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(Onze heures trente-cinq minutes)
Le Président (M. Lachance): La commission du budget et de
l'administration se réunit ce matin avec le mandat de faire
l'étude détaillée du projet de loi 35, Loi modifiant la
Loi sur les impôts et d'autres dispositions législatives d'ordre
fiscal. Est-ce qu'il y a des remplacements, M. le secrétaire?
Le Secrétaire: Aucun remplacement ne m'a été
signalé, M. le Président.
Le Président (M. Lachance): Merci. M. le ministre, je
crois que vous avez certains propos?
M. Martel: Oui, M. le Président. Au tout début de
cette séance, j'aimerais rendre hommage à mon collègue, le
député de Saint-Louis, critique financier de Revenu
Québec, à l'occasion de son 25e anniversaire comme membre de ce
Parlement. Je pense que rares sont ceux qui sont passés dans cette
enceinte et qui peuvent, avec fierté, mentionner qu'ils ont
été députés pendant 25 ans. Je connais le
député de Saint-Louis depuis au-delà de 20 ans.
Moi-même, ayant été député jusqu'à
maintenant depuis près de 13 ans, malheureusement, je ne l'ai connu que
dans l'Opposition. Il excelle dans son rôle de critique de l'Opposition.
Personnellement, j'aimerais l'avoir encore pendant plusieurs années dans
son rôle d'Opposition. C'est un excellent critique, il connaît son
affaire.
Le député de Saint-Louis, c'est un gentilhomme. Je ne lui
connais pas d'ennemi, à part des gardiens de sécurité qui,
après 25 ans de vie parlementaire, ne le reconnaissent pas encore.
Pourtant, combien de fois un député après 25 ans a-t-il
franchi les portes de cette enceinte! Je pense, à part certains gardiens
de sécurité, que tout le monde connaît la gentilhommerie du
député de Saint-Louis et ses grandes connaissances dans le
domaine juridique et dans le domaine parlementaire. Il a été
vice-président de la Chambre. Je pense que les règlements n'ont
plus de secret pour lui, même s'ils sont modifiés quotidiennement.
Je souhaite simplement une chose à l'occasion de l'étude de ce
projet de loi 35, c'est que les qualités de juriste du
député de Saint-Louis priment ses qualités de
politicien.
M. Blank: Je veux remercier le ministre. Je ne ferai pas mon
discours aujourd'hui parce que je dois le garder pour les
cérémonies de demain. Il y a un embargo sur mes pensées,
sauf que je veux le remercier de sa gentillesse dans cette affaire.
D'une certaine façon, j'espère avoir la chance de
transiger avec le ministre quand il sera dans l'Opposition, mais, pour
être dans l'Opposition, il doit gagner son comté et le
côté politicien vient avant celui de gentilhomme. Merci.
Le Président (M. Lachance): Je voudrais m'associer aux
propos du ministre pour, à titre de président de cette
commission, féliciter le député de Saint-Louis de sa
persévérance en politique, parce que ce n'est pas toujours
facile, même dans un comté comme le sien, et surtout le
féliciter pour sa qualité de député qui fait bien
son travail et comme cela a été souligné par le ministre,
de gentilhomme. On a pu le constater au cours des travaux de cette commission
que je suis depuis maintenant presque quatre ans, le député de
Saint-Louis n'est pas homme à s'enfarger dans les fleurs du tapis.
J'admire cela et je suis heureux d'avoir connu un homme comme le
député de Saint-Louis parce que c'est un personnage qu'on gagne
à connaître et qu'on apprécie pour son travail.
Ceci dit, M. le ministre, est-ce que vous avez des propos
préliminaires avant de procéder à l'étude de votre
projet de loi ou si on peut y aller tout de suite?
M. Martel: On peut y aller tout de suite.
Projet de loi 35
Le Président (M. Lachance): Très bien. J'appelle
l'article 1. Est-il adopté?
M. Blank: Est-ce qu'il y a des explications pour ce qui est des
amendements?
Le Président (M. Lachance): La séance est suspendue
quelques minutes.
(Suspension de la séance à 11 h 40)
(Reprise à 11 h 44)
Le Président (M. Lachance): À l'ordre! La
commission peut reprendre ses travaux. M. le ministre, l'article 1.
Loi concernant l'impôt sur la vente en
détail
M. Blank: Est-ce qu'il y a une raison pour laquelle on change
cela? C'est une nouvelle édition, le paragraphe 2?
M. Martel: Vous parlez de l'article 1?
M. Blank: À l'article 1, il y a une définition
d'acheteur.
Une voix: Nous sommes à l'article 1? Le
Président (M. Lachance): Oui.
M. Martel: L'article 1, c'est une modification qui vient
préciser la définition du mot "acheteur", en supprimant la
référence à un vendeur au sens de la loi.
M. Saint-Jean (André): Pour vous expliquer
techniquement...
Le Président (M. Lachance): Excusez. Pour le Journal des
débats, vous êtes M. André Saint-Jean?
M. Saint-Jean: André Saint-Jean, sous-ministre adjoint
à la législation.
Le Président (M. Lachance): Très bien, merci.
M. Saint-Jean: Pour vous expliquer pourquoi nous changeons Ies
articles 1, 2, 7 et 11. Présentement, dans la loi, tout vendeur est
obligé de venir s'enregistrer au ministère, de percevoir la taxe
et d'en faire remise au ministre, même lorsqu'une personne vend à
un autre particulier dans une vente privée. C'est excessif. Autrement
dit, entre particuliers, les gens qui vendent dans les petites annonces des
journaux seraient obligés, avant de vendre, de venir s'enregistrer et de
percevoir la taxe.
M. Martel: De devenir mandataires.
M. Saint-Jean: De devenir mandataires. Alors, la loi doit
être modifiée pour tenir compte de la réalité qui
fait en sorte que c'est impossible d'imposer un tel fardeau à tous les
citoyens. Nous avons donc conçu le système pour que maintenant
l'ensemble des vendeurs deviennent détenteurs de certificats, mais que
ceux qui vendent de façon exceptionnelle ne soient plus tenus de
détenir un certificat et d'agir comme mandataires du ministre, ce qui
légalise leur situation.
M. Martel: Autrement dit, c'est un irritant qu'on enlève
de façon que ceux qui vendent exceptionnellement ne soient pas
obligés de détenir un certificat du ministère du Revenu
disant qu'ils sont mandataires du ministère pour percevoir les
taxes.
M. Blank: Je poursuis à l'article 2 où vous faites
le changement à l'article 3. Vous dites: "La personne qui ne vend en
détail que d'une façon exceptionnelle n'est pas soumise à
cette obligation. "Malgré le deuxième alinéa,
l'entrepreneur, le grossiste, l'importateur ou le manufacturier qui fait
affaires au Québec est soumis à l'obligation prévue par le
premier alinéa. "
Cela veut dire que la personne dont on dit dans notre jargon qu'elle
fait des cachotteries le samedi matin, par exemple, un grossiste ou un
manufacturier, lui, il va avoir un permis de vente en détail? (11 h
45)
M. Martel: Oui, parce que ce n'est pas exceptionnel. Si c'est une
chose qui devient régulière, ces ventes...
M. Blank: Mais ils prétendent que c'est exceptionnel.
M. Martel: Tous les samedis matins, de façon
régulière?
M. Blank: À quelques places, tous les samedis matins,
c'est ouvert dans ce sens, mais il y en a d'autres qui le font en cachette.
M. Saint-Jean; Les manufacturiers et les grossistes sont
déjà, en vertu de la loi, tenus d'avoir un certificat. Il n'y a
pas de changement quant à eux.
M. Blank: C'est cela que je voulais savoir.
Le Président (M. Lachance): Est-ce que l'article 1 est
adopté?
M. Blank: Adopté.
Le Président (M. Lachance): Adopté. L'article
2?
M. Blank: Adopté.
Le Président (M. Lachance): Adopté. L'article
3?
M. Blank: Quel est le changement à l'article 7?
M. Saint-Jean: L'article 3 ne s'inscrit pas dans ce cadre. C'est
autre chose.
M. Blank: De quoi s'agit-il?
M. Martel: C'est une modification au paragraphe b qui est de
concordance avec la modification précédente. Elle a pour but de
prévoir que l'impôt sur la vente en détail se calcule sur
le prix d'achat du bien, lorsqu'il est acquis par une vente qui est faite hors
du Québec et utilisé ou consommé sur le territoire,
c'est-à-dire au Québec, dans les douze mois de cette vente.
M. Blank: Par exemple, la semaine prochaine, je vais en Europe.
Si je m'achète quelque chose là, est-ce que je dois payer la taxe
lorsque je reviens ici?
M. Saint-Jean: En principe, oui.
M. Martel: Mais, dans la pratique, évidemment...
M. Saint-Jean: Mais, dans la pratique, pour des petits effets,
non.
M. Blank: Une personne a droit à 300 $ par
année?
M. Saint-Jean: Si vous allez acheter une automobile à
l'étranger en l'important, oui.
M. Blank: Oui, mais une automobile, vous pouvez contrôler
cela parce qu'on doit l'enregistrer, mais, si j'achète un manteau de
vison à ma femme et que cela passe la douane sans beaucoup de bruit,
à ce moment-là...
M. Saint-Jean: Présentement, la loi prévoit
déjà que vous devez payer la taxe là-dessus.
M. Blank: Mais quel est le changement ici?
M. Saint-Jean: Le changement là-dessus est d'ordre
technique et juridique. Lorsque le bien est déjà au
Québec, il suffisait d'aller faire le contrat à
l'extérieur du Québec pour qu'il n'y ait pas de taxe. Alors,
c'est un trou dans la loi qu'on corrige, purement technique et juridique.
Le Président (M. Lachance): L'article 3 est-il
adopté?
M. Blank: Adopté.
Le Président (M. Lachance): Adopté. J'appelle
l'article 4.
M. Blank: Mais 8, c'est quoi?
M. Saint-Jean: Alors, l'article 8 simplifie le texte actuel de la
loi en fusionnant Ie3 articles 8, 9 et 10. Le texte proposé
prévoit que la taxe est exigible lorsque le bien qui devait être
vendu est utilisé aux frais de la personne qui l'avait acheté ou
apporté afin de le vendre. Alors, c'est de l'harmonisation avec
l'article 7 qu'on vient juste de voir.
M. Blank: Mais cela n'ajoute pas une nouvelle...
M. Saint-Jean: Non.
M. Blank: L'article 4 est adopté.
Le Président (M. Lachance): Alors, l'article 4 est
adopté. J'appelle l'article 5.
M. Saint-Jean: L'article 5 ne fait que renvoyer à un
article plus loin, l'article 30. 1, parce qu'il traite du pouvoir
réglementaire. Alors, il abroge l'article 10. 01 pour le reprendre plus
tard à l'article 30. 1, pour que la loi soit logique.
M. Blank: L'article 5 est adopté.
Le Président (M. Lachance): L'article 5 est adopté.
J'appelle l'article 6.
M. Saint-Jean: L'article 6 prévoit qu'à l'article
10. 1 la taxe se calcule sur la valeur marchande du bien et il est
proposé, afin d'assurer une uniformité avec les articles 7 et 8,
qu'on reprenne toujours la valeur marchande des biens maintenant, sauf lorsque
le bien est apporté au Québec dans les douze mois où le
prix révèle la valeur du bien.
M. Blank: Adopté.
Le Président (M. Lachance): L'article 6 est adopté.
J'appelle l'article 7.
M. Saint-Jean: L'article 13 est de concordance avec l'article 2
qui enlève le fardeau de devenir mandataire aux ventes exceptionnelles.
Pour ce qui est des articles 14 et 15, c'est la même chose, et l'article
16 imposait à une personne qui donnait un contrat à un
entrepreneur étranger de retenir 8 % du contrat. C'était
déjà dans la loi, mais il n'y avait aucune provision qui
prévoyait comment le ministère devait redistribuer ou redonner
les 8 % de taxes retenues. C'était de la confiscation pure et
simple.
Donc, on donne maintenant à l'entrepreneur étranger la
possibilité de revenir chercher son argent en payant simplement la taxe
qu'il doit. C'était un silence de la loi qui n'était pas
équitable.
Le Président (M. Lachance): L'article 7 est-il
adopté?
M. Blank: Adopté.
Le Président (M. Lachance): J'appelle l'article 8.
M. Saint-Jean: L'article 8 consent au contribuable qui fait usage
d'un bien les mêmes exemptions que s'il avait acheté le bien pour
le revendre. Lorsqu'une personne fait usage d'un bien qu'elle avait acquis pour
le revendre, elle est imposable. Cependant, le présent article ne
prévoyait pas lui reconnaître les exemptions déjà
reconnues dans la loi aux fins de l'achat d'un bien. Comme le ministère
applique toujours la loi en lui reconnaissant ces exemptions-là, Il
convenait de le reconnaître dans la loi.
M. Blank: Adopté.
Le Président (M. Lachance): L'article 8 est adopté.
J'appelle l'article 9.
M. Saint-Jean: L'article 9 abroge l'article 18 concernant la
machinerie industrielle qui ne s'applique plus depuis déjà six ou
sept ans.
M. Blanks Adopté.
Le Président (M. Lachance): L'article 9 est adopté.
J'appelle l'article 10.
M. Blank: Est-ce que je peux faire une suggestion au sujet des
articles litigieux dont vous discutez?
M. Saint-Jean: II vient à la toute fin.
M. Blank: On pourrait suspendre quelques minutes pour discuter
des amendements avec vos fonctionnaires.
M. Saint-Jean: Oui.
M. Martel: D'accord. Excellente suggestion.
Le Président (M. Lachance): Alors, sur l'article 10.
M. Saint-Jean: L'article 10 fait suite à une
déclaration ministérielle du ministre des Finances pour exempter
les boissons, les jus . gazéifiés.
M. Blank: C'est quoi, cela?
M. Martel: Ce sont vraiment des jus comparativement au Seven-Up,
au Coke.
M. Blank: Le Coke, le Seven-Up sont taxés encore, mais les
jus de pamplemousse, d'orange, de pomme...
M. Martel: Exact, seraient considérés comme non
taxables.
M. Beauséjour: Le jus de pomme, de
préférence.
M. Martel: Oui, M. le député d'Iberville, je vous
comprends.
M. Blank: Oui, c'est ça. On aurait la chance ici de faire
quelque chose de spécial pour le jus de pomme du Québec au lieu
de le faire pour le jus d'orange concentré, le jus de pamplemousse qui
ne sont pas des produits québécois. Je ne suis pas certain que ce
soit la meilleure façon d'aider nos pomiculteurs de Rougemont et de
votre bout.
M. Beauséjour: Surtout le jus de pomme de Rougemont, il
est très bon pour votre santé.
M. Blank: Oui, "anyhow".
Le Président (M. Lachance): L'article 10 est-il
adopté?
M. Blank: Oui, adopté.
Le Président (M. Lachance): L'article 11?
M. Saint-Jean: L'article 11 est de concordance avec l'article 2
qui enlève le fardeau de devenir mandataire dans le cas des ventes
exceptionnelles et réaménage, intègre l'article 22 de la
loi qui, lui-même, sera abrogé un article plus loin.
M. Blank: ici, on a peut-être la chance de lever un point
qui n'est pas directement ici, mais cela y fait référence; les
gens qui remettent la taxe au ministère. Depuis quelques années,
on les a privés de la petite prime qu'on leur payait pour l'ouvrage.
Est-ce que c'est encore la politique du gouvernement de faire travailler ces
gens-là pour rien? Vous ne pouvez pas répondre à cela, M.
le ministre?
Le Président (M. Lachance): Je ne suis pas M. le ministre,
mais je pourrais vous dire là-dessus que, pour les personnes qui sont
employeurs et qui doivent retenir à la source, cela exige beaucoup de
travail et ces gens-là ne sont pas rémunérés pour
leur travail de perception.
M. Blank: C'est un peu différent si vous avez un
établissement au détail avec dix employés. Vous faites dix
rapports chaque mois sur les salaires. Mais, si vous vendez pour 50 000 $
durant une semaine, savez-vous combien de transactions sont taxables
là-dessus? C'est là qu'il y a un travail, pas pour les dix
salariés.
