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(Onze heures trente-trois minutes)
Le Président (M. Théorêt): À l'ordre,
s'il vous plaît! La commission de l'économie et du travail
reprend, ses travaux, soit l'étude article par article du projet de loi
31, Loi modifiant la Loi sur les relations du travail, la formation
professionnelle et la gestion de la main-d'oeuvre dans l'industrie de la
construction et la Loi sur la formation et fa qualification professionnelles de
la main-d'oeuvre. Nous étions rendus à l'article 4 dans les
amendements au quatrième paragraphe. Avant, M. le secrétaire,
est-ce qu'il y a des remplacements?
Projet de loi 31
Le Secrétaire: Oui, M. le Président, il y a des
remplacements. M. Hétu (Labelle) est remplacé par M. Polak
(Sainte-Anne), M. Leclerc (Taschereau) est remplacé M. Cusano (Viau) et
M. Maltais (Saguenay) est remplacé par Mme Pelchat (Vachon).
Loi sur les relations du travail,
la formation professionnelle et la gestion
de la main-d'oeuvre dans l'industrie
de la contruction
Le Président (M. Théorêt): Merci. Cela dit,
j'appelle le quatrième paragraphe de l'amendement. M. le ministre.
Champ d'application (suite)
M. Paradis (Brome-Missisquoi): M. le Président, l'article
4, comme l'a indiqué l'ensemble des parlementaires qui sont intervenus
autant à l'adoption du principe qu'à cette commission
parlementaire, constitue - et je vais emprunter l'expression du
député d'Abitibi-Ouest - le coeur de cette législation.
Nous avons, comme vous l'avez indiqué en appelant l'article 4,
déjà adopté les alinéas 1°, 2° et 3°.
L'alinéa 4°, quant à lui, se lit comme suit: "Une personne
physique faisant affaire pour son propre compte, autre qu'un entrepreneur
spécialisé, ne peut exécuter pour autrui et sans l'aide de
salariés des travaux de construction. "Dans la présente loi et
ses règlements, un entrepreneur spécialisé est
réputé être un employeur. "Un employeur professionnel ne
peut directement ou par intermédiaire retenir les services d'un
entrepreneur spécialisé, à l'exception d'un entrepreneur
spécialisé compris dans les sous-catégories "entrepreneur
de machineries lourdes" ou "entrepreneur en excavation et terrassement", au
sens du règlement de la Régie des entreprises de construction du
Québec (R.R.Q., chapitre Q-1.R.2). "Une personne autre qu'un employeur
professionnel ne peut retenir les services d'un entrepreneur
spécialisé qui n'est pas compris dans les sous-catégories
"entrepreneur de machineries lourdes" ou "entrepreneur en excavation et
terrassement" au sens de ce règlement que pour l'exécution de
travaux d'entretien, de réparation, de rénovation et de
modification. "À l'exception d'un employeur professionnel, une personne
ne peut simultanément faire effectuer sur un même chantier des
travaux de. construction par plus d'un entrepreneur spécialisé
compris dans une même sous-catégorie au sens de ce
règlement. "L'entrepreneur spécialisé qui exécute
des travaux de construction doit exiger une rémunération au moins
égale, sur une base horaire, à la rémunération en
monnaie courante et aux indemnités ou avantages ayant une valeur
pécuniaire déterminés par une convention collective ou un
décret pour un salarié exécutant de semblables travaux,
à l'exclusion des avantages relatifs à un régime
complémentaire d'avantages sociaux."
En d'autres termes, M. le Président, de façon que l'on
comprenne bien et que les choses soient claires, tout le secteur de
l'entretien, la réparation, la rénovation et la modification d'un
logement habité par une personne physique qui agit pour son propre
compte à des fins personnelles et exclusivement non lucratives ne serait
plus soumis au décret de la construction. Il faut tenir compte des
modalités que nous avons discutées quant à
l'électricien, au plombier et au charpentier pour des raisons de
sécurité.
En ce qui concerne les chantiers de construction neuve dans le domaine
domicilaire, dans le domaine commercial et dans le domaine industriel, il
s'agit de s'assurer que le seul type d'intervenants que nous retrouvions sur
ces chantiers soit: soit un employeur, soit un employé. Nous visons
à exclure des chantiers de construction neuve ceux qu'on appelle, dans
le jargon aujourd'hui, les "chaudrons".
En ce qui concerne la zone intermédiaire, la réparation,
l'entretien, la rénovation, la modification, tout ce qui ne constitue
pas de la construction neuve sur le plan domiciliaire, sur le plan industriel,
sur le plan commercial, on autorise un entrepreneur spécialisé
à y oeuvrer. Cependant, il y a des contingences qu'on lui impose. Vous
retrouvez, au cinquième paragraphe, une de ces contingences: "À
l'exception d'un employeur professionnel, une personne ne peut
simultanément faire effectuer sur un même chantier des travaux de
construction par plus d'un entrepreneur spécialisé compris dans
une même sous-catégorie au sens de ce règlement."
Vous aurez compris, M. le député d'Abitibi-Ouest, que cet
article, à notre avis, répond à l'exemple qui nous a
été apporté par l'ensemble
des représentants des mouvements syndicaux à savoir que
l'artisan ou l'entrepreneur spécialisé, tel qu'on l'a connu dans
le passé, ne travaillait pratiquement jamais seul. L'exemple de la
feuille de "plywood" est peut-être l'exemple qui nous a été
cité le plus souvent par les intervenants devant cette commission
parlementaire. Nous visons à nous assurer que les travaux qui seront
effectués par ces personnes - non pas dans la construction neuve
où ils sont complètement exclus au moment où nous nous
parlons, sauf les exceptions pour les entrepreneurs de machineries lourdes et
les entrepreneurs en excavation et terrassement - que les travaux dits de
service chez les petits commerçants, dans des ouvrages de petite
dimension, puissent être effectués par quelqu'un qui est seul dans
sa sous-catégorie.
Le texte, tel que rédigé - je l'indique
immédiatement pour le bénéfice des membres de la
commission - soulève des appréhensions de la part de certaines
parties importantes. Des discussions qui se sont poursuivies tard dans la nuit
et même ce matin avec du personnel du ministère m'incitent
à apporter des clarifications qui seront apportées cet
après-midi à la reprise de nos travaux, mais qui n'affecteront
pas l'ensemble des autres articles du projet de loi qui suivent. Dans les
circonstances, M. le Président, s'il y avait consentement, nous
pourrions suspendre l'application du paragraphe 4 de l'article 4° et
poursuivre avec les autres articles du projet de loi.
Le Président (M. Théorêt): M. le
député d'Abitibi-Ouest.
M. Gendron: M. le Président, le ministre du Travail nous
arrive avec une considération dont on ne peut pas ne pas tenir compte
à la suite des échanges d'idées qu'il aurait eus avec
probablement les gens concernés. J'ai le même problème. En
passant, c'est plus une parenthèse que sur l'article 4. Je n'ai pas
besoin de vous dire qu'on continue de me faire les mêmes
réflexions que j'avais faites lors du début de l'étude
article par article de ce projet de loi, à savoir que les amendements
sont majeurs à quelques endroits. Effectivement, il y a des intervenants
qui prétendent que le portrait global ou l'économie
générale du projet de loi n'ont pas changé. En
conséquence, les demandeurs, soit de dépôt ou de retrait,
ou ceux qui demandent de prendre le temps de regarder cela plus longuement sont
à peu près les mêmes. Il n'y a pas de changement majeur, en
tout cas, en ce qui me concerne.
Le ministre nous a dit, il y a quelques minutes: J'aurai des
clarifications, des précisions à apporter dès le
début de l'après-midi. J'en suis. Il nous dit: Nous pourrions
continuer nos travaux sur les articles qui suivent le coeur. Et, effectivement,
nous sommes, je pense, au coeur même du projet de loi quand on a à
ajouter l'ensemble des éléments, prévus comme amendements
au projet 4° de ses notes, qui viendraient remplacer les deux derniers
paragraphes de l'article 19 de l'ancienne loi. Même si le ministre, lui,
prétend que les articles de concordance n'auront pas d'effet sur ce
qu'il apportera comme clarifications, quant à moi, le problème
que j'ai, M. le Président, et vous en conviendrez, c'est que cela
devient très difficile de fonctionner convenablement sur des articles de
concordance sans savoir quelles seront les clarifications qu'il m'apportera par
rapport au texte sur l'article 4. Je ne suis pas du tout d'accord sur la
procédure suggérée. Je pense qu'en tout cas, de notre
côté, on a essayé de travailler correctement et cela
n'enlève pas les remarques que j'ai faites tant en deuxième
lecture qu'au début de la commission sur des précisions pour une
meilleure compréhension, des clarifications, etc.
Je ne peux pas véritablement agréer à la
proposition du ministre. Je préférerais que nous ayons l'occasion
de suspendre - toujours pour la même raison: ce n'est pas pour une heure
de différence de nos débats - pour que je puisse obtenir,
dès le début de la séance qui est prévue ce soir,
les clarifications qu'il compte apporter en fin d'après-midi, comme il
nous l'a dit, pour qu'on puisse y travailler.
Imaginez! On est en fin de session. Je suis leader de l'Opposition
officielle, je n'ai pas que cette préoccupation. Je veux bien que ce ne
soit pas le problème du ministre du Travail, et if a le droit de le
penser. Mais moi, j'ai le droit aussi de faire mon travail convenablement comme
membre de cette commission. Je ne serais pas placé dans des conditions
pour faire mon travail convenablement si je n'avais pas, au texte, ces
informations pertinentes qu'il veut possiblement nous donner concernant des
éléments qui donneraient suite à des échanges
d'idées avec les parties concernées. (11 h 45)
L'objectif que j'ai toujours eu, M. le Président, tout en ne
rejetant rien de ce que j'ai mentionné sur ce projet de loi, c'est
à tout le moins, de m'assurer, comme parlementaire, comme critique de
l'Opposition officielle dans ce dossier-là, de faire cheminer certains
amendements, en tout cas, dans le sens souhaité par ceux qui auront
à vivre avec les modifications proposées. Encore faut-il que je
les aie, premièrement. Deuxièmement, il faut que je fasse les
ajustements par rapport aux informations que certains m'ont livrées, ce
que je ne suis pas en mesure de faire du tout. Ce n'est pas parce qu'il
m'amènerait à l'article 5 qui est une concordance par rapport
à l'article 4 ou par rapport à la notion d'entrepreneur
spécialisé qui est nouvellement introduite ou par rapport
à l'artisan qui saute... Oui, mais c'est bien cela. Pardon?
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Est-ce qu'on peut le faire sauter
ce matin vu qu'il n'y a pas
de...
M. Gendron: Pas sans savoir comment on va le remplacer, parce que
rappelez-vous toujours, M. le Président... Je ne veux pas revenir...
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Vous défendez l'artisan,
là?
M. Gendron: Non. Rappelez-vous, je pense que vous étiez un
peu mal pris quand, sur le paragraphe u que vous avez fait sauter qui
remplaçait l'artisan, je vous ai demandé: Est-ce que le
défini demeure? Parce que la définition d'artisan sautait, mais
le contenu défini? Vous m'avez répondu: Oui, effectivement, on
peut le retrouver distribué à certains endroits dans le projet de
loi. Le travail qui était fait par ces gens-là, cela ne signifie
plus, parce que l'artisan saute, que ce travail-là n'existera plus. Ce
travail va être suspendu je ne sais trop sous quel plafond que je ne
connais pas.
Dans ce sens-là, puisque le défini se retrouve quelque
part dans l'économie du projet de loi, je ne peux pas accepter que nous
fassions l'étude des articles de concordance comprendre exactement
quelque chose qui est encore en discussion. Il y a quelques minutes, vous
m'avez dit: M. le Président - en pariant au président de la
commission parlementaire - j'aurai, cet après-midi, à
déposer des clarifications et des éléments
d'évolution par rapport aux échanges d'idées qui auraient
eu lieu cette nuit et qui se continuent ce matin. Dans ce sens-là, il me
faut absolument ces précisions pour être capable de poursuivre le
travail convenablement. Autrement, je ne sais pas trop ce que je fais.
La concordance à cette commission pour les articles 5 et
suivants, c'est vous-même, M. le ministre du Travail, qui avez eu cette
image un peu caricaturale dans votre plaidoirie du début. Lorsque
j'avais parlé de neuf amendements sur dix-sept ou dix-huit articles,
vous m'avez dit: Le critique s'énerve, parce que, dans les neuf, il y en
a six ou sept qui sont de concordance et il y a, en fait, deux amendements
majeurs ou importants. C'est votre discours.
Là, moi, je ne tiendrais pas compte de cela et je ferais la
concordance sur ce qui suit! Cela n'a pas de bon sens. Je ne peux pas faire
cela.
Le Président (M. Théorêt): M. le
ministre.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): M. le Président, il n'est
pas de mon intention de tenter de cacher quoi que ce soit, ni aux intervenants,
ni aux députés de l'Opposition. S'il y a un article dont
l'adoption dépend du sous-alinéa dont on demande la suspension,
je n'insisterai pas. Je prétends que ce n'est pas le cas pour la
totalité, sinon la quasi-totalité des articles qui suivent.
Motion proposant de suspendre
l'étude du paragraphe 4° de l'amendement
à l'article 4
En ce qui me concerne, je fais motion pour que nous suspendions
l'étude des amendements du paragraphe 4° de l'article 4 et que vous
appeliez l'article 5, M. le Président.
Le Président (M. Théorêt): Est-ce qu'il y a
une intervention sur la motion présentée par le ministre, M. le
député?
M. Chevrette: Bien, oui.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Est-ce que je peux expliquer ma
motion?
Le Président (M. Théorêt): M. le ministre.
Juste avant, afin de ne pas induire les membres de la commission et ceux qui
veulent suivre ce débat en erreur. Effectivement, ce n'est pas cet
après-midi qu'on continue sur le projet de loi 31, mais bien ce soir,
à compter de 20 heures, puisque la commission siège cet
après-midi pour un autre projet de loi. Donc, cela dit, M. le ministre,
vos explications sur votre motion.
M. Pierre Paradis
M. Paradis (Brome-Missisquoi): M. le Président, votre
clarification s'imposait, mais je tiens à assurer les parlementaires
que, dès que la rédaction sera complétée et que
certaines vérifications auront été faites avec certaines
des parties intéressées, nous communiquerons l'information aux
parlementaires de façon à leur donner le maximum de temps pour
analyser cet alinéa qui est un alinéa important dans le projet de
loi.
Maintenant, si les modifications que nous apportions à l'article
4, si l'article suivant touchait directement ou indirectement l'article dont
nous avons suspendu l'adoption présentement, je n'insisterais pas pour
procéder, M. le député d'Abitibi-Ouest. Je vous dis bien
respectueusement que l'article 5, si on peut le rattacher à un
quelconque article du projet de loi, se rattache à l'article 1 que nous
avons adopté unanimement et qu'il est sans conséquence.
L'essentiel des autres articles du projet de loi visent, entre autres,
à augmenter les amendes. Quelle que soit la définition que nous
donnions à quelque terme que ce soit, j'ai cru déceler un
consensus de l'ensemble des Intervenants, entre autres, de tous les
intervenants syndicaux quant à l'augmentation des amendes. Certains nous
ont reproché de ne pas aller assez loin, mais tous nous ont
indiqué qu'il s'agissait d'un pas dans la bonne direction. Egalement, la
partie patronale, avec des règles du jeu claires, s'est montrée
favorable à l'augmentation des amendes.
Chaque fois que nous discuterons d'un article, vous aurez l'occasion
d'intervenir. Je
vous le dis tout de suite: Si vous réussissiez à
établir une relation claire avec ce qui a été suspendu, je
n'insisterais pas pour procéder parce que ce projet de loi va affecter,
dans leur quotidien, beaucoup d'individus, dans la société
québécoise, qui oeuvrent dans une activité
économique qui est très importante pour le Québec.
D'un autre côté, si on peut faire progresser nos travaux,
si l'on peut confirmer, à la suite de nos ententes, les principes qui
font unanimité - là, je me réfère aux amendes et
à l'abolition d'artisan, etc. - je pense que cette commission aura
progressé dans l'intérêt de tous les intervenants et dans
l'intérêt général de la population du
Québec.
Le Président (M. Théorêt): Merci, M. le
ministre. M. le critique de l'Opposition.
M. François Gendron
M. Gendron: Ce ne sera pas long. Au préalable, j'ai
entendu le ministre du Travail, M. le Président. Je ne dis pas que, pour
certains articles, il n'aurait pas raison, dans le sens que je serais en
mesure, moi également, de comprendre, dans l'économie
générale, que cela n'a pas de lien sur le fond. Cependant, si
c'est le coeur, avant que le ministre nous dise: Êtes-vous d'accord, M.
le critique de l'Opposition officielle, afin de suspendre l'article 4 et de
faire le reste du travail, j'aurais deux choses sur lesquelles...
