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Projet de loi no 5
(Vingt heures vingt et une minutes)
Le Président (M. Boucher): La commission des
communications est réunie pour étudier article par article le
projet de loi no 5, Loi modifiant la Loi de l'Office de
radio-télédiffusion du Québec.
Les membres de la commission sont: MM. Beauséjour (Iberville),
Guay (Taschereau) remplace M. Bertrand (Vanier); M. Rivest (Jean-Talon)
remplace M. Blank (Saint-Louis); MM. Godin (Mercier), Goldbloom (D'Arcy McGee),
Laberge (Jeanne-Mance), Le Moignan (Gaspé), Michaud (Laprairie), O'Neill
(Chauveau).
Les intervenants sont: MM. Ciaccia (Mont-Royal), de Bellefeuille
(Deux-Montagnes), Dussault (Châteauguay), Fallu (Terrebonne), Goulet
(Bellechasse), Laurin (Bourget), Mme Lavoie-Roux (L'Acadie), MM. Lazure
(Chambly), Samson (Rouyn-Noranda).
Lors de l'ajournement de la dernière séance, nous en
étions à l'article 8.20-1.
M. O'Neill: M. le Président...
Le Président (M. Boucher): M. le ministre.
M. O'Neill: Est-ce que les membres de cette commission
préfèrent que nous continuions à faire l'analyse ou
l'étude de chacun des articles ou que nous commencions par revoir les
points essentiels?
M. Rivest: ... terminer les articles, passer à
travers.
M. O'Neill: Et finir...
M. Le Moignan: Non, ça va nous retarder. Est-ce qu'on
aurait à revenir...
M. Rivest: A moins que le ministre... Est-ce que le ministre a
des...
M. O'Neill: Non, il y a un certain nombre de propositions
à faire et ce serait...
M. Rivest: Sur les articles en suspens? M. O'Neill: Oui,
les articles en suspens...
M. Rivest: Allez-y donc et on va les adopter vite.
Le Président (M. Boucher): Cela pourra peut-être
éclairer la fin...
M. O'Neill: ...
M. Le Moignan: On aura peut-être à y revenir et on
ne saura pas au juste à quoi s'en tenir.
M. Rivest: Juste avant, M. le ministre, si vous me
permettez...
Le Président (M. Boucher): M. le député de
Jean-Talon.
M. Rivest: Est-il exact que la rumeur qui nous a
été communiquée au cours de la journée que le
projet de loi no 4 ferait l'objet d'une étude attentive et sereine
simplement au cours du mois d'août?
M. O'Neill: C'est pour moi seulement à l'état de
rumeur en ce moment. Je n'ai pas eu de communiqué officiel à cet
effet. On m'a dit...
M. Rivest: Votre collègue...
M. O'Neill:... qu'il y avait eu une rencontre de leaders
aujourd'hui. Maintenant...
M. Rivest: On m'a dit que votre collègue... M. O'Neill:
... c'est bien définitif?
M. Le Moignan: Je crois que ça ressort de la
réunion des leaders que ce sera reporté au mois d'août.
M. O'Neill: Ecoutez, comme j'étais à
Saint-Jérôme cet après-midi, je n'ai pas pu faire
vérifier cela.
M. Rivest: C'est un peu embarrassant je n'en fais pas un
drame, mais étant donné que la programmation
éducative de Radio-Québec doit en quelque sorte... enfin est
reliée très directement à la définition de la loi
4, simplement sur le plan administratif, si le ministre peut obtenir la
sanction du projet de loi 5 à l'ajournement de la session, est-ce qu'il
croit que cela va l'embarrasser dans la mise en place, sur le plan
administratif, des dispositions contenues au projet de loi 5, dans la mesure
où vous ne le saurez pas exactement, Radio-Québec ne pourra pas
faire approuver sa programmation éducative par la Régie des
services publics.
M. Guay: II y a le comité conjoint des ministres des
Communications et de l'Education qui a été mis en place par le
gouvernement libéral.
M. Rivest: A condition que l'article qui précise, je ne
sais pas où...
M. O'Neill: Cela demeure en suspens, c'est-à-dire...
M. Rivest: Oui, oui, vous pourriez faire prévoir par vos
légistes je ne sais pas, je ne suis pas sûr si ça
peut causer des problèmes une rédaction qui dira: Tel
article entrera en vigueur sur proclamation, ou quelque chose comme
ça.
M. Guay: ... devrait être modifié.
M. Rivest: Remarquez qu'on n'en aura peut-être pas besoin,
parce qu'on parle du mois d'août et, si des événements qui
nous ont été communiqués ce soir dans les nouvelles se
produisaient, par exemple si le gouvernement en venait à décider
de tenir l'exercice référendaire à l'automne,
Radio-Québec risquerait d'être un peu embarrassé parce que,
là, ce serait non seulement le mois d'août, ce serait
également l'automne; enfin, le projet de loi 4, j'imagine qu'il aurait
des difficultés à être étudié. A ce
moment-là, ça impliquerait peut-être un délai de dix
ou douze mois pour que Radio-Québec fonctionne dans le cadre de la loi
4.
Je demanderais au ministre: S'il obtient la sanction de sa loi,
Radio-Québec, dans les heures ou les jours qui viennent, pourrait avoir
des problèmes très concrets avec la mise en oeuvre.
M. O'Neill: Oe toute façon, jusqu'à un nouvel avis,
nous reprenons la session à l'automne, il ne faudrait pas oublier
ça. Si jamais il y a un délai considérable, ceux qui
ont...
M. Rivest: ... donnez-vous la chance.
M. O'Neill: ... retardé jusqu'ici la loi en porteront les
conséquences, les responsabilités.
M. Rivest: M. le Président, j'invoquerais une question de
règlement au nom du leader du gouvernement, qui a communiqué
à ses collègues la décision du Conseil des ministres de
reporter la loi 4 au mois d'août. Je trouve que l'une et l'autre des lois
vont ensemble.
M. O'Neill: Excusez-moi, M. le Président, je regrette,
c'est inexact. Ce qu'on m'a dit aujourd'hui, ce que j'ai appris je n'ai
pas eu la source directe, c'est pour ça que je veux savoir si c'est bien
définitif c'est que les leaders, ensemble, se sont entendus
là-dessus.
M. Rivest: C'est ça.
M. O'Neill: Je tiens à signaler ça, parce qu'il n'y
avait pas de décision là-dessus.
M. Rivest: C'est la décision qui a été
communiquée. Ah non!
M. O'Neill: II y avait réunion des leaders aujourd'hui et
on m'a dit qu'il y avait...
M. Rivest: On en a informé le leader; je ne sais pas si le
député de Gaspé a eu le même sentiment que moi, ce
qu'on nous a dit, c'est qu'on a informé les leaders des priorités
législatives du gouvernement avant l'ajournement. Le projet de loi 5 y
figure; cela a même été annoncé par le leader du
gouvernement au leader de l'Opposition, que le projet de loi 4 ferait l'objet
d'une étude article par article dans la mesure où la
deuxième lecture est adoptée simplement au mois
d'août.
M. O'Neill: Les nouvelles qu'on m'a données, d'ailleurs,
je les ai eues quand j'étais à Saint-Jérôme,
à savoir qu'il y avait eu une entente des leaders cet après-midi
dans ce sens-là. De toute façon, dans la pratique, nous sommes
devant le même problème.
M. Rivest: Cela pose un problème pratique.
Le Président (M. Boucher): Est-ce qu'on pourrait attendre
que les nouvelles soient officielles?
M. O'Neill: Quand on passera à travers, on arrivera
à l'article 21. Il arrive que des lois seraient promulguées et
qu'il y ait un article qui reste et qui soit promulgué plus tard.
M. Rivest: Pas exactement, M. le ministre, si vous le permettez,
parce que c'est à l'article 14 que j'inviterais le ministre à
demander à ses légistes de considérer cette situation.
M. Guay: Vous pouvez peut-être modifier l'article 14, mais
c'est assez banal comme modification. On en conviendra. Cela ne pose aucun
problème pratique, puisqu'il existe déjà une structure,
que le député de Jean-Talon connaît bien, pour adopter la
programmation éducative de Radio-Québec, dans la mesure où
on n'a pas cru nécessaire de procéder avec plus de
célérité, à l'étude du projet de loi 4. Ce
sera le comité conjoint des ministres de l'Education et des
Communications, selon la méthode en vigueur à l'heure
actuelle.
M. Rivest: Non, cette loi-ci va entrer en vigueur à la
date...
M. Guay: Elle entrera en vigueur, sauf l'article 21.1, et
l'article 14 sera modifié en conséquence.
M. Rivest: D'accord. C'est tout ce que je voulais savoir.
Le Président (M. Boucher): Merci.
M. O'Neill: Je vous signale que la Loi du cinéma a
été promulguée en juin 1975, mais qu'elle contient
à peu près une vingtaine d'articles non promulgués. C'est
un procédé habituel.
M. Rivest: D'accord, je ne parle pas de la promulgation. Je parle
de l'entrée en vigueur de cette loi-ci. Quand il n'y a pas de
disposition expresse sur la promulgation, la loi entre en vigueur. A partir de
la sanction royale, Radio-Québec doit fonctionner dans le cadre de cette
loi-ci, ce qui fait référence spécifique à
l'approbation de sa programmation par la Régie des services publics.
M. O'Neill: II y a des lois qui entrent en vigueur et il y a des
articles qui...
M. Rivest: II faut prévoir une stipulation expresse.
Le Président (M. Boucher): Si les membres sont d'accord,
on franchira le pont rendu au pont. On peut...
M. O'Neill: D'accord.
M. Rivest: Je voulais savoir, parce que...
M. O'Neill: Je voulais simplement dire que cela se fait. Cela se
fait régulièrement. Il y a des lois qui... Je vous signale la Loi
de la fonction publique.
Le Président (M. Boucher): Tel que convenu, les membres
sont d'accord pour revenir sur les articles en suspens, soit l'article 4.
J'appelle l'article 4. M. le ministre. (20 h 30)
Conflit d'intérêts
M. O'Neill: M. le Président, l'article 4, c'était
l'article qui portait sur la question des conflits d'intérêts.
Après vérification, le premier commentaire qu'on nous fait, c'est
la formulation qui est là, c'est celle qu'on retrouve dans de nombreux
textes de loi. En soi, elle oblige à une déclaration de
propriété à n'importe quel temps, à tout moment
où la société peut faire affaires avec une entreprise
quelconque. Vous avez donc ici une formule qui est utilisée ailleurs. On
pourrait, si les gens y tiennent absolument, penser aussi à ajouter,
à mettre explicitement ce qui est dans le texte. C'est
considéré par le service juridique comme étant une formule
suffisante, et elle est considérée suffisante dans d'autres lois,
mais on pourrait aussi ajouter un amendement dans le genre de celui qui a
été proposé, par exemple, qui se lirait à peu
près comme ceci: "Tout autre administrateur ayant un
intérêt dans une entreprise doit, sous peine de
déchéance de sa charge, le révéler par écrit
au moment de son entrée en fonction ou, le cas échéant, en
cours de mandat." Mais ce qu'on nous dit, c'est que, de facto, cela ne change
rien à la vigueur de la loi.
Le Président (M. Boucher): Est-ce que vous proposez
l'amendement, M. le ministre?
M. O'Neill: La remarque que je vous fais, c'est que, puisqu'on
nous dit que c'est la même chose et qu'on n'a jamais intérêt
à alourdir les textes de loi, à ce moment-là, j'aurais une
préférence pour laisser le texte tel quel. Comme vous voyez, on
ne fait pas de bataille. Si, d'autre part, certains s'estiment plus heureux,
mieux satisfaits d'ajouter explicitement ce qui est contenu dans le texte
actuel, on pourrait ajouter la formule que je viens de vous mentionner.
Le Président (M. Boucher): M. le député de
Mont-Royal.
M. Ciaccia: La suggestion que nous avions faite hier soir allait
dans le sens qu'un administrateur devrait révéler d'avance les
intérêts qu'il pourrait y avoir afin d'éviter de possibles
conflits et de ne pas attendre au moment où il y aurait une
délibération sur un sujet quelconque, c'est tout à la fois
pour la protection du ministre que pour la protection de l'administrateur. S'il
le dévoile au moment de sa nomination, je crois que...
M. O'Neill: Puis-je vous noter simplement qu'avec "au moment de
sa nomination", vous vous trouvez à affaiblir l'article, parce que le
conflit d'intérêts peut surgir à un moment
ultérieur. Prenons l'exemple d'un administrateur qui a
décidé d'acheter X parts dans une entreprise électronique,
un mois, deux mois après sa nomination. Il faudrait ajouter "en cours de
mandat".
M. Ciaccia: Oui, la suggestion n'était pas d'exclure de le
révéler après aussi.
M. O'Neill: Sinon, ce texte-ci est le meilleur.
M. Ciaccia: C'était de le dévoiler aux deux
moments, au moment où il entre en fonction et si, au cours de ses
fonctions, il obtenait d'autres...
M. O'Neill: C'est cela. Donc, il faut ajouter plus qu'au moment
de sa nomination et on préfère ici la formule de son
entrée en fonction.
M. Le Moignan: Est-ce qu'il y a beaucoup d'exemples de cas types
de gens qui seraient en conflit d'intérêts quand on nomme un
conseil d'administration? Est-ce qu'il peut y avoir beaucoup d'exemples
concrets, ou si cela peut se produire une fois sur vingt?
M. O'Neill: Cela peut arriver. Je pense que les cas que vous avez
mentionnés hier sont des cas possibles. Si vous faites appel à
quelqu'un de l'entreprise privée, à cause de son
expérience dans le domaine des communications...
