Les versions HTML et PDF du texte du Journal des débats ont été produites à l'aide d'un logiciel de reconnaissance de caractères. La version HTML ne contient pas de table des matières. La version officielle demeure l'édition imprimée.
(Douze heures trente-cinq minutes)
Le Président (M. Lachance): À l'ordre, s'il vous
plaît! La commission du budget et de l'administration se réunit
aujourd'hui avec le mandat de procéder à l'étude
détaillée du projet de loi 90, Loi sur le Vérificateur
général.
Est-ce qu'il y a des remplaçants, M. le secrétaire?
Le Secrétaire: Oui, M. le Président. M. Blank
(Saint-Louis) sera remplacé par M. Fortier (Outremont) et M. Caron
(Verdun) sera remplacé par M. French (Westmount).
M. de Bellefeuille: M. le Président.
Le Président (M. Lachance): Oui, M. le
député de Deux-Montagnes.
M. de Bellefeuille: Je désire remplacer Mme la
députée des Îles-de-la-Madeleine.
Le Président (M. Lachance): Très bien. M. le
ministre, avez-vous des propos préliminaires, avant d'amorcer
l'étude détaillée de ce projet de loi 90?
Remarques préliminaires M. Yves Duhaime
M. Duhaime: Oui, M. le Président, je vais prendre 60
secondes ou 120 secondes pour souligner que ce projet de loi 90, Loi sur le
Vérificateur général, est une loi majeure, à mon
sens, de la présente session. Je ne veux pas revenir sur les propos que
j'ai tenus lors du discours de deuxième lecture, mais je crois que le
Vérificateur général, de par sa fonction, joue un
rôle central dans l'exercice de ses fonctions, et je dirais un peu plus;
central, dans le sens que c'est lui qui, en définitive, reçoit
des pouvoirs délégués de l'Assemblée nationale. Le
fait qu'il soit nommé par les parlementaires, avec une règle qui
dépasse, et de beaucoup, la majorité simple... Sauf erreur,
règle générale, les vérificateurs
généraux que nous avons eus au Québec, et c'est notamment
le cas pour M. Chatelain, ont été nommés à
l'unanimité des voix de l'Assemblée nationale. Il joue donc un
rôle de surveillance et de vérification des comptes publics, des
affaires de l'État, des comptes des citoyens, finalement, et c'est dans
ce sens, à double titre, qu'il joue un rôle central.
Je dirais aussi que ce projet de loi vient clarifier, bien sûr, un
certain nombre de choses, mais il vient aussi élargir le mandat du
Vérificateur général. Si les parlementaires le veulent
ainsi, c'est qu'on a besoin d'une vérification générale
qui soit la plus étendue possible, la plus large possible, la plus
transparente possible et la plus disponible aussi sur le plan de l'information
pour le meilleur intérêt des affaires publiques.
Nous sommes bien sûr devant la constatation qu'il a fallu beaucoup
d'années pour faire avancer ce dossier. C'est un fait, et je le
reconnais. Je partagerai le sentiment de ceux qui le déplorent
également, mais, ceci dit, même si nous allons consacrer quelques
heures ou quelques minutes à l'étude article par article de ce
projet de loi, je ne voudrais pas que ce soit pris en mauvaise grâce et
que les gens considèrent que les parlementaires n'ont pas mis beaucoup
de temps sur cette loi. Au contraire, de mon côté, en arrivant au
ministère des Finances, c'est l'un des dossiers auxquels j'ai
travaillé en tout premier lieu. J'ajouterai à la blague que le
Vérificateur général s'est aussi assuré que je
mette le temps suffisant pour examiner ce projet de loi.
Je sais aussi que mes collègues au comité
ministériel, au développement économique, ont
travaillé fort à ce dossier. Je ne parlerai pas pour ceux de
l'Opposition, mais je suis passablement convaincu que nous pourrons adopter ce
projet de loi à l'unanimité des membres de l'Assemblée
nationale. Je le souhaite, en tout cas. Je pense qu'une loi de cette
importance, lorsqu'elle est votée à l'unanimité, se place
en dehors de ce que j'appellerais le champ de bataille quotidien. Je ne
voudrais pas faire souffrir la modestie de celui qui est aujourd'hui
Vérificateur général, mais cette fonction est un peu, je
ne dirais pas à côté, je dirais au-dessus des
parlementaires, dans le sens qu'à partir du moment où un
vérificateur général entre en fonction avec les pouvoirs
que lui accorde cette loi, il n'est redevable à aucun des
parlementaires, à aucun ministre, ni même au gouvernement, il est
redevable a l'Assemblée nationale. C'est ce qui en fait un personnage
clé dans les rouages d'un État comme celui que nous connaissons
aujourd'hui, qui est moderne, qui fonctionne
très bien. Nous sommes privilégiés jusqu'à
un certain point d'avoir un vérificateur général qui a su
aller voir un peu ce qui se faisait ailleurs dans d'autres Parlements, non
seulement sur ce continent, mais ailleurs aussi dans le monde.
Ceci dit, M. le Président, je proposerais que l'on puisse
procéder. Nous aurons quelques amendements, qui ont déjà
été transmis à l'Opposition, qui sont des amendements
d'ordre technique plus qu'autre chose. Il n'y a aucun amendement de fond que
nous allons proposer. Merci, M. le Président.
Le Président (M. Lachance): M. le député de
Vaudreuil-Soulanges.
M. Daniel Johnson
M. Johnson (Vaudreuil-Soulanges): M. le Président, la
montre du ministre a dû s'arrêter avant les 120 secondes ou alors
la mienne est beaucoup trop rapide, il va falloir qu'on fasse quelque chose. On
est en fin de session et j'avais pensé effectivement qu'on avait fait
nos discours de deuxième lecture de part et d'autre de la Chambre.
Je dirai simplement ici que nous souhaitons la bienvenue, enfin,
à ce projet de loi, à ce stade-ci de nos travaux. Je
déplore - je l'ai fait, je le redis - que cela ait pris huit ans au
gouvernement pour donner suite à un engagement qui était
présent dans le discours d'ouverture de mars 1977. Le ministre a
souligné que le Vérificateur général s'était
penché longuement sur ce projet de loi. J'ose penser que cela fait huit
ans que le Vérificateur général, quant à lui,
attend cela, au moins.
Je suis donc heureux de voir qu'on en est rendu aujourd'hui à
l'étude, article par article, du projet de loi 90. Il est entendu que le
Vérificateur général est essentiellement une
émanation de la volonté des membres de l'Assemblée
nationale. Il n'est pas à côté - le ministre a raison - de
l'Assemblée, il n'est pas au-dessus de l'Assemblée, il est dans
l'Assemblée, il est parmi les parlementaires. Il est déjà
et il deviendra encore plus les yeux, les oreilles des parlementaires qui ont
à se prononcer sur des dépenses publiques qui sont d'une ampleur
considérable, administrées dans des programmes d'une
complexité grandissante, dont les objectifs auquel cas risquent,
à cause de l'ampleur de la machine, à cause de
l'insensibilité d'une grosse machine, dont les objectifs, dis-je,
risquent d'être perdus de vue par les parlementaires, dont l'atteinte des
objectifs très certainement ne peut pas, aujourd'hui, être
mesurée adéquatement. C'est dans cet esprit que
l'élargissement du mandat du Vérificateur général
est aujourd'hui devant nous, dans la recherche d'un meilleur contrôle des
dépenses publiques, dans la recherche d'une meilleure utilisation des
fonds que les citoyens confient à l'État pour l'administration
des différents programmes gouvernementaux.
J'ose croire que je n'ai pas, quant à moi, excédé
les 120 secondes et nous pouvons, désormais, M. le Président,
passer immédiatement à l'étude, article par article, de ce
projet de loi.
Le Président (M. Lachance): Très bien.
M. Johnson (Vaudreuil-Soulanges): Tout en souhaitant la bienvenue
à M. Chatelain que j'aperçois ici, autour de la table.
Le Président (M. Lachance): En passant, je voudrais
souligner à M. Chatelain que les documents dont il a permis
l'utilisation aux membres de cette commission ont été très
appréciés. Cela n'arrive pas tellement souvent qu'on ait des
instruments de travail aussi élaborés.
M. Duhaime: Avec l'inspecteur général, c'est
arrivé, pardon!
Le Président (M. Lachance): J'ai dit que cela n'arrivait
pas très souvent. M. le député de Deux-Montagnes.
M. Pierre de Bellefeuille
M. de Bellefeuille: Je voudrais d'abord appuyer la remarque que
vous venez de faire et prendre moi aussi 60 ou 120 secondes pour rappeler que
ce projet de loi a derrière lui un long cheminement. Je voudrais,
à l'instar du ministre, insister sur le fait que le sens de cette
fonction est essentiellement relié au rôle de contrôle
parlementaire qui doit s'exercer sur les dépenses publiques. Nous sommes
donc en train de donner suite à un des nombreux aspects de la
réforme parlementaire que nous avons entreprise et qui, comme il ne faut
jamais l'oublier, est un processus continu qui se poursuivra sans doute de
façon à peu près indéfinie. Je voudrais rappeler
aussi que deux de nos collègues, un qui est toujours avec nous et
l'autre qui nous a quittés, ont contribué de façon
significative, dans l'activité parlementaire, à
l'élaboration de ce projet de loi ou, en tout cas, à la mise en
place des nouvelles conceptions quant au rôle du Vérificateur
général. Je veux parler du député de Sainte-Marie,
M. Bisaillon, qui a présidé une commission spéciale de
l'Assemblée nationale, laquelle commission préfigurait
elle-même les commissions comme celle qui nous réunit aujourd'hui,
puisque la commission avait reçu un mandat semblable au mandat
d'initiative que toute commission comme celle-ci peut se donner.
Je veux aussi mentionner notre ancien collègue de
Trois-Rivières, M. Vaugeois, qui, comme vous le savez, a
été l'auteur du
principal document récent sur la réforme parlementaire et
qui attachait, je m'en souviens fort bien, une importance très grande
à la fonction du Vérificateur général dans laquelle
il voyait le sommet du rôle de contrôle des dépenses
publiques qui doit être joué par les parlementaires.
C'est à peu près cela que je voulais dire, M. le
Président, dans mes 60 ou 120 secondes, et, comme ceux qui m'ont
précédé, je désire dire ma satisfaction de voir
avec nous, autour de cette table, M. Chatelain dont les qualités sont
reconnues unanimement.
Le Président (M. Lachance): M. le député de
Sainte-Marie.
M. Guy Bisaillon
M. Bisaillon: M. le Président, de la même
façon, j'essaierai de ne pas dépasser 120 secondes même si
cela exaspère peut-être un député qui était
pourtant fort d'accord avec la participation des députés en
commission parlementaire. Autres temps, autres moeurs, n'est-ce pas, M. le
député...
M. Johnson (Vaudreuil-Soulanges): Autre journée, autre
heure!
Une voix:... participation.
M. French: Je viens d'apprendre qu'on ne m'aime pas aujourd'hui
et cela m'a mis de mauvaise humeur.
M. Bisaillon: M. le Président, je voudrais juste
souligner, sans répéter ce qui a déjà
été dit, qu'effectivement il m'a fait plaisir de concourir...
Une voix:... je ne suis pas d'accord.
Une voix: Ah bon! Excusez, allez-y!
M. Fortier: Ils sont seulement deux et ils ne sont pas
d'accord.
M. Bisaillon:... il m'a fait plaisir de concourir au consentement
qui était requis pour qu'on puisse procéder à l'adoption,
avant la fin de la session, de la loi 90. Je veux souligner aussi que c'est un
projet de loi qu'on attend depuis fort longtemps. En fait, deux ministres
l'auront retenu dans leurs dossiers pendant un certain temps. Comme le
député de Deux-Montagnes l'a souligné, la commission
spéciale sur la fonction publique s'était penchée dans
l'ordre de ses travaux sur la question du rôle du Vérificateur
général et avait formulé un certain nombre de
recommandations. Le projet de loi ne répond pas à toutes les
attentes que pouvait avoir la commission. L'idéal se trouve donc dans
les rapports et le réalisme d'un projet de loi probablement. Je continue
à prétendre qu'on aurait pu aller - je me permettrai de le
souligner à l'occasion - un peu plus loin pour permettre davantage, et
de façon plus encadrée, ce qu'il est convenu maintenant d'appeler
la vérification intégrée.
Je souligne aussi qu'un des aspects intéressants est le
contrôle parlementaire qui est toujours présent ou qui sera de
plus en plus présent dans le rôle du Vérificateur
général. Avant, on se contentait de recevoir annuellement le
rapport du Vérificateur général; maintenant, par le biais
du Bureau de l'Assemblée nationale ou d'un certain nombre de
commissions, on pourra aussi suivre l'évolution du travail du
Vérificateur général. Alors, il me reste à
souhaiter, M. le Président, que l'examen du projet de loi, article par
article, nous permette quand même d'apporter un certain nombre de
bonifications tout en procédant rapidement pour permettre, finalement,
l'adoption du projet de loi 90.
Le Président (M. Lachance): Très bien. J'appelle
l'article 1. Oui, M. le député d'Outremont.
M. Fortier: Je crois que nos règlements, maintenant,
permettent, quand on a un invité comme le Vérificateur
général, qu'il réponde en son nom propre...
Le Président (M. Lachance): Certainement.
M. Fortier:... et que ses propos soient inscrits comme tels au
Journal des débats.
Le Président (M. Lachance): À son nom.
M. Fortier: À son nom. Merci.
Le Président (M. Lachance}: Article 1?
Organisation des travaux
M. Johnson (Vaudreuil-Soulanges): M. le Président, avant
que les discussions s'engagent et qu'à 13 heures on soulève le
fait qu'il est 13 heures, j'exprime tout de suite qu'il y avait - enfin, dans
les discussions - une espèce d'entente ou de compréhension de
part et d'autre, je pense, de certains intervenants qu'on filerait
au-delà de 13 heures, pas jusqu'à ce que mort s'ensuive, mais
jusqu'à ce que l'adoption du dernier article s'ensuive. Dans la mesure
où on ne voyait pas... Le ministre a annoncé qu'il n'y avait pas
d'amendements de fond. Je n'en ai pas annoncé non plus de notre
côté. Je n'ai pas entendu mes collègues de Deux-Montagnes
et de Sainte-Marie parler d'amendements de fond ou de longues discussions. Dans
le fond, il n'y a pas tant
d'articles que cela. On croyait qu'on pouvait - le ministre et moi, en
tout cas - filer jusqu'au dernier article avant d'aller s'alimenter.
M. de Bellefeuille: M. le Président, je me méfie un
peu de la distinction entre les amendements de fond et les autres amendements
parce qu'on constate, des fois, que des amendements qui ne sont pas
présentés ou perçus comme des amendements de fond peuvent
quand même provoquer des discussions assez serrées. Il y a des
amendements que je voudrais proposer. Alors, je ne vois pas ce que cela nous
donne de déroger aux heures habituelles, de déroger aux
instructions qu'on a reçues du leader parlementaire du gouvernement.
M. Fortier: Est-ce que le député serait d'accord
pour qu'on revienne plus tôt?
M. Johnson (Vaudreuil-Soulanges): Qu'on ne prenne pas deux
heures, quand même.
M. de Bellefeuille: Oui, oui, on pourrait se mettre d'accord
là-dessus.
M. Duhaime: Si vous me permettez, je comprends qu'on n'est jamais
obligé de prendre la parole de personne en ces lieux, mais je
réitère le fait que les amendements qui sont apportés sont
des amendements ou bien mineurs, techniques ou de concordance. Ce que le
député de Deux-Montagnes nous annonce, c'est qu'il aura, quant
à lui, des amendements. J'essaie de deviner un peu les scénarios
de fin de session, comme on les appelle. Il y a le projet de loi 32 qui revient
devant l'Assemblée nationale cet après-midi, à
l'étape de la troisième lecture, et qui portait sur les mutuelles
d'assurance-incendie. Si on va rapidement là-dessus, pour ce projet de
loi, on va avoir besoin du consentement de tout le monde, c'est bien
évident, pour franchir les étapes de prise en
considération de la troisième lecture, etc.
Je suis un peu à votre disposition parce que j'ai un horaire
mobile, en quelque sorte. Je viens de refouler une réunion. Je peux la
faire réavancer, mais c'est vraiment ce qui se dégagera de notre
petite discussion. On peut filer, on peut s'entendre maintenant pour aller
jusqu'à 14 heures et si, à 14 heures, ce n'est pas terminé
et que nos estomacs nous crient au secours, on pourra aviser, mais, si on se
donnait tout de suite à peu près ces délais... Ou bien
terminons à 13 heures et on reprendra, mais j'avais cru comprendre qu'il
y avait des souhaits qui avaient été manifestés pour des
raisons qui n'ont rien à voir avec la vie parlementaire pour qu'on
puisse en disposer rapidement, d'autant plus qu'on a le projet de loi en main
depuis quand même plusieurs mois.
M. de Bellefeuille: Je serais d'accord pour qu'on suspende pour
le déjeuner, de 13 heures à 14 heures, et qu'on revienne une
heure plus tôt.
M. Fortier: Vous voyez comme le bipartisme a des avantages!
M. Bisaillon: M. le Président, est-ce qu'on peut suspendre
deux minutes, s'il vous plaît?
Le Président (M. Lachance): Oui, d'accord.
M. Bisaillon: Juste deux minutes. (Suspension de la séance
à 12 h 54)
(Reprise à 12 h 55)
Le Président (M. Lachance): À l'ordre, s'il vous
plaît! Alors, si je comprends bien, la commission suspend ses travaux
jusqu'à 14 heures. À 14 heures, on est ici et on file...
Très bien, suspendu.
(Suspension de la séance à 12 h 56)
(Reprise à 14 h 4)
Étude détaillée
Le Président (M. Lachance): À l'ordre, s'il vous
plaît! La commission du budget et de l'administration poursuit ses
travaux avec le mandat de faire l'étude détaillée du
projet de loi 90, Loi sur le Vérificateur général.
Objet et interprétation
Nous en sommes à l'article 1. Est-ce que l'article 1 est
adopté?
M. Johnson (Vaudreuil-Soulanges): Oui, M. le Président,
d'autant plus que c'est mot à mot ce que le député de
Deux-Montagnes nous décrivait comme étant l'objet de la loi. Il
est inscrit ici mot à mot.
Le Président (M. Lachance): C'est adopté?
M. Johnson (Vaudreuil-Soulanges): Adopté.
Le Président (M. Lachance): Très bien,
adopté. J'appelle l'article 2. M. le député de
Sainte-Marie.
M. Bisaillon: Une question: Les "entreprises du gouvernement",
qu'est-ce qu'on veut couvrir par cela et que ne couvre-t-on pas?
M. Fortier: C'est défini...
M. Duhaime: On va permettre à M. Chatelain de faire sa
première intervention.
Le Président (M. Lachance): Très bien, M.
Rhéal Chatelain, Vérificateur général.
M. Johnson (Vaudreuil-Soulanges): Avant que M. Chatelain ne
prenne la parole, j'aimerais qu'on me rappelle si, aux débats, M.
Chatelain parle en son nom ou au nom du ministre.
M. Duhaime: Oui, en son nom, et ses interventions sont inscrites
en son nom.
Le Président (M. Lachance): C'est bien cela.
Une voix:...
M. French:... général, de toute façon.
Le Président (M. Lachance): Oui, M. le président de
commission parlementaire aussi, vous y êtes familier.
M. Duhaime: C'est cela.
M. Chatelain (Rhéal): Merci, M. le Président. La
définition d'une entreprise est donnée à l'article 5 du
projet de loi. À l'article 3, tantôt, nous aurons la
définition d'un organisme public, à l'article 4, celle d'un
organisme du gouvernement et, à l'article 5, celle d'une entreprise du
gouvernement.
M. Johnson (Vaudreuil-Soulanges): Et j'ajoute, pour le
député de Sainte-Marie, que l'article 6, malgré l'article
5, va nous indiquer tout en répondant à des tests présents
à l'article 5, que les cégeps, l'Université du
Québec, etc., échappent à ces termes. Donc, ils ne sont
pas couverts.
M. Bisaillon: Un bref commentaire. Je ne veux pas dire que je ne
suis pas d'accord avec l'article 2. Mais, la façon dont on
définit cela à l'article 5, "dont au moins la moitié des
membres ou administrateurs sont nommés par le gouvernement ou un
ministre", nous indique que, dans la Loi sur l'Assemblée nationale,
quand on parle par exemple de conflit d'intérêts, cela pose des
problèmes parce que c'est très restrictif. Une entreprise
publique, dans le sens de la Loi sur l'Assemblée nationale ou un
organisme public, c'est quelque chose dont le gouvernement nomme les membres ou
une partie des administrateurs. Par exemple, l'Université du
Québec ou ses constituantes est un organisme public, tandis que
l'Université de Montréal et l'Université Laval ne le sont
pas. Je ne sais pas si le Vérificateur général veut
couvrir aussi l'Université du Québec ou ses constituantes, mais
50 % des administrateurs sont nommés par le gouvernement.
M. Chatelain: Je pense que tout de suite on entre dans la raison
d'être de l'article 6. En vertu des articles qui précèdent,
le Vérificateur général pourrait même être
nommé vérificateur régulier des cégeps et de
l'Université du Québec. Cependant, vu que les collèges et
l'Université du Québec sont subventionnés, le
Vérificateur général, en vertu d'autres articles du projet
de loi, ici, a accès à ces - appelons-les des organismes pour le
moment - organismes et il peut se rendre auprès de ces organismes pour
vérifier l'utilisation des subventions. Ce qui fait que ces organismes
vont être traités alors comme d'autres universités,
d'autres collèges ou d'autres institutions d'enseignement, mais seront
à l'intérieur du champ de compétence du
Vérificateur général, quand même.
M. Bisaillon: Cela va.
Le Président (M. Lachance): L'article 2 est-il
adopté?
M. Bisaillon: Adopté.
Le Président (M. Lachance): Adopté. J'appelle
l'article 3. Je ne pense pas qu'il y ait d'amendement. Le premier amendement
est à l'article 14, je crois. Oui, M. le député
d'Outremont.
M. Fortier: J'aurais une question générale. Si je
comprends bien, ici, on définit un organisme public et, ensuite, un
organisme du gouvernement, ensuite, une entreprise du gouvernement. Est-ce que
M. Chatelain peut nous définir rapidement la raison de cette distinction
entre ces trois catégories?
M. Chatelain: D'accord. À l'article 3, pour commencer. Un
organisme public, ce qu'on cherche à couvrir par cet article, dès
le départ, ce sont les ministères. C'est le gouvernement et les
ministères. C'est cela, dans le fond.
M. Fortier: D'accord.
M. Chatelain: D'accord? Ensuite l'article 4 définit les
organismes du gouvernement. Ce sont des organismes qui sont des
quasi-ministères dont les exigences d'imputabilité envers
l'Assemblée nationale s'apparentent à celles d'un
ministère.
M. Fortier: Est-ce que la Régie de
l'électricité et du gaz serait dans cette catégorie?
À titre d'exemple, juste pour comprendre ce que vous dites.
M. Chatelain: Oui, je vais vous en donner des exemples. D'accord?
Parmi les organismes du gouvernement, ceux qui sont définis à
l'article 4, nous avons, par exemple, le Centre de recherche industrielle du
Québec...
M. Fortier: Le CRIQ, oui.
M. Chatelain:... d'accord? La Commission administrative du
régime de retraite et celle des régimes d'assurance, la
Commission de la santé et de la sécurité du travail, pour
une raison bien spécifique, parce que leur personnel est régi par
la Loi sur la fonction publique.
M. Fortier: Oui, oui.
M. Chatelain: Et ainsi de suite. La Commission des normes du
travail, la Commission des transports du Québec, et ainsi de suite.
M. Fortier: J'aurais juste une question pour préciser. Je
crois comprendre les distinctions, mais, cet après-midi ou demain, nous
allons approuver le projet de loi 53 créant la Commission du
bâtiment et ce qui est dans la loi dit que, éventuellement, cet
organisme sera autofinancé par les apports de revenus provenant des
contributions des membres, des entrepreneurs en construction, en particulier.
Mais, je crois que la majorité ou la totalité des membres du
conseil d'administration va être nommée par le gouvernement.
Est-ce qu'à ce moment-là cela tombe sous l'article 5 ou l'article
4, cette nouvelle Commission du bâtiment du Québec qui va
s'autofinancer, qui, en principe, ne recevrait aucun argent du gouvernement,
quoique durant les cinq prochaines années, le gouvernement s'est
engagé à la financer partiellement? Dans quelle catégorie
sera-t-elle?
M. Chatelain: À ce moment-là, dès que
l'organisme n'est pas financé - on emploie le mot organisme dans son
sens générai, il faut faire attention - directement ou
indirectement à môme les fonds publics, cela deviendrait une
entreprise.
M. Fortier: Cela deviendrait une entreprise.
M. Chatelain: C'est cela. Donc, c'est l'article 5.
M. Fortier: Est-ce que, durant les cinq prochaines années,
si je prends cet organisme... C'est une entreprise.
M. Johnson (Vaudreuil-Soulanges): II serait traité comme
une entreprise quant à vous parce que...
M. Chatelain: Ce sera traité comme une entreprise. Si, au
cours des cinq premières années, comme vous le mentionnez, il y a
au moins 50 % des activités de cette société qui sont
financées à même les fonds publics, ce serait un organisme
au cours de ces années.
M. Fortier: Si je comprends bien votre interprétation, si
durant les cinq prochaines années les subventions accordées
à la commission sont moindres que 50 % et encore plus
éventuellement après cinq ans lorsque l'autofinancement,
semble-t-il, sera total, à ce moment vous n'auriez pas droit de regard
sur cette commission.
M. Chatelain: Vous avez employé une autre expression
"droit de regard", ce n'est pas...
M. Johnson (Vaudreuil-Soulanges): Ce n'est pas le même
champ.
M. Fortier: On va arriver au droit de regard tout à
l'heure, mais...
M. Chatelain: D'accord. Que ce soit un organisme ou une
entreprise, le Vérificateur général aura un droit de
regard au nom de l'Assemblée nationale, d'accord? Excepté que les
exigences d'imputabilité ou le type de vérification que le
Vérificateur général pourra exécuter auprès
d'un organisme vont différer de ceux qu'il pourrait exercer
auprès d'une entreprise.
M. Fortier: Je vais retenir mes questions lorsqu'on arrivera au
droit de surveillance.
Le Président (M. Lachance): Est-ce que l'article 3 est
adopté?
Des voix: Adopté.
Le Président (M. Lachance): Adopté. J'appelle
l'article 4. Est-il adopté?
M. Johnson (Vaudreuil-Soulanges): On voit que la Commission du
bâtiment répond au test 3, du moins pour les quelques prochaines
ou premières années de son existence possible, si on adoptait la
loi, dans la mesure où...
M. Fortier: C'est l'un ou l'autre.
M. Chatelain: Probablement l'article 4, c'est l'organisme.
M. Johnson (Vaudreuil-Soulanges): L'article 4,
troisièmement.
M. Fortier: Parce que c'est l'une des conditions.
M. Johnson (Vaudreuil-Soulanges): La condition à laquelle
cela va répondre.
Le Président (M. Lachance): Est-ce que cela va? Est-ce
adopté?
M. Fortier: Oui.
Le Président (M. Lachance): L'article 4 est adopté.
J'appelle l'article 5.
M. Fortier: À l'article 5, pour comprendre la
portée de la loi, on dit dans le deuxième paragraphe: "toute
société à fonds social, autre qu'un organisme du
gouvernement, dont plus de 50% des actions... " On peut parler des
sociétés d'État en particulier. Quand on parle de
sociétés d'État, on tombe dans les filiales et, là,
il y a des cas assez subtils. La raffinerie de sucre, c'est assez clair. Je
parlais tout à l'heure avec le Vérificateur général
avant de commencer nos travaux sur la Société nationale de
l'amiante qui contrôle Asbestos Corporation à toutes fins utiles
à 100 %, mais la façon légale dont l'ex-ministre des
Finances s'était pris pour la contrôler dit textuellement: Le
gouvernement, dans la légalité des choses, contrôle
à 9, 5 %. On sait fort bien qu'à toutes fins utiles il
contrôle la société.
Dans un cas comme cela, et je peux prendre un autre exemple, l'exemple
de Panneaux de la Vallée dont, en théorie, le gouvernement a le
contrôle à 40 % ou à 49 % maintenant. Même là,
jusqu'à 1986, il s'engage à payer la totalité des
déficits. Dans des cas aussi subtils que cela, où ce n'est pas 50
%, mais où le gouvernement est engagé pour plus de 50 %, est-ce
que vous auriez droit de regard et est-ce que vous coupez éventuellement
le droit de regard que vous devriez avoir?
M. Duhaime: Je voudrais peut-être donner un début de
réponse et ensuite M. Chatelain pourra continuer. Dans le cas de la SNA,
c'est presque comme vous l'avez expliqué que cela se déroule,
sauf que cela mériterait d'être qualifié davantage. La
transaction qui a été faite, la prise de contrôle n'a pas
été faite sur Asbestos Corporation. On a fait l'opération
sur General Dynamics of Canada qui a émis des actions de son
trésor jusqu'à ce que nous ayons le contrôle effectif sur
General Dynamics qui avait dans son portefeuille Asbestos Corporation, comme on
l'appelait à l'époque.
L'autre chose, vous avez raison de la souligner. Les
sociétés d'État qui créent des filiales, je vais
vous le dire comme je le pense, il est bien évident que cela devient des
situations compliquées non seulement pour les parlementaires et le
public qui veulent avoir les comptes rendus, mais même pour les ministres
de tutelle. Prenez le cas de PanVal, les panneaux particules dans la
vallée de la Matapédia, le contrôle effectif de cette
entreprise, c'est REXFOR à 51 %. Vous me corrigerez, M. Chatelain, si je
fais erreur, j'ai l'impression que... (14 h 15)
M. Fortier: C'est Kunz à 51 %.
M. Duhaime: C'est l'inverse, je m'excuse. Le Vérificateur
général avec la loi telle qu'elle existe et même avec la
loi amendée a bien sûr autorité pour aller faire lavérification chez REXFOR. La question qu'il se pose, il va
vérifier la partie des intérêts de REXFOR dans PanVal,
c'est clair, mais aux états consolidés de REXFOR. Je vais le
demander moi-même à M. Chatelain. Est-ce que cette loi, même
amendée, permettrait au Vérificateur général
d'aller vérifier l'entreprise PanVal comme telle dont le contrôle
effectif est en Allemagne? Je crois que la réponse est non.
M. Fortier: Je vais juste préciser ma question. Ce n'est
pas uniquement le fait que ce soit contrôlé à 40 % ou
à 49 %, c'est le fait que l'État contrôle à 40 % ou
à 49 % et qu'en plus il ait pris des engagements pour payer les
déficits pour plus que ce pourcentage. Dans les faits, cela veut dire
que pendant trois ans le gouvernement du Québec à toutes fins
utiles paie les déficits à 100 %.
M. Duhaime: Cela ne change pas la lettre de la loi, mais ce sont
des conventions entre actionnaires, il faut bien le reconnaître
aussi.
M. Fortier: En tout cas, je voudrais avoir la réponse du
Vérificateur général.
M. Duhaime: Allez-y, M. Chatelain.
M. Chatelain: M. le Président, je vois deux aspects tout
de suite dans la question et dans la réponse qui ont été
données. Premièrement, au point de vue de la comptabilité,
quand on discute de filiale à savoir si on doit refléter dans les
états financiers de la société mère les pertes et
les engagements etc., de la filiale, il y a une règle en
comptabilité qui dit qu'on doit le faire sur la - ce sont de bien grands
mots - formule ou sur la valeur de consolidation, ce n'est pas une
consolidation comme telle, mais sur la valeur de consolidation si la
société n'est pas contrôlée à plus de 50 %.
À ce moment la règle, c'est: Est-ce que la société
mère exerce une influence sensible sur la filiale? C'est cela qu'il faut
déterminer, il y a une question de jugement, évidemment. Il faut
consulter le conseil d'administration pour savoir comment les choses se passent
et comment les votes
s'exercent etc. S'il y a une influence sensible il faut refléter
dans les livres et les états financiers de la société
mère les pertes ou la part des pertes qui appartiennent à la
société mère. Dans un cas comme celui de PanVal est-ce que
PanVal qui est une filiale à 49 % ferait partie du champ de
compétence du Vérificateur général? Dans le moment,
avec la définition qui est donnée à l'article 5, elle ne
serait pas du champ de compétence du Vérificateur
général parce qu'on dit que c'est au moins 50 %.