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Excusez-moi. Il faudrait
peut-être préciser: ce que j'ai demandé concerne
l'alinéa 4° de l'article 4 et non l'ensemble de l'article 4, pour
qu'on se comprenne bien techniquement parlant. Cela va?
M. Gendron: Si on suspend, selon vos propres mots, le coeur, je
ne peux pas voir ce qui va rester. Si on suspend le coeur de l'article 4...
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Les poumons.
M. Gendron: ...même s'il avait des poumons et des guidis,
je ne les veux pas. Je veux travailler sur le coeur de l'article 4, c'est
fondamental. Parce que c'est fondamental, avant de suspendre, je voudrais deux
choses. Pour m'éclairer, est-ce que le ministre pourrait, au moins,
m'indiquer quelques éléments de direction, me dire où il
s'en va avec ce qu'il entend? Il dit qu'il a négocié toute la
nuit ou une partie de la nuit et que, dès ce matin, il y avait encore
des discussions là-dessus. Après, j'aurai des remarques à
lui faire sur l'article 4 avant qu'il finalise éventuellement ses
réflexions. Il me semble qu'on ferait un travail plus utile. Je le
répète: Étudier les articles 5, 6, 7 et 8, qui sont des
bidules qui n'ont vraiment rien à voir fondamentalement avec le coeur
même du projet de loi, je ne vois pas ce qu'on gagne en termes de
conduite de nos travaux à faire cela.
Comme première question, je lui demande s'il peut nous indiquer,
à nous les parlementaires, quelques précisions concernant les
clarifications qu'il entend nous fournir dès cet après-midi pour
qu'on y travaille ce soir? Premièrement, dans quel sens vont aller ses
indications?
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Oui. Pour qu'on se situe dans
l'ensemble du dossier, je vais peut-être reprendre ce qui est
touché à l'article 4 du projet de loi, pour qu'on en ait une
compréhension la plus claire, la plus limpide et la plus simple
possible.
L'article 4, dans un premier temps, viso à exclure de
l'application du décret de la construction les travaux d'entretien, de
réparation, de rénovation et de modification d'un logement
qu'elle habite, effectués pour une personne physique qui agit pour son
propre compte, à ses fins personnelles et exclusivement non lucratives.
Le deuxième alinéa touche la question du garage et de la remise
en annexe. Donc, tout cet aspect est soustrait du décret de la
construction. C'est l'aspect à travers lequel nous avons passé
l'autre soir, à la suite de longues discussions.
M. Gendron: On comprend vite ce bout-là.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Dans un deuxième temps, le
quatrième alinéa vise à faire en sorte que, dans tout ce
qui s'appelle construction neuve au Québec, qu'il s'agisse de la
construction domiciliaire, de la construction commerciale, de la construction
résidentielle, sauf en ce qui concerne les entrepreneurs de machineries
lourdes et les entrepreneurs en excavation et terrassement, les seules
personnes que l'on puisse retrouver sur ces chantiers de construction soient
des employeurs et des employés. Autrement dit, plus question de
retrouver sur les chantiers de construction neuve ni des artisans, ni des
entrepreneurs spécialisés, ni des travailleurs au noir, de
façon que ces chantiers soient réservés à l'usage
exclusif et des employeurs et des salariés du domaine de la
construction.
Vous conviendrez qu'ayant clarifié et simplifié, quant
à l'application, les deux extrêmes, il demeure une zone sur
laquelle nous devons également, comme parlementaires, nous pencher et
proposer des interventions. Cette zone traite des travaux - et là, je
vais les mettre tous possiblement, je vais tenter de vous les délimiter
complètement - de réparation, des travaux d'entretien, des
travaux de rénovation, des travaux de modification dans le secteur
commercial, industriel, de même que dans le secteur résidentiel
qui n'est pas exclus. Là, je peux faire référence sur le
plan pratique aux aires communes d'un condo; ce n'est pas exclu du
décret de la construction, cela demeure soumis. Donc, qui pourra
intervenir à cet endroit? Nous visons à ce que l'entrepreneur
spécialisé, dont on retrouve la définition à
l'article 0.1, puisse effectuer une certaine partie de ces travaux.
Nous nous inspirons également des expériences qui ont
été vécues dans le passé. En 1978-1979, quand le
législateur a légiféré, il a souhaité ou
voulu limiter l'intervention de l'artisan dans la petite construction. On sait
ce qui s'est passé de façon pratique. Cela n'a pas connu le
succès espéré et anticipé. On a retrouvé
l'artisan dans les gros chantiers de construction et des problèmes, etc.
Nous visons, par le vocabulaire qui sera utilisé au quatrième
alinéa de l'article 4, à nous assurer que le type de travaux dans
lequel ces personnes pourront intervenir ne soient jamais, sauf les deux
exceptions mentionnées, de la construction neuve ni dans le
domiciliaire, ni dans le résidentiel, ni dans le commercial, mais
qu'elles puissent en contrepartie faire ce qu'on appelle communément les
appels de service. Il y a environ 9000 personnes qui sont touchées par
ces choses-là.
Nous vous signalons que les balises que nous avons introduites dans la
rédaction actuelle du quatrième alinéa ne sont pas, aux
yeux de certains experts, suffisantes pour viser l'objectif que je viens de
vous traduire dans le vocabulaire le plus simple possible. Le mandat que le
contentieux du ministère du Travail a présentement est de
resserrer ces balises à la suite des discussions que nous avons eues, de
façon que l'intention du législateur reçoive une
application pratique concrète et qu'on ne connaisse pas ce qui est
arrivé à la suite de 1978 - on s'inspire des erreurs commises
dans le passé - un débordement des fonctions de ces
gens-là qui, à ce moment-là, deviennent des voleurs de
"jobs" des employés de la construction et des voleurs de contrats des
employeurs de la construction. (12 heures)
M. Gendron: Sans le savoir, M. le Président, on jurerait
que mon recherchiste a participé à vos travaux cette nuit
puisqu'il nous a indiqué que, s'il y avait du resserrement à
faire, on se doutait qu'il viendrait au quatrième paragraphe de
l'article dont on discute. Vous me donnez des précisions. J'aimerais,
quand même, avoir une idée, sans avoir - je vais utiliser une
expression que je n'aime pas, mais il paraît qu'elle traduit bien ce
qu'on veut dire - le "wording" tout de suite, le texte final, la traduction
fignolée. Est-ce que vous pouvez me donner une idée du sens dans
lequel ira le resserrement des balises qui ne vous semblent pas assez
significatives, au quatrième paragraphe, pour s'assurer que l'objectif
véhiculé par le ministre puisse être atteint?
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Oui, je suis à l'aise. Je
vais peut-être vous parler par exemples pratiques de ce qu'on peut
retrouver sur les chantiers de construction. Nous pensons, et les experts
également que nous sommes confortabtes avec l'exclusion des chantiers de
construction des artisans et des entrepreneurs spécialisés, sauf
dans le cas des deux exceptions mentionnées. Nous pensons que, sur ce
point, c'est suffisamment clair.
En ce que concerne les travaux que je vous ai mentionnés
d'entretien et de réparation dans le commercial et l'industriel, la
crainte de certaines des parties est que la contrainte que nous avons
placée au cinquième paragraphe du quatrième alinéa
après qu'on ne puisse retrouver, sur un même chantier, plus d'un
entrepreneur spécialisé d'une même sous-catégorie,
puisse, quand même, conduire à certains abus. Vous savez comme moi
qu'il y a 34 sous-catégories et qu'à la limite on pourrait
retrouver, chez quelqu'un qui ne serait pas pressé de faire effectuer
ses travaux, par exemple, les 34 sous-catégories à l'oeuvre. Je
ne sais pas comment il pourrait... L'exemple est loufoque, à la limite,
mais, sur le pian de l'applicabilité, cela rend la tâche plus
compliquée à l'inspecteur de la Commission de la construction du
Québec qui se présentera, malgré qu'il soit doté de
pouvoirs additionnels. On vise, par les amendements que nous apporterons,
à éviter cette situation qui pourrait créer cette
possibilité d'abus, de retrouver 34 entrepreneurs
spécialisés dans 34 sous-métiers différents.
M. Gendron: II y a un autre élément sur lequel
j'aurais voulu poser un peu de questions, mais c'est toujours un peu difficile
parce que je ne l'ai pas, là. Je n'irai pas plus loin sur ce qui s'en
vient, je ne l'ai pas. Alors, on...
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Je pense, quand même, vous
avoir indiqué...
M. Gendron: Le sens.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): ...assez clairement,
là...
M. Gendron: Le sens et la direction. Cela va. Mais, sur le sens
et la direction, on va attendre de voir le libellé, le travail final
pour se faire une idée.
J'avais commencé, je ne sais pas à quel moment
précis, à questionner le ministre et là, je suis toujours
sur le paragraphe 4°, par la bande, par ricochet. Non, il n'y a pas de
problème, M. le ministre.
Rappelez-vous que, quand j'ai eu à expliquer un peu
l'introduction de votre notion d'entrepreneur spécialisé, on
avait fait un petit bout. J'avais dit: Moi, je pense que, dans le fond,
l'entrepreneur spécialisé, sur la base d'une même
année, pourra avoir trois chapeaux différents: il pourra faire un
bout comme entrepreneur spécialisé, il pourra faire un bout comme
salarié et il pourrait éventuellement travailler comme
entrepreneur professionnel. Et vous avez confirmé cela. J'avais
débouché sur une des difficultés - oui, en plein cela -
sur les avanta-
ges sociaux, considérant que cela aurait un impact sur
l'exécution des régimes d'assurance, en particulier, en ce qui a
trait aux fonds de retraite. Je n'essaie pas de dire que c'est greffé
à cela. J'essaie de dire ceci: Comme on avait des préoccupations
à ce niveau-là et qu'effectivement le ministre nous a presque
laissé voir qu'on avait raison, est-ce que, dans sa réflexion de
la nuit dernière ou dans ce qui s'en vient, il peut nous donner des
garanties que cela aussi sera évalué et, si ce n'est pas
là qu'il faut le placer, qu'il y aura également des modifications
présentées quelque part pour éviter la situation qu'on a
dénoncée?
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Je ne nierais pas qu'il s'agisse
d'un sujet qui a fait l'objet de discussions mais je maintiens que le
libellé, tel que nous l'avons présentement et tel qu'il sera
maintenu quant à cet aspect-là, ne permet pas à
l'entrepreneur spécialisé qui se doit de travailler seul d'avoir
droit à des avantages sociaux. Cela, c'est clair.
Maintenant, votre inquiétude venait du fait de sa
possibilité, à un moment donné, de changer de vocation
dans la vie. Autant un salarié peut changer de vocation, autant un
entrepreneur spécialisé peut changer de vocation. Il devient
salarié. Les règles qui s'appliquent à ses avantages
sociaux, plus particulièrement au fonds de retraite auquel vous vous
référez, sont désormais décidées par le
comité mixte de la construction au niveau de la Commission de la
construction du Québec et cette loi accorde encore plus de pouvoirs
à ce comité mixte. Présentement, on nous indique que, pour
avoir droit au maximum des bénéfices, le salarié doit
inscrire 600 heures. Maintenant, le comité mixte demeure maître de
suggérer des modifications, de hausser, de diminuer, d'ajouter des
barrières, etc. Avec cette possibilité, ils sont en mesure de
s'assurer que ce soit géré d'une façon équitable.
C'est-à-dire qu'on évite la situation passée où des
artisans venaient - mais il y avait une disposition dans la loi qui les y
autorisait - puiser plus de bénéfices qu'ils n'en retiraient.
Nous retirons cette définition de la loi en abolissant la notion
d'artisan et en nous assurant que l'entrepreneur spécialisé ne
puisse, à ce titre, contribuer au fonds de retraite ou aux avantages
sociaux, ni en retirer des bénéfices.
M. Gendron: Le ministre me dit: Cela peut se décider au
comité mixte qui a tous les pouvoirs de réglementer le nombre
d'heures, de prendre d'autres dispositions, etc. Mais est-ce que ce ne serait
pas plus simple d'envisager que l'entrepreneur spécialisé ne
puisse pas travailler comme salarié à moins d'abandonner sa
licence d'entrepreneur pour éviter ce qui s'est passé?
M. Paradis (Brome-Missisquoi): C'est possible à envisager,
mais il faudrait, à ce moment-là, cloisonner davantage dans les
deux sens et interdire aux salariés toute mutation également. Le
domaine de la construction est un domaine où les fluctuations, tant sur
le plan provincial, régional et local, affectent des gens dans leur
quotidien. Je ne sais pas s'il n'y aurait pas plus, pour les individus qui sont
impliqués à quelque titre que ce soit, d'inconvénients que
d'avantages.
M. Gendron: M. le ministre, c'est simple. Pour les
salariés, ce n'est pas compliqué. Si le salarié
décide de passer du statut de salarié à entrepreneur
spécialisé ou à entrepreneur professionnel, il se
conformera aux dispositions prescrites d'obtenir ce qui est requis, sa licence
et ainsi de suite. Donc, je ne vois pas pourquoi il y aurait un problème
de corrélation. Mais j'en vois un, dans les bénéfices des
salariés, venant de l'entrepreneur spécialisé qui change
de chapeau, puis qui, à un moment donné, devient un
salarié au sens de votre nouvelle loi pour aller chercher,
éventuellement, une partie des bénéfices qui
étaient normalement réservés aux salariés
syndiqués et non aux entrepreneurs spécialisés.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Si vous regardez les exigences qui
sont posées par le comité mixte, on parle de 600 heures
actuellement.
M. Gendron: Oui.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): On s'entend, je pense, assez
facilement pour dire qu'il ne s'agit pas là d'un va-et-vient facile. 600
heures dans l'industrie de la construction, c'est un nombre d'heures important
sur une base annuelle, c'est-à-dire que la personne a pratiquement
choisi son statut au moins pour l'année. Si le comité mixte
décidait de hausser les heures à 700, s'il s'apercevait qu'il y
avait quelques cas qui se glissaient, le comité mixte peut
procéder.
M. Gendron: Mais avez-vous eu des représentations - et, si
oui, je vais vous demander de qui - à savoir que des gens dans le
secteur de la construction souhaitaient, avec votre nouvelle définition
d'entrepreneur spécialisé, avoir l'opportunité de
travailler dans la construction? Indépendamment des champs - on se
comprend, je ne veux pas revenir sur le fond, quand c'est couvert ou pas
couvert - est-ce qu'il y a des demandes pour qu'un entrepreneur
spécialisé puisse faire du travail dans le secteur de la
construction avec le chapeau de salarié? Est-ce qu'il y a quelqu'un qui
vous a demandé de permettre cela? Si oui, qui?
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Les demandes des entrepreneurs...
Vous avez actuellement au Québec 2000 artisans et à peu
près 9000 entrepreneurs spécialisés connus. En effet dans
ce domaine-là, on est obligé d'utiliser les termes avec prudence.
Ces personnes-là n'ont pas
d'association, n'ont pas de porte-parole officiel. On ne les a pas
entendues Ici en commission parlementaire. Je présume, moi, que vous en
avez dans votre comté. Je peux vous dire que, moi, j'en ai dans mon
comté. Il y a des députés qui m'ont dit qu'ils en ont dans
leur comté et, quand on légifère, on
légifère pour l'ensemble des intervenants. Je pense que le
consommateur peut trouver son compte avec la partie de la rénovation
résidentielle. Sur le plan de l'équilibre, tous les travaux de
construction neuve n'étant réservés qu'aux employeurs et
aux employés, on sort ces gens-là des chantiers de construction.
Vous me direz: Ils peuvent aller dans la rénovation
résidentielle, etc. J'en conviens, ce n'est plus
réglementé. Mais, de façon bien pratique, hier, au cours
des discussions, j'ai insisté avec quelques-uns des intervenants sur ce
que doit être idéalement une loi dans ce domaine: la plus simple
possible, la plus vérifiable possible et la plus applicable possible.
À peu près tous les intervenants avec qui j'ai eu l'occasion de
discuter m'ont dit: Malgré votre loi, M. le ministre, on convient avec
vous que demain matin, dans le secteur du - pour utiliser une expression
anglophone - "service call", les entrepreneurs spécialisés vont
continuer à les effectuer et que vous n'avez pas les moyens de le
vérifier.
Maintenant, si l'Opposition ne partage pas l'avis de l'ensemble de ces
intervenants, je n'ai pas d'objection à entendre l'Opposition. On veut
une loi qui élimine le travail au noir. Nous pensons que, dans le
domaine de la rénovation, de la réparation, de la modification et
de l'entretien domiciliaire, nous y arriverons en l'excluant. Nous pensons que,
sur les chantiers de construction neuve, nous y arriverons de deux
façons: en s'assurant que les seules personnes qu'on puisse y retrouver
soient les employeurs et les employés, en augmentant les pouvoirs
d'inspection et les amendes. Maintenant, dans la zone grise, nous visons
à nous assurer que l'entrepreneur spécialisé effectue les
travaux qu'il va effectuer de toute façon, mais qu'on ne le retrouve pas
dans ce que certains m'ont décrit comme étant des travaux de
modification d'usine de l'ordre de 12 000 000 $, pour donner un des exemples
extrêmes qui ont été cités.