M. Le Moignan: Tout de même, quand il est invité, on
sait déjà ce que le type fait dans la vie, quels sont ses
intérêts, s'il est déjà reconnu dans telle ou telle
compagnie ou quelque chose du genre. Cela peut peut-être arriver, mais ce
n'est pas fréquent.
M. O'Neill: Non, je suis d'accord avec vous.
Le Président (M. Boucher): Est-ce qu'on propose un
amendement ou si on laisse le texte tel quel?
M. Le Moignan: M. le Président, ce n'est pas mon intention
de faire un long débat sur ce sujet. Ce sont seulement des suggestions
que nous avions faites. Si le ministre juge de ne pas les accepter,
alors...
M. O'Neill: C'est parce qu'on me dit que c'est la même
chose, sauf qu'on alourdit la loi. Il paraît que c'est la formule qu'il y
a dans d'autres textes de loi.
M. Rivest: D'ailleurs, cette formule, si vous me permettez,
n'était pas celle qui avait cours au temps où je circulais au
comité de législation, ce n'était pas exactement
celle-là, sauf qu'au cours de la dernière année, on a vu
apparaître ce texte qui donne peut-être plus de souplesse quant aux
conflits d'intérêts, parce que c'est une clause qu'on retrouve
partout. On a corrigé le texte au cours des dernières
années et on l'a retrouvé dans d'autres projets de loi. Je
n'étais pas ici quand on en a discuté, mais, à
première vue, je n'ai pas d'objection à ce texte.
Le Président (M. Boucher): Article 4, adopté.
Une Voix: Adopté.
Règlements Le Président (M. Boucher): Article
5?
M. O'Neill: Sur l'article 5, il y a trois points qui ont
été soulevés: premièrement, au sujet du titre, les
articles 12,13 et 14 de ladite loi sont remplacés par le suivant. Encore
ici, vous pouvez choisir deux solutions: La première, c'est tout
simplement d'accepter cette solution et je vous lis simplement le commentaire
qui a été transmis. On y dit: "En technique législative,
on évite de répéter l'historique des modifications pour
éviter de compliquer encore plus. Le rapport des modifications
demandées laisse croire que les articles 12, 13 et 14 ont
été respectivement remplacés par les articles 4,5 et 6. Ce
n'est pas exact. Quoi qu'il en soit, l'historique n'est pas nécessaire.
Il y a de nombreux précédents à cet égard, mais il
n'y a pas de règle de droit là-dessus. C'est simplement une
technique de rédaction. De toute façon, les modifications du
projet de loi disparaîtront lors de la réforme de la loi en 1980.
On pourrait également répéter". On nous dit simplement
ceci: II s'agit d'une technique de rédaction. Donc, cela n'a pas
été un oubli, cela a été volontaire.
M. Rivest: II y a effectivement l'autre approche qui a
été suggérée par mes collègues et qui est
également valable, mais celle-là est peut-être plus courte
et peut-être plus précise dans la mesure où... Enfin, ce
que le ministre vient d'indiquer...
M. O'Neill: Et dans la refonte, ce sera corrigé.
M. Rivest: ... je crois, lorsqu'il dit que 4, 5, 6, en fait,
n'auraient pas été complètement remplacés. Il y a
peut-être des troua D'accord.
M. O'Neill: Pour ce qui est de la deuxième modification
demandée, après réflexion et consultation, nous estimons
qu'elle constitue une modification superflue.
Une Voix: La deuxième?
M. O'Neill: Oui. C'était d'ajouter... Un instant! On va
retrouver ça. C'était d'ajouter à 12b le mot
"éducatif", vu que c'est déjà dans le mandat
général, c'est donc une reprise du mandat
général.
M. Rivest: Oui, c'est ça. On donne le mandat de la
société.
M. O'Neill: On dit que c'est déjà dedans.
M. Rivest: Ce serait mieux de le mettre. Nous, on aurait
aimé le voir.
M. O'Neill: Mais on dit que c'est... Pour prendre l'expression
d'un collègue, c'est superfétatoire.
M. Rivest: Oui, mais pour plaire à l'Opposition, M. le
ministre.
M. O'Neill: J'ai autre chose pour plaire à
l'Opposition.
M. Rivest: Alors, on va le regretter, mais on va accepter
la...
M. O'Neill: La troisième modification, c'est celle qui
porte sur le quorum. Ici, il faudrait... On propose d'introduire ici, pour
répondre à cette demande tout à fait fondée...
M. Rivest: Le quorum?
M. O'Neill: C'est sur le quorum. Donc, on avait proposé de
le mettre ici, à g), vous vous rappelez? Il nous est proposé
plutôt de mettre un 8.5, d'ajouter un 8.5 qui se lirait comme suit...
M. Rivest: A l'article 8?
M. O'Neill: Oui, paragraphe 5...
M. Rivest: D'accord.
M. O'Neill: D'accord? On estime que c'est l'endroit où il
faut le mettre.
M. Rivest: D'accord.
M. O'Neill: Et d'ajouter, donc, le paragraphe suivant. "8.5: Le
quorum de la société est de la majorité de ses membres,
dont le président ou le vice-président. En cas de partage
égal des voix, le président ou encore, en son absence, le
vice-président dispose d'une voix prépondérante." Vous
avez, à la page 9 de votre texte, si vous allez en haut de la page 9 de
votre texte, 8.4, il faudrait ajouter 8.5 pour répondre à ce
besoin.
Le Président (M. Boucher): Après 8.4, 8.5... Est-ce
que vous avez...
M. Rivest: Vous ne l'avez pas mis...
M. O'Neill: La majorité des membres dont le
président ou le vice-président et, en cas de partage égal
des voix, le président ou, en son absence, le vice-président
dispose d'une voix prépondérante.
M. Rivest: La majorité des membres du conseil, vous
préférez, pour le quorum, qu'il n'y ait pas de garantie d'ordre
régional.
M. O'Neill: Non.
M. Rivest: Vous avez pensé à cette...
M. O'Neill: Oui, parce que, tout simplement, ils sont là
en tant que membres du conseil d'administration comme les autres, sur un pied
d'égalité, sans prépondérance quelconque. Cela fait
quand même...
Le Président (M. Boucher): Est-ce que je pourrais avoir
l'amendement, le texte de l'amendement? Si je comprends bien, il s'agit
d'amender l'article 3 au lieu de l'article 5?
M. O'Neill: C'est bien ça. C'est tout simplement pour
mettre à la bonne place.
Le Président (M. Boucher): En ajoutant, à la suite
de l'article 3. "8.4, le texte...
M. O'Neill: Non, on garde "8.4.
Le Président (M. Boucher): Oui, mais en ajoutant, à
la suite de "8.4, "8.5.
M. O'Neill: C'est ça: "8.5, le texte que vous avez sous
les yeux.
Le Président (M. Boucher): Le texte se lirait comme suit:
"8.5 Le quorum de la société est de la majorité de ses
membres dont le président ou le vice-président. En cas de partage
égal des voix, le président ou, en son absence, le
vice-président dispose d'une voix prépondérante." Est-ce
que cet amendement est adopté?
M. Rivest: Le président-directeur général
pourrait ne pas être là?
M. O'Neill: Oui, il pourrait ne pas être là. Au
point de vue français, on fait remarquer que...
M. Rivest: Pourquoi le président? Pourquoi pas le
président-directeur général? Au fond, celui qui est
important, sans porter ombrage au président, mais celui qui assure la
continuité et qui est la cheville ouvrière, certainement, du
conseil d'administration, dans le sens de la loi, c'est beaucoup plus le
président-directeur général que le président en
tant que tel.
M. O'Neill: Oui, mais c'est quand même, légalement
et officiellement, le président du conseil d'administration qui exerce
l'autorité? Cela m'apparaît tout à fait logique.
M. Rivest: Le texte qu'est-ce que c'est? Le quorum...
Le Président (M. Boucher): "Le quorum de la
société est de la majorité de ses membres dont le
président ou le vice-président?
M. Rivest: Le vice-président et le président? Le
Président (M. Boucher): Ou le vice-président.
M. O'Neill: Au point de vue français, M. le
Président, on pensait mettre "est constitué".
M. Guay: A tout le moins, ou alors le mettre à
l'affirmatif: La majorité des membres dont le président constitue
le quorum. Ce n'est pas très...
Le Président (M. Boucher): Constitué de la
majorité de ses membres dont le président ou le
vice-président.
M. Rivest: Alors, les...
M. O'Neill: Dire ça: Le quorum de la société
est de la majorité de ses membres, ce n'est pas très
élégant.
M. Rivest: Cela veut dire que le président-directeur
général pourrait ne pas être là.
M. O'Neill: II pourrait ne pas être là.
M. Rivest: Non plus que la dimension participation au niveau des
employés pour lesquels le ministre a eu de si belles phrases à la
fin. Non...
M. O'Neill: Non, parce que, imaginez, si l'employé
décide de ne pas y aller, il boycotte le conseil.
M. Rivest: Ah! Parce que le ministre croit que les
employés pourraient, pour des raisons qui leur sont propres...
M. O'Neill: Non, c'est parce que ce serait donné...
M. Rivest: ... boycotter le conseil, donc un conseil
d'administration qui n'est pas conçu en fonction des
intérêts premiers de la société, mais que c'est un
arbitrage, n'est-ce pas entre différents intérêts...
M. O'Neill: Ce n'est pas du tout la question. C'est simplement
qu'il se trouve à ce moment-là, à donner une espèce
de statut particulier à un membre du conseil d'administration...
M. Rivest: Pourquoi en donne-t-on si allègrement à
ceux qui assument des fonstions de direction? On le donne au président.
Le président pourrait boycotter le conseil d'administration, s'il
n'était pas d'accord.
M. O'Neill: Parce que tout le monde reconnaît, je pense,
que, dans toute société ou toute organisation, il faut qu'il y
ait un président et un vice-président, ne serait-ce que pour
convoquer ce
conseil. Je pense que c'est la logique même. Je crois que...
Le Président (M. Boucher): Est-ce que cet amendement est
adopté?
Une Voix: Adopté.
Le Président (M. Boucher): L'article 3 tel
qu'amendé est adopté. Pardon? L'article 3 est adopté tel
qu'amendé. Article 3 amendé et adopté. On revient à
l'article 5. M. le député de Mont-Royal, vous dites qu'il y avait
une autre...
M. Ciaccia: Je pense qu'il y avait une autre suggestion, mais le
ministre n'a peut-être pas fini de...
M. O'Neill: Dans l'article 3, j'avais retenu...
Le Président (M. Boucher): A l'article 5, on revient
à l'article 5, M. le ministre.
M. O'Neill: L'article 5. Nous avions retenu trois suggestions
hier, elles ont été mentionnées. La troisième,
c'est la question du quorum...
M. Ciaccia: II y avait une autre suggestion à
l'alinéa e)...
Le Président (M. Boucher): M. le député de
Mont-Royal.
M. Ciaccia: A l'alinéa e) sur le comité de
programmation...
M. O'Neill: Non, d'ailleurs, vous avez entendu hier je ne
sais pas si vous avez remarqué le commentaire du ministre de
l'Education qui avait signalé lui-même...
M. Rivest: ... le ministre m'invite à commenter cette
intervention.
M. O'Neill: Qui était remarquable.
M. Rivest: Oui, ça ressemblait à une intervention
qui bouclait une boucle sur service commandé.
M. O'Neill: Croyez-vous? Pas du tout... M. Rivest: Non,
c'est un hasard.
M. Ciaccia: J'espère que le journal des Débats va
démontrer le fait que le député de Jean-Talon a ri sur
le...
Une Voix: Non.
M. O'Neill: Le ministre de l'Education a justement signalé
hier, vous avez remarqué?
M. Ciaccia: Non, c'est parce qu'il a des propos à
rire.
M. Rivest: Oui.
Une Voix: II rit souvent.
M. O'Neill: II a bien signalé qu'on s'attendait
évidemment que, dans ce comité de programmation, il y aurait
aussi des représentants du monde de l'enseignement et il a
vraiment...
M. Rivest: II a très bien fait ça. Je demanderai au
ministre des Communications de transmettre mes félicitations, non pas
mes félicitations, mais le message qu'il a très bien rempli le
mandat qui lui était confié, qui lui a été
confié de je ne sais d'où, d'intervenir dans ce débat. Il
s'est très bien déchargé de sa tâche.
M. O'Neill: Oui, je trouve qu'il a très bien
exprimé sa solidarité avec nous sur une loi qu'il avait
d'ailleurs lui-même bien étudiée avant et approuvée.
(20 h 45)
M. Ciaccia: Vous nous dites que vous ne changez pas, vous
n'accédez pas à la demande que nous avons faite d'inclure que,
dans le comité de programmation, il soit inclus des représentants
des milieux...
M. O'Neill: Pour ma part, du moment que le ministre de
l'Education se déclare satisfait, je me déclare satisfait.
M. Rivest: Le ministre de l'Education s'est déclaré
satisfait comme on lui avait demandé de le faire, alors, il l'a
très bien fait, je dois en convenir avec le ministre.
Le Président (M. Boucher): Alors, l'article 5 est-il
adopté?
Une Voix: Adopté.
Le Président (M. Boucher): Adopté. On revient
à l'article 8.20-1. M. le ministre.
M. O'Neill: Quel article?
Le Président (M. Boucher): L'article 8.20-1.
M. Rivest: La région.
Le Président (M. Boucher): Les comités
régionaux, fonctions du comité régional.
M. O'Neill: Non, un instant, juste avant ça, M. le
Président, la question des vérificateurs.
Le Président (M. Boucher): Je m'excuse, l'article 7
était suspendu.
