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(Quinze heures trente-huit minutes)
Le Président (M. Baril): À l'ordre, s'il vous
plaît! La commission reprend ses travaux afin de procéder à
l'étude détaillée du projet de loi 107, Loi sur
l'instruction publique. Nous étions rendus à l'article 209.
Si vous me le permettez, avant de débuter, nous avions un
amendement à l'article 182. Parce que vous avez retiré l'article
181, on me dit que l'amendement à l'article 182 devient, à toutes
fins utiles, inutile. Alors, cela me prendrait le consentement pour retirer
l'amendement à l'article 182. Est-ce que j'ai le consentement?
M. Gendron: Si c'est sur la base de ce qu'on a vu, parce que je
n'ai pas le papillon, oui, vous avez le consentement de l'Opposition pour le
retirer.
Le Président (M. Baril): Merci. Alors, l'amendement
à l'article...
M. Gendron: Si c'est sur la base de ce que j'ai vu.
Le Président (M. Baril):... 182 est retiré. Alors,
nous en sommes à l'article 209.
Fonctions et pouvoirs de la commission scolaire
(suite)
Fonctions et pouvoirs reliés
aux services éducatifs dispensés dans
les écoles (suite)
M. Gendron: M. le Président, le problème qu'on a
est très modeste. Avant de quitter, vendredi, ma collègue avait
annoncé qu'elle déposerait un amendement à l'article 208,
que nous appellerions l'article 208. 1, juste pour fins de
compréhension. Il était prêt, il y a une minute. Il y a un
élément qui avait été omis avant de déposer
par écrit l'amendement, comme c'est la pratique à cette
commission. Alors, dans une minute au maximum - le texte est prêt, sauf
la mention qui avait été oubliée - vous pourriez disposer
comme président de cette commission...
Le Président (M. Baril): Alors, la commission...
M. Gendron:... de l'amendement proposé à l'article
208. On souhaiterait pouvoir le faire avant d'entreprendre l'étude de
l'article 209 parce qu'il s'inscrit véritablement après l'article
208. En conséquence, il faudrait attendre une minute.
Le Président (M. Baril): Alors, la com- mission va
suspendre ses travaux quelques minutes.
(Suspension de la séance à 15 h 40)
(Reprise à 15 h 43)
Le Président (M. Baril): La commission reprend ses
travaux. Vous avez un amendement, madame? En avez-vous une copie à
remettre au président?
Mme Blackburn: M. le Président, je voudrais apporter un
amendement, ajouter un article 208. 1 qui se lirait comme suit: "La commission
scolaire s'assure que soient offerts dans chaque école: "1° des
services complémentaires de promotion des droits et
responsabilités dé l'élève notamment pour favoriser
l'exercice du droit d'association des élèves; "2° des
services complémentaires d'orientation scolaire et professionnelle;
"3° des services complémentaires de psychologie; "4° des
services complémentaires d'orthophonie et de psycho-éducation.
"
La Président (M. Baril): L'amendement est recevable.
Mme Blackburn: Bien.
Le Président (M. Baril): M. le ministre... Excusez-moi,
madame. Voulez-vous le débattre?
Mme Blackburn: Oui. Merci, M. le Président. Tout au long
de la présentation des mémoires en commission parlementaire, les
organismes nous ont fait valoir la nécessité d'assurer dans la
loi le maintien d'un certain nombre de services complémentaires. Je le
ramène ici parce que l'éducation dans nos écoles au
Québec, je pense que c'est un principe qui est admis depuis le
début des années soixante, ce n'est pas seulement de
l'instruction. C'est beaucoup plus global, c'est une approche beaucoup plus
intégrée de la personne qui prend en compte les
différentes dimensions de l'activité éducative, ce n'est
pas uniquement de la transmission de savoir. C'est pourquoi il est Important
qu'on retrouve d'abord une gamme de services dans les écoles et que ces
services soient définis dans la loi. C'est, selon nous, la seule
façon de s'assurer qu'il y aura une répartition équitable
de ces services sur tout le territoire du Québec, indépendamment
des ressources des commissions scolaires.
Je vais essayer de vous dire pourquoi on aurait pu ajouter les neuf
services complémentaires qui étaient prévus dans la loi 3.
On a été
plus modestes, comme vous le voyez, nous en avons conservé
quatre, quatre qui nous apparaissent élémentaires, indispensables
à un bon encadrement de l'élève, mais qui nous assurent
que ces services-là se retrouvent partout sur le territoire du
Québec. Je rappelle que, dans la loi 3, il y en avait neuf. Nous pensons
qu'avec les quatre énumérés ici, c'est suffisant pour
assurer un encadrement et des services équitables et comparables sur
tout le territoire du Québec.
Les premiers, pourquoi les services complémentaires de promotion
des droits et responsabilités de l'élève notamment pour
favoriser l'exercice du droit d'association des élèves? On a
pensé que, si le ministre avait accepté de reconnaître le
droit d'association, l'article aurait peut-être été moins
indiqué, c'est-à-dire cette obligation de l'école. On
aurait pu penser que, en vertu des droits reconnus à
l'élève, on n'aurait pas cru utile d'indiquer la
nécessité de maintenir un service complémentaire pour
reconnaître et favoriser le droit d'association.
Étant donné que le ministre a refusé, et j'ai peine
à comprendre pourquoi, le droit d'association aux élèves
dans les écoles du Québec, alors que le droit d'association est
reconnu, j'allais dire quasiment internationalement, du moins dans les pays
libres, dans nos écoles, c'est reconnu depuis de nombreuses
années, je ne comprends toujours pas pourquoi le ministre n'a pas Inclus
dans son projet de loi la reconnaissance du droit d'association. C'est une
forme de négation de ce droit d'association, parce que cela laisse
à l'arbitraire d'une direction d'école le choix de donner des
moyens ou non aux élèves qui veulent se constituer en
association. Je pense pouvoir dire que, dans un fort pourcentage des
écoles du Québec, la reconnaissance du droit d'association se
fait assez spontanément et qu'il y a des services mis à la
disposition des élèves. Cependant, ce n'est pas le cas pour tous
les élèves du Québec et, sur ce point, il me semblait
indispensable de rapporter cet article.
Le droit d'association dans certaines écoles sera nié
parce qu'on n'offrira finalement pas de facilités - excusez l'anglicisme
- pas de moyens, pas de soutien pour favoriser ce droit d'association. Cela
peut représenter 10 % des écoles, 5 %, je ne saurais dire,
peut-être 20 %, mais ce qu'il est important de savoir, c'est que,
lorsqu'une loi... Et le ministre nous l'a souvent rappelé. Il nous a
Imposé des articles qui pouvaient prévoir des cas d'exception, et
je pense plus particulièrement au pouvoir qu'il s'est donné parce
qu'il était conscient que la seule façon d'agir, c'était
encore de bien indiquer dans la loi le pouvoir qu'il souhaitait obtenir dans
les cas où il y aurait eu une injustice ou des façons de faire
qui n'étaient pas convenables.
Alors, quand on parle de ce droit-là pour le ministre, il me
semble qu'on doit aussi l'accorder aux élèves. Si ce n'est pas
comme M l'a fait, en reconnaissant le droit d'association des
élèves, je pense qu'il faut le faire par le biais d'un service
complémentaire et c'est à ma connaissance le dernier moment dans
l'étude du projet de loi où on peut accepter de reconnaître
ce droit d'association, en reconnaissant un service complémentaire.
Sur les services complémentaires d'orientation scolaire et
professionnelle, le ministre nous partait, au moment où il a
prévu un article qu'on a passé, l'article 198, je ne me rappelle
plus, de la possibilité, lorsqu'un élève éprouvait
des difficultés, d'évacuer certains cours de son programme, dont
la formation et l'orientation professionnelle, si je ne m'abuse. Il me semble
que, du moment que cela n'apparaît plus, pour une raison ou pour une
autre, dans le programme d'études d'un élève, iI est
d'autant plus pertinent d'avoir un service complémentaire dans
l'école qui s'assure qu'il y ait ce rapport constant entre
l'élève, ses choix de carrière et son orientation
professionnelle, l'état du marché de l'emploi, les conditions,
les exigences.
Alors, sur cette question, si le ministre nous dit, et je sais qu'il se
le rappelle bien, qu'il est possible que certains élèves soient
peu en rapport avec la formation professionnelle et sociale - je pense que
c'est comme cela qu'on appelle ce cours, formation personnelle et sociale - il
me semble que, s'ils peuvent en être exemptés, il faut
prévoir des services d'orientation. Le ministre sait qu'un des grands
problèmes des échecs et des abandons au niveau collégial,
c'est beaucoup dû au fait que l'orientation au niveau secondaire n'est
pas toujours ce qu'elle devrait être. Plusieurs élèves
s'inscrivent au niveau collégial en n'ayant pas une connaissance
suffisante des exigences du programme, de ce que ça représente
comme tâches. À cet égard, il m'apparaît important
que les services complémentaires soient maintenus dans la loi,
l'existence des services complémentaires d'orientation scolaire et
professionnelle.
En psychologie, là aussi, on nous a dit que c'était
nécessaire de le maintenir et je sais que le ministre a dû prendre
connaissance, comme sa collègue de la Santé et des Services
sociaux, du nombre croissant d'élèves qui ont besoin de soins
psychologiques, pas de soins comme de services psychologiques, parce qu'il y a
un nombre croissant d'enfants qui, pour toutes sortes de raisons, tout
particulièrement - je pense qu'on peut le dire - en raison des divorces,
des séparations et de la reconstitution de l'unité familiale, qui
amène deux, trois, quatre parents avec des petits frères et des
petites soeurs qui n'en sont pas, il y a de plus en plus d'enfants qui
éprouvent des problèmes de comportement qui sont liés
à ça. On voyait des sondages en fin de semaine où il
était dit, si je ne m'abuse, que 46 % des couples qui se marient sont
voués au divorce ou à l'échec quelques années plus
tard dans les grands centres, et c'est de l'ordre du tiers quand on est en
région. Il y a un problème réel et on n'invente pas les
choses là-dessus.
L'absence de ces services entraîne souvent des difficultés
de comportement qui ont des conséquences immédiates sur le
décrochage, sur l'abandon, sur les résultats scolaires. Le
ministre va invoquer que ce n'est pas parce que ce n'est pas inscrit qu'on ne
les aura pas, mais il faut se rappeler qu'a la CECM, quand on a voulu
rééquilibrer les budgets, qu'est-ce qu'on a fait? Ce sont 20
professionnels non enseignants qui ont été mis en
disponibilité. Il y a le personnel non enseignant et il y a le personnel
de soutien sur lesquels on peut agir pour faire des économies. À
la CECM, on se rappellera que le printemps dernier, si je ne m'abuse, il y a eu
20 mises en disponibilité parmi les professionnels non enseignants. Ce
sont les plus vulnérables et c'est sur eux qu'on peut le plus compter
pour aider les élèves en difficulté.
J'entends déjà le ministre dire: Ce n'est pas parce qu'on
ne l'indique pas qu'on ne le donnera pas, mais, du moment qu'il n'y a pas une
obligation pour s'assurer que les écoles offrent ce type de service, il
y a de bonnes chances que ce soit extrêmement variable sur le territoire
du Québec et qu'en Gaspésie, parce que c'est une petite
commission scolaire, parce que la taille de la commission scolaire ne le permet
pas facilement, ce soit ce programme qu'on abandonne, ne serait-ce que pour
s'assurer qu'on puisse fournir plus adéquatement d'autres services. Il
va se faire des choix et ces choix-là ne seront pas faits
nécessairement dans l'intérêt des élèves, Us
se seront faits surtout au détriment de l'équité en
matière de services sur le territoire du Québec. Il y a des
commissions scolaires qui vont maintenir le service, mais il y a d'autres
commissions scolaires qui vont rogner sur ces services si ce n'est pas
indiqué dans la loi. Je pense qu'un gouvernement a la
responsabilité de s'assurer qu'il y ait un partage équitable des
ressources sur tout le territoire du Québec et un accès
égal à une qualité de services. Si ce n'est pas
indiqué, il y a de bonnes chances que ce soit extrêmement variable
sur le territoire, avec les conséquences qu'on connaît.
Je prétends - et d'autres avec moi font la même lecture -
que le refus d'accorder ce genre de soutien à l'école
entraîne des déboursés beaucoup plus importants parce qu'un
décrochage scolaire a des répercussions sur toute la vie de la
personne. Le jeune qui, à un moment donné, commence à
manquer des cours en secondaire. II et III échoue ses examens,
traîne la patte jusqu'à ce qu'il ait dépassé
l'âge de fréquentation obligatoire, c'est quelqu'un qui est moins
autonome et, pour cette raison, il constitue un poids de plus pour la
société. Je trouve que ces mesures sont majeures, qu'elles sont
importantes. Ce n'est pas anodin, ce dont on parle.
Des services complémentaires d'orthophonie et de
psychoéducation, c'est aussi malheureusement là-dedans qu'on a
coupé. Quand on coupe dans ce genre de services, on coupe dans la
capacité des personnes de bien s'intégrer dans le réseau
scolaire. Il y a gros à parier que la CECM va garder des services comme
cela, mais il y a aussi à parler que de nombreuses petites commissions
scolaires ne seront pas en mesure d'en garder parce qu'elles n'ont pas la
taille qui leur permet de le faire. On n'a pas évalué les
coûts de ce manque de services. Je vois le député de
Rimouski. Je sais qu'il y a de petites commissions scolaires sur son territoire
également, et je sais qu'il comprend ce que je veux dire. C'est que cela
va être inégal sur le territoire du Québec et, selon
l'orientation des personnes, selon qu'on privilégie certaines
orientations, on va avoir ou on n'aura pas de tels services sur le
territoire.
M. le Président, les services d'orthophonie, de
psychoéducation, de psychologie et d'orientation scolaire, comme le
droit à la constitution d'associations étudiantes dans les
écoles, ce sont des services qui m'apparaissent essentiels - les trois
derniers - parce qu'ils touchent à la capacité de
l'élève de bien s'intégrer dans son milieu scolaire et
tantôt dans le milieu du travail, selon qu'il a été soutenu
dans ses efforts, selon qu'on lui a apporté les services au moment
où il éprouvait des difficultés. Je le rappelle, ce n'est
pas mineur.
L'autre question que cela couvre, et je sais aussi que le
président est sensible à cela, c'est que l'absence de
définition de ces services va laisser sur le territoire des commissions
scolaires du Québec une grande disparité en matière de
qualité et de quantité de services offerts. Encore une fois, il y
a gros à parier que ce sont les petites commissions scolaires qui ont
des budgets plus réduits qui vont couper dans ce genre de services. Cela
se retrouve, et c'est normal que cela le soit, ces petites commissions
scolaires vont encore se retrouver dans les régions, vont avoir à
desservir des clientèles qui ne sont pas particulièrement
portées sur les études. On sait que nos problèmes de
sous-scolarisation se retrouvent dans les régions, dans les rangs, dans
les petites campagnes et dans certains quartiers défavorisés,
mais c'est le même profil. Alors qu'on peut penser qu'à la CECM on
va se préoccuper, et c'est heureux, des quartiers
défavorisés parce qu'on a la taille et qu'on est
préoccupé de ces situations, les petites commissions scolaires,
dans vos campagnes, dans les miennes, dans celles du député de
Rimouski n'auront pas nécessairement les moyens de maintenir un tel
service et n'auront pas nécessairement la préoccupation de le
maintenir. Et on sait que la sous-scolarisation dans ces milieux...
M. Tremblay (Rimouski): M. le Président, question de
privilège, s'il vous plaît! Cela fait deux fois que la
députée de Chicoutimi m'associe à ses propos et je ne veux
pas m'associer à ses propos. Qu'elle parie pour elle, qu'elle ne parle
pas pour moi.
Mme Blackburn: M. le Président, si le député
de Rimouski est en train de vouloir dire à
ses concitoyens qu'il n'est pas préoccupé de la
qualité des services offerts dans les commissions scolaires, qu'à
cela ne tienne! On pourra envoyer les galées à ces commissions
scolaires, cela va sûrement leur faire plaisir.
Ce que je dis sur cette question, c'est que je sais très bien, si
ce n'est pas le député de Rimouski, que les députés
un peu sensibilisés à ces questions connaissent les effets de ce
manque de services sur la capacité d'intégration des jeunes dans
les campagnes et dans les milieux où les traditions d'éducation
ne sont pas les mêmes, où les familles n'apportent pas à
l'élève le même soutien pour les encourager à
poursuivre leurs études. Ces économies qu'on peut réaliser
en déplaçant des personnes d'un service à un autre, il
n'est pas certain que ce soient de réelles économies. On a de
bonnes chances que cela nous coûte très cher, ce manque de soutien
aux élèves du Québec.
M. le Président, il arrive que l'Opposition a raison puisque le
ministre a accepté un certain nombre de modifications au projet de loi,
ce que j'ai apprécié. Mais sur ces points qui m'ap-paraissent
majeurs, pour assurer l'équité dans le partage des ressources sur
le territoire du Québec, l'accès à un certain nombre de
services de soutien pour les jeunes du Québec qui en ont de plus en plus
besoin - je pense particulièrement aux services de psychologie et de
psychoéducation - on ne peut ne pas reconnaître cela dans une loi
qui traite de l'éducation au Québec.
Le Président (M. Baril): Merci, Mme la
députée de Chicoutimi. Est-ce qu'il y a des commentaires de la
part des députés ministériels?
M. Tremblay (Rimouski): J'appelle le vote, M. le
Président.
Le Président (M. Baril): J'ai auparavant M. le
député de Shefford. M. le député de Shefford, s'il
vous plaît!
M. Paré: Merci, M. le Président. Effectivement, je
vais avoir quelques commentaires dans le but d'essayer d'influencer M. le
ministre, parce qu'il paraît que c'est cela qu'il faut faire quand on
veut essayer d'apporter une modification. C'est ce qu'il m'a dit l'autre jour,
la dernière fois que je suis intervenu sur le même sujet. Ce n'est
pas nouveau. Cela va être la troisième fois et je vous avais dit
que j'étais pour Intervenir à nouveau. (16 heures)
M. Ryan: Me permettez-vous une explication, M. le
député de Shefford?
M. Paré: Oui, M. le ministre.
M. Ryan: Mon reproche consistait à vous, dire que vous
aviez parlé du même sujet trois ou quatre fois dans la même
intervention. C'était cela l'autre jour, une petite nuance.
M. Paré: Cela va être la troisième fois, non
pas la onzième, et pourquoi? Parce qu'il n'y a pas beaucoup d'articles
sur lesquels on peut insister là-dessus. Il y avait l'article 1
où c'est général, il y avait l'article 7 où j'ai
tenté de vous influencer pour faire inclure autre chose, mais on
s'aperçoit que c'est effectivement à l'article 208, dans les
services complémentaires, qu'on peut faire ajouter ces
services-là. Comme il y a eu, lors du dépôt du projet de
loi, 479 articles, vous avez accepté d'en modifier
énormément et on le voit au nombre de papillons qu'on retrouve
ici, vous avez accepté de modifier plusieurs choses. Là où
vous n'avez pas reconnu, selon votre jugement, la justesse de ce que nous
proposons, je vais essayer encore une fois de vous convaincre parce que je
trouve que les services complémentaires, c'est important. Je ne le fais
pas seulement en mon nom. C'est clair et net. On a beau être ici entre
nous, à 4 heures de l'après-midi, et sembler un peu tout seuls
à parler d'éducation, je dois vous dire que cela intéresse
encore beaucoup de gens de l'extérieur. Je le fais non seulement en mon
nom, parce qu'on m'a convaincu et, je pense, avec raison, mais aussi au nom des
gens de mon coin, ceux qui sont venus ici de la Montérégie, qu'on
appelle le Comité régional de la vie étudiante des
commissions scolaires de la Montérégie, qui couvre un grand
territoire. Beaucoup de gens demandaient - c'était clair et je le
demande encore une fois en leur nom - d'élargir la portée de
l'article 208. Ils disaient, je vais le lire textuellement, c'est seulement un
paragraphe: "Dans ce sens, la loi, dans sa forme actuelle, ne précise
pas les responsabilités des commissions scolaires en regard des services
complémentaires, sauf dans le cas de l'animation pastorale. " Et c'est
déjà voté, c'est l'article 208. Ce qu'on propose, c'est un
ajout. C'est exactement ce qu'ils demandent. Dans la mesure où cette loi
confère un droit, elle devrait également préciser les
responsabilités dévolues aux commissions scolaires pour que ce
droit soit respecté pour l'ensemble des services
complémentaires.
On retrouvait dans la loi 3 beaucoup plus que ce qu'on retrouve
présentement. Vous pouvez bien dire, et je le comprends, qu'on peut
retrouver cela sur un autre plan. On peut le retrouver dans les régimes
pédagogiques, dans la réglementation qui va suivre, sauf que, si
on veut que ce soit, comme on vient de le dire dans le texte que j'ai
cité, vraiment reconnu comme tel, il faut que ce soit mieux
encadré, et la façon de l'encadrer, c'est d'élargir
l'article 208 de façon à reconnaître cela comme une
responsabilité et un devoir des commissions scolaires par rapport
à la clientèle qui est la jeunesse.
Quand on envoie nos enfants à l'école, c'est la suite de
la famille, cela prend la relève. On est en train de former non
seulement des petits robots spécialisés, mais aussi, et je
l'espère, des
citoyens bien formés. L'éducation, c'est plus que juste
l'instruction, et les services complémentaires, c'est cela qui vient
former nos jeunes. Si on est convaincu et on est tous d'accord que c'est
cela... Je suis convaincu que vous allez me répondre tantôt que
vous êtes d'accord avec cela et que l'école, c'est cela, c'est un
milieu de vie, cela forme les jeunes. On les prend déjà à
la maternelle, donc ce sont des jeunes qui demandent juste à être
formés, à être bien formés, et cela l'est non
seulement par les professeurs de mathématiques, de religion, de
français, d'anglais et d'histoire, cela l'est aussi par ceux qui nous
apportent les services complémentaires. Les services
complémentaires, ma collègue en parlait tantôt, quand on
parle, par exemple, d'orientation scolaire et professionnelle, ce n'est plus
à la maternelle ni au primaire, on est rendu au secondaire. Connaissant
les problèmes comme société qu'on vit à l'heure
actuelle par rapport aux décrocheurs qui sont nombreux et,
malheureusement, cela ne semble pas vouloir diminuer, cela devient très
inquiétant. S'il y a de quoi même, cela va en
s'éiargissant, si bien que dans la plupart des débats qu'on a
présentement cela tourne - même ici dans une autre salle,
probablement sur le même plancher que nous - cela tourne autour des
jeunes de 18 ans, 20 ans, 25 ans, les décrocheurs, les gens qui se
ramassent à l'aide sociale, ceux qui ne sont pas formés, ceux qui
risquent d'avoir le plus de problèmes, non seulement dans les jours qui
viennent, parce qu'ils sont déjà mal pris, mais pour le reste de
leur vie si on ne leur donne pas la base, le minimum, ce que cela prend
maintenant pour se placer, c'est-à-dire le fameux diplôme de
secondaire V. Mais iI faut s'occuper maintenant, comme citoyens, de ces
gens-là, les convaincre. Et, pour les convaincre, il faut que les
commissions scolaires aient non seulement les moyens, mais la
responsabilité et le devoir de s'occuper aussi des services
complémentaires d'orientation scolaire et professionnelle. Sinon, on va
se ramasser avec un problème qui sera plus grave tantôt pour ces
gens, plus grave pour la société et plus grave au point de vue
financier si on met maintenant là les contraintes. Le fait de le
reconnaître ferait plaisir à bien du monde. Ce n'est pas juste une
question de se faire plaisir, c'est aussi une façon de s'assurer que
c'est reconnu.
Nous pouvons bien dire ici que, dans le contexte dans lequel on
présente la loi, c'est inclus. Une loi, ce sont des mots, des phrases et
des paragraphes qui veulent dire quelque chose et c'est là que l'on doit
toujours se référer. C'est pourquoi les gens insistaient
énormément. Ils insistaient pour qu'on retrouve tous les services
complémentaires qu'on retrouvait dans ce que vous avez
déjà publié au ministère: "Vivre à
l'école". Dans "Vivre à l'école", on reconnaissait tous
les service complémentaires. En plus de l'animation catholique et
protestante, il y avait l'orientation scolaire et professionnelle que, nous,
nous voulons rapporter. On pense que la psychologie, c'est Important et que
cela doit être là, et l'orthophonie aussi. Quant aux services de
santé et aux services sociaux en milieu scolaire, vous allez me dire que
ça dépend d'un autre ministère, qu'il faut s'entendre avec
eux, mais on doit déjà orienter... Nous ne l'avons pas mis
là, d'accord, c'est un service qui est peut-être plus collectif,
mais les services individualisés pour les élèves doivent
être là.
Si on oriente bien nos gens dans les écoles, moi, j'ai
l'Impression qu'on va, comme société, s'aider à avoir
moins de problèmes. Ce n'est peut-être pas nous, qui sommes bien
préoccupés de l'éducation, qui avons le problème
Immédiat, mais c'est nous comme gouvernement, par l'intermédiaire
d'autres ministères, qui récupérons malheureusement des
gens qui sont beaucoup plus en difficulté que si on faisait des efforts
maintenant dans les écoles, par des services complémentaires,
pour les garder. On aura beau faire les plus beaux discours sur l'école,
les plus beaux discours sur une politique familiale, sur l'aide apportée
à nos jeunes, sur tous les problèmes de recyclage, de
récupération, on utilisera les mots qu'on voudra, l'essentiel et
ce qui est primordial, à mon avis, avant de vouloir
récupérer les gens, c'est de les sauver et de les aider avant
qu'Us ne doivent être récupérés et qu'on en soit
à argumenter sur le fait qu'ils ont droit à deux ou trois repas
par jour, finalement. Si on les gardait à l'école, on ne se
poserait probablement pas ces questions à un degré aussi
énorme qu'on le retrouve présentement dans la
société.
Comme je l'ai dit tantôt, nous pouvons penser qu'Ici on parle
entre nous, que ça n'Intéresse pas les gens et que, finalement,
si on ne les inclut pas, c'est plus ou moins important. Je dois vous dire qu'il
y a des gens qui s'en occupent. Ces gens m'ont rappelé en fin de semaine
pour savoir si on avait adopté l'article 208 et si on avait
réussi à influencer le ministre pour que ce soit inclus. Ce ne
l'est pas; on recommence et ils vont être mis au courant. Mais il n'y a
pas qu'eux qui s'intéressent à ça, qui s'Informent et qui
veulent que ce soit inclus. Je ne fais que regarder le mémoire
présenté par la Fédération des commissions
scolaires catholiques du Québec. Elle disait, dans sa conclusion - et
c'était très clair: "il soulève beaucoup d'interrogations
- en parlant du projet de loi 107 - et de critiques, et contient des faiblesses
majeures. " Et là, dans l'un des paragraphes, on disait: "parce qu'H ne
répond pas correctement aux problèmes actuels de
l'éducation, en particulier quant à l'accessibilité,
à la gratuité des services, à l'éducation
interculturelle, aux services complémentaires et particuliers, aux
services de garde, à la formation professionnelle, à
l'éducation des adultes, à la sous-traitance".
Donc, c'étaient, pour la fédération des commissions
scolaires, des points négatifs de la loi 107, parce que, concernant ces
services, on n'était pas assez clair, on n'allait pas au fond
des choses, on refusait de les préciser.
On n'a pas modifié ça et on peut penser que, parce qu'on a
modifié autre chose, ça pourra nous permettre de penser que tout
le monde est satisfait, mais cela n'a pas satisfait tout le monde. Cela n'a pas
satisfait les gens de la Montérégie et je pense que ça ne
doit pas avoir satisfait complètement non plus la
fédération des commissions scolaires. Je ne le pense pas,
à la suite de la lettre que vous avez probablement reçue vendredi
ou ce matin et que, nous, en tout cas, chacun des députés de
l'Assemblée nationale, avons retrouvée dans notre courrier ce
matin et qui vous était adressée par la Fédération
des commissions scolaires catholiques du Québec qui vous demande encore
des précisions. Elle vous le demande plus spécifiquement, comme
elle l'avait dit en commission parlementaire, relativement à des
articles qui touchent plus le financement, mais dans cette lettre elle va
môme jusqu'à dire qu'elle pourrait remettre en cause son appui au
projet de loi si des choses n'étaient pas réglées. Cela
veut dire que ce n'est pas vrai qu'on a tout réglé le projet de
loi 107 à l'heure actuelle, à la satisfaction de tout le monde,
parce qu'on a beaucoup de modifications. Il y a des gens qui ne sont pas
satisfaits, encore au moment où on se parle, pour différentes
raisons, entre autres, les gens qui travaillent pour les services
complémentaires et particuliers ne le sont pas, eux autres, du tout,
parce qu'on n'a pas mis dans la loi les garanties, les balises et l'encadrement
que ces gens-là désirent qu'on inclue dans la loi.
C'est probablement le dernier article où j'aurai - dans mon cas,
je ne sais pas si je dois appeler ça le plaisir ou la chance; je ne le
pense pas, j'aimerais mieux avoir le plaisir ou la chance de ne pas en parler
parce que vous l'auriez inclus, mais malheureusement ce n'est pas fait - disons
l'occasion d'essayer de vous convaincre que ce ne serait pas la fin du monde
d'accepter l'amendement qui vous est proposé si, au fond de vous,
foncièrement, vous dites que c'est inclus. Si, effectivement, vous
pensez que vous allez nous apporter ça d'une autre façon, par des
règlements, le régime pédagogique ou de toute autre
façon, il n'y a pas de raison, maintenant, de ne pas le mettre comme un
principe dans la loi. Je pense qu'il y a moyen de le mettre là sans que
ça dérange quoi que ce soit. Si vous dites que le mettre,
ça ne dérange rien, qu'on est mieux de ne pas le mettre, parce
que, de toute façon, c'est reconnu, Je vous le dis: Mettez-le si
ça ne dérange rien, ça satisfera beaucoup de gens,
ça donnera aussi des pouvoirs aux gens de s'assurer que ce sera
respecté de façon uniforme, générale, à
travers tout le Québec, toutes les commissions scolaires et toutes les
écoles. Si ce qu'on met là sont des droits fondamentaux que vous
reconnaissez, qui sont corrects, qui méritent d'être reconnus, et
que vous êtes prêt, par des règlements, le régime
pédagogique ou d'autre façon, à les confirmer ou à
préciser la façon dont ça va se concrétiser, bien,
N n'y a pas de raison de ne pas mettre le principe, maintenant, là.
Dans l'article 1, cela semble assez clair que ces droits-là sont
reconnus. Par contre, comme on ne les ramène pas à 7 ni à
208, à mon avis, il y a un trou noir, il y a quelque chose de pas clair,
il y a quelque chose qui mérite d'être clarifié. On est en
train de vous donner une bonne occasion de le clarifier par des choses qui
sont, à mon avis, de toute façon, indispensables. Donc, je ne
vois pas pourquoi on ne le mettrait pas, de la même façon que dans
208 on a reconnu les services complémentaires en animation pastorale et
religieuse. Si on s'est senti obligés de le mettre d'une façon
particulière, alors qu'au niveau de la religion, de la
confes-sionnalité, il y a beaucoup d'articles et même des
chapitres entiers qui en parlent... Il y a des chapitres complets qui en
parlent et on se sent obligés, dans les services complémentaires,
d'ajouter celui-là. Si c'est si fondamental et si c'est si important
qu'il y ait un article 208 qui vienne spécifier ces services
complémentaires, je me demande comment on peut justifier qu'il n'y ait
pas un article qui s'appelle 208. 1, qui vienne faire en sorte que l'individu,
à sa sortie de l'école, en plus d'être un bon catholique ou
un bon protestant, un bon citoyen dans sa foi, soit aussi un bon citoyen dans
sa communauté, dans le sens des autres services complémentaires
qu'on pourrait lui donner qui feront en sorte qu'on lui donnera les services
d'appoint ou particuliers dont il aura besoin en fonction de certaines
difficultés qu'il éprouve. S'il éprouve des
difficultés comme citoyen, que ce soit au niveau physique ou
psychologique, qu'on l'aide, N semble que, comme société, c'est
majeur, c'est fondamental. On est censé être une
société moderne et évoluée; on devrait
reconnaître ça, on devrait le reconnaître dans la loi et
être fiers de le mettre. À mon avis, si on est fier de notre
société et qu'on veut un système d'éducation qui
forme des citoyens complets, je ne vois pas comment on peut justifier de ne pas
le mettre. Je me sens même presque gêné d'être
obligé de me battre pour faire mettre ça dans la loi. Il me
semble que ça devrait l'être automatiquement; cela devrait
l'être automatiquement.
Comme je le disais tantôt, si on tient le discours et qu'on dit
que ça va revenir par la porte d'en arrière, je vous dis que
ça mérite de passer par la porte d'en avant, comme la pastorale
et l'animation religieuse; c'est un service complémentaire, c'est un
service particulier. Ce que nous proposons, à mon avis, c'est même
plus fondamental, parce que, lorsqu'on touche à des services
complémentaires d'orthophonie et de psychoéducation ou de
psychologie, est-ce que vous ne pensez pas que c'est fondamental qu'on touche
aux services individualisés pour les citoyens qui ont des besoins
spéciaux, particuliers, des besoins qui sont davantage
préoccupants? Ce sont des citoyens de demain qui ont
des problèmes particuliers que d'autres n'ont pas comme
individus. (16 h 15)
SI on dit qu'on veut tous les former et qu'on a reconnu - c'est pour
ça que je l'avais apporté à l'article 7, dans le chapitre
sur les droits de l'élève - à l'élève des
droits particuliers et qu'on a voulu que chacun des élèves ait le
droit de se faire former complètement et ait des services qui leur
soient tout à fait individualisés... Je me rappelle quand vous
avez dit qu'un protestant pouvait exiger, dans une école catholique,
d'avoir son enseignement dans sa religion et même son service pastoral
à lui tout seul. Si on reconnaît cela, parce qu'il fait partie
d'une religion, comment est-ce qu'on oserait ne pas mettre dans la loi qu'on va
lui donner les autres services particuliers qu'on propose? Ce n'est pas
seulement une question d'orientation, c'est une question de difficulté
particulière pour cet individu, ce jeune. Je n'aurais pas envie de me
faire dire: On est d'accord avec vous et on va le retrouver à
l'extérieur de la loi, dans quelque chose qui va venir la
compléter. Si on y croit, je serais d'avis qu'on l'indique dans la loi.
Des lois, c'est fondamental, c'est là pour longtemps. Je ne pense pas
que... En tout cas, j'ose espérer que ce n'est pas... C'est depuis 1981
qu'on discute des structures scolaires. J'espère qu'en 1992 ou 1993, on
ne sera pas encore en train de modifier cela ou, en tout cas, qu'on ne sera pas
pris par cela d'une façon aussi quotidienne que présentement.
Donc, comme on ne doit pas y toucher maintenant, si on veut avoir un
système d'éducation qui soit cohérent, qui soit moderne,
qui soit adapté, c'est le temps qu'on le modifie. Je dois vous le dire:
Cela ne vous coûterait rien, M. le ministre, d'accepter notre amendement,
sinon de montrer à quel point vous êtes intéressé
à votre projet de loi, non seulement aux structures, mais à ce
qui est l'essence même de nos écoles, les individus qui sont
dedans, et de montrer à quel point ces structures vont répondre
à des besoins particuliers et complémentaires des
élèves qui sont en difficulté, parce que ce qu'on voit
là, c'est surtout pour eux. Pas seulement pour eux, mais c'est aussi
pour eux en grande partie. Cela nous permettra d'aider aussi tous les autres en
ce qui concerne les droits, les responsabilités de l'élève
et l'exercice - vous me dites que malheureusement j'ai fini - du droit
d'association des élèves. Si on reconnaît cela pour toutes
les autres classes de citoyens, on ne devrait pas avoir peur de l'inclure et
d'accepter qu'il soit mis là comme un droit de l'élève,
comme aussi, étant donné qu'on se ramasse à 208, comme un
service complémentaire et particulier qui est à la disposition de
ceux pour qui l'école existe, c'est-à-dire les
élèves.
