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Etude des crédits du ministère des
Communications
(Dix heures quinze minutes)
Le Président (M. Lacoste): A l'ordre, s'il vous
plaît!
La commission permanente des communications est réunie pour
étudier les crédits budgétaires du ministère des
Communications.
Les membres de cette commission pour la séance d'aujourd'hui
sont: M. Alfred (Papineau), M. Brassard (Lac-Saint-Jean), M. de Bellefeuille
(Deux-Montagnes), M. Fallu (Terrebonne), M. Lalonde (Marguerite-Bourgeoys), M.
Le Moignan (Gaspé), M. Proulx (Saint-Jean), M. Rivest (Jean-Talon), M.
Vaugeois (Trois-Rivières).
Les intervenants sont: M. Bisaillon (Sainte-Marie), M. Bordeleau
(Abitibi-Est), Mme Chaput-Rolland (Prévost), M. Ciaccia (Mont-Royal), M.
Fontaine (Nicolet-Yamaska), M. Guay (Taschereau), M. Laplante (Bourassa), M.
Lefebvre (Viau), M. Samson (Rouyn-Noranda).
Il y a maintenant lieu de nommer le rapporteur. Est-ce que M. le
député de Deux-Montagnes... M. le député de
Deux-Montagnes sera donc le rapporteur.
M. de Bellefeuille: Merci.
Le Président (M. Lacoste): M. le ministre, vous avez des
commentaires généraux à apporter avant de
procéder?
Remarques préliminaires M. Denis
Vaugeois
M. Vaugeois: Oui, M. le Président. Ils ne seront pas
très longs, cependant. J'en ferai plutôt lorsqu'on abordera
l'étude de chaque programme. Comme on n'a pas énormément
de temps, je ne veux pas abuser en partant. Ce n'est pas beaucoup pour les
Communications. Je voudrais vérifier d'abord si mes collègues ont
effectivement reçu à leur satisfaction tous les documents.
M. Rivest: On les a reçus et cela nous donne l'occasion de
remercier le ministre.
M. Le Moignan: Excellent travail comme d'habitude; c'est
très bien.
M. Vaugeois: Je dois rendre hommage aux fonctionnaires qui ont
rempli cette commande. Il y a le cahier qui vous fournit passablement
d'informations également et qui va vous donner beaucoup de
détails. Il y a un document dans ce cahier que j'aimerais qu'on regarde
ensemble rapidement cela va nous guider, je pense, pour l'étude
des crédits c'est l'organigramme. Vous le trouvez à la
page 7. Si on prend l'organigramme on va regarder cela ensemble, cela va
nous aider à situer l'ensemble je distinguerais trois grands
volets dans le ministère: à gauche, ce qui est davantage services
techniques ou informatiques, au centre, ce qui a trait à
l'édition, aux publications gouvernementales, sous le titre Direction
générale de l'édition, et la boîte de droite, c'est
un peu plus divers, mais vous avez, à un moment donné, en
pointillé Centre des services en communications. C'est un service qui
intéresse particulièrement le député de
Nicolet-Yamaska.
Après cela, vous avez la Direction des bureaux de communications
à Québec, cela intéresse tout le monde. Vous avez aussi
une boîte qui s'appelle la Direction générale du
cinéma, qui fait l'objet actuellement d'une réévaluation.
Vous avez finalement la Direction générale de
développement des politiques. Pour ce qui est à gauche, services
techniques et BCI, là il n'y a pas de modification depuis que je suis au
ministère. Je pense qu'il n'y en a pas eu depuis un certain temps et il
n'y en a pas de prévues.
Pour la boîte du centre, la Direction générale de
l'édition, là il y a pas mal de modifications qui sont à
l'étude. L'une touche le statut de l'Editeur officiel. Vous avez vu, ces
derniers temps, que le sous-ministre en titre avait été
désigné comme Editeur officiel. C'est par intérim, c'est
en attendant qu'on ait clarifié le statut de l'Éditeur officiel
parce qu'il y a des références dans la loi qui nous
empêchent d'agir rapidement. Egalement, il y a des évaluations
à faire sur le rôle de l'Editeur officiel. Déjà,
notre hypothèse de travail nous amène à considérer
que certaines boîtes qui sont sous la responsabilité de la
Direction générale de l'édition pourraient aller ailleurs.
Et étant donné l'orientation qu'a prise le regroupement des
directeurs de communications, pour que ce regroupement ait un sens, on
considère que les directeurs des communications doivent profiter d'un
regroupement de services.
Les services au ministère qui sont susceptibles
d'intéresser les directeurs de communications étaient
déjà un peu regroupés, mais ils seront encore davantage
regroupés dans ce Centre des services en communications. L'idée,
c'est de les rendre davantage accessibles aux directeurs des communications et,
éventuellement, les directeurs des communications, par le regroupement,
peuvent infléchir certaines orientations, certaines façons de
faire de ce centre des services. Ce n'est donc pas un service imposé
dans sa forme aux autres directions de communications. C'est un centre des
services dont les directeurs des communications peuvent dire: Cela ne nous
convient pas comme cela, on voudrait telle évolution, ainsi de suite,
parce qu'on a choisi la formule du regroupement volontaire et au niveau des
services.
Si les services étaient un peu partout dans le ministère
sous la responsabilité de différents directeurs
généraux, c'était beaucoup plus délicat pour des
directeurs de communications d'intervenir au titre d'un service qui
était dans une boîte
sous un autre directeur général. Là, ils sont
regroupés et la structure veut que le centre des services, qui est de
notre compétence comme ministère des Communications, sous la
responsabilité d'un sous-ministre, en particulier, puisse recevoir des
indications, des orientations, des commandes, même, de la part du Conseil
des directeurs des communications.
Alors, quelles sont les boîtes qui sont susceptibles d'aller au
centre des services? Vous avez tout ce qui est impression à la
régie; c'est la première boîte que vous trouvez à
gauche. Cela se lit: "Bureau des impressions en régie". Alors, cela est
susceptible de s'en aller sous la responsabilité du Centre des services
en communications pour des raisons assez évidentes, c'est un service
d'impression qui travaille pour tous les ministères.
La deuxième boîte, c'est un service de documentation; la
même chose, c'est un service à l'usage de tous les
ministères.
La troisième boîte, c'est le service de traduction; c'est
bien sûr que ce n'est pas pour nous, c'est pour tous les
ministères.
Donc, les trois premières catégories de boîtes ou de
services s'en vont ou pourraient s'en aller parce que tout n'est pas
complété, mais c'est ce qu'on étudie actuellement
au Centre des services en communications et vont tomber sous la
responsabilité du sous-ministre qui est responsable de ce secteur, mais
plus concrètement encore elles vont être reliées au Conseil
des directeurs de communications que vous trouvez un peu plus haut dans
l'organigramme, avec un pointillé, parce que ce n'est pas une
boîte de communications à proprement parler, c'est un regroupement
encore une fois, c'est un peu une espèce de conseil un peu consultatif
pour nous.
Ensuite, en bas du service des impressions en régie, vous avez la
division de l'exploitation et de la production, et la division de la gestion et
de la coordination. Evidemment, ça suit. Même chose pour les deux
services, la division de la bibliothèque et division de la
documentation, ils vont suivre également. Pour la traduction, c'est la
même chose, les trois boîtes, divisions de la traduction
générale, de la traduction multilingue et de la traduction
juridique, sont susceptibles d'aller au Centre des services en
communications.
Après cela, vous avez le service de la commercialisation, le
service des publications officielles et le service de la documentation
québécoise. C'est en train d'être réorganisé
dans une direction générale des publications gouvernementales. Ce
qui devrait normalement arriver, c'est qu'on réserve à l'Editeur
officiel les publications qui sont celles du pouvoir législatif, par
exemple, l'Assemblée nationale, ou encore celles d'organismes qui
doivent échapper au pouvoir exécutif, par exemple l'ombudsman, le
Vérificateur général, le président des
élections.
On essaie d'identifier, actuellement, ce qui, dans l'appareil
étatique, public, doit échapper au pouvoir exécutif. Comme
une des intentions du maintien de l'Éditeur officiel du Québec,
c'est de le mettre à l'abri de l'exécutif, dans un sens, on lui
réserverait le secteur des publications du pouvoir législatif ou
de certains organismes qui doivent de toute évidence échapper au
pouvoir exécutif.
Pour les publications normales du gouvernement, ce serait la
compétence de la Direction générale des publications
gouvernementales. Là, évidemment, on ferait un effort plus
spécial pour réévaluer tout ce qui est
accessibilité, politique de mise en marché, etc., mais on aura
l'occasion de revenir là-dessus quand on verra ce programme.
Je vous signale que, dans le service des publications officielles, il y
a deux services, au bas de la colonne, qui s'appellent jurimétrie et
jurisprudence; vous l'avez vu par le cahier que je vous ai fait distribuer. Ces
deux services sont susceptibles d'aller au ministère de la Justice;
c'est ce que nous étudions actuellement avec les gens de la justice.
C'est un peu par suppléance que le ministère des Communications a
développé ces deux services; nous considérons que c'est
davantage de la compétence du ministère de la Justice.
Pour le reste, pour le Centre des services en communications, il n'y a
rien à dire de plus que ce que je viens de dire en termes de mouvement.
Du côté de la Direction générale des bureaux de
Communication-Québec, on aura l'occasion de reparler du mandat quand on
verra ce programme.
Du côté de la Direction générale du
cinéma et de l'audio-visuel, je vais vous donner l'allure
générale que cela prend. D'abord, beaucoup de consultations qui
se poursuivent, mais l'hypothèse principale, c'est que, par
étapes, tout ce qui est élaboration de politique,
évaluation de politique, évaluation de programmes qui supposent
des budgets de transfert, etc., vienne progressivement à Québec,
là où est le coeur du ministère que, par ailleurs, des
services de conservation, des services de prêts, différents
services qui sont près des clientèles puissent rester à
Montréal et éventuellement être sous la
responsabilité immédiate d'unités qui ne sont pas
nécessairement des unités du ministère des Communications.
Par exemple, du côté de la documentation cinématographique,
il y a des chances que cette unité non seulement reste à
Montréal, mais puisse être sous la responsabilité de la
cinémathèque québécoise, par exemple, ou de la
Bibliothèque nationale.
Du côté de la conservation, vous savez peut-être
qu'il y a des fonctions de conservation qui ont été
confiées traditionnellement à la DGCA. Pour nous autres, cela
reste à Montréal, mais cela pourrait être sous la
responsabilité des Archives nationales, par exemple, qui d'ailleurs, le
jour où on aura une nouvelle loi des archives, auront la
responsabilité de la conservation de tous les documents, y compris les
documents filmés. Donc, la DGCA se voit davantage
spécialisée vers l'élaboration des politiques et ce noyau
est susceptible d'être amené à Québec quand tout
sera prêt et quand tout le nécessaire aura été
fait.
Maintenant, dans le même esprit de ce que je vous disais au
début, ce qui est services aux autres ministères, donc services
aux autres ministères via les directeurs de communications, ces services
viendront éventuellement au Centre des
services en communications, pour la même idée,
c'est-à-dire mettre ces services vraiment à la disposition des
autres ministères via leur service des communications, avec une
possibilité pour les autres ministères de dire comment ils
souhaitent le fonctionnement de ces services.
Finalement, vous avez la Direction générale des
politiques, qui n'est pas touchée pour l'instant, encore que nous allons
introduire, dès que possible, une nouvelle unité, un nouveau
petit service au ministère des Communications, qui sera une Direction de
la planification et de la programmation. C'est une question de semaines; nous
faisons les démarches habituelles auprès du Conseil du
trésor et de tous les organismes centraux mais nous souhaitons avoir,
dès que possible, un petit service de planification et de programmation
ou, si vous préférez, de recherche et de
développement.
Ce ministère est confronté avec des progrès
extrêmement rapides du côté des communications. Evidemment,
c'est difficile pour un-ministre de dire ces choses mais, comme je suis assez
nouveau dans ce ministère et que je suis encore un peu un observateur de
ce qui s'y passe, j'ai pu constater la très grande compétence des
services de ce ministère. Malheureusement, dans certains secteurs, ils
n'ont pas la compétence constitutionnelle et cela, ce n'est pas moi qui
l'ai regretté le premier, je pense que tous mes
prédécesseurs, de quelque parti politique que ce soit, ont
regretté le mandat limité qui était confié au
gouvernement du Québec en matière de communications. C'est un
gouvernement de l'Union Nationale qui a créé ce ministère,
à partir d'une volonté politique très nette et très
claire. Le Parti libéral qui a suivi...
M. Proulx: Très bien, très bien! M. Vaugeois:
Absolument, oui. M. Proulx: Continuez à...
M. Vaugeois: D'accord. Le Parti libéral a toujours
je pense, en tout cas, à moins qu'on me dise le contraire aujourd'hui
également réaffirmé l'importance du... (10 h
30)
M. Proulx: Ah, non!
M. Vaugeois: ... l'importance du rôle de ce
ministère.
M. Proulx: D'une façon atténuée.
M. Brassard: C'est le thème de la continuité.
M. Vaugeois: Un peu moins, comme le dirait mon collègue de
Saint-Jean.
M. Brassard: C'est le thème de la continuité. M.
Proulx: Oui, la continuité, mais discrète.
M. Le Moignan: Je m'étonne que notre ami, le
député de Jean-Talon, n'ait pas sursauté.
M. Vaugeois: En tout cas! C'est important. M. Rivest: Mon
frère allié.
M. Proulx: On pourrait parler de Duplessis, votre père
spirituel aussi, votre prédécesseur.
M. Le Moignan: On en parlera de Duplessis tout à
l'heure.
M. Proulx: Est-ce que je vous dérange, M. le ministre?
Le Président (M. Lacoste): M. le député de
Saint-Jean, vous...
M. Proulx: Je peux m'en aller, si vous voulez.
Le Président (M. Lacoste): ... devriez vous adresser au
président pour demander la parole auparavant. Actuellement, la parole
est au ministre des Communications. M. le ministre.
M. Proulx: C'est une dictature ici! On n'a pas le droit de
s'exprimer?
M. Vaugeois: Le député de Saint-Jean est presque
aux Communications, s'il acceptait une proposition qui lui a déjà
été faite.
Des Voix: Ah!
M. Fontaine: II ne voulait pas se faire acheter.
M. Vaugeois: Bon! Donc, les gouvernements qui ont suivi, de 1970
à 1976, ont non seulement réaffirmé le rôle
important de ce ministère, mais également ont mené, je
pense, avec passablement de vigueur le combat pour affirmer la
compétence constitutionnelle d'une province comme celle du Québec
en matière de communications. Donc, ce ministère a des gens
compétents en termes de contenu. Malheureusement, c'est le gouvernement
qui n'a pas toute la compétence nécessaire pour permettre
à ce ministère d'avoir tout le rayonnement qu'on pourrait
souhaiter. Il reste quand même que, étant donné le
progrès très paride des communications, étant donné
ce qu'on pressent sans trop le savoir, il faut pouvoir suivre le
développement des communications. Il faut savoir prévoir
également que les compétences gouvernementales
québécoises pourront s'élargir en cette matière.
Indépendamment des options de chacune de nos formations politiques, je
pense que c'est souhaité de façon générale par les
différents partis politiques au Québec. J'aimerais, d'ailleurs,
à l'occasion de nos débats, comprendre un peu mieux quelle est,
finalement, la position du Parti libéral en ces matières
puisqu'il y a eu des amendements apportés au dernier congrès.
Ce que je souhaite, c'est qu'on puisse avoir, à
l'intérieur du ministère, une direction de la planification qui
pense au développement du ministère en fonction du
développement des communications pour être prête à
toute éventualité et égale-
ment, peut-être c'est un de mes espoirs que ce
ministère trouve une meilleure marge de manoeuvre au niveau de ses
budgets de transferts ou de ses budgets de recherche. Vous l'aurez noté
dans la question des crédits, nous n'avons pas un très gros
budget de transferts. Cela nous empêche d'aider certains organismes qui
peuvent compléter notre action, mais nous n'avions pas de programmes
bien au point pour défendre nos crédits à cet
égard. Nous avons donc ce qui nous convient à court terme, mais,
pour un bon développement de notre action en matière de
communications, il faut un effort accru de notre part du côté de
la planification et j'espère pouvoir mettre cette boîte au monde
dans les prochaines semaines. On est assez avancés dans nos
discussions.
J'arrête ici, M. le Président. J'ai donc voulu, dès
le début, donner une idée générale de
l'évolution du ministère en termes de restructuration
légère. A l'occasion de l'étude de chacun des programmes,
on pourra être plus précis.
Le Président (M. Lacoste): M. le député de
Jean-Talon, vos commentaires généraux.
M. Jean-Claude Rivest
M. Rivest: Oui, brièvement. Pour commencer, afin que nous
abordions le plus rapidement possible les programmes, le 5 novembre 1979,
l'actuel ministre des Communications déclarait au Soleil qu'il
s'interrogeait sur la nécessité ou la survie du ministère
des Communications. Il constatait et posait le diagnostic suivant au sujet de
ce ministère: II avait constaté la présence, disait-il, de
plusieurs petits services bien sympathiques, qu'il vient d'ailleurs tout juste
ce matin de remanier et de déplacer sur l'organigramme. J'aurais
aimé que le ministre nous indique davantage qu'il ne l'a fait ce matin
les orientations précises qu'il envisage pour le ministère des
Communications, ce dont il avait parlé le 5 novembre 1979. Comme le
ministre l'a indiqué dans ses remarques préliminaires, la
création du ministère des Communications a été un
geste éminemment politique en 1968 ou 1969... en 1967, je crois...
M. Proulx: Sous M. Bertrand.
M. Vaugeois: Ne te tiens pas loin, Jérôme.
M. Rivest: ... alors qu'il s'inscrivait dans le contentieux des
relations fédérales-provinciales et qu'il s'agissait de prendre
position. D'ailleurs, à l'époque, l'essentiel de la
démarche de la création du ministère des Communications
était lié de très près à Radio-Québec
dans le sens qu'il fallait trouver une espèce d'assise administrative
pour démarrer ce qui constituait à l'époque la
télévision éducative, notion qui depuis ce temps s'est
élargie sur des perspectives beaucoup plus grandes.
Quand le ministre a été désigné au
ministère des Communications et voyant la déclaration qu'il avait
faite à ce moment-là, il disait que le premier ministre lui avait
confié comme mandat je cite le ministre, d'après le Soleil
du 5 novembre "de dégager une orientation précise qui
justifierait la raison d'être d'un ministère des Communications,
son maintien comme entité autonome". Mon collègue Claude Forget a
mis en doute, l'an dernier, l'existence du ministère des Communications;
le ministre s'en rappellera, ou on lui a dit, s'il ne se le rappelle pas.
Une Voix: C'était M. O'Neill.
M. Rivest: Oui, c'était M. O'Neill. Très
franchement, après un an de travail, on se demande vraiment cela
fait à peu près un an que le ministre est au ministère,
cinq ou six mois si le ministre a réussi à relever le
défi que lui avait lancé le premier ministre, c'est-à-dire
celui de dégager une orientation précise qui justifierait la
raison d'être d'un ministère des Communications. Je comprends que
le ministre s'est intéressé dans ses moments de loisir
probablement à jouer avec l'organigramme du ministère pour
nous déplacer certains services d'une direction à l'autre mais je
voudrais quand même demander au ministre s'il a acquis la conviction
maintenant, après six mois à la direction du ministère,
que ce ministère a une place en tant que ministère dans
l'administration publique, d'autant plus que maintenant, Radio-Québec
vole, avec la nouvelle loi, de ses propres ailes et que tout ce qui est du
domaine de la programmation de la télévision éducative, il
y a la Régie des services publics et tout cela qui s'en occupent. Il y a
l'ensemble finalement des communications, des publications gouvernementales
qu'on retrouve disséminées, il y a la question du cinéma
qui pourrait facilement aller du côté des Affaires culturelles et
très franchement, je n'ai pas vu encore, dans les explications du
ministre, l'orientation de fond qu'il entend donner au ministère qui
justifierait par ailleurs l'existence de ce ministère. Comme le ministre
le disait si bien dans les explications préliminaires qu'il nous a
données et comme il le disait au Soleil, il a des morceaux pour tout le
monde en parlant du ministère des Communications mais il ne pouvait pas
à l'époque préciser quels sont les morceaux qui seront
détachés du ministère pour être confiés
à d'autres pas plus qu'il ne peut dire pour l'instant si le
cinéma retournera aux Affaires culturelles. Jusqu'à main tenant
c'est notre perception, je le dis dans un sens positif je trouve
que sur ce plan, les orientations de fond du ministère sont pour le
moins confuses.
Je comprends que le ministre est dans une phase de réorganisation
interne du ministère des Communications en déplaçant un
service dans une case et en le plaçant ailleurs. Tout cela s'est fait
dans le passé, cela a existé mais quelle est la ligne directrice
de cela? Est-ce que le ministre croit absolument essentiel que, pour la
fourniture des services au titre des communications, les services qu'il fournit
aux autres ministères en particulier dans le domaine de l'informatique,
l'existence d'un ministère des Communications est justifiée? Sans
doute qu'il y a des raisons poli-
tiques de le maintenir étant donné le contentieux
constitutionnel dans le domaine des communications mais, encore là,
comme c'est finalement directement rattaché au domaine de la
radiotélévision, le coeur du problème se situe à ce
niveau et déjà des structures, des organismes et des institutions
sont en place au Québec à ce titre. C'est finalement l'histoire
du ministère des Communications qui a été illustrée
sous tous les gouvernements ce n'est pas le propre du gouvernement
actuel par le passage rapide et la succession rapide des ministres
à la direction de ce ministère. Très franchement,
j'aimerais bien que le ministre nous indique de façon beaucoup plus
précise d'abord la nature exacte du mandat que le premier ministre lui a
confié en l'envoyant aux Communications et, deuxièmement, les
orientations de fond que le ministre envisage pour le ministère des
Communications.
Le Président (M. Lacoste): M. le ministre.
M. Vaugeois: Effectivement, quand je suis arrivé au
ministère des Communications, ce qui m'a frappé et cela a
été repris dans cet article du Soleil que vous venez
d'évoquer cela a été le développement de ce
ministère à plusieurs moments par le rattachement de services
existants à gauche et à droite et qui étaient
rapatriés parce qu'ils tenaient des communications à un titre ou
à l'autre. Entre autres, l'Éditeur officiel, à cet
égard, a été particulièrement remarquable en
ramassant pas mal d'affaires un peu partout; c'était et c'est devenu un
service considérable qui s'est mis à intervenir dans toutes
sortes de domaines. Par exemple, la documentation québécoise. Il
publiait des livres aussi bien sur les oiseaux que sur les semences, le
patrimoine, etc. Il n'y a pas un sujet étranger à cette
documentation québécoise.
M. Rivest: La souveraineté-association.
M. Vaugeois: Non, je pense que c'est un des rares sujets qu'ils
n'ont pas retenu. Bon, ainsi de suite. Alors, un service ici, un service
là, par exemple, la jurimétrie. Apparemment, le ministère
de la Justice au départ ne s'y est pas intéressé.
L'Éditeur officiel avait les moyens d'amorcer un travail, a fait une
entente avec l'université et a lancé un petit programme qui est
devenu un petit service, etc. Cela m'a frappé au départ et j'ai
dit ce n'était pas une déclaration officielle
effectivement, je crois avoir dit en présence d'un journaliste que je
trouvais plusieurs petits services fort sympathiques, qui étaient
d'ailleurs, il me semble, sympathiques. Je trouvais partout des gens
intéressants, faisant des choses avec conviction, des choses
intéressantes pour l'État mais j'avais le sentiment qu'à
la limite on pouvait imaginer un certain nombre de services ailleurs dans
l'appareil gouvernemental.
Par exemple, on pouvait imaginer la jurimétrie à la
Justice. La documentation québécoise, pour une certaine partie de
ses travaux, on pouvait l'imaginer aux Affaires culturelles. On pouvait
imaginer le service d'impression en régie aux Travaux publics. Je
pourrais continuer comme cela en en mettant un petit peu partout. Pas partout,
je pense exagérer si je dis cela, mais effectivement, si on veut
commencer à démanteler, il y a moyen. Le BCI, on pourrait
toujours à la limite le mettre ailleurs, etc. Le cinéma,
c'était peut-être le cas le plus évident. Là, comme
je parle à un ancien conseiller de premier ministre, il sait les choses
mieux que moi. Il y a une légende autour du passage du cinéma du
ministère des Communications aux Affaires culturelles.
M. Rivest: Cela pourrait faire l'objet d'un film.
M. Vaugeois: Si le député de Jean-Talon,
aujourd'hui, veut nous apprendre un certain nombre de choses pour nous
éclairer dans nos décisions futures, il sera bienvenu. Pour le
cinéma, il n'y a pas d'évidence que le cinéma doive
être aux Communications. La preuve c'est qu'il est allé des
Affaires culturelles aux Communications apparemment pour satisfaire les
exigences d'un ministre en particulier. Depuis les six mois que je suis
responsable du ministère des Communications, j'ai eu l'occasion d'aller
au-delà de ces premières impressions. Entre autres, pour le cas
du cinéma, j'ai eu l'occasion de rencontrer les gens du milieu du
cinéma. Il est évident que le milieu est plutôt
partagé. Il y a des gens qui se sentiraient plus à l'aise parmi
les créateurs qui sont la clientèle naturelle des Affaires
culturelles et qui disent: Peut-être qu'on serait mieux aux Affaires
culturelles. Il y en a d'autres qui voient le cinéma davantage sous
l'angle des moyens de diffusion et là qui disent: On se sent plus
à l'aise au ministère des Communications parce que c'est un lieu
où la réflexion est plus soutenue en termes de moyens de
diffusion qui conviennent au cinéma. On préfère être
rattachés à ce ministère.
Dans cette même salle, d'ailleurs, j'ai eu une réunion avec
à peu près tous les milieux, tous les groupements du milieu
cinématographique, on a fait un tour de table; il y avait, à ce
moment, une quarantaine de personnes ici et les deux opinions s'exprimaient.
Nous sommes d'abord des créateurs et on serait plus à l'aise aux
Affaires culturelles, mais nous créons un produit pour lequel la
diffusion pose des conditions particulières et, à cet
égard, on pense qu'on est mieux de rester aux Communications. (10 h
45)
J'ai eu l'impression que si certains services, comme celui du
cinéma, avaient été, ces dernières années,
aux Affaires culturelles, ces services auraient profité d'une
expérience qui s'est développée aux Affaires culturelles
en termes de budget de transfert, en termes de subventions. Probablement qu'on
serait plus confortable aujourd'hui, avec de meilleurs critères
d'attribution, si ça avait été ensemble, mais ça ne
l'a pas été. Les opinions qui s'expriment m'amènent
à favoriser plutôt le statu quo; je pense que ce qui est
important, c'est moins le ministère de rattachement qu'une intervention
assez significative du côté du milieu ciné-
matographique. Finalement, je pense que la différence ne sera pas
si vous permettez que ce soit rattaché aux Affaires
culturelles ou aux Communications. C'est dans la révision de la Loi sur
le cinéma, par exemple, que se trouvent un certain nombre
d'éléments et dans un renforcement possible de l'Institut
québécois du cinéma.
Mon option, actuellement, M. le Président, c'est de consolider ce
qui existe, c'est-à-dire de consolider ce qui est l'essence de la
Direction générale du cinéma dans son rôle de
soutien à la production et à la diffusion.
Si vous permettez, je vais vous laisser, après, poser une autre
question.
Également, au titre de la cinémathèque, on aurait
pu faire comme d'autres ont déjà tenté, soit de se donner
une petite cinémathèque nationale à côté de
la cinémathèque québécoise. Nous considérons
que la cinémathèque québécoise est là,
qu'elle fait un bon boulot et notre intention c'est de la soutenir dans ses
efforts.
Si vous me permettez, M. le député, j'aimerais
répondre à votre question plus générale.
M. Rivest: Juste un commentaire sur le cinéma. Je
comprends le ministre et on en reparlera, de toute manière. Mais il a
dit: De toute façon, pour le cinéma, on s'est aperçu que
le point de rattachement d'un ministère ou d'un autre n'était
peut-être pas l'élément majeur, il s'agit de donner un
dynamisme au secteur en tant que tel.
Mais ce n'est pas ma question pour l'instant. Ma question, c'est de
dire: est-ce que c'est important que le ministère des Communications
existe au lieu d'être, comme vous l'avez vous-même qualifié,
un regroupement de petits morceaux sympathiques? Là, vous dites: On
maintient le statu quo pour le cinéma, on le laisse là; mais
quelle importance et quelle considération cela a-t-il pour le
ministère des Communications en tant que tel, son rôle et sa
fonction à l'intérieur de l'appareil gouvernemental? Vous pouvez
parler de la cinémathèque, vous pouvez parler de quoi que ce soit
ou de la jurimétrie. Je pense que le premier ministre vous a
nommé là pour poser ce problème qui n'est pas nouveau, qui
n'est pas le propre du gouvernement actuel, ça fait longtemps que
ça varie. Mais ce que j'aurais aimé, c'est qu'il y ait une ligne
directrice, une volonté politique qui dise: Oui ou non, un
ministère des Communications, c'est important, voici ce qu'on remet
là-dedans, et c'est important qu'il y ait un ministère parce
qu'on a tel ou tel service à fournir à l'administration, c'est
ça qu'on veut. Là, que vous jouiez avec les blocs...
M. Vaugeois: J'allais justement arriver à ça; c'est
pour ça que je voulais terminer mon intervention, parce que je savais
que c'était l'essentiel de votre question.
Je vais vous répondre franchement. Il n'y a pas, en ces
matières, d'après moi, de choses immuables, de choses
évidentes, de choses absolument sûres. Ma perception est qu'un
ministère des Communications pourrait, par ses éléments
principaux, se retrouver à l'intérieur d'une autre boîte,
fonctionner et rendre essentiels des services qu'il est censé rendre.
Mais, après six mois dans le ministère et après
l'évaluation que je peux faire et la connaissance que j'en avais
déjà, de la perception que j'en avais comme membre d'un
gouvernement ou comme ancien fonctionnaire ou tout simplement comme citoyen,
compte tenu également des développements importants qui sont le
fait de ce secteur, je crois qu'il est éminemment souhaitable que ce
ministère existe comme ministère des Communications parce qu'il
permet à l'État de relever, de façon plus claire, de
façon plus évidente, de façon plus cohérente un
certain nombre de défis et de responsabilités que l'État
a, face aux citoyens. On l'a signalé hier, à juste titre, c'est
un député de l'Union Nationale qui l'a fait. Le
député de Nicolet-Yamaska rappelait les budgets, par exemple, de
publicité qui croissent un peu partout dans l'appareil gouvernemental.
Est-il opportun de laisser croître ces budgets sans coordination ou si on
doit s'en préoccuper? Il y aura toujours un risque, pour un ministre des
Communications, d'être soupçonné d'aller au-delà de
l'information, au-delà de la coordination...
M. Rivest: Seulement soupçonné?
M. Vaugeois: Accusé. Il y aura toujours un risque.
M. Rivest: II n'y a pas de fumée sans feu.
M. Vaugeois: Je pense que c'est ce que doit accepter un ministre
des Communications dans ses responsabilités d'assurer un rôle de
coordination à cet égard. Mais plus important que cela, vous avez
également... Écoutez, autrement, ce serait absolument
épouvantable, on pourrait assister à la scène suivante: Un
ministère invite les gens à consommer, par exemple, la
Société des alcools invite à consommer; le
ministère des Affaires sociales, lui, invite à consommer moins,
ou à ne pas consommer. Vous pouvez avoir des choses absolument
aberrantes si on ne fait pas attention à la publicité
gouvernementale.
Comme on l'a dit dans l'Opposition, la publicité doit d'abord
s'appuyer sur de l'information, et cela c'est important, mais ça ne se
fera pas tout seul. Il y a des moyens qui existent pour cela. Que ces moyens
fassent l'objet d'une réflexion et d'une évaluation à un
lieu donné, à un lieu nommé, les Communications, je pense
que c'est souhaitable, et on a des chances d'atteindre de meilleurs
résultats. On ne peut pas faire de l'information n'importe comment.
M. Fontaine: ... le référendum.
M. Vaugeois: Non, non. On a deux jours à passer ensemble,
on va régler cela.
M. Rivest: ...
M. Vaugeois: II faut donc pouvoir bien connaître les moyens
d'informer et les utiliser de
façon rationnelle et correcte. Au fond de l'affaire, il y a un
droit à l'information et, dans un gouvernement, je pense que le ministre
des Communications doit se faire le champion du droit à l'information.
Par exemple, le premier ministre a dit l'autre jour en Chambre,
répondant à une question de l'Opposition l'opposition
marginale, je pense que ce n'était aucune de vos deux formations
politiques qui avait posé cette question... je parle de qui?
M. Proulx: Le député de Jean-Talon n'a pas...
M. Vaugeois: On questionnait sur le droit d'accès à
l'information. Le premier ministre a dit que, éventuellement, nous
devrions normalement arriver avec un projet de loi sur le droit à
l'information. Le premier ministre a dit oui, et j'ai été le
premier à applaudir, et un peu le seul; il y avait le
député de Deux-Montagnes. C'est parce que c'est passé un
peu inaperçu, ça venait d'un député
indépendant et la question n'avait pas été tellement
suivie. Le premier ministre, sans hésiter, a dit oui. Evidemment,
ça rejoignait une préoccupation naturelle chez un ministre des
Communications.
Le droit à l'information, il existe d'abord pour le citoyen. On
parle des $12 000 000 ou $13 000 000 consacrés à la
publicité gouvernementale. Il faut parler également tout
simplement du budget de l'État qui est quelque part autour des $17 000
000 000. Cela veut dire pour le citoyen le droit de savoir ce qui se passe
là, le droit de savoir quels sont les services auxquels il peut
prétendre, etc. Je ne prétends pas que c'est un monde de
limpidité absolue, il y a un effort, un travail à faire.
Communication-Québec, qui est une création cela a
été mis au point par un de mes prédécesseurs au
ministère des Communications rend un service fondamental.
M. Fontaine: Quelle est l'information qui est contenue dans ces
trois annonces?
M. Vaugeois: C'est de la publicité; on en reparlera de la
publicité tout à l'heure. En passant, je vous ferai remarquer
qu'il y a un petit problème que vous n'avez pas soulevé, c'est
que la clé qui est montrée à une page ne fait pas dans la
serrure qui est montrée à l'autre page. Il y a un problème
dans la publicité, avant d'y avoir un problème de
publicité.
M. Rivest: Ce n'est pas assez cohérent.
M. Vaugeois: On va exiger un remboursement de l'agence, parce
qu'on s'est fait avoir avec cela.
M. Proulx: ... Jean Lesage.
M. Fontaine: C'est quelle agence, en passant?
M. Vaugeois: Les seules que je connaisse, avec lesquelles on
travaille de façon continue, c'est l'agence Tremblay et l'agence
Payeur.
M. Rivest: Cossette & Associés...
M. Le Moignan: ... qui brûlait, ce matin.
M. Vaugeois: Ecoutez, ce n'est pas très drôle. Vous
prenez cela en riant, mais c'est une entreprise extrêmement
intéressante avec laquelle les gouvernements précédents
ont travaillé. Ce n'est pas une agence qui était
identifiée à un gouvernement ou à un parti politique, il
faut faire attention. Claude Cossette est un homme éminemment
respectable et extrêmement compétent. Il emploie une cinquantaine
de personnes et, ce matin, il se retrouve sur le pavé; il a passé
au feu. Si cela réjouit l'Opposition...
M. Le Moignan: Cela ne nous réjouit pas, au contraire.
M. Rivest: Encore un peu, il va nous accuser d'avoir mis le
feu.
M. Vaugeois: II m'a amené là, que voulez-vous que
j'y fasse?
M. Rivest: Vous coordonnez et vous trouvez que c'est
important.
M. Vaugeois: Alors, pour être bref là-dessus,
à ce moment-ci, c'est une question d'opportunité, compte tenu du
rôle d'un gouvernement comme celui du Québec en matière
d'information, au niveau de la coordination de la publicité, au niveau
des publications gouvernementales qui sont très nombreuses mais pas
nécessairement très accessibles. Il est même difficile
d'établir la liste des publications du gouvernement à
l'intérieur d'un an. Il est difficile d'établir la liste et il
n'est pas facile de les trouver.
Je suis ministre et, à un moment donné, je reçois
une publication ou, encore, un citoyen va me montrer quelque chose, j'essaie de
savoir d'où il tient cela, comment c'est sorti. C'est diffusé,
encore très souvent, par un petit service qui l'a mis au monde et qui
envoie cela à sa clientèle. Il y a encore un gros travail de
coordination à faire dans la diffusion des publications
gouvernementales. Il va falloir apprendre à distinguer entre
publications gratuites, publications vendues, publications vendues à un
prix qui correspond au coût de production ou publications vendues
à un prix symbolique compte tenu de la nature de la publication. Il y a
à améliorer nos réseaux de distribution, nos moyens de
diffusion, et cela il faut le faire.
A ce moment-ci, le ministère des Communications a un rôle
très important à jouer. Je ne vous dis pas que c'est un
ministère qui devra toujours exister. D'ailleurs, la plupart des
ministères, à mon avis, existent à un moment donné
pour un mandat donné. Il n'y a pas de mandat absolument permanent et
immuable, sauf peut-être la justice et quelques ministères qui
existent depuis toujours et qui ont des chances d'exister encore long-
temps. Plusieurs ministères naissent, se fusionnent, ou
disparaissent, ou s'intègrent dans d'autres. Cela correspond à
des questions d'opportunité. C'est également vrai pour les
Communications.
Les raisons qui ont justifié la naissance de ce ministère
ne sont plus tout à fait les mêmes aujourd'hui. Pour le
gouvernement actuel, c'est évident que les communications, ce n'est pas
un fer de lance du combat constitutionnel, non, certainement pas.
M. Rivest: Non, référendaire.
M. Vaugeois: Le gouvernement précédent, qui parlait
de souveraineté culturelle, avait fait du secteur des communications son
fer de lance parce qu'il considérait avoir plus facilement des appuis
dans les autres provinces en matière de communications. Bon! Ce n'est
pas vrai pour le gouvernement actuel; notre approche est beaucoup plus globale
que cela et les communications, c'est un dossier parmi d'autres. Donc, ce n'est
pas ce qui, à ce moment-ci, justifie l'existence du ministère des
Communications.
Ce qui le justifie, ce sont nos préoccupations de coordination,
c'est ce respect du droit du citoyen à l'information, c'est une
meilleure compétence dans des domaines aussi précis que
l'informatique ou la télé-informatique et ainsi de suite.
A cet égard, je pense que le ministère remplit de mieux en
mieux son rôle. Éventuellement, si on peut élargir le champ
de compétence constitutionnelle du Québec, le ministère
des Communications pourra faire encore davantage et mieux saisir la
réalité des communications, être plus efficace. Mais, au
moins, on se prépare, par des équipes très
compétentes ici et là dans le ministère, à pouvoir
permettre à un gouvernement du Québec, quel qu'il soit, de
vraiment utiliser et faire servir les communications dans leur sens, dans leur
connotation la plus moderne qui soit pour les citoyens du Québec. C'est
une responsabilité que nous avons; on aura l'occasion, en
étudiant les différents programmes, de revenir
là-dessus.
Je pourrais prendre, avant de terminer cet aperçu
général, seulement la question de la téléphonie.
S'il fallait qu'en plus d'avoir ici une compagnie, des compagnies
privées qui relèvent, pour une part, de la Régie des
services publics, s'il fallait qu'au gouvernement il n'y ait personne qui se
préoccupe de cela, avec la relation communications, je pense qu'on
manquerait une occasion importante. C'est un secteur qui se développe
énormément, c'est un moyen de communication qui est important;
cela a des retombées économiques de toutes sortes, des
retombées culturelles considérables; cela sert d'autoroute, si je
puis dire, pour toutes sortes d'autres moyens de communication. Je pense qu'un
gouvernement sera assez coupable de ne pas en faire un élément de
préoccupation tout à fait exceptionnel. C'est ce que nous faisons
actuellement au niveau de la téléphonie, au niveau des services
techniques.
Je vais terminer avec un exemple. On nous a enlevé la
responsabilité de la câblodistribution. Je pense que tout le monde
l'a regretté à l'Assemblée nationale; tous les partis
politiques ont regretté ce jugement. On s'en accommode, on apprend
à vivre de ce jugement. On ne se désintéresse pas pour
autant de la question et de la télévision en
général. J'ai découvert je ne suis pas un expert
dans toutes ces matières quand j'ai eu à traiter du
dossier des antennes de Radio-Québec, on m'a expliqué un peu ce
qui se passait, par exemple, au Lac-Saint-Jean, dans la région du
député du Lac-Saint-Jean qui est ici. Il y a une antenne qui s'en
vient dans sa région. (11 heures)
II y avait des délais. On m'a expliqué que dans cette
région du Lac-Saint-Jean, normalement, tous les canaux de diffusion en
VHF étaient accordés. Il n'y avait plus de place. Le CRTC, dans
sa science, avait attribué tous ses canaux. Il n'y avait plus de place
pour personne. Radio-Québec arrivait, souhaitait pouvoir émettre.
On lui a dit: Oui, éventuellement, mais en UHF. Les gens de nos services
techniques du ministère des Communications ont pris la chose en main,
sont allés étudier l'aménagement des fréquences
pour constater que, si on les réaménageait, on pourrait ajouter
un canal en VHF, à condition je vais le dire en mes mots
que tout le monde se tasse un peu, sans inconvénient, avec suffisamment
de place et une perfection dans les fréquences et dans les
émissions pour qu'on ne s'embrouille pas. Seulement en aménageant
cela un peu autrement, on pouvait ajouter un canal en VHF, ce qui est quand
même souhaitable. Actuellement, les services complètent ce
travail. D'ici quelques mois, nous pourrons avoir une antenne là-bas,
émettre en VHF et, avec le consentement des autres stations, avoir pris
une place en VHF sans nuire à personne. Le CRTC n'avait pas vu cela. Il
avait donné ses permis. Il avait occupé toute la place sans faire
trop attention. Je pense qu'en Abitibi le même phénomène
s'est produit. Ce sont nos services techniques. On nous dit qu'on n'a pas de
compétence constitutionnelle. Je vous dis qu'on a au moins une
compétence technique et il est heureux qu'au gouvernement du
Québec il y ait des experts en ces matières.
Je pourrais parler également des radios mobiles. On a, dans notre
gouvernement, des gens qui sont devenus extrêmement compétents
dans ces matières. La nature du territoire québécois nous
oblige à des moyens de communication particulièrement
sophistiqués, dans certains cas, particulièrement modernes. Ce
n'est pas parce qu'on ne contrôle pas Bell Canada qu'on doit se
désintéresser de la téléphonie et ainsi de suite.
Nous avons des services techniques qui cohabitent en fonction de ce défi
que sont les communications. Je souhaite que, pour un certain temps je
ne dis pas l'éternité, mais, en tout cas, pour un certain temps
ce ministère garde son allure actuelle pour permettre à
notre société de relever ce genre de défi.
M. Rivest: M. le Président, j'aurais un bref commentaire
à faire avant de passer la parole.
Le Président (M. Lacoste): M. le député de
Jean-Talon.
M. Rivest: Voici ce que je regrette, et je le dis très
simplement, le ministre nous ayant fait part de ses sentiments et de ses
convictions sur l'existence du ministère. J'avais compris, au moment
où le premier ministre l'a désigné au ministère des
Communications d'ailleurs, la déclaration du ministre au moment
de sa nomination l'avait fait clairement entendre qu'il y aurait des
hypothèses et des documents sérieux dans le cadre de la
réforme administrative du gouvernement qui se seraient interrogés
sur le problème de fond du ministère des Communications. Encore
une fois, comme c'est arrivé dans le passé remarquez que
je n'en fais pas grief au ministre actuel le ministre des
Communications, puisqu'il a la responsabilité du ministère,
défend l'existence du ministère avec talent et conviction. Mais,
encore une fois, l'ensemble du gouvernement cette question, ce n'est pas
nous qui l'inventons, elle existe quasiment depuis la création du
ministère des Communications jamais, nulle part, n'a eu un
énoncé de politique cohérent, analytique et décisif
qui conclue dans un sens ou dans l'autre sur le plan du rôle du
ministère des Communications. Chaque ministre qui est arrivé
là c'était vrai de M. L'Allier, M. Hardy, en tout cas,
tous ceux que j'ai connus, et l'ancien député de
Rivière-du-Loup du temps de l'Union Nationale, M. Lebel, M.
Fréchette, je pense, sont passés là, M. L'Allier, M.
Hardy, M. O'Neill, M. Vaugeois, etc. c'est toujours la même
affaire. On arrive là. On prend cela. On accepte le mandat que le
premier ministre confie, mais personne, jamais, n'a un document d'orientation
de fond sur cela.
Il y a eu des regroupements de ministères dans le passé
dans le domaine des affaires sociales. C'était quand il y a eu le
ministère de la Famille, le ministère de la Santé.
C'étaient des décisions gouvernementales qui ne sont pas, comme
l'a signalé le ministre, éternelles. Tout de même, il y
avait une décision réfléchie qui faisait partie d'un
ensemble et d'une cohérence au niveau de l'administration publique,
alors que le problème majeur du ministère des Communications
et je partage passablement, personnellement, les sentiments du ministre
sur bien des choses c'est que, toujours, on a procédé un
peu comme on semble le faire, c'est-à-dire avec les convictions
profondes d'un ministre qui arrive dans la boîte et qui trouve mille et
une raisons de justifier l'existence du ministère, mais jamais, sur une
base professionnelle et sérieuse, on ne s'est interrogé sur le
ministère des Communications.
J'accepte les remarques du ministre, mais je veux regretter que l'on
continue de s'orienter dans cette voie. Je suis convaincu d'une chose: ce sera
certainement encore, dans l'avenir, dans les prochaines années, si l'on
continue de cette façon, au détriment des objectifs de fond que
le ministre a évoqués: bon système de communication,
coordination des activités, information du citoyen,
téléphonie, câblo-distribution et radiodiffusion. Il me
semble qu'il n'y a pas eu, en tout cas, au gouvernement, depuis dix ou quinze
ans quinze ans maintenant que cela existe un document, une
orientation. Je pensais que c'était cela que le premier ministre avait
confié comme mandat à l'actuel ministre. Je m'aperçois,
malheureusement, que ce n'est pas cela.
Le Président (M. Lacoste): M. le ministre.
M. Vaugeois: Merci, M. le Président. Je ne serai pas long.
D'abord, il y a des choses importantes à faire je pense que tout
le monde en convient au titre des communications. Si vous placez cette
responsabilité dans un gros ministère, ce sont des champs de
préoccupation qui vont être un peu loin des préoccupations
du ministre et de la direction générale du ministère. Je
pense que, si on y accorde de l'importance, il est préférable que
ce soit à l'enseigne d'un petit ministère que d'un très
gros ministère. Là comme ailleurs, "small is beautiful" et plus
efficace. Pour pouvoir être bien sensible à un certain nombre
d'éléments dont on convient de l'importance, il est
préférable que ce soit, pour l'instant et pour un certain temps,
la responsabilité à l'intérieur d'un ministère de
taille moyenne, comme le ministère des Communications.
Depuis que j'y suis, en l'espace de six mois, j'ai acheminé au
Conseil des ministres plus de mémoires que j'avais eu l'occasion de le
faire aux Affaires culturelles en pratiquement deux ans. Il y a d'abord un
travail de réaménagement à faire. Il y a une
réflexion à faire sur certains mandats. Le mandat de
Communication-Québec, par exemple, c'est un mandat à
vérifier, à élargir. Ils nous en parleront. J'ai
donné des documents à ce sujet dans ce cahier que vous avez entre
les mains. On va se questionner ensemble là-dessus.
Au titre, par exemple, des publications gouvernementales,
évidemment c'est un secteur dans lequel j'ai déjà
oeuvré dans l'entreprise privée, auquel je suis un peu sensible,
mais je n'accepte pas, comme contribuable, d'avoir un gouvernement qui ramasse
tout cela et on en reparlera. Je calcule qu'il faut mettre un peu d'ordre
là-dedans. Si le gouvernement publie des choses, je veux savoir
où je peux les avoir et à quelle condition je peux les avoir. Je
ne suis pas d'accord pour qu'il me donne tout. Je ne suis pas d'accord pour
qu'il me les vende à n'importe quel prix. Je veux une politique de prix
sur ce qu'il me vend. A un certain moment, par exemple, les services
gouvernementaux m'ont dit: On a épuisé tel tirage, on voudrait
réimprimer et il manque de l'argent, parce que l'argent de la vente va
au fonds consolidé. La question qu'il faut se poser, c'est ce qu'on a
vendu en bas du prix coûtant. Si on a vendu en bas du prix coûtant,
on a beau en vendre, en vendre et en vendre; c'est toujours à partir de
la contribution des contribuables. Est-ce que c'est toujours un service public,
nos publications gouvernementales?
Il y aurait tellement de choses à dire là-dessus. Par
exemple, l'abus dans la présentation maté-
rielle de certaines publications gouvernementales. Ce n'est pas nous qui
avons inventé cela. Avant de dire non à un ministère comme
celui-là, la liste des choses à faire est assez
considérable que, comme ministre des Communications, je n'ai pas du tout
envie de voir perdre cette liste dans un gros ministère. Pour un certain
nombre d'années, elle a toute sa place sous la vigilance d'une direction
générale alertée à cela. On n'a pas eu ces
réflexes-là ces dernières années, on les a
maintenant. Pendant qu'on a ces réflexes, profitons-en pour mettre un
petit peu d'ordre et éliminer un certain nombre d'abus. Ce qui me
choque, c'est que les plus belles publications au Québec, celles qui
profitent des plus gros moyens financiers, ce sont nos rapports, dans le
gouvernement, et les rapports annuels de compagnies. Ils sont plus beaux que
les livres d'art. Cela a un plus beau papier et une plus belle
présentation que notre édition littéraire. Si on a de
l'argent pour imprimer et pour éditer, on va l'investir dans
l'édition littéraire. Si on a de l'argent pour quatre couleurs,
on va l'investir dans les éditions de livres d'art, mais pas dans nos
sapristi de publications éphémères où on pourrait
se contenter d'un papier ordinaire et d'une impression ordinaire pour fins
d'information. Je donne cet exemple.
Il y a des choses à faire à Communication-Québec,
dans le mandat de Communication-Québec. Il y a des choses à faire
aux publications gouvernementales. Il y a des choses à faire au Centre
des services en communications. On en parlera aujourd'hui. Il va falloir
régler cela. On a déjà essayé I'OIPQ. Le
député de Jean-Talon a une expérience assez vaste à
cet égard. Il sait les efforts que des gouvernements antérieurs
ont faits au titre de la coordination, mais qui était finalement de la
centralisation de l'information gouvernementale. Cela n'a jamais marché.
La formule que nous essayons actuellement, c'est le regroupement volontaire
basé sur un échange de services. Cela a l'air de vouloir
marcher.
Je dis que le ministère des Communications pousse cela un peu,
que c'est un bon filon, et ainsi de suite, mais je ne vous dis pas que tout est
parfait. Je ne vous dis pas qu'on voit clair dans toutes les directions. Je
vous ai dit tout à l'heure que je sentais le besoin de créer dans
ce ministère une direction de la planification et de la programmation,
une direction de recherche et de développement. Pour le temps où
ce ministère devra exister, il faut, au-delà des efforts de
planification de chacune des boîtes du ministère, une boîte
générale au ministère, au titre général des
communications, qui va penser planification, qui va penser
développement, qui va penser recherche.
Je vais vous surprendre, mais je serais moins sévère que
vous quant à l'effort de réflexion générale de ce
ministère. Par exemple, au début du gouvernement libéral,
il y a eu de bons documents au titre des communications." Pour une politique
québécoise des communications", c'était articulé.
"Le Québec, maître d'oeuvre de ses communications", c'est un
document articulé. J'ai d'ailleurs commandé récemment une
mise à jour à partir de ces documents. Je fais mon profit de
l'héritage que m'ont légué mes prédécesseurs
et je trouve ces documents de bonne réflexion. La conjoncture a
changé, il y a des éléments nouveaux maintenant, je pense
qu'il faut mettre à jour ces documents, mais saborder le
ministère, ce n'est surtout pas le temps parce que ce qu'on
soupçonnait être important est devenu encore plus important.
Le Québec est drôlement placé en matière de
communications; juste le cas de la téléphonie nous ouvre les
yeux. La majorité des provinces au Canada ont des compagnies de
téléphone qui sont de juridiction provinciale. Nous, au
Québec, la plupart de nos compagnies de téléphone sont des
compagnies provinciales, sauf que la principale, celle qui sert 20% du
territoire, mais qui rejoint 80% de nos abonnés, a une charte
fédérale et elle va parader au CRTC. Je pense qu'avec le
développement de ce secteur, avec ce que cela signifie, les lignes
téléphoniques pour la câblodistribution et à peu
près tous les moyens de diffusion et de communication qui sont les
nôtres aujourd'hui et qui passent toujours par la même autoroute
finalement on serait très coupables de se retirer à ce
moment-ci.
Quand le premier ministre m'a demandé d'aller dans ce
ministère, il m'a effectivement invité à faire le point
sur cette idée souvent répandue que ces deux ministères,
les Affaires culturelles et les Communications, pourraient vivre ensemble. Il y
avait d'ailleurs eu, sous M. O'Neill, une réflexion assez poussée
à ce titre. J'ai trouvé des mémoires assez bien faits
montrant les avantages et les inconvénients des deux.
M. Rivest: On ne pourrait pas les avoir, ces mémoires?
M. Vaugeois: Oui. Je suis pour l'accès à
l'information. Je peux essayer de vous retracer cela d'ici à
demain...
M. Rivest: Bon.
M. Vaugeois:... pour montrer les avantages et les
inconvénients du regroupement des deux ministères. Ce n'est pas
convaincant ni dans un sens ni dans un autre. Je dis donc qu'après cela
il s'agit de savoir si on a envie de s'en occuper. Si on a envie de s'en
occuper, mieux vaut confier cette responsabilité à un
ministère plutôt de taille moyenne, mais qui en fera vraiment son
affaire. C'est le choix du gouvernement actuel. Le premier ministre est
satisfait, je crois, de voir la réflexion se préciser sur des
secteurs précis. Quand l'ensemble aura été vu, aura
été clarifié, on pourra toujours se reposer des questions,
mais je peux vous dire qu'on a de l'ouvrage encore pour un bon bout de
temps.
Ce qui est le plus clair au ministère comme aménagement,
comme qualité de services, c'est le premier tiers que je vous ai
identifié sur l'organigramme: à la Direction
générale des services techniques, haut niveau de
compétence, haut niveau d'efficacité et de rendement. Ce qui
manque à ces
gens, c'est du budget de recherche, c'est du budget de liberté
pour l'imagination. Ils sont pleins d'imagination, pleins de capacités,
mais on leur demande de rendre des services à l'État. Je voudrais
leur donner les moyens d'aller un petit peu au-delà du service. C'est un
objectif qu'on se donne et c'est la direction de la planification et de la
programmation qui va nous permettre de dégager ces petits budgets pour
permettre à ces excellentes équipes d'aller au-delà du
service qu'elles doivent rendre.
Le BCI a une excellente réputation actuellement en
général, bien sûr, à l'intérieur du
gouvernement, mais à l'extérieur également. Cela ne nous
pose pas trop de problèmes, le rendement est bon. Mais, à partir
de là, on a du travail à faire et on le fait actuellement dans le
sens que je vous ai indiqué.
M. Rivest: Quant à moi je vais vous passer la
parole j'accepte les explications du ministre, mais on verra les
documents.
M. Vaugeois: Je vais essayer de retrouver cela. Cela n'a pas
circulé à...
M. Rivest: Tiens, il recule!
M. Vaugeois: Cela n'a pas circulé en beaucoup de
copies.
Une Voix: On va aller les chercher.
M. Rivest: Je vais demander à Michel Pagé,
peut-être qu'il les aurait.
M. Vaugeois: Ou encore au journaliste du Soleil qui est ici. Il a
pas mal de documents, lui aussi.
Le Président (M. Lacoste): M. le député de
Gaspé. (11 h 15)
M. Michel Le Moignan
M. Le Moignan: Après cette envolée du ministre, je
pense que c'est la première fois qu'on se rencontre sous son nouveau
parapluie. On s'arrangeait très bien aux Affaires culturelles avec lui
et, cela fait à peu près six mois, il nous l'a dit ce matin,
qu'il travaille au ministère des Communications. Il nous demande nos
conseils, nos suggestions. Il nous a même invités, avant qu'on
choisisse notre thème, du moins les représentants de l'Union
Nationale, à parler d'information, de publicité et même de
propagande. D'ailleurs, cela rejoint un peu la conférence de presse de
mon collègue de Nicolet-Yamaska, hier: "La publicité du PQ vise
à faire pousser le germe du oui." Je ne sais pas quel mauvais journal a
dit cela, mais c'est un titre assez frappant qu'on trouve ce matin dans la
Presse, je pense. On reviendra sur cela tout à l'heure.
M. le Président, je voudrais, au départ, attirer
l'attention du ministre sur certains principes, laissant à mon
collègue le soin d'entrer un peu plus dans les détails et, comme
le ministre a l'ambition, tend à se renseigner de plus en plus sur ce
qui se passe dans son ministère je le comprends, c'est un homme
débordé qui ne peut pas toucher à tout tous les jours
ce sont des lumières que nous allons lui apporter et je crois que
cela va l'aider à s'ouvrir les yeux. On va essayer de lui indiquer ce
qu'on entend par information, par publicité et par propagande. Si le
ministre est d'accord avec nous, aujourd'hui, je pense que nous allons
accomplir un bon bout de chemin. Je vais invoquer tout à l'heure
certains petits principes. Je sais que le ministre est fort sur les principes,
comme moi, d'ailleurs, mais c'est avec des principes qu'on bâtit une
machine, qu'on fait quelque chose.
