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(Onze heures trente et une minutes)
Le Président (M. Parent, Sauvé): La commission
permanente de l'éducation poursuit ses travaux dans le cadre du mandat
qui lui a été confié par l'Assemblée nationale,
à savoir l'étude article par article des projets de loi 107 et
106. Plus spécialement, ce matin, nous en sommes à l'examen
article par article du projet de loi 107, Loi sur l'instruction publique. M. le
secrétaire, est-ce que nous avons quorum?
Le Secrétaire: Oui, M. le Président.
Le Président (M. Parent, Sauvé): Si nous avons
quorum, je déclare officiellement cette séance de travail
ouverte. Est-ce qu'il y a des remplacements de part et d'autre dans les
différentes formations politiques?
Le Secrétaire: Non, M. le Président.
Fonctions et pouvoirs reliés aux services
à la communauté (suite)
Le Président (M. Parent, Sauvé): S'il n'y a pas de
remplacement, nous allons maintenant reprendre nos travaux à l'endroit
où nous les avons laissés avant l'ajournement d'hier,
c'est-à-dire à l'article 228. On m'informe qu'à l'article
228, le porte-parole officiel de l'Opposition, M. le député
d'Abitibi-Ouest, avait manifesté l'intention de déposer un
amendement.
Pour les besoins de la cause, je relis l'article 228 qui se lit comme
suit: "La commission scolaire peut organiser des services de garde pour les
élèves de l'éducation préscolaire et de
l'enseignement primaire, conformément à la Loi sur les services
de garde à l'enfance (L. R. Q., chapitre S-4. 1). "Elle peut aussi
organiser des services de garde en garderie ou agir à titre d'agence de
services de garde en milieu familial et, à ces fins, demander un permis
conformément à cette loi. "
Hier, il y a eu explication de cela, j'imagine? M. le ministre, sur
l'article 228.
M. Ryan: On vous donne cela à l'instant. On examine notre
article pendant quelques secondes, à l'exemple de l'Opposition.
Le Président (M. Parent, Sauvé): Pour les besoins
de l'information du Journal des débats, il me fait plaisir de mentionner
que font partie de cette commission permanente ce matin, Mme la
députée de Chicoutimi, M. le député
d'Abitibi-Ouest, M. le député de Rimouski, M. le
député de Sherbrooke, Mme la députée de
Jacques-Cartier et, comme il est toujours coutume lorsqu'on étudie un
projet de loi article par article, M. le ministre de l'Éducation,
à titre de député d'Argenteuil, qui est membre à
part entière de cette commission qu'il me fait plaisir de
présider. Se joindra à nous éventuellement, dans quelques
minutes, M. le député de Saint-Henri.
M. le ministre, comme je vous le disais tout à l'heure, nous en
étions à vos commentaires sur l'article 228.
M. Ryan: J'étais à l'article 230, M. le
Président.
Le Président (M. Parent, Sauvé): M. le ministre,
nous avions suspendu l'article 228 à la demande, je crois, de
l'Opposition qui avait informé cette commission qu'elle se
préparait à déposer un amendement sur cet article. C'est
pourquoi nous avions passé outre à l'étude de l'article
228.
M. Ryan: Vous avez hélas! raison.
Le Président (M. Parent, Sauvé): Je n'ai pas
à juger si hélas! ou heureusement.
M. Gendron: Je suis prêt, M. le Président, à
déposer l'amendement.
Le Président (M. Parent, Sauvé): Si votre
amendement officie! est prêt...
M. Gendron: L'amendement est prêt.
Le Président (M. Parent, Sauvé): On va en prendre
connaissance.
M. Gendron: il s'agirait tout simplement de remplacer, à
l'article 228, "la commission scolaire"... Juste une seconde.
Le Président (M. Parent, Sauvé): On vous attend,
monsieur.
M. Gendron: L'amendement que je propose, M. le Président,
est le suivant: Ajouter à l'article 228 après les mots
"commission scolaire" "à la demande du conseil d'orientation ou du
comité d'école doit organiser des services de garde pour les
élèves de i'éducaîion préscolaire, etc. " Le
reste de l'article pourrait avoir la même teneur. Oui, je
répète: "La commission scolaire à la demande du conseil
d'orientation ou du comité d'école doit organiser des services de
garde pour les élèves de l'éducation préscolaire et
de l'enseignement primaire conformément à la Loi sur les services
de garde à l'enfance. "
Le Président (M. Parent, Sauvé): Si je comprends
bien, le but de votre amendement, c'est d'enlever l'alternative à la
commission scolaire où on dit: "Elle peut organiser... " C'est
maintenant "à la demande du conseil d'orientation ou du
comité d'école doit... " Alors, elle aurait l'obligation.
M. Gendron: Effectivement, c'est de créer l'obligation,
à la suite d'une demande du conseil d'orientation ou du comité
d'école, d'organiser des services de garde.
Mme Blackburn: S'il y a demande, c'est là où est
l'alternative.
M. Gendron: Oui.
Mme Blackburn: S'il n'y a pas de demande, il n'y a pas
d'obligation.
M. Ryan: On va questionner sur la recevabilité pour
commencer.
Le Président (M. Parent, Sauvé): Y a-t-il une
argumentation sur la recevabilité?
M. Gendron: Oui, M. le Président, je vais la faire
valoir.
Le Président (M. Parent, Sauvé): M. le
député d'Abitibi-Ouest.
M. Gendron: J'estime que la proposition est complètement
et tout à fait recevable pour la raison très simple qu'il y a
déjà des règles concernant l'organisation des services de
garde et, traditionnellement, ces services sont toujours assumés en
totalité, sauf dans les quelques cas où ces agences de services
de garde reçoivent une subvention de la part de l'agence des services de
garde, par les parents concernés des élèves
concernés. Si je veux remplacer l'obliga-tion "doit" par "peut", c'est
strictement dans le but d'organiser sur place les services de garde scolaire.
On pense qu'une commission scolaire doit avoir ça comme
responsabilité dans le monde d'aujourd'hui, mais je ne veux pas,
effectivement, que cette responsabilité soit complètement
assumée ou totalement assumée dans l'enveloppe de financement
reçue par les commissions scolaires. Cela ne dit pas ça du tout.
Il n'y a aucune référence aux enveloppes de financement des
commissions scolaires. C'est conformément aux règles
établies pour ceux qui en organisent. Les municipalités qui
organisent des services de garde - parce que j'en connais - font payer les
concernés, et c'est normal, pour les coûts directs en personnel
concernant la garde scolaire ou la garde juvénile, appelez-la comme vous
le voulez. Ici, c'est beaucoup plus en ce qui concerne l'obligation pour les
commissions scolaires de prévoir des locaux à cet effet. Cela ne
concerne pas la masse budgétaire qu'elles reçoivent du
ministère de l'Éducation pour organiser les services
éducatifs d'ordre général. En conséquence, il
m'apparaît que c'est un amendement complètement recevable comme
n'importe quel autre.
Quand on a eu à discuter des services particuliers pour ce qui
est des élèves, c'est sûr qu'on pourrait toujours invoquer
que, selon qu'on ajoute ou qu'on retranche certains services additionnels, les
coûts ne seront pas les mêmes, je le reconnais. Mais ce n'est pas
le genre d'article qui fait référence à ce qu'on appelle
un "money bill". Ce n'est pas un projet de loi qui fait référence
à l'argent comme tel. En conséquence, sur la recevabilité,
cela ne fait aucun doute, M. le Président. D'ailleurs, si je l'ai
présenté, c'est parce que nos indications étaient à
l'effet qu'il était complètement recevable et régulier par
rapport aux amendements courants qu'on fait lors d'une commission
parlementaire.
Le Président (M. Parent, Sauvé): Merci, M. le
député. M. le ministre de l'éducation.
M. Ryan: M. le Président, en tenant compte de ce qui est
contenu à l'article 229, je considère aussi que l'amendement est
recevable. Par conséquent, je ne voudrais pas faire de débat
là-dessus, puisque je le considère recevable. Je
préfère qu'on engage la discussion sur le fond.
Le Président (M. Parent, Sauvé): J'en ai
discuté avec le secrétaire et, moi aussi, j'avais l'intention de
réagir comme ça, à cause de l'article 229 qui donne la
latitude de charger des frais. On aurait pu invoquer la clause d'implication
financière mais, à ce moment-là, il n'y en a pas, vu que
la commission a la latitude de charger des frais à l'usager. Alors,
l'amendement est là pour discussion.
M. Gendron: Comme ma collègue a des obligations, je
souhaiterais que ça soit elle qui commence l'échange sur
l'argumentation qu'on doit soutenir pour justifier l'amendement que nous
proposons.
Le Président (M. Parent, Sauvé): Mme la
députée de Chicoutimi?
M. Ryan: On ne voudrait pas retenir Mme la députée
de Chicoutimi. Si elle doit vaquer à ses obligations
immédiatement, on ne veut pas l'en empêcher.
Mme Blackburn: Je ne vous ferai pas ce plaisir, M. le
ministre.
Le Président (M. Parent, Sauvé): Je remercie M. !e
ministre de sa générosité envers Mme la
députée.
Mme Biackburn: M. le Président, je vais essayer d'amener
un certain nombre d'arguments qui, je l'espère, vont sérieusement
faire réfléchir le ministre en indiquant qu'actuellement, i! est
vrai que l'obligation n'est pas faite de façon formelle à
l'endroit des écoles. Dans la loi 3,
c'était écrit "doit"; ce qui n'a pas empêché
un très grand nombre d'écoles d'organiser ces services, et
d'autres, de ne pas les organiser. Il s'est établi aussi un type de
collaboration entre les écoles, ce qui fait que certaines écoles
ont ouvert un service de garde en milieu scolaire et que là où
d'autres n'en ont pas ouvert, les élèves passent d'une
école à l'autre de manière qu'il y ait un service de garde
le midi. Il y a une collaboration qui s'est établie entre les
écoles.
Je voudrais juste attirer votre attention comme parlementaire, comme
député ministériel, sur la nécessité
d'offrir aux parents les conditions les plus favorables possible qui leur
permettent d'élever et d'avoir des enfants. Actuellement, on
prétend que d'ici quelques années, 80 % des mères qui ont
des enfants de 0 à 8 ans seront sur le marché du travail; 80 %
des jeunes mamans qui ont des enfants d'âge primaire, en première
ou deuxième année, seront sur le marché du travail. Comme
on sait que 99 % des pères y sont également, on a, à cet
égard, une obligation certaine de faciliter l'ouverture des services de
garde en milieu scolaire.
Je ne sais pas si vous vous rappelez, M. le Président, au moment
où le gouvernement précédent avait décidé
qu'il fallait absolument qu'on corrige cette situation, c'est parce qu'on avait
constaté, au Québec, qu'un trop grand nombre d'enfants se
promenaient avec la clé dans le cou. il s'agit d'enfants qui, parce
qu'il n'y a personne à la maison, se retrouvent tout seuls pour faire
leur petit sandwich, le midi, alors qu'ils ont neuf, dix ou onze ans. Et il y a
ceux, plus jeunes, qui ne vont pas dîner à la maison; on doit leur
trouver quelqu'un, dans le milieu, pour les faire manger le midi. Moi, je pense
qu'on a une responsabilité à cet égard. On ne peut pas
tenir un double discours en prétendant être favorable à la
famille tout en refusant ce qui nous semble élémentaire: des
services de garde en milieu scolaire. (11 h 45)
Les services de garde en milieu scolaire sont de plus en plus
estimés comme étant indispensables. Actuellement, les services de
garde en milieu scolaire, si je ne m'abuse, offrent 20 000 places tandis qu'on
a 600 000 enfants de niveau primaire dans nos écoles du Québec.
C'est largement - je pense bien que les chiffres parlent d'eux-mêmes -
insuffisant. Le ministre ne peut pas tenir deux discours là-dessus. Je
me rappelle que l'argument qu'il a invoqué pour ouvrir des pensionnats
privés était le suivant: II y a de plus en plus de familles
éclatées; on a donc besoin de lieux, pour ceux qui le
désirent, qui permettent à ces enfants de retrouver un minimum de
stabilité. Est-ce que la stabilité et la sécurité
ne résident pas aussi dans la possibilité d'avoir accès
à un service de garde décent à l'heure du midi, plus
particulièrement, et jusqu'au retour des parents, le soir vers 17 h 30,
18 heures? Il me semble qu'on a une responsabilité sociale
là-dessus et qu'on ne peut pas prétendre, comme gouvernement,
être favorable à la famille et, en même temps, refuser de
reconnaître ce besoin essentiel. Au Québec, actuellement, les
jeunes enfants qui vivent dans une famille monoparentale sont de plus en plus
nombreux, ce qui oblige la mère à travailler; elle n'a vraiment
pas le choix, et, de toute façon, de plus en plus, c'est le choix
d'à peu près toutes les femmes puisque, je le rappelle, 80 %
d'entre elles se retrouvent sur le marché du travail. On a besoin de ces
garderies, sinon tout le reste, tout le beau discours n'a aucun fondement,
à moins qu'on soit prêt à accepter, comme gouvernement, de
donner un salaire complet à une femme pour qu'elle reste à la
maison, et, moi, je ne suis pas certaine que ce soit la mesure la plus
souhaitable, parce que, pendant qu'elle est à la maison, elle n'est pas
en train d'augmenter sa capacité ou ses expériences de travail.
Alors, lorsqu'elle sera plaquée par son bonhomme, c'est bien de valeur
mais elle va se retrouvera seule avec ses enfants et avec de moins en moins de
possibilités de se trouver un travail rémunérateur pour
les faire vivre.
Vous savez, ce que je voudrais essayer de faire comprendre au ministre -
et je pense qu'il pourrait i'accepter - c'est que le "peut" de la commission
scolaire qui donne une latitude au directeur d'école, a eu d'abord des
effets négatifs. Je connais personnellement une directrice
d'école - et c'est une femme - qui, elle, a refusé d'ouvrir une
garderie. Elle a refusé; c'était dérangeant parce que son
personnel ne voulait pas faire de surveillance, alors elle n'en voulait pas.
Et, même si c'était vraiment sans aucun service, même si ce
n'était qu'un minimum, c'est-à-dire un local et des gens pour
faire de la surveillance, elle s'y est refusée; et ça, c'est
fréquent au Québec, c'est fréquent. Ensuite, je pense que,
ce qui est intéressant dans l'amendement qu'on apporte, c'est la
latitude: la commission scolaire doit, mais, à la demande du
comité d'école ou du conseil d'orientation. Ce ne sont pas toutes
les écoles, ce ne sont pas tous les comités d'école qui
vont le demander et ce ne sont pas non plus tous les conseils d'orientation. Il
y a des milieux où, finalement, parce que les besoins sont
différents, parce que les parents n'ont peut-être pas les moyens
de payer non plus pour la garde en milieu scolaire - cela coûte aussi de
l'argent - on ne le demandera pas. il me semble que ça laisse la
latitude que le ministre souhaite. Parce que, laisser ça exclusivement
à la bonne volonté d'un directeur d'école, c'est, au
moment où l'on se parle, totalement inacceptable pour ne pas dire
irresponsable.
Il y a toujours une limite, également, dans les budgets, dans les
règles budgétaires, qui prévoit qu'on n'ouvrira pas
ça dans les 2000 écoles du Québec cette année;
c'est étalé dans le temps, selon chacune des commissions
scolaires et en fonction des besoins. Qu'est-ce qui garantit au ministre qu'il
pourrait, avec la loi actuelle,
obliger un directeur d'école à en ouvrir une, même
si le ministre estimait que ce service est indispensable dans l'école?
Rien ne pourrait amener ce directeur d'école à le faire si, dans
la loi, ce n'est pas clair. Quand la loi lui dit: Tu peux, elle ne dit pas: Tu
dois. C'est majeur. On ne parle pas de quelque chose de simple. En
matière de garde en milieu scolaire, on est parmi les plus en retard, au
Québec. 20 000 sur 600 000, il y a comme quelque chose qui nous manque.
Cela donne quoi? Un sur point quelque chose. La garde en milieu scolaire est
particulièrement intéressante - je le souligne aujourd'hui - dans
les milieux où les femmes travaillent, mais également dans les
milieux défavorisés où il y a de grands problèmes
de décrochage, d'apprentissage. Dans le cadre de la garde en milieu
scolaire, vous pouvez aussi - je sais que Mme la députée de
Jacques-Cartier est certainement sensible à cela - dans les milieux
défavorisés, à l'occasion de la période du midi,
faire un peu d'activité d'apprentissage et d'encadrement. Je sais qu'il
y a des endroits où cela se fait déjà. Ce qu'il faut
faire, c'est l'étendre. Il ne faut pas laisser cela à la bonne
volonté de directeurs d'école ou de commissions scolaires qui,
carrément, en raison des ressources, vont dire: On privilégie
autre chose, peut-être ies classes vertes ou les classes blanches, tout
ce que vous voulez, mais autre chose qui fait en sorte qu'on ne donne pas ce
service qui est de plus en plus essentiel au Québec.
Il faut ajouter qu'il y a des écoles qui n'ont pas les locaux
pour le faire. Mais il y a des écoles qui les ont et c'est souvent le
seul local sur le territoire qui est adéquat pour y tenir une telle
activité. Je voudrais seulement dire au ministre que l'alternative est
plus laissée au comité d'orientation et au comité
d'école, qui ne le demanderont pas partout sur le territoire. Elle l'est
également dans le temps. Je pense que n'importe quel gouvernement,
même si l'obligation est dans la loi, peut invoquer un plan
d'intervention sur plusieurs années. Je voudrais seulement attirer
très sérieusement l'attention du ministre là-dessus. Le
ministre sait bien que l'avenir est dans cette direction-là, que les
besoins sont dans cette direction.
Je n'irais pas plus loin, mais je voudrais seulement rappeler que,
lorsque le ministre a ouvert des pensionnats au Québec c'était,
disait-il, pour venir en aide aux familles qui éprouvaient des
difficultés avec l'éducation de leurs enfants, alors qu'il y
avait de plus en plus de séparations, de divorces, de femmes seules. Il
disait: On va ouvrir des pensionnats pour ceux qui souhaitent avoir un peu plus
de stabilité pour leurs enfants. La première stabilité
c'est quand on peut l'organiser autour de la famille. Je n'ajouterai rien, si
ce n'est pour demander au ministre s'il pense qu'une modification de cette
nature est trop contraignante? Ne serait-ce pas plutôt une preuve
évidente, manifeste, des intentions du gouvernement de venir en aide
à la famille?
Le Président (M. Parent, Sauvé): Merci, Mme la
députée.
Mme Blackburn: J'espère avoir réussi à
convaincre le ministre qu'en indiquant "à la demande du comité
d'école ou du conseil d'orientation", cela vient un peu réduire
la demande. Ce n'est pas dans toutes les écoles du Québec. Je
n'ai jamais pensé qu'il fallait... Certaines écoles ne sont pas
très loin les unes des autres. Il peut alors y avoir des services de
collaboration; c'est pensable.
Le Président (M. Parent, Sauvé): Est-ce que vous
avez terminé, madame?
Mme Blackburn: Oui.
Le Président (M. Parent, Sauvé): Est-ce qu'il y a
d'autres interventions sur l'amendement? M. le député de
Shefford.
M. Paré: Oui, M. le Président. Vous ne serez
certainement pas surpris que j'intervienne en faveur de l'amendement de mon
collègue parce que je le trouve tout à fait, dans le temps,
réaliste et bienvenu dans le contexte actuel de notre
société. On entend, non seulement à l'Assemblée
nationale - d'ailleurs l'Assemblée nationale est en train d'accuser un
retard dans ce domaine - mais un peu partout, de plus en plus de groupes parler
de l'importance d'avoir une politique familiale au Québec. On
connaît les problèmes: la population qui vieillit, la
dénatalité. Tout cela est majeur dans l'élaboration d'une
politique familiale, dans la survie d'une population et même dans le
développement tout à fait normal d'une population. Donc, il y a
urgence, à mon avis, et le gouvernement doit agir dans le sens de se
doter d'une politique de la famille au Québec. Une politique de la
famille c'est vaste, c'est global, cela ne concerne pas seulement un secteur,
c'est l'ensemble des secteurs qui sont touchés. Une politique de la
famille, il faut que cela permette aux parents qui veulent avoir des enfants
d'avoir les moyens d'en avoir, mais il faut que cela permette à ces
mêmes parents de pouvoir avoir des services qui s'adressent à leur
enfant et qui leur permettent aussi de pouvoir travailler.
J'ai rencontré plusieurs groupes, je suis certain que la plupart
des députés ont fait la même chose, que ce soient les
AFEAS, les ACEF ou tous les groupes finalement qui se sont déjà
prononcés sur une politique familiale, tous ont insisté pour
qu'il y ait la reconnaissance de la travailleuse au foyer mais aussi que celles
- majoritaires aujourd'hui - qui veulent aller travailler puissent avoir des
services. Toujours en tête de liste, le premier des services qui est
demandé, c'est le service de garde. Il faut qu'il y art des services de
garde qui donnent confiance aux
parents et aussi qui puissent s'adapter à ce que les parents ont
besoin comme service de garde parce que leur première
préoccupation ce sont leurs enfants, ils vont aller travailler s'iis ont
des services de garde, ils vont avoir te goût d'avoir d'autres enfants -
parce qu'on connaît la moyenne aujourd'hui, Sa plus basse au monde - si
l'enfant ou les enfants qu'ils ont déjà sont bien placés.
Ces gens savent qu'ils peuvent avoir confiance qu'il y a des garderies qui sont
à leur service et des garderies qui sont bien placées. Encore
plus pour les familles qui ont plus d'un enfant. Si un enfant fréquente
déjà l'école, il y aurait avantage à ce que le
deuxième enfant puisse être placé aussi dans cette
école, spécialement dans les petites places où il y a
seulement une école, ou dans une école avec un service de garde.
C'est, à mon avis, indispensable. C'est essentiel et il va falloir qu'on
le prouve à un moment donné. Il va falloir qu'on aille
au-delà des belles paroles et des intentions
éloquentes quand on parle d'une politique de la famille et de
la famille. On en parle tous mais quand vient le temps d'agir, quand vient le
temps de poser des gestes concrets, ou on est moins intéressés ou
on trouve toutes sortes de raisons pour faire en sorte qu'on n'a pas les moyens
ou qu'on ne veut pas. Toutes les raisons sont bonnes pour qu'au-delà de
la parole on ne passe pas au geste. C'est dommage surtout dans un secteur aussi
fondamental que la famille et la famille ce sont les jeunes, nos enfants et les
plus jeunes, ceux dont il faudrait s'occuper sur le plan des services de garde.
C'est vraiment dommage. Et là, on a une occasion de le prouver. il va
falloir que le gouvernement finisse par se brancher et nous prouve une fois
pour toutes qu'il n'y a pas juste des mots, pas juste du vent mais qu'il y a
des choses réelles et une véritable volonté d'agir. Et
là on ne les retrouve pas.
Quand on retrouve à l'article 228: "La commission scolaire peut
organiser... " c'est pas mai ce qu'on appelle des romans-fleuves, de belles
phrases qui coulent mais sans obligation. On le met là parce qu'on peut.
On ne le mettrait pas, elle pourrait pareil Reconnaître une,
possibilité, cela ne donne pas la contrainte, l'obligation de le faire
et cela ne donne surtout pas l'assurance aux parents qu'ils vont avoir le
service auquel, à mon avis, ils ont droit parce qu'on a une
responsabilité là-dedans.
Je lisais dernièrement le plan d'action sur les garderies qui
vient d'être déposé par votre collègue, la ministre
déléguée à la Condition féminine sur Ses
garderies comme quoi c'est majeur, fondamental, que l'État a une
responsabilité et parmi les moyens privilégiés par le
gouvernement, ce qu'on dit dans ce plan d'action, il y a la garderie en milieu
scolaire. On !e retient comme un des points importants de ce plan d'action des
garderies par une autre ministre qui, malheureusement, n'est pas ici.
J'aimerais qu'elle soit ici pour qu'on ait la chance de l'entendre et de
discuter pour savoir ce qu'elle pense de l'article 228. Je veux bien croire
qu'eiie nous a répondu à l'Assemblée nationale qu'elle
était d'accord par solidarité ministérielle mais
au-delà de cela, sur le fond même, sur le service qu'on veut
donner, comment se fait-il qu'une autre ministre dans un plan d'action vient
reconnaître que des garderies c'est important, spécialement en
milieu scolaire et qu'ici, en commission parlementaire, quand on étudie
un article qui porte spécifiquement là-dessus, on trouve que ce
n'est pas important, qu'on ne doit pas mettre l'obligation. On vient contredire
ce qu'on retrouve dans un document présenté par une autre
ministre qui fait croire que ce gouvernement est intéressé
à l'implantation de garderies en milieu scolaire. Je dis: Ce n'est pas
correct parce que si vraiment elle y croyait et considérait que c'est
une obligation de l'État d'implanter des garderies en milieu scolaire,
que c'est important et fondamental, si elle y croyait autant qu'elle le laisse
entendre, je dois vous dire qu'elle aurait certainement réussi à
convaincre le gouvernement, sinon le ministre de l'Éducation, de
modifier l'article 228 actuei par rapport à ce qu'on trouvait dans le
projet de loi qui est déposé depuis déjà une
année. Elle ne l'a pas fait, donc cela nous prouve qu'il n'y a pas de
volonté réelle d'avoir une véritable politique
intégrée de la famille ni une politique intégrée
coordonnée de ce gouvernement en matière de garderie. (12
heures)
En même temps qu'elle tient dans une autre salie un discours
favorable aux garderies en milieu scolaire, ici on est en train de dire qu'on
ne mettra pas l'obligation ou qu'on ne répondra même pas aux
besoins exprimés et pas par n'importe qui. Qu'est-ce que je veux dire
par là? Je veux dire par là que l'amendement proposé par
mon collègue est large et, à mon avis, c'est le meilleur
amendement qu'on pouvait apporter. Ce qu'il propose, c'est que la commission
scolaire doive organiser des services de garderie, mais seulement à la
demande du comité d'orientation ou du comité d'école.
Donc, c'est en même temps restrictif et très large. Cela
répond surtout au besoin et pas au besoin de n'importe qui, mais au
besoin exprimé par les parents. Ce besoin va être amené
à la commission scolaire par le comité d'orientation ou par le
comité d'école. Qui est dans ces comités? Le comité
d'école, ce sont les parents. Qui est dans les comités
d'orientation? Ce sont tous les intervenants du milieu de l'école, avec
une majorité de parents. Si vraiment on reconnaît la
responsabilité des parents, leur jugement, leur compétence pour
les mettre dans les comités d'école et ies comités
d'orientation d'une façon majoritaire, bien moi, je dois vous dire qu'on
n'a pas à avoir de crainte. Ces gens-là, j'en suis convaincu,
sont des gens avec beaucoup de jugement, des gens compétents, des gens
responsables, mais surtout des gens intéressés. La preuve, c'est
qu'il font déjà partie de comités de parents et de
comités d'orientation
de façon bénévole parce qu'ils sont
intéressés à l'avenir de leurs enfants. Ces gens-là
sont des gens responsables. S'ils reçoivent d'un groupe de parents une
demande pour une garderie, avant de l'amener à la commission scolaire,
je pense qu'on peut se fier à ces gens-là, qui vont en faire une
étude sérieuse puisqu'ils vont connaître la capacité
de l'école et le budget de l'école, parce qu'ils participent
aussi. Ils ont à faire valoir leur point de vue là-dessus. Ces
gens-là, qui sont les premiers consultés, à qui on va
d'abord faire la demande pour l'implantation d'une garderie dans une
école, ils vont l'évaluer. On peut leur faire confiance. Cela
veut donc dire qu'avant que cette demande se rende à la commission
scolaire, elle va déjà être tamisée, analysée
et jugée par des gens responsables que sont les membres des
comités d'école et les membres du comité d'orientation. Je
ne pense pas qu'il faille s'attendre à un déluge de demandes de
la part des différents comités d'école et comités
d'orientation puisque ces gens-là sont déjà partie
prenante à l'ensemble des décisions de l'école. Ces
gens-là ont à décider et intervenir pour faire valoir leur
point de vue sur le budget, le régime pédagogique, l'orientation
de l'école, la confessionnalité dans l'école, les services
à donner à la communauté. S'ils ont à analyser
l'ensemble des demandes et de l'orientation de l'école, cette
demande-là va être jugée à sa valeur, à la
capacité de l'école d'y répondre avant de savoir la
capacité de la commission scolaire.
Donc, à mon avis, tel que libellé, l'amendement, quand on
dit: Remplacer le mot "peut" par "doit à la demande du comité
d'orientation et du comité d'école", je pense qu'on vient de se
mettre toutes les garanties que cela devrait se faire d'une façon
très raisonnable et non pas démesurée. Là,
l'obligation est moins grande qu'elle ne l'était par rapport au projet
de loi 3. Cela, on le reconnaît et on est prêts à l'accepter
puisque c'est nous qui amenons l'amendement. Donc, on limite par rapport
à la loi 3, mais, mon Dieu, si on croit aux garderies, si on croit
à la politique familiale et si on croit au plan d'action
déposé par la ministre déléguée à la
Condition féminine au niveau de son projet d'implantation de garderies,
c'est le temps de le prouver en faisant en sorte qu'on mette au moins une
obligation à la commission scolaire là où le besoin va
être jugé pertinent par le comité d'école et le
comité d'orientation. Peut-on avoir une plus belle démarche en
faisant confiance aux gens qui, bénévolement, s'occupent
déjà de ces comités-là au niveau de l'école.
Le ministre nous tiendra tous les beaux discours qu'il voudra, au niveau des
comités de parents et des comités d'orientation, sur
l'implication des parents, leur compétence, la place qu'on leur
reconnaît dans le projet de loi 107, mais on a une chance de leur prouver
qu'au-delà des colonnes de chiffres qu'on leur fait rectifier,
au-delà des choix qu'ils vont faire entre des volumes déjà
acceptés par lui, par le ministère et par la commission scolaire,
il y a un choix d'implication communautaire qui se rapporte directement
à des enfants. Ce qu'on demande là, on sait que ça
fonctionne, que c'est faisable, que c'est réalisable. La preuve, c'est
qu'on en a déjà implanté. Partout où c'est
implanté, je pense qu'on est très satisfait. Donc, on n'a pas a
s'inquiéter outre mesure qu'il y en ait davantage et ça ne se
fait pas juste au Québec, ça se fait ailleurs. Il faudrait qu'on
arrête d'accuser des retards au niveau des services à la
communauté au Québec. On est en train de prendre du retard; on se
fait même dépasser par l'Ontario qu'on dit très capitaliste
et moins sociale. Ce n'est plus vrai. Là, on aurait la chance
d'arrêter de prendre du retard en se donnant des moyens et ce n'est pas
ce qu'on est en train de faire.
Les garderies en milieu scolaire. Est-ce que ce n'est pas tout à
fait logique, réaliste et très sensé de vouloir utiliser
des équipements, des bâtisses, des espaces qu'on a
déjà collectivement pour pouvoir donner des services qui sont
aussi collectifs et ce, à l'intérieur d'une école qui va
s'adresser aussi à la clientèle enfants? Donc, on a la
prématernelle, la maternelle, le primaire et le secondaire. Pour quelle
raison n'aurait-on pas les garderies aussi? C'est tout à fait
complémentaire, ça va dans le même sens d'éducation,
de formation, d'intégration, d'amener les jeunes dans un milieu qui sera
leur milieu de vie pendant autant d'années. Je trouve qu'on perd une
occasion ici de montrer qu'on est d'accord avec la ministre
déléguée à la Condition féminine sur son
plan d'action au chapitre des garderies. Elle ne se gêne pas pour dire
qu'elle privilégie cet axe de développement, cette orientation
dans le milieu scolaire. On se doit, comme gouvernement, si on croit aux
garderies, de donner l'exemple. On demande d'implanter des garderies dans tous
les milieux, y compris les milieux de travail, on trouve ça correct. La
meilleure façon, c'est toujours de prêcher par l'exemple. On a une
bonne occasion ici de prêcher par l'exemple en faisant en sorte, dans des
institutions qui relèvent indirectement du gouvernement, d'implanter ce
service pour être en mesure de dire partout ensuite aux grandes et aux
moyennes entreprises: Écoutez, vous devriez l'implanter, c'est faisable.
La preuve, regardez, on n'a tellement pas peur de ça, on y croit
tellement qu'on a donné, dans une loi, cette obligation à nos
institutions d'enseignement. Là, on serait crédible parce qu'on
aurait prêché par l'exemple, on n'aurait pas eu peur.
Mais non, ce n'est pas ce qu'on fait. On recule plutôt, par
rapport au plan d'action de la ministre déléguée à
la Condition féminine, alors que quand on parle de politique familiale,
c'est l'un des premiers arguments qui est soulevé pour permettre
justement d'avoir un plus haut taux de natalité, d'avoir plus de femmes
sur le marché du travail, si c'est leur choix, en ayant des enfants. On
vient de prouver qu'on a un beau discours
quand on parle d'autre chose, mais quand vient le temps de le mettre en
application concrètement, de façon pas très
onéreuse, en utilisant les espaces qu'on possède
déjà, le pouvoir qu'on a maintenant de l'imposer, on n'en profite
pas. Cela veut dire qu'il y a loin entre la coupe et les lèvres dans ce
domaine. C'est une occasion unique. On devrait le faire, à mon avis.
C'est pour ça que je tenais à intervenir quelques minutes
là-dessus en disant que non seulement je crois au principe - ça
fait longtemps qu'on le dit, on doit remplacer le "peut" par "doit" mais que le
ministre devrait l'accepter étant donné cette espèce de
mesure qui veut que ce soit à la demande du comité d'orientation
et du comité d'écoie. Je pense qu'avec cette mesure qu'on ajoute,
il n'y a pas de crainte parce que c'est fondé sur Sa
responsabilité, le jugement et la compétence des gens qui sont
membres de ces comités, soit ies parents. Je voulais prendre quelques
minutes pour essayer de vous convaincre d'accepter la motion
présentée par mon collègue, le député
d'Abitibi-Ouest.
Le Président p. Parent, Sauvé): Merci, M. le
député de Shefford et vice-président de la commission de
l'éducation. Je reconnais un autre intervenant, M. le
député d'Abitibi-Ouest.
M. Gendron: Je voudrais également prendre quelques
minutes. Très sincèrement, je remercie mon collègue
d'avoir parlé d'un sujet d'actualité qui correspond à la
société dans laquelle nous évoluons. C'est un sujet
d'autant plus d'importance et d'actualité que, pas plus tard que cette
semaine, la ministre déléguée à la Condition
féminine du gouvernement du Québec rendait publique sa politique
concernant l'ensemble non seulement des services de garde, mais de tout le
système de garderies dont l'État du Québec devrait se
doter. Bien sûr, elle le faisait avec énormément de pompe
et d'ampleur parce qu'avec l'argent des autres, c'est toujours pius facile
d'être généreux. Cela a été clairement
démontré qu'en ce qui les concerne, ils ne mettront pas un sou
pour la prochaine année. Mais au-delà de cela, elle convenait
également, parce que ce sont des chiffres très
révélateurs - que voulez-vous qu'on dise, M. le ministre et M. le
Président - qu'on a un retard majeur comme société dans le
domaine des services de garde en milieu scolaire. Elle-même, dans son
rapport, disait: "Le nombre de places ne me satisfait pas; nous sommes
déficients. " Je lis: "Malgré l'augmentation du nombre de places
prévues en garde scolaire, le réseau fait toujours figure de
parent pauvre dans l'ensemble des services de garde au Québec. Au terme
de la période de trais ans - pas aujourd'hui, définie par la
ministre - le réseau scolaire pourra offrir un total de 40 000 places
aux 600 000 enfants des écoles primaires publiques. " On ne parle que
des écoles primaires: 600 000, 40 000 places.
Je voudrais attirer l'attention des collègues et du ministre
parce que j'entendais - c'est normal, on a des oreilles pour cela - des
commentaires comme celui-ci: Bien oui, mais ici, il n'y a pas d'aiternative, la
commission doit organiser. C'est faux. C'est complètement faux. Si le
ministre prétend que des instances comme un conseil d'orientation et un
comité d'école, ce sont des gens qui n'ont pas de jugement, qui
ne sont pas capables d'adapter à une réalité... Je
prétends que je veux faire confiance au comité d'orientation et
c'est une question de justice, d'équilibre et de faire confiance
à des instances mandatées. Quand le ministre dit que le
comité d'orientation se prononcera sur ceci et qu'il fera cela, c'est
parce qu'il considère que cette instance est plus près du milieu
naturel dans lequel ies membres du comité d'orientation vivent et, par
conséquent, en règle générale, qu'ils sont plus
habilités à prendre des décisions pertinentes par rapport
à la réalité objective de ieur milieu. Je pense que le
ministre l'a reconnu à quelques endroits; c'est la même chose pour
le comité d'école.
Donc, ce que nous disons, et mon collègue de Shefford l'a
très bien laissé voir, la commission scolaire non pas "organise"
ou "doit organiser", mais la commission scolaire "doit organiser à la
demande du conseil d'orientation et du comité d'écoie". Ces
gens-là vont-ils faire automatiquement une demande, sans aucune
évaluation d'abord de la disponibilité des locaux, de la logique
situationnelle dans laquelle il évolue? Moi, je prétends que non.
Je ne suis pas prêt à condamner ces gens-là avant
même qu'ils ne commencent, surtout sur une question vitale comme
celle-là. Mais dire: Regardez donc cette réalité, cela
fait partie de votre mandat. Et, à partir du moment où vous
convenez, dans votre milieu, que c'est requis, c'est voulu, c'est
souhaité, c'est demandé et que cela correspond à une
réalité de vos personnels... C'est un autre élément
que le ministre oublie sans doute.
Le mémoire de l'Institut canadien de l'éducation des
adultes sur le projet de loi 107 le rappelait on ne peut plus clairement et je
le cite, il a été très court mais très clairs:
"Nous nous réjouissions de retrouver dans le projet de loi 3
l'obligation d'organiser - et là aussi, il y avait "à la demande
du conseil d'école" - les services de garde. Ce service à la
population dans un contexte où près de la moitié des
femmes travaillent à l'extérieur n'était pas un luxe. "
Là, il était obligé de parler au passé parce que
lorsqu'il a pris connaissance de l'article 228, il était
déçu. Je le cite à nouveau: "Malheureusement, d'une
façon incompréhensible, dans le projet de loi 107, à
l'article 228, on est passé de l'expression "doit organiser" à
"peut organiser". Il y a donc, dans ce cas, un net recul que nous ne nous
expliquons guère. Il y a, dans ce cas, un recul majeur et nous ne sommes
pas d'accord pour y souscrire. " C'est l'Institut canadien d'éducation
des adultes qui parlait comme cela et avec raison.
Au moment où l'État québécois, où
notre société a effectivement pris conscience qu'on ne peut
prétendre offrir des chances égales d'emplois, des chances
réelles d'exercer la profession ou le métier que certains
souhaitent et que, par conséquent comme société, il y a
lieu de faciliter cet exercice libre - travailler ou rester à la maison
pour un certain nombre d'institutrices - il y a au moins cette
réalité dont on ne tient pas compte quand on y va avec un article
aussi peu "implicatif" et aussi dénaturé, soit celle dans
laquelle on vit. Premier élément. (12 h 15)
Deuxième élément: Est-ce que c'est logique
d'envisager de demander aux municipalités du Québec d'organiser
des services de garde et non à l'un des premiers lieux éducatifs
majeurs qu'est l'école? Non, cela n'est pas important. Si vous voulez,
ça va, mais on vous laisse entière liberté d'organiser des
services de garde scolaire et des services de garde tout court. L'école,
milieu de vie, où on va apprendre aux jeunes qui sont dans cette
boîte-là que malheureusement, selon les schèmes sociaux de
certaines personnes, c'est la dure et froide réalité que nous
vivons et que nous allons probablement vivre dans un contexte où de plus
en plus de jeunes citoyens du Québec devront passer par la garderie
scolaire. C'est ça la réalité. Il y a de plus en plus de
parents, de jeunes ménages qui décident d'oeuvrer tous les deux
sur le marché du travail pour des raisons économiques, pour des
raisons personnelles. Peu importe les raisons, ce n'est pas de nos affaires. On
leur demande d'avoir des enfants. On leur dit que cela n'a pas de sens le
comportement qu'a la société en termes strictement de penser
à son avenir et de se renouveler. On va avoir de beaux discours sur une
politique familiale, et à chaque fois qu'on aura l'occasion de poser un
geste concret, on ne le posera pas. On ne posera pas les gestes qui viendraient
traduire la volonté du législateur de maximiser les chances
qu'effectivement nous soyons dans une société où la
préoccupation de faire des enfants, et surtout celle de leur donner un
milieu de vie qui leur permette de s'épanouir, de se développer
sans trop de contraintes, n'existeraient pas. Et si cela ne commence pas par la
garde en milieu scolaire, nous avons tous un problème, M. Se
Président.
On a tous un problème si cela ne commence pas là. J'aurais
été en désaccord d'en faire une obligation sans nuance aux
commissions scolaires, en disant qu'elles ont l'obligation, qu'elles le peuvent
ou non. Ce n'est pas ça que notre amendement préconise.
L'amendement préconise une logique d'analyse en disant qu'il y a des
mandataires au niveau de l'école, au niveau du conseil d'orientation qui
sont habilités à faire une évaluation du milieu, à
en discuter avec les parents, à en discuter avec les personnels des
commissions scolaires pour voir s'ils seraient intéressés
à ce que la commission scolaire leur organise un service de garde
scolaire. Pensez-vous que ce ne serait pas plus logique de vivre une situation
différente de celle que nous vivons actuellement? Combien d'amis sont
obligés de passer par des lieux physiques différents de
l'école pour déposer les enfants avant le début de la
journée scolaire, parce que le père et la mère
travaillent. Ils sont obligés d'aller à l'autre bout de la ville
déposer les enfants dans une garderie, peu importe le type de garderie.
Je n'ai pas à la qualifier à ce moment-ci - sans but lucratif,
privé, peu importe. Pensez-vous que ce ne serait pas plus simple
d'avoir, autant que possible, des garderies organisées directement dans
un milieu de vie naturel qui prend de plus en plus de place en termes
d'éducation, soit !'éco!e?
On simplifierait pour ces parents la problématique du
déplacement. On simplifierait également pour ces enfants les
inquiétudes en termes de suivi et ce serait beaucoup plus facile pour
ces jeunes de demeurer à proximité de leurs parents, quand c'est
possible de le faire. Et ça correspond à une
réalité tout à fait présente. La Centrale de
l'éducation du Québec disait également - elle
connaît ses personnels, son monde - dans son mémoire, que le
projet de loi 107 n'est pas tellement explicite quant aux services aux
handicapés, etc., et elle démontrait par là qu'il y avait
lieu d'arriver avec des précisions additionnelles. Quand elle est
arrivée aux services de garde, elle disait - et la centrale avait un
jugement pas mal plus sévère que le mien - "autre
Incongruité majeure dans un projet qui prétend et
là-dessus, elle n'était pas raide, elle n'allait pas trop loin,
elle disait la vérité - actualiser la vieille Loi sur
l'instruction publique dans laquelle le droit à des services de garde
pour les élèves de l'éducation préscolaire et de
l'enseignement primaire n'y est même pas reconnu.
Certes, la commission scolaire peut organiser de tels services - tout !e
monde sait lire l'article 228 - comme elle peut organiser d'autres affaires,
mais la réalité d'aujourd'hui obligerait ou ferait commande de
s'assurer que c'est une obligation. Elle ajoutait: "À ce chapitre, il
n'est pas exagéré d'affirmer que le projet de loi 107 est aux
antipodes - c'est loin, çà - des besoins de !a population et des
attentes normales de la société québécoise et qu'il
consacre la perpétuation d'un problème majeur en
éducation. " Ce n'est pas la première fois que la CEQ s'exprime
là-dessus; ce n'est pas la première fois que l'alliance s'exprime
là-dessus, ce n'est pas la première fois qu'on s'exprimait ainsi
lors des consultations de la commission sur l'éducation. Le rapport
Bisaillon, qui portait sur les négociations et les difficultés
vécues en 1982 et après - on est en 1988, imaginez - relatait
cette même problématique de déficience, de carence du
nombre de places de garde dans le réseau scolaire.
Puis, là, on va se gonfler les poumons, on va prendre un air
gourmé, on va prétendre qu'on est à l'heure moderne de
1988 avec un magnifi-
que document traitant de toute la politique du gouvernement du
Québec concernant les services de garde, puis on va oublier
complètement Se voiet de la garde scolaire, alors qu'on est en piein
dedans. C'est notre responsabilité à ce moment-ci de se demander
s'il s'agit, oui ou non, de moderniser une ioi désuète.
Ma réponse, c'est oui, il s'agit de Sa modifier et je pense qu'on
l'a prouvé à quelques articles. On a prouvé effectivement
que cette ioi, à certains égards, aurait comme avantage d'offrir
un aspect de modernité à la nouvelle loi d'assise concernant tout
le régime éducatif et son fonctionnement, ses modes
organisationneis et autres, sauf si on ne prend pas le temps de se donner les
mécanismes qu'il faut à l'article 228 pour s'assurer que les
services de garde scolaire sont véritablement organisés à
la demande du conseil d'orientation et des comités d'école.
À ce moment-là, au moins, cela permettrait de faire une analyse
pius proche des besoins réels. Je ne crois pas qu'il y aurait un
comportement absolument irrresponsable, que d'une façon automatique,
dès la première réunion du comité d'orientation ou
du comité d'école, on ferait la demande de services de garde sans
avoir examiné le milieu dans liequel on évolue, sans avoir
examiné la capacité physique d'organiser de tels services, que je
sache. Je pense que les comités d'orientation et les comités
d'école seraient plus sérieux que ça. Ils
s'inquiéteraient professionnellement de leurs responsabilités. Au
moins, on aurait le mérite d'avoir compris une problématique
moderne, on aurait au moins le mérite d'avoir cette sensibilité
en regard d'une réalité qui, de pius en plus, aura comme
conséquence, M. le Président et M. le ministre, de créer
un écart que la ministre elle-même, dans son rapport,
constatait.
Quand on dit que nous avons une carence, que la garde en milieu scolaire
est dans une situation déficiente et qu'on envisage, dans trois ans,
d'avoir un total maximum de 40 000 places pour 600 000 élèves, ce
n'est pas vrai qu'on a fait notre job, ce n'est pas vrai qu'on s'est
acquittés de nos responsabilités. Entre-temps, on va discourir
pour dire que c'est important que les municipalités organisent des
services de garde, que c'est important, oui, que l'office des services de garde
multiplie les emplacements de garderies à but lucratif, sans but
lucratif et privées, et, pendant tout ce temps, dans le premier lieu,
ià où c'est le pius fondamental d'être sensible à
cette réalité qu'est l'école, on continuera de prendre nos
distances, on continuera de s'acquitter comme bon nous semble de cette
responsabilité tandis que, graduellement, on verra grandir
l'écart. On sera obligés de se dire dans quelques années:
Ce n'est pas seulement déficient. On aura un rattrapage tellement grand
qu'on sera obligés, à ce moment-là, de prendre ies
bouchées triples, quadruples, en termes d'aide financière, en
termes de fonds publics du gouvernement, parce qu'on n'aura pas eu cette
souplesse d'adaptation, on n'aura pas eu ce réflexe sensoriel
d'être parfois des précurseurs dans un domaine où,
manifestement, ce n'est pas la cas. Même si on réagissait
dès aujourd'hui, on ne serait sûrement pas des précurseurs.