M. Gendron: Oui. Juste une phrase parce que je voudrais que vous
reveniez donner l'explication là-dessus vu que cela ne m'apparaît
pas clair. Vous avez dit, en parlant des entrepreneurs
spécialisés: On sort les gens de la construction neuve. Un
instant! À partir du moment où vous reconnaissez que ces
entrepreneurs spécialisés ont l'opportunité au cours d'une
année, pas à tous les jours, de venir travailler comme
salariés, cela devient inexact qu'on les sort complètement de la
construction neuve, s'ils font le choix de travailler des heures comme
salariés.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Non, je pense qu'il n'y a aucune
difficulté là-dessus avec l'ensemble des parties et ceux qui y
oeuvrent. À partir du moment où il fait ce choix, il devient un
salarié, ses heures sont rapportées, il a une affiliation
syndicale et, à ce sujet, je vous dis bien humblement que les parties
n'ont pas soulevé de problème.
M. Gendron: Cela prend combien de temps pour faire l'accumulation
de 600 heures?
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Dépendant du type de...
M. Gendron: Non, mais selon les chiffres que vous avez, les
statistiques, car, si vous êtes au courant que cela ne cause pas de
problème, c'est parce que vous avez les données pour porter ce
jugement.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Non, ce n'est pas nous qui avons
déterminé les 600 heures, c'est le comité mixte.
Maintenant, la moyenne annuelle rapportée à la Commission de la
construction du Québec, dans des bonnes années comme
l'année passée, est à peu près de 1000 heures, si
ma mémoire est fidèle, sur une base annuelle.
Je peux peut-être vous demander une attention particulière.
Quand vous me donnez l'exemple, prenez la peine de le donner dans les deux
sens. Cette mobilité, comme vous l'avez vous-même indiqué,
existe, oui, pour l'entrepreneur qui veut devenir salarié, avec tout ce
que cela implique, mais également pour le salarié qui choisit de
devenir un entrepreneur spécialisé pour oeuvrer dans les domaines
qui lui sont ouverts ou même un entrepreneur général dans
des chantiers. Lorsque vous posez la question, il faut toujours que vous
regardiez les conséquences dans les deux sens.
M. Gendron: D'accord, mais pour les avantages sociaux, la
question se pose juste dans un sens.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Ah, oui, les
bénéfices marginaux...
M. Gendron: C'est cela que je veux creuser un peu pour voir s'il
n'y aurait pas intérêt à revoir cela. Ce ne sera pas long,
c'est là-dessus.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Non, non. Je pense qu'on partage
le même objectif: on ne veut pas que quelqu'un, inéquitablement,
contribue aux avantages sociaux et aille chercher un pourcentage, vole la
caisse, si je peux utiliser l'expression. (12 h 15)
M. Gendron: C'est toujours relié aux avantages sociaux.
Dans le règlement sur les régimes complémentaires
d'avantages sociaux dans
l'industrie de la construction, à l'article 103: "Un
employé qui a travaillé au moins 600 heures durant une
période de six mois civils consécutifs devient un participant le
premier Jour du troisième mois qui suit la fin de cette période."
Cela va? Page 27.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Ah, ce n'est pas le même que
j'ai, il est plus...
M. Gendron: Page 27, l'article 103.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Cela va.
M. Gendron: Bon, c'est parce que vous avez dit tantôt: Cela
appartient au comité mixte de traiter de ces questions-là et vous
n'avez pas tort. Ce n'est pas là-dessus que je disconviens. C'est que
c'est écrit: "Un employé qui a travaillé au moins 600
heures.". Vous avez dit: Dans la perspective où ces gens-là
considéraient qu'il y a lieu... Parce que, si cela a été
fixé à 600, c'est que ce monde-là a évalué
que c'était une norme qui était correcte...
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Dans un contexte
précis.
M. Gendron: ...dans un contexte précis, dans une
conjoncture normale, pour les vrais salariés. Cela doit être cela,
parce qu'ils n'auraient pas fixé cela de même. Si on
élève et si on hausse cette norme...
M. Paradis (Brome-Missiquoi): On exclut.
M. Gendron: Oui et c'est cela, mon problème. Si on la
haussait, ce serait pour bloquer l'entrée des entrepreneurs
spécialisés afin de les empêcher de faire ce que font les
employés salariés. Mais est-ce que, si on la hausse, on
n'accroche pas, en cours de route, un certain nombre de vrais salariés
qui seraient pénalisés si on touchait à cette norme?
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Écoutez, vous avez
peut-être raison - je ne dis pas que vous avez raison - et c'est pourquoi
c'est le comité mixte de la Commission de la construction du
Québec qui, finalement, prend cette décision-là. Au
comité mixte, vous retrouvez, entre autres, de mémoire, des
représentants du conseil provincial, de la FTQ, de la CSN et de l'AECQ.
Je ne pense pas en avoir oublié, là. J'aime autant laisser cela
dans les mains des mêmes parties qui, finalement, négocient tes
conditions de travail.
On m'indique également que, sur le plan pratique, je n'ai pas de
suggestions à faire à ces gens-là qui connaissent cela
aussi bien que vous et moi ensemble, qui ont également la
possibilité de prévoir qu'un salarité qui détient
une licence peut former une sous-catégorie avec des règles
différentes.
M. Gendron: Ma question, c'était: II y a des
modalités qui sont prévues pour effectivement statuer
différemment, pas uniquement sur la hausse éventuellement du
nombre d'heures, mais sur la catégorisation des personnes couvertes ou
non.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Pour éviter ce que tout le
monde déplore.
M. Gendron: Mme la Présidente, quand le ministre avait
l'objectif de sortir l'artisan, c'est qu'il avait la possibilité de
travailler avec d'autres personnes que seul, dans les faits, dans la vraie vie.
Là, c'est drôle, j'aimerais cela que vous essayiez de m'expliquer
plus clairement en quoi cette possibilité va être exclue.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Dans la définition,
premièrement, que vous avons déjà adoptée où
nous définissons entrepreneur spécialisé comme "un
entrepreneur au sens de la Loi sur la qualification professionnelle des
entrepreneurs de construction, qui peut faire exécuter des travaux de
construction par des salariés, mais qui les exécute
lui-même pour autrui et sans l'aide de salariés des travaux de
construction, etc."
Maintenant, à l'alinéa 4° dont on souhaite la
suspension, le paragraphe 5, tel que libellé présentement et
qu'on est en train de réviser, se lit: "À l'exception d'un
employeur professionnel, une personne ne peut simultanément faire
effectuer sur un même chantier des travaux de construction par plus d'un
entrepreneur spécialisé compris dans une même
sous-catégorie au sens de ce règlement." Comme je vous l'ai
indiqué, il y a 34 sous-catégories. Dans le plus fantaisiste des
scénarios où on mettrait à contribution toutes les
sous-catégories en même temps, vous pourriez retrouver 34
individus, entrepreneurs spécialisés, chez quelqu'un qui aurait
décidé que son chantier de construction - excusez, pas de
construction, il n'a pas le droit pour la construction - son chantier de
rénovation, cela ne lui faisait rien d'attendre 2 ans après.
Mais on nous dit que, sur le plan de l'application, ce serait un peu
difficile pour l'Intervenant de vérifier 34 personnes. On est en train
de prendre des mesures pour que ce soit facilité sur le plan de
l'application pour que la situation qui a été vécue en
1978 ne se reproduise pas. Nous croyons qu'il est impossible qu'elle se
reproduise, parce que, dans la construction neuve, qu'il s'agisse de la
construction domiciliaire, commerciale ou industrielle, il n'y a pas
possibilité d'avoir accès aux chantiers, donc, cela ne devrait
pas déborder, à tout le moins, aussi loin. Mais, dans ce qu'on
appelle les travaux d'entretien, de réparation et de modification, etc.,
dans les secteurs commercial et industriel, on ne veut pas, non plus, que cela
déborde pour accaparer cette part du marché qui est.
intéressante pour les employeurs et les
employés.
M. Gendron: Mais, dans la construction neuve, à partir du
moment où, dans les modifications proposées, on retire la notion
d'artisan, mais en lui permettant de travailler sous trois chapeaux
différents, il peut effectivement être un employeur
professionnel.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Ah, bien, oui!
M. Gendron: Donc, engager du monde.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Oui, à ce
moment-là..
M. Gendron: À ce moment-là, il peut aller dans la
construction neuve.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Mais, lorsqu'il va dans la
construction neuve, il ne peut y aller que de deux façons...
M. Gendron: Oui, mais juste une seconde!
M. Paradis (Brome-Missisquoi): ...soit à titre d'employeur
professionnel ou à titre de salarié.
M. Gendron: C'est cela; on comprend bien. Donc, quelle
différence y a-t-il avec l'artisan qui pouvait faire des travaux autres
que ce qui était prévu dans l'application? Il pouvait
éventuellement engager des gens et aller occuper le travail...
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Je ne vous dis pas qu'il n'y a pas
eu de cas où cela s'est fait, mais...
M. Gendron: Mais c'est pour cela que vous la retirez, la notion
d'artisan, M. le ministre, parce que, dans les faits, même si la loi ne
le permettait pas, c'est ce qui se faisait.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Non, ce qui se faisait, c'est
qu'un entrepreneur général, dans les faits - c'est la situation
qui a été la plus dénoncée - engageait une
multitude d'artisans qui prenaient la place des travailleurs salariés de
la construction.
M. Gendron: Mais s'il peut y aller comme salarié?
M. Paradis (Brome-Missisquoi): À ce
moment-là...
M. Gendron: II peut en engager plusieurs.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): ...un employeur
général peut engager plusieurs salariés. Mais le
salarié a des conditions auxquelles il doit répondre et, parmi
ces conditions, vous avez le fait qu'il soit un salarié syndiqué,
que ses heures soient rapportées à la Commission de la
construction du Québec, qu'il contribue aux régimes d'avantages
sociaux, etc.
M. Gendron: Donc, d'après vous, dans ces conditions, c'est
différent de l'ancien régime avec la notion d'artisan?
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Pas seulement d'après celui
qui vous parle, je vous le soumets humblement.
M. Gendron: D'accord, pour l'instant, parce que, là, je
vais attendre les clarifications qu'il me faut pour porter un jugement plus
définitif sur ce qu'on va faire avec cela.
La Présidente (Mme Bélanger): Est-ce qu'il y a
consentement pour suspendre le paragraphe 4° de l'article 4?
M. Gendron: II y a consentement.
La Présidente (Mme
Bélanger): II y a
consentement. Alors, il y a suspension du paragraphe 4° de l'article 4 et
nous passons à l'article 5.
Pouvoirs de la Commission de la construction du
Québec
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Oui, Mme la Présidente.
À l'article 5, il y a un amendement qui se lit comme suit: Au paragraphe
2° de l'article 5, remplacer dans la deuxième ligne du paragraphe f
",de tout salarié ou de tout artisan" par "ou de tout salarié".
Je veux vous indiquer que les modifications qui sont proposées ont pour
objet de resserrer les pouvoirs de la commission afin de lui permettre de
contrer plus efficacement le travail au noir dans l'industrie de la
construction. Les dispositions proposées sont de droit nouveau. Le
premier paragraphe a pour objet de permettre à la commission de
réclamer d'un salarié qui exécute des travaux de
construction, sans détenir le certificat de compétence requis et
de son employeur une pénalité civile supplémentaire
égale à 20 % du montant du salaire que réclame la
commission pour le travail effectué. Cette pénalité civile
s'ajoutera à celles que la commission peut réclamer de
l'employeur et du salarié qui ont exécuté des travaux de
construction à un salaire inférieur à celui du
décret. (12 h 30)
M. Gendron: Je ne sais pas, M. le ministre, mais nous pensons
qu'il y a une erreur dans votre amendement.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): On est ouvert à vos
explications.
M. Gendron: C'est parce que, si la commission veut avoir des
renseignements de l'entrepreneur spécialisé et qu'on ne le met
pas... Vous faites sauter la notion d'artisan, mais l'employeur
spécialisé n'est pas un employé, ni un salarié.
Là, on ne parle pas de l'entrepreneur spécialisé et II
existe dans votre nouveau régime. On a encore raison, n'est-ce pas?
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Vous avez raison, mais je vous
dirai qu'il n'exécutera plus de travaux de construction...
M. Gendron: ...qui vont requérir des renseignements.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Vous allez avoir raison dans son
champ d'intervention, c'est-à-dire maintenant qu'il n'effectue plus de
travaux de construction neuve, etc.
M. Gendron: Je vous aiderais probablement davantage en
disant...
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Non, il n'y a pas d'erreur.
M. Gendron: Non?
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Je suis en train de tenter de
clarifier la réponse que je vais vous donner pour vous en
convaincre.
M. Gendron: D'accord.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): II y a interaction entre cet
article et la définition d'entrepreneur spécialisé que
vous retrouvez à l'article 0.1, et le deuxième alinéa de
l'article 4.4° qui est suspendu.
Des voix: Ha, ha, ha!
M. Gendron: Tantôt, il n'y avait pas de lien et on pouvait
continuer. Mme la Présidente, tantôt, si on suspendait l'article
4, il n'y avait pas de lien entre les articles.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Si vous n'y voyez pas de trou, il
n'y a pas de lien.
M. Gendron: Alors, je vais vous poser une question, M. le
ministre. Si l'entrepreneur spécialisé viole le décret et
que la commission... La, on est à l'article 81 de l'ancienne loi.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Oui.
M. Gendron: On dit à l'article 81: "En vue d'assurer la
mise à exécution du décret, la commission peut..."
D'accord? Là, on arrive à l'alinéa f. Donc, si la
commission veut avoir des informations sur les violations du décret par
l'entrepreneur spécialisé, comment fera-t-on?
M. Paradis (Brome-Missisquoi): II n'y a pas de problème
parce que la réponse que je viens de vous fournir fait de l'entrepreneur
spécialisé, au sens de l'application de la loi et des
règlements, un employeur. Donc, en incluant le mot "employeur" dans cet
article, j'inclus employeur spécialisé.
M. Gendron: Oui, mais si on lit l'alinéa k.1 de vos
amendements: "l'entrepreneur spécialisé: un entrepreneur au sens
de la Loi sur la qualification professionnelle des entrepreneurs de
construction, qui peut faire exécuter des travaux de construction par
des salariés, mais qui exécute lui-même..." Alors, comment
peut-il être entrepreneur?
M. Paradis (Brome-Missisquoi): "Qui exécute
lui-même, pour autrui et sans l'aide de salariés des travaux de
construction au sens de la présente loi."
M. Gendron: Oui. Donc, il ne peut pas être employeur.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Non, mais là, je vous
ramène à l'article 4: "L'article 19 de cette loi est
modifié", au paragraphe 4° qu'on vient de suspendre: "Dans la
présente loi et ses règlements, un entrepreneur
spécialisé est réputé être un employeur",
puis je vous ramène à l'article que l'on regarde
présentement et, étant donné qu'il s'applique aux
employeurs et aux salariés et que l'autre est réputé
être un employeur, il s'applique à l'entrepreneur
spécialisé sur le plan des amendes.
M. Gendron: Ce ne sera pas long.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Je comprends. J'ai pris quelques
minutes moi-même.
M. Gendron: Cela nous semble effectivement conforme.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Oui, mais je vais peut-être
insister sur le...
La Présidente (Mme Bélanger): L'article 5 est-il
adopté?
M. Gendron: Bien non, parce que le ministre veut insister sur
quelque chose.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Non, je veux insister sur cette
disposition de droit nouveau pour vous souligner qu'il s'agit d'une inportante
pénalité civile, qui s'ajoute aux plaintes pénales du
passé. La situation était devenue telle qu'il a été
porté à la connaissance de celui qui vous parle de façon
informelle que, dans le cas de certaines soumissions, on était tellement
décidé à travailler au noir - je pense qu'il y a
même des
intervenants qui nous en ont fait état devant cette commission
parlementaire - qu'on incluait le coût des amendes dans les "divers" de
la soumission et que l'on procédait. En ajoutant cette amende civile qui
est financièrement importante, nous croyons être en mesure de
dissuader à la source ce genre de pratique.
M. Gendron: Où est l'amende?
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Cela s'applique des deux
côtés: les employeurs et les salariés.
M. Gendron: Où est l'amende, M. le ministre?
M. Paradis (Brome-Missisquoi): "20 % de la différence
entre le montant obligatoire et celui effectivement payé."
M. Gendron: Ah! Dans c.1). On comprend bien. C'est qu'on est
encore à l'amendement proposé, on va revenir à c.1).