Alors, je ne sais si j'ai réussi à vous influencer, M. le
ministre. C'était l'occasion que j'avais et, comme je vous le dis, vous
me feriez bien plaisir - ce n'est pas pour me faire plaisir à moi - de
le reconnaître là plutôt que de me dire que vous allez le
mettre ailleurs. Cela me ferait non seulement plaisir, mais cela ferait plaisir
aux gens qui désirent... Et vous le savez, dans la majorité des
mémoires qui ont été présentés, on avait
demandé d'être plus clair, plus précis, plus
spécifique en ce qui concerne le sujet dont on vient de traiter.
J'aimerais bien qu'on vote de façon unanime en faveur de cet
amendement.
Le Président (M. Baril): Merci, M. le député
de Shefford. Est-ce qu'il y a des commentaires du côté
ministériel? M. le député d'Abibiti-Ouest?
M. Gendron: Oui, M. le Président. Je veux d'abord
remercier ma collègue de Chicoutimi d'avoir présenté cet
amendement parce que j'estime qu'on peut difficilement envisager de faire une
révision majeure, importante de la loi maîtresse de l'instruction
publique et de ne pas avoir un minimum de réflexion pour s'assurer que
l'article où on croit, nous, qu'il y a lieu d'évoquer la
nécessité que le gouvernement du Québec, par voie
législative, prenne l'engagement d'offrir des services
complémentaires... On pense que c'est notre responsabilité de le
faire et je suis heureux de voir, avant de revenir spécifiquement sur
l'article, qu'il y en a d'autres qui, tout comme nous, croient à la
nécessité d'élargir.
Dois-je vous rappeler que, lors des auditions des mois d'août,
septembre - il y en a eu en octobre, je pense, aussi? en tout cas, peu importe,
lors des auditions - N était venu ici un comité de jeunes
étudiants de la Montérégie présenter un
mémoire qui alléguait la nécessité d'élargir
la portée de l'article 208, et je cite intégralement. Eux
auraient voulu que cela figure dans l'article 208. D'ailleurs, j'ai
été un petit peu renversé d'apprendre, à mon retour
aujourd'hui, que le ministre n'avait même pas donné suite aux
engagements qu'il avait pris, Ici même en commission, à l'article
208 pour offrir également un support additionnel à ceux qui
feraient le choix de ne pas choisir la confession religieuse ou l'orientation
des protestants en ce qui concerne les services additionnels en pastorale. Il
me semble que le ministre avait compris le bien-fondé d'avoir une
équité, non seulement du discours, mais des écrits
associés au discours. On m'a dit que l'article 208 est adopté,
donc je ne peux pas y revenir. C'est pourquoi on a présenté un
article 208. 1, parce que nous disons qu'il est fondamental que l'école
puisse offrir des services d'encadrement professionnel qui débordent
strictement le régime pédagogique. Je pense que le ministre le
sait. Je serais très déçu d'avoir participé
à la révision d'une loi charnière de l'instruction
publique et ne pas avoir la conviction que c'était l'endroit et la place
pour prendre des décisions concernant un renforcement de ce qu'on
appelle les services complémen-
taires.
Je n'ai pas à faire un long laïus, d'après moi, pour
indiquer dans quelle société on vit. Malheureusement, je vais
probablement être obligé de le faire, mais je ne le devrais pas.
On vit dans une société perturbée, une
société moderne, une société qui est en mouvance.
Dans un contexte comme celui-là, on sait qu'instruire, ce n'est pas que
dispenser de la connaissance nouvelle. Instruire des jeunes, façonner
des jeunes face à l'avenir, c'est les éduquer, les former, les
stimuler à la psychologie, à la connaissance, au savoir-faire,
à la capacité de faire de bons choix de carrière. Si on ne
peut pas leur donner un minimum de support à l'école, nous allons
contribuer à renforcer le nombre de décrocheurs. Nous allons
continuer à renforcer des situations qui font que des Jeunes,
malheureusement, sont plongés obligatoirement dans un choix de
carrière, alors qu'ils n'ont pas du tout la préparation pour le
faire, qu'ils n'ont pas bénéficié de l'encadrement requis
pour faire un choix plus éclairant, moins conséquent en ce qui
regarde leur avenir. Je pense que, lorsqu'on vit dans une société
où on a, à peu près, selon le ministère des
Finances, 40 % des ménages, au sens de la notion économique pour
fins d'impôt, qui ont un statut monoparental, cela dénote que, de
plus en plus, si l'école ne supplée pas à toutes ces
carences des foyers et des milieux de travail, à des situations
conjecturales qui font que le jeune doit recevoir des acquis de connaissances,
bien sûr, mais en plus, qu'il faut que l'école devienne un milieu
de vie Intéressant, avantageux, pertinent, qui lui permette de
bénéficier de services additionnels à l'acquisition des
connaissances. C'est le sens et l'esprit de l'article 208. 1, amendement
additionnel présenté par ma collègue, la
députée de Chicoutimi, et également agréé
par mon collègue, le député de Shefford, qui ont
insisté en disant: Écoutez, M. le ministre, quand on ajoute ces
quatre services, il nous apparaît que c'est par esprit de
synthèse, que c'est par esprit de collaboration, pour éviter de
la redondance à n'en plus finir. On aurait bien pu si, souvent, comme le
ministre le prétend, on fait cela uniquement pour retarder ou s'amuser,
on aurait pu revenir avec l'article 24 de la loi 3 où il y avait un
énoncé de neuf services. Je prétends que, dans l'article
24, c'est un autre contexte, c'est-à-dire les neuf
éléments qu'il y a là. Je les trouvais valables à
l'Intérieur de la loi 3. Nous avons probablement une nouvelle
économie à l'intérieur de la loi 107. J'espère
qu'il y a une économie générale de la loi, comme on
l'appelle. Nous pensons qu'avec les quatre éléments
suggérés par ma collègue, c'est quand même quelque
chose qui permettrait d'acquérir la conviction qu'on a là une
obligation plus respectueuse de la responsabilité de l'école en
termes d'offre de services.
Je voudrais revenir rapidement sur chacun des éléments.
Qu'on dise dans une loi que la commission scolaire s'assure que soient offerts
dans chaque école les services complémentaires de promotion des
droits, mais aussi des responsabilités de l'élève, si ce
n'est pas faire de l'éducation, je me demande c'est faire oeuvre de
quoi. De plus en plus, je pense qu'il faut que les jeunes, je l'ai dit
tantôt, aient l'occasion d'apprendre qu'on veut bien, comme
société, leur offrir des droits, mais qu'ils ont également
des responsabilités et des devoirs. L'élève a des
responsabilités face à son avenir, face à son rôle
de jeune citoyen qui doit être prêt à assumer ses
responsabilités dans la société. On pense également
que cela n'était pas exagéré de prétendre que ces
jeunes, dans les écoles du Québec, devaient nécessairement
recevoir des services complémentaires d'Information, de
compréhension vis-à-vis de l'exercice du droit d'association des
élèves qui est un droit, de toute façon, avec lequel ils
auront à composer en étant soit d'accord, soit en
désaccord. Mais cela fait partie de la société moderne, de
la Charte des droits et libertés de la personne, que le droit
d'association, pour revendiquer souvent des points de vue, mais sous le
chapitre plus collectif qu'individuel, et c'est même un bon apprentissage
d'apprendre, et on aura à le vivre dans quelques semaines ou quelques
jours, que des sociétés doivent donner priorité à
des droits collectifs par rapport à des droits Individuels. Ce sont des
situations de fait, de facto, pour lesquelles il est toujours important d'avoir
un minimum d'éléments de connaissance et d'Instruction.
Sur les premiers services, je ne peux pas aller plus loin parce qu'il me
semble que c'est clair, que cela parle de lui-même, et de revendiquer ce
droit, pour autant qu'on est conscient qu'il doit s'accompagner de
responsabilités pour chacun des élèves du Québec,
ce n'est pas dans le domaine du rêve, mais plutôt de la
réalité conjoncturelle et temporelle de 1988. On ne fait pas une
réforme pour les années 1920 ou 1930, on fait une réforme
pour l'avenir, parce que nous avons vécu avec celle que nous connaissons
tous et, en conséquence, il faudrait au moins que la nouvelle loi qui va
régir les règles concernant les obligations, droits et devoirs de
tous ceux qui sont touchés ou partie prenante dans le réseau
éducatif soit clairement exprimée.
Deuxième élément: offrir des services
complémentaires d'orientation scolaire et professionnelle. Je pourrais
en parler pendant des heures pour dire combien c'est Important quand on sait de
plus en plus ce que les jeunes nous disent. Ils ont, pour toutes sortes de
raisons, des difficultés importantes à décider de leur
avenir professionnel, pédagogique ou en termes d'orientation tout court.
Avoir des services additionnels complémentaires en orientation scolaire
et professionnelle, c'est un besoin intrinsèque lié directement
à la responsabilité de l'école. On pourra bien nous dire:
Écoutez, le régime pédagogique prévoit que certains
élèves pourront avoir des cours d'orientation scolaire. On le
sait et nous sommes à un article où on parie de
services complémentaires; le ministre a cru bon d'indiquer qu'il
y aurait des services complémentaires pour ceux de foi catholique ou
protestante, et il a raison. On ne peut faire uniquement de l'enseignement sans
avoir un minimum d'encadrement pour que l'enseignement puisse s'intréger
et s'incorporer à du vécu quotidien.
Pour avoir enseigné un certain nombre d'années, pour
être encore très lié au domaine de l'enseignement par
toutes sortes de bonnes relations que j'ai plaisir à maintenir, je pense
que c'est aussi d'actualité, et ce le sera toujours, de prétendre
que les jeunes d'aujourd'hui n'ont pas tout à fait le support qu'Us
devraient avoir concernant cette difficulté, par contre
nécessaire, cette obligation de choisir une carrière, une
orientation, une profession. En conséquence, exiger qu'on ait des
services complémentaires en orientation scolaire et professionnelle,
c'est encore un minimum minimorum, c'est la base même, c'est
élémentaire. C'est môme toujours un petit peu
décevant d'être obligés de faire des laïus de
justification sur des choses aussi fondamentales.
Le troisième élément: des services
complémentaires de psychologie. Il y a de plus en plus de psychologues
privés qui ont commencé à offrir leurs services dans les
commissions scolaires et qui, à un moment donné, décident
d'ouvrir une école privée, de faire bénéficier la
population adulte de leurs services professionnels. Une des données les
plus pratiques et les plus fondamentales, c'est de s'assurer que l'école
puisse offrir des services complémentaires en psychologie. La
psychologie et la pédagogie sont des notions intimement liées et
je ne voudrais pas, encore là, faire un long discours sur les Plaget et
les autres, mais il est très difficile d'être un excellent
pédagogue si, de temps en temps, on n'a pas un minimum de notion de
psychologie et c'est la même chose pour ceux à qui on enseigne.
Les jeunes élèves auraient sûrement avantage à
être davantage encadrés par rapport à des services
complémentaires de psychologie. (16 h 30)
Ce serait intéressant, d'ailleurs, si des services
complémentaires de psychologie étaient offerts, peut-être
que ce serait plus facile pour vous de prendre vos décisions concernant
le système des dérogations. Il y aurait peut-être une
meilleure unité dans les dossiers qui vous arrivent et une meilleure
équité surtout pour les personnes concernées, pour autant
que ce sont des services dispensés par la commission scolaire et que les
jeunes étudiants puissent avoir accès à ces services sans
avoir à débourser 350 $ ou 400 $, ce qui crée de
l'inéquité et de la distorsion dans le régime
supposément de gratuité de notre système éducatif,
en particulier aux niveaux élémentaire et secondaire. Des
services complémentaires de psychologie, M. le ministre, je pense,
encore là, que ce n'est pas exagéré de vous faire penser
à ça et de vous indiquer que, s'il y a une place où
ça s'Inscrit, c'est sûrement dans les services
complémentaires.
Des services complémentaires d'orthophonie et de
psychoéducation, c'est fondamental. Combien souvent on s'est fait dire
qu'il y avait beaucoup d'élèves qui éprouvaient des
problèmes d'entendement et des problèmes de diction qui sont tous
liés, parfois, à des difficultés d'apprentissage, et
envisager d'offrir des services complémentaires d'orthophonie et en
psychoéducation, c'est élémentaire. Cela nous a
été rappelé à moult reprises par les associations
de handicapés, les associations qui s'occupent d'élèves
présentant des troubles assez graves de mésadaptation ou
d'apprentissage d'avoir la possibilité qu'une commission scolaire soit
mieux équipée de professionnels, de personnel non enseignant pour
s'assurer que ces PNE, comme on les appelle, rayonnent et se distribuent dans
chacune des écoles pour offrir ces services requis.
J'ai juste repris les éléments de l'amendement 206
annoncé par ma collègue, la députée de Chicoutimi,
mais c'est plus notre volonté de dire au ministre: S'il y a quelque
chose de logique et de légitime à réclamer
consécutivement à l'article 208, ce sont bien les services
complémentaires suivants. On ne peut pas, en ce qui nous concerne, avoir
la conviction que nous sommes membres d'une commission de l'éducation
pour améliorer un projet de loi, en saisir toute la portée et sa
pleine compréhension, être convaincus que, si on offre
effectivement des commissions scolaires confessionnelles, même si on fait
accroire qu'elles seront linguistiques un de ces jours et qu'on achète
la thèse de la confessionnalité: Oui, c'est légitime
d'envisager que des services complémentaires pour ceux de foi catholique
ou de foi protestante et qu'on s'arrête là, pensant
qu'après avoir réglé les problèmes d'une meilleure
compréhension de nos convictions religieuses, quelles qu'elles soient,
un meilleur encadrement par de l'animation pastorale ou autre, là, on a
fini, la boucle vient d'être bouclée concernant l'offre des
services complémentaires... Écoutez, ça ne peut pas se
résumer à ça.
Que je sache, une société - je me souviens de l'avoir
déjà mentionné à des jeunes étudiants qui
trouvaient ça légitime - au fond, c'est un peu comme un
être humain. Un être humain, bien sûr, a une vie morale, j'en
suis convaincu, je ne connais pas un être humain qui n'a pas une vie
morale; les convictions peuvent être différentes, mais tous les
êtres humains ont une vie morale, une vie sensitive, une vie physique,
une vie intellectuelle. Quand j'ai dit ça, je pense avoir fait le tour
du développement d'un être humain. La société, c'est
la même chose. La société doit développer sa
dimension culturelle, sa dimension éducative, ses préoccupations
morales, ses préoccupations de formation, et ainsi de suite. Pour un
jeune, c'est la même chose. On ne peut pas envisager de façonner
un jeune pour des années et de dire: Non, l'école n'a pas ta
responsabilité d'offrir des services complémen-
taires dans des créneaux qui s'apparentent à ceux qu'on
vient d'Indiquer, c'est-à-dire orientation scolaire, orientation
professionnelle, services complémentaires en psycho, services
complémentaires d'orthophonie en psychoéducation et
également de t'apprendre tes droits et tes responsabilités
générales, comme citoyen de demain et nous, on a indiqué
en particulier sur une notion qui te regarde, qui s'appelle l'exercice ou non
du droit d'association.
Voilà. Qu'est-ce que vous voulez? On ne peut pas marteler une
même problématique à n'en plus finir, mais nous tenions
à présenter un amendement qui laisse voir qu'on n'a pas une vue
arrêtée, une vue très étroite de la formation
générale du jeune adolescent de demain, et c'est dans ce sens
qu'on pense que c'est la responsabilité d'une commission scolaire, via
son unité de formation que sont les écoles du Québec,
d'envisager l'offre de services complémentaires comme la plupart des
milieux éducatifs le réclament, comme l'esprit de la loi 3 et son
article 24 le stipulaient, lesquels article et projet de loi ont
été largement diffusés dans l'opinion publique et
largement discutés. En conséquence, M. le ministre, on pense que
vous devriez agréer à l'adoption de cet article 208
complémentaire. Merci.
Le Président (M. Baril): Merci, M. le député
d'Abitibi-Ouest. M. le ministre.
M. Ryan: Très brièvement, M. le Président,
je dois indiquer que nous ne pouvons pas accepter cette modification
proposée par l'Opposition pour les raisons suivantes. Tout d'abord, nous
avons dans le projet de loi actuel l'article 1 qui définit
expressément le droit de l'élève à des services
éducatifs, y compris à des services complémentaires et
particuliers. C'est indiqué en toutes lettres à l'article 1.
À l'article 206 que nous avons adopté l'autre soir, nous
définissons l'obligation pour la commission scolaire d'établir un
programme pour chaque service éducatif complémentaire et
particulier visé par le régime pédagogique. Et, lorsque
nous arriverons à l'article 413 où il sera question du
régime pédagogique, nous préciserons au besoin, si ce
n'est pas satisfaisant comme c'est là, que le régime
pédagogique doit traiter d'une manière explicite des services
particuliers et complémentaires. Les explicitations ultérieures
ou additionnelles doivent se trouver, à mon point de vue, dans le
régime pédagogique parce que nous ne pouvons pas dans
l'état actuel du développement des commissions scolaires et des
services éducatifs garantir partout l'uniformité de conditions
que prescrirait un texte législatif. C'est un objectif vers lequel nous
tendons de toutes nos forces, de toutes nos énergies, mais qu'il n'est
pas approprié de définir de manière rigidement uniforme
dans le texte de la loi. C'est la pratique que nous avions jusqu'à
maintenant. Je pense que le régime pédagogique est quand
même un document très Important qu'on ne peut pas modifier dans
ses composantes essentielles sans avoir l'avis préalable du conseil de
l'éducation, du Conseil supérieur de l'éducation, et sans
procéder à une pré-publication dans les règlements
gouvernementaux qui oblige à une période de 45 jours au minimum
pour la discussion publique.
Pour ces raisons, nous ne pouvons pas accepter cet amendement et, quant
à la partie qui traite des droits associatifs des élèves,
ce droit d'association des élèves est reconnu dans la Charte des
droits et libertés du Québec, dans la Charte des droits et
libertés de la personne et, si nous étions en mesure de fournir
des expli citations sous forme de modalité plus concrète que ce
droit devrait revêtir dans les écoles, nous l'aurions fait. Mais
nous ne sommes pas en mesure de le faire actuellement. C'est un droit qui est
en évolution, qui connaît diverses formes d'application d'un
endroit à l'autre et pour lequel il n'est sûrement pas
indiqué d'envisager des applications uniformes, et faire simplement une
déclaration générale n'apparaît pas du tout
nécessaire d'autant plus que, dans certains cas précis, ce droit
est impliqué. Quand nous disons que des élèves au
secondaire, par exemple, pourront désigner des représentants au
conseil d'orientation, nous reconnaissons leur droit de s'associer, de se
réunir pour procéder au choix de leurs représentants dans
ces cas-là. Alors, essentiellement, ce sont autant de raisons qui ne
justifient pas, à mon sens, l'amendement proposé. En
conséquence, je dois Indiquer que je me prononcerai contre cet
amendement.
Le Président (M. Baril): Merci, M. le ministre. Mme la
députée de Chicoutlmi.
Mme Blackburn: Merci, M. le Président. Le ministre qui est
un spécialiste des arguments a contrario, tous les arguments qu'il a
utilisés pour dire que ce n'était pas nécessaire de les
Inclure dans la loi, on pourrait précisément, sur la base de ces
arguments, lui dire que, s'il le fait ailleurs et pour d'autres conditions ou
d'autres raisons, il pourrait parfaitement le reconnaître. Il le sait
très bien. Ce qui est un peu triste dans cette histoire, c'est qu'on le
reconnaît... Pourquoi fallait-il le reconnaître pour les
catholiques et les protestants? Pourquoi fallait-il le reconnaître pour
les personnes handicapées? Parce que c'est fondamental. Il était
pour nous aussi fondamental que les autres droits soient reconnus. Pourquoi
faut-il croire que ces droits étaient plus fondamentaux que les autres?
Le ministre sait très bien qu'un règlement sur le régime
pédagogique sur lequel il est obligé de consulter, sur lequel il
peut effectivement y avoir une consultation plus large selon la demande, il
sait très bien que cela n'a pas la même valeur que si c'est
inscrit dans une loi. Le ministre le sait. Le droit d'association, il dit:
C'est reconnu, c'est un droit international. Très
bien, c'est la Charte des droits et libertés de la personne.
Cependant, on a reconnu dans la loi la constitution de comités, le
comité d'école, le conseil d'orientation, et on a cru obligatoire
d'inscrire dans la lof qu'ils avaient droit à des services dans les
écoles parce qu'on n'était pas sûrs qu'ils les auraient si
cela n'était pas indiqué dans la loi. Qu'est-ce qui garantit au
ministre que les élèves vont vouloir se constituer en
association, vont avoir le droit de requérir des services, d'avoir
accès à certains services dans l'école? Il n'y a rien qui
leur garantit ce droit et Je pense que c'est nier en partie ces droits. Je sais
que dans l'esprit du ministre II n'y a aucune confusion entre le fait de
réunir des élèves pour nommer un représentant au
conseil d'orientation et le fait de se constituer en association. Il ne faut
pas trop prendre les gens pour des imbéciles.
Le Président (M. Baril): II vous reste 30 secondes.
Mme Blackburn: Je trouve déplorable qu'il n'ait pas, de sa
pleine autorité et avec la sensibilité qu'il a... Je ne comprends
pas qu'il ne donne pas un minimum de garanties qu'on va avoir des services
d'égale qualité sur tout le territoire du Québec. Je le
répète pour le déplorer et je sais que le ministre sait
très bien que les arguments qu'il nous a servis ne font pas très
sérieux. Autrement, si c'était vrai, la base de l'argumentation
qu'U nous a servie pour dire qu'il n'était pas pertinent de l'inscrire
dans la loi, on peut penser qu'il y a au moins une cinquantaine d'articles dans
la loi qui n'auraient pas été nécessaires.
Le Président (M. Baril): Merci, madame. Est-ce qu'il y a
d'autres commentaires? Est-ce que l'amendement à l'article 208. 1 est
adopté?
M. Gendron: Le vote nominal.
Le Président (M. Baril): J'appelle le vote. Mme la
députée de Chicoutimi?
Mme Blackburn: Pour.
Le Président (M. Baril): M. le député
d'Abitibi-Ouest?
M. Gendron: Pour.
Le Président (M. Baril): M. le député de
Shefford?
M. Paré: Pour.
Le Président (M. Baril): M. le député de
Charlevoix?
M. Bradet: Contre.
Le Président (M. Baril): Mme la députée de
Jacques-Cartier?
Mme Dougherty: Contre.
Le Président (M. Baril): M. le député
d'Arthabaska?
M. Gardner: Contre.
Le Président (M. Baril): M. le député de
Sherbrooke?
M. Hamel: Contre.
Le Président (M. Baril): Alors, l'amendement est
rejeté. Excusez. Ah Rimouski! Excusez-moi.
M. Ryan: Rimouski, c'est dans le Bas-Saint-Laurent. Argenteuil
est au nord-ouest de Montréal.
Le Président (M. Baril): M. le député de
Rimouski?
M. Tremblay (Rimouski): Je suis contre.
Le Président (M. Baril): M. le député
d'Argenteuil?
M. Ryan: Contre. C'est le chemin qui mène à
l'Abitibi.
Une voix: C'est cela.
M. Ryan: C'est un petit point sur votre route, M. le
Président.
Le Président (M. Baril): Oui, très important.
Merci. Alors, je comprends que l'amendement est rejeté. Nous passons
à l'article 209. Nous n'avons aucune modification et aucun papillon. M.
le ministre.
M. Ryan: Pas de commentaire.
Mme Blackburn: Je comprends votre étonnement, M. le
Président.
Le Président (M. Baril): II n'y a aucun commentaire.
Est-ce que l'article 209 est adopté?
M. Ryan: II y en a quelques-uns que nous avons réussi
à frapper sans un i de trop ni de moins.
M. Gendron: Adopté.
La Président (M. Baril): Adopté. J'appelle
l'article 210. L'article 210 a été modifié et je dois vous
le lire. Un instant, s'il vous plaît. À l'article 210,
premièrement, remplacer le premier alinéa par le suivant: "La
commission scolaire peut organiser l'enseignement moral et religieux
d'une confession autre que catholique ou protestante*
Deuxièmement, remplacer dans la troisième ligne du
deuxième alinéa le mot "officiels" par les mots "établis
par le ministre". (16 h 45)
M. Ryan: Ici, je pense que la modification majeure, M. le
Président, consiste à simplifier la formulation du premier
paragraphe. On enlève deux modalités qui sont redondantes,
à mon point de vue: "peut, à la demande d'un conseil
d'orientation et aux conditions qu'elle fixe, organiser l'enseignement moral et
religieux". On ajoutait à la fin: "si des parents en expriment le
désir". Je pense bien que ce sont des choses qui vont de soi. Le conseil
d'orientation peut parfaitement exprimer un voeu comme celui-là à
la commission scolaire en vertu des attributions que nous lui avons
accordées et les parents disposent du moyen voulu pour le faire
également. C'est une des redondances inutiles. Je n'aurais pas
d'objection à garder "si des parents en expriment le désir", mais
il me semble que cela va de soi.
Le Président (M. Baril): M. le député
d'Abitibi-Ouest.
M. Gendron: J'ai le même avis que le ministre, mais pas sur
la môme chose. Je suis un peu étonné que le ministre dise:
Je suis prêt à remettre ce qui va de soi. Ce qui va de soi, c'est
si des parents en expriment le désir. Je trouve cela naturel "si des
parents en expriment le désir", il n'y a pas à l'écrire.
Par contre, je ne suis pas du même avis quant au pouvoir. "La commission
peut organiser l'enseignement moral et religieux d'une confession autre que
catholique ou protestante" et vous avez enlevé "à la demande d'un
conseil d'orientation et aux conditions qu'elle fixe". Il me semble que le
caractère de faire cela pour la commission scolaire, à la suite
de la demande d'un conseil d'orientation, est un petit peu plus limitatif que
strictement dire: Vous ferez cela quand vous voudrez, la commission scolaire
peut toujours - "peut" cela veut dire toujours - organiser l'enseignement moral
et religieux d'une confession autre que catholique ou protestante. Cela serait
peut-être après consultation avec le conseil d'orientation. Je
serais d'accord.
Le Président (M. Baril): M. le ministre.
M. Ryan: II n'y aura pas de problème. On pourra mettre:
"peut, après consultation du conseil d'orientation... "
M. Gendron: Point. Le reste m'apparaît redondant: "et aux
conditions qu'elle fixe", il me semble qu'on n'a pas à mettre cela.
Le Président (M. Baril): Alors, il y aura un amendement
qui va se lire comme suit.
M. Gendron: D'après moi, l'amendement serait: La
commission peut, après consultation du conseil d'orientation, organiser
l'enseignement moral et religieux d'une confession et ainsi de suite.
M. Ryan: M. le Président, avant qu'on écrive, il ne
faut pas négliger le comité d'école non plus.
L'introduction d'un cours d'enseignement d'une autre religion va s'accompagner
d'une série de conséquences pratiques. Je crois que cela vaudrait
peut-être la peine de mettre les deux. Je n'ai pas d'objection à
garder le conseil d'orientation, mais je ne négligerais pas non plus le
comité d'école, parce que c'est une initiative qui sera prise en
réponse à un voeu qui sera venu de parents.
M. Gendron: Le ministre peut le faire. Je serais d'accord: La
commission scolaire peut, à la demande d'un conseil d'orientation ou du
conseil d'école. On ne se trompe pas en disant 'ou" du conseil
d'école, parce qu'il n'y a pas d'autre formule pour le conseil
d'école, ou "d'un" si le "du" n'est pas correct.
M. Ryan: J'aimerais mieux qu'on garde l'idée "après
consultation du conseil d'orientation et du comité d'école".
M. Gendron: Cela va.
Le Président (M. Baril): SI je comprends bien, l'article
210, dans le premier alinéa, se lirait comme suit: "La commission
scolaire peut, après consultation du conseil d'orientation et du
comité d'école, organiser l'enseignement moral et religieux d'une
confession autre que catholique et protestante. " Cela va pour tout le monde?
Est-ce que l'article 210 tel qu'amendé est adopté?
M. Gendron: Adopté.
Le Président (M. Baril): Adopté. J'appelle
l'article 211 amende: "La commission scolaire peut adopter des critères
sur: 1° l'implantation de nouvelles méthodes pédagogiques;
2° le choix des manuels scolaires et du matériel didactique requis
pour l'enseignement des programmes d'études établis par le
ministre et des programmes d'études adoptés par la commission
scolaire. "
M. Ryan: M. le Président.
Le Président (M. Baril): Oui, M. le ministre.
M. Ryan: Je pense que le pouvoir qui est donné à la
commission scolaire d'adopter des critères sur l'implantation de
nouvelles méthodes pédagogiques, le choix des manuels scolaires
et du matériel didactique requis pour l'enseignement des programmes
d'études officiels est un pouvoir qui va de soi. Je pense bien que
ça va avec la responsabilité conférée aux
commissions scolaires en matière de dispensation de services
éducatifs
et de l'application des programmes. Nous enlevons, ici, l'obligation
pour la commission scolaire d'adopter ces critères par voie de
réglementation pour alléger son travail et lui permettre, en
cours de route, les accommodements ou les adaptations nécessaires.
M. Gendron: D'accord.
Le Président (M. Tremblay, Rimouski):
Est-ce que l'article 211, tel qu'amendé, est adopté?
M. Gendron: Adopté.
Le Président (M. Tremblay, Rimouski): J'appelle l'article
212 amendé: "La commission scolaire s'assure que, pour l'enseignement
des programmes d'études établis par le ministre, on ne se serve
que des manuels scolaires et du matériel didactique ou des
catégories de matériel didactique approuvés par le
ministre et, s'ils sont relatifs à l'enseignement moral et religieux,
catholique ou protestant, approuvés par le comité catholique ou
par le comité protestant, selon le cas. "Elle s'assure aussi que, pour
l'enseignement des programmes d'études locaux en enseignement moral et
religieux, catholique ou protestant, on ne se serve que des manuels scolaires
et du matériel didactique ou des catégories de matériel
didactique approuvés par le comité catholique ou le comité
protestant, selon le cas. 1° Conformément à l'article 8, elle
met gratuitement à la disposition de l'élève les manuels
scolaires et la matériel didactique requis pour l'enseignement des
programmes d'études et lui assure un accès gratuit à des
ressources documentaires. "
Est-ce que l'article 212, tel qu'amendé, est adopté?
M. Ryan: Je pense que cet article doit être compris dans la
perspective de modifications qui viendront plus loin concernant les pouvoirs
des comités confessionnels en matière d'approbation des manuels
et du matériel pédagogique et didactique. La commission scolaire
ne devra utiliser que des manuels ou du matériel didactique
approuvés par le ministre et, s'il s'agit de matériel didactique
ou de manuels traitant d'enseignement moral et religieux, catholique ou
protestant, ils devront être également approuvés par le
comité catholique ou le comité protestant, selon le cas.
Môme chose pour les programmes locaux: s'ils portent sur l'enseignement
moral ou religieux, catholique ou protestant, les manuels et autres
pièces de matériel pédagogique accompagnant la
présentation de ces programmes devront être avalisés par le
comité confessionnel concerné. S'ils portent sur d'autres
matières, ils ne doivent même pas être approuvés par
les comités confessionnels.
M. Gendron: M. le Président.
Le Président (M. Tremblay, Rimouski): Oui, M. le
député d'Abitibi-Ouest.
M. Gendron: Personnellement, je trouve que l'article 212 est un
article qui, dans ses modifications proposées, nous rejoint davantage
sauf, peut-être, la dernière phrase du troisième
alinéa. J'aimerais que le ministre soit un peu plus précis
lorsqu'il indique que la commission scolaire devra s'assurer que
l'élève a un accès gratuit à des ressources
documentaires. Actuellement, on n'a pas la conviction que l'état des
bibliothèques scolaires ou des centres de documentation va permettre que
ça devienne une réalité objective pour les
élèves concernés. J'aimerais que le ministre nous indique,
quand il a écrit ça, la sorte d'Information qu'il a exigée
de ses officiers et jusqu'à quel point il est sûr qu'il
écrit quelque chose qui va se traduire par un droit pour les
élèves. Je parie toujours de la dernière partie: "assurer
un accès gratuit à des ressources documentaires. " C'est quoi,
exactement?
Le Président (M. Tremblay, Rimouski): M. le ministre.
M. Ryan: J'imagine que ce sont des choses comme des albums
historiques, des atlas, des pièces documentaires, des graphiques, des
tableaux, des données statistiques, des recueils, des coupures de
journaux, etc., qui ne pourraient pas être disponibles pour chaque
élève sur une base individualisée, mais qu'on doit avoir
comme Inventaire de matériel pour que les programmes puissent donner
leur mesure normale. C'est pourquoi on dit qu'il faut que ça soit un
accès gratuit aux élèves. Je donne un exemple: Le
gouvernement du Canada, le ministère des Mines et Ressources a
publié l'an dernier un atlas historique du Canada qui est un document
formidable. C'est un volume qui se vend 150 $ l'unité. Ce serait
très bon de l'avoir dans chaque école, même dans chaque
classe, au niveau secondaire. Il ne peut pas être question que ce soit
fourni à chaque élève, c'est impensable.
Mme Blackburn: On va commencer par une grammaire.
M. Ryan: Oui, de même pour les grammaires et les
dictionnaires. On vise à donner un petit dictionnaire à chaque
élève, mais il faudrait bien qu'on ait des dictionnaires plus
complets; dans la bibliothèque do l'école secondaire, par
exemple, il faudrait bien qu'on ait le gros Quillet ou le gros Robert pour
compléter ce que les élèves trouveront dans leur petit
dictionnaire. C'est ça que ça veut dire.
M. Gendron: Sur la première partie, juste une question.
Est-ce que la disposition du premier alinéa existe dans la loi actuelle?
Cela
doit. Non, pas la limitation, "approuvés par le comité
catholique ou le comité protestant"; je sais qu'il y a une limitation
par rapport aux quantités d'éléments qui devront recevoir
l'approbation dans l'avenir par rapport au passé, il y a une
différence. Ma question n'est pas là-dessus. Est-ce que le
premier volet qui dit que, normalement, en éducation, il est impossible
que du matériel pédagogique et didactique serve dans les
écoles sans qu'il ait été approuvé par le
ministère, est-ce que cette disposition existe dans l'actuelle Loi sur
l'instruction publique?
M. Ryan: Quel numéro? Oui, 189. 5°. La loi actuelle
prévoit qu'il est du devoir des commissaires d'écoles d'exiger
que, dans les écoles sous leur contrôle, on ne se serve que des
manuels et du matériel didactique autorisés.
Le Président (M. Tremblay, Rimouski): Est-ce que
l'article... Mme la députée de Chlcoutimi.
