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Etude du projet de loi no 4
(Dix heures vingt et une minutes)
Le Président (M. Lacoste): A l'ordre, s'il vous
plaît! La commission permanente des communications est réunie pour
étudier article par article le projet de loi no 4, Loi sur la
programmation éducative.
Les membres de cette commission pour la séance d'aujourd'hui sont
M. Beauséjour (Iberville), M. Bertrand (Vanier), M. Rivest (Jean-Talon),
M. Bisaillon (Sainte-Marie), Mme Lavoie-Roux (L'Acadie), M. Laberge
(Jeanne-Mance), M. Le Moignan (Gaspé), M. Michaud (Laprairie), M.
O'Neill (Chauveau), M. Ciaccia (Mont-Royal); M. Guay (Taschereau) remplace M.
de Bellefeuille (Deux-Montagnes); M. Dussault (Châteauguay), M. Fallu
(Terrebonne), M. Goulet (Bellechasse), M. Laurin (Bourget); M. Saint-Germain
(Jacques-Cartier) remplace Mme Lavoie-Roux (L'Acadie); M. Lazure (Chambly).
Pour les soins du journal des Débats, M. Rivest (Jean-Talon)
remplace M. Blank (Saint-Louis); M. Bisaillon (Sainte-Marie) remplace M. Godin
(Mercier); Mme Lavoie-Roux (L'Acadie) remplace M. Goldbloom (D'Arcy McGee).
Présentation de motions
Invitation à la Régie des services
publics (suite)
Au moment de l'ajournement d'hier soir, nous étions sur la motion
présentée par le député de Jean-Talon qui se lisait
comme suit: "Que cette commission invite les représentants de la
Régie des services publics à se faire entendre devant cette
commission le mardi 14 août 1979 à 10 heures, afin de renseigner
les membres et intervenants de cette commission".
J'avais promis au député de L'Acadie qui avait une
question de règlement, mais le député de L'Acadie n'est
malheureusement pas ici...
M. Rivest: Elle va arriver dans quelques minutes. Je lui
transmettrai votre décision, M. le Président, à son
arrivée.
Le Président (M. Lacoste): D'accord.
M. Rivest: Vous pouvez la rendre immédiatement pour ne pas
retarder les travaux de la commission.
Le Président (M. Lacoste): Je dois vous dire
immédiatement que, sur la motion présentée par le
député de Jean-Talon, je me sens suffisamment informé.
M. Rivest: Est-ce qu'on vous a informé de la note, M. le
Président, du 5 novembre 1974 à propos de l'article 154?
Le Président (M. Lacoste): Du 5 novembre, j'ai
regardé tous les documents, M. le député de
Jean-Talon...
M. O'Neill: M. le Président, est-ce qu'il s'agit de
recommencer les plaidoyers ou vous avez une nouvelle décision?
M. Rivest: J'ai posé une question au président.
M. O'Neill: Vous enfreignez le règlement.
M. Rivest: M. le Président, j'ai le droit de vous poser
des questions.
M. O'Neill: M. le Président, je pense qu'ils nous font
suffisamment perdre de temps par leur obstruction régulière, on
pourrait au moins se passer de leur obstruction irrégulière.
Le Président (M. Lacoste): A l'ordre, messieurs!
M. Rivest: M. le Président, question de
règlement.
Le Président (M. Lacoste): Je suis maintenant prêt
à rendre ma décision, M. le député de
Jean-Talon.
Oui, M. le député d'Iberville, question de
règlement?
M. Beauséjour: Une question de règlement et il y
avait aussi une question de directive de la part du député de
Sainte-Marie, à savoir si un député, après ses 20
minutes écoulées, a le droit de présenter encore des
motions?
Le Président (M. Lacoste): Je vais faire tout cela dans le
même temps. Sur la question de directive du député de
Sainte-Marie, je dois vous dire que, lorsqu'une commission parlementaire
étudie un projet de loi comme cette commission parlementaire qui
étudie le projet de loi no 4 la tradition des commissions
parlementaires veut que nous donnions, au départ, la parole au ministre
pour faire des commentaires généraux. A la suite de cela, nous
donnons la parole au député de l'Opposition et ainsi au
député représentant l'Union Nationale. Hier, il y a eu un
consentement unanime pour que tous les députés puissent
s'exprimer, faire des commentaires généraux.
Il faut bien dire que les motions préliminaires ne font pas
partie des commentaires généraux. C'est une motion unique, une
motion préliminaire qui se fait. Donc, ne n'est pas compté dans
le temps. Les commentaires généraux font partie de la tradition,
je le spécifie très bien, cela fait partie de la tradition du
régime parlementaire, des commissions parlementaires. Cela ne fait
même pas partie de règlements. Cela fait partie des tradi-
tions. Les motions préliminaires font partie de motions
prévues dans notre règlement, donc, elles ne font pas partie des
commentaires généraux.
M. Rivest: Un zéro pour moi!
Le Président (M. Lacoste): Voilà pour la
directive.
M. Rivest: Si c'est la directive, c'est que je gagne.
L'intervention du député de Sainte-Marie a donc fait perdre du
temps à la commission.
Le Président (M. Lacoste): A l'ordre, messieurs! A
l'ordre!
M. Guay: M. le Président, dois-je comprendre, à la
lueur de votre directive, de votre décision, que le député
de Jean-Talon pourrait, à la faveur d'une intervention en vue de la
présentation d'une motion, parler vingt minutes chaque fois avant de
présenter sa motion?
Le Président (M. Lacoste): Non, il faut qu'il la
présente d'abord.
M. Rivest: II faut que je la présente, mais j'ai le droit
de parler vingt minutes sur chacune des motions.
Le Président (M. Lacoste): Si elle est receva-ble.
M. O'Neill: II peut présenter une centaine de motions
comme cela, M. le Président.
M. Rivest: Exactement.
M. O'Neill: Est-ce dans votre idée, M. le
Président, qu'il présente à peu près cent motions?
C'est seulement pour savoir.
M. Rivest: Non. Pour l'information de M. le ministre, nous
n'avons que 39 motions.
M. O'Neill: M. le Président, je voudrais savoir si vous
avez des choses prévues pour ceux qui sabotent le travail des
commissions. C'est ce que je voudrais savoir.
Le Président (M. Lacoste): Cela fait partie des directives
du président. A l'ordre!
M. O'Neill: Jusqu'à quel point peut-on pousser le
sabotage?
Le Président (M. Lacoste): Maintenant, sur la motion... A
l'ordre, messieurs!
M. Rivest: Je pense que je vais invoquer une question de
règlement.
Le Président (M. Lacoste): A l'ordre, messieurs! Pour le
bon fonctionnement de cette commission...
M. Rivest: J'invoque une question de règlement très
brièvement, pour ne pas retarder les travaux de la commission.
Le Président (M. Lacoste): M. le député de
Jean-Talon.
M. Rivest: Je pense que le ministre des Communications, en grand
démocrate qu'il fut, doit reconnaître à l'Opposition le
droit, que vient d'ailleurs de reconfirmer le président dans sa
décision, de présenter toutes les motions préliminaires
que l'Opposition croit nécessaires...
M. O'Neill: Allez, allez. Faire perdre le temps de la commission,
ils ont le droit.
M. Rivest: Est-ce que j'ai la parole, M. le Président? ...
que l'Opposition croit nécessaires à la bonne...
M. O'Neill: C'est un droit de la démocratie de permettre
à ceux qui n'ont rien à dire de faire perdre le temps aux
autres.
Le Président (M. Lacoste): A l'ordre, messieurs!
M. Rivest:... conduite des travaux. Toutes les motions que nous
avons présentées n'avaient finalement qu'un objectif, celui
d'obtenir les informations que le ministre...
M. O'Neill: M. le Président, une question de directive,
une question d'information, est-ce que je pourrais savoir au nom de quel
article il parle dans le moment?
Le Président (M. Lacoste): A l'ordre! M. le
député de Jean-Talon, sur votre question de règlement,
veuillez arriver au but de votre question de règlement.
M. Rivest: Je n'ai pas terminé, M. le Président,
sur ma question de règlement.
Cette question de règlement fait suite aux propos du ministre qui
remettaient en cause la décision que vous venez de rendre, en
prétendant que l'utilisation de ce droit reconnu par le
règlement, à l'Opposition, de présenter des motions
n'avait pour objet que de faire de l'obstruction ou... etc.
M. O'Neill: Dans votre cas, c'est ce que vous faites.
M. Rivest: M. le Président, une minute, à l'ordre!
Le ministre des Communications...
M. Bertrand: Rendez votre décision, M. le
Président, il y en a d'autres à venir.
Le Président (M. Lacoste): Je suis actuellement, M. le
député de Jean-Talon, si vous le voulez
bien, à rendre des décisions. J'aimerais la collaboration
de tous les membres de la commission pour que les membres me laissent mon droit
de parole en tant que président et de bien présider cette
commission parlementaire.
Je dois dire que la question du ministre au sujet du nombre de motions
préliminaires... Il est bel et bien évident que le nombre de
motions préliminaires est limité. Cela fait partie des
jurisprudences.
Au sujet de la motion présentée par le
député de Jean-Talon qui se lisait comme suit: "Que cette
commission invite les représentants du Service général des
moyens d'enseignement du ministère de l'Education à se faire
entendre devant cette commission le mardi 14 août 1979 à 15
heures, afin de renseigner les membres et intervenants de cette
commission".
Je spécifie bien et je souligne les mots "renseigner les membres
et intervenants de cette commission". L'article 154 de notre règlement
dit: "Qu'en commission plénière ou élue, après la
deuxième lecture, on ne peut discuter que les détails d'un projet
de loi et il ne peut y avoir auditions publiques que devant une commission
élue, pourvu que celle-ci y consente, et ceci en vue de la bonne marche
de nos travaux. (11 h 30)
II peut y avoir des motions préliminaires pour l'organisation
générale, demandant à des organismes de venir renseigner
les membres de cette commission parlementaire sur les aspects de la loi. Il y a
eu des jurisprudences rendues aussi. Les organismes ne peuvent mettre en cause
le principe voté en deuxième lecture d'un projet de loi, mais ils
peuvent quand même renseigner, conseiller les membres de cette commission
sur tel aspect du projet de loi. C'est pour cette raison que j'ai bien
souligné tantôt dans la motion présentée par le
député de Jean-Talon les mots "renseigner les membres de cette
commission parlementaire". Donc, c'est aux membres de la commission
parlementaire de décider, après discussion, s'ils doivent
accepter ou non la motion présentée par le député
de Jean-Talon. C'est pour toutes ces raisons que je juge la motion du
député de Jean-Talon, telle que je l'ai lue tantôt,
recevable.
M. Guay: M. le Président, j'ai une demande de
directive.
M. Rivest: La décision, M. le Président, a...
M. O'Neill: M. le Président, c'est une question
d'information.
Le Président (M. Lacoste): M. le ministre.
M. O'Neill: Vous dites bien que nous pourrions inviter une
direction sans, par exemple, la permission du ministre.
M. Rivest: C'est cela.
M. O'Neill: C'est joli. C'est ce que vous dites?
M. Rivest: C'est cela. Un ministre n'est pas superpuissant.
M. O'Neill: On verra bien.
Le Président (M. Lacoste): Ce sont les membres de la
commission...
M. Rivest: Ce n'est pas superpuissant, vous savez, un ministre.
La susceptibilité ministérielle.
M. O'Neill: On verra. Le vote, M. le Président.
M. Rivest: Non, M. le Président, elle est
débattable.
M. Guay: M. le Président, j'ai une demande de
directive.
M. O'Neill: Combien de temps, 60 minutes à peu
près...
Une Voix: C'est quelqu'un de très important, un
ministre.
Le Président (M. Lacoste): Un instant, à l'ordre,
s'il vous plaît. M. le député de...
M. Saint-Germain: Une question de règlement, M. le
Président.
M. Guay: A l'ordre!
M. Saint-Germain: Le ministre doit mettre fin à son
arrogance. Notre comportement est régi par le peuple exclusivement.
Personne ici n'est responsable devant le ministre.
M. O'Neill: Vous nous faites perdre du temps. Une question de
règlement, M. le Président. Non, vous êtes plutôt
irresponsable, de façon générale.
M. Saint-Germain: Alors, que le ministre se soumette aux
règlements et qu'il se soumette aux procédures comme tout le
monde et qu'il fasse un peu acte d'humilité, M. le Président, et
d'un peu de patience.
M. O'Neill: Vous êtes un irresponsable de façon
générale, c'est la différence.
Le Président (M. Lacoste): Est-ce que les membres de cette
commission parlementaire pourraient, ce matin... Ce matin, on commence, on est
en pleine forme, est-ce qu'on pourrait être calme dans les arguments. M.
le ministre, vous aviez une question de règlement.
M. O'Neill: Je l'ai posée. Je vous ai posé la
question tout à l'heure. Cela veut dire que par conséquent vous
dites que cette commission peut inviter ici les fonctionnaires sans même
la permission de leur ministre.
M. Rivest: Exercez votre tutelle sur vos collègues pour
bloquer la motion, c'est tout.
M. O'Neill: Et pour aller même contre la motion du
ministre.
Le Président (M. Lacoste): A ce moment-là, c'est
aux membres de cette commission de juger si cette motion est...
M. O'Neill: Mais, M. le Président, j'aimerais savoir s'il
va y avoir 60 minutes à l'Opposition sur une des motions et 60 minutes
sur l'autre, seulement pour calculer l'usage du temps ce matin.
Le Président (M. Lacoste): Le règlement s'applique
pour les motions.
M. O'Neill: 60, 60, cela va.
M. Rivest: C'est fâchant. Cela vous fâche, dans votre
fatuité ministérielle.
M. O'Neill: Une question de règlement, M. le
Président. J'ai demandé une information. Je voudrais savoir au
nom de quoi le député de Jean-Talon se met à dire des
impertinences à ce moment-ci. C'est à vous que je m'adresse, M.
le Président.
M. Rivest: Impertinences que vous avez vous-même dites.
Mme Lavoie-Roux: Je ne serais pas certaine de savoir de quel
côté viennent les impertinences.
M. O'Neill: Je m'adresse au président; je ne m'adresse pas
au député de Jean-Talon, ni au député de L'Acadie.
D'accord?
Le Président (M. Lacoste): M. le député de
Taschereau, sur une question de règlement.
M. Guay: Vous êtes bien aimable, M. le Président,
c'est une demande de directive, à vrai dire, complémentaire
à votre décision. Lors de l'énoncé de votre
décision, vous avez dit ce sont vos propres paroles, si je ne
m'abuse que la commission parlementaire pouvait convoquer des organismes
pour venir la renseigner. C'est bien cela. Le Service général des
moyens d'enseignement est-il un organisme ou non? C'était d'ailleurs le
sens de mon intervention d'hier sur la recevabilité. Ne jouissant pas de
la personnalité juridique...
M. Rivest: Une question de règlement, M. le
Président.
M. Guay: Je suis sur une demande de directive. Taisez-vous donc
pour une fois.
Le Président (M. Lacoste): A l'ordre!
M. Rivest: J'invoque une question de règlement et ce ne
sont pas vos cris...
M. O'Neill: Les autres ont le droit de parler. Vous n'êtes
pas tout seul.
M. Rivest: M. le Président, vous avez
déclaré la motion recevable et le député de
Taschereau, malgré tous ses...
M. O'Neill: II demande une information, une demande de
directive.
M. Guay: Je demande une directive. Si cela vous dérange,
allez donc vous promener.
M. O'Neill: Vous enfreignez le règlement.
M. Rivest: Je pose une question de règlement et les
"tiguedi " du ministre et du député de Taschereau ne
m'arrêteront pas. Une question de règlement, M. le
Président.
M. O'Neill: M. le Président, rappelez donc le
député de Jean-Talon à l'ordre, s'il vous plaît, M.
le Président.
M. Rivest: Une question de règlement, M. le
Président.
Le Président (M. Lacoste): M. le député de
Jean-Talon, sur une question...
M. Rivest: Vous avez rendu la décision, et l'intervention
du député de Taschereau remet en cause votre décision.
C'est inadmissible. Rappelez-le à l'ordre.
M. Guay: C'est vous qui présidez? C'est vous qui dites au
président quoi faire?
M. O'Neill: Rappelez donc à l'ordre le
député de Jean-Talon.
Le Président (M. Lacoste): A l'ordre, messieurs!
M. O'Neill: Est-ce le député de Jean-Talon qui
préside, M. le Président, ou si c'est vous?
Le Président (M. Lacoste): A l'ordre! Sur la question de
règlement, M. le député de Jean-Talon...
Mme Lavoie-Roux: Vous avez assez présidé hier, tous
les deux, de l'autre côté.
Le Président (M. Lacoste): ... j'ai rendu une
décision.
M. Guay: M. le Président, j'invoque le règlement en
votre nom. Le député de L'Acadie vient de porter atteinte
à votre personne et à la présidence de l'Assemblée
nationale en affirmant que, de ce côté-ci, hier, nous avions
présidé, alors que tout le monde sait que c'est vous qui avez
présidé avec brio, malgré les interventions impertinentes
du député de Jean-Talon et du député de
L'Acadie.
Mme Lavoie-Roux: M. le Président, ils ont essayé de
multiples fois...
M. Guay: Au nom de votre privilège, je proteste contre les
paroles du député de L'Acadie qui mettent en cause la
qualité de votre présidence et qui portent des accusations non
fondées à votre endroit.
Mme Lavoie-Roux: M. le Président, une question de
règlement.
Le Président (M. Lacoste): Mme le député de
L'Acadie, une question de règlement.
Mme Lavoie-Roux: M. le Président, je n'ai mis nullement en
cause...
M. O'Neill: Vous pourriez vous excuser.
Mme Lavoie-Roux: Et je pense que vous avez eu une excellente
collaboration de la part de l'Opposition, hier, toute la journée, mais
tout au cours de l'après-midi, on sait fort bien que,
particulièrement le député de Vanier, qui vient
d'abandonner un poste qu'il aimait beaucoup, pas par mauvaise volonté,
mais vraiment pour vous aider, a essayé, à de multiples reprises,
de se substituer à vous en vous donnant des directives un peu dans ce
sens-ci, un peu dans ce sens-là. Je ne l'accuse de rien, mais que le
député de Taschereau vienne nous dire qu'on porte atteinte
à la présidence, ou qu'on veut se substituer à la
présidence, quand cela a été leur jeu toute la
journée hier, je trouve cela un peu étrange, M. le
Président. C'est tout ce que je voulais dire.
M. Guay: Est-ce que je peux poursuivre ma demande de directive,
M. le Président...
Le Président (M. Lacoste): M. le député de
Taschereau, continuez votre demande de directive.
M. Guay: ... sans se faire interrompre par les gens d'en
face?
Vous avez bien dit dans votre directive que les organismes peuvent se
faire entendre si la commission le juge à propos, afin de la renseigner.
Quelle est, suivant vous, la notion que l'on doit donner au mot "organisme"?
Plus précisément, le Service général des moyens
d'enseignement, ne jouissant pas, comme je le disais, de la personnalité
juridique, peut-il être considéré comme un organisme ou
plutôt n'est-il pas simplement un élément d'un organigramme
d'un organisme qui, lui, existe et qui est le ministère de l'Education
dirigé par le ministre de l'Education et non pas par M. Michaud, du
Service général des moyens d'enseignement?
Une Voix: Est-il encore là?
M. Guay: Je ne sais pas s'il est encore là, mais les
libéraux aimeraient bien cela qu'il soit là.
Le Président (M. Lacoste): M. le député de
Taschereau, en fait, vous en êtes actuellement, par votre demande de
directive, sur le fond de la mo- tion. C'est aux membres de la commission de
décider de discuter sur le fond de la motion, de juger si elle doit
être acceptée ou refusée. Ce n'est pas au président
de le faire. Le président ne participe pas aux travaux. Par votre
demande de directive, vous demandez une opinion au président sur le fond
de la motion présentée par le député de
Jean-Talon.
Donc, je rappelle de nouveau que la présidence a jugé
recevable la motion présentée par le député de
Jean-Talon, pour les raisons que j'ai données tantôt. Tandis que
pour terminer sur la motion présentée de nouveau
par le député de Jean-Talon qui se lit comme suit: "Que cette
commission invite les représentants de la Régie des services
publics à se faire entendre devant cette commission, le mardi 14
août 1979 à 10 heures, afin de renseigner les membres et
intervenants de cette commission", j'aimerais spécifier aux membres de
la commission parlementaire une décision qui a été rendue
le 18 juillet 1974 qui se lisait comme suit: "Selon l'économie de notre
règlement et selon la tradition parlementaire, il semble très
clair que le seul mandat d'une commission élue, après la
deuxième lecture, sur l'étude du projet de loi article par
article, une fois qu'on a disposé des motions préliminaires,
très peu nombreuses, le président doit appeler l'article 1 ".
J'ai bien déclaré, tantôt, la première motion
recevable. Toutefois, ces motions d'organisation des travaux doivent être
très peu nombreuses. Aussi, je ne pourrai recevoir d'autres motions du
même genre. Moi, je la juge identique, motion unique. L'autre motion
devra donc être jugée irrecevable. La motion telle que
présentée que j'ai eue tantôt, la motion que je viens de
lire, la deuxième.
Pour la juger recevable, nous avons d'autres façons de
procéder dans notre règlement. Vous pourriez amender la
première motion présentée et demander à l'organisme
en question de se présenter lui aussi devant cette commission
parlementaire.
M. Rivest: Vous m'avez ouvert une voie que je vais sans doute
explorer, M. le Président.
Le Président (M. Lacoste): Puisque...
M. Guay: Exploiter est plutôt le mot.
Le Président (M. Lacoste): Puisque la motion semble
identique, donc semblable, on peut, dans une motion, demander à un ou
plusieurs organismes de se présenter devant cette commission
parlementaire, mais dans une seule motion.
Donc, la motion présentée par le député de
Jean-Talon qui se lisait comme suit: "Que cette commission invite le
représentant de la Régie des services publics à se faire
entendre devant cette commission, le mardi 14 août 1979, à 10
heures, afin de renseigner les membres et intervenants de cette commission." La
présidence la juge irrecevable pour les raisons invoquées.
M. Rivest: Si je fais le compte, M. le Président, c'est
deux à un pour le député de Jean-Talon dans vos
décisions de ce matin.
M. O'Neill: Est-ce une partie de hockey?
Invitation au Service général des moyens
d'enseignement (suite)
Le Président (M. Lacoste): J'appelle donc la motion
présentée par le député de Jean-Talon qui a
été jugée recevable: "Que cette commission invite les
représentants du Service général des moyens d'enseignement
du ministère de l'Education, à se faire entendre devant cette
commission, le mardi 14 août 1979, à 15 heures, afin de renseigner
les membres et intervenants de cette commission."
M. le député de Jean-Talon.
M. Rivest: Merci, M. le Président.
Le Président (M. Lacoste): Est-ce que la motion
présentée par le député de Jean-Talon...
M. Guay: Est-ce qu'on va endurer cela bien longtemps?
Déjà qu'ils ont retardé les travaux de la commission ce
matin. Vous êtes arrivé à 10 h 20.
M. Rivest: M. le Président, lors des auditions qui ont
précédé l'étude du projet de loi no 4 en
deuxième lecture, le président de Radio-Québec, M. Barbin,
en réponse aux questions du député de L'Acadie, a
été amené à parler des difficultés
d'intégration, des efforts du ministère de l'Education et de
Radio-Québec en particulier au niveau de l'utilisation des moyens
audio-visuels dans le domaine de la programmation éducative. Je rappelle
que le député de L'Acadie, aux pages R-189 et R-190, a
posé la question suivante au président de Radio-Québec.
Question de Mme Thérèse La-voie-Roux: "Vous vous entendez avec le
ministère de l'Education, au moins dans les grandes lignes ou dans les
grandes orientations, sur ce qui devrait être le contenu de la
télévision éducative. Pouvez-vous m'assurer cela?"
Réponse du président de Radio-Québec. Ce n'est ni le
député de Jean-Talon, ni le député de
Jacques-Cartier, ni le député de L'Acadie qui répond, mais
le président de Radio-Québec, celui qui préside
l'organisme qui va exercer, au lendemain de l'adoption de la loi 4, le
rôle le plus important dans le domaine de la programmation de la
télévision éducative. M. Barbin répond: "Non,
madame. Non, M. le Président. Nous espérons que nous en
arriverons à une sorte de compagnonnage créateur". (10 h 45)
Et, un peu plus loin, le président de Radio-Québec
rappelait que plusieurs questions relatives justement à l'utilisation
des moyens audio-visuels à la disposition du gouvernement du
Québec en matière de radio-télévision
éducative, tout ce problème de l'utilisation maximale n'avait pas
été réglé et il ajoutait plus loin à la page
R-190b, commission page 2, et je cite le président de
Radio-Québec: "M. le Président, je serais prétentieux de
dire qu'on a trouvé toutes les solutions à Radio-Québec et
mon mandat c'est d'administrer Radio-
Québec et, administrant Radio-Québec c'est administrer
avec la loi qui existe". Or, le sens de notre motion vise
précisément à nous assurer que la loi qui existe en
matière de programmation éducative ou qui va exister sera la
meilleure possible.
Il y a beaucoup de questions, disait le président de
Radio-Québec, qui me sont posées, qui pourraient être
posées au ministère de l'Education. Dans une première
motion, M. le Président, vous vous rappelez, nous avons essayé
d'obtenir la présence du ministre de l'Education ici, devant cette
commission, pour nous fournir les réponses aux questions que le
président de Radio-Québec lui-même dit ne pas être en
mesure de fournir. La présente motion que vous avez reçue, afin
de convoquer le Service général des moyens d'enseignement du
ministère de l'Education ou de l'inviter, afin de venir répondre
à ces questions, va exactement dans le même sens et je n'aurais
pas l'impression d'exagérer en disant qu'au fond ce n'est
peut-être même pas le député de Jean-Talon qui
propose cette motion, mais c'est presque, par personne interposée, le
président de Radio-Québec lui-même qui demande à
cette commission de lui fournir les réponses aux questions auxquelles
lui-même ne peut pas répondre parce que les "arrimages" entre le
ministère de l'Education et Radio-Québec, sur le plan de
l'utilisation des moyens audio-visuels en matière de programmation
éducative, n'ont pas été faits et que, sans remettre en
doute, puisque le règlement ne me le permet pas, j'ai quand même
l'impression que les déclarations du ministre des Communications selon
lesquelles les arbitrages nécessaires avaient été faits
entre son ministère et le ministère de l'Education ne l'ont pas
été parce que, s'ils l'avaient été, j'imagine que
le ministre des Communications en aurait informé le président de
Radio-Québec qui est, à bien des égards, tellement plus
important que le ministre lui-même dans la conduite de la politique de
communication du gouvernement du Québec. C'est le personnage clé,
le président de Radio-Québec. Il ne le sait pas, il l'a dit au
député de L'Acadie. C'est cela le sens de la motion.
D'autant plus, M. le Président, que je sais, ayant eu l'occasion
de travailler au sein de l'administration publique, avec mon collègue et
député-ami de Taschereau, sous l'ancien gouvernement,
qu'effectivement il a existé et probablement qu'il existe encore un
contentieux entre le ministère des Communications et le ministère
de l'Education concernant justement le rôle du Service
général des moyens d'enseignement. Le ministre des Communications
nous a dit que ce contentieux avait été réglé et
nous avons entendu le président de Radio-Québec venir nous dire
que, si effectivement ce contentieux avait été
réglé, le président de Radio-Québec n'en avait
été nullement informé. Il ne disait qu'espérer
qu'il pourra faire, dans l'avenir, ce qu'il appelait des compagnonnages
meilleurs.
Mme La voie-Roux: Créateurs.
M. Rivest: Créateurs. Alors, c'est quand même
fondamental. Le sens de ma motion, en invitant le
Service général des moyens d'enseignement, c'est
simplement de demander aux gens, aux premiers intéressés, aux
gens du Service général des moyens d'enseignement, dans la mesure
où ce problème existe depuis fort longtemps, de venir nous
fournir, comme vous l'avez si bien dit dans l'excellente décision que
vous venez de rendre, M. le Président, en accueillant ma motion, de
venir nous dire quels sont les moyens dont dispose ce Service
général des moyens d'enseignement, de quelle manière il
utilise ces moyens, quels objectifs ils poursuivent et surtout comment ils vont
faire pour assurer que ces moyens dont dispose le ministère de
l'Education vont être arrimés, si vous voulez, avec ceux dont
dispose Radio-Québec et ceux dont dispose peut-être, j'imagine, le
ministère des Communications ou d'autres instances
décentralisées dans le domaine des moyens audio-visuels.
C'est simplement cela que l'on veut. Ce n'est pas une motion dilatoire,
comme se plaisent à la qualifier les membres du gouvernement. C'est une
motion qui répond à un problème réel, qui dure
depuis longtemps, qui cherche à faire la lumière sur un
problème qui existe au sein du gouvernement du Québec.
Je reconnais volontiers que ce n'est pas le gouvernement actuel qui a
créé ce problème. Ce problème a existé sous
des gouvernements antérieurs, probablement depuis la création de
Radio-Québec, dans la mesure où la télévision
scolaire a commencé au Québec en 1963 ou 1962. C'est à ce
moment, probablement, qu'on a créé le service, ou enfin l'embryon
du Service général des moyens d'enseignement. Et quand on a
créé, pour affirmer la juridiction québécoise, un
instrument comme celui de Radio-Québec, on s'est trouvé à
faire, à cause du geste politique qu'on posait, une certaine
duplication. Le sérieux de la motion, c'est qu'il y a non seulement une
certaine inefficacité dans la conduite de l'un et l'autre des services,
mais qu'il peut y avoir une perte d'argent. Ce sont les contribuables qui en
sont sans doute les premières victimes.
C'est dans ce sens qu'à l'occasion de l'étude du projet de
loi no 4, il est temps pour nous de mettre ce dossier sur la table. Jamais ce
dossier n'a été placé devant l'opinion publique. C'est un
fait. A l'occasion de l'étude du projet de loi no 4, alors que le
ministre, dont les intentions sont nobles, je le reconnais volontiers, c'est un
ministre qui a des intentions nobles. Il a au moins cette noblesse, M. le
Président.
Je pense que c'est l'occasion, en ce moment, de mettre sur la table,
devant l'opinion publique, l'ensemble de ce dossier, d'autant plus que
lorsqu'on parle du Service général des moyens d'enseignement, il
faut savoir quels en sont les objectifs. On a vu, à l'intérieur
de la loi 5, quels étaient les objectifs de Radio-Québec. On voit
quels sont les objectifs à l'intérieur de la loi 4, le rôle
que la Régie des services publics, ou que les media communautaires ou
que Radio-Québec vont jouer, mais il faut quand même
réaliser et regarder la similitude, comment c'est proche, le rôle
que le Service général des moyens d'enseignement va jouer.
Je vous cite, M. le Président, si vous me le permettez, le
rapport annuel du ministère de l'Education. Le ministre de l'Education
est allé faire des facéties de fin de soirée ou de
début de nuit, quelque part au mois de juin, lorsqu'il est intervenu,
mais regardez bien le rôle qui est dévolu au Service
général des moyens d'enseignement et vous allez retrouver comment
cela est près des objectifs mêmes, comment ces objectifs sont
près des objectifs mêmes du projet de loi 4. Tout ce qu'on demande
c'est de voir comment la coordination de l'un et de l'autre va être
faite. Je les cite, il y en a quatre ou cinq: Elaborer les politiques
nécessaires à la réalisation d'une intégration
optimale des moyens d'enseignement et de la technologie, c'est-à-dire la
radio-télévision éducative, appliquée à
l'éducation et aux activités et aux tâches
éducatives. C'est le mandat du Service général des moyens
d'enseignement, le premier mandat. C'est l'essence même de la question
que nous discutons dans le cadre du projet de loi no 4. Comment pouvons-nous
étudier d'une façon sérieuse et raisonnable le projet de
loi no 4 alors que l'on ne nous permet même pas, alors qu'on ne nous a
absolument rien dit sur la nature des activités du Service
général des moyens d'enseignement. Le ministre des Communications
ne les connaît même pas parce que ce n'est pas sa
responsabilité ministérielle. On a demandé à voir
le ministre de l'Education, les ministériels l'ont refusé dans
une espèce d'entêtement procédurier dont je ne connais pas
la véritable inspiration.
Cette motion-ci c'est pour amener le Service général des
moyens d'enseignement, dont le premier objectif est d'élaborer les
politiques... Est-ce qu'il va avoir, au lendemain de la loi 4, le même
mandat? Est-ce qu'il va y avoir du personnel transféré pour
élaborer les politiques? Les politiques du ministère de
l'Education et les politiques du service général vont-elles
être cohérentes? Est-ce qu'il y a des mécanismes
d'harmonisation prévus? Il y avait un comité
interministériel le ministère de l'Education et le
ministère des Communications qui existait depuis un certain
nombre d'années, qui a été plus ou moins efficace, j'en
conviens, et pour le ministre des Communications, sa grande découverte
et sa grande victoire, c'est d'avoir aboli ce comité. Mais comment
allez-vous assurer la coordination, où va être le lieu pour faire
cette coordination? On n'a pas eu de réponse à cette question. On
veut demander cela aux gens du Service général des moyens
d'enseignement, simplement au niveau de l'élaboration des
politiques.
Deuxièmement, le Service général des moyens
d'enseignement doit collaborer avec les directions générales
d'enseignement, en vue d'adapter les moyens d'enseignement aux objectifs et aux
programmes déterminés pour les divers niveaux. J'en ai
parlé en deuxième lecture, j'en ai parlé, au début,
dans mes remarques préliminaires. Il y a une réforme du
système de l'éducation qui est entreprise en ce moment. C'est
clair que les gens du service général qui sont au sein même
du ministère de l'Education y ont facilement accès; il y a des
mécanismes internes, entre les différentes
instances, les différents paliers, les différents lieux de
décision, au sein même du réseau scolaire. Est-ce le
ministère des Communications, ou est-ce la Régie des services
publics qui va avoir une connaissance suffisante, lorsqu'elle aura reconnu une
programmation éducative, ou qui que ce soit, pour assurer que, dans
l'ensemble du réseau, l'utilisation des moyens audio-visuels va se faire
d'une façon coordonnée, comme c'est la responsabilité qui
est confiée aujourd'hui, dans l'état actuel du dossier, sans
avoir besoin de la loi 4, au Service général des moyens
d'enseignement?
Troisièmement, M. le Président, on a des moyens
audio-visuels, on élabore des politiques, on s'assure que, dans la mise
en oeuvre, l'ensemble de l'action des intervenants est coordonnée, c'est
le deuxième point. Il faut aussi planifier le développement des
moyens d'enseignement audio-visuels en s'appuyant sur des critères
d'efficacité pédagogique et de rentabilité
financière. C'est la responsabilité du Service
général des moyens d'enseignement. On veut voir comment ils vont
pouvoir remplir leur rôle, alors même que maintenant, par la loi 4,
le ministre des Communications s'arroge de nouvelles responsabilités,
via la Régie des services publics. Comment vont-ils pouvoir planifier le
développement des moyens d'enseignement technique? Comment vont se faire
ces choses, quels vont être leurs interlocuteurs? On n'a pas eu de
réponse de la part du ministre. Il ne nous a absolument rien dit.
Il nous a dit du bout des lèvres que tout le monde sait que TVA a
des émissions scolaires; c'est ce qu'il nous a dit. C'est un peu court,
M. le Président. Vous ne trouvez pas? Pour un ministre qui est
censé présenter un projet de loi important, qui vient nous dire
ça? Ne trouvez-vous pas, M. le Président, que c'est un peu court
comme réponse? Ce ne sont pas des sommes dérisoires dont il
s'agit. Ce sont des budgets de $8 millions et $10 millions, simplement au
Service général des moyens d'enseignement. C'est plus
élevé que ça maintenant, me dit ma collègue de
L'Acadie. Quel est le budget de Radio-Québec? Quels sont les budgets,
dans le domaine des moyens audiovisuels, des montants qui sont
dépensés chaque année, à l'intérieur...
cela, c'est au niveau du ministère, mais dans le réseau
scolaire?
Combien de polyvalentes sont équipées avec des moyens
audio-visuels, combien des collèges d'enseignement général
et professionnel ont des moyens... comment se fait l'intégration de tout
cela, de façon à s'assurer, comme on le dit ici, que c'est
efficace et qu'il y a une rentabilité financière, une
préoccupation de ça? Ce sont ces questions qu'on veut poser aux
gens du Service général des moyens d'enseignement. On a
tenté de les poser, en deuxième lecture, au ministre des
Communications. On est revenu à la charge ici. On a eu droit à
une espèce d'information que le réseau TVA, comme tout le monde
le sait, donne des émissions scolaires.
Qu'est-ce que vous voulez? Est-ce que c'est sérieux, est-ce que
les députés peuvent, dans un tel contexte, prétendre
aborder l'étude de la loi 4 d'une façon sérieuse, pour en
connaître toutes les implications, s'ils n'ont même pas ces
éléments premiers d'information qu'on a tenté,
antérieurement, d'obtenir du ministre de l'Education lui-même? On
demande simplement à des fonctionnaires de venir nous donner des
informations techniques, des renseignements, comme vous l'avez si bien dit dans
votre excellente décision, M. le Président. (11 heures)
Quatrièmement, j'en ai parlé également dans mon
intervention, déterminer les priorités et les besoins en
matière de production de matériel didactique. Pensez-vous que la
Régie des services publics, que Radio-Québec en termes de
production ou que n'importe quel producteur, connaît les besoins en
matériel didactique du réseau d'enseignement? Qui connaît
ces besoins, en matière de programmation éducative, si ce n'est
le Service général des moyens d'enseignement? Qui connaît
mieux ces besoins? Qu'est-ce qui va nous dire ça, à nous, si,
alors qu'on adopte une loi sur la programmation éducative, qui a pour
objet d'intégrer et d'harmoniser l'ensemble des effectifs. On ne nous a
rien dit, on n'a aucune espèce d'information. Tout ce qu'il nous a dit,
c'est qu'il y avait eu collaboration avec le ministère de
l'Education.
Ce sont des phrases je ne lui en fais même pas reproche
que tous les ministres de l'Education et des Communications, depuis la
création du ministère des Communications, ont
répétées. Ils n'ont rien inventé, le
député de Chauveau et le député de Sauvé, en
répétant cela. L'ancien député de Crémazie
et l'ancien député de Deux-Montagnes ont
répété la même chose, l'ancien député
de Terrebonne aussi, tout le monde a répété la même
chose, alors que le problème n'avait jamais été
réglé.
On demande ici d'avoir la preuve...
M. Guay: Qu'est-ce qu'ils ont répété?
Le Président (M. Lacoste): Le député de
Jean-Talon.
M. Rivest: On demande d'avoir la preuve. Je pense qu'il est
temps, qu'effectivement, les problèmes d'arrimage entre le Service
général des moyens d'enseignement, les activités du
ministère des Communications et Radio-Québec sur le plan de la
détermination des priorités, sur le plan de l'élaboration
des politiques, sur le plan de l'harmonisation à l'intérieur du
ministère de l'Education et du réseau, toujours sur le plan de
l'utilisation des moyens techniques, sur le plan de la planification du
développement des moyens d'enseignement...
Le Président (M. Lacoste): Je m'excuse de vous
interrompre, il reste 30 secondes.
M. Rivest: D'accord, je vais conclure, M. le Président.
Elaborer les politiques, planifier le développement des moyens. Ce qu'on
veut avoir, ce sont les éléments. Déterminer les
priorités, je viens d'en parler. Dernière fonction, je termine
là-des-
sus, M. le Président, coordonner l'implantation des ressources et
favoriser leur utilisation optimale. C'est là aussi une
responsabilité du Service général des moyens
d'enseignement. Comment cela va-t-il se faire avec le projet de loi no 4? C'est
ce qu'on veut demander aux gens du Service général des moyens
d'enseignement et on veut autre chose, en somme, que les phrases sibyllines
répétées par les anciens ministres,
répétées par les ministres actuels...
J'espère que très prochainement je conclus, c'est
la chute, M. le Président quand il arrivera un nouveau ministre
des Communications que, à ce moment-là, il n'aura pas à
reprendre ces phrases et que le dossier aura été
réglé à son mérite et que lumière aura
été faite dans ce dossier qui engage des millions et des millions
de dollars et qui est extrêmement important pour le développement
de l'éducation au Québec.
Le Président (M. Lacoste): Mme le député de
L'Acadie.
M. Le Moignan: J'avais demandé la parole. Le
Président (M. Lacoste): M. le député...
M. Guay: ... son prédécesseur, le
député de L'Acadie que vient de ternir le député de
Jean-Talon en parlant des phrases sibyllines de l'ancien député
de Deux-Montagnes...
M. Rivest: Non, de Crémazie.
M. Guay: De Crémazie? Je m'excuse.
M. Le Moignan: M. le Président, vous m'aviez donné
la parole.
M. Guay: Mais il a été député de
L'Acadie, en 1970. Le député de Crémazie.
