Les versions HTML et PDF du texte du Journal des débats ont été produites à l'aide d'un logiciel de reconnaissance de caractères. La version HTML ne contient pas de table des matières. La version officielle demeure l'édition imprimée.
(Onze heures trente-huit minutes)
Le Président (M. Houde): Je déclare la
séance ouverte. Je rappelle le mandat de la commission qui est de
procéder à l'étude détaillée du projet de
loi 107, Loi sur l'instruction publique. Je demande au secrétaire s'il y
a des remplacements ce matin.
Le Secrétaire: Oui, M. le Président. M. Houde
(Berthier) remplace M. Parent (Sauvé).
Fonctions et pouvoirs du ministre de
l'Éducation
Le Président (M. Houde): Nous allons donc procéder.
La section II, Fonctions et pouvoirs du ministre de l'Éducation est
changée par Fonctions et pouvoirs du ministre... Oh! Excusez, c'est
remplacer l'intitulé de la section II du chapitre VII par le suivant:
Section II, Fonctions et pouvoirs du ministre de l'Éducation.
Bon. J'appelle l'article 422. 1. Je vais vous le lire: Insérer,
après l'intitulé de la section II du chapitre VI les articles
suivants: "Le ministre veille à la qualité des services
éducatifs dispensés par les commissions scolaires. "Pour
l'exercice de cette fonction, il établit notamment des modalités
d'application des dispositions des régimes pédagogiques. Ces
modalités peuvent prévoir toute mesure en vue de permettre
l'application progressive des dispositions des régimes
pédagogiques. " M. le ministre.
M. Ryan: C'est un ajout qui découle, je pense bien, de
l'expérience faite depuis déjà 25 ans qu'existe le
ministère de l'Éducation. Les dispositions législatives
actuelles sembleraient indiquer que la fonction du ministre de
l'Éducation est surtout administrative ou budgétaire, de l'ordre
des choses bureaucratiques en matière d'éducation comme
établir des programmes, sanctionner des examens, des choses comme
celles-là. Il faut bien qu'il y ait un principe fondamental qui
sous-tende tout l'édifice et le principe fondamental, c'est la
responsabilité qui est conférée au ministre de veiller
à la qualité des services éducatifs dispensés par
les commissions scolaires étant donné que ce sont des commissions
scolaires qui dispensent les services et que le ministre ne le fait pas
directement, bien que sa responsabilité soit celle-là.
Le Président (M. Houde): M. le député
d'Abitibi-Ouest.
M. Gendron: M. le Président, il est un peu
étonnant, même si je pense que les explications du ministre sont
fondées, que cette préoccupation d'asseoir la
responsabilité ministérielle sur des dispositions administratives
n'ait pas été prévue dès le départ dans
l'économie générale du projet de loi 107. J'aimerais que
le ministre nous indique pourquoi. Ce n'est sûrement pas à la
suite de représentations de groupes. Je regarde les consultations et je
ne suis pas capable de voir à quel moment, à la suite des
consultations, des groupes auraient dit au ministre: On trouve que vous n'y
allez pas assez fort pour asseoir vos responsabilités administratives.
C'est quoi, les justifications, les éléments neufs? Je pense que
c'est important. C'est quoi, les éléments neufs qui ont fait
qu'à un moment donné, dans les amendements proposés, le
ministre de l'Éducation s'est rendu compte que, d'après lui, il y
avait un certain vide? Je veux bien croire que c'est peut-être bien
à la mode, les vides juridiques à la suite de ce qui vient de
nous arriver, mais, au-delà de ça, qu'est-ce qui vous a
motivé à envisager une disposition plus serrée?
Le Président (M. Houde): M. le ministre.
M. Ryan: M. le Président, je pense qu'ici c'est une
affaire de concordance finalement, pas autre chose. Déjà, dans la
version initiale du projet de loi 107, nous avons introduit un article 553
auquel il sera utile de se référer. C'est là qu'on trouve
l'explication de ce qui est proposé ici.
M. Gendron: Vous avez dit l'article 503?
M. Ryan: Non, l'article 553 où vous pouvez lire ceci. Je
vais laisser au député le temps de le retrouver.
M. Gendron: Je l'ai.
M. Ryan: Vous l'avez. Vous voyez, "l'article 2 de la Loi sur le
ministère de l'Éducation est remplacé par le suivant:
"Dans les domaines de sa compétence, le ministre a la
responsabilité de promouvoir l'éducation, d'assurer le
développement des institutions d'enseignement et de veiller à la
qualité des services éducatifs dispensés par ces
institutions. "
C'est une concordance avec ceci. C'est un article qui vient plus loin.
La Loi sur le ministère de l'Éducation est étrangement
discrète sur ces responsabilités fondamentales du ministre de
l'Éducation.
M. Gendron: Elle est complètement discrète sur ses
responsabilités? Il n'y a aucune disposition dans la Loi sur
l'instruction publique qui vous donne...
M. Ryan: Dans la Loi sur l'instruction
publique, non, sauf quand on dit: Le ministre doit approuver les projets
de construction, le ministre approuve les programmes et une série de
choses, mais une disposition fondamentale indiquant sur quoi reposent toutes
ses responsabilités particulières, il n'y en avait pas.
M. Gendron: Vous avez sûrement dans les mains l'article 2
de la loi du ministère. Qu'est-ce qu'il dit? Est-ce que le ministre
pourrait nous lire l'article 2?
M. Ryan: Oui, nous l'avons. Est-ce que vous avez le texte de la
Loi sur le ministère de l'Éducation?
M. Gendron: Non, vous dites qu'il est remplacé. Cela ne
peut pas être ça.
M. Ryan: La Loi sur le ministère de l'Éducation, on
va vous la donner.
M. Gendron: Est-ce à dire que l'article 553, qu'on vient
non pas d'adopter parce qu'on va y arriver plus tard, serait libellé
dans exactement les mêmes termes ou si c'est une concordance qui va
éliminer l'article 553 quand on sera rendus là?
M. Ryan: Non, non, l'article 553 va demeurer. C'est une
modification à la Loi sur le ministère de l'Éducation.
Cela va demeurer, à moins d'avis contraire et on va entendre des
arguments comme toujours. On ne le sait jamais avant. Voyez-vous, actuellement,
dans la Loi sur le ministère de l'Éducation, on dit ceci: "Le
ministre élabore et propose au gouvernement des politiques relatives aux
domaines de sa compétence; il en dirige et en coordonne l'application.
Le ministre a également charge de l'application des lois confiées
à sa responsabilité. "Dans les domaines de sa compétence,
le ministre a la responsabilité de promouvoir l'éducation - c'est
cet article-ci qui sera remplacé par celui que nous avons mis à
l'article 553 - d'assister la jeunesse dans la préparation et
l'orientation de son avenir et d'assurer le développement des
institutions d'enseignement. " Alors, on garde le concept de promouvoir
l'éducation, assurer le développement des institutions
d'enseignement. On enlève la référence exclusive à
la jeunesse parce que cela comprend également la population adulte et on
ajoute le concept "veiller à la qualité des services
éducatifs dispensés par ces institutions. "
M. Gendron: Dans le premier... Excusez.
M. Ryan: Là, la concordance avec ce que nous avons est
assez parfaite, n'est-ce pas?
Le Président (M. Houde): M. le député
d'Abitibi-Ouest.
M. Gendron: Oui, merci pour l'information. Dans le premier
alinéa de l'article 422. 1, c'est écrit: "Le ministre veille
à la qualité des services éducatifs. " Est-ce que vous
êtes en mesure de nous donner un peu plus de précisions quant
à la portée juridique de ce que ça signifie? Si on met une
disposition dans un projet de loi, M. le ministre, II faut être en mesure
d'avoir une évaluation sur l'implication juridique. Si je trouve que le
ministre ne veille pas assez bien à la qualité des services
éducatifs dispensés, c'est quoi, mon recours en termes
d'implication juridique? Est-ce que c'est juste... Et vous, également,
auprès des commissions scolaires, concrètement, de quelles sortes
de recours juridiques disposez-vous?
M. Ryan: Une conséquence juridique possible de ceci, c'est
que disons que le ministre institue une enquête sur une commission
scolaire en vertu de pouvoirs qui lui seront donnés
ultérieurement, à ce moment-là, si on se fie uniquement
aux textes actuels, on pourrait avoir des controverses légales quant
à savoir si l'enquête peut porter uniquement sur des aspects
administratifs ou si elle peut porter également sur des aspects
pédagogiques, sur la qualité de l'éducation, tandis qu'en
ajoutant ceci, on a une chose claire. On a un fondement qui est beaucoup plus
clairement établi. De même, si le ministre entend parler d'une
situation comme certaines qui ont retenu notre attention au cours des derniers
jours, il ne s'expose pas à se faire dire: II n'y a pas
d'irrégularités ici. Il n'y a rien d'illégal. Cela ne
regarde pas le ministre de l'Éducation. Cela nous regarde uniquement,
nous, comme établissement privé ou comme commission scolaire.
Avec la disposition qui sera ajoutée, on a une chose claire et
tout le monde sait que, s'il y a quelque chose qui ne marche pas dans
l'éducation, au bout de la ligne, il y a une personne qui a le mandat
d'y veiller.
M. Gendron: Oui, mais le ministre doit se rappeler qu'à
l'article 438 - là, on est à l'article 422 - il est
indiqué que "le ministre peut charger" et ainsi de suite... En tout cas,
dans votre pouvoir d'enquête, vous avez indiqué "quelque
matière se rapportant à la qualité et à
l'organisation. " Par rapport aux explications que vous venez de me donner, je
trouve que vous étiez bien disposé et bien culotté
à l'article 438. Alors, quelle est l'idée d'ajouter ça
à l'article 422?
M. Ryan: C'est pour l'ensemble de ses fonctions. Quand il
préside à la préparation des programmes, par exemple, il
n'approuve pas ça tout d'un coup. Cela ne lui arrivera pas sur son
bureau un bon jour, un nouveau programme d'enseignement religieux ou
d'enseignement du français. Il va être appelé à
présider à ça à différentes étapes.
Il veille toujours à la qualité.
M. Gendron: Le problème, c'est qu'à l'article 422.
1 vous admettrez, M. le ministre, que, premièrement, c'est un peu flou.
Je ne suis pas convaincu que ça va vous donner la sécurité
que vous souhaitez. Au moins, dans l'ancienne disposition modifiée par
l'article 553, vous avez dit: On va indiquer les "institutions d'enseignement",
alors qu'ici, à l'article 422, vous vous contentez de dire: "Le ministre
veille à la qualité des services éducatifs
dispensés par les commissions scolaires. "
J'aimerais bien mieux l'expression "dans les institutions
d'enseignement", parce que, là, au moins, ça montre qu'il n'y a
pas un jugement que c'est uniquement le public qui, encore là, pourrait
être de travers. Je ne vois pas que cette même
sécurité que vous voulez vous offrir de veiller... Sur le fond,
je ne suis pas trop en désaccord. Par contre, si vous voulez veiller
à la qualité des services éducatifs, il me semble que vous
devriez veiller à la qualité des services éducatifs
dispensés dans l'ensemble des institutions d'enseignement du
Québec. Cela inclut le privé. Cela inclut des permis
spéciaux dont vous pouvez disposer comme ministre pour des types
d'enseignement particuliers et la reconnaissance également de formation
spécifique.
M. Ryan: Justement, je pense qu'on est d'accord sur le fond.
C'est pour cela que, dans l'article 553, on n'a pas la même formulation
que dans l'article 422; là, nous traitons de la Loi sur l'enseignement
primaire et secondaire public. Il n'est pas question de l'enseignement
privé dans notre loi. On a une Loi sur l'enseignement privé. Le
ministre de l'Éducation, lui, applique les deux. Dans les attributions
générales qui lui seront données à l'article 553,
il y a celle d'assurer la qualité des services éducatifs
dispensés par les institutions d'enseignement. Là, cela comprend
autant le privé que le public. C'est là qu'il faut le mettre.
M. Gendron: J'achèterais votre argument à la
condition que, dans la Loi sur l'enseignement privé, il y ait une
disposition similaire.
M. Ryan: Oui. Au printemps prochain, nous avons l'intention de
retoucher substantiellement la Loi sur l'enseignement privé et c'est un
des points qui devraient être prévus. Je peux vous en donner
l'assurance parce que j'ai eu l'occasion de commander quelques enquêtes
du côté des établissements privés au cours des
derniers mois. Je me suis aperçu que les fondements juridiques sur
lesquels reposaient mes interventions étaient assez flottants.
M. Gendron: M. le ministre, reconnaissez-vous que, si vous n'avez
pas de dispositions habilitantes dans la Loi sur l'enseignement privé -
on se parle entre nous - il n'y a pas grand changement potentiel? Il faut
prévoir et il faut que vous ayez la conviction comme ministre que cela
prend des dispositions habilitantes pour étendre cette
responsabilité également à l'ensemble des institutions
d'enseignement.
M. Ryan: D'accord. Je vous assure que, s'il n'en dépend
que de moi, le pouvoir d'enquête qui est prévu à la Loi sur
l'enseignement primaire et secondaire public doit également exister dans
la Loi sur l'enseignement privé. Il n'y a pas de raison qu'on ait deux
poids, deux mesures ici. Il peut se présenter des situations justifiant
une enquête autant d'un côté que de l'autre, dans un secteur
que dans l'autre. Tout le monde n'aura pas l'occasion de se
référer à la Loi sur le ministère de
l'Éducation. Qu'on ait cette mention ici, je pense que cela
complète le tableau.
M. Gendron: Adopté sur division.
Le Président (M. Houde): L'article 422. 1 est
adopté sur division. J'appelle l'article 422. 2: "Le ministre peut, aux
conditions qu'il détermine, exempter une catégorie
d'élèves qu'il indique de l'application de certaines
règles de sanction des études ou des acquis. "
M. Ryan: C'est une chose qui existe déjà dans le
régime pédagogique et qui était transférée
par la loi 3. Cela donne une assise juridique plus solide.
M. Gendron: À ma connaissance, M. le ministre, vous avez
déjà ce pouvoir-là à l'article 413. C'est on ne
peut plus clair.
M. Ryan: Voulez-vous, je vais demander l'explication à
mes conseillers juridiques pour leur donner au moins une chance de justifier
leur...
Le Président (M. Houde): Si quelqu'un veut s'approcher
pour donner l'explication?
M. Ryan: II y a deux questions que je voudrais poser à mes
conseillers juridiques. D'abord, est-ce que c'était écrit dans
cette version ou dans une version semblable dans la loi 3? Deuxièmement,
pourquoi cela n'est-il pas déjà couvert par d'autres articles du
projet de loi?
M. Gendron: Très précisément, M. le
conseiller juridique, nous, on pense que ce que vous écrivez là,
c'est une redondance.
M. Ryan: Par rapport à quel article?
M. Gendron: Le nouvel article 413. On ne peut jamais parler des
anciens articles; ils ont à peu près tous été
modifiés. L'article 413 modifié au paragraphe 10°, on l'a sur
papillon. C'est un papillon, ce n'est pas dans le cahier.
Le Président (M. Houde): Si vous voulez vous
identifier.
M. Dupont (Côme): Côme Dupont. L'article 413...
Le Président (M. Houde): Allez-y!
M. Dupont:... au nouveau paragraphe 9°, c'est la
possibilité de déroger à une disposition pour des raisons
humanitaires. Donc, autoriser un élève... C'est pour permettre
à une commission scolaire de déroger. Ici, cela permet au
ministre de déroger a priori en vertu de la loi, afin d'établir
de nouvelles règles de sanction des études.
M. Gendron: Est-ce que le ministre a bien compris ce que M.
Dupont vient de dire?
M. Ryan: Oui.
M. Gendron: Bon, s'il a bien compris, je lis attentivement le
paragraphe 10° "permettre, aux conditions et dans la mesure
déterminées par le ministre - donc, c'est le ministre qui
détermine les conditions et les mesures - à une commission
scolaire d'exempter... " Alors, je reconnais, M. le Président,
qu'à l'article 413, paragraphe 10°, c'est toujours le ministre,
à ses conditions, qui autorise une commission scolaire à exempter
une catégorie d'élèves.
J'ai de la misère à comprendre qu'après avoir dit
ça, par-dessus ça, le ministre se donnerait un pouvoir
général, à ses conditions, "d'exempter une
catégorie d'élèves qu'il indique de l'application de
certaines règles de sanction des études ou des acquis". On ne
peut pas dire: Ce sera à mes conditions et c'est la commission scolaire
qui sera autorisée à le faire et, après avoir dit
ça, oublier ce qu'on vient de dire. En plus de ça, le ministre
conserve le pouvoir de procéder unilatéralement. C'est
incompatible, en tout cas, selon moi.
M. Ryan: Regardez, ce ne l'est pas du tout à mon jugement,
parce que la règle générale peut très bien
être ce qui est prévu à l'alinéa 10° de
l'article 413: "Permettre, aux conditions et dans la mesure
déterminées par le ministre, à une commission scolaire
d'exempter une catégorie d'élèves de l'application d'une
disposition du régime pédagogique. " Mais là, nous sommes
dans un domaine où il peut surgir, au moment le plus imprévu, des
situations que personne n'aurait pu soupçonner, qui requièrent
une attention et même une solution prochaine. Si on n'a pas une
disposition habilitante de cette nature dans la loi, il pourrait arriver qu'on
cause un préjudice très sérieux à une
catégorie de personnes. Surtout, ici, ça peut s'appliquer...
Comme il est libellé, le texte peut-il s'appliquer également aux
élèves réguliers et aux adultes ou bien seulement aux
élèves réguliers?
M. Dupont: L'article 413, aux élèves
réguliers.
M. Ryan: L'article 422. 2?
M. Dupont: L'article 422. 2, c'est n'importe qui.
M. Ryan: Je pense qu'on doit se garder de la flexibilité
ici, parce que ça peut également embrasser les
élèves adultes. On ne sait pas toutes les situations qui vont
nous être présentées. On ne peut pas prévoir tout
ça dans la réglementation du régime pédagogique. Je
pense qu'il faut garder une marge qui m'apparaît nécessaire.
Le pouvoir, comme le dit mon conseiller, est déjà dans le
régime pédagogique. Quand on avait adopté le projet de loi
3, on avait changé des choses et on avait mis ce pouvoir dans le texte
législatif. Là, c'est ce que nous faisons ici. En même
temps, nous créons la possibilité pour les commissions scolaires
de régler la très grande majorité des problèmes qui
vont surgir. Ce n'est pas pour rien que nous avons ajouté le paragraphe
10° à l'article 413.
Il nous est arrivé un cas intéressant l'autre jour, celui
des Plymouth Brethren qui étaient venus comparaître ici et qui
présentaient une situation spéciale. Je crois avoir
déjà dit en commission parlementaire que ce problème est
réglé maintenant. J'avais l'autorité, par le régime
pédagogique, de le faire, mais on aurait pu contester au point de vue
légal les fondements de ça.
M. Gendron: Une dernière question, peut-être. M. le
ministre vient de dire que c'est compris dans la loi 3. Nous, on a de la
difficulté à le trouver et on pense la posséder pas
mal.
M. Ryan: Pardon?
M. Gendron: On a de la difficulté à trouver
où c'est précisément inclus dans la loi 3.
M. Dupont: Ce n'est pas dans la loi 3 telle qu'elle a
été adoptée. Il y a eu un projet de loi qui a
été adopté après pour modifier la loi 3, pour
réintégrer ce pouvoir à l'article 447. C'est le projet de
loi qui a été adopté pour mettre en vigueur l'article 510,
la loi 133 de 1985.
Une voix: Quel mois?
M. Ryan: Je m'en souviens très bien. Vous vous souvenez
très bien de la loi 133.
M. Gendron: La loi 133, oui. Je ne me souviens pas de cette
disposition.
M. Ryan: On va la faire sortir.
Le Président (M. Houde): On pourrait peut-être la
faire sortir dans le courant de l'après-midi.