Le Président (M. Lachance): Vous allez reconnaître
cependant, M. le député, que
c'était devenu symbolique...
M. Blank: Ce n'était pas tellement un gros montant, je ne
sais pas pourquoi le gouvernement a coupé cette pinotte, comme on dit,
mais pour les gens qui font le travail, c'est quelque chose. Mais, voyant que
le gouvernement ne veut pas changer d'attitude, adopté.
Le Président (M. Lachance): L'article 11 est
adopté. J'appelle l'article 12.
M. Saint-Jean: II abroge l'article 22 qu'on a
intégré à l'article précédent.
M. Blank: Adopté.
Le Président (M. Lachance): Adopté. Article 13?
M. Saint-Jean: L'article 13 sanctionne l'obligation pour un
contribuable de tenir des registres de ses achats et ventes, qui était
intégrée dans un autre article, l'article 23.
M. Blank: Combien de registres... Cela peut être, comment
appelle-t-on cela, un "tape register"?
M. Saint-Jean: Ce peut être cela aussi.
Le Président (M. Lachance): L'article 13 est
adopté?
M. Blank: Adopté.
Le Président (M. Lachance): Adopté. J'appelle
l'article 14.
M. Saint-Jean: L'article 14 abroge l'article 25 parce qu'il
était redondant avec des articles de la Loi sur le ministère du
Revenu qui prévoyaient déjà de telles infractions. Donc,
c'était inutile.
M. Blank: Adopté.
Le Président (M. Lachance): L'article 14 est
adopté. J'appelle l'article 15.
M. Saint-Jean: L'article 15 permet au ministre du Revenu de
conclure des ententes non pas avec le vendeur, mais avec le détenteur
d'un certificat maintenant, puisqu'on change la notion.
M. Blank: Adopté.
Le Président (M. Lachance): L'article 15 est
adopté. J'appelle l'article 16.
M. Saint-Jean: Il précise le pouvoir de prescrire par
règlement. C'est l'article 10. 01 qu'on a abrogé tantôt,
qui revient maintenant dans la bonne section.
M. Blank: Adopté.
Le Président (M. Lachance): L'article 16 est
adopté. J'appelle l'article 17.
Loi
sur les impôts
M. Saint-Jean: On change de loi et on s'en va dans la Loi sur les
impôts. La Loi sur les impôts est énorme, les modifications
sont considérables. Je voulais vous dire à la suite de quoi ces
articles sont intégrés dans la loi. Ils proviennent d'abord des
déclarations ministérielles du ministre des Finances, celle du 19
décembre 1984, entre autres. C'est principalement l'harmonisation avec
la loi C-2 du fédéral. Ils font également suite à
une autre déclaration ministérielle, le discours sur le budget du
ministre des Finances du 10 mai 1983 en ce qui concerne les mainteneurs de
marché; ensuite, la déclaration ministérielle du 19
décembre 1984.
Donc, ce sont purement des modifications consécutives à la
loi C-2 du fédéral, au budget du ministre des Finances, la partie
afférente aux mainteneurs de marché et aux déclarations
ministérielles du ministre des Finances.
M. Blank: Est-ce que ces définitions qu'on a là
sont différentes de celles du gouvernement fédéral?
M. Saint-Jean: Non, c'est de l'harmonisation pure et simple.
M. Blank: Vous dites de l'harmonisation pour une partie, mais une
autre partie faite à la suite des déclarations
ministérielles et du budget.
M. Saint-Jean: Oui, mais pas pour les mêmes choses.
M. Blank: Adopté, l'article 17.
Le Président (M. Lachance): Adopté.
M. Saint-Jean: Nous avons toute une série d'articles, mais
nous avons trois modifications techniques à apporter: celles que nous
avons remises au président tantôt, les trois premières qui
viennent à l'article 131. On peut adopter en bloc jusqu'à
l'article 130 et, à l'article 131, faire notre modification.
M. Blank: Les articles qui suivent, est-ce que ce sont des
articles de concordance avec la loi du fédéral?
M. Saint-Jean: Oui. M. Blank: Toutes?
M. Saint-Jean: Oui.
M. Blank: Sans exception.
M. Saint-Jean: Oui, c'est de concordance avec le
fédéral ou, alors, cela fait suite au discours sur le budget de
1983...
M. Blank: Quels articles ne sont pas de concordance avec le
fédéral?
M. Martel: C'est de la concordance.
M. Saint-Jean: Je peux vous donner la liste, si vous voulez.
M. Blank: Oui, c'est ce que je veux avoir. (12 heures)
M. Saint-Jean: Vous verrez que les articles sont afférents
à trois choses: l'harmonisation avec le gouvernement
fédéral, les mainteneurs de marché qui font suite au
discours sur le budget ou les modifications qui font suite à une
déclaration ministérielle du ministre des Finances. Alors, ces
articles ne comprennent que ces trois choses.
M. Martel: Autrement dit, ce qui n'est pas de concordance, ce
sont les articles qui font suite au bulletin d'information du ministère
des Finances de septembre 1984 concernant les mainteneurs de marché.
M. Saint-Jean: Exactement.
M. Martel: Soit les articles 21, 22, 24, 31, 143, 148, 177, 181.
Les mesures spéciales, évidemment, qui concernent les taxis et
aussi les modifications techniques que l'on retrouve...
M. Blank: Mais l'article 151.
M. Martel: L'article 151, ce sont les taxis.
M. Blank: Vous avez demandé d'aller jusqu'à
l'article 131?
M. Saint-Jean: L'article 130 inclusivement.
M. Martel: Aussi, les modifications techniques.
M. Blank: On va revenir à cela. Jusqu'à l'article
131, il y a une motion sur les REER. Quelqu'un a attiré mon attention
sur les gens qui ont des subventions pour la recherche: ces subventions sont
taxables, mais elles ne sont pas admissibles pour des REER. Pouvez-vous
m'expliquer pourquoi?
M. Saint-Jean: C'est conforme à la politique fiscale du
gouvernement du Québec. Si le ministre des Finances veut les rendre non
imposables, nous ne...
M. Blank: Je ne demande pas si elles sont imposables, ce n'est
pas ce côté-là, c'est l'autre côté. Pourquoi
n'ont-ils pas le droit d'utiliser cet argent pour des REER?
M. Saint-Jean: En principe, ils doivent utiliser cet argent pour
faire de la recherche.
M. Blank: Oui, mais les gens qui ont un salaire. Par exemple, un
recherchiste a une subvention de 100 000 $ pour la recherche, il se prend 35
000 $ pour son salaire. Les 35 000 $ sont imposables, mais, s'il achète
un REER, il n'a aucun bénéfice.
M. Saint-Jean: Évidemment, c'est un motif qui
découle de la politique fiscale du gouvernement et qui en même
temps est technique. Pour qu'il y ait admissibilité à un REER, il
faut que ce soit un revenu d'entreprise ou un salaire; une subvention n'est ni
l'un ni l'autre. Alors...
M. Blank: Oui, mais si on suit votre pensée, le montant
qu'il prend comme salaire ne sera pas imposable.
M. Saint-Jean: Oui, parce que la subvention est imposable.
M. Blank: Pas toutes les subventions. Si on a une subvention du
conseil scientifique du Canada ou du Québec, ce n'est pas imposable du
tout, sauf la partie qu'une personne prend comme salaire ou pour vivre. D'un
côté, on lui impose une taxe, mais on ne le traite pas comme un
autre salarié, on le traite différemment. C'est peut-être
un oubli du gouvernement, je ne le sais pas, mais c'est un fait.
Il y a des recherchistes qui sont des médecins de haute
qualité et qui gagnent des bons salaires parce qu'ils sont des experts
dans leur domaine. Ils paient la taxe sur leur rémunération, mais
ils n'ont pas droit aux avantages des autres contribuables qui ont droit
à toutes sortes de plans pour payer moins d'impôt. On les traite
différemment.
M. Saint-Jean: C'est un peu une question philosophique, dans le
sens que la subvention de recherche a été donnée pour
faire de la recherche. Si on permet à quelqu'un de se payer un plus gros
salaire que ce qui est nécessaire, pour l'économiser sous forme
d'un REER, peut-être qu'on se trouve à détourner une partie
du fonds de recherche.
Cela tient à la politique fiscale du gouvernement. Si le
gouvernement voulait...
M. Blank: Je ne parle pas des gens qui donnent les subventions.
Ce sont eux qui doivent décider quelle partie est le salaire et quelle
partie ne l'est pas, parce que, lorsqu'on fait une demande de subvention, on
sait toujours ce qui va pour le salaire, pour les dépenses, les frais de
voyage, etc. Mais ce n'est pas l'affaire du ministre du Revenu, du ministre des
Finances; son affaire, c'est une personne qui prend tel montant de l'argent
comme salaire, mais pas les avantages. Une taxe lui est imposée, mais il
n'a pas droit aux avantages des autres contribuables.
M. Saint-Jean: II y a un autre problème également.
On ne peut pas être son propre employeur dans ce domaine. Mais, d'un
autre côté, ce qu'on peut faire, c'est de le prendre en note.
M. Blank: Le prendre en note et vérifier ce qui se passe
là-dedans.
M. Saint-Jean: Vérifier avec le ministère des
Finances pour voir dans quelle mesure la politique fiscale du gouvernement ne
pourrait pas s'harmoniser avec une autre réalité.
M. Blank: Par contre, on demande aux gens de faire des recherches
ici au Québec, mais on leur impose un fardeau double, en somme.
M. Saint-Jean: D'accord.
Le Président (M. Lachance): D'accord. Alors, cela va?
Est-ce que les articles 17 à 130 inclusivement du projet de loi 35 sont
adoptés?
M. Blank: Adopté.
Le Président (M. Lachance): Adopté. J'aurais juste
une petite question à poser à M. Saint-Jean, s'il peut se risquer
à me donner une réponse. M. Saint-Jean, vous avez dit
tantôt que la Loi sur les impôts est volumineuse, on pourrait
ajouter qu'elle est complexe. Est-ce que vous pourriez me dire, sous toutes
réserves, à combien vous estimez le nombre de personnes au
Québec qui connaissent très bien la Loi sur les impôts?
M. Saint-Jean: Peu de gens, et c'est malheureux. D'un autre
côté, il faut comprendre une chose. La loi témoigne du
système fiscal, donc de la politique fiscale des gouvernements et non
tout simplement du gouvernement du Québec. C'est tout le régime
économique de l'Amérique du Nord qui est en cause. Le
président Reagan propose de le simplifier; s'il y réussit, nous
l'applaudirons.
M. Martel: Non, nous allons faire comme lui, s'il
réussit.
M. Blank: Vous allez perdre des emplois au ministère du
Revenu.
Le Président (M. Lachance): Très bien, vous avez
fourni une réponse intéressante. À l'article 131, je crois
qu'il y a un amendement au paragraphe 771. 4.
M. Blank: L'article 771. 2 est adopté, 771. 3 est
adopté. L'amendement à 771. 4 est adopté, et 771. 4, tel
qu'amendé, est adopté.
Le Président (M. Lachance): On ne peut pas demander mieux,
M. le député. Est-ce que l'article 131, tel qu'amendé, est
adopté?
M. Blank: Adopté.
Le Président (M. Lachance): Adopté. J'appelle
l'article 132.
M. Blank: C'est de concordance, là? Le Président
(M. Lachance): Oui.
M. Saint-Jean: Oui, et on s'en va, à ce moment-là,
jusqu'à...
M. Blank: Adopté.
Le Président (M. Lachance): L'article 132 est
adopté. Article 133?
M. Martel: C'est un autre article de concordance, l'article
133.
M. Saint-Jean: C'est la même chose. M. Blank:
Adopté.
Le Président (M. Lachance): L'article 133 est
adopté. Article 134?
M. Martel: À l'article 134, il y a une motion
d'amendement...
Le Président (M. Lachance): Oui.
M. Martel:... qui vise tout simplement à enlever une
tête de chapitre. On enlève la section I parce qu'il n'y a pas de
section II. Ce serait un peu absurde.
Le Président (M. Lachance): Est-ce que l'amendement est
adopté?
M. Blank: Adopté.
Le Président (M. Lachance): Adopté. Est-ce que
l'article 134, tel qu'amendé, est adopté?
M. Blank: Adopté.
Le Président (M. Lachance): Adopté.
M. Blank: Cela a l'air que, dans cet article, on a trouvé
beaucoup de trous au fédéral.
Le Président (M. Lachance): L'article 135, à la
page 95.
M. Martel: C'est encore de l'harmonisation.
M. Blank: Adopté.
Le Président (M. Lachance): L'article 135 est
adopté. J'appelle l'article 136.
M. Martel: De concordance.
M. Blank: Je ne le comprends pas, mais je l'adopte.
M. Martel: C'est une concordance avec celui qui prévoit
l'article 54 du présent projet de loi.
Le Président (M. Lachance): L'article 134 est
adopté.
M. Saint-Jean: Jusqu'à l'article 147, c'est encore de
l'harmonisation.
M. Blank: C'est intéressant, l'article 136, depuis le 1er
octobre 1983, est-ce que c'était déjà adopté
avant?
M. Saint-Jean: Non, c'est pour le ramener à la même
date que le fédéral, parce que c'est en application depuis la
même date qu'au fédéral.
M. Blank: Cela prend un peu de temps pour adopter des lois
ici.
Le Président (M. Lachance): L'article 136 est
adopté. Est-ce que les articles 137 à 146 inclusivement sont
adoptés?
M. Blank: 146? Une minute.
Le Président (M. Lachance): Oui.
M. Blank: Oui, adopté.
Le Président (M. Lachance): Les articles 137 à 146
inclusivement sont adoptés. Article 147, il y a un amendement.
M. Saint-Jean: Oui, qui vise simplement à corriger "776.
20" pour devenir "776. 17" dans le paragraphe e de l'article 1012. 1. C'est
simplement une erreur.
M. Blank: Est-ce que c'est un nouvel article?
M. Saint-Jean: Non, c'est encore de la concordance, sauf
qu'à la page 105 du projet de loi, au paragraphe e, c'est écrit:
"de l'article 776. 20"; or, c'est "776. 17".
M. Blank: D'accord, l'article 147, tel qu'amendé, est
adopté.
Le Président (M. Lachance): À l'article 147,
l'amendement est-il adopté?
M. Blank: Oui.
Le Président (M. Lachance): L'article 147, tel
qu'amendé, est adopté?
M. Blank: Adopté.
Le Président (M. Lachance): Adopté. J'appelle
l'article 148.
M. Saint-Jean: Ensuite, on va jusqu'à l'article 165
inclusivement et cela termine l'harmonisation avec le
fédéral.
M. Blank: Une minute! À l'article 151, on parle des
véhicules-taxis. Qu'est-ce que c'est?
Le Président (M. Lachance): On va les prendre un par un.
Est-ce que l'article 148 est adopté?
M. Blank: Adopté.
Le Président (M. Lachance): Adopté. Est-ce que
l'article 149 est adopté?
M. Blank: Adopté.
Le Président (M. Lachance): Adopté. Est-ce que
l'article 150 est adopté?
M. Blank: Adopté.
Le Président (M. Lachance): Adopté. J'appelle
l'article 151.
M. Blank: L'article 151 est adopté. Maintenant, cela
devient une exemption permanente.
M. Saint-Jean: Exact.
M. Martel: C'est cela. Le crédit de 500 $ qu'on donne aux
chauffeurs de taxi.
Le Président (M. Lachance): L'article 151 est
adopté. J'appelle l'article 152.
M. Blank: C'est de concordance. Adopté.
Le Président (M. Lachance): Adopté. J'appelle
l'article 153.
M. Saint-Jean: Même chose.
M. Blank: Adopté.
M. Martel: C'est adopté.
Le Président (M. Lachance): Adopté. J'appelle
l'article 154.
M. Martel: C'est encore de concordance.
M. Blank: Adopté.
Le Président (M. Lachance): Adopté. J'appelle
l'article 155.
M. Saint-Jean: Même chose.
M. Blank: On vient, dans quelques mois... C'est le 1er janvier
1984. On est rendu à jour.
M. Martel: C'est une modification de nature très
technique.