On serait à tout le moins un gouvernement sensible, un gouvernement qui
assume ses responsabilités et prend conscience que si on ne commence pas
en 1988, après cinq, six ans, dix ans de retard, quand allons-nous
commencer pour s'assurer que la garde scolaire fait partie intégrante du
système éducatif québécois? C'est une
réalité du monde moderne et, par conséquent, ies
commissions scolaires doivent assumer cette responsabilité, toujours par
le biais - et c'est ma conclusion - du sens des responsabilités du
comité d'orientation et des comités d'école qui sont du
milieu, qui sont en mesure de faire des analyses vraiment nuancées. Il
me semble qu'on a toutes les garanties d'avoir des décisions logiques,
responsables, qui correspondraient davantage à une réalité
du monde moderne.
Le Président (M. Parent, Sauvé): Merci, M. le
député d'Abitibi-Ouest. Je reconnais maintenant M. le
député d'Argenteuil et ministre de l'Éducation. M. le
ministre.
M. Ryan: M. le Président, j'ai écouté le
plaidoyer présenté successivement par trois représentants
de l'Opposition avec un intérêt qui a pu varier à un moment
donné, selon les arguments qui revenaient. J'ai remarqué que dans
l'exposé, on se gardait bien de traiter des faits. On a traité
surtout d'un objectif qui est bon en soi, je ne le conteste pas. Il faut situer
les considérations comme celles-là dans le contexte concret. Je
serai très bref, je voudrais simplement rappeler quelques faits qu'il
est important d'inscrire au dossier de cette discussion.
Tout d'abord, sur le terrain pratique. En 1983-1984, il y avait 11 438
places disponibles en milieu scolaire pour les services de garde. En 1985-1986,
par conséquent la dernière année du gouvernement
précédent, il y en avait 19 374. Savez-vous combien il y en a en
1988-1989? Nous atteindrons près de 40 000. Ce ne sont pas des chiffres
qui sont dans certains documents. Vous remarquerez que dans le document que Mme
Gagnon-Tremblay a publié, elle communiquait pour l'année 1988,
c'est-à-dire au 31 mars 1988, à la fin de l'exercice
budgétaire précédent, un total de 30 000, lequel, selon
nos chiffres, était plus proche de 31 000. En tout cas, c'est une
différence mineure. Vous retrouverez cela à la page 23 dans les
statistiques qu'on trouve dans l'énoncé de politique: 30 500.
Donc, le vrai chiffre, selon les données les plus récentes est 31
373. Ce qui est intéressant, c'est que pour 1988-1989 - les
députés s'en souviennent - nous avons obtenu des crédits
additionnels de 2 000 000 $ pour les services de garde en milieu scolaire, ce
qui nous permet d'augmenter sensiblement le nombre de places. Nous estimons,
suivant les données que nous possédons présen-
tement, que le total atteindra près de 40 000. Quand j'examine
l'énoncé de politique de Mme la ministre
déléguée à la Condition féminine, je
constate que c'est l'objectif net qu'elle s'était fixé pour le
triennat dont parle son énoncé de politique. Elle comptait
atteindre le total de 40 000 au bout de trois ans. Intéressant. Cela
veut dire que le gouvernement a agi plus vite qu'il ne parle. Alors que
d'ordinaire, un gouvernement, c'est le contraire; il parle beaucoup plus vite
qu'il n'agit. Je suis très fier de cette constatation que je porte
à l'attention de nos distingués collègues.
Je voudrais rappeler comment fonctionne le système que nous avons
actuellement. Lorsque, dans un milieu scolaire, on veut créer un service
de garde, le gouvernement met à la disposition de la commission scolaire
une subvention de démarrage qui était de 3000 $ jusqu'à
l'an dernier, que nous avons portée, cette année, grâce aux
crédits additionnels injectés dans ce programme, à 4000 $,
c'est-à-dire une augmentation de 33 % d'un seul coup. Les subventions de
fonctionnement fonctionnent comme ceci. C'est important que nous le disions,
parce que ce n'est pas gratuit. De dire théoriquement, comme le fait
l'amendement, on reportera cela sur le dos des parents, cela ne fonctionne pas
de cette manière. Cela coûte au gouvernement 200 $ par enfant pour
les 30 premiers enfants dans une garderie scolaire, 175 $ par enfant pour les
70 enfants suivants, 150 $ par enfant pour les autres enfants. En outre, nous
ajoutons un supplément de 100 $ par enfant pour frais de collation en
milieu économiquement faible et nous payons 300 $ par enfant pour un
élève handicapé ou en difficulté d'adaptation ou
d'apprentissage. (12 h 30)
Par conséquent, il y a des coûts très importants que
nous ne pouvons pas reporter, purement et simplement, sur les épaules
des parents. C'est pour cela que nous ne pouvons pas accepter un amendement
comme celui proposé par l'Opposition. Tout en ayant des allures
généreuses au premier regard, il entraînerait dans la
pratique des tensions qui pourraient être génératrices de
frustrations entre les différents intéressés,
c'est-à-dire les parents, la commission scolaire et le ministère
de l'Éducation. C'est évident, nous le savons sur la base de
l'expérience passée, que les commissions scolaires ne pourraient
pas refiler toute la facture aux parents et que, d'autre part, autant du
côté des parents que de la commission scolaire, il y aurait une
tendance fort naturelle et fort compréhensible à reporter la
facture du côté du gouvernement. Je n'ai pas obtenu l'autorisation
de contracter un engagement comme celui-ci. Je crois davantage,
personnellement, à la méthode de la persuasion et du soutien
efficace en ces choses. Par les chiffres que je viens d'établir, nous
sommes très bien engagés dans la voie de la réalisation
des objectifs énoncés par la ministre
déléguée à la Condition féminine. Nous
aurons amplement dépassé en 1991-1992 les objectifs
envisagés à ce moment-ci.
Je suis tout à fait d'accord avec nos collègues de
l'Opposition pour reconnaître que l'existence de services de garde est un
élément de plus en plus souhaitable, voire normal dans le
fonctionnement des services scolaires à la disposition de l'enfance
québécoise. Nous allons continuer, du côté du
gouvernement, à promouvoir des développements. J'ajoute
simplement, pour l'information des collègues, qu'au cours des deux
derniers exercices - j'exclus celui-ci - nous avons vu à faire certains
virements de fonds au ministère de l'Éducation, de manière
que partout où il y a eu une demande en provenance de commission
scolaire, nous avons été en mesure d'y répondre. C'est
pour cela que cette année, j'avais demandé 2 000 000 $ en
crédits additionnels qui m'ont été accordés sans
difficulté par le gouvernement, lors de l'examen que nous avons fait
ensemble des crédits de chaque ministère.
Cette politique d'incitation, de soutien concret, qui parle plus par les
actes que par les paroles et les discours, est une politique dont nous avons
lieu d'être heureux et que j'entends, pour ma part, continuer à
promouvoir. Pour les raisons que j'ai énoncées, je suis
obligé d'être en désaccord avec l'Opposition quant à
l'amendement proposé, tout en reconnaissant qu'il procède d'une
inspiration généreuse mais peut-être d'une connaissance
moins complète des faits.
Le Président (M. Parent, Sauvé): Cela va. C'est
terminé, M. le ministre?
M. Ryan: Je suis prêt à voter.
Le Président (M. Parent, Sauvé): Est-ce que
l'amendement proposé par le député d'Abitibi-Ouest, qui se
lit comme suit: "La commission scolaire, à la demande du conseil
d'orientation ou du conseil d'école, doit organiser des services de
garde pour les élèves de l'éducation préscolaire et
de l'enseignement primaire conformément à la Loi sur les services
de garde à l'enfance (L. R. Q., chapitre S-4. 1). ", est
adopté?
M. Gendron: Vote nominal.
Le Président (M. Parent, Sauvé): J'appelle le vote.
M. le député de Saint-Henri?
M. Hains: Contre.
Le Président (M. Parent, Sauvé): M. le
député de Rimouski?
M. Tremblay: Contre.
Le Président (M. Parent, Sauvé): M. le
député de Sherbrooke?
M. Hamel: Contre.
Le Président (M. Parent, Sauvé): Mme la
députée de Jacques-Cartier?
Mme Dougherty: Contre.
Le Président (M. Parent, Sauvé): M. le
député de Shefford?
M. Paré: Pour.
Le Président (M. Parent, Sauvé): M. le
député d'Abitibi-Ouest?
M. Gendron: Pour.
Le Président (M. Parent, Sauvé): M. le
député d'Argenteuil?
M. Ryan: Contre.
Le Président (M. Parent, Sauvé): L'amendement est
rejeté. Est-ce que l'article 228 du projet de loi 107 proposé par
le ministre de l'Éducation est adopté?
M. Gendron: Adopté sur division.
Le Président (M. Parent, Sauvé): Adopté sur
division. J'appelle l'article 229. L'article 229 amendé se lirait comme
suit: "Pour l'application des articles 228 et 228. 1, une commission scolaire
peut engager du personnel et conclure des ententes. Elle peut exiger une
contribution financière de l'usager des services qu'elle dispense ou,
dans le cas des services de garde, du titulaire de l'autorité parentale
ou d'une autre personne déterminée par règlement
édicté en vertu de la Loi sur les services de garde à
l'enfance. "
M: Gendron: Adopté sur division.
Fonctions et pouvoirs reliés aux ressources humaines
Le Président (M. Parent, Sauvé): Adopté sur
division. Y a-t-il des changements dans le titre? Dans le titre, au chapitre 5,
l'amendement propose que le titre du chapitre 5 se lise comme suit: "Fonctions
et pouvoirs reliés aux ressources humaines". Dans le projet de loi, on
avait le mot "fonctions"; on n'avait pas le mot "pouvoirs". L'objet de
l'amendement est d'ajouter le mot "pouvoirs" pour que le chapitre 5...
Adopté? Cela va.
J'appelle l'article 230 amendé qui se lit comme suit: "La
commission scolaire est l'employeur du personnel qu'elle requiert pour son
fonctionnement et celui de ses écoles et de ses centres
d'éducation des adultes, à l'exception de celui requis pour le
programme des services complémentaires et particuliers qui
relèvent de la compétence d'un ministre autre que le ministre de
l'Education. "Elle nomme un secrétaire général qui exerce,
outre les fonctions et pouvoirs prévus par la présente loi et par
le règlement du gouvernement adopté en vertu de l'article 415,
celles de secrétaire du conseil des commissaires et du comité
exécutif ainsi que celles déterminées par la commission
scolaire. " Est-ce qu'il y a des commentaires?
M. Ryan: Il me semble que l'article parle par lui-même.
Le Président (M. Parent, Sauvé): M. le
ministre.
M. Ryan: C'est le "power to hire", le pouvoir d'embaucher qui est
caractéristique d'un employeur.
M. Gendron: J'ai juste une question.
Le Président (M. Parent, Sauvé): Allez, M. le
député.
M. Gendron: J'ai le même point de vue. Je prétends
que l'article 230 est assez clair en soi sauf que je voudrais évoquer au
ministre... Est-ce qu'il se rappelle le commentaire que la Commission des
écoles catholiques de Montréal avait fait sur l'article 230?
M. Ryan: À propos du nombre de secrétaires
généraux?
M. Gendron: Non, l'inquiétude qu'elle avait quant à
sa responsabilité de signataire pour ce qui est des conventions
collectives: "Afin d'assumer pleinement ses droits et ses
responsabilités comme véritable employeur vis-à-vis de
ses... réclame le pouvoir de négocier et de signer", en
prétendant que le texte qu'il y avait là pouvait être
interprété à savoir que ce ne serait plus elle qui serait
signataire mais le secrétaire général parce que c'est, par
déduction, la personne autorisée comme employeur. J'essaie de
comprendre sa remarque, je ne me souviens pas de cela et il n'y a pas eu
d'autres représentations. Je ne comprends pas pourquoi elle fait un
lien, je ne le vois pas comme cela.
M. Ryan: Parfois, ils voient des problèmes dans des
virgules, c'est bien connu.
M. Gendron: Ma question était: Est-ce que le ministre a eu
des représentations à savoir qu'il y aurait un problème
d'interprétation? Il me dit: Non. Je me fie à sa parole
là-dessus et je n'ai pas d'autre question.
M. Ryan: II y aurait juste un point que je voudrais corriger, M.
le Président. Dans le deuxième alinéa, à la place
de "celles" il faudrait écrire "ceux". Vous l'avez écrit. Merci.
Excusez.
Le Président (M. Parent, Sauvé): Oui, cela va. Je
l'ai mentionné. Vous êtes d'accord, M. le député
d'Abitibi-Ouest?
M. Gendron: Je n'ai pas écouté.
Le Président (M. Parent, Sauvé): Juste après
415, "celles de secrétaire", cela va être "ceux de
secrétaire" et à l'avant-dernière ligne, "celles
déterminées", cela va être "ceux déterminés".
L'article va se lire comme cela. Cela va?
M. Gendron: Oui.
Le Président (M. Parent, Sauvé): Adopté.
M. Ryan: "Ceux déterminés", je m'excuse, mais je
crois que comme rédaction ce n'est pas extraordinaire, "... que ceux qui
sont déterminés par la commission", il me semble que ce serait
mieux que "ceux déterminés". Avez-vous objection à ce
qu'on écrive "ceux qui sont déterminés", M. le
Président, pour une fois que mon attention s'arrête
là-dessus?
Le Président (M. Parent, Sauvé): Si M. !e
député d'Abitibi-Ouest décide "ceux qui sont
déterminés"...
M. Ryan: Je n'aurais jamais publié cela dans Le Devoir
"ceux déterminés".
M. Gendron: En tout cas, je suis du même avis, "que ceux
déterminés" cela ne va pas bien.
Le Président (M. Parent, Sauvé): Alors cela se lit
comme suit: "... que ceux qui sont déterminés par !a commission
scolaire". Cela se lira comme suit. Adopté.
J'appelle l'article 231 qui se lit comme suit: "Le personnel requis pour
le fonctionnement de la commission scolaire exerce ses fonctions sous
l'autorité du directeur général de la commission scolaire.
"Le personnel affecté à une école exerce ses fonctions
sous l'autorité du directeur de l'école... "
M. Ryan: M. le Président, je m'excuse. Pour l'article
précédent, auriez-vous objection à inscrire "ainsi que
ceux que détermine la commission scolaire". Il me semble que ce serait
mieux.
Le Président (M, Parent, Sauvé): Je ne le sais
plus.
M. Ryan: Je suis convaincu d'avoir l'accord de mon ami
d'Abitibi-Ouest parce que nous sommes tous les deux au service de la
qualité de la langue.
Le Président (M. Parent, Sauvé): Si vous avez des
rapports amicaux entre vous là... S'il vous plaît, un instant'
C'est assez important, de façon à ce qu'il soit... Voulez-vous
répéter, M. le ministre?
M. Ryan: "... ainsi que ceux que détermine la commission
scolaire".
Le Président (M. Parent, Sauvé): "... ainsi que
ceux que détermine la commission scolaire". Est-ce que cette nouvelle
modification faisant partie de l'amendement à l'article 230 est
adoptée? Est-ce que ! article 230 tel qu'amendé est
adopté?
M. Gendron: Adopté.
Le Président (M. Parent, Sauvé): Adopté.
Alors je poursuis au deuxième paragraphe la lecture de l'article 231 qui
se lit comme suit: "Le personnel affecté à une école
exerce ses fonctions sous l'autorité du directeur de l'école et
le personne! affecté à un centre d'éducation des adultes
exerce ses fonctions sous l'autorité du directeur du centre
d'éducation des adultes. " Est-ce qu'il y a des commentaires à
l'article 231?Cela va?
M. Gendron: Adopté.
Le Président (M. Parent, Sauvé): L'article 231 du
projet de loi 107 est adopté, sans amendement. J'appelle l'article 232,
qui est amendé et qui se iit comme suit, je lis l'amendement: 1°
remplacer, dans la quatrième ligne du premier alinéa, les mots
"et des conventions collectives" par les mots "des droits de la minorité
linguistique dans ses établissements d'enseignement et, le cas
échéant, conformément aux conventions collectives"; 2°
remplacer le deuxième alinéa par le suivant: "Elle s'assure
qu'une personne qu'elle engage pour enseigner est titulaire d'une autorisation
d'enseigner délivrée par le ministre, sauf dans les cas où
elle n'est pas requise. " L'autorisation. Est-ce qu'il y a des
interventions?
M. Gendron:...
Le Président (M. Parent, Sauvé): Oui.
M. Gendron: On veut voir la conformité du papillon avec le
texte.
Le Président (M. Parent, Sauvé): Pourtant, vous
savez que le papillon ne sera pas volage comparativement au texte.
M. Ryan: Les droits de la minorité linguistique, tout le
monde comprendra qu'il s'agit d'une disposition fort opportune puisqu'il faut
que l'affectation du personnel soit faite en tenant compte des
caractéristiques des écoles, surtout par les commissions
scolaires confessionnelles et dissidentes, et même dans les écoles
des commissions scolaires francophones ou anglopho-
nes, là où des ententes existeront permettant
l'enseignement dans l'autre langue. Il faudrait tenir compte ds cela dans
l'affectation du personnel. C'est une intention, je m'excuse d'employer une
expression du député de Shefford, majeure du
législateur.
M. Gendron: M. le député de Shefford lui
donnez-vous la permission d'employer une expression qui fait partie de votre
culture, d'après le ministre de l'Éducation?
M. Ryan: C'est parce que j'ai remarqué que le
député de Shefford, chaque fois qu'il défend une cause, la
présente comme majeure et fondamentale avec beaucoup de conviction.
M. Gendron: M. le ministre, j'aimerais que vous soyez un peu plus
précis et spécifique, avec quelques exemples que vous pourriez
donner, au sujet de votre ajout des mots "des droits de la minorité
linguistique dans ses établissements d'enseignement". Est-ce que cela
pourrait vouloir dire qu'on aurait des exigences de connaissance de la langue
différente de leur dipiomation?
M. Ryan: Cela comprend essentiellement, et ici je pense qu'il y a
un lien implicite avec des dispositions constitutionnelles même plus
larges... Vous savez que l'article 23 de la Charte des droits et
libertés du Canada prévoit un certain droit de contrôle de
la minorité sur ses établissements scolaires. Alors nous autres,
ici, on assume tout cela dans une formulation générale qui va
être très utile pour les plaidoyers que nous aurons à faire
devant les tribunaux aussi dans ces causes-là. Ce n'est pas une chose
que nous mettons ici à la légère. Nous croyons aux droits
de la minorité linguistique. Nous sommes prêts à les
reconnaître quand on parie d'affectation du personne!. C'est une
disposition qui a une grande signification pour i'ensemble des positions que
nous adopterons devant les tribunaux concernant autant les droits linguistiques
que les droits confessionnels. Cela se rattache directement aux articles
clés de la Constitution canadienne en matière de droits à
la fois linguistiques et confessionnels.
M. Gendron: Avant d'aller plus loin, réglons...
M. Ryan: Cela fait allusion, à plus forte raison, au
passage du projet de loi où nous reconnaissons les droits de la
minorité linguistique.
M. Gendron: Oui. Je voudrais quand même régler un
problème qui est juste d'ordre technique en ce qui me concerne. Dans
l'article 232, quand on dit: Remplacer dans la quatrième ligne du
premier alinéa", si on regarde l'ancien article 232, on n'a pas...
D'accord. Ce n'est pas là-dedans, c'est dans le texte du projet de loi
107.
Le problème technique est réglé. (12 h 45)
M. Ryan: Oui, c'est ça...
M. Gendron: Question de fond. Quand vous dites: Remplacer les
mots "et des conventions collectives" par les mots "des droits de la
minorité linguistique dans ses établissements d'enseignement et,
le cas échéant, conformément aux conventions collectives",
la disposition devenant postérieure, après, vous dites: Dans
certains cas, la convention collective va s'appliquer, même si
j'écris les mots "des droits de la minorité linguistique dans ses
établissements d'enseignement". Est-ce que le ministre pourrait me
donner quelques cas où des dispositions - juste une minute - "respecter
les droits de la minorité linguistique dans ses établissements
d'enseignement" qui ne seraient pas assujettis aux conventions collectives?
M. Ryan: Je crois que c'est plutôt une concordance. Si
jamais il y avait conflit entre les droits de la minorité linguistique
et les dispositions des conventions collectives, les droits de la
minorité linguistique, dans la mesure où ils émaneraient
d'un texte constitutionnel, auraient priorité sur le texte de la
convention collective, ça va de soi. ici, il est postulé que les
dispositions sont complémentaires et répondent à des
besoins différents, elles ne s'opposent pas. S'il y a opposition,
même si on l'écrit, ça ne change rien, les juges de la Cour
suprême vont dire: Cela, ça ne marche pas, ça finit
là. C'est bien clair.
M. Gendron: Sauf que là...
M. Ryan: Ce n'est pas mauvais que ce soit ici parce que ça
renforce la position du gouvernement québécois vis-à-vis
de sa minorité linguistique. Je l'ai dit tantôt, nous avons des
plaidoyers très complexes à préparer pour les tribunaux
sur des causes fondamentales. C'est loin d'être impertinent, redondant ou
artificiel, d'autant plus que nous le croyons.
M. Gendron: Oui, sauf que...
M. Ryan: Je pense que l'Opposition aussi le croit.
M. Gendron: Oui, je n'ai pas d'objection, mon problème, je
vous le dis, M. le Président, en conscience, et encore là,
j'alerte un peu l'opinion de mes collègues, c'est que nous demander de
mettre dans un texte qui va faire naître un recours potentiel de droit -
je n'ai rien contre ça - une disposition qui dit: Les droits de la
minorité linguistique dans ses établissements d'enseignement, et
quelqu'un qui me demande: Lorsque tu as admis de mettre ça à
l'article 232, quelle compréhension avais-tu de la signification des
droits de la minorité linguistique, et que je
ne sois pas capable de dire: Je ne sais pas, c'est au cas où il y
a un recours devant les tribunaux... Là, la question bien plus
précise, c'est: Qu'est-ce que vous avez précisément en
tête pour inclure une telle disposition dans le sens de ce qui est
compris dans les droits de la minorité linguistique que vous voulez
protéger à l'article 232, premier alinéa?
M. Ryan: Deux choses bien simples. D'abord, que la direction de
l'école soit assurée par une personne soit de la minorité
linguistique ou qui parle la langue de la minorité d'une manière
acceptable à celle-ci, c'est un premier point. Si elle n'est même
pas capable d'avoir une direction d'école qui parle sa langue, il y a un
droit fondamental qui sera brimé, selon ma compréhension des
textes constitutionnels. Elle a le droit également d'avoir, pour les
enfants qui fréquentent ses écoles, "ses" écoles, des
enseignants qui soient capables d'enseigner dans cette langue. Il pourrait
arriver que la commission scolaire, si ça dépendait seulement des
dispositions de la convention collective, soit tentée de faire un petit
peu de "dumping", de dire: On va envoyer un tel ici, un tel là, il parle
un peu l'anglais, tout ça c'est correct. Ici, ça donne une
protection plus forte, quand même, et vice versa là où il y
aura une minorité francophone dans une commission scolaire, ce sera la
même chose. Un droit à des établissements qui respectent le
droit de contrôle de la minorité linguistique pour certains
établissements.
Maintenant, ce droit, suivant les interprétations que nous
possédons jusqu'à maintenant qui demeurent encore ce que
j'appellerais inchoatives, ce n'est pas fini, c'est en cheminement.
Jusqu'où ça doit aller exactement? Autant de théories
qu'il y a de problèmes en circulation, ce n'est pas rendu jusqu'à
la Cour suprême. Il y a une cause que la Cour suprême vient
d'accepter d'entendre, de l'Alberta, la cause Mahé, la fameuse cause
Mahé au sujet de laquelle je suis heureux de dire que nous avons eu des
contacts très sérieux avec les principaux
intéressés et que nous suivons d'une manière qui est loin
d'être indifférente, parce que nous sommes conscients des
responsabilités du Québec, de son devoir de solidarité
envers les collectivités francophones des autres provinces. Nous ne
voulons pas qu'elles soient seules à se défendre sans que le
Québec se sente intéressé.
M. Gendron: Êtes-vous conscient, M. le ministre, que la
minorité linguistique dont vous parlez à l'article 232, n'a
jamais été définie nulle part dans le projet de loi? Et
J'ai un problème: Quelle est l'Interprétation et le sens que vous
donnez à la minorité linguistique qui n'a jamais
été définie?
M. Ryan: Nous avons des passages où nous parlons de
l'existence d'une minorité linguistique qui se vérifie par un
certain pourcentage d'ins- criptions dans les écoles de la commission
scolaire x et, pour avoir reconnaissance pour fins de représentation par
des commissaires parents, c'est 5 % ou un minimum de 200 élèves
qu'on a mis dans un texte antérieur. C'est cela qu'est la
définition dans le texte de la loi.
M. Gendron: Oui, mais est-ce que cette disposition vaut pour les
anglophones scolarisés dans des commissions scolaires autres que
confessionnelles?
M. Ryan: Dans ses établissements...
M. Gendron: Ou si cela vaut uniquement pour les
confessionnelles?
M. Ryan: Cela vaut... Ici, cela vaut d'abord pour les
confessionnelles de toute évidence, mais supposons qu'il y ait une
entente entre une commission scolaire anglophone, maintenant je vais
vérifier si c'est possible, je ne suis pas sûr que ce soit
possible. Est-il concevable, madame et messieurs les conseillers juridiques,
qu'une commission scolaire francophone ait une entente avec une commission
scolaire anglophone pour dispenser l'enseignement en langue anglaise? On me
répond que oui. Pardon? Oui, c'est sûr.
Mme Dougherty: Pour l'inscription de la langue seconde...
M. Ryan: Mais l'enseignement non pas de la langue seconde, mais
l'enseignement dans l'autre langue officielle comme enseignement principal. Ce
serait à titre d'entente exceptionnelle.
M. Gendron: Oui, mais là si...
M. Ryan: On l'a adopté l'autre jour, cela.
M. Gendron: Non, d'accord, mais là, écoutez ce que
vous venez de vous faire dire par vos conseillers. Est-ce que cela signifie
qu'ils pourraient exiger que le directeur d'école parle leur langue?
Vous avez dit cela tantôt. Si on prend l'exemple que vous venez de
donner.
M. Ryan: Dans ses établissements d'enseignement. C'est
dans des établissements d'enseignement de la minorité,
c'est-à-dire où seraient, au moins en majorité, ses
enfants. Autrement, ce sont des établissements communs, et seulement
dans les établissements où elle est majoritaire de toute
évidence.
M. Gendron: Non, mais là écoutez... M. Ryan:
Dans ses établissements....
M. Gendron: Non, mais s'il vous plaît, M. le
Président, et les juristes surtout. Si c'est cela, c'est encore plus
grave que je pensais. D'écrire dans un projet de loi des droits de ta
minorité
linguistique dans ses établissements, on parie des
établissements de la minorité linguistique et non pas... Moi, je
pensais au moins que c'était les établissements de !a commission
scolaire. C'est dans ses établissements...
M. Ryan:... dans ses établissements à eiie.
M. Gendron: Oui, mais dans ses établissements à
eile, par définition, M. le ministre, cefa peut être uniquement
les établissements où elle est majoritaire et non pas
minoritaire.
M. Ryan: Absolument, c'est cela.
M. Gendron: Bien là, je ne comprends plus rien. Vous
demandez de respecter les droits de la minorité linguistique, mais dans
ses établissements d'enseignement et on parle des établissements
de la minorité. Vous m'avez dit: Dans leurs établissements, par
définition, elles ne peuvent pas faire autrement qu'être
majoritaires.
M. Ryan: Nous partons du postulat que la minorité
linguistique a droit à ses établissements d'enseignement dans sa
langue.
M. Gendron: Oui.
M. Ryan: Aiors là où eile a ses
établissements, il faut que la commission scolaire en tienne compte dans
l'affectation du personnel. C'est tout ce que nous disons ici. Si c'est ambigu
"dans ses établissements", il faudrait mettre "dans les
établissements scolaires de celle-ci", c'est-à-dire de la
minorité. Il y a moyen de clarifier cela. "Les droits de la
minorité linguistique, dans les établissements d'enseignement de
celle-ci. "
Je pense que c'est un très bel exemple et...
Mme Dougherty: C'est pour protéger les francophones.
M. Ryan: On répond à des demandes qui ont
été formulées bien souvent, même par des
péquistes qui n'étaient malheureusement pas toujours au courant
des vraies situations.
M. Gendron: Si c'est dans l'établissement...
M. Ryan: On a demandé souvent... C'est l'un des reproches
qu'on a entendus à propos des écoles françaises de la
CEPGM, c'était que les directeurs d'école maîtrisaient plus
ou moins bien le français. C'était faux. L'enquête que nous
avons faite a prouvé le contraire. Quand même, c'est un droit de
la communauté francophone d'avoir une direction qui va être
française dans ses écoles, je pense qu'on la protège
ici.
Une voix: Même chose pour le personnel.
M. Gendron: Un instant. Je pense que l'exemple est bon. Je ne
parie pas de l'enquête, je ne la connais pas.
Mme Dougherty: C'est pour protéger la minorité
française dans le système scolaire du PSBGM. Par exemple...
M. Gendron: Si c'est comme cela, il ne faudra pas le
rédiger comme cela dans ses établissements d'enseignement.
Admettez que cela prête à confusion. La preuve, moi, naturellement
et sans mauvaise foi, j'étais convaincu que vous parliez des
établissements de la commission scolaire. Le ministre me répond
correctement: Non, je parie des établissements de la minorité
linguistique. En conséquence, ceia va me prendre une autre
rédaction en ce qui me concerne, si on veut traduire ce qu'on veut
traduire dans le premier alinéa.
M. Ryan: M. le Président, c'est bien simple sur ce point
d'écrire plutôt: Dans les établissements d'enseignement de
celle-ci. Celle-ci, en bon français réfère toujours au
dernier nommé ou concerné. Je comprends, c'est une qualification
utile.
M. Gendron: Qu'est-ce que vous avez dit? Inutile?
M. Ryan: Utile, ah non. M. Gendron: D'accord. M.
Ryan: Je ne minimise jamais l'adversaire.
Le Président ( M. Parent, Sauvé): Le dernier
alinéa.
M. Ryan: M. le Président.
Le Président (M. Parent, Sauvé): M. le
ministre.
M. Ryan: J'ose penser que ce point devrait être
clarifié à la satisfaction des membres de la commission, qu'on
pourrait regarder le reste, s'il y a encore des problèmes darts cet
article.
Le Président (M. Parent, Sauvé): Si je relisais le
premier paragraphe tel que retouché il se lirait comme suit: Remplacer
dans la quatrième ligne du premier alinéa les mots "et des
conventions collectives" par les mots "des droits de la minorité
linguistique dans les établissements d'enseignement de celle-ci et, le
cas échéant, conformément aux conventions collectives".
Cela se lisait comme ce!a. Est-ce qu'on pourrait dire que le premier paragraphe
fait l'objet d'un accord. On pourrait passer au deuxième. Si on ne passe
pas au deuxième, on va passer à la table.
M. Gendron: On va passer à la table de
toute façon. M. le Président, c'est sûr que quand le
ministre me dit sincèrement que "de celle-ci", je prétends que
cela tait l'éventuelle confusion qui existait, je crois. C'est
réglé, en tout cas en ce qui me concerne. L'autre volet qui est
toujours inclus "des droits de la minorité linguistique" même si
on comprend que c'est dans ses établissements à elle et que
"enseignement" est parti, cela ne ma dit pas quand même ce que le
ministre entend en termes de défini. Qu'est-ce que le défini des
droits de la minorité linguistique? Je ne le sais pas. Je sais que c'est
dans ses établissements. J'ai au moins une assurance additionnelle. Mais
qu'est-ce que le ministre veut prévoir par cet article, est-ce que c'est
le droit d'enseignement dans sa langue? I! me semble que c'est acquis par Sa
commission scolaire linguistique ou confessionnelle.
M. Ryan: Si on regarde le texte de l'article 23 de la Charte
canadienne des droits et libertés, on va trouver une certaine similitude
avec ce qui est ici et ce qui est dans le texte de la charte. Si jamais nous
sommes appelés à répondre de nos actes législatifs
devant les tribunaux, nous pourrons dire: Voici, !à i! y a un article
qui prévoit cela, entre autres. Je pense que !a concordance sera telle
que cela plaidera en faveur de la validité des mesures
législatives. C'est loin d'être inutile.
M. Gendron: Là, le ministre me donne un
éclaircissement que je n'ai pas eu tantôt.
M. Ryan: Je l'ai dit tantôt.
M. Gendron: Non, vous m'avez dit qu'il y avait une relation avec
l'article 23. Là vous dites: Notre objectif, c'est dans la perspective
qu'il y aurait une contestation, en vertu des dispositions de l'article 23, on
veut prévoir quelque chose qui laisse voir qu'on a pensé que les
droits de la minorité linguistique pourraient être
protégés dans leur établissement. C'est cela?
M. Ryan: C'est cela. En même temps, cela peut servir
d'argument exemplaire...
M. Gendron: Oui, justement, mais c'est parce que...
M. Ryan:... sans même qu'il y ait nécessairement une
contestation éventuelle au Québec. Quand nous irons comparer nos
mesures législatives avec celles des autres provinces, soit sur le
terrain politique, soit sur le terrain judiciaire, nous pourrons dire: Voici
comment cela marche au Québec.
M. Gendron: Oui, mais là j'aurais juste voulu savoir en
quoi vous prétendez que s'il n'y avait pas cette disposition, notre
projet de loi pourrait être invalidé en vertu des dispositions de
l'article 23, puisque les anglophones ont leur structure scolaire. J'essaie
d'imaginer ce quime manque de plus comme couverture.
M. Ryan: Regardez. Évidemment, ceci est surtout pour le
cas des commissions scolaires confessionnelles et dissidentes qui, elles,
risquent d'avoir, si elles continuent dans l'avenir avec des effectifs
significatifs, une minorité importante du côté de l'une ou
l'autre des communautés linguistiques. À ce moment-là,
avec ceci, nous leur créons l'obligation législative de tenir
compte des droits de cette minorité-là dans l'affectation du
personnel. Il tombe sous le sens que le premier droit d'une minorité,
c'est d'avoir des personnes qui lui enseignent dans sa langue de manière
convenable.
Le Président (M. Parent, Sauvé): Bon.
Alors...
M. Gendron: Mais, ils ont droit à i'ensei-gnement dans
leur langue. Si on le mettait uniquement - je termine là-dessus - dans
le chapitre des confessionnels plutôt que de le mettre comme cela, une
disposition générale qui, à ma connaissance, n'offre
aucune protection. Mais, si on mettait cette disposition dans le chapitre des
confessionnels, mais uniquement !à, il me semble que cela aurait une
signification. J'aimerais que vous regardiez cela et on...
Le Président (M. Parent, Sauvé): J'invite les
membres à y réfléchir durant l'heure du midi. Nous
suspendons nos travaux jusqu'à 15 heures.
(Suspension de la séance à 13 h 2)
(Reprise à 15 h 21)
Le Président (M. Laporte): Avant que la commission ne
reprenne, nous en étions à l'étude de l'amendement
présenté à l'artide 232 du projet de loi 107. M. le
ministre, est-ce que vous aviez des commentaires à formuler?
M. Ryan: Si vous vouliez m'attendre une seconde, M. le
Président.
Le Président (M. Laporte): Avec plaisir M. le ministre. Je
vais peut-être souligner au début des travaux qu'il me fait
plaisir de me joindre à la commission de l'éducation afin de
faire avec l'ensemble des membres l'étude du projet de loi 107.
M. Gendron: J'ai l'intention de faire une motion de longue vie et
de bon succès à notre commission, M. le Président.
Le Président (M. Laporte): Cela me fait plaisir,
accepté.
M. Ryan: Article 232, avez-vous dit.
Le Président (M. Laporte): Oui. Les amendements à
l'article 232.
M. Ryan: Nous avons pratiquement fait tout le débat ce
matin, M. le Président. Tout a été dit sur le premier
alinéa.
Le Président (M. Laporte): Merci, M. le ministre. M. le
député d'Abitibi-Ouest.
M. Gendron: Avec beaucoup de respect, quand on s'est
laissé à la toute fin de cette séance, il m'apparaissait
qu'il y avait un doute réel dans votre esprit, surtout que, entre-temps,
à midi, on a eu l'occasion de consulter davantage nous aussi, avec les
moyens beaucoup plus faibles que nous avons, peut-être des
compétences très acquises dans le domaine. Je suis obligé
de vous dire en conclusion que, à I'article 232, dans votre papillon,
quand vous ajoutez: remplacer dans la quatrième ligne, etc., nous
estimons qu'on ne peut pas faire cela dans le cadre d'un article qui touche la
répartition des effectifs insérée comme cela, par la
bande, à la dernière minute, on ne sait pas trop pour faire
plaisir à qui.
C'est fondamental ce que je vais dire. Un nouveau régime de
droit, c'est cela qu'on inclut. Il ne faut pas se le cacher. On instaure un
nouveau régime juridique de droit concernant les minorités
linguistiques et leurs établissements d'enseignement, surtout quand le
ministre me répond correctement à la question que je lui ai
posée: qu'est-ce que signifient exactement les droits de la
minorité linguistique? Surtout quand on ajoute "dans les
établissements de celle-ci", il vient premièrement de confirmer
cela. Il n'y a plus de confusion. J'ai dit que cela clarifiait la confusion qui
était existante avec l'ancien libellé, mais que cela confirme
aussi qu'on instaure un nouveau régime de droit qui n'est défini
nulle part pour quelqu'un dont on n'a jamais parlé nulle part. On fait
cela dans un projet de loi pour une concordance avec un article d'ailleurs,
avec un autre texte de loi qui est l'Acte de l'Amérique du Nord
britannique, à l'article 93. Il me semble, uniquement sur le plan de la
logique du droit, même si cela s'expliquait plus difficilement, qu'il
faudrait au moins que cette disposition se référât à
l'article 107, si cela avait été clairement établi dans le
projet de loi 107. Cela ne fait référence à aucune notion
juridique couverte par le projet de loi 107.
Aucune notion juridique ne couvre ce champ d'application dans la loi 107
et la question est toujours la même: qu'est-ce que sont exactement les
droits de la minorité linguistique dans les établissements de
celle-ci, c'est-à-dire à elle? À la limite, étant
donné que cela ne repose sur aucune articulation juridique autonome et
cohérente, cela ne veut pas dire grand-chose. Le ministre,
d'après moi et d'après nos conseillers juridiques, devrait
être d'accord avec ce que je viens de dire. En conséquence,
qu'est-ce que ça fait là, si ça ne veut pas le dire? Si ce
n'est relié à aucune articulation juridique autonome et
cohérente; cela ne veut rien dire.
D'ailleurs, ce sont un peu les explications que nous a données le
président de cette commission cet avant-midi. Quand il nous a dit: Tout
a été dit, ii a raison un peu. Tout a été dit dans
le sens que jamais il n'a été en mesure de m'expliquer à
quoi ça faisait exactement référence, les droits de la
minorité linguistique, et quand on ajoute "dans les
établissements de celle-ci" on instaure carrément, avec le projet
de loi 107, un régime de droit qui n'est pas défini, un nouveau
régime de droit concernant les minorités linguistiques et leurs
établissements d'enseignement. Je trouve qu'on ne peut pas faire du
droit nouveau parce qu'on étudie le projet de loi 107 ni avoir un
article qui instaure un droit nouveau qui n'est défini nulle part
ailleurs. Je pense que le ministre devrait être très attentif aux
arguments qu'on vient de faire valoir, parce que c'est un article dangereux
à ce point de vue.
Le Président (M. Laporte): Merci, M. le
député d'Abitibi-Ouest. M. Se ministre.
M. Ryan: M. le Président, j'ai donné toutes les
explications souhaitables ce matin. J'ai indiqué clairement le contexte
dans lequel il fallait situer cette initiative du gouvernement. Je pense que
ceux qui voudront consulter le compte rendu de nos discussions pourront se
rendre compte de fa nature des explications fournies. Comme ces explications
n'ont pas réussi à emporter l'adhésion de l'Opposition, je
suis prêt à laisser tomber ces mots que nous ajoutions dans
l'amendement et nous allons revenir, tout compte fait, à un texte qui se
rapproche de ce qu'il y avait dans la colonne centrale de notre gros cahier
bleu. Je vais en donner lecture, si vous me permettez: "La commission scolaire
affecte le personne! dans ies écoles et les centres d'éducation
des adultes en tenant compte des besoins en personnel dont lui font part ies
directeurs d'école et des centres d'éducation des adultes et, le
cas échéant, conformément aux dispositions des conventions
collectives. "
Le Président (ML Laporte): Si je comprends bien, pour les
fins de la discussion et afin d'éclairer l'ensemble des membres de cette
commission, vous retireriez l'amendement qui a été
présenté à I'articie 232 pour proposer le nouveau texte
que vous venez de nous lire.
M. Ryan: C'est ça. L'autre, je le retire et je propose une
autre formulation qui est déjà contenue dans ce qui est ici.
Le Président (M. Laporte): M. le député
d'Abitibi-Ouest.
M. Ryan: Le deuxième alinéa s'écrirait
comme suit: "Elle s'assure qu'une personne qu'elle engage pour enseigner
est titulaire d'une autorisation d'enseigner délivrée par le
ministre, sauf dans les cas où elle n'est pas requise. " On garderait le
texte qui était sur le feuillet distribué ce matin.
M. Gendron: Et le troisième alinéa reste tel
quel?
M. Ryan: Le troisième alinéa demeure tel quel.
M. Gendron: Je n'ai pas d'objection.
M. Ryan: C'est aussi bien d'en finir, si on s'entend.
Le Président (M. Laporte): Donc, après entente
entre les membres de la commission, on retirerait le premier paragraphe de
l'amendement qui avait été présenté afin de
remplacer, dans la quatrième ligne du premier alinéa, les mots
"et des conventions collectives" par les mots "les droits de la minorité
linguistique dans les établissements de celle-ci"...
M. Gendron: Oui.
Le Président (M. Laporte):... pour reprendre la
formulation du premier paragraphe inscrit dans le livre bleu, qui se lit ainsi:
"La commission scolaire affecte 'e personnel dans les écoles et les
centres d'éducation des adultes en tenant compte des besoins en
personnel dont lui font part les directeurs d'école et des centres
d'éducation des adultes et, le cas échéant,
conformément aux dispositions des conventions collectives".
En remplaçant aussi le deuxième alinéa par le
suivant: "Elle s'assure qu'une personne qu'elle engage pour enseigner est
titulaire d'une autorisation d'enseigner délivrée par le
ministre, sauf dans les cas où elle n'est pas requise".
Enfin, le troisième alinéa se lirait: "Elle s'assure, en
outre, qu'une personne qu'elle affecte à l'animation pastorale
catholique ou à l'animation religieuse protestante satisfait aux
conditions de qualification exigées par le comité catholique ou
le comité protestant, selon le cas". C'est à l'unanimité
des membres?
M. Gendron: Adopté, M. le Président. Il resterait
Juste un élément. Vous avez lu - ce n'est pas grave, mais c'est
pour qu'on se comprenne bien - vous avez gardé "et des centres
d'éducation" et le ministre semblait vouloir dire "et les centres
d'éducation". Je préférerais "et les centres
d'éducation des adultes".
M. Ryan: C'est le directeur d'école et le directeur des
centres d'éducation des adultes.
Le Président (M. Laporte): C'est bien ça.
M. Gendron: D'accord, parfait.
Le Président (M. Laporte): Et les directeurs
d'école et les centres d'éducation des adultes. Donc, c'est
seulement une...
M. Ryan: Si on voulait écrire comme il faut, il faudrait
écrire: les directeurs des écoles et des centres
d'éducation des adultes. Ce serait mieux.
M. Gendron: Cela va. C'était seulement pour savoir, parce
qu'il me semble qu'avant...
M. Ryan: Directeurs d'écoles et de centres, ce serait
mieux de centres plutôt que des centres. De centres au pluriel.
M. Gendron: Les directeurs d'école et...
M. Ryan:... de centres d'éducation des adultes.
M. Gendron:... et de centres d'éducation.
Le Président (M. Laporte): Donc, pour les fins du bon
fonctionnement....
M. Gendron: Tout est beau là.
Le Président (M. Laporte): Tout est beau. Si Je comprends
bien, l'article 232...
M. Ryan: Plus vous parlez, plus vous risquez de nous
mêler.
Le Président (M. Laporte): Merci. C'est afin de clarifier,
pour que tout le monde comprenne bien.
M. Ryan: C'est le régime qu'on impose au président
ici.
Le Président (M. Laporte): Nous allons suivre, nous allons
suivre.
M. Ryan: Ha, ha, ha!
Le Président (M. Laporte): Donc, l'article 232 est
adopté, tel qu'amendé.
M. Gendron: Oui.
Le Président (M. Laporte): L'article 233.
M. Ryan: C'est pire que la traversée de la mer Rouge ici.
Passer d'un article à l'autre, c'est l'équivalent de la
traversée de la mer Rouge.
Le Président (M. Laporte): C'est si périlleux que
cela?
M. Ryan: Non, mais c'est long.
Le Président (M. Laporte): À l'article 233, on me
fournit un amendement qui est: "Dans l'article 233: 1° insérer, dans
la première ligne et après les mots "commission scolaire", les
mots "autre qu'une commission scolaire confessionnelle ou dissidente"; "2°
remplacer, dans la quatrième ligne, les mots "des écoles de son
territoire" par les mots "qui fréquentent ses écoies". "
M. Ryan: M. le Président, si vous me permettez...
Le Président (M. Laporte): Oui, M. le ministre.
M. Ryan:... il faut voir les articles 233 et 234 en regard l'un
de l'autre. L'article 233 garantit dans ies commissions scolaires autres que
confessionnelles ou dissidentes que sera nommée une personne pour agir
comme responsable du soutien à l'administration des écoles
catholiques et aux services d'enseignement moral et religieux, catholique ou
protestant, selon que nous parions de l'article 233 ou de l'article 234. Et, en
complément, il est prévu que ce responsable devra faire partie du
personnel-cadre de la commission scolaire et, dans le cas du responsable
catholique, il devra également détenir un mandat de
l'évêque du diocèse où est situé le
siège social de la commission scolaire.
Le Président (M. Laporte): Merci, M. le ministre. M. le
député d'Abitibi-Ouest.
M. Gendron: Les articles 233 et 234 sont clairs en
eux-mêmes. J'ai toujours le même étonnement, je pense,
surtout là-dessus. Ce sont des exemples très précis
d'articles au sujet desquels les commissions scolaires prétendaient,
avec raison en ce qui me concerne, qu'il s'agissait là d'une
ingérence, d'un autoritarisme inexplicable. Je veux dire si la
commission scoiaire autre qu'une commission scolaire confessionnelle ou
dissidente nomme un responsable du soutien à l'administration des
écoles catholiques et aux services d'enseignement moral et religieux. Ce
sont des dispositions qui, de toute façon, seraient
déterminées selon l'organisation interne des commissions
scolaires concernées. Elles-mêmes le prétendaient, entre
autres, pour ce qui est de la classification. La Fédération des
commissions scolaires vous disait, M. le ministre: Cet article doit être
modifié, car la commission scolaire doit déterminer
elle-même la classification des emplois et le nombre maximum de postes
pour chaque classe d'emploi. Quelle est l'idée de dire que là,
d'avance, on va déterminer que ce sera un poste de cadre, que ce cadre
aura telle et telle responsabilité? il me semble que ce n'est pas une
responsabilité à être définie dans un projet de loi
de cette nature.