M. Le Moignan: On laissera un moment pour votre dialogue
après.
Le Président (M. Lacoste): M. le député de
Gaspé, c'est à vous la parole.
M. Le Moignan: Revenez à vos lectures.
M. le Président, cette commission s'est réunie hier matin
vers 10 heures. Nous avons déjà fait face à trois motions.
La première destinée au ministre de l'Education. Je comprends
qu'il y a eu vote. Cette motion a été défaite et on peut
dire pour le moins que c'est frustrant pour le ministre de l'Education de voir
ses propres confrères refuser de voir un personnage aussi important et
qui a un grand mot à dire dans la programmation éducative, se
voir refuser le droit de siéger à cette table.
Le ministre était en Chine, il est peut-être au Cameroun ou
au Zaïre, dans le moment, je ne sais trop, il est peut-être avec Joe
Clark en Zambie, mais de toute façon, si nous avions envoyé une
invitation, on aurait pu la rédiger sur place, la signer tous les
membres de cette commission cela aurait fait grandement plaisir au
ministre, surtout qu'il a été empêché d'assister
à la date qu'on lui avait proposée.
A ce moment-là, je pense que cela aurait
accéléré nos procédures. Si le ministre avait
été empêché, mais il leur a envoyé un
télégramme. S'il avait été présent, je suis
sûr qu'il aurait accepté de venir nous apporter ses
lumières. Or, je laisse cette motion de côté, elle a
été réglée. Mais je veux faire un lien, M. le
Président, je suis le seul qui reste dans le débat, ça
m'arrive si peu souvent de m'en éloigner.
Maintenant, il y a deux autres motions. Vous avez dit, au début,
tout à l'heure, dans vos remarques, qu'elles étaient identiques.
Qu'on invite les représentants du Service général des
moyens d'enseignement, ou encore la Régie des services publics, ou la
Régie des courses sous harnais, ou d'autres motions qui vont venir,
peut-être dans quelques instants, il semble que tous les membres de cette
commission devraient être unanimes à dire "oui", au
départ.
On peut inviter ces gens mais, peut-être pour certaines raisons,
surtout quand on leur fixe une journée déterminée, ont-ils
un agenda très rempli et ces gens vont être très
déçus si le président de tel ou tel service est
déjà en commission ou en conférence à cette heure,
ça va leur faire de la peine; s'il est en vacances, encore plus, il va
regretter de ne pas être à Québec au moment où
l'invitation va lui être transmise.
Alors, je m'étonne un peu de la réaction des
députés ministériels qui n'acceptent pas de transmettre
des invitations, à la douzaine, s'il le faut, pour convoquer plusieurs
organismes. On sait très bien qu'on aimerait les avoir et on a
donné beaucoup de raisons.
Dans cette programmation éducative, qui est tout de même
l'objet d'une des lois les plus importantes, on l'a déjà
mentionné, il y a une certaine crainte: c'est ce partage des
responsabilités et peut-être la marge discriminatoire du
gouvernement face à Radio-Québec. On sait qu'on peut faire
beaucoup de manipulation, on peut faire passer beaucoup de propagande par
Radio-Québec mais, si la Régie des services publics qui,
peut-être, pour une première fois, dans ce domaine, peut jouer un
rôle quasi judiciaire, c'est donc dire que la régie aura la main
haute sur la programmation, sur les diffuseurs. Le ministre ne l'a jamais dit,
mais ce qu'on voudrait savoir, c'est si la Régie des services publics
sera à l'abri de l'arbitraire du ministre de l'Education et du ministre
des Communications.
Si, à ce moment, la régie joue exactement le rôle
qu'elle doit jouer, on veut avoir la présence de tous les ministres et,
en même temps, on craint l'influence des ministres. C'est là qu'on
n'a pas de certitude; peut-être que, quand nous étudierons le
projet article par article, c'est là que j'aimerais entendre le ministre
nous dire que la régie, qui est autonome, aura le contrôle complet
surtoute la programmation, sur la diffusion, sur les postes privés et
que Radio-Québec ne sera pas le seul organisme à être
favorisé.
Je pense qu'il faut considérer les deux côtés de la
médaille; il y a deux choses là-dedans et je trouve que les
invitations sont bien placées. On peut simplement les transmettre de
façon rapide et les gens, qui auront à nous répondre, nous
diront s'ils sont disponibles à ces dates. Mais, dans l'intervalle,
d'ici à mardi prochain, il nous reste encore plusieurs heures pour nous
engager dans l'étude du projet de loi proprement dit.
Si ces gens, qui vont venir, ne sont pas d'accord avec certains articles
ou encore s'ils ont des réticences, ils pourront au moins
répondre aux questions des membres de l'Opposition.
Je crois que, pour tout simplifier, M. le Président, on peut
s'entendre et on peut adresser des invitations à tous ces
représentants d'organismes, quels que soient les organismes et, s'ils
viennent ici, on pourra plus facilement leur poser des questions et ainsi
sauver du temps. On peut discuter toute la journée sur le rôle que
ces gens ont à jouer, mais s'ils ne viennent pas, ici, nous
éclairer, on va parler dans le vide et on va tourner en rond.
Donc, je suis favorable à cette motion et je voudrais bien aussi
que tous soient unanimes à voter immédiatement, afin qu'on passe
à l'autre motion qui nous sera transmise dans quelques secondes.
Peut-être celle-ci sera-t-elle d'un autre ordre.
Le Président (M. Lacoste): Mme le député de
L'Acadie.
Mme Lavoie-Roux: Merci, M. le Président. Je voudrais
parler évidemment en faveur de la motion de mon collègue de
Jean-Talon.
Je ne me fais pas trop d'illusions sur le sort qui est
réservé à cette motion par le côté
ministériel, mais je pense qu'il vaut quand même la peine de
s'arrêter au moins quelques minutes pour en discuter, n'aurait-elle pour
effet que de sensibiliser, même si le ministre en public ne voudra pas
l'admettre, le ministre à la nécessité de coordonner les
ressources et d'en faire une meilleure utilisation. Mon collègue de
Jean-Talon, tout à l'heure, citait il s'agit du budget 1975/76 de
l'ordre de $8 millions et quart pour le Service général des
moyens d'enseignement. Quand on considère que le budget de cette
année pour Radio-Québec, ce n'est pas l'année à
venir mais l'année qui vient de s'écouler, était de
l'ordre de $20 millions, si je ne m'abuse, on voit ici qu'il s'agit de sommes
extrêmement importantes, des sommes qui sont mises à la
disposition d'un personnel qualifié au plan technique et qui, depuis
nombre d'années, s'intéresse au développement de la
technologie appliquée à l'éducation, aux activités
et aux tâches éducatives.
On sait de plus et le ministre lui-même s'en souviendra, lorsqu'on
a discuté de la régionalisation de Radio-Québec et qu'on a
tenté de faire une estimation des coûts sur la
nécessité de créer des équipements dans les
différentes régions, on nous a répondu, et nous sommes
bien d'accord avec cela, qu'évidemment on ferait appel, par exemple, aux
ressources techniques qui existent déjà dans le réseau
d'enseignement particulièrement au niveau collégial et
peut-être au niveau universitaire. Mais on a surtout insisté sur
les ressources évidemment, les universités, il y en a
quand même beaucoup moins au niveau régional, sur les
ressources en équipement qui existent déjà dans le
système collégial. Ceci, je pense, indique la
nécessité de cette collaboration extrêmement étroite
entre ce qui existe comme ressources au ministère de l'Education et ce
que Radio-Québec devra mettre en place pour réaliser cette
régionalisation de sa programmation.
M. le Président, si nous revenons à la charge,
évidemment, pour ma part, je pense que je suis prête à
admettre que si le ministre de l'Education avait été ici, nous
n'aurions pas eu besoin, peut-être, de faire cette deuxième motion
mais, devant le refus que nous avons essuyé quant à cette
requête que le ministre de l'Education soit présent, nous croyons
au moins que cette deuxième motion qui, fort probablement subira le
même sort que la première, aura, j'espère, rendu le public
conscient que le gouvernement, à ce moment-ci, se propose d'injecter $80
millions, des sommes supplémentaires considérables pour le
développement de la programmation soi-disant éducative et le
développement de Radio-Québec.
Quand on parle d'une somme de $80 millions, on sait fort bien que ce
n'est qu'un début et qu'ensuite le fonctionnement régulier
impliquera aussi d'autres sommes considérables. De ne pas trouver
essentiel qu'il y ait une coordination, qu'on s'asseoit autour d'une table
où on puisse vraiment assurer ces liens de collaboration organique entre
Radio-Québec et le Service général des moyens
d'enseignement à cause de vieilles querelles auxquelles mon
collègue de Jean-Talon a fait allusion, c'est vraiment ne pas être
très responsable. Tout le monde sait que l'argent est rare. Il faut
entendre le ministre des Finances dire, l'austérité,
l'austérité. Nous en sommes, mais, c'est une raison de plus pour
s'assurer que le gouvernement ne repart pas dans une direction pendant qu'un
autre de ses services importants avec des ressources importantes travaille dans
une autre direction. (11 h 15)
Je dois vous dire, M. le Président, que les propos du
président de Radio-Québec, lorsqu'il est venu en commission
parlementaire quant à cette collaboration avec le ministère de
l'Education, m'ont laissée quelque peu sceptique. Hier, j'en ai
cité certains extraits. Aujourd'hui, mon collègue de Jean-Talon
en a repris. Je voudrais ici ajouter quelques autres commentaires du
président de Radio-Québec alors qu'il était devant la
commission parlementaire et que nous essayions de voir avec lui quel
était le poids respectif que devrait avoir le ministère de
l'Education et Radio-Québec dans une télévision qui se dit
éducative. Le président de Radio-Québec répondait:
"Pour nous il est bien clair que le ministre de l'Education a un rôle
important à jouer dans toutes les activités de
Radio-Québec, mais évidemment, beaucoup plus dans toutes les
activités de domaines scolaires où là c'est un rôle
majeur. Nous ne sommes, pour ce
secteur de nos activités, que des diffuseurs et la
responsabilité du contenu d'une bonne partie de notre production dite
scolaire, qui est importante et qui se situe aux alentours de 20%,
relève du ministère de l'Education. On se doit de leur donner des
heures qui leur conviennent et on se doit de travailler avec eux pour
répondre à leurs besoins."
Mais il m'apparaît très clair, M. le Président, que
Radio-Québec, dans sa programmation éducative, veut
reléguer le rôle du ministère de l'Education strictement au
domaine scolaire alors qu'on sait fort bien que la programmation
éducative a des perspectives beaucoup plus grandes et que toute la
perspective de l'éducation permanente, de l'éducation des adultes
est de beaucoup plus considérable quand on parle de
télévision éducative que ne l'est le domaine proprement
scolaire. Mais on voit bien que pour le président de
Radio-Québec, à moins que nous ayons des garanties, que nous
ayons des indications plus précises, à savoir que tel n'est pas
le statu quo ou la direction que le gouvernement veut retenir, c'est qu'on dit
au ministère de l'Education: D'accord, vous avez un rôle dans le
domaine strictement scolaire. Vous allez faire des émissions où
on diffusera des émissions que vous produirez pour la maternelle, pour
certains milieux, mais cela se limitera à 20% et on nous fait adopter,
M. le Président, un projet de loi qui parle de programmation
éducative. C'est le titre du projet de loi alors que l'éducation,
selon les paroles mêmes du président, aura un rôle qui se
limitera à environ 20% de toute la programmation éducative de
Radio-Québec.
Je continue. Si nous insistons sur ce point, sur cette collaboration
entre le ministère de l'Education et Radio-Québec, c'est que le
président de Radio-Québec a été loin d'être
rassurant. Quand il a été question de l'éducation
permanente, le président de Radio-Québec ajoute: "Du
côté de l'éducation permanente, appelons cela de
l'éducation un peu plus tonnelle, nous croyons que les maisons
d'enseignement et le ministère de l'Education ont un rôle
important à jouer. C'est un secteur privilégié que nous
avons comme clientèle. Pour ce qui est de la partie plus
d'éducation, au sens large, Radio-Québec se doit d'être
maître d'oeuvre et responsable, ce qui ne veut pas dire que nous ne
devons pas mettre en discussion un certain nombre de choses. La rencontre que
nous avons avec le ministre de l'Education vient justement préciser ce
type de collaboration. Je serai plus en mesure de vous répondre, M. le
Président, dans quelque temps, lorsque nous aurons eu ces rencontres et
lorsque nous aurons créé les mécanismes appropriés,
mais les mécanismes ne sont même pas encore en place." C'est le
président de Radio-Québec qui parle. La nouvelle loi
prévoit la nomination, par le ministre sous la recommandation du
ministre de l'Education, de deux représentants au Conseil
d'administration national. Elle prévoit aussi au niveau régional
la représentation de deux maisons d'enseignement. Je pense qu'il voulait
dire de deux personnes provenant des milieux de l'éducation. A ce
moment-ci, à ce stade-ci, ajoutait-il, il m'est difficile d'aller plus
loin dans des choses très concrètes. On est toujours au niveau
des intentions. Le gouvernement s'apprête à investir des sommes
considérables dans Radio-Québec. On a un président de
Radio-Québec, je ne lui en fais pas grief, c'est peut-être
l'orientation du gouvernement qui se lance dans ce sens. Il faut surtout
empêcher le ministère de l'Education d'avoir la mainmise sur la
programmation éducative, même si on présente un projet de
loi qui porte ce titre.
M. le Président, je pense que de demander que le Service
général des moyens d'enseignement vienne ici et puisse dire
quelles sont les ressources qu'il serait prêt à mettre à la
disposition de Radio-Québec pour justement assurer cette coordination et
surtout assurer cette meilleure utilisation des ressources financières,
cela ne me semble pas superflu, M. le Président. Cela me semble
strictement être responsable. Je suis à peu près
assurée que ce sera "non" de l'autre côté, mais à
tout le moins, on aura fait les efforts nécessaires pour sensibiliser le
gouvernement.
Le Président (M. Lacoste): A l'ordre.
Mme Lavoie-Roux: M. le Président, on sait fort bien que
les députés ministériels, comment dit-on, viennent
estampiller les décisions...
M. Rivest: "Rubber stamp".
Mme Lavoie-Roux: "Rubber stamp", qu'est-ce que c'est le terme
français?
M. Guay: ... article 1 de l'étude article par article du
projet de loi no 4. Quand vous serez fatigués de "filibuster".
Mme Lavoie-Roux: A tout événement, M. le
Président, j'ajouterai une seule chose en terminant. J'ai entendu, hier,
le député de Vanier nous dire: Vous aviez tout le loisir
d'inviter ces gens au moment des auditions publiques qui ont été
tenues. Je tiens ici à rectifier certaines choses. On sait que ces
auditions ont été faites à la suite d'invitations
particulières. Le ministre ou le gouvernement a invité certains
organismes à venir se faire entendre. Il est exact qu'ils ont
suggéré ou proposé à l'Opposition également
d'inviter des gens. M. le Président, vous savez fort bien que, quand on
a quinze jours à peine pour inviter les gens à venir
présenter des mémoires, les gens tout simplement ne viennent pas.
C'est ce qui s'est produit et la même chose s'est produite dans le cas
des lois 24 et 25 où on avait aussi parlé de suggérer
à l'Opposition que, s'il y avait des groupes qui voulaient se faire
entendre, ils pourraient se faire entendre. C'est tellement cela qu'un groupe
qui, pourtant, avait envoyé son mémoire à temps n'a pu
être entendu parce qu'il n'était pas sur la liste des
invités du ministre. Quand on nous dit: Vous avez eu tout le loisir
d'inviter des groupes, on vous l'a dit, on nous amène en fin de course
alors que les gens disent: On n'a pas les moyens. On n'a pas le temps requis
pour respecter les délais que vous nous demandez. M. le
Prési-
dent, je tenais à rectifier ce point, à savoir que nous
aurions pu faire cette invitation ou que nous aurions pu entendre ces gens au
moment de la commission parlementaire, ce qui n'est pas exact.
Je pense également au cas du Service général des
moyens d'enseignement qui, je sais, a longuement discuté de toute cette
question de la loi 4 portant sur la télévision éducative
ou la programmation éducative. Il pourrait déjà, à
la suite des réflexions et des discussions qu'il a eues, apporter une
contribution qui serait fort valable pour nos travaux.
Je vous remercie, M. le Président. Je pense que le seul
résultat que peut-être cette démarche aura auprès du
gouvernement c'est qu'on pourra lui demander des comptes au moment de
l'étude des crédits des différents ministères, que
ce soit l'Education, que ce soit les Communications où se fait la
jonction entre les ressources techniques qui sont nombreuses, qui sont
importantes, qui se chiffrent dans un ordre de près de $10 millions pour
le Service général des moyens d'enseignement et quelle est la
jonction qui est faite entre ces ressources et celles de Radio-Québec
pour s'assurer que les fonds et les deniers publics sont vraiment
utilisés dans le meilleur intérêt de la population et non
pas pour satisfaire des visées qui ne sont pas toujours clairement
avouées de la part du gouvernement. Merci, M. le Président.
M. Saint-Germain: M. le Président...
Le Président (M. Lacoste): M. le député de
Jacques-Cartier.
M. Saint-Germain:... je suis assuré, M. le
Président, que la population ne comprendra pas pour quelle raison le
gouvernement ne nous permettra pas d'entendre à cette commission les
personnes, les fonctionnaires du Service général des moyens
d'enseignement. C'est une loi très importante que nous étudions
dans le moment, et je crois que nous pouvons facilement dire que c'est
peut-être et que c'est probablement le début, si vous voulez, d'un
système d'éducation parallèle au système
d'éducation traditionnel que nous avons dans le moment.
Il serait normal, à mon avis, si le gouvernement a
décidé de ce système parallèle, qu'il se serve au
moins des gens qui oeuvrent au niveau du ministère de l'Education, qui
ont une longue expérience et qui pourraient certainement aider le
ministre et nous aider, au niveau de cette commission, à mieux
comprendre les difficultés que l'application de cette loi pourra
apporter.
Je ne veux pas, M. le Président, répéter ce que mon
collègue de Jean-Talon a si clairement exprimé, mais il y a tout
de même, au Service général des moyens d'enseignement, un
personnel de 142 personnes, y compris huit cadres et 56 professionnels, qui
oeuvrent...
M. Guay: Est-ce qu'il s'agit du rapport annuel?
M. Saint-Germain: Exactement.
M. Guay: Est-ce que vous pourriez le déposer, on
l'inscrirait au journal des Débats?
M. Saint-Germain:... dans un champ d'activité qui est
exactement celui qui nous concerne actuellement. Pourquoi s'abstenir ou
pourquoi nous refuser, à cette commission, l'éclairage de ces
gens? On pourra nous taxer de "filibuster" cette loi, on pourra nous taxer de
prendre le temps de cette commission, mais il est de notre devoir, à
titre de membres de l'Opposition, d'essayer de sensibiliser le public sur la
façon dont cette loi est étudiée, sur la façon dont
elle est présentée et des inconvénients et pertes d'argent
qui peuvent en résulter. Si le gouvernement était plus ouvert, si
le gouvernement voulait réellement nous renseigner et, par notre
entremise, renseigner le public, je crois que les discussions pourraient
être beaucoup plus positives, beaucoup plus intelligentes et
peut-être ceci permettrait-il au ministre d'apporter des modifications
importantes à son projet de loi.
On sait, M. le Président, que dans notre tradition
gouvernementale, chaque ministre, chaque ministère est cloisonné;
chaque ministre est sensible à son autorité et qu'il est
constamment motivé à voir son ministère prendre de plus en
plus d'importance. Il se bat constamment, au Conseil des ministres, pour avoir
les sommes d'argent qu'il croit nécessaires à la bonne
administration de son ministère. Il est jaloux de son autorité et
on sait que ce cloisonnement a été, souvent dans le passé
et il le reste actuellement, un inconvénient sérieux à
l'efficacité de l'appareil gouvernemental pris dans son entier.
Je crois que nous avons ici, la confirmation que cette tradition,
dommageable bien souvent à l'efficacité et à la
productivité gouvernementale, demeure. Il est tout à fait
déplorable que le ministère des Communications ainsi que cette
commission ne puissent pas travailler en coopération avec ceux qui
oeuvrent au niveau de l'éducation. Y a-t-il conflit de
personnalité entre les ministres? Je ne le sais pas. Est-ce qu'il y a un
conflit de personnalité entre les hauts fonctionnaires de chaque
ministère? Nous ne le savons pas; mais comment pouvons-nous
sensément étudier la loi 4, sans que nous puissions, à ce
stade de nos travaux, écouter ceux qui ont réellement une
expérience dans ce champ d'activité? C'est aberrant, c'est
incompréhensible et c'est absolument inacceptable, M. le
Président, et nous tenons à ce que la population le sache. (11 h
30)
II est regrettable, à mon avis, que le premier ministre, qui a
à coordonner les efforts de chaque ministère, n'ait pas
d'autorité pour obliger ces deux ministères à travailler
avec plus de coopération, de façon...
M. Guay: M. le Président, une question de
règlement.
Le Président (M. Lacoste): M. le député de
Taschereau.
M. Guay: II me semble que le rôle du premier ministre, dans
la coordination des activités gouvernementales, est bien loin des
raisons pour lesquelles le Service général des moyens
d'enseignement, qui est un service à l'intérieur du
ministère de l'Education, pourrait être appelé à
venir renseigner la commission parlementaire sur les communications.
Le Président (M. Lacoste): M. le député de
Taschereau. Je demanderais au député de Jacques-Cartier de
revenir à la pertinence du débat.
Une Voix: Pensez-vous qu'il en est capable?
M. Saint-Germain: M. le Président, j'essaie de faire
ressortir que le fait qu'on nous refuse et qu'on nous refusera, probablement,
d'entendre les fonctionnaires du Service général des moyens
d'enseignement, découle de ce cloisonnement des ministères. Je
veux faire ressortir qu'il est de l'autorité du premier ministre
c'est le seul qui ait cette autorité au niveau des ministères
de voir à ce qu'il y ait une coopération entre chacun et
tous les ministères, de façon à mieux servir la
population. A ce point de vue, je crois que je suis exactement dans la
pertinence du débat, M. le Président.
Il me semble que, par son comportement, le ministre des Communications
soit décidé à laisser le ministère de l'Education
oeuvrer exclusivement dans les champs d'activité classiques du
passé. La radio et la télévision vont prendre, dans les
années qui viennent, une importance considérable au niveau de
l'enseignement des jeunes et aussi dans l'enseignement aux adultes.
Pourquoi devons-nous faire une différence entre
l'éducation par la radio et par la télévision et
l'éducation tout court, comme on l'entend traditionnellement? On sait
très bien qu'on a établi notre système d'éducation
après de vastes études. Des commissions ont été
formées et, malgré tout le temps et toutes les études
qu'on y a mis, on a fait des erreurs; on le constate. Voilà que,
probablement, cette année, c'est le début d'un système
d'éducation parallèle, par radio et par télévision.
On le fait en sourdine, on le fait au moyen d'une petite loi qui n'a pas plus
de 14 articles.
M. Guay: M. le Président, question de
règlement.
Le Président (M. Lacoste): M. le député de
Taschereau.
M. Guay: Depuis tantôt, le député de
Jacques-Cartier, M. le Président, je vous le soumets respectueusement,
remet en cause le principe même du projet de loi qui a été
adopté en deuxième lecture par l'Assemblée, ce qu'il n'a
pas le droit de faire. Il doit nous parler des raisons pour lesquelles il lui
paraît à propos, nécessaire et indispensable que le Service
général des moyens d'enseignement vienne éclairer sa
lanterne, ce qui, évidemment, risquerait d'être fort long, le cas
échéant.
M. Saint-Germain: Je ne veux pas... Je sais très
bien...
Le Président (M. Lacoste): Pour la gouverne du
député de Jacques-Cartier, je relis la motion
présentée par le député de Jean-Talon: "Que cette
commission invite les représentants du Service général des
moyens d'enseignement du ministère de l'Education à se faire
entendre devant cette commission, le mardi 14 août 1979, à 15
heures, afin de renseigner les membres et intervenants de cette commission." Je
demanderais au député de Jacques-Cartier de parler sur la motion
telle que présentée.
M. Saint-Germain: M. le Président, je suis exactement dans
la pertinence du débat. Je dis je ne reviens pas en
deuxième lecture que, dans l'application de cette loi, il serait
important qu'elle soit appliquée en coopération avec le
ministère de l'Education.
De toute façon, il y a aussi la Régie des services publics
qu'on aimerait bien entendre pour, à peu près les mêmes
raisons que celles que nous venons d'énumérer. C'est la raison
pour laquelle je fais un amendement à la motion principale, M. le
Président, motion qui se lirait comme suit: Que la motion...
M. Rivest: Pardon, M. le député. Vous amendez ma
motion?
M. Saint-Germain: Oui, oui. J'amende votre motion.
M. Rivest: J'ai mon voyage!
Motion d'amendement
M. Saint-Germain: Que la motion en discussion soit
modifiée en ajoutant dans la quatrième ligne après le mot
"éducation" les mots "et de la Régie des services publics". Je
crois, M. le Président, qu'il serait excessivement important que nous
puissions entendre les membres de cette régie puisqu'ils auront un
rôle excessivement important à jouer dans l'application de cette
loi.
Le Président (M. Lacoste): Je déclare la motion
recevable, la motion d'amendement du député de Jacques-Cartier
est recevable.
Le Président (M. Lacoste): M. le député de
Vanier.
M. Bertrand: M. le Président, je voudrais indiquer
immédiatement que de ce côté-ci, nous sommes d'accord avec
l'amendement proposé. Nous sommes d'accord pour qu'il soit
incorporé à la proposition principale et nous sommes donc
prêts
immédiatement à donner notre accord sur l'amendement.
Le Président (M. Lacoste): M. le député de
Jean-Talon, sur l'amendement du député de Jacques-Cartier.
M. Rivest: M. le Président, pourrait-on me remettre la
copie de l'amendement du député de Jacques-Cartier de
façon que je puisse me former une opinion? Alors, "Que la motion en
discussion soit modifiée en ajoutant dans la quatrième ligne
après le mot "éducation" les mots "et de la Régie des
services publics". C'est bien le sens de la motion d'amendement de mon
collègue de Jacques-Cartier?
M. Le Moignan: Non, pas précisément.
M. Saint-Germain: C'est très clair et très
précis.
M. Rivest: La motion a-t-elle été
déclarée rece-vable, M. le Président?
Le Président (M. Lacoste): Oui. Elle a été
déclarée recevable. M. le député de Jean-Talon, sur
la motion d'amendement.
M. Rivest: M. le Président, je tiens en prenant
connaissance de la motion de mon collègue de Jacques-Cartier, à
l'en féliciter.
M. Bertrand: M. le Président, je trouve que là, le
député de Jean-Talon charrie allègrement.
M. Rivest: Je n'ai pas le droit de féliciter le
député de Jacques-Cartier?
M. Bertrand: Nous avons dit que nous sommes d'accord pour la
réception de cet amendement, son incorporation à la motion
principale et...
M. Rivest: Oui, sur la recevabilité.
M. Bertrand:... il n'y a pas nécessité de
débat, M. le Président.
M. Rivest: Non. Je veux vous convaincre sur le fond, pour que
vous l'acceptiez. C'est une autre histoire, cela.
M. Bertrand: Nous adoptons la motion d'amendement?
M. Guay: On adopte. On est prêt tout de suite. Pourquoi
voulez-vous nous convaincre?
M. Bertrand: Vous n'avez pas besoin de nous convaincre.
M. Rivest: M. le Président, je veux donner mes raisons.
J'ai le droit de me justifier devant l'opinion publique.
M. Bertrand: Cela prouve... Vous donnez là, pour une fois,
la preuve que vraiment vous ne voulez pas collaborer et que vous voulez faire
traîner les travaux, que vous êtes de mauvaise foi, que les
procès d'intention qu'on a faits depuis le début étaient
fondés et que...
M. Rivest: Ah! M. le Président...
Le Président (M. Lacoste): A l'ordre, messieurs! M. le
député de Vanier...
M. Rivest: Question de règlement, M. le
Président.
Le Président (M. Lacoste): Un instant... M. Bertrand:
Typiquement les rouges.
Le Président (M. Lacoste):... M. le député
de Vanier. J'ai une question de règlement. Je rappelle au
député de Vanier l'article 100 qui se lit comme suit: "Tant qu'un
député a la parole, aucun député ne doit
l'interrompre si ce n'est pour lui demander la permission de poser une question
ou de donner des explications, pour soulever une question de règlement
ou une question de privilège qu'il n'a pas en commission ou pour
signaler un défaut de quorum."
M. Bertrand: Je suis d'accord, M. le Président, avec
l'article 100. Vous avez une bonne façon de l'interpréter, mais
je n'en pense pas moins à l'endroit du député de
Jean-Talon et...
M. Rivest: M. le Président...
M. Bertrand: ... sur son attitude...
Le Président (M. Lacoste): A l'ordre, messieurs!
M. Bertrand:... et sur l'attitude de l'Opposition rouge.
Le Président (M. Lacoste): A l'ordre, M. le
député de Vanier! La parole est au député de
Jean-Talon, sur une question de règlement.
M. Bertrand: Quand on l'accepte, M. le Président, il parle
quand même.
M. Rivest: Question de règlement, M. le
Président.
Le Président (M. Lacoste): M. le député de
Jean-Talon sur...
M. Rivest: M. le Président, je vous invite à donner
la directive... Non, je consens à ce que mon collègue de
Taschereau... que vous puissiez donner une directive parce que je pense qu'il a
effectivement besoin de direction. Il n'est pas capable d'avancer
lui-même.
Le Président (M. Lacoste): M. le député
de...
M. Rivest: Demandez une autre directive. Il va vous dire quoi
faire et vous ne le ferez pas parce que vous êtes entêté et
que vous n'avez pas le respect...
Le Président (M. Lacoste): A l'ordre! A l'ordre,
messieurs! A l'ordre!
M. Guay: On ne peut pas tous reculer en même temps et au
même rythme que le Parti libéral du Québec.
M. Rivest:... de l'autorité du président et de la
commission parlementaire. Demandez une...
Le Président (M. Lacoste): M. le député de
Jean-Talon, je vous rappelle à l'ordre!
M. Rivest: Ah! mon Dieu! Moi aussi? M. Guay: Très
bien.
Le Président (M. Lacoste): M. le député de
Jean-Talon, vous aviez une question de règlement.
M. Rivest: M. le Président, ma question de
règlement, évidemment, est pour protester avec la dernière
énergie...
M. Guay: Ce n'est pas une question de règlement.
Le Président (M. Lacoste): Ce n'est bel et bien pas une
question de règlement.
M. Rivest: J'invoque une question de règlement parce que
le député de Vanier après que vous ayez vous-même
et je vous en félicite soulevé une question de
règlement a récidivé, me prêtant des motifs, ce qui
est contraire à l'un ou l'autre des articles de votre règlement,
le règlement no 99...
M. Bertrand: ... la vérité, par exemple.
M. Rivest: C'est votre opinion.
M. Bertrand: Oui, la vérité, cela vous agace.
M. Rivest: C'est votre opinion, cela, monsieur. Votre
vérité, monsieur, n'est pas la vérité.
Le Président (M. Lacoste): M. le député de
Jean-Talon! M. le député...
M. Bertrand: On pourrait passer une autre motion
préliminaire.
Le Président (M. Lacoste): ... de Taschereau, vous avez
une directive.
M. Guay: Oui, M. le Président. Je voudrais savoir de votre
part afin d'éclairer ma lanterne et celle de mes collègues si,
compte tenu que cette commission a siégé hier matin pendant trois
heures, hier après-midi pendant trois autres heures, hier soir pendant
deux heures et siège depuis 10 h 20 à cause des 20 minutes de
retard des libéraux ce matin...
M. Rivest: Vous êtes fatigué. Vous avez
travaillé une journée au mois d'août. C'est fatigant,
n'est-ce pas?
M. Guay: Si, étant donné ces longues heures pendant
lesquelles nous avons surtout entendu le député de Jean-Talon
faire des motions dilatoires, compte tenu que nous n'avons pas encore, au bout
d'une journée et demie, abordé le premier article du projet de
loi à cause de l'obstruction systématique de l'Opposition
officielle, dans ces circonstances la proposition d'amendement du
député de Jacques-Cartier, compte tenu que nous sommes d'accord
pour l'accepter séance...
M. Rivest: Question de règlement, M. le
Président.
M. Guay: Non, mais est-ce que je peux finir ma question?
Le Président (M. Lacoste): M. le député de
Taschereau...
M. Guay: Je n'ai pas fini ma question.
Le Président (M. Lacoste): ... ce n'est bel et bien pas
une question de directive. C'est une question d'opinion que vous êtes en
train de me demander.
M. Guay: Non, non. Je n'ai pas encore posé ma question. Ma
question est proprement une demande de directive sur le règlement.
Le Président (M. Lacoste): Allez-y.
M. Guay: Compte tenu que nous avons manifesté notre accord
pour adopter immédiatement, séance tenante, sans qu'il soit
nécessaire de débattre la motion d'amendement que vient de
présenter le député de Jacques-Cartier, est-ce que
malgré tout cela, le règlement laisse au député de
Jean-Talon, au député de L'Acadie et au député de
Jacques-Cartier le loisir d'entretenir cette commission chacun pendant 20
longues minutes sur des raisons pour lesquelles la commission qui est d'accord
devrait néanmoins adopter cet amendement?
Le Président (M. Lacoste): M. le député, le
règlement s'applique pour les motions d'amendement. Les
députés ont le droit...
M. Rivest: Mais vous ne savez pas si je suis d'accord avec cela.
Pour qui vous prenez-vous? Ne votez pas pour moi.
Le Président (M. Lacoste): M. le député de
Jean-Talon!
M. Rivest: Oh! Excusez-moi, M. le Président.
Le Président (M. Lacoste): M. le député de
Jean-Talon, vous devez vous adresser à la présidence et demander
la parole à la présidence. Sur la demande de directive sur une
motion d'amendement, le règlement s'applique, et les
députés ont le droit de parole chacun 20 minutes.
M. Guay: Même quand on indique tout de suite qu'on est
d'accord pour l'adopter?
Le Président (M. Lacoste): C'est une opinion. Cela ne
change pas le règlement. Le règlement s'applique. M. le
député de Jean-Talon, sur la motion d'amendement.
M. Rivest: Oui, M. le Président. Si je comprends bien le
sens de la motion de mon collègue de Jacques-Cartier, c'est dans le but
d'ajouter, à la quatrième ligne, après le mot
"éducation", les mots "et de la Régie des services publics".
Le Président (M. Lacoste): Je rappelle de nouveau
l'article 100 de notre règlement, M. le député de Vanier.
M. le député de Jean-Talon sur la motion d'amendement.
M. Rivest: M. le Président, le rapport Rocher qui a
été à l'origine du projet de loi 4 traite, à la
page 57, de la Régie des services publics, et j'imagine que mon
collègue de Jacques-Cartier, en présentant sa motion, s'est
inspiré des recommandations formelles du raport Rocher à la page
57. C'est bien cela?
M. Guay: Que le recherchiste lui a donné.
Le Président (M. Lacoste): A l'ordre, M. le
député de Taschereau.
M. Rivest: La Régie des services publics... Nous avons, M.
le Président, souligné à l'occasion du débat en
deuxième lecture ainsi qu'à l'occasion des remarques
préliminaires nous sommes, M. le Président, comme l'a
souligné le député de Taschereau à la phase
préliminaire de nos travaux ici en commission parlementaire nous
avons demandé au ministre des Communications de justifier devant cette
commission le recours à la Régie des services publics pour
déterminer le caractère éducatif d'une programmation de
radio ou de télévision. Le ministre comme justification s'est
fait, malheureusement comme à son habitude, le fidèle rapporteur
de ce qu'on lui avait dit de faire. Il a simplement dit: Le rapport Rocher m'a
dit que c'était la Régie des services publics, alors, ce sera la
Régie des services publics. Il s'agit là, M. le Président,
d'une décision ministérielle. Le rapport Rocher a parlé de
la Régie des services publics. Le ministre l'endosse sans être en
mesure lui-même de fournir les explications nécessaires et,
malgré le rapport Rocher qui est très intéressant et
très documenté, il reste que j'ai été, je dois le
dire, quelque peu surpris de constater que le rapport Rocher n'avait nullement
justifié le recours à la Régie des services publics. (11 h
45)
M. le Président, pour établir ce point, parce que
ça couvre à peine trois paragraphes, il décrit simplement,
dans un premier temps, ce qu'est la Régie des services publics, donc un
organisme quasi judiciaire, etc., et, finalement, il ne fait que la
recommandation que ce soit la Régie des services publics. Mais jamais...
La recommandation se lit de la façon suivante... En tout cas, il y a une
recommandation; je ne veux pas retarder inutilement les travaux de la
commission; je m'excuse, M. le Président.
Le point qu'on a soulevé, c'est de savoir si la Régie des
services publics était véritablement l'organisme approprié
pour déterminer le contenu de l'éducation. Le ministre, qui
n'avait que le rapport Rocher à nous citer, rapport qui ne justifie pas
le recours à la Régie des services publics, a eu, quelque part en
juillet, je suppose, une espèce de mauvaise conscience et il a
décidé de nous présenter un document décrivant la
nature et le fonctionnement de la Régie des services publics, en partant
de 1909, c'est un document qui nous décrit l'ensemble des
activités de la Régie des services publics.
Or, M. le Président, ce que l'on constate, c'est que, tout au
long de son histoire, la Régie des services publics ne s'est jamais
intéressée, n'a jamais été appelée, n'a
jamais reçu le mandat de s'intéresser à des questions
d'éducation, au contenu de l'éducation. En matière des
pouvoirs de la régie, elle s'est intéressée à des
questions de transports, à des questions d'énergie, à des
questions d'affaires municipales et à des questions
d'expropriation...
Une Voix: ...
M. Rivest: Oui, un instant, mais câblodistribu-tion, au
niveau de la technique, au niveau des moyens, au niveau des poteaux, au niveau
de la distribution des...
M. Guay: Du contenu.
M. Rivest: Non, absolument jamais sur le plan du contenu, sauf
à cause de décisions de la Cour suprême.
M. Guay: Relisez le règlement qui a quand même
été adopté par votre gouvernement, il parle de
contenu.
Le Président (M. Lacoste): A l'ordre, M. le
député de Taschereau. Je rappelle au député de
Jean-Talon qu'il doit s'adresser à la présidence.
M. Rivest: Oui, excusez-moi, M. le Président, mais il me
parlait; c'était difficile...
Mme Lavoie-Roux: M. le Président, voulez-vous le rappeler
à l'ordre de temps à autre?
Le Président (M. Lacoste): J'ai rappelé M. le
député de Taschereau à l'ordre. M. le député
de Jean-Talon, sur la motion d'amendement.
M. Guay: Je suis tanné d'entendre n'importe quelle
connerie!
M. Rivest: Pour rétablir les faits, M. le
Président, jamais la Régie des services publics n'a
été appelée à s'intéresser à des
questions d'éducation. Or, le projet de loi, c'est programmation
éducative.
Sans doute a-t-elle pu, dans le passé, s'intéresser aux
problèmes de la câblodistribution, mais, "at large", si vous me
permettez l'expression. Là, il s'agit de programmes d'éducation,
on discute de problèmes d'éducation.
Si le député de Taschereau M. le Président,
peut-être pourrais-je, par votre intermédiaire, lui dire ceci
prétend que le député de Jean-Talon est un
méchant député de l'Opposition et toute la rengaine des
ministériels, je vais simplement lui dire ce qu'un éditorialiste
renommé du Québec, ce n'est pas le député de
Jean-Talon qui parle, je vais vous citer M. Michel Roy, éditorialiste au
Devoir...
M. Guay: Si le député de Jean-Talon me le permet;
s'agit-il bien du même Michel Roy...
Le Président (M. Lacoste): Un instant; est-ce que le
député de Jean-Talon permet une question?
M. Rivest: Certainement, M. le Président.
M. Guay: S'agit-il bien du même Michel Roy, qui est indigne
de succéder à Claude Ryan?
M. Rivest: Vous savez, dans le domaine des
indignités...
M. Guay: C'est parce qu'il faut établir la valeur de
l'éditorialiste au départ; il est bon ou il n'est pas bon. S'il
est indigne de succéder à M. Ryan, d'après ce que M. Ryan,
votre chef, dit.
M. Saint-Germain: On ne vous a pas trouvé digne
d'être ministre, et personne ne vous en a voulu pour ça.
M. Guay: Cher monsieur, depuis 1970, vous m'avez paru poireauter
pas mal sur les banquettes!
M. Rivest: Vous êtes indigne, vous-même, de
succéder à 26 ministres.
M. Guay: Je n'aspire pas à leur succéder
d'ailleurs.
M. Saint-Germain: ... on ne les diminue pas pour ça.
Mme Lavoie-Roux: ... au ministère des Communications.
M. Rivest: Cela viendra, il paraît que ça s'en
vient.
Mme Lavoie-Roux: Oui, un petit remaniement et il sera
peut-être là.
