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(Dix heures douze minutes)
Le Président (M. Lachance): La commission permanente du
budget et de l'administration se réunit avec le mandat de
procéder à l'étude des crédits budgétaires
de 1985-1986 du Conseil du trésor et des organismes relevant du ministre
délégué à l'Administration.
J'aimerais savoir, M. le secrétaire, s'il y a des remplacements
de membres de la commission.
Le Secrétaire: Oui, M. le Président. M. Baril
(Arthabaska) sera remplacé par M. Le Blanc (Montmagny-L'Islet). C'est
tout, merci.
Le Président (M. Lachance): Merci. Je voudrais d'abord
rappeler qu'il y a une entente qui pourrait s'énoncer ainsi. La
première partie des discussions se ferait jusque vers midi puisque nous
avons jusqu'à 13 heures. Cette première partie porterait sur les
crédits du Conseil du trésor et la dernière heure serait
consacrée aux organismes relevant du ministre
délégué à l'Administration. Cela va?
Pour que tout le monde se comprenne bien, selon nos règles de
procédure, le temps de parole est de 20 minutes par
élément. Selon l'entente, je pense qu'on pourra faire preuve
d'une certaine souplesse. Ce sera sur l'ensemble des éléments qui
sont contenus pour chacun des deux blocs.
À l'article 284, on dit ceci: "Le temps de parole dont dispose
chaque membre d'une commission vaut pour chaque élément d'un
programme et peut être utilisé en une ou plusieurs interventions.
" Le temps de parole est distinct pour la personne qui intervient et pour le
ministre qui répond.
J'inviterais d'abord, en lui souhaitant la bienvenue, le ministre
délégué à l'Administration et président du
Conseil du trésor à bien vouloir nous présenter les
personnes qui l'accompagnent pour les fins du Journal des débats,
puisqu'il est possible que le ministre cède la parole à l'une ou
l'autre de ces personnes au cours des discussions, s'il le désire. M. le
ministre.
Conseil du trésor
M. Clair: Oui, M. le Président, d'autant plus qu'avec la
nouvelle vague de l'imputabilité des hauts fonctionnaires, il me fait
extrêmement plaisir de présenter les gens qui m'accompagnent. Je
me limiterai à ceux qui sont à la table avec moi, même s'il
n'est pas impossible que nous ayons à recourir à d'autres
personnes qui m'accompagnent à l'arrière.
À ma gauche immédiate, M. Roland Arpin, secrétaire
général du Conseil du trésor. À sa gauche, M.
Michel Crête, secrétaire adjoint aux politiques de personnel et
aux relations de travail; M. Jean-Louis Lapointe, secrétaire adjoint
responsable des politiques administratives et M. Marcel Gilbert,
secrétaire adjoint responsable du Centre de développement de la
productivité. À mon extrême droite, pour terminer avec le
Conseil du trésor, M. Denis Bédard, secrétaire adjoint
responsable des programmes.
Comme vous l'avez mentionné, deux autres organismes
relèvent du ministre délégué à
l'Administration. Il s'agit du Service des achats du gouvernement. C'est M.
Jean-Claude Careau qui est en le directeur général. Je suis
également responsable de la commission administrative des régimes
de retraites et d'assurances dont M. Louison Ross, immédiatement
à ma droite, est responsable et président.
Exposé préliminaire
Le Président (M. Lachance): Est-ce que vous avez des
propos préliminaires avant d'aborder de plein fouet l'étude des
crédits?
M. Michel Clair
M. Clair: Oui, M. le Président, ce sera assez bref. Je me
limiterai à deux points. D'abord, quelques renseignements concernant
l'évolution des crédits du secrétariat du Conseil du
trésor en 1985-1986 par rapport à 1984-1985, en termes de
dépenses probables et, deuxièmement, un certain nombre de
documents que j'aimerais déposer à la suite des questions qui
avaient été posées par l'Opposition, notamment.
En ce qui concerne les crédits 1985-1986 pour le Conseil du
trésor, ils se chiffrent par 16 830 000 $ et ils progressent en
apparence de 33, 2 % par rapport aux dépenses probables de 1984-1985 qui
se chiffreraient par 12 634 000 $. La croissance serait de 11, 8 % par rapport
aux
crédits 1984-185 puisque ceux-ci étaient de 15 048 000
$.
L'écart de 2 414 800 $ entre les crédits de l'exercice
1984-1985 et la dépense probable à la date du dépôt
du livre des crédits, soit le 19 mars 1985, s'explique de la
façon suivante.
Premièrement, plusieurs postes sont demeurés vacants au
cours de l'exercice 1984-1985 à cause d'une structure transitoire dont
s'est doté le secteur des politiques de personnel et des relations de
travail et ce, en grande partie, en raison de l'intégration de certains
employés de l'ancien ministère de la Fonction publique et
également en raison de postes demeurés vacants dans les autres
unités administratives pour lesquelles le taux de roulement a
été significatif.
Deuxièmement, les crédits prévus pour la
révision des traitements pour les différentes catégories
de personnel ont été supérieurs de 2, 8 % comparativement
à la prévision qui avait été faite lors de la
préparation de la revue des programmes.
Les deux points mentionnés précédemment
représentent donc 1 800 000 $ de crédits périmés
probables dans la supercatégorie du fonctionnement-personnel.
L'écart de 614 000 $ dans les autres supercatégories s'expliquent
par le fait que certains contrats annuels octroyés ont été
surévalués compte tenu des impondérables ainsi que
diverses dépenses de fonctionnement non réalisées par
suite d'un écart significatif d'effectifs en place par rapport aux
effectifs autorisés.
Par ailleurs, l'écart de 1 782 000 $ entre les crédits
1984-1985 et ceux de l'exercice financier 1985-1986 s'explique par trois
motifs: d'abord, une prévision pour la révision des traitements
de 240 000 $; deuxièmement, la finalisation du développement des
systèmes mécanisés de planification et de contrôle
budgétaire pour 442 000 $; finalement, certaines dépenses qui
sont prévues en regard de la prochaine négociation.
Voilà, M. le Président, les renseignements que je voulais
fournir. Je n'avais pas l'intention de faire un long exposé sur
l'ensemble des politiques du Conseil du trésor, puisque je pense que
nous avons eu l'occasion, en commission plénière, à
l'Assemblée nationale, de répondre à un certain nombre de
questions. Je ne voulais pas reprendre ici le débat.
Finalement, à la suite des questions posées par les
représentants de l'Opposition en rapport avec les documents qui leur ont
été fournis, j'aimerais apporter des précisions
additionnelles. Premièrement, en ce qui concerne les sommes
dépensées en 1984-1985 pour la publicité, il aurait fallu
ajouter un montant de 67 644, 94 $, puisque la publicité ayant trait au
dossier du renouvellement des conditions de travail des membres de la
Sûreté du Québec a été
défrayée par le secrétariat du Conseil du trésor;
même si une interprétation très stricte de la question
posée par l'Opposition aurait pu nous amener à ne pas indiquer
cela, je pense qu'il est préférable de donner le
renseignement.
Je voudrais également déposer ou rendre disponible pour
les membres de la commission l'ensemble des résultats du programme de
prime à l'initiative en ce qui concerne les suggestions
effectuées depuis le début du programme. Je pense que c'est un
document qui pourra être intéressant pour les membres de la
commission. Je voudrais également déposer une analyse concernant
l'évolution des effectifs de la fonction publique de 1979 à 1984,
plus précisément l'analyse et le bilan de l'évolution des
effectifs gouvernementaux régis par la Loi sur la fonction publique pour
la période allant du 1er avril 1979 au 31 mars 1984. Je ne cache pas que
la publication, dans la revue Actualité, d'un article intitulé
"Les camouflés, les invisibles et les disparus de la fonction publique"
qui, à mon avis, est un article complètement biaisé,
basé sur une méthodologie absolument dérogatoire quant
à un travail professionnel qu'on peut faire en cette matière,
m'amène à déposer ce rapport qui, vous le verrez, est
basé sur une méthodologie fiable, valide qui ne vise à
tromper personne, mais simplement à présenter les faits tels
qu'ils sont.
Par ailleurs, les députés de l'Opposition avaient
demandé de déposer les sondages effectués par ou à
la demande du ministère que je dirige. Encore une fois, la formulation
de la question aurait pu m'amener à ne pas déposer ce que je vais
déposer, mais je pense que pour l'éclairage de tous les membres
de la commission, il est normal que je dépose ces documents. Il s'agit,
dans un premier temps, d'un sondage qui a été effectué
auprès des entreprises inscrites au fichier central des fournisseurs
afin de connaître l'opinion des fournisseurs en ce qui concerne le
fonctionnement du fichier central. Deuxièmement, quatre sondages ont
été réalisés auprès des travailleurs et
travailleuses des secteurs public et parapublic, soit par le ministère
de l'Éducation, le ministère des Affaires sociales, l'Office des
ressources humaines auprès des employés de la fonction publique,
du réseau collégial, du réseau de l'enseignement primaire,
secondaire de même que du réseau des affaires sociales... Je pense
que, compte tenu de la façon dont les choses ont évolué du
fait que c'est le président du Conseil du trésor qui est
responsable tant du Service des achats que de la réforme du
régime des négociations dans les secteurs public et parapublic,
c'est le forum et le moment approprié pour déposer ces
sondages.
Voilà, M, le Président, les précisions
que je voulais apporter. Ces documents seront disponibles dans quelques
minutes, en nombre suffisant, pour les députés.
Le Président (M. Lachance): Merci, M. le ministre. En
vertu de l'article 162 de nos règles de procédure, j'accepte le
dépôt en commission des documents dont vous avez fait état
en espérant que ces documents seront disponibles le plus rapidement
possible aux membres de la commission. Je cède maintenant la parole au
porte-parole de l'Opposition, M. le député de
Notre-Dame-de-Grâce.
M. Scowen: Merci, M. le Président. Le système pour
l'étude des crédits est un peu lourd, mais il faut le respecter.
Donc, j'ai l'intention de poser toute une série de questions au ministre
pendant mes vingt minutes; j'espère qu'il sera capable de
répondre durant ses vingt minutes. Il y a plusieurs de ces questions qui
sont très précises. Elles vont peut-être nécessiter
une analyse de votre part. Je veux simplement, si c'est le ces, que vous vous
engagiez à le faire.
Premièrement - c'est un détail, mais c'est
intéressant - on constate que Mme Francine Lalonde est maintenant membre
du Conseil du trésor. J'imagine qu'elle est très occupée
avec toutes ses activités puisqu'elle s'est déclarée trop
occupée pour se présenter comme candidate. Voici la question que
l'on se pose ce matin. Quel est son traitement comme ministre, mais non pas
comme députée? Comment établit-on le salaire de Mme
Lalonde? Combien est-elle payée?
M. Clair: D'abord, voici tout ce que je peux indiquer, c'est au
Conseil exécutif qu'il faudrait poser la question et non pas au Conseil
du trésor. Mais, sauf erreur, je crois pouvoir vous indiquer que Mme
Lalonde n'a que la rémunération équivalente à celle
du ministre et elle ne reçoit pas justement la
rémunération équivalente à celle d'un
député. Donc, je pense que son salaire se situe dans les 30 000 $
par année.
M. Scowen: C'est effectivement le salaire du ministre...
M. Clair: Exactement.
M. Scowen:... sans le salaire de base de
député.
M. Clair: Elle n'a pas le salaire de base de
député.
M. Scowen: D'accord. Ma deuxième question concerne la
publicité. Premièrement, on constate que le ministre a
augmenté son cabinet cette année, comparativement à l'an
dernier, de trois attachés politiques. On aimerait savoir que font ces
trois attachés politiques additionnels. Est-ce qu'ils sont en poste ici
à Québec, dans votre comté, ou ailleurs? Quelles sont
leurs activités? Ce serait intéressant de savoir quelles sont les
activités de tous les attachés politiques et du directeur adjoint
du cabinet qui est aussi un nouveau poste. Le nombre de personnel dans le
cabinet du ministre a été augmenté de quatre personnes. Si
vous pouviez nous fournir les détails sur ce sujet, ce serait
apprécié. Deuxièmement, combien de ces attachés
politiques s'occupent des communications en ce qui concerne votre cabinet?
J'ai aussi d'autres questions qui touchent les communications. Dans
votre direction des communications à l'intérieur de votre
ministère - si vous en avez, et je présume que vous en avez une -
avez-vous des agents d'information et quel est leur classement s'il y en a?
Avez-vous un directeur des communications? Si vous avez un directeur, quelle
est la description de ses fonctions? S'il y a un adjoint, ses fonctions sont
quoi? En effet, on veut avoir une idée assez précise de toutes
les activités à l'intérieur de votre ministère et
de votre cabinet qui touchent le domaine des communications.
M. Clair: M. le Président, je peux y aller rapidement.
M. Scowen: Je ne sais pas si...
Le Président (M. Lachance): Je pense que...
M. Clair: Si vous voulez le faire sans formalité, je
m'engage à ne pas abuser des vingt minutes et de répondre
rapidement.
M. Scowen: C'est parfait pour moi aussi, je préfère
que ce soit comme cela.
Le Président (M. Lachance): Bien, ce serait plus une forme
de dialogue qui nous permettrait de suivre au fur et à mesure...
M. Swowen: Un dialogue de quarante minutes est beaucoup plus
intéressant pour moi que deux discours de vingt minutes.
M. Clair: Pour moi aussi.
Le Président (M. Lachance): Très bien, allons-y de
cette façon.
Personnel de cabinet
M. Clair: M. le Président, dans la liste des documents, en
ce qui concerne le personnel de cabinet, effectivement, je rappelle au
député de Notre-Dame-de-Grâce que le 1er avril 1984, la
liste des attachés
politiques était assez réduite, c'est-à-dire trois
personnes. La raison est fort simple, c'est que je venais tout juste d'entrer
en fonction et, comme j'ai l'habitude de ne pas m'emballer trop rapidement
à l'égard de quoi que ce soit, j'ai voulu prendre mon temps pour
choisir le personnel. Alors, Mme Marie-Lyne Éthier était
attachée de presse, M. Martin Girard était mon chef de cabinet et
M. Richard Vadnais était attaché politique au bureau de
comté à Drummondville.
Par ailleurs, la liste à jour pour 1985, en ce qui concerne M.
Charles Châteauneuf, comme le député de
Notre-Dame-de-Grâce le sait, je suis reponsable de l'Année
internationale de la jeunesse au Québec et M. Châteauneuf est le
seul attaché politique affecté à temps plein au suivi de
l'Année internationale de la jeunesse. M. Laurent Émond
était attaché politique responsable du dossier des
négociations dans les secteurs public et parapublic. Il a quitté
il y a quelques semaines pour intégrer la fonction publique et il est
maintenant adjoint administratif responsable de l'information et des
communications. Il n'y avait aucune équipe au secrétariat du
Conseil du Trésor, il n'y avait personne en quelque sorte responsable
des communications. La tradition voulait que le président du Conseil du
Trésor ait recours aux services soit de l'Office des ressources humaines
ou du ministère des Finances.
Maintenant, compte tenu de l'abondance, surtout avec la
responsabilité à l'égard de la fonction publique, je donne
simplement comme exemple le programme que nous avons mis sur pied pour
faciliter les préretraites, les congés pour études, le
partage du temps de travail, ne serait-ce qu'à l'égard des
employés de la fonction publique, comme le ministère de la
Fonction publique avait lui même une petite équipe responsable des
communications - mon secrétaire général pourra vous donner
quelques informations additionnelles là-dessus - nous considérons
qu'il est valable que quelques personnes, deux ou trois au plus, s'occupent de
cela, de sorte que M. Émond a quitté, Mme Marie-Lyne
Éthier n'est pas en poste présentement puisqu'elle est en
congé de maternité, M. Martin Girard est toujours mon chef de
cabinet, fidèle et loyal depuis plusieurs années et M. Bernard
Loiselle est directeur de cabinet adjoint... Compte tenu de mes fonctions qui
sont de plus en plus prenantes, j'ai jugé opportun d'avoir un
deuxième attaché politique qui soit directeur adjoint de cabinet
au bureau de comté, avec M. Richard Vadnais qui demeure en poste, et M.
Sylvain Vaugeois est mon attaché de presse. Voici le nombre de personnes
en poste aujourd'hui: M. Martin Girard, chef de cabinet; M. Charles
Châteauneuf, responsable de l'Année internationale de la jeunesse;
M. Sylvain Vaugeois, attaché de presse, M.
Laurent Émond ayant quitté, et MM. Bernard Loiselle et
Vadnais au bureau de comté. (10 h 30)
M. Scowen: Au retour de Mme Éthier, qu'est-ce qu'elle va
faire?
M. Clair: En ce qui concerne Mme Éthier, si elle avait
à revenir elle serait attachée de presse. Je vais vous dire que
Mme Éthier a une longue expérience de cabinet, avec moi, en
particulier. Elle n'a pas pris de décision, quant à savoir,
premièrement, si elle revient. Remarquez que je trouve que ces
choses-là concernent davantage la personne que l'intérêt
gouvernemental, mais elle n'a pas encore pris de décision si elle
reviendrait dans mon cabinet ou pas. Bien entendu que si elle devait revenir,
j'ajusterai le personnel de mon cabinet en fonction des besoins que je
considérerai à ce moment-là.
Je peux souligner également que le total de mes employés
de cabinet est de dix, alors que le cabinet moyen au gouvernement du
Québec compte dix-sept employés.
M. Scowen: Excusez...
M. Clair: Je disais que le total du personnel de mon cabinet
compte dix employés et le cabinet moyen comprend un nombre plus
élevé, soit dix-sept employés.
M. Scowen: Oui, pas de commentaires là-dessus.
M. Clairs Je comprends.
M. Scowen: L'autre question que je vous ai posée
concernait le nombre de personnes à l'intérieur de votre
ministère. Vous avez répondu en ce qui concerne votre cabinet.
Est-ce qu'il existe des personnes qui s'occupent de la communication?
M. Clair: M. Arpin pourrait fournir une réponse.
M. Arpin (Roland): M. Laurent Émond, qui est ici,
d'ailleurs, qui était au cabinet de M. Clair jusqu'à il y a
quelques mois, mais qui est un fonctionnaire de carrière, est maintenant
adjoint administratif du secrétaire du Conseil du trésor.
À ce titre, il assume deux responsabilités, une
responsabilité en information proprement dite, information interne au
secrétariat, les bulletins aux employées, l'information aux
employés et la diffusion d'un certain nombre de documents, une
responsabilité relativement à l'information que le
secrétariat ou le Conseil du trésor doit diffuser vers les
ministères.
Compte tenu que nous sommes maintenant responsable de la Loi sur la
fonction publique, nous avons évidemment beaucoup plus de documents de
politiques, de
statistiques et de rapports de gestion à diffuser, à
monnayer et à vulgariser. On doit, comme tout organisme qui a à
communiquer avec des clients, en quelque sorte, se donner quelques petites
pratiques d'information systématiques par des bulletins maisons ou des
publications maisons qui soient comestibles et claires. Alors, c'est la partie
du mandat d'information.
