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(Vingt heures douze minutes)
Le Président (M. Houde): À l'ordre, s'il vous
plaît!
La commission de l'éducation se réunit afin de
procéder à l'étude détaillée du projet de
loi 13, Loi modifiant la Loi sur l'instruction publique en matière
d'élections scolaires.
Est-ce qu'il y a des personnes qui sont ajoutées? Oui, M. le
député.
M. Jolivet: M. le Président, vous ne vous trompez pas? On
ne commence pas par le projet de loi 10?
Le Président (M. Houde): On m'a donné le projet de
loi 13 tantôt.
M. Jolivet: Excusez-moi.
Le Président (M. Houde): Merci, M. le député
de Laviolette.
Il n'y a pas de remplacements, je crois, M. le secrétaire?
Le Secrétaire: Non, M. le Président.
Projet de loi 13
Le Président (M. Houde): Je demanderais au ministre s'il
désire faire des remarques préliminaires. M. le ministre.
M. Ryan: Est-ce qu'on pourrait m'apporter une copie du projet de
loi?
Le Président (M. Houde): Je vais vous donner la mienne
pour le moment.
Remarques préliminaires M. Claude Ryan
M. Ryan: J'en vois une autre. Gardez votre copie. Je ne veux pas
vous enlever la vôtre, vous en avez besoin.
M. le Président, il m'est agréable de prononcer quelques
paroles d'ouverture à l'occasion des travaux de la commission
parlementaire de l'éducation sur le projet de loi 13. Mon introduction
sera brève, concise et claire, je l'espère.
Le but premier du projet de loi est de faire en sorte que personne ne
soit défranchisé aux élections scolaires qui auront lieu
au Québec en novembre prochain. Selon l'avis que nous avons reçu
de diverses sources, en particulier du Conseil scolaire de l'île de
Montréal et de plusieurs commissions scolaires de l'île de
Montréal, il pourrait arriver, si l'article 39 de la Loi sur
l'instruction publique demeurait dans sa teneur actuelle, que des personnes qui
ne sont d'allégeance ni catholique ni protestante et qui n'ont pas
d'enfant dans les écoles catholiques ou protestantes de l'île de
Montréal se verraient privées du droit de voter ou d'être
candidates aux élections scolaires en novembre prochain si elles ne
faisaient pas, avant le 1er avril, c'est-à-dire d'ici à quelques
jours, un choix quant à la liste sur laquelle elles veulent être
inscrites pour fins de paiement de leurs taxes, c'est-à-dire un choix
entre la liste catholique et la liste protestante.
Nous avons, de notre côté, des avis juridiques qui nous
indiquent que ce danger n'existe peut-être pas. La question fait l'objet
de divergence de vues.
Dans ces questions où subsistent des obscurités, si des
droits fondamentaux peuvent être affectés, nous
préférons le pari de la clarté à celui de
l'ambiguïté. C'est pour cela que nous avons conçu, dans le
projet de loi 13, des articles qui visent à donner toutes les garanties
que tous les contribuables et tous les citoyens et citoyennes majeurs du
Québec pourront avoir accès au vote et même à une
candidature, à condition d'avoir indiqué leur choix quant
à la liste sur laquelle ils veulent voir leur nom fiqurer à
l'occasion du recensement qui sera tenu entre le 1er septembre et le 10 octobre
de la présente année, en vue des élections qui, elles,
auront lieu le troisième dimanche de novembre. De cette manière,
nous éliminons tout danger de défranchisation de certains
électeurs en dehors de l'île de Montréal. Dans le cas de
l'île de Montréal, nous dissipons l'ambiguïté qui
pouvait exister dans l'esprit de certains.
En plus, il fallait préciser la portée exacte de la loi
quant au nombre de circonscriptions électorales qui pourrait
découler d'une fusion ou d'une intégration de territoires
scolaires. Les dispositions de la loi n'étaient pas parfaitement
limpides de ce point de vue. Or, nous apportons, avec le projet de loi, des
modifications que nous croyons être des améliorations.
Dans la Loi sur l'instruction publique, il restait une
inconqruité qui est sans doute demeurée beaucoup plus à la
suite de la
distraction du législateur et des gouvernements que par malice ou
propos délibérés. C'est une disposition selon laquelle,
lorsqu'une personne est élue commissaire d'école, son conjoint ou
sa conjointe se voit refuser le droit de briguer un poste de commissaire
à la même commission scolaire. Ce genre de discrimination n'existe
pas à l'Assemblée nationale. II n'existe pas non plus pour les
élections municipales, ni pour les élections
fédérales. Nous ne voyons pas pourquoi il existerait semblable
prohibition pour les élections scolaires; d'autant plus que, sous le
nouveau régime électoral que nous aurons â compter de
novembre prochain, tous les commissaires d'une commission scolaire seront
élus en même temps. Si cette disposition demeurait dans la loi,
qu'arriverait-il si une personne se présentait? Cela voudrait dire que
son conjoint ne pourrait pas se présenter. Si cette personne est
élue, cela voudrait dire que son conjoint aura été
privé d'un droit normal, même inaliénable. Avec une autre
disposition du projet de loi, nous faisons tomber cette incongruité
historique.
Une autre amélioration que le projet de loi apporte concerne la
période pendant laquelle est confectionnée la liste des
électeurs. En vertu de la loi 24 que nous avons adoptée l'an
dernier, nous avions inscrit pour le rencensement des électeurs, aux
fins d'élections scolaires, la période allant du 15 août au
15 septembre. On en avait discuté è l'époque en commission
et nous nous retrouvons exactement au même endroit où nous avions
discuté ces choses. Sur la foi des avis que nous avions reçus
à l'époque, nous considérions qu'on pourrait très
bien procéder à la confection des listes électorales
pendant cette période. Mais, depuis ce temps, on nous a fait valoir,
surtout du côté des commissions scolaires de l'île de
Montréal, qu'il pourrait être dangereux si les listes sont
confectionnées à partir de la mi-août, que des personnes ne
soient pas de retour de vacances encore et qu'elles se voient privées du
droit de voter parce qu'elles auraient été absentes à ce
moment-là.
Nous avons regardé la situation de près et nous avons
conclu qu'il serait possible d'ajouter une période de grâce de 15
jours pour le début du travail de confection des listes
électorales. En vertu du projet de loi, vous constaterez que la
confection des listes électorales se ferait entre le 75e jour et le 35e
jour précédant l'élection. Si vous calculez que
l'élection doit avoir lieu le troisième dimanche de novembre,
c'est-à-dire cette année le 15 novembre, cela veut dire que la
confection des listes pourra se faire entre le 1er septembre et à peu
près le 10 octobre. Cela nous donne juste le temps nécessaire par
la suite pour procéder à la révision de la liste, la
proclamation de la liste, la mise en nomination des candidats et
l'élection elle-même. On arrive avec des délais tout
à fait convenables. Je pense que ces modifications sont de nature
à donner satisfaction à tout le monde.
Il y a une autre modification que nous apportons concernant les appels.
Vous savez, quand on fait ta liste électorale pour les élections
générales, il y a une période de grâce qui est
donnée pour les électeurs qui ne sont pas contents de la
manière dont leur nom a été inscrit ou qui veulent faire
inscrire leur nom à supposer qu'il aurait été omis. On
donne une période de grâce pendant laquelle ils peuvent en appeler
auprès du directeur des élections dans leur comté. Il n'y
a pas d'appel. Pour ces décisions, il y a un comité de
révision qui siège,, La décision est rendue et elle est
finale. Pour les élections scolaires, nous avions un droit d'appel
à la Cour provinciale. C'est une autre survivance d'un autre âge
qui a été éliminée dans la Loi électorale
parce qu'il pouvait en résulter des complications. On a
déjà vu des procès qui ont duré deux, trois ou
quatre ans. On a décidé qu'une élection scolaire
était invalidée trois ou quatre ans après parce qu'il y
avait eu un résultat d'un ou deux votes à la fin de
l'élection et, comme il y avait quatre ou cinq noms qui avaient
été rayés par la cour, trois ou quatre ans après,
l'élection était invalidée.
On ne veut pas encourir des complications comme celle-ci. On veut
fonctionner comme on le fait pour les élections en
général. Par conséquent, l'appel à la Cour
provinciale est supprimé pour fins d'efficacité. Ce qui ne veut
pas dire... S'il y a eu des irrégularités, on peut toujours
contester l'élection devant les tribunaux et si les tribunaux constatent
que des irrégularités auraient entraîné une
déformation du résultat, ils peuvent invalider l'élection.
C'est un recours qui reste aux citoyens.
Enfin, il y a une dernière modification visant à assurer
qu'il y aura continuité dans la représentation des parents au
sein des commissions scolaires quelles que soient les décisions prises
en matière d'intégration. Il y avait un petit hiatus qui risquait
de demeurer, mais avec les dispositions que nous introduisons il sera entendu
que, si une intégration se fait et s'il doit rester deux, trois ou
quatre commissions scolaires, il y aurait deux, trois ou quatre
représentants des parents au sein de cette commission scolaire au niveau
primaire et le même nombre au niveau secondaire, s'il y a lieu, qui
seront assurés d'une présence continue. Il n'y aura pas de
brisure dans la présence des parents.
Ces points résument, à mon point de vue, l'essentiel du
projet de loi que nous discutons. Je pense que toutes les autres choses qu'on
pourrait soulever à propos du projet de loi sont des compléments
ou visent des dispositions de concordance. Je pense que
cela dit l'essentiel. Comme noua avons déjà adopté
à l'unanimité en deuxième lecture ce projet de loi, nous
aurions intérêt à aborder l'étude article par
article dès que tout le monde le trouvera opportun.
Le Président (M. Houde): Est-ce que le
député de Laviolette a des commentaires préliminaires
à faire?