Mme Blackburn: Est-ce que ce n'est pas l'article sur lequel on
aurait dû retrouver des bibliothèques dignes de ce nom ou de
qualité? Je sais que le ministre connaît la situation des
bibliothèques scolaires au Québec, et il se passe un
phénomène pour le moins discutable. Si les intentions sont
bonnes, la raison d'être, elle, est discutable. Dans mon comté -
je suppose que ça doit se produire dans les autres comtés du
Québec également - j'ai quatre écoles primaires qui sont
en train de faire des levées de fonds pour acheter quelques dizaines de
volumes pour la bibliothèque, c'est totalement déplorable. On
retrouve actuellement dans les bibliothèques scolaires des volumes qui
traitent du désir de l'homme d'aller sur la lune. On fait des projets
pour aller sur la lune alors qu'ils y sont allés en 1969. Cela veut dire
que les volumes commencent à être âgés. Dans les
bibliothèques scolaires, c'est l'indigence. Quand je vois les parents
faire des levées de fonds... Je me demandais si ce n'était pas
là-dedans que ça devait rentrer, des bibliothèques de
qualité. Je ne sais pas comment le dire, je n'ai pas pensé
à un libellé.
M. Ryan: Encore là, bibliothèque, c'est un mot que
j'hésiterais à entrer dans une loi actuellement. Ce n'est pas
parce que je ne suis pas favorable à l'établissement d'une
bibliothèque scolaire partout, mais parce que je connais trop
l'état encore lamentable des ressources bibliographiques dont on dispose
dans plusieurs petites écoles du Québec. Ici, je n'aurais pas
d'objection, cependant, à ajouter: "et lui assure un accès
gratuit à des ressources bibliographiques et documentaires. " Je pense
qu'il faut au moins que l'idée soit là, je l'apprécie
énormément. Ainsi qu'on le sait, j'ai constitué un groupe
de travail sur les bibliothèques scolaires qui doit me remettre un
rapport d'ici l'été. Je pense qu'on aura des améliorations
importantes à faire de ce côté-là.
Mme Blackburn: Cela me conviendrait, M. le Président. Si
le ministre a fait comme moi, s'il a visité quelques écoles et
qu'il a demandé en môme temps à visiter les
bibliothèques, il le sait. Il y en a moins, je vous le dis, que dans la
plupart des familles qui ont élevé deux ou trois enfants.
M. Ryan: II y a des endroits où on a une
bibliothèque, mais où il n'y a pratiquement rien dedans. Ce sont
toutes des anciennetés, des choses qui n'ont plus vraiment de pertinence
pour l'éducation d'aujourd'hui.
Mm» Blackburn: C'est d'une pauvreté, c'est de
l'Indigence, ce n'est pas compliqué.
M. Ryan: D'autre part, on sait que les livres modernes
coûtent très cher. On voit ça quand on construit une
école nouvelle, on donne une allocation pour l'achat de matériel
et, avec l'allocation qui est donnée, c'est quelques milliers de dollars
pour une école de 300 élèves, je vous avertis qu'on ne
peut pas acheter grand-chose. (17 heures)
Mme Blackburn: Une suggestion. Je sais que ce n'est
peut-être pas pertinent, M. le Président, mais est-ce qu'on ne
pourrait pas penser à des pools d'achat pour certaines collections?
J'appelle cela un achat de groupe. Cela se pourrait. Il me semble qu'il
faudrait envisager quelque chose comme cela qui pourrait peut-être avoir
comme effet de réduire les coûts. Je sais que je suis
antiréglementaire, mais iI va falloir envisager quelque chose. C'est de
l'indigence. Quand les parents sont en train de faire des levées de
fonds pour essayer d'avoir une centaine de volumes, c'est quelque chose
d'inquiétant.
Une voix: Adopté.
Le Président (M. Baril): Pourriez-vous... Mme
Blackburn: Avec la modification? Le Président (M. Baril):...
me répéter... Mme Blackburn: Oui.
M. Ryan: M. le Président, à la dernière
ligne, nous écririons: "et lui assure un accès gratuit à
des ressources bibliographiques et documentaires. "
Le Président (M. Baril): D'accord. Avant de faire accepter
l'article comme tel, j'aimerais aussi faire remarquer l'avant-dernier
paragraphe, au troisième alinéa. Le contentieux nous dit qu'on
devrait peut-être... C'est écrit: "Elle s'assure aussi que pour
l'enseignement des programmes d'études locaux en enseignement moral ou
religieux"; on devrait mettre "et religieux" au lieu du "ou". On devrait placer
le
"et".
M. Ryan: Oui, d'accord. C'est une erreur de copie. C'est au
deuxième alinéa?
Le Président (M. Baril): Est-ce que tout le monde est
d'accord?
M. Ryan: D'accord.
Le Président (M. Baril): D'accord. Alors, je comprends que
l'amendement à l'article 212 est adopté?
M. Gendron: Adopté.
Le Président (M. Baril): Merci. Tel que modifié.
À l'article 213, nous avons une modification qui se lit comme suit: Dans
l'article 213, supprimer dans la quatrième ligne du premier
alinéa, le mot "uniques"; deuxièmement, remplacer le
deuxième alinéa par le suivant. "Elle s'assure de l'application
des épreuves imposées par le ministre. " Est-ce qu'il y a des
questions?
M. Gendron: Adopté.
M. Ryan: Je n'ai pas de remarques particulières à
faire. C'est la commission scolaire qui doit établir par
règlement les normes et modalités d'évaluation des
apprentissages de l'élève. C'est elle qui a la grande
responsabilité là-dedans. Au primaire, elle a la
responsabilité exclusive. Au secondaire, sauf les épreuves
administrées sous l'autorité du ministre, c'est la commission
scolaire qui procède à l'évaluation des
élèves. Je pense qu'il y a une responsabilité
considérable qui lui est dévolue ici de manière encore
plus claire que jusqu'à maintenant.
Le Président (M. Baril): M. le député
d'Ablitibi-Ouest.
M. Gendron: Adopté.
Le Président (M. Baril): Alors, est-ce que l'amendement
à l'article 213 est adopté?
Une voix:...
Le Président (M. Baril): Est-ce que l'article 213 tel
qu'amendé est adopté? À l'article 214, nous avons aussi un
papillon: Remplacer l'article 214 par le suivant: 214. "La commission scolaire
reconnaît, conformément aux critères ou conditions
établis par le ministre, les apprentissages faits par un
élève autrement que par la manière prescrite par le
régime pédagogique. " M. le ministre.
M. Ryan: Ici, on donne une latitude plus grande à la
commission scolaire. Il faudra qu'elle respecte, évidemment, les
critères ou conditions établis par le ministre. Mais elle aura un
très grand pouvoir de décision en matière de
reconnaissance des apprentissages autres que ceux qui sont faits de la
manière prescrite par le régime pédagogique. On en est
toujours ici, cependant, aux élèves autres qu'adultes ou si cela
comprend les adultes aussi? Ici, ce sont les élèves
réguliers. Ce ne sont pas les élèves adultes. Pour les
élèves adultes, il y a une autre disposition...
Mme Blackburn: La reconnaissance des acquis?
M. Ryan:... qui consacre le pouvoir de la commission scolaire en
matière d'équivalence.
Mme Blackburn: À quoi cela fait-il
référence?
M. Ryan: Pardon?
Mme Blackburn: Â quoi cela fait-il référence
pour les jeunes? C'est une question...
M. Gendron: À mon avis, à une certaine
déficience. En tout cas, le ministre est mieux placé que moi pour
répondre.
M. Ryan: Disons qu'un élève a été
malade et qu'il est resté chez lui pendant un certain temps, il va avoir
suivi des cours privés. Ils vont dire: Oui, cela marche. Il va
être allé en voyage avec ses parents. Il y a toutes sortes de
situations qui peuvent arriver. Comme on me le souligne, disons qu'un
élève vient d'une famille anglaise, il n'est pas obligé de
s'astreindre au cours de langue seconde qui serait une perte de temps pour lui,
l'anglais langue seconde.
Mme Blackburn: D'accord, c'est plus ça.
M. Ryan: II peut être dispensé, dans ces conditions,
pour pouvoir peut-être étudier davantage le français, en
comprendre toutes les nuances.
Mme Blackburn: Est-ce que cela pourrait être étendu
à l'éducation physique pour les enfants qui pratiquent une
activité qui exige de la discipline, une connaissance de... Parce que
c'est majeur, si c'était introduit, ce pourrait être
intéressant. Les élèves qui sont déjà dans
des équipes, que je sache, ce sont les jeunes filles et garçons
qui font de la danse de façon intensive, plusieurs fois par semaine;
est-ce que cela ne pourrait pas suppléer? Parce que cela a souvent
été demandé. Je ne dis pas que c'est souhaitable, je ne
porte pas de jugement sur le fond.
M. Ryan: Ici, cela donne pas mal de latitude.
Le Président (M. Baril): Est-ce que j'ai d'autres
commentaires?
M. Ryan: C'est d'ailleurs l'esprit général du
projet de loi. On en est encore à attendre une démonstration de
l'affirmation contraire entendue depuis des mois.
Le Président (M. Baril): M. le député
d'Abitibi-Ouest.
M. Gendron: M. te Président.
Le Président (M. Baril): M. le député
d'Abitibi-Ouest.
M. Gendron: Si je peux avoir l'attention du ministre.
M. Ryan: II est toujours à l'écoute.
M. Gendron: Je suis d'accord avec l'article 214, mais on nous
avait informé qu'il y avait un papillon et je ne comprends pas le... Si
c'est votre document officiel, il est Identique...
M. Ryan: À ce qu'il y a ici. Oui c'est cela, pour une
fois, nous n'avons pas changé d'idée une troisième ou une
quatrième fois. On commence à devenir un petit peu plus fermes en
avançant.
M. Gendron: M. le ministre, quant il l'a lu, la lecture qu'on en
a faite, par rapport au texte que nous avons, ce n'est pas pareil. Alors, je
veux savoir ce qu'il y a de changé.
M. Ryan: Regardez, "il délivre" pouvait laisser entendre
que la commission scolaire pourrait délivrer un diplôme sui
generis, un diplôme de son cru, alors que son pouvoir est de
reconnaître un apprentissage fait par un élève, mais le
pouvoir de délivrer les diplômes appartient en exclusivité
à ce cher ministre.
M. Gendron: Oui, mais ce n'est pas cela cher ministre.
Voulez-vous, M. le Président, lire l'article 214? Je vais être
très attentif à ce que vous allez lire.
Le Président (M. Baril): "La commission scolaire
reconnaît, conformément aux critères ou conditions
établis par le ministre, les apprentissages faits par un
élève autrement que de la manière prescrite par le
régime pédagogique. "
M. Gendron: C'est bien cela? Ce que vous venez de lire, c'est
intégralement ce que j'ai dans mon texte.
M. Ryan: C'est cela.
M. Gendron: Et c'est parce qu'on a dit qu'il y avait un papillon.
Il n'y a pas de papillon.
M. Ryan: C'est ca.
Le Président (M. Baril): Non, c'est-à-dire que je
me suis peut-être. Je m'excuse.
M. Gendron: Non, ce n'est pas grave. M. Ryan: Par rapport
au texte originel.
Le Président (M. Baril): J'ai peut-être pris la
mauvaise expression.
M. Gendron: Non, cela va, c'est parce que je croyais qu'il y
avait un "de" qui était remplacé par "par" et ainsi de suite; il
n'y a pas cela, donc, cela me va.
Le Président (M. Baril): Adopté? M. Gendron:
Adopté.
Le Président (M. Baril): L'amendement à l'article
214 est adopté?
M. Gendron: Adopté.
Le Président (M. Baril): Est-ce que l'article 214 tel
qu'amendé est adopté?
Une voix: Adopté.
Le Président (M. Baril): L'article 215? M. le
ministre.
M. Ryan: Alors, on veut que la commission scolaire procède
par règlement, pour la définition des règles devant
présider au classement des élèves et au passage d'une
classe à une autre, de même qu'au passage du primaire au
secondaire. Ceci est actuellement de la responsabilité de la commission
scolaire, mais elle n'est pas obligée de procéder par
règlement pour la définition des règles qui doivent
être suivies. Ici, on lui fait l'obligation de procéder par
règlement parce qu'on veut, comme vous le savez, M. le Président,
que les commissions scolaires accordent de plus en plus d'importance à
leur politique d'évaluation pour chaque degré du cours. Les
élèves pouvaient passer de première à
deuxième, à troisième année, alors que
l'évaluation laissait beaucoup à désirer. Il y en a
beaucoup qui se retrouvaient dans une classe supérieure, alors que la
preuve n'avait pas été acquise qu'Us étaient aptes
à effectuer le passage. Alors, c'est une insistance que nous mettons de
plus en plus fortement, que les commissions scolaires se donnent une politique
indiquant les règles à suivre pour le passage d'un degré
à l'autre et, à plus forte raison, pour le passage du primaire au
secondaire.
Le Président (M. Baril): Est-ce qu'il y a des
commentaires?
M. Gendron: Je n'en ai pas.
Le Président (M. Baril): Est-ce que l'article 215 est
adopté?
Des voix: Adopté.
Le Président (M. Baril): L'article 216. Alors, il y a un
changement à l'article 216, que je vais vous lire. Remplacer l'article
216 par le suivant: "La commission scolaire doit, sous réserve de
l'article 204, adapter les services éducatifs aux élèves
handicapés et aux élèves en difficulté d'adaptation
ou d'apprentissage selon leurs besoins". M. le ministre.
M. Ryan: Évidemment, la réserve que nous inscrivons
à l'article 216, |e pense que tout le monde conçoit que la
commission scolaire ait l'obligation d'adapter les services éducatifs
aux élèves handicapés et aux élèves en
difficulté d'adaptation et d'apprentissage selon leurs besoins, mais il
faut que ce soit fait sous réserve de l'article 204, lequel garantit
qu'il n'y aura pas de diminution de la qualité des apprentissages, que
les objectifs du régime pédagogique devront être
observés.
Le Président (M. Baril): Est-ce qu'il y a des
commentaires?
M. Gendron: D'après moi, le danger, c'est que le ministre
nous donne une explication sous réserve de l'article 204. L'article 204
portait sur l'application du régime pédagogique. C'est qu'il nous
apparaît que c'est une double réserve, au-delà de ce qu'on
va vous dire à l'article 217 parce qu'on pense que c'est là
qu'est le problème. On trouve que c'est une deuxième
réserve qui peut beaucoup plus prêter à des
interprétations, futiles qu'être nécessaire là. Je
m'explique clairement. À l'article 204, si vous lisez l'article, vous
avez quatre alinéas. Au dernier alinéa de l'article 204, vous
avez déjà la réserve: "En outre, une commission scolaire
peut, avec l'autorisation du ministre et aux conditions qu'il détermine,
remplacer un programme d'études établi par le ministre par un
programme d'études local dans le cas d'un élève ou d'une
catégorie d'élèves incapables de profiter des programmes
d'études... " Il me semble que c'est difficile d'être plus couvert
que cela. De répéter à l'article 216: "La commission
scolaire doit, sous réserve de l'article 204, adapter les services
éducatifs aux élèves handicapés, aux
élèves en difficulté d'adaptation ou d'apprentissage selon
leurs besoins"... Il y en avait une que je n'ai pas exprimée dans le
troisième alinéa. Il me semble que, quand on lirait l'article
216, j'aimerais mieux ne pas voir l'article 204, il va faire partie de votre
loi intégralement. Ces deux articles ne peuvent pas être
adoptés dans la loi 107 sans faire partie de la loi. J'ai de la
difficulté à comprendre le bien-fondé de votre "sous
réserve" à l'article 204.
Le Président (M. Baril): M. le ministre.
M. Ryan: C'est une question de prudence. On ne veut pas que le
règlement d'un conflit toujours possible entre l'article 216 et
l'article 204 soit laissé à la discrétion du pouvoir
judiciaire. On veut que le législateur prenne ses
responsabilités, qu'il indique clairement que, tout en ayant une
portée beaucoup plus large, l'article 216 doit s'appliquer sous
réserve des dispositions qui sont établies à l'article 204
et qui confèrent certains pouvoirs exceptionnels à une commission
scolaire, dans les cas d'enfants qui ont besoin de mesures d'appui ou qui
seraient Incapables de suivre normalement un programme d'études
établi par le ministre. Ce sont les deux seules exceptions que
prévoit l'article 204. On a vu l'autre jour combien elles sont
nécessaires.
M. Gendron: L'article 204, je n'en disconviens pas. Je trouve que
ce sont des réserves pertinentes. De les rappeler à l'article
216, c'est là que sont mes réticences. Il me semble que vous
ouvrez une porte complètement inutile. Vous discréditez votre
article. Vous laissez voir que c'est un 216 qui devient inutile. "La commission
scolaire doit adapter les services éducatifs aux élèves
handicapés et aux élèves en difficulté d'adaptation
ou d'apprentissage selon leurs besoins". J'aurais aimé au moins que cet
article n'ait pas cette réserve pour ne pas l'affaiblir
complètement et qu'à sa lecture les gens qui prendraient
connaissance de l'article 216 voient là une volonté clairement
exprimée, une volonté ferme, une volonté politique du
législateur, que ce n'est pas une "joke" - excusez l'expression - que
vous êtes sérieux, que vous tenez à ce que la commission
scolaire adapte les services éducatifs aux élèves
handicapés. Dans certains cas, elle n'aura pas d'autre alternative. Je
ne voulais pas sentir le besoin de vous rappeler les nombreuses interventions
que les gens vous ont faites lors des audiences, mais c'est ce qu'ils disaient.
Ils disaient: On veut que l'article 216 reste un article fort, un article qui
témoigne de cette volonté politique du législateur que,
oui, la commission a l'obligation d'adapter, quand c'est nécessaire.
Bien sûr, sous réserve de là où on en partait le
plus, vous l'avez dit à l'article 204. À l'article 204, toutes
les réserves normales étaient clairement exprimées. Je ne
voudrais pas les rappeler dans un article qui établit le principe.
Autrement, pourquoi écrire l'article 216 s'il y a déjà la
référence à l'article 204? On l'avait déjà
dit à l'article 204. (17 h 15)
Le Président (M. Baril): M. le ministre.
M. Ryan: M. le Président, il y a une deuxième
raison pour laquelle la réserve est nécessaire, c'est que
l'article 204 accorde aux commissions scolaires certains pouvoirs en
matière d'adaptation ou même d'exception à la lettre des
programmes établis, mais, en même
temps, dans son premier article, il rappelle l'obligation pour la
commission scolaire de toujours respecter les objectifs du régime
pédagogique. Quand on dit: "sous réserve de l'article 204",
ça comporte aussi cette connotation-là, elle doit adapter les
services éducatifs aux élèves handicapés, mais
toujours sous réserve qu'elle doit respecter les objectifs, les
éléments essentiels des régimes pédagogiques. Cela
est dit à l'article 204.
M. Gendron: Ce ne sera pas long, Mme la députée,
parce que je sais que c'est une question importante et que vous voulez
intervenir. Il y a ça, M. le ministre, mais on a bien de la
difficulté à comprendre ce qui vous a motivé, d'abord,
à faire, premièrement, une modification majeure sur "doit offrir
les services éducatifs". Là, vous dites: "La commission doit... -
ne lisez pas tout de suite votre réserve - adapter les services
éducatifs.... " Déjà, je "feel" inquiet, si vous me
permettez l'expression, parce que vous dites: Elle est obligée, mais
elle les adapte.
Si c'était les adapter dans le sens de votre première
explication, ça avait l'air d'un renforcement, ça avait l'air
à dire: Oui, mais écoutez, c'est une adaptation qui n'a pas comme
conséquence d'affaiblir le contenu de l'apprentissage. Je veux bien que
l'apprentissage aux personnes handicapées ou aux
mésadaptés soit quelque chose qui corresponde à leurs
besoins, mais qui ne devienne pas discrédité dans l'opinion
publique en disant: On sait bien, vous leur avez offert ce qu'on appelle
souvent des programmes gâteaux, des programmes maison, des programmes qui
n'ont pas la valeur pédagogique d'un programme officiel.
Là, vous m'avez dit, au début: Oui, mais si J'écris
ça ainsi, c'est parce que je ne veux pas qu'on discrédite le
régime pédagogique. Je suis d'accord avec vous, il me semble que
c'est logique. Puisque ces deux réserves sont exprimées à
l'article 204, dans un premier temps, j'aimerais que vous nous expliquiez
pourquoi vous avez changé la formulation, d'abord, "doit offrir des
services éducatifs particuliers" par l'expression "adapter les services
éducatifs". Une adaptation des services éducatifs aux
élèves handicapés et à ceux qui ont des
difficultés d'adaptation ou d'apprentissage, admettez-vous qu'une
adaptation, c'est différent d'offrir des services éducatifs
particuliers? Cela veut dire que vous dites d'avance à la commission
scolaire: Vous pourrez les adapter. Alors, en les adaptant, je trouve que vous
affaiblissez énormément votre ancien texte. D'ailleurs,
probablement que, si on avait pu voir...
Je vous citais tantôt des exemples de gens qui se sont plaints de
la deuxième réserve, mais ils n'avaient même pas le texte
modifié, ils n'avaient même pas vu le texte proposé. Je ne
veux pas tous les nommer, il y avait l'Association québécoise des
parents d'enfants handicapés visuels, la COPHAN, la commission scolaire
de Val-d'Or, les institutions du Québec où M y a des enfants
ayant des problèmes auditifs, ta Commission des droits de la personne,
et ainsi de suite. Deux choses, M. le ministre: Ou vous laissez tomber la
réserve et, d'après moi, votre article a un sens parce qu'on sent
là une volonté politique, mais pour autant, encore là, que
vous mainteniez: "La commission scolaire doit offrir des services
éducatifs particuliers" puisque la réserve qui devait s'exprimer
et sur laquelle j'estime que vous avez raison est déjà
adoptée à l'article 204... Il faut qu'elle soit là. Mais
la deuxième, je ne la comprends pas.
M. Ryan: Je pense que, sur l'article 204, la réserve
relative à l'article 204, je suis obligé de m'en tenir aux
conseils que nous donnent nos conseillers juridiques. Ils me disent que c'est
important de l'avoir là pour éviter des situations de conflits
qui pourraient - j'allais dire dégénérer, mais c'est un
mot trop fort - aboutir à un arbitrage non désiré du
pouvoir judiciaire. Si on veut éviter de multiplier les recours au
pouvoir judiciaire juste pour le plaisir de le faire, M faut qu'on
écrive la loi de la manière la plus précise possible. On a
eu tellement d'expériences, au cours des dernières années,
comme gouvernement, de législations manquant de clarté qui ont
conduit à des décisions judiciaires difficilement acceptables au
point de vue politique. On veut éviter ça le plus possible, on
veut que la loi se suffise à elle-même, qu'elle soit un tout le
plus nettement possible. Si nos conseillers juridiques me disent avec
insistance que la réserve est requise, par conséquent, je suis
obligé de l'accepter. Je n'ai pas de meilleur argument que celui qui m'a
été donné.
M. Gendron: Admettez-vous... Si vous avez fini.
M. Ryan: Un autre point, si vous me permettez juste une
dernière remarque. L'autre point, le député
d'Abitibi-Ouest signale que nous avons modifié la portée de
l'article dans la nouvelle version que nous présentons; c'est un fait
que nous l'avons modifiée. Les services complémentaires et
particuliers, nous en traiterons de manière explicite dans le
régime pédagogique. Mais, ici, il ne faut pas oublier une chose,
c'est que l'objectif - et nous y reviendrons à l'article 217 - c'est de
faciliter l'insertion sociale des élèves handicapés ou en
difficulté d'adaptation et d'apprentissage. Ils n'auront pas tous
nécessairement besoin de services complémentaires ou
particuliers, je ne le sais pas, au moment où on se parle, je n'en ai
pas une connaissance certaine. On donne l'obligation d'adaptation.
On va revenir pour les services éducatifs particuliers, je pense
qu'il y a un article qui vient plus loin qui donne à la commission
scolaire l'obligation de définir les services
éducatifs dispensés par chaque école, à
l'article 218. Ce sera l'occasion de dire: Dans cette école-là,
il y a quatre élèves de telle sorte, on a des plans
d'intervention, il va falloir ceci. On ne peut pas faire une carte de tout
ça dans tout le Québec en partant; c'est un souci de
réalisme, ce n'est pas du tout un souci d'élimination. Avec tout
ce que nous avons pour les catégories d'élèves dont se
préoccupe à juste titre le député d'Abitibi-Ouest,
je pense que nous avons des réponses convenables.
Maintenant, je n'aurais pas d'objection à ce que nous laissions
cet article entre parenthèses, le temps d'aborder l'article 217 qui est
vraiment l'article majeur du point de vue des responsabilités de la
commission scolaire à l'endroit des élèves en
difficulté d'adaptation et d'apprentissage, quitte à revenir
ensuite à l'article 216.
M. Gendron: M. le Président, que l'article 217 soit
majeur, ça ne fait aucun doute dans mon esprit. Cependant, là
où je suis étonné, c'est que... Si on décide de
discuter de l'article 217, on le fera, mais je suis convaincu, pour les
mêmes raisons que vous évoquez, qu'à l'article 216 vous
évoquez quelque chose qui, dans le fond, ne sera pas un droit
réel. Vous m'avez dit: Mes conseillers juridiques exigent, veulent
absolument que je fasse la réserve pour éviter des conflits
d'ordre juridique. J'ai l'impression qu'il n'y a plus de danger parce que
l'article 216 n'est tellement pas un droit clairement exprimé qu'il n'y
aura plus de recours, tout court. "La commission scolaire doit offrir des
services éducatifs particuliers", là, au moins, c'était
l'expression d'un droit, c'était clair: "La commission scolaire doit
offrir des services éducatifs particuliers. "
À l'article 216, non seulement il y a la réserve, mais
vous dites que la commission scolaire doit adapter, comme si c'était une
obligation d'adapter les services éducatifs aux élèves
handicapés ou aux élèves en difficulté d'adaptation
ou d'apprentissage. Je ne voudrais pas leur faire obligation, je dis: Dans les
circonstances, c'est requis puisque vous avez ajouté tantôt: Oui,
mais ce ne sont pas tous les élèves qui auront besoin de services
éducatifs particuliers. Vous avez raison, sauf que, à ma
connaissance, ce ne sont pas les parents dont les élèves
handicapés n'en ont pas besoin qui vont se plaindre, ce sont les parents
qui prétendent que leurs enfants qui souffrent de difficulté
d'apprentissage ou de mésadaptation en ont besoin, ce sont eux qui vont
se plaindre que leur enfant ne reçoit pas de services particuliers.
C'est à ces parents et à ces élèves que je voudrais
offrir un recours, pas à ceux qui n'en ont pas besoin.
Le Président (M. Baril): M. le ministre.
M. Ryan: La réponse à ce souci légitime se
trouve à l'article 1 du projet de loi. À l'article 1, on dit
clairement que toute personne - y compris, par conséquent, les
élèves en difficulté d'adaptation ou d'apprentissage et
les élèves handicapés - a aussi droit, dans le cadre des
programmes offerts par la commission scolaire, aux autres services
éducatifs, complémentaires et particuliers, prévus par la
présente loi et le régime pédagogique. Son droit est
affirmé là bien plus clairement. Je vais vous dire, un conseiller
juridique me rappelait ceci tantôt: Si nous avons procédé
à la modification de l'article 216, c'est précisément
parce que nous en sommes venus à constater que ce qui était dit
originellement dans l'article 216 était déjà compris dans
le premier article, l'article charnière de tout le projet de loi, et
qu'on risquait un affaiblissement en tentant une nouvelle formulation ici. Par
conséquent, là on fait un pas de plus. On parie de la commission
scolaire: par rapport à ce droit qui est garanti à l'article 1,
elle a l'obligation d'adapter les services éducatifs aux
élèves handicapés, en plus de celle qui lui incombe de
fournir les services complémentaires et particuliers prévus au
régime pédagogique et tantôt par la loi.
Le Président (M. Baril): Est-ce que l'article...
M. Gendron: Non. Le non ne porte pas sur ce que le ministre vient
de dire. Il porte sur son offre de le regarder avec l'article 217 parce que je
trouve que c'est intimement lié et, tant qu'on ne saura pas ce que le
ministre décide définitivement à l'article 217, cela ne
m'Intéresse pas vraiment de statuer définitivement sur un article
216 où je ne connaîtrais pas exactement le contenu...
Le Président (M. Baril): Alors, je comprends qu'on suspend
l'amendement de l'article 216 qu'on reprendra après l'article 217?
M. Gendron: Oui.
Le Président (M. Baril): L'article 217 a des
modifications.
M. Ryan: M. le Président... Le Président (M.
Baril): Oui.
M. Ryan: je ne sais pas si on a distribué un projet
d'amendement que nous avons rédigé qui est très
important.
M. Gendron: On ne l'a pas.
M. Ryan: Nous vous le distribuons à l'instant. On a appris
d'autres commissions à distribuer le lait goutte à goutte.
Mme Blackburn: Pourtant, je n'aurais pas dû le
féliciter en lui disant qu'il avait au moins
déposé ses amendements.
M. Ryan: J'ai été blâmé dans le temps
et j'étais félicité un mois après.
Lt Président (M. Baril): D'accord. À l'article 217,
il y a une modification.
Mme Blackburn: Vous les avez déposés en môme
temps. Vous les avez peut-être déposés un peu en retard,
mais l'étais contente que vous les déposiez en même
temps.
M. Ryan: Alors, ici, M. le Président, si vous me permettez
juste une remarque explicative. Il a été question dans nos
rencontres avec la COPHAM en particulier de l'objectif de l'insertion sociale.
J'avais dit que nous examinerions en fonction de l'article 217 des
améliorations possibles. Là, nous en sommes venus à
concevoir un ajout qui pourrait constituer un pas significatif dans la voie
dont nous convenons tous, au fond. On dirait ceci, je prends le premier
alinéa de l'article 217: La commission scolaire adopte, par
règlement, après consultation du comité consultatif des
services aux élèves handicapés et en difficulté
d'adaptation ou d'apprentissage, les normes d'organisation des services
éducatifs à ces élèves dans le but de faciliter
l'insertion sociale de l'élève et ses apprentissages.
Le Président (M. Baril): Et, deuxièmement, vous
supprimez le troisième "aléna".
M. Ryan: Oui. Une voix: "Alinéa".
M. Ryan: Je l'aime bien, "Aliéna" est
intéressante.
Le Président (M. Baril): C'est la belle-soeur de Jovette
Bernier. Je ne la connais pas. Elle était mariée avec le
beau-frère de Harry Belafonte, je l'ai bien connue.
M. Gendron: II y a un bout de parenté, oui.
Le Président (M. Baril): J'étais rendu où
là? Est-ce que vous avez d'autres commentaires, M. le ministre? (17 h
30)
M. Ryan: Là, iI y aurait peut-être un petit
commentaire que je ferais. J'échangeais quelques mots avec ma
collègue, la députée de Jacques-Cartier. Il serait assez
logique d'écrire: d'abord, faciliter les apprentissages de
l'élève et son insertion sociale ou en vue de son insertion
sociale. Le but est toujours en vue de faciliter les apprentissages de
l'élève, les apprentissages étant entendus dans un sens
très large, comprenant également le développement humain
et l'insertion dans une communauté, la préparation et la
participation à la vie sociale plus large. L'accent doit être mis
ici: les normes d'organisation des services éducatifs à ces
élèves, en vue de faciliter leurs apprentissages et leur
Insertion sociale.
M. Gendron: Dans le fond, c'est une première
réaction, M. le ministre, puis j'espère qu'on va prendre le temps
de la regarder, y compris les collègues ministériels. Cela me
surprendrait; alors, J'ai le droit d'avoir une surprise de temps en temps. Ce
qui a été largement demandé, vous le savez...
M. Ryan: Je n'ai pas compris la remarque, M. le
Président.
Le Président (M. Baril): Pourriez-vous recommencer votre
remarque, M. le député d'Abitibi-Ouest?
M. Gendron: Oui. Je serais très intéressé
sérieusement que mes collègues ministériels soient
très attentifs à l'article 217, si jamais ils veulent tenir
compte, eux aussi, des représentations nombreuses qui leur ont
été faites par les gens concernés, à savoir que ce
que les gens souhaitent, c'est dans le but de favoriser leur intégration
dans les classes ou groupes ordinaires et les autres activités de
l'école, chaque fois, bien sûr, que cela est possible et propre
à favoriser leur insertion sociale et leur apprentissage. En termes
clairs, l'ajout proposé par le ministre ne correspond pas du tout aux
attentes des milieux concernés. Je voudrais qu'au moins il en sort
conscient. C'est juste cela. L'attente était compréhensible et
normale.
Quand les gens parlent de faciliter l'intégration des
handicapés sociaux, des mésadaptés, des
élèves qui souffrent de troubles d'adaptation sociale ou autres,
c'est dans la perspective, quand on parle d'insertion, qu'ils
bénéficient des avantages que leur offrent les classes
régulières. Là, ils sont prêts à mettre les
nuances que l'on veut. Si cela n'est pas possible... J'en ai assez
rencontré pour le savoir, puis j'ai leur texte et c'est exactement ce
qu'ils disent, Mme la députée de Jacques-Cartier: chaque fois que
cela est propre à faciliter leur insertion sociale et leur
apprentissage.
La peur qu'Us ont, c'est qu'effectivement avec une disposition comme
celle-là, qui ne peut être autre chose que de la tarte aux
pommes... C'est de la tarte aux pommes de dire: dans le but de faciliter leur
apprentissage et bien sûr, par la suite, leur insertion sociale.
Le ministre nous dit, et la députée de Jacques-Cartier l'a
suggéré au ministre: Je souhaite que l'on commence par les
apprentissages scolaires. C'est un minimum. C'est évident que l'on vise
que ces gens-là apprennent quelque chose. Alors, ce n'est pas en
inversant l'amendement qu'on change son contenu. Cela, au moins le ministre va
en convenir. Alors, la suggestion
que l'on me fait, c'est d'inverser ce qui était proposé.
Au lieu de dire: "faciliter l'Insertion sociale de l'élève et ses
apprentissages", on dira: dans le but de faciliter les apprentissages, en vue
d'une meilleure Insertion sociale. Quand on a dit cela, je dis: Bravo, ]e vous
félicite, vous êtes beau et fin, mais premièrement, on n'a
rien dit par rapport à ce qu'ils veulent; deuxièmement, c'est un
minimum, jamais je ne croirai, autrement, pourquoi fait-on l'intégration
de ceux qui ont de la difficulté d'adaptation ou d'apprentissage?
Pourquoi ferait-on cela si ce n'est pour leur permettre d'améliorer
l'apprentissage dans le but d'une insertion?
M. le ministre, ce qu'ils vous ont dit et je le lis au texte: Nous
demandons - COPHAN et tous les organismes concernés, pour ceux qui
savent lire - d'ajouter à ce premier paragraphe la phrase suivante: dans
le but de favoriser leur intégration dans les classes ou groupes
ordinaires et les autres activités de l'école, chaque fois que
cela est propre à faciliter leur insertion sociale et leur
apprentissage. Nous proposerons la modification suivante pour autre chose. On
reviendra paragraphe par paragraphe. Mais, dans le fond, leur inquiétude
porte spécifiquement sur le fait qu'avec une absence de dispositions
comme ça il y aurait une volonté éventuelle des gens
concernés, agréée et appuyée par le
législateur, que, lorsque l'on fera l'intégration des
handicapés et des élèves en difficulté d'adaptation
et d'apprentissage, soit uniquement pour ceux que la commission
prétendrait qu'il y a lieu d'intégrer aux classes
régulières.
Mais le premier objectif... On ne peut pas avoir un discours
d'intégration des handicapés, des élèves en
difficulté d'apprentissage, avoir une conférence sur À
parts... égales et, chaque fois qu'on a l'occasion de pratiquer la vertu
énoncée ou exprimée, là, il n'y ait pas de
disposition qui permette de le faire. C'est ça qui est demandé
ici et je ne trouve pas que l'amendement donne suite à ce qui est
demandé.
M. Ryan: M. le Président.
Le Président (M. Baril): M. le ministre.
