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(Seize heures quatre minutes)
Le Président (M. Lachance): À l'ordre, s'il vous
plaît!
La commission du budget et de l'administration poursuit ses travaux avec
le mandat de faire l'étude du projet de loi 32 et du projet de loi
privé 213.
Je veux, d'abord, faire rapport que la sous-commission du budget et de
l'administration a siégé les 17, 18 et 19 juin 1985 afin de
procéder à l'étude détaillée du projet de
loi 32, Loi modifiant la Loi sur les assurances et d'autres dispositions
législatives. La commission fera rapport à l'Assemblée
nationale, dans les meilleurs délais, que le projet de loi a
été adopté avec des amendements.
Une voix: Adopté.
M. Duhaime: Adopté, M. le Président. En suivant
l'ordre de l'Assemblée...
Le Président (M. Lachance}: Très bien. Cette
mission est accomplie.
M. Duhaime: Félicitations!
M. Scowen: Bravo aussi!
M. Duhaime: Le projet de loi 213?
Le Président (M. Lachance): Nous abordons maintenant
l'étude du projet de loi privé 213, Loi sur la
Société mutuelle de réassurance du Québec. Comme
parrain de ce projet de loi...
M. Duhaime: On vous écoute, M. le Président.
Le Président (M. Lachance):... je voudrais dire que ce
n'est pas, pour moi, une formalité puisque, comme vous le savez, selon
nos traditions, un ministre ne peut pas présenter un projet de loi
privé, c'est un député qui le fait. Lorsque M. Fontaine,
le président de la fédération des mutuelles, m'a
demandé d'être le parrain de ce projet de loi, c'est avec joie,
plaisir et fierté que j'ai accepté de l'être, compte tenu
de l'implication du mouvement mutualiste dans la circonscription que je
représente. Je voudrais rappeler brièvement que, dans le beau
comté de Bellechasse, il y a deux mutuelles, la mutuelle de Bellechasse
et la mutuelle de
Dorchester, qui sont dans une situation enviable et, par
conséquent, ma tâche est d'autant plus agréable.
Pour me sentir un peu plus à l'aise, je vais céder mon
fauteuil au député de Bourassa, ce qui me permettra, le cas
échéant, d'intervenir, s'il y a lieu.
M. Duhaime: M. le Président, j'aurais une objection.
Le Président (M. Lachance): Ah oui?
M. Duhaime: Je trouve que vous faites admirablement bien les
choses et vous devriez continuer à présider nos travaux. Mais,
connaissant vos intérêts dans votre propre projet de loi et
connaissant le professionnalisme du député de Bourassa, je me
rallie à votre proposition de vouloir quitter le fauteuil du
président pour venir nous rejoindre sur les banquettes de la
plèbe.
Le Président (M. Lachance): Merci, M. le ministre.
Des voix: Ha! Ha! Ha!
Le Président (M. Laplante): Y a-t-il des groupes qui
viennent?
Le Secrétaire: Non, c'est fait.
Le Président (M. Laplante): J'appelle le préambule
du projet de loi 213.
M. Duhaime: Je suggérerais son adoption, M. le
Président.
Le Président (M. Laplante): Adopté. Une voix:
Adopté.
M. Duhaime: Est-ce que je pourrais dire un mot, M. le
Président?
Le Président (M. Laplante): Oui, M. le ministre.
M. Duhaime: Cela pourrait peut-être accélérer
nos travaux. Je voudrais proposer en troisième lecture...
Le Président (M. Laplante): En deuxième.
M. Duhaime:... l'adoption en bloc de
l'article 1 à l'article 58 inclusivement.
Le Président (M. Laplante): M. le ministre, pour
être conforme au règlement, je préférerais que vous
proposiez que les articles 1 à 58 soient adoptés en commission
article par article.
M. Scowen: Je m'excuse.
M. Duhaime: Vous m'enlevez les mots de la bouche.
Le Président (M. Laplante): On ne peut pas procéder
en troisième lecture. Ces gens-là seraient trop contents. On
irait chez le lieutenant-gouverneur tout de suite.