M. Jean-Pierre Jolivet
M. Jolivet: Oui, M. le Président. Je n'avais pas
l'intention de faire de longs commentaires mais avec ce que le ministre vient
de dire il m'a ouvert la porte. J'essaierai d'être le plus bref possible
compte tenu que nous voulons effectivement, comme lui, adopter ce projet de loi
pour permettre les délais dont il a besoin pour rendre légales
l'ensemble des dispositions qui sont là. Je dirais simplement que, une
chance que nous avons donné au ministre notre accord à adopter
rapidement un projet de loi sur un problème qu'il dit lui-même ne
pas devoir être contentieux, mais pour ne pas prendre de chance il aime
mieux adopter un projet de loi. Je dois vous dire qu'à ce moment, nous
avions accordé par lettre, à la suite des demandes faites par des
commissions scolaires, de corriger des possibilités d'erreurs qui
auraient empêcher des gens de pouvoir participer aux élections
scolaires. À la suite de cette permission que nous lui avons
donnée, sinon le leader du gouvernement aurait refusé de
présenter un projet de loi s'il n'avait pas senti de la part de
l'Opposition qu'il y avait une possibilité d'agir rapidement et de
permettre la passation de ce projet de loi avant le 1er avril, il est
évident que le leader n'aurait pas accepté de s'embarquer dans un
processus sans, au départ, être sûr que l'Opposition ne
porterait pas ombrage à l'ensemble des demandes. Cependant, je dois vous
dire que le ministre, profitant de notre largeur de vue, a pensé
peut-être profiter de notre largesse d'esprit pour mettre d'autres
articles du projet de loi qui ont pour but de corriger ses propres lois
adoptées depuis qu'il est ministre de l'Éducation.
Je dois dire que le ministre, que j'ai toujours considéré
comme un homme de rigueur qui suivait ses dossiers, qui s'assurait que tout
était correct, a peut-être fait preuve, dans certains cas, de
manque de rigueur de telle sorte qu'on est obligé aujoud'hui, même
pas un an après l'adoption de certaines lois, de les corriger.
N'eût été cette possibilité que nous avions
aujourd'hui, nous aurions donc fait les élections à venir selon
la loi existante, avec les erreurs qu'elle comporte, avec les
ambiguïtés qu'elle peut susciter et, en conséquence, nous
nous serions trouvés devant des gens qui auraient peut-être pu
contester certaines décisions.
Dans ce contexte, nous sommes heureux, comme membres de l'Opposition, de
permettre au ministre d'accélérer le processus quant à ce
projet de loi sans, cependant, y aller de façon à commettre
d'autres erreurs donc, prendre le temps d'analyser à fond chacun des
articles qu'il nous présente.
Je dois lui rappeler deux choses. La première, est-ce qu'il a
examiné la fameuse question de l'augmentation à 40 jours de la
confection de la liste électorale et la diminution pour la radiation ou
l'inscription à 5 jours, ce qui nous semblait être court? Le
ministre avait dit qu'il avait peut-être à examiner cela de jeudi
à aujourd'hui, de telle sorte qu'il serait peut-être prêt
à nous apporter des amendements à ces deux articles, à
moins qu'il nous dise non.
Voici une autre chose que j'aimerais demander au ministre. Étant
donné que les élections scolaires vont se situer en mars
plutôt qu'à tous les trois ans, comme c'est inscrit dans la loi,
à ce moment, cela va demander de la part des commissions scolaires des
déboursés additionnels et il n'en est pas question ici dans ce
projet de loi en termes de coûts additionnels pour les commissions
scolaires quant à l'élection en bloc de l'ensemble des
commissaires, est-ce que le ministre aurait peut-être, ce soir, à
nous donner, avant qu'on amorce l'étude du projet de loi, une
réponse à la demande de la Fédération des
commissions scolaires du Québec, en ce sens de recevoir, de la part du
ministère, des sommes ou des ressources lui permettant de faire dans des
conditions les plus convenables possible, ses élections à venir?
C'était une demande qui était pour les élections 1987,
faite en recommandation au ministre par la Fédération des
commissions scolaires du Québec quant au financement des
élections à venir.
Nous aurons donc l'occasion d'étudier les articles de ce projet
de loi les uns après les autres, cette fois-ci, en essayant
d'éviter que, de part et d'autre, des erreurs additionnelles se
commettent. Je dois rappeler au ministre que nous l'avions mis en garde contre
certaines décisions qu'il prenait dans le projet de loi 24 et il nous
avait dit: On verra. Aujourd'hui, on s'aperçoit que le "on verra" se
corrige. Il me semble que nous avions fait des propositions pour permettre que
la période d'inscription sur les listes électorales puisse se
faire à un autre moment que dans une période où les gens
sont en vacances.
On avait fait mention de part et d'autre, des gens de l'Opposition et
aussi du gouvernement, par l'intermédiaire des députés
représentant la majorité ministérielle, qu'à cet
effet il devait peut-être y avoir un ajustement. Le ministre,
aujourd'hui, se rend à notre proposition. S'il n'y avait pas eu de
projet de loi déposé, compte tenu de ce que j'ai dit au
début, nous n'aurions pas pu faire les corrections et nous aurions
dû vivre avec la décision de la loi 24.
Je vous dis tout simplement, M. le Président, que nous sommes
prêts à procéder pour aller le plus rapidement possible
à l'adoption article par article, comme le prévoit notre
règlement.
Le Président (M. Houde): Est-ce que M.le
ministre aimerait répondre immédiatement ou si ce n'est pas
nécessaire?
M. Claude Ryan (réplique)
M. Ryan: Le député m'a adressé trois
questions, je peux bien y répondre.
Le Président (M. Houde): Cela ne me fait rien, c'est
à votre choix.
M. Ryan: Quant à la première, concernant la
durée de la période qui sera consacrée à la
confection de la liste électorale, j'aimerais mieux que nous l'abordions
quand nous en viendrons à cet article du projet de loi. De même
que la deuxième qui porte sur la période de cinq jours. Je crois
que celle-là vient à l'article 10. On va pouvoir les prendre
à ce moment et je serai en mesure d'indiquer... (20 h 30)
M. Jolivet: M. le Président, je voulais seulement en
parler au ministre afin qu'on puisse se préparer aussi et
peut-être accélérer le processus d'adoption.
M. Ryan: Si j'ai des amendements à vous remettre avant, je
les ferai circuler dès qu'ils seront prêts.
M. Jolivet: D'accord.
M. Ryan: Jusqu'à nouvel ordre, je n'en ai pas. Quant
à la troisième question que vous avez posée concernant le
financement des élections, jusqu'à maintenant, il est
prévu que les élections scolaires seront financées
à même les allocations qui seront versées aux commissions
scolaires pour l'exercice 1987-1988. Un projet de règles
budgétaires a été adressé aux commissions scolaires
il y a environ trois semaines. Nous commençons à recevoir les
réactions des commissions scolaires. Ce projet sera adopté de
manière ferme quelque part en avril ou mai. À ce
moment-là, nous prendrons la décision concernant le financement
des élections. Nous allons avoir les représentations des
commissions scolaires, mais jusqu'à maintenant, il n'avait pas
été prévu de montant spécial à cette
fin.
Le Président (M. Houde): Je reconnais le
député de Sauvé dans les remarques
préliminaires.
M. Marcel Parent
M. Parent (Sauvé): Seulement quelques remarques
préliminaires. Cela me fait de la peine d'entendre le
vice-président de la commission de l'éducation et
député de Laviolette répéter ce que j'ai entendu
à l'Assemblée nationale vendredi dernier. À l'entendre,
c'est grâce à lui et à son parti si le ministre a pu
apporter un amendement à la Loi sur l'instruction publique de
façon à bonifier la loi 24 que nous avons étudiée
et votée le 19 juin dernier,, Ce n'est pas tout à fait vrai. La
volonté du ministre et celle des députés
ministériels a fait en sorte que nous voulions améliorer la Loi
sur l'instruction publique et améliorer aussi ce qui a été
voté le 19 juin dernier. Il ne faut pas dire que, grâce à
vous, le ministre en a profité pour faire une espèce de "package
deal"; au contraire. Cette loi 24 qui a été adoptée
touchait à tous les éléments que l'on touche aujourd'hui
et on réajuste simplement; on ne corrige rien, on actualise la Loi sur
l'instruction publique par la loi 13.
Vous ne pouvez quand même pas nous reprocher, M. le
député de Laviolette, de faire en sorte, par la loi 13, lors de
la fusion d'une commission scolaire, par exemple, de diminuer le nombre de
commissaires. Par contre, j'ai toujours respecté le nombre de 19; c'est
une décision et une orientation rationnelle qui réalise une
économie et qui montre que le Parti libéral est soucieux de
rationaliser les opérations et aussi de les rentabiliser.
Ce que le ministre a souligné aussi, le fait que deux conjoints
puissent briguer les suffrages lors d'une élection scolaire,
n'enlève rien à la loi, mais plutôt bonifie la loi. Vous ne
pouvez pas nous dire qu'on a profité de l'occasion pour soumettre un tas
de corrections; on a profité de l'occasion pour bonifier une loi qui va
vous servir, tout comme nous, et qui va servir, en somme, la population.
Je trouve malheureuses vos remarques. Vous dites, enfin vous laissez
sous-entendre qu'on a fait une erreur au mois de juin, par contre, vous nous
dites: On est d'accord et on va collaborer avec le gouvernement de façon
à procéder rapidement, et vous avez voté pour l'adoption
du principe du projet de loi.
Ce sont des mises au point que je voulais faire, M. le Président,
enfin, pour effacer... Peut-être que cela donne une fausse impression de
laisser entendre que c'est grâce à la collaboration ou à
l'acceptation de l'Opposition qu'on puisse, aujourd'hui, présenter le
projet de loi 13.
M. Jolivet: M. le Président.
Le Président (M. Houde): Je reconnais le
député de Laviolette.