M. Ryan: On avait discuté avec les gens de COPHAN quand
ils sont venus la dernière fois. Je leur avals laissé entendre
que nous serions prêts à aller jusqu'à l'Insertion sociale
et Ils ont trouvé que c'était une amélioration
considérable. Ce n'est pas parce que nous sommes contre l'objectif
d'intégration dans les classes régulières. Au contraire,
nous en parlons explicitement plus loin dans l'article 217, au deuxième
alinéa.
Mais notre conception à nous, c'est qu'on ne doit pas confondre
la fin et les moyens ici. La fin, c'est l'épanouissement normal de
l'élève qui subit un handicap, des difficultés ou des
troubles d'adaptation ou d'apprentissage. Il peut arriver que, dans son cas,
l'intégration en classe régulière soit un très
mauvais moyen, non seulement pour lui, mais pour d'autres aussi. C'est le moyen
que nous voulons favoriser habituellement. Les modalités seront
données dans le régime pédagogique. Il y a même une
politique spéciale que nous sommes en train de préparer
là-dessus. Cela va prendre des programmes très particuliers pour
définir exactement ce que nous voulons dire. Je ne suis pas prêt
à écrire dans le projet de loi un texte qui pourrait, encore une
fois, nous conduire à des arbitrages judiciaires dans des cas
particuliers qui risqueraient d'aboutir à toutes sortes de
contraintes.
C'est exactement le cas du texte qu'on avait mis dans la loi 3 à
ce sujet. On disait dans la loi 3: "dans le but de favoriser leur
Intégration dans les classes ou groupes ordinaires et aux autres
activités de l'école chaque fois que cela est possible. "
L'arbitrage d'une clause comme celle-là, il est impossible. Ce sont, de
toute évidence, des genres de dispositions qui vont dans des textes
réglementaires ou programmatiques, mais pas dans un texte de loi.
Je m'excuse. On progresse en discutant. Évidemment, on n'a pas
d'idée arrêtée là-dessus. On cherche ensemble. La
députée de Jacques-Cartier me souligne que, dans le
mémoire - c'est le mémoire de la COPHAN - qu'ils avaient soumis
en avril 1988, il y avait peut-être une formule qui serait encore
meilleure que celle qu'on propose. On explore actuellement. On n'est pas au
moment où on va se prononcer par vote. Il y avait une formule que ma
collègue avait trouvée dans leur texte qui
s'énonçait comme suit. Je ne sais pas si ça pourrait aller
dans notre texte; je vais regarder ça. Je vais juste l'essayer, en tout
cas. On va l'essayer pour voir comment ça sonne à l'oreille: La
commission scolaire adopte, par règlement, après consultation du
comité consultatif des services aux élèves
handicapés et en difficulté d'adaptation ou d'apprentissage, les
normes d'organisation des services éducatifs à ces
élèves, dans le cadre le plus favorable à leur
intégration sociale.
Mme Dougherty: Ils parlent ici de leur plan d'Intervention...
M. Ryan: Oui, mais on en parle ailleurs, du plan d'intervention,
et il est déjà acquis. Ici, on aurait peut-être quelque
chose qui est mieux que le but plutôt vague.
Mme Dougherty: Parce que ça, c'est une intégration
éventuelle.
M. Ryan: Oui, je trouve ça assez formidable comme
formulation. Qu'est-ce que vous en pensez, M. Dupont?
Une voix:...
M. Ryan: Pardon?
Le Président (M. Baril): II a dit oui.
M. Ryan: II a dit oui? Vous le connaissez mal, M. le
Président.
Une voix:...
M. Ryan: Si ç'avait été négatif, il
aurait déjà été rendu à côté de
mol.
Des voix: Ha, ha, ha!
M. Ryan: II me surveille continuellement avec une bienveillance
que j'apprécie vivement.
Le Président (M. Baril): II vous a à l'oeil.
M. Ryan: Oui. Et Je lui ai dit de garder tout ça en esprit
critique jusqu'à la fin dont nous ne savons quand elle viendra.
Tenez-vous prêts.
M. Gendron: M. le ministre, je l'aime mieux. M. Ryan: Vous
l'aimez mieux?
M. Gendron: Oui. Je trouve que vous commencez à marcher
dans la bonne direction. Mais je voudrais juste m'assurer...
M. Ryan: C'est l'avantage de n'avoir jamais arrêté
son idée une fois pour toutes. On reçoit des reproches
là-dessus, mais on est prêt à les prendre en retour des
quelques moments de bonheur que ça procure parfois à
l'Opposition.
Des voix: Ha, ha, ha!
M. Gendron: On est dans le même sens et c'est toujours
comme ça qu'on a compris notre responsabilité, vous faire
cheminer à petits pas de temps en temps. Vous faites quelques pas dans
la bonne direction. Mais il faut prendre le temps de vous faire cheminer comme
ça pour s'assurer qu'il y a quelques pas dans la bonne direction. Mais,
très sérieusement, M. le ministre...
M. Ryan: Aussi longtemps qu'il existe. M. Gendron: Oui,
oui. Une voix: Que quoi existe?
M. Gendron: Je ne le sais pas, il va nous le dire.
M. Ryan: Alors, si on s'entend... Oui.
M. Gendron: Non, mais c'est parce que je ne suis pas convaincu
que vous avez vraiment entendu leur texte parce que, si Mme la
députée de Jacques-Cartier avait continué à lire,
ils lui ont proposé le texte intégral alors, je vois pas pourquoi
elle n'irait pas au texte intégral plutôt que de faire une
interprétation du texte... Mme Dougherty: C'est parce que...
M. Gendron: Regardez juste une minute, M. le ministre, c'est
qu'ils ajoutaient, eux autres - et je ne trouvais que ça ne
donnait pas place à de l'interprétation juridique malveillante -
eux-mêmes reconnaissaient que l'objectif qui doit être visé,
c'est l'intégration dans les classes régulières. C'est
cela, de l'intégration, pour des personnes qui ont des
difficultés - un instant -mais ils ajoutaient chaque fois que cela est
propre à faciliter, et ainsi de suite. Quand ça ne sera pas comme
ça... Bien oui, justement! Là, moi, j'établis la
règle qu'ils voulaient et quand ce n'est pas comme ça... Parce
que le ministre me dit: Je ne suis pas sûr que, des fois, on leur rend
vraiment service en les intégrant dans une classe
régulière; je dis la même chose et ils disent la même
chose.
Cela me déçoit toujours quand le ministre nous donne... Je
vais faire l'article pour l'exception, plutôt que de le faire pour la
règle générale; je dis la même chose. Si j'avais un
article qui disait: C'est obligatoire, la commission doit les intégrer
dans une classe régulière et c'est fini, on met un point, on
donne un droit, une obligation...
Mme Dougherty: Cela arrive.
M. Gendron: Oui, mais ils ne demandent pas ça, Mme la
députée de Jacques-Cartier; non, ils ne demandent pas ça.
Ils ne demandent pas ça. On leur a parlé, ils ont dit: On ne veut
pas ça.
Mme Dougherty: Mais il faut ajouter les conditions.
M. Gendron: Voilà, parce qu'ils reconnaissent que, dans
certains cas, ce n'est pas ce qu'on doit leur offrir. Dans certains cas, vous
avez raison, M. le ministre, une intégration à une classe
régulière ne rejoindra pas les objectifs qu'on poursuit, et pas
plus le leur. Il faut qu'il y ait une disposition qui permette que, quand ce
n'est pas ça qui est requis, ce n'est pas ça qu'on fait, mais il
me semble qu'on y gagnerait à travailler un texte qui va dans ce
sens-là parce que, là, on aurait traduit l'objectif dans le plan
d'organisation.
Allez à la page 22, vous avez le même papier que moi,
qu'est-ce que vous voulez, il n'y a pas de cachette.
Le Président (M. Baril): M. le ministre.
M. Ryan: J'hypothétise toujours tout haut. Ici, si on
avait: des normes d'organisation des services éducatifs à ces
élèves, - virgule - lesquels doivent être offerts dans le
cadre le plus propice à leur Intégration sociale. C'est
l'idée qu'on retenait tantôt.
M. Gendron: C'est mieux. Ce n'est pas ce que je veux, mais c'est
mieux.
M. Ryan: Le conseiller juridique était sorti; est-ce qu'il
est... Pas de chance.
M. Gendron: Vous l'avez, le papier. Vous avez le droit de tourner
les pages jusqu'à 22
Mme Dougherty: Non, non, parce que... Nous sommes d'accord...
Le Président (M. Baril): La commission suspend ses travaux
deux minutes.
(Suspension de la séance à 17 h 44)
(Reprise 17 h 48)
Le Président (M. Baril): À l'ordre, s'il vous
plaît!
La commission reprend ses travaux. M. le ministre, vous vouliez formuler
à nouveau l'amendement de l'article 217. M. le ministre?
M. Ryan: Oui, M. le Président. Je vais vous dire à
peu près la dernière formulation à laquelle j'en
viendrais, parce qu'il faut quand même qu'on prenne une décision
sur ce sujet, et je suis encore prêt à écouter des
réactions. Ce qui m'apparaîtrait comme le plus désirable et
le plus raisonnablement possible, ce serait quelque chose comme ceci: La
commission scolaire adopte, par règlement, etc., les normes
d'organisation des services éducatifs à ces élèves
- on va môme avoir une formule alternative - de manière à
faciliter leurs apprentissages et leur insertion sociale.
M. Gendron: Quelle différence y a-t-il avec le texte du
papillon?
M. Ryan: C'est "de manière à" plutôt que
"dans le but". Cela implique un lien de contrainte un petit peu plus fort pour
la commission scolaire. Elle doit définir ses normes de manière
à faciliter les apprentissages et l'insertion sociale de
l'élève. Cela va plus loin. C'est cela. Elle est obligée
de tenir compte de cet objectif-là dans la définition des normes.
Ce n'est pas simplement une opération qui consiste à les classer
comme des objets ou à organiser des besoins.
M. Gendron: Je serais porté à être d'accord
si vous notiez le mot qu'il faut. Le mot qu'il faut, M. le ministre, et
j'aimerais avoir encore l'assurance que vous écoutez nos
représentations et les leurs surtout - cela est plus important que les
nôtres - de manière à faciliter l'intégration. Oui,
c'est écrit, de manière à, c'est éventuel. C'est la
commission qui décide. Donc, de manière à faciliter leur
intégration, et Je continue, de manière à faciliter leur
intégration dans le but de - si vous ne l'aimez pas, aidez-moi à
trouver autre chose - ou avec l'objectif de faciliter leurs apprentissages et
leur insertion sociale. Que tout le reste vienne après, cela ne me
ferait lien, mais pour autant qu'on dise de manière à faciliter
l'intégration. Reconnaissez-vous que l'insertion et l'intégration
dans une classe régulière, c'est bien différent? Et Je
reconnais avec vous... Je ne veux pas les mettre obligatoirement dans une
classe régulière, ils ne veulent pas cela. On se comprend
là-dessus, sur le... Vous avez raison, en ce qui me concerne.
Mme Dougherty:... lit le premier morceau de la phrase, ici, il
oublie la dernière partie.
M. Gendron: Pas eux, parce qu'Us ont voulu la mettre, la
deuxième partie. Alors, je me reprends, M. le ministre. Si on disait:
Dans le but... Enlevez cela parce que "de manière à", j'aime
mieux cela, aussi. D'accord? Enlevez "le but", commencez: De manière
à faciliter leur intégration. Et là que le reste, ce soit:
Dans le but de faciliter leurs apprentissages et leur insertion sociale.
Cela, c'est un objectif que tu obtiens après, quand tu es
intégré dans une classe régulière, quand cela sera
possible. Mais, si tu n'es pas d'abord intégré, admettez que
l'insertion et l'intégration, ce sont deux choses différentes. Ce
sont deux choses complètement différentes. Et ce qu'ils
souhaitaient, eux, c'est d'avoir une phrase concernant leur intégration
et je le répète, Mme la députée, je vous l'ai
montré, leur texte, vous l'avez lu, à la page 22. À la
page 22, ils ne parlent pas de l'insertion, ils disent: Dans le but de
favoriser leur intégration. C'est de cela qu'ils parlent.
Le Président (M. Baril): M. le ministre?
M. Ryan: M. le Président, c'est justement, le
député d'Abitibi-Ouest nous ramène à la case de
départ. J'ai indiqué clairement, tantôt, pourquoi je ne
peux pas accepter une disposition comme celle-là, qu'on trouvait
déjà dans la loi 3 et que la COPHAN, dans son mémoire, a
reprise presque intégralement dans la première partie de
l'article qu'on discute. Nous voyons, à cette question, au
deuxième alinéa, au chapitre des moyens, une attention hautement
préférentielle qui est accordée à tout ce qui
touche les modalités d'intégration. Mais l'objectif, c'est la
qualité des apprentissages et l'insertion sociale de
l'élève. La commission scolaire, quand elle définira les
normes des services offerts à ces personnes, devra toujours agir dans la
ligne de cet objectif. Mais si vous insistez pour qu'on mette l'autre, je vous
ai dit tantôt, il y a une demi-heure, que je ne pouvais pas. Et mon
opinion n'a pas bougé là-dessus.
M. Gendron: Mais vous, comme ministre,
est-ce que vous partagez le point de vue de la députée de
Jacques-Cartier, qu'il y aurait trop d'élèves, actuellement,
ayant des difficultés d'adaptation et d'apprentissage qui seraient en
trop grand nombre intégrés dans les classes
régulières? Est-ce que vous partagez cette évaluation?
M. Ryan: Ce qu'on entend, c'est que les enseignants se plaignent
qu'on en met trop par rapport aux ressources qu'on peut déployer de ce
côté. Dans ce sens, je pense que la remarque de la
députée de Jacques-Cartier se comprend très bien. S'il y
avait beaucoup plus de ressources, évidemment, à ce
moment-là, cela devient plus facile de faire l'intégration. Mais,
si vous n'avez pas les ressources, il faut y penser deux fois. Parce que cela
peut être nuisible, et pour les élèves handicapés ou
en difficulté et pour les élèves ordinaires. Je pense
que...
M. Gendron: Est-ce que cela veut dire, M. le ministre, que vous
êtes en train de nous dire que, dans le fond, vous avez le môme
objectif qu'eux et nous mais, parce qu'il n'y a pas les ressources, on est
obligé, dans un projet de loi, de mettre une disposition qui ne convient
à personne, uniquement pour des raisons de ressources? Et là on
va faire des beaux discours en disant: Dans la loi 107, on a une disposition
qui permet l'intégration.
M. Ryan: M. le Président, |e me permettrai une digresssion
brève mais qui est reliée à notre sujet. Je relisais, cet
après-midi, un jugement du juge Beetz, de la Cour suprême, dans
une cause linguistique très importante, la cause qui opposait la
société des acadlens à la Cour d'appel du
Nouveau-Brunswlck. Et le juge Beetz, parlant des droits linguistiques, disait
que ce sont des droits essentiellement évolutifs qu'on ne peut pas
définir une fois pour toutes dans un texte de loi, comme certains le
voudraient. On peut définir les objectifs mais il faut toujours
prévoir une possibilité évolutive qui relèvera
inévitablement du pouvoir politique en priorité. Il y a un peu de
cela dans ce que nous discutons actuellement. Nous sommes d'accord, encore une
fois, sur l'objectif. Mais, sur la formulation qu'il convient de lui donner,
nous voulons que la formulation tienne davantage compte de l'état actuel
des possibilités mesurables, à plus ou moins court terme, du
gouvernement et de la collectivité. On peut bien décider, sept ou
huit personnes assises autour de la table, que ce sera cela et que ce sera
cela. Si demain on se réveille et qu'on n'a pas les ressources, on a
été des menteurs. On a été des menteurs, on a
trompé la population. Je traduis exactement l'état de notre
société comme je le perçois actuellement. Je pense que
c'est là que nous pouvons aller. Je le propose en toute
sincérité.
M. Gendron: M. le ministre, on aurait quand même deux ou
trois éléments additionnels à vous soumettre dans la
réflexion d'un nouveau texte, mais pas là-dessus pour tout de
suite puisque vous m'avez dit que vous étiez arrêté. C'est
vous qui êtes ministre, cela ne veut pas dire qu'on va être
arrêté là-dessus mais on verra. Sur le deuxième
alinéa, les modalités d'évaluation des
élèves, encore là je fais juste rédamer votre
attention que j'ai toujours: Ce règlement doit notamment prévoir
les modalités d'évaluation des élèves
handicapés, selon le type de déficience - je demande si vous
seriez d'accord pour ajouter cela - et des élèves en
difficulté d'adaptation ou d'apprentissage et les modalités
d'élaboration et de révision des plans d'intervention. On ne peut
pas juste parler des modalités de révision de leur état.
Ce n'est pas à eux autres comme tel qu'il faut adapter quelque chose. Je
reprends et j'aimerais que vous regardiez cela, ce que je demande n'est pas
plus compliqué, mais ils y tiennent et je trouve qu'ils ou elles ont
raison, les personnes concernées, le "ils" pour les groupes. Je
reprends: les modalités d'évaluation des élèves
handicapés, selon le type de déficience, et des
élèves en difficulté d'adaptation ou d'apprentissage et
les modalités d'élaboration et de révision des plans
d'intervention. Est-ce que vous seriez disposé à envisager un
premier alinéa à la suite de ce règlement"? On dit: "Ce
règlement doit notamment prévoir... " Envisageriez-vous que le
premier alinéa soit libellé de la façon que je viens
d'indiquer, en ajoutant "selon le type de déficience" et en parlant
d'élaboration et de révision, et non pas juste de l'aspect de
révision du plan d'intervention?
Le Président (M. Baril): Pourrais-je vous suggérer,
vu l'heure qu'U est, que vous écriviez le texte et qu'on le passe
à tout le monde?
M. Gendron: Oui, mais le texte est écrit. M. le ministre
l'a, Mme la députée l'a. C'est le mémoire de la COPHAN,
à la page 23. Regardez, M. le Président, je comprends que vous me
demandiez cela, sauf que le ministre, et je trouve que c'est avec raison, a dit
à une couple de reprises: Parlez de tout ce que vous pensez qu'il y
aurait lieu d'évaluer, puisqu'on a à le retravailler, j'aime
mieux recevoir les Indications avant de faire des papiers, de les formaliser",
au lieu de les faire et de les défaire et de ne pas avancer.
Le Président (M. Baril): J'ai un consensus.
M. Ryan: Oui, c'est cela. Je crois qu'il est 18 heures, à
moins que je ne me trompe.
M. Gendron: Oui, iI est 18 heures.
M. Ryan: Nous allons nous consulter sur ces points-là et,
au début de la séance ce soir, je pourrai vous dire ce qui en
est.
M. Gendron: J'aimerais cela, M. le ministre. Merci.
Le Président (M. Baril): La commission de
l'éducation suspend ses travaux jusqu'à 20 heures.
(Suspension de la séance à 17 h 59)
(Reprise à 20 h 11)
La Présidente (Mme Bélanger): À l'ordre,
s'il vous plaît!
La commission de l'éducation reprend ses travaux afin de
procéder à l'étude détaillée du projet de
loi 107, Loi sur l'instruction publique. Lors de la suspension, M. Ryan, nous
étions à l'amendement de l'article 217. M. le ministre, vous
deviez nous apporter un nouveau texte de l'amendement. Est-ce que vous voulez
le présenter?
M. Ryan: Oui, volontiers.
La Présidente (Mme Bélanger): M. le ministre.
M. Ryan: Vous n'avez pas de copie? La Présidente (Mme
Bélanger): Non.
M. Ryan: Voulez-vous donner votre copie, M. le secrétaire?
Cela va. Très bien. Merci.
La Présidente (Mme Bélanger): Est-ce que je lis
l'amendement?
M. Ryan: Oui, je pense bien que, si vous le lisez, cela va
être plus sûr qu'on va tous comprendre parce que, comme vous
n'êtes pas familière avec nos discussions, si cela est bon, cela
va résister à la lecture. Si cela n'est pas bon, on va s'en
apercevoir tout de suite.
La Présidente (Mme Bélanger): Dans l'article 217,
premièrement, ajouter à la fin du premier alinéa les mots
suivants: "de manière à faciliter leurs apprentissages et leur
insertion sociale"; deuxièmement, insérer, après le
paragraphe troisièmement du deuxième alinéa, le suivant:
"4° les modalités d'élaboration et d'évaluation des
plans d'intervention destinés aux élèves handicapés
ou en difficulté d'adaptation ou d'apprentissage"; troisièmement,
supprimer le troisième alinéa.
M. Ryan: Vous améliorez notre affaire par votre
lecture.
La Présidente (Mme Bélanger): Merci.
M. Ryan: Ha, ha, ha! Cela paraît tellement vraisemblable
à vous entendre le lire qu'il n'y aura pas de difficulté de
l'Opposition, je suis sûr. Je pense qu'on s'était quitté
sur une note de juste compromis, tantôt, que me semble bien exprimer cet
amendement complexe.
La Présidente (Mme Bélanger): M. le
député d'Abitibi-Ouest.
M. Gendron: Cela ne sera pas long.
La Présidente (Mme Bélanger): M. le
député d'Abitibi-Ouest.
M. Gendron: Ma première question est: Par rapport au texte
propose, si on regarde dans le cahier, concernant la modification
proposée, est-ce que le troisièmement, là je ne le sais
plus, le troisièmement, en tout cas...
M. Ryan: C'est celui qui était dans la colonne de gauche.
Le troisième alinéa de la colonne de gauche qui tombe parce qu'on
a mis "consultation" au premier alinéa.
M. Gendron: Non, pour cela, ça va, M. le ministre.
M. Ryan: D'accord.
M. Gendron: La question que je veux savoir... On reviendra au
papillon tantôt.
M. Ryan: Ha, ha, ha!
M. Gendron: En dehors du papillon, dans la modification
proposée, est-ce que le troisièmement, "les modalités de
regroupement de ces élèves dans des écoles, des classes ou
des groupes spécialisés", demeure?
M. Ryan: Oui.
M. Gendron: II reste.
M. Ryan: Oui.
M. Gendron: Cela reste là.
M. Ryan: Bien oui.
M. Gendron: Pourquoi voulez-vous garder cela?
M. Ryan: C'est parce qu'on a d'abord,
préférentlellement, les modalités d'intégration
dans les classes ou groupes ordinaires, mais il faut également
prévoir les modalités de regroupement dans des écoles, des
classes ou des groupes spécialisés et complémentaires.
M. Gendron: Mme la Présidente...
La Présidente (Mme Bélanger): M. le
député d'Abitibi-Ouest.
M. Gendron: D'après moi, il y a vraiment un effort
d'arriver à un texte qui rejoindrait un peu les objectifs des personnes
concernées. En ce qui me concerne - d'ailleurs, je l'avais laissé
voir un peu avant de se quitter: "Ce règlement doit notamment
prévoir - dans le premier paragraphe non pas du papillon, mais dans le
cahier "modifications proposées" - les modalités
d'évaluation des élèves handicapés et des
élèves en difficulté d'adaptation ou d'apprentissage et
les modalités de révision de leur état". Je ne souhaite
pas que ça demeure, Je persiste à croire que "et les
modalités de révision de leur état est quelque chose qui
ne devrait pas apparaître dans un texte de loi; il s'agit là
carrément d'une allusion au rapport médical. C'est
dévalorisant, ils ne souhaitent pas voir cela, ils sont en
désaccord avec cette disposition, et je trouve qu'ils ont raison.
Le ministre conviendra avec moi que, d'avance, quand on parle de
ça dans un texte, imaginez, "les modalités de révision de
leur état", quand des gens pariaient tantôt de ghettoïser...
Réviser l'état de quelqu'un, c'est parce qu'il est malade, et
là on parie d'un élève en difficulté
d'apprentissage. Alors, imaginez comme c'est dépréciatif,
dévalorisant, Incongru.
La Présidente (Mme Bélanger): M. le ministre.
M. Ryan: Je pense qu'on pourrait se contenter de retenir ici
à l'alinéa 1° du deuxième paragraphe, ou au premier
paragraphe du deuxième alinéa: "les modalités
d'évaluation des élèves handicapés et des
élèves en difficulté d'adaptation ou d'apprentissage, "
Là, ils pourront décider que, dans telle catégorie
d'élèves, l'évaluation se fera à tous les mois,
à tous les quinze jours, à tous les trois mois. Ils ont toute la
liberté de faire une deuxième évaluation et une
troisième. Je pense que, là, on n'en a pas besoin.
M. Gendron: Je suis d'accord avec vous à 400 %, ça
m'irait pour ce paragraphe. Au deuxième paragraphe, insérer,
après le paragraphe 3° du deuxième alinéa, le suivant:
"les modalités d'élaboration et d'évaluation des plans
d'intervention destinés aux élèves handicapés ou en
difficulté d'adaptation ou d'apprentissage", je prétends que
c'est une heureuse bonification souhaitée par les personnes
concernées, et vous avez un texte qui atteint les objectifs que je
poursuivais et les leurs. Il resterait un petit effort d'amélioration
dans le troisième paragraphe; j'aimerais bien que vous me convainquiez
que c'est toujours utile... Après les avoir Intégrés, on
fait de la ségrégation, on dit: SI tes pas rentré
là-dedans.. Les modalités de regroupement de ces
élèves dans des écoles, des classes et des groupes
spécialisés, est-ce que ce n'est pas ce qu'ils vont faire de
toute façon, M. le ministre? Vous ne trouvez pas que ça leur
donne l'idée d'aller plus rapidement à cette disposition
plutôt que de viser le premier objectif? Supposons que, dans les faits,
après toutes ces évaluations - parce que là on vient de
l'ajouter - les plans d'intervention et les modalités
d'évaluation et d'évaluation des plans, on arrive à la
conclusion qu'effectivement, pour des raisons XYZ qui auront à
être justifiées, ils ne peuvent pas placer ces
élèves dans les classes régulières, il me semble
qu'on n'a pas à leur faire penser qu'il faudra qu'ils regardent aussi
d'autres modalités de regroupement ailleurs, soit en termes
d'écoles, de classes ou de groupes spécialisés par rapport
à telle mésadaptation ou telle difficulté d'apprentissage.
Ils vont le faire de toute façon. Quelle est l'idée de mettre ce
troisième paragraphe dans la loi pour leur faire penser?
La Présidente (Mme Bélanger): M. le ministre.
M. Ryan: Je l'ai dit, il y a et il y aura un nombre
indéterminé d'élèves qui devront être
regroupés dans des écoles dont nous prévoyons la formation
ou le mandat éventuel dans le paragraphe ultérieur et qui
pourront être regroupés dans des classes distinctes
également. Il faut bien que certains critères guident la
commission scolaire dans les décisions qu'elle prendra à ce sujet
et elle sera obligée de les définir d'avance dans le
règlement qu'elle devra édicter. Il me semble que c'est une
nécessité.
M. Gendron: M. le ministre, que la commission scolaire en ait, on
s'accorde. Sincèrement, je suis convaincu que la commission scolaire
aura la nécessité d'adopter par règlement des
modalités, puis tout cela. Là c'est juste pourquoi le mettre dans
te projet de loi? Elle va le faire.
M. Ryan: II faut que ce soit dans le lot commun qui appartiendra
à la commission scolaire, aux parents, à ces
élèves, aux éducateurs aussi. Il faut qu'il y ait dans le
règlement un minimum de normes. C'est ce que l'on dit: le
règlement définira les normes d'organisation. II faut bien que ce
soit là. On n'est pas pour avoir un autre règlement à
côté. C'est bien plus sécure si on a des normes explicites
que s'il y a des normes seulement Implicites, puis connues ou
possédées seulement de la commission scolaire.
M. Gendron: Je serais d'accord sur votre dernier argument, mais
j'espère que vous ne convenez pas, en disant cela, que vous trouvez que
dans votre 3° ce sont des normes explicites.
Cela veut dire: Tu feras ce que tu voudras. C'est ce que cela veut
dire.
M. Ryan: Elle est obligée de les définir par
règlement et plus loin on précisera que, lorsque la commission
scolaire veut établir un règlement, il faut qu'elle le publie
pendant un certain temps à l'avance pour qu'il ait une chance
d'être
discuté.
M. Gendron: Oui.
M. Ryan: II faudra qu'elle le soumette à l'avis des
conseils d'orientation, si mes souvenirs sont bons, du comité de
parents... Là des contraintes II y en a en masse.
M. Gendron: Accepteriez-vous éventuellement de ne pas le
mettre dans le môme article? Il me semble que vous mettez sur le
même pied deux notions différentes: la première qui est
l'intégration et la seconde qui est effectivement, après toutes
les analyses, l'obligation d'envisager que la commission scolaire les
intègre dans des classes spéciales. Il me semble que s'il y avait
une distinction... Là vous dites que c'est consécutif. Sauf que
c'est sur le même pied, II n'y a pas de niveau de
préférence d'exprimé dans votre article, alors que, comme
législateur et comme ministre, vous souhaitez que la
préférence aille dans les premiers alinéas et c'est
après les évaluations, les analyses, le regard sur les plans
d'intervention, s'il n'y a pas de possibilité...
M. Ryan: On est obligé de s'en tenir au texte. On a fait
un effort considérable d'ouverture, comme toujours d'ailleurs, mais il
arrive à un moment donné qu'il faut conclure, et là cela
doit figurer dans l'ensemble de cet article. Je ne pense pas que l'on gagnerait
à faire un article distinct, Mme la Présidente. Par
conséquent, avec tout le respect que je porte au député
d'Abitibi-Ouest, je ne peux accepter son idée.
La Présidente (Mme Bélanger): M. le
député d'Abitibi-Ouest.
M. Gendron: Mme la Présidente, mon problème n'est
pas compliqué, c'est que nulle part il n'y a une distinction
entre...
M. Ryan:... depuis un mois.
M. Gendron: Je suis à l'article 217. Nulle part il n'y a
une distinction quant à ce que j'appellerais la volonté politique
et législative de mettre la priorité sur l'Intégration
dans les classes régulières et ainsi de suite. Je reconnais qu'il
arrivera dans certains cas que la commission scolaire sera obligée de
faire un règlement concernant l'introduction ou l'admission de ces
élèves dans des classes particulières ou dans les groupes
spécialisés, mais, en le Juxtaposant dans le môme article,
cela donne trop rapidement l'occasion de ne pas faire l'effort qui devrait
être "priorisé", c'est-à-dire classe
régulière, et rapidement, avec le dernier alinéa, d'en
profiter pour dire: la commission scolaire peut, par règlement,
décider que le regroupement de ces élèves dans les
écoles, les classes ou les groupes spécialisés se fait
suivant telle et telle modalité. Je trouve que la tendance est trop
facile et très forte. D'ailleurs, je ne fais que revendiquer encore
là en leur nom. On les a appelés sur l'heure du souper, parce que
nous aussi avons essayé de nous acquitter de notre
responsabilité, et ils ont dit: Bon, les modalités de
révision de leur état, on ne veut rien savoir de ça.
Rapidement, le ministre a dit: Écoutez, on l'enlève. Et Us ont
dit: Le dernier paragraphe, nous, on trouve ça absolument intenable,
pour nous, de voir que, dans le même article, il y ait ces deux
possibilités et qu'une commission scolaire puisse sauter sur le second
alinéa.
M. Ryan: M. le Président, sur celui-là, on a
discuté sur tous les aspects. Je pense que chaque côté a
fourni... Excusez, Mme la Présidente. Chaque côté a fourni
ses meilleurs arguments et je crois que nous devrions nous en tenir aux
modifications qui ont été apportées et qui bonifient
sensiblement.
M. Gendron: Oui, c'est exact, c'est parce qu'il me vient quelque
chose que je n'ai pas eu avant, alors, je ne pouvais pas le soumettre avant que
ça arrive. C'est mon dernier effort en ce qui me concerne, la
dernière tentative et, d'après moi, il n'y a pas vraiment de
raison, parce que ce n'est pas sur le texte même. Ce serait uniquement
sur la distinction à être écrite, et c'était
exprimé également dans les consultations que j'ai faites avec
eux. Vous lisez: "Ce règlement doit notamment prévoir" 1°,
2°Je ne les relis pas. Si au moins il y avait une distinction quant
à "Ce règlement doit notamment prévoir" 1°, 2°, et
que le troisièmement n'était pas de la même nature pour
montrer que la priorité doit rester à l'intégration. On
pourrait écrire un alinéa séparé, M. le ministre -
je voudrais m'exprimer - qui dirait: La commission peut prévoir les
modalités de regroupement de ces élèves dans des
écoles, des classes ou des groupes spécialisés. On arrive
au même objectif mais, là, ça démarque la
distinction entre le règlement doit prévoir d'abord...
Forcez-vous pour avoir un règlement qui facilite l'intégration.
C'est ça, la mission éducative qu'on doit avoir envers ces
personnes si on est sérieux par rapport à des chances
égales de réussir en éducation.
Le troisième paragraphe, on le détache. Je garde
exactement votre texte, mais j'écris: La commission scolaire peut aussi
prévoir les modalités de regroupement. Donc, ça veut dire
que la commission scolaire, dans les cas où elle n'aura pas pu les
intégrer, fera ce qui est sa responsabilité, à ce
moment-là, soit prévoir un règlement regroupant ces
élèves dans des écoles, des classes ou des groupes
spécialisés.
Là, je le dis bien amicalement, je prétends, M. le
ministre, que si... Là, soyez bien à l'aise, vous aussi. Je ne
suis pas Ici pour faire du chantage; je suis ici pour clarifier des affaires.
Nous, on y croit assez pour en faire un amendement formel. Je le
présente. SI vous acceptiez de
le dissocier du reste, moi j'achèterais ça et ça
serait réglé si c'était dissocié du reste, mais il
y aurait cette expression: La commission scolaire peut aussi prévoir les
modalités de, et ainsi de suite.
M. Ryan: Vous, votre point de vue, c'est que ce ne sera pas le
règlement. Cela pourrait être la commission scolaire par simple
voie de décision ordinaire.
M. Gendron: Non, dans le règlement.
M. Ryan: Là, ce serait: Ce règlement peut aussi
prévoir...
M. Gendron: Oui.
M. Ryan: Si c'est ça, il n'y a pas de problème.
M. Gendron: Oui, c'est ça.
M. Ryan: Si c'est la commission scolaire, là, il y a un
problème, parce que...
M. Gendron: Vous avez raison. Il n'y a pas de cachette. Dans mon
esprit, c'était quand même par règlement, parce qu'elle ne
pouvait pas faire ça sur le bras.
M. Ryan: Je ne sais pas, mais je trouve que ça devient un
peu du byzantinisme. C'est pourquoi je n'oppose pas de résistance! (20 h
30)
M. Gendron: Bien, c'est quand môme du byzantinisme de
principe, M. le ministre, vous me permettez. Il faut hiérarchiser ces
responsabilités-là. Si vous ne voyez pas là un ordre
hiérarchique, là, je ne sais pas...
M. Ryan: II y a une chose. Il y a un point qui nous
sépare.
La Présidente (Mme Bélanger): M. le ministre.
M. Ryan: Le mot 'peut* n'est pas suffisant pour moi, il faut que
ce soit "doit". Ce règlement doit aussi prévoir les... Je n'ai
pas d'objection à ce qu'on sépare cela comme il faut, si vous
voulez. Mais "peut", on le l'achète pas. C'est clair? Un moment
donné, il faut tirer la ligne...
Une voix: Oui, oui.
M. Ryan:... et je la tire là. J'ai tout
écouté avec le respect habituel, encore une fois, mais un moment
donné il faut qu'on... Je pense que c'est "doit". Je ne vois pas
pourquoi ce serait "peut" ici et "doit" dans l'autre. D'autant plus que, si
cela doit être exceptionnel, il faut que la commission scolaire ait
défini clairement dans son règlement les conditions qui vont
présider à ces décisions exceptionnelles de regroupement,
à mon point de vue.
