics aussi.
M. Blank: Non, quand vous donnez cela à une agence de
perception...
M. Laplante: Ou à une agence de perception.
M. Blank:... vous donnez un peu de "background" - où il
travaille? Est-il marié? Vit-il avec sa blonde etc. - pour les aider
à faire la perception. Peut-être que vous donnez d'autres
informations; en cour, il y a seulement les chiffres.
M. Laplante: Vous avez l'adresse de l'individu, le nom et vous
avez tout cela aussi.
M. Blank: Ce n'est pas la même chose du tout.
M. Laplante: S'il paie une pension à sa femme, vous avez
tout cela aussi, pour juger de la capacité de payer après cela,
cela revient au même.
M. Blank: Cela ne revient pas au même, pas du tout.
La raison de la confidentialité, ce n'est pas pour aider les
contribuables, c'est pour aider le gouvernement parce qu'il y a des gens qui
savent que la confidentialité sera gardée par le gouvernement et
ils sont prêts à faire des déclarations honnêtes qui
peuvent être illégales pour commencer. Je vous donne un exemple:
une prostituée qui doit faire une déclaration. Si elle fait une
déclaration, elle paie la taxe. Le ministre sait qu'elle est une
prostituée et qu'elle a une occupation illégale, mais il n'a pas
le droit de donner cela au ministre de la Justice. C'est cela qu'on veut
éviter ici.
M. Laplante: II n'a pas le droit de donner d'adresse.
"Badlucky".
M. Blank: Je pense qu'on va ajouter quelque chose pour être
certain que la confidentialité sera gardée.
Le Président (M. Champagne): Est-ce qu'on pourrait
suspendre cet article 37?
M. Saint-Jean: On va y revenir.
Le Président (M. Champagne): L'article 37 est
suspendu.
J'appelle l'article 38. Je voudrais de la part de nos conseillers, Me
Saint-Jean, comprendre ce qui se passe, parce qu'on a un amendement. Je
voudrais savoir dans cet amendement si c'est un nouvel article
complètement ou si vous gardez, dans le sous-article 60, celui qui est
imprimé, le premier alinéa.
M. Saint-Jean: Vous remplacez tout l'article 38 qui va se lire
exactement comme il est ici.
Le Président (M. Champagne): Parfait. Alors, voici, je
vais le lire. Le nouvel article 38 se lit comme suit: "38. L'article 60 de
cette loi, remplacé par l'article 12 du chapitre (inscrire ici le
numéro de chapitre du projet de loi 94) des lois de 1984, est
modifié par l'addition de l'alinéa suivant: De plus, chaque telle
omission, à la suite d'une demande ou à une nouvelle demande
faite en vertu de l'article 39, constitue une nouvelle infraction passible
d'une amende d'au moins 25 $ par jour que dure l'omission. "
M. Blank: Je ne comprends pas.
M. Saint-Jean: Le ministère a toujours appliqué la
loi de telle façon que lorsqu'un contribuable n'a pas fait sa
déclaration d'impôt on lui envoie une mise en demeure de produire.
Admettons qu'il était condamné à 25 $ d'amende par un
juge. Alors, le contribuable payait l'amende et le ministère n'avait
toujours pas la déclaration. Il envoyait une autre mise en demeure avec,
par exemple, deux jours, ce qui faisait 50 $ ou 75 $ d'amende. Un contribuable
a plaidé qu'on ne pouvait pas, étant donné qu'il avait
déjà été condamné pour la même
infraction...
M. Blank: Autrefois, "convict".
M. Saint-Jean: Voilà! Alors, comme un juge lui a
donné raison, il fallait clarifier l'article pour faire en sorte qu'on
puisse revenir...
M. Blank: C'est un juge très libéral. D'accord,
adopté.
Le Président (M. Champagne): Le nouvel article 38 est
adopté. J'appelle l'article 39.
M. Saint-Jean: Alors, l'article 39, auquel nous sommes d'ailleurs
à préparer un amendement...
Le Président (M. Champagne): Sur l'article 39?
M. Saint-Jean: Oui. C'est ce que nous sommes en train de
faire.
Le Président (M. Champagne): D'accord. Alors, un autre
article...
M. Blank: Vous donnez la protection de l'article 37 à
l'article 39. Est-ce cela?
M. Saint-Jean: C'est exact.
M. Blank: On peut adopter l'article 37.
Le Président (M. Champagne): Un instant; Nous avions
l'article 37 en suspens.
M. Blank: Adoptez-le.
Le Président (M. Champagne): Si je comprends bien, vous
adoptez l'article 37.
M. Blank: L'article 37.
Le Président (M. Champagne): Alors, l'article 37 qu'on
avait laissé en suspens est adopté.
M. Blank: C'est l'article 39 qui est en suspens.
Loi concernant la taxe sur les carburants
Le Président (M. Champagne): Alors, nous avons une
nouvelle suspension en l'article 39. J'appelle l'article 40.
