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(Seize heures trente et une minutes)
Le Président (M. Blank): Je constate qu'il y a quorum. M.
le Secrétaire, y a-t-il des remplacements à cette commission?
Le Secrétaire: Oui, M. le Président. Il y a un
remplacement. M. Pagé (Portneuf) est remplacé par M. Leduc
(Saint-Laurent).
Le Président (M. Blank): Je déclare la
séance ouverte. La commission de l'économie et du travail est
convoquée afin de procéder à l'étude des
crédits budgétaires du ministère du Tourisme pour
l'année financière 1985-1986. Comme c'est la coutume, le ministre
fera une brève révélation de ses...
M. Léger: Une révélation ou une
déclaration?
Le Président (M. Blank): Une révélation.
Remarques préliminaires
M. Marcel Léger
M. Léger: M. le Président, je pense qu'on peut dire
que l'industrie touristique québécoise, en générant
des recettes de l'ordre de 2 000 000 000 $, si on exclut la restauration, et de
près de 4 500 000 000 $, si on inclut la restauration, se place au
nombre des secteurs économiques les plus importants du Québec.
Elle occupe en réalité la deuxième place au point de vue
des retombées économiques puisqu'elle emploie au-delà de
120 000 personnes par année. Voici pour la situation importante qu'elle
occupe dans le domaine économique.
Il est important de voir comment va cette industrie. Je vais
résumer quelques déclarations que nous devons faire au
début de cette commission parlementaire. Autant pour la saison
hivernale, grâce à la reprise de l'industrie du ski et à
l'application de la politique de ski du gouvernement, que pour la saison
estivale, on a enregistré, aux frontières du Québec, une
augmentation sensible du nombre d'Américains pour des séjours de
plus de 24 heures. L'augmentation, qui ne tient pas compte des entrées
des visiteurs qui passent par l'Ontario et qui se dirigent vers le
Québec, a été respectivement de 4 % pour l'hiver et de 6 %
pour l'été 1984, comparativement aux mêmes périodes
en 1983. C'est la même situation en ce qui a trait aux voyageurs qui
viennent d'autres pays que les États-Unis; on a enregistré, au
cours de l'été 1984, une augmentation de 11 % dans le nombre
d'entrées aux frontières. Il en résulte que le nombre de
chambres louées fut supérieur de 300 000 à celui de 1983
pour la même période pour atteindre un total de 4 333 000 chambres
louées.
La saison estivale a aussi été marquée par une
diminution importante du nombre des voyageurs québécois qui
sortent du Québec pour aller en vacances aux États-Unis,
diminution de près de 21 % par rapport à l'année
précédente.
Cette augmentation du nombre de touristes au Québec s'est aussi
reflétée dans le nombre de chambres vendues dans les
établissements hôteliers. En 1984, cela représente, pour
l'ensemble des 18 régions touristiques, une augmentation de 7, 3 %. On
note aussi que, au cours de l'été, les villes de Montréal
et de Québec ont accueilli un plus grand nombre de
délégués de congrès. De juin à septembre,
Montréal a accueilli 51 983 congressistes, soit 37 % de plus qu'en 1983,
et Québec 36 414, pour une augmentation de 36 %.
Quelques statistiques disponibles présentement démontrent
que cette reprise tend à se poursuivre au cours de l'année 1985.
Par exemple, le taux d'occupation des établissements hôteliers, si
on compare le mois de mars 1985 à celui des années
précédentes, fut supérieur de 4 % dans les régions
de Montréal et des Laurentides et supérieur de 9 % dans la
région de Québec, pour cette année, comparativement
à l'année dernière.
D'autre part, on note également une substantielle augmentation du
nombre de voyageurs américains entrés par les frontières
du Québec pour un séjour de plus de 24 heures. On observe, en
janvier 1985, une augmentation de 15 % par rapport à janvier 1984,
tandis que, pour l'Ontario et le Canada, l'augmentation n'a été
que de 2, 2 % et 5, 2 % pour la même période.
On note enfin une augmentation de 3 % du nombre de voyageurs qui sont
venus des pays autres que les États-Unis.
Concernant l'exercice financier 1984-1985, la création d'un
nouveau ministère qui était réclamée et attendue
depuis plus de quinze ans a permis, je pense, de démontrer la
volonté ferme du gouvernement d'accorder à l'ensemble de
l'industrie touristique toute
l'attention et l'importance qui lui reviennent au sein de
l'administration gouvernementale.
De plus, découlant de cette loi créant le
ministère, il y eut la création du Conseil
québécois du tourisme, qui devient une structure
privilégiée de consultation et qui a pour fonction essentielle de
conseiller le ministre sur toute question relative à l'ensemble du
développement touristique puisque ceux qui composent le Conseil
québécois du tourisme reflètent le milieu touristique dans
tous ses secteurs les plus dynamiques.
M. le Président, un document d'orientation qui s'appelle "Le
tourisme au Québec, bilan et perspectives", a aussi été
distribué à l'industrie touristique. C'est un document qui trace
un bilan et qui pose un diagnostic sur la situation du secteur touristique au
Québec, pour déboucher sur un certain nombre d'orientations et de
priorités d'intervention dans les années à venir. Ce
document de travail, qui a déjà été
présenté aux ATR en plus d'être soumis au Conseil
québécois du tourisme, permet déjà de mieux
éclairer les multiples facettes du secteur et contribuera sûrement
à établir la nouvelle administration sur des assises plus
solides.
À la suite de la présentation de l'avis du Conseil
québécois du tourisme, qui est en train d'étudier ce
document, le ministère a l'intention de procéder, par une visite
et une tournée que je ferai, à une consultation plus
élargie de tous les secteurs et des intervenants en tourisme dès
cet automne.
Du côté de la promotion, un fait sans
précédent par son ampleur, il faut se rappeler qu'en 1984-1985 le
gouvernement a accordé, dans le cadre du plan de relance, un budget
supplémentaire de 6 000 000 $ destiné à accroître
l'impact de la promotion touristique tant au Québec qu'à
l'étranger, portant ainsi à 12 500 000 $, si on exclut la masse
salariale, les crédits alloués à cette fin. Cela nous a
permis, pour la première fois, d'atteindre des marchés
pratiquement inexplorés, de promouvoir certains produits touristiques
encore négligés malgré leur importance et d'utiliser des
médias d'information plus sophistiqués, à diffusion plus
large, et de monter des campagnes mieux étoffées.
Ainsi, on a déjà vu certains de nos efforts
récompensés alors qu'en février dernier l'Association de
l'industrie touristique du Canada décernait au ministère du
Tourisme du Québec le prix Anik attribué à la meilleure
campagne de publicité gouvernementale; c'est la campagne "Québec
skiing... à la française" qui nous a valu ce titre. Une
association aussi avec des partenaires privés comme
Télémédia, Bombardier, Labatt, nous a également
permis de mieux atteindre les différents segments de marché.
Une nouvelle politique d'accueil a été mise de l'avant, M.
le Président, qui permet, grâce à une entente qui a
été conclue avec la ville de Montréal, de réaliser
une étude de faisabilité portant sur la construction de CARIM,
c'est-à-dire un centre international d'accueil et de renseignement.
Cette étude est en cours et devrait permettre prochainement le
début des travaux. Un autre centre d'accueil de même nature est
prévu pour la ville de Québec.
Des systèmes manuels de réservation d'hébergement
ont été mis en place dans toutes les régions touristiques,
en collaboration avec les ATR. Ce système est précurseur d'un
système informatisé de renseignement et de réservation en
voie d'élaboration. Les systèmes manuels actuels n'en auront pas
moins permis de répondre à quelque 23 000 appels et de
procéder à plus de 6500 réservations entre juin et
décembre 1984.
La mise en place également de dix lignes
téléphoniques à accès gratuit pour l'ensemble des
résidents ontariens et américains a de plus contribué
à accroître l'accessibilité de l'offre touristique. Le
nombre d'appels reçus au central s'est élevé à 133
278 pour la campagne d'été.
Une partie importante de la responsabilité touristique du
ministère demeure le développement de l'aide touristique. Prenons
d'abord le développement concernant l'activité de la
Société du Palais des congrès de Montréal. Pour
cette première année complète d'activités - c'est
l'année qui vient de se terminer - la Société du Palais
des congrès aura accueilli pas moins de 108 événements,
soit 33 congrès, 16 expositions commerciales, 14 expositions publiques
et 45 événements divers. Près d'un million de personnes
auront assisté, à divers titres, aux événements qui
se seront tenus au Palais des congrès, dont 67 200
délégués, 5855 exposants, 606 000 visiteurs et 181 000
participants. Je passe par-dessus les prestigieux événements qui
ont eu lieu là, la plupart des gens les connaissent.
Dans le cadre d'une aide plus particulière, d'une aide
financière plus complète, on doit dire que le gouvernement a
voulu aider la petite et la moyenne entreprise touristique, spécialement
celle du sous-secteur de l'hébergement. Elles ont été
déclarées, cette année, admissibles au programme d'aide au
financement des entreprises. C'est ainsi qu'une aide gouvernementale leur a
été accordée sous forme de garanties de prêts pour
un montant de 6 400 000 $ et sous forme de protection contre la hausse des taux
d'intérêt sur des emprunts de 18 000 000 $.
La SDI, qui demeure responsable de l'octroi des diverses formes d'aide
financière - comme la garantie de prêt, le prêt de dernier
recours et l'aide à l'investissement -a autorisé, en date du 31
mars dernier, une aide à 116 entreprises qui ont produit
101 000 000 $ d'investissements de la part de l'entreprise
privée, par rapport à une aide du gouvernement - de l'entreprise
publique -de 20 500 000 $, 78 % de cette aide était pour le sous-secteur
de l'hébergement.
Dans le cadre d'une implication régionale accrue, je pense qu'on
peut dire que nous avons donné suite aux sommets touristiques de la
ville de Québec, du SaguenayLac-Saint-Jean et de l'Estrie. On peut
dire aussi que 54 MRC ont été consultées et ont
participé à l'application des articles 11 et 16 de la Loi sur
l'aménagement et l'urbanisme, de même qu'il y a eu une implication
du ministère dans la consolidation des ATR; tout ceci constitue, je
pense, des interventions qui témoignent bien de notre
intérêt soutenu pour l'aspect régional du tourisme.
De toute façon, nous avons cette année un programme de 1
500 000 $, qui va être annoncé bientôt, d'aide au
développement de plans de développement touristique
régionaux, ce qui va permettre à l'ensemble des régions de
développer l'image de marque de chaque région et aussi d'avoir la
possibilité de préparer des investissements privés,
grâce à un plan de développement, par cette planification;
ce sera suivi, nécessairement, d'études de faisabilité
pour chacun des projets.
En ce qui concerne les pôles majeurs d'attraction touristique,
nous croyons que leur mise en valeur est un moyen de susciter
l'intérêt des touristes étrangers et de retenir une partie
des Québécois chez eux.
Cette façon de voir constitue un défi depuis longtemps
véhiculé par l'administration chargée du tourisme au
Québec et nous avons décidé de le relever. Qu'il suffise
de mentionner les investissements massifs réalisés dans les
secteurs du Vieux-Montréal et du Vieux-Québec, la revitalisation
de Terre des hommes et de la Ronde, la mise en chantier de musées et de
centres culturels majeurs, l'important volet récréatif du projet
Archipel, l'aménagement des grands centres de ski alpin et des stations
touristiques intégrées, tels les projets de stations
touristiques: Orford, Magog et Sutton, où nous venons d'annoncer
près de 4 000 000 $ d'aide de la part du gouvernement, amenant des
investissements de près de 200 000 000 $ par l'entreprise
privée.
Il ne fait pas de doute que, dans ce contexte, avec la recrudescence des
projets qui affectent le tourisme ou qui sont affectés par lui et la
présence de multiples partenaires de développement, le rôle
de coordination du ministère du Tourisme sera plus que jamais mis en
évidence.
L'Institut de tourisme et d'hôtellerie du Québec a un
rôle capital. On ne saurait, je pense, parler de développement
touristique sans souligner la tâche particulièrement vitale de
l'institut de tourisme dans la formation, le perfectionnement et le recyclage
des ressources humaines. Nécessairement, il y a aussi les cégeps
ainsi que les polyvalentes qui forment du personnel de l'industrie touristique
aussi bien à Granby, à Matane, à Montréal, à
LaSalle qu'à Québec même.
L'importance des activités de l'Institut de tourisme et
d'hôtellerie du Québec est évidente quand on sait qu'il a
formé près de 5000 personnes, fourni des services de
conseil-gestion à 625 occasions auprès de la PME touristique,
répondu à 635 demandes de consultations techniques. On sait que
l'Institut de tourisme et d'hôtellerie du Québec a une
renommée internationale et ses connaissances et son expertise sont
réclamées par plusieurs pays étrangers conscients de
l'excellence de cet institut.
Cela indique aussi l'ampleur des besoins de formation, de
conseil-gestion et d'emploi. En ce qui concerne l'emploi, incidemment, un
relevé effectué auprès des finissants de la promotion de
1984 montre que 91, 4 % d'entre eux occupaient un emploi en juillet 1984. (16 h
45)
Concernant l'entente auxiliaire sur le tourisme, il ne faudrait pas
oublier que c'est un levier important pour intensifier le développement
et favoriser la promotion de l'Institut de tourisme et d'hôtellerie du
Québec. L'entente de 100 000 000 $ intervenue, dont une partie provient
de la décision du gouvernement du Québec d'investir 50 000 000 $,
démontre l'importance que le gouvernement du Québec veut donner
au tourisme puisque nous sommes l'État ou la province qui a
décidé d'investir le plus de toutes les dix provinces au Canada.
L'Ontario n'a décidé d'investir que 22 000 000 $ pour une entente
de 44 000 000 $ et la Saskatchewan 15 000 000 $ pour une entente de 30 000 000
$, alors qu'au Québec nous avons le sommet avec une participation de 50
000 000 $ pour une entente de 100 000 000 $.
Le premier volet concerne le développement des marchés
touristiques. On prévoit y consacrer 12 000 000 $ dans le total des 100
000 000 $ pour assurer la commercialisation des attraits et des
équipements touristiques.
Le second volet, qui se divise en deux, a trait au développement
des produits touristiques. Des crédits de 35 000 000 $ seront
affectés à la modernisation et au développement des
centres touristiques de ski alpin. D'autre part, une enveloppe de 50 000 000 $
est prévue pour le développement de projets touristiques moteurs
destinés à stimuler le développement des stations
touristiques et à préparer la venue d'investissements
privés périphériques.
Le troisième volet, doté d'un budget de
2 000 000 $, sera consacré à la réalisation
d'études de marché et de faisabilité. Enfin, 1 000 000 $
sera affecté à la gestion des projets
générés par cette entente.
Dans la publicité, la promotion et l'accueil, par exemple, deux
nouveaux volets à la campagne de ski ont été
ajoutés cet hiver. La promotion de la motoneige a été
inscrite dans cette promotion ainsi que le week-end urbain, pour inciter les
gens à venir passer leurs vacances au Québec. Par ailleurs, la
campagne Ontario sera davantage adaptée aux goûts et aux
préférences des Ontariens, pour qu'ils viennent trouver ici ce
qu'ils recherchent quand ils visitent un endroit particulier et qu'ils
choisissent comme destination particulière le Québec. Il faut
répondre à leurs préoccupations.
Dans le cadre de la campagne Congrès, la stratégie
auprès des médias se verra modifiée. On est d'autre part
à élaborer une campagne de chasse et de pêche sur les
marchés américains et ontariens.
La campagne publicitaire d'été est déjà en
marche dans les magazines, les journaux et à la radio, sur les
marchés de l'Ontario et des États-Unis, sous le thème
"Come Say Bonjour". Cette nouvelle campagne est axée sur une invitation
chaleureuse à venir nous voir et met en lumière les
qualités distinctives du produit touristique
québécois.