M. Gendron: Non, ça va aller.
M. Ryan: Mais je pense qu'on peut se fier...
M. Gendron: Ma question, ce n'était pas ça. C'est
que le ministre avait affirmé qu'elle était dans la loi 3. On ne
la trouvait pas. J'étais inquiet. On pense qu'on connaît bien la
loi 3. On peut se tromper, mais on peut faire...
M. Ryan: On va retracer le texte de la loi 3 dûment
amendé par la loi 133.
Le Président (M. Houde): Est-ce que l'article 422. 2 est
adopté?
M. Gendron: Adopté sur division.
Le Président (M. Houde): Adopté sur division.
J'appelle l'article 423. Remplacer l'article 423 par le suivant: "Le ministre
établit, à l'éducation préscolaire, les programmes
d'activités de formation et d'éveil et, à l'enseignement
primaire et secondaire, les programmes d'études dans les matières
obligatoires ainsi que dans les matières à option
identifiées dans la liste qu'il établit en application de
l'article 425 et, s'il l'estime opportun, dans les spécialités
professionnelles qu'il détermine. "Ces programmes comprennent des
objectifs et un contenu obligatoires et peuvent comprendre des objectifs et un
contenu indicatifs qui doivent être enrichis ou adaptés selon les
besoins des élèves qui reçoivent les services. "Il peut,
en outre, établir des programmes d'alphabétisation et de
formation présecondaire et secondaire pour les services éducatifs
pour les adultes. " M. le ministre. (12 heures)
M. Ryan: M. le Président, avant de discuter explicitement
de l'article 423, il faudrait peut-être donner quelques explications
générales aussi sur les articles qui suivent. Il est fait mention
dans l'article 423 des mesures que le ministre pourra prendre en ce qui touche
les services éducatifs pour les adultes et les enseignements de type
professionnel. Il est question plus loin, aux articles 427 et 428, de ces
sujets. Je voudrais dire en gros l'économie des modifications que nous
proposons à cet égard.
En ce qui touche les enseignements professionnels, c'était
l'élément autour duquel gravitait l'essentiel de la discussion
avec les commissions scolaires. Nous établissions, dans la version
originale du projet de loi... Si on veut prendre l'article 428 juste une
minute, je pense que ce ne sera pas une mauvaise chose.
Le Président (M. Houde): Allez, M. le ministre.
M. Ryan: On disait: "Le ministre peut établir la liste des
spécialités professionnelles ou des services particuliers (... )
qu'une commission scolaire est autorisée à dispenser. " On
ajoutait un deuxième alinéa: La commission scolaire en regard de
laquelle la liste est établie perd compétence relativement
à ces spécialités. La Fédération des
commissions scolaires a soutenu que nous allions trop loin. Nous lui avons fait
comprendre que, d'un côté, nous avions un problème aussi de
distribution rationnelle des subventions aux commissions scolaires pour les
fins de l'enseignement professionnel. Après discussion avec les
porte-parole de la fédération, nous en sommes venus à
mettre au point un texte à l'article 428 qui a été
jugé acceptable par la Fédération des commissions
scolaires où nous disons essentiellement...
M. Gendron: Juste une seconde, on ne l'a pas.
M. Ryan: Oui, vous l'avez dans le cahier bleu.
M. Gendron: Ah, c'est celui de la modification
proposée.
M. Ryan: L'article 428, il reste dans l'état où il
est là. On dit essentiellement: "Le ministre peut établir la
liste des spécialités professionnelles qu'une commission scolaire
est autorisée à organiser aux fins de subventions pour les
personnes relevant... " Aux fins de subventions. On ajoute, au deuxième
alinéa: "Ne sont pas admissibles aux subventions allouées par le
ministre de l'Éducation les dépenses faites par une commission
scolaire en regard de laquelle la liste est établie pour l'organisation
de spécialités professionnelles qui n'y sont pas
mentionnées", dans cette liste-là.
Là, on maintient le principe de la compétence et de la
liberté d'initiative d'une commission scolaire dans ces domaines, mais,
en même temps, l'aire dans laquelle peuvent se situer les subventions
versées par le ministre est assez clairement définie.
Tantôt, quand nous arriverons là, on fera une modification de
même nature pour l'article 427 traitant de l'éducation des
adultes. On a laissé tomber ce qui touche les services particuliers aux
élèves handicapés. On a d'autres clauses pour cela. Ici,
cela réduit, par conséquent, la portée de ce qu'on lit
à l'article 423.
C'est pour cela que je voulais faire cette explication pour l'article
427 et l'article 428. Je pense qu'il faut lire l'article 423 à la
lumière de ce qui viendra tantôt concernant l'enseignement
professionnel et les services éducatifs pour les adultes. Cela
étant dit, le reste de l'article reprend substantiellement les
dispositions qu'on trouvait déjà dans la loi 3.
M. Gendron: Oui, c'est mon avis. Sur
l'article 423, j'ai une seule question. J'aimerais que le ministre nous
donne une précision ou des précisions, si c'est le cas. D'abord,
il Indique que "ces programmes comprennent des objectifs et un contenu
obligatoires"; personne ne peut ne pas comprendre cela. Il ajoute: "et peuvent
comprendre des objectifs et un contenu indicatifs. " Alors, là, je ne
sais pas. Indicatif est au pluriel. Je ne sais pas si le ministre veut dire des
objectifs indicatifs ou si c'est un contenu indicatif.
M. Ryan: Ce sont les deux. M. Gendron: Ce sont les deux?
M. Ryan: Les deux, oui.
M. Gendron: "Des objectifs et un contenu indicatifs. " Qu'est-ce
que vous voulez dire plus précisément?
M. Ryan: II y a des objectifs prioritaires, des objectifs
jugés essentiels. On peut ajouter des objectifs complémentaires
qui se situent dans la même ligne et qui vont un peu plus loin, en
particulier pour des catégories d'élèves qui en seraient
capables. On peut dire, par exemple: Comme objectif essentiel, il faudra que
les élèves aient lu pendant le premier semestre tel chapitre de
tel ouvrage. Comme objectif Indicatif, on peut très bien indiquer que ce
serait hautement préférable qu'ils lisent tout l'ouvrage s'ils en
sont capables.
M. Gendron: Vous prétendez que la détermination de
ces objectifs indicatifs doit être assumée comme
responsabilité par le ministre? Je parle toujours dans le
complémentaire?
M. Ryan: Ce qu'il y a d'intéressant ici, c'est que le
ministre doit l'indiquer. Dans le guide pédagogique qui va être
publié, II faut que ce soit indiqué. Cela indique clairement la
marge de manoeuvre qui est laissée à la commission scolaire.
Quand c'est indicatif, ce n'est pas obligatoire.
M. Gendron: Oui, c'est parce que le problème - vous le
reconnaissez probablement, M. le ministre - c'est que vous dites:
C'était déjà dans la loi 3. Pas tout à fait, parce
que, dans la loi 3, c'était écrit: "Et les contenus indicatifs
qui peuvent"; donc, II n'y a pas d'obligation dans la loi 3. Vous, vous dites:
Cela peut comprendre des objectifs et un contenu indicatifs, mais qui doivent
être enrichis. Donc, sur l'enrichissement ou sur l'adaptation que vous
ajoutez, il y a l'obligation. On se comprend?
M. Ryan: Oui.
M. Gendron: Ce que vous n'aviez pas dans la loi 3.
M. Ryan: On m'indique que tous les nouveaux programmes
établis depuis 1981 comportent à la fois des objectifs
obligatoires et des objectifs Indicatifs. Cela va en ligne avec ce qui se fait.
C'est la consécration de ce qui se fait déjà.
M. Gendron: C'est ça, adopté.
Le Président (M. Houde): L'article 423 est adopté.
J'appelle l'article 424 dont je vais lire le papillon: Remplacer l'article 424
par le suivant: "Le ministre peut établir la liste des manuels scolaires
et du matériel didactique ou des catégories de matériel
didactique approuvés par lui et, le cas échéant, par le
comité catholique et le comité protestant qui peuvent être
choisis pour l'enseignement des programmes d'études qu'il
établit. "Le présent article ne s'applique pas aux services
éducatifs pour les adultes. " M. le ministre.
M. Ryan: Je pense qu'il y a deux choses à souligner ici.
Le pouvoir général, il va de soi. Je pense que personne ne le
contesterait. Il y a deux exceptions: les manuels et le matériel
didactique devant être soumis à l'approbation des comités
catholique et protestant seront singulièrement limités par des
modifications que nous verrons plus loin. Deuxièmement, le
présent article 424 ne s'applique pas aux services éducatifs pour
les adultes où on conserve, par conséquent, une marge beaucoup
plus grande.
M. Gendron: Oui, mais pourquoi avez-vous
préféré faire une liste énumérative
éventuellement en en oubliant ou en en omettant plutôt que
d'employer l'expression "les instruments pédagogiques"? Parce que, dans
le fond, ce sont tous des instruments pédagogiques. Ce sont des manuels,
du matériel didactique et autre, première question.
Deuxième question: Est-ce que, d'après vous, cela a exactement la
même portée de dire: "être choisis pour l'enseignement des
programmes d'études qu'il établit" et de dire "être choisis
pour l'enseignement des programmes d'études officiels"? Quelle est la
distinction entre "les programmes d'études officiels" et les programmes
d'études que vous établissez?
M. Ryan: On ne savait pas avec certitude si l'expression
"officiels" s'appliquait uniquement aux programmes établis par le
ministre ou également à ceux qui sont établis par les
commissions scolaires, tandis qu'ici, c'est clair. Ce sont des programmes
qu'établit le ministre. Je pense que l'explication est pertinente.
M. Gendron: Une bonne distinction, une distinction heureuse, en
l'occurrence.
Le Président (M. Houde): Oui, M. le minis-
tre.
M. Ryan: Si vous me permettez un bref interlude...
Le Président (M. Houde): Allez.
M. Ryan:... on soumet à mon attention le texte de
l'article 38 de la loi 133, adoptée en 1985 et modifiant l'article 447
de la loi 3. Il a fallu que ce soit au printemps parce que la loi fut
invalidée en Juin. Alors, c'est à la session du printemps de 1985
que c'est arrivé. Le texte se lit comme suit: "Le règlement sur
le régime pédagogique peut aussi permettre au ministre
d'établir ies modalités d'application des règles de
sanction des études et d'exempter une catégorie
d'élèves qu'il indique de l'application de certaines de ces
règles. "
M. Gendron: Je devais avoir les mêmes conseillers que vous
à ce moment-là!
Le Président (M. Houde): Cela va? Ha, ha, ha!
M. Ryan: Ah, ils surveillent la continuité avec raison. Je
les en félicite. C'est à nous, quand nous voulons briser la
continuité, d'avoir de bonnes raisons.
M. Gendron: Oui, sauf qu'il y avait quand même une
distinction. C'est qu'en disant ça, c'était une disposition dans
le régime pédagogique.
M. Ryan: Oui, vous avez raison.
M. Gendron: Alors que vous, ce n'est plus dans le régime
pédagogique.
M. Ryan: Ce sont eux qui sont pris en défaut parce que ce
sont eux qui m'avaient soufflé la réponse tantôt. Je suis
content que vous vous en soyez aperçu. Je n'osais pas le dire,
là. Je pensais que ça passerait inaperçu, mais je vous
félicite de votre vigilance. Ils essaient parfois de nous en passer
comme ça. Vous avez souvenance, vous aussi?
M. Gendron: Ils m'en ont passé moins, je n'y ai pas
été assez longtemps!
M. Ryan: Avec le temps, on finit par connaître leurs trucs.
Ils en passent moins!
Le Président (M. Houde): Je donne la parole à la
députée de Jacques-Cartier.
Mme Dougherty: J'ai une question. Dans le cas où une
commission scolaire enrichit ou adapte un programme pour certains enfants...
C'est une question pour le ministre.
Le Président (M. Houde): Oui, je l'avertis. M. Gendron:
Attendez un peu.
Le Président (M. Houde): Vous pouvez continuer, Mme la
députée de Jacques-Cartier.
Mme Dougherty: M. le ministre, j'ai une question pour vous. Dans
le cas où un programme est enrichi ou adapté, est-ce que les
matériaux didactiques, les manuels scolaires qui pourraient être
utilisés - des manuels différents ou supplémentaires
peut-être - doivent être approuvés?
M. Ryan: Un programme enrichi par une commission scolaire?
Mme Dougherty: Oui.
M. Ryan: Le matériel didactique...
Le Président (M. Houde): M. le ministre.
M. Ryan:... ne doit pas être nécessairement
approuvé. Seulement si cela porte sur des matières qui
relèvent de la compétence des comités confessionnels.
C'est une disposition que nous avons déjà adoptée.
À quel article, les programmes enrichis par une commission scolaire?
Une voix: L'article 205. M. Ryan: 205.
Mme Dougherty: Mais, dans ce cas, la commission scolaire pourrait
utiliser les matériaux et les manuels qui ne sont pas sur la liste du
ministre, la liste approuvée.
M. Ryan: Si elle a enrichi un programme ou qu'elle le
développe davantage, sûrement. Je pense qu'on a une clause qui
dit: À moins que le ministre n'en dispose autrement. S'il
s'aperçoit qu'elle fait des abus, il a le pouvoir d'en disposer
autrement.
Mme Dougherty: Oui.
M. Ryan: II n'est pas obligé d'aller quémander une
permission à chaque coup.
Mme Dougherty: Alors, c'était simplement pour
vérifier cela.
M. Ryan: C'est cela. C'est un autre cas où on essaie
d'élargir la marge de manoeuvre des commissions scolaires. Je vous
remercie de l'occasion que vous me donnez de le signaler de nouveau.
M. le Président, je pense avoir fourni les explications...
Le Président (M. Houde): Oui.
M. Ryan:... qu'on avait requises de nous.
Le Président (M. Houde): L'article 424 est-il
adopté?
M. Gendron: Adopté.
Le Président (M. Houde): Adopté. J'appelle
l'article 425, avec un papillon. Remplacer l'article 425 par le suivant: "Le
ministre établit la liste des matières à option pour
lesquelles il établit un programme d'études, la liste des
spécialités professionnelles, le nombre d'unités
allouées à chacune de ces matières à option et
à chacune de ces spécialités professionnelles ainsi que la
liste des matières et des spécialités professionnelles
pour lesquelles il impose des épreuves. "Il peut autoriser une
commission scolaire, sur demande, à attribuer à une
matière à option dans laquelle elle adopte un progamme
d'études local un nombre d'unités supérieur à celui
prévu à un régime pédagogique. " M. le
ministre.
M. Ryan: M. le Président, si pauvre... Le
Président (M. Houde): Oui.
M. Ryan:... que cela puisse sembler, je n'ai pas d'explication
particulière à fournir ici parce que le libellé me
paraît assez clair pour qu'on puisse considérer qu'il parle par
lui-même.
Le Président (M. Houde): M. le député
d'Abitibi-Ouest.
M. Gendron: C'est exact quant au texte qui parle par
lui-même. Il y a seulement le second alinéa. Pourquoi voulez-vous
l'avoir dans la loi plutôt que dans le régime pédagogique.
Parce que, dans la loi 3, il était dans le régime
pédagogique, il n'était pas dans la loi.
M. Ryan: Encore ici, c'est la même raison que nous avons
indiquée à maintes reprises. C'est que cela donne une assise
juridique plus solide à ce pouvoir d'intervention du ministre. S'il est
dans le régime pédagogique et que ce ne soit pas prégnant
dans le texte législatif, cela peut donner lieu à des
contestations - je vais employer un néologisme - complicantes, qui
soient de nature à compliquer le travail. Ici, c'est bien clair. Il y
aura d'autres dispositions dans le régime pédagogique qui
pourront être là-dessus, mais avec ceci, je pense qu'on a toute la
marge voulue, on a un fondement clair.
M. Gendron: Deuxième question, M. le Président.
Le Président (M. Houde): Oui, M. le député
d'Abitibi-Ouest.
M. Gendron: Je ne saisis pas très bien "pour lesquelles il
établit un programme d'études", non pas dans le sens que je ne
comprends pas cela, mais dans le sens de faire la relation avec l'ancien texte
"non mentionnées au régime pédagogique". Il y a deux
dispositions différentes: "Le ministre peut établir la liste des
matières à option". S'il y avait une réserve à
l'article 425, ce n'est plus "peut", c'est "le ministre établit", donc
il y a obligation. Après avoir fait l'obligation, on dit: "pour
lesquelles il établit un programme d'études". (12 h 15)
Est-ce à dire qu'il n'y aurait pas d'obligation pour les
matières qui ne sont pas dans un programme d'études? J'ai de la
difficulté à voir la relation avec "ou non mentionnées au
régime pédagogique". En effet, que ce soit mentionné ou
non au régime pédagogique, ce sont quand même des
matières à option. J'essaie de savoir si la réserve "pour
lesquelles il établit un programme d'études" s'applique à
ceux dont le ministre ne souhaiterait pas qu'ils soient "offrables" en
option.
Le Président (M. Houde): M. le ministre.
M. Ryan: "Offrables"I
M. Gendron: Cela ne va pas?
M. Ryan: Ha, ha, ha!
M. Gendron: Offerts.
M. Ryan: Non, peut-être qu'on prévoit des pages
additionnelles pour l'avenir. Ce n'est pas une condamnation; c'est une marque
d'ouverture que d'inscrire ça dans le carnet.
M. Gendron: Excusez-moi, je manque de vigilance avec vous, j'en
ai juste deux.
Des voix: Ha, ha, ha!
M. Ryan: Lesquels avez-vous?
M. Gendron: Probablement que s'il était noir, il me les
rappellerait davantage.
Le Président (M. Houde): II vous demande lesquels, M. le
député. M. le ministre demande lesquels.
M. Ryan: M. le Président, évidemment, dans le cas
du député d'Abitibi-Ouest, il faut que ce sort bleu.
M. Gendron: Non, c'est le CFP, c'est votre faute. Le Centre de
formation professionnelle, c'est vous qui en êtes responsable.
M. Ryan: Ici, pour comprendre l'article 425, je pense qu'il faut
se reporter à l'article 423 que nous venons d'adopter. Je pense que le
premier alinéa de l'article 423 aide à saisir le pourquoi
de l'article 425. Celui-ci, évidemment, se comprend aussi par
lui-même: "Le ministre établit, à l'éducation
préscolaire, les programmes d'activités de formation et
d'éveil et, à l'enseignement primaire et secondaire, les
programmes d'études dans les matières obligatoires ainsi que dans
les matières à option identifiées dans la liste qu'il
établit en application de l'article 425. "
On me dit que la raison pour laquelle il faut avoir une clause de cette
nature, c'est que dorénavant, dans le régime pédagogique,
il n'y a plus de matières à option, c'est en dehors du
régime pédagogique.
M. Gendron: II n'y aura plus de matières à option
dans le régime pédagogique?
M. Dupont: Dans le régime pédagogique, il y aura
une liste des matières obligatoires pour chaque degré, un nombre
de crédits pour des matières à option, mais il n'y aura
plus, dans le régime pédagogique, indication de matières
à option. Elles seront toutes établies par le ministre ou par les
commissions scolaires en vertu de l'article 205 ou de 425.
Le Président (M. Houde): M. le député
d'Abitibi-Ouest, allez-y.
M. Gendron: Les matières ne seront plus
identifiées, seul le nombre de crédits sera identifié.
M. Dupont: Pour les matières à option, oui. M.
Gendron: Pour les matières à option.
M. Ryan: Cela va donner une plus grande flexibilité.
M. Gendron: Oui, mais je trouve qu'il y a un problème, en
ne sachant pas à quelle matière ça s'applique.
M. Dupont: En vertu de l'article 205 qu'on a vu
antérieurement, la commission scolaire peut remplacer toutes les
matières à option. Elle peut prendre les matières à
option du ministre avec ses programmes ou les remplacer au complet. L'article
205 offre toutes ces possibilités.