M. Blank: Je sais, mais je dis qu'il y a des déclarations
ministérielles ou des actes fédéraux qui sont en vigueur
depuis deux ans, deux ans et demi. Ici, on prend le temps avant d'adopter une
loi. On sait qu'on adoptera ces lois, mais cela prend du temps. Maintenant
qu'on est rendu en 1984 dans cet article, c'est mieux.
M. Martel: On gagne du temps.
Le Président (M. Lachance): Est-ce que l'article 155 est
adopté?
M. Blank: Adopté.
Le Président (M. Lachance): Adopté. J'appelle
l'article 156.
M. Blank: Adopté.
Le Président (M. Lachance): Adopté. J'appelle
l'article 157.
M. Blank: Adopté.
Le Président (M. Lachance): Adopté. J'appelle
l'article 158.
M. Blank: Adopté.
Le Président (M. Lachance): Adopté. J'appelle
l'article 159.
M. Blank: Adopté.
Le Président (M. Lachance): Adopté. J'appelle
l'article 160.
M. Blank: Adopté.
Le Président (M. Lachance): Adopté. J'appelle
l'article 161.
M. Blank: Adopté.
Le Président (M. Lachance): L'article 161 est
adopté. J'appelle l'article 162.
M. Martel: Il est de concordance avec l'autre.
M. Blank: De concordance, mais est-ce qu'on va avoir une
concordance avec le fédéral pour les nouvelles mesures
annoncées?
M. Saint-Jean: Le ministre des Finances va nous le dire.
M. Martel: Une modification qui est de concordance avec ce que
prévoient les articles 118 à 120. On va attendre la
déclaration du ministre des Finances et on s'ajustera en
conséquence.
M. Blank: Est-ce qu'il en fera une avant la fin de la
session?
M. Martel: Je ne pourrais pas vous dire, mais probablement
à l'automne.
M. Saint-Jean: On n'est pas autorisé à donner les
voeux du ministre des Finances.
M. Blank: D'accord. Peut-être que le ministre aviserait son
collègue avant de la faire.
Le Président (M. Lachance): Le message est passé.
Est-ce que l'article 162 est adopté?
M. Blank: Adopté.
Le Président (M. Lachance): Adopté. J'appelle
l'article 163.
M. Blank: Adopté.
Le Président (M. Lachance): Adopté. J'appelle
l'article 164.
M. Blank: Adopté.
Le Président (M. Lachance): Adopté. J'appelle
l'article 165.
M. Blank: Adopté.
Le Président (M. Lachance): Adopté. J'appelle
l'article 166.
M. Saint-Jean: C'est la Loi sur les licences et cela vise
simplement à rendre imposables les paris au Québec relativement
à une course qui se tient hors du Québec. Le
ministre des Finances a fait une déclaration ministérielle
là-dessus et on change simplement la définition du mot
"directeur".
M. Martel: Autrement dit, on dit à ce bonhomme qu'il doit
percevoir les taxes, que les courses aient lieu sur le territoire du
Québec ou à l'extérieur.
M. Blank: Adopté.
Le Président (M. Lachance): Oui, M. le ministre.
M. Martel: Cela va.
Le Président (M. Lachance): Cela va. L'article 166 est
adopté. J'appelle l'article 167 et il y a un amendement.
Loi sur le ministère du Revenu
M. Martel: Je demande un moment de consultation, s'il vous
plaît,
M. Blank: On va suspendre la séance pour quelques
minutes.
Le Président (M. Lachance): Est-ce que vous voulez qu'on
le suspende et on y reviendra?
M. Blank: On va suspendre les travaux pendant cinq minutes pour
donner une chance à...
Le Président (M. Lachance): D'accord. Nous allons
suspendre la séance pour quelques instants.
(Suspension de la séance à 12 h 15)
(Reprise à 12 h 38)
Le Président (M. Lachance): La commission reprend ses
travaux. L'article 166 est suspendu pour le moment.
M. Martel: C'est l'article 167. M. Blank: L'article
167.
Le Président (M. Lachance): Vous avez raison, c'est
l'article 167 qui est suspendu. L'article 166 a déjà
été adopté. Alors, nous reviendrons tantôt à
l'article 167. Article 168?
M. Saint-Jean: L'article 168 vient tout simplement
préciser une expression confuse de l'article 15, qui disait: une
personne sur le point de devenir endettée. Alors, à la
volonté des contribuables, on fait comme le fédéral et on
dit: Qui va être endettée dans les 90 jours. Là, c'est
précis.
Le Président (M. Lachance): Adopté? M. Blank:
Adopté.
Le Président (M. Lachance): Adopté. Article
169?
M. Saint-Jean: L'article 169, c'est l'article 21.
M. Martel: Cela précise les modalités de
remboursement d'un trop-perçu de taxes par le ministère.
M. Blank: C'est meilleur parce qu'il est question ici de quatre
ans.
M. Saint-Jean: Oui, qui était déjà dans la
loi.
Une voix: Oui.
M. Martel: Si je ne m'abuse, c'est cet article, je pense, qui
fait suite aux modifications qui ont été apportées en 1972
à la loi sur l'impôt sur le revenu. Je pense que vous étiez
là, M. Blank.
M. Blank: Mais quel est le changement?
M. Saint-Jean: Le changement, c'est qu'on permet à un
contribuable de demander un remboursement et, si on ne le lui donne pas,
d'aller devant les tribunaux tout de suite. C'est cela qui...
M. Blank: Cela, c'est l'article 21.
M. Saint-Jean: L'article, tel qu'il était libellé,
ne mentionnait pas le cas du remboursement. Par exemple, quelqu'un qui
prétend avoir droit à un remboursement en matière de
carburant, qui a payé la taxe, a droit à un remboursement. Il
n'était pas prévu de mécanisme pour le demander et pour
aller devant les tribunaux. Ici, le mécanisme judiciaire est
simplifié, c'est pourquoi on aimerait lui donner cette
possibilité.
M. Blank: D'accord.
M. Martel: C'est à la suite de la Loi sur les impôts
qui a remplacé la loi de l'impôt provincial, à la suite du
rapport Carter et Bélanger, où votre chef était
secrétaire; vous en souvenez-vous, en 1972?
M. Blank: En 1972, c'était une bonne commission.
Adopté.
Le Président (M. Lachance): L'article 169 est
adopté. Article 170?
M. Blank: Quel est le changement?
M. Saint-Jean: L'article 170, c'est simplement pour clarifier une
série d'articles auxquels on se référait. On se
référait aux articles 1059 à 1080, mais il fallait
excepter l'article 1067 dans la nomenclature.
M. Blank: Je trouve que ce n'est pas un changement dans cette
section. Je trouve un peu étrange que, si une personne fait une demande
de remboursement, s'il y a un refus du ministre, c'est comme une
cotisation.
M. Saint-Jean: Oui.
M. Blank: Cela, je le comprends. Mais, si c'est 180 jours et
qu'il n'y a pas de réponse, cela devient encore comme une
cotisation.
Je pense que cela est un peu trop. Si le ministre, pour une raison ou
pour une autre, oublie l'affaire, comment le contribuable peut-il savoir qu'il
a seulement 180 jours pour prendre une action?
M. Saint-Jean: C'est que le ministère, dans tous les cas
où le contribuable va faire une demande de remboursement, va faire
parvenir un accusé de réception et, dans cet accusé, il
est dit que, s'il ne reçoit pas de réponse ou s'il reçoit
une réponse négative dans les 180 jours, il doit s'adresser
à la Cour provinciale.
M. Blank: Mais pourquoi pas dans la loi?
M. Saint-Jean: C'est écrit dans la loi.
M. Blank: Vous dites qu'on envoie une lettre...
M. Saint-Jean: On dit que cela devient une décision du
ministre au sens de l'article 1066.
M. Blank: Je comprends, mais je prends le côté
pratique. Si le monsieur écrit une lettre au ministre disant: Je veux
mon argent. Le ministre ne répond pas, il n'y est pas obligé. Il
ne répond pas, ni n'accuse réception. Pour une raison ou pour une
autre, la lettre est entrée et elle s'est perdue. Ce n'est pas la
volonté du ministre qui a fait cela.
M. Saint-Jean: Si vous voulez, je prends votre idée et, en
septembre, je reviendrai avec un amendement obligeant le ministre à
faire un accusé de réception.
M. Blank: Avec les détails. M. Saint-Jean:
D'accord.
M. Blank: Mieux que cela, s'il doit répondre, pourquoi
laisser la question des 180 jours? Si le ministre ne veut pas donner l'argent,
qu'il le dise, point; et le monsieur saura ce qu'il doit faire.
M. Saint-Jean: C'est une autre idée. Nous allons y penser
et, en septembre, on va revenir avec cela.
M. Blank: D'accord. Adopté.
Le Président (M. Lachance): L'article 170 est
adopté.
M. Blank: Oui.
Le Président (M. Lachance): Donc, l'article 169 est
adopté. L'article 170 est adopté. Article 171?
M. Blank: Adopté.
Le Président (M. Lachance): L'article 171 est
adopté. Article 172?
M. Blank: C'est la même chose. Adopté.
Le Président (M. Lachance): Adopté. Article
173?
M. Blank: Quel est le changement?
M. Martel: Cette modification vise, dans un premier temps,
à préciser les conditions à l'intérieur desquelles
le ministère peut communiquer les renseignements recueillis dans
l'application d'une loi fiscale et, dans un second temps, à modifier les
règles de contraignabilité devant les tribunaux de certains hauts
fonctionnaires du ministère.
Je pense que c'est simplement pour empêcher que les sous-ministres
soient toujours convoqués en cour et, à ce moment, cela paralyse
le fonctionnement du ministère.
M. Blank: Oui, mais au contraire, le citoyen en a le droit.
M. Martel: Oui, oui, mais on peut déléguer une
personne. Un sous-ministre peut déléguer une personne responsable
du dossier pour se présenter à la cour.
M. Blank: Est-ce que c'est dit ici? M. Saint-Jean: Oui,
ça dit cela. M. Martel: Oui. M. Blank: Où cela?
M. Saint-Jean: Un instant je vais vous le donner. C'est à
la page 114 en haut. Sinon les contribuables ne savent pas qui a
vérifié leur dossier, quel fonctionnaire a
travaillé dans leur dossier. Ils ne connaissent pas le nom de ces
gens et ils assignent le sous-ministre.
M. Blank: Oui.
M. Saint-Jean; Si le sous-ministre va en cour, celui-ci n'a
qu'à dires Je ne connais pas ce dossier.
M. Blank: Je comprends, mais où est-ce dit que le
sous-ministre doit...
M. Saint-Jean: "... toutefois, ils peuvent, à la demande
écrite d'une partie signifiée au moins 30 jours avant la date
d'audition et précisant les faits sur lesquels un
témoignage est requis, désigner un fonctionnaire ayant
connaissance des faits pour témoigner. "
M. Blank: Mais ils peuvent. Je n'aime pas les mots "ils peuvent".
Ils doivent.
M. Saint-Jean: Dans certains cas, si c'est le sous-ministre
lui-même qui a une connaissance personnelle des faits, il va y aller
lui-même. (12 h 45)
M. Blank: Oui, on dit cela parce que, si une personne envoie un
subpoena ou une demande pour qu'une personne vienne à la cour, le
sous-ministre peut, à sa discrétion, refuser d'y aller ou refuser
d'y envoyer quelqu'un.
M. Martel: On va dires "ils doivent". D'accord.
Le Président (M. Lachance): II y a un amendement.
M. Martel: Oui.
Le Président (M. Lachance): L'article 173.
M. Blank: On change les mots "il peut" par "il doit".
Le Président (M. Lachance): À la troisième
ligne.
M. Blank: À la page 114.
Le Président (M. Lachance): À la page 114, à
la troisième ligne...
M. Martel: On change "peut" par "doit".
Le Président (M. Lachance):... remplacer "peut" par
"doit".
M. Saint-Jean: "Peuvent", au pluriel, par "doivent".
M. Martel: Au pluriel.
Le Président (M. Lachance): Pardon. Remplacer "peuvent"
par "doivent". Est-ce que cet amendement est adopté?
M. Blank: Adopté.
Le Président (M. Lachance): Est-ce que l'article 173 tel
qu'amendé est adopté? Est-ce que c'est cela, M. le
député?
M. Blank: Adopté.
Le Président (M. Lachance): L'article 173 tel
qu'amendé est adopté. L'article 174?
M. Blank: Dans cet article-ci, je ne sais pas... Peut-être
que le sous-ministre pourra me le dire. Hier, j'étais par hasard
à une autre commission où on étudiait le droit à
l'enseignement du gouvernement, l'information, etc. Il y avait un article que
l'on était prêt à adopter, disant qu'on peut faire des
arrangements entre les ministères et les organismes publics pour des
renseignements dans le but d'appliquer une loi du Québec.
M. Martel: Est-ce que vous faites référence au
Bureau de la statistique?
M. Blank: Non, non. Les renseignements, l'ancien projet de loi
65, le droit à la "privacy"...
M. Martel: À la confidentialité.
M. Blank:... à la confidentialité et le droit
à l'information. Ils ont fait un amendement à la loi disant que,
maintenant, ils peuvent faire des arrangements entre eux, c'est-à-dire
les groupements, les organisations publiques et les ministères, si le
but est d'appliquer une loi du Québec. Est-ce que cela va à
l'encontre de cela?
M. Saint-Jean: Nous étions déjà
exemptés de ces formalités dans la loi 65.
M. Blank: Mais pas en regard de ce nouvel amendement qu'ils ont
essayé d'adopter hier. Je pense que ce sont les articles 67. 1, 67. 2,
67. 3., 67. 4, etc., cela ouvrait la porte un peu plus loin.
M. Saint-Jean: Mais nous, on ne donnerait pas...
M. Blank: Cela va en contradiction avec cet article. Ici, vous
limitez l'information à trois ou quatre groupements.
M. Saint-Jean: Exact.
M. Blank: Mais là, ce sont 2000 groupes.
M. Saint-Jean: Mais nous, on ne le
donnerait pas. Le principe, c'est que tout est confidentiel sauf ce qui
est prévu explicitement ici.
M. Blank: Je comprends cela. Je pense qu'il serait
peut-être mieux de l'ajouter dans l'autre loi aussi.
M. Saint-Jean: Je n'ai pas vu l'autre loi. Je vais la
regarder.
M. Blank: Regardez ces amendements. Je pense que ce projet de
loi, dont j'ai oublié le numéro...
M. Martel: C'est très important, pour nous, au
ministère, de maintenir cette confidentialité. C'est
extrêmement important. On a déjà refusé de...
M. Blank: Est-ce possible ici d'ajouter "nonobstant toute autre
loi du Québec"?
M. Saint-Jean: On le fera en septembre, si cela peut...
Évidemment, on est d'accord avec cela.
M. Blank: Oui, je comprends. C'est pour cela que je demanderais
la protection pour votre ministère et pour les citoyens.
M. Martel: Exact. Je suis d'accord avec vous, M. le
député de Saint-Louis.
M. Blank: Voilà le côté juridique de la
personne.
M. Martel: D'accord, qui ressort.
Le Président (M. Lachance): Est-ce que l'article 174 est
adopté?
M. Blank: Adopté.
Le Président (M. Lachance): Adopté. J'appelle
l'article 175.
M. Saint-Jean: L'article 175 ajoute à des dispositions
qu'on avait déjà introduites dans la loi, il y a trois ans, pour
permettre à certains contribuables mandataires d'être moins
pénalisés par suite d'erreurs commises dans l'exécution de
leur mandat. On continue sur cette bonne voie. Étant donné que
ça n'a pas donné lieu à des abus, le ministère est
rassuré, finalement, et étend un peu la portée de ces
articles.
M. Martel: Adopté.
Le Président (M. Lachance): L'article 175 est
adopté. J'appelle l'article 176.
M. Saint-Jean: C'est le même principe. M. Blank:
Adopté.
Le Président (M. Lachance): C'est adopté. J'appelle
l'article 177.
M. Blank: Adopté.
Le Président (M. Lachance): Adopté. J'appelle
l'article 178.
M. Saint-Jean: Ce sont des dispositions qui vont avec les
mainteneurs de marché.
M. Blank: Adopté.
Le Président (M. Lachance): L'article 178 est
adopté. J'appelle l'article 179.
