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(Quinze heures cinquante-deux minutes)
Le Président (M. Baril): A l'ordre, s'il vous
plaît!
La commission de l'éducation procède à
l'étude détaillée du projet de loi 63, Loi modifiant la
Loi sur l'Université du Québec. M. le secrétaire, est-ce
qu'y y a des remplacements?
Le Secrétaire: Oui, M. le Président. M. Khelfa
(Richelieu) remplace Mme Dougherty (Jacques-Cartier); M. Baril
(Rouyn-Noranda-Témiscamingue) remplace M. Gardner (Arthabaska); M.
Gobé (Lafontaine) remplace M. Parent (Sauvé).
Le Président (M. Baril): Merci. M. le ministre, avez-vous
des remarques préliminaires?
M. Ryan: Oui, évidemment. J'ai préparé une
allocution qui va être un peu plus brève que d'habitude, qui
durera à peu près 40 minutes. Ha, ha, ha!
Des voix: Ha, ha, ha!
Le Président (M. Baril): On m'a engagé
jusqu'à 20 heures ce soir. Alors, prenez votre temps.
Remarques préliminaires
M. Claude Ryan
M. Ryan: Nous en étions donc, M. le Président,
à essayer de faire la synthèse des apports très
constructifs qui nous furent fournis par les organismes entendus à
l'occasion des auditions publiques que la commission a, fort
opportunément, jugé utile de tenir autour du projet de loi 63.
Les témoignages que nous avons entendus, les discussions auxquelles ils
donnèrent lieu ont suscité un bon nombre de propositions
d'amendements que nous avons essayé d'incorporer dans le texte de notre
projet de loi. Je ne fais pas de retour sur les buts du projet de loi, sur le
contenu, nous en avons parlé à maintes reprises. Je pense que
nous nous sommes rendus au stade de l'étude article par article et je me
dispense, par conséquent, de toute autre observation à ce
stade-ci, sinon que de souhaiter qu'on entreprenne l'étude article par
article, le plus tôt possible. Je voudrais demander à mes
collaborateurs: Avez-vous des exemplaires des projets d'amendements? Oui? Si
vous pouviez les distribuer aux députés.
L'autre jour, je vous ai communiqué, à titre
d'information, un exemplaire des propositions d'amendements. Ce n'était
pas tout à fait définitif, il y a peut-être un mot ou deux,
ou une virgule, qui auront pu être modifiés ici ou là, mais
l'essentiel est resté le même, à moins que les
fonctionnaires ne m'aient joué des tours en fin de semaine. Ha, ha,
ha!
Le Président (M. Baril): M. le député
d'Abitibi-Ouest.
M. François Gendron
M. Gendron: Oui, moi aussi, M. le Président, je ne serai
pas très volubile à ce moment-ci, mais je voudrais indiquer au
ministre de l'Enseignement supérieur, de la Science, de la Technologie,
de l'Éducation, également de la langue française - un
député comme lui, il ne s'en fait plus du tout dans le
gouvernement - que, sérieusement, on a constaté que la tenue des
auditions aura permis, à certains égards - j'aurai l'occasion d'y
revenir, moi aussi - de bonifier assurément le projet de loi. Ce n'est
pas la première fois que le ministre de l'Éducation
procède ainsi. On l'a vu dans la loi 107. À un moment
donné, il y avait quasiment autant d'amendements que d'articles.
C'est aussi le cas du projet de loi 63, même s'il y en a plusieurs qui
sont mineurs et de concordance. Cependant, à partir du moment où
le législateur souhaite entendre les intervenants sur les grandes
lignes... C'est peut-être une nouvelle façon de procéder,
je ne l'apprécie pas comme telle aujourd'hui. Il est certain que, quand
on a eu à débattre de ce projet de loi en Chambre, au moment de
ce qu'on appelle communément l'adoption du principe du projet de loi, et
quand on a eu l'occasion d'entendre les groupes concernés... En passant,
ils sont venus assez nombreux pour un projet de loi qui, tout compte fait, ne
change pas le monde radicalement. Il est important pour la communauté
universitaire. Il est important pour le réseau des constituantes de
l'Université du Québec. Il contient des modifications qui vont
dans le sens des discussions tenues lors de la consultation
particulière. On ne cache pas qu'il y a des ajouts intéressants
qui répondent aux demandes du réseau UQ. Il y a quand même
des insatisfactions qu'on va exprimer, c'est normal, il y a des choses dont le
ministre aurait dû davantage tenir compte parce que cela a
été clairement exprimé. On aura l'occasion de le faire
lors de l'étude article par article. C'est pourquoi, moi non plus, je
n'aurai pas de remarques liminaires - le ministre emploie souvent cette
expression - particulièrement exhaustives. Elles seront assez courtes
pour dire qu'on est prêts à collaborer, comme on l'a toujours
fait, à l'étude article par article, car c'est à cela que
l'Assemblée nationale nous a conviés. Bien sûr, sur chaque
article on fera certains commentaires pour exprimer si, oui ou non, il y a eu
une prise en compte réelle des arguments invoqués par les
différents intervenants lors des
auditions.
Université du Québec Droits et
pouvoirs
Le Président (M. Baril): Merci. Est-ce que d'autres
députés auraient des remarques? Merci.
Nous sommes prêts à commencer l'étude du projet de
loi. À l'article 1, si vous n'avez pas d'amendement, M. le ministre...
Je pense que vos collaborateurs ne sont pas tout à fait prêts.
Est-ce qu'on peut étudier l'article 1?
M. Ryan: Mes collaborateurs sont prêts. Le
Président (M. Baril): Ils sont prêts?
M. Ryan: C'est une impression que vous avez, fondée sur
des choses bien contingentes.
Une voix: Et liminaires?
M. Ryan: Je les sais prêts. À l'article 1, nous
introduisons une modification fort importante dont l'idée nous fut
communiquée à l'occasion des auditions de la commission
parlementaire par la Fédération des associations de professeurs
des universités du Québec. Quand on lisait le texte de la Loi sur
l'Université du Québec, même enrichi des modifications
proposées dans le projet de loi 63, on n'y trouvait pas la raison
d'être de cet établissement, la finalité qui donne un sens
à tout le reste. Nous avons jugé devoir l'introduire dès
le tout début du texte de la loi amendée. C'est l'objet de cet
article 0. 1 que nous proposons d'insérer dans le projet de loi et qui
deviendra, évidemment, dans la version définitive, l'article 1.
Il se lirait comme suit. "L'université a pour objet, dans le respect de
la liberté de conscience et des libertés académiques
inhérentes à une institution universitaire, l'enseignement
supérieur et la recherche. Elle doit, notamment, dans le cadre de cet
objet, contribuer à la formation des maîtres."
On peut trouver bien des formules pour exprimer cette idée. Celle
que nous avons retenue est finalement assez proche des formules qu'on trouve
dans les chartes de l'Université Laval et de l'Université de
Montréal. Il nous est apparu que c'est une formule très concise
et en même temps riche et vraiment "spécifiante" par rapport
à l'institution universitaire. Ce n'est pas une charte des
libertés en général. Ce n'est pas une charte des droits de
la personne. C'est une définition de ce qu'est la mission de
l'université. La référence est à des
libertés universitaires, non pas à des libertés tout
court. Je pense que c'est bien Important d'Inscrire cela dans une loi
constitutive parce qu'il arrive fréquemment des cas où la
liberté d'enseignement peut être mise en cause par des
autorités qui ont tendance à abuser de leur pouvoir, ou
même par des influences extérieures qui pensent que
l'université est une institution qu'on peut manipuler comme bien
d'autres. Nous voulons la situer très haut dans l'échelle des
valeurs de notre société. Je pense qu'il n'y a pas de
considération plus élevée qu'on puisse donner à une
institution que de garantir ses libertés essentielles et
spécifiques dans un texte de loi. (16 heures)
M. Gendron: M. le Président, je n'ai pas d'objection, je
vais revenir à l'article 0. 1. Quand on prend connaissance du texte de
la Loi sur l'Université du Québec et non pas de votre projet de
loi 63, parce qu'on n'y verrait pas cette disposition, à l'article 2,
avant ce qu'on vient de faire, j'aurais ajouté une espèce de 0.
0. 1. Vous avez sans doute cela, M. le ministre, Loi sur l'Université du
Québec, section 2, Université du Québec, université
instituée sous le nom de... J'aimerais bien que vous m'expliquiez la
logique d'inscrire à l'article 2 qu'un organisme est institué
sous le nom, en français, de Université du Québec et, en
anglais, de University of Québec. Sincèrement, je ne suis pas
capable de comprendre la logique et la nécessité de
définir la notion anglaise de l'Université du Québec.
Comme ministre de la langue, je ne comprends pas que vous jugiez opportun de
faire cela. Je trouve que cela n'a pas d'allure. En règle
générale, pour ce qu'on appelle les collectifs, cela devrait
être Ia même appellation. Il y a une Université du
Québec et, que cela soit pour les Québécois anglophones ou
pour les Québécois francophones, c'est l'Université du
Québec. Il y a toujours un bout à l'aberration et à la
servilité.
Avant d'aller plus loin, j'aimerais que vous m'expliquiez comme ministre
de la langue française sur quoi vojs vous êtes appuyé et
quelle est la rationalité d'écrire à l'article 2 qu'un
organisme est institué sous le nom, en français,
d'Université du Québec et, en anglais, de University of
Québec Moi, j'ai des problèmes de conscience. Si vols n'en avez
pas, je ne comprends pas. N'oubliez pas qu'on corrige la vieille loi sur
l'Université du Québec. Cette histoire-là, il y a 20 ans,
n'aurait peut-être pas fait de drame, mais dans le contexte
d'aujourd'hui, je trouve complètement inapproprié qu'il n'y ait
pas lieu de profiter des modifications à la loi pour stipuler, a
l'article 2, que c'est un organisme institué sous le nom de
Université du Québec, point à la ligne! Tout le monde va
vivre et il n'y aura pas de problèmes. Il me semble qu'on serait moins
à genoux. Vous ne voyez même pas cela, vous autres.
M. Ryan: C'est une question grave. Il faut que je consulte
abondamment, selon mon habitude.
M. Gendron: Je comprends.
M. Ryan: On dirait que le député d'Abitibi-Ouest
est très heureux, après avoir fait partie durant neuf ans d'un
gouvernement qui n'avait
pas remarqué cette chose, de nous la signaler aujourd'hui. Dans
notre engagement total au service de la cause noble entre toutes de la
primauté du français dans notre société, je
consentirais volontiers à ce que nous réécrivions
l'article 2 de manière qu'il se lise comme suit: "Un organisme est
institué sous le nom de Université du Québec".
M. Gendron: Rapidement, je veux dire merci au ministre, sauf que
je tiens à dire qu'il ne s'agit pas d'avoir fait partie du gouvernement
durant neuf ans ou non pour prendre connaissance d'un amendement à la
loi de l'université. Que je sache, durant les neuf ans où,
effectivement, j'ai fait partie de la majorité ministérielle et
du gouvernement du Québec, on n'a pas modifié la Loi sur
l'Université du Québec. Je trouve qu'aujourd'hui l'occasion est
favorable, propice et se prête à une adaptation utile. Surtout
quand vous employez l'expression "Un organisme institué sous le nom de
Université du Québec", on n'a pas à préciser en
français ou en anglais. C'est une heureuse initiative et je suis
entièrement d'accord.
M. Ryan: Nous avons de nombreux défenseurs des
intérêts de l'Université du Québec dans l'auditoire
qui nous accompagne dans notre démarche aujourd'hui. Peut-être
qu'on pourrait leur demander officieusement leur avis.
Ce point-ci n'avait pas été soulevé du tout dans
les auditions publiques que nous avons tenues. Il n'y a personne qui s'en est
formalisé. J'avouerai franchement que je n'avais porté aucune
attention à l'article 2. S'ils n'ont pas d'objection, nous allons
procéder dans le sens que suggère le député
d'Abitibi-Ouest. Je pense que mes collègues du côté
ministériel... Nous allons faire une vérification, si vous le
permettez, M. le Président. Il se pourrait que l'adoption de la Charte
de la langue française ait eu pour effet d'entraîner la
modification de cet article. Il y a un article dans la charte qui prescrit que
les organismes de l'administration publique doivent porter leur nom en
français.
M. Gendron: Les universités en sont exclues.
D'après nos vérifications, les universités sont exclues
des dispositions de cet article.
M. Ryan: De cet article-là? M. Gendron: Oui.
M. Ryan: Nous allons le vérifier. Peut-être qu'on
pourrait le mettre entre parenthèses, si vous voulez, M. le
Président. D'ici la fin de la séance ou de la journée,
nous serons en mesure de conclure, mais, en principe, nous n'avons aucune
difficulté à accepter la modification proposée.
Le Président (M. Baril): Alors, je comprends que, pour
tout de suite, puisqu'on n'a pas encore commencé, i) n'y a rien de
proposé en ce sens.
M. Gendron: M. le Président, je veux que...
Le Président (M. Baril): Nous allons; suspendre l'article
2 concernant...
M. Gendron: Très concrètement, nous n'avons pas la
garantie que ce sera toujours vous. Ce n'est pas ça que je veux
évoquer...
Le Président (M. Baril): Oui, oui.
M. Gendron: ...mais, moi je veux que vous, comme président
de séance, aujourd'hui, signaliez au secrétaire de la commission
qu'il est clair que, j'ai signalé qu'avant de discuter de l'article 1,
il faudra revenir à l'article 2. Je pense que c'est dans ce sens que le
ministre le comprend aussi. C'est afin d'éviter qu'un autre
président puisse dire: il n'est pas question de ça, on est rendu
à tel article. Alors, on se comprend, on reviendra à un moment
donné, après vérification, comme le ministre s'y est
engagé.
Le Président (M. Baril):Il n'y a pas de
problème...
M. Gendron: Merci.
Le Président (M. Baril): ...en ce qui me concerne.
M. Gendron: Pour ce qui est de l'amendement proposé,
à moins que je ne me trompe, je pense que le ministre avait fini de le
présenter et de l'expliciter.
M. Ryan: Oui, c'est ça.
M. Gendron: Voici mes commentaires et réactions. Je
voudrais signaler au ministre qu'effectivement je prétends qu'il s'agit
là d'une petite bonification heureuse, qui va dans le sens des
revendications de certains organismes. À moins que je ne me trompe, la
FAPUQ, entre autres, souhaitait que le ministre, dans la définition du
rôle de l'université, fasse une mention bien précise dans
la loi concernant la liberté de conscience et la liberté
académique. Il me semble que c'est une précision
nécessaire, compte tenu du fait que des institutions de haut savoir ne
doivent avoir aucune inquiétude quant à leur
responsabilité de s'acquitter de cette mission face à d'autres
intervenants qui, éventuellement, voudraient la contester.
Avant d'aller plus loin, cependant, je voudrais poser une question au
ministre. J'aurais souhaité, dans le même sens de ce que j'ai
relu, parce qu'on a eu l'occasion de réapprécier les commentaires
qui ont été faits par les différents intervenants...
Plusieurs souhaitaient que, puisque le ministre a fait le choix, correctement
en ce
qui me concerne, de dire que l'université a pour objet, patati
patata... C'est ma première question: Pourquoi le ministre n'aurait-il
pas l'ouverture d'esprit pour ajouter à cet amendement les services
à la collectivité? Là, je vais être très
précis. On ajoute, "dans le respect de la liberté de conscience
et des libertés académiques inhérentes à une
institution universitaire, l'université a pour objet - si on inverse la
phrase - l'enseignement supérieur et la recherche". Après, on
dit: "Elle doit, notamment, dans le cadre de cet objet, contribuer à la
formation des maîtres... " Je prétends qu'il n'existe aucune
université n'ayant pas la responsabilité d'assurer des services
à la collectivité. Cela est connu dans le milieu universitaire et
je ne pense pas faire erreur en disant que les universités ont une
responsabilité d'enseignement, une responsabilité de recherche et
une responsabilité de support à la collectivité. Je ne
suis pas un spécialiste de la terminologie et je pense que le ministre
me comprend. S'il n'aime pas le mot "support", cela ne me dérange pas.
Ce que je voudrais, c'est une mention de services. J'aimerais mieux
l'expression "services à la collectivité". Il me semble qu'on ne
triche pas l'économie des responsabilités du monde universitaire.
On étudie le projet de loi modifiant la Loi sur l'Université du
Québec et je persiste à croire qu'il n'y a à peu
près aucune université du Québec - si on avait l'occasion
de s'entretenir avec son conseil d'administration - qui ne nous confirmerait
pas qu'elle s'acquitte constamment d'une responsabilité qui
dépasse strictement la fonction enseignement et recherche, qui s'appelle
service ou soutien à la collectivité. J'aimerais ça le
voir, entre autres, pour les universités régionales. Cela a
toujours été ma préoccupation fondamentale. Je pense que
les universités, en régions, l'assument bien. Le milieu souhaite
que les universités régionales assument cette
responsabilité-là. Alors, combien cela serait plus
légitime et logique de le voir complètement exprimé dans
une courte phrase comme celle-ci: L'université - en parlant bien
sûr des constituantes du réseau - a pour objet - bien sûr -
de faire l'enseignement supérieur et d'assumer la fonction recherche,
mais, également, d'assumer la fonction de soutien et de service à
la collectivité.
Et, dans ce sens-là, avant d'aller plus loin, parce que je veux
avoir un peu plus d'éléments du ministre concernant la position
que je viens de lui soumettre, alors, selon son degré d'ouverture, un
peu, beaucoup, passionnément, on verra s'il y a lieu de présenter
un amendement additionnel à l'amendement qu'il propose.
M. Ryan: Nous avons pensé à cet aspect, parce qu'il
en est souvent question. Il arrive souvent qu'on voie des textes traitant de la
mission de l'université, où l'on présente la mission sous
la forme d'un triptyque, comme vient de le faire le député
d'Abitibi-Ouest: l'enseignement supérieur, la recherche et le service
à la collectivité. En fait, le troisième volet
présente peut-être plus de difficulté qu'on ne serait
tenté de le soupçonner au premier regard.
Tout d'abord, il faut bien se rendre compte que le rôle
d'enseignement et de recherche dévolu à l'université est
un rôle à caractère éminemment communautaire. C'est
un rôle qui place essentiellement l'université au service de la
communauté. Cela veut dire que des personnes de cette
communauté-là, des groupes, peuvent se prévaloir de
l'activité d'enseignement et de recherche de l'université. C'est
ça la forme propre du service de l'université à la
collectivité, soit d'offrir une activité d'enseignement et de
recherche de première qualité. On ne peut pas oublier
ça.
Quand on entre dans l'autre volet, il y a deux difficultés. Il y
a tout d'abord une difficulté concernant la définition du service
à la collectivité. Qu'est-ce que c'est exactement? On est
ramenés dans la vieille formule latine "quot capita, tot sensus", "il y
a autant d'avis qu'il y a de têtes". Un professeur qui va aller faire
partie de la chambre de commerce comme membre de l'exécutif va appeler
ça du service à la collectivité de l'université.
Mais c'est lui, comme personne, qui fait partie de la chambre de commerce.
C'est comme si le curé faisait partie de la chambre de commerce; ce
n'est pas toute l'Église qui est là. Si le curé fait
partie de la chambre de commerce, tant mieux pour lui. Mais ce n'est pas aussi
facile qu'on peut le penser de définir ces choses-là et de voir
ce qui est spécifique à l'université. (16 h 15)
En plus, si on l'inscrit de façon officielle, évidemment
que ça entraîne des conséquences au point de vue financier.
Il ne faut pas se le cacher. À ce moment-là, les
universités seront justifiées de vouloir développer ce
volet-là plus fortement, et ça sera normal. J'estime que, dans
l'état actuel des ressources de la collectivité, nous ne pouvons
pas faire de grandes proclamations telles: Nous sommes prêts à
l'encourager, à le soutenir. Nous ne pouvons pas faire de grandes
proclamations législatives dans ce sens-là, et je vais
l'illustrer par des chiffres. Nous avons un fonds pour le soutien de
l'activité des universités en matière de service à
la collectivité. Savez-vous combien on donne aux universités en
tout? C'est à peu près 1 000 000 000 $ chaque année pour
le fonctionnement. Le fonds de service aux collectivités, c'est 300 000
$ pour l'ensemble des universités. C'est une très petite parcelle
dans tout l'ensemble. Il y a des universités qui trouvent le moyen de
faire plus que pour la part du budget de 300 000 $ qui leur est dévolue
et je souhaite qu'elles continuent de le faire. Mais j'hésite, à
cause de ce stade de développement moins avancé qu'on pourrait le
penser, à inscrire ça dans des finalités formelles de
l'Université du Québec telles que définies à
l'article 3 du projet de loi. C'est comme cela que
je vois ça.