M. Gendron: D'accord.
Le Président (M. Houde): Cela va?
M. Ryan: Ce sont des points très intéressants qui
ont échappé aux observateurs. Cela se comprend aussi parce que
c'est un univers tellement complexe. Il y a des possibilités assez
considérables qui seront ouvertes par la loi 107, finalement, qui,
encore une fois, n'étaient pas discernables à l'oeil nu et j'en
suis bien content.
Le Président (M. Houde): Mme la députée
de
Jacques-Cartier.
Mme Dougherty: Quand on parie des unités, est-ce qu'on
parle des heures, de chaque crédit?
M. Ryan: Ce sont des crédits.
Mme Dougherty: Des crédits accordés.
M. Ryan: Oui.
Mme Dougherty: II n'y a pas de confusion, tout le monde comprend
cela?
M. Ryan: Oui, c'est bien clair. Dans le régime
pédagogique, c'est très clair.
Mme Dougherty: Une unité, c'est un crédit, ce n'est
pas une unité d'étude.
M. Ryan: "Credit units", des unités de crédit. Les
linguistes nous ont dit qu'en français il fallait parier d'unités
plutôt que de crédits. Là est la source de la distinction.
D'accord?
Mme Dougherty: Parce qu'en anglais on parie de "units".
M. Ryan: C'est ça.
Mme Dougherty: "Units", c'est un programme avec une certaine
continuité. On peut ajouter des "units". Cela n'a rien à voir
avec des crédits.
M. Ryan: Nous avons traduit depuis longtemps par "crédit"
et on en vient maintenant à unités.
Mme Dougherty: Unité, c'est crédit.
M. Ryan: On s'anglicise étant donné
l'affaiblissement de la loi 101.
Le Président (M. Houde): L'article 425 est-il
adopté, tel qu'amendé?
M. Gendron: Oui, cela va. Je fais seulement remarquer, toujours
parce qu'on a notre bible qui nous guide - chacun sa religion - que dans la loi
3 il y avait une disposition qui pariait, à l'article 463, d'une
distribution aux commissions scolaires, aux conseils d'école, aux
directeurs d'école, des programmes et des listes établis par le
ministre. Vous avez laissé tomber cela dans votre loi. La question est:
Est-ce que cela réapparaît ailleurs et, sinon, pourquoi
l'avez-vous laissé tomber? Je veux seulement avoir une explication.
Question intéressante!
M. Ryan: Je n'ai pas d'objection à le remettre. On l'a
enlevé parce que cela allait de soi, c'est ce qui se fait. Mais si cela
va mieux en le disant, peut-être que ce n'est pas mauvais. Il peut
arriver un ministre arbitraire un jour qui
sera tellement gêné de ce qu'il a fait qu'il ne voudra pas
trop le faire connaître. Tout s'écroule...
Une voix: C'est l'arbitraire. M. Ryan:... aujourd'hui.
M. Gendron: Ah! Quand la Cour suprême parle.
M. Ryan: On voit que cela tombe par pans de mur entiers.
M. Gendron:... et qu'on n'est qu'une province.
M. Ryan: Si vous voulez qu'on le mette, on peut le mettre.
M. Gendron: C'est cela, mais s'il n'y a pas de disposition...
C'est parce que je voulais m'assurer qu'il n'y avait pas eu comme...
M. Ryan: Non.
M. Gendron:... dans certains autres articles, une soumission
servile aux directives du Conseil du trésor.
M. Ryan: Non, non, pas du tout.
M. Gendron: Alors, s'il n'y a pas de soumission servile et que
c'est la pratique, moi je préférerais le voir, parce que je
trouve sérieusement que - et je termine là-dessus, c'est court -
c'est une excellente pratique. Écoutez, pensez-vous que ce n'est pas une
information utile que les commissions scolaires puissent disposer dans les
écoles, parce que c'est là que ça se passe, là
où sont les enseignants intéressés et les conseils
d'école, des programmes et des listes établis par le ministre? Je
me rappelle, comme enseignant, que cela m'a déjà
été demandé et on n'en avait pas. Il me semble que cela
fait drôle que le ministère de l'Éducation ne soit pas en
mesure de faire connaître clairement la liste des programmes
établis.
M. Ryan: On peut mettre un article 426. 1... M. Gendron:
Oui, et l'adapter à...
M. Ryan:... dont on nous donnera la formulation dans quelques
minutes, je pense bien; mais sur le fond, je pense qu'on tombe d'accord sans
difficulté.
M. Gendron: Cela va.
Le Président (M. Gardner): L'article 425 est-il
adopté, tel qu'amendé?
M. Gendron: Adopté, tel qu'amendé et sous
réserve de l'ajout dont on prendra connaissance.
Le Président (M. Gardner): D'accord? Adopté, tel
qu'amendé, sous réserve de l'ajout. Est-ce qu'on va avoir l'ajout
cet après-midi?
M. Ryan: C'est cela. Ce sera l'article 425. 1; on l'aura dans
quelques minutes ou au tout début de l'après-midi.
M. Gendron: Cela va. Donc, l'article 425 est adopté.
Le Président (M. Gardner): D'accord.
M. Gendron: L'article 425, tel qu'amendé, est
adopté.
Le Président (M. Gardner): Adopté, tel
qu'amendé. Merci. J'appelle l'article 426. Il y a un petit changement:
Remplacer les mots "au régime pédagogique" par les mots "aux
régimes pédagogiques", cette fois au pluriel.
M. Ryan: Oui, parce que nous en aurons éventuellement
trois.
Le Président (M. Gardner): M. le ministre.
M. Ryan: Le pluriel s'impose vu que nous avons un régime
pédagogique pour le préscolaire et le primaire, un régime
pédagogique pour le secondaire et que nous en aurons, à l'avenir,
un autre pour l'éducation des adultes.
M. Gendron: L'article 426 intégral, ce n'est pas dans le
régime pédagoqique actuellement? Je pensais que oui, quand vous
parlez d'un article général sur l'admission.
M. Ryan: Je ne saurais...
Une voix: "Sous réserve de ce qui est prévu. "
M. Ryan: Oui, c'est cela. Il peut arriver des cas spéciaux
en plein cours d'année: une nouvelle spécialité assortie
à des besoins très pressés du marché et il faudrait
donner ce cours de CEP ou de DEP rapidement. Il faut définir des
conditions d'admission différentes étant donné qu'on nous
a posé des problèmes et tout.
Une voix: C'est sous réserve, vous savez. Il faut
appliquer...
M. Ryan: Oui, c'est toujours. Oui, II est entendu qu'on ne change
pas le régime pédagogique; c'est toujours "sous réserve
de".
Le Président (M. Gardner): L'article 426 est-il...
M. Gendron: L'article 426, je ne le dis-
cuterai pas.
Le Président (M. Gardner):... adopté?
M. Gendron: Non, mais une minute, s'il vous plaît.
Le Président (M. Gardner): Oui.
M. Gendron: Je ne discuterai pas de l'article 426, mais je
regarde mes notes et je trouve sincèrement abusif l'article 426 parce
que c'est une atteinte... D'ailleurs, le ministre l'a dit lui-même. Quand
le ministre est conscient qu'un article est abusif, il dit: Sous réserve
de la disposition que j'ai, permettez-moi de faire ce que je voudrai, je ne
sais trop quand, ni dans quelles conditions. C'est cela que ça veut
dire, c'est très large comme portée. Je le sais que cela
s'ajoute. "Le ministre peut établir, sous réserve de ce qui est
prévu au régime pédagogique, des conditions d'admission
aux spécialités professionnelles. " Cela signifie qu'il se garde
le pouvoir d'ajouter autre chose que ce qui était assez bien
établi à l'article 413. On a pris la peine de le détailler
avec une dizaine de "énièmement". Je trouve ça large.
Le Président (M. Gardner): M. le ministre.
M. Ryan: Soyons concrets. D'abord, normalement, les conditions
d'admission aux spécialités professionnelles sont définies
dans le régime pédagogique. Prenons, par exemple, le
régime pédagogique du secondaire. On y trouve une
définition précise des conditions d'admission aux études
professionnelles, autant des études conduisant au diplôme
d'études professionnelles que des études conduisant au certificat
d'études professionnelles. Disons que nous avons des négociations
très ardues avec le monde de la construction pour toutes les
spécialités reliées à l'industrie du
bâtiment. Il peut arriver en cours d'année que les
négociations nous conduisent à devoir accepter, pour fins
pratiques, une condition additionnelle ici ou là. Il faut qu'on ait un
peu de souplesse pour le faire parce que modifier le régime
pédagogique, c'est une affaire qui prend des mois. C'est une clause de
souplesse dont nous avons besoin.
Je pense que le député d'Abitibi-Ouest et mes
collègues soupçonnent le caractère délicat des
négociations qu'ils vont conduire avec l'industrie de la construction en
ce qui regarde l'intégration de la formation professionnelle de base
dans les métiers du bâtiment et l'apprentissage. La
compétence sur les programmes et les conditions d'admission est au coeur
des discussions que nous avons. On ne voudrait pas que des personnes soient
retardées ou empêchées dans leur accès à
l'étude de ces métiers par des clauses sur lesquelles on aurait
une possibilité d'action trop tardive ou trop compliquée.
M. Gendron: M. le ministre va sûrement admettre, avec
l'expérience qu'il a, que ce n'est pas très sain de se donner un
article pour modifier les conditions d'admission à un régime
pédagogique.
M. Ryan: Je ne sais pas.
M. Gendron: Oui, oui. Dans le fond, vous nous dites qu'avec cette
disposition vous pourriez modifier unilatéralement, sans préavis,
sans aucune consultation, les conditions d'admission à certaines
spécialités professionnelles. C'est ce que dit votre article
426.
M. Ryan: Je ne peux pas aller contre ce qui est prescrit dans le
régime pédagogique avec ça.
Je peux ajouter des points qui n'auraient pas été
prévus, mais je ne peux pas aller contre.
M. Gendron: Comment ça?
M. Ryan: "Sous réserve de ce qui est prévu au
régime pédagogique. "
M. Gendron: Le ministre affirme qu'il ne peut pas aller à
rencontre des conditions d'admission du régime. Je prétends
qu'ajouter des conditions d'admission, c'est modifier les règles
d'admission du régime.
M. Ryan: Si elles contredisent ce qui est écrit dans le
régime pédagogique, elles ne sont pas valides.
M. Dupont: On peut ajouter des exigences
supplémentaires.
M. Ryan: À la condition que ce ne soit pas contradictoire.
Il ne faut pas que ce soit contraire à ce qui est dans le régime
pédagogique, c'est la garantie que nous mettons ici.
Le Président (M. Gardner): Mme la députée de
Jacques-Cartier aurait quelque chose.
M. Gendron: Je finis là-dessus.
Le Président (M. Gardner): M. le député
d'Abitibi-Ouest.
M. Gendron: À quel moment pourrait-on très bien
comprendre dans les conditions d'admission, la notion d'exigence contraire?
Autrement dit, c'est tellement impossible d'avoir des exigences
contraires...
M. Ryan: On va en prendre une. À supposer qu'un
contingentement soit établi par négociations avec l'industrie de
la construction qui dit: Pour l'étude du métier de
menuisier-charpentier, on va s'entendre que l'année prochaine,
après étude des besoins en emploi et tout, on va en autoriser
300. Si la personne arrive et qu'elle
soit la 302e... C'est une condition d'admission qui n'est pas
prévue dans le régime pédagogique, mais ça ne
contredit pas ce qui est dans le régime pédagogique.
M. Gendron: C'est pour ça que je prétends que
ça ne peut pas exister, des conditions d'admission contraires.
M. Ryan: C'en est une, ici. Il n'y a pas de contingentement
actuellement, nous refusons ça, mais il pourrait arriver que nous y
soyons obligés, parce que l'industrie de la construction est
extrêmement exigeante, surtout les syndicats, comme vous le savez. (12 h
30)
Le Président (M. Gardner): Mme la députée de
Jacques-Cartier.
Mme Dougherty: J'aimerais tout simplement être
assurée que les exceptions pour certains élèves en ce qui
concerne les exigences d'admission ne seront pas exclues. J'ai reçu une
couple de lettres, M. le ministre - je crois que vous les avez reçues
aussi - de commissions scolaires, de parents qui s'inquiètent de
l'impact de la hausse des exigences pour entrer dans des programmes
professionnels sur certains enfants qui ont des difficultés
d'apprentissage, qui ont de la misère avec des sujets qui demandent un
raisonnement sur le plan abstrait, qui pourraient profiter grandement de
programmes professionnels, mais qui ont certaines carences dans leur
capacité d'apprendre et pour lesquels il faut des exceptions. Alors,
comme la possibilité d'exceptions est déjà introduite dans
le régime pédagogique, j'imagine que l'article 426 pourrait
couvrir des exceptions pour certains élèves pour lesquels les
commissions scolaires jugent les programmes utiles.
M. Ryan: Je vais vous donner un exemple qui s'est
présenté. Quand nous avons appliqué le nouveau
régime de formation professionnelle, on disait: Pour l'admission au CEP,
il faut avoir eu des crédits en français, en
mathématiques, en anglais langue seconde...
Mme Dougherty: Même l'enseignement moral et religieux.
M. Ryan: Oui, équivalant à la troisième
année de secondaire. Et on mettait la quatrième année pour
l'admission au DEP. Maintenant, il est arrivé des cas. Il y avait des
candidats qui avaient un défaut dans l'une des matières. Je me
souviens qu'une commission scolaire m'a demandé: M. le ministre, est-ce
que nous pourrions admettre ces élèves sous réserve de
leur faire revan-cher cela dès le début de l'automne afin qu'ils
ne perdent pas une année? On a longuement discuté de cela et,
finalement, on a autorisé, à la condition que ce ne soit pas plus
d'une matière, les commissions scolaires à leur donner une chance
de récupération de manière qu'en même temps qu'Us
entreprenaient la formation professionnelle Us pouvaient faire cela. Mais si on
s'en était tenu à la lettre du régime pédagogique,
on ne pouvait pas le faire. Alors, c'est un exemple vécu.
M. Gendron: Quant à moi, on peut l'adopter sur
division.
Le Président (M. Houde): L'article 426 est adopté
sur division.
Mme Dougherty: Je reviens à votre exemple, M. le ministre,
où II fallait récupérer. Mais je parle des situations
où l'enfant ne peut pas compléter.
M. Ryan: Je ne pourrai pas définir des conditions
d'admission qui vont en deçà. J'ai conclu qu'il aurait ce qui est
requis par le régime pédagogique avec un délai de quelques
mois au plus. Je ne pourrais pas l'admettre s'il est en deçà; il
faudrait que je l'envoie dans un cheminement particulier. On a une place
prévue pour cela.
Mme Dougherty: D'accord. C'est admis? M. Ryan: Oui,
oui.
Le Président (M. Houde): L'article 426 est adopté.
J'appelle l'article 427.
M. Ryan: Je pense que c'est bon que cela soit là. C'est
une mesure de sécurité. Oui?
Le Président (M. Houde): Changer complètement
l'article 427. Remplacer l'article 427 par le suivant: "Le ministre peut
établir la liste des commissions scolaires qui sont autorisées
à organiser aux fins de subventions les services éducatifs pour
les adultes. " "Ne sont pas admissibles aux subventions allouées par le
ministre de l'Éducation, les dépenses faites pour l'organisation
des services éducatifs pour les adultes par une commission scolaire qui
n'est pas mentionnée sur la liste. "Une commission scolaire
autorisée en application du premier alinéa établit,
après entente avec les commissions scolaires Intéressées
qui n'organisent pas les services éducatifs pour les adultes, les
mécanismes de leur participation à l'élaboration des
politiques d'éducation des adultes. "
M. le ministre, à vous la parole, si vous avez quelque chose
à ajouter.
M. Ryan: M. le Président, vous avez tout dit.
Le Président (M. Houde): Donc, je passe
immédiatement la parole au député d'Abitibi-Ouest.
M. Ryan: Je pense que, "pérorage" j'ai déjà
expliqué tantôt, lorsque j'ai parlé des articles 427 et
428, l'esprit de cette disposition qui reprend substantiellement ce qu'on
retrouvera tantôt à l'article 428.
M. Gendron: Une seule remarque, on aurait souhaité
disposer de cet amendement en môme temps que les autres. Si on l'avait eu
en même temps que les autres, possiblement qu'on aurait moins
travaillé. On avait beaucoup de choses, mais, évidemment, sur
l'ancien texte de l'article 427 qui ne nous plaisaient pas. C'est la
première fois qu'on prend connaissance du texte, ce qui n'a pas
été le cas pour certaines clientèles
privilégiées.
Le Président (M. Houde): Donc, l'article 427 est
adopté?
M. Gendron: Adopté.
M. Ryan: Je regrette, on l'avait préparé depuis un
certain temps déjà. On ne voulait pas créer de confusion.
Je regrette. Je m'en excuse auprès du député
d'Abitibi-Ouest parce que j'aurais aimé ça le lui montrer
d'avance.
On va vous donner un nouveau texte de l'article 428, contrairement
à ce que j'ai dit tantôt, parce qu'après avoir
établi l'article 427 il a fallu établir une concordance avec le
nouveau texte de l'article 427. Substantiellement, c'est équivalent
à ce que nous avions déjà, mais il fallait établir
la concordance. Vous allez le constater par vous-même en prenant
connaissance du texte.
Le Président (M. Houde): Vous savez que le
président de séance gagne son salaire parce que ça fait
plus d'ouvrage, les lire tous.
M. Ryan: On lui donne des textes longs et complexes à
lire.
Le Président (M. Houde): J'appelle l'article 428.
Remplacer l'article 428 par le suivant: "Le ministre peut établir la
liste des spécialités professionnelles qu'une commission scolaire
est autorisée à organiser aux fins de subventions pour les
personnes relevant de sa compétence ou, dans la mesure qui y est
indiquée, relevant de la compétence d'une autre commission
scolaire. "Ne sont pas admissibles aux subventions allouées par le
ministre de l'Éducation les dépenses faites par une commission
scolaire en regard de laquelle la liste est établie pour l'organisation
de spécialités professionnelles qui n'y sont pas
mentionnées. "Celle-ci peut, même si elle n'est pas
autorisée à organiser aux fins de subventions les services
éducatifs pour les adultes, conclure une entente avec une autre
commission scolaire autorisée à organiser aux fins de subventions
de tels services pour la prestation de spécialités
professionnelles mentionnées sur la liste aux personnes admises aux
services éducatifs pour les adultes par cette commission scolaire. " M.
le ministre.
M. Ryan: Je serais prêt à accueillir les questions
de l'Opposition et de mes collègues ministériels.
Le Président (M. Houde): M. le député
d'Abitibi-Ouest, vous avez la parole si vous avez des questions.
M. Gendron: Un instant. Adopté, l'article 428.
Le Président (M. Houde): L'article 428 est adopté.
J'appelle l'article 428. 1.
M. Ryan: Avant qu'on passe à cet article, je pense qu'on a
introduit des améliorations très importantes à ces deux
articles.
M. Gendron: Là, je ne le sais pas, mais à l'article
428, oui.
Le Président (M. Houde): Est-ce que tout le monde est
d'accord pour que je continue? L'article 428. 1. Insérer, après
l'article 428, le suivant: "Le ministre peut, après entente avec une
commission scolaire, établir une école à vocation
régionale ou nationale sous la compétence de cette commission
scolaire. "L'acte d'établissement détermine alors, outre le nom
de l'école, son adresse, les locaux ou biens immobiliers mis à sa
disposition, l'ordre d'enseignement et les services éducatifs qu'elle
dispense, le territoire desservi ainsi que son mode d'administration et de
fonctionnement. "
M. le ministre.
M. Ryan: Juste un petit moment.
Le Président (M. Houde): Prenez le temps qu'il faut.