M. Fortier: D'accord.
Le Président (M. Lachance): Cela va. L'article 5 est-il
adopté?
M. Fortier: Adopté.
Le Président (M. Lachance): Adopté. J'appelle
l'article 6.
M. Johnson (Vaudreuil-Soulanges): À l'égard de
l'article 6, on a indiqué tout à l'heure que, par exemple, les
cégeps ne font pas partie des entreprises que le Vérificateur
général pourrait lui-même vérifier. Il nous a
expliqué - et je présume qu'il aura l'occasion plus tard de nous
le dire - comment il peut se mettre le nez dans leurs affaires sous
prétexte, au sens large, que ce sont des organismes
subventionnés. À ce moment, nous allons juste reconnaître
la description. C'est adopté.
Le Vérificateur général
Le Président (M. Lachance): Adopté. L'article 6 est
adopté. J'appelle l'article 7.
Une voix: Adopté.
Le Président (M. Lachance): Adopté. L'article 7 est
adopté. J'appelle l'article 8.
M. Fortier: Adopté.
Le Président (M. Lachance): L'article 8 est adopté.
J'appelle l'article 9. Est-ce que cet article est adopté?
M. Fortier: Juste une question: Le mandat de dix ans est le
même que dans la loi actuelle?
M. Chatelain: Oui, M. le Président, excepté
que dans la loi actuelle ce n'est pas précisé; donc, le mandat
serait renouvelable. Dans le projet de loi c'est un mandat de dix ans non
renouvelable.
Une voix: C'est nouveau.
M. Chatelain: La partie non renouvelable c'est nouveau et c'est
voulu, cela.
M. Fortier: Avant c'était quoi?
M. Duhaime: Je peux expliquer cela. Avant cela le mandat du
Vérificateur général était pour une durée de
dix ans et il n'y avait aucune interdiction, la loi sur le reste était
silencieuse. Donc, le gouvernement pouvait reconduire ce mandat avec la
même personne pour dix ans. C'est à la suggestion du
Vérificateur général qu'on a retenu cette proposition.
Cela se fait ailleurs aussi. Cela détend les nerfs quand on sait qu'on a
dix ans devant soi et que, advienne que pourra, il n'y a personne qui va lui
prêter des intentions ou lui attribuer des options sous-marines pour
protéger un renouvellement. C'est comme un mandat
présidentiel.
M. Fortier: Est-ce que je comprends que le ministre est d'accord
avec la recommandation?
M. Duhaime: Je suis parfaitement d'accord, c'est la raison pour
laquelle elle est dans la loi.
M. Fortier: D'accord. Cela fait neuf ans que vous êtes en
politique.
M. Duhaime: Pour être plus précis... M. Fortier:
Cela a été renouvelé hier.
M. Duhaime:... cela fait presque 9 ans de vie parlementaire mais
17 ans de politique active.
M. Fortier: Cela achève.
M. Duhaime: Paraît-il que maintenant il faut faire la
distinction.
Le Président (M. Lachance): L'article 9 est-il
adopté?
M. Fortier: Adopté.
Le Président (M. Lachance): Adopté. J'appelle
l'article 10.
M. Fortier: Adopté.
Le Président (M. Lachance): C'est adopté.
J'imagine, oui, c'est un travail à temps plein.
Une voix: J'espère.
Le Président (M. Lachance): Article 11?
Des voix: Adopté.
Le Président (M. Lachance): Adopté. Article 12?
Des voix: Adopté.
Le Président (M. Lachance): C'est adopté. Article
13? Est-ce que l'article 13 est adapté?
Des voix: Adopté.
Le Président (M. Lachance): Oui, c'est adopté.
À l'article 14, il y a un amendement.
M. Duhaime: II y a un amendement, M. le Président.
Le Président (M. Lachance): II y a un amendement à
la version française.
M. Johnson (Vaudreuil-Soulanges): C'est du meilleur
français, M. le Président.
Le Président (M. Lachance): Bon, donc l'amendement est
adopté? Oui?
M. Fortier: Est-ce qu'il y a un changement avec la loi
actuelle?
M. Bisaillon: Je n'ai pas eu d'amendement.
Le Président (M. Lachance): Vous n'avez pas de copie?
M. Bisaillon: Non.
Une voix: II y a un cahier à l'intérieur.
M. Bisaillon: Le vert? Très bien.
Le Président (M. Lachance): On va vous fournir cela.
M. Duhaime: M. le Président, M. Chatelain...
Le Président (M. Lachance): Oui, M. Chatelain.
M. Chatelain: On me demande s'il y a un changement avec la loi
actuelle. Dans la loi actuelle on ne précise pas le niveau du traitement
du Vérificateur général, il est fixé par
l'Assemblée nationale, mais dans les faits, c'est conforme à la
pratique actuelle.
M. Fortier: Merci.
Le Président (M. Lachance): Alors, l'amendement est-il
adopté?
Des voix: Adopté.
Le Président (M. Lachance): C'est adopté. L'article
14 tel qu'amendé est-il adopté?
Des voix: Adopté.
Le Président (M. Lachance): Adopté. Article 15?
Des voix: Adopté.
Le Président (M. Lachance): L'article 15 est... Oui, M. le
député de Sainte-Marie.
M. Bisaillon: C'est une très curieuse formulation, M. le
Président. Cela suppose un Parlement qu'on voit toujours de la
même façon, organisé toujours de la même façon
où il n'y a qu'un seul chef de l'Opposition officielle, où il n'y
a pas d'autre groupe qui siège...
M. Fortier: Je pensais qu'il était pour dire: En accord
avec le Bureau de l'Assemblée nationale.
M. Bisaillon: J'ai beaucoup de réticences de principe
à adopter... S'il y avait possibilité, M. le Président, je
vous dirais: Sur division.
Le Président (M. Lachance): Comme vous n'avez pas droit de
vote...
M. Bisaillon: Oui, je vous l'ai juste indiqué. Le message
a été passé. Oui, mais la postérité
retiendra mon commentaire.
Le Président (M. Lachance): L'article 15 est-il
adopté?
Des voix: Adopté.
Le Président (M. Lachance): Article 16?
M. Johnson (Vaudreuil-Soulanges): Je me charge pour vous de le
rappeler à la société de temps en temps.
Le Président (M. Lachance): II y a un amendement à
la version française. Est-ce que l'amendement est adopté?
Des voix: Adopté.
Le Président (M. Lachance): Alors, l'amendement est
adopté.
M. Fortier: J'ai juste une question. Je comprends bien qu'il y a
négociation, c'est tout à fait normal, un homme
d'expérience qui vient pour dix ans, je crois que ce sont des conditions
tout a fait spéciales, mais est-ce que ceci s'inscrit à
l'intérieur du régime de retraite pour les autres employés
du gouvernement ou si c'est un régime complètement
séparé?
M. Chatelain: Cela peut être les deux. Ce qui peut
être négocié, cela peut être un
régime de retraite séparé, le régime de
retraite qui s'applique actuellement, le RREGOP, cela peut être le RRF,
cela peut être...
M. Fortier: Alors, vous avez le choix.
M. Chatelain: Oui, c'est ça, mais il faut que cela soit
négocié avant... Le but de cela, vous le comprenez, un des
objectifs, c'est d'assurer l'indépendance du Vérificateur
général.
M. Fortier: D'accord.
Le Président (M. Lachance): L'amendement est-il
adopté?
M. Fortier: Adopté.
Le Président (M. Lachance); L'article 16 tel
qu'amendé est-il adopté?
M. Fortier: Adopté.
Vérificateurs généraux adjoints Le
Président (M. Lachance); Article 17?
M. Johnson (Vaudreuil-Soulanges): C'est la loi actuelle ou
à peu près, il me semble.
M. Fortier: Bien, le bureau n'existait pas.
M. Johnson (Vaudreuil-Soulanges): D'une part, mais quant au
pouvoir de nomination...
M. Duhaime: Oui, mais la nouveauté à l'article 17,
c'est le fait que cela prend désormais l'approbation du Bureau de
l'Assemblée nationale. C'est l'élément de la
nouveauté dans cet article. Je pense que cela va dans le sens de nos
savantes dissertations sur le contrôle de l'Assemblée sur
l'Exécutif. On a pensé - je comprends qu'on ne va peut-être
pas avec le projet de loi in extremis, vers tout ce qu'on a demandé,
mais je pense qu'on fait des pas dans cette direction-là et impliquer
les parlementaires au niveau du Bureau de l'Assemblée nationale pour
approuver les nominations de vérificateurs généraux
adjoints m'apparaît un signal très important de donné
à l'Assemblée nationale de la part du gouvernement. Je pense que
pour l'avenir c'est sûrement la bonne voie à suivre.
M. Fortier: Est-ce que je peux poser une question? Pour quelles
raisons n'a-t-on pas retenu la même notion ou la même
procédure pour l'article 15?
M. Duhaime: Ce n'est pas la même fonction. Là, on
parle de... Dans un cas, c'est le Vérificateur général,
s'il y avait un intérim, un empêchement, disons, ou une
invalidité temporaire, je ne sais pas, dans un Boeing 747 à
Beyrouth, par exemple, pendant quelques jours. Alors, il faut que le
Vérificateur général continue de fonctionner.
Je vous signale en passant qu'il n'y a pas de limite à la
durée de l'intérim. Je me suis posé la question,
moi-même, à savoir: Est-ce qu'on ne devrait pas fixer une limite
à l'intérim. La meilleure réponse que je pourrais faire,
c'est: Tout le monde comprend que c'est provisoire, etc., et que si un
intérim se prolongeait indûment, j'imagine bien qu'il y a du monde
qui en parlerait à l'Assemblée nationale.
M. Fortier: Simplement, ce que vous dites, c'est que pour un
intérim - on l'a déjà adopté - il faut que ce soit
avec l'approbation du premier ministre et le chef de l'Opposition.
M. Chatelain: C'est cela, exact.
M. Fortier: D'accord, merci.
Le Président (M. Lachance): M. le député de
Sainte-Marie.
M. Bisaillon: Un commentaire et une question, M. le
Président, sur la nouvelle façon de faire approuver les choses en
reliant cela au Bureau de l'Assemblée nationale. Je trouve effectivement
que c'est la façon de procéder et c'est mieux, dans les
circonstances, que ce type de question se décide au bureau, plutôt
qu'à une commission comme la commission de l'Assemblée nationale.
Plusieurs personnes auraient voulu, à un moment donné, que ce
soit relié à la commission de l'Assemblée nationale. Je
pense que c'est préférable, puisqu'il s'agit de questions
administratives, que ce soit le Bureau de l'Assemblée nationale qui se
prononce là-dessus avec la nuance, cependant, qu'au Bureau de
l'Assemblée nationale et avec la façon dont le Bureau de
l'Assemblée nationale est constitué, il peut y arriver qu'il y
ait des présences à l'Assemblée nationale qui ne soient
pas incluses dans le bureau, alors que ce ne serait pas le cas si
c'était à la commission de l'Assemblée nationale.
Le deuxième paragraphe, cependant, me pose un peu de
problèmes dans ce sens que l'approbation... Ce qu'on dit dans le premier
paragraphe, c'est: Le Vérificateur général nomme des
adjoints et il fait approuver le fait de nommer par le Bureau de
l'Assemblée nationale, mais pas les personnes. Il fait approuver le fait
de nommer.
Or, le deuxième paragraphe fait en sorte que, dès leur
nomination, si ces deux personnes qui sont retenues comme vérificateurs
adjoints ne sont pas membres de la fonction publique, elles en deviennent
automatiquement membres. Donc, elles deviennent automatiquement
couvertes par la Loi sur la fonction publique avec la notion de permanence et
d'évolution à l'horizontale, dans l'ensemble de la fonction
publique.
Là où j'ai un problème, c'est que leur nomination
ne relève que d'un homme. Je constate qu'on va consulter le Bureau de
l'Assemblée nationale pour savoir si on doit nommer des
vérificateurs généraux adjoints. Une fois que le bureau
aura dit: Oui, on peut nommer des vérificateurs généraux
adjoints, seul le Vérificateur général nomme et cela en
fait des gens qui deviennent assujettis automatiquement à la Loi sur la
fonction publique avec toutes les conséquences que cela entraîne.
Cela me semble déroger un peu trop et je me demande pourquoi on n'a pas
aussi soumis la nomination au blanc-seing du Bureau de l'Assemblée
nationale.
M. Duhaime: Vous visez le deuxième alinéa?
M. Bisaillon: Oui.
M. Duhaime: Le deuxième alinéa?
M. Bisaillon: Bien, oui, et le deuxième alinéa me
pose des problèmes uniquement par le fait que ce que le
Vérificateur général doit faire approuver par le Bureau de
l'Assemblée nationale, c'est l'opportunité de nommer ou de ne pas
nommer. Une fois que le Bureau de l'Assemblée nationale a dit: Oui, il
est opportun de nommer, le Vérificateur général nomme
lui-même, désigne lui-même.
M. Duhaime: Non, un instant.
M. Johnson (Vaudreuil-Soulanges): Ce n'est pas cela que je
comprends de simple lecture.
M. Duhaime: Non, je m'excuse, à moins qu'on ne lise pas de
la même façon. Je l'expliquerais de la façon suivante: Le
pouvoir d'initiative de proposer le nom d'un individu ou d'une personne: "Le
Vérificateur général peut, avec l'approbation du Bureau de
l'Assemblée nationale, nommer des vérificateurs... " Alors, c'est
très précis. Si je comprends bien votre intervention, cela
vaudrait dire que le Vérificateur général irait devant le
Bureau de l'Assemblée nationale et dirait: Cela me prend un
vérificateur général adjoint, est-ce que je serais
autorisé à le nommer? Ensuite, il partirait et il nommerait qui
il veut. Ce n'est pas comme cela qu'il faut lire la loi.
M. Bisaillon: Je prétends, M. le Président, que le
texte peut vouloir dire cela. Le texte peut vouloir dire ce que le ministre
exprime, mais il peut aussi vouloir dire ce que j'exprime.
M. Chatelain: La loi actuelle est silencieuse
là-dessus.
M. Bisaillon: Carrément?
M. Chatelain: Je peux le confirmer, je peux vérifier.
M. Johnson (Vaudreuil-Soulanges): Oui, s'il vous plaît.
M. Chatelain: Mais en réponse à la question, c'est
que l'esprit dans lequel c'était rédigé - mon conseiller
juridique me le confirme également dans le moment
l'interprétation donnée à cet article, c'est que c'est non
seulement l'autorisation d'engager et de recruter, mais il faut aller plus
loin; cela exige l'approbation du Bureau pour nommer M. X, la personne
elle-même. (14 h 30)
M. Johnson (Vaudreuil-Soulanges): Donc, c'est le Bureau de
l'Assemblée nationale qui nomme.
M. Duhaime: J'ai expliqué tantôt votre façon
de voir les choses. Je ne suis pas convaincu que le texte vous permet de faire
votre interprétation. Je pense que l'initiative de proposer quelqu'un au
Bureau de l'Assemblée nationale, c'est le Vérificateur
général qui nomme avec l'approbation. S'il n'y a pas
d'approbation, il ne peut pas nommer. Ce n'est pas dans le sens que vous avez
indiqué, M. le député de Sainte-Marie, qui dirait: J'ai
besoin de deux vérificateurs généraux adjoints, le
Vérificateur général s'en irait devant le Bureau de
l'Assemblée nationale demander l'approbation, se faire autoriser pour
créer deux postes d'adjoints et lui se retournerait ensuite et les
nommerait lui-même. Ce n'est pas du tout le sens de l'article 17.
M. Bisaillon: Si le Vérificateur général me
confirme que c'est bien là l'intention de l'article 17 et la seule
interprétation à lui donner, cela me va. À ce
moment-là, mon deuxième argument est moins valable.
M. Chatelain: Je le confirme.
M. Fortier: J'ai juste une question. On va arriver à la
fin de la loi aux articles de transition, mais vous en avez des adjoints, en ce
moment.
M. Chatelain: Exactement.
M. Fortier: On en discutera plus tard, mais j'imagine qu'ils vont
devenir automatiquement...
M. Chatelain: Je peux vous le dire tout de suite, ils deviennent
automatiquement.
M. Fortier: Ceux-là sont confirmés par la loi?
M. Chatelain: Exact.
M. Fortier: C'est pour ceux qui viendront par la suite.
M. Chatelain: C'est cela, nous avons trois vérificateurs
généraux adjoints.
M. Fortier: D'accord.
M. Johnson (Vaudreuil-Soulanges): Dans mon esprit, je l'ai lu
comme le ministre l'a lu, quand on nomme un nom qui est dans le portrait, en
anglais on parle de "The Auditor General may, with the approval of the Office
of the National Assembly, apppoint Assistant Auditors General... " Quand on
fait un "appointment", il y a une personne. Ce n'est pas une histoire de
désigner un poste, etc.
M. Duhaime: C'est une nomination nominale.
M. Johnson (Vaudreuil-Soulanges): C'est cela.
M. Fortier: Pour une fois, l'anglais est plus précis.
M. Johnson (Vaudreuil-Soulanges): Mais il complète, je
pense, l'interprétation dans le même sens que le ministre l'a
exprimée.
M. Bisaillon: Cela va.
Le Président (M. Lachance): Alors, l'article 17 est-il
adopté?
M. Fortier: Adopté.
Le Président (M. Lachance): Adopté. J'appelle
l'article 18.
M. Fortier: Adopté.
Le Président (M. Lachance): L'article 18 est-il
adopté?
M. Johnson (Vaudreuil-Soulanges): Adopté.
Le Président (M. Lachance): Adopté. Article 19. Il
y a un amendement à la version anglaise.
M. Johnson (Vaudreuil-Soulanges): On parlait de "officers" au
lieu de "employees". Ce n'est pas du tout la même chose.
Le Président (M. Lachance): L'amendement est-il
adopté?
M. Fortier: Adopté.
Le Président (M. Lachance}: Adopté.
M. Fortier: Juste une question, M. le Président.
Le Président (M. Lachance): Oui, M. le
député d'Outremont.
M. Fortier: Je sais qu'à la Caisse de dépôt,
en particulier, où c'est régi par la fonction publique, il y a
des difficultés à recruter des gens d'un niveau de
compétence à un point tel qu'on a dû faire des ajustements.
Est-ce que vous êtes satisfait de cet article? Est-ce que ça vous
crée des difficultés pour recruter des gens compétents
pour les fonctions pour lesquelles vous voulez leur donner des
responsabilités?
M. Chatelain: M. le Président, les difficultés que
ça peut nous causer, évidemment, ce sont des lenteurs
administratives; la machine est lourde, pour recruter. Par contre, il y a des
avantages définitifs là-dedans. C'est que, premièrement,
le personnel du Vérificateur général sera, au
départ, régi selon des règlements et des lois qui sont
bien connus. Le gros avantage est ceci: c'est que notre personnel pourra
bénéficier de mobilité avec le reste de la fonction
publique comme avec l'Assemblée nationale et vice versa; c'est le gros
avantage.
M. Fortier: Je parlais des niveaux de salaire; est-ce qu'ils sont
satisfaisants?
M. Chatelain: Ah oui!
M. Fortier: Pour recruter des gens compétents et
d'expérience?
M. Chatelain: II faudrait nuancer. M. Fortier: Soyez
honnête.
M. Chatelain: Au niveau des débutants, il n'y a pas de
problème, on peut recruter des gens compétents. Au niveau
supérieur, on a beaucoup de difficulté, on ne peut pas
concurrencer le secteur privé avec les traitements qui sont offerts pour
les compétences qu'on exige.
Le Président (M. Lachance): Est-ce que l'article 19 est
adopté? Adopté. J'appelle l'article 20. Est-il adopté?
M. Fortier: Adopté.
Vérification
Le Président (M. Lachance): Adopté. Article 21. Il
y a un amendement à la version anglaise.
M. Fortier: Et la version française.
Le Président (M. Lachance): À la version
française? Très bien, les deux. D'abord la version
française.
M. Chatelain: M. le Président, je pourrais peut-être
l'expliquer en français.
Le Président (M. Lachance): Oui, M. Chatelain.
M. Chatelain: Tout simplement c'est que, lorsque nous avons
défini le mot "économie", nous avons oublié qu'il y avait
trois sortes de ressources. C'est un oubli tout à fait involontaire. Il
y a trois sortes de ressources: des ressources financières,
matérielles et humaines. On avait oublié de mentionner les
ressources financières. C'est simplement un oubli.
Le Président (M. Lachance): Alors, l'amendement...
M. Johnson (Vaudreuil-Soulanges): C'est une affaire de rien!
Le Président (M. Lachance):... en français est-il
adopté?
Des voix: Adopté.
Le Président (M. Lachance): Adopté. Est-ce que
l'amendement en anglais... ? Vous pourriez peut-être l'expliquer, M.
Chatelain.
M. Chatelain: Oui.
M. Fortier: C'est la même chose.
M. Johnson (Vaudreuil-Soulanges): II a le même effet.
M. Chatelain: Pour commencer, c'est la même chose... C'est
la même chose qu'on a ajouté pour "financières" et
également le mot "physical" qu'on avait mal traduit. On avait traduit
les ressources matérielles par "material", mais la vraie traduction
anglaise est "physical".
Le Président (M. Lachance): Très bien. L'amendement
en anglais est-il adopté?
M. Fortier: Adopté.
Le Président (M. Lachance): Adopté. Est-ce que
l'article 21, tel qu'amendé, est adopté?
M. Fortier: Adopté.
Le Président (M. Lachance): Adopté. L'article 22.
Est-il adopté?
M. Fortier: Adopté.
Le Président (M. Lachance): Cela va. L'article 23 est
adopté. Cela va?
M. Fortier: Adopté.
Le Président (M. Lachance): Adapté. J'appelle
l'article 24. Il y a des amendements: un en français et un en anglais.
D'abord, l'amendement en français.
M. Chatelain: C'est tout simplement l'amélioration de la
structure française de l'article.
Le Président (M. Lachance): D'accord. Alors, l'amendement
en français est-il adopté?
M. Fortier: Adopté.
Le Président (M. Lachance): Adopté. Maintenant,
l'amendement en anglais.
M. Duhaime: Est-ce que, spécifiquement, il y a un
amendement dans le texte anglais en plus de celui-là ou si c'est le
même?
M. Chatelain: C'est la concordance avec l'amélioration que
l'on vient de faire en français.
M. Duhaime: Alors, M. le Président, vous m'indiquerez de
quelle façon vous fonctionnez. J'avais pensé qu'on n'avait pas
besoin de se référer systématiquement à
l'amendement en français et à l'amendement en anglais lorsqu'on
fait un amendement en français, puis, automatiquement, cela se traduit
dans le texte anglais. Tantôt, le point était qu'il y avait une
précision à apporter dans le texte anglais comme tel.
M. Chatelain: II y en a quelques-uns comme cela.
M. Duhaime: D'accord. Alors, pour les fins de nos travaux,
à moins que ce soit autre chose que de la traduction, on va se
référer essentiellement à l'amendement en
français...
M. Fortier: Vous avez raison. On procède seulement en
français. À moins qu'il y ait des changements
spécifiques.
M. Duhaime: L'anglais suivra.
Le Président (M. Lachance): Très bien. Votre
remarque est très pertinente, M. le ministre. Est-ce que l'article 24,
tel
qu'amendé, est adopté? M. Fortier:
Adopté.
Le Président (M. Lachance): Adopté. J'appelle
l'article 25. Il y a un amendement à la version anglaise seulement.
M. Fortier: À la suite de la remarque du ministre, je me
demande si on doit s'attarder à cela.
Le Président (M. Lachance): Alors, cela va?
M. Chatelain; Mais ici il y a une petite correction dans la
traduction, à part l'erreur typographique.
M. Duhaime: Dans le texte anglais? M. Chatelain: Oui.
Le Président (M. Lachance): Alors, l'amendement est-il
adopté?
M. Fortier: Adopté.
Le Président (M. Lachance): Adopté. L'article 25
est-il adopté?
M. Johnson (Vaudreuil-Soulanges): Un instant!
Le Président (M. Lachance): Oui, allez-y, M. le
député.
M. Johnson (Vaudreuil-Soulanges): Précisément, on
parlait du fond et de ce qui n'est pas le fond. Dans les amendements
proposés, nous avons déjà fait état, quant à
nous, en deuxième lecture, d'une inquiétude -peut-être que
le terme est fort - de voir l'inclusion du deuxième paragraphe, à
savoir que la vérification ne doit pas avoir pour effet de mettre en
cause le bien-fondé des politiques et objectifs de programmes de
l'organisme public ou de l'organisme du gouvernement. II nous apparaît
que cela peut être une espèce de forme de discorde ou je devrais
plutôt dire un prétexte pour des ministériels de quelque
parti qu'ils soient qui sont mal intentionnés de mettre des bâtons
dans les roues du Vérificateur général en voulant
prétendre que telle ou telle façon dont le Vérificateur
général traite un sujet empiète sur les
prérogatives des élus, c'est-à-dire que, dans l'exercice
de ses fonctions, le Vérificateur général serait en train,
pourrait-on dire, de faire de la gérance du lundi matin à
l'endroit de la façon dont les élus mettent en place la recherche
de leurs objectifs politiques. J'en avais déjà
évoqué comme exemples ou illustrations ce que le ministre des
Finances disait au Vérificateur général actuel et à
son prédécesseur. Je pense qu'ils étaient tous les deux,
l'ancien et le nouveau, en commission parlementaire en 1981. Cela tournait
autour du traitement comptable réservé par le gouvernement, d'une
part, et suggéré par le Vérificateur
général, d'autre part, quant à la divulgation des chiffres
qui ont trait à la sous-capitalisation des régimes de retraite
dans le secteur public.
Il y avait eu une longue discussion à la commission permanente
des finances et des comptes publics, en 1981, entre, d'une part, M. Parizeau,
et, d'autre part, M. Larose et M. Chatelain, sur la vraie façon de
traiter ces postes. C'est-à-dire est-ce que les chiffres de la
sous-capitalisation des régimes de retraite dans le secteur public sont
une note aux états financiers ou s'ils font partie des états
financiers? J'avais très nettement retenu, à l'époque, que
c'est précisément une discussion qui tournait à savoir si
le Vérificateur général est en train de se mêler de
politique déterminée par le gouvernement ou s'il s'en tenait
à son mandat de vérifier la conformité et la
fidélité des états financiers, etc. M. Parizeau
prétendait que le Vérificateur général se mettait
le nez là où il n'avait pas d'affaire. Le Vérificateur
général, M. Larose, avait dit, à l'époque: "Je ne
voudrais quand même pas qu'on ait l'impression qu'un état
financier et une note aux états financiers c'est la même chose. "
C'est assez intéressant comme débat pour des techniciens, mais
quand on débordait un peu plus loin et qu'on regarde dans un contexte de
vérification intégrée, on voyait un élu qui
commençait à dire au Vérificateur général:
Écoutez, c'est une politique du gouvernement de traiter cela comme cela.
" Le Vérificateur général répondait: "Je veux bien,
mais une fois que vous avez déterminé cela comme politique,
essayez de ne pas "confuser" les choses en prétendant qu'une note aux
états financiers et un commentaire et une inscription dans les
états financiers eux-mêmes c'est la même chose.
C'est sur la foi de cet exemple, notamment, que, quant à nous, on
émet des réserves sur l'inclusion du deuxième paragraphe
de l'article 25. Je me demandais si le ministre pouvait nous expliquer
précisément pourquoi il tenait, pour le moment, à
l'inclusion... En tout cas, il a présenté le projet de loi avec
cette disposition. Pourquoi l'a-t-il fait de cette façon? On aimerait
avoir une réponse du ministre à ce sujet, à moins que,
préalablement, si c'est dans l'ordre des choses et dans la pertinence,
mon collègue de Westmount veuille ajouter à ce sujet.
M. French: Si le ministre et si le président de la
commission me le permettent. J'aimerais que le ministre réponde à
la question suivante: Pourquoi ne pas avoir retenu le modèle
fédéral, qui
consiste plutôt à ne pas demander au Vérificateur
général d'imaginer quels seraient les effets possibles de ce
qu'il dit, mais qu'il lui donne un mandat positif. Pour ce qui est du
côté qui pourrait être une question délicate, on
l'invite à vérifier, si j'ai bien compris, si les mesures qui
sont en place pour assurer que l'organisme, le gouvernement lui-même,
serait capable d'évaluer l'efficacité, mais qui n'invite pas le
Vérificateur général fédéral à
mesurer ou à évaluer lui-même l'efficacité des
programmes?
M. Johnson (Vaudreuil-Soulanges): En complétant aussi ce
que mon collègue de Westmount a dit et en anticipant sur nos travaux,
l'article 26. 7°, parle justement du fait que la vérification, entre
autres choses -comment dirais-je? - porte notamment, dans la mesure
jugée appropriée par le Vérificateur, sur les aspects qui
suivent et un des aspects qui suivent, c'est "la mise en oeuvre des
procédés satisfaisants destinés à évaluer
l'efficacité et à en rendre compte dans les cas où il est
raisonnable de le faire". Une fois que cette disposition est là... M. le
député de Westmount... (14 h 45)
M. French: C'est cela. La question que je pose n'est pas de
savoir pourquoi ce n'est pas là, c'est: pourquoi le gouvernement
n'a-t-il pas retenu la notion qui règne au fédéral, de
dire que c'est suffisant? Pourquoi le gouvernement évite-t-il au
Vérificateur général de faire de la prévoyance de
prévisions politiques quasiment impossibles, c'est-à-dire
d'anticiper les résultats de ce qu'il pourrait faire dans son rapport du
vérificateur? Le vérificateur ne pourrait pas répondre
pour les résultats possibles de ses fonctions, de ses
responsabilités, tel que contenu dans l'article 26.
M. Duhaime: Pour ce qui est du volet de la question qui porte sur
la référence que vous faites sur le plan de la législation
qui existe du côté fédéral, je vais demander
à M. Chatelain de répondre à cela.
Je voudrais revenir en référant à l'article 26.
7° Je voudrais réagir aux propos du député de
Vaudreuil-Soulanges sur le deuxième alinéa de l'article 25.
Je pense que, de quelque côté qu'on trouve son siège
à l'Assemblée nationale, il s'agit d'essayer de décider,
quelque part, une ligne de démarcation et je pense que ce point est
majeur dans nos discussions.
Si on enlève, on se retrouve dans une situation où le
Vérificateur général pourrait se voir faire le reproche de
ne pas avoir porté de jugement. C'est explicitement l'intention du
gouvernement de laisser le Vérificateur général en dehors
de ce que j'appellerais l'arène politique.
Je vous donne un exemple: un programme qui fonctionne très bien
et un programme qui fonctionne très mal. Il y en a dans tous les
gouvernements, peu importe qui dirige. Si on ouvre l'avenue qui permettrait au
Vérificateur général de porter un jugement sur le
bien-fondé des politiques et des objectifs, je pense qu'il sort de son
rôle qui est celui de vérifier l'utilisation des fonds
publics.
Je ferais un parallèle avec ce que fait le Conseil du
trésor, par exemple. Au Conseil du trésor, une fois que les
crédits sont déposés, le râle des hauts
fonctionnaires et des ministres qui y siègent, lorsqu'ils donnent les
approbations de dépenses, est de s'assurer que tel ministère ou
tel organisme dépense l'argent autorisé par l'Assemblée
nationale à l'intérieur des programmes et des
éléments de programmes. C'est tout un cérémonial
que de vouloir y revenir.
C'est un peu la même chose, même si l'exemple boite un peu.
Si on ne balise pas, le Vérificateur général va être
obligé - pas nécessairement obligé - pourrait porter un
jugement d'opportunité. Essayez d'imaginer ce que cela pourrait donner
comme résultat.
Je pense que les élus, les gouvernements en premier, portent les
responsabilités des programmes et des politiques qu'ils
établissent. Si vous voulez mon sentiment -non pas que je maîtrise
plus que d'autres la langue française ou la langue anglaise - si vous
lisez le texte anglais - je vais demander pour voir si on ne pourrait pas
bonifier, soit le texte français, soit le texte anglais - je ne suis pas
convaincu qu'on parle de la même chose, dans les deux langues.