M. Guay: Est-ce qu'il s'agit bien du même Michel Roy, qui
est indigne de succéder...
Le Président (M. Lacoste): M. le député de
Jean-Talon.
M. Rivest: M. le Président, je vais répondre et je
ne suivrai pas le député de Taschereau sur des voies aussi
petites.
Mme Lavoie-Roux: Mesquines. M. Rivest: Oui, mesquines.
M. Saint-Germain: Surtout quand celui qui est accusé n'est
pas ici pour se défendre.
Le Président (M. Lacoste): M. le député de
Jean-Talon, sur la motion d'amendement du député de
Jacques-Cartier.
M. Rivest: M. le Président, voici ce que
l'éditorialiste du devoir, M. Michel Roy, dit à propos,
justement, du recours à la Régie des services publics et dans le
sens de ma motion...
Une Voix: Votre motion?
M. Rivest: C'est ma motion, elle est amendée. Ma motion,
telle qu'amendée par le député de Jacques-Cartier.
M. Guay: Non, c'est sur l'amendement, mon cher, qu'on parle.
Le Président (M. Lacoste): M. le député de
Jean-Talon.
M. Rivest: M. le Président, je me fie sur vous, parce que,
moi, le règlement,' vous savez!
Le Président (M. Lacoste): M. le député de
Jean-Talon, sur l'amendement.
M. Guay: II n'y a pas que le règlement, M. le
Président.
M. Rivest: M. le Président, je vais demander...
Le Président (M. Lacoste): Je rappelle de nouveau
l'article 100 de notre règlement. M. le député de
Jean-Talon.
M. Rivest: M. le Président, pour ne pas choquer la
susceptibilité des membres, de l'autre côté de la table, je
ne leur demande pas d'enten-
dre le député de Jean-Talon, mais d'écouter ce que
dit l'éditorialiste du Devoir.
M. Guay: ... Ryan l'a dit.
Le Président (M. Lacoste): M. le député de
Taschereau...
M. Guay: M. le Président, le chef de l'Opposition a dit
qu'il n'y avait plus rien dans le Devoir.
M. Rivest: ...
Le Président (M. Lacoste): M. le député de
Taschereau! Je vous rappelle que...
M. Bertrand: II a dit ça lors de la campagne dans le
comté de Jean-Talon.
Le Président (M. Lacoste): M. le député de
Jean-Talon.
Une Voix: II ne sait plus quoi dire.
M. Rivest: Est-ce que j'ai la parole, M. le Président?
Le Président (M. Lacoste): Vous avez la parole, M. le
député de Jean-Talon.
M. Rivest: II est vrai, dit Michel Roy, comme l'a souligné
le ministre des Communications là-dessus je l'en félicite
que le rôle conféré à la régie, par la
loi, offre une certaine garantie d'impartialité le
député de Vanier a souligné ce point, hier,
également et, là-dessus, il a raison, dans le sens que, à
un organisme quelconque, ça je trouve que c'est un point positif
mais, poursuit M. Roy, la Régie des services publics n'a pas
été créée pour assumer des responsabilités
en matière d'éducation et de culture.
Il me semble, M. le Président, que cela est clair et que cela
pose, à tout le moins, des interrogations, interrogations auxquelles le
député de Jacques-Cartier veut trouver réponse en
demandant aux gens de la Régie des services publics de venir nous dire
si, effectivement je pense que c'est la vérité, M. Roy le
dit, et l'historique que le ministre nous a remis le confirme jamais la
Régie des services publics n'a assumé des responsabilités
en matière d'éducation et de culture.
Alors, le moins que l'on puisse demander... On parle de motion
dilatoire, on a posé la question au ministre des Communications qui,
comme d'habitude, n'a absolument rien dit. On a dit: Oui, mais la Régie
des services publics, qui ne s'est jamais intéressée, qui n'a
jamais eu de responsabilité en matière d'éducation et de
culture, va-t-elle pouvoir accepter ce nouveau mandat? Si la loi lui en fait
obligation, bien sûr elle va devoir l'accepter mais, je pense que, comme
parlementaire et comme député, on doit au moins connaître
les moyens que ce gouvernement va mettre à la disposition de la
Régie des services publics pour accepter une nouvelle
responsabilité qu'elle n'a jamais exercée dans le passé en
matière d'éducation et de culture.
Il me semble qu'on a le droit de savoir ça. C'est le sens de la
motion d'amendement du député de Jacques-Cartier.
Michel Roy écrit donc: "La régie n'a pas été
créée pour assumer des responsabilités en matière
d'éducation et de culture."
Le Président (M. Lacoste): M. le député de
Taschereau sur une question de règlement.
M. Guay: M. le Président, le député de
Jean-Talon est censé être en train de dire à cette
commission les raisons pour lesquelles la régie devrait être
convoquée pour éclairer ou renseigner les membres de la
commission. Je vous soumets que ce qu'il est en train de faire, c'est le
débat sur l'article du projet de loi qui traite de la Régie des
services publics. Il s'oppose, c'est son droit, à ce que ce soit la
Régie des services publics, c'est un débat qui viendra en son
temps, si jamais nous pouvons arriver à l'étude article par
article, mais cela n'a rigoureusement rien à voir avec le fait de
convoquer la régie devant cette commission.
Le Président (M. Lacoste): M. le député de
Jean-Talon sur la question de règlement.
M. Rivest: M. le Président, je dois reconnaître
qu'il y a effectivement danger que, dans le cours de mon argumentation sur la
motion, je puisse effleurer le fond et je vous invite, M. le Président,
à être vigilant. Néanmoins...
Le Président (M. Lacoste): Je vous invite, M. le
député de Jean-Talon...
M. Rivest: ... il me faut établir la
nécessité...
Le Président (M. Lacoste): M. le député de
Jean-Talon, je vous rappelle la motion d'amendement en discussion qui se lit
comme suit: Et de la Régie des services publics.
M. Bisaillon: M. le Président, vous avez donné
raison au député de Taschereau. Est-ce que c'est cela, M. le
Président? Est-ce que oui ou non vous avez donné raison au
député de Taschereau?
M. Rivest: M. le Président, si vous le permettez, je vais
compléter sur la question de...
Mme Lavoie-Roux: Quelle question de règlement avez-vous
invoquée?
Le Président (M. Lacoste): Est-ce que c'est une question
de règlement, M. le député?
M. Bisaillon: C'est une demande que je vous adresse, M. le
Président, pour comprendre effectivement le déroulement de nos
débats. Chaque fois que de notre côté on soulève une
question de règlement, vous vous contentez, sans porter de
jugement...
M. Rivest: C'est parce qu'elles ne sont pas pertinentes.
M. Bisaillon: Voulez-vous ne pas m'interrompre, s'il vous
plaît?
Le Président (M. Lacoste): M. le député de
Sainte-Marie.
M. Bisaillon: Vous vous contentez, sans porter de jugement, de
remettre la parole au député de Jean-Talon. J'aimerais savoir, M.
le Président, si effectivement vous trouvez que le député
de Taschereau avait raison ou non, parce qu'il ne comprend pas. M. le
Président, il faudrait lui dire que ce n'est pas pertinent.
Le Président (M. Lacoste): Le président surveille
l'application de notre règlement et insiste auprès de chaque
député pour qu'il s'en tienne rigoureusement à notre
règlement. Lorsque le président jugera que le
député de Jean-Talon sort de la motion d'amendement, je vais
l'interrompre ou tout député peut soulever une question de
règlement.
M. Rivest: J'aime autant que ce soit vous, M. le
Président. Vous êtes plus poli.
Le Président (M. Lacoste): M. le député de
Jean-Talon.
M. Rivest: M. le Président, je vous disais
qu'effectivement il y a danger que je puisse glisser sur le fond de la motion
à l'occasion de la discussion sur la motion d'amendement du
député de Jean-Talon. Néanmoins, ce que je cherche
à établir, c'est l'intérêt, pour ne pas dire le
caractère nécessaire et essentiel d'avoir, d'amener ou enfin
d'inviter la Régie des services publics à venir nous dire ici
pourquoi et comment, surtout comment, elle va pouvoir se décharger du
mandat que nous nous apprêtons à lui confier en vertu du projet de
loi no 4. M. Michel Roy a établi dans le Devoir que jamais la
régie n'avait été créée pour assumer des
responsabilités en matière d'éducation et de culture. Il
poursuit: "Les définitions que lui offre la loi sont si
générales que l'organisme devra nécessairement porter des
jugements de valeur inévitablement arbitraires dans certains cas. C'est
là le point important. Dotée d'un mandat d'ordre technique,
administratif et financier je reviendrai là-dessus tantôt
c'est ce que M. Roy dit, la régie devra créer une nouvelle
section et s'équiper pour examiner désormais des requêtes
de nature culturelle ou éducative, émanant d'entreprises de
radiodiffusion".
Je reviens à la pertinence, M. le Président, d'accord.
Non, j'ai essayé de glisser, vous étiez distrait et j'ai
essayé d'en profiter. M. le Président, ce que je tente
d'établir, c'est qu'étant donné que c'est une fonction que
la régie n'a jamais exercée effectivement, tout ce que le
député de Jacques-Cartier demande, c'est qu'on invite la
régie ici et qu'elle vienne nous dire: Oui, sans doute, si la loi nous
confie cette nouvelle responsabilité, nous allons l'accepter, bien
sûr, mais qu'elle vienne nous dire, puisque le ministre des
Communications ne nous l'a jamais dit parce que la Régie des
services publics doit relever de lui, je ne le sais pas, peut-être qu'il
n'est pas au courant, mais enfin il faut à tout prix qu'on sache
et c'est ce qu'on demande au ministre. Au lieu d'avoir cette motion qui prend
un peu de temps de la commission, si le ministre nous avait dit: Voici les
moyens précis que je vais mettre à la disposition de la
Régie des services publics, on n'aurait pas besoin, M. le
Président, d'inviter les gens de la régie pour leur parler
directement. De la même façon, on n'aurait pas eu besoin de
présenter dans la motion originale, une motion pour inviter les gens du
Service général des moyens d'enseignement si le côté
ministériel avait accepté que le ministre de l'Education vienne
nous dire cela puisque les ministres sont muets, ne fournissent pas à la
commission des informations nécessaires et absolument essentielles,
c'est quand même important qu'on sache cela. Michel Roy, dans le Devoir,
le dit très bien. Il dit que la régie n'a jamais eu de
responsabilité en matière d'éducation. C'est un organisme
administratif, financier et technique. Or, le document, M. le Président,
que le ministre nous a donné dans lequel on a certaines informations
d'ordre historique, on en a une partie des informations, dans un sens. Il y a
beaucoup de questions qu'on n'aura pas besoin de poser aux gens de la
Régie des services publics parce que le ministre a eu la gentillesse de
nous préparer un document sur la Régie des services publics.
Effectivement, ce document confirme le rôle technique, financier
et administratif qu'a toujours eu la Régie des services publics, mais ne
répond absolument à aucune des questions que nous avons en
tête et qui nous viennent à l'esprit à savoir comment,
à l'avenir, indépendamment de son rôle technique,
administratif et financier, la Régie des services publics va maintenant
s'intéresser au contenu.
M. Bertrand: Je veux poser une question en vertu de l'article 100
au député de Jean-Talon.
M. Rivest: L'article 100 autorise, d'accord.
Le Président (M. Lacoste): Un instant. Je voudrais faire
remarquer...
M. Rivest: Après mon intervention, M. le Président,
cela me fera plaisir de répondre à mon collègue de
Vanier.
Le Président (M. Lacoste): Un instant... Je fais remarquer
au député de Jean-Talon, justement, qu'il lui reste une minute
sur son temps de parole.
M. Rivest: Ah non, M. le Président. Je regrette.
Le Président (M. Lacoste): C'est-à-dire que vous
avez commencé à 11 h 40.
M. Rivest: Oui. mais j'ai été interrompu par des
demandes de directive, M. le Président. Je crois... Demandez au
secrétariat d'ailleurs on me fait signe... Non, mais je signale,
j'informe le président.
Le Président (M. Lacoste): On m'a signalé 11 h 40.
A ce moment, je vous prie de conclure et j'accepterai la question. (12
heures)
M. Guay: M. le Président, est-ce que je dois comprendre
que pendant les 19 dernières longues minutes, le député de
Jean-Talon a parlé en faveur d'une motion qui rallie l'unanimité
de la commission?
M. Rivest: On connaît le petit piège
procédurier. Ne finassez pas.
Mme Lavoie-Roux: Et après cela vous allez voter contre
l'ensemble.
M. Rivest: Ne finassez pas et après cela vous allez...
Voyons donc! Vous allez voter contre l'ensemble.
Le Président (M. Laberge): M. le député de
Jean-Talon.
Une Voix: On va voter pour la motion.
M. Rivest: Niaiseux!
Une Voix: Ce n'est pas parlementaire ça!
Le Président (M. Laberge): Je vous demanderais,
simplement...
M. Rivest: II m'interrompt, M. le Président; il a le droit
mais...
Le Président (M. Laberge): Vous avez le droit de conclure,
présentement.
Une Voix: Une question de règlement.
M. Guay: Le député ne vient-il pas d'utiliser un
langage à tout le moins antiparlementaire?
M. Rivest: Je retire mon... Je regrette, M. le
Président.
M. Guay: Gardez-le pour vous, votre "niaiseux".
M. Rivest: Oui, je le garde pour moi-même.
M. Guay: Cela vous va beaucoup mieux.
M. Rivest: Je vais vous prendre de mon bord.
Le Président (M. Laberge): Est-ce que la question...
M. Rivest: Je vais le garder pour moi. Je vais vous prendre avec
moi.
M. Guay: Prenez plutôt Bourassa, cela vous va beaucoup
mieux.
Le Président (M. Laberge): A l'ordre, s'il vous
plaît. M. le député de Jean-Talon, vous avez
été interrompu alors que je vous demandais de conclure. Donc,
vous pouvez conclure. Je vous redonne la minute que vous aviez.
M. Rivest: Ce que je crois comprendre, M. le Président, en
conclusion, le sens de la motion du député de Jacques-Cartier,
c'est qu'en raison du fait que le ministre des Communications n'a nullement
indiqué à cette commission les moyens nouveaux dont parle Michel
Roy dans son éditorial, qu'il entendait mettre à la disposition
de la Régie des services publics, le député de
Jacques-Cartier a été forcé de présenter une motion
pour demander directement aux gens de la Régie des services publics de
venir nous dire quel est le personnel nouveau, quels sont les moyens
techniques, l'expertise et les ressources financières qui vont
être mises, que le gouvernement a décidé de mettre à
la disposition ou dont ils ont besoin pour maintenant déterminer
à la place du ministère de l'Education ce qu'est effectivement
une programmation éducative. Le ministère de l'Education perd
maintenant cette responsabilité au profit d'un organisme quasi
judiciaire. On demande exactement qu'on nous donne les raisons, qu'on permette
aux gens de la Régie des services publics de venir nous les expliquer
dans la mesure où le ministre des Communications s'est refusé, je
ne sais trop pour quelle raison, à donner les explications qui lui
avaient été demandées lors du débat en
deuxième lecture et lors des remarques préliminaires que nous
avons faites au début des travaux de cette commission.
Le Président (M. Laberge): Je vous remercie, M. le
député de Jean-Talon, de votre collaboration.
M. Saint-Germain: M. le Président.
Le Président (M. Laberge): M. le député de
Jacques-Cartier.
M. Saint-Germain: Je voudrais tout de même attirer
l'attention de cette commission sur l'importance que nous aurions...
c'est ce que je voulais dire, oui, il me semble que c'est évident
qui pourrait certainement nous éclairer sur les nouvelles
responsabilités que cette loi leur transmet et aussi sur le personnel et
sur les services qu'ils auraient besoin d'obtenir pour arriver à prendre
et à accepter ces responsabilités. Il serait convenable que la
Régie des services publics qui, évidemment, n'a aucune
expérience ou très peu, disons, d'expérience dans ce
nouveau champ d'activité, il serait convenable qu'elle vienne nous dire
si, premièrement, elle trouve convenable actuellement qu'on lui
transmette de telles responsabilités et si elle a les moyens d'y faire
face. Si elle n'a pas les moyens d'y faire face, de quoi aurait-elle besoin
comme outil, si vous voulez, pour travailler d'une façon
adéquate. On pourrait dire aussi et lui poser
des questions surtout, par exemple, s'il n'y avait pas lieu de lui
donner une certaine responsabilité regardant la qualité de la
programmation éducative. Elle aura, d'après la loi, la
responsabilité de dire si oui ou non un programme est éducatif ou
ne l'est pas.
On voit, par la loi, qu'elle n'a aucune autorité pour
réellement apprécier la qualité de cette programmation. Je
crois qu'il y a là, M. le Président, un élément
excessivement important parce que, sans cet élément, le ministre
comme le cabinet auront entière discrétion dans la distribution
des sommes qui seront nécessaires pour subventionner cette programmation
éducative.
Si la commission avait l'autorité voulue et les moyens voulus
pour apprécier la qualité des émissions, je crois qu'il y
aurait un barème sur lequel le ministre, le cabinet et
l'Assemblée nationale pourraient se baser pour apprécier les
modalités...
M. O'Neill: Question de règlement, M. le
Président.
Le Président (M. Lacoste): M. le ministre.
M. O'Neill: Je cherche exactement de quoi parle le
député de Jacques-Cartier et comme j'ai nettement l'impression
qu'il ne parle pas de la motion d'amendement, est-ce qu'il y aurait moyen de
lui demander, étant donné que de toute façon il nous fait
perdre notre temps, au moins de parler un petit peu de la motion
d'amendement?
Le Président (M. Lacoste): Je demanderais au
député de Jacques-Cartier de parler sur la motion
d'amendement.
M. Saint-Germain: Je suis exactement dans l'ordre, M. le
Président.
Le Président (M. Lacoste): M. le député de
Jacques-Cartier, sur la motion d'amendement.
M. Saint-Germain: Je vais attirer l'attention de cette commission
sur le fait qu'il serait excessivement important que nous puissions entendre
les membres de la régie, et je donne les raisons pour lesquelles il y a
importance à les écouter. C'est à ce point de vue que je
dis que, personnellement, à titre de député, je serais
très intéressé à demander aux membres de la
régie s'ils ne croient pas que, dans le contexte actuel, ils devraient
aussi avoir l'autorité, à la condition qu'on leur en donne les
moyens, d'apprécier en plus la qualité de la programmation
éducative. Car, si on leur donnait la responsabilité
d'apprécier la qualité de la programmation, cette échelle,
si vous voulez, d'appréciation pourrait servir de base ou de
barème, ou pourrait avoir énormément d'importance dans les
décisions qu'aura à prendre le ministre et le cabinet dans la
distribution des sommes et des subventions, et il serait beaucoup plus facile
pour les députés de l'Assemblée nationale
d'apprécier la justesse de cette distribution. Avec la teneur de la loi,
M. le Président, les balises...
M. O'Neill: Question de règlement, M. le
Président.
Le Président (M. Lacoste): II y a une question de
règlement soulevée par M. le ministre.
M. O'Neill: II n'est aucunement prévu dans la loi que la
Régie des services publics ait comme telle quelque mot à dire sur
des subventions accordées comme telles. Ce n'est pas son rôle dans
la loi. Le député de Jacques-Cartier parle par anticipation de
l'article 9 et également de l'article 10. Il ne parle pas de la motion
qui actuellement est débattue. Encore une fois, il est libre de nous
faire perdre notre temps, mais au moins qu'il essaie de parler vraiment de la
motion.
M. Saint-Germain: Une directive, M. le Président.
Le Président (M. Lacoste): M. le député de
Jacques-Cartier, une directive.
M. Saint-Germain: J'ai fait un amendement à la motion qui
demande à la commission d'inviter la Régie des services publics
à cette commission.
Mme Lavoie-Roux: Le ministre menace le président.
M. Saint-Germain: Est-ce que je suis dans l'ordre?
M. Rivest: Est-ce que vous pouvez rappeler le ministre à
l'ordre?
Le Président (M. Lacoste): A l'ordre. M. le
député de Jacques-Cartier...
Mme Lavoie-Roux: II dit: Je vous avertis que vous êtes
mieux de le ramener à l'ordre.
M. Rivest: On doit soulever une question de règlement
à ce moment-ci. Le ministre des Communications a eu des propos à
votre endroit. Certainement, on les a entendus.
M. Guay: M. le Président, le journal des
Débats.
M. Rivest: Duplessis disait cela à "tiToine" Rivard.
Le Président (M. Lacoste): Je dois avouer, M. le
député de Jean-Talon, que j'étais à l'écoute
de la demande de directive du député de Jacques-Cartier. M. le
député de Jacques-Cartier, sur votre demande de directive.
M. Saint-Germain: Je vous demandais une directive. Est-ce qu'il
est dans l'ordre que je dise, que je vous laisse entendre et que j'essaie de
vous prouver les raisons pour lesquelles j'ai fait cet amendement. Est-ce que
je suis dans l'ordre parce que j'essaie de vous faire comprendre, M. le
Pré-
sident, les facteurs qui font qu'il nous est nécessaire
d'entendre les membres de la régie.
Le Président (M. Lacoste): M. le député de
Jacques-Cartier, comme l'indique le règlement, vous devez parler sur la
motion d'amendement telle que vous l'avez vous-même
rédigée. Donc, le président voit au fur et à mesure
si le député parle de la motion d'amendement. M. le
député de Jacques-Cartier, sur la motion d'amendement.
M. Saint-Germain: Si le gouvernement, M. le Président,
acceptait cet amendement, je crois que ce serait une preuve que le gouvernement
veut nous renseigner et renseigner adéquatement la population.
Des Voix: On est d'accord.
M. Saint-Germain: Je serais, M. le Président...
M. Guay: Est-ce que le député de Jacques-Cartier
sait qu'on est d'accord?
Le Président (M. Lacoste): M. le député de
Taschereau, je vous rappelle l'article 100. M. le député de
Jacques-Cartier.
M. Saint-Germain: Je crois, M. le Président, qu'il serait
important d'entendre les membres de la régie nous dire quelle sorte de
coopération serait nécessaire entre le ministère de
l'Education et eux-mêmes, de façon à bien établir,
à bien comprendre leurs responsabilités et à rendre des
décisions qui seraient justes car il me semble définitif que
l'expérience au point de vue éducation, au point de vue des
décisions que la régie aura à rendre par la loi, que
l'expérience au niveau du ministère de l'Education, certainement
pas au niveau de la Régie des services publics... Il faudrait bien, si
la régie veut travailler intelligemment, qu'elle ait les
éléments voulus pour prendre des décisions sages. A ce
point de vue, il nous serait excessivement important d'entendre les membres de
la régie nous dire quelles relations et quelle coopération
devraient exister entre eux et le ministère. Hier, dans nos travaux, on
a parlé que la régie est un organisme mi-judiciaire. C'est vrai,
M. le Président, mais rien n'empêche que la régie a une
délégation de pouvoirs de l'Assemblée nationale et que
lorsque les membres de la régie, même lorsqu'ils sont juges,
n'agissent pas comme membres du système judiciaire, mais agissent comme
des gens qui ont reçu de l'Assemblée nationale une
délégation de pouvoirs. Si le président de la régie
est un juge, bien souvent, dans ces régies, on nomme un juge comme
président, simplement pour relever ou pour que ces régies
conservent vis-à-vis du public et vis-à-vis de l'Assemblée
nationale une crédibilité.
Mais être président de la Régie des services publics
n'est pas nécessairement un poste qui nécessite la
présence d'un juge. D'ailleurs, on a des régies où les
présidents ne sont absolument pas, ne font pas partie de nos cours. Ceci
dit, M. le Président, je ne vois pas pour quelles raisons le
gouvernement refuserait cet amendement.
M. Guay: On est d'accord.
M. Bertrand: Je ne sais pas pourquoi le gouvernement refuserait.
On est d'accord.
M. Saint-Germain: Je n'en suis pas assuré. On aura
à prendre le vote sur cet amendement comme sur la motion
principale...
Le Président (M. Lacoste): M. le député de
Jean-Talon sur une question de règlement.
M. Rivest: M. le Président, je pense que nos amis d'en
face devraient respecter le droit de parole du député de
Jacques-Cartier.
Le Président (M. Lacoste): Tous les députés
doivent respecter le droit de parole selon notre règlement.
M. Guay: La poutre est dans l'oeil du député de
Jean-Talon. Elle grossit à mesure que les heures passent.
Le Président (M. Lacoste): M. le député de
Jacques-Cartier sur la motion d'amendement.
M. Bertrand: Je demande au député de
Jacques-Cartier de retirer ses paroles.
Le Président (M. Lacoste): M. le député de
Vanier. M. le député de Jacques-Cartier sur la motion
d'amendement.
M. Saint-Germain: Oui. Sur cette motion d'amendement, M. le
Président, je vois que les députés du gouvernement sont
nerveux. Ils sont humblement soumis au diktat du ministre et ils s'imaginent,
M. le Président, que lorsqu'on parle au niveau de cette commission on
parle exclusivement pour eux. C'est absolument faux. Ce serait, d'ailleurs,
bien souvent peine perdue. Nous parlons au niveau de cette commission pour que
la population puisse nous entendre et pour que la population puisse être
à même d'apprécier la teneur de la loi que nous
étudions en ce moment. C'est là notre seul but. (12 h 15)
Le fait que les députés du gouvernement nous disent qu'ils
acceptent cette motion ne prive pas nécessairement un membre de
l'Opposition de son droit de parole et ne le prive pas non plus de son devoir
d'expliquer aux citoyens du Québec les avantages et les
désavantages d'une motion ou d'un amendement. Ceci dit, M. le
Président, je n'ai rien d'autre à ajouter.
Le Président (M. Lacoste): Mme le député de
L'Acadie.
Mme Lavoie-Roux: M. le Président, oui, je vais parler
là-dessus parce que je considère que c'est très important
que nous puissions...
M. Guay: On est d'accord pour l'entendre. Mme Lavoie-Roux: M. le
Président...
Le Président (M. Lacoste): Mme le député de
L'Acadie, vous avez le droit de parole sur la motion d'amendement.
Mme Lavoie-Roux: M. le Président, les membres du
côté ministériel nous répètent qu'ils sont en
faveur de la motion d'amendement du député de Jacques-Cartier et
qu'ils vont voter pour, à savoir que la Régie des services
publics soit convoquée à cette commission.
M. O'Neill: Une motion d'amendement c'est différent de ce
que vous venez de dire là.
M. Rivest: Dites comme le ministre. Une Voix: Je vote pour.
Mme Lavoie-Roux: On sait fort bien que, quand arrivera le vote
sur la motion principale, ils voteront contre.
M. Guay: Question de règlement M. le Président.
M. Bertrand: Le règlement nous oblige à parler sur
la motion d'amendement.
Le Président (M. Lacoste): M. le député de
Vanier. M. le député de Taschereau.
M. Guay: Le député de L'Acadie vient d'affirmer une
chose qu'elle ignore complètement. Elle présume des motifs et des
intentions des membres ministériels de la députation de ce
côté-ci de la table. Elle n'est absolument pas habilitée,
et c'est absolument contraire aux traditions parlementaires d'aller affirmer
que nous allons faire telle chose quand elle ignore absolument quelle sera
notre attitude en temps et lieu. Ce que nous lui disons pour l'instant c'est
que nous sommes d'accord pour voter immédiatement en faveur de la motion
d'amendement, qu'il n'y a pas raison de faire perdre le temps de la commission
comme ils le font perdre à l'heure actuelle.
M. Rivest: Vous allez voter contre la motion amendée.
M. Guay: Là, vous n'en savez rien. On verra.
Le Président (M. Lacoste): Mme le député de
L'Acadie, j'aimerais que vous parliez de la motion d'amendement.
Mme Lavoie-Roux: Oui, mais M. le Président...
Le Président (M. Lacoste): Sur une question de
règlement.
Mme Lavoie-Roux: Permettez-moi de vous faire remarquer
cela va prendre deux secon- des que constamment, durant l'intervention
de mes deux collègues, particulièrement les députés
de Vanier et de Taschereau ont réitéré: On va voter pour.
On est pour cela que la Régie des services publics... Mais l'amendement
qui, évidemment, devient différent une fois qu'il est
intégré dans la proposition principale... Ecoutez, vous
n'êtes pas naïf, ils ont beau protester et le député
de Taschereau...
M. Guay: Nous allons voter en faveur de l'amendement, c'est
clair. On va voter en faveur de l'amendement.
M. Rivest: Comment allez-vous voter sur la motion
amendée?
M. Saint-Germain: M. le Président, le député
de Taschereau, votera bien comme il voudra et entendra. Qu'est-ce que cela nous
foute?
Le Président (M. Lacoste): Je rappelle aux membres, de
nouveau, pour la nième fois, M. le député de Taschereau,
l'article 100 de notre règlement. La parole est au député
de L'Acadie sur la motion d'amendement du député de
Jacques-Cartier. Mme le député de L'Acadie sur la motion
d'amendement.
Mme Lavoie-Roux: M. le Président, si on me laisse parler,
je n'en ai que pour trois minutes.
M. Rivest: C'est raisonnable cela.
Mme Lavoie-Roux: II y a trois choses que je veux dire, M. le
Président. La première c'est qu'il faut reconnaître
l'effort que le gouvernement a fait de soustraire, je le mets entre guillemets,
je ne le veux pas absolument péjoratif, à "l'arbitraire" de
l'intervention possible du ministre dans la programmation éducative.
Là-dessus, je pense qu'on est d'accord. Je pense que ce même point
a été souligné par mon collègue de Jean-Talon.
Le deuxième point que je veux souligner, c'est qu'il est
évident, quand vous regardez la Loi de la Régie des services
publics, que toutes les fonctions qu'elle remplit ont vraiment trait à
des fixations de prix, de loyers, l'imposition aux propriétaires
d'entreprises publiques d'adopter toute mesure propre à améliorer
leurs services, réglementer les conditions de salubrité et de
sécurité des entreprises publiques, également, certaines
réglementations concernant les droits des propriétaires touchant
l'exploitation de l'administration des entreprises publiques. Tout
propriétaire d'entreprise publique doit obtenir l'autorisation
préalable de la régie pour cesser ou interrompre ses
activités. Quand vous continuez plus loin, d'autres y ont fait allusion
avant moi, où doivent être posées les lignes
téléphoniques, télégraphiques, etc., les
poteaux...
M. Rivest: On s'intéresse même aux
cimetières.
Mme Lavoie-Roux: Non, c'est au Manitoba, les cimetières.
M. le Président...
Le Président (M. Lacoste): Je rappelle au
député de Jean-Talon l'article 100. Je pense que cela vaut pour
tous les membres de la commission. Mme le député de L'Acadie,
c'est à vous la parole.
Mme Lavoie-Roux: Alors, M. le Président, pour vous dire
qu'il est exact que jusqu'à maintenant, même si la Régie
des services publics s'est toujours acquittée de ses fonctions avec
beaucoup de compétence, il reste que les domaines qu'elle a eu à
toucher ou sur lesquels elle a à se prononcer, vous en conviendrez avec
moi, M. le Président, sont très loin de l'évaluation du
contenu d'une programmation éducative, du contenu éducatif d'une
programmation télévisée.
M. le Président, puis-je vous demander de rappeler à
l'ordre, même si j'ai beaucoup de sympathie pour lui, le
député de Sainte-Marie.
Le Président (M. Lacoste): Je rappelle au
député de Sainte-Marie que rappeler au député de
Jean-Talon l'article 100, je lui rappelle...
M. Bisaillon: M. le Président, je voulais l'aider.
Le Président (M. Lacoste): Je rappelle l'article 100 au
député de Sainte-Marie.
M. Rivest: M. le Président, comment se fait-il que j'ai
été impliqué dans ce dernier conflit?
Le Président (M. Lacoste): Parce que le
député de Sainte-Marie vous a rappelé l'article 100
tantôt. Maintenant je lui rappelle l'article 100... la jurisprudence.
M. Rivest: J'ai assez de mes rappels sans qu'on me donne les
autres.
M. Bertrand: C'est de la jurisprudence cela.
Le Président (M. Lacoste): Mme le député de
L'Acadie.
Mme Lavoie-Roux: En deux mots, M. le Président, si je
voulais vraiment utiliser le temps jusqu'à la limite, je pourrais
simplement prendre ce texte de loi et le lire. J'ai simplement voulu
démontrer que les préoccupations de la Régie des services
publics, jusqu'à maintenant, sont fort loin de l'évaluation d'un
contenu éducatif. C'est vraiment administratif, financier et technique.
La raison pour laquelle on pense que la Régie des services publics doit
être ici, c'est dans quelle mesure pourront-ils s'acquitter de cette
nouvelle fonction? Ils devront faire évidemment appel, j'imagine, au
ministère de l'Education et peut-être au Service
général des moyens d'enseignement du ministère de
l'Education pour obtenir l'information dont ils ont besoin, mais comment tout
ceci va-t-il pouvoir se coordonner, cela nous apparaît extrêmement
difficile, et on n'a certainement pas les informations suffisantes à ce
moment-ci.
En terminant, je voudrais quand même prendre l'occasion,
même si je n'ai jamais eu d'expérience personnelle avec la
Régie des services publics, je pense que jusqu'à maintenant selon
les rapports ou les informations que j'ai eus, ses membres se sont toujours
acquittés de leur mandat avec beaucoup d'intégrité et
beaucoup de compétence, et je ne voudrais vraiment pas que la demande
que nous faisons de les entendre, par cette motion d'amendement, soit vue
d'aucune façon comme une critique quelconque de la façon dont ils
se sont acquittés de leur mandat, au contraire. Mais on veut s'assurer
que le gouvernement leur donne les outils nécessaires dont ils auront
besoin pour s'acquitter de cette nouvelle responsabilité. Je vous
remercie, M. le Président.
Le Président (M. Lacoste): Est-ce que la motion
d'amendement du député de Jacques-Cartier, qui se lit comme suit:
Que la motion en discussion soit modifiée en ajoutant à la
quatrième ligne après le mot "éducation" les mots "et de
la Régie des services publics" est adoptée?
Une Voix: Appel nominal.
Le Président (M. Lacoste): Appel nominal. Est-ce que la
motion d'amendement du député de Jacques-Cartier... Quels sont
ceux qui sont... M. Beauséjour (Iberville).
M. Beauséjour: Abstention.
Le Président (M. Lacoste): M. Bertrand (Vanier)?
M. Bertrand: Pour, M. le Président.
Le Président (M. Lacoste): M. Rivest (Jean-Talon)?
M. Rivest: Pour, M. le Président.
Le Président (M. Lacoste): M. Bisaillon
(Sainte-Marie)?
M. Bisaillon: Abstention, M. le Président. M. Rivest:
Ces gens n'ont pas d'opinion.
Le Président (M. Lacoste): Mme Lavoie-Roux (L'Acadie)?
Mme Lavoie-Roux: Pour.
Le Président (M. Lacoste): M. Laberge (Jeanne-Mance)?
M. Laberge: Pour.
Le Président (M. Lacoste): M. Le Moignan
(Gaspé)?
M. Le Moignan: Pour.
Le Président (M. Lacoste): M. Michaud (Laprairie)?
M. Michaud: Pourquoi pas? Pourquoi pas?
Le Président (M. Lacoste): Pour. M. O'Neill
(Chauveau)?
M. O'Neill: Abstention, M. le Président.
Le Président (M. Lacoste): L'amendement du
député de Jacques-Cartier est adopté. Pour: 6
Abstention: 3.
M. Rivest: Aucun contre. Félicitations à mon
collègue.
M. Saint-Germain: ... qu'on ne les entendra pas tout de
même.
Le Président (M. Lacoste): La motion...
Mme Lavoie-Roux: Moi, il me restait quelques minutes sur la
motion principale.
Le Président (M. Lacoste): Mme le député de
L'Acadie. Sur la motion principale, M. le député de
Jean-Talon.
Mme Lavoie-Roux: M. le Président...
Le Président (M. Lacoste): Mme le député de
L'Acadie.
M. Rivest: Je m'excuse, il y a une affaire de règlement.
La motion est devenue quoi, la motion principale?
Le Président (M. Lacoste): Elle a été
amendée. La motion principale est amendée.
M. Rivest: Alors, ce sont les deux. On peut parler de la
Régie des services publics comme...
Le Président (M. Lacoste): Les deux.
M. Guay: Vous ne pouvez pas parler parce que vous avez fini votre
temps.
M. Rivest: Je sais, c'est toujours très injuste pour
moi.
Le Président (M. Lacoste): Mme le député de
L'Acadie sur la motion principale telle qu'amendée.
Mme Lavoie-Roux: M. le Président, je voulais simplement
prendre la parole pour donner une précision. Je suis allée
vérifier les montants qui sont accordés au Service des moyens
d'enseignement. Pour le budget 1979/80, c'est de l'ordre de $10 250 000. Alors
c'est même au-delà du $8 million.
M. Rivest: Combien?
Mme Lavoie-Roux: $10 250 000. C'est même au-delà des
$8 million dont j'ai parlé. Je voudrais quand même dire que tous
les services qu'ils ont, ne sont pas nécessairement concentrés
sur la production ou la technologie éducative. Alors, c'est la seule
précision que je voulais apporter et je n'utiliserai pas tout mon temps
de parole, M. le Président.
Le Président (M. Lacoste): Est-ce que la motion... M. le
ministre.
M. O'Neill: Je vais demander, M. le Président, à
cette commission, de rejeter cette motion, mais je crois utile quand même
d'apporter un certain nombre de précisions à la suite de propos
qui ont été tenus. Je voudrais d'abord signaler qu'en abordant
cette question, le député de L'Acadie s'est toujours
référée à la commission parlementaire qui s'est
tenue après la première lecture où il nous aurait
été loisible, d'ailleurs, d'inviter l'autre groupe s'il avait
voulu, pour faire état de certaines difficultés qui existaient
dans le passé, qui avaient existé entre Radio-Québec et le
ministère de l'Education, plus précisément le Service
général des moyens d'enseignement. Je pourrais lui décrire
l'état actuel des choses qui pourrait peut-être la rassurer, si
vraiment elle y tient. Actuellement, selon les renseignements que j'ai obtenus,
les relations sont tout à fait cordiales. Un tas de difficultés
sont disparues par le simple fait qu'il y a eu un membre du Service
général des moyens d'enseignement qui a quitté son poste.
Cela a rendu les choses plus faciles.
M. Saint-Germain: Excusez-moi. On a de la difficulté
à vous entendre.
Une Voix: Approchez votre micro.
Le Président (M. Lacoste): M. le ministre.
M. O'Neill: Alors, les relations actuelles entre
Radio-Québec et le ministère de l'Education sont excellentes.
Certaines difficultés venaient du fait qu'il y avait des conflits de
personnalité. Le fait même qu'une certaine modification dans le
personnel du Service général des moyens d'enseignement a rendu
les choses plus faciles, on prépare donc, actuellement, une sorte de
protocole d'accord entre Radio-Québec et le ministère de
l'Education du Québec. Je signale le ministère de l'Education,
parce que c'est de ce ministère dont dépend le Service
général des moyens d'enseignement. Donc, il y a une
différence entre l'état qui avait été décrit
autrefois, ces difficultés d'ailleurs que tout le monde connaissait, et
d'ailleurs ce sont les décisions qui ont été prises au
sujet de l'avenir de Radio-Québec, clarifications apportées par
la loi 5, qui ont beaucoup contribué à mettre fin à ces
difficultés.
Je voudrais relever, à part cela, deux ou trois points
très rapidement, simplement des corrections. Le député de
Jacques-Cartier a dit que le président de la Régie des services
publics n'était pas nécessairement un juge. Je signale que selon
la loi il doit être un juge. Le député de Gaspé
fait
allusion à une propagande possible ou qui pourrait se faire au
niveau de Radio-Québec. Je pense que c'est là une attaque
gratuite. S'il a des preuves là-dessus, ce serait tes bon qu'il nous les
fasse connaître. Il a également fait des allusions sur l'influence
que pourraient avoir les instances politiques sur la Régie des services
publics. Je le renvoie au texte, au document d'information sur la Régie
des services publics qui a été transmis. (12 h30)
Le Président (M. Lacoste): M. le ministre, il est
actuellement 12 h 30, est-ce qu'il y a consentement?
M. O'Neill: Une ou deux minutes.
Le Président (M. Lacoste): II y a consentement.
M. O'Neill: Donc, il pourra lire cela et je vous signale que
c'est également là une affirmation assez délicate s'il
pense qu'il y aurait ici un risque d'intrusion. J'aimerais bien aussi qu'il
nous dise sur quoi est le fond de ses propos.
Je signale aussi que, dans une de ses interventions, le
député de L'Acadie a fait allusion à des visées non
clairement avouées du gouvernement. Il s'agit en fait toujours ici du
même procès d'intentions. Elle se demandait hier si vraiment nous
écoutions les propos, les suggestions, les critiques de l'Opposition
concernant ce projet de loi. Aussi longtemps que cela ne portera pas sur la loi
comme telle ou aussi longtemps que cela se résumera à des
procès d'intentions, il est évident que nous mettrons cela de
côté. Nous sommes prêts à entendre des propositions
sérieuses, mais non pas tout simplement à prendre au
sérieux des procès d'intentions.
