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Finances
(Quatre heures et quarante minutes de
l'après-midi)
M. BEAUDRY (président du comité des
crédits): A l'ordre, messieurs!
M. DOZOIS: Alors, article 14, page 84, nous avons les
détails à la page 87, n'est-ce pas?
M. LESAGE: Première question, est-ce que vos
méthodes de vérification ont changé depuis un an?
M. DOZOIS: Aucunement. M. Lesage, est-ce que ce sont les
employés qui répondent directement au comité des
subsides?
M. LESAGE: Excusez-moi. M. DOZOIS: Non, mais...
M. LESAGE: Je m'excuse. C'est parce que j'étais
habitué... Alors, M. le Président, je demande au ministre si les
méthodes d'audition ont changé depuis un an.
M. DOZOIS: En aucune façon.
M. LESAGE: Est-ce qu'on continue suivant les
disponibilités de personnel à faire des vérifications
« by spots ».
M. DOZOIS: Oui, c'est la même méthode, les
méthodes n'ont pas changé du tout.
M. LESAGE: Est-ce que le vérificateur des comptes,
l'auditeur, reçoit régulièrement des récipiendaires
de subventions au-dessus de $5,000, des rapports sur l'utilisation des
subventions?
M. DOZOIS: On m'informe que de ceux qui ne font pas parvenir les
informations, le bureau de l'audition les exige.
M. LESAGE: Est-ce que le bureau de l'audition a rencontré
des difficultés telles qu'à l'heure actuelle il a reçu des
fins de non recevoir, il a eu comme réponse une fin de non recevoir
à ses demandes de rapports de la part des récipiendaires de
subventions?
M. DOZOIS: Pas à notre connaissance. C'est l'information
que me donne l'auditeur. On n'a pas refusé de nous faire parvenir les
documents demandés ou exigés.
M. LESAGE: Est-ce que la procédure est toujours de faire
parvenir au ministre des Finances une copie de tous les rapports d'audition ou
de vérification?
M. DOZOIS: En effet, j'en reçois, non pas quotidiennement,
mais de temps à autre.
M. LESAGE: Régulièrement?
M. DOZOIS: Régulièrement.
M. LESAGE: Est-ce que le ministre des Finances suit la pratique
de son prédécesseur de communiquer...
M. DOZOIS: Il faudrait que je la connaisse!
M. LESAGE: ... de communiquer avec son collègue...
M. DOZOIS: Concerné.
M. LESAGE: ...concerné, pour obtenir de son
collègue concerné, une copie des explications qu'il donne
à l'auditeur en réponse, après la réception...
M. DOZOIS: Je crois que l'auditeur fait parvenir au ministre
concerné, ainsi qu'au ministre des Finances, copie du rapport.
M. LESAGE: Oui, et après?
M. DOZOIS: Après, nous discutons avec les collègues
concernés de réformes à faire, s'il y a des
recommandations ou des corrections à faire dans ce qu'on nous
signale.
M. LESAGE: Et le ministre des Finances ne tient pas
lui-même compte des réponses reçues ou non reçues de
ses collègues?
M. DOZOIS: Il est possible que j'aie dans mes dossiers des
réponses. C'est vrai que mon prédécesseur était
premier ministre en plus d'être ministre des Finances. Peut-être
que ça impressionnait davantage.
M. LESAGE: Cela ne changeait rien.
M. DOZOIS: Mais, dans les remarques que j'ai faites à la
suite de certains rapports, on m'a fait part des corrections que l'on faisait
et j'imagine que si on ne procède pas aux réformes
préconisées, l'auditeur me le ferait savoir de nouveau.
M. LESAGE: Non, simplement je tenais un système de notes.
Automatiquement, dès l'instant où je recevais la copie d'un
rapport que l'auditeur avait adressé à un de mes
collègues, j'écrivais à mon collègue pour lui
demander de m'envoyer copie des explications qu'il ferait parvenir au ministre.
Je faisais prendre une note pour deux semaines plus tard. Si, deux semaines
plus tard, je n'avais pas reçu une copie de la réponse à
l'auditeur, il y avait une couple de rappels et, après cela, je voyais
mon colloque personnellement pour lui demander des explications sur son
cas.
M. DOZOIS: Je vous avoue que j'ai surtout procédé
par discussion avec mes collègues et j'ai tout lieu de croire qu'ils ont
fait les modifications recommandées.
M. LESAGE: Je procédais de cette façon parce que
c'était un peu automatique, mais c'était seulement après
deux rappels que je... Du moment que le ministre des Finances et l'auditeur ont
l'affaire bien en main, je suis satisfait.
M. DOZOIS: Bien en main, en effet. Nous n'avons pas de
difficultés, nous nous entendons bien.
M. LE PRESIDENT: Article 1.
M. KIERANS: Je suis bien surpris que les salaires dans ce bureau
n'aient pas augmenté plus que 4%. C'est assez minime, en tenant compte
de la grève des professionnels.
M. DOZOIS: Ce n'est pas la dépense, c'est le crédit
voté l'an dernier. La grève n'a pas affecté le
crédit. Ce qu'on rapporte de l'an dernier, c'est le crédit.
M. KIERANS: Ce sont les salaires de cette année, et il y a
une augmentation de moins de 4%.
M. DOZOIS: Je ferai remarquer au député de
Notre-Dame-de-Grâce qu'en tenant compte de la grève, celle-ci n'a
pas affecté le crédit, ce n'est pas la somme
dépensée.
M. KIERANS: Mais le montant de cette année...
M. LESAGE: Combien y a-t-il eu de dépensé sur
$903,000?
M. KIERANS: Vous avez plus...
M. DOZOIS: $912,000.
M. KIERANS: $912,000...
M. LESAGE: Au lieu de $903,000.
M. DOZOIS: $903,000.
M. KIERANS: Et vous avez plus de personnel cette
année.
M. DOZOIS: Trois personnes de plus.
M. LESAGE: Et, avec les augmentations de salaire, comment
arrivez-vous avec $912,000? Vous prévoyez $938,000, ce qui fait une
différence de seulement $26,000, et elle est absorbée par les
trois nouveaux employés.
M. DOZOIS: C'est l'augmentation de salaire. Vous allez le voir
dans le budget supplémentaire que je présenterai ces jours
prochains.
M. KIERANS: Ah! c'est ça que...
M. DOZOIS: C'est une somme globale pour donner les augmentations
de salaire à tous les employés de toute l'administration de
façon à ne pas faire un volume, parce qu'il aurait fallu mettre
des crédits pour chaque poste de traitement qu'il y a au budget pour
l'année en cours.
M. LESAGE: Vous avez un montant global. M. DOZOIS: Global.
M. LESAGE: ... comme il avait été fait... M.
DOZOIS: Antérieurement.
M. LESAGE: ... pour mars 1966, 1965 ou 1966.
M. DOZOIS: 1965.
M. LESAGE: 1965, au moment de l'augmentation
générale.
M. DOZOIS: Oui, c'est ça.
M. LESAGE: Mais, est-ce qu'en 1965 évidemment, nous
sommes aussi bien de traiter la question tout de suite, nous n'aurons pas
besoin d'en reparler lors de l'étude du budget supplémentaire
est-ce que, plus tard, dans le cours de l'année 1965, nous
n'avions pas réparti les montants par ministère et par
article?
M. DOZOIS: Cela avait été réparti par le
Conseil de la trésorerie. Nous allons procéder de la même
façon pour cette année.
M. LESAGE: Est-ce que ce n'est pas apparu dans un autre budget
supplémentaire à un moment donné?
M. DOZOIS: On me dit qu'il y a déjà eu un budget
supplémentaire où la répartition avait été
faite par différents postes budgétaires.
M. LESAGE: Dans la même année?
M. DOZOIS: Dans le premier budget supplémentaire 65/66,
à ce qu'on me dit.
M. LESAGE: Ce n'est pas le dernier plutôt de 65/66?
M. BOURASSA: C'est le deuxième budget
supplémentaire.
M. DOZOIS: Cette année?
M. LESAGE: Non, le premier.
M. BOURASSA: Le premier.
M. DOZOIS: Oui, pour l'année 67/68.
M. LESAGE: Pour l'année 67/68...
M. DOZOIS: Il y a eu un budget supplémentaire au cours de
la session, mais c'était pour les exercices antérieurs.
M. KIERANS: Est-ce que l'auditeur est satisfait des
résultats de l'Expo?
M. DOZOIS: Je n'ai pas de remarques récemment à ce
sujet. L'auditeur continue à surveiller de très près.
M. KIERANS: A-t-il signé sans hésitation cette
année?
M. DOZOIS: Pour l'année terminée, oui.
M. KIERANS: Ce n'était pas le cas l'année
dernière. Peut-être qu'on peut conclure...
M. DOZOIS: L'année dernière, on dit que non.
M. BOURASSA: La situation s'est améliorée?
Sensiblement. Est-ce que vous pouvez donner des chiffres pour
l'amélioration qui s'est effectuée?
M. LESAGE: Ce n'est pas tant l'amélioration
financière qui les intéresse que...
M. DOZOIS: C'est le système. Le système de
contrôle s'est amélioré. Evidemment, on va prendre de
l'expérience, pour la dixième exposition, on va être bon.
On me signale que le contrôle était peut-être
différent, alors que l'Expo ne marchait pas. Là, il y a beaucoup
plus de contrôle parce qu'il y a plus de dépenses courantes
d'administration, toutes les concessions et les loyers perçus, les
redevances. On me signale qu'il y a 600 caissiers sur place, alors il a fallu
qu'on établisse des contrôles pour surveiller tous ces gens. Il y
a actuellement combien d'employés qui font ce service-là? Il y en
a de la trésorerie, mais il y en a aussi de l'auditeur également.
Il y en a cinq en permanence du bureau de l'auditeur.
M. LESAGE: Quel est le nombre des employés de l'Expo? De
l'Expo proprement dite évidemment, ceux que vous avez à
vérifier?
M. DOZOIS: C'est sur le plan directeur, à ce qu'on
m'informe. On pourrait avoir les chiffres pour vous les fournir. (6,640)
M. BOURASSA: C'était 6,650.
M. LESAGE: Est-ce que, si je me souviens bien, l'auditeur avait
passé des remarques au sujet des salaires qui étaient
payés à l'Expo? Est-ce qu'il a des commentaires à faire
soit quant à la situation, soit sur les remarques qu'il avait faites
conjointement avec l'auditeur du Canada?
M. DOZOIS: Il n'y a pas eu de changement, on a continué
à payer les salaires qui avaient été fixés. Je n'ai
pas souvenance qu'au conseil de la trésorerie, nous ayons
autorisé des augmentations de traitements. Je pense qu'ils n'en avaient
pas besoin, c'était suffisant.
M. LESAGE: Les hauts fonctionnaires de l'Expo...
M. DOZOIS: L'auditeur me fait part qu'ils ont fait les
mêmes remarques pour cette année. L'auditeur trouve que les
employés atteignent trop rapidement le maximum de l'échelle.
M. LESAGE: Oui, mais si ils ne l'atteignent pas maintenant, ils
ne l'atteindront jamais.
M. DOZOIS: Non, je pense que c'est un cas un peu spécial,
l'Expo, il faut considérer que des gens laissent des emplois, en somme,
pour prendre un emploi de quelques mois. Alors il ne faut pas se surprendre que
l'Expo ait été obligée...
M. LESAGE: Les hauts fonctionnaires de l'Expo ont des salaires
qui dépassent généralement les salaires des hauts
fonctionnaires du gouvernement pour des fonctions similaires. Mais il faut
comprendre que c'est temporaire et qu'ils n'ont pas, ces fonctionnaires de
l'Expo, les avantages au point de vue fonds de retraite et les autres
bénéfices qu'ont les fonctionnaires.
M. DOZOIS: C'est dans des conditions tout à fait
exceptionnelles que ces gens exercent leur fonction.
M. KIERANS: Quant au nombre de vérificateurs, est-ce que
l'auditeur est satisfait du nombre de...
M. DOZOIS: Cela a été fixé, je pense. Les
effectifs sont de 139.
M. KIERANS: Ils ne sont pas tous des vérificateurs.
M. DOZOIS: Il y a 136 employés dans le département.
Combien y a-t-il de vérificateurs? Il y a 40 vérificateurs avec
des titres comptables.
Il y a 26 c.a. ; 11 c.g.a. ; 3 r.i.a. ; 3 b.s.c. ; 7 stagiaires et 8
m.s.c. Il y a 5 stagiaires sur les 7 qui ont réussi l'examen de c.a.
L'institut des comptables reconnaît le stage au bureau de l'auditeur pour
l'obtention du c.a.
M. LESAGE: Au ministère des Finances, au conseil de la
Trésorerie. C'est d'ailleurs une des meilleures façons d'obtenir
les services de bons comptables bien entrafnés que de leur laisser faire
leur stage chez l'auditeur ou au bureau de la Trésorerie.
M. DOZOIS: Le 14 juin, il y avait 131 personnes employées
au ministère. Il y avait eu deux mutations pour la prochaine paie et un
nouvel employé, ce qui faisait un total de 134. Il y en a un qui est
décédé et il y aura des nouveaux stagiaires d'ici
l'été. Il y en aura cinq.
M. LESAGE: Est-ce que le recrutement est difficile?
M. DOZOIS: Le recrutement est toujours difficile. Même si
on a augmenté l'échelle de salaires. Il y a eu une
reclassification, mais le recrutement demeure difficile. Les stagiaires, on
peut en recruter facilement, mais les hommes d'expérience, c'est plus
difficile.
M. LESAGE: Est-ce que l'auditeur a tou- jours comme pratique, de
même que le ministère, de tenter d'obtenir les services de ceux
qui ont eu les meilleures notes dans les écoles de commerce comme
stagiaires?
M. DOZOIS: Oui. L'auditeur suit cela de près et tente
d'intéresser ces gens à se joindre au bureau de l'auditeur.
M. LESAGE: Il y en a plus qui se destinent maintenant à la
section administration.
M. DOZOIS: Oui, il y en a moins à la section comptable.
Avec le rapport Carter, il va falloir que ça change, parce que les
comptables vont être en demande. Il va falloir que chaque contribuable
ait recours à son comptable.
M. LE PRESIDENT: Est-ce qu'il y a d'autres questions? L'article
2: frais de voyage, adopté? Est-ce qu'il y a d'autres questions pour le
bureau de l'auditeur?
M. LESAGE: Combien a-t-on dépensé en frais de
voyage l'année dernière?
M. DOZOIS: $77,000. M. LESAGE: Très bien. M. LE PRESIDENT:
Adopté? M. LESAGE: Oui.
M. LE PRESIDENT: L'article 3, adopté. Frais de bureau.
M. LESAGE: Comme d'habitude.
M. DOZOIS: Il y a $2,800 de dépensés.
M. LE PRESIDENT: L'article 4. Adopté.
M. DOZOIS: Merci, M. Tremblay. M. le chef de l'Opposition, est-ce
qu'on pourrait, de la même façon, passer M. Camaraire, qui est
ici? Cela le libérerait.
M. KIERANS: M. Tremblay, si vous en avez d'autres dans votre
paquet, demandez à votre ministre, nous allons vous appuyer.
M. DOZOIS: Ils n'auront pas le temps de vous appuyer, parce qu'on
va les engager.
M. LESAGE: On a toujours l'article 13.
M. LE PRESIDENT: Poste budgétaire numéro 13,
article 1.
M. LESAGE: Je voudrais plutôt demander au ministre si,
à l'heure actuelle, nos compagnies d'assurance sont en bon état
financier, en général.
M. DOZOIS: On m'informe que nos compagnies d'assurances sont en
bonne posture financière.
M. LESAGE: Dois-je comprendre que le surintendant des assurances
ne vit plus les heures d'angoisse qu'il a eu à vivre il y a quelques
années?
M. DOZOIS: Je ne sais pas, cela ne paraît pas.
M. LESAGE: Non, ce n'est pas politique...
M. DOZOIS: Non. Il n'a pas l'air d'être
angoissé.
M. LESAGE: Il l'a déjà été, et il
avait le même statut.
M. DOZOIS: Evidemment, il a des problèmes, mais lorsqu'il
en a, le surintendant des assurances si je dois intervenir en tant que
ministre me fait des rapports et nous donnons suite au rapport qu'il me
soumet. Il y a également le cas des nouvelles compagnies, il s'organise
toujours de nouvelles compagnies, et je puis vous dire que c'est après
des études très sérieuses et des rapports assez volumineux
que le surintendant recommande l'octroi de lettres patentes pour de nouvelles
compagnies seulement après qu'il est convaincu que ces compagnies
peuvent vraiment réussir et que tout est fait conformément
à la loi, et même je dirais non seulement à la lettre, mais
à l'esprit de la loi.
M. LESAGE: Comment s'est finalement accomplie l'absorption des
assurances générales de l'UCC par les autres compagnies?
M. DOZOIS: On me signale que cela s'est fait par le truchement
des Prévoyants du Canada, assurances générales, et qu'il
n'y a eu aucune difficulté. Tout s'est fait normalement et selon la
loi.
M. LESAGE: Est-ce que cela a affecté, ah, j'en ai eu
connaissance, mais...
M. DOZOIS: Oui.
M. LESAGE: ... ce sont les suites. Est-ce que cela a eu des
effets sur la situation financière...
M. DOZOIS: De la compagnie?
M. LESAGE: ... des Prévoyants du Canada, assurances
générales?
M. DOZOIS: On m'informe que les Prévoyants du Canada
avaient souscrit du capital additionnel pour faire face à leurs
nouvelles responsabilités.
M. LESAGE: Mais, indépendamment de la souscription
capitale, est-ce que l'absorption des assurances générales de
l'UCC par les Prévoyants du Canada a entraîné pour les
Prévoyants du Canada des pertes plus élevées que
normalement?
M. DOZOIS: On me signale que, depuis deux ans, ils ont connu
peut-être les deux meilleures années de leur existence. Les
années ont été excellentes.
M. LESAGE: Les Prévoyants du Canada, assurances
générales?
M. DOZOIS: Oui.
M. LESAGE: En dépit du fait que c'est une charge?
M. DOZOIS: Oui, mais l'opération a été
apparemment fructueuse, puisqu'ils ont montré des
bénéfices supérieurs aux résultats financiers des
deux compagnies, séparément ou combinées.
M. LESAGE: Est-ce que, après avoir hérité de
la clientèle de l'UCC, assurances générales les, les
Prévoyants du Canada ont fait preuve de plus de comment dirais-je
ont été plus difficiles pour me servir d'un terme
que tout le monde comprend dans le choix des risques?
M. DOZOIS: On m'informe que c'est une politique administrative et
qu'il est difficile de se prononcer,
M. LESAGE: Oui, mais dans le cas de l'UCC, c'était
ça. Il n'y avait pas, on ne faisait pas suffisamment attention dans le
choix des risques.
M. DOZOIS: On me signale que toutes les compagnies d'assurances
générales ont eu une excellente année, l'an dernier, et
cela a eu un
effet sur les taux puisque les taux ont été réduis
de 2%.
M. LESAGE: A quel moment?
M. DOZOIS: Au mois de janvier, je crois. Janvier ou
février. Au mois de janvier.
M. LESAGE: Est-ce que la réduction des taux a
été faite suivant le même système de calcul qui
prévalait il y a deux ans?
M. DOZOIS: Oui, la même chose.
M. LESAGE: Est-ce que cette méthode de calcul faite pour
entraîner une baisse des primes est toujours basée sur les
années antérieures seulement, sans projection pour l'avenir?
M. DOZOIS: Projection de 18 mois qui a été
portée à deux ans cette année.
M. LESAGE: Ah bon! La projection a été
portée de 18 mois à deux ans.