M. Rivest: Est-ce qu'on n'avait pas adopté la question du
vérificateur avant que vous ne reveniez à votre...
M. O'Neill: Non, l'article 7, c'est entendu, on m'a dit soit
comme voeu, soit comme suggestion;
si on part du principe qu'on garde toujours la version la plus simple,
la plus légère.
M. Rivest: Laquelle?
M. O'Neill: Je la laisserais telle quelle.
Le Président (M. Boucher): L'article 7 avait
été suspendu.
M. O'Neill: Notamment, vous vous rappelez la phrase quant
à la mise en oeuvre du plan de développement de la
société.
M. Rivest: Oui, c'est purement une solution d'avenir.
Le Président (M. Boucher): L'article 7 est adopté
cette fois-ci? Article 8.20-1.
M. O'Neill: Article 8.
Le Président (M. Boucher): Fonctions du comité
régional.
M. Rivest: Non, juste avant, il y avait un problème...
M. O'Neill: Oui, l'article 8.20 a été
adopté.
M. Rivest: A moins que le ministre...
M. O'Neill: ... on a vérifié et c'est bien
ça.
M. Rivest: La rédaction dont on avait convenu est
correcte.
Le Président (M. Boucher): C'était
général.
M. Rivest: Elle avait été faite par le
député de Taschereau, il faut lui rendre hommage
également.
M. Guay: Ce qui arrive au député de Jean-Talon,
c'est dommage; je le prends de manière large comme la programmation
éducative.
M. O'Neill: Ce qu'on nous propose ici comme version, M. le
Président...
M. Rivest: Pour changer un article...
M. O'Neill: On va prendre tout simplement l'ancienne version qui
était déjà là...
M. Rivest: L'article 8.20.
Le Président (M. Boucher): Moi, j'ai l'article 8.20,
adopté tel qu'amendé.
M. Rivest: C'est vrai, mais le ministre a fait une autre
version.
M. O'Neill: C'est simplement au plan de la formulation.
M. Rivest: Vous avez une nouvelle formulation.
M. O'Neill: Ce qu'on dit, c'est de garder cette forme-là,
parce que l'ancien texte, de toute façon, étant donné
qu'on parlait de l'auditeur...
M. Rivest: Comment se lirait le texte que le ministre veut
proposer ce soir?
M. O'Neill: Si c'est ça, ça devient les comptes
de... si on gardait la vieille version, mais qui sera corrigée au moment
où on va remplacer le mot "auditeur", tout ça.
M. Rivest: Bon, d'accord.
M. Guay: C'est ça qu'on avait dit hier.
M. O'Neill: On n'avait pas pris l'ancienne version. C'est
ça qu'on nous dit de faire.
M. Rivest: On l'a fait...
M. O'Neill: Cela reste tel quel.
Le Président (M. Boucher): Le texte de l'article 20, je
voudrais qu'on soit clair là-dessus, l'article 8.20...
M. Rivest: Lisez-le donc pour les fins du journal des
Débats.
Le Président (M. Boucher): L'article 20 de ladite loi est
remplacé par ce qui suit: "Les livres et comptes de la
société sont vérifiés chaque année et chaque
fois que le décrète le lieutenant-gouverneur en conseil, par le
Vérificateur général. Ce rapport doit accompagner le
rapport annuel de la société". Est-ce qu'on laisse l'article 20
tel qu'amendé ou si vous faites un nouvel amendement à l'article
20?
M. O'Neill: Ce qu'on nous dit, c'est de le laisser tel quel,
parce qu'avec l'article 1, vous avez des corrections de vocabulaire; quand les
gens vont faire la version, ils vont réintroduire la version avec la
correction de vocabulaire, c'est-à-dire enlever le mot "auditeur",
ensuite enlever le mot "office" tout simplement.
M. Guay: On intervertit un membre de phrase, mais ça ne
porte pas à conséquence.
M. O'Neill: Ils font la concordance du vocabulaire
après.
Le Président (M. Boucher): On le laisse tel
qu'amendé.
M. Rivest: Le vérificateur, je ne sais pas si on pourrait
faire vérifier ça, parce que, pour le rapport annuel, on sait que
les dates sont changées. Le vérificateur général
procède quand à l'audition des livres d'une société
d'Etat? Parce qu'il faut le présenter en même temps que le
rapport annuel et, quelquefois, ça va peut-être obliger
à retarder le dépôt du rapport annuel, parce que le
vérificateur n'a pas encore fait la vérification, ses
procédures ou son plan de travail annuel.
M. O'Neill: M. Le Président, le député de
Jean-Talon revient exactement avec la difficulté qui avait
été soulevée par Radio-Québec. Quand on vous laisse
le choix d'un vérificateur, c'est justement pour la
disponibilité.
M. Rivest: La seule contrainte que je vois, c'est pourquoi le
rapport du vérificateur doit être déposé et pourquoi
il doit nécessairement accompagner le rapport annuel. Evidemment, c'est
plus complet.
M. O'Neill: On a dit tout simplement: Reprenons l'ancien texte
dans sa rédaction et faisons les concordances de vocabulaire.
M. Rivest: Si les gens croient que cela ne pose pas de
problème grave, conservons cela.
Le Président (M. Boucher): L'article 20, tel
qu'amendé, on le laisse comme cela.
M. Rivest: D'accord.
Les comités régionaux
M. O'Neill: II faudrait peut-être souligner que, parmi ses
fonctions, le comité régional, va établir la programmation
régionale pour la région qu'il représente; assurer la
production d'émissions pour cette région parce qu'il y a
des émissions qui ne sont pas régionales. Il a également
quelque chose à dire au sujet de la programmation nationale, à ce
moment-là. Il doit assurer la gestion des ressources humaines et
matérielles affectées à la programmation et à la
production d'émissions pour cette région et exercer toute autre
fonction que peut lui attribuer le conseil d'administration de la
société, ce qui permettra, à ce moment-là,
l'exercice de fonctions, de pouvoirs complémentaires, le tout,
évidemment, assujetti aux règlements généraux de la
société. C'est ce qui correspond à ce que j'appelais hier
la formule médiane qui a été retenue dans le
fonctionnement des comités régionaux.
Le Président (M. Boucher): M. le député de
Jean-Talon.
M. Rivest: Là-dessus, je pense qu'on avait commencé
la discussion. Je ne veux pas que le ministre fasse un discours d'une heure,
mais je voudrais lui demander, pour mon information et celle des membres de la
commission, dans le rapport Rocher, on donnait certaines conditions, certaines
étapes que devait franchir la régionalisation, ou la mise en
place des structures, cela, le projet de loi y pourvoit. On parlait ensuite de
la prise en charge d'une grille régionale d'émissions.
Est-ce qu'on a pensé déjà à ce que cela
pourrait être ou si on laisse cela complètement de
côté?
M. O'Neill: On vous a fourni déjà les statistiques
hier, pour les premiers...
M. Rivest: Les montants d'argent, les émissions
régionales, c'est quoi exactement qu'on vise par cela? Le nombre
croissant, on a donné les chiffres. Il y a deux choses. La
première chose, dans les régions, Radio-Québec, cela veut
dire quoi, rapidement? Jusqu'à maintenant, qu'est-ce qu'il y a? Y a-t-il
des comités provisoires déjà installés? Je sais que
la demande est là pour régionaliser.
M. O'Neill: Vous avez huit comités provisoires.
M. Rivest: Huit sur, vraisemblablement, dix
éventuellement. Et ces comités provisoires, qu'est-ce que c'est?
Est-ce que c'est un groupe de personnes qui réfléchissent? C'est
un nombre réduit qu'on me dit derrière, mais est-ce qu'ils ont de
l'équipement déjà?
M. O'Neill: Six personnes avaient été
nommées à l'origine.
M. Rivest: Qui réfléchissent, je suppose, sur ce
que cela pourrait être, qui font l'inventaire des ressources du
milieu.
M. O'Neill: C'est plus que cela dans le moment. Je sais que
déjà le président-directeur général a pris
contact avec ces comités provisoires. Où est rendue exactement la
concertation, il faudrait aller lui demander. Je sais que la dernière
fois qu'on s'est parlé là-dessus il avait commencé sa
tournée pour rencontrer ces gens-là. Cela lui sert de point de
départ. Cela ne veut pas dire qu'ils seront nommés aux
comités, mais ils ont déjà une expérience.
M. Rivest: Depuis quand sont-ils nommés?
M. O'Neill: Ils ont contribué à la production
régionale, de trois demi-heures par année... Ils ont
été nommés en 1976.
M. Rivest: Cela fait déjà deux ans qu'ils sont
là, sauf dans certaines régions, j'imagine que c'est plus
récent.
M. O'Neill: Je vous signale qu'il y en avait qui étaient
présents à la commission parlementaire.
M. Rivest: C'est cela. Ma préoccupation, c'est simplement
de m'assurer et les réponses du ministre me confirment que ce
n'est pas le cas que dans la situation actuelle, ce n'est pas une
structure sur papier qu'on met et qu'ensuite on veut aller... Il y a vraiment
des choses déjà sur le terrain et l'adoption du projet de loi
permet tout simplement l'arrimage de ce qui a déjà
été entrepris sur le plan administratif, au niveau des
régions et de ce que va être Radio-Québec, cela va
être un des problèmes majeurs. Qu'est-ce qu'il y a eu de fait?
M. O'Neill: II faudrait demander cela au
président-directeur général. Je sais qu'il a amorcé
ce travail.
M. Rivest: Est-ce que le ministre a une idée, je ne parle
pas des détails, mais est-ce qu'il peut affirmer devant la commission
qu'on s'est préoccupé de cette question? Au fond, c'est un
problème assez sérieux, parce que c'est dans la mesure, beaucoup
plus que la technique ou le caractère raffiné de la structure
qu'on va mettre en place par le projet de loi...
Finalement, ce seront les personnes qui seront là, les ressources
humaines qui vont déterminer du succès de l'opération
régionale, et j'imagine qu'à Radio-Québec on a dû
penser à cela. D'ailleurs, le rapport Rocher signalait, à la page
29, je n'invente pas cela: "Pourquoi l'ORTQ devra entraîner des
personnes-ressources afin d'éviter des improvisations coûteuses,
favoriser une certaine responsabilité graduelle de production par les
régions avec le concours du personnel de l'extérieur et du
personnel régional ou les deux à la fois et accepter, etc."
M. O'Neill: En tout cas, les stages de formation reprennent
à l'automne.
M. Rivest: II y en a déjà eu? Cela reprend à
l'automne?
M. O'Neill: A l'automne, oui. C'est sûr que pour le
président-directeur général, c'était
déjà pour lui une activité qu'il considérait comme
prioritaire. De façon systématique, je pense que cela reprend en
octobre.
M. Rivest: Le ministre nous a donné un
échéancier budgétaire, à la séance d'hier,
enfin le budget qui était consacré aux régions, qui va en
s'accroissant, bien sûr. Est-ce que le ministre, d'après les
informations qu'il a pu recueillir sans doute de Radio-Québec, est en
mesure de nous dire aujourd'hui que, sur le plan des personnes, des ressources
régionales, non seulement les budgets seront disponibles, mais que la
technique et surtout le personnel dans les régions seront prêts
pour que le mariage, si vous voulez, de Radio-Québec en tant que tel et
des comités régionaux puisse se faire, tel que le projet de loi
l'indique?
M. O'Neill: L'intention du directeur général, ce
n'est pas nécessairement de faire marcher toutes les régions au
même pas...
M. Rivest: C'est cela.
M. O'Neill: ... mais c'est de se concerter avec les gens qui sont
sur place, le plus tôt possible, et d'arriver à s'assurer qu'il y
ait une prise en charge de tâches à la mesure de la
préparation de chaque région. Tout le monde sait que les
ressources sont inégales, dans certaines régions. Il faut donner
une chance à des gens, dans certains cas, les gens, si vous voulez, qui
sont peut-être moins préparés que d'autres, de se
préparer, surtout par des stages de formation. Mais l'intention est
très claire. D'ailleurs, c'est dans l'esprit du mandat qui a
été confié à Radio-Québec de faire appel
à la participation active des gens en région le plus vite
possible.
M. Rivest: Le point que je veux souligner, c'est qu'on a
déjà commencé, d'après les réponses du
ministre...
M. O'Neill: On a commencé, oui. Oui, il n'y a pas de
doute.
M. Rivest:... à se préoccuper de cela, à
Radio-Québec. On n'arrive pas avec un projet de loi en disant: Mon Dieu!
il faut faire ceci. Il y a des choses, je pense que le ministre vient de nous
l'indiquer.
M. O'Neill: D'ailleurs, il ne faudrait pas oublier que ces
gens-là ont déjà travaillé à la production
d'émissions. Vous avez des gens qui ont déjà
travaillé.
M. Rivest: Non pas dans toutes les régions, mais dans
certains coins.
M. O'Neill: ... même si ce n'était pas
considérable. D'ailleurs, c'était une plainte dans certaines
régions. Les gens trouvaient, en fait, qu'on ne lei.r demandait pas
assez, qu'ils se sentaient capables d'en faire plus. Si on se
réfère à la programmation prévue pour cette
année et l'an prochain, les gens en région vont avoir
passablement de travail à faire.
M. Rivest: Autrement dit, le processus de
régionalisation...
M. O'Neill: C'est en marche.
M. Rivest:... est en marche. Il y a des priorités qui vont
devoir se dessiner d'une façon plus précise, compte tenu des
ressources disponibles qui seront variables à l'échelle de la
région, et il y aura aussi les priorités que le conseil
d'administration de Radio-Québec décidera aussi. On sait qu'en
Abitibi-Témiscamingue, ce sera peut-être prêt avant, cette
région, étant donné... Est-ce que ces priorités,
non seulement au niveau de l'antenne, mais au niveau des régions, vont
s'appliquer également?