Des voix: Ha! Ha! Ha!
M. Duhaime: On ne peut pas le sanctionner aujourd'hui.
M. Scowen: Nous avons des questions à poser et je pense
qu'on doit, au moins, commencer au début.
M. Duhaime: D'accord. J'aurai essayé.
Le Président (M. Laplante): L'article 1?
Interprétation
M. Lachance: M. le Président...
Le Président (M. Laplante): M. le député de
Bellechasse.
M. Lachance:... je voudrais vous signaler, parce que vous
étiez absent tout à l'heure, que le président de
l'Assemblée nationale en personne, lorsque j'occupais votre fauteuil,
est venu me rencontrer pour m'indiquer qu'on devait quitter absolument au plus
tard à 17 heures, pas une minute de plus, sinon, on va se faire sortir
vite.
Le Président (M. Laplante): Oui?
M. Lachance: Je voulais vous donner cette information.
Le Président (M. Laplante): D'accord. Ce sera fait.
L'article 1 est adopté?
M. Scowen: Adopté.
Le Président (M. Laplante): L'article 2 est
adopté?
Continuation
M. Scowen: M. le Président, M. le ministre, avec votre
permission, au sujet de l'article 2 en particulier et au sujet du projet de loi
en général, j'aurais quelques commentaires à faire. Je
dois vous dire immédiatement qu'après, je pense, on pourra
procéder assez rapidement à l'adoption des autres articles.
Le Président (M. Laplante): Cela va, M. le
député de Notre-Dame-de-Grâce.
M. Scowen: En guise de commentaires généraux, j'ai
des choses à dire. Premièrement, hier soir, on a entendu le
témoignage de quatre mutuelles et de deux fédérations.
C'étaient des représentations fort utiles. Malheureusement,
depuis ces représentations, je n'ai pas eu l'occasion de discuter avec
mes collègues qui étaient ici hier soir, les
députés d'Argenteuil, de Vaudreuil-Soulanges et de
Brome-Missisquoi, sauf très brièvement. Je n'ai même pas eu
le temps d'apporter le détail de ces représentations au caucus de
ce matin. Vous allez comprendre qu'on est assez occupé par les divers
travaux d'aujourd'hui.
J'essaie donc, comme porte-parole de l'Opposition officielle et du Parti
libéral, de dégager un consensus, sans même avoir eu
l'occasion de le demander. Je vais vous dire tout de suite que mon impression
pour ce qui est du consensus - que je partage moi aussi, personnellement -
serait dans le sens qu'on devrait adopter ce projet de loi; je pense qu'on peut
le faire vite et qu'on peut le faire avec un maximum de trois ou quatre
questions qu'on veut poser sur quelques articles.
Cela étant dit, j'aimerais prendre trois ou quatre minutes de
votre temps afin de vous parler à titre de député de
l'Assemblée nationale, de député de
Notre-Dame-de-Grâce, un comté urbain, anglophone, pas très
habitué, comme M. Fontaine l'a dit hier soir, au monde des mutuelles,
mais quand même comme un député qui a vécu 54 ans,
qui a connu d'autres projets de loi semblables et qui, je pense, a une certaine
responsabilité envers lui-même et envers les personnes de son
comté, de dire ce qu'il a à dire à l'Assemblée
nationale.
Je dois vous dire qu'on va adopter le projet de loi, mais j'ai un
message personnel, surtout pour M. Fontaine et pour les administrateurs de la
fédération. La question devant laquelle on était hier
soir, c'était de savoir si c'était la fin d'une
société de réassurance et la création d'une autre
ou la continuation de l'une dans l'autre. Je parle au sujet de l'article 2,
parce que ce dernier dit clairement que "la Société mutuelle de
réassurance du Québec est continuée en existence en
corporation régie... "
J'ai écouté les arguments des deux côtés. Je
dois dire, d'abord, que le débat se situe surtout autour de cette
question: Est-ce que les dissidents doivent avoir droit au surplus, à
leur part du surplus qui existe actuellement dans l'actif de la
société, avant
que la nouvelle loi soit mise en vigueur? Dans mon esprit, si c'est
effectivement une dissolution et la création d'une nouvelle
entité, la réponse est oui. Si c'est la continuation, la
réponse est non. J'admets honnêtement qu'il y a deux arguments de
la substance là-dedans. Mais je suis convaincu, M. le Président,
malgré le fait que je suis persuadé que la grande majorité
des personnes dans cette salle ne seront peut-être en accord avec moi,
que nous sommes devant quelque chose ici qui est beaucoup plus près
d'une dissolution que d'une continuation réelle.