L'an dernier, en commission parlementaire, d'ailleurs, nous avions,
à la suite d'un document de recherche interne sur notre étage,
publié certaines statistiques sur la propagande gouvernementale. Hier
encore, dans une conférence de presse, nous avons fait état un
peu de la même chose; nous avons tenté de dénoncer l'usage
des fonds publics dont le gouvernement se sert souvent pour des fins beaucoup
plus partisanes que gouvernementales. Cela sert plus, certaines informations,
à de la propagande, comme telle qu'à renseigner les citoyens. On
vous en donnera des exemples un peu plus tard.
Maintenant, je pense que, si on est ici, c'est pour essayer de
réfléchir ensemble sur la mission, sur le rôle que doit
remplir le ministère des Communications. Ce que nous avons toujours
tenté de faire jusqu'à maintenant, c'est mettre les gens en garde
un peu contre cette manipulation de l'opinion publique. On sait que dans le
gouvernement actuel il y a beaucoup d'excellents communicateurs; c'est un
gouvernement, on l'a dit, formé d'intellectuels. Je n'ai rien contre les
intellectuels, au contraire. Je remarque que le député de
Saint-Jean s'y connaît aussi dans les paniers de crabes. Il a
essayé de se défendre au milieu d'un groupe d'intellectuels et je
ne sais pas ce qui est arrivé, mais, finalement, il nous a livré
ses réflexions.
M. Proulx: On l'attend toujours, votre commission, cela va
être intéressant.
M. Le Moignan: C'est en marche, cela avance, elle sortira
bientôt. J'attends que l'ancien député de Johnson publie
ses mémoires. Moi cela ne presse pas, M. le ministre.
M. Vaugeois: Attendez donc un peu que je retourne à
l'édition.
M. Le Moignan: Je vous demanderai d'en écrire la
préface. Vous allez m'en écrire la préface.
M. Vaugeois: Moi, cela ne m'ennuie pas, l'édition.
M. Le Moignan: C'est pour cela qu'on s'aperçoit que vous
étiez mieux dans l'édition que dans les Communications.
M. Vaugeois: C'est une des boîtes principales.
M. Le Moignan: Vous nous avez donné l'impression,
d'ailleurs, que vous n'étiez pas assez politisé. Je ne sais pas,
c'est ce qu'on a retenu. C'est peut-être le contraire, on
découvrira.
M. Rivest: Ça force sa naïveté, sa
candeur.
M. Le Moignan: II est tellement rempli de bonnes intentions, ce
ministre.
M. Rivest: C'est un honnête homme.
M. Le Moignan: II attire notre sympathie au départ. Je
voudrais lui dire quelque chose. Vous savez, cela fait longtemps que l'on
reproche cela, M. le ministre, au gouvernement du Québec; cela remonte
à Duplessis et cela remonte aux libéraux. On accusait le
gouvernement de l'époque de prendre tous les moyens pour essayer
d'influencer l'opinion publique. Je me souviens qu'il y a eu des écrits,
il y a eu des condamnations, il y a eu des campagnes qui ont été
menées il y a déjà une vingtaine d'années et plus.
Je voudrais attirer l'attention du ministre sur un petit texte qui est
important, ce n'est pas de Socrate, ni de Platon, ni d'Aristote. C'est un grand
philosophe des temps modernes, un philosophe qui a eu son heure de gloire au
Québec, qui a osé s'attaquer à un gouvernement aussi fort
que celui de Duplessis et un homme que j'estime à cause de sa grande
sincérité, son honnêteté. Cela lui a peut-être
fait perdre des plumes en cours de route, mais cela, ce n'est pas grave. C'est
un martyr de la vérité!
M. Vaugeois: II y en a tellement de ça. Qui est le
vôtre?
M. Le Moignan: Je vais vous le citer, c'est un type qui est bien
connu au Québec.
M. Rivest: C'est dans vos racines!
M. Le Moignan: Ce n'est ni un Grec, ni un Latin; je ne remonte
pas dans nos antiquités latines et grecques.
M. Vaugeois: Oui, je le sais!
M. Le Moignan: Mais il avait quand même des principes, ceux
d'un penseur, d'un philosophe qui a travaillé avant vous dans votre
domaine, dans votre ministère.
M. Rivest: Ce ne serait pas M. O'Neill?
M. Le Moignan: C'est Le chrétien en démocratie.
C'est vrai, O'Neill, c'est marqué là. Mais il a écrit
quelque chose, il y a environ 20 ans, M. le ministre, et il faudrait que vous
reteniez ça.
M. Vaugeois: D'accord, tranquillement, n'est-ce pas!
M. Le Moignan: Je vous ferai parvenir une photocopie de cette
page, si ça force, ou le livre. Mais c'est un avertissement que Louis
O'Neill donnait au gouvernement de son époque et ça n'a rien
perdu de sa valeur, de son efficacité et surtout de son
actualité. Je sais que vous êtes assez intelligent, vous allez
écrire ça devant vous sur votre table, vous allez méditer
ça souvent. Je vous en donnerai d'autres après. Je commence par
un premier, c'est bon, écoutez! "Ceux qui détiennent le pouvoir
politique c'est vous autres, ça ou une puissance
économique peuvent se permettre d'orienter dans un sens ou l'autre
l'opinion publique. On vend des idées comme du savon, à force de
slogans qui simplifient les problèmes et les dénaturent".
Ce n'est pas moi qui parle! "La propagande est un art raffiné que
les manieurs de l'opinion publique savent utiliser avec une efficacité
redoutable. Par la suppression du vrai et la suggestion du faux, on en arrive
à créer et à entretenir des mythes". Dites que ce n'est
pas beau?
M. Vaugeois: Ah, oui!
M. Le Moignan: C'est vraiment beau et, si vous avez l'ambition de
placer ces quelques lignes en exergue, tout le travail que vous allez faire,
vous ne ferez pas fausse route, c'est impossible. Vous allez comprendre ce que
je vais vous relater tout à l'heure, quand je vais parler un peu de
publicité; ça, c'est un premier texte, il n'est pas si
bête, c'est très bon.
On a parlé, l'an dernier, de publicité gouvernementale, de
publicité partisane; on y a fait allusion, ici, en commission
parlementaire. C'est le ministre de l'époque qui nous avait
répondu par un sondage CROP, un sondage commandé par le
gouvernement, à la suite de certains articles concernant l'usage que
l'on faisait de la publicité partisane, de la propagande partisane
péquiste de l'époque. Le ministre aurait encore
intérêt à reméditer cette page 65, où on
parle de l'utilité de la propagande, de la publicité. Je pense
que ce serait gênant de laisser passer ça sous silence, parce que
le ministre, l'an passé, avait oublié quelque chose quand il nous
a parlé de ça; il nous avait donné des statistiques, mais
tout de même ses statistiques n'étaient pas celles qu'on retrouve
ici.
Ecoutez ça, M. le ministre: "Pour ce groupe de
spécialistes, le gouvernement est une entité administrative et un
parti politique qui devraient émettre uniquement...
M. Vaugeois: Voulez-vous recommencer, s'il vous plaît?
M. Le Moignan: "Pour ce groupe de spécialistes...
M. Vaugeois: A qui réfère-t-on?
M. Le Moignan: Les gens de CROP. C'est le gouvernement qui a
repris ça après coup; c'est
publié par le service de la recherche de votre
ministère.
M. Vaugeois: Oui, je sais, je reconnais ce document.
M. Le Moignan: Mais c'est important, ce document a
été oublié.
M. Vaugeois: Mais ce n'est pas au jugement des gens de CROP; en
tout cas, ça n'a pas tellement d'importance.
M. Le Moignan: Le groupe de spécialistes, c'est...
M. Vaugeois: D'accord, allons-y.
M. Le Moignan: Écoutez ça, n'essayez pas de les
distraire.
M. Vaugeois: Non, je veux comprendre.
M. Le Moignan: Vous ne voulez pas comprendre. "... le
gouvernement est une entité administrative et un parti politique qui
devraient émettre uniquement de l'information objective." D'accord?
M. Vaugeois: D'accord.
M. Le Moignan: C'est ce que vous aimeriez, c'est ce que le
ministre voudrait faire.
M. Vaugeois: Non, pas juste ça!
M. Le Moignan: Je vous donne le bénéfice du
doute.
M. Vaugeois: Pas juste ça!
M. Le Moignan: "En ce moment, sa publicité joue ce
n'est pas moi qui parle sur des valeurs émotives qui le
favorisent et elle semble bien perçue par la population c'est
ça qui est malheureux mais il y a le risque de saturation qui,
étant associée au gouvernement, peut être perçue
comme de la persuasion à outrance."
M. Vaugeois: Ah!
M. Le Moignan: Peut être perçue. Mais, c'est
justement ça. Mon collègue aura l'occasion de vous en parler,
j'en toucherai peut-être un mot.
A force de glisser et de glisser et de passer constamment, on finit par
endormir les gens. Si on les réveillait! Mais c'est quand on les endort
qu'ils posent des gestes dont ils ne sont pas trop conscients; c'est ça
qui est dangereux dans votre publicité.
Je continue: "Et, à l'inverse de la publicité des
entreprises privées, la publicité gouvernementale est
financée par les fonds publics, c'est un élément dont il
faut tenir compte." Ce sont des conseils que CROP vous donne.
On semble donc admettre la publicité gouver-mentale quand elle
informe sur les différents services des ministères ou
différents produits de consommation de fabrication
québécoise. Quand vous dites que vous faites de la
publicité pour encourager les jeunes, leur ouvrir des portes, leur
offrir des places sur le marché du travail, c'est de l'information, on
veut rendre service à la population. Il y en a d'autres qui ne sont pas
exactement la même chose.
Je continue toujours: "Mais la difficulté est de mesurer l'impact
de la publicité du gouvernement en termes d'attitude et de changement
d'habitude, d'autant plus que la plupart admettent qu'il est très
difficile d'identifier ces produits québécois." On parle ici de
"Va jouer dehors, Tiens-toi debout, Tiens-toi en santé." Je laisse cela
à mon ami.
En terminant, M. le ministre: "Le groupe de personnes-ressources a
émis de nettes réserves sur la publicité gouvernementale
parce qu'il y a trop de dangers de propagande politique avec l'ampleur et la
fréquence des publicités gouvernementales
québécoises depuis deux ans." Vous n'êtes là que
depuis six mois, mais il s'en est fait beaucoup depuis six mois quand
même. "Ils appréhendent une concertation et une cohérence
qui est à la limite de l'objectivité en affirmant que plus il y
aura de cohérence entre les différentes campagnes des
ministères, plus il y aura de feux politiques de propagande."
M. Rivest: C'est sérieux, cela! M. Le Moignan:
C'est inquiétant. M. Rivest: En plein dans le mille!
M. Le Moignan: Cela ne fait rien, le ministre va relire cette
page.
Ceci étant dit, je veux revenir à un autre extrait,
toujours dans le même livre du grand penseur du XXe siècle,
à la page 77: "Les rapports officiels de l'Etat ne sont pas des
instruments de propagande destinés à voiler la
vérité ou à la faire apparaître sous un jour
trompeur." On parlait tout à l'heure de clés et de fausses
clés; c'est dangereux si on offre une clé à quelqu'un et
qu'il ne peut pas ouvrir la porte avec. Pourquoi donner une fausse clé?
C'est la première publicité et on donne une autre sorte de
serrure. Quelqu'un qui est le moindrement renseigné va trouver le truc
là-dedans.
M. de Bellefeuille: Qu'il essaie encore...
M. Le Moignan: "A plus forte raison, les détenteurs du
pouvoir doivent-ils s'abstenir de monopoliser les sources et les organes
d'information." Ce n'est pas moi qui invente cela; c'est simplement pour rendre
service au ministre que je dis cela. Je sais qu'il en tient compte parce que ce
n'est pas souvent, en commission parlementaire... On a vu d'autres ministres
qui tenaient compte de nos remarques. Lui on l'a remarqué dans le
passé il s'est toujours intéressé à la
moindre
remarque que l'Opposition faisait; cela a porté des fruits et on
voudrait qu'il demeure dans les mêmes dispositions.
Hier, en Chambre, on a essayé peut-être de faire certaines
gorges chaudes, ça faisait mal au gouvernement que ces questions
arrivent et que mon collègue ait tenté de faire ressortir
l'aspect politique pour essayer d'amadouer les masses, de les amener à
penser en termes de messages qui peuvent être
référendaires, par exemple. Quand je regarde votre livre de
crédits, l'an passé, il y avait un certain nombre de directeurs,
sept ou huit, et on est rendu, cette année ils sont en train de
réorganiser qu'on parle de 21 directeurs de communications...
M. Rivest: 21 ?
M. Le Moignan: ... et on parle de onze organismes
gouvernementaux. Cela fait du monde! Ce n'est pas contre cela que j'en ai.
Quand le conseil a été créé, le 12 juillet 1978,
par un arrêté en conseil, il avait tout de même un mandat
à remplir. Le conseil avait, en premier lieu, le mandat de synchroniser
la planification c'est peut-être dans ce sens que le ministre nous
a parlé tout à l'heure et la mise en oeuvre des programmes
de communications pour en accroître l'efficacité et la
cohérence. Cela, c'est un petit mot qui est bien difficile. J'aimerais
bien que le ministre, plus tard, nous explique ce qu'est la cohérence.
Est-ce que c'est une pensée politique? Est-ce que c'est un aspect
technique? Si c'est l'aspect technique de coordonner la mise en oeuvre
page 18 des marchés, épargner de l'argent, comme il l'a
mentionné, sur différents types d'édition, si la
cohérence est dans ce sens, ça va très bien ; là,
on peut s'entendre. Mais si la cohérence est en fonction de messages
à véhiculer... On dit ici: "La cohérence en fonction des
priorités gouvernementales". Le sous-ministre adjoint il va
peut-être être ici, aujourd'hui, on aura peut-être des
questions à lui poser cet après-midi cumule, une fonction
énorme, écrasante au sein du ministère; on la regardera
dans l'arrêté en conseil, c'est incroyable les pouvoirs qu'on
donne à un seul homme. Je veux bien croire qu'il est compétent,
je veux bien croire qu'il a la confiance du premier ministre et peut-être
de tous les collègues, mais je voudrais qu'on nous définisse son
rôle, ce que cet homme peut faire. Puisqu'il est le grand manitou, c'est
lui qui coordonne tout. (11 h 30)
C'est grave, cette petite phrase. C'est cela que je voudrais que le
ministre m'explique tout à l'heure, l'efficacité, la
cohérence en fonction des priorités gouvernementales. C'est quoi,
une priorité gouvernementale, quand on parle de publicité, de
propagande ou d'information? Et de suggérer au sous-ministre adjoint
toute mesure susceptible de favoriser l'avancement du secteur des
communications gouvernementales. C'est lui, cet homme-là, ce
sous-ministre qui est là. Comme je le dis, la cohérence au point
de vue technique, que ce soit des critères, des normes, des appels
d'offres, l'autonomie des ministères, cela marche très bien, mais
il y a plus qu'une simple coordination quand on regarde tout cela ici. La
coordination, c'est le message; c'est toujours sur le message que je
reviens.
Si on regarde le rôle, la tâche que ce monsieur est
appelé à remplir, quand on regarde l'arrêté en
conseil, à la page 3, je voudrais, M. le ministre, avant de
terminer...
M. Vaugeois: A la page 3 de quoi?
M. Le Moignan: La page 3 de l'arrêté en conseil du
12 juillet 1978 qui nommait M. Laurin sous-ministre adjoint et donnait les
fonctions qu'on attribuait à M. Jean Laurin; le 12 juillet 1978,
numéro 78-239. Cet arrêté en conseil est important pour
nous parce qu'on ne l'a jamais assez exploité à sa juste
valeur.
On nous donne ici les responsabilités du sous-ministre adjoint
à l'information gouvernementale. Le pouvoir que cet homme
possède, je voudrais que vous me le définissiez. Je ne mets pas
en doute son efficacité, au contraire, il est très bon; il est
plus que bon, il est au superlatif, votre homme. Mais je vous donne ici
certaines choses. Il y a quatre petits points. On dit ici: "Afin de bien
s'assurer que cette première étape connaîtra des suites et
que nous poursuivrons les réformes amorcées, le sous-ministre
adjoint responsable de l'information gouvernementale au ministère des
Communications doit être investi de pouvoirs requis et nécessaires
afin qu'il ait constamment une vue d'ensemble des projets de communication mis
au point par les ministères ou organismes." Donc, il coordonne, il a un
regard sur tous les ministères. "Deuxièmement, pour
concrétiser cet objectif essentiel, il doit prendre connaissance de
toutes les demandes au Conseil du trésor ayant trait aux communications
gouvernementales." Donc, il se rend même jusqu'au Conseil du
trésor. C'est lui aussi qui va décider, qui va déterminer
ou qui aura à approuver non seulement les programmes, non seulement la
publicité, mais même les dépenses qui seront
affectées à ces choses." Ces documents parviendront au
sous-ministre adjoint responsable de l'information gouvernementale par deux
sources: les directeurs des communications, premièrement, sur une base
volontaire, lors de l'élaboration des projets et, deuxièmement,
lorsque l'avis du ministère des Communications n'accompagnera pas une
demande en matière de communications soumise au Conseil du
trésor.
Troisièmement je saute des bouts "coordonner sur
tous leurs aspects on ne dit pas que c'est un aspect technique,
politique et le reste les programmes de communication de tous les
ministères ou organismes en fonction des priorités
gouvernementales."
Quatrièmement c'est peut-être le plus important
"assurer la liaison avec le secrétaire général, les
secrétaires généraux associés du Conseil
exécutif et les sous-ministres des directions ministérielles de
communications en vue de
traduire les priorités gouvernementales toujours cela;
c'est quoi, les priorités gouvernementales? dans les programmes
d'information et fournir au Centre des services en communication du
gouvernement du Québec le contenu nécessaire." C'est quoi un
contenu?
Ce sont des choses, l'information, le contenu et le reste, sur
lesquelles je voudrais que le ministre ou le sous-ministre lui-même nous
apporte certaines précisions. Je vais essayer de retomber sur mes deux
pieds; d'accord, je reviens. Je reviens, mais peut-être...
M. Vaugeois: M. le député... M. Le Moignan:
Non, mais...
M. Vaugeois:... vous étiez même rien que sur vos
deux pieds, je pense.
M. Le Moignan: Non, j'avais un bon document, vous savez,
j'étais confortablement assis dedans. Le ministre ne l'a peut-être
jamais lu, c'est pour cela que je veux vous aider. Je vous apporte des
documents, vous ne pouvez pas tout lire en six mois.
M. Vaugeois: Je peux même vous dire qu'il a
été refait, cet arrêté en conseil.
M. Le Moignan: II a été refait?
M. Vaugeois: Je vais vous dire tout cela.
M. Le Moignan: Vous allez nous donner le nouveau texte; cela va
nous rassurer dans ce cas-là.
M. Vaugeois: Je vais vous dire tout cela.
M. Le Moignan: C'est là qu'on va trouver votre marque de
commerce.
M. Vaugeois: C'est cela.
M. Le Moignan: Bon!
M. Vaugeois: Et de ceux qui me suivront.
M. Le Moignan: J'ai déjà posé, je pense,
certaines questions au ministre. J'en ai beaucoup d'autres, mais je voudrais
que le ministre nous donne l'interprétation du mandat donné
à son sous-ministre qui cumule tout de même des tâches assez
importantes. Je pense qu'on peut exprimer le voeu que le sous-ministre vienne
nous rencontrer, soit cet après-midi ou ce soir. Il pourra
peut-être répondre à nos différentes questions.
J'arrête là pour le moment.
Le Président (M. Lacoste): C'étaient vos
commentaires généraux, M. le député de
Gaspé. M. le ministre.
M. Vaugeois: Ce ne sera pas long.
M. Rivest: M. le ministre, pendant... M. Vaugeois: Pendant
que quoi?
M. Rivest: Pendant que le ministre retrouve ses sens, en
particulier son odorat, je voudrais poser, au sujet de l'arrêté en
conseil dont il s'agit, seulement une question. Je voudrais savoir ceci, si le
ministre est en mesure de me fournir cette réponse. Dans les fonctions
que définit l'arrêté en conseil qui a été
modifié le ministre va nous fournir l'information il y a
beaucoup de coordination, d'intégration, de rencontres jusqu'au
secrétaire général du Conseil exécutif et des
sous-ministres, des ministres d'État, des divers ministres
d'État. Il existe, par ailleurs, dans le domaine de l'information en
général, les cabinets ministériels où il y a des
attachés de presse, bien sûr, et également des
créatures de ce gouvernement, sauf erreur, des agents de liaison,
n'est-ce pas, qui s'occupent d'information, etc. Je voudrais que le ministre y
réfléchisse et me fournisse la réponse à savoir
s'il y a ou s'il y a eu des liens ou des rencontres de concertation ou autre
chose entre ceux qui ont la charge de l'information proprement administrative,
avec les nuances que le député de Gaspé a
apportées, et le personnel politique chargé de l'information.
M. Vaugeois: De l'information?
M. Rivest: Chargé des communications au niveau des
cabinets de ministres. Il y a l'attaché de presse. Il y a l'agent de
liaison, cette notion d'agent de liaison qu'on a créée de toutes
pièces. Je voudrais bien que le ministre me réponde s'il
n'est pas en mesure de me répondre, il pourra s'informer s'il y a
des séances ou des points de contact entre ces deux dimensions capitales
du problème de l'information ou de la publicité gouvernementale,
c'est-à-dire la dimension proprement politique de son utilité en
tant que telle et la filière administrative, et s'il y a eu des points
de contact ou de concertation entre ces deux importantes dimensions de
l'information ou de la publicité gouvernementale.
M. Vaugeois: Est-ce qu'on peut isoler cela un peu, parce que cela
m'amène sur un autre terrain? On ne l'oubliera pas tout à
l'heure, M. le député de Jean-Talon. Si je n'y reviens pas, c'est
parce que je l'aurai oublié, mais j'essaie de le noter. Cela me
paraît intéressant comme question.
Je vais reprendre, d'abord, les propos généraux que les
principes qui sous-tendent ses préoccupations et qu'on retrouve dans le
texte de Louis O'Neill et les préoccupations qu'on retrouve dans ce
document du ministère ce n'est pas un document qui vient
d'ailleurs, c'est un de nos documents, c'est notre réflexion pour
l'essentiel, on est d'accord avec cela. Ce genre de préoccupation est
également la nôtre et je pense que Louis O'Neill...
Oui, oui, mais c'est notre ministère qui l'a publié.
M. Fontaine: Qui l'a commandé.
M. Vaugeois: Qui l'a commandé, oui. Ce sont des questions
qui nous préoccupent. On a un service de recherche qui est
là-dedans à temps plein, pour essayer d'améliorer la
performance du gouvernement et nous rapprocher des vrais objectifs. Ce que je
veux dire aussi, c'est que mon prédécesseur, Louis O'Neill, qui a
écrit, il y a 20 ans, ce que vous avez rappelé, M. le
député de Gaspé, n'avait pas oublié ce qu'il avait
écrit lorsqu'il a été ministre des Communications. Je n'ai
pas assez de renseignements et de connaissances pour, aujourd'hui, à
l'improviste, rappeler l'essentiel des gestes posés par Louis O'Neill
comme ministre des Communications, mais je peux vous dire que sur l'essentiel
Louis O'Neill a essayé comme ministre des Communications et a
réussi, je pense, à faire prendre à ce ministère un
virage important. Je ne voudrais pas en faire des espèces de
considérations partisanes et dire où en était rendu le
ministère des Communications à la fin du gouvernement
précédent, mais, si j'en juge par un petit projet de loi dont
j'ai eu à terminer l'étude à l'Assemblée nationale,
si j'en juge par les commentaires reçus du député de
Roberval qui remplaçait à ce moment-là le
député de Jean-Talon qui était à
l'extérieur, je pense que le ministère des Communications qu'a
connu le député de Roberval comme membre d'un
précédent gouvernement n'est plus le ministère des
Communications qui existe aujourd'hui grâce à des interventions
majeures de Louis O'Neill.
Louis O'Neill a été extrêmement sensible à
ces questions d'information et de propagande et à toute cette
manipulation possible qui peut être le fait d'un gouvernement. Je ne
comprends pas que l'Opposition fasse des gorges chaudes quand on parle du
fichier central, par exemple. Hier, j'ai évoqué le fichier
central pour les contrats de publicité. On s'est marré en face.
Écoutez! Le fichier n'a pas été une chose facile à
mettre en place. Mme Ouellette, la ministre responsable des Travaux publics, le
rappelait en Chambre encore dernièrement. Tout cela est perfectible et
tout cela fonctionne actuellement. Cela fonctionne d'une façon qu'on
vous a invités à vérifier. Tout cela, vous avez le droit
de le voir fonctionner. Si vous voulez suivre, par exemple, la façon
d'octroyer un contrat de publicité, on ne demande pas mieux et on peut
profiter, si vous voulez, de la commission parlementaire pour prendre un
exemple. Si vous voulez, ce matin, avant qu'on se quitte, m'identifier un
programme de publicité, on peut revenir cet après-midi ou demain
matin on va réunir les documents et on va vous montrer la
démarche suivie.
M. Fontaine: M. le Président, je m'excuse d'interrompre le
ministre, mais vous êtes en train de prendre une tangente absolument
autre que celle sur laquelle porte la question. Les questions qui vous sont
posées par le chef de l'Union Nationale portent sur la façon dont
la coordination du ministère est faite pour en arriver à une
cohé- rence tellement forte qu'on passe un message qui réussit
à vendre ce que le gouvernement veut vendre à l'heure actuelle,
c'est-à-dire l'option référendaire du Parti
québécois. C'est ce sur quoi le député de
Gaspé a posé des questions et vous en êtes rendu à
nous parler de Rosalie. Quand on voudra parler de Rosalie, on vous en parlera,
mais aujourd'hui ce n'est pas là-dessus qu'on questionne.
M. Vaugeois: D'accord, on ne parlera pas de cela. C'est clair
dans l'esprit de l'Opposition. Pour l'instant, il n'y a pas matière
à question là-dessus, très bien. C'est déjà
quelque chose, hein! Je tiens à rappeler on l'a dans le cahier
que je vous ai fait distribuer que les deux agences de publicité
qui ont les contrats de base, d'appels d'offres, d'offres d'emplois et d'avis
publics, vous les connaissez. Vous savez où elles nichent, où
elles nichaient, en tout cas. Elles ont été choisies par appels
d'offres, mais de façon fort vérifiable.
Maintenant, pour la question du Conseil des directeurs des
communications, je m'explique mal l'inquiétude qui est formulée
parce que de toutes les formules qui ont été essayées ces
dernières années... Il y en a eu plusieurs; je ne les connais pas
toutes, mais je connais I'OIPQ et il y a eu des variantes à I'OIPQ, etc.
Je me souviens des hommes qui sont passés là. Il y a eu un
dénommé Cyr, un dénommé Loiselle, un nommé
Thivierge. C'était Lorenzo Paré, M. le député de
Jean-Talon, qui a été le premier...
M. Rivest: Pardon?
M. Vaugeois: ... directeur qui a essayé de coordonner
l'information gouvernementale.
M. Rivest: Jean Paré.
M. Vaugeois: Non, c'est Lorenzo Paré, je crois.
M. Rivest: Lorenzo qui, excusez-moi.
M. Vaugeois: Tous ces gens-là se sont essayés. Si
les ministres des Communications se sont succédé rapidement,
là où c'était encore plus rapide, c'était dans
cette fonction. C'est un défi incroyable. On n'a jamais réussi
à trouver la formule pour amener les différents ministères
et un certain nombre de régies et d'offices gouvernementaux à se
coordonner pour l'information et la publicité.
Nous autres, nous avons mis au point c'est M. O'Neill qui l'a
fait un Conseil des directeurs des communications. On leur dit: Nous
avons un mandat à l'intérieur du gouvernement. C'est notre
mandat. On a le mandat de coordonner le travail d'information et de
communications gouvernementales. On ne vous oblige pas, chaque directeur de
communications de chacun des services et de chacun des ministères,
à être de nos effectifs. Cela a déjà existé,
les directeurs des communications des différents ministères ont
déjà été des effectifs
du ministère des Communications. Ce n'est pas cela, notre
formule. Non seulement ils ne sont pas de nos effectifs, mais ils ne sont
même pas obligés de nous rendre des comptes sur quoi que ce soit.
On ne contrôle pas leur budget. On ne contrôle pas, non. Sauf qu'on
pense qu'il y a des économies importantes à faire au niveau des
moyens à utiliser et on leur propose une rencontre. Quand, dans le
document, on vous donne le nombre, c'est qu'on en est fiers. Je pense que tous
les ministères, actuellement, acceptent notre invitation à une
réunion régulière et également de plus en plus de
régies gouvernementales. Et Dieu sait que les gens de régies
gouvernementales sont jaloux de leur autonomie. Ils ne courent pas après
la coordination des différents ministères, au contraire. Ils
donnent l'impression parfois d'avoir réussi à détacher un
morceau de l'administration gouvernementale, d'avoir créé une
régie et de vouloir profiter au maximum de leur autonomie. Or, notre
invitation qui leur est adressée reçoit de plus en plus des
échos favorables parce qu'on se rend compte que, dans cette
matière, un minimum de cohérence est fondamental. Autrement, on
se contredira, autrement, il va y avoir de grands trous dans l'information. (11
h 45)
II s'agit d'être complémentaire, de ne pas faire double
emploi, de ne pas augmenter à l'infini les budgets d'information et de
publicité, mais d'avoir, autant que possible, une information
complémentaire, quand l'État se donne des moyens, de les utiliser
au maximum et d'utiliser les meilleurs moyens au meilleur coût. Ces gens
sont des gens compétents, des experts; ils se mettent autour de la table
et ils en discutent. Ils disent, à un moment donné: Votre service
de l'audio-visuel, on ne le trouve pas bon parce qu'il ne répond pas
à nos besoins assez vite, il ne réagit pas assez vite. On
réagit, c'est nous qui le fournissons, le service audio-visuel. Alors on
dit: II va falloir faire quelque chose. On réagit et on ajuste. A tout
bout de champ, comme cela, à l'occasion de leurs séances de
travail, ils identifient quelque chose qui pourrait s'améliorer et ainsi
de suite.
Est-ce qu'ils font de vastes complots? Est-ce que ce serait possible que
les vingt et quelques directeurs des communications soient tous des complices?
Ces gens ont toutes les expériences possibles. Ils viennent de
différents milieux, ils viennent de différents gouvernements.
Certains viennent d'anciens cabinets de ministres. S'il fallait que ce soit le
lieu des complots, cela se saurait depuis un bon bout de temps. Mais non, c'est
un lieu de travail, c'est un lieu de recherche, de coordination et de
cohérence. La cohérence, c'est quoi? Je l'ai dit tout à
l'heure, c'est de ne pas se contredire au moins au niveau de la
publicité gouvernementale, de ne pas permettre que l'un dise: Faites
cela, et que l'autre dise: Ne le faites pas. Aussi bizarre que cela paraisse,
il y a des fois où on en était rendu à faire attention. On
a dégagé, grâce à une taxe spéciale sur la
publicité, un budget de contre-publicité.
Je pense que c'est une responsabilité d'un gouvernement d'avoir
ce genre de publicité à caractère social parce qu'on fait
face à la publicité de celui qui veut nous faire consommer un
certain nombre de choses dont on n'a pas nécessairement besoin. De plus
en plus, dans le monde occidental, on reconnaît que, si on doit
tolérer cette publicité qui nous sollicite et qui est susceptible
même de nous faire développer des habitudes qui ne sont pas
nécessairement saines à bien des égards, il est de la
responsabilité des gouvernements ou bien de l'interdire, comme cela se
pratique dans certains pays, ou bien plutôt, comme cela se fait chez
nous, de chercher à la réglementer et, également, à
la contrebalancer par une publicité à caractère social qui
est une responsabilité gouvernementale. C'est une responsabilité
du ministère des Communications, mais le ministère des
Communications ne se substitue pas aux autres ministères. On ne se
substitue pas au ministère des Affaires sociales ou au ministère
des Transports, mais de là à ne pas travailler avec eux, il y a
une saprée différence. Ce qu'on fait, c'est qu'on travaille avec
eux. On ne travaille pas à leur place et on ne se substitue pas à
eux. On leur dit: On se met autour de la table et on regarde ensemble nos
programmes de publicité et ainsi de suite.
Si les agences de publicité, pour vendre certains programmes, se
réfèrent au caractère québécois, à la
spécificité québécoise et même au
nationalisme québécois, ce n'est pas propre aux agences de
publicité qui travaillent pour le gouvernement. Il y a des agences de
publicité qui vendent des produits de consommation courante et qui
utilisent la référence au Québec, avec des symboles
québécois, pour vendre quelque chose qui n'a rien à voir
avec le gouvernement. On a même été obligé
d'intervenir jadis pour empêcher une marque de bière d'utiliser le
drapeau du Québec sur ses bouteilles. Ce n'est pas le gouvernement qui
avait comploté cela. Que voulez-vous? Le gouvernement
fédéral fait la même chose, d'ailleurs, avec cette
différence que, très souvent, il n'a qu'un objectif, vendre le
Canada. Quand il montre les Rocheuses, c'est pour vendre le Canada.
Nos agences de publicité, à certains moments, recourent
à des messages qui ressemblent à ceux d'un homme politique, j'en
conviens, dans certains cas. Je ne pense pas que les exemples que vous avez
choisis soient les plus convaincants et je vous donne raison, de façon
générale. C'est évident qu'actuellement il y a quelque
chose qui mobilise l'attention. Une agence de publicité le sait et elle
sait qu'elle fait mieux de prendre un train en marche que de se faire une
nouvelle voie ferrée avec un nouveau convoi et de recommencer à
zéro. Alors, elle s'accroche à des choses qui sont en marche,
mais ce n'est pas d'abord pour soutenir notre effort politique; c'est bien plus
pour remplir, avec le moins d'argent possible et le plus gros succès
possible, la commande qui lui a été passée qui n'est pas
nécessairement celle du gouvernement.
Je ne suis pas assez expert dans toutes ces questions pour savoir si,
quand on prend le mot "entente", c'est pour faire référence
à l'autre. Cela reste à voir. De toute façon, une chose
est sûre, ce
n'est pas commandé par nous, ce n'est pas nous qui commandons ces
choses, je tenais à dire ceci.
A part cela, c'est de plus en plus rare parce que votre document, qui
fait montre que vous avez vraiment tout fouillé depuis quelques mois,
montre que votre dossier n'est pas très lourd. Les exemples sont rares
où on peut faire un rappel très étroit d'un vocabulaire
gouvernemental et d'un vocabulaire de publicité. Je trouve que vous
êtes allés vraiment loin. Je vais prendre un cas. Vous avez
cherché à relever dans les discours des députés
ministériels à l'occasion du débat
référendaire... C'est un document, Jean, que je te montrerai tout
à l'heure. Vous avez scruté nos discours et vous avez
constaté vous dites cela quelque part que plusieurs
d'entre nous avions fait des rappels historiques. Le député de
Lac-Saint-Jean en a fait un excellent. On l'a à peu près tous
fait. On est quatre ici et on a à peu près tous fait cela. C'est
clair. C'est important pour nous autres. On a fait des rappels historiques. Il
y a quelqu'un dans vos services qui a découvert une annonce dans les
journaux qui dit: "Rappelez-vous". Nous autres, les quatre complices ici, on a
fait des discours à connotation historique. On a rappelé aux
Québécois certains éléments de leur
passé.
Est-ce qu'on a dit carrément aux Québécois:
Rappelez-vous? Je pense que non. Effectivement, quand même, on a
évoqué des moments du passé. Vous trouvez une annonce qui
dit: Rappelez-vous. Complicité. L'agence de publicité aurait
reçu des indications, des instructions, ou des directives de s'accrocher
au langage et aux discours des députés ministériels. C'est
fantastique. Cela dit: Rappelez-vous d'inscrire vos enfants. C'est le
ministère de l'Education qui rappelle une date d'inscription...
M. Fontaine: Voulez-vous regarder la photo aussi?
M. Vaugeois: Je vais regarder la photo. C'est la photo d'une
famille québécoise du Lac-Saint-Jean, d'ailleurs.
M. Fontaine: De quelle époque?
M. Vaugeois: De pionniers. C'est 1880, à peu près,
quelque chose comme cela. Je connais cela un peu. Mais là, vous allez
plus loin, vous prenez, sapristi, l'annonce qu'on fait d'un programme de
subvention au patrimoine; d'ailleurs, c'est un programme qui est né d'un
gouvernement précédent. J'ai beau relire cela...
M. Fontaine: L'image évoque encore le passé.
M. Vaugeois: Bien oui! C'est cela, on dit aux gens qui ont des
projets du côté du patrimoine: Portez à notre attention vos
projets, on a des petits budgets de subventions pour vous aider à les
réaliser. Est-ce que le député de Nicolet-Yamaska voudrait
qu'on efface le passé du Québec?
M. Fontaine: Non.
M. Vaugeois: Ecoutez, l'avenir, cela se prépare, je pense,
en harmonie et dans le respect de ce que nous sommes. Ce que nous sommes, nous
le sommes par un cheminement de nos ancêtres. Si le député
de Nicolet-Yamaska a honte de ses ancêtres, sapristi, nous autres, on
n'en a pas honte!
M. Fontaine: Les députés ministériels, M. le
Président...
M. Vaugeois: Le Québec d'aujourd'hui, on l'assume à
partir de notre passé et dans la mesure... Ecoutez bien ceci, M. le
Président: Guy Frégault a déjà dit...
M. Fontaine: M. le Président, le ministre doit se rappeler
que dans son intervention à l'Assemblée nationale...
M. Vaugeois: Un instant! J'ai la parole.
Le Président (M. Lacoste): Est-ce que vous avez une
question de règlement?
M. Vaugeois: Un instant!
Le Président (M. Lacoste): A l'ordre! M. le
député de... A l'ordre! M. le député de
Nicolet-Yamaska, je rappellerai, je vais rappeler... M. le ministre, à
l'ordre, s'il vous plaît!
M. Fontaine: II y a toute une stratégie là-dedans.
Il ne faut pas parler juste de...
M. Vaugeois: On en viendra à la stragégie. Cela ne
serait pas drôle s'il fallait qu'ils soient au pouvoir eux autres parce
que l'imagination qu'ils ont pour faire des complots...
Le Président (M. Lacoste): M. le ministre. Un instant, M.
le ministre!
M. Rivest:... la négociation et patati, et patata.
M. Fontaine: M. le Président, ce sont seulement des
exemples...
Le Président (M. Lacoste): A l'ordre!
M. Fontaine: ... qu'on donne dans notre cahier. On en a des
quantités innombrables au sujet de la publicité. On a pris
seulement les journaux. On n'a pas pris la télévision et on n'a
pas pris la radio.
Le Président (M. Lacoste): A l'ordre! Je vais tout
simplement rappeler l'article 100 de notre règlement. Cela vaut pour
tous les députés. M. le député de Nicolet-Yamaska.
"Tant qu'un député a la parole, aucun député ne
doit l'interrompre, si ce n'est pour lui demander la permission de poser une
question ou de donner des explications, pour
soulever une question de règlement ou une question de
privilège ou pour signaler un défaut de quorum".
Je pense que l'article 100 de notre règlement est très
clair là-dessus. Donc, j'avais reconnu M. le ministre. M. le ministre,
vous avez la parole.
M. Vaugeois: Je n'insisterai pas beaucoup, M. le
Président. Je veux juste dire ceci... Je pense que le
député de Nicolet-Yamaska et le député de
Gaspé surtout vont être d'accord avec cela. Guy Frégault a
déjà écrit... Il n'est pas le premier à l'avoir dit
ou écrit, mais je le cite, lui. Quand il termine son livre la Guerre de
la conquête, qui est un très grand ouvrage, il écrit
à peu près ceci: Dans la mesure où l'homme apprend
à mieux connaître son passé, il s'en libère. Je
pense que tous les efforts qui sont faits pour mieux connaître notre
passé, connaître notre histoire nous permettent de mieux saisir
notre présent et également de moins porter le poids du
passé. Lionel Groulx disait: "Notre maître le passé". Le
passé était d'autant plus lourd à porter qu'on ne le
connaissait pas bien.
Dans la mesure où on le connaît bien, il éclaire
notre présent et nous permet de mieux saisir notre présent. Il
nous permet d'agir dans le respect de nous-mêmes et plus on a de
programmes, plus on a d'actions qui tendent à nous faire mieux
connaître notre passé, moins son poids doit se faire sentir et
plus on s'en libère. Si vous voulez nous reprocher de mieux saisir notre
présent, de mieux s'inscrire dans un devenir historique qui est dans le
respect de ce que nous sommes et en même temps si nous cherchons à
mieux connaître notre passé pour en être davantage
libérés, je prends ça comme un compliment et je vous en
remercie.
M. Fontaine: M. le Président... M. Rivest: Ah!
M. Vaugeois: Je n'ai pas fini. Vous avez également fait
allusion, M. le député de Gaspé, au mandat qui avait
été confié, dans un premier temps, au sous-ministre
adjoint à l'information. Je vous ai dit que tout ça faisait
l'objet de révision. Actuellement, j'ai un mémoire qui est
prêt pour faire porter par le ministre des Communications et le
ministère des Communications une partie de cette responsabilité
qui avait été confiée, dans un premier temps, au
sous-ministre adjoint. Ce document n'est pas tout à fait prêt. J'y
travaille actuellement et je dois m'inscrire aux différentes
étapes, comité ministériel de développement
culturel, etc., mais déjà j'ai saisi le Conseil du trésor
d'un élément important, c'est celui de l'agence de coordination
pour placer la publicité gouvernementale. Je n'ai pas encore de
réponse officielle, mais ça l'air d'être bien
reçu.
Ce qui avait été, dans un premier temps, identifié
comme une responsabilité du sous-ministre adjoint à l'information
tend à devenir la responsabilité du ministère des
Communications. Il n'y a rien d'étonnant à ça; c'est qu'on
est parti de formules de centralisation, on est parti de formules de
contrôle, n'oubliez pas ça; les formules qui ont existé
auparavant, ç'a été des formules de contrôle de
centralisation de l'information gouvernementale. On est allé à
une formule de regroupement volontaire, on a demandé à un
sous-ministre adjoint d'animer un conseil des directeurs de communications et
on a demandé de mettre à la disposition de ce conseil un certain
nombre de services. La réflexion que j'ai faite sur l'organigramme, au
début, tendait à montrer dans quel sens on allait pour le
regroupement des services, mais ce qui a été identifié
comme une responsabilité du sous-ministre adjoint, dans un premier
temps, a tendance à devenir la responsabilité du ministère
et du ministre des Communications.
Maintenant, techniquement, quand certains dossiers vont au Conseil du
trésor, c'est un dossier de transport, si c'est un dossier d'effectifs,
un dossier de différente nature, il est normal que le Conseil du
trésor demande à un ministère compétent un avis.
Par exemple, quand un ministère va au Conseil du trésor avec une
demande du côté de l'informatique, le Conseil du trésor se
tourne vers le ministre des Communications et lui demande ce que le
ministère en pense à partir de notre expertise du BCI, du Bureau
central de l'informatique. Le Bureau central de l'informatique étudie la
demande du ministère en question et pourra dire: Ce n'est pas
nécessaire, nous pouvons lui donner le service, parce qu'on a
nous-mêmes un gros bureau de traitement d'informatique. Il peut dire: Ce
n'est pas nécessaire, ils peuvent venir chez nous, ou encore: C'est bon,
sauf qu'on cherche à avoir un système entièrement
compatible à l'intérieur du gouvernement et nous suggérons
tel type de machine plutôt que tel autre type, etc. Et on donne des avis
au Conseil du trésor sur les dossiers informatiques qui vont au Conseil
du trésor. De la même façon, on donne un avis sur les
dossiers information et publicité qui vont au Conseil du trésor
et qui viennent des différents ministères. Ce n'est pas
très malin. Si vous voulez voir un exemple, donnez-moi un programme de
publicité qui vous paraît particulièrement louche et je
vais vous remettre, aujourd'hui, l'avis préalable que nous avons produit
là-dessus.
M. Rivest: Les loyers?
M. Vaugeois: Oui, je peux vous donner celui-là.
M. Rivest: La nouvelle entente négociée
d'amitié sans rupture, ni cassure, ni brisure!
M. Vaugeois: Oui, c'est celui-là que vous voulez?
D'ailleurs, dans ce cas, est-ce que c'est la régie ou le
ministère? Si c'est la régie, je ne suis pas certain qu'on ait eu
l'avis préalable sur la régie.
M. Fontaine: Vous avez onze organismes gouvernementaux et
paragouvernementaux qui...
M. Vaugeois: D'accord, en entrant cet après-midi, je vous
dirai ce qu'il en est. Si c'est sur le programme de la régie, je vais
voir si nous avons émis l'avis préalable et, si nous avons
émis un avis préalable, je peux vous le produire. Mais je vous
dis tout de suite que, dans les semaines qui vont venir, l'avis
préalable ne sera plus la responsabilité du sous-ministre adjoint
mais va devenir la responsabilité du ministre des Communications, comme
c'est normal. C'était une phase transitoire et actuellement je pense que
le Conseil du trésor se porte fort bien des avis du ministère des
Communications en matière de téléphonie, en matière
d'informatique, au niveau des services techniques que dirige Guy Doré et
au niveau de la publicité gouvernementale. (12 heures)
Vous savez, c'est très bon, ce frein du ministère des
Communications. Vous êtes des hommes politiques et vous êtes
capables de comprendre quelle est la tentation...
M. Rivest: S'il fallait qu'il n'y ait pas de frein, ce serait
épouvantable.
M. Vaugeois: Oui, absolument.
M. Fontaine: Ils sont partis de $4 000 000 et ils sont rendus
à $15 000 000.
M. Le Moignan: Qui va freiner le ministre?
M. Vaugeois: Là, par exemple, si les hommes politiques ne
font confiance, à aucun moment, à aucun homme politique, vous
doutez de vous-mêmes. Je pense qu'il faut se prêter un minimum de
bonne foi. Êtes-vous en politique pour vous servir ou pour servir?
Prêtez un peu les mêmes intentions à d'autres. Quand
j'assume les responsabilités du ministre des Communications, j'ai aussi
à l'esprit l'intérêt public. Je ne tiens pas à ce
que les fonds publics soient dilapidés. J'ai le même
réflexe que vous pourriez avoir à ma place. Prêtez-moi ce
minimum.
M. Fontaine: Vous servez bien les agences de publicité, en
tout cas.
M. Vaugeois: Justement, je pense qu'on les comprime, qu'on essaie
de leur faire donner le maximum de rendement et, là où je vous
rejoins profondément, c'est que je crois à l'importance pour nous
de mettre l'accent sur l'information plutôt que sur la publicité.
Je n'invente rien ce matin. Je l'ai dit publiquement à quelques
reprises; je l'ai dit à l'occasion d'une rencontre avec les directeurs
de communications. Je leur ai dit que, comme citoyen, j'étais un peu
blessé, à certains moments, devant certains slogans
publicitaires, pas seulement pour la publicité gouvernementale, mais
pour la publicité en général. J'ai souvent l'impression
que la publicité, à certains moments, nous méprise, nous
ramène à un niveau d'entendement qui est plutôt
inférieur à la moyenne. J'aimerais bien que la publicité
se situe à un cran supérieur, qu'elle nous valorise, qu'elle nous
oblige à un certain dépassement et qu'elle suive l'information,
non pas qu'elle la précède pour rejoindre nos instincts, ainsi de
suite.
Je vais dire encore une chose là-dessus. J'ai moi-même
alerté mes services sur un phénomène de la
publicité gouvernementale qui m'a un peu inquiété. Quand
une entreprise privée veut vendre quelque chose, qu'elle veut vendre une
automobile supposons que c'est une marque sophistiquée, je vais
faire de la publicité à Mercedes ou à peu près
n'importe quelle voiture elle va dire aux gens: Vous aimez conduire,
vous savez apprécier une bonne voiture, vous appréciez la
sécurité, vous appréciez ceci et cela. Vous êtes
quelqu'un d'exigeant. Nous, on fait des voitures, on essaie de les faire les
meilleures possible; on pense qu'on est capable de répondre à vos
exigences. Essayez donc la voiture qu'on fabrique, essayez notre voiture, vous
connaissez cela. Nous, on essaie d'être bons, essayez notre voiture.
Parfois, la publicité gouvernementale a tendance à dire
aux citoyens: Mon Dieu! que vous mangez mal. Mon Dieu! que vous ne faites pas
cela correctement. Là, on leur dit: Attention, le gouvernement vient
vous sauver. Il vous rappelle certaines de vos mauvaises habitudes et il vous
dit, dans sa science: Attention! prenez garde, tenez-vous en santé,
patati et patata.
M. Fontaine: N'ayez pas peur, on est bon au point de vue
économique, on a tout ce qu'il faut, votez oui au
référendum.
M. Vaugeois: Je n'ai pas attendu que l'Opposition
s'élève; c'est le genre de préoccupation que nous avons
déjà.
M. Fontaine: Cela allait bien avant que tu arrives.
M. Rivest: Les panneaux-réclame.
M. Vaugeois: Là-dessus, je rejoins les
préoccupations des députés de l'Opposition; ce sont
également nos préoccupations. Tout ce qu'on va pouvoir faire pour
améliorer notre travail d'information et contenir dans des limites
raisonnables nos budgets de publicité, ça va nous faire plaisir.
Quand on renforce Communication-Québec, c'est qu'on pense que
Commmunication-Québec est le genre de service susceptible
d'améliorer l'information, c'est le genre de service que les
députés apprécient. Quand j'ai dit à des
députés de l'Opposition que nous avions l'intention d'ouvrir des
bureaux de Communication-Québec dans leur comté, ils
étaient tous contents...
M. Rivest: Oh! Merci, M. le ministre.
M. Vaugeois: ... parce qu'ils sont conscients que ça rend
des services aux citoyens. Merci, M. le Président.
Questions générales
Le Président (M. Lacoste): M. le député de
Nicolet-Yamaska.
M. Fontaine: Merci, M. le Président.
M. Le Moignan: On va en avoir à lui dire.
M. Fontaine: Je voudrais revenir un peu.
M. Rivest: M. le Président, est-ce qu'on peut me permettre
juste une petite question très simple et très rapide? Mais il
répond longtemps.
M. Fontaine: C'est qu'il est 12 h 5 et on va être rendu
à 12 h 30 tantôt.
M. Rivest: On continuera cet après-midi. De toute
façon, on a tout le temps, on a quinze heures.
J'ai une question très simple. Le ministre a parlé du
cheminement d'une campagne de publicité. J'ai posé la question:
Est-ce que, à un moment ou à l'autre, lorsqu'une maison de
publicité a décidé d'un thème, d'un slogan ou quoi
que ce soit, c'est soumis ça suit la filière
administrative jusqu'au sous-ministre à du personnel politique de
cabinet et, nommément, par exemple je sais qu'il y a une
espèce de regroupement de ces gens à des attachés
de presse ou à des agents de liaison? Bon. Et il y a des
réunions.
Je demande au ministre de bien réfléchir à sa
réponse. Est-ce qu'il est possible que ce soit arrivé que
certaines campagnes de publicité aient été soumises
à ces instances, oui ou non?
M. Vaugeois: Écoutez, j'avais d'abord pensé
à la question en fonction de mon propre cabinet. C'est probable que les
gens de mon cabinet aient pu parler, à un moment donné, à
des fonctionnaires...
M. Rivest: A qui ont-ils affaire là-dedans?
M. Vaugeois: Non, non, c'est possible qu'ils leur aient
parlé.
M. Rivest: C'est là qu'est tout le problème.
M. Vaugeois: Non, non, attention! Parler, à l'occasion de
rencontres, mais que, dans le cadre de leur travail, ils aient donné des
orientations, des indications et ainsi de suite...
M. Rivest: Politiques.
M. Vaugeois: ... politiques...
M. Rivest: C'est ça, l'objet du document de l'Union
Nationale.
M. Vaugeois: D'abord, je vais vous dire comment cela
fonctionne.
M. Rivest: Ils n'ont pas d'affaire là-dedans.
M. Vaugeois: Attendez un peu! Vous me posez la question, c'est
à moi de répondre.
M. Rivest: Bien, c'est parce que le ministre...
M. Vaugeois: Dans mon cas, tout le monde est agent de liaison
dans mon cabinet, est agent de liaison pour faire profiter...
M. Rivest: Le parti.
M. Vaugeois: Non!
M. Rivest: C'est cela!
M. Vaugeois: Les citoyens!
M. Rivest: J'ai un document, ici, du bureau du whip. Quand je
vois que M. Untel, au cabinet du premier ministre, participe au groupe de
travail qui prépare c'est du whip du Parti
québécois les programmes de communication relatifs
à certains dossiers, quand je vois la publicité, quand je vois
les thèmes et quand je vois toute la démarche, cela
m'inquiète. C'est la différence que vous ne faites pas entre
l'information administrative et l'information politique. C'est là le
problème!
M. Vaugeois: J'étais rendu là. J'allais comparer
à partir des deux ministères que je connais mieux, les Affaires
culturelles et les Communications.
M. Rivest: Là, je parle du cabinet du premier ministre,
c'est pas mal élevé.
M. Vaugeois: Ecoutez, vous viendrez à la défense
des crédits du Conseil exécutif et vous poserez les questions au
premier ministre.
M. Rivest: Mais les Communications, c'est vous.
M. Vaugeois: Là, c'est à moi que vous les posez.
Alors, ce que je veux dire...
M. Fontaine: Vous êtes le ministre responsable des
Communications.
M. Vaugeois: Bien oui. Voulez-vous parler ou me laisser
parler?
M. Fontaine: J'aimerais bien cela parler.
M. Vaugeois: Si je pars de l'expérience de ces deux
ministères...
M. Rivest: C'est cela, pourquoi ne le dit-on pas?
M. Vaugeois: ... les agents de liaison qui travaillent au niveau
des...
M. Rivest: C'est le contrôle politique
là-dessus.
M. Vaugeois:... Communications sont dans un ministère
où il n'y a pas vraiment de programmes de publicité. C'est un
ministère de services à l'administration, principalement. Les
agents de liaison n'ont donc pas matière à préoccupation,
il n'y en a à peu près pas, c'est à peu près,
même, inexistant.
M. Rivest: Les agents de liaison je m'excuse auprès
du ministre sont chargés des liaisons entre le ministre, le
caucus des députés du Parti québécois et le
parti.
M. Vaugeois: C'est cela.
M. Rivest: Qu'est-ce qu'ils viennent faire dans la
publicité et les communications?
M. Vaugeois: Ils ne font rien, justement; c'est ce que je suis en
train de vous dire. De toute façon, dans mon cas, je n'ai pas ce genre
d'agents de liaison. Moi, j'ai des agents de liaison qui font la liaison avec
les gens du terrain pour s'assurer que les ministères dont je suis
responsable livrent la marchandise aux citoyens. Mes agents de liaison, c'est
là leur responsabilité. Bon!
Maintenant, dans l'ensemble de la publicité gouvernementale,
compte tenu des différents programmes, vous me demandez, au fond, s'il y
en a dans d'autres cabinets. Moi, je vous réponds pour les miens...
M. Rivest: Au cabinet du premier ministre: participe au groupe de
travail je ne nommerai pas la personne qui est adjointe au directeur des
communications qui prépare les programmes de communication
relatifs à certains dossiers. Bon!
M. Vaugeois: Là, c'est certain.
M. Rivest: Bien, c'est marqué, c'est un document du whip,
M. Chevrette.
M. Vaugeois: C'est certain qu'il y a quelque chose.
M. Rivest: Bon, alors, cela veut dire que, quand, dans votre
cabinet, l'annonce est soumise, elle arrive là et le gars donne son
avis. C'est cela?
M. Vaugeois: Mais non, non, ce n'est pas cela. M. Rivest:
Bien, voyons!
M. Vaugeois: Mais non! Un gouvernement a le droit d'avoir des
priorités et cela se situe...
M. Rivest: Bien, justement!
M. Vaugeois: Attention! Cela se situe au niveau politique, se
situe au niveau gouvernemental.
M. Rivest: Cela n'a pas d'affaire là-dedans.
M. Vaugeois: Je vous demande pardon! Cela se situe au niveau du
gouvernement.
Ecoute, c'est nous qui nous sommes fait élire; ce ne sont pas les
fonctionnaires. Alors...
M. Rivest: Cela, c'est une propagande.
M. Vaugeois: ... c'est la responsabilité du gouvernement.
Non! Ecoute cela, écoutez cela, M. le député. C'est la
responsabilité du gouvernement de déterminer...
M. Rivest: M. le Président, il n'a pas le droit de me
tutoyer comme cela. Quelle familiarité!
M. Vaugeois: C'est la responsabilité...
M. Fontaine: Si le ministre des Finances entendait cela.
M. Vaugeois: C'est la responsabilité du gouvernement de
déterminer un certain nombre de priorités et, quand une enveloppe
se précise, elle doit se préciser une enveloppe
budgétaire dans le respect des priorités du gouvernement.
Or, ce gouvernement-ci a un comité des priorités qui regroupe les
ministres d'État et certains autres ministres. C'est officiel et c'est
public. Ce comité des priorités peut dire à certains
moments qu'il faut mettre l'accent sur telle chose parce que c'est un programme
prioritaire...
M. Rivest: Vous l'avez, votre interprétation.
M. Vaugeois: ... et si on a un programme prioritaire, on a la
responsabilité également de le faire connaître de
façon prioritaire.
M. Rivest: Même en matière de publicité,
c'est cela?
M. Vaugeois: Absolument en matière de
publicité.
M. Rivest: Ils vont se prononcer sur l'opportunité d'une
campagne publicitaire...
M. Vaugeois: Oui, monsieur.
M. Rivest: ... décidée par les instances
administratives du gouvernement?
M. Vaugeois: Ne me faites pas dire ce que je ne dis pas.
M. Rivest: C'est ce que vous dites.
M. Vaugeois: Je vous dis que, absolument, nos priorités se
traduisent également dans les efforts d'information de publicité
du gouvernement.
M. Rivest: Bon, c'est ce que vous dites. C'est ce que vous
dites.
M. Vaugeois: Cela, c'est officiel.
M. Rivest: C'est de là que vient le problème. M.
Fontaine: Voilà le chat! M. Rivest: C'est le
problème.