M. Ryan: À moins que je n'erre, le texte de l'article 428.
1 est emprunté littéralement de la loi 3 où on retrouvait
le même article sous le numéro 56. Je fais remarquer qu'il est
question d'école à vocation régionale ou nationale, mais
sous la compétence de la commission scolaire avec laquelle il y a
entente. Par conséquent, le ministre ne s'arroge pas le pouvoir de
créer, de multiplier un peu partout à travers le territoire des
écoles régionales ou nationales qui viendraient annuler ou
compromettre le mandat confié aux commissions scolaires.
Je donne un exemple particulier. Nous avons deux commissions scolaires,
la commission scolaire régionale de Chambly et la commission scolaire de
Charlesbourg, qui offrent des services particuliers pour les
élèves dont la vue est
affectée, des élèves aveugles totalement ou
partiellement. Alors, ces écoles se voient reconnaître une
vocation régionale ou nationale parce que nous n'avons pas les moyens
d'offrir de tels services dans chaque commission scolaire.
Mme Dougherty: Est-ce que c'est une école publique?
Le Président (M. Houde): Mme la députée de
Jacques-Cartier?
M. Ryan: Oui.
Mme Dougherty: Ce n'est pas une école privée.
M. Ryan: Publique. L'école FACE pourrait être
maintenue en vertu de cet article aussi, l'école FACE qui était
venue nous voir en commission parlementaire.
Mme Dougherty: Si le PSBGM reste, par hasard...
M. Ryan: Pardon?
Mme Dougherty: Cela fait partie du PSBGM.
M. Ryan: Oui.
Mme Dougherty: Si le PSBGM reste, à l'avenir...
M. Ryan: Cela pourrait être sous la compétence d'une
commission scolaire linguistique éventuellement.
Mme Dougherty: Oui, mais dans le cas d'une commission scolaire
linguistique, l'école FACE aura un problème sauf s'il y a une
disposition comme celle-là.
M. Ryan: C'est cela, justement.
Mme Dougherty: Mais si le PSBGM reste comme tel, à
l'avenir, il n'y aura pas de problème. Ils sont là, ils vont
rester.
Le Président (M. Houde): Cela va? M. le
député d'Abitibi-Ouest, avez-vous des questions?
M. Gendron: C'est à ce moment-ci qu'il faut que je signale
quelque chose, à l'article 428. Je pense que le ministre a raison.
D'abord, je ne ferai pas part du chialage qu'on faisait sur une disposition
qu'on ne connaissait pas, c'est un ajout. Donc, c'est sûr que l'ajout est
Intéressant par rapport à des éléments qui avaient
été soulignés lors des audiences, en particulier par la
COPHAN. Ce qui demeure, c'est que ces gens-là ont insisté avec
raison, en ce qui me concerne, pour que la loi soit très claire, pour
établir le principe de la responsabilité de la commission
scolaire d'origine quant aux services spécialisés ou autres
à être donnés, de même que le suivi du plan
d'intervention. J'estime qu'ils ont raison. À l'article 192... Le
ministre va reculer à l'article 192 et il va aller voir parce qu'on
sait...
M. Ryan: Ce n'est pas le numéro qu'on m'a Indiqué,
mais c'est tout proche. Continuez, cela va bien.
M. Gendron: Nous, c'est à l'article 192 et l'article 192
est suspendu. Alors, je n'ai pas d'objection, mais c'est à ce moment-ci
qu'il faut que je parle de cela pour connaître les Intentions du
ministre. S'il me dit que c'est à l'article 192 ou, à supposer
qu'on aurait fait une erreur, ce qui est possible, et que ce n'est pas
celui-là, cela me prend la garantie à ce moment-ci que, lorsqu'on
regardera l'article concerné, le projet de loi établit et
reconnaît le principe que, pour ce qui est du suivi du plan
d'intervention, c'est de la responsabilité de la commission scolaire
d'origine. Je ne veux pas que les parents se promènent de Caïphe
à Ponce Pilate. C'est cela que je fais valoir à ce moment-ci.
Le Président (M. Houde): D'ailleurs, l'article 192 est
suspendu.
M. Gendron: C'est ce que j'ai dit, mais le ministre
prétend qu'on n'a pas le bon article.
M. Ryan: Je pense que l'article qui répond à la
question du député d'Abitibi-Ouest est l'article 191.
Le Président (M. Houde): L'article 192 est suspendu.
M. Ryan: Nous avons adopté l'article 191. Il dit
clairement: "La commission scolaire s'assure que les personnes relevant de sa
compétence reçoivent les services éducatifs auxquels elles
ont droit en vertu de la présente loi. " Alors, la responsabilité
de la commission scolaire envers les personnes de son territoire demeure
toujours. C'est la base. Je ferai remarquer que l'article 187 est de la
même veine. Il affirme clairement que les personnes résidant sur
le territoire de la commission scolaire ou placées sur son territoire en
vertu d'une loi à caractère social, comme la Loi sur la
protection de la jeunesse, la Loi sur les services de santé et les
services sociaux ou la Loi sur les jeunes contrevenants, relèvent de la
compétence de cette commission scolaire, donc de sa
responsabilité.
Le Président (M. Houde): M. le député
d'Abitibi-Ouest, vous avez la parole.
M. Ryan: Je pense avoir répondu à la
difficulté.
Le Président (M. Houle): On va l'adopter en
même temps.
M. Ryan: Je crois qu'on serait rendu au point où on
devrait adopter celui-ci, c'est sûr. M. le Président.
Le Président (M. Houde): Oui, M. le ministre, vous avez la
parole. (12 h 45)
M. Ryan: Je crois que nous avons les clartés voulues pour
prendre une décision.
M. Gendron: M. le Président...
Le Président (M. Houde): Oui. Allez, allez.
M. Gendron:... le ministre nous a relu ce qu'on avait eu
l'occasion de lire, sauf que la COPHAN persiste à croire que ça
ne nous assure pas que la commission scolaire d'origine demeure responsable du
suivi du plan d'intervention d'un élève. C'est tout à fait
différent de ce que vous m'avez dit, M. le ministre. Sincèrement,
c'est différent de ce que vous m'avez dit et je ne suis pas capable de
comprendre vos objections à ce que ce soit comme je souhaite et comme
ils le demandent.
De deux choses l'une. Si vous êtes d'accord qu'ils continuent
à réclamer ce que je viens d'indiquer, vous ne m'avez
donné aucun argument pour dire que ce n'était pas logique de
donner suite à leur demande et, ayant pris connaissance des dispositions
aux articles 191 et 187, ils sont toujours convaincus qu'il y a une mosus de
différence entre ça et avoir un article spécifique qui dit
que la commission scolaire d'origine demeure responsable du suivi du plan
d'intervention. Je vous donne l'exemple d'un élève qui va
être placé dans une classe spéciale ou qui sera en
formation dans une autre commission scolaire. Mais, M. le ministre, les parents
concernés ont acquis la conviction qu'il devrait être
réintégré compte tenu de l'apport additionnel de formation
qu'il a reçu qui lui permet de revenir à la commission scolaire
d'origine. Est-ce que vous ne venez pas de comprendre pourquoi ils veulent
ça? Ils veulent ça pour être capables de faire des
pressions sur la commission scolaire d'origine et de dire: Écoutez, il
est temps qu'il soit réintégré.
M. Ryan: Là-dessus, je ne peux pas retenir l'objection. Je
ne peux pas retenir cette considération. L'exemple que j'ai donné
tantôt est suffisamment éloquent. Je reviens à l'exemple
des enfants qui sont partiellement ou entièrement handicapés au
plan visuel. Nous n'avons tout simplement pas les moyens de faire en sorte que
chaque commission scolaire puisse offrir à ces enfants les services
spécialisés auxquels ils ont droit. Il faut absolument un
regroupement. Si on opère le regroupement, je l'ai dit tantôt,
dans deux commissions scolaires, du côté catholique actuellement
et du côté du PSBGM, du côté protestant, par le
truchement d'une collaboration avec l'Association montréalaise pour les
aveugles, on peut bien dire: Chacune des commissions scolaires qui a des
enfants là a une responsabilité, mais la responsabilité
des services à fournir est à l'école à vocation
régionale ou nationale suivant l'entente qui a été faite.
C'est une entente qui intervient. C'est au moment de l'entente que la
commission scolaire va établir ses exigences, ses droits de
vérification et de contrôle, et également ses
responsabilités. Je ne peux pas adhérer à cette
proposition de la COPHAN.
Le Président (M. Houde): M. le député
d'Abitibi-Ouest.
M. Gendron: Le ministre, il en a le droit, a une position
très claire. Là, je vais faire une intervention un peu plus
longue. Je voudrais indiquer tout simplement que je persiste à croire
que leur demande est légitime. Je ne présenterai pas
d'amendement. Quand le ministre se campe aussi clairement, ça ne me
donne rien de parler pendant 20 minutes et de présenter un amendement en
disant que j'aurais souhaité que la commission scolaire d'origine
demeure responsable du suivi du plan d'intervention. Mais je vais l'expliquer
un peu plus pour les fins de l'enregistrement de nos débats, puis on va
leur envoyer ça à la place d'un amendement qui nous ferait perdre
20 minutes.
Le ministre vient de me répondre: Je ne peux pas, c'est dans des
commissions scolaires regroupées que certaines formations doivent se
prendre. Je ne mets pas cela en cause et c'est pour ça que je suis un
peu étonné de sa réponse. Je ne mets pas ça en
cause, pas du tout. Lorsque j'ai discuté avec les représentants
de la COPHAN, Ils ne mettent pas ça en cause. Ils disent: Oui, on
reconnaît que, pour certains types de handicaps ou pour certaines
difficultés bien précises, les élèves d'une
commission scolaire X, Y, Z devront aller quérir cette formation
spécialisée à la commission scolaire, qui regroupe
d'autres commissions scolaires, pour offrir ce type de services. Ils ne mettent
pas ça en cause, ils sont bien d'accord là-dessus. Nous, on
voudrait que l'interlocuteur avec qui on négocie - c'est une expression
- avec qui on discute, que ça soit la commission scolaire d'origine. Si,
dans la loi, il n'y a pas de disposition qui rendrait responsable la commission
scolaire d'origine, cela veut dire que le ministre ne veut absolument rien
savoir de la valeur des interventions de ces parents-là qui auraient un
certain pouvoir persuasif ou pas. Quel pouvoir persuasif cela aurait pour un
citoyen de La Sarre de discuter avec la commission scolaire de Val-d'Or dans
l'hypothèse où c'est elle qui est la commission scolaire
spécialisée, par exemple, pour des troubles auditifs temporaires?
Le jeune de La Sarre ou de Dupuis aura, pendant six mois à Val-d'Or -
c'est un exemple - la formation à laquelle il a droit et que le
ministère s'engage à
lui donner en vertu de la loi 107.
Les parents trouvent que le rattrapage est fait et ils voudraient
rapatrier cet enfant à la commission scolaire Abitibi. Même s'ils
appelaient le directeur général de la commission scolaire de La
Vérendrye, ils savent bien que les échanges sur lesquels portera
l'argumentation, à savoir si, oui ou non, l'étudiant est
prêt à intégrer sa commission scolaire d'origine, n'auront
à peu près pas de poids, parce qu'il n'y a pas ce jeu d'influence
du milieu, il n'y a pas ce jeu normal de connaissance, de se sentir plus proche
des vrais décideurs. Le parent de Dupuis, dans l'exemple que je donne,
pourra très bien appeler son commissaire, pourra très bien
appeler le président de sa commission scolaire et l'influencer. Le
ministre dit: Non, je ne veux pas de ça, moi; je veux que ce soit la
commission scolaire, qui n'a aucun lien, qui continue à dispenser la
formation.
Je trouve vraiment que c'est manquer d'ouverture pour une
catégorie qui, pourtant, devrait recevoir le plus d'écoute,
surtout quand on se rappelle la manière cavalière dont ils ont
été traités lorsqu'ils sont venus ici, en commission
parlementaire. C'est une instance qui a fait des recherches, qui est
spécialisée, qui connaît ce domaine-là. On leur a
parlé fréquemment; encore aujourd'hui, ils ont la même
exigence. Ils disent: Nous autres, on voudrait que la commission scolaire
d'origine demeure responsable du suivi du plan d'intervention. Il ne faut pas
"confusionner" ça, comme le ministre l'a fait, avec la
nécessité que chaque commission scolaire... Il m'a
répondu: Oui, mais chaque commission scolaire ne peut pas être
spécialisée et offrir l'ensemble des services. Je n'ai jamais dit
ça et je ne veux pas ça. Il y a trop de coûts
là-dedans, ce serait trop dispendieux. Ce n'est pas la demande de la
COPHAN?
Je ne présente pas d'amendement. J'aurais pu le faire, mais on
sait qu'il sera battu. On ne peut quand même pas se fier à la
collaboration des députés ministériels dans des
discussions comme celles-là; on en a eu la preuve sur d'autres
amendements.
Le ministre s'est cantonné, il dit: Non, je ne veux pas. Je
voulais que ce soit inscrit dans nos délibérations parce que je
persiste à croire qu'il s'agissait là d'une demande
légitime et fondée. Mais le ministre a dit non. Je n'ai pas
d'autres commentaires à faire sur l'article 428.
Le Président (M. Houde): Merci, M. le député
d'Abitibi-Ouest. M. le ministre.
M. Ryan: Je veux qu'il soit inscrit également dans le
compte rendu de nos discussions qu'en vertu de l'article 187 et de l'article
191 du projet de loi, deux articles déjà adoptés, la
responsabilité de la commission scolaire qui a fait une entente pour
envoyer les élèves relevant de sa compétence à
telle ou telle école à vocation régionale ou nationale
n'est pas effacée pour autant; elle est
déléguée.
M. Gendron: Elle n'est pas exprimée.
M. Ryan: Elle est déléguée dans l'exercice
de la délégation. Ils ne font pas d'ingérence ou
d'Interférence, mais la délégation elle-même est
toujours sujette à remise en question ou à vérification
suivant la manière dont l'entente est appliquée. Je pense que, si
c'est ça l'objectif, il est atteint par les dispositions.
M. le Président, si l'article 428. 1 est adopté, comme je
crois que ça a été le cas... Est-ce que c'est le cas?
Le Président (M. Houde): Oui, l'article 428. 1 a
été adopté. Est-ce que vous acceptez l'article 428. 1?
M. Gendron: Non il ne l'a pas été.
Le Président (M. Houde): Est-ce que vous l'adoptez?
M. Ryan: Je demande le vote, oui. M. Gendron:
Adopté sur division.
Le Président (M. Houde): Adopté sur division.
M. Ryan: Très bien.
Articles en suspens
Le Président (M. Houde): Est-ce qu'on peut adopter
l'article 192 qui avait été mis de côté ces jours
derniers, je ne sais pas quand? L'article 427 ayant été
adopté, est-ce qu'on peut adopter l'article 192?
M. Ryan: II me semble que ce serait le moment de le faire.
Le Président (M. Houde): Je pense que cet article avait
été suspendu. M. le député d'Abitibi-Ouest.
M. Gendron: Un instant je vais le regarder.
Le Président (M. Houde): D'accord, prenez votre temps.
M. Gendron: Adopté sur division.
Le Président (M. Houde): L'article 192, qui avait
été suspendu temporairement, est adopté sur division, tel
qu'amendé.
À présent, on va revenir à l'article 425. 1 qui
avait été mis de côté tantôt. Voulez-vous que
je le relise? Je pense que oui.
M. Ryan: Oui. Est-ce qu'on vous l'a distribué, l'article
425. 1?
Le Président (M. Houde): Oui, ils l'ont tous
reçu.
Insérer, après l'article 425, le suivant: "425. 1 Un
exemplaire des programmes et des listes établis par le ministre est
distribué gratuitement aux commissions scolaires, aux conseils
d'orientation, aux directeurs d'école, aux dirigeants de centre
d'éducation des adultes, aux enseignants intéressés, au
Conseil supérieur de l'éducation, au comité catholique et
au comité protestant. " Est-ce que cet article est adopté?
M. Gendron: Adopté.
Le Président (M. Houde): Adopté. Donc,
['appelle...
Mme Dougherty: M. le Président, vous avez lu "dirigeants"
au lieu de "directeurs".
Le Président (M. Houde): Excusez, j'ai peut-être mal
vu. Un instant.
Mme Dougherty: C'est ce qui est écrit qui compte, n'est-ce
pas?
M. Ryan: Non, je crois que c'est ce qui est enregistré.
C'est une erreur d'élocution de notre président. Cela se
peut.
Le Président (M. Houde): Écoutez, je vais le
reprendre au complet, au cas où.
Une voix: L'erreur est humaine.
Le Président (M. Houde): C'est possible. Quelqu'un qui ne
se trompe pas n'est pas ici, j'imagine.
M. Ryan: Un directeur et un dirigeant, ce n'est pas la même
chose.
Le Président (M. Houde): Non, non, vous avez raison, M. le
ministre. "Un exemplaire des programmes et des listes établis par le
ministre est distribué gratuitement aux commissions scolaires, aux
conseils d'orientation, aux directeurs d'école, aux directeurs de centre
d'éducation des adultes, aux enseignants intéressés, au
Conseil supérieur de l'éducation, au comité catholique et
au comité protestant. "
M. Gendron: Adopté.
Le Président (M. Houde): Adopté.
M. Ryan: Très bien.
Le Président (M. Houde): Est-ce qu'on suspend les travaux?
On suspend les travaux jusqu'à 15 heures.
(Suspension de (a séance à 12 h 57)
(Reprise 15 h 27)
La Présidente (Mme Dionne): À l'ordre, s'ilvous plaît! La commission de l'éducation reprend ses travaux
pour procéder à l'étude détaillée du projet
de loi 107, Loi sur l'instruction publique. Nous en sommes à l'article
429. J'ai avec moi un amendement que je vais vous lire. Remplacer l'article 429
par le suivant: "Le ministre détermine les critères ou conditions
pour la reconnaissance par une commission scolaire des apprentissages faits par
une personne autrement que de la manière prévue par le
régime pédagogique établi en vertu de l'article 413. "Il
détermine en outre les critères ou conditions pour la
reconnaissance par une commission scolaire des acquis scolaires ou
parascolaires faits par une personne inscrite aux services éducatifs
pour les adultes. "
M. le ministre, sur l'amendement.
M. Ryan: Ici, je pense que tout le monde comprend que
l'amendement que nous ajoutons vise à tenir compte de l'article qui
prévoit la création d'un régime pédagogique
distinct pour les adultes. Le premier alinéa vise l'article 413, le
deuxième alinéa vise, par conséquent, l'article 413.
1.
La Présidente (Mme Dionne): M. le député
d'Abitibi-Ouest.
M. Gendron: Pas de commentaires, adopté.
La Présidente (Mme Dionne): Adopté. L'article 429
est adopté tel qu'amendé. Avant d'appeler l'article 430, M. le
secrétaire, j'aimerais qu'on note que le président qui
était enregistré, le député de Sherbrooke, est
remplacé par la députée de Kamouraska-Témiscouata
et qu'il y a consentement à cet effet. J'appelle l'article 430. M. le
ministre.