J'ai un autre cas en tête qui peut peut-être aider à
éclairer notre lanterne aussi; vous savez que les collèges sont
des établissements où plusieurs professeurs ont des
activités de recherche. Il y en a qui font de la très bonne
recherche. Des collèges demandent depuis plusieurs années que
l'on reconnaisse qu'ils ont une vocation de recherche en plus de la vocation
d'enseignement, de la vocation de services aux collectivités à
laquelle ils tiennent aussi. Si on met la vocation de recherche dans les
finalités officielles, à ce moment-là, ils vont dire: Vous
avez mis ça dans les finalités, donnez-nous un budget,
donnez-nous de l'argent pour faire fonctionner cette dimension. Nous ne l'avons
même pas pour faire fonctionner convenablement la dimension recherche en
ce qui a trait aux universités. On ne peut pas se développer dans
tous les sens en même temps et sous les mêmes aspects. Il faut
qu'on ait un minimum de prudence, de retenue dans le choix des termes et dans
la définition des fonctions. C'est en fonction de ces réserves
que je ne suis pas enclin à inscrire dans l'article 3 une dimension
comme celle-ci tout en étant ouvert, je pense bien, à cette
dimension-là qui est une dimension importante de
l'université.
M. Gendron: Moi, je n'insisterai pas abusivement, mais est-ce que
le ministre ne convient pas qu'il s'agit de modifier la Loi sur
l'Université du Québec? Je trouve que ses remarques, entre
autres: Je ne veux pas - je vous prends au texte - faire une grande
proclamation parce que ça va avoir des conséquences
éventuellement sur la portée budgétaire... Vous n'avez pas
tort, c'est évident, mais on en est toujours à la Loi sur
l'Université du Québec. Il me semble que là où
cette notion-là, et je ne reprendrai pas votre phrase latine que je ne
me rappelle pas en latin mais je me rappelle ce que ça veut dire, je ne
pense pas qu'il y ait autant de définitions qu'il y a de têtes
là-dessus. S'il y a un réseau qui sait exactement ce qu'est le
service à la collectivité parce que, pour toutes sortes de
raisons historiques, il a eu à l'exercer, c'est bien le réseau
UQ. On est en train de modifier la Loi sur l'Université du
Québec. Sincèrement, je n'aurais pas le même raisonnement
si on parlait de la loi privée de l'Université Laval et là
je ne dis pas qu'elle n'en fait pas. Je dis que ce n'est pas du tout la
même réalité sur une base historique depuis des
années. L'Université Laval, la fonction enseignement-recherche,
l'Université de Montréal fonctionne... Je ne parle pas de
l'Université du Québec à Montréal, mais de
l'Université de Montréal, de Concordia et d'autres
universités. Il me semble que cette notion n'est pas aussi
présente, ancrée et étant comprise comme étant
intimement liée à la responsabilité du réseau UQ.
Moi, je dis deux choses: Je dis: il ne s'agit pas d'une grande proclamation, il
s'agit de concrétiser dans une notion où vous-mêmes
présen- tez un amendement, où il y a un libellé plus
précis concernant l'objet de l'université... On dit: Vous avez
pour objet l'enseignement supérieur et la recherche. Moi, je
prétends que, vu qu'on parle au réseau de l'Université du
Québec, donc, on modifie la Loi sur l'Université du
Québec. Sincèrement, je ne pense pas qu'il s'agisse d'une grande
proclamation royale, vide et sans signification de dire: Bien oui, vous avez
pour objet l'enseignement supérieur, !a recherche et, parce que le terme
est consacré, les services à la collectivité. Vous avez
ça comme responsabilité. Et, bien sûr, vous le ferez,
liés à vos budgets, liés à votre capacité
d'assumer cette responsabilité selon les crédits que vous allez
recevoir. Tout le reste ce n'est pas plus liant, ni moins.
J'y tiens, parce qu'on modifie la Loi sur l'Université du
Québec qui s'est appliquée et qui a développé une
expertise dans ce secteur qui est en mesure de restreindre la notion qui
pourrait être abusive. J'ai écouté attentivement le
ministre. Il a droit à son opinion mais il ne m'apparaît pas qu'il
ait apporté des arguments valables pour se soustraire à cette
responsabilité d'encadrer mieux la responsabilité de
l'université. I! le fait bien pour l'enseignement et la recherche et
là il ne le ferait pas pour l'un de ses bras aussi significatif qui est
d'offrir des services à la collectivité. Je prétends que
les universités seraient beaucoup plus frères, plus convaincues
de leur mission complète, globale et qui tient compte de cet
élément.
Il y a aussi une notion d'évolution, M. le ministre de
l'Enseignement supérieur. On est en 1989, et vous l'avez admis
tantôt rapidement, cela fait, je pense, une vingtaine d'années que
la loi n'a pas été modifiée. C'est aujourd'hui, en 1989,
qu'on a la chance de modifier la loi de l'Université du Québec
pour l'adapter à une nouvelle réalité. Quant à
dépoussiérer, moi, j'y tiens. J'aimerais entendre rapidement le
ministre pour qu'il nous dise s'il lui semble qu'il y a du nouveau dans mes
avancés et je déciderai de ce que je ferai, dépendamment
de ce qu'il dira.
M. Ryan: Je vous demanderais peut-être une suspension de
cinq minutes, M. le Président, si le député
d'Abitibi-Ouest voulait y consentir. Je ferais peut-être quelques
consultations.
M. Gendron: Oui, M. le Président.
Le Président (M. Baril): Alors, la commission va suspendre
ses travaux pour cinq minutes.
(Suspension de la séance à 16 h 22)
(Reprise à 16 h 32)
Le Président (M. Baril): À l'ordre, s'il vous
plaît!
La commission reprend ses travaux. M. le ministre.
M. Ryan: M. le Président, après avoir pensé
au sujet soulevé par le député d'Abitibi-Ouest, je serais
enclin à envisager les choses comme ceci. Il me paraîtrait
préférable de conserver la formulation que nous avons pour
l'article 3 suivant la modification proposée par le gouvernement. Mais
on pourrait peut-être envisager un ajout à l'article 30 de la Loi
sur l'Université du Québec qui traite des constituantes.
Là, on dit: "Une université constituante a pour objet
renseignement supérieur et la recherche. Elle doit notamment, dans le
cadre de cet objet, contribuer à la formation des maîtres. " Je
n'aurais pas d'objection à ajouter une phrase comme celle-ci: Elle peut
aussi offrir des services à la collectivité, ou quelque chose du
genre. Lui donner le pouvoir de le faire, ce serait reconnu dans la loi.
L'imposer de force est dangereux parce que vous savez les conséquences
que cela entraîne au point de vue du climat des négociations
collectives et de toutes sortes de discussions.
Le rapport Després, si mes souvenirs sont exacts, en traitant des
services à la collectivité, avait conclu que ces services
devraient être autofinancés. Ce n'est pas une ligne que nous avons
nécessairement retenue. Il y a un fonds gouvernemental et, si jamais
nous disposons de ressources plus abondantes, j'aimerais l'accroître.
Mais, pour le moment, je serais porté à envisager une
modification de cette nature à l'article 30, soit de commencer par les
constituantes, ce qui permettrait de souligner la fonction dévolue aux
constituantes en matière de contribution au développement
régional et qui ne nous amènerait pas a élargir
prématurément l'objet de l'université.
Le Président (M. Baril): M. le député
d'Abitibi-Ouest.
M. Gendron: C'est sûr que j'aurai à apprécier
plus sérieusement le libellé à propos duquel j'aurai des
choses à dire, c'est évident. Mais, sur le fond des choses, je ne
peux pas en mettre plus que le client en demande, mais il me semble que le
ministre de l'Éducation a là un bon point que je partage, au plan
de la logique, vu que c'est sûr que, dans mon optique, c'est une
responsabilité davantage assumée par les constituantes. Je
souhaite qu'il en soit également ainsi dans les faits.
Ce sont surtout les constituantes qui doivent offrir cet appui aux
services à la collectivité. Et, si le ministre oublie ses
velléités d'ajouter quelque chose, je vous indique dès ce
moment-ci, M. le Président, que je serai très attentif et
perspicace pour qu'on apporte une modification à l'article 30.
La Président (M. Baril): D'accord. Est-ce que je...
M. Ryan: Est-ce que je peux faire préparer le projet
d'amendement, M. le Président?
Le Président (M. Baril): Est-ce que je dois comprendre que
l'article 0. 1 est adopté?
M. Gendron: Vous comprenez bien.
Le Président (M. Baril): Juste pour éclairer ma
lanterne, comme vous le dites si bien, M. le ministre, est-ce qu'on va
insérer l'amendement au début et ensuite on prendra l'article 1
ou l'amendement modifie-t-il l'article 1?
M. Ryan: Cela modifiera l'article 3 finalement. Je vous avais
induit en erreur tantôt.
Le Président (M. Baril): Ah bon! D'accord. Alors,
l'amendement 0. 1 est adopté. Article 1, M. le ministre.
M. Ryan: Ici, nous nous en tenons à la formulation qui
était contenue dans la version originale du projet de loi. Nous ajoutons
à l'article 4 de la Loi sur l'Université du Québec une
disposition qui l'habilite à adopter des programmes d'études et
une nomenclature des grades, diplômes ou certificats universitaires.
Ensuite: a. 1, elle se voit décerner la pouvoir de décerner tous
grades, diplômes ou certificats universitaires. L'amendement a. 1
était déjà contenu dans le texte actuel de la loi à
l'alinéa a.
Ce que nous ajoutons, c'est le pouvoir d'adopter des programmes
d'études. Assez curieusement, c'est une des fonctions essentielles de
l'Université du Québec. Cela n'était pas défini
dans la loi.
M. Gendron: Je souhaiterais que le ministre prenne
peut-être une phrase ou deux. Vous dites que ce n'était pas
contenu dans la loi d'adopter des programmes d'études et une
nomenclature des grades, diplômes ou certificats universitaires. Bon,
première question: Est-ce qu'il s'agit là d'une nouvelle
portée parce que, que je sache, c'est quand même la fonction
fondamentale primordiale de n'im|x>rte quelle université de pouvoir
adopter des programmes d'études et identifier les grades, etc. ? Le
ministre dit que ce n'était pas dans la loi.
Ma première question: Est-ce que le fait de l'inclure, ajoute ce
que j'appellerais une portée additionnelle à la
responsabilité de la loi ou si ce n'est qu'une clarification?
M. Ryan: Surtout avec le statut d'université
associée qui est donné à l'Université du
Québec à Montréal, il devient Important de le
préciser.
M. Gendron: Donc, la raison n'est pas nécessairement parce
que les universités le faisaient déjà. C'est à
cause du nouveau statut d'université associée pour qu'elles se
sentent
habilitées à le faire indépendamment de la
volonté du siège social.
M. Ryan: il y a deux raisons. Tout d'abord, c'est la
manière dont les choses se font. Quand une constituante veut introduire
un nouveau programme, elle doit avoir l'approbation du siège social de
la Corporation de l'Université du Québec. C'est
déjà dans la façon de travailler de l'Université du
Québec. On inscrit ça dans la loi, ça se fait. Quand on
regarde l'article 4, il y a toutes sortes de pouvoirs qui sont reconnus
à l'Université du Québec sauf celui-là
clairement.
Deuxièmement, j'ai pensé que c'était encore plus
nécessaire de l'inclure en raison de l'entente intervenue avec
l'Université du Québec à Montréal en vue de
l'octroi à cette dernière d'un statut d'université
associée. Là, on précise clairement que le pouvoir sur les
programmes reste à l'Université du Québec dans son
ensemble. Cela veut dire que, par conséquent, ce n'est pas une
émancipation complète qui est accordée à
l'Université du Québec à Montréal. Elle continue de
faire partie d'un grand réseau où l'un des éléments
unificateurs est la discipline en matière de programme qui est garantie
par l'existence d'une autorité dernière.
M. Gendron: Cela va.
Le Président (M. Baril): L'article 1 est adopté.
Article 2? Nous avons un amendement.
Assemblée des gouverneurs
M. Ryan: M. le Président, on se souviendra des discussions
qui ont eu lieu à la commission autour de la formulation de l'objectif
de consultation des groupes communautaires. Dans la version originale du projet
de loi, à l'alinéa e de l'article 2, nous disions: "Sept
personnes nommées pour trois ans par le gouvernement sur la
recommandation du ministre, après consultation de groupes
socio-économiques." Dans la formule amendée que nous proposons
aujourd'hui, nous écririons plutôt: "Après consultation des
groupes les plus représentatifs des milieux sociaux, culturels, des
affaires et du travail." Cela nous semble dire plus précisément
ce que nous voulions dire. Cela évite l'ambiguïté qui avait
été signalée par plusieurs critiques. Je pense que nous
n'avons pas à dire, à chaque article que nous étudions,
que nous avons tenu compte des points de vue exprimés, le
député d'Abitibi-Ouest l'a dit mieux que quiconque au
début de ses remarques tantôt, c'est l'esprit dans lequel nous
avons travaillé ce projet de loi tout en étant conscients de la
responsabilité qui incombe en propre au législateur. Nous avons
voulu tenir compte au maximum de tous les points de vue constructifs
émis au cours des débats. Il y a deux formules, l'une, c'est une
vérité qu'on appelle per se nota et l'autre evidentia patet.
Le Président (M. Baril): C'est bien ce que je me disais.
Je parlais justement de cela à ma femme hier.
Des voix: Ha, ha, ha!
Le Président (M. Baril): M. le député
d'Abitibi-Ouest.
M. Gendron: À l'article 2, l'amendement proposé par
le ministre, tient effectivement compte des discussions qu'on a eues avec les
intervenants sur deux aspects et j'y reviendrai. Je prétends cependant
qu'il serait peut-être plus sage de faire l'adoption paragraphe par
paragraphe pour qu'on comprenne bien où l'on va. "L'article 7 de cette
loi est modifié par le remplacement, dans la première ligne du
paragraphe c du premier alinéa, après le mot "plus", du nombre
"trois" par le nombre "quatre". Pour moi, cela va.
Le Président (M. Baril): Alors, le premier paragraphe
est-il adopté?
M. Gendron: Pas de problème. "2° par le remplacement
des paragraphes e et f du premier alinéa par les suivants." Il faut en
prendre connaissance. Les suivants se liraient dorénavant comme suit:
"Sept personnes nommées pour trois ans par le gouvernement sur la
recommandation du ministre, après consultation de groupes
socio-économiques." Cela a été remplacé par
l'amendement qu'il nous propose: "Sept personnes nommées pour trois ans
par le gouvernement sur la recommandation du ministre, après
consultation des groupes les plus représentatifs des milieux sociaux,
culturels, des affaires et du travail."
Deux choses: Premièrement, pour le nouveau libellé, je
prétends que le ministre a fait un effort sérieux d'aller dans le
sens d'un libellé plus intéressant, moins restrictif que celui de
la loi actuelle et qui permet de sécuriser la provenance
éventuelle des représentants en parlant des milieux sociaux,
culturels, des affaires et du travail. (16 h 45)
Quant au nombre, on avait déjà indiqué que sept,
c'était passablement imposant. Je ne change pas d'avis. Le rapport
Després, à moins que je ne me trompe, préconisait cinq et
non sept représentants socio-économiques. Là où
j'ai un problème, c'est que je trouve un peu curieux... On relit
ensemble: "sept personnes nommées pour trois ans par le gouvernement -
donc vous - sur la recommandation du ministre après consultation des
groupes les plus représentatifs des milieux sociaux, culturels, des
affaires et du travail." Vous allez baliser un peu ou encadrer, si vous me
permettez l'expression, la façon dont les socio-économiques
devront être nommés par les représentants des
différents milieux de la notion
élargie. Mais vous, comme ministre, pour ceux que vous allez
nommer, il n'y a aucune balise, il n'y a pas de garantie quant au mode de
consultation et aux balises que les groupes souhaitaient avoir. Ils disaient:
Si le ministre maintient sa ligne d'un nombre Important de
socio-économiques, donc sept, il faudrait au moins avoir des garanties
sur comment cela va se faire pour s'assurer que ce sont bel et bien des
socio-économiques. Vous vous rappellerez qu'à peu près
tout le monde est revenu là-dessus lors des auditions.
Alors, la suggestion que je voudrais proposer en amendement, c'est que
le décret de nomination fasse mention des associations
consultées. Il faudrait au moins qu'on ait des exigences quant aux
organismes qui ont été consultés par les
représentants qui proviendront des différents milieux sociaux,
culturels, des affaires ou du travail. Comment peut-on avoir un peu plus de
sécurité là-dessus pour s'assurer que le ministre va aller
dans le sens des organismes qui voulaient effectivement une plus grande
sécurité concernant toute la procédure de nomination? On
n'a pas de garantie.
Juste une minute! On me fait remarquer avec raison que le ministre - il
le sait, c'est cela, le pire - applique deux poids, deux mesures. Quand on va
arriver à l'article 38: "Le recteur de toute université
constituante est nommé pour cinq ans par le gouvernement sur la
recommandation de l'assemblée des gouverneurs de l'Université du
Québec" - il n'arrête pas là - "après consultation
par l'université constituante concernée du corps professoral et
des groupes ou associations déterminés par le ministre. " Donc,
c'est le ministre qui précise comment devra être balisée la
consultation puisqu'il dit "l'assemblée des gouverneurs de
l'Université du Québec, après consultation par
l'université constituante concernée, du corps professoral et des
groupes ou associations déterminés par le ministre".
M. Ryan: À quel numéro?
M. Gendron: C'est dans vos amendements, page 14, 14. 2: "Le
premier alinéa de l'article 38 est remplacé par le suivant... "
Je lisais l'amendement que vous allez proposer à l'article 14. 2.
M. Ryan: Vous avez dit "après consultation de
l'association déterminée par le ministre". Ce n'est pas cela.
M. Gendron: Non, mais...
M. Ryan: Franchement, je ne me reconnaissais pas.
M. Gendron: C'est bon, par exemple, de voir que vous avez une
bonne mémoire. Cela confirme un peu... Pour le bénéfice de
tous les autres qui auraient de la difficulté à nous suivre, le
minis- tre gentiment, avec une note quand même assez serrée,
m'avait dit: Pour usage privé...
M. Ryan: Ha, ha, ha!
M. Gendron:... voici les projets d'amendements que je vous; donne
pour vous permettre de faire votre travail. À ma demande d'ailleurs.
Pour faire mieux mon travail, j'avais demandé d'avoir les amendements
préalablement à la tenue de la commission. Je signale, pour que
le monde comprenne, que j'ai lu tantôt ce que le ministre m'a remis jeudi
dernier.
M. Ryan: Vous seriez mieux de jeter ce... M. Gendron: Mais
si je lis...
M. Ryan: Si vous lisez ce qui a été donné
aujourd'hui, qui est le bien de toute la commission et non pas votre bien
privé, vous allez avoir une autre vérité...
M. Gendron: Justement, c'est ça...
M. Ryan:... qui témoigne de la capacité
évolutive presque illimitée de votre interlocuteur.
M. Gendron: Je ne veux pas m'étendre trop longtemps
là-dessus, mais c'était justement pour vous faire savoir que je
n'ai jamais pensé que les amendements déposés sont un bien
privé. Comme j'ai eu les amendements déposés en même
temps que les autres, pas besoin de faire de longues explications, je n'ai pas
eu le temps de les apprécier au même titre que ceux qu'on m'a
remis jeudi dernier.
Dans les amendements déposés à la commission, si on
prend la peine de les lire quand même, il ne semble pas... Le texte est
différent de ce que je vous ai lu, mais vous n'améliorez pas
votre affaire du tout. C'est un règlement: "Le recteur de toute
université - là, je lis le bon - constituante est nommé
pour cinq ans par le gouvernement sur la recommandation de l'assemblée
des gouverneurs, après consultation de l'université constituante
concernée, du corps professoral de celle-ci et des groupes ou
associations déterminés par règlement de
l'assemblée des gouverneurs. Il doit s'occuper exclusivement du travail
et des devoirs de sa fonction. "
Là, vous obligez que les constituantes se dotent d'un
règlement ou c'est juste une façon différente d'y arriver,
mais pour vous, vous allez atteindre le même objectif parce que dans le
règlement que vous allez exiger de l'assemblée des gouverneurs,
il y aura les balises que je souhaitais avoir concernant la façon dont
ces "sociaux" seront nommés, vous allez l'exiger par règlement en
ce qui concerne les universités constituantes.
M. Ryan: C'est l'assemblée des gouverneurs qui fera ce
règlement.
M. Gendron: Oui, il y en aura un, il y aura des balises. Vous
admettez - regardez, bien simplement - que l'assemblée des gouverneurs
ayant l'obligation de faire un règlement devra déterminer des
balises sur la manière dont se fera la consultation chez les groupes
concernés. On s'accorde?
M. Ryan: Oui, oui, c'est entendu.
M. Gendron: Je dis - si je reviens à l'article qu'on
discute, à l'article 2 - que l'inquiétude que j'ai, c'est que je
ne sens pas là que le ministre va dans le sens des recommandations qui
nous ont été faites par les intervenants. Si vous restez à
sept - c'est ce que vous faites, vous restez à sept
socio-économiques - qu'on ait une meilleure sécurité
concernant la façon dont se fera obligatoirement la consultation pour
aller quérir les intervenants de ces milieux, qu'ils soient sociaux,
culturels, des affaires ou du travail.