M. O'Neill: II y a une chose que rend possible la
régionalisation. Par exemple, avec les antennes, il faudrait bien voir
cela, la mise sur pied d'une production régionale proprement dite,
à cause de la possibilité de rendre la région autonome
à un moment donné, devient quelque chose qui, pour certaines
régions, sera possible.
M. Rivest: Sera accessible. Autrement, s'il n'y a pas d'antenne,
évidemment, c'est un peu embêtant.
M. O'Neill: Mais cela n'empêche pas non plus, pour les
endroits où il n'y a pas d'antennes, également de participer, de
prendre en charge la production d'émissions régionales de
caractère national.
M. Rivest: Ah bon! il va y avoir cela aussi dans un premier
temps.
M. O'Neill: Oui.
M. Rivest: Les antennes, est-ce que le plan de
développement...
M. O'Neill: Non, c'est déjà ce qui existait.
M. Rivest: Oui, évidemment. J'imagine que cela est
concerté, bien sûr. On va essayer de faire jouer les antennes en
même temps que la production. Le problème des antennes, quand
peut-on penser que Radio-Québec va vraiment couvrir 80% ou 90%, comme je
l'ai lu quelque part, du territoire québécois, en termes
d'antennes? (21 heures)
M. O'Neill: Par satellite. C'est déjà une
réalité pour Montréal et Québec.
M. Rivest: Oui.
M. O'Neill: Ce sera une réalité pour
l'Abitibi-Témiscamingue.
M. Rivest: L'Outaouais?
M. O'Neill: Toute la région de Hull aussi. Ensuite, les
trois autres régions prioritaires. A ce moment, les délais
deviennent des délais techniques. C'est simplement cela.
M. Rivest: Sauf que la participation régionale va suivre
les antennes?
M. O'Neill: Non, on n'a même pas à attendre cela.
Radio-Québec n'a pas à attendre cela.
M. Rivest: Qu'est-ce que cela lui donne de faire une
émission sur la Gaspésie, si les Gaspé-siens ne peuvent
pas voir l'émission? Cela peut être d'intérêt pour le
réseau, je le comprends...
M. Le Moignan: Radio-Québec pourrait établir son
réseau d'antennes, même si on n'est pas prêt à
produire dans telle et telle région. Les gens auront au moins l'avantage
de recevoir quelque chose du national, à ce moment. C'est un peu cela,
je pense.
M. O'Neill: Oui. En revanche, on n'est pas obligé non plus
d'attendre que cela soit parachevé pour faire appel à la
collaboration des régions, comme on l'a déjà fait
d'ailleurs.
M. Le Moignan: Oui, d'ailleurs, la région a
déjà commencé à travailler. Cela ne coûte pas
tellement cher. Ce n'est pas cela le gros problème d'établir un
réseau d'antennes.
M. O'Neill: Non. C'est de la quincaillerie à prix
modéré.
M. Le Moignan: C'est seulement de la plomberie, comme dirait le
premier ministre.
M. Guay: Adopté.
M. Rivest: Seulement une seconde! Le comité
provisoire...
M. Le Moignan: En attendant que le député de
Jean-Talon trouve une question, dans le même ordre d'idées...
Le Président (M. Boucher): M. le député de
Gaspé.
M. Le Moignan: Le partage des responsabilités est une
chose qui se fait actuellement entre l'organisme national, le président,
le PDG et les comités régionaux. Est-ce qu'on songe un peu en
même temps aux pouvoirs de décision, aux responsabilités,
au temps d'antenne? Cela englobe tout ce qu'on voit dans cet article à
peu près.
M. O'Neill: Vous l'avez décrit, c'est cela. C'est ce que
l'on décrit à a), b), c), pour ce qui est de la définition
du partage des responsabilités et des comités régionaux,
qui est une responsabilité exercée en relation avec le conseil
général de l'administration. Il faudrait peut-être ajouter,
au sujet des responsabilités également, le paragraphe qui s'en
vient, le paragraphe 22.
M. Le Moignan: Quand on songe à tout ce réseau,
est-ce qu'il y a des obstacles majeurs qui surgissent du côté des
télévisions communautaires ou des postes privés? Est-ce
que, jusqu'à maintenant, vous avez affronté certains
problèmes ou bien si Radio-Québec continue tranquillement
son...
M. O'Neill: Des obstacles dans quel sens?
M. Le Moignan: En ce sens que cela pourrait leur nuire. Vous
allez vous installer là où il y a déjà des
câblodiffuseurs ou de la télévision.
M. O'Neill: Ce que j'ai remarqué...
M. Le Moignan: Dans le sens de la concurrence.
M. O'Neill: ... quand j'ai fait le tour des régions, on
peut dire que, partout, les radiodif-fuseurs, j'oserais quasiment dire les
premiers, souhaitaient la venue de Radio-Québec. C'est une
télévision spécialisée quand même. En
même temps, comme citoyens de la région, ils étaient
intéressés eux-mêmes à avoir un autre choix.
Il y a eu des inquiétudes de mentionnées. D'ailleurs, on y a fait
allusion du côté des télécommunautaires, par
exemple. C'est simplement parce qu'on est devant quelque chose d'un peu
inconnu. On ne sait pas encore comment les rapports vont s'établir, mais
on peut facilement penser que cela pourrait être avantageux, à
certains points de vue, pour des gens qui travaillent au niveau des
télévisions communautaires, parce qu'ils pourront profiter,
à un moment donné, de la présence de Radio-Québec,
de l'expertise et de l'aide technique. En même temps, on peut penser que
Radio-Québec pourra également profiter de leur travail,
c'est-à-dire que, dans le milieu, rien n'empêche à ce
moment que Radio-Québec, même à un moment donné,
diffuse les choses qui auront été produites par les
télévisions communautaires, parce que c'est une production
inégale, évidemment, comme toute production dans ce genre, mais,
à un moment donné, il y a des choses fort intéressantes
qui se font.
Je vous rappelle, par exemple, je pense que c'est l'an dernier, à
l'occasion de la fête nationale, qu'on avait fait une émission de
presque une heure ou quelque chose comme cela, venant du Bas-du-Fleuve,
émission typiquement régionale, transmise sur le réseau et
à laquelle avaient participé des gens déjà
intéressés à l'activité de télévision
dans cette région; c'était, dans l'ensemble, une très
bonne émission. Ce que je vois venir, moi, et ces genres
d'échanges, d'ailleurs... Il faut dire que le président-directeur
de Radio-Québec, c'est quelqu'un qui connaît mes... Il est
déjà très sensible à ce type d'activité, de
télé communautaire, de l'action des groupements populaires.
Alors, la collaboration devrait être facile à instaurer entre
Radio-Québec et ces groupes.
Le Président (M. Boucher): M. le député de
Jean-Talon.
M. Rivest: Avez-vous terminé? Oui, on les installe, les
comités et tout ça, il y a des étapes. Les comités
ont leur propre dynamique, vont avoir leur propre volonté
j'espère qu'ils l'auront de se développer et l'arbitrage
se fait au conseil d'administration de Radio-Québec, parce qu'ils vont
fonctionner à l'intérieur d'enveloppes budgétaires, bien
sûr, mais la pression va être là et l'arbitrage va se faire
au niveau du conseil d'administration. Les plans de développement: Je
suppose que chaque région va finir par se donner un plan de
développement et Radio-Québec fera éventuellement
l'arbitrage de ces plans de développement régionaux, l'ensemble
de ça, et ce sera un élément important lorsque
Radio-Québec se présentera devant le Conseil du trésor ou,
enfin, devant... Si le ministre retient l'autre formule qu'on a
évoquée l'autre jour, il faudra les intégrer
également.
M. O'Neill: Mais, comme vous dites, l'arbitrage se fait par le
conseil d'administration.
M. Rivest: Oui, composé, tel qu'il est, de
régionaux. D'accord, M. le Président, pour...
Le Président (M. Boucher): L'article 20-1 est-il
adopté?
M. Le Moignan: Adopté.
M. Rivest: Oui.
Le Président (M. Boucher): Article 20-2?
M. O'Neill: 20-2, ça va pas mal de soi.
Le Président (M. Boucher): Adopté?
M. O'Neill: C'est peut-être simplement pour signaler que la
collaboration, la contribution d'un comité régional n'est pas
limitée, en fait, à la région. C'est-à-dire qu'elle
peut porter, au moins sous forme d'avis, sur la programmation
générale de la société.
M. Rivest: Ah oui!
M. O'Neill: Cela fait un deuxième apport de la
région, mais là, sous forme consultative.
M. Rivest: Adopté.
Le Président (M. Boucher): Adopté. Article 20-3,
adopté?
Une Voix: Adopté.
M. Rivest: Le ministre de l'Education s'est évidemment
déclaré satisfait que deux personnes soient nommées sur la
recommandation des institutions d'enseignement de la région, tel qu'il
est mentionné à l'alinéa b), c'est ça? Le ministre
en a parlé hier, n'est-ce pas, M. le ministre? Oui?
M. O'Neill: Oui, c'est ça.
M. Rivest: Je suppose qu'il exprimait...
M. O'Neill: II continuait d'exprimer sa satisfaction, oui.
M. Rivest: Au niveau régional. M. O'Neill: Oui.
M. Guay: Et au niveau national, parce que, comme il l'a fait
remarquer, c'est une amélioration de 200%, et au niveau national et au
niveau de chaque région, parce qu'il n'y en avait pas.
M. Rivest: J'avais déjà entendu le
député de Taschereau calculer de cette façon. Or, je
signalerais au député de Taschereau que deux fois zéro ne
fait pas 200%, mais bien zéro. J'ai tenté de l'interrompre en
Chambre, mais je trouvais...
M. Guay: Cela, c'est vrai, quand le Parti libéral ajoute
deux députés à son groupe, ça fait toujours
zéro.
M. Rivest: Quand on en a zéro... Pardon?
M. Guay: Quand le Parti libéral ajoute deux
députés à son groupe, ça fait deux fois
zéro. Cela reste toujours zéro...
M. Rivest: Ah bon! Si vous continuez sur ce ton, j'ai quatre
interventions à faire sur l'article 20-3. J'ai quatre discours de
prêts.
M. Guay: Qu'à cela ne tienne!
M. Rivest: M. le ministre, si vous n'essayez pas de calmer un peu
votre voisin...
M. Guay: C'est une illustration vivante de ce que je viens de
dire.
M. O'Neill: Le député est un homme serein et ferme,
mais...
M. Rivest: Faible? Oui. M. O'Neill: Ferme.
M. Rivest: J'en conviens volontiers. C'est mon
député.
M. Le Moignan: Est-ce que les amendements sont
conditionnés par les attaques d'en face?
M. Rivest: Pardon?
M. Le Moignan: Les amendements sont conditionnés par les
attaques possibles?
M. Rivest: Lorsque mon député parle, moi, c'est la
même chose. Moi, je suis le député du ministre. C'est pour
ça que le ministre m'écoute.
M. O'Neill: ...
M. Rivest: Je le représente ici à cette table.
C'est un de mes électeurs.
M. O'Neill: M. le Président, si l'Opposition n'a pas ici
d'amendement à proposer, je voudrais lui en soumettre un.
M. Rivest: Oui, j'avais la question du quorum que vous aviez, par
hasard, oubliée également, au niveau des comités
régionaux.
M. O'Neill: Oui, il faudrait peut-être reprendre le
même.
M. Rivest: Oui, la même formule.
M. O'Neill: La même formule que nous avons adoptée
pour 8.5.
M. Rivest: Enfin, que les gens fassent ça et on
l'attrapera tantôt.
M. O'Neill: D'accord?
M. Rivest: Le ministre peut demander à ses
collaborateurs...
M. O'Neill: II faudra faire une formulation adoptée, parce
que, si je me rappelle bien, dans les comités régionaux, on
n'aura pas... En fait, il y a un président, donc, il va y avoir
quelqu'un qui va jouer le rôle de vice-président ou quelque chose
comme ça.
M. Rivest: On peut le suspendre, M. le ministre. On peut
suspendre ça. En tout cas, est-ce qu'on le met dans cet article, le
quorum ou dans un autre?
M. Guay: A 20-6, cela irait très bien comme phrase
additionnelle.
M. O'Neill: Quand il sera rédigé, on verra et pour
le lieu de l'insertion, on fera la vérification, parce qu'hier, pour ce
qui est du quorum, on croyait devoir l'insérer à telle place et
on nous a dit que c'était mieux de le mettre ailleurs.
M. Rivest: D'accord. Alors, 20-3, ça va. Le
Président (M. Boucher): Adopté? M. O'Neill: Non, M. le
Président. M. Rivest: C'est vrai, le ministre...
M. O'Neill: Je voudrais soumettre à votre attention un
amendement qui nous a été proposé, lors de la commission
parlementaire, surtout par le comité régional de
l'Abitibi-Témiscamingue, concernant la représentation des groupes
populaires. Cela donnerait à peu près ceci: L'alinéa a) se
lit actuellement comme ceci: "Quatre personnes, sur la recommandation des
organismes socio-économiques et culturels de la région". Pour
répondre à cette demande qui m'apparaît assez
légitime, nous pourrions peut-être inscrire le texte suivant:
"Quatre personnes, sur la recommandation des organismes
socio-économiques, populaires et culturels de la région."
M. Rivest: D'accord.
Le Président (M. Boucher): II s'agirait d'ajouter le mot
"populaires" après "socio-économiques".