Il est sûr que je vais m'en servir un peu plus loin pour d'autres
exigences d'autres groupes quant à des niveaux de responsabilité
dont ils prétendent qu'ils devraient être consacrés dans le
projet de loi. Ici, le ministre nous dit, pour ce qui est des commissions
scolaires autres qu'une commission scolaire confessionnelle ou dissidente,
qu'elles vont avoir l'obligation de nommer un responsable. Non seulement il y
en aura un, mais en plus il aura tel statut. Ces possibilités sont
habituellement dévolues aux commissions scolaires à même
leurs responsabilités. Je n'ai pas le temps de faire la
référence, mais, quand on a eu l'occasion de regarder dans le
projet de loi 3 quelle est la responsabilité des commissions scolaires,
ce qu'elles font, leur mandat, on n'a pas dit que pour tous ies postes ii va
falloir que le ministre ait la capacité de voir cela et de regarder
cela. Autrement dit, c'est une responsabilité de gérance interne
d'après moi, la responsabilité des commissions scolaires, et
c'est la meilleure façon d'alourdir un projet de loi, de créer un
alourdissement des structures en disant à ceux qui ont cette
responsabilité: On va définir le poste et son niveau de
classification. Pourquoi le ministre tient-il énormément aux
articles 233 et 234? Ne croit-il pas que de toute façon ces choses se
feraient correctement si la commission scoiaire en avait l'autorité,
sans faire un article spécifique? De quoi a-t-il peur?
M. Ryan: M. le Président...
Le Président (M. Laporte): Oui, M. le ministre.
M. Ryan: Je vais vous donner lecture du texte qu'on trouvait sur
le même sujet dans la loi 3 adoptée par l'ancien gouvernement dont
le député d'Abitibi-Ouest faisait partie.
La commission scolaire, en comparant avec le texte que nous avons, nomme
un responsable du soutien à l'administration des écoles
catholiques et aux services d'enseignement moral et religieux et d'animation
pastorale dispensés aux élèves catholiques des
écoles de son territoire. Ce responsable doit faire partie du
personnel-cadre et avoir un mandat de I'évêque - je peux aussi
bien prendre le texte du projet de loi, c'est la même chose - du
diocèse où est situé le siège social de la
commission scolaire.
Le député d'Abitibi-Ouest sait comme moi pourquoi cette
disposition avait été incluse dans l'ancien texte de la loi 3. Il
y avait eu des négociations - je pense que le terme n'est pas trop fort
- entre les responsables politiques du temps et les autorités
religieuses catholiques afin d'assurer que le passage au régime de
commissions scolaires linguistiques se fasse dans le plein respect des droits
de la communauté catholique.
Ce sont ces points sur lesquels l'ancien gouvernement, encore une fois,
n'avait fait aucune espèce de consultation avec l'Opposition - ce
n'était pas son obligation de le faire, mais il avait retenu ces points
- et nous les
retenons également, parce que c'est un des points sur lesquels il
y avait eu une très forte insistance de la part des autorités
religieuses. Nous trouvons que c'est fondé si on veut être
sérieux dans nos rapports avec la communauté catholique. On fait
la même chose pour Sa communauté protestante mutatis mutandis. Il
n'est pas question d'un mandat de l'autorité hiérarchique, parce
que c'est plus difficile à trouver du côté protestant pour
les raisons que nous savons. J'ai donné toute l'explication ici.
M. Gendron: C'est la première fois que vous la donnez.
C'est ce que je voulais entendre.
M. Ryan: Depuis le début des travaux de la commission,
cela fait au moins deux ou trois fois. Je m'excuse, le député a
des absences.
M. Gendron: Oui, malheureusement. Je suis obligé à
certains moments. Il n'y a pas juste cette responsabilité-là.
Le Président (M. Laporte): Vous avez terminé, M. le
ministre?
M. Ryan: Cela a été expliqué bien
clairement. Toutes les dispositions du projet de loi qui traitent de ces sujets
ont la même origine. Autrement, je l'indiquerai. Mais à peu
près toutes ont la même origine. Assez curieusement, je !'ai
déjà dit - je sais qu'il y a des légendes qui circulent
à ce sujet - il n'y a eu aucune négociation entre le gouvernement
actuel et l'autorité religieuse au sujet du projet de loi 107. Comme une
entente avait été faite à l'époque, que nous n'y
avions point d'objection sur tous les éléments importants et
qu'aucune représentation additionnelle ne nous avait été
faite, nous n'avons pas éprouvé le besoin de jouer
là-dedans. Ce sont des choses trop vitales pour une grande partie de
notre population pour qu'un gouvernement aille jouer unilatéralement
dans ces choses, sans avoir des raisons très sérieuses de le
faire. Comme les raisons ne s'étaient pas présentées, nous
étions disposés à assumer cette partie de
l'héritage qui nous avait été laissée.
M. Gendron: Dernière question au sujet de l'appellation de
ces personnes-là. Dans la perspective, du moins en ce qui me concerne,
où le ministre a au moins donné deux explications additionnelles,
c'est sûr que c'est dans le cadre de commissions scolaires linguistiques
que ces articles s'appliquent. Donc, ce n'est pas pour demain. Même si ce
n'est pas pour demain, quelle serait l'appellation de ces responsables qui
auraient un poste de niveau cadre? Un adjoint au directeur
général?
Le Président (M. Laporte): M. le ministre.
M. Ryan: Est-ce qu'on pourrait, peut-être, demander
à un sous-ministre associé du ministère, M. Stein, qui est
ici derrière moi, de nous dire comment ces personnes s'appellent
actuellement?
Actuellement, nous avons des conseillers pédagogiques, des
conseillers en éducation chrétienne, qui ne sont pas cadres et
qui font partie du syndicat des professionnels non-enseignants.
M. Gendron: Parfois le ministre pense qu'on pose ces
questions-là pour retarder, je croyais effectivement que c'était
dans !e futur et c'est exactement ce qui existe actuellement, les conseillers
pédagogiques en éducation chrétienne. Je souhaite que le
système éducatif conserve ce type de ressources qui correspond
à une configuration réelle du Québec dans bien des
commissions scolaires, même sous le chapitre ou l'en-tête de
commission scolaire linguistique. C'est là-dessus que portaient les
remarques qui ont été faites. Les remarques qui ont
été faites étaient bien plus pour qu'on reconnaisse dans
la loi que les commissions scolaires linguistiques, tant pour les protestants
que pour les catholiques, ont l'obligation de nommer de telles personnes et
cela va. Ce que la fédération nous disait, et les remarques que
la plupart nous ont faites, c'est pourquoi ces personnes auraient-elles dans la
loi un régime particulier d'encadrement, de classification ou autre?
C'est plus ça qui me dérangeait, parce que, dans le régime
actuel de conseillers pédagogiques en éducation chrétienne
ou dans la perspective où on est dans les commissions scolaires
linguistiques pour ce qui est des protestants, je ne vois pas pourquoi il faut
statuer d'avance que ce ne sera plus du personnel non enseignant, que ce sera
du personnel-cadre. Actuellement, il y en a qui sont PNE, qui font partie du
syndicat des PNE, les conseillers en éducation chrétienne?
On crée des complications de champ de juridiction au plan des
conventions collectives. Oui, vous avez raison, ces deux articles
étaient intégrés à la loi 3. Dans la loi 3, on a eu
le droit de ne pas penser à certaines choses qui allaient causer des
problèmes et c'était plus sur l'aspect des conventions
collectives, de la reconnaissance de la classification. Pourquoi le ministre
tient-il à mettre cela dans la loi? Mais, il me dit: J'ai fait ce qui
avait été écrit dans la loi 3, j'ai présumé
que ça avait été discuté et je n'ai pas eu envie de
refaire les discussions qui ont eu lieu à ce moment-là pour
convenir de la nécessité de mettre les deux articles.
Je n'ai pas d'objection à les adopter sur division.
Le Président (M. Laporte): M. le ministre, pas de
commentaire?
M. Ryan: Juste un petit commentaire, si on me permet,
étant donné que certains étudieront peut-être les
comptes rendus de nos discussions
afin de savoir quelles étaient les théories qui nous
gouvernaient. Ici, je pense bien que ce qu'on doit souligner, c'est que !e
champ de l'enseignement religieux et moral, pour une organisation religieuse
comme l'Église catholique, est un champ qui a ses lois propres, ses
contenus originaux et distincts sur lesquels l'État n'a pas
autorité et pour lesquels l'Église catholique, en particulier,
s'estime investie d'une mission spéciale.
Si on veut qu'ii y ait une valeur religieuse correspondant à la
confession catholique dans l'écoie, il faut absolument une collaboration
entre les deux autorités, l'autorité civile qui a la charge des
écoles et l'autorité religieuse qui a le mandat propre en ce qui
touche les contenus de l'enseignement religieux. C'est comme ça qu'on
est arrivé à ce genre de compromis que votre gouvernement avait
négocié dans le temps. Moi, je me suis borné à
vérifier s'il y avait d'autres représentations à faire que
ça et, quand j'ai vu qu'il n'y avait pas d'autres
représentations, il n'y avait pas de négociation à faire,
étant donné que, personnellement et en ma qualité de
ministre de l'Éducation, je n'avais pas d'objection à ces choses
pour des raisons que j'ai eu l'occasion d'exprimer en commission depuis le
début à quelques reprises.
Le Président (M. Laporte): M. le député
d'Abitibi-Ouest.
M. Gendron: Oui, pour les mêmes motifs, le ministre a fait
une remarque pertinente et, justement parce qu'il vient de la faire, je ne
pouvais pas la commenter avant qu'il la fasse. Je dis simplement au ministre
que je n'ai pas d'objection, effectivement, pour ceux qui nous liront dans
l'histoire ou au cours des prochaines semaines, quant aux articles 233 et 234.
Ma seule interrogation, je le répète, portait beaucoup plus sur
l'aspect de spécifier un poste de niveau cadre. Même si on en a
peut-être discuté dans le cadre de la loi 3, je prétends
qu'il s'agit ià d'une ingérence dans les responsabilités
normales d'un employeur et je veux ce respect de l'État vis-à-vis
du premier responsable en matière religieuse au Québec, soit
l'Église catholique, et ces dispositions. C'est pourquoi je n'avais
aucune réticence sur le fait que ça prenait encore quelqu'un qui
a un mandat de l'évêque du diocèse. Je trouve ça
normal. Tout est correct, sauf, en ce qui me concerne, que je ne vois pas la
logique, dans deux articles de loi, d'instaurer d'avance la classification de
ces gens en disant que ce seront des postes de cadre, surtout qu'on
décrit un régime que je souhaite et pour lequel la formation
politique à laquelle j'appartiens était probablement plus
crédible que le gouvernement actuel dans sa volonté de faire
véritablement, au Québec, des commissions scolaires linguistiques
plutôt que des commissions scolaires confessionnelles, parce qu'on trouve
que ça correspond davantage au Québec moderne dans lequel on
vit... (15 h 45)
Mais, avec ce!a et d'autres dispositions qu'on a vues
antérieurement, le ministre sait très bien qu'on détermine
aujourd'hui un poste de cadre que quelqu'un ne pourra peut-être pas
occuper avant l'année 1990 ou 1992 ou 1993. Je ne trouvais pas que cela
pressait de définir dans le projet de loi cette liaison avec la
classification du poste qu'il obtiendra en rapport avec les
responsabilités qu'on veut lui donner. C'est ce que j'ai dit.
Le Président (M. Laporte): Merci. Donc, l'article
233...
M. Gendron: Adopté sur division.
Le Président (M. Laporte):... est adopté sur
division. J'appelle l'article 234. Si j'ai compris la teneur des
discussions...
M. Ryan: C'est la même chose. M. Gendron:
Adopté sur division.
Le Président (M. Laporte): Adopté sur division.
J'appelle l'article 235 qui est demeuré inchangé. Des
commentaires sur i'articie 235? M. le ministre.
M. Ryan: Non, je n'ai pas de commentaires à faire
là-dessus.
Le Président (M. Laporte): Merci.
M. Gendron: J'ai une question. Est-ce que le ministre a
envisagé, à l'article 235, étant donné que vous
faites obligation normale que la commission scolaire qui organise des services
éducatifs aux adultes nomme pour ce faire un responsable, qu'ii statue
sur le poste de cette personne à l'éducation des adultes?
M. Ryan: Pour la raison que vous avez soulignée...
Le Président (M. Laporte): M. le ministre.
M. Ryan:... nous avons décidé de ne pas le
faire.
M. Gendron: Je voudrais le savoir, ma question n'est pas
de...
M. Ryan: Nous croyons qu'il appartient à la commission
scolaire de prendre cette décision dans l'état actuel du
développement de ce dossier. Je suis étonné que le
député ne soit pas d'accord avec moi.
Le Président (M. Laporte): M. le député
d'Abitibi-Ouest.
M. Gendron: Ce n'est pas cela. M. le Président, je veux
simplement faire remarquer au ministre qu'il dit que c'est pour les raisons que
vous ave2 invoquées que nous ne l'avons pas envisagé. Cela ne
fait pas sérieux. Ce que j'ai dit il y a quelques secondes, je l'ai dit
il y a quelques secondes. Quand le ministre a fait son projet de loi, à
l'article 235, il n'a sûrement pas envisagé de ne pas parler du
niveau de classification de cette personne-là d'après les propos
que je n'avais pas tenus. Je viens de les tenir. Alors, la question
était simple: Est-ce que le ministre a envisagé...
M. Ryan: Je suis fatigué.
M. Gendron: Oui, mais est-ce qu'à l'article 235 vous aviez
considéré que cela aurait pu être légitime?
M. Ryan: Non.
M. Gendron: C'est ce que je veux savoir. Non.
M. Ryan: Pour la raison que vous avez donnée lors de la
discussion à propos de l'article précédent.
Le Président (M. Laporte): Est-ce qu'il y a d'autres
commentaires sur l'article 235?
M. Gendron: Moi, je n'en ai pas.
Le Président (M. Laporte): L'article 235 est-il
adopté?
M. Gendron: Un instant.
Le Président (M. Laporte): Oui.
M. Gendron: J'ai un nouvel article à suggérer
à cette section.
M. Ryan: Qu'est-ce que vous voulez créer encore?
M. Gendron: Rien de spécial.
Le Président (M. Laporte): Toujours à l'article
235?
M. Gendron: Je peux dire que ce sera un article 235. 1. Ce n'est
pas péjoratif à votre égard, mais on a fait cela une
couple de fois. Quand on a fini une section et qu'on pense...
M. Ryan: Ce n'est pas contre le président, c'est contre le
gouvernement.
M. Gendron: Quand on pense qu'il y a quelque chose à
Introduire, il faut l'introduire à la fin d'une section là
où on croit que ce que j'ai envie de proposer doit aller.
Le Président (M. Laporte): D'accord.
M. Gendron: Ici, il y a plusieurs intervenants qui avaient
réclamé que toutes les commissions scolaires... Ce sont
différentes obligations qu'on a faites aux commissions scolaires. Moi,
c'est un engagement que j'ai pris envers la COPHAN et je vais le livrer. Je
trouve qu'ils avaient raison d'exiger que, dans cette loi-ci, on Indique que
les commissions scolaires ont l'obligation de nommer un responsable des
services éducatifs aux élèves handicapés et aux
élèves en difficulté d'adaptation ou d'apprentissage.
Contrairement à ce que le ministre mentionne ailleurs, je ne dirai pas
qu'il faut que ce soit un cadre, qu'il y ait autorisation d'un
évêque ou pas, qu'il fasse cela à mi-temps ou pas, que le
sous-ministre aux affaires catholiques ait donné son autorisation...
Le Président (M. Laporte): Si je comprends bien, vous
allez présenter un amendement.
M. Gendron: L'amendement est le suivant. Je veux ajouter un
article 235. 1 qui dirait ceci: "La loi oblige les commissions scolaires
à nommer un responsable des services éducatifs aux
élèves handicapés et aux élèves en
difficulté d'adaptation ou d'apprentissage. " Vous allez l'avoir par
écrit. C'est simplement parce que je ne peux pas faire deux choses en
même temps. Je n'ai pas eu le temps de le formaliser d'avance.
Le Président (M. Laporte): On comprend très bien,
M. le député d'Abitibi-Ouest. Les membres de la commission ont
tous compris. M. le ministre.
Mme Dougherty: N'est-ce pas déjà dans le projet de
loi?
M. Gendron: Si cela y est, qu'on me dise oui. Moi, je pense que
non. Ce n'est formellement indiqué nulle part dans le projet de loi. Je
ne parle pas du comité consultatif aux handicapés. Je parle d'un
répondant à la commission scolaire.
Alors, je répète une dernière fois l'amendement que
je souhaite avoir à l'article 235. Un nouvel article qui dirait: 235. 1
"La commission scolaire nomme un responsable des services éducatifs aux
élèves handicapés et aux élèves en
difficulté d'adaptation ou d'apprentissage". J'attends votre jugement
sur la recevabilité.
Le Président (M. Laporte): Oui. Je vais faire lecture
d'une proposition d'ajouter après l'article 235 l'article 235. 1 qui se
lirait comme suit: "La commission scolaire nomme un responsable des services
éducatifs aux élèves handicapés et aux
élèves en difficulté d'adaptation ou d'apprentissage. "
L'amendement est recevable. Je vais demander peut-être de le faire
photocopier, ce qui va aller mieux pour les fins de la discus-
sion.
M. Ryan: Pouvez-vous en donner lecture avant de l'envoyer
à la photocopie, M. le Président, une nouvelle fois? Je
m'excuse.
Le Président (M. Laporte): D'accord. J'en fais la lecture:
Ajouter après l'article 235 l'article 235. 1: "La commission scolaire
nomme un responsable des services éducatifs aux élèves
handicapés et aux élèves en difficulté d'adaptation
ou d'apprentissage". J'ai déclaré recevable l'ajout après
l'article 235.
M. Gendron: Je ne commenterai pas, le ministre est d'accord.
M. Ryan: C'est ce que je vérifie, si tout le monde est
d'accord avec moi.
M. Gendron: D'accord, ce sera réglé.
M. Ryan: Si mon groupe ne m'appuie pas, je ne peux rien
faire.
M. Gendron: Je le sais.
Le Président (M. Laporte): Donc, y a-t-il des
commentaires?
M. Ryan: Pardon?
Une voix: Vous avez les mains liées.
M. Gendron: Habituellement, cela prend juste un petit signe. Vous
n'avez qu'à faire un petit signe et c'est réglé.
M. Ryan: Chez nous, cela ne marche pas comme ça. Avec des
esprits de libéraux, M. le Président, c'est plus complexe.
Le Président (M. Laporte): Je viens de participer
activement à la commission des affaires sociales et l'ensemble des
membres de la commission participaient activement aux travaux de la commission,
M. le député d'Abitibi-Ouest.
M. Ryan: M. le Président, si vous n'avez pas d'objection,
en attendant que les copies dûment transcrites de l'amendement nous
soient remises, peut-être que la députée de Jacques-Cartier
pourrait nous donner son avis là-dessus, vu que c'est parmi nous la
députée qui a le plus approfondi ces questions.
Le Président (M. Laporte): Sûrement. Pour le
bénéfice de l'ensemble des membres, Mme la députée
de Jacques-Cartier.
M. Ryan: Cela et les questions linguistiques, ce sont ses deux
spécialités.
Mme Dougherty: Sur les universités.
M. Ryan: Les universités, la technologie...
Le Président (M. Laporte): Sur l'article 235. 1, en se
limitant au sujet.
Mme Dougherty: C'est très polyvalent.
Le Président (M. Laporte): Mme la députée de
Jacques-Cartier, la parole est à vous.
Mme Dougherty: Je suis en faveur de l'amendement. Je pensais que
c'était écrit ailleurs, parce que cela existe actuellement dans
la plupart des commissions scolaires, mais pour moi l'idée est
bonne.
J'aimerais vous demander pourquoi vous parlez des services
éducatifs. Les services éducatifs, est-ce que cela veut dire tous
les services à ces enfants? Il y a des services particuliers, vous
savez, des services de transport, toute la question de servir ces enfants et,
personnellement, je crois que dans les commissions scolaires que je connais le
mieux, la personne responsable s'occupe de l'ensemble du problème.
Est-ce que c'était votre intention de iimiter cela aux services
éducatifs? C'est la clé de l'affaire, mais...
M. Gendron: Si vous me le permettez...
Le Président (M. Laporte): Oui, M. le député
d'Abitibi-Ouest.
M. Gendron: M. le Président, mon intention...
Mme Dougherty: il y a des services sociaux, par exemple, des
services de santé et tous les autres services qui leur rendent la vie de
plus en plus normale pour faciliter leur intégration, etc.
Le Président (M. Laporte): Oui, M. le
député.
M. Gendron: Les remarques et les représentations qui ont
été faites étaient plus pour s'assurer de tout le suivi
éducatif, donc des apprentissages pédagogiques, pour qu'il y ait
un répondant des services offerts aux handicapés, mais pas
nécessairement en chambardant les structures d'une commission
scolaire.
Mme Dougherty: Non, non.
M. Gendron: En termes clairs, oui, cela inclut les services
particuliers complémentaires, mais cela exclut les services pour
lesquels il y a déjà un répondant. On ne veut pas
faire...
Mme Dougherty: Le transport.
M. Gendron: Voilà. On ne veut pas faire une classe
à part. Les gens qui nous ont fait des
représentations...
Mme Dougherty: Non, non.
M. Gendron: Juste une seconde, Mme la députée.
Mme Dougherty: Oui.
M. Gendron: Ceux-ci ont dit qu'ils ne souhaiteraient pas, encore
là être distingués davantage, et, pour ce qui est du
transport scolaire, éventuellement, des élèves qui ont des
difficultés d'apprentissage, que cela soit le responsable qu'on est en
train de nommer, alors que la commission scolaire a un répondant ou un
professionnel qui s'occupe du transport scolaire. Vous me suivez? Ils ont dit:
Nous voulons que ça reste dans les mains du responsable au transport
scolaire pour ne pas avoir, parce que nous sommes des handicapés, un
responsable qui, lui, va assumer l'entier des services que nous recevons de la
commission scolaire. Bref, que ce soit toujours le répondant, alors que
si un étudiant des cours réguliers a des difficultés avec
le transport scolaire, ses parents n'appellent pas le directeur de
l'éducation des adultes, ils appellent le responsable de la commission
scolaire qui s'occupe du transport scolaire.
Le Président (M. Laporte): Mme la députée de
Jacques-Cartier.
Mme Dougherty: Oui, mais prenez les services des psychologues
pour les enfants en difficulté, par exemple. Ce sera le responsable dont
vous pariez ici...
M. Gendron: Oui, parce que c'est un service éducatif
particulier.
Le Président (M. Laporte): Mme la députée de
Jacques-Cartier.
Mme Dougherty:... qui coordonne de toute cette affaire.
M. Gendron: Vous avez raison, oui.
Mme Dougherty: Alors, il est responsable. Ce n'est pas lui dans
son seul secteur. Il est responsable de l'ensemble des services pour qu'ils
soient coordonnés, que ce soit cohérent avec le bien de l'enfant.
C'est simplement une question. Je n'aimerais pas rendre l'idée trop
étroite.
M. Gendron: Oui, je comprends la préoccupation de Mme la
députée de Jacques-Cartier, mais je présume. Tout d'abord,
je n'ai pas de cachette. Ce que j'ai fait !à, c'est leur proposition
intégrale; c'est leur proposition à eux.
Mme Dougherty: Pourquoi pas "services aux
élèves"?
Le Président (M. Laporte): M. le député
d'Abitibi-Ouest.
M. Gendron: Je n'ai pas d'objection. C'est que, dans mon esprit,
quand Je disais que la commission scolaire nomme un responsable des services
éducatifs, c'était des services éducatifs élargis,
y compris les services particuliers et les services complémentaires, y
compris ce que nous avons ajouté et qui n'a pas été
reçu, évidemment. Je vais donner un exemple, comme quand on avait
fait la motion concernant les services complémentaires en orthophonie et
ainsi de suite. Donc, cela comprend tous les services reliés au
développement des élèves en difficulté
d'apprentissage, mais ça ne comprend pas le transport.
Mme la députée de Jacques-Cartier a raison, parce que,
selon les représentations qu'ils m'avaient faites, ils voulaient que ce
soit le même responsable à la commission scolaire, y compris les
handicapés, pour ne pas avoir l'air de vouloir un monde à part
pour leurs affaires. Ce qu'ils voulaient, c'était un répondant
à la commission et leur demande visait surtout les cas où une
commission scolaire n'est pas en mesure de dispenser ces services et doit le
faire à l'aide de l'extérieur. Ils souhaitaient que, dans le
suivi, ce soit la commission scolaire d'origine. On va revenir
là-dessus, mais on a plus de chances...
M. Ryan: On l'accepte, là.
M. Gendron: C'est elle qui me posait une question.
M. Ryan: On l'accepte, l'amendement.
Mme Dougherty: Mais j'aimerais savoir, de la part de notre
juriste, la portée du mot "éducatifs", parce que, ailleurs, on
parle d'éducatifs et de complémentaires comme si c'était
quelque chose...
Le Président (M. Laporte): Donc, nous avons des
informations...
Mme Dougherty: Alors, c'est assez large.
Le Président (M. Laporte): Selon les informations,
généraux ou spécifiques.
M. Ryan: C'est enseignement complémentaire particulier,
les trois.
Mme Dougherty: D'accord. Alors, si ça comprend...
Le Président (M. Laporte): C'est inclus.
Mme Dougherty:... l'ensemble des services. D'accord.
M. Ryan: Donc, l'amendement est agréé.
Le Président ( M. Laporte): C'est l'ensemble des services
qui est inclus. L'article 235. 1 est-il accepté?
M. Gendron: Adopté.
Fonctions et pouvoirs reliés aux ressources
matérielles
Le Président ( M. Laporte): Adopté. Merci.
Maintenant, concernant le titre de la sous-section 6, if y a un amendement afin
de remplacer l'intitulé de la sous-section 6 de la section VI du
chapitre IV par le suivant: "6. Fonctions et pouvoirs reliés aux
ressources matérielles". On ajoute le mot pouvoirs à l'ancienne
formulation.
M. Gendron: M. le Président, si vous permettez, je ne veux
pas revenir sur ce qui est adopté. Je voudrais juste faire un dernier
commentaire, parce que je l'ai oublié. J'espère que le ministre
et les collègues conviennent que, si on a pris la peine d'indiquer
à l'article 235. 1 que la commission scolaire nomme un responsable,
évidemment, cette personne doit devoir faire partie du comité
consultatif qu'on avait créé antérieurement pour ce qui
est des personnes...
Le Président (M. Laporte): À titre informatif, M.
le ministre.
M. Ryan:... le directeur général ou son
représentant.
M. Gendron: D'accord.
M. Ryan: Qu'est-ce qu'on a dans le texte à ce
moment-là? Ou son représentant? (16 heures)
Le Président (M. Laporte): Est-ce que cela va, M. le
député d'Abitibi-Ouest?
M. Ryan: Je n'aurai pas d'objection à la fin, quand on
aura terminé tout l'exercice. Je n'aimerais pas qu'on revienne tout de
suite, parce que je sais que vous avez hâte d'arriver à la
fin.
M. Gendron: Oui.
M. Ryan: Je reviendrai volontiers quand nous serons rendus
là.
M. Gendron: Sérieusement, M. le secrétaire, prenez
cela en note. Effectivement ici, on aurait souhaité...
M. Ryan: Si l'année n'est point venue.
Une voix: "Afin qu'il fasse partie du comité consultatif.
"
M. Gendron: Oui: que cette personne fasse partie du... il y a un
comité spécialisé pour cela, c'est normal.
Le Président (M. Laporte): M. le ministre.
M. Ryan: J'aimerais mieux qu'on passe à l'article suivant,
M. le Président. Nous avons pris note de l'observation du
député. il connaît notre ouverture d'esprit en ces choses,
il sait que nous faisons tout pour la concilier avec les exigences de temps
qui, hélas! sont très impérieuses sans qu'on parie d'autre
chose.
Le Président (M. Laporte): On remercie i'ensemble des
membres pour leur collaboration. Cela va, M. le député
d'Abitibi-Ouest?
M. Gendron: Oui.
Le Président (M. Laporte): Concernant le titre de la
sous-section 6?
M. Ryan: Adopté.
Le Président (M. Laporte): Adopté?
M. Gendron: Oui.
Le Président (M. Laporte): Merci.
M. Ryan: Le député nous a prévenus que les
titres...
Le Président (M. Laporte): Article 236.
M. Ryan: M. le Président, un mot d'explication sur
l'article 236.
Le Président (M. Laporte): Avec plaisir, M. le
ministre.
M. Ryan: Nous vous remercions de votre bienveillance. L'article
236 énonce des dispositions relatives à la responsabilité
de la commission scolaire touchant la gestion de ses biens matériels.
Alors, l'article 236 suit d'assez près les dispositions de l'articie 213
de la Loi sur l'instruction publique actuelle. Lorsque nous avons
rédigé te projet de loi, je l'ai déjà dit et je le
répète brièvement, nous avions deux points d'appui
principaux. Il y avait le texte de la loi 3 dont nous étions enclins
à retenir les dispositions qui nous paraissaient justes et il y avait
également le texte de l'actuelle Loi sur l'instruction publique que nous
n'avions aucunement l'intention de rejeter ou de renvoyer aux oubliettes
seulement pour !e plaisir de satisfaire un désir de nouveau.
Ici, dans le cas de la gestion des biens matériels, c'est
vraiment un secteur sur lequel l'expérience passée est
très éclairante quant à ce que nous devons faire. Si vous
comparez les deux, vous remarquerez que nous suivons d'assez
près. Je vais indiquer, à propos des articles suivants,
tout de suite deux modifications significatives que nous apporterons aux
articles 237 et 237. 1. En ce qui regarde la gestion, le droit de
réparer, le droit d'acheter, etc., il n'y a pas tellement de
différence, mais là où il y a une différence, c'est
si la commission scolaire doit faire des dépenses, prendre des
engagements qui comportent !e recours à un emprunt ou à un
crédit.
Dans l'actuelle Loi sur l'instruction publique, cela vaut la peine de le
rappeler, à la fin de l'article 213, il est dit ceci. Encore ici, je
vais illustrer une fois de plus, c'est comme cela à chaque fois qu'on a
l'occasion d'en venir au concret, combien le projet de loi actuel
améliore la situation des commissions scolaires au lieu de l'empirer,
comme on a faussement tenté de le laisser croire dans des milieux qui
agissaient sans doute de bonne foi mais qui n'étaient pas bien
Informés. Dans la ioi actuelle, on dit: "Mais si elles
nécessitent un emprunt, les acquisitions, locations, constructions ou
réparations mentionnées dans les paragraphes 2° ou 3° ne
peuvent être faites que si la corporation scolaire a obtenu au
préalable l'autorisation du ministre. " Toute transaction qui
nécessite un emprunt doit, sous le régime actuel, être
soumise à l'autorisation préalable du ministre. Tandis qu'ici
nous disons, à l'article 237: "La commission scolaire ne peut sans
l'autorisation du ministre acquérir, construire, agrandir,
aménager, améliorer, transformer, reconstruire ou réparer
ses immeubles dans les cas où cette acquisition ou ces travaux
entraînent l'obligation d'avoir recours à un crédit
remboursable sur une période de plus d'un an. " C'est la grosse
différence. Avant cela, il n'y avait pas de durée, de temps. Cela
voulait dire qu'une commission scolaire devant emprunter 25 000 $, par exemple,
pour entreprendre un travail, était obligée d'obtenir
l'autorisation du ministre. Ici, elle pourra emprunter 200 000 $ et si elle le
veut même davantage, si c'est remboursable à l'intérieur
d'une période d'un an, il n'y aura pas obligation de recourir à
l'autorisation du ministre. Par conséquent, il y a un
élargissement très important de la liberté de manoeuvre de
la commission scolaire.
I! y a un autre élargissement dont je veux parler
également. On disait plus loin - et nos conseillers me corrigeront -
nous avons assez travaillé ces choses que je crois être dans la
bonne voie: "Aucune corporation scolaire ne peut hypothéquer, vendre,
louer, échanger ni aliéner ses biens, sans avoir obtenu
l'autorisation du ministre si la valeur marchande de ses biens excède
1000 $ ou si la valeur locative est de plus de 1200 $. " Ici, regardez ce que
nous disons: La commission scolaire ne peut, sans l'autorisation du ministre,
acquérir des biens meubles dans le cas où la valeur des biens
excède 50 000 $ et entraîne l'obligation d'avoir recours à
un crédit remboursable sur une période de plus d'un an. Dans tous
!es autres cas, la commission scolaire peut procéder de sa propre
autorité.
M. Gendron: On va se rendre compte que cela ne marchera pas.
M. Ryan: Ce n'est pas mauvais qu'on ait fait ce tour d'horizon.
Je serai prêt à y revenir volontiers, mais je vais commenter tout
de suite l'article 240 pour finir. On ne veut pas qu'une commission scolaire,
sans l'autorisation du ministre, puisse hypothéquer ou démolir
ses immeubles, parce qu'il y a toutes sortes de considérations
reliées aux biens publics. À un moment donné, cela peut
être les besoins des autres organismes sociaux, cela peut être les
besoins de groupes communautaires, etc. On ne veut pas que cela se fasse comme
cela. On ne veut pas non plus qu'une commission scolaire s'endette par la bande
en aliénant ses biens fonciers. Mais on dit que toute vente,
échange ou autre aliénation d'un immeuble doit être fait
conformément aux règlements du gouvernement. Alors, cela ne sera
pas une autorisation du ministre. Il y aura un règlement qui dira, par
exemple, que pour les biens d'un tel ordre de grandeur à un tel ordre de
grandeur, on procédera comme ceci, on procédera comme cela. Mais,
ce ne sera pas nécessairement une approbation du ministre. S'il y a un
règlement, c'est parce que cela va être plus large. Pourvu que la
commission scolaire agisse à l'intérieur des dispositions
réglementaires, elle aura plus de liberté qu'elle n'en a
actuellement. Par conséquent, je crois avoir donné trois
Illustrations précises et concrètes et avoir absolument
démontré, par l'étude comparée des deux textes, des
améliorations substantielles que le projet de ioi 107 apporte par
rapport à l'économie actuelle de la Loi sur l'instruction
publique et aussi, je pense pouvoir le dire, par rapport à ce que
stipulait sur les mêmes sujets la loi 3.
Le Président (M. Laporte): Bon. Pour des fins
d'information, vous avez effectivement abordé l'ensemble des articles
qui traitent des acquisitions, des locations et de l'entretien. Je ne sais pas
si M. le député d'Abitibi-Ouest veut peut-être juste
soulever des arguments en général...
M. Gendron: Non, non, je ne veux pas commenter.
Le Président (M. Laporte):... sinon on va revenir à
l'étude...
M. Gendron: Je veux qu'on revienne à l'étude
article par article.
Le Président (M. Laporte):... plus spécifique de
l'article 236.
M. Gendron: Oui.
Le Président (M. Laporte): M. le député
d'Abitibi-Ouest, à moins que M. le ministre ait des commentaires
spécifiquement sur l'article 236.
M. Ryan: Regardez, on va le commenter très
brièvement. La commission scolaire a pour fonction d'acquérir ou
de prendre en iocation les biens meubles et immeubles requis pour i'exercice de
ses activités. Cela va de soi. Elle peut accepter gratuitement des biens
si on lui en offre. Eiie a pour fonction également de construire,
réparer ou entretenir ses meubles et ses immeubles. Cela, c'est
important. Construire ses immeubles, cela veut dire que si elle a besoin d'une
école, le gouvernement lui fournit les subsides dont elfe a besoin et
c'est elle qui a la responsabilité de procéder à la
construction de son école, de même qu'un projet de
réparation. Elle doit le faire dans le respect des dispositions
établies par le gouvernement en matière d'appels d'offre, en
matière de soumissions publiques et tout, en matière de
qualité de construction aussi, mais c'est elle qui a la
responsabilité de la conduite des opérations de a jusqu'à
z. Elle doit déterminer l'utilisation de ses biens et les administrer.
Cela se passe de commentaire. Elle doit favoriser l'utilisation de ses
immeubles par les organismes publics ou communautaires de son territoire ou
donner en location ses meubles et ses biens. On fait une de ses fonctions de
base de la commission scolaire de favoriser l'utilisation de ses immeubles par
les organismes publics ou communautaires. On dit même qu'elle peut
être propriétaire d'un immeuble situé en dehors des limites
de son territoire. Il y a des circonstances particulières qui peuvent
l'exiger. Je pense que c'est clair. Ce sont des droits de gérance et de
propriétaire, habituellement dévolus à ceux qui sont
porteurs de ces titres. Je pense qu'il y a un tour d'horizon qui est assez
complet.
Le Président (M. Laporte): Sur la première partie
de l'article 236 et les quatre points, M. le député
d'Abitibi-Ouest.
M. Gendron: Oui. Je vais y aller globalement sur l'article 236.
J'ai le même avis que le ministre, c'est un article de portée
générale. J'ai l'impression que, effectivement, il résume
assez bien. J'ai deux problèmes. Avant de les commenter, je vais poser
une question: Pourquoi le ministre a-t-il privilégié l'expression
"les organismes publics" plutôt que "organismes communautaires", de
l'ancien texte? Il me semble que cela n'a pas tout à fait la même
connotation. Favoriser l'utilisation de ces immeubles par les organismes
publics, il faut reconnaître, je l'espère, est plus restrictif et
si c'est la volonté du législateur, je veux le savoir, sinon
c'est parce qu'on a juste décidé de choisir ce terme plutôt
que communautaire, je veux aussi le savoir et, indépendamment de la
réponse, j'ai deux commentaires.
Le Président (M. Laporte): Merci. M. le ministre.
M. Ryan: Essentiellement, un organisme public est un organisme
dont les crédits sont votés par le gouvernement ou dont les
dirigeants sont nommés en majorité par le gouvernement. On va
prendre un CLSC, c'est un organisme dont les dirigeants sont nommés en
minorité par le gouvernement. Si mes renseignements sont exacts, un
hôpital, je pense que ses dirigeants sont nommés en
majorité par le gouvernement. Alors, un organisme public, il faut que
ses dirigeants soient nommés en majorité par le gouvernement,
Hydro-Québec en est un exemple, et l'autre, si les fonds proviennent en
majorité du gouvernement... Prenez un CLSC, c'est un organisme public au
titre de ses ressources budgétaires. Il reçoit son budget
directement de Québec et le mot communautaire est là
également. En conséquence, cela couvre les deux. Je suis
porté à dire que cela comprend les organismes municipaux, ies
organismes comme les CLSC, les centres hospitaliers. Cela comprend
également les fabriques qui sont des organismes de droit public au
Québec. Je comprends tout ça.
M. Gendron: il faudrait quasiment partir du moment où vous
donnez une distinction, parce que si vous avez cru bon de mettre les organismes
publics ou communautaires, c'est parce qu'il y avait une volonté de
distinguer entre organismes publics. Je trouve que votre définition
correspond en tout cas à ma compréhension des choses. En
règle générale, un organisme public est un organisme qui,
indirectement ou directement, relève de l'État, soit par sa
composition ou par les fonds qu'il reçoit; cela me va.
Les deux commentaires que je veux faire, ce sont les suivants.
Premièrement, est-ce que le ministre a envisagé d'inclure, sinon
il dira pourquoi, dans "la commission scolaire a pour fonction" la fonction de
prévoir et de faire connaître concrètement un plan
d'accessibilité de ses immeubles? Je ne dis pas obligé, je ne dis
pas que la commission scolaire doit, mais il me semble que cela serait logique
d'ajouter "dans ies fonctions que la commission scolaire a pour fonction de
faire connaître, " point, son plan d'accessibilité à ses
immeubles. On vit dans un monde où, de plus en plus, l'État
s'impose cette responsabilité que ses immeubles soient accessibles. Il
me semble que cela serait intéressant dans la loi de dire à la
commission scolaire que c'est sa fonction de prévoir ça. Je tiens
à en faire une mention spécifique, la commission scolaire a pour
fonction d'établir un plan d'ac-cessibilité de ses immeubles. Si
dans certains cas, cela prend trois ou quatre ans, au moins sentir que dans la
responsabilité d'une commission scolaire, le législateur
conçoit un plan d'accessibilité aux immeubles pour les personnes
qui veulent y avoir accès et ça permet à ce moment-
là, vous savez très bien ce à quoi je fais
référence sans nécessairement le spécifier, pour
les handicapés physiques et mentaux de pouvoir plus facilement
questionner la commission scolaire pourquoi elle n'a pas de plan
d'accessibilité des immeubles. Je ne veux pas rendre ça
obligatoire. Je ne fais pas obligation à la commission scolaire. Je dis
juste d'en faire mention.
La dernière chose en ce qui me concerne: est-ce que le ministre
est sûr de son expression ou de donner en location ses meubles et ses
immeubles? Il faut juste dire "les louer" et c'est correct de dire donner en
location; c'est la bonne expression "pour les louer". Donc, ce sont deux
expressions conformes qui ont une signification différente selon que
c'est la commission scolaire qui rappelle qu'elle est loueur et dans l'autre
cas, elle loue ses édifices.
M. Ryan: Locateur et locataire.
M. Gendron: C'est cela, locateur et locataire. Pour ce qui est de
"louer" c'est réglé. Il reste juste la dernière affaire.
Est-ce que vous avez envisagé cela et sinon, pourquoi?
Le Président (M. Laporte): M. le ministre?
M. Ryan: On ne l'a pas envisagé parce que cela
n'apparaissait pas nécessaire. Cela fait partie des devoirs du bon
propriétaire institutionnel. Ce n'est pas nécessaire de le mettre
dans la loi.
M. Gendron: Mais vous ne croyez pas que réparer ou
entretenir ses immeubles et ses meubles, ça ne fait pas partie
également des fonctions du bon propriétaire? (16 h 15)
M. Ryan: C'est bon de le mettre pour que ce soit clair pour ceux
avec qui elle transigera; qu'elle ait ces pouvoirs explicitement définis
par la loi, même pour les emprunts et tout cela, c'est important.
M. Gendron: Ses fonctions.
M. Ryan: Les opérations de financement. Ce sont des choses
de base. Mettre cela à la portée des gens, il n'y a pas de
problème là. Je pense qu'on n'a pas besoin de cela, ici.
M. Gendron: Adopté.
Le Président (M. Laporte): Adopté. À
l'article 236, il y a insertion de l'article 236. 1, qui se formulerait ainsi,
et on l'ajouterait après l'article 236. "L'article 236. 1. Une
commission scolaire peut conclure une entente avec une autre commission
scolaire, une institution d'enseignement, une municipalité ou un
organisme communautaire de son territoire pour établir, maintenir ou
améliorer en commun des centres sportifs, culturels ou
récréatifs ou des terrains de jeu. "La commission scolaire doit,
lorsque l'entente prévoit la copropriété d'un immeuble ou
lorsque la commission scolaire doit avoir recours à un crédit
remboursable sur une période de plus d'un an pour acquitter les
coûts de sa contribution, obtenir l'autorisation préalable du
ministre. " M. le ministre.
M. Ryan: Ici, nous introduisons une disposition qui est nouvelle
à ma connaissance. Nous avons été saisis, de
manière pas encore très fréquente, mais à quelques
reprises au cours des deux ou trois dernières années, de projets
communautaires. Par exemple, on doit reconstruire une école dans un
endroit et les autorités municipales viennent pressentir le ministre de
l'Éducation et lui disent: Si vous étiez prêt à
participer avec nous, pour bâtir une salie un peu plus grande, cela
pourrait servir de salle communautaire. La ville serait
intéressée à participer financièrement. Souvent des
organismes communautaires nous ont fait part de leur désir de participer
aussi. Maintenant, il peut arriver, en raison des circonstances locales ou du
degré différent de participation des principaux intervenants, que
des raisons sérieuses militent en faveur de l'octroi de la
propriété juridique, disons à la municipalité ou
à la commission scolaire ou à une corporation spéciale au
sein de laquelle la commission scolaire pourrait être
représentée. Dans l'état actuel des choses, nous ne
pouvons pas faire cela.
Je vous donne un exemple concret. Nous participons à la
construction d'une piscine communautaire à l'école secondaire de
Sainte-Marie de Beauce, de concert avec l'OPDQ, la municipalité et un
groupe de citoyens qui s'est érigé en organisme de promotion.
Dans ce cas-ci, nous avons insisté pour que la propriété
de la piscine reste à la commission scolaire. Elle sera construite sur
les lieux qui appartiennent à la commission scolaire, adjacente à
l'école polyvalente. La contribution du ministère de
l'Éducation est évidemment très minoritaire dans ce
projet. Il a été convenu que la propriété serait
là. Ils auraient très bien pu insister, de leur
côté, pour que la propriété soit confiée
à un organisme communautaire au sein duquel chaque intervenant eut
été représenté conformément à
l'importance de sa participation financière. Il y a toutes sortes
d'équations possibles. Ici on donne une marge qui n'existe pas
actuellement. Cela vise à favoriser l'implication de plus en plus grande
des municipalités, des autres corps communautaires dans des projets qui
peuvent avoir un vif intérêt pour le milieu éducatif, en
particulier les commissions scolaires.
Le Président (M. Laporte): Merci, M. le ministre. M. le
député.
M. Gendron: Oui, M. le Président. Je trouve
que c'est un article intéressant, une disposition heureuse qui
tient compte d'une réaiité concrète, qui aurait dû
exister depuis plusieurs années pour faciliter, dans certains cas,
l'acquisition d'équipements communautaires et surtout conjoints par
rapport aux utilisateurs. C'est un article très intéressant. J'ai
une seule question sur l'autorisation préalable du ministre. Je voudrais
que le ministre nous explique cela. À moins que je ne me trompe, on
pourrait penser que, tel que rédigé, l'autorisation
préalable du ministre est requise uniquement lorsque la période
s'étend sur plus d'un an. Je ne suis pas certain que je lis bien. Quand
je lis très attentivement, j'ai l'impression qu'elle est toujours
requise. Donc, la question est la suivante: Est-ce que, si je lis bien, c'est
vrai que l'autorisation du ministre est toujours requise ou uniquement
lorsqu'il y a un crédit remboursable sur une période de plus d'un
an?
Le Président (M. Laporte): M. le ministre.
M. Ryan: C'esî cela. D'abord, dans le premier paragraphe,
elle n'est pas requise de manière générale.
M. Gendron: Cela va.
M. Ryan: Elle est requise dans deux cas. Si l'entente
prévoit la copropriété d'un immeuble, il faut que ce soit
requis pour une raison bien simple. La participation de la commission scolaire,
laquelle sera souvent appuyée par une participation gouvernementale, se
fera le pius souvent par un financement à long terme qui devra reposer
sur un nantissement quelconque. Si la commission scolaire n'est plus
propriétaire et qu'elle a contracté des obligations, il pourra
arriver qu'il y ait un vide qui rende les choses difficiles.
Deuxièmement, lorsqu'elle doit avoir recours à un
crédit remboursable sur une période de plus d'un an. C'est la
même chose qu'à l'article 237. 1 dont j'ai parlé
tantôt. Si elle n'est pas capable de le faire par ses propres moyens, si
elle est obligée de s'endetter, si c'est un endettement de plus d'un an,
qu'elle vienne voir le ministre pour s'assurer qu'elle ne se met pas les pieds
dans les plats.
M. Gendron: Adopté. Donc, cela va toujours lui prendre
l'autorisation du ministre.
Le Président (M. Laporte): L'article 237. 1.
M. Ryan: Non, non. Je regrette, M. le Président, mais j'ai
été mal compris.
Le Président (M. Laporte): M. le ministre.