M. Paradis (Brome-Missisquoi): C'est cela. D'accord, cela va.
La Présidente (Mme Bélanger): L'amendement est-il
adopté?
M. Gendron: L'amendement est adopté.
La Présidente (Mme Bélanger): L'article 5, tel
qu'amendé, est-il adopté?
M. Gendron: Non.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): D'accord. L'article 5 se lit
maintenant comme suit: "L'article 81 de la loi est modifié: 1° par
l'insertion, après le paragraphe c du premier alinéa, du suivant:
"c.1) recouvrer tant du salarié visé au paragraphe c qui
exécute des travaux de construction sans être titulaire du
certificat de compétence requis pour les travaux qu'il exécute de
son employeur une somme supplémentaire égale à 20 % de la
différence entre le montant obligatoire et celui effectivement
payé; 2° par le remplacement du paragraphe f du premier
alinéa par le suivant: "f) à toute heure raisonnable et
même au lieu du travail, requérir de tout employeur, de tout
salarié, les renseignements jugés nécessaires ou
exigés de ces personnes qu'elles fournissent ces renseignements par
écrit à la commission dans un délai de 10 jours francs
suivant la remise d'une demande écrite à cet effet ou suivant le
jour où cette demande leur est laissée par tout moyen
approprié; 3° par l'addition, après le deuxième
alinéa, du suivant: "La commission peut exercer les recours visés
au paragraphe a et b du premier alinéa contre toute personne tenue de
payer au salarié le salaire qui lui est dû."
On peut peut-être replacer les notes dans le contexte des notes
explicatives, si vous le souhaitez. Si c'est clair...
M. Gendron: Peut-être pas pour le moment, parce que,
justement, ce n'est pas clair. J'aimerais mieux vous poser une question...
M. Paradis (Brome-Missisquoi): D'accord.
M. Gendron: ...que je pense assez claire et là,
peut-être si...
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Si la réponse n'est pas
assez claire, on reviendra.
M. Gendron: On reviendra. Là, je voudrais, Mme la
Présidente, que vous m'écoutiez religieusement. Lorsqu'on lit
l'ancien c, M. le ministre, de l'article 81, il commence comme ceci: "recouvrer
tant de l'employeur que du salarié..." Cela va?
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Cela va.
M. Gendron: "...qui violent les dispositions, etc." Cela ne donne
rien pour tout de suite de lire le reste. Je répète: "Recouvrer
tant de l'employeur que du salarié."
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Oui.
M. Gendron: Votre c.1) est un ajout au paragraphe c) de l'article
81, c'est bien cela?
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Oui.
M. Gendron: Et là, vous commencez le paragraphe c.1) en
disant: "recouvrer tant du salarié visé au paragraphe c", ainsi
de suite. En quoi ajoutez-vous à ce qui était déjà
prescrit dans le paragraphe c, puisque c'était déjà
également exigible tant de l'employeur que du salarié?
M. Paradis (Brome-Missisquoi): La notion que l'on ajoute est
celle de la détention ou d'être "titulaire d'une carte de
compétence". Cette notion-là n'était pas dans c) et on
l'ajoute à c.1).
M. Gendron: Donc, c'est pour couvrir le cas du détenteur
de carte, mais qui travaille en dessous du décret?
M. Paradis (Brome-Missisquoi): C'est exact. Qui accepte une
rémunération inférieure...
M. Gendron: Au taux prescrit par le décret.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): ...au taux prescrit par le
décret de la construction. Plus loin, on prévoira que cette
indemnité ira dans le fonds des salariés.
M. Gendron: Est-ce avec des affaires pareilles que la Commission
de la construction prétend qu'il s'agit d'une rédaction
législative difficile qui va de mal en pis? Je ne sais pas, mais il me
semble que vos brillants avocats auraient été capables de trouver
une formule disant: recouvrer tant de l'employeur que du salarié
détenteur ou non d'une carte, qui violent et là on aurait un
juste un paragraphe c). Je ne sais pas si vous me comprenez.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Oui, oui.
M. Gendron: Un ajout de c.1) pour dire la même chose qu'il
y a à c). Mais vous me répondez: On fait cela.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Je vais vous répondre que,
lorsque vous êtes en matière pénale et que vous ajoutez des
aspects civils à des matières pénales, vous avez avantage,
sur le plan du libellé, à être très précis.
Je vous dirai que les tribunaux ont tendance à ne pas ajouter des
pénalités de type pénal à des
pénalités de type civil, que les tribunaux ont - la Commission de
la construction a expérimenté cela à plusieurs reprises;
c'est un droit et je ne critique aucunement le système judiciaire -
tendance à retenir un chef d'accusation dans certains cas et à
oublier les autres chefs d'accusation. En agissant comme nous le faisons, nous
donnons des outils additionnels dans les cas de poursuites pour éviter
cette tentation au système judiciaire, pour que l'intention du
législateur soit bien claire qu'une personne peut être poursuivie
tant au pénal, tant au civil pour le même élément et
que les pénalités peuvent s'appliquer, oui, pour la carte de
compétence, oui, pour le prix non exigé, oui, pour ce qui
était là avant pour qu'il n'y ait pas seulement une infraction
poursuivie.
M. Gendron: Bien si...
M. Paradis (Brome-Missisquoi): II y a peut-être une
subtilité administrative qui est importante, celle de savoir où
allaient les amendes où les sommes récupérées par
le passé. La Commission de la construction, se subrogeant aux droits
d'un groupe de cent travailleurs, réclamait l'argent. Cet argent allait
autant aux gens qui souscrivaient à la CCQ qu'aux gens qui n'y
souscrivaient pas. L'ajout de ce paragraphe nous permet de nous assurer que les
sommes d'argent récupérées iront toutes dans le fonds
réservé aux travailleurs, dans le but, entre autres, de payer une
partie des frais, etc. Il y avait une injustice entre celui qui souscrivait et
celui qui ne souscrivait pas que l'on vise à corriger également
par c.1). (12 h 45)
M. Gendron: D'abord, on est d'accord avec vous qu'il faut
être précis quand il s'agit de matière civile ou
pénale. La question qu'on se pose, c'est: Est-ce que vous n'êtes
pas en train de créer une double infraction par votre libellé,
une première infraction en vertu de c et une deuxième en vertu de
c.1), si c'est un travailleur qui a une carte?
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Impossible parce que c.1) ne vise
pas le travailleur qui a une carte; il dit: "recouvrer tant du salarié
visé au paragraphe c qui exécute des travaux de construction sans
être titulaire du certificat."
Donc, il ne peut pas viser celui qui est titulaire.
M. Gendron: Un instant! C'est vrai. Oui, cela va. Si c'est un
travailleur qui n'a pas de carte, l'employeur peut être condamné
sur c?
Peut-il être condamné sur c?
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Pour le travailleur, cela va. Pour
l'employeur, oui. Sans être le jurisconsulte du gouvernement, je vous
donne cette réponse à la suite de la lecture très
attentive des deux paragraphes, sauf que le cumul des recours serait interdit,
mais cela ne pose pas vraiment de problème, parce que l'amende est la
même.
M. Gendron: En plus, il n'avait pas de carte, ce pourrait
être interprété comme une double pénalité.
Oui, parce que les tribunaux pourraient dire: C'est bien plus grave dans c.1),
il n'avait pas de carte.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Non. Il s'agit de deux infractions
différentes. Il peut être coupable des deux infractions et payer
deux fois l'amende.
M. Gendron: II y a une seconde, bien, peut-être pas une,
mais dix, vous nous avez dit qu'il n'y avait pas cumul d'infractions. Vous avez
dit cela tantôt, qu'il n'y avait pas cumul d'infractions.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Non. Dans le premier cas, la
poursuite est intentée ou l'argent réclamé parce qu'il a
payé en dessous de la table, ce qui constitue une infraction. Dans le
deuxième cas, l'infraction est différente, parce que là il
faut établir deux éléments, que le travailleur n'avait pas
de carte et qu'il n'a pas payé le taux.
M. Gendron: Oui, c'est cela. On n'est pas nécessairement
contre, mais on veut savoir si le but du législateur, ce n'est pas de
créer une nouvelle infraction pour l'employeur et de ne pas
régler juste le cas de celui qui travaille avec une carte.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Non. Le but est double. Il vise et
le salarié et l'employeur.
M. Gendron: D'accord.
La Présidente (Mme Bélanger): Est-ce que l'article
5, tel qu'amendé, est adopté?
M. Gendron: Non.
La Présidente (Mme Bélanger): Non, pas encore.
M. Gendron: Bien non, parce qu'on a adopté l'amendement,
mais on n'a pas adopté l'article 5, tel qu'amendé. C'est pour
cela.
Mme la Présidente, j'aimerais que le ministre nous explique le
troisièmement, c'est-à-dire "par l'addition, après le
deuxième alinéa, du suivant", dans la loi 31 dont personne ne
veut. C'est important de légiférer sur quelque chose dont les
gens ne veulent pas. Alors, il faut au moins bien comprendre ce qu'on fait.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Moi, j'ai compris, du vote du
député, qu'il n'en voulait pas. Mais j'ai compris qu'il y avait,
quand même, dans la société québécoise,
plusieurs personnes qui en voulaient; que non seulement les consommateurs en
voulaient, mais qu'également, sur le plan des représentants des
travailleurs et des employeurs, on n'était pas très content de la
législation qui avait été adoptée de bonne foi en
1978; que l'artisan, qui était supposé être
réservé exclusivement à de menus travaux, se retrouve sur
les grands chantiers de construction, mène une concurrence
déloyale aux employeurs, vole la "job" des employés...
M. Gendron: C'est pour toutes ces raisons-là qu'ils
demandent le retrait de votre projet de loi, pour qu'on regarde globalement
tout le régime dans le secteur de la construction.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Bien, disons que les conversations
que j'ai eues...
M. Gendron: Que vous avez eues cette nuit, cela va bien.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): ...au cours des dernières
heures ne portaient pas sur le retrait.
Des voix: Ha, ha, ha!
M. Gendron: Ah, bon! Cela va bien. On continue.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Le paragraphe 3° est de droit
nouveau. Il propose une modification. Cette modification a pour objet de
permettre à la commission d'exercer des recours civils en
réclamation de salaire non seulement contre les employeurs, mais
également contre toute personne tenue légalement de payer au
salarié le salaire qui lui est dû. Actuellement, selon
l'interprétation donnée par les tribunaux, la commission n'est
autorisée à poursuivre que les employeurs.
M. Gendron: Qui vise-t-on?
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Le donneur d'ouvrage, le
propriétaire qui donne l'ouvrage directement. Présentement, on ne
peut pas poursuivre celui qui n'est pas employeur, mais qui donne de
l'ouvrage.
M. Gendron: Mais, comment le donneur d'ouvrage pourra-t-il faire
cela, aller vérifier les livres de tous ceux à qui il donne du
travail par contrat? Parce que c'est ce que cela veut dire, M. le ministre. On
met une obligation au donneur d'ouvrage sur quelque chose qu'il n'est pas en
mesure d'aller vérifier.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Oui, mais on n'est pas dans les
menus travaux. On est dans des travaux...
M. Gendron: Oui.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): ...de construction qui sont
importants et quelqu'un qui s'aventure à devenir donneur d'ouvrage dans
la construction importante doit prendre ses responsabilités.
Il ne s'agit pas du consommateur donneur d'ouvrage pour réparer
sa maison, là.
M. Gendron: Oui, mais cela comprend nos exemples du bunker,
là, puis Kruger. Le propriétaire d'usine peut être un
donneur d'ouvrage.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Ah, oui! Ah, oui! Et le
propriétaire d'usine, quand il donnera de l'ouvrage, prendra les
renseignements qui sont imposés par la loi. Oui, Kruger a les moyens,
puis le bunker a les moyens.
M. Gendron: Je ne suis pas inquiet pour Kruger, mais le
propriétaire d'une petite usine, cela veut dire que vous allez l'obliger
à aller voir les livres de l'entrepreneur à qui il a donné
de l'ouvrage et de tous les sous-contractants qui sont susceptibles d'avoir
à exécuter des contrats, s'il y a une infraction possible. C'est
ce que cela veut dire?
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Oui. Ou bien de s'assurer qu'il
fait affaire avec un employeur responsable. En fin de compte, c'est le
salarié qui est pénalisé, hein?
M. Gendron: Oui, on comprend cela. D'abord, vous avez bien fait
de dire qu'il s'agit probablement de droit nouveau. Cependant, si le donneur de
travail se fait dire non par un employeur ou un sous-contractant par rapport
aux informations qu'il veut avoir?
M. Paradis (Brome-Missisquoi): II n'est pas obligé de
l'engager.
M. Gendron: S'il avait ces informations uniquement après
l'attribution du contrat?
M. Paradis (Brome-Missisquoi): S'il s'agit de travaux importants,
il peut en faire, sur le plan pratique, une clause d'appels d'offres. Il
négocie librement. Il sait que c'est une obligation qu'il a. On ne parle
pas de donneur d'ouvrage consommateur.
M. Gendron: Oui, je comprends.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): On parle d'un donneur d'ouvrage
important. Quand vous êtes un donneur d'ouvrage important, vous devez
vous assurer que les gens avec qui vous faites affaire sont conformes à
la loi et aux règlements si vous voulez être en mesure
d'éviter le travail au noir. C'est toujours le même objectif.
M. Gendron: Est-ce que cela ne peut pas être un
consommateur, un donneur d'ouvrage, un gars qui se fait bâtir une maison
lui-même?
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Oui, la construction domiciliaire
neuve, c'est l'exemple typique. Lorsque vous faites bâtir une maison
neuve, vous engagez des sommes importantes. Au moment où on se parle, il
y a certains consommateurs qui exigent de faire affaire avec des entrepreneurs
qui accordent des garanties par le biais de certaines associations.
M. Gendron: Je n'ai pas d'objection. Je veux juste bien
comprendre la portée, premièrement. Deuxièmement, est-ce
qu'il ne devrait pas y avoir une disposition - je n'ai pas d'objection à
ce qu'on impute une responsabilité, je le répète - dans
les cas où l'éventuel consommateur donneur d'ouvrage, qui est un
individu dans la société, n'a pas les moyens ou je ne sais
pas...
Tantôt, vous parliez d'une législation qui doit traiter de
ce qui se passe dans le monde réel, pas sur la planète Mars. S'il
n'y a pas de mécanisme prévu pour protéger, je trouve que
cela devient abusif en termes de droit nouveau.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): C'est, quand même,
limité. Premièrement, les recours sont exercés par la
commission, par voie de subrogation. Elle "peut exercer les recours
visés aux paragraphes a et b du premier alinéa." Ce n'est pas
l'ensemble des recours prévus à l'article 81. C'est limité
à a et b.
M. Gendron: Mme la Présidente, j'ai, au moins, une
vérification importante à faire. Je propose qu'on suspende
l'étude de l'article 5 et les travaux, compte tenu de l'heure.
La Présidente (Mme Bélanger): D'accord. La
commission de l'économie et du travail suspend l'étude du projet
de loi 31 jusqu'à 20 heures ce soir. Toutefois, la commission reprendra
ses travaux à 15 heures pour l'étude du projet de loi 27.
(Suspension de la séance à 12 h 59)
(Reprise à 15 h 18)
Projet de loi 27
La Présidente (Mme Bélanger): La commission de
l'économie et du travail est réunie cet après-midi afin de
procéder à l'étude détaillée du projet de
loi 27, Loi sur la Société de promotion économique du
Québec métropolitain et modifiant la Loi sur la
Société Inter-Port de Québec.
M. le secrétaire, est-ce qu'il y a des remplacements?
Le Secrétaire: Oui, Mme la Présidente. M. Claveau
(Ungava) est remplacé par M. Garon (Lévis), M. Hétu
(Labelle) est remplacé par M. Polak (Sainte-Anne), M. Leclerc
(Taschereau) est remplacé par M. Cusano (Viau) et M. Maltais (Saguenay)
est remplacé par Mme Pelchat (Vachon).
La Présidente (Mme Bélanger): Merci. M. le
ministre, est-ce que vous avez des remarques préliminaires?
M. Johnson: Non, Mme la Présidente. J'ai fait valoir ce
que je pourrais faire valoir en remarques préliminaires à
l'occasion de l'adoption du principe à l'Assemblée nationale.
La Présidente (Mme Bélanger): M. le
député de Lévis.
M. Garon: J'aurais aimé poser quelques questions au
ministre avant d'aborder l'étude article par article, s'il n'a pas
d'objection.
La Présidente (Mme Bélanger): Vous avez droit,
monsieur, à vingt minutes.
M. Johnson: Ah oui! Il a le droit; cela, ce n'est pas le
problème.
Des voix: Ha, ha, ha! M. Garon: Hein?
M. Johnson: Vous avez le droit, ce n'est pas le
problème.