M. O'Neill: Alors, ça inclut dans ça, par exemple:
groupements de locataires, coopératives populaires, les ACEF, TV-radio
communautaire, groupe vidéo-garderie, associations de citoyens,
mouvements d'action divers. Ce serait le seul amendement que j'aurais à
proposer.
Le Président (M. Boucher): Est-ce que cet amendement est
adopté?
M. Rivest: Adopté, M. le Président.
Le Président (M. Boucher): Est-ce que l'article 20-3 est
adopté tel qu'amendé?
M. Le Moignan: Adopté.
Le Président (M. Boucher): 20-4.
M. Rivest: Dans certaines lois parce que tout le monde
disparaît en même temps. Ce serait purement un raffinement. Par
exemple, je sais que dans la Loi des collèges, qui sont des
entités qui fonctionnent à l'intérieur des régions,
étant donné que le conseil d'administration est formé
et c'est le même esprit qu'on retrouve dans cette loi de
personnes qui viennent de différents milieux et les comités
régionaux, au bout de trois ans, disparaissent, non?
M. Guay: Le député de Jean-Talon lit correctement:
..."sont nommés pour une période qui ne peut excéder trois
ans". Mais quelqu'un peut être nommé pour un an, un autre pour
deux ans et un autre pour trois, ce qui inclut une rotation.
M. Rivest: Oui, comment prend fin leur mandat?
M. O'Neill: Quelqu'un nommé pour un an, son mandat prend
fin au bout d'un an.
M. Rivest: Est-ce qu'il y a la possibilité je veux
en être bien certain quand le lieutenant-gouverneur va les nommer,
il faut qu'il les nomme pour une certaine période. Est-ce que, de la
façon dont l'article est rédigé, le lieutenant-gouverneur
peut nommer, par exemple, deux personnes des organismes socio-culturels pour
deux ans, une personne du socio-culturel je parle de a) pour un
an, l'autre, trois ans, de façon qu'il y ait une rotation. Au niveau des
CEGEP, par exemple, le ministre hier a apporté un amendement pour les
employés de soutien, qui sont nommés pour un an, tandis que les
enseignants sont nommés pour deux ans. Même chez les enseignants,
il y a trois enseignants au niveau des CEGEP, nommés pour deux ans et un
pour un an, de façon à ce que le milieu puisse, annuellement ou
presque annuellement, participer à une remise en cause à
l'occasion d'une nomination et, deuxièmement, surtout, de façon
à assurer une continuité pour qu'à la fin d'un mandat
mettons que tout le monde est nommé pour trois ans... remarquez
que je ne demande pas au ministre de l'insérer ici. Peut-être que
dans les pouvoirs réglementaires, je ne sais pas si...
M. O'Neill: Je pense que Radio-Québec devra prévoir
ça. (21 h 15)
M. Rivest: Au niveau du conseil d'administration, quand ils
disent: Le conseil d'administration peut par règlement délimiter
les régions, établir la gestion financière, ou
régler généralement les fonctions de la
société, par exemple. Le seul point je ne veux pas
discuter sur le plan technique je trouve que la façon dont le
mandat est donné, il risque de ne pas y avoir de souplesse. Je ne
demande pas, étant donné que ce sont les comités
régionaux, ce ne serait peut-être pas très pratique de le
mettre dans la loi, mais peut-être que ce ne serait pas mauvais de donner
au conseil d'administration la possibilité de faire une rotation dans la
durée des mandats des membres des comités régionaux par
règlement. Je ne sais pas, peut-être qu'on peut l'essayer comme
ça...
M. O'Neill: Le texte permet ça.
M. Rivest: En autant que... Si le texte le permet, je n'ai pas
d'objection.
M. O'Neill: Qui ne peut excéder trois ans.
M. Le Moignan: Est-ce que je peux apporter un supplément
de réponse?
M. O'Neill: Mais ça peut être moins de trois
ans.
M. Le Moignan: J'ai déjà participé à
certains comités, une fois nous étions tous élus et il y a
eu un tirage au sort pour déterminer qui y sera un an, deux ans et trois
ans.
M. Rivest: ... il y a différentes formules.
M. Le Moignan: II y a eu une formule sur un autre comité
où...
M. Rivest: ...
M. Le Moignan: ... ça s'est réglé à
l'intérieur par vote ensuite, mais il y a eu un tirage au sort, ensuite
ils ont voté, ils ont déterminé qui serait le
Président, lui serait là pour trois ans. Il y a
différentes formules, je pense, qui peuvent être établies
par règlement.
M. Rivest: II y a deux choses là-dedans: il y a
l'idée de continuité pour ne pas que tout le monde disparaisse en
même temps et, deuxièmement, il y a l'idée de donner un peu
de dynamique et reprendre... Parce qu'à l'occasion de la nomination
d'une personne, ce sont toutes les orientations du comité qui risquent
d'être mises en cause et ça fait participer davantage les
gens.
M. Guay: Le problème se pose la première fois, en
fait, essentiellement. Si, effectivement, lors de la première nomination
des comités régionaux, un tiers est nommé pour un an, un
tiers est nommé pour deux ans et un tiers pour trois ans, ce que permet
l'article, ensuite, les gens ne sont pas renouvelés mais ils peuvent
l'être.
M. Rivest: L'article le permet? Vous êtes sûr de
ça?
M. Guay: ... mais oui puisque c'est "ne peut excéder trois
ans", il peut être nommé pour un an.
M. Rivest: ...
M. Guay: Ensuite il y a lieu...
M. O'Neill: Je demanderai au lieutenant-gouverneur d'y penser. Il
va sûrement...
M. Rivest: Le lieutenant-gouverneur, je ne serais pas craintif.
Ce qui me fait craindre, c'est le lieutenant-gouverneur en conseil. Le
lieutenant-gouverneur, je suis prêt à lui donner carte blanche,
mais le lieutenant-gouverneur en conseil... Quand le lieutenant-gouverneur
prend conseil, ça tourne souvent mal.
M. Guay: Le lieutenant-gouverneur, s'il prend conseil, il va le
prendre généralement de la capitale fédérale...
M. Rivest: S'il prenait conseil de l'Opposition...
M. Guay: Vous parlez du lieutenant-gouverneur en conseil
avec trait d'union mais s'il prend conseil, il risque fort d'aller le
prendre à Ottawa. Il est nommé...
M. Rivest: Pas du tout, vous ne connaissez pas la cause des
Liquidators? Il faut qu'il aille prendre conseil à Londres, mon ami, pas
à Ottawa.
M. Le Moignan: Pas avec le changement de gouvernement.
M. Rivest: II est aussi souverain que l'est le gouverneur. Il y a
une cause de droit constitutionnel, j'en enverrai copie au ministre qui pourra
lire ça dans ses loisirs, c'est passionnant.
M. Guay: II est le représentant... Oui, les deux
majestés.
M. Le Moignan: Avec le nouveau changement de gouvernement...
M. Rivest: Vous allez voir les raffinements du
fédéralisme, M. le ministre, vous allez être
étonné. Adopté, M. le Président.
Le Président (M. Boucher): L'article "20-4 est
adopté. "20-5.
M. Rivest: "20-5. Un membre d'un comité...
M. Le Moignan: C'est correct, il faut qu'il demeure dans la
région au moins...
M. Rivest: ... domicilié...
M. Le Moignan: ... au moins dans la région.
M. Rivest: S'il déménage, c'est fini.
M. O'Neill: Oui, c'est parce qu'il peut difficilement
représenter la région à ce moment-là. D'ailleurs il
va probablement, logiquement, démissionner.
Le Président (M. Boucher): Adopté?
M. Guay: II y a une nuance entre le domicile et la
résidence.
M. Rivest: Oui, c'est ce que je pensais.
M. Guay: Quelqu'un peut avoir un domicile dans une région
et ne pas habiter la région. Le domicile n'implique pas la
résidence, assez paradoxalement.
M. Rivest: Au sens du Code civil, parce que là, c'est un
texte de loi. Mais je ne crois pas que ça crée bien des
problèmes.
M. Guay: Ne soyons pas plus catholiques que le pape.
M. O'Neill: "20-5 a été...
M. Rivest: Le domicile, c'est le principal lieu physique et
l'animus. Mon collègue et confrère de la faculté de Droit
de Montréal...
M. Guay: ... une promotion.
M. Rivest:... nous avons appris cela ensemble en même
temps.
M. Guay: C'est à partir de là qu'il a mal
tourné, mais, enfin...
M. Rivest: Evidemment, je l'ai compris avant le
député de Taschereau, mais il a fini par le comprendre.
"20-6.
Le Président (M. Boucher): "20-5 adopté. "20-6.
M. O'Neill: Est-ce que je pourrais revenir à quelque chose
qui a été laissé en suspens, c'était le
problème du quorum. Cette première proposition, ce serait
d'inscrire, après le paragraphe "20-3, paragraphe c), l'amendement
suivant: "Le quorum d'un comité régional est constitué de
la majorité de ses membres, y compris le président. En cas de
partage égal des voix, le président, ou, en son absence, le
membre qui le remplace, dispose d'une voix prépondérante ".
M. Rivest: Je suis mêlé dans mes papiers.
D'où vient le président? Qui est-ce qui le nomme?
M. O'Neill: II va sortir à "20-6.
M. Rivest: "20-6, d'accord.
Le Président (M. Boucher): L'amendement...
M. O'Neill: C'est l'adaptation de l'amendement de tout à
l'heure.
Le Président (M. Boucher): ... est d'ajouter à
l'article 23, après le paragraphe c), le paragraphe d), je suppose?
M. Rivest: Non. Article 23.
Le Président (M. Boucher): L'inclure dans le paragraphe
c)?
M. Guay: Non, le deuxième paragraphe.
M. Rivest: Le deuxième alinéa.
M. Guay: ... alinéa.
M. O'Neill: Le deuxième alinéa, paragraphe c).
Le Président (M. Boucher): L'alinéa suivant...
M. Rivest: Est-ce qu'il y a des paragraphes dans un
alinéa?
M. O'Neill: Vous en avez un en haut. Allez à l'article 20,
dans le paragraphe 20-1c, vous avez trois paragraphes.
Le Président (M. Boucher): "Le quorum d'un comité
régional est constitué de la majorité de ses membres, y
compris le président. En cas de partage égal des voix, le
président ou, en son absence, le membre qui le remplace, dispose d'une
voix prépondérante". Est-ce que cet amendement est
adopté?
M. Le Moignan: Adopté.
Le Président (M. Boucher): L'article 23 va être
amendé à nouveau. Est-ce qu'il est adopté tel
qu'amendé à nouveau? Adopté. Article 26.
M. O'Neill: Le comité régional nomme, parmi les
personnes visées dans les paragraphes a) et p) de l'article 23, un
président pour une période qui ne peut excéder celle de
son mandat. Ce président de comité régional ne peut
être nommé directeur général en vertu de l'article
20-8. Vous remarquerez, à l'article 20-8, que c'est le conseil
d'administration de la société qui nomme un directeur
général, sur la recommandation du comité régional,
pour suivre la région pour laquelle il est nommé. C'est une
formule de jonction entre la présence administrative directe du conseil
d'administration et la présence du comité régional.
M. Le Moignan: II va falloir qu'il y ait des accords si on ne
s'entend pas sur la nomination du président, est-ce qu'à ce
moment-là, l'administration centrale ou le ministre aura un mot à
dire?
M. O'Neill: Non.
M. Le Moignan: Non, pas le ministre, je veux dire le PDG. Non,
ça va se régler au régional.
M. O'Neill: C'est une recommandation et c'est le conseil
d'administration qui choisit.
Maintenant, ce qu'il faut toujours, je pense que ces recommandations
veulent dire que ce n'est pas nécessairement cette désignation,
qu'il pourrait y avoir deux recommandations.
M. Rivest: C'est ça. J'ai une remarque
désagréable à faire au ministre...
M. Le Moignan: Pas dans son style...
M. Rivest: ... désagréable à l'idéal
social-démocrate du gouvernement actuel, c'est que le ministre n'a
malheureusement pas poussé la social-démocratie jusqu'à
permettre à un employé de devenir président ou
représentant des employés. On craint...
M. O'Neill: Non.
M. Rivest: On n'est pas conséquent avec ses principes, sa
philosophie.
M. O'Neill: On procède pragmatiquement...
M. Rivest: Oui, oui, c'est ça, on fait des beaux
discours...
M. O'Neill: ... étape par étape.
M. Rivest:... sur les employés et on n'est pas
conséquent ensuite, c'est ça. Il me semble qu'au niveau
régional...
M. O'Neill: Vous savez, M. le Président, c'est
déjà une étape tellement considérable par rapport
à ce qui existait, il faut quand même laisser la place pour de
nouveaux progrès.
M. Rivest: J'oubliais le conservatisme étapiste du
ministre.
M. O'Neill: C'est ça. Il faut nous donner la place pour de
nouveaux progrès.
M. Rivest: On en parlera au Syndicat des employés de
Radio-Québec, je vais leur écrire, tiens, il faudrait que
j'obtienne cet extrait du journal...
M. Guay: Vous feriez mieux de leur écrire, parce que si
vous les voyez en personne, ça risque de tourner au vinaigre.
M. Rivest: Non, pas du tout, j'ai un excellent correspondant, le
député de Sainte-Marie. Adopté, M. le Président.
C'est une remarque désagréableque je tenais à faire.
M. Guay: Bien entendu, le vinaigre ne viendra pas du syndicat!
Cela va de soi.
Le Président (M. Boucher): Article 27.
M. Le Moignan: Cela rejoint un autre article.
M. Rivest: L'article 27, quant à moi, est adopté.
Me faisant à moi-même une remarque agréable, je vois qu'il
y a une distinction entre délibération et décision, cela a
fait l'objet d'un
long débat à l'adoption du projet de loi sur les
Industries culturelles, le projet de loi 105. C'était une bataille de
l'Opposition officielle qui a été gagnée à
l'époque.