M. Vaugeois: Maintenant, il y a autre chose. Une fois qu'une
agence de publicité a été choisie de façon
objective et neutre pour faire une campagne de publicité, ce n'est pas
nous, là, ce ne sont plus vos agents de liaison et ainsi de suite qui
interviennent pour dégager une thématique, donner des slogans,
faire des complicités dans les slogans et ainsi de suite. C'est le
boulot des publicistes, des agences. Il y a une saprée
différence.
M. Rivest: Est-ce que l'agence...
M. Vaugeois: Ecoutez bien ceci: Si vous voulez que je plaide pour
cette récupération au palier politique de ce secteur de
responsabilité, non seulement je suis prêt à plaider, mais
je suis prêt à m'en féliciter.
M. Rivest: Ah!
M. Vaugeois: C'est l'un des effets oui, monsieur!
de la présence...
M. Rivest: C'est intéressant.
M. Vaugeois: ... des ministres d'État qui, enfin...
M. Rivest: C'est là. C'est cela.
M. Vaugeois: ... ramènent au niveau politique un certain
nombre d'interventions gouvernementales et de décisions
gouvernementales.
J'ai été fonctionnaire pendant quelques années et
je n'ai jamais trouvé normal qu'un certain nombre de priorités
soient décidées au niveau des services administratifs. Les
fonctionnaires ne sont pas là pour se faire plaisir. Ils sont là
pour répondre à un certain nombre de priorités que sent
l'homme politique et qu'exige le citoyen. Quand on va en campagne
électorale, on se fait élire sur un programme et, une fois qu'on
est élu, on a la responsabilité de traduire ce programme
électoral dans la réalité législative.
M. Fontaine: Même en publicité!
M. Vaugeois: Dans la réalité
législative...
M. Fontaine: Même en publicité?
M. Vaugeois: ... et ce gouvernement a été
particulièrement efficace...
M. Rivest: C'est cela. Oui, même en publicité.
M. Vaugeois:... parce que ce gouvernement a supporté au
niveau politique un certain nombre de priorités qu'il avait
proposées aux citoyens. La publicité, cela ne
précède pas. La publicité, c'est un soutien à
l'action législative ou au prolongement de l'action législative.
Si on fait une nouvelle loi, il faut la faire connaître. Écoutez,
cela servirait à quoi d'avoir un certain nombre de nouveaux services aux
citoyens si on ne faisait pas connaître ces services aux citoyens? Pour
l'amour du ciel, je ne sais pas ce que vous allez chercher!
M. Fontaine: C'est quoi, la principale priorité
gouvernementale à l'heure actuelle?
M. Vaugeois: En tout cas, avec ce que vous dites et avec les
intentions que vous avez l'air de nous prêter et que vous auriez
éventuellement, vous n'êtes pas rassurants comme éventuel
gouvernement, vous autres!
M. Fontaine: M. le Président...
Le Président (M. Lacoste): M. le député de
Nicolet-Yamaska.
M. Fontaine: ... le ministre a parlé tantôt de
rencontres, de réunions régulières qui se font.
M. Vaugeois: Je n'ai pas parlé de cela. M. Fontaine:
Oui.
M. Vaugeois: J'ai dit que c'est certain qu'il y avait des
contacts. On prend nos responsabilités.
M. Fontaine: Vous avez des réunions
régulières.
M. Rivest: Politiques et administratives. Conclusion...
M. Vaugeois: Qui va décider des priorités
maintenant? Je le dis et je voudrais le voir à la une de tous les
journaux, c'est le gouvernement!
M. Fontaine: Et les attachés politiques. M. Rivest:
Oui.
M. Vaugeois: Non, monsieur! Ce sont les ministres.
M. Fontaine: Les attachés politiques, eux, que
font-ils?
M. Vaugeois: Ce sont les ministres qui prennent leurs
responsabilités dans ce gouvernement.
M. Fontaine: Les attachés politiques, que font-ils?
M. Vaugeois: Ils exécutent les volontés des
ministres.
M. Fontaine: Bon! A partir de là, lorsqu'il est question
de publicité...
M. Rivest: Et ils participent.
M. Fontaine: ... les attachés politiques
participent...
M. Rivest: Participent.
M. Fontaine: ... à l'élaboration de la
publicité gouvernementale.
M. Vaugeois: Non, mais non! Mais non! M. Rivest: Non?
M. Fontaine: Mais c'est ce que vous avez dit tantôt.
M. Vaugeois: Mais non! Si c'est cela, je me suis trompé.
Ce n'est pas cela.
M. Rivest: Ah bon!
M. Fontaine: Que font-ils?
M. Vaugeois: Cela dépend des cas.
M. Fontaine: Quand le monsieur...
M. Rivest: Le monsieur, que fait-il? Il participe il est
au cabinet du premier ministre aux groupes de travail au pluriel,
d'ailleurs qui préparent les programmes de communications
relatifs à certains dossiers. S'il y a une campagne de publicité,
comme le document de l'Union Nationale l'a soulevé, cela veut dire
qu'à un moment ou l'autre, peut-être pas tous, ces gens du
personnel politique sont intervenus, ont donné leur avis sur une
campagne d'information qui relève de l'administration publique.
Que l'administration publique fasse de la publicité
conformément aux priorités gouvernementales, priorités
économiques, sociales, culturelles et autres, on est bien d'accord avec
cela, mais que des fonctionnaires politiques de cabinets de ministres
interviennent et donnent leur avis sur la nature d'une campagne de
publicité qui informe le public sur l'administration, c'est
inadmissible.
C'est de là que vient et que peut certainement se justifier
l'ensemble du dossier de l'Union Nationale ou les inquiétudes qui sont
manifestées par l'Opposition. Ecoutez! Tout le monde le dit.
M. Fontaine: Est-ce que le ministre peut nous dire...
M. Rivest: Tout le monde le dit.
M. Fontaine: ... si les conseillers politiques...
Le Président (M. Lacoste): M. le député de
Nicolet-Yamaska.
M. Fontaine:... participent au choix des agences de
publicité?
Le Président (M. Lacoste): M. le ministre. M. Vaugeois:
Comme membres de jurys?
M. Fontaine: Oui.
Le Président (M. Lacoste): J'aimerais, pour le bon
déroulement de nos travaux, M. le député de
Nicolet-Yamaska, que vous demandiez auparavant la parole au président,
sinon...
M. Fontaine: Je vous l'ai demandée, M. le
Président, et vous me l'avez accordée.
M. Rivest: J'ai demandé au député de
Nicolet-Yamaska, il m'a permis et j'ai accepté.
Le Président (M. Lacoste): Cela change de
côté.
M. Fontaine: Cela fait longtemps, depuis 12 h 5, que vous m'avez
accordé la parole et je n'ai pas parlé encore.
Le Président (M. Lacoste): Je vous ai accordé la
parole. J'ai accordé la parole au député de
Jean-Talon.
M. Vaugeois: C'est peut-être mieux.
Le Président (M. Lacoste): Maintenant, j'accorde la parole
au ministre.
M. Vaugeois: Ecoutez! Il y a une question précise qui m'a
été posée.
Elle est importante. J'ai vérifié. Ce n'est pas possible
que sur les jurys de sélection il y ait des attachés de
presse...
M. Rivest: Ce n'est pas moi qui ai posé la question.
M. Vaugeois: ... ou du personnel politique. Ce n'est pas
possible.
M. Rivest: D'agences.
M. Fontaine: Mais est-ce que...
M. Vaugeois: Oui. (12 h 15)
M. Fontaine: ... ils interviennent...
M. Vaugeois: Non.
M. Fontaine: ... de quelque façon que ce soit dans le
processus au niveau du service des communications dans le choix, la direction
à donner?
M. Vaugeois: Les thèmes, les slogans et ces
affaires-là, pouf!
M. Rivest: Je ne sais pas comment cela va sortir au journal des
Débats, ce pouf-là! C'est important, c'est là qu'est le
noeud du problème. S'il y a un problème, c'est là et vous
n'êtes même pas en mesure d'y répondre. Vous patinez et
c'est le coeur de la question.
M. Vaugeois: Écoutez!
M. Rivest: Après cela, vous dites qu'on est de mauvaise
foi.
M. Vaugeois: Non. Quand on donne à une agence de
publicité...
Le Président (M. Lacoste): M. le ministre.
M. Vaugeois: ... une commande... D'abord, l'agence de
publicité a été choisie par du personnel non politique. Le
personnel politique ne s'en mêle pas. C'est déjà une grosse
différence avec ce qui se faisait avant. Après cela, on lui
demande de faire la publicité d'un programme qui est de notre
responsabilité et de notre compétence. D'accord?
M. Rivest: Parfait! D'accord.
M. Vaugeois: Cela veut dire qu'à certains moments le
personnel politique peut y avoir touché. Ils sont là pour
cela.
M. Rivest: Ah! dans la détermination de la
thématique et tout cela.
M. Vaugeois: C'est bien évident, oui, monsieur.
M. Rivest: C'est de là que vient le problème.
Des Voix: Ah!
M. Vaugeois: Attendez un peu! Les programmes et les
mémoires que j'amène au Conseil des ministres...
M. Rivest: C'est cela.
M. Vaugeois: ... les programmes d'aide aux bibliothèques
publiques et tout cela que je mets au point, cela a été vu par
moi et par mon personnel autour de moi. On évalue cela et c'est clair
qu'il se fait une évaluation. C'est clair qu'on essaie de s'ajuster sur
les attentes des citoyens. Quand on met au point un programme de
publicité...
M. Rivest: Pour cela, il y a des directeurs de communications
pour s'en occuper.
M. Vaugeois: Un instant!
M. Rivest: Votre attaché de presse et vos agents de
liaison n'ont pas d'affaire là-dedans.
M. Vaugeois: Nous autres, on ne fait plus de petit patronage
comme cela se faisait autrefois. On fait des choses plus sérieuses.
M. Rivest: La vraie question, ce n'est pas cela.
M. Vaugeois: On travaille sur nos priorités et nos
programmes.
M. Rivest: C'est que vos attachés politiques n'ont pas
d'affaire à...
Le Président (M. Lacoste): M. le député
de...
M. Rivest: ... déterminer ce que le directeur des
communications du ministère a à faire. C'est cela qui est le
problème.
Le Président (M. Lacoste): M. le député de
Jean-Talon. Je pense que je viens tout juste de dire, il y a trois minutes, de
demander la parole auparavant au président.
M. Rivest: Vous me l'accordiez tellement facilement, M. le
Président, sans la demander. Mais, si vous l'exigez, je vais le
faire.
Le Président (M. Lacoste): Sinon, on ne finira pas. M. le
ministre...
M. Vaugeois: Donc, M. le Président, quand on...
Le Président (M. Lacoste):... et, ensuite, M. le
député de Deux-Montagnes qui a demandé la parole
tantôt.
M. Fontaine: M. le Président, je n'ai pas parlé
encore.
M. Vaugeois:... a mis au point un programme et qu'on a
identifié des objectifs, on a invité des agences. Cela peut
dépendre des montants. Une agence peut présenter un plan selon
des montants en cause ou encore ils peuvent être choisis à partir
de ce que Rosalie nous donne. C'est clair qu'on leur remet le contenu du
programme. C'est clair qu'on leur remet les objectifs poursuivis. C'est clair
qu'on a une commande. Si on a une campagne de publicité de $200 000,
c'est bien clair qu'on passe une commande, à savoir qu'on a un plan de
communication et qu'on l'a précisé. Mais, après cela, on
n'intervient pas. D'ailleurs, nous voyez-vous dans les bureaux des agences de
publicité privées en train de leur dire: Tel slogan, on ne l'aime
pas; on veut un autre slogan? Si jamais vous me découvrez une
intervention de cette nature, je voudrais bien connaître cela. Je serais
le premier surpris. J'imagine que les gens des agences de publicité qui
sont des professionnels n'accepteraient pas ce genre d'intervention.
D'un autre côté, ils veulent bien savoir ce qu'on leur
demande. Ce qu'on leur demande, c'est contenu dans la commande qui
réfère à un contenu de programme et à des objectifs
poursuivis. On n'est pas toujours content de la publicité qui sort. Que
voulez-vous?
M. Fontaine: Qui est-ce qui choisit le plan de la
publicité? C'est à ce moment-là que...
M. Vaugeois: C'est le ministère responsable.
M. Fontaine: ... les attachés politiques
interviennent...
M. Vaugeois: Non, pas nécessairement.
M. Fontaine: ... pour choisir la thématique. C'est ce que
vous avez dit tantôt.
M. Vaugeois: Non, on ne donne pas la thématique. On donne
le contenu et les objectifs.
M. Fontaine: La thématique qui va être
adaptée au programme, les attachés politiques y participent.
C'est ce que vous avez dit tantôt.
M. Vaugeois: Non. Là, vous cherchez des choses qui n'ont
pas de fondement.
M. Fontaine: Vous vous contredisez.
M. Vaugeois: C'est parce que vous n'êtes pas capable de
distinguer les étapes qu'on suit.
M. Fontaine: Donnez-nous donc les étapes, d'abord.
M. Vaugeois: Voulez-vous, cet après-midi, à partir
du cas concret, on vous dégagera les étapes en même
temps?
M. Fontaine: Vous nous direz en même temps...
M. Vaugeois: Prenez le cas le plus scabreux. On va le prendre cet
après-midi étape par étape, d'accord?
M. Fontaine: Vous nous direz en même temps...
M. Rivest: Vous allez nous donner les notes de service et les
documents pertinents?
M. Vaugeois: Tout ce qu'il y a moyen de sortir, on va le
sortir.
M. Rivest: C'est intéressant, cela. M. Vaugeois:
Bien sûr.
M. Fontaine: Vous nous direz comment ont été
élaborés ces trois...
M. Vaugeois: On va essayer de répondre à cela
aussi.
M. Fontaine: ... programmes de publicité, dans le
même journal, la même journée, de trois services
différents du gouvernement avec un thème qui a une relation. On
appelle cela une séquence, je pense, en termes de publicité. Je
ne suis pas un expert là-dedans, mais on appelle cela une
séquence.
M. Vaugeois: D'accord, on va essayer de clarifier cela aussi.
M. Fontaine: Comment se fait-il que cela a réussi à
sortir ensemble, toutes les étapes?
M. Vaugeois: D'accord.
M. Fontaine: Vous devriez nous expliquer en même temps les
rencontres dont vous parlez entre les attachés politiques et les
fonctionnaires directeurs d'information. Vous pourriez peut-être nous
dire à quoi servent ces rencontres, quel est leur but, ce qui se dit
dans ces rencontres. Est-ce que ce sont les programmes de publicité qui
sont préparés au cours de ces rencontres?
M. Vaugeois: Je vais vous donner des exemples concrets.
Le Président (M. Lacoste): M. le ministre.
M. Vaugeois: Je viens, par exemple, de terminer la mise au point
d'un programme d'aide au développement des bibliothèques. Il y a
des journalistes qui veulent des entrevues; mon attaché de presse s'en
occupe. A d'autres moments, comme je l'ai fait ici à Québec, j'ai
souhaité rencontrer les maires des municipalités, les élus
municipaux de la région de Québec pour leur présenter, en
présence de la presse, l'essentiel du programme. A ce moment-là,
il est très difficile de dire si c'est de la compétence du
personnel politique ou si c'est de la compétence de la Direction des
communications parce que j'agis à titre de responsable du
ministère, j'annonce un programme nouveau avec des crédits
publics, etc. Et, dans un cas comme cela, ce que j'ai tendance à
privilégier, c'est que ce soit la responsabilité de la Direction
des communications du ministère en cause. Dans le cas présent,
c'étaient les Affaires culturelles. D'ailleurs, vous avez
peut-être remarqué ou on vous a peut-être fait remarquer que
la plupart du temps, dans mes conférences de presse, je demande au
directeur des communications du ministère où je suis à ce
moment-là d'agir parce que je veux agir comme ministre responsable d'un
secteur de l'administration publique. Cela ne veut pas dire que, dans la
préparation de la conférence de presse, quand on prépare
le matériel de la conférence de presse, il n'y a pas des choses
à ajuster. Je n'en ai pas nécessairement le temps et j'ai du
personnel autour de moi pour m'aider à ajuster une telle
conférence de presse.
M. Fontaine: On ne parle pas de conférences de presse. Ce
n'est pas du tout de cela qu'on parle.
M. Vaugeois: Oui, mais, après cela, vous avez cité,
par exemple, une annonce sur le patrimoine. Cela vient du ministère des
Affaires culturelles. Je peux mettre ma main au feu que ni moi, ni le
personnel, ni personne de mon personnel de cabinet n'avons vu cela.
M. Fontaine: Faites attention.
M. Vaugeois: Je peux mettre ma main au feu, la gauche de
préférence. On ne sait jamais!
M. Rivest: Au cas où il y aurait du...
M. Vaugeois: Mais cela m'étonnerait beaucoup. Je ne vois
pas pourquoi je commencerais à
m'intéresser à ce genre de choses. Vous inventez des
choses.
M. Fontaine: Voulez-vous que je vous dise pourquoi?
M. le Président, est-ce que je peux reprendre la parole? On me
l'a coupée.
Le Président (M. Lacoste): M. le député de
Nicolet-Yamaska.
M. Fontaine: On va se reporter aux discours des péquistes,
en Chambre, sur le débat référendaire. Il y a eu trois
thèmes qui ont été développés. D'accord? Le
petit manuel du parfait vendeur de la souveraineté-association; on l'a
ce petit manuel. Je l'ai ici, c'est une photocopie.
M. Vaugeois: C'est bon, cela.
M. Fontaine: Si vous en aviez un original à me
prêter, j'aimerais bien cela l'avoir.
M. Vaugeois: On les vend.
Une Voix: II n'y a pas les couleurs, dans cela.
M. Fontaine: Les discours des péquistes en Chambre, M. le
Président, ont porté sur trois thèmes.
M. Vaugeois: Est-ce que vous en voulez un exemplaire? $3 et je
vous en vends un.
M. Fontaine: Premièrement, il y a eu un thème
historique qui a été développé. On essayait de nous
montrer que nos grands-parents ont eu bien de la misère et qu'ils ont eu
bien de la difficulté à survivre et, finalement, on nous a
amenés à nous montrer ce qu'on est aujourd'hui. C'est le
thème historique. Ce thème est rappelé dans la
publicité du gouvernement par quelques exemples qu'on vous a
mentionnés au hasard. "Rappelez-vous", "souvenez-vous". Cela se
rapproche, d'ailleurs, du thème de la devise du Québec, avec des
photos qui nous montrent ce rappel historique.
Ensuite les péquistes, lors de leurs discours, ont beaucoup
parlé de la solidarité; ils ont fait appel à cette
solidarité des Québécois. D'ailleurs, le premier ministre,
abondamment, dans chacun de ses discours, rappelle ce thème. La
solidarité, c'est également un thème qui est
rapporté dans la publicité gouvernementale.
Le troisième thème qui a été abordé
par les péquistes, lors du discours de 35 heures, a été de
sécuriser les Québécois sur l'économie du
Québec. Sécuriser, parce que c'est le point le plus important
à faire passer dans la population. C'est là-dessus que les
Québécois se posent le plus de questions. C'est sur
l'économie qu'il y a le plus de points d'interrogation, ce sur quoi les
Québécois ont, en fait, le plus peur de dire oui au gouvernement
du Parti québécois. On a voulu, par la publicité, entre
autres, cette publicité que j'ai eue dans le Soleil, sécuriser
les Québécois sur leur avenir économique pour les inciter,
encore une fois, à dire oui au référendum.
C'est cet ensemble qui nous a fait poser des questions et qui fait qu'on
se dit: C'est tellement évident que les péquistes avaient une
marche à suivre pour leurs discours, que la publicité a une
marche à suivre qui lui ressemble tellement qu'on en est rendu à
se poser des questions, exactement de la même façon que l'a fait
le sondage CROP, quand il disait: "Le groupe de personnes-ressources a
émis de nettes réserves sur la publicité gouvernementale
parce qu'il y a trop de danger de propagande politique avec l'ampleur et la
fréquence... L'ampleur et la fréquence, on peut la dénoter
à partir des chiffres qu'on connaît; en 1975, le gouvernement du
Québec, alors que c'était le gouvernement du Parti
libéral, a dépensé $4 786 000 en publicité; en
1976, $5 881000, et c'était une année électorale; en 1977,
le PQ, $6 100 000; en 1978, $12 598 000; en 1979, plus de $12 000 000 et
j'imagine qu'en 1980 ça va toucher près de $15 000 000. En
quelques années, on a plus que triplé le budget de la
publicité. "Avec l'ampleur et la fréquence des publicités
gouvernementales québécoises depuis deux ans, le groupe de
travail dit qu'il appréhende une concertation et une cohérence
qui est à la limite de l'objectivité en affirmant que plus il y
aura de cohérence entre les différentes campagnes des
ministères, plus il y aura de feux politiques de propagande."
C'est un groupe de travail indépendant qui vous a dit ça,
en 1978, et le gouvernement a quand même continué à essayer
de centraliser son programme d'information entre les mains d'une seule
personne. Il a également on vient de l'apprendre par les
déclarations du ministre fait en sorte que des attachés
politiques interviennent dans le processus des programmes publicitaires et
c'est à ce moment-là qu'on peut certainement...
M. Vaugeois: Pas dans les programmes publicitaires, dans les
programmes tout court. Il y a une différence à faire.
M. Fontaine: Dans tous les programmes, si vous voulez.
M. Vaugeois: Non, il y a une différence à faire
entre un programme de publicité...
M. Rivest: Vous l'avez dit tantôt.
M. Fontaine: Retirez vos paroles si vous voulez, mais vous l'avez
dit!
M. Vaugeois: Non, ce n'est pas ça que j'ai dit; on
regardera le journal des Débats et on verra ce que j'ai dit.
M. Fontaine: C'est de là que vient le danger... M.
Vaugeois: Mais que nous intervenions...
M. Fontaine: ... et vous connaissez le danger à part
ça. Vous nous dites que vous avez de bonnes intentions, mais seulement
après le référendum!
Le Président (M. Lacoste): M. le ministre. M. le
député de Deux-Montagnes.
M. Vaugeois: M. le Président, est-ce que je peux
répondre?
Le Président (M. Lacoste): Oui, vous pouvez
répondre, M. le ministre.
M. Vaugeois: Très rapidement. J'ai fait une
différence, j'ai dit que l'homme politique et ses premiers conseillers
regardez les programmes et c'est officiel
réfléchissent et travaillent sur les priorités. Cela
aussi, c'est officiel; on ne s'en est jamais caché; au contraire, on
s'est fait élire pour ça, pour défendre nos programmes et
défendre nos priorités. Mais quand ça devient un programme
de publicité, là, c'est différent, et je ne vois pas
comment on pourrait intervenir d'ailleurs, parce que la plupart du temps on ne
sait même pas quelle est l'agence qui a eu la campagne de
publicité.
M. Rivest: Ce n'est jamais soumis au personnel politique.
Qu'est-ce qu'il fait le gars du bureau du premier ministre que je vous
mentionne?
M. Vaugeois: II surveille les priorités du gouvernement,
c'est bien sûr.
M. Rivest: Ce n'est pas un personnage politique, cela.
M. Fontaine: Les agences de publicité...
M. Rivest: Pourquoi le directeur de l'information n'est-il pas
capable de faire cela? C'est cela qui est le problème, voyons donc!
Informez-vous.
Le Président (M. Lacoste): A l'ordre! M. de
Bellefeuille: M. le Président...
Le Président (M. Lacoste): M. le député de
Deux-Montagnes.
M. de Bellefeuille: M. le Président, j'ai l'impression que
nos estimables collègues de l'Union Nationale ont constaté que
leur conférence de presse d'hier n'a pas fait long feu. Ils cherchent
à reprendre l'affaire, à rallumer le feu...
M. Rivest: Ce n'est pas fini.
M. de Bellefeuille: ... mais c'est un pétard qui risque de
leur sauter à la face parce qu'il y a, dans ce que soutiennent nos
collègues de l'Union Nationale, il me semble, un aveu. On
découvre, à l'occasion de cette campagne qu'ils entreprennent,
leur vrai visage et ils sont en train de tomber dans un piège qu'ils se
sont tendu eux-mêmes. M. le Président, ce que nos collègues
de l'Union Nationale sont en train de nous dire, c'est qu'en rappelant le
passé québécois, en évoquant le potentiel
économique du Québec, en cherchant à stimuler chez les
Québécois un esprit d'entreprise, nous semons, disent-ils, le
germe du oui.
M. Fontaine: Enfirouâper.
M. de Bellefeuille: Quel est l'aveu qu'il y a dans cela, M. le
Président?
M. Fontaine: Enfirouâper les Québécois.
M. de Bellefeuille: M. le Président, est-ce que vous
pourriez demander au député de Nicolet-Yamaska de respecter le
règlement, s'il vous plaît?
Le Président (M. Lacoste): Oui.
M. de Bellefeuille: C'est la première fois que
j'interviens, après deux heures de séance.
M. Alfred: D'être poli, au moins.
Le Président (M. Lacoste): M. le député de
Deux-Montagnes, vous avez la parole.
M. de Bellefeuille: Merci.
M. Fontaine: M. le Président, il est 12 h 30, on
termine.
M. de Bellefeuille: Goujat!
M. Rivest: C'est parlementaire?
M. Vaugeois: Burlesque.
M. de Bellefeuille: Le rappel du passé, l'évocation
du potentiel du Québec et les efforts pour stimuler l'esprit
d'entreprise des Québécois, M. le Président, selon nos
collègues de l'Union Nationale, cela sème le germe du oui. Je
pense que nos adversaires qui se promènent même en pleine
séance de commission avec des recherchistes portant des macarons "Mon
non est québécois", leur slogan, sont en train d'admettre, de
reconnaître que leur non n'est pas québécois, puisque,
quand on évoque la réalité québécoise, son
passé, son potentiel et qu'on veut stimuler l'esprit d'initiative des
Québécois, disent-ils eux-mêmes, nous parlons en faveur de
la cause du oui. C'est donc que le non n'est pas québécois; le
non consiste à ne pas rappeler le passé du Québec; le non
consiste à ne pas évoquer le potentiel du Québec; le non
consiste à ne pas stimuler l'esprit d'entreprise des
Québécois.
Par conséquent, leur non se révèle comme
étant antiquébécois, de leur propre aveu. Alors, si vous
voulez continuer sur cette lancée dangereuse pour vous, allez-y.
Allez-y. Cherchez à gratouiller dans les programmes de
publicité.
M. Fontaine: Est-ce que vous admettez d'abord que la
publicité gouvernementale favorise le Parti québécois?
M. de Bellefeuille: Vous cherchez à gratouiller dans les
programmes de publicité pour trouver
des choses par lesquelles le gouvernement du Québec chercherait
à décourager les Québécois? Vous n'en trouverez
pas. Des choses par lesquelles le gouvernement du Québec chercherait
à semer le germe du non, le germe d'un manqua de confiance en
lui-même, vous n'en trouverez pas. C'est parce que votre non n'est pas
québécois.
M. Fontaine: Ah! bon.
M. de Bellefeuille: Vous en faites vous-même l'aveu.
M. Fontaine: II y a seulement les péquistes qui sont
québécois; tout le reste, ce ne sont pas des
Québécois.
M. de Bellefeuille: D'ailleurs, la publicité... Il n'y a
pas seulement la publicité gouvernementale qui...
M. Fontaine: II n'y a que vous autres qui êtes des
Québécois.
M. de Bellefeuille: ... tend à stimuler la fierté
québécoise. Je pense que le slogan des années
récentes qui a peut-être le plus fait pour le oui au
Québec, c'est le slogan d'une bière. "On est 6 000 000, faut se
parler!" Il est normal que la publicité insiste sur les choses
positives. Il est normal que la publicité cherche à créer
un esprit communautaire et il est particulièrement normal que celle du
gouvernement le fasse.
Dans ce que le député de Jean-Talon disait tout à
l'heure quand il est venu à la rescousse de son collègue de
l'Union Nationale, il ne faisait pas une distinction absolument essentielle
entre, d'une part, le programme et les politiques du gouvernement et, d'autre
part, l'action partisane. Il est bien sûr qu'un ministre est
entouré de collaborateurs qui exécutent ses volontés et
lui donnent des avis. Ces gens n'exercent pas, ce faisant, une action
partisane; ils exercent une action qui est propre à ceux qui ont
été choisis par la population pour mettre en vigueur un
programme.
Le Président (M. Lacoste): Je m'excuse auprès du
député...
M. de Bellefeuille: Pour terminer, M. le Président, je
m'émerveille de cette capacité des gens de l'Union Nationale et
des gens du Parti libéral de se refaire une virginité. C'est
vraiment admirable quand on se rappelle...
M. Rivest: Attention, vous allez connaître cela
bientôt.
M. de Bellefeuille:... ce que l'Union Nationale faisait, le
degré auquel l'Office d'information et de publicité du
Québec avait été politisé.
M. Rivest: Nous autres, jamais! M. Fontaine: On n'a jamais
fait...
Le Président (M. Lacoste): Je m'excuse auprès
du...
M. de Bellefeuille: Quand on se rappelle...
Le Président (M. Lacoste): Je m'excuse auprès du
député de Deux-Montagnes.
M. de Bellefeuille:... ce qui se passait sous le régime de
Robert Bourassa...
M. Rivest: On ne s'est même pas vanté de la baie
James.
M. de Bellefeuille: ... dans le domaine de l'information
gouvernementale qui était politisée...
M. Rivest: On aurait dû se vanter de la baie James.
M. de Bellefeuille: ... dans le sens le plus partisan, on ne peut
que s'émerveiller...
M. Rivest: Ah, ah! Un cas.
M. de Bellefeuille: ... de cette virginité
retrouvée.
M. Rivest: Un cas, un cas.
M. de Bellefeuille: Notez que vous avez raison! Vous avez raison
de rechercher la virginité, mais cela ne se fait pas en un jour.
Le Président (M. Lacoste): Je m'excuse auprès du
député de Deux-Montagnes. Il semblait y avoir une entente pour
terminer à midi trente, mais certains...
M. Rivest: Est-ce que vous avez terminé votre roman?
M. de Bellefeuille: Pour le moment, M. le Président, j'ai
terminé.
M. Rivest: M. le Président, j'aurais juste une question.
Est-ce que M. le député de Deux-Montagnes a terminé son
scénario d'Émérence?
Le Président (M. Lacoste): Est-ce qu'il y a consentement
pour... D'accord.
M. de Bellefeuille: Le scénario de...
Le Président (M. Lacoste): Nous suspendons nos travaux
jusqu'après la période des questions.
Suspension de la séance à 12 h 37
Reprise de la séance à 15 h 30
Le Président (M. Lacoste): A l'ordre, s'il vous
plaît!
La commission parlementaire des communications est réunie pour
étudier les crédits budgétaires des communications.
Les membres de la commission sont, pour la séance de cet
après-midi et la séance de ce soir: M. Alfred (Papineau), M.
Brassard (Lac-Saint-Jean), M. de Bellefeuille (Deux-Montagnes), M. Fallu
(Terrebonne), M. Lalonde (Marguerite-Bourgeoys), M. Le Moignan (Gaspé),
M. Proulx (Saint-Jean), M. Rivest (Jean-Talon), M. Vaugeois
(Trois-Rivières).
Les intervenants sont: M. Bisaillon (Sainte-Marie), M. Bordeleau
(Abitibi-Est), Mme Chaput-Rolland (Prévost), M. Ciaccia (Mont-Royal), M.
Fontaine (Nicolet-Yamaska), M. Guay (Taschereau), M. Laplante (Bourassa), M.
Lefebvre (Viau), M. Samson (Rouyn-Noranda). M. le député de
Jean-Talon.
M. Rivest: J'aurais une question. C'est une promesse
ministérielle. Le ministre devait nous remettre cet après-midi,
je pense, les propositions de l'ex-ministre des Communications au titre du
regroupement du ministère des Communications avec les Affaires
culturelles.
M. Vaugeois: Pardon?
M. Rivest: Vous vous êtes engagé, M. le ministre,
à travers tout ce que vous avez dit ce matin, à nous remettre les
documents, les mémoires de votre collègue, le
député de Chauveau, exministre des Communications et des Affaires
culturelles, au titre du regroupement du ministère des Communications
avec le ministère des Affaires culturelles.
M. Vaugeois: J'ai dit cela ce matin?
M. Rivest: Vous avez dit cela et moi, je prends toujours la
parole des ministres, en particulier du ministre actuel des Communications.
M. Vaugeois: Vous avez des raisons spéciales pour
cela?
M. Rivest: Non, je suis naïf. Je vous crois.
M. Vaugeois: Vous avez raison, M. le député. Vous
avez bien raison.
M. Rivest: De vous croire ou d'être naïf?
M. Vaugeois: De me croire.
M. Rivest: Naïf?
Le Président (M. Lacoste): M. le ministre.
M. Vaugeois: Effectivement, on n'a pas eu beaucoup de temps ce
midi, mais, si cela intéresse les membres de la commission, je pourrais
remettre un projet de note c'est ainsi que c'est intitulé, un
projet de note du secrétaire général associé
du ministre d'État au Développement culturel qui
était en même temps le porte-parole du comité
ministériel au développement culturel qui fait état
de certaines discussions quant à l'opportunité de procéder
à une fusion des deux ministères. Je pense qu'il faut ajouter, M.
le Président, que c'est un peu inhabituel. C'est un document de
l'administration. C'est un projet de note. Je fais confiance à mes
collègues pour traiter ce document avec l'intelligence que je leur
connais.
M. Rivest: Ce n'est pas compromettant, ce que vous venez de dire
là.
M. Vaugeois: Non, en effet.
M. Rivest: II n'y a pas eu d'autres documents? Je constate qu'il
date du 8 décembre 1977.
M. Vaugeois: J'ai eu beaucoup de discussions...
M. Rivest: J'ai pris connaissance rapidement des conclusions du
document. Le document que le ministre vient de nous remettre conclut ou rejette
la possibilité ou l'hypothèse d'une fusion des Communications et
des Affaires culturelles. Sauf erreur, lorsque le ministre d'avant votre
nomination... lorsque vous êtes arrivé, vous avez reposé le
problème. Est-ce qu'une décision a été prise
quelque part, disant que le ministère des Communications est là
pour exister? Je ne parle pas du ministre.
M. Vaugeois: Non, il n'y a pas de... M. Rivest: Cela
flotte encore.
M. Vaugeois: Non, ça ne flotte pas. J'ai répondu
à cela ce matin, je pense, suffisamment. Ecoutez, je ne peux pas engager
l'avenir au-delà d'un nombre d'années raisonnable.
M. Rivest: Dans le document que vous venez de déposer, il
y a un argument très sérieux, à mon avis, parce que je
sais que ça fait longtemps que ça existe. En 1977, M. Rocher
demandait que la décision soit prise sans délai et transmise
à tout le personnel des deux ministères pour mettre fin à
la période d'incertitude qui régnait alors. Alors, l'incertitude
règne toujours entre les deux ministères. Vous nous dites: Pour
le moment, pour l'instant, peut-être bien. Non?
M. Vaugeois: Non, j'ai eu l'occasion de dire aux fonctionnaires
des deux ministères avec lesquels je suis en contact que pour l'instant
je ne veux pas engager...
M. Rivest: Je vous pose la question, parce que, à
l'origine, M. O'Neill était titulaire des deux ministères. Le
premier ministre a dit que c'était trop pour un même ministre. On
a donné à un autre ministre le ministère des Affaires
culturelles, soit vous.
M. Vaugeois: II devait vouloir dire pour un ministre
ordinaire.
M. Le Moignan: Un gros ministre!
M. Rivest: Tout à coup, on apprend que M. O'Neill n'est
plus ministre et on revoit, encore une fois, un ministre prendre la direction
des deux ministères. Alors, c'est un secret de polichinelle, et je sais
que le ministre est bien conscient que cette décision du premier
ministre... D'ailleurs, je me demande, à l'époque, au moment de
la nomination du ministre actuel, s'il n'avait pas évoqué la
possibilité d'une intégration des deux ministères.
Ce que j'ai voulu savoir, c'est si cela était
définitivement écarté. Vous fonctionnez avec le
ministère des Communications, vous essayez de le développer, de
le structurer pour qu'il existe, indépendamment du ministère des
Affaires culturelles? Pour le moment, il ne s'agit pas de parler pour les 10,
15 ou 20 années à venir, mais la politique du gouvernement est de
maintenir le ministère des Communications comme entité distincte.
C'est ça, oui ou non?
M. Vaugeois: Oui. M. Rivest: Bon!
M. Vaugeois: Et plus que de le maintenir, le consolider, le
développer.
Ml. Rivest: Le développer, le consolider, etc. Est-ce
qu'un jour on peut espérer qu'il y aura un ministre entier à la
tête de ce ministère?
M. de Bellefeuille: Le ministre est entier. M. Alfred: Est
entier.
M. de Bellefeuille: C'est un homme très entier.
M. Rivest: Je vois les aspirants qui répondent à
votre place, M. le ministre. On va y aller comme cela. On va changer les
boîtes dans l'organigramme encore pendant des années.
Le Président (M. Lacoste): Nous allons maintenant
commencer l'étude programme par programme, élément par
élément.
M. Rivest: Je n'ai pas terminé. Il reste l'affaire de la
publicité qui est loin d'être réglée. Le ministre
nous a promis de nous donner la séquence d'un programme publicitaire. A
moins qu'on n'y revienne à l'élément de programme. On
pourrait y revenir demain.
M. Vaugeois: Non, tout à l'heure. Les documents s'en
viennent. C'est tout un dossier que celui de la Régie du logement.
M. Rivest: Vous avez fait exprès pour prendre une
régie.
M. Vaugeois: Écoutez donc! C'est le cas que vous m'avez
identifié ce matin.
M. Rivest: On vous a donné les trucs du ministère
de l'Industrie et du Commerce, la séquence que le député
de Nicolet-Yamaska avait soulevée.
M. Vaugeois: Cela aussi, vous l'aurez.
Dans le cas de la séquence, selon le mot utilisé par le
député de Nicolet-Yamaska, d'après le peu d'information
que j'ai à ce moment-ci on a fait quelques vérifications
sur l'heure du midi les plans media des trois programmes comportaient ce
chevauchement dans un même media, aux mêmes dates. On ne met pas
les plans media sur ordinateur de telle façon qu'il n'y a pas une
mémoire d'homme qui est capable de se rappeler toutes les dates
prévues pour toutes les annonces, d'autant plus que ce n'est pas
nécessairement à la journée près que tout cela est
établi. Cela nous paraît être une pure coïncidence. Je
vous donnerai tout à l'heure les agences de publicité. Il y a
fort à parier que ce soit trois agences différentes, d'ailleurs.
On y verra plus clair tout à l'heure.
Quant à la Régie du logement, c'est vous autres qui l'avez
identifiée. Je vous comprends parce qu'il est question de
négociations, d'ententes...
M. Rivest: Dans l'amitié, sans rupture, ni cassure.
M. Vaugeois: J'ai demandé le dossier complet, depuis les
devis jusqu'à la lettre de remerciement aux membres du jury, en passant
par la feuille technique de Rosalie, etc. Vous aurez tout le dossier.
M. Rivest: Dernière précision avant qu'on examine
cela programme par programme. Le ministre il me répondra par un
oui ou par un non affirme devant cette commission... Et j'insiste
auprès du ministre pour avoir une réponse claire
là-dessus; je vous dis que c'est au journal des Débats et je ne
voudrais pas que le ministre soit mal interprété dans l'avenir,
dans un avenir prochain. Il affirme qu'en aucune circonstance, le personnel
politique ne participe à la détermination des thèmes de
campagnes de publicité du gouvernement.
M. Vaugeois: Je peux répondre qu'à aucun moment des
procédures, à aucune étape des procédures une telle
intervention n'est prévue à aucun endroit.
M. Rivest: Je ne vous demande pas si elle est prévue; je
vous demande si elle se fait.
M. Vaugeois: Non.
M. Rivest: Vous devez savoir qu'il y a des réunions
d'agents de liaison, d'attachés de presse.
M. Vaugeois: C'est cela.
M. Rivest: II y a un type, au bureau du premier ministre, qui
participe aux groupes de travail qui préparent les programmes de
communication...
M. Vaugeois: Lisez jusqu'au bout.
M. Rivest: ... relatifs à certains dossiers
intersectoriels.
M. Vaugeois: Voilà. Dans les ministères
d'État où le mandat est un mandat de coordination entre plusieurs
ministères d'un même secteur, c'est évident qu'on coordonne
tout. Quand on met au point, par exemple, les éléments d'un
programme qui appellera de la publicité gouvernementale, si c'est au
ministère de l'Industrie, du Commerce et du Tourisme, au comité
ministériel de développement économique, on fera le point
sur un programme de publicité pour s'assurer que c'est au moins
compatible avec ce qui se fait dans les autres ministères à
vocation économique.
A ce niveau-là, c'est évident que les ministères
d'Etat font un travail de coordination. Cela se fait au niveau politique et au
niveau du personnel politique, parce que ce sont les ministres qui
siègent aux comités ministériels. C'est sûr et
certain.
Une fois que le devis est mis au point et qu'il nous est soumis pour
l'avis préalable et que le Trésor donne son accord, le personnel
politique ou les ministres n'ont pas à intervenir dans le processus de
sélection des agences ou de choix de thèmes ou de choix de
slogans, etc.
M. Rivest: Un autre exemple concret: au ministère de la
Fonction publique, il y a un attaché politique...
M. Vaugeois: Oui.
M. Rivest: ... dont les fonctions sont décrites par le
whip du Parti québécois, M. Chevrette, le député de
Joliette-Montcalm. Je lis: "Liaison avec le service des communications,
cueillette et organisation de la documentation."
M. Vaugeois: Oui.
M. Rivest: Ils interviennent donc.
M. Vaugeois: Non. Le personnel de notre cabinet, ce ne sont pas
des êtres de raison ou des anges branchés sur le...
M. Rivest: Ce ne sont pas des anges, c'est pour cela.
M. Vaugeois: Non, ce ne sont pas des anges.
M. Rivest: Charles Denis était un ange, à
côté de vos...
M. Vaugeois: Charles Denis, on en prend bien soin.
M. Rivest: II a fait des petits, ce...
M. de Bellefeuille: On l'a recyclé.
M. Vaugeois: Charles Denis est gras dur. Il ne souffre pas
tellement du climat québécois, parce qu'il n'est pas souvent au
Québec.
De toute façon, c'est clair que notre personnel politique est
branché sur le monde, sur nos clientèles et nos services. C'est
certain. C'est normal qu'un directeur de cabinet ou qu'un attaché de
presse puisse, de temps en temps, parler à un directeur de service, dont
celui des communications.
M. Rivest: On verra cela, d'ici quelque temps.
Le Président (M. Lacoste): J'appelle donc le programme 1
sur les Réseaux et équipements gouvernementaux de
communication.
M. Rivest: Un instant!
M. Vaugeois: A l'occasion du programme 2, mes documents seront
sans doute arrivés.
M. Rivest: Est-ce que vous êtes prêt, M. le ministre?
J'ai une question qui ne porte pas sur un programme, mais sur le budget
proprement dit. Selon les renseignements supplémentaires sur les
crédits, au ministère des Communications, il y aurait eu des
crédits périmés de l'ordre de $3 289 500. Je voudrais
demander d'où provient ce montant assez important en termes de
crédits périmés. A quel programme cela se trouve-t-il et
pourquoi y a-t-il un tel montant de crédits périmés?
M. Vaugeois: Pour l'année qui se termine?
M. Rivest: C'est puisé à même les
renseignements supplémentaires des crédits déposés
par le ministre des Finances pour le budget de 1980-1981, à la page 21.
Je lis ce que le collègue du ministre nous dit à la page 21, aux
renseignements supplémentaires pour les crédits de 1979-1980. Les
crédits étaient de $116 454 100...
M. Vaugeois: $116 454 100.
M. Rivest:... et les dépenses ont été de
l'ordre de $113 164 000. Cela donne le montant des crédits
périmés, sauf erreur. Comment se fait-il qu'il y ait un montant
de $3 000 000 en crédits périmés? D'où
viennent-ils? Où "se sont-ils périmés'": Je ne sais pas
comment on dit cela.
M. Vaugeois: J'ai une ventilation ici. Tout cela n'est pas
définitif, évidemment, parce que cela peut changer encore au
cours des jours. On a deux ou trois semaines pour compléter certains
paiements après le 1er avril. En gros, notre prévision de
crédits périmés était de $2 889 000. Donc, à
quelques dollars près, je pense que le montant indiqué...
M. Rivest: Où n'avez-vous pas dépensé
l'argent que vous prévoyiez dépenser? Est-ce qu'il y a
un gros morceau ou est-ce que ce sont seulement des trucs...
M. Vaugeois: Entre autres, par exemple, à la communication
gouvernementale; c'est peut-être là qu'on a le plus d'argent,
c'est $453 000.
M. Rivest: Qu'est-ce qui s'est passé? Vous avez
raté une campagne de publicité?
M. Vaugeois: Non, pas nécessairement. Ce qui peut
être arrivé, c'est qu'on avait prévu l'ouverture de cinq
bureaux nouveaux de Communication-Québec. On avait été
autorisé en décembre à ouvrir les cinq nouveaux bureaux,
sauf qu'au moment où je vous parle on n'a pas encore les locaux, donc on
ne peut pas affecter nos gens. Donc, les dépenses ne se font pas. On
attend que les Travaux publics nous indiquent des locaux. Cela peut être
une explication. Je ne vous dis pas que c'est l'explication. (15 h 45)
Du côté de l'informatique, il y aurait un surplus assez
important aussi de $780 000. Je peux m'informer pour essayer de trouver une
explication. Est-ce que c'est imputable à la grève de l'automne
dernier? Le BCI a été touché pendant quelques semaines,
l'automne dernier; il est possible, pendant que le BCI était
fermé, qu'il y ait eu des choses qui se soient accumulées; alors,
il y a des dépenses qui ne se sont pas faites.
M. Rivest: Est-ce que le ministre est en train de me dire que le
gouvernement fait de l'argent avec les grèves?
M. Vaugeois: Oui. A d'autres moments, j'imagine que c'est de
bonne gestion. Je vois qu'à la direction du ministère et à
l'administration, il y a un surplus. Par exemple, le ministre lui-même a
donné l'exemple en n'utilisant pas toute son enveloppe, comme vous
l'avez constaté.
M. Rivest: Le chiffre m'apparaissait important. M. Vaugeois:
D'un ordre de grandeur assez...
M. Rivest: Je m'aperçois purement des délais
administratifs, pas normaux, parce que des délais, ce n'est jamais
normal pour une administration soi-disant efficace; elle ne devrait pas se
permettre cela, mais il n'y a quand même pas péril en la demeure.
C'est cela?
M. Vaugeois: C'est cela. Vous savez mieux que moi que des
crédits votés, ce ne sont pas des crédits
dépensés. Nous n'avons pas d'obligation à dépenser
tous les crédits qui nous ont été autorisés.
M. Rivest: Les beaux discours que vous faites sur les besoins de
l'information du citoyen! Il me semble que les crédits que vous
réussissez à arracher de votre collègue, le ministre des
Finances et président du Conseil du trésor, vous devriez avoir
assez d'imagination pour les dépenser, non?
M. Vaugeois: M. le Président, je ferai remarquer au
député de Jean-Talon qu'en ce qui concerne les ministères
des Affaires culturelles et des Communications nous avons des crédits
qui nous permettent de remplir nos mandats et nous ne les arrachons pas au
ministre des Finances.
M. Rivest: Personnellement, je serais insatisfait,
évidemment, des réponses du ministre, mais normalement je serais
prêt à entreprendre l'étude programme par programme.
Le Président (M. Lacoste): J'appelle donc le programme
1.
M. Fontaine: M. le Président, j'aurais quelques autres
questions à poser au ministre. Je m'excuse, je suis arrivé un
petit peu en retard. On m'a dit que le ministre nous donnerait des cas
précis aussitôt que ses documents seraient arrivés. Est-ce
que c'est la même chose pour le nouvel arrêté en conseil que
vous semblez avoir adopté?
M. Vaugeois: Non, il n'est pas prêt. Ce que j'ai, c'est un
projet de mémoire que je n'ai pas encore acheminé au
comité ministériel de développement culturel. Je vous en
donne l'esprit parce que cela ne fera pas de révolution. L'esprit,
c'est, entre autres, de confirmer que c'est une responsabilité du
ministère des Communications d'en donner l'avis préalable, etc.
Également et cela m'étonne que ce matin vous n'ayez pas
relevé cela cela pourrait prévoir la création d'une
agence de coordination pour la publicité gouvernementale.
Je m'explique là-dessus. Notre objectif serait de trouver une
agence privée qui réserverait, en début d'année, le
plus de temps possible à la radio et à la
télévision, le plus d'espace possible dans les media
écrits correspondant à nos besoins éventuels. Bien
sûr, pas à 100%, mais dans des limites raisonnables, l'idée
étant d'aller chercher du meilleur temps, des meilleurs espaces pour un
meilleur coût. L'agence aurait son pourcentage et, ensuite, les agences
de chacun des plans de communication prendraient leur temps et leur espace de
cette agence de coordination. En termes de coûts, ça ne
coûte pas plus cher au gouvernement et, pour le même montant, nous
aurons du meilleur temps, comme ils disent, du "prime time", à la
télévision ou à la radio, parce que, lorsqu'on vient en
cours d'année, souvent ces meilleurs temps sont déjà pris
par d'autres commanditaires et pour le même prix on a du moins bon
temps.
Donc, l'agence de coordination est prévue dans mon projet de
mémoire. J'ai sondé, d'ailleurs, le Conseil du trésor sur
cet aspect de mon mémoire avant de le compléter. Je n'ai pas
encore d'avis écrit. Je m'attends peut-être... En fait,
c'était ce matin, il y a eu une réunion du conseil et je
n'étais pas présent. Je ne sais pas ce qui est arrivé,
mais c'est possible qu'on ait évoqué la question ce matin et
qu'on me dise: Oui, allez, c'est la bonne direction. Mais notre objectif serait
d'avoir l'agence de coordination. Il est prévu dans le projet de
mémoire.
M. Fontaine: Si c'était accepté par le Conseil des
ministres, ce serait réalisé à compter de quand?
M. Vaugeois: L'agence de coordination. On s'est donné
présentement un délai de trois mois; on a confirmé, on a
prolongé. Je l'ai demandé, en tout cas; je ne sais pas si c'est
fait, mais j'ai demandé de prolonger les contrats de Payeur
Publicité et de Tremblay Publicité pour trois mois, sur la base
de leur soumission de l'an dernier. Cela concerne les appels d'offres, les avis
publics, les offres d'emploi. Donc, ça fait avril, mai, juin.
Après ces trois mois, normalement, si je peux franchir les étapes
dans ces trois mois, on utiliserait l'agence de coordination pour continuer.
Donc, ce serait à partir de juillet.
M. Fontaine: Si on n'a pas adopté de nouvelles
réglementations, c'est donc dire qu'on doit se baser sur celles qu'on a
actuellement.
M. Vaugeois: Pour le rôle du sous-ministre adjoint à
l'information.
M. Fontaine: De toute façon, cela ne sera pas
changé?
M. Vaugeois: Ah oui, il y a des modifications apportées au
mandat, parce que je l'ai expliqué en Chambre tout à l'heure,
là, c'était transitoire. On partait de l'expérience de
I'OIPQ et de tous ces organismes centralisateurs qui ont existé au
ministère des Communications pour chercher à développer
une autre formule respectant l'autonomie des ministères,
décentralisatrice à l'intérieur de l'appareil
gouvernemental et volontaire. Notre défi, c'est d'améliorer nos
services. C'est ce qu'on cherche à faire par les remaniements que j'ai
indiqués ce matin sur l'organigramme.
M. Fontaine: Si on revient au rôle du directeur des
communications...
M. Vaugeois: Le sous-ministre adjoint.
M. Fontaine: ... du sous-ministre adjoint, pardon. On dit, dans
son mandat: "Coordonner, sous tous leurs aspects, les programmes de
communication de tous les ministères ou organismes en fonction des
priorités gouvernementales." Est-ce que le ministre peut nous dire si
les ministères, ce sont tous les ministères du gouvernement?
M. Vaugeois: Oui.
M. Fontaine: Les organismes gouvernementaux et
paragouvernementaux. Dans le rapport annuel que vous nous soumettez, le rapport
pour les crédits, il y en aurait onze, je crois. Est-ce que le ministre
pourrait nous les énumérer?
M. Vaugeois: Je vais vous donner cela tout à l'heure.
M. Fontaine: Quand on dit: "Coordonner sous tous leurs aspects",
qu'est-ce que cela veut dire?
M. Vaugeois: Coordonner sous tous leurs aspects, quoi?
M. Fontaine: Les programmes de communication de tous les
ministères.
M. Vaugeois: C'est cela, c'est à tous points de vue.
M. Rivest: Y compris politiques?
M. Vaugeois: Mais oui.
M. Fontaine: Y compris politiques.
M. Vaugeois: C'est sûr, on est là pour cela.
M. Fontaine: Qui est là pour cela?
M. Vaugeois: Les ministres, et ces gens-là travaillent
suivant nos directives.
M. Fontaine: Ce n'est pas le rôle des ministres qu'on
décrit; c'est le rôle...
M. Vaugeois: Non, mais sauf qu'ils travaillent à partir de
nos instructions, de nos orientations et de nos priorités.
M. Fontaine: Alors, les sous-ministres travaillent à
partir de vos orientations et de vos priorités.
M. Vaugeois: Absolument, oui. Les miens, en tout cas.
M. Fontaine: Vous parlez toujours du sous-ministre adjoint aux
Communications.
M. Vaugeois: Tous les sous-ministres travaillent sous
l'autorité de leur ministre et respectent, je pense, les
priorités, les orientations de leur ministre et du gouvernement en
place. Je comprends, oui, politique.
M. de Bellefeuille: L'administration de la chose publique qui est
la politique.
M. Rivest: Faites-vous une distinction entre l'information
administrative et l'information politique?
M. Vaugeois: L'information politique, c'est nos discours.
M. Rivest: Vous appelez cela de l'information.
M. Fontaine: Est-ce que l'information politique est retransmise
à l'intérieur des messages publicitaires?
M. Vaugeois: Ce n'est pas possible. A partir du moment où
le devis on en aura un exemple
concret tout à l'heure quand on va étudier ce
programme-là est mis au point, on va voir ensemble ce que
contient le devis; il explique le programme ou la loi ou la nouvelle
régie, le nouveau service qui est offert aux citoyens. Cela explique
cela. Cela dit ce que c'est que ce nouveau service, pourquoi il a
été créé. On dit: A qui doit-on expliquer cela?
Bien souvent, on fait une enquête pour savoir qui devrait connaître
l'existence de ce nouveau service, de ce nouveau programme. Là, on a une
clientèle cible qui se détache. Il y a des objectifs qui sont
poursuivis. Tout cela est dans le plan, dans le devis en question. Vraiment,
l'homme politique regarde le devis. C'est trop important, il faut que ce soit
en harmonie avec ses propos, avec la loi qu'il a, avec les objectifs qu'il
poursuit. Il examine le devis, mais une fois que le devis est accepté au
niveau politique, cela devient une affaire de l'administration, et ce qu'on
demande à l'administration, c'est de respecter le devis.
Avec le devis, on part à la recherche d'agences de
publicité. Si vous voulez, on regardera cela étape par
étape, tout à l'heure; pas besoin de faire l'exercice deux fois.
Mais à partir du moment où on part à la recherche de
l'agence, que l'agence, selon le montant en cause, va avoir à soumettre
un plan possible de communication, va avoir sa proposition de plan de
communication, sa présentation, selon les montants, on peut aller
chercher jusqu'à trois présentations différentes de trois
agences différentes.
Le recrutement du jury, cela ne regarde pas le palier juridique. La
présentation des agences, ça ne regarde pas le palier politique.
C'est un choix qui est fait par le jury qui est à un niveau
administratif, et l'application, la réalisation du plan de communication
qui est choisi ne regarde pas le palier politique et ça ne revient pas
au palier politique.
M. Rivest: J'aurais une petite question. Est-ce que le ministre
serait en mesure de m'affirmer si les enquêtes ou les sondages, sur le
plan administratif, qui peuvent se justifier sont soumis au niveau des
réunions, soit des attachés de presse, des ministres ou des
agents de liaison, enfin, vous comprenez, au niveau politique?
M. Vaugeois: Mon voisin de gauche, Pierre Lampron...
M. Rivest: Autrement dit, ces documents, d'après ce que le
ministre nous explique, relèvent de l'administration courante, selon ce
qu'on peut comprendre. Est-ce que le niveau politique intervient sur les
clientèles cibles? Je parle du niveau politique organique, avec le
bureau du premier ministre, le directeur des communications du bureau du
premier ministre, tout ça, ses adjoints. Est-ce que le ministre est en
mesure de nous dire que c'est ce type d'information, parce que ces agents de
liaison font aussi la liaison avec le Parti québécois en tant que
tel?
Ce que je veux amener le ministre à bien préciser, c'est
que ces documents ne sont pas transmis et communiqués d'une façon
qui serait, à mon avis, privilégiée à l'instance ou
à la dimension politique, pas au sens de politique gouvernementale, mais
au sens d'un parti politique donné.
M. Vaugeois: Mon voisin, qui a été attaché
de presse un certain temps, me dit qu'il n'a jamais vu ce genre de documents
alors qu'il allait aux réunions des attachés de presse ou des
agents de liaison, et je ne vois vraiment pas comment ça pourrait se
produire. Vous allez voir en voyant tout à l'heure le devis que
ça devient un document de l'administration.
Vous allez comprendre aussi que le ministre, généralement,
tient à voir ce devis pour s'assurer que le contenu est bien celui
auquel il travaille, que les objectifs sont bien ceux qu'il s'est
donnés, qu'il a présenté, d'ailleurs, à
l'Assemblée nationale le plus souvent et vis-à-vis duquel il
s'est engagé. Ecoutez, c'est du travail de professionnel; on ne s'amuse
pas au niveau des clientèles cibles. Il ne faut pas prétendre
amener la publicité gouvernementale à d'autres objectifs que ceux
qui sont visés. C'est déjà assez compliqué de
réaliser un programme de publicité pour faire connaître un
service, faire connaître une nouvelle régie, sans s'amuser
à se demander s'il y aurait moyen de toucher les jeunes, les vieux, les
femmes, et ainsi de suite. Encore que, quand on accepte un devis de
communication, on va rappeler à l'agence ou on va rappeler au directeur
des communications concerné, dans le ministère sectoriel ou dans
la régie, un certain nombre de préoccupations du gouvernement sur
l'égalité des chances, par exemple. Cela va revenir
régulièrement.