La campagne publicitaire sur le marché québécois
est aussi en cours et présente à la population les
possibilités de vacances sous cinq thèmes; la
villégiature, la gastronomie, la découverte culturelle, les
fêtes et festivals populaires et le plein air.
C'est justement dans cette optique que mon ministère a
collaboré à la tenue du salon "Vacances Québec" au
début d'avril, salon qui a accueilli cette année près de
40 500 visiteurs, soit 62 % de plus que le nombre enregistré l'an
dernier. Au niveau de l'accueil, la campagne Bonjour, le programme
Accueil-Québec et la formation de guides touristiques régionaux
sont d'autres activités mises de l'avant par mon ministère de
façon à sensibiliser la population québécoise de
même que tous les intervenants touristiques à l'importance
économique de cette industrie et à la nécessité de
bien accueillir les visiteurs étrangers.
Cet intérêt que nous portons à l'accueil des
visiteurs se traduira aussi par l'entrée en fonction, dès la
mi-juin, de guides touristiques itinérants pour les régions de
Québec de Montréal. Ces guides seront munis de motocyclettes qui
leur permettront d'aller au-devant des touristes afin de leur transmettre
diverses informations.
De plus, quatre nouvelles maisons frontalières du tourisme seront
ouvertes au cours de l'été à Rigaud, Philipsburg,
Stanstead et Dégelis. Un nouveau programme d'aide sera aussi offert aux
ATR en vue d'améliorer la qualité des réseaux d'accueil
régionaux.
Dans le domaine des congrès, comme ceux-ci constituent le segment
du tourisme qui génère le plus de dépenses per capita,
nous tenterons d'augmenter nos efforts de sollicitation et de promotion de
congrès auprès des associations nationales et internationales, de
concert avec les régions de Québec et de Montréal, en
mettant sur pied un programme de soutien financier et technique visant à
aider les intervenants québécois à obtenir des
congrès et un budget de 600 000 $ est prévu à cette
fin.
Des plans régionaux de développement touristique sont mis
de l'avant et, en collaboration avec les ATR et les partenaires
gouvernementaux, seront élaborés au cours de l'année, soit
ceux des régions du Saguenay, du Coeur du Québec, du Pays de
l'érable et des Laurentides. Les plans de développement de
Charlevoix et de la rive sud seront bientôt mis à jour.
Du côté de la restauration, l'ITHQ a amorcé, en
collaboration avec les associations et les groupements régionaux,
l'établissement, pour chacune des régions du Québec, d'un
corpus de recettes régionales à budget varié et dont le
menu est composé de produits régionaux, c'est-à-dire une
sorte de table d'hôte à prix populaires qui pourra être
utilisée dans certains restaurants des 18 régions. Un affichage
spécial est prévu afin d'identifier les établissements
participant à ce projet. Cette initiative contribuera sûrement
à renforcer l'excellente réputation hors frontières dont
jouit notre cuisine québécoise.
En guise de conclusion, j'aimerais parler des Grands Prix du tourisme
québécois. C'est dans le but de propager ce goût de
l'excellence à l'ensemble des intervenants oeuvrant dans le domaine du
tourisme au Québec, de façon à laisser, parmi les
souvenirs des gens qui nous auront visités, un haut niveau de
satisfaction et l'envie de revenir, que j'ai instauré les Grands Prix du
tourisme québécois. Ces grands prix viendront désormais
couronner chaque année, au cours d'une cérémonie
officielle, les meilleures performances régionales et nationales dans le
domaine de l'innovation, de l'accueil, du développement, de la promotion
et de l'événement touristiques. Un prix spécial du jury
national, le prix de l'excellence touristique, sera décerné pour
une contribution exceptionnelle au secteur touristique. Cela sera fait à
l'occasion d'un gala lors de la journée mondiale du tourisme, le 27
septembre prochain, où on pourra décerner, parmi les 90
récipiendaires des prix régionaux, 5 prix nationaux des 5 sujets
particuliers dans tout le Québec. Tous les lauréats
bénéficieront de la notoriété et du prestige des
Grands Prix du tourisme québécois et de leur impact promotionnel
pour qu'au Québec chacun des Québécois qui travaille
à l'intérieur de l'industrie
touristique puisse savoir l'importance de la qualité de sa
performance de façon que l'excellence soit reconnue au
Québec.
C'est le résumé des principales activités du
ministère. Nous sommes maintenant prêts à écouter ce
que les députés de la commission ont à dire, aussi bien du
côté de l'Opposition que du côté gouvernemental.
Le Président (M. Lavigne): Merci, M. le ministre.
J'inviterai donc maintenant le député de Viger à nous
faire part de ses remarques préliminaires. M. le député de
Viger.
M. Cosmo Maciocia
M. Maciocia: Merci, M. le Président. Je tiens tout d'abord
à saluer le ministre. C'est la première fois que nous avons
l'occasion de nous rencontrer dans une commission parlementaire depuis
l'institution du ministère du Tourisme. Comme je le disais dans mon
discours lors de la création de ce ministère, je lui souhaite
toute la chance possible et je lui offre aussi mon entière collaboration
pour le temps... Je ne sais pas pour combien de temps encore. Il sera d'accord
avec moi sur le fait que probablement, très prochainement - du moins, on
l'espère - on sera en période d'élections. Je ne peux pas
lui souhaiter d'être réélu dans Lafontaine, parce qu'a ce
moment-là j'irais contre les vues de mon parti politique. De toute
façon, je lui souhaite bonne chance. On va sûrement collaborer
avec lui comme on l'a fait depuis le début, à la condition que ce
soit réellement dans l'intérêt de l'industrie touristique
québécoise.
Nous sommes donc réunis ici aujourd'hui dans le but de
procéder à l'étude des crédits accordés au
ministère du Tourisme pour l'exercice financier du 1er avril 1985 au 31
mars 1986. Cet exercice de l'étude du budget de dépenses du
ministère du Tourisme est un rite annuel dans notre système
parlementaire. Chaque année, le gouvernement du Québec
décide des sommes qui seront dépensées par le ministre et
convie les députés à en faire l'examen.
Les besoins et les caractéristiques de la civilisation
industrielle ont engendré le tourisme, phénomène de notre
civilisation moderne. Les loisirs issus d'un accroissement de temps libre
continuent à prendre des formes sans cesse renouvelées qui se
reflètent dans des activités diverses et saisonnières. Les
conséquences sociales et économiques résultant de
l'industrie touristique ne laissent personne indifférent et, de plus en
plus, on se rend compte que cette activité fait dorénavant partie
de l'économie de notre province.
Le tourisme constitue une activité économique d'importance
majeure. Que ce soient le vacancier québécois de fin de semaine
ou de saison, le touriste étranger, l'homme ou la femme d'affaires de
passage, tous peuvent injecter leur contribution dans l'économie
canadienne, québécoise ou locale. On peut reconnaître le
rôle moteur du tourisme en termes de statistiques, autant sur le revenu
et le produit national que sur le commerce international. Quant aux sources de
ces dépenses touristiques, et cela même dans un contexte
d'inflation, elles se révèlent dépendantes des facteurs
traditionnels de notre économie occidentale et proviennent
principalement des consommateurs et des dépenses de l'État.
Pour ce qui est des conséquences du tourisme en tant que tel,
elles sont multiples. Notons surtout les investissements suscités et les
emplois créés directement ou indirectement. On sait qu'ici, au
Québec, il y a au-delà de 110 000 personnes qui sont directement
ou indirectement affectées par l'industrie touristique.
Cependant, depuis presque neuf ans, l'industrie touristique n'a pas
connu de véritable essor. Les quelques initiatives que l'on a connues,
les quelques projets présentés à la pièce ne sont
pas parvenus à convaincre quiconque du sérieux de la
démarche gouvernementale.
Bien sûr, il y a eu la création du ministère du
Tourisme, comme on le disait tantôt, mais, au-delà des belles
paroles du ministre, y a-t-il eu quelque chose de concret de
réalisé? Depuis la création du ministère, le
Québec a-t-il pu se doter d'une véritable politique touristique?
On peut en douter fortement si l'on se fie à la déclaration du
ministre de l'Enseignement supérieur, de la Science et de la Technologie
qui affirmait, dans une édition d'un quotidien de Québec, le 25
mars dernier, et ce, quatre mois après la formation du ministère:
"II y a absence d'une politique touristique bien articulée pour
l'ensemble du Québec. " Ce sont les mots de M. Bérubé.
Permettez-moi, M. le Président, d'être complètement en
accord avec les propos de ce ministre car les structures administratives et
politiques existantes du gouvernement péquiste ne sont pas
guidées par une véritable politique globale et cohérente
du tourisme. Il semble bien, en effet, que tous les ministères du
régime péquiste jadis concernés par le tourisme, dont
celui qui actuellement s'en occupe, n'ont jamais eu ni le goût, ni
l'inspiration, ni l'aspiration de requérir une considération
marquée et spécifique de cette industrie.
Donc, étant donné qu'il y a absence de véritable
politique touristique pour le Québec, il serait donc vrai de
réitérer les déclarations du ministre
fédéral du Tourisme qui disait que, dans la plupart des provinces
canadiennes, le tourisme est la deuxième plus importante activité
économique alors qu'au
Québec le tourisme ne vient qu'au quatrième rang.
Par ailleurs, selon les statistiques du gouvernement
fédéral, le Québec est la province canadienne où
l'impact du tourisme sur le produit provincial brut est le plus faible. Tandis
que le tourisme représente 4, 7 % du produit national brut du
Québec, ce pourcentage est de 5, 9 % pour l'Ontario et de 14, 8 % pour
l'Île-du-Prince-Édouard. Mais, compte tenu de sa position
géographique privilégiée sur le continent
nord-américain, de son identité culturelle unique et de ses
nombreux atouts naturels, le Québec est en mesure d'offrir une forte
concurrence aux principaux marchés touristiques extérieurs.
Hélas! le Québec a une piètre performance,
notamment par rapport à l'Ontario. Et le ministre, tantôt, se
glorifiait de la performance. C'est sûr qu'en 1984 il y a eu une
performance meilleure qu'en 1983; on sait pourquoi: à cause de
Québec 1984 et pour d'autres raisons. Par exemple, le nombre de
touristes américains entrés au Canada par le Québec, en
1984, pour un séjour d'une nuit ou plus, a augmenté de 4, 2 %.
Bien que légère, cette augmentation est favorable au
Québec. Toutefois, l'Ontario a connu une augmentation de 4, 5 %. Au
premier coup d'oeil, on peut affirmer sans doute que les deux plus grandes
provinces canadiennes sont performantes de la même façon.
Attention, parce qu'en chiffres absolus cela représente, pour le
Québec, 1 486 000 touristes et, pour l'Ontario, 7 145 000 touristes.
C'est cela que je veux dire. M. le ministre, lorsque vous récitez vos
statistiques vous oubliez toujours de tenir compte, malgré la
légère augmentation au Québec, que l'Ontario reçoit
cinq fois plus de touristes que le Québec. C'est facile de parler de
statistiques en pourcentage, mais c'est autre chose, M. le ministre, lorsqu'on
soulève les chiffres absolus. (17 heures)
Si l'on se réfère maintenant aux toutes dernières
statistiques que nous, de l'Opposition, avons reçues, soit celles du
mois de janvier 1985, car il semble que celles pour les mois de février
et mars ne soient disponibles que pour le côté ministériel,
parce que nous ne les avons pas encore... On a seulement celles du mois de
janvier. Il semble que celles pour les mois de février et mars, comme je
le disais, soient seulement disponibles pour le côté
ministériel. On s'aperçoit que le nombre de voyageurs
américains qui sont entrés au Québec pour un séjour
de plus de 24 heures a augmenté de 15 % par rapport au mois de janvier
1984. Pour l'Ontario, l'augmentation n'est que de 2, 2 %.
C'est encore excellent si on regarde... On parle toujours en chiffres
absolus. Qu'est-ce que cela représente? Au Québec, au mois de
janvier 1985, on a accueilli 75 000 touristes et l'Ontario, 168 663. Il y a ici
encore une marge considérable qui sépare le Québec de
l'Ontario, ce qui nous prouve que cette dernière réussit mieux
par rapport au Québec.
La part du budget québécois consacrée au
ministère du Tourisme ne représente même pas 0, 25 % alors
qu'en Ontario - c'est vrai qu'il y a aussi les loisirs un peu dans cela - il y
a au-delà de 150 000 000 $ qui sont octroyés au ministère
du Tourisme, ce qui représente 0, 50 % de son budget. De plus, la
publicité ontarienne est beaucoup plus agressive que celle du
Québec. En effet, pendant que nous, au Québec, comme on dit
souvent, on respire, on découvre, on déguste, on relaxe,
l'Ontario travaille de façon intensive à l'essor de l'industrie
touristique. Depuis la dernière décennie, les budgets
alloués par le gouvernement du Québec à la
commercialisation touristique sont inférieurs à ceux de ses
concurrents. De plus, les politiques du gouvernement péquiste en ce qui
a trait à la promotion et au marketing n'exploitent pas suffisamment les
termes dégageant une image précise, un produit touristique
concret. Actuellement, on vend plutôt, comme on l'a toujours dit, de
l'irrationnel.
Le déclin de l'industrie touristique s'accentue d'année en
année au point que, de l'avis de plusieurs experts, l'industrie serait
maintenant en péril. Le manque de bonne volonté, l'incurie du
gouvernement étouffent carrément, par des mesures restrictives,
les promoteurs, les investisseurs de l'industrie et même les
consommateurs. Ceci s'est curieusement manifesté lors de
l'arrivée au pouvoir du Parti québécois.
J'aimerais, M. le Président, soulever une autre
problématique qui est non seulement soulevée par l'Opposition,
mais aussi par les dirigeants des associations touristiques régionales.
C'est la dépendance du ministère du Tourisme vis-à-vis des
autres ministères. Par exemple, les lacs, les forêts qui
constituent un potentiel touristique énorme, c'est le ministère
du Loisir, de la Chasse et de la Pêche qui s'en occupe. Les stations de
ski - on a parlé de promotion -c'est le ministère du Loisir, de
la Chasse et de la Pêche qui s'en occupe. Même la chasse et la
pêche, on n'a pas actuellement, ici au Québec... Je crois que ce
sont des ressources vraiment énormes pour faire de la promotion
touristique parce qu'on pourrait sûrement inviter des gens, même
d'Europe, pas seulement des Etats-Unis ou de l'Ontario, ou d'autres provinces,
avec des forfaits bien faits, à venir ici au Québec pour aller
à la pêche au saumon, aller à la chasse à l'orignal,
au caribou et tout cela. On n'a rien de cela actuellement, ici au
Québec.
On touche les irritants avec la taxe sur l'essence. Le ministre du
Tourisme n'a fait,
j'en suis convaincu, aucune représentation auprès du
ministre des Finances pour qu'elle soit allégée. On a eu un
budget dernièrement. La surtaxe sur l'essence n'a pas été
enlevée. On a eu par-dessus tout cela 9 % sur les assurances. Je ne sais
pas si le ministre du Tourisme est au courant des conséquences sur
l'industrie touristique, spécialement l'hôtellerie et la
restauration, de ces 9 % sur les assurances. Parce que vous savez sans doute
que les restaurateurs, à cause justement de la restauration, de la
formation de leur industrie, sont ceux qui paient le plus cher en assurance. Il
y a des restaurants qui paient 5000 $, 6000 $, 7000 $ ou 8000 $ en assurance,
à cause de la situation de l'industrie de la restauration, à
cause des réclamations qu'on y fait, 9 % par-dessus tout cela! Pour des
hôtels, qui paient probablement 200 000 $ ou 250 000 $ en assurance, 9 %,
cela représente beaucoup d'argent. Combien d'exemples pourrions-nous
donner pour prouver que le ministre du Tourisme n'assume pas son leadership?