M. O'Neill: Ce qui montre que l'Opposition, à un moment
donné, peut jouer un rôle tout à fait positif.
M. Rivest: Oui, pour être dans la même veine, ceci
montre que le gouvernement est un gouvernement très ouvert.
M. O'Neill: Cela fait du bien de l'entendre dire, nous le savions
déjà, mais ça fait du bien de l'entendre dire par
d'autres.
M. Le Moignan: S'il n'y avait pas d'Opposition...
M. Guay: L'utilité du Parti libéral dans
l'Opposition nous porte à croire qu'il devrait y rester très
longtemps et en faire une spécialité.
Le Président (M. Boucher): Article 27. Adopté.
M. Rivest: Les libéraux ne sont que pour de courtes
périodes dans l'Opposition, c'est l'histoire.
M. Guay: Le régime Duplessis n'a pas été au
pouvoir à Ottawa!
Le Président (M. Boucher): Adopté. M. O'Neill:
Article 20.7. Adopté, oui.
Le Président (M. Boucher): Article 20.8. S'il vous
plaît.
M. Guay: Vous me permettrez, M. le Président, de noter ici
que le député de Jean-Talon a eu une unification du Parti
libéral du Québec et du Parti libéral du Canada. Il a dit:
on était au pouvoir à Ottawa.
M. Rivest: Non, non. M. le Président, la langue
française a ses droits. Le "on" exclut la personne qui parle.
M. Guay: Le député de Jean-Talon...
M. Rivest: Je n'ai pas dit "nous", et c'était d'une
façon très volontaire.
M. Le Moignan: Pas chez les libéraux. Quant c'est "on",
c'est "on" partout.
M. Rivest: M. le Président, ce terme réussit
habilement à corriger ses lapsus.
M. Le Moignan: C'est "on" partout, eux autres.
Le Président (M. Boucher): Fin de la
récréation. On continue. L'article 20-8.
M. Rivest: M. le Président, les récréations
sont courtes.
M. Le Moignan: N'ouvrez pas les portes trop grandes, la
récréation va peut-être s'allonger.
M. O'Neill: A l'article 20-8, vous remarquerez que le premier
paragraphe, on l'a déjà vu tout à l'heure. Il y a le
deuxième.
M. Rivest: Le directeur régional, c'est le permanent.
M. O'Neill: C'est cela.
Le Président (M. Boucher): Adopté?
M. Rivest: Adopté.
Le Président (M. Boucher): Adopté. Article
20-9.
M. Rivest: Adopté.
Le Président (M. Boucher): Adopté. Article
20-10.
M. Rivest: Je ne sais pas si on l'a soulevé, je ne sais
pas si j'étais ici. Les conditions de travail, probablement qu'on a
soulevé la question au ministre. Je pense que j'étais absent.
M. Guay: Cela s'est réglé harmonieusement.
M. O'Neill: C'est une formule omnibus qui prévoit toutes
les clauses, les conditions à vérifier, hors le salaire et les
allocations.
Le Président (M. Boucher): Adopté? M. Rivest:
Pardon?
M. Guay: Nous parlions, le député de Gaspé
et moi.
M. Rivest: Tu trouves que je vais trop vite? M. Guay: Au
contraire. M. Rivest: Je peux ralentir.
M. Le Moignan: C'est rassurant, parce que, si le
référendum est à l'automne, Radio-Québec, s'il
n'est pas installé définitivement, ne jouera pas son
rôle.
M. Guay: ...
M. Le Moignan: Non, le rôle néfaste qu'on lui
prête.
M. Rivest: Moi, je suis confiant. Le ministre a parlé
tantôt, comme productions régionales, des fêtes de la
Saint-Jean, des fêtes du Canada français, dans le Bas-du-Fleuve.
J'espère qu'on aura
une émission régionale des fêtes du Canada
prochainement, qui va nous venir d'une région du Québec, sur
Radio-Québec.
M. Le Moignan: Oui, c'est en préparation dans le
Bas-du-Fleuve.
M. O'Neill: C'est possible. Remarquez que Radio-Québec a
tellement d'autonomie que la société peut bien faire cela. Nous
confions le mandat à Radio-Québec. Nous ne donnons pas d'ordre.
C'est tout à fait différent. Nous ne sommes pas à Ottawa
ici.
M. Le Moignan: Non, Radio-Québec prépare les
fêtes...
M. Rivest: J'ai une question pour vous. Quand on a retransmis le
voyage du premier ministre à Paris, c'était un voyage historique
à bien des égards.
M. Le Moignan: C'est vrai, oui.
M. Rivest: Et dont les retombées sont considérables
pour le Québec. Vous l'avez remarqué?
M. Le Moignan: C'est vrai, oui.
M. Guay: Certainement autant que le voyage en Iran d'un autre
premier ministre.
M. Rivest: Oui, cela a donné des centaines de millions de
dollars au Québec. D'ailleurs le ministre des Affaires
intergouvernementales s'est vanté de ce voyage. Vous auriez dû
être à l'étude des crédits du ministère des
Affaires intergouvernementales.
M. Guay: L'autre ayatollah est en train de couper
là-dedans.
M. Rivest: Attention, l'autre...
Le Président (M. Boucher): S'il vous plaît! Article
20-10, adopté?
M. Guay: Je veux seulement faire remarquer au
député de Jean-Talon...
Le Président (M. Boucher): M. le député de
Taschereau.
M. Guay: Le député de Jean-Talon n'était pas
en Chambre l'an dernier, il n'était pas encore élu. Il y a une
loi qui a été adoptée par l'Assemblée nationale
l'an dernier qui décrète que le 24 juin est la fête
nationale du Québec et non pas du Canada français, comme il y a
fait allusion erronément.
M. Rivest: Pour moi, je conteste cette loi. C'est le Canada
français.
M. Guay: Vous êtes encore à l'époque de
1876.
Le Président (M. Boucher): S'il vous plaît! 20-10,
adopté?
M. Rivest: C'est rendu qu'on fait des lois pour obliger les
Québécois à afficher le drapeau. Comme dirait le premier
ministre: quelle humiliation.
M. Guay: On a réglé cela cet après-midi aux
affaires municipales. Cela a été très édifiant.
Le Président (M. Boucher): Voulez-vous me répondre,
M. le député de Jean-Talon? Est-ce que l'article 20-10 est
adopté?
M. Rivest: C'est moi qui décide?
Le Président (M. Boucher): Habituellement, on demande
à l'Opposition de se prononcer, on n'est jamais sûr.
M. Rivest: L'article 20-10, oui.
Le Président (M. Boucher): D'accord. L'article 8 tel
qu'amendé est adopté. L'article 9.
Objet de la société
M. Rivest: II y a une discussion philosophique qu'on pourrait
faire.
M. O'Neill: Ce qu'il y a de nouveau dans cet article, M. le
Président, c'est qu'à l'objet des activités de la
société qui étaient déjà dans l'ancienne
loi, premier paragraphe de l'article 21, on spécifie le mandat propre de
Radio-Québec, c'est-à-dire celui d'établir, exploiter une
entreprise de radiotélévision éducative sur l'ensemble du
territoire québécois.
Il y a un paragraphe qui est disparu dans le 21...
M. Rivest: ... ce que le ministre vient de lire, parce qu'on a
oublié la particule "et" avant exploiter. (21 h 30)
M. Guay: Si les députés tiennent absolument
à faire un amendement, on pourra l'accueillir favorablement dans cet
esprit d'ouverture qu'il a signalé tantôt.
M. Rivest: Mais il faudrait le mettre, ce serait plus
français.
M. Le Moignan: Oui, elle serait plus française, il n'y a
pas de doute.
M. O'Neill: Non, au point de vue français, on pourrait en
discuter.
M. Le Moignan: On l'avait dans...
M. O'Neill: C'est une énumération. Il faudrait
peut-être se demander... Ici, j'essaie de voir pourquoi on l'a
enlevé. C'est peut-être une distraction.
M. Le Moignan: ...
M. O'Neill: Ceci avait pour objet d'établir,
posséder, exploiter...
M. Guay: C'est très français.
M. O'Neill: ... un service de production de documents
audio-visuels et de radio-télévision.
M. Le Moignan: Je crois, M. le Président, quand on a trois
verbes à l'infinitif, qu'on ne peut marcher, courir et sauter, parce
que, si on dit "marcher, courir, sauter", il manque quelque chose. Je crois
qu'au point de vue du français on doit...
M. O'Neill: M. le Président, je propose que nous
acceptions une fois de plus un amendement de l'Opposition, en ajoutant le mot
"et".
M. Le Moignan: Un amendement de l'Union Nationale pour une
fois.
Le Président (M. Boucher): A l'article 9-21., il s'agirait
d'ajouter "et d'", après le mot "posséder".
M. Guay: L'Opposition, une fois de plus, sait jouer son
rôle.
Une Voix: Est-ce qu'on inscrit "d" ou "c"?
Le Président (M. Boucher): "et d'exploiter". Il s'agirait
d'ajouter, en retranchant la virgule après le mot "posséder", "et
d'".
M. O'Neill: M. le Président, si le député de
Jean-Talon voulait nous faire une autre proposition d'amendement, il pourrait
nous proposer que le texte se lise ainsi: "La société a pour
objet d'établir, de posséder et d'exploiter..."
M. Le Moignan: "de posséder". Oui, ce serait encore
mieux.
M. O'Neill: Ce serait encore un autre amendement à
accepter venant de l'Opposition.
M. Le Moignan: Ce serait mieux.
M. Rivest: Oui.
M. O'Neill: Cela va?
Le Président (M. Boucher): "de posséder et
d'exploiter". En ajoutant "de" après le mot "établir" et en
enlevant la virgule après le mot "posséder" et en ajoutant "et d"
ce qui aurait fait "d'exploiter".
M. Guay: Je vous dis que ce n'est pas sous l'autre gouvernement
qu'on aurait réussi à faire passer cela.
M. Le Moignan: C'est une modification majeure.
Le Président (M. Boucher): Cet amendement est-il
adopté?
M. Rivest: Adopté, c'est-à-dire non pas l'article,
mais...
Le Président (M. Boucher): L'amendement adopté.
M. Rivest: ... l'amendement. Oui, d'accord. C'est mon
amendement.
M. O'Neill: Le deuxième amendement que nous acceptons
de...
M. Rivest: Ah! le vôtre. Je vais vous rendre la politesse,
M. le ministre, vous avez été tellement ouvert sur mon amendement
sur cet article.
Le Président (M. Boucher): Sur l'article 9-21., M. le
député de Jean-Talon.
M. Rivest: A l'article 9-21., le député de
Jean-Talon voudrait faire la remarque suivante:
M. Guay: II est rendu très gaulliste.
M. Rivest: Oui. J'en ai déjà dit un mot au
ministre, c'est la rédaction, n'est-ce pas, de l'ancien texte de
l'article 21 dans la loi actuelle, enfin pour l'instant: "De plus, à la
demande du ministre des Communications, il prépare, pour des fins
éducatives, des documents audio-visuels et des émissions de
radiodiffusion et de télédiffusion pour et en collaboration avec
les autres ministères ou les organismes qui relèvent du
gouvernement." C'était très indicatif comme précision. Il
y avait des gens, il y avait une personne qui était chargée de
faire la requête. Tout cela disparaît.
M. Guay: II est exact que le paragraphe disparaît, mais
l'idée ne disparaît pas, puisqu'on parle d'établir, de
posséder et d'exploiter un service de production de documents
audio-visuels. Donc, cela continue, sauf qu'on a déjà
discuté de cela préalablement.
M. Rivest: Je veux simplement rappeler notre
référé, le journal des Débats, à nos
discussions qu'on a eues antérieurement.
M. Guay: Article 9, adopté.
M. O'Neill: En fait, il est sûr que cela enlève
aussi l'idée que le ministre des Communications pourrait donner des
commandes comme cela à Radio-Québec. C'est mieux qu'il formule
des suggestions que de donner des commandes. Je pense que vous devez être
favorable à cela, M. le député de Jean-Talon...
M. Rivest: Le ministre a une bonne mémoire.
M. O'Neill:... au sens classique et profond du terme.
M. Rivest: Le ministre a une bonne mémoire, il se rappelle
quand même...
M. O'Neill: L'embêtement du mot "libéral", c'est
qu'il a un sens profond et classique, mais, ensuite, avec les années et
les vicissitudes de l'histoire, il revêt parfois des significations
beaucoup moins positives, mais cela fait partie de la vie.
M. Guay: Heureusement que les socio-démocrates sont
là pour récupérer la philosophie.
M. Rivest: Est-ce que le ministre pourrait me donner
l'historicité des péquistes?
Le Président (M. Boucher): Ah bon! on sort encore de
l'article!
M. O'Neill: Cela remonte à 1760 tout au moins.
M. Guay: Et même avant. M. Rivest: Oui?
Le Président (M. Boucher): Est-ce qu'il y a des questions
sur l'article?
M. O'Neill: Nous sommes simplement les continuateurs de
l'histoire du Québec.
M. Le Moignan: Là, on va nous ramener dans une
atmosphère "péquisante", comme dirait le député de
Johnson.
Le Président (M. Boucher): J'ai comme fonction de vous
ramener à l'ordre.
Une Voix: Nationale!
Le Président (M. Boucher): Je demanderais qu'on revienne
à l'article 9-21. Est-il adopté?
M. Rivest: C'est regrettable. Cela n'a pas pris de temps. M. le
Président, ce soir, on avait une conversation agréable.