M. Saint-Jean: L'article 40 restreint une exemption de carburant
en matière de fraude fiscale. Pour expliquer en termes plus clairs, le
mazout coloré n'était pas imposé parce qu'on
présumait qu'il ne devait pas servir à alimenter un moteur
propulsif. Cependant, il y a des contribuables qui, trouvant économique
de se voir poursuivre et condamnés à 200 $ d'amende et ne pas
payer la taxe sur le mazout coloré, s'en servaient dans des
réservoirs de moteurs propulsifs. Alors maintenant, l'exemption va
porter sur le mazout coloré et également à la fin pour
laquelle il doit servir. On taxe ledit mazout lorsqu'il sert à une fin
illégale, pour dissuader la fraude fiscale.
M. Blank: Adopté.
Le Président (M. Champagne): L'article 40 est
adopté. J'appelle l'article 41.
M. Blank: L'article 41 est adopté.
Le Président (M. Champagne): L'article 41 est
adopté. J'appelle l'article 42.
M. Blank: Après les remarques que j'avais faites durant
l'étude des crédits, la question des gens, vos fonctionnaires
n'avaient pas le droit d'arrêter des camions-citernes venant d'Ontario.
Est-ce cela?
M. Saint-Jean: Entre autres. M. Blank: Adopté.
Loi concernant la taxe sur les
télécommunications
Le Président (M. Champagne): L'article 42 est
adopté. J'appelle l'article 43.
M. Saint-Jean: Alors, c'est une exemption de taxes sur les frais
d'installation des services de télécommunications.
M. Blank: Adopté.
Le Président (M. Champagne): L'article 43 est
adopté. J'appelle l'article 44.
M. Blank: Sur division.
Le Président (M. Champagne): L'article 44 est
adopté sur division.
M. Laplante: M. le Président...
Le Président (M. Champagne): Oui?
M. Laplante: Est-ce que je peux poser une question à M. le
ministre?
Le Président (M. Champagne): Oui.
M. Laplante: Où va-t-on prendre tout notre argent pour
payer toutes les diminutions qu'il y a dans ce projet de loi?
M. Dean: M. le Président, il y a énormément
de bonnes choses dans cette loi pour différents groupes ou entreprises,
des contribuables ou des entreprises au Québec.
M. Baril (Arthabaska): L'Opposition n'a pas accepté
ça en première lecture.
M. Laplante: Avoir su, j'en aurais parlé à
l'Assemblée nationale, mais j'étais occupé à un
autre projet de loi.
M. Blank: Quand on donne des pinottes à des groupes
tellement restreints, on fait un très bon show. Mais si vous regardez
plus loin, vous trouverez, dans l'année où vous donnez un petit
cadeau de quelques millions de dollars, que vous prenez d'une autre poche
quelques milliards de nouvelles taxes ou des augmentations de taxes. Si on
prend la taxe ascenseur, chaque année ça monte. Cela prendrait
dix lois comme ça seulement pour la taxe sur le carburant. Il y a aussi
la question qu'on a annoncée aujourd'hui: une augmentation de taxes de
250 000 000 $ parce que vous ne donnez pas cette exemption le 1er janvier.
Voilà, ce sont toutes ces choses, plus d'un milliard
d'augmentation de taxes par
année, et vous donnez de petites pinottes et de petits cadeaux
ici pour faire un petit show. Faites vos discours, mais les chiffres sont
là.
Le Président (M. Champagne): La question était
posée à M. le ministre, à moins que le
député...
M. Laplante: J'aimerais ça qu'il continue dans ce sens.
C'est vrai que pour payer les salaires, il faut les taxes, pour payer le
salaire du député de Saint-Louis aussi. Mais comment peut-on
arriver à diminuer nos impôts par un projet de loi comme
ça?
M. Blank: Je paie assez d'impôt pour payer mon propre
salaire.
M. Laplante: La question est posée au ministre.
Le Président (M. Champagne): Comme président, je
vous dirai que nous sommes entre l'article 44 et 45. En deuxième lecture
ou en première lecture, je pense qu'il y a eu des interventions. Je ne
sais pas si on devrait continuer dan3 ce sens-là.
M. Laplante:... au projet de loi, il est intéressant.
M. Tremblay: Que le député de Sainte-Anne ne dise
pas que ce sont des pinottes, par exemple!
M. Blank: Je suis le député de Saint-Louis.
Le Président (M. Champagne): D'accord.
Une voix: Ce n'est pas loin.
M. Blank: Non, ce n'est pas loin.
Le Président (M. Champagne): J'appelle l'article 45.
M. Blank: Adopté.
Le Président (M. Champagne): L'article 45 est
adopté.