Il assume également, comme secrétaire administratif, des
tâches de secrétaire de comités à l'occasion ou
d'analyses de certains documents pour le secrétaire. M. Émond est
professionnel lui-même. C'est un attaché d'administration, comme
classification, qui a fait carrière en information dans quelques
ministères. Il est classé comme attaché d'administration.
Lui seront adjoints deux professionnels dans le domaine de l'information, ou un
professionnel et un technicien. On n'a pas encore arrêté
exactement les profils, mais ce serait au maximum deux personnes plus une
employée de bureau.
Donc, pour l'information que le secrétariat du Conseil du
trésor assume pour l'ensemble du gouvernement et pour sa
responsabilité vis-à-vis du conseil dans le domaine de
l'information, en tout et partout, cela fera quatre personnes.
M. Scowen: Merci. Si M. le ministre me le permet, j'ai
l'intention de lui poser trois questions qui sont un peu plus fondamentales. Je
vais les poser une après l'autre parce que je ne sais pas exactement
combien de temps il va me rester. Je ne contrôle pas vos réponses
et je pense que c'est important de poser au moins ces questions.
La première que je veux soulever touche un engagement que le
ministre a pris l'an passé sur le sujet que nous trouvons d'une
très grande importance. Il s'agit de l'analyse que le Conseil du
trésor doit faire et s'est engagé à faire des coûts
comparatifs dans le secteur public et surtout dans le domaine de
l'éducation et de la santé avec les autres juridictions et
surtout avec l'Ontario.
Le ministre est conscient, je suis certain, que l'an passé il y a
eu des fuites du livre blanc à l'époque qui indiquaient qu'il y
avait des coûts de 500 $ ou 600 $ ou même 650 $ de plus de
dépenses publiques per capita au Québec qu'en Ontario. Le
ministre a refusé de commenter les fuites à l'époque, mais
maintenant, c'est officiel. Cet écart est confirmé dans le livre
blanc qui a finalement été rendu public. Mais même à
l'époque, le 12 avril 1984, le ministre a dit que ces études
comparatives étaient en cours. Il a dit que beaucoup de travail a
été fait à cet égard et les choses se sont
précisées. Il s'est engagé... et je pense que je peux
citer le ministre: "Sur ce que j'ai indiqué au député -
c'est de moi qu'il parlait - actuellement, les travaux qui ont
été faits ne sont pas sous forme publiable et,
deuxièmement, ils ne sont pas entièrement
complétés. Nous sommes disposés, et c'est mon intention,
à rendre public ce document d'ici l'automne 1984. " S'il a rendu ces
documents publics à l'automne, ce n'était pas avec beaucoup de
fanfare, parce qu'on ne les a pas vus. J'aimerais savoir si le ministre est
prêt, aujourd'hui, à déposer ces analyses approfondies sur
les coûts du réseau de l'éducation ou des affaires sociales
au Québec comparés avec ceux de l'Ontario, ce qu'il s'est
engagé à faire à l'automne 1984.
M. Clair: Alors ma réponse sera brève et
précise. Nous ne sommes pas encore prêts à rendre publiques
ces études. Nous allons continuer à y travailler. Maintenant,
encore une fois, à partir de la règle de l'imputabilité,
celui qui, au secrétariat du Conseil du trésor, maîtrise le
mieux ces questions, c'est M. François Geoffrion, à la gauche
immédiate de M. Arpin, le directeur de la planification. J'aimerais -
parce que, effectivement, je m'y étais engagé; et, si je l'avais
fait, c'est parce que nous croyions sincèrement être en mesure de
le faire -maintenant sur le plan des problèmes de méthodologie,
non seulement mesurer des écarts, mais aussi tenter d'en trouver des
explications valables. Je pense que c'est le principal point qui,
jusqu'à maintenant, retarde la publication de cela. Alors, je vous
demanderais, très brièvement, M. Geoffrion si vous pouvez...
M. Scowen: M. le Président, je ne doute pas de la bonne
foi du ministre, mais, malheureusement, je ne contrôle pas le droit de
parole de mes collègues du côté gouvernemental et, dans 20
minutes, ils vont me couper la parole, avec raison, parce que les 40 minutes
seront écoulées. Je préfère poser les deux autres
questions, si vous voulez...
M. Clair: Cela va.
M. Scowen:... et après on pourra avoir les
réponses. Les réponses sont fort intéressantes, mais je ne
sais pas si j'aurai le droit de parole une deuxième fois. Je veux juste
dire, entre parenthèses, que c'était un engagement formel de la
part du ministre et je pense que c'est un sujet parmi les plus importants
aujourd'hui, cette comparaison. Je trouve étonnant que le ministre,
devant un sujet d'une telle importance, ne soit pas capable de nous donner une
réponse à un engagement qu'il a pris il y a un an.
La deuxième question... Je veux ajouter une autre question dans
le même domaine. Dans les négociations avec le secteur public qui
sont en cours, est-ce que vous avez
effectué des analyses précises et claires quant aux
salaires et avantages des employés dans le secteur public du
Québec par rapport à ceux de l'Ontario ou d'autres juridictions?
Si oui, est-ce qu'elles sont accessibles? Est-ce que vous êtes prêt
à les rendre publiques, et sinon, pourquoi pas? C'est une
deuxième sous-question à la première que j'ai
posée.
La deuxième question que je voulais poser au ministre touche
également un engagement qu'il a pris l'année passée. C'est
la question de l'engagement de refaire toute la réglementation qui avait
pour effet de régir le comportement des fonctionnaires au gouvernement
du Québec. Je fais référence à la page CBA-74 du
Journal des débats du 12 avril. Mme Le Blanc-Bantey, à
l'époque, quand elle était ministre de la Fonction publique,
s'était engagée à refaire toute cette
réglementation pour janvier 1985. C'était un engagement du
gouvernement et, quand j'ai demandé au ministre - parce que la
responsabilité lui était transmise - s'il était prêt
à respecter cet engagement, il a dit: Oui, je pense que oui. On est sur
la bonne voie; il y a 300 ou 400 règlements qui doivent être
faits. Et il pensait que cela serait fait.
Est-ce que ces 300 à 400 règlements ont été
refaits? Est-ce que le comité qui était censé surveiller
ces changements a fait son travail? Où êtes-vous rendu dans ce
deuxième engagement que vous avez pris? C'est une affaire pas mal
importante, parce qu'on sait très bien que c'est un domaine où la
réglementation étouffe très souvent l'initiative et
même le fonctionnement. Alors, c'est une deuxième question sur un
autre engagement qu'a pris le ministre.
Une troisième, c'est un sujet qui est un peu, peut-être,
à côté dans un sens, mais quand même très
important. Il s'agit des immobilisations du gouvernement. Nous avons toujours
eu des problèmes, nous de l'Opposition, pour comprendre
précisément comment les immobilisations du gouvernement sont
calculées. Il y a quelque chose, par exemple, dans le livre des
crédits de cette année, vous avez des immobilisations de 1 241
000 000 $ qui sont prévues. Il y a un budget de base de 928 000 000 $
avec un plan de relance en supplément. Il y a aussi, en plus, les
dépenses en capital du gouvernement qui sont des investissements mais
qui se trouvent à l'intérieur des crédits. Cela monte
à 672 000 000 $ et vous avez quelque chose qui s'appelle les
investissements publics au Québec qui dépassent bien sûr
les investissements du gouvernement, parce que cela touche le secteur public
dans sa totalité et les sociétés d'État.
Je ne veux pas que le ministre me réponde aujourd'hui à
une question que je vais lui poser, mais j'aimerais qu'il accepte de nous
préparer un petit document dans lequel on pourrait décrire les
diverses définitions qui sont utilisées pour les investissements
et les dépenses en capital au Québec et nous préparer un
tableau qui démontre le niveau de ces investissements publics dans
chaque catégorie, disons depuis une dizaine d'années, depuis
1970, peut-être. C'est juste pour qu'on puisse avoir,
premièrement, une définition claire, une fois pour toutes, de
tout ce que cela veut dire, les investissements publics, les immobilisations
publiques au Québec et comment ils sont évalués pendant
une dizaine ou une quinzaine d'années. C'est simplement une demande que
je fais. Je ne veux pas faire de la démagogie là-dessus; je veux
voir les chiffres et les définitions avant de commencer d'en parler.
La dernière question que je veux poser dans cette série au
ministre est la suivante. On vous a beaucoup critiqué l'an passé
pour la faiblesse de vos efforts dans l'accélération de
l'accès à l'égalité à l'intérieur de
la fonction publique. Il y avait là toutes sortes d'excuses. Vous avez
consacré, je pense, trois quarts d'heure de témoignages de la
part de certaines personnes à l'intérieur de la fonction
publique. On parlait surtout des non-francophones et des femmes.
C'étaient les deux catégories qui nous intéressaient
à l'époque, mais il y en a d'autres, bien sûr. J'aimerais
que le ministre nous parle un peu des réalisations dans ce domaine. Je
me souviens très bien de sa réponse, l'an passé, quand on
l'a critiqué. Il a dit quelque chose de frappant. Le ministre dit
souvent des choses très frappantes...
M. Clair: On peut mesurer les résultats. M. Scowen:...
mais...
M. Clair: On peut mesurer les efforts
déployés...
M. Scowen: Oui, c'est cela.
M. Clair:... aux résultats connus parce...
M. Scowen: Vous ne pouvez pas mesurer...
M. Clair:... qu'on pourrait conclure que vous n'aviez pas fait
d'efforts pour aller de l'autre côté. (10 h 45)
M. Scowen:... les efforts par les résultats et c'est une
drôle de conception de l'administration certainement à moyen
terme. Mais cette fois je demande au ministre de nous dire si, l'année
passée, il y a eu des résultats ou s'il est toujours
obligé de nous dire qu'on ne peut pas mesurer ses efforts par ses
résultats. Parce que s'il est obligé de le dire pour la
deuxième fois, je pense qu'on a ie droit de commencer à dire que
ses
efforts vont dans une mauvais direction. J'aimerais avoir les chiffres
quant au nombre de nouvelles personnes qui ont été
embauchées - pas le nombre de personnes additionnel, parce qu'il n'y en
avait probablement pas - et qui sont entrées en fonctions dans le
secteur public, cette année. Quel est le pourcentage de ces personnes
qui étaient des femmes et des non-francophones? Je termine
là-dessus. Si le ministre pouvait nous donner les réponses
à toutes ces questions dans une douzaine de minutes, on lui en serait
très reconnaissant.
Coûts comparatifs entre le Québec et
l'Ontario
M. Clair: Oui. Alors, je vais les prendre dans l'ordre. En ce qui
concerne la comparaison Québec-Ontario, M. Geoffrion va vous donner
quelques explications. À la sous-question à savoir si nous avons
développé des analyses salariales, secteur public
québécois et autres provinces, la réponse c'est oui, nous
faisons de telles comparaisons.
Mais telle n'est pas la base de la politique de
rémunération du gouvernement du Québec, ces comparaisons
d'alignement par rapport au secteur privé du Québec. Mais il est
évident - je donne simplement un exemple - que, lorsqu'est venu le
temps, par exemple dans le dossier de la Sûreté du Québec,
de prendre les décisions que nous avons prises, des analyses ont
été faites en comparaison de la rémunération de la
police de l'Ontario, celle de l'agglomération torontoise, celle de
Vancouver et celle de Calgary, si ma mémoire est fidèle; il
s'agissait d'une étude qui avait été
réalisée pour la Gendarmerie royale du Canada par la firme
SOBECO, si ma mémoire est fidèle, à l'occasion de la
plaidoirie et de la preuve que nous avons faites devant le juge Dumais, qui
était chargé de faire une recommandation au gouvernement. Nous en
faisons occasionnellement; mais comme la base de la politique de
rémunération du gouvernement du Québec n'est pas
celle-là, il n'y a pas d'étude systématique de comparaison
de tous les corps d'emploi du gouvernement du Québec par rapport aux
autres provinces canadiennes.
M. Scowen: C'est...
M. Clair: Ce n'est pas systématique, mais nous en faisons.
Si vous vouliez un inventaire de celles qui ont été faites, on
pourrait tenter de le faire. Mais je dirais aussi que le fait que dans nos
conventions collectives, traditionnellement dans certains secteurs,
l'évolution de la rémunération était davantage
rattachée à de telles comparaisons, donc dans ces secteurs il y a
plus d'études qui ont continué à se faire que dans
d'autres secteurs où, à toutes fins utiles, il n'y a jamais eu de
telle politique.
M. Scowen: Est-ce que je comprends le ministre quand il dit que
la comparaison entre les salaires et les avantages sociaux des fonctionnaires
du secteur public du Québec avec ceux des fonctionnaires de l'Ontario
n'est même pas un des critères...
M. Clair: Non.
M. Scowen:... qui sont utilisés d'une façon
systématique pour essayer d'établir une base pour les salaires
et...
M. Clair: Vous changez de sujet. M. Scowen:... les
avantages sociaux?
M. Clair: Quand vous parlez d'une analyse comparative de
l'évolution de l'ensemble des coûts du service public
Québec-Ontario, c'est une chose. Quand vous parlez de la politique de
rémunération du gouvernement et les analyses que nous faisons,
à l'occasion, sur la rémunération comparable au
Québec et ailleurs, c'est une deuxième chose. C'est bien
sûr que dans la comparaison des coûts des services publics
Québec-Ontario, qui est très limitée l'exercice
limité auquel le député fait référence -
c'est bien sûr que la composante des salaires entre, c'est
évident. Mais ce que je lui indique, c'est en fonction de la politique
de rémunération et c'est ce que j'avais cru que comportait sa
question. Je lui dis: En dehors de cette étude, occasionnellement, nous
menons des études comparatives par rapport à des groupes
très spécifiques aux fins de la politique de
rémunération.
M. Scowen: Mais une analyse systématique de la
rémunération de la fonction publique en Ontario ne fait pas
partie de la base du développement d'une politique salariale pour la
fonction publique au Québec. Est-ce que je comprends bien?
M. Clair: La base de la politique de rémunération
du gouvernement du Québec ne se fonde pas sur une comparaison
Québec-Ontario, mais sur une évolution des
rémunérations du secteur public québécois par
rapport au secteur privé québécois. Cela ne veut pas dire
pour autant qu'il n'est pas utile, si on veut bien connaître
l'évolution des coûts globaux des services publics, de la
productivité, etc., de la charge de travail, de l'efficacité, de
l'efficience du service public québécois global par rapport
à l'Ontario qu'on ne le fait pas, au contraire. Je pense que si vous
voulez plus de détails là-dessus, M. Geoffrion pourrait
immédiatement répondre à la question
générale que vous posiez.
M. Scowen: J'aurais pensé qu'une comparaison avec une
autre fonction publique serait beaucoup plus facile qu'une comparaison avec le
secteur privé pour les raisons que vous connaissez fort bien.
M. Clair: Oui, j'ai déjà eu l'occasion d'expliquer
en commission parlementaire sur la réforme du régime de
négociation que les provinces canadiennes n'ont pas toutes un même
niveau de richesse, je pense que c'est connu. Dans la mesure où l'on
compare une évolution des rémunérations dans le secteur
public québécois à l'évolution des
rémunérations dans une province plus riche ou plus pauvre que le
Québec, si on s'aligne sur une province qui est globalement plus riche,
je pense qu'à ce moment le risque que comporte la prétention du
député de Notre-Dame-de-Grâce, c'est d'aligner
l'évolution de nos rémunérations sur la base d'une
économie qui évolue différemment de la nôtre. C'est
la raison fondamentale pour laquelle notre politique de
rémunération est basée sur l'évolution de
l'économie québécoise et non pas sur l'évolution de
l'économie ontarienne, albertaine ou du Nouveau-Brunswick.
M. Scowen: Je n'ai jamais proposé qu'on devait s'aligner,
j'ai proposé qu'on devait comparer. C'est une chose complètement
différente. Vous commencez avec une connaissance des écarts et
vous essayez de les expliquer. Si cela s'explique par un écart dans la
richesse collective, vous ajoutez cela à votre calcul. Il me semble
invraisemblable qu'on travaille ici au développement d'une politique
salariale pour la fonction publique du Québec sans avoir une analyse
régulière, systématique et rigoureuse des coûts, des
salaires et des avantages du personnel qui travaille dans les mêmes
domaines dans les autres provinces du Canada comme élément
important dans le développement d'une politique.
M. Clair: C'est ce que j'indique au député. Comme
connaissance générale dans la comparaison Québec-Ontario
oui, mais je lui indique simplement et je le répète pour la
dernière fois, la base de la politique de la rémunération
du gouvernement du Québec, ce n'est pas une comparaison avec la Colombie
britannique, l'Alberta ou l'Ontario, mais c'est une donnée dont on doit
tenir compte en ce qui concerne des comparaisons générales sur
l'évolution des coûts des services publics, c'est bien
évident.
M. Scowen: Juste pour terminer. Si je comprends bien, vous avez
ces études. La réponse à la question n'est pas claire.
J'ai demandé si vous aviez des études qui sont faites d'une
façon régulière, ou ou non. Parfois vous dites non, parce
qu'elles ne font pas partie de notre analyse de base, parfois vous dites oui,
on les a, mais on ne les utilise pas comme base. Est-ce qu'elles existent et si
elles existent d'une façon rigoureuse et sérieuse, est-ce qu'on
peut les voir?
M. Clair: Voici ce que je vous réponds. Je vous dis qu'il
y a une étude comparative, générale, importante qui s'est
faite, c'est Québec-Ontario, et je vous indique, par ailleurs, à
la sous-question: Est-ce que nous avons développé des analyses:
salaire, secteur public québécois et autres provinces? Je vous
dis là-dessus, oui, nous le faisons à l'occasion, mais non pas
d'une manière systématique en ce qui concerne la politique de
rémunération. M. Geoffrion.
M. Geoffrion (François): II y a un an environ, une
donnée sur laquelle se fondait l'analyse Québec-Ontario qu'on
avait en main était les états financiers 1980-1981 et les
données budgétaires 1983-1984 pour le Québec et l'Ontario.
Comme il y a souvent de grosses différences entre le buget et les
comptes publics, d'une part, on trouvait plus prudent de publier les
données qui étaient basées en 1983-1984 sur des comptes
publics plutôt que les budgets, dans un premier temps, ce qui nous avait
fait à l'époque choisir l'automne comme cible de publication.
Entre-temps, l'Ontario a connu des délais substantiels de
publication de ses états financiers cette année,
particulièrement dans son réseau de l'éducation et de la
santé. Par ailleurs, publier seulement les écarts avait un
intérêt assez mitigé. Ce qui est intéressant, c'est
de voir les différentes composantes de ces écarts. Les
consultations qu'on a dû mener sur le plan méthodologique pour
bien identifier chaque composante de coût tant à Statistique
Canada qu'auprès du gouvernement ontarien, nous ont amenés
à apporter plusieurs améliorations méthodologiques de
concert avec ces gouvernements, ce qui nous a retardés un peu. Ce qui
fait que, normalement, on devrait être en mesure de publier les
premières tranches par grand secteur d'activité probablement en
mai.
M. Scowen: Au mois de mai. M. Geoffrion: En mai qui vient. M.
Scowen: Le mois prochain.