C'est cela que je lui avais dit au moment de la création du
ministère. Je lui avais dit, justement, que ce n'était pas en
créant le ministère du Tourisme qu'on allait résoudre les
problèmes, mais bien par son leadership. Il faudrait que d'autres
ministères, qui entrecoupent actuellement le ministère du
Tourisme, fassent en sorte que ce soit lui le responsable de toutes les
situations.
On a même parlé, à ce moment-là, des agences
de voyages, qui relèvent du ministère de l'Habitation et de la
Protection du consommateur. Je ne vois pas par quelle logique les agences de
voyages, qui sont les principaux promoteurs touristiques au Québec,
à part la restauration, l'hôtellerie et d'autres, puissent relever
du ministère de l'Habitation et de la Protection du consommateur au lieu
du ministère du Tourisme. D'après moi, c'est complètement
inconcevable et irresponsable.
Bien sûr, le nouveau ministre du Tourisme, on s'en souviendra
assez aisément, a été délesté de son ancien
ministère par la volonté du premier ministre. À ce
moment-là, on parlait de qualité de gestion. Il vient de nous
démontrer, une fois de plus, l'inertie très évidente du
ministère de ses prédécesseurs. Comme il n'est en poste
que depuis quelque temps, comme je le disais au début, donnons-lui au
moins le minimum du bénéfice du doute.
Comme je le soulignais tout à l'heure, le Québec jouit de
la présence d'un certain nombre de caractères distinctifs et de
points forts qui ont peu ou pas de substituts comparables en Amérique du
Nord. Une ambiance culturelle et une architecture franchement
différentes, un creuset ethnique et historique original, des villes
uniques comme Montréal et Québec, des paysages envoûtants
comme ceux de Charlevoix, du
Saguenay et de la Gaspésie, une gastronomie de haute
qualité, un potentiel hydrographique et un fleuve exceptionnel, une
concentration de potentiel de grandes villes et une nature
généreuse et sauvage font du Québec une destination pas
comme les autres. Il reste, par contre, plusieurs points à
améliorer pour que tous ces éléments puissent jouer
pleinement leur rôle attractif.
Cependant, malgré tout ce potentiel touristique, il y a une
faiblesse flagrante en ce qui a trait au développement touristique. Afin
de l'exploiter au maximum, quelles ont été les actions prises par
le ministre? Qu'est-ce qu'il entend faire pour développer un produit
propre au Québec? Quel est l'objectif de son ministère? Quels
sont les efforts particuliers que le ministre entend faire pour attirer le plus
de touristes au Québec? Car, malheureusement - je termine les
statistiques nous démontrent que l'inertie du gouvernement et ses
politiques incohérentes et contradictoires ont fait fuir les touristes
du Québec. Par exemple, en 1975, donc avant l'arrivée au pouvoir
du Parti québécois, le Québec a accueilli 3 827 854
touristes, alors que, en 1983, nous en avons accueilli 2 992 000, ce qui
représente une baisse de 835 000. Bien qu'il y ait eu une hausse en 1984
par rapport à l'année 1983, il n'en demeure pas moins que c'est
de la récupération qu'on a faite par rapport à
l'année 1975 et non une augmentation du nombre de touristes.
Le ministre va-t-il enfin cesser de tourner en rond afin que l'industrie
touristique connaisse un essor? On l'espère, M. le Président, pas
seulement nous de l'Opposition, mais principalement tous les intervenants du
domaine de l'industrie touristique. Merci, M. le Président.
Le Président (M. Blank): M. le ministre. M. Marcel
Léger (réplique)
M. Léger: M. le Président, je voudrais dire que je
suis d'accord à 100 % avec les louanges que le député a
faites et je ne suis pas d'accord avec neuf des points où il me pose des
questions sur la planification de la politique du tourisme.
D'abord, le député nous parle d'une absence de mesures
pour améliorer le tourisme. Je dois dire que c'est quand même le
gouvernement du Parti québécois qui a créé la
structure qu'on appelle les ATR, les associations touristiques
régionales, qui est à peu près la meilleure trouvaille
qu'il peut y avoir, en ce sens que c'est un mariage cohérent entre
l'entreprise privée et l'État pour assurer un
développement de la stucture d'accueil touristique, parce que les ATR
représentent ceux qui ont intérêt à
développer leur milieu avec l'aide gouvernementale. C'est quand
même une décision
prise par le gouvernement du Québec qui a amené la
création des ATR.
C'est aussi le gouvernement du Parti québécois qui a
décidé de mettre sur pied ce qu'on appelle le crédit
touristique qui est l'outil par excellence, qui est accepté et qui est
louange par l'ensemble de tous les intervenants touristiques qui savent qu'ils
ont là une possibilité d'aide financière en "partnership"
avec l'entreprise privée.
Finalement, je dois quand même dire que c'est le gouvernement du
Parti québécois qui a fait disparaître la taxe sur les
chambres d'hôtel qui amène, justement, un avantage pour le
tourisme de venir au Québec plutôt qu'ailleurs.
Dans l'intervention du député, la semaine dernière,
on parlait des taxes d'affaires et des taxes foncières qui
étaient beaucoup plus fortes au Québec qu'ailleurs. Je dois quand
même lui faire remarquer que les chiffres qu'il a cités
n'étaient pas exacts parce que j'ai fait une vérification. Il
parlait d'une taxe de près de 4700 $ à Montréal par
rapport à 1800 $ à Toronto et 1200 $ à New York. Je dois
lui dire que la taxe moyenne à Toronto est de 2100 $, celle de New York
est de 1400 $ et celle de Montréal est d'une moyenne de 2736 $. C'est la
Société Laventhol et Horwath qui s'occupe d'analyser les
relations qui existent entre les différentes villes d'attractions
touristiques particulières.
Il faut ajouter à cela que le prix moyen de la chambre
d'hôtel à Montréal est de 66, 59 $ alors qu'à
Toronto il est de 67, 58 $. C'est donc dire qu'il est plus haut à
Toronto qu'à Montréal et, si on ajoute qu'à
Montréal nous avons enlevé - non seulement à
Montréal, mais pour toutes les chambres d'hôtel du Québec -
la taxe sur les chambres d'hôtel et que Toronto a encore sa taxe de 5 %,
vous voyez déjà que, pour celui qui regarde. uniquement l'aspect
financier, 67, 58 $ à Toronto plus 5 % de taxe, c'est déjà
beaucoup plus cher que 66, 59 $ à Montréal. C'est donc
déjà un avantage marqué.
C'est sûr que, sur le chiffre que le député a mis de
l'avant en parlant de la quantité de touristes, en chiffres absolus, qui
est plus nombreuse en Ontario, il a raison, je pense, sur cet aspect, mais je
dois lui dire qu'il ne faut pas oublier qu'en Ontario c'est quand même
là qu'il y a le plus, je dirais, de favoritisme sur le plan de
l'invitation pour l'homme d'affaires. Je pense, entre autres, que 60 % du
tourisme est un tourisme d'affaires et, quand on connatt les politiques qui ont
été mises de l'avant par le gouvernement fédéral et
aussi les décisions qui ont été prises - je sais bien que
je ne fais pas grief de cela aux députés de l'Opposition qui
n'étaient pas au pouvoir à ce moment - pendant que le Parti
libéral était au pouvoir à Québec, de 1970 jusqu'en
1976... J'ai ici une question que j'avais moi-même posée à
l'équipe qui était en place à ce moment, le gouvernement
de M. Bourassa, concernant une décision prise par le gouvernement
fédéral visant à permettre et à favoriser la venue
à Toronto, comme descente de terminus d'entrée pour les avions
venant d'Italie, d'Allemagne - Alitalia, Lufthansa - ce qui fait qu'en
changeant le terminus d'entrée - le président actuel était
présent dans ce temps, il se rappelle les questions que j'avais
posées - comment se fait-il que le gouvernement du Québec...
Laissez faire cette présence d'Alitalia et de Lufthansa comme port
d'entrée à Toronto plutôt qu'à Mirabel comme
c'était le cas auparavant. (17 h 15)
M. le Président, à ce moment-là, j'ai
demandé pour quelle raison le gouvernement du Québec, le
gouvernement libéral du temps, acceptait que la compagnie Lufthansa ait
obtenu du gouvernement fédéral le droit d'utiliser Toronto comme
port d'entrée aérien au détriment de Mirabel et
Montréal. La question était: Allez-vous intervenir et
empêcher qu'on continue de faire de l'Ontario le port d'entrée du
tourisme d'affaires? Le ministre avait répondu ceci -je présume
que si, par hasard, on osait réélire un gouvernement
libéral, on aurait la même politique - le ministre libéral
du temps, M. Pinard, avait répondu: J'ai appris, effectivement, qu'un
permis avait été accordé à la compagnie Lufthansa -
la même chose à Alitalia. J'ai continué les
négociations avec le ministère fédéral des
Transports à ce sujet. Je pense bien que le Québec ne pouvait pas
empêcher que cette décision ne soit prise en faveur de la
compagnie Lufthansa. Il faut bien comprendre que c'est un problème
d'équilibre économique et à d'autres points de vue
aussi.
M. le Président, voilà comment le parti qui veut nous
remplacer a traité ces questions et, aujourd'hui, le
député de l'Opposition, qui n'était pas là dans ce
temps-là, je ne peux pas le blâmer, me dit qu'il y a plus de
touristes qui vont en Ontario. C'est entendu que toutes ces politiques
centralisatrices du gouvernement fédéral libéral du temps,
acceptées par le gouvernement libéral provincial, ont fait que,
de plus en plus, on favorisait l'entrée des touristes à Toronto
plutôt qu'à Montréal et qu'à Mirabel. Je dois quand
même admettre que c'est sûr qu'il y aura toujours plus de
touristes, en chiffres absolus. Mais comme il y a une population plus grosse,
et comme c'est aussi là qu'est le centre et le coeur du Canada - parce
qu'on a toujours favorisé l'Ontario - on devra subir cela. Mais ce qui
est important, c'est de remarquer le degré de progression et le
pourcentage de l'augmentation des touristes au Québec par rapport
à ce que nous faisons actuellement.
Finalement, M. le Président, le député
démontrait que l'Ontario avait un budget de 0, 5 % pour le tourisme,
incluant les loisirs. Je trouve qu'il est très honnête de les
avoir mis ensemble, parce que les loisirs et le tourisme sont dans le
même budget en Ontario alors qu'au Québec c'est
séparé. Alors, si on les met ensemble, le budget des loisirs et
du tourisme au Québec se chiffre, au total, pour les deux, à 276
000 000 $, ce qui équivaut à 1 % du budget en loisirs et tourisme
et à deux fois le budget de l'Ontario dans le domaine du tourisme et des
loisirs. Je pense que c'est une assez bonne performance de ce
côté-là.
Finalement, M. le Président, le député a
parlé de la taxe sur l'essence qu'on aurait dû, comme
ministère du Tourisme, essayer de faire enlever parce que cela nuisait
au tourisme au Québec. Je vais lui dire que nous avons
évalué l'impact de la taxe sur l'essence sur le tourisme au
Québec. Il s'agit donc nécessairement du touriste qui arrive des
États-Unis en voiture et on s'est aperçu que le total maximum de
millage qu'un touriste qui vient des États-Unis fait au Québec
est d'environ 500 kilomètres, ce qui équivaut, en taxes totales -
la portion de taxes sur ce qu'il dépense - à environ 15 $. Je ne
pense pas qu'il y ait beaucoup de touristes américains qui vont revirer
de bord parce que cela coûte 15 $ de plus, étant donné
qu'ils ont déjà 33 % de plus sur la monnaie américaine par
rapport à la monnaie canadienne. C'est donc une occasion pour les
Américains de venir ici. Le petit montant de 15 $ de plus qu'ils paient
en taxes n'affectera certainement pas la performance des touristes
américains venant ici.
Concernant aussi le budget qui a annoncé une augmentation sur les
primes d'assurance, c'est sûr que les médias et l'Opposition
mettent beaucoup plus l'accent sur la partie du budget qui met les taxes de
l'avant. Je tomberais sur le dos si l'Opposition nous donnait les aspects
positifs du budget. C'est à nous de le faire, pas à vous! C'est
à nous de démontrer qu'il y a beaucoup de retombées par
suite des crédits d'impôt que les familles ont par ailleurs dans
le budget. Donc, sur la partie des taxes sur les assurances, d'accord, mais, si
on compare cela avec la diminution d'impôt pour la plupart des
ménages qui ont des revenus entre 15 000 $ et 30 000 $, ce qui est quand
même la clientèle qu'il fallait soulager, la partie de la taxe sur
les assurances est très peu. Quant à la partie de la taxe sur les
assurances pour la clientèle touristique, il faut dire que la portion
d'assurances que paie la clientèle touristique est d'environ 1, 3 % de
son budget d'affaires. C'est donc dire que, si on paie une taxe de 9 % sur 1, 3
% de son budget, cela ne fait même pas 0, 1 % de son budget d'affaires,
ce qui est absolument infime. C'est sûr qu'il est
préférable de ne pas en avoir du tout, mais, à un moment
donné, il faut savoir que, si on donne, d'un côté, des
subventions à l'entreprise touristique, elle doit s'attendre aussi a
payer des impôts. Ce n'est pas une baignoire complètement vide que
le gouvernement doit avoir comme source de revenus. Il faut qu'il y ait moyen
de la remplir aussi. Il ne faut pas oublier non plus que, dans le domaine de
l'hébergement et de la restauration, les dépenses de taxes
d'assurance sont déductibles pour l'impôt à titre de
dépenses d'entreprise. C'est donc dire que c'est la moitié de
cela, parce que la plupart des entreprises doivent déduire leurs
dépenses, incluant les taxes. Cela fait donc partie des dépenses
pour fins d'impôt. Je pense que c'est beaucoup moins grave qu'on ne peut
penser. Ce n'est pas là-dessus qu'on doit mettre l'accent.
Je pense avoir donné quelques réponses aux
préoccupations du député. Je présume qu'il doit
avoir maintenant des questions particulières sur les crédits. Je
vais laisser le député poser d'autres questions dans ce
domaine.
M. Maciocia: M. le Président, je voudrais revenir à
quelques thèmes que le ministre a traités tout à l'heure.
Premièrement, les ATR. C'est bien sûr que c'est le gouvernement du
Parti québécois qui a créé les ATR. On n'est pas
contre les ATR, mais il faut donner les moyens nécessaires à ces
ATR pour faire la promotion et le développement du tourisme au
Québec. Vous n'êtes pas sans savoir, M. le ministre, que toutes
les ATR, les 18 que compte le Québec, réclament la même
chose du gouvernement et attendent, depuis la création du
ministère du Tourisme... Actuellement, il n'y en a pas... Je ne sais pas
si le ministre a eu l'occasion de les rencontrer. J'ai rencontré le
président d'une ATR et on entend partout... Ces gens-là nous
disent: Oui, c'est beau, la structure est magnifique, mais on n'a pas les
moyens de le faire. Qu'est-ce que le gouvernement fait pour donner les moyens
nécessaires à ces ATR pour faire la promotion et le
développement du tourisme au Québec?
Deuxièmement, il nous disait tout à l'heure que c'est le
gouvernement du Parti libéral... Le ministre a bien dit que je
n'étais pas là; c'est vrai, je ne suis ici que depuis 1981. Le
terminus pour les compagnies aériennes comme Lufthansa et Alitalia -mais
dans le texte qu'il a cité, je crois qu'Alitalia n'y est pas, à
moins que je n'aie mal compris -...
M. Léger: Non, j'avais posé la question à
une autre période.