M. Gendron: Oui, mais là toujours pour les fins
d'aider...
M. Ryan: Je suis prêt à faire un article distinct,
à mettre un alinéa 3° Ici: Ce règlement doit aussi
prévoir les modalités de regroupement de ces élèves
dans des écoles, des classes, des groupes spécialisés.
M. Gendron: SI vous faites un alinéa distinct et que vous
mettez l'obligation, je n'ai pas d'objection, sincèrement, mais ce sera
au moins après que le commission scolaire aura fait la preuve... Juste
une seconde.
Mme Blackburn: La suggestion, c'était...
La Présidente (Mme Bélanger): Mme la
députée de Chicoutimi.
M. Gendron: Faites la suggestion, c'est dans le même
sens.
Mme Blackburn: Oui. La suggestion... Je me demandais,
c'était peut-être une tentative de concilier les deux parties
là-dessus et, en même temps, de rassurer les parents. Je me
demandais si on pouvait ajouter ceci. "Dans les cas où
l'intégration de ces élèves dans les classes
régulières est impossible, les modalités de
regroupement...
M. Gendron: La commission scolaire...
Mme Blackburn:... dans les cas où c'est impossible. Dans
les cas où l'intégration de ces élèves dans les
classes ou groupes ordinaires...
M. Ryan: On a discuté de cette
possibilité-là tantôt. C'est parce qu'encore une fois cela
ouvre la porte à un développement que j'ai maintes fois
Indiqué comme étant dangereux, c'est la perspective de recours
aux tribunaux pour toutes sortes de cas individuels. Les tribunaux seront
obligés de trancher sans avoir la compétence nécessaire
pour cela, surtout la connaissance de tous les contextes qui sont absolument
importants. On a parlé, j'ai même fait la suggestion tantôt
à nos conseillers juridiques, je n'ai pas l'esprit fermé à
cela en partant, mais je suis obligé quand même d'agir avec
prudence parce qu'on agit pour des années à venir.
La Présidente (Mme Bélanger): Mme la
députée de Chicoutimi.
Mme Blackburn: Oui, Mme la Présidente.
M. Ryan: Alors, la proposition n'est pas agréée,
malgré tout le plaisir qu'on aurait eu à le faire.
Mme Blackburn: Je voudrais invoquer la nécessité de
donner un peu de poignée aux parents.
M. Ryan: C'est cela, c'est ce dont on discute depuis une
heure.
Mme Blackburn: Et votre hésitation à l'inclure me
préoccupe précisément parce que, s'il y a manque de
volonté ici, que pensez-vous qui va se produire dans les commissions
scolaires? Le fardeau de la preuve sera constamment sur le dos des parents.
J'écoutais tout à l'heure, j'ai été assez
impressionnée, je dois dire, par la réaction de la
députée de Jacques-Cartier qui m'a semblé être
confirmée par celle du ministre qui disait: II y a déjà
trop de ces enfants dans les classes régulières, compte tenu des
ressources qu'on peut y mettre. Ou il y a peut-être carrément trop
de ces enfants dans les classes régulières. Pourtant, la
société est faite comme les classes régulières. Si
on veut parler raisonnablement d'intégration sociale de ces
enfants-là, il faut absolument qu'ils soient très tôt
Intégrés dans ce qui est le plus normal d'une
société composée d'individus normalement constitués
et d'intelligence moyenne ou même supérieure, mais c'est cela
qu'on retrouve dans la société. Alors, il devient indispensable
pour eux d'apprendre très tôt à se coltailler avec une
classe régulière parce que la société est ainsi
faite. Vous savez toute l'argumentation "À part... égale",
c'est vraiment là-dessus que c'est fondé. Ce qui est pertinent
pour une personne normale, dite normalement constituée et d'intelligence
moyenne, est indispensable; il faut qu'on les mette très tôt en
contact avec un milieu normal où ils apprennent. Les jeunes se moquent
d'eux, ils sont durs, ils sont assez méchants entre eux, les enfants,
mais c'est cela la société. Ce n'est pas de les parquer, de les
mettre dans des classes à part. Alors, ce que |e cherche avec vous,
c'est: Est-ce qu'on peut trouver un moyen de ne pas laisser aux parents le
fardeau de la preuve? Si vous me dites que le moyen est ailleurs, il n'est pas
ailleurs parce que je sais qu'il y a un endroit où, à un moment
donné, on a joué à savoir à qui appartiendrait le
fardeau de la preuve. Je pense que c'est ici qu'il faut qu'on retrouve ce souci
de bien indiquer que la mesure ultime est de placer les enfants dans des
classes et des écoles spéciales. C'est vraiment l'exception. Je
pense que vous le savez, M. le ministre, que ces enfants regroupés par
handicap n'ont pas de stimulation, ou il y en a peu. Il y a peu de stimulation.
Il n'y a pas de stimulation au dépassement. C'est beaucoup plus
l'imitation à l'apprentissage de ces enfants-là. Les mettre dans
des milieux où leur modèle en est un de handicap, Je ne pense pas
que ce soit stimulant. Je souhaitais juste pour ces parents...
J'en connais un qui a été pris en famille d'accueil
à quatre mois. Il a actuellement onze ans et on le parque dans une
école comme cela.
La commission scolaire refuse de le laisser dans les classes
régulières parce qu'il fatigue plus vite. L'enfant est vraiment
attachant, il parle de façon relativement claire et franche, mais il
n'arrivera pas à dépasser beaucoup le stade où il est
parce qu'on continue de le maintenir dans des classes où ses
modèles ne l'amènent pas au dépassement. Les parents se
battent depuis des années - il a onze ans - pour le faire sortir de
cette école. C'est pourquoi je suis sensible à ces cas-là.
Là, en plus, c'est une famille d'accueil qui l'a, une femme qui s'en
occupe comme si c'était son bébé. C'est à ces
situations-là qu'on pense quand je pense à des choses comme cela.
Je vous dis qu'à la commission scolaire de Chicoutimi ce n'est pas
possible parce qu'Us ont ouvert une école et, qu'ils aient la moindre
difficulté en classe régulière, c'est là que les
enfants s'en vont. C'est cela qu'on voudrait éviter. Je ne veux pas
faire Ici un débat de procédure pour la procédure. Je
cherche avec vous comment on pourrait s'assurer qu'il y ait un petit joint
qu'on puisse planter quelque part.
La Présidente (Mme Bélanger): M. le ministre.
M. Ryan: Mme la Présidente, je crois avoir dit tout ce que
J'ai à dire là-dessus. Je pense que je n'ajouterais rien en
intervenant de nouveau.
M. Gendron: En tout cas, si le ministre croit avoir tout dit,
cela va être la même chose en ce qui me concerne. Comme critiques,
je pense qu'on a dit ce qu'on avait à dire. Je voudrais juste demander,
avant de conclure sur l'article 217, s'il y a moyen, puisqu'on doit le prendre
dans sa globalité pour la décision finale du vote et non pas pour
l'argumentation, de nous soumettre un texte sur le paragraphe 3°. Comment
allez-vous arranger cela, finalement?
M. Ryan: C'est en préparation.
M. Gendron: C'est en préparation. C'est sûr que cela
va être tout le texte. Est-ce que cela va être
intégré?
M. Ryan: Je pense qu'on va refaire tout l'article 217.
M. Gendron: Non, s'il y avait moyen d'avoir - je suis convaincu
que pour vous cela ne doit pas être terrible de faire cela parce que vous
l'avez bien en tête - le nouvel article 217.
Une voix: La version complète?
M. Gendron: Complètement parce que n'est pas facile de
savoir en continu ce qu'est l'article 217 qu'on adoptera. Dans ces
conditions-là, Mme la Présidente, je suis prêt à le
laisser en
suspens et, quand on aura le texte, à poursuivre.
M. Ryan: Avancer vers l'article 216. M. Gendron: Avancer
vers l'article 216.
La Présidente (Mme Bélanger): On suspend l'article
217 et on revient à l'article 216. M. le ministre, y a-t-il un
amendement? À l'article 216, il y a un amendement: Remplacer l'article
216 par le suivant: "La commission scolaire doit, sous réserve de
l'article 204, adapter les services éducatifs aux élèves
handicapés et aux élèves en difficulté d'adaptation
ou d'apprentissage selon leurs besoins. "
Est-ce que l'amendement est adopté?
M. Gendron: Juste un commentaire en ce qui me concerne. Je trouve
que, évidemment, il n'a pas changé de forme après le
souper par rapport à ce dont on avait discuté. Vous avez
manqué un bout, Mme la Présidente, mais on avait eu l'occasion
d'en discuter. Je trouve que l'article 216 de ce soir a les mêmes
faiblesses que celui de cet après-midi. Évidemment, toutes ces
dispositions sont prévues à l'article 204. Je prétends que
l'article 204 est une réserve inutile qui marque combien la
volonté politique n'est pas là. C'est un article qui, en ce qui
me concerne, devient superfétatoire, comme le ministre aimerait dire. Ce
qu'on dit à l'article 216, c'est que la commission scolaire doit adapter
les services éducatifs aux élèves handicapés et aux
élèves en difficulté d'adaptation ou d'apprentissage.
C'est ce que les parents ne veulent pas. Ils ne veulent pas que ce soit une
adaptation, Us veulent que ce soit une offre de services éducatifs
intégrés vraiment. Quand cela ne marchera pas, on le sait, on
n'est pas des fous... Nous savons qu'il y a des élèves qui ne
sont pas à leur place. On ne veut pas refaire un autre ghetto aussi
systématique que celui qui existe. On ne peut pas, encore là,
parler sur le bout des pieds. Je n'en reviens pas de la mollesse, vraiment, des
parlementaires modèles qu'on entendaient tantôt. Ce sont des
modèles, mais extraordinairement soumis, aveugles, soumis, genre de
quelque chose que je ne qualifierai pas, mais qu'il ne serait pas beau
d'entendre, pour le vrai. C'est évident que vous savez lire...
Une voix:...
M. Gendron: Je suis en commission en étude article par
article et j'ai le droit de parler. Alors, cet article, cela ne dit rien. C'est
la mollesse incarnée. La commission scolaire, sous réserve,
adapte les modalités alors que ce que les gens avaient
souhaité... En passant, je pourrais être beaucoup plus là
et présenter un amendement pour vous dire: Vous ne suivez pas du tout
les consultations. Tous les groupes sont venus dire: Ce qu'on veut, c'est que
la commission scolaire doit offrir des services éducatifs particuliers
aux élèves handicapés. Cela était clair, l'ancien
article. Cela avait le mérite d'avoir un petit peu de colonne
vertébrale, ce qui manque beaucoup à bien des articles et, en
particulier, à ce gouvernement quand iI s'agit de décider quelque
chose qui change quelque chose. On fait une nouvelle loi et on dit: Bon, on
veut que les droits des personnes handicapées... On veut qu'il y ait des
services pour elles. Et là on ne veut même plus dire cela. Vous
ajusterez, vous adapterez cela comme bon vous semble. En plus de cela, comme si
ça n'était pas suffisant, on dit: Sous réserve de tout ce
qu'on a dit avant. Encore là, pour quelqu'un qui va lire cela, pour
montrer combien vous n'avez pas l'intention politique réelle de donner
des droits réels d'offre de services éducatifs, les "sous
réserves"... On a lu l'article 204. On l'a revu à deux reprises
avec le ministre. Je persiste à croire que ce n'est pas requis On a fait
quelques consultations avec nos conseillers juridiques sur l'heure du souper.
Ils ont dit: Bien sûr qu'ils vont être obligés de suivre
l'article 204. Il y a déjà deux caveat, si vous me permettez
l'expression. Pourquoi en ajouter un troisième? C'est encore là
pour donner le signal que cela ne vous tente pas bien bien. Que voulez-vous? Il
fallait que vous écriviez quelque chose là-dessus. Pensez-vous
que je vais être d'accord pour faire des écritures? C'est certain
que, sur l'article 216, je pourrais présenter un amendement, Mme la
Présidente, et dire: J'aime mieux l'ancien texte, le formuler tel quel
et faire trois discours de 20 minutes là-dessus, mais le
législateur nous dit: Je ne veux rien savoir. Il a été
clair.
M. Ryan: Mme la Présidente...
La Présidente (Mme Bélanger): M. le ministre.
M. Gendron: Sur l'article 216, il n'y a eu aucune ouverture. Il a
dit: On va le regarder avec l'article 217. À mon avis, il me semble que
l'article 217 présente une meilleure figure qu'il avait même si je
vais rester insatisfait du dernier paragraphe. Mais, pour cela, que
voulez-vous? Je vais dire comme le ministre, il a raison, M faut prendre une
décision à un moment donné. Mais là, concernant
l'article 216, s'il était d'accord pour nous offrir un minimum de
bonification par rapport à l'article 217, parce que c'est intimement
lié... Je vais arrêter là et je vais vous entendre. Mais,
si vous n'avez pas d'amendement à présenter et qu'il faut voter
l'article 216 tel qu'il est, il est inacceptable, c'est évident.
La Présidente (Mme Bélanger): M. le ministre.
M. Ryan: Mme la Présidente, j'avais cru comprendre
tantôt que nous mettions l'article 216
entre parenthèses pour le vote. Nous avons fait le débat
avant le souper. Nous l'avons fait amplement. J'ai affirmé deux fois et
j'affirme pour la troisième fois que les mots "sous réserve de
l'article 204" ont une connotation éminemment positive et non pas
négative comme le laisse entendre le député
d'Abitibi-Ouest. Ils visent à assurer que dans l'adaptation des services
éducatifs, sauf les cas d'exception prévus à l'article
204, la commission scolaire devra respecter les objectifs du régime
pédagogique et dos programmes. C'est plus fort en étant là
qu'en n'y étant pas. Selon l'interprétation que nous lui donnons,
en notre modeste qualité de rédacteur du texte...
M. Gendron: Cela va, M. le ministre.
M. Ryan: Je continue. Il ne faudrait pas confondre ceci
avec...
M. Gendron: Parlez plus du reste.
M. Ryan: Là, on parle de services éducatifs...
M. Gendron: Oui.
M. Ryan:... c'est-à-dire les services de formation, les
services d'enseignement. On ne parle pas des services complémentaires et
particuliers. Je tiens à attirer l'attention du député
d'Abitibl-Ouest et de nos collègues de la commission sur un autre
article qui viendra plus tard, l'article 414 où on dit... C'est en
réponse à l'accusation de mollesse qu'on nous adresse fort
injustement...
Une voix: Oui, oui.
M. Ryan:... fort injustement, sans malice, je veux le croire.
Une voix: Ils ne l'ont pas lu. M. Gendron:... sur
l'article. Une voix: L'article 414?
M. Ryan: Oui. L'article 414 dit ceci: "Le gouvernement peut
prescrire, par règlement, l'organisation par une commission scolaire de
services autres qu'éducatifs qu'il indique pour les élèves
handicapés et les élèves en difficulté d'adaptation
ou d'apprentissage. " (20 h 45)
S'il arrivait que nous constations une négligence le moindrement
généralisée dans les commissions scolaires en ce qui
touche les services autres qu'éducatifs, en particulier
complémentaires et particuliers, le gouvernement aura, de par la loi, un
pouvoir qu'il n'a pas actuellement, celui de définir par
règlement les services que les commissions scolaires devront fournir.
C'est nouveau, ça.
M. Gendron: Vous avez raison, M. le ministre, mais après
vous être rendu compte, par vos commissions scolaires, qu'il y avait des
problèmes. À l'article 216, il y avait un principe; ce n'est
qu'après s'être rendu compte qu'il y a des problèmes.
L'article 216, avant, c'était: "doit offrir des services. " Il faut
reconnaître, et vous le reconnaissez sans doute, qu'un handicapé,
au sens de mésadapté ou ayant des troubles de
mésadaptatlon, n'a pas de chance égale en partant, voyons donc!
Pour qu'H ait des chances égales, iI faut lui offrir des services
éducatifs spécifiques. C'est ce qu'on disait.
M. Ryan: Ce qui complique l'affaire, c'est que nous n'avons pas
actuellement une définition acceptable de ce qu'est un
élève en difficulté d'adaptation et d'apprentissage. Il y
a des définitions très variables d'une commission scolaire
à l'autre. Il n'y a jamais eu de définition claire et il ne peut
pas y en avoir dans un avenir prévisible, à court terme. Nous
évoluons graduellement vers une perception plus claire et c'est
seulement avec les années que nous pourrons arriver à
définir des politiques qui reposeront sur une perception vraiment
commune de ce que c'est. C'est pourquoi il a fallu faire des ajustements dans
les règles budgétaires depuis une couple d'années. On a
établi des fourchettes, comme le sait sans doute le député
d'Abitibi-Ouest, étant incapables de définir avec
précision le contenu de chaque cas qui se présente. Nous avons
essayé, avec les commissions scolaires, d'obtenir des renseignements
plus précis sur les cas qu'elles doivent gérer. Elles ne veulent
pas fournir les renseignements nominatifs pour des raisons qui sont fort
possiblement très défendables. On ne peut pas ne pas avoir de
renseignements et agir comme si on les avait en même temps,
excepté qu'on veut que le gouvernement ait ce pouvoir de manière
que, si des situations le moindrement abusives existent, on puisse y apporter
remède.
J'estime qu'on a fait le débat là-dessus. On a entendu
tous les points de vue et, encore une fois, il faut tirer une conclusion. Je
trouve que l'article 204 ajoute plus de force à l'article, vous devez le
croire.
M. Gendron: Je demande le vote sur appel nominal.
La Présidente (Mme Bélanger): Alors, M. le
secrétaire.
Le
Secrétaire: M. le ministre, sur l'article
216.
M. Ryan: Pour.
Le Secrétaire: Mme la députée de
Jacques-Cartier?
Mme Dougherty: Pour
Le Secrétaire: M. le député de
Sherbrooke9
M. Hamel: Pour
Le Secrétaire: M. le député de Rimouski?
M. Tremblay (Rimouski): Pour.
Le Secrétaire: M. le député de
Charlevoix?
M. Bradet: Pour.
Le Secrétaire: M. le député de
Saint-Henri?
M. Hains: Pour.
Le Secrétaire: M. le député
d'Arthabaska?
M. Gardner: Pour.
Le Secrétaire: M. le député
d'Abitibi-Ouest?
M. Gendron: Contre.
Le Secrétaire: Mme la députée de
Chicouti-mi?
Mme Blackburn: Contre
La Présidente (Mme Bélanger): Alors, sept pour,
deux contre. Donc l'article 216 est adopté sur division. L'amendement
à l'article 216 est adopté et l'article 216 tel qu'amendé
est adopté.
M. le député d'Abitibi-Ouest, en attendant l'article 217,
est-ce que vous êtes prêt à revenir à l'article 169
qui avait été laissé en suspens?
M. Gendron: Je n'y al pas d'objection.
La Présidente (Mme Bélanger): Alors, nous revenons
à l'article 169. M. le ministre.
M. Ryan: SI vous venez Ici juste pour nous ramener en
arrière, vous...
La Présidente (Mme Bélanger): Alors, il y avait un
amendement à l'article 169: Ajouter, à la fin du paragraphe
1°, les mots "dans le but de favoriser leur intégration dans les
classes ou groupes ordinaires et autres activités de l'école
chaque fois que cela est propre à faciliter l'insertion sociale et les
apprentissages de l'élève". C'est un amendement qui a
été présenté par M. Gendron, d'Abitibi-Ouest
M. Gendron: Je l'ai déposé, je ne l'ai pas
discuté.
M. Ryan: C'est un amendement qui a été
proposé par l'Opposition.
La Présidente (Mme Bélanger): Par M. le
député d'Abitibi Ouest.
M. Ryan: Avec ce qu'on vient d'adopter à l'article 217, on
n'en a pas besoin ici.
La Présidente (Mme Bélanger): Avez-vous des
commentaires, M. le ministre?
M. Ryan: Oui. Je voudrais que...
M. Gendron: Le problème que j'ai... J'ai de la
difficulté à prétendre que je sois obligé de donner
mon assentiment définitif tant que je n'aurai pas le texte de l'article
217. Je prétends que l'article 217 ne corrige pas beaucoup cela. Mais,
avant d'avoir cette interprétation, il faudrait voir le texte
M. Ryan: On peut continuer. Aller de l'avant, ce n'est pas
mauvais.
M. Gendron: Oui, oui. Je n'ai pas dit de ne pas continuer.
La Présidente (Mme Bélanger): On revient à
l'article 218?
M. Gendron: Je vais juste expliquer que je prétends que,
pour avoir une décision définitive sur l'article 169, il faut que
je voie le texte final de l'article 217.
M. Ryan: Correct. Cela marche.
M. Gendron: L'argumentaire du ministre... Il s'apprêtait
à le dire. Il pense qu'il n'a plus besoin de cela parce qu'on l'a dans
l'article 217.
La Présidente (Mme Bélanger): Nous revenons
à l'article 218.
M. Gendron: II reste sur la table.
La Présidente (Mme Bélanger): M. le ministre,
avez-vous des commentaires sur l'article 218?
M. Ryan: Non, je n'ai pas de commentaires, Mme la
Présidente. Il me semble que c'est une affaire assez
élémentaire.
La Présidente (Mme Bélanger): Par contre, à
l'article 218, il y a un amendement qui se lit comme suit: Supprimer, à
la fin de l'article, les mots "ou centre d'éducation des adultes".
M. Ryan: Nous traitons de choses concernant les centres
d'éducation des adultes dans des articles distincts. Ici, il n'est
question que des écoles.
Mme Blackburn: Sur l'article 80?
M. Gendron: Non, c'est seulement demain.
La Présidente (Mme Bélanger): Est-ce que
l'amendement à l'article 218 est adopté?
Une voix: Adopté. M. Ryan: Adopté.
M. Gendron: Un instant! L'article 218?
La Présidente (Mme Bélanger): Oui, il y a un
amendement qui se lit comme suit: Supprimer, à la fin de l'article, les
mots "ou centre d'éducation des adultes".
M. Gendron: Cela va.
La Présidente (Mme Bélanger): Est-ce que
l'amendement est adopté?
M. Gendron: Oui
La Présidente (Mme Bélanger): L'amendement est
adopté. Est-ce que l'article tel qu'amendé est adopté?
L'article 218 est adopté tel qu'amendé.
J'appelle l'article 219. M. le ministre. Il y a aussi un amendement
à l'article 219 qui se lit: Remplacer, dans le paragraphe 1°, le mot
"officiels" par les mots "établis par le ministre". Est-ce que
l'amendement est adopté?
M. Ryan: C'est cela. M. Gendron: Adopté.
M. Ryan: C'est commode d'avoir étudié le projet de
loi avant de venir ici.
M. Gendron: Mme la Présidente, j'ai un
problème.
M. Ryan: Vous devez vous absenter?
M. Gendron: Oui. Si vous ne voulez pas qu'on prenne le temps d'en
prendre connaissance, il y a deux choses qui vont se passer. Moi, je vais aller
faire un discours en Chambre, ce ne sera pas long. Suspension, vous m'attendez,
ou on lui donne le temps de regarder les articles. Alors, faites vos jeux.
Des voix: Ha, ha, ha!
M. Gendron: Je demande une suspension de la commission, le temps
que j'aille faire mon discours.
La Présidente (Mme Bélanger): La commission suspend
ses travaux pendant 20 minutes.
(Suspension de la séance à 20 h 54)
(Reprise à 21 h 37)
La Présidente (Mme Bélanger): À l'ordre,
s'il vous plaît! Au moment de la suspension, nous en étions
à l'étude de l'amendement à l'article 219 qui se lisait
comme suit: "Remplacer, dans le paragraphe 1°, le mot "officiels" par les
mots "établis par le ministre". M. le ministre.
M. Ryan: Mme la Présidente, est-ce que vous avez objection
à ce que nous tentions de disposer de l'article 217 dans sa version
retouchée qui vient d'être distribuée? Je crois que vous
l'avez devant vous.
La Présidente (Mme Bélanger): Nous n'avons pas
d'objection, M. le ministre. Alors, nous revenons à l'article 217.
M. Ryan: Je pense que ce n'est pas nécessaire d'en donner
lecture. On a le texte, il pourra être consigné au
procès-verbal, n'est-ce pas, M. le secrétaire?
La Présidente (Mme Bélanger): M. le
député d'Abitibi-Ouest.
M. Gendron: Au premier paragraphe, je remarque l'heureuse
décision du ministre de faire enlever "les modalités de
révision de leur état". Parfait! Le deuxième, c'est
sûr qu'il nous plaît plus. Je persiste à croire que le
troisième n'a pas d'affaire là, mais il est là, je l'ai
toujours là. Quatrièmement, "les modalités
d'élaboration et d'évaluation des plans d'intervention
destinés à des élèves", c'est parfait.
Donc, c'est conforme aux discussions qu'on a eues et j'aime mieux cet
article 217 que l'ancien texte, mais pas assez pour être d'accord avec.
Donc, on va demander l'appel nominal.
M. Ryan: Pour un non, vous me donnez de l'ouvrage.
La Présidente (Mme Bélanger): M. le
secrétaire, si vous voulez faire l'appel nominal.
M. Ryan: Un appel nominal pour aboutir à un non.
M. Gendron: Si on enlève le paragraphe 3°, cela va
être adopté à l'unanimité.
Le
Secrétaire: J'appelle le vote sur l'amendement
à l'article 217. M. le ministre?
La Présidente (Mme Bélanger): M. le ministre?
M. Ryan: D'accord.
Le Secrétaire: Mme la députée de
Jacques-Cartier?
Mme Dougherty: Pour.
Le Secrétaire: M. le député de
Sherbrooke?
M. Hamel: Pour.
Le Secrétaire: M. le député de Rimouski?
M. Tremblay (Rimouski): Pour.
Le Secrétaire: M. le député de
Saint-Henri?
M. Hains: Pour.
Le Secrétaire: M. le député
d'Arthabaska?
M. Gardner: Pour.
Le Secrétaire: M. le député
d'Abitibi-Ouest?
M. Gendron: Contre
Le Secrétaire: Six pour, un contre.
La Présidente (Mme Bélanger): Six pour, un contre.
L'amendement est adopté. Est ce que l'article 217 tel qu'amendé
est adopté?
M. Gendron: Adopté sur division.
La Présidente (Mme Bélanger): Alors, l'amendement
à l'article 217 est adopté sur division. J'appelle l'article
218.
M. Ryan: II nous reste l'article 169 sur lequel vous nous aviez
ramenés tantôt.
Comités de la commission scolaire
(suite)
La Présidente (Mme Bélanger): Oui, c'est vrai.
Alors, à la suite de l'adoption de l'article 217, nous revenons à
l'article 169.
M. Ryan: Mme la Présidente, je crois que nous commencions
à dire tantôt, à moins que le député
d'Abitibi-Ouest n'ait quelque chose à dire sur l'amendement dont il est
l'auteur...
M. Gendron: Oui, je veux Indiquer à Mme la
présidente que, premièrement, on va le déposer
formellement parce qu'il a toujours été en suspens et,
deuxièmement, que je vais prendre mon droit de parole prévu au
règlement pour parier en faveur de l'amendement à l'article
169.
La Présidente (Mme Bélanger): Alors, M y a un
amendement qui se lit comme suit: "Ajouter, à la fin du paragraphe
1°, les mots "dans le but de favoriser leur intégration dans les
classes ou groupes ordinaires et aux autres activités de l'école
chaque fois que cela est propre à faciliter l'insertion sociale et les
apprentissages de l'élève". M. le député
d'Abitibi-Ouest.
M. Gendron: Mme la Présidente, assez succinctement, c'est
la première fois qu'on a l'occasion de discuter du dépôt
officiel d'un amendement de l'Opposition concernant l'Intégration dans
les classes ou groupes ordinaires et aux autres activités de
l'école des élèves présentant des
difficultés d'adaptation ou d'apprentissage, des troubles
d'apprentissage ou des troubles dus à un handicap physique, mental ou
autre. Je persiste à croire que, contrairement à ce que le
ministre a essayé de laisser voir, ce n'est pas parce qu'il a
décidé, à l'article 217, d'y ajouter des
éléments plus intéressants... Je le dis
sincèrement. II y a vraiment, à l'article 217, des
éléments plus intéressants, surtout quand on laisse tomber
l'espèce de jugement de révision concernant les modalités
de leur état, qui était très disgracieux et
déshonorant pour les handicapés, comme si on les
considérait comme des personnes atteintes de troubles physiques. On
aurait divisé le ministère en CSST, Commission de la santé
et de la sécurité du travail, où, graduellement, on aurait
vérifié l'évolution de leur handicap, alors qu'une
difficulté d'adaptation ou une mésadaptation scolaire n'a
strictement rien à voir avec un handicap physique.
Je persiste à croire également que ce n'est sûrement
pas avec des articles aussi mous que l'article 216 où le
législateur fait accroire, où le législateur laisse voir
qu'il aurait un peu de considération pour les personnes souffrant de
mésadaptation ou de difficulté d'apprentissage... Tous les
groupes sont venus dire: Cela ne nous satisfait pas, nous ne sommes pas
d'accord avec cette volonté tiède du gouvernement d'exprimer
très clairement son Intention que... L'Intégration des personnes
handicapées et en difficulté d'adaptation ou d'apprentissage,
c'est une réalité à laquelle on ne peut pas se soustraire
c'est une réalité qui existe et, en conséquence, devant
cette réalité, ces gens, ces groupes se seraient attendus
à une volonté exprimant clairement que, oui, prioritairement, ce
que le gouvernement considère, c'est que ces personnes doivent d'abord
et avant tout être intégrées dans des classes
régulières parce que ce n'est que comme ça et par cette
procédure, en règle générale, qu'on arrive à
éliminer malheureusement un certain comportement douteux de qui que ce
soit d'entre nous, une certaine méfiance envers ces personnes, comme si
c'était vraiment plus facile et comme si on contribuait à leur
assurer un avenir un peu moins Inquiétant en les ghettoïsant, en
les classifiant rapidement dans des classes d'exception, dans des classes
spéciales, en ne faisant môme pas l'effort de tout mettre en
oeuvre pour s'assurer que la formation équilibrée d'une personne
ayant des difficultés ou pas soit une responsabilité de
société juste, une responsabilité de société
moderne. En conséquence, c'est le genre de volonté qu'on devrait
voir clairement établie dans un projet de loi comme celui-là.
Ce n'est pas ce que ça dit. Nous, on
pensait - c'est pour ça que j'ai présenté
l'amendement à l'article 169 - clairement le dire dans le but de
favoriser leur Intégration. Pas leur insertion, pas quand ça va
tenter les commissions scolaires, pas dans le sens où, avec certaines
activités connexes, parascolaires, on va réussir à leur
donner un peu plus de support professionnel, scolaire ou autre. Ce n'est pas
ça que je veux. Je parle d'intégration. L'intégration aux
classes régulières, cela veut dire qu'on traite ces
gens-là à part égale, qu'on arrête d'en faire
uniquement un discours, qu'on a un comportement consécutif à
cette volonté que nous devrions tous avoir comme législateurs de
consacrer et de formaliser le principe. (21 h 45)
Si j'avais pu voir dans l'article 217 l'expression très claire de
cette volonté en ne voyant pas le troisième paragraphe, qui est
intimement lié aux autres, prévoyant que le règlement de
la commission scolaire doit prévoir aussi les modalités de
regroupement de ces élèves dans des écoles, des classes ou
des groupes spécialisés... Comme si cela n'allait pas de soi
qu'une commission scolaire responsable est obligée de s'acquitter de sa
mission éducative au complet, ce qui veut dire, bien sûr,
prévoir ces cas d'exception.
Ce qui m'a toujours étonné, chaque fois qu'on a
essayé d'aborder cela, de la part du ministre, c'est que c'est
compliqué, que cela peut donner prise à des
éléments de contestation juridique et que ce n'est jamais la
règle qui l'inquiète, c'est toujours l'exception. On dirait qu'il
faut qu'il prévoie l'exception où quelqu'un pourrait être
devant cette réalité, faire face à une poursuite au civil
ou devant les tribunaux. J'aimerais mieux envisager cette possibilité
que d'arriver avec un article général qui dise: Non, il n'est pas
question de vous donner même le droit, parce qu'on ne veut pas donner
prise à une éventuelle contestation. Cela m'apparaît
très court comme argumentaire. Cela m'apparaît ne pas correspondre
à la réalité législative d'autres projets de loi
où on s'efforce de prévoir à peu près toutes les
généralités sans entrer dans des détails
spécifiques. Il me semble que, si on avait tenu compte des audiences, si
on avait tenu compte des consultations, on aurait été
obligé d'aller dans le sens que je viens d'indiquer.
À l'article 217, j'avais onze pages de remarques qui disaient que
c'était un article mal foutu, qui ne permettait pas d'avoir clairement
la compréhension que le législateur consacrait. D'abord et avant
tout, ce qui l'Intéresse, c'est que la place des élèves
qui ont des difficultés d'adaptation ou d'apprentissage soit la
même que tous les autres. C'est clair, leur place est la même que
tous les autres élèves: mêmes droits, mêmes
obligations, mêmes engagements, mêmes aides, et ainsi de suite.
Cela devient complètement faux toutes les dispositions de l'article
1.
A plusieurs reprises, le ministre m'a référé
à l'article 1. L'article 1, c'est une disposition générale
où jamais, d'une façon spécifique, comme je le fais avec
l'amendement que je propose, on ne dit clairement: Ces groupes, ces
élèves, leur place, c'est d'être intégrés
dans les classes régulières, avec l'encadrement dont les autres
élèves vont bénéficier, avec des activités
que l'école offre, qui leur permettront d'obtenir une formation
adéquate pour faire face, a fortiori pour eux, c'est-à-dire plus
difficilement pour eux, aux difficultés qu'ils auront, compte tenu
qu'ils présentent des difficultés d'adaptation ou
d'apprentissage.
Mme la Présidente, nous sommes dans une société
où malheureusement - et nous en formons, c'est cela le pire - on sait
que les élèves qui présentent des difficultés
d'adaptation et d'apprentissage ou qui souffrent de certains handicaps
physiques ou mentaux n'ont pas, au départ, une chance égale, et
c'est ce nombre d'élèves qui grandit. Il est en croissance comme
par hasard et, parce qu'il est en croissance, on fait l'autruche, on n'a pas de
politique clairement établie pour leur permettre d'avoir des chances
égales. On va faire des opérations MEQ-MSSS, des
opérations ministère de l'Éducation et ministère de
la Santé et des Services sociaux, des beaux discours où on invite
tous ces gens-là à parler de l'ultime nécessité de
l'intégration. Des tables rondes, des sommets, Dieu sait s'il y en a eu!
J'ai eu l'occasion de participer à deux ou trois où des
représentants de ces associations disaient: Ce ne sont pas tellement des
échanges entre le ministère de l'Éducation et le
ministère de la Santé et des Services sociaux pour dire: C'est
ton bout, cela devrait être le mien; tu es un peu trop dans mes
plates-bandes, tu ne l'es pas assez. Ils ont dit: Ce n'est pas ce que l'on veut
entendre. On veut avoir des lois qui confirment vos beaux discours.