M. Ryan: Nous avons recouru, Ici, à une formule
générale qui est très semblable à celle qui est
employée pour des fins similaires dans beaucoup d'autres textes
législatifs. Si on prend le Conseil supérieur de
l'éducation, le gouvernement nomme, après avoir fait des
consultations auprès des groupes les plus représentatifs dans tel
et tel secteur, mais il ne se définit pas dans la loi des
modalités trop précises de consultation. Il appartient de le
faire consciencieusement. Il y a une tradition assez solide qui est
désormais implantée en matière de consultation pour les
fins de nominations comme celles qui sont visées ici. Je pense que, dans
l'ensemble, les résultats sont convenables. Je ne vois pas la
nécessité de resserrer ça davantage dans le texte de loi,
ni même dans un règlement. Je ne connais pas le règlement
gouvernemental régissant la manière dont doivent se faire les
consultations en vue des nominations que doit faire le gouvernement.
M. Gendron: Qu'est-ce qui vous empêcherait, M. le ministre,
puisque ces nominations vont être ratifiées par décret de
votre part? Il va y avoir un décret de nomination des
socio-économiques. Êtes-vous d'accord, M. le ministre? Vous
êtes d'accord qu'il y aura un décret de nominations...
M. Ryan: Oui, oui, ça passe au cabinet.
M. Gendron: Je le sais. Alors, pourquoi, dans le décret,
ne diriez-vous pas qui a été consulté, quels groupes ont
été consultés? Parce que cela fait toute la
différence du monde de dire: Écoutez, on est habitués, on
sait comment ça se fait. C'est justement ça le problème,
les organismes savaient comment ça procédait, M. le ministre. Ce
n'est pas il y a quatre ans qu'ils sont venus vous dire qu'ils souhaitaient
qu'il y ait de meilleures balises sécurisant le processus de nomination,
c'est au moment où on a tenu les auditions. Là, je voudrais juste
me rappeler à quel moment on les a tenues. Est-ce il y a deux mois qu'on
a entendu ces groupes? Environ. Donc, il y a deux mois, les intervenants,
sachant ce que vous me dites et disant: On est habitués, on sait comment
ça marche, ont quand même dit qu'ils souhaitaient des balises pour
sécuriser un peu plus le processus de nomination.
Sincèrement, je ne demande pas qu'à l'article 2 vous
arriviez avec un processus compliqué. Je souhaiterais seulement que le
décret de nomination fasse mention des associations consultées.
Au moins, que vous preniez l'engagement qu'il sera inclus dans le décret
de nomination la mention - ce n'est pas bien grave, ce que je vous demande -
des organismes consultés. C'est plus démocratique, c'est beaucoup
plus transparent, et cela serait beaucoup plus respectueux de toute la crainte
réelle des nominations très partisanes, très politiques
pour services rendus. Je vous rappelle ce que je vous ai dit, c'est moi qui les
ai reçus les appels téléphoniques, quelques mois à
peine après l'élection du 2 décembre 1985. Les gens
m'appelaient parce que je les connaissais et me demandaient: Comment se fait-if
que je viens d'être nommé à un conseil d'administration
d'une corporation de centre d'accueil? Cela ne m'intéresse pas. La
question était toujours la même: Étais-tu actif à la
dernière campagne électorale? Si la réponse était
oui, voilà pourquoi tu viens d'être nommé. On en rit
aujourd'hui, mais tous les groupes...
M. Ryan: Pardon! Nous sommes à la commission de
l'éducation. Sérieusement, avez-vous eu des appels de gens qui
vous auraient dit ça parce qu'ils étaient nommés à
un CEGEP ou à une constituante de l'Université du
Québec?
M. Gendron: Honnêtement, non. M. Ryan: Merci.
M. Gendron: Vous me posez une question, M. le ministre, la
réponse est franche, honnête. Sauf que c'est le même
gouvernement. Que voulez-vous que je vous dise? J'ai pas la
sécurité ad infinitum que le premier ministre va laisser à
M. le ministre de l'Éducation ses responsabilités. C'est plus
sérieux que ça, les groupes vous connaissent et ils l'ont
demandé quand même il y a deux mois. Ils savaient à qui ils
parlaient, ils connaissent le ministre de l'Éducation et ils ont quand
même souhaité avoir des balises concernant la nomination. Ce que
je vous demande, c'est que le décret fasse mention des associations
consultées. Donnez-moi une ou deux bonnes raisons pour que vous vous
objectiez à ce que le décret en fasse mention, et on verra.
M. Ryan: Je n'ai pas d'objection à l'essayer
concrètement. Quand on fera une nomination, je
regarderai si c'est possible. Je ne pense pas que ce soit opportun de le
mettre dans le texte de la loi. Quand on l'aura fait à quelques
reprises, on verra les difficultés que cela pourrait peut-être
créer. Je me méfie toujours un peu des améliorations, des
raffinements qui sont plutôt théoriques, qui ne reposent pas sur
une expérience faite. Quelquefois, il faut le faire. En
général, je préfère l'éviter quand c'est
possible. C'est pourquoi je dis que la suggestion n'est pas mauvaise et je suis
même prêt à en faire l'essai. Il faudrait que je consulte
les conseillers du gouvernement, que je voie comment mes collègues au
gouvernement réagiront, comment le Conseil exécutif prendra ces
choses-là. À ce stade, Je ne suis pas en mesure d'accepter une
chose comme celle-là mais je suis prêt à l'essayer, par
exemple. Éventuellement, si cela avait été fait à
un certain nombre de reprises, il pourrait y avoir un amendement qui ajoutera
ce raffinement. Ce n'est pas une chose à rejeter en principe, loin de
là.
M. Gendron: Surtout pas, M. le Président, si vous
êtes conscient, et je pense que vous l'êtes. Ce sont sept
nominations socio-économiques. Donc, sept personnes sur un conseil
d'administration, cela commence à être exigeant. Vouloir nommer
sept personnes, donc le tiers de la composition et n'avoir aucune exigence,
cela m'apparaît gros. Je ne peux accepter uniquement d'entendre:
Écoutez, faites-nous confiance; on fait bien ça, vous allez voir.
Il y aura sept socio-économiques. Les organismes, je le
répète, ont dit qu'ils voulaient quand même avoir une
meilleure garantie si vous maintenez un nombre aussi élevé de
socio-économiques. Dites-nous qui vous avez vu, à quel moment les
groupes ont été consultés, et dans le décret de
nomination, à tout le moins, qu'on en fasse mention. Ce serait tout
simplement une mention disant: Les associations suivantes ont été
consultées. Je ne demande pas de me détailler le mode et le
processus de consultation. Là, je ne serais pas d'accord, il y a
toujours un bout... À partir du moment où l'exécutif veut
se garder un pouvoir nominatif de socio-économiques, on pourra discuter
en long et en large de ce qui est légitime ou pas. Le sujet n'est pas
là aujourd'hui. Mais qu'il refuse au nom de la transparence publique, au
nom aussi de la crédibilité de ces gens-là... Est-ce que
vous ne croyez-pas, M. le ministre, que vous amélioreriez grandement la
crédibilité de ces gens si dans l'acte de nomination, en plus, il
y avait une mention des groupes consultés? Il me semble que oui, ces
gens-là sentiraient vraiment qu'ils occupent une responsabilité
de mandataires et, dans une saine démocratie, il me semble que ce serait
un geste qui donnerait davantage confiance à ces gens-là de leur
donner une participation à des activités qu'on veut importantes.
On veut avoir leur point de vue et je suis convaincu que vous
amélioreriez la crédibilité de ces gens-là.
M. Ryan: Ma réponse est plutôt négative
à la question du député d'Abitibi-Ouest. C'est un
raffinement que je ne rejette pas en principe, encore une fois, mais je ne
pense pas que cela ajouterait beaucoup à la crédibilité
des personnes nommées. Nous fonctionnons à l'échelle de
tout le Québec. (17 heures)
M. Gendron: Je sais ça.
M. Ryan: Dire que nous avons consulté la FTQ, la Chambre
de commerce de la province de Québec et l'Union des producteurs
agricoles et l'Association des artistes, Cela ne change absolument rien
à ce que nous faisons. Finalement, on sait bien que ce sont ces
organismes-là qui vont être consulté;;. On ne peut pas en
créer ex nihilo.
M. Gendron: C'est ça.
M. Ryan: Et nous savons tous que c'est la qualité
même des nominations qui va être le gage le plus sûr de la
crédibilité de ces nominations-là. Mais si un des
organismes importants qui devrait être sur la liste n'a pas
été consulté, et à supposer qu'il
s'intéresse à la question, il va le laisser savoir. Mais encore
une fois, je pense qu'on n'est pas mûrs pour mettre ça dans le
texte de loi, honnêtement. Ce n'est pas parce que j'en ai contre
l'idée, au contraire, je suis prêt à l'explorer.
M. Gendron: Bon, je conclus là-dessus, M. le
Président, en disant que la seule façon pour un organisme
éventuellement de réagir... Ce n'est pas parce que le ministre
dit que ça va se faire comme ça. Je ne veux pas créer
d'autres organismes. J'ai toujours appris que la seule façon de signaler
qu'il n'a pas été consulté, c'est quand il y a un mode
prévu qui, nommément, l'exprime. Si on dit dans l'acte de
nomination: Voici les titres sociaux, voici les groupes consultés, si
l'UPA ne l'a pas été, la seule façon de savoir qu'elle ne
l'a pas été, c'est qu'on indique les groupes qui l'ont
été. Écoutez, ce n'est pas chinois.
M. Ryan: Je vous rappelle l'argument que je vous apportais
tantôt. Ceci embrasse une pratique gouvernementale qui déborde
largement le champ de l'Université du Québec et affecte
également de nombreux autres organismes. Et, à supposer que nous
accepterions une disposition comme celle qui est proposée, il faudrait
que j'aie des garanties que ça soit acceptable dans d'autres secteurs du
gouvernement parce qu'autrement, il y a des ministres, parfois, qui veulent
toujours être plus fins que les autres: je n'ai pas peur et j'y vais. Il
peut arriver qu'ils créent des problèmes à leurs
collègues, qu'ils suscitent des animosités inutiles ou
artificielles. Cela demande une sorte de consensus du gouvernement pour faire
une chose comme celle-là. Autrement, ils
sont toujours meilleurs que les autres ceux-là. Il faut faire
attention à ça, vous le savez.
M. Gendron: Non, c'est que je pensais que le ministre voyait
là...
M. Ryan: il faut avoir l'esprit d'équipe.
M. Gendron: Écoutez, on n'est plus à deux et trois,
on est rendus à sept. Alors qu'est-ce que vous faites dans le fond? Je
suis convaincu que vous en êtes conscient.
M. Ryan: Oui, je vais vous le dire.
M. Gendron: Vous ouvrez une voie à d'autres
collègues. Regardez la ministre de la Santé et des Services
sociaux qui se promène dans le paysage en disant qu'elle va tout
réformer même si elle a fait semblant que le rapport Rochon ne
l'intéressait pas. Un an, un an et demi après, elle dit: Ecoutez,
je vais y aller d'une régionalisation - imaginez - des services de
santé et des services sociaux. Et dans son discours de
régionalisation, elle laisse voir qu'il n'y aura plus de place pour des
intervenants, exactement des mêmes milieux, sociaux, culturels, des
affaires et du travail. Je croyais et je ne change pas d'avis, un ministre qui
pave la voie à d'autres collègues, ça serait
peut-être intéressant de le faire d'une façon plus ouverte,
plus transparente, plus convenante pour l'avenir et ça serait au moins
paver la voie dans le bon sens plutôt que de rester dans la tradition de
deux ou trois. Et je répète que deux ou trois à un conseil
de quinze ou dix-huit, je n'en ferais pas un drame. Mais là, vous
êtes rendus au tiers, le tiers des membres et on dit: C'est nous qui
allons les nommer. C'est nous qui allons les ratifier et qui allons
décider s'il y a une balise, des exigences pour nous assurer que le
processus est plus large, plus démocratique et qu'il permet à
ceux qui, effectivement, prétendraient qu'ils auraient le droit
d'être à ces conseils d'administration-là, de le
savoir.
L'autre point que je veux soulever, là, c'est plus grave. Le
ministre était ici. Il a suivi les auditions tout comme moi. La preuve,
c'est qu'au paragraphe f il dit: "Une personne provenant du milieu de
l'enseignement collégial, nommée pour trois ans par le
gouvernement sur la recommandation du ministre..." Cela a été le
voeu de plusieurs Intervenants qui souhaitaient qu'il y ait un porte-parole au
conseil d'administration de l'assemblée des gouverneurs provenant du
milieu collégial. J'ai fait le même laïus concernant les
chargés de cours. On verra que pour ce qui est des conseils
d'administration des constituantes, le ministre a semblé comprendre le
bien-fondé de permettre que ces gens-là aient une voix au
chapitre décisionnel. Cependant, d'aucune façon il n'a retenu la
recommandation de plusieurs intervenants - et ça ne me donne rien de les
rappeler au complet - que les chargés de cours, les représentants
des chargés de cours aient l'occasion eux aussi d'avoir au moins une
voix au conseil d'administration de l'assemblée des gouverneurs.
J'aimerais juste savoir pourquoi le ministre prétend, à ce
moment-ci, qu'il n'y a pas lieu d'envisager la présence d'un
porte-parole, au moins un. J'en aurais souhaité un peu plus, mais je ne
pense pas qu'il déséquilibrerait son conseil d'administration de
l'assemblée des gouverneurs en ajoutant un représentant des
chargés de cours puisque c'est une formule - et j'y reviendrai de
façon plus précise quand on sera rendus à l'article
concernant les conseils d'administration des constituantes; on pourra
développer davantage... C'est un tout. C'est quoi l'assemblée des
gouverneurs? Ce sont des représentants qui prennent des décisions
concernant le réseau UQ qui est composé de constituantes. Donc,
je comprendrais mal que le tronc principal qu'est l'assemblée des
gouverneurs n'ait pas de représentant des chargés de cours. Quand
on déploie ou on redéploie les décisions de
l'assemblée des gouverneurs dans chacun des conseils d'administration
des constituantes, if aurait voix au chapitre, mais il n'aurait pas voix au
chapitre dans ce que j'appelle les grandes orientations ou les grandes
décisions du siège social. L'assemblée des gouverneurs
n'est pas le siège social, mais les grandes orientations du siège
social sont déterminées par l'assemblée des gouverneurs
pour le siège social et pour le réseau des constituantes.
Je pose la question au ministre. Quelles sont les motivations ou les
raisons sur lesquelles vous vous êtes appuyé pour prétendre
qu'il n'y avait pas lieu d'aller dans le sens des revendications de nombreux
groupes, en particulier des concernés, les chargés de cours, et
d'avoir, à tout le moins, une voix au conseil d'administration de
l'assemblée des gouverneurs?
M. Ryan: Tout d'abord, nous avons considéré qu'il y
avait lieu de faire droit à la demande formulée par plusieurs
organismes concernant la représentation des chargés de cours au
sein du conseil d'administration de l'université où ils
enseignent. Le député est d'accord là-dessus. C'est un
point sur lequel le principe est désormais acquis. Nous franchissons un
pas significatif, d'autant plus significatif que nous le franchissons par
delà les réserves sérieuses qu'avaient les nombreux
représentants des professeurs.
En ce qui touche l'assemblée des gouverneurs, l'argument qui nous
a retenus n'est pas un argument de principe, c'est ce que j'appellerais un
argument relié au stade de développement de cette institution
qu'est le chargé de cours dans les universités. Le chargé
de cours, c'est une réalité très diversifiée. Il y
a des personnes qui sont chargées de cours et dont c'est la principale
occupation. La majorité des chargés de cours ont une autre
occupation. Les possibilités
de les regrouper dans chaque constituante sont déjà
beaucoup plus limitées, beaucoup plus chargées de
difficultés que dans le cas des professeurs qui sont là à
temps plein. Déjà, pour trouver une représentation
sérieuse des chargés de cours dans l'établissement, cela
va demander un effort sérieux. Nous croyons que cela pourra se
réaliser, mais cela va demander un effort sérieux parce que la
participation des chargés de cours, même aux assemblées
syndicales, est beaucoup plus limitée que celle des professeurs
réguliers car celui dont c'est seulement une partie de l'activité
n'ira pas courir toutes les réunions syndicales comme celui qui a la
charge permanente. Déjà il y a une difficulté qu'on va
essayer de franchir. On fait un acte de confiance ici envers cette
possibilité de trouver des éléments représentatifs
capables d'agir, au nom de l'ensemble, d'une manière sérieuse.
Mais, quant à l'assemblée des gouverneurs, nous n'avions pas
cette garantie pour l'instant. On n'en est pas rendus là dans un
mouvement de regroupement significatif des chargés de cours. Il nous est
apparu que ce serait mettre la charrue devant les boeufs que de faire ça
maintenant. C'est l'explication que je peux vous donner.
Je voudrais faire une petite remarque concernant les nominations. Le
député d'Abitibi-Ouest faisait allusion à ce
problème tantôt. Lorsque le gouvernement doit nommer des membres
de l'assemblée des gouverneurs de l'Université du Québec,
tout d'abord il consulte et, là, arrivent les réponses des
organismes ou des personnalités consultés, parce que des
personnalités seront également consultées en cours de
route. Très généralement, les suggestions en provenance
des groupes débordent les Idées qu'a pu se faire le parti au
pouvoir, en qualité et en ampleur. Je peux consulter des
députés sur des nominations, mais, si je consulte 25 groupes dans
la région d'un député, je vais avoir une liste plus riche
à partir des 25 groupes en général que si je consulte
seulement le député. On va tous comprendre ça. Nous
faisons les nominations après nous être demandé quels sont
les meilleurs candidats pour la fonction. Là, on va dire, comme disait
tantôt le député: C'est un bon libéral; oui, mais il
n'est pas trop bon pour l'université, qu'est-ce qu'il va apporter
là? Unetelle, c'est une personne qu'on n'a pas vue aux assemblées
libérales, mais elle a un esprit sérieux, elle est capable
d'apporter une grande contribution, même au point de vue de
l'Intérêt politique du gouvernement. M. le député
d'Abiti-bi-Ouest sait très bien ce qu'on va faire en
général. On va se dire: En nommant la meilleure personne, on
coupe l'herbe sous le pied à l'Opposition, on coupe l'herbe sous le pied
à nos critiques. On leur montre qu'on a l'intérêt des
institutions en vue. Au point de vue politique, ça ne peut pas
être mauvais pour nous autres. Il y a ça qui joue.
M. Gendron: Cela dépend dans quel carré de sable
vous regardez ça. M. Ryan: Pardon?
M. Gendron: Cela dépend dans quel carré de sable
vous regardez ça. Des fois, vous êtes assez restrictif dans le
carré de sable. La meilleure personne à l'intérieur du
club privé, c'est ça que je veux sortir là.
M. Ryan: Non, je regrette. Nous avons fait une nomination
à l'Assemblée nationale cet après-midi et nous;
fûmes heureux de constater l'empressement de l'Opposition en votant pour
la personne proposée. Il y avait beaucoup de réticence de notre
côté au point de vue partisan, mais on a choisi la meilleure.
C'est l'intérêt même du gouvernement tant qu'il est
conscient de ce qu'est le processus démocratique.
M. Gendron:...
M. Ryan: Pardon? Non, il y avait un bon cas cet
après-midi. Il y a un de mes collègues qui m'a dit: Si je
n'étais pas ministre, je voterais contre. Je pense que le
député comprend ça très bien. Quand on choisit des
personnes à ce niveau, on est obligé d'aller chercher la
qualité dans toute la mesure du possible. Je n'irais pas jusqu'à
dire qu'à, qualifications égales il n'y aurait pas une sympathie
plus grande pour des personnes qui ont des vues politiques plus larges au
jugement du gouvernement. On peut bien se faire les cachettes; qu'on voudra,
mais on va tenir compte de ça, à qualifications égales.
C'est bien rare qu'on trouve des personnes qui ont des qualifications
rigoureusement égales. En tout cas, les nominations que j'ai
proposées au gouvernement, j'ai fait bien attention de proposer des
personnes qui avaient une indépendance d'esprit. C'est mon premier
critère. Des gens qui se mettent à quatre pattes devant le
gouvernement, moi, je n'en veux pas dans les organismes dont j'ai la
responsabilité.