M. DOZOIS: Mais c'est surtout basé sur l'expérience
des années antérieures.
M. LESAGE: Je comprends, mais tout de même il faut tenir
compte de l'élément projection, et l'une des chose qu'on
reprochait c'est-à-dire, pas moi, parce que f en étais
responsable qu'on (on exclut la personne qui parle)
reprochait au département des assurances, c'était justement de ne
pas faire ces projections sur une période assez longue.
M. DOZOIS: Ce n'est pas le surintendant des assurances qui fixe
les taux. On le consulte...
M. LESAGE: Non, mais il a un droit de contrôle.
M. DOZOIS: ... parce qu'on le veut bien. M. LESAGE: Oui, mais il
a un droit de plus.
M. DOZOIS: Ce n'est pas ce que le surintendant...
M. LESAGE: Eh bien, nous les examinions, quand j'étais
là...
M. DOZOIS: Oui, on m'informe que c'est uniquement par
considération et parce qu'on veut bien.
M. LESAGE: Oui, mais le surintendant peut faire des
représentations?
M. DOZOIS: Oui, sûrement. Comme lorsque les taux ont
été diminués, on m'avait fait des représentations,
et, à la suggestion du surintendant, j'ai approuvé cette
diminution de taux, tel que le surintendant me le recommandait.
M. LESAGE : Bien. D'ailleurs, si le surintendant croyait que la
diminution n'est pas suffisante, il en ferait rapport au ministre des Finances
qui en tiendrait compte, lorsqu'il s'agit d'approuver les taux par
arrêté ministériel.
M. DOZOIS: C'est ça.
M. LESAGE: Il y a toujours un certain degré de
contrôle.
M. DOZOIS: Oui, cela a été fait.
M. LESAGE: Quand on dit qu'il y a eu diminution de 2%, est-ce
dans l'automobile ou...?
M. DOZOIS: C'est dans l'automobile.
M. LESAGE: Dans le cas de l'assurance-responsabilité?
M. DOZOIS: Les taux qui sont soumis annuellement sont uniquement
des taux d'assurance-automobile.
M. BOURASSA: Vous dites 2% de diminution dans le taux des
primes?
M. DOZOIS: Oui.
M. BOURASSA: Vous disiez tantôt en réponse
à une question de M. Lesage que l'ensemble des ompagnies
d'assurance allait très bien. Cela comprend les compagnies d'assurance
générale, évidemment.
M. DOZOIS: Oui, les compagnies à charte provinciale, soit
sur l'assurance-vie ou l'assurance générale. On me signale que
l'assurance -vie, c'est une mathématique actuarielle. Maintenant, je
sais que le surintendant a intensifié peut-être pas au
cours de l'année, mais depuis quelques années et continue
à intensifier les inspections dans le service d'assurance et dans le
service des compagnies de fideicommis.
M. LESAGE: Dois-je comprendre que la dernière compagnie
à être absorbée à cause de dif-
ficultés financières a été « les
assurances générales de l'UCC? »
M. DOZOIS: Est-ce dans l'ordre de discuter le cas d'une compagnie
en particulier ou de compagnies en particulier? Je ne le sais pas, moi, je vous
pose la question.
M. LESAGE: C'est la seule chance...
M. DOZOIS: Je n'ai pas d'objection, si cela se fait
habituellement. Alors, si on parle...
M. LESAGE: Comme réponse, le surintendant des assurances
dit qu'il n'y en a pas eu à part de l'UCC.
M. DOZOIS: Non, mais si on s'engage sur ce
terrain-là...
M. LESAGE: Je n'ai pas l'intention d'insister, je voulais
simplement...
M. DOZOIS: Non, mais je soulève le principe seulement.
M. LESAGE : Si les mutuelles, dans le domaine de l'assurance
générale et dans le domaine de l'incendie, répondaient aux
exigences du surintendant...
M. DOZOIS: C'est la dernière.
M. LESAGE: Oui, mais les mutuelles répondent-elles
fidèlement aux exigences du surintendant?
M. DOZOIS: Quel genre de muturelles? Les mutuelles...
M. LESAGE: Les mutuelles d'assurance générale et
les mutuelles d'assurance-feu.
M. DOZOIS: Les mutuelles d'assurance-feu, on me dit qu'il n'y en
a pas tellement et qu'elles sont en excellente santé.
M. LESAGE: Les assurances générales...
M. DOZOIS: Cela comprend les mutuelles, d'assurances
générales. Quant aux mutuelles de comtés et de paroisses,
le surintendant procède actuellement à une étude
complète de ces mutuelles.
M. LESAGE: Combien y en a-t-il?
M. DOZOIS: Douze mutuelles générales, une
mutuelle-vie, 214 mutuelles de paroisses, 62 mutuelles de
municipalités.
M. LESAGE: Alors, ce sont ces 275 ou à peu
près...
M. DOZOIS: ... qui font l'objet d'une enquête.
M. LESAGE: Qui font l'objet, à l'heure actuelle, d'une
enquête.
M. DOZOIS: Ou d'une étude.
M. LESAGE: Ou d'une étude. C'est vrai... c'est
plutôt une étude particulière par le surintendant.
A quel montant le surintendant sera-t-il en mesure de faire rapport?
M. DOZOIS: De cette étude? On continue d'inspecter les
mutuelles, et il s'agit d'établir des critères qui serviront
à déterminer le nombre de mutuellistes nécessaires pour
absorber les pertes éventuelles.
M. LESAGE: Le nombre et la valeur des prêts
assurés?
M. DOZOIS: Oui, estimer les risques et voir à ce que les
mutuellistes soient en mesure d'absorber cette perte.
M. LESAGE: Est-ce que c'est une étude continue? Je
comprends qu'elle se fait constamment, mais est-ce que cette étude sera
très longue?
M. DOZOIS: L'étude a commencé, il y a environ six
mois. C'est l'actuaire du service qui fait cette étude, et elle se
prolongera encore six autres mois, au moins, avant qu'on puisse établir
précisément ces critères que recherche le surintendant des
assurances.
M. KIERANS: Combien de personnes, dans ce secteur, gagnent plus
de $15,000?
M. DOZOIS: Plus que? M. KIERANS: $15,000. M. DOZOIS: Il y
en a deux.
M. KIERANS: On a critiqué le service à cause du
manque des hauts fonctionnaires. C'est peut-être une faiblesse du
gouvernement de la province qui n'engage pas suffisamment d'hommes de taille ou
ne paie pas des salaires assez élevés.
M. DOZOIS: On procède actuellement et ce n'est pas
terminé à la reclassification de tous les employés
de ce service.
M. KIERANS: Parce que ce secteur a une responsabilité
assez lourde et il faut trouver les hommes de taille pour administrer un tel
service.
M. DOZOIS: Il n'y a pas d'erreur. Lorsque la reclassification
sera terminée, elle nous donnera peut-être une idée de
l'ensemble des besoins de ce service. D'ailleurs, je pense que le service des
assurances sera relié intimement à la loi qui est
présentement devant les Chambres sur l'assurance-dépôt,
parce qu'il est possible qu'un service d'inspection générale soit
organisé, qui comprendrait les compagnies d'assurance, je crois,
où le service d'assurance collaborerait pour que les compagnies ne
soient pas soumises à différentes inspections, soit que...
M. LESAGE: Je suis bien heureux d'entendre le ministre des
Finances dire cela, parce que, sur le bill d'assurance-dépôt
je me posais la question les compagnies de fiducie, par exemple,
qui va les inspecter? Est-ce que ce sera la Régie
d'assurance-dépôts ou si ça va continuer
d'être...
M. DOZOIS: Je pense que la loi prévoit je pense que
le premier ministre nous donnera ces informations que la Régie de
l'assurance-dépôts pourra accepter les inspections d'autres
régies ou d'autres corps.
M. LESAGE: Oui, sauf en ce qui concerne les dépôts,
parce que le bill lui-même, je ne veux pas discuter le bill que
nous allons discuter incessamment mais il y a...
M. DOZOIS: C'est un tout qui se tient.
M. LESAGE: ... une étroite relation, mais quand
même, en vertu du bill, il semble y avoir double emploi.
M. DOZOIS: C'est justement ce qu'on veut éviter. C'est
pour ça qu'il y aura collaboration entre les différents
services.
M. LESAGE: Mais dans tel bill, il y aurait double emploi.
M. DOZOIS: Cependant, à l'occasion de l'organisation d'un
service d'inspection, il est fort possible que le service d'inspection soit
renforcé au service des assurances pour marcher en collaboration avec
l'autre service d'inspection. Cela peut être tout.
M. LESAGE: Nous pourrons en discuter de nouveau lors du bill de
l'assurance-dépôts, et je demanderai au ministre, à ce
moment-là, des précisions sur la compétence de chacun des
services quant à l'inspection des institutions financières
visées par le bill d'assurance-dépôts.
M. DOZOIS: C'est ça.
M. LESAGE: Est-ce que M. Massicotte est toujours au service du
département?
M. DOZOIS: Il est toujours au service des assurances, mais il
s'occupe...
M. LESAGE: Exclusivement d'assurance-vie.
M. DOZOIS: Oui, depuis quelques mois, il s'occupe exclusivement
de ça.
M. LESAGE: Parce que je sais qu'il y a une modification
apportée à la composition de la Régie de
l'assurance-récolte.
M. LE PRESIDENT: Article 13, adopté.
M. DOZOIS: Adopté.
M. LESAGE: Merci, M. Kierans.
M. DOZOIS: Le contrôleur. Il y aura, demain matin, une
séance du conseil de la trésorerie. Ils doivent aller travailler.
Ils sont tous ici. Est-ce qu'on accepterait de procéder?
M. LE PRESIDENT: Article 11, numéro 1. M. LESAGE: Article
11.
M. LE PRESIDENT: Conseil et contrôleur de la
trésorerie.
M. LESAGE: Est-ce que la structure des services du
contrôleur de la trésorerie est exactement la même qu'elle
était, il y a un an? Je ne parle pas des chiffres, mais du
système.
M. DOZOIS: Du système, oui. Nous procédons
actuellement à l'étude d'un organigramme qui sera soumis
très bientôt à la commission de la Fonction publique.
M. LESAGE: N'y a-t-il pas certains 1ns-
pecteurs ou certains vérificateurs qui ont été
transférés des services de comptabilité attachés
à la trésorerie, au ministère concerné?
M. DOZOIS: Un service de vérification au ministère
de la Justice, qui était autrefois attaché à la
trésorerie, est devenu effectivement dépendant de la Justice.
M. LESAGE: Quel service?
M. DOZOIS: Le service de vérification des greffes des
cours de justice.
M. LESAGE: Des prisons?
M. DOZOIS: Non. On me dit qu'il est possible que ces agents
vérificateurs se rendent dans les prisons pour vérifier les
petites caisses et des choses comme ça.
M. LESAGE: Oui. Il n'y a pas eu de transfert à
l'Agriculture?
M. DOZOIS: On conserve quand même le contrôle. Le
service comptable reste la responsabilité du contrôleur de la
trésorerie.
M. LESAGE: Et c'est seulement au ministère de la Justice
que ça s'est fait?
M. DOZOIS: Oui, uniquement.
M. LESAGE: Il n'y a pas eu de transfert de personnel à
l'Agriculture et à la Colonisation?
M. DOZOIS: Non. Il y a peut-être eu des mutations mais il
n'y a pas eu de transfert de service. Il n'y a pas de services qui relevaient
du contrôleur de la trésorerie et qui sont devenus la
responsabilité du ministère de l'Agriculture.
M. LESAGE: Il n'y a pas de fonctions qui ont été
transférées comme telles? Je ne parle pas des individus qui
occupaient des fonctions, mais des fonctions.
M. DOZOIS: On m'informe que non. M. LESAGE: A l'Education, non
plus? M. DOZOIS: Non plus.
M. LESAGE: Est-ce que la procédure d'approbation de
l'engagement du personnel au conseil de la trésorerie est
demeurée la même?
M. DOZOIS: La même. Nous avons même essayé de
la rendre plus sévère.
M. BOURASSA; A la voirie?
M. DOZOIS: Pardon? Partout.
M. BOURASSA; Ce n'est pas facile.
M. DOZOIS: Non, ce n'est pas facile. Il y a toujours le
problème des ministères qui ont, par exemple, disons aux Travaux
publics, un gardien de nuit qui ne se présente pas au travail pour une
raison ou pour une autre; il leur faut un gardien de nuit la journée
même. Alors, on nous demande de ratifier. Nous avons fait une entente,
cependant, avec les services pour les cas urgents. Au lieu d'attendre que toute
la procédure soit accomplie, nous leur demandons d'avertir le
contrôleur lorsqu'ils sont dans cette situation et de demander
verbalement la permission d'engager un employé immédiatement.
Cela arrive, par exemple, dans certains bureaux éloignés
où il n'y a qu'une sténo dactylo, par exemple. Et si on attendait
les rapports de la Commission de la fonction publique, la liste
d'éligibilité et puis la nomination, on le sait, cela prend des
fois, quinze jours, trois semaines.
M. LESAGE: La procédure est toujours longue.
M. DOZOIS: La précédure est toujours longue. Or,
dans des cas comme ceux-là, lorsque cette personne, dans ce bureau, a
effectivement besoin d'un employé, nous leur avons demandé, de
façon à ne pas être mis devant un fait accompli, trois
semaines, un mois, même deux mois après l'engagement. Nous leur
avons demandé, dans ces cas-là, d'avertir le conseil de la
trésorerie qu'ils étaient dans cette situation, et le
contrôleur leur donne la permission d'engager, quitte à ratifier
plus tard.
Nous avons également...
M. LESAGE: Est-ce que cette procédure, s'applique dans le
cas des hauts fonctionnaires et des professionnels?
M. DOZOIS: On me signale que cela a pu arriver dans le cas des
ingénieurs diplômés et qui sortent de l'université
et qui veulent avoir un emploi immédiatement. Quand les
ministères en ont besoin, le contrôleur l'autorise. Souvent le
contrôleur communique par téléphone avec les membres du
conseil de la trésore-
rie pour le leur signaler, quand c'est un poste important. Quand il
s'agit de postes de tous les jours, le contrôleur fait ça
lui-même. Nous avons également demandé à tous les
ministères qui avaient pris l'habitude de nous aviser, de donner des
permanences à des employés quand le délai de six mois est
expiré. Vous savez qu'en vertu de la Loi de la fonction publique et de
la convention collective, un employé qui a été six mois
à l'emploi du gouvernement a droit à sa permanence.
M. LESAGE : Oui, c'est automatique en vertu des modifications
apportées à la loi. Autrefois, il fallait que le ministère
le recommande, mais maintenant c'est automatique, à moins que le
ministère demande le contraire.
M. DOZOIS: C'est ça! Après six mois. M. LESAGE:
Oui, oui.
M. DOZOIS: Mais, avant six mois, le ministre a droit de
révocation.
M. LESAGE: C'est ça!
M. DOZOIS: Or, il y avait des ministères qui nous
avisaient de la permanence au bout de sept mois, huit mois, neuf mois.
Même j'ai vu des cas où cela faisait un an. Nous avons
demandé que tous les ministères, au quatrième et
cinquième mois, fassent un rapport sur ces employés pour dire
s'ils en sont satisfaits de cet employé. Quand à
l'assiduité, le rendement à son travail, ils doivent faire ce
rapport avant que la période de six mois soit écoulée.
M. LESAGE : C'est ce qu'envisageait... d'ailleurs, c'est la
procédure qui a été envisagée lors des amendements
qui avaient été apportés à la loi lorsque la
permanence était rendue automatique.
M. DOZOIS: Je comprends que les ministères
n'étaient peut-être pas tous organisés pour pouvoir faire
ça dans le délai que la loi prescrivait. Nous avons alors
insisté, nous avons agi fermement et la situation se corrige de plus en
plus parce que, maintenant, nous recevons les demandes de permanence avant que
les six mois ne soient écoulés.
M. LESAGE : Quel est le nombre de conseillers techniques
engagés au cours des douze derniers mois? Un nombre approximatif.
Qui sont entrés en fonction avant l'approbation de leur
engagement par le conseil de la trésorerie?
M. DOZOIS: Dans les différents ministères? M.
LESAGE: Oui.
M. DOZOIS: Nous pouvons faire des recherches, je ne pense pas que
nous puissions vous fournir ce renseignement cet après-midi. Avant que
le conseil ait approuvé la nomination?
M. LESAGE: L'entrée en fonction, puis la nomination est
rétroactive? Pas les conseillers techniques, vous m'avez parlé
d'ingénieurs tantôt, de professionnels.
M. DOZOIS: Il n'y en a pas un grand nombre. Nous avons
été très sévères à ce sujet-là
et tous les ministères ont été avisés que les
employés ne peuvent pas entrer en fonction avant de recevoir
l'approbation du comité. Je puis vous dire que sur nos listes, à
venir jusqu'à un mois, on exigeait de mentionner si c'était en
fonction ou non en fonction, et la situation s'est corrigée au point que
le secrétaire du comité nous a dit que ce serait plus facile pour
moi de vous mentionner les cas.
M. LESAGE: Seulement les cas où ils sont en fonction?
M. DOZOIS: Oui.
M. LESAGE: Mais il doit survenir des cas où le
ministère, par exemple, a besoin d'un homme à cause de ses
qualifications et doit requérir ses services avant que toute la
procédure...
M. DOZOIS: Oui, c'est...
M. LESAGE: ... au risque de perdre ses services.
M. DOZOIS: C'est précisément pour cela que nous
avons demandé à tous les ministères, lorsqu'il y a des cas
urgents, d'aviser le contrôleur de la trésorerie. Si c'est un
fonctionnaire qu'on emploie couramment, comme des commis, des
sténodactylos...
M. LESAGE: Les sténographes ne sont pas faciles à
obtenir.
M. DOZOIS: Non, non, mais en somme, pour des postes qu'on
pourrait qualifier de moins importants, c'est le contrôleur de la
trésorerie qui en prend note puis il dit: Très bien! allez-y,
ça remplace telle personne qui est décédée ou qui a
quitté son poste, etc., il y a un poste vacant, c'est conforme à
nos effectifs,
allez-y. Mais aux postes plus importants, lorsque c'est
présenté, M. Guérin ou M. Pouliot m'a
téléphoné et a téléphoné aux autres
membres du conseil de la trésorerie. Devant les explications qu'on nous
fournissait, c'était très bien, et nous le ratifierons quand
toute la procédure d'engagement sera terminée.
M. LESAGE: Le conseil siège régulièrement
toutes les semaines?
M. DOZOIS: Au moins une fois par semaine.
M. LESAGE: Au moins une fois par semaine?
M. DOZOIS: Quand on ne siège qu'une fois, cela dure
plusieurs heures.
M. LE PRESIDENT: Est-ce que l'article 1 est adopté?
M. LESAGE: Ah nonl je n'ai touché qu'à des
questions de personnel. Est-ce que tout le système est le même
qu'il y a quinze mois en ce qui concerne la compétence respective du
contrôleur de la trésorerie, du conseil de la trésorerie et
du conseil des ministres dans l'octroi des contrats?
M. DOZOIS: Exactement le même. Il n'y a aucun changement.
Dès la première séance après mon assermentation, le
contrôleur et tous les officiers du contrôle de la
trésorerie m'ont informé de la procédure qui était
suivie, et nous avons continué à la suivre, tout en faisant, dans
la pratique courante, si vous voulez, des améliorations pour rendre plus
efficaces les approbations, que ce soient des délais ou des choses comme
celles-là, où à l'occasion de certains rapports
ça se présentait couramment on nous faisait ratifier des
engagements, par exemple, antérieurs. Nous exigeons qu'on se conforme
toujours à la loi.