Quand nous avons une société où n'importe quelle
société mutuelle en vertu de l'article 4 peut être membre,
qu'elle soit membre de la fédération ou pas, quand vous avez
à l'article 7. 2 un droit de vote des membres basé non sur un
homme un vote, mais sur la participation dans l'actif de la
société, quand vous avez un véritable conseil
d'administration choisi par les membres, quand vous avez une longue
série de pouvoirs dudit conseil d'administration en vertu de l'article
11. 1, quand vous avez essentiellement une organisation autonome dans la loi
et, le lendemain, vous changez les règles du jeu, premièrement,
pour exclure tout membre au Québec qui n'est pas membre de la nouvelle
fédération, quand vous mettez fin au conseil d'administration
avec tous ses pouvoirs, sauf pour un conseil d'administration nommé par
les administrateurs de la nouvelle fédération, il me semble que
vous êtes devant quelque chose qui est un changement fondamental dans
cette loi. (16 h 15)
J'accepte à 100 % l'idée que, dans une
fédération, si un membre veut se retirer, il doit avoir droit
uniquement à son actif. Cela n'a jamais été remis en
question. Je souligne en passant la citation de M. Croteau hier soir, de M.
Simard, qui a été prise complètement hors contexte parce
que M. Simard, dans la lettre que j'ai pris la peine de lire après, ne
parlait pas d'une dissolution de la Société mutuelle de
réassurance, mais du retrait d'une société mutuelle d'une
société de réassurance. Cela n'avait rien à faire
avec la question devant laquelle on se trouve aujourd'hui.
Tout ce que je veux dire, c'est que personnellement - et je ne le dis
pas pour me faire plaisir avec vous autres parce que je sais que vous autres,
en grande partie, pour toutes sortes de raisons vous n'êtes pas d'accord
- si j'étais le président de la fédération, je
serais un peu mal à l'aise de dire aux dissidents qu'ils sont devant un
mouvement mutuel qui a simplement changé son habit, que c'est la
continuation parfaite de quelque chose qui a existé et qui va continuer
d'exister. Dire cela aux dissidents, moi, je trouve que c'est un peu fort. Je
parle en mon nom, à titre de député de
Notre-Dame-de-Grâce. M. Ryan a posé cette question hier
soir: Est-ce qu'il est possible de trouver un compromis? J'avais l'impression
que, peut-être, il s'inquiétait lui-même un peu. Je ne sais
pas, mais au moins il a posé cette question. Il y avait quelque chose en
guise de réponse.
On va adopter la loi immédiatement, mais, si on veut - et je le
veux autant que n'importe qui - que ce mouvement et cette
fédération réussissent à long terme, je serais la
personne la plus heureuse dans cette salle si dans cinq ans je recevais le
rapport annuel et je voyais que ces gens ont dépassé La
Laurentienne en ce qui concerne leur actif. Je suis complètement avec
vous et je vous souhaite bonne chance.
Je pense que ces choses doivent partir sur un bon pied. Si vous avez
quatre personnes, vous pouvez prêter toutes sortes d'intentions à
chacune. Dans le cours de ce débat, pendant les dernières
semaines, tout le monde m'a donné des suggestions quant aux
véritables intentions de tout le monde, même celles de
l'inspecteur général. On a eu droit à toutes les
interprétations. Mais si vous regardez la loi et si vous regardez la
nature de ces changements, je persiste à dire qu'il n'est pas possible
de dire avec une conscience à 100 % claire, du moins pour moi, que nous
sommes devant quelque chose, aujourd'hui, qui est tout simplement une
continuation d'une fédération. Je termine là-dessus. Je
soumets cela à votre réflexion. Je veux que ce soit très
clair. Je ne parle pas au nom du caucus pour les raisons que je viens
d'évoquer, mais je ne voulais pas terminer cette étude fort
intéressante sans vous faire part de mes convictions les plus profondes
en ce qui concerne la justice dans la décision que vous êtes en
train de prendre. Mercil
Le Président (M. Laplante): Est-ce que vous avez des
commentaires?