M. Gendron: Sur les nominations, ce sont des commentaires que
j'ai entendus. Sur les chargés de cours, je vous avoue, M. le
Président, que le ministre ne m'a pas convaincu, parce qu'en gros, son
argument, c'est que c'est difficile de les regrouper. Je ne change pas d'avis,
à partir du moment où toutes les constituantes - il n'y a aucune
constituante, je les connais pas mal, qui n'a pas un très grand nombre
de chargés de cours; dans certains cas, ça va au-delà de
50 % - c'est leur responsabilité, et elles sont venues nous dire
qu'elles étaient capables de l'exercer. Je reviens aux mémoires
des gens concernés; lors des auditions, ils nous ont expliqué
qu'ils étaient très en mesure eux-mêmes de s'acquitter de
cette responsabilté, de déléguer un de leurs
représentants. Je serais porté, à vous dire, M. le
Président, par personne interposée, au ministre: Ils
procéderont comme ils le
voudront, qu'est-ce que vous voulez que je vous dise? À partir du
moment où le ministre les reconnaît un peu plus loin dans les
constituantes, pensez-vous qu'il ne serait pas très simple, parmi les
chargés de cours qui seront représentés, de la
façon dont ils voudront, dans les constituantes, qu'ils aient
l'obligation, à ce moment-ià, dans la loi de se nommer un
représentant des chargés de cours qui siège dans les
constituantes en ce qui a trait à l'assemblée des gouverneurs?
Cela ne tient pas, votre argument. S'ils sont capables, en
collégialité ou peu importe la façon, de se nommer un
porte-parole dans la constituante de Chicoutimi, à l'Université
du Québec à Trois-Rivières, à l'Université
du Québec à Montréal, à i'Université du
Québec en Abitibi ou peu importe, pensez-vous qu'ils ne seraient pas
capables de se nommer un représentant à l'assemblée des
gouverneurs?
Dans ce sens, je ne peux pas argumenter pendant des heures et des
heures, mais je suis obligé de présenter un amendement. On va
présenter un amendement qui ira dans le sens suivant, et je vais
seulement l'expliquer, on va le déposer. Si le ministre était
capable de faire un paragraphe f pour dire: Une personne provenant du milieu de
l'enseignement collégial, moi, je vais être capable de dire: Une
personne provenant du milieu des chargés de cours des universités
constituantes. À ce moment, les modalités seront
agréées par les concernés. Je prétends qu'en ce qui
concerne l'assemblée des gouverneurs, ces gens-là ont un point de
vue à faire valoir vu le type de discussion que l'assemblée des
gouverneurs aura sur ces questions dans l'avenir. Le ministre lui-même en
avait convenu lors des auditions. Il a dit: Écoutez, oui, c'est un
problème réel, oui, c'est une situation d'où on ne s'en
sort pas. En ce qui me concerne, il y aura toujours des chargés de cours
et ce sera à eux d'identifier le meilleur représentant pour
véhiculer leur point de vue. Si je reconnais que les chargés de
cours n'ont pas tous le même portrait dans les constituantes, il y en a
effectivement qui sont appelés à avoir une tâche presque
complète et il y en a d'autres qui ont une tâche très
réduite et ils sont engagés ailleurs, c'est à ce moment,
M. le ministre, qu'ils feront savoir à leur représentant que,
même s'ils ont l'intention de nommer M. Patrick Letarte - c'est à
titre d'exemple - qui, lui, est pris presque à 99 % dans ie milieu des
affaires et qui, sporadiquement, une fois de temps en temps, va donner un cours
à telle constituante, ils laisseront savoir qu'il n'a pas les
disponibilités, l'intérêt pour aller représenter le
point de vue des chargés de cours à l'assemblée des
gouverneurs. (17 h 15)
Mais une chose dont je suis certain, M. le ministre, c'est
assurément que les constituantes auront assez de représentants
des chargés de cours pour trouver - je ne demande pas la lune - un
représentant des chargés de cours à l'assemblée des
gouverneurs pour que, lorsque l'assemblée des gouverneurs siégera
sur des politiques incidentes, des politiques qui ont des effets concrets dans
les constituantes et sur l'ensemble de i'Université du Québec, il
soit en mesure à ce moment de véhiculer le problème des
chargés de cours.
Par acquit de conscience, et je l'avais d'ailleurs indiqué lors
des auditions et je l'ai indiqué en Chambre lors de l'adoption du
principe, je persiste à croire que le pas timide que le ministre veut
faire uniquement dans le cas des constituantes, est logique à condition
que ce même pas timide s'accompagne de l'autre cheminement de dire: Si on
leur permet une voix aux conseils d'administration des constituantes, comme
leur grand conseil... Le grand exécutif des constituantes, le ministre
le sait, c'est l'assemblée des gouverneurs. Le grand boss des
constituantes, c'est l'assemblée des gouverneurs. il s'agit de lire la
Loi sur l'Université du Québec pour s'en rendre compte. Je
n'accepterais pas qu'ils soient au sous-sol et au premier étage, mais
qu'ils n'aient pas la responsabilité d'infléchir, si c'est
ça la démocratie, d'être capables au moins
d'infléchir un tant soit peu, par leur point de vue, en siégeant
directement à l'assemblée des gouverneurs, ce qu'ils
représentent.
Je n'irai pas plus loin dans l'argumentation...
Le Président (M. Baril): Vous avez votre...
M. Gendron: Oui, dans quelques secondes, on va vous
déposer le libellé. Si le ministre y voit un autre arrangement...
Je n'en suis pas sur la facture de l'amendement. J'en suis sur la
nécessité de présenter un amendement qui inclurait les
chargés de cours à l'intérieur de l'assemblée des
gouverneurs.
Le Président (M. Baril): Je remarque que, des deux
côtés, on a besoin d'un peu de consultation. Alors, la commission
va suspendre ses travaux quelques minutes.
(Suspension de la séance à 17 h 19)
(Reprise à 17 h 31)
Le Président (M. Baril): À l'ordre, s'il vous plaît!
La commission reprend ses travaux. M. le député d'Abitibi-Ouest,
vous avez un amendement.
M. Gendron: Oui, M. le Président. Je voudrais avoir
l'attention des membres de la commission et surtout celle du ministre.
Tantôt, j'ai indiqué que je présenterais un amendement pour
inclure une représentation des chargés de cours à
l'assemblée des gouverneurs. J'estime qu'au lieu d'ajouter un paragraphe
à l'article 2, si le ministre suit la loi actuelle, à l'article
7, il
voit un beau paragraphe d où on dit: "Cinq personnes
nommées par le gouvernement... " etc. Donc, l'amendement que je propose,
M. le Président, c'est que l'article 7 de cette loi soit modifié
par l'insertion, à la cinquième ligne du paragraphe d,
après les mots "et Instituts", des mots "une - on parle d'une personne -
nommée pour trois ans est un chargé de cours
désigné par les chargés de cours des universités
constituantes". Je vais vous le lire au complet. Autrement dit, je prends
exactement le même libellé que nous retrouverons dans la
modification proposée par le ministre pour ce qui est du conseil
d'administration des constituantes que nous verrons au paragraphe c, à
la page 8. Je suis convaincu que le ministre me comprends. Je lis son
amendement à l'alinéa c, page 8: Six personnes nommées par
le gouvernement sur la recommandation du ministre dont trois professeurs de
l'université, etc.... nommés pour un an et désignés
par les étudiants. Lui-même ajoutait: "et un chargé de
cours de cette université constituante nommé pour trois ans"
ainsi de suite. Il me semble que c'est plus logique de présenter cet
amendement à cet endroit-là en insérant une nouvelle
phrase pour Inclure la représentation du chargé de cours que
d'ajouter un paragraphe. M. le Président, il me semble que c'est un
amendement conforme et recevable. J'attends votre autorisation pour le plaider
pendant quelques minutes et ensuite le verdict des membres de cette
commission.
Le Président (M. Baril): Après réflexion,
c'est recevable, cela ne change pas le fond de l'article.
M. Gendron: M. le Président, rapidement. Comme vous venez
de déclarer l'amendement recevable, je veux tout simplement faire trois
phrases. Premièrement, il s'agit là d'une chose voulue et
souhaitée par les concernés. Deuxièmement, j'estime que si
ces gens ont pouvoir et voix au chapitre des constituantes, M est logique que
le chapeau qui regroupe les constituantes, qu'on appelle l'assemblée des
gouverneurs, soit également représenté par au moins l'un
des chargés de cours. Il me semble que je n'exagère pas.
Troisièmement, je dis que la prétention du ministre, à
savoir qu'il peut être compliqué de regrouper ces gens, n'existe
pas puisque, de toute façon, ces gens auront la même
difficulté pour se nommer un représentant des constituantes.
À partir du moment où ils seront obligés de le faire, il
est très facile d'organiser un vote pour déléguer l'un de
leurs représentants. Et ils feront comme ils voudront - à ce
niveau, je n'ai pas de problème à vivre avec cela - pour
s'assurer que l'un de leurs mandataires, chargé de cours quelque part,
à Chicoutimi, s'ils pensent que c'est la meilleure personne pour les
représenter à l'assemblée des gouverneurs, si c'est en
Abitibi, ce sera en Abltibi, si c'est à l'UQTR, ce sera à l'UQTR
ou en Outaouais, peu
Importe... Il me semble que cela ne peut pas être un argument.
Cela permettrait de s'assurer que dans les discussions de l'assemblée
des gouverneurs traitant de questions qui intéressent ces gens...
De toute façon, les chargés de cours sont de plus en plus
impliqués dans le milieu universitaire, ils ont les mêmes
préoccupations que les professeurs à temps plein, en règle
générale. Ils vont eux aussi se soucier de la qualité de
l'enseignement, ils vont être préoccupés par de meilleures
formules de recherche pour un enseignement de qualité, ils vont
être préoccupés, s'ils proviennent des constituantes, de la
question des services aux collectivités. Ce sont toutes des questions
qui les concernent. Les fonctions administratives les concernent
également. Ils forment 50 % du corps professoral. À partir du
moment où ils représentent 50 % du corps professoral du milieu
universitaire, il n'y a pas de logique à avoir une structure
décisionnelle importante, majeure, qui s'appelle l'assemblée des
gouverneurs où on leur dirait. Non, vous ne pouvez pas être
là, les choses qu'on discute Ici ne vous regardent pas. En ce sens, il
me semble que c'est légitime, souhaité, voulu. Il n'y a pas de
drame à leur permettre cela, parce que, comme le ministre le disait
lui-même, c'est un pas timide, mais au moins il reste dans le direction
totale du réseau, il n'est pas uniquement à un palier, c'est
à-dire le palier des constituantes. En conséquence, j'estime
qu'il n'y a aucune raison de ne pas agréer très ouvertement cet
amendement que je propose.
Le Président (M. Baril): M. le ministre.
M. Ryan: J'ai donné tantôt les raisons qui ont
motivé la position retenue par le gouvernement sur cet aspect du projet
de loi. J'ai écouté les propos du député
d'Abitibi-Ouest et mon point de vue n'a pas été modifié.
Je pense qu'on est mieux, au point de vue prudentiel, de commencer par assurer
la représentation des chargés de cours dans les conseils
d'administration des universités constituantes, quitte à voir
dans une prochaine étape... On ne sait pas comment va évoluer la
fonction de chargé de cours. Moi, je crois que, dans la mesure où
la fonction de chargé de cours est assumée par des personnes qui
envisagent s'en servir comme tremplin pour devenir des professeurs à
temps complet, des professeurs réguliers, je n'ai pas à en
blâmer les personnes concernées. Elles sont dans un statut
transitoire qui n'est pas nécessairement bon pour l'université.
Alors, on veut que ce statut ne se multiplie pas. On ne sait pas où on
va trouver la ligne de démarcation exactement.
D'autre part, quand le chargé de cours est une personne qui vient
donner un supplément d'expertise qu'on ne trouve pas
nécessairement chez les professeur à temps complet, un
supplé-
ment d'expertise qu'elle tient de sa propre compétence dans un
domaine donné, des expériences exclusives qu'elle a pu faire ou
des percées dont elle a pu être l'auteure dans le secteur
où elle évolue, cela peut être très riche. Mais
cette personne, son premier attachement ne sera pas à
l'université, il est à sa profession, à son engagement
à l'extérieur de l'université. Elle consent à
fournir un apport, elle ne tient pas tellement à suivre toute une
filière de représentations qui va l'amener jusque dans les
organes suprêmes de l'université, il y a bien des chances qu'elle
soit choisie d'une autre manière, à supposer qu'elle soit
intéressée à ce genre de choses.
Ce que je n'aime pas, c'est qu'on créerait tout un processus fort
possiblement artificiel dans ce secteur, étant donné le point de
développement où il en est, pour aboutir à un
résultat qui ne sera pas nécessairement le meilleur dans cet
ordre de représentation que nous visons. Pour ces raisons, je
préfère rejeter l'amendement du député
d'Abitibi-Ouest, même si je sais qu'il est fait dans un esprit
constructif.
M. Gendron: J'aurais deux remarques, M. le Président,
avant d'appeler le vote nominal. Premièrement, je trouve que le ministre
utilise quelquefois un raisonnement un peu court et abrupt. Je prends une
phrase intégrale. Quand il dit des chargés de cours que leur
premier intérêt est davantage pour leur profession que pour les
représentations qu'ils pourraient faire à l'assemblée des
gouverneurs, c'est exactement le même raisonnement pour les
socio-économiques. Si je suis banquier à Rouyn-Noranda et que le
milieu socio-économique de Rouyn-Noranda décide de me faire
siéger à l'assemblée des gouverneurs, je vais y aller avec
mon Intérêt pour la question universitaire, mais je ne
démissionnerai pas de mon poste de banquier, je ne changerai pas si je
suis notaire ou avocat. Ce raisonnement n'a pas de sens. Le chargé de
cours va y aller avec sa compétence et la problématique
universitaire comme n'importe quel socio-économique, il va aller
très positivement offrir une contribution pour les questions qui sont
discutées. Faire croire que le chargé de cours aurait un handicap
par rapport aux autres, cela commence à être gros. Le
chargé de cours a un handicap, parce que ce qui l'intéresse,
c'est de temps en temps aller donner cinq minutes de cours à
Trois-Rivières. Je ne peux pas être d'accord là-dessus.
Le deuxième point. Le ministre dit: Oui, mais c'est une situation
où on ne sait pas quand on va couper ça. Il y aura toujours des
chargés de cours. J'ai le même objectif, M. le Président.
Loin de moi l'idée de dire: On est rendu à 55 % dans certaines
constituantes, je vise que l'enseignement soit fait à 70 % par des
chargés de cours. Il me semble que ça prend une masse critique
pour avoir un milieu universitaire. Un des éléments d'une masse
critique importante, c'est effectivement la permanence, le professeur à
temps plein, le professionnel qui a décidé de faire de
l'enseignement et de la recherche comme fonction, d'une façon continue.
Une chose est certaine, il y aura toujours des chargés de cours. Le
nombre baissera peut-être à 35 %, 38 % ou 32 %, mais je ne peux
pas imaginer un réseau universitaire, avec la variété des
options, avec l'adaptabilité au monde moderne, à la
mondialisation, etc., il y aura toujours des chargés de cours.
Là, ce que le ministre vient de décider, c'est qu'il ne veut pas
qu'ils soient représentés à l'assemblée des
gouverneurs. Il a le droit, c'est lui qui est ministre, pour l'instant.
En tout cas, je maintiens que l'amendement était requis et aurait
permis de donner suite à quelque chose qui était voulu et
souhaité par les concernés. Le ministre pense autrement, c'est
son droit. Je suis en mesure, à ce moment-là, M. le
Président, de vous demander d'appeler le vote nominal parce que je veux
que cet amendement soit battu, nominalement parlant, vous connaissant.
Le Président (M. Baril): Alors, M. le secrétaire,
voulez-vous appeler le vote, s'il vous plaît?
Le Secrétaire: M. le député d'Abitibi-Ouest?
M. Gendron: Pour.
Le Secrétaire: M. le ministre.
M. Ryan: Contre.
Le Secrétaire: M. le député de Richelieu?
M. Khelfa: Contre.
Le Secrétaire: M. le député de Charlevoix?
NI. Bradet: Contre.
Le Secrétaire: M. le député de Lafontaine?
M. Gobé: Contre.
Le Secrétaire: M. le député de Sherbrooke?
M. Hamel: Contre.
Le Secrétaire: M. le Président, est-ce que vous...
Le Président (M. Baril): Ah! je n'ai pas besoin de voter,
je veux garder mon impartialité, tant et aussi longtemps que ce sera
nécessaire.
M. Gendron: Là, vous venez de la détruire
complètement en ajoutant la dernière phrase: Tant que ça
va être nécessaire)
Le Président (M. Baril): Je n'ai pas besoin de le
faire.
Pour: 1; contre: 5. Alors, l'amendement est rejeté.
Est-ce que vous avez d'autre chose à ajouter? Est-ce que nous
sommes rendus à adopter l'amendement à l'article 2?
M. Gendron: Oui.
Le Président (M. Baril): Alors, l'amendement à
l'article 2 est adopté. Est-ce que l'article 2, tel qu'amendé,
est adopté?
Une voix: Unanimement.
M. Gendron: Non, nous, on va voter, c'est évident, contre
l'article 2 parce qu'il faut se rappeler - le ministre a sûrement suivi
un peu plus que ses collègues - que j'ai indiqué que j'aurais
souhaité, et fort, qu'il y ait des balises beaucoup plus serrées
quant à la nomination des socio-économiques. Le ministre dit:
Écoutez, M. Gendron, vos suggestions, je les aime, alors je m'engage
à essayer ça, mais je ne peux pas aller plus loin. Vous admettrez
que ça ne me permet pas quand même d'être favorable au
libellé tel que présenté parce que j'estime qu'il n'y a
pas là cette sécurité des nominations qui
conférerait un plus grand pouvoir de crédibilité et qui
permettrait de tracer la voie aux autres collègues qui auraient
l'intention d'augmenter très sensiblement le nombre des
socio-économiques à leur instance, de s'assurer que le processus
se démocratise davantage plutôt que de se politiser davantage.
Alors, j'ai offert des suggestions pour le démocratiser, on a
plutôt retenu de meilleures garanties pour le politiser. Alors, c'est
encore là la responsabilité du législateur. Le ministre
dit: Je suis ouvert à vos suggestions, je vais essayer ça, mais
je veux que ce soit une responsabilité qui reste mienne, non
encadrée, et faites-moi confiance. Je n'ai pas d'objection, je dis juste
que ce n'est pas de cette façon que l'Opposition doit
légiférer. L'Opposition, quand elle a des principes, elle doit
les défendre et c'est ce que j'ai essayé de faire, c'est pour
ça que je suis contre.
Le Président (M. Baril): Alors, l'article 2 est
adopté, tel qu'amendé, sur division.
M. Gendron: C'est ça.
Le Président (M. Baril): Merci. L'article 3, M. le
ministre.
Mandat, perte de qualité et absence aux
séances
M. Ryan: L'article 3, c'est une question de concordance avec ce
que nous venons de faire. Il en va de même des articles 4 et 5.
M. Gendron: Le ministre a pleinement raison. En ce qui me
concerne, les articles 3, 4 et 5, je suis d'accord pour procéder
à leur adoption.
Le Président (M. Baril): Alors, les articles 3, 4 et 5
sont adoptés. L'article 6.
M. Ryan: L'article...
Le Président; (M. Baril): Un instant, par exemple, je vois
qu'on a des amendements, les articles 5.1 et 5.2. Est-ce que nous allons les
placer avant l'article 6?
M. Ryan: Cul, il faudrait passer l'article 5 et après
ça en venir aux articles 5.1 et 5.2, j'imagine.
Le Président (M. Baril): L'article 5 est passé,
alors nous aliens...
M. Ryan: L'article 5 n'est pas passé... Oui, le 5,
excusez.
Le Président (M. Baril): Les articles 3, 4 et 5 sont
passés. (17 h 45)
M. Ryan: Vous avez raison.
Le Président (M. Baril): Est-ce que, pour des fins de
compréhension, vous tenez à ce que je lise les amendements?
M. Gendron: Oui. Un instant, je n'avais pas vu que c'était
cela.
Le Président (M. Baril): Celle-là est plus longue,
remarquez bien. C'est seulement parce que, tout à l'heure, vous avez
semblé...
M. Gendron: On va régler l'article 5.1, parce qu'il y a
vraiment deux choses différentes. Le ministre va en convenir, je suis
certain, entre les articles 5.1 et 5.2, ce n'est pas la même poutine.
M. Ryan: Vous avez raison. Vacances
Le Président (M. Baril): Alors je vais lire l'article 5.1,
c'es::-à-dire: "Insérer après l'article 5 de ce projet,
les articles suivants: 5.1 L'article 12 de cette loi est modifié par la
suppression dans la troisième et la quatrième lignes des mots,
"mais seulement pour la durée non écoulée du mandat de ce
dernier". M. le ministre.
M. Ryan: Cola veut dire que, dans le cas des membres de
l'assemblée des gouverneurs, lorsqu'une vacance survient, d'après
le texte actuel de la loi, elle est comblée pour la durée
non écoulée du mandat de la personne qui est partie. Avec
la disposition que nous proposons, à titre d'amendement, une personne
serait nommée pour un mandat régulier. Si une personne a fini, on
ne lui dit pas de venir compléter cela pour six mois ou neuf mois et
ainsi être obligé de recommencer toute la procédure, on
invite la personne à assumer un mandat d'une durée
régulière de trois ans.
M. Gendron: Non, je...
M. Ryan: Je pense que cela améliore les choses de beaucoup
parce qu'on est tous pris avec ces nominations qu'il faut recommencer six mois
après. Ce n'est pas intéressant.