Discussion générale
M. Jolivet: M. le Président, le député
oublie qu'un discours a été fait à l'Assemblée
nationale au mois de décembre 1985 par la vice-première ministre
qui avait dit qu'on agirait, comme gouvernement, en présentant moins de
lois, en les travaillant de telle sorte que les projets de loi soient les
meilleurs possibles. Je dois vous rappeler que, à cet effet, le leader
du gouvernement a annoncé publiquement - ce n'est pas ma faute s'il l'a
fait - qu'il avait demandé à tous les ministres, et le ministre
lui-même l'a dit dans son propre discours lors de l'étude du
projet de loi à l'Assemblée nationale, je ne sais pas si vous
l'avez entendu, mais le ministre de l'Éducation, dis-je, nous a
répété aussi qu'il avait un délai à
respecter, soit le 15 janvier. Le 15 janvier, c'était le délai
qu'avait donné le leader pour présenter des projets de loi
à l'Assemblée nationale. Pour ne pas se faire avoir dans un
encombrement, un goulot d'étranglement, le leader du gouvernement nou3
avait dit que, désormais, il y aurait des normes précises que le
ministre devrait suivre. Le ministre nous a dit que, effectivement, parce qu'il
était pris avec ses délais et compte tenu du fait aussi que
l'Opposition avait déjà signifié par lettre au leader du
gouvernement, au leader de l'Opposition, ainsi qu'à lui-même,
qu'elle ne ferait pas d'objection s'il présentait un projet de loi en
dehors des règles qu'il avait lui-même fixées. Or, le
leader a agi dans ce sens-là, sachant que nous étions là
et que nous n'étions pas là pour bloquer un projet de loi qui
avait des correctifs à apporter.
Deuxièmement, quand le député de Sauvé et
président de la commission nous dit qu'il n'y a pas de corrections
à la loi 24, s'il y a eu des améliorations, je dois vous dire que
si, aujourd'hui, le ministre n'avait pas présenté un projet de
loi, il n'aurait pas pu apporter ces améliorations-là.
Je vous dis que la décision pour laquelle nous avions, à
l'époque, dit notre ferme position d'appuyer le ministre, c'était
sur la question des neutres qui pouvaient effectivement avoir des risques de ne
pas pouvoir voter à l'automne qui vient et il fallait adopter cela pour
le 1er avril.
Adopter cela pour le 1er avril quand nous entrons à
l'Assemblée nationale à la date où nous sommes
entrés, cela veut dire que nous devions accélérer le
processus pour l'adoption de ce projet de loi, ce que nous faisons actuellement
ce soir, en disant que nous sommes prêts à collaborer pour que le
1er avril prochain, ce projet de loi soit légalement en vigueur.
C'est dans ce sens-là que je dis que le ministre a profité
de la circonstance pour combler des trous dans le projet de loi 24, pour
corriger des parties du projet de loi 24. Je vais ajouter que nous avions fait
des recommandations au ministre dans le projet de loi 24 et il a dit: Je ne les
prends pas pour le moment, mais je viendrai plus tard et on verra si on fait
des corrections, mais à l'usure.
Mais je dois dire que nous avions proposé ces corrections
à l'époque et qu'elles avaient été refusées.
Nous croyons quand même - parce que nous croyons que notre rôle
n'est pas simplement de s'opposer pour le plaisir de s'opposer - que nous avons
accepté le projet de loi pour dire: Vous allez vivre avec. C'est vous,
comme gouvernement, qui avez décidé de l'adopter.
Dans ce contexte-là, nous croyons qu'effectivement, si en plus de
cet accord que nous avions donné sur la possibilité pour les
neutres de voter désormais pour éviter qu'ils soient
réduits à ne pas voter, en conséquence, le ministre a
profité de ces circonstances pour faire des correctifs qu'il n'aurait
pas amenés si le projet de loi n'avait pas été devant
nous.
C'est dans ce sens-là que je dis que notre collaboration
était importante et nécessaire. Je suis sûr que le ministre
en opinant du bonnet, comme dit l'expression, veut absolument vous dire: M. le
député a raison.
Le Président (M. Houde): Je reconnaîtrai à
nouveau le député de Sauvé en lui demandant d'être
bref...
M. Parent (Sauvé): Juste un mot à l'intention de
mon vice-président. Quand mon vice-président utilise le mot
"collaboration", je suis d'accord avec lui, mais quand il me dit que c'est
qrâce à l'Opposition... Vous n'avez donné aucune
permission, parce que les règles de procédure que nous nous
étions données, c'était notre propre décision.
Nous nous sommes dit que le leader, en Chambre, a dit qu'il y a une date
pour présenter un projet de loi et nous nous sommes disciplinés
nous-mêmes. Alors, vous ne nous avez rien donné, en fin de compte.
Vous nous avez donné une bonne collaboration. On l'apprécie et je
me joins à votre voeu pour inviter le président à appeler
l'article 1.
Le Président (M. Houde): Je reconnais le
député d'Abitibi-Ouest.
M. Gendron: Oui, très rapidement, M. le Président.
Je veux bien que le député de Sauvé trouve dans les
remarques de mon collègue des choses qui lui déplaisent. Mais il
reste que, ce qui est important de rappeler, avant de commencer l'étude
article par article, il s'agit d'un projet de loi,
somme toute, immensément mineur, mais qui fait suite à des
modifications que vous-même, comme parti... Ce que j'aimais moins, c'est
toujours la référence au Parti libéral.
Le Parti libéral n'a rien à voir, sauf qu'il a fait des
erreurs et qu'il les corrige. C'est bien plus cela, la réalité.
En mai 1986, le ministre actuel, par la loi 24, apportait des modifications
requises nécessaires pour améliorer globalement le contexte de
l'éducation. Cela, nous en sommes. Mais la loi 24 qui a
été sanctionnée en mai 1986, c'était votre loi.
Dès l'automne 1986, vous avez retouché à votre loi
25 par la loi 131; soit. Correction encore là mineure, requise
probablement; on a collaboré. Aujourd'hui, on a le projet de loi 13 qui
revient à nouveau modifier les dispositions de la loi 24 et de la loi
131.
Alors, on va appeler les choses par leur nom et on va dire que l'on a
affaire aujourd'hui à un projet de loi qui contient une vingtaine
d'articles. Environ douze ou treize articles corrigent des omissions, des
oublis, des choses qui n'ont pas été mentionnées. Dans le
fond, le projet de loi, globablement, comporte des amendements à des
articles déjà amendés; ce sont des articles de
concordance, des articles réparateurs déjà vus à
24, des oublis de la loi 24.
C'est de cela qu'on a à parler article par article. Je pense
qu'il faut appeler les choses par leur nom. Si on avait la volonté de
faire un long débat en remarques préliminaires, mais je pense
qu'on aurait eu l'occasion de le faire en deuxième lecture. Ce qui nous
étonne toujours, c'est cette incapacité - là, on est
obligé de parler du gouvernement libéral avec raison - d'arriver
à ce que j'appelle la réforme requise, nécessaire de la
vieillotte Loi sur l'instruction publique, qui ne répond plus aux grands
objectifs de n'importe quel gouvernement, sans le qualifier, moderne qui
répond à de3 objectifs d'éducation en 1987. Cela voudrait
dire des réaménagements majeurs sur la tenue d'élections
scolaires. Cela voudrait dire toute une définition du statut, du
rôle, de l'organisation de l'école, parce qu'il y a des choses
à modifier. La loi 3 l'avait fait, mais qu'est-ce que vous voulez? Comme
on est toujours un quart de gouvernement en éducation, on est
obligé de composer avec les avatars qu'elle a subis sur le plan
constitutionnel et ainsi de suite.
Mais il y a des dispositions où, manifestement, il y avait une
très grande majorité, un très grand consensus qui s'est
établi au Québec pour que, le plus rapidement possible,
l'essentiel de l'acte éducatif soit centré là où
cela doit se passer, sur l'école. On doit souffrir, par ces corrections
répétées, cette absence de réforme toujours requise
et nécessaire pour laquelle il y avait eu un consensus important.
Là, on parlerait des vraies choses. H me ferait plaisir d'avoir de
très sérieuses discussions avec le ministre de l'Éducation
pour dire; Comment se fait-il qu'après quand même quinze mois,
vous n'êtes pas encore en mesure d'apporter un projet de loi substantif
par rapport aux problèmes que vous avez très bien analysés
et très bien commentés, surtout en période
électorale, et pour lesquels vous aviez toutes les solutions? Là,
on est toujours devant rien.
Pour améliorer la participation des parents à la vie
scolaire, le Parti libéral n'a rien fait. Même si on me disait:
Dorénavant, le conjoint ou la conjointe du commissaire pourra avoir un
droit de vote à l'élection scolaire, soit. Je vais bénir
cela. Je vais être heureux quand on en parlera. Mais je vous dis que
comme réforme, on ne se battra pas dans les autobus avec ça. Le
rôle des attributions respectives des commissions scolaires et du
ministère de l'Éducation, il y a des choses importantes et
majeures là-dedans. Si vous me dites: Pour l'instant, on n'a rien
à dire là-dessus mais on aura un projet de loi
éventuellement qui fera la réforme importante de la
vétuste, de la vieillote Loi sur l'instruction publique. On en parlera
mais, ce soir, on va se contenter de regarder quelques petits articles
très mineurs, somme toute, qui corrigent des erreurs où il n'y a
pas de drame, mais ce sont des erreurs qu'il est important de corriger. C'est
le nom des affaires. On va parler du vrai nom des affaires. Je suis d'accord
pour aborder l'article 1.
Le Président (M. Houde): La parole est maintenant à
M, le ministre. S'il vous plaît!
M. Ryan: Je vais passer à l'article 1.
Le Président (M. Houde): D'accord, d'abord. Nous passons
maintenant à l'étude détaillée du projet de loi 13.
Article 1? M. le ministre.
Étude détaillée
M. Ryan: M. le Président, il faut bien comprendre la
portée de l'article 1. Je pense qu'il faut se reporter à
l'article 39 de la Loi sur l'instruction publique. Cet article n'a reçu
aucun amendement depuis plusieurs années. C'est un article qui est
extrêmement important. C'est une des dispositions charnières de la
Loi sur l'instruction publique. On y touche toujours avec beaucoup de prudence,
parce que je pense qu'il y a un phénomène que le
député de Laviolette, le député d'Abibiti-Ouest et
mes collègues reconnaîtront facilement: La Loi sur l'instruction
publique est un dispositif beaucoup plus subtil qu'on peut le penser.
Quand on touche à une pièce, cela a un effet de dominas.
Cela affecte plusieurs autres pièces. On oublie parfois l'effet qu'un
changement aura sur une pièce parfois trop discrète de l'ensemble
du portrait. Cela se comprend. Il n'y a pas de chose étonnante
là-dedans. Aussi longtemps qu'on sera avec cette loi, il faudra
l'aborder avec infiniment de prudence et de réalisme.