M. Duhaime: Oui. Je vais être très bref. J'ai
écouté attentivement le député de
Notre-Dame-de-Grâce. Avant d'être en politique, j'étais un
démocrate et quand je ne serai plus en politique je serai encore un
démocrate et je pense que chacun autour de cette table et à
l'Assemblée nationale a droit à ses opinions. Je voudrais ajouter
à la réflexion mes considérations. Je vais le faire comme
député de Saint-Maurice, bien sûr, je vais le faire comme
ministre des Finances et au nom de notre gouvernement.
Hier soir, nous avons référé très longuement
à l'article 16 qui est la clé de toute cette discussion,
l'article 16 qui régit, qui est la loi actuelle de cette
Société mutuelle de réassurance du Québec.
Malgré tous les élans qu'on pourrait partager, le
législateur est en quelque sorte lié par les
lois. Je l'ai dit à la blague un peu hier, mais cela reste une
vérité. On entend souvent l'adage dura lex, sed lex et les
conditions juridiques, à l'heure actuelle, qui régissent la SMRQ
sont connues et ont toujours été connues. Donc, l'article 16 est
là et, si vous voulez mon avis, il ne prête pas à
interprétation. Il est d'une très grande clarté.
Il s'agit de savoir, cependant - et le député de
Notre-Dame-de-Grâce a très bien situé le problème -
si nous sommes en face d'une continuation ou d'une dissolution. Autrement dit,
est-ce que nous repartons à zéro ou si nous continuons? Devant
les problèmes juridiques, la première chose qu'il faut faire,
c'est essayer de cerner, de caractériser le genre de problème qui
est en face de nous. Je suis plutôt d'avis contraire. Nous sommes en
face, et très clairement, d'une continuation. Je sais qu'il y a des
interrogations. Je sais aussi que, si la fédération avait voulu
aller vers un compromis quelconque dans le sens des demandes des
sociétés mutuelles dissidentes, rien ne lui interdisait de le
faire dans la loi. Le législateur ne peut pas aller au-delà et
remplacer des volontés qui existent à l'heure actuelle. On ne
peut pas se substituer d'autant plus qu'hier soir que nous avons eu deux
exposés par deux procureurs. L'un et l'autre, à un certain
moment, jouaient la même fonction. Je crois que Me Simard était
avocat-conseil de la fédération au moment où il a
émis une opinion juridique le 25 avril 1983. J'ai été
assez étonné d'apprendre que les seuls surplus qui pouvaient
être distribués étaient le capital de garantie. Cela
voulait dire, implicitement, qu'il n'y avait ni dissolution, ni liquidation;
autrement, cette opinion n'a aucun sens. Cela m'apparaissait logique et j'ai
été aussi réconforté dans mon jugement par
l'opinion qui nous a été exposée par Me Croteau qui agit,
à l'heure actuelle, comme avocat-conseil et procureur de la
fédération. Ce n'est pas par un changement de fauteuil, je pense,
que les opinions juridiques vont faire varier les textes de loi, si vous voulez
mon sentiment. C'est très confortablement que nous avons fait inscrire,
à l'article 2 du projet de loi 213, que "la Société
mutuelle de réassurance du Québec est continuée en
existence en corporation régie par la présente loi" avec les
conséquences que cela entraîne, c'est-à-dire le maintien
des polices d'assurance, le droit au renouvellement, etc.
Je vais m'arrêter ici, M. le Président, parce qu'hier soir
nous avons même entamé la 26e heure de la journée pendant
nos délibérations. Pour moi, le débat est fait. On peut
diverger d'opinion, mais je proposerais à la commission l'adoption de
l'article 2.