M. LESAGE: Si tout est normal, si la procédure est bien
suivie, je voudrais bien savoir du ministre des Finances quelle objection il
peut y avoir à créer le comité des engagements
financiers.
M. DOZOIS: Cela, je pense que c'est en Chambre.
M. LESAGE: Bien oui, mais si tout est normal, si la
procédure est bien suivie, je ne vois pas quelle objection 11 pourrait
bien y avoir. Qu'est-ce que le gouvernement a à cacher?
M. DOZOIS: Le gouvernement n'a rien à cacher. Je pense que
la question a été débattue en Chambre.
M. LESAGE: Non. Nous n'avons pas pu la discuter.
M. DOZOIS: Elle est encore au feuilleton?
M. LESAGE: Nous n'avons pas pu la discuter à cause de
l'attitude du gouvernement.
M. DOZOIS: J'estime qu'on ne peut pas soulever cette question au
comité des crédits.
M. LESAGE: A cause des trucs du gouvernement, nous n'avons pas
pu...
M. DOZOIS: Je pense que le chef de l'Opposition devrait
ménager ses expressions. Ce n'est pas pertinent, je pense, à la
discussion qui se tient ici sur les crédits du ministère, et je
ne crois pas qu'il y ait lieu de répondre à cette question, M. le
Président.
M. BOURASSA: Quand vous dites que ce n'est pas pertinent, il
s'agit des crédits du ministère des Finances et on parle
d'engagements financiers, ce sont deux sujets qui m'apparaissent assez
connexes.
M. DOZOIS: Oui, mais les règlements de la Chambre doivent
être observés en comité. Les députés
connaissent bien ce règlement à l'effet que lorsqu'un article est
inscrit à l'ordre du jour, on ne peut pas en discuter dans un autre
comité. Cet article est encore au feuilleton, si je me rappelle
bien.
M. LESAGE: Cela fait partie du système du gouvernement
actuel pour ne pas répondre aux questions pertinentes.
M. DOZOIS: C'est une affirmation gratuite.
M. LESAGE: Je ne crois pas. C'est clair comme de l'eau de roche
qu'on craint d'établir le comité des engagements...
M. DOZOIS: On n'a rien à cacher, et je pense...
M. LESAGE: Si on n'a rien à cacher, eh bien, mon Dieu!
qu'est-ce qui se passe?
M. DOZOIS: Le premier ministre, en Chambre, lors de la
motion...
M. LESAGE: La motion était au feuilleton depuis
décembre.
M. DOZOIS: ... il a donné les raisons, que l'on peut
retrouver dans le journal des Débats. Je maintiens qu'on ne peut pas
discuter de ce problème à un comité, alors qu'il y a
encore une motion au feuilleton sur ce sujet-là.
M. LESAGE: Non, je suis d'accord sur le principe, M. le
Président, mais le ministre des Finances comprendra que c'est assez
incompréhensible pour l'Opposition, la situation qui lui est faite sur
ce sujet.
M. DOZOIS: Personne ne peut discuter de ce sujet. Je pense que
toutes remarques à ce sujet sont hors d'ordre, parce qu'on n'a pas le
droit de permettre des remarques sur un sujet inscrit au feuilleton.
M. LESAGE: Nous y sommes. M. DOZOIS: On n'a pas le droit.
M. LESAGE: Nous y sommes à l'article 1... Ce n'est pas
l'article 1, c'est l'article...
M. LE PRESIDENT: Le poste budgétaire 11, article 1.
M. LESAGE: Oui, ce sont des questions sur les articles. Je n'en
suis plus à...
M. LE PRESIDENT: L'aritcle 1, c'est ex-aequo...
M. LESAGE: Non, un instant. Quand le comité sera
formé, nous serons en meilleure mesure de discuter des
crédits.
M. DOZOIS: C'est ça. M. LESAGE: Cela va. M. LE PRESIDENT:
Adopté?
M. LESAGE: Adopté. Je ne veux pas procéder par
article. Sur 13, sur 14 et sur 15, je ne veux pas procéder par
article.
M. LE PRESIDENT: Excusez-moi. C'est parce que je croyais qu'on
procédait par article.
M. LESAGE: Non.
M. LE PRESIDENT: Alors on va reprendre...
M. LESAGE: Quand je désirerai qu'on procède par
article, je vous le dirai.
M. DOZOIS: Alors, nous allons retourner, si vous le voulez bien,
au poste budgétaire 1, Administration. Le centre de traitement...
M. LESAGE : Là, il y a quelque chose que je ne comprends
pas, un instant...
M. DOZOIS: Au poste budgétaire 12...
M. BOURASSA: On remarque que, dans tous les ministères, M.
le Président, je suis loin de blâmer cette situation, au
contraire, je l'approuve il y a une augmentation assez importante des
dépenses au titre du traitement électronique des données.
C'est un sujet qui m'intéresse particulièrement.
M. DOZOIS: On a procédé à
l'établissement du coût...
M. BOURASSA: Oui.
M. DOZOIS: ... et on répartit le coût sur les
différents ministères selon l'usage qu'ils font du centre des
données électroniques.
M. LESAGE : Ils sont passés au ministère des
Finances, qui se trouvait à absorber une partie du coût pour les
autres ministères.
M. DOZOIS: Exactement.
M. BOURASSA: Est-ce que vous avez l'intention de continuer
davantage encore à recourir au traitement électronique?
M. DOZOIS: De plus en plus. Mais je dois vous signaler que...
M. BOURASSA: Est-ce que vous avez des problèmes?
M. DOZOIS: ... nous avons beaucoup de difficultés à
recruter du personnel. Nous engageons tous les employés
compétents qui se présentent.
M. BOURASSA: Est-ce que vous donnez des contrats à
l'extérieur?
M. DOZOIS: C'est arrivé dans quelques cas particuliers
où nous avons été obligés de recourir à des
gens de l'extérieur, entre autres dans la préparation du
programme d'allocations familiales.
M. BOURASSA: Quelle compagnie? Est-ce que...
M. DOZOIS: Ils ont demandé des soumissions, quant au prix
et quant à la quantité que ces compagnies pouvaient
exécuter.
Comme ce n'était pas suffisant, en se basant sur les prix
offerts, le directeur a fait des démarches auprès de gens qui
possédaient les machines électroniques nécessaires, et on
a fait des arrangements au même prix que les prix offerts par ceux qui
avaient répondu à la demande de soumissions. Et de façon
que ce soit prêt à temps. On m'informe que ce travail a
été discuté et qu'on va pouvoir rencontrer les
échéances que nous nous étions fixées.
M. BOURASSA: De toute façon, je pense bien qu'on peut
être tout à fait d'accord avec le ministre et ses fonctionnaires
sur l'importance accrue à donner à l'électronique,
assurément.
M. LESAGE: Combien y a-t-il d'employés à l'heure
actuelle?
M. DOZOIS: 410.
M. LESAGE: Est-ce qu'il y en a 410? On prévoit 410. Y en
a-t-il actuellement 410?
M. DOZOIS: Il y a 94 postes vacants, au 1er avril.
M. LESAGE: C'est ça.
M. DOZOIS: On a dû en engager parce que j'ai signé
énormément de feuilles vertes, même en blanc
M. LESAGE: C'est normal de signer ça en blanc On ne trouve
pas de candidats. On ne peut pas demander à la Fonction publique de se
mettre sur les chemins.
M. DOZOIS: Il y avait au 8 juin, 323 employés, il y avait
17 nominations en cours, 11 y avait 70 postes vacants pour un total de 410.
M. LESAGE: On a énormément de difficulté
à trouver du personnel compétent.
M. DOZOIS: Compétent.
M. LESAGE: Est-ce que la question des salaires pour le personnel
compétent constitue la principale entrave à l'engagement de
personnel nouveau?
M. DOZOIS: On me dit que c'est une des rai- sons majeures de la
difficulté de recruter du personnel, mais qu'avec la nouvelle
classification, cela s'est amélioré grandement et qu'on a plus de
candidats qu'autrefois, plus de gens intéressés.
M. LESAGE: Est-ce que les salaires se comparent avantageusement
ou désavantageusement avec les salaires payés, en secteur
privé pour des fonctions similaires?
M. DOZOIS: Pour la région de Montréal, on signale
que ça peut varier entre $1,000 et $2,000 plus bas.
M. LESAGE: Ici à Québec, sur le boulevard
Charest.
M. DOZOIS: On me dit qu'à Québec, c'est à
peu près les mêmes traitements que ceux payés par
l'entreprise privée.
M. LESAGE: Ici, à Québec?
M. DOZOIS: Oui. Mais la grande majorité des
employés sont ici, à Québec.
M. LESAGE: Oui, c'est ça. La plus grande partie du
personnel est ici à Québec. Mais on trouve difficilement à
Québec du personnel qualifié, je suppose.
M. DOZOIS: On me dit que le marché est plus difficile
à Québec parce que le marché est peut-être moins
considérable qu'à Montréal, il y a peut-être moins
de gens qui s'y intéressent et, comme il y a d'autres centrales de
données dans l'entreprise privée qui courent après du
personnel également, le personnel, proportionnellement, est plus rare
à Québec qu'à Montréal, mais on me signale qu'au
cours de la semaine dernière, on a interrogé 22 postulants.
M. LESAGE: 22 postulants. Est-ce que le gouvernement a
donné pour la dernière année des contrats au centre de
données de l'université Laval?
M. DOZOIS: Certains ministères en ont donné.
M. LESAGE: On avait l'habitude de travailler en collaboration
avec le centre de données de l'université Laval.
M. DOZOIS: Le bureau de la statistique en a confié
à l'université Laval, les Richesses naturelles et aussi les
travaux scientifiques de différents ministères.
M. LESAGE: Suivant les barèmes établis
déjà depuis?
M. DOZO1S: Oui.
M. BOURASSA: Est-ce que le système en fonction du
ministère du Revenu est indépendant?
M. DOZOIS: Présentement, oui, mais il y a toujours le
comité des sous-ministres qui continue à très bien
fonctionner et qui collabore pour que les satellites marchent d'après le
programme tracé par le comité.
M. LESAGE: C'est sous la présidence du sous-ministre.
M. DOZOIS: C'est temporairement permanent.
M. LESAGE: Si je comprends bien, le centre des données
s'occupe spécifiquement du ministère du Revenu, de la
Régie des rentes.
M. DOZOIS: Ils font des travaux pour 16 ou 17 ministères
différents.
M. LESAGE: Il y a certainement l'impôt sur le revenu et la
Régie des rentes, si je comprends bien.
M. DOZOIS: Oui. Assurément.
M. LESAGE: Et le ministère de la Famille et du Bien-Etre
social? Est-ce que toutes les allocations passent...?
M. DOZOIS: Oui, toutes les allocations passent à la
centrale des données.
M. LESAGE: Et l'Education?
M. DOZOIS: On ne fait que les travaux de perforation.
Occasionnellement, on accorde du temps sur les machines de la centrale.
M. LESAGE: Les Transports et Communications?
M. DOZOIS: Les Transports et Communications ont organisé
leurs satellites.
M. LESAGE: Quel est le satellite?
M. DOZOIS: Un centre à satellites pour le ministère
des Transports et Communications. Ils estimaient que, le volume le permettant,
ils pourraient, eux, exécuter leur travail plus efficacement,
étant donné que leur centre ne ferait que cela.
M. LESAGE: Ces centres satellites sont sous la direction de M.
Théroux?
M. DOZOIS: Sous la direction du bureau qui est
composé...
M. LESAGE: Du comité du sous-ministre.
M. DOZOIS: Il y a M. Cazavan, M. Després, M. De Coster, M.
Grondin, M. Bélanger, M. Bolduc. Ce comité a été
maintenu...
M. LESAGE: Quels sont les satellites à
Montréal?
M. DOZOIS: Taxe de vente et impôt, à
Montréal.
M» LESAGE: L'impôt, c'est pour toute la province ou pour la
région de Montréal?
M. DOZOIS: L'impôt pour la région de Montréal
seulement. Cela existait avant. Ce n'est pas nouveau. Il n'y a rien de
nouveau.
M. LESAGE: Non, non...
M. DOZOIS: Ce sont les mêmes centres que...
M. HYDE: A quel endroit est le centre à
Montréal?
M. DOZOIS: A 107 Craig ouest et Saint-Alexandre et de la
Gauchetière.
UNE VOIX: C'est nouveau ça. M. DOZOIS: C'est nouveau.
M. BOURASSA: Est-ce que les difficultés de recrutement de
personnel doivent forcément inciter à recourir à des
compagnies de l'extérieur?
M. DOZOIS: Oui, mais ça diminue. Lorsqu'il y a des travaux
exceptionnels à faire comme il y en a eu à l'occasion de
l'établissement du régime des allocations familiales.
M. BOURASSA: On n'a pas d'objection à ça.
Evidemment, si ça augmente le rendement, si on est forcé d'aller
à l'extérieur...
M. DOZOIS: Quand arrive une certaine pê-
riode où il y a un surcroît de travail et que c'est un
travail qui se fait par des machines électroniques, on peut, à un
moment donné, en faire faire une partie et continuer après,
à la centrale des données.
M. BOURASSA: D'accord.
M. LESAGE: Adopté.
M. LE PRESIDENT: Adopté. Article 1.
M. BOURASSA: M. le Président, je voudrais poser une
question au ministre des Finances. Est-ce que l'état financier de la
province lui permet, aujourd'hui, de tenir encore cette promesse qu'il a faite
d'abolir l'impôt foncier scolaire au cours des prochaines
années?
M. DOZOIS: J'ai dit que nous procédions à une
étude à ce sujet et que, l'an prochain, je serais en mesure
d'annoncer la politique du gouvernement sur ce sujet dans le discours du
budget.
M. BOURASSA: Pour ce qui est de l'étude que vous faites,
est-ce que vous avez demandé à un comité et nous
reviendrons là-dessus de trouver les moyens d'appliquer cette
mesure ou si vous avez simplement demandé d'étudier
l'opportunité d'appliquer la mesure?
M. DOZOIS: Ce que j'ai demandé aux gens qui veulent bien
m'aider dans ce travail, c'est d'appliquer différentes formules sur
chacune des municipalités de façon à connaître
exactement quels sont les résultats que nous obtiendrons en appliquant
une telle formule plutôt que telle autre. C'est à la
lumière des résultats que le gouvernement adoptera une politique
pour atteindre le but que nous visons.
M. BOURASSA: Donc, vous n'avez pas encore décidé
l'abolition. C'est seulement...
M. DOZOIS: Nous étudions avant de décider.
M. BOURASSA: Non, mais je veux bien faire remarquer au ministre
que toutes les municipalités et une bonne partie de la population de la
province ont l'impression que le ministre s'est engagé à abolir
l'impôt foncier scolaire. Il y a même eu plusieurs
éditoriaux dans ce sens-là. Alors, là, le ministre dit
qu'avant de prendre la décision définitive il devra, et c'est
normal,...
M. DOZOIS: J'ai dit qu'avant d'adopter une formule, on
étudiait. C'est le but que nous visons...
M. BOURASSA: D'accord!
M. DOZOIS: ... de libérer le champ d'impôt foncier
pour fin scolaire de façon qu'il profite uniquement aux
municipalités.
M. BOURASSA: Mais si les études que vous avez
demandées révèlent que la chose, parce que vous savez sans
doute que nous avons étudié la question aussi alors que nous
étions en commission Bélanger. Donc, si les études que
vous avez demandées révèlent que la chose n'est pas
souhaitable pour des raisons que j'ai déjà soulignées au
ministre par exemple le fait que, si on élimine le pouvoir fiscal
aux commission scolaires, il n'y aura aucun moyen de contrôle et que ce
sera très difficile sauf si on a recours à l'arbitraire, d'avoir
des services additionnels pour les commissions scolaires Alors,
l'autonomie et le contrôle ad-mistratif vont être rendus bien plus
difficiles par l'élimination de tout pouvoir fiscal.
M. DOZOIS: C'est la politique du gouvernement que le
député voudrait me faire annoncer sept ou huit mois d'avance.
M. BOURASSA: Non, je demande simplement au ministre, advenant que
les études qu'il a demandées disent qu'il n'est pas souhaitable
d'abolir complètement l'impôt scolaire, si ça va demeurer
encore son objectif.
M. DOZOIS: Je dis, et je le répète, que l'objectif
que nous nous fixons, c'est de libérer le champ de l'impôt foncier
de façon que les municipalités puissent en jouir pleinement.
M. BOURASSA: Quelles que soient les conclusions des études
que vous avez demandées.
M. DOZOIS: C'est le but que nous visons.
M. LESAGE: Au point de vue de l'impôt foncier municipal,
les engagements pris par le gouvernement avant de prendre le pouvoir
tiennent-ils toujours? En cas d'abolition de l'impôt foncier, au point de
vue municipal, au point de vue unifamilial, pour les fermes?
M. DOZOIS: L'abolition de l'impôt foncier?
M. LESAGE: Oui, pour les fermes, sur les fermes au complet, et
pour les maisons unifa-miliales. Nous reviendrons à 8 hres et...
M. DOZOIS: Nous vous avons promis la déduction...
M. LESAGE: Oui, la déduction au point de vue de
l'impôt.
M. DOZOIS: Non, ce n'est pas l'abolition de l'impôt.
M. LESAGE: Pour les fermiers, oui.
M. DOZOIS: Le chef de l'Opposition reviendra à 8 heures,
mais je vais lui donner ma réponse d'avance, c'est que le gouvernement
annoncera sa politique conformément à son programme, en temps et
lieu.
M. LE PRESIDENT: Nous allons ajourner à 8 heures.
M. BOURASSA: Juste une dernière question, M. le
Président. Nous sommes d'accord pour la réduction de
l'impôt foncier scolaire, il n'y a pas de doute là-dessus. Mais
est-ce que le ministre pourrait dire quels sont les membres du comité
qui ont étudié la chose?
M. DOZOIS: Il y a M. Bélanger. M. BOURASSA: Marcel
Bélanger? M. DOZOIS: Oui. M. BOURASSA: A plein temps? M.
DOZOIS: Non.
M. BOURASSA: Parce que le premier ministre l'a mentionné
à deux ou trois autres reprises dans d'autres comités, alors.
M. DOZOIS: Il n'est pas à plein temps.
M. LE PRESIDENT: Est-ce qu'on adopte l'article 1?
M. BOURASSA: Non.
M. LE PRESIDENT: Alors, à 8 heures, ce soir?
M. LESAGE: Oui, à 8 heures.
M. DOZOIS: Mais, si la Chambre ne siège pas?
M. LESAGE: Mais, même si la Chambre ne siège pas,
pourquoi ne nous avancerions-nous pas?
M. DOZOIS: Je n'ai pas d'objection.
M. LESAGE: On va demander la permission de siéger.
M. DOZOIS: A moins qu'il y ait du conseil des ministres.
M. LESAGE: Nous demanderons la permission de siéger.
M. DOZOIS: Oui, mais il était question, lorsque nous avons
siégé au conseil des ministres que...
M. LESAGE: Si j'ai bien compris, ce soir, le premier ministre
avait l'intention de recevoir les intéressés dans la grève
de l'Hydro.
M. DOZOIS: Il nous a dit qu'il y aurait peut-être du
conseil des ministres, ce soir.
M. LESAGE: Est-ce qu'il vous a dit cela en Chambre?
M. BOURASSA: Mais, de 8 à 10 heures, on peut essayer de
finir ça.
M. DOZOIS: Oui, mais s'il y a du conseil des ministres, en tout
cas, nous retournerons en Chambre et nous prendrons la décision à
ce moment-là.
Reprise de la séance à 8 h 10 p.m. M. LE PRESIDENT:
Article 1.