Ce que nous voulons faire, c'est ceci. Â l'article 39, il est dit
qu'une personne autre que catholique ou protestante, qui est domiciliée
dans un territoire commun à une municipalité scolaire pour les
catholiques et à une municipalité scolaire pour les protestants,
peut inscrire son ou ses enfants aux écoles de l'une ou de l'autre
commission scolaire, à son choix, laquelle commission scolaire est tenue
de les admettre. Cette personne doit, si elle est contribuable, verser ses
cotisations scolaires à la commission scolaire aux écoles de
laquelle ses enfants sont inscrits.
Je pense que cela va bien. Cela n'enlève pas le caractère
confessionnel des écoles de nos commissions scolaires, mais cela affirme
le caractère public et commun des écoles publiques, des
écoles communes, des écoles qui sont celles des commissions
scolaires communes. Cela veut dire que ces commissions scolaires ont des
écoles tellement pour tout le monde que, même si vous êtes
autre que catholique ou protestant et même si la majorité est
catholique ou protestante, vous pouvez envoyer vos enfants là et elles
sont obligées de les prendre. Dès que vous êtes inscrit
à cette école pour les fins de l'instruction de vos enfants, vous
avez le droit de voter. Vous avez même le droit d'être candidat aux
élections scolaires. C'est bon de le rappeler, parce qu'il y en a
beaucoup qui ne connaissent pas ces choses. Notre législation scolaire
est beaucoup moins autocratique qu'on peut le penser à bien des
égards. C'est un de ces traits démocratiques, je pense, dont nou3
avons tous lieu d'être fiers parce que cela donne une grande ouverture.
(20 h 45)
Maintenant, on a une clause qui dit: Si cette personne - autre que
catholique ou protestante toujours - n'a pas d'enfant, elle peut voter ou, le
cas échéant, être élue commissaire à l'une ou
l'autre des commissions scolaires de son choix, et elle doit, si elle est
contribuable, verser ses cotisations scolaires à la commission scolaire
en faveur de laquelle elle a fait ce choix. Ce choix en faveur de l'une ou
l'autre des commissions scolaires doit être fait, dit l'article 39
actuel, avant le 1er avril, sans quoi la personne est privée de son
droit d'être inscrite sur la liste de l'une ou l'autre des commissions
scolaires confessionnelles, surtout à Montréal, ou de l'une ou
l'autre des commissions scolaires en dehors du territoire de
Montréal.
Alors, ce que nous faisons, c'est que nous maintenons tout ce qui est
ici, mais nous ajoutons des amendements qui disent -j'en viens à
l'article 1 du projet de loi - que si la personne en question, autre que
catholique ou protestante, n'ayant pas d'enfant inscrit aux écoles, n'a
pas fait son choix avant le 1er avril de l'année scolaire
précédente et n'est pas contribuable ou n'a pas exercé le
choix prévu au troisième alinéa si elle est contribuable,
elle peut exercer son droit de voter quand même... d'être
élue commissaire à l'occasion de la confection de la liste
électorale. C'est là qu'on se reprend. On laisse la règle
commune, mais si la personne ne l'a pas fait, la liste électorale vient
ramasser son nom et elle ne se trouve pas à être
éloignée ou dépouillée de son droit de participer
à l'élection scolaire autant à titre d'électeur ou
d'électrice que de candidat ou de candidate. C'est l'objet de l'article
1 du projet de loi. Je pense l'avoir expliqué assez clairement.
M. Gendron: Cela se doit parce qu'on est d'accord pour
l'adopter.
Le Président (M. Houde): Oui. L'article 1 est-il
adopté?
Des voix: Adopté, M. le Président. Mme
Dougherty: J'ai une question...
Le Président (M. Houde): Oui, pardon. Mme la
députée de Jacques-Cartier.
Mme Dougherty: ...simplement pour clarifier la situation. Je
parle d'un couple sans enfant. Si la femme choisit de voter protestant et son
mari choisit de voter catholique, les cotisations sont versées à
la commission scolaire catholique, est-ce que la femme protestante a le droit
de se présenter comme commissaire parce que les cotisations de la
famille sont versées à la commission scolaire catholique? Je sais
que cela n'a rien à voir avec le changement qu'on a fait, mais...
M. Ryan: J'aimerais demander l'avis du conseiller juridique.
C'est vraiment une question pour des conseillers juridiques que vous
soulevez.
Mme Dougherty: Oui.
M. Ryan: Nous en avons d'excellents. Est-ce que je pourrais, M.
le Président, avec la permission des députés, demander
peut-être à M. Côme Dupont...
Le Président (M. Houde): Vous permettez qu'il donne
l'explication?
Une voix: Oui.
M. Ryan: ...du service du contentieux du ministère de
l'Éducation?
M. Jolivet: Oui, M. le Présidente Nous n'avons pas
d'objection parce qu'on s'aperçoit, à ce moment-là, que le
ministre n'a peut-être pas été assez clair pour la
députée de Jacques-Cartier.
M. Ryan: Non, mais...
Mme Dougherty: J'ai une autre question du même ordre.
D'accord?
M. Jolivet: Allez-y.
Mme Dougherty: En même temps. Cela n'a rien à voir
avec les changements qu'on introduit ici.
Le Président (M. Houde): Mme la députée de
Jacques-Cartier, à vous la parole.
Mme Dougherty: Ce n'est pas tout à fait
hypothétique. Je crois qu'il y a des cas, lorsque les filles
fréquentent... Je parle des couples avec des enfants maintenant. Par
exemple, dans la même famille, les filles fréquentent
l'école protestante et les garçons fréquentent
l'école catholique.
Une voix: C'est le contraire.
Mme Dougherty: Ou le contraire. Alors, est-ce que cela donne le
droit aux deux parents de se présenter comme commissaire dans les deux
commissions? D'accord"? Parce que la loi présume que tous les enfants
fréquentent la même commission scolaire ou le même type de
commission scolaire, mais c'est une situation qui pourrait être
très réelle, qui pourrait arriver.
Le Président (M. Houde): M. le ministre.
M. Ryan: Je vais vous donner une explication et notre conseiller
continuera. La personne qui est propriétaire est inscrite à une
commission scolaire, sur une des deux listes.
Mme Dougherty: Oui.
M. Ryan: Elle a un de ses enfants à cette commission
scolaire. Elle appartient à cette commission scolaire. Si elle a un de
ses enfants à l'école protestante, il y a un arrangement avec la
commission scolaire catholique en vertu duquel la cotisation qui est
reçue du gouvernement pour cet enfant va être
transférée à la commission scolaire protestante.
Mme Dougherty: Oui.
Une voix: Eh bien!
M. Ryan: N'est-ce-pas, M. Dupont?
M. Jolivet: Oui...
M. Ryan: Il n'y a pas de problème.
Mme Dougherty: Oui. Ce que vous dites, c'est que le fait que les
cotisations sont versées à une telle commission scolaire,
catholique par exemple, cela veut dire que tous les enfants appartiennent, par
définition, à la commission scolaire catholique. S'il veut
fréquenter l'autre commission, il faut une entente.
M. Ryan: C'est cela.
Le Président (M. Houde): Est-ce que c'est clair, Mme la
députée de Jacques-Cartier?
Mme Dougherty: Je ne suis pas tout à fait certaine.
M. Ryan: Avec la permission des membres, peut-être
pourrions-nous demander...
Le Président (M. Houde): Ils l'ont donné
tantôt. Vous permettez qu'il prenne place?
M. Jolivet: Juste en addition aux questions, compte tenu de ce
que Mme la députée de Jacques-Cartier vient de dire,
pput-être aurions-nous un argument frappant pour aller à des
commissions scolaires linguistiques plutôt que catholiques et
protestantes? Deuxièmement, il faut peut-être se poser la
question. Dans le cas où le mari et la femme sont copropriétaires
du même immeuble, lequel des deux a le droit de vote d'après ce
que vous dites; s'ils sont propriétaires, à quelle place?
Le Président (M. Houde): Est-ce que M. le conseiller peut
prendre place et s'identifier, s'il vous plaît? II peut s'asseoir
là-bas, il y a un siège libre.
M. Dupont (Côme): Me Côme Dupont, service juridique
de l'éducation. Votre première question. Si le mari est
propriétaire de l'immeuble, il doit, pour des fins fiscales, inscrire
son nom sur le rôle d'évaluation de la commission scolaire de son
choix. Comme propriétaire, il doit voter à la commission scolaire
à laquelle il choisit de payer ses taxes. Mais sa conjointe, qui n'est
pas propriétaire, a le droit de choisir la commission scolaire pour qui
elle va voter. C'est évidemment si elle n'a pas d'enfant dans les
écoles. Dans le cas d'une personne
qui n'a pas d'enfant dans les écoles, la personne qui est
propriétaire doit être inscrite sur la liste électorale de
la commission scolaire où elle a choisi de payer ses taxes. La personne
qui n'est pas propriétaire choisit de voter à la commission
scolaire de son choix.
Pour ce qui est des ententes entre commissions scolaires, c'est la
commission scolaire qui scolarise l'enfant qui reçoit les subventions
par entente. En vertu des règles budgétaires annuelles, les
commissions scolaires se facturent entre elles les dépenses non
subventionnées qui doivent être payées par les cotisations
scolaires, de sorte que la commission scolaire d'accueil qui reçoit un
enfant par entente aura de la commission scolaire d'origine un montant per
capita pour des dépenses non subventionnées de la commission
scolaire d'accueil, vu que cette entente relève d'une autre commission
scolaire et que la taxe est imposée par l'autre commission scolaire.
C'est un système de facturation entre commissions scolaires pour les
dépenses non subventionnées qui doivent être
financées par la taxe scolaire.
Mme Dougherty: L'autre partie de la question...
Le Président (M. Houde): Mme la députée de
Jacques-Cartier.
Mme Dougherty: ...c'est le cas d'un couple sans enfant. Si le
mari verse ses taxes à la commission scolaire catholique, est-ce que le
droit de la femme de se présenter comme commissaire reste parce qu'elle
a choisi la commission protestante pour fins de vote?