Le Président (M. Laplante): L'article 2?
Capital
M. Scowen: Si vous me permettiez de vous poser une question sur
l'article 18, je serais prêt à accepter, par la suite, la
suggestion du ministre...
Le Président (M. Laplante): Je suis prêt.
M. Scowen:... afin qu'on adopte le projet de loi comme tel.
Le Président (M. Laplante): Allez à l'article 18
pour vos questions.
M. Scowen: Je fais référence aux articles 17 et 18.
A l'article 18, on dit que si un membre de la société est exclu -
parce qu'il est probable que quelques membres seront exclus prochainement de la
société mutuelle parce qu'ils ne deviendront pas membres de la
nouvelle fédération - il a droit à un remboursement de sa
participation au capital.
À l'article 18, on dit qu'on ne peut pas procéder à
ce remboursement s'il pouvait avoir "pour effet de réduire
l'excédent de l'actif sur le passif à un montant inférieur
à celui requis conformément à l'article 275 de la Loi sur
les assurances ou à moins de 3 000 000 $, selon le plus
élevé de ces montants. "
Je pense que vous pouvez prévoir ma question. Je veux juste avoir
l'assurance du ministre - s'il ne peut pas nous donner cette assurance,
j'aimerais avoir un amendement qui aurait cet effet - que les
sociétés mutuelles qui vont possiblement décider de
partir, de toute façon, vont avoir droit au remboursement de leur
participation au capital, nonobstant l'article 18, alinéa 2°.
M. Duhaime: Je pense que vous n'avez pas tout à fait
formulé votre question, mais je sais exactement où vous voulez
aller et l'inspecteur général aussi.
M. Scowen: J'ai formulé la question.
M. Duhaime: C'est le point d'interrogation qui m'a
échappé. Je m'excuse.
M. Scowen: Je veux avoir l'assurance que... C'est une question.
Voulez-vous que je la formule en question?
M. Duhaime: Non, ce n'est pas nécessaire, on comprend.
M. Scowen: Cela va me prendre encore 60 secondes.
M. Duhaime: On fournit les points d'interrogation. Allez-y
donc.
M. Scowen: Est-ce que vous pouvez me donner l'assurance...
M. Bouchard (Jean-Marie): Les articles 17 et 18 du projet de loi
213 ne vont s'appliquer qu'aux sociétés mutuelles qui seront
continuées en conformité de l'article 32, de telle sorte que,
pour les sociétés dissidentes qui sont actuellement membres de la
SMRQ, c'est la loi actuelle de la SMRQ qui va s'appliquer et non pas le capital
réduit.
M. Duhaime: C'est l'article 16. M. Bouchard: C'est
l'article 16.
M. Scowen: C'est la loi actuelle de la SMRQ.
M. Bouchard: C'est le capital de garantie sans diminution sauf,
le cas échéant, sa part de l'excédent des dépenses
sur les revenus de l'année courante. C'est l'article 16. 1 actuel.
M. Scowen: Ce n'est pas une question d'excédent de l'actif
sur le passif, mais une question de volonté du Surintendant des
assurances.
M. Bouchard: On a toujours donné la permission.
M. Scowen: Est-ce qu'on a aujourd'hui la certitude parfaite
qu'ils peuvent avoir cette approbation du Surintendant des assurances s'ils
décident de quitter?
M. Bouchard: Le but de la disposition sur l'inspecteur
général, c'est de s'assurer que la corporation a les fonds
suffisants pour le faire et non pas décider de l'opportunité du
remboursement ou pas.
M. Scowen: Effectivement, vous nous dites avec certitude que
cette approbation du Surintendant des assurances sera donnée dans tous
les cas aux sociétés mutuelles qui ne veulent plus rester membres
de la société de réassurance.
M. Bouchard: Le capital de celles qui pourraient être
touchées par ces dispositions monte aux environs de 600 000 $. Il n'y a
aucun problème, il y a 12 000 000 $ d'avoir.