M. BOURASSA: Alors, moi, je voudrais continuer la discussion que
j'avais commencée avec le ministre des Finances sur l'impôt
foncier scolaire. Je ne veux pas abuser des circonstances mais je trouve que la
promesse qu'il a faite manque de sérieux, si elle n'est pas faite avec
plus de précision. Il a dit tantôt que M. Bélanger serait
celui qui le conseillerait. Alors, je me demande s'il ne se trouve pas à
demander à M. Bélanger de se contredire lui-même.
M. DOZOIS: Si M. Bélanger a des problèmes de
conscience, c'est lui qui va décider cela.
M. BOURASSA: Non, non, mais je veux simplement exposer la
situation. Je veux demander au ministre des Finances plus de détails sur
son engagement et sur les conditions de son engagement. Il admettra avec moi
que c'est un problème très important. Je pense bien que c'est le
problème fiscal, actuellement, au Québec, qui est le plus
important, celui de l'impôt foncier. Alors, nous avons recommandé,
dans la commission Bélanger, de réduire subtantiellement
l'impôt foncier scolaire, mais nous n'avons pas recommandé qu'il
soit éliminé, pour plusieurs raisons que j'ai mentionnées
avant l'ajournement. Et là, le ministre des Finances a dit avant
l'ajournement que M. Bélanger avait été engagé pour
le conseiller avec l'objectif de l'abolition de l'impôt foncier scolaire.
Je lui ai demandé, quelles que soient les conclusions, s'il était
absolument décidé à abolir l'impôt foncier scolaire.
Je pense que sa réponse a été positive.
M. DOZOIS: J'ai dit que notre intention était absolument
d'évacuer le champ d'impôt foncier pour fin scolaire, de
façon que les municipalités puissent avoir ce champ de
l'impôt à elles.
M. BOURASSA: Alors, l'intention du ministre, si je comprends
bien, est ferme et définitive. Le nombre d'années? Il n'a
évidemment pas donné de précision.
M. DOZOIS: Le député de Mercier voudrait me faire
conclure à la formule que nous allons utiliser avant que nous ayons
complété nos études. Ce n'est pas ma façon de
travailler. J'ai averti le député de Mercier, il perd son temps,
il ne me le fera pas dire.
M. BOURASSA: Non, M. le Président. D'abord, il n'est pas
question que je perde mon temps quand je pose des questions qui
intéressent des millions de contribuables, mais ces millions de
contribuables-là, je pense, sont intéressés à
savoir ce qui va arriver dans le domaine de l'impôt foncier scolaire.
M. DOZOIS: Bien, on le leur dira en temps et lieu.
M. BOURASSA: Bien, en temps et lieu. Dans le moment, vous
demandez pour vous conseiller celui qui a été à la
tête d'une commission, qui a recommandé de maintenir l'impôt
foncier scolaire dans une certaine mesure. Donc, vous demandez à M.
Bélanger de se contredire lui-même.
M. DOZOIS: J'ai demandé à M. Bélanger s'il
voulait agir comme conseiller dans ce domaine. Je lui ai dit comment
j'entendais procéder pour l'étude et il a accepté.
M.BOURASSA; Est-ce que le ministre pourrait nommer les autres membres de
son comité?
M. DOZOIS: Pas encore. Je suis en pourparlers avec d'autres
personnes.
M. BOURASSA: Est-ce que le comité a commencé son
travail?
M. DOZOIS: Il n'y a pas de comité. M. BOURASSA; Il n'y a
pas de comité? M. DOZOIS: Non.
M. BOURASSA; Alors, est-ce que le ministre pourrait dire les formes que
le travail va prendre?
M. DOZOIS: Ce sont des gens que je me suis autorisé
à engager pour me conseiller dans l'étude de cette question.
M. BOURASSA; Et le travail, évidemment, n'est pas encore
commencé?
M. DOZOIS: Le travail est commencé.
M. BOURASSA: Le travail est commencé, mais vous avez dit
tantôt que vous étiez en pourparlers avec certaines personnes.
M. DOZOIS: Certaines autres personnes, pour aider M.
Bélanger dans l'exécution de son travail de conseiller.
M. BOURASSA: C'est-à-dire que M. Bélanger a
accepté et a commencé à travailler sur l'abolition de
l'impôt foncier scolaire?
M. DOZOIS: Je ne dis pas qu'il a commencé à
travailler d'une façon effective. Il réfléchit au
problème, il étudie la façon de l'attaquer et
d'établir une procédure pour arriver à des conclusions
dans cette étude.
M. BOURASSA; Est-ce qu'il est d'accord avec l'objectif du ministre?
M. DOZOIS: Il a accepté. M. BOURASSA: Bien...
M. LESAGE: Pendant que nous sommes au chapitre de l'impôt
foncier, je voudrais citer deux points, qui ont fait l'object d'engagements de
la part du parti à même lequel est formé le gouvernement.
Pour ce qui est de l'exemption de l'impôt, il s'est engagé
à exempter de l'impôt foncier la terre et les bâtiments de
ferme, je suppose, de la même façon que l'on exempte à
l'heure actuelle de l'impôt foncier scolaire la terre et les
bâtiments de ferme. Est-ce que l'intention du gouvernement est de
procéder à cette exemption prochainement?
M. DOZOIS: M. le Président, nous estimons que, dans notre
programme, nous n'avons pas dit à quelle date exactement et à
quelle heure ces mesures seront mises en application...
M. BOURASSA: Nous ne demandons pas l'heure, nous serions
satisfaits du mois.
M. DOZOIS: Mais, nous avons quatre ans pour faire cela...
M. LESAGE: Ah! Quatre ans?
M. DOZOIS: ... et avant la prochaine élection, cela sera
appliqué.
M. LESAGE: Cela sera appliqué. L'exemption de
l'impôt foncier de la terre...
M. DOZOIS: Nous ne pouvons pas tout faire la première
année, nous avons fait une partie de notre programme cette année,
nous avons exempté de l'impôt sur le revenu les
célibataires qui gagnent...
M. LESAGE: Oui, mais ce n'est pas grand chose. Cela ne vous
coûtait rien.
M. DOZOIS: Cela va coûter $15 millionspar année.
M. LESAGE: D'après ce que j'ai compris des
déclarations du premier ministre, hier, cela a été
apporté comme une espèce de compensation pour les gens à
petit revenu...
M. DOZOIS: C'est un retour.
M. LESAGE: Comme compensation de l'augmentation de la taxe de
vente. C'est ce qu'a dit le premier ministre, hier.
M. DOZOIS: C'est le début d'un réaménagement
pour soulager le petit contribuable.
M. BOURASSA: Droit de succession... Vous arrivez avec les droits
de succession après que l'impôt foncier sera amendé.
M. LESAGE: Dans le cas de l'impôt foncier, l'Union
Nationale s'est engagée à admettre comme déductions pour
fins d'impôt sur le revenu, les taxes foncières des maisons
unifamiliales. Est-ce que le ministre a confié à des experts,
l'étude de cette promesse catégorique?
M. DOZOIS: Pas encore. M. LESAGE: Pas encore?
M. DOZOIS: Non. Mais nous savons à peu près
à quoi nous nous engageons. Nous savons combien cela coûterait
pour...
M. LESAGE: Combien cela coûterait-il?
M. DOZOIS: Oh, eh bien, je n'ai pas cela en mémoire,
M. LESAGE: Mais est-ce que c'est une question d'années
cela aussi, ou bien si...?
M. DOZOIS: Ohl Avant la prochaine élection.
M. LESAGE: Oui, c'est bien vague, ça. C'est comme l'Union
Nationale.
M. DOZOIS: Non, non. Il va y avoir une prochaine élection
sûrement.
M. LESAGE: ... prenez votre temps, tantôt, ça ne
presse pas...
M. DOZOIS: Eh bien! Nous allons avoir aussi vite...
M. LESAGE: Le gouvernement piétine sur place.
M. DOZOIS: Nous allons aller aussi vite pour remplir nos
promesses que l'ancien gouvernement...
M. LESAGE: Comme l'ancien gouvernement les a remplies.
M. BOURASSA: $140 millions d'augmentation, $15 millions de
réduction.
M. LESAGE: Oui.
M. BOURASSA: J'espère que cela ne sera pas toujours comme
ça, parce que, franchement, les contribuables vont trouver ça
dur.
M. DOZOIS: Non, mais l'ancien gouvernement avait dit qu'il
réaliserait tout son programme « sans aucune augmentation de
taxes, je vous le répète, sans aucune augmentation de taxes...
»
M. LESAGE: Oui, je l'ai expliqué dans le temps et je n'ai
pas envie de recommencer. J'ai expliqué dans le temps pourquoi la chose
s'était produite.
M. DOZOIS: Alors, vous venez nous chicaner après un an de
pouvoir, pour ne pas avoir rempli tout notre programme.
M. LESAGE: Ce n'est certainement pas... J'avais
déclaré que nous établirions l'assurance-hospitalisation
pour le 1er janvier suivant, cela a été fait, et je ne demande
pas au ministre quand sera établi le régime de
l'assurance-santé au Québec, parce que je demanderais cela
évidemment au ministre de la Santé. Une chose certaine, c'est que
l'Union Nationale a pris des engagements précis sur les trois points que
nous venons de mentionner, un mentionné par le député de
Mercier, deux que je viens de mentionner, et le gouvernement dit: « Plus
tard ». Nous reviendrons à la charge, et il est certain que le
ministre des Finances et le gouvernement peuvent compter sur nous pour leur
rappeler constamment leurs engagements vis-à-vis des
électeurs.
M. DOZOIS: Pour nous, ça ne sera pas la peine de nous
rappeler nos engagements...
M. LESAGE: Oui. Je pense que ça fait déjà
au-delà d'un an que le gouvernement est au pouvoir et, dans l'espace de
quelques minutes, nous avons mentionné trois engagements précis,
formels, non remplis.
M. DOZOIS: Oh! Eh bien ça...
M. BOURASSA: Cela, ça comprend l'abolition des...
M. DOZOIS: Il y en a beaucoup plus que cela. Mais cela
arrive...
M. LESAGE: Il y a 117 promesses précises et je pense
qu'à peine sept ou huit ont été remplies et elles ne
coûtent rien.
M.BOURASSA: Et de quelle façon! Mais l'abolition des
droits de succession, c'est aussi une promesse que vous vous engagez à
remplir avant les prochaines élections?
M. DOZOIS: Certainement.
M. LESAGE: Est-ce que c'est l'intention du ministre d'abolir ces
droits de succession, en adoptant, sur le sujet, des conclusions du rapport
Carter?
M. DOZOIS: Ah! Cela va être une grosse question. Parce
qu'eux...
M. LESAGE: Parce, que d'après le rapport Carter, cela
coûterait plus cher.
M. DOZOIS: Le rapport Carter ne les abolit pas, il change de
nom.
M. LESAGE: C'est-à-dire, il les abolit comme tel...
M. DOZOIS: Comme tel.
M. LESAGE: ... mais simplement, il les remplace par quelque chose
qui va être...
M. DOZOIS: Plus onéreux. M. LESAGE: ... beaucoup trop.
M. DOZOIS: Oui, d'accord.
M. LESAGE: Alors, j'espère que ce à quoi pense le
ministre n'est pas la solution suggérée par le rapport
Carter?
M. DOZOIS: Non, non. Ce n'est pas ce que nous avons...
M. BOURASSA: Quelle est l'opinion du ministre sur le rapport
Carter?
M. DOZOIS: Je pense qu'il n'y a pas tellement d'opinion
définie au Canada, à part quelques spécialistes.
J'ai assisté à la conférence
fédérale-provinciale de Toronto, mais j'ai découvert que
j'en savais presque aussi long sur le rapport Carter que les autres qui
étaient autour de la table à part de hauts fonctionnaires qui
sont venus nous expliquer ce que pouvait représenter le rapport Carter.
Ils nous ont donné des détails, des interprétations.
M. BOURASSA: Est-ce que le ministre a lu le rapport?
M. DOZOIS: J'ai lu le résumé. M. BOURASSA:
D'accord.
M. DOZOIS: Qui donne les recommandations principales. Nous avons
passé plusieurs heures à l'étudier en groupe, avec des
gens qui l'avaient étudié à fond.
M. BOURASSA: Des hauts fonctionnaires du Québec?
M. DOZOIS: Des hauts fonctionnaires du Québec.
M. BOURASSA: Est-ce que serait trop de vous demander leurs
noms?
M. DOZOIS: Il y a M. Bélanger, entre autres, qui, lui,
n'est pas un fonctionnaire, mais qui a été chargé de
l'étudier.
M. BOURASSA: Cela aussi.
M. DOZOIS: Bien, il fait beaucoup de...
M. BOURASSA: Est-ce qu'il a abandonné sa pratique?
M. DOZOIS: J'espère que vous ne prétendrez pas que
c'est un incompétent?
M. BOURASSA: Pas du tout. Il est directeur de dix compagnies, il
a sa pratique de comptable agrée, il est professeur à
l'université Laval.
M. DOZOIS: Il est libre de l'emploi de son temps. S'il estime
qu'il est en mesure de remplir le mandat qu'on veut lui confier, je lui
prête trop de conscience professionnelle pour accepter un mandat qu'il ne
pourrait pas remplir, faute de temps.
M. BOURASSA: C'est parce que là vous avez impliqué
que je pouvais mettre en doute la conscience professionnelle de M.
Bélanger.
M. DOZOIS: Je n'implique aucun motif au député de
Mercier, dès que moi je n'en ai pas.
M. BOURASSA: Je veux simplement signaler au ministre des Finances
que si l'on n'a pas fixé de limite de temps dans les différents
sujets qu'on confie à M. Bélanger, que ce soit pour l'impôt
foncier scolaire, que ce soit pour le rapport Carter, en tenant compte de ses
autres occupations, qui à ma connaissance demeurent encore, alors je me
demande si les promesses que le ministre a faites pour le prochain budget
pourront être remplies.
M. DOZOIS: Absolument.
M. BOURASSA: Nous verrons.
M. DOZOIS: C'est ça.
M. LESAGE: Quant au rapport Carter, est-ce que le ministre s'est
formé une opinion sur la suggestion ou la proposition du rapport Carter
de considérer tous les revenus des membres d'une même famille,
vivant ensemble, comme un seul revenu familial, pour fins d'Impôt?
M. DOZOIS: Il est évident que je peux difficilement donner
une opinion personnelle sur un tel sujet, puisque je fais partie d'un cabinet
où existe la solidarité ministérielle. Une opinion de ma
part, à ce moment-ci, pourrait révéler Une politique du
ministère. Je peux très bien dire comment est
interprétée cette question-là, sans dire si j'approuve ou
si je n'approuve pas...
M. LESAGE: Bien, ça pour l'interpréter, je pense
que nous le voyons du même oeil.
M. DOZOIS: Oui, mais souligner peut-être quelques
inconvénients qui pourraient découler d'une telle formule.
M. LESAGE: Cela, je les vois. Je voulais savoir si le ministre
s'était formé une opinion définitive et si le gouvernement
l'avait adoptée.
M. DOZOIS: Oui, je me suis formé une opinion, pas
définitive, parce que j'ai eu l'impres-
sion que même M. Sharp n'a pas une opinion définitive.
M. BOURASSA: Le ministre paraît réticent sur le
rapport. Est-ce que mon impression est fondée?
M. DOZOIS: C'est un sujet tellement vaste, qui bouleverse
complètement le système financier du pays, qu'il y a lieu
d'être...
M. LESAGE: Dont l'adoption bouleverserait. M. DOZOIS: Oui, c'est
évident.
M. BOURASSA: Je veux dire, bouleverser dans la bonne direction,
quand même, je crois...
M. DOZOIS: Il peut y avoir du bon. Je ne dis pas qu'il n'y ait
rien de bon dans le rapport Carter, mais je pense que tout n'est pas
acceptable. Je pense que c'est peut-être le plus loin que je puisse
aller, sans donner une opinion qui pourrait être
interprétée comme une politique ministérielle.
M. BOURASSA: Le premier ministre, hier, a donné une
opinion personnelle sur une mesure financière, le fait du remplacement
de l'exemption par une indemnité. Il a dit que c'était une
opinion purement personnelle.
M. DOZOIS: Oui, il appartient au premier ministre d'annoncer les
politiques du gouvernement.
Maintenant, si le premier ministre m'autorisait à
révéler quelle sera l'attitude du gouvernement sur le rapport
Carter, je n'aurais pas d'objection à donner mon opinion. Mais,
j'aimerais être autorisé à cet effet. Quant à
l'attitude de la province au cours de cette conférence, au début,
j'ai fait une déclaration...
M. LESAGE: Je l'ai lue.
M. DOZOIS: Le chef de l'Oppostion en a pris connaissance. Je lui
en avais fait parvenir une copie.
M. LESAGE: Cela ne dit pas grand-chose! M. DOZOIS: Non.
M. BOURASSA: Je l'ai lue et relue, et, franchement, j'ai eu de la
difficulté à tirer des conclusions.
M. DOZOIS: Mais, dans tout ce qui s'est dit à la
conférence fédérale-provinciale, c'est peut- être
notre déclaration qui a été la plus
catégorique!
M. LESAGE: Cela n'a pas été riche nulle part!
M. BOURASSA: M. Thatcher afait des déclarations fort
catégoriques, je pense, M. le Président.
M. DOZOIS: En dehors de la conférence, peut-être,
dans les corridors.
M. BOURASSA: Je n'étais pas à
l'intérieur.
M. LESAGE: Lorsque ces crédits reviendront en
comité, est-ce que le ministre serait disposé à donner
l'opinion du gouvernement sur le rapport Carter, après en avoir
discuté avec le premier ministre?
M. DOZOIS: Je m'informerai auprès du premier ministre.
M. LESAGE: Très bien.
M. BOURASSA: Quels sont les membres du comité qui,
à part M. Bélanger, enquêtent sur le rapport Carter?
M. DOZOIS: Il y a M. Despré, il y a M. Cazavan, qui font
partie du comité.
M. BOURASSA: Forcément ces gens ne sont pas à plein
temps pour le travail du comité.
M. DOZOIS: Il y a M. Parizeau, M. Morin, M. Louis Bernard.
M. BOURASSA: Tous des gens qui n'ont rien à faire!
M. DOZOIS: Ce sont des gens les plus occupés que l'on
obtient le meilleur rendement.
M. BOURASSA: Là, vous nommez M. Parizeau, qui était
pris avec l'affaire du satellite en France.
M. LESAGE: Il est pris avec bien autre chose. Il est pris avec la
politique de salaire du gouvernement.
M. BOURASSA: Oui, entre autres. Vous nommez M. Morin, dont nous
connaissons les responsabilités. M. Després, qui a 2,000
fonctionnaires à son service. Alors, les gens que vous nommez pour
enquêter sur les conséquences du rapport Carter, sur la
fiscalité québécoise me semblent...
M. DOZOIS: On ne pourrait toujours pas engager le
député de Mercier, parce qu'il est trop occupé!
M. BOURASSA: Vous pouvez le demander. Peut-être que je
pourrais conseiller utilement le gouvernement, parce qu'il me semble qu'il a
besoin de conseils. Il n'y a personne d'autres que ces gens-là?
M. DOZOIS: Il y a M. Forget, de l'université de
Montréal.
M. BOURASSA: Oui. Il est excellent. Je le connais très
bien.
M. DOZOIS: A la conférence, il a été
accepté de créer un sous-comité du comité sur la
taxation pour toutes les questions fiscales et économiques,
chargé de faire rapport à leur gouvernement respectif,
comité sur lequel siégeront les fonctionnaires de chacune des
provinces et du gouvernement fédéral. Et chaque ministère
intéressé va envoyer des spécialistes pour discuter ces
questions, au nom de la province.
M. BOURASSA: Est-ce que M. Forget est à plein temps?
M. DOZOIS: Je ne sais pas.
M. BOURASSA: Sur quelle base est-il engagé par le
gouvernement?