En anglais, à l'article 25, deuxième alinéa, "The
audit must not result in the calling at the question of the validity of program
policies and objectives of the public body or government agency". "Validity",
en anglais, cela a une connotation très claire dans mon esprit, mais je
ne suis pas absolument certain que cela veuille dire "bien-fondé", en
français. Je ne suis pas absolument certain; c'est très proche,
mais je ne suis pas absolument certain.
Une voix: À 99 %.
M. Duhaime: Pour votre information, je vais demander au brillant
procureur du Vérificateur général de voir si son esprit
pourrait cogiter pendant la prochaine demi-heure pour essayer de nous trouver
quelque chose qui pourrait mieux traduire ce que l'on veut. C'est faute de
mots, vraiment?
M. Johnson (Vaudreuil-Soulanges): En français ou en
anglais?
Une voix: En anglais. Une voix: En anglais.
M. Duhaime: Le texte anglais...
M. Fortier: C'est mieux, pour les travaux.
M. Duhaime:... traduit mieux - non pas "traduire" au sens de
passer d'une langue à l'autre, mais "traduire" dans le sens de
refléter ce que nous voulons...
M. Johnson (Vaudreuil-Soulanges): L'anglais traduit mieux que le
français.
M. Duhaime: II y a une seule chose, n'ayant pas mon dictionnaire,
je pense qu'en français "bien-fondé", c'est un mot, mais il y a
"mal-fondé" aussi qui est un mot.
M. Johnson (Vaudreuil-Soulanges): M. le Président.
M. French: M. le Président.
Le Président (M. Lachance): Oui, lequel des deux?
M. French: Mon collègue de Vaudreuil-Soulanges.
M. Johnson (Vaudreuil-Soulanges): L'un après l'autre.
Le Président (M. Lachance): M. le député de
Vaudreuil-Soulanges.
M. Johnson (Vaudreuil-Soulanges): Je pense que le ministre n'a
même pas besoin de dictionnaire, à partir du moment où il
n'y pas de deuxième paragraphe à l'article 25. C'est
là...
Une voix: Ha ! Ha! Ha!
M. Johnson (Vaudreuil-Soulanges):... que le débat porte.
On va lui simplifier son problème. Il ne sera pas obligé de se
demander si "bien-fondé" et "validity" c'est la même chose. On va
se débarasser du deuxième paragraphe. La façon dont le
ministre a présenté cela, c'est qu'il laisse soupçonner
que si le deuxième paragraphe de l'article 25 n'était pas
là, on inviterait -imaginez-vous - le Vérificateur
général à porter un jugement d'opportunité sur le
bien-fondé des programmes et politiques que les élus ont
définis et mis en oeuvre. Je ne vois pas d'où le ministre tire
cela, sinon de lectures qu'il a assimilées et prises à son
compte, vu ce que son prédécesseur disait. Son
prédécesseur avait dit, toujours en 1981 - cela avait
été toute une commission cette affaire-là - je cite M.
Parizeau: "Un des problèmes majeurs, si je comprends bien - je
demanderai les commentaires de M. Chatelain là-dessus - qu'il y a de
passer de la vérification traditionnelle à l'examen de
l'efficacité des programmes, c'est que, disent les gens mal
intentionnés, ceux qui n'aiment pas les élargissements de
mandats, cela amène à remettre en cause les objectifs tôt
ou tard ou inévitablement. " En précisant, il continuait: "La
détermination des objectifs, les programmes, c'est normalement une
décision de l'exécutif. " Fin de la citation. J'ajoute: ce que
personne ne conteste, y compris le Vérificateur général.
Le ministre des Finances d'alors prétendait qu'à Ottawa
c'était déjà arrivé des petits conflits comme cela
entre le Vérificateur général et les élus. M.
Chatelain avait répondu - il arrivait d'Ottawa la semaine même ou
à peu près -et je le cite tout de suite: "Dans mon
expérience à Ottawa, je ne me souviens pas que le bureau du
Vérificateur lui-même ait contesté les objectifs. " Fin de
la citation.
Autrement dit, je ne vois pas ce que l'article 25. 2 vient faire dans le
portrait sinon, je le répète, de fonder quelque chose, une
opinion d'un élu qui elle, serait mal fondée, c'est-à-dire
commencer à prétendre que le Vérificateur
général, comme dans le traitement comptable des régimes de
retraite, comme dans d'autres choses qui pourraient survenir, est en train de
se mêler de politique. Je ne saisis aucunement que d'expérience...
Les vérificateurs généraux n'ont jamais, quant à
eux, conçu leur rôle comme comprenant celui d'aller expliquer
à un gouvernement que son programme de création d'emplois n'est
pas bon, que ce n'est pas comme cela qu'on crée des emplois. Ce que
l'article 26. 7° dit au Vérificateur général, c'est de
dire à l'Assemblée nationale: Le programme de création
d'emplois tel ou tel n'est même pas équipé à
l'interne pour savoir s'ils sont en train de créer des emplois pour
vrai, avec économie et efficience. Cela c'est un jugement sur la
qualité de l'administration et l'utilisation des ressources
financières, humaines et matérielles. Ce n'est pas une
espèce de position hors les murs qui est train de se manifester. Je
présume que c'est dans ce sens que mon collègue de Westmount veut
intervenir. Je peux lui passer la parole à ce moment-ci pour
compléter.
Je persiste à ne pas voir comment l'absence du deuxième
paragraphe de l'article 25 est une invitation à porter des jugements sur
le bien-fondé des politiques et des programmes.
Le Président (M. Lachance): Oui, M. le
député de Westmount.
M. French: Je veux assurer le ministre que pour ce qui est
d'inviter le Vérificateur général à faire de la
politique, nous sommes aussi contre cela que lui. Mais ce qui me chicote dans
le deuxième paragraphe... Si le Vérificateur
général s'en tient au mandat positif qu'il a reçu dans la
loi avec toutes
les autres balises, il me semble qu'il n'y a pas de danger. Si, par
contre, il est décidé de ne pas respecter son mandat, ce n'est
pas le deuxième paragraphe qui va l'empêcher de le faire.
Trosièmement, si j'étais à sa place et si je voulais
déroger, je dirais tout simplement que la façon dont le
deuxième paragraphe est bâti invite le Vérificateur
général, non seulement à ne pas mettre en cause le
bien-fondé des politiques, mais à ne pas dire des choses qui
pourraient amener d'autres à mettre en cause le bien-fondé des
politiques. À ce moment-là, je dirais, si j'étais
Vérificateur général: Cela m'est impossible de
prévoir ce que les autres vont faire avec mes évaluations.
M. le ministre, je vais reprendre, si vous le permettez, parce que je
pense que cela est important. Je disais, lorsque vous avez commencé
votre conversation avec le Vérificateur général: Si
j'étais Vérificateur général et que je voulais
déroger, j'utiliserais comme excuse, par rapport au deuxième
paragraphe, que je ne peux pas, en tant que Vérificateur
général, prévoir ce que Ies autres feront à la
suite de ma vérification, que je prétendrais toujours être
à l'intérieur des balises de la loi. C'est ce que le
deuxième paragraphe m'invite à faire. Il m'invite non seulement
à être responsable de ce qui est dans mon rapport mais encore
à être responsable de ce que les autres en feront. C'est
carrément ridicule, ce n'est pas une façon de
légiférer.
Au maximum, ce que vous pouvez faire avec le deuxième paragraphe,
c'est rayer les mots "avoir pour effet de". Donc, le deuxième paragraphe
se lirait: "Cette vérification ne doit pas mettre en cause le
bien-fondé des politiques" etc., etc. Cela pourrait peut-être,
à la limite, être acceptable. Mais, inviter le Vérificateur
général à être responsable de droit pour ce que les
autres font de ses conclusions, c'est un non-sens. Je ne voudrais pas
blâmer le conseiller juridique parce que je sais d'où vient le
deuxième paragraphe, c'est une autre paire de manches.
On ne peut quand même pas demander à un vérificateur
général de se préoccuper de ce que les autres feront de
ses conclusions.
Le Président (M. Lachance): M. le député de
Deux-Montagnes, ce serait là-dessus?
M. de Bellefeuille: Oui, à moins que le ministre veuille
intervenir. Il n'y a pas de proposition d'amendement?
M. French: Je suis prêt à en faire une, mais je
voulais entendre la réponse du ministre.
M. de Bellefeuille: J'arrive mal à saisir exactement
où on s'en va, mais le ministre a posé il y a quelque temps une
question de traduction, à savoir comment rendre en anglais
"bien-fondé". L'anglais dit "validity". Je reconnais avec le ministre
que le sens n'est pas tout à fait le même. "Bien-fondé" est
un jugement porté sur la valeur, c'est un jugement assez global, tandis
que "validity" c'est par référence à quelque chose de
précis, ce n'est pas global. C'est assez particulier "validity".
Alors je lui proposerais, pour l'anglais, quelque chose comme - le
député de Westmount serait peut-être meilleur juge, le mot
est un peu lourd - "appropriateness".
M. Duhaime: "Appropriateness"?
M. de Bellefeuille: Oui, quelque chose qui dirait cela.
M. Duhaime: "Appropriateness" m'appa-raît... Je ne suis pas
très savant dans la langue de Shakespeare. Vous allez nous aider, M. le
député de Westmount. C'est mieux que "the merit".
"Appropriateness" est plus précis, je pense. Dans la mesure où
j'ai l'intention de maintenir le deuxième alinéa, ce serait
peut-être utile d'avoir votre éclairage. Je vais vous dire
pourquoi sur le fond.
M. French: "The merit" est meilleur que "validity", et
"appropriateness" est aussi meilleur que "validity". Ils sont tous les deux
meilleurs. "The merit" est peut-être plus économe...
M. Duhaime: "Appropriateness" m'apparaît très
savant, d'abord, ensuite passablement sophistiqué. Vous avez de grandes
lectures!
M. French: Non, "appropriateness", c'est bon. C'est mieux que
"validity".
M. Duhaime: Bon. D'abord, M. le député de
Westmount, je voudrais réagir à vos propos. Je pense que vous
avez soulevé un point intéressant. Qu'est-ce que vous diriez si
on biffait les mots "avoir pour effet de". Cela donnerait en français:
"Cette vérification ne doit pas mettre en cause le bien-fondé des
politiques", etc. ?
M. French: Pour ma part, j'accepterais cela. Je ne peux parler
pour le responsable du dossier.
M. Duhaime: Non, mais je veux dire: pour cette partie de votre
observation.
M. French: Oui, c'est nettement meilleur.
M. Duhaime: Alors, M. le Président, je
pense qu'on pourrait peut-être en disposer tout de suite. À
moins qu'on retienne la méthodologie utilisée hier, qui
était très rapide. On pourrait retenir l'article 25 en suspens
et, pendant ce temps, ceux qui nous assistent rédigeront un texte dans
le sens que l'amendement est souhaité.
Ce serait de biffer, du deuxième alinéa de l'article 25,
les mots "avoir pour effet de", à la première ligne. On reviendra
tantôt avec 25 et je proposerai formellement l'amendement au
deuxième alinéa. Également, je formulerai tantôt un
amendement pour remplacer le mot "validity" dans le texte anglais par le mot
"merit". (15 heures)
Bien sûr, avant de l'envoyer en suspension, M. le
Président... On va devoir reprendre plus d'un seul mot dans le texte
anglais. On va le réarranger pour traduire exactement ce qu'on veut dire
en français. Je maintiens, M. le Président, je le dis sans regret
que, d'abord, je voudrais rassurer le député de
Vaudreuil-Soulanges, j'ai tellement entendu de choses que je ne me sens pas le
besoin de les relire, lorsque vous vous référez aux propos de mon
prédécesseur.
M. Johnson (Vaudreuil-Soulanges): J'espère que vous lisez
les derniers rapports de presse aussi sur ce qu'il dit.
M. Duhaime: Oui.
M. Johnson (Vaudreuil-Soulanges): Cela mêle un peu le
monde.
M. Duhaime: Non, mais soyons...
M. Johnson (Vaudreuil-Soulanges): Tout le monde va être un
peu mêlé.
M. Duhaime:... sérieux. Je pensais qu'on s'était
bien compris là-dessus, sur cette question, il y a quelques semaines, en
commission parlementaire sur les crédits. M. Parizeau pouvait avoir
toute la liberté possible et imaginable, dans l'exercice de ses
fonctions, d'avoir son point de vue sur un certain nombre de choses. Ce que
vous m'apprenez aujourd'hui, je l'ignorais complètement. Je pense
qu'autant pour la protection du Vérificateur général dans
l'exercice de ses fonctions, et autant pour la protection aussi des membres de
l'Assemblée nationale que de ceux du gouvernement et des dirigeants des
organismes publics qui sont visés par ce projet de loi, ainsi que de
tous les organimes visés par celui-ci, je considère M. Chatelain
comme étant un gentilhomme, qui exerce son métier admirablement
bien... Mais je pense que notre boulot à nous, comme législateurs
ici, c'est de le protéger, lui. Quand je dis "lui", je ne parle pas de
son humble personne, je parle de tout le monde qui travaille en dessous de lui.
C'est une immense botte, la vérification générale dans le
gouvernement. Il faut comprendre aussi que si vous avez un organisme
d'État -tiens, pour s'amuser, on pourrait peut-être dire
Radio-Québec, c'est un sujet de conversation - le Vérificateur
général, qui va aller y faire la vérification, s'il n'y a
pas un frein très clair et qu'il établit une ligne de
démarcation sur la pertinence de maintenir ou non une radio
d'État que le Québec finance, si vous voulez mon sentiment, ce
n'est pas des oignons du Vérificateur général et il faut
que ce soit clair.
C'est dans ce sens-là que va l'amendement. Que le
Vérificateur général utilise l'article 26. 7° ou une
autre formule, suivant les suggestions que semblait, de façon un peu
sous-marine, nous faire le député de Westmount, il ne faut pas
prêter des intentions comme cela à quiconque. Vous disiez
tantôt: Si le Vérificateur général avait
l'intention, disons, de ne pas s'occuper du paragraphe 2°, il pourrait
procéder autrement.
M. French: Non, non, ce n'est pas cela que j'ai dit, au
contraire, je m'excuse.
M. Duhaime: C'est ce que j'ai compris.
M. French: Ce que j'essaie de vous dire, c'est que, dans son
état actuel... S'il a décidé d'ignorer l'article 26 ou de
l'outrepasser, ce n'est pas le deuxième paragraphe de l'article 25 qui
va le retenir...
M. Duhaime: Ah bon, d'accord!
M. French:... l'arrêter. D'accord?
M. Duhaime: Oui, je comprends.
Le Président (M. Lachance): Alors...
M. Duhaime: On va le tenir en suspens, M. le Président,
à moins qu'il y ait d'autres interventions là-dessus et,
tantôt, on va le rappeler avec des propositions d'amendement formelles,
tant dans le texte français que dans le texte anglais, afin de disposer
de cette question.
Le Président (M. Lachance): L'article 25 est suspendu.
J'appelle l'article 26. Je voudrais indiquer aux parlementaires qu'à la
suite d'indications qui nous ont été données par les
légistes, il serait plus prudent d'adopter et la version anglaise et la
version française lorsqu'il y a des amendements, car, semble-t-il, ce
n'est pas toujours une simple traduction.
M. Johnson (Vaudreuil-Soulanges): Si ce n'est pas une traduction,
on a un gros problème. Faudra-t-il faire l'étude de la loi
article par article, en anglais et en français,
ma foi?
M. Fortier: Bien, ils sont tous préparés.
M. French: On n'aborde pas les amendements en commençant
par la version anglaise comme telle.
M. Johnson (Vaudreuil-Soulanges): Ce serait bien la
première fois qu'on fait cela ici, en commission, M. le
Président, ou à l'Assemblée.
M. le Président, je crois comprendre que c'est parce que,
à l'occasion, il y a traduction, compte tenu d'un amendement qu'on
apporte au texte français et qu'en même temps on en profite, dans
le texte anglais, pour le nettoyer ou y apporter de petits changements mineurs.
Je pense que toutes les lettres minuscules sont devenues des majuscules ou
l'inverse, tout à l'heure, dans un des articles. Pour être
sûrs de ne pas en échapper, on devrait peut-être ici, autour
de la table, adopter les deux versions, c'est ce qu'on me fait remarquer. C'est
un conseil de prudence, tout simplement.
Le Président (M. Lachance): Vous êtes d'accord?
M. Fortier: Étant donné que c'est tout
préparé...
Le Président (M. Lachance): À l'article 26, nous
avons un amendement dans le texte anglais. M. le vérificateur.
M. Chatelain: Dans le texte anglais, il s'agit tout simplement
d'une amélioration de la traduction, surtout quand on parle de "material
inadequacies".
Une voix: Au lieu de "important efficiencies".
M. Chatelain: Oui, c'est cela.
Le Président (M. Lachance): Est-ce que l'amendement en
anglais est adopté? Donc, l'article 26 tel qu'amendé est
adopté?
M. Johnson (Vaudreuil-Soulanges): C'est peut-être
l'occasion pour mon collègue de Westmount ou moi-même de parler de
l'article 26. 7°. On voit que c'est très précisément
là la façon dont le Vérificateur général a
toujours compris son rôle, c'est-à-dire de nous faire rapport sur
un des éléments constitutifs de son rôle, c'est de faire
rapport si, oui ou non, il y a une mise en oeuvre à l'intérieur
d'un organisme d'entreprise du gouvernement ou d'un ministère des
procédés satisfaisants destinés à évaluer
l'efficacité et à en rendre compte dans les cas où il est
raisonnable de le faire. C'est le libellé de 26. 7°. Si ce n'est pas
cela la définition du rôle du Vérificateur
général en matière de vérification
intégrée, je ne sais pas ce que ce pourrait être d'autre.
Le ministre semble dire que cela pourrait aller plus loin que cela, d'où
le 25. 2. Je persiste à ne pas comprendre l'insistance du ministre
à ajouter le deuxième paragraphe de l'article 25 qu'on a suspendu
tout à l'heure et sur lequel on reviendra.
Le Président (M. Lachance): M. le député de
Westmount.
M. French: Pour ma part, je voudrais inviter le
Vérificateur général, dans la promotion de ce nouveau
mandat, et dans l'utilisation de son nouveau mandat espérant, bien
sûr, que le projet de loi sera adopté - à faire preuve de
discrimination dans la description de ce que l'article 26. 7, une fois suivi
dans toutes ses implications par le gouvernement et le Conseil du
trésor, va faire pour l'administration publique. Puisqu'on a
assisté, surtout avant l'actuel Vérificateur
général au fédéral, à une sorte de
démagogie savante de ce que l'on voulait dire par l'efficacité et
l'évaluation de l'efficacité, qui n'a pas, à long terme et
à moyen terme, aidé vraiment autant l'administration publique que
la personne dont il était question le prétendait toujours, bien
que cela ait certainement aidé les comptables à l'emploi du
gouvernement du Canada à trouver d'autres emplois et à prendre
beaucoup de place dans la machine. Je suis pour les comptables, mais je suis
contre l'espèce de poursuite d'un intérêt
politico-professionnel par le mouvement de fond qui se dessine sur certaines
illusions par rapport à ce qu'une évaluation d'efficacité
dans le programme public pourrait être, et c'est exactement pour les
mêmes raisons que le ministre a émis, au sujet de l'article 25. 2,
qu'il y a un certain nombre de considérations qui restent dans le
domaine public pour les politiciens et qui ne devraient pas être
distorsionnées et avoir comme conséquence une série
d'attentes et l'édification d'une espèce d'empire à
l'intérieur de la machine qui, à la longue, ne résultent
pas dans des changements fondamentaux à l'intérieur du
gouvernement.
Je n'invite pas le Vérificateur général à
commenter cela. Ce ne serait peut-être pas juste de lui demander de le
commenter. Mais, en tout cas, j'émets un souhait, pour ma part, face
à cette partie critique du nouveau mandat, qui est important et qui
devrait être poursuivi.
M. Duhaime: M. le Président, je ne veux pas reprendre tout
ce que je disais tantôt. Je pense que c'est courtois de votre part
d'indiquer que le Vérificateur général serait
drôlement inconfortable si on lui demandait de se prononcer
là-dessus, parce
que c'est une décision qui est carrément du ressort du
gouvernement. Mais, si vous me le permettez, sur l'article 26. 7°, par
exemple, je parlais tout à l'heure avec le Vérificateur
général, il m'informe qu'une disposition semblable se retrouve
ailleurs - et vous l'avez vous-même évoqué. La question
qu'on se pose et que vous soulevez est de savoir si cela vient en contradiction
avec l'article 25. 2. Je dis non. Ils sont sur deux tableaux différents,
dans le sens qu'à l'article 26. 7° il y a un critère de
raisonnabilité qui appartient au bon jugement du vérificateur.
Dans les cas où il est raisonnable de le faire, c'est lui qui va porter
ce jugement sur cet aspect des choses, mais, je pense qu'évaluer
l'efficacité et en rendre compte... Si on le lit entièrement: "La
mise en oeuvre de procédés satisfaisants destinés à
évaluer l'efficacité et à en rendre compte... ", c'est
bien différent de ce que vise - dans mon esprit en tout cas - le
deuxième alinéa de l'article 25. On est sur deux tableaux
différents.
Le Président (M. Lachance) Est-ce que l'article 26 e3t
adopté?
M. Duhaime: Voulez-vous dire un mot, M. Chatelain, sur l'article
26. 7°? Si vous voulez dire un mot sur l'article 25. 2, soyez bien à
l'aise de le faire.
M. Chatelain: D'accord. Oui. À la suite des commentaires
qui ont été faits par le député, j'ai compris le
message. C'est une chose dont je suis...
M. French: Ce n'est pas la première fois que vous
l'entendez, d'ailleurs.
M. Chatelain: C'est vrai; c'est exact. C'est une chose à
laquelle je suis très sensible. Je peux vous assurer que ce
Vérificateur général va utiliser l'article 26, surtout le
paragraphe 7°, avec beaucoup de discernement.
M. French: Je vous remercie. C'est exactement ce que je voulais
entendre, M. le Président.
Le Président (M. Lachance): C'est enregistré. Cela
va? Est-ce que l'article 26 est adopté?
M. Jonhnson (Vaudreuil-Soulanges): Adopté.
Le Président (M. Lachance): L'article 26 est
adopté. J'appelle l'article 27. Il y a un amendement dans le texte
anglais. L'article 27.
M. Duhaime: Je n'ai pas les amendements en anglais. Il y a un
amendement dans le texte anglais, dites-vous?
M. Chatelain: M. le Président, c'est un amendement bien
secondaire. C'est simplement une correction de la traduction.
Le Président (M. Lachance): C'est une correction de la
traduction?
M. Duhaime: Cela va? À l'article 27, il y a un
amendement...
M. Johnson (Vaudreuil-Soulanges): En anglais, oui.
M. Duhaime:... en fait, qui n'en est pas un en soi. C'est une
correction à la traduction anglaise.
M. Johnson (Vaudreuil-Soulanges): On adopte la nouvelle
traduction.
Le Président (M. Lachance): Très bien. L'amendement
est adopté. L'article 27 est-il adopté?
Une voix: Adopté.
Le Président (M. Lachance): L'article 27 est
adopté. À l'article 28, il y a un amendement.
M. Duhaime: Oui.
Le Président (M. Lachance): D'abord, en version
française.
M. Chatelain: M. le Président.
Le Président (M. Lachance): Oui, M. Chatelain.
M. Chatelain: L'amendement à la version
française?
Le Président (M. Lachance): Oui, la version
française.
M. Chatelain: II s'agit tout simplement de couvrir un cas qui
avait été oublié. Dans l'article 28, on mentionne que le
Vérificateur général pourra faire des travaux de
vérification d'optimisation seulement avec l'accord du conseil
d'administration. À ce moment-là, ce que l'on avait
oublié, c'est que le gouvernement, en vertu d'un autre article dans le
projet de loi, peut demander au Vérificateur général de
faire des travaux de vérification particuliers ou une enquête.
Avec le libellé actuel de l'article 28, le gouvernement n'aurait
même pas pu demander au Vérificateur général d'aller
faire une telle vérification auprès d'une entreprise du
gouvernement. La raison de l'amendement, c'est que ces cas ne soient pas exclus
d'une demande du gouvernement.
Le Président (M. Lachance): M. le député de
Vaudreuil-Soulanges.
M. Johnson (Vaudreuil-Soulanges): Au sujet de l'amendement?
Le Président (M. Lachance): Oui.
M. Johnson (Vaudreuil-Soulanges):
Adopté.
Le Président (M. Lachance): L'amendement en
français est adopté. Oui. Sur l'amendement?
M. de Bellefeuille: Non. Enfin, sur l'article 28. Cela me
paraît assez limitatif quant aux pouvoirs du Vérificateur
général. Le Vérificateur général peut...
Le Président (M. Lachance): Excusez-moi. Est-ce qu'on peut
d'abord adopter l'amendement? Ensuite, vous pourrez revenir à l'article
28, si vous voulez. Vous avez entendu les explications de M. Chatelain.
M. de Bellefeuille: Dans les cas prévus à l'article
36.
M. Johnson (Vaudreuil-Soulanges): C'est-à-dire que...
M. Fortier: C'est un mandat spécial du gouvernement.
M. Johnson (Vaudreuil-Soulanges): Le gouvernement demande au
vérificateur de faire un travail spécial.
M. de Bellefeuille: Oui. H n'est pas astreint à...
M. Johnson (Vaudreuil-Soulanges): À l'approbation du
conseil.
M. de Bellefeuille:... l'entente avec le conseil
d'administration.
M. Johnson (Vaudreuil-Soulanges): C'est cela.
M. Fortier: C'est cela.
M. Johnson (Vaudreuil-Soulanges): Vous n'êtes pas
d'accord?
M. de Bellefeuille: Cela ne répond pas vraiment à
la question que j'avais en tête parce que, dans les autres cas, si le
Vérificateur général, comme on l'indique à la
première ligne de l'article 28, le juge approprié - il veut aller
dans une entreprise, etc. - s'il est astreint à en venir d'abord
à une entente avec le conseil d'administration de l'entreprise, cela
veut dire que le conseil d'administration de l'entreprise n'a qu'à dire
non et, voilà, l'affaire en reste là et le Vérificateur
général, même s'il le juge approprié, ne peut pas
aller faire les vérifications qu'il estime appropriées. (15 h
15)
M. Chatelain: M. le Président, la raison du
deuxième alinéa - je ne sais pas si on appelle cela un
alinéa ou un paragraphe -dans le projet de loi, à l'article 28,
à la place des mots que l'on emploie "après entente avec le
conseil d'administration", on aurait pu dire "après consultation du
conseil d'administration". Mais ce que cela aurait pu vouloir dire à ce
moment-là, que c'est le Vérificateur général qui
aurait pu imposer ce genre de vérification. Il faut reconnaître
ici que c'est seulement dans le cas des entreprises. Donc on parle surtout de
sociétés d'État, où il y a des conseils
d'administration. Il y a des conseils d'administration qui doivent quand
même bénéficier d'une certaine autonomie, surtout dans les
décisions administratives. À ce moment-là, si le
Vérificateur général avait le pouvoir d'imposer une
vérification d'optimisation des ressources - il ne faut pas oublier
également que le Vérificateur général a un
accès à l'Assemblée nationale, grâce à son
rapport annuel - il aurait pu effectuer une telle vérification
nonobstant l'opposition du conseil d'administration. Pour commencer, vous
pouvez vous imaginer dans quelle sorte de situation le Vérificateur
général pourrait se trouver s'il n'avait pas la
coopération du conseil d'administration. C'est pourquoi, le gouvernement
et le Vérificateur général, dans les discussions, ont
préféré employer les mots "après entente avec le
conseil d'administration". C'est que, d'une part, il faut l'appui du conseil
d'administration pour bien faire un tel travail, et, deuxièmement, comme
vous l'avez bien signalé dans le premier paragraphe, c'est que, lorsque
le Vérificateur général le juge approprié, ces
travaux devraient être faits. Alors...
M. Fortier: Donc, il y a déjà des
vérificateurs.
M. Chatelain: Oui, seulement dans les cas où il est le
vérificateur.
M. Fortier: Oui, c'est la deuxième ligne.
M. Chatelain: C'est cela. Dans ces cas, le Vérificateur
général devra le consulter et obtenir l'accord du conseil
d'administration. S'il ne l'obtient pas, son recours est qu'il pourra le
signaler à l'Assemblée nationale dans son rapport annuel. C'est
un pouvoir de persuasion très, très fort.
M. Fortier: Des fois, il retarde le rapport du
Vérificateur général.
M. de Bellefeuille: M. le Président, M. Chatelain est en
train de dire que le Vérificateur général pourrait
signaler à l'Assemblée nationale qu'il n'en est pas venu à
une entente avec le conseil d'administration de l'entreprise X et il veut
indiquer que cela aurait des effets, que cela aurait un certain pouvoir. Il me
semble que l'effet ou le pouvoir que cela aurait est assez relatif et serait
beaucoup moins grand que le résultat de la vérification faite
comme indiqué dans le premier alinéa. Alors, j'aurais de beaucoup
préféré le premier libellé, celui auquel vous avez
fait allusion, soit la consultation.
M. Duhaime: Si vous me le permettez, juste une remarque et je
vais laisser ensuite M. Chatelain continuer. Il faut comprendre, si on retourne
en arrière ou si on fait une projection sur l'avenir, que le
gouvernement est dans des entreprises et dans des organismes et qu'il
régit des sociétés d'État, etc. Je comprends
qu'à la blague parfois, l'Assemblée nationale ou même en
commission, l'Opposition et le gouvernement vont se quereller à savoir
s'il n'y a pas un ministre qui est intervenu à l'intérieur pour
imposer une volonté gouvernementale en ne respectant pas le cadre de
l'autonomie des conseils d'administration. Il faut bien comprendre que les gens
qui siègent aux conseils d'administration des sociétés
d'État, quelles qu'elles soient, ou des régies ou organismes, le
mot qui vient à l'esprit, c'est l'imputabilité de ces gens. Il
faut comprendre aussi que cette mesure, on doive la lire avec d'autres
éléments de la réforme de nos institutions parlementaires
où, par exemple, il y a un droit d'initiative à des commissions
parlementaires. Prenez ma parole que si, dans son rapport annuel, le
Vérificateur général, dans une société
d'État dont il est le vérificateur, a proposé au conseil
d'administration de vérifier plus loin telle chose, telle chose, telle
chose et que son objectif va être précisé, j'imagine, et
qu'il doive faire rapport à l'Assemblée nationale qu'il n'y a pas
eu d'entente avec le conseil d'administration, j'essaie juste d'imaginer le
genre de scénario qui suivrait. Il y aurait des périodes de
questions, bien sûr, à l'Assemblée nationale, la commission
parlementaire qui est habilitée dans ce dossier - cela pourrait
être la commission permanente du budget et de l'administration - pourrait
convoquer le président ou le P. -D. G. de cette société
pour savoir ce qui se passe. C'est énorme comme poids. Si j'étais
un ministre responsable d'une société d'État, recevoir une
annotation comme celle-là dans un rapport annuel du Vérificateur
général, je ne trouverais pas cela drôle. C'est
énorme.
M. de Bellefeuille: M. le Président, je ne veux pas
insiter, mais je ne partage pas l'avis du ministre parce que cela voudrait dire
qu'il se passerait un nombre X de mois de plus et l'actualité
brûle vite ces genres de problèmes. Si on ne le saisit pas au vol,
il y a bien des chances que quelques mois plus tard il n'ait plus
d'intérêt ou de signification et qu'il y ait des choses qui ne
soient pas vérifiées tout simplement parce qu'un conseil
d'administration n'aura pas voulu qu'elles soient vérifiées.
Le Président (M. Lachance): M. Chatelain, avez-vous
quelque chose à ajouter?
M. Chatelain: Je voudrais tout simplement dire qu'il ne faut
quand même pas oublier l'existence du premier paragraphe de l'article qui
dit bien, comme vous l'avez signalé tantôt, M. le
député: dans les cas que le Vérificateur
général jugera appropriés. Si le conseil d'administration
lui refuse l'accès ou la permission de faire un tel travail... Il faut
réaliser qu'on parle de vérification d'optimisation des
ressources seulement. Lorsqu'on parle d'optimisation des ressources, nous
parlons de contrôles de gestion.