La Présidente (Mme Bélanger): Vous avez droit
à 20 minutes de remarques préliminaires, que cela soit sous forme
de question ou de commentaires.
Remarques préliminaires M. Jean Garon
M. Garon: Non, mais moi, je pense essentiellement, concernant le
projet de loi 27, que ce n'est pas un projet de loi qui est malin en soi, sauf
que cela dépend de ce qu'on entend par le fonctionnement dans la
politique de développement économique de la région de
Québec. Par exemple, on dit qu'il y a une Société de
promotion économique du Québec métropolitain, on dit qu'il
y a un parc tehnologique du Québec métropolitain, mais, au fond,
c'est évident que la Société de promotion
économique du Québec métropolitain, à mon avis, qui
n'a pas un nom très approprié parce que cela couvre plus que le
Québec métropolitain... Qu'est-ce qui va arriver à la
Société Inter-Port après que le fonds de 1 000 000 $ va
être vidé? Il n'y a pas eu vraiment de réponse à ces
questions-là.
Deuxièmement, on parle d'un parc technologique. Est-ce que cela
veut dire, par exemple, un parc technologique, que toutes les industries
à caractère technologique vont devoir aller dans le parc
technologique? Parce qu'ailleurs, je pense à Silicon Valley, ce n'est
pas un parc technologique, c'est un corridor technologique de 20 ou 30 milles
de large par 90 milles de long. Si l'Université Laval, qui dit qu'il
faut que les gens soient près d'elle, calcule qu'elle ne peut faire
affaire qu'avec un parc technologique, bien, nous autres, il va falloir que,
sur la rive sud de Québec, par exemple, nous nous cherchions une autre
université avec qui faire affaire. C'est-à-dire que si c'est
cela, si c'est devenu une université locale plutôt que
régionale... Non, mais c'est une question fondamentale. Je sais, par
exemple, qu'il y a des industries, qu'il y a une couple d'entreprises de la
rive sud à qui on essaie de dire qu'il faudrait qu'elles aillent dans le
parc technologique; si on calcule, comprenez-vous, que si les entreprises... Je
vais même vous dire, vous pouvez vous informer aux gens localement et ils
vont vous dire qu'il y en a qui se sont fait approcher et à qui on a dit
qu'ils devaient aller dans le parc technologique.
Alors, la promotion, cela va être quoi? Vous savez,
Société de promotion économique du Québec
métropolitain, je pense que, là-dedans, si on tient compte de
l'ensemble... Avant, on parlait de la Société Inter-Port;
maintenant, on parle de la Société Inter-Port qui va devenir une
société locale et on s'est rendu compte, au cours des
années, que le seul endroit où le fleuve était assez
profond pour faire un port de mer, c'était du côté de
Lauzon. Autrement, du côté de Beauport, il fallait remplir la
moitié du fleuve et ceux qui voulaient faire de la planche à
voile auraient vu leur plan d'eau disparaître. Alors, on transforme la
Société Inter-Port, au fond, en société
ambiguë. C'est vrai qu'on ne sait pas ce qu'elle va devenir, la
Société Inter-Port. Si on regarde le projet de loi, c'est une
coquille, mais une coquille dont on ne sait pas ce qu'il va y avoir à
l'intérieur. Il n'y a peut-être rien; on devrait percer un trou de
chaque côté pour voir s'il y a quelque chose dans la coquille. On
ne verra peut-être rien.
Cela cause beaucoup d'inquiétude. J'ai parlé avec des
gens. Je sais qu'il y a eu des rencontres pour essayer de convaincre les gens
qui ne sont pas très sûrs de l'avenir de la Société
Inter-Port de Québec. Dans le projet de loi, il n'y a rien qui
apparaît concernant ces questions.
La Présidente (Mme Bélanger): M. le ministre.
M. Daniel Johnson
M. Johnson: Merci, et je dirais tout de suite... D'abord, je
remercie mes collègues d'être présents, M. Lemire, Mme
Pelchat et M. Cannon, député de La Peltrie, dans ce dernier cas,
qui a été extrêmement actif là-dedans et je peux
d'ores et déjà présumer que le député de La
Peltrie aura des commentaires ou pourra apporter des réponses encore
plus pointues et précises, peut-être, aux interrogations
soulevées par le député de Lévis. Ce que je dirais
tout de suite, dans l'ordre où le député de Lévis a
soulevé ces questions, c'est que, d'abord et avant tout, nous avons
devant nous un projet de loi qui donne suite à des voeux exprimés
par les instances municipales, notamment, de la région du Québec
métropolitain qui regroupe la rive sud.
Si on se reporte au premier document officiel sur ce sujet, c'est
évidemment le rapport de la commission Lapointe qui recommandait et je
cite: "Que la promotion nationale et internationale des intérêts
économiques de la région soit assurée par un seul
organisme qui regrouperait dans une société autonome de promotion
économique les principaux employeurs de la région, la CUQ, dont
la ville de Québec, les MRC de Desjardins et des
Chutes-de-la-Chaudière, le milieu universitaire et de la recherche. Une
large place devrait être accordée aux représentants du
monde des affaires." Cette recommandation a correspondu véritablement
à ce qui se sentait, de toute façon, dans le milieu. Le
comité de travail des députés ministériels du
fédéral et de Québec qui s'est penché sur la
question l'a fait en collant ses oreilles au mur et au plancher, en consultant
largement les gens des deux côtés du fleuve St-Laurent et en
arrivant à des suggestions qui ont permis dans le projet de loi de
donner un cadre à cette activité unifiée de promotion
économique de la grande région de Québec.
Alors, c'est un voeu des gens du milieu qui vont faire avec cet
instrument ce qu'ils doivent faire, nous ont-ils dit, c'est-à-dire
unifier en un lieu, une institution, un organisme, les activités de
promotion nationale et internationale de la grande région de
Québec. À ce titre et pour
l'avenir prévisible des prochains cinq ans, le solde de l'entente
fédérale-provinciale qui au 31 mars dernier aurait pu facilement,
n'eût été des décisions qu'on a prises, retourner au
fonds consolidé du revenu et du gouvernement fédéral et du
Québec, a plutôt été maintenu comme contribution des
niveaux de gouvernement supérieurs aux oeuvres de promotion
économique du Québec métropolitain, de la grande
région de la rive nord et de la rive sud. Ce sont donc des sommes qui,
à coups de centaines de milliers par année quand même,
seront disponibles pour ces fins-là, de deux façons. D'abord,
dans la nouvelle société où on retrouvera du financement
du milieu. C'est ce qui était souhaité pour vraiment embarquer
les gens dans une oeuvre de promotion commune.
On indiquait dans le rapport de la commission Lapointe qu'on n'avait pas
pu rallier les divers milieux de la région dans la Société
Inter-Port, malgré les mandats qui avaient été
exécutés, la prospection qui avait été
effectuée et les dossiers qui ont avancé, dans certains cas. Mais
il n'y avait pas cet engagement du milieu, parce qu'il ne payait rien,
essentiellement. C'était les gouvernements fédéral et du
Québec qui payaient cela. On a répondu à cette critique du
rapport Lapointe, si on veut, en disant: Au lieu de mettre fin à
l'entente fédérale-provinciale - on va maintenir le solde de
l'entente. Il va être disponible sur cinq ans de façon
décroissante pour donner une chance aux gens du milieu d'y aller avec
leurs deniers en minime proportion, au début, de faire l'apprentissage
de cet organisme et éventuellement de le prendre en charge au même
titre qu'un commissariat industriel. C'est exactement le même principe,
si vous voulez.
Ce que cela assure, par ailleurs, c'est que cette oeuvre de promotion en
sera une au niveau de toute la région, sur les scènes nationale
et internationale, dans l'organisme qui est formé maintenant, alors que
les municipalités verront retourner vers elles la responsabilité
du développement et de l'accueil des projets d'investissement ou, alors,
des projets d'expansion des entreprises existantes. Elles auront la gestion de
leurs parcs industriels qui, dans le cas de celui de Beauport et de
Saint-Augustin, seront retournés en vertu d'un autre projet de loi de la
CUQ vers les municipalités en cause.
Donc, on maintient les engagements financiers qui avaient
déjà été exprimés. On s'assure qu'on
distingue l'oeuvre de promotion de la région de Québec de celle
de l'administration d'une infrastructure d'accueil comme celle du parc
industriel de Pointe de la Martinière en confiant aux successeurs
juridiques de Société Inter-Port l'administration avec, encore
une fois, une contribution financière des gouvernements de ce site pour
voir à planifier l'installation éventuelle d'infrastructures,
etc., pour en faire un parc d'accueil, pour assurer qu'il y ait au moins une
permanence minimale qui va transiger avec la municipalité en bordure de
laquelle cela se trouve, en l'occurrence Lauzon, pour bien assurer le
périmètre souhaité de ce parc qui, topographi-quement,
n'est pas idéal pour recevoir certaines entreprises. On sait qu'il y a
un degré de pente qui peut poser des problèmes techniques dans
l'implantation de certaines industries.
Alors, il y a du réaménagement de terrain à faire,
pour autant que je puisse comprendre, et il y aura une permanence, dont on
assure le financement en grande partie, qui va s'occuper de ce
problème-là qui est très localisé.
L'autre point soulevé par le député de Lévis
a trait à l'existence du parc technologique. Je suis profondément
convaincu que le député de Lévis ne remet pas cela en
cause. Mais il semble nous dire que cela crée une espèce
d'obligation aux entreprises qui voudraient se lancer dans des activités
de recherche et de développement ou de haute technologie, l'obligation
de s'y installer. Il est entendu que les gens qui sont...
Le député a dit: II y a eu des représentations
auprès d'entreprises et on leur a dit: Vous devez vous installer
là. Je pense que les promoteurs de cet espace, l'Université
Laval, enfin, les intérêts de certaines gens pour certaines
entreprises sont assez clairement de créer une masse critique et,
après quoi, d'y greffer les entreprises qui feront en sorte qu'on pourra
parler d'un véritable centre technologique. (15 h 30)
De là à dire que le périmètre physique du
parc est une structure d'accueil exclusive pour les gens qui pensent à
oeuvrer dans le domaine de fa haute technologie, je ne pense pas que ce soit
vrai. C'est une infrastructure dont la région est dotée. Tant
mieux si cela répond aux besoins de certaines entreprises qui auraient
intérêt, elles, à s'y installer! Cela n'exclut aucunement
l'implantation où que ce soit dans la région, que ce soit un
corridor, un grand cercle, un parallélépipède rectangle ou
un trapèze, cela n'empêche aucunement, à l'intérieur
de quelque périmètre que ce soit dans cette région-ci,
l'implantation d'entreprises dont la vocation est d'oeuvrer dans le domaine de
la haute technologie. Je ne vois pas le problème.
J'ai peur que le député de Lévis, par ses
commentaires, mêle les choses un petit peu. On a un mandat, qui nous a
été demandé par les gens du milieu, d'instituer à
l'intérieur d'un organisme, et c'est celui créé par le
projet de loi 27. Il y a un degré de participation du milieu à
cet organisme qui est prévu et qui a été
négocié bien franchement avec tous les intervenants du milieu.
Cela fait leur affaire. Ils nous ont donné leur aval, qu'il s'agisse des
représentants de la CUQ, de la ville de Québec, des
préfets et de tous les maires des deux MRC de la rive sud. Il y a un
consensus, enfin, c'est plus que cela, il y a unanimité. J'ai
rencontré ces gens qui me l'ont dit face à face. Ils ont pris
connaissance du projet de loi, après qu'il fut déposé. On
en a discuté, mais c'est l'Assemblée nationale qui est
saisie la première d'un projet de loi. Ils ont fait quelques
suggestions. Cela explique qu'on en parle tout de suite. Les papillons qui
seront devant vous, cela reflète encore là la volonté
unanime des représentants des MRC de la rive sud, de la ville de
Québec et de la CUQ.
C'est véritablement le cas typique où on produit et
où on rend disponible le cadre législatif qui donne suite au
désir de la région en matière de promotion de la
région sur les plans national et international.
La Présidente (Mme Bélanger): M. le
député de Lévis.
M. Garon: Mais, quand vous avez parlé des fonds qu'il y
avait dans la Société Inter-Port, le 31 mars 1988, c'est un
montant de 2 100 000 $. Dans Inter-Port, il va y avoir 1 000 000 $ sur cinq ans
et cela veut dire 200 000 $ par année. Quand vous parlez de nivellement
de terrain nécessaire à Lauzon, c'est dans le roc. Avec 200 000 $
par année, après avoir engagé le président, le
directeur général, le bureau et le téléphone, vous
ne nivellerez pas grand-chose, si vous voulez niveler les terrains qui ont des
pentes trop fortes. Parce que, si ma mémoire est bonne, la
capacité portante de roc est à quatre pieds du bord et, a
certains endroits, elle est à fleur de terre. On ne nivellera pas
là-dedans facilement avec les montants d'argent dont on parle, sauf
qu'on peut dire que c'est une coquille. Personne ne peut être
complètement contre une coquille, mais d'où viendra l'argent pour
faire le nivellement?
M. Johnson: Mais on ne fait pas l'aménagement
prévisionnel de parcs industriels, comme vous le savez.
M. Garon: Bien oui, mais vous avez parlé de pentes qui
sont là.
M. Johnson: Oui, j'ai expliqué que, pour pallier cette
difficulté de terrain, un des mandats de la permanence, m'a-t-on
expliqué chez les spécialistes qui regardent comment on peut
valoriser cet espace, c'est de procéder à une translation ou un
déplacement, si vous voulez, du périmètre par
échange de terrain, etc., pour retrouver un périmètre
à l'intérieur duquel il y aura un terrain d'une telle nature qui
pourra accueillir plus facilement et à moindres frais un projet
d'implantation, quel qu'il soit. Lorsque vient le moment de financer du
nivellement de terrain ou des installations d'infrastructures, c'est toujours
fait, le député le sait, en relation avec un projet. Dans le
cadre des ententes fédérales-provinciales d'aide aux
municipalités, par exemple, pour installer les infrastructures dans le
même esprit qu'on le fait dans le parc industriel du gouvernement du
Québec à Bécan-cour, on ne fait pas des
aménagements prévisionnels. Parce que la qualité et la
nature des infrastructures dépendent intimement du projet industriel
qu'on veut accueillir. On ne peut pas faire un système d'alimentation
avec des tuyaux de 12 pouces. Cela va prendre des tuyaux de 6 pouces ou de 8
pouces qui seront largement suffisants.
Il n'y a pas de coût associé à cela, mais il y a la
nécessité d'une gestion de cet espace pour les raisons que je
vous ai expliquées, afin d'en modifier un peu le profil. C'est du plus,
je dirais, plutôt que du moins, d'en arriver là dans la mesure
où l'essentiel des budgets de fonctionnement d'Inter-Port que l'on
connaissait allait sur la promotion internationale. À la rigueur, M. le
député, on pourrait reconnaître qu'il y aura maintenant une
partie bien étiquetée des sommes qui étaient dans le solde
de l'entente qui sera utilisée à l'égard exclusif de
l'amélioration de ce site sur la rive sud et que, par ailleurs,
évidemment, les activités de promotion seront à la charge
des gouvernements supérieurs et du milieu. Ceci, sur une échelle,
je corrige tout de suite, dégressive, ce n'est pas en ligne droite, 20 %
du solde de l'entente qui seront versés par les gouvernements
supérieurs, mais bien d'une façon dégressive qui permet,
comme je le disais tout à l'heure, aux gens du milieu d'embarquer de
plus en plus, plutôt que de tout de suite leur expédier la facture
pour une portion relativement importante des frais de fonctionnement de la
nouvelle société de promotion.
M. Garon: Parlons concrètement. M. Johnson:
Oui.
M. Garon: II était question d'une aluminerie avec
Alusuisse dans la région de Québec et, notamment, le principal
site envisagé était Lauzon. Actuellement, il est question d'une
nouvelle aluminerie. Est-ce que la Société Inter-Port est au
dossier pour une aluminerie dans le région de Québec ou si elle a
été écartée et n'est plus au dossier, en termes de
promotion économique du Québec métropolitain, puisqu'elle
le fait actuellement? Éventuellement, s'il y avait deux
sociétés, Inter-Port a le site de Lauzon; le principal site
d'implantation dans la région de Québec est justement Lauzon.
Qu'est-ce qui en est concrètement?