M. Dupont: La femme qui n'est pas propriétaire n'a pas
à choisir la commission scolaire à laquelle elle va payer ses
taxes.
Mme Dougherty: Non, non.
M. Dupont: Donc, elle a à choisir...
Mme Dougherty: Elle a le droit de vote, n'est-ce-pas?
M. Dupont: Oui, mais son droit de vote va s'exercer dans la
même commission scolaire pour laquelle elle veut être
élue.
Mme Dougherty: Oui. D'accord.
M. Jolivet: D'ailleurs, il y a un amendement de
proposé.
Mme Dougherty: Alors, elle pourrait choisir la commission
scolaire protestante et être élue commissaire, malgré le
fait que son mari paie ses taxes à la commission scolaire catholique et
vote à la commission scolaire catholique. M. Dupont: Oui.
Mme Dougherty: D'accord. On parle de deux personnes...
M. Dupont: Elles sont indépendantes. Mme Dougherty:
...indépendantes. M. Ryan: 11 y avait la question de...
Le Président (M. Houde): M. le ministre.
M. Dupont: Pour ce qui est de la copropriété, c'est
sûr que si les deux personnes sont copropriétaires divises ou
indivises d'un même immeuble, les deux sont enregistrées comme
propriétaires de l'immeuble donc, les deux doivent payer leurs taxes
à l'une ou l'autre des commissions scolaires et voter à la
commission scolaire où ils paient leurs taxes.
M. Jolivet: Dans le cas où ils ont des enfants dont l'un
se trouve dans une commission scolaire et l'autre dans l'autre commission
scolaire, cela veut dire qu'ils vont avoir un choix à faire. Celui qui
est propriétaire à l'une ou l'autre des places, la conjointe,
dans le présent exemple, va avoir à choisir aussi parce qu'elle
n'est pas contribuable dans l'un ou l'autre des cas, est-ce qu'il est possible
qu'on puisse aller jusqu'à voter dans les deux commissions scolaires
à la fois?
M. Dupont: Ce cas précis que vous soulevez n'est pas
solutionné par la Loi sur l'instruction publique.
M. Jolivet: Non, hein. Parce qu'il a deux enfants donc, pour un
enfant il choisit une place et pour l'autre enfant, il choisit une autre
place.
M. Dupont: On pourrait déduire de la Loi sur l'instruction
publique que c'est une ambiguïté de la loi, la personne pourrait
voter aux deux endroits et payer aux deux endroits. En réalité,
je ne sais pas si cela arrive que la même personne puisse être
taxée par les deux commissions scolaires? Cela devrait être assez
lourd pour la personne.
M. Jolivet: D'accord. Cette possibilité est un peu
hypothétique, mais il reste qu'il y a des gens, parce qu'ils aiment
participer comme commissaire, être élus quelque part, qui
pourraient le faire dans les deux; cela ne les dérangerait pas de payer
80 $ de plus quelque part pour avoir cette possibilité. Donc, on s'en
vient à des décisions sur la
linguistique pour l'automne, quoi? M. Ryan: Merci de votre
aide.
M. Jolivet: Est-ce que cela pourrait arriver, dans cette
hypothèse, qu'une personne soit élue commissaire à deux
commissions scolaires, si je veux aller à l'absurde de la discussion,
cela peut être possible?
Une voix: ...
M. Jolivet: Cela arrive, des gens qui sont... Vous vous en
souvenez, on avait double mandat, on était député et maire
et il a fallu faire sauter cela. Cela existe seulement au
fédéral. Il y en a qui avaient double mandat. On n'a pas vu cela
longtemps, dernièrement...
Le Président (M. Houde): M. le ministre.
M. Ryan: J'hésite à vous répondre parce que
quand on va vous arriver avec une amélioration, vous allez nous
reprocher de ne pas l'avoir vue cette fois-ci.
M. Jolivet: II y a une chose certaine, M. le Président, au
moins on aura sensibilisé le ministre grâce aux questions de Mme
la députée de Jacques-Cartier.
M. Ryan: M. le Président, on sait qu'on se le fera
rappeler.
Le Président (M. Houde): Je n'en doute pas. Est-ce que
l'article 1 est adopté?
Mme Dougherty: Oui.
Le Président (M. Houde): Adopté à
l'unanimité. J'appelle l'article 2.
M. Ryan: L'article 2 comporte une modification mineure. Dans
l'article 47.4 de la loi 24 adoptée l'an dernier, on écrivait
à la fin: Dans les cas d'annexion ou de fusion, les secrétaires
généraux des municipalités scolaires fusionnées ou
annexées procèdent conjointement. Or, on dit ici: "Dans le cas
prévu à l'article 47.2, le secrétaire
général de la municipalité scolaire divisée
procède, dans les 30 jours qui précèdent la date où
les changements prennent effet, à l'élection du président
et du représentant du comité de parents de la commission
scolaire." On dit: "Ils demeurent en fonction jusqu'à la date de leur
remplacement par des personnes élues selon l'article 52.1".
On remplacerait les mots "de la commission scolaire" par les mots
suivants: "de chaque commission scolaire résultant de la fusion, de
l'annexion ou de la division". Je pense que...
Le Président (M. Houde): Adopté. J'appelle
l'article 3. M. le ministre, est-ce qu'il y a des rectifications?
M. Ryan: Je ne voudrais pas vous emporter trop vite, je ne sais
pas si cet article n'est pas l'occasion de poser le problème de la
division des quartiers électoraux, Finalement, d'après ce que je
comprends, cela touche les cas où une municipalité scolaire
annexe une partie du territoire d'une autre municipalité scolaire qui ne
forme pas un quartier, elle intèqre ce territoire à ses
quartiers. Je pense qu'il y a seulement cela qu'on change ici.
M. Jolivet: C'est l'article 47.1 qui...
M. Ryan: C'est cela, qu'on vient ajouter.
Le Président (M. Houde): Oui, M. le député
d'Abitibi-Ouest.
M. Gendron: Je pense que le ministre a raison, à condition
qu'il dise que ce que cela ajoute c'est l'obligation de tenir là aussi
une élection scolaire le troisième dimanche pour la partie
annexée.
Le Président (M. Houde): Est-ce que l'article 3 est
adopté? (21 heures)
M. Jolivet: Adopté.
Le Président (M. Houde): J'appelle l'article 4.
M. Ryan: L'article 48 de la Loi sur l'instruction publique
à laquelle on fait allusion au début de l'article 4 du projet de
loi 13 est celui qui détermine comment on va procéder pour la
délimitation des quartiers électoraux. Cet article avait
déjà été modifié par la loi 24 l'an dernier.
On apportera de nouveau une modification cette année qui dirait
essentiellement ceci... Si on veut se comprendre, là, il faut se
reporter au texte de l'article 48 de la Loi sur l'instruction publique. Il est
un peu trop long pour que j'en donne lecture au complet. D'un autre
côté, pour qu'on se comprenne bien, il faudrait quasiment que je
vous le donne. Cela va prendre deux minutes. Est-ce qu'on est
intéressé à ce que je fasse lecture de l'article 48?
Le Président (M. Houde): M. le député de
Laviolette.
Une voix: II n'y a pas de problème quant à mai.
M. Ryan: Cela va être mieux, cela va être plus
consciencieux. Je pense que vous n'avez pas votre texte de la Loi sur
l'instruction publique devant vous.
M. Jolivet: La loi actuelle, à l'article 48.
M. Ryan: Oui.
M. Jolivet: Je l'ai devant moi.
M. Ryan: Vous l'avez devant vous. Alors, ce n'est pas
nécessaire de le lire si vous l'avez.
M. Gendron: On l'a dans nos notes. M. Ryan: Vous l'avez
dans vos notes.
M. Jolivet: Vous voulez le lire, je n'ai pas d'objection à
ce que vous la lisiez.
M. Ryan: Très bien. Si vous l'avez, vous prendrez
seulement le dernier alinéa du sous-paragraphe a qui dit ceci: "Le
nombre de quartiers ainsi déterminé ne peut cependant être
diminué par suite d'une diminution dans le nombre d'enfants sauf dans
les cas prévus aux articles 46, 47 et 47.2." Ce sont des cas de fusion
d'annexion, évidemment.
M. Jolivet: D'annexion.
M. Ryan: Est-ce que cela va?
M. Jolivet: Cela va.
Le Président (M. Houde): L'article 4, adopté?
M. Jolivet: Adopté.
Le Président (M. Houde): J'appelle l'article 5.
M. Ryan: Nous en sommes à l'article 78. C'est l'affaire
des conjoints.
M. Jolivet: C'est cela.
M. Ryan: Nous laissons tomber le deuxième alinéa de
l'article 78 de la Loi sur l'instruction publique. Nous entrons dans
l'âge moderne par la porte de côté.
M. Jolivet: On prend une loi particulière pour
régler un cas particulier, n'est-ce pas?
M. Ryan: Pardon!
M. Jolivet: Ce n'est pas une loi...
M. Ryan: Je vais dire pour être malicieux que si le
député considère que c'est un cas particulier, il n'a pas
la même conception que moi des droits de la femme.
M. Jolivet: Non, cela là!
M. Ryan: C'est le genre de lanqage qu'on tenait quand on
était dans l'Opposition, on montait...
M. Jolivet: Le ministre oublie que le conjoint peut être un
homme aussi dans un autre cas.
M. Ryan: C'est vrai. D'après ce que les femmes nous
disent, il n'y aurait pas à se plaindre. Alors, de ce côté,
je pense que les raisons qui sous-tendent cette disposition du projet de loi 13
ont été comprises aussitôt qu'elles furent
énoncées.
M. Jolivet: Si je comprends bien, M. le ministre, quand on
regarde l'article 5 tel que présenté, il fait
référence à la loi qui a été
déposée par votre collègue de la Justice, qui avait pour
but d'enlever certains éléments discriminatoires envers certaines
personnes, groupes de personnes, etc.. C'est encore un oubli, mais dans la loi
du député et ministre responsable de la Justice ce n'est pas
celle-là. Vous êtes sûr? Il y avait une loi qui enlevait
certaines discriminations qui a été déposée
à l'automne.