M. Ryan: J'ai coutume d'être clair.
M. Gendron: II va vous dire que cela va toujours prendre
l'autorisation du ministre.
M. Ryan: Je vous donne un exemple - j'en ai plusieurs à
l'esprit - à Maria, du côté de la Gaspésie.
M. Gendron: Je sais où c'est, Maria.
M. Ryan: On construit un centre communautaire greffé sur
l'école, qui va appartenir à la commission scolaire et pour
lequel elle n'est pas obligée de faire un emprunt à long terme.
Il n'y a pas d'autorisation à demander. Il va appartenir à la
commission scolaire. Cela tombe sous le premier alinéa. Il y en a
plusieurs autres que je pourrais vous citer. On en a fait un bon nombre du
côté de la Gaspésie et du Bas-Saint-Laurent.
M. Gendron: Adopté.
M. Ryan: Cela fait partie de la liste que je dois vous
apporter.
Le Président (M. Laporte): L'article 236. 1 est
adopté. J'appelle l'article 237.
M. Gendron: Si j'avais été certain d'avoir eu la
liste plus rapidement, peut-être que j'aurais étiré
l'article.
M. Ryan: Une chance que vous ne l'aviez pas parce qu'on y aurait
passé l'après-midi.
M. Gendron: Je ne travaille pas comme cela.
Le Président (M. Laporte): Avez-vous des commentaires sur
l'article 237?
M. Ryan: Comme je vous l'ai dit, dès que j'aurai
arrêté mes décisions, vous aurez la liste
complète.
M. Gendron: Habituellement, vous êtes plus rapide que cela
pour en prendre ici. Je pensais que c'était partout ailleurs comme cela.
Donc, je m'attendais à l'avoir plus vite que cela.
M. Ryan: Sur un programme de 75 000 000 $, même 85 000 000
$ devrais-je dire, on a encore deux ou trois décisions à
prendre.
M. Gendron: Je ne vous ferai pas grief, si j'avais quand
même l'essentiel. S'il reste juste deux ou trois décisions, vous
me les communiquerez ultérieurement.
M. Ryan: Vous ne trouveriez pas cela incomplet? Vous ne
m'accuseriez pas publiquement?
M. Gendron: Non, je vous jure. Je vous donne ma parole.
M. Ryan: Je vais y penser sérieusement.
Le Président (M. Laporte): Sur l'article 237, tel
qu'amendé, M. le ministre.
M. Ryan: J'ai expliqué tantôt la portée de
cet article.
Le Président (M. Laporte): M. le député
d'Abitibi-Ouest.
M. Gendron: Je lis ma note.
M. Ryan: Évidemment, avec les budgets dont elles disposent
et les actifs qu'elles possèdent, les commissions scolaires peuvent
obtenir à l'intérieur d'une année des crédits assez
considérables.
Une chose que je dois ajouter pour l'information des membres de la
commission, c'est que nous avons apporté des modifications, il y a deux
ans, aux règles qui gouvernent le budget des commissions scolaires.
Autrefois, il fallait de par la loi, que la commission scolaire ait un budget
équilibré. Nous avons changé cela. Nous avons dit: La
commission scolaire peut accuser un déficit ou afficher un surplus. Il
lui est permis d'accumuler des réserves. Nous savons tous que l'ensemble
des commissions scolaires ont actuellement un surplus accumulé de plus
de 160 000 000 $. À même ces réserves, les commissions
scolaires peuvent faire des travaux sans passer par les autorisations de qui
que ce soit. C'est un gros avantage. Tandis qu'à l'heure actuelle, elles
sont obligées de venir se traîner au ministère pour
demander l'autorisation de faire des choses à même des biens qui
leur appartiennent entièrement. C'est un autre élargissement.
J'espère que le représentant des commissions scolaires qui est
ici va faire un rapport fidèle à ses employeurs.
Des voix: Ha, ha, ha!
Le Président (M. Laporte): Merci, M. le ministre. M. le
député d'Abitibi-Ouest.
M. Ryan: il y a bien des légendes qui sont en train de
s'écrouler, à mesure que nous avançons.
Le Président (M. Laporte): M. le député
d'Abitibi-Ouest.
M. Gendron: Ça ne tremble pas fort pour
l'écroulement des légendes.
M. Ryan: C'est un écroulement en douce. C'est là la
méthode chère au ministre.
Le Président (M. Laporte): Sur l'article 237. M. Ryan:
C'est plus beau à voir.
M. Gendron: Sur l'article 237, M. le Président, le
ministre a raison de prétendre qu'il s'agit là d'une
amélioration par rapport à l'ancien texte de la Loi sur
l'instruction publique. Le problème, c'est que, justement parce que
c'est comme cela, j'aurais aimé qu'il distingue - j'aimerais avoir le
temps de m'exprimer - entre acquérir, construire, agrandir...
M. Ryan: On ne lui a pas donné?
M. Gendron:... aménager, améliorer, transformer,
reconstruire ou réparer. Il y a des affaires pour lesquelles le ministre
a raison dès que cela dépasse un an. Pour ce qui est du
financement, que le ministre en donne l'autorisation, cela me va. Mais
là, il a tout mis. ll y a des agrandissements qu'une commission scolaire
peut planifier sur deux ans ou 18 mois et ce n'est pas pour rien que plusieurs
vous ont dit que le terme d'un an semble irréaliste. J'aurais
souhaité, pour certains types d'aménagement, qu'il y ait une
marge de manoeuvre plus importante. De cela aussi je vous invite à en
faire rapport à vos commettants et je suis convaincu qu'ils seraient pas
mal plus d'accord sur ce genre de rapport et diraient: Oui, le ministre aurait
paru un peu plus souple et un peu plus responsable en nous disant: Je ne vous
mets pas tout cela dans la marmite. La marmite est pleine de toutes sortes de
choses. Acquérir, construire, cela me va; reconstruire, cela me va
aussi. Il me semble que ce sont des choses qu'on ne peut pas faire sur le bras,
comme cela, surtout si cela dépasse un an et sans que le
ministère de l'Éducation - parce que c'est ce que cela veut dire
quand on fait référence au ministre - ne soit au courant,
à moins que celui-là... mais normalement, quand on fait
référence au ministre, cela veut dire le ministère. Avec
le ministre de l'Éducation actuel, le député d'Argenteuil,
c'est un peu plus lent, parce qu'il veut voir bien des affaires, il faut qu'il
regarde bien des affaires et c'est son droit le plus strict.
M. Ryan: M. le Président, je m'excuse, un peu plus rapide,
justement parce qu'il s'en occupe.
Le Président (M. Laporte): M. le député
d'Abitibi-Ouest.
M. Gendron: Je n'ai pas toujours cette conviction dans certains
dossiers. Ici, quand même, M. le ministre, si je reviens à
l'article 237, pour ce qui est d'un aménagement, d'un léger
agrandissement ou d'une transformation mineure - c'est de ses affaires si la
commission scolaire veut le répartir ou le financer sur 18 mois ou deux
ans - il me semble que cela aurait été possible d'envisager un
délai un peu plus long. Mais vous dites "Dans le cas où cette
acquisition ou ces travaux entraînent l'obligation d'avoir recours
à un crédit remboursable sur une
période de plus d'un an". C'est obligatoire, cela va prendre une
autorisation. Est-ce que vous ne croyez pas que vous allez vraiment alourdir
les pèlerinages à Québec? Pas seulement les alourdir, vous
aliez en obliger davantage. Combien de commissions scolaires vont dire: On va
aller chercher cela du ministre directement? Elles vont se déplacer pour
venir se justifier, pensant qu'en venant à Québec rapidement,
elles auront probablement la chance de vous voir entre deux portes et de vous
faire signer cela. Je prétends que c'est vraiment le système et
il y en a d'autres qui disaient: Que le ministre fasse cela a posteriori, on
est d'accord pour tout.
La gestion moderne, M. le ministre, vous avez sûrement lu un peu
là-dessus, en particulier des écrits américains. L'avenir
des gestions modernes, y compris pour les gouvernements, c'est de maximiser
davantage des contrôles a posteriori. Ce n'est pas nécessairement
a priori de tout vouloir autoriser. C'est une façon archaïque de se
comporter comme gestionnaire, surtout dans des administrations qu'on dit
décentralisées et déconcentrées. Le
ministère de l'Éducation, c'est toute une boîte; c'est
gros, c'est imposant. C'est normal parce que c'est un secteur où on a
été constamment obligés d'arriver avec des modifications
et de s'adapter. C'est un secteur qui doit être en constante
évolution. Mais justement parce que c'est d'envergure, il me semble que
s'il y avait un peu plus de volonté de contrôler a posteriori, on
atteindrait quand même nos objectifs, quitte à ce que le
contrôle a posteriori amène - je vais employer volontairement
l'expression - un "clenchage" plus sévère. Vous savez, être
"clenchés" vraiment plus sévèrement après, s'il y a
eu des comportements qui n'avaient pas de bon sens. Et là vous les
donnerez vos coups de baguette sur les bons doigts. Mais ce n'est pas cela;
tous les gens sont dans la même marmite et avant même qu'ils aient
posé quel que geste que ce soit - qu'ils agrandissent, aménagent,
améliorent, transforment - ils vont passer par chez vous et vous allez
regarder cela. Il me semble que c'est sans nuance.
C'est juste là le message. Ce sont les commentaires que j'ai
reçus. Ils ont dit: Est-ce que tu peux dire au ministre qu'il nous
semble - il améliore, cela je vous le donne, je vous l'ai dit, et ce
n'est pas l'ours que je viens de faire - qu'il améliorerait vraiment
correctement dans le monde moderne s'il y avait deux ou trois
éléments qui étaient plus souples en ce qui concerne la
période du crédit remboursable. Un crédit remboursable
pour un aménagement, un léger agrandissement et une
reconstruction mineure, je serais d'accord pour que cela soit prolongé.
Pour tout le reste, vous avez raison. Il n'y a pas de laxisme à se
permettre sur la construction, sur l'acquisition et il n'y en a pas plus sur -
vous avez les trois: acquérir, construire, et les transformations
majeures.
Le Président (M. Laporte): M. le ministre. (16 h 30)
M. Gendron: Je ne veux pas faire d'amendement tout de suite.
J'aimerais avoir une réaction.
Le Président (M. Laporte): M. le ministre.
M. Ryan: il peut arriver qu'un projet d'agrandissement
coûte plus cher qu'un projet de construction, ceia dépend de
l'ampleur du projet.
M. Gendron: Oui, je l'ai mis dedans.
M. Ryan: Pour un projet d'aménagement; c'est la même
chose, à un moment donné, si on veut réaménager.
Là, on a un projet qui nous est soumis, je vais vous donner un exemple,
un projet d'aménagement du cégep Vieux-Montréal. Ce
collège a été construit à aires ouvertes, il y a
quelques années. Ce sont des conditions peu propices à
l'activité pédagogique. Savez-vous quel est le coût du
projet qui nous a été soumis? Il est autour de 10 000 000 $. Cela
dépend de l'ampleur des édifices qu'on veut modifier. C'est la
même chose pour une transformation. On veut transformer une école
secondaire en une école qui offrira des locaux pour l'enseignement
primaire ou une partie de ceia, cela coûte tellement cher qu'on dit que
c'est mieux d'en construire une nouvelle à côté, la plupart
du temps. Alors, on pourrait bien mettre des travaux de transformation majeure
ou d'amélioration majeure, c'est ce qu'on avait dans la loi 3.
M. Gendron: Oui.
M. Ryan: Mais, que veut dire le mot "majeure", à ce
moment-là? Cela reste à déterminer par règlement.,
on n'est pas plus avancé. Il faut déterminer cela par
règlement. Je crois ici qu'on a voulu simplifier au maximum, et tout ce
qui va être sujet à réglementation ou à
contrôle, c'est le montant de l'obligation que la commission scolaire
contracte pour le faire. Si elle est capable de régler son projet avec
ses crédits qu'elle a déjà, ses épargnes, son
actif, avec la marge qu'elle peut avoir pour un emprunt à court terme,
elle n'est même pas obligée d'avoir d'approbation.
M. Gendron: Non, M. le ministre, je pense que vous connaissez
bien cela.
Le Président (M. Laporte): M. le député.
M. Gendron: C'est que je crois que dans certains cas, ceia
pourrait saigner toutes les liquidités qu'elle avait à même
ses coffres pour une réparation mineure.
M. Ryan: Non.
M. Gendron: Vous avez même inclus que pour réparer
ses immeubles, cela prend la permission du ministre.
M. Ryan: Regardez, dès qu'un projet a un peu d'importance,
je pense que le député le sait comme moi. s'il s'agit de
créer de nouvelles places-élève, cela relève d'un
programme qui est presque entièrement à la charge du
gouvernement. On demande une certaine participation quand c'est possible, mais
c'est presque entièrement à la charge du gouvernement. Si c'est
une transformation ou une amélioration importante, cela va tomber sous
le régime du programme à frais partagés qui est
administré par nos directions régionales, qui comporte un
financement, je pense que c'est de 70-30, quelque chose comme cela. Il y a une
participation de notre part, une participation de leur part. Par
conséquent, si on participe, il faut qu'on approuve le projet, c'est
entendu, on ne participera pas dans une affaire qu'on n'aura pas
approuvée.
M. Gendron: Adopté sur division. M. Ryan:
Merci.
Le Président (M. Laporte): L'article 237 est adopté
sur division.
M. Ryan: C'est terrible, c'est mauvais.
Le Président (M. Laporte): C'est cela. L'article 237, tel
qu'amendé, est adopté sur division.
M. Gendron: Je vais vous expliquer.
Le Président (M. Laporte): J'ai l'ajout de l'article 237.
1 après l'article 237, qui se lit comme suit: "La commission scolaire ne
peut sans l'autorisation du ministre acquérir des biens meubles dans le
cas où la valeur des biens excède 50 000 S et entraîne
l'obligation d'avoir recours à un crédit remboursable sur une
période de plus d'un an. "
C'est l'article 237. !. Est-ce qu'il y a des commentaires sur l'article
237. 1?
M. Gendron: Adopté.
Le Président (M. Laporte): Adopté. J'appelle
l'article 238. L'article 238 a été remplacé pour se lire
comme suit: "La commission scolaire peut faire assurer ses biens. "
Est-ce qu'il y a des commentaires sur l'article 238?
M. Ryan: II n'y a pas de commentaire, cela me semble une chose
évidente.
Le Président (M. Laporte): Adopté? Adopté
tel qu'amendé. Article 239. À l'article 239, il n'y a aucun
amendement. Y a-t-il des commentaires sur l'article 239?
M. Gendron: Un instant. Je ne suis pas à l'article
237.
Le Président (M. Laporte): Article 239.
M. Gendron: Je sais. Je vais vous le dire, cela ne sera pas
long.
Le Président (M. Laporte): Prenez votre temps.
M. Gendron: Je ne sais pas si le ministre a des explications
à donner, mais je trouve que si...
M. Ryan: Je pense que la première chose à faire
quand le ministre a une maison, c'est de la faire assurer.
Le Président (M. Laporte): M. le ministre, nous sommes
à l'article 239.
M. Ryan: Nous aimons discuter ensemble. Nous sommes des
libéraux, on n'a pas peur.
M. Gendron: J'aime vous voir discuter ensemble.
Le Président (M. Laporte): Sur l'article 239, est-ce qu'il
y a un commentaire? M. le ministre?
M. Ryan: Volontiers. On a discuté longuement de cette
disposition. Finalement, on en est venu à la conclusion que lorsqu'un
projet nécessite l'élaboration de plans et devis, ceux-ci doivent
avoir été approuvés par le ministre avant que la
commission scolaire ne puisse entreprendre des travaux. Vous comprendrez
facilement la raison de cette disposition, c'est que les plans et devis peuvent
avoir été conçus d'une manière qui conduit l'auteur
à penser qu'il pourra réaliser le projet pour un coût x.
Après cela, il arrive qu'on se rende compte que si cela avait
été examiné comme il faut, on se serait aperçu que
ça va coûter 500 000 $ de plus. Alors, c'est important que le
ministre puisse vérifier ces plans et devis pour s'assurer que le
coût qui est inscrit à côté est un coût
réaliste. C'est ainsi dans tous les secteurs de l'administration
gouvernementale.
Le Président (M. Laporte): Merci M. le ministre. M. le
député d'Abitibi-Ouest?
M. Gendron: C'est toujours la même chose. L'article 239.
Dans la pratique administrative des administrations publiques, j'allais dire
c'est malheureusement comme ça, mais on n'est pas toujours obligé
de donner suite aux choses qui se passent. Je prétends que certains
types de travaux qui ne requièrent pas de plans et devis devraient par
conséquent être autorisés. Le ministre va répondre:
Oui et justement j'autorise
ceux-là. Parce qu'à l'article, on parle de travaux qui
nécessitent l'éiaboration de pians et devis. Là, on va
effectivement souvent élaborer des plans et devis pour avoir
l'autorisation. Je trouve qu'on suscite - mon expression ne sera pas bonne - de
l'exagération à l'article 239, parce qu'il y a des types de
travaux qui ne nécessitent pas l'éiaboration de plans et devis et
qui devraient être autorisés, sans nécessairement aller au
ministre. D'ailleurs, la remarque en a été faite; les gens qui
s'exprimaient là-dessus trouvaient la disposition inacceptable à
moins d'en limiter la portée aux travaux de construction et
d'agrandissement. Les travaux de construction et d'agrandissement
nécessitent des plans et devis. Je ne suis pas d'accord avec la
distinction dont ils parlaient parce qu'elle n'est pas encore assez
élargie. Il y a des travaux autres que de construction et
d'agrandissement, parfois des travaux d'aménagement majeur qui
requièrent également des plans et devis. Pour ce genre de
travaux, c'est important d'avoir des plans et devis.
Ici, est-ce que ça limite à tous travaux dans le fond? Car
on ajoute: "Cependant, le présent article ne s'applique pas à
certains travaux déterminés par le ministre. " Cela signifie que
c'est le ministre qui a pleine discrétion pour l'application de
l'ensemble de l'article 239, parce que c'est lui qui va faire la liste des
travaux qui, éventuellement, ne requièrent pas de plans et devis
et, en conséquence, c'est encore au niveau ministériel à
qui revient l'application de cet article. D'ailleurs, d'autres ont
demandé que l'article 239 soit plus clair et moins contraignant. Ils
devaient penser la même chose que moi. Je ne suis pas sûr que
l'article 239 va dans le sens souhaité par les intervenants, soit une
plus grande décentralisation.
Le Président (M. Laporte): Merci. M. le ministre?
M. Ryan: II y a des intervenants - je ne veux pas
généraliser - mais si on les écoutait, ils seraient
prêts à prendre toutes les subventions et ne voudraient rendre des
comptes à personne. Je pense que c'est un heureux équilibre des
deux qui crée un régime sain. C'est ce que nous cherchons. Quand
nous parions de travaux qui nécessitent l'élaboration de plans et
devis, c'est en vertu des exigences découlant de la loi constituant la
Corporation des ingénieurs et la Corporation des architectes. Elles ont
des exigences selon lesquelles tels et tels travaux doivent être soumis
à des plans et devis. Il faut bien les respecter. On n'a pas le choix.
On ne fait pas cela par plaisir. Quand on peut s'en passer, on est bien
content. Ici, c'est seulement que ces travaux-là doivent être
approuvés par le ministre. Les plans et devis, c'est important. C'est
cela qui va déterminer le coût du projet. Comme le projet va le
plus souvent être financé avec une participation gouvernementale,
c'est bien normal que le gouvernement ait son mot à dire. Il me semble
que c'est même inévitable, nécessaire.
L'autre point, le présent article ne s'applique pas à
certains travaux déterminés par le ministre. Le ministre peut
émettre une directive, une circulaire, même un règlement,
en vertu duquel il décidera, par exemple, les travaux de peinture dans
les écoles - cela ne tombe pas là-dessus - les travaux de petites
réparations de menuiserie, ies travaux de réfection de
fenêtres, ies choses comme celles-là. Il y en a de ces choses.
C'est pour cela que c'est bon d'avoir cela pour qu'on n'arrive pas à une
lettre trop étouffante. Cela donne une marge plus grande, même si
cela peut sembler le contraire a priori. C'est ce que cela veut dire ici. Cela
ne s'applique pas à certaines catégories de travaux
déterminés par le ministre.
Le Président (M. Laporte): Est-ce qu'il y a d'autres
commentaires sur l'article 239?
Une voix: Non, adopté.
Le Président (M. Laporte): L'article 239 est
adopté. L'article 240, qui est amendé, se lit: "La commission
scolaire ne peut, sans l'autorisation du ministre, hypothéquer ou
démolir ses immeubles.
Toute vente, échange ou autre aliénation d'un immeuble
doit être fait conformément au règlement du gouvernement.
"
Est-ce qu'il y a des commentaires sur l'article 240? M. le ministre.
M. Ryan: Nous avons fait un changement très pertinent et
très important. Dans le premier texte, nous disions: "La commission
scolaire ne peut, sans l'autorisation du ministre, hypothéquer, vendre,
démolir, échanger ou autrement aliéner ses immeubles. "
Nous conservions la disposition légale actuelle. Dans le nouveau texte
que nous proposons sous forme d'amendement, nous disons: "La commission
scolaire ne peut, sans l'autorisation du ministre, hypothéquer ou
démolir ses immeubles. Toute vente, échange ou autre
aliénation d'un immeuble doit être fait conformément au
règlement du gouvernement. "
Le règlement pourra prévoir, dans certains cas, qu'il
devrait y avoir autorisation du ministre, mais il prévoira de nombreux
cas où l'autorisation du ministre ne sera pas requise. C'est un
élargissement par rapport à la conception initiale. "Doit
être fait conformément au règlement du gouvernement" cela
veut dire pas nécessairement avec l'approbation du ministre.
Le Président (M. Laporte): Merci, M. le ministre.
M. Gendron: M. le ministre nous dit clairement: C'est toute une
ouverture que je leur donne; dorénavant, toute vente, échange ou
autre
aliénation devra être faite comme je vais leur dire qu'elle
soit faite. Le règlement va venir du ministre. "Doit être fait
conformément au règlement du gouvernement"; mais qui va faire ce
règlement? Ce n'est pas le gouvernement, c'est le ministre de
l'Éducation. Je connais un peu le gouvernement, il va dire: Qu'est-ce
que vous voulez que cela nous foute? Cela ne nous regarde pas, c'est le
ministre de l'Éducation qui va statuer et, dans le règlement, il
va dire: II faut que je voie ce que tu fais avec cela, etc. D'ailleurs, il a eu
la franchise de nous le dire directement. Je vous donnerais raison, M. le
ministre, si je pouvais, au moment même où on me demande mon avis
sur l'article 240, que je puisse lire le règlement du ministre
concernant la vente, échange ou autre aliénation d'un immeuble.
Là, je pourrais vous dire: M. le ministre, vous avez raison. Je viens de
lire le règlement et il me semble qu'il y a bien moins de choses sur
lesquelles on va devoir avoir votre bénédiction papale qu'avant.
Par conséquent, je pourrai dire si vous avez raison ou pas. Tant que je
ne verrai pas le règlement, c'est très difficile de penser que
c'est une grande amélioration.
M. Ryan: Je vais vous donner un exemple. Nous avons un projet de
règlement qui est prêt...
M. Gendron: Oui?
M. Ryan:... oui, et dans lequel nous disons que toute transaction
de cette nature, impliquant des biens d'une valeur inférieure à
50 000 $ pourra être faite sans l'autorisation du ministre. C'est
corollaire à ce que nous avons vu plus tôt.
M. Gendron: Je m'excuse, vous avez dit quel montant?
M. Ryan: 50 000 $. À l'article 237.
M. Gendron: Toute vente ou aliénation inférieure
à 50 000 $, pas de problème.
Le Président (M. Laporte): M. le ministre.
M. Ryan: Excusez, le montant qui est inscrit, c'est un projet qui
va être soumis à la discussion, évidemment. Ici, la valeur
marchande excède 20 000 $; 20 000 $, c'est quand même
significatif. Dans la loi actuelle, pour votre information, M. le
Président, c'est 1000 $. On multiplie par 20.
M. Gendron: Ce n'est pas pour rien qu'on a dit que c'était
une loi archaïque, vétuste et inappropriée.
M. Ryan: C'est pour cela que vous êtes
intéressé à ce qu'on la change assez vite.
M. Gendron: Oui, oui. Ah là, quand même! Son
caractère de vétusté ne croît pas à ce
rythme-là une semaine ou plus.
M. Ryan: Et pendant ce temps-là les Immeubles se
décomposent, Ils deviennent même empreints de
dangerosité.
M. Gendron: Appelez-le ainsi puisque la peinture, cela ne prend
pas des plans et devis pour qu'on en pose.
M. Ryan: On aurait des choses intéressantes dans !e projet
de règlement.
M. Gendron: J'ai hâte de voir cela!
Le Président (M. Laporte): Sur l'article 240, est-ce qu'il
y a d'autres commentaires? Oui, Mme Sa députée.
Mme Dougherty: Sur la question du revenu des ventes, est-ce qu'on
a réglé cette affaire ou est-ce qu'on va régler cette
affaire par les règlements? Vous savez, il y a un grand débat sur
l'île de Montréal depuis longtemps. Est-ce
qu'éventuellement ce sera réglé? Il y a beaucoup
d'immeubles et d'édifices construits par les revenus des taxes de la
communauté, je parle de la CECM et du PSBGM. Actuellement, je crois
qu'il y a une sorte de partage. Ils ont le droit de garder leur revenu pour
d'autres fins de construction.
Le Président (M. Laporte): M. le ministre. M. Ryan:
Je vais vous expliquer le système.
Mme Dougherty: II y a 1 $ si on vend aux Affaires sociales par
exemple. I! y avait une règle de 1 $, le transfert pour 1 $ à un
autre ministère. Qu'est-ce qui se passe?
Le Président (M. Laporte): M. le ministre.
M. Ryan: Sur cela, nous avons modifié les règles
qui gouvernent ce genre de transaction, il y a une couple d'années.
Autrefois, il fallait procéder par tout un ordre de priorités, il
fallait l'offrir d'abord à des établissements du même
secteur, des établissements publics, des établissements
privés et des établissements venant d'autres réseaux:
ministères etc.. Cela reste mais la règle que nous avons
introduite c'est qu'une commission scolaire doit tendre à disposer des
biens dont elle n'a plus besoin à la valeur marchande plutôt
qu'à une valeur qu'indique arbitrairement le gouvernement. Le ministre
doit autoriser cette transaction. Par conséquent, il vérifie:
Est-ce que c'est une valeur marchande véritable? S'il s'aperçoit
que oui, là il vérifie s'ils ont procédé de
manière conforme. En général, ils doivent procéder
par appels d'offres. Dans certains cas, le ministre peut donner une dispense.
Il y a des cas particuliers où il peut être justifié de
donner une dispense. Maintenant,
nous prévoyons également, dans les cas où une
commission scolaire dispose d'actifs immobiliers, qu'elle devra employer le
fruit de la transaction pour l'amélioration de son parc immobilier,
c'est-à-dire, soit pour un projet d'agrandissement ou de modernisation
ou soit pour un projet de construction d'école. Nous avons
épargné déjà pas mal d'argent au cours des deux
dernières années en recyclant les biens scolaires qui
n'étaient plus utiies, mais dont la valeur a trouvé à
s'exprimer dans des améliorations, même des constructions
nouvelles.
Mme Dougherty: Ils ont le droit de l'utiliser pour d'autres
fins.
M. Ryan: Oui, c'est cela, pourvu que cela reste dans le domaine
des immobilisations scolaires. Nous n'autorisons pas l'utilisation du produit
de la vente pour les dépenses courantes.
Le Président (M. Laporte): Merci, M. le ministre.
M. Ryan: Alors, ici dans le règlement du gouvernement dont
il est question, toutes ces choses sont explicitées. Je pense qu'on a
une politique beaucoup plus réaliste et les mesures d'autrefois,
où par exemple, le réseau scolaire se départissait d'un
bien important au prix d'un dollar pour un autre réseau, cela n'existe
plus. La comptabilité du gouvernement est plus réaliste et chaque
réseau est traité plus justement. Si des mesures
d'équilibrage et de justice s'imposent pour un réseau, elles sont
prises par le gouvernement non pas à la faveur de ces transactions
particulières.
Le Président (M. Laporte): Puis-je me permettre, M. le
ministre, une question sur votre dernière partie.
M. Ryan: C'est un sujet très intéressant.
Allez-y!
Mme Dougherty: Une autre minute que j'ai gagnée.
M. Ryan: Vous en gagnez beaucoup.
Le Président (M. Laporte): Nous avons des exemples.
M. Ryan: II y en a une grosse qui s'en vient. There is a big one
coming".
Le Président (M. Laporte): M. le ministre, nous avons des
exemples dans mon comté que vous venez de décrire par rapport
à la retransmission pour considération, pour 1 $, c'était,
effectivement, pour divers types d'organisation. Voici ce à quoi je
pense plus particulièrement. Ce que vous avez expliqué va quand
même permettre d'analyser chacun des dossiers pour des types de
considération comme le logement ou autre. Est-ce que le
ministère, ou à tout le moins les commissions scolaires
lorsqu'elles soumettront au ministère, vont pouvoir ne pas appliquer
nécessairement d'une façon aussi stricte la considération
de la valeur marchande si la règle que vous venez d'établir
où chaque cas est un cas d'espèce ou quelque chose de
particulier...
M. Ryan: Chaque dossier est étudié à son
mérite. Il y a une chose sûre, c'est que le ministère de
l'Éducation n'a pas pour vocation première de subventionner la
Société d'habitation du Québec ou le ministère de
la Santé et des Services sociaux, pas plus que ies villes n'ont comme
vocation de subventionner le ministère de l'Éducation. On
établit des rapports de justice, après cela, s'il y a des choses
à vérifier ou à ajuster, on les ajuste par la
négociation. Cela n'interdit pas que dans certains cas particuliers une
considération spéciale soit accordée à l'un ou
l'autre des facteurs dont vous avez parlé.
Le Président (M. Laporte): Je vous remercie. La commission
va suspendre pour cinq minutes.
M. Ryan: C'est très apprécié.
Le Président (M. Laporte): Afin de pouvoir prendre un
petit café.
(Suspension de la séance à 16 h 52)
(Reprise à 17 h 5)
Le Président (M. Laporte): L'article 240 est-il
adopté?
M. Gendron: L'article 240 est adopté.
Le Président (M. Laporte): L'article 240, tel
qu'amendé, est adopté. J'appelle l'article 241. Il n'y a aucune
modification.
M. Gendron: Non, excusez. L'article 240 est adopté, mais
sur division.
Le Président (M, Laporte): L'article 240, tel
qu'amendé, est adopté sur division. J'appelle l'article 241.
M. Gendron: Parce que pour me faire un jugement, je vous l'ai dit
tantôt, ça me prendrait le règlement du ministre. Comme je
ne l'ai pas... Je sais qu'il va être beau, mais j'aimerais mieux le voir
avant.
Fonctions et pouvoirs reliés aux ressources
financières
Le Président (M. Laporte): Y a-t-il des commentaires sur
l'article 241? L'article 241 est-il adopté? Adopté.
Sous-section 7. Remplacer l'intitulé de la sous-section 7 de la
section VI du chapitre IV par le suivant: Fonctions et pouvoirs reliés
aux ressources financières. La sous-section 7 est-elle
adoptée?
M. Gendron: Adopté.
Le Président (M. Laporte): Adopté. J'appelle
l'article 242. Y a-t-il des commentaires sur l'article 242?
M. Ryan: Je vois que même le conseiller du ministre n'a pas
de mots à lui souffler.
Le Président (M. Laporte): Donc, l'article 242 est
adopté?
M. Gendron: Pour ce qui est du ministre, ce n'est pas moi qui les
contrôle.
M. Ryan: Du député d'Abitibi-Ouest, excusez-moi. Je
le prenais encore pour le ministre, tellement il fait bien ça.
Le Président (M. Laporte): L'article 242 est-il
adopté?
M. Gendron: Adopté.
Le Président (M. Laporte): L'article 243. L'article 243 a
été amendé et il se lit comme suit: "La commission
scolaire établit annuellement les règles et les modalités
de répartition des ressources financières entre les écoles
et les centres d'éducation des adultes. "Ces règles doivent
prévoir les normes pour la détermination des ressources
allouées pour les conseils d'orientation, les comités
d'école et les organismes de participation des adultes établis en
application de l'article 96. 8. " Y a-t-il des commentaires sur l'article 243,
tel qu'amendé? M. le ministre.
M. Ryan: Je pense bien que ceci est dans la ligne de ce qu'on
trouvait dans la loi 3. La seule chose, c'est que la loi 3 disait "et
détermine les montants", tandis que, là, ce sont les normes. Cela
veut probablement dire que pour une école de 250 élèves,
le conseil d'orientation se verra attribuer tant; pour une école
secondaire, il se verra attribuer tant par te! nombre d'élèves.
C'est cela qu'on entend par des normes ici, plutôt que d'établir
une liste arbritraire de montants qui seront donnés à chaque
école individuellement. Mais la répartition des ressources
financières au premier alinéa, c'est la reproduction
intégrale de ce qu'on trouvait à l'article 313 de la loi 3.
M. Gendron: Le seul...
Le Président (M. Laporte): M. le député
d'Abitibi-Ouest.
M. Gendron:... commentaire, c'est que je n'ai pas l'assurance,
même si je sais, je pense, ce que c'est que des normes et je trouve
ça heureux, sincèrement, que ces règles doivent
prévoir les normes. Mais il me semble que ça prendrait
également la garantie que ce soit les normes et les montants des
ressources allouées pour les conseils d'orientation et non pas dans les
règles, il me semble, M. le ministre, que vous établissez deux
principes. Ces règles doivent prévoir les normes pour la
détermination des ressources. Je trouve ça avantageux qu'un
conseii d'orientation ait la connaissance des règles sur lesquelles la
commission scolaire s'est appuyée pour la détermination de
ressources. Je ne veux pas "chinoiser", mais établir les normes et les
règles, ça laisse presque voir qu'ils n'auront pas !a
responsabilité d'établir les montants affectés.
À un moment donné, il va falloir que les normes se
traduisent par l'adoption des montants concernés. C'est une étape
subséquente. Alors, il me semble que vous ajoutez un
élément que je trouve sincèrement intéressant. Vous
dites: On ne fait pas ça de telle façon; on fait ça de
telle autre façon. Donc, on fait connaître au comité
d'orientation les règles sur lesquelles on s'appuie, que vous appelez
les normes, et je n'ai pas d'objection.
Mais, à un moment donné, le comité d'orientation va
vouloir savoir quel montant il a pour fonctionner. Est-ce qu'on est d'accord
là-dessus? Là, ii n'y a plus rien qui dit cela. I! n'y a plus
rien qui dit que la commission scolaire fera connaître le montant
alloué au conseil d'orientation, alors qu'avant ça, il y avait au
moins ça. On était certain que tous les conseils d'orientation
connaîtraient la somme. Le montant, c'est une somme d'argent. Les
règles, cela ne veut pas nécessairement dire que c'est une somme
d'argent. Cela veut dire qu'on établit des règles pour
établir la somme qu'on va recevoir. Je comprends pourquoi on ne croit
pas que c'était légitime que les commissions scolaires fassent
connaître les montants d'argent octroyés aux conseils
d'orientation.
M. Ryan: S'il y avait quelque chose comme ça... Je
comprends l'interrogation du député. Ce que le
député veut dire, si Je comprends bien, c'est que les
règles devraient prévoir les normes qui aideront à
déterminer les montants alloués aux conseils d'orientation, aux
comités d'écoie et aux organismes de participation.
M. Gendron: C'est en plein ça, M. le Président.
M. Ryan: On peut très bien avoir quelque chose comme
ça. Le conseiller juridique avait compris son explication. C'est un
homme éminemment respectable, très sincère.
M. Gendron: Je ne doute pas de sa sin-
cérité, mais cela ne me donne pas les montants.
M. Ryan: Mais si on peut avoir quelque chose de plus clair, dans
le sens que j'indiquais, il n'y a pas d'objection, on peut inclure un texte
ici: "Ces règles doivent prévoir ies normes qui serviront
à déterminer ies montants alloués aux conseils
d'orientation, aux comités d'école et aux organismes de
participation des adultes établis en application de l'article 96. 8. " Y
aurait-il objection, selon vous? S'il n'y a pas objection, on va écrire
cela comme ça et le présenter dans quelques minutes.
M. Gendron: D'accord. L'autre élément additionnel
qui semble être omis, ce sont les comités de parents. Pourquoi ne
fait-on pas référence aux comités de parents? Les
commissions scolaires vont également affecter, après avoir
établi les règles et les normes pour la détermination des
ressources, un peu de frais aux comités de parents. Donc, il y en a de
prévu pour le comité d'école, pour le conseil
d'orientation, mais on ne parie pas du comité de parents.
M. Ryan: Pour le comité de parents, si le
député veut être patient et procéder à un
rythme sensiblement accéléré, il trouvera cela à
l'article 245.
M. Gendron: Oui, je suis très patient.
Le Président (M. Laporte): Pour l'article 243, je vais
faire lecture.
M. Ryan: Très bien. Excusez, M. le Président.
Le Président (M. Laporte): Oui, M. le ministre.
M. Ryan: Nous avons une formule simple pour i'article 243. Nous
pourrions peut-être régler cela tout de suite. On vous la soumet
à l'instant, M. le Président. L'avez-vous?
Le Président (M. Laporte): C'est ce que je
m'apprêtais à faire, M. le ministre.
M. Ryan: Très bien. Vous allez nous en donner lecture.
Le Président (M. Laporte): C'est cela. Aux fins de
compréhension et de consentement, vous rectifierez, M. le
député d'Abitibi-Ouest, je fais lecture du deuxième
alinéa qui se lirait, tel qu'amendé, de cette façon: "Ces
règles doivent prévoir les normes pour la détermination
des montants alloués pour les conseils d'orientation, les comités
d'école et les organismes de participation des adultes établis en
application de l'article 96. 8. " Cela va comme ça?
M. Ryan: II n'y a qu'une question de formulation: "des montants
alloués pour", il me semble que ce serait mieux "alloués aux
conseils d'orientation, aux comités d'école et aux organismes de
participation des adultes".
Le Président (M. Laporte): il y a consentement? Est-ce que
tout le monde a bien saisi l'objet des amendements?
M. Gendron: Cela commence vraiment à être plus
beau.
Le Président (M. Laporte): Merci. L'article 243 est-il
adopté, tel qu'amendé?
M. Gendron: Adopté.
Le Président (M. Laporte): Adopté. J'appelle
i'article 244. L'article 244 est-il adopté?
M. Gendron: Adopté.
Le Président (M. Laporte): Adopté. J'appelle
l'article 245 qui a été amendé et qui se lit comme suit:
"La commission scolaire prépare et soumet à l'approbation du
ministre, avant la date et dans la forme qu'il détermine, son budget de
fonctionnement, d'investissement et de service de la dette pour l'année
scolaire suivante. "Le budget de la commission scolaire doit prévoir les
ressources financières allouées pour les comités de la
commission scolaire et indiquer les ressources financières
affectées aux services aux élèves handicapés et aux
élèves en difficulté d'adaptation ou d'apprentissage.
"Dans le cas d'une commission scolaire confessionnelle ou d'une commission
scolaire dissidente, le budget doit être transmis au ministre avant la
date et dans la forme qu'il détermine mais l'approbation de ce dernier
n'est pas requise. "
C'est l'article 245, tel qu'amendé. Avez-vous des commentaires,
M. le ministre?
M. Ryan: ici, il y aurait évidemment la même
correction à faire, au deuxième alinéa, que celle que nous
avons apportée à l'article 243: "Le budget de la commission
scolaire doit prévoir les montants alloués aux comités de
la commission scolaire. " Indiquer ies ressources financières
affectées - ceia pourrait rester - aux élèves
handicapés eî aux éièves en difficulté
d'adaptation ou d'apprentissage. "
C'est le budget de la commission scolaire. Elle doit le soumettre
à l'approbation du ministre. Je sais que sous le régime que
définissait la loi 3, le budget de la commission scolaire ne tombait pas
sous le coup de l'approbation ministérielle. C'était une fiction
juridique plus qu'autre chose. Comme le ministre doit déterminer le
niveau des subventions, il est nécessaire qu'il ait aussi un certain
conîrôle sur le niveau de dépenses. Autrement la porte
serait ouverte trop grande. Plutôt que de le faire de manière
indirecte, nous préférons que cela se fasse de
manière franche et directe. Je ne pense pas qu'on puisse échapper
à cela, étant donné que les budgets des commissions
scolaires dépendent dans une proportion de 92 % de subventions directes
du gouvernement. Il faut absolument qu'on ait l'approbation du budget par le
ministre.
Le Président (M. Laporte): Merci. Aux fins de
l'enregistrement et pour bien saisir... Oui, M. le ministre.
M. Ryan: Le point très important que nous ajoutons, c'est
qu'à l'avenir, le budget de la commission scolaire devra indiquer les
ressources financières affectées aux services destinés aux
élèves handicapés et aux élèves en
difficulté d'adaptation ou d'apprentissage. Ceci est nouveau et fait
écho à une plainte souvent entendue selon laquelle les
commissions scolaires n'affecteraient pas toujours à ces
catégories d'élèves toutes les ressources qui leur sont
allouées à cette fin par le gouvernement, étant
donné la grande latitude horizontale dont elles disposent dans
l'aménagement des divers postes de leur budget. Ici, il y aura une
obligation d'indiquer clairement dans leur budget le niveau des ressources qui
seraient attribuées aux services destinés aux
élèves handicapés et aux élèves en
difficulté d'adaptation ou d'apprentissage.
Une voix: Encore une question.
Le Président (M. Laporte): Juste avant de passer à
une autre, je voulais seulement être certain. Le deuxième
alinéa se lirait comme suit: "Le budget de la commission scolaire doit
prévoir les montants alloués aux comités de la commission
scolaire et indiquer... " C'est bien la formulation, pour faire suite à
la modification faite à l'article 243, c'est bien cela?
M. Gendron: Oui.
Le Président (M. Laporte): D'accord.
M. Ryan: Le conseiller me fait une observation et je voudrais
vous en faire part immédiatement. Nous avons déjà
adopté des textes qui parlent des ressources financières
plutôt que des montants, dans bien des endroits ailleurs dans la loi. Y
aurait-il vraiment des objections à ce qu'on revienne à
l'expression "ressources financières"? Cela a été choisi
après maintes délibérations, après toutes sortes de
discussions. Si on revenait à cette expression, maintenant qu'on a
précisé la réponse à la question posée, je
crois qu'on aurait la même idée. Cela éviterait de
recommencer à tripoter des textes déjà adoptés.
M. Gendron: M. le Président.
Le Président (M. Laporte): Oui, M. le
député.
M. Gendron: Je ne veux rien tripoter cet après-midi. Je
n'ai pas d'objection sérieuse à l'article 243. Mon point de vue
était - et je persiste à croire que j'avais raison - que ce sont
deux opérations différentes qui sont consécutives. Tu
établis des normes qui te permettent de déterminer par la suite
sur quelle base tu vas allouer des ressources financières. Je regrette
mais à l'article 243, on n'a jamais écrit "ressources
financières". C'était: "Ces règles doivent prévoir
les normes pour la détermination des ressources allouées".
M. Ryan: C'est le mot "financières" qui manquait.
M. Gendron: Voilà. Si on ajoutait à l'article 243
"pour la détermination des ressources financières allouées
aux conseils d'orientation" et ainsi de suite, je dirais que c'est vraiment
logique et consécutif à chacun des articles. Des ressources
financières, il n'y a pas d'interprétation, c'est le fric.
M. Ryan: M. le Président, à mesure que nous
avançons, les voies de l'Opposition et celles du gouvernement convergent
de plus en plus.
Le Président (M. Laporte): Au grand agrément du
président, M. le ministre.
M. Ryan: Je suis obligé de souscrire à cette
observation du député d'Abitibi-Ouest qui vient confirmer celle
que me faisait discrètement mon conseiller juridique.
M. Gendron: A posteriori.
Le Président (M. Laporte): Aux fins de
compréhension...
M. Ryan: II a fallu qu'il vous entende pour voir clair.
Le Président (M. Laporte):... et de l'enregistrement, nous
allons reprendre l'article 243 dont le deuxième alinéa se lira
ainsi: "Ces règles doivent prévoir les normes pour la
détermination des ressources financières allouées aux
conseils d'orientation, aux comités d'école et aux organismes de
participation des adultes établis en application de l'article 96. 8.
"
M. Gendron: Alléluia!
Le Président (M. Laporte): Est-ce adopté?
M. Gendron: Adopté.
Le Président (M. Laporte): L'article 243 était de
cette façon. L'article 244 a déjà été
adopté. À l'article 245, deuxième alinéa, on
conserve la formulation déjà exprimée.
M. Gendron: Oui.
Le Président (M. Laporte): "Le budget de la commission
scolaire doit prévoir les ressources financières allouées
aux comités de la commission scolaire et indiquer les ressources
financières affectées aux services aux élèves
handicapés et aux élèves en difficulté d'adaptation
ou d'apprentissage. "
M. Gendron: Oui, sauf que là, madame a une question et moi
aussi.
Le Président (M. Laporte): Bon.
M. Gendron: Elle a dit cela en tout cas.
Le Président (M. Laporte): C'est cela. M. le
député d'Abitibi-Ouest.
M. Gendron: On n'a pas discuté de l'article 245.
Le Président (M. Laporte): Non, on n'a pas discuté
de larticle 245.
M. Gendron: Alors, à l'article 245, après qu'on se
soit entendus sur le texte tel quel, le ministre a indiqué qu'il
s'agissait d'une heureuse initiative et de quelque chose de nouveau que de
mentionner que la commission scolaire devra indiquer les ressources
financières affectées aux services aux élèves
handicapés et aux élèves en difficulté d'adaptation
ou d'apprentissage. Il a raison, c'est une disposition heureuse. Cependant, ils
y ont ajouté ceci. Ma question porte là-dessus: Quel
contrôle le ministre exerce-t-il pour s'assurer que les dépenses
sont véritablement effectuées au poste du budget prévu par
la commission scolaire? Ici, on dit "le budget de la commission scolaire doit
prévoir". Parfait. Au budget, c'est écrit que la commission
scolaire prévoit - parce que c'est cela un budget - dépenser
telle somme concernant les clientèles plus particulièrement en
difficulté. Je pose la question puisque que des gens souhaitaient que le
ministre, dans l'article, se dote de moyens pour s'assurer que les sommes
d'argent prévues soient véritablement dépensées au
poste du budget tel qu'on l'a soumis au ministre. Dans la perspective où
cela ne se passe pas comme je viens de le décrire, quelle est la
sanction pour la commission scoiaire si, après avoir fait accepter son
budget par le ministre, celui-ci prenait acte que par rapport aux sommes
d'argent prévues au poste budgétaire, ce ne sont pas ces sommes
d'argent qui ont été dépensées?
Le Président (M. Laporte): M. le ministre.
M. Ryan: II y a une première chose. Je pense que la
vérification pourra se faire à bien des niveaux. Tout d'abord,
vous aurez le conseil des commissaires qui est solidairement engagé par
le budget et qui a la responsabilité, une fois qu'il a été
approuvé, de voir à ce qu'il soit exécuté
fidèlement, tout en conservant une certaine marge de manoeuvre à
la commission scoiaire, ce qui fait partie de la nouvelle discipline
instaurée par des règles budgétaires instituées
sous le présent gouvernement. Ensuite, il y a le fait que les
réunions des commissaires sont publiques, il y a aura une période
de questions aux réunions des commissaires qui permettra aux citoyens de
s'enquérir de ce qu'il arrive. Ensuite, il y a le comité
consultatif des services aux élèves handicapés
prévu à l'article 169, dont l'une des attributions est de donner
son avis à la commission scolaire sur l'affectation des ressources
financières pour les services à ces élèves.