M. Scowen: II n'y a aucun problème. D'accord.
Le Président (M. Laplante): Maintenant, les articles 2
à 58 inclusivement sont-ils adoptés?
M. Duhaime: Adopté.
M. Scowen: Un instant! Adopté.
Le Président (M. Laplante): Adopté. J'appelle
l'article 59. Adopté. J'appelle l'article 60. (16 h 30)
M. Scowen: Un instant! L'article 59 est adopté sur
division.
Le Président (M. Laplante): II est adopté sur
division, celui-là.
M. Scowen: C'est celui qui touche votre refus de permettre aux
membres de cette association d'avoir la protection de la constitution du
Canada.
Le Président (M. Laplante): J'appelle l'article 60.
M. Scowen: Adopté.
Le Président (M. Laplante): Adopté.
Maintenant, les titres du projet de loi sont adoptés; les
sections du projet de loi sont adoptées?
M. Scowen: Adopté.
Le Président (M. Laplante): Le titre du projet de loi 213,
Loi sur la Société mutuelle de réassurance du
Québec, est adopté?
Des voix: Adopté.
Le Président (M. Laplante): Le projet de loi 213 est
adopté?
Des voix: Adopté.
Le Président (M. Laplante): Maintenant, les travaux sont
ajournés sine die. Une minute! M. le ministre voudrait vous dire
quelques mots.
Conclusions M. Yves Duhaime
M. Duhaime: Je m'en voudrais de ne pas dire quelques mots avant
d'ajourner formellement les travaux de la commission. Mes premiers mots iront,
bien sûr, à notre collègue, le député de
Bellechasse, qui, patiemment, avec doigté, avec patience, a su
présider les travaux de cette commission parlementaire qui nous a permis
de passer à travers deux projets de loi très importants pour le
mouvement mutualiste au Québec. Je voudrais le remercier en mon nom et
au nom de l'équipe de l'Inspecteur général des
institutions financières. On va tous convenir que c'est une tuyauterie
assez complexe et vous avez su nous mener à bon port, M. le
Président.
Deuxièmement, je voudrais remercier le
président de la fédération, M. Fontaine, de
même que ses collaborateurs qui, non seulement pendant ces derniers
jours, ont vu à leurs intérêts soit par rendez-vous, par
téléphone, par couloir interposé. Je dois dire à
ces gens qui souhaitaient une continuation de leur mouvement sur une base
restructurée et plus prometteuse pour l'avenir que c'est un des rares
cas que j'ai vus, en tout cas, en huit ans et demi ici à
l'Assemblée nationale comme député et comme ministre,
où des gens ont suivi leurs intérêts comme vous l'avez
fait.
À ceux et celles des délégations de presque toutes
les régions du Québec qui, lundi soir, ont commencé avec
nous cet exercice et l'ont fait dans un calme remarquable, je dois dire qu'il y
a des journées, ici à l'Assemblée nationale, où le
niveau de turbulence est plus élevé, selon les dossiers, bien
sûr. Je vous sais gré d'avoir suivi attentivement ces travaux qui
vous intéressent au premier chef.
Cela n'a l'air de rien, M. le Président, mais on aura
brûlé 18 heures. Je dis "brûlé" dans le sens que nous
les avons dépensées ensemble. Lorsque mon collègue de
Bellechasse m'a saisi de ce problème, à la fin de novembre,
quelques heures à peine ou même quelques minutes à peine
après mon assermentation comme ministre des Finances, il m'a fait valoir
que c'était un projet de loi relativement facile, simple et qui ne
posait pas de difficulté. Je l'ai cru sur parole. Je ne veux pas vous
dire qu'il m'a trompé, ni induit en erreur: au contraire. Je pense,
cependant, que nous avons fait du bon travail. Étant plutôt d'une
nature expéditive, j'aurais souhaité qu'on aille plus vite, mais
qu'est-ce que vous voulez? Il faut aller à la vitesse de
croisière qu'il faut prêter à l'importance de ces
travaux.