M. Geoffrion: C'est cela. Le premier devra être normalement
le secteur de l'éducation. Concernant votre préoccupation de
mesures salariales ces études mesurent les salaires comme facteur de
coût qui entrent dans le processus de production comme, par exemple, des
services éducatifs, mais on n'est pas capable d'identifier des corps
d'emploi. C'est pour cela qu'en termes de politique salariale, cela a un
intérêt limité.
C'est beaucoup plus intéressant en termes d'organisation du
service ou quelque chose comme cela. Un salaire moyen qui regroupe 12, 20 ou 40
corps d'emploi différents dans une négociation a moins
d'intérêt. C'est pour cela qu'il y a différents types
d'études qui doivent être menées.
M. Scowen: D'une façon générale, le moins
qu'on puisse dire, c'est qu'il reste beaucoup à faire à
l'intérieur du Conseil du trésor du Québec pour comprendre
d'une façon satisfaisante les coûts de notre secteur public, mais
non pas exclusivement les coûts de nos salaires et
bénéfices comparés avec les autres juridictions au Canada.
Je vous encourage à continuer et à approfondir le plus vite
possible ces études et les systèmes pour développer ces
études. Il me semble que c'est primordial si on veut développer
une société concurrentielle ici au Québec. Il reste
beaucoup à faire chez vous.
M. Clair: M. le Président, je peux indiquer que j'ai eu
l'occasion de rencontrer, lors d'une réunion à Québec,
l'ensemble des secrétaires généraux des conseils du
trésor des autres provinces canadiennes et du gouvernement
fédéral. Le député a raison, oui, il y a beaucoup
de choses à faire sur ce sujet. J'ai eu l'occasion d'en discuter avec le
président du Conseil du trésor du Canada également qui est
sensibilisé à ces choses. Mais, si on prend uniquement la
situation au Québec, le moins qu'on puisse dire - tant en ce qui me
concerne personnellement et les gens de ma génération, les 35 ans
et moins, - c'est que pendant les 20 ou 30 années
précédentes, alors que les effectifs et les coûts des
services publics croissaient à grande vitesse, avec un grand "V" - je ne
me blâme pas le député, il était du
côté de l'Opposition - on ne semble pas s'être
préoccupé beaucoup de ces questions. Aujourd'hui, oui, je pense
qu'il faut gratter davantage ces questions, mais le député
comprend qu'il y a des problèmes de méthodologie, des
problèmes de confidentialité et de fiabilité des
données, et que c'est un travail ardu que nous tentons de
réaliser présentement.
M. Scowen: Ne trouvez-vous pas un peu plate d'être
obligé, après huit ans au pouvoir, de défendre votre
absence de programme et de politique aujourd'hui par rapport au gouvernement
qui a cessé d'exister il y a huit ans? Je vous propose de regarder cette
page. Nous avons un problème grave ici, et c'est vous qui l'avez
constaté, 600 $ de plus per capita dans les dépenses publiques au
Québec que dans la province voisine, 26 % du PIB québécois
consacrés aux dépenses publiques provinciales.
N'êtes-vous pas conscients qu'avec un déficit de 3 000 000
000 $ et les taxes les plus élevées au Québec il s'impose
qu'une analyse rigoureuse se fasse à tous les niveaux dans le domaine
des dépenses publiques? C'est votre ministère, le Conseil du
trésor, qui doit le faire. Vous êtes un an en retard d'un
engagement formel que vous avez pris. Dans d'autres domaines sur lesquels j'ai
posé des questions ce matin, vous n'avez même pas
commencé.
M. Clair: Le député a raison. Nous n'avons pas
créé le problème, nous l'avons constaté et nous y
travaillons depuis plusieurs années. Maintenant, je pense que le
député souhaite que nous prenions une orientation que nous avons
déjà prise, bien avant qu'il ne pose ces questions, soit à
l'Assemblée nationale, soit en commission parlementaire. Le
secrétariat du Conseil du trésor et mes
prédécesseurs ont lancé des travaux dans cette direction.
Je pense qu'il est bien mal placé pour nous reprocher de ne pas
être plus avancés que nous le sommes présentement. Je crois
que c'est le résultat de 20 à 25 ans d'évolution des
services et des dépenses publiques au Québec. Nous avons
commencé à nous attaquer à ce problème il y a
maintenant plusieurs années. Que ce soit en regardant la croissance des
dépenses publiques, d'une année à l'autre depuis 1976 ou
de 1960 à 1976, le député peut constater que l'explosion
des dépenses publiques, l'explosion du personnel dans les secteurs
public et parapublic ne s'est pas produite depuis 1976. Cela s'est produit de
1970 à 1976 et, depuis ce temps-là, on travaille à
réparer le gâchis que vos prédécesseurs en termes
d'étiquette politique ont créé. Je ne voudrais pas
politiser trop le débat. (11 heures)
Quant au deuxième sujet, soit l'implantation de la loi 51, la
nouvelle loi de la fonction publique, je dirai de façon
générale au député que les choses progressent
très rapidement. Je demanderai au secrétaire
général du Conseil du trésor de répondre de
façon plus précise à la question et de rendre disponibles
un certain nombre de documents pour votre information qui vont démontrer
que nous sommes préoccupés et que nous avançons rapidement
dans l'implantation de la loi 51.
Nouvelle loi sur la fonction publique
M. Crête (Michel): M. le Président, en octobre 1984,
le secrétariat du Conseil du trésor déposait au Conseil du
trésor un programme d'implantation de la Loi sur la fonction publique,
programme détaillé avec échéanciers et la liste des
documents dont justement Mme Le Blanc avait parlé et qu'il fallait soit
modifier, constituer ou publier. Ce document-ci, M. le ministre peut le rendre
disponible à la commission.
Je pense qu'il est intéressant de souligner qu'il y aurait
environ 336 documents, politiques, directives, règlements à
abroger, à modifier ou à préparer. Actuellement, nous
avons 151 documents qui sont terminés: 7 politiques, 8 directives, 135
directives de classification et un règlement. Il en reste 185, c'est
évidemment considérable. 11 faut faire attention, cependant,
quand on parle des règlements; par exemple, des règlements de
classification pour les ouvriers, on a dix, douze règlements qui sont
des règlements de trois ou quatre paragraphes. Ce ne sont pas des
documents technocratiques de vingt-cinq pages mais ce sont quand même des
règlements de classification. C'est important pour les personnes qui en
sont les bénéficiaires. Présentement, il nous reste 185
documents à terminer, tout sera terminé à la mi-juin.
M. Scowen: À la mi-juin.
M. Crête: À la mi-juin, tout sera terminé
parce qu'actuellement il y a un bon nombre de documents qui sont en attente,
qui sont en publication dans la Gazette officielle, des règlements qui
sont en attente de délais. Si on prend les politiques, par exemple, qui
sont actuellement en vigueur et qui ont remplacé les anciens
règlements, on a actuellement la dotation des emplois. On a
commencé par les grosses politiques plus importantes, la gestion du
personnel en surplus, la gestion du temps personnel en surplus, la gestion du
temps partiel, le développement des ressources humaines,
l'évaluation des emplois, l'embauche dans la fonction publique et
l'organisation administrative et l'évaluation des emplois de cadre. Ce
sont toutes des politiques nouvelles ou renouvelées et qui sont
actuellement en vigueur. Sont en vigueur également au plan des
directives, la classification, les modes de dotation, la détermination
du crédit d'expérience, le reclassement. Sont à venir tous
les règlements, toutes les directives concernant les
non-syndiqués. Je l'ai également signalé tout à
l'heure, il y a toute une série de règlements qui sont en voie
d'être adoptés et qui sont en publication à la Gazette
officielle.
Le document que vous avez présente un échéancier,
qui est un échéancier préliminaire du mois d'octobre qui
était un peu plus global. On peut également rendre disponible
pour la commission une revue de cet échéancier qui a
été fait plus récemment, qui date du 18 mars 1985 et qui
montre peut-être avec plus de précision et plus simplement aussi
pour un lecteur pressé où nous en sommes dans l'application de la
loi.
M. Clair: II n'y a pas d'opposition à ce qu'on le
dépose également. Ce que je peux indiquer au
député, c'est qu'en termes d'abolition de règlements, il y
en a eu au-delà d'une centaine qui sont déjà disparus et
qui ont déjà été remplacés dans l'esprit de
la nouvelle loi sur la fonction publique par des politiques ou des directives
qui viennent, je dirais, permettre la mise en oeuvre de cette orientation de
décentralisation de plus grandes responsabilités des
ministères, ministres, sous-ministres et dirigeants d'organisme.
M. Scowen: Les règlements qui sont déjà
faits, est-ce qu'il sont en vigueur? Est-ce qu'ils sont mis en vigueur au fur
et à mesure?
M. Clair: Oui, ils sont en vigueur.
M. Scowen: Ces changements sont acceptés en
général, il n'y a pas de problème?
M. Crête: Ils ont été publiés à
la Gazette officielle, il y a eu des consultations. Le tableau plus
synthèse qu'on vous remet, M. le député, fait voir
l'état de la consultation des syndicats, la publication dans la Gazette
officielle, les consultations internes au gouvernement. Ceux qui sont dans la
Gazette officielle évidemment sont actuellement en consultation
jusqu'à un certain point.
M. Scowen: Le président est sur le point de
m'arrêter et je veux, juste avant de terminer, demander au ministre s'il
peut s'engager à me fournir une petite analyse en ce qui concerne les
immobilisations et les investissements du Québec dans un délai
raisonnable. Je ne lui demande pas de me donner des chiffres aujourd'hui ou des
explications, mais est-ce que c'est possible de me fournir ce dossier
descriptif avec une analyse des dépenses publiques en allant en
arrière, disons, depuis 1970?
M. Clair: J'ignore les problèmes de méthodologie.
M. Bédard.
Immobilisations et investissements
M. Bédard (Denis): D'abord, en ce qui concerne les
investissements propres du gouvernement, ils apparaissent dans le livre des
crédits à chaque année et ils sont évidemment
présentés de façon définitive dans les comptes
publics du gouvernement. Donc, il s'agit à la fois des immobilisations
qui apparaissent comme dépenses de transferts, les immobilisations des
ministères et les immobilisations qu'on achète.
Il y a par ailleurs les paiements de transferts qu'on fait à
titre d'immobilisations et cette comptabilisation est faite également.
En ce qui concerne l'univers
complet des investissements publics, il faut tenir compte des
investissements des sociétés d'État, notamment,
Hydro-Québec, les investissements des réseaux de
l'Éducation et des Affaires sociales, des autres réseaux,
investissements qui sont financés par le service de la dette, donc, qui
n'apparaissent pas immédiatement au livre des crédits, mais qui
vont apparaître lorsque le service de la dette sera en vigueur. Il y a
finalement les investissements des municipalités.
Ce tableau complet des investissements du secteur public apparaît
en annexe au discours sur le budget à chaque année et,
habituellement, si je me souviens du tableau, il y a une perspective de cinq
ans qui est donnée. Ce serait très facile de reconstituer un
tableau qui donnerait une perspective à long terme.
M. Scowen: Avec les dépenses en capital qui font partie
des crédits aussi, parce que nous ne sommes pas capables de sortir ces
dépenses en capital en allant en arrière plus de trois ou quatre
années, maintenant. On a beaucoup de difficulté à les
trouver. Peut-être qu'il y a des moyens, mais...
M. Bédard (Denis): Non, je pense qu'il est possible de
donner le tableau complet des points que je vous ai mentionnés sur une
période à long terme.
Accès à l'égalité dans la
fonction publique
M. Clair: En terminant, M. le Président, la
dernière question du député de Notre-Dame-de-Grâce
concernait l'accès à l'égalité à
l'intérieur de la fonction publique. Si j'essaie d'y aller rapidement,
je peux lui dire qu'en ce qui concerne les femmes, l'effectif global
féminin de la fonction publique est passé de 33, 4 % en 1980
à 36, 8 % au début de 1985.
De façon plus particulière, on voit, pour la même
période, la représentation passer de 2, 5 % à 7, 697 %
pour les emplois de cadres supérieurs et de 15, 3 % à 18, 49 %
pour les emplois de professionnels. En ce qui concerne les membres des
communautés culturelles et des personnes handicapées, des
problèmes d'ordre méthodologique nous empêchent de
connaître le taux actuel de représentation des membres de ces deux
groupes cibles. L'Office des ressources humaines procédera, cependant,
en 1985, à un recensement de la population de la fonction publique et
verra à tenir à jour les informations reliées à la
présence des membres des groupes cibles.
Les problèmes méthodologiques consistent essentiellement
en des problèmes de repérage en vertu de la Charte des droits et
libertés de la personne, même s'il existe des programmes
d'accès à l'égalité, de même qu'une loi
concernant l'égalité pour les personnes handicapées, en
termes d'autodéclaration de la personne. Comme nous ne tenons pas de
fichiers séparés pour les personnes handicapées ou pour
les personnes provenant des communautés culturelles, nous rencontrons un
certain nombre de problèmes là-dessus. C'est la raison pour
laquelle, afin d'établir définitivement une base qui nous
permette de comparer, d'une année à l'autre, l'Office des
ressources humaines tiendra cette année un recensement de la population
de la fonction publique.
M. Scowen: Je m'excuse...
M. Clair: Je termine, deux petits renseignements additionnels,
peut-être, avant. Le recensement de 1982, en ce qui concerne les
communautés culturelles, nous indiquait un taux de 2, 5 %, qui est la
dernière donnée, je dirais, absolument valable. Il nous indiquait
2, 5 % de membres de communautés culturelles au sein de la fonction
publique. Depuis deux ans, ce que nous avons constaté, cependant, c'est
que le pourcentage de personnes provenant des communautés culturelles,
qui ont été titularisées, soit 4, 5 % des
titularisés, a été supérieur au pourcentage de leur
inscription aux concours de recrutement, puisque le taux d'inscriptions aux
concours de recrutement était de 3, 5 % des inscrits.
Donc, si on regarde les 3, 5 % de personnes qui s'inscrivent aux
différents concours de recrutement et qui proviennent des
communautés culturelles, par rapport à un taux de titularisation
de 4, 5 %, même si on n'a pas un dénombrement et qu'on ne veut pas
en avancer un qui soit incertain en termes de fiabilité des
données, ce que l'on peut dire, en tout cas, c'est que nous sommes
certainement sur la bonne voie.
En ce qui concerne les ministères et organismes, au 31 octobre
1983, 20 ministères et organismes avaient atteint le minimum visé
de 2 % de représentation de personnes handicapées au sein de leur
effectif, mentionné dans la politique d'égalité en emploi.
Nous sommes à préparer également un certain nombre de...
Je dirais: Oui, il y aura des concours réservés aux femmes ou aux
membres des groupes cibles.
Il y a eu diverses autres mesures. II y a le classement moquette dont le
problème a été réglé avec des mesures visant
à faciliter l'avancement des femmes dans la fonction publique.
Actuellement, nous avons réservé un montant de 5 000 000 $ pour
les personnes qui autrefois étaient régies par le classement
moquette afin de faciliter leur avancement, leur qualification pour occuper des
postes plus élevés que celui de secrétaire, dactylo ou
sténo-dactylo dans la
fonction publique.
Il y a actuellement 200 personnes qui se sont inscrites dans ces
diverses mesures. Je pense que tous les indicateurs que nous avons en ce qui
concerne les femmes, les communautés culturelles ou encore les personnes
handicapées, nous apprennent qu'il y a de plus en plus de
réussites au niveau des objectifs que nous nous étions
fixés.
On pourrait également ajouter en ce qui concerne Formacadres, M.
Crête?
M. Crête: Sur 35 candidats en Formacadres actuellement, on
retrouve 28 femmes dans le groupe de Formacadres, donc un peu plus des deux
tiers.
M. Clair: Alors j'ai dit en trois, quatre ou cinq minutes ce que
je pouvais indiquer au député de Notre-Dame-de-Grâce.
M. Scowen: Le président m'a accordé juste une
dernière question additionnelle. En ce qui concerne les
non-francophones, je ne comprends pas du tout votre argument que ce n'est pas
possible de l'évaluer à cause de la méthodologie.
L'étude a été faite en 1979 et elle a été
refaite en 1982. Cela a été fait en grands détails. Cela
démontrait qu'il y avait une baisse additionnelle pendant ces trois
années dans le nombre de personnes dans ce que vous appelez les
communautés culturelles. La méthodologie existe. Le rapport
comparatif est déjà fait à deux reprises. La seule chose
qu'il faut faire c'est de le rendre à jour. Ce n'est peut-être pas
une étude parfaite; nous avons nous-mêmes des critiques à
cet égard parce que les francophones qui viennent de l'extérieur
du Québec sont considérés comme faisant partie des
communautés culturelles. Même M. Godin a admis que c'est un peu
farfelu d'utiliser ce critère. Quand même, l'étude
comparative existe. Le problème est flagrant dans le cas des
minorités ici car, comme vous l'avez dit, on est à 2, 7 %. Ce
n'est pas la question d'attendre une meilleure méthodologie pour savoir
que le problème est très grave et très sérieux. Je
demande au ministre de prendre le rapport de 1979 et de 1982 - c'est exactement
le même rapport - de le refaire, de nous donner les résultats et
d'agir en conséquence, parce que c'est clair qu'il n'y a rien qui se
passe dans ce domaine. Ce sont des mots, des promesses et l'inaction la plus
totale.
Je pense que la population n'est pas prête à accepter que
le ministre nous dise chaque année: Vous ne pouvez pas juger nos efforts
par nos résultats. Si les Canadiens et les Nordiques le disent, ce sera
toute une série éliminatoire ici, n'est-ce pas? Alors il faut que
vous commenciez à compter dans les deux sens. (11 h 15)
M. Clair: M. le Président, je n'accepte pas ce que dit le
député de Notre-Dame-de-Grâce, a savoir que nous ne ferions
rien. Cela est totalement inexact. D'ailleurs, je lui souligne en passant que
pas plus tard que la semaine dernière, je prenais connaissance d'uncommuniqué de presse émis par le président du Conseil
du trésor du Canada qui en est tout simplement à une
première étape. Pour essayer de dénombrer les gens qui
proviennent des communautés culturelles et ethniques, il suggère
d'écrire aux gens pour avoir des suggestions quant à savoir
quelles pourraient être les orientations. Ce que je lui indique
simplement, c'est que le problème de la méthodologie pour
comptabiliser les résultats, c'est une chose. Là-dessus, M. Roy
pourra vous donner des indications en ce qui concerne les difficultés
qu'on peut rencontrer de dénombrer les personnes, que ce soit à
l'égard des femmes, des communautés culturelles ou des personnes
handicapées.
En ce qui concerne les communautés culturelles notamment, je lui
indique que, l'an dernier - et il pourra contacter l'Office des ressources
humaines qui déploie beaucoup d'efforts à intéresser les
gens des communautés culturelles à s'inscrire aux concours, il y
a toute une série de mesures qui visent à attirer des gens - 3, 5
% de gens se sont inscrits. Ce n'est pas élevé, je le reconnais,
mais à ce moment, ce sont des problèmes d'information, de
communication pour rejoindre ces gens afin qu'ils y participent. Il y a
beaucoup de choses qui se font au niveau des ressources humaines et je lui dis:
En ce qui concerne la titularisation, pour 3, 5 % des gens qui s'inscrivent, on
voit que le taux de titularisation est de 4, 5 %. Donc, je peux dire qu'on est
sur la bonne voie puisqu'on corrige à raison de 1 % par année.