M. Johnson: Concrètement, je dirais que le choix d'un site
relève d'abord et avant tout de l'investisseur, première des
choses. Le fait qu'on veuille prétendre aujourd'hui que certains sites
sont écartés et que Sept-Îles serait retenue, pour parler
encore plus concrètement que vous ne l'avez fait, tient au fait que,
quant à moi, il m'apparaît que c'est ma responsabilité de
faire en sorte que la Société générale de
financement, notamment comme partenaire dans le consortium Alouette, assure
qu'une région particulièrement défavorisée au taux
de l'activité économique comme Sept-îles soit au moins
examinée de fond
en comble par des investisseurs éventuels. C'est tout cela,
l'idée derrière le fait que Sept-Îles est retenue. Je l'ai
même dit aux gens de Sept-îles, on ne peut pas prendre à la
place de Reynolds Metal Austria, Kobe Steel et tous ces gens-là, la
décision de leur dire qu'ils s'installent à telle place. Vous
voyez dans quelle espèce de position de négociation cela nous met
d'insister auprès d'un investisseur pour lui dire qu'il devrait aller
à telle adresse et lui dire: Si vous voulez y aller, maintenant, cela va
vous coûter tant.
Ce n'est pas cela, l'idée. Il faut laisser aux investisseurs le
choix sur une base rationnelle de s'installer quelque part, mais il ne faut
surtout pas, du point de vue du gouvernement du Québec, que des sites
potentiellement intéressants soient négligés, d'où
l'étude de fond en comble, mur à mur, dont Sept-îles sera
l'objet par le consortium Alouette qui, par ailleurs, une fois ce cas de base
réalisé, procédera à l'étude d'autres sites
sur une base comparative cette fois, par rapport aux données qui auront
été colligées sur Sept-îles.
Où le consortium Alouette s'installera-t-il
éventuellement? Je n'en sais rien. Ce sont les investisseurs qui
décident de regarder certains sites; les sites traditionnels, on les
connaît, il y en a peut-être deux dans la région de
Québec, un en amont et un en aval, plus ou moins un sur la rive nord et
un sur la rive sud; il y a Bécancour dont on entend souvent parler,
évidemment, dans ce contexte-là; il y a Sept-îles dont on
entend de plus en plus parler. Parcs à grand gabarit ou, enfin, lieux
d'implantation qui permettent l'installation d'une aluminerie, cela ne court
pas les rues, il n'y en a pas des douzaines, il y en a peut-être cinq ou
six, et on en retient souvent trois ou quatre, toujours les mêmes. Cela
dépend tellement de facteurs externes, très souvent: prix du
marché, ci et ça, disponibilité de la main-d'oeuvre,
mobilité de la main-d'oeuvre. Il y a un tas de choses qui militent pour
ou contre une région. C'est cela que les investisseurs ont à
brasser, ce n'est pas plus compliqué que cela. Alusuisse n'est pas venue
parce qu'elle perd de l'argent du côté de l'aluminerie et fait une
tonne d'argent avec la chimie; alors, elle est dans la chimie pour des
années et elle a déclaré publiquement qu'une aluminerie,
n'importe où dans le monde, c'était exclu de son plan
stratégique. Elle ne pense même plus à implanter une
aluminerie.
M. Garon: Non, non, mais dans le temps, elle y pensait.
M. Johnson: Oui, à tort. Mais la haute direction n'avait
jamais manifesté cela.
M. Garon: Un instant!
M. Johnson: À ma connaissance, la haute direction...
M. Garon: Un instant! J'avais rencontré son principal
représentant qui était venu ici avec M.
Rodrigue Biron; au contraire, il pensait s'installer au...
M. Johnson: Je sais de qui vous parlez et ce n'était pas
un membre de la haute direction. On va se comprendre.
M. Garon: C'était un membre de la haute direction, ah oui!
Il était... Et le site qu'elle envisageait, c'était d'abord
Lauzon. Alors...
M. Johnson: Oui, mais les gens de Deschambault m'ont dit la
même chose, les gens de Sept-îles m'ont dit la même chose et
les gens de Bécancour m'ont dit la même chose. Alors...
M. Garon: Moi, j'ai rencontré des gens, je ne vous parle
pas de ouï-dire ou de...
M. Johnson: Moi aussi, j'en ai rencontré.
M. Garon: ...vouloir dire...
M. Johnson: Oui.
M.Garon: ...j'étais là.
M. Johnson: Oui, moi aussi, imaginez-vous.
M. Garon: J'ai rencontré des gens du ministère de
l'Industrie et du Commerce qui étaient là...
M. Johnson: Oui.
M. Garon: ...et Deschambault n'était même pas dans
le portrait, premièrement. Deuxièmement, Bécancour,
c'était comme point de comparaison parce que Pechiney était
là. Il voulait avoir des comparatifs avec Pechiney, mais il
n'était pas intéressé à aller dans le même
parc que Pechiney. Ils voulait avoir des comparaisons parce que les autres
actionnaires allaient lui demander des comparaisons avec Pechiney parce que
Pechiney est à Bécancour. Troisièmement, il y avait le
coin de Sept-îles où il devait y avoir une analyse.
Également, il devait y avoir trois coins à étudier:
Lauzon, Bécancour et Sept-îles. Et c'est simplement lorsque M.
Bourassa et M. Pagé sont allés en Suisse rencontrer des gens
qu'ils ont retardé les décisions. Au fond, ils ont retardé
le projet. Pourquoi?
M. Johnson: C'est absolument faux.
M. Garon: Bien oui, parce que c'est exactement la
réalité. J'étais au courant du dossier, je suivais le
dossier à ce moment avec le ministre de l'Industrie et du Commerce du
temps. Alors, je sais quels étaient les facteurs qui jouaient aussi en
faveur de la région de Québec, c'est-à-dire de Lauzon,
parce que c'est à peu près la
seule place pratique avec Saint-Augustin. À Saint-Augustin, il y
a quelques années, les gens avaient démontré qu'ils
n'étaient pas vraiment intéressés, C'était le
principal site envisagé. Il y avait des raisons très
précises pour lesquelles ce site était envisagé.
Maintenant, ce n'est pas cela que je vous demande, au fond. Je ne vous demande
pas ce que fait le consortium Alouette. Je vous demande si la
Société Inter-Port qui s'occupe du développement
industrialo-portuaire a le mandat de faire la promotion de son site ou a le
mandat d'appliquer les freins.
La Présidente (Mme Bélanger): M. le
député de La Peltrie.
M. Cannon: Si vous le permettez...
M. Garon: Mais là, je voudrais que ce soit le
gouvernement. Le député n'est pas au gouvernement.
M. Johnson: II pourra ajouter quelque chose et je
répondrai, il n'y a pas de problème.
M. Garon: C'est le gouvernement là-dessus, c'est le
ministre responsable de la Société Inter-Port. Le
député de La Peltrie, je trouve cela bien gentil, il a fait
partie avec l'un de ses collègues de la rive nord de même que deux
députés conservateurs de la rive nord du comité qui a fait
une étude, sauf qu'il ne répond pas au nom du gouvernement et ce
que ses paroles vont dire n'engagent pas le gouvernement.
M. Johnson: Non, mais le mandat d'exécution... Voyons
donc!
M. Garon: C'est le ministre qui engage le gouvernement.
M. Johnson: Le député ne prétendait
certainement pas répondre à ma place. Ce n'est pas pour cela que
je lui ai passé la parole, j'ai des choses à dire et lui
aussi.
M. Cannon: Est-ce que j'ai le droit de parole, M. le
député?
M. Garon: Oui, oui.
M. Cannon: Vous me permettez de parler? ,
M. Garon: Oui, oui.
M. Cannon: Bon, merci!
La Présidente (Mme Bélanger): Alors, M. le
député de La Peltrie.
M. Johnson: Tout en indiquant, avant que le député
de La Peltrie prenne la parole, que l'exécution d'un mandat
d'Inter-Port, c'est un mandat que la direction tient du conseil d'ad-
ministration. Ce ne sont pas les actionnaires qui lui disent de faire ci ou de
faire ça. On donne des moyens à la région. Il y aura la
Société Inter-Port, il y aura la Société de
promotion économique du Québec métropolitain dotées
de moyens. Ce sont les gens du milieu et les gens de l'organisme qui vont
tracer leur programme. Ils n'ont pas à nous faire rapport, à
nous, sur le genre de progammes de promotion qu'ils veulent faire de la
région, mais ils ont à faire rapport aux gens qui vont constituer
le conseil d'administration, comme vous le voyez, notamment les
municipalités, lorsque viendra le moment de faire état des
besoins financiers de l'organisme.
La Présidente (Mme Bélanger): M. le
député de La Peltrie.
M. Johnson: Adressez-vous à Inter-Port! M. Lawrence
Cannon
M. Cannon: Mme la Présidente, simplement, cela
m'étonne un peu que le député de Lévis s'oppose
à ce que je prenne la parole en cette commission. Lui, avec qui j'ai eu
l'occasion de discuter peut-être à une reprise de la
démarche que nous entreprenions sur le dossier d'Alusuisse. Il est
regrettable que le député verse un peu dans l'histoire de ce
dossier et essaie de rebrasser la vieille sauce et de parler des occasions
ratées dont, lui, évidemment comme membre de l'ancien
gouvernement... C'est un dossier sur lequel il se bidonne un peu aujourd'hui
pour nous dire qu'il a travaillé très fort à cela et qu'il
a rencontré toutes sortes de personnes. Mais moi, je ne voudrais pas
retourner sur les occasions ratées ici dans la région de
Québec parce qu'elles ont été trop nombreuses depuis les
dernières années. Ce que j'ai pu comprendre lorsque j'ai
rencontré les gens du milieu, des chambres de commerce, les membres du
GATIQ, bref, les gens qui, dans la région de Québec
étaient tannés de ces chicanes stériles qui avaient
été très largement animées par l'ancien
gouvernement, c'est qu'eux voulaient qu'une fois pour toutes on se dote
d'instruments, ici dans la région de Québec, qui essentiellement
feraient la promotion de nos intérêts à l'étranger
tout en se consacrant à la concertation dans le milieu. (15 h 45)
Si vous regardez le rapport, vous dites que, évidemment, mon
collègue et moi, en parlant de Jean Leclerc, député de
Taschereau, ne nous occupons pas de la région. Vous blâmiez dans
votre discours de l'autre jour un certain nombre de députés
libéraux qui, dans la région, visiblement ne s'occupent pas de
leurs affaires parce qu'on en entend parler, c'est probablement cela. Nous, du
caucus libéral, on est très friands de cette position et de cette
exaltation de dire: Grosse annonce, petit magasin, un peu comme l'attitude que
vous aviez dans le passé. On préfère travailler avec les
gens du milieu pour
que l'on puisse réaliser quelque chose spécifiquement sur
la Société Inter-Port et le rôle qu'elle aura à
jouer sur la rive sud. Le ministre vous a indiqué les difficultés
techniques quant à l'implantation des grosses usines, mais avant
même de parler d'implantation de grosses usines, la raison pour laquelle
il vous a dit qu'il y aurait effectivement un déplacement de ce parc, ce
que les gens du milieu nous ont dit, c'est: Écoutez, il faut quand
même au moins avoir une petite base. Quand on arrive avec des industriels
ici dans la région de Québec pour leur offrir un site, il faut au
moins être capable de prendre une automobile et de les promener dans le
parc. Il n'y a pas de rue, il n'y a pas de chemin, il n'y a pas de sentier.
Alors, on va demander à un président ou à une personne de
la haute direction d'une entreprise de venir visionner et de voir de visu un
parc, un site industriel pour qu'il puisse s'implanter et on dit: On s'excuse
infiniment. Il va peut-être être obligé de mettre ses bottes
de caoutchouc pour aller se promener là-dedans.
Ce que l'on dit ici avec le 1 000 000 $, il y a actuellement un montant
de tout près de 3 000 000 $ qui est capitalisé dans la Pointe de
la Martinière. Il y a des terrains qui ne sont pas propices; il y a
aussi des arrangements qui peuvent se faire avec le port de Québec quant
à sa prolongation pour qu'en dessous de la ligne des 735 cordées
qui passe effectivement dans votre comté, il y ait moyen de bâtir
un corridor technique - cela se fait aujourd'hui - qui pourrait alimenter le
haut du parc, le site qui serait déplacé et
réaménagé. On l'a indiqué à maintes
reprises, l'objet du gouvernement, ce n'est pas de verser des millions et des
millions de dollars dans le site de la Pointe de la Martinière, mais de
commencer à jeter des bases afin que d'éventuels industriels
intéressés à venir ici dans la région de
Québec puissent avoir quelque chose et que nous ne soyons pas, une fois
la décision prise par l'industriel d'investir ici, pris pour dire:
Attendez, excusez-nous un peu, on n'a pas vérifié avec la
Commission de protection du territoire agricole si on pouvait se servir de tel
site ou on n'a pas vérifié avec le BAPE, etc.
Ce sont là des choses élémentaires et essentielles,
à mon avis et de l'avis des gens de la commission qui ont
travaillé avec moi là-dessus, de l'avis aussi des intervenants du
milieu; il fallait faire le nécessaire pour rendre ce site-là
accueillant pour les industriels. J'aurai l'occasion de revenir sur d'autres
articles, mais certainement, M. le député, vous ne
m'empêcherez pas de parler là-dessus. Merci.
Le Président (M. Théorêt): Merci, M. le
député de La Peltrie.
M. le député de Lévis.
M. Garon: Je n'ai pas l'intention d'empêcher le
député de La Peltrie. Je trouve qu'il a un ton un peu arrogant
pour ce qu'il y a de réalisé jusqu'à maintenant: changer
des structures pour mettre des coquilles et changer des coquilles, on n'a
même pas perdu de temps à cela. C'est pour vous dire, quand on est
arrivé au gouvernement en 1976, la Société Inter-Port, on
n'a pas commencé par la changer parce qu'elle avait été
votée par le gouvernement précédent, c'était une
coquille. On a essayé de marcher avec celle qui était là
et vous n'avez pas remarqué beaucoup de gens qui ont dit de la
Société Inter-Port sur la rive sud qu'ils étaient
insatisfaits; au contraire, c'est parce que le gouvernement actuellement veut
se débarrasser de cela, veut à un moment donné vider les
pots, les fonds dans la Société Inter-Port pour les
répartir en deux nouvelles sociétés, deux nouvelles
coquilles, à toutes fins utiles, et a décidé de se donner
l'impression de faire quelque chose, sauf que ce sont des structures. Sur le
plan du développement économique, cela ne donne rien.
M. Cannon: Pour le parc technologique dont on a
hérité, vous n'avez effectivement rien fait.
M. Garon: Quel parc technologique?
M. Cannon: C'est votre gouvernement qui a adopté ce projet
de loi; vous étiez membre de ce gouvernement.
M. Garon: Le parc technologique?
M. Cannon: Puis, aujourd'hui, vous le critiquez.
M. Garon: Non, pas du tout. Je n'ai pas parlé contre le
parc technologique, j'ai l'impression que les mots veulent dire quelque chose.
J'ai dit tout simplement que je n'ai rien contre le parc technologique
Québec-Sainte-Foy, mais j'ai dit qu'en termes de développement il
faut penser en termes de corridors. Qu'il y ait un parc technologique
Québec-Sainte-Foy là-dedans, je n'ai aucune objection, au
contraire, c'est une bonne chose que Québec-Sainte-Foy ait un parc
technologique, sauf que...
M. Cannon: Effectivement, vous n'inventez rien quand vous nous
parlez du corridor technologique, M. le Président, parce que cela a
été décidé depuis longtemps.
M. Garon: C'est nous qui l'avons établi, le parc... M. le
Président, là, le député de La Peltrie
devrait...
Le Président (M. Théorêt): Un instant, s'il
vous plaît! M. le député de Lévis, vous avez
entièrement raison, à l'exception que, si vous vous adressiez
à la présidence au lieu de vous adresser au député
de La Peltrie, vous seriez peut-être...
M. Garon: Non, non, je m'adresse à la
présidence, mais je nomme le député de La
Peltrie.
Le Président (M. Théorêt): Parfait. Vous avez
la parole et je ne voudrais pas qu'on vous interrompe. On vous écoute
attentivement.
M. Garon: Je dis tout simplement qu'il ne faut pas essayer de
mélanger les affaires. Dans le développement économique,
j'ai l'impression d'avoir certainement autant d'expérience que le
député de La Peltrie, sûrement autant, mais je ne suis pas
spécialiste des mots, mais de l'action concrète.
Une voix: C'est un compliment.
M. Garon: Alors, je peux vous dire, vous vérifierez, quant
aux types d'entreprises que j'ai aidé à développer, que le
gouvernement a vendu les actions seulement deux ans après, à 330%
de profit. Trois cent trente pour cent plus cher. Dans un cas, quatre ou cinq
ans après, 700% plus cher.
Une voix:...
M. Garon: Alors, oui... Oui, justement. Alors, je peux vous dire
que les crustacés de Gaspé, on peut en parler. Dans les
pêches ils ont tous été vendus avec profit.
Une voix:...
Une voix: Ha, ha, ha!
M. Garon: Alors, quant au développement économique,
je pense avoir une certaine expérience.