Je veux remercier mes collègues de l'Opposition qui ont suivi nos
travaux en sous-commission. Je voudrais leur dire que, même si nous
sommes assis dans des banquettes opposées, nous faisons ici chacun notre
métier. Je le dis à l'endroit de mon collègue de
Notre-Dame-de-Grâce; je suis sûr qu'il va transmettre cela aussi
à ses collègues qui sont absents, sans doute occupés
à autre chose.
Je voudrais aussi remercier mes collègues de ce
côté-ci qui sont venus nous rejoindre pour les fins du travail en
commission parlementaire comme tel. Je m'en voudrais de ne pas mentionner aussi
l'intérêt des députés de Verchères et de
Saint-Hyacinthe qui ont suivi également le va-et-vient de ce projet de
loi au fil des derniers mois, sinon des dernières années.
Je suis absolument convaincu que, aujourd'hui, nous avons franchi une
étape majeure et importante pour le mouvement mutualiste. Soyez
assurés qu'à mon ministère - je suis convaincu de pouvoir
le dire au nom de l'Inspecteur général des institutions
financières - nous ne retarderons pas inutilement l'entrée en
vigueur de ces dispositions législatives. On en reparlera au cours des
débats, de septembre ou octobre. Il y aura, bien sûr, d'autres
rencontres qui seront organisées pour que la réglementation se
fasse avec synchronisation.
Je voudrais vous souhaiter la meilleure des chances dans l'avenir.
Déjà, le journal Le Devoir indiquait que cela allait très
bien. Cela n'arrange pas mes finances non plus, parce que vous ne cotisez pas
à l'impôt. Mais je suis très heureux de voir, cependant,
que des Québécois, qui sont de toutes les régions du
Québec, ont à coeur un mouvement comme celui-là qui se
relie à notre histoire et qui, en même temps, ouvre des horizons
sur l'avenir qui sont prometteurs.
Il faut bien se dire que, lorsqu'on contrôle ses capitaux, les
décisions d'investir se prennent chez nous. C'est dans ce sens que le
Québec va se développer. J'ai, dans l'exercice de mes fonctions,
à rencontrer des investisseurs du monde entier et c'est beaucoup plus
facile de régler nos affaires avec de l'argent de chez nous, lorsque les
décisions se prennent chez nous. Je vous souhaite de multiplier ces
millions que vous avez entre les mains. Je vous souhaite aussi une
expansion.
Mon dernier mot va aller dans le sens de voir s'il ne serait pas
possible de se réconcilier avec ceux qui ont choisi la voie de la
dissidence. Nous allons, bien sûr, aller de l'avant dans le sens auquel
le projet de loi donne ouverture. Si ces gens choisissent de se former en
compagnies à capital-actions, en compagnies mutuelles d'assurance,
également, mais qui ne seraient pas reliées au mouvement de la
fédération, il y a des dispositions dans le projet de loi 32 qui
vont y pourvoir. Si une réconciliation était possible
au-delà des divergences qu'on peut entretenir au fil des années,
très souvent ramenées à des conflits de
personnalités plus qu'à autre chose, ce serait le souhait que je
voudrais formuler.
II va sans dire, cependant, que ce n'est pas le rôle du
gouvernement, ni de ses ministres de s'immiscer dans ce genre de question et de
problème. À ceux ou à celles qui, parmi votre groupe,
choisiront de faire bande à part, je voudrais également
transmettre mes meilleurs voeux de bonne chance dans l'avenir. Je pense que les
dispositions législatives qui leur sont applicables sont
équitables, sont justes et leur donnent une chance égale.
M. le Président, je serais prêt à vous proposer
l'ajournement de nos travaux.
Le Président (M. Lachance): M. le député de
Notre-Dame-de-Grâce.
M. Reed Scowen
M. Scowen: Oui, permettez-moi d'ajouter mes remerciements,
d'abord, au ministre, pour sa gentillesse. Je pense qu'il a été
très flexible quant aux heures de travail et il a essayé de
répondre à nos questions le mieux possible. Je le remercie
très sincèrement de sa coopération et, également,
le député de Bellechasse qui a été un
président admirable, quant à moi, pendant ce débat.