M. Gendron: Je trouve, M. le Président, que le ministre a
convenablement répondu à la justesse de cet amendement et il va
dans le sens de revendications qui ont été faites par le
réseau. Effectivement, l'Université du Québec avait
souligné que, compte tenu des délais de procédures de
remplacement, cela laissait peu de temps pour la durée non
écoulée du mandat. C'est une disposition heureuse à
laquelle nous souscrivons.
Le Président (M. Baril): L'amendement 5.1 est adopté. Ce
qui veut dire que ce sera un nouvel article qui s'appellera 5.1 et qui est
adopté. C'est clair?
M. Gendron: C'est clair.
Le Président (M. Baril): L'article 5.2. Cette loi est
modifié par l'insertion, après l'article 12, des articles
suivants: 12.1 "Un membre de l'assemblée des gouverneurs autre que ceux
visés par les paragraphes e et f de l'article 7, ne peut, sous peine de
déchéance de sa charge, avoir un intérêt direct ou
indirect dans une entreprise qui met en conflit son intérêt
personnel et les devoirs de ses fonctions. Toutefois, cette
déchéance n'a pas lieu si cet intérêt lui
échoit par succession ou par donation, pourvu qu'il y renonce ou en
dispose avec diligence. "Un membre de l'assemblée des gouverneurs
visé par les paragraphes e et f de l'article 7 qui a un
intérêt direct ou indirect dans une entreprise qui met en conflit
son intérêt personnel et celui de l'Université du
Québec doit, sous peine de déchéance de sa charge, le
dénoncer par écrit au président et s'abstenir de
participer à toute délibération et à toute
décision portant sur l'entreprise dans laquelle il a cet
intérêt ou à toute séance au cours de laquelle son
intérêt est débattu."
M. Gendron: Arrêtez donc là, M. le Président.
C'est pour les prendre séparément parce qu'entre l'article 12.2
et l'article 12.1, ce n'est pas tout à fait la même chose.
Le Président (M. Bari!): J'arrête. Wî.
Gendron: Je ne veux pas...
Le Président (M. Baril): D'une manière ou d'une
autre. M. le ministre.
M. Ryan: C'est la clause assez classique de conflit
d'intérêts. L'article que nous examinons, i'article 12.1, veut
prévenir la possibilité de conflit d'intérêts chez
les personnes qui ont été nommées à partir de
l'extérieur, chez les vice-recteurs, c'est-à-dire les
vice-présidents de l'Université du Québec. On veut
être assurés que ces personnes seront à l'abri de tout
conflit d'intérêts et qu'en cas de situation susceptible de
créer ou de refléter un conflit d'intérêts, elles
soient astreintes à certaines obligations de divulgation et d'abstention
de participation qui sont courantes dans ce genre de situation. C'est une
formule qu'on trouve dans beaucoup d'autres textes législatifs.
M. Gendron: Oui. C'est tellement vrai ce que vous venez de dire
que je suis convaincu que, si j'avais à être un peu plus
sévère dans mes responsabilités, je pourrais vous
demander, M. le Président, un jugement de recevabilité. Ce que le
ministre vient de dire est tellement vrai - ceux qui m'ont entendu - que je
suis convaincu que vous n'auriez même pas le droit de recevoir
l'amendement si je jouais vraiment ma pleine et entière
responsabilité parce que cela n'a jamais été
discuté lors de l'adoption du principe, cela n'a jamais
été soumis. Donc, en conséquence, ce n'est pas un
amendement. On n'amende pas, c'est irrecevable puisque c'est un principe
important que le ministre vient d'évoquer. Il dit que c'est courant et
que cela se fait partout ailleurs, je lui donne raison, sauf que ce qui est
étonnant, c'est pourquoi on ne l'a pas déposé iors du
projet de loi et qu'on est obligés d'arriver à un amendement avec
quelque chose d'aussi couramment utilisé ailleurs. Je voudrais avoir une
explication sur cette première question. Donc, c'est vrai que je pense
comme vous, M. le ministre, que c'est une disposition courante et pertinente,
mais pourquoi ne l'avez-vous pas fait au moment du dépôt du projet
de loi? Deuxièmement, pourquoi dans l'ancienne loi, lors de la
création de l'Université du Québec, cela n'avait-il pas
été prévu? Troisièmement, avant d'aller plus loin,
j'aimerais que vous m'expliquiez comment il se fait que libellé tel que
vous le faites, il n'y aura toujours pas de dispositions qui s'appliqueront
à l'ensemble des membres du personnel, parce que les
vice-présidents sont exclus. Les vice-présidents sont exclus de
l'assemblée des gouverneurs. Vous venez de dire que c'est courant, c'est
pertinent, c'est requis mais toute la clause concernant les conflits
d'intérêts ne s'appliquera pas aux membres du personnel, notamment
les vice-présidents qui ne sont pas à l'assemblée des
gouverneurs. Là, il y
a un problème. On vous surveille adéquatement, n'est-ce
pas?
M. Ryan: D'abord, je vais expliquer la genèse de ceci. Au
début, nous avions conçu une clause de conflits
d'intérêts pour insertion dans le texte du projet de loi. Pendant
une phase, la direction de l'Université du Québec nous a fait des
représentations disant qu'elle aimerait peut-être mieux garder
ça pour la réglementation établie par l'assemblée
des gouverneurs. Une considération qu'on nous avait fait valoir,
c'était qu'en mettant une clause comme celle-là dans la loi
constitutive de l'Université du Québec, on risquait de distinguer
l'Université du Québec des autres universités qui n'ont
pas une clause comme celle-là dans leur charte. On a été
attentifs à cette considération pendant plusieurs mois.
Finalement, au cours des dernières semaines, l'Université du
Québec nous a laissé savoir qu'elle n'aurait pas d'objection
à ce que nous l'insérions dans la loi. Le gouvernement
préfère que ce soit dans la loi pour que cela manifeste plus
clairement.
M. Gendron: C'est une université publique par rapport aux
autres universités qui sont privées. Ce n'est pas du tout
pareil.
M. Ryan: Exactement. Nous nous entendons très bien. Par
conséquent, c'est la genèse de cette disposition à
l'article 12. 1 qui s'adresse - on va vérifier comme il faut pour
être sûr qu'il n'y a pas de malentendus entre nous - d'abord,
attendez un peu...
Une voix: Voulez-vous l'ancienne loi?
M. Ryan: Non, je veux le texte des amendements que nous faisons,
je ne veux pas m'écarter de ce texte-là. Je pense que c'est bien
simple. L'article 12. 1: "Un membre de l'assemblée des gouverneurs autre
que ceux visés par les paragraphes e et f. " Alors, cela veut dire a, b,
c, d. Ce sont les membres de l'assemblée des gouverneurs qui viennent de
l'intérieur. Les paragraphes e et f, ce sont les membres de
l'assemblée des gouverneurs qui viennent de l'extérieur, les
socio-économiques et les représentants des collèges. Cela
ne dispose pas de la difficulté qu'a soulevée le
député d'Abitibi-Ouest concernant les vice-présidents,
lesquels ne siégeront plus à l'assemblée des gouverneurs.
Eux seront sujets à une réglementation qui émanera de
l'assemblée des gouverneurs. Comme collaborateurs salariés de
l'Université du Québec, ils tomberont sous l'autorité des
règlements édictés par l'assemblée des gouverneurs.
Ce n'est pas nécessaire de mettre des dispositions spéciales
à leur intention dans la loi.
M. Gendron: Avant, on va revenir aux vice-présidents.
Quelle est la logique d'avoir une clause sur les conflits
d'intérêts et de ne pas envisager dans la loi, parce qu'on est en
train de modifier la Loi sur l'Université du Québec, que cette
clause ou cette disposition s'applique à l'ensemble des membres du
personnel? Après, on reviendra à l'assemblée des
gouverneurs. Il n'y a pas beaucoup de logique de dire: C'est intérieur,
extérieur. Pourquoi n'y aurait-il pas une clause qui s'applique à
l'ensemble des membres du personnel du réseau?
M. Ryan: Cela est trop fort, à mon point de vue. Nous
avons une clause qui s'applique à l'assemblée des gouverneurs qui
est l'organe suprême de direction du réseau de l'Université
du Québec. Là, c'est clair. Toutes les personnes qui
siègent à l'assemblée des gouverneurs sont sujettes
à cette cisposition législative portant sur les conflits
d'intérêts. Il y aura d'autres dispositions de caractère
réglementaire qui devront être édictées par
l'université. Il faudrait être très imprudents comme
législateurs de vouloir régenter tout le domaine des conflits
d'intérêts pour tous les employés de l'Université du
Québec de manière générale et abstraite. Je pense
que ce serait dangeureux que cela ne colle pas à la
réalité véritable. Mais ce que nous imposons à
l'organe directeur de l'Université du Québec et à ses
membres, c'est évident qu'eux devront le réaliser à
l'intérieur de l'université dans le même esprit mais
suivant des modalités que nous leur laissons toute la latitude voulue
pour déterminer au stade de la réglementation ou des
règles de discipline ou d'aut'es modalités qu'ils retiendront. Si
jamais il surgit des problèmes qui nous obligent à aller plus
loin, nous le ferons, mais ce n'est pas notre inclination d'aller d'abord plus
loin en ces choses.
M. Gendron: Ce n'est pas une question d'aller plus loin, c'est
une question de logique. Dans les commissions scolaires, M. le ministre, est-ce
que vous dites: Oui, je sais comment cela fonctionne. Il y a une clause
d'intérêt général pour l'ensemble du personnel. Ce
n'est pas un règlement de régie interne des commissions scolaires
concernant les conflits d'intérêts.
M. Ryan: Je ne crois pas, mais on pourra le vérifier, si
vous le voulez, je n'ai pas d'objection. Dans la loi 107, il n'y a pas de
clause générale qui s'appliquerait à tous les
employés d'une commission scolaire en matière de conflit
d'intérêts, je serais très, surpris.
M. Gendron: Cela signifie que vous l'avez
apprécié?
M. Ryan: Pardon?
M. Gendron: Selon la réponse que vous m'avez
donnée, pas sur le dernier volet, mais antérieurement à
cette question, cela veut dire que c'a été
apprécié?
M. Ryan: Oui.
M. Gendron: Comme législateurs, vous avez
apprécié la possibilité d'avoir une clause concernant
l'ensemble des membres des personnels...
M. Ryan: Oui.
M. Gendron: ...ou strictement l'assemblée des gouverneurs.
Vous avez fait le choix de couvrir par la clause de conflit
d'intérêts uniquement les membres de l'assemblée des
gouverneurs. Cela va?
M. Ryan: C'est cela.
M. Gendron: Rendus là, on revient: Pourquoi avez-vous
exclu les vice-présidents?
M. Ryan: Parce qu'ils ne sont pas des membres...
M. Gendron: Je sais qu'ils ne sont pas à
l'assemblée des gouverneurs. À partir du moment où ii n'y
a pas de disposition, les vice-présidents dans les constituantes...
À l'assemblée des gouverneurs, admettez-vous qu'il y a des
vice-présidents... Il peut y avoir un vice-président, par
exemple, responsable de toute la question de l'achat des équipements,
qui peut être en conflit d'intérêts.
M. Ryan: Vous avez dans la dernière phrase de l'article
12.2 une disposition qui a une valeur d'application considérable. On
dit: Un membre du personnel de l'Université du Québec, d'une
constituante, d'un institut de recherche ou d'une école
supérieure ne peut prendre part aux délibérations ni voter
sur toute question dans laquelle il a un intérêt personnel et
direct.
M. Gendron: Cela couvre seulement les membres de
l'assemblée des gouverneurs. Cela ne couvre pas les autres
personnes.
M. Ryan: Ce sont les membres du personnel. Cela va beaucoup plus
loin.
M. Gendron: C'est cela, M. le ministre, concernant les
éléments de discussion débattus à
l'assemblée des gouverneurs.
M. Ryan: Cela est entendu.
M. Gendron: Cela ne règle pas le problème des
vice-présidents.
M. Ryan: Cela veut dire qu'un vice-recteur, en tout cas, dans la
mesure où ii sera appelé à venir à
l'assemblée des gouverneurs, ce qui arrivera souvent, ne pourra pas
prendre part aux délibérations s'il est en conflit
d'intérêts. Pour le reste, concernant les décisions qu'il
est appelé à prendre comme vice-président, faisons une
hypothèse qu'il soit appelé à prendre une décision
au sujet de sa fille qui a un problème avec une constituante, on va
souhaiter qu'il est assez intelligent pour se rendre compte qu'il devrait se
baliser comme il le faut. On ne peut pas guider les gens par la main jusque
dans le détail, comme ça. L'université va être
capable d'établir ses règles de conduite qui vont empêcher
des abus dans ces choses, mais nous ne pouvons pas prévoir toutes les
situations possibles. Expliquer cela de manière abstraite, ce ne serait
pas bon.
Le Président (M. Baril): Malheureusement, ii est
déjà 18 heures et nous devons suspendre jusqu'à 20 heures.
Merci.
(Suspension de la séance à 18 h 1)
(Reprise à 20 h 18)
Le Président (M. Baril): À l'ordre, s'il vous
plaît! La commission de l'éducation reprend ses travaux.
Pardon?
M. Ryan: De la grande visite.
Le Président (M. Baril): Bien oui. Je tiens à
souhaiter la bienvenue au député de Rimouski. On espère
qu'il ne s'en ira pas tout de suite. Parce qu'en temps normal, lors d'une
commission, le député de Rimouski a toujours des interventions
utiles.
Des voix: Ha, ha, ha!
Le Président (M. Baril): Nous devrions reprendre nos
travaux à l'article 5.2 et nous étions à 12.1 lorsque nous
avons terminé à 18 heures. La parole est au député
d'Abitibi-Ouest qui avait des interventions additionnelles.
M. Gendron: Non, je pense que ça va.
Le Président (M. Baril): L'article 12.1, c'est...
L'article 5.2 est adopté?
Une voix: Non.
M. Gendron: Non, parce qu'il reste 12.2.
Le Président (M. Baril): L'article 12.1 est adopté.
Nous sommes rendus à i'article 12.2. Je vais lire l'article 12.2: "Un
membre du personnel visé au paragraphe d de l'article 7 qui fait partie
de l'assemblée des gouverneurs doit s'abstenir de participer à
toute séance au cours de laquelle est débattue toute question
concernant son engagement et ses conditions de travail ou celles concernant
l'engagement et les conditions de travail des autres employés de
l'Université du Québec, d'une université constituante,
d'un institut de recherche et d'une école supérieure.
"Un membre du personnel de l'Université du Québec, d'une
université constituante, d'un institut de recherche ou d'une
école supérieure ne peut prendre part aux
délibérations ni voter sur toute question dans laquelle il a un
intérêt personnel et distinct."
M. l'adjoint, s'il vous plaît. M. le ministre.
M. Gendron: À l'article 12.2... M. le ministre, vous
pouvez l'expliquer mais il me semble que c'est clair. En lisant l'article
cependant, la difficulté que ça nous pose, c'est que si on n'a
pas de précision sur la notion de membre du personnel, à la
limite, ça signifie qu'il n'y a plus vraiment de gens qui vont pouvoir
rester pour certaines discussions, certains entretiens. Le texte même
dit: Si un membre du personnel de l'Université du Québec fait
partie de l'assemblée des gouverneurs, il doit s'abstenir de participer
à toute séance au cours de laquelle est débattue toute
question concernant son engagement et ses conditions de travail ou celles
concernant l'engagement et les conditions de travail des autres employés
de l'Université du Québec."
Une voix: Je pense que ça a changé.
M. Gendron: Un instant là. On va jeter ça, si ce
n'est plus la même chose.
M. Ryan: Nous autres, c'est la recherche continue du
perfectionnement.
M. Gendron: Juste une seconde, M. le Président. Pour ceux
qui n'auraient pas compris, c'est sûr que si je travaille sur les
amendements qu'on m'a envoyés jeudi et que ce ne sont pas les
mêmes, ça me pose un problème, bon!
Le Président (M. Baril): M. !e député
d'Abitibl-Ouest.
M. Gendron: Oui. M. le ministre, est-ce que, dans la
deuxième partie du paragraphe 12.2, en ce qui concerne les mots "un
membre du personnel de l'Université du Québec", il faut entendre
la notion de tout salarié? Oui.
M. Ryan: Oui.
M. Gendron: Adopté.
Le Président (M. Baril): L'article 12.2 est adopté.
Alors, sur l'amendement qui nous a été proposé, nous
avions adopté l'article 5.1. Est-ce que l'article 5.2, dans son
ensemble, est adopté?
M. Gendron: Adopté.
Le Président (M. Baril): Adopté. Alors, nous sommes
rendus à l'article 6 mais il y a un amendement. M. le ministre.
Président
M. Ryan: L'amendement que propose le gouvernement consisterait
à ajouter ceci au texte de 13.1: "En cas d'incapacité temporaire
d'agir du président ou de vacance de sa charge, l'assemblée des
gouverneurs - nous demandons que ce soit l'assemblée des gouverneurs qui
procède à ce choix vu que c'est elle qui nomme le
président, c'est normal qu'elle désigne aussi celui qui va le
remplacer pendant une période d'absence temporaire de celui-ci -
désigne un des vice-présidents pour le remplacer tant que dure
son incapacité ou jusqu'à ce que la charge soit comblée
par le gouvernement." Nous ajoutons ces éléments... On avait
pensé mettre un terme de douze mois à cette période
d'intérim, mais, finalement, ce ne serait pas pratique. C'est mieux de
mettre "tant que la charge n'a pas été comblée par le
gouvernement" ou "tant que dure l'incapacité", c'est l'un ou l'autre des
deux.
M. Gendron: Cela m'apparaît correct. C'est bien.
Le Président (M. Baril): Est-ce que l'amendement à
l'article 6, qui remplace l'article 13.1, est adopté?
M. Gendron: Adopté.
Le Président (M. Baril): Est-ce que l'article 6, tel
qu'amendé, est adopté?
M. Gendron: Adopté.
Le Président (M. Baril): J'appelle l'article 7. Un
instant, s'il vous plaît! Nous avons des ajouts, soit les articles 6.1 et
6.2.
M. Ryan: C'est ça.
Le Président (M. Baril): L'article 6.1, M. le ministre,
s'il vous plaît
Vice-présidents
M. Ryan: L'article 6.1 réfère à l'article 14
de la loi actuelle dans laquelle on trouve une description des fonctions des
vice-présidents comme elles existaient sous la loi actuelle. Depuis ce
temps, il est survenu des changements dans l'organigramme de
l'Université du Québec et, maintenant, au lieu d'avoir quatre
vice-présidents, on en a trois, un vice-président à
l'enseignement, un vice-président... Attendez un petit peu. Cela fait
quatre: un vice-président à l'enseignement, un
vice-président à la recherche, un vice-président à
la planification et un vice-président aux affaires administratives et
financières. On remplace ceci par les mots "un vice-président
à l'administration, un vice-président à l'enseignement et
à la recherche, un vice-président à la planification et un
secrétaire général".
il y a trois vice-présidents maintenant.
Dans le projet de loi initial, on n'allait pas dans ces
détails-là, mais, après consultation avec
l'Université du Québec, il est apparu préférable
d'inclure ces précisions dans le projet de loi. On n'a pas d'objection
et l'Université du Québec trouve ça
préférable.
M. Gendron: M. le Président, je pense que le ministre a
raison. Il s'agit de précisions qui s'adaptent, d'abord, à la
situation actuelle de la vice-présidence. C'est une demande de
l'Université du Québec et on est d'accord pour y
agréer.
Le Président (M. Baril): Est-ce que l'article 6. 1 est
adopté?
M. Gendron: Adopté.
Le Président (M. Baril): J'appelle l'article 6. 2.
M. Ryan: il s'agit d'introduire, dans le texte de la loi
constitutive de l'Université du Québec, un pouvoir de
délégation en faveur d'un des vice-présidents, du
secrétaire général ou de tout membre du personnel de
l'Université du Québec. Ce pouvoir d'autoriser des
dépenses ou de passer des contrats au nom de l'université serait
balisé par un règlement devant indiquer: "1° le champ de
compétence auquel s'applique la délégation; "2° le
montant de la dépense que peut autoriser un vice-président, le
secrétaire général ou un membre du personnel; "3° les
autres conditions relatives à la délégation. "
Il est apparu important d'inclure une disposition de cette nature dans
le projet de loi. Les balises que nous proposons sont assez courantes dans ce
type de disposition. C'est une insertion qui est faite à la demande de
l'Université du Québec.
Le Président (M. Baril): Avez-vous les bons?
M. Gendron: Oui, M. le Président, ça va. C'est
juste parce que la secrétaire devrait être capable de nous fournir
une autre copie des amendements qui ont été déposés
à la commission, ce matin. Cela travaillerait mieux. On a juste une
copie. Ah! Excusez. C'est réglé. Cela va.
Le Président (M. Baril): L'article 6. 2 est adopté.