Le Président (M. Boucher): On va se dépêcher
de finir, on va ajourner et on va vous laisser.
M. O'Neill: C'est l'histoire qui nous a donné notre
mission et nous allons l'accomplir.
M. Rivest: Ah! c'est une mission!
Le Président (M. Boucher): Article 9-21 adopté, tel
qu'amendé?
M. Guay: Chacun sa mission. Une Voix: Ajourné?
M. Rivest: Un instant, c'est très important!
M. Guay: Concordance.
M. O'Neill: Non, il y a "20-1 maintenant.
M. Rivest: La seule remarque additionnelle que je ferais, c'est
que je demeure inquiet de ce qui va arriver au service général
des moyens d'enseignement du ministère de l'Education.
M. O'Neill: Qu'est-ce qui vous inquiète?
M. Rivest: Ils vont faire la même chose. Ils vont
continuer. Il va y avoir deux endroits dans le gouvernement où on va
fabriquer, établir, posséder et exploiter la production de
documents audiovisuels.
M. Guay: Le député de Jean-Talon fait une erreur
encore une fois. Il n'y a pas deux endroits dans le gouvernement où l'on
fait cela.
M. Rivest: II y en a de multiples, je le sais, mais il y en a au
moins deux.
M. Guay: Non, il y a un endroit dans le gouvernement qui est la
SGME, et il y a un endroit au sein de l'appareil de l'Etat, mais qui n'est pas
dans le gouvernement. J'espère que le député de Jean-Talon
s'en félicite, parce que s'il fallait que Radio-Québec soit dans
le gouvernement, cela deviendrait un outil très politisé.
M. O'Neill: C'est un danger qu'il faut éviter, vous le
savez.
M. Guay: A tout prix, nous prenons les mesures
nécessaires.
M. Rivest: Dans les secteurs public et parapublic, je me
corrige.
M. Guay: Alors, ce ne sont pas deux choses analogues.
M. Rivest: Comme le ministre des Communications nous a dit qu'il
était pour y avoir des réunions, que c'était dans l'ordre
du jour d'une réunion prochaine j'osais à peine demander
la date au ministre, il affirme, j'irai vérifier et comme le
ministre de l'Education nous a rassurés, et de la façon dont il
l'a fait, à la demande du ministre des Communications, comme le disait
l'ancien texte, j'adopte l'article 9.
Le Président (M. Boucher): Article "21, adopté tel
qu'amendé?
Régie des services publics
"21-1? On a dit qu'il fallait...
M. Guay: Non, cela viendra plus tard, mais pour l'instant...
M. Rivest: Ici, le petit problème que j'ai
souligné...
M. Guay: Qui viendra à l'article 14.
Le Président (M. Boucher): L'article "21-1,
adopté?
M. Rivest: Oui, avec toutes les réserves de "timing", pour
employer une expression de 1760.
Le Président (M. Boucher): Article 10?
M. Guay: Effectivement, le "timing" de Wolfe était
meilleur!
Pouvoirs
M. Rivest: A l'article 10, M. le ministre, franchement, je pense
que je vais demander un vote si le ministre n'accepte pas ce que j'ai à
lui dire. Les pouvoirs d'expropriation accordés à
Radio-Québec, selon l'article 25 de l'ancien texte, disait, entre
autres, que le pouvoir d'expropriation conféré à l'office
ne peut être exercé qu'avec l'autorisation préalable de
l'Assemblée nationale du Québec. Là, on donne un pouvoir
d'expropriation à Radio-Québec qui est maintenant devenu tous
azimuts, c'est-à-dire le pouvoir d'acquérir, de gré
à gré, au sens de l'article 23, ou par expropriation, toute
station de radiodiffusion ou de télédiffusion, ainsi que tout
immeuble ou tout droit réel qu'il juge nécessaire pour
l'établissement de nouvelles stations. Il peut tout s'aliéner.
C'est très large. Je ne sais pas ce que les radiodiffuseurs, ou enfin,
les organismes de télévision communautaire vont penser d'un tel
pouvoir. Honnêtement, je pense qu'il y a un problème.
M. Guay: Les télévisions communautaires?
M. Rivest: Non, les câblodistributeurs. L'article 23 dit:
II peut acquérir, de gré à gré, et par
expropriation l'article 23 qui n'est pas amendé toute
station de radiodiffusion et de télédiffusion. Les stations,
qu'est-ce qu'elles vont penser d'un tel pouvoir qui est accordé à
Radio-Québec aussi libéralement et sans aucun critère,
sans aucune fin, etc.? Avant cela, il y avait une réserve. Le
président m'indique que c'est l'Assemblée nationale qui va en
décider, pas là. Même la Société nationale de
l'amiante est venue devant l'Assemblée nationale pour exproprier
l'Asbestos Corporation. Je ne voudrais pas que Radio-Québec exproprie le
réseau TVA d'un seul bloc.
M. Guay: ... du député de Jean-Talon. La loi,
à l'origine de Radio-Québec, en 1969...
M. Rivest: La loi, je l'écoute toujours avec beaucoup
d'intérêt. Oui?
M. Guay: J'espère. Il faut travailler pour le rassurer. La
loi de 1969, telle qu'adoptée à l'époque de l'Union
Nationale, disait, au sujet des pouvoirs de l'article 23 et de l'article 24 qui
concernent le capital-actions d'autres entreprises: L'of- fice ne peut exercer
le pouvoir d'expropriation qui lui est conféré par l'article 23
qu'avec l'autorisation préalable de l'Assemblée nationale. Cela a
été légèrement modifié en 1972 par l'article
25, au premier paragraphe, à l'heure actuelle.
L'article de 1969 disait ensuite: II ne peut exercer les autres pouvoirs
qui lui sont conférés par les articles 23 et 24 qu'avec
l'autorisation préalable du lieutenant-gouverneur en conseil, ce qui est
une procédure assez compliquée, mais une autorisation pour
exproprier, effectivement, c'était l'Assemblée nationale, et on
la retrouve, à ce moment-là, dans le deuxième paragraphe
de 1972. Pour quelle raison, au juste, on a modifié...
M. Rivest: C'est important. A moins que le ministre ait une
explication.
M. O'Neill: C'est un article de concordance avec le Code de
procédure civile. Il faut désormais, de toute façon,
passer par le Tribunal d'expropriation. C'est de la concordance avec ce qui est
de la procédure civile...
M. Rivest: Mais pourquoi n'avez-vous pas procédé
comme ça dans le cas de l'amiante? Pourquoi la Société
nationale de l'amiante n'a-t-elle pas procédé comme
ça?
M. O'Neill: II faut croire que ça fait... Pour des raisons
de...
M. Rivest: Parce qu'elle n'avait pas le pouvoir d'expropriation,
j'imagine?
M. Guay: Si je ne m'abuse...
M. Rivest: Enfin, non, je signale au ministre que ça peut,
dans le milieu... Remarquez que je conçois que Radio-Québec ne
fera pas de... Mais je trouve que c'est un pouvoir considérable, alors
qu'il y avait des réserves assez précises... Là, on
donne... Le tribunal...
M. Guay: Oui, mais, concrètement, c'est un peu le cas de
CFVO. Cela n'a pas été utilisé à ce
moment-là, mais cela aurait pu théoriquement l'être. S'il y
a une installation qui est là...
M. Rivest: Cela n'a-t-il pas été une
expropriation?
M. Guay: CFVO? Non. Une Voix: C'est un achat. M. Guay:
Non, mais je dis...
M. Rivest: De gré à gré, mais l'article
était couvert...
M. Guay: Oui...
M. Rivest: C'est simplement le plan d'expropriation qui
était soumis?
M. O'Neill: C'est ça.
M. Rivest: Si le ministre me dit...
M. O'Neill: Ce n'était pas la même chose.
M. Rivest: ... que les conseillers juridiques ont assuré
que...
M. O'Neill: C'est un article de concordance, tout simplement,
pour que ce soit conciliable avec...
M. Rivest: C'est possible avec la création du Tribunal
d'expropriation.
M. O'Neill: C'est ça.
M. Rivest: C'est ça, probablement, qui...
M. O'Neill: Pour que ce ne soit pas inconciliable avec le Code de
procédure civile.
M. Rivest: Et c'est compatible avec ce qui se fait dans d'autres
sociétés d'Etat qu'on aurait créées depuis ou qu'on
va créer. C'est purement une contrainte... Cela passe par ce canal. Je
ne connais pas grand-chose dans le domaine de l'expropriation, mais on m'avait
signalé ce problème.
M. O'Neill: C'est ça. Quand j'ai posé la question,
on m'a dit que c'était un article purement de concordance pour s'ajuster
au Code civil.
Le Président (M. Boucher): Est-ce que l'article 10est
adopté?
M. Rivest: Juste un instant, s'il vous plaîtl M. le
Président, pour ma sécurité, je vais demander le vote sur
cet article.
Le Président (M. Boucher): Vous voulez avoir un vote
sur...
M. Rivest: Non, simplement, je voudrais l'adopter je ne
veux pas avoir un vote nominal mais sur division, parce que je ne suis
pas sûr...
Le Président (M. Boucher): Adopté sur division.
M. O'Neill: Ce ne serait pas simplement un article de
concordance, c'est ça?
M. Rivest: Oui. Au cas aussi et surtout où je suis loin
d'être sûr que, même si c'est de la concordance, au cas
où... Il y avait quand même une garantie lorsqu'on parlait de
l'Assemblée nationale pour les stations de radio et de
télédiffusion, peu importe, ce qui est probablement vrai,
à ce qu'on m'a dit, le Tribunal d'expropriation, mais
Il reste que les stations de radio et de télévision
savaient, quand Radio-Québec est arrivé, on ne l'a sans doute pas
mis pour rien, on a sans doute demandé de mettre ça, que la
situation actuelle était... Par exemple, quelqu'un qui a une station de
radio, il savait, quand Radio-Québec est arrivé, que ça
devait passer à l'Assemblée nationale.
Or, là, pour des raisons de concordance sans doute probablement
très justifiées je ne mets pas ça en doute
il reste que les stations de radio et de télévision, demain
matin, une fois que le projet de loi sera adopté, vont dire: Là,
maintenant, l'expropriation, il faut aller au Tribunal d'expropriation.
M. Guay: II y avait effectivement une raison. M. O'Neill:
Et une deuxième... Oui.
M. Rivest: Je ne le sais pas. La réserve que je tiens
à enregistrer, c'est que je ne sais pas si les stations de radio et de
télévision seraient d'accord pour faire disparaître la
garantie qu'elles avaient que Radio-Québec n'utiliserait son pouvoir
d'expropriation que sur une requête ou je ne sais quoi, ou enfin, qu'avec
la participation de l'Assemblée nationale. Cela, c'est ce qui
était, et ça, on ne l'aura plus.
M. O'Neill: C'est ça. Là, ce qu'on a dit...
M. Rivest: Alors, ma réserve, c'est pour ça.
M. O'Neill: ... c'est que ça met Radio-Québec sur
le même pied que les autres organismes qui pourraient jouir d'un
même pouvoir et, ensuite, je pense qu'il faudrait peut-être lire
aussi, en plus de ça, ce qui est dans la suite de l'article 25, "dans la
mesure et aux conditions déterminées par règlement du
lieutenant-gouverneur en conseil". Vous avez là un deuxième
frein...
M. Rivest: Parce que...
M. O'Neill:... au fond, Radio-Québec ne pourrait pas
prendre cette décision, en pratique, si je lis bien... Benoît?
C'est ça que ça veut dire? Radio-Québec ne pourrait pas
prendre une décision de ce genre, c'est-à-dire ce qui est
touché dans les articles 23 et 24, finalement, sans que ce soit soumis
ou conforme à une réglementation du lieutenant-gouverneur en
conseil.
M. Rivest: C'est ça.
M. O'Neill: En plus du Tribunal d'expropriation.
M. Rivest: Peut-être que le ministre avant de... Je ne sais
pas quand viendrait la troisième... Non, je veux simplement...
M. O'Neill: On vous fait confiance là-dessus.
M. Rivest:... mais qu'il demande aux associations de
radiodiffuseurs ou, enfin, peut-être que quelqu'un de son bureau pourrait
les appeler pour voir un peu leur réaction avant la troisième
lecture
pour voir si... Peut-être qu'ils n'y tiennent pas du tout.
Peut-être que la procédure nouvelle du Tribunal d'expropriation
les satisfait complètement. (21 h 45)
M. Guay: Je ferais remarquer au député de
Jean-Talon qu'à l'époque, des radiodiffuseurs privés
voyaient facilement dans l'ORTQ...
M. Rivest: Je me rappelle...
M. Guay: ... une certaine "ORTFisation" possible.
M. Rivest: Oui je me rappelle vaguement ça.
M. Guay: Dans la mesure où l'article 21 ne
précisait pas que Radio-Québec avait comme mission de faire de la
télévision éducative...
M. Rivest: N'oubliez pas votre sens large.
M. Guay: Ecoutez, si, demain matin, il nous prenait la fantaisie
ou il prenait la fantaisie à la société et qu'elle
recevait la demande du gouvernement d'exproprier le canal 10 à
Montréal, il faudrait faire du canal 10 une télévision
éducative. Vous vous imaginez l'exploit que ça implique. Tout
ça pour vous dire que...
M. O'Neill:... ce n'est pas impossible... M. Guay: ...
ayant restreint la portée...
M. O'Neill: ... des attaques auprès de la
télévision éducative.
M. Rivest: Est-ce que le ministre de l'Education appuie ce que
vient de dire de député de Taschereau sur le réseau
TVA?
M. Guay: Mais je n'ai rien dit de mal sur le réseau TVA.
J'ai dit que c'est un réseau de divertissement, essentiellement. Je
pense qu'on est d'accord là-dessus.