Ensuite, ii y a le pouvoir du ministre de demander en tout temps des
renseignements dont il estime avoir besoin à la commission scoiaire.
C'est un article que nous verrons plus loin dès que nous serons rendus,
peut-être ce soir, aux articles qui traitent des pouvoirs du ministre.
Enfin, il y a le rapport financier annuel que la commission scolaire doit
transmettre au ministre. C'est évident que lorsque le ministre
approuvera le budget de l'année suivante, il va regarder le rapport
financier de l'année précédente et il va dire: Si les
choses n'ont pas été faites conformément à ce qui
avait été annoncé dans le budget, ii y aura des choses
à décider. Parmi les mesures que peut instituer le ministre, dans
les meilleurs délais, il y a l'article qui prévoit le pouvoir du
ministre de retenir une subvention due à une commission scolaire.
Même dans le libellé original, c'était "retenir, diminuer
ou annuler", quoique nous allons essayer de revenir à une formulation
moins drastique. On en parlera quand nous en serons rendus là. Je sais
que vous avez hâte. Cela fait bien des recours, il y en a pas mal. Je ne
pense pas qu'on devrait engager un service de pompiers en plus.
Le Président (M. Laporte): M. le député
d'Abitibi-Ouest?
M. Gendron: Ma dernière question là-dessus.
M. Ryan: Une chose que j'ajoute, si on me le permet. Juste un
dernier point. Quand nous parlerons du mandat des vérificateurs, le
ministre peut, de manière générale, indiquer certaines
orientations aux vérificateurs nommés par les commissions
scolaires et ii peut très bien indiquer: je vous donne mandat cette
année de vérifier particulièrement l'emploi qui a
été fait des ressources qui avaient été
attribuées aux services d'éducation pour ies enfants en
difficulté d'adaptation et d'apprentissage ou des élèves
handicapés. Autant de recours très nombreux que la loi institue
ou confirme par des cas. C'est comme ça que cela procède.
Le Président (M. Laporte): M. le député
d'Abitibi-Ouest?
M. Gendron: À quel moment le ministre de
l'Éducation, dans le cas dont on vient de discuter, prend-il
connaissance de l'information selon laquelle une commission scolaire n'aurait
pas dépensé les montants qu'elle avait prévus en
particulier au budget attaché ou affecté aux services aux
élèves handicapés et aux élèves en
difficulté d'adaptation et d'apprentissage par rapport à ce que
vous vous donnez comme pouvoirs? En passant, dans la loi 3, c'était
écrit que la commission scolaire fait tout cela et transmet ça au
ministre, mais il n'y avait pas d'approbation du ministre dans la loi 3 sur le
budget de la commission scolaire.
M. Ryan: C'était fallacieux.
M. Gendron: Puisque là vous exigez l'approbation du
ministre, en ce qui me concerne, |e suis d'accord. Il n'y a pas de cachette. Je
suis d'accord avec le ministre.
M. Ryan: Quelqu'un qui est passé par là comprend
mieux ça.
M. Gendron: Surtout quand on parle d'investissement, du service
de la dette et du budget de fonctionnement sur une base annuelle. Cependant,
après que vous ayez pris connaissance du budget et l'ayez
approuvé, à quel moment, en termes de pratique courante,
pouvez-vous vous rendre compte, comme ministre, que les montants prévus
aux postes budgétaires devant être affectés aux services
des handicapés et des élèves en difficulté
d'adaptation et d'apprentissage n'ont pas été
dépensés? Si ma mémoire est bonne, c'est presque à
la fin de l'année.
M. Ryan: Trois fois par année, les commissions scolaires
font rapport au ministre de leur situation financière. On suit de
très près la situation des commissions scolaires pour être
bien sûr que se maintienne une bonne situation financière.
M. Gendron: Sur le plan des équilibres, mais pas sur le
plan des postes budgétaires.
M. Ryan: On peut très bien instituer une circulaire ou une
directive qui dira: Sur ce point-ci, nous voudrions voir telle sorte de
renseignements. Cela peut se faire en tout temps. C'est sûr qu'un des
moyens que le ministre peut employer, c'est le recours à la direction
régionale.
M. Gendron: De toute façon, le ministre me répond
un peu. Autant j'ai été clair dans le premier alinéa,
autant je ne veux pas laisser sous-entendre par là que je souhaiterais
avoir une disposition réglementaire dans la loi qui s'ajouterait, disant
que le ministre peut, trimestriellement, émettre une directive
concernant un poste budgétaire qui n'aurait pas été suivi;
peut-être au chapitre des équilibres généraux de la
commission scolaire, mais sûrement pas poste par poste.
M. Ryan: Si c'est indiqué dans la loi, le ministre peut
demander sur un poste précis, pendant au moins la période
d'implantation, que lui soient soumis des rapports plus fréquents ou
à des dates précises. Il y a une chose qu'il faut s'imaginer.
Supposez qu'en Chambre, la semaine prochaine, un député pose une
question sur l'emploi qu'une commission scolaire a fait des ressources qui
devaient être attribuées aux élèves en
difficulté d'adaptation et d'apprentissage et qu'il dise qu'un article a
paru dans sa région indiquant que la commission scolaire avait
prévu 2 000 000 $ et qu'elle aurait affecté en fait 500 000 $.
Qu'est-ce qu'on pense que le ministre va faire? Il va tout de suite
téléphoner à la commission scolaire ou à !a
direction régionale en disant qu'il a besoin de connaître les
renseignements, si c'est vrai ou non. Il faut qu'il puisse faire cette demande
sans s'inquiéter de ce que la commission scolaire réunisse ses
avocats pour lui donner un articulet indiquant qu'il n'aura pas le droit de
faire ça.
M. Gendron: Mais aux fins d'information publique, M. le ministre,
est-ce que cette pratique de ne pas dépenser les montants alloués
suivant les postes prévus au budget est très peu
appliquée, modestement appliquée ou généralement
appliquée? Je ne sais pas s'il y a beaucoup de commissions scolaires qui
dévient des budgets qu'elles se votent. Il serait peut-être
important, puisqu'on vient de toucher a cela, de nous donner rapidement une
évaluation. Est-ce que vous partagez la même évaluation sur
les budgets pour lesquels on vous demande votre autorisation, soit que c'est
sur cette base et en y incluant les dépenses prévues au poste
budgétaire affecté que les dépenses se font? Est-ce que
c'est ce que vous avez noté comme pratique courante?
M. Ryan: Pour l'instant, il n'était pas exigé des
commissions scolaires qu'elles indiquent clairement dans leur budget les
dépenses réservées à ce poste-là.
M. Gendron: Là-dessus, vous avez raison. Je parle en
général, sur d'autres postes budgétaires. Est-ce qu'elles
dépensent les sommes allouées, en général?
M. Ryan: Comme U n'était pas requis qu'elles l'Indiquent
explicitement, elles pouvaient faire une autre classification. Par exemple,
enseignement: elles entraient cela avec les dépenses d'enseignement, que
cela soit réparti dans plusieurs colonnes. Dans l'état actuel
des
choses, nous n'avons pas les moyens de vérifier de manière
sûre. Nous entendons assez souvent des plaintes de parents qui disent:
Elles ne consacrent pas aux élèves en difficulté les
sommes qu'elles seraient censées consacrer, d'après leur budget
ou d'après ieur vantardise. Là, nous introduisons des
dispositions qui vont permettre de savoir à quoi s'en tenir.
D'accord?
M. Gendron: D'accord.
Le Président (M. Laporte): Mme la députée de
Jacques-Cartier.
Mme Dougherty: Évidemment, je suis en faveur de l'article,
sauf que je me pose une question. Certaines dépenses sont faciles
à comptabiliser: des classes spéciales, des enseignants
supplémentaires, etc. Mais il y a certaines ressources qui sont
partagées entre l'enfant régulier et l'enfant en
difficulté. Est-ce qu'on demande ici aux commissions scolaires de
comptabiliser le temps de l'enseignant régulier? Par exemple, si on
réduit le nombre d'élèves dans une classe pour faciliter
l'intégration d'un certain nombre d'enfants en difficulté, il
faut donc embaucher pius d'enseignants dans l'ensemble de la commission
scolaire, d'accord? Supposons que Sa politique est de réduire tel ou tel
nombre pour faciliter l'intégration de certains enfants, comment est-ce
qu'on pourrait comptabiliser cela? Est-ce que ce sont des coûts
supplémentaires, occasionnés par cette intégration? La
commission scolaire pourrait avoir toutes sortes d'arrangements. Par exemple,
un enseignant pourrait accepter deux, trois enfants pour un certain nombre
d'heures par semaine. Cela va alourdir sa tâche, quelquefois le
résultat sera un supplément de revenu pour l'enseignant. Comment
pourra-t-on régler cela? Cela pourrait être complexe.
M. Ryan: il faudrait que ce soit réglé dans les
régies budgétaires, du côté du gouvernement.
Mme Dougherty: Je n'aimerais pas que ce soit si complexe que cela
ajoute...
M. Ryan: Non. Remarquez bien qu'il va falloir trouver quelque
chose de simple. Les ressources d'enseignement de base, par exemple, vont
être attribuées suivant le nombre d'élèves
déclarés en difficulté d'adaptation et d'apprentissage, en
conformité avec les fourchettes que définit le ministère.
Mais ii va falloir trouver les manières. Je ne pense pas que cela sera
impossible à régler. C'est au niveau de la réglementation
que cela va se régler. Vous avez raison, vous soulevez un
problème très réel. Il y a une différence entre ies
ressources qui seront communes pour tous les services éducatifs et
celles qui seront expressément et exclusivement aux fins de ces
élèves. Je pense qu'on va pouvoir régler cela au niveau
administratif et réglemen- taire. (17 h 30)
Le Président (M. Laporte): Est-ce que l'article 245 tel
qu'amendé est adopté? Adopté, tel qu'amendé.
J'appelle l'article 246. Est-ce que i'artide 246 est adopté?
M. Ryan: L'article 246 nous reporte à l'article 317 de la
loi 3.
Le Président (M. Laporte): L'article 246 est
adopté. J'appelle l'article 247. L'article 247 est-il adopté?
M. Ryan: L'article 247 est très important. M.
Gendron: Malheur!
Le Président (M. Laporte): Vos commentaires, M. le
ministre.
M. Ryan: Cet article reproduit à toutes fins utiles les
modifications que nous avons apportées à la Loi sur l'instruction
publique il y a deux ans. Est-ce que c'était la foi 13 ou 31?
M. Gendron: 24.
M. Ryan: 34.
M. Gendron: 24.
M. Ryan: 131. Pardon? 24.
M. Gendron: La loi 24.
M. Ryan: On a adopté tellement de bonnes lois, qu'on ne
peut pas les..
M. Gendron: La loi 24 était pas pire parce qu'elle
concernait la loi 3, les dispositions que vous avez adoptées.
M. Ryan: Avec les corrections que nous imposait la loi 39.
M. Gendron: Oui.
M. Ryan: Excusez, c'est la loi 29. Cela reprend ce que nous
avions inséré par conséquent dans la Loi sur l'instruction
publique en vue de mettre fin à cette pratique très ancienne qui
obligeait les commissions scolaires à adopter un budget
équilibré à la fin de l'année. Cela les obligeait
à faire des tours de passe en fin d'année pour dépenser
tout l'argent qui aurait pu aboutir à un surplus et à cacher,
souvent par des moyens artificiels, les déficits réels qu'on
reportait vers d'autres exercices en décidant de les classer comme
dépenses différées. Il y avait 56 manières de
tourner autour de cela. On a dit: On va mettre une chose claire, cela va
être le bilan et le budget réel, mais on pourra avoir un surplus
des dépenses ou des revenus toujours
sujets à l'approbation du ministre. Cela s'est fait et cela se
fait très bien. Nous avons un certain nombre de commissions scolaires
qui sont déficitaires et c'est souvent l'occasion d'établir avec
eiies un plan de redressement financier. On leur dit: On vous autorise à
avoir des déficits pour cette année. Surtout, il y a certains
changements dans ies règles budgétaires survenus ces
dernières années qui ont entraîné des changements
importants dans le niveau de financement. On a décidé de changer
la base: l'année qui sert de base pour !a détermination des
subventions, on l'a devancée d'une année. À ce
moment-là, dans la période de déclin des inscriptions que
nous avons connues, cela a entraîné des pertes de revenus
substantielles pour plusieurs commissions scolaires. Si y en a qui nous ont
alors demandé d'adopter un budget déficitaire. Nous avons dit:
Oui, à la condition que vous établissiez avec nous un pian de
redressement financier qui s'échelonnera sur un, deux, trois ou quatre
ans, selon le cas. Nous avons une situation qui a beaucoup de
flexibilité et qui, en même temps, est suivie de très
près.
La Président (M. Laporte): Je vous remercie, M. le
ministre. M. le député d'Abitibi-Ouest.
M. Gendron: Seulement une hypothèse à l'article
247. Il y a une couple de commissions scolaires, M. le ministre, qui vous ont
indiqué qu'elles auraient souhaité pouvoir étaler leurs
dépenses sur plus d'une année, sans être obligées de
déclarer un déficit. Je veux juste savoir pourquoi cette
hypothèse n'a pas été envisagée? Me
comprenez-vous?
M. Ryan: Disons que je ne comprends pas très bien. Pour
ies dépenses d'Immobilisation, cela ne se posera pas. Les
dépenses de fonctionnement échelonnées sur plusieurs
années?
M. Gendron: Non, pas plusieurs, plus d'une année, c'est
cela que ça veut dire plusieurs, mais non pas nécessairement
plusieurs dans le sens temporel. Telles que Ses règles
budgétaires existent, elles sont obligées de terminer leur budget
avec l'obligation de déclarer un déficit. Les commissions
scolaires avaient souhaité pouvoir étaler leurs dépenses
sur plus d'une année sans être obligées de déclarer
un déficit. Ce n'est pas ma position. Je veux juste savoir si cette
hypothèse a été évaluée et si oui, pourquoi
l'avez-vous rejetée?
M. Ryan: Attendez un peu. J'essaie de visualiser ce que ça
pourrait signifier. Il y a des règles comptables précises qui
président à l'imputation des dépenses à un exercice
ou à un autre. Si on a fait une dépense à cet exercice, il
faut la classer dans cet exercice; on n'a pas le choix. On ne peut pas la
reporter arbitrairement à une autre.
M. Gendron: Je crois comprendre dans cette demande - je ne suis
pas en faveur, par exemple, mais je voulais savoir si vous l'aviez
évaluée - que si les commissions scolaires avaient l'autorisation
d'étaler sur plus d'une année des dépenses de
fonctionnement, bien sûr, en ce qui me concerne et s'il n'y avait pas
l'obligation de les refléter dans leur déficit, eiies auraient la
capacité, d'après moi, d'aller chercher plus en taxes locales,
c'est-à-dire celles qui ne sont pas au plafond. C'était une
demande pour que ies usagers ne voient pas nécessairement la situation
réelle - pas pour des montants d'envergure - de la commission scolaire
locale et, à ce moment-là, pour que celles qui ne sont pas au
plafond puissent taxer un peu plus.
M. Ryan: On essaie de voir ce que serait ce genre de
dépenses et on a de la difficulté à le conceptualiser.
M. Gendron: Cela ne peut pas être des dépenses de
fonctionnement?
M. Ryan: Des dépenses de fonctionnement
échelonnées sur plus d'une année, j'ai peine à
concevoir ça.
M. Gendron: Mais les dépenses de fonctionnement, à
moins que je ne me trompe, ça Inclut les frais variables de certaines
dépenses pour l'entretien d'immeubles, le chauffage,
l'électricité. Ce n'est pas toujours en équilibre
année après année.
M. Ryan: Les dépenses de fonctionnement, c'est vraiment
pour l'exercice qui est visé. Disons qu'une commission scolaire
décide de mettre du tapis mur à mur partout. Cela lui coûte
50 000 $. Là, elle peut l'étaler sur trois ans ou cinq ans.
Disons qu'elle prend ça comme une dépense d'équipement;
elle peut l'étaler, si elle le veut, sur trois ou quatre ans. Il n'y a
rien qui l'empêche de le faire. Mais si ce sont des dépenses de
fonctionnement, d'achat de matériel... Même l'achat de
matériel... À la rigueur, elle peut acheter un gros stock et
dire: J'en achète pour deux ans. La partie qui va servir l'année
suivante, elle la comptabilise dans l'autre année. Il y a des choses
comme ça. Tout cela peut être fait en vertu des règles
comptables.
M. Gendron: Oui, ça va.
M. Ryan: D'accord?
M. Gendron: C'est avec...
M. Ryan: Oui, c'est entendu. Il y a accord.
Le Président (M. Laporte): Oui, M. le
député.
M. Gendron: Qui, là-dessus, mais il y a le
troisième alinéa, toujours à l'article 247, M. le
Président.
Le Président (M. Laporte): Toujours sur l'article 247, M.
le député d'Abitibi-Ouest.
M. Gendron: Je ne suis pas capable de voir pourquoi vous vous
sentez obligé de rappeler ça. A l'article 245, vous l'avez dit:
"La commission scolaire prépare et soumet à l'approbation du
ministre son budget. " C'est une redondance superfétatoire.
Le Président (M. Laporte): Pardon? Je n'ai pas bien
compris.
M. Gendron: Superfétatoire. C'est une expression
consacrée du ministre de l'Éducation. M. le Président,
vous ne connaissez pas l'expression "superfétatoire"?
M. Ryan: C'est une bonne expression, c'est très bien. Ce
n'est même pas un néologisme. C'est dans le vieux Larousse. Pas de
problème.
Le Président (M. Laporte): Mon vocabulaire s'est enrichi
d'une nouvelle expression.
M. Ryan: Ce n'est pas le plus élégant des termes,
mais vous ne connaissiez pas ça, vous?
Le Président (M. Laporte): Non. M. Ryan: Un
libéral est censé... Une voix: Qu'est-ce qu'il dit?
M. Gendron: II dit qu'un libéral est censé tout
savoir. C'est ce qu'il prétend.
Le Président (M. Laporte): II y a eu certains manques dans
ma jeunesse.
M. Ryan: C'est un avocat en plus. C'est vrai qu'eux se
spécialisent là-dedans, pourtant.
Le Président (M. Laporte): Donc, sur l'article 247,
troisième alinéa.
M. Ryan: Ici, Se point qu'on veut signaler en ajoutant cette
précision, c'est que, là, il est clairement établi que la
commission scolaire ne pourra pas engager une dépense. Elle ne pourra
pas engager de dépenses pour l'année concernée sans que
son budget ait été approuvé, à moins qu'il n'y ait
recours à l'article 249, lequel précise que "le ministre peut
autoriser une commission scolaire à encourir un montant de
dépenses avant l'approbation de son budget ou un montant de
dépenses non prévu à son budget". C'est bien clair comme
ça; il n'y a pas de malentendu, il n'y a pas de quiproquo; pas de
confusion possible. Je veux vous informer, M. le Président, qu'il
m'arrive très souvent d'accorder ce type d'autorisation.
M. Gendron: C'est pour cela que c'est davantage
superfétatoire ou superflu, puisqu'à l'article 249, vous dites:
Je pourrai autoriser une commission scolaire à encourir un certain
nombre de dépenses avant l'approbation du budget. Donc, puisqu'il y a un
article spécifique là-dessus qui permet l'autorisation, je ne
vois pas pourquoi, à l'article 247, le ministre dirait: Le budget est
sans effet tant qu'il n'a pas été approuvé par le
ministre, puique dans les cas où la commission scolaire souhaite qu'il
en soit autrement, elle se référera directement à
l'articie 249. Elle dira: M. le ministre, même s! je n'ai pas reçu
l'approbation de mon budget, m'autorisez-vous à faire telle ou telle
dépense? Puisque vous avez un pouvoir prévu à l'article
249, vous n'avez pas besoin de cela.
M. Ryan: Mon conseiller juridique m'informe que c'est très
utile de l'avoir, en me donnant la raison suivante. Il dit que si ce
n'était pas clairement indiqué, une dépense qui serait
engagée par la commission scolaire avant l'approbation requise,
engagerait celle-ci envers un tiers ou risquerait de l'engager envers un tiers,
c'est-à-dire la personne ou l'organisme qui aurait fourni le bien ou le
service commandé par la commission scolaire. L'on veut éviter,
justement, ce genre de situation.
Le Président (M. Laporte): Ce qui n'est pas
spécifiquement mentionné est exclu.
M. Ryan: Ou encore autorisé dans ce cas-là. C'est
une question un peu technique. Je préfère m'en remettre à
l'autorité de mon conseiller juridique qui a une grande connaissance de
ces choses. Évidemment, nous empruntons telles quelles les dispositions
de l'actuelle Loi sur l'instruction publique. C'est écrit tel quel
à l'article 339. 1: "Le budget est sans effet tant qu'il n'a pas
été approuvé par le ministre. " Nous n'avons pas
retouché ces clauses-là. Nous les avions discutées ii y a
deux ans à l'Assemblée nationale et nous avons tout fait pour les
conserver à peu près dans la forme qui leur fut donnée il
y a deux ans.
À ce moment-là, quand nous l'avons fait, nous connaissions
la loi 3, nous connaissions les meilleures idées de l'Opposition.
Le Président (M. Laporte): Sur l'article 247? M.
Gendron: Adopté.
Le Président (M. Laporte): Adopté. J'appelle
l'article 248 qui a été modifié et se lit comme suit: "La
commission scolaire peut intégrer dans son budget, comme revenu, le
surplus anticipé de l'année courante et tout autre surplus dont
elle
dispose. "Cependant, la commission scolaire doit intégrer dans
son budget, comme dépense, le déficit anticipé de
l'année courante et le déficit de l'année
précédente qui n'a pas été intégré
à son budget. "
Y a-t-il des commentaires sur l'article 248?
M. Ryan: Je pense que c'est très bien. Vous voyez d'un
côté qu'une commission scolaire peut accumuler des surplus, elle
ne peut pas accumuler des déficits. Il faut qu'elle fasse face aux
déficits à mesure ou qu'elle les intègre dans son budget
de l'année qui est soumis à l'approbation du ministre, tandis que
concervent les surplus, il peut arriver qu'elle ait un surplus une année
et que l'autre année, à même ses revenus ordinaires, elle
enregistre un autre surplus. Elle n'est pas obligée de financer ses
dépenses ordinaires avec son surplus. C'est pour cela qu'une commission
scolaire peut avoir un surplus de 100 000 $ une année, 200 000 $ l'autre
année, 300 000 $ l'autre année si elle gère bien ses
affaires et qu'elle prévoit, par exemple, qu'elle doit se constituer un
petit pécule pour voir à d'autres besoins. En particulier, en
matière d'immobilisation, elle est libre de le faire. On ne l'oblige pas
à réinvestir tout de suite dans ses dépenses de
fonctionnement de l'année suivante un surplus qu'elle aurait pu
réaliser, mais on l'oblige en retour à introduire dans ses
dépenses le financement du déficit qu'elle peut encourir,
à moins d'arrangement spécial avec le ministre.
Le Président (M. Laporte): M. le député
d'Abitibi-Ouest.
M. Gendron: Est-ce que ça s'est vu, M. le ministre,
qu'antérieurement, pour un surplus, elle devait - je vais employer
l'expression - freiner le surplus année après année? Un
instant, je pense que c'est cela, même si vous me dites non, alors
qu'ici, d'un seul budget, elle peut intégrer dans son budget annuel le
surplus de l'année précédente, bien sûr, et tous les
surplus accumulés des cinq, six ou dix années antérieures.
Je ne le sais pas, j'essaie juste de voir si cela ne peut pas fausser un peu la
réalité du budget de l'année en cours, dans la perspective
où vous avez affaire à de très petites commissions
scolaires - il y en a - qui ont accumulé des surplus pendant plusieurs
années et qui dans une seule année décident d'affecter
complètement dans le budget qu'elles vous présentent pour
l'année en cours la totalité des surplus accumulés.
N'avez-vous pas peur que cela puisse fausser la réalité du budget
pour l'année en cours? (17 h 45)
M. Ryan: Connaissant la mentalité de nos commissaires
d'écoles, non. Leur penchant est plutôt du côté de la
prudence que de la témérité.
M. Gendron: Est-ce qu'il y en a qui ont demandé la
disposition de l'article 248?
M. Ryan: Bien oui.
Une voix: Cela existe.
M. Gendron: Non, cela n'existe pas.
M. Ryan: Oui, cela existe actuellement. C'est un des
points...
M. Gendron: Non, le report du surplus, M. le ministre,
année après année. Mais la capacité de faire
inscrire dans le budget de l'année en cours tous les surplus
accumulés des années antérieures, vous me dites que cela
existe dans la loi actuelle?
M. Ryan: II n'y a pas d'objection à ce que cela se fasse
actuellement.
M. Gendron: Cela ne doit pas exister actuellement. On ne le
mettrait pas dans l'article 248 si cela existait actuellement.
M. Ryan: La commission scolaire peut intégrer dans son
budget comme revenu son surplus de l'année précédente,
s'il en est un.
M. Gendron: Oui. Non, mais si vous écoutez ce que je dis,
cela va. Le surplus de l'année précédente, je sais que
cela existe. C'est pour cela que j'ai employé l'expression: les
commissions scolaires peuvent traîner, année après
année, dans la loi actuelle, les surplus des années
précédentes. Mais ce n'est pas ce qu'on dit là. À
l'article 248, on dit: Dorénavant, tu pourras continuer à faire
ce qui se faisait et, en plus, tu pourras dans un seul budget faire
apparaître complètement tout autre surplus dont vous disposez.
C'est nouveau par rapport à votre ancien texte.
M. Ryan: Si je comprends bien, quand vous finissez
l'année, la commission scolaire a un surplus. Elle n'en a pas deux, elle
en a un. C'est l'excédent des revenus sur les dépenses de
l'année en cours qui vient s'ajouter au surplus qu'elle avait
déjà. Cela lui donne un surplus de tant au bout de
l'année. C'est comme cela qu'on établit le surplus d'une
entreprise. Il n'y en a pas deux.
M. Gendron: II peut en avoir un. Il peut y avoir eu des surplus
reportés.
M. Ryan: II vient s'intégrer à la fin de
l'année. Le surplus au 31 décembre 1988 était de tant.
Cela intègre tous les surplus des années
précédentes, s'il y en avait. Il vient s'ajouter à
l'excédent de revenus ou de dépenses du dernier exercice. C'est
comme cela qu'on fait un bilan.
M. Gendron: Vous avez probablement raison. À cette
condition, pourquoi avez-vous changé
l'expression pour arriver avec le libellé "et tout autre surplus"
après avoir parié du surplus de l'année courante?
Expiiquez-moi pourquoi le changement de vocabulaire?
M. Ryan: Relisons le texte: "La commission scolaire peut
intégrer dans son budget, comme revenu, le surplus anticipé de
l'année courante". C'est de toute évidence i'excès des
revenus sur les dépenses pour i'année.
M. Gendron: Oui, c'est clair.
M. Ryan: Et tout autre surplus dont elle dispose.
M. Gendron: Tout autre surplus, je prétends que
c'est...
M. Ryan: Elle peut avoir des comptes particuliers.
M. Gendron:... ceux qu'elle a traînés pendant des
années.
M. Ryan: Il y a des commissions scolaires qui ont des comptes
particuliers. Il y en a qui avaient un compte particulier pour
l'éducation des adultes. Le conseil scolaire de l'île de
Montréal a un compte particulier pour... la fin exacte, je ne sais pas
trop. Mais le président m'a dit qu'il avait un compte particulier
très important qui n'était pas dans les états financiers.
Il peut intégrer cela s'il le veut. Tout avoir qu'elle a.
Le Président (M. Laporte): Sur l'article 248.
M. Gendron: M. le Président, je n'en ferai pas un drame.
Mais le ministre me confirme ce à quoi je m'attendais. On ne parie pas
vraiment de la notion comptable d'un surplus de l'année
précédente. On parle de n'importe quel argent additionnel qu'elle
aurait. Il vient de nous l'expliquer. Tout autre surplus, peu importent les
postes budgétaires. Habituellement, les postes budgétaires, qu'on
appelle en comptabilité surplus de l'année
précédente, ce ne sont pas 25 affaires. Ce n'est qu'un point.
C'est l'excédent des revenus par rapport aux dépenses qu'on
appelle un surplus. Sur le plan comptable, ce n'est que ce point qui s'appelle
le surplus de l'année précédente. Je n'ai pas d'objection,
mais je veux le clarifier. Cela veut dire que toute autre somme qu'elle
pourrait avoir et qu'elle considère comme étant un surplus de son
budget peut, dans la même année, en plus du surplus qu'elle a
traîné pendant des années, être comptabilisée
dans une seule année. Si cela ne crée pas d'inconvénient,
je voulais seulement savoir. Dans le portrait qu'on essaie de refléter
dans un budget, j'avais peur que cela présente un danger, non pas de
falsification des chiffres, mais de donner une mauvaise image l'année
où, en plus de mettre dans ce budget, le surplus traîné que
je réfère à la notion comptable que tout le monde
connaît, et tout autre surplus, en voulant dire à peu près
tout autre poste budgétaire qui n'aurait pas été
figuré, fonds de réserve, fonds de ce que je ne sais pas
quoi.
M. Ryan: D'autres fonds que le travail.
M. Gendron: C'est ça, vous l'avez dit. À ce
moment-là, M. le ministre, cela signifie que quand vous avez
changé le libellé, c'était pour tenir compte de ça.
Vous avez découvert qu'il y avait des commissions scolaires qui avaient
des fonds qui, habituellement, n'apparaissaient pas dans le surplus qu'elles
traînaient année après année, et pour être
capable de le voir dans le budget, vous avez écrit l'expression: Tout
autre surplus, il me le faut, dans votre budget.
M. Ryan: C'est parce que là, dans la formulation
originale, on limitait aux surplus de l'année précédente
qui n'avaient pas été intégrés à son
budget.
M. Gendron: C'est exact.
M. Ryan: Il peut très bien arriver qu'il y ait des comptes
distincts qui ont accumulé des surplus avant même l'année
précédente et qui n'étaient pas compris dans les
états financiers, et là ils peuvent être
intégrés, tous autres surplus. Cela va?
Mme Dougherty: Il y a une grande différence.
M. Gendron: Non, je sais que c'est peu, Mme la
députée de Jacques-Cartier. Moi, cela me satisfait que le
ministre réponde à la compréhension que j'en avais.
M. Ryan: Comme ça, très bien.
Le Président (M. Laporte): L'article 248 est-il
adopté, te! qu'amendé?
Une voix: Adopté.
Le Président (M. Laporte): J'appelle l'article 249.
L'article 249 est adopté.
M. Gendron: Juste une seconde. Oui.
Le Président (M. Laporte): L'article 249 est
adopté.
M. Gendron: Cela va de soi. Une voix: Adopté.
Le Président (M. Laporte): J'appelle l'article 250.
M. Ryan: Voyez-vous, ici, vous avez une clé pour la
question que nous discutions tantôt: "La commission scolaire transmet au
ministre des rapports d'étape sur sa situation financière aux
dates et dans la forme qu'il détermine. " D'accord?
Le Président (M. Laporte): Y a-t-il des commentaires sur
l'article 250?
M. Gendron: Un instant. M. Ryan: Capitaux.
M. Gendron: Capitaux, pas de problème, mais... Je vous dis
que la commission scolaire transmet au ministre des rapports d'étape sur
sa situation financière aux dates et dans la forme qu'il
détermine...
M. Ryan: C'est ça, il peut dire: Mettez une colonne pour
les dépenses pour les élèves en difficulté
d'adaptation et d'apprentissage. Vous présentez cela distinctement. Il
n'y a rien qui l'empêche de le faire.
M. Gendron: Je sais ça. C'est ça mon drame. C'est
que ce n'est pas tellement précis et ça signifie que si on a
affaire à un ministre "virgulateur", qui ne peut pas prendre
connaissance d'à peu près toutes les virgules des commissions
scolaires...
M. Ryan: M. le Président, je regrette... Le
Président (M. Laporte): Moi, ça va me prendre un dictionnaire
pour cette commission-ci.
M. Ryan: M. le Président, le ministre qui voudrait
s'enfarger dans les virgules avec un texte comme celui que nous avons n'est pas
réchappé.
Le Président (M. Laporte): Toujours sur l'article 250. M.
le député d'Abitibi-Ouest.
M. Gendron: Non, mais écoutez, c'est le ministre. La
commission scolaire transmet au ministre des rapports d'étape sur sa
situation financière aux dates... Alors, c'est aux dates, si la
commission scolaire veut. Un instant, là!
M. Ryan: Continuez, M. le Président. Il enrichit le
Dictionnaire du français plus.
Des voix: Ah, ah, ah!
M. Ryan: Cela aura valu notre après-midi.
Le Président (M. Laporte): Une journée n'est pas
perdue quand on apprend un nouveau terme.
M. Gendron: Tout ça au Journal des débats,
entre guillemets. Cela va éviter qu'ils viennent me voir: "Qu'est-ce que
tu voulais dire?"
M. Ryan: Ils ne viennent Jamais. M. Gendron: Très
sérieusement...
Le Président (M. Laporte): Très
sérieusement.
M. Gendron:... la récréation est presque
terminée. "La commission scolaire transmet au ministre des rapports
d'étape sur sa situation financière aux dates et dans la forme
qu'il détermine. " Le "il", c'est le ministre?
M. Ryan: Oui. Il n'y a qu'un ministre.
M. Gendron: On sait ça. Et il est tout-puissant.
Sérieusement, écoutez, le ministre, c'est lui qui
détermine les dates et la forme. Je voulais juste signaler par là
que ça n'offre pas une très grande sécurité aux
commissions scolaires de ne pas être constamment, sincèrement,
harcelées et dans des cas ça pourrait être tout à
fait légitime, mais ce que vous ne reconnaissez pas, M. le ministre,
c'est qu'il y a quand môme un danger là. C'est vraiment une marge
discrétionnaire qui devient un peu abusive dans la perspective où
le ministre ne s'est donné aucune règle. Vous allez me fournir
ça aux dates que je le demande et dans la forme que j'exige. Cela peut
bousculer les pratiques comptables ou au moins, les pratiques administratives,
si on ne veut pas parler de pratiques comptables. L'autre raison, c'est que si
le ministre s'engageait au moins dans le projet de loi, puisqu'il veut aller
aussi loin que cela, que ses demandes soient faites en début d'exercice,
je comprendrais sincèrement parce qu'en début d'exercice, c'est
le moment de voir comment cela part et à quel endroit la commission
scolaire a prévu des provisions budgétaires sur des
éléments que vous jugez essentiels dans une commission scolaire.
S'il y avait au moins une disposition qui disait: Le ministre s'engage à
faire cela en début d'exercice ou une affaire semblable autant que
possible, parce que c'est là que cela a un sens. Après avoir
approuvé le budget, vous lui laissez faire quelques mois et à un
moment donné vous dites: Je veux faire quelques vérifications et
je demande à la commission scolaire de me produire un rapport
d'étape. Mais tel que libelle, "aux dates et dans la forme qu'il
détermine", autant de fois que cela vous tente, que vous voulez ou que
vous allez penser cela un soir vers 2 heures du matin, cela m'apparaît
quand même un petit peu versé dans le discrétionnaire
absolu. Je ne suis pas sûr que ce soit requis dans un projet de loi,
qu'il y ait un article qui donne tous les droits et privilèges au
ministre.
Le Président (M. Laporte): M.le ministre.
M. Ryan: Il me semble que celui-ci est une disposition bien
ordinaire qu'on a déjà. Je pense que nous l'avons dans la loi
actuelle lorsqu'il est question des emprunts ou des obligations des commissions
scolaires, il faut absolument que le ministre puisse avoir ces renseignements.
Pour les demander régulièrement, comme je le disais tantôt,
nous leur demandons de produire des rapports, je pense que c'est
trimestriellement, auxquels il a le pouvoir de les demander. Tout ce que cela
prévoit, il va pouvoir dire à quelle date et suivant quelle
forme.
Des organismes financés à 92 %, je pense bien qu'il faut
bien qu'il y ait certains renseignements.
M. Gendron: Est-ce que vous accepteriez au moins d'ajouter
"trimestriels" puisque vous le mettez dans la loi? Je serais d'accord que vous
disiez: "La commission scolaire transmet au ministre des rapports
d'étape trimestriellement sur sa situation financière aux dates
et dans la forme qu'il détermina". Au moins, il y aurait une garantie
que ce n'est pas à toutes les semaines qu'elle est susceptible de se
faire... Et comme je ne veux pas ajouter d'autres mots dans votre calepin
noir.
M. Ryan: il y a deux choses ici. Il y a les rapports
d'étape qui seront demandés à toutes les commissions
scolaires et il y a ceux qui pourront être demandés à une
commission scolaire en particulier. À une commission scolaire qui a un
problème de budget déficitaire, le ministre peut très bien
lui dire: Pendant la prochaine année, vous allez envoyer votre rapport
financier à tous les mois et vous allez mettre ceci et cela dedans. Il
peut être nécessaire qu'on fasse cela. S'il s'agit d'un rapport
qu'on demande à toutes les commissions scolaires pour la fin de la
présentation ou de la consolidation des états financiers
généraux, c'est évident que ce n'est pas nécessaire
pius que trois ou quatre fois par année. Je trouve que c'est
déjà une fréquence très forte. Je crois que pour
les municipalités, on le fait à quelques reprises durant
l'année aussi. On suit cela de très près. Ici, on a une
formulation générale qui permet de traiter les deux
catégories de cas. Je pense qu'il n'y a pas lieu de commencer à
faire de distinction ici.
M. Gendron: Vous n'avez pas eu de représentation des
commissions scolaires sur cet article?
M. Ryan: Sur ce point, non.
M. Gendron: Même pas sur celui qu'à tout le moins
elles souhaiteraient que ce genre d'information soit davantage en début
d'exercice financier? Là-dessus, quelle est votre opinion? Est-ce que
vous ne croyez pas qu'en début d'exercice financier, il me semble que
c'est vraiment plus légitime que vous exerciez un plus grand
contrôle?
M. Ryan: C'est parce que, encore une fois, on ne peut pas
prévoir tous les cas. Il peut arriver qu'il se soit
présenté une situation grave en cours d'année et qu'on ait
décidé, à partir, disons, du 1er janvier, d'imposer
à une commission scolaire i'ob!igaiion de produire des rapports à
une fréquence accélérée étant donné
sa situation, on ne le sait pas avant de commencer l'année.
Le Président (M. Laporte): Toujours sur l'article 250?
M. Gendron: Adopté sur division. M. Ryan:
Très bien.
Le Président (M. Laporte): L'article 250 est adopté
sur division.
Étant donné l'heure, la commission...
M. Ryan: Pas déjà?
Le Président (M. Laporte): Déjà,
étant donné l'heure, la commission ajourne ses travaux
jusqu'à 20 heures.
(Suspension de la séance à 18 heures)
(Reprise à 20 h 24)
Le Président (M. Laporte): À l'ordre, s'il vous
plaît! La commission reprend ses travaux. Je demanderais la collaboration
de l'ensemble des membres de la commission. J'appelle l'article 251.
M. Ryan: M. le député d'Abitibi-Ouest a-t-il fait
rapport à sa collègue du chemin parcouru cet après-midi,
pour éviter toute méprise?
Mme Blackbun: Article 250, monsieur. M. Gendron: Oui, elle
a été renversée.
Mme Blackburn: J'ai trouvé que cela allait très
vite. J'ai dit: Je vais ailer y faire un tour.
M. Ryan: Il était temps que quelqu'un vienne la
retenir.
M. Gendron: C'est cela, elle est venue y voir.
Des voix: Ha, ha, ha!
Le Président (M. Laporte): Sur l'article 251, est-ce qu'il
y a des commentaires?
Une voix: Adopté.
M. Gendron: Juste une seconde, sur l'arti-
de 251.
Le Président (M. Laporte): Avec plaisir, M. le
député.
M. Gendron: Cela sera moins long. Adopté.
Le Président (M. Laporte): L'article 251 est
adopté. J'appelle l'article 252. L'article 252 a été
amendé et se lit comme suit: "Au début, de chaque année
financière, la commission scolaire nomme parmi les membres d'une
corporation professionnelle de comptables mentionnée au Code des
professions (LR. Q., chapitre C-26) un vérificateur externe qui produit
un rapport de vérification sur les opérations financières
relatives à son fonctionnement et à celui de ses écoles et
de ses centres d'éducation des adultes. Le ministre peut préciser
le mandat applicable à l'ensemble des vérificateurs des
commissions scolaires. "
Est-ce qu'il y a des commentaires sur l'article 252? M. le ministre.
M. Ryan: M. le Président, je crois que le premier
alinéa va de soi. Le deuxième alinéa constitue une
amélioration significative par rapport à la version originelle,
exemple additionnel de l'ouverture et de la souplesse du gouvernement. On dit
que le ministre pourra préciser le mandat applicable à l'ensemble
des vérificateurs des commissions scolaires, tandis qu'autrefois, on
allait jusqu'à dire qu'il pourrait préciser le mandat du
vérificateur de façon générale ou
particulière. J'ai trouvé que c'était quelque peu abusif
et on s'en est tenu à des précisions générales. On
vous a donné un exemple cet après-midi à propos des
dépenses qui devraient être attribuées, par exemple, aux
élèves en difficulté d'adaptation ou d'apprentissage. Le
ministre pourrait indiquer comme une des spécifications à
caractère général le mandat de vérifier les
dépenses faites à ce titre en relation avec le budget. Comme vous
le savez, chaque année, dans le secteur des collèges pour prendre
cet exemple-là, nous envoyons des directives assez précises aux
personnes qui ont été engagées comme vérificateurs
des collèges en leur disant les points sur lesquels ils doivent faire
porter leur vérification en particulier. C'est une procédure qui
est solidement établie. Dans le secteur des commissions scolaires,
déjà il y a bien des choses qui se font de cette nature. Je ne
pense pas que cela se fasse avec les vérificateurs dûment
nommés par des commissions scolaires. Est-ce que le gouvernement ieur
envoie des directives, M. Dupont? Pas actuellement. Il pourrait ici
préciser le mandat applicable à l'ensemble des
vérificateurs. Vous savez, il y a une évolution qui s'est
produite ces dernières années, autrefois les vérificateurs
s'en tiraient facilement. Nous avons vérifié à la
lumière des papiers qu'il nous a été donné
d'examiner, et cela ne garantit pas nécessairement l'authenticité
de l'ensemble de l'opération. Ils s'en tiraient à bon
marché, tandis que, là, on peut leur donner des exigences plus
précises pour qu'ils fassent leur travail plus à fond. C'est cela
que cela veut dire.
Le Président (M. Laporte): Merci, M. le ministre. M. le
député d'Abitibi-Ouest.
M. Gendron: Je voudrais que le ministre soit un peu plus
explicite sur les raisons pour lesquelles il croit nécessaire d'inclure
également un rapport de vérification sur les écoles. Je
trouve que c'est logique, normal, pour ce qui est des commissions scolaires.
J'Irais même jusqu'à le penser pour ce qui est des centres
d'éducation des adultes, étant donné les sommes mises en
cause, étant donné l'effort qui doit être fait année
après année quant à l'éducation continue et
à la formation plus générale des adultes, mais je ne suis
pas convaincu qu'il faut que ça soit d'abord le ministre qui nomme un
vérificateur et suive les mandats de vérification. Non, sur la
nomination, cela va, je retire ce que j'ai dit, mais l'exercice d'une
vérification comptable au sens de ce que ça implique comme
coûts, doublée d'une vérification externe pour chacune des
écoles du Québec, j'ai de la difficulté à
comprendre cela. Je finis ma phrase. Normalement, dans une vérification
les vérificateurs scrutent par définition les livres de la
commission scolaire et, dans la vérification des livres de la commission
scolaire, ils vont avoir des données sur les écoles, c'est
évident. Il me semble, justement, si la vérification est faite au
niveau de la commission scolaire, que les écoles sont sûrement
incluses dans une vérification des livres de la commission scolaire.
D'ailleurs, ce n'est pas une remarque que je suis seul à faire.
Lors des consultations qui ont été faites, la CECM, entre
autres, prétendait que ça pouvait devenir très
onéreux et elle ne voyait pas comment c'était justifié.
Elle ajoutait que la vérification devrait concerner uniquement le budget
de la commission scolaire, que celle-ci devrait se charger de la
vérification des budgets des écoles et elle ajoutait aussi les
centres pour adultes. À ma connaissance, la responsabilité de la
vérification des écoles est une responsabilité qui
appartient aux commissions scolaires et !e gouvernement regardera le budget
vérifié de la commission scolaire et non celui de chacune des
écoles.
Le Président (M. Laporte): Merci M. le
député d'Abitibi-Ouest. M. le ministre.
M. Ryan: D'abord, il n'est pas question d'un rapport financier
pour chaque école ou centre d'éducation des adultes, c'est sur
les opérations financières. L'idée qu'il faudrait mettre
Ici, c'est un rapport de vérification sur les opérations
financières de la commission scolaire pour l'année
écoulée et son bilan à la clôture de
l'exercice. Ce sont les deux points qu'on doit trouver dans un
état financier. Le reste, on n'en a pas besoin, on peut arranger
cela.
M. Gendron: Moi aussi, je prétends cela.
M. Ryan: Si on s'entend, il vaut mieux ne pas donner
d'explications. On peut semer la confusion entre nous.
M. Gendron: Ce n'est pas ce qu'on a prouvé tout
l'après-midi.
M. Ryan: II y a eu 18 articles aujourd'hui. 28 à 52: 24.
On va continuer, on va essayer de se rendre plus loin.
M. Gendron: 24! On a commencé à 15 h 30 et on a
fini à 18 heures.
M. Ryan: Sur l'essentiel, on s'entend. Voulez-vous, on va laisser
ceiui-ci en suspens. On va faire une nouvelle formulation qui tienne compte de
ce qu'on a dit. À mon point de vue, ce n'est pas nécessaire de
mentionner les écoles en particulier et les centres d'éducation
aux adultes. Je comprends très bien la représentation qui a
été faite.
Le Président (M. Laporte): Nous allons suspendre l'article
252. Nous y reviendrons tantôt, lorsque sa nouvelle formulation va nous
être transmise. J'appelIe l'article 253. L'article 253 a
été amendé dans sa première ligne seulement. La
première ligne de l'article 253 va se lire ainsi: "Ne peuvent agir
à titre de vérificateur externe de la commission scolaire: ". Le
reste de l'article demeure similaire à ce qu'il était auparavant.
Est-ce qu'il y a des interventions à l'article 253?
M. Gendron: On ne signe pas des cartes de Noël, nous autres,
il faut lire l'article.
Le changement est mineur, mais il faut que je prenne connaissance de
tous les éléments.
M. Ryan: II n'y a personne qui a d'objection à
cela, à l'article 253, j'imagine, M. le Président?
Mme Dougherty: Est-ce du droit nouveau cela?
M. Ryan: Oui, c'est nouveau. Cela n'était pas dans la loi
actuelle.
Le Président (M. Laporte): Sur l'article 253, M. le
ministre.
M. Ryan: C'est imité de la Loi sur les cités et
villes. C'est pour éviter le conflit d'intérêts
évident qui résulterait d'une situation comme celle qu'on cherche
à éviter dans le texte de l'article 253.