M. Blank: Même chose, adopté.
Le Président (M. Lachance): C'est adopté. J'appelle
l'article 180.
M. Blank: Adopté.
Le Président (M. Lachance): Alors, l'article 180 est
adopté. Article 181?
M. Blank: Adopté.
Le Président (M. Lachance): L'article 181 est
adopté. J'appelle l'article 182.
M. Blank: Avec l'appui de la Cour d'appel, sur division.
Le Président (M. Lachance): Nous allons revenir maintenant
à l'article 167.
M. Blank: Avant qu'on commence l'article 167, à quelle
heure a lieu le vote de l'autre côté?
Le Président (M. Lachance): Je viens d'être
informé qu'il est reporté à 18 heures.
M. Blank: D'accord.
Le Président (M. Lachance): Nous allons pouvoir terminer
l'étude de ce projet de loi.
M. Martel: Si le député de Saint-Louis est
d'accord.
M. Blank: Oui, oui. No problem.
Le Président (M. Lachance): Évidemment,
l'Opposition a des droits. Nous avons un amendement à l'article 167 et
je vais le lire pour être certain qu'il n'y a pas de problème au
niveau de la transcription. L'article 167 de ce projet de loi est
modifié par le remplacement de l'article 10 de la Loi sur le
ministère du Revenu (L. R. Q., chapitre M-31) qu'il remplace, par le
suivant: "10. Un débiteur en vertu d'une loi fiscale ou toute autre
personne peut offrir, en garantie du paiement de la dette, des
sûretés réelles ou personnelles que le ministre peut
accepter. "Le ministre doit accepter une telle sûreté lorsque la
dette dont elle garantit le paiement fait l'objet d'une opposition ou d'un
appel et que la sûreté satisfait aux exigences prévues par
règlement. "Le ministre doit aussi accepter une telle
sûreté lorsque des modalités de remboursement de la dette
sont acceptées selon les critères prévus par
règlement et que la sûreté satisfait aux exigences
prévues par règlement. "Ces sûretés sont
données en faveur de Sa Majesté aux droits du Québec et le
ministre peut en donner mainlevée. "
M. Blank: C'est toute une affaire. M. Martel: Cela
bonifie, cela clarifie.
M. Blank: Non, cela ne bonifie pas du tout.
M. Martel: Oui, par cela, on étend...
M. Blank: Je comprends ce que vous voulez faire, mais je
trouve... Pour commencer, avant que l'on voie le fond de l'affaire, on
argumente en deuxième lecture que cela est fédéral, cela
est québécois. On va prendre cela ici, on prend le nouvel
amendement que vous avez.
C'est pour un cas, je pense, où une personne doit de l'argent. A
un moment donné, elle dit: Je vais vous payer 200 $ par mois. C'est 10
000 $, mais je dis: D'accord, je vais prendre les 200 $, mais donnez-moi une
deuxième hypothèque sur votre maison et je vais la prendre.
Jusque-là, je suis d'accord, sauf qu'ici on dit qu'il doit l'accepter si
c'est "selon les critères prévus par règlement et que la
sûreté satisfait aux exigences prévues par
règlement". Ça, c'est facile, la sûreté
facilitée par règlement, on a ça dans le projet de
règlement que vous avez eu l'amabilité de me prêter. Est-ce
qu'il y a des règlements quelque part qui disent la façon de
régler un compte, de prendre 200 $ par mois ou 100 $ par mois? N'y
a-t-il pas des règlements? C'est une façon de procéder. Le
ministre peut toujours se cacher derrière cela et dire: II n'y a pas de
règlement, je n'accepte pas votre affaire.
M. Martel: Disons que, dans la pratique, ce sont des choses. Il y
a des choses dans les règlements... Il y a les règlements que le
ministre peut... La modification importante ce sont les règlements
où est clairement établi le genre de garantie acceptée que
le ministre doit accepter. Ce sont des garanties supplémentaires.
M. Blank: Oui, je suis d'accord, ce serait la dernière
partie de votre sous- amendement.
M. Martel: La dernière partie de ce sous-amendement...
M. Blank: Non, je suis d'accord avec vous. Il y a des
règlements pour décrire la sûreté, mais il n'y a pas
de règlement pour décrire les règlements, les
règlements de compte.
M. Martel: M. le député de Saint-Louis, si vous
permettez, ce qu'on veut rajouter... Dans l'article 10 comme il se trouvait, le
ministre s'engageait à accepter, il reconnaissait, à toutes fins
utiles, un droit des contribuables à donner des garanties lorsqu'il
allait en appel ou en opposition. Ce qu'on ajoute, c'est que, pour celui qui ne
va pas en appel, qui ne va pas en opposition, le ministre va devoir aussi
accepter des garanties qu'il va être en mesure de lui fournir. Autrement
dit, si le gars doit 5000 $, il a une hypothèque; il ne va pas en appel
et il ne va pas en opposition. À ce moment-là, le ministre devra
accepter la garantie de sa maison en hypothèque au lieu de le mettre en
faillite, de lui faire vendre sa maison, son commerce.
M. Blank: À mon avis, vous avez trois mots de trop dans
votre sous-amendement.
M. Martel: Trois mots de trop.
M. Blank: Oui.
M. Martel: Quels sont-ils?
M. Blank: "Selon les critères prévus par
règlement". Je dis qu'à partir du moment où vous avez
accepté le règlement de compte, l'arrangement avec le
débiteur, vous devez accepter des sûretés selon les
règlements.
M. Martel: Bien oui.
M. Blank: Ici, vous avez fait quelque chose de plus, vous dites
que l'arrangement que vous avez fait avec le débiteur est fait selon les
critères prévus par règlement. Quel règlement? II
n'y a pas de règlement pour ça.
M. Martel: Oui.
M. Blank: II n'y a pas de règlement; bien non, il n'y en a
pas.
M. Martel: Bien oui!
M. Blank: Non, ce ne sont pas de ces règlements que je
parle.
M. Martel: Les règlements sont ceux que je vous ai
donnés...
M. Blank: Monsieur - je ne veux pas dire M. le pharmacien -
regardez le côté juridique, ici. Vous parlez de deux
règlements différents.
M. Martel: Vous reconnaissez que c'est une bonification qu'on a
apportée ce matin.
M. Blank: Oui, je comprends, mais il y a une porte de sortie ici
que je veux fermer.
M. Martel: M. le député de Saint-Louis, je suis
d'accord; étant donné que c'est une bonification qu'on a
apportée ce matin, on ne pouvait pas faire en même temps le
règlement. Donc, on le fera, on le complétera, on l'ajoutera.
M. Blank: Comment peut-on faire un règlement pour faire
des arrangements de paiement? C'est impossible. Il n'y a pas deux personnes de
la même...
M. Martel: M. le député de Saint-Louis, il existe
présentement des arrangements à l'intérieur du
ministère et un fonctionnaire peut prendre des arrangements avec un
contribuable qui est mal pris. Mais quand on modifie l'article 10 de la loi, on
enlève le pouvoir arbitraire du fonctionnaire d'accepter ou non les
garanties que le contribuable a le droit, en vertu de ce changement, de
demander au ministère. Avant, c'était laissé à la
discrétion du fonctionnaire. S'il n'aimait pas la "bette" d'un
contribuable, il lui refusait ses garanties. Mais là, il va devoir les
accepter.
M. Blank: Je ne parle pas de garantie, M. le ministre, je parle
d'arrangement. Vous dites que l'arrangement doit se faire suivant un certain
règlement. Quel règlement? C'est ça que je vous
demande.
M. Martel: On va vous le préciser parce qu'on vient juste
de bonifier l'article.
M. Blank: Pas le règlement des sûretés, je le
comprends, mais le règlement d'arrangement.
M. Martel: Votre question est pertinente et on va y trouver,
évidemment...
M. Saint-Jean: C'est notre intention de faire un règlement
pour préciser dans quels cas des modalités de remboursement
doivent être prévues et à quelles conditions. C'est ce
matin qu'on a eu l'idée d'ajouter cela; maintenant, il faut traduire
cela dans un règlement et c'est notre intention d'en faire un.
M. Blank: Comment peut-on faire un règlement pour des
arrangements? Il n'y a pas deux cas semblables. Le monsieur qui est
bénéficiaire de l'aide sociale, qui vous doit de l'argent, ce
n'est pas M. Desmarais qui fait les arrangements.
M. Saint-Jean: Autrement dit, vous seriez plus satisfait si on
disait: "... lorsque les modalités de remboursement de la dette sont
acceptées par le ministère... "
M. Blank: Oui.
Une voix:... et enlever "selon les critères prévus
par règlement".
M. Blank: C'est ça. L'Opposition serait plus satisfaite
à ce niveau-là.
M. Martel: Cela me va, si jamais ça vous va.
M. Blank: Vous avez le contrôle absolu des modalités
d'arrangement, je ne sais pas pourquoi vous auriez besoin de l'autre. Vous
pouvez accepter ou ne pas accepter.
M. Martel: Dans la pratique, il existait déjà des
pouvoirs du ministère d'accepter différentes garanties.
Là, on les a mis dans les devoirs du ministère d'accepter.
M. Blank: Je comprends, M. le ministre, mais je veux
éviter la situation où un fonctionnaire est d'accord pour un
arrangement; la question des sûretés, ça relève du
deuxième cas. C'est peut-être son patron ou une autre personne qui
n'est pas satisfaite de l'arrangement. Il peut dire que ça ne se suit
pas, les règlements. Mais quel règlement? Il n'y a pas de
règlement.
M. Martel: Vous ne pensez pas que, par un règlement
où on reconnaît le devoir du ministre d'accepter...
M. Blank: Non, M. le ministre, vous parviendrez à votre
désir en enlevant ces six mots-là. (13 heures)
M. Martel: Ne serait-ce pas mieux que le contribuable ait quelque
chose qui oblige le ministre à reconnaître des droits à ce
contribuable...
M. Blank: Oui.
M. Martel:... plutôt que de laisser cela à la
discrétion du fonctionnaire?
M. Blank: Oui, mais c'est seulement après que
l'arrangement a été fait entre les fonctionnaires et le
débiteur. Après, je dis que le ministre doit. Je laisserais
l'article, mais il faudrait avoir une porte de sortie à un moment
donné pour que une fois l'arrangement fait, quelqu'un puisse dire: Ce
n'est pas en suivant le règlement normal, le
ministre ne doit pas accepter vos sécurités. C'est ce qui
peut arriver. Si on ôte cela, vous avez encore le contrôle absolu.
J'ai d'autres arguments, mais, sur ce point-là...
M. Martel: C'est ce qui arrive. On a spécifié pour
la première fois dans une loi qu'on enlève les pouvoirs
discrétionnaires du fonctionnaire d'accepter ou non telle ou telle
garantie.
M. Blank: Où? Pas dans cet article, la discrétion
est là. Il n'est pas obligé de suivre quoi que ce soit.
M. Martel: Oui, mais la pratique administrative est, à ce
moment-là, mise dans un règlement et le fonctionnaire ne pourra
pas y déroger. Ce n'est plus laissé à sa discrétion
d'accepter ou non et, si on accepte cela...
M. Blank: Si vous faites cela, vous allez nuire au
fonctionnement. Si le fonctionnaire est obligé de suivre telle ou telle
chose, disant que n'importe quel débiteur peut faire des arrangements de
versements si les versements sont d'une période de douze mois... Je
pense que maintenant, c'est la coutume.
Le Président (M. Lachance): Messieurs, je dois vous
signaler que l'heure qui nous avait été impartie par la Chambre
est dépassée.
Des voix: Consentement.
Le Président (M. Lachance): Je comprends qu'il y a
consentement de poursuivre.
M. Martel: Oui. D'accord.
Le Président (M. Lachance): Très bien.
M. Martel: C'est parce qu'à ce moment-là les
devoirs sont précisés par règlement. C'est-à-dire
que ce sont des droits de plus que l'on reconnaît aux contribuables et on
enlève ce pouvoir discrétionnaire qu'ont les fonctionnaires pour
les préciser là-dedans. Les pouvoirs discrétionnaires vont
demeurer pareils, mais, pour plus de sûreté, on dit que le
ministre doit accepter des garanties qui sont déterminées. Donc,
le fonctionnaire ne pourra plus jouer là-dedans.
M. Blank: Je n'ai aucune objection à cette partie.
M. Martel: C'est un droit reconnu au contribuable, à ce
moment-là.
M. Blank: Je n'ai aucune objection, mais, avant que le ministre
accepte les sûretés, il y a d'autres choses qui peuvent
arriver.
M. Martel: Oui.
M. Blank: En lisant l'article comme il est aujourd'hui, il y a
une dizaine de portes de sortie pour le ministre.
M. Martel: Oui, mais c'est bien dit que le pouvoir qu'a le
ministre d'accepter demeure. Ce n'est pas nécessaire de le
préciser ailleurs. Ce pouvoir demeure d'accepter.
M. Blank: Oui, le ministre peut toujours, mais, à un
moment donné, s'il a fait un arrangement avec un débiteur et que,
pour une raison ou pour une autre, le ministre décide que ce
n'était pas un bon "deal", il peut se retirer.
M. Martel; Si vous me permettez, M. le député, de
lire l'article 10: "Un débiteur en vertu d'une loi fiscale ou toute
autre personne peut offrir, en garantie du paiement de la dette, des
sûretés réelles ou personnelles que le ministre peut
accepter. " Cela demeure.
M. Saint-Jean: C'est l'état actuel des choses.
M. Blank: Oui.
M. Martel: L'état actuel des choses qui demeure.
M. Blank: C'est cela.
M. Martel: On ajoute des garanties additionnelles pour le
contribuable.
M. Blank: Vous n'ajoutez rien. M. Martel: Mais oui.
M. Blank: Si le troisième alinéa est comme c'est
écrit là, vous n'ajoutez rien.
M. Martel: Mais oui.
M. Blank: Parce que vous avez une porte de sortie qui est: "selon
les critères prévus par règlement. " Le droit ne vaut pas
un cent si vous avez une façon d'en sortir.
M. Martel: Mais non, ce sont des sûretés
additionnelles que l'on donne. On reconnaît des droits aux contribuables
que le fonctionnaire doit accepter.
M. Blank: Est-ce que vous voulez me dire ici que vous ferez dans
les règlements des conditions où le ministre doit accepter
un arrangement?
M. Saint-Jean: Oui, c'est exact.
M. Martel: Oui, c'est exact. C'est cela.
M. Blank: Vous allez loin.
M. Saint-Jean: Oui, on va plus loin que le gouvernement
fédéral ces temps-ci.
M. Martel: Plus loin que le gouvernement fédéral,
comme on l'a dit en Chambre en deuxième lecture.
M. Blank: Vous allez très loin, mais quand ces
règlements seraient-ils prêts?
M. Saint-Jean: Je ne le sais pas. Il faut qu'on y pense et qu'on
en discute. Vous avez raison en disant que cela va loin; maintenant, il ne faut
pas aller trop loin.
M. Blank: Voilà, on y revient.
M. Martel: Oui, mais, M. le député de
Saint-Louis...
M. Saint-Jean: Dans le sens qu'il ne faut pas non plus mettre en
péril les deniers publics.
M. Martel: Oui.
M. Blank: M. Saint-Jean, après tout le bruit que
l'Opposition a fait sur la question de la loi fédérale, vous avez
dit: On doit faire quelque chose, mais pas trop loin.
M. Martel: Mais plus loin. Vous n'allez pas très loin. Je
crois que vous allez un peu en arrière.
M. Saint-Jean: Ce n'est pas mon avis. M. Martel: M. le
député...
M. Blank: Je veux vos règlements, mais, si vous les
regardez, il n'y a aucune différence avec payer comptant.
M. Martel: Disons que...
M. Blank: II n'y a rien dans vos règlements qui est
différent avec payer comptant. La personne qui a des biens est mieux de
payer comptant. On parle des personnes qui n'ont pas de biens et qui sont
forcées de payer la taxe. Vous pouvez utiliser l'article qu'on avait
ici, d'une saisie-arrêt en main tierce.