M. Ryan: C'est seulement la partie d'inéligibilité
des conjoints des représentants du comité de parents.
M. Jolivet: Mais quand c'est écrit: est de nouveau
modifié par la suppression du deuxième alinéa, c'est parce
qu'il a été modifié à partir du texte qui avait
été modifié, lequel venait du ministre de la Justice. Dans
la loi omnibus du ministre de la Justice à laquelle a fait
référence l'article, cela a été oublié; donc
vous le corrigez immédiatement.
M. Ryan: C'est cela. On profite de son absence en Europe. Vous
complétez son oeuvre magistrale.
Le Président (M. Houde): Est-ce que l'article 5 est
adopté?
M. Ryan: Avec son consentement, parce que je peux vous assurer
qu'il était présent au comité de législation quand
cela fut étudié et qu'il donnait tout son accord.
Le Président (M. Houde): J'appelle l'article 6.
M. Ryan: L'article 6 est une autre magnifique amélioration
que l'on voudra qualifier de modeste, mais qui n'en a pas moins la
signification intéressante.
Comme je l'ai expliqué déjà dans les stades
antérieurs de notre débat, en vertu de la loi actuelle, il faut
avoir au moins 18 ans
et être citoyen canadien au moment de l'inscription de son nom sur
la liste électorale, tandis qu'avec la modification que nous apportons,
cette condition s'appliquerait le jour de l'élection. Il faut avoir 18
ans ie jour de l'élection pour être admis à inscrire son
nom sur la liste électorale. Cela veut dire que si on confectionne la
liste électorale le 15 septembre et que l'élection a lieu le 15
novembre, si vous êtes né le 13 novembre, vous avez le droit de
mettre votre nom' sur la liste électorale, même si vous n'avez pas
18 ans à ce moment-là, tandis qu'actuellement si vous n'avez pas
18 ans le jour où le recenseur passe chez vous, vous n'avez pas le droit
d'être sur la liste électorale.
Le Président (M. Houde): Oui, M. le
député.
M. Jolivet: M. le Président, nous aurions le droit lors de
l'inscription dans les délais prévus, après la visite
des... Donc, cela veut dire que cela rapprocherait quand même de la date
de l'élection elle-même.
M. Ryan: II reste encore un délai auquel on met un
terme.
M. Jolivet: Effectivement, quand on est habitué de faire
des additions à d'autres niveaux municipal et provincial ou
fédéral, la question posée par les gens qui font
l'inscription sur la liste, c'est: Votre fille ou votre garçon aura-t-il
18 ans le jour du vote? Si oui, on l'inscrit à ce moment-là,
alors qu'on vient clarifier la situation en disant: C'est vraiment le jour de
la votation qu'il est à ce moment-là majeur.
Le Président (M. Houde): Est-ce que l'article 6 est
adopté?
M. Jolivet: Adopté.
Le Président (M. Houde): Adopté. L'article 7, s'il
vous plaît!
M. Ryan: L'article 7 est celui qui vise à modifier la
période pendant laquelle a lieu la confection de la liste
électorale. Dans le texte actuel de la loi, on dit que cette
opération aura lieu entre le 15 août et le 15 septembre de
l'année où l'élection des commissaires et des syndics
d'écoles doit être tenue. On remplacerait les mots "entre le 15
août et le 15 septembre" par les mots "entre le 75e jour et le 35e jour
précédant celui du scrutin".
Pour établir ces chiffres, nous avons fait des calculs quant
à la période qui devrait intervenir pour la confection de listes
électorales dans l'hypothèse d'une élection comme celle de
cette année qui a lieu à la date la plus rapprochée
possible en novembre, c'est-à-dire le 15 novembre. Le troisième
dimanche de novembre ne peut pas arriver plus tôt que le 15 novembre et
cela nous mène au 1er septembre jusqu'à environ le 10 octobre. On
a trouvé que c'était une chose raisonnable.
Il nous semble que le délai de 40 jours est un délai
convenable. Nous n'avons pas d'inclination à envisager une autre
durée que celle-là pour l'instant, à moins qu'on ne nous
fasse des démonstrations. Évidemment, on pourrait écrire
38, 42, 36; c'est discutable ad infinitum, mais 40 nous semble être un
bon chiffre.
Le Président (M. Houde): M. le député de
Laviolette.
M. Jolivet: M. le Président, le fait d'inscrire "entre le
75e jour et le 35e jour précédant le jour du scrutin" a pour
effet de permettre de ne pas inscrire une date, comme on l'avait entre le 15
août et le 15 septembre, étant donné que la date la plus
rapide est le 15 novembre et la date la plus éloignée est le 21
novembre, cela veut dire que l'on peut jouer. La liste, en regard de cet
article, nous permet de l'ajuster d'année en année aux
élections, à la date maximale et à la date minimale du
troisième dimanche du mois de novembre.
D'un autre côté, en augmentant de 30 à 40 le nombre
de jours pour confectionner la liste électorale, cela fait
référence à un article qui suit et qui a pour effet de
déplacer le temps pour la radiation ou l'inscription à la liste
électorale à l'article 10 de quinze à cinq jours, ce qui
fait que l'augmentation de dix jours, il faudrait la reprendre quelque part.
C'est pour cela qu'on disait: Est-ce qu'il y a moyen de le regarder en le
diminuant? Parce que plus on l'allonge, mieux c'est; on a le temps d'avoir plus
de monde. Plus on le raccourcit, moins on a le temps d'avoir de monde,
peut-être, hypothétiquement.
Mais, d'un autre côté, si on leur donne cinq jours,
même si on dit que c'est ce nombre de jours qui existent pour
l'élection provinciale, il faut dire que le but de l'élection
scolaire est d'augmenter le nombre de gens qui participent à
l'élection scolaire. En conséquence, si on a intérêt
à demander sept, huit, neuf ou dix jours à l'article 10, il faut
d'autant raccourcir la période à l'article 7.
C'est dans ce sens-là que je posais ma question au départ,
parce que la décision du ministre à ce sujet, s'il n'a pas
l'intention de présenter de papillon pour changer le nombre de jours,
cela veut dire qu'il n'a pas l'intention non plus de changer l'article 10.
M. Ryan: C'est sûr que les deux fonctionnent. Maintenant,
nous avons consulté la loi électorale et, là, je vais
avoir la
réponse. Je crois que dans la Loi électorale quand nous
avons fait la vérification, c'était un délai... Je pense
que cela va du lundi au samedi, c'est-à-dire l'équivalent de cinq
jours. Si on a cela pour la Loi électorale, franchement, c'est aussi
bien d'avoir une certaine uniformité dans nos dispositions
électorales, que ce soit autant au niveau provincial que municipal.
Pour les demandes en radiation, le bureau de dépôt est
ouvert de 10 heures à 22 heures, du lundi au samedi de la
troisième semaine qui précède celle du scrutin. On s'en
tire très bien; il n'y a pas de problème.
M. Jolivet: M. le Président.
Le Président (M. Houde): Oui, M. le député
de Laviolette.
M. Jolivet: En référence au ministre, il y a une
chose certaine, c'est que nous voulons, par les modifications qui ont
été apportées depuis nombre d'années à la
loi scolaire, permettre pour les élections scolaires une plus grande
participation de l'ensemble de la population.
Il est évident que l'élection scolaire a peut-être
moins d'attirance que l'élection provinciale où là il y a
un mouvement à travers le Québec et tout le monde connaît
les délais, il y a des gens qui organisent les listes électorales
pour des partis politiques et qui avertissent les gens qu'ils ont de telle date
à telle date pour aller s'inscrire et on s'assure que la personne est
sur la liste, etc., parce que chacun des partis politiques veut mousser la
candidature de tel personnage et, en conséquence, que plus de gens
votent pour lui.
Cela se fait. II y a du monde qui travaille à des listes
électorales. Mais quand on est sur le plan des élections
scolaires, pour y avoir déjà participé, je dois vous dire
que ce n'est pas la même chose. L'organisation n'a pas la même
teneur. La publicité n'a pas la même teneur. Il y a des gens qui
ne savaient même pas, à l'époque, que c'était tel
jour du mois de juin qui était la date de mise en nomination et, la
semaine suivante, les élections.
Donc, il fallait faire plus de publicité, plus de travail, plus
de porte-à-porte. En fait, moi, je l'ai vécu. Vous avez justement
vécu ces choses à d'autres niveaux. C'est dans ce sens-là
que je dis qu'étant donné que nous sommes dans la loi scolaire,
qui n'a peut-être pas la même attirance que la loi qui permet les
élections provinciales, on devrait raccourcir le délai
d'inscription par les gens qui font la liste électorale et allonger
plutôt la période de réinscription et de radiation à
l'étape suivante.
M. Ryan: M. le Président.
Le Président (M. Houde): M. le ministre.
M. Ryan: J'aimerais peut-être qu'on laisse cet article
entre parenthèses pour qu'on y pense. Moi, je suis plutôt enclin
à maintenir ce que nous proposons, mais je suis prêt à
concevoir qu'il y a des arguments à l'appui de l'autre point de vue.
Mais j'aimerais qu'on garde celui-là entre parenthèses pour y
revenir.
M. Jolivet: Mais je pourrais vous suggérer une solution,
M. te Président, pour adopter le projet de loi ce soir article par
article. Ce serait que le ministre tienne compte de ce qu'on dit et que lorsque
arrivera le dépôt du rapport - parce que c'est dans les jours qui
viennent - s'il a eu le temp3 d'y réfléchir, il nous fera mention
de cela lors de la prise en considération du rapport.
M. Ryan: Je l'apprécierais énormément. C'est
parce qu'on cherche le bien de nos élections scolaires, mais pas d'autre
chose. Si on peut faire quelque chose pour tenir compte de ce point de
vue-là, j'aimerais vérifier comme il faut, parce que je ne
vaudrais pas m'écarter de la Loi électorale sans raison. Le
député de Laviolette a invoqué une raison qui
mérite d'être considérée. On va le faire et on aura
l'occasion de se consulter.
Le Président (M. Houde): Donc, l'article 7, on le
suspend?
M. Jolivet: Non, M. le Président...
Le Président (M. Houde): Non, on l'accepte...