M. le Président, étant donné qu'il s'agit en fait
ici tout simplement d'une autre motion dilatoire, je propose que cette
commission rejette la motion qui est devant nous.
Le Président (M. Lacoste): Est-ce qu'il y a consentement
pour...
Mme Lavoie-Roux: II me reste quatre minutes, M. le
Président.
Le Président (M. Lacoste): Est-ce qu'il y a consentement
pour poursuivre nos travaux?
Une Voix: Ce n'est pas une question de temps.
M. Rivest: Ce sera du temps gagné sur cet
après-midi.
Mme Lavoie-Roux: Oui.
M. O'Neill: M. le Président, je veux savoir, est-ce que le
débat est terminé ou non?
Le Président (M. Lacoste): S'il n'y a pas consentement, je
dois suspendre...
M. O'Neill: Le débat se termine s'il n'y a pas
consentement. C'est le vote, M. le Président.
M. Rivest: Absolument pas. Non, pas du tout. En deuxième
lecture. Non, dans une précision que Mme le député de
L'Acadie...
M. Bisaillon: Je suis prêt à donner mon consentement
pour que le député de L'Acadie puisse parler, en autant que cela
sera compté à l'intérieur du temps du droit de
réplique.
M. Rivest: Absolument.
Le Président (M. Lacoste): C'est toujours compté.
Est-ce qu'il y a consentement pour poursuivre nos travaux jusqu'à 12 h
35?
Mme Lavoie-Roux: M. le Président...
Le Président (M. Lacoste): Consentement jusqu'à 12
h 35.
M. O'Neill: Consentement avec droit de réplique.
Mme Lavoie-Roux: D'abord, je veux remercier le ministre des
Communications d'avoir donné des faits récents quant aux
relations qui existent entre Radio-Québec et le Service
général des moyens d'enseignement du ministère de
l'Education. Il reste que les préoccupations que j'ai exprimées
étaient réelles puisque lui-même a admis qu'en fait il y
avait eu des tensions entre les deux depuis un certain temps. Tant mieux si les
choses se sont réglées.
Il semblerait également, d'après ce que dit le ministre,
que depuis les auditions de Radio-Québec cela remonte au mois de
mai, je pense, au début de juin il y a eu d'autres pourparlers
entre le ministère de l'Education et Radio-Québec. C'est ce que
je crois comprendre puisque déjà on est à la veille de
signer enfin une sorte de protocole d'entente entre les deux. Cela, je trouve
cela extrêmement intéressant, M. le Président, parce que
comme je vous l'ai dit, ma préoccupation dans tout cela, c'est que les
sommes importantes de l'un et de l'autre soient utilisées d'une
façon efficace et qu'on ne fasse pas une duplication de moyens
techniques parce que les gens ne se parlent pas. C'est tout ce que je voulais
ajouter. C'était pour remercier le ministre.
Le Président (M. Lacoste): M. le député de
Vanier.
M. Bertrand: Uniquement pour indiquer que je vais voter contre la
motion. J'aurais beaucoup aimé qu'on puisse entendre la Régie des
services publics mais, comme je ne peux pas admettre qu'on fasse entendre les
Services des moyens pédagogiques, à ce moment, je me vois dans
l'obligation de voter contre. Malheureusement aussi, vous avez jugé
irrecevable une motion qui pourrait être présentée invitant
la Régie des servi-
ces publics. Vous l'avez dit plus tôt ce matin. Dans les
circonstances, M. le Président, c'est à regret.
Le Président (M. Lacoste): Est-ce que la motion du
député de Jean-Talon telle qu'amendée est
adoptée?
M. Rivest: Appel nominal, M. le Président.
Le Président (M. Lacoste): Appel nominal sur la motion
telle qu'amendée. M. Beauséjour (Iberville).
M. Beauséjour: Contre.
Le Président (M. Lacoste): M. Bertrand (Vanier).
M. Bertrand: Contre.
Le Président (M. Lacoste): M. Rivest (Jean-Talon).
M. Rivest: Pour.
Le Président (M. Lacoste): M. Bisaillon
(Sainte-Marie).
M. Bisaillon: Contre.
Le Président (M. Lacoste): Mme Lavoie-Roux (L'Acadie).
Mme Lavoie-Roux: Pour.
Le Président (M. Lacoste): M. Laberge (Jeanne-Mance).
M. Laberge: Contre.
Le Président (M. Lacoste): M. le Moignan
(Gaspé).
M. Le Moignan: Pour.
Le Président (M. Lacoste): M. Michaud (Laprairie).
M. Michaud: Contre.
Le Président (M. Lacoste): M. O'Neill (Chauveau).
M. O'Neill: Contre, M. le Président.
Le Président (M. Lacoste): La motion est donc
rejetée: six contre, trois pour. La commission parlementaire suspend ses
travaux à cet après-midi, 14 heures.
M. Rivest: 15 heures?
Le Président (M. Lacoste): 14 heures. 2 heures. A moins
qu'il y ait consentement pour se réunir un peu plus tard. 14 heures.
M. O'Neill: Le règlement permet 14 heures, 14 heures.
Le Président (M. Lacoste): 14 heures. Suspension de la
séance à 12 h 36
Reprise de la séance à 14 h 19
Le Président (M. Lacoste): Reprise des travaux de la
commission des communications sur le projet de loi no 4, Loi sur la
programmation éducative.
Interprétation
Au moment de la suspension de nos travaux, ce matin, nous avons
disposé d'une motion d'amendement du député de Jean-Talon.
Nous allons maintenant procéder à l'étude du projet de loi
article par article. J'appelle donc l'article 1. M. le ministre.
M. O'Neill: M. le Président...
M. Rivest: M. le Président, on pourrait, je pense,
enregistrer le sourire de satisfaction de nos amis.
M. O'Neill: ... écoutez, il y a peu de commentaires
à faire sur l'article 1. Il s'agit ici, tout simplement, de
l'interprétation qu'on doit donner à certains termes de base qui
sont utilisés dans le projet de loi. Comme c'est un projet de loi qui
touche la programmation éducative du côté de la radio, de
la télévision et du câble, vous trouvez au début des
définitions sur les entreprises, entreprises de câblodistribution,
l'entreprise de radio-télévision, définition de la
programmation et définition de la régie qui est concernée
par le projet de loi. Je ne vois pas d'autres commentaires à faire
là-dessus.
M. Rivest: M. le Président, oui, juste avant de commencer
l'article 1. Est-ce que le ministre a l'intention de remettre, enfin, je ne
sais pas s'il a pris les dispositions nécessaires, les documents dont on
a parlé hier, juste avant qu'on poursuive sur l'article 1?
M. O'Neill: Est-ce que nous revenons à des questions
préliminaires, je voudrais savoir où nous sommes rendus.
M. Rivest: Non, j'admets que ce n'est pas dans le cadre de
l'article 1, mais je demande au ministre, je m'informe.
M. O'Neill: Ecoutez, comme il n'y avait pas de copies en nombre
suffisant, on a demandé une impression de copies. Dès que ce sera
terminé, vous aurez les documents. Il s'agit de deux docu-
merits de quelque 200 pages chacun. Dès que ce sera
prêt.
M. Le Moignan: Est-ce que le ministre avait l'intention de nous
soumettre des amendements à son projet de loi avant de commencer?
M. O'Neill: J'ai un amendement à soumettre actuellement,
un amendement qui est prévu à l'article 10.
M. Le Moignan: Article 10. M. Rivest: Article 10.
M. Le Moignan: II n'y a pas d'autres amendements.
M. O'Neill: Dans le moment, non.
M. Rivest: Est-ce que le ministre aurait objection à nous
le transmettre immédiatement, dans la mesure où l'article 10 fait
partie d'un des commentaires ou une des réserves les plus
sérieuses qu'on a sur ce projet de loi?
M. O'Neill: A la condition qu'on ne fasse le débat tout de
suite sur l'article.
M. Rivest: Absolument pas.
M. O'Neill: Si c'est cela, je ne suis pas
intéressé.
M. Rivest: Cela pourrait accélérer l'étude
article par article.
Il pourrait y avoir, j'imagine, deux amendements de concordance ou des
trucs comme cela à un moment donné sur le principal amendement
que le ministre veut apporter.
Le Président (M. Lacoste): L'article 1 est-il
adopté?
M. Rivest: Non. Pas tout de suite, M. le Président.
Le Président (M. Lacoste): M. le député de
Jean-Talon, à l'article 1.
M. Rivest: Oui, sur l'article 1, j'aurais tout simplement une
question de sémantique, je pense, au ministre. Par rapport au projet de
loi 109, je constate qu'on a remplacé le mot
"radio-télévision" par le mot "radio" c'est purement une
question d'orthographe, j'imagine, ou de sémantique et
"radiocommunication" par le mot "radiodiffusion". Quelles en sont les raisons?
Ce sont des précisions linguistiques, d'ordre linguistique?
M. O'Neill: Quoi par quoi, s'il vous plaît?
M. Rivest: Dans le paragraphe b) du projet de loi 109, on pouvait
lire "entreprise de radio- télévision: une personne qui exploite
une station de radiocommunication". Dans le paragraphe b) de l'article 1, on
peut lire "une entreprise de radiotélévision: une personne qui
exploite une station de radiodiffusion". Pourquoi le changement entre
radiocommunication et radiodiffusion? Est-ce que la notion est plus large,
moins large ou est-ce une question de vocabulaire? Pardon?
M. O'Neill: Elle est beaucoup plus précise. M. Rivest:
Pardon?
M. O'Neill: Elle est beaucoup plus précise parce que cela
nous permet de savoir si cela ne touche pas... parce que si vous mettiez
communication, une station de communication, techniquement, c'est une station
de communication qui fait partie des grands réseaux de communication,
mais je pense, moi... Je la vois beaucoup plus précise parce qu'elle
décrit exactement le genre d'entreprise concernée soit
radio-télévision, câblodistribution.
M. Rivest: C'est cela. M. O'Neill: Oui.
M. Rivest: Et radiocommunication, cela couvre quoi? Quelle
autre... Seulement un détail.
M. O'Neill: C'est-à-dire que communication peut
également viser tous ces groupes et peut viser des groupes comme les CB,
d'autres groupes de radio.
M. Rivest: Ah! oui. D'accord. Un instant! M. le
Président...
Le Président (M. Lacoste): M. le député de
Jean-Talon.
M. Rivest: ... quant au paragraphe a)... A moins que mon
collègue de Gaspé ait d'autres remarques?
M. Le Moignan: J'aurais une question. M. Rivest: Allez-y.
Je reviens.
Le Président (M. Lacoste): M. le député de
Gaspé.
M. Le Moignan: Quand on mentionne la programmation, c'est
l'ensemble ordonné des émissions qui composent la grille horaire.
Qu'est-ce que le ministre entend par émissions éducatives? On
verra un peu plus loin dans le projet de loi qu'à l'article 5, je pense
qu'on pourrait avoir des modifications. Il me semble que c'est un peu
vague.
M. O'Neill: Je ne comprends pas votre question.
M. Le Moignan: Emissions éducatives. Vous parlez de
l'ensemble ordonné des émissions.
M. O'Neill: Vous l'aurez quand on abordera l'article 2.
M. Le Moignan: Oui, mais...
M. O'Neill: Une programmation éducative se manifeste par
des émissions éducatives, mais ici, vous avez une
définition générale de ce qu'est une programmation avec
une précision que vous allez voir au début de l'article 2.
M. Le Moignan: D'accord. On verra ça à l'article
2.
Le Président (M. Lacoste): M. le député de
Jean-Talon.
M. Rivest: Est-ce que je...
M. O'Neill: Cela décrit tout simplement la programmation
qu'on connaît, la grille horaire soit en tout, soit en partie.
Le Président (M. Lacoste): M. le député de
Jean-Talon.
M. Rivest: J'essaie de comprendre. Le député de
Gaspé a-t-il suggéré qu'on ajoute "éducatives"
après le mot "émissions" au pluriel?
M. Le Moignan: Je ne voyais pas très bien entre
programmations éducatives et émissions éducatives, s'il y
a une nuance, s'il y a une différence, ou si c'est exactement la
même chose.
M. Rivest: L'ensemble des émissions constitue la
programmation. C'est cela?
M. O'Neill: Si vous avez une émission, vous avez une
programmation, une grille horaire, un grand nombre d'émissions. C'est
cela.
Le Président (M. Lacoste): L'article 1...
M. Rivest: M. le Président, quant aux paragraphes a), b)
et c), à moins qu'il n'y ait d'autres intervenants, nous n'avons pas
d'objection. On aimerait par contre suspendre le paragraphe d) et
automatiquement on acceptera par la suite, selon la décision de la
commission dans la mesure où on a des réserves au sujet de la
Régie des services publics.
Le Président (M. Lacoste): Si vous le voulez bien, pour le
bon fonctionnement de nos travaux, je vais appeler le paragraphe a) de
l'article 1.
M. Rivest: Ils sont adoptés ceux-là, vous pouvez
les adopter immédiatement.
Le Président (M. Lacoste): Est-ce que le paragraphe a) de
l'article 1 est adopté?
M. Rivest: Adopté, M. le Président.
Le Président (M. Lacoste): Adopté. Est-ce que le
paragraphe b) de l'article 1 est adopté?
Une Voix: Oui, adopté.
Le Président (M. Lacoste): Adopté. Est-ce que le
paragraphe c) de l'article 1 est adopté?
Une Voix: Adopté.
Le Président (M. Lacoste): Est-ce que le paragraphe d) de
l'article 1 est adopté?
M. Rivest: Non, M. le Président, là-dessus je
voudrais simplement faire une motion pour répondre à la demande
que je vous ai adressée antérieurement. Je fais motion à
l'effet que cette commission suspende l'étude du paragraphe d) de
l'article 1.
M. O'Neill: Est-ce qu'on peut commenter? Le Président
(M. Lacoste): Sur la recevabilité.
M. Bertrand: Oui, c'est recevable. Il nous demande sur la
recevabilité? Je dis: C'est recevable, quant à nous.
Le Président (M. Lacoste): Le président juge la
motion recevable. Discussion sur la motion du député de
Jean-Talon.
M. Rivest: Simplement, parce qu'on a déjà
indiqué les réserves que l'on avait au sujet de la Régie
des services publics et dans la mesure où l'Opposition peut, à
juste titre, avoir des propositions ou des propositions d'amendement au moment
où il sera question de la Régie des services publics dans le
projet de loi no 4; nous présentons cette motion simplement pour ne pas
nous placer dans une situation où nous aurions, par ailleurs,
précédemment accepté avant d'arriver aux articles
qui concernent spécifiquement la Régie des services publics
accepté de facto la présence de la régie dans le
domaine de la programmation éducative. Je ne veux pas indiquer par
là que nous allons nous opposer à tous crins à ce que la
Régie des services publics soit l'organisme, mais nous espérons
qu'au moment où nous arriverons à l'étude des articles qui
traitent de la Régie des services publics, le ministre, tel qu'il l'a
d'ailleurs indiqué, je pense, aura davantage d'information à
fournir au sujet de la régie, qu'il n'en a fourni en deuxième
lecture et durant le débat préliminaire que nous avons eu. (14 h
30)
Nous souhaitons, par la motion que j'ai présentée et pour
des fins de cohérence, que nous suspendions l'adoption du paragraphe d)
de l'article 1 pour les raisons que je viens d'indiquer.
Le Président (M. Lacoste): Est-ce que la motion...
M. O'Neill: M. le Président.
Le Président (M. Lacoste): M. le ministre, sur la motion
du...
M. O'Neill: Je suis bien prêt à faire plaisir
à l'Opposition, mais ça m'apparaît une motion strictement
inutile.
Il s'agit de définitions de base; dans l'hypothèse
dans l'hypothèse, je dis bien, parce que c'est purement une
hypothèse où la Régie des services publics ne
serait pas inscrite dans la loi, il va de soi, en vertu même des
exigences de concordance, qu'à ce moment-là, le paragraphe d)
serait supprimé. Mais ce n'est pas un paragraphe de principe, c'est un
paragraphe d'interprétation, de définition. Alors, ça
m'apparaît entièrement inutile.
Si le fait de ne pas l'accepter va encore provoquer un débat
très long, à ce moment-là, peut-être que, dans
l'espoir d'épargner du temps, on peut le faire; mais je ne vois vraiment
aucun fondement à cette demande; il s'agit, encore une fois, de
définition, il s'agit d'un article d'interprétation,
c'est-à-dire qu'on donne la description des termes, des organismes, des
groupes concernés par le projet de loi. Ici, évidemment, on se
trouve à dire de quelle régie il s'agit. Alors, je ne vois
vraiment aucune utilité à cela, ça n'engage à rien,
c'est une définition et, encore une fois, c'est dans l'hypothèse
où tout à coup il ne serait plus question de la régie,
dans le reste du projet de loi: il va de soi que la concordance exigerait que
l'on supprime le paragraphe d) ou qu'on remplace ce qui est écrit
là, par une autre version qui décrirait l'organisme et qui
remplirait les fonctions que le projet de loi attribue à la
régie.
Comme je vous le dis, la seule raison qui ferait qu'on puisse accepter
ça, c'est simplement pour éviter de donner un prétexte
à l'Opposition pour parler 60 minutes.
Le Président (M. Lacoste): Mme le député de
L'Acadie.
Mme Lavoie-Roux: Vraiment, j'ai écouté le ministre
et je ne sais pas s'il dit oui ou s'il dit non; d'une certaine façon, il
dit non, d'une certaine façon, il dit oui.
Une Voix: ...
Mme Lavoie-Roux: Oui, je comprends, vous éliminez tous
ceux qui font de l'arthrite!
M. O'Neill: Je ne vois pas, M. le Président,
l'utilité de la proposition; pour rassurer Mme le député
de L'Acadie, je propose simplement que l'on maintienne ce paragraphe d).
Le Président (M. Lacoste): Mme le député de
L'Acadie, sur la motion.
M. O'Neill: Mais avec le risque que maintenant on entende parler
les gens, là-dessus, pendant 60 minutes.
Mme Lavoie-Roux: Non, je pense que, quand même on voudrait
parler 60 minutes là-dessus, ce serait assez difficile.
M. Rivest: Pourquoi 60 minutes, on a droit à 20
minutes?
Une Voix: Vous avez droit à chacun 20 minutes.
M. Rivest: On n'est pas trois. M. le député de
Gaspé?
Mme Lavoie-Roux: Non, je pense que c'est une requête qui
est tout à fait légitime, qui, pour le moment, ne met pas de
côté on aurait pu faire une motion pour éliminer la
Régie des services publics, ou enfin retrancher totalement l'article 10
du projet de loi c'est simplement par mesure de prudence. Nous voulons
obtenir des informations supplémentaires sur la régie. On veut
savoir davantage comment va s'articuler la régie avec les autres
organismes. On a parlé, ce matin, des outils dont la régie aura
besoin pour s'acquitter de ce nouveau mandat qui lui sera accordé.
Nous avons également des amendements qui, peut-être,
pourraient venir, avoir certaines répercussions sur le rôle qu'on
veut donner à la régie. Je suis d'accord avec le ministre quand
il dit que dans l'article 1, il s'agit uniquement d'une définition. Il
ne s'agit vraiment même pas de définitions ou de principes. Mais,
par contre, si à un moment donné, on venait à modifier le
projet de loi de telle sorte que la régie n'y serait plus en
concordance, vous éliminez, est-ce qu'à ce moment, lorsque
l'article 1 a été adopté avec cela, cela n'a pas
d'inconvénient non plus?
M. Bertrand: II faut absolument les retirer parce qu'ils n'ont
plus de raison d'être.
Mme Lavoie-Roux: II se peut, par contre, que ceci nous rende
difficile la présentation de certains amendements et c'est dans ce sens,
par mesure de prudence, M. le Président, qu'on demande que l'article
soit suspendu. C'est vraiment inoffensif. Ce n'est vraiment pas mon intention
d'intervenir là-dessus, sauf que là, je sens que le ministre
résiste et je m'explique mal qu'il dise: J'aime autant que vous parliez
60 minutes et qu'on le laisse là. Franchement, c'est à se
demander si ce n'est pas le ministre maintenant qui veut "filibuster". On a
vraiment cette impression. Je trouve que notre demande est légitime et
qu'elle est inoffensive et je peux seulement appuyer la motion du
député de Jean-Talon. Oui.
M. Bertrand: Si après avoir adopté l'article 4, si
on l'adopte, disant la régie peut forcément, c'est la
première fois où on en parle dans le projet de loi, à ce
moment, l'Opposition accepterait tout de suite qu'il soit inscrit que d) est
adopté?
Mme Lavoie-Roux: Ah oui.
M. Rivest: C'est le sens de notre demande.
Mme Lavoie-Roux: C'est le sens de notre demande.
M. Rivest: Si on me permet juste un bref commentaire, la
procédure suggérée par le ministre je ne parlerai
pas de son procès d'intentions va nous obliger à supposer
que sur l'article 4, que ce ne soit pas la régie qui soit dans le
portrait, si on me permet l'expression, à refaire une autre motion et
pour reprendre la crainte du ministre, ce sera un autre trois fois 20 minutes.
Non, mais je comptais sur votre collaboration. Vous voyez, si vous multipliez
pour rien une procédure, je pense que d'ailleurs c'est la
procédure courante... C'est une demande usuelle et habituelle de
l'Opposition qui veut réserver ses droits sur autre chose. C'est
purement une question de formalité d'ailleurs, parce qu'il n'y a pas de
catastrophe là-dedans.
Le Président (M. Lacoste): M. le député de
Vanier.
M. Bertrand: M. le Président, avec la parole que
l'Opposition semble vouloir donner pour ne pas adopter l'article 4
implicitement, le point d) se trouve à être adopté dans
l'article 1. Je vais voter en faveur.
M. Rivest: M. le Président, je suis prêt, quant
à moi, à donner ma parole ou enfin à ce que soit
clairement entendu au niveau de la commission qu'aussitôt que nous aurons
apprécié l'article 4, enfin, que la commission aura
décidé de la présence de la régie dans le domaine
de la programmation éducative ou d'un autre organisme si tel est le
désir de la commission au moment où nous arriverons à
l'article 4, dans l'hypothèse où on maintient la régie
dans le domaine de la programmation éducative, automatiquement, M. le
Président, et vous nous le rappellerez si nous l'oublions, nous
adopterons le paragraphe d) de l'article 1 et nous adopterons l'article 1 au
complet, à ce moment, sans même qu'il ne soit prononcé une
seule parole de notre côté.
Le Président (M. Lacoste): Est-ce qu'il y a consentement
pour suspendre le paragraphe d) de l'article 1?
M. O'Neill: M. le Président, si cela peut nous
épargner du temps.
Le Président (M. Lacoste): II y a consentement. Donc le
paragraphe d) de l'article 1 est suspendu.
M. Rivest: M. le ministre vous n'êtes pas convaincu.
M. O'Neill: Non, pas avec vous autres. M. Rivest: Ah que
c'est méchant.
Le Président (M. Lacoste): Donc, l'article 1 est suspendu
lui aussi.
Mme Lavoie-Roux: D'après moi, il y a d'autres raisons qui
motivent sa mauvaise humeur. Pas seulement l'Opposition. Il y a d'autres...
M. Rivest: Question de remaniement. Mme Lavoie-Roux:
Oui.
Le Président (M. Lacoste): J'appelle donc l'article 2. M.
le ministre sur l'article 2.
M. O'Neill: Quelques commentaires, M. le Président sur
l'article 2, donc, l'article qui propose la définition de programmation
éducative qui, apparemment, a soulevé, a provoqué un
branle-bas du côté de l'Opposition, branle-bas d'ailleurs dont les
bruits même parvenus chez nous, au ministère, parce qu'on
s'inquiétait pour savoir si oui ou non cet article s'inspirait d'une
définition de l'UNESCO. On retrouve, en fait, dans les textes officiels,
quand on essaie de faire l'historique de cet article, cette
référence, cette définition à l'UNESCO dans
l'arrêté en conseil du 14 décembre 1977, un
arrêté en conseil concernant la désignation de l'Office de
radio-télédiffusion du Québec comme radiodiffuseur
éducatif, arrêté en conseil, d'ailleurs, qui avait
été préparé à la demande de
Radio-Québec et en collaboration avec Radio-Québec. La raison
pour laquelle Radio-Québec avait demandé l'adoption de cet
arrêté en conseil...
Le Président (M. Lacoste): M. le...
M. Rivest: Non, juste une demande. Est-ce que le ministre aurait
objection à nous transmettre une copie de cet arrêté en
conseil?
M. O'Neill: M. le Président, est-ce que cela fait partie
des documents publics? Est-ce qu'on doit transmettre ce document à
mesure monsieur? Je ne connais pas les normes. J'imagine qu'on doit être
capable d'aller se les trouver enfin.
M. Rivest: Quand un ministre cite un document, est-ce que cela
s'applique en commission parlementaire?
M. O'Neill: Apparemment, on ne dépose pas de documents en
commission parlementaire. Remarquez que je n'en ai qu'un, c'est un
arrêté en conseil.
Le Président (M. Lacoste): II n'y a pas de
dépôt de document en commission parlementaire.
M. O'Neill: On peut en faire faire des copies.
M. Rivest: J'aimerais cela juste en prendre connaissance
rapidement.
Le Président (M. Lacoste): M. le ministre.
M. O'Neill: Donc, je reprends, M. le Président, en vous
signalant que Radio-Québec avait fait cette demande justement pour
être reconnu au plan international et dans sa participation à des
activités d'organismes internationaux au plan éducatif et ensuite
justement pour profiter également des avantages de cette reconnaissance.
On
lit ceci d'ailleurs dans un des attendus. On dit: "Attendu qu'il
s'avère opportun et nécessaire d'officialiser la nature et le
caractère éducatifs du Service de radio-diffusion de façon
à ce que ledit office puisse officiellement faire valoir sa
qualité de radiodiffuseur éducatif et en retirer sans
empêchement ou sans difficulté tous les droits, tous les avantages
et toutes les prérogatives y afférant et ce tant au
Québec, au Canada que dans tout autre pays et qu'auprès de tout
autre organisme international." L'arrêté en conseil, à ce
moment, se réfère à des arrêtés en conseil
précédents qui ont d'ailleurs tous été
mentionnés hier: l'arrêté en conseil d'octobre, le 22,
1973, ici au Québec, l'arrêté en conseil
fédéral du 13 juillet 1972 et l'arrêté en conseil
fédéral du 19 mars 1970 qui sont des directives de nos CRTC. Dans
chaque cas, vous retrouvez exactement la même définition. Encore
une fois, Radio-Québec, nous avait demandé, deux choses:
Premièrement, cette reconnaissance internationale et ensuite, pour
certains avantages économiques afférents liés à
cette reconnaissance, ne serait-ce que, par exemple, quand on parle ici de
prérogatives y afférentes, cela impliquait, par exemple, des
exemptions de douanes quand il s'agissait de produits culturels.
Le texte se lit comme ceci: "Qu'il soit déclaré
officiellement que l'Office de la radio-télédiffusion du
Québec a toujours été et continuera d'être durant le
bon plaisir du gouvernement un organisme de radiodiffusion éducative
tant au sens de l'arrêté en conseil no 3837, du 22 octobre 1973 du
gouvernement québécois qu'au sens de l'arrêté en
conseil no CP19721569 du 13 juillet 1972 du gouvernement canadien et qu'au sens
de la définition internationale établie par l'UNESCO par voie de
conséquence, et tels qu'ils frappent et visent en particulier les
services de radio-télédiffusion établis,
possédés, exploités par ledit office."
D'où vient, maintenant, cette référence? J'ai
essayé également d'en avoir des renseignements plus
précis. Apparemment, il faut remonter à 1969. (14 h 45)
En 1969, au moment où le gouvernement fédéral se
préparait à pénétrer ou à envahir la radio
et la télévision éducative, il y a eu une protestation des
provinces et de façon particulière, une protestation des Conseils
des ministres de chacune des provinces canadiennes. Il y avait eu, donc,
à ce moment, un recul d'Ottawa. Dans une deuxième étape,
dans les négociations qui ont eu lieu, le ministre fédéral
des Communications à ce moment je crois que c'était M.
Pelletier avait voulu proposer lui-même une définition de
programmation éducative. Alors, les ministres de l'Education des
provinces, eux ont proposé une définition qui a été
dite, d'ailleurs, conforme aux exigences de l'UNESCO. C'est justement à
cause de cela qu'on s'en est servi après, pour profiter des avantages de
reconnaissance internationale; et il y a eu un accord le 2 décembre
1969.
On peut, à partir de là se poser la question: Est-ce qu'il
s'agissait d'un texte "inspiré de" ou même "emprunté de"?
Jusqu'ici on avait mis "inspiré de" et il est possible qu'on puisse
d'ici très peu de temps, peut-être très peu d'heures, en
arriver à ce que selon une version que nous aurons reçue cela
serait plus que "inspiré de", parce qu'il s'agissait de mettre fin
à une discussion là-bas, de savoir qui pouvait se permettre de
proposer une définition de programmation éducative et il
s'agissait donc de faire appel à une sorte d'autorité qui serait
au-dessus de tout soupçon.
Remarquez que déjà, quand on parcourt certains documents
de l'UNESCO, des rencontres comme celle de Paris, je crois, en juillet 1969 et
d'autres documents, il y en a qui sont postérieurs à cela, qui
sont dans le même sens. Je pense, par exemple, à la
radio-télévision au service de l'éducation des adultes,
les leçons de l'expérience mondiale, d'Ignacy, Wniewicz Unesco,
on en arrive exactement à ces deux éléments que l'on
retrouve dans la définition de la programmation éducative. Mais
le problème, c'est de savoir si en plus de cela, à Ottawa,
à ce moment, on avait plus que non seulement... Autrement dit, est-ce
qu'à Ottawa, à ce moment, on a fait le joint d'un certain nombre
de documents ou de présentations de l'UNESCO ou a-t-on pris le texte au
complet? Ce serait une question à clarifier, mais il ne fait aucun
doute, d'après les renseignements que j'ai eus, que pour le gouvernement
canadien, les ministres de l'Education des provinces, il s'agissait vraiment
là de quelque chose qui reflétait la pensée de l'UNESCO en
programmation éducative.
Actuellement, c'est également cette définition qui est
utilisée, c'est le renseignement que nous avons, justement pour
déterminer dans différents pays quels sont les films et quel est
le matériel de télévision qui puisse jouir de l'exemption
de douanes. Donc, il y a une chose certaine, c'est "inspiré de", il n'y
a aucun doute là-dessus, ce qui pourrait peut-être être
excessif, mais je dis bien peut-être, ce serait de dire, "emprunté
à". Il semble de plus en plus, d'après finalement les
renseignements que nous avons et ceux qui vont nous parvenir, qu'on va
peut-être pouvoir même dire au lieu d'"inspiré de", dire
"emprunté à". Dans le moment "inspiré de", il n'y a aucun
problème et c'est, encore une fois, cette définition qui a
joué de l'autorité au point d'ailleurs qu'en 1969, on avait fait
un consensus pour qu'à l'avenir ce soit vraiment sur ce texte qu'on
s'appuie. Maintenant, j'en arrive...
M. Rivest: Le texte du conseil, le texte de 1969.
M. O'Neill: Oui, le même texte que vous avez dans l'article
2. Toujours le même texte que vous retrouvez dans les quatre
arrêtés en conseil que j'ai mentionnés.
Maintenant, ce que je voulais aussi signaler, c'est que d'autre part,
c'est le texte de balise. C'est vraiment le texte de balise,
c'est-à-dire que, dans le projet de loi, par exemple, dans
l'application, dans l'évaluation que devra faire la Régie des
services publics, elle devra utiliser évidemment ce texte de balise de
l'article 2, ne serait-ce justement que parce que c'est lui qui sert aussi
et pensez que dans le cas de Radio-Québec c'est très
important, c'est pour cela, encore une fois, que Radio-Québec
nous a demandé cet arrêté en conseil en 1977 qui
sert pour la reconnaissance internationale dans le domaine de la
radiotélévision éducative.
Je voudrais tout simplement, peut-être, ajouter que le
député de Jacques-Cartier a peut-être été un
petit peu téméraire ou présomptueux en disant que soit
consciemment ou soit inconsciemment, nous aurions induit la Chambre en erreur.
Si nous avions utilisé les mots "emprunté à" possiblement,
mais encore là, il est possible qu'on découvre que ce n'est pas
simplement "inspiré de", ce qui est clair, mais qu'il est possible aussi
que ce soit "emprunté à", mais de cela, la preuve n'est pas
encore faite parce que la cueillette des documents d'ailleurs, nous ne
sommes pas les seuls à chercher le document là-dessus, c'est
évident la cueillette de documents n'est pas terminée.
Donc, il peut arriver encore une fois qu'on découvre que l'expression
qui aurait été la plus adéquate aurait été
de dire "emprunté à" et je me réfère à ce
moment, encore une fois, à la décision du ministre
fédéral des Communications dans ses deux directives au CRTC et
ensuite de la reprise de cette définition dans l'arrêté en
conseil de 1973 et dans l'arrêté en conseil que j'ai
mentionné qui date de 1977.
Quant à savoir si c'est une bonne définition, je pense
qu'une définition qui jouit de la reconnaissance de tous les ministres
de l'Education du Canada, c'est un argument qui, normalement, devrait
impressionner beaucoup l'Opposition officielle. C'est un document qui jouit
d'une reconnaissance officielle à Ottawa, je pense qu'à ce moment
on peut s'en servir sûrement comme un texte qui fait autorité.
M. Guay: II a reçu le "nihil obstat".
M. O'Neill: II a reçu le "nihil obstat" et est
utilisé dans les documents officiels du gouvernement
fédéral, dans un document officiel du gouvernement
précédent et dans l'arrêté en conseil qui a
été passé à la demande de Radio-Québec
justement pour que Radio-Québec puisse jouir sans équivoque de
cette reconnaissance internationale comme radiodiffuseur éducatif.
Le Président (M. Lacoste): M. le député de
Jean-Talon.
M. Rivest: Je remercie le ministre, à tout le moins, des
perspectives historiques qu'il nous a données au sujet de cette
définition sans cependant avoir pu pour l'instant marquer du doigt le
point de départ, c'est-à-dire, de nous produire la
définition première que tout le monde dit s'être
inspiré de l'UNESCO. Je comprends les difficultés pratiques que
rencontrent le ministre et bien d'autres, à ce qu'il semble, à
trouver un texte de départ, mais sans doute que, parlant de la
décision du Conseil des ministres de l'Education en 1969,
référant par la suite à l'arrêté en conseil
de 1972 du fédéral et de 1974 on en a un aussi en 1974 du
gouvernement du Québec, 15 mai 1974 et, par la suite, un autre
arrêté en conseil de 1977, il semble bien effectivement, en
examinant la définition que finalement et celle même qu'on
retrouve à l'intérieur du projet de loi 4 il s'agit
effectivement... enfin, je pense qu'il faudrait peut-être vérifier
les textes, il y a peut-être des "e" ou des "ou" qui ont peut-être
sauté au fil des ans, mais substantiellement, c'est la même
définition, c'est-à-dire, qui comporte deux
éléments fondamentaux, un troisième qu'on retrouve au
paragraphe b) de l'article 2. Il y a fondamentalement deux idées, je
pense, dans la programmation, dans toute idée de programmation
éducative, constatées par les autorités que vient de citer
le ministre et reconfirmées dans le projet de loi no 4.
Il y a deux idées fondamentales: l'idée de poursuite d'une
formation ou d'acquisition de connaissances et l'idée la
deuxième idée de surveillance ou d'évaluation. Je
pense que fondamentalement, c'est autour de ces deux critères que se
résume la définition que l'on retrouve à l'article 4.
Ceci étant dit et dans la mesure même où, sans pour
l'instant entrer dans l'article 3, le ministre, le gouvernement a choisi de
s'appuyer sur une tradition ou sur toute une évolution que le ministre
vient de nous rappeler, il n'en reste pas moins que ce premier choix de base du
gouvernement sur lequel nous ne pouvons certainement pas le critiquer dans la
mesure où il y a tellement de gens qui ont concouru et le
ministre lui-même a ajouté d'autres considérations en
parlant de la reconnaissance internationale, par exemple, de
Radio-Québec et de l'intérêt qu'il y avait de maintenir
cette définition dans la mesure où, partant de cette
définition, c'est difficile pour nous de porter un jugement quand on
considère que l'article 3, par la suite je ne discute pas du
mérite de l'article 3, je retiens simplement la signification
première de l'article 3, sa définition reconnue et admise par
tout le monde étant très large, bien sûr, dans les termes,
comportant deux éléments l'article 3 vient dire
immédiatement après qu'une programmation éducative doit
et c'est là véritablement que l'on voit le choix du
gouvernement, c'est-à-dire sa conception à lui de la
télévision éducative parce qu'à l'article 3, il
détermine combien y en a-t-il trois critères
majeurs que doit nécessairement rencontrer une programmation
éducative telle que définie à l'article 2.
M. O'Neill: Je ne veux pas vous interrompre. M. Rivest:
Oui, oui. Allez-y.
M. O'Neill: C'est un peu une question de règlement. Je me
demandais pourquoi on n'abordait pas l'article 3 tout simplement pour en parler
plus librement.
M. Rivest: Parce que je veux...
M. O'Neill: C'est parce que vous êtes dedans,
là.
M. Rivest: ... simplement dire que l'article 3 limite...
M. O'Neill: Question de règlement.
M. Rivest: Oui, limite considérablement, précise,
si vous voulez, mais une précision comporte toujours un certain nombre
de limitations... On a une définition générale qui est
admise, reconnue par tout le monde...
M. O'Neill: Oui.
M. Rivest: ... qui vient probablement de l'UNESCO et de tout ce
que vous voudrez. C'est la définition générale sur
laquelle Radio-Québec a fonctionné dans le passé sans
autre directive précise et enfin tous ceux qui ont fait de la
télévision une programmation éducative. Le gouvernement,
dans le projet de loi no 4, en vertu de l'article 3, en vient... Non, je ne
parlerai pas de l'article 3, M. le Président. Je sais que le ministre
vous a... Je ne parlerai pas du droit du citoyen à l'éducation et
du droit du patrimoine culturel. Je ne parle que de la signification
première de l'article 3 qui vient d'une façon impérative
dicter à un organisme qui aura la charge de déterminer ce qu'est
une programmation éducative, qui vient dire: Voici,l'article 2, la
définition générale admise par tout le monde sur
laquelle, d'ailleurs, tout le monde fonctionne, le conseil des ministres de
l'Education auquel a référé...
Les arrêtés en conseil qui ont permis à
Radio-Québec de fonctionner dans le passé de la façon dont
Radio-Québec a fonctionné, à la suite de l'adoption du
projet de loi no 4 la définition originale qui semblait servir,
être utile et satisfaire à peu près tout le monde se
trouve, à mon avis, limitée ou enfin précisée par
l'imposition de critères impératifs qu'avance, qu'apporte
l'article 3. Je demande simplement au ministre quelles sont les raisons qui ont
amené le gouvernement, quel était le besoin qu'il y avait de
déterminer d'une façon impérative des
éléments que devait rencontrer une programmation
éducative. (15 heures)
Pourquoi, autrement dit, le ministre ne s'est-il pas contenté,
dans son projet de loi, de conserver la définition qui s'était
élaborée au cours des années, de la façon dont il
nous l'a décrite, et qui était admise et reconnue par tous, non
seulement au niveau du gouvernement du Québec, mais aussi au niveau du
Conseil des ministres de l'Education du Canada et même probablement au
niveau international. A l'article 3, on discutera du mérite des
critères impératifs que le ministre a déterminés.
Ce sera le débat sur cet article.
Le ministre nous a très bien fait l'historique de cette
définition. Je lui demanderais maintenant de nous apporter quelques
précisions. Pourquoi a-t-il cru nécessaire de dire que cette
définition doit, d'une façon impérative pour que cela
devienne une programmation éducative, satisfaire à tels
critères, c'est-à-dire les critères qu'on retrouve
à l'article 3? Sans discuter le mérite des critères car ce
sera le débat sur l'article 3. Enfin, le ministre comprend ce que je
veux dire. J'ai peur de contrevenir au règlement. Il comprend ce que je
veux dire. Au fond, la signification réelle de l'article 2 est
déterminée par l'article 3. Je ne demande pas à discuter
du fond, je demande simplement quelles raisons ont amené la
méthode de reprendre la définition générale pour y
inscrire des contraintes qui sont celles prévues à l'article
3.
Le Président (M. Lacoste): M. le député de
Jean-Talon, c'est très difficile pour la présidence...
M. Rivest: M. le Président, si vous me le permettez, pour
ne pas compliquer les choses parce que je fais de la haute voltige et je
veux être clair on peut suspendre l'article 2, si vous voulez.
J'aurais quelques discussions à faire sur les mots, mais on pourrait
étudier les articles 2 et 3 ensemble, si vous voulez. On pourrait
étudier les articles 2 et 3 ensemble et on verra après.