Là, on avait l'occasion d'en faire une. C'est une loi majeure, la
modification à la Loi sur l'instruction publique, pour offrir
effectivement des politiques plus claires, plus précises qui campent des
orientations, qui campent des principes. On dit que le principe qu'il faut
camper, c'est d'abord l'intégration dans les classes
régulières, parce que ce n'est pas vrai qu'on va avoir en
sourdine ou un peu dans l'esprit que, chaque fois qu'il y aura un peu de
difficulté... Parce que je reconnais que ce n'est pas facile. Quand je
rencontre des enseignants, Us reprochent justement au régime actuel de
faire une intégration sauvage. C'est ça le discours qu'ils nous
tiennent les enseignants, parce qu'il y en a de l'intégration des
élèves souffrant de mésadaptation et de difficultés
d'apprentissage, il y en a. Mais le ministre l'a avoué tantôt, il
n'y a pas de ressources. Il a même eu l'honnêteté, entre
guillemets, de nous dire: Je le sais que ça n'a pas beaucoup d'allure
mon affaire. Le problème, c'est un problème de ressources. Si je
ne le fais pas, c'est parce qu'il manque de ressources. Qu'est-ce qu'il venait
d'avouer? Il venait d'avouer toute notre légitimité de
plaider
le principe. Il est aussi d'accord que nous sur le principe, mais il
ne veut pas le mettre, parce qu'il y a un problème de
ressources.
J'aimerais mieux moi aussi me faire dire comme ministre, après
avoir instauré le principe, qu'il y a un problème de ressources.
Pensez-vous que ça ne donnerait pas une arme additionnelle au ministre
de l'Éducation pour être bon plaideur auprès du Conseil du
trésor et auprès de ses collègues du Conseil des
ministres? Pensez vous que cela ne lui donnerait pas une arme réelle,
concrète? Pensez-vous que tous les milieux n'appuieraient pas le
ministre de l'Éducation en disant: Vous avez établi clairement le
principe, vous avez établi clairement que votre orientation,
c'était de consacrer le principe que, d'abord et avant tout,
l'intégration des personnes handicapées, c'est dans les classes
régulières? Mais, pour ce faire, j'ai besoin de ressources
additionnelles. J'ai besoin de l'appui du milieu et des groupes
concernés. Je suis convaincu que, si c'était un article
très clair dans le projet de loi, cela aurait le mérite au moins
de consacrer le principe et, deuxièmement, de nous solidariser, comme
membres d'une société qu'on veut en meilleur devenir, autour de
cette question pour dire: Bien oui, dans une société, il faut
prioriser la répartition des coûts financiers et des diverses
mesures qu'on se donne et, en conséquence, on pense que ta mesure qui
favorise une Intégration réelle des handicapés doit non
seulement être encouragée, mais qu'elle doit être pourvue
des budgets requis pour s'acquitter de sa responsabilité.
Je suis convaincu qu'il aurait eu les appuis qu'il lui faut pour que
ça se passe comme ça. Mais pensez-vous que c'est avec des phrases
aussi vides que celles que l'on retrouve à l'article qui a
précédé celui qu'on a débattu longuement
tantôt, qui s'appelait l'article 216, que c'est avec des: sous
réserve et adapte les services éducatifs aux élèves
handicapés quand elle pourra et selon les règles qu'elle se
donnera? L'ancien article était clair. C'était: la commission
scolaire offre des services éducatifs particuliers. On sait qu'ils en
ont besoin. Il ne faut pas attendre de faire des analyses fines de
psychologues, de conseillers en orientation et de travailleurs sociaux et, cinq
ans après, dire qu'ils ont raison, qu'on ne leur a pas donné
l'appui qu'ils auraient dû avoir. Mais qu'est-ce que vous voulez? On s'en
rend compte cinq ans après. Les jeunes dans cette situation sont mal
foutus. Ce sont des décrocheurs éventuels. Ce sont des jeunes qui
vont se ramasser dans SCRAP-Paradis, si jamais cette réforme
était adoptée un jour, et à l'aide sociale. C'est comme
ça qu'on va bâtir la société de demain et on va nous
demander de collaborer à une réforme? Mme la Présidente,
je pense qu'on va collaborer, mais chaque fois qu'on tiendra compte au moins
des principes et du point de vue de ces gens.
Là-dessus, j'arrête. L'article 169, c'était
ça que ça disait. Il disait: Nous, on voudrait que le principe
soit clairement campé que c'est d'abord et avant tout dans les classes
régulières que ça se passe. Quant au reste, toutes les
modalités d'exception, on aura bien assez de collaborateurs et on aura
assez de personnes pour regarder comment on doit le faire, parce que je
reconnais cependant qu'il y aura toujours, malheureusement, des
élèves présentant ces difficultés qui devront, pour
des raisons de rythme, pour des raisons d'un meilleur contrôle des
apprentissages, pour des raisons d'adaptation plus conformes à leur
réalité, aller pendant une période temporaire dans des
classes dites spéciales, dites passagères, dites plus
équipées. Mais M ne faut pas que ça devienne la
règle. Je ne voulais pas que ça devienne la règle, et la
meilleure façon n'aurait pas été de ronronner, cela aurait
été d'accepter l'article 169 parce que, là, cela aurait
consacré le principe
La Présidente (Mme Bélanger): Merci, M. le
député d'Abitibi-Ouest. Est-ce que l'amendement à
l'article 169 est adopté?
M. Ryan: Rejeté.
M. Gendron: Vote nominal, Mme la Présidente.
M. Ryan: Rejeté.
La Présidente (Mme Bélanger): M. le
secrétaire, voulez-vous faire l'appel nominal?
Le Secrétaire: M. le député d'Abibiti-Ouest,
sur l'amendement?
M. Gendron: Pour.
Le Secrétaire: M. le ministre?
M. Ryan: Contre.
Le Secrétaire: Mme la députée de
Jacques-Cartier?
Mme Dougherty: Contre.
Le Secrétaire: M. le député de
Sherbrooke?
M. Hamel: Contre.
Le
Secrétaire: M. le député de
Rimouski?
M. Tremblay (Rimouski): Contre.
Le Secrétaire: M. le député de
Charlevoix?
M. Bradet: Contre.
Le Secrétaire: M. le député de
Saint-Henri?
M. Hains: Contre.
La Présidente (Mme Bélanger): L'amendement...
Le Secrétaire: Six contre, un pour.
La Présidente (Mme Bélanger): Six contre, un pour.
L'amendement est rejeté. L'article 169 est-il adopté?
M. Gendron: Adopté sur division. Une voix:
Adopté.
La Présidente (Mme Bélanger): L'article 169 est
adopté sur division. Nous revenons à l'article 217. M. le
ministre.
M. Ryan: L'article 218. J'espère que c'est 218.
La Présidente (Mme Bélanger): D'accord, l'article
217 est adopté. Nous revenons à l'article 218.
M. Ryan: L'article 218 a été adopté. Nous
sommes à l'article 219 en personne.
Fonctions et pouvoirs de la commission scolaire
(suite)
Fonctions et pouvoirs reliés aux services
éducatifs dispensés dans les écoles (suite)
La Présidente (Mme Bélanger): Bon. Nous sommes
à l'article 219 et il y a un amendement qui se lit comme suit:
Remplacer, dans le paragraphe 1°, le mot "officiels'' par les mots
"établis par le ministre". M. le ministre.
M. Ryan: Je pense bien que l'article 219 parle par
lui-même. Il s'agit d'établir que la commission scolaire a la
responsabilité et le pouvoir de déterminer la répartition
du temps alloué à chaque matière prévue au
régime pédagogique en s'assurant de l'atteinte des objectifs
obligatoires et de l'acquisition des contenus obligatoires, du respect du temps
minimum prescrit pour l'enseignement moral et religieux, catholique ou
protestant, par le comité catholique ou le comité protestant,
selon le cas, et du respect des règles sur la sanction des études
prévues au régime pédagogique. Il me semble que
voilà trois critères clairs qui découlent de
l'économie générale de notre système d'enseignement
et qui me paraissent juste à leur place, à l'article 219.
La Présidente (Mme Bélanger): Merci, M. le
ministre. M. le député d'Abitibi-Ouest.
M. Gendron: Une seule question. Pourquoi dans le deuxième
alinéa... Encore là, cela a l'air d'un traitement particulier. La
question que Je pose: Que je sache, dans les régimes pédagogi-
ques, il y a des temps de dispensation d'heures de cours prescrits pour
l'enseignement moral et religieux, catholique ou protestant, par le
comité catholique ou le comité protestant. Ce sont des
dispositions qui sont connues, qui sont prescrites. Alors, la question est:
Pourquoi là faut-il le mentionner spécifiquement, alors que, pour
les autres matières, il n'y a pas de mention spéciale? Quelle est
l'idée?
La Présidente (Mme Bélanger): M. le ministre.
M. Ryan: C'est parce que la définition du temps
réservé à l'enseignement moral et religieux, catholique ou
protestant, est inscrite dans les règlements des deux comités
confessionnels traitant de ce sujet-là. C'est décrit clairement.
Il faut que ce soit respecté; on n'a pas le choix, d'après la Loi
sur le Conseil supérieur de l'éducation. C'est une obligation
inhérente à ce sujet-là et à l'économie des
arrangements qui ont été faits avec les milieux compétents
dans leur substance par l'ancien gouvernement.
M. Gendron: Oui, mais, que je sache, c'est la même
disposition pour toutes les matières?
M. Ryan: Non.
M. Gendron: Autrement dit, j'essaie de savoir pourquoi...
M. Ryan: Non, les autres matières, c'est seulement
à titre indicatif. Il peut arriver, par exemple, pour le français
qu'on prévoie que c'est une heure par jour. Si la commission scolaire
est capable de s'arranger en mettant quatre heures par semaine, pour obtenir de
bons résultats, elle peut le faire. C'est donné à titre
Indicatif, ce n'est pas obligatoire. Tandis que, pour l'enseignement moral et
religieux confessionnel, c'est deux heures par semaine au primaire et une heure
par semaine au secondaire, je crois.
M. Gendron: Et cela ne serait pas marqué dans le
règlement du ministère? À ma connaissance, pour les
matières...
M. Ryan: Non, non.
M. Gendron:... cinq heures de français, quatre heures de
maths; moi, il me semble que c'était bien défini.
M. Ryan: Oui, cela y est; c'est donné en termes de
crédit. Les crédits vont équivaloir... Disons, que
c'était deux heures par semaine...
M. Gendron: Oui, oui.
M. Ryan:... mais ce n'est pas mathématique, c'est
indicatif, c'est ce que je vous disais. Dans la Loi sur le Conseil
supérieur de l'éducation, il
est accordé au comité confessionnel le pouvoir de
réglementer le temps devant être accordé à
l'enseignement moral et religieux confessionnel.
M. Gendron: Oui, mais, à ce moment-là, si c'est
cela, j'aurais préféré un libellé - encore
là, sincèrement - qui aurait dit: La commission scolaire
détermine la répartition du temps alloué à chaque
matière en s'assurant que les règlements du comité
catholique et du comité protestant sont respectés, comme
n'importe quoi d'autre. On dit: Les autres, ce sont des objectifs, les
principes d'un article. Là, cela m'apparaît logique. Je ne vois
pas pourquoi à cet artide, 2°, on dit: Dans ce cas-là, ce
n'est plus pareil. Ce n'est plus le principe qu'on établit du respect
des règlements qui statue là-dessus, et cela, je le
répète, j'en suis. Cela ne me dérange pas. Pour cela, on
dit spécifiquement que ce n'est plus le respect des règlements du
comité catholique et du comité protestant sur les heures
d'enseignement moral ou religieux, ce sont les heures. C'est le temps minimum
prescrit pour l'enseignement moral ou religieux. (22 heures)
M. Ryan:... catholique ou le comité protestant donne ce
règlement?
M. Gendron: Oui.
M. Ryan: Qu'est-ce que vous voulez changer? Je n'ai pas
compris.
M. Gendron: Je dis tout simplement qu'il me semble que cela
aurait été beaucoup plus légitime et correct dans cet
article de se référer non pas à la mention temps minimum
prescrit pour l'enseignement moral ou religieux catholique ou protestant et par
le comité catholique et le comité protestant, mais aux
dispositions prévues par les deux comités confessionnels. Puisque
vous dites que c'est par règlement - je le sais, je me le rappelle - le
comité catholique et le comité protestant statuent par
règlement sur les heures d'enseignement moral.
M. Ryan: Donnez-moi une formulation hypothétique qu'on
voie, à titre exploratoire, ce que cela peut signifier de
différence par rapport à ce que nous avons ici. Je ne
réussis pas à faire la différence.
M. Gendron: Vous avez raison, M. le ministre. Sur le fond, cela
veut dire la même chose. Il me semble que, dans le premier
paragraphe...
M. Ryan: SI c'est rendu des questions de forme...
M. Gendron: Non, non. Adopté, adopté. Quand on ne
veut pas, on ne veut pas.
La Présidente (Mme Bélanger): Est ce que l'article
219 tel qu'amendé est adopté?
M. Ryan: II devrait être énergique plus souvent.
Cela donnerait des dividendes.
La Présidente (Mme Bélanger): Est-ce que l'article
219 tel qu'amendé est adopté?
M. Ryan: Sûrement, madame.
La Présidente (Mme Bélanger): Alors, j'appelle
l'article 220.
M. Ryan: Je manque de fermeté. Je m'en accuse tous les
soirs.
La Présidente (Mme Bélanger): II y a aussi un
amendement à l'article 220 qui se lit comme suit: Supprimer dans la
deuxième ligne les mots "et du centre d'éducation des adultes".
M. le ministre.
M. Ryan: C'est le pouvoir donné à la commission
scolaire d'établir le calendrier des écoles en tenant compte des
dispositions du régime pédagogique. On a enlevé "centre
d'éducation des adultes" parce que toutes les dispositions relatives aux
centres d'éducation des adultes sont regroupées dans une autre
section.
M. Gendron: Adopté.
La Présidente (Mme Bélanger): L'article 220 est
adopté. J'appelle l'article 221. Je le redis: l'article 220 est
adopté, tel qu'amendé. J'appelle l'article 221. Dans l'article
221, il y a un amendement: 1° remplacer, dans la première ligne du
premier alinéa, "par règlement" par le mot "annuellement"; 2°
remplacer le deuxième alinéa par le suivant: "Ces critères
doivent être adoptés et mis en vigueur au moins 15 jours avant le
début de la période d'inscription des élèves; copie
doit en être transmise dans le même délai à chaque
conseil d'orientation et au comité de parents. " M. le ministre.
M. Ryan: Ce qui est précisé ici, c'est l'obligation
faite à la commission scolaire de transmettre à chaque conseil
d'orientation et au comité de parents le texte du règlement
projeté aussitôt après sa mise en application. Il faut
qu'il soit transmis immédiatement au conseil d'orientation et au
comité de parents. Pour la consultation, je pense que cela va de soi que
le comité de parents soit consulté sur les projets de
règlement de la commission scolaire.
La Présidente (Mme Bélanger): M. le
député d'Abitibi-Ouest
M. Gendron: J'aimerais que le ministre, très
succinctement. Sur le plan de la pratique, est-ce que c'est habituel que la
commission scolaire, à chaque année, par règlement ou
autrement,
établisse pour l'inscription des élèves une
espèce de réglementation définie? Vous vous rappelez que
certaines commissions scolaires ont prétendu que c'était une
procédure assez lourde, assez difficile. Je ne suis pas capable de
porter un jugement de fond très définitif, très
serré, mais j'aimerais avoir quelques informations concernant le
vécu actuel. Si, dans les faits, la plupart des commissions scolaires le
font, il est logique que les parents puissent le voir.
M. Ryan:... sans doute, Mme la Présidente, que nous
faisons disparaître dans le texte amendé l'obligation faite
originellement à la commission scolaire d'établir par
règlement des critères.
M. Gendron: Oui.
M. Ryan: II faudrait qu'elle les établisse par voie de
décisions ordinaires ou par voie administrative pour donner le maximum
de souplesse. Il est important que les parents soient au courant de ces
critères d'inscription dans les écoles en raison des changements
qui surviennent à cet égard. Par exemple, il y a le fait que les
élèves sont moins nombreux qu'autrefois, qu'on est appelés
à fermer des écoles, à reclasser des élèves,
souvent. Il y a bien des endroits où il y a surpopulation vu que les
écoles sont moins nombreuses. On y accueille proportionnellement plus
d'enfants qu'avant. Il peut arriver qu'il y ait un surplus d'enfants qu'il
faille obliger à s'inscrire dans une autre école. Ici, on a au
moins des choses connues clairement de tout le monde. On donne plus tôt
aux parents, par exemple, le droit de choisir l'école de leur
préférence sans que cela n'entraîne des obligations
financières pour la commission scolaire en matière de transport.
Peut-être que la commission scolaire établira que ceux qui auront
le premier choix seront les enfants qui vivent dans le voisinage
immédiat, pour prendre un exemple. Pour arriver à avoir une
école qui met l'accent sur l'immersion en français ou les bains
linguistiques, par exemple, elle aura des critères qui devront
être connus du conseil d'orientation et du comité de parents.
La Présidente (Mme Bélanger): Est-ce que
l'amendement à l'article 221 est adopté?
M. Gendron: Adopté.
La Présidente (Mme Bélanger): L'amendement à
l'article 221 est adopté. Est-ce que l'article 221, tel
qu'amendé, est adopté? Adopté?
M. Ryan: Oui, Mme la Présidente. M. Gendron: L'article 221
est adopté.
La Présidente (Mme Bélanger): J'appelle l'article
222. Il y a encore un amendement à l'article 222: remplacer l'article
222 par le suivant: "Une commission scolaire peut affecter un immeuble aux fins
d'un projet particulier qu'elle détermine. "Afin de favoriser le
regroupement des élèves dont les parents favorisent ce projet, la
commission scolaire peut établir comme l'un des critères
d'inscription celui du choix de ce projet. "
M. le ministre.
M. Ryan: Je vais vous donner un exemple bien connu. Je pense
à Outremont, où la commission scolaire Sainte-Croix a maintenu
pendant plusieurs années côte à côte deux
écoles primaires: l'école Bon-Secours et l'école
Saint-Viateur, l'école Nouvelle-Querbes. L'école Nouvelle-Querbes
était une école alternative où on pratiquait des
méthodes pédagogiques soi-disant novatrices. Les parents
étaient libres d'envoyer leurs enfants là, mais c'était
entendu que c'était un projet éducatif particulier. Il est
arrivé que des parents demandent le redressement de certaines
méthodes pédagogiques ou de certaines habitudes en matière
de discipline. Ils se sont fait dire que l'une des caractéristiques du
projet éducatif, c'est que la discipline était conçue de
manière différente. Là, la commission scolaire peut
affecter un immeuble aux fins d'un projet particulier qu'elle détermine.
Il y en a un certain nombre au Québec. Éventuellement, cela
pourrait servir à d'autres fins également. Il pourrait
très bien arriver que des parents demandent, par exemple, un
enseignement plus intensément religieux, qu'il y ait un nombre suffisant
de parents qui le demandent et que la commission scolaire décide
d'affecter un immeuble aux fins de ce projet éducatif. Cela ne sera pas
exclu par cet amendement. C'est un amendement qui devrait être
interprété avec tact et discernement par les commissions
scolaires, évidemment, mais c'est une possibilité qu'on peut
difficilement refuser dans l'état de grande diversité de
situations vers lequel nous évoluons rapidement au Québec.
La Présidente (Mme Bélanger): M. le
député d'Abitibi-Ouest.
M. Gendron: Je comprends le sens et la portée de cet
article 222. La difficulté que cela me pose, c'est qu'encore là
on sent que le ministre est bien plus proche du bassin montréalais
qu'ailleurs. Dans des grosses communautés... D'ailleurs, on l'a vu dans
son exemple, deux écoles sont juxtaposées, côte à
côte, ou l'une près de l'autre. Mais, dans la perspective
où on a affaire à une commission scolaire dont les écoles
sont assez dispersées, avec un tel article, une commission scolaire
décide d'affecter un immeuble scolaire ou une école
précise aux fins d'un projet particulier. C'est une question que je
pose: Quelle est la chance réelle pour des élèves ou des
parents d'élèves, compte tenu des âges, de prétendre
que le projet éducatif particulier
qui est offert à telle école ne convient pas à
leurs convictions, ou peu importe? Dans les farts, faire accroire qu'il y a une
alternative, Indépendamment du projet éducatif... Si, pour
l'école élémentaire de Dupuis, il y en a juste une et que
la commission scolaire décide d'affecter, aux fins d'un projet
particulier, cette école, les parents des jeunes de Dupuis qui
n'accepteraient pas le projet éducatif particulier de cette
école, concrètement, où vont-ils aller? L'école la
plus proche est à dix ou douze milles. C'est une réalité
du domaine rural, dans le grand Québec de base. Non, non...
M. Ryan: Je vais donner un exemple emprunté du milieu
rural que je connais pour en avoir une bonne partie dans ma propre
circonscription. Je vais citer le village de Grenvllle où nous avons
deux Immeubles scolaires qui forment une école. Ce sont deux immeubles
complètement distincts. Il y en a un qui est d'un côté de
la rue et l'autre est de l'autre côté. Il pourrait arriver que les
parents aient conçu un projet éducatif particulier, supposons
pour le deuxième cycle du primaire, par exemple, et qu'ils veuillent
faire une demande à la commission scolaire d'affecter l'un des deux
immeubles à cette fin et que le nombre d'élèves qu'ils
représentent corresponde à la capacité d'accueil de cette
école. Mais cela ne s'est pas fait. C'est une possibilité qui,
physiquement, pourrait très bien être envisagée dans ce
milieu. Il faut laisser à la commission scolaire un petit peu de chance,
un petit peu de liberté de manoeuvre. Lachute n'est pas un grand milieu
urbain, mais M y a dos écoles qui sont très proches l'une de
l'autre et qui pourraient se prêter à des décisions de
cette nature-ci.
M. Gendron: Est-ce que le ministre a envisagé de ne pas
avoir cet article du tout dans la loi?
M. Ryan: Non, je l'avais trouvé dans la loi 3. J'avais
trouvé que ce n'était pas une mauvaise idée. On l'a
conservé. On ne l'a pas emprunté aux calendes grecques.
M. Gendron: Je vous pose une question. M. Ryan: Oui.
M. Gendron: Est-ce qu'il a envisagé de ne pas le mettre?
Parce que...
M. Ryan: Non.
M. Gendron:... lorsqu'il dit: II faut laisser les commissions
scolaires avoir l'Initiative d'une situation, je n'ai rien contre cela. J'ai
l'impression que, s'il y a une demande des parents pour vivre une situation
comme celle-là, cela n'est pas parce que c'est dans la loi que la
commission scolaire sera incapable d'offrir ce service parce que ce n'est pas
relié directement à une imputation budgétaire.
M. Ryan: Mme la Présidente, j'ai dit à maintes
reprises depuis un an que le projet de loi ajoutait des précisions
nombreuses et substantielles sur les responsabilités et les pouvoirs des
commissions scolaires. C'en est un autre exemple.
M. Gendron: Adopté. M. Ryan: Merci.
La Présidente (Mme Bélanger): Est-ce que
l'amendement à l'article 222 est adopté? L'article 222, tel
qu'amendé, est il adopté?
M. Gendron: Adopté.
La Présidente (Mme Bélanger): Alors, l'article 222,
tel qu'amendé, est adopté. J'appelle l'article 223. Il n'y a pas
d'amendement.
Une voix: Adopté
M. Gendron: Est-ce qu'il y a une omission?
La Présidente (Mme Bélanger): M. le ministre.
M. Gendron: II n'y a pas d'omission? M. Ryan: Pardon?
M. Gendron: À l'article 223, il n'y a pas d'omission pour
qu'il n'y ait pas de papillon?
M. Ryan: Non, c'est un des rares cas où nous avions
réussi dès le mois de décembre dernier à trouver
une formulation qui a résisté à l'épreuve du
temps.
La Présidente (Mme Bélanger): Est-ce que l'article
223 est adopté?
M. Gendron: Adopté.
La Présidente (Mme Bélanger): L'article 223 est
adopté. J'appelle l'article 224. Est-ce qu'il y a un amendement à
l'article 224? Il n'y a pas d'amendement à l'article 224.
M. Gendron: Deux à la file, cela n'a pas de bon sens.
Qu'est-ce qui se passe?
La Présidente (Mme Bélanger): M. le ministre,
est-ce qu'il y a des commentaires sur l'article 224?
M. Ryan: Ce sont des cas de renvoi ou d'affectation d'un
élève à une autre école. Il faut que cette
faculté puisse être laissée à la commission scolaire
parce qu'il y a des cas
vraiment difficiles qui se posent au cours d'une année. Il faut
que la commission scolaire ait une liberté de manoeuvre qui lui permette
au moins d'assurer le fonctionnement normal de ses écoles. Des fois, un
déplacement n'est pas mauvais.
M. Gendron: Arrêtez un peu.
La Présidente (Mme Bélanger): M. le
député d'Abitibi-Ouest.
M. Gendron: Un instant! On a eu beaucoup de remarques.
M. Ryan: Dans les cas d'expulsion, il est prévu que la
décision doit être signalée au directeur de la protection
de la jeunesse de la région.
M. Gendron: C'est d'abord une question. Il y a beaucoup, M. le
ministre...
M. Ryan: Oui. (22 h 15)
M. Gendron: C'est parce qu'il y a eu beaucoup de
représentations. Je suis convaincu que cela ne devrait pas vous avoir
échappé. Il y a eu beaucoup de représentations qui nous
ont été faites premièrement sur la définition
peut-être plus serrée, et la question que je pose: Est-ce que vos
légistes ont regardé cela, une définition plus
serrée que simplement la mention "pour une cause juste et suffisante"?
Est-ce que cela a été regardé? J'ai six remarques
d'affilée qui prétendent que, et je lis: "II serait essentiel de
préciser la portée de cet article et de clarifier son
libellé. Qu'entend-on exactement par "cause juste et suffisante?" Et je
vous faisais une lecture d'un commentaire qui nous a été
fait.
Alors, la première question: Est-ce que vous avez essayé
d'avoir un libellé plus serré sur le plan de la porte qui demeure
trop ouverte, selon certains, en ce sens que, dans le fond, dès qu'un
directeur d'école ne veut rien savoir d'un jeune, avec une disposition
comme celle-ci, il ne fait que rencontrer les parents pour leur dire: Bon, ce
n'est plus cette école que fréquente ton "flo", c'est telle autre
école. En tout cas, il n'y avait pas simplement ce que je viens de vous
lire, le Regroupement interscolaire de la région de Québec, la
Société québécoise de l'autisme, les centres de
services sociaux du Montréal métropolitain prétendaient
qu'il y avait là un danger important.
Alors, la question, c'est. Est-ce que vous avez essayé de
resserrer les choses ou si, pour vous, c'est correct? C'est ce que je veux
savoir.
M. Ryan: D'abord, on a emprunté exactement le texte qui
avait été retenu dans la loi que vous avez fait adopter par
l'Assemblée nationale en 1984, et nous nous sommes Interrogés sur
la portée de ce texte, et je pense bien que le fardeau de la preuve est
clairement placé du côté de la commission scolaire dans ces
cas. Il faut que ce soit une cause juste et suffisante. Je crois que les termes
sont bien choisis. Il faut que la cause soit juste, et non seulement juste,
mais suffisante dans sa gravité. Et je crois qu'avec cela on a la
protection qu'il faut. Là où on donne à
l'élève et à ses parents l'occasion d'être entendus
au préalable en plus, et il faut en plus signaler le cas au directeur de
la protection de la jeunesse.
On nous a dit dans certains cas: Pourquoi n'inscrivez-vous pas le CLSC?
Mais celui qui a le mandat de s'occuper des jeunes qui présentent des
problèmes difficiles, c'est le directeur de la protection de la jeunesse
sur un territoire. Cela ne fait pas partie du mandat du CLSC. Vous savez
comment cela fonctionne dans les CLSC, de nos jours. Le ministère leur
écrit et leur dit: Vous allez vous choisir trois priorités, pour
l'année, et nous allons vous financer à partir de cela. J'ai
regardé dans le CLSC du Long-Sault, il n'y a rien pour les jeunes dans
ces trois priorités, ce sont trois autres priorités qu'ils ont
choisies. Il faut avoir une garantie de base. C'est entendu que, s'ils vont
voir le CLSC, je pense que le directeur de la protection de la jeunesse sera
très heureux, dans l'hypothèse où le CLSC pourrait
s'occuper de la personne. Mais celui qui, légalement, a la
responsabilité, c'est le directeur de la protection de la jeunesse. Et
il doit pouvoir compter sur le concours de tous les autres services, de toutes
les autres ressources de la région. Je pense qu'il est difficile...
Nous-mêmes qui n'avions pas intérêt, dans une perspective
étroitement partisane, d'emprunter littéralement le même
texte que dans la lof 3, quand nous l'avons retenu, c'est parce que nous
trouvions qu'H était bon.
M. Gendron: D'abord, juste un correctif. Quand vous avez dit:
"inscrire un élève dans une autre école ou l'expulser",
c'est simplement dans les cas d'expulsion qu'il y a signalement au directeur de
la protection de la jeunesse, ce n'est pas dans le cas d'une inscription
à une autre école. Et, quand il y a expulsion, je pense que vous
avez raison de maintenir que le signalement doit être donné au
directeur de la protection de la jeunesse parce que, dans la loi de la
protection de la jeunesse, il y a une définition de ce qu'on entend par
ce qu'on appelle - c'est une expression qui est probablement choisie à
dessein - un "signalement". Un signalement de la DPJ entraîne une
procédure, et il y a une procédure officielle qui est
enregistrée et qui peut effectivement aller au CLSL, ou au CSS, centre
de services sociaux, et ce n'est pas sur cela, mais plus sur la dimension un
peu arbitraire.. Vous dites que "cause juste et suffisante", c'est suffisamment
explicite en soi pour assurer aux parents qu'ils ont vraiment une attention
sérieuse qui est faite.
La Présidente (Mme Bélanger): Est-ce que
l'article 224 est adopté?
M. Gendron: Adopté.
La Présidente (Mme Bélanger): L'article 224 est
adopté. J'appelle l'article 225. Il y a un amendement: remplacer
l'article 225 par le suivant: "La commission scolaire participe à
l'évaluation faite périodiquement par le ministre du
régime pédagogique, des programmes d'études, des manuels
scolaires et du matériel didactique requis pour l'enseignement des
programmes d'études établis par le ministre et du fonctionnement
du système scolaire. "
M. Ryan: Le seul changement que nous fassions Ici Intervient
dès le début du texte. Dans la version originelle, nous disons:
À la demande du ministre, la commission scolaire participe à
l'évaluation que le ministre fait périodiquement du régime
pédagogique, des programmes d'études, des manuels... " Nous
enlevons les mots 'à la demande du ministre" parce que cela fait partie
des responsabilités ordinaires de la commission scolaire. L'autre
formulation pouvait laisser entendre que c'était sur ordre du ministre
que la commission scolaire devait, alors que ce n'était pas du tout
(esprit dans lequel l'article avait été conçu.
M. Gendron: Dans les faits, sur une base historique, sans faire
l'histoire de Noé à nos jours, si on prenait les trois, quatre ou
dix dernières années, quel est le rythme de révision ou
d'évaluation par le ministère des régimes
pédagogiques, des programmes d'études, des manuels scolaires? Je
ne parle pas de ce que le ministère fait. Je suis au courant de ce que
le ministère fait. Je parle des évaluations où le
ministère, pour les faire, compte tenu des sujets précis sur
lesquels il choisit de faire l'évaluation, exige une collaboration
étroite de la commission scolaire.
M. Ryan: II y en a continuellement qui se font chaque
année. Ils choisissent, disons, sept, huit ou dix programmes pour une
année. Ils vont procéder à un exercice de consultation. II
y a des groupes spécialisés qui vont se réunir. On va
écrire aux commissions scolaires.
M. Gendron: Annuellement, tout autant sur les régimes
pédagogiques que sur les programmes d'études, les manuels?
M. Ryan: Non, sur les programmes. Sur les manuels, il n'y a pas
de consultation explicite qui se fait. Sur le régime pédagogique,
il y a une consultation d'envergure qui a été engagée
cette année. Cela n'était pas arrivé depuis quelques
années.
M. Gendron: Mais, règle générale, depuis que
vous êtes là, vous n'avez pas eu d'indication d'une mauvaise
collaboration des commissions scolaires concernées?
M. Ryan: Non. Mais c'est bon que cela soit ici parce que cela
leur donne un droit en même temps. C'est ce qui est intéressant.
Autre élément positif pour les commissions scolaires dans le
projet de loi. J'espère qu'on les compte, du côté de
l'Opposition.
M. Gendron: Bien oui.
M. Ryan: Que votre collaborateur occupe la place de choix qu'on
lui donne à la table de travail pour en faire l'addition.
M. Gendron: Vous voyez bien que de temps en temps on vous pose
quelques questions, justement pour faire ressortir les éléments
qu'on trouve.
M. Ryan: Je l'apprécie énormément. M.
Gendron: Vous n'avez pas noté cela? Des voix: Ha, ha, ha!
M. Gendron: Vous n'avez pas observé cela qu'il y a une
couple de questions pour essayer de monter en épingle, même si
elle n'est pas haute, les quelques éléments positifs qu'on peut
trouver?
M. Ryan: J'en ai pris l'habitude. Je les remarque moins.
M. Gendron: Ah bon! on vous comprend. Adopté.
La Présidente (Mme Bélanger): L'amendement à
l'article 225 est adopté. L'article 225 tel qu'amendé est
adopté. J'appelle l'article 226 où il y a un amendement:
remplacer le premier alinéa par le suivant: "Les fonctions et pouvoirs
prévus aux articles 204 à 206, 211, 213, 215 à 222 et 225
sont exercés après consultation des enseignants. " Est ce que
l'amendement à l'article 226 est adopté? Non? M. le ministre.
M. Ryan: Je crois qu'il y a toute raison de l'adopter. C'est un
article qui nous engage assez largement, celui-là. Il crée pour
la commission scolaire une obligation de consultation passablement
étendue auprès des enseignants. Nous faisons une place plus large
aux enseignants, à plusieurs égards, dans le projet de loi. C'en
est un autre exemple.
La Présidente (Mme Bélanger): M. le
député d'Abitibi-Ouest.
M. Gendron: Oui.
Une voix: Qu'est-ce qu'il dit?
M. Ryan: Vous n'êtes pas supposé écouter nos
conversations.
M. Gendron: Je peux bien aller là-dessus. Je
n'écoute pas vos conversations, mais, malheureusement, j'ai deux
oreilles et, de temps en temps, j'entends des affaires.
M. Ryan: Ha, ha, ha! Ce n'est pas souvent que cela vous donne
raison. On l'accepte volontiers.
M. Gendron: Mme la Présidente, le ministre va
reconnaître qu'entre l'article 226 du texte original et celui du texte
modifié, il y a spécifiquement obligation pour certaines
fonctions prévues. Les fonctions et pouvoirs prévus aux articles
sont exercés ou exerçables après consultation des
enseignants. Il y en a un certain nombre qui ne le sont plus. Je n'ai pas
d'objection. Je veux savoir sur quelle analyse et sur quoi le ministre s'est
appuyé pour convenir que c'était plus légitime d'avoir un
libellé restrictif plutôt que l'ancien qui disait: Toutes les
fonctions prévues à la présente sous-section sont
exercées après consultation.
De toute façon, je le lui dis d'avance, ce n'est pas que Je veux
savoir pourquoi, sauf que je préfère le nouveau libellé
à l'ancien. Je le dis comme je le pense. J'aime mieux votre
libellé modifié que l'ancien, mais j'aimerais savoir sur quoi
vous vous êtes appuyé pour dire: Dorénavant, on va faire un
exercice d'analyse un peu plus fort pour exiger que ces fonctions et pouvoirs
prévus aux articles expressément nommés fassent l'objet
d'une consultation plutôt que faire ce qui avait semblé facile la
première fois, d'inclure toute la section des pouvoirs qui devaient
être exercés après consultation avec les enseignants. C'est
vous qui avez fait la loi, vous la connaissez par coeur.