Vous savez que c'est pas mal près de l'os quand on parle de
contrôles de gestion, surtout en ce qui regarde un conseil
d'administration. Il faut absolument que le Vérificateur
général, d'une part, ait la coopération et la
collaboration de ce conseil d'administration. C'est vital, c'est essentiel.
D'autre part, si le Vérificateur général a jugé
qu'il serait approprié de faire une telle vérification dans
certains cas bien spécifiques, sur certains systèmes ou certains
procédés de gestion, à ce moment, dans son rapport
à l'Assemblée nationale, il indiquerait les raisons pour
lesquelles il a demandé la permission de faire un tel travail.
Je pense bien - et je reviens à ce que je disais tantôt -
qu'il serait quand même assez fort, comme instrument de persuasion, de
faire état de ces choses.
M. Fortier: Je suis parfaitement d'accord.
Le Président (M. Lachance): Est-ce que l'amendement en
français à l'article 28 est adopté?
M. Fortier: Adopté, l'amendement.
Le Président (M. Lachance): L'amendement, oui. Est-ce que
l'amendement du texte anglais est adopté?
Des voix: Adopté.
Le Président (M. Lachance): Adopté. Est-ce que
l'article 28 tel qu'amendé est adopté?
M. Johnson (Vaudreuil-Soulanges): Non. Le Président (M.
Lachance): Ah non?
M. Johnson (Vaudreuil-Soulanges): Non, M. le Président.
Dans la mesure où le troisième paragraphe reprend, ici aussi, le
préjugé du ministre "enjoindre le Vérificateur à ne
pas mettre en cause", ah non! enjoindre le travail du Vérificateur
général à ne pas avoir pour effet, même
imprévu et impossible à contrôler, de "mettre en cause le
bien-fondé des politiques et objectifs de programme de l'entreprise".
Nous avons suspendu l'article 25 pour des raisons de rédaction,
puisqu'il y aura peut-être un amendement, alors, on peut suspendre, en
vertu du même principe...
M. Duhaime: On va suspendre l'article 28 pour les mêmes
raisons. On le rappellera.
Le Président (M. Lachance): Très bien. L'article 28
est suspendu. J'appelle l'article 29. Est-ce adopté?
M. Fortier: Adopté.
Le Président (M. Lachance): Adopté. J'appelle
l'article 30.
M. Fortier: Juste une question, M. le Vérificateur
général. Je voudrais vous demander si cela vous permet de
vérifier la feuille de paie, si les gens vont travailler ou s'ils ne
vont pas travailler, ou si les gens encaissent leur chèque sans aller
travailler. Quoique, si vous vérifiez un ministère en
particulier, dont le personnel est payé par la fonction publique, mais
les définitions qui sont ici vous permettent-elles de vérifier si
ceux qui encaissent des chèques en tant que salariés travaillent
actuellement pour le ministère en question?
M. Chatelain: Bon! on parle bien de l'article 30 dans le
moment?
M. Fortier: Oui.
M. Chatelain: D'accord. Alors, on parle bien de subventions.
M. Fortier: On parle de registres.
M. Chatelain: Oui, d'accord, mais les "registres, dossiers et
comptes d'un établissement, institution, association ou entreprise". Ce
qu'on ne voulait pas viser spécifiquement par cet article,
c'étaient les individus. Par exemple, les individus qui
bénéficient de l'aide sociale, entre autres.
M. Fortier: Ah oui!
M. Chatelain: On ne voulait pas viser ces personnes. Alors, il
fallait enlever le mot "personnes" à cause de cela, mais cependant, pour
pouvoir inclure dans le champ de compétence les personnes qui
étaient en affaires, on a utilisé le mot "entreprise". Je ne sais
pas si vous saisissez la nuance, les entreprises qui sont non
incorporées, ainsi de suite. Les entreprises, on peut les
vérifier, c'est-à-dire les bénéficiaires de
subventions qui sont en affaires, on peut les vérifier, mais on exclut
les bénéficiaires de l'aide sociale.
M. Fortier: II y a une question que je vous pose. Vous le savez,
dans les entreprises privées, il va arriver que le vérificateur
de l'entreprise fasse même la distribution des chèques pour
vérifier si les personnes physiques existent vraiment. Je me demandais,
lorsqu'on parle de vérification des registres, des dossiers et des
documents, si vous auriez cette autorité d'aller distribuer les
chèques pour voir s'il y a réellement une personne physique qui
correspond au chèque numéro xyz.
M. Chatelain: M. le Président, je comprends le sens exact
de la question du député. Cela ne nous donnerait
évidemment pas l'autorité d'aller distribuer les chèques,
mais d'aller vérifier. On peut aller jusque-là. On vérifie
l'utilisation d'une subvention. Si la subvention a été
versée à une entreprise, à une institution, peu importe,
aux fins d'aider d'autres personnes, on peut aller vérifier
l'utilisation qui en est faite, donc on peut aller déterminer la
validité ou, pour employer un autre mot, l'existence réelle de
ces paiements à des individus qui y ont droit. On peut aller
jusque-là, c'est sûr.
Le Président (M. Lachance): M. le député de
Deux-Montagnes.
M. de Bellefeuille: M. le Président, je suis certain que
M. Chatelain n'irait jamais harceler des vieux comme le gouvernement
fédéral est en train de le faire. Il y a des clubs de l'âge
d'or qui reçoivent, par exemple, 250 $ en subvention du gouvernement
dans le cadre du programme hors normes.
M. Fortier: À la suite de la recommandation du
député de...
M. de Bellefeuille: Je sais que M. Chatelain n'ira pas
vérifier quel usage a été fait de ces 250 $ par le Club de
l'âge d'or de Sainte-Marthe-sur-le-Lac, mais il ne faudrait pas que la
loi lui en donne le pouvoir, il me semble. Est-ce qu'il ne devrait pas y avoir
une espèce de limite ou une précision quelconque qui serait
apportée?
M. Chatelain: Je pense que l'article est
assez précis comme il est là. Il y a des termes qu'on ne
peut pas utiliser, dont justement le terme "les personnes". À la liste:
établissements, institutions, associations ou entreprises, on aurait pu
ajouter le mot "personnes".
M. de Bellefeuille: Les clubs de l'âge d'or tombent dans
cela.
M. Chatelain: Oui, oui, mais dans l'exemple que vous donnez,
c'est bien sûr que le Vérificateur général ne se
prévaudrait jamais de l'article de cette loi pour faire cela.
Écoutez, il y a des milliards qui sont dépensés dans les
hôpitaux, dans les institutions et ainsi de suite...
M. de Bellefeuille: Bien oui, je suis bien d'accord.
M. Johnson (Vaudreuil-Soulanges): Dans le cas précis, par
ailleurs, je comprends qu'il y a un test de matérialité, c'est le
moins qu'on puisse dire, mais, indépendamment de cela, je ne vois pas en
quoi, à l'intérieur de ce programme qui est un excellent exemple,
c'est parfaitement arbitraire et discrétionnaire. C'est le
député qui, à la suite de la recommandation au MLCP, dit:
Le club de l'âge d'or de Sainte-Marthe-sur-le-Lac devrait avoir 250 $
cette année. Le club de l'âge d'or va recevoir 250 $ et il n'est
aucunement lié, il n'y a pas un ensemble de conditions sur
l'utilisation. Il peut le flamber en achetant un téléviseur
couleur usagé. Ce n'est pas flambé cela.
M. Chatelain: Ce n'est peut-être pas flambé,
cela.
M. Johnson (Vaudreuil-Soulanges): Non, ce n'est pas
flambé, cela. On peut penser à d'autres façons de flamber
cela. Ils peuvent faire un voyage ici et venir visiter leur
député, mais...
M. de Bellefeuille: Un voyage à Las Vegas!
M. Johnson (Vaudreuil-Soulanges):... ils le peuvent à
faire des choses comme cela. Je ne vois pas, de toute façon... Il y a
peut-être d'autres exemples qui sont meilleurs que celui que le
député de Deux-Montagnes a utilisé.
M. Duhaime: En fait, ce que le député de
Deux-Montagnes a dans la tête, j'ai l'impression, c'est que le
Vérificateur général n'ira pas vérifier
l'utilisation de ce qu'on pourrait faire des 250 $ ou 2500 $ à cet
organisme sur un programme hors normes, mais ce qu'il pourrait vérifier
c'est vraiment si - je vais passer mon petit commercial aussi - l'âge
d'or de Saint-Bernard ou de
Saint-Pierre-de-Shawinigan existe vraiment. Ce serait pertinent qu'il
puisse vérifier cela.
M. de Bellefeuille: Mais ce n'est pas ce que l'article dit.
M. Duhaime: Oui, c'est cela.
M. Chatelain: M. le Président, il ne faut pas oublier que
l'article dit, dans le moment, d'aller vérifier l'utilisation de la
subvention. Alors, il faut qu'il y ait des conditions attachées à
l'émission ou à la subvention elle-même. C'est cela.
Une voix: Autrement, il n'y a rien à vérifier.
M. Chatelain: C'est cela.
Le Président (M. Lachance): Très bien. Est-ce que
l'article 30 est adopté?
M. de Bellefeuille: Cela va.
M. Duhaime: La majeure inclut la mineure.
Le Président (M. Lachance): C'est adopté. Article
31? Il y a un amendement à la version française.
M. Fortier: C'est un travail de première
qualité.
Le Président (M. Lachance): Est-ce que cet amendement est
adopté?
M. Fortier: L'amendement est adopté. J'aurais juste une
question, M. le Président.
Le Président (M. Lachance): Oui, M. le
député d'Outremont.
M. Fortier: De plus en plus, les États, tels que
l'État du Québec, s'orientent pour modifier leur politique d'aide
à l'entreprise. Au lieu de donner des subventions, on va accorder,
semble-t-il, des prêts. Il y a un exemple, qui est celui de Domtar
où, au lieu de donner une subvention, les deux gouvernements se sont
entendus pour faire une avance de fonds sous forme de financement. Donc, cela
tombe directement sour l'empire de l'article 31. D'une façon
générale, est-ce que le pouvoir qu'on vous donne par cette loi-ci
pourrait causer un problème dans le sens où disons, Domtar
recevrait une subvention? C'était clair, elle encaissait 100 000 $, il
n'y avait pas de question à poser, elle n'avait qu'à
démontrer qu'elle avait bien construit une usine? Mais vous n'aviez pas
le droit de vérifier ses livres ou du moins d'aller chercher le genre
d'information que vous pouvez exiger ici. Si, à l'avenir, il y a une
orientation de la part du
gouvernement d'aller vers des prêts plutôt que des
subventions, avec ce pouvoir, est-ce que vous croyez que cela pourrait
créer des difficultés chez certaines entreprises parce que voua
avez là le droit d'exiger tout genre d'informations que vous allez
pouvoir définir comme étant nécessaires pour justifier le
prêt? (15 h 30)
M. Chatelain: Cet article, il faut le reconnaître, est un
article de dernier recours en ce sens que, normalement, nous allons restreindre
notre vérification aux dossiers dans les ministères, ceux qui
avancent des fonds et ceux qui avancent de l'aide. Nous allons restreindre
notre vérification à ce niveau.
Cependant, la raison de l'article, ce serait au cas où nous
n'aurions pas des renseignements pertinents, valables ou satisfaisants et ainsi
de suite, à ce niveau. Cela nous donne accès aux
bénéficiaires. On peut demander aux bénéficiaires
de nous faire parvenir de la documentation au même titre qu'une personne
dans le ministère qui verse ou qui avance les fonds. C'est le but de cet
article tout simplement.
M. Fortier: Quand on dit: "Toute entreprise" dans la
première ligne, cela inclut une entreprise privée
également.
M. Chatelain: Oui, qui est bénéficiaire...
M. Fortier: L'exemple de Domtar est tout à fait
pertinent.
M. Chatelain: Oui, absolument.
M. Fortier: Dans ces cas, vous pourriez exiger d'avoir tout genre
d'information qui justifierait l'utilisation qui a été faite par
la compagnie en question.
M. Chatelain: Ici, il ne s'agit pas de subvention. Il
s'agit...
M. Fortier: Non, c'est une avance de fonds.
M. Chatelain: Ce qui justifierait pour nous - c'est pour les fins
des états financiers - la valeur qui apparaît aux états
financiers du gouvernement, c'est-à-dire la valeur de ce prêt.
Est-ce que ce prêt est valable? Est-ce qu'il y a des risques de perte?
C'est le but de l'article.
Le Président (M. Lachance): L'article 31 est adopté
tel qu'amendé?
M. Fortier: Adopté.
Le Président (M. Lachance): Adopté. J'appelle
l'article 32.
Des voix: Adopté.
Le Président (M. Lachance): L'article 32 est
adopté.
M. Fortier: Excusez, juste une question. Quand on dit: Les
états financiers avec diligence, avec diligence, c'est avant même
que le rapport annuel soit déposé à l'Assemblée
nationale. Autrement dit, si vous savez que le vérificateur de la
compagnie de la société d'État X a déjà
terminé ses travaux, vous pouvez exiger à ce moment qu'il y ait
transmission sans attendre que le rapport soit déposé à
l'Assemblée nationale.
M. Chatelain: C'est exact. Le but, ce n'est pas de l'exiger,
c'est de faire obligation à ces vérificateurs de nous les
transmettre immédiatement.
M. Fortier: Je donne l'exemple de la Raffinerie de sucre, on
vient d'avoir le rapport annuel, alors que tout le monde savait que le rapport
du vérificateur était disponible depuis neuf ou dix mois.
À ce moment, il y a dix mois, vous auriez pu l'exiger.
M. Chatelain: D'accord, mais, dans le cas de la Raffinerie de
sucre, nous sommes les vérificateurs, on l'avait donc.
M. Fortier: Excusez-nous.
M. Chatelain: Je comprends l'objectif de votre question, c'est
exact, c'est cela.
M. Fortier: D'accord. Merci.
Le Président (M. Lachance): L'article 32 est-il
adopté?
M. Fortier: Adopté.
Le Président (M. Lachance): Adopté. J'appelle
l'article 33.
M. Fortier: C'est très pertinent, très bonne
chose.
Le Président (M. Lachance): Est-ce adopté?
M. Johnson (Vaudreuil-Soulanges): C'est peut-être le moment
de soulever le cas de la relation que le Vérificateur
général a avec les vérificateurs externes. Il y a une
espèce de question de fond qui ne semble pas être traitée
du tout; c'est le cas où une entreprise du gouvernement aurait fait
appel, comme sa loi le lui permet, à un vérificateur externe
autre que le Vérificateur général. Jusqu'à quel
point pouvez-vous demander à ce vérificateur externe de faire de
la vérification d'optimisation des
ressources? Je ne vois rien ici. C'est vraiment votre mandat, de la
façon dont je comprends la loi.
M. Fortier: Good question.
M. Chatelain: Je comprends exactement et cela a été
discuté. C'est un sujet qui a été discuté en
profondeur avec nos conseillers juridiques. Ici, on ne peut pas se servir de
cet article ou de l'article suivant -c'est peut-être encore l'article
suivant - pour faire faire indirectement ou pour faire indirectement ce que
cette loi ne permet pas de faire directement. En d'autres mots, on ne pourrait
pas invoquer cet article pour demander à un vérificateur du
secteur privé d'une entreprise du gouvernement de faire une
vérification d'optimisation des ressources, parce que ce projet de loi
prévoit que c'est seulement le Vérificateur général
qui est le vérificateur régulier et qui peut seul faire un tel
travail, avec l'assentiment du conseil d'administration.
J'amène tout de suite une précision. Il n'y a rien qui
empêche le conseil d'administration d'une société
d'État qui serait vérifiée par un vérificateur du
secteur privé de s'entendre avec son vérificateur pour faire un
travail d'optimisation des ressources. Il n'y a rien qui l'en empêche,
mais le Vérificateur général ne pourrait pas invoquer cet
article pour les forcer à...
M. Fortier: II ne pourrait pas l'exiger non plus.
M. Johnson (Vaudreuil-Soulanges): Ni ne pourrait-il l'exiger.
Cela devient strictement l'initiative du conseil d'administration à ce
moment.
M. Chatelain: À ce moment, c'est sûr, c'est
exact.
M. Johnson (Vaudreuil-Soulanges): J'ajouterais que, dans le cas
où l'entreprise ne pourrait s'entendre avec le Vérificateur
général qui demanderait un mandat d'optimisation des ressources
ou qui voudrait y procéder, alternativement le conseil d'administration
dirait: Ne vous inquiétez pas, notre vérificateur externe va le
faire. À ce moment, le vérificateur externe fait rapport au
conseil d'administration qui vous transmet cela, mais, dans le fond, les
balises et le mandat ne sont pas ce que vous aviez en tête
peut-être. Je me demandais sur quel pied on était en train de
danser...
M. Chatelain: Là, il faut faire une distinction.
M. Johnson (Vaudreuil-Soulanges):... quant au contrôle des
fonds publics qui sont là?
M. Chatelain: D'accord. Il faut faire quand même une
distinction. Le Vérificateur général a compétence
partout, c'est-à-dire auprès de toutes les entreprises, mais il
est le vérificateur régulier seulement dans les cas où il
est nommé vérificateur. Dans ces cas, le Vérificateur
général peut, avec l'assentiment, etc. Dans les autres cas,
même si une entreprise fait partie du champ de compétence du
Vérificateur général, s'il y a des vérificateurs du
secteur privé, le Vérificateur général ne peut pas
intervenir au niveau de l'optimisation des ressources dans le contexte de la
loi actuelle, et je pense que c'est cela que vous comprenez. Dans le contexte
de cette loi-ci, il ne pourrait pas intervenir auprès du
vérificateur du secteur privé ou encore auprès du conseil
d'administration pour le forcer ou pour l'inciter à une
vérification d'optimisation des ressources.
M. Fortier: Juste une question. On parle d'optimisation des
ressources, mais parlons de vérification interne. Vous avez quand
même une responsabilité vis-à-vis de toutes les
sociétés d'État, même si vous n'en êtes pas le
vérificateur attitré.
M. Chatelain: Oui.
M. Fortier: À ce moment, est-ce que vous pourriez quand
même porter un jugement sur la qualité de la vérification
interne? Autrement dit, est-ce que vous pourriez être incitatif pour
dire: Écoutez, la vérification interne dans telle et telle
société n'est pas assez avancée ou elle n'a pas à
organiser un programme de vérification interne, mais, pour y avoir
participé quand j'étais à l'Université de
Montréal, je sais jusqu'à quel point cela peut être
douleureux; les gens n'en veulent pas très souvent. Je suis d'accord
avec mon collègue de Vaudreuil-Soulanges que l'article 33 devient
très limitatif.
M. Chatelain: II faut s'entendre. Dans le cas que vous soulevez,
c'est un cas qui est absolument à l'intérieur du mandat ou de la
compétence du Vérificateur général. Lorsqu'on parle
de vérification interne, il s'agit là de procédés
de vérification qui font l'objet d'examen par le vérificateur
externe à l'intérieur d'un mandat régulier de
vérification, on ne parie pas d'optimisation des ressources. Donc, le
Vérificateur général, ayant accès aux documents et
aux feuilles de travail etc., du vérificateur externe, peut
lui-même s'assurer que les vérificateurs externes se sont
penchés précisément sur cet aspect, c'est-à-dire la
qualité de la vérification interne. On pourrait aller
jusque-là.
M. Fortier: Quand vous parlez de vérificateurs,
normalement, ces gens vérifient
les actifs, les passifs, les comptes, etc.
M. Chatelain: D'accord, oui.
M. Fortier: Vous êtes plus compétent que moi pour en
juger et j'oserais espérer qu'automatiquement cela inclurait la
vérification interne, quoique je serais porté à conclure
que cette organisation entrerait dans l'organisation interne et que cela
pourrait ne pas être inclus dans la vérification comptable comme
telle.
M. Chatelain: IIfaut s'entendre. Ici, le but de ces
articles, c'est surtout pour le Vérificateur général de
s'assurer que le vérificateur externe a fait un travail raisonnable, eu
égard à l'utilisation de fonds public. C'est cela, l'aspect
important, ce sont les fonds publics. L'objectif de l'article, c'est pour le
Vérificateur général de s'assurer de la qualité des
travaux à ce niveau. Quand on parle d'entreprises, on ne parle pas
d'organismes. Vous savez que, dans le cas des organismes, là où
il y a un vérificateur du secteur privé, il a mandat de faire de
la vérification d'optimisation des ressources. Dans le cas des
entreprises, c'est là que c'est différent. Des entreprises, il
n'y en a pas autant que des organismes, il faut s'entendre sur cela. C'est
seulement dans le cas des entreprises du gouvernement où il y a un
vérificateur du secteur privé que le Vérificateur
général ne pourrait pas exiger cette vérification
d'optimatisation des ressources, mais, cependant, il aurait quand même
accès à tous les dossiers, à tous les rapports, etc., du
vérificateur externe. Comme je le disais tantôt, au fond,
l'objectif, c'est de se pencher sur la vérification externe et non pas
la vérification interne. Son premier objectif, c'est cela.
M. Fortier: Juste une suggestion. En termes de volume de travail,
les responsabilités qu'on est en train de vous donner, c'est
énorme. Si mon interprétation de la définition d'une
entreprise du gouvernement est exacte, cela inclurait entre autres disons
Hydro-Québec. Si on prend uniquement Hydro-Québec et que vous
exigiez tous les rapports internes des deux vérificateurs
d'Hydro-Québec, vous allez avoir assez de documents pour remplir la
salle ici. Vous allez avoir du travail pendant dix ans au moins.
Peut-être qu'un peu plus tard, on parlera de l'organisation ou de vos
priorités, quoique cela ne fasse pas partie de la loi comme telle.
M. Chatelain: Là, je viens de comprendre une
précision que vous avez apportée à votre question. C'est
sûr que les vérificateurs internes d'Hydro-Québec ne feront
pas parvenir leur rapport, ainsi de suite, au Vérificateur
général. Non, non, ici cela...
M. Fortier: Non, mais seulement si vous le demandez. L'article 33
dit...
M. Chatelain: Non, mais l'article vise seulement les
vérificateurs externes.
M. Fortier: D'accord, mais je parle des vérificateurs
externes. À Hydro-Québec, il y a deux vérificateurs
externes.
M. Chatelain: Oui.
M. Fortier: Vous pourriez demander tous les détails, les
études qui ont été faites par les deux
vérificateurs externes d'Hydro-Québec.
M. Chatelain: Oui, oui, mais, vous savez...
M. Fortier: Alors, mon interprétation est correcte.
M. Chatelain: Oui, mais on ne verra pas cela, vous savez, des
salles pleines de dossiers et de rapports, parce que, quand même, on est
habitué à travailler ensemble, dans le sens qu'on a les
mêmes normes, ainsi de suite, puis le Vérificateur
général n'aura pas à engager une armée pour
établir rapidement si des bonnes normes de vérification ont
été suivies par les vérificateurs externes.
M. Fortier: Non, mais quand même c'est juste pour
établir le volume du travail potentiel que vous aurez.
Présentement, vous n'avez pas droit de regard sur Hydro-Québec,
mais, avec cette loi-là, vous avez droit de regard sur
Hydro-Québec. Merci.
Le Président (M. Lachance): L'article 33 est-il
adopté?
M. Fortier: Adopté.
Le Président (M. Lachance): C'est adopté. Article
34. Il y a un amendement, il est en français et en anglais
évidemment, et l'amendement a pour objet d'ajouter un alinéa.
M. Johnson (Vaudreuil-Soulanges): Oui, c'est l'objet de ma
question.
Le Président (M. Lachance): Allez-y, M. le
député de Vaudreuil-Soulanges.
M. Johnson (Vaudreuil-Soulanges): Justement, ma question fait
suite au jeu de l'article 33 d'une part et de l'article 34, et j'allais
demander à ce moment-là ce qui arrive quand le
Vérificateur générai n'est pas satisfait. Il fait
procéder, c'est dans l'article 34 au premier paragraphe "procéder
ou fait
procéder à toute vérification additionnelle ou
enquête... " La question qui se posait, c'est qui va payer pour cela?
Là, on vient de découvrir dans l'amendement - si vous voulez en
faire lecture, M. le Président - On va tous découvrir la
même réponse ensemble.
M. Fortier: On va découvrir le pot aux roses.
Le Président (M. Lachance): Voici, ce que ça
change. Il y a l'addition d'un alinéa qui se lit comme suit: "Les
honoraires et frais additionnels ainsi encourus par un vérificateur
autre que le Vérificateur général, le cas
échéant, sont à la charge de l'organisme ou de
l'entreprise. "
Une voix: Non, est-ce que ça vous cause des
problèmes?
M. Johnson (Vaudreuil-Soulanges): Non, c'est parce qu'il n'y
avait pas de réponse. On allait demander à voir quelle serait la
pratique parce que, évidemment, sous prétexte que c'est le
Vérificateur général qui demande de faire les travaux, les
frais devraient être à même son budget, au cas où il
le ferait lui-même, vous savez, je vous le dis franchement. Mais, s'il le
fait faire, c'est assez logique, si on accepte que c'est pour que
l'exécution du mandat du Vérificateur externe soit
complète et à sa vérification à lui, le
Vérificateur général, que ce soit l'entreprise qui
supporte ces coûts-là. Cela m'apparaissait... En tout cas,
l'amendement me semble régler le problème.
Le Président (M. Lachance): Alors, l'amendement est
adopté?
M. Fortier: Adopté, oui.
Le Président (M. Lachance): Et anglais et en
français? C'est adopté. Est-ce que l'article 34 tel
qu'amendé est adopté?
M. Fortier: Oui.
Le Président (M. Lachance): C'est adopté. Article
35. L'article 35 est-il adopté?
M. Fortier; Oui.
M. de Bellefeuille: J'ai une question sur l'article 36, M. le
Président.
Le Président (M. Lachance): Oui, M. le
député de Deux-Montagnes.
M. de Bellefeuille: C'est à l'Assemblée nationale
que le Vérificateur général fait rapport. Ici, à
l'article 36, on parle du gouvernement ou du Conseil du trésor. Est-ce
qu'il ne devrait pas y avoir à la place de cela ou en plus de cela une
possibilité qu'un organisme de l'Assemblée nationale fasse ce
genre de demande?
M. Chatelain: M. le Président, il y a toujours une
possibilité qu'un organisme de l'Assemblée nationale fasse la
demande. Cela deviendrait un voeu dans ce sens-là, un voeu
exprimé dans le sens que le Vérificateur général
pourrait se pencher sur certains problèmes, faire une étude. La
raison pour laquelle ce n'est pas prévu nommément dans la loi -
ce que vous soulevez, M. le député -c'est que justement le
Vérificateur général ne voudrait pas se trouver au milieu
d'un débat qui risquerait d'être politique, c'est-à-dire
qu'un parti pourrait désirer qu'une enquête spéciale soit
faite dans un endroit particulier, cependant qu'un autre parti pourrait
désirer le contraire, c'est qu'à ce moment, le
Vérificateur général pourrait être mêlé
directement à un jeu politique. Je ne l'emploie pas dans un sens
péjoratif, absolument pas. (15 h 45)
M. Johnson (Vaudreuil-Soulanges): Un grand "P".
M. de Bellefeuille: Mais, M. le Président...
M. Duhaime: Un grand "J".
M. Chatelain: Mais il y a d'autres moyens avec cet article. S'il
y avait un scandale qui était discuté à l'Assemblée
nationale ou dans une commission quelconque, à ce moment, il faudrait
que l'Assemblée nationale en exprime le voeu pour demander au
gouvernement de demander au Vérificateur général de faire
un tel travail.
Mais il y a un autre aspect aussi à ce qui est soulevé
ici, c'est que, dans un tel travail spécial exécuté par le
Vérificateur général à la demande du gouvernement
ou du Conseil du trésor, à ce moment, les résultats de
cette étude, le Vérificateur général les rend
publics. Il peut les rendre publics, c'est-à-dire que là, on ne
peut pas permettre, de cette façon au gouvernement d'utiliser le
Vérificateur général à des fins autres que
l'imputabilité publique devant l'Assemblée nationale. Je ne sais
pas si vous saisissez la portée de ma réponse. Vous comprenez
que...
M. Fortier: M. le Président, oui, je suis d'accord.
M. de Bellefeuille: Je ne suis pas sûr, c'est parce que je
suis d'accord sur votre premier point, M. Chatelain. Peut-être que si on
s'entend sur votre premier point, on pourra passer au deuxième. Mais,
sur votre premier point, je trouve que votre réponse n'est pas
complète, parce que vous ne voulez
pas que ce soit utilisé à des fins politiques. Mais
l'article, tel qu'on le lit, permet l'utilisation à des fins politiques
par un seul parti, celui qui est pouvoir.
M. Fortier: Si le député me permet, à
supposer qu'on ajouterait ici le Bureau de l'Assemblée nationale, il
faut savoir que le Bureau est constitué, en majorité, de
députés ministériels...
M. de BelIefeuille: Mais il est...
M. Fortier:... et, dans les faits, ce ne serait pas possible pour
un député ou pour un parti de l'Opposition de vous donner un
mandat. Si on décidait à une commission parlementaire de
procéder, à moins que les députés
ministériels s'abstiennent de voter ou soient absents, dans la plupart
des cas, si une commission parlementaire de l'économie et du travail ou
celle-ci demandait une enquête, à ce moment, ce serait à la
majorité des députés présents, de toute
façon. Alors, vous ne seriez pas pris à l'intérieur d'un
débat entre l'Opposition ou l'autre, ce serait à la
majorité des députés d'une commission précise, je
ne sais pas si...
M. de BelIefeuille: Alors, cela pourrait être de faire
rapport chaque fois que le gouvernement, le Conseil du trésor ou le
Bureau de l'Assemblée nationale lui en fait la demande, etc.
M. Chatelain: Oui, cela pourrait être ça, cependant,
lors de la rédaction du projet de loi, cet aspect a été
discuté en détail, parce qu'il y a un autre principe qui est en
cause. C'est la relation qui doit exister entre le Vérificateur
général et l'Assemblée nationale elle-même. Le
Vérificateur général a son mandat de l'Assemblée
par délégation législative. Il a son mandat de l'ensemble
de l'Assemblée. On dit partout, on le précise ici, que le
Vérificateur général, lorsqu'il s'exécute,
lorsqu'il accomplit son mandat, a complète discrétion quant
à la façon d'appliquer ce mandat.
Alors, on ne voudrait pas ici qu'il y ait un intermédiaire qui
puisse se trouver entre l'Assemblée nationale et le Vérificateur
général qui, lui, a un mandat clair confié par la loi. On
ne voudrait pas qu'un autre intermédiaire intervienne entre les deux.
À ce moment, on se trouve à insérer entre les deux un
autre organisme qui pourrait intervenir dans la façon dont le
Vérificateur général pourrait exécuter ce mandat
qu'il a par délégation législative. Il y a un principe
très profond en cause ici, c'est cela.
M. de BelIefeuille: Mais, M. le Président, il y a quelque
chose... On ne se comprend pas, parce qu'il me semble que la loi introduit un
intermédiaire, alors que, moi, je propose qu'il n'y ait pas
d'intermédiaire. Si c'est le Bureau, il n'y a pas
d'intermédiaire, parce que le Bureau, c'est l'Assemblée
nationale, tandis que le Conseil du trésor ou le gouvernement, c'est un
intermédiaire.
M. Chatelain: Je pourrais peut-être répondre... 11
va falloir que je réponde en deux temps. Pour commencer, non, je
regrette, M. le député. Le Bureau, dans ce cas-ci, ce n'est pas
l'Assemblée nationale, dans le sens que je l'entends. Le
Vérificateur général est responsable à
l'institution, à l'ensemble de l'Assemblée nationale.
M. Fortier:... le Bureau, c'est un service administratif.
M. Chatelain: D'accord. Cependant, à la deuxième
partie de votre question, vous soulevez avec raison le fait qu'il y a un
intermédiaire, le gouvernement. Mais si le gouvernement n'intervient pas
comme intermédiaire dans le sens qu'on l'entend, que je l'entends ou que
vous l'entendez, c'est que c'est tout simplement un moyen prévu dans la
loi pour aider le gouvernement à satisfaire à son obligation
"redditionnelle". Il faut s'entendre. Si le gouvernement...