M. Guay: Effectivement, je ne comprends pas cette espèce
de chinoiserie que vous faites depuis tantôt.
M. Rivest: C'est parce que je faisais attention.
Le Président (M. Lacoste): Cela aussi, M. le
député de Jean-Talon, ce sera difficile à la
présidence de déterminer le temps de parole de chaque
député.
M. Rivest: D'accord. Est-ce que le ministre peut répondre?
Je pense qu'il a compris le sens de ma question. Faites attention au
règlement, vous aussi, autant que je l'ai fait. Pourquoi imposer des
critères?
M. O'Neill: II faudrait justement qu'on s'entende sur la
procédure. Est-ce qu'on décide d'adopter ou de suspendre
l'article 2? Est-ce qu'on aborde l'article 3? Est-ce qu'on aborde les articles
2 et 3 en même temps? Il faudrait s'entendre sur une
procédure.
Le Président (M. Lacoste): Les membres de la commission
sont maîtres du déroulement des travaux de la commission
parlementaire. La présidence a appelé l'article 2 du projet de
loi no 4. S'il y a consentement pour suspendre l'étude de l'article 2,
d'accord.
M. O'Neill: Le problème, à l'article 2, est qu'il
est assez difficile de jouer dedans étant donné, justement, le
caractère du texte.
Le Président (M. Lacoste): Je vais poser la question pour
suivre le règlement. Y a-t-il consentement pour suspendre l'étude
de l'article 2?
M. Guay: Qu'est-ce qui s'oppose à l'adoption de l'article
2 puisque tout le monde est d'accord?
M. Rivest: M. le Président...
Le Président (M. Lacoste): M. le député de
Jean-Talon.
M. Rivest: ... très bien, on va s'en tenir à
l'article 2. Une fois que l'article 2 sera adopté, je pourrai parler de
l'article 2. Est-ce que j'aurai le droit de faire cela?
Le Président (M. Lacoste): Pardon?
M. Rivest: Une fois que l'article 2 aura été
adopté et qu'on sera à l'article 3, est-ce que j'aurai le droit
de parler de l'article 2?
Mme Lavoie-Roux: Bien, quand même...
Le Président (M. Lacoste): Bien... Non, disons que,...
M. Rivest: Vous allez nous trouver une place, en tout cas!
Mme Lavoie-Roux: ... il ne faut quand même pas être
plus catholique que le pape. On peut toujours référer à un
autre article, quand même!
Le Président (M. Lacoste):... M. le député
de Jean-Talon, au moment où nous aborderons l'article 3, je vais juger
selon le déroulement des débats.
M. Rivest: Je référerai à l'article 2.
Trouvez-moi une place pour poser ma question entre les articles 2 et 3. Est-ce
qu'il n'y a pas une place entre les articles 2 et 3?
M. Guay: Ecoutez, on peut adopter l'article 2 et puis...
M. Rivest: Pour tout de suite, on a quelques petites questions
sur le texte.
Le Président (M. Lacoste): M. le député de
Jean-Talon sur l'article 2.
Mme Lavoie-Roux: M. le Président, j'aurais des questions
à poser sur l'article 2.
Le Président (M. Lacoste): Mme le député de
L'Acadie à l'article 2.
Mme Lavoie-Roux: D'abord, je voudrais demander au ministre,
puisque tout le monde semble d'accord sur le fait que jusqu'à
maintenant, Radio-Québec a fonctionné selon la définition
qui est actuellement à l'article 2, mais, ceci, depuis presque...
peut-être pas sa création, mais depuis, en tout cas, la
définition sur laquelle les ministres de l'Education du Canada se sont
entendus à Toronto, en 1969, et dans laquelle on prévoyait que
cette acquisition de connaissance, cet élargissement du champ de la
perception, etc., puissent être évalués ou
surveillés. Est-ce que, sur ce qui a été fait, puisque
j'ai cru comprendre que, jusqu'à maintenant, c'était, somme
toute, selon cette définition que Radio-Québec avait
fonctionné, il y a eu une évaluation de la portée
éducative de la programmation de Radio-Québec? C'est parce que,
en d'autres termes, j'y faisais allusion hier, il y a eu bien des
difficultés à Radio-Québec, on n'a pas toujours
semblé... Là, je ne fais pas référence aux
difficultés syndicales, quoique elles étaient reliées
d'une certaine façon à la programmation. Le gouvernement a
décidé, on continue dans la même veine. D'ailleurs, c'est
ce que disait le président de Radio-Québec, je ne suis pas
pour commencer à citer il disait qu'il y a différentes
hypothèses qui ont été envisagées pour
Radio-Québec, et qu'on a finalement décidé de continuer
avec le statu quo.
Compte tenu de tout ceci, est-ce que le ministre peut nous dire s'il y a
eu une évaluation quelconque, à un moment donné, à
part les évaluations quantitatives de cote d'écoute? Quand on
parle d'évaluation, de quoi parle-t-on exactement? Quelle en est la
portée? Quelles en sont les répercussions? Est-ce qu'on a fait
des évaluations suffisantes pour donner de nouvelles orientations ou
mettre l'accent sur d'autres programmes que ceux qui existaient? On n'a aucune
donnée sur...
M. O'Neill: Parlez-vous d'une évaluation qui se fait
à l'intérieur de Radio-Québec ou d'une évaluation
qui se fait à l'extérieur?
Mme Lavoie-Roux: J'imagine que ce serait à
l'intérieur de Radio-Québec. S'il y en a de l'extérieur,
je ne le sais pas.
M. O'Neill: A l'intérieur, Radio-Québec a son
comité d'évaluation de programmes. A l'extérieur, nous
revenons justement à ce comité conjoint, dont il a
été dit d'ailleurs, dans le rapport Rocher, qu'il a, en fait,
toujours été... On dit: "N'a pas réussi facilement
à jouer ce rôle d'évaluation, face à
Radio-Québec." Pour ma part, j'y vois deux raisons; ça ne veut
pas dire, remarquez, que, globalement, on n'a pas une idée de ce qui se
fait à Radio-Québec, ne serait-ce qu'il faudrait savoir qu'il y
a, en plus de ça, des contacts avec le ministre des Communications et la
direction de Radio-Québec qui ont été prévus par la
loi.
Ce qui, je pense, a rendu difficile le fonctionnement de ce
comité conjoint, cela ne relève pas d'aujourd'hui, c'est
bien avant nous...
Mme Lavoie-Roux: Non.
M. O'Neill: ... c'est qu'il y avait d'une part, la situation
à laquelle il a été fait fréquemment allusion, du
côté de gens qui étaient à l'Education, par rapport
à Radio-Québec et, je pense que l'autre raison vient du fait que,
pour le comité conjoint avec deux ministres, il est extrêmement
difficile d'aller loin, d'avancer dans un domaine d'évaluation qui
pourrait prendre l'allure d'une analyse critique. Je pense que, ce qui,
justement, a fait qu'il y a une distance qui a été gardée,
entre Radio-Québec et ce comité, venait de la crainte même
des hommes politiques face à Radio-Québec d'aller loin, d'aller
trop loin.
A ce point de vue, on en reparlera quand on parlera de la régie,
mais c'est une des raisons,
c'est-à-dire que le comportement que, pour ma part, j'ai eu avec
Radio-Québec, je suis certain que c'est le même comportement
qu'avaient les ministres qui m'ont précédés,
c'est-à-dire une tendance à s'en tenir à des...
Mme Lavoie-Roux: Garder des distances.
M. O'Neill: Oui, à garder des distances, à s'en
tenir à des remarques générales et, là où il
aurait pu, encore une fois, y avoir une évaluation peut-être plus
rigoureuse. Cela aurait été si des experts, par exemple, auxquels
on fait appel, soit au ministère de l'Education, soit chez nous, avaient
pu fonctionner facilement, mais dans le cas du ministère de l'Education,
on sait exactement ce qui se passait. Moi, je crois que, là-dessus, le
rapport avait parfaitement raison, le comité conjoint était
sûrement inspiré d'une très bonne intention. C'est un
mécanisme pas tellement compliqué, mais je pense qu'il a
été mal placé. Finalement, qu'est-ce que c'est, il
était mal placé pour faire ce travail d'évaluation face
à Radio-Québec. L'évaluation est facile à faire
dans le cas d'une émission scolaire, par exemple, de reconnaître
son caractère tel quel mais, au moment où on pense à une
évaluation beaucoup plus générale, je crois que cela
devient extrêmement délicat. C'est qu'à l'intérieur
de Radio-Québec, eux-mêmes ont sur pied et font fonctionner leur
service d'évaluation de leur programme.
Mme Lavoie-Roux: Oui, je continuerai après.
Le Président (M. Lacoste): M. le député de
Jean-Talon.
M. Rivest: Le ministre vient de référer au
comité. J'imagine qu'il y a eu des conversations, mais est-ce qu'il y a
des archives à votre ministère à savoir que vous avez pu
évaluer autrement que de part et d'autre avec les gens de Radio... Il
n'y a pas d'archives. J'imagine que c'était informel.
M. O'Neill: En fait, peu de temps après le moment
où nous sommes arrivés en place, déjà à ce
moment avait été soumise à une discussion justement cette
question. C'est-à-dire, que c'était relié quand même
à un travail préliminaire qui avait été fait au
temps du ministre précédent, au temps où M. Labonté
était là parce que, quand nous sommes arrivés, n'oublions
pas que les consultations sur l'avenir de Radio-Québec étaient
déjà en marche depuis presque deux ans. Dans la pratique,
déjà à ce moment, d'ailleurs, il y a eu un premier
document que nous avons présenté au CMPDC puis peu de temps
après est venue la décision, je ne sais pas la date exacte, de
dire: On reprend toute la question et c'est là que le rapport Rocher est
entré en action pour faire une révision
générale.
M. Rivest: II n'y avait pas d'archives, dans le sens que... Ce
que je veux dire, c'est est-ce que le comité interministériel
avait dégagé des critères d'évaluation, par
exemple, ou quand je parle d'archives, est-ce qu'il y a eu des lettres, enfin,
de la correspondance qui a été échangée entre le
comité interministériel qui existait et Radio-Québec. Non,
cela se faisait plutôt d'une façon informelle.
M. O'Neill: A ma connaissance...
M. Rivest: Comme vous dites, à part cela, il y avait une
réserve ministérielle étant donné le
caractère indépendant de Radio-Québec.
M. O'Neill: Cela se résumait à...
M. Rivest: II n'y avait pas d'expertise.
M. O'Neill: Non.
M. Rivest: II n'y en a pas.
M. O'Neill: Puis en fait, cela se résumait en pratique
à des rencontres qu'on pouvait avoir comme cela avec le PDG, les
problèmes qu'on a eu à régler au niveau du conseil
d'administration et très peu de temps après, tout ce
problème a été soumis à l'attention du CMPDC en
ramassant, en recueillant tout ce qui avait été
préparé antérieurement et là cela a
été l'étape du rapport Rocher. Mais le sentiment
général c'était que cela ne marchait pas. C'était
cela. Comme je vous dis, moi je pense que ce n'est pas simplement parce qu'il y
avait des malaises surtout entre l'Education et Radio-Québec, c'est
aussi parce que, pour ce qui est des hommes politiques, quand on arrive face
à une institution comme Radio-Québec, on garde des distances. On
est prudent parce qu'on pense que c'est comme cela que les choses doivent se
passer et c'est là que je ne voudrais pas anticiper sur l'article 9.
Nous pensons qu'il y a une liberté qu'une régie peut avoir que
nous ne pouvons pas avoir. On ne peut pas l'avoir, c'est trop
délicat.
Mme Lavoie-Roux: Je pense qu'on a dit qu'un organisme
extérieur... M. le Président, le ministre dit: Mais
Radio-Québec a des instruments d'évaluation. Est-ce qu'il peut
donner un peu plus de détails sur le genre ou le type
d'évaluation qu'ils font? Par exemple, il y a des choses qui se
mesurent. Si on se réfère, par exemple, on parle d'enrichissement
de connaissances et d'élargissement du champ de perception, cela semble
être en tout cas la poursuite d'une formation par l'acquisition
d'enrichissement des connaissances et d'enrichissement du champ de perception,
on a là quand même deux éléments qui devraient
pouvoir ête mesurables et que la définition prévoit comme
devant être mesurés. J'aimerais savoir quel type...
M. Guay: Puissent et non pas pouvant être.
Mme Lavoie-Roux: Puissent, oui, vous avez raison. Puissent
être contrôlé.
M. Guay: C'est complètement différent.
Mme Lavoie-Roux: II y a une grande différence, sauf que...
(15 h 15)
Ce que je voulais dire, c'est que cela suppose que les deux choses sont
mesurables, tant l'enrichissement des connaissances que l'élargissement
du champ de perception. Mais il reste qu'on a pris soin d'ajouter que ces
choses puissent être contrôlées ou appréciées.
Je pense que cela a peut-être été modifié un peu,
"puisse être surveillé ou évalué" selon les termes
qui sont utilisés dans le projet de loi. Quand vous parlez des
mécanismes d'évaluation que Radio-Québec a à
l'intérieur, on sait qu'ils ont de l'évaluation quant à la
cote d'écoute, mais quant aux objectifs de formation, par exemple,
qu'ils se fixent quand ils décident d'un programme, ont-ils une
évaluation qui est faite là-dessus si bien qu'on puisse modifier
l'orientation du programme, donner une suite à un programme
subséquent, n'en pas donner ou simplement l'annuler? Etes-vous familier
justement avec ces outils d'évaluation que Radio-Québec a?
M. O'Neill: Je sais qu'à un moment donné, par
exemple, ils vont faire des échantillons d'émissions et ils vont
aller contacter des groupes pour avoir de la rétroaction pour leur
propre gouverne, mais je n'ai jamais analysé ce genre de rapports. Cela
fait partie de leur vie interne. Mais je sais qu'ils font des choses, des
genres de technique d'évaluation comme celles-là en prenant
contact plus direct avec leurs auditoires. Pour avoir la liste de toutes les
techniques qu'ils emploient, il faudrait leur poser la question.
Mme Lavoie-Roux: L'objet de ma question, c'est que la
définition contient quand même ces deux éléments de
contrôle et d'évaluation. Ils sont introduits dans la
définition et maintenant, on les introduit dans le projet de loi d'une
façon formelle. Avant, on a pris par un arrêté en conseil,
on a adopté cette définition ou à peu près cette
définition. Cela s'est peut-être fait ou cela ne s'est
peut-être pas fait, ou selon des instruments de mesure adéquats ou
plus ou moins adéquats, tant mieux. Si cela n'a pas fonctionné,
tant pis. Mais là, on l'introduit dans la loi. Cela suppose qu'on doive,
à quelque part, soit à l'intérieur de Radio-Québec
soit par un organisme extérieur, se préoccuper vraiment de
surveillance et d'évaluation. Ma question précise est la
suivante: Quand on introduit ceci dans la loi, en mesure-t-on vraiment la
portée? Cela devient somme toute comme une obligation.
M. O'Neill: Cela devient beaucoup plus exigeant.
Mme Lavoie-Roux: C'est cela. M. O'Neill: C'est cela?
Oui?
Mme Lavoie-Roux: C'est pour cette raison que je dis: Quels sont
les outils...
M. O'Neill: Quand je dis: Les véritables balises sont
là, c'est qu'il va falloir les appliquer et il faudra qu'un organisme
voit à ce qu'elles soient appliquées.
Mme Lavoie-Roux: Mais dans le moment, on ne le sait pas.
M. O'Neill: Je vous donnais comme exemple, encore une fois, que
du côté de Radio-Québec même, je sais qu'ils font ce
travail... Je vous ai donné un exemple de la façon dont ils
pouvaient procéder dans l'évaluation. On pourrait en savoir plus
en leur posant des questions là-dessus, mais ce qu'il faut voir, c'est
qu'il y aurait obligation en pratique, non seulement de la part de l'organisme
concerné, de procéder à cette évaluation, mais il y
aura aussi évidemment un jugement à porter de l'extérieur.
C'est là qu'entre en jeu, finalement, un organisme de
réglementation.
Mme Lavoie-Roux: Mais le problème que ceci pose, c'est que
quand la programmation éducative offre ou quand les programmes offrent
des choses qui sont plus facilement quantifiables et qui peuvent faire l'objet
d'un suivi, cela peut aller, mais quand on arrive dans des choses aussi
générales qu'encourager la discussion des questions d'ordre
général, cela va devenir passablement difficile d'évaluer
et de mesurer. Je pense, par exemple, que si vous décidiez, s'ils
décidaient d'avoir un programme pour les jeunes de 18 à 25 ans
qui sont en chômage pour les inciter à se présenter
à l'éducation des adultes, les inciter à se
présenter au centre de main-d'oeuvre ou quel que soit le programme que
quelqu'un pourrait passer, ce sera peut-être facile de faire un suivi et
de dire: II y a tant de jeunes pour qui cela a été une
expérience positive ou cela ne l'a pas été. Je pense que
c'est mesurable, mais quand on va arriver dans des choses, que ce soit le b) ou
le c), je pense que là, cela va être difficilement mesurable et
quantifiable.
M. O'Neill: Oui, ce sera beaucoup plus élastique. Pour
reprendre un domaine qui vous intéresse beaucoup, que vous avez à
coeur, celui de l'éducation des adultes, il faut noter que cette
élacticité est normale. J'ai parcouru rapidement le rapport de
l'UNESCO sur l'éducation des adultes, le rapport de la rencontre de
Tokyo en 1972; quand on lit cela, on retrouve des équivalences
générales que vous retrouvez justement dans l'article 3. Il est
sûr qu'à ce moment-là le mot "évaluation" est tout
à fait différent. Vous vous rappelez un autre exemple, celui de
la question qui nous a été posée à un moment
donné lors de la défense des crédits, je pense, par le
député de Saint-Laurent, sur l'usage des films à la
télévision; nécessairement, à ce moment-là,
quant à moi, j'ai l'impression que ce sera une évaluation
beaucoup plus élastique. En fait, vous avez, selon le type
d'activité, tantôt des critères qui peuvent s'appliquer
avec assez de rigueur je pense évidemment à la
télévision scolaire et tantôt des
critères qui vont s'appliquer de façon beaucoup plus
large.
Si on regardait tous certains films de Radio-Québec aujourd'hui
et qu'on décidait de se poser la question ensemble, après
l'évaluation pédagogique, je serais très curieux de savoir
ce que cela donnerait comme bilan. D'autre part, je pense que c'est un peu dans
la nature même d'un media comme celui-là, ce n'est pas un media
scolaire.
Mme Lavoie-Roux: Est-ce que cela ne fait pas ressortir
l'importance, pour Radio-Québec, de se fixer des objectifs quand
même assez précis dans le domaine de la formation et de
l'élargissement du champ de la perception, pour utiliser les termes du
projet de loi, puisque, tant qu'on n'a pas d'objectif précis, il n'y a
à peu près rien qui est mesurable quant au résultat.
M. O'Neill: Oui, sauf qu'il y a des objectifs que
Radio-Québec se donne et va se donner de façon plus
précise maintenant avec sa loi, et cette loi-là, je pense
à certains objectifs précis que nous avons ajoutés au
moment où nous avons donné le mandat à
Radio-Québec, avant même l'adoption du projet de loi, sur certains
types d'activité auxquels il devait s'adonner. Je pense à la
question des groupes ethniques et des choses comme celles-là. Je pense
que Radio-Québec, avec cet ensemble de balises qui demeurent larges
parce que je suis convaincu qu'il faut qu'elles demeurent larges,
autrement, on risque d'empêcher un fonctionnement aéré de
l'organisme avec son expérience et avec les ressources humaines
dont il dispose, sera de plus en plus capable de faire cela.
Mme Lavoie-Roux: C'est tout pour le moment, je reviendrai
peut-être.
M. Rivest: M. le Président...
Le Président (M. Lacoste): M. le député de
Jean-Talon.
M. Rivest: J'ai demandé au ministre, compte tenu de la
discussion qu'on vient d'avoir sur le plan de l'évaluation, un petit
détail, et je reviendrai tantôt. Je comprends le ministre, il y a
une différence à l'inclure dans une loi, alors que c'était
à l'intérieur d'un arrêté en conseil, d'accord. J'ai
demandé au ministre s'il y avait des archives. Il m'a dit: Peu importe.
Je ne veux pas que vous produisiez les papiers. En termes pratiques, faisant
suite à la discussion que vous venez d'avoir avec le
député de L'Acadie, par exemple, le comité comment
s'appelait-il? interministériel, le comité conjoint du
ministre de l'Education et du ministre des Communications, a travaillé
et a déjà, le 28 novembre 1973, rendu une décision
consignée dans la Gazette officielle du 15 mai 1974 sur la programmation
éducative de l'Office de radio-télédiffusion du
Québec. Cette décision est large et je me demande ce que le
projet de loi y ajoute. Je lis brièvement les éléments de
cette décision. Il y a tous les attendus juridiques qui sont inutiles et
il y a quelques paragraphes.
Par exemple, le comité conjoint a décidé, sur la
diffusion, que toute programmation diffusée par l'Office de
radio-télédiffusion du Québec devrait être conforme
à la programmation éducative reconnue et approuvée par le
comité. Je suppose que le comité, quelque part, a reconnu et
approuvé une programmation éducative. De quel ordre
était-ce? Qu'est-ce que le projet de loi apporte de plus?
Deuxièmement, il y a un élément dans le projet de loi,
parce qu'il y a une révision des programmes, etc. Il y a un
contrôle constant et une surveillance constante, par le biais de la
régie, sur le caractère éducatif, à tout le
moins.
Or, la programmation éducative de l'Office de radiodiffusion
devra être soumise annuellement au comité pour révision.
Tous ces éléments que le projet de loi apporte ont
déjà été dans l'air. Je ne sais pas quelle suite
concrète on leur a donnée et c'est le sens de ma question. Toute
modification à la programmation reconnue et approuvée devra
être soumise préalablement au comité, pour approbation. Tel
est l'élément 1.3 de la décision du conseil. Après
ça, la responsabilité québécoise. Le programme de
l'Office de radio-télédiffusion du Québec devra être
diffusé dans le respect intégral des législations,
règlements et politiques du Québec, en fonction des
responsabilités technologiques du ministère des Communications et
en égard à la politique québécoise en
matière d'affaires intergouvernementales.
Il y a une différence, je comprends, et j'approuve d'ailleurs le
ministre de mettre ça dans une loi, enfin, d'introduire ces principes
dans la loi, mais il y avait quand même en vertu d'un arrêté
en conseil qui est signé par les ministres de l'époque, MM.
Cloutier et L'Allier, une obligation. J'ai essayé de demander au
ministre comment cela a fonctionné. Est-ce que cette décision a
été appliquée? Est-ce qu'il y a une pratique? S'il existe
une pratique, j'inviterais peut-être le ministre à s'informer
davantage; les questions qu'a posées ma collègue de L'Acadie vont
peut-être trouver des éléments de réponse, où
on aura peut-être établi une procédure d'évaluation,
où on aura peut-être acquis une certaine expertise
déjà dans le domaine de l'évaluation, à partir des
objectifs qu'on retrouve évidemment dans un arrêté en
conseil, mais c'était quand même une décision
opératoire, qui devait s'appliquer, qui a dû être
exécutée d'une façon ou de l'autre dans la pratique
passée.
M. O'Neill: Non, dans la pratique, je crois qu'il faut
peut-être revenir, à ce point de vue, au jugement porté
justement par le rapport Rocher, qui a fait le bilan du fonctionnement du
comité conjoint. Pour ce qui est du comité conjoint, à la
période où je suis arrivé, c'était
déjà un organisme que l'on mettait en question, parce qu'on
l'estimait inefficace.
Dans le cas de la période précédente, il y a eu des
approbations générales. Prenez même l'arrêté
auquel j'ai fait allusion tout à l'heure, il est très large,
c'est-à-dire que ça correspond à l'attitude
qu'on a eue, au début, face à Radio-Québec, et tout
simplement parce qu'on savait qu'il fallait reprendre tout ça. Le bilan
qu'on m'a fait, en arrivant, c'était que, finalement, ça ne
fonctionnait pas.
A partir de la date de cette décision et jusqu'en 1976, je serais
très surpris qu'on trouve un bilan bien volumineux, parce que
c'était le sentiment général que ça ne fonctionnait
pas et que, en fait, on accordait des approbations, comme ça, en
général.
M. Rivest: Oui, d'accord.
M. O'Neill: A ce point de vue, quand le député de
L'Acadie nous disait: On regarde aller Radio-Québec en se demandant si
c'était bien ça qui devait être fait, je pense que
ça s'explique, en grande partie, par l'absence d'un mécanisme
adapté, qui n'aurait pas craint d'être soupçonné
d'ingérence et qui aurait pu dresser une évaluation un peu plus
rigoureuse.
M. Rivest: J'accepte les éléments de réponse
et, après ça, j'aurai peut-être une petite conclusion,
quant à moi, là-dessus.
Il y a eu, aussi, un peu plus tard, le 4 février 1974,
oubliant Radio-Québec maintenant une autre décision du
comité conjoint du ministre de l'Education et du ministre des
Communications, concernant la programmation éducative offerte non plus
par Radio-Québec, mais par Vidéographe Inc.
M. O'Neill: Si vous en voulez d'autres, je pourrais en sortir
d'autres...
M. Rivest: Non, je ne veux pas en sortir d'autres, c'est juste
pour signaler mon point.
M. O'Neill: Je veux vous signaler que, dans le cas de
Téléduc également, le comité a eu à se
prononcer.
M. Rivest: Oui. On parlait alors je vais écourter
mon exposé, parce qu'il y a plus d'éléments de
diffusion, on parlait de grille de programmation, qui était
approuvée par le comité de révision, un peu comme dans le
cas de Radio-Québec, de modifications, d'avis de mise en onde. (15 h
30)
Un peu plus loin, on obligeait, par exemple, la révision, entre
autres, à un moment donné je vois cela: Registre de programmation
à l'article 1-7, propriété contrôle, utilisation des
ondes, incantation. Il y avait même une révision, à un
moment donné, hebdomadaire qu'on demandait à Video-graphe. A ce
moment, je me dis: Si on a exigé cela de cette institution, c'est sans
doute qu'il y avait des raisons. Je ne veux pas que le ministre me dise quelles
étaient les raisons de l'époque, mais ce que je veux dire et
c'est ce qui me déroute un peu dans les réponses du ministre aux
questions que je me suis servies. Simplement de ces deux décisions pour
illustrer mon point, c'est qu'il semble le rapport Rocher l'a
probablement confirmé que la pratique, qu'on ne peut pas tirer
tellement de choses finalement de la pratique du comité conjoint.
M. O'Neill: Je dirai une chose.
M. Rivest: Mais la chose qu'on peut tirer, si le ministre me le
permet, c'est qu'il faut à tout prix trouver un organisme qui va
être efficace pour faire de l'évaluation et de la surveillance en
matière de programmation. Or, cet organisme, au moment où on
étudie le projet de loi, j'en fais peut-être un reproche, si vous
voulez, au ministre, le ministre me dit: Oui, il va falloir songer à le
créer. J'avoue que cela m'inquiète un peu. Au moment où on
adopte un projet de loi...
M. O'Neill: A l'article 9.
M. Rivest: A l'article 9. Vous voulez me parler de la
régie? Encore là, à la régie, si vous me permettez,
le ministre, je ne le suivrai pas plus longtemps. La Régie des services
publics, on l'a dit et je pense que là-dessus le ministre ne conteste
pas, n'a pas d'expertise actuellement, non plus que de personnel qui a une
connaissance et une pratique dans ce domaine. Ils partent de zéro. A
toutes fins utiles, ce que je veux dire, il va falloir qu'ils engagent du
nouveau personnel ou qu'ils créent une nouvelle section à la
Régie des services publics. Donc, c'est là que sera le foyer et
jusqu'à maintenant, le ministre, ce que je lui demande, s'il ne peut
pas, je trouve cela un peu regrettable qu 'au moment où on étudie
le projet de loi qu'il ne soit pas en mesure d'être plus précis,
quitte, peut-être, à ce qu'il nous fournisse ces informations au
moment où on arriverait à l'article 9. Mais quelles sont les
intentions concrètes au nivau de la Régie des l'organisme qu'on
retient? Quelles sont les intentions du ministre? Qu'est-ce qu'il entrevoit
comme mécanisme finalement d'évaluation et de surveillance en
matière de programmation éducative, compte tenu de
l'expérience du comité conjoint et compte tenu de l'absence, au
moment où on se parle, à tout le moins, d'une expertise ou d'une
organisation quelconque au niveau de la Régie des services publics en
matière d'évaluation et de contrôle de programmation
éducative? C'est le point, M. le Président, qu'il faut faire.
M. O'Neill: Je regrette qu'on m'entraîne dans l'article 9,
M. le Président, mais je vais faire juste une remarque, je veux
simplement donner un exemple pour dire que dans le cas de la régie, il y
a déjà un commencement d'expertise. Il ne faudrait pas oublier
que la régie, jusqu'à la décision de la Cour suprême
en novembre 1977, avait déjà appliqué une série de
normes concernant l'action des câblodistributeurs et cela pouvait
également toucher leur programmation. La régie recueillait
même et étudiait à ce moment, par exemple, exactement ce
qui est écrit ici à l'article 8, les plaintes des gens.
M. Rivest: Le ministre me permet-il une question? En quoi cela
va-t-il devenir aujourd'hui plus constitutionnel que ça ne
l'était avant la décision de la Cour suprême?
M. O'Neill: Parce que la régie va le faire dans un secteur
qui la regarde, c'est celui de l'éducation.
M. Rivest: Oh, éducation, je souhaite bonne chance au
ministre.
M. O'Neill: Conformément à la
décision...
M. Rivest: Je souhaite bonne chance au ministre.
M. O'Neill: Conformément à la décision du
gouvernement fédéral dans son arrêté en conseil
1972-1569...
M. Rivest: L'arrêté en conseil est antérieur
à la décision de la Cour suprême. Qu'est-ce que le ministre
veut faire faire à la régie enfin, j'interprète
peut-être mal ses propos. J'interprète les derniers propos du
ministre comme disant: Oui, la régie va être en mesure de le faire
puisqu'elle l'a déjà fait un certain temps, mais il y a eu une
décision de la Cour suprême qui lui dit qu'elle n'avait pas le
droit de faire cela. Moi, avec mon projet de loi, je vais pouvoir lui faire
faire la même chose. Je ne sais pas.
M. O'Neill: La décision de la Cour suprême ne
portait pas sur la programmation éducative.
M. Rivest: Sur le contenu?
M. O'Neill: Elle ne portait pas sur le contenu.
M. Rivest: Pourquoi, à ce moment, la régie a-t-elle
cessé?
M. O'Neill: Parce que cela portait sur la programmation
générale des câblodistributeurs.
M. Rivest: En tout cas, on reviendra là-dessus plus
tard.
M. O'Neill: C'est que la régie et la Cour suprême
n'ont pas reconnu à la régie, la compétence en
matière de câblodistribution. Là il s'agit tout simplement
d'un secteur d'éducation, de programmation éducative.
M. Rivest: Attention à votre définition, M. le
ministre.
M. Guay: C'est même plus loin que cela. Elle n'est pas
reconnue non seulement à la régie, mais elle n'est pas reconnue
au gouvernement du Québec.
M. Rivest: Dans la juridiction provinciale.
M. Guay: Peu importe que ce soit la régie ou le Conseil
supérieur de l'éducation ou quelque office que ce soit.
M. Rivest: Oui, oui.
Le Président (M. Lacoste): M. le député
de...
M. O'Neill: Dans ce cas-là, c'est justement ce que
prévoit l'article 2. L'article 2, ne l'oublions pas, il ne
faudrait pas oublier cela est un article qui est fondé sur un
texte entériné par le gouvernement fédéral.
M. Rivest: Le jugement de la Cour suprême n'a-t-il pas
simplement dit que la régie n'avait pas de juridiction sur le contenant
et il ne s'est pas prononcé sur les activités de la régie
en termes de contenu en matière de câblodistribution. N'est-ce pas
cela, non?
M. O'Neill: Le débat qui avait été soumis
à la Cour suprême, c'est de savoir si le gouvernement du
Québec pouvait, par l'entremise d'un organisme judiciaire,
réglementer l'activité générale des
câblodistributeurs. C'était cela, le débat.
M. Rivest: Et la décision étant...
M. O'Neill: Mais il n'y a rien eu dans la décision.
M. Rivest:... qui brigue sur le contenu.
M. O'Neill: ... qui touche de toute façon le secteur dont
nous nous occupons.
M. Rivest: Oui. Vous allez vous retrancher sur le
caractère éducatif de vos programmes, de votre programmation.
M. O'Neill: Eh bien, oui. D'ailleurs, à la suite... M.
Guay: Ce n'est pas la première fois... M. Rivest: Non, non,
c'a toujours été cela.
M. O'Neill: ... M. le Président, à la suite d'une
entente entre les conseils des ministres de l'Education du Canada, le
gouvernement fédéral et les gouvernements provinciaux. Nous
sommes d'une constitutionnalité étanche.
M. Rivest: M. le Président, j'inviterais le ministre des
Communications et le gouvernement du Parti québécois, quand il
s'agit des droits du Québec, à ne pas y aller mollement
vis-à-vis du fédéral. Il faut vous affirmer.
Affirmez-vous. Ils sont fermes, les droits du Québec.
M. O'Neill: C'est beau d'entendre ce conseil.
M. Guay: Comme dans le domaine des richesses naturelles...
M. Rivest: Oui, exactement.
Le Président (M. Lacoste): Si vous le voulez bien, M. le
député de Gaspé.
M. Le Moignan: Un peu dans le même sujet et, sans vouloir
empiéter sur l'article 9, on parle ici de surveillance et
d'évaluation et anciennement, on parlait de contrôle et
d'appréciation. Est-ce synonyme ou y a-t-il une nuance assez
marquée dans l'ancien projet de loi 109?
Mme La voie-Roux: ... arrêté en conseil.
M. Le Moignan: Je veux dire dans l'arrêté en
conseil.
M. O'Neill: Vous faites allusion à quel article, s'il vous
plaît?
M. Le Moignan: C'est dans l'article 2, toujours, où vous
dites que le champ de la perception puisse être surveillé ou
évalué. Anciennement, on parlait de conrôler ou
d'apprécier. Est-ce réellement synonyme ou ajoute-t-on plus,
actuellement?
M. O'Neill: Oui, mais cela m'apparaît plus conforme au
texte de la définition reconnue par les ministres de l'Education et le
gouvernement fédéral parce que vous retrouvez là les mots
"surveiller" et "évaluer".
M. Le Moignan: Ensuite, dans le paragraphe b), vous parlez de
certains événements spéciaux de caractère
éducatif. Avez-vous quelques exemples d'événements
spéciaux? C'est quoi? Une partie de hockey? une partie de balle molle?
une partie de billard? une assemblée politique...?
M. O'Neill: Des cours d'étude qui présentent des
événements spéciaux d'un caractère éducatif
au sein du système d'éducation. Cela contient beaucoup de
choses.
Mme Lavoie-Roux: Les olympiades de l'école X avec
l'école Y.
M. Le Moignan: II y a peut-être d'autre chose que des
olympiades.
M. Rivest: Prenons un exemple concret.
M. Le Moignan: Cela peut être autre chose que des
événements sportifs aussi.
M. Rivest: Oui. M. le ministre...
Mme Lavoie-Roux: Un concours oratoire.
M. O'Neill: On pourrait trouver des choses qui sont
décrites dans l'article 3 comme correspondant à cela, oui.
M. Rivest: Concrètement, M. le ministre...
Le Président (M. Lacoste): M. le député de
Jean-Talon.
M. Rivest: ... ma suggestion...
M. O'Neill: Excusez-moi. Comme exemple...
Une Voix: Ah! il n'a pas fini.
M. O'Neill:... si je ne m'abuse, Radio-Québec, à un
moment donné, a couvert les jeux du Québec à Amos. C'est
cela?
M. Rivest: Je suis d'accord avec cela. Mme Lavoie-Roux:
C'est très bien. M. Rivest: Mais les nôtres...
M. O'Neill: On peut donner cela comme exemple. Il y a des
événements sportifs et des événements culturels que
Radio-Québec a couverts: le tricentenaire de l'île, par exemple.
Actuellement, si vous regardez Radio-Québec, vous avez une série
d'émissions qui portent sur le tricentenaire de l'île...
Mme Lavoie-Roux: Les Floralies, l'an prochain, c'est quand?
M. O'Neill: ... qui sont, je pense, bonnes et éducatives
aussi.
M. Rivest: Bonnes et culturelles. J'en félicite
Radio-Québec par l'entremise du ministre.
M. O'Neill: Ce sont des exemples comme cela. Je prends des
exemples d'émissions de Radio-Québec. On devrait s'en rappeler
d'autres. Ce sont à peu près des choses de ce genre.
Le Président (M. Lacoste): Mme le député de
L'Acadie.
M. O'Neill: On pourrait, j'imagine, couvrir des
événements spéciaux à Gaspé aussi.
Une Voix: A un moment donné, des fois.
Mme Lavoie-Roux: Non, non! On va les laisser...
M. Guay: L'article parle d'événements
spéciaux de caractère éducatif au sein du système
d'éducation. Il peut s'agir tout simplement de la conférence d'un
professeur émérite qui vienne de l'extérieur et qu'on
diffuse...
M. Rivest: Le professeur Bourassa, par exemple, de
l'Université Laval.
M. Guay: Non, un professeur émérite!
M. O'Neill: Oui, c'est un exemple intéressant.
Mme Lavoie-Roux: II fait quand même partie de l'histoire du
Québec.
M. O'Neill: Je suis tout à fait d'accord.
M. Guay: C'est ce que le député de Jacques-Cartier
appelle le passé.
Mme Lavoie-Roux: Le passé.
Le Président (M. Lacoste): M. le député de
Jacques-Cartier.
M. Saint-Germain: Je n'ai pas très bien saisi ce que vous
vouliez dire.
M. Guay: C'est possible, j'en suis confus. Je sais que vous allez
me le répéter.
M. Saint-Germain: Avec le député, je suis
prêt à soulever n'importe quel débat sur le passé,
le présent ou l'avenir. Libre à lui de m'expliquer où il
veut en venir.
M. Rivest: Cela fera un très bon débat, M. le
député de Taschereau contre M. le député de
Jacques-Cartier. J'aimerais assister à ce débat, ce serait
éducatif. Radio-Québec pourrait téléviser cela.
Le Président (M. Lacoste): Je demanderais au
député de Jacques-Cartier de s'exprimer sur l'article 2.
M. Rivest: Taschereau contre Jacques-Cartier.
M. Guay: Le député de Jacques-Cartier fait un peu
partie de notre patrimoine culturel, j'en conviens.
Mme Lavoie-Roux: Et le député de Taschereau?
M. Rivest: Pas encore.
M. Saint-Germain: II n'est pas près d'en arriver
là.
Le Président (M. Lacoste): A l'ordre, madame et
messieurs!
M. le député de Jacques-Cartier, sur l'article 2.
Une Voix: C'est curieux comme le mot patrimoine nous fait
toujours penser à quelque chose de...
M. Saint-Germain: Dans ses remarques préliminaires, le
ministre a parlé de cette déclaration que j'ai faite disant qu'il
était possible qu'en deuxième lecture le ministre avait
parlé d'une définition qui n'existe pas. Je l'ai
écouté attentivement et je crois que nous avons, à ce
point de vue, peut-être un peu raison tous les deux. Si je regarde ici le
journal des Débats, on y lit: "On trouvera donc à partir de
là, des éléments de la loi qui essaient d'expliquer ces
objectifs, le premier temps la définition même d'une programmation
éducative et des objectifs qu'elle doit poursuivre. Cette
définition s'inspire de celle qui a été adoptée par
l'UNESCO".
J'avais cru, en écoutant ces paroles, que l'UNESCO, comme tous
les gouvernements des divers paliers, lorsqu'elle adoptait une
définition, qu'elle la votait, qu'elle la modifiait et qu'elle
l'acceptait, lorsqu'elle était écrite, qu'elle était dans
les statuts, cela devenait un document officiel. A ce point de vue, j'avais un
peu raison de douter parce qu'il semble que ce document n'existe pas et il
semble que le ministre s'est inspiré... S'il existe, je serais bien aise
d'en avoir une copie, croyez-moi. Je le dis d'une façon très
intéressée. Assurément, le ministre est passé par
une définition qui a été acceptée par le
gouvernement, par le cabinet d'Ottawa. Voilà. Si je le dis, c'est que je
ne veux pas me sentir coupable d'avoir induit qui que ce soit en erreur.
Mes collègues ont longuement parlé sur la question de
l'évaluation de la programmation éducative ou du moins de la
programmation de Radio-Québec. J'avoue qu'il est assez aberrant pour le
député de voir dans le cas de cette radio qui existe tout de
même depuis un certain nombre d'années, qui a coûté
des millions de dollars à la province, qu'on n'a pas jusqu'ici
trouvé bon d'évaluer si ces émissions ou si cette
programmation éducative ou autre avait réellement une
portée, si elle avait une valeur qui pouvait justifier les hommes
publics d'y engouffrer plusieurs millions. Je ne blâme pas le ministre
actuel de cette constatation; Radio-Québec existe depuis bien avant
l'arrivée de ces sages ministériels, mais c'est quand même
aberrant. Dans l'industrie privée, ce sont des choses qui ne peuvent pas
arriver. Je m'explique.