M. Jolivet: ...on va l'adopter avec ce qu'on dit. Le ministre,
s'il a des amendements, pourra nous les apporter à l'étape de la
prise en considération.
Le Président (M. Houde): D'accord. J'appelle l'article
8.
M. Ryan: L'article 8 concerne la publication de la liste
découlant du recensement des électeurs. On dit: au plus tard le
35e jour, c'est-à-dire le délai qui est fixé dans
l'article précédent, le secrétaire-trésorier
dépose à son bureau la liste des électeurs et il donne
avis public de ce dépôt dans les cinq jours qui suivent.
M. Jolivet: En fait, s'il y a des changements, les concordances
se font.
Le Président (M. Houde): M. le ministre. (21 h 15)
M. Ryan: Dans le projet de loi que nous avons adopté l'an
dernier, on ne donnait pas de délai pour la publication. C'était
écrit tout simplement; "II donne ensuite avis public de ce
dépôt." Là, on dits ...donne avis public de ce
dépôt dans les cinq jours qui suivent." On améliore les
choses. C'est l'article 8, n'est-ce pas? Je ne sais pas s'il y a d'autres
commentaires là-dessus.
Le Président (M. Houde): Est-ce qu'il y a d'autres
commentaires ou si l'on adopte l'article 8? Un instant! Oui. Je vais attendre.
D'accord, M. le député de Laviolette.
M. Jolivet: Oui, j'étais d'accord, mais je voulais
seulement vérifier quelque chose.
Le Président (M. Houde): Oui, d'accord.
M. Jolivet: On s'en va à l'article 10, M. le
Président. S'il y avait un amendement à l'article 7, par
concordance, il y aurait aussi des changements aux articles qui suivent.
Le Président (M. Houde): D'accord. Donc, on adopte
l'article 8?
M. Jolivet: Oui, adopté.
Le Président (M. Houde): Adopté. Article 9?
M. Ryan: L'article 9 est un article de concordance.
M. Jolivet: C'est ça.
M. Ryan: Je pense qu'on a déjà vu tout ce qui peut
concerner le principe de cela dans les articles antérieurs, n'est-ce
pas?
M. Jolivet: II n'y a pas de problème, M. le
Président.
M. Ryan: Adopté.
Le Président (M. Houde): L'article 9 est adopté.
Article 10? Vous allez plus vite que moi. Cela prend tout mon temps pour les
parafer. Cela va bien.
M. Jolivet: C'est de concordance avec ce qu'on a dit. C'est tout
simplement pour vous rappeler, M. le ministre, que la mitoyenne entre 15 et 5
pourrait être 10. Par le fait même, la concordance des articles
précédents pourrait être faite. En tout cas, on vous
suggère cela comme possibilité de réflexion. On adopterait
l'article 10.
Le Président (M. Houde): Adopté.
M. Ryan: II est entendu que ce qu'on ajouterait ici, on
l'enlèverait à l'article 7. M. Jolivet: C'est cela. Le
Président (M. Houde): D'accord.
M. Ryan: Là, pour le moment, nous adoptons, pour qu'il n'y
ait pas de malentendu, l'article tel qu'il est.
Le Président (M. Houde): Tel qu'il est, oui.
M. Ryan: Nous y reviendrons, s'il y a lieu, au stade
ultérieur de la prise en considération.
Le Président (M. Houde): Oui. Article 11?
M. Ryan: C'est le délai qui est accordé à
l'électeur pour la convocation qui doit lui être faite en vue de
l'exercice de son droit de demande de radiation et de correction. Etant
donné l'ensemble de l'échéancier que nous avons
conçu, ici, "les sept jours suivants" iraient mieux que les "quinze
jours suivants"» Je m'excuse. Je pense que j'ai mal
interprété l'article de la loi. C'est le délai pour la
convocation des commissaires, pour la réunion à laquelle ils
doivent examiner la liste électorale et les demandes de radiation et de
correction qui ont été faites.
M. Jolivet: C'est cela.
M. Ryan: Le délai s'applique à la convocation des
commissaires. On trouve que sept jours au lieu de quinze vont faciliter la
réalisation de l'échéancier.
M. Jolivet: À ce moment-là, on enlève "et en
donner un avis public...", qui avait pour effet, d'après ce que vous
avez dit jusqu'à maintenant, de prolonger les délais qui sont
déjà très courts...
M. Ryan: C'est cela.
M. Jolivet: ...compte tenu de l'élection à
venir.
M. Ryan: Exactement.
M. Jolivet: Je n'ai pas d'objection, M. le Président.
Le Président (M. Houde): Article 11, adopté.
Article 12?
M. Jolivet: C'est la concordance.
M. Ryan: Oui, étant donné tout
l'échéancier que nous avons, les 31 jours ne sont pas
possibles.
M. Jolivet: C'est l'échéancier qui revient.
M. Ryan: Ce sont les 17 jours qui deviennent possibles.
Le Président (M. Houde): Adopté. Article 13?
M. Ryan: L'article 13, c'est la suppression de l'appel à
la Cour provinciale. C'est la sous-section 5 de la section IV, en chiffres
romains, de la partie III, en chiffres romains. En fait, ce sont les articles
95 et suivants. Les articles 95 à 101 se trouvent à tomber, c'est
bien cela?
M. Jolivet: On fait la concordance avec la Loi électorale
actuelle du Québec.
M. Ryan: Exactement. Ce sont sept articles que nous laissons
tomber.
Le Président (M. Houde): L'article 13 est adopté.
J'appelle l'article 14.
M. Ryan: On finit par la simplifier tranquillement.
M. Jolivet: Cas par cas vers le général.
M. Ryan: M. Cas-par-cas. On va vous jouer des tours.
Le Président (M. Houde): J'appelle l'article 14.
M. Jolivet: On a des craintes parfois, quand vous agissez cas par
cas, de faire passer le poisson avec l'arête dans le gorge de
l'individu.
M. Ryan: Je l'ai dit cet après-midi, on va revenir
à des considérations générales.
M. Jolivet: On verra.
M. Ryan: Très bien.
Le Président (M. Houde): L'article 14?
M. Ryan: Ici on enlève les mots "du 16e au 14e jour" pour
les remplacer par "le 14e jour". Je demanderai l'avis de notre conseiller
juridique si vous y consentez.
Actuellement, sur l'île de Montréal, le délai est de
huit jours. Là, il serait ramené à quatorze jours pour
tout le monde.
M. Jolivet: J'ai de la misère à comprendre, M. le
Président.
Le Président (M. Houde): M. le député de
Laviolette.
M. Jolivet: Avant qu'il aille trop loin, je dirai que le but de
l'article 14 est d'étendre sur trois jours ce qui se fait sur une
journée actuellement. C'est l'inverse. Actuellement, c'est la
journée du lundi qui précède l'élection que la mise
en candidature se fait. Là vous l'allongez sur trois jours.
M. Ryan: M. le Président, j'ai eu une distraction;
j'étais dans la loi 24.
M. Jolivet: Ah, c'est cela? D'accord. M. Ryan: Je trouvais
que...
Le Président (M. Houde): Cela ne fonctionnait pas. Est-ce
que l'article 14...
M. Jolivet: Si cela a pour but de faciliter le plus
d'inscriptions possible comme candidats potentiels, nous sommes d'accord.
Le Président (M. Houde): L'article 14 est-il...
M. Jolivet: Plus il y aura de gens qui auront la chance de
pouvoir s'inscrire, plus ils vont amener leurs électeurs avec eux, plus
il y aura d'électeurs, plus le ministre sera content.
M. Ryan: C'est cela.
M. Jolivet: Pour éviter les élections par
acclamation.
Le Président (M. Houde): Cela va pour l'article 14?
M. Ryan: Oui.
Le Président (M. Houde): L'article 14 est adopté.
J'appelle l'article 110.
M. Ryan: Nous sommes à l'article 15.
Le Président (M. Houde): L'article 15.
M. Ryan: L'article 15 est celui qui a pour effet d'assurer la
continuité dans la représentation des parents au sein des
commissions scolaires régionales où il se produit des
phénomènes d'intégration, de fusion ou d'annexion.
C'est la même chose que nous avions tantôt pour les
commissions scolaires; c'est la transposition aux commissions scolaires
régionales de ce que nous avons fait à l'article 2.
M. Jolivet: Les parents?
M. Ryan: Oui. Mais ici ce sont les commissions scolaires
régionales
M. Jolivet: En fait, si je comprends ce que le
député de Sauvé nous disait tout à
l'heure, ce n'est pas un oubli, même si on sait que c'est un
oubli, la loi 24. J'ai dit: L'article 15 a pour but de régler un
problème qui est un oubli de la loi 24. Mais on ne doit pas dire cela;
le député de Sauvé m'a dit que je ne devais pas dire
cela.
M. Ryan: C'est vrai.
Le Président (M. Houde): II est parti.
M. Ryan: Il est parti. Vous êtes d'une gentillesse
consommée à son endroit.
M. Jolivet: Non, j'ai été très gentil envers
lui, parce que je n'ai pas dit qu'il était parti. C'est vous qui l'avez
ajouté; je ne voulais pas le dire.
M. Ryan: Merci.
M. Jolivet: II est adopté.
Le Président (M. Houde): L'article 15 est adopté.
J'appelle l'article 16.
M. Ryan: L'article 16 porte essentiellement sur les
élections scolaires dans l'île de Montréal. Actuellement,
le délai pour la publication du nombre de commissaires qu'il y aura dans
une commission scolaire est de quatre mois avant l'élection. Cela
voudrait dire qu'il faudrait que ce nombre soit publié avant le 15
juillet, tandis qu'ici nous mettons "avant le 1er juillet de l'année
scolaire", au moins quatre mois. Actuellement, c'est -attendez un peu dans la
loi actuelle, au moins quatre mois avant l'élection. Nous mettons ici
"avant le 1er juillet" pour que les gens soient au courant de cela avant que la
saison d'été commence, que tout soit clair, qu'il n'y ait pas de
mélange, qu'il n'y ait pas de gens qui soient partis en vacances et
qu'on se réveille avec des problèmes auxquels on n'aurait pas
pensé.