M. Maciocia:... a été donné à
Toronto. Mais je lui ai fait savoir que le premier
arrêt fait par ces compagnies est quand même à
Mirabel et non à Toronto. Si on fait une promotion cohérente du
Québec à l'étranger, comme cela peut se faire en Europe,
si, en France, en Allemagne, en Italie, on fait vraiment une promotion pour le
Québec, je ne vois pas quelle différence il peut y avoir. Je
dirais qu'il serait plus facile pour Alitalia de s'arrêter à
Montréal - parce que le premier arrêt d'Alitalia est à
Montréal et non à Toronto - que d'aller jusqu'à Toronto,
Je ne comprends pas cette situation. Ou le ministre n'est pas au courant ou il
feint de ne pas connaître cela. Mais je sais pertinemment que les vols
qui partent de Rome et de Milan font Rome, Milan, Montréal et, ensuite,
s'arrêtent à Toronto. Si vraiment un touriste italien voyageant
avec Air France, BOAC ou n'importe quelle compagnie arrive avant à
Mirabel, il s'arrête à Mirabel. S'il y a une promotion de faite,
il va s'arrêter à Mirabel, il ne continuera pas à Toronto.
Je ne comprends pas sa remarque vis-à-vis du gouvernement libéral
qui a donné le terminus de Toronto à Alitalia et à Air
France. C'est absurde pour moi.
Troisièmement, quand on dit que les gens qui viennent au
Québec font habituellement seulement 500 kilomètres pour venir
ici et que la taxe sur l'essence ne dérange pas beaucoup le budget de
ces gens-là, moi, j'ai des nouvelles pour le ministre. Probablement
qu'il ne l'a jamais entendu, mais ces gens-là, justement, c'est l'une
des raisons... Je ne dis pas que c'est la raison pour laquelle ils ne viennent
pas au Québec, mais, s'il y a un potentiel de 100 000 000 de personnes
résidant à 24 heures d'automobile du Québec, cela
représente quand même un certain budget. Ce n'est pas le seul
irritant, mais cela en est un. La taxe sur les assurances, cela en est un
autre, parce que cette taxe va se répercuter sur l'hôtellerie et
la restauration.
Le ministre nous disait que 9 %, cela ne représente pas beaucoup
si on considère que c'est déductible de l'impôt à 50
%. Mais c'est déductible de l'impôt si on fait des profits. Si on
ne fait pas de profit, ce n'est pas déductible. Je peux payer de
l'impôt si je fais des profits à la fin de l'année, mais
vous savez très bien qu'il y a 7 % ou 8 %, probablement 5 % des
hôteliers et des restaurateurs qui font des profits. Mais il y en a 30 %
qui sont au point mort et il y en a 60 % qui font des pertes. Alors, comment
cela peut-il être déductible, ces 9 %, s'ils font des pertes?
C'est complètement inconcevable! C'est complètement stupide de
parler des 50 % déductibles d'impôt.
Je voulais faire ces petites remarques avant de commencer. Le ministre a
probablement quelque chose à dire. Je suis prêt à
l'écouter avant de commencer l'étude des crédits.
M. Léger: Je veux seulement répondre aux trois
dernières questions. Concernant les ATR, le député demande
ce que nous faisons pour les aider et ceux qu'il rencontre disent qu'ils ne
peuvent rien faire parce qu'ils manquent d'argent. Je peux vous dire une chose,
c'est que je les rencontre régulièrement. Samedi, j'étais
à l'ATR de Trois-Rivières et je rencontre d'autres ATR en fin de
semaine prochaine. Je les rencontre de façon régulière. Je
pense qu'elles doivent continuer de demander de l'argent parce que c'est le
signe de leur vitalité. Cependant, je dois dire que nous avons dans
notre budget des programmes pour aider les ATR, entre autres des programmes
d'aide à l'édition. 212 259 $ ont été
distribués. Par exemple, dans la région de Charlevoix, 25 400 $,
dans le pays de l'érable 18 947 $, Laurentides 22 757 $ - je donne des
chiffres comme cela - Iles-de-la-Madeleine 6000 $, Gaspésie 8000 $.
C'est pour l'aide à l'édition. C'est une des aides qu'on donne,
pour un total de 212 259 $.
Quant à l'aide pour un système de manuel de
réservations pour chacune des ATR, il y a déjà 17 ATR sur
18 qui ont reçu des subventions. Je donne des exemples: 27 300 $ pour la
Gaspésie, 23 082 $ pour le Bas-Saint-Laurent, Charlevoix 24 465 $,
Outaouais 3360 $, pour un total de 256 875 $ pour les 18 régions. Le
soutien financier de base pour l'ensemble, je vous en donne des exemples: la
ville de Québec a 245 000 $, Montréal 245 000 $,
Lanaudière 125 000 $, Laurentides 125 000 $, Charlevoix 125 000 $,
Duplessis 71 240 $. Le grand total de l'aide pour les 18 régions est de
1 987 544 $.
Quelques régions ont décidé de préparer des
brochures régionales. Il y a eu 25 561 $ pour payer la brochure
régionale du Bas-Saint-Laurent, 10 000 $ pour la brochure de Charlevoix,
11 370 $ pour la brochure du Coeur du Québec et 10 000 $ pour Richelieu
rive sud. Ce sont les quatre régions qui nous ont demandé de
l'aide et cela fait un total de 56 931 $ comme aide pour la brochure
régionale de quatre ATR.
Le grand total de toutes les ATR, c'est un budget de 2 513 609 $ et je
leur dis de continuer à demander de l'argent. Plus elles en demandent,
plus cela démontre de la vitalité. On ne pourra peut-être
pas satisfaire toutes leurs demandes, mais c'est absolument essentiel qu'elles
continuent.
Le deuxième point qui semble surprendre le député
concerne l'affirmation que je faisais tantôt concernant la Lufthansa et
Alitalia. C'est simple. Si, au début, cela avait été un
terminus à Mirabel ou à Montréal, et non à Toronto,
c'est toute la différence dans le développement. Cela veut dire
que, par rapport aux cargos, entre autres, c'est de Montréal que les
camions viendraient prendre les déchargements de
tous les matériaux qu'on nous apporte et qui proviennent des pays
étrangers, par Alitalia et Lufthansa entre autres, c'est de
Montréal que se développe l'industrie du transport et qui
amène un centre d'affaires. Si, en plus de cela, c'est Montréal
qui avait eu le port d'entrée final, cela veut dire tout le
réaménagement des lignes aériennes qui ferait que tous les
Américains qui voudraient voyager par Lufthansa et Alitalia seraient
obligés de venir à Montréal pour le faire. Tandis que, si
cela va jusqu'à Toronto, c'est à Toronto que se situe le centre
de développement industriel, le centre de développement des
affaires, parce que Toronto étant déjà forte au niveau
économique, sur le plan des affaires, si vous y mettez le terminus,
c'est toute la différence. C'est comme si on déshabillait
Montréal, dans les années 1973, 1974 - c'est à ce moment
que la décision a été prise -et qu'on habillait Toronto.
Il y a toute une différence entre avoir le terminus chez nous
plutôt qu'à Toronto. C'était le débat du temps que
le député n'a peut-être pas vu. Aujourd'hui, la situation
est établie. C'est ainsi qu'aujourd'hui on vit le problème que
l'industrie de l'automobile est uniquement en Ontario. Quand il y a une reprise
de l'emploi dans le domaine de l'automobile qui est la plus grosse industrie,
c'est l'Ontario qui est la première à en
bénéficier. C'est la même chose au niveau touristique.
Quand on a le port d'entrée à Toronto, cela amène un
développement économique encore supérieur. Cela fait
déjà huit, neuf, dix ans qu'on est habitués à cela
et on pense que c'est normal. Ce n'est pas normal parce que ces
décisions sont prises et on en subit les conséquences
aujourd'hui. (17 h 30)
M. Maciocia: II faut être sérieux, M. le ministre.
Quand vous parlez de cargaison, est-ce que c'est cela que représente
l'industrie touristique? C'est une cargaison? Qu'est-ce que c'est, cela? Quand
on fait une promotion touristique, M. le ministre, ce n'est pas la cargaison
qui va être transportée de Montréal à Toronto par
camion qui fait de la promotion touristique ou du marketing. Les gens qui
viennent d'Europe et dont c'est le premier arrêt - presque toutes les
compagnies arrêtent à Montréal avant tout -si vraiment il y
a une promotion cohérente, s'il y a quelque chose à offrir
à ces clients, s'il y a des forfaits, c'est sûr qu'ils vont
s'arrêter. Cela n'a rien à voir avec la cargaison. Les
États-Unis n'ont rien à voir avec cela. On a des envolées
de Dorval qui vont vers les États-Unis et qui viennent à
Montréal. Il faut être sérieux!
Si c'était le ministère de l'Industrie et du Commerce,
j'aurais probablement des choses à comprendre et je pourrais même
les comprendre, mais pas dans l'industrie touristique.
M. Léger: M. le Président.
M. Maciocia: Ce sont des gens qu'on amène ici. Ce n'est
pas une cargaison qu'on amène ici.
M. Léger: Ce que le député ne semble pas
comprendre - je n'en ferai pas un débat c'est que 60 % du tourisme est
un tourisme d'affaires. Les hommes d'affaires vont aux endroits où les
affaires se font. Je pense que c'est une vérité de La Palice. Si
on a développé toute la terminaison des cargos et de la visite
des hommes d'affaires pour qu'ils fassent des affaires à Toronto, c'est
parce que c'est là que cela se termine, c'est là que se
développe le tourisme d'affaires. Les touristes d'affaires vont à
l'endroit où se font des affaires. Ils sont plus nombreux. C'est la
raison pour laquelle il y a toute une différence entre un avion qui
aurait comme terminus final Montréal et ensuite qui doit
transférer pour aller à Toronto par un autre avion, que de faire
le port d'entrée à Toronto, même s'il arrête. Le
touriste qui reste assis dans l'avion, à Montréal, attend de
repartir pour aller à Toronto; s'il doit descendre à
Montréal pour prendre un autre avion et peut-être faire des
affaires à Montréal avant, c'est toute une différence.
Là, vous avez le port d'entrée à Toronto, c'est cette
décision qui fait que cela développe davantage l'Ontario. Je ne
veux pas en dire plus que cela. Si le député ne voit pas cela,
écoutez, il ne le voit pas. Je ne peux pas en dire plus que cela.
Le Président (M. Blank): C'est inutile. Je pense qu'on en
a assez des déclarations préliminaires. Maintenant, on retourne
au budget et on l'étudiera - comme vous dites -"at large" et on passera
à l'étude détaillée après.
M. Léger: Voilà:
Le Président (M. Blank): D'accord, M. le
député de Viger?
Direction et soutien administratif
M. Maciocia: Pas de problème. M. le ministre, dans le
budget 1985-1986, il y a une augmentation de 2 812 000 $ au poste
fonctionnement-personnel, est-ce que le ministre peut nous dire à quoi
est attribuée cette augmentation?
M. Léger: C'est le traitement, cela?
M. Maciocia: La supercatégorie fonctionnement-personnel, 2
812 000 $.
M. Léger: Entre 16 000 000 $ et 14 000 000 $?
M. Maciocia: Oui, mais au lieu de 66 952 000 $ qu'elle
était en 1984-1985...
M. Légers Entre 66 000 000 $ et 69 000 000 $?
M. Maciocia: C'est cela.
M. Léger: C'est plus compliqué que cela. Dans les
66 000 000 $ de l'année 1984-1985, il y a une dépense qui ne se
voit pas comme telle. Elle est à l'intérieur du... Dans les 35
373 000 $, il y a une dépense de 7 900 000 $ qui était une remise
de capital sur le Palais des congrès. C'est donc dire que l'ancien
budget, si on enlevait cette remise de capital... Le budget comparatif de cette
année est passé de 62 900 000 $ à 69 000 000 $. Il y a
donc une augmentation de 11, 4 % et non une augmentation de seulement 2 % ou 3
%. C'est une augmentation de 11, 4 % parce que, dans les 66 952 000 $, il y a
un montant de remise de capital pour le Palais des congrès, ce qui fait
qu'il n'y en a pas cette année. S'il n'y en a pas cette année,
pour comparer, enlevons les 7 900 000 $ des 66 000 000 $, ce qui fait que le
montant de base est de 62 000 000 $; comparé à 69 000 000 $, il y
a une augmentation de 11, 4 % et non pas juste une augmentation de 2 %.
M. Maciocia: Si on regarde à la page 16, comme je le
disais tantôt, à fonctionnement-personnel, 1. Traitements; 2.
Autres rémunérations; en 1984-1985, c'était 14 023 000 $
et, en 1985-1986, c'est 16 836 000 $.
M. Léger: D'accord. Cela veut dire quoi cela? Il y a eu
une augmentation de 39 postes à la création du ministère
puisqu'il y avait auparavant une direction du tourisme qui avait des services
administratifs communs avec le ministère de l'Industrie et du Commerce.
Il fallait donc, avec un ministère séparé... Je m'excuse,
ce ne sont pas 39 postes, ce sont 49 postes. Il y avait une obligation d'avoir
du personnel autonome au niveau administratif plus certains postes dans
l'organigramme. Donc, cela veut dire que, dans ces 49 postes, il y a 26 postes
nouveaux et 23 postes qui provenaient du ministère de l'Industrie et du
Commerce. Donc, c'est ce qui fait le total, plus une indexation salariale de 2,
7 %.
M. Maciocia: De combien?
M. Léger: Une indexation salariale de 2, 7 %. Vous avez,
à la page 18, je pense, une explication de ce que je viens de dire, une
note explicative, une justification des écarts.
M. Maciocia: D'accord. Lors de l'étude du projet de loi
14, vous vous rappelez sans doute qu'on vous a posé la question à
savoir combien coûtait la création du ministère, depuis le
mois de décembre jusqu'au 31 mars 1985. Vous avez dit qu'elle ne
coûterait pas plus de 2 000 000 $. Est-ce qu'on pourrait savoir,
aujourd'hui, le montant que cela a coûté, du mois de
décembre au 31 mars 1985?
M. Léger: Cela a coûté 500 000 $.
M. Maciocia: Est-ce qu'on pourrait savoir... Est-ce que vous
pouvez ventiler ces 500 000 $? Cela représente quoi?
M. Légers D'accord. On me dit que 100 000 $, c'est pour
les salaires et 400 000 $ c'est pour la direction, le service administratif,
l'aménagement et toute l'implantation physique du ministère.
M. Maciocia: D'accord. 100 000 $ en salaires, c'est cela? 100 000
$ en salaires et 400 000 $ en équipements.
M. Léger: Équipement, direction,
fonctionnement.
M. Maciocia: D'accord. Sûrement qu'il y a une
définition des tâches du personnel du ministère. Est-ce
qu'on pourrait avoir cette définition des tâches du personnel du
ministère?
M. Léger: Voulez-vous dire toute la définition des
tâches: les sous-ministres, les directeurs généraux, etc.
?
M. Maciocia: C'est cela.
M. Léger: Vous voulez qu'on dépose cela? On ne l'a
pas ici, mais on peut vous l'envoyer. Cela pourrait peut-être bien
répondre à votre question si on déposait le plan
d'organisation du ministère.
M. Maciocia: Comment?
M. Léger: Si on déposait le plan d'organisation du
ministère, cela explique toutes ces choses. Cela comprend les
définitions de tâche.
M. Maciocia: Je ne veux pas seulement avoir cela, je voudrais
avoir aussi la définition des tâches.
M. Léger: C'est dans le plan d'organisation du
ministère.
M. Maciocia: Si elle est là-dedans, cela ne nous
dérange...
Le Président (M. Blank): Est-ce qu'on peut déposer
cela au secrétaire de la com-
mission...
M. Léger: D'accord.
Le Président (M. Blank):... pour qu'il en fasse la
distribution à tous les députés?
M. Léger: Je vais vous déposer le plan
d'organisation qui comprend cela.
Relations fédérales-provinciales
M. Maciocia: J'ai une autre question sur les relations
fédérales-provinciales. Je crois que vous avez
déclaré, à un certain moment, quand il y a eu la
réunion à Moncton, que les relations étaient très
harmonieuses entre le gouvernement provincial du Québec et le
gouvernement fédéral. Comment pouvez-vous justifier cette
affirmation quand, par la suite, je crois qu'il y a eu des malentendus -
j'espère que ce sont seulement des malentendus - entre vous et le
ministre du Tourisme fédéral, M. McMillan? Vous vous rappelez
sans doute que le ministre a dit, à un certain moment: Mais, si les
initiatives provinciales à l'étranger entretiennent une image
confuse du Canada qui lutte difficilement contre la concurrence agressive et
bien orchestrée des seules destinations touristiques internationales, en
cette matière, le gouvernement fédéral, qui consacre
déjà 80 % du budget de son programme de commercialisation du
tourisme à la publicité, devrait assumer le leadership dans ce
domaine. Est-ce que vous êtes d'accord avec cette déclaration du
ministre fédéral?