M. Ryan: L'article 430 consacre le pouvoir qu'exerce
traditionnellement le ministre de l'Éducation de réviser au
besoin les résultats obtenus par les élèves aux
épreuves ministérielles afin de remédier aux imperfections
ou ambiguïtés de ces épreuves. Il peut arriver qu'une
question ait été ambiguë ou source d'interprétations
tout à fait différentes et également légitimes, et
qu'il faille faire un redressement après pour le bien et
l'intérêt légitime des élèves. Il peut
arriver aussi qu'il y ait lieu d'annuler l'épreuve et de retenir,
à ce moment-là, comme notes finales, celles qui ont
été obtenues aux épreuves internes de la commission
scolaire. Il peut arriver qu'il y ait lieu de tenir une nouvelle épreuve
également. Il peut arriver également qu'il y ait lieu de
pondérer les résultats obtenus aux épreuves internes de la
commission scolaire dans les matières où le ministre impose des
épreuves. Vous savez comment cela fonctionne, Mme la Présidente,
pour la passation du diplôme. Les notes aux examens de
la commission scolaire comptent pour 50 %; celles qui sont obtenues aux
épreuves ministérielles comptent également pour 50 % dans
les matières qu'embrassent les examens ministériels. Il peut
arriver qu'on observe d'une commission scolaire à l'autre des
écarts beaucoup plus grands dans les résultats aux examens de la
commission scolaire que dans les résultats aux épreuves
ministérielles. Il peut arriver, encore une fois pour donner une chance
égale à tout le monde, qu'une certaine pondération
s'impose. C'est ce que veulent dire les trois alinéas de l'article 430
qui viennent consacrer une pratique largement établie dans plusieurs
pays et utilisée au Québec d'une manière somme toute
plutôt modérée.
La Présidente (Mme Dionne): M. le ministre, j'ai
remarqué qu'il y avait des amendements. Est-ce qu'on doit les lire?
M. Ryan: Oui.
La Présidente (Mme Oionne): À l'article 430. Tout
le monde les a déjà, mais, pour le bénéfice du
Journal des débats, est-ce qu'on doit les lire ou non? Oui?
M. Ryan: C'est peut-être préférable. C'est ce
que nous avons fait jusqu'à maintenant, n'est-ce pas?
M. Gendron: Oui, sauf que je vous suggérerais de le faire
à la fin, au moment de l'adoption.
La Présidente (Mme Dionne): Juste avant l'adoption?
D'accord.
M. Gendron: Oui. M. Ryan: Ha, ha, ha!
La Présidente (Mme Dionne): M. le député
d'Abitibi-Ouest.
M. Gendron: J'ai deux commentaires, M. le ministre. La
disposition d'annuler, lorsque les circonstances l'exigent, n'était pas
une disposition contenue dans la loi 3. Vous dites "si on en a besoin", et vous
ne savez pas pourquoi, parce que vous dites "lorsque les circonstances
l'exigent", mais ces circonstances ne sont pas explicites, ne sont pas connues.
Je comprends que c'est difficile dans un projet de loi de prédire ou de
préciser les cas où il y aura éventuellement
nécessité d'annuler. Mon inquiétude porte carrément
sur le fait d'annuler une épreuve. Quels sont les motifs qui pourraient
vous justifier d'annuler une épreuve?
La Présidente (Mme Dionne): M. le ministre.
M. Ryan: Vous savez, cette année, il s'est produit des
événements plutôt inusités, des vols de questions
d'examens. Il aurait très bien pu arriver que nous en eussions eu
connaissance une fois que les examens auraient été
administrés. À ce moment-là, il y aurait eu lieu d'annuler
l'épreuve purement et simplement. Là, on a découvert le
fait avant que les épreuves ne soient passées; on a pu annuler
l'épreuve, c'est-à-dire empêcher qu'elle soit tenue, la
reporter à une autre date. Mais il aurait peut-être
été nécessaire de l'annuler si elle avait
été passée et que nous eussions appris après coup
que les questions avaient été volées. Je pense que c'est
une possibilité qu'on est mieux d'inscrire ici.
La Présidente (Mme Dionne): M. le député
d'Abitibi-Ouest.
M. Gendron: Dans le fond, je m'attendais à ce que vous
relatiez cette malheureuse situation. Mais, mis à part celle-là
sur laquelle on peut s'appuyer parce qu'on l'a vécue, est-ce que vous en
voyez d'autres?
La Présidente (Mme Dionne): M. le ministre.
M. Ryan: II pourrait arriver un cas où, dans une
commission scolaire, il y ait eu des personnes qui auraient commis des
indiscrétions. Il y a toujours une certaine émulation d'une
commission scolaire à l'autre; il pourrait arriver qu'il y ait eu des
indiscrétions. Si elles étaient portées à la
connaissance du ministre après coup, je pense qu'il aurait la
responsabilité de faire enquête et, au besoin, de tirer les
conclusions nécessaires.
M. Gendron: Une autre question sur le troisième
alinéa. Vous avez noté, et avec raison, que, dans d'autres
communautés mondiales, la capacité pour le ministère de
l'Éducation de pondérer les résultats obtenus est plus
utilisée que chez nous. Je prétends qu'effectivement c'est une
voie que vous vous devez de prévoir. J'essaie juste de savoir si,
lorsque vous aurez la possibilité de le faire par une disposition
précise dans la loi, cela se fera par règlement. Quelle forme
cela prendra-t-il? Je voudrais conclure en disant que la
Fédération québécoise des directeurs d'école
trouvait avec raison que, tel que libellé, le texte n'était pas
assez explicite. "La Fédération québécoise des
directeurs d'école trouve que le texte n'est pas assez explicite sur
l'importance à accorder à la pondération et à la
modération dans tout ce processus d'administration d'épreuves
d'élèves. " Et si je lis ceci, c'est que je présume
qu'elle avait fait une réflexion là-dessus. Autrement, elle ne
pourrait pas dire cela si elle n'avait pas fait une réflexion sur
l'encadrement. J'aimerais avoir un peu plus d'information sur ce
qu'étaient leurs suggestions, dans la perspective où le
législateur s'orienterait davantage vers cette forme
d'établissement de résultats scolaires.
La Présidente (Mme Dionne): M. le ministre.
M. Ryan: Mme la Présidente, rien ne s'oppose à ce
que des dispositions soient éventuellement inscrites au régime
pédagogique concernant la manière dont s'effectuera la
pondération des résultats. Et je comprends très bien.
C'est la Fédération québécoise des directeurs
d'école qui a fait cette recommandation. Ces choses se sont faites dans
un climat plutôt discret jusqu'à maintenant. Il n'y a jamais eu de
proclamation claire de ce que sont les méthodes utilisées pour
procéder à la pondération. Il n'y a pas eu de cachette non
plus. Ce sont des choses qui étaient là. Moi-même, j'en ai
découvert les mécanismes en exigeant des précisions, en
exigeant de vérifier comme il faut. Du temps où j'étais
dans l'Opposition, je n'étais pas très bien informé de ces
choses et je n'avais de documentation nulle part là-dessus. Par
conséquent, il pourrait très bien arriver qu'une partie de ces
normes utilisées pour la pondération figure éventuellement
dans le régime pédagogique en vertu des possibilités
qu'entrouvent des articles comme l'alinéa 4° sur le contenu du
régime pédagogique: "Ce régime peut déterminer des
règles sur l'évaluation des apprentissages et la sanction des
études"; ou encore "déterminer les diplômes, certificats et
autres attestations officielles que le ministre décerne ainsi que les
conditions applicables à leur délivrance. " Elle pourrait traiter
de ces choses éventuellement, rien ne s'y oppose.
La Présidente (Mme Dionne): M. le
député.
M. Gendron: Mme la Présidente, j'ai terminé.
La Présidente (Mme Dionne): Vous avez terminé? Je
vais lire les amendements avant qu'on adopte l'article 430: Dans l'article 430:
1° supprimer, dans la deuxième ligne du premier alinéa, le
mot "uniques"; 2° remplacer le deuxième alinéa par le
suivant: "Le ministre peut, lorsque les circonstances l'exigent, annuler
l'épreuve et retenir comme résultat final les notes obtenues aux
épreuves internes de la commission scolaire ou en tenir une nouvelle. ";
3° remplacer le troisième alinéa par le suivant: "II peut en
outre, conformément aux critères et aux modalités qu'il
établit, pondérer les résultats obtenus aux
épreuves internes de la commission scolaire dans les matières
où il impose des épreuves afin de rendre comparables ces
résultats à ceux qui sont obtenus dans les épreuves
internes des autres commissions scolaires. "
L'article 430, tel qu'amendé, est-il adopté?
M. Gendron: Adopté.
La Présidente (Mme Dionne): J'appelle l'article 431. On a
un amendement: Remplacer l'article 431 par le suivant: "431. Le ministre
décerne les diplômes, certificats et autres attestations
officielles prévues aux régimes pédagogiques ainsi que les
attestations officielles et les relevés de notes qu'il détermine.
"
M. Gendron: Adopté.
La Présidente (Mme Dionne): Est-ce que l'article 431, tel
qu'amendé, est adopté. J'appelle l'article 432.
M. Ryan: Pour l'article 432, Mme la Présidente, nous
allons vous remettre un nouveau texte qui vise à établir la
concordance avec l'article 428 sous la forme modifiée que nous lui avons
donnée.
La Présidente (Mme Dionne): D'accord. Je vais lire
l'amendement: Dans l'article 432: 1° insérer, après le
premier alinéa, le suivant: "Ces règles budgétaires
doivent en outre prévoir l'allocation de subventions à une
commission scolaire qui est autorisée à organiser aux fins de
subventions les services éducatifs pour les adultes ou qui remplit une
obligation particulière qui lui est faite en vertu de la présente
loi, notamment par application des paragraphes 6° et 7° du
troisième alinéa de l'article 413 et de l'article 428. 1 ou au
terme d'une entente visée au troisième alinéa de l'article
428. Ces règles budgétaires doivent en outre prévoir
l'allocation de subventions au Conseil scolaire de l'île de
Montréal dans le cas visé à l'article 400. L'allocation de
telles subventions peut être faite sur la base de normes
générales ou particulières ou peut être assujettie
à l'autorisation du ministre. "; 2° insérer, dans la
deuxième ligne du deuxième alinéa et après le mot
"dette", les mots "pour les dépenses d'investissement"; 3°
remplacer, dans la deuxième ligne du troisième alinéa, les
mots "au deuxième alinéa" par les mots "aux deuxième et
troisième alinéas". Alors, M. le ministre, vous aviez fait un
commentaire sur l'amendement, je pense.
M. Ryan: Oui, mais nous avons réécrit le
deuxième alinéa de manière qu'il tienne compte des
modifications apportées à l'article 428 de même qu'à
l'article 428. 1. Je vais juste poser une question à mes conseillers, si
vous me le permettez.
J'ai bien fait de ne pas formuler ma question explicitement parce
qu'elle était mal venue.
La Présidente (Mme Dionne): M. le député
d'Abitibi-Ouest.
M. Ryan: Elle est donc ensevelie dans l'oubli.
M. Gendron: Je n'ai pas de remarques particulières sur
l'article 432.
La Présidente (Mme Dionne): Alors, l'article 432 est
adopté tel qu'amendé. J'appelle donc
l'article 433. Et nous avons un amendement qui se lit comme suit:
Remplacer l'article 433 par le suivant: "433. Les règles
budgétaires peuvent aussi porter sur: "1° la contribution
financière qui doit être perçue d'une personne qui n'est
pas résident du Québec, au sens des règlements du
gouvernement, sous réserve que le ministre peut exclure des personnes ou
des catégories de personnes; "2° la détermination du montant
maximal de la contribution financière qui peut être exigée
d'un résident du Québec Inscrit aux services éducatifs
pour les adultes relativement aux services pour lesquels le droit à la
gratuité prévu à l'article 4 ne s'applique pas; "3°
les modalités de calcul des subventions à verser aux commissions
scolaires pour l'application du droit à la gratuité des services
éducatifs pour les adultes. "
M. le ministre, sur cet amendement.
M. Ryan: Mme la Présidente, nous avons ajouté des
dispositions pour la gratuité, des dispositions financières
concernant les services éducatifs fournis à des adultes. Les
modifications que nous proposons dans la version retouchée de l'article
433 tiennent compte des dispositions que nous avons déjà
adoptées antérieurement. Elles visent à assurer la
concordance avec des dispositions que nous avons déjà
adoptées et à donner au ministre, à la fois la
faculté et l'obligation d'établir les règles en tenant
compte de ces dispositions déjà adoptées.
La Présidente (Mme Dionne): Merci, M. le ministre. M. le
député d'Abitibi-Ouest.
M. Gendron: Pas de commentaires.
La Présidente (Mme Dionne): L'article 433 tel
qu'amendé est adopté. J'appelle l'article 434 et on a
également un amendement qui se lit comme suit: Remplacer l'article 434
par le suivant: "434. Les règles budgétaires peuvent aussi
prévoir, aux conditions déterminées par le ministre,
l'allocation d'une subvention à une commission scolaire ou au Conseil
scolaire de l'île de Montréal lorsque leurs biens sont
endommagés à la suite d'un sinistre, d'un vol ou d'un acte de
vandalisme. "Le ministre est alors subrogé dans les droits de la
commission scolaire ou du Conseil scolaire de l'île de Montréal.
"
M. le ministre.
M. Ryan: Ici, comme on l'aura constaté, Mme la
Présidente, nous avons laissé tomber l'alinéa 2° du
texte original parce que nous venons de l'insérer dans l'article 432
modifié.
La Présidente (Mme Dionne): M. le député
d'Abitibi-Ouest.
M. Gendron: Dans le second alinéa, j'aime- rais ça
que le ministre m'explique un peu plus clairement l'application de la
disposition de subrogation.
M. Ryan: Le deuxième alinéa qui reste? M.
Gendron: Oui.
M. Ryan: Je vais demander à notre conseiller juridique de
vous expliquer ce point-là. M. Dupont.
La Présidente (Mme Dionne): Me Dupont.
M. Gendron: L'explication que je voudrais avoir...
M. Ryan: "Le ministre est alors subrogé dans les droits de
la commission scolaire ou du Conseil scolaire de l'île de
Montréal. "
M. Dupont: Cela veut dire que le ministre qui paye, qui
indemnise, peut avoir contre le tiers tous les droits de la commission
scolaire, alors tous les droits du subrogé.
M. Gendron: Pourquoi?
M. Ryan: C'est un cas de sinistre, de vol ou de vandalisme.
M. Gendron: Oui, mais j'essaie de comprendre pourquoi...
M. Ryan: Je pense qu'on comprend très bien.
M. Gendron:... le ministre pourrait avoir tous les droits du
tiers.
M. Dupont: Pas du tiers, de la commission scolaire. Si, par
exemple, la commission scolaire se fait voler, le ministre indemnise la
commission scolaire. C'est comme dans le cas des assurances, il devient
subrogé aux droits... (15 h 45)
M. Gendron: Oui. Dans la perspective qu'il pourrait lui aussi
éventuellement...
M. Dupont: Poursuivre le tiers à sa place. M. Gendron:
C'est ça. D'accord. Adopté.
La Présidente (Mme Dionne): L'article 434 tel
qu'amendé est adopté. J'appelle l'article 435. On a un
amendement, qui se lit comme suit: Remplacer l'article 435 par le suivant:
"435. Le ministre doit prévoir, dans les règles
budgétaires visées à l'article 432, le versement de
subventions de péréquation aux commissions scolaires. Ces
subventions de péréquation sont versées en fonction de
l'écart entre l'évaluation uniformisée des immeubles
imposables par élève inscrit dans les écoles d'une
commission scolaire incluse dans
son assiette foncière et celle par élève inscrit
dans les écoles de l'ensemble des commissions scolaires incluses dans
l'assiette foncière de l'ensemble de ces commissions scolaires, compte
tenu de l'importance des revenus de taxe scolaire perçus par une
commission scolaire à l'intérieur des limites fixées par
l'article 281 ou 406. " M. le ministre.
M. Ryan: Ici, on définit la norme qui doit présider
à l'établissement du versement de subventions de
péréquation aux commissions scolaires. La norme est
indiquée dans le paragraphe, il est établi en fonction de
l'écart entre l'évaluation uniformisée des immeubles
imposables par élève inscrit dans les écoles d'une
commission scolaire. La même norme est prise pour l'ensemble des
commissions scolaires du Québec. Ensuite, on tient compte des revenus de
taxes scolaires perçus par la commission scolaire, toujours en tenant
compte des pourcentages équivalents, évidemment. Là, on
établit le versement, le montant de la subvention de
péréquation attribuable à cette commission scolaire.
La Présidente (Mme Dionne): M. le député
d'Abitibi-Ouest.
M. Gendron: Adopté.
La Présidente (Mme Dionne): L'article 435 tel
qu'amendé est adopté. J'appelle l'article 436. Il y a un
amendement. Dans l'article 436: 1° insérer, dans la troisième
ligne du deuxième alinéa et après les mots "de la dette",
les mots "pour les dépenses d'Investissement"; 2° remplacer, dans la
deuxième ligne du troisième alinéa, le mot
"géré" par le mot "gérés". M. le ministre.
M. Ryan: On a clairement indiqué ici qu'il s'agit de
subventions visant uniquement le capital et les charges d'intérêt
sur des emprunts contractés à des fins d'investissement.
La Présidente (Mme Dionne): M. le député
d'Abitibi-Ouest.
M. Gendron: Pas de commentaires à l'article 436.
Adopté.
La Présidente (Mme Dionne): L'article 436 tel
qu'amendé est adopté. J'appelle l'article 437.
M. Ryan: Nous avons un autre texte pour l'article 437, Mme la
Présidente.
La Présidente (Mme Dionne): Alors, il y a un amendement
à l'article 437, qui se lit comme suit: Remplacer l'article 437 par le
suivant: "437. Le ministre peut retenir ou annuler tout ou partie du montant
d'une subvention destinée à une commission scolaire ou au Conseil
scolaire de Ilie de Montréal, autre qu'une subvention pour le transport
des élèves, en cas de refus ou de négligence d'observer
une disposition qui régit la commission scolaire ou le conseil.
Toutefois, le ministre ne peut retenir ou annuler une subvention
accordée en vertu de l'article 436 concernant le paiement en capital et
intérêt de tout emprunt dûment autorisé d'une
commission scolaire ou du Conseil scolaire de l'île de Montréal. "
M. le ministre.
M. Ryan: Ici, la différence majeure réside dans la
disparition du mot "diminuer". Dans la première version, on avait le mot
"diminuer" au deuxième alinéa. Toutefois, le ministre ne peut
retenir, annuler ou diminuer... " Nous avons fait tomber ce mot. Au premier
alinéa, comme vous le remarquez, nous l'avions également à
la fin. "Le ministre peut retenir ou annuler le montant d'une subvention... ou
- à la fin - en diminuer le montant. " Alors la Fédération
des commissions scolaires nous avait fait des représentations à
ce sujet, trouvant que le pouvoir de diminuer une subvention pouvait conduire
à toutes sortes d'actes discrétionnaires, et nous l'avons
laissé tomber. Nous retenons uniquement le pouvoir de retenir ou
d'annuler la subvention. Ce qui veut dire qu'on ne peut pas commencer à
jouer avec le quantum des subventions, ce qui pourrait même conduire
à des actes de pressions indues sur des commissions scolaires.
La Présidente (Mme Dionne): D'accord. M. le
député d'Abitibi-Ouest.
M. Ryan: Je pense que c'est une grosse amélioration que
nous apportons ici.
M. Gendron: Ce ne sont pas les représentations que j'ai
eues là-dessus en tout cas. Je m'attendais à ce que le ministre
aille plus loin. Il a raison, cependant, en ce qui concerne l'ancien texte et
il nous propose une distinction intéressante: de retenir la disposition
de diminution de la subvention, mais cela fait un peu court par rapport aux
représentations que l'on vous a faites, M. le ministre.
Je rappelle rapidement que la Fédération des commissions
scolaires avait beaucoup plus d'arguments à vous soumettre sur le
principe d'annuler et elle vous suggérait de ne conserver que la
possibilité de retenir. Que je lise une disposition à l'article
437 où on indique, M. le ministre, que vous pourriez retenir une
subvention pour des motifs de non-observance d'un règlement, d'une loi
ou d'une directive administrative, je trouve que c'est une règle
légitime et même moderne de fonctionnement. Que vous alliez
jusqu'à écrire: "Le ministre peut annuler", il me semble que,
juste écrit comme vous l'avez fait, c'est aller trop loin, parce que de
toute façon, dans la loi, si vous avez le pouvoir, après qu'on
vous l'a donné, c'est vous qui menez et ce n'est assujetti à
aucune règle, alors que vous savez bien que dans les faits cela ne se
fait pas
ainsi: on ne peut pas annuler une subvention uniquement parce que vous
l'avez écrit dans la loi.