M. Rivest: D'égal à égal.
M. Vaugeois: Non, on ne parle pas d'égal à
égal. Je ne me rappelle pas les termes exacts, mais... D'ailleurs, je
prépare actuellement un guide pour l'élimination du sexisme,
c'est notre responsabilité comme ministère des
Communications.
M. Rivest: Le ministre n'a pas l'air très sensible au
point que mes collègues ont soulevé. Il existe quand même
un fait, une espèce de coïncidence appelions ça comme
ça pour ne pas choquer le ministre entre les objectifs, le
langage, le discours politique d'un parti politique précis qui est le
Parti québécois et ce que l'on retrouve...
M. Vaugeois: Ce n'est pas vrai.
M. Rivest: ... dans la publicité. Ecoutez, c'est
évident.
M. Vaugeois: Non, mais non.
M. Rivest: Bien, voyons donc!
M. Vaugeois: Ecoutez, on va en parler.
M. Rivest: Vous me dites qu'il n'y a personne qui se
préoccupe de ça. On n'est pas des valises.
M. Fontaine: Que les mots entente et négociation soient
répétés cinq ou six fois dans un message publicitaire,
c'est du hasard?
M. Rivest: C'est accidentel.
M. Vaugeois: M. le Président, ce cas-là, je l'aime
particulièrement. Je suis très content qu'on ait pris cet
exemple, parce que c'est probablement le seul, dans les trois derniers mois de
relevés auxquels s'est prêté le député, qui
soit surprenant et qui appelle ce genre de questions. On va y répondre
tout à l'heure. Maintenant, je lisais le Nouvelliste tout à
l'heure.
M. Rivest: Encore!
M. Vaugeois: Tous les jours.
M. Rivest: Vous passez votre temps à lire le
Nouvelliste.
M. Vaugeois: C'est un quotidien, donc, je le lis tous les
jours.
M. Rivest: Sauf le dimanche. M. Vaugeois: Sauf le
dimanche.
M. Fontaine: C'est lui qui a parlé du feu de Nicolet d'il
y a cinq ans, qui n'a pas encore été réparé.
M. Vaugeois: Cela doit être les gens de Nicolet qui mettent
le feu en plus.
Donc, je lisais le Nouvelliste... J'ai prêté mon exemplaire
à Yves Duhaime qui lit aussi le Nouvelliste. Je conseille, d'ailleurs,
au député de Nicolet-Yamaska de le lire plus souvent.
M. Fontaine: Malheureusement, mes moyens financiers ne me
permettent pas de l'avoir chaque jour à Québec. (16 heures)
M. Vaugeois: Je pourrais peut-être vous arranger cela, si
vous voulez changer de formation politique.
M. Rivest: II veut acheter ton silence.
M. Vaugeois: Je lisais le Nouvelliste et, par curiosité
ce que je vous avoue que je ne fais pas si souvent que cela; je ne suis
pas maniaque des annonces par intérêt, ce midi, je
regardais les annonces. Je pense que je vais le faire venir. Il y a plein
d'annonces du gouvernement, comme à tous les jours. J'ai vraiment
cherché. Chaque fois, je me disais: Est-ce qu'il y a moyen de raccrocher
cela à un thème d'un discours de l'un ou de l'autre des
collègues à l'Assemblée nationale? Est-ce qu'il y a moyen
de rattacher cela à la démarche référendaire? Moi,
je n'étais pas capable.
Je vais me faire apporter la Presse d'aujourd'hui. Ce qui est assez
amusant, c'est qu'il y a une publicité, qui n'est pas la nôtre,
qui, elle, peut faire des rapprochements de temps en temps.
Je l'ai dit ce matin, ce qui est vrai, c'est qu'au niveau même de
la promotion de certains produits de consommation courante qui n'ont rien
à voir avec la publicité gouvernementale, au niveau des agences
de publicité, c'est déjà de bonne guerre de rattacher cela
à un élément québécois. Cela va être
un outil ancien...
M. Rivest: On ne vous pose pas des questions sur la
bière.
M. Fontaine: On vous pose des questions sur votre
administration.
M. Vaugeois: Ce sont les mêmes agences qui, à un
moment donné, vendent des cigarettes ou vendent de la bière, ou
vendent des services pour des entreprises privées et qui, à
d'autres moments, vendent un produit gouvernemental ou un service
gouvernemental.
Ils ont une référence au fait québécois
parce que cela leur paraît, à ce moment-ci, rejoindre un certain
nombre de préoccupations, un certain nombre d'intérêts dans
la population.
Je l'ai dit ce matin. Il s'agit de savoir si l'on se sert du
nationalisme québécois, par exemple, et de quelle façon on
le fait. De toute façon, quand vous serez rendu là, faites-vous
inviter par les publicistes pour aller leur en parler. Pour nous autres, cela a
été un objet de grande préoccupation. Quand ils ont
à lancer une campagne de publicité, avec quoi travaillent-ils?
Où vont-ils chercher leurs slogans? A quoi se
réfèrent-ils? Tout à l'heure on aura du plaisir avec le
cas de la Régie du logement. On aura un cas concret. Si vous voulez, on
partira de là et on élaborera.
Mais je vous assure que, si vous voulez reprendre votre document,
honnêtement, vous allez être obligés de reconnaître
que les exemples que vous retenez ne sont pas très convaincants.
M. Fontaine: II y en a beaucoup d'autres que ceux-là.
M. Vaugeois: Dire par exemple qu'au niveau de la campagne du
ministère des Affaires sociales, quand on dit qu'il faut se tenir en
santé, c'est une façon...
M. Fontaine: II faut se tenir... en santé.
M. Vaugeois: ... de rejoindre un propos tenu par le premier
ministre en disant qu'il faut se tenir debout, qu'il faut se tenir droit ou
quelque chose comme cela. S'il y a un gars d'une agence de publicité qui
a été assez malin pour scruter le discours du premier ministre,
retenir la formule de se tenir debout et la traduire dans une annonce de
publicité par se tenir en santé...
M. Fontaine: Cela a été répété
à satiété par tous vous autres. Ce n'est pas seulement
depuis trois semaines, mais depuis trois ans.
M. Alfred: II faut se tenir debout. M. Brassard:
Écrasez-vous.
M. Vaugeois: Qu'est-ce que vous voulez que je vous dise?
Rappelez-vous les dates d'inscription, parce qu'on fait des rappels
historiques. Je vous avoue que cela m'étonne beaucoup qu'on s'acharne
là-dessus. Je trouve que c'est tiré par les cheveux. De toute
façon, si vous avez des commentaires à faire là-dessus, il
faut vraiment les faire aux agences de publicité parce qu'elles font
leur boulot en faisant ce genre de publicité. Moi, je ne les
défends pas. Et je dois vous dire une chose, que ce n'est pas l'homme
politique qui intervient dans le choix de ces slogans. Ce n'est certainement
pas l'homme politique.
M. Rivest: Que vient faire le personnel politique dans les
thèmes?
M. Vaugeois: Rien. Cela ne le regarde pas. Il a autre chose
à faire.
M. Alfred: Une petite question, M. le Président.
M. Fontaine: Est-ce qu'il y a des procès-verbaux de ces
réunions qui sont écrits?
M. Vaugeois: Oui, je vais vous les remettre tout à
l'heure.
Le Président (M. Lacoste): M. le député de
Papineau.
M. Alfred: M. le Président, un petit rappel. Sous le
régime Bourassa, on avait une annonce qui disait que nous étions
Hydro-Québécois. Est-ce que cela était planifié par
les attachés culturels? On est Hydro-Québécois.
M. Rivest: On n'est pas intervenu. Absolument pas.
M. Alfred: C'était un slogan séparatiste, on est
Hydro-Québécois.
M. Rivest: Si on avait fait la publicité sur la baie
James...
M. Alfred: Cela a été fait sous le régime
Bourassa, par vous autres.
M. Fontaine: II n'y avait pas de référendum dans
l'air à ce moment-là.
M. Rivest: M. le Président, je crois que c'est
complètement à l'encontre du règlement.
M. Alfred: Non, vous parlez de cela.
Le Président (M. Lacoste): Actuellement, M. le
député de Gaspé, M. le député de Jean-Talon,
M. le ministre, M. le député de Nicolet-Yamaska, on est dans les
discussions générales. Je crois que nous aurons amplement le
temps d'aborder, même de revenir sur ces questions-là au niveau de
chaque programme. Je regarde les pro- grammes. Exemple: programme 2,
Communications gouvernementales et renseignements.
J'inviterais les députés à aborder
immédiatement les programmes un à un. Il faut les scruter, je
pense que c'est votre devoir.
M. Le Moignan: Question d'ordre général. Le
Président (M. Lacoste): D'ordre général?
M. Le Moignan: Oui, parce que cela concerne toute la
publicité en général, avant d'entrer dans l'étude
des programmes.
Supposons que vous vouliez faire l'implantation d'une
bibliothèque municipale. Là, vous allez voir une ou trois
agences. Elles vont vous dessiner quelque chose; elles vont vous soumettre un
projet. Est-ce qu'on vous en soumet quatre ou cinq ou est-ce que ce sont les
agences qui décident en dernier lieu? Est-ce qu'on vous soumet quatre ou
cinq projets pour les regarder et que vous dites: Cela a de l'allure?
M. Vaugeois: Non, ce n'est pas l'homme politique qui fait le
choix; c'est un jury qui est composé de fonctionnaires. Mais,
généralement, on cherche à inviter quelqu'un du milieu,
quelqu'un qui est dans le monde des affaires, par exemple, et qui accepte de
venir siéger au jury.
J'ai demandé qu'on apporte des feuilles de pointage aujourd'hui.
Vous allez voir sur quelle base on fait le pointage des agences. Sur l'exemple
qu'on a touché ce matin, je vais vous donner aussi trois
présentations c'est ainsi qu'on appelle cela de plans de
communication de trois agences différentes, parce que notre
procédure prévoit qu'on élimine les huit ou les dix
sorties du fichier au départ qui font l'objet d'une
présélection et l'on commande des présentations à
trois agences qui semblent par leur expérience, etc., les plus aptes
à remplir la commande qui a été
précisée.
Là, les trois présentations sont évaluées
par un jury. Ces présentations, l'homme politique, le ministre, ne les
voit pas, et les gens de son cabinet, non plus. Cela se passe au niveau du
jury. Là, Il y a les feuilles de pointage. Chaque compagnie qui a fait
une présentation sait pourquoi elle a eu tant de points. On lui dit ce
qu'on a trouvé bon et ce qu'on a trouvé moins bon dans sa
présentation. Qui le lui dit? C'est au niveau administratif que cela se
passe. Je peux vous dire que je n'en avais jamais vu avant aujourd'hui. On
n'intervient pas là-dedans. Après cela, là, l'agence
commence son travail, son travail consistant à réaliser le plan
qui a été accepté.
Je vais même vous dire une chose qui va vous surprendre. Il y a
une lacune, à notre avis, actuellement, dans les étapes qui
suivent, parce que le ministère des Communications n'intervient plus. On
intervient pour donner l'avis préalable sur la demande au Conseil du
trésor du ministère en question pour former le jury, etc., mais,
une fois que le plan de communication est accepté, la réalisation
du plan, on ne la suit pas. Il peut y avoir
de la confusion, par exemple, dans les plans des media. Dans l'exemple
que donne le député de Nicolet-Yamaska, il peut arriver que, dans
le plan des media de trois agences différentes qui travaillent en
même temps, dans la même période de temps, on s'en aille
vers le même media dans la même semaine. Ce qui paraît au
député de Nicolet-Yamaska une séquence quasi diabolique,
cela peut être aussi une source de confusion, parce que les messages se
noient, les messages s'annulent. Encore chanceux si à un moment
donné ils ne se contredisent pas.
Normalement, ce que nous souhaiterions...
M. Fontaine: Quand elles sont bien reliées les trois
ensemble, cela dépend de quoi?
M. Vaugeois: ... c'est de pouvoir suivre au niveau administratif
la réalisation du plan pour s'assurer qu'il n'y a pas de confusion dans
les plans media, pour s'assurer qu'on respecte la présentation qui a
été soumise. En effet, il peut arriver qu'une agence qui a soumis
une présentation qui l'a amenée à gagner, à
être classée la première, à recevoir la commande,
après cela, triche un peu, qu'elle fasse des économies, qu'elle
tourne les coins ronds. Nous autres, nous ne la suivons plus. Il faudrait
pouvoir s'assurer qu'elle réalise le plan retenu. Ce n'est pas pour
choisir ses thèmes ou l'influencer dans un sens donné; c'est pour
s'assurer qu'on livre la marchandise.
M. Fontaine: En fait, vous voulez faire toute la publicité
du gouvernement à votre ministère.
M. Vaugeois: J'ai été très franc avec vous,
M. le député; j'ai dit quelles étaient nos
préoccupations jusqu'au bout. Cela part d'un souci de bonne gestion,
rien de plus. Cela ne se situe pas au niveau politique; cela se situe au niveau
administratif et je considère que c'est un des rôles que doit
jouer le ministère des Communications, c'est une des
responsabilités qu'on lui confie d'aller jusqu'au bout de ce
secteur-là.
M. Fontaine: Quand on voit, par exemple, aussi...
M. Vaugeois: Vous dites vous-même que c'est de l'ordre de
$12 000 000 ce qu'on engage là-dedans. Faisons le meilleur profit
possible des $12 000 000.
M. Fontaine: Pour donner l'information aux citoyens et non pas de
la publicité au gouvernement ou au Parti québécois.
M. Vaugeois: On va donner de la publicité, parce qu'il
s'agit d'un budget de publicité, mais qui est d'abord soutenue
c'est ma directive par de la bonne information. J'ai souhaité
qu'il n'y ait pas de programme de publicité mis en marche avant d'avoir
bien assis l'information.
M. Fontaine: Si on continue de lire le mandat du sous-ministre
adjoint aux Communications, on voit "qu'il a également comme mandat
d'assurer la liaison je ne sais pas ce que cela veut dire exactement
avec le secrétaire général, les secrétaires
généraux associés du Conseil exécutif le
secrétaire général, je pense que c'est M. Louis Bernard
et les sous-ministres des directions ministérielles des
communications en vue de traduire les priorités gouvernementales dans
les programmes d'information et de fournir au Centre des services en
communications du gouvernement du Québec le contenu nécessaire."
Pouvez-vous nous expliquer cela?
M. Vaugeois: Oui, d'accord. Il y a deux explications à
cela. Je vous les donne. La première, je l'ai dit en Chambre rapidement
tout à l'heure. Il faut se souvenir de la façon de faire qui a
prévalu ces dernières années. Je ne reviens pas
là-dessus, mais il y a eu, entre autres, les offices d'information et de
publicité du gouvernement, IOIPQ. Il y a eu tous ces gens qui se sont
succédé dans des formules qui cherchaient la centralisation de
l'information et de la publicité gouvernementales. On a même eu
des moments où, encore une fois, les directeurs des communications
faisaient partie des effectifs du ministère des Communications. Je
n'étais pas au ministère des Communications à
l'époque, mais ce que mon prédécesseur a cherché
à faire, cela a été de trouver une formule de
décentralisation, de respect de l'autonomie des ministères, etc.
Je fais grâce de ce que j'ai déjà dit. Il s'agit donc d'un
processus de réforme administrative. On a confié au sous-ministre
adjoint à l'information le soin d'expérimenter une nouvelle
façon de procéder. Cette nouvelle façon de
procéder, qui suppose des réformes administratives, peut affecter
des gens dans les fonctions traditionnelles qu'ils occupent. C'est de la
compétence du secrétaire général associé,
Pierre Martin, en l'occurrence, actuellement ce n'était
peut-être pas lui à l'époque de voir à
l'application de la réforme administrative. Cela a été
rendu public, le mandat du secrétaire général
associé.
Chaque fois qu'on entreprend une démarche nouvelle, susceptible
d'effet de modification ou de réforme sur l'appareil administratif, on
l'y associe. D'ailleurs, c'est lui-même qui s'y associe, parce que cela
passe au Conseil des ministres et le secrétaire général
leur rappelle qu'étant donné les éléments de
réforme qu'il y a là-dedans il veut en être. Donc, liaison
nécessaire avec le secrétariat général pour suivre
tout cela.
La deuxième raison, c'est que le secrétaire
général est en même temps membre ou secrétaire du
comité des priorités. Il est présent au comité des
priorités. Le secrétaire général, à ce
titre, doit s'assurer que, dans les priorités qui se dégagent un
peu partout dans l'action gouvernementale, on respecte les priorités
telles que tracées par le comité des priorités. Raison de
plus, à ce niveau, pour que ce sous-ministre adjoint à
l'information puisse respecter les priorités dégagées par
le gouvernement au niveau du comité des priorités et qu'il soit
en communication avec le secrétaire général et le bureau
du secrétaire général. Ce
n'est pas plus malin que cela. Je pense que c'est comme cela, la bonne
gestion.
M. Fontaine: Pourquoi est-il obligé de fournir au Centre
des services en communications du gouvernement du Québec le contenu
nécessaire pour traduire les priorités gouvernementales?
M. Vaugeois: Oui, parce que ce n'est pas le sous-ministre adjoint
qui fait l'information.
M. Fontaine: Le contenu, ce n'est pas seulement au point de vue
technique. Le contenu, ce sont les thèmes.
M. Vaugeois: Je vous suggère d'atendre au programme 2,
mais si vous voulez, on peut éplucher cela tout de suite. Je peux vous
donner les dossiers. Vous allez voir quels genres de problèmes se
posent. On arrive avec un ministère; là, c'est une régie,
qui dit: Je veux annoncer la Régie du logement. On a besoin de $770 000
pour deux ans, etc. Les budgets de publicité ne sont pas extensibles
à l'infini. Il faut donc savoir si ce programme a un caractère de
priorité et quel rang il occupe. Il est évalué, dans un
premier temps, en fonction de cela. A un moment donné, on peut avoir un
ministère qui veut faire une grosse campagne de je ne sais pas quoi pour
faire oublier un mauvais coup quelque part; il fait une grosse campagne sur
quelque chose. C'est intéressant, mais cela n'entre pas dans les
priorités du gouvernement. Ce n'est pas le ministère des
Communications qui détermine les priorités du gouvernement. C'est
le gouvernement et le comité des priorités. Donc, il faut qu'on
soit branché au comité des priorités. Si, un jour, le
premier ministre décide de faire siéger le ministre des
Communications au comité des priorités, cela pourrait être
une façon de faire la liaison, mais, pour l'instant, ce n'est pas le
cas. La liaison se fait par le secrétaire général. (16 h
15)
Cela doit rejoindre, après cela, le conseil des directeurs des
communications ils sont vingt autour de la table et maintenant ils sont
trente et il y en a un qui sait que ce n'est pas son tour parce qu'il
n'y a rien de prioritaire dans l'ordre des priorités du
gouvernement.
M. Fontaine: Une fois que l'on sait, par exemple, que la
Régie du logement ou la Commission des loyers est prioritaire au niveau
du comité des priorités du gouvernement, pourquoi est-ce que le
sous-ministre aux Communications devrait-il intervenir dans le contenu du
message à véhiculer?
M. Vaugeois: Cela dépend de ce qu'on veut dire par ces
mots. Dans notre langage à nous, aux Communications, il n'intervient pas
dans le contenu des messages à véhiculer. On s'assure seulement
que le plan de communication est en harmonie avec le contenu qu'on veut
véhiculer. Il y a un problème de vocabulaire. A moins que vous ne
vouliez encore consulter l'arrêté ministériel, je vous le
ferais distribuer. C'est vous autres qui avez choisi le cas; si vous en voulez
d'autres pour demain, je pourrais apporter d'autres cas. Ce serait
intéressant de prendre un cas qui vous paraît
particulièrement louche et de suivre toutes les étapes
jusqu'à la fin. Vous verriez pourquoi le mot négociation et le
mot entente reviennent.
M. Fontaine: J'aurais juste une dernière question.
M. Vaugeois: Et vous verriez que cela n'a rien à voir avec
le sous-ministre adjoint à l'information, ni avec votre serviteur, ni
avec le personnel de son cabinet.
M. Fontaine: Juste une dernière précision. On nous
parle du service de la gestion publicitaire: il y a la division de la
publicité gouvernementale obligatoire et il y a la division de la
publicité gouvernementale par mandat. Dans la publicité
gouvernementale par mandat, on dit: "Ce service normalise l'évaluation
des soumissions, l'accréditation des agences de publicité, les
devis et les contrats, ainsi que la procédure d'appel d'offres?
Jusque-là, il n'y a pas de problème. En collaboration avec le
conseil des directeurs des communications, il participe à
l'élaboration des campagnes de publicité il participe
à cela et aux expositions en synchronisant sur demande celles
à caractère national, tout en coordonnant les multisectorielles.
Il normalise l'image gouvernementale et voit à sa cohérence dans
différents secteurs d'activité."
Est-ce que c'est toujours au point de vue technique, cela, quand on dit
qu'on normalise l'image gouvernementale?
M. Vaugeois: Oui. D'ailleurs, là-dessus, on a encore du
chemin à faire parce qu'au niveau des expositions on n'a pas encore
vraiment pu intervenir. Il y a des expositions qui sont organisées
traditonnellement par plusieurs services gouvernementaux, plusieurs
ministères. Il y en a qui vont faire des efforts financiers
considérables pour une exposition qui a perdu de son importance, qui
était importante il y a vingt-cinq ans et qui ne l'est plus tellement
aujourd'hui. Il y a une normalisation à faire et on veut faire cela dans
les prochains mois, reprendre un peu l'ensemble des expositions et les remettre
dans un ordre qui corresponde davantage à la réalité
d'aujourd'hui.
Egalement, on a un service d'identification visuelle. Si on habitue le
citoyen à identifier le gouvernement, choisissons des sigles et
répétons-les. Ne laissons pas chacun inventer son signe pour
identifier le gouvernement. Là aussi, il y a un effort de normalisation.
Je peux vous dire que pour cette partie du mandat on n'est pas vraiment
très avancés. On a encore beaucoup de travail à faire, en
particulier sur les types d'expositions. Voulez-vous qu'on distribue cela, M.
le Président?
M. Fontaine: Oui, j'aimerais bien qu'on le distribue et qu'on
puisse y revenir tantôt.
M. Vaugeois: Les dossiers sont volumineux. J'ai fait
préparer une série pour mes collègues, une série
pour l'Union Nationale et une série pour l'Opposition officielle.
Réseaux et équipements gouvernementaux
de communication
Le Président (M. Lacoste): J'appelle le programme 1,
élément 1.
M. Rivest: Ma première question sur le programme 1 a trait
aux négociations je ne sais pas si elles ont été
concluantes; à mon avis, elles n'ont pas été concluantes
avec Telbec. En janvier 1979, M. le ministre, vous vous rappellerez que
le gouvernement...
M. Vaugeois: Où en sommes-nous, M. le
Président?
Le Président (M. Lacoste): Au programme 1. On a
commencé le programme 1.
M. Rivest: ... demandait à Telbec d'étendre son
réseau aux hebdomadaires régionaux et de participer avec le
gouvernement à la mise en place d'un réseau de
télécommunications autonome parallèle à Telbec aux
fins exclusives du gouvernement. Le 27 novembre dernier, Telbec, je pense, a
fait connaître au gouvernement son refus de donner suite à ces
projets. En ce qui concerne l'extension du réseau Telbec aux
hebdomadaires régionaux, Telbec, entre autres, basait son refus sur une
expérience pilote faite en 1970 dans le Bas-du-Fleuve. Pour ce qui est
de doubler chaque téléscripteur Telbec d'un appareil
gouvernemental, bien des gens, dans le monde de l'information, y ont vu le
premier embryon de l'apparition d'une agence de presse étatique. Je
pense que c'est la critique qu'on a formulée d'une façon
générale.
Je voudrais demander, d'autant plus qu'il y aurait, en particulier sur
la Côte-Nord, d'autres expériences pilotes dont on a parlé
dans les media d'information au mois de décembre 1979, dans la
région de la Gaspésie, du Nouveau-Québec, de la
Basse-Côte-Nord et du Nord-Ouest québécois
maintenant que Telbec a refusé de poursuivre, je pense, avec le
gouvernement, à moins que mes informations ne soient pas à jour
est-ce que le gouvernement a l'intention de poursuivre cette
démarche ou s'il a décidé d'abandonner?
M. Vaugeois: Bon! Il y a un problème pour le
secrétariat. Ecoutez, ce qu'on va faire...
Le Président (M. Lacoste): D'une façon ou d'une
autre, nous ne sommes pas encore rendus à ce document-là,
à l'élément 2.
M. Vaugeois: D'accord. Tout à l'heure, je demanderais
à mes collègues de sacrifier éventuellement leur copie
quand ils auront terminé.
M. Rivest: Eux sont au courant, de toute façon, de la
façon dont vous faites les messages.
M. Vaugeois: Non, pas plus que vous autres et moi, non plus,
d'ailleurs.
M. Rivest: Ce n'est pas soumis au caucus, non?
M. Vaugeois: Je laisserai la mienne aussi. L'Opposition aura tout
le loisir d'examiner ça sous toutes ses coutures. D'ailleurs, mon ami de
Nicolet-Yamaska est parti avec son dossier. Il est déjà en train
de se repaître avidement et je pense qu'il aura compris dans quelques
minutes comment ça se passe. Je suis content finalement qu'on m'ait
soumis ce dossier-là en exemple...
M. Rivest: Comment, finalement?
M. Vaugeois: C'est à peu près le seul qui pouvait
vraiment...
M. Rivest: Ce n'est pas ça. Il y a un bout où vous
n'avez pas été content?
M. Vaugeois: ... dans les trois derniers mois, amener des
questions à cause de l'usage des mots "négociation" et
"entente"...
M. Rivest: D'égal à égal.
M. Vaugeois: Là, cela va se clarifier. Je dois dire, M. le
Président, que je me marre un peu intérieurement. En tout cas, je
veux bien attendre le moment tout à l'heure, quand le
député va revenir avec son dossier, avec le visage que je lui
devine, mais, au moins, on aura fait un peu de lumière là-dessus
et là, on pourra remettre les documents au secrétariat.
Le Président (M. Lacoste): Entre-temps, M. le
ministre...
Une Voix: Un dossier semblable...
M. Vaugeois: Ecoutez, c'est très exceptionnel, ce que je
fais là, parce qu'il y a des documents là-dedans. Quand les
agences font leurs présentations, elles ne s'attendent pas que ce soit
déposé en commission parlementaire. Mais là, on a fait des
vérifications. Les trois agences en question ont dit: Bon, bien,
à la grâce de Dieu! On a même laissé les feuilles de
pointage. Vous aurez même les feuilles de pointage.
Ce qui serait un peu indécent, ce serait que demain matin on
trouve dans le journal comment les trois agences ont été
pointées les unes par rapport aux autres. Ce serait un peu
indélicat. De toute façon, les agences sont prévenues
qu'on déposait tout le dossier du plan de communication concernant la
Régie du logement. Il ne faut pas faire les fous avec ça. Ce sont
des documents administratifs internes, mais ça va nous permettre de
comprendre la démarche suivie actuellement par le gouvernement.
J'en viens à la question du député de Jean-Talon.
Dans le cas de Telbec, c'est une démarche au niveau administratif qui a
été faite pour essayer
d'améliorer le réseau, essayer d'ajouter aux
abonnés de Telbec ou d'une agence qui véhicule des
communiqués du gouvernement. Je pense qu'il y a actuellement 135
abonnés qui reçoivent les communiqués du gouvernement de
Telbec. Malheureusement, il y a souvent des media de moindre taille qui ne
reçoivent pas ces communiqués. Ce qui était
souhaité par l'administration au ministère, c'était qu'on
puisse élargir le nombre d'abonnés. Des propositions ont
été faites et Telbec a réagi plutôt
négativement. A ma connaissance, cela n'a pas eu de suites. Telbec a
pris peut-être aux yeux de certains ce qu'on pourrait appeler une
position de négociation, mais il n'est pas question de toute
façon d'un réseau parallèle à Telbec et il n'y a
pas eu de suite à cette réponse de Telbec.
M. Rivest: Ce qui veut dire qu'à toutes fins pratiques le
projet est abandonné pour l'instant.
M. Vaugeois: Oui.
M. Rivest: Est-ce que...
M. Vaugeois: D'ailleurs, j'ai discuté de ça quand
j'ai défendu mon budget. On a étudié cette question et, en
général, la perception des services de Telbec par mes
collègues est assez bonne et on trouve que ça va. On
apprécie Telbec.
M. Rivest: D'ailleurs, vous avez renouvelé le contrat de
Telbec.
M. Vaugeois: C'est ça. M. Rivest: Pour un an. M.
Vaugeois: C'est ça.
M. Rivest: Un an seulement. Est-ce l'habitude? Cela a toujours
été renouvelé d'année en année.
M. Vaugeois: C'est toujours comme ça, d'année en
année.
M. Rivest: Comme on l'a signalé sur Telbec à
plusieurs reprises, est-ce qu'il y a des mesures qui ont été
prises pour empêcher qu'à l'intérieur du contrat du
gouvernement avec Telbec on annonce les activités du Parti
québécois?
M. Vaugeois: Je pense que cela doit rejoindre le code
d'éthique du parti. Je n'ai pas émis de directives en ce
sens-là.
M. Rivest: A la suite des questions qui ont été
soulevées en Chambre à plusieurs reprises, à savoir que
des ministres participaient à des activités du Parti
québécois, qu'on transmettait sur Telbec, vous n'avez pas pris de
mesures?
M. Vaugeois: Je n'ai pas donné de directives. On a une
éthique tellement élevée que je n'en voyais pas
l'utilité.
M. Rivest: Une éthique? M. Vaugeois: Oui,
éthique.
M. Rivest: Est-ce que vous avez d'autres questions?
M. Le Moignan: Sur le programme 1 ? Est-ce que le
câblodiffusion tombe là-dedans? Dans le programme 1 ou dans le
programme 2? Je comprends que c'est de juridiction fédérale, mais
quelle est la situation exactement dans le moment, à la suite d'une
certaine conférence à laquelle M. Deschênes avait
assisté, je pense? On le retrouve plus loin.
M. Vaugeois: M. le Président, on pourrait en parler ici,
au niveau technique, mais, si vous voulez placer la question sur le plan
politique, cela va revenir au programme de développement des
politiques.
M. Le Moignan: D'accord.
Le Président (M. Alfred): Est-ce que le programme 1,
élément 1, est adopté?
M. Rivest: Non, M. le Président, je voudrais parler un peu
de radio communautaire. Je voudrais que le ministre nous donne des indications
sur le programme du ministère au titre de la radio communautaire.
M. Vaugeois: Cela aussi va revenir dans le programme de
développement des politiques, mais il en est question ici parce qu'il
nous arrive, avec nos équipes du service technique, d'aider des radios
communautaires. Par exemple, c'est à Povungnituk, l'an dernier, que
notre équipe de techniciens est allée travailler pendant quelques
jours pour remonter une antenne, aider les gens à réparer leurs
appareils et recommencer un travail de diffusion. Nos équipes
techniques, régulièrement, rencontreront des groupes de radio
communautaire, comme cela, pour leur donner un soutien technique. C'est sous
cet angle-là que ça vient dans le programme 1. On donne ici les
exemples, d'ailleurs. Nous avons apporté un service d'expertise
d'ingénierie pour des projets à Rimouski, dans Pontiac, aux
Îles-de-la-Madeleine, à Châteauguay, Maisonneuve, Fermont,
Gagnon, Gaspé, Témiscouata; le programme d'aide aux radios
amérindiennes et inuit à été complété
par les stations de Mingan, Natashquan, La Romaine, Saint-Augustin,
Baie-du-Poste. Nous avons également fourni une assistance technique
à la Société des Acadiens du Nouveau-Brunswick, aux
francophones de la Saskatchewan, dans le cadre d'un programme du
ministère des Affaires intergouvernementales. Ce n'est peut-être
pas exhaustif, parce que, de mémoire, je me souviens de ce qu'on a fait
à Povungnituk.
M. Rivest: Pour être plus près de Povungnituk, il y
a la radio communautaire CFOL-FM Neufchâtel; c'est moins loin que ce que
vous nous
avez mentionné. On nous a signalé que cette entreprise
avait des difficultés à s'inscrire et à trouver de l'aide
et de l'assistance auprès du ministère depuis 1976. Je ne veux
pas faire l'arbitrage, ici, des raisons qui amènent le ministère
à refuser la participation depuis deux ans et demi. Ces gens-là
ont attiré notre attention sur les difficultés qu'ils
rencontraient pour obtenir l'aide et l'assistance du ministère.
M. Vaugeois: II faut dire que notre programme de media
communautaires est extrêmement populaire. Partout au Québec il y a
des media communautaires qui existent et cherchent à se
développer et d'autres qui cherchent à naître. Notre
préoccupation, c'est d'essayer de consolider, de donner de meilleurs
moyens à ceux qui existent déjà...
M. Rivest: D'abord, quel est votre budget global? Quel est le
nombre de demandes que vous recevez et comment procédez-vous?
M. Vaugeois: Là, on s'en va à $1 250 000, je pense.
Mais on va y revenir dans le programme à la fin et je pourrai vous
donner les critères et les procédures.
M. Rivest: Vous pouvez peut-être regarder ce dossier et
demander à vos gens, juste pour me dire...
M. Vaugeois: D'accord. On sera plus explicite quand viendra ce
programme-là. Pour le programme 1, c'est sous l'angle des services
techniques qu'il faut le traiter.
Le Président (M. Alfred): Le programme 1,
élément 1, est-il adopté? (16 h 30)
M. Rivest: Un instant. Quant à moi, à moins que mon
collègue n'ait d'autres questions, le programme 1 serait
adopté.
Le Président (M. Alfred): Adopté.
M. Rivest: On peut suspendre le programme 2 en attendant que
notre collègue de Nicolet ait fait le tour de la propagande
gouvernementale?
Le Président (M. Alfred): L'élément 1 est
adopté?
M. Vaugeois: M. le Président, je ne peux pas le
prendre.
Le Président (M. Alfred): Le programme 2 est
adopté?
M. Rivest: Qui, le député de Nicolet-Yamaska?
Le Président (M. Alfred): Le programme 1 est
adopté.
M. Vaugeois: II faudrait que le député de
Jean-Talon se rende compte qu'on a changé de gouvernement en 1976.
Le Président (M. Alfred): Programme 2?
M. Vaugeois: Que Charles Denis n'est plus aux Communications.
M. Rivest: Non, mais il a fait des petits.
Communications gouvernementales et
renseignements
Le Président (M. Alfred): Programme 2, Communications
gouvernementales et renseignements.
M. Vaugeois: On passe par-dessus, M. le Président.
Le Président (M. Alfred): Le programme 2 est suspendu et
nous passons au programme 3?
M. Vaugeois: Au programme 2, on pourrait régler certaines
choses. Est-ce que vous avez d'autres questions, M. le
député?
M. Le Moignan: Oui, on peut le passer. M. Rivest: On peut
régler certains... Le Président (M. Alfred): Programme
2.
M. Rivest: Pour le ministère et les organismes relevant du
gouvernement, j'aurais une question qui demande beaucoup...
M. Vaugeois: Quel programme?
M. Rivest: Programme 2. Je pense que c'est peut-être le
moment. Il ne s'agirait pas qu'il nous les donne cet après-midi, mais je
pense qu'on a déjà, sauf erreur, inscrit une question au
feuilleton de l'Assemblée nationale qui ne trouve pas toujours preneur,
non seulement au ministère des Communications, mais à d'autres
ministères. Alors, les campagnes publicitaires du gouvernement, vous
devriez faire ça périodiquement. On dépose tellement de
choses de bien moins grande utilité au niveau de l'administration
publique. Est-ce qu'on ne pourrait pas avoir la liste il y en a
beaucoup, le ministre lui-même l'a mentionné, avec des
éléments de base des programmes publicitaires du
gouvernement et de ses organismes, avec le thème, l'agence, le
coût, la ventilation des coûts? Je ne la demande pas pour cet
après-midi, mais je voudrais que dans la pratique, à chaque
crédit, éventuellement, on puisse avoir la liste des programmes
publicitaires que le gouvernement met en oeuvre au cours d'une
année.
C'est facile de dire que le budget est rendu à $15 000 000, etc.,
c'est bien sûr, mais il faudrait voir exactement, pour pouvoir porter un
jugement éclairé on peut prendre l'un ou l'autre qui nous
frappe davantage pour voir vraiment la façon dont le gouvernement
administre ce budget. C'est sûr qu'il n'y a pas toujours des choses aussi
inutiles que cela peut paraître à des gens. Dans l'ensemble des
programmes, il y a des choses très
utiles, mais pour pouvoir porter un jugement équilibré,
jamais on n'a cette liste.
J'imagine qu'il ne doit pas y en avoir des milliers, malgré
qu'avec ce gouvernement il peut y en avoir plusieurs. Est-ce que ça
existe, quelque part dans le ministère, la liste des programmes, des
campagnes publicitaires que le gouvernement a mis en route au cours de la
dernière année financière?
M. Vaugeois: Probablement qu'on pourrait l'établir, si
ça n'existe pas. Mais je peux dire au député de Jean-Talon
que ce qu'il manifeste comme souhait, je l'ai manifesté
également. C'est un des éléments que j'aimerais introduire
dans le projet de mémoire dont j'ai parlé tout à l'heure.
En même temps que je m'apprête à recommander, selon les
réactions que j'aurai au Conseil du trésor avec les analystes et
ce que le secrétariat va me dire... Selon le succès que j'aurai
avec le projet d'agence de coordination, je devrai me donner un outil pour
essayer d'évaluer raisonnablement nos besoins en publicité
quelques mois d'avance.
J'aurai besoin d'un outil comme celui que suggère le
député de Jean-Talon, c'est-à-dire avoir une idée
des programmes publicitaires qui s'en viennent. Je sais qu'il y a eu un effort
dans ce sens, mais on n'a pas réussi à se donner ce genre
d'outil. Dans mon mémoire, je dis comment ce serait utile d'avoir,
à l'avance, cette liste, parce que ça nous permettrait de faire
des choix et d'établir un ordre de priorités conforme aux
priorités du gouvernement.
M. Rivest: Ce que le ministre nous dit, c'est quand
même...
M. Vaugeois: Mais je pourrais vous donner la liste de
l'année dernière.
M. Rivest: Ce que le ministre nous dit, c'est quand même
extrêmement inquiétant. Compte tenu de la croissance assez
exceptionnelle des budgets du gouvernement du Québec mon
collègue, le député de Nicolet-Yamaska, l'a signalé
d'une croissance de je ne sais quel pourcentage, dans les deux ou trois
dernières années, le ministre nous dit qu'il n'a pas de vision
générale, une connaissance d'ensemble de la totalité des
campagnes publicitaires qui ont été conduites.
Est-ce que cela veut dire que les budgets de publicité se sont
accrus selon les pressions ou les initiatives plus ou moins justifiées
des différents services gouvernementaux, ce qui remettrait
drôlement en cause les discours sur la cohérence et
l'efficacité dont le ministre a fait grand état ce matin
lorsqu'on a examiné l'arrêté en conseil du sous-ministre
adjoint qui est en charge de ce programme?
M. Vaugeois: Je peux vous donner un exemple. L'automne dernier,
je ne me rappelle plus très bien en quelles circonstances, j'avais eu
l'occasion de prendre connaissance d'un bilan de l'année qui
s'était terminée le 1er avril et on m'avait préparé
un tableau qui donnait l'intensité de la publicité faite à
la radio et à la télévision sur douze mois. J'avais
réalisé qu'il y avait une intensité particulière au
début de l'année 1979, vers les mois de février et
mars.
Les experts du ministère m'avaient expliqué le danger de
confusion qui était lié à ce genre d'intensité de
la publicité gouvernementale à travers d'autres
publicités. Cela m'avait amené à souhaiter pouvoir prendre
connaissance des projets de publicité qui traînaient un peu
partout.
Au Conseil des directeurs des communications, on avait fait un
relevé. Avec le président du Conseil du trésor, on
s'était donné trois ou quatre semaines d'arrêt pendant
lesquelles on n'avait approuvé aucun nouveau programme de
publicité, pour se donner le temps d'évaluer les programmes de
publicité connus et qu'on voulait réaliser avant le 31 mars 1980.
On a fait cela l'automne dernier. Et il y a des gens qui se sont fait dire
on a vérifié, évidemment que, compte tenu de
tout ce qui était envisagé, on ne pouvait pas tout
réaliser. Il y avait des programmes qui nous paraissaient moins urgents
ou moins importants que d'autres. On a donc provoqué des
décalages, on a annulé certains projets de publicité, on a
réduit des budgets ou encore on les a décalés sur des
phases plus étirées. Je pense que c'est une des fonctions du
ministre des Communications de faire ce genre de travail. Je rejoins
là-dessus les préoccupations du député de
Jean-Talon.
M. Rivest: Mais cet après-midi vous n'êtes pas en
mesure de me fournir, pour la dernière année financière,
l'ensemble des campagnes publicitaires qu'a lancées le gouvernement et
peut-être également ses organismes. Je pense à un cas
où le gouvernement est intervenu, mais je parle aussi des
organismes.
Par exemple, lorsque SIDBEC s'est mise à faire de la
publicité je pense qu'on a parlé de $500 000 à
l'époque dans la perspective du contrôle des
dépenses des organismes parapu-blics, on avait soulevé le cas
à l'Assemblée nationale et le ministre de l'époque, M.
Tremblay, qui était sensibilisé à cette dimension d'une
saine administration des fonds publics, était intervenu à titre
de ministre de l'Industrie et du Commerce pour mettre fin à une telle
pratique.
On approuve les crédits, on arrive et on n'a absolument aucun
document, aucune vision d'ensemble. Le ministre n'est pas même en mesure
de nous dire qu'il est satisfait, non pas d'un programme en particulier, mais
de l'ensemble de sa politique. Il nous dit que cela le préoccupe. C'est
déjà cela de pris aujourd'hui. Mais je m'inquiète parce
qu'il nous demande des budgets qui sont constamment à la hausse deuis
deux ou trois ans. Selon ce qu'on en sait, il ne semble pas qu'on ait tellement
réfléchi. On y est allé un peu à la va comme je te
pousse. Non?
M. Vaugeois: C'est sûr que non. M. le Président, si
le député le désire, je peux faire un relevé des
principales campagnes de publicité de la der-
nière année. J'avais demandé une compilation pour
une conférence que j'ai faite devant le "Publicity Club" il y a quelques
jours. J'ai ici les notes qu'on m'avait préparées pour cette
allocution. Je peux déposer ce document. Vous trouverez là-dedans
une information assez précise sur le nombre de campagnes de
publicité qui ont été menées et combien de contrats
ont été signés.
Je vais vous lire un passage: "En plus des 49 campagnes de
publicité qui ont demandé quelque 120 présentations des
agences, 71 contrats de $2000 à $199 000 ont été
octroyés à la suite d'une analyse du dossier des agences, etc.
Ces 71 contrats ont été octroyés à quelque 45
agences situées principalement à Montréal et à
Québec et aussi au Lac-Saint-Jean et dans l'Estrie. L'investissement
gouvernemental s'est élevé à $13 000 000 en 1978-1979 et
à quelque $14 000 000 en 1979-1980. Je pense que je pourrais
déposer ce document. Si on veut aller plus loin, si on veut avoir la
liste des agences, bien sûr que nous l'avons. On peut vous donner tout
cela.
M. Rivest: Les agences et les programmes... M. Vaugeois:
Les campagnes aussi.
M. Rivest: ...parce que le ministre tantôt a fait, avec
raison...
M. Vaugeois: Oui, les campagnes de publicité.
M. Rivest: ... tout un discours qui était bien
intéressant sur les priorités à savoir qu'il devait y
avoir des liens entre le sous-ministre adjoint et le secrétaire
général du Conseil exécutif, parce que c'était
là que se définissaient les priorités et qu'on
n'était pas pour faire de la publicité si ce n'était pas
conforme aux priorités et aux politiques générales du
gouvernement. Il vient de nous avouer là qu'il n'avait pas actuellement
un portrait de l'ensemble des programmes publicitaires que le gouvernement a
mis en route au cours de l'année. A ce moment-là, comment
pouvez-vous affirmer que cela a bien respecté les priorités du
gouvernement? D'abord, est-ce qu'un document existe quelque part? Le ministre
peut-il nous dire quelles sont les priorités du gouvernement en
matière de campagnes publicitaires dont vous avez fait état? Il
ne nous a jamais dit cela; il nous a parlé des priorités en
général. Quelles sont-elles pour l'année qui vient de
s'écouler? Qu'y a-t-il au comité des priorités pour
l'année à venir qui est aussi important que cela?
Deuxièmement, compte tenu de ce que le ministre pourrait nous
dire du domaine des priorités je comprends que le domaine du
loyer en est peut-être un parce que la loi vient d'être
adoptée on voudrait avoir un portrait d'ensemble pour pouvoir
porter un jugement équilibré, un jugement serein
là-dessus. Il me semble que vous n'avez même pas ces
documents-là. Tout ce que vous nous avez raconté sur les
priorités, ce sont de beaux discours.
M. Vaugeois: Ce ne sont pas de beaux discours, M. le
Président. Si ce sont de beaux discours, c'est déjà cela
de pris. Mais je l'ai donné comme exemple. L'automne dernier, on a fait
un arrêt de quatre à six semaines pendant lesquelles on a
demandé à tous les ministères de nous sortir les projets
de campagnes de publicité qu'on avait à l'esprit pour l'exercice
financier se terminant le 31 mars. On a fait cet exercice.
Pour l'année qui commence, on a un tableau assez significatif.
D'abord, il y a plusieurs campagnes de publicité qui continueront pour
une deuxième ou une troisième année. Il y a
déjà cela qui est connu. Pour le reste, c'est
généralement lié ou bien aux programmes législatifs
ou bien aux nouveaux programmes des différents ministères, mais
il n'y a rien de bien malin là-dedans. En général, les
campagnes de publicité se greffent sur une nouvelle législation,
se greffent sur des nouveaux programmes du ministère qui sortent
à ce moment-ci à l'occasion de l'étude des crédits,
mais ce n'est quand même pas moi, à l'occasion de l'étude
de mes crédits, qui vais dévoiler des projets de loi ou des
nouveaux programmes que mes collègues peuvent avoir à ce
moment-ci.
M. Rivest: A quel programme législatif ou administratif se
greffe la séquence dont le député de Nicolet-Yamaska a
parlé, au titre d'il faut être maître de notre
développement économique, etc.? Cela se greffe à quoi?
M. Vaugeois: II faudrait que je revoie l'annonce en question.
Elle vient de qui, celle-là?
M. Rivest: Comment se fait-il que cela arrive dans le
décor à un moment donné? Il y a eu des priorités
quelque part. Pourquoi est-ce plus prioritaire de dépenser de l'argent
là-dedans que de dépenser de l'argent, par exemple, pour
indiquer, je ne sais pas, les lois qui ont été adoptées en
cours d'année? Le supplément de revenu, par exemple, on sait
qu'il y a eu des problèmes au titre de l'information. Les gens ne
savaient même pas que ce programme-là existait. C'est cela qui a
été le problème, la mise en route. Pourquoi n'avez-vous
pas investi là-dedans au lieu d'investir sur des euphémismes que
vous charriez à travers les journaux dans le contexte
préréférendaire? C'est cela que je veux savoir. C'est
cela, au fond, la question que le député de Nicolet-Yamaska
soulève dans le fond de l'affaire. Vous y avez, d'ailleurs,
répondu vous-même en disant qu'il y avait des priorités. Je
vous demande quelles sont les priorités. Vous êtes incapable de me
les donner pour une raison très simple, c'est que vous n'avez même
pas une idée de l'ensemble des programmes de campagnes publicitaires
dont vous pourriez identifier les priorités. Sur le plan de la gestion
en tout cas, je trouve cela pour le moins surprenant. Je ne vous le reproche
peut-être pas à vous particulièrement, cela s'est
peut-être toujours fait comme cela dans le passé.
Le Président (M. Lacoste): M. le ministre.
M. Vaugeois: M. le Président, il ne m'appartient pas,
à l'occasion de la défense de mes crédits, de
dévoiler le programme législatif du gouvernement ou encore les
nouveaux programmes qui ont été arrêtés à
l'occasion des dernières séances du Conseil des ministres et qui
sont traduits dans le budget. A l'occasion de l'étude des crédits
de chacun des ministères, mes collègues auront l'occasion de
faire état de leurs nouveaux programmes. Dans certains cas, il y a des
programmes de publicité qui y sont attachés; dans d'autres cas,
non. Il y a un programme législatif qu'il ne m'appartient pas de rendre
public.
M. Rivest: Pour le passé, vous n'avez même pas une
idée?
M. Fontaine: Les silos, cela dépend de quelle
priorité? (16 h 45)
M. Vaugeois: C'est assez banal. La Commission des valeurs
mobilières est quand même là pour renseigner les citoyens
sur les services qu'elle offre. Elle informe de son travail au niveau de
l'épargne. Elle indique que l'épargne conduit à
l'investissement. Je trouve cela tout à fait sain.
M. Fontaine: De quelle priorité cela
relève-t-il?
M. Vaugeois: Ecoutez, on est dans une conjoncture
économique qui est difficile. Chaque ministère qui peut apporter
sa contribution à la création d'emplois, à la canalisation
de l'épargne vers l'investissement au Québec doit faire sa part.
Je vais vous donner un exemple aussi simple que celui-ci: dans le programme de
développement des bibliothèques publiques, nous
privilégions le recyclage et la restauration d'immeubles anciens
plutôt que la construction d'édifices nouveaux. Quand une
municipalité se tourne vers le recyclage, on contribue jusqu'à
75%. Quand c'est une construction nouvelle, on arrête à 65%.
Pourquoi? Parce que, dans le premier cas, c'est davantage créateur
d'emplois. On fait notre part. Comme cela, le mot d'ordre se passe à
l'intérieur du gouvernement de prendre chacune des possibilités
de nos programmes pour...
M. Fontaine: La restauration est davantage créatrice
d'emplois que la construction?
M. Vaugeois: Que la construction nouvelle, absolument. Dans le
cadre du programme OSE, par exemple, la meilleure performance dans le programme
OSE, en termes de création d'emplois, vous la trouvez dans les cas de
restauration de monuments historiques du ministère des Affaires
culturelles.
M. Rivest: C'est ce que vous dites.
M. Vaugeois: Je le dis, vous le vérifierez.
M. Rivest: C'est l'argument que vous employez au Conseil des
ministres. C'est l'argument classique d'un ministre des Affaires
culturelles.
M. Vaugeois: Exactement.
M. Rivest: Mais vous n'avez pas l'ensemble des programmes. Vous
n'avez aucune idée je ne parle pas pour ce qui s'en vient
pour le passé; au cours de la dernière année
financière, vous êtes incapable de me produire l'ensemble des
campagnes publicitaires qui ont été menées et de me dire:
Cela a été retenu prioritairement par rapport à d'autres
et cela a été retenu prioritairement pour telle ou telle raison.
Vous êtes incapable de faire cela. Allez-y!
M. Vaugeois: Vous voulez qu'on fasse cela? Je ne suis pas capable
par coeur. Je peux vous donner cela à la prochaine séance.
M. Rivest: Vous n'avez de dossier nulle part? S'il y a un
document, ce n'est pas long. Il n'y en a pas eu des milliers.
M. Vaugeois: Ce n'est pas tellement malin, parce que c'est
lié à notre programme législatif. Ce n'est pas bien
compliqué. Maintenant, si vous voulez, à la prochaine
séance, je vais vous faire un petit exposé là-dessus. A ce
moment-ci, par coeur, je ne suis pas capable.
M. Rivest: Vous ne l'avez pas dans vos dossiers?
M. Vaugeois: Dans ma tête, non. Dans mes dossiers,
peut-être. Est-ce qu'on a cela quelque part dans les dossiers? On va
procéder par ordre. D'abord, vous m'avez demandé tout à
l'heure les onze régies ou organismes gouvernementaux qui acceptent
d'envoyer leur directeur au Conseil des directeurs de communications. Je les
énumère. Comme cela, ils vont être enregistrés: La
Régie des rentes, la Régie de l'assurance-maladie, la
Régie de l'assurance automobile, la Commission des accidents du travail,
la Commission des loyers, le Conseil du statut de la femme, l'Office de la
langue française, l'OPDQ, l'Office de la protection du consommateur,
l'Office de recrutement, Radio-Québec. Ces onze organismes ont un
directeur des communications qui participe aux activités du Conseil des
directeurs de communications.
Maintenant, j'ai ici les 75 campagnes publicitaires
réalisées en 1979-1980. Parfois, c'est le prolongement d'une
campagne publicitaire commencée plus tôt et, souvent, ce sera une
campagne publicitaire qui n'est pas nécessairement terminée parce
que l'année budgétaire est terminée, qui pourra se
poursuivre l'an prochain. Si vous voulez, je peux faire photocopier et
distribuer cela également aux membres de cette commission. On va y
trouver les 75 campagnes publicitaires réalisées.
M. Rivest: Simplement celles du gouvernement et non de ses
organismes.
M. Vaugeois: Tous ceux qui adhèrent au conseil des
communications.
M. Rivest: D'accord.
M. Vaugeois: Ce sont celles qui acceptent notre procédure.
Par exemple, Hydro-Québec ne vient pas pour l'instant à notre
conseil; donc, elle a une procédure différente. C'est vrai pour
Loto-Québec qui ne vient pas; la Société des alcools ne
vient pas. Je vous signalerai, en passant, que ces trois grands, à eux
trois, ont un budget de publicité à peu près
équivalent à celui de l'ensemble de l'appareil gouvernemental, y
compris les organismes qui viennent s'ajouter volontairement. Cela veut dire
que seulement Hydro-Québec, Loto-Québec, la Société
des alcools ont à elles trois un budget de publicité qui est
à peu près l'équivalent. La dernière fois que j'ai
vu des chiffres, c'était à peu près équivalent.
M. Fontaine: Les $15 000 000 dont on parlait tantôt, il
faudrait les multiplier par deux.
M. Vaugeois: Si on fait le tour de la publicité des
organismes paragouvernementaux, c'est évident que c'est beaucoup plus
élevé que les $14 000 000 de l'an dernier.
D'ailleurs, le chef de l'Opposition officielle avait donné
à un moment donné... j'arrivais au ministère des
Communications un chiffre énorme, parlant de millions pour la
publicité du gouvernement du Québec. J'avais fait vérifier
et c'est là que j'avais constaté qu'il avait pris cela dans une
revue spécialisée, qu'il avait essayé de totaliser toute
publicité émanant non seulement du gouvernement, mais des
organismes publics et parapublics rattachés au gouvernement du
Québec.
M. Fontaine: Ce serait peut-être $30 000 000. M.
Vaugeois: Plus que cela.
M. Fontaine: Est-ce que vous le savez le chiffre?
M. Vaugeois: Non. On ne sait pas exactement le chiffre. Il
faudrait le compiler à partir des rapports de chacun des organismes
publics.
M. Rivest: Sans avoir de chiffres, c'est là-dedans que
vous déterminez vos priorités.
M. Vaugeois: Mais non. On ne contrôle pas le budget de
publicité d'Hydro-Québec ou de Loto-Québec.
M. Rivest: Dans les $15 000 000?
M. Vaugeois: Dans nos $15 000 000, oui, mais pas les $15 000 000
des organismes parapublics. Il y a deux $15 000 000 en cause. Ce n'est pas $15
000 000 d'ailleurs; c'était plutôt $13 000 000 ou $14 000 000.
M. Rivest: Vous allez nous déposer cette liste. Vous
n'avez pas d'objections?
M. Vaugeois: Je vais déposer cette liste. On me dit que
c'est pour les programmes de publicité de $2 000 et plus.
M. Rivest: C'est ce qui a été retenu des
priorités de l'année?
M. Vaugeois: C'est cela. Comme me le disait à l'oreille
mon sous-ministre à ce secteur, en pratique, tout est prioritaire pour
chacun des ministres, pour chacun des services, évidemment!
M. Rivest: Je le sais, cela. Je suis bien conscient de cela, mais
c'est justement cela qui est le problème que j'ai essayé de
soulever. Si vous voulez avoir une gestion de la publicité
gouvernementale, il me semble que tantôt vous avez tellement parlé
des priorités et du comité des priorités, du
secrétaire général, du sous-ministre, qu'il fallait tout
intégrer cela à cause de cela. Finalement, c'est cela qui est ma
crainte: pour chaque ministre, son projet est prioritaire, c'est un "free for
all". C'est pour cela, et beaucoup plus peut-être que pour d'autres
raisons, que les budgets de publicité du gouvernement augmentent. C'est
parce que vous n'avez pas une administration saine et rigoureuse sur le plan de
la détermination des priorités dans le domaine de l'information.
Ce n'est pas par hasard, ce n'est pas parce que les gens sont moins
informés en ce moment que les budgets de publicité du
gouvernement montent au rythme où ils montent depuis deux ou trois ans;
c'est parce que la publicité, c'est acquis, cela. Tout le monde veut
avoir son petit numéro du programme de publicité. C'est une
marque de commerce de ce gouvernement, c'est incontestable.
M. Vaugeois: J'aimerais réagir à cela, M. le
Président. Nous sentons le besoin de mieux suivre l'effort de
publicité du gouvernement. Nous cherchons à nous donner des
instruments à cet effet. Dans le projet de mémoire que j'ai
évoqué, je prévois des étapes qui devraient nous
amener à mieux coordonner tout cela, à mieux suivre la
publicité gouvernementale. Mais, vous savez, le ministre de la Fonction
publique, le ministre des Travaux publics ou les différents ministres
responsables des ministères horizontaux, ou responsables d'organismes
centraux, ne mettent pas en tutelle les autres ministères parce qu'ils
sont responsables de la Fonction publique ou responsables des Travaux publics.