M. O'Neill: On sait déjà, de toute façon,
quand il s'agit de la réalisation, de la programmation éducative,
que ces gens peuvent contribuer très directement. Vous savez que...
M. Rivest: Non, je ne voulais pas dire ce que le
député de Taschereau a dit, parce que je n'en étais pas
sûr. Mais je sais qu'il y a eu des craintes, en 1968-1969...
M. Guay: Parce qu'on n'avait pas... La loi ne précisait
pas le mandat de Radio-Québec. Or, la nouvelle loi précise
très bien l'article 21, paragraphe 2, la vocation de Radio-Québec
et le pouvoir d'expropriation est beaucoup utile dans le cas... Si, par
exemple, lors de l'implantation de nouvelles antennes, il y a un terrain
idéal qui est dans les mains de la...
M. Rivest: Supposons, M. le député parce
qu'on légifère pour l'avenir on sait que le Parti
québécois et le Parti libéral, même l'Union
Nationale sont des partis bourgeois. Supposons qu'il arrive un parti au pouvoir
au Québec qui a une pensée sociale très articulée
et très à gauche...
M. O'Neill: Voulez-vous dire que tous les partis actuels n'ont
pas de pensée articulée? Est-ce que c'est ça que vous
voulez dire?
M. Rivest: Non, j'ai dit une pensée sociale très
articulée et à gauche, au sens de l'amendement que j'ai fait
sous-entendre. Dans ce sens... Mais je veux enregistrer ma dissidence et je
terminerai.
M. Guay: A moins que le Parti libéral ne souhaite le pire
pour le Québec, ce qu'on est porté à croire par moment,
lorsqu'on l'entend, on peut penser, M. le Président...
M. Rivest: Mais le Parti libéral a une valeur
fondamentale; c'est le respect de la démocratie. Si les
Québécois décident de foutre dehors le parti bourgeois qui
nous gouverne en ce moment, le Parti libéral va certainement se plier
à cette directive de la population.
Le Président (M. Boucher): L'article 10. M. le
député de Gaspé.
M. Le Moignan: Oui, mais si un jour, dans l'avenir, dans un
avenir plus ou moins lointain, Radio-Québec décidait d'exproprier
Radio-Canada, qu'est-ce qui va arriver?
M. Rivest: Ah tiens! Il y avait un piège que je n'avais
pas soupçonné!
M. Guay: Le député de Jean-Talon invoquait
tantôt la cause constitutionnelle célèbre, sa
Majesté du chef du Québec, comme on l'appelle en droit
constitutionnel, ne peut exproprier sa Majesté du chef du Canada.
M. Le Moignan: J'ai dit: dans l'avenir.
M. Rivest: Mais, dans votre théorie, vos
associés... Il ne faut pas nier vos associés.
M. O'Neill: II n'est pas question d'exproprier Radio-Canada, mais
dans...
M. Guay: Ah! Cela fait partie des acquits qui reviennent à
l'Etat québécois.
M. O'Neill: ... rapatrier, ce n'est pas la même chose,
parce que, d'abord, c'est déjà payé en grande partie par
nos sous.
M. Le Moignan: Alors, quels seront les rôles à ce
moment de Radio-Québec et de Radio-Canada dans la fusion
éducative des deux?
M. O'Neill: Radio-Canada devenant Radio-Québec conserve,
mettons, chaîne 2, conserve sa vocation généraliste.
M. Rivest: Ils ont déjà trouvé l'expression!
M. Le Moignan: Chaîne 2 ou chaîne 1 ?
M. O'Neill: Chaîne 2. Elle conserve sa vocation
généraliste et, sans doute, elle pourrait même, à ce
moment, améliorer sa performance, parce qu'elle travaillerait dans de
meilleures conditions de liberté et de créativité.
M. Rivest: Est-ce que c'était dans le document qu'on a
soumis au caucus la semaine dernière? Est-ce que c'était inscrit
dans le document?
M. Le Moignan: Est-ce que le document va être
déposé ici aux membres de la commission?
Une Voix: M. le Président.
M. O'Neill: Non, mais je vous signale que vous aviez
déjà ça dans les études sur l'association dont il a
été question au dernier congrès national du Parti
québécois.
M. Guay: Enfin, nous sommes un peu...
Le Président (M. Boucher): M. le député
d'Iberville.
M. Beauséjour: C'est simplement pour rappeler à la
pertinence, parce qu'on s'éloigne.
M. Le Moignan: II y avait...
M. O'Neill: C'est parce que M. le député de
Gaspé avait mentionné une inquiétude et nous avons voulu
dissiper cette inquiétude. Nous y pensons beaucoup.
Le Président (M. Boucher): Ceci étant dit, article
11, adopté?
M. Rivest: Pardon?
Le Président (M. Boucher): L'article 11.
M. Rivest: Mon Dieu, que ça va vite!
Le Président (M. Boucher): L'article 10 a
été adopté sur division.
M. Le Moignan: On tourne la page.
M. Guay: Je remarque que le député de Gaspé
est toujours aussi bon observateur.
M. Le Moignan: Je cherchais l'article 11 au bas de la page.
M. O'Neill: Je vais dire comme le ministre de l'Agriculture: on
ne peut rien lui cacher.
M. Guay: Le cas échéant, si, d'aventure, la
société avait le droit d'avoir des recettes publicitaires, ce
qui, à l'heure actuelle, semble-t-il, lui est interdit...
M. O'Neill: Oui, excusez-moi, vous pouvez également penser
à... rappelez-vous l'article 21, premier paragraphe. La
société pourrait remplir des commandes, même des
ministères.
M. Le Moignan: En commission parlementaire, on a
déjà parlé justement de la publicité et je pense
que ça ne répugnait pas au ministre que la publicité
éducative...
M. O'Neill: A ce moment-là, il avait été
question de publicité... Nous faisons déjà, au
gouvernement, beaucoup de publicité éducative, mais il
était question de publicité de prestige.
M. Le Moignan: Je n'ai pas dit une publicité politique,
j'ai dit éducative.
M. O'Neill: Non, j'ai bien dit éducative, c'est ce que
nous aimons beaucoup d'ailleurs.
M. Le Moignan: Comme vous en faites actuellement...
M. Rivest: C'est enregistré par le journal des
Débats. Les emprunts de la société, qu'est-ce que c'est?
Où la société emprunte-t-elle? Sur le marché tout
simplement ou...
M. O'Neill: Elle doit emprunter à la banque comme tout le
monde. Vous avez emprunté pour vos développements de
réseaux? Où avez-vous pris l'argent? On vous a donné
l'argent comme ça? Je pensais que... Vous n'avez pas été
obligé d'emprunter? Nous avons bien fait les choses... J'avais
gardé le souvenir que... Est-ce qu'il n'avait pas été
question, à un moment donné, de vous donner le droit
d'emprunter?
M. Rivest: Oui.
M. O'Neill: A la fin on vous a...
M. Rivest: Quel gouvernement! Quel bon gouvernement! Il s'agit de
demander et il donne tout.
M. O'Neill: II faut dire que c'était un bon achat.
M. Guay: Avec l'assainissement des finances publiques auquel nous
avons procédé, il a été possible, effectivement, de
procéder...
M. Rivest: Oui, un déficit de $2 milliards cette
année. Parlant des qualités administratives...
M. Guay: Le député de Jean-Talon n'est vraiment pas
fort en mathématiques...
M. Rivest: ... du ministre des Communications...
M. O'Neill: Qui équivalent à des investissements
parfois...
M. Rivest: Oui... doit être affecté... Est-ce que
dans la rédaction de l'article, par exemple, je
m'inquiète... Je parle, en ce moment, au nom des fournisseurs de
Radio-Québec, est-ce qu'il y a un ordre, des créances qui sont
privilégiées? On parle des emprunts d'abord... on a
modifié, n'est-ce pas, l'ordre de l'article. Par exemple, dans l'ancien
article, on parlait des emprunts, autres engagements de la
société, ce qui implique les fournisseurs ainsi que les avances.
Est-ce que la façon dont l'article est rédigé suppose que
dans l'affectation des recettes, il y a un ordre qui a des conséquences
juridiques ou si c'est simplement une règle de rédaction? Je
suppose que c'est une règle de rédaction et rien d'autre?
M. O'Neill: Actuellement vous avez donc emprunt, avance et,
ensuite, paiement de ses autres engagements et avant on avait emprunts, autres
engagements et...
M. Rivest: Autres engagements et avances...
M. O'Neill: Je dois vous dire que la nouvelle version...
Une Voix: ... ce ne peut pas être des remboursements, ce
sont des paiements...
M. Rivest: C'est une question de sémantique beaucoup plus
qu'autre chose...
M. O'Neill: Et peut-être... ça m'apparaît de
toute façon une meilleure formule, même au point de vue du
français.
M. Rivest: Je suis complètement d'accord avec le
ministre.
Une Voix: Adopté.
Le Président (M. Boucher): Article 11, adopté.
Article 12.
M. O'Neill: Article 12. C'est une formule que nous avons choisie
pour assurer une continuité...
M. Rivest: ... D'accord, M. le Président.
M. O'Neill: ... en tablant sur l'expérience des membres
actuels du conseil d'administration.
Des Voix: Adopté.
Le Président (M. Boucher): Adopté. Article 13.
M. O'Neill: Article 13, c'est une concordance et ça permet
en même temps de rappeler que tout n'est pas réduit, limité
à Radio-Québec dans le domaine de la production, diffusion
d'émissions... etc. Il faut penser au rôle de la DGC, entre
autres.
Le Président (M. Boucher): Article 13 adopté?
Des Voix: Adopté.
Le Président (M. Boucher): Article 14.
M. O'Neill: L'article 14... On pourrait lire l'article 14
on pourrait dire que c'est plus qu'un amendement, c'est... oui c'est ça.
On ajouterait donc à ce qu'il y a là: "La présente loi
entrera en vigueur à la date fixée par proclamation du
gouvernement, à l'exception des dispositions exclues par cette
proclamation, lesquelles entreront en vigueur à toute autre date qui
sera fixée par proclamation du gouvernement".
M. Guay: C'est le texte de la loi.
Le Président (M. Boucher): II s'agit d'ajouter
après le paragraphe...
M. O'Neill: C'est le même texte que dans la Loi du
cinéma.
Le Président (M. Boucher):... "La présente loi
entrera en vigueur à la date fixée par la proclamation du
gouvernement", les mots "à l'exception des dispositions exclues par
cette proclamation, lesquelles entreront en vigueur à toute autre date
qui sera fixée par proclamation du gouvernement."
M. Rivest: Un instant, je...
Le Président (M. Boucher): M. le député de
Jean-Talon.
M. Rivest: Ce n'est pas une insulte que je fais au
président concernant ses qualités de lecteur, mais...
M. O'Neill: Dans le climat de concertation dans lequel nous
vivons, je pense que c'est bien normal que vous nous disiez ce que vous pensez
de ce texte.
M. Rivest: Très habile, c'est le ministre qui a
pensé à ça, seul?
M. O'Neill: Non, aidé par mes collaborateurs. Le
Président (M. Boucher): Est-ce que cet...
M. O'Neill: Un instant, M. le Président.
Le Président (M. Boucher): L'amendement est-il
adopté? L'article 14 tel qu'amendé est-il adopté? Le
projet de loi no...
M. Rivest: Nous n'avons rien oublié? Pour être bien
sûr, le ministre...
M. O'Neill: Nous avons oublié l'article "21.
M. Rivest: Ah, l'article "21.
Le Président (M. Boucher): II a été
adopté, l'article "21-1.
M. O'Neill: Est-ce qu'on ne l'avait pas laissé en
suspens?
M. Rivest: C'est quel article M. le ministre?
Le Président (M. Boucher): Non, je regrette l'article
"21-1 a été adopté.
M. O'Neill: Parfait, pas de problème.
M. Rivest: C'est sur les comités régionaux?
M. Guay: Non, les services publics.
M. Rivest: On le laisse comme ça, je pense, il n'y a aucun
problème avec la formule 14.
M. O'Neill: Je pensais que vous aviez encore quelques petits
scrupules, non? Toutes vos inquiétudes sont dissipées.
M. Rivest: Le ministre a couvert à peu près tout ce
qu'on avait comme scrupule et on lui souhaite bonne chance.
Le Président (M. Boucher): Alors...
M. Le Moignan: Me serait-il permis de manifester un regret?
Considérant l'atmosphère dans laquelle nous avons
travaillé ce soir et, d'un autre côté, considérant
que le projet de loi no 4 ne comporte que 14 articles, est-ce qu'il n'y aurait
pas lieu de régler le no 4? Nous avons amplement le temps.
M. Rivest: On pourrait commencer.
Le Président (M. Boucher): Le projet de loi no 4 n'a pas
encore été voté.
M. O'Neill: II n'a pas été voté?
Le Président (M. Boucher): Le vote est remis à
demain matin.
M. Le Moignan: Je regrette, nous l'aurions adopté ce
soir.
M. Rivest: Je peux assurer le ministre...
M. Le Moignan: Au lieu de revenir au mois d'août.
M. Rivest: Le ministre aurait eu mon entière
collaboration.
Le Président (M. Boucher): Si vous voulez me laisser dire
les paroles sacramentelles, je vais les prononcer et ensuite, vous pourrez
parler. Le projet de loi no 5, Loi modifiant la Loi de l'Office de
radio-télédiffusion du Québec est adopté tel
qu'amendé et je prierais le rapporteur de la commission d'en faire
rapport, au nom des membres de la commission, à l'Assemblée
nationale. Je vous remercie de votre collaboration.
Fin de la séance à 23 heures