C'est sûr que ce qui serait souhaitable, c'est que les 3, 5 % passent
éventuellement à 10 %, 15 % ou à un niveau plus comparable
par rapport à l'importance démographique des communautés
culturelles dans la population globale québécoise. Je lui dis:
Nous le faisons.
Le seul point que je lui soulignais en ce qui concerne la
méthodologie, c'était simplement de dire: On n'attend pas des
résultats d'analyse sur la méthodologie pour travailler, mais on
dit simplement que pour faire valoir les résultats auprès de
vous, on fait face à certains problèmes de repérage des
gens puisque, sauf erreur, personne n'est obligé, lorsqu'il remplit la
fiche pour des fins de recrutement, d'indiquer qu'il est d'origine X, Y ou 2.
Je pense que M. Roy pourrait peut-être ajouter un mot là-dessus.
M. Roy.
M. Scowen: Vous parlez des problèmes de
méthodologie, mais vous avez fait, à deux reprises, le rapport.
La méthodologie existe. Alors, je ne comprends pas comment vous pouvez
nous dire que la méthodologie
n'existe pas. Ce n'est peut-être pas parfait, mais cela existe.
Pour moi, ce que vous faites, vous voyez que le chiffre est très bas et
vous dites: Plutôt que de passer à l'action, on va dire que la
méthodologie n'est pas bonne. Vous pouvez continuer comme cela
éternellement.
M. Clair: Absolument pas, M. le Président. Je lui dis que
les moyens mis en oeuvre sont importants. Que ce soit à l'Office des
ressources humaines ou quant aux politiques du Conseil du trésor, nous
déployons beaucoup d'efforts. Mais je lui indique simplement que quand
vient le temps de mesurer le résultat, nous connaissons un certain
nombres de problèmes. Il a tout à fait raison, à savoir
que cela ne doit pas nous empêcher de continuer à
développer de nouvelles façons de tenter d'atteindre, de
rejoindre le maximum de personnes, mais on ne peut toujours pas décider
à la place des gens des communautés culturelles de s'inscrire aux
concours de la fonction publique. M. Roy.
M. Roy (Jacques): Je pense que c'est une question d'identifier
l'univers des gens qu'on peut qualifier comme appartenant aux
communautés culturelles. Il y a eu des études en 1982
là-dessus. Mais ce qu'on mentionne, c'est en ce sens que l'on
détermine des nombres par rapport aux concours et aux titularisations.
Le problème interne, pour nous, c'est de les relativiser par rapport
à ce que l'on a comme univers dans la fonction publique. C'est une chose
d'identifier, au Québec, le bassin potentiel. Il y a eu des
études à cette fin, mais à l'intérieur des
données de gestion, la difficulté est que, lorsque quelqu'un se
présente à un concours, on n'a pas toujours l'information
à savoir, et il ne le déclare pas toujours, si la personne a une
communauté culturelle. C'est dans ce sens qu'on doit y aller par base
relative entre ce que l'on croit connaître des gens qui sont
présentés et le nombre de titularisés par rapport à
cette population. La remarque va dans le sens qu'on a à travailler pour
mieux connaître notre réalité à l'interne quant aux
données de gestion.
Évidemment, dans l'ensemble du Québec, il y en a eu des
études là-dessus, c'est une chose. La méthodologie est
connue. Mais c'est à l'interne qu'on veut travailler pour
préciser ces chiffres relatifs et peut-être mieux connaître
l'absolu, si an veut, parce que là on apprécie toujours quelque
chose qu'on n'est pas certain de bien cerner dans la fonction publique si les
gens ne s'identifient pas clairement comme appartenant aux communautés
culturelles lorsqu'ils s'inscrivent à des concours.
M. Scowen: Mais il me semble...
Le Président (M. Lachance): M. le député, je
voudrais vous faire remarquer que votre temps de parole est déjà
expiré. Alors, s'il vous plaît!
M. Scowen: Oui.
Le Président (M. Lachance): Cela va?
M. Scowen: Merci beaucoup.
Le Président (M. Lachance): Merci de votre collaboration.
Oui, M. le ministre.
M. Clair: Un dernier commentaire là-dessus. Sans aucun
cynisme, si vous remarquez, on ne rencontre pas ce même problème
en ce qui concerne les hommes et les femmes, parce qu'il est beaucoup plus
facile de distinguer un homme et une femme que de distinguer l'origine ethnique
des personnes. D'autre part, ce que j'indique au député de
Notre-Dame-de-Grâce, c'est qu'il n'y a pas une solution à ce
problème, mais toute une série de programmes à
développer. S'il veut en avoir l'énumération, il aura
l'occasion de rencontrer les gens de l'Office des ressources humaines. Je
l'invite à le faire, d'ailleurs, lors d'une prochaine commission
parlementaire.
Le Président (M. Lachance): M. le député,
si, après avoir entendu le député de Roberval, vous
désirez revenir, il n'y aura pas de problème.
M. Scowen: Vous avez raison.
Le Président (M. Lachance):... le bloc de temps...
M. Scowen: Je ne serai jamais satisfait et je dois arrêter,
c'est certain.
Le Président (M. Lachance): Est-ce que vous êtes un
éternel insatisfait, M. le député?
M. Scowen: Oui, avec le président du Conseil du
trésor, je serai toujours un éternel insatisfait, c'est
certain.
Le Président (M. Lachance): Bon, on ne peut rien y faire.
Alors, M. le député de Roberval, vous avez la parole.
M. Gauthier: Je vous remercie, M. le Président. En
débutant, j'aimerais peut-être faire une remarque à
l'endroit du député de Notre-Dame-de-Grâce. Je suis heureux
de voir sa préoccupation sur le coût des services publics au
Québec per capita. Je suis heureux de voir qu'il s'intéresse
à cette chose. Je ne peux que souhaiter qu'il prenne un peu plus de
place dans son parti pour ramener à l'ordre le député de
Brome-
Missisquoi qui claironne à tout venant qu'advenant une prise du
pouvoir du Parti libéral il s'empresserait d'injecter 200 000 000 $ dans
les services sociaux au Québec sans calculer qu'il y a
déjà des ressources extrêmement considérables qui
sont affectées à ce service. Alors, j'espère que le
député de Notre-Dame-de-Grâce sera écouté
davantage à l'intérieur de son propre parti.
M. Clair: II a déjà publié un document
intéressant, d'ailleurs.
M. Gauthier: II a déjà publié,
effectivement, des choses intéressantes à cet effet.
M. Scowen: On parle déjà de la politique du futur
gouvernement du Québec, ici. C'est très bien. Vous êtes
rendu dans le parti de l'Opposition et l'élection n'est même pas
commencée.
Effectifs de la fonction publique
M. Gauthier: L'objet de mon propos, M. le Président, n'est
pas celui-là, cependant. Le ministre fait état au début,
dans ses remarques préliminaires, d'un article qui a été
publié récemment dans la revue L'Actualité qui nous
démontrait un certain nombre de chiffres, un certain nombre de
données qui laissent songeur quant aux priorités que le ministre
s'est données de réduire la fonction publique le plus possible
afin de limiter les coûts qui s'y rattachent. Le ministre a parlé
d'une méthodologie qui était déficiente et de
résultats plutôt surprenants. J'aimerais savoir de sa part s'il
est en mesure aujourd'hui de nous donner des résultats plus exacts ou
qui lui semblent plus conformes aux faits. De même, j'aimerais savoir de
sa part s'il peut nous donner quelques détails quant à la
méthodologie, quant à ce qu'il reproche à la
méthodologie utilisée et quant à la méthodologie
que le Conseil du trésor a utilisée, pour sa part, pour arriver
à des conclusions qui, semble-t-il, sont différentes.
M. Clair: Oui, M. le Président, l'article de M. Blouin,
d'abord. Quant à la méthodologie journalistique qu'il a
employée en ce qui concerne celui qui vous parle, même si je ne
pense pas être celui qui soit le plus mal cité, le contexte de
l'entrevue que j'ai eue avec ce journaliste était un contexte d'entrevue
au téléphone; il m'a dit qu'il ne s'agissait pas, à
proprement parler, d'une entrevue, mais d'une préentrevue en vue d'une
entrevue. Il me disait: C'est juste des grandes lignes que je veux avoir de
vous et on ira plus loin. Je commence mon travail de préparation de
l'article.
Je n'ai pas vérifié l'agenda détaillé des
numéros de téléphone qui sont entrés au cabinet,
mais toujours est-il, en tout cas, que, selon mon attaché de presse, ce
journaliste n'a jamais recommuniqué avec moi. Il semble qu'il ait
procédé exactement de la même façon avec un M.
André Gélinas qui a d'ailleurs adressé, sans que j'en
dévoile le contenu, une lettre au secrétaire
général du Conseil exécutif indiquant sa
désapprobation complète à l'égard des propos qu'on
lui met à la bouche et indiquant par ailleurs que, chose assez
surprenante, la façon dont l'entrevue téléphonique se
serait également déroulée, c'était la même
chose, c'était une entrevue en vue d'une entrevue éventuelle. En
ce qui concerne, donc, la méthodologie journalistique, je m'inscris en
faux quant à ce genre de procédé. Je pense que, lorsqu'on
cite des ministres, lorsqu'on cite des hauts fonctionnaires du gouvernement du
Québec, le moins que l'on puisse dire, c'est que ces gens ont l'habitude
d'avoir le courage de leurs opinions. Ils sont capables de donner leur point de
vue s'ils ont à le donner.
En ce qui concerne maintenant la méthodologie de compilation, M.
Blouin additionne des choses qui ne vont absolument pas ensemble, mettant en
cause la méthodologie que nous avons. Il considère comme
étant des fonctionnaires apparus de façon surprenante sur la
liste de paie de l'État, qu'il s'agisse de la Société des
traversiers du Québec qui existe depuis plusieurs années ou des
commissions de formation professionnelle. Il voit du développement dans
les emplois péripublics comme étant reliés à des
emplois nouveaux, créés dans le secteur de la fonction publique.
Il rattache même des employés des offices municipaux d'habitation
a la liste de paie du gouvernement, les considérant comme
fonctionnaires. Donc, en termes de méthodologie, cet article est
complètement erroné, inexact.
C'est mon intention, M. le Président, de demander à la
revue L'Actualité de publier, lors d'un prochain numéro - comment
dirais-je? - une rétractation, sinon, au moins de nous donner l'occasion
de fournir, de notre côté, l'évaluation que nous faisons de
ces choses. La façon dont nous comparons l'évolution des
effectifs dans la fonction publique depuis 1979 est toujours la même,
nous avons conservé les mêmes bases de données afin d'avoir
des données comparables, d'une année à l'autre. Cela nous
apprend que, du 1er avril 1979 au 31 mars 1984, il y a eu une compression
globale d'effectifs de réalisée de 7462 personnes. Et,
conformément à la politique de réinjection d'un certain
nombre de ces postes dans la fonction publique, il y a eu réinjection de
3019 postes, ce qui donne une réduction des effectifs autorisés
de l'ordre d'environ 4000 ou 4300 personnes.
Dans les tableaux que vous trouvez dans le document que nous vous avons
remis, vous voyez l'évolution non seulement des effectifs
autorisés, mais également des effectifs utilisés, qu'il
s'agisse du personnel occasionnel ou des effectifs réguliers. Dans tous
les cas, nous voyons une réduction très substantielle des
effectifs de la fonction publique du gouvernement du Québec. J'indique
que, lorsqu'il y a transfert d'effectifs de la fonction publique vers la
Société immobilière du Québec - un des points que
soulève cette personne, le journaliste en question - les données
sont corrigées pour tenir compte de cela. Il ne s'agit aucunement d'une
façon détournée d'aller camoufler des effectifs à
l'extérieur de la fonction publique. Je m'inscris donc
complètement en faux par rapport à l'article publié dans
la revue L'Actualité. C'est la raison pour laquelle - parce que nous ne
craignons aucunement de déposer des documents que nous avons
réalisés au Conseil du trésor, qui sont basés sur
une méthodologie certaine, comparant des choses comparables - nous
n'avons aucune hésitation à rendre publics ces documents et
à permettre à qui le voudra de pouvoir vérifier.
Par ailleurs, en ce qui concerne les effectifs qui apparaissent, qui
sont ceux d'organismes qui reçoivent des subventions de transfert,
à la limite, on pourrait inclure toutes les municipalités, tous
les offices municipaux d'habitation, Hydro-Québec, si on veut, mais qui
ne reçoit pas de paiement de transfert... Mais, en ce qui concerne
l'évolution globale des personnes qui pourraient être
indirectement des employés de l'État, si on voulait tenir compte
de l'ensemble des gens qui sont directement ou indirectement
rémunérés par des subventions, par des fonds publics qui
proviennent, majoritairement, du budget du Québec, à ce
moment-là, la meilleure mesure qu'on pourrait prendre, c'est
l'évolution du budget du Québec. On peut constater qu'il n'y a
pas explosion des dépenses publiques au Québec et encore moins
quand on regarde les dépenses de transfert ou de fonctionnement en ce
qui touche les rémunérations, les traitements tant des personnels
permanents que des occasionnels, non plus que chez les contractuels. (11 h
30)
Alors, je pense que cet article est, encore une fois, faux, inexact,
erroné, basé sur une méthodologie bizarre, où on
appelle des gens au téléphone, on leur pose sommairement quelques
questions. La personne de bonne foi indique que oui, en termes d'ordre de
grandeur, en termes de chiffres, oui, vous êtes sur la bonne piste en
train de travailler telle ou telle chose. Je pense que, foncièrement,
cet article est erroné et c'est la raison pour laquelle j'ai
déposé cette analyse et ce bilan.
M. Scowen: Une question complémentaire à cet
égard. Est-ce que...
Le Président (M. Lachance): M. le député, il
faut bien comprendre que le député de Roberval est dans son bloc:
il pourrait, à la rigueur, se rendre à vingt minutes de temps de
parole.
M. Scowen: Oui, je n'avais pas compris.
Le Président (M. Lachance): C'est seulement s'il est
d'accord avec votre démarche que je pourrais vous laisser la parole;
sinon, vous pourrez revenir après.
M. Scowen: D'accord.
M. Gauthier: Compte tenu de l'ouverture qui a été
manifestée depuis le début de la commission, je n'aurais pas
d'objection à une courte question. Cependant, je ne voudrais pas que le
débat s'enchaîne de façon complète. Je pourrais
permettre une courte question au député de
Notre-Dame-de-Grâce; sinon, il pourra revenir à sa
période.
M. Scowen: Vous pouvez peut-être juger si c'est une suite
logique. Je pense que c'est une question qui s'adresse surtout à M.
Jean-Louis Lapointe. Est-il ici ce matin?
M. Clair: II est ici.
M. Scowen: C'est concernant la publicité. Ce matin, dans
la Presse, on lit que M. Parizeau a déclaré à l'ENAP hier
ou avant-hier que des millions de dollars de projets dorment sur des tablettes
du gouvernement même si l'argent est disponible parce que les structures
gouvernementales ne travaillent pas de concert. J'ai constaté que vous,
M. Lapointe, avez la responsabilité de veiller à ce que les
systèmes de gestion mis en place soient efficients et à ce qu'ils
contribuent à optimiser le rendement des dépenses. Est-ce que
vous pouvez expliquer...
M. Gauthier: M. le député de
Notre-Dame-de-Grâce...
Le Président (M. Lachance): M. le député de
Roberval, sur une question de règlement.
M. Gauthier: Je regrette, M. le Président, je croyais que
la question du député de Notre-Dame-de-Grâce était
directement reliée à l'article dont on parlait à
l'instant. Comme je vois que cela déborde nettement du cadre de ce qui
est discuté, il pourra très bien revenir sans problème
lors de son bloc.
M. Scowen: Je pensais que c'était à peu près
le même sujet parce que cela relevait des choses qui sont apparues dans
les journaux - vous comprenez - mais je suis prêt à attendre pour
avoir la réponse. Ce que j'aimerais savoir de M. Lapointe, c'est s'il
peut expliquer ce problème.
Le Président (M. Lachance): On reviendra tout à
l'heure, M. le député de Notre-Dame-de-Grâce.
M. Clair: Pour la sélection des questions...
Le Président (M. Lachance): M. le député de
Roberval, vous avez la parole.
Réforme du régime de
négociation
M. Gauthier: Merci, M. le Président. Je voudrais aborder
un deuxième sujet avec le président du Conseil du trésor
qui est aussi responsable d'un très important projet actuellement, celui
de la réforme du régime de négociation dans les secteurs
public et parapublic. On est informé à ce moment-ci que, demain,
se tiendra une manifestation ici, je pense, sur la colline parlementaire pour
protester contre cet avant-projet de loi ou contre les travaux que fait le
ministre actuellement à ce sujet.
Comme c'est un dossier qui a évolué extrêmement
rapidement depuis quelques semaines, comme le ministre est en train de
bâtir son projet et que des modifications ont été et seront
peut-être, éventuellement, apportées a ce projet,
j'aimerais savoir de la part du ministre, dans ses plus récentes
discussions avec les centrales syndicales, quelle est la raison de la
manifestation, demain, parce qu'en général une manifestation
prend un certain temps à s'organiser. Je sais que cela fait un petit
bout de temps dans les réseaux, un peu partout, qu'on prépare ce
geste. Je sais aussi, de ma connaissance des faits, qu'il y a eu des
modifications depuis quelque temps dans ce dossier, que le ministre s'est rendu
à certaines demandes des centrales syndicales, bref, que le projet est
en constante évolution.
Je voudrais savoir de la part du ministre, à partir des
discussions qu'il a eues avec les centrales syndicales, si c'est contre le
principe même du projet de loi qu'ils en ont ou si c'est sur les
modalités. Si c'est sur les modalités, est-ce qu'il peut
m'expliquer comment on peut faire pour protester contre des modalités
qu'on connaît plus ou moins bien, quant à chacune des personnes
qui seront appelées à venir protester ici puisque, à moins
que je fasse erreur, cela change régulièrement, le ministre
adapte son projet de jour en jour à la lumière des
échanges de vues qu'il a avec ces gens?
M. Clair: Premièrement, M. le Président, en ce qui
concerne la manifestation qui doit avoir lieu demain, la première chose
que je dirai, c'est que c'est un droit légitime que de manifester. Je
pense que c'est évident que je n'ai d'autres commentaires à
formuler que celui-là.
Maintenant, quant aux motivations de la Coalition pour le droit de
négocier pour manifester, le moins que je puisse dire, c'est que je
pense que ces gens ont sûrement évolué. Cette manifestation
avait été planifiée longtemps avant la dernière
rencontre que nous avons eue avec les représentants des syndicats des
secteurs public et parapublic, vendredi dernier. J'ai parfois un peu
l'impression que les manifestants ne manifesteront pas sur le contenu actuel du
projet de loi, mais plutôt sur l'avant-projet de loi, puisque des
modifications importantes ont été apportées au projet de
loi, sans pour autant que le gouvernement renonce aux objectifs qu'il
s'était fixés par cette réforme du régime de
négociation dans les secteurs public et parapublic.