Prenons une personne qui n'a pas de maison, qui n'a pas d'argent
à la banque, qui n'a pas de certificat de dépôt, quelle
sécurité allez-vous exiger d'elle? Rien. Le salaire de cette
personne peut être saisi.
Elle n'a aucune garantie. Le riche a des garanties, mais le pauvre petit
homme n'a rien.
M. Martel: M. le député de Saint-Louis, je tiens
à vous faire remarquer que ce n'est pas nécessairement le riche.
Vous allez avoir quelqu'un qui a simplement une maison qui est payée et
qui doit de l'argent au ministère. Au lieu d'être obligé de
vendre sa maison pour payer sa dette, il a la possibilité de donner
cette garantie qui est prévue par règlement.
M. Blank: Monsieur, si la personne a une maison comme vous dites,
la garantie que vous imposez ici, c'est d'aller à une compagnie de
fiducie et d'avoir cela à un taux plus bas que levôtre.
M. Martel: Non, parce que les intérêts qu'on a
annoncés hier sont descendus maintenant de 14 % à 12 %...
M. Blank: Le taux d'hypothèque est à combien?
M. Martel: En se basant sur...
M. Blank: Le taux d'hypothèque est à au moins 2 %
ou 3 % au-dessous de votre affaire.
M. Martel: On se base...
M. Blank: Votre affaire, c'est 13, 2 %. Les hypothèques
sont maintenant rendues à 9, 75 % pour six mois; 10 % pour un an, 10, 75
% pour deux ans, loin de votre affaire.
M. le ministre, vous le savez comme moi, une des plaintes que votre
gouvernement essaie de corriger avec Corvée-habitation et toutes ces
choses... La grande majorité des Québécois sont des
locataires. Ils n'ont pas de propriété.
M. Martel: 50-50.
M. Blank: Disons qu'on prend kif-kif, 50 % de la population de
Québec est privée de vos sûretés.
M. Martel: II y a des titres aussi, il y a des obligations. Il
peut y avoir des obligations du Canada...
M. Blank: Pensez-vous que ces gens qui sont locataires ont
cela?
M. Martel:... des obligations du Québec, des obligations
des villes qui sont acceptées.
M. Blank: Vous rêvez en couleur. Si un gars ne peut pas
payer ses taxes ou qu'il a un problème de taxation, c'est parce qu'il
n'a pas d'argent.
M. Martel: M. le député de Saint-Louis, pour le
gars qui n'a pas d'argent, il est prévu que le ministre peut accepter
une signature.
M. Blank: Oui, il peut, mais au fédéral, c'est
obligatoire.
M. Martel: Si les garanties du gars mettent sa
sécurité financière en danger, le ministre peut accepter
une simple signature. Il peut accepter des garanties inférieures
à sa dette.
M. Blank: M. le ministre, les mots "peut" et "doit" sont
complètement différents. Au fédéral, les mots
"peut" et "doit" n'existent même pas. Jusqu'à la première
instance, rien.
M. Saint-Jean: Au fédéral...
M. Martel: M. le député de Saint-Louis, on va en
parler du fédéral.
M. Blank: Je connais l'argument du sous-ministre. Il va me dire
qu'on va un plus loin ici parce qu'on ajoute le mot "appel".
M. Saint-Jean: Non, pas nécessaire.
M. Martel: Si vous me permettez... M. le député de
Saint-Louis, je fais référence au fédéral, vous en
parlez très souvent. On ne pénalise celui qui va en appel au
Québec que si sa cause est futile. Si sa cause est futile, vous savez
fort bien que le juge peut condamner le gars à 10 % d'amende à
Ottawa.
M. Blank: Ce n'est pas si la cause est futile. Ce n'est pas ce
que la loi dit. C'est si le juge a l'opinion qu'il a fait cela
précisément dans le but d'éviter les taxes.
M. Martel: Exact. À ce moment, il y a 10 % d'amende que le
juge peut lui imposer.
M. Blank: Cela ne change rien.
M. Martel: Deuxièmement, M. le député de
Saint-Louis...
M. Blank: Il y a 90 % des gens qui sont honnêtes et qui
vont là parce qu'ils pensent vraiment qu'ils en ont le droit. Ils ne
sont pas pénalisés ces gens, même s'ils perdent.
M. Martel: Je suis d'accord avec vous. M. le député
de Saint-Louis, vous savez qu'à Québec, contrairement à
Ottawa, celui qui reçoit un compte n'est pas obligé de payer
avant 30 jours. À Ottawa, il est obligé de payer tout de suite.
Les intérêts courent à partir de tout de suite. Nous, c'est
après 30 jours.
Vous savez fort bien aussi les garanties qu'on accepte de la partdu contribuable. Lorsqu'un contribuable à Ottawa va en appel, il est
obligé de donner ces garanties. Il est obligé d'apporter des
garanties aussi s'il va en appel.
M. Blank: C'est la même chose ici. La seule
différence entre Ottawa et ici, c'est qu'à Ottawa, pour la
première instance, on n'exige rien. Ici, vous exigez quelque chose.
M. Martel: Mais là, en deuxième instance...
M. Blank: Je vous demande pourquoi vous êtes
différents d'Ottawa. C'est toute la base de l'argumentation. À
Ottawa, jusqu'à la première instance, il n'y a rien. On
présume l'innocence du débiteur, on présume qu'il a raison
avant qu'une cour le déclare coupable. C'est cela.
M. Martel: M. le député de Saint-Louis, au
ministère du Revenu, nous jugeons que la pratique qui doit s'appliquer
dans un ministère du Revenu, c'est de raccourcir les délais.
C'est cela qui est important pour le contribuable, qu'on n'éternise pas
devant les cours et devant toutes sortes d'instances les avis d'opposition.
C'est pour rendre service au contribuable, mais, par la suite, il est
pénalisé pour ce temps qu'on a pris à régler son
cas.
M. Blank: Pourquoi est-il pénalisé?
M. Martel: À Revenu Québec, on raccourcit les
délais. Cette année, on a raccourci énormément les
délais de réponses. Les avis d'opposition, il y a quatre ans,
ça prenait des années avant d'être entendus. On a raccourci
le temps à six mois.
M. Blank: M. le ministre, vous me donnez raison.
M. Martel: C'est cela qui est important.
M. Blank: Votre argument me donne raison. Alors, si les
délais sont raccourcis, pourquoi êtes-vous si pressés
d'avoir l'argent puisque la période de temps est tellement minime? Comme
vous le dites, vous essayez de raccourcir les délais. Pourquoi forcer
ces gens à payer entre-temps?
M. Martel: On ne les force pas à payer.
M. Blank: Certainement que vous les forcez à payer.
M. Martel: II y a toute la différence du
monde entre donner une garantie et donner des montants.
M. Blank: S'il n'y a pas de garantie. M. Martel: S'il n'y
a pas de garantie.
M. Blank: 50 % de la population n'a pas de maison.
M. Martel: II est prévu qu'on peut même accepter des
signatures...
M. Blank: Oui, vous pouvez. Mais, M. le ministre, "peut" et
"doit" sont complètement différents. Pourquoi ne suivez-vous pas
le système fédéral où, jusqu'à la
première instance, les personnes sont présumées
honnêtes et de bonne foi?
M. Martel: M. le député de Saint-Louis, est-ce
qu'il y a une seule institution financière qui n'exige pas de garantie
envers n'importe qui, qui a besoin de crédit?
M. Blank: Mais, dans ce cas, c'est le citoyen qui va là
pour demander le crédit. Ici, vous demandez quelque chose au citoyen qui
prétend qu'il ne vous doit rien. C'est une grande différence.
M. Martel: Bien oui!
M. Blank: Est-ce que vous êtes une compagnie de finance qui
prête de l'argent à un citoyen? Ce n'est pas cela. Vous demandez
de l'argent au citoyen et il dit qu'il ne vous doit rien.
M. Martel: Je suis bien d'accord.
M. Blank: C'est toute la différence du monde ici!
M. Martel: Le ministère du Revenu a pour objet de ramasser
les montants qui lui sont dus pour donner des services par la suite. À
ce moment, non seulement cette modification à la loi devient plus
humaine vis-à-vis du contribuable, mais ça lui permet justement
d'éviter de nombreuses faillites en ne l'obligeant pas à
déposer des montants, mais bien à faire accepter des garanties
par le ministre. Cela est un avantage très marqué. C'est un
avantage pour le contribuable.
M. Blank: Cela s'applique à 50 % des gens qui ont
ça. Mais, pour les autres 50 % qui n'ont pas ça,
qu'arrive-t-il?
M. Beauséjour: M. le Président.
Le Président (M. Lachance): Oui, M. le
député d'Iberville.
M. Beauséjour: Dans les arguments du député,
il y a quelque chose qui ne fonctionne pas. Quand il dit qu'il y a 50 % des
gens qui sont propriétaires et 50 % qui ne le sont pas, il utilise des
arguments en prétendant que les 50 % qui ne sont pas
propriétaires auraient de la difficulté à fournir des
garanties. Il faudrait que son enquête, et, je dirais, son sondage, aille
plus loin et qu'il vérifie quel est le pourcentage des 50 % qui ne sont
pas propriétaires qui doivent de l'argent au Revenu. On pourrait aussi
bien en arriver à la conclusion qu'il y a à peu près 1 %
des gens qui ne sont pas propriétaires qui doivent de l'argent au Revenu
et que ce sont plutôt des gens qui sont propriétaires qui,
à un moment donné, font tellement d'affaires qu'ils doivent de
l'argent au Revenu. Son argument ne tient pas puisqu'on n'a pas assez de
renseignements sur ce que vous donnez pour savoir, justement, qui doit de
l'argent. Quel est le genre de contribuable qui, à un moment
donné, peut devoir de l'argent au Revenu?
M. Blank: N'importe lequel.
M. Beauséjour: Sortez-moi le pourcentage des gens qui ne
sont pas propriétaires...
M. Blank: Demandez au ministère de vous donner cette
information, il a ça.
M. Beauséjour:... et qui doivent de l'argent au
Revenu?
M. Blank: Demandez cela au ministère, il va vous donner
ces chiffres. Mais, jusqu'à preuve du contraire, je peux dire qu'environ
50 % ne sont pas des propriétaires. Même pour les gens avec des
propriétés, cela ne s'applique pas à tous, parce que la
valeur non hypothéquée doit être supérieure au
montant qu'ils doivent en taxes. Il y a des gens qui ont quatre
hypothèques sur leur maison et qui ne peuvent pas utiliser leur
maison.
M. Martel: M. le député de Saint-Louis, si vous
permettez. Je veux simplement vous montrer comment le ministère peut
être humain envers les contribuables. Je vais vous citer quelques
règlements où le gouvernement peut, où le ministère
peut accepter les garanties.
À la suite de son évaluation, le ministère pourra,
selon la situation du contribuable - on tient compte de cette situation... (13
h 15)
M. Blank: Je suis d'accord avec vous. Vous pouvez faire ce que
vous voulez, vous pouvez prendre la signature, même dire: D'accord, vous
avez de beaux yeux, monsieur, j'ai confiance en vous, vous allez
me payer après l'appel, etc. Je sais que vous avez tous ces
pouvoirs, mais...
M. Martel: Dans la réalité, ça
s'applique.
M. Blank; Non, monsieur. Le mot "doit" n'est pas là.
Deuxièmement, au fédéral, ce problème de "peut" ou
de "doit" ne survient pas parce qu'il n'existe aucun paiement ou garantie entre
la cotisation et la première instance.
M. Saint-Jean: Mais seulement s! le contribuable fait opposition
ou appel, tandis que nous, on va plus loin puisque le contribuable ne sera pas
forcé de prendre opposition pour faire un arrangement et offrir des
garanties. À ce stade, vous devez admettre que le contribuable sera
traité plus généreusement par Québec que par
Ottawa.
M. Blank: M. Saint-Jean, je ne parle pas du gars qui veut faire
des arrangements, je parle du gars qui dit: Je ne vous dois rien. C'est de lui
que je parle. Celui qui vous doit de l'argent, c'est une autre paire de
manches, complètement? Je parle du monsieur qui dit: Je ne vous dois
rien. Vous dites: Monsieur, vous me devez et, pour prouver que vous êtes
malhonnête, vous devez me déposer des garanties avant qu'on
décide.
M. Martel: Bien oui. M. Blank: Pourquoi?
M. Martel: Pour protéger les créances du
ministère, l'argent des contribuables.
M. Blank: Mais le fédéral ne veut pas
protéger les créances; au fédéral, ils sont fous,
ces gens-là?
M. Martel: C'est normal, je pense, de protéger les
contribuables, en tenant compte de la situation financière du
contribuable. C'est bien dit - vous l'avez mentionné tout à
l'heure - que le ministre du Revenu pourra conclure une entente de paiement
total ou partiel sans garantie, si l'exigence d'une sûreté met en
péril la situation financière du contribuable. Cela se fait chez
nous.
M. Blank: Vous pouvez faire tout cela. C'est encore quelque chose
que vous pouvez faire. Mais je dis qu'on n'est pas obligé de dire
à la personne: Monsieur, vous êtes coupable, vous me devez de
l'argent; à cause de cela, vous devez me donner des paiements ou des
garanties. Je dis que ce droit existe; il ne doit donner ni paiement, ni
garantie jusqu'à la première instance. C'est à vous de
raccourcir les délais de première instance. Si vous avez
intérêt à percevoir le paiement, vous devez faire cela.
De plus, je trouve dans les paroles du ministre quelque chose qui est un
peu la marque de commerce de votre gouvernement: essayer de faire tout pour
tout le monde. Ici, vous dites que c'est pour une meilleure gestion
financière du débiteur qu'on fait cela, pour le forcer à
faire quelque chose. Je ne voudrais pas que vous administriez mon budget. De
toute façon, on a deux pensées complètement
différentes. J'ai dit ce que j'avais à dire et je le pense. Sur
division.
M. Martel: Disons que je suis très content que vous
reconnaissiez qu'on améliore, justement, en mettant dans les lois et
règlements - nous sommes le premier gouvernement à le faire par
cette loi 35 -des droits...
M. Blank: Je n'ai pas dit ça, excusez-moi.
M. Martel:... des droits qu'on donne aux contribuables pour
compléter les pouvoirs qu'a déjà le ministre d'accepter et
de prendre arrangement avec le contribuable, selon sa situation
financière. Le ministère du Revenu n'est pas un ministère
policier pour embêter les gens. Nous essayons d'être humains, de
prendre des ententes avec les contribuables pour qu'ils paient les sommes
qu'ils doivent, mais d'une façon vraiment humaine. Je pense que c'est
ça qui est important.
M. Blank: M. le ministre, vous ne donnez rien par vos
règlements. Vous devez accepter les sûretés, comme on dit
en anglais, "tantamount to payment". Vous exigez presque des premières
hypothèques, vous exigez une lettre de créance d'une banque pour
dire que le gars doit avoir cet argent à la banque pour avoir ça,
ou des obligations, des certificats de dépôt pour dire que le gars
a l'argent. Mais c'est rien!
M. Martel: Comment, c'est rien?
M. Blank: C'est comme paiement, monsieur, parce que ce monsieur a
l'argent.
M. Martel: II y a toute la différence du monde pour
quelqu'un qui a une petite entreprise, qui a un peu de valeurs, car, si on lui
demande de l'argent, ça peut mettre ses valeurs en péril. A ce
moment-là, on l'empêche de faire faillite en ne le forçant
pas à déposer de l'argent. On lui dit: Au lieu de déposer
de l'argent, tu vas nous donner des garanties. Pendant ce temps, le gars peut
continuer à être en commerce, à faire prospérer son
commerce, à payer ses dettes et à passer à travers les
moments difficiles dans lesquels il se trouve.
M. Blank: Oui, mais où prendra-t-il ces garanties que vous
avez énumérées ici dans vos règlements? Le monsieur
a un petit commerce. Cela ne veut pas dire qu'il a une maison et qu'il n'a pas
d'hypothèque sur cette maison. Cela ne veut pas dire qu'il a une marge
de crédit à la banque qui vaut une lettre de créance,
qu'il a des obligations, qu'il a fait un dépôt. Les petites PME,
les petits commerces de coin de rue, ces gens n'ont pas cela.
Le Président (M. Lachance): Alors, l'amendement est
adopté sur division.