M. de BelIefeuille: À son obligation?
M. Chatelain:... redditionnelle, rendre des comptes.
M. de BelIefeuille: Oui.
M. Fortier: Redditionnelle.
M. de BelIefeuille: Oui, j'ai compris.
M. Chatelain: D'accord, vous comprenez? Le gouvernement, à
ce moment, a des vérificateurs internes, c'est sûr. Il a des
contrôleurs, ainsi de suite. Mais cela peut être impossible pour le
gouvernement d'effectuer un tel travail de vérification pour diverses
raisons, soit un manque de ressources, ou encore, à cause de la
situation tel un scandale ou peu importe. À ce moment, cela peut
être très utile au gouvernement de pouvoir faire appel à
une personne indépendante comme le Vérificateur
général.
M. Fortier: Je pense que je vais me rallier...
Le Président (M. Lachance): Allezl
M. Fortier: J'aurais juste une question. Lorsque le gouvernement
vous donne un mandat, est-ce que toutes vos responsabilités entrent en
ligne de compte? Je vais vous donner un exemple. Il y a deux, trois ou
quatre ans, il y a eu un scandale sur l'organisation des fêtes
nationales et on vous a demandé de faire une enquête à
l'intérieur du mandat que vous aviez, à ce moment-là, sur
le plan strictement comptable.
M. Duhaime: S'il y a eu un scandale, je n'en ai pas entendu
parler.
M. Fortier: Quelques jours plus tard, j'ai dit: Mon Dieu! on
aurait dû demander au Vérificateur général non
seulement de faire une vérification comptable, mais une
vérification de gestion en même temps. Est-ce que, s'il y a un
problème comme ça à l'avenir, le gouvernement pourra vous
dire: Faites seulement une vérification comptable, ne faites pas de
vérification de gestion? Tel qu'écrit, est-ce qu'on pourrait vous
donner un mandat très spécifique, un mandat précis de
vérification comptable et vous dire de ne pas vous aventurer à
faire une vérification de gestion?
M. Chatelain: Le gouvernement pourrait le faire, c'est exact.
C'est comme ce matin, lorsqu'on discutait de la nomination des adjoints par le
Bureau, c'est la même chose. À ce moment-là, si le
gouvernement a l'autorisation de demander un tel travail, il peut en
décrire exactement les limites dans le texte. Cependant, vous avez pris
un exemple où le Vérificateur général pourrait
déjà avoir accès ou faire un tel travail de toute
façon, parce qu'il s'agit d'organismes subventionnés.
M. Fortier: Si c'était cela, disons que le mandat du
gouvernement serait donné, vous, de votre propre initiative, vous
pourriez en faire plus?
M. Chatelain: Absolument. M. Fortier: D'accord.
M. Duhaime: Je veux juste apporter une précision pour le
député d'Outremont, je sais qu'il l'a échappée,
à propos du scandale des fêtes nationales. Je m'inscris en faux
complètement, M. le Président. Il y a des
événements, des faits qui sont survenus et que l'Opposition
officielle a interprétés comme un scandale, et ça n'a
jamais été admis. H y a eu une enquête, etc. Le reste,
c'est une question d'évaluation.
Une voix: Un pseudo-scandale!
M. Fortier: Je suis complètement d'accord avec le
ministre, et notre interprétation a été appuyée par
l'ensemble de la population.
Rapports sur les états financiers Le Président (M.
Lachance): L'article 36 est-il adopté? Adopté. J'appelle
l'article 37. On parle des rapports sur les états financiers. C'est
adopté? L'article 37 est adopté.
M. Fortier: Je crois bien qu'il n'y a pas de problème
à cela.
M. Johnson (Vaudreuil-Soulanges): M. le Président, je me
demande si c'est le meilleur endroit. C'est toujours la même chose, il y
a trois ou quatre articles qui traitent des rapports sur les états
financiers. Je me demandais dans quel forum on pouvait commencer
éventuellement à parler au Vérificateur
général pour lui demander, le cas échéant, de faire
des modifications dans la présentation de son rapport annuel. Est-ce que
c'est ici? "Le Vérificateur général prépare un
rapport sur les états financiers annuels du gouvernement. "
C'est difficile, pour beaucoup de députés, de travailler
avec le volume qui nous est remis en fin d'année civile, d'habitude. Je
me demandais tout simplement à quel endroit on pouvait commencer
à parler de ça avec le Vérificateur
général.
M. Chatelain: En venant au bureau...
M. Duhaime: Je vous suggérerais de l'inviter pour un bon
lunch.
Le Président (M. Lachance): Vous parlez du contenu, M. le
député?
M. Johnson (Vaudreuil-Soulanges): La présentation.
M. Fortier: Pour autant qu'il le paie!
M. Chatelain: J'aime la question, M. le Président, parce
qu'il y a plusieurs endroits où on peut faire une telle chose. Dans le
moment, à l'intérieur de la procédure de
l'Assemblée nationale - vous êtes habitués avec ces termes,
je le suis moins - la commission de l'Assemblée nationale doit entendre
le Vérificateur général au moins une fois par
année, pour commencer. D'accord? Une fois que la commission de
l'Assemblée nationale a entendu le Vérificateur
général, les autres commissions peuvent inviter le
Vérificateur général. Tout ce que j'attends, c'est
d'être invité. C'est à ces endroits, justement, qu'on peut
discuter de telles choses.
M. Duhaime: N'insistez pas plus qu'il ne faut, M. le
Vérificateur général.
M. Fortier: Cela va.
Le Président (M. Lachance): Cela va?
M. Johnson (Vaudreuil-Soulanges): Je suis conscient de
l'existence de tous ces mécanismes, mais je me demandais si c'est avec
les gens du bureau, avec nous, avec je ne sais trop qui, quand on parle de
présentation, etc., ou dans une commission particulière...
M. Chatelain: Mais, à mon avis, c'est l'endroit où
le Vérificateur général rend compte lui-même de son
mandat. Quand il fait rapport et qu'on étudie l'exercice de son mandat,
c'est le meilleur endroit où il doit rendre compte de son mandat.
Évidemment, je comprends les inquiétudes du député
dans le sens que le jargon employé dans le rapport du
Vérificateur général, ce n'est pas facile à suivre,
je suis bien d'accord, on fait des efforts de ce côté-là,
on essaie d'écrire notre rapport en français courant. On veut
s'assurer que notre rapport puisse être compris; c'est ça qui est
important.
M. Fortier: Juste une précision. Le mécanisme que
vous venez de définir, premièrement à l'Assemblée
nationale, ensuite aux autres commissions, à quel endroit peut-on
retrouver cela? Est-ce que c'est dans les règlements de
l'Assemblée?
M. Chatelain: C'est prévu dans la réglementation de
l'Assemblée nationale.
M. Fortier: Merci.
Le Président (M. Lachance): L'article 37 est-il
adopté?
M. Fortier: Oui.
Le Président (M. Lachance): L'article 57 est
adopté. À ce moment-ci, j'aurais une question à poser
à M. Chatelain. Chaque année, au mois de décembre, les
députés reçoivent deux volumes extrêmement
intéressants; dans l'un, ce sont les états financiers et dans
l'autre ce que l'on appelle les comptes publics. J'aimerais savoir si ces
documents viennent de chez vous ou d'ailleurs.
M. Chatelain: Les comptes publics viennent du ministère
des Finances et les états financiers sont inclus dans les comptes
publics et sont également préparés au ministère des
Finances, en l'occurrence, par le Contrôleur des finances. Alors, c'est
tout inclus dans ce que l'on appelle les comptes publics préparés
au ministère des Finances. Cependant, c'est nous qui préparons le
rapport du Vérificateur général sur les états
financiers, mais notre rapport sur les états financiers se limite
à un rapport de trois ou quatre pages seulement. Il est inclus dans les
comptes publics qui sont déposés en décembre, tout
simplement.
M. Fortier: En décembre.
M. Chatelain: En plus de cela quand même, dans notre
rapport annuel à l'Assemblée nationale, on inclut
également les états financiers et des observations additionnelles
sur la qualité de ces états financiers.
Le Président (M. Lachance): Très bien, merci.
L'article 38. Alors, il y a deux amendements, c'est-à-dire d'abord un
amendement dans la version française. Est-ce adopté?
Je vois qu'il y a un article "les" qui est en cause. Alors, l'amendement
est-il adopté?
M. Johnson (Vaudreuil-Soulanges): Bien oui.
Le Président (M. Lachance): Adopté. Est-ce que
l'article 38, tel qu'amendé, est adopté?
M. Johnson (Vaudreuil-Soulanges): Adopté.
M. Fortier: Adopté.
Le Président (M. Lachance): Adopté. L'article 39.
Est-il adopté?
M. Johnson (Vaudreuil-Soulanges): Adopté.
M. Fortier: Adopté.
Le Président (M. Lachance): Adopté. J'appelle
l'article 40. Il y a...
M. Fortier: C'est mutatis mutandis.
Le Président (M. Lachance):... deux amendements,
c'est-à-dire un amendement en français et un amendement en
anglais. Il y a le mot "sur" qui apparaît.
M. Chatelain: Oui. C'est cela. Une amélioration au plan
linguistique, c'est tout.
Le Président (M. Lachance): Alors, l'amendement en
français est-il adopté?
Des voix: Adopté.
Le Président (M. Lachance): Adopté. Il est
adopté en anglais également, je présume.
Des voix: Oui.
Le Président (M. Lachance): Adopté. Est-ce que
l'article 40, tel qu'amendé, est adopté?
Des voix: Adopté.
Le Président (M. Lachance): Adopté. L'article
41?
M. Johnson (Vaudreuil-Soulanges): Comme l'a dit le
vérificateur tout à l'heure, si le gouvernement, par le Conseil
du trésor, dans sa grande sagesse, lui demandait de faire une
enquête spéciale, sur un organisme quelconque, de toute
façon, le Vérificateur général fait rapport
à l'Assemblée, au moins parce qu'il nous fait part de ses
activités, mais c'est plus que cela dans le fond, le rapport est
présenté... Vous vous rapportez à l'Assemblée.
M. Chatelain: Oui. Ici, c'est le premier article qui traite du
rapport. L'article suivant donne des détails beaucoup plus...
M. Fortier: Le rapport à l'Assemblée, par
l'entremise de quel ministre?
M. Chatelain: Jusqu'à maintenant, c'était par le
ministre des Finances; dorénavant, ce sera par le président.
M. Fortier: D'accord.
Le Président (M. Lachance}: Alors, l'article 41 est-il
adopté?
M. Fortier: Adopté.
Le Président (M. Lachance): Adopté. J'appelle
l'article 42. Il y a deux amendements. D'abord, l'amendement en
français.
M. Fortier: C'est pour mettre des "les".
M. Chatelain: M. le Président, je pourrais
peut-être...
Le Président (M. Lachance): Oui, M. le
vérificateur.
M. Chatelain:... expliquer l'amendement. Le but de l'amendement,
c'est qu'avec le texte actuel de l'article 42, une personne qui voudrait faire
des "avocasseries", pourrait peut-être en arriver à la conclusion
qu'on ne pourrait pas inclure au rapport annuel le résultat des travaux
de vérification d'optimisation des ressources qui seraient faits dans
les entreprises.
M. Johnson (Vaudreuil-Soulanges): C'est juste les livres et
comptes.
M. Chatelain: C'est cela, à cause des mots "livres et
comptes". Alors, en faisant sauter les mots "livres et comptes", il n'y a pas
de doute.
M. Johnson (Vaudreuil-Soulanges): C'est cela.
M. de Bellefeuille: M. le Président.
Le Président (M. Lachance): Oui, M. le
député de Deux-Montagnes.
M. de Bellefeuille: À l'article 42, je me demande si on
doit établir une concordance avec l'article 31 et mentionner en 6°
les prêts, avances et garanties d'emprunt dont il s'agit à
l'article 31. (16 heures)
M. Chatelain: Oui, voici. C'est déjà couvert
ailleurs, M. le député. Le but de l'article que vous mentionnez,
l'article 31, c'est pour les fins de vérification des états
financiers. C'est couvert, bien que ce ne soit pas dit nommément, dans
les autres articles où on parle justement des rapports sur les
états financiers. C'est couvert là. Vous avez les articles 37 et
38.
M. de Bellefeuille: Cela va.
Le Président (M. Lachance): Est-ce que l'amendement 42 est
adopté? En français d'abord.
M. de Bellefeuille: Oui, cela va.
Le Président (M. Lachance): Adopté. L'amendement en
anglais est-il adopté également?
M. Fortier: Adopté.
Le Président (M. Lachance); Adopté. L'article 42
tel qu'amendé est-il adopté?
Des voix: Adopté. Attendez un peu. Oui.
Le Président (M. Lachance): L'article 42 tel
qu'amendé est adopté. J'appelle l'article 43. Il y a un
amendement en français. Ce sont des modifications mineures.
M. Johnson (Vaudreuil-Soulanges): Ce n'est pas mineur quand on
améliore la langue.
Le Président (M. Lachance): C'est une question
d'interprétation.
M. de Bellefeuille: Ce n'est pas mineur que d'améliorer la
langue.
Le Président (M. Lachance): C'est bien d'entendre cela.
Bon! Est-ce que c'est adopté?
Des voix: Adopté.
Le Président (M. Lachance): Adopté. Sur l'ensemble
de l'article 43 tel qu'amendé?
M. Fortier: Adopté.
Le Président (M. Lachance): L'article 43 tel
qu'amendé est adopté. Article 44?
M. de Bellefeuille: M. le Président...
Le Président (M. Lachance): Oui, M. le
député. Il y a un amendement en anglais et un amendement en
français.
M. de Bellefeuille: À l'article 44, est-ce que vous voulez
régler d'abord le cas de l'amendement et que je revienne
après?
Le Président (M. Lachance): D'accord. Sur l'amendement,
d'abord en français, article 44.
M. Fortier: II faudrait d'abord faire rapport au président
de l'Assemblée nationale.
Le Président (M. Lachance): D'accord.
M. Chatelain: Le but de l'amendement, simplement pour
préciser, c'était sous-entendu, mais c'était pour
préciser justement que c'est le président qui dépose le
rapport.
Le Président (M. Lachance): L'amendement est-il
adopté? L'amendement en français est-il adopté?
L'amendement en anglais est adopté aussi?
Des voix: Adopté.
Le Président (M. Lachance): Adopté. Très
bien. M. le député de Deux-Montagnes, maintenant sur l'ensemble
de l'article 44.
M. de Bellefeuille: Merci. Moi, je trouve que cette date du 31
décembre pose des problèmes. Je comprends que la charge de
travail du Vérificateur général est énorme et qu'il
lui faut respecter l'obligation qu'il a d'y consacrer le temps que cela exige.
Je comprends, d'autre part, que le Vérificateur général
n'entre en possession des chiffres qu'une fois l'année financière
déjà entamée. L'exercice financier déjà
entamé, l'exercice financier se termine le 31 mars, mais cela ne veut
pas dire que le Vérificateur général a en main
immédiatement tous les chiffres qu'il lui faut. C'est peut-être un
mois ou deux, disons en gros deux mois, ce qui nous mènerait à la
fin de mai. En un sens, cela veut dire qu'il ne peut pas faire grand-chose
avant la fin de mai. On ne peut pas lui demander de présenter son
rapport disons le 30 juin. Ce serait absurde.
D'autre part, le 31 décembre, c'est une date qui, à mon
sens, ne signifie rien du point de vue du Parlement. Au point de vue du
Parlement, le 31 décembre, c'est une date extrêmement mal choisie,
parce que nous ne siégeons jamais le 31 décembre. La session
vient de se terminer. Il y a deux mois et demi avant que la session suivante
commence. C'est vraiment une date qui n'a aucun sens du point de vue du
Parlement. De deux choses l'une. Ou bien nous avançons la date de
façon à comprimer la période, moi, je serais prêt
à proposer un amendement pour que ce soit le 15 octobre, ou bien nous
reculons la date, pour donner au Vérificateur général
encore plus de temps parce qu'en janvier et en février, je doute que
l'Assemblée nationale fasse quoi que ce soit avec son rapport.
Moi, je préférerais de beaucoup qu'on cherche à
s'entendre avec le Vérificateur général sur la compression
maximale qu'on peut faire de façon que son rapport soit
présenté à l'Assemblée nationale pendant qu'elle
siège, avant qu'elle siège, immédiatement avant qu'elle
siège, ou pendant qu'elle siège, de façon que
l'Assemblée nationale puisse s'en occuper dans d'assez brefs
délais et non pas tout reporter des mois et des mois plus tard. Ces
questions, si on laisse des mois et des mois passer, perdent
énormément d'acuité, d'actualité. L'action du
Vérificateur général devient beaucoup moins significative
si le temps s'écoule pendant des mois et des mois avant qu'on puisse
donner véritablement suite à son rapport. Peut-être que le
15 octobre, c'est trop demander. J'entendrai volontiers les commentaires du
Vérificateur général.
M. Johnson (Vaudreuil-Soulanges): M. le Président.
Le Président (M. Lachance): Oui, M. le
député de Vaudreuil-Soulanges.
M. Johnson (Vaudreuil-Soulanges): À ce sujet-là, je
demanderais au Vérificateur général de me rafraîchir
la mémoire sur ce que la loi actuelle prévoit. C'est le ministre
des Finances qui le recevait. J'essaie de me souvenir s'il pouvait, en vertu de
la loi, s'asseoir dessus pendant une période de temps quelconque ou
si... Il me semble que ce n'était pas un délai de trois
jours...
Une voix: Non.
M. Johnson (Vaudreuil-Soulanges):... de mémoire, qui
était imparti au ministre des Finances pour le déposer à
l'Assemblée. Deuxièmement, tout va dépendre de sa
réponse: Est-ce que lui ou ses prédécesseurs ont
déjà eu connaissance qu'au ministère des Finances on s'est
assis sur le rapport avant de le déposer à
l'Assemblée?
M. Fortier: Vous n'êtes pas obligé de
répondre.
M. Johnson (Vaudreuil-Soulanges): Mais on va voir.
M. Chatelain: J'ai entendu un commentaire, à savoir que je
ne suis pas obligé de répondre. C'est peut-être le temps de
répondre pendant que le ministre des Finances n'est pas là.
M. Johnson (Vaudreuil-Soulanges): Ah bien, lui, il est nouveau,
alors il n'est coupable de rien pour le moment.
M. Chatelain: Non...
M. Fortier: Excepté de son dernier budget.
M. Chatelain: Dans la loi actuelle, c'est la date du 31
décembre qui est prévue, la date ultime pour le
dépôt en Chambre du rapport.
M. Johnson (Vaudreuil-Soulanges): Pour le dépôt en
Chambre.
M. Chatelain: Oui, déposer...
M. Johnson (Vaudreuil-Soulanges)e Ou le dépôt au
ministre, le rapport au ministre.
M. Chatelain: Je vais vérifier tout de suite, il y a une
distinction.
M. Johnson (Vaudreuil-Soulanges): Oui, oui.
M. Chatelain: Je sais que c'est la date du 31 décembre,
mais nous allons établir si c'est la date où le rapport doit
être remis au ministre ou celle où il doit être
déposé en Chambre.
Le Président (M. Lachance): Je vous signale que nous en
sommes...
M. Johnson (Vaudreuil-Soulanges): Exactement au milieu.
Le Président (M. Lachance);... à la moitié
des articles du projet de loi.
M. de Bellefeuille: Deux fois 44 font 88, M. le
Président?
M. Johnson (Vaudreuil-Soulanges): M. le député de
Deux-Montagnes, il y a 43 articles d'adoptés, on en est au 44e et il y
en a 43 à suivre. On est en plein milieu.
M. Chatelain: La loi actuelle précise que le rapport du
Vérificateur général est soumis... Excusez-moi.
M. Johnson (Vaudreuil-Soulanges): Vous allez être
obligé de le débrocher.
M. Chatelain: Non, il est déposé par le ministre,
au plus tard le 31 décembre, à l'Assemblée nationale.
M. Johnson (Vaudreuil-Soulanges): Ah bon! C'est encore plus
sévère qu'aujourd'hui.
M. Chatelain: Je ne le crois pas. C'est que, aujourd'hui... Bien,
attendez, nous allons vérifier.
M. Fortier: C'est-à-dire que, là, vous avez
sauvé trois jours.
M. Chatelain: Vous me causez des doutes.
M. de Bellefeuille: L'article qui nous est proposé dans la
ligne de questions que pose le député de Vaudreuil-Soulanges,
cela permettrait au président de l'Assemblée nationale de
s'asseoir sur le rapport pendant deux ou trois mois.
M. Johnson (Vaudreuil-Soulanges): Mais il n'aurait pas le
choix.
M. de Bellefeuille: Oui, mais il peut le garder pendant deux ou
trois mois.
M. Johnson (Vaudreuil-Soulanges): Oui, mais il n'a pas le choix.
Si l'Assemblée ne siège pas, il ne peut pas le déposer
à l'Assemblée.
M. Chatelain: Je dois préciser que, dans la loi actuelle,
c'est le 31 décembre qu'il doit être déposé en
Chambre.
M. Johnson (Vaudreuil-Soulanges): Ah bon!
M. Chatelain: Depuis 1981, le rapport du Vérificateur
général est remis au ministre des Finances à temps pour
qu'il soit déposé avant l'ajournement de Noël.
M. Fortier: Avant le 21. M. Chatelain: Pardon? M.
Fortier: Avant le 21. M. Chatelain: Avant le congé.
M. Johnson (Vaudreuil-Soulanges): Nous, c'est le 21.
M. Chatelain: Avant le 21 décembre.
M. Fortier: On ajourne le 21 de par le règlement.
M. Chatelain: C'est cela, d'accord. Normalement, le rapport est
prêt la première ou la deuxième semaine de décembre,
ou la dernière semaine de novembre. Tout dépend,
évidemment, des problèmes de dernière
minute que nous avons.
Pour revenir à la question du député, pour
commencer, les livres du gouvernement. Quand je dis "les livres", il ne s'agit
pas tout simplement des entrées dans les livres qui sont
complétées, avec ces livres, il doit y avoir toutes sortes
d'états financiers qui doivent être préparés. Les
états financiers ne sont remis en forme finale qu'aux mois de juin,
juillet, et ainsi de suite. Si bien que nos travaux, de nature
financière seulement, il faut s'entendre, se terminent à la fin
d'août; ceux de nature financière, il faut bien se comprendre.
Mais nous avons aussi des travaux de vérification de conformité.
D'accord? Et ces travaux de conformité, c'est-à-dire nos
constatations, sont l'objet de multiples discussions avec les sous-ministres,
les dirigeants d'organismes, et ainsi de suite, lesquelles discussions ont lieu
en septembre et en octobre, parce que les sous-ministres et les dirigeants des
organismes sont plus au courant du contenu exact de notre rapport annuel, en ce
qui les concerne, évidemment. Nous leur demandons leurs réactions
que nous consignons au rapport. D'accord? Alors, cela prend un certain temps.
Surtout quand nous avons des cas très litigieux, cela prend du temps.
Après cela, il faut passer à l'impression, et ainsi de suite. Si
bien que, comme je vous le disais tantôt, notre rapport est prêt la
dernière semaine de novembre ou au cours des deux premières
semaines de décembre. Je ne crois pas que l'on puisse
accélérer nos travaux davantage.
Par ailleurs, dans toutes les lois des vérificateurs
généraux au Canada, au provincial comme au fédéral,
c'est le 31 décembre. Cependant, je n'ai absolument pas d'objections
à un amendement. Pour ne pas avoir à faire face au
problème de la nature que vous soulevez, M. le député,
c'est-à-dire que nous puissions remettre actuellement nos rapports au
président le 23 décembre, si bien qu'il ne pourrait pas
déposer ce rapport avant le 15 mars suivant, je serais bien prêt
à accepter de faire obligation au Vérificateur
général de remettre le rapport... C'est le 21 que cela se
fait?
M. Fortier: Vous seriez d'accord pour le 15 décembre?
M. Chatelain: Disons le 18 décembre. Je ne voudrais pas,
pour une question de jours, empêcher...
M. Johnson (Vaudreuil-Soulanges): Sauf que ce qui me frappe,
lorsque vous nous avez rafraîchi la mémoire sur la loi actuelle,
c'est que là on a la certitude qu'avant l'ajournement de Noël on va
l'avoir parce qu'il faut que cela soit déposé devant
l'Assemblée avant le 31 décembre. C'est cela que j'ai
compris.
M. de Bellefeuille: C'est à cause d'un arrangement ad
hoc.
M. Johnson (Vaudreuil-Soulanges): La loi dit...
M. Chatelain: Vous parlez du projet de loi?
M. Johnson (Vaudreuil-Soulanges}: La loi actuelle.
M. Chatelain: Actuelle? Le ministre doit le déposer pour
le 31 décembre, au plus tard. Mais, si le rapport lui était remis
le 22 décembre, il serait dans l'impossibilité de le
déposer, c'est sûr.
M. Johnson (Vaudreuil-Soulanges): II y a également dans la
loi actuelle le paragraphe qui prévoit le cas où on ne
siège pas.
M. Chatelain: Non. Cela ne le prévoit pas, cela dit tout
simplement que le Vérificateur général soumet son rapport
au ministre des Finances et que le ministre des Finances doit le déposer
au plus tard le 31 décembre. C'est tout.
M. Johnson (Vaudreuil-Soulanges): C'est tout.
M. Chatelain: C'est tout ce que dit la loi.
M. Johnson (Vaudreuil-Soulanges): C'est tout ce qu'elle dit.
M. Chatelain: Ce qui pourrait arriver -c'est ce qu'on
soulève depuis tantôt - c'est que, si le rapport était
remis au ministre le 20 décembre, disons, passé le 21...
M. Fortier: Le 22.
M. Chatelain: Le 22, cela deviendrait impossible pour le ministre
à ce moment-là de le déposer.
M. Johnson (Vaudreuil-Soulanges): Le ministre ne pourrait
même pas le déposer avant le 31 décembre.
M. de Bellefeuille: On perd donc du terrain.
M. Johnson (Vaudreuil-Soulanges): Je trouve cela, moi aussi.
M. Chatelain: C'est pour cela que j'ai précisé
tantôt - je viens de le réaliser - que, bien que partout au Canada
on précise le 31 décembre, je ne vois pas d'objection à un
amendement parce que, dans les faits, le but que nous visons, c'est que le
rapport soit absolument déposé avant l'ajournement de
Noël.
M. Fortier: Pourquoi ne mettrait-on pas le 15
décembre?
M. Johnson (Vaudreuil-Soulanges): Tiens! Vous avez changé
d'aspect, M. le Président;
Le Président (M. Tremblay): Le président
s'améliore.
M. Johnson (Vaudreuil-Soulanges): On va attendre le
député de Bellechasse pour parler de cela.
Il y aurait peut-être ouverture à un amendement qui
préciserait que le rapport du Vérificateur général
doit être remis au président de l'Assemblée nationale
à un moment qui permet à ce dernier d'en faire le
dépôt avant l'ajournement des fêtes. C'est de cela qu'on
parle. C'est là qu'on veut en venir et c'est cela qu'on pourrait
écrire.
M. Chatelain: Cela peut se faire très facilement tout
simplement en changeant la date dans le projet de loi, en mettant le 18
décembre au lieu du 31 décembre. Il n'y a pas de
problème.
M. Fortier: Si mon collègue le permet, je pense que cela
serait bon de définir clairement vos obligations à vous.
Autrement dit, cela serait préférable, je crois, de
préciser une date à laquelle vous seriez tenu et qui pourrait
être, disons, le 18 ou le 17 décembre. Il y aurait suffisamment de
trois jours.
M. Chatelain: Oui, parfait! C'est exact parce que le
libellé actuel du projet de loi fait obligation au Vérificateur
général de le remettre pour le 31 décembre. Si vous
changez la date, c'est encore une obligation au Vérificateur
général de le remettre pour telle date.
M. Johnson (Vaudreuil-Soulanges): Le 15 décembre...
M. Fortier: Le 15 décembre nous semble très
bon.
M. Chatelain: Pour vous faire plaisir, je dirais oui, dans le
moment.
M. de Bellefeuille: Vendu!
M. Johnson (Vaudreuil-Soulanges): On a déjà
ajourné le 19, je me souviens.
M. Chatelain: Ah oui! à cause des congés.
M. Fortier: Quand le gouvernement n'a rien à nous faire
faire, des choses comme cela.
M. Johnson (Vaudreuil-Soulanges): Quand le gouvernement n'a rien
à dire et rien à faire.
M. de Bellefeuille: Cela dépend quel jour de la semaine
Noël tombe et du programme législatif. Alors, le 15 serait
très bien; enfin, ce serait mieux que le 31.
M. Chatelain: Ou le 18, mais le 15... M. Fortier: Le 15
décembre.
M. Duhaime: Le 15? Alors, vous le mettez dans la pile, on le
ramènera tantôt?
Le Président (M. Tremblay): Vous voulez le ramener
tantôt?
M. Fortier: On peut le faire tout de suite.
M. Duhaime: On peut te faire tout de suite, si vous voulez,
d'accord. Alors, le 15 au lieu du 31?
M. de Bellefeuille: Le 15 au lieu du 31.
M. Fortier: C'est cela, à l'article 44.
M. Duhaime: Cela vous va?
M. de Bellefeuille: Ça va.
Le Président (M. Tremblay): Alors, il y a un
amendement.
M. Johnson (Vaudreuil-Soulanges): Cela nous va d'autant plus
qu'on l'a demandé.
M. Duhaime: Des fois, c'est... M. le Président.
Le Président (M. Tremblay): Alors, il y a un amendement
à l'article 44. Oui?
M. Duhaime: Juste une seconde! Je voudrais juste que mes
collègues m'indiquent le temps qu'ils entendent consacrer... On
s'était à peu près entendu que, vers 16 heures... C'est
pour cela que j'ai été obligé de quitter tantôt
pendant quelques minutes, je m'étais bouclé un rendez-vous
à 16 heures et il y a des gens qui m'attendent. Je n'ai pas d'objection
à ce qu'ils m'attendent. Je voudrais juste leur donner une indication du
temps, si c'est un quart d'heure, une demi-heure ou une heure. Je rappelle
aussi à mes collègues des deux côtés qu'il y a des
projets de loi qui sont en attente en troisième lecture, non pas qu'il
n'y ait pas de boulot à faire à l'Assemblée nationale,
mais il faut quand même un minimum de temps pour préparer nos
interventions et, même si elles sont brèves, ce sont les plus
difficiles à préparer sur ce projet de loi qui va revenir
devant l'Assemblée, de même que le projet de loi 32 sur les
mutuelles. Alors, si j'avais une indication... (16 h 15)
M. Fortier: II faudrait bien qu'il soit là.
M. Duhaime: Oui, mais fait-on cela d'ici à 16 h 30?
M. Johnson (Vaudreuil-Soulanges): Adopté?
M. Duhaime: Oui.
M. Johnson (Vaudreuil-Soulanges); L'autre moitié en 15
minutes?
M. Duhaime: Non, non, mais dites-le-moi! J'ai déjà
vu des projets de loi très...
M. Fortier: Je pense qu'on en a pour une heure, une heure et
demie au minimum.
M. Duhaime: Oui? M. Fortier: Je crois.
M. Duhaime: D'accord, alors je vais décommander cela.
M. Johnson (Vaudreuil-Soulanges): II y a beaucoup de choses de
concordance et de transition.
M. Fortier: Une heure, une heure et demie.
M. Duhaime: Alors, cela nous mène autour...
M. Johnson (Vaudreuil-Soulanges): Ce projet de loi mérite
qu'on s'y attarde.
M. Duhaime: Oui, oui, je n'ai pas d'objection du tout, c'est
parce que avant le lunch, à 13 heures, on avait à peu près
convenu que c'était jusqu'à 16 heures, si ma compréhension
était bonne.
M. Johnson (Vaudreuil-Soulanges): Oui, on faisait un bloc,
à ce moment.
M. Duhaime: D'accord, cela va.
M. Johnson (Vaudreuil-Soulanges): On continue, on file?
Le Président (M. Lachance): À l'article 44, si je
comprends bien, à la première ligne du premier alinéa,
remplacer le chiffre 31 par le chiffre 15. Est-ce que c'est adopté?
M. Fortier: Adopté.
M. Johnson (Vaudreuil-Soulanges): C'est un chiffre ou un nombre,
M. le Président? Je pensais que c'était un nombre.
M. Fortier: C'est un nombre parce qu'un nombre est fait de deux
chiffres.