La Présidant (M. Laporte): Sur les explications du ministre, M.
le député d'Abitibi-Ouest.
M. Gendron: Cela va.
Le Président (M. Laporte): L'article 253 est
adopté, tel qu'amendé. J'appelle l'article 254. L'article 254 a
été amendé et se lit ainsi: Aussitôt que les
opérations ont été vérifiées, le directeur
général soumet l'état financier et le rapport du
vérificateur externe au conseil des commissaires, à la
première séance qui suit de plus de quinze jours la date de
réception de ce rapport. Le secrétaire général
donne un avis public de la date, de l'heure et du lieu de cette séance
au moins quinze jours avant sa tenue. Des commentaires sur l'article 254?
M. Ryan: Ce qu'on a voulu inscrire dans l'amendement, c'est un
délai de 15 jours, entre la date de la réception du rapport et la
date à laquelle doit avoir lieu la réunion de la commission
scolaire pour l'examen du rapport, pour permettre à chacun d'en prendre
connaissance et aux officiers de la commission scolaire...
Le Président (M. Laporte): Mme la députée de
Chicoutimi.
Mme Blackburn: Juste une question sur votre amendement, est-ce
qu'il ne s'agirait pas de ce qui suit "de plus de quinze jours" ou "au plus de
quinze jours"? C'est différent, n'est-ce pas? Il me semble que ce que
vous voulez dire c'est "au plus".
M. Ryan: On va vérifier auprès de notre conseiller,
vous avez un bon point. Moi, je serais porté à mettre "au plus de
quinze jours"
Mme Blackburn: II me semble.
M. Ryan: Attendez un peu, il y a quelqu'un qui s'en vient me
donner une interprétation. Cela fait exprès, M. Dupont est sorti
une minute. M. Dupont, il ne faut jamais s'absenter ici, parce que tout le
monde vous cherchait.
Mme Blackburn: Vous êtes indispensable, mon cher
monsieur.
M. Ryan: Nous avons une difficulté majeure. "À la
première séance qui suit de plus de quinze jours", est-ce bien
cela que vous voulez dire? Au plus de quinze jours: au maximum de quinze jours
ou bien...
M. Dupont (Côme): II faut leur donner quinze jours. C'est
le maximum à assurer.
M. Ryan: C'est cela.
Mme Blackburn: Au maximum, c'est d'au plus quinze jours.
M. Gendron: Qui suit d'au plus quinze jours.
M. Ryan: C'est de plus, il faut leur donner un minimum de quinze
jours. Cela peut être quinze jours, dix-huit jours, cela ne change rien.
C'est ce que j'ai compris.
Mme Blackburn: Ah! À ce moment-là, pourquoi est-ce
qu'on met quinze jours? Cela pourrait être n'Importe quand.
M. Ryan: On leur donne un délai de quinze jours entre la
réception du rapport et la séance qui doit avoir lieu.
Maintenant, si elle a lieu dans les quinze jours qui suivent les quinze jours,
cela ne change rien pour l'examen du rapport financier. Cela peut être
même un mois après.
Le Président (M. Laporte): Cela peut être
après les quinze premières journées.
M. Ryan: C'est cela. Qui suit de plus de quinze jours.
Le Président (M. Laporte): De plus de quinze jours, il y a
un délai minimal de quinze jours. Est-ce qu'il y a d'autres commentaires
sur l'article 254?
M. Ryan: C'est cela, il faut voir la concordance avec
l'alinéa suivant. Il faut un avis de quinze jours avant la tenue de la
réunion. Le directeur général reçoit le rapport et,
avant qu'il convoque la réunion, iI faut au moins quinze jours. Par
conséquent, on pourrait mettre "qui suit d'au moins quinze jours",
plutôt que "de plus de quinze jours" si on n'aime pas cela.
Mme Blackburn: II me semble qu'il y a quelque chose
là.
M. Ryan: "De plus de quinze jours" est un peu inusité. Je
n'ai absolument pas d'objection à mettre "d'au moins quinze jours". "Au
moins quinze jours" est plus familier.
Mme Blackburn: Si c'est ce qu'ils veulent, c'est ce qu'il faut
dire.
Le Président (M. Laporte): Donc, du consentement des
membres de la commission, l'amendement se lirait ainsi: "qui suit d'au moins de
quinze jours la date de la réception de ce rapport. "
M. Ryan: D'au moins quinze jours. On n'a pas besoin "de moins de"
quinze jours.
Le Président (M. Laporte): "D'au moins quinze jours. "
Mme Blackburn: On veut vraiment leur laisser un délai de
quinze jours.
Le Président (M. Laporte): De quinze jours au minimum.
Mme Blackburn: Mais cela pourrait être trois mois.
M. Dupont: Ce sera la première séance
après...
Le Président (M. Laporte): Est-ce qu'il y a d'autres
commentaires sur l'article 254?
M. Ryan: C'est vrai, excusez.
Mme Blackburn: C'est vrai, ça limite.
M. Ryan: Comme il y a une séance à tous les mois,
il n'y a pas de problème.
Le Président (M. Laporte): L'article 254 tel
qu'amendé est-il adopté?
M. Gendron: Adopté.
Le Président (M. Laporte): Adopté. J'appelle
l'article 255 qui n'a pas été amendé. Est-ce que l'article
255 est adopté?
M. Gendron: Pour qui publie-t-il le directeur
général?
Le Président (M. Laporte): M. le ministre.
M. Ryan: Je fais confiance à la commission scolaire pour
les modalités. Il faut que cela soit public.
M. Gendron: Je m'en doutais que cela était relié
à l'article 254.
M. Ryan: Je crois qu'on a des dispositions, M. Dupont, concernant
les avis publics de la commission scolaire. Voulez-vous nous rappeler ce
qu'elles disent? À l'article 370, on vous en parlera à !a fin de
la soirée quand on va être rendu là.
Le Président (M. Laporte): L'article 255 est-il
adopté?
Mme Blackburn: A 23 h 55.
M. Ryan: Oui. Très bien. C'est publier pour l'instant et
les précisions viennent plus loin.
M. Gendron: Mais au second alinéa de l'article 255, on
parle du directeur général. "Il transmet au ministre, à
l'époque et dans la forme qu'il détermine - en parlant du
ministre - l'état financier annuel de la commission scolaire
accompagné du rapport du vérificateur externe. " Je ne sais pas
si c'est une formule de politesse,
mais ça fait toujours drôle. Que Se rapport pour lequel il
y aura une vérification, et tous les contrôles seront là,
il le transmette au ministre, ça va, mais dans la forme que le ministre
détermine, là, je n'en reviens pas. Il va vous envoyer ça
et vous vous arrangerez avec vos troubles.
Mme Blackburn: C'est écrit de la façon dont il la
détermine.
M. Gendron: C'est ça. Les rapports de vérificateur,
c'est uniforme, c'est standardisé. Voyons! La vérification n'est
pas pareille, mais le rapport de vérification, je veux dire...
M. Ryan: Excusez.
Le Président (M. Laporte): Oui, M. le ministre.
M. Ryan: Je pense qu'on ne s'est pas compris. J'ai failli manquer
de foi envers notre propre texte et j'aurais commis une grave erreur. "Il
transmet", ce "II", c'est le directeur général.
M. Gendron: Oui, je l'avais deviné.
M. Ryan: II transmet au ministre l'état financier annuel
de la commission scolaire accompagné du rapport du vérificateur
externe. Ce sont deux choses distinctes. L'état financier annuel de la
commission scolaire, cela va être l'état financier
détaillé qui doit être présenté dans la forme
que le ministre détermine. Je pense que...
M. Gendron: Je n'ai aucun problème avec ça. C'est
au sujet de "à l'époque et dans la forme qu'il détermine"
que je n'en reviens pas.
M. Ryan: Mais "dans la forme qu'il détermine", c'est
très important, parce que c'est ça qui va permettre de compiler
les statistiques annuelles de tout le réseau scolaire. Il faut que ce
soit dans la forme déterminée par le ministre, l'état
financier des commissions scolaires et à la date, évidemment. Si
on veut sortir un rapport dans un temps raisonnable, il faut qu'on leur indique
une date: Vous allez me transmettre ça pour le 30 septembre et les
chiffres de l'année écoulée le 30 juin et, nous, nous
allons sortir notre consolidé au mois d'octobre ou au mois de novembre.
Il est déjà rendu pas mal loin. Il faut qu'on ait le pouvoir de
mettre ça.
M. Gendron: Écoutez, M. le ministre, je pense que...
Le Président (M. Laporte): M. le député.
M. Gendron: Oui. Le ministre nous donne une explication
supplémentaire et il aurait raison si ce n'était pas la
huitième fois qu'elle revient.
Mais, à l'article 251, vous avez dit que la commission scolaire
tient les livres de comptes de la manière et suivant les formules quele ministre peut déterminer".
M. Ryan: Oui, c'est ça.
M. Gendron: Et à l'article 252, je ne le relirai pas. Et
ainsi de suite. Tout ça est standardisé on ne peut plus et
arriver à l'article 255 et dire: Là, n'oublie pas toutes les
façons dont je t'ai demandé de m'envoyer ça comme je le
souhaite. Je te les rappelle encore à l'article 255. Tu vas m'envoyer
ça quand je vais vouloir et dans la forme que je détermine.
Cela fait ce que les commissions scolaires ont dit.
M. Ryan: Vous dites que ça revient à plusieurs
endroits, mais vous ne distinguez pas assez la nature différente des
objets visés par chaque article. Le législateur n'aurait jamais
rédigé un article pour ne rien dire.
Une voix: Pardon?
M. Ryan: À l'article 251...
M. Gendron: Pincez-vous pour rester sérieux, parce que
vous allez avoir des problèmes.
M. Ryan: M. le député d'Abitibi-Ouest cite
l'article 251 qui traite de la tenue des livres de comptes, non pas des
rapports. Ces données qui sont dans les livres de comptes, il faut les
transcrire ensuite dans un état financier annuel dont il est question
à l'article 255. Ce sont deux objets complètement
différents et complémentaires. Si on met une exigence à
une place, il la faut à l'autre. Les rapports d'étape, ce sont
des rapports pendant l'année. C'est clair, c'est net. Ce sont des choses
qui se font déjà. On les consacre dans le texte
législatif. On veut de l'ordre et je ne m'en cache pas.
M. Gendron: On veut de l'ordre. Je n'avais pas compris.
M. Ryan: Les commissions scolaires aussi. Quand Mme la
députée de Chicoutimi héritera du poste quelque part dans
l'éternité...
Mme Blackburn: Ha, ha, ha!
M. Ryan:... elle sera bien contente de ces balises qui auront
été posées par le parti qui est actuellement au
pouvoir.
Mme Blackburn: C'est gentil de m'offrir le poste comme ça.
Je vais dire ça à mon "boss".
M. Gendron: Adopté.
Le Président (M. Laporte): L'article 255 est
adopté. J'appelle l'article 256 qui n'a pas été
amendé.
M. Ryan: Inutile de vous dire que ces choses peuvent sembler
contraignantes, mais si le ministre ne s'acquitte pas de sa
responsabilité, on saura sur qui frapper en cas de difficulté. Il
n'aura pas d'excuse. (20 h 45)
Le Président (M. Laporte): Oui, M. le ministre.
M. Ryan: L'article 256 reprend pour l'essentiel des dispositions
que nous avons déjà dans la Loi sur l'instruction publique, avec
une différence au deuxième alinéa. L'autorisation du
ministre est présentement requise pour tout emprunt contracté par
une commission scolaire. Ici, il y a une précision. Il pourrait arriver
que le ministre dise à une commission scolaire: Vous pouvez emprunter
jusqu'à 100 000 $ au cours de l'année par les tranches que vous
voudrez et suivant les modalités que vous voudrez. Vous êtes
autorisée à aller jusque-là. La commission ne sera pas
obligée de venir à chaque opération d'emprunt devant le
ministre.
Le Président (M. Laporte): Avez-vous d'autres
commentaires?
M. Ryan: Évidemment, on prévoit que la commission
scolaire devra fournir toute information concernant sa situation
financière que le ministre pourra requérir. En fin de course, le
ministre peut recevoir un appel de toutes sortes de sources: Qu'est-ce qui en
est? Êtes-vous au courant? Comme c'est le gouvernement qui garantit les
emprunts des commissions scolaires, il est bien obligé de se tenir au
courant, il n'a pas le choix. Même s'il ne voulait pas, il serait
obligé.
Le Président (M. Laporte): Merci, M. le ministre.
Avez-vous d'autres commentaires sur l'article 256?
M. Gendron: J'ai deux questions.
Le Président (M. Laporte): Oui, M. le député
d'Abitibi-Ouest.
M. Gendron: La première, M. le ministre, porte sur
l'expression, qui est une expression habituelle, "seion les conditions qu'il
détermine". Tout cela va bien, mais "emprunter par tout mode reconnu par
la loi", est-ce une expression reconnue: "par tout mode reconnu par la
loi"?
M. Ryan: M. le Président.
Le Président (M. Laporte): M. le ministre.
M. Ryan: Pour rassurer mon collègue de l'Opposition, ceux
du gouvernement étant absolument inébranlables à cet
égard, je précise que l'article 256 dans l'essentiel de sa
teneur, sauf le deuxième alinéa dont j'ai rappelé
tantôt qu'il est nouveau, reprend des dispositions qui sont
déjà dans la Loi sur l'instruction publique depuis quelques
années, qui avaient fait l'objet de longues discussions et dont la
solidité a été éprouvée à
l'usage.
M. Gendron: C'est l'expression "par tout mode reconnu".
M. Ryan: Oui, c'est dans le texte actuel.
M. Gendron: D'accord.
M. Ryan: Est-ce que c'est l'article 217?
Une voix: Oui.
M. Gendron: Merci.
M. Ryan: Oui. Il faut garder quelques archaïsmes, ne
serait-ce que pour justifier vos critiques.
M. Gendron: À l'alinéa 2, M. le ministre, est-ce
que vous pourriez nous indiquer si, d'abord, vous avez eu une demande des
commissions scolaires à cet effet-là et dans quelle proportion il
y a des commissions scolaires qui empruntent un montant d'argent pour une
période inférieure à un an?
M. Ryan: Toutes les commissions scolaires reçoivent au
début de l'année une autorisation d'emprunt pour une
période de six mois.
M. Gendron: Oui.
M. Ryan: Les subventions étant versées par dix
tranches mensuelles, souvent il y a des problèmes de trésorerie
qui se posent et, avec ces dispositions-là, elles peuvent faire face
à toute situation liquide susceptible de se présenter. On me dit
que la majorité se servent de cette marge d'emprunt qui leur est
consentie.
M. Gendron: Mais...
Le Président (M. Laporte): M. le député.
M. Gendron: M. le ministre, si la majorité des commissions
scolaires s'en servent pour des mouvements de trésorerie ou probablement
pour une liquidité temporaire et puisqu'on m'indique que les commissions
scolaires le font, actuellement, est-ce qu'elles doivent le faire avec
l'autorisation du ministre dans chaque cas, puisque vous leur donnez ici cet
avantage? Cela paraît être un avantage, mais vous ajoutez que c'est
vous qui décidez du montant.
M. Ryan: Nous leur adressons une autorisation au début de
l'année. Cette autorisation est basée sur le budget de chaque
commission scolaire.
M. Gendron: Donc, ça peut être variable d'une
commission scolaire à l'autre.
M. Ryan: Parfois, ça peut dépendre de la situation
financière aussi. C'est un point qui entre en ligne de compte.
M. Gendron: D'accord, mais si vous voulez garder cette
réserve, est-ce plus à cause de la situation particulière
de chaque commission scolaire ou, sur la base de leurs budgets, parce que vous
voulez avoir la souplesse d'autoriser des montants variables plutôt que
de statuer dans la loi que c'est pour des montants jusqu'à 200 000 $ ou
100 000 $? C'est un exemple. Vous ne voulez pas fixer un montant dans la
loi.
M. Ryan: Cela va varier beaucoup d'une commission scolaire
à l'autre.
M. Gendron: Adopté.
Le Président (M. Laporte): L'article 256 est
adopté. Nous avons présentement le nouveau texte de l'article 252
que nous avions suspendu tantôt. Le nouveau texte de l'articie 252
amendé se lirait comme suit: Remplacer l'article par le suivant: "252.
Au début de chaque année financière, la commission
scolaire nomme parmi les membres d'une corporation professionnelle de
comptables mentionnée au Code des professions (L. R. Q., chapitre C-26)
un vérificateur externe qui produit un rapport de vérification
sur les opérations financières de la commission scolaire. "Le
ministre peut préciser le mandat applicable à l'ensemble des
vérificateurs des commissions scolaires. " Cela rejoint-il?
M. Gendron: Complètement.
Le Président (M. Laporte): L'article 252 tel
qu'amendé est-il adopté? Adopté. Merci. J'appelle
l'article 257.
M. Gendron: Presque à chaque fois que vous nous avez
écoutés, c'est le résultat que cela a donné: un
amendement agréablement agréé.
Le Président (M. Laporte): On continue sur la même
voie. L'article 257...
M. Ryan: Je ne sais pas si je vais écrire cela. Non, pas
assez original.
M. Gendron: Non, ce n'est pas original ça.
M. Ryan: C'est un peu laborieux. Cela ne mérite pas
d'être dans le journal de quelqu'un.
M. Gendron: Ne mettez pas ça dans votre calepin noir.
C'est long, d'abord. Cela va gaspiller un quart de page.
M. Ryan: II essayait une nouvelle expression et il a plus ou
moins bien réussi.
Des voix: Ha, ha, ha!
Le Président (M. Laporte): Sur l'article 257?
M. Gendron: Vous voyez, je l'ai, il est long.
M. Ryan: À ceiui-îà, je rappelle une chose,
M. le Président, avant que le député n'entreprenne sa
lecture que nous croyons tous avoir été déjà faite.
C'est une disposition qui fut introduite dans la Loi sur l'instruction publique
par l'ancien gouvernement. Ce sont des choses qui ont découlé, si
mes souvenirs sont bons, du fameux trou de 500 000 000 $. Ce sont des mesures
qui avaient été prises pour "renipper" les dettes des commissions
scolaires. Je me souviens que c'est une création de M. Parizeau, une des
bonnes choses qu'il a faites quand il a été ministre des
Finances. Cela avait été introduit en même temps.
Concernant l'accès aux marchés étrangers, nous
convenons tous que le ministre des Finances doit être impliqué
là-dedans, parce qu'il est le grand coordonnateur des opérations
financières du gouvernement à l'étranger. Nous convenons
tous que son intervention est importante et celle du ministre de
l'Éducation est jugée nécessaire également.
Le Président (M. Laporte): Y a-t-il des commentaires sur
l'article 257?
Des voix: Adopté.
M. Gendron: L'autorisation de l'emprunt.
Le Président (M. Laporte): L'autorisation de l'emprunt,
les mots ont été corrigés par la suite.
M. Ryan: C'était Gilles Baril qui présidait et
c'était Joan qui parlait. Il disait: Elle passe sur le deuxième
"alinéna".
Mme Dougherty: "Aliéna".
Le Président (M. Laporte): L'article 257 est-il
adopté?
M. Gendron: Adopté.
Le Président (M. Laporte): Adopté. J'appelle
l'article 258.
M. Gendron: Je souhaiterais pour la suite des choses, le
président de la commission en avait l'habitude et c'est une habitude
qu'on avait
appréciée...
Le Président (M. Laporte): De lire chacun des articles?
Avec plaisir.
M. Gendron: II faut nous "contexter". Et, là, je fais
plaisir au ministre. Très sérieusement, c'est parce que j'ai
trois affaires à suivre. Il y a plusieurs changements, il y a des
papillons. Je préférerais qu'après qu'un article a
été appelé...
Le Président (M. Laporte): Avec plaisir, M. le
député.
M. Gendron:... vous preniez le temps de le situer dans
l'échange de cette commission.
Le Président (M. Laporte): Je vais continuer la coutume du
président de la commission.
M. Gendron: Si le ministre a des commentaires, il les fait. S'il
n'en a pas, vous revenez nous voir, on en aura probablement.
Le Président (M. Laporte): Ce n'est pas
systématique, si je comprends bien?
M. Gendron: Non, non.
Le Président (M. Laporte): L'article 25S, qui n'a pas
été amendé: "Le gouvernement peut, par règlement,
déterminer la nature et la forme des renseignements à fournir au
ministre des Finances et au ministre de l'Éducation, aux fins de
l'application du premier alinéa de l'article 257, de même que
l'époque à laquelle ces renseignements doivent être
fournis. "Un tel règlement entre en vigueur à la date de sa
publication à la Gazette officielle du Québec ou à
toute date ultérieure qui y est fixée. " M. le ministre.
M. Ryan: C'est relié aux opérations d'emprunt sur
les marchés étrangers. C'est nécessaire que ces choses
soient consignées par règlement, parce que les prêteurs
exigeront des garanties. Cela fait partie des fondements sur lesquels les
garanties doivent reposer.
Le Président (M. Laporte): L'article 258? M. Gendron:
Adopté.
Le Président (M. Laporte): L'article 258 est
adopté. J'appelle l'article 259. À l'article 259, on m'indique
qu'il y a un amendement à l'effet de supprimer cet article. J'imagine
que les discussions vont être abrégées.
M. Ryan: M. le Président, si vous me permettez une
explication.
Le Président (M. Laporte): Oui, M. le ministre.
Après consultation renouvelée avec le ministre des Finances, nous
en sommes venus à la conclusion - qu'il partage - que cet article n'est
pas nécessaire.
M. Gendron: Pour quelle raison?
M. Ryan: Ce sont des choses qui vont de soi. Ce n'est pas
nécessaire de les mettre dans la loi.
M. Gendron: Est-ce qu'il n'y a pas une demi-heure...
M. Ryan: Pardon?
M. Gendron: Est-ce qu'il n'y a pas une demi-heure, vos
conseillers n'écrivaient jamais rien de complètement
arrêté, nécessaire, utile? Comment cela se fait-il
maintenant? Vous avez dit cela tantôt que le législateur ne parle
jamais inutilement. Probablement qu'il n'a pas été
consulté, je suppose, avant d'écrire cet article.
M. Ryan: Au premier jet, si ce que j'avais dit devait être
pris à la lettre, il aurait fallu retenir seulement la colonne de
gauche. Non seulement nous avons ajouté une colonne du centre et une
à droite, mais nous avons ajouté en plus beaucoup de choses
proposées par l'Opposition. Notre ouverture d'esprit demeure toujours la
même.
M. Gendron: Ne lâchez pas!
Le Président (M. Laporte): Merci, M. le ministre. Donc,
est-ce que la suppression de l'article 259 est adoptée?
M. Gendron: Adopté.
Le Président (M. Laporte): J'appelle l'article 260. Il y a
une proposition d'amendement afin de supprimer l'article 260. Des commentaires,
M. le ministre?
M. Ryan: Même commentaire que pour l'article
précédent.
Le Président (M. Laporte): Même vote?
M. Gendron: Même vote, même commentaire.
Le Président (M. Laporte): La suppression de l'article 260
est adoptée. J'appelle l'article 261: même commentaire que pour
les articles 260 et 259 à l'effet de supprimer l'article 261.
M. Gendron: Adopté.
Fonctions et pouvoirs reliés au transport des
élèves
Le Président (M. Laporte): Adopté. Il y a un
amendement pour le titre: Remplacer l'Intitulé
de la sous-section 8 de Sa section VI du chapitre IV par le suivant: "8.
Fonctions et pouvoirs reliés au transport des élèves".
Adopté?
M. Gendron: Oui. Votre section est adoptée, pardon,
l'intitulé.
Le Président (M. Laporte): Merci.
M. Ryan: Toute la section?
M. Gendron: Non, non, l'intitulé.
Le Président (M. Laporte): J'appelle l'article 262. il a
été amendé et se lit comme suit: "Une commission scolaire
peut, avec l'autorisation du ministre des Transports, organiser le transport de
tous ou d'une partie de ses élèves. "Elle peut effectuer
elle-même ce transport, avec l'autorisation du ministre des Transports,
ou contracter à cette fin avec un transporteur. " M. le ministre, sur
l'article 262, tel qu'amendé. (21 heures)
M. Ryan: Nous avons ajouté "avec l'autorisation du
ministre des Transports", parce que c'est lui qui est habilité par la
loi à subventionner les commissions scolaires pour les fins du transport
scolaire des élèves. Il est normal qu'une commission scolaire ne
puisse s'engager dans cette opération qu'avec l'autorisation du ministre
des Transports. Après cela, il a été décidé
du transport de "tout ou partie de ses élèves", je ne sais pas si
c'est tout ou partie de chacun de ses élèves, mais je crois que
c'est...
Des voix: Ha, ha, ha!
Le Président (M. Laporte): Merci, M. le ministre. M. le
député d'Abitibi-Ouest, sur l'article 262.
M. Ryan: C'est une expression consacrée, "tout ou partie
de". C'est une expression consacrée en droit.
M. Gendron: Je n'ai pas de commentaire particulier.
Le Président (M. Laporte): Est-ce que l'article 262 est
adopté tel que modifié?
Des voix: Adopté.
Le Président (M. Laporte): Adopté?
M. Gendron: Un instant. Les élèves, est-ce que cela
inclut les adultes ici?
M. Ryan: Comme c'est formulé ici, cela ne les exclut pas.
Ils étaient exclus dans la première version. Ici, ils ne le sont
point.
M. Gendron: C'est cela et, là, cela ne les exclut pas.
M. Ryan: Cela pourrait las exclure.
M. Gendron: Cela pourrait, mais cela ne les exclut pas d'office
comme le premier article le faisait. Avec le premier article, iis
n'étaient pas dans le portrait.
Le Président (M. Laporte): Est-ce que l'article 262 est
adopté tel qu'amendé?
M. Ryan: Vous verrez plus loin que...
Le Président (M. Laporte): M. le ministre, je
m'excuse.
M. Ryan: J'y reviendrai tantôt. Je ne veux pas
empêcher le déroulement.
Le Président (M. Laporte): M. le député
d'Abitibi-Ouest.
M. Gendron: Un instant. Je pense que le ministre nous a
répondu. Si la partie: établir, par règlement, des normes
à cette fin est disparue, c'est que c'est assujetti aux prescriptions du
ministère des Transports. Donc, vous ne pouviez pas, même si vous
vouliez établir des normes autres que celles autorisées par !e
ministère des Transports. C'est bien cela, la justification pour ne pas
parier de l'établissement de normes différentes?
M. Ryan: C'est le ministre des Transports qui réglemente
ce secteur.
M. Gendron: Adopté.
Le Président (M. Laporte): L'article 262 est adopté
tel qu'amendé. J'appelle l'article 263 et il y a un amendement à
l'effet de supprimer cet article, il n'y a pas de commentaire sur l'article
263?
M. Ryan: Voulez-vous m'excuser juste une seconde, je vais
consulter.
Le Président (M. Laporte): Oui.
M. Ryan: Très bien. Pas de commentaire.
M. Gendron: Adopté.
Le Président (M. Laporte): L'article 263, dans sa
suppression, est adopté. J'appelle l'article 264.
L'article 264 tei qu'amendé se lit comme suit: "Le transport des
élèves organisé par une commission scolaire, pour
l'entrée, et la sortie quotidienne des classes, est gratuit. Lorsque ce
transport est effectué sous contrat avec un organisme public de
transport en commun ou un titulaire de permis de transport par autobus, au sens
d'un règlement du gouvernement, une commission scolaire peut
réclamer à l'élève la
partie du coût d'un laissez-passer qui correspond à un
service additionnel à celui nécessaire pour l'entrée et la
sortie quotidienne des classes. "Une commission scolaire qui organise le
transport du midi pour permettre aux élèves d'aller dîner
à domicile peut en réclamer le coût à ceux qui
choisissent de l'utiliser. "Une commission scolaire, qu'elle organise ou non le
transport le midi pour permettre aux élèves d'aller dîner
à domicile, assure la surveillance des élèves qui ne sont
pas transportés ou qui choisissent de ne pas utiliser ce transport.
"
Il y a aussi insertion après l'article 264 de l'article 264. 1.
On va terminer...
M. Gendron: On va faire l'article 264 qui est déjà
assez...
Le Président (M. Laporte): On y reviendra
ultérieurement pour traiter seulement de l'article 264 tel
qu'amendé. M. le ministre.
M. Ryan: Je mentionne seulement une chose en guise
d'entrée en matière, c'est qu'à l'article 264. 1 on verra
que la gratuité du transport scolaire ne s'applique pas aux personnes
inscrites aux services éducatifs pour les adultes et qu'en
conséquence la commission scolaire, sans y être obligée,
peut réclamer le coût de ce transport aux adultes qui
l'utilisent.
Revenons à l'article 264. Tout d'abord, il prévoit que le
transport des élèves organisé par une commission scolaire
pour l'entrée et la sortie quotidienne des classes est gratuit. Pour le
transport du midi, pour permettre aux élèves d'aller dîner
à domicile, la commission scolaire peut réclamer le coût de
ce transport à ceux qui choisissent de l'utiliser. Une commission
scolaire, qu'elle assure ou non le transport le midi pour permettre aux
élèves d'aller dîner à domicile, assure la
surveillance des élèves qui ne sont pas transportés ou qui
choisissent de ne pas utiliser ce transport.
Alors, essentiellement, ce que l'article dit, pour être bien
simple, c'est que pour le voyage de base, se rendre à l'école le
matin et en revenir l'après-midi, le transport est gratuit. Si un autre
transport est requis, la commission scolaire peut en réclamer le
coût. De plus, la commission scolaire, si elle est autorisée
à réclamer le coût du transport pour le dîner
à domicile comme je viens de le dire, est aussi tenue d'assurer la
surveillance des élèves qui ne sont pas transportés le
midi ou qui choisissent de ne pas utiliser ce transport. Il faut qu'elle
organise la surveillance des élèves.
Le Président (M. Laporte): Merci, M. le ministre. M. le
député... D'autres commentaires sur l'article 264, M. le
ministre?
M. Ryan: Est-ce que c'est clair?
M. Gendron: Oui.
Le Président (M. Laporte): M. le député
d'Abitibi-Ouest.
M. Gendron: J'attendais, parce que vous avez parlé
à madame. Ma première question...
Mme Dougherty: Elle assure, c'est une charge. Vous n'avez pas
réduit seulement, vous apportez quelque chose.
M. Ryan: C'est cela qui est l'innovation Ici. Elle doit assurer
la surveillance. Cela fait partie de ses responsabilités, elle ne peut
pas les laisser dans la rue.
Mme Dougherty: C'est considérable.
Le Président (M. Laporte): M. le député
d'Abitibi-Ouest.
M. Gendron: Oui, M. le Président. Dans le premier
alinéa, le ministre pose clairement le principe que, pour ce qui est de
l'entrée et de la sortie des élèves, le transport est
gratuit. Alors, je suis très heureux que cela soit très
clairement campé. Dans la dernière partie du premier
alinéa, vous laissez voir que, pour des élèves qui
négocieraient avec la commission scolaire un déplacement autre
que l'entrée et la sortie pour eux naturelles, avec le système du
laissez-passer, II y aurait un coût d'attaché à cela.
Est-ce bien cela? J'essaie de comprendre quant au transport scolaire,
l'instauration du laissez-passer pour les élèves. Ce serait
uniquement pour couvrir la partie additionnelle de déplacements autres
que s'ils étaient pris à leur lieu de domicile pour aller
à l'école et, de l'école, pour renlrer chez eux. Autrement
dit, je ne comprends pas très bien la dernière partie et cela
doit paraître. Expliquez-moi cela.
Le Président (M. Laporte): M. le ministre.
M. Ryan: Regardez, il faut bien comprendre le contexte.
M. Gendron: C'est ce que je voudrais.
M. Ryan: II faut lire la phrase précédente. Pour
bien comprendre la dernière, il faut comprendre la phrase qui
précède.
M. Gendron: Cela doit.
M. Ryan: "Lorsque ce transport est effectué sous contrat
avec un organisme public de transport en commun". Par exemple, disons que la
Commission des écoles catholiques de Québec a un contrat avec la
société de transport public à Québec en vertu
duquel celle-ci émet une "passe" aux élèves de la
commission scolaire, elle demande 15 $ par mois pour qu'ils puissent
voyager à même ses autobus pour se rendre à
l'école. Il est postulé que l'enfant se servira également
de sa "passe" pour beaucoup d'autres fins pendant le mois. On va les
établir à un quart, à un tiers ou ou à une
proportion quelconque, c'est cela que ça veut dire ici. La commission
scolaire pourra imputer aux parents de l'enfant la partie de son transport qui
n'est pas directement reliée à ses besoins scolaires.
M. Gendron: Est-ce que ça se fait actuellement?
M. Ryan: Oui, c'est pour cela que ça été mis
là parce que cela se fait. À Québec, c'est la situation et
à Montréal aussi.
M. Gendron: Dans plusieurs commissions scolaires, c'est la
situation actuelle.
M. Ryan: il y en a pas beaucoup, ce sont ces deux grosses
là, en tout cas.
M. Gendron: Au moins, dans les deux grosses. Lévis? Et
dans les deux ou trois commissions scolaires où cela se fait, vous
n'avez pas de problème quant à l'évaluation pour la partie
d'utilisation autre que les besoins scolaires?
M. Ryan: D'après les informations de nos services, le
maximum qui serait demandé sur le coût total du laissez-passer
serait d'au plus 30 %.
Mme Blackburn: Dans un mois, c'est une trentaine de dollars,
cinquante dollars.
M. Ryan: À Québec, c'est 17 $. Je pense que
personne n'a compris que c'était 17 $ par semaine, c'est 17 $ par
mois.
M. Gendron: Juste là-dessus, est-ce à dire que ce
sont les parents qui remboursent à la commission scolaire une fois par
mois pour cet usage excédentaire les coûts qu'on prétend
être imputables à l'usage du laissez-passer qui est
attribué aux enfants parce qu'ils sont d'abord et avant tout
écoliers ou écolières?
Mme Dougherty: Les laissez-passer sont en vente à chaque
école dans la commission scolaire et elle organise ça. Elle vend
les laissez-passer dans les écoles.
M. Gendron: Je sais ça madame. Mais après que tu as
le laissez-passer que tu as pris à l'école, t'en fais usage comme
bon te semble et cet usage-là n'est pas toujours pour aller à
l'école... après que tu as la "passe".
Mme Dougherty: Je ne connais pas exactement la proportion, parce
qu'on leur paie un certain...
M. Ryan: Voulez-vous, on m'explique comment cela se fait à
Québec. Je n'étais pas au courant des modalités. La
commission scolaire se procure les laissez-passer à 17 $, elle les
revend à l'élève 30 % de ieur coût. Alors,
l'élève paie 5 $, cela est la partie imputable à ses
besoins de transport autres que scolaires, la différence étant
assumée directement par la commission scolaire.
Le Président (M. Laporte): Autrement dit, il
débourse cela directement lors de l'acquisition de la "passe
mensuelle".
M. Gendron: Je pense que c'est important d'avoir au moins
l'explication avant d'adopter un article pour savoir comment cela fonctionnera
et, pour ce qui est du premier alinéa, je n'ai pas d'autre commentaire.
Cela me va. Sur le deuxième: "Une commission scolaire qui organise le
transport du midi pour permettre aux élèves d'aller dîner
à domicile peut en réclamer le coût à ceux qui
choisissent de l'utiliser. ", cela signifie que vous laissez la liberté
à la commission scolaire, non seulement de l'organiser bien sûr le
midi, mais si elle décide de le faire, il pourra y avoir deux attitudes
pour deux commissions scolaires limitrophes: une commission scolaire dans un
cas organise le transport du dîner et en défraie les coûts
à même son enveloppe et une autre décide de les facturer
aux parents. Est-ce bien ça? Est-ce que cette situation, au moment
où on se parle, existe?
M. Ryan: Oui.
M. Gendron: Telle quelle?
M. Ryan: II y a plusieurs commissions scolaires qui demandent le
coût du transport du midi aux élèves. Il y en a même
qui exigent un coût. Les progrès que nous faisons ici, ce sont des
progrès modestes, j'en conviens, mais non moins réels. Le
progrès que nous faisons ici est le suivant. C'est qu'il y a bien des
commissions scolaires qui facturent même la surveillance du midi
actuellement. Avec le texte que nous avons, elles ne seraient plus
habilitées à facturer pour la surveillance du midi, c'est ce qui
vient au troisième alinéa.
C'est cela et il y a autre chose. Il y a des commissions scolaires, me
signale-t-on, qui, actuellement, organisent le transport scolaire et ne donnent
pas le choix à l'élève. Elles disent: II faut que tu
prennes le transport scolaire, parce que nous n'avons aucun service le midi.
Avec ce qui est précisé ici, la commission scolaire va être
obligée, si des enfants n'optent pas pour le transport du midi,
d'assurer leur surveillance à l'école gratuitement. Je pense
qu'il y a une amélioration sensible. Je pense que c'est assez
raisonnable.
Le Président (M. Laporte): Mme la députée de
Chicoutimi.
Mme Blackburn: Comme la députée de Jacques-Cartier
l'a dit, pourquoi ceux qui choisiraient d'utiliser le transport devraient-ils
ou pourraient-Us payer dans certains cas, alors que la commission scolaire paie
pour la garde le midi? C'est une question d'équité, je pense
avoir un peu saisi ce qu'elle disait.
L'explication que nous a donnée le ministre n'est pas bien rendue
dans l'article que nous avons là. La formulation n'est pas claire.
Pourquoi ne dit-on pas tout simplement "ceux qui restent à
l'école" à l'heure du lunch, à l'heure du midi? Ici vous
avez: "des élèves qui ne sont pas transportés ou qui
choisissent de ne pas utiliser ce transport. " lis pourraient s'en aller
à pied et est-ce que l'école serait obligée de les
surveiller? Je ne comprenais pas très bien votre article tantôt.
Ce n'est pas parce que le fond n'est pas correct, mais c'est la forme. Sur le
fond, pourquoi est-ce dans un cas gratuit - donc la surveillance est gratuite -
et dans l'autre cas, s'ils prennent le transport, pourquoi ce ne l'est pas?
M. Ryan: II va y avoir deux genres de dépenses. Il faut
bien comprendre. D'abord, si la commission scolaire facture un coût
quelconque à l'élève qui est transporté, c'est loin
d'être assuré que cela va être tout le coût. Cela va
être une partie du coût vraisemblablement qui va être
demandée à l'élève. Le reste, elle va le toucher
sous forme de subvention dans son budget général du transport. La
commission scolaire, qu'elle organise ou non le transport le midi pour
permettre aux élèves d'aller dîner à domicile,
justement on ne veut pas qu'il existe une situation à la commission
scolaire qui dise: Bien moi, je ne peux rien faire pour vous le midi, parce que
j'ai le transport à organiser, servez-vous-en. On veut que la
liberté reste à l'élève et à ses parents de
choisir de rester à l'école et que la surveillance de
l'élève soit assurée.
Mme Blackburn: Oui, c'est bon cela. Je pense que c'est une
excellente idée. Là-dessus, je suis d'accord avec vous. Avec tout
le discours que j'ai tenu sur la garde en milieu scolaire, au moins qu'on ait
de la surveillance le midi, c'est bien évident que je ne peux pas
être contre.
M. Ryan: Cet article doit venir de la députée de
Chicoutimi, j'en serais fort heureux.
Mme Blackburn: Je ne peux pas être contre, sauf que votre
article...
M. Ryan: Je ne voudrais pas qu'elle soit contre.
Mme Blackburn:... sa formulation: assure la surveillance des
élèves qui ne sont pas transportés ou qui choisissent de
ne pas utiliser ce transport lorsqu'il y en a un. Cela veut dire que, tous ceux
qui ne choisissent pas le transport et qui s'en vont à pied,
l'école n'est pas obligée de les surveiller. Moi, je pense qu'il
faudrait dire à ce moment-là: ceux qui restent à
l'école à l'heure du midi, pour être plus clair. Ce n'est
pas clair, votre formulation.
M. Ryan: Une formulation positive est toujours
préférable, en principe. Est-ce qu'il y aurait moyen de trouver
une formulation positive pour la fin de l'alinéa?
Mme Blackburn: C'est ceux qui choisissent de demeurer à
l'école.
M. Ryan: C'est cela: "qui demeurent à l'école". Ce
serait bien simple. Nous, pour la concision, quand nous considérons le
point d'où nous sommes partis, nous sommes prêts à faire
tous les efforts nécessaires.
Mme Blackburn: Ce qui m'étonne... M. Ryan:
Pardon?
Mme Blackburn: Certains arguments sont évoqués par
le ministre en disant: Mes conseillers m'ont dit que ce n'était pas
gérable. Pourtant, ce sont les mêmes conseillers qui ont
écrit la loi 3 et il y avait des choses qui, supposément,
n'étaient pas gérables dans la loi 3. C'est surprenant.
M. Ryan: Mais heureusement, depuis le gouvernement actuel, ils
ont appris beaucoup de choses.
Mme Blackburn: Qu'auriez-vous fait, mes chers amis, si vous
n'aviez pas eu le gouvernement libéral?
M. Gendron: Est-ce qu'on pourrait les faire témoigner
quelques minutes là-dessus?
M. Ryan: Oui, j'en serais fort aise. Je suis prêt à
organiser une rencontre privée pour qu'ils vous disent toutes les bonnes
choses que nous leur avons enseignées en matière de
réalisme politique.
M. Gendron: Ah, comme ça, vous faites de la politique.
Le Président (M. Laporte): Donc, sur l'article 264...
M. Ryan: Ici, je suis content de la réaction parce qu'on
améliore encore le texte et c'est excellent.
Le Président (M. Laporte): Si je comprends bien, il y a un
texte qui va nous être remis, une autre formulation.
Une voix: C'est ça. Il est en train de pondre le
texte.
Le Président (M. Laporte): Avez-vous d'autres commentaires
sur 264?
M. Gendron: Non.
Le Président (M. Laporte): On va suspendre 264. On y
reviendra tantôt avec la nouvelle formulation. Maintenant, j'appelle 264.
1 qui se lit comme suit: "L'article 264 ne s'applique pas au transport des
personnes inscrites aux services éducatifs pour les adultes. "La
commission scolaire qui organise le transport des personnes inscrites aux
services éducatifs pour les adultes peut en réclamer le
coût à ceux qui l'utilisent. " Y a-t-il des commentaires sur
l'article 264. 1?
M. Ryan: L'article parle par lui-même. Nous ne sommes pas
en mesure, dans l'état actuel des finances publiques, d'offrir ou
d'envisager d'offrir le transport gratuit aux élèves adultes,
mais nous sommes prêts à faire en sorte qu'ils soient accueillis
à bord des véhicules qui transportent les élèves du
système scolaire. Nous inscrivons simplement que la commission scolaire
peut leur en réclamer le coût. Il peut arriver des circonstances
spéciales où la commission scolaire jugerait ne pas devoir
réclamer le coût. Elle ne serait pas obligée de le faire.
Nous laissons une latitude à la commission scolaire. Je pense que, dans
les circonstances, étant donné ce que nous avons adopté
antérieurement, c'est difficile d'aller plus loin.
Le Président (M. Laporte): Merci, M. le ministre. M. le
député d'Abitibi-Ouest.
M. Gendron: Oui, M. le Président, si vous me permettez. Je
pense comprendre très bien l'article 264. 1, mais je ne partage pas les
commentaires que le ministre vient de faire. C'est un peu décevant de
voir que le gouvernement actuel, avec les mêmes conseillers, donc, avec
beaucoup de collaboration - je les ai tous connus, ce sont les mêmes
visages, d'excellents collaborateurs, sauf les très proches du ministre,
ce qu'on entend habituellement par personnel politique... Au-delà de
cela, c'était très gentil.
M. Ryan: Oui, parce que cela en est des bons.
Le Président (M. Laporte): Avez-vous d'autres commentaires
sur 264. 1?
M. Gendron: Oui, je n'ai pas commencé. Le commentaire que
je faisais, M. le Président...
La Président (M. Laporte): M. le député
d'Abitibi-Ouest.
M. Gendron:... c'est que très sérieusement je suis
surpris, même étonné de voir que le ministre nous explique
que ça ne lui a pas tenté du tout de faire un effort un peu plus
approfondi de réflexion. À tout le moins, on n'a pas voulu
reconnaître la gratuité des manuels pour les adultes. On n'a pas
voulu aller un peu plus loin quant à cette réalité qu'il y
a toujours des coûts additionnels. Dès qu'un adulte décide
de parfaire sa formation, il y a déjà des coûts
additionnels pour lui, majeurs et importants. I! me semble, de plus en plus,
que la réalité du ministre n'est pas tellement celle qu'ii a
décrite. Moi, je connais pas ma! de commissions scolaires qui, sans se
forcer du tout, pourraient très bien permettre aux élèves
fréquentant ies cours des services d'éducation des adultes de
monter à bord des autobus scolaires, de faire exactement le circuit qui
se fait de toute façon pour venir quérir à la polyvalente
- parce que dans bien des cas ies cours d'éducation aux adultes se
donnent à la polyvalente - ies élèves du jour et les
redistribuer, les redéployer dans chacune des familles auxquelles ces
jeunes appartiennent...
Il me semble que, pour ce premier circuit-là, il y aurait eu
à tout le moins un effort de réflexion à faire et à
se demander comment avoir dans le projet de loi une disposition qui indiquerait
tous les cas où, pour le circuit scolaire régulier - en tout cas,
commençons par ça pour tout de suite - des autobus des
élèves qu'on appelle dans le jargon des cours réguliers de
jour, on puisse permettre aux élèves de l'éducation des
adultes et aux élèves de l'éducation populaire de
bénéficier de ce transport qui, de toute façon, est
assumé par les fonds publics. Cela rendrait service à beaucoup de
personnes adultes de petites paroisses.
Écoutez, je vais être obligé de vous en parler en
détail.
Je vis dans un comté où il y a deux villes et 50 petites
municipalités. Ce n'est pas la première fois qu'elles discutent
de cela avec Sa commission scolaire. Comment se fait-!! que la personne de
Normétal, à 25 milles de la Cité Étudiante Polyno,
qui suit des cours le soir voit partir l'autobus scolaire qui vient chercher
les jeunes à la polyvalente pour les ramener à Normétal,
que les personnes adultes savent qu'au même moment où il va
redémarrer de la Polyno pour retourner les enfants chez eux, quelques
minutes après débute le cours des adultes pour ceux qui ont fait
le choix d'une formation de base, une 8e année, une 9e année, une
10e année, une 11e année et il y en a plus qu'on pense... C'est
la même chose pour certains cours professionnels, certaines options
professionnelles. Je ne parleras pas de Normétal, Dupuis, La Reine,
Saint-Lambert, peu importe, toutes ies petites paroisses, par
définition, il part un autobus scolaire pour aller chercher les
élèves et les rapatrier chez eux.
Comment imaginer qu'on ne peut pas penser, en 1988, à un
système pas de gratuité
abusive mais à un système de gratuité basé
sur une logique de fonctionnement qui permettrait aux élèves
adultes de monter à bord des autobus scolaires et de se rendre dans les
lieux où les cours sont dispensés quand il n'y a pas de
coût additionnel? Même ce petit bout-là n'a pas
été regardé par le ministre. On dit: Cela ne s'applique
pas au transport des personnes inscrites aux services éducatifs pour les
adultes et quand il y en aura pour les personnes inscrites aux services
éducatifs pour les adultes, on sera obligé d'en réclamer
le coût à ceux qui l'utilisent.