M. Johnson: Ah! mon Dieu!
M. Garon: Sauf que...
M. Johnson: Les chiffres sont là, je suppose.
M. Garon: ...la seule chose que je peux dire, essentiellement,
c'est que les coquilles ne veulent pas dire grand-chose. Les coquilles sont des
instruments pour faire quelque chose. Nous autres, on n'a pas essayé de
changer la Société Inter-Port pour former une nouvelle coquille
avec un nouveau nom, parce qu'on calcule que c'était du vent. Alors, on
a travaillé avec la société existante pour faire le
développement Industrialo-portuaire et la promotion économique.
Ce n'est pas parce que la promotion va être faite par une nouvelle
entreprise que cela va être différent. Sauf que les gens de Lauzon
- je vous le disais tantôt - quand on va leur demander... Vous pouvez
jouer à la procédure si vous voulez, avec le nombre d'articles
qu'if y a, là, j'ai le droit d'étudier cela paragraphe par
paragraphe... je n'ai aucune objection.
Le Président (M. Théorêt): M. le
député de Lévis, vous avez la parole...
M. Garon: Mon temps est écoulé?
Le Président (M. Théorêt): ... et on n'a pas
à vous interrompre.
M. Garon: Bon! Si vous voulez que mon temps soit
écoulé, je n'ai aucun problème avec cela, moi, je joue
dans n'importe quel parti. Vous savez...
Le Président (M. Théorêt): Ah! c'est cela,
avec n'importe quel règlement.
M. Garon: Non, le règlement tel qu'on l'applique. Cela ne
me dérange pas.
Le Président (M. Théorêt): Ha, ha, ha!
À deux vitesses.
Une voix: N'importe quelle vitesse.
M. Garon: Alors, ce que je dis... Le député qui
parle, je ne l'ai jamais vu parler à son tour. J'aimerais savoir son
nom, je ne sais même pas de quel comté il est
député.
Le Président (M. Théorêt): M. le
député de Lévis, vous avez la parole.
M. Garon: Pouvez-vous me dire... Le monsieur qui parle, je ne
connais pas son comté et je ne connais pas son nom non plus parce qu'il
ne parle jamais.
Une voix: M. le Président, je voudrais vous dire que, pour
ne pas l'interrompre, je l'entends, là, puis je vais continuer à
l'entendre malgré le fait qu'il me fatigue un peu.
M. Garon: Mais comment s'appelle-t-il? Je ne le sais pas.
Une voix:...
Le Président (M. Théorêt): M. le
député de Lévis, vous avez la parole.
Une voix: Moi non plus, je ne sais pas de quel parti vous
êtes.
M. Garon: Je demanderai un vote enregistré, tantôt,
pour le savoir.
Une voix: Ha, ha, ha!
M. Garon: Ce n'est pas compliqué, vous savez. Parce qu'il
y a des députés qui sont passés en cette Chambre sans
être connus puis
qui en sont repartis sans être connus davantage. J'ai l'impression
que vous faites partie de cette catégorie. Alors, je vais vous dire bien
simplement que...
M. Johnson: II est bien connu dans son comté, il se fait
élire.
M. Garon: II s'est fait élire une fois.
M. Johnson: Oui, on en a plus comme cela que vous autres, mais ce
n'est pas grave. C'est un autre débat.
M. Garon: Oui. J'ai vu Mme Solange Cha-put-Rolland qui s'est fait
élire à une partielle puis qui est partie dans l'élection
générale qui a suivi.
M. Johnson: Que voulez-vous? Comme une soixantaine de vos
collègues, la dernière fois.
M. Garon: On verra cela. On verra à cela.
Une voix: On est rendu à l'article 1, M. le
Président?
M. Garon: Parlez de cela à votre premier ministre, il a
connu cette expérience-là.
Le Président (M. Théorêt): On est toujours
à l'article 1 qui a été appelé, aux remarques
préliminaires, pardon.
Une voix: Ha, ha, ha!
M. Garon: Moi, ce que je demande simplement dans ce cas-ci, ce
sont les intentions du ministre - ce sont des coquilles - ses intentions. Par
rapport à Inter-Port, on dit: II va y avoir 1 000 000 $ pour cinq ans,
200 000 $ par année. Qu'est-ce qui arrive après?
Deuxièmement, la Société de promotion économique du
Québec métropolitain, comment cela va-t-il fonctionner? C'est un
être un peu hybride où l'on dit qu'on met un petit peu d'argent.
C'est 2 100 000 $ divisés en deux sociétés: 1 000 000 $
chacune.
Moi, cela ne m'impressionne pas, pas plus que l'annonce de ce matin ou
qu'on aura demain matin, je pense, sur l'entente régionale de 515 000
000 $ du gouvernement fédéral. Quand je sais que c'est 515 000
000 $ pour 7 000 000 de Québécois, alors qu'on a mis 1 200 000
000 $ dans l'Ouest, 1 000 000 000 $ dans l'Atlantique, 3 500 000 000 $ dans les
frégates de St. John seulement, vous savez, cela ne m'impressionne pas.
Je sais bien qu'on ne fera pas un grand développement économique
de la région de Québec avec 2 100 000 $ répartis ainsi: 1
000 000 $ dans l'un et 1 000 000 $ dans l'autre. Alors, c'est pour cela que je
dis: Quelles sont les intentions du gouvernement? Simplement de voter des
coquilles pour dire: Bien, on a voté quelque chose. La chambre de
commerce est d'accord, sauf que les chambres de commerce, habituellement, ce
sont des chambres de commerce: elles n'ont pas de responsabilité par
rapport à la population sur le plan du développement
économique. Elles sont un club qui invite des conférenciers, qui
fait certaines activités, sauf que ce n'est pas un organisme qui est
responsable, un organisme où les gens sont élus et ont des
comptes à rendre à la population.
Une voix: Les gens ne sont pas élus.
M. Garon: Alors, c'est pour cela que, de ce point de
vue-là, ici, celui qui peut parler au nom du gouvernement, c'est le
ministre de l'Industrie et du Commerce, c'est sa fonction. C'est pour cela que
je lui demande quelles sont les orientations du gouvernement. Cela ne peut pas
être seulement deux... La loi sur la Société de promotion
économique du Québec métropolitain avec 1 000 000 $ et la
Loi sur la Société Inter-Port de Québec qui gardera 1 000
000 $, cela ne peut pas n'être que cela.
Alors, en termes d'avenir, est-ce qu'il s'agit essentiellement d'un
désengagement du gouvernement du Québec et du gouvernement
fédéral? Quel est l'avenir envisagé pour ces
sociétés-là?
Le Président (M. Théorêt): M. le
ministre.
M. Johnson: M. le Président, vous parlez de l'avenir, je
vais parler du passé très brièvement. Le budget de
fonctionnement de la Société Inter-Port de Québec qu'on
connaissait pendant des années oscillait autour de 900 000 $ par
année. 900 000 $ par année, c'est l'équivalent de la
contribution du gouvernement du Québec à 18 commissariats
industriels. Ce n'est pas rien, là; un instant! Là, il va rester
2 000 000 $ sur cinq ans, on va mettre cela sur la base où le
député le met, 400 000 $ par année. C'est
l'équivalent de la contribution pour huit commissariats industriels sauf
que, dans le premier cas et sans aucune espèce de justification pour
l'avenir, je dirais que c'était une façon de procéder qui
n'embarquait pas le milieu. Je comprends que le député de
Lévis dit que la rive sud était enchantée, cela ne lui
coûtait pas une "tôle" et la promotion du seul site qui appartenait
à la Société Inter-Port se faisait donc à
l'avantage de la rive sud parce que le parc industriel est de l'autre
côté et ce que les gens souhaitent, l'espèce de
concertation, la concertation qui s'est réalisée, le consensus,
que dis-je, l'unanimité qui s'est établie non seulement autour
des recommandations de la commission Lapointe, mais des consultations des
députés de la région, fait en sorte que les gens du milieu
ont accepté - je les ai vus en personne puis ils me l'ont dit - de
contribuer financièrement à la promotion de leur propre
région plutôt que de dire aux deux autres gouvernements:
Faites-nous un chèque de 900 000 $ puis, là, laissez du monde se
promener puis monter - ils ont monté à peu près 80
dossiers, là, il n'y a aucun doute dans mon esprit - et
réalisez une grande implantation de plusieurs centaines de millions de
dollars, on espère, dans un site géographique
prédestiné à accueillir cette implantation-là.
Ce n'est pas du développement économique régional,
cela. On maintient notre participation à un taux extraordinairement plus
élevé que ce qu'on ne fait à l'égard des
commissariats industriels de l'ensemble du Québec - il y en a 85 -
où ça coûte, à peu près, 4 000 000 $ par
année. 85! Puis, là, on est en train de parler du dixième
de cette somme-là pour un quatre-vingt-cinquième en nombre
d'organismes, dont l'organisme qui est ici, pour faire la promotion
économique du Québec métropolitain. Je ne trouve pas que
c'est du désengagement, bien au contraire; et, quant à savoir
quels sont les mandats de ces gens-là, quels sont les mandats qu'ils
vont exécuter et quel genre d'activités vont se dérouler,
bien, pas plus que dans les 85 autres commissariats industriels, est-ce que le
gouvernement s'en mêle? Le gouvernement fédéral et le
gouvernement provincial donnent des moyens aux gens, dans leur milieu, de faire
la promotion de leur milieu selon leurs axes de développement qu'ils
retiennent eux-mêmes.
Pour 50 000 $ par année, il s'en fait des choses à
Bromont, à Sherbrooke, à Drummondville, dans Vaudreuil-Soulanges,
dans votre région puis un peu partout, dans la région de
Trois-Rivières. Il s'en fait partout et la contribution gouvernementale
est de 50 000 $ et celle du milieu varie de 50 000 $ à 300 000 $ ou un
peu plus, même. Jonquière et Chicoutimi ont des budgets de
corporation de développement économique de l'ordre de 380 000 $
à 400 000 $, de mémoire. C'est sensationnel. C'est
l'équivalent de ce qu'on va consentir, nous, comme gouvernement pour la
région du Québec métropolitain, puis Jonquière et
Chicoutimi, toutes les deux ensembles, sont à la veille de
dépenser à peu près 1 000 000 $ par année. Ce ne
sont pas des farces et on dit qu'on se désengage. On maintient le solde
de l'entente et on embarque le milieu qui va supplémenter le montant de
2 000 000 $ qui est à sa disposition, à la mesure de son
désir. Alors, notre participation financière en pourcentage au
lieu d'être de 15 % - on parle de Jonquière et de Chicoutimi,
c'est à peu près 15 %, ce que le gouvernement paie pour les CDE
dans ce coin-là, puis Drummondville et tout cela - va être plus
que la moitié dès le départ, j'ai l'impression. Alors, il
n'y a pas de désengagement là.
Je ne comprends pas ce que le député veut dire quand il
parle des coquilles; n'importe quel organisme est une coquille jusqu'à
ce que les gens à qui on le confie en fassent quelque chose. On ne peut
pas le faire à leur place. Si le député veut qu'on fasse
du développement économique régional nous-mêmes et
qu'on n'embarque pas financièrement les gens de la région ou
qu'on dise au gouvernement supérieur dans les régions: Mettez sur
pied un organisme, occupez-vous-en puis faites la promotion de la
région, on va faire cela partout, on va doubler les présences
régionales du ministère de l'Industrie et du Commerce, du
ministère de l'Énergie et des Ressources ou de qui vous voudrez,
on va commencer à implanter des bureaux dans toutes les
municipalités du Québec, on va dire: On s'occupe de vous autres
à même les fonds publics de Québec et d'Ottawa. Bien
voyons! Ce n'est pas cela, le développement régional, il faut
embarquer le monde.
Le Président (M. Théorêt): M. le
député de Lévis. (16 heures)
M. Garon: Alors, est-ce que le ministre pourrait me dire, M. le
Président, quelles sont les sommes qu'affecte le gouvernement
fédéral au développement de sa capitale, Ottawa, sans
attendre de contrepartie municipale ou autre? Est-ce qu'il pourrait me dire
quel montant dans l'entente de 970 000 000 $ qui a été
annoncée aujourd'hui - je ne sais pas si c'est le montant exact parce
qu'il n'était pas encore annoncé quand les journaux en ont
parlé - est prévu pour la région de Québec, puisque
ce ne sont pas des ententes sectorielles régionales, ce sont des
ententes régionales dont les contenus sont définis par la suite?
Alors, combien y a-t-il de prévu dans cette entente pour la
région de Québec?
Est-ce qu'il pourrait me dire également s'il sait les sommes qui
ont été prévues pour l'entente de l'Ouest? 1 200 000 000
$, mais s'il a d'autres chiffres, il pourra me le dire. Et l'entente de
l'Atlantique où c'est 1 000 000 000 $ pour les provinces de
l'Atlantique, qui ne font pas 2 000 000 de population toutes ensemble. C'est
beau de dire qu'il s'agit de donner l'initiative locale, régionale,
etc., sauf qu'il n'y a pas de fonds dedans. On voit qu'à
différents niveaux, à d'autres niveaux, de l'argent, il y en a.
Sauf que je ne vois pas trop l'implication du gouvernement, actuellement, dans
le développement économique de la région de Québec,
à part d'avoir nationalisé l'Atrium, un centre commercial qui ne
marchait pas, pour faire plaisir au banquier qui était principalement
reconnu pour avoir des bons liens avec le gouvernement actuel. Alors, si la
politique est une politique de nationalisation du centre commercial l'Atrium de
Charlesbourg, on a un développement économique très
particulier.
Je voudrais savoir, en termes d'engagement... Là, on dit que ce
sont les instruments de développement économique. Parfait, je
vois qu'il va y avoir 2 000 000 $, qui étaient déjà
là, d'ailleurs. Mais ces ententes, il y en a une d'annoncée ce
matin. Combien va-t-il y en avoir pour la région de Québec?
Apparemment, la répartition est faite région par région.
Il y en a combien pour la région de Québec? Il y en a pour les
régions périphériques, il y en a pour
Montréal, mais pour Québec cela n'a pas été
indiqué. Il y en a combien pour la région de Québec dans
l'entente? Des fonds, ne nous trompons pas, il y en a pour les
différentes régions. Cela ne me gêne pas du tout de dire
à quel point le gouvernement du Québec ou le gouvernement
fédéral s'implique dans le développement économique
de la région de Québec parce que, quand il s'agit de l'Ouest,
l'argent lui sort par les oreilles, quand il s'agit des Maritimes, l'argent lui
sort par les oreilles, mais, quand il s'agit de Montréal ou de
Québec, là, il semble qu'il n'y en ait plus. Ce sont des sommes
très faibles, mais je pense que le député de Charlesbourg
et ministre responsable du développement économique doit
être d'accord un peu...
Une voix: Développement régional.
M. Garon: ... - développement économique
régional - parce qu'il a l'intention d'appuyer les libéraux
fédéraux aux prochaines élections, qui disent un peu ce
que je dis actuellement, puisque M. Malépart dit pas mal ce que je dis
aussi. Alors, je me dis qu'il faudrait qu'il y ait un certain... Je comprends
que, actuellement, on semble appuyer M. Bouchard, mais, s'il y a seulement 515
000 000 $ du gouvernement fédéral alors qu'il y a 1 200 000 000 $
dans l'Ouest, je ne dis pas que M. Bouchard ne doit pas valoir 500 000 000 $
à lui tout seul. J'aimerais autant avoir les 500 000 000 $ que d'avoir
M. Bouchard. Alors, quand on arrive dans les Maritimes, on parle de 1 000 000
000 $ pour 2 000 000 de population. Nous autres, c'est 515 000 000 $ pour
l'ensemble du Québec. C'est 500 000 000 $ de moins. La
différence, est-ce que c'est M. Bouchard? On a trois fois et demie plus
de monde.
En termes de développement économique, je ne sais pas que
le Bas-Saint-Laurent et la Gaspésie sont si riches, que la région
de Québec est si riche que cela. Alors, je me dis: En termes de
développement économique, quel est l'engagement? Je comprends
qu'il y a des coquilles, mais une charte sur un mur, avec le
téléphone, un bureau et pas de moyens, alors que les autres
régions, elles... Ne l'oublions pas, quand va se faire la promotion
nationale et internationale du développement industriel, quand l'Ouest
va arriver avec 1 200 000 000 $ pour attirer les gens dans l'industrie parce
qu'il y a des subventions qui sont dans le plan, quand il y a 1 000 000 000 $
dans les Maritimes, par exemple, dans le plan de développement de
l'Atlantique, cela parle plus fort. Alors, c'est pour cela que je dis: Quelle
est l'implication du gouvernement en plus des chartes? Un charte, au fond,
c'est un papier.
Le Président (M. Théorêt): M. le
député de Lévis, je ne voudrais pas vous rappeler à
la pertinence. Étant donné que vous êtes dans les remarques
préliminaires, on peut dire à peu près tout ce qu'on veut,
mais il vous reste une minute sur les 20 minutes pour les remarques
préliminaires.