Alors, je suis convaincu que vous ne procéderez pas comme le
pouvoir vous y autorise. Je trouve un peu gros de vous donner le pouvoir pour
avoir l'occasion de le faire comme bon vous semble sans aucune règle.
Vous atteindriez le même résultat si on avait une disposition qui
disait: Le ministre peut retenir en tout ou en partie, et ainsi de suite...
Là, il y aurait une vérification ou des motifs sur lesquels vous
appuyer. Puis vous dites: Tu ne l'auras pas tant qu'il n'y a pas tel correctif,
tant qu'il n'y a pas telle affaire. Je ne veux pas présumer des
situations où effectivement vous seriez justifié de poser un tel
geste. C'est la même chose, d'ajouter dans le deuxième
alinéa: Te ministre ne peut retenir... une subvention accordée en
vertu de l'article 436 concernant le paiement en capital et
intérêt de tout emprunt dûment autorisé d'une
commission scolaire. "
Juste une seconde, je veux être sûr de ce que je dis;
à l'article 436, cela concernait les emprunts.
La Présidente (Mme Dionne): M. le ministre.
M. Ryan: Mme la Présidente, si le député
d'Abitibi-Ouest veut prêter attention à ce que je vais dire, je
vais vous expliquer: d'abord, nous avons enlevé le pouvoir de diminuer
la subvention. On s'entend là-dessus. Nous nous entendons
également pour maintenir le pouvoir de retenir la subvention. La
question qui reste, c'est pourquoi...
M. Gendron: Garder.
M. Ryan:... insérer le pouvoir de...
M. Gendron: Annuler.
M. Ryan:... annuler? Il y a deux raisons. Tout d'abord, nous
avons adopté une disposition semblable à l'article 272 concernant
les subventions du ministre des Transports. Nous avons adopté ceci
à l'unanimité: "Le ministre des Transports peut retenir ou
annuler". C'est une raison qui a sa valeur et qui n'est pas péremptoire.
On peut avoir fait une erreur une fois et vouloir la corriger une autre fois.
On a adopté cela à l'article 272. J'ai été
étonné de ne pas avoir de représentation de la part de
l'Opposition sur cela, mais cela a été adopté...
M. Gendron: Cela devait être ma collègue de
Chicoutimi.
M. Ryan: Pardon?
M. Gendron: Cela doit être ma collègue de Chicoutimi
qui siégeait à ce moment-là.
M. Ryan: C'est arrivé. Cela se produit et nous
autres...
M. Gendron: Alors, une défaillance temporaire, je lui en
permets!
M. Ryan: Nous ne faisons acception de personne.
Deuxièmement, les représentations nous sont venues de la
Direction des ressources financières du ministère de
l'Éducation. Je ne devrais pas vous dévoiler ces choses parce que
ce sont des tractations internes, mais on m'a fait valoir ceci. Lorsqu'une
subvention est simplement retenue, cela ne dérange pas beaucoup une
commission scolaire qui pourrait être négligente ou insoucieuse de
ses devoirs parce qu'elle peut se donner l'année pour corriger la
situation. Lorsqu'elle touche la subvention elle a droit à
l'intérêt qui a couru depuis le temps où il lui est
dû. Ce qu'il y a à retenir c'est à partir du moment
où il lui est dû. Il faut que le gouvernement lui paie
l'intérêt dessus, tandis que, s'il a le pouvoir de l'annuler quand
elle est absolument injustifié, elle est annulée et c'est
réglé. Les deux se complètent assez bien. Moi-même
j'ai résisté d'abord à ces arguments et, après les
avoir entendus avec toute l'attention possible, j'ai considéré
qu'il y avait une raison sérieuse d'ajouter cette nuance.
La Présidente (Mme Dionne): M. le député
d'Abitibi-Ouest.
M. Gendron: Oui, je voulais juste revenir sur ceci. Est-ce que le
ministre aurait dit - j'ai cru comprendre cela - que lorsqu'il s'agit de
retenir une subvention, même si les motifs étaient valables,
c'est-à-dire contre la commission scolaire, donc valables pour le
ministère de le faire, il y a une obligation quand même dans ces
cas de payer les intérêts sur les dus?
M. Ryan: On nous a dit que c'était la pratique, n'est-ce
pas?
M. Gendron: Vous changerez votre pratique, cela n'a pas de bon
sens!
M. Ryan: On nous a fait valoir que sur le plan technique
c'était très difficile de faire le partage de tout cela. Ce sont
les arguments qu'on nous a fait valoir à notre satisfaction.
M. Gendron: Je respecte ce que le ministre nous dit, mais ce
n'est pas à ma satisfaction - ce ne sera pas long, madame -
sincèrement, parce que c'est loin d'être convaincant, surtout
qu'il nous dit: Écoutez, dans les motifs de rétention de la
subvention on aurait payé; la pratique administrative aurait voulu qu'on
paie quand même les frais d'Intérêt encourus même si
les motifs sur lesquels s'appuyait le ministère pour poser le geste
étaient défendables et plaidables. Il faut donc revoir les
pratiques
administratives, mais je n'accepterais pas qu'on inclue une disposition
un peu contraignante et un peu insultante qui faisait dire à la
fédération et à d'autres - eux, ils avaient des termes
bien plus gros que cela - qu'elle était injustifiable. L'article 437
concernant la retenue est injustifiable à la commission scolaire du
Sault-Saint-Louis et d'autres, dans les notes que j'ai ici. Moi, je ne vais pas
si loin que cela en termes de jugement. Je le citais. Je n'accepterais pas,
pour une pratique administrative que je ne peux pas cautionner, qui
mériterait d'être changée, l'argument qu'on va laisser la
pratique comme cela, mais qu'on va se donner un pouvoir additionnel qui va
être le retrait pur et simple de subventions. Je ne peux pas être
d'accord avec une telle situation. Je n'ai pas d'autres commentaires si ce
n'est de dire que je suis contre. Donc, adopté sur division.
La Présidente
(Mme Dionne): L'article 437 tel
qu'amendé est adopté sur division.
M. Gendron: Excusez, ce n'est pas moi qui mène. Madame
voulait parler.
La Présidente (Mme Dionne): Mme la députée
de Jacques-Cartier. (16 heures)
Mme Dougherty: Personnellement, j'aimerais dire que je trouve cet
article dangereux. J'ai vécu une situation à ma propre commission
scolaire lors de la loi 101. Nous avons perdu des subventions pour plus de 1000
enfants. C'étaient des subventions approuvées. Le budget
était approuvé, il y avait un engagement du gouvernement, etc.
C'est à cause de la loi 101, je n'aime pas raconter toute l'histoire
mais le statut de ces enfants n'a été clarifié que deux
ans après cette affaire. Alors, un par un, c'était au
gouvernement de clarifier le statut de ces enfants. Alors, nous étions
accusés de mauvaise foi, etc. Nous avons reçu ces enfants,
éventuellement. Nous avons perdu une couple de millions de dollars, mais
n'importe quel ministre pourrait dire: Cette commission scolaire agit de
mauvaise foi. Prenez l'affaire du français, le français du niveau
de la langue seconde, l'apprentissage de la langue seconde. Est-ce que le
ministre pourrait dire alors: Vous allez contre les dictées du
gouvernement? Je ne suis pas prêt à reconnaître votre
commission scolaire comme une exception à cet égard. On
coupe.
C'est très dangereux, parce que ça ouvre la porte à
des abus inacceptables compte tenu du ministre.
La Présidente (Mme Dionne): M. le ministre.
M. Ryan: En retour, s'il n'y a pas de dispositions claires et
fermes, il y a des situations d'abus qui peuvent durer dix ans. On a eu des
exemples. Il y en a encore sous nos yeux.
La Présidente (Mme Dionne): Mme la députée
de Jacques-Cartier.
Mme Dougherty: Parce que le pouvoir de diminuer n'est pas
différent du pouvoir de retenir, parce qu'on pourrait retenir pour
toujours. C'est le même pouvoir dans les faits.
M. Gendron: Que de diminuer...
La Présidente (Mme Dionne): M. le député
d'Abitibi-Ouest.
M. Gendron: Ah bien, si, temporairement, pour les 20 prochaines
minutes, ma collègue de Jacques-Cartier veut venir de ce
côté-ci, je saurai l'accueillir. C'est parce que j'ai
vécu...
M. Ryan: Un billet d'admission temporaire.
M. Gendron: Oui, au cas où ça vous donne des
idées sur un "nonobstant" temporaire.
M. Ryan: La députée de Jacques-Cartier n'en a pas
besoin.
M. Gendron: Non, ah! Elle est grand garçon. Voyons! Elle
est assez grande fille pour...
Mme Dougherty: Je veux simplement souligner ça, parce que
ça pourrait amener un certain abus de la part du ministre...
M. Gendron: Ah, cela, c'est...
Mme Dougherty:... surtout parce qu'on dit effectivement que le
ministre n'a pas l'obligation d'honorer les engagements financiers du
gouvernement.
La Présidente (Mme Dionne): M. le ministre.
M. Ryan: Je regrette, mais je pense que c'est une
interprétation injustifiée...
Mme Dougherty: Oui?
M. Ryan:... du texte que nous avons sous les yeux, en toute
déférence pour la députée de Jacques-Cartier et son
associé tout à fait temporaire d'Abitibi-Ouest. Il dit clairement
que le ministre peut retenir ou annuler tout ou partie du montant d'une
subvention en cas de refus ou de négligence d'observer une disposition
qui régit la commission scolaire ou le conseil. Alors, ces dispositions
auxquelles nous faisons écho ici sont évidemment des dispositions
législatives et des dispositions réglementaires. Alors, il faut
que le fardeau de la preuve relève de toute évidence du
ministre.
Mme Dougherty: Cela va.
M. Ryan: Cela va? Il faut bien qu'il ait ce
pouvoir en cas de négligence. On sait d'expérience qu'il y
a des cas où on est porté à se fouter pas mal du ministre.
Mais je pense qu'il faut avoir des recours contre ça aussi. On n'est pas
là seulement pour servir de distributeur de subventions. Il faut
distribuer des subventions conformément à l'intérêt
public, comme il était défini dans les lois et dans les
règlements. Celui qui veut se situer au-dessus de la loi ou du
règlement doit accepter d'encourir certaines conséquences.
Il me semble qu'on n'est pas du tout dans l'arbitraire. On est dans une
règle de raisonnabilité tout à fait défendable.
La Présidente (Mme Dionne): M. le député
d'Abitibi-Ouest.
M. Gendron: Mme la Présidente, sur le refus, je serais
porter à aller un peu plus loin que je suis allé tantôt.
Sur le refus d'observer une disposition, cela va, mais une fois, je suis
d'accord. Quant à la négligence, là, on tombe dans
l'arbitraire, parce que l'interprétation sur la négligence
d'observer une disposition qui régit la commission scolaire, c'est le
ministre qui va porter le jugement qu'il y a eu négligence ou pas.
Là, ça dépasse ce que j'aurais souhaité, et je ne
change pas d'avis non plus sur le fond. Je persiste à croire que retenir
des subventions... À partir du moment où vous avez le pouvoir, M.
le ministre, ce n'est pas dit: Vous ne pourrez que retenir la plus petite des
subventions ou le plus petit montant, non. C'est écrit: "Le ministre
peut retenir ou annuler tout ou partie du montant d'une subvention. " Je vous
connais assez et je connais assez les subventions qui sont versées aux
commissions scolaires, vous auriez seulement, par la capacité de
retenir, à choisir celle qui est la plus significative pour
l'intéressée, je parle de la commission scolaire. À ma
connaissance, il n'est pas exact qu'elle traînerait un, deux, trois,
quatre ou cinq ans sans donner suite. On fait plus référence au
domaine de l'arbitraire. Mais moi, j'ai fait valoir mon point de vue; j'ai
adopté sur division. J'ai terminé. Quand vous aurez
terminé cet article, Mme la Présidente, j'ai une demande
très spéciale à vous faire, et ce n'est pas une demande en
mariage.
Des voix: Ha, ha, ha!
M. Gendron: C'est seulement pour...
La Présidente (Mme Dionne): Ah!
M. Boulerice: Ah! Elle est déçue.
La Présidente (Mme Dionne): Adopté sur division.
D'accord. M. le député d'Abitibi-Ouest.
M. Ryan: Quant à parler de cela, peut-être qu'on
peut regarder le programme par...
M. Gendron: Non, mais j'aurais réglé seulement un
petit problème avant.
M. Ryan: Très bien.
M. Gendron: Ce n'est pas ce dont vous voulez parler.
Sincèrement, c'est que j'ai commis une erreur.
Une voix: L'erreur est humaine.
M. Gendron: Je demande l'indulgence des membres de cette
commission. À l'article 433, j'aurais dû dire: Adopté sur
division. C'est même écrit dans mes notes. Il me semble que j'ai
dit: Adopté. Alors, je tiens que...
Une voix: Tel qu'amendé.
M. Gendron: Oui, oui, mais je tiens que ce soit noté que
c'est: Adopté sur division. C'était bien cela. J'ai fait erreur,
M. le secrétaire, j'avais dit adopté.
M. Ryan: Oui, j'ai été étonné
tantôt.
M. Gendron: Comme je ne veux pas commettre d'impair sur ma
logique implacable.
M. Ryan: Oui.
La Présidente (Mme Dionne): L'article 433, tel
qu'amendé, est adopté sur division.
M. Ryan: En retour de quoi, l'article que nous venons de discuter
a été, je crois, également adopté sur division.
La Présidente (Mme Dionne): Tel qu'amendé. M.
Gendron: Oui, mais celle-ci, je l'ai dit... M. Ryan: L'article 437,
n'est-ce pas? M. Gendron: Je l'ai nommément dit cela.
M. Ryan: Oui, mais j'en profite pendant qu'on est un de
moins.
La Présidente (Mme Dionne): Y a-t-il un article 437. 1?
Non, je pense qu'on n'en a pas, n'est-ce pas?
M. Ryan: Non, il n'y en a pas.
M. Gendron: Là, on peut revenir aux questions
particulières.
M. Ryan: C'est cela. Oui. On m'informe que le premier ministre
doit donner une conférence de presse à 17 h 15 sur les
événements de la journée en matière linguistique.
Ma collègue de Jacques-Cartier en particulier voudrait beaucoup pouvoir
assister à cette conférence de presse. Si
c'était le cas pour tout le monde, peut-être pourrions-nous
convenir de suspendre nos travaux à 17 h 10? Je ne le sais pas, je pose
!a question. Nous sommes suspendus à l'acquiescement du
député d'Abitibi-Ouest parce qu'il faut que ce soit par
consentement.
La Présidente (Mme Dionne): M. le député
d'Abitibi-Ouest.
M. Gendron: Sincèrement, compte tenu de i'importance des
questions qui seront traitées, je n'ai aucune objection à ce que
nous mettions fin à nos travaux dans une heure pour permettre aux
collègues qui voudraient assister à cette conférence de
presse historique de pouvoir le faire.
La Présidente (Mme Dionne): D'accord. S'il y a
consentement, on suspendra nos travaux à 17 h 10.
M. Gendron: Environ. Cela va dépendre où on sera
rendu, parce que cela pourrait être 17 heures compte tenu que j'ai quand
même une couple de choses à vérifier avant.
M. Ryan: D'accord.
La Présidente (Mme Dionne): J'appelle l'article 438.
M. Gendron: Oui.
La Présidente (Mme Dionne): Y a-t-il des amendements? Il
n'y a pas d'amendement à l'article 438. M. le ministre.
M. Gendron: M. le ministre n'a pas d'amendement à
l'article 438? Sérieusement?
Tutelle
M. Ryan: Ce sont des choses auxquelles j'étais tellement
habitué que je les al formulées de manière claire
dès la première version. Je suis tellement habitué de ne
pas tourner autour du pot en ces choses. On est tombé sur une version
potable dès la première tentative.
La Présidente (Mme Dionne): M. le ministre, avez-vous des
commentaires?
M. Ryan: Blague à part, nous avons fait beaucoup de
tentatives d'écriture au sujet de ces questions-là. Nous avons
pris toute la partie de l'actuelle Loi sur l'instruction publique qui traite du
pouvoir d'enquête du ministre et nous croyons avoir trouvé une
formulation qui permette de faire face aux situations susceptibles d'être
portées à l'attention du ministre.
La Présidente (Mme Dionne): M. le député...
Oh! Pardon. M. le ministre.
M. Ryan: Vous remarquez en particulier la convergence avec des
choses que nous avons discutées ce matin. Nous avons adopté un
article qui précise la responsabilité du ministre de veiller
à la qualité de l'éducation dispensée par les
commissions scolaires. Alors, ici il y a le corollaire que cela iui donne le
droit de charger une personne qu'il désigne de vérifier si les
dispositions de la loi sont appliquées dans une commission scolaire ou
d'enquêter sur quelque matière se rapportant à la
qualité, à l'organisation, à l'administration, à
l'organisation des services éducatifs, au fonctionnement d'une
commission scolaire. Ce pouvoir est déjà dans la loi actueiie de
l'instruction publique, à l'article 14, si mes souvenirs sont bons. On
remarquera que l'article 14 est libellé de telle manière qu'il
n'embrasse pas la qualité des services éducatifs. Il permet au
ministre d'instituer une enquête sur quelque matière se rapportant
à l'administration, au fonctionnement d'une commission scolaire ou d'une
commission régionale. C'est plus complet, c'est plus en harmonie avec
l'économie générale de ta loi. Il n'y a pas d'autre
différence à part ça.
La Présidente (Mme Dionne): M. le député
d'Abitibi-Ouest.
M. Gendron: Je m'attendais sincèrement qu'à
l'article 438 il y ait une toute petite disposition. Le ministre dit qu'ils se
sont essayés longuement sur des écritures. Il me semble qu'il y
en avait de très simples; probablement parce que je n'ai pas l'immense
qualité d'être un grand juriste, je trouve ça moins
difficile de donner suite à mes prétentions. À l'article
438, je dois vous dire qu'il y a plusieurs intervenants... Encore là, la
commission scolaire du Sault-Saint-Louis disait: Cela n'a pas de bon sens,
c'est injustifiable. Probablement qu'elle était abonnée à
cette expression. D'autres ont dit: On s'oppose à de tels pouvoirs au
ministre.
Ce qui m'apparaissait plus nuancé et plus logique, c'était
la position de la Fédération des commissions scolaires. Que je
sache, la position de la fédération n'a pas changé. Elle
disait ceci: L'article 438 du projet de loi 107 accroît
considérablement les pouvoirs du ministre en étendant le pouvoir
d'enquête et de vérification à toute matière - vous
avez compris? - toute matière se rapportant à la qualité
et à l'organisation des services éducatifs. Sans faire de
finasserie, qu'un ministre de l'Éducation dise: Je veux avoir un pouvoir
pour enquêter sur toute matière se rapportant à la
qualité des services éducatifs, je suis d'accord. Cela se
précise, c'est la qualité des services. Sincèrement, je
pense qu'au Québec, si on n'est pas capable d'accepter qu'un ministre de
l'Éducation puisse assumer pleinement et entièrement sa
responsabilité concernant la qualité des services
éducatifs, je ne sais pas où on est rendu. Ce bout-là est
réglé.
Là où ça me dérange, c'est que, sans nuance,
on dise la même chose concernant l'organisation des services. On ne peut
pas confier à des mandataires l'organisation des services et avoir
défini les mandats et les régimes pédagogiques,
défini les règles, et mettez-en, tous les règlements du
ministre... C'est normal. J'essaie d'avoir l'attention du ministre. Est-ce que
vous n'admettez pas qu'il y a une méchante marge? Il y a la
vérification de la qualité de tout ce qu'on vous dit - je parle
des commissions scolaires - que vous avez l'obligation de faire, mais en plus
de ça je me réserve le droit d'enquêter n'importe quand,
tant que je vais vouloir, sur la façon dont vous vous acquittez de la
responsabilité que je vous ai donnée concernant la
qualité. Cela commence à faire. Je termine, ce ne sera pas long.