M. DOZOIS: Je ne sais pas. Ce n'est pas moi qui ai requis ses
services.
M. BOURASSA: Oui, mais il a été engagé pour
enquêter sur le rapport Carter, C'est le seul qui soit mentionné
parmi tous les autres noms qui me paraît peut-être plus
disponible.
M. DOZOIS: Il y a M. Forget, il y a M. Fullerton, aussi, dont
nous utilisons les services pour les conférences
fédérales-provinciales. Je pense qu'ils sont engagés comme
des professionnels, sur une base horaire.
M. BOURASSA: Est-ce que M. Forget est engagé sur une base
d'honoraires?
M. DOZOIS: Je ne le sais pas. Ce n'est pas moi qui l'ai
engagé.
M. BOURASSA: Quel ministère est-ce?
M. DOZOIS: Je ne le sais pas. Probablement le ministère
des Affaires intergouvernementales.
M. BOURASSA: D'accord. Tout ce que je peux signaler au ministre,
c'est la compétence de M. Forget, que je connais très bien. Il a
étudié plusieurs années en Angleterre et aux Etats-Unis.
Je pense que si vous pouvez l'avoir le plus longtemps possible, ce sera
à l'avantage du ministère.
M. LE PRESIDENT: Article 1, adopté? M. BOURASSA: Non, oh
non.
M. LESAGE: Vous avez l'article 1, ça va nous permettre,
après ça, d'aller rapidement.
M. BOURASSA: Est-ce que le ministre des Finances aurait des
nouvelles à nous annoncer sur la Société
générale de financement? Il y a deux mois et demi, dans son
discours du budget, il disait que très prochainement on proposerait des
moyens...
M. DOZOIS: Nous n'avons pas changé d'idée.
M. BOURASSA: Vous n'avez pas changé d'idée mais il
n'y a rien de nouveau à l'horizon, comme dans plusieurs autres...
M. DOZOIS: Je peux dire que la Société
générale de financement ne manquera pas de capitaux.
M. BOURASSA: Cela est extrêmement vague...
M. DOZOIS: Bien oui, c'est vague sûrement.
M. BOURASSA: ... comme beaucoup d'affirmations.
M. DOZOIS: Que voulez-vous...
M. BOURASSA: Cela fait deux mois et demi que le ministre a
prononcé son discours. Je pense qu'on est...
M. DOZOIS: Si le député de Mercier avait
été élu dans un groupe ministériel, il pourrait
probablement connaître les secrets de l'administration.
M. BOURASSA: Oui, mais nous sommes les représentants de la
population ici. Nous nous attendions à ce que, quelques semaines
après le discours du budget, un projet de loi soit déposé
sur la Société générale de financement. L'opinion
publique, je pense, a le droit de savoir, si ce n'est pas aujourd'hui, quand on
annoncera les moyens pour venir en aide à la Société
générale de financement.
M. DOZOIS: Il nous appartient de décider quand ces
nouvelles-là seront annoncées.
M. BOURASSA: Quand on fait un discours du budget, je pense qu'on
doit prévoir le calendrier...
M. DOZOIS: Le député de Mercier peut se rappeler,
même s'il n'était pas en Chambre, alors que nous étions
dans l'Opposition, nous étions aussi tenace que le député
de Mercier peut l'être maintenant, pour avoir des nouvelles sur SIDBEC,
mais on n'en avait pas.
M. LESAGE: Nous le sommes à notre tour! M. BOURASSA:
Alors, je suis heureux de...
M. DOZOIS: On fait les mêmes réponses que l'on
recevait à ce moment-là.
M. BOURASSA: Je suis heureux de voir que le ministre des Finances
ne blâme pas mon attitude, alors...
M. LESAGE: ... la Société générale de
financement, je pense que dans le discours du budget il avait tout de
même...
M. DOZOIS: Ah, j'étais très pressé. M.
LESAGE: Oui.
M. DOZOIS: J'ai dit; dans le courant de l'année.
M. HYDE: ... mentionnez quelle année. M. DOZOIS: Dans le
courant de l'année.
M. BOURASSA: Est-ce que le ministre des Finances pourrait nous
donner une idée... Je ne sais pas si le ministre est au courant du fait
qu'en Ontario, au mois de juin dernier, le gouvernement ontarien a donné
une subvention de $7 millions à l'Ontario Development Corporation, ce
qui est à peu près l'équivalent de la
Société générale de financement, mais avec des
objectifs plus restreints. $7 millions de la part du gouvernement de l'Ontario,
est-ce que ce serait trop demander au ministre si c'est dans cet
ordre-là que le... Ce serait pour quel montant?
M. DOZOIS: C'est pour permettre à la Société
générale de financement d'accomplir tout ce qu'elle doit
accomplir.
M. BOURASSA: Mais je pense alors qu'on doit envisager des
montants beaucoup plus considérables que celui que je viens de
mentionner.
M. DOZOIS: Je ne sais pas quand la Société
générale de financement devra débourser des montants, soit
pour faire des investissements, soit pour acquérir des
intérêts dans des industries ou des entreprises commerciales ou
autres. Je peux assurer le député de Mercier que lorsque la
Société générale de financement sera d'avis que
c'est une transaction avantageuse pour la société, elle ne ratera
pas une occasion, faute de capitaux.
M. BOURASSA; Mais le peu d'empressement que manifeste le ministre
à venir en aide ou à donner de l'appui à la
Société générale de financement qui, quand
même, à ma connaissance, ne jouit pas actuellement...
M. DOZOIS: Le député de Mercier est mal venu de me
prêter des motifs, d'abord, et de dire que je n'ai pas d'empressement.
Mon empressement est...
M. BOURASSA: Ce ne sont pas des motifs, je constate les
faits.
M. DOZOIS: C'est pire que de prêter des motifs.
M. BOURASSA: Je constate des faits. Le ministre des Finances a
prononcé son discours le 7 mars, nous sommes au 21 juin...
M. LESAGE: Le 16 mars.
M. BOURASSA: Le 16 mars et nous sommes au 21 juin. J'en
conclus...
M. DOZOIS: J'ai dit; au cours de l'année.
M. BOURASSA: ... qu'il n'y a pas d'empressement.
M. DOZOIS: Mon empressement ou l'empressement du gouvernement
sera à la mesure de l'empressement de la Société
générale de financement d'acquérir de nouvelles
entreprises.
M. BOURASSA: On doit alors conclure qu'actuellement, la situation
financière de la Société générale de
financement est saine et prospère?
M. DOZOIS: Elle est saine.
M. BOURASSA: Et prospère. Les besoins...
M. DOZOIS: ... elle peut répondre à tous ses
besoins.
M. BOURASSA: Les besoins de liquidité n'existent pas pour
la Société générale de financement?
M. DOZOIS: Il n'y a pas de problèmes parce que nous sommes
en relations constantes. M. Deschamps je l'ai vu hier soir le
sait et tout va très bien.
M. BOURASSA: Us n'ont pas d'échéances à
court terme?
M. DOZOIS: Peut-être avec une certaine compagnie que
connaît bien le député de Mercier. Je ne sache pas qu'elle
soit en défaut.
M. BOURASSA; Il n'est pas question de... Le gouvernement libéral,
lorsqu'il a établi la Société générale de
financement, avait signalé l'importance très grande de ce moyen
pour les Canadiens français pour accélérer notre
développement économique.
M. DOZOIS: Absolument.
M. BOURASSA; Quelles que soient les échéances de la
Société générale de financement, je pense qu'il est
absolument essentiel d'accorder, et aussi rapidement que possible, à
cette société les moyens de se développer,
défavoriser la concentration des entreprises, de développer la
productivité pour que nous ayons...
M. DOZOIS: Hier, M. Deschamps m'a fait part de ses projets, et je
puis assurer le député de Mercier qu'il n'y a aucun des projets
que la Société générale de financement veut
réaliser qu'elle ne pourra pas réaliser.
M. BOURASSA: Alors, cela veut dire que l'on peut s'attendre d'ici
quelques mois à un appui important de la part du gouvernement, s'il y a
des projets qui en valent la peine.
M. DOZOIS: S'il y a des projets qui en valent la peine et que,
dans l'opinion des administrateurs de la SGF, ce sont des entreprises que la
société doit acquérir ou dans lesquelles elle doit
être active.
M. BOURASSA: Pour le moment, on doit se contenter de voeux pieux
de la part du ministre.
M. DOZOIS: Je veux que vous vous contentiez de la politique
réaliste et objective, pour le moment.
M. BOURASSA: Elle est tout à fait imprécise.
M. DOZOIS: Elle est très précise pour ceux qui sont
concernés.
M. BOURASSA: Mais les représentants du peuple sont
obligés de se contenter...
M. DOZOIS: Les représentants du peuple, si ça
nécessite leur approbation, on la leur demandera.
M. LESAGE: Mais, tout de même, je pense que les
représentants du peuple ont un rôle plus grand à jouer que
celui d'être appelés... par la majorité
gouvernementale.
M. DOZOIS: Les représentants du peuple... l'ancien
gouvernement quand il a formé la SGF, la seule obligation qu'il lui a
imposée a été de faire rapport, je crois, une fois par
année, à l'Assemblée législative.
M. LESAGE: D'accord. Comme d'ailleurs on l'a fait, pour toutes
les sociétés de la Couronne.
M. DOZOIS: Oui, voilà.
M. LESAGE: Mais ça ne veut pas dire...
M. DOZOIS: C'est conforme à la loi du gouvernement
précédent.
M. LESAGE: Oui, mais ça ne veut pas dire que les
représentants du peuple n'ont pas comme devoir de s'enquérir
auprès du gouvernement de la situation et des intentions du
gouvernement.
M. DOZOIS: C'est leur devoir de s'enquérir, mais ils n'ont
pas la responsabilité de l'administrer.
M. LESAGE: Non, ils n'ont pas la responsabilité de
l'administrer, mais, simplement, ils ont la responsabilité de
s'enquérir et de voir à ce que le gouvernement tienne au courant
les...
M. DOZOIS: Je vais poser une question à l'ancien premier
ministre sur... Cela pourrait vicier les négociations.
M. LESAGE: Rien ne peut vicier les négociations.
M. DOZOIS: Ou affecter les négociations.
M. LESAGE: Non, non. Il n'est pas question... les renseignements
du ministre...
M. DOZOIS: Les renseignements que peut nous fournir la
Société générale de financement et si je donnais
peut-être la même idication...
M. BOURASSA: Du montant, vous pensez que ça
pourrait...
M. DOZOIS: Peut-être. M. LESAGE: Pas du tout.
M. BOURASSA: Comment, au contraire. Si le ministre
annonçait, par exemple, que le gouvernement décide de donner $5
millions ou $10 millions à la Société
générale de financement, d'abord, ça pourrait faire monter
la valeur des actions de la Société générale de
financement, deuxièmement, ça pourrait permettre à cette
société de pouvoir entreprendre certains projets. Je ne vois pas
comment ça pourrait nuire à la société d'annoncer
immédiatement qu'une aide importante et substantielle sera
accordée à la société.
M. DOZOIS: C'est ce que je dis: une aide importante et
substantielle dont la société aurait besoin lui sera
accordée en temps opportun.
M. LESAGE: Dans le cours de l'année? M. BOURASSA: Avant la
fin de l'année?
M. DOZOIS: C'était dans mon discours, avant la fin de
l'année.
M. LESAGE: Est-ce que vous tenez à cette promesse,
à cet engagement?
M. DOZOIS: Ah oui, vous répétez cette promesse.
M. LESAGE: D'ajouter un montant,
M. DOZOIS: On va lui fournir toute la finance dont elle a
besoin.
M. BOURASSA: Les terrains de Bécancour, est-ce qu'on va
les racheter?
M. DOZOIS: Ah! Cela, nous attendons un rapport sur Sidbec.
M. LESAGE: Est-ce que ce que le gouvernement doit fournir
à la Société générale de financement, comme
participation additionnelle, est compris dans les prévisions d'emprunt
à long terme de $450 millions du ministre des Finances lors de son
discours du budget?
M. DOZOIS: Nous prendrons les moyens pour fournir à la
Société générale de financement les argents dont
elle aura besoin.
M. LESAGE: Non, non. Ma question est très précise.
Est-ce que c'est compris dans les $450 millions, l'emprunt que le ministre des
Finances prévoyait?
M. DOZOIS: Non, non. Le programme d'emprunt, je l'ai bien
détaillé dans le discours du budget.
M. BOURASSA: Alors, il n'y a rien de prévu au budget?
M. LESAGE: C'était dans ma question. Il n'y a rien de
prévu.
M. BOURASSA: Il n'y a rien de prévu au budget.
M. DOZOIS: J'ai dit et je répète que la
Société générale de financement ne manquera pas de
capitaux pour réaliser les objectifs qu'elle s'est fixés.
M. BOURASSA: Je me permettrai de dire au ministre des Finances
que j'ai beau scruter dans les moindres détails le budget du
ministère des Finances, je ne vois rien qui nous permette de
prévoir qu'il y aura une somme.
M. DOZOIS: Non, non. Il y a bien des choses qu'on débourse
et qui sont mises dans le budget. J'ai donné dans mon discours, cette
année, des choses qu'on ne voyait jamais auparavant.
M. LESAGE: C'est de l'extra-budgétaire, mais ce n'est pas
compris dans l'énumération des dépenses
extra-budgétaires, des déboursés.
M. DOZOIS: Non.
M. LESAGE: Mais dans le déboursé des
extra-budgétaires que ferait le gouvernement au cours de
l'année?
M. BOURASSA: Il y a les $5 millions.
M. LESAGE: Alors, ce n'est pas dans les $450 millions.
M. DOZOIS: Non.
M. LESAGE: Une autre question pendant que j'y suis aux $450
millions nous reviendrons à la Société
générale de financement est-ce que par exemple
c'est en passant seulement la dette que devra assumer le gouvernement
pour le pont de Trois-Rivières est comprise dans les $450 millions?
M. DOZOIS: Non.
M. LESAGE: Alors, les 50 millions...
M. DOZOIS: L'ancien premier ministre est parfaitement au courant,
c'est lui-même qui a nommé une « fiscal agency » pour
financer...
M. LESAGE: Je suis au courant.
M. DOZOIS: Alors, ce n'est pas compris dans les finances de la
province.
M. LESAGE: Non, mais ça le sera dans le cours de
l'année?
M. DOZOIS: Cela le sera probablement au cours de
l'année.
M. LESAGE: Alors, ce sera $50 millions additionnels?
M. DOZOIS: $ 30 millions, $40 millions, je ne sais pas encore,
peut-être $50 millions.
M. LESAGE: Il parait que cela va coûter $50 millions.
M. DOZOIS: Oui, probablement.
M. BOURASSA: Alors, le discours est incomplet.
M. DOZOIS: Pardon.
M. BOURASSA: Le discours du budget est incomplet.
M. DOZOIS: Non.
M. BOURASSA: Ce n'est pas danslesdépen-ses
extra-budgétaires.
M. LESAGE: Il y a deux choses qui ne sont pas mentionnées
dans les dépenses budgétaires ou extra-budgétaires et qui
vont augmenter les $450 millions d'au moins $50 millions plus toute
contribution à la Société générale de
financement. $ 50 millions, à peu près, pour le pont de
Trois-Rivières, plus un montant de $2 millions qui...
M. BOURASSA: Substantiel, a dit le ministre.
M. LESAGE: ... pour la Société
générale de financement. Alors, quand le ministre disait qu'il ne
prévoyait pas pouvoir emprunter plus que $450 millions et qu'il donnait
les raisons, il avait des réticences mentales.
M. DOZOIS: Non. Ce ne sont pas des réticences mentales. Le
chef de l'Opposition sait fort bien que la finance du pont de
Trois-Rivières est... puisque lui-même a signé la «
fiscal agency »...
M. LESAGE: Oui, d'accord, mais, à ce moment-là, il
s'agissait d'une corporation et d'un pont à péage.
M. DOZOIS: ... une corporation.
M. LESAGE: Par la suite, le Secrétaire de la province a
annoncé qu'il n'y aurait pas de péage sur le pont. C'est donc
dire que le gouvernement assume totalement, et la dette, et le remboursement,
et les intérêts sur le coût du pont de
Trois-Rivières.
M. BOURASSA: Une autre dépense imprévue.
M. LESAGE: Dans de telles circonstances, il faut ajouter ce
montant aux emprunts nouveaux de la province pour l'année.
M. DOZOIS: Tel que prévu, il y avait une « fiscal
agency » qui traitait de cette question séparément, et il
n'a jamais été question que ça entre dans les montants que
j'ai établis. D'ailleurs, les $450 millions s'établissent
très facilement dans mon discours, il est très
détaillé. Mais, il est évident que ce n'est pas là.
Tout le monde sait qu'il y a des avances de l'ordre de $29 millions. Cela
apparaît dans les comptes publics, les avances au pont de
Trois-Rivières. Je pense qu'on ne s'en est jamais caché.
M. LESAGE: Non, non, d'ailleurs, cela a été fait
sous les deux gouvernements.
M. DOZOIS: Justement. Alors, il a toujours été
entendu que c'était une finance absolument à part.
M. LE SAGE: Oui, mais la raison pour laquelle c'était une
finance à part, c'est qu'il s'agissait d'une corporation publique, c'est
vrai.
M. DOZOIS: C'est encore une corporation privée. Son statut
n'a pas changé.
M. LESAGE: Je comprends, mais est-ce que c'est l'intention du
gouvernement? En 1956 c'était une corporation privée, en 1962
c'est devenu une corporation publique. C'était un compte
séparé, parce qu'on prévoyait le péage, et le
gouvernement garantissait les déficits d'opération. Là, il
n'y aura probablement aucune entrée de pont, quant à
l'exploitation, et le gouvernement devra donc payer au complet pour le
remboursement du capital et le paiement des intérêts et les frais
d'exploitation, les frais d'entretien.
M. DOZOIS: J'aurais pu tout à l'heure citer toute la
phrase de mon discours qui avait trait à la Société
générale de financement, et voici dans quels termes je me suis
exprimé, je ne veux pas dire que ça serait nécessairement
un déboursé de la part de la province; j'ai dit: « en
outre, le gouvernement, dans le courant de l'année, facilitera à
la Société générale de financement, l'obtention de
ressources financières additionnelles pour lui permettre de mieux
remplir son rôle ».
M. BOURASSA: Oui, c'est ce que nous voulons savoir.
M. LESAGE: ... remarquez que le gouvernement devra verser au
moins une partie.
M. DOZOIS: J'ai dit, dans mon discours du budget, en parlant du
pont de Trois-Rivières, puisque j'en ai parlé, j'ai dit: «
en plus des comptes budgétaires dont je viens de vous parler, il existe
des comptes non budgétaires qui n'émargent pas aux comptes dans
le budget du gouvernement. Ceux-ci représentent des sommes assez
considérables et je pense qu'il est important de s'y arrêter.
« Placements à long terme, $1,500,000, avances à la
corporation du pont de Trois-Rivières, $29 millions, avances à
l'Office des autoroutes, $40 millions, remboursement de la dette échue
et versement aux fonds d'amortissement, $127 millions. Total, $197.9 millions.
De ce montant, il faut déduire certaines dépenses apparaissant au
compte budgétaire et n'occasionnant pas de déboursés, tels
les amortissements, l'augmentation de la prévision, les créances
douteuses, etc.. $27 millions. Total des déboursés nets non
budgétaires, $170 millions. Et plus loin, j'établis les besoins
du gouvernement je continue, et je dis: « Nous avons vu que les comptes
budgétaires laissent un déficit à financer de $241
millions, compte tenu des dépenses en immobilisation et des
dépenses extraordinaires. En plus, les déboursés nets non
budgétaires s'élèvent à $170 millions, portant le
total des besoins financiers du gouvernement à $411 millions. En outre,
l'Hydro-Québec a emprunté la somme de $250 millions pour financer
son expansion, soit un total de $671 millions. Alors, j'en ai parlé, il
n'y a pas de cachette là-dedans, et je pense que j'ai bien établi
les besoins financiers de la province.