C'est tellement vrai ce que je raconte que, pendant deux ans, la
commission scolaire a tenté une expérience pilote. Les parents
avaient le droit d'accompagner leurs enfants pour venir en ville, pour
éviter des coûts de déplacement pour des parents en
difficulté ou des parents qui étalent jugés par la
commission scolaire comme des citoyens à faible revenu. Ils avaient le
droit de monter à bord, on leur demandait presque rien, uniquement un
petit frais symbolique pour couvrir l'assurance-responsabilité
additionnelle que la commission scolaire devait se donner pour couvrir ces
personnes. La seule régie c'était: II y a autant de parents qui
montent à bord qu'il reste de places disponibles. C'était juste
clair de même. Ne pensez pas que chez nous on ferait du tort au transport
en commun. Dans la plupart des grandes régions du Québec que je
connais très bien pour les avoir visitées à moult
reprises, le transport en commun ne nous dérange pas beaucoup, en
Gaspésie, dans la région des Bois-Francs, sur la Côte-Nord,
dans l'Outaouais. À Hull, il va y en avoir.
M. Ryan: La région de Lachute.
M. Gendron: Même chez vous, M. le ministre.
M. Ryan: On n'a pas de transport. M. Gendron: Je sais
cela.
M. Ryan: On est moins chiâleux mais on n'est pas mieux
traités pour autant.
M. Gendron: Je continue mon intervention, M. le Président,
avant de décider si on va présenter un amendement ou pas. Il me
semble qu'il y aurait eu un effort un peu plus fort à faire dans le cas
où l'éducation des adultes est sur le même circuit que le
transport régulier. Dans ce sens, ce n'est sûrement pas avec
l'article 264. 1 qui ne fait que confirmer une situation de fait qui n'aurait
pas évolué, qui n'aurait pas changé, même si le
ministre sait que le portrait de 1988 par rapport au nombre d'adultes qui
suivent des cours est de plus en plus grandissant, normal, voulu. On
espère que cela va continuer dans ce sens et est-ce qu'il n'y aurait pas
là un geste concret à poser pour encourager cette heureuse
initiative d'une population adulte qui décide de parfaire ses
connaissances, d'améliorer ses connaissances sans que constamment elle
ait la préoccupation de coûts additionnels. Je pense que la
démonstration qu'est venu vous faire en deuxième ronde, parce
qu'il y a eu une première ronde, l'Institut canadien d'éducation
des adultes, l'ICEA, était on ne peut plus claire sur une série
de coûts additionnels qu'il a de toute façon à assumer
dès qu'un adulte décide, tout en conservant un emploi à
temps partiel ou à temps plein, de parfaire ses connaissances. Il y a
des coûts rattachés à cette formation. Vous avez dit: Je ne
peux pas assumer les coûts des manuels, je ne peux pas assumer les
cahiers d'exercice - parce qu'il a été question de cela au
préalable - la conjoncture économique ne le permet pas. Soit!
C'est une décision du législateur et il peut faire le choix de ne
pas ajouter de coûts à cette dimension qui en présente, de
toute façon, passablement pour l'État québécois.
Pour eux, je ne suis pas législateur décisionnel aujourd'hui au
sens d'être membre du gouvernement. Peut-être aurais-je la
même volonté. Je prendrais peut-être la même
décision que vous. Mais, là où je ne suis pas d'accord,
c'est comment ne pas envisager d'avoir une disposition réglementaire qui
permette le transport sans coût lorsqu'il s'effectue sur les circuits
établis réguliers du réseau normalement constitué
de la commission scolaire par son service de transport aux élèves
du cours régulier. (21 h 30)
M. Ryan: M. le Président.
Le Président (M. Laporte): Oui, M. le ministre.
M. Ryan: Si vous me permettez, le député
d'Abitibi-Ouest voulait déposer un projet d'amendement écrit,
demain je vais en vérifier la possibilité avec le ministre des
Transports. Je vais consulter nos services qui surveillent ces choses-là
et je ferai un rapport à la commission demain. Je suis dans un domaine
qui rejoint la compétence du ministre des Transports.
M. Gendron: Mais reconnaissez juste deux choses, M. le
Président, le ministre va me !e permettre.
Le Président (M. Laporte): M. le député.
M. Gendron: Je veux juste Indiquer au ministre que, d'abord, je
n'ai pas d'objection en partant, parce que c'est une ouverture. J'aime mieux
les ouvertures que les fermetures. Mais, je vais juste ajouter que je
n'accepterais pas - sauf le dimanche, sauf les heures d'affaires le dimanche -
cependant que le ministre nous dise: Écoutez, c'est le ministère
des Transports - je le sais - pour la normalisation, les aspects de la
sécurité, la normalisation de la qualité des
véhicules, les normes concernant... et ainsi de suite. Ce n'est
pas de cela dont je parle. Je parle juste de la responsabilité
éducative que vous avez de dire oui ou non que vous pensez, comme
ministre de l'Éducation, que vous avez une responsabilité dans
l'organisation du service, pas au niveau des normes. Les normes, je sais que
c'est le ministère des Transports et je respecte cela.
M. Ryan: Regardez, j'ai quelque chose pour vous.
M. Gendron: Oui?
M. Ryan: il y a un article qui vient plus loin, il faut toujours
voir l'ensemble, évidemment, d'une section. Des fois, cela
accélère les choses. L'article 269 dit qu'une commission scolaire
peut, après avoir déterminé le nombre de places
disponibles, permettre à toutes autres personnes que celles pour
lesquelles elle organise le transport des élèves, d'utiliser ce
service de transport jusqu'à concurrence du nombre de places disponibles
et fixer le tarif du passage qu'elle requiert pour ce transport.
M. Gendron: Oui.
M. Ryan: La chose que je serais prêt à examiner, je
ne prends pas d'engagement sauf celui de l'examiner, ce serait la
possibilité que ce transport puisse être gratuit pour les
élèves adultes a qui la gratuité s'appliquera suivant les
dispositions du régime pédagogique pour les adultes, comme on l'a
vu à l'article 4. Je pense que cela rejoint l'idée du
député d'Abitibi-Ouest. Il y aurait peut-être quelque chose
à chercher ensemble. Je ne détesterais pas cette
idée-là.
Le Président (M. Laporte): Donc, si je comprends
l'intention des membres de la commission, ce serait de suspendre l'article 264.
1 pour, par la suite...
M. Gendron: Oui, parce que le ministre est d'accord qu'il y a une
relation très directe, selon qu'on amende l'article qu'il vient de
mentionner dans sa première partie, l'article 264 dans le second
alinéa...
M. Ryan: Ce serait sous réserve de l'article 269,
l'article 264.
M. Gendron: Oui, oui.
M. Ryan: Mais, on peut le suspendre en attendant.
M. Gendron: C'est dans ce sens-là. Je ne fais pas de
discussion, mais adopter un article qui est relié à un autre dont
je ne connais pas la teneur de l'amendement proposé...
M. Ryan: C'est peut-être plus facile. Je vais demander
à mes collaborateurs de préparer un projet d'amendement dans le
sens que je viens d'indiquer, ce qui me semble rejoindre la
préoccupation du député d'Abitibi-Ouest.
Le Président (M. Laporte): Mme la députée de
Chicoutimi.
Mme Blackburn: Juste une petite remarque additionnelle.
Peut-être l'avez-vous dit, mais il faudrait que cela prenne en compte
aussi les élèves adultes, les étudiants adultes qui sont
inscrits, par exemple, dans les nouvelles écoles de métier, les
centres de formation professionnelle, où on retrouve des jeunes et des
adultes de plus en plus. Est-ce qu'on va les séparer? Est-ce qu'il y en
a un qui va payer quand il va prendre l'autobus le matin et que l'autre va
rester sur le coin? il me semble qu'il y a quelque chose là. Vous allez
avoir des problèmes à gérer tantôt. Je veux juste
vous dire que c'est de plus en plus présent.
Le Président (M. Laporte): Donc, l'article 264. 1
est...
M. Ryan: Là, il ne faut pas vous tromper. Le
Président (M. Laporte): M. le ministre.
M. Ryan: Au niveau secondaire, du transport scolaire, il n'y en a
pas beaucoup d'organisé. Le transport scolaire est organisé au
niveau primaire. Au niveau secondaire, il n'y en a pas beaucoup.
Mme Blackburn: Au niveau secondaire, je pense que les trois
quarts des élèves vont à l'école en autobus.
M. Ryan: En tout cas, dans les régions urbaines, pour le
niveau secondaire, les élèves se rendent par eux-mêmes.
Mme Blackburn: Au secondaire? M. Ryan: Dans les
régions urbaines.
Mme Blackburn: Ah! dans les régions urbaines. Chez nous,
c'est vraiment un transport scolaire, ils font fi de l'école
privée.
Le Président (M. Laporte): Donc, l'article 264. 1 est
suspendu.
M. Ryan: L'article 264. 1 est suspendu.
Le Président (M. Laporte): A la suite d'informations
et...
M. Ryan: On va voir s'il y a possibilité de rédiger
un amendement à l'article 269, qui serait suivi d'un amendement à
l'article 264. 1.
Le Président (M. Laporte): D'accord, on vous remercie.
Nous allons revenir à l'article 264, en ce qui concerne le dernier
alinéa de l'article 264, pour changer la formulation des mots "qui ne
sont pas transportés ou qui choisissent de ne pas utiliser ce
transport", tel qu'exprimé par les membres de la commission, modifier
cela par les mots "qui demeurent à l'école". Cela va dans le sens
que les membres avaient exprimé?
M. Gendron: Oui, avec peut-être une précision
additionnelle, mais qui ne porte pas sur le nouveau texte, parce que je trouve
que c'est tout à fait conforme. Mais assurer la surveillance des
élèves c'est en assumer la responsabilité des coûts
également. C'est bien ce que vous voulez dire, M. le ministre?
M. Ryan: Comme il est formulé ici, il n'y a pas de
doute.
M. Gendron: II n'y a aucun doute qu'assurer la surveillance des
élèves, ces frais sont assumés par la commission
scolaire.
Le Président (M. Laporte): Donc, l'article 264, qui avait
été modifié, a été remodifié pour
remplacer, comme je l'ai indiqué, dans les troisième et
quatrième lignes du troisième alinéa, les mots "qui ne
sont pas transportés ou qui choisissent de ne pas utiliser ce transport"
par les mots "qui demeurent à l'école". L'article 264, tel
qu'amendé, est-il adopté?
Mme Blackburn: Adopté.
Le Président (M. Laporte): Adopté. L'article 265 a
été modifié et se lit comme suit: "Une commission scolaire
autorisée à organiser le transport de ses élèves
peut conclure une entente pour organiser le transport de tout ou partie des
élèves d'une autre commission scolaire, d'une institution
d'enseignement au sens de la Loi sur l'enseignement privé ou d'un
collège d'enseignement général et professionnel".
Y a-t-il des commentaires sur l'article 265? M. le ministre?
M. Ryan: L'article 265, M. le Président, c'est une clause
qui fonctionne déjà, l'autorisation de conclure une entente avec
une autre commission scolaire, avec une institution d'enseignement privé
ou un cégep, pour le transport.
Le Président (M. Laporte): Mme la députée de
Chicoutimi.
M. Ryan: Ce n'est pas autre chose.
Mme Blackburn: En ce qui concerne le transport des
élèves des maisons d'enseignement privé, c'est la
même gratuité, la môme règle qui s'applique que pour
l'enseignement public?
Le Président (M. Laporte): M. le ministre.
M. Ryan: Regardez, on y vient à l'article 267, à ce
problème.
Le Président (M. Laporte): Est-ce que l'article 265 est
adopté?
Mme Blackburn: Une simple question d'information.
Le Président (M. Laporte): Mme la
députée?
Mme Blackburn: Est-ce qu'il existe des protocoles d'entente entre
les collèges d'enseignement général et professionnel, je
n'en connais pas beaucoup. Je sais que c'est un problème cependant, mais
que le transport scolaire soit au service, il me semble... Ah, peut-être
dans les campagnes, où il n'y a pas de transport en commun.
M. Ryan: Je vous dirais que je ne connais pas de situation comme
celle-là.
Mme Blackburn: Moi non plus. Je sais que cela a
déjà été déploré, c'est pour cela
que...
M. Ryan: Est-ce que c'est dans la loi actuelle? C'est
déjà dans la loi actuelle cependant. Il doit y avoir eu des cas,
mais je ne les connais pas.
Mme Blackburn: Je trouve que l'idée est
intéressante. D'accord.
Le Président (M. Laporte): Est-ce que l'article 265 est
adopté tel qu'amendé.
M. Gendron: Oui. Adopté.
Le Président (M. Laporte): Adopté tel
qu'amendé. J'appelle l'article 266, qui se lit comme suit: "Le
coût des dépenses de transport effectué par une commission
scolaire pour le compte d'une autre commission scolaire est assumé par
cette dernière en fonction du coût des services de transport
reçus ou selon une proportion que détermine le gouvernement,
déduction faite des subventions accordées à ces fins". Sur
l'article 266, M. le ministre.
M. Ryan: Là, on est à l'article 266.
Le Président (M. Laporte): Oui, on est à l'article
266, actuellement.
M. Gendron: Je comprends très bien mais j'ai de la
difficulté à saisir pourquoi l'expression "ou selon une
proportion que détermine le gouvernement". Que je sache, c'est une
problématique qui regarde les concernées, les concer-
nées étant une commission scolaire par rapport à
l'autre. On dit: Le coût des dépenses de transport effectué
par une commission scolaire pour le compte d'une autre commission scolaire est
assumé par cette dernière. Ceia ne peut pas aller plus de soi que
ça. Donc, c'est parfaitement correct jusque-là. "En fonction des
services de transport reçus", c'est encore parfaitement légitime.
Mais "ou selon une proportion que détermine le gouvernement", je ne
comprends pas. Je comprends ce que ça veut dire, mais j'ai de la
difficulté que, dans un article de portée générale,
d'un coup sec, on dise: Cela peut être le gouvernement qui décide
de la proportion que l'une va assumer par rapport à l'autre. S'il y
avait une problématique de conflit, de mésentente et qu'on
prétende que le gouvernement doit statuer, cela pourrait s'expliquer,
mais pas dit comme ça certain.
Le Président (M. Laporte): M. le ministre.
M. Ryan: Je serais porté à croire, prima facie, que
cela veut dire ceci. Une commission scolaire qui reçoit le service paie
en fonction du coût des services reçus. Il pourrait arriver qu'une
commission scolaire fasse fonctionner son système de transport à
un coût très élevé et qu'une autre commission
scolaire soit captive de celle-là et trouve que la facture n'a pas de
bon sens. À ce moment-là, ce serait déterminé selon
une proportion que déterminerait le gouvernement, déduction faite
des subventions accordées à ces fins. Cela donne une protection
à une commission scolaire qui pourrait être captive d'une autre.
C'est comme ça que je comprends l'article. Je ne sais pas si mes
conseillers partagent mon interprétation.
M. Gendron: Je vais attendre l'entente parce que si
c'était ceia, je trouverais que ça aurait...
M. Ryan: Je les ai pris en flagrant délit.
M. Gendron: Vous les avez pris en flagrant délit.
M. Ryan: II y a une différence avec mes efforts
d'exégèse. J'essayais d'expliquer que l'article, comme il est
formulé, veut probablement dire que si une commission scolaire
reçoit le service de transport d'une autre sous l'empire d'une entente,
elle va payer le coût de ce transport ou la proportion de ce coût
que détermine le gouvernement, déduction faite des subventions
créées à cette fin. Cela veut dire que si le coût
est plus éievé que le montant des subventions, il peut arriver
que la note soit trop salée, là, le gouvernement va dire: Tu vas
payer telle proportion du coût. Il peut arriver que cette deuxième
commission scolaire soit captive de la première, qu'elle n'ait pas le
bassin de clientèle pour organiser elle-même son transport.
Est-ce que mon interprétation a de la vraisemblance? C'est
peut-être une chose que vous avez copiée littéralement dans
le texte actuel, il est arrivé que l'effort était moins
prononcé. Cette partie-là... Regardez... Excusez.
M. Gendron:... Je ne m'en plains pas.
M. Ryan: Ici, il ne faut pas oublier que ce sont des parties qui
sont pas mal dictées par le ministre des Transports. Ici, nous
reproduisons à peu près intégralement l'article 440 de la
Loi sur l'instruction publique. Les dernières modifications remontent
à 1979 et 1981, ce qui devrait vous rappeler des souvenirs...
M. Gendron: Oui.
M. Ryan:... à cet article.
M. Gendron: D'excellents et bons souvenirs.
M. Ryan: Oui, c'était juste avant la période
malheureuse.
M. Gendron: En ce qui me concerne, je n'ai pas eu de
période malheureuse dans ma vie politique. Je suis très heureux
de ce que je fais.
M. Ryan: Ha, ha, ha! Très bien. Alors nous l'avons pris
littéralement du texte actuel de la Loi sur l'instruction publique. Je
pense que c'est mieux de le laisser là. Je suis extrêmement
prudent dans cette partie, parce que c'est une partie qui est fortement
inspirée par le ministre des Transports...
M. Gendron: Non, mais, écoutez...
M. Ryan:... étant donné son rôle
prédominant.
M. Gendron: Je pense que le ministre me répond
sérieusement. Cependant, je pense que j'ai le droit sérieusement
de dire que ce n'est pas parce que je n'ai pas le ministre des Transports
devant moi que... Si je ne peux pas avoir d'explication, au sens d'où
vous avez pris ça, c'est que, regardez, je le relis très
attentivement: "Ou selon une proportion que détermine le gouvernement",
il me semble que c'est un dispositif qui devrait être complètement
détaché de l'article. Il me semble que c'est une remarque ou une
disposition qui devrait être complètement détachée
de cet article et dire que dans les cas de mésentente sur la fraction ou
la totalité des coûts qui doivent être assumés par
celle qui a reçu le service, le gouvernement se réserve la
prérogative d'arbitrer, d'analyser, de prendre une décision.
Mais, là, ce n'est pas ce qui est dit, c'est selon une proportion que
détermine le gouvernement. (21 h 45)
Une voix: Cela n'a pas de bon sens.
M. Gendron: C'est ça. Cela n'a pas de bon sens. Cela ne
peut pas être prévu pour ça, certain.
Mme Blackburn: II faudrait faire venir un conseiller du
ministère des Transports. Il faudrait suspendre pour que quelqu'un nous
explique ça.
M. Ryan: Regardez! On va vérifier la portée exacte
de ceci demain, mais je pense que, encore une fois, c'est un texte qui existe
depuis des années, qui a été retouché à
plusieurs reprises, et dont chaque partis a sûrement une signification
précise.
M. Gendron: Oui.
M. Ryan: II faudra vérifier et je crois que l'explication
vient du fait que le ministre des Transports verse des subventions aux deux
commissions scolaires concernées. Il doit en tenir compte dans la
fixation de la part que la commission scolaire devra payer; il faudra qu'il
déduise les subventions versées à ces fins. Je maintiens
l'explication que je proposais tantôt, sans avoir de certitude ferme
à ce sujet.
M. Gendron: Oui, mais...
M. Ryan: Nous allons vérifier ce point demain.
M. Gendron: C'est ça.
M. Ryan: Au besoin, nous ferons venir un expert du
ministère des Transports pour nous expliquer certaines choses.
M. Gendron: Je souhaiterais, M. le Président,
là-dessus - parce qu'il y a une couple d'autres dispositions sur
lesquelles nous pourrions avoir des questions - pour terminer dans la
perspective que vous me donnez en me disant: On va vérifier si nous
avons la bonne Interprétation là-dessus... Je voudrais ajouter un
élément qui me vient comme ça: J'ai l'impression que, s'il
restait formulé ainsi, même si c'est exact qu'il vient de la Loi
sur l'instruction publique, vous admettrez que ce n'est pas invitant pour la
commission scolaire qui lirait ça, qui aurait le goût d'envisager
de négocier un contrat de services avec une autre commission scolaire.
Si elle lit la disposition disant "selon une proportion que détermine le
gouvernement", ça laisse présumer un conflit et une
interprétation. Ce n'est sûrement pas la clause qui va faciliter
des ententes de services et, en conséquence, je trouve qu'on peut
éventuellement multiplier les coûts inutiles dans les cas de
commissions scolaires limitrophes. Une commission scolaire pourrait très
bien assumer le service de l'autre et en charger la facture sans doubler le
système scolaire à condition qu'il n'y ait pas cette disposition
qui lui laisse voir que le gouverne- ment peut, à un moment
donné, déterminer une proportion de remboursement.
M. Ryan: Alors, là, on va préciser les articles sur
lesquels on pourrait avoir besoin d'éclaircissement. On les obtiendra
directement des intéressés et, si c'est possible de les faire
venir, on les fera venir; je ne peux pas le garantir, on va essayer.
À 264. 1, on n'a pas d'explication à demander, on n'a
qu'un choix à faire. Il y a 269 et 265.
Une voix: 266.
M. Ryan: Non, pas 265, mais 266. Le 266 et le 269.
M. Gendron: 269.
Mme Blackburn: II y a 264. 1.
M. Ryan: II n'y a pas de question à demander au
ministère des Transports sur 264. 1, c'est un choix qu'on fera
nous-mêmes.
M. Gendron: Oui, c'est ça. Dès qu'on aura
décidé de l'un, on adaptera 264. 1 dans le même sens.
Le Président (M. Laporte): Nous suspendons l'étude
de l'article 266.
M. Ryan: C'est ça.
Le Président (M. Laporte): J'appelle l'article 267, qui a
été amendé, et qui se lit comme suit: "Le coût des
dépenses de transport effectué par une commission scolaire pour
le compte d'un collège d'enseignement général et
professionnel ou d'une institution au sens de la Loi sur l'enseignement
privé est assumé par ce collège ou cette institution en
fonction du coût des services reçus, déduction faite des
subventions accordées à ces fins, le cas échéant. "
M. le ministre.
M. Ryan: Regardez, s'il y a une entente entre une commission
scolaire et une autre ou un établissement privé, la commission
scolaire qui va bénéficier du service de transport
transfère à l'autre les subventions qu'elle pourrait toucher pour
ce transport-là. Elle les transfère à l'autre commission
scolaire. Cela fait partie de l'entente. L'autre commission scolaire qui
fournit le service, disons que le coût total à ses yeux est de 20
000 $ et que la subvention est de 18 000 $, elle va soustraire 18 000 $ de 20
000 $ et elle va dire à la commission scolaire qui reçoit le
service: Tu me dois 2000 $. C'est cela que ça veut dire ici.
M. Gendron: Mais ce n'est pas cela, certain. Si on parle d'une
commission scolaire qui offre
le service à un collège ou è une institution,
alors, ce n'est pas ce que vous venez de dire, mais ce n'est pas grave.
M. Ryan: C'est la même chose. Mais le même
raisonnement s'applique évidemment.
M. Gendron: C'est pour ça que je dis que ce n'est pas
grave. La même raisonnement s'applique mais dans le cas de l'article 267,
c'est la commission scolaire qui dispense.
M. Ryan: C'est le cas échéant, les subventions;
c'est le cas échéant parce que pour les cégeps, il n'y a
pas de subvention de transport à moins d'un cas bien particulier que je
ne connaîtrais pas.
M. Gendron: Vous avez raison d'ailleurs. Ici, l'expression "le
cas échéant" est nécessaire dans le sens que le
collégial ne doit pas recevoir... Est-ce qu'une institution
collégiale reçoit une subvention pour le transport? À ma
connaissance, non. Même chose pour l'enseignement privé. En
règle générale, est-ce que les institutions au sens de la
Loi sur l'enseignement privé reçoivent une subvention pour faire
ça?
M. Ryan: Les institutions qui ont le statut de
subventionnées reçoivent une subvention pour le transport.
M. Gendron: Primaire et secondaire?
M. Ryan: Oui. Il y a peut-être quelques exceptions. J'ai
été saisi récemment d'un cas d'un collège
privé qui ne recevait pas de subvention pour le transport. C'est un
paradoxe qui sera corrigé parce que dans les dispositions de la Loi sur
les transports, c'est prévu.
M. Gendron: Juste un commentaire parce qu'on est à
l'article 267. Si votre explication tantôt à l'article 266
était exacte, ne croyez-vous pas que là aussi, il y aurait la
même disposition "selon une proportion que détermine le
gouvernement" après avoir termine le principe, après avoir
campé le principe que, bien sûr, celui qui reçoit le
service doit en assumer le coût? J'ai l'impression qu'on aurait
répété la même phraséologie et si elle n'y
est pas, c'est probablement parce qu'elle a un autre sens. Je veux juste
rappeler ça dans l'évaluation qu'on va faire.
Le Président (M. Laporte): M. le député
d'Abitibi-Ouest?
M. Gendron: Oui, ici on aurait voulu, sans faire un long
exposé là-dessus... est-ce que le ministre a des coûts
chiffrés, peut-être pas ce soir, mais puisqu'il va regarder
ça j'aimerais qu'il puisse nous indiquer ce que le ministère de
l'Éducation assume, actuellement, pour ce qui est des coûts de
transport concernant l'enseignement privé?
M. Ryan: Le ministère de l'Éducation n'assume rien.
C'est le ministère des Transports, une chose qui devrait être
examinée au ministère des Transports. Nous n'assumons rien de ce
côté-là.
M. Gendron: C'est dans ce sens-ià, puisque vous avez
indiqué que vous auriez des contacts avec les officiers du
ministère des Transports dans la perspective qu'ils donnent suite aux
questions qu'on pose ou qu'ils viennent nous voir. Est-ce qu'il y aurait lieu
de demander... je souhaiterais que vous demandiez la même information. Je
ne détesterais pas avoir cette information pour voir ce que ça
représente comme information.
M. Ryan: Maintenant, on va demander si les renseignements sont
disponibles, je n'ai aucune objection.
M. Gendron: C'est ce que je demande.
Le Président (M. Laporte): Est-ce que l'article 267 est
adopté?
M. Gendron: Adopté.
Le Président (M. Laporte): L'article 267 tel
qu'amendé est adopté. J'appelle l'article 268. L'article 268 se
lit comme suit: "La commission scolaire peut accorder un contrat de transport
d'élèves après négociation de gré à
gré ou après demande de soumissions publiques. "En cas de demande
de soumissions publiques, la commission scolaire peut rejeter toutes les
soumissions et en demander d'autres, en retenir une même si elle n'est
pas la plus basse ou, dans les cas prévus par règlement du
gouvernement, rejeter toutes les soumissions pour conclure un contrat
après négociation de gré à gré. "Le contrat
de transport d'élèves est conclu conformément à ce
qui est prévu par règlement du gouvernement et est
constaté par écrit. "La durée du contrat ne peut
être supérieure à celle qui est fixée par le
ministre des Transports ou, à défaut d'une telle fixation,
à trois années scolaires. "
Sur l'article 268?
M. Gendron: Je n'ai pas de...
Le Président (M. Laporte): Est-ce que l'article 268 est
adopté?
M. Gendron: Non, j'allais vous indiquer que je n'avais pas
énormément de questions, mais je trouve un peu particulier qu'on
indique "en retenir une même si elle n'est pas la plus basse" et qu'on
aille en soumissions, tout en ayant une
autre dimension également, c'est-à-dire la
possibilité que cela se fasse de gré à gré.
M. Ryan: C'est le régime qui existe actuellement.
M. Gendron: Oui.
M. Ryan: C'est un domaine où les compétiteurs ne
sont pas nombreux. Par exemple, pour un contrat qu'une commission scolaire
voudra octroyer, il y aura peut-être deux ou trois soumissionnaires.
Chaque soumissionnaire se présente avec son dossier, avec ses
équipements, avec son personnel, avec sa tradition de relations du
travail. Il y a une foule de facteurs à considérer
là-dedans.
M. Gendron: Oui.
M. Ryan: C'est tellement mobile qu'il a été
jugé nécessaire de garder la possibilité de la
négociation de gré à gré pour économiser des
fonds publics. J'ai été moi-même, mêlé
à des conflits de travail dans ce secteur-là et je vous assure
que c'est une situation qui est loin d'être facile. Je crois
qu'introduire exclusivement le régime des soumissions ne serait pas de
nature à servir les fins d'une saine diversité dans la
propriété. Il y a le régionalisme dont il faut tenir
compte également. On s'en venait, dans la région de
Montréal, dans une situation où tout le transport scolaire
était en train de tomber sous la direction d'une firme
possédée par Toronto. Alors, je pense qu'ici, c'est une mesure de
sécurité. Il arrive d'autres points aussi. Un soumissionnaire se
présente, il vous offre toutes sortes de garanties, mais vous
découvrez après coup que c'est un entrepreneur antisyndical au
coton. Vous êtes pris avec parce que vous lui avez donné le
contrat. !! prend tous les moyens pour assurer son service et cela vous conduit
parfois à des Interruptions de service qui sont très
coûteuses pour le système d'enseignement. Nous avons eu deux gros
conflits à régler depuis notre arrivée au pouvoir. Nous
les avons réglés...
M. Gendron: Oui, on en a eu connaissance. M. Ryan:... tous
ies deux.
M. Gendron: On a eu connaissance de vos lois
spéciales.
M. Ryan: II y a un que nous avions...
M. Gendron: On a eu connaissance de cela.
M. Ryan:... hérité de l'ancien gouvernement.
M. Gendron: Ah! Cela doit être de notre faute.
M. Ryan: Nous l'avons réglé. L'autre qui a surgi
sous notre gouverne fut vite réglé, soit en dedans de dix jours.
Mais, je pense qu'on comprend la situation. Ici, ce n'est pas pour rien. Ce
n'est pas du tout capricieux.
M. Gendron: M. le Président...
Le Président (M. Laporte): M. le député
d'Abitibi-Ouest.
M. Gendron:... le ministre nous indique que le transport scolaire
est un monde un petit peu particulier et je pense qu'il a raison. Je ne parle
pas des individus. C'est plutôt à cause des aspects que cela
représente: le régionalisme, la qualité de la flotte,
l'historique du transport scolaire. En effet, il ne faut quand même pas
multiplier les intervenants casse-gueule, si vous me permettez l'expression,
qui viennent faire un tour dans le domaine et qui, deux ans après, n'y
sont plus, parce qu'ils n'avaient qu'un objectif bien précis, soit de
faire sauter trois concurrents. Cela, ça me va.
C'était plus de dire simplement dans une phrase parce qu'en ce
qui concerne le gré à gré... Je voulais vous faire donner
les explications que vous avez données sur les deux modes. D'ailleurs,
cela existe dans à peu près n'importe quel contrat d'envergure.
On a exactement cela dans le système de transport, les contrats
négociés et les contrats d'appels d'offres. À mon avis, je
trouve que c'est une formule qui crée un meilleur équilibre,
dès qu'il y a des sommes assez engageantes, assez exigeantes en cause.
L'aspect qui me fatigue le plus, c'est "en retenir une même si elle n'est
pas la plus basse", mais tout est dit dans le sens d'avoir dit juste cette
phrase-là. Je trouve qu'en le mettant comme cela dans la loi, il peut y
avoir - je vais le dire comme je le pense - des bonnes petites "games" en
dessous de la table. Écoutez, ce n'est même pas nécessaire
d'être la plus basse. La commission scolaire a pleine autorité de
retenir la soumission ou l'offre d'un utilisateur même s'il cote deux
fois plus haut que l'autre. La loi le permet explicitement. (22 heures)
M. Ryan: II y aurait peut-être une chose que je pourrais
vérifier auprès du ministre des Transports, M. le
Président. Je serais prêt à essayer d'obtenir la
formulation suivante, ici, au deuxième alinéa: "En cas de demande
de soumissions publiques, la commission scolaire peut rejeter toutes les
soumissions et en demander d'autres; dans les cas prévus par
règlement du gouvernement, elle peut en retenir une même si elle
n'est pas la plus basse, ou encore rejeter toutes les soumissions pour conclure
un contrat après négociation de gré à gré.
"
M. Gendron: Ah, moi, j'aimerais mieux cela. Cela me paraît
plus conforme à l'objectif que je poursuis. Mais là, je voudrais
voir le texte.
M. Ryan: Maintenant, je vais demander à nos conseillers.
C'est un autre point qu'on va faire vérifier avec les conseillers du
ministère des Transports, l'article 269, deuxième alinéa.
Je vais demander, en conséquence, que cet article soit gardé en
suspens jusqu'à demain.
Le Président (M. Laporte): C'est de l'article 268 qu'onon parlait.
M. Ryan: Oui, c'est cela, l'article 268.
Le Président (M. Laporte): Donc, on suspend l'article 268
afin de procéder aux vérifications, tel qu'il a été
mentionné, et de préciser le texte du deuxième
alinéa.
M. Ryan: Je voudrais peut-être, avant d'aller plus loin,
demander l'opinion, si l'Opposition consent, du conseiller juridique de la
Fédération des commissions scolaires catholiques du Québec
qui est ici. M. Houde.
Le Président (M. Laporte): Oui, M. Houde, si vous voulez
vous identifier.
M. Houde (François): François Houde de la
Fédération des commissions scolaires catholiques du
Québec.
Le Président (M. Laporte): Oui, concernant la discussion
qui a été demandée sur le deuxième alinéa de
l'article 268, on vous écoute.
M. Houde: Relativement aux termes "en retenir une même si
elle n'est pas la plus basse"?
Le Président (M. Laporte): Oui.
M. Houde: C'était cela? D'accord. Cela a été
utilisé à une ou deux occasions, à ma connaissance, par
certaines commissions scolaires en fonction de la qualité du service
rendu par des transporteurs qui avaient déjà été en
contrat avec ces commissions scolaires. En ce qui concerne les cas où
j'ai eu connaissance, à tout le moins, que cela a été
utilisé, c'est cet autre facteur, outre la différence entre le
prix de la soumission la plus basse et le deuxième plus bas
soumissionnaire, si on veut, qui entrait en ligne de compte. La commission
scolaire, bien souvent, avait en effet reçu des plaintes des parents ou
des élèves concernant le transport effectué par le
transporteur. Donc, la commission scolaire se trouvait en peu
embêtée d'octroyer le contrat à un transporteur dont elle
n'avait pas été satisfaite antérieurement, dans un premier
temps. Et compte tenu aussi des délais prévus au règlement
sur le transport pour l'octroi des contrats après soumissions publiques,
ne pas permettre à une commission scolaire d'accorder le contrat
à un autre que le plus bas soumissionnaire retarderait bien souvent
l'octroi des contrats.
Compte tenu des délais de publication des avis et d'un 30 jours
de rabattement pour chaque période de soumissions publiques, cela donne
un mois et demi. Donc, si on oblige la commission scolaire à recommencer
le processus, il s'agit à peu près de trois mois de
délai.
Le Président (M. Laporte): On remercie M. Houde
pour...
M. Ryan: Seulement une question, M. Houde.
Est-ce que vous auriez objection à ce qu'on retouche la
formulation du deuxième alinéa de manière à dire
que, dans les cas prévus par règlement du gouvernement, elle peut
en retenir une même si elle n'est pas la plus basse ou encore rejeter
toutes les soumissions?
M. Houde: Je n'ai pas decontrainte, en tout cas,
juridique.
M. Ryan: Cela peut donner une protection aux soumissionnaires,
aussi. Il faudrait que ce soit dans des cas prévus par règlement
du gouvernement. Et elle peut très bien être prévue dans
ces cas-là, la situation que vous évoquiez d'une
différence dans la qualité du service. Par exemple, dans les
états de service d'une entreprise ou dans son caractère
régional, il y a des choses qui peuvent être
considérées et qui sont très valables.
M. Houde: À première vue, je n'ai pas d'objection.
Naturellement, c'est difficile...
M. Ryan: C'est entendu.
Le Président (M. Laporte): Merci, M. Houde.
M. Ryan: Merci beaucoup. Nous apprécions votre
présence à nos travaux.
Le Président (M. Laporte): Est-ce qu'il y a d'autres... Si
je comprends bien, on suspend toujours l'article 268, M. le ministre?
M. Ryan: Oui, pour vérification, sur ce point, avec nos
collègues du ministère des Transports.
Le Président (M. Laporte): Oui, Mme la
députée de Chicoutimi?
Mme Blackburn: Seulement en guise d'information...
M. Gendron: Juste un moment, Mme la députée.
Mme Blackburn: Oui.
Le Président (M. Laporte): M. ledéputé d'Abitibi-Ouest?
M. Gendron: C'est parce que le ministre a
dit: On va vérifier cela avec nos collègues. Je voudrais
seulement que dans la vérification du texte, que vous allez faire tel
que vous l'avez libellé - je ne parle pas nécessairement du texte
final - ça traduise l'esprit que j'ai voulu introduire, par un ajout
très simple. Je souhaiterais que le règlement soit très
précis, pas dans l'article, mais dans votre esprit, comme
législateur, parce qu'on dit "ou, dans les cas prévus par
règlement du gouvernement". Donc, je voudrais que ce soit très
clair et que le règlement que le gouvernement va adopter prévoit
la situation qu'on vient de décrire.
M. Ryan: Une fois de plus, nos esprits se rencontrent quand nous
n'y mettons pas des obstacles artificiels.
Mme Blackburn: Cela sous-entend qu'on met des obstacles.
Le Président (M. Laporte): On suspend donc l'article 268.
J'appelle l'article...
Mme Blackburn: Non, M. le Président...
M. Gendron: Madame voulait parler.
Le Président (M. Laporte): Oui, Mme la
députée de Chicoutimi.
Mme Blackburn: En guise d'information, je voulais juste savoir
s'il y a des dispositions sur les conflits d'intérêts qui touchent
la négociation de contrats avec la commission scolaire. Cela
apparaît ailleurs, je présume?
M. Ryan: On a vu, à l'article 159, des dispositions sur
les conflits d'intérêts. Il y en a beaucoup à l'article
159. Ce sont toutes des dispositions de la Loi sur les élections et les
référendums dans les municipalités. Je pense qu'avec
ça, on a une protection qui est assez étanche.
Mme Blackburn: Pas tant que ça.
M. Ryan: M. le Président, je souhaite qu'on avance.
Le Président (M. Laporte): Est-ce qu'il y a d'autres
commentaires sur l'article 268 qu'on avait décidé de suspendre?
Je pense que, pour les fins de la discussion, comme il avait été
décidé de suspendre l'article 268, on aura l'occasion de revenir
sur toute l'argumentation...
M. Gendron: C'est ça.
Le Président (M. Laporte):... et vous pourrez alors faire
vos commentaires sur l'article 268.
M. Gendron: On va suspendre et on les fera quand on
reviendra.
Le Président (M. Laporte): L'article 268 est suspendu.
J'appelle l'article 269.
M. Ryan: L'article 269, on l'a mis en suspens plus tôt.
Le Président (M. Laporte): À l'article 269, est-ce
qu'on va introduire...
M. Gendron: Non, il est suspendu.
Le Président (M. Laporte): On va le suspendre, mais comme
il y avait un amendement qui avait été présenté
à l'article 269, on pourrait juste en faire la lecture et, par la suite,
le suspendre.
M. Ryan: Je crois avoir indiqué que, si nous en voyons le
possibilité, nous présenterons un amendement demain.
Le Président (M. Laporte): Donc, on suspend l'étude
de l'article 269, de consentement. J'appelle l'article 270 qui se lit comme
suit: "Une commission scolaire peut, qu'elle soit ou non liée par un
contrat de transport d'élèves, verser directement à
l'élève un montant destiné à couvrir en tout ou en
partie ses frais de transport. " Des commentaires sur l'article 270?
M. Ryan: M. le Président, je pense que c'est un article
qui va de soi. Il va de soi que, quand il n'y a pas de service organisé
par la commission scolaire, elle va donner une allocation à
l'élève pour son transport. Elle n'est pas tenue de le faire,
mais elle peut le faire.
Mme Blackburn: Est-ce que ça existe?
M. Ryan: Oui, ça existe.
Mme Blackburn: Est-ce qu'on peut savoir où ça
existe?
M. Ryan: Je n'ai pas de cas à citer
présentement.
Mme Blackburn: Parce que je suis un peu étonnée.
J'imagine... L'île-aux-Coudres, dans ce coin-là, parce que
ça ne peut pas être dans les... À l'île-aux-Coudres,
ils sont subventionnés pour la traversée, quelque chose comme
ça, mais ça ne doit pas être très courant.
Une voix: Est-ce que c'est pour le taxi?
M. Ryan: Un taxi ou le transport public.
Au niveau primaire, comme vous le savez, la commission scolaire est
obligée d'assurer le transport au-delà d'un rayon d'un
kilomètre ou de neuf dixièmes de kilomètre, je pense. Si
elle ne peut pas l'assurer, elle va payer des billets
d'autobus à l'élève, un taxi ou... Cela va?
M. Gendron: II me semblait qua c'était au-delà d'un
mille.
M. Ryan: II me semble que c'est neuf dixièmes.
M. Gendron: Oui, au secondaire, je pense.
M. Ryan: Non, au secondaire, il n'y a pas de distance comme cela.
Au primaire, c'est un mille.
M. Gendron: II y a des élèves au secondaire qui
sont transportés et il y en a qui ne le sont pas.
M. Ryan: La commission scolaire n'est pas tenue de le faire, mais
elle peut décider d'organiser le transport. M. le Président, je
propose l'adoption de l'article 270.
Le Président (M. Laporte): Est-ce que l'article 270 est
adopté?
M. Gendron: Oui, cela m'apparaît conforme.
Le Président (M. Laporte): L'article 270 est
adopté. J'appelle l'article 271. Il a été amendé et
se lit comme suit: "Le ministre des Transports établit annuellement,
après consultation avec le ministre de l'Éducation, et soumet
à l'approbation du Conseil du trésor des règles
budgétaires pour déterminer les montants des subventions
allouées aux commissions scolaires qui organisent le transport des
élèves. "Les règles budgétaires peuvent
prévoir que l'allocation d'une subvention peut être faite sur la
base des normes générales visant tous les élèves
transportés ou sur la base des normes particulières ne visant que
certains d'entre eux. "Les règles budgétaires peuvent
prévoir que i'allocation d'une subvention peut être assujettie
à des conditions générales applicables à toutes les
commissions scolaires ou à des conditions particulières
applicables à une ou à certaines d'entre elles. "Les
règles budgétaires peuvent aussi prévoir que l'allocation
d'une subvention peut être assujettie à l'autorisation du ministre
des Transports ou qu'elle peut n'être faite qu'à une ou à
certaines commissions scolaires. "La commission scolaire fournit au ministre
des Transports les renseignements qu'il demande aux fins des subventions,
à l'époque et dans la forme qu'il détermine. "La
commission scolaire qui confie le transport de ses élèves
à une autre commission scolaire n'est pas réputée
organiser le transport de ses élèves aux fins du présent
article. " Avez-vous des commentaires sur l'article 271, M. le ministre?
M. Ryan: Je n'ai pas de commentaire particulier à
faire.
Le Président (M. Laporte): Merci, M. le ministre. Mme la
députée de Chicoutimi.
Mme Blackburn: Oui, M. le Président. Je me demandais ceci
- mais je ne sais pas si c'est ici qu'on a soulevé cette question: Une
commission scolaire qui n'organise pas le transport scolaire répond-elle
de la qualité de ce transport vis-à-vis de sa clientèle?
Donc, un parent qui est insatisfait du transport scolaire... C'est parce que
j'ai un exemple précis, celui d'un parent qui demeure près de la
commission scolaire Valin alors que le transport est organisé par la
commission scolaire de Chicoutimi. Ce parent de la commission scolaire Valin
est invité a s'adresser à la commission scolaire de Chicoutimi
pour signifier son insatisfaction.
M. Ryan: Non.
Mme Blackburn: Le dernier paragraphe laisserait cependant
entendre cela.
Le Président (M. Laporte): M. le ministre. Mme
Blackburn: Dernier alinéa. M. Ryan: Quel paragraphe? Mme
Blackburn: Dernier alinéa.
M. Ryan: Elle n'est pas réputée organiser le
transport aux fins des subventions mais pas à d'autres fins. Comme elle
a une entente avec l'autre commission scolaire, elle a sûrement
prévu des conditions, dans cette entente, concernant la qualité
du service. Si elle a prévu des conditions dans l'entente, elle dispose
de recours. Elle ne peut pas plaider l'irresponsabilité complète.
Si ces élèves ne reçoivent pas la qualité de
service que sont en droit d'attendre les parents, elle a la
responsabilité de voir à ce que son contrat soit
exécuté.
Mme Blackburn: Mais est-ce que...
Le Président (M. Laporte): Mme la députée de
Chicoutimi. (22 h 15)
Mme Blackburn: il n'y a rien, de façon explicite, qui est
prévu dans la loi à ce sujet. On l'a fait cependant pour les
enfants handicapés où ils demeurent responsables. Mais sur le
transport, je n'ai rien vu de tel. Au-delà des ententes signées
entre les deux commissions scolaires, s'il s'agit de l'insatisfaction d'un
parent, puisqu'on n'a pas pu prévoir tous les cas dans une entente comme
celle-là, est-il prévu que la commission scolaire où
l'enfant est scolarisé, indépendamment du fait qu'elle organise
ou non le transport scolaire, ait à en
répondre? Parce que cela pose un problème. Je vous citais,
tout à l'heure, le cas d'une enfant qui souffrait d'un handicap. Ce
serait peut-être un peu long d'expliquer comment cela s'est passé
sauf que j'ai su que la commission scolaire Valin disait aux parents: Nous
n'organisons pas le transport scolaire. On partage tout à fait votre
avis en ce qui concerne votre réclamation. Cependant, si vous avez des
plaintes à porter, c'est vous qui devez aller les porter
vis-à-vis de la commission scolaire de Chicoutimi. Et je ne pense pas
que ça soit de la mauvaise foi de la part de la commission scolaire
parce que je connais un peu les gens qui y travaillent. Mais j'ai
communiqué avec le directeur générai de la commission
scolaire de Chicoutimi et il m'a répondu comme s'il était
responsable des élèves de Valin.
Le Président (M. Laporte): M. le ministre?
M. Ryan: On ne peut pas tenir la commission scolaire responsable,
au sens légal du terme, de la qualité des services
éducatifs qu'elle va fournir. Il y a des commissions scolaires qui
fournissent un service éducatif de première qualité, alors
que d'autres en fournissent un de qualité moyenne et certaines de
qualité médiocre. Il n'y a pas de recours légal contre
ça. Le recours est d'ordre politique, c'est-à-dire qu'on
débarque les commissaires à la prochaine élection s'ils ne
sont pas capables de faire leur travail comme il faut.
Pour le transport, c'est un peu la même chose. Si la commission
scolaire a signé un contrat avec un transporteur, elle a dû
être assez intelligente pour insérer dans le contrat des
dispositions assurant la qualité du service ou, en cas de défaut
de qualité, les recours de l'autre partie contractante,
c'est-à-dire la commission scolaire. À supposer qu'elle ne l'ait
pas fait, le recours des parents va s'exercer à l'élection. Ils
vont les muter dehors; le mandat d'un commissaire dure trois ans. Mais il ne
peut être question d'instituer des recours légaux pour chaque
paragraphe de cette loi parce qu'on n'arriverait pas. On définit
clairement la responsabilité de la commission scolaire: elle a la
responsabilité, si elle organise des services, qui va avec
l'organisation des services.
Mme Blackburn: Elle est responsable de la qualité de ses
services éducatifs. Je pense que c'est clairement dit dans la loi. Mais
le cas dont je vous parle est très concret. L'enfant souffre d'un
handicap: elle est hyperactive. On doit la transporter à l'école
sinon sa vie est en danger lorsqu'elle traverse la rue. On la transporte
quelque temps en autobus. Elle utilise donc le transport en commun. Puis, il y
a un détour à un moment donné et on décide qu'elle
sera dorénavant transportée en taxi. Elle est donc coupée
de tous ses copains et copines. Les parents sont contre cette situation parce
qu'ils disent que ce n'est pas ça qui va l'aider à
s'intégrer. La commission scolaire dit: On est d'accord, mais nous
n'avons pas à défendre votre cas devant la commission scolaire de
Chicoutimi. Comme je connais bien ce monde-là - c'est facile puisque
c'est une petite ville - j'ai appelé le directeur général
de la commission scolaire de Chicoutimi qui a agi comme s'il était
responsable de tous les élèves de la commission scolaire Valin.