La loi 3, je l'ai relue trois ou quatre fois. Ce n'est pas la loi 3, c'est la
loi 107, mais, quand même, elle nous inspirait des fois à des
places, et je ne me rappelle pas qu'il y ait eu autant de critiques sur la loi
3. Pourtant, elle disait à peu près la même chose, mais au
bon endroit. Elle disait la même chose à la bonne place, dans le
sens que le ministre, d'après ce que j'avais compris... Cela
m'étonnerait que les commissions scolaires ne soient pas d'accord avec
lui s'il disait: Écoutez, je veux avoir le droit de vérifier, en
matière de qualité, tout, n'importe quoi. Il a raison, c'est
ça offrir un service valable aux citoyens et citoyennes du Québec
de demain, la qualité d'un système éducatif valable. Mais
là ce sont des mandataires, vous leur confiez la responsabilité
et après vous dites: Écoutez, vous avez la responsabilité,
mais, dans le fond, ce n'est pas vrai parce que chaque fois que vous ne ferez
pas ça comme je le veux... Et, là, je ne parle plus de la
qualité, je parle de la façon d'organiser les services
éducatifs. Sans nuance, pouvoir d'enquête et de
vérification en toute matière concernant l'organisation. C'est
abusif, on ne peut pas dire autre chose. (16 h 15)
Je conclus, le ministre a laissé voir à plusieurs reprises
depuis qu'on a commencé nos travaux: Ils ont tort, ils ne comprennent
pas bien, ils ne me donnent jamais d'exemples où effectivement je suis
accusé. C'en est un, cela, un exemple précis, clair et il me
semble que le ministre a assez d'expérience, est assez connaisseur pour
faire un effort de rédaction qui ne serait pas compliqué et
enlever au moins l'expression "l'organisation des services
éducatifs".
La Présidente (Mme Dionne): M. le ministre. M. Ryan:
Accepté.
M. Gendron: Merci. Je n'ai pas plaidé trop longtemps.
M. Ryan: Nous avons un amendement à déposer
Immédiatement, Mme la Présidente.
La Présidente (Mme Dionne): Oui. Alors, l'amendement se
lit comme suit: Supprimer, dans la cinquième ligne de l'article 438, les
mots "et à l'organisation". Est-ce que c'est cela, Me Dupont?
M. Dupont: La cinquième ligne du premier
alinéa.
La Présidente (Mme Dionne): D'accord. C'est plus
précis. Je répète l'amendement: Supprimer, à la
cinquième ligne du premier alinéa de l'article 438, les mots "et
à l'organisation". Est-ce que cet amendement est adopté?
M. Gendron: Juste une seconde. Je comprends pourquoi le ministre
voulait me faire taire rapidement.
M. Ryan: Ha, ha, ha!
La Présidente (Mme Dionne): M. le député
d'Abitibi-Ouest.
M. Gendron: Là, je ne peux pas verser là-dedans. Il
joue vraiment au fin renard, mais pas nécessairement dans le bon sens de
l'expression. Dans mon esprit, c'était les deux organisations. Pour
vrai! C'était l'organisation des services éducatifs, mais aussi
l'organisation qu'on retrouve dans la seconde partie. Quand vous dites "ainsi
qu'à l'administration", je trouve que vous avez raison de garder un
pouvoir d'enquête sur l'administration, c'est la gestion. Mais "à
l'organisation et au fonctionnement d'une commission scolaire", là, vous
me rattrappez par en arrière - c'est une expression de discussion - je
ne peux pas être d'accord. Sincèrement, dans ma tête, les
commissions scolaires ont dit: L'organisation des services éducatifs,
vous n'avez rien à faire là-dedans, et je ne trouve pas que vous
avez un pouvoir général d'enquête dans cet article pour ce
qui est de l'organisation des commissions scolaires non plus. L'administration,
le fonctionnement, cela va, la qualité des services éducatifs,
c'est fondamental, je vous l'ai dit tantôt et je ne change pas d'avis.
Mais l'organisation devrait s'appliquer et à l'organisation des services
et à l'organisation tout court. Si vous disiez "ainsi qu'à
l'administration et au fonctionnement d'une commission scolaire ou du Conseil
scolaire de l'île de Montréal", il me semble que vous auriez
vraiment compris la portée de ma réflexion et celle des
commissions scolaires. En passant, encore là, je défends une
chose à laquelle je crois, je n'ai pas acheté leur argument parce
que c'est le leur, je trouve que vous ne pouvez pas être fier de vous si
vous dites: Ces mandataires qui ont le mandat d'organiser suivant mes
règles... Mais, en plus de regarder si vos règles sont bien
suivies, vous traitez d'une capacité d'enquête sur le mode
d'organisation, et cela m'apparaît exagéré. Si le
minisitre voulait bien joindre à son amendement l'annulation des deux
expressions "organisation", dans un cas l'organisation des services
éducatifs et dans l'autre cas l'organisation tout court d'une commission
scolaire, je serais pleinement satisfait.
La Présidente ( Mme Dionne ): M. le ministre.
M. Ryan: Je pense que je ne peux pas accepter la deuxième
partie de l'argument du député d'Abitibi-Ouest parce que,
très souvent, même si ce n'est pas le pouvoir d'enquête au
sens fort du terme comme le définit l'article 438, il m'arrive de
déléguer un officier du ministère dans une commission
scolaire pour aller précisément examiner son organisation. La
commission scolaire a des difficultés financières par exemple.
Dimanche, j'étais dans une commission scolaire et on m'a dit: Avec vos
règles budgétaires, M. le ministre, nous ne pouvons pas arriver.
Nous tenons à vous faire part que nous aurons un problème
très sérieux l'an prochain. Je leur ai dit: Si vous n'avez pas
d'objection, je vais envoyer quelqu'un étudier avec vous votre
organisation pour voir s'il n'y a pas des points qui sont
générateurs de dépenses que nous ne pouvons pas accepter
ou endosser. J'ai dit: Si vous acceptez cela, très bien. Mais, à
supposer qu'ils n'auraient point accepté et qu'ils m'eussent soumis un
budget déficitaire, j'aurais le pouvoir d'envoyer quelqu'un en lui
disant: Vous allez étudier l'organisation de cette commission scolaire,
je veux qu'on sache à quoi s'en tenir. Ils risqueraient facilement
d'être même en violation de la loi en supposant qu'ils
décideraient d'adopter un budget déficitaire alors qu'on ne
pourrait pas consentir à ce qu'ils le fassent. Le mandataire que
j'enverrais, ce ne serait pas nécessairement sur le fonctionnement ou
l'administration, mais vraiment sur l'organisation d'où proviendrait la
source des difficultés financières. C'est tellement courant,
cela. Et les commissions scolaires ont tellement besoin du ministère
pour ces fins que je pense que c'est un ingrédient important, ce pouvoir
d'enquête qu'on doit conférer au ministre. Je le dis en toute
sincérité.
La Présidente (Mme Dionne): Merci, M. le ministre. M. le
député d'Abitibi-Ouest.
M. Gendrort: Je prétends que, pour la notion de
fonctionnement, îe ministre n'aurait pas à se forcer beaucoup.
J'aimerais mieux que la notion de l'organisation ne figure pas là. Et,
dans les quelques cas où effectivement ce serait plus relié
à des problèmes d'organisation, je ne crois pas que s'il y avait
l'expression, comme je l'ai libellé tantôt, la qualité des
services éducatifs, l'administration et le fonctionnement d'une
commission scolaire... Premièrement, c'est moins choquant. Je le
répète, la référence à l'organisation, c'est
vraiment une référence à la façon de donner suite
à des mandats. Là, vous touchez intrinsèquement le
mandataire dans la façon dont il s'acquitte de son mandat. Je suis
convaincu de ce que je dis pour ce qui est de l'expression. C'est choquant
parce que cela veut dire la manière dont tu t'organises. Pourtant, on
lui a dit: C'est toi qui es le mandataire pour donner suite à mes
affaires. J'aimerais mieux ne pas le voir dans la loi. Je prétends que,
dans les quelques cas où le ministre lirait que le problème de la
commission scolaire Abitibi est un problème d'organisation, s'il y avait
la mention "l'administration et le fonctionnement" il enverrait ses
enquêteurs. Il n'y aurait aucun problème. Personne ne saurait que,
cette fois, spécifiquement, il les a envoyés à la
commission scolaire Abitibi. Parce que le ministre prétend que le
problème majeur - il aurait peut-être raison là-dessus, en
passant, mais c'est pour fins d'exemple - de Sa commission scolaire serait un
problème d'organisation, même si c'était écrit
"administration et fonctionnement".
Par contre, quand on lit l'article 438, sur le plan des principes, je
répète que tu n'as pas l'image, comme mandataire, de la
référence à la façon dont tu t'acquitteras du
mandat. Déjà, avant même que tu ne l'assumes, le mandat que
je te confie, je le mets en doute parce que je me réserve le pouvoir
d'enquêter sur la façon dont tu vas dispenser les services. J'ai
fait valoir ce que je voulais faire valoir. C'est bien sûr que
j'espère que le ministre, ce n'est pas parce qu'il n'achète pas
le tout qu'il va retirer sa partie. C'est gagner un peu mieux en laissant au
moins tomber l'organisation des services. Mais, s'il ne veut pas changer
d'avis, je ne vais pas plus loin. Adopté sur division...
La Présidente (Mme Dionne): L'amendement...
M. Gendron: C'est-à-dire, adopté pour ce qui est de
l'amendement. Mais, quand il est intégré à l'article, cela
devient un article adopté sur division.
La Présidents (Mme Dionne): L'amendement est adopté
sur division et l'article 438, tel qu'amendé, est adopté sur
division.
M. Gendron: Non, l'amendement est adopté sans
division.
La Présidente (Mme Dionne): Sans division?
M. Gendron: Oui. L'amendement, je l'aime, je l'adore. C'est mon
amendement et le ministre dit: Je vous donne raison, je vais en faire un
amendement.
La Présidente (Mme Dionne): Pardon.
M. Gendron: L'amendement, c'est d'enlever
les mots "et à l'organisation"; seuls restent les mots "la
qualité des services éducatifs". Cela veut dire enlever seulement
"et à l'organisation".
La Présidente (Mme Dionne): D'accord.
M. Gendron: Quand on enlève "et à l'organisation",
J'appuie le ministre parce que c'est quasiment mon amendement. Alors, c'est
adopté.
La Présidente (Mme Dionne): L'amendement...
M. Ryan: C'est celui du député d'Abitibi-Ouest.
La Présidente (Mme Dionne): D'accord, cela va. Je corrige.
L'amendement à l'article 438 est adopté.
M. Gendron: Oui.
La Présidente (Mme Dionne): Et l'article 438, tel
qu'amendé, est adopté sur division.
M. Gendron: Voilà, madame!
La Présidente (Mme Dionne): C'est clair. J'appelle donc
l'article 439. Nous avons un amendement qui est de supprimer l'article 439.
Est-ce que c'est adopté?
M. Ryan: Je serais étonné que l'on ait à
apporter des arguments pour maintenir cet article du texte originel.
M. Gendron: Pardon?
M. Ryan: Je serais étonné que l'on ait des
arguments à apporter pour justifier le maintien...
M. Gendron: Non. Vous avez un étonnement perspicace.
M. Ryan: Ha, ha, ha!
M. Gendron: Alors, pour éviter de vous
étonner...
M. Ryan: Ha, ha, ha!
M. Gendron:... c'est adopté avec allégresse.
La Présidente (Mme Dionne): Alors, c'est
supprimé.
M. Gendron: Oui. Ce qui est adopté, c'est la
suppression.
Des voix: Ha, ha, ha!
M. Gendron: Et cela, c'est adopté avec
allégresse.
La Présidente (Mme Dionne): Alors, l'amendement est
adopté et l'article 439 est supprimé.
M. Gendron: Voilà!
La Présidente (Mme Dionne): J'appelle l'article 440. Il y
a un amendement qui se lit comme suit: Remplacer les premier et deuxième
alinéas par les suivants: "Le gouvernement peut, pendant ou après
la tenue d'une vérification ou d'une enquête, ordonner que tout ou
partie des fonctions ou pouvoirs d'une commission scolaire ou du Conseil
scolaire de l'île de Montréal soient suspendus pour une
période d'au plus six mois et nommer un administrateur qui exerce les
fonctions et pouvoirs du conseil des commissaires ou du Conseil scolaire de
l'île de Montréal qui sont suspendus. "L'administrateur
nommé par le gouvernement peut, sous réserve des droits des tiers
de bonne foi, annuler une décision prise par la commission scolaire ou
le Conseil scolaire de l'île de Montréal en vertu des pouvoirs qui
ont été suspendus. "
M. le ministre, sur l'amendement.
M. Ryan: C'est un pouvoir qui existe déjà dans la
Loi sur l'instruction publique et dont le bien-fondé ne fera
sûrement l'objet de doutes dans l'esprit de personne. Ici nous avons
quelque peu circonscrit la portée de ce pouvoir en disant que le
gouvernement peut ordonner que tout ou partie des fonctions ou pouvoirs d'une
commission scolaire soient suspendus pour une période d'au plus six
mois. Dans la loi actuelle, je voudrais Indiquer qu'il n'est pas question de
tout ou partie des pouvoirs. On dit tout simplement: Le gouvernement peut
ordonner que les pouvoirs d'une commission scolaire soient suspendus. On dit
qu'il peut nommer un administrateur qui exerce ces pouvoirs pour la
période jusqu'à la date que le gouvernement indique.
Tandis qu'ici on met une limite de six mois. Par conséquent, on a
deux limites qui sont ajoutées à ce qui avait été
prévu originalement.
La Présidente (Mme Dionne): M. le député
d'Abitibi-Ouest.
M. Gendron: Féliciations pour vos limites additionnelles.
Le ministre peut-il m'expliquer pourquoi l'Association des directeurs
généraux des commissions scolaires prétendait qu'il faille
s'opposer aux pouvoirs du ministre et du tuteur? J'aimerais connaître le
rationnel parce que là-dessus je ne vous ferai pas de guerre, je ne suis
pas d'accord. Je suis d'accord, autrement dit, sur votre article. Pourquoi
est-ce qu'on vous demandait ça? Est-ce que vous vous le rappelez?
La Présidente (Mme Dionne): M. le ministre.
M. Gendron: Pourquoi vous disaient-ils lors des consultations
qu'ils s'opposaient à ces
pouvoirs du ministre et du tuteur? C'était l'Association des
directeurs généraux des commissions scolaires, page 10.
M. Ryan: Je ne me souvenais pas qu'ils nous avaient soutenu cette
thèse, pour être franc avec le député
d'Abitibi-Ouest. On me rappelle que de fait ils ont soulevé cet
argument. Je pense que c'est relié à la théorie que
véhiculent à la fois la Fédération des commissions
scolaires catholiques du Québec et de nombreux directeurs
généraux qui exercent une grande influence au sein de leur
commission scolaire. C'est la théorie du gouvernement local qu'une
commission scolaire pourrait être autorisée à faire ses
erreurs, à faire ses errements quitte à ce que ses
électeurs la châtient à tous les trois ans au moment des
élections scolaires. Je pense que c'est le "rational" là. C'est
la théorie qui sous-tend cette position. Je ne souscris pas à la
théorie. Je l'ai dit souvent. Je pense que les commissions scolaires ne
sont pas des gouvernements locaux, au sens plénier du terme. Ce sont des
administrations originales, qui détiennent des fonctions
véritables, que nous avons décrites dans je ne sais pas combien,
au moins une centaine d'articles de notre projet de loi, mais elles ne peuvent
pas prétendre être assimilables purement et simplement à
des gouvernements locaux. Elles ont une responsabilité qu'elles
partagent quotidiennement avec le ministre de l'Éducation et ses
collaborateurs. Je pense que le texte que nous avons tient compte de ce
caractère distinctif. La position définie par l'Association des
directeurs généraux n'en tenait pas compte. C'est ça qui
est la "rationale" derrière notre position.
La Présidente (Mme Dionne): M. le député
d'Abitibi-Ouest.
M. Ryan: Je suis content de constater... Pardon?
M. Gendron: Est-ce qu'on dit le "rationale" ou le rationnel?
M. Ryan: C'est parce que rationnel ne s'applique pas dans ce
cas-ci, tandis que dans la langue de Shakespeare, qui a beaucoup d'importance
aujourd'hui, c'est une expression reçue.
M. Gendron: C'est ce que j'ai pensé entendre.
La Présidente (Mme Dionne): L'article 440 est-il
adopté?
M. Gendron: Adopté. (16 h 30)
La Présidente (Mme Dionne): L'article 440 tel
qu'amendé est adopté. J'appelle donc l'article 441. On a un
amendement qui se lit comme suit: Remplacer, dans la cinquième ligne du
premier alinéa, le mot "deniers" par les mots "les mon- tants d'argent".
M. le ministre.
Dispositions pénales
M. Ryan: Les deniers ça fait plus ancien, les montants
d'argent ça fait plus contemporain. J'ai l'impression que c'est
sûrement le résultat des exercices que nous avons eus avec les
services linguistiques du gouvernement et auxquels je n'étais pas
présent.
M. Gendron: Est-ce qu'il a mis "suite à l'avis"?
M. Ryan: Ce n'est pas mon champ d'intérêt
particulier.
La Présidente (Mme Dionne): Non?
M. Ryan: La technique linguistique m'intéresse peu. La
correction linguistique m'intéresse mais...
M. Gendron: Non. Alors...
La Présidente (Mme Dionne): M. le député
d'Abitibi-Ouest.
M. Gendron:... je suis mal placé pour vous en
suggérer une. Le ministre vient de dire que les techniques linguistiques
l'intéressant peu. J'allais vous dire qu'ici ça serait
peut-être plus beau. Je suis d'accord. Cela ne sera pas long. Le Conseil
scolaire de l'île de Montréal... Et on lirait "à la suite
de l'avis" plutôt que "suite à l'avis".
M. Ryan: Pardon? À la suite.
M. Gendron: Oui, "à la suite de l'avis".
M. Ryan: "Suite à l'avis" c'est fort discutable. Ce n'est
pas une question de technique linguistique, mais de construction fondamentale.
Je pense que vous soulevez un point très pertinent. Et, "après
avis" serait encore mieux.
M. Gendron: Cela ne me fait rien, un ou l'autre...
M. Ryan: Vous avez raison...
M. Gendron:... mais pas "suite à l'avis".
M. Ryan:... "suite à", vous avez raison.
La Présidente (Mme Dionne): Alors, on aurait un autre
amendement. Au premier... Un, deux, trois...
M. Ryan: La technique ne m'intéresse pas mais la
correction, oui.
M. Gendron: C'est vrai. Il y a une distinc-
tion.
La Présidente (Mme Dionne):... quatre, cinq. À la
sixième ligne du premier alinéa.
Une voix: Non.
M. Ryan: Je trouve que dans les cégeps on devrait
enseigner moins de technique linguistique mais un peu plus de langue
fondamentale.
M. Gendron: Je pourrais vous parler au moins 20 minutes
là-dessus...
M. Ryan: Merci.
M. Gendron:... dans le même sens.
M. Ryan: On va corriger la Loi sur les cégeps l'an
prochain.
M. Gendron: Alors vous demanderez à M. Bourassa de
retarder les élections pour avoir le temps de faire la modification
à la Loi sur les cégeps.
M. Ryan: Pardon?
La Présidente (Mme Dionne): Quel était votre
amendement?