M. LESAGE: Sur les $450 millions que le ministre mentionnait
comme le programme d'emprunt du gouvernement et de l'Hydro pour l'année
fiscale présente, je comprends que la province a emprunté $50
millions le 1er avril 1967, nous avons eu des détails...
M. DOZOIS: Il y a $150 millions...
M. LESAGE: ... nous avons eu les détails d'emprunt, $55
millions du 1er juin 1967 au marché canadien, ce qui fait $105
millions...
M. DOZOIS: C'est cela.
M. LESAGE: Est-ce que, depuis ce temps, il y a eu des emprunts
à long terme de l'Hydro ou de la province sur le marché canadien
ou sur le marché américain?
M. DOZOIS: Il y a eu $105 millions d'emprunts pour la province et
$50 millions pour lllydro jusqu'à ce jour.
M. LESAGE: Oui, mais les $105 millions vous les avez
mentionnés et nous avons les détails. Quelle est la date de
l'emprunt des $50 millions de l'Hydro? A-t-il été
contracté aux Etats-Unis?
M. DOZOIS: Le premier juin 1967, aux Etats-Unis.
M. LESAGE: Le 1er juin 1967, aux Etats-Unis. Quel est le taux?
Quelle est l'échéance?
M. DOZOIS: J'avais donné les détails dans
le temps.Je pense que j'ai répondu à une question en
Chambre.
M. LESAGE: Non, pas là-dessus. M. DOZOIS: Pas encore?
M. LESAGE: Pas là-dessus.
M. DOZOIS: Daté du 1er juin 1967, échéance
1er juin 1993, ce qui fait 26 ans...
M. LESAGE: 26 ans.
M.DOZOIS: ... portant intérêt à 6 1/4%.
M. LESAGE: Quel prix?
M. DOZOIS: Offert au public à $99.50 avec une commission
de 1% ce qui fait $98.50 à la province, soit un coût net de
6.37.
M. LESAGE: Le coût est de 6.37 et le rendement est de 6.
quoi?
M. DOZOIS: Le rendement est de 6.29. M. LESAGE: 6.29? M. DOZOIS:
Oui.
M.LESAGE: Est-ce que le montant en cours des bons du
trésor a diminué depuis le 30 avril 1967 alors que,
d'après une réponse du ministre à une question du
député de Mercier, il était de $111,250,000?
M.DOZOIS: Il y a une autre question, je crois, au feuilleton, sur
le même sujet.
M. LESAGE: Si le ministre a une réponse...
M. DOZOIS: Est-ce qu'il y a une question au feuilleton?
M. LESAGE: Je ne suis pas sûr, je n'ai pas le
feuilleton.
M. DOZOIS: Je n'ai pas d'objection à le donner. Bons du
trésor, en date d'aujourd'hui $86 millions.
M. LESAGE: Combien à L'Hydro là-dessus?
M. DOZOIS: Banque, $40 millions: Hydro, $35 millions, et la
caisse de dépôts, $11 millions.
M. LESAGE: $40 millions, $35 millions et $11 millions.
M. DOZOIS: $86 millions au total.
M. LESAGE: Quelle a été la participation de la
caisse de dépôts aux émissions depuis...
M. DOZOIS: Depuis le 1er avril?
M. LESAGE: Il y a eu deux émissions, le 1er avril et le
1er juin. Quelle a été à chacune...?
M. DOZOIS: De toutes les émissions, je pense que la caisse
n'a participé qu'à une...
M. BOURASSA: $20 millions?
M. DOZOIS: Non, je pense, qu'ils ont acheté $25
millions.
M. BOURASSA: Moi j'ai posé une question
là-dessus.
M. DOZOIS: De mémoire, il me semble que c'est 25
millions.
M. BOURASSA; Vingt-cinq millions pour les deux émissions?
M. LESAGE: Pour un marché secondaire...
M. DOZOIS: Oui, ils en achètent, puis ils en vendent. Pour
moi, c'est « in and out ». Dans la réponse, je regrette au
début de la séance de cet après-midi, je me suis
informé à M. Bellemare s'il avait reçu la réponse,
parce que M. Goyette l'a transférée hier au bureau du premier
ministre, et je voulais la déposer ce midi, je me suis informé,
mais on ne l'avait pas en Chambre. De mémoire, c'est 25 millions sur le
marché primaire.
M. BOURASSA: Au moins on a ces réponses-là.
M. DOZOIS: Elles sont prêtes, les réponses.
M. LESAGE: Est-ce que le montant des chèques en
circulation, aujourd'hui ou hier, étaient encore de l'ordre de $53
millions et demi, comme ils l'étaient à la table du 2 mai? A la
date du 30 avril, je vous demande pardon.
M. DOZOIS: $79.6 millions de chèques en circulation.
M. LESAGE: $79.6 millions de chèques en circulation? $80
millions de bons du trésor en circulation?
M. DOZOIS: C'est cela $86 millions.
M. LESAGE: Et à date $105 millions empruntés
à long terme, ça, c'est depuis le premier avril.
M. DOZOIS: Pour la province, $105 millions.
M. LESAGE: $105 millions $87 millions, $86 millions.
M. BOURASSA: Quelle est l'opinion du ministre sur la
possibilité d'une hausse importante des taux d'intérêt au
cours des prochains mois?
M. DOZOIS: Si le député de Mercier avait une boule
de cristal, il pourrait peut-être donner la réponse.
M. BOURASSA: Non, mais, à titre de ministre des Finances,
vous avez des sources d'information beaucoup plus importantes qu'un
député...
M. DOZOIS: M. le Président, le député de
Mercier le sait aussi bien que n'importe qui, le marché c'est
très sensible; ça peut varier dans l'espace de quelques heures,
les taux d'intérêt.
M. BOURASSA: Je parle à moyen terme, c'est évident
que les taux d'intérêts peuvent changer à quelques heures
d'avisr habituellement ça se rétablit.
M. DOZOIS: Si le président des Etats-Unis tousse ou si le
premier ministre de la Russie éternue: ça peut faire varier le
marché.
M. BOURASSA: Mais quand ça se rétablit... Quelle
est la participation?
M. DOZOIS: Je peux dire ceci, c'estque depuis un mois le
marché des capitaux américains et canadiens a eontinué de
se détériorer. C'est de notoriété publique. Sur le
marché canadien, les obligations du Canada avec échéance
de 5 ans ont baissé d'approximativement 1 point, tandis que les
obligations à long terme ont baissé approximativement de 2
points.
M. BOURASSA: Si je pose la question au ministre, c'est pour en
conclure que très probable- ment la participation de la caisse des
dépôts sera au moins équivalente ou égale à
celle de l'an dernier.
M. DOZOIS: Je l'ignore, je l'ignore, je ne sais pas du tout; les
seuls communications que j'ai eues avec la caisse de dépôts, c'est
pour prendre des informations, afin de répondre aux questions au
feuilleton. Ce sont les seules occasions où j'ai étudié
l'article 44 de la loi.
M. BOURASSA; En d'autres termes, est-ce que je peux demander au ministre
si le taux d'intérêt continuent à augmenter et si, alors,
il va être opposé à une participation accrue à la
caisse des dépôts au financement...
M. DOZOIS: Je ne suis pas opposé du tout à une
participation de la caisse de dépôts au financement de la province
de Québec, mais ce n'est pas une décision qui m'appartienne,
c'est une décision qui appartient entièrement à la caisse
de dépôts. Je ne me mêle de l'administration de la caisse de
dépôts en aucune façon, ni de près, ni de loin. Je
n'ai jamais demandé à la caisse de dépôts ni
directement, ni indirectement d'acheter des oblications de la province de
Québec.
M. LESAGE: Est-ce que le ministre des Finances est au courant des
opérations de la caisse de dépôts sur le marché
secondaire, et les obligations de la province et...
M. DOZOIS: Ça faisait partie de la réponse. Je peux
l'envoyer chercher si vous voulez.
M. LESAGE: Je comprends, mais je voulais savoir si la caisse de
dépôt et de placements avait procédé à des
opérations de nettoyage avant l'annonce du dernier emprunt de la
province.
M. DOZOIS: Cela, je l'ignore.
M. LESAGE: Je pense qu'il peut le demander à son
sous-ministre, lequel siège à la caisse de dépôts,
il est là pour ça.
M. DOZOIS: Bien oui, oui...
M. LESAGE: Le sous-ministre siège à la Caisse de
dépôts exactement pour ça.
M. DOZOIS: Si le ministre des Finances veut avoir des
renseignements, il doit le demander en vertu de l'article 44.
M. LESAGE: Non, non. Il peut les obtenir
du sous-ministre des Finances,quand il s'agit... d'ailleurs des
opérations de nettoyage du marché à la vieille d'un
emprunt, d'autant plus que le sous-ministre des Finances est nommé
spécialement...
M. DOZOIS: Pour ces fins-là.
M. LESAGE: ... pour ces fins-là, c'est une des raisons de
sa présence au conseil d'administration de la Société de
dépôts et de placement de la même façon, je crois,
que le trésorier, M. Lemieux, est là pour l'Hydro-Québec
Alors le ministre peut obtenir facilement ces renseignements de son
sous-ministre.
M. DOZOIS: Je pourrai les demander officiellement.
M. LESAGE: Il n'est pas là, le sous-ministre?
M. DOZOIS: Le sous-ministre...
M. BOURASSA: Nous pouvons attendre, vous pouvez prendre le temps
de lui demander.
M. DOZOIS: ... siège au conseil d'administration de la
Caisse de dépôts, il...
M. LESAGE: Mais nous pouvons attendre pendant que le ministre
téléphone à son sous-ministre.
M. DOZOIS: J'ai confiance en tous les gens qui sont là. Le
président, je l'ai rencontré à l'occasion de
réunions sociales...
M. LESAGE: Non, non, on ne demande pas ça. La question que
je viens de poser...
M. BOURASSA: Vous prenez des détours comme votre chef.
M. LESAGE: La question que j'ai posée est très
précise.
M. DOZOIS: Il est très compétent
M. LESAGE: La question que j'ai posée est très
précise, elle n'a pas trait à la question posée au
feuilleton. La question est très précise. Quelles ont
été les activités de la Caisse de dépôts et
de placement en vue de nettoyer le marché des obligations de la province
et de l'Hydro avant que soit annoncé le dernier emprunt à long
terme de la province?
M. DOZOIS: J'estime qu'il ne m'appartient pas de demander
à mon sous-ministre quelles sont ses activités en tant
qu'administrateur. Il fait partie d'un groupe. Il assume des
responsabilités et la loi a prévu par l'article 44 comment le
ministre des Finances peut obtenir des renseignements.
M. LESAGE: Alors, est-ce que le ministre des Finances
consentirait à obtenir les renseignements que je viens
d'énumérer par les canaux officiels, avant que j'aie besoin
d'inscrire une motion ou une question au feuilleton?
M. DOZOIS: Je relirai la question. Est-ce que le chef de
l'Opposition pourrait la répéter, pour que je saisisse bien le
sens définitif de sa question? Je me baserai là-dessus pour
écrire à M. Prieur.
M. LESAGE: Quelles ont été les opérations
financières de la Caisse de dépôts et de placements quant
aux obligations à long terme du Québec, disons, de la province et
de l'HydroQuébec, dans la période qui a
précédé l'annonce du dernier emprunt à long terme
de la province?
M. DOZOIS: Très bien!
M. LESAGE: Emprunt daté le...
UNE VOIX: Le 1er juin.
M. LESAGE: Le 1er juin. Evidemment, il ne s'agit pas des
opérations qui précèdent le 1er juin, mais qui
précèdent la date à laquelle l'emprunt a
été...
M. DOZOIS: Oui, je comprends très bien le sens de la
question. M. Goyette est allé chercher la réponse que j'avais
préparé pour la déposer en Chambre...
M. LESAGE: Oui. C'est une autre question.
M. DOZOIS: ... et qui donne les transactions de la Caisse de
dépôts sur le marché primaire et sur le marché
secondaire...
M. LESAGE: Sur le marché primaire et sur le marché
secondaire.
M. DOZOIS: ... pour l'Hydro et pour la province.
M. LESAGE: Mais là, j'ai concentré dans une
période...
M. DOZOIS: Partait. Je relirai la question et j'obtiendrai le
renseignement.
M. BOURASSA: Je voudrais maintenant aborder la question des
obligations à lots. Le ministre des Finances, dans son discours du
budget, a signalé qu'il était très intéressé
à l'établissement, au Québec, d'obligations à lots.
Est-ce qu'il y a des développements dont il peut nous faire part?
M. DOZOIS: Il n'y a pas de développements récents.
J'ai des officiers, comme je l'ai déjà dit, qui
s'intéressent à la question. Nous avons même
délégué M. Robillard, qui est ici, par exemple, à
Londres. Il a rapporté une documentation très volumineuse, et
même un film qui nous...
M. BOURASSA: Est-ce que M. Robillard...
M. DOZOIS: ... montre tout le processus de l'opération des
obligations à lots en Angleterre. Au cours des dernières
semaines, je ne me suis pas penché sur ce problème mais j'ai bien
l'intention, dès que nous aurons un peu plus de loisir avec
l'ajournement de la session, de m'attaquer à ce problème.
M. BOURASSA: Quand M. Robillard est-il allé en
Angleterre?
M. DOZOIS: Au début de mars.
M. BOURASSA: J'avais moi-même visité l'Angleterre et
la France, au cours du mois d'octobre, sur la question des obligations à
lots, et j'en avais parlé au début de janvier. M. Robillard ne
s'est pas rendu à Paris?
M. DOZOIS: M. Robillard est allé à Londres. M.
BOURASSA: Seulement à Londres? M. DOZOIS: Oui.
M. BOURASSA: Est-ce que le ministre est au courant qu'il y a
aussi un système d'obligations à lots, en France?
M. DOZOIS: Cela existe en France et dans d'autres pays
également. Nous étions d'opinion cependant qu'au sujet des bons
à lots, c'était peut-être en Angleterre qu'on
possédait la meilleure organisation.
M.BOURASSA: Quand je suis allé en Europe, j'ai
questionné j'avais rendu visite au minis- tère
français des Finances, après m'être rendu en Angleterre, au
ministère britannique des Finances, et je puis signaler au ministre
qu'il y aurait intérêt à prendre des informations sur le
système français des obligations à lots, car je suis
d'accord avec lui que le système anglais est très bien
organisé. Je pense que 17 millions d'Anglais sont détenteurs
d'obligations à lots, mais je pense qu'il y aurait avantage aussi
à examiner la situation qui prévaut en France, avant de prendre
une décision définitive à ce sujet-là.
M. DOZOIS: Sûrement. Je remercie le député de
Mercier de son information, que j'utiliserai avec plaisir.
UNE VOIX: On pourrait lui faire un rapport écrit.
M. BOURASSA: Bien, j'ai fait une conférence
là-dessus, pour répondre à la question du
député de Trois-Rivières.
M. LESAGE: Il serait peut-être intéressé pour
payer le pont de Trois-Rivières.
M. BOURASSA: Peut-être, oui. J'ai signalé le
problème au début de janvier, et je suis heureux de voir
que...
M. GABIAS: Surtout pour payer l'augmentation du prix de $30
millions.
M. BOURASSA: J'avais signalé le problème au
début de janvier, et je suis heureux de voir que le ministre a
envoyé un fonctionnaire au début de février. Je ne sais
pas s'il y a une relation de cause à effet entre mon discours...
M. GABIAS: Vous êtes important.
M. DOZOIS: Si, par hasard, le député de Mercier en
avait parlé de lui-même, que c'est grâce à lui...
M.BOURASSA: Mais non, pas du tout.
M. DOZOIS: ... qu'on a fait quelque chose dans ce sens.
M. BOURASSA: Non. M. le Président, je ne fais que
constater des faits, des dates et des événements, et je tire des
conclusions àl'égard de ces faits et de ces dates.
M. DOZOIS: Si ça fait plaisir au député de
Mercier, je n'ai pas d'objection.
M. BOURASSA: Pas du tout.
M. GAB1AS: Le député pourrait nous fournir une
copie de sa conférence.
M. BOURASSA: D'accord, si ça peut intéresser le
député de Trois-Rivières.
M. GABIAS: Vous êtes bien aimable par anticipation.
M. DOZOIS: Quelqu'un me demande si la conférence du
député de Mercier est en vente, on pourrait en acheter des
copies.
M. BOURASSA: En tout cas, la suggestion que j'ai faite au mois de
décembre, ça vous a permis d'aider 330,000 travaillants. Il n'y
avait rien dans le discours du trône.
M. DOZOIS: ... le député de Mercier, que le hasard
fasse que nous allions dans les mêmes secteurs.
M. LESAGE: Evidemment, il serait oiseux de discuter de budget
supplémentaire, puisqu'il nous sera remis incessamment.
M. DOZOIS: Incessamment.
M. LESAGE: Cela va. Pour en venir plus spécifiquement
à l'article 1, sur les 147 personnes dont l'emploi est prévu,
combien y en a-t-il d'employées?
M. DOZOIS: Il y a 120 employés en date du 8 juin. En
fonction, il y en avait 120.
M. LESAGE: 120 seulement.
M. BOURASSA: Nomination en cours: il y en avait deux et il y
avait 25 postes vacants au 8 juin.
M. LESAGE: Est-ce qu'il s'agissait de postes professionnels, de
bureau ou bien les deux? Je n'ai pas l'intention d'aller dans les
détails, mais c'est tout simplement pour savoir si on a de la
difficulté à obtenir des services de professionnels.
M. DOZOIS: En approchant du mois de juin, il y a des
employés qui se marient, il y a eu six ou sept démissions.
M. LESAGE: Non, le but de ma question, c'est de savoir si, au
ministère, on a eu de la difficulté à obtenir des services
professionnels.
M. DOZOIS: Non. Il y a eu la nomination d'un sous-ministre
parallèle, M. Goyette.
M. LESAGE: C'est un sous-ministre-adjoint. M. DOZOIS: Oui,
mais...
M. LESAGE: ... dont la nomination, en principe, avait
été décidée avant le changement de
gouvernement.
M. DOZOIS: On nous a dit, dans certains journaux, que
c'était un autre sous-ministre parallèle.
M. LESAGE: J'aurai été d'accord...
M. BOURASSA: Il y en avait tellement, dans d'autres
ministères.
M. LESAGE: J'aurai été d'accord... M. BOURASSA:
C'est par extension.
M. LESAGE: ... avec toute déclaration du ministre, que
pour une fois, il ne s'agissait pas d'un sous-ministre parallèle.
M. BOURASSA: L'exception confirme la règle.
M. DOZOIS: C'était un excellent sous-ministre, et j'ai
été très heureux de le nommer à ce poste. Personnel
additionnel requis pour 1967-1968.
M. LESAGE: C'est simplement pour les professionnels.
M. DOZOIS: Les professionnels; deux conseillers techniques
auprès de M. Guy Langlois, à $10,000 par année. Un
assistant pour M. Langlois à $15,000.
M. LESAGE: Pour autant qu'on pourrait les trouver.
M. DOZOIS: Non, celui qui a fait le budget avec M. Cazavan, ce
sont des postes que nous avons discutés et que nous avons accepté
de remplir. Il y a deux économistes à la recherche fiscale.
M. BOURASSA: Quel est leur nom?
M. LESAGE: Ils recherchent des gens pour la recherche.
M. BOURASSA: Quel est le rôle de Mlle Hébert au
ministère des Finances?