Le ministre des Communications, qui a une fonction horizontale au titre de la
publicité gouvernementale, par ce seul fait ne met pas en tutelle les
autres ministères et ses collègues du Conseil des ministres.
M. Rivest: Pourquoi un ministère des Communications?
M. Vaugeois: II y a de sapristi de raisons. Dans un premier
temps, c'est au Conseil des ministres et au comité des priorités
d'établir les priorités du gouvernement. Il appartient au
ministre des Communications de se servir de cet ordre
pour essayer de l'appliquer aux campagnes publicitaires. C'est ce que
nous avons commencé à faire. C'est ce que nous essayons
d'améliorer comme fonctionnement. Même si le ministre des
Communications ne met pas en tutelle ses collègues, il reste quand
même qu'il est bien placé pour essayer de pondérer
l'importance des campagnes publicitaires qui lui sont proposées,
d'où l'avis préalable. Il faut donc s'assurer que les moyens, que
les objectifs, que les clientèles visées, que le contenu, tout
cela a du bon sens, et que cela parle un langage que les agences vont
comprendre et qu'elles vont pouvoir traduire en plans de communications. Cela,
M. le député de Jean-Talon, justifie drôlement le
ministère des Communications à ce titre. Je vous assure que ce
n'est pas si simple que cela que de préparer un bon devis. Le travail
qui a été fait par le ministère des Communications, ces
toutes dernières années, a certainement amélioré la
préparation des devis, a facilité le travail des agences et, en
fait, nous en avons plus pour notre argent. Notre travail ne va pas
au-delà de cette expertise située au niveau de ce travail de
communications pour autant que nous ne devenons pas le maître des budgets
de publicité de tout le monde. On cherche à faire des arbitrages,
on cherche à mettre un ordre. On y va sur une base volontaire avec les
directeurs des services de communication.
M. Rivest: J'accepte que le ministre me dise qu'il est bien
sensibilisé à cette idée. Autrement dit, ce qu'on plaide,
c'est pour avoir plus de cohérence au sujet des programmes
publicitaires. Au fond, c'est de donner, ce serait peut-être là
justement... Il ne s'agit pas de mettre en tutelle, mais là où le
ministère des Communications a une fonction sérieuse sur le plan
de la coordination, de l'intégration de l'ensemble des programmes
à l'intérieur de priorités, etc., et toute la
démarche que le gouvernement a faite qui est, par ailleurs, sans doute
très bonne, au sujet de l'institution des ministres d'État, au
sujet du contenu des politiques, comme ça existe dans le domaine
financier avec le Conseil du trésor et, enfin, tous ces
trucs-là... Sur le rôle essentiel du ministère des
Communications, si ce ministère-là doit exister, personnellement,
je suis plutôt de l'avis du ministre dans le sens que ce
ministère-là a un rôle. Il faut qu'il ait des dents, il
faut qu'il puisse s'affirmer et dire: Minute, les budgets de communication, ce
n'est pas tiré à gauche et à droite comme cela l'a
toujours été.
Je suis content que le ministre me dise qu'il songe à raffiner
ses instruments pour assurer cette cohérence-là et j'accepte
qu'il me dise: Je n'irai pas mettre en tutelle un autre ministre. Ce n'est pas
ça, mais entre les deux, il me semble qu'il y aurait une démarche
à entreprendre au niveau du ministère des Communications pour
éviter... C'est la propension naturelle de n'importe quel ministre; il
faut avoir connu un peu le gouvernement, un ministre ou même un
ministère, pour mettre ça plus impersonnel: aussitôt qu'ils
ont une bonne affaire dans les mains, qu'ils ont un bon dossier, leur
propension naturelle, c'est de le tirer dans l'opinion publique, et avec
raison, c'est tout à fait normal. Mais le rôle du ministère
des Communications, c'est justement de limiter ces enthousiasmes pour que
ça reste dans les limites du raisonnable et que ce soit rentable en
fonction de l'information concrète de lapopulation. C'est ça que
j'essaie de souligner et le ministre me dit être conscient de ça.
Dans ce sens-là, êtes-vous d'accord avec ça?
M. Vaugeois: M. le Président, je trouve
intéressants les propos que vient de tenir le député de
Jean-Talon. C'est une bonne approche...
M. Rivest: Ne le dites pas chaque fois.
M. Vaugeois: Non, mais cette fois-ci c'est
particulièrement vrai. C'est une bonne approche, mais j'ajouterai ceci,
c'est que notre première contribution des toutes dernières
années aura été surtout significative dans le
caractère professionnel que nous avons cherché à donner
à nos campagnes de publicité. Une première contribution,
cela a été important.
Deuxièmement, cela a mis en place une procédure qui est
claire, qui est certainement perfectible et qui est suivie maintenant par tous
les ministères et par un certain nombre de régies. Cela est
déjà pas mal.
Maintenant, le ministre des Communications n'a pas atteint le niveau de
responsabilité qui le rendrait maître, si vous voulez, de juger
au-dessus de ses collègues de l'ordre qu'ils peuvent prendre dans un
programme publicitaire gouvernemental.
M. Rivest: ... vous avez la structure. Excusez, M. le
ministre.
M. Vaugeois: Je le répète encore une fois: J'ai
quand même marqué dans le projet de mémoire que j'essaie de
compléter l'opportunité pour un ministre des Communications de
pouvoir donner des indications là-dessus et de pouvoir apporter ce genre
de contributions, soit à l'occasion au comité des
priorités, soit au Conseil des ministres. Vous l'exprimez très
bien, vous avez une expérience importante à cet égard. Le
député de Jean-Talon a une expérience importante à
cet égard et ce qu'il dit est vrai. Ce que disait mon sous-ministre tout
à l'heure à mon oreille est vrai. Finalement, tout a un
caractère prioritaire pour chacun des ministres qui véhicule un
programme donné. Il n'est pas possible pour un ministre des
Communications de régner là-dessus avec une autorité
suprême. Il faut quand même que les arbitrages se fassent quelque
part. Il m'appartient, comme ministre des Communications, de suggérer au
gouvernement des niveaux d'arbitrage, des niveaux d'évaluation de la
dimension publicitaire que prennent inévitablement les nouvelles lois,
les nouveaux programmes, etc.
M. Rivest: Je vais compléter ça et ce sera
terminé pour moi. Quand le député de Nicolet-
Yamaska parlait du secrétaire général et du
rôle du sous-ministre adjoint, il semblait mettre ça en cause. Je
ne sais pas, mais je trouve...
M. Vaugeois: Au contraire...
M. Rivest: Exactement, je suis d'avis que le gouvernement...
D'ailleurs, cela a commencé avec ce gouvernement-là, mais
déjà, avec Guy Coulombe, c'était un peu l'idée,
mais ça n'avait pas de résonance particulière au niveau
des Communications proprement dites. L'idée des ministres d'État
je ne sais pas comment ça fonctionne en pratique, il y a
peut-être des difficultés l'idée de fond, c'est
justement ça, c'est que le ministre des Communications ne peut pas
être le grand manitou et bloquer ses collègues. Je ne suis pas
d'accord avec ça et je pense qu'en pratique ce ne serait pas faisable.
Mais vous avez vous-même évoqué la réalité du
secrétaire général et du comité des
priorités en particulier. (17 heures)
Appuyez-vous sur le comité des priorités, soit par votre
intermédiaire, si vous êtes là un jour ou l'autre, pas vous
personnellement, mais, enfin, comme ministre des Communications ou bien par
l'intermédiaire de votre sous-ministre dans les relations organiques
qu'il aura avec le secrétaire général qui est le patron,
en fait, sur le plan administratif du comité des priorités, pour
faire en sorte que, sur le plan de la publicité et de l'information
gouvernementales, les priorités soient respectées jusque dans ce
domaine-là et qu'on évite, autant que possible il faut
être bien relatif dans ce domaine-là d'aller dans tous les
azimuts et d'occasionner, d'entraîner des hausses de budget qui, si on
les examinait dans les moindres détails, pourraient,
indépendamment des autres dimensions sur le plan politique qui peuvent
être soulignées à l'occasion, mais strictement sur le plan
administratif sans doute qu'il y en a eu dans le passé et qu'il y
en a probablement actuellement occasionner à toutes fins
pratiques, des pertes de deniers publics, quand on regarde juste la dimension
que doit avoir le ministère des Communications, l'information du
citoyen: favoriser l'accès aux services. C'est cela que je veux.
M. Vaugeois: M. le Président...
Le Président (M. Lacoste): M. le ministre.
M. Vaugeois: ... c'est très intéressant de voir les
deux points de vue qui sont exprimés du côté de
l'Opposition. D'un côté, on s'est inquiété du
rôle que pouvait jouer un sous-ministre adjoint à l'information.
L'inquiétude est normale. J'ai essayé d'y répondre, mais
j'ai indiqué aussi que c'était une étape et que nous
allions vers un mandat plus clair du ministre des Communications et du
ministère des Communications et que l'étape de l'avis
préalable confié au sous-ministre adjoint de l'information avait
permis d'engager une réforme qui semble être celle qui
était souhaitée par les différents ministères
concernés et les différentes régies qui ont accepté
de jouer le jeu. Cela nous met sur la voie d'un nouveau type de fonctionnement,
un type de réforme qui ne bouscule personne, qui respecte l'autonomie,
qui décentralise, etc.
Mais, pour autant, il ne faut pas abdiquer la responsabilité de
mieux coordonner tout cela, de mieux respecter un certain ordre de
priorités et de se coller à l'ordre de priorités, autant
que possible, du gouvernement, de faire en sorte qu'on ne fasse pas
qu'additionner et qu'ajouter. Cela dépasse le niveau de
responsabilité d'un sous-ministre adjoint. Voilà pourquoi
le député de Jean-Talon, M. le Président, l'a fort bien
exprimé nous proposons actuellement de changer le niveau de
responsabilité et d'aller, finalement, dans le sens des propos du
député de Jean-Talon. J'espère que le député
de Nicolet-Yamaska a bien écouté cet homme d'expérience
qu'il est et qui reconnaît que le gouvernement...
M. Fontaine: II veut mettre la division dans ie camp du non.
M. Vaugeois: ... a eu raison, en fait, de franchir cette
étape et qu'éventuellement il faudra aller un peu plus loin, ce
que nous nous apprêtons à faire. Maintenant, il y a l'autre
dimension. Est-ce qu'on se sert de la publicité gouvernementale pour
faire de la propagande? Là, prenons le dossier qui est sur la table, M.
le Président, on est rendu là.
Le Président (M. Lacoste): Auparavant, M. le
député de Nicolet-Yamaska.
M. Fontaine: M. le Président, c'est parce que j'ai
été mis en cause et j'aimerais bien, immédiatement,
prendre une minute très brève. Lorsque le ministre des
Communications dit qu'il veut la centralisation au niveau d'un service des
communications pour tous les ministères, au point de vue technique, je
pense qu'il a raison. Par exemple, il nous parlait ce matin des rapports
annuels des ministres. Il veut faire en sorte d'uniformiser ces rapports, de
les simplifier et d'économiser là-dessus. Je pense qu'il a
raison. Mais là où nous devons attirer son attention sur les
dangers de cette centralisation, c'est quand on se reporte, par exemple, au
rapport de l'enquête CROP qui nous dit que plus on centralise, plus on
essaie de rendre cohérente la publicité gouvernementale, plus,
à ce moment-là, on s'approche de la publicité qui devient,
en quelque sorte, un message politique, partisan.
M. Rivest: C'est le danger. M. Fontaine: C'est le
danger.
M. Vaugeois: Mais je répète encore une fois que les
moyens que nous envisageons ne sont pas ceux de la centralisation. Parce que le
principe
qu'on a posé, c'est l'autonomie de chacun des ministères
et le respect de l'autonomie de chacune des directions des communications.
C'est à cause de cela, d'ailleurs, que les régies il faut
noter cela viennent volontairement à ce conseil des directeurs
des communications. C'est parce que notre façon de faire ne les bouscule
pas et qu'on n'est pas dirigistes et qu'on n'est pas centralisateurs. Parce
que, si on l'était le moindrement, vous pouvez être certain que
les onze régies que j'ai nommées tout à l'heure
prendraient leurs jambes à leur cou et elles iraient faire un tour
ailleurs. Elles trouvent cela intéressant, cette concertation, cet
échange d'expérience, cette accessibilité à des
services qui sont meilleurs parce que communs. M. le Président, je pense
qu'il faut situer notre intervention à son niveau et ce n'est pas une
intervention de centralisation, au contraire. On a renoncé à
cela.
M. Fontaine: Est-ce que le ministre est en train de nous dire
qu'il a formé une confédération de services
gouvernementaux?
M. Vaugeois: C'est ça.
M. Fontaine: Cela fonctionne.
M. Vaugeois: Ouais. N'oubliez jamais ce que veut dire le mot
confédération, par exemple. Le respect de la
souveraineté.
M. Fontaine: Souveraineté dans ses domaines, oui.
M. Rivest: Ne tombez pas dans vos travers.
Le Président (M. Lacoste): M. le député de
Papineau.
M. Alfred: M. le Président, j'admets, comme le ministre
l'a souligné, que le député de Jean-Talon fait avancer le
débat, mais je ne saurais laisser passer sous silence, bien sûr,
ce qu'il a dit à propos de la Loi sur le supplément au revenu de
travail; je pense qu'il a été injuste quand il a affirmé
que la Loi sur le supplément au revenu de travail n'a pas
été diffusée. Cette loi a été largement
diffusée, comme la Loi sur l'assurance automobile.
M. Rivest: Deux fois, la première fois, cela a
été...
M. Alfred: Vous avez été injuste. C'est tout ce que
j'avais à dire.
M. Rivest: Non. Ce que j'ai voulu dire, c'est que, la
première fois, les gens ne le savaient pas, il n'y avait pas 40% des
personnes qui étaient admissibles qui étaient au courant qu'elles
avaient le droit de se prévaloir de cette loi. C'est la même chose
pour la Régie des rentes, remarquez. Quand la Régie des rentes a
été fondée, encore aujourd'hui, il y a bien des gens qui
ne savent même pas qu'au moment du décès... C'est de
l'information.
Quand on parle de priorités, ce serait beaucoup plus important
d'investir là-dedans pour dire: II y a eu une loi adoptée, vous
avez le droit à telle ou telle chose, que de faire de la
publicité avec des thèmes en l'air qui collent plus ou moins avec
un langage ou un discours politique partisan, chose qu'a dénoncée
le député de Nicolet-Yamaska. Quand on parle de priorités,
c'est ça.
M. Alfred: Evidemment, le député de
Nicolet-Yamaska, il critique tout.
M. Rivest: II critique quoi?
M. Alfred: II critique tout, c'est un critiqueux.
M. Fontaine: Donc, je suis un bon député de
l'Opposition.
M. Alfred: Non, un critiqueux. Il y a une différence entre
critiqueux et critique.
Une Voix: Bâtir le Québec.
M. Vaugeois: On prend notre exemple.
M. Fontaine: On a toujours dit que l'Opposition était le
chien de garde des gouvernements.
M. Rivest: Deux ou trois petites choses et on reviendra
après.
M. Vaugeois: D'accord.
M. Rivest: Communication-Québec, je fais les mêmes
remarques dans le sens suivant, c'est que j'aimerais bien que le ministre nous
donne son évaluation de la performance de
Communication-Québec.
M. Vaugeois: Je ne suis pas loin de considérer que
Communication-Québec est peut-être, à certains moments, le
service gouvernemental le plus important. Evidemment, tout ça est
relatif. Il y a certainement des services de santé qui sont
fondamentaux; on ne peut pas comparer les services de santé avec
Communication-Québec. Si on regarde le caractère d'innovation que
ça peut constituer, la façon de faire, le genre de services que
ça rend aux citoyens, je pense que les gens qui sont autour de cette
table, qui sont députés, qui sont représentants de
comtés, donc de la population, sont à même de
reconnaître le grand besoin que les citoyens et citoyennes du
Québec ont d'être mieux informés de l'activité
gouvernementale.
Je voudrais profiter de la question pour rendre hommage aux travailleurs
et travailleuses des bureaux de Communication-Québec. C'est un travail
parfois difficile, exigeant, extrêmement exigeant; il faut tout savoir,
être rapide, les gens veulent la réponse tout de suite. J'ai
déjà demandé à mes collègues du Conseil des
ministres de demander à chacun de leurs services de traiter en
priorité les demandes de Communication-Québec.
Les gouvernements doivent soutenir l'expansion de ce réseau,
parce que ça répond à un besoin fondamental des
citoyens.
Maintenant, un bon gouvernement devrait aussi faire son profit des
demandes d'information qui vont à Communication-Québec, parce
que, assez souvent, ce sont ces demandes qui nous apprennent que telle
publicité, pour revenir là-dessus, n'a pas porté fruit,
que le message n'a pas été entendu, que tel programme nouveau
n'est pas compris. On essaie de favoriser, par exemple, l'isolation des
maisons, on annonce ça. Les gens envahissent les bureaux des
députés, ils envahissent les bureaux de
Communication-Québec en essayant de se faire expliquer comment remplir
les formules, comment avoir droit à ces programmes gouvernementaux. Si
on fait attention aux questions qui sont posées aux bureaux de
Communication-Québec, on a là une excellente source pour corriger
certains programmes d'information ou certains programmes tout court.
M. Rivest: Dans le domaine du revenu.
M. Vaugeois: Oui, c'était le ministère du Revenu
qui, je pense, à certains moments, valait le plus d'appels et de
démarches aux bureaux de Communication-Québec. Cela a,
d'ailleurs, amené le ministère du Revenu à se corriger sur
certains plans ou à ouvrir des bureaux en région.
J'aurais envie d'être très élogieux à
l'endroit de Communication-Québec et cela me plaît de le faire
parce que ce n'est pas partisan. C'est une innovation d'un
prédécesseur, d'un autre gouvernement qui l'a fait. Et on
soutient le travail, on donne de l'expansion au réseau et je dois dire
et je l'ai marqué dans le cahier que je vous ai fait distribuer
qu'on a élargi le mandat, également. On va au-delà
du renseignement. On essaie aussi d'avoir une information qui s'adapte aux
caractéristiques d'une région de façon à rejoindre
une population de région. On essaie de profiter de l'expérience
des bureaux de Communication-Québec. Également, on essaie
d'utiliser ce qu'on appelle la rétroinformation, de se corriger et d'en
faire profiter, encore là, les citoyens.
M. Fontaine: M. le Président...
Le Président (M. Lacoste): M. le député de
Nicolet-Yamaska.
M. Vaugeois: Est-ce que je peux dire une chose encore? Lorsque je
suis allé au Conseil des ministres, avec l'expansion du réseau de
Communication-Québec et les cinq villes mentionnées, on m'a dit:
Pourquoi pas à telle place? Pourquoi pas à telle place? Je leur
ai dit: Ecoutez, on s'en vient avec un plan triennal d'expansion de
Communication-Québec. On pourra discuter de cela. Mais tout autour de la
table sont venus des témoignages d'appréciation du travail des
bureaux de Communication-Québec. Mais là, l'appréciation
est à la fois celle du député qui sait quel genre de
travail il se fait là et, bien sûr, d'un homme politique qui veut
faire les meilleures lois possible et avoir les meilleurs programmes possible.
Le son de cloche qui nous vient par Communication-Québec est
extrêmement précieux.
M. Fontaine: M. le Président, pour renchérir sur ce
que le ministre vient de dire au niveau de nos comtés, on a affaire aux
bureaux de Communication-Québec et on a toujours un excellent service,
de même que d'excellents résultats.
Je voudrais amener le ministre à penser que les bureaux de
comté des députés sont régulièrement
assaillis par des demandes de renseignements de citoyens qui veulent en
connaître davantage sur les programmes gouvernementaux et servent, en
quelque sorte, de bureaux de Communication-Québec. Ceci se produit
surtout dans les comtés ruraux où une quantité innombrable
de municipalités font partie de nos comtés. Par exemple, dans mon
comté, il y a 43 municipalités, deux réserves indiennes.
Régulièrement, tous les organismes, les conseils municipaux, les
différentes associations viennent chez nous pour nous demander des
renseignements. Nous sommes obligés assez souvent de communiquer avec
des bureaux qui sont à l'extérieur du comté.
Dans l'expansion que le ministre envisage, dans son programme triennal,
est-ce qu'il ne pourrait pas penser à installer des bureaux de
Communication-Québec principalement dans les bureaux de comté de
députés ruraux? J'irais même plus loin. Il pourrait
peut-être même penser à suggérer que les bureaux de
députés soient installés dans des bureaux de
Communication-Québec, dans les comtés ruraux.
M. Vaugeois: Je vous remercie, M. le député de
Nicolet-Yamaska, du témoignage que vous apportez. C'est le genre de
témoignage qui, je pense, peut réconforter, encourager fortement
le personnel de ces bureaux, qui sont de petites équipes
disséminées sur le territoire et qui travaillent fort.
Actuellement, nous avons onze équipes, et là, on passerait
à seize équipes, plus ce qui serait dans le plan triennal.
La question que vous posez, on se la pose déjà. Elle n'est
pas tranchée. Il y a deux tendances. Il y a une tendance qui cherche
à favoriser les grands centres. Chose curieuse, les citoyens des grands
centres sont aussi démunis. Et il y a des gens qui plaident pour qu'on
s'installe solidement à Montréal, par exemple.
Je vais vous avouer que, lorsque j'ai su qu'on avait un bureau de
Communication-Québec à Québec, j'ai été
très étonné. Je me suis dit: Quand même, c'est le
siège du gouvernement. Que les gens s'informent au gouvernement. Mais
les ministères ne sont pas accessibles comme Communication-Québec
est accessible. Et, à part cela, c'est un bureau pour la région
de Québec.
A Montréal, il y a donc lieu de penser à développer
Communication-Québec. Vous avez raison et des gens soutiennent que la
priorité devrait
être donnée aux régions rurales. Je ne sais pas
comment nous allons trancher, mais je sais qu'on ne pourra pas aller partout en
même temps.
On m'a signalé que pour les députés qui, à
certains moments, ont l'impression de faire un travail semblable à celui
des bureaux de Communication-Québec, on peut mettre à leur
disposition la banque de renseignements qui sert aux gens de
Communication-Québec. (17 h 15)
On pourrait, d'ailleurs, vous préparer on l'a
déjà fait et on pourrait le refaire un petit "kit" qui
vous donnerait ce qui est accessible aux citoyens en zone rurale il y a
des Zénith, etc. juste la liste de cela. Très souvent,
vous pourriez dire aux citoyens: Écoutez, pour ce genre de
problème-là, composez tel numéro de
téléphone. Vous pouvez communiquer vous-même à tel
endroit, on va vous répondre. En tout cas! Ou encore, tout au moins,
informez-vous du fonctionnement de la banque de renseignements que nous avons
au ministère des Communications et qui est un instrument de travail pour
le personnel de Communication-Québec et qui pourrait être
également un instrument de travail pour les députés.
Si vous voulez, je retiens cela comme suggestion et on pourrait
éventuellement faire circuler parmi les députés la nature
de ces différents moyens et dire, entre autres, comment fonctionne la
banque de renseignements, ce qu'on y trouve, etc.
M. Fontaine: La suggestion du ministre est bonne, mais,
cependant, il faut tenir compte du fait que, lorsque les gens viennent nous
voir à nos bureaux de comté, ils veulent qu'on leur
réponde.
M. Vaugeois: Ils veulent une réponse de nous autres, c'est
cela.
M. Fontaine: Si on les réfère à une autre
personne, bien souvent, cela ne les satisfait pas.
M. Vaugeois: C'est vrai.
M. Fontaine: II faudrait également que le ministre tienne
compte, dans l'élaboration de son programme, de sa planification
éventuelle dans les prochaines années, que, dans les grandes
villes, Montréal surtout, il y a beaucoup de services qui sont offerts
par la ville elle-même, alors que dans les comtés ruraux ces
services ne sont pas offerts. Ils sont offerts par le gouvernement. Par
exemple, le bien-être social, à Montréal, c'est un service
municipal. Pour la voirie, il y a un service municipal, tandis que dans nos
comtés ruraux le service de la voirie, tout le service des transports
relève du gouvernement. Il en est de même pour les affaires
culturelles, etc. Il y a une quantité de problèmes auxquels on
doit faire face. Dans les villes, on n'a pas à répondre à
ces problèmes-là. C'est à cela, je pense, qu'il serait
important de penser quand vous déciderez d'agrandir votre service de
Communication-Québec, d'aller plutôt vers les régions
rurales que vers les régions urbaines.
Le Président (M. Lacoste): M. le député de
Papineau.
M. Alfred: M. le Président, je ne saurais accepter que le
bureau du député soit en même temps le bureau de
Communication-Québec. Cependant, ce que nous devons retenir dans
l'allégation du député de Nicolet-Yamaska, c'est
qu'effectivement il faut multiplier les bureaux de Communication-Québec
tant dans les régions urbaines que dans les régions rurales. Je
suis d'accord avec cela, mais je ne voudrais en aucune façon que le
bureau du député devienne en même temps le bureau de
Communication-Québec. Ce serait une aberration totale.
M. Fontaine: On pourrait être ensemble dans le même
édifice.
Le Président (M. Lacoste): M. le député de
Jean-Talon.
M. Rivest: Dans le nouveau mandat, enfin, dans
l'élargissement du mandat de Communication-Québec, la
rétroinformation, ce qui m'inquiète dans ce genre de
démarche que je comprends, c'est normal que le gouvernement sache si son
information...
Oui, mais cela fournit un paquet d'informations qui peuvent frôler
drôlement le caractère politique, comme, par exemple, l'assurance
automobile. On peut, à un moment donné, nous lancer un chiffre et
dire: D'après nos enquêtes, la loi que vous avez combattue est
acceptée à 70%.
M. Vaugeois: Ce n'est pas tout à fait cela qui va arriver;
c'est plutôt le contraire. Disons que l'assurance automobile...
M. Rivest: Je sais, parce que c'est bien rare. Les lois qu'on
combat d'habitude, elles n'ont pas été acceptées en 1970.
Je donnais un exemple pour faire plaisir au ministre.
M. Vaugeois: D'accord, je garde l'exemple. Si l'assurance
automobile n'est pas comprise par les citoyens, on le sait assez vite par les
bureaux de Communication-Québec qui vont nous dire en l'espace de
quelques semaines que les gens ne comprennent pas le mécanisme, que le
formulaire n'est pas clair, que le programme n'est pas clair; etc. C'est clair,
M. le Président, et le député de Jean-Talon a raison
là-dessus; il y a là un outil important pour le niveau politique.
Je pense que c'est légitime pour le niveau politique de s'ajuster.
M. Rivest: Je ne parle pas de rendre cela public, mais cela reste
une information politique au sens large. Cela reste privilégié
pour le gouvernement, uniquement.
M. Vaugeois: C'est vrai. On pourrait prévoir des
mécanismes qui nous obligeraient à publier
régulièrement ce genre de données. Le gouvernement est
dans une position privilégiée en général.
M. Rivest: II en abuse généralement,
également.
M. Vaugeois: Le gouvernement actuel, moins que d'autres.
M. Rivest: Que d'autres à venir? Encore là, cela
souligne l'autre dimension; c'est que c'est facile de verser d'un
côté ou de l'autre.
M. Vaugeois: Je suis d'accord avec le député,
à ce point que j'ai plaidé pour qu'on reconnaisse le rôle
de la rétroinformation. Je suis conscient que c'est un outil pour un bon
gouvernement. D'un autre côté, je ne tiendrais pas à ce que
ce soit de l'information qui reste secrète. Si elle peut circuler, ce
sera tant mieux parce que ce sera un chien de garde de plus pour le
gouvernement et on aura encore plus de chances que la rétroinformation
serve et amène un gouvernement à s'ajuster parce que
l'information serait également entre les mains de la presse ou de
l'Opposition.
M. Rivest: Si on avait l'assurance que...
M. Vaugeois: Ce que je souhaite, ce n'est pas que les
gouvernements soient mauvais, c'est qu'ils soient bons.
M. Rivest: Oui, mais si on avait l'assurance que le personnel
politique ne jouera pas là-dedans, peut-être que je serais
d'accord avec le ministre.
M. Vaugeois: Oui, mais avec les réformes qu'on a
apportées au recrutement du personnel politique... Pardon?
M. Fallu: On n'a pas engagé le secrétaire de
Garneau!
Une Voix: C'est qui, ça?
M. Vaugeois: Le député de Terrebonne dixit!
M. Rivest: Oui, on va le lui attribuer.
M. Fontaine: Si vous voulez répéter dans le micro
pour qu'on comprenne de qui il s'agit.
M. Rivest: On va le lui attribuer. Est-ce que l'essentiel du
décret est résumé dans le cahier que vous mentionnez?
M. Vaugeois: Oui, ce sont les trois points. Je dois retourner au
Conseil des ministres pour... Je suis supposé préciser le plan
triennal. J'aimerais que le rôle du ministre des Communications se
précise au titre de la rétroinformation. Eventuellement, le
ministre des Communications pourrait faire des rappels pour s'assurer qu'on
s'est ajusté à partir de l'information recueillie dans les
bureaux de Communication-Québec. Mon sous-ministre me donne ici une note
qui pourrait vous intéresser. Je sais que vous vous intéressez
beaucoup aux sondages.
M. Rivest: Aux sondages?
M. Vaugeois: Une note en date du 10 mars 1980, de M. Quinty, qui
s'adresse à son directeur général de
Communication-Québec, M. Thivierge: "La division rétroaction de
Communication-Québec a effectué des sondages maisons, etc. Je
joins ci-après une liste de sondages effectués où sont
résumés les raisons et les résultats de chacun." Si cela
vous intéresse, je pourrais vous montrer quel genre de sondages
Communication-Québec va faire, à un moment donné, pour
vérifier et compiler un petit peu ce qu'ils ont comme impressions.
M. Rivest: Communication-Québec, le fait de
vérifier la rétroaction, est-ce que cela revient à la
discussion qu'on a eue antérieurement? Est-ce que cela veut dire que les
ministères en tant que tels, sur leurs politiques propres,
désormais, avec ce décret et cette note à laquelle vous
venez de référer, n'entreprendront pas ou ne feront pas proprio
motu des sondages sur la perception que telle ou telle politique
gouvernementale a eue dans l'opinion publique?
M. Vaugeois: Non, cela ne veut pas dire cela. Chaque
ministère...
M. Rivest: Cela veut dire que chaque ministère va pouvoir
continuer. Est-ce qu'il s'en fait?
M. Vaugeois: C'est contrôlé par le Conseil du
trésor. Ce n'est pas contrôlé par le ministère des
Communications. On n'a pas d'autorité sur les sondages.
M. Rivest: Autrement dit, vous donnez une fonction qui risque de
s'ajouter à d'autres initiatives qui viendront du gouvernement. Cela va
faire de la duplication.
M. Vaugeois: Effectivement, là aussi.
M. Rivest: Vous faites du fédéralisme sans le
savoir. Vous êtes le M. Jourdain du fédéralisme, de la
duplication. Cela ne vous inquiète pas?
M. Vaugeois: Cela ne m'inquiète pas! J'ai l'esprit inquiet
naturellement. Je pense que ce serait souhaitable à un bon moment...
M. Rivest: On en fait dans l'administration.
M. Vaugeois: ... que tout le monde ne puisse pas, comme cela,
commencer un sondage sans qu'on ait au moins vérifié si le
même type de sondage n'a pas été fait par un voisin. C'est
évident.
M. Rivest: Est-ce que vous savez qu'actuellement il peut s'en
faire?
M. Vaugeois: Par exemple, on s'en va vers l'opération
Floralies. Il y a plusieurs ministères engagés dans les
Floralies. S'il fallait que le
ministère des Affaires culturelles se dise: J'ai quelques
activités culturelles. Avant d'engager de l'énergie
là-dedans, je voudrais bien m'assurer que les gens sont au courant qu'il
va y avoir des Floralies. Donc, il va faire un petit sondage pour savoir si les
gens en ont entendu parler. Le ministère des Communications fait son
petit sondage pour savoir si les gens en ont entendu parler. Le
ministère de l'Agriculture fait son petit sondage pour savoir...
M. Rivest: Pourvu qu'il y en ait eu un.
M. Vaugeois: Voyez-vous!
M. Rivest: J'inviterais le ministre...
M. Vaugeois: Au nom du gouvernement.
M. Rivest: On aura probablement l'occasion...
Une Voix: A continuer à faire des sondages.
M. Rivest: Fais attention, tu resterais surpris...
M. Vaugeois: Pour qui était le "tu"?
M. Rivest: J'ai dit: On resterait surpris de constater le nombre
de sondages qui sont faits actuellement à l'intérieur du
gouvernement sur différents problèmes.
M. Vaugeois: Je le crois aussi.
M. Rivest: Vous allez arriver avec un service de
Radio-Québec, vous allez engager des fonds qui vont faire la même
chose.
M. Vaugeois: Pas nécessairement parce que nous autres,
notre travail naturel est déjà un sondage. A la fin de la
journée, on a noté combien de visites on a eues, combien d'appels
téléphoniques on a eus et pourquoi. La seule compilation de nos
activités tient déjà lieu de sondage. Quand vous m'avez,
vous-mêmes, rappelé le nombre de questions posées au titre
du revenu, vous aviez dû voir le résultat de certaines
compilations. Ce n'est pas un sondage en plus, si vous voulez; c'est qu'on
compile quotidiennement et à chaque semaine la nature des
démarches.
M. Rivest: L'autre dimension aussi sur le plan de
l'éthique, c'est qu'un gouvernement qui s'apprête à adopter
une mesure peut faire des sondages pour vérifier la justesse de son tir.
Est-ce que cela se fait?
M. Vaugeois: J'espère!
M. Rivest: En dehors de la question référendaire,
le sondaqe que votre collègue et néanmoins ami, M. Claude Morin,
avait caché, et que j'ai réussi à déterrer lors de
l'étude des crédits du mois d'août. Quand je pose des
questions, cela revient souvent. Faites attention à la réponse
que vous me donnez. Est-ce que cela peut se faire à l'intérieur
de l'administration publique? Avant même que la mesure soit
adoptée, on sonde les orientations?
M. Vaugeois: Je le croirais. M. Rivest: Grand Dieu!
M. Vaugeois: Je sais que dans les ministères dont je suis
responsable on n'a jamais senti le besoin de le faire, mais, dans l'ensemble de
l'appareil gouvernemental, je m'étonnerais qu'on ne le fasse pas.
M. Rivest: Sur les habitudes culturelles des
Québécois, il n'y en a pas eu?
M. Vaugeois: Cela, ce n'est pas pareil. Ce n'est pas avant de
mettre au point... Il y a un journaliste qui s'est imaginé cela.
M. Rivest: Ce que je veux indiquer au ministre, c'est qu'il y a
des problèmes avec cela. Est-ce qu'un gouvernement va maintenant prendre
ses décisions parce qu'il y a des sondages qui sont favorables ou pas?
C'est une drôle d'éthique de gestion.
M. Vaugeois: Justement pas, ce n'est pas pareil.
M. Rivest: Après cela, à travers tous les
coûts... Je vous signale le problème pour les fins des
crédits du ministère des Communications. Je vous signale les
coûts, c'est que vous allez, comme ministère des Communications,
faire des sondages qui sont rétrospectifs pour mesurer l'impact, le
degré de perception et de satisfaction, ce qui peut apparaître
légitime. J'essaie de vous sensibiliser au moins à l'importance
de la cohérence à travers l'ensemble de l'administration publique
parce que, de tous azimuts, les ministères vont en faire pour leur
propre gouverne. Cela va être une dépense de fonds publics.
Strictement sur ce plan, pour l'instant, je pense qu'il est important...
Cela rejoint, d'ailleurs, ce que j'ai dit tantôt sur le rôle
du ministère des Communications. S'il devait s'en faire, je ne suis pas
contre qu'il puisse en exister à un moment donné, mais, grand
Dieu, que l'on mette cela à une place précise! Cette place serait
le ministère des Communications. Ce sont des informations, à part
cela, qui peuvent avoir un caractère privilégié à
certains égards. Ce sont des informations qu'il faudrait peut-être
que le public sache à un moment donné. Les gens, par exemple, en
matière de zonage agricole, sont insatisfaits de telle ou telle
dimension parce que cela crée tel ou tel type de problème, ou les
gens sont insatisfaits du ministère du Revenu, de telle ou telle
politique parce qu'ils ne savent pas quels sont leurs droits, etc. Ce sont des
informations qui appartiennent à l'administration pour tâcher
qu'elle se corrige en conséquence, mais jamais, à
notre connaissance, on ne nous les communique à nous autres,
l'Opposition et l'opinion publique, les sentiments. Si c'est un instrument de
gestion publique, d'administration publique, je ne verrais pas pourquoi,
à un moment donné, on ne pourrait pas avoir accès à
ces sources de renseignements.
M. Vaugeois: Votre recherchiste vous a rappelé l'existence
d'un sondage CROP sur les habitudes culturelles des Québécois.
Cela a été notre initiative de le rendre public.
M. Rivest: Le commerce du livre, il n'y en a pas eu?
M. Vaugeois: Non, pas sur le commerce du livre. Mais, dans le
sondage CROP sur les habitudes culturelles, on a touché, bien sûr,
les habitudes de lecture. Cela va de soi. Vous avez vous-même
utilisé l'expression "outil de gestion, instrument de gestion".
Effectivement, on ne gouverne pas dans l'abstrait; on essaie de savoir
exactement où sont les besoins, quels sont les besoins les plus criants
correspondant à un certain nombre d'habitudes. Je trouve cela excellent,
d'ailleurs à ce moment-là, j'appellerais moins cela des
sondages que des enquêtes qu'on essaie de savoir exactement ce qui
se passe, quelles sont les habitudes...
M. Rivest: Combien dépensez-vous actuellement au
gouvernement pour des sondages?
M. Vaugeois: Je vais finir là-dessus d'abord. Aux Affaires
culturelles, l'année dernière, on m'avait proposé
je donne cela à titre d'exemple une enquête sur les
habitudes culturelles.
A l'époque, je n'étais pas certain qu'on avait un urgent
besoin de ce genre d'outil et j'avais privilégié davantage un
atlas culturel.
Pour moi l'atlas culturel est un autre outil. On ne peut quand
même pas avoir une politique de salle de spectacle ou de
bibliothèque ou de musée, etc., sans savoir de façon
précise où il y en a, quelle est la capacité, où
sont les populations, etc. Ce que je voulais en priorité, c'était
un atlas culturel. Mes services m'ont convaincu que l'atlas culturel, bien
sûr, pourrait être un bon instrument, on ne serait pas les premiers
à se le donner, mais que l'enquête pouvait être utile
également. On a une enquête qui nous a coûté $20 000
ou $30 000, je ne sais plus très bien. Au total, au gouvernement,
combien coûtent les enquêtes et les sondages qui sont faits? Je
n'en ai aucune idée.
M. Rivest: A qui va-t-on poser la question?
M. Vaugeois: M. le Président, le député de
Jean-Talon sait comme moi que c'est un outil relativement nouveau de gestion,
et à cet égard, le gouvernement précédent a un peu
innové. De notre côté, nos gestionnaires sentent souvent le
besoin de se donner ce genre d'outil. Il y aura sans doute lieu, un bon matin,
de faire le point là-dessus, mais pour ma part, je suis incapable, comme
ministre des Communications, de dire où on en est.
M. Rivest: Je dirais, avec le ministre, que ça peut
être un outil de gestion, à la condition que ça appartienne
au domaine public, que ce ne soit pas gardé...
M. Vaugeois: D'accord.
M. Rivest: ... dans les officines ministérielles, et
qu'à un moment donné, dans le cours d'un débat, on nous
dise: D'après nos sondages et on ne sait même pas si ce
sont les sondages du Parti québécois ou les sondages de
l'administration c'est tant pour cent de la population qui pense telle
chose. C'est dangereux, vous savez. Encore là, et c'est le point qu'on
illustre depuis le début, la frontière est terriblement mince et
dangereuse sur le plan du comportement et de l'éthique de
l'administration. Et si on gouverne par sondages on dit ça
souvent en particulier de ce gouvernement-là...
M. Vaugeois: Ou qu'on décrète des élections
par sondages.
M. Rivest: Oui, effectivement et vous allez voir que la date du
référendum est rapprochée à cause d'un sondage qui
a eu lieu...
M. Fontaine: La question du référendum par
sondage.
M. Rivest: Oui, la question du référendum par
sondage. Drôle de mentalité, drôle de gestion.
M. Fallu: M. le Président.
Le Président (M. Lacoste): M. le député de
Terrebonne.
M. Fontaine: II y a même des ministres qui sont
nommés par sondages.
M. Fallu: II y a une série d'allégations qui sont
toutes entremêlées, à savoir sondages gouvernementaux,
sondages de ministères, sondages de partis. Je voudrais qu'on nous
démêle un peu tout ça.
On a fait allusion à un seul sondage, au ministère des
Communications, sur les habitudes culturelles des Québécois.
Est-ce qu'on s'en tient à celui-là ou si le député
de Jean-Talon a des informations que le ministère des Communications a
fait toute une série de sondages pour faire sa gestion interne? On est
en train de mêler le gouvernement, le parti et les ministères.
M. Rivest: Je n'ai pas d'objection à répondre, mais
je ne défends pas mes crédits, pour l'instant.
M. Fallu: J'aimerais cependant qu'on replace des
allégations.
M. Rivest: Vous verrez.
M. Vaugeois: Des crédits, le député de
Jean-Talon n'en a pas à défendre, et du crédit, il en a
relativement peu.
Le Président (M. Lacoste): Est-ce que
l'élément 1 est adopté?
M. Rivest: A l'élément 1, il y a toute une
production de cassettes, à gauche et à droite, audiovisuelles,
sonores. Ce n'était pas permis avant, maintenant ça se fait.
Maintenant ça marche, les petits films, les petites cassettes, etc.
C'est devenu la pratique, je passe rapidement là-dessus.
M. de Bellefeuille: Est-ce que vous voulez qu'on parle de
cassettes, M. le député de Jean-Talon?
M. Rivest: Oui, effectivement. M. Fontaine: ... des
cassettes.
Le Président (M. Lacoste): M. le député de
Deux-Montagnes.
M. de Bellefeuille: Vous êtes sûr de ça?
M. Rivest: Nos cassettes c'étaient des 45 tours, les
vôtres, ce sont des microsillons. C'est épouvantable, il y a eu un
déploiement de ce côté-là de façon
remarquable, au cours des dernières années.
M. Fontaine: Ils ont passé la même pendant trois
semaines, à l'Assemblée nationale.
M. Rivest: Oui.
Le Président (M. Lacoste): Est-ce que
l'élément 1 est adopté?
M. Fallu: Avec félicitations, M. le Président.
Le Président (M. Lacoste): Elément 1 adopté.
J'appelle l'élément 2.
Des Voix: Adopté.
Le Président (M. Lacoste): Est-ce que
l'élément 2 est adopté?
M. Rivest: Les périodiques et tout ça, le ministre
nous en a dit un mot ce matin. Les publications en général du
gouvernement, mettre un peu plus de... Je vais régler ça
là. Les quatre couleurs, etc. Vous n'avez même pas d'idée,
c'est une autre affaire. Vous n'avez pas l'idée de l'ensemble des
publications. Pas d'idée de l'ensemble des sondages, pas d'idée
de l'ensemble des publications, une idée qu'on a fini par arracher sur
les campagnes publicitaires. Il va falloir que le ministère se
construise. C'est ça le point que je voulais établir sur le
programme 2. C'est que le ministère des Communications est un
ministère qui n'attend, étant donné l'expertise qu'on y
trouve, qu'une volonté politique d'en faire un vrai
ministère.
Le Président (M. Lacoste): M. le ministre.
M. Vaugeois: M. le Président, c'est incroyable. J'avance
ici un certain nombre de préoccupations et le député de
Jean-Talon me les sert dans l'heure qui suit en y mettant de l'emphase. Ce
n'est pas lui qui en a parlé le premier, je vous rappellerai que c'est
moi qui l'ai indiqué ce matin. Si je l'ai indiqué ce matin, c'est
parce qu'on a déjà pris des dispositions à cet
égard.
M. Rivest: Je vais prendre votre parole sur les
périodiques, mais l'an dernier votre prédécesseur nous
avait promis une telle liste de périodiques et on ne l'a pas eue.
L'Opposition ne parle pas à travers son chapeau.
Le Président (M. Lacoste): Est-ce que
l'élément 2 est adopté?
M. Vaugeois: Si c'était vrai, de temps en temps, M. le
Président, on serait déjà ravi.
Le Président (M. Lacoste): Est-ce que
l'élément 2 est adopté?
M. Rivest: Est-ce qu'on va l'avoir? L'an prochain?
M. Vaugeois: Je peux vous dire que l'étude est
complétée et que des directives sont déjà parties
ou partent pour les différents ministères. D'ailleurs, le mot
d'ordre avait été donné par mon prédécesseur
pour calmer un peu les enthousiasmes de certaines personnes.
M. Rivest: On le regrette beaucoup, votre
prédécesseur.
M. Vaugeois: Ces habitudes-là se sont prises sous l'ancien
gouvernement et ce n'est pas facile de déraciner cette fantaisie.
M. Rivest: Est-ce que vous référez à
Communication-Québec?
M. Vaugeois: Non, pas cette fois-ci. Cette fois-ci, je me
réfère aux photos de ministres en quatre couleurs dans les
rapports annuels des ministères de 1970 à 1976.
M. Fontaine: II y en a eu encore l'an passé.
M. Vaugeois: Oui, mais c'était sur l'erre d'aller.
Le Président (M. Lacoste): M. le député de
Nicolet-Yamaska.
M. Fontaine: M. le Président...
M. Rivest: Une dernière. Revues des sociétés
également. Les sociétés d'État échappent
complètement à toutes vos intentions, parce qu'actuellement on ne
peut plus parler d'autre chose. Les organismes publics relevant du gouvernement
auraient dépensé quelque $700 000 pour la publication de
périodiques, revues, bulletins internes. Cette somme s'ajouterait aux $5
000 000 dépensés par l'ensemble des ministères. Cela vous
préoccupe?
M. Vaugeois: Là, j'aurais envie de répondre sous
forme de question. M. le Président, le député de
Jean-Talon tout à l'heure s'est avancé pas mal sur
l'opportunité pour le ministre des Communications de coordonner, de ne
pas contrôler, mais d'avoir une bonne idée de ce qui se passe non
seulement dans les différents ministères en termes de budget de
publicité, mais autant que possible dans les régies
gouvernementales. Est-ce que je dois comprendre que le député de
Jean-Talon, en particulier, peut-être également le
député de Nicolet-Yamaska, souhaiterait que par un
mécanisme ou l'autre on puisse avoir l'oeil au budget de
publicité de toutes les régies gouvernementales? Egalement,
est-ce qu'il irait aussi loin que préconiser, par exemple, non pas que
les effectifs reviennent aux Communications, mais peut-être que les
budgets de publicité soient centralisés aux Communications?
M. Rivest: Je vais répondre. A l'endroit des
sociétés d'Etat, le député de Jean-Talon n'invente
rien, il ne fait qu'appuyer une politique d'ailleurs dont on entend de moins en
moins parler, mais qui a commencé sous l'ancien gouvernement, en
particulier avec M. Guy Coulombe, et qui a continué sous le
présent gouvernement. Elle s'intégrait je ne ferai pas un
drame pour le domaine des communications, dans la loi
générale sur les sociétés d'État,
l'évaluation des programmes de développement des
sociétés d'État, les critères de performance. Il y
a déjà toute une structure au niveau du conseil exécutif.
Je ne sais pas qui est là. Je me demande si ce n'est pas... Je ne me
rappelle plus qui a été nommé récemment, mais cela
a changé. Celui qui a le dossier des sociétés
d'État...
M. Vaugeois: C'est Jean Deschamps.
M. Rivest: Jean Deschamps, justement. Dans le mandat de Jean
Deschamps qui ne s'intéresse pas directement au domaine des
communications, qui est le domaine très infime de son mandat, je
suggérerais au ministre des Communications de glisser une petite note
à M. Deschamps, disant que, dans le travail qu'il effectue actuellement
depuis cinq ou six mois, depuis qu'il est entré, depuis qu'il a charge
de ce dossier-là, il insère comme un volet très mineur
dans l'ensemble du mandat qu'il a la dimension communication et celle que je
viens d'évoquer.
Le Président (M. Lacoste): Est-ce que
l'élément 2 est adopté?
M. Vaugeois: C'est-à-dire le programme 2...
Le Président (M. Lacoste): On pourrait peut-être
adopter l'élément 2 et...
M. Rivest: Je n'ai plus de questions sur le programme 2.
M. Vaugeois: Cela va.
Le Président (M. Lacoste): Elément 2,
adopté.
M. Vaugeois: Tout le programme 2 est réglé.
Le Président (M. Lacoste): II y a le dossier avant.
Campagne publicitaire sur la Régie du
logement
M. Vaugeois: Je profite donc de l'intermède qu'il y a
entre le programme 2 et le programme 3 pour remettre officiellement, M. le
Président, le dossier relatif à une campagne publicitaire sur la
Régie du logement. Dans le dossier remis à mes collègues
de cette commission parlementaire, vous trouverez d'abord une note de Claude
Cayer, de la Commission des loyers, adressée au secrétaire du
répertoire de la publicité, M. Jean Ferron, du ministère
des Communications. Le premier document est donc un devis de la campagne
publicitaire projetée. On ne prendra pas le temps, en commission
parlementaire, M. le Président, de lire tout cela. Cela a quasiment un
pouce et demi d'épais, mais il serait peut-être intéressant
de regarder le devis.
M. Fontaine: M. le ministre... M. Vaugeois: Oui.
M. Fontaine: M. le ministre, est-ce que je peux vous
arrêter une seconde?
M. Vaugeois: Oui.
M. Fontaine: On a parlé cet après-midi qu'on
discuterait de l'annonce publicitaire de la Commission des loyers. Quand on
s'en parle clairement, on s'entend. Voyez-vous, on répétait,
à satiété, les mots "négocier" et "entente".
M. Vaugeois: Oui.
M. Fontaine: Je ne sais pas si je fais erreur ou si c'est le
ministre qui fait erreur, j'ai regardé le dossier un peu tantôt et
il me semble que c'est la publicité concernant la nouvelle Régie
des loyers, qui a été formée en vertu de la loi no 107,
qui n'est pas encore en vigueur et qui sera promulguée probablement au
cours de l'été ou cet automne. Je ne pense pas que cela ait de
rapport avec cette annonce.
Une Voix: II y a deux phases.
M. Vaugeois: On m'informe qu'il s'agit de deux phases de la
même campagne. D'ailleurs, cela m'aurait étonné que
ça ne soit pas ça, parce que je vais vous guider dans le
document, si vous voulez, parce que le bout de clé dans le document...
Voyons l'ensemble. Dans le devis de campagne publicitaire, vous avez un
historique de la Commission des loyers, vous avez la description de
l'organisme, l'information générale, la problématique du
nouveau programme. On est à la page 7: "posons comme point de
départ les trois grandes fonctions de la régie, informer les
locataires et propriétaires sur leurs droits, obligations et recours,
favoriser l'entente entre les parties, régler les différends soit
par la conciliation ou en rendant des décisions judiciaires."
Voyez-vous, apparaît alors le mot entente. Je pense que personne ne va
s'imaginer qu'il y a un complot pour rejoindre le vocabulaire du Parti
québécois; "favoriser l'entente entre les parties".
Le député de Nicolet-Yamaska est un avocat, il doit avoir
déjà fait ça, sans être péquiste, favoriser
l'entente entre les parties.
M. Fontaine: Je l'espère.
M. Vaugeois: Je suis sûr, M. le député, que
vous l'avez déjà fait.
M. Fontaine: Vous autres, vous voulez faire des chicanes avec le
fédéral, mais pas nous autres.
M. Vaugeois: Après ça, vous avez les objectifs.
Alors, les objectifs, c'est assez évident, faire connaître la
Régie du logement, fournir des éléments minimaux
d'information, le nouveau bail 80, la méthode de fixation des loyers,
l'avis de renouvellement du bail et autres avis, la liste des bureaux, etc.,
les principales responsabilités de la Régie du logement. Le hic
de l'affaire, j'inviterais le député de Jean-Talon à jeter
un coup d'oeil sur le hic, à 5.3: "favoriser la négociation et
l'entente, sans l'intervention directe de la régie." Là, le texte
dit: "inciter fortement les locataires et propriétaires à prendre
connaissance des informations et/ou des documents à leur disposition et
à s'en servir adéquatement." C'est donc dire, une forte
incitation à négocier eux-mêmes leurs affaires et à
conclure des ententes équitables et harmonieuses.
Là, M. le Président, il faudrait faire un procès
d'intention. Est-ce que les rédacteurs du devis ont voulu, en utilisant
ces mots, créer un rapprochement avec la campagne
référendaire, étant donné les dates du document? Le
document est transmis le 20 septembre 1979. A ce moment-là, le livre
blanc n'a pas paru, à ce moment-là, la question n'est pas connue,
vous savez que la question a été mise au point dans les derniers
jours qui ont précédé la préparation
officielle.
M. Rivest: Dès le début de l'automne... M.
Fontaine: Le sondage était sorti.
M. Rivest: ... le sondage, je vous ferais remarquer que
c'était en mai 1979.
M. Fontaine: La déclaration ministérielle du
premier ministre était également faite.
M. Rivest: Ouais.
M. Vaugeois: Je vous dis que j'ai travaillé à tout
ça, au livre blanc, je peux vous dire qu'il n'y avait pas une ligne du
livre blanc écrite. Il y avait, bien sûr, des textes qui
traînaient, il y avait une réflexion qui s'articulait depuis fort
longtemps, mais ce que je vous dis, si vous voulez conclure qu'à 5.3, il
y a quelqu'un qui a parlé de négociation et d'entente entre
propriétaires et locataires, en prévision d'une question et d'un
livre blanc qui était connu de quelques rares initiés, dont un
malin qui aurait travaillé au devis de ce programme publicitaire,
franchement, on n'est pas dans les évidences.
M. Fontaine: M. Bernard, non?
M. Vaugeois: Nous ne sommes pas dans les évidences. S'il
fallait que Louis Bernard s'occupe de tout cela, il aurait plus de cheveux gris
que moi.
Je pense que le hic est là. A partir de là....
M. Fontaine: J'aurais une question à poser au ministre
justement là-dessus.
M. Vaugeois: A partir de là, les mots négociation
et entente vont réapparaître de temps en temps. Je vais laisser
poser la question et, ensuite, j'aimerais présenter les pièces du
dossier, pour voir le cheminement d'un plan de communication.
M. Fontaine: Est-ce que le ministre pourrait nous dire comment il
se fait qu'il en est arrivé à employer les mots
négociation et entente alors que la loi actuelle parle de conciliation
entre locataire et propriétaire et ne parle pas d'entente ni de
négociation et que le projet de loi no 107, Loi instituant la
Régie du logement et modifiant le Code civil et autres dispositions
législatives... Je peux faire erreur, mais je n'ai pas vu
là-dedans les mots négociation et entente. Je n'ai pas vu cela.
(17 h 45)
M. Rivest: Pas une fois dans la loi non plus?
M. Fontaine: D'où est-ce que cela sort, négociation
et entente, alors qu'on n'en parle ni dans une loi ni dans l'autre?
M. Rivest: Admettez-le donc, M. le ministre, cela va
régler le problème. Tout est référendaire et envoye
donc!
M. Vaugeois: Absolument pas. M. le Président, Claude
Cayer...
M. de Bellefeuille: M. le Président, de toute
évidence, pour satisfaire l'Opposition, il faudrait
donner instruction à tous les ministères du gouvernement,
à tous les fonctionnaires qui s'occupent de publicité, les
agences de publicité, tout ce monde-là, de bannir tous les mots
qui sont parfois utilisés par des députés et ministres
péquistes, comme les mots négociation et entente. On va
peut-être en venir à interdire l'emploi du mot Québec, du
mot Québécois, qui pourraient peut-être avoir une influence
indue sur le public québécois.
M. Rivest: Un jour ou l'autre, le moment venu, je vous
démontrerai qu'au niveau du langage la discipline ministérielle
est précise. D'ici quelque temps, je vais vous le démontrer. Vous
allez être surpris vous-mêmes.
M. Fontaine: Est-ce que le ministre pourrait nous dire quand on
va avoir un programme de publicité sur la fédération des
sports et loisirs du Québec?
M. Vaugeois: Voulez-vous, on va finir ce dossier? Je le
répète. Je ne voudrais pas qu'on tombe dans la mauvaise foi.
M. Fontaine: On aurait des slogans à vous
suggérer.
M. Vaugeois: Je mets sur la table aujourd'hui... M. le
Président, je ne suis pas certain qu'ils s'y intéressent
toujours. Je pense que les députés n'ont pas trouvé ce
qu'ils voulaient dans notre document.
J'insiste là-dessus. On a un document qui nous vient de la
Commission des loyers. Est-ce qu'on va faire un procès d'intention
à ces gens-là, en leur prêtant une complicité avec
le gouvernement actuel pour utiliser, dans une campagne publicitaire, un
vocabulaire qui n'a pas encore été mis au point mais qui l'aurait
peut-être été au niveau de deux ou trois individus?
Il faudrait donc convenir que Mme Robert, vice-présidente de la
Commission des loyers et M. Cayer...
M. Rivest: Ce n'est pas cela le problème. M. Vaugeois:
Oui, c'est cela. C'est leur devis.
M. Fontaine: M. le Président, question de
règlement.
Le Président (M. Lacoste): Sur une question de
règlement, M. le député de Nicolet-Yamaska.
M. Fontaine: Le ministre nous a dit encore cet après-midi
qu'il y a du personnel politique des ministères cela pourrait
être par exemple du personnel politique du ministère des Affaires
municipales, du ministère des Communications qui est intervenu
dans la rédaction du devis. C'est bien sûr qu'on ne parle pas des
fonctionnaires. On ne veut pas mettre en doute l'intégrité des
fonctionnaires. Ce n'est pas cela du tout.