M. Blank: Sur division.
M. Martel: C'est assez rare, M. le Président, que
quelqu'un qui est en affaires n'a pas de garanties, surtout s'il est en
affaires depuis quelques années.
M. Blank: M. Martel...
M. Martel: II peut se trouver en mauvaise position
financière, et c'est là qu'on doit l'aider.
M. Blank: M. le ministre, vous souvenez-vous de la fameuse loi
43, les pourboires? On a eu des représentations des restaurateurs. Ils
ont tous un commerce, ce sont tous des gens avec des petits commerces. Je pense
que le chiffre qu'ils ont donné, c'est qu'ils sont seulement 5 %
à faire un profit. Les autres 95 %, où vont-ils trouver quelque
chose pour donner des garanties?
M. Martel: On pourra peut-être reprendre la discussion sur
la loi 43...
M. Blank: Non, je ne parle pas du résultat, je parle des
chiffres. Le député d'Iberville m'a demandé où
j'avais pris mes chiffres. Voilà des chiffres qui ont été
donnés devant une commission parlementaire ou dans des tournées.
Les gens ont dit cela.
Le Président (M. Lachance): L'article 167 tel
qu'amendé est adopté sur division.
M. Blank: Sur division.
Le Président (M. Lachance): Sur division. J'appelle
maintenant le dernier article, l'article 183.
Une voix: Adopté.
Le Président (M. Lachance): C'est adopté. Est-ce
que les intitulés, les titres, chapitres, sections sont
adoptés?
Une voix: Adopté.
Le Président (M. Lachance): Adopté. Le titre du
projet de loi, Loi modifiant la loi sur les impôts et autres dispositions
législatives d'ordre fiscal, est-il adopté?
Des voix: Adopté.
M. Martel: M. le Président...
Le Président (M. Lachance): Oui. Il nous reste une
dernière chose. Est-ce que le projet de...
M. Martel: Je veux simplement remercier le sous-ministre, M.
Saint-Jean, M. Pinsonneault, M. Robert, le directeur de cabinet, M. Nault,
l'attachée de presse, Mme Sylvie Lamarche, de même que mon
collègue, mon bon ami de Saint-Louis, de la collaboration
apportée pour l'étude en commission parlementaire du projet de
loi 35.
M. Blank: Merci.
Le Président (M. Lachance): Le projet de loi 35 est
adopté, tel qu'amendé?
M. Blank: Adopté.
Le Président (M. Lachance): Je vous remercie de votre
collaboration. La commission du budget et de l'administration ajourne ses
travaux sine die.
(Suspension de la séance 13 h 22)
(Reprise à 15 h 5)
Le Président (M. Lachance): La commission du budget et de
l'administration se réunit avec le mandat de procéder à
une consultation et à l'étude détaillée des projets
de loi d'intérêt privé 232, 206, 202 et 257.
Est-ce qu'il y a des remplacements, M. le secrétaire?
Le Secrétaire: Aucun remplacement ne m'a été
signalé, M. le Président.
Projet de loi 232
Le Président (M. Lachance): M. le député de
Notre-Dame-de-Grâce. Cela va.
J'inviterais les porte-parole pour le premier projet de loi que nous
allons étudier, le projet de loi d'intérêt privé
232, Loi concernant Rivermead Golf Club. Je présume qu'il y a Me
Gérald Boudreau.
M. Pelletier (Jacques): Me Gérald Boudreau est à ma
droite. Je me nomme Jacques Pelletier, vice-président du Club de golf
Rivermead.
Le Président (M. Lachance): Merci.
J'inviterais le parrain du projet de loi, M. Michel Gratton, le
député de Gatineau, à prendre la parole.
Remarques préliminaires
M. Gratton: Merci, M. le Président. Simplement et
très brièvement, pour souhaiter la bienvenue à nos
invités du Club de golf Rivermead, j'aimerais tout de suite
déclarer l'intérêt que j'ai dans ce club puisque j'en suis
membre et ce, depuis 1957, à titre de membre à part
entière et même, depuis quelques années avant cela,
à titre de membre junior. Je n'aurai pas besoin d'insister pour vous
faire comprendre que je ne suis plus junior, ni à ça ni à
grand'chose d'ailleurs.
Je me permettrai de remercier la commission d'entendre les
représentants du Club de golf Rivermead et j'inviterai nos
invités à nous expliquer le bien-fondé de leur
requête.
Le Président (M. Lachance): Merci, M. le
député. Me Boudreau.
M. Boudreau (Gérald): Le Club de golf Rivermead est l'une
des plus vieilles institutions de l'Outaouais québécois. Il a
été fondé en 1910 et il fête cette année son
75e anniversaire.
En 1980, le club a connu de très sérieuses
difficultés financières et s'est vu acculé à la
faillite. Les dettes s'élevaient à plus de 1 000 000 $ à
cause des réparations d'urgence des années soixante-dix, de
l'absence de cotisations adéquates et du manque de planification des
administrateurs. Le créancier hypothécaire qui était la
Caisse populaire Saint-Joseph de Hull a consenti, à ce moment, à
retarder l'exécution des pouvoirs que lui donnait son acte de fiducie,
à la seule condition que les membres s'engagent personnellement à
assumer les dettes du club. Plusieurs membres nous ont quittés, à
ce moment, dans cette période difficile, et ceux qui sont restés
- un peu plus de 200 - se sont serré les coudes et ont accepté
une cotisation spéciale de 1000 $ chacun, répartie sur une
période de huit ans, pour rembourser une partie de cette dette. C'est
à ce moment que nous avons constaté que le club appartenait
à une majorité de membres actionnaires qui étaient non
actifs et qui semblaient n'avoir aucun intérêt à la survie
du club. 571 actions sur 1000 étaient détenues par des
actionnaires qui ne jouaient aucun rôle positif dans la bonne marche du
club. Lors de l'envoi de l'avis de convocation à une assemblée
spéciale destinée à modifier la charte, 350 à 400
des avis envoyés par la poste certifiée sont revenus avec la
mention "décédé", "inconnu", etc. Des changements
s'imposaient pour permettre aux membres actifs d'administrer le club sainement.
Aussi, depuis trois ans, avec l'aide du ministère des Institutions
financières, nous avons tâché de trouver des solutions
à notre charte boiteuse.
En 1982, une assemblée plénière de tous les
actionnaires convoqués à cette fin par poste certifiée
acceptaient, dans une proportion de 97, 3 %, les modifications à la
charte constatées dans le projet de loi que vous en avez en main. Cette
approbation a même été sanctionnée par un juge de la
Cour supérieure du district de Hull en mars 1983. À la suite des
consultations avec le ministère des Institutions financières, il
est apparu que la seule solution globale à tous nos problèmes
constitutionnels semblait être le projet de loi privé,
étant donné que nous aurions dû emprunter beaucoup d'autres
avenues pour modifier nos statuts, entre autres la francisation du nom, la
modification de la structure du capital social, et en arriver au même
résultat. Alors, aujourd'hui, le Club de golf Rivermead joue un
rôle assez primordial dans la région de l'Outaouais. Il est
constitué en majorité de professionnels, de fonctionnaires,
d'entrepreneurs, d'hommes de métier. Dans notre région, cela
constitue un lieu de rencontres sociales. Il y a bien des gens qui viennent,
par exemple, fêter leurs noces au Rivermead à cause du site,
à cause aussi de ce que cela représente pour la région de
l'Outaouais.
Aujourd'hui, le Club de golf Rivermead vous demande à vous,
membres très honorables de la commission, de lui accorder une
modification à sa charte afin de lui permettre de survivre, de
contrôler les actions qui sont émises et aussi de veiller à
ses destinées dans l'avenir. Ce serait probablement le plus beau cadeau
d'anniversaire que vous pourriez lui faire pour ce 75e anniversaire, si vous
accordiez au Club de golf Rivermead l'adoption du projet de loi privé.
On vous en fait la demande aujourd'hui. Merci.
Le Président (M. Lachance): Merci, Me Boudreau. M. le
député de Roberval et adjoint parlementaire du ministre des
Finances.
M. Gauthier: Merci, M. le Président. Effectivement, le
projet de loi est le fruit d'un travail assez long et assez ardu, je pense,
avec le service juridique de l'Inspecteur général des
institutions financières et vise essentiellement à franciser la
dénomination sociale, à mieux préciser les dispositions de
la Loi sur les compagnies qui lui sont applicables et enfin à modifier
la structure de son capital-actions. Cette dernière modification vise
principalement à remettre entre les mains des personnes
véritablement intéressées à la pratique du golf et
au développement du club de golf dont il est question le contrôle
effectif de la corporation. Il y a déjà eu
d'ailleurs dans le passé d'autres projets de loi de ce genre qui
ont été étudiés en commission parlementaire et qui
ont été acceptés. Alors, la recommandation de l'inspecteur
général qui a suivi ces travaux et qui y a participé
activement, c'est de proposer l'adoption de ce projet de loi comme cela nous
est demandé par le procureur du club de golf.
Étude détaillée
Le Président (M. Lachance): Merci, M. le
député. Alors, nous pouvons commencer maintenant l'étude
détaillée. Est-ce que le préambule est adopté?
Une voix: Adopté.
Le Président (M. Lachance): Adopté. L'article 1
est-il adopté?
Une voix: Adopté.
Le Président (M. Lachance): Adopté. Article 2?
M. Gratton: M. le Président.
Le Président (M. Lachance): Oui, M. le
député de Gatineau.
M. Gratton: À l'article 1, j'aimerais souligner qu'on va
franciser de façon officielle la charte du club. Le club avait
déjà procédé à la francisation de toutes ses
activités à la suite de l'adoption de la loi 101, mais c'est
seulement maintenant que le nom du club de golf lui-même, son
incorporation, sera régulière.
Une voix: Et ceci dans l'Outaouais.
Le Président (M. Lachance): Excellente initiative.
L'article 2 est-il adopté?
Une voix: Adopté.
Le Président (M. Lachance): Adopté. Article 3?
Une voix: Adopté.
Le Président (M. Lachance): II est adopté. Article
4?
Une voix: Adopté.
Le Président (M. Lachance): Adopté. Article 5?
Une voix: Adopté.
Le Président (M. Lachance): L'article 5 est adopté.
Article 6? Ça va, c'est adopté?
Une voix: Adopté.
Le Président (M. Lachance): Adopté. Article 7?
Une voix: Adopté.
Le Président (M. Lachance): Adopté. L'article 8 sur
le capital autorisé?
Une voix: Adopté.
Le Président (M. Lachance): C'est adopté. Article
9?
Une voix: Adopté.
Le Président (M. Lachance): C'est adopté. Article
10?
Une voix: Adopté.
Le Président (M. Lachance): Adopté. Article 11?
Une voix: Adopté.
Le Président (M. Lachance): C'est adopté. Article
12?
Une voix: Adopté.
Le Président (M. Lachance): Adopté. Article 13?
M. Gratton: Adopté.
Le Président (M. Lachance): Adopté. Ça va
bien. Article 14?
Des voix: Adopté.
Le Président (M. Lachance): Adopté. Article 15?
Une voix: Adopté.
Le Président (M. Lachance): C'est adopté. Article
16?
Une voix: Adopté.
Le Président (M. Lachance): C'est adopté. Article
17?
Une voix: Adopté.
Le Président (M. Lachance): Adopté. Article 18?
Une voix: Adopté.
Le Président (M. Lachance): C'est adopté. Article
19?
Une voix: Adopté.
Le Président (M. Lachance): Adopté. Article 20?
M. Scowen: Sur division.
M. Gratton: Adopté sur division.
Le Président (M. Lachance): Adopté sur division, on
sait pourquoi. Article 21? (15 h 15)
M. Gratton: À l'article 21, je ne sais pas si je devrais
en parler ici, je ne veux pas prolonger le débat. Est-ce qu'il y aurait
possibilité de procéder à la sanction royale avant 18
heures ce soir? Je vous explique pourquoi. Le procureur du Club de golf
Rivermead disait tantôt que l'adoption de ce projet de loi privé
serait le plus beau cadeau que le club pourrait recevoir. Moi, je me trouve en
conflit d'intérêts parce que le plus beau cadeau que je pourrais
recevoir, à titre de membre de l'Opposition, ce serait que le
gouvernement soit battu à 18 heures, lors d'une motion de
non-confiance.
Une voix: C'est vrai, oui.
M. Gratton: Je voudrais m'assurer que le projet de loi sera
sanctionné de façon que, chacun de notre côté, on
obtienne le plus beau cadeau qu'on puisse nous faire. Mais, après cette
boutade, M. le Président, j'aimerais remercier les membres de la
commission et vous dire que, quant à moi, le projet de loi pourra
être adopté.
M. Scowen: Est-ce que je peux vous poser une question? Je
constate que...
Le Président (M. Lachance): Je constate, d'abord, que
l'article 21 est adopté?
M. Scowen: Oui.
Le Président (M. Lachance): Adopté.
M. Scowen: Mais j'ai une question à l'article 20. Nous
avons quatre projets de loi privés aujourd'hui et, dans un seul, on
retrouve cela à l'article 20. Est-ce qu'il y a une raison en particulier
pour que cela soit là-dedans dans ce cas-ci et non pas dans les
autres?
Le Président (M. Lachance): C'est une bonne question, M.
le député et j'imagine que...
M. Scowen: Si on n'a pas besoin de cet article dans les projets
de loi privés, on peut peut-être le...
Le Président (M. Lachance): J'imagine que le comité
de législation en a décidé ainsi pour des raisons que,
personnellement, j'ignore.
M. Gratton: Pourquoi ne pas le retirer, M. l'adjoint? Pourquoi ne
pas retirer l'article 20?
M. Scowen: Pour le simplifier.
M. Gauthier: Mais vous ne voudriez pas que ce projet de loi
auquel vous tenez tant, M. le député, porte en lui-même un
vice de forme ou un problème technique qui en compromettrait
l'application comme vous le désirez ou comme vous semblez le
désirer normalement. À cet égard, comme on a l'habitude de
faire confiance à nos spécialistes de la législation, qui
connaissent cela beaucoup mieux que nous tous sur le plan technique, je pense
qu'on devrait faire de même dans ce projet de loi. Ce n'est pas nouveau;
c'est habituel et le député de Notre-Dame-de-Grâce,
d'ailleurs, le sait. S'il ne le sait pas, cela m'inquiète, après
quatre ans!
M. Scowen: Mais la question que je pose, c'est que nous sommes
devant quatre projets de loi privés, l'un après l'autre,
aujourd'hui, et c'est dans un seul qu'on retrouve cet article.
Le Président (M. Lachance): Est-ce que le titre du projet
de loi 232, Loi concernant Rivermead Golf Club, est adopté?
M. Scowen: Est-ce que c'est possible d'imaginer que je puisse
avoir une réponse à la question?
Le Président (M. Lachance): Cela viendra, mais je voulais
gagner du temps et il y a beaucoup de monde qui attend.
M. Scowen: Oui. Une voix: Adopté.
Le Président (M. Lachance): Le titre est adopté.
Est-ce que le projet de loi 232 est adopté?
M. Scowen: Adopté. Une voix: Adopté.
Le Président (M. Lachance): Adopté. C'est
déjà une bonne partie pour ces personnes qui voulaient avoir un
cadeau d'anniversaire.
M. Gauthier: Vous voyez, M. le Président, comment le
député de Notre-Dame-de-Grâce peut être rapide quand
il s'en donne la peine. On en prend note pour les gens qui sont dans la salle
et qui travaillent avec nous depuis hier.
M. Boudreau: M. le Président, au nom du Club de golf
Rivermead, on tient à vous remercier. On comprend qu'il y a beaucoup de
monde aujourd'hui et qu'il y a énormément de projets de loi au
feuilleton. On vous remercie et on remercie spécialement le
député de Gatineau pour sa participation depuis près de
trois à la préparation de ce projet de loi. Merci de nous avoir
accueillis.
M. Gratton: M. le Président, en terminant, je pourrais
peut-être inviter les membres de la commission à venir visiter le
Club de golf Rivermead et je me sens même prêt à vous lancer
un défi, un coup par trou. Le montant, vous le choisirez.
Le Président (M. Lachance): Je vous remercie de votre
présence et bonne chance dans vos travaux.