M. Jolivet: Ensuite, il y a, selon la modification, un
deuxième alinéa pour qu'on supprime les quatrième et
cinquième alinéas. C'est ce que vous disiez dans votre discours
à l'effet de permettre de rendre l'ensemble des élections
à travers le Québec aux mêmes dates plutôt que
d'avoir la date...
M. Ryan: C'est cela. C'est très important.
M. Jolivet: ...à des années différentes.
M. Ryan: Le gouvernement s'enlève un droit qui lui
été conféré jusqu'à maintenant par la Loi
sur l'instruction publique. Il pouvait modifier la date des élections
à Montréal, et il est arrivé qu'il ait
décidé que les élections auraient lieu tous les quatre ans
plutôt que tous les trois ans. En vertu du changement que nous faisons,
ce pouvoir n'existe plus. Le gouvernement n'étant pas
intéressé à détenir des pouvoirs qu'il ne veut pas
exercer.
M. Jolivet: J'ai cru comprendre dans une certaine partie, quand
on a parlé de la loi 24, que vous n'étiez pas prêt à
vous donner des pouvoirs qui existent dans l'île de Montréal, sur
la possibilité de garder la cession, l'utilisation des
équipements, bâtiments et autres. J'ai compris que vous avez
gardé cela pour la prochaine série de l'automne.
M. Ryan: On a gardé cela pour le prochain exercice, oui,
l'exercice de l'automne.
M. Jolivet: J'ai compris que vous avez deux lois bien importantes
à l'automne, l'une sur les écoles privées et l'autre sur
l'école publique.
Mme Blackburn: Quand il ne restera plus rien à vendre, la
cession des édifices.
Le Président (M. Houde): Est-ce que l'article 16 est
adopté?
M. Jolivet: On voit ce qui se passe. Au moins, on pose des
questions. Adopté.
Le Président (M, Houde): Adopté l'article 16. M, le
ministre.
M. Ryan: L'article 17 est dans la même ligne que l'article
16. Est-ce que l'article 16 est adopté, M. le Président?
M. Jolivet: Oui.
Le Président (M. Houde): Oui, je pensais que vous n'aviez
pas terminé.
M. Ryan: Non, non.
Le Président (M. Houde): L'article 16 adopté.
J'appelle l'article 17.
M. Ryan: Là, c'est pour la désignation...
M.Jolivet: Trois ans.
M. Ryan: ...des limites de chaque quartier qui " sont
définies avant l'élection. Actuellement dans la Loi sur
l'instruction publique pour le cas de Montréal, c'est écrit que
cela peut être en vigueur pour trois ans ou quatre ans, si le dernier
alinéa de 535 reçoit application. Comme on a laissé tomber
le dernier alinéa de 535, il faut mettre seulement trois ans ici.
M. Jolivet: C'est cela.
M. Ryan: C'est une concordance avec ce qu'on a fait à
l'article précédent.
Le Président (M. Houde): Adopté? M. Jolivet:
Adopté, M. le Président.
Le Président (M. Houde): Est-ce que l'article 17...
M. Jolivet: L'article 18, M. le Président.
Le Président (M. Houde): L'article 18, pardon.
M. Ryan: En somme, on laisse tomber un mode particulier de
proposition de candidature qui était propre à Montréal.
Cela va tomber sous le régime général en ce qui regarde
les mises en candidature. Cela sera la même chose partout.
Une voix: ...
M. Ryan: Oui.
M. Jolivet: II y en avait trop.
Le Président (M. Houde): Est-ce que l'article 18 est
adopté"?
M. Jolivet: Adopté.
Le Président (M. Houde): J'appelle l'article 19.
M. Ryan: L'article 19...
M. Jolivet: II y a concordance.
M. Ryan: ...est un article extrêmement complexe. C'est un
article de la Loi sur l'instruction publique qui mentionne tous les articles de
la Loi sur l'instruction publique qui ne s'appliquent pas dans le cas des
commissions scolaires de l'île de Montréal. Avec ce que nous
faisons, nous ajoutons deux chiffres, 108 et 144, à ceux qui sont
déjà là.
M. Jolivet: On enlève.
M. Ryan: Oui, on les enlève.
M. Jolivet: Pour qu'on fasse la concordance.
M. Ryan: Exactement.
Le Président (M. Houde): Est-ce que l'article 19 est
adopté?
M. Ryan: Ces articles, je pense, visent les dépôts
de mise en candidature, n'est-ce pas?
M. Jolivet: C'est cela. Les articles 19 et 20, M. le
Président, parce que l'article 20 est simplement la concordance.
Le Président (M. Houde): Les articles 19 et 20 sont-ils
adoptés?
M. Ryan: L'article 20 est la concordance et l'article 21,
c'est...
M. Jolivet: 1er avril.
Le Président (M. Houde): L'article 21'
Une voix: Contre.
Le Président (M. Houde): L'article 21, contre. Bon. Hein?
L'article 21 est-il adopté?
M. Jolivet: Adopté, M. le Président.
Le Président (M. Houde): Donc, le projet de loi dans son
ensemble est adopté.
M. Jolivet: Avec la mention que le ministre aura si
nécessaire des amendements à apporter à la prise en
considération du rapport.
Le Président (M. Houde): Donc, le projet de loi 13, Loi
modifiant la Loi sur l'instruction publique en matière
d'élections scolaires est adopté dans son ensemble.
M. Jolivet: Adopté.
(21 h 30)
Le Président (M. Houde): On suspend quelques minutes.
Une voix: Oui.
Projet de loi 10
Le Président (M. Houde): On va passer à l'autre
projet de loi? Un instant! Nous allons plutôt continuer pour
étudier Le projet de loi 10, Loi modifiant la Loi sur l'enseignement
privé. Si vous voulez on va procéder à l'étude
article par article. Avez-vous un préambule, M. le ministre?
Remarques générales
M. Ryan: M. le Président, je n'ai pas de
déclaration préliminaire à faire, parce que le projet de
loi est tellement simple que dès qu'on commence à parler de ce
qui tourne autour on risque d'ouvrir un grand débat que nous voulons
tenir un peu plus tard. Nous ne voulons pas du tout l'éviter mais nous
aurons l'occasion de le faire amplement au cours des semaines ou des mois
à venir. Je n'ai pas d'autre remarque que de souligner de nouveau
l'extrême simplicité du projet de loi.
Il s'agit essentiellement d'obtenir, par
ce projet de loi, que le niveau de la subvention accordée aux
institutions privées s'occupant des enfants ou des élèves
en difficulté d'apprentissage au en situation de mésadaptation
sociale puisse être fixé par décision du gouvernement
plutôt que par voie réglementaire, comme c'est d'ailleurs le cas
pour le niveau des subventions versées à l'ensemble des
établissements privés. Dans la Loi sur l'enseignement
privé, il y a cette incongruité suivant laquelle le montant des
subventions versées aux institutions s'occupant des enfants en
difficulté doit passer par règlement. Comme depuis l'adoption de
la Loi sur les règlements, tout règlement doit d'abord être
publié à la Gazette officielle du Québec pendant 45 jours
avant de pouvoir être mis en vigueur, il pourrait en résulter un
détriment ou des inconvénients sérieux pour ies
établissements bénéficiaires de ces subventions, nous
voulons les mettre sur le même pied que les autres établissements
privés, sans autre considération.
M. Jolivet: M. le Président, je n'ai pas de remarque.
Excusez-moi, je pensais que vous aviez terminé.
M. Ryan: Non, j'allais ajouter... non, ce n'était pas
nécessaire.
M. Jolivet: D'accord. M. le Président, tout simplement
pour dire que je n'ai pas de remarque préliminaire si on s'en tient au
projet de loi. Toutefois, sur autre chose, je dois vous dire que ce qui semble
m'inquiéter un peu, c'est que ce gouvernement nous avait dit qu'il
s'organiserait pour déréglementer. Or, lorsqu'il a
présenté un projet de loi-cadre sur la façon dont la
réglementation devait être faite, en fait, il a mis dans une loi
ce qui se faisait d'une façon ou d'une autre habituellement. J'ai
l'impression que le ministre est en train de nous dire que cette façon
de procéder est trop lente. Je ne fais pas ici allusion au fait que
cette partie de subvention donnée à des écoles
privées pour l'enfance inadaptée était différente
de l'ensemble des autres subventions versées à l'école
privée. Je dis simplement que sur le principe du règlement qui
devait suivre des étapes en vertu de la nouvelle loi, le gouvernement
s'est donné une procédure qui peut être plus
sclérosante qu'elle aurait dû être. Un danger pourrait en
résulter à savoir que, désormais, plusieurs projets de loi
nous arrivent sur la table d'autres ministères, à d'autres points
de vue, où là on supprimerait l'obligation de passer par
règlement et on passerait par décret gouvernemental. En
conséquence, on pourrait gouverner sans que les députés,
de quelque côté de cette Assemblée, n'aient la chance de
faire valoir leur opinion.
Je dois dire que la formule régle- mentaire avait pour but de
permettre aux gens de faire connaître leurs intentions, leur opinion
concernant le règlement déposé. Si c'est le but de
l'exercice d'aujourd'hui, ça va, mais pour d'autres projets de loi je
serais très inquiet. Mais, pour ce projet-ci, pour permettre aux
écoles de profiter le plus rapidement possible de l'argent qui est
versé, dans ce contexte, nous n'aurons pas d'objection à voter
assez rapidement. J'irais même jusqu'à dire que nous adopterons
les articles 1, 2, 3 et 4 du projet de loi dans les minutes qui viennent.
Adoption
Le Président (M. Houde): J'appelle l'article 1.
Des voix: Adopté.
Le Président (M. Houde): J'appelle l'article 2.
Des voix: Adopté.
Le Président (M. Houde): J'appelle l'article 3.
Des voix: Adopté.
Le Président (M. Houde): J'appelle l'article 4.
Des voix: Adopté.
Le Président (M. Houde): II ne me reste qu'à vous
remercier.
Le projet de loi est adopté dans son ensemble.
M. Jolivet: Oui.
Le Président (M. Houde)s On ajourne tout simplement, en vous
disant merci.
(Fin de la séance à 21 h 35)