Ma foi, si je me fie au climat des rencontres que nous avons eues avec
les représentants de ces syndicats des secteurs public et parapublic, de
même qu'aux discussions qui ont toujours cours... Par exemple, il y aura
des rencontres techniques qui se dérouleront encore la semaine prochaine
en ce qui concerne les pouvoirs de redressement du Conseil des services
essentiels et la façon d'appliquer des planchers de services essentiels
assurés de par l'effet de la loi. Sur cela, je pense qu'on peut dire
que, même s'il y a une manifestation, il semble, en tout cas, que du
côté des dirigeants de la Coalition pour le droit de
négocier... Bien sûr qu'ils souhaiteraient que le statu quo
demeure, mais toujours est-il que les ponts ne sont pas rompus en ce qui
concerne les discussions, de même que sur la question de la
décentralisation où il doit y avoir de nouvelles rencontres au
courant de la semaine prochaine. Tout autant, il est légitime de
manifester sa désapprobation ou son désaccord avec tel ou tel
geste du gouvernement. Par ailleurs, le dossier sur lequel les manifestations
vont se dérouler n'est plus le même que celui qui a servi de
déclencheur à la manifestation, de sorte qu'on peut parfois
peut-être se poser la question de savoir sur quoi exactement la
manifestation va porter.
En résumé, j'indique les modifications substantielles que
nous avons apportées à l'avant-projet de loi. Vous vous
souviendrez que le point principal de contestation des syndicats des secteurs
public et parapublic concernait le retrait du droit de grève en ce qui
concerne le salaire et les échelles de salaire. Cependant, nous
conservions dans
l'avant-projet de loi le droit de grève en ce qui concerne les
autres dimensions de la rémunération globale. Mais, toujours
est-il qu'il n'y avait plus de droit de grève, d'ailleurs, sur la
rémunération, de sorte que la coalition qui s'est formée
s'est elle-même donné le titre de Coalition pour le droit de
négocier. Comme ce droit, dont on envisageait le retrait au niveau de
l'avant-projet de loi sur les questions touchant à la
rémunération, a été réintroduit avec des
changements majeurs en ce qui concerne la façon dont on
déterminerait la rémunération, à savoir que l'an 1,
au moment de négocier une convention collective de trois ans, toutes les
questions touchant à la rémunération globale, qu'il
s'agisse des primes, des congés et autres parties constituantes de la
rémunération, sont déterminées pour trois ans avec
droit de grève... En ce qui concerne les salaires et les échelles
de salaire, ceux-ci ne seraient arrêtés que pour une année,
les deux autres années, ce serait un institut de recherche paritaire qui
fonctionnerait et qui produirait un rapport annuel, même l'année
de la négociation avec droit de grève. Mais, en ce qui concerne
les deux autres années, cette négociation se déroulerait
sans droit de grève, avec cependant comme instrument de balise, tant
à l'égard du gouvernement que des syndicats des secteurs public
et parapublic, le rapport annuel de l'institut de recherche sur le
rémunération.
D'autre part, à la demande des syndicats des secteurs public et
parapublic, nous avons également révisé l'avant-projet de
loi sur la question de la décentralisation. On se souviendra que
l'avant-projet de loi prévoyait une décentralisation obligatoire
et uniforme, tant dans le secteur de la santé que dans le secteur de
l'éducation. Après mûre réflexion, compte tenu de
l'inexpérience relative du secteur de la santé à
négocier localement, nous avons dans un premier temps retenu
plutôt l'approche des arrangements locaux en donnant le pouvoir aux
parties locales, sur un certain nombre de sujets, de procéder à
des arrangements locaux sans égard à la volonté des
parties au niveau national puisque ce serait par l'effet de la loi que les
parties au niveau local pourraient procéder à des arrangements
locaux.
En ce qui concerne l'institut de recherche, nous avons modifié,
élargi, tant son mandat que sa composition, répondant en cela
aussi, je crois, à des attentes des représentants des
employés des secteurs public et parapublic. Finalement, nous avions
envisagé - vous vous en souviendrez l'introduction d'un préambule
a la loi qui n'a pas reçu l'approbation, l'appui des
représentants, encore une fois, de cette coalition. C'est la raison pour
laquelle nous ne l'avons pas retenu.
Donc, sommairement, je pense que la réforme du régime de
négociation, telle que nous la proposons, comporte d'énormes
avantages, non seulement pour le gouvernement, pour les
bénéficiaires des services publics mais aussi pour les
employés de l'État. Quand on parle de possibilité
d'arrangements locaux ou encore de négociations locales dans le secteur
de l'enseignement, je pense qu'il y va de l'intérêt des
employés eux-mêmes des secteurs public et parapublic de pouvoir
enfin voir la commission scolaire, leur patron local et leur syndicat local
procéder à l'adaptation du contenu des conventions collectives
à la réalité vécue dans l'établissement. Je
pense qu'il y va de l'intérêt de l'employé des secteurs
public ou parapublic.
Il en va de même en ce qui concerne la détermination de la
rémunération. Tout le monde sait aujourd'hui que la règle
de la négociation des rémunérations dans les secteurs
public et parapublic québécois ne peut plus être simplement
le rapport de forces sur l'illusion qu'on peut obtenir toujours plus, toujours
plus, sans que cela ait des conséquences dramatiques à un moment
ou à un autre. Par contre, il y a un consensus au sein de la
société québécoise voulant que les salariés
des secteurs public et parapublic aient droit à une évolution
comparable à ce qui se fait en termes de rémunération dans
le secteur privé québécois et ça aussi sera reconnu
par le projet de loi.
En terminant, M. le Président, pour revenir à la
première question du député de Roberval en ce qui concerne
la manifestation, je pense que les employés des secteurs public et
parapublic informés du détail du contenu du projet de loi
seraient peut-être susceptibles de manifester davantage d'appui que de
désapprobation demain, s'ils avaient eu l'occasion de prendre
connaissance de l'ensemble du projet de loi.
M. Gauthier: Je peux encore poser une question?
Le Président (M. Lachance): Oui, il n'y a pas de
problème, M. le député de Roberval, vous êtes
amplement dans votre temps de parole.
Droit de grève dans le secteur de la
santé
M. Gauthier: M. le ministre, toujours concernant cet avant-projet
ou ce projet qui se parachève lentement mais sûrement, vous avez
parlé du droit de grève pour l'an 1 de chacune des
négociations de chacune des conventions collectives. Est-ce que vous
avez retenu... En tout cas, je sais que, dans vos hypothèses de travail,
il y avait certaines balises concernant particulièrement le secteur
hospitalier. Est-ce que vous êtes en mesure, à ce moment-ci, de
nous entretenir à ce sujet-là, de nous informer davantage
concernant ce sujet ou si l'état de vos travaux ne vous permet
pas de nous donner ces indications?
M. Clair: Oui, il y aura des modifications substantielles par
rapport à l'avant-projet de loi en ce qui concerne le droit de
grève dans le secteur de la santé. Nous sommes
présentement à compléter la rédaction des articles
qui concernent les pouvoirs de redressement, ce qu'on appelle en anglais les
pouvoirs de "cease and desist" qui seront confiés au Conseil des
services essentiels. Là-dessus, comme je l'ai indiqué
tantôt, des discussions techniques ont cours présentement afin de
s'assurer que le libellé même de la loi est conforme, non
seulement aux orientations du gouvernement mais aussi aux pouvoirs
constitutionnels que nous avons en la matière. Par ailleurs, nous
introduirons dans le projet de loi des planchers de services essentiels qui
devront être assurés. Nous pensons que, si le droit de
grève peut être maintenu dans le secteur de la santé, le
prix à payer, c'est qu'il devienne symbolique avec, je dirais comme
comparaison, possibilité d'utiliser une sonnette d'alarme, pour alerter
l'opinion publique aux préoccupations ou à la défense des
intérêts des employés de ce secteur. (11 h 45)
Mais, cependant, nous pensons que le temps est terminé où
on peut envisager d'interrompre les services de santé pour
défendre ses intérêts individuels ou collectifs en termes
de relations de travail. Les planchers seront grosso modo les suivants: 90 %
des employés par quart de travail, en ce qui concerne les
établissements les plus lourds du réseau de la santé, soit
les centres d'accueil, les centres psychiatriques, les centres
ultra-spécialisés, les centres d'accueil et d'hébergement
que j'ai indiqués.
Dans tous ces établissements, également, en ce qui
concerne les hôpitaux généraux: 100 % des services
là où le fonctionnement normal de ces services doit être
assuré dans les unités d'urgence et dans les unités de
soins intensifs. Je pense que n'importe qui qui a le coeur à la bonne
place et une tête sur les épaules, comme on dit, peut
considérer qu'il s'agit là de services absolument vitaux et qu'on
ne saurait soumettre des unités d'urgence ou des unités de soins
intensifs à des possibilités d'interruption de services. C'est
évident qu'accepter cela, ce serait déraisonnable, a mon point de
vue.
En ce qui concerne les hôpitaux généraux, le
standard prévu serait de 80 % et, finalement, pour les CLSC et les CSS,
ce serait respectivement 60 % et 55 %. Maintenant, ce que je peux indiquer au
député de Roberval là-dessus, c'est que nous connaissons
un certain nombre de difficultés techniques, encore une fois, en termes
de libellé de la loi, puisque la définition et l'émission
des permis des établissements de santé ne sont pas
nécessairement basées sur la nomenclature que je viens d'en
faire. Un CLSC, c'est facile à déterminer, mais lorsqu'on entre
dans le secteur hospitalier, nous connaissons un certain nombre de
problèmes techniques.
M. Scowen: M. le Président.
Le Président (M. Lachance): Question de règlement,
M. le député de Notre-Dame-de-Grâce.
M. Scowen: C'est en vertu de l'article 211. Là, il y a une
question de pertinence. Il me semble que l'étude des crédits,
même si les règles ont été changées, ne doit
pas devenir une période de questions plantées suivies par des
déclarations ministérielles.
On est à l'étude, il me semble, des crédits et des
activités du ministère qui touchent directement les
crédits. On parle des négociations dans le secteur public. C'est
très difficile pour moi d'établir le lien entre l'étude
des crédits du Conseil du trésor comme telle et les questions que
le ministre a abordées, à la suite des questions plantées
du député de Roberval depuis maintenant 40 minutes. Ce n'est pas
sérieux et c'est un moment qui, je pense, doit être pris au
sérieux, parce que c'est le seul moment que nous ayons pour
étudier les crédits.
Je vous demande, M. le Président, d'obliger le
député de Roberval à revenir à la pertinence ou
à permettre aux membres de l'Opposition de poser des questions
pertinentes.
M. Dussault: M. le Président. Question de
règlement.
M. Gauthier: Sur une demande, M. le Président...
M. Dussault: J'avais indiqué mon intention...
Le Président (M. Lachance): M. le député de
Roberval étant directement concerné, je lui laisse d'abord la
parole.
M. Gauthier: M. le Président, l'étude des
crédits permet une chose et présuppose une autre chose. Cela
présuppose, d'une part, que les parlementaires permettent aux deux
partis politiques de poser des questions. Or, je vous fais remarquer que le
député de Notre-Dame-de-Grâce a posé toutes ses
questions. Nous avons été très attentifs et très
silencieux lors de ces questions.
Depuis que j'ai commencé mon intervention, lui et le
député de Vaudreuil-Soulanqes n'ont cessé de parler, de
chuchoter, de se concocter. M. le Président,
j'espère premièrement que leur attitude changera pour
l'avenir. Deuxièmement, l'étude des crédits, c'est
expressément pour permettre aux parlementaires des deux partis -
là-dessus, je référerai l'Opposition à la nature
même de la réforme parlementaire dans laquelle nous
évoluons actuellement -aux députés d'interroger le
ministre sur les activités importantes de son ministère qui
impliquent des dépenses et qui impliquent les actions de beaucoup de
personnes qui travaillent dans ce ministère.
Or, M. le Président, si ce n'est pas important pour l'Opposition
que la réforme du mode de négociation, pour le Conseil du
trésor et pour le gouvernement, c'est un sujet de préoccupation
que je qualifierais de quotidien. Je vous demanderais donc de rejeter
l'objection du député de Notre-Dame-de-Grâce et de
permettre au ministre de compléter sa réponse comme on l'a
laissé faire dans toutes les questions où le député
de Notre-Dame-de-Grâce est intervenu.
M. Johnson (Vaudreuil-Soulanges): M. le Président, sur la
même question, je vous demandais simplement à quel
élément de programme - je reprends les termes du règlement
tel qu'interprété - la question se rapportait lorsque le
député de Roberval s'est adressé au ministre.
Le Président (M. Lachance): C'est très facile de
répondre à cette question, M. le vice-président de la
commission. D'abord, je devrais vous dire que le conseil en droit parlementaire
a rédigé à l'intention des présidents de commission
et des secrétaires de commission en mars 1984 un document contenant un
certain nombre d'éléments. Je vous en cite un extrait:
Règle de la pertinence. Lors de l'étude des crédits, il
semble que la règle de pertinence soit appliquée sans
sévérité. Les interventions des membres peuvent se
rapporter à l'ensemble des activités d'un ministère, pour
autant que ces interventions aient un lien avec un élément d'un
programme.
Or, nous en sommes à l'étude des crédits du Conseil
du trésor et à l'élément 3 de ce programme 1:
Gestion budgétaire et politique administrative. C'est à la page
10, -2, c'est indiqué: Politique de personnel, relations de travail et
conditions de travail. Donc, je crois que nous sommes à
l'intérieur des règles habituellement acceptées ici lors
de l'étude des crédits en commission. Je ne pense pas qu'il y ait
lieu de voir là-dedans quelque chose qui vienne à l'encontre de
notre règlement.
Je voudrais signaler au député de Roberval que, même
si le ministre en a utilisé beaucoup plus, lui-même a
utilisé six minutes de son bloc de 20 minutes. Je voudrais
également signaler qu'il reste environ sept minutes dans cette
première partie, compte tenu de l'entente que nous avions prise au
début pour discuter du programme concernant le Conseil du trésor.
Alors, M. le ministre, rapidement.
M. Clair: J'allais terminer, M. le Président, en ce qui
concerne l'orientation du gouvernement sur la question du droit de grève
dans le domaine de la santé. En fait, deux droits existent et sont
reconnus légitimement au Québec: le droit à la
santé, à la vie, à la sécurité et le droit
de grève. Nous pensons cependant qu'un équilibre doit intervenir
dans l'exercice de ces deux droits-là.
Quant à nous, il ne fait aucun doute dans notre esprit que le
droit à la vie, à la santé et à la
sécurité de la personne est un droit de qualité
supérieure et qui prime le droit de grève. Nous ne pensons pas
qu'il soit nécessaire de relier l'existence du droit de grève,
mais nous pensons cependant que, dans le domaine de la santé, il faut le
ramener à la dimension qu'il peut avoir, soit un droit de grève
symbolique qui ne peut pas mettre en cause la santé et la vie des
bénéficiaires. D'ailleurs, là-dessus, si vous prenez
connaissance des sondages qui ont été réalisés chez
les employés des secteurs public et parapublic eux-mêmes, vous
pourrez constater qu'une très forte majorité des salariés
des secteurs public et parapublic considèrent que les services et les
soins de santé doivent être continus et ne peuvent être
interrompus au moment d'une grève. Quels que soient les
mécanismes de services essentiels qui sont mis sur pied, le droit de
grève ne peut entraîner dans l'esprit même d'une très
forte majorité des employés des secteurs public et parapublic
l'interruption des soins.
M. Gauthier: M. le Président, j'aimerais interroger le
ministre qui a abordé le problème de la négociation
locale. Il en a dit, sauf erreur, que c'est d'abord et avant tout dans le
domaine des affaires sociales que la structure est plus prête
peut-être, où il y a un usage de négociation locale qui est
formel ou informel et qui est plus développé. Le ministre nous a
dit que c'est principalement dans ce secteur-là que nos travaux ont
porté. J'aimerais savoir, et le ministre pourra me corriger ou
répondre à la question, si, dans les secteurs comme, par exemple,
l'éducation entre autres choses, le comité de travail a
complété ses recherches ou ses recommandations quant à ce
qui doit être négocié localement ou quant à la
nature même ou à l'étendue de la négociation
locale.
M. Clair: Je voudrais corriger une chose. Si j'ai donné
l'impression tantôt que nous allions plus loin en termes de
décentralisation du côté des affaires sociales
que du côté de l'éducation, c'est l'inverse. Il
existe un bon nombre d'établissements du réseau des affaires
sociales qui n'ont, à toutes fins utiles, jamais mené de
négociations locales, qu'il s'agisse de certains CLSC, par exemple, qui
sont nés après le phénomène de la
décentralisation de même que certains centres d'accueil. On sait
qu'on a ouvert un très grand nombre de centres d'accueil au cours des
dernières années, de sorte que la tradition des
négociations locales est moins développée dans ce secteur.
C'est la raison pour laquelle nous nous limitons à la notion
d'arrangements locaux à partir d'une liste de sujets qui seraient en
annexe à la loi.
En ce qui concerne le secteur de l'éducation, qu'il s'agisse d'un
enseignement supérieur au niveau collégial ou encore de
l'enseignement primaire et secondaire, le projet de réforme
prévoit une décentralisation obligatoire à partir d'une
liste de sujets qui apparaîtraient en annexe à la loi.
M. Scowen: Question de règlement, M. le
Président.
Le Président (M. Lachance): Oui, M. le
député de Notre-Oame-de Grâce.
M. Scowen: Est-ce que, si je ne m'abuse, la responsabilité
pour les négociations dans le secteur public a été
transférée récemment au Conseil exécutif? Est-ce
que le député ne doit pas adresser ses questions au bureau du
premier ministre plutôt qu'au Conseil du trésor?
Le Président (M. Lachance): Alors, ce n'est pas une
question de règlement, M. le député, c'est
complètement non pertinent. C'est très facile à
trancher.
Alors...
M. Clair: Je voudrais donner des éléments de
réponse, M. le Président.
Le Président (M. Lachance): C'est non pertinent, M. le
ministre.
M. Gauthier: Pour faire suite à mes questions, je voudrais
connaître quelle est la responsabilité du ministre dans le dossier
global de la négociation, de la réforme du mode de
négociation des secteurs public et parapublic et quels sont les liens ou
les discussions qui se poursuivent avec le Conseil exécutif dans ce
domaine.
M. Clair: Ce que je peux indiquer au député, c'est
que c'est le Conseil du trésor qui est mandaté pour
préparer la réforme du régime de négociation.
Maintenant, le député de Notre-Dame-de-Grâce fait
référence à des rencontres qui se sont tenues en
présence du premier ministre. D'ailleurs, je lui indique que c'est
à la demande des syndicats des secteurs public et parapublic que de
telles rencontres ont eu lieu avec le premier ministre. Quant à moi, je
pense que, vu l'importance des enjeux, il était tout à fait
légitime, normal, que le premier ministre participe à quatre
rencontres, comme il l'a fait. Je pense que le premier ministre a raison de
participer à des travaux d'aussi grande envergure et seule l'Opposition
semble considérer qu'il s'agit là d'un sujet mineur. Je
soulignerai au député de Notre-Dame-de-Grâce qu'il semble,
de son côté, malheureusement, que les dirigeants de son parti lui
font suffisamment confiance pour s'intéresser au Conseil du
trésor, mais pas assez pour s'intéresser à la
réforme du régime de négociation, puisque c'est le
député de Portneuf qui en est le responsable.