M. Ryan: Par coeur, c'est tellement considérable qu'on
l'oublie à mesure qu'on l'apprend; aussi, il ne faut pas se prendre pour
d'autres.
M. Gendron: C'est une remarque qui m'intéresse.
M. Ryan: Je vais vous donner deux exemples ici... Pardon?
M. Gendron: C'est une remarque qui m'intéresse.
M. Ryan: Cela fait longtemps que vous vous en êtes
aperçu, mais vous ne vouliez pas le dire.
À l'article 223: "Lors de la demande d'inscription, la commission
scolaire s'assure que l'élève ou ses parents indiquent si
l'élève reçoit l'enseignement moral et religieux,
catholique ou protestant, ou l'enseignement moral. " Ce n'est pas
nécessaire de consulter les enseignants là-dessus, je pense que
nous en convenons volon- tiers.
M. Gendron: Oui.
M. Ryan: L'article 224: "La commission scolaire peut, à la
demande d'un directeur d'école, pour une cause juste et suffisante et
après avoir donné à l'élève - etc. -
inscrire un élève dans une autre école ou l'expulser de
ses écoles" Encore ici, ce n'est pas nécessaire de consulter les
enseignants.
M. Gendron: Oui, mais...
M. Ryan: On l'a adopté tantôt, on pourrait dire:
l'enseignant responsable de cet élève. Il n'y a pas d'objection
à ça du tout, mais les enseignants, c'est un droit collectif qui
est donné aux enseignants de la commission scolaire; ça ne va pas
là-dedans, de toute évidence.
M. Gendron: Cela va, M. le ministre.
M. Ryan: Voyez-vous, d'abord, le premier rapport que la
commission scolaire va recevoir, ce sera du directeur de l'école et de
l'enseignant ou des enseignants qui ont transigé avec cet
élève - à l'article 224. À l'article 226, on vient
de donner deux exemples assez patents qui illustrent pourquoi ces dispositions,
223 et 224, ne devraient pas être incluses dans la liste contenue
à l'article 226. il y en a un autre qui traite de l'enseignement moral
et religieux. Lequel est-ce, celui-là?
M. Gendron: Les articles 207 et 208.
M. Ryan: Les articles 207 et 208: La commission scolaire offre
à l'élève catholique des services complémentaires
en animation pastorale, ainsi qu'à l'élève protestant.
M. Gendron: Cela va parce que sur la base...
M. Ryan: Je pense qu'on s'entend très bien, n'est-ce
pas?
M. Gendron: Cela va.
M. Ryan: L'article 207, c'est la même chose, ça n'a
pas besoin d'être soumis...
M. Gendron: Sur la base de ce que vous venez d'illustrer,
c'était surtout pour montrer que, de temps en temps, avec une
appréciation plus serrée, on arrive effectivement à
rédiger des articles qui conviennent mieux à une
réalité qu'une notion générale, comme celle qu'on
avait à l'article 226, avec cependant la réserve... Je peux vous
dire, après que vous nous l'ayez expliqué, que c'était un
peu à dessein pour vous faire passer sur l'article 224. Si on pouvait
être capable de faire tout de suite, au moment où on
regarde les articles, la relation avec ceux qui suivent, je peux vous
dire que, sur l'article 224, j'aurais fait ressortir le fait qu'il aurait fallu
trouver une formule pour s'assurer.. Je suis loin d'être sûr, pour
avoir enseigné pendant dix ans, que ce que vous avez dit: La commission
scolaire peut, à la demande d'un directeur d'école, pour une
cause juste et suffisante et après avoir donné à
l'élève et à ses parents l'occasion d'être entendu,
ça me donne la garantie que le titulaire ou le professeur de
l'élève sera consulté. Je n'ai pas cette garantie et
j'aurais aimé l'avoir Pour cette disposition, je suis convaincu que
ç'aurait été tout à fait logique de dire: La
commission scolaire peut, à la demande du directeur d'école,
à la suite du rapport du titulaire, ou une affaire de même. Je ne
ferai pas le libellé ici, mais je peux vous garantir que cela aurait
sécurisé un peu, et une consultation d'un professeur
concerné avant de mettre un élève dehors, de l'expulser ou
de le changer d'école, s'il y a de quoi de légitime et de
respectueux envers les profs, qui sont les premiers agents éducatifs des
élèves concernés, c'est bien cela. Vous voyez, on l'a
échappé en procédant comme cela. J'en suis convaincu,
surtout pour une expulsion. (22 h 30)
M. Ryan: II ne faut pas oublier une chose: il peut arriver dans
certains cas que l'origine du problème soit l'enseignant
lui-même.
M. Gendron: Je suis d'accord avec vous que cela peut arriver,
mais admettez-vous que cela ne devrait pas être la règle de
l'article 224? Il y a toujours un bout!
M. Ryan: Je sais bien, mais M n'est pas du tout exclu ici que le
directeur d'école, si la commission scolaire agit de façon le
moindrement judicieuse, elle dira: Qu'est-ce que les enseignants qui transigent
avec lui vous ont dit? Il me semble que c'est élémentaire dans
son cas qu'elle les consulte. Mais on ne peut pas prévoir dans un texte
de loi toutes les modalités.
M. Gendron: Non.
M. Ryan: II faut penser que les gens ont un minimum
d'intelligence et de sens des responsabilités, me semble-t-il
M. Gendron: C'est pour cela que j'ai suggéré
à une couple de reprises de laisser tomber les alinéas.
M. Ryan: Ici, on a mis l'élève et ses parents,
parce qu'ils ont des droits, ce sont eux qui vont recevoir le coup de pied dans
le derrière. L'enseignant sera peut-être juste
débarrassé, mais il n'a pas de droit strict à avoir cet
élève dans sa classe ou de ne pas l'avoir. On écrit les
droits ici. Le directeur d'école a une responsabilité
précise, c'est lui qui a la charge de l'école, y compris du bon
travail des ensei- gnants.
M. Gendron: J'ai une question: N'avez-vous pas établi -
toujours parce que je prétends que vous avez une meilleure
capacité que moi de vous référer aux bons articles -
est-ce que je ferais erreur en disant que dans les responsabilités de
l'enseignant on dit quelque part que l'ordre et la discipline lui incombent au
premier chef? Par conséquent, si on l'a dit...
M. Ryan: On ne l'a pas mis. Je voulais le mettre et vous n'avez
pas voulu.
M. Gendron: Non, vous m'avez dit: La casquette le matin et le
"ô Canada", je ne voulais pas cela.
M. Ryan: J'ai voulu mettre l'ordre et la discipline, et le
député d'Abitibi-Ouest avait peur.
M. Gendron: Non, non.
M. Ryan: II me prenait pour un militaire.
M. Gendron: Oui, c'est pour le reste. C'est le bout de la
gendarmerie qu'il y avait dedans.
M. Ryan: Ha, ha, ha!
M. Gendron: Oui, il y avait un bout...
M. Ryan: II me faisait passer Injustement pour ce que je ne suis
pas.
M. Gendron: Permettez-nous de rire un peu, revenez sur ce que
vous demandiez.
M. Ryan: Je suis tellement peu entêté que je l'ai
laissé tomber dès que j'ai vu que vous hésitiez. Je ne
voulais pas occuper tout votre temps avec cela. C'est la règle de la
souplesse qui a joué là aussi. Gouvernementale,
évidemment.
M. Gendron: On l'a discutée, son affaire de... Il fallait
chanter "ô Canada" le matin. Vous n'avez pas vu cela?
M. Ryan: C'est commode d'avoir des conseillers, par exemple. Je
viens d'entendre un autre argument qui est de la vraie musique à mes
oreilles.
Des voix: Ha, ha, ha!
M. Ryan: II dit: Si on fait intervenir l'enseignant de
manière obligatoire, souvent, il sera placé dans le rôle de
témoin à charge.
M. Gendron:... la consultation, ce n'est pas contraignant. Cela
va, je pense que l'article 226...
M. Ryan: Oui, de toute manière, c'est adopté.
La Présidente (Mme Bélanger): Est-ce que
l'amendement à l'article 226 est adopté?
M. Ryan: On peut y repenser jusqu'à demain. Je n'ai pas
d'objection que l'on retouche ce texte-là, moyennant consentement
dûment éclairé. Ce soir, on n'est pas éclairé
à ce point-là. "Des" enseignants, c'est un collectif.
Mme Dougherty: Tout le monde pour chaque décision. C'est
là le problème.
M. Ryan: C'est pour les fonctions et les pouvoirs
prévus.
Mme Dougherty: Oui, mais, quelquefois, il s'agit d'une
école; quelquefois, il s'agit du système; quelquefois, ils'agit de...
M. Ryan: C'est cela, mais là ils auront des
ententes...
Mme Dougherty: Tous les enseignants pour...
M. Ryan: Non. Il y aura des ententes dans les conventions
collectives. On pourra dire - disons que c'est une école dans tel
district: Ce seront les enseignants de ce district.
Mme Dougherty: Alors, ce sont des enseignants Impliqués
dans la décision.
M. Ryan: Oui, mais ce sont des modalités prévues
dans la convention collective ou, à défaut, celles
qu'établit la commission scolaire. Il ne faut pas avoir trop peur.
La Présidente (Mme Bélanger): Je pense que M. le
député d'Abitibi-Ouest accepte l'amendement, M. le ministre.
M. Ryan: Pardon?
M. Gendron: II y a un problème.
M. Ryan: Après consultation des enseignants
concernés, ça limite trop, parce que la plupart des articles sont
des articles d'intérêt général pour la commission
scolaire.
Mme Dougherty: Je ne suis pas certaine. Une voix: Ha, ha,
ha!
La Présidente (Mme Bélanger): Est ce que
l'amendement à l'article 226 est adopté?
M. Gendron:...
M. Ryan: Ha, ha, ha!
M. Gendron: Aïe! Ce n'est pas pour vous, ça.
M. Ryan: Non? Ha, ha, ha! Mme Dougherty: Un instant!
M. Ryan: D'accord. S'il dit que ce n'est pas pour moi, je suis
mieux de ne pas l'entendre.
M. Gendron: Non, il y a un membre honorable de la commission qui
a un problème.
Mme Dougherty: Non, parce qu'il y a un article qu'il a
mentionné...
La Présidente (Mme Bélanger): Mme la
députée de Jacques-Cartier.
Mme Dougherty: II s'agit des exceptions à l'article 204,
je crois. À l'article 204, on parle des exceptions au régime
pédagogique pour un enfant, un groupe d'enfants, etc., qui sont
dispensés d'une matière prévue au régime
pédagogique. M. le ministre, je parle de...
M. Ryan: De l'article 204. Mme Dougherty:... l'article
204.
M. Ryan: C'est un article qui intéresse le
député d'Abitibi-Ouest, l'article 204.
Mme Dougherty: Oui, c'est...
M. Gendron: Je vais aller voir à l'article 204. Je vous
écoute, Mme la députée.
M. Ryan: Vous devez vous en souvenir.
Mme Dougherty: D'accord. À l'article 204, on parle de
l'enrichissement. Au troisième "alinéa"... alinéa, on
parle des exceptions pour un élève...
M. Ryan: "Aliéna".
M. Gendron: L'autre président est parti avec
"Aliéna", votre collègue, l'ex-président. Ah! vous le
savez? Il est allé souper avec "Aliéna".
Des voix: Ha, ha, ha!
Mme Dougherty: Ici, on parle du programme possible pour un enfant
dans le troisième alinéa. Alors, est-ce qu'on va consulter tous
les enseignants là-dessus? C'est le but de ma question. Je n'aimerais
pas ajouter inutilement aux fonctions des commissions scolaires ni au processus
de consultation, parce qu'on sera en consultation toute l'année et on
n'aura pas le temps d'agir. ,
M. Ryan: I think you have a fair point.
Mme Dougherty: D'accord. Alors, s'il s'agit de
l'organisation...
M. Gendron:... sortir?
Mme Dougherty: de la commission scolaire disant que telle
école sera une école alternative, l'autre une école
d'immersion française, catholique, protestante, intéressée
aux mathématiques, aux ordinateurs, cela va, parce que tous les
enseignants sont impliqués. Mais, quand il s'agit d'un programme ou de
quelque chose qui touche uniquement une école, c'est l'affaire de
l'école et des enseignants de l'école normalement. Alors...
M. Ryan: Le conseiller nous dirait que cette consultation peut
être particulière ou générale.
Mme Dougherty: Après consultation des enseignants
concernés. Je ne sais pas...
M. Ryan: C'est parce que cela a l'air qu'on limite au
départ. Il y en a des cas où ça va être
général.
Mme Dougherty: Oui.
M. Ryan: Mais vous avez un exemple qui est absolument
vraisemblable. Vous avez compris l'exemple?
M. Gendron: Oui, son exemple est vraisemblable.
M. Ryan: Je pense qu'on est d'accord là-dessus, n'est-ce
pas?
M. Gendron: Que son exemple est vraisemblable? Oui. J'estime
cependant, M. le ministre, que l'article 204, pour ce qui est de la
troisième partie de l'aliéna"... Woup! Avec nos jeux de mots,
là...
Des voix: Ha, ha, ha!
Mme Dougherty: Oui, môme chose pour l'article 205. Par
exemple, si la commission scolaire élabore ou qu'un groupe d'enseignants
dans une école élabore quelquefois une option
spécifiquement pour la clientèle de cette école. Par
exemple, dans la commission scolaire où j'ai été
présidente, on a élaboré un cours d'histoire pour la
communauté noire. C'était pour deux ou trois écoles.
Alors, tous les enseignants de la commission scolaire n'étaient pas
impliqués.
M. Ryan: Regardez, Mme la Présidente, je crois franchement
que, dans ce cas ci, iI n'y a pas de problème. En regardant ça
comme il faut, je pense qu'il n'y a pas de problème véritable. On
dit: Les fonctions et pouvoirs prévus à ces articles sont
exercés après consultation des enseignants. Les modalités
de la consulation sont celles que prévoit la convention collective ou,
à défaut, celle qu'établit la commission scolaire.
Mme Dougherty: D'accord. Il faudrait...
M. Ryan: Oui, c'est cela. S'il s'agit de services de soutien
à un élève, la commission scolaire va dire: On va
consulter les enseignants immédiatement concernés.
Mme Dougherty: Oui.
M. Ryan: Cela ne l'empêche pas de faire cela.
Mme Dougherty: D'accord.
M. Ryan: S'il s'agit d'un problème de politique scolaire
Intéressant toute la commission scolaire, là, elle recourra
à des mécanismes plus complexes comme ceux que définit la
convention collective ou qu'elle établira à cette fin. Je pense
qu'on peut très bien vivre avec l'article comme il est là en y
pensant deux fois.
M. Gendron: À mon point de vue, il faut que vous gardiez
la disposition générale, compte tenu qu'il y a une règle
qui dit que la commission scolaire pourra établir des
particularités et, que je sache, ce sera...
M. Ryan: C'est un bon point, vous avez bien fait de le
soulever.
Mme Dougherty: Très bien. Alors, je suis d'accord.
M. Ryan: D'accord.
La Présidente (Mme Bélanger): L'amendement à
l'article 226 est-il adopté?
M. Gendron: Adopté.
La Présidente (Mme Bélanger): L'article 226, tel
qu'amendé, est-il adopté?
M. Gendron: Adopté.
La Présidente (Mme Bélanger): Nous insérons,
après l'article 226, la sous-section suivante. M. le ministre,
voulez-vous...
M. Ryan: Mme la Présidente, je propose qu'on adopte la
section en bloc.
La Présidente (Mme Bélanger): En bloc?
M. Ryan: Étant donné que l'Opposition s'est
déjà déclarée d'accord sur l'économie
générale de cette section, je pense qu'elle n'aura pas de
difficulté à tomber d'accord avec cette suggestion.
La Présidente (Mme Bélanger): M. le
député d'Abibiti-Ouest.
M. Gendron: Je regardais sourire le ministre. Il faut lire entre
ses sourires. Alors, moi, je suggère de regarder...
La Présidente (Mme Bélanger): Je n'ai pas
regardé le sourire du ministre, Je vous ai regardé, M. le
député d'Abitibi-Ouest.
M. Ryan: Elle a vu qu'il était de marbre.
M. Gendron: Oui. J'allais môme proposer pour cette section
de la faire paragraphe par paragraphe, alinéa par alinéa. Alors,
vous voyez la différence... Sérieusement, on va faire
comme...
La Présidente (Mme Bélanger): Alors,
j'appelle..
M. Gendron:... article par article.
M. Ryan: Je pense qu'on n'aura pas de problème.
M. Gendron: Non. M. Ryan: On le sait.
Fonctions et pouvoirs reliés aux
services
éducatifs dispensés dans les
centres
d'éducation des adultes
La Présidente (Mme Bélanger): L'article 226. 1. M.
le ministre.
M. Gendron: D'après moi, il n'y aura pas de
problème.
M. Ryan: Remarquez que cela suit de très près
l'économie de la section consacrée aux écoles, toujours
avec certaines adaptations qui permettent de tenir compte des situations et des
besoins propres des adultes. Je ne sais pas à quel paragraphe vous
êtes rendue, mais c'est tellement limpide que j'étais
déjà rendu à la page suivante, mais je ne veux pas imposer
mon rythme.
La Présidente (Mme Bélanger): Nous sommes à
l'article 226. 1.
M. Ryan: J'en propose l'adoption.
M. Gendron: À 226, je n'ai pas de problème.
La Présidente (Mme Bélanger): L'article 226.
M. Gendron: "La présente sous-section ne s'applique qu'aux
services éducatifs pour les adultes. "Un renvoi au régime
pédagogique est un renvoi... " Cela va.
La Présidente (Mme Bélanger): Alors, l'article 226.
1 est adopte. J'appelle l'article 226. 2. M. le ministre.
M. Ryan: Mme la Présidente, ceci est exactement semblable
à un article que nous avons adopté vendredi soir dernier, en
l'absence du député d'Abitibi-Ouest, pour les écoles. On
faisait l'application à l'article 422. 1. On est allé voir ce que
disait l'article 422. 1 et cela ne créait pas de gros problème.
Je pense qu'on se souvient de la teneur de l'article 422. 1. C'est un article
qui confère au ministre l'obligation de voilier à la
qualité des services éducatifs dispensés par les
commissions scolaires et lui accorde à cette fin le pouvoir
d'établir des modalités d'application des dispositions des
régimes pédagogiques.
Il y a une chose Intéressante pour l'éducation des
adultes, c'est que ces modalités peuvent prévoir toute mesure en
vue de permettre une application progressive des dispositions des
régimes pédagogiques. Il peut arriver que, pour des adultes, le
rythme d'application des programmes doive être très
différent de ce qu'il sera pour les jeunes. Cet article 422. 1 le
prévoit.
M. Gendron: À l'article 226. 2, il n'y a aucun
problème. Au second paragraphe, seulement une question. Quand vous
permettez à une commission scolaire d'élaborer et d'offrir dans
une matière qu'elle établit un programme d'études
conduisant à une fonction de travail ou à une profession, comment
cela sera-t-il sanctionné? (22 h 45)
M. Ryan: C'est la commission scolaire. Disons qu'on vive dans un
endroit où il y a une ou deux industries majeures qui fournissent de
l'emploi à une proportion très importante de la
main-d'uvre. Il peut y avoir des fonctions spécialisées
dans ces entreprises-là qui exigent une formation de niveau secondaire,
mais une formation qui n'a pas d'application dans l'ensemble du Québec,
qui Intéresse très particulièrement cette
région-là. La commission scolaire est habilitée à
décerner des attestations de capacité après avoir offert
un cours qu'elle aura le plus souvent conçu en collaboration
étroite avec l'Industrie, par exemple. Le ministre a la surveillance de
cela, il doit en être tenu informé. La commission scolaire peut
fonctionner, à moins que le ministre n'en décide autrement. On ne
voulait pas qu'elle soit obligée, pour chaque bonne initiative qu'elle
prendra, d'aller se référer au ministre. Il arrivera
généralement que ce seront des sessions plutôt
brèves. Cela peut être une série de 15, 25 ou 30 cours que
la commission scolaire offrira.
M. Gendron: Est-ce que la Loi sur l'instruction publique actuelle
le permet?
M. Ryan: II faut que tout cela soit approuvé
par le ministre actuellement. On a très peu de demandes.
M. Gendron: II n'y a pas beaucoup de demandes?
M. Ryan: Non.
M. Gendron: Mais une disposition comme celle-là, puisque
vous avez décidé de l'indiquer explicitement dans la loi, est-ce
que cela signifie que beaucoup de gens vous en ont fait la demande?
M. Ryan: Pardon?
M. Gendron: Je veux savoir si des commissions scolaires vous ont
Indiqué qu'elles souhaiteraient voir dans la loi actuelle une
disposition de ce genre.
M. Ryan: Oui. C'est un des grands griefs que les commissions
scolaires ont formulé à l'endroit du ministère de
l'Éducation depuis des années, qu'elles voudraient avoir plus de
souplesse dans l'application des programmes.
M. Gendron: Cela ne fait aucun doute dans l'application des
programmes. Là, on n'est pas tellement dans l'application des programmes
comme dans l'autorisation de dispenser une formation non sanctionnée par
une diplomation ministérielle. J'essaie juste d'évaluer, et cela
va être court. M. le ministre, à partir du moment où vous
le permettez, dans la perspective où c'est de juridiction
complète et entière des commissions scolaires, j'essaie juste
d'évaluer s'il n'y a pas un certain danger d'abus d'offrir ce type de
formation pour lequel elles auront une enveloppe budgétaire. Vous
êtes d'accord qu'elles auront les crédits pour ce faire? Elles
auront une enveloppe budgétaire pour cela? Ce n'est peut-être pas
évident, mais c'est assez évident qu'elles peuvent en avoir une.
On s'entend? Dans la perspective où une commission scolaire
décide de mettre l'accent là-dessus, j'essaie juste
d'évaluer si on offre à l'étudiant concerné, vu
qu'il s'agit de fonds publics, la protection requise suffisante pour que cela
vaille quelque chose au moins dans le milieu.
M. Ryan: Regardez, c'est une disposition qui figure
déjà dans le nouveau régime de formation professionnelle.
Quand on a refait le régime, il y a deux ans et demi - on est en
décembre 1988 - en décembre 1986, il y a deux ans, c'est une des
modalités d'attestation d'études qui a été
définie dans le nouveau régime pédagogique professionnel.
Cela a passé à travers le crible de toutes les Instances et tout
le monde a approuvé cela.
M. Gendron: Bravo! Si tout le monde a approuvé cela,
adopté.
La Présidente (Mme Bélanger): L'article 226. 2 est
adopté. J'appelle l'article 226 3.
M. Gendron: Oui.
La Présidente (Mme Bélanger): Adopté?
M. Gendron: Mais non, vous l'appelez.
M. Ryan: Ha, ha, ha! Très bien, bonne tentative, mais il
est rusé. Je voulais dire le jeune à côté de lui. M.
le député d'Abitibi-Ouest le sait très bien.
M. Gendron: C'est grave. M. Ryan: Ha, ha, ha!
M. Gendron: Vous allez admettre que c'est la première fois
que vous parlez, dans tout le projet de loi - en tout cas, d'après nos
recherches - de l'expression "éducation populaire". On est
enchanté, mais en même temps surpris. Dire que la commission
scolaire établit un programme pour chaque service éducatif
complémentaire, cela va, mais la commission scolaire établit un
programme pour chaque service éducatif - parce qu'H faudra lire cela de
même - et d'éducation populaire, M. le ministre?
M. Ryan: Pardon? Oui, oui. Il y aura une catégorie dans le
régime pédagogique pour les adultes qui est en préparation
très avancée.
M. Gendron: Oui, mais l'obligation de préparer un service
éducatif et d'éducation populaire? C'est comme cela qu'H faudra
le lire après qu'H sera associé.
M. Ryan: Chaque service d'éducation populaire visé
au régime pédagogique, eh oui! L'éducation populaire est
une dimension très importante de la charge confiée aux
commissions scolaires en matière d'éducation et en particulier
d'éducation des adultes. Nous avons un financement pour cela et il n'est
pas question du tout de l'abandonner, loin de là. On ne veut pas que ce
soit envoyé à la dérobée. Si une commission
scolaire décide d'offrir un cours d'histoire nationale à la
population, on veut que ce soit sérieux, que ce ne soit pas des affaires
à peu près.
M. Gendron: Mais dans le régime pédagogique
d'éducation populaire, juste en termes de délai - on fait
l'hypothèse que cela va vite, comme on est en train de le faire, et que
la loi est en vigueur - quand le gouvernement va décider de la mettre en
vigueur, cela prendra combien de temps avant de rendre public le régime
pédagogique d'éducation des adultes?
M. Ryan: Ce sera rendu public avant l'été,
à l'état de projet. Il y a une disposition transitoire
plus loin qui prévoit qu'une période de deux ans va
s'écouler avant l'entrée en vigueur du régime
pédagogique pour les adultes, mais nous serons prêts à
publier ce règlement avant le mois de juin.
M. Gendron: Y Incluant son volet d'éducation
populaire.
M. Ryan: Absolument. C'est très avancé. J'ai
été obligé de retenir nos collaborateurs. Ils connaissent
mon grand intérêt pour l'éducation des adultes. Ils
pensaient m'arracher une adhésion facile à cause de cela, il n'y
a pas de danger. J'ai dit: Attendez l'adoption, le député
d'Abitibi-Ouest met tous ses efforts pour que cela arrive avant
Noél.
M. Gendron: Ah, oui. M. Ryan: II ne faut pas le troubler.
M. Gendron: Ne me troublez pas. Des voix: Ha, ha, ha.
La Présidente (Mme Bélanger): Est-ce que l'article
226. 3 est adopté?
M. Gendron: Adopté.
La Présidente (Mme Bélanger): J'appelle l'article
226. 4.
M. Ryan: Alors, ici, nous reprenons les dispositions qui ont
été adoptées pour les écoles. Vous rappelez-vous le
numéro de l'article?
Une voix: 211.
M. Ryan: 211? Un très bon conseiller. On va essayer
d'aller le chercher. Ha, ha, ha.
La Présidente (Mme Bélanger): Est-ce que l'article
226. 4 est adopté?
M. Gendron: Adopté.
La Présidente (Mme Bélanger): L'article 226. 4 est
adopté. J'appelle l'article 226. 5.
M. Ryan: Ici, c'est la même chose que l'article 213,
mutatis mutandis.
M. Gendron: Pas tout à fait, d'après nous. On dit
que "la commission scolaire établit, par règlement, les normes et
modalités d'évaluation des apprentissages de
l'élève". Il y a sûrement moins d'épreuves
d'évaluation aux adultes qu'il n'y en a au secteur régulier, en
termes de pratique.
M. Ryan: Oui, mais le texte est le même, sauf "adultes". Le
texte est le même qu'à l'article 213.
M. Gendron: Et est-ce que cela signifie que... Juste une seconde,
parce que là...
M. Ryan: Regardez, cela veut dire ceci. Disons que vous avez un
cours régulier d'études conduisant à l'obtention du
diplôme d'études secondaires. Pour toutes les matières qui
ne font pas l'objet d'épreuves obligatoires du ministère, c'est
la commission scolaire qui établit les épreuves, les normes de
sanction et tout cela. C'est ce que cela veut dire ici. C'est indiqué au
régime pédagogique quelles matières sont soumises à
des épreuves obligatoires.
La Présidente (Mme Bélanger): Est-ce que l'article
226. 5 est adopté?
M. Gendron: Adopté.
La Présidente (Mme Bélanger): L'article 226. 5 est
adopté. J'appelle l'article 226. 6.
M. Ryan: C'est spécial pour les adultes. Ici, c'est
"organise et offre des services d'accueil et de référence
relatifs aux services éducatifs pour les adultes". Mais ceci, c'est la
continuation de la politique consistant à mettre sur pied des services
d'accueil et de référence pour chaque région, pour les
adultes. En vertu de la politique, ces services d'accueil et de
référence doivent être plus larges que ceux que peut offrir
la seule commission scolaire. Ils doivent découler d'une mise en commun
des ressources et services de tous les établissements d'enseignement, y
compris les établissements d'enseignement collégial et même
universitaire.
Mais le regroupement des ressources est laissé à la
disposition de chaque région et nous constatons expérimentalement
que c'est la commission scolaire qui sert généralement de pilier
pour la mise en oeuvre de ceci. Quoi qu'il en soit, il faut établir
clairement que la commission scolaire a l'obligation d'offrir des services
d'accueil et de référence. Si elle veut les offrir en
collaboration avec d'autres, elle est habilitée par d'autres
dispositions du texte législatif à faire les ententes qu'elle
voudra.
M.Gendron: Est-ce que c'est exact que, depuis les deux
dernières années, le ministère de l'Éducation a
exigé, pour être poli, une certaine compression des fonds
spécifiquement aux services d'accueil et de référence,
pour ne pas parier de coupures?
M. Ryan: II a été question d'un montant.
Maintenant, toutes les régions ne sont pas développées au
même point là-dedans. Je pense qu'aucune région n'a subi de
coupure. Mais, sur le budget total, il y avait une certaine partie qui n'avait
pas été utilisée parce que certaines
régions n'étaient pas prêtes. Je pense que c'est
comme ça que c'est arrivé. C'est un montant de l'ordre de 300 000
$, je pense, en moins. Là, je ne l'affirme pas d'une manière
certaine. Je vais vérifier et, demain, je vous apporterai d'autres
précisions là-dessus.
M. Gendron: D'accord.
M. Ryan: Y-a-t-il moyen de vérifier cela?
La Présidente (Mme Bélanger): L'article 226...
M. Gendron: Un instant. L'autre affaire...
M. Ryan: Oui, l'autre est très important. Le
deuxième alinéa est un des plus Importants de toute cette
section.
M. Gendron: Ma question porte sur le deuxième
effectivement. Dorénavant, ce sera le ministre qui reconnaîtra les
acquis extrascolaires.
M. Ryan: Non, c'est la commission scolaire.
M. Gendron: Oui, d'accord. Cela commence comme ça en haut,
mais, "conformément aux critères ou conditions établis par
le ministre. "
M. Ryan: Regardez...
M. Gendron: Juste une seconde. Sur les acquis scolaires, il n'y a
pas de problème. Mais j'ai de la difficulté à voir
pourquoi c'est le ministre qui doit établir les critères de ce
qui sera reconnu comme formation quand on fera l'évaluation des acquis
de connaissances extrascolaires.
M. Ryan: Voici comment cela va vraisemblablement se passer. Je
vais prendre l'expérience du collégial où on est plus
avancé de ce côté. Là, on s'en va de plus en plus
vers ce qu'on appelle la méthode du portfolio, le portefeuille
éducatif de l'adulte. L'adulte se présente à la commission
scolaire ou au centre d'accueil et de référence. Là, on
fait un examen de toute son expérience passée autant scolaire
qu'humaine et professionnelle. On dit: Toi, tu es marié depuis dix ans.
Tu as élevé trois enfants. Tu as travaillé à tel et
tel endroit. Tu as fonctionné en anglais depuis dix ans. Si tu veux, tu
vas passer des tests. On va vérifier ces choses-là et on va te
donner une reconnaissance de tant d'années ici, une reconnaissance de
tant d'heures là ou de tant d'heures là. C'est la commission
scolaire qui donne la reconnaissance, il faut bien qu'elle se guide sur quelque
chose. Ce quelque chose-là, ce seront des normes générales
qui auront été définies par le ministre, mais avec la
participation des commissions scolaires dans toute la mesure du possible.
Au niveau collégial, actuellement, c'est partagé. Il y a
un collège qui fait des expériences d'équivalences au
point de vue de l'anglais, langue seconde, un autre, au point de vue des
mathématiques; un autre, au point de vue de l'histoire, un autre, au
point de vue du travail professionnel dans tel genre de métier, un
autre, au point de vue de la participation aux affaires civiques, etc. On est
train de créer un corpus doctrinae, un corps de doctrine qui, lui, va
faire l'objet de détermination établie par le ministre a
posteriori dans ce cas-là. On ne veut pas arriver et dire: Va-t'en au
cégep Malsonneuve, tu vas passer facilement, ils sont "looses" au
maximum. Ne va pas à ce collège, ils sont sévères,
c'est pire que si tu étais élève régulier. Il faut,
quand même, qu'il y ait une certaine protection pour tout le monde. Cela
va venir de la norme et de l'orientation définies par le ministre.
Avec les commissions scolaires, de ce point de vue là, nous avons
moins avancé ces dernières années en matière
d'équivalences. Je crois, moi, que le secret d'un progrès rapide
et dynamique, c'est qu'on confie à des commissions scolaires des mandats
expérimentaux et qu'elles fournissent des rapports. II y en a 213. On
peut très bien confier un même mandat à deux, trois ou
quatre commissions scolaires. Ensuite, qu'on puisse établir des
orientations nationales.
M. Gendron: Est-ce que le ministre peut nous indiquer combien. II
y a de commissions scolaires actuellement qui ont un service
d'évaluation valable des acquis scolaires ou extra-scolaires?
M. Ryan: Regardez, toutes les commissions scolaires qui offrent
l'éducation des adultes...
M. Gendron: En font?
M. Ryan:... font de la reconnaissance des acquis.
M. Gendron: Toutes les commissions scolaires?
M. Ryan: Ah, oui. Il y a déjà des Instruments qui
sont mis dans leurs mains par le ministère de l'Éducation. Sur un
grand nombre de matières, iI y a des instruments dont elles disposent de
par le ministère. Elles sont obligées d'en faire. II faut bien
qu'elles classent l'adulte quand il arrive.
M. Gendron: Bien, je crois que... (23 heures)
M. Ryan: C'est bien rare qu'on va dire à un adulte: Tu vas
faire tes cinq années complètes pour avoir ton diplôme
d'études secondaires. On lui donne des équivalences d'une
manière ou de l'autre.
M. Gendron: Je pense que le ministre a raison: le
ministère de l'Éducation fournit aux
commissions scolaires un certain nombre de documents d'évaluation
pour faire une appréciation des acquis de connaissances, en particulier,
extrascolaires. Scolaires, cela va. Par contre, j'aimerais cela avoir une
information peut-être un peu plus serrée et savoir combien il y a
de commissions scolaires qui, par leurs services d'éducation des
adultes, ont envoyé leur politique d'évaluation en se servant,
bien sûr, des instruments pédagogiques fournis par le
ministère pour montrer que là-dessus il y a une volonté
des agents éducatifs des milieux de faire un effort additionnel parce
que c'est une réalité qui est de plus en plus présente. Si
on veut s'assurer qu'il y ait davantage d'adultes au Québec qui
envisagent de suivre une formation continue, il faut avoir cette
capacité déconcentrée et très
décentralisée d'être en mesure rapidement de dire: Si tu
viens chez nous pour acquérir une formation additionnelle, tu ne repars
pas à zéro.
M. Ryan: Je vais vous donner l'exemple d'une petite commission
scolaire, celle du Long Sault. Un jour, à mon bureau de
député, il m'est arrivé un pompier de Mirabel. Il avait eu
une promotion, mais il avait fait accroire qu'il était détenteur
d'un diplôme d'études secondaires alors qu'il ne l'était
pas. Il y a quelqu'un qui savait cela dans le service et qui l'a
dénoncé. Il est arrivé dans mon bureau et il m'a dit:
Qu'est-ce que je peux faire pour replacer mon affaire au lieu de tout perdre?
Même, il pouvait être congédié pour avoir fait un
mensonge. Je l'ai référé au directeur de
l'éducation des adultes de la commission scolaire du Long Sault. Il a
dressé un portfolio avec lui à l'aide des instruments dont il
disposait de la part du ministère de l'Éducation. Il y en a
d'autres qui avaient été élaborés au plan
régional parce qu'on avait un centre d'accueil et de
référence régional. Il travaille beaucoup avec le
cégep de Saint-Jérôme. Ils ont dit au gars: Si tu veux
régulariser ta situation, cela va te prendre tant d'heures de cours.