Le ministre a admis lui-même en Chambre, cet après-midi,
à une question supplémentaire que je lui ai posée, que le
personnel politique intervient dans la rédaction des devis.
M. Vaugeois: Dites-le comme je le dis. Quand un devis est
prêt... Prenons celui-là, comme exemple. J'ai mis moi-même
le doigt sur le paragraphe litigieux. Voyons le reste du document, les
clientèles visées, etc. On a donc un devis. Le devis est
complété. Il a été complété par les
gens de la Commission des loyers. Le ministre a défendu son projet de
loi. Il est rendu à une étape donnée. Il a ses objectifs,
ses préoccupations. Il sait qu'une campagne de publicité se
prépare, que ce sera important. C'est évident qu'il demande
à voir le devis, dans la plupart des cas. C'est évident
également que le ministre, quand il apprécie ce genre de
document...
M. Rivest: II l'envoie au bureau du premier ministre.
M. Vaugeois: ... demande à ses conseillers
immédiats de le regarder avec lui pour être certain que c'est
conforme à son programme, à ses initiatives. Comme le disait le
premier ministre, cet après-midi, en Chambre, à la fin de ma
réponse, le client a quand même le droit de vérifier sa
commande et de s'assurer qu'on s'apprête à répondre
à sa commande. En l'occurrence, le client, c'est un ministre, c'est un
gouvernement. On vérifie la formulation de la commande, non pas au
niveau des slogans, au niveau du contenu, des objectifs, des clientèles
visées, etc. C'est officiel. J'ai dit en Chambre et je le
répète ici que les ministres, pour la plupart, d'après ce
que je sais, vérifient les devis pour être certains qu'ils sont
conformes et, en vérifiant les devis, ils se font aider par le personnel
qui est engagé pour les aider. C'est sûr.
Cette étape franchie, si vous voulez, on va continuer dans le
dossier...
M. Fontaine: ... franchir cette étape...
M. Rivest: II y a cette étape-là...
M. Vaugeois: Le reste est intéressant aussi.
M. Fontaine: Si on regarde le devis, à
l'élément 5.2: "Fournir les éléments minimaux
d'information", et si on compare avec la publicité qui a
été faite, on parle du nouveau bail 1980. A aucun moment, dans
l'annonce, il en est fait mention.
M. Vaugeois: II y a six phases de prévues. On ne dira pas
tout la première fois. Cette affaire va durer deux ans.
M. Rivest: Comment se fait-il que l'entente arrive dans la
période référendaire?
M. Fontaine: Vous allez arriver trop tard. C'est le 1er juillet
que les baux se négocient, n'est-ce pas?
M. Rivest: Pourquoi est-ce que cela n'est pas arrivé au
mois de juillet ou je ne sais pas quand, après le
référendum?
Une Voix: Mot interdit.
M. Fontaine: C'est le 1er juillet que les baux se
négocient, ce n'est pas à l'automne. Si on commence à
faire...
M. Vaugeois: Attention! Pour les baux du 1er juillet, les
propriétaires devaient, au 31 mars...
M. Fontaine: Envoyer un avis.
M. Vaugeois: ... envoyer leur avis.
M. Fontaine: L'avez-vous dit là-dessus?
M. Rivest: Je n'ai pas vérifié toute la
publicité.
M. Fontaine: II n'y a rien.
M. Rivest: II n'y a rien.
M. Fontaine: Je vais vous la lire, l'annonce.
M. Vaugeois: Là, c'est un autre débat. Là,
vous allez me dire que l'agence on va y arriver, au nom de l'agence,
tout à l'heure...
M. Rivest: Donnez-nous de l'information, au moins.
M. Vaugeois:... que l'agence n'a peut-être pas rempli toute
la commande. C'est possible, cela. Ne pensez pas que c'était cela qui
préoccupait le ministre, on n'est pas à la commission des
affaires municipales, ici.
M. Fontaine: L'agence a fait ce que le devis lui demandait,
mettre les mots "entente" et "négociation", "entente équitable et
harmonieuse". Elle l'a mis dedans. C'est d'accord. Mais il n'y a aucune
information.
M. Vaugeois: Eh oui! négocier pour arriver à une
conciliation et une conciliation pour...
M. Fontaine: Si vous aviez dit aux gens: II faut que vous
envoyiez un avis avant le 1er avril, sans cela, vous serez obligés de
garder le bail encore un an, cela aurait été important, mais il
n'y a rien là-dedans.
M. Vaugeois: Ah! il y en a eu, de l'information,
là-dessus.
M. Fontaine: II n'y a rien. M. Vaugeois: Bien oui! Une
Voix: Non.
M. Vaugeois: Attention! Il y a tout un "kit", à par cela.
Il y a le matériel publicitaire, des brochures, des dépliants. Il
y a un magnifique carton qui s'ouvre comme cela. C'est beau comme tout.
M. Fontaine: Vous entassez cela dans vos bureaux.
M. Vaugeois: Pas du tout. La preuve, c'est qu'il n'y a
probablement pas beaucoup de propriétaires qui ont oublié hier
d'envoyer leur avis d'augmentation. Ne soyez pas...
M. Fontaine: Les propriétaires, eux, sont plus
informés.
M. Vaugeois: M. le Président, le propriétaire du
député de Jean-Talon, Dieu merci, il s'en est prévalu.
M. Rivest: II n'y en aura pas d'entente, je l'avise.
M. Vaugeois: Est-ce que pour arriver à une conciliation il
n'y aura pas un petit peu de négociations?
M. Rivest: Non, parce que comme locataire, je n'ai pas
été avisé par... J'ai lu l'annonce. Je n'ai pas eu de
renseignements précis. Je suis mal pris.
M. Vaugeois: Vous vous en prendrez à une agence de vos
amis, M. le député. Est-ce qu'on continue le dossier?
M. Fontaine: On va continuer, mais je voulais quand même
faire remarquer que l'agence a réalisé ce qui lui était
demandé. C'est donc dire qu'il y a une forte incitation à
négocier eux-mêmes leurs affaires et à conclure des
ententes équitables et harmonieuses. L'agence a
répété cela dans sa publicité, dans son annonce,
mais...
M. Rivest: Les communicateurs...
M. Fontaine: ... sur les autres points, l'information, la
méthode de fixation des loyers, l'avis de renouvellement de bail et les
autres avis, une représentation du nouveau guide des
propriétaires et locataires, les principales responsabilités de
la Régie du logement, il n'y a rien là-dedans.
M. Rivest: Cela a passé au bureau du premier
ministre...
M. Fontaine: Ententes, négociations, ententes,
négociations.
M. Vaugeois: ... sérieusement, à moins que vous
cherchiez seulement des vacances, mais on y vient au dossier.
M. Fontaine: Est-ce que c'est la phase
préréférendaire, celle-là?
M. Vaugeois: M. le Président, le député est
quasi de mauvaise foi, on dirait qu'il arrive d'une autre planète. En
fin de semaine, dans les journaux, il y avait un encart en couleur dans
Perspectives, qui était vraiment exceptionnel et qui renseignait sur les
questions qui viennent d'être soulevées. Je ne suis pas ici pour
expliquer le fonctionnement de la Commission des loyers. On prend cela comme
exemple de communications.
M. Fontaine: ... l'exemple, ce n'est pas moi!
M. Vaugeois: Non, c'est vous autres, parce qu'il vous
gênait, celui-là. Je vous explique le cheminement suivi. S'il faut
qu'en plus j'explique le fonctionnement de la Commission des loyers et les
rapports entre locataires et propriétaires, là, on se trompe de
commission. Je vous dis que là-dessus, en fin de semaine
dernière, il y avait un des éléments de cette campagne
publicitaire qui se retrouvait dans Perspectives. C'est quand même assez
largement diffusé. Cela expliquait les choses. Cela m'a frappé en
fin de semaine. J'ai trouvé cela beau. Vous regarderez cela, M. le
député.
Après cela, dans le dossier que je remets, il y a l'avis
préalable en date du 1er octobre 1979. Les dates sont importantes. On
est encore bien loin de ce qui préoccupe...
M. Fontaine: Je voudrais aussi vous faire remarquer que dans
l'avis préalable, à la première page, on dit: "Vos
objectifs étant de faire connaître la Régie du logement, de
fournir les éléments d'information sur les implications de la
nouvelle loi, de favoriser la négociation et l'entente entre locataires
et propriétaires..." Encore une fois, je vous rappelle que je ne sais
pas où les gens sont allés chercher ces mots, parce que ce n'est
dans, ni l'une ni l'autre des deux lois.
M. Vaugeois: C'est le genre de vocabulaire assez répandu,
entente entre propriétaires et locataires, c'est souhaitable tout le
temps. On n'a pas besoin d'une grosse affaire de loi là-dessus. Je
rappelle encore une fois, qu'on est au 1er octobre, nos documents...
M. Alfred: C'est un cas d'obsession.
M. Fontaine: Cette loi, la loi de négociation et d'entente
entre propriétaire et locataire.
M. Vaugeois: Ce sont des mots que tout le monde comprend.
M. Alfred: M. le Président, à un moment
donné...
M. Fontaine: On continue, M. le Président.
M. Alfred: M. le Président, une demande de directive.
Le Président (M. Lacoste): M. le député de
Papineau, à l'ordre!
M. Rivest: Si le député de Papineau veut
s'exprimer, laissez-le donc faire.
M. Alfred: Je voulais ramener le député de
Nicolet-Yamaska à la pertinence du débat. Franchement, il
dépasse les bornes.
Le Président (M. Lacoste): Je vous ferais remarquer, M. le
député de Papineau, que ce n'était pas une demande de
directive. C'était juste une opinion. M. le ministre, vous avez la
parole.
M. Vaugeois: Après l'avis préalable, vous avez un
accusé de réception de Claude Cayer qui dit: On est contents, on
a reçu votre avis préalable favorable. Après cela, c'est
un document que vous n'avez peut-être pas vu souvent, on a notre
réquisition au service général des achats qui nous
envoie... M. le député de Papineau, vous pouvez suivre
également dans le dossier qui est là-bas. Etant donné les
montants en cause, vous avez huit entreprises qui sont fournies, puis on a une
réunion de pré-sélection...
M. Fontaine: Vous allez vite.
M. Vaugeois: Je peux aller moins vite.
M. Fontaine: Dans la réquisition, on dit: Description
sommaire du projet. Conception et réalisation d'une campagne
d'information et de sensibilisation visant à faire connaître la
nouvelle régie du logement et ses implications pour les locataires et
les propriétaires. Ce n'est pas l'annonce, ce n'est pas l'entente, ce
n'est pas la négociation.
M. Vaugeois: Non. Non.
M. Fontaine: C'est une autre chose, cela.
M. Vaugeois: Non. On est allés chercher une agence
susceptible de réaliser la campagne publicitaire dans ces six phases,
lorsqu'il est dit quelque part qu'étant donné qu'il faut assurer
la continuité cela vaudrait la peine de se trouver une agence qui va
faire tout le boulot. Deux ans: six phases.
M. Fontaine: Vous m'avez dit tantôt que cette annonce qui a
été publiée dans le Soleil...
M. Vaugeois: Voulez-vous me dire que je n'ai pas fourni la bonne
feuille de réquisition.
M. Fontaine: Je ne le sais pas. C'est votre problème, ce
n'est pas le mien.
M. Vaugeois: Cela ne correspond pas du tout à l'annonce.
Franchement! M. le Président, est-ce qu'on peut faire faire un stage aux
députés dans un service gouvernemental. Je suis à
prendre...
M. Rivest: Oui. J'aimerais cela voir ce qui se passe parfois.
M. Vaugeois: Oui, j'en fais la proposition. Si le
député de Nicolet-Yamaska veut faire un stage dans le
ministère, moi, je suis d'accord.
M. Rivest: Je vais accepter, moi, et je vais choisir le service
des communications au bureau du premier ministre!
M. Vaugeois: Vous auriez la nostalgie de vos anciennes fonctions,
M. le député.
M. Rivest: Dans tout ce gros dossier, j'ai hâte au moment
où il est arrivé au bureau du premier ministre pour voir si
c'était bien correct. L'entente, la question, la
négociation...
Une Voix: ...
M. Vaugeois: Est-ce qu'on continue et on reprendra votre
problème à la fin?
Le Président (M. Lacoste): M. le ministre, une minute pour
continuer.
M. Vaugeois: Là-dessus, je n'ai pas autorité.
M. Fontaine: Notre idée est faite et la vôtre
aussi.
M. Vaugeois: D'accord, je vais un peu plus vite. Ensuite, vous
avez le compte rendu de la réunion de présélection, parce
qu'on avait huit agences et il fallait ramener ça à trois. Le
compte rendu est là, on a formé le jury, vous avez la formation
du jury, quelqu'un de la Régie de l'assurance automobile, de la
Commission des loyers, du ministère des Communications, de l'Office de
la protection du consommateur et de la Banque Royale. Tout ça est
approuvé par le sous-ministre adjoint.
Des Voix: ...
M. Vaugeois: Attention, s'il vous plaît! On convoque le
jury. On a une réunion d'information...
M. Fontaine: Juste avant de convoquer le jury, compte rendu de la
réunion d'information avec les trois agences
présélectionnées. Je ne sais pas qui parlait à
cette réunion-là. M. Claude Cayer a d'abord identifié les
objectifs poursuivis par cette campagne et a précisé ses
caractéristiques essentielles. Ces objectifs sont doubles. D'abord
d'informer le locataire et le locateur de leurs droits et de leurs obligations,
ainsi que des recours qui sont à leur disposition, puis annoncer la mise
sur pied de la nouvelle Régie du logement. On n'a pas encore vu
ça.
Enfin, dans chacun de ces volets, on devra favoriser la
négociation et la bonne entente entre locataire et
propriétaire.
Une Voix: Pourquoi pas?
Le Président (M. Lacoste): Est-ce qu'il y a consentement
pour dépasser six heures?
M. Rivest: Oui, on va finir cette question-là.
M. Vaugeois: Cela va prendre trois minutes et on finit.
M. Alfred: On reprend à huit heures.
M. Vaugeois: Je ne fais qu'énumérer les documents.
Les membres du jury, les convocations au jury, les réunions
d'information auprès des membres du jury, la convocation des agences qui
sont retenues pour présenter les plans de communication, vous avez la
présentation des agences, les trois agences retenues font leur
présentation, il y a des comptes rendus du jury face aux plans de
communication des agences... (18 heures)
M. Rivest: Un instant, s'il vous plaît, le hic s'en
vient.
M. Fontaine: A la réunion, lorsqu'il y a la
représentation...
M. Vaugeois: Écoutez, si vous voulez questionner, je ne
voudrais pas indisposer mes collègues, on peut reprendre à huit
heures là-dessus.
M. Rivest: Non, c'est juste une remarque que je veux vous
faire.
M. Fontaine: J'ai vu à un endroit qu'il y a une
réunion et des observateurs et il est dit que les observateurs ont le
droit d'assister à la réunion et de prendre la parole, mais,
lorsqu'il y a délibération, les observateurs vont devoir
sortir.
M. Rivest: Qui sont les observateurs?
M. Fontaine: Qui sont les observateurs? Réunion des
membres du jury de sélection.
M. Vaugeois: Ce peut être des gens des services techniques
du ministère. Ce n'est absolument pas du personnel politique. Et les
noms des observateurs sont d'ailleurs indiqués quelque part dans la
première feuille...
M. Fontaine: Commission des loyers, d'accord.
M. Vaugeois: Ils ont quand même le droit de suivre leurs
affaires.
M. Fontaine: D'accord.
M. Vaugeois: Ainsi jusqu'à la fin. L'agence retenue, c'est
l'agence BCP. Je répète, c'est l'agence BCP.
Le Président (M. Lacoste): Auparavant, messieurs les
députés, avant de suspendre nos tra-
vaux jusqu'à 20 heures, comme nous sommes à l'étude
des crédits du ministère des Communications, j'ai une
communication venant du bureau du président. Il y a une réunion
ce soir à la salle 193, au bureau du président, une remise de
documents, de l'information aux députés. C'est un document que le
président doit remettre aux députés.
M. Rivest: A quelle heure?
Le Président (M. Lacoste): Immédiatement, à
18 heures, à la salle 193-B.
Nous suspendons nos travaux jusqu'à 20 heures.
Suspension de la séance à 18 h 2
Reprise de la séance à 20 h 12
Le Président (M. Lacoste): A l'ordre, s'il vous
plaît! Reprise des travaux de la commission permanente des
communications. Au moment de notre suspension, nous étions toujours au
programme 2.
M. Rivest: M. le Président, le ministre a
déposé une note sur l'intégration du ministère des
Affaires culturelles et du ministère des Communications. On nous avait
parlé d'une note du ministre, mais je m'aperçois que c'est une
note simplement d'un fonctionnaire. Est-ce qu'il y a eu une note
antérieure du ministre? Il avait spécifiquement parlé du
mémoire que le ministre aurait soumis au Conseil des ministres. C'est ce
qu'il devait nous donner, ce n'est pas cela.
M. Vaugeois: Quel ministre?
M. Rivest: L'ancien ministre des Communications, un certain M.
O'Neill.
M. Vaugeois: II n'y a pas de mémoire du ministre O'Neill
au Conseil des ministres.
M. Rivest: Mais n'avez-vous pas parlé d'une note suivant
laquelle c'était ce que vous deviez nous remettre? Non?
M. Vaugeois: Je me souvenais...
M. Rivest: Un mémoire de M. O'Neill sur le regroupement du
ministère des Communications et du ministère des Affaires
culturelles; à 11 h 13, vous nous avez fait cette promesse.
M. Vaugeois: Je me souvenais d'un document concernant la fusion.
J'ai vérifié rapidement à midi. Il n'existe pas,
d'après mes informations et je ne crois pas qu'il y en ait, non
plus, parce que j'avais un bon dossier de mémoire du ministre
O'Neill au Conseil des ministres. Alors, sur la question de la fusion, cela
s'est arrêté au niveau du comité ministériel de
développement culturel.
M. Rivest: Ne pourrait-on pas l'avoir, celui-là?
M. Vaugeois: II n'y en a pas.
M. Rivest: Vous dites qu'il y a un mémoire.
M. Vaugeois: Cela s'est arrêté au niveau du
comité ministériel. Le secrétaire général
associé, Guy Rocher, dit qu'il ne recommande pas qu'on continue les
discussions là-dessus et même, au contraire, qu'on mette un terme
aux rumeurs qui seront sûrement susceptibles de traumatiser les
fonctionnaires.
Une Voix: Oh! ce n'est pas clair.
M. Rivest: Les fonctionnaires sont traumatisés?
M. Vaugeois: C'est écrit dans la note qu on vous a
passée.
M. Rivest: Bon, d'accord sur le programme 2, quant à nous,
à moins que l'Union Nationale ne veuille compléter son
exposé sur la propagande gouvernementale.
M. Le Moignan: La reprendre encore une fois?
M. Rivest: Non, si vous voulez la compléter. Le
Président (M. Lacoste): Programme 2...
M. Le Moignan: On n'aurait pas plus de précisions, le
ministre patine très bien. Avez-vous d'autres explications à nous
donner?
M. Vaugeois: Je vous invite à regarder attentivement le
dossier que je vous ai transmis; je pense qu'il éclaire beaucoup sur le
cheminement que nous suivons pour l'octroi des contrats. Je sais que certains
membres de l'Opposition restent fort sceptiques quant à l'usage que nous
faisons du fichier central; ce dossier est susceptible de vous éclairer
un peu plus. En même temps, c'est un domaine assez technique; je pense
qu'on ne soupçonne pas tout ce qui précède un programme
publicitaire, les étapes à franchir, le professionnalisme que
nous avons développé dans ce secteur. Seulement, d'ailleurs,
qu'on puisse vous sortir à une heure d'avis un dossier aussi complet,
aussi impeccable sur un sujet que vous avez choisi vous-mêmes, je pense,
révèle que le ministère des Communications a
développé dans ce secteur une procédure très nette.
(20 h 15)
Vous avez les avis de convocation des membres du jury. Vous avez les
comptes rendus de chacune des réunions. J'ai l'impression qu'on touche
à un secteur qui a su développer ces derniers
temps une démarche très claire. Je trouve que cela peut
être utile d'examiner cela et d'essayer de comprendre ce qui entre dans
un devis et ce qui entre dans un plan de communication et ainsi de suite.
Après cela, on sera peut-être plus à même de
comprendre les coïncidences qui peuvent arriver dans l'exemple
donné par le député de Nicolet-Yamaska, quand on voit
arriver la même journée dans un journal comme le Soleil trois
annonces qui viennent de trois plans de communication différents. Mais
j'ai dit à midi et vous n'étiez pas là, M. le
député de Gaspé qu'il y avait maintenant, à
notre avis, une étape à ajouter dans nos interventions,
c'est-à-dire que nous puissions suivre la réalisation d'un plan
de communication. Une fois la présentation faite et l'agence choisie,
nous ne sommes plus vraiment concernés. Nous croyons que le travail du
ministère des Communications pourrait également consister
à suivre la réalisation du plan de communication.
M. Le Moignan: J'ai perdu un petit bout de cela, entre cinq et
six, quand vous avez étudié ce document.
M. Vaugeois: Oui.
M. Le Moignan: Est-ce que les devis sont fournis par le
ministère?
M. Vaugeois: C'est le ministère client qui nous soumet son
devis. Nous faisons l'évaluation du devis pour vérifier, entre
autres, si c'est assez clair pour qu'une agence puisse faire un plan de
communication exact. On vérifie des choses comme les clientèles,
si elles sont bien identifiées, si les objectifs sont bien
identifiés, si le contenu du programme est correctement
résumé, si à première vue le budget est
raisonnable, si les phases du plan de communication ont du bon sens et ainsi de
suite. Vous regarderez, entre autres, la fiche d'évaluation des agences.
C'est très instructif aussi de voir sur quoi sont évaluées
les agences. Je pense que c'est instructif.
M. Le Moignan: On va regarder tout cela.
M. Vaugeois: II ne faudrait pas chercher, je pense qu'il ne
faudrait pas... Il y a un gros travail de réflexion à poursuivre
sur l'importance de l'information versus la publicité. Je trouve qu'il
est important de continuer cela. Maintenant, qu'on imagine de grands complots
au titre de la publicité, qu'on s'imagine qu'on en est encore à
choisir des agences en trichant avec le fichier et ainsi de suite, je pense
qu'on est sorti de cette époque, Dieu merci, et je pense qu'aucun des
gouvernements ne reviendra à ces vieux systèmes. On cherche pour
rien. Rester vigilants, j'en suis, mais rester trop soupçonneux, je
trouve que c'est malsain. Je ne veux pas dire des choses devant le micro qui
ont été dites après la commission parlementaire, mais un
des recherchistes de l'Union Nationale nous a fait comprendre qu'il fallait
peut-être rire de certaines remarques.
Je suis allé au lancement d'un des livres du président
tout à l'heure. Là aussi, on m'a laissé entendre que,
finalement, on se rendait compte qu'il n'y avait pas grand-chose dans le
document.
M. Rivest: Hein?
M. Vaugeois: Non, je ne parle pas de vous, dans le document de
l'Union Nationale.
M. Rivest: Ah bon! Je n'ai jamais dit cela. M. Vaugeois:
Je ne parle pas de vous.
M. Le Moignan: Je pensais que vous disiez dans tout le
document.
M. Rivest: Tout le monde le dit.
M. Le Moignan: Tout le monde a été
épaté par ce document.
M. Rivest: C'est sans doute que vous le faites parce que tout le
monde le dit.
M. Vaugeois: Dites-nous donc, M. le député de
Gaspé, l'accueil que la presse a fait hier à votre document.
M. Rivest: Bah! Mon Dieu, des pages. M. Le Moignan: Des
pages, des pages.
M. Rivest: Des pages entières, des commentaires. Tout le
monde le dit.
M. Le Moignan: On n'a pas payé pour cela et on a cela
à pleines pages. C'est donc signe que c'est bon.
M. Rivest: II n'a pas eu besoin d'agence.
M. Le Moignan: Non, mais il faut avoir le sens du doute, M. le
ministre. C'est bon d'avoir l'Opposition.
M. Vaugeois: Ah oui! C'est dans saint Thomas d'Aquin.
M. Le Moignan: Cela permet au ministre...
M. Rivest: Non, ce n'est pas saint Thomas d'Aquin, c'est
Descartes.
M. Vaugeois: Saint Thomas.
M. Rivest: Le doute, c'est Descartes.
M. Vaugeois: Non, Descartes est venu avant saint Thomas. Il y a
des chances que Descartes l'ait dit avant, comme Sénèque.
M. Rivest: Oui, mais saint Thomas...
M. Le Moignan: Saint Thomas est venu avant et Descartes est venu
trois ou quatre siècles après.
M. Rivest: Bon!
M. Vaugeois: Descartes aussi.
M. Rivest: Sans féliciter l'Union Nationale pour son
dossier, je pense que c'est un élément très important du
problème des communications au Québec et on va continuer de
rester vigilant, extrêmement vigilant, surtout dans cette période
référendaire où le gouvernement est tenté... Oui,
cela s'achève, tiens!
Le programme 2 est adopté, M. le Président. Programme
3.
Edition gouvernementale
Le Président (M. Lacoste): Le programme 2 est
adopté. Programme 3?
L'accès à l'information
gouvernementale
M. Rivest: Au programme 3, M. le Président, ma
première question sera une question simple:
A quand la loi de l'accès à l'information
gouvernementale?
M. Vaugeois: D'abord, j'ai commis une erreur ce matin et je veux
la corriger tout de suite pendant que j'y pense.
M. Rivest: Une?
M. Vaugeois: Une. Nous avions, quand on a évalué
certains réaménagements dans la Direction générale
de l'édition gouvernementale...
M. Rivest: Je vais vous en reparler de l'édition.
M. Vaugeois: ... envisagé de faire passer le service
d'impression en régie sous la responsabilité du Centre des
services en communications. Or, cette hypothèse n'est pas actuellement
retenue, contrairement à ce que j'ai dit ce matin. Donc, c'est un
service qui devrait normalement rester sous la responsabilité du
directeur général de l'édition gouvernementale.
Maintenant, quant à la question que vous me posez, il n'y a pas
encore eu d'étape officielle de franchie, sauf que j'ai eu l'occasion
d'en discuter avec le ministre de la Justice. Actuellement, nous avons...
M. Rivest: Excusez.
M. Vaugeois: Sur le droit d'accès à l'information.
Alors, j'ai eu l'occasion d'en discuter avec le ministre de la Justice et nous
avons des fonctionnaires actuellement qui y travaillent. Pour l'instant, nous
avons convenu que le ministre de la Justice continue certaines
vérifications.
Quant à nous, nous serions prêts, mais du côté
de M. Bédard, il étudie actuellement une façon de
présenter un tel projet de loi et de soumettre ses propositions au
Conseil des ministres.
Cela dépend des événements des prochaines semaines,
mais on est très avancé.
M. Le Moignan: Au fédéral, on n'a pas sorti un
projet de loi dans le même sens?
M. Vaugeois: II y a eu un projet de loi présenté
par les conservateurs qui n'a malheureusement pas pu être
débattu.
M. Rivest: Vous savez ce qui est arrivé aux
conservateurs.
M. Le Moignan: Non. Dernièrement? On est loin des
nouvelles.
M. Rivest: Comme vous êtes nos associés, je ne vous
le rappellerai pas.
M. Vaugeois: Est-ce que c'est une association libre?
M. Le Moignan: Oui.
M. Vaugeois: Et volontaire?
M. Rivest: En respectant les souverainetés, par
exemple.
M. Le Moignan: Dans le temps circonstanciel.
M. Rivest: Alors, la réforme du bureau de
l'éditeur, je suppose que vous avez envisagé diverses
hypothèses?
M. Vaugeois: Oui, monsieur.
M. Rivest: Quelles étaient ces hypothèses?
M. Vaugeois: Les deux principales hypothèses, c'est
d'abord de mieux distinguer les fonctions de l'Editeur officiel. Je pense que
c'est toujours le cas. Les deux hypothèses sont simples: ou bien
l'Éditeur officiel relève de la présidence de
l'Assemblée nationale ou il reste sous la responsabilité du
ministre des Communications.
M. Rivest: Est-ce que vous faites une distinction entre la
production et la distribution?
M. Vaugeois: Oui, absolument.
M. Rivest: Vous ne voyez pas d'inconvénient à ce
que la production relève de l'Assemblée nationale et que la
distribution relève d'un autre ministère?
M. Vaugeois: Nous souhaiterions, au titre de la commercialisation
et de la distribution, que cela reste la responsabilité de la Direction
générale de l'édition gouvernementale. On pense qu'il n'y
a aucun avantage, une fois la publication faite, à ce qu'il se
crée un service distinct. Alors, au niveau de la diffusion, de la
distribution, de la promotion, de la commercialisation on le
souhaiterait pour
toutes les régies et pour tous les offices du gouvernement
pour la réalisation des ouvrages, pour l'étape de
l'édition, il y a une hypothèse qui reste à
l'étude, celle voulant que l'Éditeur relève de
l'Assemblée nationale.
M. Rivest: Si j'ai bien compris...
M. Vaugeois: Mais ce n'est plus du tout le même champ qui
serait couvert par le mandat de l'Editeur officiel. On réserverait son
champ d'intervention, au titre des publications, aux publications de
l'Assemblée nationale et, je l'ai dit ce matin, à des
publications venant du Protecteur du citoyen, du Vérificateur ou du
président des élections et peut-être à d'autres
secteurs auxquels on n'a pas pensé, mais qui, comme je l'ai dit
également, devraient, d'après notre perception, être
à l'abri du pouvoir exécutif, compte tenu de la tradition
britannique, etc.
M. Rivest: Un deuxième temps, je pense, dans les projets
du gouvernement ou du ministère, je ne le sais pas pour l'instant, c'est
la création d'une direction générale des publications
gouvernementales qui aurait pour mandat d'assurer l'accessibilité des
citoyens à l'ensemble des publications gouvernementales.
M. Vaugeois: C'est cela.
M. Rivest: Évidemment, l'avantage, ce serait de clarifier
la juridiction du ministère des Communications en matière de
publications. Maintenant, en ce qui concerne les inconvénients, est-ce
qu'on ne tient pas compte de l'optique d'une maison d'édition
gouvernementale centralisatrice de l'ensemble des opérations
reliées à la production, à l'impression et à la
diffusion de l'ensemble des publications gouvernementales? Est-ce que cela
n'ajoute pas, non plus, d'autres intervenants en matière d'action
gouvernementale dans le domaine?
M. Vaugeois: Non. Dans toutes les hypothèses que nous
étudions actuellement, il n'y en a jamais une qui prévoit la
centralisation des publications gouvernementales. Cela est exclu.
M. Rivest: II n'y a pas de projet de maison d'édition
gouvernementale? Cela n'a jamais été envisagé comme
possibilité?
M. Vaugeois: Oui. L'ancien Éditeur officiel avait un
projet de cette nature.
M. Rivest: D'accord, c'est exclu pour l'instant. M. Vaugeois:
Oui.
M. Rivest: Après cela, évidemment, il y a un
chambardement des personnes, bien sûr, à l'intérieur du
ministère, qui est envisagé. Quelles sont les
responsabilités additionnelles à l'intérieur de cette
réforme qui seraient confiées au sous-ministre adjoint à
l'information?
M. Vaugeois: II n'y en a pas. Ecoutez, vous voulez dire en termes
de transferts vers le centre des services?
M. Rivest: Le partage des responsabilités entre le
sous-ministre des Communications, l'Éditeur officiel et le sous-ministre
adjoint à l'information?
M. Vaugeois: Je vais reprendre ce que je disais ce matin. Cela va
mieux avec l'organigramme, en tout cas pour moi. Si on fait la correction que
j'ai faite ce matin, le service des impressions à la régie reste
sous la responsabilité de la direction générale. C'est le
service de la documentation et le service de la traduction qui sont
susceptibles d'aller au Centre des services en communications.
Commercialisation, service de publication officielle, documentation
québécoise restent sous la responsabilité de la Direction
générale de l'édition. On en est là dans nos
réflexions. Il n'y a rien de fait, si vous voulez.
M. Rivest: II n'y aura rien de fait au niveau des
problèmes, au niveau du personnel ou de la gestion...
M. Vaugeois: Par exemple, avec la Justice...
M. Rivest: ... tant que les décisions ne seront pas
prises.
M. Vaugeois: Avec la Justice, vous voyez encore à mon
budget jurimétrie, jurisprudence.
M. Rivest: La jurimétrie et tout cela. Tantôt, sur
l'impression à la régie...
M. Vaugeois: C'est important de bien s'entendre. Ce n'est pas
parce qu'on convient et on convient vraiment que chacun des
ministères reste responsable de son programme de publications qu'on ne
proposera pas, pour autant, un effort conjoint et commun de la
commercialisation, de la distribution et de la diffusion. Là, il y a des
mesures qu'on est en train de prendre à ce titre. La politique des prix,
par exemple, va être la même pour tout le monde et on va inviter
tout le monde à adopter notre politique de prix parce qu'un de nos
objectifs, c'est de développer une notion un peu nouvelle au
gouvernement, celle des crédits générés.
Le ministre des Finances actuel a été très
astucieux avec les crédits périmés. Il y a deux ans
à peu près, il avait tenu compte, dans l'évaluation des
besoins des ministères, des crédits périmés des
années antérieures. Alors, on a évoqué la
possibilité de tenir compte également des crédits
générés. Il y a des ministères qui
génèrent des crédits par leurs programmes de publications,
entre autres. Mais, pour que cela ait du sens, il faut que les publications se
vendent au moins au niveau ou au-dessus des coûts de production.
Alors, pour qu'on puisse obtenir du ministère des Finances, du
Conseil du trésor et des organismes centraux qui surveillent les
finances, pour
qu'on puisse plaider en faveur d'une reconnaissance des crédits
générés, il faut avoir une politique de prix qui se tienne
et ça, nous le proposons à l'ensemble des directions de
communications des différents ministères. Également, nous
souhaitons que dans chacun des ministères il y ait le moins de monde
possible qui puisse publier. On souhaiterait que ce soit un rôle qui soit
réservé, autant que possible, à la Direction des
communications où il est supposé se développer une
expertise pour réussir des publications pas trop fantaisistes, pas trop
luxueuses, pas trop coûteuses et correspondant à la nature du
produit et aux besoins de la clientèle. En effet, à cet
égard, on trouve qu'il y a eu beaucoup d'abus à
l'intérieur du gouvernement et les graphistes s'en donnent à
coeur joie en faisant des choses absolument fantaisistes pour des documents
d'information qui n'ont pas besoin d'une telle présentation.
M. Rivest: Oui, d'accord. Le quatrième volet, si je vous
comprends bien, évidemment, c'est le problème des impressions en
régie. Y a-t-il d'autres raisons que celle de donner de l'importance au
ministère des Communications pour enlever à l'Editeur officiel
cette dimension des impressions en régie?
M. Vaugeois: De l'enlever à qui?
M. Rivest: A l'Éditeur officiel, on le donnerait au
ministère des Communications. Non?
M. Vaugeois: Oui, mais là il y avait bien des chances que
l'hypothèse voulant que l'Éditeur officiel reste sous la
responsabilité du ministre des Communications soit retenue. Donc,
ça ne change rien; ça n'enlève pas d'importance au
ministère des Communications. (20 h 30)
M. Rivest: Enfin, si on prend les différents
éléments des réformes envisagées au titre des
publications gouvernementales, que ce soient celles relevant de
l'Assemblée nationale versus le ministère des Communications dont
on a parlé, de la création éventuelle d'une direction
générale des publications gouvernementales avec tous les
changements que ça implique, qu'arriverait-il, par exemple... Le
ministre a parlé tantôt des problèmes avec le
ministère de la Justice au niveau de la jurimétrie et de la
jurisprudence. C'est réglé?
M. Vaugeois: C'est-à-dire qu'on s'est entendu sur un
transfert; il reste à le faire, en tenant compte des circonstances.
M. Rivest: Qu'arrive-t-il alors des services, dans un autre
domaine, de traduction et de photographie au Centre des services en
communications?
M. Vaugeois: C'est une question interne. En termes de calendrier,
on est allé au Conseil du trésor avec notre plan de
réorganisation de la direction générale et...
M. Rivest: Est-ce qu'il a été au Conseil des
ministres, ce plan? Est-ce qu'il est public?
M. Vaugeois: Le plan?
M. Rivest: Le plan de réorganisation des services de
publications gouvernementales.
M. Vaugeois: C'est-à-dire que je suis allé au
comité ministériel de développement culturel et...
M. Rivest: A quelle époque?
M. Vaugeois: ... il y a quelques semaines, et on s'est entendu
sur l'essentiel. Quant à aller au Conseil des ministres, on a convenu
d'y aller avec le nouveau mandat de la direction générale des
publications, avec des éléments de politique
d'établissement des prix versus ce qui est gratuit, avec des
éléments de politique plus précis pour la
commercialisation, la diffusion et la distribution. Pour l'instant, on a un feu
vert du Conseil du trésor pour les réaménagements
internes; on n'est pas allé plus loin que cela.
M. Rivest: Est-ce que, au niveau des services purement physiques
et administratifs de l'Editeur officiel, en termes de locaux, vous avez
examiné également cette possibilité?
M. Vaugeois: Quels locaux?
M. Rivest: Est-ce que vous allez fermer des bureaux de l'Editeur
officiel...
M. Vaugeois: Oui.
M. Rivest: ... à Trois-Rivières, par exemple, un
coin qui vous intéresse?
M. Vaugeois: Oui. On a fait une évaluation, justement, du
travail de commercialisation et on constate que, en général, la
promotion et la vente par le réseau des libraires se passent bien. On a
l'intention d'utiliser le réseau des bibliothèques centrales de
prêts et des bibliothèques publiques pour rendre accessibles le
plus possible les publications gouvernementales. On a l'impression,
également, que le comptoir postal pourrait se développer
énormément, et cela correspond à des besoins de
régions mal servies soit par des bibliothèques, soit par des
librairies.
Par ailleurs, on a regardé très froidement le rendement
des bibliothèques de l'Éditeur officiel et on en arrive un peu
aux mêmes conclusions auxquelles était arrivée Information
Canada il y a quelques années alors que, après avoir ouvert des
librairies d'Information Canada un peu partout, on les a toutes fermées,
sauf peut-être une à Montréal et une à Ottawa. Nous
constatons que ce n'est pas notre meilleure façon de diffuser, de
distribuer et de vendre des publications gouvernementales. On aime mieux
travailler avec le réseau privé.
Une Voix: C'est quoi?
M. Vaugeois: C'est la Loi sur la Législation. Alors, on
n'a pas l'impression que le meilleur réseau, c'est le réseau de
nos librairies et une décision est prise d'envisager la fermeture de la
librairie de l'Editeur officiel, qui est à Trois-Rivières. C'est
celle qui a le plus faible rendement, actuellement; le chiffre d'affaires de
cette...
M. Rivest: Celle de Hull?
M. Vaugeois: Hull, écoutez, je vais vous donner les
chiffres; vous les avez d'ailleurs, à la page 33 de votre document. La
librairie de l'Editeur officiel à Trois-Rivières a vendu pour $57
000, en 1978-1979, et pour $64 000, en 1979-1980. Celle de Hull est
passée de $87 000 à $111 000; elle a eu une augmentation de 27%,
entre 1978-1979 et 1979-1980. Je reconnais que nous avions envisagé la
fermeture de la librairie de Hull, mais, à la suite d'une étude
plus attentive de l'évolution du chiffres d'affaires vous l'avez
sous les yeux, l'augmentation est quand même assez spectaculaire
on a convenu de surseoir dans ce cas et de voir si la performance de la
librairie de Hull ne peut pas justifier le maintien de ce point de vente
à Hull.
M. Le Moignan: Vous avez des chiffres intéressants pour
les librairies privées, des distributeurs et ces choses-là?
M. Vaugeois: Oui.
M. Rivest: Maintenant...
M. Vaugeois: Voyez-vous, au niveau des librairies privées,
par exemple, on est passé de $302 000 à $646 000; c'est une
augmentation de plus de 113%. On pense que c'est là qu'il faut
travailler.
M. Rivest: Est-ce que, également, il n'y a pas
d'implications avec le Service des achats, d'une façon
générale? Parce que tout cela circule.
M. Vaugeois: Pour quelle raison?
M. Rivest: Le Service des achats et des approvisionnements du
gouvernement, vous devez établir un point de jonction avec cela; est-ce
que le gouvernement achète des livres?
M. Vaugeois: Je ne sais pas si le gouvernement achète les
publications du gouvernement.
M. Rivest: Pour les commandes d'impression, excusez-moi.
M. Vaugeois: Ah! oui, c'est autre chose. C'est une des raisons
pour lesquelles on fait la réforme quant au mandat de l'Éditeur
officiel. L'Éditeur officiel, d'après la loi que je viens de vous
passer, la Loi sur la Législature, quand il remplit un mandat que lui a
confié le Conseil exécutif, échappe aux règles
habituelles des appels d'offres, ainsi de suite. Il agit de son initiative. Je
ne sais pas trop quels étaient les paramètres de son initiative,
mais il allait chercher son fournisseur, et il n'y a personne au
ministère qui pouvait lui demander des comptes le ministre,
à peine, pouvait demander des comptes parce que la loi faisait
que l'Éditeur officiel agissait sur mandat du Conseil exécutif et
il filait.
C'est une des raisons pour lesquelles nous avons nommé le
sous-ministre en titre Éditeur officiel, pour le temps que nous allons
mettre à faire notre réforme. Cela veut dire qu'à partir
de maintenant tous les contrats de publications, même au titre de
l'Éditeur officiel, vont subir les mêmes procédures et les
mêmes règles, et le même recours au fichier central.
M. Rivest: Est-ce que la mise en route de cette réforme
n'entraînerait pas que la fonction même d'éditeur officiel
disparaîtrait et que ce serait le sous-ministre en titre des
Communications qui serait responsable de l'ensemble des opérations?
NI. Vaugeois: Non. Ce qui pourrait arriver, théoriquement,
c'est que tout soit ramené au niveau du directeur général
des publications gouvernementales. On n'a pas envie de faire disparaître
l'Editeur officiel comme tel, mais on pense que dans certains cas il peut
être justifié d'être maintenu et j'ai donné ces
cas.
M. Rivest: Certains de ces changements peuvent certainement se
faire simplement sur le plan administratif.
M. Vaugeois: C'est cela.
M. Rivest: Ce sont des changements, quand même,
considérables le ministre le réalise bien dans les
orientations qu'on prend, les objectifs et tout cela. Le ministre peut-il nous
assurer et j'imagine qu'il y aura certainement une partie de cela qui ne
pourra pas simplement se faire par décret ou par
réaménagement...
M. Vaugeois: C'est exact.
M. Rivest: ... qu'à un moment ou l'autre cette
modification au niveau du ministère des Communications fera l'objet d'un
projet de loi, ne serait-ce que pour amender la Loi sur la
Législature?
M. Vaugeois: C'est exact.
M. Rivest: Ce n'est pas pour rien que l'Éditeur officiel
est dans la Loi sur la Législature.
M. Vaugeois: C'est cela.
M. Rivest: II y a, quand même, un principe sur ce plan du
législatif et de l'exécutif que le ministre a
évoqué pour les publications de l'Assemblée nationale, en
particulier. Y aura-t-il un projet de loi qui consacrera cette réforme,
autant en ce qui a trait à l'Éditeur officiel qu'à la
nouvelle fonction du ministère des Communications? Y aura-t-il un projet
de loi?
M. Vaugeois: Oui, il y a une étape législative
envisagée.
M. Rivest: Quand?
M. Vaugeois: Cela pourrait être à l'automne. On
s'est donné jusqu'à l'été pour présenter au
Conseil du trésor un nouveau mandat, une nouvelle politique de
commercialisation et tout ce que j'ai déjà
évoqué et, à ce moment-là, on serait
prêt pour l'étape législative.
M. Rivest: Est-ce qu'aujourd'hui vous avez une idée
précise des coûts de l'ensemble de l'opération?
M. Vaugeois: Non, il n'y a pas de... On change...
M. Rivest: II n'y a pas de plan d'effectifs encore?
M. Vaugeois: Non, et il n'y en aura pas.
M. Rivest: II n'y a pas d'augmentation d'effectifs, cela
n'implique pas d'augmentation d'effectifs?
M. Vaugeois: Non, au contraire. S'il y a quelque chose, cela
devrait nous permettre certaines économies d'échelle, comme on
dit.
M. Rivest: A Hull, à propos de la location du bureau de
l'Éditeur officiel, il n'y a pas eu certains problèmes au niveau
du bail?
M. Vaugeois: C'est-à-dire qu'on avait envisagé la
fermeture.
M. Rivest: Vous vous êtes ravisés? M. Vaugeois:
Oui. M. Rivest: Pourquoi?
M. Vaugeois: Pour les raisons que je vous ai données tout
à l'heure. On nous a fait valoir la progression assez remarquable du
chiffre d'affaires de la librairie de Hull, et on s'est rendu à ces
arguments. La population là-bas a réagi. Elle a dit combien elle
appréciait le service de la librairie de l'Éditeur officiel et,
devant l'intérêt de la population, on s'est ravisé et on a
renégocié un nouveau bail.
M. Rivest: J'imagine que tout cela a franchi, pour aller vite,
pour ne pas retarder indûment... J'imagine que le ministre a
adressé un mémoire au Conseil des ministres là-dessus?
M. Vaugeois: Sur les fermetures?
M. Rivest: Non, non, sur l'ensemble de la réforme.
M. Vaugeois: Oui, mais, encore une fois, on n'est pas allé
au Conseil des ministres formellement parce qu'après les études
faites au comité ministériel de développement culturel et
au Conseil du trésor on a eu les autorisations de faire des
réaménagements internes et on a convenu d'aller au Conseil des
ministres quand on aurait pu préciser les mandats, le nouveau mandat de
l'Éditeur officiel, le nouveau mandat de la direction
générale.
M. Rivest: Vous êtes, quand même, allés au
Conseil des ministres pour désigner le sous-ministre...
M. Vaugeois: Oui.
M. Rivest: ... comme Éditeur officiel, en attendant que
les...
M. Vaugeois: Oui, parce qu'autrement on n'aurait pu rien publier,
étant donné la Loi sur la Législature.
M. Rivest: Et en d'autres termes...
M. Vaugeois: II faut, pour respecter la Loi sur la
Législature, avoir un éditeur officiel.
M. Rivest: Oui.
M. Vaugeois: C'est ce qu'on a fait.
M. Rivest: C'est cela.
M. Vaugeois: II y a un décret.
M. Rivest: Eventuellement, quand tout cela sera prêt... Au
comité interministériel, c'est quoi, en novembre, en
décembre?
M. Vaugeois: Ah non! C'est plus récent que cela. C'est au
début de 1980.
M. Rivest: Au début de 1980.
M. Vaugeois: Oui. Ce n'est pas la première fois.
M. Rivest: Non.
M. Vaugeois: Mon prédécesseur, Louis O'Neill,
était venu au comité ministériel alors que j'étais
aux Affaires culturelles.
M. Le Moignan: J'aurais peut-être une petite question. Vous
avez parlé ce matin des publications gouvernementales qui semblaient
être un peu trop nombreuses. Avez-vous songé, par exemple, dans
quels domaines, dans quel ordre il faudrait couper, parce qu'on reçoit
beaucoup de publications? Il y en a qui sont dispendieuses, comme vous le
mentionnez, et d'autres sont...
M. Vaugeois: Oui. Par exemple, tout ce qui peut être
réalisé par l'édition privée, à notre avis,
devrait être laissé à l'édition privée. On a
déjà préparé une note interne invitant nos services
à chercher à distinguer entre un ouvrage que seul le gouvernement
peut faire d'un ouvrage que l'entreprise privée devrait normalement
pouvoir réaliser. Dans le cas frontière où un ouvrage peut
être difficile d'exécution pour l'entreprise privée, on a
convenu plutôt de lui donner accès à nos services,
d'apporter notre soutien, mais de laisser l'entreprise privée
réaliser le projet chaque fois que cela était possible.
Egalement, on a cherché à distinguer dans la documentation
québécoise ce qui pouvait être laissé à
l'entreprise privée et également ce qui pouvait être d'un
intérêt particulier pour les autres ministères, parce que
la documentation québécoise avait tendance à éditer
à peu près dans tous les domaines. Les directeurs de
communications des différents ministères se plaignaient un petit
peu de voir des livres paraître sur un sujet concernant leur
ministère sans qu'ils aient été associés. Là
aussi, on a ouvert la porte à une consultation avec le Conseil des
directeurs de communications. Mais, grosso modo, si vous voulez, la
règle qu'on va suivre, c'est d'essayer de s'en tenir à des
publications qui sont vraiment du ressort et de la compétence du
gouvernement, soit parce que l'entreprise privée ne peut pas le faire ou
n'a pas envie de le faire ou encore parce que cela correspond vraiment à
un besoin des citoyens.
M. Le Moignan: Vous nous faites parvenir des douzaines de
rapports cela peut dépendre de l'intérêt de chacun
sur les professions, que ce soit celle d'infirmière, de
comptable, d'arpenteur. Evidemment, selon les goûts. Est-ce que ce sont
des publications qui ont des tirages assez élevés ou si vous
faites cela simplement pour rendre service à la profession, pour
renseigner les spécialistes, les députés et tous les
autres?
M. Vaugeois: De mémoire, parce que j'en ai vu passer
quelques-uns, cela peut être aussi peu que 1500 exemplaires, cela peut
aller à 3000.
M. Le Moignan: Vous ne les vendez pas. C'est pour distribution
gratuite.
M. Vaugeois: En général, les rapports sont
donnés, oui.
M. Le Moignan: Mais est-ce qu'il y a une utilité
là-dedans, en dehors des bibliothèques, des
spécialistes?
M. Vaugeois: Cela dépend beaucoup de...
M. Le Moignan: Cela dépend à qui ils s'adressent.
D'abord, il y en a pour tous les goûts.
M. Vaugeois: Je serai satisfait si on réussit à
éditer ces choses-là sur un papier le plus modeste possible. On
passe notre temps à répéter des directives
là-dessus. Il faut se calmer un peu. Tous les jours, il nous en
échappe.
M. Le Moignan: Parfois, une vingtaine de pages pourraient se
résumer en trois ou quatre pages parce qu'il y a tellement de...
M. Vaugeois: Absolument. Il y a des notes internes qui sont
imprimées sur du papier glacé 140-M, trois couleurs.
M. Rivest: J'imagine que la nouvelle direction
générale sous la responsabilité d'un sous-ministre... La
différence essentielle, le point majeur, c'est que l'Editeur officiel,
dans la loi, était un fonctionnaire de l'Assemblée nationale. (20
h 45)
M. Vaugeois: Autrefois.
M. Rivest: L'Editeur officiel du Québec, ainsi que les
fonctionnaires et employés de son bureau sont des fonctionnaires et
employés de l'Assemblée nationale. Article 136 de la Loi sur la
Législature. En opérant la réforme que le ministre
envisage, il met cela sous la responsabilité d'un sous-ministre,
temporairement, pour l'instant, peu importe. Mais, éventuellement, si
cela devient une direction générale du ministère des
Communications, le sous-ministre en titre ou un sous-ministre adjoint ou qui
que ce soit devient le... C'est le premier changement majeur. On sort du champ
législatif l'ensemble de l'édition. Je vais vous dire la raison
pour laquelle...
M. Vaugeois: Attention, vous êtes sur une mauvaise piste
parce que, quand on a créé le ministère des
Communications, on a immédiatement rattaché au ministre des
Communications un certain nombre de secteurs qui relevaient d'autres et
l'Editeur officiel...
M. Rivest: Administrativement, mais législativement...
M. Vaugeois: ... a été, à ce
moment-là, confié...
M. Rivest: Y a-t-il eu un amendement à la loi?
M. Vaugeois: Un arrêté en conseil.
M. Rivest: Qui a amendé un article de loi?
M. Vaugeois: C'est l'Union Nationale qui a fait cela.
M. Rivest: Vous en avez fait, des affaires. M. Le Moignan: Cette
année? M. Rivest: Vous n'êtes pas au pouvoir. M. Vaugeois:
Je m'excuse, M. le Président.
M. Le Moignan: II a parlé de 1980, tout à l'heure,
dans ses modifications.
M. Vaugeois: Je m'excuse, M. le Président, pour le
transfert de l'Éditeur officiel aux Communications, cette
responsabilité a été prise en 1971 sous les
libéraux.
M. Rivest: Est-ce qu'on a procédé par loi?
M. Vaugeois: Non.
M. Le Moignan: Je savais qu'on...
M. Rivest: On a amendé l'article de loi par
arrêté en conseil. On a bien pu se faire battre si on a fait
cela.
M. Le Moignan: Si on l'avait fait, on aurait été
élu.
M. Vaugeois: Apparemment, cela se fait à partir de
l'article 7 de la Loi sur l'Exécutif. Alors, le gouvernement
précédent s'est prévalu de l'article 7 de la Loi sur
l'Exécutif et a transféré...
M. Rivest: Le gouvernement était dans la parfaite
légalité.
M. Vaugeois: Absolument.
M. Rivest: Je vous remercie, M. le ministre.
M. Vaugeois: Sauf que vous étiez sur une mauvaise piste
avec votre question.
M. Rivest: Ma piste s'en vient. Est-ce que, par exemple, les
publications, disons les livres blanc, bleu vert, toute la kyrielle de livres
passent par l'Editeur officiel actuellement?
M. Vaugeois: Oui, c'est un mandat de l'Exécutif.
M. Rivest: Et la vente au public. M. Vaugeois: Oui.
M. Rivest: Est-ce que le ministre peut me dire s'il n'y a pas
certaines publications du livre blanc qui ont été
diffusées au public à titre gratuit?
M. Vaugeois: Vous parlez d'un livre blanc en particulier?
M. Rivest: Disons, par exemple, celui du Loisir, à la
demande de certains ministres.
M. Vaugeois: Je pense qu'à peu près chaque fois un
service gratuit des publications gouvernementales est inévitable. Je
pense bien que cela arrive à peu près chaque fois. Les
publications gouvernementales sont fournies généreusement aux
collaborateurs et aux gens qu'on va consulter, par exemple, sur un livre blanc.
C'est assez normal. Si on dit à des gens: On veut avoir votre avis sur
un livre blanc, on n'est quand même pas pour, dans un premier temps, leur
dire: Vous allez l'acheter et on va vous consulter.
M. Rivest: Je vais vous poser une question. Combien
d'exemplaires, par exemple dans le cas du livre blanc sur la santé et la
sécurité au travail ou du livre blanc sur le loisir, ont
été vendus?
M. Vaugeois: Je pourrais vous le dire si vous le voulez.
M. Rivest: J'aimerais cela.
M. Vaugeois: Mais voulez-vous retenir que ce problème
rejoint celui que j'ai évoqué tout à l'heure? Pour nous,
il y a nécessité d'avoir deux sortes de prix. J'insiste
là-dessus. On peut avoir un prix qui est quasi symbolique...
M. Rivest: Oui, mais quand il n'y a pas de prix du tout.
M. Vaugeois: A ce moment-là, ils sont donnés.
M. Rivest: Oui, mais quelle est votre politique justement? C'est
cela, vous n'avez pas de politique d'accessibilité des publications
gouvernementales au public. Certaines qui font l'affaire de certains ministres,
vous les donnez et d'autres, on doit les acheter. C'est cela?
M. Vaugeois: Bien non. M. le Président, trois grandes
catégories de cas: les publications gratuites sont gratuites pour tout
le monde.
M. Rivest: Nommez-les.
M. Vaugeois: Après cela, des publications qui seront
vendues et, là, il y a deux sortes de prix; il y a un prix quasi fictif
et symbolique cela permet un certain contrôle et, finalement, cela
coûte plus cher à manipuler et à facturer que le montant
que cela peut rapporter et, parfois, un prix qui correspond au
coût de production.
C'est à travers tout cela qu'on essaie actuellement d'agir et de
dégager des politiques de diffusion, d'accessibilité qui seraient
un petit peu plus cohérentes que les vieilles habitudes qui se sont
développées au cours des dernières années. C'est un
des rôles qu'on va se donner en révisant le mandat de la Direction
générale des publications gouvernementales, être plus clair
sur ces politiques. Vous m'avez demandé des cas précis. Je ne
serais pas étonné que sur un tirage de 10 000 exemplaires,
surtout dans le cas des livres blancs qui sont moins...
M. Rivest: Commençons par les chiffres.
M. Vaugeois: Oui. Surtout dans le cas des livres blancs qui sont
moins discutés politiquement, qui sont moins contentieux...
M. Rivest: Le livre blanc, par exemple, sur la
souveraineté-association, est-ce que vous en avez vendu?
M. Vaugeois: Vous pouvez être certain que, dans ce cas, le
contrôle a été très strict pour éviter
d'en donner, comme le livre blanc sur le développement culturel
était difficile à avoir gratuitement. Pour certains autres livres
blancs comme celui du loisir, il est possible...
M. Rivest: II y a l'arbitraire là-dedans, le ministre
admet cela.
M. Vaugeois: C'est pour cela, d'ailleurs, que nous faisons
actuellement une réforme administrative à ce titre, et le
modèle qui va prévaloir, c'est celui du livre blanc sur la
question constitutionnelle.
M. Le Moignan: Est-ce que le gouvernement peut vendre d'autres
éditions, comme le livre beige? Est-ce qu'on vous a demandé de le
vendre?
M. Fallu: Cela ne se donnait même pas.
M. Rivest: Vous êtes là, vous?
M. Vaugeois: Le livre beige, moi je l'ai acheté.
M. Le Moignan: Le gouvernement ne le vend pas.
M. Rivest: Quel démenti le ministre vient
d'apporter...
M. Vaugeois: C'est en tant qu'historien.
M. Rivest: La dissension règne. Toute cette réforme
est bien intéressante.
M. Vaugeois: C'est cela que je comprends de vos propos.
M. Rivest: II faudra bien faire attention, parce que quand on
fait passer aussi allègrement directement dans l'exécutif
l'ensemble de l'administration des publications gouvernementales, je comprends
que les intentions peuvent être nobles, mais c'est tout un changement que
d'enlever cela de la responsabilité au moins juridique de
l'Assemblée nationale et d'envoyer cela...