M. Scowen: Qu'il en parle avec le premier ministre.
M. Gauthier: M. le Président, j'aurais d'autres questions,
mais vu que je tiens à être bon prince malgré les
interventions inappropriées du député de
Notre-Dame-de-Grâce et qu'on s'était entendu à midi pour
changer de bloc, je consens à abandonner une partie de mon temps pour
nous permettre d'embarquer de plein pied, selon l'entente qui avait
été faite initialement, dans un deuxième bloc.
Le Président (M. Lachance): Merci, M. le
député de Roberval.
M. Scowen: Juste avant qu'on change de sujet, on peut dire qu'on
est prêt à donner à M. Lapointe le droit de répondre
à ma question que j'ai posée tantôt avant de changer de
sujet, s'il veut.
M. Gauthier: Je regrette, M. le Président, si on change de
bloc, j'abandonne mon droit de parole. Si on ne change pas de bloc, je vais
continuer. J'en ai encore pour quinze minutes à poser des questions.
M. Scowen: D'accord.
Le Président (M. Lachance): Alors, comme nous nous
étions entendus antérieurement, le temps serait maintenant venu
de procéder à l'adoption des crédits du programme 1:
Gestion budgétaire et politique administrative relevant du Conseil du
trésor ainsi que les cinq éléments. Est-ce que c'est
adopté?
M. Scowen: Sur division.
Le Président (M. Lachance): Adopté sur division.
Alors, les crédits du Conseil du trésor sont adoptés?
M. Clair: Adopté.
Le Président (M. Lachance): Les crédits du Conseil
du trésor sont adoptés.
Administration
Nous passons maintenant au deuxième bloc, les organismes relevant
du ministre délégué à l'Administration...
Alors, la parole est au député de Vaudreuil-Soulanges.
CARRA
M. Johnson (Vaudreuil-Soulanges): Oui, M. le Président,
puis-je me permettre d'indiquer que l'on peut peut-être commencer avec un
organisme avant que mon collègue revienne? Quant aux
responsabilités du ministre délégué à
l'Administration, en l'occurrence, la Commission administrative des
régimes de retraite et d'assurances, je suis heureux de voir que M. Ross
est ici. C'est un organisme sur lequel on passe généralement
très peu de temps, à cause de la complexité de son mandat,
à cause des ramifications considérables qui existent,
évidemment, au point du vue du traitement comptable de toutes sortes de
paiements, de l'enjeu que cela constitue avec des myriades de volets dans le
bloc de rémunération du secteur public. Et plutôt que de
passer notre temps à chercher à savoir ce qui va arriver en ce
qui concerne les avantages sociaux des fonctionnaires - cela aussi va
être réglé, à un moment donné, dans le cours
des négociations - j'étais plutôt attiré par les
politiques d'investissement de la CARRA. Je me réfère
particulièrement à la page 7 du document qui nous a
été remis en prévision de la rencontre d'aujourd'hui. (12
heures)
J'attire tout de suite l'attention de la commission sur le premier
tableau libellé: "Valeur de réalisation des actifs des comptes
RREGOP-01 et RREGOP-02, 31 décembre 1984". On sait que ces sommes,
administrées par la CARRA, sont placées auprès de la
Caisse de dépôt et placement du Québec. À la suite
de réaménagements à la Caisse de dépôt et
placement du Québec, chaque déposant, maintenant, est le
titulaire ou bénéficie d'une étiquette quant à un
fonds particulier, un fonds séparé dans les livres de cette
dernière. Ce qui me préoccupe à l'égard de tous les
déposants, en l'occurrence celui-ci, c'est le pouvoir de directives,
quant au placement des sommes qui vous sont confiées, dont vous pouvez
bénéficier; le pouvoir réel que vous pouvez exercer quant
au placement dans certains genres de titres que vous pouvez demander à
la Caisse de dépôt et placement de faire pour vous. C'est elle,
évidemment, qui fait la gestion du portefeuille de cette
façon.
Mais on a vu, au cours des ans, qu'il y avait des différences
considérables, notamment en faveur, si on veut, d'une certaine autonomie
de la part de la CSST, par exemple, qui avait même des conseillers
extérieurs et une certaine latitude dans le genre de directives qu'elle
pouvait transmettre à la Caisse de dépôt et placement quant
au placement de ses actifs. Dans le fond, la question m'est venue à
l'esprit lorsque j'ai vu que près de 2 $ sur chaque montant de 5 $ de
vos actifs, 42 % finalement, sont investis en actions canadiennes, donc, en
titres, à revenu variable. Cela m'a particulièrement
frappé, compte tenu du profil d'investissement de tous les autres
déposants, du profil général de ce qu'il y a à la
Caisse de dépôt et placement. Cela m'apparaissait
considérable et cela m'a laissé soupçonner que, dans votre
cas, vous aviez peut-être plus de latitude que les autres
déposants, parce que c'était une espèce de marque de
commerce de la latitude qu'on pouvait avoir quand on voyait, par exemple, que
la CSST était extrêmement active depuis fort longtemps, avant les
autres déposants, dans les titres à revenu variable.
Je me demandais si M. Ross ou ses adjoints pouvaient nous
éclairer sur l'étendue des pouvoirs de la CARRA quant à
ses politiques d'investissement, telles qu'exercées finalement par la
Caisse de dépôt et placement.
M. Ross (Louison): D'accord. Disons que la loi qui régit
la CARRA prévoit que le comité de retraite peut fixer les normes
générales de placement selon lesquelles la Caisse de
dépôt et placement doit placer. C'est ce que la loi dit - je n'ai
pas l'article en tête - formellement. Comme vous l'avez remarqué,
à cette page il y a deux comptes: il y a le compte 02 et le compte 01.
Pour le compte 02, c'est la commission administrative, c'est-à-dire mes
collègues et moi-même qui fixons les normes
générales de placement; pour le compte 01, c'est le comité
de retraite, composé de quatorze membres, dont six sont nommés
par les représentants des employés et un par les cadres, un par
les retraités, les autres membres étant nommés par le
gouvernement. C'est ce comité qui fixe les normes
générales de placement auxquelles la caisse se soumet. Mais nous
n'allons pas dans les détails, autrement dit. Je m'explique. Nous fixons
les objectifs à moyen terme, la fourchette à l'intérieur
de laquelle la répartition des actifs se fait. C'est la caisse qui est
chargée de gérer, d'acheter les actions, les obligations, etc. On
ne l'influence pas du tout, par exemple, en ce qui concerne les
catégories d'actions, on ne touche pas à cela.
M. Johnson (Vaudreuil-Soulanges): Votre réponse me laisse
soupçonner que ce sont deux décisions relativement
indépendantes quant aux comptes 01 et 02...
M. Ross: Indépendantes, oui.
M. Johnson (Vaudreuil-Soulanges): Indépendantes, bon.
Quant à la prise de décisions, ce ne sont pas les mêmes
personnes...
M. Ross: Ce sont partiellement les mêmes personnes,
monsieur.
M. Johnson (Vaudreuil-Soulanges): Partiellement les mêmes,
d'accord. S'il y a deux fonds, c'est parce qu'il y a deux objectifs
d'investissement...
M. Ross: Non.
M. Johnson (Vaudreuil-Soulanges): ... parce qu'il y a deux genres
de contrainte actuarielle, par exemple...
M. Ross: II y a une contrainte administrative qui fait qu'au
début, lorsque le RREGOP a été créé... Il a
été négocié d'ailleurs en 1972 et il est
entré en vigueur en 1973, sous le précédent gouvernement,
si je me souviens bien. Il a été prévu dans cette
négociation qu'il y avait deux comptes, c'est-à-dire un pour les
employés - deux caisses - syndicables et un pour les employés non
syndicables. C'est ce qui explique pourquoi il y a deux comptes.
M. Clair: Mais les normes, les pouvoirs sont les mêmes en
ce qui concerne les deux.
M. Ross: Assurément.
M. Clair: Sauf qu'ils ne sont pas confiés aux
mêmes...
M. Ross: Aux mêmes personnes. M. Clair:...
personnes.
M. Morneau (Pierre): Pour renchérir, peut-être, sur
la question de M. le député, quant à la possibilité
des actions, le volume des actions...
M. Clair: C'est M. Morneau de la CARRA.
M. Morneau: Vous avez fait référence à la
situation de la CSST ou à d'autres organismes qui ont aussi des fonds
gérés ou administrés par la Caisse de dépôt
et placement. Il faut rappeler que le Régime de retraite des
employés du gouvernement est un régime jeune, dans l'ensemble.
À l'heure actuelle, les cotisations excèdent de beaucoup les
prestations qu'on doit payer en vertu de ce régime. Donc, on a une
certaine latitude, si on veut, pour aller chercher les meilleurs rendements.
Les véhicules qui sont traditionnellement les plus
rémunérateurs sont, bien sûr, les actions canadiennes et
étrangères. Compte tenu qu'on peut prendre un certain temps ou un
certain nombre de risques et compte tenu de l'échéancier qu'on
peut avoir, on convient, au comité de retraite, d'investir une part
assez importante de nos avoirs dans les actions canadiennes.
M. Johnson (Vaudreuil-Soulanges): Ce qui m'étonnait, dans
le fond, dans le fait qu'il y ait deux comptes, pour des raisons que vous avez
décrites, c'est que dans le fonctionnement, dans les décisions,
quant au "mix" d'investissements, il y a un parallélisme absolument
déconcertant, dirais-je, qui dépasse la coïncidence,
où les actions canadiennes, par exemple, représentent 42 % dans
le RREGOP-01, 41, 7 %, et 41, 5 % dans le cas de RREGOP-02. Les obligations
représentent quelque 50 % dans le RREGOP-01 et 48, 6 % dans le
RREGOP-02. C'est ce qui me porte à croire que c'est exactement la
même politique d'investissement, le même genre de directives. Je
suis en train de me demander pourquoi il y a deux comités, deux comptes.
Les gens se retrouvent, évidemment, aux mêmes comités, je
veux bien croire... Quelle est l'idée d'avoir deux comptes qui se
comportent exactement de la même façon?
M. Morneau: D'abord, la loi est claire. Il faut qu'il y ait deux
fonds séparés.
M. Johnson (Vaudreuil-Soulanges): Oui.
M. Morneau: C'est vrai que dans le passé la gestion, les
normes générales de placement étaient sensiblement les
mêmes. Sauf que depuis l'année passée, 1984, la commission
s'est dotée d'une politique particulière de placement pour le
fonds 02, où on a précisé les rôles et les
responsabilités de chacun des intervenants là-dedans. On a
fixé des objectifs et des responsabilités aux gestionnaires. Il
ne serait pas étonnant que, dans un avenir assez récent, cela
puisse se concrétiser par des actions différentes ou des gestions
de portefeuille différentes, étant bien entendu que les fonds
sous gestion ont à peu près les mêmes objectifs à
atteindre à court, à moyen et à long terme.
L'autre variable qui peut expliquer cette situation, si vous me
permettez en terminant, c'est que, jusqu'à il n'y a pas longtemps,
effectivement, les comptes étaient relativement... On appelait cela des
unités de participation, tout était dans un grand fonds. C'est
depuis 1983 qu'on a vraiment des fonds particularisés, qui ont
amené une certaine démarcation dans la gestion.
M. Clair: Et ce n'est aussi que depuis 1983, sauf erreur, que le
comité de retraite a été...
M. Morneau: Mis sur pied.
M. Clair:... mis sur pied à la Commission administrative
des régimes de retraite...
M. Johnson (Vaudreuil-Soulanges): Alors, à la longue,
à mesure que les décisions peuvent diverger quelque peu, au
moins, c'est simplement là qu'on va voir les tendances,
l'évolution du "mix" des portefeuilles de ces deux comptes.
M. Ross: Le renseignement que j'aimerais vous...
M. Johnson (Vaudreuil-Soulanges): Donc, ma question était
prématurée.
M. Ross: Est-ce que vous voulez que je...
M. Johnson (Vaudreuil-Soulanges): Oui, oui, je vous en prie.
M. Ross: II y a un élément important. C'est qu'on
administre des régimes de retraite, c'est-à-dire qu'on doit aussi
assurer une certaine sécurité aux retraités. Je mentionne
- cela est une règle du pouce des actuaires - que 1 % de rendement, en
moyenne période, fait changer le coût du régime de l'ordre
de 20 %, en montant ou en descendant. C'est pour cela, disons, que vous trouvez
que c'est peut-être un peu fort en actions. Je ne sais pas quel est votre
point de vue là-dessus, mais sur une longue période, si vous
regardez les marchés financiers, le rendement des actions est
généralement plus élevé que le rendement des
obligations.
M. Johnson (Vaudreuil-Soulanges): C'était l'objet de ma
question, avoir l'écart cette année, pour le moment. S'il reste
du temps après...
Le Président (M. Lachance): Merci, M. le
député. M. le député de
Notre-Dame-de-Grâce.
M. Scowen: J'avais l'idée de poser quelques questions sur
le SGA, le Service des achats du gouvernement.
M. Clair: M. Careau est à ma gauche. M. Scowen: M.
Paré?
M. Clair: M. Careau.
Service des achats du gouvernement
M. Scowen: M. Careau, je m'excuse. Le rapport de Maheu et
Noiseux, est-ce que c'est quelque chose qu'on peut voir? Est-ce que c'est un
document qu'on peut regarder nou3-mêmes?
M. Careau (Jean-Claude): Éventuellement, sans doute. On a
reçu, justement, hier, là... En regardant mes notes, je
remarquais qu'on avait reçu le rapport final. Dans le rapport final, il
y avait quand même une couple d'éléments qui restaient
à préciser et qui l'ont été tout à fait
récemment. Hier, avant de laisser le bureau, j'ai reçu un
exemplaire du rapport final.
M. Scowen: Je parle du rapport final qui a été
déposé en mars. C'est ce que...
M. Careau: Oui, c'est celui-là, justement, qui avait
besoin d'être précisé et qui l'a été
hier.
M. Scowen: Ah! Bon.
M. Careau: Mais, c'est un rapport sur l'implantation
éventuelle d'un système informatique au service des achats.
M. Scowen: C'est intéressant. Est-ce que vous pouvez nous
en envoyer une copie?
M. Careau: II n'y a pas de problème. Je n'y vois
absolument pas d'objection.
M. Scowen: Je comprends que c'est quelque chose d'assez
technique, mais ce serait intéressant de l'avoir pour le lire.
J'ai deux questions. Peut-être la première doit être
assez vite. Il est question de ces protocoles d'entente que vous avez faits
avec quelques organismes à l'extérieur du gouvernement, quelques
commissions scolaires, quelques régies. Je constate que les protocoles
comprennent parfois la gestion des stocks, parfois tout, parfois les achats. Si
je comprends bien, tous ces organismes ont le droit de faire des protocoles
d'entente ou de ne pas les faire.
M. Careau: Oui, absolument libre.
M. Scowen: Quelles sont les raisons, normalement, qui sont
invoquées par ces institutions pour ne pas confier au service de la
gestion des achats une partie ou une autre? Je prends simplement a titre
d'exemple la Société du Grand-Théâtre de
Québec, à qui vous avez donné le droit d'administrer la
gestion des stocks, mais pas les achats. Dans d'autres cas, on donne le droit
de surveiller les achats, mais pas la
gestion des stocks. Est-ce que vous pouvez décrire un peu le
raisonnement ou...
M. Careau: Quand vous...
M. Scowen:... les arguments qui sont utilisés?
M. Careau: Je pense qu'il s'agirait d'abord de définir
exactement ce qu'on entend par gestion des stocks. Ce n'est pas tout à
fait clair, peut-être, dans le rapport. Il s'agit... Il faut bien retenir
une chose. Le service des achats, traditionnellement, depuis plusieurs
années, maintient en inventaire, en stock, des biens d'utilisation
courante: du papier, différentes choses utilisées, des crayons
utilisés par les ministères. Avec le pouvoir d'achat que nous
avons et la masse importante de ces achats, évidemment, il y a des
organisations qui ont trouvé intéressant, si elles pouvaient le
faire, de s'approvisionner, qu'on leur vende ces choses que nous gardons en
stock pour les ministères. Alors, c'est ce qui a amené les
demandes de commissions scolaires. À la suite d'entretiens avec des gens
du ministère de l'Éducation, ces faits ont été
connus et je pense que dans les commissions scolaires plusieurs ont
témoigné que le coût d'acquisition était de l'ordre
de 35 % à 40 % inférieur à ce qu'ils pouvaient acheter sur
le marché, vu les plus petites quantités qu'ils
achètent.
Or, c'est pour cela que, petit à petit, il y a eu des demandes
pour que nous leur fournissions ces biens. Notre acceptation de répondre
à ces demandes était limitée quand même par des
questions de grandeur des entrepôts et de nombre de personnes. On ne
voulait pas engager du personnel occasionnel pour desservir des organismes, au
fond, plus ou moins publics, comme les commissions scolaires. C'est ce qui fait
qu'avec le temps ce que vous avez dans la colonne a), qu'on appelle la gestion
des stocks, ce sont des protocoles qui se sont développés avec
ces gens en vertu desquels on leur revend avec un léger pourcentage pour
couvrir nos frais. (12 h 15)
M. Scowen: Effectivement, vous achetez les stocks, vous maintenez
un niveau d'inventaire acceptable, vous faites des achats.
M. Careau: Mais pour des biens de consommation courante.
M. Scowen: Que veut dire "commandes ouvertes"?
M. Careau: Pardon?
M. Scowen: Dans la colonne b), que veut dire "commandes
ouvertes", exactement?
M. Careau: II y a un certain nombre de choses qui sont
utilisées fréquemment par des ministères pour lesquelles
on ne veut pas aller en soumission ou faire sortir des petites commandes toutes
les semaines, tous les jours. Je pense, par exemple, à l'achat de
filtres ou de pièces d'automobile ou de la quincaillerie ou
différentes choses qui sont utilisées par plusieurs
ministères localement. Une fois qu'on a regroupé les besoins
prévisibles de notre clientète, il y a des commandes annuelles
qui sortent. Je pense que nous en avons de l'ordre de 900 à 1000
continuellement en cours. Là, également, il y a des organisations
qui nous demandent de pouvoir profiter de ces commandes. Nous nous entendons
avec elles, pour autant qu'elles achètent aux conditions
indiquées dans ces commandes.
M. Scowen: Je ne comprends pas la distinction entre "gestion des
stocks" et "commandes ouvertes".
M. Careau: Gestion des stocks, nous gardons nous-mêmes en
magasin et nous livrons la marchandise, tandis que les commandes ouvertes sont
placées auprès de différents fournisseurs dans toute la
province.
M. Scowen: Passons maintenant à la partie qui est
peut-être la plus intéressante, toute la question de l'achat
préférentiel des produits du Québec. Passons d'abord aux
tableaux parce qu'avant de faire des commentaires, je veux... Pour le moment,
on est rendu à la page 27. C'est la première fois que je vois ces
tableaux. J'imagine que ce ne sont pas des choses nouvelles, c'est simplement
qu'elles étaient toujours faites à l'intérieur du
service.