M. Boudreau: Merci, M. le Président. M. Gratton:
Merci, M. le Président.
Le Président (M. Lachance): Merci, M. le
député de Gatineau.
J'inviterais maintenant les porte-parole concernant le projet de loi
d'intérêt privé 206, Loi concernant la liquidation de Les
Prévoyants du Canada, "Fonds de pension", à bien vouloir prendre
place, s'il vous plaît. J'inviterais les personnes à bien vouloir
s'identifier, M. le Président.
Projet de loi 206
M. Lemay (Yves): Mon nom est Yves Lemay. Je suis directeur au
contentieux de La Laurentienne. À ma gauche, vous avez M. Roger
Décary, président et chef des opérations de La
Laurentienne; à mon extrême gauche, M. Jacques Cloutier,
vice-président principal de La Laurentienne et, à ma droite, M.
Claude Prévost, directeur à la fiscalité de La
Laurentienne.
Le Président (M. Lachance): Très bien, merci. Je
rappelle que le parrain de ce projet de loi 206 est M. le député
de Bourassa, M. Laplante. M. Laplante.
Remarques préliminaires
M. Laplante: Merci, M. le Président. Je voudrais souhaiter
la bienvenue aux groupes Les Prévoyants et de La Laurentienne. Le projet
de loi que Les Prévoyants du Canada présentent actuellement
consiste en un fonds de retraite d'une valeur d'environ une dizaine de millions
de dollars dont les participants retirent à peu près 25 $ ou 30
$; ce fonds coûte énormément cher à administrer. La
compagnie propose une liquidation du fonds et, sur ce, la compagnie a fait une
assemblée générale de ses membres au cour de laquelle 99,
2 % de ses membres ont voté en faveur de la liquidation et Ies montants
d'argent seront répartis après cela aux sociétaires de ce
fonds.
Maintenant, il y a eu une très longue discussion avec les
Institutions financières là-dessus. La façon dont on
liquide le fonds et les ententes qui sont intervenues font que La Laurentienne
pourra liquider le fonds sans en prendre des avantages personnels pour leur
compagnie. Je suis heureux de parrainer un tel projet dont les
bénéficiaires, les sociétaires, pourront
bénéficier d'un plus gros montant, mais ce sera final
après cela.
Le Président (M. Lachance): Merci, M. le
député.
M. Laplante: Et si vous avez d'autres questions...
Le Président (M. Lachance): Oui, peut-être
que...
M. Laplante:... on est prêt à vous donner l'origine,
si vous voulez, et aussi d'autres détails quant aux chiffres.
Le Président (M. Lachance): Brièvement
peut-être, Me Lemay, si vous voulez...
M. Lemay (Yves): Oui, d'accord. C'est en 1909 que Les
Prévoyants du Canada ont été incorporés par loi
spéciale, une loi privée du gouvernement du Québec. Des
modifications mineures ont été apportées à cette
loi en 1911 et, par la suite, en 1918. Lorsque Les Prévoyants ont
été incorporés, au début, c'était dans le
but de faire le commerce d'assurances sous forme de fonds de pension. En 1921,
il y a eu une refonte complète de la charte et c'est à partir de
ce moment-là qu'on a eu deux entités distinctes, soit Les
Prévoyants du Canada, qui est devenue, par la suite, la compagnie
d'assurances et Les Prévoyants du Canada "Fonds de pension", une
corporation distincte, mais administrée par Les Prévoyants du
Canada à l'époque et dont le conseil de surveillance devait tout
simplement superviser l'administration de Les Prévoyants du Canada. Il y
a eu d'autres modifications législatives par la suite au niveau de Les
Prévoyants, en 1942 notamment, où la compagnie a acquis tous les
pouvoirs pour faire l'assurance de personnes, et la fusion, en 1981, avec La
Laurentienne mutuelle d'assurance, soit la fusion des Prévoyants du
Canada et de La Laurentienne mutuelle d'assurance.
Alors, parlons du fonds de pension lui-même, juste pour donner
quelques explications pour voir la façon dont il fonctionnait. Il
fonctionnait sous forme de parts émises sur la vie d'un
sociétaire. Le coût d'une part était de 4 $ par
année. Ce montant était payable pendant une durée de 20
ans. À
l'expiration de cette période, le sociétaire, son
bénéficiaire ou son donataire recevait une rente annuelle
viagère déterminée à chaque année en
proportion du nombre de parts totales du fonds, des revenus et des
réserves. Dès le début, il était prévu que
le fonds s'épuiserait du vivant des sociétaires et, depuis 1980,
le capital du fonds diminue puisqu'une partie de ce capital est ajoutée
au revenu lors du paiement de la rente annuelle. La rente de 1984 était
fixée à 13, 25 $ par part, mais ce montant est aussi sujet
à fluctuation légère selon les taux de rendement. En 1985,
le montant aurait été de 13 $.
En 1942, lorsque la compagnie Les Prévoyants du Canada s'est
orientée vers l'assurance, la vente du fonds de pension avait
considérablement diminué et a cessé en 1965. Au 31
décembre, le fonds comptait 35 314 sociétaires qui se
partageaient 83 274 parts.
Pour la très grande majorité des sociétaires, la
rente annuelle ne représente plus, de nos jours, un montant significatif
puisqu'en moyenne les sociétaires ont deux parts et reçoivent 26
$. Cette forme de fonds de pension ne correspond plus à la
réalité. Au surplus, jusqu'en 1984, les sociétaires
rentiers bénéficiaient de certaines exemptions et
tolérances et n'avaient pas à inclure dans leur revenu annuel la
quote-part des revenus annuels du fonds qui est leur propriété
exclusive.
Mentionnons également le problème au niveau de
l'administration qu'a soulevé le député de Bourassa.
Depuis quelques années, La Laurentienne, administrateur du fonds, s'est
interrogée sur les différentes possibilités de maintenir
le fonds, de le transformer ou d'y mettre fin. Des discussions ont
été engagées avec l'Inspecteur général des
institutions financières et notre compagnie a conclu qu'il serait de
l'intérêt des sociétaires de procéder
immédiatement au partage du capital parce que ce partage permettrait de
remettre immédiatement, le plus rapidement possible après
l'adoption de la loi, un montant beaucoup plus significatif aux
sociétaires, d'autant plus que ces derniers
bénéficieraient, à ce moment, de l'élimination des
frais futurs d'administration.
Tel qu'il était prévu dans la loi de 1909 et dans la
refonte de 1921, il fallait cependant une loi spéciale, une loi
privée de l'Assemblée nationale pour établir la
répartition du fonds. Il y a eu l'assemblée
générale effectivement qui s'est tenue le 26 avril. Le projet
lui-même, juste pour l'expliquer un peu plus en détail... Comme je
l'ai mentionné, ce projet a fait l'objet de discussions avec
l'inspecteur général et a été approuvé.
Soulignons que La Laurentienne n'a aucun intérêt à utiliser
une méthode plutôt qu'une autre quant à la
répartition du fonds. A l'exception des frais de liquidation, tous les
fonds sont retournés aux sociétaires ou à leurs
bénéficiaires. Les frais minimes de liquidation ont cependant
été calculés en fonction de cette méthode de
répartition. Pour être juste, il ne pouvait être question de
diviser le capital également entre tous les sociétaires. Il
fallait tenir compte de l'espérance de vie par l'utilisation d'une table
de mortalité puisque les sociétaires recevaient une rente
viagère.
Les délais et les frais de liquidation étant
limités au maximum par la nomination de La Laurentienne, les
sociétaires recevront donc un dividende final de liquidation en
proportion de leurs parts par rapport à la valeur de toutes les parts du
fonds. C'est l'article 7 du projet de loi qui énonce la méthode
de répartition. La rente était payable pour autant que le
sociétaire était vivant au 31 décembre de l'année
précédente. Nous avons conservé cette date, mais
éliminé des vérifications après cette date. Ces
vérifications auraient retardé le paiement final et leur
coût était estimé à un montant plus
élevé que les montants qui seraient revenus aux survivants. La
table de mortalité utilisée est la même que celle
utilisée par le fonds de retraite pour calculer les réserves.
Finalement, les parts sont payables comme dans la loi originale, soit au
sociétaire ou à son donateur bénéficiaire. Quant
aux autres articles du projet de loi, l'article 1 donne effet à la
résolution des sociétaires. L'article 5 fixe les frais de
liquidation. L'article 16, quant à lui, a pour but d'annuler le paiement
de la rente pour la présente année. Cette annulation a
été également approuvée par l'assemblée des
sociétaires. Les autres articles du projet de loi ont été
empruntés à la Loi sur la liquidation des compagnies, soit les
articles 2, 4, 6, 9, 10, 11, 12, 13, 14 et 15, ou à la Loi sur les
assurances, pour les articles 3 et 8. Ils ont été modifiés
pour la circonstance de façon que le projet de loi contienne tous les
éléments nécessaires pour compléter la liquidation.
Je vous remercie.
Le Président (M. Lachance): Au préambule... Oui, M.
le député de Roberval et adjoint parlementaire du ministre des
Finances.
M. Gauthier: Je vous remercie. Comme cela a été
indiqué précédemment par mon collègue, le
député de Bourassa, et comme nous l'a laissé entendre le
procureur de la compagnie, le projet de loi a fait l'objet d'un travail
très assidu avec les gens du service juridique de l'Inspecteur
général des institutions financières. La recommandation
qui nous est faite - outre le papillon que je vous ai déposé tout
à l'heure et qui s'applique au préambule de la loi -l'inspecteur
général est, bien sûr, de
l'accepter en entier.
Étude détaillée
Le Président (M. Lachance): Très bien, M. le
député. Procédons immédiatement. J'appelle le
préambule et, comme vous venez de l'indiquer, M. le député
de Roberval, il y a un amendement qui se lit comme suit: Le préambule du
projet de loi 206 est modifié par la suppression, dans les
huitième et neuvième lignes du premier alinéa, des mots
"et qu'elle est régie par la Loi sur les assurances (L. R. Q., chapitre
A-32)". Est-ce que cet amendement est adopté?
M. Scowen: Adopté.
Le Président (M. Lachance): Est-ce que le préambule
tel qu'amendé est adopté?
M. Scowen: Adopté.
Le Président (M. Lachance): Adopté. L'article 1
est-il adopté?
Des voix: Adopté.
Le Président (M. Lachance): Adopté. Est-ce que
l'article 2 est adopté?
Des voix: Adopté. M. Scowen: Adopté.
Le Président (M. Lachance): Adopté. Article 3?
M. Scowen: Adopté.
Le Président (M. Lachance): Adopté. Article 4?
M. Scowen: Adopté.
Le Président (M. Lachance): Adopté. Article 5?
M. Scowen: Adopté.
Le Président (M. Lachance): Adopté. Article 6?
Oui.
M. Scowen: Est-ce qu'il existe aujourd'hui des actions
intentées pour ou contre?
M. Lemay (Yves): II n'y a aucune action contre la
corporation.
M. Scowen: Est-ce que le fonds est propriétaire de
l'immobilier? (15 h 30)
M. Lemay (Yves): Tout ce qu'il y avait au niveau immobilier a
été liquidé au mois de mars ou avril. Il y avait
simplement une participation dans un centre commercial.
M. Laplante: L'immeuble d'une valeur de 165 000 $ que vous aviez
mentionné a été vendu à combien?
M. Cloutier (Jacques): II figurait aux livres à 150 000 $,
au Trust général du Canada.
M. Laplante: II a été vendu au Trust?
M. Cloutier: C'est la seule offre qu'on a eue pour cet
édifice, celle du Trust général du Canada.
M. Laplante: De quelle façon l'avez-vous vendue?
L'avez-vous vendue à l'encan, par soumissions, de gré
à gré ou quoi?
M. Lemay (Yves): Non. Il s'agissait d'un centre commercial
situé à Sept-îles qui était en très mauvaise
situation financière - il apparaissait d'ailleurs comme une perte pour
la corporation depuis une couple d'années -et il a été
revendu. Nous avions simplement 3 %, si je me souviens bien, de la valeur
totale de l'immeuble, alors que le Trust général en avait une
portion beaucoup plus grande et c'est lui qui a racheté nos 3 %.
M. Laplante: Il était en position de force.
M. Lemay (Yves): Oui. Il était difficile de le vendre
autrement, parce que c'était tout simplement une partie de l'immeuble et
non pas l'immeuble au complet.
M. Laplante: Avez-vous eu, parmi les 33 000 sociétaires,
soit par écrit ou autrement, à la suite des avis que vous avez
donnés dans la Gazette officielle ou dans les journaux, des
contestations formelles concernant la liquidation?
M. Lemay (Yves): Non. Des gens ont continué à
écrire. D'abord, on a reçu 9000 réponses à la suite
de l'envoi qu'on avait fait au mois d'avril, avant l'assemblée
générale, pour les procurations. Des gens ont demandé des
informations additionnelles. Il y a des gens qui trouvent dommage au point de
vue sentimental qu'on liquide le fonds. Règle générale, de
toute façon, la majorité des gens - peut-être 25 à
30 personnes depuis l'assemblée générale - qui ont
appelé pour critiquer un peu cette décision... Il y a même
de ces gens qui étaient un peu étirés entre le
volonté de recevoir un montant d'argent plus élevé et la
valeur sentimentale qui était rattachée au fonds. Mais il n'y a
pas eu de contestation majeure de ce côté.
M. Laplante: Merci.
Le Président (M. Lachance): L'article 6
est-il adopté?
Des voix: Adopté.
Le Président (M. Lachance): Adopté. Article 7?
M. Scowen: Concernant l'article 7, j'aimerais que M. Lemay ou
l'inspecteur général nous explique un peu... Je présume
qu'il y a plusieurs façons de calculer la valeur de chaque part. M.
Lemay y a fait référence brièvement. Est-ce qu'on peut
tenir pour acquis que la méthode que vous avez choisie en est une qui ne
peut pas soulever de contestation?
Une voix: Est-ce que ce sera l'inspecteur
général?
Une voix: Pour le bénéfice du député
de Notre-Dame-de-Grâce, l'inspecteur général m'informe que
la méthode de calcul a été vérifiée par un
groupe d'actuaires et aucun problème ne s'est présenté.
Cela semble être la meilleure façon de le faire.
M. Scowen: Mais la question que je pose, c'est qu'on ne
connaît pas, nous les profanes, toutes les techniques qui existent.
J'imagine qu'il existe plusieurs façons pour calculer le montant que
chaque personne doit recevoir. Je veux juste m'assurer que vous avez choisi une
formule qui ne peut donner lieu à des contestations.
Une voix: Ah non! Toujours l'équité. La formule qui
était acceptable dans les circonstances.
M. Laplante: Pourriez-vous nous donner un exemple à ce
sujet, juste pour nous éclairer? Pour la personne, disons, qui a
cinquante ans aujourd'hui?
M. Lemay (Yves): Si on prend à certains âges, une
personne de trente ans recevrait 164 $ par part; à quarante ans, 158 $
par part; à cinquante ans, 146 $ par part; à soixante ans, 128 $
par part. La moyenne d'âge du fonds de pension est d'environ 57 ans.
C'est l'âge des sociétaires. À 70 ans, elle recevrait 102 $
et, à 80 ans, 73 $. Comme je l'ai mentionné tout à
l'heure, c'était une rente viagère, alors c'est sur
l'espérance de vie.
Une voix: M. le Président, est-ce que l'actuaire pourrait
nous donner quelques explications additionnelles? Jacques?
M. Cloutier: La façon qu'on a utilisée pour
calculer la valeur de chaque part avait pour but de minimiser autant que
possible les dépenses de la liquidation qui ont un effet direct sur la
valeur de chacune des parts. On a utilisé la même table de
mortalité qui a toujours été utilisée ou qui a
été utilisée depuis plusieurs années pour
l'évaluation des parts. Pour une raison bien simple, c'est que cette
table était déjà dans notre système et tous nos
calculs étaient déjà basés sur cette table.
Étant donné que la valeur de chaque part est
déterminée en relation avec la valeur totale basée sur la
même table, indépendamment de la table de mortalité qu'on a
utilisée, qui aurait pu être plus récente, cela n'affecte
pas la valeur des parts à chaque âge parce que la valeur d'une
part à un âge donné est déterminée en
relation avec la valeur totale de la part.