M. Léger: Voulez-vous répéter la fin? Qui
devrait avoir le leadership sur l'international?
M. Maciocia: Qu'en cette matière le gouvernement
fédéral devrait assumer le leadership, a soutenu le ministre.
M. Léger: Quel ministre a dit cela? M. Maciocia: Le
ministre McMillan.
M. Légers II a le droit de dire ce qu'il veut. Mais je peux vous
dire une chose, c'est que la spécificité du Québec, il n'y
a rien de mieux que nous-mêmes pour la présenter parce que, tout
en ayant des relations très harmonieuses personnellement avec le
ministre, sur le plan des personnes, on s'entend très bien... Sur le
plan des politiques, il y a eu au moins une politique sur laquelle on n'est pas
d'accord, c'est l'intrusion du ministre du Tourisme fédéral au
Québec en rencontrant directement, sans nous l'avoir demandé, des
gens qui relèvent directement du ministère du Tourisme comme tel,
alors que nous avions convenu, lors de la conférence de Moncton, que
l'ensemble des politiques des provinces devrait être planifié par
les provinces et que l'image de marque devrait être définie par
les provinces. Nous devions être les maîtres d'oeuvre des
politiques de tourisme sur notre territoire. Donc, sur cet aspect, il y a eu
divergence. Maintenant, le seul autre point où je pourrais dire qu'il y
a eu divergence - il reste qu'il y a une grande harmonie là-dedans - ce
qui nous a quand même frappés, c'est la déclaration dans un
manuel qui a été distribué au Québec par le
ministre fédéral du Tourisme qui semblait dire que cela allait
mal dans l'ensemble du Canada sans faire allusion que le Québec n'avait
pas la même... Il y avait une spécificité
québécoise et la situation du tourisme au Québec
était beaucoup meilleure que celle dans l'ensemble du Canada et,
là-dessus, on n'était pas d'accord qu'on englobe l'ensemble du
Canada, incluant le Québec, comme si cela était partout pareil.
C'étaient à peu près les deux seuls points de divergence
et on l'a dit.
M. Maciocia: Si j'ai bien compris, vous avez dit que le ministre
fédéral du Tourisme a rencontré les intervenants du
domaine touristique du Québec sans vous en parler et,
deuxièmement, disons que vous n'êtes pas d'accord avec
l'affirmation que le gouvernement fédéral devrait assumer le
leadership dans ce domaine.
M. Léger: Non, ce que j'ai dit, c'est l'affirmation du
ministre fédéral que le tourisme allait mal dans l'ensemble du
Canada sans faire la différenciation du Québec, à savoir
qu'il y a une spécificité bien différente et qu'il y a des
résultats touristiques au Québec qui sont beaucoup meilleurs que
ce qu'il disait. Il affirmait cela dans le même volume où il
disait que les statistiques sur lesquelles il se basait pour affirmer cela,
dans un paragraphe plus loin, n'étaient pas fiables parce qu'elles
n'étaient pas adéquates et complètes. Donc, on se basait
là-dessus pour affirmer une chose qui, pour moi, nuit au tourisme. Je
n'étais pas d'accord avec cette affirmation. C'est une des choses.
L'autre point sur lequel on n'était pas d'accord, c'est le fait
que les dix ministres du Tourisme des dix provinces avaient convenu avec le
ministre fédéral du Tourisme qu'il y aurait une consultation
entre les dix provinces et le fédéral avant de déposer le
document en question du ministre fédéral du Tourisme et que ce
document était distribué à travers les provinces. Les dix
ministres du Tourisme des dix provinces n'étaient pas d'accord
là-dessus, encore moins le Québec. (17 h 45)
M. Maciocia: Mais, justement, je vous ai posé la question
au début. Vous avez affirmé à Moncton que tout allait
bien.
L'harmonie complète régnait entre le gouvernement
fédéral et les dix provinces.
M. Léger: C'est à ce moment-là...
M. Maciocia: Seulement quelques mois après, même
pas, vous m'affirmez aujourd'hui que le gouvernement fédéral, de
son initiative, à l'insu des dix provinces, a publié un volume
dans lequel il prend des positions sans que les provinces soient au courant.
Pourquoi avez-vous dit, à ce moment-là, qu'il y avait une
harmonie complète entre le gouvernement fédéral et les
provinces?
M. Léger: Le député mélange, dans le
temps, les deux événements. À Moncton, c'était
avant que le ministre fédéral publie son texte. D'ailleurs, c'est
là qu'il nous avait dit qu'il nous enverrait des coptes de son texte
avant de le publier, pour qu'on puisse avoir une rencontre et déterminer
ensemble l'harmonisation de nos politiques provinciales avec ce que lui peut
faire sur le plan fédéral. Plutôt que d'être conforme
à cela, il a distribué son texte avant dans toutes les provinces.
C'est pour cela que les dix ministres provinciaux ne sont pas heureux de cette
initiative.
M. Maciocia: Est-ce que vous ne croyez pas que c'était
déjà prévu avant? Ma question plus précise est
celle-ci: Est-ce que vous êtes d'accord pour que le gouvernement
fédéral assume le leadership dans ce domaine?
M. Léger: Absolument pas.
Le Président (M. Blank): M. le député de
Beauharnois...
M. Léger; II a une responsabilité, mais certainement pas
un leadership là-dedans parce qu'on a même convenu - et le
fédéral a accepté l'idée - qu'il fallait revenir
aux méthodes que le Québec prenait pour attirer les touristes
étrangers selon la destination et selon les segments de marché,
de façon qu'on attire les gens par le ski, par la chasse et la
pêche, sur des choses à voir et à faire et non pas sur
l'ensemble du Canada ou l'ensemble du Québec, plutôt sur des
segments qui font que la destination du tourisme doit être basée
sur un attrait touristique comme tel et non pas sur une publicité
générale. En partant de cela, le fédéral a convenu
qu'il fallait y aller de cette façon, selon un attrait touristique
basé sur une image de marque, que le Québec peut avoir ou que le
Manitoba ou l'Alberta peut avoir.
Le leadership, qu'est-ce que cela veut dire? Cela veut dire qu'il doit y
avoir une responsabilité provinciale d'abord, parce que chaque province
a son image de marque à présenter et sa
spécificité, comme le fait qu'au Québec nous avons cette
différence qui est un attrait touristique majeur pour les
étrangers qui viennent au Canada; c'est de savoir que le Québec
est peut-être la petite Europe qu'on a à une heure d'avion de New
York, de Boston ou de Chicago. Pour le reste du Canada, il y a d'autres
attraits touristiques différents et c'est sur ces segments d'attraction
touristique qu'on doit mettre l'accent. Le fédéral est d'accord
là-dessus et il s'en vient dans ce sens. De là à dire
qu'il prenne le leadership, je pense que c'est une responsabilité
d'abord provinciale avant fédérale. On doit plutôt
harmoniser des politiques au fédéral qui deviennent un soutien et
un complément aux politiques provinciales.
M. Maciocia: Comment justifiez-vous, après la
conférence de Moncton, qui a eu lieu seulement quelques semaines
avant...
M. Léger: Non, trois mois.
M. Maciocia:... la prise de position du ministre
fédéral qui dit que c'est le gouvernement fédéral
qui devrait assumer le leadership dans le domaine de la promotion
touristique?
M. Léger: Cela vous surprend vous aussi? C'est pour cela
que j'ai été surpris et choqué que, trois mois
après, il fasse le contraire de ce qu'il nous avait dit.
M. Maciocia: Cela me surprend et cela me fait poser la question
de savoir si vraiment il y avait consensus, à Moncton.
M. Léger: Oui, il y avait une résolution unanime
votée par les dix ministres des dix provinces pour que les provinces
soient les maîtres d'oeuvre de la politique touristique dans leur
province, avec des ententes avec le fédéral pour chacune des
provinces et c'est cela que nous avons signé par la suite: 100 000 000 $
d'ententes fédérales- provinciales pour le Québec, 44 000
000 $ avec l'Ontario, 30 000 000 $ avec la Saskatchewan et d'autres avec le
Nouveau-Brunswick.
M. Maciocia: A propos de l'entente, est-ce qu'on pourrait avoir,
justement, une copie de cette entente qui a été signée
entre le gouvernement fédéral...
M. Léger: Je pense que c'est public. Il y a moyen de vous
envoyer des copies de cela, d'accord.
Le Président (M. Blank): M. le député de
Beauharnois.
Promotion et développement
M. Lavigne: M. le Président, très
brièvement, je voudrais m'adresser au
ministre. À partir de la page 16 de son mémoire, les notes
explicatives, on voit que, pour ce qui est du soutien financier, de
l'organisation et de la tenue d'événements constituant des
attractions touristiques et du fonctionnement de divers organismes, on avait,
en 1984-1985, un budget de 1 157 000 $ et, en 1985-1986, c'est passé
à 1 852 000 $; donc, on voit une légère augmentation. Je
tiens à vous remercier pour avoir contribué financièrement
à un événement majeur dans le comté de Beauharnois
qui s'appelle les Régates de Valleyfield. C'est connu, c'est un
événement qui en est à son quarantième
anniversaire, cette année. Si j'interviens à ce moment-ci, je ne
voudrais pas en faire seulement une critique négative, parce qu'on a
bien apprécié, dans le passé, les subventions qui viennent
de ce morceau de budget, sauf que je voudrais vous poser la question a savoir
quels sont les critères qui vont faire que vous donnerez plus à
un organisme de ce genre qu'à un autre? On pense, par exemple, au Grand
Prix de Trois-Rivières, de Montréal, à la Traversée
du lac Saint-Jean, aux Régates de Valleyfield.
On se souvient d'abord que dans ce dernier cas, c'est un organisme qui
existe depuis fort longtemps, qui a fait connaître Valleyfield et sa
région immédiate et aussi le Québec à
l'étranger parce qu'on sait qu'il y a plusieurs coureurs
américains et même européens qui viennent à cet
événement. Il y a au-delà de 125 000 personnes qui
assistent à l'événement chaque année. Je ne le dis
pas de façon négative; on est fier d'avoir eu les 16 000 $ que
vous nous avez donnés l'an passé, mais, quand on compare avec
d'autres événements, on trouve que ce n'est pas suffisant si on
tient compte de l'ampleur de l'événement, de l'importance de cet
événement.
Je pense qu'en dehors de l'événement il y a aussi
là une promotion touristique à faire pour le Québec. C'est
une bonne occasion de faire venir chez nous les étrangers et de les
garder ici. Je pense que le ministère devrait peut-être davantage
augmenter l'aide financière qu'il octroie actuellement à
l'événement des Régates de Valleyfield.
J'ai de la difficulté à voir, parce que j'ai fait sortir
les montants que vous accordiez aux autres organismes comparables, semblables.
Il y a des montants beaucoup plus gros qui sont donnés à d'autres
événements comparables et je me demande à partir de
quoi... Je vous invite, évidemment, au nom de tous les gens de mon
comté, de la région et de l'ensemble des Québécois,
à peut-être augmenter cette subvention.
M. Léger: C'est sûr que, quand on voit le Carnaval
de Québec comparé avec la Traversée internationale du lac
Saint-Jean, qui est une chose importante aussi, il y a des montants
différents. C'est basé, je pense, sur certains critères
qu'on peut appeler l'importance touristique, la visibilité
étrangère - quand on dit "étrangère", c'est combien
de gens de l'extérieur vont être attirés par tel
événement - et aussi le degré de participation et la
contribution du milieu.
On a toujours dit que c'est le milieu, le domaine privé qui doit
investir et que le domaine public se doit d'être un soutien. Autrement
dit, le moteur, c'est l'entreprise privée et la bougie d'allumage peut
être le gouvernement. Donc, si un milieu décide d'investir
davantage, il peut avoir une aide gouvernementale plus grosse.
Il y a toutes sortes de critères, comme l'importance touristique,
la visibilité étrangère, la contribution du milieu qui
s'implique, la durée de l'événement et les
retombées touristiques qu'il peut y avoir pour l'avenir.
M. Lavigne: Cela va.
Le Président (M. Blank): M. le député
d'Abitibi-Est.
M. Bordeleau: M. le Président, j'aurais une petite
question pour le ministre. Je regardais dans le document qu'on a, mais je ne
trouve rien là-dessus. Je voudrais demander au ministre s'il existe un
programme ou s'il risque d'en exister un prochainement, s'il n'y en a pas
actuellement, sur les études de faisabilité et de
rentabilité de certains équipements touristiques où on
pourrait vraiment définir... Il y a des gens qui ont des projets - il y
a déjà des équipements qui existent - mais qui n'ont pas
l'argent nécessaire pour investir beaucoup sans savoir si cela va
être rentable un jour ou s'il y a des possibilités. Est-ce qu'il y
a de l'aide qui pourrait venir du ministère là-dessus?
M. Léger: Oui. Je pense que c'est une question importante
parce qu'il y a deux étapes à ce que le député
mentionne. Nous avons un budget d'environ 1 000 000 $ qui touche l'aspect plan
de développement touristique, ce qui fait que les ATR, entre autres, qui
sont les maîtres d'oeuvre du développement touristique de leur
territoire, sont aidées par le gouvernement du Québec pour
préparer un plan de développement touristique pour le milieu.
C'est là qu'on peut définir l'image de marque de la
région, qu'on peut définir aussi quelles devraient être les
sommes d'argent affectées à certains aspects faibles du milieu
touristique. Par exemple: Est-ce qu'il manque des chambres? Est-ce qu'il y a
suffisamment d'attractions touristiques? Est-ce qu'on devrait souligner
davantage certains attraits
touristiques pour que les touristes viennent plus nombreux dans la
région? Est-ce qu'on devrait mettre l'accent sur la restauration? Est-ce
qu'on devrait mettre l'accent sur différents aspects particuliers du
développement touristique?
C'est le plan de développement qui met cela de l'avant. Par la
suite, quand ce plan a été adopté par le milieu,
normalement, habituellement, c'est une firme qui fait cette étude pour
le milieu; quand on a les données de base de ce plan de
développement, par la suite, il y a des entreprises privées qui
décident de dire: On va investir, puisque cela fait partie d'un plan
global, dans un hôtel dans ce milieu. À ce moment, avant
d'investir, nous avons aussi, dans notre budget de 1 000 000 $, ce qu'on
appelle des études de faisabilité, lesquelles permettent de
déterminer comment devrait se faire cet investissement, comment cet
hôtel devrait être construit, à quel emplacement, quelles
sortes de services on devrait offrir correspondant aux besoins qui ressortent
de ce plan de développement touristique.
Par la suite, il y a aussi, en dehors du budget de 1 000 000 $ -
là, on parle du plan -de développement, des études de
faisabilité - il y a aussi une aide au développement des
entreprises qui décident d'investir. Cela vient dans le crédit
touristique, où il peut y avoir jusqu'à 30 % des sommes investies
qui peuvent être fournies par le gouvernement. Quand cela touche le ski,
cela va jusqu'à 50 %. Exemple, on peut décider, pour une
montagne, d'avoir des canons à neige. Cela peut aller jusqu'à 50
% d'investissements du gouvernement du Québec avec une entreprise
privée dans ce domaine, comme cela peut être pour d'autres aspects
que l'entreprise privée peut vouloir mettre de l'avant avec l'aide
gouvernementale par le crédit touristique, qui peut être une aide
de prise en charge de l'intérêt, qui peut être une
subvention, qui peut être l'assurance que les taux d'intérêt
pour tel prêt ne dépasseront pas tel montant. Ce sont toutes des
mesures qui relèvent du crédit touristique; elles sont
très en demande dans le milieu de l'industrie touristique.