M. Blank: II y a deux articles en suspens?
Articles en suspens
Le Président (M. Champagne): Oui. J'appelle l'article 28.
Voici le sous-amendement: "La motion d'amendement no 2 est modifiée,
dans le paragraphe 2, par le remplacement, à la fin de l'article 1029. 9
de la Loi sur les impôts, des mots "déterminé par
règlement par ce qui suit: de 500 $". M. Blank: D'accord.
Le Président (M. Champagne): Est-ce que le sous-amendement
est adopté?
M. Blank: Adopté.
Le Président (M. Champagne): Le sous-amendement est
adopté. Est-ce que l'amendement est adopté?
M. Blank: Adopté.
Le Président (M. Champagne): Est-ce que l'article 28 tel
qu'amendé est adopté?
M. Blank: Adopté.
Le Président (M. Champagne):
Maintenant, j'appelle l'article 39. Est-ce que vous avez fini la
rédaction de cet amendement?
M. Saint-Jean: Non, dans cinq minutes.
Le Président (M. Champagne): On va suspendre pour quelques
minutes.
(Suspension de la séance à 16 h 34)
(Reprise à 16 h 44)
Le Président (M. Champagne): À l'ordre, s'il vous
plaît'. La commission du budget et de l'administration reprend ses
travaux. Nous avions l'article 39 du projet de loi 5 qui était en
suspens. Voici comment se lit maintenant l'amendement: "L'article 39 de ce
projet de loi est modifié par le remplacement du paragraphe 3° par
le suivant: 3° par le remplacement du septième alinéa par le
suivant: Aux fins du présent article, le mot "fonctionnaire" signifie le
ministre, un fonctionnaire ou ancien fonctionnaire du ministre du revenu, une
personne agissant ou ayant agi pour ou au nom du ministre ou du sous-ministre
afin de les assister dans la réalisation des objets d'une loi fiscale ou
dans toute autre tâche qui peut leur incomber dans l'exercice de leurs
fonctions, ainsi qu'une personne, association, société, organisme
ou ministère visé dans le deuxième alinéa de
l'article 9. " Est-ce que l'amendement est adopté?
M. Blank: Adopté.
Le Président (M. Champagne):
L'amendement est adopté. Est-ce que l'article 39 est
adopté tel qu'amendé?
M. Blank: Adopté.
Le Président (M. Champagne): Adopté. Est-ce que le
titre du projet de loi est adopté?
M. Blank: Adopté.
Le Président (M. Champagne): Le titre du projet de loi est
adopté. Est-ce que l'ensemble du projet de loi est adopté tel
qu'amendé?
M. Blank: Adopté.
Le Président (M. Champagne): Adopté tel
qu'amendé. Je ne sais pas s'il y a une renumérotation. Est-ce
qu'il a quelqu'un pour faire, peut-être une motion de
renumérotation ou de réimpression du projet de loi?
M. Blank: Est-ce que vraiment c'est nécessaire de changer
les numéros?
M. Laplante: Avec l'article 28. 1...
M. Blank: D'accord. Le député fait la mention. On
va l'adopter.
Le Président (M. Champagne): Le député de
Bourassa fait motion qu'il y ait une renumérotation et une
réimpression du projet de loi. Voici, peut-être avant de finir, de
clore, des commentaires ou... M. le président de la commission.
M. Lachance: Oui, à titre de président de la
commission permanente, je voudrais dire mon appréciation, l'esprit
positif avec lequel, encore une fois, le député de Saint-Louis a
travaillé à la bonification du projet de loi 5. Je veux souligner
son excellente conception du rôle de l'Opposition. C'est sûrement
un modèle que ses collègues, la plupart de ses collègues,
devraient imiter dans les travaux, pour rechercher sincèrement des
éléments pour bonifier les lois d'une façon positive.
Alors, les fleurs passent, M. le député de Saint-Louis, cela me
fait plaisir de vous les lancer.
M. Dean: M. le Président, vous me permettrez, en terminant
cette étude, de faire écho aux remarques du président de
la commission, de remercier mon vis-à-vis du Parti libéral, le
député de Saint-Louis, de sa collaboration habituelle et aussi de
son travail très positif comme représentant de l'Opposition.
Je voudrais également remercier vous-même, M. le
Président, le président de la commission, mes collègues
députés, les hauts fonctionnaires et les employés de
l'Assemblée nationale qui, tous, toutes et chacun et chacune ont
contribué à ce travail très efficace que nous avons fait
cet après-midi. Merci.
M. Blank: Merci. Je veux seulement vous dire que je concours aux
remarques du ministre.
Le Président (M. Champagne): La commission du budget et de
l'administration ajourne ses travaux sine die, parce qu'elle a fait
l'étude détaillée du projet de loi 5, Loi modifiant
diverses dispositions législatives d'ordre fiscal. Merci.
(Fin de la séance à 16 h 48)