M. Vaugeois: Non, c'était déjà fait. C'est
le gouvernement libéral qui l'a fait, en 1971.
M. Rivest: Je parle au niveau des lois.
M. Vaugeois: Écoutez, ce qui a été fait,
c'est qu'on a transféré l'Éditeur officiel sous la
responsabilité...
M. Rivest: Vous élargissez. Vous embarquez dans les
publications de l'Assemblée nationale.
M. Vaugeois: Non, il avait déjà cette
responsabilité. Ce que l'Éditeur officiel n'avait pas comme
responsabilité, c'était le journal des Débats, par
exemple, qui était resté une compétence de
l'Assemblée nationale, mais le reste était ajouté, bien
sûr, aux compétences de l'Éditeur officiel et avait
été placé sous la responsabilité
écoutez-moi bien du ministre des Communications. A cause de la
loi, l'Éditeur officiel, quand il agissait à partir d'un mandat
de l'exécutif, n'était pas tenu de respecter les
procédures administratives qui ont été
développées ces dernières années, par exemple, pour
l'octroi des contrats. Pour nous, c'était devenu contrat d'impression.
On veut réformer cela et on a placé' la responsabilité de
l'Éditeur officiel momentanément sous celle du sous-ministre des
Communications qui, lui, convient de se soumettre, même si la loi ne l'y
oblige pas, aux procédures maintenant en vigueur pour les contrats
d'impression et de suivre les procédures recommandées par le
Service général des achats même pour les publications de
l'Éditeur officiel qui sont inscrites à partir d'un mandat ou
d'une commande du conseil exécutif.
M. Rivest: Est-ce que ce serait absolument invraisemblable de
songer à faire une direction générale d'un
ministère là-dessus? L'idée que j'ai mentionnée
tantôt, d'une maison d'édition gouvernementale, quels seraient les
inconvénients? Est-ce qu'il y aurait un statut corporatif précis
et qui pourrait avoir des points de touche avec l'ensemble de l'administration
gouvernementale? J'imagine que vous avez envisagé cette
hypothèse.
M. Vaugeois: Cela existe dans certains pays. M. Rivest:
Pourquoi l'avez-vous rejetée?
M. Vaugeois: Parce qu'on cherche actuellement à limiter le
nombre de régies...
M. Rivest: Ah mon Dieu!
M. Vaugeois: ... et d'offices paragouverne-mentaux qui
échappent à la responsabilité des élus.
M. Rivest: Vous pourriez lui donner des normes de pratique qui
répondraient à vos objectifs.
M. Vaugeois: Mais on n'en sent pas le besoin.
M. Rivest: Ce ne serait pas inscrit à l'intérieur
d'un ministère avec une direction ministérielle, etc.
M. Vaugeois: De toute façon, on ne réglerait pas
grand-chose, parce qu'on créerait une maison d'édition qui
vivrait des deniers publics, et on ne pourrait jamais confier à cette
maison d'édition la responsabilité d'éditer selon les
besoins des différents ministères et des différentes
régies. Les ministères ne sont certainement pas prêts
à renoncer à leur rôle de publication pour ce dont ils ont
besoin, compte tenu de leurs activités. Finalement, on créerait
une maison d'édition soutenue par les deniers publics qui s'ajouterait
et qui ne pourrait pas régler les problèmes d'édition du
gouvernement.
M. Rivest: Ne l'avez-vous pas mentionné, comme
hypothèse possible, dans vos recommandations au comité
interministériel ou dans le mémoire que vous auriez
adressé?
M. Vaugeois: Non, je n'ai pas retenu cette hypothèse dans
les documents que j'ai acheminés. L'Editeur officiel l'avait
proposé, pas formellement, mais il avait constitué un dossier
illustrant que ça pouvait se faire. Par exemple, on sait qu'en France il
y a la Documentation française, qui est un organisme qui a une certaine
autonomie; on pourrait faire, avec la documentation québécoise,
une boîte parallèle subventionnée, etc. On n'en sent pas le
besoin.
M. Rivest: D'accord, ça va pour ça. Dernière
question, une question de détail. Revenons à
Trois-Rivières. Au moment où vous avez décidé de
fermer le point de vente de l'Éditeur officiel, est-ce que vous n'avez
pas tenté de convaincre un libraire d'assurer la distribution des livres
de l'Editeur officiel?
M. Vaugeois: Déjà à peu près tous les
libraires agréés vendent les publications de l'Éditeur
officiel. Autrefois, il existait des contrats privilégiés avec
certains libraires. Par exemple, il y avait des libraires reconnus par
l'Éditeur officiel et qui avaient droit à une remise
spéciale de 40%, en échange de quoi ils s'engagaient à
tenir un inventaire plus complet des stocks de l'Éditeur officiel; les
autres libraires recevaient les publications gouvernementales à une
remise moindre. Depuis à peu près deux ans, je crois, ce service
a eu tendance à généraliser la remise, en la mettant au
niveau le plus élevé et cela a donné de très bons
résultats. Alors, à Trois-Rivières, il existe, à ma
connaissance...
M. Rivest: La librairie Poirier, par exemple.
M. Vaugeois: ... il y a trois libraires agréés au
moins à Trois-Rivières, et les trois vendent très
probablement les publications gouvernementales, mais on va les inciter à
garder un meilleur inventaire, étant donné la fermeture de la
librairie de l'Editeur officiel.
M. Rivest: Je voudrais savoir, en terminant sur ce point... Dans
la conduite de cette réforme je sais que le ministre va me
répondre oui il y a des inquiétudes qui nous parviennent
de gens qui occupent des fonctions actuellement dans le circuit de l'ensemble
des publications. Le ministre, j'imagine, va tenir compte de tous les droits de
ces gens qui sont inscrits dans le circuit actuel pour les affecter à
des postes. Est-ce qu'il y a une politique de gestion des ressources humaines
d'envisagée? J'imagine que oui? Il y a une politique de gestion du
personnel. Est-ce qu'on a été informé?
M. Vaugeois: II y a apparemment deux personnes affectées
à Trois-Rivières.
M. Rivest: Non, pas à Trois-Rivières, d'une
façon générale, j'ai abandonné
Trois-Rivières.
M. Vaugeois: Oui, mais il n'y a pas de perturbation pour le
personnel dans ce que nous faisons.
M. Rivest: Non, pas au niveau de l'Assemblée
nationale?
M. Vaugeois: II n'y a personne de touché à
l'Assemblée nationale, parce que, je le répète,
déjà, l'Éditeur officiel est passé à la
responsabilité du ministre des Communications; ça faisait neuf
ans que ça durait.
M. Rivest: Alors, le ministre a mis en route, on a eu pas mal
d'indications des éléments; je ne pense pas qu'on en ait
oublié.
Le Président (M. Lacoste): L'élément 1
est-il adopté?
M. Rivest: Non, je voudrais, en terminant... M. Vaugeois:
Féliciter le ministre!
M. Rivest: Non, on verra ça à l'application. On me
parle de la campagne de promotion du drapeau; ça relève de votre
ministère?
M. Alfred: Pourquoi pas?...
M. Rivest: De l'Éditeur officiel, me dit-on, non?
M. Vaugeois: Non, il n'y a pas de campagne actuellement...
M. Alfred: L'appel du drapeau!
M. Vaugeois:... de promotion du drapeau, il y en a
déjà eu.
M. Alfred: Le drapeau de Duplessis! M. Le Moignan: Notre
drapeau!
M. Alfred: Le drapeau québécois. Est-ce que ce
n'était pas l'appel du drapeau...
M. Vaugeois: Le drapeau que nous a donné l'Union
Nationale, en tout cas.
M. Le Moignan: Oui, c'est un beau cadeau, n'est-ce pas?
M. Alfred: Mais l'Union Nationale d'autrefois.
M. Rivest: Est-ce que le ministre d'État au
développement culturel n'a pas lancé, en 1979, même en
1978, une campagne de promotion du drapeau qui a donné lieu, par
exemple, à la fabrication d'une série de boutons ou, enfin,
de
trucs à gauche et à droite, ne serait-ce que parce que les
députés ont reçu, comme vous le savez, une grosse
boîte de drapeaux de toutes les grandeurs, etc.?
M. Le Moignan: Vous ne les avez pas comptés?
M. Rivest: J'ai donné ma boîte au
député de Vanier.
M. Alfred: Pourquoi ne me l'avez-vous pas donnée?
M. Vaugeois: Messieurs, est-ce que les ministres d'État
défendent leurs crédits?
M. Rivest: Pas aussi bien que vous!
M. Vaugeois: En tout cas, vous lui poserez la question, je ne
suis pas au courant.
M. Alfred: Donnez-les moi vos drapeaux.
M. Le Moignan: Mais vous les avez comptés l'an
passé...
M. Rivest: Pouvez-vous me répondre là-dessus:
Est-ce que la campagne du drapeau ne relève pas de l'Éditeur
officiel?
M. Vaugeois: II n'y en a pas de campagne du drapeau.
M. Alfred: ...
Une Voix: En 1978?
M. Vaugeois: L'année 1978, c'est derrière.
M. Rivest: L'année 1978, c'est derrière,
très bien. Quant à moi, le programme 3 est adopté.
M. Le Moignan: Adopté. (21 heures)
Le Président (M. Lacoste): L'élément 1,
adopté. L'élément 2, adopté?
M. Le Moignan: Adopté.
Le Président (M. Lacoste): L'élément 3,
adopté. L'élément 4, adopté.
M. Rivest: Attendez...
Le Président (M. Lacoste): Donc, M. le
député de Jean-Talon, le programme 3 est adopté?
M. Le Moignan: Au complet, oui.
Le Président (M. Lacoste): Au complet?
M. Rivest: Oui. Il n'y a pas autre chose sur quoi on pourrait
questionner le ministre? Non?
M. Vaugeois: Moi, je vais vous faire un petit commentaire que je
ne devrais pas faire, c'est sur la question du drapeau. Une de mes
préoccupations a été bien plus de m'assurer qu'à
chaque fois qu'on reproduisait le drapeau du Québec, on en respectait
les proportions et qu'on ne se laissait pas entraîner...
M. Rivest: ... pas la promotion du drapeau, à la condition
que le Parti québécois ne s'attribue pas le drapeau du
Québec.
M. Vaugeois: Voilà! C'est également une de nos
préoccupations.
M. Rivest: Oui? On verra cela dans votre publicité.
M. Vaugeois: Si l'Opposition voulait nous aider...
M. Rivest: On vous aide!
M. Vaugeois: ... en utilisant davantage le drapeau du
Québec...
M. Rivest: On l'utilise constamment.
M. Vaugeois: ... et en ne se gênant pas pour
l'arborer...
M. Rivest: Regardez mon recherchiste, par exemple, tout ce qu'on
a de pancartes, c'est lui qui les porte.
M. Vaugeois:... et faire comme le recherchiste, l'arborer
fièrement.
M. Le Moignan: Vous ne nous en donnez pas assez. On a trop de
demandes pour les drapeaux, on ne peut pas...
M. Vaugeois: Ils sont à vendre, les drapeaux.
M. Le Moignan: On nous les demande, mais on dit: Le gouvernement
nous les promet.
M. Rivest: Vous ne pourriez pas nous fournir des drapeaux du
Canada, aussi? J'ai des demandes dans mon bureau.
M. Vaugeois: Non.
M. Rivest: Pourquoi pas?
M. Vaugeois: Non, on n'a pas de budget pour cela.
M. Rivest: Eh bien! Pauvre Canada! Hélas!
Le Président (M. Lacoste): Est-ce que le programme 3 est
adopté?
M. Rivest: Le programme 3 est adopté, M. le
Président.
Gestion interne et soutien
Le Président (M. Lacoste): Programme 4,
élément 1, Direction.
M. le député de Jean-Talon.
M. Rivest: Au programme 4, attendez une minute.
Direction générale des
Communications
La direction générale des communications. La direction des
communications du ministère, ça relève de ce programme, M.
le Président?
M. Vaugeois: Oui.
M. Rivest: Bon! Je voudrais avoir la structure
détaillée, l'organigramme, si possible, et le nom des personnes
responsables.
M. Vaugeois: Voudriez-vous répéter votre
question?
M. Rivest: La direction des communications du ministère,
obtenir la structure détaillée, l'organigramme, si possible, avec
les noms des personnes responsables.
M. Vaugeois: II n'y en a qu'une personne responsable, c'est
Michel Héroux; il y a un directeur.
M. Rivest: Oui, mais il y a des gens qui travaillent avec
lui.
M. Vaugeois: Vous allez être déçu, je pense
que c'est la plus petite direction des communications du gouvernement.
M. Rivest: C'est pour cela que je la demande, parce que je sais
que ce n'est pas beaucoup demander au ministre.
M. Vaugeois: On donne l'exemple de la simplicité des
effectifs minimaux.
M. Rivest: C'est Michel Héroux qui est là!
M. Vaugeois: Oui. Vous voulez encore avoir le nom de sa
secrétaire? Est-ce qu'on peut s'entendre? Ils sont moins d'une
dizaine.
M. Rivest: Non, mais simplement les trois ou quatre... ce n'est
pas immense, on voudrait avoir les noms. J'aurais pu demander à
Michel.
M. Vaugeois: Ils sont onze.
M. Rivest: Onze.
M. Vaugeois: En tout et partout.
M. Rivest: Est-ce qu'on peut avoir les noms?
M. Vaugeois: Oui.
M. Rivest: Avec les responsabilités. Pas les
secrétaires, etc., le personnel cadre.
M. Vaugeois: Ils sont onze en tout. On vous fait cela tout de
suite.
Le Président (M. Lacoste): Est-ce que
l'élément 1 est adopté?
M. Rivest: Juste quelques questions, M. le Président.
Comment s'articulent les rapports entre la direction des communications et la
direction des communications des organismes relevant du ministère?
M. Vaugeois: Dans les organismes relevant du ministère
relevant du ministre, tout au moins il y a la Régie des
services publics, Radio-Québec, l'Institut québécois du
cinéma et des organismes qui ont un statut très spécial
comme la cinémathèque québécoise. A ma
connaissance, il n'y a que des relations informelles puisque, entre autres,
Radio-Québec relève du ministre, l'Institut
québécois également. Alors, il ne peut y avoir que des
relations informelles entre un service de communications du ministère et
les responsables de communications de ces services.
C'est encore aussi vrai pour la Régie des services publics qui a
un statut très autonome. Je ne pense pas qu'il y ait plus que des
relations de courtoisie et informelles.
M. Rivest: Est-ce que la direction des communications, d'une
façon ou de l'autre, s'inscrit, par exemple, dans les tournées
ministérielles, référendaires ou non
référendaires?
M. Vaugeois: Aux communications? M. Rivest: Oui.
M. Vaugeois: Là, il n'y a pas encore eu de tournée
référendaire, mais préréférendaire,
peut-être?
M. Rivest: Oui, préférendaire. M. Vaugeois: Non.
M. Rivest: Jamais.
M. Vaugeois: Je pense que je ne suis jamais sorti en compagnie de
qui que ce soit de ce service.
M. Rivest: Est-ce qu'il prépare les... M. Vaugeois:
Non.
M. Rivest: Non. Cela se fait indépendamment de toute
activité au niveau administratif.
M. Vaugeois: Qu'est-ce que c'est, votre question?
M. Rivest: Par exemple, les tournées
ministérielles, les "blitz" que vous faites au fil des jours et des
mois.
M. Vaugeois: Je ne compte pas sur le service des communications
pour organiser cela.
M. Rivest: Bon, parfait, merci. Dans l'organigramme, s'il vous
plaît, voulez-vous... Vous m'avez dit que c'est onze personnes? D'accord!
cela va.
La Direction de la recherche et de la planification du ministère
dont on a dit un mot ce matin.
M. Vaugeois: Oui.
M. Rivest: Je pense qu'effectivement c'est peut-être un des
instruments de promotion du rôle du ministère des Communications;
le ministre en a parlé ce matin et je suis bien d'accord avec cela. Cela
existe actuellement...
M. Vaugeois: II y a une...
M. Rivest:... à l'état embryonnaire, j'imagine?
M. Vaugeois: Non, non, il y a une direction de la recherche qui a
publié, entre autres, le document qu'avait le député de
Nicolet-Yamaska ce matin. Cette direction de la recherche a été
davantage préoccupée par la recherche en communication, soit au
ministère, soit ailleurs dans le gouvernement, dans les
universités, dans l'entreprise privée. C'est principalement son
mandat.
Ce dont j'ai parlé ce matin, c'est davantage un service de
recherche et de développement pour le ministère lui-même,
pour les programmes du ministère. C'est à cela que nous
travaillons, à une direction de planification et de programmation pour
le ministère. A ne pas confondre, donc, avec le service de la recherche
qui, lui, s'intéresse à la recherche en communication.
M. Rivest: Le personnel est assez limité. Est-ce qu'on
pourrait joindre également la liste du personnel de planification, la
même chose, les cadres, l'administration supérieure?
M. Vaugeois: Ils sont douze, on va vous donner cela tout à
l'heure.
M. Rivest: Douze? M. Vaugeois: Oui.
M. Rivest: Un de plus. Je remarque, au programme 4 toujours, M.
le Président, qu'il y a une augmentation du budget qui est prévue
à l'élément 1, qui est de l'ordre de 20%; le personnel
diminue de 54 à 41 employés. Pourquoi?
M. Vaugeois: C'est qu'on fait des ponctions internes pour les
besoins nouveaux du ministère. On essaie de s'arranger avec l'enveloppe
d'effectifs que nous avons.
M. Rivest: Autrement dit, vous vous sacrifiez...
M. Vaugeois: Croissance zéro au niveau des effectifs.
M. Rivest:... sur l'autel des diktats du ministre des
Finances.
M. Vaugeois: Non, monsieur.
M. Rivest: Non?
M. Vaugeois: C'est également notre décision.
M. Rivest: Vous diminuez vos effectifs de treize et vous
augmentez votre budget de 20%.
M. Vaugeois: C'est cela.
M. Rivest: Ceux qui restent coûtent plus cher.
M. Vaugeois: Ah! bien non. D'abord, il y a effectivement eu des
augmentations de salaire; il y a des ajustements mécaniques à cet
égard.
M. Rivest: Très bien. Le ministre peut-il nous fournir la
liste des contrats de recherche universitaire, des contrats sollicités,
négociés avec les firmes de conseillers en communications et les
universités, au service de recherche, j'entends? Est-ce qu'il y en a eu,
d'abord?
M. Vaugeois: Oui, il y en a eu. Je pensais qu'ils étaient
dans le document que vous avez dans les mains.
M. Rivest: Programme 4, adopté.
M. Vaugeois: Ecoutez, de toute façon, vous voulez la
liste; si ce n'est pas là, on va vous la fournir en même temps
qu'on va vous fournir la liste du personnel professionnel du service de
recherche.
M. Rivest: Très bien.
M. Vaugeois: Vous aurez la liste des contrats donnés par
ce service.
M. Rivest: Programme 4, adopté, M. le
Président.
Le Président: Elément 1, adopté.
Elément 2, adopté. Programme 4, adopté.
Bureau central de l'informatique
Programme 5.
M. Vaugeois: Programme 5.
M. Rivest: Programme 5, j'en ai... dans mon comté. On n'a
pas passé par-dessus ma télévision communautaire à
travers tout cela?
M. Le Moignan: Quand on perle d'information...
M. Vaugeois: Oui.
M. Le Moignan:... est-ce qu'il y a des fichiers? Je ne sais pas
si les questions tombent à ce moment-ci dans les différents
ministères, là où vous avez des banques de renseignements
sur les citoyens. Cela arrive à ce moment-ci, c'est l'accès
à l'information et toutes ces choses. Comment est-ce coordonné
d'un ministère à un autre, est-ce qu'il y a des fichiers centraux
ou bien... De quelle façon voulez-vous procéder dans l'avenir
pour tout cela? Le genre de documents qui sont consignés
là-dedans.
M. Vaugeois: C'est une question qui nous préoccupe, comme
bien d'autres. C'est un phénomène nouveau qui nous prend tous par
surprise. Dans le projet de loi que j'ai évoqué tout à
l'heure, il y aura, au premier chef, cette question de l'accessibilité
pour le citoyen aux banques de données que peut posséder le
gouvernement.
M. Rivest: Je voulais vous parler de cela.
M. Vaugeois: Ce sera la première chose à
régler pour permettre à un citoyen de vérifier
l'information que le gouvernement détient sur lui et,
éventuellement, pouvoir corriger l'information qui serait fausse,
etc.
M. Le Moignan: Actuellement, on a un numéro d'assurance
sociale. On a l'assurance-maladie.
M. Vaugeois: Absolument.
M. Le Moignan: On en aura avec différents
ministères. En somme, ce serait éparpillé un peu
partout...
M. Vaugeois: Oui, sauf...
M. Le Moignan: ... à moins que ce ne soit
centralisé, à un moment donné, au gouvernement.
M. Vaugeois: Non, on ne cherche pas à centraliser cela. Il
y a de gros ministères qui sont autonomes sur ce plan. Ce que nous
faisons, c'est que, pour leur développement informatique, l'avis du
ministère des Communications est nécessaire. Nous avons la
responsabilité, aux yeux du Conseil du trésor, d'évaluer
les demandes et les développements informatiques même des plus
gros ministères qui ont une relative autonomie en ce domaine. Si vous
relisez à la page 50 les documents que je vous ai distribués, "ce
programme vise à fournir des services informatiques aux
ministères qui n'ont pas leurs propres ressources, assurer
l'exploitation des systèmes mécanisés de gestion centrale,
exercer des fonctions de coordination et d'expertise technologique relative
à l'informatique." Vous allez trouver un peu plus loin qu'on a un mandat
spécial du Conseil du trésor à cet égard. On
conseille le Conseil du trésor chaque fois qu'il y a
nécessité de modifier ou de transformer les systèmes
existants.
M. Le Moignan: Mais existe-t-il des règles
d'éthique écrites qui régissent l'échange des
données entre les différents fichiers gouvernementaux?
M. Vaugeois: On me signale qu'il y a déjà des
dispositions dans la loi du revenu pour la confidentialité des
renseignements qui sont là. Il y a eu également dans la loi 84
pour la Régie de l'assurance-maladie des préoccupations à
cet égard. On ne peut pas se vanter d'avoir franchi des étapes
importantes, mais c'est dans nos préoccupations actuelles, compte tenu
de la nouveauté du phénomène des banques de
données.
M. Rivest: Au sujet des banques de données, on m'a fait
parvenir la copie d'un mémoire; c'est une firme qui s'appelle Microfor,
qui est de Québec.
M. Vaugeois: Oui, j'ai vu cela.
M. Rivest: On a attiré mon attention... D'ailleurs, c'est
un monsieur que j'ai rencontré au club de tennis Avantage qui m'a
parlé de ce...
M. Vaugeois: Je pense que je l'ai rencontré à la
même place.
M. Rivest: II m'a remis cela. Non, mais il y a quand même
des choses là-dedans. Il essaie d'intégrer, parce qu'il y a une
multiplicité de banques de données en matière de... Je ne
connais pas cela. Je pose la question, évidemment, le plus
naïvement possible et il me semblait, en tout cas, que
l'intégration des différentes banques de données au niveau
des publications gouvernementales... Il parle même, dans son
mémoire, des revues de presse qui inondent actuellement le gouvernement.
En tout cas, il y a peut-être un projet, que ce soit celui-là ou
un autre, peu importe, mais l'idée m'apparaît intéressante
d'intégrer l'ensemble de ces réseaux sur le plan
technique, je ne sais pas comment cela pourrait se faire ou, enfin,
d'essayer de rationaliser le plus possible. C'est une préoccupation,
j'imagine, que le ministère a d'utiliser l'informatique pour essayer
d'éliminer les coûts sur le plan de l'accessibilité
à l'information.
M. Vaugeois: Oui. Il y avait une première étape
à franchir. C'était d'avoir des systèmes compatibles d'un
ministère à l'autre. Or, il y a des ministères qui
étaient équipés avec le système Univac et d'autres
l'étaient avec le système IBM. Or, le matériel d'Univac
n'est pas utilisable sur les appareils IBM. On est en train, actuellement,
d'uniformiser tous nos équipements et on a fait un choix en faveur de
IBM. Il fallait d'abord avoir des machines et des systèmes compatibles.
C'est la première étape.
M. Rivest: C'est cela, quand vous dites que la principale
réalisation du service au cours de l'année a été de
changer de fournisseur d'ordinateurs?
M. Vaugeois: Bien...
M. Rivest: Vous avez écrit cela textuellement dans vos
notes, que la principale réalisation de l'année 1979-1980...
M. Vaugeois: II faudrait dire la principale...
M. Rivest: ... a été de changer de fournisseur
d'ordinateurs.
M. Vaugeois: C'est mal dit...
M. Rivest: C'est mal dit. En tout cas, je ne veux pas insister
là-dessus.
M. Vaugeois: ... parce que c'est un excellent service qui
fonctionne bien. C'est vraiment réduire le service à peu de chose
que de...
M. Rivest: Je dis cela plutôt... C'est à la page 50
de votre document, M. le ministre.
M. Vaugeois: C'est une des rares faiblesses du document.
M. Rivest: C'est vrai. On l'a noté. Vous êtes
tellement forts que, quand vous avez une faiblesse, l'Opposition en profite.
Quant au programme 5, je comprends que le ministre dit que les choses sont en
route.
M. Vaugeois: Et que le ministre n'est pas très calé
en informatique aussi.
M. Rivest: Moi non plus, d'ailleurs. On est mieux de ne pas trop
en parler.
Le Président (M. Lacoste): Elément 1,
adopté? Elément 2, adopté? Programme 5, adopté? (21
h 15)
M. Rivest: A la page 53 de votre document, dans les notes
explicatives, vous proposez, pour 1980-1981, une méthode visant à
assurer la sécurité physique de l'information.
M. Vaugeois: Oui.
M. Rivest: C'est quoi, cela?
M. Vaugeois: C'est-à-dire qu'on...
M. Rivest: Vous ne voulez pas que cela...
M. Vaugeois: ... possède des informations à
caractère très personnel. Quand on les met côte à
côte, on a sur un citoyen plus d'informations que le citoyen souvent n'en
possède sur lui-même. On pense qu'il faut traiter cela avec
passablement de précautions.
M. Rivest: Surtout depuis que l'Opposition a fait un débat
sur le registre des électeurs, vous vous êtes sensibilisés
à cette dimension-là.
M. Vaugeois: Sans doute.
M. Rivest: Merci, M. le ministre. Programme 5 adopté.
Le Président (M. Lacoste): Programme 5 adopté.
Régie des services publics
Programme 6. M. Vaugeois: C'est quoi, cela?
M. Rivest: La Régie des services publics, qu'est-ce qu'il
y a là-dedans?
M. Le Moignan: II n'y a rien.
M. Rivest: Je voudrais au moins savoir si la Régie des
services publics a commencé à s'intéresser à ce
mandat au sujet duquel nous avons au moins soulevé certaines
interrogations. D'abord, sur la loi no 4 ou la loi no 5 je ne me
rappelle plus sur la programmation éducative, est-ce qu'elle
s'est mise en route? C'est le mandat qu'on lui a confié au mois de juin,
je pense.
M. Le Moignan: Au mois de juin.
M. Rivest: Juin, oui.
M. Le Moignan: C'est cela.
M. Rivest: Je ne sais pas quand, en tout cas.
Le Président (M. Lacoste): Est-ce que le programme...
M. Rivest: Non, juste une question là-dessus.
M. Vaugeois: Non, M. le Président. La réponse,
c'est non. D'abord, ce sera sur l'exercice financier commençant le 1er
avril. Il y a des communications qui n'ont pas été faites encore.
Elles seront faites à partir du nouveau budget. Je vous rappelle,
d'ailleurs, que ce n'est pas au mois de juin que la loi en question...
M. Rivest: Oui, je me le rappelle.
M. Vaugeois: C'est au mois de décembre.
M. Rivest: C'est cela. Oui. Je m'excuse. C'était à
la fin de la session. Non? Novembre. En tout cas, peu importe.
M. Le Moignan: 27 novembre. M. Vaugeois:
Peut-être.
M. Rivest: On avait soulevé certaines interrogations.
D'ailleurs, le rapport Rocher lui-même le suggérait, mais sans
qu'il y ait eu tellement de...
Cela nous a semblé, en tout cas, à l'époque, au
moment de l'étude de la Loi sur la programmation éducative, avoir
été une décision, à savoir pourquoi on avait
confié ce mandat à la Régie des services publics qui
s'intéresse à bien d'autres choses qu'au domaine des
communications ou de la programmation éducative. Elle ne nous semblait
pas avoir, au moment de l'étude du projet de loi, une expertise dans ce
domaine. A ce moment-là, il y avait toute une question d'arrimage qui
devait se faire avec les gens du service des moyens audiovisuels du
ministère de l'Éducation, qui nous paraissaient avoir une
expertise qui existait, sans porter de jugement sur leur expertise qui est sans
doute très bonne, et que la Régie des services publics ne nous
paraissait pas avoir quand on regardait les rapports et le passé de la
Régie des services publics. Est-ce que, à tout le moins je
comprends que cela commence sur l'exercice financier qui est en cours depuis
une journée, depuis aujourd'hui il y a eu des rencontres, des
contacts, des modules? Des décisions administratives préliminares
ont-elles été prises entre la Régie des services publics
et le ministère de l'Éducation par le biais de son service pour
fournir de l'expertise ou, enfin, pour que la Régie des services publics
soit en mesure de remplir le mandat qu'on lui a confié par la loi?
M. Vaugeois: Pour l'instant, c'est ma préoccupation et ma
responsabilité. J'en ai discuté avec les gens du
secrétariat général. J'en ai également
discuté avec les gens du ministère de l'Éducation. On a
apprécié certaines nominations possibles. Même, entre
autres, on a pensé à des nominations de gens qui avaient
oeuvré au SGME, au ministère de l'Éducation, et qui
auraient pu éventuellement aller travailler à la Régie des
services publics pour lui permettre d'assumer ce nouveau mandat. L'impression
que cela me laisse à ce moment-ci, c'est qu'on a exagéré
ce problème et on a vraiment l'impression que la régie est tout
à fait équipée pour remplir ce mandat dans la situation
actuelle. Ce sera à vérifier avec le président. Mon
impression, c'est qu'on a exagéré cette difficulté. Dans
le personnel de la régie, il y a des gens...
M. Rivest: Oui, mais pour déterminer le caractère
éducatif d'une programmation, pour la Régie des services publics,
en tout cas, telle qu'on la connaissait, c'était un domaine qui lui
était complètement étranger.
M. Vaugeois: On la connaissait...
M. Rivest: Alors, on s'est inquiété, à
savoir si c'était bien le bon forum, si vous voulez, pour
déterminer cela. A l'époque, la loi était adoptée,
très bien, mais j'imagine qu'il y a eu...
Je voudrais que le ministre nous rassure au moins là-dessus,
d'autant plus que la programmation de Radio-Québec pour l'année
qui vient... Je sais qu'on avait été obligé de faire un
amendement de dernière heure au dernier article de la loi de
Radio-Québec pour permettre l'entrée en vi- gueur de cette
disposition qui obligeait Radio-Québec à soumettre sa
programmation à la Régie des services publics. Je pense qu'on
avait décidé d'inclure une disposition. L'Opposition a fait un
amendement pour dire que cela entrera en vigueur par proclamation pour laisser
le temps justement à la régie de s'occuper... Tantôt on va
voir Radio-Québec; est-ce que sa programmation 1980 va pouvoir
être soumise à la Régie des services publics?
Le Président (M. Lacoste): M. le ministre.
M. Vaugeois: On me confirme, de la part des gens de la
régie qui sont ici ce soir, que, effectivement, à la
régie, on a procédé à une évaluation des
deux lois en cause pour apprécier les capacités de la
régie d'agir à ce titre. Pour l'instant, le président ne
m'a pas alerté sur la moindre difficulté qu'il pouvait y avoir.
Éventuellement, on pourra s'ajuster. Mais, encore une fois, ce sont des
questions un peu délicates. Il y a deux membres de la régie, deux
régisseurs dont les mandats sont expirés, qui sont susceptibles
d'être affectés ailleurs. Ce pourrait être l'occasion de les
remplacer par deux personnes provenant des milieux de l'éducation si
c'est nécessaire et il n'y a pas de chose plus officielle que cela.
M. Rivest: A l'époque, nous avions suggéré
que c'eût été peut-être plus simple de se servir de
l'expertise du ministère de l'Éducation qui avait
déjà une longue tradition. Là, on va devoir sans
doute avec raison créer de toutes pièces à la
Régie des services publics un service de programmation éducative.
C'était la seule interrogation qu'on avait soulevée.
M. Vaugeois: Là-dessus, éducatif, cela ne veut pas
dire scolaire.
M. Rivest: Je ne suis pas pour reprendre ce débat.
M. Vaugeois: D'accord.
M. Rivest: II suffit de regarder la programmation de
Radio-Québec pour s'apercevoir de cela.
M. Vaugeois: Pour moi, c'est très important et c'est
très significatif que certaines institutions à caractère
d'éducation populaire ou d'éducation permanente soient ailleurs
qu'au ministère de l'Éducation. Cela me paraît absolument
fondamental.
M. Rivest: On ne reprendra pas ce débat; on l'a eu avec
l'ex-ministre. Vous n'avez pas répondu à ma question: Est-ce que
la programmation 1980 de Radio-Québec va passer par le canal de la
Régie des services publics au titre de l'approbation de la programmation
éducative?
M. Vaugeois: Oui.
M. Alfred: M. le Président...
Le Président (M. Lacoste): M. le député de
Papineau.
M. Alfred: ... il y a deux termes que le ministre vient
d'employer et le député de Jean-Talon, bien sûr, astucieux
comme il est, est passé par-dessus. Il a bien dit: Le terme
éducatif n'est pas synonyme du mot scolaire. Il dit qu'il ne veut pas
reprendre le débat et que c'est très... J'aurais voulu qu'il
insiste davantage là-dessus parce que c'est très important.
M. Rivest: Je peux insister, mais je ne voudrais pas retarder les
gens de Radio-Québec.
M. Alfred: Ce n'est pas vrai du tout, c'est parce que vous vous
rendez compte...
M. Rivest: On a insisté pendant des journées. On a
convenu de cela. Le député de Taschereau, d'ailleurs, M. Guay
nous a...
M. Alfred: Excusez-moi, vous avez fait de la démagogie,
mais chaque mot a en français un sens spécifique.
M. Rivest: Je n'ai pas fait de démagogie; vous avez dit
vous-même que j'avais passé par-dessus.
M. Alfred: Toti et soli definito. Donc, les termes
éducatifs et les termes scolaires sont des termes bien différents
et c'est la raison pour laquelle j'eusse aimé que le ministre
donnât la définition exacte de ces deux mots.
M. Rivest: Je suis d'accord avec ce que le député
vient de dire, mais j'avais posé la question à l'époque
étant donné qu'à Radio-Québec on fait de la
télévision éducative en vertu de la loi. J'avais
demandé à l'époque: Lorsque le ministre de l'Education est
interviewé, par exemple, dans le cadre d'une émission d'affaires
publiques au réseau TVA ce n'est pas de la
télévision éducative pour expliquer le trou de $500
000 000 qu'il a laissé passer par son incurie administrative, en quoi le
ministre, lorsqu'il explique cette incurie administrative sur le réseau
TVA, est-il plus éducatif quand il donne la même explication
à Radio-Québec?
M. Alfred: M. le Président, je ne veux pas parler...
Le Président (M. Lacoste): M. le député
de...
M. Alfred: On parle d'éducatif et scolaire et le
député de Jean-Talon est arrivé avec le trou de $500 000
000. C'est de la démagogie pure et simple.
M. Rivest: D'ailleurs, je pense que cela a été une
bonne idée d'envoyer cela à la Régie des services publics.
Avec la qualité de la gestion qu'on trouve au ministère de
l'Éducation, cela a peut-être été effectivement une
bonne décision.
M. Vaugeois: M. le Président...
Le Président (M. Lacoste): M. le ministre.
M. Vaugeois: Mon silence ne se veut nullement complice.
Le Président (M. Lacoste): Le programme 6 est-il
adopté?
Des Voix: Adopté.
M. Rivest: Es-tu content?
M. Alfred: Oui, je suis content.
Développement des communications et des
politiques
Le Président (M. Lacoste): Le programme 7?
M. Rivest: 7. Mon Dieu, la France, qu'est-ce qu'elle vient faire
là-dedans? Nous autres, dans notre trou olympique, il y a du
béton et on joue au baseball, mais le trou de $500 000 000 du
ministère de l'Éducation, c'est une perte pure, sèche.
M. Vaugeois: Un instant.
M. Alfred: M. le Président, en tout cas, je ne laisse pas
cela passer. Ayant prévu $300 000 000 et arriver à la fin des
travaux à $1 500 000 000, nous avions eu réellement de beaux
administrateurs.
M. Rivest: Le mât olympique, actuellement, informez-vous
combien il coûte.
Le Président (M. Lacoste): A l'ordre. A l'ordre. M. le
député de Jean-Talon.
M. Rivest: Votre mât olympique, informez-vous, vous allez
être surpris.
M. Alfred: Ayant prévu $300 000 000 et arriver à $1
500 000 000, vous étiez réellement de beaux administrateurs.
Le Président (M. Lacoste): M. le député de
Papineau.
M. Alfred: En prévisions, vous étiez hors pair
comme administrateurs.
M. Rivest: C'est quoi là? J'avais posé une question
sur une demande pour le groupe de Neufchâtel, CFOL; j'avais cela, les
media communautaires. Ensuite, j'aimerais que le ministre nous donne une courte
explication de cinq ou six minutes pour nous livrer ses orientations au niveau
de la radiotélévision communautaire. Le programme est public
maintenant, sauf que, bien sûr, les gens se plaignent du peu
d'étendue des budgets et des
moyens financiers. D'ailleurs, combien coûte au total le programme
de radiotélévision communautaire?
M. Vaugeois: On était à $1 125 000 et on augmente
de $400 000. Donc, on s'en va à $1 500 000.
M. Rivest: $1 500 000.
M. Vaugeois: Oui.
M. Rivest: Ce n'est pas trop mal.
M. Vaugeois: Cela commence à être pas mal d'argent.
Ce qui se passe avec le programme, on cherche à en faire, comme dans
tous les cas, une évaluation. L'an dernier, on avait cherché
à consolider les media communautaires qui existaient. On avait
privilégié ceux qui existaient par rapport aux nouveaux. Le
raisonnement était simple, c'est, avant d'en multiplier, permettons
à ceux qui ont démarré de se consolider, de vivre;
également, nous continuons d'inciter fortement les media existants
à chercher du financement au-delà de la subvention et à
viser idéalement l'autofinancement. Mais on est conscient que cela n'est
pas réalisable rapidement. On est prêt à faire un apport
considérable. On incite fortement, donc, les groupes à aller
chercher du financement additionnel. Egalement, une autre condition que nous
posons qui est très importante pour nous autres, c'est l'appropriation
par la communauté, puisqu'on parle de media communautaires; on tient
à ce que la communauté soit vraiment impliquée et de
façon non équivoque. C'est souvent des éléments qui
vont manquer et qui vont justifier des refus de subvention. M. le
député de Jean-Talon, je ne tiens pas à lire ce qui arrive
dans le cas de CFOL-MF, mais j'ai ici l'avis du jury. Si vous voulez, je
peux...
M. Rivest: Attendez, je vais regarder cela. Oui, s'il vous
plaît.
M. Vaugeois: Je vous passe le document, si vous voulez. Est-ce
qu'on peut faire photocopier cela? On va vous faire faire une photocopie de la
décision du jury dans ce cas. (21 h 30)
M. Rivest: C'est la décision. Est-ce que cet avis du jury
dans la pratique a été communiqué aux responsables de la
radio communautaire? Est-ce que cette année... Je considère qu'il
y a des problèmes. Je ne sais pas, je ne veux pas faire un procès
et reprendre le cause ici, mais, tout de même, pourquoi cela ne
correspond-il pas à la définition que le ministère a
retenue? Le projet de radio de ce groupe promoteur ne correspond pas à
la définition que le ministère a retenue pour désigner un
media comme communautaire; en conséquence le projet n'est pas admissible
au programme d'aide du ministère." Je vous souligne que, dans les
autres, il y a le problème que le groupe n'est pas constitué de
suffisamment de personnes, ses démarches d'implantation, enfin les
procédures d'implantation n'ont pas été... Enfin, il y a
des éléments. Ce sont les raisons?
M. Vaugeois: On me dit c'est ce que j'évoquais tout
à l'heure comme un des critères très importants
au-delà du financement que c'est la base communautaire,
c'est-à-dire l'implication de la communauté...
M. Rivest: Du milieu?
M. Vaugeois: ... du milieu, parce que ça peut être
une assemblée générale suffisamment représentative,
etc.
M. Rivest: Si les responsables du media démontraient au
ministère qu'il y aurait possibilité...
M. Vaugeois: Que le jury s'est trompé?
M. Rivest: Non, mais, enfin, qu'eux-mêmes modifient
certaines de...
M. Vaugeois: Oui, absolument.
M. Rivest:... leurs attitudes, ils pourraient très
certainement être admissibles.
M. Vaugeois: Oui, et on a plaidé une augmentation de
budget assez importante; on ne se contente pas, dans un cas comme ça, de
dire: Voilà l'avis du jury; ha! ha! vous n'avez pas droit à notre
aide! Au contraire, une fois qu'on a l'avis du jury, on le fait connaître
à l'organisme et là on s'emploie à travailler avec le
media en question pour essayer de l'amener à trouver les façons
de se rendre conforme à nos critères. Notre objectif, ce n'est
pas qu'il y en ait le moins possible; c'est qu'il y en ait le plus possible,
compte tenu de nos moyens financiers, bien sûr, mais correspondant
à nos critères. Ce serait très dangereux, d'ailleurs.
Autrement, il y aurait des media communautaires qui n'en sont pas vraiment et
qui vivent complètement aux crochets de l'État. C'est assez
facile d'imaginer ce que ça pourrait signifier. Alors, je pense qu'il
faut vraiment s'accrocher à ces deux critères principaux que
j'évoque.
J'ai eu l'occasion, d'ailleurs, dans des tournées, de parler de
ça avec les media communautaires et les gens sont tous d'accord sur ces
critères, sauf que ce n'est pas toujours facile, du jour au lendemain,
d'impliquer la communauté.
M. Alfred: J'ai une question, M. le Président, que
j'aimerais poser au ministre concernant, bien sûr, le médium
communautaire, le canal 2 de Gatineau, où, par exemple, le
propriétaire retire des sommes immenses et donne une trentaine de mille
dollars aux employés. Je voudrais savoir où va l'argent que
ramasse le propriétaire de ces postes.
M. Vaugeois: Comment ça s'appelle?
M. Alfred: Le canal 2 de Gatineau, Vidéotron. M.
Vaugeois: C'est autre chose.
M. Alfred: II ramasse des sommes immenses, il donne un service
qui laisse souvent à désirer dans la communauté.
M. Vaugeois: Etes-vous sûr que c'est Videotron?
M. Alfred: Oui, Videotron.
M. Vaugeois: La politique générale de Videotron,
c'est...
M. Alfred: II paie aussi des pitances aux employés.
M. Vaugeois: Alors, c'est déjà beaucoup plus que ne
font les autres compagnies de câblodistri-bution. En
général, les compagnies de câblodistri-bution donnent
accès à un canal pour une télévision communautaire;
parfois elles vont prêter un peu d'équipement, parfois elles vont
donner accès à un studio ou des choses comme ça. Je pense
que c'est encore Videotron qui fait le plus pour les télévisions
communautaires en prêtant de l'équipement et en donnant un certain
nombre de facilités, en plus de donner accès à un canal
sur la télévision communautaire. La politique de Videotron,
à mes yeux en tout cas, est très intéressante, parce
qu'ils cherchent à utiliser au maximum tous les canaux rendus
disponibles avec le UHF, à ce point qu'elle a développé
des canaux spécialisés pour certains secteurs, secteur sportif,
secteur culturel, soins domestiques, etc. Elle s'est même donné la
peine de publier des catalogues des documentaires qu'elle a. Elle donne un
service aux citoyens; je pense que les orientations prises par Videotron sont
extrêmement intéressantes et ils cherchent à
réinvestir dans les services aux abonnés le maximum des profits
réalisés. Je ne vous dis pas que c'est complet, que c'est
parfait, mais l'orientation prise par Videotron, aux yeux du ministère,
est très intéressante.
M. Alfred: M. le Président, je partage l'opinion du
ministre concernant Videotron, mais je m'interrogeais aussi sur le salaire que
verse Videotron aux employés. Il y a beaucoup de bénévolat
et le coût augmente beaucoup. J'admets qu'il y a réellement une
implication du milieu dans le fonctionnement de Videotron, je suis d'accord
là-dessus. Mais je m'interroge également sur le salaire qu'on
verse aux employés, on fait beaucoup appel au
bénévolat.
M. Vaugeois: Oui, mais...
M. Alfred: On perçoit beaucoup d'argent, on devrait quand
même payer suffisamment les employés.
M. Vaugeois: Je suis d'accord avec les préoc- cupations du
député de Gatineau, mais je pense que...
M. Alfred: Papineau!
M. Vaugeois: Ah! Papineau.
M. Alfred: Et bientôt de Chapleau.
M. Rivest: Comment? De Chapleau?
M. Le Moignan: Cela change dans son coin?
M. Vaugeois: II faut distinguer; les salaires, bien sûr,
payés aux employés de Vidéotron, c'est une chose. Dans le
cas des télévisions et des media communautaires, je pense que le
bénévolat va avec la formule des media communautaires. Je pense
bien que ce n'est pas un lieu pour faire carrière, je pense bien que ce
n'est pas dissociable. Il faut que, dans un media communautaire, on garde la
souplesse et la disponibilité que comporte la dimension
bénévolat. Je pense bien que la compagnie de
câblodistribution, en mettant son canal à la disposition des gens,
en fournissant les équipements, en donnant un certain nombre de
facilités, fait ce qu'elle doit faire.
M. Alfred: D'accord.
M. Vaugeois: C'est la responsabilité du milieu, de la
communauté, de soutenir sa télévision communautaire et
nous, de soutenir également, par nos subventions, cette
télévision communautaire. Mais ce n'est pas à l'entreprise
privée, je pense, d'aller beaucoup plus loin que ce qu'elle fait
déjà.
Pour l'instant, cela nous paraît être d'un bon
équilibre. Il faut vraiment que la communauté s'implique.
Souvent, la communauté va s'impliquer quand elle sent l'utilité
de la télévision communautaire. Je vais vous donner un exemple. A
Mont-Laurier, les gens de la télévision communautaire ont
commencé, depuis un certain nombre d'années, même, à
diffuser les discussions du conseil municipal. Là, cela a changé
complètement l'intérêt de la communauté pour la
télévision communautaire. Les gens s'impliquent et, aux
assemblées générales, il y a plein de monde; quand on
demande de l'argent pour soutenir la télévision communautaire,
les gens réagissent parce qu'ils apprécient ce service à
la collectivité.
M. Alfred: Je suis d'accord avec le point de vue du ministre, M.
le Président; il y a un bon travail qui se fait. Ce sur quoi je me suis
interrogé, c'est sur le salaire versé aux employés.
Egalement, le canal 2, de Gatineau, Vidéotron, atteint 14 000
familles. M. le Président, je dois le dire au ministre. Donc, ça
commence à devenir grand et très écouté, aussi.
Le Président (M. Lacoste): Est-ce que
l'élément 1 est adopté?
M. Rivest: II y a le problème là-dessus...
Le Président (M. Lacoste): M. le député de
Jean-Talon.
M. Rivest: On avait fait tout un débat et tout un plat
dans la loi 4 sur la programmation éducative, autour des enjeux
collectifs. Le ministre de l'époque, bon prince qu'il était, soit
que l'Opposition, sans doute, ait eu raison ou soit qu'il ait voulu nous faire
plaisir, avait retiré de la loi le vocable "enjeux collectifs" dans le
contexte référendaire. Vous êtes au courant de cela, M. le
ministre?
M. Vaugeois: Oui.
M. Rivest: Bon! Or, je constate que, malgré la directive
de l'Assemblée nationale, dans la deuxième partie du programme de
développement des media...
M. Vaugeois: On parle des media communautaires.
M. Rivest: Oui, excusez-moi, c'est dans les media communautaires;
je me trompe, ce n'est pas la même chose. Les enjeux collectifs sont
revenus. J'ai même une décision qui a été rendue,
dont on s'est plaint. Est-ce qu'on a correspondu avec nous là-dessus?
Non? Enfin, on s'est informé. Dans une des décisions qui ont
été communiquées au journal L'Oeil ouvert, on invoque
qu'on ne peut pas donner suite à la demande de ce journal communautaire:
"Cette publication est faible au niveau du contenu quant au traitement des
enjeux collectifs et des autres aspects culturels locaux. " Est-ce que
ça voudrait dire que...
Ma deuxième question, c'est que l'octroi de ces subventions, je
suppose, procède par jury, n'est-ce pas?
M. Vaugeois: Oui.
M. Rivest: Comment sont constitués les jurys? Pourquoi les
enjeux collectifs sont-ils revenus? Les enjeux collectifs, les politiques,
etc., et tout cela. Nous, vous savez, avec le ministère des
Communications, on est très vigilant. Combien y a-t-il eu de demandes
refusées pour des raisons d'enjeux collectifs?
M. Vaugeois: Vous voulez savoir combien. Je pense que c'est dans
le rapport qu'on a rendu public; vous avez cela ici, à la page 64.
M. Rivest: Cela veut dire quoi, les enjeux collectifs? On
écrit cela à un media communautaire que, parce qu'il ne parle pas
des enjeux collectifs, il n'est pas admissible à une subvention?
M. Vaugeois: La définition est la suivante: "On
évaluera jusqu'à quel point le media communautaire facilite la
connaissance de l'environnement dans lequel les citoyens vivent et permet la
discussion et l'analyse publique des principaux événements et
enjeux du milieu."
M. Rivest: Donc, le référendum, c'est un
événement.
M. Vaugeois: Non, quand on parle du milieu, on parle du milieu de
la communauté touchée immédiatement par le media
communautaire.
M. Rivest: Donc, c'est uniquement local. M. Vaugeois: Oui,
oui.
M. Rivest: Dans le truc, on parle des problèmes locaux,
qu'on ne s'y intéresse pas assez dans le journal communautaire. On dit
aussi: Vous ne parlez pas assez des enjeux collectifs. Et on dit
spécifiquement, d'ailleurs, un peu plus loin: "Le journal ne
véhicule en grande partie que l'information sur les activités
locales, sans article de fond."
M. Vaugeois: De quoi s'agit-il, que je réponde?
M. Rivest: De l'Oeil ouvert, une décision qui a
été rendue dans le cas d'un journal de
Notre-Dame-des-Laurentides, à Charlesbourg. Ces gens font du local et on
leur dit qu'ils ne font pas assez de national. Là, le ministre vient de
me dire que c'est parce qu'ils ne font pas assez de local.
M. Vaugeois: Ce qu'on reproche, c'est de ne pas avoir d'article
de fond sur les activités locales. C'est ce que le jury nous dit. Par
ailleurs, on nous dit qu'à cette étape-ci de son
développement l'appropriation collective nous semble satisfaisante.
M. Rivest: Alors, s'il faisait un article sur le
référendum, peut-être que ce serait considéré
comme le fond.
M. Vaugeois: Est-ce que vous tenez à ce que je
réponde à cela?
M. Rivest: C'est une hypothèse. Très bien.
M. Vaugeois: C'est une mauvaise hypothèse, mais je pense
qu'on n'a jamais refusé de reconsidérer une évaluation de
jury. Il faut être prêt à cela. A partir de la connaissance
que vous avez de ce cas, si vous croyez que le jury s'est trompé,
dites-le-nous.
M. Rivest: Je n'ai pas vu la publication en question. Je
m'inquiète vis-à-vis de la réintroduction de cette
question, qu'on avait discutée amplement, des enjeux collectifs, avec ma
collègue, la députée de L'Acadie, qui avait fait
d'ailleurs, une excellente intervention que je vous inviterais à
relire.
M. Vaugeois: C'est cela, je vais la relire. Je l'ai lue une fois;
je pense que cela ressemble un petit peu aux rideaux dans lesquels grimpe le
député de Nicolet-Yamaska.
M. Le Moignan: Aïe, il n'est pas là, vous n'avez pas
le droit de l'attaquer.
M. Vaugeois: Je retire ce que j'ai dit.
M. Rivest: Très bien.
M. Le Moignan: C'est bien.
M. Rivest: Autre question. Enfin, là-dessus, le budget est
augmenté; c'est un jury qui prend ce type de décisions. Il les
prend sans doute on n'a pas d'indication qu'il ne les prend pas
en y mettant tout le soin, les critères sont déterminés.
C'est sûr qu'on ne peut pas répondre à tout le monde. En
tout cas, pour l'instant, on n'a pas de dimension, sauf quelques cas
particuliers que je vous ai signalés, parce qu'on nous avait
demandé d'obtenir peut-être des informations additionnelles de la
part du ministre.
M. Vaugeois: On a effectivement eu des problèmes, dans
bien des cas, dans une enveloppe insuffisante. Si vous me le permettez, M. le
Président, je serais prêt à donner les informations
demandées tout à l'heure sur le service des communications. M.
Michel Héroux est directeur du service; il est ACS. Vous avez le
responsable de la revue Antennes, M. Morgan, qui est administrateur classe IV;
ensuite, vous avez une technicienne en administration, Mme ou Mlle Martel; vous
avez trois agents d'information, M. D'Astous, Mlle ou Mme Payer et M. Poitras.
Après cela, vous avez des gens du support administratif, Carole
Mont-plaisir, M. Pelletier, Linda Laflamme. Voilà pour les effectifs du
service des communications. C'est ce que j'ai, en tout cas, entre les
mains.
Au service de la recherche, il y aurait douze personnes. M. Hubert
Stephene est directeur. Des professionnels, il y en a six: Marcel Desjardins,
René Lortie, J.-Paul Rivard c'est probablement Jean-Paul
Jean Grégoire, Richard Parent et Laval Tremblay. Vous avez, après
cela, trois postes qui sont vacants et vous avez deux autres personnes au
personnel de soutien, Lucie Lessard et Sylvie Blais.
M. Rivest: Merci, M. le ministre.
Le Président (M. Lacoste): Est-ce que...
M. Rivest: Non. Avez-vous terminé?
M. Vaugeois: Je vais vous donner ces documents. Ce sont les
contrats sollicités par le service de la recherche.
M. Rivest: Votre projet pilote de subvention à la
distribution des quotidiens...
M. Vaugeois: Cela marche?
M. Le Moignan: Dans les régions du Bas-du-Fleuve.
M. Rivest: Oui, en Gaspésie, je pense, sur la
Côte-Nord et...
M. Vaugeois: On a seulement un accord de principe
là-dessus qui nous a valu un montant, à notre budget de cette
année, de $150 000, mais les modalités n'ont pas
été approuvées.
M. Rivest: La Basse-Côte-Nord et la Gaspésie?
M. Vaugeois: Et la Gaspésie, oui. (21 h 45)
M. Le Moignan: C'est à venir. Il n'y a rien de fait
encore.
M. Vaugeois: Oui, mais on va le faire en cours d'exercice.
L'idée est de vous donner les quotidiens et les media, autant que
possible, le même jour que dans les grands centres et au même
prix.
M. Le Moignan: Oui. On les a le même jour, mais on les paie
double prix.
M. Rivest: Vous êtes d'accord avec cela, M. le
député de Gaspé?
M. Le Moignan: Oui, tout de suite. C'est cher quand on
achète cela.
Le Président (M. Lacoste): L'élément 1
est-il adopté?
Accords avec la radiotélévision
française
M. Rivest: Non, je voudrais, dans cette période...
Le Président (M. Lacoste): M. le député de
Jean-Talon.
M. Rivest: ... où la gauche française se manifeste
par une correspondance suivie, vous parler des productions de
télévision on ne peut pas parler d'une production de la
gauche française les accords avec la
Radiotélévision française, poste 99, cela va? Combien cela
a-t-il coûté?
M. Vaugeois: On a dû vous le dire l'an dernier. M.
Rivest: Y a-t-il des reconductions?
M. Vaugeois: $1 400 000, me dit-on. L'an dernier, cela, oui? On
me dit que cela a coûté à peu près $1 400 000 et que
la note est payée à parts égales selon les ententes de
coopération, c'est-à-dire par le gouvernement français et
le gouvernement québécois.
M. Rivest: Dans votre pratique j'allais employer un autre
terme, mais cela aurait été inconvenant des sondages,
etc., avez-vous vérifié comment les clientèles, le public
québécois recevaient ces émissions?
M. Vaugeois: On ne connaît pas de sondages qui auraient
été faits, sauf qu'on sait que Câblevi-sion nationale
serait actuellement à vérifier l'intérêt de ses
abonnés dans l'est de Montréal pour la partie qui est couverte
par Câblovision nationale sur l'île de Montréal. Je peux
vous dire qu'on a déjà procédé à une
certaine évaluation.
Comme vous le savez sans doute, le contrat est de trois ans. Ce qu'on
souhaiterait éventuellement, c'est de pouvoir améliorer le groupe
de sélection qui choisit les émissions. Pour s'assurer que les
câblodistributeurs diffuseront cette sélection, on les associe
à la sélection. On leur a même laissé la
responsabilité de la sélection. Je pense qu'après un an on
se rend compte qu'à certains moments cela pose des défis qui
pourraient nous justifier d'être plus attentifs encore à la
sélection. Il faut aussi s'assurer qu'au niveau des horaires, des
grilles horaires, on ne se nuit pas. A cet égard, on pourrait
peut-être en reparler tout à l'heure avec Radio-Québec. Il
fallait faire attention pour que, le même soir, il n'y ait pas de
l'opéra à Radio-Québec et à la
télévision française, par exemple. Alors, on a ces petits
ajustements-là d'ailleurs qui, pour la plupart, ont été
faits.
M. Rivest: Est-ce que l'entente qui existe... M. Vaugeois: C'est
trois ans. M. Rivest: C'est trois ans. M. Vaugeois: C'est trois
ans.