M, Bordeleau: Mais vous parlez toujours d'entreprises
privées. Est-ce que cela pourrait s'appliquer aussi, toujours en ce qui
concerne les études de faisabilité, à l'entreprise
publique? Je pense à l'équipement...
M. Léger: Oui, comme une municipalité, etc.,
oui.
M,. Bordeleau: D'accord. Merci.
M. Maciocia: Pour enchaîner dans le même sens, quels
sont les critères sur lesquels ils se basent - le gouvernement et le
ministère - pour octroyer des subventions ou des prêts à
des entreprises privées?
M. Léger: Pour les subventions et les prêts, c'est
la SOI qui le fait. Mais, auparavant, le ministère du Tourisme
établit la pertinence touristique du projet, première
étape. Si on découvre que ce projet qui nous est
présenté est pertinent sur le plan touristique et qu'il peut
aller de l'avant, par la suite, il y a une recommandation à la SDI
venant du ministère. Là, la SDI va regarder l'aspect financier de
l'entreprise. Ensuite, il y a une acceptation à un degré, qui est
évalué par des spécialistes financiers, maximum de 30 %,
à l'exception du ski qui peut aller jusqu'à 50 %. Mais quand cela
va jusqu'à un maximum de 30 %, il peut être accordé une
note de 23 %, 24 %, 26 %; c'est sur cette note qu'est établi le montant,
basé sur la demande qui nous est faite.
M. Maciocia: Mais, justement, sur quoi est basée l'analyse
financière? Sur quoi la SDI se base? Qu'est-ce qu'elle demande à
l'entreprise privée pour faire une analyse financière, pour lui
octroyer un prêt ou une subvention?
M. Léger: II y a ses états financiers, son
bilan...
Le Président (M. Blank): M. le ministre, je ne veux pas
vous interrompre, mais les cloches sonnent actuellement.
M. Léger: Les clocles!
Le Président (M. Blank): Les cloches sonnent parce qu'il y
a un vote en Chambre et, également, il est 18 heures. Mais, en ayant le
consentement, je pense qu'on veut terminer ceci... Donc, après le vote,
on revient ici; avec le consentement, on va terminer. D'accord?
Une voix: Combien de temps, à peu près?
Le Président (M. Blank): Cinq minutes après le
vote. On suspend jusqu'à cinq minutes...
M. Léger; Est-ce qu'on peut éviter le vote et être
parrainés tous les trois ici, rester ici et ne pas voter?
M. Maciocia: Non.
Le Président (M. Blank): Pas de parrainage!
M. Léger: Deux contre un, cela ne va pas!
Le Président (M. Blank): On suspend la séance
jusqu'à cinq minutes après le vote.
(Suspension de la séance à 17 h 59)
(Reprise à 18 h 27)
Le Président (M. Blank): A l'ordre, s'il vous plaît!
La commission de l'économie et du travail reprend ses travaux. M. le
député de Viger.
M. Maciocia: Merci, M. le Président. Je crois avoir
déjà posé une question au ministre sur les critères
de la SDI. Le ministre devait me répondre, mais à ce
moment-là, le président a dit qu'un vote avait été
appelé. Pouvez-vous détailler les critères que la SOI
exige pour l'octroi d'une subvention ou d'un prêt?
M. Léger: Concernant la SDI, les critères sont:
l'analyse de l'état financier, l'état de la concurrence de cette
entreprise avec d'autres, l'équipe de direction ainsi que le ratio
dette-équité qui doit être inférieur à quatre
pour un. Ce sont les quatre critères de base de la SDI.
M. Maciocia: L'analyse financière de la personne ou de la
compagnie qui fait la demande? C'est cela?
M. Léger: C'est cela.
M. Maciocia: L'analyse fait voir si la compagnie est solvable,
quel profit elle a fait l'année auparavant. C'est une analyse comme en
fait n'importe quelle autre compagnie prêteuse, que ce soit une banque ou
une caisse populaire. À ce moment-ci je suis obligé de vous poser
une question que j'ai posée en Chambre. Comment le gouvernement a-t-il
pu prêter 600 000 $ pour l'achat de l'hôtel Chamard à
Pointe-au-Pic quand les compagnies prêteuses, après analyse du
dossier, voulaient prêter un maximum de 200 000 $? Comment se fait-il
qu'après que les banques aient dit que le maximum qu'elles pouvaient
prêter était 200 000 $, tout de suite après le gouvernement
arrive avec un prêt de 600 000 $ et, par hasard, je ne sais pas trop les
circonstances, quelques semaines seulement après le prêt
octroyé par la SDI, la personne en question fasse faillite?
M. Léger: M. le Président, concernant cette
entreprise, en février 1980 on a autorisé une aide
financière de 655 000 $ à cette entreprise pour qu'elle fasse
l'acquisition et la rénovation de la maison Chamard, située
à quelques kilomètres de l'Auberge des 3 Canards. Toutefois, les
coûts de rénovation prévus furent largement
dépassés, ce qui entraîna une détérioration
importante du fonds de roulement de l'entreprise. Depuis, la saison touristique
estivale de 1980 fut désastreuse, ce qui amena l'entreprise à
nous remettre les actifs qui nous étaient engagés au début
d'avril 1981. Rappelons qu'à la demande de l'entreprise, le prêt
autorisé de 655 000 $ avait été diminué de 50 000 $
pour s'établir à 605 000 $. Au moment de la prise de possession,
nous avions encaissé un versement de capital de 7500 $ versus des
déboursés en capital de 531 122 $.
Les détails de notre créance s'établissaient donc
comme suit: Déboursés. Le solde en capital: 523 622 $}
arrérages d'intérêt au 15 mai 1981: 44 111, 49 $;
remboursement de créances prioritaires: 298 753, 86 $; frais de prise de
possession et honoraires de gestion intérimaire: 91 207, 35 $, pour un
total de 957 694, 80 $.
Recettes. La vente de l'Auberge des 3 Canards a rapporté 496 000
$; la vente d'un camp de pêche: 27 738, 06 $; la vente de la maison
Chamard: 300 000 $ et revenu net des opérations des actifs des autres
revenus: 25 956, 74 $, pour un total de recettes de 849 694, 80 $. Alors, si on
le soustrait du déboursé 957 694 $, cela fait un excédent
des déboursés sur les recettes de 108 000 $. Nos garanties
matérielles étant épuisées, la SDI doit donc
encourir une perte de 108 000 $ puisque nos recours contre le principal
actionnaire, qui s'était porté caution pour 200 000 $, ne peuvent
être exercés, ce dernier ayant fait une faillite personnelle au
début de 1982. Là-dessus, je dois dire que c'est un cas et que
depuis le 1er janvier 1980 jusqu'au 31 mars 1985, le mois passé, c'est
un total de 327 entreprises qui ont été aidées, avec le
crédit touristique, pour 220 000 000 $ d'investissements et une
subvention totale de 60 600 000 $ d'aide de la SDI. Donc, sur 327 entreprises,
il y a eu 13 faillites en cinq ans, ce qui équivaut à 4 %. Je
pense que c'est normal que dans des opérations financières, il y
ait des succès -il y a eu 314 succès - et des faillites - 13
faillites - ce qui équivaut à 4 % en cinq ans. Je pense que la
performance est quand même assez bonne. Le cas que vous avez
mentionné, je pense que vous avez tous les détails au Journal des
débats maintenant.
M. Maciocia: J'ai compris très bien la question que vous
venez de soulever: qu'il y a 327 entreprises qui ont eu des subventions de 60
000 000 $ pour un investissement d'environ 200 000 000 $. Ce n'est pas cela la
question que je veux vous poser. C'était exactement: Comment se fait-il
que la SDI -je crois qu'elle était au courant; elle aurait dû
être au courant si elle a fait la même analyse qui a
été faite par les compagnies prêteuses qui arrivaient
à un maximum de 200 000 $ de prêt pour l'achat de
l'hôtel
Chamard - arrive en faisant une analyse comme vous avez dit
tantôt, une analyse financière de la compagnie, de l'individu, et
prête un montant de 600 000 $?
M. Léger: Remarquez que ce sont des prêts de dernier
recours pour la SDI. Il ne faut pas oublier la petite phrase que j'ai dite
tantôt: le principal actionnaire qui s'était porté caution
pour 200 000 $, ses garanties matérielles étaient
épuisées, ayant fait une faillite personnelle au début de
1982. C'est pour cela qu'il y a eu une perte de 108 000 $. Je veux dire... On
ne peut pas en pleurer plus que cela. C'était fait normalement. Cela a
été malheureusement une perte, mais il faut des pertes de temps
en temps. Cela ne peut pas être 100 % au bâton. Il n'y a personne
qui a une moyenne au bâton de 1000.
M. Maciocia: Est-ce que la SDI ne s'était pas posé
la question à savoir pourquoi les autres compagnies, les banques, en
particulier, ne voulaient pas prêter plus de 200 000 $?
M. Léger: Le rôle de la SDI, c'est quand même
de prendre certains risques. Les institutions prêteuses, telles les
banques ont aussi de tels problèmes. La SDI est là pour aider
comme dernier recours. Cela s'est passé en 1980, cela fait longtemps. On
n'était pas là ni l'un ni l'autre.
M. Maciocia: Pardon?
M. Léger: On n'était pas là ni l'un ni
l'autre dans ce temps-là.
M. Maciocia: Vous n'étiez pas là?
M. Léger: Je n'étais pas là dans ce domaine,
en tout cas.
M. Maciocia: Ah! Dans ce domaine-là. Mais, vous
étiez là en tant que gouvernement.
M. Léger: Ah oui! La SDI, c'est une entreprise
paragouvernementale.
Divers
M. Maciocia: Si on veut revenir aux questions sur la page...
Combien y a-t-il actuellement, à l'intérieur du ministère,
d'agents d'information?
M. Léger: Trois.
M. Maciocia: Trois. Est-ce qu'on pourrait savoir qui est le
directeur du
Service des communications au ministère actuellement?
M. Léger: Quel quoi?
M. Maciocia: Le directeur des communications.
M. Léger: Le directeur? C'est M. Denis Vincent.
M. Maciocia: Quel est son classement?
M. Léger: Son quoi?
M. Maciocia: Classement.
M. Léger: Professionnel.
M. Maciocia: Aussi la description des fonctions du directeur et
du directeur adjoint. Est-ce qu'il y a un directeur adjoint?
M. Léger: Non.
M. Maciocia: II n'y a pas de directeur adjoint.
M. Léger: II n'y a pas de directeur adjoint, non. Ils sont
trois. Ils sont habiles, mais ils sont juste trois.
M. Maciocia: Quel est le coût total pour le fonctionnement
de la Direction des communications?
M. Léger: Voulez-vous poser une autre question en
attendant, pendant qu'on fouille?
M. Maciocia: Oui. Combien y a-t-il d'attachés politiques
qui s'occupent des communications dans le cabinet du ministère du
Tourisme?
M. Léger: II y en a un.
M. Maciocia: II y en a un. On sait que dans tous les
ministères il y a un répondant à la condition
féminine. C'est un engagement, je crois, de la part du gouvernement.
Est-ce qu'il y en a un au ministère du Tourisme?
M. Léger: II y en a une.
M. Maciocia: II y en a une.
M. Léger: Oui, c'est Lorraine Martin. Au cabinet, vous
parlez?
M. Maciocia: Au cabinet, oui.
M. Léger: Au cabinet, c'est Lorraine Martin.
M. Maciocia: Dans la politique du gouvernement, chaque
ministère doit déposer un plan d'action à l'égard
des femmes. Est-ce que le ministère, du Tourisme s'en est
doté d'un et peut-il le déposer? M. Léger: Cela
s'en vient. M. Maciocia: Quand?
M. Léger: Le plus vite possible. Le ministère
commence à prendre son envol, alors on va lui donner la chance de faire
ses preuves. On est rendu là, mais je ne peux pas vous faire de promesse
tout de suite.
M. Maciocia: Est-ce que vous allez le déposer avant la fin
de la session, l'ajournement de la session?
M. Léger: Je douterais fort qu'on ait le temps d'ici la
fin de la session, mais cela va être le plus tôt possible.
M. Maciocia: II reste encore un mois et demi.
M. Léger: Je ne veux pas prendre d'engagement sans
être certain de le tenir. Je tiens mes promesses.
M. Maciocia: Dans les études et les sondages
effectués par et à la demande du ministère depuis le 1er
janvier 1984, on retrouve une enquête au montant de 34 842 $
réalisée par l'Institut québécois d'opinion
publique auprès des touristes américains et ontariens et, enfin,
un voyage d'agrément au Québec au cours de l'été
1983. Plus loin, pour la même étude réalisée par la
même compagnie, on s'aperçoit qu'il y a un coût
supplémentaire évalué à 4842 $. A quoi
attribue-t-on ce dernier montant?
M. Léger: On me dit que c'est un traitement spécial
de croisé des nouvelles données, des tableaux.
M. Maciocia: Ce n'était pas prévu avant?
M. Léger: Cela a l'air que non. C'est un domaine
très spécialisé quand même.
M. Maciocia: Pourriez-vous déposer l'étude? Est-ce
qu'on pourrait avoir une copie...
M. Léger: Les résultats de l'étude?
M. Maciocia: Oui. Les résultats, les questions, tout.
M. Léger: On peut vous les donner tout de suite, ils sont
ici. On vous les a déjà transmis, me dit-on. Si vous en voulez
une autre copie, je peux vous en donner une autre.
M. Maciocia: On ne les a pas reçus.
M. Léger: C'était bleu, peut-être que vous ne
l'avez pas vu.
M. Maciocia: Je sais que c'est bleu, M. le ministre. Cela va
changer bientôt.
M. Léger: En voulez-vous un rouge?
M. Maciocia: Dans les contrats de services...
M. Léger: Pour répondre à la question de
tantôt qu'on a laissée en suspens, le directeur des communications
a un budget de 215 000 $.
M. Maciocia: 215 000 $, d'accord. Dans les contrats de services
professionnels inférieurs à 25 000 $ octroyés depuis le
1er avril 1984, il y est inscrit un stage de perfectionnement en
pâtisserie et chocolaterie au coût de 571, 55 $.
M. Léger: 571 $?
M. Maciocia: 571 $ oui. Le ministre peut-il nous dire qui s'est
rendu, dans quel but et pourquoi? Cela me semble un peu étrange, la
pâtisserie et la chocolaterie. Probablement que c'est un voyage à
Paris.
M. Bordeleau:... voyage à Paris.
M. Maciocia: Non, mais pour aller pour la pâtisserie. Cela
veut dire qu'on n'en a pas ici au Québec, on n'est pas
équipé pour cela. Est-ce qu'on pourrait connaître le nom et
pourquoi?
M. Léger: On me dit que c'est un professeur de
pâtisserie qui a suivi un cours de perfectionnement à
l'école Le Nôtre à Paris, et le cours était gratuit,
excepté le billet d'avion.
M. Maciocia: Quel est son nom?
M. Léger: Son nom est Michel Besnier.
M. Maciocia: Est-ce un professeur de l'Institut de tourisme et
d'hôtellerie du Québec ou quoi?
M. Léger: C'est un professeur régulier permanent de
l'Institut de tourisme et d'hôtellerie du Québec.
M. Maciocia: Puis-je poser la question? Les raisons pour
lesquelles il est allé là-bas, est-ce pour des cours de
pâtisserie et de chocolaterie?
M. Léger: Ce sont des cours de chocolaterie. Le cours
était gratuit, il s'agissait de payer le prix de l'avion. C'est pour le
perfectionner.
M. Maciocia: C'est dans le but de...
M. Léger: C'est pour le perfectionnement de ses cours.
M. Maciocia: D'accord.
M. Léger: On me dit que c'est prévu aussi dans les
conventions collectives.