M. de Bellefeuille: Un nombre est composé de deux
chiffres.
Le Président (M. Lachance): Ces subtilités... De
toute façon, c'est remplacer 31 par 15.
M. Johnson (Vaudreuil-Soulanges): Je m'excuse, c'est pour les
débats.
M. Fortier: Ce ne sont pas des chiffres français, ce sont
des chiffres arabes, à part cela.
Le Président (M. Lachance): Quelle précision!
Alors, c'est adopté. Est-ce que l'article 44 tel qu'amendé est
adopté?
M. Fortier: Adopté.
Le Président (M. Lachance): Adopté. J'appelle
l'article 45.
M. Johnson (Vaudreuil-Soulanges): Nous entamons la
deuxième moitié.
Le Président (M. Lachance): Deuxième moitié
du projet de loi.
M. Fortier: Adopté.
Le Président (M. Lachance): C'est adopté?
M. Fortier: Un instant:
M. Johnson (Vaudreuil-Soulanges): J'espère que cela va
arriver souvent.
Le Président (M. Lachance): Adopté?
M. Johnson (Vaudreuil-Soulanges): Adopté, oui.
Le Président (M. Lachance): C'est parce que je vous
regarde M. le député de Vaudreuil-Soulanges. Vous êtes mon
guide.
M. Johnson (Vaudreuil-Soulanges): D'accord, je vous en prie, pas
votre berger.
M. Fortier: J'espère qu'il ne vous éblouit pas
trop.
M. Johnson (Vaudreuil-Soulanges): Pas votre berger, toujours?
Le Président (M. Lachance): Je peux vous faire une
confidence, son nom m'éblouit un peu.
M. Johnson (Vaudreuil-Soulanges): Rien ne saurait vous
manquer!
M. Fortier: Allons-y! On fait perdre du temps au ministre.
Pouvoirs, immunités et conditions
d'exercice
Le Président (M. Lachance): Article 46?
M. Johnson (Vaudreuil-Souianges) Le ministre n'est même pas
là. Il est allé chercher un café, il est parti dix
secondes.
Le Président (M. Lachance): Alors, l'article 46. Cela
va?
M. Fortier) Adopté.
Le Président (M. Lachance): Adopté.
M. Fortier: J'aurais juste une question. À quel endroit
est-il dit que vous êtes soumis à la confidentialité?
M. Chatelain: C'est plus loin, cela vient.
M. Fortier: C'est plus loin. Merci.
Le Président (M. Lachance): J'appelle l'article 47. Il y a
un amendement...
M. Johnson (Vaudreuil-Soulanges): En anglais.
Le Président (M. Lachance);... dans le texte anglais.
M. Chatelain: C'est tout simplement une amélioration de la
traduction.
Le Président (M. Lachance): Au premier et au
deuxième alinéa.
M. Chatelain: C'est conforme à la traduction
employée dans d'autres articles de loi pour les mêmes termes.
Le Président (M. Lachance): Alors, l'amendement est-il
adopté?
M. Fortier: Un instant, s'il vous plaît: Un instant: Oui,
on dit: "assign his employees to public bodies".
M. Johnson (Vaudreuil-Soulanges): "Expert assistants. "
M. de Bellefeuille: On remplace un mot américain par un
mot anglais.
M. Fortier: Cela va, d'accord. Adopté.
Le Président (M. Lachance): L'amende- ment est
adopté. Est-ce que l'article 47 est adopté?
M. Fortier: Adopté.
Le Président (M. Lachance): J'appelle l'article 48.
M. Johnson (Vaudreuil-Soulanges): Excusez-moi juste un
instanti
Le Président (M. Lachance): À l'article 47,
oui.
M. Johnson (Vaudreuil-Soulanges): "... ses employés... "
Un instant! On va se retrouver. Il n'y a pas de sous-traitance ici, je lis
mal.
M. Chatelain: Non, non, pas dans ce sens. Il y a des
professionnels à contrat, mais pas... Non, non.
M. Fortier: Vous pourriez engager des bureaux de comptables
agréés.
M. Chatelain: On le pourrait, à la rigueur.
M. Fortier: Les experts-conseils réfèrent à
des bureaux privés de comptables agréés?
M. Chatelain: Cela les inclut également, oui. Cela peut
inclure des bureaux de comptables agréés comme des individus,
comme des professionnels de bureaux de comptables agréés.
M. Fortier: Oui, oui, qui sont détachés
auprès de vous.
M. Chatelain: Ah! Oui, oui, d'accord.
M. Fortier: Est-ce que ce sont uniquement des prêts... Cela
pourrait être soit vos employés, soit un mandat donné
à un bureau de comptables agréés, soit des individus
prêtés à vos services par les bureaux d'experts-conseils ou
de comptables agréés.
M. Chatelain: Évidemment, nos employés, bien
sûr, mais il s'agit surtout d'individus à contrat et non de
bureaux comme tels.
M. Fortier: Cela pourrait être des bureaux.
M. Chatelain: Cela se pourrait à la rigueur, mais c'est
une chose qui se pratique très rarement.
M. Fortier: D'accord, merci.
M. Johnson (Vaudreuil-Soulanges): Le contrat se passe avec le
professionnel.
M. Chatelain: C'est cela.
Le Président (M. Lachance): Sur l'article 47, M. le
député de Deux-Montagnes?
M. de Bellefeuille: Je suis à l'article 48.
M. Johnson (Vaudreuil-Soulanges): Allons-y! Adopté,
l'article 47.
Le Président (M. Lachance): L'article 47 est
adopté. Article 48. Je m'excuse, nous étions... Non, cela va.
M. de Bellefeuille: Avant d'intervenir sur le contenu de
l'article 48, il y a...
Le Président (M. Lachance): Nous étions à
l'article 47, et il est adopté. Maintenant, nous avons un amendement
dans le texte anglais, à l'article 48. Donc, nous en sommes à
l'article 48.
Des voix: Adopté.
Le Président (M. Lachance): Est-ce que l'amendement au
texte anglais, à l'article 48, est adopté?
M. Johnson (Vaudreuil-Soulanges): Est-ce que quelqu'un l'a
entendu?
M. Fortier: D'accord.
Le Président (M. Lachance): Cela va?
Des voix: Adopté.
Le Président (M. Lachance): L'amendement est
adopté. Est-ce que l'article 48 est adopté?
M. de Bellefeuille: M. le Président.
Le Président (M. Lachance): Oui, M. le
député de Deux-Montagnes.
M. de Bellefeuille: Le deuxième alinéa
prévoit que l'article s'applique malgré la Loi sur l'accès
aux documents des organismes publics et la protection des renseignements
personnels. Le législateur n'aime pas faire exception à ces lois
surtout lorsqu'il s'agit de lois qui, comme aurait dit l'ancien premier
ministre du Canada, M. Trudeau, donnent des droits aux citoyens. C'est le cas
de la Charte des droits et libertés de la personne, c'est le cas de la
Loi sur l'accès aux documents des organismes publics et la protection
des renseignements personnels. Je préférerais qu'on ne fasse pas
ce genre d'exception. Alors, j'aimerais bien qu'on me fasse la
démonstration qu'elle est absolument nécessaire.
M. Chatelain: M. le Président.
Le Président (M. Lachance): Oui, M. le Vérificateur
général.
M. Chatelain: La raison de cette partie de l'article, qui a
été discutée d'ailleurs avec les représentants de
la Commission d'accès à l'information, a ceci comme objectif,
comme but: dans nos travaux de vérification, nous devons avoir
accès à certains renseignements personnels, par exemple, à
l'impôt. Nous faisons des travaux de vérification de
l'impôt. Il y a d'autres cas; par exemple, quand on vérifie la
paie -c'est aussi simple que cela - des fonctionnaires, nous devons avoir
accès à certains renseignements de nature personnelle. C'est pour
cela qu'il nous faut, pour pouvoir exécuter nos travaux, avoir
accès à de tels renseignements.
M. de Bellefeuille: M. le Président, la Loi sur
l'accès aux documents des organismes publics et la protection des
renseignements personnels est ainsi conçue que ce que le
vérificateur recherche est possible, sans que l'on fasse cette
exception.
M. Chatelain: M. le Président.
M. de Bellefeuille: Cela devient possible en vertu d'une entente
à conclure avec la commission.
M. Chatelain: Cela a également fait l'objet de discussions
avec la commission. C'est possible de le faire de cette façon. C'est
également possible de le faire en apportant plusieurs amendements au
texte de la loi sur l'accès à l'information, mais
après...
M. de Bellefeuille: C'est ce que nous venons de faire, M.
Chatelain.
M. Chatelain: Non, attendez, là. M. de Bellefeuille:
Pas ici.
M. Chatelain: Oui, je comprends. D'accord.
M. de Bellefeuille: Pas à cette commission-ci, mais ces
jours derniers.
M. Chatelain: Oui, mais, après avoir exploré ces
solutions avec les représentants de la commission, ils ont
préféré un article comme celui-ci parce que les
mécanismes auxquels vous faites référence étaient
beaucoup trop lourds. Nous devons faire appel...
M. Fortier: C'est trop lent, cela prend deux mois.
M. Chatelain: C'est cela. Nous devons faire appel, souvent, d'une
façon ponctuelle... Nous devons avoir accès à ces
renseignements. C'est à la suggestion de la commission que nous avons
employé cette formule. C'est justement pour rendre le
procédé beaucoup moins lourd.
M. Fortier: Tout à l'heure, on vous demandait de produire
le rapport pour le 15 décembre. Si cela prend deux mois pour obtenir
certaines informations, cela va être très long.
M. Chatelain: D'accord, mais, en contrepartie, quand même,
MM. les députés, il y a un autre article, plus loin, qui nous
impose quand même la discrétion. Nous avons accès à
ces renseignements; donc, nous devons respecter la confidentialité.
M. Fortier: Cela va.
M. de Bellefeuille: Je n'aime pas cela, mais...
Le Président (M. Lachance): Alors, l'article...
M. de Bellefeuille:... je ne peux pas y faire obstacle seul.
Le Président (M. Lachance): L'article 48 est-il
adopté?
M. Fortier: Adopté.
Le Président (M. Lachance): Article 49?
M. Fortier: Encore là, c'est un pouvoir important, mais je
crois que, si on demande au Vérificateur général de nous
assurer que les deniers publics sont bien dépensés, il faut lui
donner certains pouvoirs d'intervention. Je suis d'accord.
Le Président (M. Lachance): Le pouvoir d'être
capable de mordre.
M. Fortier: Adopté, en ce qui me concerne.
Le Président (M. Lachance): Cela va? L'article 49 est
adopté. Article 50. Il y a un amendement dans la version
française. Alors, il y a un mot qui s'ajoute, ses employés et
"ses" experts-conseils.
M. Chatelain: C'est simplement une amélioration au point
de vue linguistique. C'est le mot "ses" qui n'existait pas,
c'est-à-dire...
M. de Bellefeuille: C'est vraiment une mouche.
Le Président (M. Lachance): L'amendement est-il
adopté?
M. Fortier: Adopté.
Le Président (M. Lachance): L'amendement est
adopté. Est-ce que l'article 50 tel qu'amendé est
adopté?
M. Fortier: Adopté.
Le Président (M. Lachance): Adopté.
M. Fortier: Alors, vous avez le même privilège que
les curés dans la confession.
Le Président (M. Lachance); J'appelle l'article 51.
M. Fortier: Adopté.
Le Président (M. Lachance): C'est adopté. Article
52?
Des voix: Adopté. M. Fortier: Adopté.
Le Président (M. Lachance): C'est adopté. Article
53. Il y a un amendement à la version française. Au premier
alinéa, c'est...
M. Duhaime: Oui, on remplace le mot "rapports" par "recours".
Le Président (M. Lachance): C'est bien cela.
M. Duhaime: Et au deuxième...
Le Président (M. Lachance): Dans le premier
alinéa...
M. Duhaime:... une considération d'ordre linguistique.
C'est bien, cela. Je trouve cela correct, M. le Vérificateur
général.
M. Chatelain: Merci beaucoup.
M. Duhaime: Si on sauve la langue, on va sauver la race.
M. de Bellefeuille: Les recours et non les rapports.
M. Chatelain: C'était évidemment une erreur
typographique dans la première version.
Le Président (M. Lachance): L'amendement est-il
adopté?
M. Fortier: Adopté.
Le Président (M. Lachance): Adopté.
L'article 53 tel qu'amendé est-il adopté? M. Fortier:
Adopté.
Le Président (M. Lachance): Adopté. J'appelle
l'article 54.
M. Duhaime: Oui, M. le député. Je m'excuse, M. le
Président. Vous avez l'expression correcte dans le texte anglais du
projet de loi 53 où on parle de... Non, je m'excuse. Oui, c'est cela,
"recourse" au lieu de "reports".
Le Président (M. Lachance): C'est cela. C'était en
français seulement.
M. Duhaime: L'erreur était seulement dans le texte
français.
Le Président (M. Lachance): C'est la raison pour laquelle
on le signale seulement en français.
M. Duhaime: Vous avez raison.
Le Président (M. Lachance): Article 54?
M. Fortier: Est-ce qu'en plus de cette disposition de l'article
54, la loi, un peu plus loin, va imposer l'obligation à chaque
employé de prêter serment lorsqu'il devient employé du
Vérificateur général?
M. Chatelain: Non, la loi n'exige plus le serment...
M. Fortier: Le serment d'office.
M. Chatelain:... de confidentialité parce que ceci est en
concordance avec la Loi sur la fonction publique. C'est que, dans la nouvelle
Loi sur la fonction publique, on a éliminé justement cette
exigence du serment comme tel. Cependant, une fois qu'un employé est
recruté chez nous, il est astreint à cette obligation qui existe
dans notre loi, ici.
M. Fortier: Nul n'est censé ignorer la loi, mais, lorsque
vous engagez une nouvelle personne pour travailler chez vous, même la
secrétaire ou la téléphoniste, est-ce qu'elles sont
informées de cette disposition de l'article 54?
M. Chatelain: Je ne pourrais pas vous jurer que cela se fait tel
quel précisément dans le moment parce que je sais qu'il y a un
cours d'initiation pour nos nouveaux employés. Ils passent par un stage
d'initiation chez nous où on les familiarise avec le contenu de la loi,
leurs obligations et avec les procédés du bureau, et ainsi de
suite. D'accord? Mais je peux vous assurer, surtout à la suite de votre
question, qu'à l'avenir on précisera cet aspect dans le cours -
appelons cela un cours d'accueil - que nous donnerons à nos
employés. (16 h 30)
M. Fortier: Je comprends que ce soit pour des fins de concordance
avec la Loi sur la fonction publique, mais ici, on vient donner des pouvoirs
beaucoup plus grands, à mon avis, que les responsabilités
imparties à la fonction publique en général. Eu
égard aux immunités qu'on vient de donner aux articles 50
à 53, quoique probablement que ceux qui travaillent à la
fiscalité ou à l'impôt ont aussi accès à des
documents confidentiels, quand on prête un serment personnel, cela nous
fait penser qu'on a une responsabilité tout à fait
spéciale. Ici, vous avez éliminé la
nécessité de prêter serment.
M. Chatelain: D'accord. Comme vous l'avez signalé
vous-même, cela a maintenant été enlevé de la Loi
sur la fonction publique et cela s'applique également aux
employés. Par exemple, vous avez soulevé le cas du
ministère du Revenu. Cela s'applique même à ses propres
employés. Ils ne sont pas tenus au serment aujourd'hui.
M. Fortier: Cela va. Adopté.
Le Président (M. Lachance): L'article 54 est
adopté. J'appelle l'article 55.
Une voix: "... tout rapport du Vérificateur
général autre que celui sur les états financiers
annuels... "; des rapports spéciaux d'enquête, etc., c'est de cela
qu'on parle?
M. Chatelain: C'est cela, ceux qu'il présente: tout
rapport destiné au Parlement, c'est-à-dire à
l'Assemblée nationale, tout rapport adressé à
l'Assemblée nationale, comme le rapport annuel, les rapports sur les
états financiers du gouvernement...
M. Fortier: Et ceux qu'il présente à
l'Assemblée nationale.
M. Chatelain: Oui, ce sont tous les rapports qu'il
présente lui-même à l'Assemblée nationale, un
rapport spécial, un rapport urgent, vous savez-Une voix:
D'accord. M. Chatelain: C'est cela. M. Fortier: D'accord,
adopté.
Le Président (M. Lachance): L'article 55 est
adopté.
M. Fortier: C'est cela.
Le Président (M. Lachance): J'appelle l'article 56 et il y
a un amendement dans le
texte anglais: "with respect to".
M. Chatelain: C'est tout simplement une amélioration de la
traduction.
Le Président (M. Lachance): L'amendement au texte anglais
est-il adopté?
M. Fortier: Adopté.
Le Président (M. Lachance): L'amendement au texte anglais
est adopté. Est-ce que l'article 56 est adopté?
M. Johnson (Vaudreuil-Soulanges): Je me demande si c'est presque
exorbitant, à la lecture, que le Vérificateur
général établisse, sans autre formalité, ses
politiques de gestion des ressources humaines en matière de
planification, d'organisation et de développement. Évidemment,
c'est plus restreint. Ce n'est pas si exorbitant que cela. Lorsqu'on verra la
réponse du Vérificateur général, c'est l'occasion
que je lui donne de nous expliquer de quoi il retourne quand on parle de
planification, d'organisation et de développement.
M. Chatelain: Oui, d'accord. Je dois dire immédiatement,
M. le Président, que l'autorisation pour le Vérificateur
général d'établir ses politiques de gestion en
matière de planification et d'organisation, il l'a déjà
dans le moment; il l'a depuis 1971.
Également, la nouvelle Loi sur la fonction publique
prévoit que les dirigeants d'organismes ont beaucoup d'autonomie de ce
côté. Maintenant, il y a une délégation vers les
dirigeants d'organismes et les sous-ministres. Ce que cela veut dire, au
fond... Excusez-moi, je devrais également préciser que le
développement - il s'agit de perfectionnement du personnel - a
été ajouté à la planification et à
l'organisation parce qu'il s'agit d'une matière tellement
spécifique au domaine professionnel du Vérificateur
général qu'on veut lui permettre, du côté du
perfectionnement, de ne pas être astreint à la politique
gouvernementale dans ce domaine.
Je dois également ajouter que c'est à la suggestion du
ministre des Finances que cette partie a été ajoutée,
à la suggestion même du ministre des Finances. D'autre part, deux
autres aspects ne sont pas attribués ici au Vérificateur
général dans la gestion du personnel; il s'agit de la
réglementation concernant la direction et l'évaluation du
personnel.
M. Fortier: De la fonction publique.
M. Chatelain: C'est cela, la réglementation de la fonction
publique. On n'a même pas suggéré que nous l'ayons parce
que nous voulons avoir les mêmes politiques que le reste de la fonction
publique dans ces domaines, c'est-à-dire dans la direction et
l'évaluation du personnel. Par contre, il y a un autre côté
à cela. Ici, il y a un poids et un contrepoids. D'une part, on accorde
au Vérificateur général l'autorisation de faire ces
choses, mais, d'autre part, on exigera du Vérificateur
général qu'il justifie lui-même son budget annuel
auprès du bureau, pour rémunérer ses effectifs. Cet
article va plus loin. Le Vérificateur général pourra
établir lui-même ses propres effectifs, mais à
l'intérieur des crédits qui seront présentés
à l'Assemblée nationale; donc, c'est le contrepoids, la
contre-mesure à cet aspect.
M. Duhaime: Mais, c'est nouveau devant le Bureau.
M. Chatelain; Devant le Bureau, c'est nouveau, oui.
M. Fortier: À titre d'information générale,
si on prend l'année dernière en termes d'années-hommes,
soit vos propres employés ou les experts-conseils, cela s'est
monté à combien d'années-hommes, y inclus les
secrétaires, tout?
M. Chatelain: L'an passé, en gros, 180 postes effectifs et
peut-être en honoraires l'équivalent de trois personnes.
M. Fortier: Pas plus que cela?
M. Chatelain: Pas plus que cela. Il faut s'entendre.
M. Fortier: L'équivalent de trois
années-hommes.
M. Chatelain: Peut-être quatre, j'essaie...
M. Fortier: Ce n'est pas dix ou vingt.
M. Chatelain: Non, ce n'est pas cela. Je ne dis pas qu'avec un
mandat comme celui-ci il n'y aura pas une augmentation de ce côté.
On pourra y revenir tantôt.
M. Fortier: D'accord.
M. Chatelain: II va y avoir une augmentation de ce
côté, mais ce ne sera pas exorbitant. L'an passé, en
gros...
M. Fortier: Environ 190.
M. Chatelain: C'est cela, d'accord.
M. Fortier: Merci. Dont combien de professionnels? La
moitié?
M. Chatelain: Plus que cela.
M. Fortier: Les deux tiers de professionnels.
M. Chatelain: Oui, environ. M. Fortier: Merci.
Le Président (M. Lachance): Est-ce que l'article 56 est
adopté?
M. Fortier: Adopté.
Le Président (M. Lachance): Adopté. J'appelle
l'article 57.
M. Fortier: Juste une question. Malheureusement, je n'ai pas
participé à l'étude des crédits du
Vérificateur général pour voter les budgets. Quel genre
d'information donnez-vous? Donnez-vous assez d'information à ce moment
pour qu'on puisse comprendre, lorsqu'on approuve vos budgets, l'étendue
des travaux que vous allez faire durant cette année, l'année en
question?
M. Chatelain: Le Vérificateur général n'apas été convoqué pour justifier son budget devant une
commission parlementaire. Cela fait plusieurs années qu'il n'a... Non,
c'est vrai. D'autre part, jusqu'à maintenant le Vérificateur
général devait justifier ses demandes de crédit
budgétaire au Conseil du trésor. Donc, il devait le faire, je
parle jusqu'à maintenant, comme tout autre ministère, il devait
justifier ses demandes.
M. Fortier: Maintenant, c'est à l'intérieur des
budgets du président de l'Assemblée nationale.
M. Chatelain: Ce ne sera pas à l'intérieur du
budget de l'Assemblée nationale, mais cela va être
apparenté au budget de l'Assemblée nationale.
M. Fortier: C'est à l'intérieur des...
M. Chatelain: D'accord. Je pense qu'à l'avenir il y a
trois...
M. Fortier: Du parapluie du président.
M. Chatelain: II y a trois personnes, on appelle cela les
personnes désignées par l'Assemblée nationale.
M. Fortier: D'accord.
M. Chatelain: Son budget est là. Dans le passé, il
devait le justifier devant le Conseil du trésor et à l'avenir il
devra le justifier devant le Bureau, son budget.
M. Fortier: Devant le Bureau.
M. Chatelain: C'est cela. Rien n'empêchera
l'Assemblée nationale ou une commission de l'Assemblée nationale
de convoquer le Vérificateur général pour venir justifier
son budget.
Le Président (M. Lachance): Est-ce que l'article 57 est
adopté?
M. Fortier: Adopté.
Le Président (M. Lachance): Adopté. J'appelle
l'article 58. Est-ce que cela va? M. le député de
Sainte-Marie.
M. Bisaillon: Les articles 58 et 59, c'est le même
principe. Ce sont deux articles qui prévoient des ententes sur des
délégations qui ne seraient pas prévues à la fois
à la Loi sur l'administration financière et à la Loi sur
la fonction publique. L'article 59, c'est la Loi sur la fonction publique, je
suppose bien.
M. Chatelain: Dans les deux cas, 58...
M. Bisaillon: Dans les deux cas, c'est la Loi sur la fonction
publique.
M. Chatelain: C'est exact.
M. Bisaillon: Quel est l'objectif poursuivi - tout en
étant d'accord avec le fait qu'on puisse conclure des ententes sur la
délégation - à vouloir aller plus loin que les
délégations déjà prévues dans les lois?
M. Chatelain: À cause de la situation particulière
du Vérificateur général qui est responsable à
l'Assemblée nationale. Il détient son mandat de
l'Assemblée nationale. C'est un mandat pas mal spécifique, assez
exigeant, ainsi de suite. Ces lois sont conçues pour l'ensemble de la
fonction publique. Il peut y avoir, en vertu de ces lois, des
règlements, des directives, etc., préparés par le Conseil
du trésor ou l'Office des ressources humaines qui peuvent causer une
entrave, ou peu importe, au Vérificateur général.
Dans ces cas, on prévoit que les deux organismes, le Conseil du
trésor et l'Office des ressources humaines, seraient habilités
à signer des ententes avec le Vérificateur général
pour faire exception dans certains cas. Pour faire exception, non pas pour
l'exempter de certaines procédures, mais pour les alléger. Ces
ententes devront préciser quelle sera la procédure qui
s'appliquera en lieu et place de celle qui existe. C'est tout simplement le but
de cela.
M. Fortier: D'accord.
M. Chatelain: Je crois que c'est précisé, je ne
sais pas si c'est ici ou plus loin, que ces ententes devront
également
être déposées à l'Assemblée nationale.
M. Bisaillon: À l'Assemblée. M. Fortier: Cela va,
d'accord.
Le Président (M. Lachance): Est-ce que l'article 58 est
adopté?
Des voix: Adopté.
Le Président (M. Lachance): Adopté. J'appelle
l'article 59 où il y a un amendement dans le texte anglais. C'est le mot
"it".
M. Chatelain: C'est la tournure anglaise. Plutôt que
d'employer le pronom "he", on doit employer le mot "it".
Le Président (M. Lachance): Est-ce que l'amendement est
adopté?
M. Fortier: Adopté.
Le Président (M. Lachance): Adopté. Est-ce que
l'article 59 est adopté?
M. Fortier: Adopté.
Le Président (M. Lachance): Est-ce que cela va?
M. Fortier: Cela va.
Le Président (M. Lachance): Est-ce que l'article est
adopté?
Une voix: Adopté.
Le Président (M. Lachance): J'appelle l'article 60.
M. Fortier: Adopté.
Le Président (M. Lachance): L'article 60 est
adopté. J'appelle l'article 61.
M. Fortier: Adopté.
Le Président (M. Lachance): L'article 61 est
adopté. J'appelle l'article 62.
M. Fortier: Adopté.
M. Johnson (Vaudreuil-Soulanges): Qu'est-ce qu'on a à
l'esprit ici?
M. Chatelain: Ici, le Contrôleur des finances peut
être placé en situation de conflit d'intérêts. Selon
la loi, le Contrôleur des finances doit tenir dans le moment le registre
des engagements du Vérificateur général comme tout autre
ministère, doit contrôler les paiements, etc. Vu que le
Contrôleur des finances...
M. Johnson (Vaudreuil-Soulanges): II est
contrôlé.
M. Chatelain:... de prime abord est contrôlé par le
Vérificateur général, alors, on peut le placer en
situation de conflit d'intérêts et, vice versa, le
Vérificateur général peut aussi être placé en
situation similaire.
M. Fortier: II aurait déjà de bons
procédés.
M. Chatelain: C'est cela. On pourra signer une entente en vertu
de laquelle nous assumerons des responsabilités du ministère des
Finances qui pourra nous vérifier, c'est-à-dire la façon
dont nous nous acquittons de ces responsabilités.
Le Président (M. Lachance): L'article 62?
M. Duhaime: J'ai très bien connu le Contrôleur des
finances actuel, qui est M. Guy Langlois, qui était un de mes
sous-ministres adjoints lorsque j'étais au ministère du Tourisme,
de la Chasse et de la Pêche. Vous pouvez prendre ma parole que sur de
bonnes ententes avec le Vérificateur général ce serait
très difficile.
M. Chatelain: Oui, dans ce sens.
M. Fortier: De bonnes ententes entre guillemets.
Le Président (M. Lachance): L'article 62 est-il
adopté?
M. Johnson (Vaudreuil-Soulanges): Adopté.
Le Président (M. Lachance): Adopté.
J'appelle l'article 63.
M. Fortier: Adopté.
Le Président (M. Lachance): L'article 63 est
adopté. J'appelle l'article 64.
M. Johnson (Vaudreuil-Soulanges): Adopté.
Le Président (M. Lachance): Adopté. J'appelle
l'article 65.
Une voix: Des crédits supplémentaires.
M. Fortier: Le Vérificateur général a
tellement de pouvoirs, tout le monde va vouloir être Vérificateur
général.
M. Chatelain: II a des mandats de dix ans.
M. Johnson (Vaudreuil-Soulanges): Ce n'est pas tout le monde qui
peut faire cela.
Une voix: Ce ne sont pas des mandats de
députés.
M. Fortier: Les fonctionnaires vont être jaloux.
Une voix: Trop fort ne casse pas, quoi!
M. Johnson (Vaudreuil-Soulanges): II y a très peu
d'élus et seulement un appelé ou très peu
d'appelés.
M. Fortier: Adopté.
Le Président (M. Lachance): L'article 65 est
adopté. J'appelle l'article 66.
Une voix: Vous avez tout couvert.
M. Johnson (Vaudreuil-Soulanges): Vous avez tout
prévu.
M. Fortier: Adopté.
M. Johnson (Vaudreuil-Soulanges): Même les "acts of
God".
Le Président (M. Lachance): L'article 66 est
adopté. J'appelle l'article 67.
M. Bisaillon: Pourquoi l'article 67?
M. Chatelain: Je peux l'expliquer, M. le Président?
Le Président (M. Lachance): Oui, M. le Vérificateur
général.
M. Chatelain: D'accord. Prenons d'abord les articles 46 et 56 de
la Loi sur l'administration financière. Ces articles prévoient
que le gouvernement peut décréter le gel des crédits en ce
qui concerne les engagements ou un gel de crédits en ce qui concerne les
paiements. Tout comme l'Assemblée nationale est exemptée de cette
possibilité on demande que le Vérificateur général
soit aussi exempté de cette possibilité parce que le gouvernement
pourrait se servir de cette prérogative, justement, pour gêner le
Vérificateur général dans son action.
Si, par contre, l'on revient à l'article 40 de la Loi sur
l'administration financière où on parle de la division des
crédits, dans le moment tous les ministères, incluant le
Vérificateur général, s'ils veulent procéder
à un virement de crédits, à l'intérieur,
évidemment, du vote, entre ce qu'on appelle les supercatégories
de dépenses, les traitements versus d'autres dépenses de
fonctionnement, ils doivent aller devant le Conseil du trésor pour
demander l'autorisation de le faire.
M. Fortier: Là, vous avez le droit de le faire
directement.
M. Chatelain: Là, on aurait le droit de le faire
directement. Évidemment, on ne va pas du tout à l'encontre des
désirs du Parlement quand on fait cela; il faut se comprendre. C'est
tout simplement qu'on ne soit pas astreint à l'autorité du
Conseil du trésor dans ce domaine.
M. Fortier: Mais vous êtes encore soumis à la
nécessité d'informer au moins le Conseil du trésor pour
qu'il puisse contrôler les bonnes colonnes ou les bons budgets.
M. Chatelain: D'accord, oui, mais c'est le Contrôleur des
finances, à ce moment-là.
M. Fortier: D'accord. Juste à titre d'information, tout
à l'heure vous avez dit: Cette année et l'an dernier, 180, 190
employés. Avec le nouveau mandat combien cela vous en prendra-t-il d'ici
deux ans, par année? Est-ce que cela double vos effectifs?
M. Chatelain: Au rythme de croisière? Ah non!
Écoutez, on ne le sait pas précisément.
M. Fortier: Vous avez dû faire des prévisions.
M. Chatelain: Évidemment, mais on a une bonne estimation,
je veux dire, quand on aura atteint notre rythme de croisière parce que,
là, je ne sais pas si c'est au cours des prochains mois. Lorsque nous
aurons atteint un rythme de croisière normal avec cela, selon mon
expérience ailleurs dans le domaine de l'optimisation des ressources,
quand on aura parlé d'une augmentation de professionnels entre 15 % et
20 % des effectifs totaux, c'est à peu près cela.
M. Fortier: Oui, mais ce n'est pas trop restreint? Vous
êtes enregistré.
M. Chatelain: Oui, mais quand je dis 15 % à 20 %, c'est
parce que j'ai fait un calcul tout simplement. Je dirais à peu
près 35 employés professionnels de plus - il faudrait que cela
arrive à cela - et à peu près 5 cadres. De plus, dans le
moment nous sommes à court de cadres. Ça, c'est au point de vue
des effectifs.