M. Rivest: D'accord. Alors, c'est la première année
d'opération.
M. Vaugeois: II y a un an de fait.
M. Rivest: Alors, c'est difficile d'évaluer l'impact.
M. Vaugeois: On a déjà décelé ces
petits problèmes qu'on ajuste actuellement.
M. Rivest: En tout cas, peut-être qu'on en reparlera. A la
page 62 de votre document, vous signalez une étude sur la programmation
offerte par les différentes stations de radio et de
télévision qui opèrent au Québec. Est-ce que
l'étude est complétée? Sinon, est-ce que vous avez
l'intention de la rendre publique?
Une Voix: Vous dites...
M. Rivest: A la page 62. C'est une étude sur la
programmation offerte par les différentes stations de radio et de
télévision qui opèrent au Québec.
M. Vaugeois: Oui. C'est vous autres qui avez fait cela?
Écoutez! On m'informe que l'étude n'est pas
complétée, mais on a ici le devis de recherche. Cela s'intitule
Analyse des programmes de la radio et de la télévision au
Québec. J'ai entre les mains le devis de recherche. Si vous le voulez,
c'est un document de 32 pages. Je peux vous...
M. Rivest: Oui, est-ce qu'on pourrait en avoir une copie?
M. Vaugeois: On peut disposer de celle-là. Lui, il va me
chicaner. Vous voulez une copie de cela?
M. Rivest: Bon! Très bien. Quant à moi, M. le
Président...
M. Vaugeois: Pour l'Opposition, l'Union Nationale, vous
désirez aussi une copie de ce document?
M. Le Moignan: S'il vous plaît, oui!
M. Vaugeois: Alors, faites deux copies pour lui et deux copies
pour nous. Cela fait quatre copies.
Une Voix: Est-ce que vous désirez les avoir tout de
suite?
M. Vaugeois: Pardon?
M. Rivest: Oui.
M. Vaugeois: Oui, vous avez un quart d'heure.
M. Rivest: Parce qu'on va consacrer cinq minutes à
Radio-Québec.
Quant à moi, le programme 7, c'est complet.
Le Président (M. Lacoste): Elément 1,
adopté. Des Voix: Adopté.
Cinéma et audio-visuel
Le Président (M. Lacoste): Elément 2,
adopté. Programme 7, adopté. Programme 8.
M. Rivest: Le discours inaugural, que vous avez sans doute
oublié étant donné que la session en est à sa
deuxième année, nous parlait de la nouvelle loi sur le
cinéma qui a été promise d'ailleurs en mars 1977; cela
fait un an; cela fait plus que cela. Effectivement, cela fait trois ans.
Personnellement, quand je rédigeais les discours inauguraux, la loi sur
le cinéma, je l'avais mentionnée seulement quatre fois. Alors,
vous allez me rejoindre. J'ai fait cela de 1970 à 1976. Mais là,
vous vous en venez presque aussi bons que moi. Qu'est-ce qui se passe?
M. Vaugeois: Nous avons demandé à l'Institut
québécois du cinéma d'étudier la
possibilité, dans un premier temps, d'organiser un groupe de travail
élargi et suffisamment représentatif du milieu
cinématographique québécois, ce qui a été
fait. Actuellement, l'institut a pris la responsabilité d'animer ce
groupe élargi qui est constitué de quatre sous-groupes de
travail. Les dernières nouvelles que j'ai eues étaient que tout
allait assez bien à ce point d'ailleurs, qu'il est possible que, d'ici
la fin de l'été, on puisse me remettre des
propositions très concrètes qui seront
évaluées, bien sûr, par notre Direction
générale du cinéma et qui pourraient nous permettre
peut-être de reprendre la loi sur le cinéma à l'automne
prochain.
Mais, entre-temps, je dois dire que les performances de l'Institut
québécois du cinéma sont assez exceptionnelles, de telle
façon qu'on assiste actuellement à la sortie de plusieurs
très bons films québécois. Vous me pemettrez de faire un
peu de publicité aux tout derniers comme Les bons débarras,
L'homme à tout faire, Cordélia. On nous annonce pour les
prochaines semaines d'autres films de très bonne qualité. J'ai vu
tous ces films sortis récemment et je pense que notre cinéma
québécois s'engage dans une nouvelle étape où le
professionnalisme et la qualité dominent. Je souligne également
que Radio-Québec fait sa part en s'associant à plusieurs de ces
productions. Même si la loi n'a pas encore pu être refondue, il
reste que le fonctionnement de l'institut a tout lieu de nous
réjouir.
M. Rivest: Le ministre vient d'évoquer les films. Il a
bien raison, en particulier, pour Cordélia. Est-ce que ces films ont
bénéficié des mêmes avantages dont avait
bénéficié le film d'un certain M. Migneault qui, n'est-ce
pas, avait pu profiter des transports avec le premier ministre, des subventions
des Affaires intergouvernementales? D'ailleurs, ce film, ma foi, est
tombé dans un oubli malgré les efforts de publicité que
j'avais tenté de lui donner par mes questions à
l'Assemblée nationale. Est-ce que ce film a connu un aussi grand
succès que le ministre lui avait souhaité au moment où on
avait soulevé la question à l'Assemblée nationale? Film de
propagande, ça c'est clair.
M. Vaugeois: Cela a l'air que cela a été l'opinion
de M. Migneault. Je n'ai rien à ajouter.
M. Rivest: Comment cela a-t-il coûté
effectivement?
M. Vaugeois: On a déposé tous ces chiffres à
l'Assemblée nationale. Je pense que l'institut y était
allé pour $130 000 ou $150 000. C'était une avance.
M. Rivest: Et le ministère des Affaires
intergouvernementales qui avait acheté les... Qu'est-ce qu'il a fait
avec? Vous ne vous êtes pas préoccupé de cela?
M. Vaugeois: C'est la responsabilité de l'institut...
M. Rivest: C'était $60 000? M. Vaugeois: ... de
récupérer.
M. Rivest: C'était $64 000 que vous aviez tirés en
l'air pour des fins référendaires.
M. Vaugeois: Pour les chutes de films qu'il avait
achetés.
M. Rivest: On va probablement le revoir dans la période
référendaire.
M. Vaugeois: Attention! La contribution des Affaires
intergouvernementales, c'était pour récupérer les chutes
de films pour fins d'archives.
M. Rivest: Référendaires?
M. Vaugeois: Non, les archives pour l'avenir, ce n'est pas pour
le référendum.
M. Rivest: Est-ce que le ministre est vraiment satisfait de cette
opération?
M. Vaugeois: Laquelle?
M. Rivest: Du film Le Québec est au monde, de M.
Migneault.
M. Vaugeois: Je n'ai pas de jugement à porter
là-dessus. L'institut est autonome.
M. Rivest: II est autonome, sauf que le ministère des
Affaires intergouvernementales en avait quelque peu violenté l'autonomie
administrative et financière. Pourquoi avait-on accordé un
privilège? Est-ce que les autres réalisateurs du cinéma
québécois peuvent s'adresser au ministère et obtenir des
gratifications de cette nature?
M. Vaugeois: Voyez-vous, dans le cas de Cordélia, c'est
tourné à Sainte-Scholastique; alors, je pense que les gars
peuvent se déplacer par leurs propres moyens. Les bons débarras,
c'est tourné dans le nord de Montréal. L'homme à tout
faire, c'est tourné à Montréal et un petit peu à
Hull. Cela ne posait pas le même genre de problème.
M. Rivest: Et le film de M. Migneault a été
tourné où?
M. Vaugeois: Partout sur l'Atlantique, en Europe. Si vous me
permettez...
M. Rivest: Le film aurait plus voyagé au moment de sa
production que sur tout son circuit de diffusion.
M. Vaugeois: Si le député de Jean-Talon veut me
tirer la pipe là-dessus, je vais ressortir mes vieux souvenirs. Comme
directeur général des relations internationales et sur les ordres
du premier ministre, à l'époque, nous avons déjà
contribué à un semblable projet. Ce n'est pas une innovation. On
a déjà contribué; la différence, par exemple, c'est
qu'on n'avait jamais vu le film. Tandis que cette fois-ci au moins, il y a
eu...
M. Rivest: Nous, c'est parce que les films de propagande avaient
quand même une certaine pudeur, on ne les excusait pas. Il y a une
entente qui a été signée entre l'Institut du
cinéma, en vertu de l'article 48, et le ministre des Communications, oui
ou non? Article 48, loi sur le cinéma. Copie du contrat ou entente
intervenue entre l'Institut du
cinéma et le ministre des Communications. Quand vous avez
signé le contrat...
M. Vaugeois: Pour la subvention annuelle, oui, on a fait
cela.
M. Rivest: Sur les consultations ministérielles au
titre... Je comprends que tous les intervenants du cinéma, c'est quelque
chose de les réunir à différentes tables. La loi sur le
cinéma, le ministre nous a dit que c'était en route. Est-ce que
vous croyez que vous allez réussir plus rapidement qu'on a pu le faire
pour la première Loi sur le cinéma?
M. Vaugeois: On avait pensé, je l'avoue, à un
conseil supérieur du cinéma ou à un organisme nouveau pour
fins de consultation. Je pense que notre décision de se tourner vers
l'institut, qui jouit d'une très bonne crédibilité dans le
milieu, pourrait nous permettre d'espérer, sans optimisme excessif, des
propositions concrètes dans le cours de l'année. En tout cas, le
président, M. Fournier, m'a laissé entendre, encore la
dernière fois que je l'ai vu, que c'était bien engagé.
M. Rivest: D'accord.
M. Vaugeois: Je dois dire que, dans le cas de l'institut, vous
connaissez le président et le directeur général...
M. Rivest: Le président...
M. Vaugeois: M. Fournier et M. Fortier.
M. Rivest: M. Fortier?
M. Vaugeois: Non? En tout cas, malgré tout, on attend
beaucoup du nouveau directeur général.
M. Rivest: M. Fortier?
M. Vaugeois: Jean Fortier, ex-président de la
Fédération libérale.
M. Rivest: C'est pour ça tantôt que vous avez
mentionné la qualité des films!
M. Vaugeois: Non, les films étaient réalisés
avant qu'il arrive.
M. Rivest: Alors, pouvez-vous me donner la liste
complète...
M. Vaugeois: Mais c'est lui qui a assumé la
décision de l'institut, par exemple, dans le cas de Le Québec est
au monde.
M. Rivest: Vous gardez le cinéma au ministère des
Communications.
M. Vaugeois: Oui.
M. Rivest: Définitivement?
M. Vaugeois: Rien n'est définitif!
M. Rivest: Pour ça, c'est bien vrai!
A la page 71 de vos notes, dernière petite question
la DGCA a travaillé à l'élaboration d'un projet
panministériel portant sur la culture; de quoi s'agit-il?
Le Président (M. Lacoste): Est-ce qu'il y a consentement
pour terminer l'étude des crédits?
M. Rivest: Oui. Enfin, si les gens de Radio-Québec sont
ici; à moins qu'on ne continue demain. (22 heures)
Le Président (M. Lacoste): Est-ce qu'il y a consentement
pour terminer l'étude des crédits?
M. Rivest: Consentement. M. Vaugeois: D'accord.
Le Président (M. Lacoste): Consentement. M. le
ministre.
M. Vaugeois: On me dit que ce qu'évoque le
député de Jean-Talon, M. le Président, c'est un projet
qu'a la DGCA pour cette année, ce n'est pas précisé.
M. Rivest: Cela porte sur quoi? M. Vaugeois: Ce n'est pas
précisé.
M. Rivest: Vous ne savez pas, vous avez des projets non
précisés?
M. Vaugeois: Ce qui arrive c'est que la DGCA essaie, chaque
année, d'avoir un projet à caractère
interministériel ou panministériel, général; l'an
dernier, je pense que c'était sur l'environnement; cette année,
ce serait sur la culture, mais ce n'est pas plus avancé que
ça.
M. Rivest: D'accord.
Le Président (M. Lacoste): Elément 1,
adopté?
M. Rivest: Oui.
Le Président (M. Lacoste): Elément 1,
adopté. Elément 2, adopté? Elément 2 adopté.
Elément 3, adopté? Elément 3 adopté.
Programme 8, adopté?
M. Le Moignan: Adopté.
Société de
radio-télévision du Québec
Le Président (M. Lacoste): Programme 8 adopté.
Programme 9?
M. Vaugeois: Est-ce que vous avez des questions sur le programme
9?
M. Rivest: Oui.
M. Vaugeois: De bonnes?
M. Rivest: Quelques-unes.
M. Vaugeois: M. le Président, je pense qu'on n'a pas eu
l'occasion de remettre à l'Opposition un document de présentation
générale sur l'évolution des budgets et le fonctionnement
de Radio-Québec. A-t-on le nombre de copies?
M. le Président, dans la magnifique pochette distribuée
par les gens de Radio-Québec, vous avez une note explicative à
l'intention des membres de la commission parlementaire responsable de
l'étude des crédits. Je pense que tout est là.
M. Le Moignan: On nous parle de l'implantation de
Radio-Québec; où en sont rendus les projets pour cette
année dans cela?
M. Rivest: Oui, peut-être...
M. Vaugeois: Je peux peut-être en donner une
présentation générale.
M. Rivest: Oui, c'est cela, vous-même ou le
président, rapidement, pour ne pas allonger inutilement sur la mise en
route, au fond, de la loi constitutive de Radio-Québec, comment cela va.
Etes-vous satisfait de votre loi?
M. Vaugeois: Si vous me le permettez, comme vue
générale, il y a eu des décisions gouvernementales quant
à l'implantation de nouvelles antennes en région. Vous connaissez
nos dernières décisions visant à favoriser l'installation
d'antennes dans l'Estrie, dans la Mauricie et dans la région de
Rimouski. Également, nous maintenons un caractère prioritaire
à l'installation d'antennes en Gaspésie, sur la Côte-Nord
et au Lac-Saint-Jean. Là, les études se poursuivent et
s'intensifient, même. Idéalement, nous aurions voulu avoir des
antennes en Gaspésie, sur la Côte-Nord et au Lac-Saint-Jean avant
d'en avoir dans les trois régions que j'ai mentionnées, mais les
études étaient plus longues et on n'a pas voulu retarder
l'implantation des nouvelles antennes dans les régions de l'Estrie, de
la Mauricie et de Rimouski. Cela s'est fait un peu concurremment; il est
possible que les antennes soient installées plus tôt dans
lès trois dernières régions mentionnées.
M. Le Moignan: Tout de même, pour arriver en
Gaspésie, est-ce que c'est nécessaire d'en avoir une à
Rimouski avant?
M. Vaugeois: On me dit que, pour la Gaspésie, ça
peut aller en 1982 ou en 1983. Etant donné la nature du terrain et les
difficultés des études; cela peut être encore une affaire
de deux ou trois ans.
M. Le Moignan: Quand vous dites la Gaspésie, est-ce que
ça comprend un endroit ou si vous allez couvrir la péninsule?
M. Vaugeois: II faut d'abord installer une première
antenne et la voir fonctionner pour, après cela, savoir quelle est la
région qui peut vraiment être rejointe et les endroits où
on peut mettre des antennes réémettrices. Il est vraisemblable
qu'on devra avoir plus d'une antenne principale, étant donné la
nature de la région qui est très étendue et très
accidentée.
Alors, on travaille déjà à cela. Il est possible
qu'on arrive à la conclusion qu'immédiatement, de façon
évidente, il y a deux antennes principales à installer. Une fois
en fonctionnement, on verra où il faut mettre des antennes
réémettrices. Alors, avec les décisions prises
actuellement, nous pourrons rejoindre 83% de la population du
Québec.
M. Rivest: Sur les antennes, il y a juste un problème; il
y a un monsieur... Je vous souhaite plus de chance, M. le député
de Gaspé, avec l'émission d'une antenne, parce qu'il semble que
la construction de l'antenne en Abitibi a occasionné des
difficultés aux gens du Témiscamingue.
M. Vaugeois: Oui.
M. Rivest: On a adressé une lettre au président de
Radio-Québec et probablement... Je ne sais pas si le ministre a la copie
de lettre.
M. Vaugeois: Oui, le ministre est bien au courant de cela.
M. Rivest: M. André Raymond s'est plaint. Essentiellement,
je ne veux pas, cela peut être très technique... D'abord, le
Témiscamingue ne peut pas capter via l'antenne.
M. Vaugeois: A partir...
M. Rivest: Ensuite, cela a créé des
problèmes techniques au niveau des UHF.
M. Vaugeois: C'est cela. C'est un des cas que j'ai donnés
cet après-midi. Grâce au travail de collaboration entre
Radio-Québec et les services techniques du ministère des
Communications, on a pu là-bas procéder j'appelle cela
ainsi à un nettoyage des fréquences et s'installer en VHF,
qui est préférable, sauf que notre rayon ne nous permet pas de
rejoindre et de couvrir le Témiscamingue. Il fallait quand même
faire cette première étape d'une antenne principale. Maintenant,
on est déjà au travail pour identifier la région couverte
et les besoins du Témiscamingue pour une autre antenne qui sera
probablement une antenne réémettrice.
M. Rivest: Qu'arrive-t-il? Le correspondant du
Témiscamingue parle de la possibilité... Enfin, il semble que
cela crée des difficultés pour Câble Ville-Marie qui
voudrait étendre son réseau et aussi pour la production locale.
Enfin c'est ce qu'il mentionne, rapidement, dans sa lettre que j'ai lue en
diagonale, parce qu'on vient de me la transmettre...
M. Vaugeois: Cette affaire est assez délicate. C'est une
proposition qu'il nous fait, au fond. Les gens disent: N'installez pas
d'antenne, on va servir la population par le câble. Quant à notre
politique, c'est de pouvoir rejoindre le maximum de Québécois en
diffusion ouverte, sans obliger les gens à être abonnés
à un câblodistributeur. Là-dessus, même s'il y a
seulement 20% d'une population dans une région qui peuvent vraiment
profiter de la diffusion ouverte, c'est un principe pour nous. D'autant plus
qu'il y aura toujours des gens qui ne seront pas rejoints par le câble.
Dans ce cas, je pense que c'est... M. le Président de
Radio-Québec.
M. le Président, la politique de Radio-Québec, c'est
d'installer des antennes émettrices dans les principaux centres du
Québec avant de faire des réémetteurs. La région de
l'Ouest québécois est ouverte actuellement par deux antennes
principales qui, malheureusement, ne peuvent pas couvrir tout le territoire.
C'est le même problème qu'on retrouve dans d'autres grandes
régions du Québec qui ont besoin de réémetteurs
pour qu'on puisse vraiment rejoindre toute la population à 100%.
Dans la région du Témiscamingue, il y a eu dans le
passé une sorte de confusion et les gens du Témiscamingue ont cru
que l'antenne principale qui serait installée dans l'Ouest
québécois les desservirait. Or, ces antennes viennent
d'être installés et, lorsque les études auront
été complétées pour voir le rayonnement des
antennes principales, nous pourrons rejoindre mieux la population en installant
des réémetteurs dans la région du Témiscamingue. Le
Témiscamingue, en attendant, comme les autres régions qui ne sont
pas couvertes en ondes ouvertes à Radio-Québec, l'est par les
câblodistributeurs gratuitement suivant l'entente qui a
déjà été établie depuis plusieurs
années. Malheureusement, elles reçoivent cela en
différé. Les gens du Témiscamingue reçoivent donc
en différé les émissions de Radio-Québec. Elles
recevront en ondes ouvertes quand les études seront
complétées et quand les émetteurs seront installés
dans l'ensemble des régions du Québec, c'est-à-dire en
1982-1983. En 1983, cette région est considérée comme
prioritaire par Radio-Québec puisque c'est une région limitrophe
et moins bien servie par les moyens de communication et ce sont ces
régions qui sont prioritaires pour nous. Donc, le Témiscamingue
sera une des premières régions à bénéficier
d'un réémetteur comme nous l'avons fait, d'ailleurs, dans
l'Outaouais.
Voulez-vous, M. le Président, commenter pour le profit de nos
amis d'en face votre appréciation de la nouvelle loi de
Radio-Québec?
Pour nous, la nouvelle loi de Radio-Québec, c'est tout simplement
la possibilité pour Radio-Québec d'étendre vraiment son
réseau et de se décentraliser. C'était dans la tradition
de Radio-Québec depuis au moins cinq ans, la volonté de la
population qui a été exprimée, d'ailleurs, à
plusieurs reprises par la création de comités provisoires.
Cependant, la loi de Radio-Québec, l'ancienne loi, ne prévoyait
pas la mise en place de structures régionales avec participation de la
population. Cette loi a donné à toutes les régions du
Québec cette possibilité de bénéficier, non
seulement d'antennes pour recevoir la télévision de
Montréal centralisée, mais de et notre planification le
prévoit d'ici trois ou quatre ans bénéficier de
centres de diffusion régionaux et d'un pouvoir régional sur le
plan de la programmation, ce qui améliorera beaucoup la qualité
de la vie en région. C'est un des éléments bien importants
de la nouvelle loi de Radio-Québec qui répond aux besoins de la
population. Nous le sentons quand nous travaillons à
Radio-Québec.
Notre appréciation, c'est que cette loi nous donne la
possibilité d'appliquer maintenant légalement des choses
souhaitées depuis longtemps par la population.
M. le Président, j'aimerais ajouter...
Le Président (M. Lacoste): M. le ministre.
M. Vaugeois: ... que nous travaillons maintenant à
l'implantation des comités permanents en région, mais le fait de
doter les régions d'antennes a non seulement l'effet de permettre
à tout le monde d'avoir accès en diffusion ouverte aux
émissions de Radio-Québec, mais, en plus, cela va donner une
certaine autonomie aux comités régionaux qui vont pouvoir
diffuser sur une base régionale.
M. Rivest: J'ai vu hier à Radio-Québec...
Le Président (M. Lacoste): M. le député de
Jean-Talon.
M. Rivest: ... une opérette qui avait été
produite à Chicoutimi. Est-ce que c'est une première
manifestation?
M. Vaugeois: C'est-à-dire que c'est dans l'intention de
Radio-Québec de réaliser des émissions régionales.
Cela se fait depuis trois ans. Cela se fait de plus en plus intensément
avec la venue des comités régionaux permanents.
Radio-Québec veut privilégier la création
régionale. Un certain nombre d'émissions sont produites dans les
régions du Québec actuellement. Dans la région du
Saguenay-Lac-Saint-Jean, nous avons, à cause de la
créativité particulière et de l'esprit très
dynamique des gens de cette région, pu réaliser une
émission, une opérette. Nous l'avions fait l'année
dernière. Ce qui est un peu différent, c'est que nous avons pu le
faire cettre année avec l'assistance d'une entreprise qui a
ajouté certaines sommes d'argent à Radio-Québec sans
commandite comme telle, mais uniquement en s'identifiant. Je pense à
l'Alcan. Ce n'est pas une première comme telle parce que nous l'avions
fait l'année dernière: nous avions diffusé une
opérette. Nous l'avons fait cette année avec beaucoup plus de
moyens parce que nous avons l'assistance de l'entreprise privée.
M. Rivest: Mais ce n'est pas la formule de commandite:
l'entreprise privée participe à...
M. Vaugeois: L'entreprise privée ne fait que
s'identifier.
M. Rivest: Oui, j'ai vu.
M. Vaugeois: C'est une publicité de prestige parce que
Radio-Québec n'a pas d'autorisation pour faire de la publicité
comme telle. Mais nous avons...
Pour accepter de la publicité.
Pardon?
Pour accepter la publicité, parce que vous faites de la
publicité.
C'est-à-dire pour faire une publicité dite commerciale,
traditionnelle. Par contre, nous avons un programme expérimental de
commandite de prestige que nous voulons instaurer, que nous essayons
d'instaurer avec la collaboration des grandes entreprises, qui pourraient
être des entreprises d'État que nous voulons solliciter ou encore
des entreprises privées.
M. Rivest: On avait soulevé le sujet, parce que je n'ai
pas eu le temps de prendre connaissance des chiffres demandés par
Radio-Québec cette année. Quant à la production
régionale, il y a déjà des sommes, déjà une
pratique, enfin modeste, mais elle est quand même là. Quant au
rythme d'implantation, quel est le volume, quelle est la dimension que vous
envisagez d'une façon réaliste? Vous avez le problème des
antennes. Enfin, vous avez bien des choses à mener de front, parce que
ces groupes d'animation sont constitués, et la régionalisation,
c'est un vieux dossier. Il y a une demande, vous avez créé la
demande.
On l'a fait par la loi et par la pratique de Radio-Québec. Quel
est le rythme des budgets, des disponibilités dans l'ensemble des
initiatives de Radio-Québec pour la production régionale?
M. Vaugeois: M. le Président, je vais répondre
à cette question en invitant le député de Jean-Talon
à suivre sur la première page du document que Radio-Québec
a fourni. Quand on a étudié les crédits de
Radio-Québec, on a convenu d'abord d'ajustements mécaniques de
l'ordre de $5 500 000 et on a convenu de priorités de l'ordre de $3 000
000. Sur ces $3 000 000, il y a $1 000 000 qui passent à la
régionalisation et à peu près 50% qui vont passer à
la programmation en région, sauf qu'à ce moment-ci, notre
principal défi, c'est d'abord de doter les régions de leur
comité permanent. C'est à cela que nous travaillons actuellement;
il y a une structure de comités aviseurs qui se met en place, qui vont
faire une large publicité en région pour inviter tous les groupes
susceptibles d'être intéressés à faire des
recommandations. C'est un processus d'à peu près deux mois qui va
conduire vers la formation de comités permanents en région.
Entre-temps, donc, la progression de la programmation régionale est
assez minime. Vous la trouvez au bas de la page. La production en région
passera de 18 heures à 25 heures et 8 bureaux régionaux seront
alors opérants. Donc, cela reste encore, si vous voulez, relativement
modeste, mais tout cela se met en place.
M. Rivest: Cela, c'est pour l'année financière.
J'imagine qu'il y a un programme. Est-ce qu'il est public en ce moment? Il
n'est pas déterminé?
M. Vaugeois: Oui.
M. Rivest: II va augmenter avec les années à venir.
Ce n'est peut-être pas un programme uniquement annuel, il doit être
triennal ou quinquennal. (22 h 15)
M. Vaugeois: M. le Président, ce programme n'est pas rendu
public comme tel, mais il a été quand même amplement
discuté parce que tout cela suit le rapport Rocher qui a donné un
peu naissance à la nouvelle loi. Radio-Québec va se
développer non pas en augmentant sa production nationale,
c'est-à-dire la production faite à Montréal, mais va se
développer au cours des prochaines années en développant
la production régionale. Les projections que nous faisons, et qui sont
publiques puisque ces documents sont déposés au bureau du
ministre et au gouvernement et, sans doute, à l'Assemblée
nationale, prévoient qu'en 1980-1981, si nous avons les fonds qu'il
faut, nous produirons en région 125 heures, passant de 18 heures
maintenant à 125 heures, avec la mise en place des comités
régionaux; en 1981-1982, nous passerons à 260 heures et, en
1982-1983, à 520 heures, alors que la production nationale a
été fixée, dans le plan de développement de
Radio-Québec, à 430 heures et ne dépassera pas, au cours
des prochaines années, les 530 heures. Donc, l'évolution de
Radio-Québec va vers un développement de la production
régionale au niveau de la diffusion régionale ou de la
diffusion-réseau, parce que beaucoup d'émissions produites en
région alimentent aussi notre réseau.
Il est très important de signaler que Radio-Québec veut
développer la production régionale pour diffusion en
région lorsque nos antennes et nos installations techniques seront
installées, dans deux, trois ou quatre ans. En attendant, les
émissions régionales de 25 heures sont diffusées sur le
réseau de Radio-Québec pour l'ensemble de la province.
M. Rivest: Cela m'amène, à moins que le ministre ne
veuille ajouter quelque chose...
M. Vaugeois: Je vais ajouter un petit détail parce que
là il y a non-concordance. Le document qu'on vous a remis parle de faire
passer la diffusion de 18 à 25 heures et M. le Président de
Radio-Québec vient d'évoquer 125 heures. Quand on a
étudié les besoins financiers de Radio-Québec en
présence, d'ailleurs, du président du Conseil du trésor et
du ministre des Finances, M. Parizeau, il nous avait fait remarquer
qu'aussi
longtemps que nos comités permanents n'étaient pas en
place, c'était peut-être un peu ambitieux de vouloir
prévoir des sommes d'argent assez considérables. On s'est entendu
pour venir en budget supplémentaire si l'opération d'implantation
des bureaux permanents régionaux se réalisait selon notre
calendrier, qui est relativement optimiste. Donc si, à
l'été, les comités permanents sont en place comme nous
l'espérons, à ce moment, il y a une entente qui nous
ramènerait en budget supplémentaire pour nous permettre d'aller
non pas à 25 heures, mais, comme l'a dit M. Barbin, à 125 heures
de programmation régionale.
M. Rivest: Etant donné l'heure... il y a une
préoccupation qui se dessine et peut-être qu'une partie de
l'explication vient du fait que, pour les prochaines années, la
dimension proprement régionale de Radio-Québec va être plus
apparente peut-être dans deux ou trois ans. Il y a une
préoccupation dont je veux faire état ici, soit celle de
l'association des radiodiffuseurs privés qui s'inquiète
déjà dans la pratique d'un débat vieux comme le monde dans
le domaine de la radio-télédiffusion éducative sur la
nature exacte de la signification de la radio-télédiffusion
éducative par rapport à celle du secteur privé. On nous a
communiqué au ministre également, je pense que
voyant, par exemple, la grille de la programmation de Radio-Québec cette
année, on va chercher si cette grille de programmation n'est pas une
grille de programmation de type de concurrence a ce qui se fait dans le secteur
privé alors que le mandat enfin, ce qu'on en a toujours cru
allait plutôt dans le sens de la complémentarité de
ce qui se fait dans le secteur privé.
J'admets que l'introduction graduelle d'une dimension régionale
va personnaliser, si vous voulez, les activités de Radio-Québec,
pour des raisons pratiques d'antenne, de budget, enfin de présence,
d'enracinement régional, ce qui n'est pas encore en cours de route. Et
surtout il y a peut-être aussi là un intérêt
très commercial et mercantile quand je vois l'Alcan
apparaître dans le cadre, même si ce n'est pas une commandite au
sens traditionnel du terme, il reste que si l'Alcan s'inscrit j'imagine
que ça entraîne des coûts pour elle dans une
programmation de Radio-Québec, elle ne le fera peut-être pas pour
les radiodiffuseurs privés, ou elle remettra ça. Sur ce plan, il
y a un aspect de contenu c'est le premier élément de mon
intervention et, deuxièmement, il y a un aspect commercial dont
il faudrait peut-être tenir compte. Je ne sais pas si le ministre a des
commentaires ou si M. Barbin en a.
M. Vaugeois: J'ai déjà accusé
réception de cette lettre qui m'était adressée. J'ai
convenu d'une rencontre avec les membres de cette association. On va
s'expliquer là-dessus, mais je peux vous dire que, pour le gouvernement
actuel, la performance de Radio-Québec nous réjouit grandement.
Pour nous, elle réalise le mandat qu'on lui a confié et elle
comprend son mandat éducatif dans le sens que nous lui avons
donné. Cela rejoint nos préoccupations au titre d'autres lieux
d'éducation permanente et d'éducation populaire que sont les
bibliothèques publiques ou les musées. Là, comme à
Radio-Québec, nous avons toujours souhaité une participation de
l'entreprise privée. Dans le cas de Radio-Québec, nous sommes
obligés de tenir compte d'un avis du CRTC qui invite Radio-Québec
à ne pas recevoir de publicité selon le mode traditionnel; c'est
ainsi que nous l'interprétons. Mais, à notre avis, ça ne
dispense pas nos institutions culturelles à vocation d'éducation
permanente et populaire de recevoir le soutien d'une entreprise privée
quand ça se passe comme ça s'est passé pour l'Alcan.
Toutes ces questions seront à clarifier avec le CRTC,
éventuellement, si besoin est. Pour ma part, je vais en discuter, ces
prochains jours, avec les porte-parole de l'association qui m'a
écrit.
M. Rivest: Est-ce que d'autres radio-télévisions
éducatives au pays ont cette pratique d'associer les entreprises
privées? Enfin, ce ne sont pas techniquement des commandites au sens
ordinaire, mais j'imagine que ça va inquiéter. Ce n'est pas
mentionné dans la lettre, parce que la lettre est antérieure.
M. Vaugeois: Cela n'était pas arrivé encore.
M. Rivest: Mais, quand j'ai vu ça, ça m'a
étonné. Je dois vous le dire bien franchement, ça m'a
étonné d'autant plus que, sur le fond de la question, la
notion... Je pense que l'analyse que fait l'association des radiodiffuseurs
privés sur la complémentarité, peut-être que la
dimension régionale va l'actualiser. D'ailleurs, elle interprète
le mandat de télévision éducative, dans la lettre qu'elle
a adressée au ministre, comme devant s'articuler de plus en plus au
titre de ce qu'elle appelle la culture régionale, ce qui rejoint bien la
perspective de Radio-Québec.
M. Vaugeois: Cela va être un beau sujet de discussion. M.
le président peut vous donner des exemples dans d'autres provinces, au
moins en Ontario. Je vais lui laisser la parole dans un instant. Pour le reste,
je comprends, à ce moment-ci, que ce qui est le plus gênant pour
ces radiodiffuseurs privés, ce n'est finalement pas le type
d'émissions que produit Radio-Québec; c'est beaucoup plus les
heures de diffusion. Si c'était à 23 h 30 ou à minuit, ils
s'interrogeraient moins sur le caractère plus ou moins éducatif
des émissions selon leur perception. L'avantage qu'a
Radio-Québec, compte tenu du fait qu'elle n'est pas en ondes
continuellement, c'est de choisir des heures qui sont particulièrement
propices. D'ailleurs, les cotes d'écoute que nous avons
démontrent qu'à ces heures, qui sont les meilleures heures de la
journée, il y a un public pour autre chose que les émissions
extrêmement faciles ou de variétés auxquelles nous ont
habitués certaines entreprises de télédiffusion.
M. Rivest: En termes concrets de résultats, je comprends
le point du ministre, à savoir qu'il y a des heures, etc..
M. Vaugeois: On est complémentaire à cet
égard.
M. Rivest: Ils disent: "Si nous nous étonnons de
l'orientation donnée à la programmation de Radio-Québec,
nous sommes d'avis que la programmation proposée s'apparente beaucoup
à celle des radiodiffuseurs privés, en plus de faire fi du
rôle complémentaire pour lequel Radio-Québec a
été conçue et souhaitée par..."
M. Vaugeois: C'est cela. Notre avis là-dessus, c'est
qu'à certaines heures de la journée Radio-Québec devient
vraiment complémentaire parce qu'elle nous offre, à 19 heures et
à 20 heures, un type d'émissions qu'on peut avoir envie
d'écouter autrement qu'à des heures habituellement inaccessibles
pour la majorité des gens. On pense que, justement, avec cette
grille-horaire, Radio-Québec devient vraiment complémentaire. Aux
bonnes heures, il y a des choses qu'on a envie de regarder et de ne pas
regarder nécessairement à des heures impossibles.
Quant à la façon de définir le contenu, c'est de
cela qu'on va discuter. J'ai l'impression que le problème tient beaucoup
plus aux heures de diffusion qu'au contenu des émissions. On verra cela,
on va en discuter. M. Barbin pourrait nous donner des exemples de commandites
de prestige dans d'autres cas.
M. le Président, à partir du moment où la
télévision éducative devient de plus en plus
écoutée c'est un phénomène qui ne se
présente pas seulement au Québec, on le voit aussi en Ontario
avec la télévision éducative de l'Ontario, et on le voit
beaucoup aux Etats-Unis avec PBS, Public Broadcasting System on voit
qu'elle prend de plus en plus d'importance parce qu'elle diffuse, comme
ça a été signalé tout à l'heure, aux
meilleures heures d'écoute, des émissions qui sont de
caractère non pas scolaire et éducatif au sens d'un peu
austères, mais des émissions dynamiques, des films, à
l'occasion, qui font partie de la culture.
Il y a des émissions supportées non pas par des gens qui
veulent faire de la publicité, mais par un nouveau mécénat
qui se développe et qui vient appuyer l'action, en particulier aux
Etats-Unis, de grandes productions. Je pense à l'opéra qui a
été diffusé aux Etats-Unis, commandité par une
compagnie d'huile. Je pense à la télévision
éducative de l'Ontario qui fait la même chose. Et nous aussi
bénéficions non pas d'une publicité qui vient concurrencer
l'entreprise privée, mais d'un appui de grandes entreprises pour venir
soulager le fardeau fiscal des contribuables.
Ceci va dans le sens d'un développement d'une
télévision éducative complémentaire, mais de plus
en plus essentielle aux besoins d'une population, dans un pays,
évidemment, qui a le moyen de se le payer. Je parle des pays plus
riches. On voit ce phénomène en Europe, on le voit ici en
Amérique, et on voit cette place de plus en plus importante
occupée par une télévision éducative dynamique.
Nous prenons comme étant un compliment la critique de l'Association
canadienne des radiodiffuseurs qui, maintenant, reconnaît qu'on occupe
une part du marché, ce qui vient, de notre côté, justifier
les fonds qui sont investis dans Radio-Québec.
Voilà qui est bien dit!
M. Rivest: Je comprends parce que c'est vrai, en partie aux
Etats-Unis, mais est-ce qu'il y a juste le jeu, pour assurer la
différence, des grilles-horaires? Je suppose que c'est un bon point. Et
le jeu d'une dimension régionale? Est-ce qu'il y a d'autres dimensions
sur lesquelles vous pouvez travailler pour renforcer le caractère
complémentaire en évitant recueil que des gens craignent? Est-ce
qu'il y a d'autres dimensions que la grille-horaire, la dimension
régionale, pour que cela ne devienne pas vraiment concurrentiel?
M. Vaugeois: Écoutez, je tiens à faire un
commentaire là-dessus et c'est un des points que je vais aborder avec
leur porte-parole. J'ai déjà eu l'occasion d'en discuter
séparément. Je ne sais pas si mon ami, le député de
Terrebonne, est sensible à cela, mais je sais que, si le
député de Lac-Saint-Jean était encore là et
quelques autres, ils réagiraient à ce que je vais dire. C'est
que, déjà, ces maisons ne nous gâtent pas en termes de
productions régionales. On se retrouve en région, souvent, avec
deux stations de télévision, deux, trois stations de radio, et
c'est comme s'il n'en existait pas en région. Ils ne font que nous
brancher sur un réseau sans faire de production régionale et sans
donner une voix à la région.
Ce n'est pas spécifique à Radio-Québec. Que
Radio-Québec le fasse et le fasse de plus en plus, dans le domaine, au
sens large, éducatif, cela va être très bien, mais cela ne
dispensera pas ces entreprises privées de nous donner également
de la production régionale. A mon avis, c'est insuffisant
déjà de leur côté.
Alors, renvoyer la balle à Radio-Québec en disant: Vous
devriez faire des émissions régionales, bien, ils vont en faire
de plus en plus, mais cela ne dispensera pas les entreprises de radiodiffusion
privées d'en faire également; elles n'en font pas suffisamment,
pour l'instant.
M. Rivest: Est-ce que, quelque part dans la réglementation
sur les radiodiffuseurs privés, on leur demande de faire cela au niveau
du CRTC ou autrement?
M. Vaugeois: Oui, il y a un minimum d'heures, mais c'est un
minimum. Je pense que, pour un poste de télévision à
Trois-Rivières, c'est huit heures par semaine. Pour un poste qui est en
ondes de 8 heures le matin à 2 heures de la nuit, je vous assure que ce
n'est pas beaucoup. C'est finalement quelques bulletins de nouvelles et deux ou
trois trucs d'affaires publiques ou quelque chose comme cela. Cela devient
vraiment marginal. Les artistes d'une région, les créateurs d'une
région n'ont pas tellement la chance de produire avec le peu qui reste
aux grilles-horaires de ces radiodiffuseurs privés.
M. Rivest: Quelle autre dimension le ministre voit-il que le jeu
des grilles-horaires que je comprends très bien
deuxièmement, que la dimension régionale, l'expression de la
culture ou des dynamismes régionaux au niveau des créateurs,
etc., pour correspondre et donner un contenu et une signification
réelle? Les deux éléments, à mon avis, en donnent
une considérable, mais y a-t-il d'autres dimensions, dans l'orientation
de la programmation de Radio-Québec, qui personnalisent la production de
Radio-Québec?
M. Vaugeois: II semble y avoir, de l'avis général,
une qualité indéniable, donc, qui nous fait bien plaisir. Il y a
aussi, il faut le dire, un avantage qui se ressent, entre autres, lorsqu'on
nous présente des films. La présentation des films n'est pas
coupée par cette éternelle publicité, ces éternels
messages publicitaires. C'est indéniablement un avantage pour
Radio-Québec. C'est un avantage sur lequel on est bien d'accord.
M. Rivest: Y a-t-il d'autres orientations, au niveau de
Radfo-Québec, que vous voyez à ce titre? Cela
complète-t-il à peu près le... (22 h 30)
M. Vaugeois: II faut dire qu'un des mandats de
Radio-Québec est de pouvoir diffuser en couvrant l'ensemble des secteurs
de la promotion culturelle, des affaires publiques, des réalités
québécoises, de la vie quotidienne, des émissions qui ne
sont pas conditionnées par une cote d'écoute, par un
commanditaire, et de les placer aux meilleures heures de la journée,
à la meilleure période, à ce qu'on appelle le "prime
time". C'est la caractéristique d'une télévision
éducative et c'est sans doute ce qui explique et on peut le dire
modestement non pas le succès relatif de Radio-Québec,
mais le succès des télévisions éducatives en
Amérique du Nord. De plus en plus, on réalise que les gens sont
un peu fatigués du sport, un peu fatigués d'un certain nombre
d'émissions de variétés, d'un certain nombre
d'émissions qui sont conditionnées uniquement par le paiement
d'un commanditaire pour obtenir le plus haut "rating", la plus haute cote
d'écoute possible.
La télévision éducative, tout en respectant les
cotes d'écoute parce qu'on ne peut pas diffuser dans le vide, il nous
faut essayer d'équilibrer une programmation. Et Dieu sait si on le fait,
parce qu'on diffuse des films, on diffuse des émissions plus faciles, on
cherche des vedettes aussi pour attirer le public, mais on essaie de
répartir dans notre grille-horaire un certain nombre d'émissions
qui ne se vendent pas aux meilleures périodes d'écoute d'un poste
de télévision ou de radio traditionnel. C'est cela, la
particularité d'une télévision éducative. La grande
difficulté, c'est d'éviter de tomber dans la maladie des cotes
d'écoute et de dévier des objectifs principaux. Là-dessus,
je pense qu'il est bien important on ne peut pas le faire en commission
parlementaire qu'il y ait un lieu, et le gouvernement a
décidé que ce serait la Régie des services publics, pour
qu'il y ait un débat public sur la programmation, de façon que
par le milieu et par la décentralisation de Radio-Québec au
niveau régional, la population puisse avoir une influence directe sur le
contenu d'une télévision qu'elle contrôle sans être
vraiment influencée à outrance par le commanditaire.
M. Rivest: A ce titre, cela m'amène justement à
vous demander si vous avez, à Radio-Québec,
réfléchi j'imagine que vous l'avez fait à la
façon dont vous entrevoyez le débat public, par exemple, sur la
programmation de 1980 si ce n'est pas celle de 1980, celle de 1981
viendra au niveau de la Régie des services publics. Vous avez eu
des contacts avec...
M. Vaugeois: Lorsque la loi a été adoptée,
nous avons établi le plus rapidement possible des contacts avec le
président de la Régie des services publics que
Radio-Québec a rencontré, que j'ai rencontré, comme
président de Radio-Québec. Nous avons établi une
procédure. Nous travaillons là-dessus actuellement pour que,
dès le mois de juin prochain, espérons-le, nous puissions
soumettre la programmation de Radio-Québec, qui va être
approuvée par le conseil d'administration bientôt et qui entrera
en diffusion à compter de l'automne. Pour nous, c'est très
important et c'est un lieu privilégié d'avoir ce contact avec le
public et d'avoir la réaction pour pouvoir vraiment mettre en discussion
notre programmation et justifier qu'elle est éducative. J'ajouterai, M.
le Président, la réponse que nous avons faite à
l'Association canadienne des radiodiffuseurs: s'ils ont des contestations
à faire, quant au contenu et à notre orientation de
programmation, c'est qu'il y a un lieu pour le faire et c'est à la
Régie des services publics qu'ils pourront venir contester ce que nous
faisons. Ce que nous faisons est public et on le voit tous les jours à
la télévision.
M. Rivest: Les radiodiffuseurs privés vont se
présenter devant la Régie des services publics comme
intervenants.
M. Vaugeois: Pour venir discuter et défendre le point de
vue qu'ils ont exprimé dans leur lettre, ce qui est une saine
démocratie. Nous avons des choses à répondre,
là-dessus. Si l'opinion générale est dans le sens
contraire, nous nous ajusterons, parce que nous sommes un service public. De
toute façon, on n'en est pas rendu là. On a convenu d'une
rencontre très prochaine. On va avoir l'occasion...
M. Rivest: D'accord. Je voulais au moins avoir l'occasion de le
soulever.
M. Vaugeois: ... de dissiper un certain malentendu.
M. Rivest: Je comprends.
Deux petites questions de rien du tout. Je m'excuse de vous bousculer un
peu. Les accords avec la France, d'une part. Deuxièmement je
vole la question de mon collègue de Terrebonne parce que quand je
l'ai vu s'avancer, je me suis dit que ce devait être cela les
parlementaires ont eu une séance de travail avec les Belges mon
collègue de Terrebonne pourrait en dire plus et ils
étaient finalement assez déçus, à cause de la
grève de Radio-Québec. On vous a défendu, n'est-ce pas, M.
le député de Terrebonne? Sauf, qu'il y aurait une demande.
Peut-être que M. Fallu...
Le Président (M. Lacoste): M. le député de
Terrebonne.
M. Fallu: J'ai agi comme secrétaire parlementaire
permanent du comité mixte de l'Assemblée nationale du
Québec, conseil culturel de la francophonie. Sans doute que vous en avez
entendu parler par la suite. On nous faisait notamment trois
représentations. La première, c'était la formation du
personnel; la seconde, c'était l'échange de techniciens, et la
troisième, c'était un échange, évidemment, de
programmation. On vous a excusés du mieux qu'on a pu en mettant tout sur
la grève ou presque...
Le Président (M. Lacoste): M. le député de
Terrebonne, je m'excuse, vous devez rapprocher votre micro.
M. Fallu:... jurant de votre bonne foi à tous les saints
du ciel. On aimerait un peu savoir ce qui s'est passé depuis, quel type
de relance vous entendez faire parce qu'il y avait, je crois, très
sincèrement, de la part de la RTB, un appel qui était très
pressant.
M. Vaugeois: M. le Président, ces nouvelles nous ont
été communiquées par le président de
l'Assemblée nationale. D'ici à quelques jours, une mission
spéciale, qui comporte deux vice-présidents de
Radio-Québec, se rendra en Belgique pour donner suite à un
protocole d'entente, qui existe déjà entre la Belgique et
Radio-Québec; elle a été conclue il y a plusieurs
années et elle est restée malheureusement une coquille vide. A
partir du moment, parfois, où on conclut une entente, il ne se passe
rien mais on voudrait revigorer cette entente. Il est sûr qu'avec la
télévision belge, il y a des collaborations importantes. Donc, je
pense que ce sera très concret.
Il y a aussi d'autres échanges qui se font entre
Radio-Québec et la télévision francophone. La
télévision belge participe à l'Association des
télévisions francophones et nous échangeons
déjà des émissions, mais nous voulons intensifier cela et
cette mission, je l'espère, M. le Président, va avoir des suites
concrètes.
Le Président (M. Lacoste): M. le député de
Terrebonne.
M. Fallu: Du côté des pays africains, est-ce qu'il y
a un certain nombre d'échanges également? Du côté
des pays d'Afrique?
M. Vaugeois: Le président de Radio-Québec, M. le
Président, revient justement d'un voyage en Afrique. Nous faisons partie
de l'Association des télévisions francophones qui regroupe tous
les pays africains en plus des pays d'Europe. Le président de
Radio-Québec est vice-président de cette association. Nous avons
des projets de coréalisation avec les pays d'Afrique et nous avons des
liens très étroits avec tous les pays francophones.
M. Fallu: J'aurais une question supplémentaire.
Le Président (M. Lacoste): M. le député de
Terrebonne.
M. Fallu: Vous avez fait une excellente couverture du
débat du siècle, du débat national
référendaire. On doit d'abord vous féliciter de cette
initiative.
M. Rivest: Féliciter les orateurs.
M. Fallu: Je remercie le député de Jean-Talon de le
faire à ma place. J'étais trop modeste pour le faire
moi-même. Est-ce qu'on pourrait, par indiscrétion, si c'est
déjà connu de votre part, savoir un peu la cote d'écoute
qu'on suppose avoir été à son maximum à ce moment?
Est-ce que ce serait indiscret, M. le Président, de vous demander un tel
renseignement ou si vous gardez ces secrets pour une publicité bien
orchestrée?
M. Vaugeois: M. le Président, je vais demander au
président de nous donner les informations qu'ils ont déjà
à cet égard.
Il serait facile, M. le Président, de lancer des chiffres qui
sont fort élogieux pour tous les participants à ce grand
débat. On sait que Radio-Québec est un des diffuseurs importants
de l'Assemblée nationale en diffusant régulièrement la
période de questions; c'est une de nos bonnes émissions qui
retiennent le plus d'auditeurs. Il est sûr que, pour la période
référendaire, comme nous avons diffusé en direct tous les
débats et que Radio-Canada a été, à ce moment,
complémentaire, nous avons, avec eux, atteint un chiffre important, sans
doute d'un demi-million d'auditeurs. Comme nous diffusons davantage, nous avons
la prétention de croire que nous avons la plus grande partie du
demi-million. Ces chiffres, M. le Président, ne sont pas encore
officiels, mais il est sûr qu'on est allé chercher un bon nombre
d'auditeurs avec ces émissions qui ont intéressé beaucoup
la population.
D'ailleurs, pour toute la période référendaire,
Radio-Québec va jouer un rôle important en essayant d'être
très objectif, comme nous le sommes toujours, puisque nous n'avons pas,
nous, l'obligation de défendre l'autonomie et l'unité nationale
comme Radio-Canada... Je parle en votre nom, là, M. le ministre!
M. le Président, je vais me demander de m'en tenir à
l'essentiel!
Nous avons cette responsabilité, M. le Président,
d'être très objectifs. Comme il y a toujours un
préjugé défavorable vis-à-vis de
Radio-Québec, qui dure depuis assez longtemps, nous nous surveillons
beaucoup et je crois que nous réussirons à faire valoir tous les
points de vue.
Si nous nous trompons, M. le Président, on nous le fera
savoir.
M. Rivest: Ne soyez pas inquiet! M. Alfred: M. le
Président.
Le Président (M. Lacoste): M. le député de
Papineau.
M. Alfred: C'est qu'il y a une phrase que je viens d'entendre qui
me fait frémir. Est-ce que Radio-Canada, avec l'argent des
Québécois, va travailler pour l'unité nationale? Je me
pose la question et je suis sérieux.
M. Rivest: ...
M. Alfred: Si Radio-Canada défend l'unité
nationale, nous aurions dû, avec Radio-Québec, défendre
l'autonomie du Québec. Pourquoi deux poids deux mesures?
M. Rivest: On est pour ça, l'autonomie. Le
Président (M. Lacoste): M. le ministre.
M. Vaugeois: M. le Président, c'est une expression
d'opinion qui est partagée par un grand nombre.
M. Rivest: L'autonomie?
M. Vaugeois: Mais, pour l'instant, de toute façon, le
président a fort bien résumé l'attitude de
Radio-Québec et ce sera la ligne de conduite.
Le Président (M. Lacoste): Y a-t-il d'autres questions, M.
le député de Jean-Talon?
M. Rivest: Non, à moins qu'il n'y ait d'autres... Sur le
budget, enfin, les chiffres, est-ce que, sur le plan de la ventilation,
révolution budgétaire, par fonctions, la structure je ne
voudrais pas rentrer dans les chiffres est-ce comparable, comme
structure je pense aux frais administratifs, etc., par rapport aux frais
qui sont consacrés proprement à la production à ce
qui existe à Radio-Canada pour prendre un organisme public
ou au secteur privé? Par exemple, mettons à peu près que
le quart du budget est consacré à des fins de production, etc.
C'est que, parfois, on dit que les organismes publics sont plus lourds à
administrer, qu'il y a plus de gaspillage de fonds publics ou de mauvaise
utilisation de fonds publics.
Le Président (M. Lacoste): M. le ministre.
M. Vaugeois: M. le Président, je pense qu'on est mieux de
ne pas entrer trop là-dedans.
M. Rivest: Juste oui ou non.
M. Vaugeois: L'impression qu'on me communique du
côté de Radio-Québec, c'est que la performance de
Radio-Québec serait meilleure sur ce plan que celle de Radio-Canada,
mais je pense que c'est très difficile de...
M. Rivest: C'est parce qu'on a des ambitions beaucoup plus
larges.
M. Vaugeois: Non, je pense que c'est difficile...
M. Rivest: L'unité du pays, c'est quelque chose de
très important.
M. Vaugeois: C'est très difficile de faire ce genre de
comparaison, cela peut être odieux, on pourrait se vanter d'une meilleure
performance. Je pense qu'on tente de comparer des choses qui sont difficilement
comparables. La structure de Radio-Québec est assez différente,
et j'aimerais mieux ne pas m'aventurer dans ce genre de question. Vous avez, au
bas de la page 2, de toute façon, une idée; quand la gestion
ramasse 5,5%, c'est en soi une excellente performance, mais il y a tellement de
façons de dire ces choses dans un budget et dans les états
financiers que...
J'aimerais mieux que vous vous en teniez à d'autres ventilations
où on voit, par exemple, que 62% du budget passent à la
réalisation de 450 émissions; on y voit où vont les
ajustements mécaniques. Je pense que c'est plus révélateur
de la signification des ajustements mécaniques.
M. Rivest: Les conventions collectives, à
Radio-Québec, est-ce qu'il y en a qui arrivent à
échéance prochainement?
M. Vaugeois: II y a deux conventions collectives qui viennent
à échéance au mois de juin 1980.
M. Rivest: Au mois de juin. Sur le plan de la politique
salariale, est-ce que Radio-Québec est maître de sa propre
politique salariale ou si cela fait partie du plan de développement que
vous soumettez au Conseil du trésor? Est-ce qu'il y a une articulation
quelconque pour qu'il y ait une cohérence? (22 h 45)
M. Vaugeois: Le président me dit que, tout en étant
maîtres de leur politique salariale, il reste qu'ils sont quand
même subordonnés l'approbation de leur budget le
démontre au gouvernement, au Conseil du trésor.
M. Rivest: Une dernière question. Les rapports qui sont
institutionnalisés, je crois, avec la loi de Radio-Québec
je ne me rappelle plus entre le Conseil du trésor et
Radio-Québec, est-ce que ça vous apparaît un
mécanisme suffisamment adéquat qui respecte l'autonomie de
Radio-Québec et qui, en même temps, assure, face à
Radio-Québec, au niveau du gouvernement, un regard qui est effectif pour
les fins propres du gouvernement?
M. Vaugeois: M. le Président, là-dessus, comme
société d'Etat, nous avons une liberté de manoeuvre, un
conseil d'administration, et une liberté complète au niveau du
contenu de notre programmation, ce qui est essentiel si on veut garder une
liberté et une autonomie importantes pour une société
comme la nôtre. Pour ce qui est du reste, nous acceptons, étant
une société subventionnée à 98%, d'être
soumis aux mêmes règles et aux contrôles gouvernementaux.
Pour nous, c'est une contrainte qui nous oblige à être de bons
gestionnaires comme d'autres ministères et d'autres
sociétés d'État.
M. Rivest: M. le Président, quant à moi, je
remercie les gens de Radio-Québec de leur patience.
Le Président (M. Lacoste): Est-ce que le programme 9 est
adopté?
Des Voix: Adopté.
Le Président (M. Lacoste): Programme 9, adopté.
Est-ce que le budget du ministère des Communications est
adopté?
Des Voix: Adopté.
M. Rivest: M. le Président, je voudrais simplement
remercier le ministre et l'inviter à s'intéresser de plus en plus
au ministère des Communications puisque j'aurai à l'inviter
à s'intéresser de plus en plus aux affaires culturelles dans les
prochains jours.
M. Vaugeois: M. le Président...
M. Rivest: En invitant peut-être le premier ministre, en
terminant, compte tenu de toutes les réformes que lé ministre
veut entreprendre au niveau du ministère des Communications, qui sont
quand même importantes, à désigner, si le gouvernement
croit que le ministère des Communications est important, un ministre
à plein temps. Parce que l'excellent ministre qui préside
présentement aux destinées du ministère des Communications
doit malheureusement partager son temps avec les Affaires culturelles et on
aimerait bien qu'il puisse le faire à plein temps au ministère
des Communications.
M. Vaugeois: Les quatre prochaines années, M. le
député?
M. Rivest: Pour les quelques mois qui restent; c'est très
important que la succession ne soit pas trop lourde à porter pour
nous.
M. Vaugeois: M. le Président, le député...
Le Président (M. Lacoste): Le mot de la fin.
M. Vaugeois:... de Jean-Talon avait été assez
agréable jusqu'à maintenant; je lui suggère de ne pas
gâcher sa performance qui, somme toute, fut remarquable, comme
d'habitude. Je remercie l'Opposition, autant l'Union Nationale que l'Opposition
officielle, de sa façon d'aborder l'étude de nos crédits.
Je pense que plusieurs de leurs remarques étaient fort pertinentes et je
peux assurer les porte-parole de l'Opposition que nous prenons en bonne
considération les remarques et certains commentaires qui ont
été formulés à l'occasion de l'étude de nos
crédits.
Le Président (M. Lacoste): Donc, messieurs les membres de
la commission parlementaire, nous ajournons nos travaux sine die.
Fin de la séance à 22 h 49