Peut-on concevoir, par exemple, qu'un poste de radio ou de
télévision ne puisse être sensible à sa cote
d'écoute. Si sa cote est basse, c'est tout de suite une question de vie
ou de mort. Il va faire tous les efforts possibles pour étudier les
causes de cette cote trop basse afin d'essayer d'y remédier. Il en est
de même pour un annonceur ou pour une maison de relations publiques.
Chaque annonceur qui dépense pour de la publicité veut bien
savoir quel en est le résultat. Une annonce, à la radio ou
à la télévision c'est toujours bien étudié,
c'est fait d'une façon professionnelle. Si elle ne capte pas l'attention
du public ou si elle n'est pas efficace, on essaie de savoir pourquoi; on
essaie d'y remédier et surtout on essaie de savoir pourquoi pour ne pas
recommencer la même erreur. (15 h 45)
Seulement, lorsque c'est le gouvernement ou les fonds publics qui paient
une programmation, il semble que personne ne soit intéressé
à réellement savoir si, à cette programmation, il y a une
cote d'écoute et, s'il y a une cote d'écoute, quel est le
résultat ou l'appréciation des gens qui ont écouté
cette programmation et quelle valeur elle apporte à ces gens. Sans plus
d'évaluation, on
continue, année après année, à investir des
millions de dollars dans des choses pour lesquelles tout le monde ignore si cet
argent est bien dépensé. Il est absolument difficile ou
même impossible de soutenir que les sommes qu'on a votées ou qu'on
votera pour différentes programmations, sont valablement
dépensées. S'il n'y a personne pour en faire une
évaluation professionnelle, une évaluation valable... Cela arrive
très souvent dans d'autres ministères. J'ai vu, dans le domaine
de l'éducation, lorsqu'on s'est servi de la méthode globale dans
les écoles, ça faisait sept ou huit ans que, dans une
région donnée, on enseignait la méthode globale à
une certaine commission scolaire, on a voulu la généraliser et on
n'a même pas évalué les résultats de cette
méthode au niveau de ces enfants. Mais c'est aberrant.
Voilà que le ministre nous apporte une législation pour
augmenter les fonds pour ces diverses programmations. On va dépenser des
millions et le ministre ne peut pas nous dire: Nous avons une programmation
valable, efficace, qui apporte quelque chose à celui qui est à
l'écoute, quelque chose que les autres postes privés ne peuvent
lui apporter et nous sommes très conscients que ça coûte
tant par citoyen qui écoute, mais cette somme est dépensée
d'une façon valable parce que nous rendons service à ce citoyen
qui est à notre écoute.
Le ministre ne peut même pas nous dire ça.
M. O'Neill: Est-ce que vous avez terminé?
M. Saint-Germain: Si vous avez quelque chose à
ajouter...
M. O'Neill: Oui. M. le Président, le député
de Jacques-Cartier décrit des choses un petit peu
dépassées, pour ne pas dire déphasées. Je vous
signale, par exemple, que pour ce qui est de l'évaluation, via la cote
d'écoute, Radio-Québec, dans ces derniers mois, y a
été particulièrement attentif, peut-être parce qu'il
s'attendait que ça progresse et c'est toujours plus intéressant,
j'imagine, d'en faire dans ce temps-là. Là-dessus, il s'en fait
de façon régulière, il y a même eu des sommets
atteints, un peu surprenants pour une radio éducative. On dit, en
général, que, quand on atteint les cotes dites de 3%, on atteint
un plancher convenable et il y a des moments où Radio-Québec a
atteint 5%, 8%. Vous y avez contribué, le député de
Jacques-Cartier y a contribué, puisque la télédiffusion
des débats à l'Assemblée nationale a contribué
à hausser la cote d'écoute de Radio-Québec et a
donné aux gens l'habitude de continuer d'être des auditeurs de
Radio-Québec.
Deuxièmement, le député de Jacques-Cartier a dit:
On ne fait pas d'évaluation des dépenses, etc. Remarquez que, en
passant, je comprends que c'est un peu incident tout ça, par rapport au
projet de loi, mais on va en parler quand même puisque le
député en a parlé; Une des premières choses qui a
été demandée à Radio-Québec, disons un des
premiers mandats qui a été donné, par le Conseil des
ministres, a été précisément de s'appliquer
à une évaluation rigoureuse des ressources humaines et
matérielles.
C'est un mandat même qui précise que, dans le cas de la
régionalisation, on devrait entre autres, par exemple, être
prudent de façon à ne pas doubler des équipements,
à bien utiliser ce qui est en place pour pouvoir en arriver, si vous
voulez, à un maximum de résultat et ce, avec le moins de
dépenses possible. Je pense que d'ailleurs on va voir
après un an de fonctionnement dans ce cadre nouveau
Radio-Québec, et de cela je suis très confiant, va nous donner la
preuve, si vous voulez, d'une bonne administration avec beaucoup de
progrès, de bons résultats. Je pense, par exemple, qu'on va avoir
d'agréables surprises au moment de la rentrée d'automne.
Maintenant, il ne faut pas non plus adresser trop de reproches à
Radio-Québec. Elle a quand même traversé une période
extrêmement difficile, vous vous en rappelez. Assez récemment,
d'abord, il y a eu la période de la grève et ensuite tout ce
flou, cette incertitude qui régnait au moment où, à
Radio-Québec, on se demandait si on allait continuer d'exister ou non.
Ils ont eu des années difficiles et ils sont sortis de cela, et depuis
le temps de, je dirais, cette nouvelle étape qui a
démarré, les choses semblent en fait aller assez bien.
Deuxièmement, il faudrait faire attention aussi quand on dit: II
n'y avait aucune évaluation. C'est vrai qu'il n'y avait pas quelque
chose de méthodique, régulier, par exemple, qui était
effectué de la part du comité conjoint. Mais il y avait quand
même aussi un certain nombre de contacts qui étaient assez
réguliers. Une période aussi où cela a été
assez difficile. Cela s'explique aussi du moins pour la période que je
connais par le fait qu'à un moment donné on n'a parlé que
d'une chose à Radio-Québec. On parlait d'un conflit de travail,
de la période avant le conflit, du conflit et des séquelles du
conflit. Mais depuis ce temps, je pense, je suis convaincu que les choses vont
beaucoup mieux. Vous avez parlé de la cote d'écoute. Elle se
porte bien. Je ne sais pas au moment où on se parle où elle en
est. Les gens sont très encouragés et il faut rencontrer des gens
de Radio-Québec pour savoir comment ils sont conscients d'un changement
à l'intérieur de la maison, comment, je dirais, ils ont le vent
dans les voiles. Il ne s'agit pas du tout d'une société d'Etat
qui s'en irait comme cela au hasard. Radio-Québec a maintenant un mandat
plus précis, a, si vous voulez, des objectifs qui lui ont
été donnés et, avec ce support, l'appui de la loi 4, ce
sera encore plus facile pour Radio-Québec de s'acquitter de sa
mission.
Le Président (M. Lacoste): M. le député de
Jacques-Cartier.
M. Saint-Germain: Je ne doute pas de la parole du ministre
lorsqu'il dit, par exemple, que la cote d'écoute est plus
élevée. C'est un bon point, certainement, mais il n'a pas
répondu. Il m'a parlé d'un mandat très précis qui
lui avait récemment été donné, du moins depuis que
lui a l'autorité sur
Radio-Québec et que, là, tout allait bien. Je veux bien le
croire. Mais ce n'est pas le premier mandat que Radio-Québec a
reçu. Il a reçu des mandats des gouvernements
précédents et ces mandats laissaient au moins voir sur papier que
Radio-Québec allait être efficace. Aujourd'hui, le ministre fait
la même chose, peut-être d'une façon différente en y
ajoutant des sommes d'argent, mais il ne m'a pas donné la façon
précise, il n'a pas élaboré un peu du moins sur la
technique, ou bien est-ce un organisme à l'intérieur de
Radio-Québec qui va faire cette évaluation? Je parle de la
qualité de la programmation.
Le député rit, il peut bien rire. Vous savez, j'en ai
entendu depuis que je suis ici comme député. On n'a jamais
donné à SIDBEC, par exemple, le mandat d'avoir des
déficits constants. Malheureusement, c'est toujours ce qui est
arrivé. Il n'y a pas un gouvernement qui a dit à SIDBEC...
M. Guay: Je soulève une question de règlement.
Le Président (M. Lacoste): M. le député de
Jacques-Cartier, M. le député de Taschereau soulève une
question de règlement.
M. Guay: Je m'excuse. Je veux seulement assurer le
député de Jacques-Cartier que ce n'étaient pas ses propos
qui me faisaient rire, mais une note que son collègue de Jean-Talon
venait de me distribuer et qui n'avait rien à voir avec ce que disait
son...
M. Saint-Germain: Vous savez, le député peut bien
rire. Cela ne prend pas grand-chose d'ailleurs pour le faire rire ou pour le
faire passer. C'est sans conséquence, je ne vois pas pourquoi il allait
m'interrompre pour cela.
Mme Lavoie-Roux: Le député de Jean-Talon...
M. Guay: Pour vous assurer que je ne riais pas de vos propos.
M. Saint-Germain: Ce que je veux dire, M. le Président,
c'est que, quand même à ce stade-ci, le ministre ne peut pas nous
donner autre chose que des généralités. On a donné
un mandat. On a une nouvelle loi. On réinvestit de l'argent. Mais enfin,
cela ne répond pas nécessairement à ma question. Cela
reste un fait, c'est qu'à ce stade-ci, on n'est pas capable
d'évaluer même dans une programmation qui est assurément
éducative, si la pédagogie est bonne, si on s'y est pris de la
bonne façon pour expliquer aux citoyens le message qu'on voulait passer
ou les connaissances qu'on voulait leur transmettre. C'est assez
inquiétant, M. le Président, de constater ces choses. Je dis
qu'il n'y a que les régies gouvernementales ou ceux qui dépendent
du gouvernement qui peuvent agir de la sorte. Il n'y a pas un homme d'affaires,
un administrateur qui pourrait se permettre d'investir des sommes d'argent
aussi considérables en se basant sur de telles
généralités.
M. O'Neill: M. le Président...
Le Président (M. Lacoste): M. le ministre.
M. O'Neill: ... nous sommes en train de reprendre le débat
qui a déjà été tenu sur Radio-Québec. C'est
comme si nous faisions une commission parlementaire sur Radio-Québec.
Puisque les choses s'en vont ainsi, il faudrait quand même faire un
certain nombre de commentaires. Il y a des choses qui peuvent relever du
gouvernement face à Radio-Québec. Il y a des choses qui
relèvent de Radio-Québec. Ne l'oublions pas d'abord. On ne veut
pas Radio-Québec sous tutelle. On a prévu cela dans la loi
d'ailleurs, des mécanismes justement pour assurer l'autonomie de
Radio-Québec. Bon! Très bien!
Deuxièmement, ce que vous vous demandez, quand vous parlez
d'évaluation de l'extérieur, etc., c'est une chose
précisément qu'un organisme attitré et responsable pourra
faire. Si vous me demandez des évaluations non exhaustives, je pourrais
vous dire qu'à la suite de contacts réguliers que nous avons avec
la direction de Radio-Québec, tous les éléments du mandat
qui ont été donnés à Radio-Québec, on a
déjà commencé à les mettre en application. Je pense
à la question, par exemple, des minorités ethniques,
évidemment, la question de régionalisation, etc. La question de
mesures administratives, cela a été une des premières
choses dont le président-directeur général s'est
occupé à Radio-Québec. Mais entre cela et dire: Y a-t-il
plus ou moins de gens dans tel ou tel secteur? Ce sont des renseignements qu'on
pourra toujours demander à Radio-Québec, mais il n'est pas
question, surtout dans le cas d'un organisme de ce genre dont il faut respecter
le mandat, mais aussi la responsabilité, l'autonomie, d'effectuer des
sortes de contrôles tatillons pas plus que personne n'accepterait que
cela se fasse de la part de la CRTC à l'égard de Radio-Canada.
Vous êtes dans un domaine quand même où vous avez des marges
de latitude, une marge suffisante de latitude qui doit être
respectée.
Ce que nous pensons, par exemple et là, il faut revenir
ici au projet de loi c'est que nous pouvons, par ce projet de loi mettre
en place les éléments requis pour mieux rejoindre certains
objectifs dont vous parlez, mais il y en a d'autres de toute façon qui
sont réalisés et qui n'ont pas besoin du projet de loi pour
être réalisés. Ils sont réalisés au moment
où vous nommez dans une société d'Etat un conseil
d'administration, un président-directeur général et que
vous dites aux gens: Vous avez un mandat. Marchez et faites-le. A chaque
année, on fera l'évaluation là-dessus.
N'oubliez pas que vous avez quelque chose de nouveau cette année
que vous n'aviez pas auparavant. Vous avez maintenant une société
d'Etat qui devra comparaître devant cette commission parlementaire et
répondre exactement à toutes les questions qu'on pourra lui
poser.
Le Président (M. Lacoste): M. le député de
Jacques-Cartier.
M. Saint-Germain: Je comprends très bien lorsque le
ministre veut dire qu'on doit laisser à Radio-Québec sa
liberté, son autonomie. Cela, parfait! C'est un droit que
Radio-Québec doit avoir et une responsabilité que
Radio-Québec doit avoir. Mais nous avons aussi des
responsabilités à titre de députés. On a la
responsabilité de voter des sommes d'argent pour faire fonctionner
Radio-Québec. Il est possible il faut tout de même calculer
que Radio-Québec ne l'a pas fait de sa propre initiative d'avoir
quelqu'un qui puisse évaluer la qualité de ses programmes et
d'avoir quelqu'un, après avoir fait ces évaluations, qui puisse
nous dire si le bienfait apporté à la population était
proportionnel aux sommes dépensées. Mais elle ne l'a pas fait.
(16 heures)
Je ne verrais rien de mal à ce que, par exemple, la Régie
des services publics engage des spécialistes en la matière qui
pourront déterminer la qualité de la programmation, ses effets
sur la population ou sur ceux qui sont à l'écoute, mais il
faudrait peut-être l'inscrire dans la loi. Quand on aura fait cette
évaluation, je ne dis pas que nécessairement le cabinet ou le
ministre...
M. Bertrand:... comme ça, on aurait une belle
polémique constitutionnelle.
M. Saint-Germain: ... devrait dire à Radio-Québec:
Faites ceci, faites cela, engagez untel. Ce n'est pas ce que je veux dire. Au
moins, les députés, le gouvernement, le public et
Radio-Québec elle-même serait au courant des déficiences ou
du succès de son administration au point de vue de la qualité ou
au point de vue du rendement. Chacun pourrait prendre ses
responsabilités. C'est ce que je veux dire. Je ne voudrais pas que le
gouvernement se mette le nez dans l'administration, mais au moins nous,
à titre de députés et comme le gouvernement et les membres
du cabinet, pourrions être au courant afin qu'on puisse, en blanc et en
noir, dire: Les millions qu'on vote sont dépensés
adéquatement.
Je vais vous donner un exemple bien pratique. Quelqu'un m'a dit dans mon
comté: Noël, tu devrais écouter les films de
Radio-Québec, il y a un excellent choix de films. Il a peut-être
raison. Si on a un bon choix de films, peut-être que la cote
d'écoute augmente. On doit savoir, à titre de
députés, par exemple, si le fait de subventionner la transmission
de films par la télévision c'est de l'argent bien
dépensé. On peut se poser la question quelle que soit la
qualité des films. Est-ce qu'on ne doit pas laisser faire cela par
quelqu'un d'autre? Ce sont des questions honnêtes, sincères, que
n'importe quel administrateur a le droit de se poser, que n'importe quel
député qui vote de l'argent a le droit de se poser, il a le droit
de savoir. On n'a pas de réponse, c'est malheureux.
M. O'Neill: M. le Président, j'essaie vraiment de
comprendre la position du député de Jacques-Cartier. Quand une
entreprise, quand une société du genre de Radio-Québec, si
vous voulez, fait à la fois l'objet d'une loi, reçoit un mandat,
elle doit soumettre son budget au Conseil du trésor, elle doit soumettre
des rapports administratifs et elle doit soumettre chaque étape de son
plan d'expansion au gouvernement pour approbation. N'y-pansion au gouvernement
pour approbation. N'y a-t-il pas là des barèmes assez importants?
Je vous signale, par exemple, que l'étape de développement de
Radio-Québec a été approuvée par le Conseil des
ministres. Dans chaque élément de cette application, il faut que
Radio-Québec se réfère également au gouvernement
par le Conseil du trésor. C'est déjà tout prévu
dans le moment et c'est déjà à exécution.
Quand on arrive plus loin, pour sa dernière question, c'est un
peu plus délicat. Jusqu'à quel point va-t-on se prononcer pour
savoir jusqu'où Radio-Québec va tout à coup s'engager dans
la projection de films? Je pense que cela fait partie des décisions qui
sont prises à l'intérieur de la maison. Autrement, nous sommes en
train de nous prendre pour d'autres, pour des gens capables de décider
à la place de Radio-Québec de quelle façon elle va
répartir sa grille-horaire. C'est bien différent comme genre de
questions.
Pour ce qui est de la première partie, administrative, au
contraire de ce que dit M. le député de Jacques-Cartier, il y a
à l'égard de Radio-Québec une politique de contrôle
et de surveillance au plan administratif qui, je crois, est plus rigoureuse que
celle qui se faisait avant. Deuxièmement, elle est plus
nécessaire aussi parce que les sommes investies sont plus grandes. Du
moment où vous commencez à faire le développement d'un
réseau d'antennes, il y a des sommes importantes, il y a des
immobilisations et c'est normal aussi que tout cela se décide avec
l'approbation du gouvernement.
Encore une fois, pour la deuxième partie, je trouve que les
remarques du député de Jacques-Cartier sont beaucoup plus
délicates. Remarquez que nous aurons l'occasion, à un moment
donné, de poser toutes les questions que nous voudrons au
président-directeur de Radio-Québec sur la programmation, sur tel
film, etc..
Mais si, à Radio-Québec, on décide de continuer de
le faire, parce qu'on estime qu'on a des raisons, on va continuer de le faire,
comme il est arrivé fréquemment que, à Radio-Canada, on a
continué, on a fait certaines choses du moins dans cette
période où Radio-Canada jouissait d'une latitude peut-être
plus grande qui étaient parfois dénoncées par des
députés qui avaient le droit de s'exprimer, mais Radio-Canada
continuait, elle, à jouir de son autonomie, c'est tout à fait
normal qu'il en soit ainsi.
Alors, je voudrais tout simplement qu'on distingue, dans ça, les
deux parties, mais il est certain que, au moment où on accepte une
structure comme celle de Radio-Québec, on accepte une
délégation de responsabilités; qui est tout à fait
essentielle pour un organisme de ce genre et qu'il y aura toujours, à
Radio-Québec, des choses qui nous plairont et des choses qui nous
déplairont; c'est tout à fait normal. Moi, comme
citoyen, je regarde assez souvent Radio-Québec et, à un
moment donné, il y a des choses qui sont de mon goût et des choses
qui ne sont pas de mon goût, comme à d'autres postes de radio;
mais ce n'est pas moi qui suis responsable de la programmation. Je sais qu'il y
a des gens nommés, en place, qui sont des gens compétents et ce
sont eux qui, finalement, prennent les décisions. J'ajoute une
dernière chose, c'est que, dans le mot "évaluation", le
député de Jacques-Cartier parlait d'une comparaison avec
l'entreprise privée; on pourrait même faire une comparaison avec
des entreprises d'Etat engagées dans des activités purement
économiques. Il y a quand même quelque chose de fort
différent. Je veux dire qu'il est facile de savoir si SIDBEC fait de
l'acier qui se vend ou non, on regarde la comptabilité et après
ça on réfléchit, mais on ne peut pas comptabiliser de la
même façon le genre de produits culturels qui sont
présentés à la télévision.
M. Saint-Germain: Je ne veux pas poursuivre...
Le Président (M. Lacoste): M. le député de
Jacques-Cartier.
M. Saint-Germain:... cette discussion, mais, si j'ai donné
une projection de film comme exemple, loin de ma pensée le fait de voir
un gouvernement ou un ministre imposer tel film ou dire à
Radio-Québec: II n'y a pas de projection de film, etc. Je voulais
simplement dire qu'il serait valable, aussi bien pour les hommes publics que
pour Radio-Québec, de connaître ce qu'il en coûte au
gouvernement, via Radio-Québec, de projeter un film et, est-ce que au
point de vue culturel, est-ce que, selon les buts de Radio-Québec, c'est
valable de dépenser de l'argent pour cette projection de film? C'est
tout ce que je veux dire.
Pour terminer, M. le Président, pour ce qui est des rapports des
différentes régies ou des différentes compagnies,
incorporées ou pas, dont le gouvernement est responsable, comme
Radio-Québec, comme SIDBEC, comme Marine, on sait très bien que,
lorsque ce sont les autorités ou les administrateurs de ces entreprises
qui viennent nous faire des rapports, on sait tous que les
députés, comme les ministres, sont bien souvent des profanes dans
ces champs d'activité. Il est très difficile d'apprécier
si l'argent du public a été dépensé
adéquatement ou non, ce n'est pas facile. D'ailleurs, c'est, dans nos
démocraties, un problème pratiquement universel, du
contrôle des deniers publics votés à ces différentes
entreprises commerciales ou autres et qui sont indépendantes du
gouvernement, mais on leur vote, ici au Québec, des centaines de
millions de dollars par année. Il est très difficile pour les
hommes publics, qui sont, comme je le disais, des profanes, de
réellement apprécier l'usage qu'on fait de l'argent du
public.
Pour conclure, M. le Président, j'aurais aimé que, dans la
loi, un organisme ait été obligé de faire rapport sur la
qualité de la programmation, la qualité relativement aux
coûts, de façon que tout le monde puisse savoir si on fait
là une oeuvre valable ou pas. Autrement, ce sont des
généralités et des appréciations qui valent ce
qu'elles valent, mais qui ne sont pas établies d'une façon
professionnelle, d'une façon étudiée, d'une façon
pratique et concrète.
Le Président (M. Lacoste): Mme le député de
L'Acadie.
Mme Lavoie-Roux: D'accord...
M. Rivest: Juste une petite question de détail.
L'Opposition, vous le savez, M. le Président, est extrêmement
soupçonneuse des intentions du ministre et du gouvernement, je me
demande bien, comparant le texte du projet de loi no 109 avec le texte du
projet de loi no 4, les raisons je ne sais pas si le ministre va pouvoir
nous les donner véritables qui l'ont amené à faire
une modification dans le premier paragraphe de l'article, dans le paragraphe a)
de l'article 2 à la toute fin, alors qu'on pouvait lire dans le projet
de loi no 109: "surveillé et évalué". Pourquoi est-ce
devenu "surveillé ou évalué"?
M. O'Neill: Le souvenir que j'ai... Un instant! Je sais qu'il y a
trois modifications qui avaient été apportées à la
suggestion de Radio-Québec, que le comité de législation a
d'ailleurs approuvées. Je pense que c'est une des trois. J'ai
l'impression que la raison, c'est que l'évaluation se prête...
M. Rivest: Pardon?
M. O'Neill: L'évaluation est un terme qui doit convenir
plus à certains types d'activités ou d'émissions...
M. Rivest: C'est cela.
M. O'Neill: ... et surveillance à d'autres...
M. Rivest: Je ne veux pas... Oui?
M. O'Neill: Je crois je vais vérifier mais je
pense que c'est à la demande de Radio-Québec. Radio-Québec
nous avait demandé je me rappelle entre le projet de loi
no 109 et celui-ci, trois modifications mineures, et je crois me rappeler que
c'est une de ces trois-là.
M. Rivest: M. le Président...
Le Président (M. Lacoste): M. le député de
Jean-Talon.
M. Rivest: ... pendant que le ministre... Je veux peut-être
ajouter, mais je veux simplement dire que le ministre a dit que certains...
parce que la surveillance, c'est une chose. L'évaluation, cela peut en
être une autre. Ces mots ne sont pas là simplement,
j'imagine...Quand le ministre a répondu à ma question en disant
que, pour certaines entre-
prises dans le domaine, leur nature se prête davantage à
l'exercice d'une surveillance tandis que pour d'autres entreprises la nature de
leurs opérations se prête à une évaluation, au cours
du débat que nous avons eu cet après-midi,
particulièrement avec le député de Jacques-Cartier et le
député de L'Acadie, on a parlé beaucoup
d'évaluation de Radio-Québec. Evaluation, cela implique
critères de performance préétablis, les objectifs, et on
mesure pour autant, évidemment, tout comme l'a signalé le
ministre, qu'il ne s'agissait pas d'une société d'Etat à
vocation industrielle et commerciale, étant donné qu'on est dans
le domaine de la programmation éducative; tandis que la surveillance,
c'est purement de la surveillance. Il n'y a pas de jugement de valeur qui soit
porté et je ne veux pas faire un drame là-dessus. Il y a sans
doute une raison, mais je ne voudrais pas que cette petite chose qui n'a l'air
de rien à première vue et qui n'est probablement pas grand-chose
non plus, qu'on puisse après cela à un moment donné, que
le ministre ou n'importe qui, que le gouvernement dise: Non, tel type
d'entreprise, par exemple, Radio-Québec, il n'est pas question qu'il y
ait... S'il survenait des problèmes à Radio-Québec, il
n'est pas question qu'il y ait de rapport d'évaluation. C'est un
organisme qui se prête uniquement à l'exercice d'une surveillance
de sa programmation, ou bien, un autre type d'entreprise auquel je ne pense
pas... Mais le ministre a dit qu'il y a certains types d'entreprises...
M. O'Neill: C'est-à-dire que, dans l'ensemble des
émissions, il peut y avoir des types d'émissions où ce
soit le mot évaluation qui soit le mot réaliste et que ce mot
deviendrait plutôt théorique dans le cas de d'autres
émissions et là, vous avez le mot surveillance. En fin de compte,
si je me rappelle bien, c'est à la demande de Radio-Québec que
nous avons fait cela. Cela nous a paru tout à fait logique.
M. Rivest: En tout cas, en cours du débat si le
ministre... Je ne veux pas... Si le ministre trouve une explication en cours de
débat, peut-être pourrait-il...
M. O'Neill: Faisons un petit exercice concret. Je pense qu'il y a
des types d'émissions éducatives seules ou avec d'autres
où vous pourriez appliquer une évaluation, mais dans d'autres
types d'activités, je pense que ce serait un exercice un peu plus
théorique, mais il demeure toujours à ce moment-là l'autre
mot. C'est plus large.
Le Président (M. Lacoste): L'article 2... Mme le
député de L'Acadie. (16 h 15)
Mme Lavoie-Roux: Probablement que le ministre ne peut pas
lui-même, mais les fonctionnaires du ministre pourraient peut-être
nous donner l'information suivante. Le b) de l'article 2 prévoit que
l'expression "programmation éducative" peut être "destinée
à fournir des renseignements sur les cours d'étude
dispensés, ou à présenter des événements
spéciaux". Ceci n'est pas nouveau puisque déjà ce b)
existait dans l'arrêté en conseil publié dans la Gazette
officielle du 15 mai 1974. Peut-on nous donner, nous dire avec certitude que
déjà il y a eu des informations formelles de données
à Radio-Québec sur les cours d'étude dispensés? Je
pose la question parce qu'on introduit cela dans la loi; c'était dans
l'arrêté en conseil, cela doit avoir une importance quand
même relative et je me demande si jamais ceci a été fait.
Ce que je veux indiquer, c'est qu'on met peut-être des choses dans les
lois ou dans cette loi en particulier et qu'en pratique cela ne veut pas dire
grand-chose. C'est une information qu'on ne peut probablement pas me donner sur
le champ.
M. O'Neill: On va le demander à Radio-Québec, si
vous voulez, immédiatement.
Mme Lavoie-Roux: Oui, d'accord. Je voulais soulever un autre
point. Je ne veux pas revenir sur la question de l'évaluation, mais
simplement dire que je pense que j'en ai parlé dès le
début et que je voudrais vraiment faire une mise en garde contre une
évaluation qui se résumerait à une cote d'écoute,
à l'évaluation de la cote d'écoute parce qu'un peu dans un
aparté, le député de Vanier et moi-même parlions de
Symphorien qui a eu dans le temps, je pense, une très haute cote
d'écoute. Je vais m'abstenir de porter tout jugement quant à la
valeur éducative de Symphorien. Cela avait certainement une valeur de
divertissement.
M. Rivest: Cela fait partie du patrimoine.
Mme Lavoie-Roux: Ce que je veux dire, c'est que vu qu'on parle de
programmation éducative et que l'accent est mis là-dessus, il
faudrait quand même évaluer, non pas uniquement à partir
d'une cote d'écoute parce qu'au point de vue de la valeur
éducative, oui, si on veut vraiment étirer on peut dire que cela
fait partie du patrimoine. Tout ceci pour dire quelles sont vraiment les
mesures d'évaluation qu'on aura là où des choses peuvent
être évaluées. On n'est guère plus avancé que
quand on pose les mêmes questions ou qu'on a posé les mêmes
questions à Radio-Québec quand elle est venue devant nous. Je
n'ose pas intervenir davantage là-dessus. Ma dernière question,
c'est sur le premier paragraphe de l'article 2, M. le Président.
L'expression "programmation éducative" désigne toute
programmation ou toute partie de programmation. Compte tenu des champs
très larges qu'on accorde aux mots "programmation éducative",
comme on le verra dans l'article 3, il apparaît plus restreint à
l'article 2, mais beaucoup plus large dans l'article 3. Je pense que pour cela
tout le monde est d'accord. D'ailleurs, je pense que même
Radio-Québec dit: II y a l'éducation scolaire, il y a
l'éducation des adultes et il y a l'éducation prise dans un sens
large avec toutes les dimensions socio-économiques, culturelles et
autres. Est-ce qu'à ce moment on ne peut pas dire que finalement tous
les diffuseurs, radiodiffuseurs ou autres font dans le sens très large
où on le dit,
selon les termes auxquels on se réfère dans la loi, de la
programmation éducative finalement? Compte tenu qu'un peu plus tard on
verra qu'on peut se faire reconnaître par la Régie des services
publics comme diffusant en totalité ou en partie des programmes
éducatifs, est-ce qu'à ce moment, on devient admissible pour des
subventions ou autre chose?
Moi, je me demande si on ne se trouvera pas un peu vis-à-vis d'un
problème parce que je ne vois vraiment pas qui peut être exclu de
ceci compte tenu de la définition extrêmement large qu'on a
donnée à la programmation éducative. Et on retrouve ces
termes, toute programmation ou toute partie de programmation, je pense que
c'est à l'article 9. Est-ce que le ministre a songé à ce
risque? Finalement, je ne vois vraiment pas qui ne pourrait pas être
reconnu comme diffusant des émissions éducatives.
M. O'Neill: ... ceux dont la programmation aura été
reconnue comme telle, d'abord, n'est-ce pas?
Mme Lavoie-Roux: Oui, mais avec la définition très
large après.
M. O'Neill: Oui, c'est cela et avec les gens qui, conseillant la
Régie des services publics, porteront des jugements là-dessus.
Partie de programmation. On a vécu une expérience
là-dessus un certain temps. Je ne sais pas si vous vous rappelez, c'est
CFVO-Hull. C'était typique. Vous aviez à la fois la
télévision qu'on appelait généraliste, vous aviez
en fait trois éléments dans cela. Vous aviez la programmation qui
s'appelait communautaire, de la coopérative de télévision,
vous aviez un rattachement pour certaines émissions à TVA et
d'autres à Radio-Québec. Je veux dire, d'ailleurs, cela faisait
contraste quand on regardait les émissions une à la suite de
l'autre, mais vous aviez un cas où vous aviez une partie de
programmation qui était nettement...
M. Rivest: Quelle était la proportion qui était
éducative par rapport à l'ensemble? Vous rappelez-vous?
M. O'Neill: II passait des émissions du souvenir
que j'ai, moi, j'ai eu l'occasion de voir à quelques reprises où
il passait des émissions, je pense il me semble que
c'étaient des émissions scolaires de Radio-Québec, entre
autres, et d'autres émissions aussi de Radio-Québec comme telles
qui étaient classées comme émissions éducatives. A
un moment donné, on se branchait sur TVA. C'est ce que recouvre
l'expression "partie de programmation".
Deuxièmement, il faudrait peut-être ici se rappeler
l'esprit des émissions en se référant à un texte du
CRTC qui disait que, dans l'ensemble, ces programmes devraient avoir un
caractère éducatif et nettement différent des
émissions d'un caractère général offertes par le
service national de radiodiffusion, les entreprises de radiodiffusion.
C'est-à-dire qu'on appelle généralement donc une
radio, une télévision éducative généraliste
les grands réseaux comme, chez nous, Radio-Canada et disons TVA, et
Radio-Québec, la chaîne de l'Ontario et le CPBS américain
comme étant de caractère spécifique.
Maintenant, est-ce qu'à un moment donné on ne trouverait
pas à l'intérieur de la programmation de Radio-Canada des
émissions qui auraient pu être qualifiées
d'éducatives, c'est fort possible? D'ailleurs, on les encourage.
Mme Lavoie-Roux: Oui, mais cela ne m'inquiète pas pour
Radio-Canada, ils ne viendront pas demander des subventions.
M. Rivest: Cela se pourrait.
Mme Lavoie-Roux: Oui, mais en admettant...
M. O'Neill: On se demande, quand vous regardez le projet de
règlements, si, à un moment donné... ce n'est
sûrement pas à Radio-Canada qu'on pense d'abord.
Mme Lavoie-Roux: C'est ce que je pense, mais tous les autres qui
peuvent venir. Pourquoi TVA pourrait venir?
M. O'Neill: Vous remarquerez que, spécifiquement, la
régie pourra décider, sauf que, dans les règlements, on a
introduit une clause qui dit aussi qu'on tient compte évidemment des
ressources de l'entreprise.
M. Rivest: Qu'est-ce que vous utilisez en tant que partie de
programmation éducative dans la mesure où les media
communautaires...
M. O'Neill: Non, l'exemple que vous avez, c'est que vous avez une
station de télévision dans un coin qui, à un moment
donné, transmet du Radio-Québec qui n'y va pas. D'ailleurs, je
vous ai remis un document qui donne les exemples de ce qui se fait
déjà parce que tout cela, ce n'est pas de l'innovation. C'est une
pratique.
M. Rivest: C'est la liste qu'on retrouve.
M. O'Neill: C'est cela, les câblodistributeurs. On vient
d'en accorder une tout récemment, par exemple, à une
municipalité qui vient de fêter son centenaire,
Notre-Dame-de-Montauban, parce que le câblodistributeur local, lui, peut
prolonger le service de Radio-Québec.
M. Rivest: Cela m'inquiète.
M. O'Neill: Cela lui cause certaines dépenses d'ordre
technique. Ce qui arrive assez souvent, c'est cela. C'est que cela leur cause
certaines dépenses, c'est tout ce que l'on fait.
M. Rivest: II y a des entreprises à Saint-Ephrem. Les
élections partielles qui s'en viennent. J'ai peur, M. le
Président.
M. O'Neill: Saint-Ephrem quand ils transmettent la programmation
de Radio-Québec.
M. Rivest: Saint-Ephrem, il va faire la campagne
électorale.
Mme Lavoie-Roux: Cela a été accordé
quand?
M. O'Neill: D'ailleurs... M. Rivest:
Saint-Honoré.
Une Voix: Ils sont inclus les media communautaires.
M. O'Neill:... c'est à partir de ces cas, de cette
pratique. Jusqu'ici...
M. Rivest: Est-ce que ce ne sont pas des media
communautaires?
M. O'Neill: ... non, cela a servi avant tout à aider des
petits câblodistributeurs qui ont peu de ressources. Vous en avez qui ont
300, 400, 500 abonnés, et à donner à leur public la
programmation de Radio-Québec. Généralement, c'est pour
couvrir une façon de dépenses reliées au fait même
qu'ils font la transmission ou qu'ils ajustent leurs appareils, etc. C'est
comme cela que cela a toujours été fait depuis que ce programme
est en application.
Le Président (M. Lacoste): M. le député de
Vanier.
M. O'Neill: Excusez-moi. En plus de cela, dans le cas de
Radio-Québec, on ne pose pas la question à savoir si cette
programmation-là est éducative ou non, elle est
présumée telle.
Le Président (M. Lacoste): M. le député de
Vanier.
M. Bertrand: Je vais poser une question au ministre, M. le
Président, sur le même sujet. Comme il va être question,
dans le projet de loi, d'assistance financière et technique, pour
revenir à la partie de programmation, imaginons, par exemple, une
télévision communautaire dans une région donnée qui
diffuse disons pendant sept jours, mais prenons un total d'environ, mettons, 60
heures au total, durant une semaine et une partie de la programmation de cette
télévision communautaire a été
déclarée correspondre par ce qu'on appelle ici la programmation
éducative pour deux ou trois heures au lieu de 60 heures. L'assistance
financière et technique peut si la Régie des services
publics a reconnu cette programmation comme éducative être
donnée par le ministre des Communications. L'assistance
financière et technique peut être donnée même s'il y
a une partie très minime de la programmation totale de cette
télévision communautaire qui est déclarée
programmation éducative. L'assistance financière et technique va
servir finalement cette télévision communautaire pour l'ensemble
de ses opérations et l'ensemble de sa programmation. Imaginons, par
exemple, qu'il s'agit pour eux autres d'obtenir l'achat d'un appareil qu'ils
n'avaient pas auparavant, mais qui maintenant va devenir extrêmement
utile. Etant donné qu'ils veulent faire un certain nombre de choses et
par le biais de deux ou trois heures de programmation éducative par
semaine, ils ont maintenant le droit d'obtenir cet équipement, mais qui
va aussi leur permettre en même temps de diffuser les 57 autres heures
qui ne sont pas déclarées programmation éducative. C'est
là, je pense, que la question de Mme le député de L'Acadie
pourrait peut-être aller, c'est que l'assistance financière et
technique peut être accordée dans le cas de
télévision communautaire où 100% de la programmation est
déclarée éducative, dans d'autres cas où 1%, 2% ou
3% est déclaré éducatif. Mais l'assistance
financière et technique finalement sert à l'ensemble de la
programmation à toutes fins pratiques.
M. O'Neill: En d'autres mots...
M. Bertrand: Dans quel sens est-ce que peut-être que
là j'avance un petit peu sur l'article 10 l'assistance
financière et technique va porter sur cette partie de programmation qui
a été déclarée éducative et n'aura pas
nécessairement une incidence heureuse pour l'entreprise de
radio-télévision, pour l'ensemble de sa programmation même
celle qui n'est pas éducative?
M. O'Neill: M. le Président, je pense qu'on aura la
réponse à l'article 10 quand on regardera le projet de
réglementation. Ce cas est prévu, c'est-à-dire qu'elle ne
portera pas sur les immobilisations comme telles. C'est pour éviter
cela. L'aide technique ne veut pas dire le financement technique dans ce projet
de règlements, parce qu'il peut y avoir une aide technique qui
n'implique pas de déboursé financier. On l'a fait chez vous, on
l'a fait dans le cas de Radio-Gaspésie, on l'a fait ailleurs. C'est
même une habitude des fonctionnaires du ministère, par exemple,
lorsque justement des petits câblodistributeurs... C'est arrivé
dans le cas, je pense, de TVC4 Saint-Jérôme; vous avez des
problèmes techniques, quelque chose comme cela. A ce moment, de fournir
la technique, on l'a fait dans le cas, d'ailleurs, de JAL aussi; des cas comme
ceux-là. Mais dans le projet de règlements, ce qui a
été justement précisé, c'est qu'on ne
prévoit pas une aide qui porterait sur les immobilisations. Elle doit
porter sur des projets que le câblodistributeur ou le
télédiffuseur ou le radiodiffuseur présente et qui,
à mon avis, pourraient être reconnus comme valables sur le plan
éducatif. (16 h 30)
Le Président (M. Lacoste): Est-ce que l'article...
M. O'Neill: On pourrait penser... Prenons des exemples, comment
dirais-je, assez faciles à imagi-
ner. Cela peut fort bien arriver dans le cas d'une collaboration entre
une maison d'éducation, par exemple, qui aurait des projets
d'émissions de télévision et le câblodistributeur
local. Ce sont des cas qu'on peut prévoir comme cela où le
câblodistributeur dit: Je suis bien intéressé, mais quand
même et surtout, étant donné le fait que durant tout ce
temps j'aurai des émissions, il n'y aura pas de publicité, etc.;
je suis prêt à vous donner un coup de main, mais j'aimerais bien
quand même, étant donné que je fais ma part en
éducation... S'il collabore avec un CEGEP ou une polyvalente, admettons
qu'il puisse à titre de diffuseur éducatif recevoir une aide.