M. Fortier: Est-ce que vous parlez des effectifs qui seraient
payés à même les budgets attitrés parce que,
ensuite, il y a des exigences que vous pouvez imputer aux
sociétés d'État dont vous êtes
vérificateur?
M. Chatelain: D'accord, mais pour
remplir ce mandat-là, en gros, disons 35 employés
professionnels de plus. Évidemment, je ne voudrais pas être tenu
à cela, mais je crois sincèrement que cela devrait être
assez près. Ou point de vue des experts-conseils, c'est-à-dire
ceux qui sont à contrat, je crois que, dans le moment notre budget est
approximativement de 700 000 $ pour les honoraires et autres services.
Là-dedans, il y a divers frais, ce n'est pas tout pour des
experts-conseils comme ceux auxquels on a référé plus
tôt. Il y a autre chose là-dedans. Je n'ai pas la
définition exacte de ce sous-article. De toute façon, je pense
qu'on peut entrevoir une augmentation sensible - je vais m'expliquer tout de
suite -parce que, dans le domaine de l'optimisation des ressources, on doit
faire appel à des ressources dont on n'aura pas besoin sur une base
continuelle, sur une base permanente.
M. Fortier: Oui, spécialisée.
M. Chatelain: C'est ça, spécialisée. Alors,
quand je parle d'une augmentation substantielle, je vois peut-être notre
budget doubler à ce titre-là, de 700 000 $ à 1 500 000 $
à peu près.
M. Fortier: Et les autres 180 qui passeraient à 210, cela
veut dire combien de millions d'augmentation?
M. Chatelain: Oui, mais excusez-moi! Tantôt vous m'avez
posé la question pour l'année dernière, mais pour
l'année en cours c'est 194.
M. Fortier: Disons que vous êtes 190, mais quand vous aurez
atteint votre rythme de croisière, plus...
M. Chatelain: 235 à peu près.
M. Fortier: 235. Combien cela coûte de millions?
M. Chatelain: Je peux vous le dire de plus, en gros. Pour les
employés permanents cela représente disons 1 500 000 $, 1 600 000
$. J'ai mentionné plus tôt peut-être 700 000 $ ou 800 000 $
en honoraires. Là, on parle de 2 400 000 $ d'augmentation en tout. Donc,
le budget total dans le moment est de 8 600 000 $.
M. Fortier: Ce serait peut-être un autre million de
plus?
M. Chatelain: Non, en tout c'est 2 400 000 $ de plus. Cela veut
dire que notre budget passerait...
M. Fortier: De 8 000 000 $ à 10 000 000 $?
M. Chatelain:... de 8 600 000 $ à 11 000 000 $.
M. Fortier: Merci.
Le Président (M. Lachance): L'article 67 est-il
adopté?
M. Fortier: Adopté.
Le Président (M. Lachance): L'article 67 est
adopté. L'article 68?
M. Fortier: Dirigeant d'organisme, c'est presque de la
concordance.
M. Chatelain: Oui.
Le Président (M. Lachance): C'est adopté?
Des voix: Adopté.
Le Président (M. Lachance): L'article 68 est
adopté. À l'article 69, il y a un amendement dans le texte
français et dans le texte anglais. D'abord, dans le texte
français, au quatrième alinéa.
M. Chatelain: II s'agit tout simplement de préciser,
c'était sous-entendu, mais on précise ici que c'est le
président qui dépose le document.
M. Fortier: C'est comment le dépôt se fait devant
l'Assemblée. Ce n'est pas vous qui le déposez, vous n'avez pasle droit de siéger.
M. Chatelain: C'est ça.
Le Président (M. Lachance): L'amendement dans le texte
français est-il adopté?
M. Fortier: C'est juste le ministre.
Le Président (M. Lachance): Est-ce adopté?
M. Fortier: Adopté.
Le Président (M. Lachance): Adopté. L'amendement
dans le texte anglais?
M. Chatelain: II y a la concordance et il y a des corrections de
traduction.
M. Fortier: Adopté.
Le Président (M. Lachance): C'est adopté. Est-ce
que l'article 69 tel qu'amendé est adopté?
M. Fortier: Adopté.
Le Président (M. Lachance): L'article
69 est adopté?
M. Fortier: Adopté.
Vérification des comptes du Vérificateur
général
Le Président (M. Lachance): L'article 70?
M. Johnson (Vaudreuil-Soulanges): Ah oui! Ça c'est votre
vérificateur externe à vous.
M. Chatelain: Oui, qui va venir nous vérifier.
M. Johnson (Vaudreuil-Soulanges): Oui, à qui on donnerait
un mandat de vérification d'optimisation des ressources. Pourquoi
pas?
M. Chatelain: Bien sûr, oui.
M. Johnson (Vaudreuil-Soulanges): J'essayais de voir, surtout
à la lumière du deuxième paragraphe, cela ne peut pas
être un fonctionnaire, cela ne peut pas être une personne qui est
à l'emploi, par contrat ou autrement, d'un organisme public, d'un
organisme du gouvernement ou d'une entreprise du gouvernement...
Une voix: II ne reste plus grand-monde.
M. Johnson (Vaudreuil-Soulanges): Il ne reste pas beaucoup de
bureaux de comptables qui ont un petit peu d'envergure.
M. Chatelain: Évidemment, vous comprenez l'objectif de
cela, c'est pour que le comptable ne soit pas en conflit
d'intérêts.
M. Fortier: Oui, je comprends, on ne nommera personne mais, si
vous en preniez un qui a déjà des contrats, ce serait un conflit
d'intérêts évident.
M. Chatelain: D'accord. Non seulement ça, il faudra que ce
soit une personne d'un bureau de comptables qui n'aura pas de contrat chez
nous, qui n'a aucun contrat avec tous ces autres organismes-là. Alors,
évidemment, on ne parle pas des grands bureaux de comptables, c'est
sûr. C'est évident, ils sont éliminés à ce
moment, mais il s'agit de bureaux moyens, je ne sais, de bureaux, disons,
régionaux; il y a des possibilités.
Le Président (M. Lachance): M. le député de
Deux-Montagnes.
M. Chatelain: Excusez-moi, je devrais peut-être
préciser, M. le député, si vous me le permettez. Ceci
n'élimine pas les vérificateurs des commissions scolaires et les
vérificateurs des hôpitaux...
M. Fortier: Des cégeps et tout cela.
M. Chatelain: Oui, des cégeps, parce qu'eux, ce sont des
entités subventionnnées, ce ne sont pas des entreprises du
gouvernement.
M. Fortier: Oui.
M. de Bellefeuille: M. le Président, je suis tenté
de soulever à propos de l'article 70 la même difficulté que
nous avons réglée au moins partiellement à l'article 44,
cette question de date. Le 31 décembre n'a pas de sens par rapport
à la vie parlementaire.
M. Duhaime: Adopté.
M. de Bellefeuille: Alors, ce serait quoi?
M. Duhaime: Le 15.
M. de Bellefeuille: Le 15 décembre.
Le Président (M. Lachance): Est-ce que l'amendement du
député de Deux-Montagnes est adopté?
M. Fortier: Au troisième paragraphe, remplacer le nombre
31 par le nombre 15.
Le Président (M. Lachance): C'est bien cela, M. le
député.
M. de Bellefeuille: Adopté.
M. Fortier: Juste une question. On parle de vérificateurs
depuis tout à l'heure. Quand on parle de vérificateurs, est-ce
qu'on parle de comptables agréés ou d'autres types de
comptables?
M. Chatelain: Normalement? Voulez-vous dire dans ce cas-ci ou ce
dont il était question plus tôt?
M. Fortier: Oui, dans ce cas-ci et dans les autres, non.
M. Chatelain: Dans ce cas-ci...
M. Duhaime: Un bon R. I. A., par exemple!
M. Chatelain: Ici, je m'attendrais à ce que ce soit un
comptable agréé, parce qu'il s'agit d'une vérification
financière annuelle, de base, pour commencer, une vérification
annuelle d'états financiers et ainsi de suite.
M. Fortier: Publique.
M. Chatelain: C'est cela, oui, un genre de vérification
publique. Au Québec, ce sont surtout eux qui sont habilités
à faire ce genre de travaux. Maintenant, si vous faites allusion aux
vérificateurs auxquels je faisais référence plus
tôt, quand on parlait d'honoraires, pour venir travailler chez nous, pour
nous aider...
M. Fortier: Vous pouvez embaucher des gens que vous trouvez
compétents pour faire une étude spéciale, d'accord.
M. Chatelain: Oui, c'est cela, voilà.
M. Johnson (Vaudreuil-Soulanges ): Le vérificateur externe
qui serait nommé par le Bureau pourrait-il mettre en cause le
bien-fondé de vos politiques et programmes?
M. Chatelain: Il pourrait le faire, mais la raison pour laquelle
l'article n'est pas plus spécifique qu'il ne l'est dans le moment,
concernant le mandat de ce vérificateur, a été
discutée. On voulait laisser la discrétion au bureau
lui-même de déterminer le mandat de ce vérificateur.
M. Bisaillon: M. le Président, je trouvais que
c'était une bonne question, à partir du moment où on
considère que l'efficience doit être aussi mesurée.
M. Johnson (Vaudreuil-Soulanges): L'efficacité, M. le
député.
M. Bisaillon: L'efficience, je pense. On ne s'engueulera pas
là-dessus.
M. Johnson (Vaudreuil-Soulanges): L'économie, l'efficience
et...
M. Bisaillon: J'ai pris les définitions qu'il y avait
là-dedans.
M. Johnson (Vaudreuil-Soulanges):... l'efficacité.
M. Bisaillon: J'ai pris les définitions qu'il y avait
là-dedans qui ne correspondent pas toujours aux définitions
universitaires. Mais on se comprend, la productivité, si on voulait
prendre un autre terme, c'est-à-dire, les meilleures décisions au
meilleur coût, plus avec moins, ce serait normal que cela s'applique
aussi à la vérification du Vérificateur
général. Si on considère que c'est important de le dire
pour les autres entreprises ou organismes gouvernementaux, pourquoi on laisse
cela à la discrétion du Bureau de l'Assemblée nationale
dans le cas du vérificateur? Pourquoi ce ne serait pas aussi dit, dans
le cas du vérificateur? Il ne pourrait pas sûrement y avoir
d'objection de principe.
M. Chatelain: Au contraire, je n'ai pas d'objection de principe
du tout, absolument pas. C'était tout simplement, comme je l'ai
exprimé plus tôt, pour laisser la discrétion au Bureau
d'exiger une telle vérification et de préciser la
périodicité d'une telle vérification... vous savez, le
cycle de vérification, si vous voulez, quant au moment où une
telle intervention doit être faite et ainsi de suite. C'est pour laisser
l'entière discrétion au Bureau.
Il faut se souvenir que le bureau aura également à choisir
le cabinet de comptables qui devra faire ce genre de travail. Le bureau devra
se pencher également sur la capacité d'un tel cabinet de faire
ces travaux.
M. Fortier:... du député. Excusez-moi, on en parle
ici. Le Bureau de l'Assemblée nomme un vérificateur pour
vérifier les livres et comptes relatifs au Vérificateur
général. La question du député de Sainte-Marie est:
Pourquoi ne pas préciser qu'il pourrait également faire de la
vérification de gestion?
M. Johnson (Vaudreuil-Soulanges): On a fait sauter les mots
"livres et comptes" à un article un peu plus tôt.
M. Chatelain: Oui, d'accord, mais cela ne l'empêche pas du
tout. Là-bas, c'est dans le cas des entreprises. Il y avait une
imprécision. Ici, cela n'exclut absolument pas la vérification
des procédés de gestion, si vous voulez, absolument pas.
M. Bisaillon: Mais cela ne te dit pas; cela ne l'exclut, mais
cela ne le dit pas.
M. Chatelain: Non, c'est cela. Remarquez, je n'ai aucune
objection...
M. Bisaillon: On ne pourrait pas prêcher par l'exemple?
M. Chatelain: Je n'ai aucune objection de principe, mais il faut
regarder quand même l'envergure et la qualité des cabinets dont
les services seront retenus.
M. Bisaillon: On ne pourrait ici prêcher par l'exemple.
M. Chatelain: Je n'ai aucune objection de principe, mais il faut
quand même regarder l'envergure et la qualité des cabinets dont
les services seront retenus. Si on exige trop d'eux, dans la loi, on aura
peut-être des difficultés.
M. Fortier: Si on prend un bureau de trois personnes.
M. Johnson (Vaudreuil-Soulanges): Quand
on exclut tous ceux qui, de près ou de loin, ont quelque chose a
faire avec le gouvernement, il ne reste plus grand-monde.
M. Fortier: À moins d'aller chercher en Ontario. On
pourrait permettre à un bureau de l'Ontario de venir faire vos
vérifications.
M. Bisaillon: Mais si on ajoutait tout simplement "notamment"
pour montrer qu'il y a d'autres possibilités, que ça peut aller
plus loin que juste cela.
M. Fortier: "Notamment", ce serait bien.
M. Chatelain: "... pour vérifier notamment les livres et
comptes... "? Je n'ai pas d'objection à cela.
M. Duhaime: On ajouterait donc le mot "notamment" à
l'endroit y indiqué?
M. Bisaillon: "... pour vérifier notamment... "
Après le mot "vérifier".
M. Fortier: Adopté. M. Duhaime: Adopté.
Le Président (M. Lachance): Si vous voulez, on va
s'ajuster pour ne pas qu'il y ait d'erreur, parce que ça n'a pas
été prévu. L'amendement est adopté. À
l'article 70, est-ce que vous voulez nous indiquer à quel endroit on
doit situer le mot "notamment"? À la deuxième ligne du premier
alinéa, après les mots "pour vérifier", on ajoute
"notamment", et vous ferez la traduction en conséquence.
M. Johnson (Vaudreuil-Soulanges): J'étais curieux,
déjà, à ce moment-ci, de savoir comment ce serait traduit.
Je lisais un article en anglais et rien ne me vient à l'esprit.
M. Fortier: On va laisser cela à d'autres.
M. Johnson (Vaudreuil-Soulanges): On va laisser cela à
ceux qui connaissent cela. C'est une excellente idée.
Le Président (M. Lachance): Est-ce que l'article 70 tel
qu'amendé est adopté?
M. Fortier: Il y a deux amendements. Le Président (M.
Lachance): Oui, c'est ça. M. Fortier: Adopté.
Dispositions transitoires diverses et finales
Le Président (M. Lachance): J'appelle l'article 71.
M. Johnson (Vaudreuil-Soulanges): Transitoire. Maintien du mandat
actuel.
M. Fortier: Adopté.
M. Johnson (Vaudreuil-Soulanges): Adopté.
Le Président (M. Lachance): L'article 71 est
adopté.
M. Johnson (Vaudreuil-Soulanges): On vous maintient en poste, M.
Chatelain. À l'article 71, c'est ça qui arrive.
M. Chatelain: Avec le même mandat qu'actuellement.
M. Johnson (Vaudreuil-Soulanges): C'est cela, le même
salaire aussi. Ce n'est pas dix ans à compter d'aujourd'hui.
Le Président (M. Lachance): J'appelle l'article 72.
M. Fortier: Adopté. Est-ce que ceux qui occupent ces
postes ont un rang de sous-ministres à l'heure actuelle? Cela ne change
pas leur statut?
M. Chatelain: Non, cela ne change pas leur statut.
M. Fortier: Merci.
Le Président (M. Lachance): L'article 72 est
adopté. J'appelle l'article 73. Il y a un amendement.
M. Johnson (Vaudreuil-Soulanges): On va probablement parler de
1985-1986.
Le Président (M. Lachance): Français et anglais,
c'est bien cela. 1985-1986.
M. Johnson (Vaudreuil-Soulanges): C'est une preuve du retard
apporté par le gouvernement à appeler en deuxième lecture
ce projet de loi à l'Assemblée nationale.
Le Président (M. Lachance): Mieux vaut tard que jamais, M.
le député.
M. Duhaime: J'imagine que le député de
Vaudreuil-Soulanges va ajouter de chaleureuses félicitations au
titulaire actuel du portefeuille du ministère des Finances.
M. Fortier: On va procéder diligemment.
M. Johnson (Vaudreuil-Soulanges): Rien que vous ne pourrez
répéter dans le comté
de Saint-Maurice.
Le Président (M. Lachance): L'amendement est adopté
en français et en anglais. On n'aura pas de misère à
traduire cela en anglais. C'est adopté? Est-ce que l'article 73 tel
qu'amendé est adopté?
M. Fortier: Adopté.
Le Président (M. Lachance): C'est adopté. Article
74?
M. Duhaime: M. le Président...
Le Président (M. Lachance): Oui, M. le ministre.
M. Duhaime: L'article 73, est-ce qu'on en a disposé?
Le Président (M. Lachance]: Oui, M. le ministre, on est
à l'article 74.
(17 heures)
M. Duhaime: Je suis très curieux de nature. Je remarque
qu'il y a un double crochet avant 73 et à la fin de l'article.
Le Président (M. Lachance): En effet.
M. Duhaime: La curiosité me pique au point de me demander
pourquoi. On me dit que l'on retrouve ce truc-là dans certains autres
projets de loi et on va essayer d'avoir l'explication.
Le Président (M. Lachance): C'est une saine
curiosité, M. le ministre. L'article 74?
M. Duhaime: De même qu'au feuilleton du Journal des
débats, il y a un astérisque qui précède le titre
de la loi, projet de loi 90, Loi sur le Vérificateur
général, et cela implique l'accord du lieutenant-gouverneur,
puisque cela implique que les fonds sont puisés à même le
fonds consolidé.
Pour la rapidité de la référence, c'est
précisément l'article 73 qui indique que les fonds sont
puisés à même le fonds consolidé. C'est pourquoi
j'ai été dans l'obligation de dire en ouvrant les débats,
par exemple, que le lieutenant-gouverneur avait pris connaissance de ce projet
de loi...
M. Johnson (Vaudreuil-Soulanges): Le lieutenant-gouverneur avait
pris connaissance de ce projet de loi et il en recommande l'adoption ou
l'étude.
M. Duhaime: C'est exact. Alors, ceci dit, M. le Président,
on pourrait passer à l'article 74.
Le Président (M. Lachance): L'article 74.
M. Johnson (Vaudreuil-Soulanges): On est tous
édifiés.
Le Président (M. Lachance): Avez-vous des commentaires sur
l'article 74?
M. Fortier: Peut-être qu'on peut l'expliquer.
M. Johnson (Vaudreuil-Soulanges): Oui, si on pouvait nous dire ce
qu'il y a dans l'article 69 actuellement.
Le Président (M. Lachance): M. Chatelain.
M. Chatelain: C'est qu'on faisait intervenir le
Vérificateur général dans le passé au lieu du
Contrôleur des finances. Il s'agit surtout d'une fonction de la
gestion.
M. Fortier: D'accord. Vous n'êtes pas gestionnaire.
M. Johnson (Vaudreuil-Soulanges): Si je me souviens un peu de la
façon mécanique et physique dont cela fonctionne, cela pourrait
être pour un job à temps plein pour le Vérificateur
général de compter les coupons.
M. Chatelain; Oui, à peu près.
M. Johnson (Vaudreuil-Soulanges)... qui entrent au
ministère des Finances, lorsque les obligations sont
rachetées.
Le Président (M. Lachance): L'article 74 est-il
adopté?
M. Fortier: Adopté.
Le Président (M. Lachance): Adapté. L'article
75?
M. Chatelain: Est-ce que je peux expliquer le changement?
M. Johnson (Vaudreuil-Soulanges): L'article 71 prévoit la
nomination du Vérificateur général? C'est cela?
M. Chatelain: L'ancien article 71 dans la Loi sur
l'administration financière se lit comme suit: "71a. un état
certifié par le Vérificateur général... "
Là, il n'est plus nécessaire d'indiquer "certifié par le
Vérificateur général" parce que...
M. Johnson (Vaudreuil-Soulanges): Le projet de loi 90 le dit.
M. Chatelain: C'est cela. M. Fortier: D'accord.
Le Président (M. Lachance): Alors, voilà, l'article
75 est-il adopté?
M. Johnson (Vaudreuil-Soulanges): Adopté.
Le Président (M. Lachance): Adopté. J'appelle
l'article 76.
M. Fortier: II y a quelque chose qui ne marche pas.
M. Johnson (Vaudreuil-Soulanges): La section IX.
M. Fortier: II y a quelque chose qui ne marche pas; il y a une
faute quelque part. "Comptes rendus par le institutions
subventionnées".
M. Chatelain: Oui, là il y a une erreur.
Le Président (M. Lachance): Il manque un "s".
M. Chatelain: II y a une correction.
Le Président (M. Lachance): La version
française.
M. Chatelain: Dans ce texte-là, il y a une correction,
mais les légistes nous ont avisés que, pour ce genre de
correction dans le titre, "le" pour "les", ce n'était pas
nécessaire d'avoir un papillon.
M. Johnson (Vaudreuil-Soulanges): D'accord. Il suffit d'avoir une
grammaire, je vais faire le papillon.
Le Président (M. Lachance): De quelle couleur? Très
bien. L'article 76 est-il adopté?
M. Johnson (Vaudreuil-Soulanges): Adopté.
Le Président (M. Lachance): Adopté. L'article 77.
Est-ce adopté?
Des voix: Adopté.
Le Président (M. Lachance): Adopté. L'article
78?
M. Fortier: Alors, qu'est-ce qu'on abroge?
M. Duhaime: Les articles 73 à 82. M. Fortier: Je
comprends, mais...
M. Johnson (Vaudreuil-Soulanges): Ce sont ceux de la sous-section
1, 2 et 3 de la section IX, je présume.
M. Chatelain: C'est cela. Exactement.
M. Johnson (Vaudreuil-Soulanges): On a aboli le gros
intitulé, les intitulés des sous-sections et les articles que
l'on y retrouve.
M. Chatelain: C'est exact.
Le Président (M. Lachance): Alors, l'article 78 est-il
adopté?
M. Fortier: Adopté.
Le Président (M. Lachance): Adopté. L'article
79?
M. Duhaime: Il y a un amendement ici.
Le Président (M. Lachance): Oui, il y a introduction d'un
nouvel article. Article 79, ça va?
M. Fortier: II y a un amendement à l'article 79.
Le Président (M. Lachance): Cela vient après.
M. Johnson (Vaudreuil-Soulanges): II y a un article de plus.
M. Duhaime: On va ajouter 79. 1.
Le Président (M. Lachance): L'article 79 est-il
adopté?
M. Fortier: L'article 79 est adopté.
Le Président (M. Lachance): L'article 79 est
adopté.
M. Duhaime: II y a un amendement, M. le Président.
Introduire un nouvel article 79. 1.
Le Président (M. Lachance): Oui, qui se lit ainsi. Article
79. 1. Tant qu'un règlement n'a pas été approuvé
conformément à l'article 61, les contrats et ententes
mentionnés dans cet article sont assujettis aux conditions et
approbations visées dans la Loi sur l'administration
financière.
M. Fortier: C'est pour éviter un vacuum juridique.
M. Duhaime: C'est une passerelle.
M. Chatelain: C'est comme vous l'avez indiqué. Ce serait
jusqu'au moment où.
M. Fortier: Est-ce que cela veut dire que les conditions peuvent
changer ou si, une fois que le règlement est approuvé, cela
devient rétroactif au début du contrat?
M. Chatelain: Non. Ce n'est pas rétroactif parce que, en
ce moment, on n'aura pas un règlement approuvé par le Bureau.
Nous allons être astreints aux conditions auxquelles nous le sommes dans
le moment, de toute façon.
M. Fortier: D'accord. Et le règlement n'est pas
rétroactif. Les conditions commencent au moment où le
règlement est approuvé. Voilà. Adopté.
Le Président (M. Lachance): Le nouvel article est
adopté?
M. Fortier: Adopté.
Le Président (M. Lachance): Dans sa version
française et dans sa version anglaise. L'article 79. 1 est
adopté.
M. Fortier: Adopté.
Le Président (M. Lachance): Article 80. H y a un
amendement.
M. Duhaime: On remplace l'article 69 par l'article 71.
Le Président (M. Lachance): Changer le numéro 69
par le numéro 71.
M. Johnson (Vaudreuil-Soulanges): D'accord.
Le Président (M. Lachance): Est-ce que c'est
adopté?
M. Johnson (Vaudreuil-Soulanges): Un instant. De le remplacer,
oui. L'amendement, oui.
Le Président (M. Lachance): L'amendement est-il
adopté?
M. Johnson (Vaudreuil-Soulanges): Maintenant, vous appelez
l'article...
Le Président (M. Lachance): Là, j'appelle l'article
80 dans son ensemble tel qu'amendé.
M. Johnson (Vaudreuil-Soulanges): Le commentaire que j'ai
à la simple lecture, c'est qu'on vient de vous donner un tas d'autres
droits, un tas d'autres obligations et on affirme, à l'article 80, que
les droits et obligations du Vérificateur général en
fonction, demain, disons, deviennent ceux du Vérificateur
général réputé nommé conformément
à l'article 69 - 71 maintenant - qu'est-ce qu'on a changé,
à la lecture?
M. Chatelain: D'accord. C'est que, si on n'avait pas cet article
- et puisque tous les autres articles de la loi actuelle qui ont
été abrogés tantôt, vous savez qu'ils sont
abrogés - le Vérificateur général ne serait pas
tenu de respecter ses obligations actuelles, au sujet des honoraires à
payer et ainsi de suite. Oui.
M. Johnson (Vaudreuil-Soulanges): C'est dans ce sens. On parle
des droits et obligations au sens du Code civil?
M. Duhaime: C'est un peu comme dans la loi qu'on avait en
discussion, cette semaine, sur les mutuelles d'assurances. Il y a des devoirs,
il y a des obligations qui sont continués. Cela est le genre de
passerelle qui comblerait le vide.
M. Johnson (Vaudreuil-Soulanges): Si on avait dit "les devoirs et
pouvoirs", cela est une chose. Mais on parle de droits et obligations.
M. Chatelain: C'est cela.
M. Johnson (Vaudreuil-Soulanges): Si je relisais ma question, je
verrais qu'elle serait pertinente si on avait parlé que les devoirs et
pouvoirs du vérificateur sont maintenus, etc. On n'a rien changé
finalement. On parle des droits et obligations au sens des contrats auxquels
vous pouvez être partie.
M. Chatelain: C'est ça.
Le Président (M. Lachance): L'article tel qu'amendé
est-il adopté?
M. Johnson (Vaudreuil-Soulanges): Adopté.
Le Président (M. Lachance): L'article 80 est
adopté. J'appelle l'article 81.
M. de Bellefeuille: M. le Président...
Le Président (M. Lachance): Oui, M. le
député de Deux-Montagnes.
M. de Bellefeuille: Les notes du ministre nous disent qu'il
s'agit d'assurer la concordance des dispositions de cette loi,
c'est-à-dire la Loi sur l'accès aux documents des organismes
publics et sur la protection des renseignements personnels, avec celles de la
nouvelle loi. C'est évidemment très bien. Mais on remplace le
paragraphe 4° par le suivant. Est-ce qu'on pourrait nous dire ce que dit le
paragraphe 4°actuel?
M. Duhaime: Voulez-vous le lire, M. Chatelain. L'article 41 de la
loi actuelle, Loi sur l'accès aux documents et organismes publics et sur
la protection des renseignements personnels qui était le projet de loi
65. Article 41: "Le Vérificateur général ou une personne
exerçant une fonction de
vérification dans un organisme public ou pour le compte de cet
organisme peut refuser de confirmer l'existence ou de donner communication d'un
renseignement dont la divulgation serait susceptible: "1°, 2°, 3°,
4° de porter sérieusement atteinte au pouvoir d'appréciation
accordé au Vérificateur général par l'article 78 de
la Loi sur l'administration financière.
Voulez-vous que je vous lise l'article 78 de la Loi sur l'administration
financière?
M. de Bellefeuille: S'il vous plaît.
M. Duhaime: J'espère qu'ils ne référeront
pas à une autre. L'article 78...
M. Fortier: Qui est cependant abrogé.
Une voix: Oui.
M. Duhaime:... de la Loi sur l'administration financière,
qui est rapportée au chapitre A-6.
Une voix: Oui.
M. Duhaime: Rapport au ministre: "Le Vérificateur
général doit, chaque année, remettre au ministre le
résultat de sa vérification et indiquer toute
irrégularité qu'il a constatée et qui, d'après lui,
mérite d'être signalée. "
M. de Bellefeuille: Merci, M. le Président.
Le Président (M. Lachance): Très bien. Est-ce que
l'article 81 est adopté?
M. Johnson (Vaudreuil-Soulanges): Adopté.
Le Président (M. Lachance): C'est adopté. J'appelle
l'article 82.
M. Fortier: Adopté. Des voix: Adopté.
Le Président (M. Lachance): C'est adopté. L'article
83?
M. de Bellefeuille: M. le Président, j'ai une question
à poser à propos des articles 83, 84 et 85, qui
établissent trois régimes différents: le premier, pour la
Curatelle publique, le deuxième, pour la Société du Palais
des congrès de Montréal et, le troisième, pour la
Société de la Maison des sciences et des techniques. Est-ce qu'on
pourrait nous expliquer pourquoi il y a trois régimes
différents?
M. Chatelain: On pourrait les passer un à un, M. le
Président. La raison, c'est que...
Évidemment, il s'agit de trois organismes distincts, qui n'ont
pas la même vocation et dont les exigences d'imputabilité ne sont
pas les mêmes, c'est sûr. Mais il faut les revoir un à un,
c'est-à-dire voir ce qu'il y a dans le texte actuel et la raison pour
laquelle on propose un amendement.
Une voix: Allons-y.
M. Duhaime: On commence par la Curatelle publique.
M. Chatelain: La Curatelle publique. Dans le cas de la Curatelle
publique, dans le moment, l'article de loi qu'on propose d'amender...
M. Duhaime: L'article 5, je crois.
M. Chatelain:... - oui, d'accord - se lit comme suit: "Les livres
et comptes du Curateur public sont vérifiés chaque année
et chaque fois que le décrète le gouvernement par le
Vérificateur général; ce dernier peut toutefois
désigner - ce dernier, donc, le Vérificateur
général - un autre vérificateur des livres et comptes du
Curateur public relatifs aux biens administrés par celui-ci. "Le rapport
du Vérificateur général, et celui du vérificateur
désigné, le cas échéant, accompagnent le rapport
annuel du Curateur public. "Les honoraires de tout vérificateur
désigné par le Vérificateur général sont
payés à même les revenus du Curateur public. "
La raison de l'amendement proposé, c'est qu'à l'avenir, en
vertu du projet de loi 90, le Vérificateur général aura
accès aux dossiers, aux rapports et ainsi de suite du
vérificateur qui sera désigné dorénavant par le
gouvernement. Dans le passé, une telle prérogative pour le
Vérificateur général n'existait pas. Alors, la seule
façon d'assurer que le Vérificateur général a
accès à ces dossiers, c'était d'accorder au
Vérificateur général le pouvoir de désigner
lui-même le vérificateur. En le désignant, le
vérificateur, il pouvait insister sur la condition que le
vérificateur désigné puisse mettre à la disposition
du Vérificateur général ses feuilles de travail et ainsi
de suite. Alors, à l'avenir, vu que ce pouvoir va lui être garanti
par la loi, c'est que le Vérificateur général n'a plus
besoin de désigner lui-même cet autre vérificateur,
c'est-à-dire qu'il pourra être désigné par le
gouvernement.
Est-ce que vous avez suivi mon...
M. de Bellefeuille: Sans que le Vérificateur
général perde la possibilité d'examiner les livres et
comptes...
M. Chatelain: Exactement.
M. de Bellefeuille:... de l'autre vérificateur
désigné par le gouvernement...
M. Chatelain: C'est cela.
M. de Bellefeuille:... le cas échéant.
M. Chatelain: C'est exact.
M. de Bellefeuille: Bon.
M. Duhaime: II y a une autre chose aussi concernant la Curatelle
publique, je ne sais pas si vous l'avez remarqué, mais, au dernier
alinéa, c'est que les honoraires du vérificateur
désigné par le gouvernement sont payés à même
les revenus du Curateur public.
Une voix: Oui.
M. Duhaime: Ce qui veut dire, à toutes fins utiles,
à la fin, que ce sont les administrés qui sont sous la Curatelle
publique qui paient la note et non le fonds consolidé.