Est-ce que l'amendement apporté, ajoutant les articles 6. 1 et 6., 2,
est adopté?
M. Gendron: Un instant!
Le Président (M. Baril): Un instant!
M. Ryan: Très bien.
Le Président (M. Baril): M. le député
d'Abitibi-Ouest.
M. Gendron: Adopté. (20 h 30)
Règlements de l'assemblée des
gouverneurs
Le Président (M. Baril): Tel que je l'avais dit
précédemment, les articles 6. 1 et 6. 2 sont adoptés.
À l'article 7, nous avons un amendement qui se lit comme suit: Remplacer
l'article 7 de ce projet de loi par le suivant: "7. L'article 17 de cette loi
est modifié par l'insertion, après le premier alinéa, de
l'alinéa suivant: "Ces règlements peuvent comporter des
dispositions spécifiques applicables à l'Université du
Québec à Montréal, découlant notamment de son
statut d'université associée. " M. le ministre.
M. Ryan: Les membres de la commission se souviendront que, lors
des auditions publiques tenues par la commission, cet article du projet de loi
a soulevé des critiques particulièrement vives de la part des
milieux des constituantes. On a craint, dans les constituantes autres que
l'UQUAM, que le libellé de l'article, dans sa formulation originelle, ne
puisse servir d'instrument pour l'introduction de mesures qui pourraient varier
d'un établissement à l'autre, qui pourraient adopter des allures
capricieuses et consacrer un pouvoir de plus en plus fort du siège
social sur les constituantes. Ce n'était pas du tout l'esprit des
rédacteurs du projet. Ceux-ci voulaient confirmer l'entente intervenue
avec l'Université du Québec à Montréal, mais sans
altérer le régime de relations qui existe entre les constituantes
et le siège social de l'Université du Québec.
C'est pourquoi, après avoir entendu les représentations
faites à ce sujet, nous proposons de revenir, au tout début de
l'article 17, au texte actuel de la loi, lequel se lit comme suit:
"L'assemblée des gouverneurs peut adopter des règlements
généraux, applicables aux universités constituantes,
écoles supérieures et instituts de recherche concernant: "a) la
constitution d'organismes de régie interne au sein de ces
universités, écoles et instituts; "b) l'engagement du personne/;
"c) la forme dans laquelle doivent être présentés les
prévisions budgétaires et les états financiers, et les
délais dans lesquels ils doivent être transmis au président
de l'Université du Québec; "d) la comptabilité, la
vérification, les registres à tenir ainsi que ies rapports et les
statistiques à fournir au président de l'Université du
Québec".
Après cet alinéa, on ajouterait l'alinéa suivant:
"Ces règlements peuvent comporter des dispositions spécifiques
applicables à l'Université
du Québec à Montréal, découlant notamment de
son statut d'université associée."
On continuerait ensuite avec: "Ces règlements entrent en vigueur
à la date de leur publication dans la Gazette officielle du
Québec." Alors, on indique bien clairement qu'il y a une
possibilité de réglementation particulière dans le cas de
l'Université du Québec à Montréal, mais qu'il n'est
pas question de réglementation en zigzag pour l'ensemble des
constituantes du réseau.
M. Gendron: Je pense, M. le Président, que le ministre de
l'Éducation fait, cette fois-ci - cela lui arrive - une excellente
analyse des auditions. Tout le monde a eu peur. Tout le monde a vu là
une intrusion dans la capacité, pour l'assemblée des gouverneurs,
de modifier les règlements généraux des autres
constituantes. Je suis très heureux de l'analyse qu'il vient de faire
parce que, cette fois-ci, au lieu de dire ce qu'on entend trop souvent: Vous ne
m'avez pas compris, vous ne savez pas lire - on entend cela des fois...
M. Ryan: Ha, ha, hal
M. Gendron: Alors, il n'a pas choisi cette voie. Il n'a pas
choisi de faire croire que c'est nous qui ne savions pas lire. Il a
corrigé, il a pris la bonne voie, la voie responsable en disant:
Écoutez, puisque tout le monde a compris qu'il y avait là un
réel danger de modifier les règlements généraux et
les constituantes... D'ailleurs, il prétend qu'il n'a jamais eu cela
comme objectif. Il nous donne la preuve aujourd'hui que, vu que ce
n'était pas son objectif, il fait un amendement qui permet, de
façon très claire, d'éliminer les possibilités
d'ingérence dans le fonctionnement des constituantes. On ne peut
qu'approuver parce que c'est quelque chose qu'on avait également
noté. Dans les remarques préliminaires que j'avais faites avant
les auditions, j'avais souligné qu'il y avait là un
problème réel. Le ministre le corrige, alors ça va.
Le Président (M. Baril): Est-ce que l'amendement à
l'article 7 est adopté?
M. Gendron: Adopté.
Le Président (M. Baril): Est-ce que l'article 7, tel
qu'amendé, est adopté?
Des voix: Oui.
Règlements du conseil
Le Président (M. Baril): À l'article 8, nous avons
un amendement: Remplacer l'article 8 de ce projet de loi par le suivant: "8.
L'article 19 de cette loi est modifié: "1° par le remplacement, au
paragraphe b du premier alinéa, du mot "diplômes" par les mots
"grades, diplômes ou certificats universitaires"; "2° par
l'insertion, après le deuxième alinéa, de l'alinéa
suivant: "Ces règlements peuvent comporter des dispositions
spécifiques applicables à l'Université du Québec
à Montréal, découlant notamment de son statut
d'université associée." Est-ce que c'est de la concordance?
Non?
M. Ryan: il y a plus que de la concordance ici, M. le
Président. Il y a d'abord une correction qui permet de donner une
formulation plus complète, en ce qui concerne le mot "diplômes".
Si on prend le t>xte de la loi actuelle, on garde le premier
alinéa, quand on arrive au sous-alinéa, on garde le a,
"l'organisation de l'enseignement et de la recherche;". En ce qui concerne le
b, "la structure des programmes et la nomenclature des diplômes", on
change "diplômes" pour "grades, diplômes ou certificats
universitaires". Ensuite, le reste du premier alinéa continue tel quel,
de même que le deuxième alinéa, mais on ajoute un
troisième alinéa cui dit ceci: "Ces règlements..." On
vient de dire que le conseil des études prépare des
règlements généraux sur des questions reliées
à la structure des études, alors on dit: "Ces règlements
doivent être soumis à l'approbation de l'assemblée des
gourverneurs; ils entrent en vigueur... à la date de leur publication
dans la Gazette officielle du Québec". Cela va très bien. Puis on
ajoute la précision suivante, qui est une précision de
concordance, comme vous l'avez dit justement: "Ces règlements peuvent
comporter des dispositions spécifiques applicables à
l'Université du Québec à Montréal, découlant
notamment de son statut d'université associée.
Le Président (M. Baril): Alors, l'amendement à
l'article 8 est adopté. Est-ce que l'article 8, tel qu'amendé,
est adopté? Adopté? M. le député de Rimouski,
est-ce que vous avez autre chose à ajouter?
M. Tremblay (Rimouski): Non.
Le Président (M. Baril): Alors, l'article 9, M. le
ministre.
Universités constituantes Objets
M. Ryan: À l'article 9, il faudrait peut-être qu'on
fasse une station à l'article 30 du texte de la loi, en
continuité avec ce que nous discutions cet après-midi, soit les
services à la collectivité. Notre conseiller juridique, Me
Fortin, me prévient qu'il est en mesure de distribuer une proposition
d'amendement.
M. Gendron: J'essaie de voir pourquoi vous voulez disposer de
cela à l'article 9.
M. Ryan: Avant d'en arriver à l'article 9, il faudrait
mettre un article 8.1 ou je ne sais pas, parce que c'est là que
ça irait dans le texte,
Une voix: Cela irait après l'article 9.
M. Ryan: Après l'article 9, c'est ça. Cela irait
avant l'article 10.
M. Gendron: Oui, en tout cas, je ne comprends pas, vous m'aviez
indiqué que c'était à l'article 30 qu'on le ferait.
M. Ryan: Oui, à l'article 30 du texte de la Loi sur
l'Université du Québec, mais ça vient ici, après
l'article 9 du projet de loi 63.
M. Gendron: Cela va. M. Ryan: D'accord?
M. Gendron: Cela va. Oui, oui, ça va, bien sûr.
Le Président (M. Baril): Alors, je voudrais qu'on
règle l'article 9 avant, s'il vous plaît.
M. Gendron: Vous avez une bonne suggestion, on va étudier
l'article 9 avant.
M. Ryan: Je pensais qu'on l'avait fait, excusez-moi.
Le Président (M. Baril): Vous êtes d'accord, M. le
député de Rimouski.
M. Ryan: Alors, l'article 9, M. le Président, est
strictement une disposition de concordance; c'est une disposition qui vise
à tenir compte de changements que nous avons acceptés plus
tôt.
Le Président (M. Baril): Est-ce que l'article 9 est
adopté?
M. Gendron: Le problème, M. le Président, c'est que
c'est de la concordance anticipée. Je le note, M. le ministre, parce que
l'article 9 dit: "1° par le remplacement, dans la deuxième ligne, du
nombre "quatre" par le nombre "sept";". C'est ce qu'on va voir à
l'article 32 de l'ancienne loi.
M. Ryan: On peut attendre. Je pense qu'on peut le mettre entre
parenthèses. La remarque est fondée.
Le Président (M. Baril): Aimeriez-vous qu'on suspende
l'article 9 et qu'on l'adopte plus tard?
M. Gendron: Ce n'est qu'à l'article 32 que je vais voir
s'il y a concordance ou pas.
Le Président (M. Baril): D'accord.
M. Gendron: Alors, comme on n'a pas encore étudié
l'article 32 et qu'à l'article 9 c'est pour ajuster le nombre par
rapport à l'article 32, j'aime mieux attendre.
Le Président (M. Baril): Nous suspendons l'article 9
temporairement et nous arrivons avec un ajout, qui serait l'article 9.1, qui se
lit comme suit: "Insérer après l'article 9 de ce projet,
l'article suivant: "9.1 L'article 30 de cette loi est modifié en
ajoutant la phrase suivante: "Elle peut également offrir des services
à la collectivité qu'elle dessert"." (20 h 45)
M. Gendron: Les trafiquants, c'est assez. M. le
Président.
Le Président (M. Baril): M. le député
d'Abitibi-Ouest, excusez-moi, vous avez la parole.
M. Gendron: Alors, M. le Président...
Le Président (M. Baril): Nous étions à
l'article 9.1.
M. Gendron: Je veux indiquer, M. le Président, que par
rapport au court entretien que nous avons eu l'occasion d'avoir, il s'agit
là, bien sûr, d'un libellé qui va dans le sens de nos
discussions. Je souhaitais à ce moment-là que, dans la mention
des responsabilités de l'université, on ajoute cela, puisque la
plupart des constituantes ont la responsabilité d'offrir des
activités de soutien à la collectivité. Il faut se
rappeler que l'université "doit" offrir des activités de
recherche et d'enseignement, alors qu'ici le ministre ajoute: "L'article 30 de
cette loi est modifié en ajoutant la phrase suivante: "Elle peut
également offrir des services à la collectivité qu'elle
dessert"." C'est timide, sur le bout des pieds, mais c'est quand même
quelque chose de neuf, une disposition relativement neuve. On indique tout de
même dans le texte de loi des constituantes du réseau de i'UQ une
disposition qui me plaît, parce que je persiste à croire que ceia
fait partie de leur mission. C'est un premier pas intéressant. C'est
sûr que j'aurais préféré un encadrement plus
serré, mais on va se contenter d'avoir un pied dans la porte, en
espérant qu'un de ces jours on aura l'occasion de bonifier davantage
cette disposition.
Le Présidant (M. Baril): L'ajout de l'article 9.1 est-il
adopté?
M. Gendron: Adopté.
Conseil d'administration
Le Président (M. Baril): il y a un amendement à
l'article 10, de modifier l'article 10 de ce projet: "1° par le
remplacement, dans l'article 32
tel que proposé, du paragraphe b par le suivant: "b) deux
personnes exerçant une fonction de direction à
l'université constituante, dont au moins une personne exerçant
une fonction de direction d'enseignement ou de direction de recherche,
nommées par le gouvernement pour trois ans et désignées
par le conseil d'administration, sur la recommandation du recteur;" "2° par
le remplacement, dans l'article 32 tel que proposé, du paragraphe c par
le suivant: "c) six personnes nommées par le gouvernement, sur la
recommandation du ministre, dont trois professeurs de l'université
constituante, nommés pour trois ans et désignés par le
corps professoral de cette université, deux étudiants de
l'université constituante, nommés pour un an et
désignés par les étudiants de cette université et
un chargé de cours de cette université constituante nommé
pour trois ans et désigné par les chargés de cours de
cette université;" "3° par le remplacement, dans la quatrième
ligne du paragraphe d de l'article 32 tel que proposé, des mots "du
territoire principalement desservi" par les mots "de la région
principalement desservie;"
M. Ryan: M. le Président, il y a trois changements majeurs
dans cette nouvelle version que nous proposons de l'article 10. Tout d'abord,
au début de l'article qui est là, lorsque nous parlons de deux
personnes qui doivent être appelées à faire partie du
conseil d'administration à même les cadres supérieurs de
l'université, nous donnons des précisions importantes. Ce sont
des personnes exerçant une fonction de direction à
l'université constituante et dont au moins une doit exercer une fonction
de direction d'enseignement ou de direction de recherche. On ne veut pas que le
recteur vienne avec deux vice-recteurs qui seraient uniquement tirés,
par exemple, du côté de l'administration. On veut que la fonction
enseignement et recherche soit obligatoirement représentée parmi
ces deux personnes qui viendront se joindre au recteur pour assurer une
présence forte de la direction de l'université à
l'intérieur du conseil d'administration.
Le Président (M. Baril): M. le ministre, j'ai
oublié le quatrièmement. Voici: "4° par le remplacement, dans
l'article 32 tel que proposé, du paragraphe e par les suivants: "e) cinq
personnes nommées pour trois ans par le gouvernement sur la
recommandation du ministre, après consultation des groupes les plus
représentatifs des milieux sociaux, culturels, des affaires et du
travail; "f) un diplômé de l'université constituante,
nommé pour trois ans par le gouvernement sur la recommandation du
ministre, après consultation des associations de diplômés
de cette université constituante ou, s'il n'existe pas de telles
associations, après consultation de l'université constituante
concernée." Je m'excuse.
M. Ryan: Le premier changement par conséquent apporte des
précisions sur le type de personnes de direction qui peuvent être
appelées à faire partie du conseil d'administration sur
recommandation du recteur.
Ensuite, on fait une place aux chargés de cours. On ajoute six
postes pour des personnes de l'intérieur au lieu de cinq, comme il en
était question dans la version originelle, et, en dernier lieu, nous
réduisons de six à cinq le nombre des personnes choisies dans les
milieux culturels ou économico-sociaux et nous ajoutons une place
obligatoire pour un diplômé de l'université constituante,
ainsi qu'on l'a demandé à diverses reprises au cours des
dernières semaines. Cela fait une composition plus
équilibrée, cela nuance de manière sensible et je pense
que l'équilibre sera meilleur.
M. Gendron: M. le Président, je pense que c'est exact
qu'il s'agit d'un article important qui a été, encore la,
largement discuté lors des audiences. Le ministre semble donner suite
à des revendications...
M. Tremblay (Rimouski):...
M. Gendron: Je n'ai pas dit ça.
Le Président (M. Baril): M. le député de
Rimouski, s'il vous plciît!
M. Ryan: Il y a deux façons de gouverner: provoquer
l'Opposition ou la désarmer.
Des voix: Ha, ha, ha!
M. Gendron: On commentera ça en campagne
électorale.
Des voix: Ha, ha, ha!
Le Président (M. Baril): M. le député
d'Abitibi-Ouest, vous avez toujours la parole.
M. Gendron: Cela devrait venir assez rapidement cet automne.
Le Président (M. Baril): Préparez-vous. M.
Gendron: Cui. Nous sommes prêts. M. Ryan: On a manqué
à notre devise.
M. Gendron: Vous allez voir ça vendredi prochain.
Le Président (M. Baril): On a perdu la tête un peu.
Vendredi prochain?
M. Gendron: Oui.
Le Président (M. Baril): Parfait.
M. Ryan: Là, vous sortez le bilan du gouvernement en
éducation. Vendredi?
M. Gendron: Non, parce que j'avais prévu au moins une
conférence...
M. Ryan: C'est nous qui allons le sortir la semaine
prochaine.
M. Gendron: J'avais prévu au moins une conférence
de presse de deux heures. Si c'était ça qu'on voulait "chopper",
au moins une heure et trois quarts.
M. Ryan: Ha, ha, ha!
M. Gendron: Sérieusement, M. le Président, je pense
qu'il s'agit de modifications qui vont dans le sens des discussions. Ajouter un
chargé de cours, à mon avis, c'est un minimum. J'aurais
préféré que ce soit deux, mais le ministre a
décidé d'en ajouter un seul. On est ici au niveau des
constituantes et, quand ces gens-là occupent environ 50 % du temps
d'enseignement dans les constituantes, il me semble que cela ne leur fait pas
une grande place. Mais il faut partir de quelque part et, dans ce
sens-là, je pense que le fait de leur garantir une représentation
est une bonne décision.
L'ajout d'un diplômé m'apparaît pertinent pour
assurer un peu l'avenir des constituantes. Cela permet d'être à la
recherche de "sociaux" ayant une meilleure compréhension du vécu,
de l'intérieur. Globalement, votre nouvelle formule équilibre un
peu mieux ce que j'appelle l'intérieur versus l'extérieur. Vous
aviez inversé, selon moi, la logique dans le dépôt initial
du projet de loi. On y aurait essentiellement trouvé une composition des
conseils des constituantes qui aurait été majoritairement obtenue
au moyen de gens de l'extérieur de l'institution d'enseignement. Il y
avait quand même un danger que ces institutions soient
gérées par des gens de bonne foi - c'est évident -
compétents - c'est encore évident - qui veulent donner le
meilleur d'eux-mêmes - c'est encore évident - mais qui n'auraient
pas eu cette vision collée à la réalité
quotidienne. On parie ici des constituantes, non pas des grands principes
généraux de l'assemblée des gouverneurs qui sont
importants, là où il y a des décisions concrètes
à être prises.
J'ai deux questions. Avant de passer aux questions, je pense que c'est
intéressant d'assurer aux professeurs leurs représentants. Ils
avaient peur de perdre un pouvoir de représentation. L'amendement est un
compromis intéressant pour eux, parce qu'ils étaient perdants
avec l'ancienne formule. Ici, ils en conserveront au moins un. J'aimerais que
vous m'expliquiez pourquoi vous avez enlevé la consultation
auprès du corps professoral Dans l'ancienne loi, c'était
prévu etmaintenant ce ne le sera plus.
M. le ministre, je me fais une interrogation, même si je comprends
pourquoi. Je me demande si on a assez fouilié. J'ai eu l'occasion de
vivre un petit bout de temps l'expérience de commissaire étudiant
dans une ancienne structure, laquelle s'appelait la CEVOQ. Je vous avoue
franchement pour un étudiant qui a un mandat d'un an, qui est
nommé pour un an et désigné par les étudiants de
cette université... Je veux parler du mandat des étudiants, M. le
ministre. Je sais qu'il y a une espèce de logique. On dit: On ne sait
pas si l'étudiant qu'ils vont choisir sera en classe terminale ou non.
Tel que libellé, d'avance c'est à recommencer à chaque
année. Il est nommé pour un an. Systématiquement, c'est
une nomination pour une année.
Dans bien des cas, il pourrait y avoir des nominations qui, si
c'était rédigé autrement, pourraient durer deux ans.
Probablement même, les étudiants souhaiteraient ne pas avoir
l'obligation de recommencer le processus. Le danger que je vois
là-dedans, c'est que dans certains cas on prend de cinq à six
mois à s'adapter, à être rodé un peu plus à
cette mécanique des échanges, à connaître le
fonctionnement de la constituante, à s'adapter également aux
personnes. Cela va quand même faire au total sept membres sur seize
plutôt que cinq sur quinze. Alors, la nouvelle composition du conseil
d'administration comprend seize personnes. S'adapter au fonctionnement de seize
personnes différentes, on aura beau être des phénix ou des
étudiants très brillants, ce n'est quand même pas une
réalité qui nous permet rapidement de nous sentir à l'aise
et également être capable d'infléchir... Je ne veux pas que
l'étudiant soit là strictement parce que vous voulez faire
semblant que ça vous intéresse de les voir aux conseils
d'administration des constituantes. Je veux que l'étudiant et les autres
personnes soient en mesure de jouer un rôle dynamique. Jouer un
rôle dynamique dans un conseil d'administration, ça veut dire de
temps en temps d'être capable d'infléchir les décisions,
les orientations et d'avoir cette sécurité d'influence. Cela
prend un minimum de sécurité pour se savoir capable
d'infléchir les décisions.