Je regrette qu'il n'y ait pas eu plus de membres du Parti libéral
ici pendant ce débat, mais j'espère que vous comprendrez que,
pour le moment, nous sommes moins nombreux à l'Assemblée
nationale que le gouvernement et que pendant cette période difficile il
faut suivre les décisions de la Chambre et être à deux,
trois ou quatre places en même temps. Mais je peux vous assurer que la
totalité de mes collègues seront très heureux dans une
dizaine de minutes quand je serai en mesure de leur dire que ce projet de loi
est adopté.
Je veux aussi remercier M. Roy, M. Fontaine et M. Simard,
peut-être surtout M. Fontaine qui, comme je l'ai dit hier soir, a
été omniprésent ici dans sa détermination de mener
ce projet de loi à terme avec succès; ce que nous avons
effectivement fait ensemble cet après-midi. Je pense, finalement, pas
seulement à vous, mais à vos membres, les 160 000 ou 200 000
dispersés dans toutes les régions du Québec. Nous leur
avons rendu un grand service aujourd'hui. Je suis persuadé que ce sont
eux qui vont, finalement, profiter de votre présence ici parce que je
suis certain que votre présence a eu un effet positif sur le
déroulement de ces travaux. Vous pouvez certainement dire en mon nom
à tous et à chacun de ceux qui sont venus: Même si vous
n'avez pas parlé pendant le débat, votre présence ici a
été importante et très utile pour vos membres parce que
nous sommes tous d'accord que c'est, finalement, aux membres qui sont là
aujourd'hui sous la pluie à qui on doit penser quand on pense à
ce projet de loi.
En terminant, je veux remercier mon adjointe, Paule Bourbeau, qui n'a
pas dormi depuis une semaine maintenant et qui a eu aussi un rôle
extrêmement important à jouer dans l'évolution de ce projet
de loi. Merci beaucoup!
Le Président (M. Lachance): Avant de clore nos travaux, je
voudrais indiquer à mon tour que je suis particulièrement heureux
d'avoir été associé de très près à
cette étape capitale du développement du mouvement mutuel.
Maintenant, bien des espoirs sont permis pour améliorer la performance
des mutuelles.
Je voudrais remercier d'une façon toute particulière le
ministre des Finances, M. Duhaime, qui a été patient parce que je
l'ai achalé souvent. Si je l'ai fait, c'est parce que j'étais
convaincu que c'était une bonne cause, parce que je n'ai pas l'habitude
de me battre pour des causes auxquelles je ne crois pas. Je voudrais
féliciter les gens de la fédération des mutuelles, M.
Fontaine, M. Douville, en particulier, pour leur persévérance et
leur ténacité à travailler.
Si je peux me permettre de vous faire une confidence, je peux vous dire,
à vous tous qui êtes ici et à ceux qui sont venus au cours
des deux journées précédentes, que j'ai le sentiment
très net que votre présence massive et assidue a
été déterminante dans l'issue de nos travaux. Alors, je
pense que ce que vous avez fait a prouvé que vous y teniez et que le
législateur devait se rendre à l'évidence. C'est ce qui a
été fait et cela mérite d'être souligné.
Je voudrais remercier toutes les personnes qui ont collaboré
à cela de près ou de loin: évidemment, M. le
député de Notre-Dame-de-Grâce qui, parfois, a
été un peu long à mon goût, mais c'est le jeu du
parlementarisme, ainsi que M. Donald Chouinard, le secrétaire qui, lui,
a à vérifier pour qu'il n'y ait pas trop de trous et de
problèmes lorsque arrivera le moment de codifier cela dans une
législation.
Alors, à tous les collègues, merci beaucoup et bonne
chance aux mutualistes pour l'avenir!
M. Scowen: J'ai une question.
Le Président (M. Lachance): Oui, M. le
député.
M. Scowen: Avons-nous le droit de terminer avant 17 heures?
Le Président (M. Lachance): Oui, en effet. Je n'ai pas
abusé dans mon discours. Alors, la commission du budget et de
l'administration, s'étant acquittée de son mandat, ajourne ses
travaux sine die.
(Fin de la séance à 16 h 45)