Cela peut être des choses comme celle-là. Comme je dis, l'exemple
le plus fréquent dans l'usage actuel, c'est l'aide aux
câblodistributeurs qui assurent la diffusion des émissions de
Radio-Québec.
Le Président (M. Lacoste): Est-ce que l'article 2 est
adopté?
M. Rivest: Seulement pour faire suite.
Le Président (M. Lacoste): M. le député de
Jean-Talon.
M. Rivest: Je veux seulement présenter une motion. Je vais
parler avant pour ne pas avoir à parler après. Vous allez voir
que ce ne sera pas long. Ce sera seulement deux secondes. Pour répondre
un peu à l'intervention du député de Vanier, est-ce que le
ministre trouverait je pourrais la faire, je ne la ferai pas; disons que
je la fais sous forme d'interrogation que c'est introduire une trop
grande rigidité dans son projet de loi? Pour répondre à la
préoccupation, si on songeait je ne fais pas la motion formelle
pour l'instant à modifier l'article 2 en ajoutant dans la
troisième ligne après les mots "toute programmation ou toute
partie de programmation", les mots "toute partie de programmation
représentant au moins 50% de la programmation totale sauf exception
pour ne pas être trop rigide expressément
autorisée suivant les modalités de la section III de la
présente loi, c'est-à-dire, en vertu du mécanisme de la
régie. Dans le sens qu'étant donné que "partie de
programmation" est tellement large j'imagine que ce ne seront pas des
montants astronomiques dont le ministre des Communications de toute
manière va pouvoir disposer, mais tout de même est-ce que ce ne
serait pas prudent d'établir un certain mécanisme ou un certain
critère à l'intérieur même de la loi de façon
à éviter que des gens qui feraient de la télévision
ordinaire, si vous voulez, pourraient, en produisant quelques petites... ou
enfin en participant, en incluant à l'intérieur de leur
programmation, je pense aux postes de radio aussi cela s'applique aux
postes de radio mettre, par exemple, à des heures absolument
innommables quelques parties de programmation et se faire financer cela, au
moins, prétendre pouvoir se faire financer cela par le gouvernement? Je
me demande, enfin, je peux faire la motion pour permettre aux autres gens, mais
enfin, je ne sais pas, disons que je fais la motion, et on verra. Je ne veux
pas parler plus longtemps sur ma motion ou si le ministre croit que ma formule
50%, etc., est trop forte ou pas assez forte, compte tenu de la connaissance
qu'il a et que je n'ai pas sans doute de la pratique dans le milieu, qu'il
mette 30%, je ne mets rien...
Le Président (M. Lacoste): Est-ce que je peux dire au
député de Jean-Talon que son temps tire à sa fin.
M. Rivest: Oui, j'ai fini.
M. O'Neill: Je vais poser une question. Prenez le cas d'un poste
de télévision. Pensons au cas d'un poste de radio.
M. Rivest: ... qui m'inquiète plus.
M. O'Neill: C'est cela? Qui sont donc de nature de ce qu'on
appelle généraliste et supposons que vous arriviez d'une part aux
chiffres de 50%; vous êtes en train de les transformer
complètement. Ils n'accepteront jamais et ce n'est pas ce qui leur est
demandé non plus. Mais, ils peuvent tout à coup être
intéressés, par exemple, à une série qui serait
reconnue comme telle et cela ne veut pas dire, de toute façon, qu'elle
serait financée, mais elle serait reconnue comme telle. Ils feraient
leur part en programmation éducative, ils feraient leur part en
éducation. Imaginez le bouleversement que vous introduiriez dans le
fonctionnement d'un poste de radio généraliste si vous mettiez un
pourcentage pareil parce qu'il peut s'agir de choses, encore une fois,
occasionnelles, de choses temporaires, d'un service qui est rendu...
M. Rivest: Tu permets? M. O'Neill: Moi, je pense
qu'à ce moment...
M. Rivest: Vous pourriez demander l'autorisation à la
régie et, à ce moment, même s'ils n'ont pas 50% pour une
série... C'est pour cela que je mets exception expressément
autorisée à...
M. O'Neill: D'une part, je vous dirais ceci. Je pense que,
premièrement, ce serait énormément restrictif.
Deuxièmement, je me demande si ce n'est pas dans un projet de
règlements qu'on pourrait proposer d'introduire cela.
M. Rivest: Dans un projet.
M. O'Neill: Et non pas surtout dans un article de
définition.
M. Rivest: Parlant spécifiquement pour les postes de
radio, les radios généralistes, comme je l'ai indiqué, ce
ne sera pas la poule aux oeufs d'or, les subventions dont le ministre va
disposer. En pratique, les postes de radio généralistes qui
voudraient diffuser une émission éducative ou une
série, comme l'a présenté le ministre, ne se
prévaudront pas du projet de loi no 4.
M. O'Neill: Ils peuvent être intéressés
à faire reconnaître une partie de leur programmation à un
moment donné.
M. Rivest: Le seul avantage, ce sont les subventions du ministre.
Il n'y a pas d'autres avantages.
M. O'Neill: Oui, il peut avoir des avantages que j'ai
mentionnés, même dans le cas où cette programmation, par
exemple, est une programmation qui est acquise et qui jouit de certains
avantages fiscaux, droits de douane, etc. Vous avez aussi, évidemment
une certaine reconnaissance au plan international, des choses comme
celles-là. J'avais dit, à un moment donné, que je
considérais l'article 10 comme accessoire et on m'a dit: C'est parce que
vous voulez montrer qu'il n'est pas si important, de glisser là-dessus.
Je vous avoue que dans mon esprit c'est vrai que cela demeure quelque chose
d'accessoire et qu'il peut fort bien arriver que des gens soient
intéressés à faire reconnaître une partie de
programmation éducative et que cela fasse même partie de leur
image, évidemment, à titre de service public dans une
région, parce que, à un moment donné, c'est une
série qui est utile pour la population de leur coin. C'est cela qu'on
peut prévoir.
De toute façon, ce que je pense, M. le Président, c'est
que, si on devait discuter de cette proposition, je crois qu'on devrait la
discuter dans le cadre de l'article 10 plutôt.
M. Rivest: D'accord, M. le Président, on pourrait
peut-être y revenir.
Le Président (M. Lacoste): Enfin, il n'y a pas eu de
proposition de motion formelle.
M. Rivest: Non.
Le Président (M. Lacoste): Le député de
Vanier.
M. Bertrand: C'était simplement pour ajouter à ce
que le ministre disait qu'il pourrait y avoir des radios
généralistes qui ne soient même pas
intéressées à avoir une assistance technique et
financière, mais simplement du fait qu'une heure de programmation
éducative, par exemple, qui serait inscrite fournissant un cours
quelconque, susceptible de déboucher sur l'obtention d'un diplôme
quelconque, le seul fait pour cette radio d'avoir fait reconnaître cette
heure par la Régie des services publics, en faisant partie de la
programmation éducative, c'est extrêmement important pour elles
sur le plan de la promotion d'émissions et sur le plan de la
valorisation de la qualité de cette émission.
Le Président (M. Lacoste): Est-ce que l'article 2 est
adopté?
M. Rivest: J'ai une question avant que mon collègue de
Jacques-Cartier... Ce ne serait que par oui ou non. Ma question est
celle-ci...
Le Président (M. Lacoste): M. le député de
Jean-Talon, je m'excuse. Pour ne pas arriver avec un problème de
règlement, je voudrais avoir un consentement pour que le
député de Jean-Talon dépasse son temps.
M. Rivest: Ce ne serait que par oui ou non.
Le Président (M. Lacoste): Est-ce qu'il y a
consentement?
M. O'Neill: Oui.
M. Rivest: Est-ce que la définition de deux programmations
éducatives permettrait à Radio-Québec de retransmettre les
parties de hockey des Nordiques?
M. O'Neill: Je laisse cela aux experts de la Régie des
services publics.
M. Rivest: Bonne chance devant la Cour suprême.
Le Président (M. Lacoste): M. le député de
Jacques-Cartier.
M. O'Neill: On appelle cela un organisme neutre, impartial et
expérimenté.
M. Rivest: J'ai hâte de voir comment ils vont faire pour
faire reconnaître comme éducatives les activités de la
Carling O'Keefe subventionnées par le gouvernement du Québec.
M. O'Neill: A la suite de l'intervention hier du
député de Vanier qui suggérait, à ce moment, que la
régie demande au député de Vanier de comparaître, et
s'il y met la même ferveur qu'il a mise hier, on a bonne chance
que...
M. Bertrand: Dans le Soleil d'aujourd'hui on intitule justement
la proposition par le titre suivant: Du hockey éducatif.
Le Président (M. Lacoste): M. le député de
Jacques-Cartier.
Mme Lavoie-Roux: Sur le plan technique cela fait plus
éducatif qu'un autre programme, non?
M. Saint-Germain: M. le ministre a mentionné que...
M. Bertrand: Ce n'est pas par le biais du projet de loi no 4
qu'une décision comme celle-là serait prise, c'est
évident.
M. Rivest: Comment Radio-Québec pourrait-elle le faire si
c'est le projet de loi no 4?
M. Bertrand: Elle ne le pourra pas. Ce n'est pas le projet de
Radio-Québec, c'est le projet de loi no 4.
M. Rivest: Bien oui, mais il intéresse
Radio-Québec. Radio-Québec c'est une télévision
éducative.
Une Voix: Radio-Québec doit soumettre sa programmation en
vertu du projet de loi no 5.
M. Laberge: Oui, mais son sort est régi par le projet de
loi no 5.
M. Bertrand: II n'y a pas que des émissions
scolaires...
M. Rivest: Je ne peux poursuivre cette discussion, je n'ai plus
le droit de parole.
Le Président (M. Lacoste): M. le député de
Jacques-Cartier.
M. Saint-Germain: Le ministre a déclaré que cette
motion d'amendement ou du moins ce désir du député de
Jean-Talon était peut-être trop restrictif. Il est peut-être
possible qu'il ait raison, mais comme le projet de loi est rédigé
présentement, ne croit-il pas que c'est l'autre extrême et qu'il
n'y a pratiquement aucune restriction et que tout ceci pourrait permettre des
abus?
M. O'Neill: Je pense, M. le Président, que l'avantage de
cette formule c'est justement de fournir une certaine latitude et d'atteindre
une préoccupation du législateur qui est dans certains secteurs
de compter sur la collaboration, en matière de télévision
éducative ou de radio éducative, des secteurs de l'entreprise
privée. En somme c'est cela. Je crois qu'à ce moment, si on
mettait quelque chose de beaucoup trop sévère, on risquerait tout
simplement de ne pas atteindre l'objectif prévu par le projet de loi.
Pensez aux exemples que je vous ai donnés tout à l'heure. Cela
peut être une série d'émissions éducatives et
même scolaires; il faut prévoir cela. L'autre exemple que je
donnais d'une collaboration qu'il pourrait y avoir entre un
câblodistributeur et une maison d'enseignement pour des séries
encore là, mais vous n'arrivez pas à 50% de la programmation.
Le Président (M. Lacoste): M. le député de
Jacques-Cartier.
M. Saint-Germain: D'un autre côté, il pourrait
arriver que l'entreprise privée puisse faire accepter une partie de sa
programmation comme étant éducative, qu'elle reçoive des
subventions et se limite à faire passer ces émissions à
des heures où la cote d'écoute est très basse et qu'elle
la fasse déclarer éducative simplement pour avoir la subvention,
sans plus de motivation.
M. O'Neill: Cela est un élément qui pourrait entrer
en considération dans l'évaluation des projets qui sont
proposés.
Il est certain que s'ils mettent une émission scolaire à
une heure du matin, on peut imaginer que c'est plutôt une perte de
temps.
Mme Lavoie-Roux: Ce serait de l'éducation permanente.
M. O'Neill: Cela n'atteindrait sûrement pas les buts du
projet de loi.
Le Président (M. Lacoste): Est-ce que l'article 2 est
adopté?
M. Rivest: M. le Président, adopter des articles c'est une
décision grave. On n'en a pas adopté encore un.
Le Président (M. Lacoste): Est-ce que l'article 2 est
adopté.
M. Rivest: Le b) veut dire quoi? Je pose la question tout
simplement.
M. O'Neill: Le b) c'est toujours l'extrait de la même
définition.
M. Rivest: Oui je sais, mais je ne vois pas ce que c'est, fournir
des renseignements, cela veut dire faire de la publicité sur les
cours?
Mme Lavoie-Roux: J'ai posé une question, ils vont apporter
la réponse demain.
M. O'Neill: Le député de L'Acadie nous a
demandé si cela avait déjà été mis en
pratique par Radio-Québec.
Mme Lavoie-Roux:... compte tenu du fait que c'est
déjà dans l'arrêté en conseil.
M. O'Neill: ... compte tenu que c'est déjà
là depuis 1973 même. On vérifiera, nous allons demander
à Radio-Québec jusqu'à quel point et combien de fois elle
a eu l'occasion de mettre cela en application.
Mme Lavoie-Roux: On a juste retranscrit d'une façon
on ne le dit pas péjorativement un peu servile la
définition qu'à toutes fins utiles ce n'est pas utilisé,
on ne se propose pas de l'utiliser.
M. O'Neill: Je comprends très bien l'idée du texte
qui est de considérer comme éducatifs de l'information, des
renseignements sur l'éducation.
Mme Lavoie-Roux: Absolument. M. O'Neill: Cela me
paraît...
Mme Lavoie-Roux: En fait, on devrait en faire plus si on n'en
fait pas.
M. O'Neill: Oui, c'est cela le problème.
M. Rivest: Quant à moi, M. le Président, l'article
serait adopté sous réserve peut-être des
deux ou trois petites corrections. Je ne sais pas si le ministre a pu
les découvrir, les petits changements qui avaient été
apportés à la définition, à la demande de
Radio-Québec, le "et" ou le "ou" évalué. Le ministre
a-t-il pu les repérer?
M. O'Neill: Le "ou" on le garde. M. Rivest: Oui.
M. O'Neill: Est-ce que vous avez les deux autres?
M. Rivest: On est à la recherche.
M. O'Neill: Je ne suis pas sûr qu'ils soient tous dans cet
article. Excusez-moi, mais j'ai le souvenir de trois que Radio-Québec
nous a proposés et certainement que c'est un des trois. (16 h 45)
M. Rivest: A moins que mes collègues aient d'autres
observations sur l'article 2, M. le Président, quant à moi, je
suis prêt à adopter l'article 2.
Le Président (M. Lacoste): Est-ce que l'article 2 est
adopté?
Une Voix: Adopté.
Le Président (M. Lacoste): Adopté. L'article 2
adopté. Article 3.
M. Rivest: M. le Président, étant donné
qu'on a bien travaillé cet après-midi, on pourrait
peut-être suspendre maintenant et reprendre demain, non?
M. O'Neill: J'imagine que l'article 3 quand même devrait
vous intéresser.
M. Rivest: Oui, mais je veux peut-être
bénéficier d'une nuit de réflexion sur cet article central
du projet de loi, mais on peut l'adopter. Commencez, enfin pour voir si on peut
l'adopter rapidement à la suite des explications préliminaires
que le ministre va nous donner sur l'article 3.
M. O'Neill: Oui, c'est cela.
Le Président (M. Lacoste): M. le ministre sur l'article
3.
Programmation éducative
M. O'Neill: L'article 3, d'abord dans son contenu reprend
substantiellement en fait ce que l'on trouve dans le rapport Rocher. C'est un
article qui a un but d'explication quant aux objectifs d'une programmation
éducative. On pouvait avoir le choix si vous voulez entre trois
formulations: une formulation tout à fait exhaustie et
détaillée qui aurait été, par exemple, d'ajouter
économique, social, politique, etc., en imaginant tout ce qui pouvait
être inclus dans une programmation éducative. Mais il y a le
problème ici de l'économie d'une loi et, à ce moment, je
pense que l'article répond à cela en prenant certaines formules
assez englobantes. Je note, par exemple, au paragraphe c) une question
d'intérêt général: ce peut être, par exemple,
l'économie.
Il y avait également une autre façon de procéder et
j'avoue que cela a été également discuté. Cela
aurait été de s'en tenir simplement à une version tout
à fait abrégée et de dire, je suppose par exemple, au
paragraphe a): favoriser l'exercice du droit des citoyens à
l'éducation; là, nous avons pensé, sans aller trop loin,
qu'il fallait quand même fournir un peu plus de balises à la
régie, et tout cela, finalement, aboutit à ces trois paragraphes
qui en disent suffisamment sans être inutilement bavards. C'est ce que
cela donne ici, donc dans la description des objectifs axés sur le
début des trois énoncés: le droit des citoyens à
l'éducation, l'accès des citoyens à leur patrimoine
culturel, favoriser l'exercice du droit des citoyens à la liberté
d'expression et à l'information.
C'est de cette façon que l'article a été
conçu, encore une fois, essayant d'une part de ne pas aboutir à
des longueurs inutiles et de vouloir tout prévoir et, d'autre part, en
dire suffisamment pour aider la régie qui prendra des décisions,
pour aider la régie dans les jugements qu'elle aura à
prendre.
M. Rivest: De façon préliminaire et d'une
façon aussi courte que le ministre, je reprends...
Le Président (M. Lacoste): M. le député de
Jean-Talon.
M. Rivest:... un peu ce que je disais au début de
l'étude de l'article 2. Quelle a été la raison ou quelles
ont été les raisons qui ont amené le ministre à
proposer que d'une façon impérative une programmation
éducative définie à l'article 2 doive satisfaire à
trois critères essentiels que l'on retrouve à l'article 3? Que ce
soit impératif? C'est un choix qui peut être arbitraire de
critères ou qui ne l'est pas, je ne le sais pas, peu importe, mais
est-ce que le ministre n'est pas conscient qu'il peut, à cette occasion,
limiter et qu'en fait, à mon avis, il limite la définition
très large que l'on a adoptée à l'article 2 de ce qu'est
une programmation éducative.
M. O'Neill: M. le Président, j'aurais pensé que le
député aurait plutôt été enclin à nous
dire que c'était trop large. Ce sont des grandes balises. D'ailleurs,
encore là, sans parler d'inspiration de l'UNESCO, je signale qu'on
retrouverait un grand nombre d'éléments, que vous avez là,
pas tous nécessairement, parce qu'il y en a qui sont visiblement d'une
préoccupation directe quant à certains problèmes.
Je pense à ce qui est dit concernant différentes
régions, différentes communautés ethniques. C'est une
préoccupation que nous avions vis-à-vis de Radio-Québec et
qui a été inscrite là. Mais vous retrouveriez dans des
documents que je vous ai mentionnés, soit le document de l'UNESCO sur la
radio-télévision au service de l'éducation des adultes,
dans l'autre document de
l'UNESCO qui résument la troisième conférence
internationale sur l'éducation des adultes, un certain nombre
d'objectifs de ce genre. Je reconnais qu'on pourrait encore une fois faire
quelque chose de plus détaillé ou encore de plus restreint. C'est
un choix qui a été fait de quelque chose qui nous paraît
suffisamment large. Je veux dire que la régie aura de quoi à
s'occuper avec une telle description.
M. Rivest: Ce que je conclus, c'est que le gouvernement par la
forme ou la façon dont l'article 3 est rédigé
d'ailleurs c'est un peu la synthèse finalement qu'a faite le rapport
Rocher a décidé d'adopter d'une façon
impérative un certain nombre de critères qui auraient pu
être autres, bien sûr, mais ce sont ceux du rapport Rocher que le
gouvernement a retenus.
M. O'Neill: C'est cela. Ceux qui sont là et qui nous
paraissent suffisants.
M. Rivest: M. le Président, on peut peut-être passer
au paragraphe a)...
Le Président (M. Laberge): De l'article...? M. Rivest:
De l'article 3.
Le Président (M. Laberge): Alors l'article 3. J'ai
été absent quelques secondes des délibérations,
l'article 2 est adopté au complet.
L'article 3 est appelé pour les trois paragraphes ou si vous les
prenez séparément?
M. Rivest: Non, paragraphe a), parce que ce sont vraiment trois
domaines différents.
Le Président (M. Laberge): Alors l'article 3a est
appelé, est-ce qu'il est adopté?
Mme Lavoie-Roux: Non, M. le Président.
Le Président (M. Laberge): Mme le député de
L'Acadie.
Mme Lavoie-Roux: M. le Président, je pense que des trois
paragraphes contenus dans l'article 3, le premier est, à mon point de
vue, le plus important en ce qui touche le contenu d'une programmation
éducative. "Favoriser l'exercice du droit des citoyens à
l'éducation, notamment en présentant des émissions
répondant à des besoins spécifiques de la population,
conduisant éventuellement à l'obtention de diplômes ou
répondant à des besoins d'éducation permanente." C'est
d'ailleurs la définition ou le contenu des définitions que l'on
retrouve dans le cahier no 4 du sous-comité qui a travaillé pour
le Comité ministériel permanent du développement culturel
intitulé: La radio éducative dans le monde. Cela a
été d'ailleurs un des objets de divergence de vues entre le
gouvernement et l'Opposition officielle. Il nous paraît que, quand on
examine le rapport sur la radio éducative évidemment, ici
il s'agit de radio on pourrait l'étendre à la
télévision. Cela semble beaucoup plus clair que la
définition de la télévision éducative. Je pense
que, dans ce sens, le paragraphe a) correspond vraiment à ce qui,
normalement, devrait être une programmation éducative.
J'aimerais quand même poser quelques questions au ministre. Est-ce
qu'on peut, à l'heure actuelle je ne crois pas que le ministre me
réfère à Radio-Québec, parce que de toute
façon, Radio-Québec n'est pas ici; il ne s'agit surtout pas de
questions qui touchent la régie interne de Radio-Québec
mais vraiment est-ce qu'on a des données à l'heure actuelle quant
au nombre de programmes, au temps de diffusion de programmes, soit à la
radio ou à la télévision, que ce soit dans les
télévisions communautaires, que ce soit dans les radios
régionales ou autres, du temps qui est vraiment consacré au
paragraphe a), qui s'adresse directement au contenu du paragraphe a)? Est-ce
qu'on a des données là-dessus?
M. O'Neill: Je ne les ai pas ici, mais je suis certain que nous
pourrions les obtenir. Vous parlez surtout de Radio-Québec ici?
Mme Lavoie-Roux: Pas seulement Radio-Québec,
Radio-Québec peut-être en particulier, mais évidemment
c'est à Radio-Québec que la quasi-totalité des subventions
va aller.
Il serait important de savoir quel équilibre on va garder entre
le a), le b) et le c) dans cette programmation éducative. Est-ce que
dans l'esprit du gouvernement on a déjà tenté
d'établir un certain équilibre? Vous allez me répondre que
c'est Radio-Québec qui va le déterminer, mais il reste que je
pense que, sans entrer dans tel type de programme ou le contenu même des
programmes, il y a quand même un choix que le gouvernement peut faire et
dire à Radio-Québec: On préfère... Les chiffres que
je donne sont absolument arbitraires, mais au moins tenter que près des
deux tiers des émissions touchent vraiment les besoins précis
d'éducation des adultes. Je ne reviendrai pas sur tous les exemples que
j'ai donnés hier sur les groupes. Je l'ai fait à plusieurs
reprises sur les clientèles-cibles qui ont des besoins urgents et
auxquels on ne répond pas.
Tel que c'est là, on pourra peut-être donner et
encore une fois, je l'admets, mes chiffres sont arbitraires avec
l'évolution des choses, 10% à a) et 40% à l'autre et 50%
à l'autre, au c). Je ne pense pas que ce soit de l'ingérence
gouvernementale. Cela ne toucherait pas le contenu, je pense que cela demeure
à Radio-Québec. Il revient à Radio-Québec
d'établir quelles sont les clientèles-cibles, au moyen
d'évaluations, de sondages, etc. Quant au contenu, évidemment,
c'est Radio-Québec qui le prépare avec l'aide des experts qu'il
aura, mais ça me semble important qu'on ait, de la part du gouvernement,
une indication que c'est indifférent qu'une majorité du temps
soit accordée à c) ou... enfin quelles sont les intentions du
gouvernement là-dessus?
Je ne voudrais pas revenir sur toute la question de l'éducation
permanente, mais comme je le disais tout à l'heure, quand on parle de
radio éducative, c'est vraiment... Ailleurs, en tout cas, quand vous
vous référez à cette étude du rapport du
sous-comité no 2 du Comité ministériel permanent du
développement culturel, tout ce qui est contenu ou à peu
près est bien davantage axé sur le a) que sur le b) et le c), et
j'aimerais avoir quand même, de la part du ministre, une certaine
garantie au moins verbale qu'on privilégiera a) avant b) et c). Est-ce
qu'on y a songé?
M. O'Neill: ... les gens quantitativement. Mme
Lavoie-Roux: Oui.
M. O'Neill: Je ne sais pas si j'irais jusque-là dans le
cas de Radio-Québec. Ce sont des choses qui peuvent se discuter avec
Radio-Québec...
Mme Lavoie-Roux: Parce que, pour les autres, on a quand
même vu que cela va être relativement minime.
M. O'Neill: ... on peut faire des suggestions, mais aller
jusqu'à une répartition quantitative, c'est vraiment
déterminer finalement les balises d'une programmation. Cela
m'apparaît aller loin.
Mme Lavoie-Roux: Oui, mais si vous laissez cela tel quel,
Radio-Québec peut décider de on va exagérer
accorder 80% du temps à c), 10% à b) et 10% à a). Est-ce
que c'est vraiment là l'objectif que devrait poursuivre
Radio-Québec? Là-dessus, je pense que ce n'est pas de
l'ingérence gouvernementale de dire: II y a des besoins dans notre
société, il y a des besoins dans la population. Il y a des
populations qui ne seront jamais atteintes, et je ne parle pas strictement
d'émissions scolaires, mais du point de vue de groupes-cibles qui sont
faciles à identifier, ou qui pourraient être identifiés;
c'est une priorité pour le gouvernement, compte tenu de ses ressources.
D'ailleurs, je pense que le gouvernement se le fait reprocher. Du
côté de toute la population dite "défavorisée" et
quand on regarde les taux de scolarisation, par exemple, de la population du
Québec j'avais les chiffres, c'est assez fantastique; c'est
dommage, je ne les ai pas ici pour les gens qui n'ont qu'une
septième année, les gens qui n'ont qu'une neuvième
année, les pourcentages sont assez, même avec la période de
scolarisation générale, peut-être que dans dix ans les
pourcentages seront moins grands, mais ceux qui ont fait une onzième
année, c'est encore un pourcentage relativement minime. (17 heures)
Ce n'est pas nécessairement dans le sens de les scolariser pour
leur donner un diplôme de onzième année, mais quels sont
les besoins de ces gens-là, de quelle façon peut-on les aider
à se recycler au point de vue du travail, au point de vue de leur
participation à la vie communautaire, à la vie culturelle? Pour
moi, sans établir un pourcen- tage rigide, je ne vous ferai pas un
amendement pour vous dire: Le a) serait dans une proportion de tant et le b) de
tant, mais il reste que je voudrais quand même savoir quelles sont les
intentions du gouvernement. Est-ce que pour lui le a) par rapport au b) ou au
c)... Cela pourra évoluer avec le temps, mais dans le contexte actuel
des choses, dans l'évaluation des besoins actuels, le a) est prioritaire
par rapport au b) et au c). Quelle est la position du gouvernement
là-dessus? C'est la question précise que je pose au ministre.
M. O'Neill: Je crois qu'il y a des manières d'en arriver
à cet objectif dans le cas de cette loi. Dans le cas de
Radio-Québec, simplement le fait même que le ministère de
l'Education est présent à la direction de Radio-Québec
il ne faudrait pas qu'on oublie cela vous aurez là
nécessairement des porte-parole du ministère.
M. Rivest: II n'y a pas que Radio-Québec qui va faire de
la programmation éducative!
M. O'Neill: Non, mais je pense que la question porte surtout sur
Radio-Québec qui est le grand media, qui est le grand fiffuseur.
Mme Lavoie-Roux: Je pense que la quasi-totalité des
montants va aller à Radio-Québec.
M. O'Neill: C'est-à-dire qui vont là par le budget
actuel. Deuxièmement, supposons que nonobstant la présence de
deux membres au conseil d'administration de Radio-Québec, que cela ne
semble pas rejoindre les objectifs du ministère de l'Education en
matière d'éducation permanente, ce qui est visiblement
visé ici, à ce moment-là, il y aura possibilité,
à mon avis, d'obtenir que la régie donne des normes plus
précises. Cela aura l'avantage que justement on ne pourra d'aucune
façon dire qu'il y a eu de notre part une intervention directe. La
régie pourra, à ce moment-là, dire: Ecoutez, dans l'esprit
de l'article 3, vous devez mettre un meilleur équilibre entre les
objectifs a), b), c). Il me semble que des mécanismes comme
ceux-là m'apparaissent plus souples et pourraient être efficaces
et moins rigides que celui qui pourrait consister à dire... En tout cas,
sûrement pas dans une loi, je pense...
Mme Lavoie-Roux: Non.
M. O'Neill: ... qui consiste à dire: C'est tant pour cent,
etc. Cela m'apparaîtrait vraiment aller trop loin.
Mme Lavoie-Roux: Moi, M. le ministre, ce que je vous demande, ce
n'est vraiment pas d'établir une forme numérique, si je peux
m'exprimer ainsi, mais vraiment de savoir si dans l'esprit du gouvernement,
à ce moment-ci, il y a une priorité à accorder aux
objectifs du a). Je suis tout à fait d'accord, par exemple, que dans le
b) on parle d'encourager les échanges interrégionaux et
interculturels, là-dessus il n'y a aucune espèce
d'objection, qu'on reflète la vie de différentes
régions, que par exemple, il y ait des émissions touchant le
patrimoine, le respect du patrimoine, les valeurs d'écologie, etc. Tout
cela va et je suis d'accord avec cela, et je ne veux pas que vous pensiez qu'on
s'y oppose, bien au contraire, mais je me dis: Est-ce que le gouvernement a
quand même, dans le a), b) et c), dit: A ce moment-ci de
l'évolution des choses, des besoins de la population, il nous semble que
pour une période X de temps, sans la définir, mais dans les
prochaines années, quitte à ce que ce soit révisé
et qu'à ce moment-là la Régie des services publics dise:
C'est vrai que vous devriez peut-être mettre l'accent sur le a), mais il
nous semble qu'il y a eu un rattrapage, que c'est peut-être davantage
dans le b) et le c)... Le gouvernement en n'exprimant pas sa volonté
dans un sens ou dans l'autre... Est-ce qu'on ne pourra pas aussi accuser la
régie, si après coup elle revenait et disait: Nous trouvons que
vous en mettez trop sur le b) je vous donne cela comme exemple
vous devriez en mettre plus sur le a).
Lorsque la régie aura déclaré programmation
éducative une station de radio ou de télévision, est-ce
que ce ne sera pas vu non plus comme de l'ingérence de la part de la
Régie des services publics, de la même façon que vous le
dites à l'heure actuelle? N'y a-t-il pas, du côté du
gouvernement, une volonté, appelons-la, politique dans le sens le plus
noble du mot, qui peut s'exprimer en disant: II nous semble que les besoins
sont tels et, à ce moment-ci, pour une période donnée de
X, qu'il faudrait quand même accorder une grande importance au contenu du
a), sans mettre pour autant de côté le contenu du b) ou du c). Il
me semble que, même là-dessus, le gouvernement, par la voix de son
ministre, ne veuille pas s'exprimer, et ça m'étonne un peu.
M. O'Neill: C'est-à-dire, M. le Président, qu'il y
a une différence entre dire qu'on accorde ou non de l'importance, c'est
de savoir de quelle façon on va faire sentir qu'on accorde cette
importance.
Je suis d'accord avec le député de L'Acadie, quand elle
signale ça; je suis d'accord, surtout, quand elle mentionne les cas de
ces groupes de population qui ont besoin vraiment de pouvoir disposer d'un
outil pour améliorer leurs connaissances, pour se perfectionner et
même acquérir des diplômes. Je suis tout à fait
d'accord avec ça; ce serait sûrement absolument anormal il
n'y aurait aucune raison de se gêner de le leur dire si on
constatait que, à Radio-Québec, par exemple, le a) est
considéré comme rien. D'ailleurs, remarquez que c'est bien par
là qu'on a commencé dans le rapport Rocher; ce n'est pas
marqué spécifiquement que c'est une priorité, mais c'est
sûr que Mme le député a parfaitement raison de le
dire c'est un élément extrêmement important.
Deuxièmement, à certains moments, dans des régions
données, ça pourrait être encore plus important. Je crois
d'ailleurs que c'est un peu ça que vous avez laissé entendre. Par
exemple, on peut facilement penser que, dans certaines régions où
il y a des problèmes particuliers de groupes démunis,
Radio-Québec y attache une importance particulière. Mais la
question que je me pose c'est: De quelle façon doit-on y arriver? Je me
dis: dans le moment, il y a une possibilité de se faire entendre,
directement de la part du ministère de l'Education; il y a une
possibilité de se faire entendre aussi, nous-mêmes, pour faire
entendre ce son de cloche j'entends, nous comme députés
face à Radio-Québec; il y a une possibilité chez
nous et il y a une possibilité via la régie. Est-ce que cet
ensemble de moyens est suffisant? Je pense que oui, surtout que nous pouvons
quand même, nous-mêmes, n'oublions pas que ça, c'est
déjà dans la loi de la régie le ministère
des Communications peut, lui-même, et le ministère de l'Education
peut, lui-même, faire appel à la régie en demandant une
application beaucoup plus circonscrite et précise de l'article 3. Cela
est à notre disposition; je ne veux pas vanter d'avance les avantages de
ce mécanisme qu'est la régie, mais je pense que ça permet
une série d'interventions, d'échanges je n'emploie pas le
mot "pressions" mais d'interventions qui font qu'on en arrive à
ce que les objectifs de la loi soient mieux atteints, compte tenu des besoins
de la population.
J'ajouterai que la raison pour laquelle je suis sensible à ce que
vous dites, c'est qu'il reste qu'il y a peut-être une exigence, une
rigueur dans a), dans la réalisation, qu'il n'y a pas dans b) et c);
l'expérience nous montre ça. Il pourrait, ne serait-ce que par
une espèce de tentation de possibilités, que les gens en arrivent
peut-être à donner trop de place à b) ou c); sauf que nous
avons quand même un certain nombre de moyens de nous faire entendre et
rien n'empêche, en passant, qu'à un moment donné, on puisse
tout à coup, d'accord avec la régie, en arriver à ce que
la régie applique encore une fois des normes qui soient conformes
à l'article 3a), b) et c) de façon un peu plus rigoureuse.
Je reconnais encore une fois, M. le Président, que dans
l'application, dans la réalisation, il y a des éléments
proposés comme objectifs dans b), c), qui, à un moment
donné, pourraient sembler plus faciles d'une manière, surtout
dans b) spécialement parce que c) c'est beaucoup plus exigeant qu'on
pense, c'est plus difficile à réaliser qu'on pense, mais dans le
cas de b), à ce moment-là, il faudrait être prudent. Il
faudrait s'assurer qu'il y ait un bon équilibre entre a) et b) pour
tenir compte des besoins de la population surtout que c'est le seul outil qu'on
a, qui va être bientôt à l'échelle du Québec
et qui appartient au secteur éducatif.
Le Président (M. Lacoste): Mme le député de
L'Acadie.
Mme Lavoie-Roux: Deux questions. La première, et cela
c'est vraiment une question de principe, est-ce que, M. le Président,
d'après le ministre ou le gouvernement, la Régie des services
publics qui elle va devoir ou va pouvoir déclarer
une programmation totalement ou partiellement éducative, cela va,
mais elle peut s'établir certains critères selon lesquels telle
programmation qu'un diffuseur apporte est vraiment de nature éducative,
la déclarer en partie ou en totalité éducative. Cela va.
Mais est-ce que la régie va pouvoir avoir la latitude, je ne sais pas si
c'est faire des règlements, mais prescrire des normes je n'aime
pas le terme prescrire non plus quand on parle de
radio-télédiffusion dans le sens où le ministre vient d'en
parler est-ce qu'il va y avoir, à cet égard, plus de
latitude que le ministre des Communications peut en avoir dans le sens de dire,
pour une période donnée, a) pourrait être dans une
proportion de 40, les chiffres n'ont pas d'importance b) dans une
proportion de 20 et c) dans une proportion de 30? Je pense que cela ne fait pas
100 de toute façon.
Est-ce que, sans se faire accuser eux-mêmes de vouloir faire trop
d'ingérence, ce problème, je ne suis pas sûre quelle va
être la latitude en fait. Evidemment, je pourrais rapporter cette
question à l'article 9 où on parle de la régie. Mais c'est
parce que le ministre a dit: La régie va pouvoir jouer ce rôle. Je
ne suis pas sûre qu'elle ne se fera pas accuser d'ingérence
elle-même.
M. O'Neill: M. le Président, il y aura une période,
appelons cela, de rodage et non de rôdage ici, dans
l'activité de la régie. Il faudra s'attendre surtout après
avoir dit qu'il s'agit d'un domaine où le CRTC n'a pas réussi,
lui, à bien s'acquitter de sa tâche face à la
radio-télévision généraliste surtour privée
je pense ici au texte du Conseil économique du Canada
à ce moment, qu'on demande à la régie d'être plus
efficace. Mais, ce qui peut se passer, à ce moment, c'est qu'il est
possible que la régie elle, comme elle a fait dans d'autres domaines,
à un moment donné, nous dise: Ecoutez, en somme, elle nous
propose elle-même des normes plus précises de
réglementation, tout comme elle en avait en câblodis-tribution,
comme elle en a en téléphonie. La régie fonctionne avec un
certain nombre de normes générales et la régie peut
arriver et comme elle fait à la télévision payante,
d'ailleurs dire: On est prêt à assumer le secteur, mais il
va falloir des normes plus précises. A ce moment, je pense
qu'après une première période d'expérimentation si,
à un moment donné, par exemple, vous avez des doléances du
ministère de l'Education, des représentations qui peuvent venir
de chez nous parce que les rapports du ministère des Communications face
à la régie sont les suivants, c'est-à-dire, que ce ne sont
pas des rapports de direction.
Nous pouvons, par exemple, nous-mêmes comparaître devant la
régie, dans telle ou telle cause. Nous pouvons, disons, nous faire
entendre devant la régie. Nous n'avons pas, nous ne pouvons pas proposer
une décision à la régie, mais nous avons le droit, avant
que la décision ne se prenne, au moment des délibérations,
intervenir. C'est-à-dire qu'à ce moment, il s'agira que chez
nous, qu'à l'éducation on soit suffisamment sensible à
cela et juger que c'est le temps peut-être de demander à la
régie d'en arriver à des directives un peu plus strictes dans un
domaine comme celui-là. Je suis confiant qu'avec un mécanisme
comme celui-là, nous pourrons fonctionner. (17 h 15)
Remarquez, je pense que ce débat nous aide M. le
Président, à faire comprendre un petit peu cette espèce de
rôle-charnière que la régie va jouer finalement.
Je reviens à ceci; je pense qu'il y a des directives qui,
jusqu'ici, n'ont pas été données, depuis le temps que nous
sommes là, parce qu'on n'avait pas ce mécanisme, justement
à cause de la confusion qui aurait pu régner et des risques
d'interprétation sur les gestes posés, tandis que là, avec
cette régie, je pense qu'il n'y a pas de risque.
A ce moment, je pense que la régie va acquérir son
expérience et va pouvoir répondre à des besoins comme
ceux-là: par exemple, que le paragraphe a) de l'article 3 ne soit pas
oublié, ne soit pas considéré comme quantité
mineure.
Le Président (M. Lacoste): M. le député
de...
M. O'Neill: Je voudrais juste ajouter de nouveau, M. le
Président, que je partage cette préoccupation, sans être
disposé à l'idée, encore une fois, de normes trop
rigoureuses. D'ailleurs, je pense, là-dessus, que Mme le
député de L'Acadie est d'accord avec moi. Mais je partage cette
préoccupation, concernant le premier objectif qui est mentionné
ici, sans en faire l'objectif exclusif parce que, surtout dans le cas d'une
télévision comme Radio-Canada, il y a d'autres exigences comme
les exigences de variété, d'intérêts multiples
auprès du public qui font qu'on peut pas s'en tenir à a). Mais
ça n'empêche pas le paragraphe a) d'être
considéré comme un objectif très important.
Le Président (M. Lacoste): Mme le député de
L'Acadie.
Mme Lavoie-Roux: M. le Président, évidemment, je
n'ai pas d'amendement. Je ne vois vraiment pas comment on pourrait en inclure
un. Mais je refais cette remarque, parce qu'au moins, elle sera au journal des
Débats. Il me semble que, compte tenu que la loi contient les trois
éléments a), b), c), que dans la mesure où quelqu'un
demandera d'être reconnu comme diffusant de la programmation
éducative, en autant qu'il y aura des éléments, un des
éléments a), b), ou c), la Régie des services publics va
se trouver, à mon point de vue, dans une situation extrêmement
difficile pour refuser de reconnaître comme étant éducative
la demande ou la requête qui lui sera adressée, et même de
pouvoir, à un moment donné, établir un ordre de
priorité, que a) passe avant b) ou avant c) ou que l'accent soit mis sur
a), b), ou c).