Avec un culbutage systématique à chaque année du
représentant des étudiants, vous risquez de marginaliser sa
représentativité au conseil d'administration. Il me semble que
ça aurait pu être arrangé autrement.
Dans les cas où ça sera comme ça, que les
étudiants auront nommé, je ne sais pas, un étudiant qui
est en... j'allais dire en phase terminale, ça se passera comme
ça. Par contre, si on trouvait une formule qui ne fait pas que c'est
automatique, j'aimerais mieux ça.
Le Président (M. Baril): M. le ministre.
M. Ryan: Je n'aurais pas d'objection à mettre deux
ans.
M. Gendron: J'aimerais bien mieux ça.
M. Ryan: On peut mettre deux ans. Avec la clause que nous avons
adoptée plus tôt en vertu de laquelle lorsqu'un membre
démissionne pendant la durée de son mandat il peut être
remplacé par une personne qui se voit investir d'un plein mandat,
à ce moment-là, ça devient moins grave d'être
obligé de le remplacer. Il pourra arriver qu'on en frappe qui dureront
seulement un an. L'idéal serait deux ans. Cela prend ça pour que
la personne puisse vraiment apporter une contribution. Il n'y a pas de
discussion là-dessus.
Le Président (M. Baril): M. le ministre, est-ce qu'on
pourrait m'écrire un amendement au paragraphe c?
M. Ryan: Oui. Cela va venir immédiatement. On est en train
de l'écrire.
Le Président (M. Baril): On n'a qu'à changer un an
pour deux ans dans le papillon proposé. C'est sans problème.
Est-ce qu'on est d'accord?
M. Ryan: Vous n'avez pas d'objection à ce qu'on l'inscrive
sur le papillon lui-même? (21 heures)
M. Gendron: Pas du tout.
M. le Président, cependant, par concordance, je ne sais pas si le
ministre accepterait de procéder avec la même logique pour
l'assemblée des gouverneurs. La situation n'est pas plus logique
à l'assemblée des gouverneurs. C'est encore pire, parce qu'il est
moins près de ces personnes-là et a bien moins la capacité
de comprendre la partie qui se jouera là. Ce serait logique d'apporter
le même amendement dans l'article qu'on a adopté concernant
l'assemblée des gouverneurs. Le ministre me dit qu'il est d'accord.
Le Président (M. Baril): En ce qui me concerne...
M. Ryan: Moi, j'ai une modification. Je vous la soumettrai
tantôt, M. le Président.
Le Président (M. Baril): Je voudrais au moins comprendre.
Vous allez rédiger un article?
M. Ryan: Oui, oui.
M. Gendron: Comme je veux absolument, M. le Président, que
vous suiviez ce qu'on fait ici, que vous nous compreniez, on ne parlera pas du
retour que je voulais faire en arrière. On va s'en tenir à
l'article 10 tel que discuté. Il est adopté. Ce qui nous permet
maintenant d'en venir à l'article 9.
Le Président (M. Baril): Je comprends que l'amendement
à l'article 10 est adopté, à la condition que nous
recevions la modification au paragraphe c.
M. Ryan: La modification au paragraphe c est inscrite dans le
dépôt que nous avons fait d'une proposition d'amendement. Il y a
un autre article que nous avons adopté antérieurement et qu'il va
falloir mcxdifier. Nous allons vous donner une proposition d'amendement sur
celui-ci.
Le Président (M. Baril): Ah bon! Je savais que je n'avais
pas compris. Maintenant, je comprends.
M. Gendron: Maintenant, sur l'article... Le Président (M.
Baril): On revient?
M. Gendron: ...10, M. le Président, rappelez-vous que
j'avais demandé au ministre de m'indi-quer pourquoi il avait
laissé tomber la consultation pour les deux personnes exerçant
une fonction de direction dans une université constituante. On m'a dit
que c'était là encore. Dans l'article 10, au paragraphe b,
l'aspect de consultation qui se trouvait dans l'ancienne loi n'y est plus. La
question que je pose est: Pourquoi n'y aura-t-il plus de consultation?
Le Président (M. Baril): M. le ministre.
M. Ryan: C'est parce que ce sont des personnes qui seront
choisies parmi les personnes qui exercent des fonctions de haute direction. Ces
personnes ont déjà fait l'objet d'une consultation avant leur
nomination. Ici, le choix de ces personnes-là relève du recteur
et nous ne trouvons pas qu'une consultation formelle soit dans l'ordre à
ce niveau. Qu'il se fasse des consultations officieuses dans
l'université, je pense que ce sera tout à fait normal, mais nous
ne voulons pas institutionnaliser la consultation à ce niveau. L'objet
de l'article, c'est vraiment de permettre au recteur d'être
accompagné de deux de ses principaux collaborateurs. C'est normal que
lui en fasse le choix.
Je viens de me souvenir qu'autrefois il y avait quatre vice-recteurs qui
faisaient partie du conseil d'administration. Nous les faisons
disparaître, ces postes-là. En conséquence, les deux postes
réservés à des personnes exerçant une fonction de
direction prennent une signification différente de ce que c'était
sous le texte actuel.
M. Gendron: Oui, vous avez raison, M. le ministre, et je suis
convaincu que vous comprenez cela aussi. Il faut vous rappeler que les profs
faisaient valoir qu'ils étaient trois avant et que, parce que
c'étaient des vice-recteurs, en règle générale,
c'étaient des gens qui avaient le statut de professeur. C'étaient
des profs qui étalent vlce-recteurs.
M. Ryan: Oui, c'est vrai. D'accord.
M. Gendron: Donc, je croyais qu'il y en avait cinq, parce qu'ils
disaient: On en avait cinq sous l'ancienne formule et là on en a trois.
Rappelez-vous les discussions: Trois de sûrs, j'entends, les
représentants des profs. Vous avez dit: Écoutez, oui, mais des
deux qui proviendront de l'administration, possiblement qu'il y a moyen d'en
avoir un là-dedans qui soit professeur. C'est ça que vous avez
dit lors de la consultation: à condition qu'ils se soient
consultés. S'il n'y a même pas de consultation, cela signifie,
pour moi en tout cas, que ce que j'ai dit tantôt comme remarque n'est pas
pertinent du tout, quand je disais que c'était un compromis honorable
entre ce qu'ils demandaient, et cela, pour éviter de perdre le poids de
leur représentation comme équipe professorale. À partir du
moment où il n'y a pas de consultation systématique du corps
professoral, la direction peut très bien nommer deux personnes de
l'administration qui n'ont rien à voir avec l'enseignement.
M. Ryan: Non.
M. Gendron: Bien oui.
M. Ryan: Bien non.
M. Gendron: Expliquez-moi cela.
M. Ryan: C'est écrit en toutes lettres: "une personne
exerçant une fonction de direction d'enseignement ou de direction de
recherche". Ce que j'ai dit en commission parlementaire, M. le
Président, c'est qu'en somme on est beaucoup plus en face de deux
catégories de professeurs. Il y a des professeurs syndiqués qui
reçoivent leur part à l'alinéa suivant et, ici, ce seront
des personnes dont une au moins qui, pour être directeur d'enseignement
ou directeur de recherche, devra avoir été d'abord professeur. Il
faut l'être encore, en général, dans l'âme. Alors,
c'est un professeur. Mais il y avait un préjugé trop
répandu selon lequel quand on devenait membre de la direction on cessait
d'être professeur. C'est faux à tous les niveaux, y compris aux
plans primaire et secondaire, dans mon esprit. Vous savez qu'on est encore
paralysé par des obstacles reliés aux conventions collectives
là-dessus. Ici, on voulait mettre un peu d'air de ce côté.
C'est le sens de la modification qu'on fait. Cela peut être discutable,
mais à ce niveau, quand ces personnes ont été
nommées, il y a des processus consultatifs qui ont eu lieu. C'est un des
corollaires des fonctions qu'elles occupent; elles peuvent être
appelées à siéger au conseil d'administration sur
recommandation du recteur.
M. Gendron: Allons-y...
M. Ryan: Je pense qu'il y a une logique en tout cas. Vous
n'êtes pas obligé de l'épouser, mais il y a une
cohérence dans la position gouvernementale.
M, Gendron: Allons-y avec l'air additionnel que vous voyez là en
espérant qu'il ne soit pas trop vicié.
Le Président (M. Baril): On est d'accord que l'article 10,
tel qu'amendé, est adopté.
M. Gendron: Adopté.
Le Président (M. Baril): Nous revenons à l'article
9.
M. Ryan: On n'est qu'à l'article 10.
Le Président (M. Baril): Oui, mais on revient à
l'article 9 à cause de l'article 32 de l'ancienne loi, si je me souviens
bien.
M. Ryan:... l'article 10.
Le Président (M. Baril): On a fait ça.
M. Ryan: N'est-ce-pas?
Contenu des lettres patentes
Le Président (M. Baril): il faut revenir à
l'article 9. Pourriez-vous revenir, M. le député d'Abitibi-Ouest,
sur la demande que vous nous aviez faite de suspendre l'article 9, s'il vous
plaît?
M. Gendron: Oui. J'y suis. Je suis d'accord pour apprécier
l'article 9 maintenant qu'on a pris connaissance de l'article 32. Est-ce que le
ministre pourrait m'en expliquer un peu la portée? Je comprends qu'il
faut remplacer "quatre" par "sept" dans la deuxième ligne, mais à
l'article 28, actuellement, c'est: "Les lettres patentes désignent le
nom de l'université constituante, le lieu de son siège social et
les quatre premiers membres... " Dorénavant, voulez-vous voir inscrit
les sept premiers membres?
M. Ryan: Oui.
M. Gendron: Pourquoi?
M. Ryan: Cela comprendrait le recteur, les cinq personnes
choisies après consultation des groupes les plus représentatifs
et le représentant des anciens, je suppose? Est-ce que j'errerais?
M. Gendron: Dans quel but?
M. Ryan: C'est quand on constitue l'université.
M. Gendron: Oui.
M. Ryan: Elle n'existe pas encore.
M. Gendron: Non, cela je le sais. Je comprends cela. Les lettres
patentes, on a vécu cela en Abitibi, mais c'est dans la
perspective...
M. Ryan: il n'est pas question d'aller chercher des
représentants des professeurs et tout ça. On va constituer
l'université pour commencer. On prend cinq personnes de bonne
volonté, on nomme un recteur et on dit...
M. Gendron: C'est un article de portée
générale...
M. Ryan: Oui.
M. Gendron:... au cas où, à un moment donné,
à Chibougamau il y aurait une université.
M. Ryan: C'est ça, exactement. Il n'est pas question de
nouvelles constituantes dans l'avenir prévisible.
M. Gendron: Vous allez commencer par le financement de celles qui
existent, j'espère.
Le Président (M. Baril): Est-ce que l'article 9 est
adopté?
M. Tremblay (Rimouski): Elles sont mieux financées
maintenant.
M. Gendron: Ce n'est pas ce qu'elles nous disent, mais en tout
cas.
Le Président (M. Baril): Est-ce que vous avez quelque
chose à ajouter, M. le député de Rimouski?
M. Tremblay (Rimouski): Je l'ai déjà dit, M. le
Président.
Le Président (M. Baril): Merci. Est-ce que l'article 9 est
adopté?
M. Gendron: Adopté.
Le Président (M. Baril): J'appelle l'article 11. Excusez,
nous avons des amendements.
M. Ryan: M. le Président, je m'excuse. Il y a quelque
chose qui me fatiguait tantôt. Il y a une petite erreur. C'est "six" au
lieu de "quatre" et non pas "sept", à l'article 9, 1°, pour une
raison qu'on va comprendre facilement. Il y a le recteur et les cinq
représentants choisis après consultation des groupes
économico-sociaux, cela fait "six". Je disais un représentant des
anciens, ce n'est pas là. Il ne peut pas y avoir d'anciens tant qu'il
n'y a pas eu d'université.
M. Gendron: C'est Juste parce que vous aviez oublié de
faire la concordance avec la baisse du nombre de "sociaux". Cela vous a
échappé. Vous n'êtes plus à six "sociaux", vous
êtes à cinq. Il y aura les "sociaux" et le vice-recteur.
La Président (M. Baril): Je comprends qu'à
l'article 9, premier alinéa, le chiffre "sept" sera remplacé par
le chiffre "six"?
M. Ryan: Oui, M. le Président.
Le Président (M. Baril): Article 11, M. le ministre.
Durée du mandat, perte de qualité,
absence aux séances et vacances
M. Ryan: Je pense que les articles 11, 12, 13 et 14 sont des
articles de concordance.
M. Gendron: Nous avons malheureusement le même avis.
Le Président (M. Baril): Les articles 11, 12, 13 et 14
sont adoptés. Article 15. M. le ministre. Est-ce que vous avez autre
chose à ajouter, M. le député de Rimouski? Les articles
11, 12, 13 et 14sont adoptés. Article 15, M. le ministre.
M. Ryan: Ici, c'est un peu...
Le Président: (M. Baril): Un instant, s'il vous
plaît!
M. Ryan: Oui.
Le Président (M. Baril): Je m'excuse! Aux articles 11 et
13.. Je voulais aller trop vite. On recommence, s'il vous plaît. Vous
avez un amendement à l'article 11: "Remplacer à la
deuxième ligne de l'article 11 de ce projet de loi, "b à e" par
"b à f. "
M. Gendron: Quand je vous ai dit que...
Le Président (M. Baril): Est-ce que c'est bon aussi? Vous
êtes d'accord avec cela?
M. Gendron: Oui, sérieusement. C'est ce qu'on a sur la
table comme amendement qui constituait de la concordance par rapport à
ce qu'on a adopté antérieurement.
Le Président (M. Baril): Est-ce que vous êtes
d'accord avec l'article 14. 1 et l'article 14. 2?
M. Ryan: C'est une double concordance qui aboutit au même
résultat.
Le Président (M. Baril): Alors, les amendements 11, 12, 13
et 14 sont-ils adoptés?
Des voix: Adopté.
Le Président (M. Baril): Est-ce que les articles 11, 12,
13 et 14 tels qu'amendés sont
adoptés?
M. Gendron: Oui, en se rappelant qu'il n'y en avait pas à
l'article 12, mais ce n'est pas grave. N'en mettez pas plus que le client en
demande.
Le Président (M. Baril): Non, je voulais surveiller si
vous suiviez. J'étais à l'article 15 et il y a un amendement.
M. Gendron: M. le Président, je suis pas mal sûr
qu'il y a moins de problèmes.
Des voix: Ha, ha, ha!
Le Président (M. Baril): Aux articles 14. 1 et 14. 2, ce
serait quelque chose de nouveau. On recommence. Les articles 14. 1 et 14. 2
sont de nouveaux articles. Est-ce qu'on est d'accord?
M. Gendron: Un instant!
M. Ryan: Avez-vous objection à ce que nous prenions
l'article 14 pour commencer?
Le Président (M. Baril): Mais il a été
adopté.
M. Ryan: Oui, mais une chose a été oubliée.
S'il a été adopté, je pense qu'il a été
adopté...
Le Président (M. Baril): Alors, revenons à
l'article 14. M. le ministre, l'article 14, s'il vous plaît.
M. Ryan: L'amendement que nous proposons à l'article 14 se
réfère à l'article 37 de la loi actuelle. On dit qu'en cas
de vacance on peut procéder à la nomination d'un
remplaçant, mais seulement pour la durée non
écoulée du mandat. On supprime les mots "mais seulement pour la
durée non écoulée du mandat" du partant. Est-ce que cela
va?
M. Gendron: Oui, à l'article 14, il n'y a pas de
problème.
Le Président (M. Baril): Alors, nous sommes rendus...
M. Ryan: Est-ce que l'article 14 est adopté?
Le Président (M. Baril): L'article 14 est adopté
tel qu'amendé.
M. Ryan: Très bien.
Le Président (M. Baril): À l'article 14. 1 et
à 14. 2, ce sont des ajouts: "Insérer, après l'article 14
de ce projet de loi, les articles suivants: "14. 1 Cette loi est
modifiée par l'insertion, après l'article 37, des articles
suivants: "37. 1 Un membre du conseil d'administration autre que ceux
visés par les paragraphes c à f de l'article 32 ne peut, sous
peine de déchéance de sa charge, avoir un intérêt
direct ou indirect dans une entreprise qui met en conflit son
intérêt personnel et les devoirs de ses fonctions. Toutefois,
cette déchéance n'a pas lieu si cet intérêt lui
échoit par succession ou par donation, pourvu qu'il y renonce ou en
dispose avec diligence. "Un membre du conseil d'administration visé par
les paragraphes c à f de l'article 32 qui a un intérêt
direct ou indirect dans une entreprise qui met en conflit son
intérêt personnel et celui de l'université constituante
doit, sous peine de déchéance de sa charge, le dénoncer
par écrit au recteur et s'abstenir de participer à toute
délibération et à toute décision portant sur
l'entreprise dans laquelle il a cet intérêt ou à toute
séance au cours de laquelle son intérêt est débattu.
" C'est l'article 14. 1.
M. Ryan: Je n'ai pas d'explication à fournir. Je pense
qu'on a vu cela tantôt. (21 h 15)
M. Gendron: Je n'ai pas de commentaire si ce n'est que de dire
que cela m'apparaît...
Le Président (M. Baril): Alors, l'article...
M. Gendron:... identique à ce qu'on a vu tantôt
concernant les conflits d'intérêts. Un Instant!
M. le ministre...
Le Président (M. Baril): M. le ministre...
M. Ryan: Très bien. Est-ce qu'on peut passer à
l'article 38?
M. Gendron: Juste une seconde. Je voudrais juste comprendre.
Pourquoi n'est-ce pas la même référence: Un membre du
conseil d'administration autre que ceux visés par les paragraphes c
à f de l'article 32, alors que, à l'article 5. 2,
c'étaient les paragraphes e et f? Je veux savoir pourquoi ce n'est pas
la même référence. Dans le fond, ce que j'ai dans les
nouveaux articles sur les conflits d'intérêts est identique aux
articles 5. 2, 12. 1 et 12. 2, sauf que, lorsque je vais voir, ce n'est pas
identique parce que, là, c'est une référence de c à
f, et, avant ça, c'était de e à f.
M. Ryan: Attendez, je vais regarder les deux. Il faudrait que je
prenne le texte initial du projet de loi. Attendez un petit peu.
M. le Président, je crois qu'il y a eu erreur. De fait, c'est
à f et non pas c à f.
M. Gendron: Si vous mettiez de e à f, cela marcherait.
Quand je parlais de l'article sur les conflits d'intérêts
identique à l'article 5. 2, au moins ce serait identique à
l'article 5. 2, tandis que, tel que libellé, ça ne l'est pas.
Une voix: C'est une erreur de frappe.
Une voix: Il le dit.
M. Ryan: C'est une erreur de frappe qui nous avait probablement
échappé.
M. Gendron: Alors, est-ce que la contribution exemplaire de
l'Opposition sera notée dans votre discours sur le rapport de la
commission, pour une fois?
M. Ryan: On va inscrire ça au dossier de notre conseiller
juridique.
Une voix: Ha, ha, ha!
Le Président (M. Leclerc): Au passif du conseiller
juridique et à l'actif de l'Opposition.
Des voix: Ha, ha, ha!
M. Ryan: J'ai pu constater qu'il n'était pas de
mèche avec l'Opposition. Sa loyauté est assurée. Cela va
nous rendre plus tolérants sur la compétence.
Le Président (M. Leclerc): Est-ce que l'article 14. 1 est
adopté?
M. Gendron: Oui et également l'article 14. 2,
c'est-à-dire à 14. 1, le second paragraphe 37. 2.
Le Président (M. Leclerc): Est-ce que l'article 37. 2 est
également adopté?
M. Gendron: Oui.
Recteur
Le Président (M. Leclerc): Nous passons à l'article
14. 2. "Le premier alinéa de l'article 38 est remplacé par le
suivant: "38. Le recteur de toute université constituante est
nommé pour cinq ans par le gouvernement sur la recommandation de
l'assemblée des gouverneurs, après consultation de
l'université constituante concernée, du corps professoral de
celle-ci et des groupes ou associations déterminés par
règlement de l'assemblée des gouverneurs. Il doit s'occuper
exclusivement du travail et des devoirs de sa fonction. "
M. Ryan: Ici, je pense que vous remarquerez que, par rapport au
projet initial, on apporte des précisions qui ne manquent pas de
pertinence. D'abord, on prévoit la consultation obligatoire du corps
professoral. On prévoit que les groupes et associations concernés
seront également consultés après que la liste en aura
été établie par règlement de l'assemblée des
gouverneurs. Le reste est comme c'était. Je pense qu'on introduit ici un
principe tout à fait fondamental que l'université est une
communauté intellectuelle dont l'élément capital est,
d'une part, le corps professoral et, d'autre part, le corps étudiant. Le
corps professoral a une place absolument centrale, parce que c'est lui qui est
le dépositaire de l'expertise qu'on trouve à l'université.
C'est normal qu'il soit consulté obligatoirement et formellement avant
la nomination du recteur. C'est une vieille tradition historique qui a cours
dans les grandes universités européennes depuis le Moyen
Âge.