M. Careau: Cela peut s'expliquer par le fait que dans les
années précédentes, le Service des achats relevait du
ministère...
M. Scowen: Oui.
M. Careau: Ses rapports étaient évidemment soumis
au ministère.
M. Scowen: Mais les rapports existent depuis un certain
temps.
M. Careau: Absolument, depuis plusieurs années.
M. Scowen: Si je comprends bien, aux pages 27 et 28, nous avons
les résultats de la politique d'achat préférentiel au
Québec dans son ensemble. C'est le résumé de toutes les
activités.
M. Careau: Pour le gouvernement. M. Scowen: Pour le
gouvernement.
M. Careau: Oui.
M. Scowen: J'ai essayé de lier les chiffres aux pages 27
et 28 et ils sont un peu semblables. Il s'agit de 38 commandes, si je comprends
bien, mais le total, quand on parle de montant, à la page 27 on parle de
326 000 000 $ et à la page 28 on parle de... D'accord, je comprends
maintenant, excusez-moi.
M. Johnson (Vaudreuil-Soulanges): De la façon dont j'ai
compris...
M. Careau: Je peux peut-être vous indiquer qu'à la
page 28 le montant total est de 1 160 000 $, au bas de la page.
M. Johnson (Vaudreuil-Soulanges): C'est le détail du
poste...
M. Careau: Cela correspond au montant indiqué à la
première ligne du premier tableau de la page 27 qui est le montant des
commandes pour lesquelles l'adjudicataire a changé en vertu de
l'application de la pondération.
M. Scowen: Si je comprends, le montant total des commandes qui
ont été accordées à un soumissionnaire
québécois plutôt qu'à un soumissionnaire de
l'extérieur, à cause de notre politique, est de 326 000 000
$.
M. Careau: Non. Les 326 000 000 $, c'est la valeur totale des
commandes données par le service des achats durant dix mois.
M. Scowen: II y avait seulement 1 000 000 $ où le
fournisseur était changé à cause de la politique
d'achat.
M. Careau: C'est cela. Il y a seulement sur 1 100 000 $, à
cause de l'application de la pondération entre un fournisseur qui dit:
J'ai un produit que je produis à 80 % au Québec et un autre
à 0 % ou à 20 %. Il y a des cas où l'adjudicataire change
en vertu de l'application de cette formule de pondération.
M. Scowen: Et cela a changé seulement...
M. Careau: Pour 38 commandes.
M. Scowen: Pour 38 commandes, pour un total de 1 100 000 $...
M. Careau: 1 161 000 $.
M. Scowen:... et le coût total pour les contribuables a
été de 16 000 $. On a payé un supplément de 16 000
$.
M. Careau: Je crois que c'est cela, oui, 16 000 $.
M. Scowen: C'est la totalité de l'effet de l'achat de
produits québécois pour...
M. Careau: C'est la totalité du coût pour les
commandes dans lesquelles l'adjudicataire a été
changé.
M. Clair: On voit à la page 27, au deuxième
tableau, que les appels d'offres sont restreints aux fabricants ou aux produits
québécois. Ce sont deux choses différentes. Ce que cela
démontre, autrement dit, c'est que les effets de la pondération
du contenu québécois sur les commandes n'ont pas
créé de distorsion fantastique non plus qu'un coût
extraordinaire. Cela a coûté 16 200 $ pour des achats de 1 600 000
$ de plus au Québec. Je pense que le rapport est très
intéressant. Si on veut voir l'effet de la politique d'achat au
Québec au complet, il faut inclure le deuxième tableau sur lequel
il serait peut-être bon de faire un résumé de la
présentation. M. Careau.
M. Careau: Le deuxième tableau indique le nombre d'appels
d'offres pour lesquels il y avait une restriction aux fabricants
québécois, c'est-à-dire 2600 appels d'offres, ou
restreints à des produits québécois, 1200 appels d'offres.
Je m'excuse, quand je parle d'appels d'offres, je devrais parler de commandes.
Sur 11 800 commandes ou 11 900 commandes qui ont été
octroyées, il y en a 2600 pour lesquelles il y avait une restriction aux
fabricants québécois et, pour 1292, la restriction portait sur le
fait que le produit devait être québécois.
M. Clair: Et cela ne présume pas, sauf erreur, M. Careau,
dans les "autres"... Les 8000 autres commandes pour 210 000 000 $, cela ne veut
pas dire que ces 210 000 000 $ ont été complètement
réservés à des produits étrangers.
M. Careau: Absolument pas. M. Clair: En aucune
façon.
M. Careau: Mais, pour ces 8000 commandes, il n'y avait pas
d'indications précises que le contenu devait ou ne devait pas être
québécois.
M. Scowen: Et ces 326 000 000 $ d'appels d'offres qui ont
été restreints, c'est quel pourcentage du total des achats du
service?
M. Careau: Le contenu québécois de...
M. Scowen: Oui, oui. C'est quoi, le total?
M. Careau: II est de l'ordre de 74 %,, qu'on donne d'ailleurs
dans une autre page.
M. Clair: À la page 29.
M. Scowen: Cela a été 74 % du total de tous les
achats du service.
M. Careau: Oui, c'est cela.
M. Scowen: 74 % de tous les achats pour l'année en
question ont été ceux qui ont été restreints aux
fabricants ou aux produits québécois.
M. Careau: Non. M. Scowen: Non?
M. Careau: Ce que cela veut dire, les 74 %, c'est que la valeur
des 326 000 000 $, 326 000 000 $ étant le nombre total de commandes
émises, la valeur du contenu québécois de ces commandes
est de 74 %. Par exemple, si on achète un appareil...
M. Scowen: Ah bon!
M. Careau:... qui est fabriqué à partir de
pièces importées, le fournisseur va nous dire: Le contenu
québécois est de 50 % ou de 80 %. C'est la compilation de toutes
ces données.
M. Scowen: C'est quoi, la valeur totale de tous les achats du
service?
M. Careau: 326 000 000 $.
M. Scowen: Non. M. Clair: Mais oui!
M. Scowen: Si je comprends bien, le total...
M. Clair: Prenez la page 29, là.
M. Scowen:... des achats qui étaient restreints aux
fabricants ou aux produits québécois était de 326 000 000
$.
M. Clair: Non, non. C'est le total de... M. Scowen: C'est
ce que cela dit.
M. Johnson (Vaudreuil-Soulanges): C'est comme cela que ça
se lit, à la page 27.
M. Careau: Le titre du deuxième tableau, j'admets qu'il
peut porter à confusion.
M. Johnson (Vaudreuil-Soulanges): Merci. On comprend, là,
d'abord.
M. Scowen: D'accord. Mais ce n'est pas une question de porter
à confusion, c'est très clair.
M. Careau: C'est-à-dire que ce qui est clair...
M. Scowen: Ou c'est vrai, ou c'est erroné. Est-ce
que...
M. Careau: Bon! Si on fait abstraction du titre et qu'on regarde
le détail du tableau...
M. Scowen: Oui.
M. Careau:... des commandes qui ont été
placées, qui étaient restreintes à des fabricants
québécois, il y en a eu 2609 et cela représente 72 000 000
$ d'achats. Les commandes données avec une restriction aux produits
québécois sont au nombre de 1292 et totalisent 44 000 000 $. Le
319 est là comme point de référence, comme point de
comparaison, si on veut.
M. Scowen: Maintenant, c'est plus clair. Je change le titre pour
appels d'offres, total, parce que c'était le total des appels d'offres
du service pour l'année...
M. Careau: 11 900. Enfin, il y a eu des précisions dans
les derniers jours. Ce n'est pas tout à fait 965, c'est 875, mais cela
importe peu.
M. Scowen: Maintenant, je veux aborder une question assez
difficile, mais très importante. On reçoit presque toutes les
semaines - je ne veux pas exagérer - presque tous les mois des plaintes
de la part des fournisseurs québécois concernant les
définitions utilisées pour établir un fabricant
québécois ou un produit québécois. Je peux vous
citer des exemples. Est-ce que vous pouvez me donner brièvement la
définition d'un fabricant québécois et d'un produit
québécois?
M. Careau: Rapidement, je peux vous dire qu'un fabricant
québécois, c'est un fabricant qui a son usine au Québec,
qui fabrique des produits qu'on achète.
M. Scowen: Une usine qui fabrique des produits...
M. Careau: Qui fabrique des choses qui sont
québécoises à 100% ou en partie. Il faut bien retenir
qu'un fabricant va prendre des matières premières qui viennent
soit du Québec, soit de l'Ontario, soit d'un autre pays, et il peut y
avoir aussi des composantes qui sont importées. C'est pour cela que le
contenu québécois...
M. Scowen: Non, mais l'élément clé, c'est la
définition de fabrication. Comment définissez-vous la
fabrication? J'ai une usine ici, à Québec, qui fabrique des
chaises. Cela peut avoir un contenu, cela peut être une usine
d'assemblage de pièces qui sont complètement fabriquées en
Ontario, où la valeur ajoutée est de 10%, une usine
associée avec une scierie à côté et où se
font des meubles qui sont, de toute façon, fabriqués à
100% au Québec. Quelle est la définition des mots
"fabriqué au Québec"? Comment définissez-vous cela?
M. Careau: Cela pourrait être utile. Vous connaissez sans
doute un dépliant publié par le ministère de l'Industrie
et du Commerce et portant sur la politique d'achat du Québec. C'est
distribué. J'imagine qu'il doit y avoir certainement une
définition là-dedans. Il y a des règles d'application, en
tout cas, qui ont été déterminées par des
directives du Conseil du trésor sur les considérations qu'on doit
avoir. Il y a trois articles en particulier sur le matériel, sur la
main-d'oeuvre. Je pense que les gens qui s'informent de cela,
généralement... En tout cas, les gens qui nous ont posé
des questions là-dessus, on leur a donné des réponses que
j'espère plus claires que celles que je suis en train de vous
donner.
M. Scowen: Oui, mais, à moins que des changements n'aient
été apportés récemment, les définitions dans
ce document sont presque inutiles. Il y a des plaintes partout. Je vous donne
juste un exemple: les ascenseurs. J'ai passé, je pense, huit mois avec
deux compagnies qui faisaient des plaintes auprès du ministère de
l'Industrie et du Commerce concernant la définition d'un ascenseur
fabriqué au Québec. Je peux vous montrer l'échange de la
correspondance qu'il y a eu avec le ministère de l'Industrie et du
Commerce et, après huit mois, on n'est arrivé nulle part. Il
n'était pas capable de définir ce qu'est un fabricant
québécois dans le domaine des ascenseurs. Il a
développé toutes sortes de critères. Le ministère
admettait lui-même que c'était totalement insatisfaisant. Juste
une petite aberration que je veux vous souligner. J'ai ici un appel d'offres de
l'hôpital Sainte-Justine à Montréal pour l'entretien des
ascenseurs dans lequel il demande à chaque fournisseur de
compléter toute une série de formulaires - je vous le montre ici
- valeur des matériaux produits au Québec, matériaux
produits ailleurs au Canada, à l'étranger, coûts de
main-d'oeuvre directe. C'est tout un formulaire à compléter. Tout
le monde savait que, pour un contrat d'entretien, c'était
inévitable que le contrat soit au moins à 85% du contenu
québécois, parce que c'est de la main-d'oeuvre. (12 h 30)
Je me suis adressé au ministère de l'Industrie et du
Commerce et j'ai eu des réponses des plus farfelues. Finalement, il a
admis qu'il n'était pas capable de contrôler cette affaire dans le
domaine des ascenseurs. Je vous donne le cas concret, parce que j'ai le dossier
avec moi.
Je vous demande donc si, à votre connaissance, il existe,
aujourd'hui, un projet pour clarifier, pour justifier la politique actuelle ou
faire quelque chose pour que les fabricants québécois puissent
comprendre le système, car il me semble que la politique d'achat en
français des Québécois est excessivement fragile en ce qui
concerne les définitions qui sont au fond de l'idée
même.
M. Careau: Présentement, ce sur quoi je peux vous
informer, c'est que j'ai été avisé... Il y a des
entretiens que nous avons eus avec des gens du ministère de l'Industrie
et du Commerce qui, eux, sont responsables de l'élaboration de la
politique d'achat. Il faut bien retenir une chose: les gens se figurent, des
fois, que le service des achats est à la base de la politique d'achat,
ce qui n'est pas le cas. Le service des achats est un grand applicateur de la
politique d'achat, mais ce n'est pas...
M. Scowen: Ce n'est pas vous; ce n'est pas votre service?
M. Careau: Ce n'est certainement pas le service des achats qui
initie, qui met en marche une politique d'achat. Nous la suivons, comme
n'importe quel ministère qui donne des contrats, qui fait faire des
travaux.
M. Scowen: Alors, vous utilisez le catalogue
préparé par... c'est toujours fait par le CRIQ, je pense.
M. Careau: Nous l'utilisons et nous demandons des provenances.
Nous vérifions auprès du manufacturier, par exemple, quand on dit
qu'il y a des règles de pondération qui font changer une
commande; on ne le fait pas aveuglément. Quand on s'aperçoit
qu'une commande va changer de mains à cause des contenus
déclarés par les soumissionnaires, là, nous nous assurons
auprès d'eux de la validité des informations qu'ils nous
donnent.
M. Scowen: Vous vous en assurez en faisant
référence au catalogue du CRIQ, essentiellement?
M. Careau: C'est une des sources utilisées pour
vérifier, pour s'assurer avec le soumissionnaire... Nous nous entendons
avec lui sur le contenu qu'il déclare pour être sûr qu'il
l'a bien compris, pour ne pas privilégier l'un au détriment d'un
autre injustement.
M. Scowen: Peut-être que vous pourriez préciser
cette question un peu avec référence au micro-ordinateur,
à la page 24. Quatre firmes ont été reconnues comme
manufacturiers québécois de micro-ordinateurs, à savoir
Philips-Micom, Comterm, JYL Logique et Ogivar. Semble-t-il que ce sont les
quatre micro-ordinateurs que le gouvernement peut acheter maintenant. Quelle
est la définition de fabricant québécois, manufacturier
québécois, que vous avez utilisée pour établir que
ces quatre firmes étaient des manufacturiers québécois et
tous les autres...
M. Careau: Le principal point, je pense, pour ces quatre
fabricants, c'est qu'eux fabriquent ou participent à la fabrication et
mettent sur le marché un produit qui a été
complété au Québec, car il n'y a pas à imaginer
qu'aucun de ceux-là a inventé des micro-ordinateurs et qu'ils
vont fabriquer des micro-ordinateurs de toutes pièces au Québec.
Ils utilisent des produits évidemment fabriqués à
l'étranger, mais le montage, la "finalisation" du produit, c'est fait au
Québec par chacun de ces fabricants. À mon avis, il n'y en a pas
d'autres qui en mettent sur le marché au Québec.
M. Scowen: Est-ce que vous pouvez me donner une idée de la
valeur ajoutée moyenne dans ces quatre cas?
M. Careau: Je dirais que le contenu québécois de
chacun de ces quatre, si on inclut tout le travail réellement fait au
Québec, en incluant une partie de leurs recherches qu'ils
développent et qu'ils investissent également, j'imagine que cela
doit tourner autour de 35 % à 40 %.
M. Scowen: Dans ces quatre cas, la moyenne doit se situer ou le
minimum, si vous voulez, à 36 % ou...
M. Careau: 35 %.
M. Scowen: 35 % de valeur ajoutée dans les quatre
cas...
M. Careau: C'est cela, parce qu'il y a beaucoup de pièces
importées.
M. Scowen: Par rapport à zéro pour tous les
autres.
M. Careau: Par rapport à zéro: un fabricant, par
exemple, qui mettrait un produit en vente au Québec qui serait
fabriqué aux États-Unis ou dans une autre province.
M. Scowen: J'ai un peu de connaissances dans le domaine des
micro-ordinateurs et les quatre que vous avez mentionnés sont loin
d'être les plus connus. Il y a toutes sortes de micro-ordinateurs pour
toutes sortes d'objectifs, d'utilisations. Est-ce que cela veut dire que tous
les micro-ordinateurs qui sont achetés actuellement par le service des
achats sont achetés de l'une ou l'autre de ces quatre compagnies,
forcément?
M. Careau: Non, pas du tout. Par exemple, la compagnie IBM
n'apparaît pas là-dedans et je suis témoin qu'on en
achète assez souvent, parce qu'il y a des appareils pour lesquels les
clients ont des demandes spécifiques et des exigences fonctionnelles qui
font qu'on ne peut pas trouver auprès de ces quatre compagnies un
appareil qui réponde à leurs besoins.
M. Scowen: Prenons l'exemple d'IBM, c'est un bel exemple. Est-ce
que ce ne serait pas justifié de décider qu'IBM est un fabricant
québécois de micro-ordinateurs? Je sais très bien qu'elle
ne fabrique pas un seul micro-ordinateur ici, mais à Bromont il y aune usine qui emploie...
M. Careau: 1200 ou 1300 personnes.
M. Scowen:... et à un niveau de salaires et de technologie
assez élevé. Je l'ai visitée avec mon collègue, il
y a quelques semaines. Mais, parce que les pièces qu'on y fait ne sont
pas pour les micros, mais pour les grands, ces firmes sont disqualifiées
sur le plan des achats préférentiels au Québec, parce que
les micro-ordinateurs qu'elles font sont fabriqués ailleurs.
Il me semble que cela manque un peu de logique de dire que la compagnie
IBM n'est pas un fabricant de micro-ordinateurs québécois, quand
elle emploie probablement plus de monde à des salaires et avec une
sécurité d'emploi beaucoup plus élevés que les
quatre compagnies mentionnées ici mises ensemble.
M. Careau: C'est sûr que si elle était
acceptée de plein gré ou considérée comme
étant un fabricant québécois de micro-ordinateurs, je
pense bien qu'il n'y en a pas beaucoup d'autres qui en vendraient. C'est ma
première constatation. Par ailleurs, quand vous dites qu'elle est
disqualifiée, il faut s'entendre sur le terme "disqualifiée".
Elle n'est pas considérée comme un fabricant
québécois de micro-ordinateurs, mais elle n'est pas
disqualifiée pour tout cela car, comme je vous le disais tout à
l'heure, on en achète un certain nombre.
J'ai aussi l'impression qu'IBM est favorisée d'une certaine autre
façon aussi par son investissement à Bromont. Il s'agirait de
voir la balance, si on veut, des investissements et des commandes qu'elle
reçoit du gouvernement. Je ne pense pas
qu'IBM se sente tellement maltraitée présentement.
M. Scowen: Est-ce vous leur avez posé la question?
M. Careau: On les rencontre assez souvent.
M. Scowen: Oui? Parce qu'on a dégagé...
M. Careau: C'est évident que, comme tout homme d'affaires,
ils préféreraient vendre plus. C'est sûr.