Le Président (M. Lachance): Est-ce que l'article 83...
M. Johnson (Vaudreuil-Soulanges): Cela revient au même, de
toute façon.
M. Fortier: Non...
M. Johnson (Vaudreuil-Soulanges): Non, mais dans l'ancien
système, tout était dévolu au ministre, au fonds
consolidé et il faisait payer nos dépenses à même
cela. Les administrés...
M. Duhaime: Mais, dans le nouveau... Cela a été une
grande discussion...
M. Johnson (Vaudreuil-Soulanges): Oui.
M. Duhaime:... la façon de voir les choses. S'il y a un
surplus quelconque dans la gestion, à même ce qu'on appelle les
revenus du Curateur public, qui sont des revenus qui appartiennent...
M. Fortier: Les revenus de placements. (17 h 15)
M. Duhaime:... à l'ensemble - je crois qu'il y a 13 000
personnes qui sont sous la Curatelle publique - ces fonds n'appartiennent pas
au gouvernement, n'appartiennent pas aux citoyens, mais aux administrés.
Alors, cet argent est sous la gestion du Curateur public, à l'heure
actuelle. Je ne me souviens pas, de mémoire, si cela a été
clarifié dans la loi ou dans les règlements, mais je peux vous
dire très fermement que ma décision là-dessus est prise.
Cet argent n'appartient pas au fonds consolidé et il ne sera pas
retourné au fonds consolidé, il va rester sous la rubrique
"Revenus du Curateur public".
M. Johnson (Vaudreuil-Soulanges): Les revenus du Curateur public,
cela voudrait dire que les frais seraient déduits des revenus du
Curateur public.
M. Duhaime: C'est exact. De la même...
M. Johnson (Vaudreuil-Soulanges): C'est imputé à
ces fonds qui appartiennent â des individus.
M. Duhaime: De la même manière, par exemple, que si
le Curateur public encourait des frais d'ordre professionnel parce qu'ils ont
à faire appel, eux aussi, à des professionnels surtout en
matière de santé. La plupart de ceux qui sont sous la curatelle
sont des handicapés mentaux, je dirais à peu près la
totalité. Il y a souvent des professionnels qui sont nécessaires
et, lorsque le Curateur public évalue, après avis de son conseil
consultatif, que les bénéfices reçus au chapitre des
services professionnels qui lui sont rendus sont à l'avantage de tous
ces administrés et il comptabilise cette dépense à son
compte. Donc, c'est l'ensemble qui se trouve à contribuer.
M. Johnson (Vaudreuil-Soulanges): Je comprends. Entre nous, cela
revient au même dans la mesure où, autrefois, il fallait quand
même garder une comptabilité distincte de ce qui venait des
revenus de placement, par exemple, des administrés. Cela transitait par
le fonds consolidé, mais en fin de compte, cela...
M. Duhaime: Il y a une très grande différence avec
ce qui s'est déjà fait dans le passé. Lorsqu'il y avait
des surplus qui appartenaient aux administrés - j'ai toujours
pensé que c'étaient des propriétés privées,
ils sont nombreux, mais cela reste des biens privés sous la Curatelle
publique - cela n'appartient pas à l'État. Cet argent
était retourné au fonds consolidé. Il y a une grosse
différence avec la situation qui existait à cette époque.
Cela remonte quand même à plusieurs années et avec ce qu'on
va vivre désormais.
Le Président (M. Tremblay): Adopté?
M. Johnson (Vaudreuil-Soulanges): Oui.
M. de Bellefeuille: M. le Président.
Le Président (M. Tremblay): Oui. M. le
député de Deux-Montagnes.
M. de Bellefeuille: J'aimerais, si vous
me le permettez, que l'on s'explique sur les trois articles avant d'en
adopter un des trois. Pour en rester à l'article 83, je ne comprends pas
très bien pourquoi le changement est nécessaire.
M. Chatelain: C'est que lorsque la loi...
M. de Bellefeuille: Le changement qui consiste à attribuer
non pas au Vérificateur général, mais au gouvernement, le
pouvoir de désigner un autre vérificateur.
M. Chatelain: Lorsque la Loi sur la Curatelle publique a
été amendée, le ministre des Finances de l'époque
m'avait consulté justement sur cet article. Comme dans le passé,
le Vérificateur général devait continuer à
vérifier les livres du Curateur public et les livres concernant les
frais d'administration du Curateur public et non pas les livres concernant les
administrés. D'accord?
M. Duhaime: C'est cela.
M. Chatelain: Mais le ministre des Finances voulait s'assurer que
le Vérificateur général ait quand même un droit de
regard sur la vérification qui était faite des livres des
administrés. La seule façon dont cela pouvait être rendu
possible - parce que le droit de regard du Vérificateur
général que nous aurons maintenant dans ce projet de loi
n'était pas prévu dans l'ancienne loi - était de permettre
au Vérificateur général de désigner le
vérificateur qui vérifiait les livres des administrés. Le
vérificateur, lorsqu'il désignait un autre vérificateur
pour vérifier ces livres-là, pouvait émettre ses
conditions - voici, M. le vérificateur, vous êtes
désigné. Cependant, vous me présenterez votre programme de
vérification et ainsi de suite. C'était la seule façon en
vertu de laquelle on pouvait s'assurer ce droit de regard. Maintenant, le droit
de regard est assuré dans ce projet de loi. Il n'est donc plus
nécessaire que le vérificateur, pour invoquer ou pour
préserver son droit de regard, soit celui qui désigne l'autre
vérificateur.
M. de Bellefeuille: Quel avantage y a-t-il à ce que ce
soit le gouvernement?
M. Chatelain: J'y vois un avantage dans le sens qu'il ne devrait
pas incomber au Vérificateur général d'avoir à
désigner cet autre vérificateur. C'est quand même un geste
qui doit être posé par l'administration et non pas par le
Vérificateur général.
M. Duhaime: En fait, M. le député de
Deux-Montagnes, si je présentais cela différemment, je dirais que
si c'était le Vérificateur général qui
désignait lui-même qui va aller vérifier les comptes
à la Curatelle publique de même que les comptes des
administrés sous Curatelle publique, cela revient à dire tout
simplement, à ce moment, que c'est le Vérificateur
général qui est responsable de l'ensemble. Alors, un
vérificateur va être nommé et, en vertu des dispositions
qu'on adopte, le Vérificateur général conserve son droit
de regard.
M. de Bellefeuille: Cela me va. Est-ce qu'on pourrait maintenant
nous expliquer pourquoi ce régime est modifié quant on passe
à l'article 84...
Le Président (M. Lachance): Est-ce qu'on peut adopter
l'article 83?
M. de Bellefeuille:... et de nouveau modifié quand on
passe à l'article 85?
M. Duhaime: Oui, mais est-ce qu'on peut adopter l'article 83, M.
le député?
M. de Bellefeuille: J'ai demandé, M. le Président,
qu'on s'explique sur les trois avant d'en adopter un des trois.
M. Duhaime: Ah! bon, il n'y a pas de problème. D'accord.
Allez-y!
M. Chatelain: M. le Président, dans le cas de l'article
84, je vais lire le libellé de l'article actuel, avant amendement, dans
la Loi sur la Société du Palais des congrès de
Montréal. L'article 28 dit ceci: "Les livres et comptes de la
société sont vérifiés chaque année et chaque
fois que le décrète le gouvernement par le Vérificateur
général. Ce dernier peut toutefois désigner un autre
vérificateur. Le rapport du Vérificateur général ou
du vérificateur qu'il a désigné doit accompagner le
rapport annuel de la société. "
Ce qui arrive dans le cas du Palais des congrès, c'est qu'il n'y
a qu'un compte. Ce n'est pas comme dans le cas de la Curatelle. Il n'y a qu'un
compte, donc il s'agit des frais d'administration du Palais des congrès.
Alors, il n'y a qu'un compte à vérifier, et c'est le
Vérificateur général qui vérifie de toute
façon. Il n'y a pas de nécessité...
M. Fortier: C'est le pouvoir de délégation.
M. Chatelain: C'est cela. M. Fortier: D'accord.
M. Chatelain: C'est le Vérificateur général
de toute façon.
M. Duhaime: Je voudrais ajouter, M. le député, que
le projet de loi qui a créé la Société du Palais
des congrès est une des
meilleures lois de notre gouvernement.
M. de Bellefeuille: Et que ce palais a un des meilleurs
directeurs généraux du gouvernement.
M. Duhaime: Ce n'est pas ce que j'ai voulu dire.
M. Johnson (Vaudreuil-Soulanges): II n'est pas ici.
M. Fortier: II est tellement bon qu'il est rendu à
Montréal.
M. de Bellefeuille: Voulez-vous, M. le président, on
n'entrera pas dans des considérations de ce genre. D'accord?
M. Duhaime: Vous pouvez prendre ma parole, M. le
député, parce que c'est moi qui ai piloté ce projet de
loi.
M. de Bellefeuille: À l'article 85, Loi sur la
Société de la Maison des sciences et des techniques, pourquoi y
a-t-il là un troisième régime qui est différent du
premier et du deuxième?
M. Chatelain: M. le Président, dans le cas de l'article
85, je vais lire l'article actuel qui apparaît dans la Loi sur la
Société de la Maison des sciences et des techniques. L'article 30
dit ceci: "Les livres et comptes de la société sont, chaque
année et chaque fois que le décrète le gouvernement,
vérifiés par le Vérificateur général. Ce
dernier peut toutefois désigner un autre vérificateur. Le rapport
du Vérificateur général ou du vérificateur qu'il a
désigné doit accompagner le rapport d'activité et les
états financiers de la société. " Comme dans le cas de la
Curatelle publique.
Lorsque nous avons proposé cet amendement, le projet de loi sur
la Maison des sciences et des techniques venait d'être
déposé et venait d'être voté à la Chambre.
À ce moment, on ne savait pas qui serait le vérificateur. Mais
advenant le cas où un autre vérificateur serait
désigné ou que le gouvernement voudrait désigner un autre
vérificateur, pour les mêmes raisons que dans le cas de la
Curatelle publique, nous avons proposé que ce soit amendé,
advenant le cas où on voudrait désigner un autre
vérificateur, pour que ce soit le gouvernement qui le fasse et non le
Vérificateur général.
M. Fortier: Oui, mais juste pour enchaîner, vous venez de
dire, dans le cas de la Société du Palais des
congrès...
M. Chatelain: Oui.
M. Fortier:... que le gouvernement doit décider une fois
pour toutes si c'est vous ou si c'est quelqu'un d'autre... M. Chatelain:
Oui, oui.
M. Fortier:... parce que, dans toutes les lois constitutives, on
nomme le Vérificateur général ou on dit qu'il peut
désigner un vérificateur. Ici, il y a encore une option. Que le
gouvernement se décide! Est-ce qu'il vous veut ou s'il ne veut pas?
M. Chatelain: D'accord.
M. Fortier: Qu'il nomme quelqu'un! Là, vous laissez la
porte ouverte à deux.
M. Chatelain: D'accord. Cela, c'est la décision du
gouvernement à ce moment, mais je dois vous dire que lorsque ce projet
d'amendement a été rédigé, comme je vous l'ai dit
tantôt, ce projet de loi concernant la Maison des sciences venait tout
juste d'être adopté. On ne savait pas, à ce moment, qui
serait nommé vérificateur.
M. Fortier: D'accord. C'est parce que je vois une
difficulté dans la façon dont c'est rédigé. Disons
que l'an prochain vous êtes le Vérificateur général
et que vous faites un rapport que le gouvernement n'aime pas... L'année
suivante il dit: Ah! Ah! Je vais nommer un autre vérificateur. Je crois
que quand on nomme un vérificateur, il faut qu'il y ait une certaine
continuité. Normalement, c'est pour cinq ou dix ans. Je pense, du moins
pour les cinq prochaines années, qu'il faudra faire son lit, si c'est
vous ou si c'est un autre vérificateur?
M. Chatelain: Je sais bien qu'en principe ce que vous dites cela
peut se présenter, mais en pratique cela ne s'est pas
présenté de cette façon.
M. Fortier: II n'y a pas eu de problème.
M. Chatelain: II n'y a pas eu de problème. Pour la
même raison, si cela arrivait que, parce qu'on n'aime pas le rapport du
Vérificateur général, on en désigne un autre
l'année suivante, ce qui serait possible...
M. Fortier: Votre propre rapport serait pire l'année
suivante.
M. Chatelain:... on a quand même ce droit d'accès ou
ce droit de regard qui continuerait de toute façon.
M. Fortier: D'accord.
M. de Bellefeuille: Cela va, M. le Président.
Le Président (M. Lachance): Très bien. Les articles
83, 84 et 85 sont-ils adoptés?
Des voix: Adopté.
Le Président (M. Lachance): Adopté. J'appelle
l'article 86.
M. Fortier: L'article 86 est insconstitutionnel, d'après
un jugement de cour, M. le Président.
Le Président (M. Lachance): Ce n'est pas encore rendu en
Cour suprême du Canada. On peut...
M. Fortier: Ne nous demandez pas de voter sur une chose qui a
été déclarée inconstitutionnelle.
Le Président (M. Lachance):... voir si la tour va pencher
du même côté.
M. de Bellefeuiile: En toute conscience, nous ne pouvons que
voter contre. En plus de ce problème, cela pose un problème de
cohérence. De la part d'un gouvernement qui essaie d'apprendre l'ABC du
fédéralisme, cet article est inacceptable.
Le Président (M. Lachance): De toute façon...
M. Fortier: Sur division.
Le Président (M. Lachance ): Sur division.
M. de Bellefeuiile: Sur division, beaucoup de divisions.
M. Duhaime: Est-ce un point de vue ou un état d'âme,
M. le député de Deux-Montagnes?
M. de Bellefeuiile: C'est une affirmation.
Articles en suspens
Le Président (M. Lachance): Nous revenons à deux
articles...
M. Fortier: L'article 87...
M. Duhaime: Les articles 25 et 28.
Le Président (M. Lachance):... qui sont suspendus avant
d'adopter le dernier. L'article 86 est adopté sur division. J'appelle
l'article 25.
M. Duhaime: Concernant la question du français et de
l'anglais, on va laisser notre vaillant secrétaire se débrouiller
avec cela.
M. le Président, vous rappelez l'article 25 qui est en
suspens.
Le Président (M. Lachance): C'est bien cela, nous en
sommes là.
M. Duhaime: II y a un amendement. Le Président (M. Lachance):
Oui.
M. Duhaime: Here is the english part of it.
Le Président (M. Lachance): II y en a deux.
M. Duhaime: Non. Vous le lirez en anglais. On aide votre
secrétaire, M. le Président.
M. Fortier: On a discuté seulement le français,
seulement l'amendement en français.
Le Président (M. Lachance): À l'article 25, au
deuxième alinéa, première ligne, remplacer "ne doit pas
avoir pour effet de mettre en cause le bien-fondé" par...
M. Duhaime:... par les mots "ne doit pas mettre en cause le
bien-fondé".
M. de Bellefeuiile: On supprime "avoir pour effet de".
M. Duhaime: C'est cela. Ce sont deux manières de le
voir.
M. Johnson (Vaudreuil-Soulanges): C'est plus simple à
dire.
Le Président (M. Lachance): Oui, c'est plus simple
à dire. On supprime "avoir pour effet de" dans la version
française.
M. de Bellefeuiile: Dans la version anglaise, M. le
Président, je suppose que c'est "the audit must not call into
question".
M. Duhaime: You are bloody right. Comme les Anglais disent: Let's
get out of here.
Le Président (M. Lachance): En anglais...
M. de Bellefeuiile: The appropriateness.
Le Président (M. Lachance): À l'article 25,
deuxième alinéa, première ligne, remplacer "must not
result in the calling into question of the validity" par...
M. de Bellefeuille: "Must not call into question the
appropriateness".
Le Président (M. Lachance): Ce n'est
pas ce que j'ai ici. Merits.
M. Johnson (Vaudreuil-Soulanges): On a obtenu "merits". C'est
très bien.
M. Duhaime: On a retenu "merits". Le Président (M.
Lachance): Je relis.
M. Johnson (Vaudreuil-Soulanges): Lisez-le pour le Journal des
débats.
M. de Bellefeuille: En réalité, cela va, à
mon avis, beaucoup moins bien.
Le Président (M. Lachance): "Must not call into question
the merits"...
M. Fortier: Est-ce qu'on peut voter?
M. Johnson (Vaudreuil-Soulanges): Peut-on voter
là-dessus?
M. Duhaime: C'est un lecteur de Shakespeare...
M. Fortier: Appelle donc l'article 25 en français et on va
voter.
M. Duhaime: Is that it?
Le Président (M. Lachance): Est-ce que l'amendement
français à l'article 25 est adopté?
M. Fortier: Adopté.
M. de Bellefeuille: Adopté.
M. Johnson (Vaudreuil-Soulanges): C'est le nôtre.
M. Duhaime: Une chance qu'on ne l'a pas en espagnol, en italien
et...
Le Président (M. Lachance): Adopté. Est-ce que
l'amendement à l'article 25 en anglais est adopté?
Des voix: Adopté.
Le Président (M. Lachance): Adopté. Est-ce que
l'article 25 tel qu'amendé est adopté?
M. Duhaime: Un instant, M. le Président.
Le Président (M. Lachance): M. le ministre.
M. Duhaime: II y avait eu un autre amendement. Où
dites-vous?
M. Chatelain: À l'article 25, ce matin il y a eu un
amendement en anglais, une correction typographique, une correction de
traduction.
Le Président (M. Lachance): Cela c'est déjà
fait, c'est déjà adopté. L'amendement était
déjà adopté.
Une voix: C'est vrai.
M. Duhaime: Parfait, adopté.
M. Johnson (Vaudreuil-Soulanges): Vous appelez l'article 25 tel
qu'amendé.
Le Président (M. Lachance): L'article 25 tel
qu'amendé.
(17 h 30)
M. Johnson (Vaudreuil-Soulanges): Vous demandez s'il est
adopté...
Le Président (M. Lachance): C'est bien cela.
M. Johnson (Vaudreuil-Soulanges): Je vous réponds non.
Pour la cohérence, M. le ministre...
M. Duhaime:... celui-là.
M. Johnson (Vaudreuil-Soulanges):... j'aurais un amendement afin
de biffer le deuxième paragraphe de l'article 25, même dans sa
forme améliorée. On va voter sur cela, et on verra si c'est
adopté. L'amendement c'est: Biffer...
M. Duhaime: Est-ce qu'il faut qu'on sorte le piccolo pour appeler
la troupe ou si vous tenez pour acquis qu'on pourrait dire que le projet qui a
été mis aux voix est défait?
M. Johnson (Vaudreuil-Soulanges): Adopté sur division.
M. Duhaime: D'accord.
Le Président (M. Lachance): D'accord.
M. Johnson (Vaudreuil-Soulanges): L'amendement est rejeté
sur division.
Le Président (M. Lachance): Votre amendement, M. le
député de Vaudreuil-Soulanges est rejeté.
M. Duhaime: Est rejeté.
M. Johnson (Vaudreuil-Soulanges): Est rejeté point.
M. Duhaime: Rejeté.
M. Fortier: C'est le deuxième alinéa ce n'est pas
le deuxième paragraphe.
M. Duhaime: Vous appelez maintenant l'article 28, M. le
Président?
Le Président (M. Lachance): L'article 25 tel
qu'amendé est adopté.
M. Duhaime: C'est cela.
M. Johnson (Vaudreuil-Soulanges): Sur division.
M. Duhaime: C'est adopté sur division. M. Fortier:
En anglais et en français.
M. Johnson (Vaudreuil-Soulanges): Étrangement dans laforme améliorée.
Une voix: Y a-t-il d'autres articles suspendus?
M. Duhaime: Oui, il y en a un autre. Il y a l'article 28
maintenant. J'ai un amendement à vous proposer qui va exactement dans le
même sens que ce que nous venons de faire comme traitement à la
version française et à la version anglaise de l'article 25. Si
mon collègue de Vaudreuil-Soulanges veut faire la même
démarche je lui offre de faire la même exactement.
M. Johnson (Vaudreuil-Soulanges): Avec le même
résultat.
Le Président (M. Lachance): À l'article 28 de la
version française, troisième alinéa, aux deux
premières lignes, remplacer "ne doit pas avoir pour effet de mettre en
cause le bien-fondé" par "ne doit pas mettre en cause le
bien-fondé". Est-ce que cela est adopté?
M. Johnson (Vaudreuil-Soulanges): Adopté.
Le Président (M. Lachance); Amendement à la version
française, adopté.
À l'article 28, en anglais, troisième alinéa,
remplacer "must not result in the calling into question of the validity" par
"must not call into question the merits".
M. Johnson (Vaudreuil-Soulanges): Adopté.
Le Président (M. Lachance): Amendement à la version
anglaise, adopté.
M. Johnson (Vaudreuil-Soulanges): Je propose maintenant
l'amendement de biffer le deuxième...
M. Fortier: Le troisième.
M. Johnson (Vaudreuil-Soulanges):... le troisième
paragraphe.
M. Fortier: Le troisième alinéa.
M. Johnson (Vaudreuil-Soulanges): Le troisième
alinéa de l'article 28.
M. Fortier: En anglais et en français.
M. Duhaime: Je serai contre l'amendement pour les raisons...
Le Président (M. Lachance): L'amendement est
rejeté.
M. Johnson (Vaudreuil-Soulanges): De là, un.
Le Président (M. Lachance): Par conséquent
l'article 28 tel que déjà amendé est adopté.
M. Fortier: Sur division.
M. Johnson (Vaudreuil-Soulanges): M. le Président, pour la
bonne compréhension, j'ai expliqué que nous sommes
particulièrement en faveur d'une vérification de l'optimisation
des ressources. Vous avez entendu le mot "division" tellement souvent ici
qu'à un moment donné cela s'est même
répercuté dans l'adoption de l'article tel qu'amendé. Je
ne voudrais pas que cela reste dans les procès-verbaux.
M. Fortier: On revient sur la...
M. Johnson (Vaudreuil-Soulanges): Ce n'est pas une question de
revenir. On adopte les articles 25 et 28. C'est adopté, point.
M. Fortier: Si vous voulez modifier ce que l'on vient de dire sur
les articles 25 et 28.
Le Président (M. Lachance): Très bien.
M. Duhaime: Ce qui est dit sera dit, mais les articles 25 et 28
sont adoptés.
M. Fortier: Adopté.
M. Johnson (Vaudreuil-Soulanges): Adopté.
M. Duhaime: Bravo!
M. Fortier: Tel qu'amendé.
M. Duhaime: Avant d'aller à l'article 87 je voudrais poser
une question à mon collègue de Deux-Montagnes, si vous me
permettez.
Le Président (M. Lachance): Oui.
M. Duhaime: C'est juste une question d'horaire. Malgré le
fait que nous ayons
adopté l'article 86, est-ce que vous serez présent
à la sanction chez le lieutenant-gouverneur dans le courant de la
soirée?
M. de Bellefeuille: Cela doit poser une question confuse de
cohérence.
M. Portier: Cela vous donne droit à...
M. de Bellefeuille; Cela dépend si le
lieutenant-gouverneur m'envoie une invitation pressante.
M. Fortier: À quelle place sommes-nous rendus? À
l'article 87?
M. Johnson (Vaudreuil-Soulanges ): Oui.
Le Président (M. Lachance): Je répète que
les articles 25 et 28 sont adoptés tel qu'amendés.
M. Duhaime: C'est cela.
M. Johnson (Vaudreuil-Soulanges): C'est cela.
Le Président (M. Lachance): II n'y a plus aucun article en
suspens. Nous en arrivons à l'article 87.
M. Duhaime: Nous sommes à l'article 87.
Le Président (M. Lachance): L'article 87. Est-ce que
l'article 87 est adopté?
M. Fortier: Adopté.
M. Johnson (Vaudreuil-Soulanges): Adopté, M. le
Président, huit ans trop tard.
Le Président (M. Lachance): Vaut mieux tard que jamais.
L'article 87 est adopté.
M. Fortier:...
Le Président (M. Lachance): L'article 87 est
adopté. Est-ce que l'annexe 1 est adoptée?
M. Duhaime: Adopté, M. le Président.
M. Johnson (Vaudreuil-Soulanges): Adopté.
Le Président (M. Lachance): L'annexe 1 est adoptée.
Est-ce que les intitulés et les sections sont adoptés?
M. Duhaime: Adopté. M. Fortier: Merci.
Le Président (M. Lachance): Est-ce que le titre...
M. Duhaime: Moi, qui le pensais savant! II...
Le Président (M. Lachance): Est-ce que le titre du projet
de loi 90, Loi sur le Vérificateur général, est
adopté?
M. Johnson (Vaudreuil-Soulanges): Adopté.
Le Président (M. Lachance): M. le ministre, est-ce que
vous pourriez me faire une motion de renumérotation.
M. Duhaime: S'il vous plaît, oui.
Le Président (M. Lachance): C'est adopté?
M. Duhaime: Avec plaisir.
Le Président (M. Lachance): Adopté.
M. Johnson (Vaudreuil-Soulanges): Comme cela il y a 88
articles.
M. Duhaime: Avant que vous ajourniez, M. le Président,
voulez-vous m'indiquer quand vous serez rendu à votre phrase qui
généralement précède votre proposition
d'ajournement?
Le Président (M. Lachance): C'est pour bientôt, il
reste un détail. Est-ce que le projet de loi 90, Loi sur le
Vérificateur général est adopté tel
qu'amendé?
Des voix: Adopté.
Le Président (M. Lachance): Le projet de loi 90, Loi sur
le Vérificateur général est adopté tel
qu'amendé. Voici, M. le ministre, vous avez la parole.
Conclusions
M. Duhaime: M. le Président, je prendrais les vingt
prochaines minutes pour essayer de vous expliquer que nous constatons une
satisfaction, je pense, aujourd'hui. C'est une pièce de
législation qui est majeure dans nos institutions et le contrôle
des comptes publics par l'Assemblée nationale se trouve aujourd'hui
enrichi.
Je voudrais témoigner de mon appréciation personnelle pour
le travail soutenu, sans relâche, du Vérificateur
général dans ce dossier. Je pense aussi devoir étendre mes
remerciements à toute son équipe. Je vous fais remarquer aussi
que, à travers tout le travail que nous avons à exécuter
comme parlementaires et à travers la tuyauterie de ces lois, nous avons
eu des documents bien faits, une procédure fantastique qui nous
permettait d'amender, de suspendre, etc. Je voudrais vous remercier, M.
Chatelain, de
même que votre équipe. Je pense que c'est un travail
remarquable, qui mérite d'être souligné. Cette
équipe n'a eu d'égale d'ailleurs que celle de l'Inspecteur
général des institutions financières. Soi dit en passant,
elles relèvent toutes les deux du ministère des Finances.
Je voudrais aussi, M. le Président, si vous me permettez, dire
à mes collègues du côté ministériel qui sont
présents ici, que j'apprécie leur support indéfectible. Je
voudrais souligner aussi la collaboration de nos collègues des
oppositions, puisque j'ai la certitude maintenant que ce projet de loi pourra
être adopté dans quelques heures et qu'il le sera à
l'unanimité. Sur un projet de loi de cette nature, il est à mon
sens primordial qu'on puisse obtenir cette règle de l'unanimité.
Il me semble que si j'étais Vérificateur général,
je me sentirais plus confortable d'être dans ce fauteuil avec le vote
unanime des membres de l'Assemblée nationale.
En terminant, M. le Président, je voudrais m'adresser au
député de Bellechasse et vous dire que je vous trouve très
patient. Franchement, je n'en reviens pas, je ne vous connaissais pas comme
cela, c'est une des occasions où on a eu à travailler longuement;
après le projet de loi sur les mutuelles d'assurances, le projet de loi
32, on a le projet de loi sur le Vérificateur général. Je
tiens à vous remercier, de même que votre valeureux
secrétaire qui siège à votre gauche, de même aussi
que votre équipe et tous ceux et celles qui ne sont pas présents
mais qui nous écoutent. Parfois, il y a de bonnes blagues, mais je les
trouve très patients ces gens-là.
Je pense que nous n'aurons pas beaucoup de difficulté tout
à l'heure, à l'étape de la troisième lecture,
à proposer à l'Assemblée nationale, l'adoption de cette
loi. Je vous remercie, M. le Président.
Le Président (M. Lachance): M. le député de
Vaudreuil-Soulanges et vice-président de la commission du budget et de
l'administration.
M. Johnson (Vaudreuil-Soulanges): Merci, M. le Président.
Je pense qu'il est parfaitement approprié, en adoptant ici en commission
le projet de loi 90, de constater que, comme commission, on a fonctionné
avec économie. Nous avons réussi en quatre heures, à cause
du degré de préparation -donc on a fait preuve d'efficience -
d'étudier et adopter ce projet de loi, après en avoir
discuté longuement, avoir eu cela devant nous depuis de nombreux mois,
avoir pu bénéficier comme parlementaires des deux
côtés de la Chambre, je pense bien, de la collaboration de toutes
les instances du Vérificateur général lorsque des
questions, des éclaircissements étaient nécessaires ou
simplement pour la bonne compréhension de ce projet de loi... On a
transformé au meilleur rendement nos ressources en biens et services de
façon très concrète. Très certainement on a fait
preuve également d'efficacité, troisième dimension de
l'optimisation des ressources que les députés peuvent manifester,
l'efficacité, parce qu'on a atteint l'un des objectifs importants qu'on
doit avoir à l'esprit lorsqu'on est élu ici: nous assurer que les
citoyens, à un moment donné, vont en avoir pour leur argent,
c'est une chose, mais que, au moins, ils vont être en mesure de juger si,
oui ou non, on est en train d'atteindre les objectifs qu'on avait promis
d'atteindre. Pour ces trois raisons qui étaient très
présentes, on doit remercier le Vérificateur
général, et son équipe bien entendu, également tous
ceux qui nous entourent. En cette fin de session, c'est peut-être la
dernière occasion qu'on a de s'adresser à tous nos collaborateurs
et aux gens qui font fonctionner ces commissions avec, encore une fois,
économie, efficacité et efficience. Je remercie le
Vérificateur général des éclaircissements qu'il a
apportés à la commission.
M. de Bellefeuille: M. le Président.
Le Président (M. Lachance): M. le député de
Deux-Montagnes.
M. de Bellefeuille: Je voudrais très brièvement
faire écho aux félicitations qui ont été
adressées à droite et à gauche. Je voudrais y ajouter un
mot d'appréciation de l'attitude que le ministre a manifestée,
attitude d'ouverture d'esprit et de collaboration qui facilite
énormément les travaux d'une commission parlementaire. À
le regarder faire, je me prends presque à regretter de n'avoir rien
à voir à la course à la direction qui s'en vient. Si
j'avais à voir à cette course à la direction, j'appuierais
volontiers le député-ministre qui est un des aspirants dont les
candidatures se dessinent. Je remercie tous et chacun.
Le Président (M. Lachance): Oui, M. le Vérificateur
général.
M. Chatelain: C'est évidemment avec beaucoup de
fierté et beaucoup de satisfaction que je vois que le projet de loi a
franchi cette étape, cet après-midi. Je suis conscient de la
lourde responsabilité qui m'incombera à la suite de l'adoption de
ce projet de loi. Je suis aussi conscient de la confiance que me
témoigne l'Assemblée nationale. Je peux vous assurer en retour
que je ferai tout en mon possible pour être digne de cette confiance. Ce
n'est pas un coup de fierté pour moi-même que je voudrais
signaler, mais c'est surtout pour la fonction que j'occupe. Je vous remercie,
M. le
Président, et je remercie le ministre de son appui. Je remercie
également tous les membres de la commission pour leur appui qui
était manifeste, au cours des discussions, aujourd'hui. Merci
beaucoup.
M. Duhaime: On a l'habitude d'applaudir.
Le Président (M. Lachance): Avant d'ajourner nos travaux,
je voudrais à mon tour vous faire part de mon appréciation pour
la collaboration reçue au cours des travaux de cette commission, en
particulier pour le travail du ministre que j'ai moi-même aussi appris
à mieux connaître, au cours de ces dernières semaines, dans
ses nouvelles fonctions. Cela a été extrêmement
intéressant.
La commission du budget et de l'administration, s'étant
acquittée de son mandat, ajourne ses travaux sine die.
(Fin de la séance à 17 h 44)