Libre à toi de le faire. Le gars l'a accepté. Il est passé
au travers. Il n'a pas eu besoin de papiers de Québec, rien de cela. Ils
l'ont présenté aux examens au bout de la ligne et, depuis ce
temps, je l'ai perdu de vue. Si cela n'avait pas marché, j'en aurais
entendu parler, comme vous le savez. Déjà, il se fait de
très bonnes choses de ce point de vue dont on n'est, malheureusement,
pas assez Informés. Je pense qu'avec ceci on va améliorer encore
les possibilités.
La Présidente
(Mme Bélanger): Est-ce que
l'article 226. 6 est adopté?
M. Gendron: Adopté.
La Présidente (Mme Bélanger): L'article 226. 6 est
adopté. J'appelle l'article 226. 7. L'article 226. 7 est
adopté.
M. Gendron: Adopté.
La Présidente (Mme Bélanger): J'appelle l'article
226. 8.
M. Ryan: Mme la Présidente, je signale au passage... Je
suis tellement modeste que j'oublie les compliments qu'on reçoit au
bureau. J'apporte seulement les lettres de critiques ici. J'ai reçu une
lettre de la table...
M. Gendron: Ce n'est pas vrai, vous avez juste une valise.
M. Ryan: Ha, ha, ha!
M. Gendron: Si vous apportiez les lettres de critiques, je veux
dire que...
M. Ryan: Ha, ha, ha! Pour nous consoler, nous recevons beaucoup
de compliments. Nous les gardons pour la biographie.
Des voix: Ha, ha, ha!
La Présidente (Mme Bélanger): Est-ce que l'article
226. 8 est adopté?
M. Gendron: Adopté.
La Présidente (Mme Bélanger): J'appelle l'article
226. 9.
M. Ryan: L'organisme qui m'avait écrit, Mme la
Présidente, c'était la table ronde des directeurs de
l'éducation des adultes des commissions scolaires, la TREAQ, que
connaît bien le député d'Abitibi-Ouest, pour me faire part
de sa grande satisfaction devant l'insertion des clauses propres à
l'éducation des adultes dans le projet de loi.
M. Gendron: Je crois que...
M. Ryan: D'ailleurs, le député d'Abitibi-Ouest s'en
est déclaré satisfait, lui aussi.
M. Gendron: Voilà! On a eu l'occasion de le dire. Alors,
c'est exact, on est très heureux que le ministre ait une section
particulière sur une réalité qui prend de plus en plus de
place, qui est celle du monde des adultes avec les adaptations requises. Je
pense que le fait que le ministre ait choisi une section spécifique aux
adultes, cela va. Il y a, quand même, un élément qu'on va
vous souligner quand on aura fini et qui devrait être retenu
également dans cette section. Alors, on va finir avant de vous faire un
article 226. 11.
La Présidente (Mme Bélanger): Est-ce que l'article
226. 9 est adopté?
M. Gendron: L'article 226. 9? Oui.
La Président» (Mme Bélanger): L'article 226.
9est adopté. J'appelle l'article 226. 10.
M. Gendron: C'est bien.
La Présidente (Mme Bélanger): l'article 226. 10 est
adopté. J'appelle l'article... Ah, oui! Avant d'a|outer un autre
article, est-ce qu'on pourrait adopter l'Intitulé 3. 1? On aurait
dû le faire avant l'article 226. 1, mais nous l'avons omis.
M. Gendron: Oui, cela va.
La Présidente (Mme Bélanger): Alors,
l'intitulé 3. 1 est adopté. Avez-vous un nouvel article à
insérer, M. le député d'Abitibi-Ouest?
M. Gendron: Oui. M. le ministre.
La Présidente (Mme Bélanger): M. le ministre, M. le
député d'Abitibi-Ouest a un article additionnel à
Insérer.
M. Gendron: Oui. Je ne le fais pas formellement pour
l'instant.
M. Ryan: J'ai cru comprendre cela.
M. Gendron: Je ne le fais pas formellement pour l'instant, mais
dans le mémoire qui avait été présenté par
la fédération des associations québécoises des
étudiants et étudiantes du secondaire pour adultes... Je
répète que je ne le fais pas formellement à ce moment-ci,
mais j'estime que, dans cette section là, ce ne serait peut-être
pas bête d'avoir un article qui laisse voir que le ministre, dans la
rédaction définitive de ce qui sera retenu pour
l'éducation des adultes, a une volonté un peu plus
exprimée afin que les étudiants adultes puissent être un
peu plus dans le coup, dans le régime, en termes d'associations
étudiantes à tout le moins. Je ne citerai pas tous les attendus
et tous les considérants, mais la fédération des
étudiants adultes au niveau du Québec, concernant les jeunes
étudiants adultes, recommandait, afin de créer un meilleur climat
de participation, de s'assurer que les programmes reflètent davantage
cette démocratie étudiante, qu'ils puissent être à
plusieurs égards... Quand on regardait les dispositions, on aurait pu
faire comme on a fait ailleurs et dire: après consultation du
comité d'organisation pédagogique, du comité
d'école, peu importent les exemples. Ces jeunes adultes disaient: On
n'est pas convaincus que le législateur veut nous camper et nous
associer très directement à certains endroits où la
commission scolaire aura l'obligation des fois de faire des consultations, des
fois de rédiger... On vient de le voir. À titre d'exemple, dans
sa politique interne concernant toute la dimension, qui apparaissait pour la
première fois - je vous l'ai fait valoir tantôt - de
l'éducation populaire, iI me semble que ce serait logique que, dans
l'aspect du régime pédagogique qui va faire
référence un peu plus particulièrement à toute la
dimension éducation populaire, Ils aient l'occasion de s'exprimer.
J'arrête là Avant de formaliser quelque choso, |e veux savoir:
Est-ce que vous pensez que cette préoccupation va se traduire à
un moment donné?
M. Ryan: Oui. Je voudrais simplement rappeler que nous avons
déjà adopté l'article 96. 8 qui, dans sa forme
modifiée, se Iit ainsi. "Le directeur du centre d'éducation des
adultes institue, après consultation des élèves inscrits
dans le centre et conformément aux normes ou autres décisions de
la commission scolaire, un organisme de participation des élèves
à l'élaboration et à la mise en oeuvre de la programmation
des services éducatifs pour les adultes qui est dispensée dans le
centre. "Lorsqu'une association représente la majorité des
élèves inscrits dans le centre, celle-ci exerce les fonctions de
l'organisme prévu au premier alinéa et le directeur du centre
n'est pas tenu d'instituer un tel organisme "
C'est à cet article 96. 8 que nous avons apporté une
réponse, à mon point de vue, pertinente et satisfaisante à
la préoccupation légitime que vient d'exprimer le
député d'Abitibi-Ouest.
M. Gendron: Oui. D'ailleurs...
M. Ryan: II y a assez d'articles dans le projet de loi, il ne
faut pas qu'on ait oublié trop de choses.
M. Gendron: Non, mais mon recherchlste m'avait dit: Je te gage
n'Importe quoi qu'il va te dire qu'il y a quelque chose à 96. 8. Alors,
on vous avait deviné.
Des voix: Ha, ha, ha!
M. Gendron: Juste pour vous montrer qu'on suit le trafic, nous
aussi. Ha, ha, ha! À l'article 968 c'est une disposition qui se rapporte
davantage à ce que J'appelle l'institution d'un organisme qui va faire
valoir le point de vue des étudiants. Ce que j'ai voulu faire valoir
dans toute la section, ce n'était pas quelque chose d'institutionnel,
c'était plus un esprit qui se dégageait de s'assurer que,
même s'il n'y avait pas officiellement d'association d'étudiants
adultes, la commission scolaire sente que le législateur avait la
volonté que la commission scolaire les associe davantage comme des gens
qui contribueraient à raffermir davantage ce qui va s'offrir à
l'avenir comme programmes éducatifs et comme éducation populaire.
Il ne s'agissait pas nécessairement d'institutionnaliser cette formule;
c'était davantage un climat de participation et de confiance qui
assurerait que les étudiants contribuent à l'élaboration,
à la mise en oeuvre et à
l'exercice d'un contrôle des politiques Internes et de leur
fonctionnement régissant leur propre secteur d'activité, mais
détaché de la dimension de reconnaissance spécifique
d'association étudiante.
Moi, je tenais à faire valoir ça, M. le ministre. Je le
dis d'avance: Je ne formalise pas un article, mais j'aimerais que ça
continue à alimenter votre réflexion parce qu'il y a encore des
choses à faire dans le régime pédagogique, surtout dans le
volet de l'éducation populaire. Oui, adopté.
M. Ryan: Très important.
Fonctions et pouvoirs reliés aux services
à la communauté
La Présidente (Mme Bélanger): Adopté Alors,
nous passons à la sous-section 4. Il y a un amendement qui se lit comme
suit: remplacer le titre de la sous-section 4 de la section VI du chapitre IV
par le suivant: Fonctions et pouvoirs reliés aux services à la
communauté. Est-ce que cet amendement est adopté?
M. Gendron: Un instant, s'il vous plaît! Je veux regarder
cela. Vous vous rappellerez, M. le ministre, avant de décider de ce
qu'on fait avec ça, que, lors des consultations, la
Fédération des travailleurs du Québec était assez
opposée au deuxième alinéa, disant que ça rendait
possibles des ententes avec des personnes ou des organismes pour la gestion de
certains services.
M. Ryan: Est-ce que vous êtes à l'article 227?
M. Gendron: Non. Oui, oui, excusez-moi! L'article 227,
deuxième alinéa.
M. Ryan: Oui.
M. Gendron: C'est là qu'on est tous.
La Présidente (Mme Bélanger): Non, II s'agit du
titre.
M. Gendron: Ah! Le titre ne me dérange pas du tout.
Des voix: Ha, ha, ha!
M. Ryan: Oui, je pensais que c'était de l'obstruction.
M. Gendron: Non, on ne fait pas d'obstruction ici.
Des voix: Ha, ha, ha!
M. Ryan: Ha, ha, ha!
La Présidente (Mme Bélanger):
L'intitulé...
M. Gendron: Ce n'est pas l'Opposition d'avant 1985, c'est
l'Opposition de 1985.
La Présidente (Mme Bélanger): J'appelle l'article
227.
M. Ryan: Ce n'est pas le même gouvernement non plus, parce
que ça fait longtemps qu'elle serait étouffée.
M. Gendron: Non, non. On vous a laissé cinq jours.
M. Ryan: Après 30 heures, la dernière fois...
M. Gendron: Oui, mais vous aviez fait un article.
M. Ryan:... d'honnêtes délibérations.
M. Gendron: Ah! oui?
M. Ryan: On avait adopté 20 articles.
M. Gendron: Non, un article et 19 suspendus. Ce n'est pas
d'avance.
M. Ryan: Je regrette, je ne suis pas de votre avis.
M. Gendron: Ce n'est pas la première fois.
M. Ryan: Sur les faits historiques, on devrait pourtant
être d'accord.
M. Gendron: Oui, c'est parce que je n'ai pas fait la
compilation.
M. Ryan: Très bien.
M. Gendron: Alors, l'article 227, Mme la Présidente, au
deuxième alinéa, ma question est la même: Est-ce qu'il se
rappelle l'objection de la Fédération des travailleurs du
Québec?
La Présidente (Mme Bélanger): Parlez-vous de
l'amendement, M. le député d'Abitibi-Ouest? (23 h 15)
M. Gendron: Non, je parle de la modification proposée, au
deuxième alinéa.
La Présidente (Mme Bélanger): D'accord.
M. Gendron: C'est parce que le ministre a ajouté: "Elle
peut en outre engager du personnel et exiger une contribution financière
des usagers des services qu'elle dispense dans la réalisation de tels
projets. " À ma connaissance, si c'est la commission scolaire avec son
service d'éducation des adultes qui désire le faire - parce que
vous dites: "Elle peut réaliser elle-même de tels projets" - ce
devrait être elle qui assume les
coûts.
La Présidente (Mme Bélanger): M le ministre.
M. Gendron: Autrement dit, cela devrait être un service et
non pas...
M. Ryan: Disons que la commission scolaire décide de
monter une pièce de théâtre. Il faudra vraisemblablement
qu'elle engage du personnel spécial à cette fin. Elle n'aura pas
nécessairement les personnes compétentes à son service,
des responsables de décors, des responsables de montage de plateau,
etc., des acteurs même dans certains cas. Alors, elle pourra engager du
personnel pour cela, exiger une contribution financière. Il me semble
que cela va de soi. Il y aura d'autres dispositions dans les conventions
collectives qui l'empêcheront de procéder à l'embauche de
personnel dans des conditions qui ne seraient pas reconnues par la convention
collective. Parce que la convention collective reconnaît toujours aux
syndiqués un droit, je ne l'appellerai pas de propriété,
mais de contrôle, sur les fonctions ou les formes de travail qui
s'accomplissent à l'intérieur de leurs champs de
compétence. C'est la convention collective qui en décide. Cela ne
change rien qu'il y ait cela ici. Dans la mesure où la convention n est
pas contraire à la loi, elle a pleine force.
Je pense bien qu'il n'y a pas beaucoup de choses Ici...
La Présidente (Mme Bélanger): L'article 227 est-il
adopté?
M. Gendron: Oui. Pourquoi avez-vous mis: La commission scolaire
peut participer à la réalisation de projets communautaires"
plutôt que votre premier texte? Qu'est-ce qui vous a motivé
à retenir cette formule moins Incitative que "La commission scolaire
participe, dans les domaines reliés à sa mission
éducative, à la réalisation de projets", qui était
l'ancien texte?
M. Ryan: Encore Ici, c'est le souci d'éviter que ne
s'érigent des conflits interminables qui pourraient aboutir devant les
tribunaux. La formulation antérieure semblait impérative. Elle
aurait pu donner lieu à toutes sortes de consultations. Nous nous
disons, finalement: Ceci est beaucoup plus une question d'esprit. Si nous
créons un esprit propice à une implication de la commission
scolaire dans la vie communautaire, cela va être beaucoup plus productif
que si on lui dit: Le ministre vous surveille et il y a quelqu'un qui va venir
écrire: J'ai voulu avoir la salle pour telle raison et je n'ai pas
été capable de l'avoir, venez donc voir cela. Il y a
déjà un nombre suffisant de plaintes qui arrivent au bureau du
ministre qu'il ne faut pas le faire exprès pour les provoquer, non plus.
C'est l'esprit de cette disposition qui aurait pu être conçue de
manière plus impérative, mais cela ne me semblait pas
opportun.
M. Gendron: Sincèrement, je n'ai pas vraiment d'objection
de fond à moins que, dans la définition de ce que vous allez
indiquer comme conception d'éducation populaire, le législateur
et le ministre ne laissent voir que, oui, vous comprenez là une
responsabilité du service d'éducation des adultes d'être,
règle générale, passablement associé à ce
qui se fait dans les milieux éducatifs. En termes peut-être plus
précis, je serais déçu que, pour ce qui est de la
dimension communautaire, des intervenants fassent appel à leur
commission scolaire via le service d'éducation des adultes pour avoir de
l'encadrement et du support et qu'avec une formulation comme cela la
réponse soit celle que certains vont immanquablement donner. Le
législateur m'a dit que je pouvais participer. Si je ne veux pas
participer, ce sont mes affaires pour telle et telle raison, et je ne veux pas
faire le laïus à leur place.
Cependant, le ministre, dans l'encadrement un peu plus précis des
dispositions qui vont réglementer sa compréhension de
l'éducation populaire devrait dire: Je pense que l'éducation
populaire, cela comprend votre participation en termes d'encadrement et de
support pour au moins qu'il y art une espèce, en tout cas, d'obligation
morale des commissions scolaires parce qu'elles ont entendu le ministre dire
haut et fort dans sa définition d'une éducation populaire que les
services professionnels éducatifs sont présents, sont
impliqués. Un peu comme vous aviez dit que "l'école est aussi
destinée à collaborer au développement social et culturel
de la communauté". Quand vous avez écrit cela, je trouve que
c'était indiquer qu'une école n'a pas comme responsabilité
uniquement de dispenser des programmes pédagogiques et après que
le programme est fini ou que la cloche a sonné, c'est
réglé Je prétends que ce n'est pas réglé.
Une école dans un quartier, dans une communauté, il faut que cela
soit plus symbolique que ça dans les faits. Quand vous ajoutez: "elle
est aussi destinée à collaborer au développement social et
culturel de la communauté, " vous indiquez là une Intention
formelle, précise qui témoigne d'un rôle qui déborde
strictement la fonction traditionnelle.
Il faudrait que les commissions scolaires comprennent que la vie
communautaire de leur milieu, c'est un peu la même chose en terme, de
responsabilités. Qu'un service d'éducation des adultes d'une
commission scolaire soit presque toujours absent de la dimension communautaire
d'une communauté, je suis obligé de dire que, selon moi, il ne
fait pas sa "job". s'il n'est jamais dans le portrait, s'il n'est jamais dans
le décor en termes de soutien - de temps en temps, cela va être de
prêter des locaux et, de temps en temps, cela va être d'aider un
groupe à s'organiser un peu mieux avec un minimum
d'encadrement d'un professeur qui pourrait lui offrir cet encadrement -
je prétends qu'on raterait l'objectif. Là, vous l'affaiblissez
pas mal. "La commission scolaire peut participer à la réalisation
de projets communautaires", mais on ne sent plus cette volonté du
législateur, du ministre de l'Éducation de dire: Vous avez une
mission dans le communautaire par votre service d'éducation des adultes
et je veux que vous remplissiez cette mission-là.
M. Ryan: II y a deux choses là-dessus. Il y a, d'abord,
l'autre article auquel vient de faire allusion le député
d'Abitibi-Ouest, qui définit clairement que l'un des aspects de la
mission de l'école est la participation au développement social
et culturel de la communauté. Cela est exprimé clairement dans le
chapitre traitant de l'école. Ici, nous parlons de la participation
à la réalisation de projets communautaires. C'est une pratique
qui se développe de plus en plus et qui se développe tellement
bien que nous ne voyons pas la nécessité d'y ajouter une note de
coercition qui pourrait engendrer des effets contraires.
En ce qui touche les services d'éducation populaire, je voudrais
rappeler au député ce que j'ai dit tantôt, à savoir
que le régime d'éducation des adultes, qui est en
préparation actuellement, comprendra une section spéciale
définissant les services d'éducation populaire. Nous venons
d'adopter une disposition, à l'article 226. 3, qui obligera la
commission scolaire à établir un programme pour chaque service
d'éducation populaire visé au régime pédagogique.
Alors, U y a une obligation forte qui va être créée en
matière d'éducation populaire. Maintenant, pour le reste, la
participation au centième anniversaire de la paroisse, au
vingt-cinquième anniversaire d'élection de M. le maire et au
trentième anniversaire de fondation de la caisse populaire, la
commission scolaire est capable d'exercer sa responsabilité. Ce n'est
pas nécessaire que le ministre la guide par la main avec un texte
législatif.
M. Gendron: Oui, mais vous admettrez que la réalisation
des projets communautaires, règle générale, ça
prendrait une commission scolaire qui n'a pas beaucoup de jugement pour ne pas
concevoir que cela déborde pas mal ce que vous venez d'Indiquer comme
événement, j'espère en tout cas. Je n'aurais pas besoin de
me forcer pour vous faire une autre liste où, il me semble, que le
service d'éducation des adultes... Pardon?
M. Ryan: La construction de l'autoroute 50, c'était devenu
la priorité d'un CLSC dans ma région. J'aime autant que
l'école ne se mêle pas de cela.
M. Gendron: Je suis pas mal d'accord, mais ce n'est pas parce
qu'un CLSC l'a fait... Justement, s'il y avait une disposition disant que le
service d'éducation des adultes s'occupe des projets communautaires,
cela n'aurait pas été le CLSC dans votre cas. Je veux attirer
l'attention du ministre.
M. Ryan: Notre attention est amplement attirée.
M. Gendron: Moi, je préférais l'ancien texte. Ce
n'était pas juste pour attirer l'attention sur les carences du nouveau
texte, mais le premier, môme si, encore là, il aurait pu
créer éventuellement quelques contestations juridiques, disant:
"La commission scolaire participe, dans les domaines reliés... "
ça m'apparaissait une obligation où l'intention du
législateur était plus ferme, plus précise, en disant:
Écoute, ça te regarde. Là, on dit: Tu regarderas ce que tu
veux.
La Présidente (Mme Bélanger): Est-ce que l'article
227 est adopté?
M. Gendron: Adopté sur division. Je suis contre.
La Présidente (Mme Bélanger): L'article 227 est
adopté sur division. J'appelle l'article 228.
M. Gendron: À l'article 228, j'aurais une demande à
vous faire, Mme la Présidente.
M. Ryan: II veut proposer un amendement.
M. Gendron: Non, je préférerais qu'on suspende
l'article 228 pour ce soir. Il n'y a pas de cachette, je veux y revenir, mais
j'aimerais mieux le faire demain matin. Si la commission est d'accord...
Mme Dougherty: Peut-être qu'on pourrait suspendre...
M. Gendron: II y en a assez de précisions. J'ai un
amendement, effectivement, à l'article 228.
M. Ryan: Vous avez besoin de renfort?
M. Gendron: Non. J'ai besoin de consulter sur le texte de
l'amendement.
M. Ryan: Je comprends ça.
La Présidente (Mme Bélanger): L'article 228 est
suspendu.
M. Ryan: Je rappelle que c'est un sujet dont on a
déjà discuté antérieurement, si mes souvenirs sont
bons. Je ne veux pas empêcher la discussion, mais on a une bonne
idée de ce que seront les arguments parce qu'on les a déjà
entendus.
M. Gendron: On en a parlé, mais on n'a pas discuté
comme tel de l'article 228. S'il vient là, c'est parce que...
M. Ryan: Mais il y a bien des choses qui reviennent deux ou trois
fois dans ce texte-là.
M. Gendron: Oui, mais pas tout à fait sous la même
forme.
La Présidente (Mme Bélanger): Alors, l'article 228
est suspendu. J'appelle l'article 228. 1
M. Gendron: C'est un article complètement neuf.
La Présidente (Mme Bélanger): II se lit comme suit:
"La commission scolaire peut organiser des services pour favoriser
l'accessibilité aux services éducatifs, tels la restauration et
l'hébergement.
M. Ryan: Quel numéro?
La Présidente (Mme Bélanger): L'article 228. 1
M. Ryan: Juste une petite vérification, madame.
Cela, c'est l'amendement que vous...
La Présidente (Mme Bélanger): Non, c'est un nouvel
article qui est inséré.
M. Ryan: Très bien, ça va de soi, ça.
La Présidente (Mme Bélanger): Est ce que l'article
228. 1 est adopté?
M. Gendron: Non, je veux entendre le ministre. Pourquoi
fabrique-t-il un article 228 1 et qu'il hésite sur un article 228 sur
lequel on va revenir?
M. Ryan: Elle peut organiser des services. On lui donne la
faculté de le faire. On ne l'oblige pas.
M. Gendron: Votre texte est clair.
M. Ryan: II y a des commissions scolaires qui, après avoir
entendu la réaction négative de l'Opposition sur la question des
services résidentiels offerts par les établissements
privés, en sont rendues au point où elles voudraient organiser
elles-mêmes des services résidentiels pour des
élèves. On veut leur donner la possibilité de le faire si
elles le Jugent opportun. On ne leur garantit pas qu'on donnera du financement
pour ça, c'est une autre chose.
M. Gendron: Oui, mais c'est votre prémisse qui n'est pas
bonne. C'est plus à voir le ministre subventionner les pensionnats et le
privé qu'elles ont pris panique et qu'elles se sont dit: Cela nous prend
une disposition.
M. Ryan: J'ai des nouvelles pour ces commissions scolaires parce
que, quand elles seront saisies des chiffres dont j'ai été
informé, elles ne seront pas beaucoup tentées de s'orienter de ce
côté-là, surtout avec des personnels syndiqués, avec
tout le respect que j'ai pour eux. Je pense bien que la mode va tomber
très rapidement. Je n'ai aucune inquiétude, J'attends les
demandes.
Cela étant dit, blague à part, les services de
restauration, Je pense bien qu'il n'y a aucune surprise là-dedans. Il
faut comprendre que, pour l'hébergement, avec l'enseignement
professionnel qui se régionalise, les élèves
obligés de se déplacer de leur domicile pour aller suivre des
cours dans une autre localité seront plus nombreux qu'autrefois. Il
pourra arriver qu'on ne puisse pas les loger dans des pensions privées
aussi facilement que ça se faisait dans le bon vieux temps et qu'un
besoin sérieux surgisse de logements organisés, que la commission
scolaire puisse trouver des modes de financement en collaboration avec le
gouvernement, peut-être à l'aide de programmes
fédéraux-provinciaux, etc. C'est un volet nouveau que, Je pense,
on est obligé d'ouvrir aujourd'hui, toute blague à part.
Restauration, ça y est déjà; c'est la consécration
d'une situation de fait. Hébergement, il ne faut pas fermer la porte
à cela; il y a des possibilités très sérieuses que
les commissions scolaires soient obligées ou amenées à
intervenir dans ce secteur. On veut laisser cette porte ouverte, mais on ne
crée pas d'obligation. (23 h 30)
M. Gendron: Je l'aborde très sérieusement. Deux
choses: d'abord, cela n'y était pas, c'est un nouveau service. Pourquoi
j'en discute? C'est parce que Je croyais, M. le ministre, que cette disposition
était là pour éviter les pressions et les lettres
d'opposition que vous recevez de certains milieux au fait que certaines
commissions scolaires ont donné une extension assez grande et assez
large à leur cuisine professionnelle. Je peux vous le dire, Je parle
d'un cas concret que j'ai vécu à ma commission scolaire, un petit
restaurant extraordinairement bon qui s'appelait Au petit bedon que j'aime
bien, mais, au-delà de ça, qui venait concurrencer d'une
façon assez Importante les milieux de la restauration autour de
l'école dont je vous parle Je croyais que cette ouverture était
faite à la suite de cela.
Je sais que le ministère reçoit de temps en temps des
représentations de l'hôtellerie et de la restauration, de
l'Association des restaurateurs, à savoir que graduellement certaines
commissions scolaires entrent dans ce service complémentaire du cours de
cuisine professionnelle qui, par définition, crée des plats et
des choses qui, à un moment donné, ne peuvent pas toujours
être redistribuées dans la communauté locale et, par
facilité, organise rapidement un service de restauration
directement attaché à certaines écoles de la commission
scolaire. Je croyais que c'était cela. Le ministre dit: Non, ce n'est
pas cela; c'est pour faciliter l'accès des étudiants à des
services éducatifs dispensés par d'autres commissions scolaires
dans des options professionnelles. Par conséquent, il me semble que,
pour ces étudiants, c'est davantage par l'aide à la pension qu'on
réglerait le problème, par une aide à la pension plus
significative qu'une ouverture comme celle-là qui peut donner lieu
à des abus si les commissions scolaires, à partir du moment
où vous mettez dans la loi la disposition, se mettent allègrement
à offrir des services de restauration et d'hébergement à
la place de ceux qui sont mandatés pour le faire.
Vous n'êtes sûrement pas sans savoir qu'il y a des villes
qui effectivement, en ayant dans leur milieu des options plus
spécialisées, ont développé un service
d'hébergement étudiant. Si les commissions scolaires se
lançaient d'une façon assez Importante dans ce secteur-là,
cela ne peut pas faire autrement que venir déséquilibrer l'offre
de logements ou le parc immobilier que la municipalité était
habituée à offrir.
Je n'ai pas d'objection, mais cela m'apparaît drôle que le
ministre arrive avec une nouvelle disposition. On n'a pas reçu beaucoup
d'éclairage là-dessus. Je doute que les groupes lors de la
consultation aient pu s'exprimer largement là-dessus pour une bonne
raison, ça n'y était pas. Par conséquent, je me demande
s'il n'y aurait pas lieu d'avoir un peu plus d'éclairage
là-dessus avant de statuer. Même si je reconnais que c'est une
disposition qui n'est pas obligatoire: "La commission scolaire peut", à
partir du moment où on le consacre dans un projet de loi, je vois des
dangers. Est-ce que le ministre en voit?
M. Ryan: II arrive que je reçoive des protestations ou des
plaintes d'entrepreneurs privés, en général, qui font
grief à des établissements d'enseignement de leur faire une
concurrence indue. Cela m'arrive dans le cas de certains cégeps.
Récemment, j'avais un cas, je pense que c'est à Shawinigan. C'est
un propriétaire de salle de cinéma qui se plaint que le
cégep offre des films pour visionnement public dans des conditions qui
ne sont pas équitables parce qu'il profite de son subventionnement
général pour offrir du cinéma à meilleur
marché, ce qui place son concurrent privé dans une situation
intenable, selon les plaintes que j'ai reçues. Je n'ai pas
terminé l'enquête là-dessus.
Je reçois des plaintes assez nombreuses à propos de la
GRICS, notre réseau d'Informatique des commissions scolaires, qui aurait
des pratiques en matière d'offres de services qui seraient de nature
à couper la concurrence avec le secteur privé d'une
manière discutable. Nous sommes en train d'examiner ce cas-là,
parce que j'ai reçu des plaintes assez nombreuses et, dans certains cas,
fort étayées.
M. Gardner: Les écoles de conduite.
M. Gendron: Ils sont contre le prolongement du moratoire, ce
n'est pas pareil.
M. Gardner: II y a des écoles de conduite de
cégeps.
M. Ryan: Les services de restauration des commissions scolaires,
surtout les services qui sont greffés à l'enseignement des
options reliées à la restauration et à l'alimentation, en
général, ils exploitent des petits restaurants qui servent
d'abord pour permettre à leurs élèves de faire des
expériences et dont certains sont ouverts au public. Il y en a un
à Montréal-Nord, où je suis allé, il y a quelques
mois, avec mon frère, le maire de Montréal-Nord, à
l'école Henri-Bouras-sa. Je n'ai eu de plainte d'aucun
établissement privé concernant ces services de restauration, pour
être franc.
Alors, les plaintes sont si peu nombreuses - à propos des
commissions scolaires, je ne me souviens pas d'en avoir reçu - que je ne
pense pas que ce soit un gros précédent d'inscrire dans le texte
du projet de loi des choses qui se font déjà. En matière
d'hébergement, quand je voulais laisser la porte ouverte... Les
probabilités ne vont pas dans ce sens-là, mais parfois les
probabilités sont contredites par les événements. À
supposer qu'une commission scolaire voudrait offrir un établissement
résidentiel de formation qu'elle voudrait faire une chose modèle,
un établissement résidentiel de très bonne qualité
qu'elle va relier, par exemple, à un programme plus chargé. Au
lieu d'avoir seulement 23 heures de présence en classe, les
élèves en auront 28, par exemple, et on va avoir de la pratique
des sports là-dedans, de la vie communautaire et tout. Ce n'est pas
interdit à une commission scolaire de penser dans ces termes. Si le
secteur privé a été capable de le faire, peut-être
qu'une commission scolaire pourrait. Les "odds", les probabilités ne
jouent pas dans ce sens là pour les raisons que j'ai indiquées
tantôt. Mais il faudrait que la loi leur ouvre cette possibilité
et qu'elles puissent se dire: Si on est prêtes à retrousser nos
manches et à innover véritablement dans ce sens, on y va, les
gars, et le gouvernement n'est pas contre ça. Mais le financement, c'est
un autre problème. Il faudrait voir si les règles
budgétaires assurent du financement. C'est une tout autre question. Mais
la porte est ouverte là et je ne vois pas du tout qui pourrait se
formaliser de ça.
M. Gendron: Mais est-ce que le ministre est en train de nous dire
qu'il est prêt à mettre cette opportunité,
c'est-à-dire à permettre que les commissions scolaires puissent
organiser ces services, sans nécessairement nous dire qu'il est tout
aussi ouvert à réexaminer les règles budgétaires
pour que les commissions scolaires qui voudront faire ces expériences
puissent avoir du
financement approprié?
M. Ryan: Mais, actuellement, une commission scolaire qui offre un
servico non prévu dans le régime pédagogique peut exiger
une contribution financière pour ça Elles le font couramment. Si
c'était le service de résidence, ce sont des choses qui peuvent
être examinées. Je ne vois pas pourquoi on s'empêcherait de
le faire. Mais cela n'implique aucunement qu'on leur financerait ce service.
C'est une tout autre question.
La Présidente (Mme Bélanger): Est-ce que l'article
228. 1 est adopté?
M. Gendron: Sur division, parce que je n'ai pas pu faire les
consultations que j'aurais aimé faire là-dessus.
La Présidente (Mme Bélanger): Alors, l'article 2281
est adopté sur division et l'appelle l'article 229. Il y a un
amendement: remplacer l'article 229 par le suivant: "Pour l'application des
articles 228 et 228. 1, une commission scolaire peut engager du personnel et
conclure des ententes. Elle peut exiger une contribution financière de
l'usager des services qu'elle dispense ou, dans le cas des services de garde,
du titulaire de l'autorité parentale ou d'une autre personne
déterminée par règlement édicté en vertu de
la Loi sur les services de garde à l'enfance. "
M. le ministre, est-ce qu'il y a des commentaires sur l'amendement
à l'article 229?
M. Ryan: Je pense que ça confirme a posteriori tout ce qui
a été dit tantôt.
M. Gendron: Oui. Le seul commentaire que je fais... Je suis
prêt à l'adopter tout de suite. Évidemment, on va voter
contre, parce que je prétends que l'article 229 est intimement
relié - d'ailleurs, ça le dit implicitement - à l'article
228. Comme on aura quelque chose à présenter à l'article
228, c'est clair, dépendamment du degré de
réceptivité qu'on aura par rapport à la suggestion qu'on
veut faire à l'article 228, que l'article 229 aura la même forme
ou une forme différente. En conséquence, tel que libellé,
je prétends, en particulier quant aux services de garde, que c'est une
responsabilité que l'État devrait assumer directement; je ne suis
pas d'accord pour les laisser complètement ouverts à un
financement assumé en totalité par les parents. On ne dit pas que
c'est ça, mais ça permet ça: "Elle peut exiger une
contribution financière de l'usager des services qu'elle dispense, ou
dans le cas des services de garde, du titulaire de l'autorité parentale
ou d'une autre personne déterminée par règlement. "
Il me semble que, dépendamment de l'amendement que je souhaite
voir adopter à l'article 228, l'article 229 aura une forme
différente. Je suis mal à l'aise pour l'accepter tel quel, vu que
c'est relié directement à un autro article pour lequel j'ai
demandé une suspension.
La Présidente (Mme Bélanger): Demandez-vous la
suspension de l'article 229?
M. Gendron: Oui, avec l'engagement, cependant - parce que je suis
d'accord pour progresser que, dès qu'on aura statué sur l'article
228, ce sera..
M. Ryan: On votera sur l'article 229.
M. Gendron:... automatique sur l'article 229 et que je n'aurai
pas de présentation nouvelle à faire ou d'échanges
à présenter à l'article 229.
La Présidente (Mme Bélanger): Alors, l'article 229
est suspendu. Nous passons à la sous-section 5
M. Gendron: Si vous n'avez pas d'objection, je suggère
qu'on suspende les travaux de cette commission à demain matin, compte
tenu de l'heure et de l'arrivée d'une nouvelle section.
La Présidente (Mme Bélanger): M. le ministre,
acceptez-vous la suspension?
M. Ryan: Nonobstant ma profonde déception, je consens
volontiers.
Une voix: Ha, ha, ha!
La Présidente (Mme Bélanger): La commission de
l'éducation ajourne donc ses travaux sine die.
(Fin de la séance à 23 h 42)