M. DOZOIS: Elle est en charge du bureau de recherche fiscale.
M. BOURASSA: Alors, on cherche deux économistes pour la
seconder?
M. DOZOIS: Oui, sous la direction de M. Langlois. C'est une
personne très compétente.
M. LESAGE: M. Langlois ou M. Goyette? M. DOZOIS: M. Langlois.
M. BOURASSA: Est-ce qu'elle a des travaux particuliers ou bien
est-ce qu'elle fait de la recherche fiscale de façon
générale?
M. DOZOIS: Oui, c'est une des personnes qui travaillent sur le
rapport Carter, entre autres.
M. BOURASSA: Alors, cela en fait deux avec... Elle travaille pour
M. Forget?
M. DOZOIS: Non, non. Elle ne travaille pas pour M. Forget.
M. BOURASSA: Bien, vous dites que M. Forget a été
engagé pour le rapport Carter tantôt...
M. DOZOIS: Oui.
M. BOURASSA: ... vous dites que Mlle Hébert travaille sur
le rapport Carter...
M. DOZOIS: Il n'y a en pas seulement un qui travaille sur le
rapport Carter.
M. BOURASSA: Oui, mais ils doivent travailler ensemble. Ils ne
travaillent pas de façon parallèle.
M. DOZOIS: Non, c'est sûr, c'est une équipe.
M. BOURASSA: Alors, est-ce qu'ils travaillent dans les
mêmes structures? Est-ce qu'il y a un comité formé, par
exemple, M....
M. DOZOIS: Non, non, il n'y a pas de comité, ce sont des
fonctionnaires et des gens de l'extérieur qui sont chargés
d'étudier le rapport Carter. Ils doivent se réunir, j'imagine,
mais je pense que ce comité était organisé par le
ministère des Affaires intergouvernementales.
M. BOURASSA: Par qui était-il présidé?
M. DOZOIS: Il est présidé par M. Claude Morin.
M. BOURASSA: Est-ce que M. Cazavan fait partie du comité?
Et M. Forget et Mlle Hébert font également partie du
comité? Est-ce qu'ils se sont réunis tous ensemble une fois?
M. DOZOIS: Oui.
M. BOURASSA: Et Mlle Hébert et M. Forget?
M. DOZOIS: Oui, oui. Y voyez-vous une incompatibilité?
M. BOURASSA: Non, non, pas du tout, c'est parce que j'ai
peut-être des informations dans le sens contraire.
M. LESAGE: Le $191,000 de remboursement, à quel
sous-article va-t-il être affecté?
M. DOZOIS: On me dit qu'il est attribué à l'article
général. C'est un remboursement qui nous provient du
ministère du Revenu qui fait des remboursements pour le taux
perçu dans le régime des rentes, entre autres.
Parmi les gens qui paient leur contribution au régime des rentes,
il y en a qui, à la fin de l'année, ont trop contribué. On
doit les rembourser. Alors, les frais occasionnés au ministère du
Revenu nous sont remboursés par le régime des rentes.
M. LESAGE: C'est imputé à l'article administration
du ministère des Finances?
M. DOZOIS: Oui.
M. LESAGE: Pourquoi à cet article-là plutôt
qu'ailleurs?
M. DOZOIS: C'est nous qui fournissions les chèques.
M. LESAGE: Mais, il n'y en a pas pour $191,000.
M. DOZOIS: Non, il y a autre chose également. Alors, le
ministère du Revenu récupère du régime des rentes
plusieurs millions de dollars pour le travail qu'il exécute pour le
compte du régime des rentes. Et c'est la part qui revient au
ministère des Finances et il y en aura peut-être dans d'autres
articles, mais le remboursement, nous ne l'avons qu'à
l'administration.
C'est la part qui revient au ministère des Finances sur le
remboursement total que fait le régime des rentes au ministère du
Revenu. Je pense que c'est $3 millions.
M. LESAGE: Mais, pourquoi est-ce transféré?
M. DOZOIS: M. Cazavan me signale que l'organisation du
régime des rentes, le remboursement, l'émission des
chèques, etc, nous ont occasionné énormément de
dépenses au ministère des Finances, et c'est après entente
entre le ministère des Finances et le ministère du Revenu, que le
ministère du Revenu nous donne cette part du remboursement qu'il
reçoit.
M. LESAGE: Ce n'est qu'une question de comptabilité.
M. DOZOIS: Uniquement. On ne change même pas l'argent de
poches. Le régime des rentes est parfaitement au courant
également. Il accepte ces termes.
M. LE PRESIDENT: Article 1, adopté?
M. BOURASSA: Juste une question, avant de terminer le
numéro 1. Combien a coûté le rapport Primeau?
M. DOZOIS: J'ai répondu à cette question, c'est
$23,000.
M. BOURASSA: Est-ce que le ministre est encore en colère
contre M. Primeau?
M. DOZOIS: Je n'ai jamais été en colère.
J'ai dit ce que j'avais à dire en Chambre. Je n'ai rien à
ajouter.
M. BOURASSA: Vous n'étiez pas d'accord avec le
rapport.
M. DOZOIS: Non, pas du tout, j'ai fait part du fait qu'on lui
avait confié un mandat et j'ai dit à la Chambre comment il
l'avait rempli.
M. LESAGE: Le ministre l'a montré en Chambre.
M. DOZOIS: Ah, je sais que le chef de l'Opposition est
très fort pour interpréter les regards, les sourires, les
mouvements.
M. BOURASSA; D'abord, ça arrive trois mois en retard, le ministre
ne semblait pas enthousiaste.
M. DOZOIS: M. le Président, j'ai dit ce que j'avais
à dire en Chambre au sujet du rapport Primeau.
M. LESAGE : C'est un sujet, tel que je comprends le ministre, sur
lequel il ne veut pas revenir.
M. DOZOIS: Ah, je peux revenir tant qu'il voudra.
M. BOURASSA: Le rapport a été
interprété comme un démenti formel aux affirmations du
ministre.
M. DOZOIS: Non.
M. BOURASSA: Bien oui, ça été
interprété comme ça.
M. DOZOIS: Je n'ai pas pu parler du rapport Primeau pendant la
campagne électorale. On l'a remis à la fin de juin.
M. BOURASSA: Je ne prétends pas que les membres du
gouvernement soient malhonnêtes mais disons que...
M. LESAGE: Disons que cela fatigue.
M. BOURASSA: J'ai simplement dit que le rapport Primeau
était un démenti formel à ce qu'était la situation
financière du Québec, par rapport à ce que le ministre
avait dit. On n'est pas pour reprendre le débat là-dessus, mais,
d'après ce que le ministre avait dit et d'après les reportages
publiés dans les journaux, la situation financière aurait
été catastrophique au mois de mal, selon l'Union Nationale, alors
que, plusieurs mois après, selon un comptable choisi par le gouvernement
lui-même, la situation financière était saine.
M. DOZOIS: Disons que je complétais le rapport Primeau
dans le discours du budget.
M. LESAGE: Us ont fait comme le ministre des Finances ou le
premier ministre à Toronto.
M. DOZOIS: Non, non. Ils ont fait une très belle
présentation de la situation de la province de Québec On s'en
réjouit.
M. BOURASSA: Comparant avec l'Ontario, et signalant que la
situation financière du Québec était...
M. DOZOIS: Avant que le député de Mercier ne me
prête des déclarations, je lui recommanderais de lire les
déclarations que j'ai faites au sujet des finances de la province.
M. LESAGE: Alors, M. le Président, le 27 ou 28 juin.
M. BOURASSA: Il y en a une tout de même qui date du mois de
mai.
M. DOZOIS: Non, non. Qu'il la relise. Je prends les
responsabilités des déclarations que j'ai faites et qu'il relise
mes déclarations.
M. BOURASSA: Je me souviens très bien qu'il approuvait les
déclarations du premier ministre, mais avec quelques nuances.
M. DOZOIS: Je pense que n'importe quelle personne qui est capable
d'interpréter le discours du budget que j'ai fait, va constater la
véritable situation financière de la province de Québec.
Je vais me permettre de me limiter à ça comme commentaires.
M. LE PRESIDENT: Adopté?
M. DOZOIS: Voici la réponse que j'avais
préparée pour le député de Mercier quant aux
achats. La question était: « A combien s'élève le
montant des obligations émises, a) par la province, b) par l'Hydro
Québec, qui ont été achetées depuis le 4 mars
jusqu'à ce jour par la caisse de dépôts et placement du
Québec, constituée en vertu de la loi 13-14?
M. LESAGE: La date? M. DOZOIS: Le 15 juin. UNE VOIX:
Déjà répondu.
M. DOZOIS: La réponse était prête, cela a
déjà été déposé.
M. GABIAS: Six jours après, c'est vite.
M. BOURASSA: La question était sûrement claire et
précise.
M. DOZOIS: Obligations de la province de Québec, nouvelles
émissions, $25 millions. Marché secondaire, $18 millions.
M. LESAGE: On a parlé de $25 millions tout à
l'heure, sur le marché ouvert, est-ce que c'était lors de
l'émission du 1er avril ou lors de l'émission du 1er juin ou
était-ce un partage des $25 millions?
M. DOZOIS: La réponse qu'on a faite... Alors, $10 millions
au mois d'avril et $15 millions au mois de juin. Alors, il y a eu, pour les
obligations de la province de Québec, sur le marché primaire,
c'est-à-dire pour les non initiés, ils pourront relire le journal
des Débats. Ce sont là les nouvelles émissions. Il y en a
pour $25 millions, $10 millions en avril et $15 millions au mois de juin. Sur
le marché secondaire, c'est-à-dire disons tous les jours de la
semaine sur tout courtier, par l'occasion d'une émission, il s'en est
acheté pour $18,110,000. On en a vendu pour $6,700,000. Alors, vous avez
par conséquent des achats nets de $25 millions sur le marché
primaire et de $11,410,000 sur le marché secondaire. Pour
l'Hydro-Québec, on n'en a pas acheté à l'occasion de
nouvelles émissions.
M. LESAGE: Il n'y en a pas eu. Pour une bonne raison, il y a eu
une émission aux Etats-Unis.
M. DOZOIS: Sur le marché secondaire, alors, on en a
acheté pour $4,450,000 et on en a vendu pour $650,000, ce qui fait un
achat net de $3,800,000.
M. LESAGE: Evidemment, dans le cas de l'Hydro, on n'avait pas
besoin de procéder à une opération de nettoyage sur le
marché.
M. DOZOIS: J'ai soumis la réponse; on a fait le total des
deux, province et Hydro, alors, c'est $25 millions sur le marché
primaire et $22,560,000 sur le marché secondaire, avec des ventes pour
$7,350,000, ce qui fait $15,210,000 d'achats nets sur le marché
secondaire, au grand total de $40,210,000.
M. LESAGE: Et là, on constate que les achats, sur le
marché secondaire des obligations de la province, ont été
plus importants que les achats d'obligations de l'Hydro et cela se comprend
parce qu'il y a eu...
M. DOZOIS: $105 millions d'obligations...
M. LESAGE : ... c'est-à-dire que, depuis le 1er avril, il
y a eu une émission seulement. Alors on a dû procéder
à une opération nettoyage avant l'annonce de l'émission.
Alors, de là ma question de tout à l'heure. Cela
compléterait l'image. Parce que c'est intéressant de savoir
jusqu'à quel point la caisse de dépôts et de placement peut
aider...
M. DOZOIS: D'accord!
M. LESAGE: ... dans une opération de nettoyage, ce qui est
absolument normal à la veille d'une émission.
M. DOZOIS: Absolument! C'est sûr! Je l'ai dit, la Caisse de
dépôts rend d'immenses services, seulement, je ne me
mêle...
M. BOURASSA: Il y a eu une...
M. DOZOIS: ... pas de l'administration de la Caisse de
dépôts. C'est une administration autonome, complètement
séparée. Je ne m'en mêle pas.
M. BOURASSA: Vous êtes d'accord avec la très grande
valeur de cette mesure?
M. DOZOIS: Absolument.
M. BOURASSA: Vous avez reconnu ce que le parti libéral
avait fait dans le passé?
M. DOZOIS: Nous avons...
M. BOURASSA: Je pense que le député de
Trois-Rivières est mal placé pour me reprocher de faire de la
petite politique. Franchement...
UNE VOIX: Pour garder le moral...
M. BOURASSA: Je répète que le ministre des Finances
l'a dit dans son budget, et vous dites que c'est de la petite politique.
M. DOZOIS: M. le Président,...
M. BOURASSA: Je fais une citation...
M. DOZOIS: Si on fait des comparaisons, on ne peut pas dire que
le député de Trois-Rivières en a fait. Il a posé
juste quelques questions et fait quelques commentaires. Il est très
objectif.
M. BOURASSA; Non, mais il m'a reproché de faire de la petite
politique, quand je cite une déclaration du ministre des Finances.
M. GABIAS: Je ne veux pas qu'on me dise que c'est le parti
libéral.
M. BOURASSA; ... le ministre des Finances a dit.
M. LESAGE: C'est une traduction littérale de...
UNE VOIX: On a très bien compris. M. LESAGE: Bon,
ça va, adopté.
M. LE PRESIDENT: Poste budgétaire 1, adopté.
S-l.
M. LESAGE: Ce sont les conséquences... l'assurance
collective...
M. LE PRESIDENT: Poste budgétaire 2.
M. DOZOIS: Non, tout le poste budgétaire 1, «
Administration ».
UNE VOIX: S-l, S-2, ça, je n'ai pas de questions à
poser là-dessus.
M. LE PRESIDENT: Il y a le poste budgétaire 2.
M. LESAGE : Non, je passais simplement la remarque qu'à
S-2 l'augmentation est due à la signature des conventions
collectives.
M. DOZOIS: C'est ça!
M. LE PRESIDENT; Poste budgétaire 2 « Contribution au
Régime des rentes du Québec ».
M. DOZOIS: Poste budgétaire 2, « Contribution au
Régime des rentes ».
M. LE PRESIDENT: Poste budgétaire 2, adopté
aussi.
M. LESAGE: Régime des rentes.
M. DOZOIS: C'est $3 millions au Régime des rentes.
M. LE PRESIDENT: Poste budgétaire 3.
M. LESAGE: Oui, on a décidé, si je comprends bien,
de séparer...
M. DOZOIS: Oui.
M. LESAGE: ... ces dépenses qui, autrefois...
UNE VOIX: Pour l'augmentation? C'est ça!
M. LESAGE: ... étaient contenues à l'article
« Traitements » au poste budgétaire « Administration
».
M. LE PRESIDENT: C'est ça! Poste budgétaire 4.
M. LESAGE : Pourrais-je demander quel est, jusqu'à
maintenant, depuis le 1er avril, le montant qui a été
puisé sur le $1,500,000?
M. DOZOIS: Le fonds de secours. Pas beaucoup. C'est très
minime.
M. LESAGE: Est-ce que je pourrais demander au ministre des
Finances de m'indiquer à la plume dans les explications sur le budget
supplémentaire, à chaque poste où il y a eu emprunt, quel
est le montant qui a été puisé dans le fonds de secours?
C'est parce que, dans le budget supplémentaire, c'est l'habitude de
rembourser le fonds de secours. On n'aurait qu'à mettre le montant
vis-à-vis le poste budgétaire.
M. DOZOIS: Nous avons eu très peu recours au fonds de
secours jusqu'à maintenant.
M. LESAGE: C'est ordinairement ce qui se produit au début
d'une année financière.
M. DOZOIS: D'accord.
M. LE PRESIDENT: Poste budgétaire 4, adopté.
M. LESAGE: Oui, mais sous réserve de l'obtention de ces
renseignements lors de l'étude du budget supplémentaire.
M. DOZOIS: ... demain.
M. LE PRESIDENT: Poste budgétaire 5.
M. LESAGE: Est-ce que je dois comprendre qu'après
l'adoption du budget supplémentaire, le montant redevient de $1,500,000
à la disposition du ministère des Finances?
M. DOZOIS: Je le crois.
M. LESAGE: Cela était l'habitude. Cela était la
façon de procéder habituelle.
M. DOZOIS: Oui. Je suis l'avis de mes conseillers en cette
matière.
M. LESAGE: Si M. Langlois va aux renseignements, on va le
suspendre, pour un instant, simplement pour la forme.
M. LE PRESIDENT; Poste budgétaire 5.
M. BOURASSA: Poste budgétaire 5, c'est le problème
de l'examen que nous avons largement discuté au début de la
séance. Je constate que le montant est le même.
M. DOZOIS: 35%.
M. BOURASSA: Je veux dire que le montant est exactement le
même. Il n'y a pas d'augmentation d'une année à
l'autre?
M. DOZOIS: Non, 35%.
M. BOURASSA: Le pourcentage, d'accord.
M. DOZOIS: Le crédit $5,600,000 est suffisant.
M. LESAGE: C'est évidemment pour l'impôt foncier
scolaire...
M. BOURASSA: Les 35%.
M. LESAGE: ... que 35%, qui équivaut à la terre et
aux bâtiments.
M. DOZOIS: C'est ça.
M. LESAGE : Je ferais remarquer de nouveau qu'il n'y a rien
jusqu'à maintenant pour les taxes municipales.
M. DOZOIS: Non, nous avons quatre ans pour faire ça.
M. LESAGE: C'est-à-dire vous n'avez pas quatre ans pour
faire ça, sans que les cultivateurs en souffrent et soient privés
du fait que le gouvernement retarde à remplir sa promesse, parce que le
cultivateur ne sera pas remboursé...
M. DOZOIS: Le cultivateur n'aura qu'à se réjouir
des mesures que nous prendrons.
M. LESAGE: ... pour les taxes payées, en attendant que le
gouvernement remplisse sa promesse.
M. BOURASSA: Mais je voudrais faire remarquer au ministre des
Finances une contradiction qui apparaît dans ce qu'il dit. D'un
côté, il dit que les cultivateurs vont se réjouir de la
situation, des mesures qu'ils prendront je pense qu'il
réfère à l'abolition de l'impôt foncier scolaire.
Deuxièmement, il promet aux municipalités de pouvoir se financer
plus facilement à cause de l'abolition des impôts fonciers
scolaires. Alors qui va en profiter, les municipalités ou les
cultivateurs?
M. DOZOIS: Les deux.
M. BOURASSA: Les deux?
M. LESAGE: Comment?
M. BOURASSA: Comment alors?
M. DOZOIS: Je vous dirai ça, au prochain budget.
M. BOURASSA: Aht non, je pense que le ministre abuse de notre
docilité.
M. DOZOIS: Je pense que c'est le député de Mercier
qui abuse de nous.
M. BOURASSA: Je pose des questions à la face de
contradictions qui me sont soumises par le ministre des Finances.
M. DOZOIS: Il n'y a pas de contradiction.
M. BOURASSA: Il n'y a pas de contradiction entre promettre la
même chose à deux personnes différentes, à deux
groupes différents?
M. DOZOIS: Non. Que le député de Mercier patiente,
il applaudira à ce que nous ferons pour soulager les cultivateurs et les
municipalités.
M. LESAGE: Toujours en retard.
M. BOURASSA: Mais comment le ministre des Finances peut-il, en
face de cette contradiction... On promet aux cultivateurs un allégement
fiscal et on promet aux municipalités la même chose. Alors qui va
en profiter le premier?
M. DOZOIS: Je dirai ça au député de Mercier
et à tous les députés. Il est pressé, le
député de Mercier.
M. BOURASSA: Pas question que je sois pressé. Vous
promettez aux municipalités tout le champ de l'impôt foncier et en
même temps...
M. DOZOIS: S'il avait fait partie de la députation de la
Chambre des Communes, l'ancien premier ministre du Canada l'aurait
traité de CCF. Ils disaient que c'étaient des libéraux
pressés.