Une voix: Mais il s'en souvient! Des voix: Ha, ha, ha!
M. Ryan: Ayant étudié à Rome, je sais de ces
choses.
Le Président (M. Leclerc): Donc, est-ce que l'article 14.
2 est adopté?
M. Gendron: Adopté.
Le Président (M. Leclerc): J'appelle l'article 15 et je
vais lire l'amendement: "À l'article 15 de ce projet, remplacer
l'article 38. 1 par le suivant: "38. 1 En cas d'Incapacité temporaire
d'agir du recteur ou de vacance de sa charge, l'assemblée des
gouverneurs désigne un des vice-recteurs pour le remplacer tant que dure
son incapacité ou jusqu'à ce que la charge soit comblée
par le gouvernement. "
M. Ryan: Cet article nous...
M. Gendron: On a déjà vu ça
tantôt.
M. Ryan: Ou, c'est la même chose que pour le
président de l'université.
M. Gendron: Adopté.
Administration par comité
exécutif
Le Président (M. Leclerc): L'article 15 est adopté.
À l'article 16, maintenant, il y a un amendement: "À l'article
16: 1° remplacer ce qui précède l'article 40. 1
proposé parce qui suit: "16. Cette loi est modifiée par
l'insertion après l'article 40 des articles suivants... "
M. Gendron: M. le Président, ce n'est pas que je veuille
être blessant mais c'est qu'on a vu...
Le Président (M. Lecierc): Non, magnifique, je...
M. Gendron:... exactement la même chose, exactement, texte
intégral. Adopté.
Le Président (M. Leclerc): L'article 16 est
adopté.
M. Ryan: On essaie de comprendre que des fois les textes de loi
peuvent sembler longs, mais le sont moins qu'il n'y paraît à la
première lecture. Il y a des choses qu'il faut redire pour des raisons
techniques.
Le Président (M. Leclerc): Alors, l'article 17 est
supprimé.
M. Gendron: Les articles 17 et 18.
Le Président (M. Leclerc): L'article 18
également.
M. Gendron: Donc, adopté. Une voix: Oui?
Études régies par règlements
Le Président (M. Leclerc): Nous passons à l'article
19. Remplacer l'article 19 de ce projet de loi par le suivant: "19. L'article
43 de cette toi est modifié par le remplacement du deuxième
alinéa par le suivant: "Les études sont sanctionnées par
un grade, diplôme ou certificat universitaire décerné par
l'Université du Québec ou, dans ie cas de l'Université du
Québec à Montréal, par cette université. "
M. Gendron: Concordance, adopté.
Le Président (M. Leclerc): Adopté. J'appelle
l'article 19. 1. Voulez-vous que je le lise au complet?
M. Ryan: Non, je pense qu'on va vous en dispenser. C'est encore
la clause de conflit d'intérêts... à moins que notre
conseiller juridique n'ait quelque chose à me signaler. Est-ce qu'on
pourrait distribuer un nouveau texte parce qu'une coquille s'était
glissée dans le texte précédent. Instruit par
l'expérience de tout à l'heure, mon conseiller juridique a
rédigé très rapidement un nouveau texte. La
rapidité même avec laquelle il travailla explique certaines fautes
de frappe qui peuvent se glisser. Mais, dans notre esprit, l'admiration prend
le pas sur la sévérité qui pouvait nous tenter. On vous
remercie. Là, je ne sais plus lequel est bon par exemple.
Des voix: Ha, ha, ha!
M. Ryan: Je vous confie celui-ci. C'est bon cela.
Le Président (M. Leclerc): Alors, dois-je comprendre que
l'article 19. 1 est adopté?
M. Gendron: Oui, parce qu'il s'agit tout simplement de mettre
"école supérieure" ou "Institut" au lieu de la constituante.
C'est exactement le même texte.
Le Président (M. Leclerc): On passe à l'article 20.
Institut» de recherche et écoles supérieures
Directeur
M. Ryan: Ici, M. le conseiller juridique, je pense qu'il faudrait
qu'on ajoute la même clause qu'on a mise ailleurs pour le remplacer tant
que dure son incapacité et qu'il n'a pas été
remplacé. C'est l'assemblée des gouverneurs qui désigne
ces directeurs.
L© Président (M, Baril): Vous avez un ajout, à
i'article 20, M. le ministre?
M. Ryan: Oui, M. ie Président. Je voudrais proposer qu'on
fasse ici la même chose qu'on a faite dans le cas des recteurs des
constituantes et du président de l'Université du Québec.
Qu'on dise: Pour le remplacer tant que dure son incapacité ou qu'il n'a
pas été remplacé par l'assemblée des gouverneurs.
Le conseiller juridique va nous proposer un texte d'une minute à
l'autre. C'est la même chose pour le directeur d'un institut. Si on
allait dire tout simplement: Est remplacé par quelqu'un
d'intérimaire tant que dure son incapacité, s'il fallait que
l'incapacité dure cinq ans, ça pourrait devenir embarrassant.
C'est pour cela qu'il faut l'autre clause également qui n'a pas
été remplacée. Je pense que c'est par l'assemblée
des gouverneurs, mais le conseiller juridique va nous le dire.
Le Président (M. Baril): L'article 20 est suspendu
jusqu'à ce que nous ayons l'amendement. J'appelle l'article 20. 1.
M. Gendron: Adopté.
Dispositions transitoires
Le Président (M. Baril): L'article 20. 1 est
adopté. J'appelle l'article 21.
M. Gendron: Adopté.
Le Président (M. Baril): L'article 21 est adopté.
J'appelle i'article 22.
M. Gendron: Ici, à l'article 59, M. le ministre, est-ce
que la concordance a été faite? "Le ministre de l'Enseignement
supérieur, de la Science et de la Technologie est chargé de
l'application de la présente loi. "
M. Ryan: Cette loi n'a pas encore été
modifiée.
M. Gendron: Non.
M. Ryan: On est obligé de prendre le terme comme il est
dans la loi.
M. Gendron: Dans la Loi sur le ministère des Affaires
Internationales...
M. Ryan: Où êtes-vous là?
M. Gendron: À l'article 59 de la Loi sur
l'Université du Québec. (21 h 30)
M. Ryan: Oui, on va changer ça. On va le changer.
Le Président (M. Baril): Est-ce que vous proposez un
amendement?
M. Ryan: Le ministre de l'Enseignement supérieur et de la
Science. Au début de la Loi sur l'Université du Québec, on
parle du ministre de l'Enseignement supérieur et de la Technologie. Il
faudra faire attention. Il y aura une concordance à faire ici. Je ne
sais pas si on peut faire ça.
M. Gendron: La question c'est: Est-ce que cela a
été fait dans la loi 42, la Loi sur le ministère des
Affaires internationales? C'est là qu'on ajustait le
développement, la technologie et le commerce extérieur.
M. Ryan: Oui.
M. Gendron: Oui, mais c'est ça. Si cela a
été fait là, il ne faudrait plus parler ici de sciences et
de technologie.
Cela va. Vous avez raison. Si cela a été fait dans la loi
42, cela sera refondu.
Le Président (M. Baril): Est-ce que cela règle le
problème de l'article 59?
M. Gendron: Oui, mais on ne sait pas si cela a été
fait dans la loi 42. Est-ce que vous savez si cela a été fait
dans la loi 42?
M. Ryan: Je ne m'en souviens pas. On pourrait vérifier.
C'est une affaire de rien. Est-ce qu'il y aurait moyen de vérifier
ça, M. Fortin?
M. Fortin (Michel): Oui, oui.
M. Gendron: Vous vérifierez et on l'amendera au rapport.
Au lieu de le faire ce soir. Si, effectivement, au rapport de la commission,
cela n'a pas été fait, après vérification, on fera
l'amendement.
Le Président (M. Baril): Est-ce que l'article 22 est
adopté?
M. Gendron: Oui, adopté.
Le Président (M. Baril): J'appelle l'article 23.
M. Ryan: il faudra peut-être garder la même
réserve pour l'alinéa f dans l'article 1. On pourra
peut-être revoir ça au stade de la présentation du rapport.
Là, on parle du ministre de l'Éducation, même chose. Cela
pourrait venir en même temps que ce qu'on a dit pour l'article 59.
M. Gendron: C'est évident.
M. Ryan: Cela dépend du député de Rimouski
si on a procédé rapidement ce soir, parce que, nous, nous
étions tous là cet après-midi.
M. Tremblay (Rimouski): Je vous remercie de reconnaître ma
rapidité.
M. Ryan: M. le Président, un autre article est
resté en suspens. Lequel est-ce, celui-là?
Le Président (M. Baril): C'est au début. Nous
avions un article»...
M. Ryan: L'Université du Québec. Oui. Le
Président (M. Baril): il est modifié. M. Ryan: Ah!
Le Président (M. Baril): Est-ce qu'on fait
celui-là? Si vous me le permettez...
M. Ryan: Le bilinguisme, voilà le mal!
M. Gendron: M. le Président, qu'est-ce que vous avez fait
avec l'article 21?
Le Président (M. Baril): Avec l'article 21? En ce qui me
concerne, vous l'avez adopté tout à l'heure.
Une voix: Vous l'avez adopté.
Le Président (M. Baril): Vous l'avez adopté tout
à l'heure, monsieur.
M. Gendron: Oui, oui, c'est correct. Le problème n'est pas
là C'est l'article 22.
Le Président (M. Baril): il est adopté aussi.
M. Gendron: Non. Non, non. Je n'ai jamais parié concernant
l'article 22.
Le Président (M. Baril): On ne fera pas venir les
galées. SI vous voulez revenir à l'article 22, vous en avez
I» droit, M. le député.
M. Gendron: Alors, à l'article 22, M. le ministre, je
voudrais savoir pourquoi vous adoptez une disposition transitoire qui vous
permettrait de mettre fin au mandat des "sociaux" qui étaient
déjà là? Là, il y a augmentation du nombre de
socio-économiques et vous avez une disposition vous permettant de dire:
Je vous remercie beaucoup, et de renommer au complet sept nouveaux
socio-économiques à l'assemblée des gouverneurs et six au
conseil d'administration des constituantes.
La question est: Ceux qui sont déjà là, voulez-vous
les remercier cavalièrement et on recommence ou si ce n'est pas votre
intention? Sinon, pourquoi avez-vous mis ça comme ça? Mais
admettez-vous que, tel que libellé, vous pouvez faire ça? On dit:
"... deux des premières personnes nommées en vertu de chacune de
ces dispositions le sont pour deux ans et deux autres le sont pour un an. "
Alors, c'est le principe de la rotation. Cependant, dans la disposition de
l'article 22, tel que libellé, ça vous permettrait de dire: Je
recommence avec une nouvelle équipe au complet.
M. Ryan: il n'y a pas de problème là. Il n'y a
aucune arrière-pensée de notre part. On n'a pas de hache à
faire tomber sur aucune tête.
M. Gendron: Qu'est-ce qu'il arrive avec ceux qui sont
déjà là si vous n'avez pas cette intention?
M. Ryan: Ici, ça peut nous créer des
problèmes inutilement embarrassants. On serait peut-être aussi
bien de les Inclure avec ce qu'ii y a là, afin qu'ils demeurent pour la
durée non écoulée de leur mandat. M. le
Président.
Le Président (M. Baril): M. le ministre.
M. Ryan: On pourrait peut-être envisager une chose. Sujet
à vérification par notre conseiller juridique, je n'aurais pas
d'objection à ce que ce qui est contenu dans l'article 22 s'en aille
dans l'article 21.
M. Gendron: Non, mais c'est peut-être plus: Pourquoi
avez-vous mis le deuxième alinéa de 21?
M. Ryan: Je vais vous dire franchement que, rendu à ce
stade, j'ai considéré que ça devait être des choses
un peu mécaniques. Je n'ai pas arrêté mon esprit trop
longtemps là-dessus.
Le Président (M. Baril): M. Fortin, pouvez-vous nous
donner une explication?
M. Fortin (Michel): C'est une disposition transitoire. S'il n'y
avait pas le deuxième alinéa, strictement, le lendemain de
l'adoption de la loi, les personnes qui ne seraient pas comprises dans les
paragraphes du premier alinéa ne seraient plus en fonction. Or, on les
maintient en fonction jusqu'à ce qu'elles soient remplacées ou
nommées à nouveau.
M. Gendron: C'est ça. La question était: Pourquoi
ne sont-ils pas dans le premier alinéa? Ce que vous dites aurait du bon
sens s'ils étaient dans le premier alinéa. À partir du
moment où vous faites un second alinéa... Vous dites: "Les autres
membres de l'assemblée des gouverneurs et des conseils d'administration
des universités constituantes - donc les "sociaux" - demeurent en
fonction jusqu'à ce qu'ils soient remplacés ou nommés de
nouveau. Une telle nomination peut être faite malgré les articles
8 et 33. " Donc, pour les autres "sociaux", par rapport à l'augmentation
du nombre, il y a une disposition particulière. "Les autres membres de
l'assemblée des gouverneurs et des conseils d'administration des
universités constituantes demeurent en fonction -et on parle des autres
socio-économiques - jusqu'à ce qu'ils soient remplacés ou
nommés de nouveau. " Alors, "remplacés ou nommés de
nouveau", ça signifie que vous vous donnez le pouvoir, dès
l'adoption de la loi, de remercier ceux à qui il restait encore du terme
à faire - c'est écrit dans la loi - pour partir, tout le monde en
même temps, avec un nouveau mandat, variable dans le temps.
M. Fortin (Michel): Strictement, ça pourrait être
ça. Le gouvernement...
M. Gendron: Bien oui, mais si c'est ça, je dis: Le
législateur doit nous expliquer pourquoi il veut se permettre de
remercier ceux qui étaient là et qui n'ont pas terminé
leur mandat et de nommer une nouvelle équipe au complet. Dans le second
paragraphe, M. le ministre, vous vous donnez la possibilité de le
faire.
M. Ryan: On est tellement peu habitués aux
opérations de nettoyage ou de patronage qu'on a été
légèrement embarrassés.
M. Gendron: Alors, amenez ça au Conseil des ministres,
cela devrait se régler en cinq minutes. Eux, ils ont la pratique.
Une voix: On devrait venir passer tous les vendredis ici.
Le Président (M. Baril): Vous parlez de quel ministre
là, vous?
M. Gendron: Je parle collectivement.
M. Ryan: Ce qui serait le plus simple là, ce serait
d'écrire: "Les personnes nommées en vertu des articles 7 et 32 de
cette loi et en fonction de la sanction de la présente loi, le demeurent
pour la durée non écoulée de leur mandat. " Cela
réglerait tout le problème. À mesure que leur mandat prend
fin, on les remplace.
M. Gendron: Un Instant, ça me va bien, mais j'essaie de
comprendre la pertinence du 22, si on adoptait ce que vous me proposez.
M. Ryan: L'article 22 tomberait. Il n'a plus d'affaire
là.
M. Gendron: C'est là-dessus qu'on s'interrogeait.
M. Ryan: On écoute jusqu'à la fin.
Le Président (M. Baril): Alors...
M. Gendron: Un instant, pas trop vite.
M. Ryan: Et le deuxième alinéa de 21 se trouverait
à tomber lui aussi. N'est-ce pas?
Une voix: C'est ça.
M. Gendron: C'est parfait. C'est beau.
Le Président (M. Baril): Alors, moi, avant de terminer,
j'aimerais avoir l'amendement, s'il vous plaît. M. le ministre, en
attendant, devrait-on revenir à l'article 0. 0. 1?
M. Ryan: Oui.
M. Gendron: Oui, on peut regarder ça. Articles
suspendus
Le Président (M. Baril): Qui dit que "l'article 2 de la
Loi sur l'Université du Québec... est modifié par la
suppression, à la deuxième ligne, des mots "et, en anglais, de
University of Québec". Adopté?
M. Gendron: Attendez un peu. Adopté.
Le Président (M. Baril): Adopté. Est-ce qu'on a
autre chose à la fin?
M. Gendron: Oui, on a l'article 20. M. le ministre avait dit que
ses conseillers juridiques nous apporteraient un nouveau texte. Vous vous
rappelez, l'article 20.
Le Président (M. Baril): il est suspendu. On attend.
M. Gendron: C'est ça que je dis.
Le Président (M. Baril): Si vous permettez, en attendant
que les textes soient faits, on peut arrêter deux secondes. On devra
corriger 21 et annuler 22. Alors, moi, je vais attendre d'avoir les textes.
Nous suspendons quelques minutes.
(Suspension de la séance à 21 h 43)
(Reprise à 21 h 56)
Le Président (M. Baril): A l'ordre, s'il vous plaît!
La commission de l'éducation reprend ses travaux.
M. Ryan: Gaétan Lévesque - je m'excuse de ne pas
vous l'avoir présenté - est conseiller à mon cabinet
politique pour les affaires universitaires. Je veux rendre témoignage
qu'ils ont très bien noté les observations faites pendant les
auditions publiques de la commission et qu'ils les ont toutes colligées
avec une grande loyauté. Cela a été un vrai charme de
travailler avec eux ainsi qu'avec le député d'Abitibi-Ouest et
les députés du côté ministériel. On vous
remercie beaucoup. Je pense que pour l'Université du Québec, on
se devait de donner un témoignage d'unité. On l'a fait, je pense,
dans un excellent esprit. M. le Président, je vous remercie. Je
m'aperçois que cela va plus vite quand vous êtes là et on
ne prétend pas que c'est parce que vous ne comprenez pas, contrairement
à ce que vous avez voulu prétendre.
Des voix: Ha, ha, ha!
Le Président (M. Baril): Vous m'avez enlevé les
mots de la bouche, M. le ministre.
Des voix: Ha, ha, ha!
Le Président (M. Baril): Alors, la commission reprend ses
travaux. Si vous me permettez, reprenons l'article 2 où nous avions des
modifications, de concordance avec un autre article. L'amendement se Iit comme
suit: Insérer, après le paragraphe 1° de l'article 2 de ce
projet, le paragraphe suivant: "1. 1 par le remplacement, à la
cinquième ligne de l'article d, des mots "un an" par les mots "deux ans.
"
Est-ce que l'amendement à l'article 2 est adopté?
M. Gendron: Adopté.
Le Président (M. Baril): Est-ce que l'article 2, tel
qu'amendé, est adopté?
M. Gendron: Adopté.
Le Président (M. Baril): Nous avons un amendement à
l'article 20. Remplacer l'article 20 de ce projet par le suivant: "20. 2
L'article 55 de cette loi est modifié par l'addition, à la fin,
de l'alinéa suivant: "En cas d'incapacité temporaire d'agir du
directeur ou de vacance de sa charge, l'assemblée des gouverneurs
désigne une personne parmi celles qui exercent une fonction de direction
de l'institut ou de I école pour le remplacer tant que dure son
incapacité ou que la vacance n'est pas comblée. "
Est-ce que l'amendement à l'article 20 est adopté?
M. Gendron: Un instant!
M. Ryan: Est-ce que vous avez d'autres articles à part
ça?
Le Président (M. Baril): Oui. M. Ryan: Quels autres?
Le Président (M. Baril): J'ai les articles 21 et 22.
M. Ryan: L'article 22, on le supprime. M. Gendron: 20.2 est
adopté.
Le Président (M. Baril): L'amendement à l'article
20 est-il adopté?
M. Gendron: Adopté.
Le Président (M. Baril): Est-ce que l'article 20, tel
qu'amendé, est adopté?
M. Gendron: Oui.
Le Président (M. Baril): Article 21. Remplacer l'article
21 par le suivant: "21. Les personnes nommées en vertu des articles 7 et
32 de cette loi et en fonction - indiquer ici la date de la sanction de la
présente loi - le demeurent pour la durée non
écoulée de leur mandat." Est-ce que l'amendement est
adopté?
M. Gendron: Adopté.
Le Président (M. Baril): L'amendement à l'article
21 est adopté. Est-ce que l'article 21, tel qu'amendé, est
adopté?
M. Gendron: Adopté.
Le Président (M. Baril): Article 22. Supprimer l'article
22 du projet de loi.
M. Gendron: Adopté.
Le Président (M. Baril): L'article 22 est adopté.
Un instant, s'il vous plaît! J'appelle l'étude du titre du projet
de loi 63, Loi modifiant la Loi sur l'Université du Québec.
Est-ce qu'il est adopté?
Une voix: Adopté. M. Gendron: Adopté.
Le Président (M. Baril): Est-ce que l'ensemble du projet
de loi, tel qu'amendé, est adopté?
Une voix: Adopté. M. Gendron: Adopté.
Le Président (M. Baril): M. le ministre, pour la
présentation d'une motion de renumérotation.
M. Ryan: Je propose qu'on approuve que le projet de loi soit
renuméroté en tenant compte de tous les changements
apportés.
Le Président (M. Baril): Adopté? M. Gendron:
J'y souscris.
Le Président (M. Baril): Adopté. C'est tout. Est-ce
qu'on revient demain matin à 10 heures? Pourquoi? Non?
J'ajourne les travaux de cette commission sine die. Merci beaucoup de
votre patience.
(Fin de la séance à 22 h 1)