M. Ryan: "Et après l'avis... "
La Présidente (Mme Dionne): "Et après l'avis du
ministre. "
M. Ryan: À la sixième ligne du premier
alinéa...
La Présidente (Mme Dionne): Oui.
M. Ryan:... remplacer les mots "suite à" par le mot
"après".
M. Gendron: Voilà.
La Présidente (Mme Dionne): Par le mot "après".
C'est un deuxième amendement. Alors, "après l'avis du
ministre".
M. Ryan: "Après avis du ministre".
La Présidente (Mme Dionne): Après...
M. Ryan: "Et après avis du ministre". Très bien,
très bien.
La Présidente (Mme Dionne): "Après avis du
ministre".
M. Ryan: On a mis beaucoup d'efforts, blague à part, pour
essayer de mettre au point un texte qui, au plan linguistique, se
défendrait convenablement. Beaucoup d'efforts ont été
déployés de ce côté. Il va falloir qu'on surveille
la version anglaise de près parce que ce n'est pas facile de traduire
tout ça.
La Présidente (Mme Dionne): Alors le deuxième
alinéa, c'est à la sixième ligne du... Quatrième
ligne du texte officiel? D'accord. Alors, le deuxième amendement est
à la quatrième ligne du premier alinéa où on
remplace les mots "suite à I" par le mot "après".
M. Ryan: Les mots "suite à l'avis" par les mots
"après avis".
La Présidente (Mme Dionne): Bon, d'accord, c'est plus
clair. D'accord. Alors, je recommence: À la quatrième ligne du
premier alinéa, remplacer les mots "suite à l'avis" par les mots
"après avis". " C'est clair.
M. Gendron: Adopté.
La Présidente (Mme Dionne): Adopté. Est-ce que
l'article 441 tel qu'amendé est adopté?
M. Gendron: Est-ce que vous avez adopté "les montants
d'argent" à la place de "deniers"? Est-ce que cet amendement-là a
été adopté?
La Présidente (Mme Dionne): Non.
M. Ryan: II faudrait peut-être adopter celui-ci aussi qui
est formulé dans le texte qu'on vous a donné: Remplacer, dans le
premier alinéa, le mot "deniers" par les mots "les montants
d'argent".
La Présidente (Mme Dionne): Les mots "les montants
d'argent". Alors, cet amendement est adopté?
M. Gendron: Adopté.
La Présidente (Mme Dionne): Adopté.
M. Gendron: Est-ce que quelque chose nous aurait
échappé?
Des voix: Ha, ha, ha!
M. Ryan: On commence à se demander s'il n'y a pas de
coulage de nos documents.
Des voix: Ha, ha, ha!
M. Ryan: Nos documents internes. Ha, ha, ha!
La Présidente (Mme Dionne): L'article 441 tel
qu'amendé est adopté?
M. Gendron: Adopté. M. Ryan: Oui.
La Présidente (Mme Dionne): J'appelle l'article 442, et on
a un amendement: Supprimer l'article 442. Est-ce que cet amendement est
adopté?
M. Gendron: Juste une minute. M. Ryan: Oui.
Adopté.
La Présidente (Mme Dionne): Alors, l'article 442 est
supprimé.
M. Gendron: Oh non, juste une minute.
La Présidente (Mme Dionne): On est allé un peu vite
pour le député d'Abitibi-Ouest.
M. Gendron: Non, non. Vous n'êtes pas allée vite
pour le député d'Abitibi-Ouest, c'est parce qu'il fait son
travail.
Est-ce qu'on retrouve ailleurs la raison pour laquelle le ministre a
décidé de l'abandonner, par rapport à son premier texte;
quelle est-elle?
M. Ryan: Ici, c'est parce que nous créons des
délits criminels qui ne sont pas de la compétence de
l'Assemblée nationale. Cela a été jugé
inconstitutionnel par les services juridiques du gouvernement.
M. Gendron: Vous voyez comme c'est important de le faire
dire!
La Présidente (Mme Dionne): Alors, c'est
supprimé?
M. Ryan: L'Assemblée peut créer un certain nombre
de délits de type pénal, on le verra à l'article
suivant.
M. Gendron: Mais pas de nature criminelle. Toujours pour les
mêmes bonnes raisons, en ce qui nous concerne, notre soumission de
dépendance à l'État fédéral.
M. Ryan: C'est-à-dire l'appartenance à un
régime où il est bon que la justice criminelle soit au-dessus de
toutes les questions de race, de particularismes locaux, puis tout. Je pense
que c'est très bon, en matière de droit criminel, qu'on fasse
partie d'une société plus large; j'en suis très heureux.
À d'autres points de vue, cela me cause des problèmes. Au point
de vue de droit criminel, pas du tout.
La Présidente (Mme Dionne): L'amendement est adopté
et l'article 442 est supprimé?
M. Gendron: Adopté.
M. Ryan: On verra cela après le Jour de l'an!
La Présidente (Mme Dionne): J'appelle l'article 443, et on
a un amendement...
M. Gendron: Et tard après le Jour de l'an!
La Présidente (Mme Dionne):... qui se lit comme suit:
Remplacer, dans la première ligne du paragraphe 7°, le mot "comme"
par les mots "à titre de". M. le ministre, sur l'amendement?
M. Ryan: Ce sont des délits qui découlent de la
tenue ou des événements entourant une élection scolaire.
Vous savez, il entre dans la compétence de l'Assemblée nationale
d'instituer des délits pour les violations qui sont faites à une
loi qui est dans son champ de compétence immédiat. Il n'y a aucun
problème ici, de ce point de vue. La modification que nous proposons est
purement de forme.
La Présidente (Mme Dionne): M. le député
d'Abitibi-Ouest, sur l'amendement?
Mme Dougherty: J'ai manqué quelque chose, est-ce que je
peux...
La Présidente (Mme Dionne): Mme la députée
de Jacques-Cartier?
Mme Dougherty: Est-ce que cet article est conforme à la
loi sur les élections provinciales qui est présentement en
discussion?
M. Ryan: Nous avons tout fait pour harmoniser le plus possible la
Loi électorale avec les passages du projet de loi 107 et du projet de
loi 106 traitant d'élections scolaires.
Alors ici, mutatis mutandis, on retrouve des dispositions qui sont dans
la loi générale sur les élections.
La Présidente (Mme Dionne): M. le député
d'Abitibi-Ouest?
M. Gendron: Je pose juste une question: Une telle disposition,
quelle est la raison pour qu'elle ne se retrouve pas davantage dans la projet
de loi 106, plutôt que dans le projet de loi 107?
La Présidente (Mme Dionne): M. le ministre?
M. Ryan: Avez-vous compris l'explication?
M. Gendron: Oui. C'est parce qu'ici on parle du
référendum, et non pas de la liste électorale.
M. Ryan: C'est cela.
La Présidente (Mme Dionne): M. le député
d'Abitibi-Ouest?
M. Gendron: Ce ne sera pas long.
J'ai juste une question à portée générale,
ce sera court, et j'aimerais que M. Dupont nous donne son avis. On remarque -
on l'avait fait ici, nous autres, la correspondance avec la loi 107 - qu'il y a
douze articles, toute une section, où c'est intégral par rapport
à la loi 106. Il me semble que, lorsqu'on veut alléger un projet
de loi, II serait facile de faire une phrase, une disposition. Dire que tout ce
qui est prévu concernant les dispositions dans la Loi sur les
élections scolaires s'applique pour les référendums.
Une voix:...
La Présidente (Mme Dionne): Me Dupont?
M. Gendron: Pardon? je n'ai pas compris.
M. Dupont: Ce n'est pas une infraction à la loi 106. C'est
une infraction dans le cadre de la loi 107. On va créer des infractions
dans la loi 107.
M. Gendron: Et, d'après vous, il faut rappeler toutes les
dispositions qu'on va retrouver intégralement à la loi 106. Il
n'y a pas d'autres moyens juridiques de dire cela dans une phrase, de trouver
une phrase qui dirait ce qu'on veut faire. Vous savez très bien ce qu'on
veut faire. On veut que cela s'applique de la même manière dans un
cas comme dans l'autre mais portant sur deux questions différentes, cela
je le reconnais, le référendum et la Loi électorale. Mais
là vous venez d'imprimer trois pages de plus pour rien, surtout que
c'est traduit en anglais. Cela fait ça de plus, c'est en double.
M. Dupont: Dans la loi 3, c'est comme cela qu'on
procédait.
M. Gendron: Dans la loi 3, tout était dans la même
loi. À partir du moment où le ministre dit: Je distingue, il a
raison, je n'ai pas d'objection. Je vous ai même félicité
de faire une loi distincte.
M. Dupont: Je me suis trompé. Dans la Loi sur
l'instruction publique, c'est comme cela qu'on procède. Ici, on avait
dans le projet de loi, antérieurement, procédé de la
même façon. On a eu l'avis des spécialistes en droit
pénal du ministère de la Justice qu'il faut créer dans ce
projet de loi les infractions à cette loi parce que c'est en vertu de
cette loi qu'on a un référendum et non en vertu de la loi
106.
M. Gendron: D'accord. J'ai une réponse. S'il n'y a pas
d'autres moyens - je ne suis pas avocat - cela va.
La Présidente (Mme Dionne): Alors, l'article 443 tel
qu'amendé est adopté?
M. Ryan: Si vous y étiez, cela n'emporterait pas
nécessairement votre adhésion. Mais, pour une règle
d'ordre dans un gouvernement, il y a un partage des tâches. Il y en a qui
ont préséance même si leurs opinions ne sont pas
nécessairement les meilleures. On se soumet à cela.
La Présidente (Mme Dionne): Alors, l'article 443tel
qu'amendé est adopté?
M. Gendron: Adopté.
La Présidente
(Mme Dionne): J'appelle l'article
444. Je pense que nous n'avons aucun amendement.
M. Gendron: Aucun amendement.
M. Ryan: C'est incroyable. Quelle négligence.
La Présidente (Mme Dionne): M. le ministre?
M. Ryan: Mme la Présidente, je n'ose troubler ce concert.
Je n'ai aucun commentaire à l'article 444 sauf de souhaiter qu'il soit
adopté.
La Présidente (Mme Dionne): Alors, l'article 444est
adopté?
M. Ryan: Oui.
La Présidente (Mme Dionne): J'appelle l'article 445.
M. Gendron: Adopté.
La Présidente (Mme Dionne): Adopté. J'appelle
l'article 446.
M. Gendron: Adopté.
La Présidente (Mme Dionne): Adopté. J'appelle
l'article 447.
M. Ryan: Vous n'avez pas de regrets pour le premier alinéa
de l'article 447, M. le conseiller juridique, à la lumière de ce
que nous avons dit tantôt? Vous trouvez cela parfaitement consistant
même avec vos propos antérieurs? Merci.
La Présidente (Mme Dionne): M. le député
d'Abitibi-Ouest?
M. Gendron: On sent qu'il y a une faille, parce qu'il la fait
ici, la référence. "L'employeur qui à l'occasion du
référendum contrevient à l'article 193 de la Loi sur les
élections scolaires. " Donc, cela se fait, et pourtant! Je veux savoir,
l'article 193, qu'est-ce que cela faisait?
M. Ryan: Pardon?
M. Gendron: Je voulais savoir sur quoi portait la
référence. Donc, je viens voir et je le sais.
M. Ryan: Sur la période de temps de quatre heures qui doit
être accordée probablement pour permettre à
l'électeur d'exercer son droit de vote. (16 h 45)
M. Gendron: Non. C'est Tout employeur doit, sur demande
écrite, accorder un congé sans rémunération
à un employé faisant partie du personnel électoral. " Cela
va.
La Présidente (Mme Dionne): Cela va. Alors, l'article 447
est adopté. J'appelle l'article 448.
M. Ryan: Ici, on a uniformisé en tenant compte de la
pratique dans le nouveau code pénal, les nouvelles normes du
gouvernement. C'était 20 $ dans la loi actuelle. Si on veut être
sérieux, je pense qu'il faut avoir des peines un peu plus
significatives.
M. Gendron: Personnellement, Mme !a Présidente, je pense
que le ministre accepterait certainement de 100 $ à 200 $, parce que
cela fait tellement d'années que cela n'a pas été
modifié, même si on essayait de faire cinq fois plus... N'oubliez
pas, pour ceux qui ne le savent pas, quand on fait référence
à l'article 13, c'est la disposition concernant l'embauche d'un jeune
qui est encore d'âge scolaire. Alors, règle
générale, c'est un employeur. Je trouve que c'est sérieux
de maintenir le jeune à l'école. Je suis un peu surpris, mais au
moins 100 $. Une somme de 50 $ aujourd'hui, ce n'est rien, surtout qu'on fait
affaire avec un employeur, quelqu'un qui veut embaucher une personne. Pour
éviter toute tentation, je ne suis pas sûr qu'avec 100 $ on va les
éviter "à la mort", mais on les évite sûrement un
peu, pour éviter que des gens aient envie d'y aller de la solution
facile.
M. Ryan: On a tellement besoin de votes dans le monde scolaire
qu'on fait tout ce qu'on peut pour ne pas les éloigner.
M. Gendron: Voilà. C'est cela. Cela montrerait notre
préoccupation qu'en bas de l'âge admis pour être sur le
marché du travail la place normale où aller, c'est à
l'école.
M. Ryan: Je n'ai pas d'objection. Je vais juste vérifier
une chose. Dans la loi générale sur les élections, est-ce
que c'est 50 $ à 200 $?
Une voix: Cela ne n'applique pas dans ce cas-là.
M. Ryan: Cela ne s'applique pas dans ce cas-ci.
M. Gendron: Cela fait qu'il n'y a pas d'objection.
M. Ryan: Alors, s'il n'y a pas d'objection, mais pour des cas
semblables?
Une voix:...
M. Ryan: C'est correct, cela. Très bien. Alors, on peut
mettre 100 $ à 200 $, Mme la Présidente. Je suis prêt
à proposer un amendement.
La Présidente (Mme Dionne): Oui.
M. Ryan: Remplacer le chiffre "50 $" par le chiffre "100 $",
à la troisième ligne de l'article.
La Présidente (Mme Dionne): Est-ce que cet amendement est
adopté?
M. Gendron: Adopté.
La Présidente (Mme Dionne): Est-ce que l'article 448 tel
qu'amendé est adopté?
M. Gendron: Adopté.
La Présidente (Mme Dionne): J'appelle l'article 449. Nous
avons un amendement qui se lit comme suit: Remplacer, dans la deuxième
ligne, les numéros "6°, 8° ou 10°' par les numéros
"6° ou 8°".
M. Ryan: II s'agit des sanctions qui sont applicables pour les
infractions prévues aux articles 441 et 443. Je pense que le montant des
peines prévues est établi de manière à assurer une
proportionnalité raisonnable avec l'importance des délits.
La Présidente (Mme Dionne): M. le député
d'Abitibi-Ouest.
M. Gendron: Ici, j'aurais juste voulu savoir, encore là
très succinctement, comment se fait effectivement cette
évaluation de la gravité des gestes posés. Qui fait cela?
Sur la base de quoi? Y a-t-il une grille à quelque part au
ministère de la Justice par des comparaisons ou si c'est arbitrairement
qu'on fixe...
M. Ryan: C'est laissé à l'appréciation des
juges.
M. Gendron: Non, les montants sont indiqués.
M. Ryan: "De 100 $ à 1000 $"; le juge va établir
entre 100 $ et 1000 $.
M. Gendron: Je comprends, mais je ne parle pas de cela. Je dis
pourquoi, un moment donné, c'est de 300 $ à 3000 $, de 200 $
à 2000 $ et dans d'autres... Quand on regarde cela, on trouve
du chinois, d'autres fois c'est 500 $ à 5000 $, 1500 $à15
000 $.
La Présidente (Mme Dionne): Ce n'est pas pour des
récidives?
M. Gendron: Non. Je sais que le juge va jouer dans la
fourchette.
M. Ryan: C'est cela, c'est pourquoi on a pris de 100 $ à
1000 $ plutôt.
M. Gendron: C'est ça.
M. Dupont: On a voulu uniformiser selon le nouveau Code de
procédure pénale qui établit ces barèmes.
M. Gendron: Des dispositions comme ça sont prévues
dans le code pénal?
M. Ryan: Code de procédure pénale.
M. Dupont: Dans le nouveau Code de procédure
pénale, les peines sont portées de 100 $ à 1000 $ ou de
200 $ à 2000 $.
M. Ryan: Le Code de procédure pénale relève
de Québec. Alors, c'est un souci d'harmonisation, de manière
à avoir des sanctions de valeur comparable d'un secteur à l'autre
de l'activité publique, pour le même type d'activité.
You are late, lady. We had a couple of implicit comments on a matter
which is of great interest to you, but you missed them. Excusez! C'est la
journaliste de...
La Présidente (Mme Dionne): Alors, M. le
député d'Abitibi-Ouest?
M. Gendron: Adopté.
La Présidente (Mme Dionne): Adopté tel
qu'amendé. J'appelle l'article 450, pour lequel nous avons un
amendement: Supprimer, dans les première et deuxième lignes, les
mots et le numéro "à l'article 442".
M. Gendron: Concordance, à cause de la suppression de
442.
M. Ryan: Très bien, ça va.
La Présidente (Mme Dionne): Cela va? Est-ce que
l'amendement est adopté?
M. Gendron: Adopté.
La Présidente (Mme Dionne): Est-ce que l'article 450 tel
qu'amendé est adopté?
M. Gendron: Adopté.
La Présidente (Mme Dionne): J'appelle l'article 451,
où nous n'avons pas d'amendement. M. Gendron: Adopté.
La Présidente (Mme Dionne): Adopté. J'appelle
l'article 452. Pas d'amendement non plus.
M. Ryan: Adopté. M. Gendron: Adopté.
La Présidente (Mme Dionne): Adopté. J'appelle donc
l'article 453, où nous avons un amendement: Remplacer, dans la
cinquième ligne du deuxième alinéa, le mot "juridiction"
par le mot "compétence".
M. Ryan: Comme nous le savons tous, le mot "compétence"
est plus français. On peut en discuter, mais, en général,
c'est le mot "compétence" qu'il faut employer plutôt que le mot
"juridiction".
M. Gendron: C'est...
La Présidente (Mme Dionne): M. le député
d'Abitibi-Ouest?
M. Gendron: C'est beau.
La Présidente (Mme Dionne): C'est beau. Alors, l'article
453 tel qu'amendé est adopté. J'appelle l'article 454.
M. Ryan: Je pense que l'article 454... M. Gendron: Oui,
oui. Cela va.
M. Ryan:... va de soi. Est-ce qu'on a fini cette
partie-là?
La Présidente (Mme Dionne): Adopté?
M. Gendron: On a fini au complet, je n'ai plus rien dans mon
cahier.
La Présidente (Mme Dionne): Alors, l'article 454 est
adopté.
M. Ryan: Maintenant, je crois que les membres ont
déjà reçu les amendements qui viennent pour les sections
restantes...
M. Gendron: Ouf, M. le ministre.
M. Ryan:... et peut-être que nous sommes aussi bien de
commencer la section prochaine à la séance de demain matin, parce
que nous n'aurons pas beaucoup le temps d'avancer aujourd'hui, je pense, avec
le peu de temps qui reste. Est-ce que nous passons au régime provisoire
avec ceci?
Une voix: Oui. M. Gendron: Oui.
M. Ryan: II n'était pas facile d'établir un cahier
en trois colonnes pour ces dispositions, parce que beaucoup de changements dans
la structure même du texte ont été faits et ça
n'aurait pas été facile de s'y retrouver. Cela ira mieux en
prenant les articles du projet de loi et les nouveaux articles que nous
proposons; je pense que ça va aller plus vite.
La Présidente (Mme Dionne): Alors, est-ce qu'on
ajourne?
M. Gendron: Oui, cela va.
La Présidente (Mme Dionne): M. le ministre? La commission
de l'éducation ajourne ses travaux sine die.
(Fin delà séance à 16 h 55)