M. BOURASSA: Le ministre des Finances veut détourner le
sujet, parce que probablement il réalise...
M. DOZOIS: Je ne veux pas détourner le sujet. Cela fait
plusieurs fois que je dis au député de Mercier qu'il ne lui
appartient pas de déterminer les politiques du gouvernement, et j'ai
dit...
M. LESAGE: C'est le ministre des Finances qui les a
déterminées.
M. DOZOIS: J'ai dit que, dans le prochain budget, nous allons
dire comment nous allons appliquer cette politique, afin d'atteindre le but que
nous visons.
M. BOURASSA: Comment amenuiser la quadrature du cercle.
M. DOZOIS: Bien ça, le député de Mercier
verra dans le temps s'il y a quadrature du cercle.
M. BOURASSA: Bien $300 millions à trouver, promesse aux
cultivateurs, la même chose aux municipalités, abolition du
pouvoir fiscal des commissions scolaires, absence de contrôle des
dépenses.
M. DOZOIS: Le député de Mercier fera ses
observations lorsqu'on soumettra une proposition complète à la
Chambre.
M. LESAGE: Si je comprends bien, lors de son prochain discours du
budget, le ministre des Finances entend mettre en oeuvre son programme qui est
ce qui suit:
Premièrement, abolition complète...
M. DOZOIS: Une partie de notre programme, parce que nous avons
quatre ans pour remplir notre programme...
M. LESAGE: Non, non.
M. DOZOIS: J'ai dit et je répète, on ne me fera pas
dire autre chose, que dans le prochain discours du budget, j'annoncerai une
nouvelle politique quant à l'impôt foncier scolaire pour...
M. LESAGE: Est-ce que le ministre n'a pas annoncé
l'abolition complète?
M. DOZOIS: J'ai annoncé que nous voulions atteindre
qu'on relise mes déclarations...
M. BOURASSA: Dans vingt ans.
M. DOZOIS: Elles sont consignées dans le journal des
Débats, que nous avions l'intention de libérer le champ
d'impôt foncier scolaire, de façon que les municipalités
puissent en profiter.
M. BOURASSA: Avez-vous une échéance?
M. DOZOIS: Nous avons tout ça, monsieur. En temps
opportun, nous le dévoilerons.
M. BOURASSA: Nous ne savons même pas si c'est dans vingt
ans, dans trente ans ou dans quarante ans. En attendant, les
municipalités chantent l'alléluia, parce qu'elles s'imaginent que
leurs pouvoirs fiscaux vont être accrus considérablement.
M. LESAGE: Et, c'est $300 millions, n'est-ce pas? L'impôt
foncier, cette année.
M. DOZOIS: Non, cette année, je ne pense pas. M. LESAGE:
... $300 millions cette année... M. BOURASSA: $330 millions l'an
prochain.
M. LESAGE: Où le ministre va-t-il prendre les $300
millions pour compenser les commissions scolaires?
M. BOURASSA: En Ontario...
M. DOZOIS: Laissez-moi donc faire mon discours du budget de l'an
prochain.
M. BOURASSA: Non, non.
M. LESAGE: Le ministre a tellement l'air de savoir où il
va qu'il est normal que nous lui posions des questions.
M. BOURASSA: En Ontario, la taxe foncière rapporte $1
milliard. Au Québec, elle rapporte $490 millions, mettons. Or, ici nous
avons une taxe de vente de 8% alors qu'en Ontario, elle est de 5% et,
malgré cela, le ministre promet une réduction de l'impôt
foncier scolaire. J'espère que le ministre comprend pourquoi j'insiste
sur ce point-là, ça m'apparaît tellement rempli de
contradictions.
M. DOZOIS: Si son parti s'était fait élire, il
serait dans les secrets de l'administration.
M. BOURASSA: Le ministre n'est pas magicien.
M. DOZOIS: Malheureusement, il est dans l'Opposition.
M. BOURASSA: Oui, mais le ministre n'est quand même pas un
magicien.
M. DOZOIS: Il n'a pas accès aux secrets de
l'administration du gouvernement.
M. LESAGE: Nous sommes en démocratie.
M. DOZOIS: Vous êtes en démocratie, M. le chef de
l'Opposition, et il appartient au gouvernement de faire connaître sa
politique en temps et lieu. J'ai dit que, dans le discours du prochain budget,
j'annoncerais quelles mesures le gouvernement entend prendre pour atteindre ce
but.
M. LESAGE: Pour éliminer complètement les taxes
foncières scolaires...
M. DOZOIS: ... libérer le champ d'impôt foncier pour
fin scolaire de façon que les municipalités puissent jouir
pleinement de ce champ de taxation qui a toujours été le sien et
qui devrait être le sien.
M. LESAGE: Et le ministre s'engage dans son prochain discours du
budget à éliminer complètement...
M. DOZOIS: Je m'engage à annoncer la politique du
gouvernement.
M. LESAGE: ... les taxes scolaires foncières.
M. DOZOIS: Je m'engage à annoncer la politique du
gouvernement dans mon domaine.
M. LESAGE: Ah bien là!...
M. DOZOIS: Ecoutez, quand même, je répète ce
que j'ai dit.
UNE VOIX: Le ministre est beaucoup plus prudent.
M. DOZOIS: Non, je ne recule pas.
M. LESAGE: Le ministre vient de dire qu'il annoncerait dans son
prochain discours du budget les méthodes qu'il emploierait pour
libérer, au profit des municipalités...
M. DOZOIS: C'est exactement ce que j'ai
dit, 11 y a trois mois, il n'y a peut-être pas trois mois, je
pense que nous avons annoncé...
M. BOURASSA: Vous avez dit cela alors que vous étiez dans
l'Opposition.
M. DOZOIS: ... l'étude du bill de Québec.
M. BOURASSA: Nous avions eu un débat ensemble, à la
télévision, et le ministre avait soutenu ce point-là. Je
réalise qu'il a gardé...
M. DOZOIS: Qu'il a de la suite dans les idées.
M. BOURASSA: ... qu'il a gardé sa conviction.
M. LESAGE: Mais pas dans les actes.
M. BOURASSA: Mais je demeure encore très sceptique en face
du fait que plusieurs groupes d'individus à qui on promet la même
chose et qui, ne sont pas les mêmes groupes et...
M. DOZOIS: On verra à qui l'avenir donnera raison.
M. BOURASSA: Alors, je veux simplement conclure sur cette
question...
M. DOZOIS: Le député de Mercier est libre de
conclure ce qu'il veut, moi j'agirai.
M. BOURASSA: Justement, laissez-moi conclure. Je conclus que la
situation financière de la province doit être excellente puisqu'on
promet d'abolir l'impôt foncier scolaire, les droits de succession,
l'impôt foncier pour les terrains, propriétés des
cultivateurs. On multiplie les promesses de toutes sortes. Alors, je
suppose...
M. GABIAS: C'est parce que c'est bien administré.
M. BOURASSA: Ah non! cela, c'est une réponse quand
même un peu trop facile.
M. LESAGE: Pour ce qui est des propriétaires des maisons
unlfamiliales, est-ce que ça sera annoncé dans le prochain budget
aussi?
M. DOZOIS: Non, non, je ne me suis pas engagé à
cela.
M. LESAGE: ... la façon de déduire du revenu.
M. DOZOIS: Je ne me suis pas engagé à cela mais
nous avons quatre ans pour réaliser notre programme.
M. BOURASSA: Comment allez-vous financer
l'assurance-santé?
M. DOZOIS: Cela, nous l'annoncerons en temps opportun, il est
bien pressé, le député de Mercier?
M. LESAGE: Bien, nous pensons sérieusement...
M. BOURASSA: Nous sommes responsables...
M. DOZOIS: Je comprends que le député de Mercier
soit désappointé... Avant qu'il annonce sa candidature, il
était sûr d'être au pouvoir et d'avoir accès à
tous ces secrets.
M. GABIAS: Bien, 11 s'apprêtait à être dans
l'Opposition.
M. LESAGE: Est-ce que le ministre croit qu'en démocratie
11 y ait lieu de tenir secrets les desseins d'un gouvernement, alors que la
politique, d'après ce que nous dit le ministre des Finances, est
déjà établie.
M. DOZOIS: Non, elle n'est pas établie. Les buts sont
établis.
M. LESAGE: Ah! puis la politique n'est pas établie?
M. GABIAS: Les moyens...
M. LESAGE: Est-ce qu'ils sont trouvés, les moyens?
M. DOZOIS: Non, nous allons les étudier
présentement.
M. LESAGE: Ah bon! les moyens ne sont pas trouvés?
M. DOZOIS: Il y a plusieurs moyens.
M. BOURASSA: Mais, vous êtes sûr de les trouver d'ici
le 1er janvier?
M. DOZOIS: Oui.
M. BOURASSA: Vous êtes sûr de les trouver. Sur quoi
vous basez-vous pour être absolument certain de trouver la façon
de réaliser la quadrature du cercle?
M. DOZOIS: Le député de Mercier le saura en temps
et lieu.
M. BOURASSA: On multiplie les promesses de dépenses
accrues et, par ailleurs, on multiplie les promesses de réduction
d'impôt. Et vous demandez à l'Opposition de vous considérer
sérieux.
M. DOZOIS: Est-ce que le député de Mercier
reconnaît que moi .1e ne reconnais pas, mais lui pourrait
peut-être reconnaître que, pendant six ans, les libéraux ont
administré. Et est-ce qu'il prétend qu'ils ont rempli leurs
promesses?
M. BOURASSA: Bien, si l'on examine le programme du parti
libéral de 1962, je pense qu'il a été à peu
près complètement réalisé.
M. DOZOIS: Alors, les moyens ont été trouvés
au fur et à mesure que les années...
M. BOURASSA: Oui, mais il n'y avait pas de promesses
irresponsables.
M. DOZOIS: Il y a une question de jugement. S'il n'y en avait
pas...
M. GABIAS: Mis au point sans augmentation, je
répète, sans aucune augmentation.
M. LESAGE: Oui, mais ce n'était pas dans le programme,
c'était dans son système. Premièrement, ce n'était
pas dans le programme.
M. BOURASSA: Et d'ailleurs, le gouvernement s'est fait
réélire en 1962.
M. DOZOIS: C'est une réflexion... M. LESAGE: Cela a
été réglé en 1962.
M. LE PRESIDENT: L'article 5 est-il adopté, M. le
ministre?
M. BOURASSA: D'accord, article 5 adopté. M. LE PRESIDENT:
Article 6.
M. BOURASSA: « Subventions en guise d'impôt financier
».
M. LESAGE: Quel est le montant que doit obtenir la ville de
Montréal?
M. DOZOIS: Je crois que c'est tout près de $500,000.
M. LESAGE: La ville de Québec?
M. DOZOIS: Environ le même montant.
M. LESAGE: La ville de Sillery? Cela, c'est pour votre
sous-ministre.
M. BOURASSA: Vous dites que Montréal et Québec.
M. DOZOIS: Le chef de l'Opposition doit être au courant,
parce que je lui ai envoyé une lettre l'avisant que j'avais transmis un
chèque au maire de Sillery.
M. LESAGE: Oui, mais comme je considère ces
choses-là comme presque du patronage...
M. DOZOIS: Non, non. J'estimais qu'il m'appartenait d'aviser les
députés des comtés de quel montant...
M. LESAGE: Oui, Sainte-Foy...
M. DOZOIS: Je ne sais pas, il y a je ne sais pas combien...
M. LESAGE: Est-ce qu'il y a des édifices publics dans
Sainte-Foy?
M. DOZOIS: Oui, je crois que Sainte-Foy a reçu quelque
chose.
M. BOURASSA: Alors, les 2/3 du montant vont à
Montréal et Québec, puisqu'il y a $1,500,000?
M. DOZOIS: Eh bien, c'est évident.
M. LESAGE: Est-ce que le ministre autoriserait un de ses
officiers à me donner le montant pour Sainte-Foy?
M. DOZOIS: Absolument
M. LE PRESIDENT: Est-ce que l'article 6 est adopté?
M. BOURASSA: Juste un point Est-ce que le ministre a
d'autres...
M. DOZOIS: Il n'y a pas de cachettes, j'ai envoyé à
tous les députés...
M. LESAGE: Combien y a-t-il?
M. DOZOIS: ... une lettre les informant que j'avais fait parvenir
au maire de telle ville...
M. LESAGE: J'en ai vu passer une pour Sillery, et je n'en ai pas
vu passer pour Sainte-Foy.
M. DOZOIS: Eh bien! C'est parce que ce n'est pas dans votre
comté, peut-être, Sainte-Foy?
M. LESAGE: Sainte-Foy, c'est la plus grande partie, la partie la
plus populeuse.
M. DOZOIS: Peut-être n'en ont-ils pas eu. Mais j'ai
adressé des lettres à...
M. LESAGE: Le ministère du Travail est-il à...
M. DOZOIS: J'ai écrit à tous les
députés. Je n'ai fait aucune différence entre les
députés. Au député de Westmount, eh bien, je ne
crois pas qu'il y ait des édifices du gouvernement dans Westmount.
M. HYDE: Oui, mais j'ai une bonne partie de Montréal
où c'est loué.
M. DOZOIS: Même si le député de Westmount
habitait un édifice du gouvernement, on ne pourrait pas envoyer
ça à la ville de Westmount.
M. HYDE: Quand je paye mes taxes, j'ai l'Impression que c'est un
édifice du gouvernement.
M. DOZOIS: Les affaires municipales? Mais non, vous avez
loué ça pour dix ans.
M. LESAGE: L'édifice des Affaires municipales et
l'édifice où est logé le ministère du Travail, dans
les deux cas, ce sont des locaux loués. Ces deux-là sont dans
Sainte-Foy.
M. DOZOIS: Voici, pour le renseignement du chef de l'Opposition.
Je n'ai pas eu le temps de vérifier toutes les copies de lettres que
j'ai envoyées aux députés, j'avais dit...
M. LESAGE: C'est sans doute passé...
M. DOZOIS: ... j'avais dit: « Vous allez aviser tous les
députés des comtés ». Maintenant, f ai
intercepté, par hasard, une de ces lettres et j'ai constaté qu'on
envoyait ça selon la désignation du comté municipal.
Là, j'ai dit à mon secrétaire, qui ne connaissait pas
ça et qui ne faisait pas la différence entre le comté
municipal et le comté électoral, de vérifier.
M. LESAGE: Alors, celui de Sainte-Foy est allé au...
M. DOZOIS: C'est possible, oui.
M. BOURASSA: Est-ce que le ministre a l'intention de
développer cette politique? Je crois que, dans le moment, ça
couvre certains édifices gouvernementaux. Mais, dans le rapport
Bélanger, on parlait aussi des hôpitaux et des...
M. DOZOIS: Oui, oui. Nous l'avons annoncé, d'ailleurs,
c'était notre intention de nous diriger vers une politique où il
y aurait des subventions tenant lieu de taxes...
M. BOURASSA: Oui, en comité des bills privés...
M.LESAGE: A pas lents. M. BOURASSA: Comme le reste. M. DOZOIS: En
dedans de quatre ans. M. GABIAS: C'est donc désagréable.
M. DOZOIS: Un de ces jours, le chef de l'Opposition va trouver
qu'on va trop vite.
M. LESAGE: Non, je n'en ai pas l'impression, moi. Au rythme
actuel...
M. LE PRESIDENT: Article 6 adopté? Article 7.
M. LESAGE: ... cela prendrait plusieurs mandats, que le
ministère actuel n'a pas, pour remplir...
M. LE PRESIDENT: Article 7.
M. BOURASSA: Les honoraires, c'est pour qui, ça?
M. DOZOIS: Je vais vous dire ça, Monsieur. M. LESAGE: Ce
doit être pour M. Bélanger.
M. BOURASSA: $15,000, M. Bélanger ne travaillerait pas
fort.
M. DOZOIS: Pour 66/67, les obligations des écoles
catholiques de Trois-Rivières: 5% qu'elles ont échangées
pour des obligations municipales; $4,000. Le service de la traduction
Champlain, pour la traduction du discours du budget:
$1,548. Létourneau, Stein, Marcel Bienvenue, Price, Delisle et
Larue, avocats, frais légaux pour rédaction de textes anglais des
obligations de la province de Québec, $1,375. Castonguay, Lemay, Gravel,
Pouliot, Guérard et associés, études actuarielles sur le
régime de retraite, $744.
M. LE PRESIDENT: Poste budgétaire 7, adopté. Poste
budgétaire 8.
UNE VOIX: Administration, d'accord. M. LESAGE: ... régime
de retraite, adopté. M. LE PRESIDENT: Adopté. S-3. M. LESAGE:
Adopté.
M. LE PRESIDENT: Adopté, oui. S-4. Poste budgétaire
9, adopté.
M. LESAGE: Adopté, oui.
M. LE PRESIDENT: Adopté. Poste budgétaire 10.
M. LESAGE : Qui est le curateur?
M. DOZOIS: Toujours M. Deslauriers.
M. BOURASSA: Adopté.
M. LESAGE: Curatelle publique, nous en avons discuté.
M. DOZOIS: On n'avait pas le mandat cependant, je pense,
d'étudier ça.
M. LESAGE: Cela a été bref. Cela a
été court.
M. LE PRESIDENT: Postes budgétaires 10, 11 et 12
étaient adoptés.
M. BOURASSA: Comme je n'avais pas de réponse, j'ai
été obligé de demander à nouveau. Pas de
réponse. Quand on a des réponses vagues et
imprécises...
M. LESAGE: Pour la dette publique...
M. HYDE: Au poste budgétaire 12, M. Dozois, à la
fin des détails, quelle est la différence entre remboursements et
imputations? Est-ce que c'est la même chose, le remboursement par le
régime des rentes et imputations aux autres ministères?
M. DOZOIS: C'est un remboursement. Le remboursement, c'est de
l'argent que nous recevons de nos ministères, et l'imputation, c'est ce
que nous chargeons.
M. HYDE : A un autre ministère? M. DOZOIS: A un autre
ministère. M. HYDE: Qu'est-ce que c'est...?
M. DOZOIS: Vous allez retrouver, par exemple, je ne sais
pas...
M. HYDE : Non, mais seulement, c'est peut-être par le
régime des rentes.
M. DOZOIS: Pardon?
M. HYDE: Le remboursement sera peut-être effectué
par le régime des rentes?
M. DOZOIS: Par le régime des rentes, c'est ça!
M. HYDE: Et « imputations » c'est imputé
à un autre ministère?
M. DOZOIS: Oui.
M. LESAGE: Il n'y a pas d'autre chose que la dette?
M. DOZOIS: Non.
M. HYDE: En général, il me semble que...
l'année dernière, on avait invité tous les
députés, je crois, à visiter le centre. Je crois que ce
serait très intéressant pour les députés de visiter
ce centre.
M. DOZOIS: J'espère qu'ils vont faire ça. Cela me
donnerait une chance de le visiter moi-même.
UNE VOIX: La dernière fois qu'on a fait ça...
M. DOZOIS: Pas encore, je n'ai pas eu le temps.
M. HYDE: Nous sommes aussi bien d'en profiter...
M. DOZOIS: On me signale que la dernière fois qu'on avait
fait ça, il y avait trois ou quatre députés qui y sont
allés.
M. HYDE: Ah non, non! J'y suis allé une
fois et il y avait une trentaine de députés des deux
côtés de la Chambre.
M. DOZOIS: Vous ferez rapport.
M. GABIAS: Quand l'Opposition du temps...
M. HYDE: C'est très intéressant, et je crois que
c'est un centre...
M. DOZOIS: ... le service de la dette. Dettes et amortissement.
Service de la dette et amortissement, chapitres 22 et 23 du budget, service de
la dette et amortissement.