M. Maciocia: Ah oui!
M. Léger: C'est le cours de perfectionnement des
mattres.
M. Maciocia: Sur le même thème, on voit un contrat
de 574 000, 62 $ qui a été accordé à Corlab pour le
développement des films? Je ne sais pas ce que c'est. Est-ce que le
ministre peut nous dire pourquoi ce contrat a été
accordé?
M. Léger: On me dit que c'est une compagnie qui
développe les films pour le centre audiovisuel de l'Institut de tourisme
et d'hôtellerie du Québec.
M. Maciocia: À quoi cela sert-il?
M. Léger: Pour le matériel pédagogique de
l'Institut de tourisme et d'hôtellerie du Québec.
M. Maciocia: Du matériel pédagogique?
M. Léger: De l'Institut de tourisme et d'hôtellerie
du Québec.
M. Maciocia: II fait des films?
M. Léger: Oui, c'est le développement de films.
Dans le matériel pédagogique il y a des films, cela a
été le coût pour le développement des films: Des
films, des photos, etc.
M. Maciocia: Est-ce une compagnie privée?
M. Léger: On me dit que c'est une compagnie
spécialisée.
M. Maciocia: Toujours dans le même poste et sous le
même thème, il y a un montant de 3756 $ qui a été
accordé à la firme Sécurité Desjardins Ltée
pour le transport des sommes d'argent par véhicule blindé. Le
ministre peut-il nous dire d'où provenait cet argent et pourquoi a-t-on
assuré son transport par véhicule blindé et à qui
cet argent était-il destiné? Cela me semble un peu
étrange.
M. Léger: C'est une compagnie qui s'occupe, tous les
jours, de faire la sécurité et le transport des
dépôts de l'Institut de tourisme et d'hôtellerie du
Québec à la banque.
M. Maciocia: Par année? Est-ce un contrat annuel?
M. Léger: C'est un contrat annuel.
M. Maciocia: Sous le même thème, on peut lire qu'une
session de formation a été dispensée les 29 et 30 novembre
1984 et le 1er décembre 1984 au cégep
François-Xavier-Garneau. À qui cette session était-elle
destinée et quel était son but?
M. Léger: À quelle page?
M. Maciocia: C'est à la page 26.
M. Léger: À la page 26. Ce n'est pas l'Institut de
tourisme et d'hôtellerie du Québec. Ce sont des cours de
bureautique pour les secrétaires. C'est pour le personnel de bureau du
ministère.
M. Maciocia: C'est un cours de bureautique pour les
secrétaires.
M. Léger: Ce sont des cours de bureautique pour les
secrétaires du ministère pour les traitements de texte.
M. Maciocia: Est-ce souvent cela, est-ce la première fois,
ou est-ce que cela a été la seule fois?
M. Léger: À mesure qu'on entre la bureautique, cela
va être utilisé beaucoup plus à l'avenir pour former le
personnel qui n'est pas prêt pour cela.
M. Maciocia: Est-ce parce qu'il y a eu un nouveau
ministère ou quoi?
M. Léger: Non. C'est l'introduction de la bureautique qui
se fait un peu partout maintenant et il faut former le personnel en
conséquence, parce que les machines sont plus perfectionnées.
Quelqu'un qui arriverait après deux ans d'absence s'apercevrait que tout
le système change et il faut qu'il s'adapte à cela, cela prend
une formation.
M. Maciocia: Est-ce qu'il y aura d'autres cours comme cela?
M. Léger: Oui, il va y en avoir d'autres.
M. Maciocia: Serait-il possible que le ministre dépose
l'étude sur l'implantation des centres d'accueil et de renseignement
international de Montréal et de la Maison des jeunes du
Québec?
M. Léger: Pas aujourd'hui, parce qu'on
est en pleine discussion avec la ville de Montréal.
L'étude est en cours de toute façon et il y a des
décisions qui devront être prises par la ville de Montréal
parce qu'elle va en être le maître d'oeuvre. Donc, l'étude
ne peut pas être déposée parce qu'elle n'est pas
terminée mais quand elle va être terminée, il y aura moyen
de vous en envoyer une copie.
M. Maciocia: Dans quel délai - plus ou moins -
prévoyez-vous que l'étude sera terminée?
M. Léger: Je pense qu'elle devrait être
terminée dans la première dizaine de juin.
M. Maciocia: Ainsi, on pourrait avoir cela avant l'ajournement de
la session.
M. Léger: Avant la fin, je pense que oui. Sans prendre
d'engagement formel, je pense que oui.
Les subventions aux ATR
M. Maciocia: Quel est le processus par lequel les subventions
sont accordées aux ATR?
M. Léger: J'en ai parlé tantôt, c'est
basé sur un montant de base de 45 000 $ par ATR plus 40 % de
contribution du milieu. Le milieu investit 60 %, nous investissons l'autre 40 %
jusqu'à concurrence d'un maximum de 70 000 $, plus un montant de 10 000
$ supplémentaire de développement. C'est donc dire 10 000 $ pour
le développement, 45 000 $ de base et un maximum de 70 000 $ pour faire
115 000 $ et 10 000 $ pour faire 125 000 $. (18 h 45)
M. Maciocia: Cela veut dire que le maximum est 125 000 $ par
ATR?
M. Léger: Oui, c'est comme soutien financier. Votre
question est sur le soutien financier. Mais il faut ajouter à cela aussi
l'aide à l'édition, le système manuel de
réservations, les brochures régionales, les programmes ad hoc sur
la politique d'un plan de développement. Il y a aussi autre chose, une
étude en cours auprès des ATR par une firme privée pour
améliorer leur situation. Cela répond exactement à la
préoccupation qu'il y a derrière la tête du
député qui ne l'a pas dit encore. Comment peut-on aider ceux qui
ont besoin de plus? Est-ce qu'actuellement les formes d'aide sont suffisantes
pour eux? C'est pour cela qu'on a fait une étude qui doit être
déposée dès la semaine prochaine, je pense, pour
évaluer les besoins réels des ATR. A ce moment-là, on
pourra établir une politique pour leur donner l'aide selon les besoins
et l'efficacité de leur fonctionnement.
M. Maciocia: Toujours pour les ATR, est-ce qu'on pourrait avoir
la liste de toutes les subventions, que ce soit dans n'importe quel cadre,
accordées aux ATR pour 1984-1985?
M. Léger: Je peux vous déposer la feuille, je l'ai
ici. Vous avez les cinq colonnes précises et ensuite les projets ad hoc;
cela vient indépendamment des cas.
M. Maciocia: Bien, vous avez aussi les projets ad hoc
là-dedans.
M. Léger: Oui, il sont inclus là-dedans, vous
l'avez sur la feuille. Vous avez quatre colonnes de projets, trois ad hoc, un
qui est le support de base et la cinquième qui est le total.
M. Maciocia: Vous les avez article par article.
M. Léger: Tout est détaillé là.
M. Maciocia: D'accordI Tout est détaillé, c'est
ça.
M. Léger: C'est ça, c'est détaillé
par ATR et par projet.
M. Maciocia: D'accord. Est-ce que vous avez aussi - je ne sais
pas, c'est pour cela que je pose la question - la demande de subvention des ATR
pour 1985-1986 parce que là c'est pour 1984-1985, c'est ça?
Est-ce que vous avez la demande des ATR pour 1985-1986?
M. Léger: On ne les a pas actuellement, mais cela va
dépendre des conclusions de l'étude qu'on fait sur les besoins
des ATR, sur leur efficacité, sur leur fonctionnement. Donc basé
là-dessus, il y aura des réponses à ces besoins.
M. Maciocia: Oui, mais est-ce qu'il y a eu des demandes de la
part des ATR pour l'année financière 1985-1986?
M. Léger: II y a les demandes statutaires que je viens de
vous mentionner plus les projets ad hoc et, après cela, ce sera la
conclusion de cette étude qui va nous permettre de dire si on doit
augmenter les demandes.
M. Maciocia: Ce que vous m'avez dit, c'est que les subventions
ont été données par le gouvernement. Je vous pose la
question: Y a-t-il eu des demandes pour 1985-1986? La demande peut être
différente de la subvention.
M. Léger: Elles ont envoyé leur formulaire
régulier. Mais comme la politique
est basée sur un soutien financier qui est bien normalisé,
ce ne serait que cela, si on ne tenait pas compte des conséquences de
l'étude qui déterminera si on est dans la bonne voie ou s'il faut
apporter un soutien différent ou plus gros.
M. Maciocia: Est-ce que vous avez donné aussi pour la
promotion aux ATR?
M Léger: Dans la promotion, il y a indirectement la
publicité coopérative qui provient du milieu des ATR, mais ce ne
n'est pas directement aux ATR, c'est aux entreprises qui oeuvrent à
l'intérieur du territoire des ATR.
M. Maciocia: Vous n'en donnez pas directement aux ATR.
M. Léger: La vocation des ATR est beaucoup plus celle
d'une sorte de coordinatrice des entreprises privées à
l'intérieur des territoires.
M. Maciocia: Comme cela, je dois comprendre que les subventions
que vous donnez aux ATR, c'est plutôt pour le fonctionnement.
M. Léger: Pour le fonctionnement et pour certaines
activités comme l'aide à l'édition, leur brochure
régionale, le système manuel de réservations dont elles
doivent tenir compte. Donc, c'est cela en plus de leur administration
quotidienne.
M. Maciocia: Les crédits sont augmentés pour
l'année 1985-1986 à l'élément: Organismes sans but
lucratif. Le ministre peut-il nous donner la ou les raisons pour lesquelles
vous avez augmenté ces crédits?
M. Léger: Les organismes sans but lucratif? Voulez-vous
répéter votre question?
M. Maciocia: Oui, ce sont les institutions... Vous avez ici:
Organismes sans but lucratif, à la page 16, associations touristiques
régionales, soutien financier à l'organisation, à la tenue
d'événements constituant des attractions touristiques, au
fonctionnement de divers organismes.
M. Léger: On a mis dans ce budget une partie du plan
d'action qui comprend les études de faisabilité, le plan de
développement touristique pour à peu près 1 000 000 $. Il
y a eu 26 000 $ pour le rassemblement des familles; 20 000 $ pour le prix du
mérite; 66 000 $ pour les organismes sectoriels et 775 000 $ pour les
différentes attractions touristiques; ce qui fait un total de 1 852 000
$. L'augmentation est reliée au plan d'action dont l'étude de
faisabilité et le plan de développement touristique
régional.
M. Maciocia: Est-ce que le ministre pourrait déposer aussi
les documents concernant les subventions accordées aux entreprises
privées en 1984-1985?
M. Léger: Vous ne les avez pas eus?
M. Maciocia: Vous avez dit tantôt qu'il y a eu
au-delà de 327 entreprises privées.
M. Léger: Entreprises privées. Cela, ce sont les
crédits touristiques. Cela peut être déposé, oui,
d'accord.
M. Maciocia: Est-ce qu'on peut les avoir?
M. Léger: Pas tout de suite, je ne les ai pas ici.
M. Maciocia: Non, non.
M. Léger: Vous pouvez les avoir, d'accord.
Promotion et développement (suite)
M. Maciocia: À l'élément Promotion et
développement, un montant de 26 000 000 $ est prévu. Le ministre
peut-il nous dire la somme attribuée d'abord à la promotion et
ensuite au développement? Pourriez-vous ventiler ces 26 191 000 $?
M. Léger: La question, c'est quoi?
M. Maciocia: De ventiler les 26 191 000 $ dans la promotion et le
développement. Quel est le montant pour la promotion et quel est le
montant pour le développement?
M. Léger: D'accord. Pour le développement, il y a 6
435 000 $. Cela comprend 82 personnes. La différence, c'est la
promotion: 19 002 000 $ pour 74 personnes comme effectif régulier.
M. Maciocia: Quand on parle de promotion, est-ce que cela
comprend aussi les salaires et tout le personnel à l'extérieur du
Québec?
M. Léger: Cela comprend la commercialisation aussi.
M. Maciocia: Pourriez-vous ventiler les 19 000 000 $?
M. Léger: La direction du marketing, c'est 800 000 $; la
commercialisation, c'est 3 033 800 $, ça comprend les gens à
l'extérieur, aussi, comme je viens de le dire;
la promotion comprend 11 239 000 $; l'accueil et renseignements comprend
3 921 000 $, pour un grand total de 19 002 000 $.
M. Maciocia: Pour la promotion, c'est 11 000 000 $, c'est
ça?
M. Léger: 11 239 000 $, et ça comprend l'accueil.
L'accueil, comme tel, c'est...
M. Maciocia: C'est séparé.
M. Léger: C'est séparé, excusez-moi, vous
avez raison. Pour les campagnes de publicité, il y a 8 376 000 $.
M. Maciocia: Et la différence?
M. Léger: II reste 3 000 000 $. Il y a 585 000 $ en
salaires. 1 657 000 $ en services, et 600 000 $ en transferts. La promotion
d'événements touristiques et l'aide à l'édition:
400 000 $ pour la promotion et 200 000 $ pour l'aide à
l'édition.
M. Maciocia: Les 8 000 000 $, en comparaison avec l'année
dernière, c'était combien pour la publicité?
M. Léger: C'est le même montant, me dit-on.
M. Maciocia: Comme ça, il n'y a pas eu d'augmentation.
M. Léger: C'est le plan d'action qui est de 800 000
$...
M. Maciocia: Dois-je conclure que vous prévoyez le
même montant de 8 000 000 $ que l'année dernière pour la
promotion et la publicité?
M. Léger: Cela chevauche deux états... Les 800 000
$ pour la campagne d'hospitalité et 100 000 $ sur le plan d'action; ces
montants s'additionnent... La campagne publicitaire, cette année: pour
le ski, 1 600 000 $; pour la motoneige, 125 000 $; campagne sur la pêche,
325 000 $; sur la chasse, 200 000 $; sur les congrès, 325 000 $;
Publicité Coop, 2 000 000 $, Come, Say Bonjour, 2 000 000 $;
hospitalité, 350 000 $; et Intra-Québec, 830 000 $, pour 7 955
000 $, qui font partie des 8 000 000 $ dont je viens de parler.
M. Maciocia: Cela représente exactement le même
montant que l'année dernière pour la publicité.
M. Léger: Majoré de 800 000 $ pour la campagne de
publicité. Il y a à peu près 1 000 00 $ de plus cette
année pour ce programme, qui proviennent du plan d'action.
M. Maciocia: Dans les dossiers comme celui de
Petite-Rivière-Saint-François, le ministre du Tourisme semble
absent dans ces interventions. De tels endroits possèdent -vous le savez
très bien, M. le ministre - un potentiel touristique
considérable, mais c'est plutôt le ministère du Loisir, de
la Chasse et de la Pêche qui semble être le maître d'oeuvre
dans ces dossiers. Le ministre peut-il tout de même affirmer qu'il aura
au moins son mot à dire sur le développement de
Petite-Rivière-Saint-François?
En même temps, est-ce qu'il aura une somme investie de la part du
ministère du Tourisme pour le développement de
Petite-Rivière-Saint-François?
M. Léger: C'est une étude de faisabilité que
fait le MLCP. Le MLCP nous consulte pour le plan de développement et
pour l'étude de mise en marché. Donc, nous sommes directement
impliqués avec lui là-dessus, mais c'est lui qui est le
maître d'oeuvre. C'est pour le développement d'un milieu de
loisir.
M. Maciocia: Oui, mais c'est a vocation touristique, tout de
même. Est-ce que vous êtes intervenu jusqu'à maintenant?
M. Léger: Oui, mais c'est une étude de
faisabilité. Il faut quand même attendre que la firme fasse
l'étude de faisabilité pour nous fournir les données et
puis être sûr que pour tout ce qui touche l'aspect touristique, le
ministère aura son mot final à dire.
M. Maciocia: Quel ministère?
M. Léger: Le ministère du Tourisme aura son mot
final à dire sur l'aspect touristique.
M. Maciocia: C'est vous qui aurez le mot final dans ce
dossier?