Ce que je demande c'est est-ce que, de la même façon que lorsqu'il
y a des services éducatifs qui sont offerts par une autre commission
scolaire pour les personnes handicapées, il y a une disposition qui fait
que la commission scolaire du territoire demeure responsable où se
donnent les services? Est-ce qu'il y a une disposition qui prévoit que
ces parents ne sont pas obligés d'en appeler à une autre
commission scolaire advenant une insatisfaction? C'est juste cette disposition
que je veux...
M. Ryan: La disposition générale disant que les
personnes du territoire relèvent de la compétence de cette
commission scolaire demeure. Ce n'est pas parce qu'elle signe une entente avec
une autre commission scolaire que sa responsabilité
générale disparaît.
Mme Blackburn: Pour les services éducatifs, M. le
ministre? Le transport n'est pas un service éducatif.
M. Ryan: C'est vrai. Mais le même principe demeure.
Même si elle a signé une entente avec l'autre, sa
responsabilité est engagée.
Mme Blackburn: Pour des services éducatifs.
M. Ryan: Non, dans une entente de transport, tout dépend
du contenu de l'entente. Cela va varier selon les commissions scolaires et les
entreprises de transports.
Mme Blackburn: Est-ce que ce ne serait pas opportun de
l'indiquer?
M. Ryan: Non, je pense que c'est assez clair comme ça.
Franchement, je ne vois pas l'opportunité de l'indiquer.
Le Président (M. Laporte): Sur l'article 271?
M. Gendron: Deux questions rapides. La première, M. le
ministre. Il y a quelques commissions scolaires qui vous ont indiqué
qu'elles souhaiteraient que vous consultiez les commissions scolaires
concernées avant d'avoir les échanges. Dans la loi, le ministre
dit: Moi, je vais m'arranger pour parler à mon collègue,
c'est-à-dire que je vais avoir une disposition qui oblige le ministre
des Transports à me consulter. Mais il n'y en a pas qui vous oblige,
vous, à consulter vos partenaires. C'est un peu étonnant parce
qu'il y a une couple de partenaires qui ont
dit: On s'interroge sur l'absence de consultation obligatoire des
commissions scolaires par le ministre de l'Éducation, en matière
de subventions pour le transport scolaire. J'aurais voulu avoir ici une
réaction de votre part et savoir pourquoi vous n'envisagez pas une
très courte disposition qui dirait: Bien oui, je suis d'accord - je
parle de vous - pour me soumettre à une disposition qui dirait: Une fois
par année, le ministre de l'Éducation consulte les commissions
scolaires, sur le transport soclaire, avant de faire l'échange avec son
collègue des Transports, parce que je sais que c'est lui qui
détermine les subventions. Ça ne vous engagerait pas à
beaucoup de choses et ça respecterait au moins le principe que les
parties les plus concernées... parce que là, les parties les plus
concernées, dans le cas présent, vous admettrez que ce sont les
commissions scolaires avec le ministère des Transports plus qu'avec le
ministre de l'Éducation, qui est un agent de liaison pour fins de
fonctionnement, parce qu'on parle du transport des élèves. Vous
l'avez vous-même très clairement dit tantôt: Cela ne me
regarde pas; c'est le ministère des Transports qui établit ces
normes-là, et vous n'avez pas tort, parce que c'est lui qui paie. Mais,
entre celui qui paie et le dispensateur du service, il me semble qu'il devrait
y avoir un lien plus étroit, par l'intermédiaire du ministre de
l'Éducation.
M. Ryan: M. le Président...
Le Président (M. Laporte): M. le ministre.
M. Ryan: Je ne peux pas accueillir cette suggestion parce que
là, on entre dans la consultation indirecte au carré. Je crois
que le ministre des Transports a des commissions scolaires comme clientes et
qu'il peut très bien les consulter directement. Le ministre de
l'Éducation reçoit les commentaires des commissions scolaires; il
en reçoit très peu sur ce sujet, entre parenthèses. Il
reçoit un certain nombre de réactions des parents qui doivent
soudainement être référées aux commissions scolaires
concernées de manière très générale. Je ne
vois pas le lieu d'introduire cette obligation dans la loi, je vous le dis
franchement.
M. Gendron: Je n'ai pas d'objection parce que là, dans le
fond, votre premier commentaire, c'est de dire que ce serait mieux si elles
avaient demandé cela au ministre des Transports. La remarque qui
était faite par les commissions scolaires concernées, c'est: On
s'interroge sur l'absence de consultation obligatoire des commissions scolaires
par le ministre des Transports ou le ministre de l'Éducation. Si vous me
dites: D'accord, en autant que vous le demandiez au ministre des Transports,
ça ne me dérange pas. La demande qui est faite est dans le sens
que les personnes concernées aient l'occasion d'avoir une consultation
formelle; c'est ça qu'elles réclament et c'est ce que je trouve
légitime. Si vous prétendez que c'est plus valable qu'elles
l'aient avec le ministère des Transports, je n'ai aucun problème.
Le problème que j'ai, c'est que je trouve qu'à l'article 271, au
lieu de vous faire de petites obligations dans la loi entre vous deux,
j'aimerais mieux que vous en fassiez entre le dispensateur du fric et ceiui qui
dispense le service aux élèves.
M. Ryan: Le ministre des Transports est tout à fait libre
de faire ces consultations; ce n'est pas à moi de lui créer des
obligations.
M. Gendron: Vous étiez tout à fait libre de dire:
Je ne m'imposerai pas dans la loi... On est en train de regarder la loi dont on
parle. Vous avez écrit: "Le ministre des Transports établit
annuellement, après consultation du ministre de l'Éducation".
Vous êtes ministre de l'Éducation; vous avez sans doute lu
ça, vous connaissez l'article par coeur. Alors, quand vous avez dit
ça, vous n'avez pas dit: Le ministre des Transports est tout à
fait libre de faire des consultations avec qui il veut. Vous l'avez mis dans
votre loi.
M. Ryan: Nous nous sommes entendus entre nous auparavant. Il y a
une entente entre nous, là. On ne peut pas procéder dans son
dos.
M. Gendron: On va faire un amendement. M. Ryan:
Très bien.
M. Gendron: Sur les deuxième, troisième et
quatrième alinéas, M. le ministre, j'aimerais que vous me donniez
une brève explication de vos prétentions, à savoir les
raisons pour lesquelles vous avez ajouté ces trois paragraphes, qui sont
des règles qui vous concernent comme gouvernement, qui n'ont rien
à avoir avec les personnes concernées, parce qu'on parle des
règles budgétaires, telles que le Conseil du trésor va les
déterminer. Qu'est-ce que ça fait dans votre projet de loi?
Pourquoi avez-vous mis ça là? Quelle est toute cette bible de
fonctionnement du Conseil du trésor qui n'a rien à voir avec
l'article 271 du projet de loi? Dans le projet de loi 107, première
version, vous n'aviez pas ces deuxième, troisième et
quatrième alinéas. J'essaie de comprendre le bien-fondé de
voir apparaître cette bible qui vient alourdir un projet de loi et un
article et qui, en aucune façon, ne concerne ceux qui vous liront
éventuellement. Cela dit ce qu'on peut mettre dans les règles,
mais ces règles, vous allez avoir à les négocier avec le
Conseil du trésor. On écrira ce qu'on voudra, on donnera des
précisions additionnelles ou pas, mais en aucune façon, cela ne
peut interférer par rapport aux personnes concernées, puisque
c'est le Conseil du trésor qui vous donne l'autorisation.
Le Président (M. Laporte): M. le ministre.
M. Ryan: Ces précisions ont été
insérées à la suite de remarques que nous avons
reçues du ministre de la Justice. Le ministre de la Justice soutient que
les règles budgétaires sont des mesures d'ordre
réglementaire et qu'elles doivent, par conséquent, prévoir
des dispositions comme celles-ci pour être en mesure de tenir compte de
tous les genres de situations avec lesquelles est appelé à
transiger le ministre des Transports, pour les fins de l'octroi de subventions
aux commissions scolaires. Nous ne les avions pas dans le texte initial. Nous
les avons insérées là pour faire suite aux remarques qui
nous ont été faites par le ministre de la Justice, dont je ne
partage pas nécessairement l'opinion sur ce point. Nous avons
inséré ces précisions pour fins de sécurité
juridique.
M. Gendron: Vous avez bien dit le ministre de la Justice? Cela ne
serait pas plutôt le comité de législation qui vous a
imposé cela?
M. Ryan: II s'agissait de fonctionnaires du ministère de
la Justice, agissant au nom de leur ministre.
Le Président (M. Laporte): M. le député
d'Abitibi-Ouest.
M. Ryan: C'est cela l'explication.
Le Président (M. Laporte): M. le ministre.
M. Ryan: Ce n'est pas un caprice de notre part. Nous aurions
préféré ne pas avoir ces dispositions-là.
M. Gendron: J'exprime aussi ma préférence de ne pas
avoir ces dispositions. En conséquence, je n'ai pas d'autres
commentaires, mais nous i'adoptons sur division pour ces motifs.
Le Président (M. Laporte): L'article 271 est adopté
sur division.
M. Gendron: Non, non, un instant.
Le Président (M. Laporte): Avec toute la latitude...
M. Gendron: On a dit à trois reprises qu'on aurait un
amendement, mais je prétends que ce n'est pas nécessairement
là que je veux le faire.
Le Président (M. Laporte): L'article 271 est-il
adopté surdivision?
M. Gendron: Non, je vous suggérerais, M. le
Président... parce que votre objectif était de finir cela...
Le Président (M. Laporte): La section transport, si c'est
possible.
M. Gendron:... et, après, de prendre quelques minutes de
répit. Mais je ne peux pas souscrire à cela tout de suite parce
que je vais présenter un amendement. Alors, je propose de faire une
suspension de quelques minutes tout de suite.
M. Ryan: On va prendre l'amendement avant.
M. Gendron: Cela ne me dérange pas.
M. Ryan: J'aimerais autant finir la section du transport.
Franchement, si on veut être sérieux...
M. Gendron: On va être sérieux, sauf que la
suspension n'ira pas avant 23 h 15. Cela ne me dérange pas.
M. Ryan: Cela ne me dérange pas. M. Gendron: Moi,
non plus.
Mme Dougherty: Est-ce qu'on pourrait avoir l'amendement?
M. Gendron: Oui, on va vous le donner.
Mme Dougherty: Immédiatement. (22 h 30)
M. Gendron: Oui, on va vous le donner immédiatement. On
est en train de le rédiger.
Le Président (M. Laporte): M. le député
d'Abitibi-Ouest, concernant le sous-amendement que vous voulez présenter
à l'article 271.
M. Gendron: Oui. C'est ça, j'ai été
obligé de le rédiger, M. le Président, le papillon
à l'article 271. Alors, l'amendement que je propose est le suivant:
Insérer, après les mots "après consultation", les mots
"des commissions scolaires et".
Le Président (M. Laporte): Dans le premier alinéa
de l'article 271?
M. Gendron: Oui, oui, dans le premier alinéa de l'article
271: "Le ministre des Transports établit annuellement, après
consultation des commissions scolaires et du ministre de l'Éducation",
et ainsi de suite.
Le Président (M. Laporte): Merci, M. le
député d'Abitibi-Ouest. Il y a donc un sous-amendement qui est
présenté afin d'insérer, après les mots
"après consultation", les mots "des commissions scolaires et". Donc,
l'article se lirait ainsi, avec le sous-amendement: "Le ministre des Transports
établit annuellement, après consultation des commissions
scolaires et du ministre de
l'Éducation, et soumet à l'approbation du Conseil du
trésor des règles budgétaires pour déterminer les
montants des subventions allouées aux commissions scolaires qui
organisent le transport des élèves. " C'est bien ça?
M. Gendron: C'est bien ça.
Le Président (M. Laporte): Ce sous-amendement est
recevable.
M. Ryan: Je ne ferai qu'une remarque, M. le Président.
Le Président (M. Laporte): Ce sous-amendement est
recevable.
M. Gendron: D'accord.
Le Président (M. Laporte): M. le député
d'Abitibi-Ouest.
M. Gendron: À propos du sous-amendement proposé, M.
le Président, j'estime que, si le ministre de l'Éducation
prétend qu'il appartient au ministère des Transports de faire une
consultation auprès des personnes concernées, moi, je
prétends effectivement que, si c'est bon que le ministre des Transports
statue sur les enveloppes affectées aux commissions scolaires
après consultation du ministre de l'Éducation, c'est
sûrement valable que le ministre des Transports le fasse, dans la loi,
après consultation de ceux qui auront la responsabilité d'offrir
le service.
J'en profite également pour indiquer que le sous-amendement qui
est proposé permettra au moins au ministre des Transports d'être
conscient et informé des particularités de bien des
régions concernant l'organisation du transport, qui n'est pas de
même nature et qui ne doit pas se faire partout sur la base des
mêmes règles. Le ministre nous a indiqué ici - et s'il a
l'air d'être très collaborateur à certains moments, il ne
l'est plus du tout à d'autres - qu'il y a toute une série
d'alinéas qu'il ne voulait même pas voir à l'article 271.
Il nous dit qu'il les met là parce que le ministre de la Justice les lui
a suggérés. En ce qui me concerne d'ailleurs, le ministre de la
Justice n'a rien à foutre dans un projet de loi comme tel; le
comité de législation, oui, mais je ne peux pas comprendre
comment le ministre de la Justice, lui qui ne se mêle d'à peu
près rien, puisse avoir le temps de regarder ça, d'autant plus
que c'est une loi du ministre de l'Éducation, et d'indiquer au ministre
d'insérer trois alinéas difficilement compréhensibles, qui
n'ont pas d'affaire là, mais qui seraient nécessaires pour
prévoir une situation que je ne peux même pas imaginer.
Il y en a une, que je peux imaginer et qui est très simple: c'est
certain que, si le ministre des Transports prenait l'engagement, dans la loi,
de s'assurer qu'avant d'aller voir son collègue de l'Éducation
qui, lui, servira possiblement de lien entre le ministre des Transports et le
Conseil du trésor pour l'adoption définitive... parce que
l'article est très ciair à ce sujet: II "soumet à
l'approbation du Conseil du trésor des règles budgétaires
pour déterminer les montants des subventions allouées aux
commissions scolaires qui organisent le transport des élèves. "
Alors, ne serait-il pas logique qu'avant de déterminer
définitivement ces montants, à tout le moins les premiers
concernés puissent avoir l'occasion de regarder et de faire
connaître au ministre des Transports les différents
éléments particuliers qui existent dans chacune des commissions
scolaires pour en tenir compte dans l'enveloppe?
Les enveloppes affectées par le ministre des Transports à
la suite des discussions faites au Conseil du trésor ne sont pas des
montants uniformes pour l'ensemble des régions du Québec que je
sache. Il y a le facteur de la distance qui est pris en compte, le facteur des
difficultés du réseau ou de la qualité du réseau.
Ce n'est pas pour rien d'ailleurs que la iogique veut que ce soit le
ministère des Transports qui statue là-dessus. C'est une
disposition heureuse. Cela lui appartient, compte tenu que normalement c'est le
ministère des Transports qui a la connaissance de son réseau. Et
parce qu'il connaît très bien son réseau, il devrait avoir
l'amabilité de l'adapter aux réalités et aux
particularités de chacune des commissions scolaires. On a vu d'ailleurs
à plusieurs endroits dans le projet de loi que le ministre acceptait,
avant que les articles prennent un effet d'application, qu'il y ait au moins
certaines consultations chez les personnes qui, à ma connaissance,
étaient beaucoup moins mises en cause, beaucoup moins concernées
que la situation qu'on vit à l'article 271.
À l'article 271, c'est on ne peut plus clair. Si le ministre des
Transports pouvait bénéficier des éléments
d'information additionnels lors d'une consultation obligatoire - que se
feraient un plaisir de lui transmettre toutes les commissions scolaires - sur
les éléments sur lesquels il s'appuie et qu'ii prétend
requise au niveau des commissions scolaires pour le transport scolaire, je suis
convaincu qu'il aurait avantage à aller quérir cette information
qui lui servirait à étoffer son dossier et à le rendre
plus crédible et plus adapté à la réalité
et, en conséquence, probablement plus sensible auprès des
officiers du Conseil du trésor.
J'ai eu l'occasion d'ailleurs de vivre une extraordinaire
expérience de quatre ans comme membre du Conseil du trésor au
gouvernement. C'est une école extraordinaire mais qui, en même
temps, veut dire que tu n'arrives pas là si tu n'es pas bien
étoffé, bien articulé ou si tu n'es pas en mesure d'avoir
un dossier qui, presque noir sur blanc, fait la preuve que ton besoin est bien
établi, clairement compréhensible. Quand ton dossier a à
traverser plusieurs étapes, plusieurs grilles d'analyse, plusieurs
spécialistes qu'on appelle les analystes du Conseil du trésor ou
les technocrates...
Mme Blackburn: Pour compétitionner avec les autres.
M. Gendron: II y a tout l'élément
compétition interne qui s'exerce avec ies collègues du Conseil
des ministres, ça prend un dossier passablement articulé pour ne
pas s'y prendre initialement à une couple de reprises. Si on formalisait
l'obilgation d'une consultation du ministère des Transports avec les
concernés, cela m'étonnerait beaucoup que l'éclairage ne
soit pas plus pertinent et plus conforme à une
réalité-terrain qui, de temps en temps, doit se traduire dans la
gestion du gouvernement. Si on ne veut pas la traduire dans la gestion du
gouvernement, on manque à nos responsabilités
ministérielles. Si une personne - à peu près pas
concernée parce qu'elle a eu la franchise de l'admettre tantôt
dans le projet de loi - exige d'être consultée par le
ministère des Transports avant d'aller au Conseil du trésor, il
me semble que c'est mettre un peu la charrue avant les boeufs. Le plus
concerné n'est sûrement pas le ministre de l'Éducation.
Devant les boeufs, devant les boeufs. Il nous l'a dit.
Une voix: Un ours, des ours. Un cerf, des cerfs.
M. Gendron: C'est cela, on peut faire un peu de grammaire.
L'amendement que J'ai proposé, M. le Président, est pour
que le ministre des Transports institue dans la loi cette consultation
formelle, obligatoire qui nous garantirait que dorénavant, quand il
irait négocier son enveloppe, ses critères, ses règles,
même si je reconnais que le deuxième, troisième et
quatrième alinéas ne devraient pas être là quant
à moi, il n'en demeure pas moins que les éléments que ces
alinéas touchent seraient justement une occasion rêvée,
importante, précise où le ministre des Transports pourrait
aborder ces éléments pour parfaire son dossier et s'assurer que
lorsqu'il demande une aide financière, au moins son aide
financière est complètement justifiée et provient d'une
demande bien analysée par les premiers concernés.
Je suis étonné de voir aussi qu'il aurait
été si simple que cette mention soit retenue, puisque comme j'ai
eu à le faire depuis plusieurs semaines, ici ou ailleurs. Notre
responsabilité, M. le Président, comme membre de l'Opposition, de
temps à autre, ce n'est pas de véhiculer nos petites
préoccupations personnelles, et ce devrait être Sa même
chose pour le ministre. Ce devrait être de véhiculer de temps en
temps l'intérêt collectif. Sur certains dossiers, je pense qu'il a
prouvé à quelques articles, à la suite de discussions que
nous avons eues, qu'il était animé, à certains endroits
par l'intérêt collectif plutôt que par sa perception des
choses ou celle de ses spécialiste.
Ici, ce que j'ai voulu traduire, c'est une demande de gens provenant du
milieu. Il y a des gens qui ont prétendu, et ce sont des gens qui sont
confrontés à cette réalité tous les Jours, comme je
le mentionnais tantôt... Est-ce qu'ils ont eu à vivre à un
certain moment l'insatisfaction d'une somme monétaire qui n'était
pas celle qu'ils s'attendaient de recevoir? Ce n'est pas mon problème.
Celui que j'ai, c'est de refléter leur demande à travers la
préoccupation de notre formation politique, où on sent que dans
certains cas, des demandes exprimées par des milieux n'ont pas du tout
été prises en considération par le ministre. Il a le droit
de le faire, c'est sa responsabilité de prendre des décisions,
mais aussi, c'est la mienne de dire que s'il y a des éléments
dont on ne tient pas compte, je peux au moins les acheminer au pouvoir
décisionnel, et c'est ce que nous faisons. C'est le moment de le faire,
c'est ce que je fais; mais je tiens au moins à indiquer que je fais cela
parce qu'il y a des intervenants qui connaissent le secteur, le domaine, et qui
ont prétendu que c'est une disposition qui viendrait améliorer le
projet de loi et sécuriser un certain nombre d'intervenants s'il y avait
la garantie que dorénavant le ministre des Transports a l'obligation de
faire une consultation avec les concernés.
Voilà les remarques que je voulais faire. Je ne veux pas prendre
plus de temps, parce que quand le ministre décide qu'il a la
vérité et qu'il s'assoit sur sa décision, tout ce qu'on
peut faire ce sont des représentations pour s'assurer que le message qui
nous a été véhiculé par d'autres, mérite
d'être entendu et transmis au bon endroit. C'est ce que j'ai fait, et je
n'ai pas d'autres arguments à soutenir sur cet article.
Le Président (M. Laporte): Merci, M. le
député d'Abitibi-Ouest. Mme la députée de
Chicoutimi.
Mme Blackburn: Merci, M. le Président. Je vais
évidemment dans le sens de l'amendement proposé par le
député d'Abitibi-Ouest. Je demanderais seulement au ministre,
étant donné qu'on a suspendu l'adoption de certains articles, si
on ne pourrait pas aussi s'informer des intentions ou des dispositions qui
pourraient être prises. Est-ce qu'on ne pourrait pas s'informer
auprès du ministre des Transports pour savoir comment il
réagirait, étant donné que cela ne concerne pas l'actuel
ministre, qui nous dit qu'il n'est pas concerné par cela? Est-ce qu'il
ne serait pas intéressant de connaître l'avis du ministre des
Transports là-dessus et ne serait-il pas normal également qu'on
le fasse?
Je voudrais simplement avoir la réaction du ministre, s'il dit
non, je vais essayer d'argumenter.
M. Ryan: Je n'en vois ni l'opportunité ni la
nécessité.
Mme Blackburn: Mais vous allez me permettre de ne pas partager
l'opinion du ministre. Il a imposé aux commissions scolaires une
série de consultations absolument sans précédent sur
toutes sortes de sujets. Dans certains cas, selon les commissions scolaires,
c'est même allé très loin, et lorsqu'il s'agit de questions
sur lesquelles les commissions scolaires, elles, devraient être
consultées, le ministre dit: Écoutez, cela ne me concerne pas.
Pourtant, il avoue que toute cette partie de la loi lui a été
imposée, mais il n'est pas capable de s'imposer à son
collègue pour réclamer que les commissions scolaires soient
consultées sur les conditions qui devront établir les
règles de fonctionnement d'un service qu'elles auront à
gérer. J'ai de la difficulté à suivre le ministre
là-dessus. J'ai de la difficulté à comprendre qu'il ne
veuille même pas - est-ce que tout à coup il a
décidé, ce soir, qu'il butait là-dessus, que
c'était fini? - aller consulter son collègue pour savoir si c'est
faisable ou non. À moins que le ministre me dise: J'ai eu une
contre-indication. Le ministre des Transports ne veut rien savoir des
commissions scolaires. Cela aurait de quoi nous inquiéter encore
davantage, mais au moins cela serait clair parce que je pense que dans une loi
comme dans la vie, de façon générale, on ne peut pas avoir
des règles pour les uns sans devoir les appliquer aux autres de
façon à peu près égale. On ne peut pas dire: Ce qui
est valable pour l'un ne l'est pas pour l'autre sous prétexte que c'est
dérangeant. Je trouve cela assez surprenant. (22 h 45)
D'ailleurs, dans son premier projet de loi, le ministre prévoyait
une gamme de consultations sans précédent, des obligations faites
aux commissions scolaires de consulter pour la moindre mesure et lui,
cependant, ne se faisait pas l'obligation de consulter le réseau au
moment de l'adoption de règlements ou de modifications à la loi.
La consultation, c'était bon pour les autres, mais ce n'était pas
bon pour lui. Là, le ministre des Transports doit le consulter, lui,
mais le ministre des Transports se fait le porte-parole des commissions
scolaires. Je ne suis pas sûre que le ministre soit la personne la plus
compétente. Je le dis sur la base de ce que le ministre nous a dit
tantôt. Je ne pense pas que le ministre soit la personne la plus
compétente pour bien comprendre ce qui est ou non dans
l'intérêt des commissions scolaires sur cette question. Quand on
l'a interrogé là-dessus, iI a dit: Je ne connais rien
là-dedans; elles m'ont imposé une partie de ce texte-là et
je ne le comprends pas plus que cela. Alors en même temps qu'il nous
avoue cela, il dit que c'est lui qui doit être consulté sur ces
dispositions. Cela m'étonne, parce qu'il me semble que ceux qui
devraient être consultés, ce sont ceux qui ont la
responsabilité d'offrir le service, ceux qui ont la
responsabilité de l'organiser et ceux qui vont répondre
vis-à-vis de leur clientèle de la qualité des
services.
Je ne comprends pas l'entêtement du ministre. À un moment
donné, quand il a décidé de se bloquer sur quelque chose,
indépendamment que ce soit logique, intelligent, cohérent avec le
reste du document, tout à coup, parce qu'il a le goût de gagner
quelque chose, il dit: C'est là-dessus, ce soir, que j'arrête. Il
est adulte, grand et responsable de façon générale. Il me
semble que c'est une mesure qui n'est pas majeure. Ma foi, je ne comprends pas
qu'à un moment donné, il se bute, j'allais dire comme un
adolescent. Je vais peut-être iui faire plaisir. Mais ce qui
m'étonne, ce que je ne comprends pas, c'est que, sur des choses comme
celles-là, qui ont de l'importance pour les commissions scolaires, qui
ne viennent pas déranger le ministre, surtout cette question, il
n'accepte pas une modification qui, en soi, est logique, cohérente avec
le reste du document qui prévoit de nombreuses consultations sur tous
ies plans. Sauf que lorsque les consultations doivent être faites par les
commissions scolaires, le ministre semble généreux. Lorsqu'on
doit consulter les commissions scolaires, il ne semble pas devoir faire preuve
de la même générosité.
Il serait peut-être intéressant, M. le ministre, qu'on
entende le conseiller juridique de la Fédération des commissions
scolaires là-dessus pour savoir ce qu'il en pense. Est-ce que le
ministre accepterait, M. le Président, qu'on l'entende sur cette
question?
M. Ryan: Non, M. le Président.
Le Président (M. Laporte): Vous êtes toujours dans
votre temps d'intervention. Au moment de la réplique du ministre, s'il y
a lieu, il exprimera son désir. Vous êtes toujours à
l'intérieur de votre temps d'intervention.
Mme Blackburn: M. le Président, je peux faire mon
intervention en deux ou trois temps.
Le Président (M. Laporte): Vous pouvez la faire en deux ou
trois temps. Absolument.
Mme Blackburn: Ce que je demandais au ministre, étant
donné qu'on est en train de parler de questions qui concernent au plus
haut point les commissions scolaires et comme il l'a fait à plusieurs
occasions, est-ce qu'il ne serait pas intéressant d'entendre l'avis du
conseiller juridique de la Fédération des commissions scolaires
là-dessus? La question est posée, M. le Président.
J'imagine que la décision appartient au président sur des
questions de cette nature? Alors, avec l'autorisation du président,
est-ce qu'on pourrait entendre, comme on l'a fait tout à l'heure sur une
autre question, le conseiller juridique de la Fédération des
commissions scolaires catholiques du Québec?
Le Président (M. Laporte): M. le ministre.
M. Ryan: C'est une question de jugement politique et nous n'avons
pas besoin de l'opinion du conseiller Juridique de la Fédération
des commissions scolaires catholiques. C'est une question proprement
politique.
Le Président (M. Laporte): II est déjà venu,
Mme la députée de Chicoutimi, à plusieurs reprises en
commission.
M. Ryan: Nous avons beaucoup de respect pour ses opinions
juridiques mais sur les questions politiques, le mandat appartient aux membres
de la commission.
Le Président (M. Laporte): II est de mise dans les
commissions parlementaires, cela a été évoqué
à plusieurs reprises, qu'avec le consentement des membres de la
commission, nous pouvons entendre un fonctionnaire ou toute autre personne.
Comme il n'y a pas de consentement, on n'est pas autorisé.
Mme Blackburn: M. le Président, comme on l'a fait pour
quelques articles touchant les personnes handicapées, où on a cru
utile de revenir, et on a été autorisé à le faire,
auprès des regroupements pour leur demander si une formulation leur
agréait, est-ce qu'on ne pourrait pas aussi suspendre l'adoption de cet
article de manière à attendre un peu, à faire les
vérifications auprès des commissions scolaires?
M. Ryan: M. le Président, réponse
négative.
Le Président (M. Laporte): Toujours dans le même
ordre d'idée et pour le bénéfice des membres de la
commission, il y a toujours la possibilité du consentement de l'ensemble
des membres de la commission d'effectuer soit la suspension ou, comme on l'a
dit tantôt, d'entendre une personne autre qu'un membre de la commission.
Comme il n'y a pas d'autorisation à ce moment-ci, on ne peut suspendre
l'étude de l'article.
Mme Blackburn: M. le Président, j'ai terminé. J'ai
essayé de faire valoir le point de vue des commissions scolaires qui
m'apparaissait tout à fait légitime et apporter en regard de
cette question une cohérence avec le reste du texte, je le rappelle,
dans ce projet de loi où, à de nombreuses occasions, pour de
multiples raisons, sur plusieurs objets, il est prévu que la commission
scolaire est tenue de consulter, soit un comité de parents, soit le
comité d'école ou les directeurs d'école. Il y a toute une
série d'articles qui touchent la consultation, sauf que lorsqu'il s'agit
des commissions scolaires, d'une exigence qui doit être faite dans la loi
à l'effet que les commissions scolaires soient consultées,
là, le ministre semble être un peu plus mesquin. Je trouve cela
infiniment déplorable. Je termine là-dessus, M. le
Président.
Le Président (M. Laporte): Est-ce que nous sommes...
M. Ryan: M. le Président, je demande le vote sur
l'amendement.
Le Président (M. Laporte): Sur le sous-amendement
présenté.
M. Ryan: Sur le sous-amendement.
Le Président (M. Laporte): Un appel nominal. Nous allons
faire lecture de ce sous-amendement. Il vise à modifier l'alinéa
premier de l'article 271. "Insérer après les mots "après
consultation" les mots "des commissions scolaires et".
Mme Blackburn (Chicoutimi)?
Mme Blackburn: Pour.
Le Président (M. Laporte): M. Gendron (Abitibi-Ouest)?
M. Gendron: Pour.
Le Président (M. Laporte): M. Ryan (Argen-teuil)?
M. Ryan: Contre.
Le Président (M. Laporte): M. Tremblay
(Rimouski)?
M. Tremblay (Rimouski): Contre.
Le Président (M. Laporte): M. Hains (Saint-Henri)?
M. Hains: Contre.
Le Président (M. Laporte): Trois contre, deux pour. Le
sous-amendement est rejeté. Nous passons maintenant à l'article
271 tel qu'amendé. Est-ce que les gens sont prêts à
s'exprimer sur l'article 271?
M. Gendron: Oui, je pense que j'ai eu l'occasion de le faire.
Le Président (M. Laporte): Est-ce que l'article 271 est
adopté?
M. Gendron: Oui.
Mme Blackburn: Un instant!
Le Président (M. Laporte): Tel qu'amendé?
M. Gendron: Non, un instant.
Le Président (M. Laporte): L'article 271.
Mme Blackburn: Un Instant, M. le Président.
Une voix: On l'a adopté sur division tout à
l'heure.
Le Président (M. Laporte): Non.
Mme Blackburn: C'est un sous-amendement.
Le Président (M. Laporte): Non, non.
Mme Blackburn: Si vous n'aviez pas dormi, vous auriez
entendu.
Le Président (M. Laporte): Si nous avions adopté
l'article 271, on n'aurait pas eu l'étude du sous-amendement.
Mme Blackburn: M. le Président, je voudrais proposer un
sous-amendement qui se lirait comme suit: "À l'article 271, ajouter
à la fin du dernier alinéa les mots "mais demeure responsable de
la qualité des services de transport auprès de ses
élèves".
Le Président (M. Laporte): Est-ce que vous pourriez me
faire parvenir la copie écrite du sous-amendement?
M. Gendron: Oui.
Le Président (M. Laporte): L'article 271 est
sous-amendé afin d'ajouter à la fin du dernier alinéa les
mots "mais demeure responsable de la qualité des services de transport
auprès de ses élèves". Donc, le dernier alinéa se
lirait ainsi: "La commission scolaire qui confie le transport de ses
élèves à une autre commission scolaire n'est pas
réputée organiser le transport de ces élèves au fin
du présent article, mais demeure responsable de la qualité des
services de transport auprès de ses élèves. "
Comme cet article vise à préciser une partie de
l'alinéa, c'est recevable. Mme la députée de
Chicoutimi?
Mme Blackburn: M. le Président. Il est sûrement
déplorable que le ministre s'absente lorsqu'il s'agit d'éviter ce
genre d'amendement ou de sous-amendement. C'est un sous-amendement puisque
l'article était déjà amendé. Je vais essayer de le
faire au moins au bénéfice des personnes et des quelques
ministériels qui restent ici. Je vais essayer de leur faire comprendre
comment cela peut être traumatisant pour un parent qui demeure à
la campagne, relativement loin des services administratifs d'une commission
scolaire qui n'organise pas son transport et doit s'adresser à une
commission scolaire voisine pour porter plainte sur la qualité du
transport, parce que c'est comme ça que ça se passe. Je le sais
parce que j'ai eu à faire cheminer une plainte d'un parent concernant le
transport de son enfant qui était assuré par une autre commission
scolaire. Je vous dis que je n'étais pas très familière
avec ces questions jusqu'au moment où la situation me fut amenée.
Les parents, sans moyens, moins familiers avec l'autre commission scolaire, ne
connaissaient pas les administrateurs de la commission scolaire et pouvaient
difficilement utiliser leur commissaire dans leur quartier pour pouvoir
défendre leur cause, parce que le commissaire allait s'adresser au
commissaire d'une autre commission scolaire. Cela ne se faisait pas non plus.
I! me semble tout à fait légitime et tout à fait
indiqué qu'il y ait dans la loi un article qui rassure les parents quant
à la responsabilité de la commission scolaire que leur enfant
fréquente en ce qui concerne la qualité du transport scolaire. Et
ce n'est pas tout.
Il faut avoir demeuré dans les petits villages, le
député de Rimouski connaît certainement cette situation. Il
y a sur son territoire une grande commission scolaire où on retrouve des
élèves qui ont de 25 à 30 milles, ceia donne une
quarantaine de kilomètres, pour se rendre à l'école. Ces
élèves sont transportés tous les matins et utilisent le
transport scolaire pendant une heure à une heure trente. Il arrive que
les parents soient insatisfaits pour un certain nombre de raisons. Quand on
sait que ces parents sont obligés de s'adresser à une commission
scolaire qui n'est pas la leur parce que la responsabilité de la
commission scolaire n'est pas garantie quant à la qualité du
transport si elle n'offre pas et n'organise pas elle-même le service, je
pense qu'on a un problème.
M. le Président, je n'ai pas l'intention de causer très
longuement là-dessus. Je n'avais pas non plus l'intention de prolonger
indûment les débats. Tout ce que je voulais m'assurer, c'est que
le ministre soit conscient que cette situation existe et que ça porte
préjudice à certains parents dont les démarches ne sont
pas facilitées lorsqu'il s'agit de porter plainte dans ces situations.
Que le ministre choisisse, parce qu'il est tanné, parce qu'il a son
voyage, parce qu'il ne veut plus rien entendre, de ne plus assister aux
discussions à cette commission, je trouve ça plutôt
cavalier et pas très responsable. Là-dessus, M. le
Président, j'aurais terminé. Il entre, à mon avis...
Le Président (M. Laporte): Sur le sous-amendement, M. le
député d'Abitibi-Ouest?
M. Gendron: Très rapidement, M. le Président. Je
pense que ma collègue avait raison de présenter ce
sous-amendement qui est tout à fait justifié et qui avait
été demandé d'ailleurs par des parents. On aura
l'occasion, à un autre article, de revenir dans le même sens
lorsqu'une commission scolaire ne peut pas dispenser l'enseignement à
des élèves souffrant de difficultés d'apprentissage ou de
problème de handicap physique ou mental et que c'est une autre
commission scolaire qui assume la responsabilité de ces enseignements.
Les parents sont venus
nous voir et nous ont dit qu'ils souhaiteraient qu'il y ait un article
à la loi qui prévoit que c'est la commission scolaire,
d'où les parents viennent, qui garde la responsabilité du suivi
et du plan d'intervention. Cette logique était tout simplement pour
permettre aux parents concernés d'avoir un interlocuteur sur leur
territoire plutôt que se vouer à toutes sortes de saints
méconnus ou mal connus. Dans ce sens-là, c'est exactement la
même chose ici. (23 heures)
Ma collègue indique que !a commission qui confie le transport de
ses élèves à une commission scolaire - cela veut dire
qu'elle ne le dispense plus; ce n'est plus elle qui en a la
responsabilité - n'est pas réputée pour organiser le
transport de ses élèves. Donc, que vient-on de dire? On vient de
dire que ce n'est plus moi qui suis responsable, c'est l'autre. Mais l'autre
commission scolaire qui a la responsabilité, quand les parents veulent
faire une représentation pour des difficultés qu'ils vivent, avec
l'ajout que ma collègue a présenté, demeure responsable de
la qualité des services de transport auprès de ses
élèves, cela signifie qu'on reconnaît que, pour les parents
concernés, c'est très clair que le mandataire, le responsable
à qui les parents peuvent discuter et parler, c'est la commission
scolaire comprise dans le territoire des élèves concernés.
Cela signifie également que la commission scolaire, tout en demeurant
responsable de la qualité des services de transport auprès de ses
élèves, pourrait elle-même porter des plaintes
auprès de celle qui dispense le service. Vous allez admettre avec moi
que cela n'a pas tout à fait la même valeur pour un plaignant de
se plaindre auprès d'une autre commission scolaire qui offre le service,
que si c'est la commission scolaire qui a toujours la responsabilité
morale du transport qui dit au contractuel avec qui elle a
négocié cette nouvelle responsabilité, qu'elle a
reçu un certain nombre de plaintes concernant la façon dont
s'aquitte la nouvelle commission par rapport à sa responsabilité
de dispenser le transport à ces élèves. Cela
m'apparaîtrait une disposition qui clarifie et qui permet de
sécuriser également les parents de ses élèves qui
sauraient à tout moment qu'ils peuvent compter sur la collaboration
d'une structure avec laquelle ils sont familiers. En règle
générale, les parents des élèves concernés
sont familiers avec leur commission scolaire, connaissent le directeur
général, connaissent le responsable des transports scolaires
parce qu'ils vivent dans ce milieu-là. Et, en conséquence, il est
beaucoup plus facile de faire une intervention directe auprès de ces
répondants qui, eux, pourraient acheminer la plainte ou les
représentations auprès de la direction de l'autre commission
scolaire qui a accepté, par contrat de services ou autrement,
d'organiser le transport de ses élèves. Il me semble que cela
ferait une disposition vraiment plus claire et cela contribuerait à
assurer que, en aucune façon, il y ait une espèce de - non pas un
vide juridique - non-désignation d'une personne toujours quel que soit
le type d'entente ou le type de services qu'une autre commission scolaire peut
dispenser à la commission scolaire des parents concernés. Il ya quelqu'un de connu qui pourrait faire le lien et la liaison constante
avec l'autre commission scolaire et ainsi assurer un meilleur service. Je pense
que l'objectif qu'on visait et l'objectif que doit viser l'article 271 dans le
fond, c'est qu'après que !e ministre des Transports a octroyé
à ces commissions scolaires des subventions et l'argent requis pour
faire le transport, il faut s'assurer qu'il se fasse de la meilleure
qualité possible et dans les meilleures conditions possible. Et, en
conséquence, on maintiendrait un lien permanent, ce qui aurait comme
avantage d'assurer la continuité de la qualité du transport. Je
ne veux pas allonger. Je pense que c'était clair. C'était
pertinent. C'était un amendement logique par rapport à une
bonification du dernier alinéa de l'article 271. Nous nous devions de le
présenter. On l'a fait. Et on espère que le ministre de
même que ses collègues sauront l'agréer.
Le Président (M. Laporte): Merci, M. le
député d'Abitibi-Ouest. Mme la députée de
Chicoutimi.
Mme Blackburn: À moins que le ministre "ait le goût
de réagir.
M. Ryan: Mme la députée de Chicoutimi a
parlé là-dessus tantôt.
Le Président (M. Laporte): Oui, mais elle a eu un temps de
parole à déterminer et elle a pu l'utiliser à deux ou
trois reprises. Vingt minutes.
M. Ryan: Combien de temps reste-t-il, pour notre information?
Le Président (M. Laporte): Pour votre information?
M. Ryan: Et notre tranquilité. Pardon?
Le Président (M. Laporte): Douze minutes. Mme la
députée de Chicoutimi.
M. Ryan: On a le temps de lire une couple d'articles.
Mme Blackburn: Oui, M. le Président. Juste pour demander
au ministre de... Parce que le ministre, tout à l'heure, m'a dit:
Écoutez, la commission scolaire demeure responsable. Si tel était
le cas, lorsque la commission scolaire conclut des ententes pour donner des
services éducatifs à un élève soit du professionnel
ou à un élève handicapé - on sait que c'est le cas
- le ministre a été obligé d'introduire une modification
dans la loi pour s'assurer que la commission scolaire d'origine demeurait
respon-
sable de la qualité. Dans ce sens-là, il n'est pas juste
de dire que la commission scolaire demeure responsable, si ça n'est pas
indiqué, pour la même raison qu'il a cru utile de le faire dans le
cas des services d'enseignement professionnel ou aux personnes
handicapées. C'est juste là-dessus que je voulais... Je pense que
tout à l'heure, il a dit une information qui n'est pas juste. Il n'est
pas vrai que selon le libellé actuel de la loi, la commission scolaire
d'origine demeure responsable.
Le ministre sera d'accord avec moi lorsque je lui dis qu'il est
difficile pour un parent de faire valoir ses droits auprès d'une
commission scolaire qui n'est pas la sienne, devant des commissions scolaires
qui n'ont aucun compte à lui rendre. C'est ça l'affaire. C'est
ça, la question. Dans ce sens-là, il me semble que ce n'est pas
une modification qui viendrait bouleverser l'économie
générale de la loi. J'ai terminé.
Le Président (M. Laporte): Merci, Mme la
députée de Chicoutimi, pour votre intervention sur le
sous-amendement présenté à l'article 271 qui vise à
ajouter, à la fin du dernier alinéa, les mots "mais demeure
responsable de la qualité des services de transport auprès de ses
élèves".
M. Gendron: Vote nominal.
Le Président (M. Laporte): Vote nominal. Mme Blackburn
(Chicoutimi)?
Mme Blackburn: Pour.
Le Président (M. Laporte): M. Gendron (Abitibi-Ouest)?
M. Gendron: Pour.
Le Président (M. Laporte): M. Ryan (Argen-teuil)?
M. Ryan: Contre.
Le Président (M. Laporte): Mme Dougherty
(Jacques-Cartier)?
Mme Dougherty: Contre.
Le Président (M. Laporte): M. Hains (Saint-Henri)?
M. Hains: Contre.
Le Président (M. Laporte): M. Hamel (Sherbrooke)?
M. Hamel: Contre.
Le Président (M. Laporte): Vous êtes quatre contre
deux. Le sous-amendement est rejeté, sur l'article 271
sous-amendé.
M. Gendron: Adopté sur division.
Le Président (M. Laporte): Adopté sur division.
J'appelle l'article 272. L'article 272 a été amendé et se
lit comme suit...
M. Ryan: M. le Président, si vous voulez me permettre.
Le Président (M. Laporte): Oui, M. le ministre.
M. Ryan: Je vais déposer dans cinq minutes une version
retouchée de l'article 272 que je voudrais déposer. Je
demanderais peut-être que nous fassions un ajournement de cinq minutes en
attendant.
Le Président (M. Laporte): M. Gendron? M. Gendron:
Agréé.
Le Président (M. Laporte): Agréé. On ajourne
nos travaux pour cinq minutes.
(Suspension de la séance à 23 h 9)
(Reprise à 23 h 20)
Le Président (M. Laporte): À l'ordre, s'il vous
plaît!
La commission reprend ses travaux. J'appelle l'article 272. L'article
272 est remplacé par le suivant: 272 "Le ministre des Transports peut
retenir ou annuler tout ou partie du montant de toute subvention au transport
des élèves lorsque l'une des dispositions de la présente
loi relativement au transport des élèves ou des règlements
pris en vertu de l'article 417 ou 419 n'est pas respectée. " Sur
l'article 272, tel qu'amendé, M. le ministre.
M. Ryan: C'est une simplification, M. le Président, dans
le concept de diminution de la subvention. Nous l'avons laissé tomber
pour conserver seulement le concept de rétention de la subvention ou de
l'annulation, l'idée de rétention pouvant comporter celle de
diminution. Si on retient la subvention, c'est parce que le ministre a des
doutes quant à l'opportunité de la verser. Il peut arriver que
les négociations qu'il aura avec la commission scolaire concernée
mènent à la conclusion que la subvention doit être
diminuée, certains services n'ayant pas été rendus. Ce
n'est pas nécessaire de le dire. Avec la rétention, la
négociation peut conduire, soit au maintien du montant, soit à
une diminution, soit à une annulation. La rétention est
l'élément capital ici. Il peut arriver qu'en l'absence ou
à défaut par la commission scolaire concernée de
s'acquitter de sa responsabilité, le ministre se sente obligé
d'annuler la subvention, estimant qu'elle n'est pas due.
Le Président (M. Laporte): Merci, M. le ministre. Sur
l'article 272, tel qu'amendé? Pas de commentaires?
M. Gendron: Très rapidement.
Le Président (M. Laporte): M. le député
d'Abitibi-Ouest.
M. Gendron: J'estime qu'effectivement, la présentation du
ministre est suffisamment claire en termes d'explication. La seconde partie
qu'il a éliminée n'était pas requise, compte tenu que le
ministre des Transports a toujours cette capacité, soit avec
l'expression de retenir ou d'annuler. Je pense que c'est une disposition
heureuse à laquelle je souscris.
Le Président (M. Laporte): L'article 272 est-il
adopté tel qu'amendé?
M. Gendron: Adopté.
Le Président (M. Laporte): II est adopté. Je vous
remercie. Nous passons à la section VII, Taxation, Dispositions
préliminaires. J'appelle l'article 273. Un instant!
M. Ryan: On aborde un chapitre entièrement
différent sur des concepts tout à fait autres. Je pense qu'il
serait mieux qu'il y ait une certaine suite dans l'examen qu'on fera.
Le Président (M. Laporte): Par consentement de la part de
l'ensemble des membres, la commission ajourne ses travaux sine die.
(Fin de la séance à 23 h 24)