J'accepte les remarques du ministre, mais il me semble que ce
problème va demeurer entier à moins que, comme vous le signaliez
vous-même, à un moment donné, le ministère de
l'Education ou le gouvernement, compte tenu d'une évaluation
des besoins qu'il fera... Je pense qu'il y a des besoins trop criants
dans le a). Il va falloir que, désormais, on modifie le b) ou le c), ou
enfin qu'on trouve un mécanisme pour y accorder une moins grande
importance. Mais tel quel, je ne crois, étant donné
qu'évidemment... peut-être que le c) aurait pu être a) ou
b), mais ce n'est pas un ordre de priorité qu'on a établi; c'est
une énumération, alors il m'apparaît bien que la
Régie des services publics...
M. O'Neill: J'aurais un argument devant la régie à
ce moment-là, par exemple, qui ferait qu'on puisse demander à la
régie de considérer, même si ce n'est pas
littéralement dans le texte comme prioritaire, je me
référerais à une certaine diversité de documents de
l'UNESCO qui accordait cette priorité.
Mme Lavoie-Roux: Je me demande, M. le ministre...
M. O'Neill: Je l'ai, l'argument. Sachant que nous travaillons
toujours dans le cadre de l'article 2. N'oublions pas ça.
Mme Lavoie-Roux: Oui. Peut-être qu'on n'en prévoit
pas et peut-être qu'il n'y en n'aura pas non plus, mais dans le cas d'une
contestation de la définition de la constitutionnalité... S'il y
avait une priorité accordée à a), est-ce qu'à ce
moment-là...
M. Rivest: Ce serait une drôle de précaution...
Mme Lavoie-Roux: Ce serait une précaution qui vous
aiderait peut-être. Enfin, c'est une suggestion.
M. O'Neill: Je ne pense pas. Je me rabattrais... J'appuie a), b)
et c), toujours sur l'article 2 qui est notre pilier.
M. Rivest: Parce que cela donnerait un contrat plus
éducatif.
Mme Lavoie-Roux: Oui. On n'a jamais dans le fond discuté
du fond. On en a peut-être discuté beaucoup, mais jamais d'une
façon précise; le fond du litige, à savoir si b) et c)
c'est de l'éducation dans le même sens que a). Je ne veux pas
aborder cela. On pourra l'aborder au moment du b) et du c). Il reste que le a)
correspond vraiment au premier paragraphe de l'article 2, mais c'est beaucoup
moins sûr que b) et c), sauf en leur donnant un sens très large,
correspondent d'une façon aussi stricte au a) de l'article 2. Ce sont
des réflexions que je fais. Le ministre pourra en faire ce qu'il
voudra.
M. O'Neill: II y a une autre raison, M. le Président, pour
laquelle je ne craindrais comme ceux qui ont soulevé ce problème,
cette contestation, c'est aussi le fait que de toute façon, le CRTC dans
son comportement jusqu'ici a, face à Radio-Québec, à peu
près toujours accepté cela.
M. Rivest: Radio-Québec?
Le Président (M. Lacoste): M. le
député...
Mme Lavoie-Roux: J'aurais une autre petite question, si vous me
le permettez. Elle n'est pas longue, celle-là. Le ministre va pouvoir y
répondre très rapidement. Oui?
M. O'Neill: J'ai une remarque, Mme le député. J'ai
une question à vous poser. Trouveriez-vous correct question par
anticipation que dans l'évaluation d'un projet, justement,
nous-mêmes on se réfère, on porte une attention
particulière à un moment donné au paragraphe a)?
Mme Lavoie-Roux: C'est dans vos règlements, ce dont vous
me parlez parce que peut-être que dans vos règlements... Vous me
les avez remis, mais peut-être n'ai-je pas... Je dois vous dire que je ne
les ai pas lus. J'aurais dû les lire.
M. O'Neill: II n'y a rien d'explicite en ce sens-là, mais
cela n'empêche pas d'y penser.
Mme Lavoie-Roux: Non, mais il y aurait peut-être lieu, s'il
y avait quelque chose d'explicite dans ce sens-là, cela
répondrait peut-être à l'objection vraie, ou pas, ou
possible, ou pas du député de Jean-Talon. Pour ma part, je pense
que cela indiquerait une intention du gouvernement...
M. Rivest: S'il n'y a pas...
Mme Lavoie-Roux: ... plus claire du gouvernement.
M. Rivest: Je m'excuse. Juridiquement, s'il n'y a pas une marque
quelconque ou une signification quelconque dans la loi que c'est d'abord
l'éducation, dans les règlements, je dirais que cela pourrait
peut-être soulever un problème, si... Sauf que, si cela demeure un
pouvoir discrétionnaire du ministre, évidemment, il peut toujours
trouver cela comme... L'article 10 est discrétionnaire pour le ministre.
A ce moment-là, il peut se donner cette condition ou ce critère
si l'article 10 reste discrétionnaire comme il l'est dans le projet de
loi.
M. O'Neill: Rien n'empêche justement surtout avec un budget
très modeste à un moment donné de dire je pense
à des priorités dans des milieux éloignés où
à un moment donné on va précisément, par exemple,
favoriser le câblodistributeur...
Mme Lavoie-Roux: II me semble qu'il y aurait moyen de
l'introduire dans les règlements...
M. O'Neill: ... qui travaille en collaboration avec une
université ou avec un CEGEP, par exemple, des choses comme
celles-là...
Mme Lavoie-Roux: ... au niveau de l'évaluation.
M. O'Neill: ... dans l'évaluation des projets. Rien ne
nous empêche de le faire.
Mme Lavoie-Roux: II y aurait moyen d'introduire...
M. Rivest: Au niveau du règlement, peut-être que
vous...
Mme Lavoie-Roux: Ici, je vois que ce n'est pas possible, mais
peut-être au niveau des règlements.
M. O'Neill: On va regarder dans le projet de règlement
s'il n'y aurait pas quelque chose qu'on pourrait introduire dans ce
sens-là. On va regarder cela.
Mme Lavoie-Roux: Une dernière question...
M. O'Neill: Sans en faire une exclusivité, mais y mettre
un accent...
Mme Lavoie-Roux: Non, non.
M. O'Neill: ... s'assurer, par exemple...
Mme Lavoie-Roux: Oui.
M. O'Neill: ... que c'est toujours intra vires...
M. Rivest: Oui.
Mme Lavoie-Roux: Oui, oui.
M. O'Neill: Le règlement ne peut pas tordre le poignet
à un article de loi non plus.
Mme Lavoie-Roux: Non, non. D'accord. La dernière question
que je voulais poser est la suivante. Il y a présentement de la
télévision universitaire. Il y a des émissions de
télévision comment les appelle-t-on? qui sont
retransmises par Radio-Canada pour les émissions scolaires. Je sais que
vous savez tous les noms. Ils ne me viennent pas à l'idée.
Une Voix: II y a "Passe-partout".
Mme Lavoie-Roux: Oui. Il y a "Passe-partout" et il y a les deux
autres.
M. O'Neill: Mon fils pourrait vous dire le nom de ces
émissions-là.
Mme Lavoie-Roux: Je dois vous dire que je les ai
déjà écoutées, mais pas beaucoup depuis que je suis
au Parlement. Il y a les "Oraliens", les...
M. Rivest: Le député de Vanier également est
un auditeur assidu.
M. O'Neill: Le député de Vanier doit les
connaître.
M. Rivest: Ce sont des émissions pour enfants.
M. Bertrand: "Saperlipopette "!
Mme Lavoie-Roux: Non, cela n'existe pas, c'est "Passe-partout",
"Saperlipopette".
M. Bertrand: J'aimais beaucoup "Pépin et Capucine".
Mme Lavoie-Roux: Non, mais...
M. Rivest: "Pépin et Robarts" et non pas "Pépin et
Capucine"!
M. Guay: C'est une émission pour attardés, ce n'est
pas la même chose.
M. Bertrand: C'était "Pépino et Capucine"!
Mme Lavoie-Roux: Pour adultes avertis! Plus sérieusement,
est-ce que ces émissions seront rapatriées à
Radio-Québec quand on aura complété la
régionalisation de Radio-Québec?
M. O'Neill: Rapatriées en quel sens?
Mme Lavoie-Roux: C'est-à-dire qu'elles soient retransmises
par Radio-Québec plutôt que par Radio-Canada, toutes ces
émissions éducatives.
M. O'Neill: Je n'ai pas consulté le
président-directeur général là-dessus, mais a
priori, cela me paraît une idée fort intéressante.
Mme Lavoie-Roux: Ce n'est pas le rapatriement de la constitution,
ne vous inquiétez pas.
M. O'Neill: Je vous signale que déjà les gens nous
ont dit qu'ils voyaient un avantage à ce que certaines de ces
émissions soient transmises sur d'autres réseaux, en tout cas,
dans l'état actuel des choses, étant donné l'extension du
réseau.
Mme Lavoie-Roux: En y repensant, il y a peut-être aussi un
autre avantage. Avec Radio-Canada qui, je pense, couvre l'ensemble du pays, ces
émissions sont retransmises en français, aux minorités
françaises. Il y a aussi cet aspect auquel je n'avais pas pensé,
aux minorités françaises du reste du pays. C'est peut-être
aussi une chose à considérer. Pour ce qui est de la
télévi...
M. O'Neill: C'est pour cela que Radio-Canada fera l'objet d'une
attention spéciale dans les négociations de l'association.
M. Rivest: Association?
M. O'Neill: Afin que nous puissions continuer de rendre ces
services à l'espace canadien.
M. Rivest: Dans l'amitié et la fraternité, etc.
M. O'Neill: Que c'est bien dit!
M. Guay: D'égal à égal!
M. Rivest: D'égal à égal, trois
égalent un!
M. O'Neill: Je trouve, M. le Président, que les
députés de Jean-Talon et de Taschereau se complètent
harmonieusement dans les formules qu'ils emploient.
M. Guay: Le député de Jean-Talon n'a jamais
été fort en mathématiques.
M. Rivest: Trois vont égaler un!
Mme Lavoie-Roux: Le ministre pourrait-il quand même faire
le point sur les émissions universitaires? Est-ce que
Radio-Québec en a pris à son compte?
M. O'Neill: Dans sa programmation actuelle? Mme Lavoie-Roux:
Oui.
M. O'Neill: II y a actuellement, me dit-on, des discussions
là-dessus entre Radio-Québec et le ministère de
l'Education justement pour la retransmission de certaines émissions
éducatives. Si je comprends bien, il y a entre autres un point du litige
qui concerne la question des heures qui seraient accordées pour la
transmission de ces émissions. Il est bien possible que ce soit quelque
chose qui soit abordé dans le protocole d'entente dont on nous a
parlé.
Mme Lavoie-Roux: Le problème existe encore?
M. O'Neill: Oui, c'est cela, sauf qu'au lieu de s'affronter, on
négocie.
Mme Lavoie-Roux: C'est un bon exercice. Merci, M. le
Président.
Le Président (M. Lacoste): M. le député de
Gaspé.
M. Le Moignan: Je constate, cet après-midi, que nous avons
déblayé passablement de terrain après avoir
défriché pendant la journée d'hier.
Mme Lavoie-Roux: Labouré!
M. Le Moignan: Après avoir labouré.
M. Rivest: Ce n'est pas inutile!
M. Le Moignan: Je regarde ici l'article 3. Une programmation
éducative doit: 1, 2, 3. Je pense qu'on a fait un réel effort
pour tenter de donner une explication valable et qui semble répondre
à l'attente de ceux qui auront à bénéficier de
Radio-Québec. On a parlé des régions, on a parlé
des groupes ethniques, on a parlé des échanges culturels; en
somme, on élimine un peu la ségrégation. Le ministre se
souvient très bien que lors de certaines audiences, certains groupes
étaient un peu inquiets. A ce moment-ci, cela vient au moins les
rassurer et cela va permettre un meilleur équilibre puisqu'on parle de
télévision québécoise qui englobera non seulement
les francophones, mais qui englobera un peu tous les aspects de la population.
(17 h 30)
Dans le paragraphe c), qui est très chargé, on veut
"favoriser l'exercice du droit des citoyens à la liberté
d'expression et à l'information". Quand j'aurai fini ce court
exposé, j'aimerais que le ministre nous dise de quelle façon les
gens auront accès à cette liberté d'expression. Qu'est-ce
que Radio-Québec mettra en branle pour leur donner des facilités?
Tout à l'heure, le ministre a fait allusion aux régions
éloignées. Evidemment, c'est un problème qui me touche.
Quand il s'agit de Québec et de Montréal, c'est très
facile, on est près d'un studio et on peut se présenter
très facilement, on peut avoir sur place les services requis par les
citoyens et qui peuvent leur être fournis de façon assez rapide,
dans un court laps de temps.
Ceci m'intéresse beaucoup, mais non pas dans le sens d'une
crainte politique, quand je vois la liberté d'expression et
d'information...
Le Président (M. Lacoste): Je m'excuse de vous
interrompre, mais nous sommes actuellement à faire l'étude du
paragraphe a) de l'article 3.
M. Le Moignan: On a beaucoup parlé du paragraphe b) tout
à l'heure.
Mme Lavoie-Roux: Non, non.
M. le Moignan: Non? C'est parce que j'ai dormi un bout de temps!
Je pensais qu'on avait joué sur les paragraphes a) et b).
Mme Lavoie-Roux: Vous ne m'avez pas écoutée.
M. Rivest: C'est pour cela que vous avez dit qu'on était
allé très vite, cela me surprenait. Vous avez dû
rêver!
M. Le Moignan: J'ai écouté le ministre parler des
régions et des échanges, des productions. Les besoins
spécifiques de la population, j'avais noté cela, Mme le
député de L'Acadie en a parlé de même qu'on a
parlé de l'éducation permanente. Je vais réserver mes
commentaires quand on arrivera à l'article c) dans ce cas-là. Je
pensais que vous aviez englobé les articles a) et b) ensemble.
Le Président (M. Lacoste): Est-ce que le paragraphe a) est
adopté? M. le député de Jacques-Cartier.
M. Saint-Germain: Je remarque qu'on a ajouté "conduisent
éventuellement à l'obtention de diplômes" alors que dans le
texte du projet de loi no 109 on n'avait pas le mot "éventuellement".
Pour quelle raison l'a-t-on ajouté? Dans le projet de loi no 109, au
paragraphe a), on lisait: Des émissions répondant à des
besoins spécifiques de la population conduisant à l'obtention de
diplômes. Là, on
ajoute "éventuellement". Pourquoi cette modification?
M. O'Neill: C'est plus large. "Eventuellement, pouvant conduire
à l'obtention de diplômes."
M. Saint-Germain: Oui, c'est plus large, mais...
M. O'Neill: D'ailleurs, si je ne m'abuse... Je voudrais juste
revoir l'article 109, s'il vous plaît. Un instant. C'est cela.
"Conduisant à l'obtention de diplômes répondant à
des besoins d'éducation permanente, présentant donc des
émissions répondant à des besoins spécifiques de la
population. On avait mis, dans le premier cas: "Conduisant à l'obtention
de diplômes ou répondant à des besoins de
l'éducation permanente." C'est-à-dire "peuvent donc conduire
à l'obtention de diplômes" sans nécessairement conduire
à.
M. Le Moignan: Ce n'est pas une obligation.
M. O'Neill: C'est cela, quand je dis que c'est une formule
adoucie, c'est moins exigeant. Donc, ce ne sont pas nécessairement des
cours tout le temps. Autrement dit, dans l'idée du texte, on pourrait
donc avoir des émissions qui répondent à des besoins
spécifiques de la population. Pensons ici aux groupes
défavorisés, par exemple, et qui conduisent
éventuellement, ce qui veut dire pas nécessairement, à
l'obtention de diplômes ou répondant à des besoins de
l'éducation permanente. Je pense que c'est une modification qui rend le
texte plus réaliste, au fond.
M. Saint-Germain: C'est beaucoup plus large, il n'y a aucun
doute.
M. O'Neill: C'est plus souple, oui.
M. Saint-Germain: Je comprends très bien cela, mais
pourquoi cette souplesse tout à coup lorsqu'on a "ou répondant
à des besoins d'éducation permanente". Même en enlevant le
mot "éventuellement", la fin de la phrase tout de même "ou
répondant à des besoins d'éducation permanente" englobait
pas mal tout. Il y avait tout de même une grande liberté
d'action.
M. O'Neill: Vous équilibrez, en mettant
"éventuellement", vous mettez comme cela, n'est-ce pas, vous faites en
somme un programme, vous donnez une norme plus réaliste parce que vous
pouvez donc avoir des émissions qui répondent à des
besoins spécifiques de la population. Supposons, tel ou tel cours
donné qui peut conduire éventuellement, mais pas
nécessairement à l'obtention de diplômes tout en
étant de bonnes émissions éducatives. Vous pouvez avoir
des émissions, je ne sais pas, sur l'agriculture ou des choses comme
celles-là, que ce soient des émissions qui soient vraiment
éducatives, qui soient bien didactiques et que cela ne conduise pas
nécessairement à l'obtention de diplômes, mais cela
pourrait en faire l'objet.
Le Président (M. Lacoste): M. le député de
Sainte-Marie.
M. Saint-Germain: Excusez, je n'ai pas...
M. Bisaillon: M. le Président, pour aider à la
réponse, je voudrais donner un exemple concret de ce que cela pourrait
représenter et qui ne serait peut-être pas permis
littéralement si on n'ajoutait pas le mot "éventuellement".
Supposons, par exemple, qu'un circuit de télévision
décidait d'organiser je vais prendre un exemple qui va faire
plaisir au député de Jacques-Cartier des cours
d'apprentissage de la langue anglaise, par exemple. Cela ne conduit pas en soi
à l'obtention d'un diplôme et peut-être et possiblement
qu'au moment où le cours, où les émissions sont
bâties, sont construites, cela n'avait pas comme objectif de mener
à l'obtention d'un diplôme mais que, par la suite, une institution
scolaire soit secondaire, soit un CEGEP, soit l'université,
décide de reconnaître les gens qui ont suivi ces émissions
en vérifiant leurs connaissances, toutes les connaissances qu'elles ont
assimilées par cela. Alors, au moment où l'émission aurait
été faite, où la programmation aurait été
faite, cela ne menait pas, ce n'était pas fait pour mener à
l'obtention d'un diplôme, mais éventuellement, cela peut le
devenir si une institution scolaire l'inscrit dans son cours.
M. O'Neill: En somme, cela permet de faire plus de choses.
M. Saint-Germain: Je ne sais pas si j'interprète le
paragraphe comme il se doit, mais l'exemple qu'on vient de donner aurait
été couvert, si vous voulez, par la fin de la phrase "ou
répondant à des besoins d'éducation permanente". Cela
serait entré, si vous voulez, cela aurait été couvert par
le restant de la phrase.
M. O'Neill: Pas nécessairement, je ne pense pas.
Justement, j'ai l'impression que l'addition du mot "éventuellement" fait
justement l'équilibre, la concordance avec le reste de la phrase, au
contraire.
M. Laberge: D'ailleurs, un autre exemple que je pourrais citer,
c'est la télé-université, des cours de
télé-université de l'Université du Québec
qui ont été donnés dans certaines régions du
Québec par la voie de la radio. Les gens les suivaient chacun chez soi
et il y avait quatre rencontres au cours du bloc de cours. Ils avaient des
crédits qui pouvaient ne pas entrer dans le cadre de l'obtention d'un
diplôme mais les crédits étaient
atti-trés-là. Quand quelqu'un avait suivi les cours, s'il
décidait, par la suite, de s'inscrire à l'université
à temps plein, ces trois crédits ou six crédits lui
étaient crédités dans l'ensemble de son cours. Cela
devient "éventuellement" pour l'obtention d'un diplôme, mais au
moment où il suit le cours, c'est totalement isolé.
M. Rivest: M. le Président, le mot
"éventuellement", il me donne... L'exemple du député
de
Sainte-Marie, si cela ne donne pas de crédit, ce ne serait pas
reconnu, non.
M. O'Neill: II y a le cas où cela en donne et le cas
où cela n'en donne pas.
M. Bisaillon: Cela couvre les deux, sauf
qu'éventuellement...
M. Rivest: Je pense que oui.
M. O'Neill: C'est cela ('"éventuellement", c'est que cela
ouvre la porte à cela.
M. Rivest: Oui.
M. O'Neill: Sans nécessairement se limiter à
cela.
Le Président (M. Lacoste): M. le député de
Jacques-Cartier.
M. Saint-Germain: Une question bien simple. On suppose, par
exemple, que l'Université de Montréal comme elle a
déjà fait, donne des cours le dimanche matin je me
souviens qu'il se donnait des cours par l'Université de Montréal
décide, par exemple, que certains cours du soir auraient avantage
à être suivis à la télévision. Quelle
procédure prendrait l'université? Premièrement, elle doit
faire accepter son cours comme étant éducatif par la Régie
des services publics. Après cela...
M. O'Neill: Non, excusez-moi, non, cela va être le
diffuseur qui va le faire accepter. Pas l'université, cela va être
le diffuseur.
M. Saint-Germain: Cela va être le diffuseur. L'entente se
fera alors entre l'université et le diffuseur.
M. O'Neill: Pour pouvoir diffuser ces cours?
M. Saint-Germain: Oui.
M. O'Neill: Je pense que cela va de soi.
M. Saint-Germain: II en reste que si l'université,
même si cela avait été accepté, si son cours est
accepté automatiquement comme étant un cours en éducation,
il reste qu'il y a une procédure quand même et cela peut
être lourd et laborieux.
M. O'Neill: Vous comprenez que si vous avez votre diffuseur qui
veut faire reconnaître ça comme programmation éducative, on
peut imaginer que ça passe comme lettre à la poste. Cela va de
soi...
M. Saint-Germain: Maintenant, si c'est le...
M. O'Neill: ... qu'un cours organisé par
l'Université de Montréal ait quelque chose d'éducatif.
C'est le moins qu'on puisse dire.
M. Saint-Germain: Là, le ministère pourra
subventionner l'université pour ce cours ou subventionnera le
diffuseur?
M. O'Neill: S'il y a lieu.
M. Saint-Germain: Si c'est le ministère de l'Immigration,
par exemple, qui veut atteindre les nouveaux arrivants, par un cours de langue,
ce serait exactement la même procédure?
M. O'Neill: ... subventionner tout seul, avec son budget.
M. Saint-Germain: Ou est-ce qu'il sera permis au ministère
des Communications de subventionner le ministère de l'Immigration pour
ce cours?
M. O'Neill: Non, dans l'esprit de l'article 10 et les
règlements, à ce moment, on pourrait prévoir le cas
où un diffuseur estime qu'il est prêt à fournir sa
collaboration au ministère de l'Immigration, parce que c'est comme un
autre ministère, parce qu'il s'agit d'une programmation éducative
et qu'il voudrait à ce moment avoir de l'aide, parce que ça lui
coûte des frais supplémentaires. On peut supposer ça. C'est
ça, mais la subvention ne serait pas versée au ministère
de l'Immigration.
M. Saint-Germain: Ou versée au diffuseur.
M. O'Neill: Oui, c'est ça, d'ailleurs, ça a
été le canal choisi dans la loi. C'est pour ça qu'à
l'article 1 vous trouvez les noms des entités concernées qui sont
là. Ce sont les entités qui s'appellent entreprises de
câblodistribution de radio-télévision.
M. Saint-Germain: Rien n'empêche qu'en principe et
indirectement le ministère des Communications pourra subventionner un
service donné par un autre ministère.
M. O'Neill: Dans la partie de la diffusion, parce qu'en somme
c'est le diffuseur qui fait une demande.
M. Saint-Germain: Dans la partie de la diffusion, je dis bien;
c'est ça.
M. O'Neill: C'est le diffuseur qui dit: J'ai une programmation
éducative. Il est allé la chercher à un service d'un
ministère ou il est allé la chercher au ministère de
l'Education supposons ça à ce moment, c'est en tant
que diffuseur et en tant qu'estimant que... Supposons que c'est une radio
privée, donc il se prive de revenus durant cette période, une
heure de temps, c'est une radio privée qui se prive de revenus. Alors,
pour ce diffuseur, il y a un manque à gagner durant une heure de temps
et il dit: Je suis très bien, je suis prêt à fournir cette
collaboration, mais j'aimerais une petite compensation.
M. Saint-Germain: II n'y a que Radio-Québec qui peut
diffuser ce programme.
M. O'Neill: Oui, mais elle pourrait le faire à même
son budget.
M. Saint-Germain: Mais il arrive, enfin, que si par exemple, au
ministère de l'Immigration, on est serré, si vous voulez, dans
notre budget pour une raison ou pour une autre, on pourra tout de même
indirectement se servir du budget voté au niveau du ministère des
Communications pour atteindre la clientèle du ministère de
l'Immigration.
M. O'Neill: Oui, mais il faudrait peut-être penser que
notre budget sera peut-être encore plus serré que celui du
ministère de l'Immigration.
M. Saint-Germain: Je crois, monsieur, je ne sais pas si le
ministre serait de mon dire, mais si après avoir accepté no 2
faisons une hypothèse que b) et c) tombent et qu'on en reste
à a)...
M. O'Neill: Vous parlez de quel article?
M. Saint-Germain: L'article 3. Si on enlevait à l'article
3, b) et c), et simplement conserver l'article 2 et l'article 3, paragraphes
a), est-ce que vous ne croyez pas que, dans ces conditions-là, le
service rendu par les radiodiffuseurs ou Radio-Québec serait
définitivement un prolongement des responsabilités du
ministère de l'Education?
M. O'Neill: Bien, ce n'est pas le choix que nous avons fait.
M. Saint-Germain: J'en suis, mais n'ai-je pas raison
d'après la teneur de l'article 2 que nous avons accepté et la
teneur du paragraphe a)?
Mme Lavoie-Roux: II a raison.
M. Rivest: Le député a parfaitement raison, M. le
ministre. Vous devez en convenir. (17 h 45)
M. O'Neill: M. le Président, c'est un point de vue
intéressant que je ne partage point.
M. Rivest: Le député a raison. Vous devez le
partager. Si vous retranchiez les paragraphes b) et c) effectivement, je pense
que vous devez donner votre accord à l'affirmation du
député.
M. O'Neill: Oui. C'est sûr qu'en retranchant les
paragraphes b) et c), il restera le paragraphe a). Oui.
M. Rivest: Je pense que le ministre n'a pas le choix. Il faut
qu'il soit d'accord avec l'Opposition, même s'il n'aime pas cela.
M. Saint-Germain: Même si ce n'est pas son choix. Enfin!
C'est cela.
M. O'Neill: Ah oui! c'est sûr. Mme Lavoie-Roux:
Ah!
M. Rivest: Le ministre est d'accord avec l'Opposition.
M. O'Neill: II y avait une subtilité que je n'avais pas
saisie, M. le Président.
M. Saint-Germain: C'était loin d'être subtil. C'est
écrit en blanc et en noir. Si on lit l'article 2 et si on prend le
paragraphe a) exclusivement...
M. Rivest: C'est évident.
M. Saint-Germain: ... c'est un prolongement du ministère
de l'Education. Il faut voir là, à mon avis, si...
M. Rivest: II n'y a pas de problème, M. le ministre. Vous
avez l'air sceptique.
Mme Lavoie-Roux: II ne se fait pas de problème.
M. O'Neill: Comme le dirait un de mes collègues.
M. Saint-Germain: C'est certain.
Mme Lavoie-Roux: L'un de vos honorables collègues.
M. Saint-Germain: Si on allait dans la distribution des
émissions ou des subventions appuyée par le paragraphe a), et si
le paragraphe a) devenait la programmation majeure de Radio-Québec,
certaines personnes verraient là le début d'un système
parallèle d'éducation parce qu'il y a longtemps que, dans le
domaine de l'éducation, on parle d'atteindre les gens par la
télévision, par la radio. C'est peut-être au début,
mais cela a débuté il y a déjà quelques
années et plusieurs pédagogues entrevoient pour l'avenir une
évolution très marquée dans ce sens-là surtout en
ce qui concerne l'éducation permanente. On peut se demander, quelle que
soit l'opinion du ministre le ministre n'est pas éternel, il sera
remplacé...
Mme Lavoie-Roux: Souvenez-vous de cela. M. Saint-Germain:
... mais la loi...
M. O'Neill: M. le Président, je pense que c'est une chose
qu'on doit admettre.
Une Voix: Quoi?
M. O'Neill: Que je ne suis pas éternel.
Mme Lavoie-Roux: Et le député non plus.
M. Saint-Germain: Et le député non plus. Mais la
loi va rester dans les statuts tout de même. La loi va rester là
et un autre ministre pourra bien l'interpréter à sa façon
et voir d'autres réalités. Il aura...
Mme Lavoie-Roux: On ne peut pas toujours parler
éternellement.
M. Rivest: II ne peut pas parler éternellement non
plus.
Mme Lavoie-Roux: Oui.
M. O'Neill: M. le Président, c'était l'impression
qu'on avait au début lors de la première journée de
débat, mais là...
Mme Lavoie-Roux: Mais on peut parler éternellement si on
ressuscite.
M. Saint-Germain: Non, je suis très sérieux. On a
souvent dit qu'on était au début, qu'on établissait le
début d'un système d'éducation parallèle. De
là cette inquiétude qu'ont certains citoyens de voir qu'on a tout
de même éloigné le ministère de l'Education dans
l'administration de cette loi, comme on semble l'avoir fait pratiquement,
systématiquement, sinon d'avoir nommé quelques personnes
responsables au ministère de l'Education pour représenter le
ministère de l'Education au niveau de Radio-Québec.
M. Guay: Si c'était le cas, puisque normalement c'est un
système parallèle d'éducation, ce qui fait la valeur
éventuelle d'un système d'éducation face à
l'extérieur, c'est le papier qu'on en obtient au bout du compte. Il ne
peut pas y avoir de système parallèle d'éducation à
moins qu'il y ait un diplôme qui vienne sanctionner tout cela et les
diplômes, c'est le ministère de l'Education directement ou
indirectement qui les émet.
M. Rivest: Le député de Taschereau et le
député de Jacques-Cartier sont toujours d'accord.
Mme Lavoie-Roux: Ils sont toujours sur la même longueur
d'ondes.
M. Guay: Non, je dis que, dans son hypothèse, cette
espèce de suspicion qu'il a de voir un système parallèle
d'éducation, il n'y aurait pas de système parallèle
d'éducation qui ne sera pas au bout du compte sous le contrôle du
ministère de l'Education pour ce qui est de l'obtention des
diplômes.
Mme Lavoie-Roux: Tout dépend de l'importance qu'on
accordera au paragraphe a).
M. Guay: Ou dans l'hypothèse du paragraphe a)...
Mme Lavoie-Roux: On vient d'enlever les paragraphes b) et c). Je
comprends.
M. Rivest: Au grand dam, au déplaisir du
député de Gaspé.
M. Guay: Oui, c'est l'inquiétude du député
de Jacques-Cartier. Il dit si jamais c'est... C'est princi- palement,
essentiellement, majoritairement le paragraphe a) qui prévaut.
M. O'Neill: M. le Président, j'espère bien que le
député de Jacques-Cartier ne s'attend pas à ce que nous
proposions la suppression des paragraphes b) et c). Je le suppose. J'imagine
que vous n'êtes pas en train d'exprimer la crainte que nous puissions
proposer de supprimer les paragraphes b) et c)...
M. Saint-Germain: Non, non. Pas du tout. Je sais
pertinemment...
M. O'Neill: ... pour faire un système
parallèle.
M. Saint-Germain: ... que vous ne l'enlèverez pas, parce
que, de la façon dont la loi est présentée, ce serait
ridicule d'avoir deux ministères de l'Education ou d'enlever au
ministère de l'Education l'autorité qu'il devrait avoir dans un
tel système de radio-diffusion. Vous ne l'enlèverez pas, parce
que, ce qui peut logiquement permettre au ministère des Communications
d'être responsable de cette loi, ce sont certainement les paragraphes b)
et c); c'est là qu'il y a une certaine logique à ce que le
ministère des Communications soit responsable de la loi. si vous enlevez
les paragraphes b) et c), c'est illogique, à sa face même, d'avoir
une telle loi sous l'autorité du...
M. Rivest: II n'y aurait plus de raisons d'appeler le premier
paragraphe a), si les paragraphes b) et c) n'étaient plus là:
C'est un autre problème qu'il faudrait examiner
ultérieurement.
M. Guay: Ce que dit le député de Jacques-Cartier,
au nom de l'Opposition officielle, c'est que les paragraphes b) et c) sont
essentiels à la loi.
Mme Lavoie-Roux: II faut conserver ça à tout
prix!
M. Saint-Germain: Ils sont essentiels à la loi pour que le
ministre de l'Education conserve son autorité.
M. Guay: Je suis heureux d'entendre que les paragraphes b) et c)
sont essentiels!
M. Saint-Germain: Mais ça n'a rien à voir avec
l'intérêt public, remarquez bien.
M. Le Moignan: Si vous enlevez les paragraphes a), b) et c)
l'article n'a plus sa raison d'être.
M. Bisaillon: ...
Le Président (M. Lacoste): Est-ce que le paragraphe a) est
adopté?
M. Rivest: M. le Président, juste pour achever...
Le Président (M. Lacoste): M. le député de
Jean-Talon.
M. Rivest: ... en guise de simple appendice, l'intervention de
mon collègue, le député de Jacques-Cartier et de ma
collègue, le député de L'Acadie. Je voudrais proposer une
motion: je vais la proposer pour être dans l'ordre : Que le
paragraphe a) de l'article 3 soit modifié en ajoutant, dans la
cinquième ligne, après le mot "permanente", les mots "le tout
conformément aux besoins prioritaires préalablement
définis par le ministre de l'Education." Est-ce que ce serait
recevable??
M. Saint-Germain: Ce doit être mon intervention qui a
motivé la rédaction d'une telle motion.
M. Rivest: Je vais être assez bref là-dessus.
Le Président (M. Lacoste): Sur la recevabilité au
départ.
M. Rivest: Je ne veux pas m'exprimer sur la recevabilité,
je ne crois pas qu'il y ait de problème.
Le Président (M. Lacoste): Un instant, je vais...
M. Guay: Oui, il y a des problèmes de recevabilité.
La deuxième lecture du projet de loi à l'Assemblée
nationale, M. le Président...
Le Président (M. Lacoste): M. le député de
Taschereau, sur la recevabilité du projet de loi.
M. Guay: ... a eu pour effet d'admettre le principe du projet de
loi, en ce qui m'apparaît impliquer que le principe de la programmation
éducative étant sous la responsabilité, en vertu de la loi
no 4, du ministre des Communications; voici que, là, on introduit...
M. Rivest: Je m'excuse, mais...
M. Guay: Ce n'est pas vous qui présidez, que je sache!
M. Rivest: Non, je m'excuse.
M. Saint-Germain: Cela peut être très long!
Le Président (M. Lacoste): M. le député de
Taschereau.
M. Guay: Alors, voilà qu'on introduit une nouvelle notion
qui modifie le principe même du projet de loi, en faisant relever un
aspect important de la programmation éducative des priorités
définies par le ministre de l'Education. Il ne faut pas oublier, M. le
Président, que le ministre de l'Education a toujours le loisir
d'intervenir ou d'être représenté devant la Régie
des services publics, en vertu des articles subséquents.
Mais le principe de la loi crée l'unicité, sous
l'autorité du ministre des Communications. Or, là, on voudrait
rediviser de nouveau et revenir à la situation antérieure, tout
en la modifiant légère- ment, mais en donnant au ministre de
l'Education, une autorité que le principe même du projet de loi,
tel qu'il a été adopté par l'Assemblée nationale,
ne lui reconnaît pas.
M. Saint-Germain: M. le Président.
Le Président (M. Lacoste): M. le député de
Jacques-Cartier.
M. Saint-Germain: Le seul temps où les travaux ont
avancé, c'est lorsque le député n'était pas avec
nous. Là, s'il nous amène une argumentation, on est bon pour
aller jusqu'aux Fêtes, je vous le garantis!
M. Guay: M. le Président, si on est bon jusqu'aux
Fêtes, le député de Jacques-Cartier fera un très bon
Père Noël.
M. Rivest: M. le Président.
Le Président (M. Lacoste): M. le député de
Jean-Talon, sur la recevabilité.
M. Rivest: Au sujet de la recevabilité, je vais être
bref, je ne ferai pas de catastrophe.
Je trouve que l'argumentation de mon collègue de Taschereau est
absolument non pertinente dans la mesure où le principe du projet de loi
est clairement établi dans les notes explicatives: La requête a
pour objet de permettre à la Régie des services publics de
déclarer éducative... On établit une façon de
déclarer éducative une programmation. Le fait que ce soit le
ministre des Communications ou le ministre de l'Education qui soit
chargé de l'application de la loi, c'est une modalité. Je pense
qu'il y a quand même des limites. Je n'en dirai pas plus sur la
recevabilité, mais il me semble que c'est tellement différent. La
meilleure preuve de cela, c'est que, prenez, M. le Président, le
discours de deuxième lecture du ministre de l'Education et trouvez-moi
le nombre de paragraphes, le nombre de mots dans lesquels le ministre des
Communications, en présentant son projet de loi, en parlant, j'imagine,
du principe, a insisté pour dire que le principe de ce projet de loi
était de prendre le domaine de la programmation éducative, de
l'enlever au ministre de l'Education, au comité ou je ne sais pas quoi,
et de le mettre entre les mains du ministre des Communications.
C'est purement une modalité. Il y a un article qui dit cela.
Regardez les notes explicatives, nulle part, c'est fait mention.
Deuxièmement, le principe, il y a programmation éducative,
section 2. Franchement, une minute.
M. Guay: Le principe, si vous me permettez, M. le
Président, de compléter. Le principe qu'a évoqué le
député de Jean-Talon, lui-même souligne que le principe du
projet de loi c'est de placer, sous la Régie des services publics, la
définition, le contrôle de ce qu'est une programmation
éducative telle que définie dans la loi jusqu'ici.
M. Rivest: C'est exactement ce qu'on fait.
M. Guay: Donc, de l'enlever du comité conjoint du ministre
des Communications et de l'Education.
M. Rivest: Oui.
M. Guay: Or, à l'encontre du principe du projet de loi, en
réintroduisant...
M. Rivest: II n'est pas question du ministre des Communications
là-dedans.
M. Guay: En réintroduisant le ministre de l'Education dans
le projet de loi de manière que ces priorités se trouveraient
être plus importantes que la décision de la régie. La
Régie des services publics, pour déclarer une programmation
éducative, devrait se conformer à ce que lui dicterait le
ministre de l'Education en termes de priorité. A ce moment, on va
à rencontre du projet de loi, du principe du projet de loi qui est de
soumettre une autorité quasi-judiciaire et à cette
autorité seule, le principe de la définition d'une
télévision éducative. C'est d'enlever cette
autorité au ministre du gouvernement.
M. Rivest: II faut lire l'amendement. Tout ce que le ministre de
l'Education... il ne décide de rien, il ne prend pas la place de la
Régie des services publics dans mon amendement. Il définit
préalablement certaines priorités.
M. Guay: Et la régie doit s'y conformer.
M. Rivest: Pas du tout parce que ce vocable s'applique
après "notamment". La régie...
Le Président (M. Lacoste): M. le député de
Jean-Talon.
M. Rivest: ... n'a qu'à tenir compte de l'accès du
citoyen à l'éducation "notamment". C'est à la
discrétion. Le ministre a, d'ailleurs, maintenu l'expression
"notamment". C'est simplement à titre indicatif. Voyons donc!
Le Président (M. Lacoste): M. le député de
Jacques-Cartier.
M. Saint-Germain: Sur cette question, M. le Président,
c'est une question de règlement. Même le ministre, tout à
l'heure, lorsqu'il a répondu à ma collègue a dit qu'il
faudrait peut-être penser à obliger Radio-Québec à
jauger les champs d'activité définis par les trois paragraphes,
ici. Par ce fait, le ministre a bien avoué, a dit clairement que
c'étaient simplement là des modalités d'application du
principe de la loi et personne ne s'est opposé là-dedans.
Le Président (M. Lacoste): M. le député de
Jacques-Cartier, je suis maintenant prêt à rendre ma
décision. Je juge l'amendement du député de Jean-Talon
recevable en vertu de l'article 154 et ne venant pas à l'encontre du
principe même du projet de loi.
M. Rivest: M. le Président, ce que je veux amener comme
discussion par cette motion, finalement, c'est un peu ce que mes
collègues ont dit précédemment.
Mme Lavoie-Roux: II est six heures, M. le Président.
M. Rivest: C'est qu'il est très d'accord.
Mme Lavoie-Roux: On reviendra demain matin.
Le Président (M. Lacoste): II est maintenant 18 heures.
Nous suspendons nos travaux jusqu'à demain matin, 10 heures.
Fin de la séance à 18 heures