M. Léger: Oui, c'est nous, à cause de tout l'aspect
hébergement. (19 heures)
M. Maciocia: Je vous pose la question parce que en
réalité, d'après moi, c'est le ministère du
Tourisme, non pas le ministère du Loisir, de la Chasse et de la
Pêche qui aurait dû faire même l'étude de
faisabilité de ce projet.
M. Léger: II ne faut pas oublier que tant qu'il y a un
ministère qui a une responsabilité de loisir, de la chasse et de
la pêche sur l'aspect de cette attraction de loisir, c'est la
responsabilité du ministère du Loisir, de la Chasse et de la
Pêche. Pour tout ce qui touche au tourisme, c'est notre
responsabilité. Il y a toujours une zone grise tant qu'il n'y
aura pas des réaménagements dans ce domaine.
M. Maciocia: Parce que à
Petite-Rivière-Saint-François, il y a un immense centre de ski
qui est prévu. Je ne crois pas que c'est au ministère du Loisir,
de la Chasse et de la Pêche que devrait revenir...
M. Léger: C'est parce que c'est situé dans un parc,
mais je...
M. Maciocia:... cette responsabilité...
M. Léger:... prends bonne note, j'écoute
très bien ce que le député me dit.
M. Maciocia: Cela fait longtemps que je le dis, même avant
que vous soyez là. M. Archambault peut se rappeler très bien de
cela quand votre confrère M. Biron était là.
L'Ordre du mérite de la restauration
J'ai une question sur un projet de loi qui a été
présenté, il n'y a pas longtemps, soit le projet de loi 27,
l'Ordre du mérite de la restauration. Pourriez-vous nous dire pourquoi
cela a été présenté par le ministre de
l'Agriculture, des Pêcheries et de l'Alimentation, plutôt que par
le ministre du Tourisme? C'est seulement pour vous dire que cela prouve encore
ce que je vous disais au début dans mon allocution, qu'il y a...
M. Léger: C'est qu'il y a plusieurs ministères qui
ont des responsabilités que je dirais complémentaires. Dans ce
cas, c'était la promotion des produits agro-alimentaires. C'est dans cet
esprit que cela a été présenté. C'est pour cela que
vous avez les grands prix du tourisme qui touchent l'aspect touristique etl'aspect du contenu agro-alimentaire et non pas la table d'hôte parce
que c'est nous qui avons la responsabilité de la table d'hôte.
M. Maciocia: Oui, mais c'est quand même la
restauration.
M. Léger: C'est-à-dire que dans les restaurants, il
se fait bien des affaires. Il se fait des choses...
M. Maciocia: II se fait bien des affaires, oui.
M. Léger:... qui relèvent du ministre de la
Justice, qui relèvent du ministre du Revenu, du ministère de
l'Industrie et du Commerce et qui relèvent de tous les
règlements, des transformations. Chacun a son mot à dire, tout le
monde se rencontre dans les restaurants, à un moment donné.
M. Maciocia: Dois-je conclure que c'est... Je m'abstiens.
M. Léger: On se comprend.
Le centre d'accueil touristique
international
à Québec
M. Maciocia; Une autre question. Dans le dossier du centre
d'accueil touristique international à Québec, le ministre
responsable de la région de Québec au Conseil des ministres
fédéral a fait preuve de prudence en ce qui a trait au
Manège militaire. Le ministre pourrait-il nous informer...
M. Léger: A fait preuve de prudence ou d'imprudence?
M. Maciocia: De prudence. Le ministre pourrait-il nous informer
où il est rendu dans ces démarches? Est-ce que vous êtes
très sûr avec le Manège militaire?
M. Léger: Comme c'est une demande qui provient du milieu,
c'est-à-dire les représentants des municipalités de la
Communauté urbaine de Québec, j'attends la demande finale,
écrite et précise de la Communauté urbaine de
Québec. Je pense que d'ici à une semaine, j'aurai la demande
précise et par la suite, nous ferons la demande formelle malgré
que j'aie déjà fait la demande au ministre fédéral
lors de sa visite ici, à M. McMillan, pour qu'il achemine à
Ottawa la demande du milieu. Nécessairement, j'attends cette demande
officielle pour passer au geste précis d'une demande formelle par
écrit. Mais j'ai déjà sensibilisé M. McMillan
là-dessus.
M. Maciocia: Vous l'avez sensibilisé. Quelle est sa
réaction à votre sensibilisation?
M. Léger: II m'a répondu par un sourire et qu'il
acheminerait cela aux autorités du fédérai. Mais
nécessairement, cela prend une demande plus détaillée,
plus précise qu'une rencontre avec la CUQ qui était venue me
voir, alors que les échanges avaient été plutôt
verbaux, à ce moment-là. Je dois très bientôt le
rencontrer pour avoir une demande précise, écrite qui se conforme
à l'analyse complète du dossier du milieu.
M. Maciocia: Vous n'avez pas un engagement formel de sa part, du
ministre fédéral du Tourisme?
M. Léger: D'ailleurs, ce n'est pas lui qui doit donner la
réponse. C'est parce que tous les deux, nous sommes concernés par
l'aspect touristique du projet, mais nécessairement, il y a d'autres
ministres fédéraux qui ont des choses à dire
là-dessus,
moi aussi - c'est le milieu qui le veut - et spécialement la
ville de Québec et les municipalités de la CUQ.
La signalisation touristique
M. Maciocia: Vous avez un autre irritant, qu'on a toujours
mentionné, cela fait longtemps aussi, c'est la signalisation
routière touristique. Quelle est votre position vis-à-vis de cela
et qu'allez-vous faire pour améliorer cette situation?
M. Léger: II y a une étude conjointe du ministère
des Transports et du ministère du Tourisme qui est sur le point de se
terminer, qui nous proposera précisément les gestes que nous
pourrons poser par la suite comme politique de signalisation touristique et non
pas la signalisation routière qui relève du ministère des
Transports. C'est la signalisation touristique.
M. Maciocia: C'est la signalisation touristique.
M. Léger: C'est cela.
M. Maciocia: II y a une étude...
M. Léger:... une étude conjointe qui doit nous
être acheminée très bientôt.
M. Maciocia: Avec le ministère des Transports?
M. Léger: C'est cela.
M. Maciocia: Prévoyez-vous une date approximative à
laquelle cette étude pourrait être terminée?
M. Léger: Nous avons déjà des
éléments, mais le rapport final sera présenté en
septembre. Nous avons un rapport d'étape actuellement, mais le rapport
final sera présenté en septembre.
M. Maciocia: Comme cela, la saison touristique va passer, encore
cette année, sans qu'il y ait...
M. Léger: Une minutel Avant que cela soit implanté,
quand tout le rapport sera prêt et multicolore, et avant que cela soit
rendu, bien planifié et réalisé, c'est long, cela
représente plusieurs années.
M. Maciocia: Plusieurs années?
M. Léger: Ah oui! C'est quelque chose! Il y a certaines
choses que nous allons essayer de faire avant, la partie la plus rapide qui
peut être faite avant et qui touche certains aspects, entre autres, les
entrées frontalières, les frontières et, par la suite,
certaines haltes routières. Il y aura déjà des
éléments de cela qui pourront être faits, mais la politique
de signalisation touristique, c'est quelque chose de compliqué. Cela
veut dire qu'il faut qu'il y ait des ententes avec les municipalités,
avec les attractions touristiques, avec l'entreprise privée, avec les
ATR qui doivent déterminer leur position par rapport à la
méthode d'implantation de cela. Cela, c'est sur les grandes routes et,
ensuite, il faut arriver sur les routes qui mènent directement à
l'attraction touristique. C'est compliqué, cela.
M. Maciocia: C'est compliqué mais, si on ne commence pas,
on ne terminera jamais. Cela fait combien de temps que l'étude a
été commandée?
M. Léger: Depuis septembre 1984.
M. Maciocia: Septembre 1984. Vous savez sans doute - vous
étiez là, mais vous n'étiez pas responsable du
ministère du Tourisme, cela est sûr - que cela fait des
années et des années que les intervenants demandent justement
qu'il y ait une signalisation routière touristique. Comment se fait-il,
d'après vous, que c'est seulement depuis septembre que le gouvernement a
décidé de la demander?
M. Léger: C'est parce que c'est tellement complexe et cela
a exigé, justement, qu'une étude soit faite sur cela pour
analyser toutes les coordonnées et les modes de réalisation. Cela
est complexe et cela concerne plusieurs ministères et
énormément d'intervenants. À ce moment, cela veut dire
qu'il faudrait quasiment modifier des lois. Il y aurait deux lois à
modifier, une fois qu'on aura pris une décision finale.
M. Maciocia: Selon ce qu'on entend actuellement, ce ne serait pas
pour demain matin non plus. Cela veut dire qu'il va se passer encore des
années avant qu'on ait une feuille routière touristique ici au
Québec.
M. Léger: C'est sûr qu'à l'été
de 1986, il y aura beaucoup de choses qui auront été
implantées.
M. Maciocia: Est-ce un engagement qu'à l'été
1986 on aura justement cette signalisation routière touristique ici au
Québec?
M. Léger: Certaines choses devraient être
réalisées par nous à l'été 1986.
M. Maciocia: Quand vous dites "certaines choses", vous voulez
dire quoi?
M. Léger: Certains éléments majeurs
seront réalisés par nous à l'été
1986.
M. Maciocia: Comme quoi?
M. Léger: Cela dépendra du rapport et des choses
où il y aurait le moins de conflits d'intérêts pour tous
ceux qui ont des intérêts à ce que ce soit implanté.
Nécessairement, il y a des divergences de vues. Il y a des choses qui
peuvent se faire simplement et il y a des choses qui peuvent être
très complexes. Entre autres: Est-ce qu'on fait cela sur l'emprise des
routes? Si cela est sur du terrain qui appartient à des particuliers, il
y a toutes sortes d'ententes à faire. Il y a la question de la
sécurité. Il faut que ce soit visible par des gens qui sont en
automobile et, par la suite, à quel endroit les placera-ton et quelle
sera la participation financière de ceux qui sont directement
impliqués? Telle auberge ou telle attraction touristique doit
nécessairement voir que si elle veut avoir l'annonce de son attraction
sur telle ou telle route, elle doit en payer une partie. C'est beaucoup plus
complexe qu'on ne peut s'en apercevoir à première vue.
M. Maciocia: Ce n'est pas pour l'été 1986?
M. Léger: II y a beaucoup de choses qui peuvent être
faites pour l'été 1986 et nous nous appliquerons à les
faire dès notre élection.
L'Institut de tourisme et d'hôtellerie
M. Maciocia: Les crédits pour l'année 1985-1986 de
l'Institut de tourisme et d'hôtellerie du Québec sont
augmentés de 885 000 $. Le ministre peut-il nous dire à quoi
cette augmentation est due?
M. Léger: On me dit que c'est uniquement l'indexation des
salaires.
M, Maciocia: Uniquement.
M. Léger: 13 045 000 $ à 13 390 000 $, c'est
l'indexation des salaires.
M. Maciocia: Combien d'étudiants ont "gradué"
l'année dernière?
M. Léger: En juin 1984, 349 étudiants ont
"gradué" du cours régulier secondaire et collégial et 3883
étudiants à l'éducation des adultes; cela veut dire 4232
finissants au total, en 1984, pour le plus grand bien de l'industrie
touristique.
M. Maciocia: II y en a combien qui ont trouvé un
travail?
M. Léger: Pour 1984, 91 % des finissants de juin
occupaient un emploi au 31 juillet 1984; 842 postes ont été
comblés sur 2694 offres d'emploi reçues à temps plein; 140
postes à temps partiel ont été comblés sur 222
offres d'emploi reçues et 1334 postes occasionnels sur 1546 offres
d'emploi reçues.
M. Maciocia: Vous avez dit 91 %.
M. Léger: 91 % des finissants de juin occupaient un emploi
au 31 juillet 1984.
M. Maciocia: Est-ce que ces finissants travaillent encore?
M. Léger: Ils ne sont pas venus nous voir à chaque
fois pour nous dire qu'ils ne travaillaient plus.
M. Maciocia: Est-ce qu'il y a, de la part de l'institut, un
suivi?
M. Léger: On me dit que, si on prend une fourchette d'un
an, la moyenne est toujours la même d'une année à
l'autre.
M. Maciocia: Fourchette, c'est pour?
M. Léger: C'est une expression: entre le minimum et le
maximum.
M. Maciocia: Je ne connais pas cette expression, c'est pour cela
que j'aimerais la connaître.
M. Léger: C'est un pourcentage d'une année à
l'autre qui demeure à peu près le même.
M. Maciocia: Oui, mais cela ne me dit rien. Vous me dites: De
ceux qui ont "gradué" au mois de juin, au 31 juillet, 91 % avaient un
emploi. Pour 1983, vous allez me dire la même chose: De ceux qui ont
"gradué" au mois de juin, au 31 juillet, il y avait 91 % des finissants
qui avaient un emploi. Au mois d'août, de septembre, d'octobre, de
novembre, est-ce que ces mêmes personnes travaillaient encore ou si
c'étaient seulement des emplois temporaires?
M. Léger: On me dit qu'en général, 75 % des
gens qui ont un emploi à temps plein le conservent.
M. Maciocia: Cela veut dire 75 % des 91 %?
M. Léger: Mettons que, sur 100 %, 91 % ont trouvé
un emploi; il y en a 75 % qui conservent leur emploi permanent.
M. Maciocia: C'est ça. J'ai bien compris, 75 % des 91
%.
M. Léger: C'est ça. Cela ne veut pas dire que 25 %
d'entre eux sont en chômage,
parce qu'il y a de la rotation qui se fait aussi.
M. Maciocia: Cela me surprend, je ne vois pas M. Yves Michaud du
Palais des congres. Comment se fait-il qu'il ne soit pas venu aujourd'hui?
M. Léger: On me dit qu'il est en vacances à
l'extérieur du Québec.
M. Maciocia: Comment cela? Vous ne l'avez pas avisé qu'il
y avait des crédits au début du mois de mai?
M. Léger: II faut dire que les dates des crédits
ont changé deux, trois fois, à un moment donné. Il y ades gens qui le remplacent; par exemple, le vice-président à
l'administration est ici, s'il y a des questions.
M. Maciocia: Oui, mais quand même, on le paie 82 000 $ par
année seulement en salaire, à part d'autres choses, j'aurais
aimé qu'il soit ici pour répondre à certaines
questions.
M. Léger: II est en dehors du Québec. Mais s'il y a
d'autres questions, ne vous gênez pas, ils sont ici pour
répondre.
M. Maciocia: Est-ce que c'est pour des vacances ou pour la
promotion?
M. Léger: II est en vacances.
M. Maciocia: Comme cela, c'était prévu.
M. Léger: II faut dire que son contrat lui donne le droit
de prendre des vacances.
M. Maciocia: Je n'ai pas beaucoup de questions à vous
poser. C'était pour lui que j'en avais, mais j'ai une question que j'ai
inscrite au feuilleton.
M. Léger: Je pense qu'on peut donner la réponse en
dedans d'une semaine.
M. Maciocia: J'aimerais avoir des réponses. Vous m'avez
promis que, dès la semaine prochaine, j'aurais toutes les
réponses aux questions que j'ai posées.
M. Léger: On peut déposer les réponses
à ces questions au cours de la semaine prochaine.
M. Maciocia: C'est un engagement de votre part?
M. Léger: Oui.
Le Président (M. Blank): Est-ce que le programme 1 est
adopté?
M. Maciocia: Adopté.
Adoption des crédits
Le Président (M. Blank): Adopté. Les
éléments 1, 2, 3 et 4 sont-ils adoptés?
Des voix: Adopté.
Le Président (M. Blank): La somme totale des
crédits est-elle adoptée?
Des voix: Adopté.
Le Président (M. Blank): Adopté. La commission
ajourne sine die. Merci messieurs.
(Fin de la séance à 19 h 17)