M. Scowen: Peut-être que le ministre peut nous donner son
opinion aussi, car c'est une question de politique, en fin de compte. Mais je
trouve que c'est un très bel exemple de l'incohérence de beaucoup
de nos politiques d'achat préférentiel. IBM est peut-être
un des meilleurs employeurs au Québec, avec un dévouement
à son personnel qui est un modèle. C'est une multinationale. Si
toutes les compagnies québécoises étaient capables de
suivre la politique de main-d'oeuvre et de personnel d'IBM, on aurait une plus
grande paix sociale et syndicale ici au Québec; sur tous les plans,
c'est un employeur modèle. Mais tout simplement parce que les choses
qu'elle fabrique ici, avec beaucoup de monde québécois, sont
très sophistiquées et sont faites pour un grand ordinateur ou
d'autres équipements, on dit: Vous n'êtes pas une compagnie
québécoise dans le sens de la loi ou dans le sens du
règlement pour la politique d'achat.
Le ministre est-il d'accord avec une telle attitude?
M. Clair: M. le Président, je pense que le
député de Notre-Dame-de-Grâce aurait avantage à
discuter avec son collègue, le député de Sainte-Anne,
parce que je me souviens que celui-ci nous a reproché notre politique
d'achat qui favorise, sur le plan des grands ordinateurs, nettement IBM, non
seulement en termes d'achat de produits IBM, mais également en termes de
compatibilité IBM, qui est exigée à peu près dans
tous les cas d'informatique.
M. le Président, je pense que loin d'être
incohérent, au contraire, ces quatre manufacturiers, comme M. Careau
l'indiquait, ont un contenu québécois de l'ordre d'à peu
près 35 % de valeur ajoutée au Québec. Et je pense, quant
à moi, que toute politique d'achat doit non seulement viser, comme
objectif, au développement économique du Québec par une
politique d'achat, mais également maintenir une certaine
équité entre les différents fournisseurs. À ma
connaissance, je peux indiquer au député de
Notre-Dame-de-Grâce - je n'ai pas eu l'occasion d'aller récemment
à Bromont - que sur le plan des micro-ordinateurs ou de l'ensemble du
traitement qu'IBM reçoit du gouvernement, je n'ai pas eu connaissance de
plaintes de la part d'IBM à cet égard.
M. Scowen: Je m'engage à parler avec mon collègue
de Saint-Anne mais, ce matin, c'est le moment de parler avec le
président du Conseil du trésor. Je répète ma
question: Dans ce cas précis, est-ce qu'il trouve que c'est
justifié de disqualifier...
M. Clair: Je trouve que c'est juste, équitable et
raisonnable.
M. Scowen: Oui. Qu'IBM ne soit pas considérée comme
fabricant québécois de micro-ordinateurs?
M. Clair: Le député, dans la mesure où il
essaie d'isoler le traitement que nous faisons à IBM uniquement en ce
qui concerne les micro-ordinateurs, rétrécit le débat. On
doit considérer l'ensemble des ventes d'IBM au gouvernement du
Québec. Si le député voulait avoir des rapports de
statistiques là-dessus, en ce qui concerne le volume des achats du
gouvernement pour tout le secteur des ordinateurs, micro-ordinateurs ou grands
ordinateurs, je n'aurais aucune objection à lui fournir ces
statistiques. Peut-être que c'est lui qui serait amené à
réviser ses positions et non pas moi.
M. Scowen: Bon. Seulement en terminant... Je sais très
bien que... Oui?
M. Clair: Je voudrais peut-être ajouter un
élément d'information pour le député de
Notre-Dame-de-Grâce.
M. Careau: Dans la question des micro-ordinateurs, nous
travaillons à ce dossier-là. S'il est quand même un peu
complexe, ce qu'on appelle un comité sur la bureautique, qui regroupe
des représentants des ministères de l'Industrie et du Commerce,
de la Science et de la Technologie de même que des Communications, la
tentative qui a été faite... Quand on dit qu'il y a des
manufacturiers québécois qui ont été reconnus, en
fait, ce sont des produits qui sont qualifiés et non pas des
manufacturiers. C'est le produit lui-même qui est examiné. Est-ce
qu'il est québécois ou non?
M. Scowen: C'est cela. C'est exactement ce principe que je remets
en question. C'est exactement sur cette question que j'ai interrogé le
ministre tantôt. Je me demande si on doit avoir une politique d'achat
basée sur un critère aussi rigide que la production de chaque
produit individuel. Je comprends qu'il peut y avoir quelques avantages, mais
j'y vois des inconvénients.
M. Clair: M. le Président, non seulement le
député de Notre-Dame-de-Grâce devrait-il jaser avec le
député de Sainte-Anne, mais il devrait aussi parler au
député de Nelligan, qui reproche au gouvernement du Québec
d'avoir une politique d'achat qu'il ne trouve pas assez
détaillée, qui ne va pas assez loin, qui n'est pas assez
restrictive. Franchement, il faudrait que vous vous fassiez une idée sur
la position que vous adoptez.
M. Johnson (Vaudreuil-Soulanges): C'est là-dessus que...
Pour compléter, avant que le ministre parte sur une fausse piste et un
long discours à saveur partisane sur la foi de ses souvenirs de ce que
le député de Nelligan a dit, ce sur quoi j'allais discourir avant
que vous ne répondiez, effectivement le député de Nelligan
a traité récemment de la politique d'achat dans un texte
écrit où il soulève toute la question de regarder le
fabricant - qui est-il? - plutôt que le produit - quel est-il? - dans la
mesure où l'apport économique au développement du
Québec que peut faire un vendeur, un fournisseur, devrait être
pertinent.
On comprend qu'IBM, au chapitre des grands ordinateurs, tout en
étant bénéficiaire par ailleurs de l'exigence de
compatibilité des équipements autres que ceux d'IBM à
l'intérieur du gouvernement, a attrapé une tranche du montant de
210 732 000 $ qui apparaît à la page 27 - c'est comme cela que je
le comprends; M. Careau me fera signe que oui ou non - sous la rubrique
"autres", donc, produits non québécois, non restreint aux
produits québécois, etc. Il m'apparaîtrait qu'IBM quelque
part doit apparaître là-dedans.
M. Clair; Si mes calculs sont bons, il y en a pour à peu
près 118 000 000 $. Pas nécessairement IBM, mais des cas
semblables à celui d'IBM, il y en aurait pour à peu près
118 000 000 $. Ce ne sont pas des commandes pour lesquelles la
pondération a changé l'adjudicataire, non plus que des appels
d'offres ou des commandes restreintes aux fabricants québécois ou
restreintes aux produits québécois. Mais dans le montant de 210
000 000 $ qui apparaît à "autres", si je concilie ce chiffre avec
le montant de 326 000 000 $ qui apparaît à la page 29, si vous
additionnez 1 161 000 $, plus 72 000 000 $, plus 44 000 000 $, plus 118 000 000
$, vous arrivez à 326 000 000 $ et vous trouvez l'écart de 118
000 000 $ qui doit être là où se retrouve IBM.
M. Johnson (Vaudreuil-Soulanges): Je ne comprends pas vos
calculs, sauf que je ne vois pas comment les 210 000 000 $ se sont
transformés en 118 000 000 $.
M. Clair: Comparez l'écart. Vous avez en 1984-1985: Valeur
déclarée du contenu québécois, 242 000 000 $. Ce
que j'essayais de faire, c'est simplement d'extraire de cela, à la page
29, le montant de ces 242 000 000 $ qui ne se retrouve pas dans le 1 161 000 $,
dans les 72 000 000 $ ou dans les 44 000 000 $. (12 h 45)
M. Johnson (Vaudreuil-Soulanges): Le contenu comme tel. D'accord.
Ceci dit, une politique d'achat est plus large que de regarder le produit.
C'est cela qu'un de nos collègues soutient, avec raison, il me semble.
Il faut surtout tenir compte de l'apport économique global que peut
faire le fournisseur. C'est sur ce volet que j'aimerais beaucoup entendre le
ministre, beaucoup plus que sur un volet qui n'existe pas, comme il l'a fait il
y a quelques minutes. Est-ce qu'il n'est pas logique de s'attendre, dans une
politique de soutien économique du Québec... Je ne parle pas de
récompenser, quoique certains peuvent l'interpréter comme cela,
un fournisseur qui pourrait, oui, nous vendre des micro-ordinateurs qui
seraient des PC ou des PC juniors d'IBM. Je parle de s'apercevoir que ce
fournisseur a des investissements considérables au Québec, qu'il
est à la fine pointe de la technologie dans la fabrication de certaines
composantes d'ordinateurs, qui ne sont pas des micros incidemment ou qui
peuvent en être, peu importe. Ne trouve-t-il pas plus logique de regarder
le problème du soutien à l'économie du Québec par
des achats gouvernementaux de cette façon, plutôt que de la
façon étroite qui pose un tas de problèmes, comme on le
voit par les cas de comté, si vous voulez, qu'on pourrait
énumérer longuement, tous les députés.
M. Clair: La question que vous soulevez, c'est toute la question
de la définition de fabricant québécois. Est-ce qu'on doit
se baser uniquement sur des produits québécois ou uniquement sur
des fabricants québécois? L'approche retenue jusqu'à
maintenant retient les deux critères. Est-ce qu'on devrait aller plus
loin dans l'approche "fabricant québécois" plutôt que
"produit québécois"? Écoutez, je pense que c'est
sûrement une théorie qu'on peut défendre que d'aller
davantage dans cette direction. Maintenant, je vous dirai que, un peu comme M.
Careau en ce qui concerne le service des achats, le ministère de
l'Industrie et du Commerce est l'initiateur, le grand responsable de la
définition de la politique d'achat. Bien sûr que le Conseil du
trésor est appelé à approuver ou à
désapprouver ses orientations. Je pense que si vous vouliez faire un
débat utile et approfondi, c'est avec mon collègue, le ministre
de l'Industrie et du Commerce, que vous auriez avantage à le faire.
M. Johnson (Vaudreuil-Soulanges): Quant au coût, je ne suis
pas sûr, là. À cause des réponses qu'on obtient
généralement de ce côté-là, on est rarement
plus avancé.
Quant au coût que le ministre a isolé comme étant
quelque 16 000 $, changement d'adjudication, c'est-à-dire qu'il y avait
des soumissions qui étaient inférieures de 16 000 $ à
celles qui ont été éventuellement retenues... il y a des
perdants à cause de ce petit montant. C'est une mesure du coût de
la politique d'achat. Je me demandais si la mesure est complète. Le
point que je veux soulever, c'est que lorsqu'on restreint la commande à
certains fabricants, à certains produits, nécessairement il y a
un tas de gens qui ne peuvent même pas envoyer une offre de services ou
une soumission et on ne sait pas vraiment ce qu'on paie de plus. Ou est-ce
qu'on le sait? C'est cela que je demande. Il me semble qu'on ne sait pas
combien on paie de plus avec cette politique, sur les 35 % des achats en tout
cas qui sont restreints aux fabricants ou aux produits
québécois.
On s'est trouvé à payer combien de plus parce qu'on n'a
pas ouvert le marché?
M. Careau: Vous avez raison de soulever que le coût de ce
geste n'est pas indiqué. D'ailleurs, il serait difficilement autre chose
qu'une hypothèse. Je prends un exemple, par exemple: nos appels d'offres
que nous limitons aux fabricants québécois quand nous achetons de
l'ameublement.
M. Johnson (Vaudreuil-Soulanges): Oui.
M. Caxeau: Des fauteuils, des tables ou des pupitres. Je pense
que cela va de soi. Je pense que c'est normal. D'ailleurs, c'est une mesure qui
a été appliquée avant même de promulguer une
politique d'achat. Est-ce que cela coûte plus cher? J'en doute un peu. Je
pense que, de toute façon, s'il y avait un coût, il
m'apparaît que c'est raisonnable de le payer pour fabriquer des pupitres
au Québec. Il n'existe pas une rareté de ressources.
M. Johnson (Vaudreuil-Soulanges): Vous venez étrangement
d'empiéter un peu peut-être sur le champ de réponses du
ministre en trouvant souhaitable que cela se déroule comme cela.
Deuxièmement, vous venez surtout d'empiéter sur la notion
d'apport...
M. Clair: C'est parce que quand les réponses...
M. Johnson (Vaudreuil-Soulanges): ... économique, l'apport
économique qu'un geste gouvernemental peut représenter pour
l'économie du Québec en pondérant en faveur de fabricants
québécois, d'un produit québécois, votre politique
d'achat: ce que vous ne faites pas, c'est là que j'en avais, à
l'égard de micro-ordinateurs d'IBM, quand on sait qu'ils sont ici.
M. Careau: Cette règle-là existe. Dans la politique
d'achat, il existe ce qu'on appelle la règle 5 qui dit que, dans
certains cas, on peut tenir compte de l'apport, pour des raisons similaires: Un
soumissionnaire offrant un plus haut degré de contenu
québécois où un apport économique plus important
pour le Québec pourra être favorisé.
M. Clair: Et IBM a justement prcfité de cela.
M. Johnson (Vaudreuil-Soulanges): Une dernière question,
si vous me permettez. Un autre sujet de préoccupation: les attentes
qu'on crée chez des fournisseurs éventuels qui reçoivent
une confirmation de Rosalie qu'ils sont dans le fichier, etc. Je pense à
un cas de comté, mais dans le fond qui peut être
généralisé dans tout le Québec. Les fournisseurs de
services professionnels... En l'occurrence, de mémoire il me semble que
c'est un photographe commercial dans ma région qui a
complété les formules et qui a reçu une confirmation que,
oui, il était classé 2, je pense, pour les contrats de 5000 $
à 25 000 $ ou je ne sais trop. Est-il réaliste de penser que le
gouvernement du Québec ne fera jamais appel à un petit studio de
photographie à Saint-Polycarpe pour un contrat gouvernemental? Je me
demande si on n'a pas créé une attente chez un tas de petits
fournisseurs qui disent: Ah! Finalement, je suis dans le fichier central, et
qui vont réaliser au bout de quelques années au maximum qu'on n'a
jamais fait appel à eux, que ce soit un organisme du gouvernement ou des
ministères. Très souvent, à l'interne, on a un tas de
ressources qui ressemblent beaucoup à ce que des petits
commerçants ou des petits "approvisionneurs" de services au
Québec peuvent offrir. Dans le fond, le gouvernement est
déjà en concurrence avec ces gens-là. Pourquoi se donner
la peine de dire à un petit imprimeur: Oui, peut-être, on va
t'installer dans le fichier central, quand au ministère on a des super
Xerox et on fait de la reproduction de documents de toute façon. Ils ne
sont pas à la veille de demander à quelqu'un d'une région
de tirer 2000 copies de quelque chose. C'est dans ce sens que je me demandais
s'il était réaliste de laisser penser aux gens qu'on va faire
appel à leurs services.
M. Clair: Je peux indiquer au député de
Vaudreuil-Soulanges une réponse de comté: en ce qui me concerne,
en tout cas, la plupart des gens qui sont venus me demander comment an
procédait pour s'inscrire au
fichier central des fournisseurs... Bien sûr qu'il est
arrivé occasionnellement que des gens s'inscrivent dans le fichier
centrai, un fichier provincial, dans une catégorie très
restreinte où le volume du travail dispensé par le gouvernement
est réduit, et il est possible que des gens soient déçus
à cet égard. Or, dans l'immense majorité des cas de gens
qui sont venus me voir, ils ont manifesté de la satisfaction à
l'égard du fonctionnement du fichier central des fournisseurs.
D'ailleurs, le député, dans une deuxième partie de la
réponse, trouvera une réponse plus précise en ce qui
concerne la satisfaction des fournisseurs du gouvernement à
l'égard du fichier central des fournisseurs dans le document qu'on a
rendu disponible tantôt. C'est une étude qui est beaucoup plus
détaillée que ce que je peux démontrer ici aujourd'hui.
Mais il y a une chose que je peux dire au député de
Vaudreuil-Soulanges en tout cas: Si cela a pu, dans certains cas, susciter des
attentes qui ne se sont pas matérialisées parce que le service
des achats n'a pas fait appel à tel ou tel fournisseur éventuel
de services, je peux vous dire que l'immense majorité
préfère ce système à l'ancien système, que
je ne qualifierai pas, qui prévalait.
M. Johnson (Vaudreuil-Soulanges): Je comprends cela. Je n'en ai
pas au fait qu'il y en ait un parmi 88 petits studios de photographie qui, lui,
ne recevra jamais de contrat. Je fais référence au fait qu'aucun
des 88 petits studios de photographie parsemés dans le fichier central
n'auront, ni de près ni de loin, quelque occasion que ce soit de faire
du travail pour le gouvernement. Alors pourquoi se donner la peine, dans le
fond, dans cette catégorie-là, pour ces petits
contrats-là, quand on sait qu'à l'interne - je le
répète - il y a des ressources et que le gouvernement fait
déjà concurrence à ces gens-là? Pourquoi se donner
la peine d'inscrire dans le fichier central des services dont on n'aura jamais
besoin, pour appeler les choses par leur nom?
M. Clair: Malheureusement, il semble qu'à la
catégorie "photographe", de 5000 $ à 25 000 $, on n'a pas de
statistiques à vous donner ce matin.
Le Président (M. Lachance): Cela va-t-il?
M. Careau: Je vous suggère d'inviter ces gens à
venir consulter le nombre de contrats qui ont été donnés
dans l'année et le niveau où ils sont inscrits. Cela peut influer
évidemment: quelqu'un peut choisir les grands contrats mais, s'il ne
s'en sort pas dans l'année, on ne peut pas garantir qu'on va donner des
contrats.
M. Clair: En terminant, encore une fois, autant le directeur du
Service des achats du gouvernement que le président de la CARRA font
savoir aux députés ministériels et à ceux de
l'Opposition qu'en tout temps, lorsqu'ils voudront se rendre sur les lieux pour
voir comment fonctionnent ces deux organismes, ils sont les bienvenus.
Le Président (M. Lachance): Merci, M. le ministre, et
merci aux personnes qui l'accompagnent. Le programme 1, Service des achats du
gouvernement, comprenant les trois éléments, est-il
adopté?
Une voix: Adopté.
Le Président (M. Lachance): Le programme 2, Commission
administrative des régimes de retraite et d'assurances, avec les cinq
éléments qu'il contient, est-il adopté?
Une voix: Adopté.
Le Président (M. Lachance): Le programme 3, Régime
de retraite des enseignants, est-il adopté?
Une voix: Adopté.
Le Président (M. Lachance): II n'y a pas de crédits
à adopter là parce que ce sont des crédits permanents.
Est-ce que l'ensemble des crédits, pour l'année financière
1985-1986, des différents organismes relevant du ministre
délégué à l'Administration est adopté?
Une voix: Adopté.
Le Président (M. Lachance): Oui, M. le
député.
M. Scowen: Vous me permettrez, au nom de mon collègue et
en mon nom, de remercier les personnes qui ont accompagné le ministre ce
matin de leur courtoisie et de la qualité de leurs réponses. Je
veux aussi remercier le ministre de sa collaboration.
Le Président (M. Lachance): Merci, M. le
député. Je remercie aussi les collègues, le
député de Vaudreuil-Soulanges, le député de
Notre-Dame-de-Grâce, le député de Roberval et le
député de Châteauguay pour leur collaboration.
La commission du budget et de l'administration ajourne ses travaux sine
die.
(Fin de la séance à 12 h 57)