La sorte de table de mortalité qui est utilisée comme
telle n'a pas un effet important sur la valeur des parts à chaque
âge.
Le Président (M. Lachance): Est-ce que l'article 7 est
adopté?
Des voix: Adopté.
Le Président (M. Lachance): Adopté. Article 8?
M. Scowen: J'ai une question qui touche les articles 8 et 9.
À l'intérieur de quelle échéance à peu
près proposez-vous que la distribution pourrait être faite?
M. Lemay (Yves): Selon nos estimations, actuellement, dans un
délai maximum de 60 jours après l'adoption du projet de loi.
M. Scowen: Je reviens à l'article 8. Est-ce que vous
êtes convaincu qu'à l'intérieur des 60 jours vous serez
capable de prendre connaissance de toutes les personnes qui peuvent avoir soit
des actions, soit des dettes à réclamer?
M. Lemay (Yves): Oui, parce qu'en fait il ne s'agit quand
même pas d'une compagnie comme une autre. Les seules personnes qui ont
des montants à réclamer de la corporation, ce sont des
sociétaires et il n'y avait rien de litigieux à part le centre
commercial qui a été liquidé. On versait aux
sociétaires un chèque chaque année. On a tous ces
renseignements dans notre fichier actuellement pour être capable de les
payer.
M. Scowen: Vous prévoyez que la distribution dite finale
va se faire...
M. Lemay (Yves): Elle va se faire dans les 60 jours après
l'adoption du projet de loi.
M. Scowen: Pendant l'été.
M. Lemay (Yves): Par contre, nécessairement, il y aura des
changements d'adresse par la suite, mais ce sont des
chèques qui reviendront et qui seront émis de nouveau par
la suite.
Le Président (M. Lachance): L'article 8 est-il
adopté?
M. Scowen: Adopté.
Le Président (M. Lachance): Adopté. Article 9?
Est-il adopté?
Des voix: Adopté.
Le Président (M. Lachance): Adopté. Article 10.
L'article 10 est adopté. Article 11?
M. Scowen: Oui.
Le Président (M. Lachance): Adopté. Article 12?
M. Scowen: Adopté.
Le Président (M. Lachance): Adopté. Article 13?
M. Scowen: Adopté.
Le Président (M. Lachance): C'est adopté. Article
14?
M. Scowen: Adopté.
Le Président (M. Lachance): Cela va. C'est adopté.
Article 15? Adopté.
M. Scowen: Adopté.
Le Président (M. Lachance): Adopté. Article 16?
M. Scowen: Adopté.
Le Président (M. Lachance): Adopté. Article 17?
M. Scowen: Avant d'adopter l'article 17, est-ce que je peux avoir
une réponse à ma question?
M. Gauthier: Je me proposais de donner la réponse au
député de Notre-Dame-de-Grâce à l'extérieur
sans retarder les travaux de notre commission. Je ne sais pas si c'est
essentiel pour la bonne marche de la commission qu'il ait cette réponse
tout de suite, parce qu'on peut la lui donner un peu plus tard; il y a une
explication là-dessus. Cela n'interfère en rien, cela ne joue en
rien sur le sens même des projets de loi qui sont là; c'est une
technicité dans laquelle on peut bien s'embarquer à ce moment-ci,
mais je ne crois pas que ce soit utile pour les gens qui sont ici de savoir
pour quelles raisons les avocats du comité de législation qui
rédigent le projet de loi à l'occasion inscrivent cet article et
à l'occasion ne l'inscrivent pas. Il y a une explication à cela
qui est tout à fait logique et on pourra la donner en temps et lieu au
député de Notre-Dame-de-Grâce.
M. Scowen: J'aimerais l'avoir pour les fins de notre discussion
de cet après-midi, si possible.
M. Gauthier: Si on faisait une entente avec le
député de Notre-Dame-de-Grâce selon laquelle, à la
fin des projets de loi privés, on lui donnerait cette explication,
est-ce qu'il serait satisfait de cette façon de procéder?
M. Scowen: Il y a une raison pour laquelle vous ne pouvez pas
expliquer la situation brièvement dans le cas de ce projet de loi.
M. Gauthier: C'est parce que, si on s'embarque là-dedans,
on va aller vous chercher, M. le député, les avocats du
comité de législation et on va vous donner l'explication
complète de cette chose. Cela peut être demandé, remarquez
bien, par un député de la commission d'inscrire l'article en
question. Il y a des cas précis où ce n'est pas nécessaire
de l'indiquer.
Le Président (M. Lachance): L'article 17 est-il
adopté?
M. Scowen: Je ne veux pas vous gêner davantage.
M. Gauthier: Ce n'est pas tellement que vous me gênez, M.
le député de Notre-Dame-de-Grâce...
Le Président (M. Lachance): Adopté?
M. Gauthier:... comme vous gênez, je pense, le
déroulement des travaux.
Le Président (M. Lachance): Très bien. L'article 17
est adopté. Est-ce que le titre du projet de loi 206, Loi concernant la
liquidation de Les Prévoyants du Canada "Fonds de pension", est
adopté?
Des voix: Adopté.
Le Président (M. Lachance): Adopté. Est-ce que le
projet de loi est adopté tel qu'amendé?
Une voix: Adopté.
Le Président (M. Lachance): C'est adopté. Merci
à toutes les personnes et bonne chance.
M. Décary (Roger): Alors, M. le
Président, au nom des membres des Prévoyants du Canada
"Fonds de pension", des sociétaires, de La Laurentienne et des
administrateurs, on vous remercie, ainsi que les membres de la commission, de
nous avoir entendus, et particulièrement pour l'aide qu'on a
reçue de l'inspecteur général, on tient à le
souligner, dans toute cette affaire, et, bien sûr, M. le
député de Bourassa, M. Laplante; on vous remercie beaucoup.
Projet de loi 202 Remarques
préliminaires
Le Président (M. Lachance): Très bien, merci.
J'invite maintenant à la table, concernant le projet de loi
d'intérêt privé 202, les représentants de Les
Pétroles Laduboro à bien vouloir prendre place; c'est la Loi
concernant Les Pétroles Laduboro Ltée (libre de
responsabilité personnelle).
M. Bégin (André): Je me présente, mon nom
est André Bégin. Je suis vice-président et
secrétaire de la société Les Pétroles Laduboro
Ltée, qui a été incorporée en vertu de la Loi sur
les compagnies minières du Québec en 1954. Elle a exploité
pendant plusieurs années le champ de gaz de Pointe-du-Lac, près
de Trois-Rivières, qui a fourni du gaz naturel aux industries de
Trois-Rivières pendant plusieurs années, jusqu'à ce
qu'elle soit vendue à Gaz Québec Inc.
La compagnie a été inactive pendant quelques
années. Vers les années 1978-1979, la compagnie a investi son
argent, dans le pétrole particulièrement dans l'Ouest du Canada.
Actuellement, la compagnie a un fonds de roulement excédant plusieurs
millions de dollars. Elle veut revenir au Québec et investir son fonds
de roulement dans les PME québécoises.
Alors, étant régie par la Loi sur les compagnies
minières du Québec, elle ne peut pas acquérir des
immeubles, etc. C'est pourquoi on vous demande humblement que la compagnie, au
lieu d'être régie par la Loi sur les compagnies minières du
Québec, soit régie en vertu de la partie 1A de la Loi sur les
compagnies du Québec.
Le Président (M. Lachance): Merci. J'inviterais M. le
député de Notre-Dame-de-Grâce qui, je crois, remplace le
parrain du projet de loi, le député de Saint-Louis, M. Harry
Blank. M. le député de Notre-Dame-de-Grâce.
M. Scowen: Si je comprends l'essence du projet de loi, c'est que
la compagnie a été constituée en vertu de la Loi sur les
compagnies minières du Québec...
M. Bégin: D'accord.
M. Scowen:... et, maintenant, vous voulez qu'elle soit
régie par la partie 1A de la Loi sur les compagnies.
M. Bégin: C'est cela, exactement.
M. Scowen: C'est cela l'essence, effectivement, c'est la
totalité de la demande.
M. Bégin: C'est cela.
M. Scowen: Ce n'est pas la première fois que cela se fait
et, semble-t-il, ce ne sera pas la dernière fois non plus. Je n'ai
aucune objection.
Le Président (M. Lachance): Très bien. M. le
député de Roberval.
M. Gauthier: M. le Président, il n'y a aucun
problème dans ce projet de loi. Comme pour ceux qui l'ont
précédé, l'inspecteur général et son service
juridique ont travaillé à l'élaborer. Il y a eu certaines
recommandations qui ont été faites, je pense, à la
compagnie en question, recommandations qui ont été
respectées pour l'essentiel. L'inspecteur général
recommande au ministre des Finances de ne formuler aucune objection quant
à ce projet de loi. (15 h 45)
Étude détaillée
Le Président (M. Lachance): J'appelle le préambule
du projet de loi 202. Est-il adopté?
M. Scowen: Adopté.
Le Président (M. Lachance): Adopté. L'article 1
est-il adopté?
M. Scowen: Adopté.
Le Président (M. Lachance): Adopté. Est-ce que
l'article 2 est adopté?
M. Scowen: Adopté.
Le Président (M. Lachance): Adopté. Est-ce que le
titre du projet de loi 202, Loi concernant Les Pétroles Laduboro
Ltée (libre de responsabilité personnelle), est
adopté?
M. Scowen: Adopté.
Le Président (M. Lachance): Adopté. Est-ce que le
projet de loi 202 est adopté?
Des voix: Adopté.
Le Président (M. Lachance): Adopté. Alors,
merci.
M. Bégin: Je remercie Ies membres de la commission de la
part des actionnaires et des administrateurs de la compagnie. Merci.
Projet de loi 257
Le Président (M. Lachance): Nous allons maintenant
procéder à l'étude du projet de loi privé 257, Loi
concernant Morgan Hydrocarbures Inc. (libre de responsabilité
personnelle). Il est parrainé par le député de
Notre-Dame-de-grâce, M. Scowen.
M. Gauthier: C'est cela qui va être long.
Le Président (M. Lachance): Si on regarde le nombre
d'articles, il y en a deux. J'inviterais le porte-parole à bien vouloir
se présenter et à nous présenter les personnes qui
l'accompagnent.
Remarques préliminaires
Mme Gravel (Josée): Mon nom est
Josée Gravel, de l'étude juridique Phillips &
Vineberg, Montréal. À ma droite, Me Christopher Hoffman, qui est
conseiller juridique de la compagnie Morgan Hydrocarbures, de l'étude
juridique Burnet, Duckworth & Palmer, à Calgary; à ma gauche,
Me Sydney Horn, de l'étude juridique Phillipps & Vineberg, à
Montréal.
Le Président (M. Lachance); Merci. M. le
député de Notre-Dame-de-Grâce.
M. Scowen: Pour les fins du Journal des débats,
peut-être que vous pourriez répéter plus lentement le nom
de l'étude du monsieur à votre droite.
Mme Gravel: C'est l'étude juridique Burnet, Duckworth
& Palmer, de Calgary.
M. Scowen: Effectivement, la compagnie est dans la même
situation que celle qui l'a précédée. Vous êtes
régie par la Loi sur les compagnies minières...
Mme Gravel: Oui, exactement.
M. Scowen:... et elle veut être régie par la partie
1A de la Loi sur les compagnies. C'est cela?
Mme Gravel: C'est exact.
M. Scowen: C'est le seul et unique objectif du projet de loi?
Mme Gravel: C'est exact. La compagnie n'est plus maintenant une
compagnie minière. Elle exerce son activité dans les secteurs du
pétrole et du gaz naturel et il n'y a plus aucune raison pour qu'elle
soit régie par la
Loi sur les compagnies minières.
M. Scowen: Votre présence ici, immédiatement
après les représentants de Les Pétroles Laduboro, m'incite
à poser une question à l'inspecteur général. Est-ce
qu'il y a une raison quelconque pour laquelle on n'amende pas la loi pour
permettre ce transfert sans avoir recours à une série de projets
de loi privés continuellement?
M. Gauthier: C'est vrai. D'ailleurs, il y a longtemps que les
projets avaient été préparés. Cela devait
être fait. Le programme législatif m'échappe.
M. Scowen: Vous n'êtes pas maître de
cérémonies à l'Assemblée nationale du
Québec.
M. Gauthier: C'est cela.
M. Scowen: Parce que c'est un peu futile de continuer de
présenter ces... Est-ce que je peux demander au député de
Roberval de suggérer au ministre des Finances que, parmi ses nombreuses
priorités, il songe à la possibilité de nous
libérer cet après-midi?
M. Gauthier: Compte tenu, M. le Président, de la bonne
volonté manifestée par le député de
Notre-Dame-de-Grâce, je lui promets et je m'engage solennellement devant
tous les gens qui sont ici à transmettre le plus fidèlement
possible sa recommandation au ministre des Finances.
M. Scowen: Voilà! Vous avez accompli quelque chose pour
toute la collectivité cet après-midi.
Le Président (M. Lachance): M. le député de
Bourassa.
M. Laplante: Dans les objectifs que vous avez actuellement en
voulant faire amender la Loi sur les compagnies, est-ce que, tel que la
compagnie Laduboro l'a dit tout à l'heure, vous voulez investir plus
d'argent et diversifier vos entreprises?
Mme Gravel: Si c'est notre objectif aussi?
M. Laplante: Oui.
Mme Gravel: En fait, c'est qu'on n'est plus du tout une compagnie
minière. Cela fait plus de quatre ans qu'on est dans le secteur
pétrolier. On a une politique de diversification. La compagnie a une
politique de diversification et le fait qu'elle soit régie
présentement par la Loi sur les compagnies minières empêche
la diversification de la compagnie dans d'autres secteurs.
M. Laplante: Avez-vous des secteurs choisis, actuellement?
Mme Gravel: II n'est pas clair, présentement, si on s'en
tient au langage strict de la loi, qu'en fait une compagnie minière,
régie par la Loi sur les compagnies minières, puisse même
exercer des activités dans le secteur pétrolier. Alors, cela
n'est pas clair. En fait, si, éventuellement, on décide de
diversifier notre activité peut-être dans le domaine immobilier ou
dans d'autres secteurs, on en serait empêché totalement.
M. Laplante: C'est une compagnie avec des actifs de combien
aujourd'hui?
Mme Gravel: Me Hoffman.
M. Hoffman (Christopher): À peu près 100 000 000
$.
M. Laplante: 100 000 000 $. D'accord.
Une voix: Ce ne sont pas des "pinottes".
M. Gauthier: Pour vous.
Le Président (M. Lachance): M. le député de
Roberval.
M. Gauthier: M. le Président, évidemment que la
recommandation de l'inspecteur général est semblable à ce
qu'elle était tout à l'heure, puisqu'il y a eu des projets de loi
semblables, dont un il y a cinq minutes. Nous en recommandons l'approbation par
cette commission.
Étude détaillée
Le Président (M. Lachance): C'est très
agréable. Cela permet de rouler rondement. Je peux maintenant appeler le
préambule. Est-ce qu'il est adopté?
M. Scowen: Adopté.
Le Président (M. Lachance): Est-ce que l'article 1 est
adopté?
M. Scowen: Adopté.
Le Président (M. Lachance): Adopté. Est-ce que
l'article 2 est adopté?
M. Scowen: Adopté.
Le Président (M. Lachance): Est-ce que le titre du projet
de loi 257, Loi concernant Morgan Hydrocarbures Inc. (libre de
responsabilité personnelle), est adopté?
M. Laplante: Adopté.
Le Président (M. Lachance): Adopté. Est-ce que le
projet de loi est adopté?
M. Laplante: Adopté.
Le Président (M. Lachance): Adopté. On vous
remercie.
Mme Gravel: Alors, au nom de la compagnie Morgan Hydrocabures,
j'aimerais remercier les membres de la commission.
Une voix: Bonjour.
Le Président (M. Lachance): La commission du budget et de
l'administration va suspendre ses travaux pendant quelques instants et la
sous-commission va poursuivre son travail pour l'étude
détaillée du projet de loi 32.
(Fin de la séance à 15 h 51)