M. Garon: D'accord. J'arrête là pour ménager
ma minute.
Des voix: Ha, ha, ha!
M. Johnson: Non. Même si sur les remarques
préliminaires il n'y a pas de règle de pertinence comme à
l'Assemblée nationale, il n'en reste pas moins que, pour aller au fond
des choses, il faut s'en tenir à la pertinence. Il faut quand même
s'en tenir au sujet. Si le député veut soulever des débats
sur son insigne contribution au développement économique du
Québec lorsqu'il était ministre responsable de SOQUIA,
prétend-il, je vais lui faire état des abattoirs qu'il a soutenus
artificiellement et qui, aujourd'hui, sont en train de fermer mur à mur,
dont deux dans mon comté. Il n'y a rien de drôle là-dedans.
Ce n'est pas du développement économique de faire vivre des
choses qui n'avaient pas d'affaire là, dès le départ. Mais
là, on pourrait parler 20 minutes seulement là-dessus. Ensuite,
on pourrait parler 20 minutes sur les Crustacés des îles, et on
pourrait parler 20 minutes sur je ne sais trop quoi, on pourrait parler du plan
de diversification de l'Ouest, on s'en va tout croche, là, tout partout,
avec le député de Lévis. C'est un petit peu tannant, cela,
et là il est en train de nous demander quelle a été
l'annonce d'aujourd'hui. Cela n'a pas de rapport. On se reverra un vendredi
pour une intervention, cela va me faire plaisir, on va avoir trois heures pour
le faire, cela va être formidable, on n'aura pas seulement 20 minutes, on
va pouvoir répondre de façon complète au
député de Lévis.
Mais, étant donné que c'est d'actualité et qu'il va
prétendre dans la minute qui reste qu'il faut qu'il en parle, parce
qu'on parle de la société de promotion de la région de
Québec, quelles sortes de sommes sont dans l'entente de
développement régional pour que les gens qui font la promotion
disent qu'il y a de l'argent pour les entreprises, là c'est d'une
pertinence... Oui, elle est rattachée de façon très
ténue à nos débats. Je dirais que le cadre
général de l'entente qui a été conclue ou
annoncée aujourd'hui vise évidemment les grandes poches de
sous-emploi qu'on a au Québec: le Bas-Saint-Laurent et la
Gaspésie, la Côte-Nord, l'Abitibi, le Nord-Ouest, le
Saguenay-Lac-Saint-Jean et l'est de Montréal. Quand on dit
Montréal, il ne faut pas ressusciter une rivalité vraie ou
imaginée entre Montréal et Québec, là. On parle de
l'est de Montréal où il y a un sous-emploi, des poches de
pauvreté de 33 000 personnes la dernière fois qu'on a
regardé, il n'y a rien de drôle là-dedans. 33 000
personnes, imaginez-vous l'ensemble de vos électeurs, M. le
député de Lévis qui seraient sans emploi. La
totalité ou à peu près de vos électeurs, 33 000 ou
35 000 personnes, il n'y a rien de drôle là-dedans. C'est cela
qu'il y a dans
l'est de Montréal, dans un quartier délimité de
façon extrêmement précise, de telle rue à telle rue,
à telle rue, à telle rue. Il n'y a rien de drôle
là-dedans. Le gouvernement fédéral et le gouvernement du
Québec font des efforts particuliers dans ce coin-là. Et, une
fois qu'on s'est occupé de ces cinq volets-là, le solde est
disponible pour l'ensemble du Québec et des autres régions.
Alors, c'était cela, c'est du développement
régional, on ne jettera pas tout cela ni à Montréal, la
métropole, ni à Québec, la capitale, ni à
Drummondville, mais à Drummondville ils ne le savent pas vraiment,
personne ne leur a dit que ce n'était pas pour eux, mais on va se parler
franchement. C'est plus criant comme sous-emploi en Gaspésie que ce ne
l'est à Drummondville ou à Sherbrooke. Alors, c'est dans cet
esprit-là que l'entente est conclue, c'est pour cela que c'est le
ministre responsable du Développement régional,
évidemment, qui est partie signataire à cette entente-là
avec le ministre de Cotret et, évidemment, le ministre responsable des
relations canadiennes. Quant au reste, M. le Président, je pense que
j'ai dans mes remarques préliminaires fait le tour des dossiers et, je
vais vous le dire bien franchement, je refuse de relever tous les gants qu'a
"garrochés" sur la place le député de Lévis. On en
aurait pour des heures.
Le Président (M. Théorêt): Alors, M. le
député de Lévis, je vous rappelle qu'il vous reste une
minute pour vos remarques préliminaires.
M. Garon: Je ferais remarquer d'abord au député, M.
le ministre, que dans le comté de Lévis il y avait 53 000
électeurs à la dernière élection, que c'est
actuellement autour de 58 000, que les deux nouveaux comtés ensemble
auront 33 000 plus 42 000, 75 000 de population, peut-être 76 000 de
votants, cela veut dire, pour le comté de Lévis actuellement,
près de 100 000 de population. Parce qu'en plus on bâtissait dans
les années récentes jusqu'à maintenant, tant que le Parti
québécois était au pouvoir, à peu près une
école par année. Maintenant, les enfants voyagent.
Le Président Théoret: À l'ordre!
M. Garon: Une école par année, et elles sont
pleines...
Le Président Théoret: À l'ordre, s'il vous
plaît! M. le député de Lévis, votre temps est
écoulé.
M. Garon: ...et 200 ou 300 enfants vont prendre l'autobus
l'année prochaine pour voyager sur des distances considérables.
On s'occupe des enfants qu'on n'a pas, mais on ne s'occupe pas des enfants
qu'on a, avec le gouvernement actuel.
Le Président (M. Théorêt): Ceci dit, M. le
député de Lévis, votre temps est écoulé pour
les remarques préliminaires. Je vais donc procéder à
l'appel de l'article 1 du projet de loi 27. M. le ministre.
Étude détaillée Institution et
organisation
M. Johnson: Oui, je me suis permis, comme on le fait de ce
côté-ci, chose certaine, de rendre disponible à
l'Opposition le cahier qui comporte les commentaires relatifs à chaque
article. L'article 1 est évidemment l'article qui prévoit la
création de la corporation, formulation habituelle lorsqu'on crée
une corporation, et on en profite pour prévoir le nom de la corporation.
Rien de spécial.
M. Garon: Alors, d'après les consultations que vous avez
faites, M. le ministre, puisque vous dites que vous avez consulté tout
le monde, est-ce qu'il y avait unanimité sur le nom?
M. Johnson: II y avait unanimité sur le fait que, à
tout le moins, le nom qui est retenu reflète le mandat qui sera
exercé par cette société. Je reconnais avec le
député de Lévis et avec tout le monde que c'est un nom que
je qualifierais de générique et non pas de spécifique. La
Société de promotion économique du Québec
métropolitain est une société qui fera la promotion
économique du Québec métropolitain. Est-ce que, sur la
place publique, dans sa correspondance, éventuellement dans le logo, les
slogans, les publications, on souhaitera retenir ce nom? Encore une fois, les
gens du milieu le verront à l'usage. Voudront-ils utiliser des initiales
qui seront plus indicatrices du dynamisme de la région, donc, même
une anagramme qui serait constituée des lettres qu'on retrouve dans le
nouveau nom ou dans ce nom-là? Des petits génies ou autres
designers, gens de communications - appelez-les comme vous voulez - se
pencheront là-dessus si au point de vue de la mise en marché - je
dirais plus large que cela, du marketing, puisqu'il n'y a pas encore de
traduction - de la société un nom plus accrocheur pouvait
être trouvé. Je suis sûr que les gens vont l'utiliser. On
devra procéder, et c'est très malheureux, à des
modifications législatives pour refléter cela, plutôt que
de permettre, comme dans le cas d'une société commerciale, un
simple changement de nom ou une permission d'utiliser une raison sociale
différente du nom corporatif. Des juristes nous indiquent que, dans le
cas qui nous occupe, on ne peut pas permettre à cette
société, constituée par une loi, l'utilisation
d'une raison sociale différente du nom de la société tel
que prévu par la loi.
Le Président (M. Théorêt): M. le
député de Lévis.
M. Garon: M. le Président, j'ai posé une question
simple au ministre: Est-ce qu'il y a eu des consultations, tant sur la rive
nord que sur la rive sud? Est-ce qu'on a consulté des
municipalités, la communauté urbaine, les deux MRC, les
municipalités des deux côtés, les chambres de commerce,
etc? C'est une simple question que je voulais lui poser, ce n'est pas sur les
anagrammes, les logos, etc., c'est: Est-ce qu'il y avait unanimité sur
le nom qui est proposé ici ou est-ce qu'il n'y a pas eu consultation sur
le nom qu'on indique ici, la Société de promotion
économique du Québec métropolitain? Le nom est
habituellement important. Les gens souhaitent se reconnaître ou non dans
un nom. Ils sentent que le nom, c'est leur nom ou non. C'est pourquoi je
demande s'il y a eu... Je n'ai pas fait partie de la consultation. Il y a eu
quatre députés de la rive nord qui ont fait de la consultation.
Apparemment, il n'y en a aucun de la rive sud qui était capable de le
faire, tant du Parti conservateur que du Parti libéral du Québec.
C'est un choix. Je vous demande simplement, puisque les quatre
députés étaient de la rive nord et que vous, maintenant,
vous pilotez un projet de loi, si vous comme ministre avez fait une
consultation, si cette consultation a porté sur le nom et s'il y a eu
unanimité sur le nom que vous proposez ici, la Société de
promotion économique du Québec métropolitain.
M. Johnson: Le député a posé quatre
questions, les réponses dans l'ordre sont: oui, oui, oui et oui.
M. Garon: Qui avez-vous consulté sur le nom?
M. Johnson: Vous m'avez demandé si j'avais consulté
les instances municipales des deux MRC de la rive sud et de la ville de
Québec. J'ai dit oui. Vous les connaissez.
M. Garon: Et vous leur avez proposé ce nom-là et
c'est le nom qui a été accepté?
M. Johnson: Absolument. Sous les réserves que j'ai
indiquées tout à l'heure, on peut souhaiter qu'en termes de
marketing on trouve quelque chose de plus accrocheur. Se promener sur la place
mondiale, internationale et dire: Bonjour, mon nom est Mme Unetelle, je
représente la Société de promotion économique du
Québec métropolitain, c'est un petit peu lourd. Tout le monde va
admettre cela. C'est une activité, des discussions qui pourront se
dérouler au conseil d'administration. Les gens de la région
décideront de leur marque de commerce, de leur image de marque en temps
utile. L'unanimité, le consensus s'est établi
littéralement autour d'un nom que J'ai qualifié tout à
l'heure de générique, avec raison. On ne va quand même pas
retarder l'implantation de cet organisme-là pour une question de nom.
C'est tout.
M. Garon: Là, vous vous dédouanez un peu. Je vous
demande simplement: Est-ce qu'il y a consultation sur le nom?
M. Johnson: Oui.
M. Garon: Et s'il y a eu unanimité...
M. Johnson: Oui.
M. Garon: ...des deux côtés...
M. Johnson: Oui.
M.Garon: ...dufleuve...
M. Johnson: Oui.
M. Garon: ...sur le nom que vous proposez ici.
M. Johnson: Oui.
M. Garon: D'accord. C'est ce que je voulais savoir.
Le Président (M. Théorêt): Est-ce que
l'article 1 est adopté?
M. Garon: Adopté.
Le Président (M. Théorêt): Adopté.
J'appelle l'article 2. M. le député de La Peltrie. (16 h 15)
M. Cannon: Pour rétablir un point important, parce que le
député de Lévis indique que ce sont quatre
députés de la rive nord qui ont fait cette consultation, etc., je
lui rappellerai simplement que, pour la consultation en question, c'est un
comité qui a été formé par notre propre caucus.
Malheureusement, vous comprendrez que vous ne faites pas partie de mon caucus,
vous êtes de l'autre côté - malheureusement ou heureusement
dans ce cas - mais j'indiquerai au député que, lorsqu'on a fait
une annonce publique des consultations qui se sont tenues sur la rive sud le 4
juin dernier, vous n'étiez pas là et vous me dites que vous
représentez les gens.
Une voix: ...100 000 personnes.
M. Cannon: J'ai rencontré le Conseil économique
Chaudière-Laporte, j'ai rencontré les maires, on a
rencontré les membres de la chambre de commerce, tous les intervenants,
mais hélasl vous n'y étiez pas, M. le député, et
vous nous dites aujourd'hui que vous n'avez pas été
consulté. La consultation était publique.
Le Président (M. Théorêt): J'appelle
maintenant l'article 2. M. le député de Lévis.
M. Garon: Je dirai simplement que je comprends que je ne fais pas
partie de votre caucus, mais j'imagine que... Parmi les députés
conservateurs, il y avait M. Fontaine, qui est député de
Lévis. Deuxièmement, je vous ferai remarquer aussi que, dans les
MRC des Chutes-de-la-Chaudière et de Desjardins, une partie est dans le
comté de Beauce-Nord dont le député est libéral -
peut-être avez-vous considéré qu'il était trop
junior pour faire partie du comité. Troisièmement,
habituellement, je ne vais pas aux consultations où je ne suis pas
invité. Non, non, un instant! Il y a eu des consultations à huis
clos, des consultations...
M. Johnson: C'était public. A la demande des gens qui
voulaient être entendus, à la demande des maires.
M. Garon: Non, non. Il y a eu des rencontres avec les chambres de
commerce à huis clos.
M. Johnson: Voyons!
M. Cannon: Simplement au sujet du caucus conservateur, M. le
député, pour rétablir, les faits, il est vrai que M.
Fontaine est le député conservateur chez vous. Je vous
demanderais d'adresser votre question au président du caucus de la
région pour les conservateurs...
M. Garon: Je n'ai rien dit.
M. Cannon: ...Marcel R. Tremblay. C'est Marcel R. Tremblay et
Monique Tardif qui ont décidé que c'étaient eux. Ils ont
été démocratiquement choisis à travers leur groupe
pour faire partie de ce comité. Le ministre n'a aucunement
influencé la composition, il a demandé au caucus d'examiner la
situation et de lui faire rapport.
M. Johnson: On a été pris avec le
député de La Peltrie et le député de Taschereau
pour notre plus grand plaisir.
M. Garon: Je comprends, à ce moment-là, qu'il
s'agit de la consultation d'un caucus. Moi, je m'adresse actuellement au
ministre responsable. Je n'ai rien à faire avec le caucus du Parti
libérai. Si on me dit qu'on...
M. Johnson: Ni même avec celui du PQ, si je comprends
bien.
Des voix: Ha, ha, ha!
M. Garon: Non, non. On m'a référé au...
Vous êtes mal placé pour parler, parce que le pourcentage
de votes dans mon parti est aussi bon que le vôtre, sinon meilleur.
Le Président (M. Théorêt): Est-ce que je
pourrais rappeler aux membres de la commission des deux côtés que
j'ai déjà appelé l'article 2 et j'aimerais bien que les
discussions portent sur l'article 2, s'il vous plaît?
M. Garon: Alors, je vais dire tout simplement, M. le
Président, qu'on a référé à un caucus. J'ai
constaté que c'était un comité formé de deux
députés libéraux de la rive nord, deux
députés conservateurs de la rive nord. Est-ce que j'ai dit
quelque chose de faux? Le député de La Peltrie est tout de suite
sur la défensive. J'ai décrit une réalité. C'est
comme...
Le Président (M. Théorêt): Pour la bonne
marche de l'étude du projet de loi, j'aimerais rappeler à tout le
monde que...
M. Cannon: M. le Président, je ne voudrais pas revenir
là-dessus. J'aurai certainement l'occasion, M. le député
de Lévis...
Le Président (M. Théorêt): M. le
député de La Peltrie.
M. Cannon: ...de vous citer textuellement en Chambre quant
à votre insinuation que les gens de la rive nord ne connaissent
peut-être pas cela, les gens de la rive sud...
M. Garon: Non.
M. Cannon: En tout cas, les citations sont là, M. le
député.
M. Garon: Non, j'ai tout simplement dit qu'on n'était pas
une région en tutelle et qu'habituellement les gens ont leurs propres
représentants. Vous demanderez aux gens... Ah, vous pouvez me citer
n'importe quand, cela ne me dérange pas.
Le Président (M. Théorêt): D'accord.
M. Garon: Si vous demandez que les gens de la rive sud souhaitent
que ce soient des députés de la rive nord qui les
représentent, allez-y. Faites une consultation...
Le Président (M. Théorêt): Je pense bien que
personne ne souhaite qu'on passe l'après-midi là-dessus. J'ai
appelé l'article 2 et j'aimerais bien, s'il vous plaît, qu'on en
discute immédiatement, M. le député de Lévis.
M. Garon: Lequel?
Le Président (M. Théorêt): L'article 2.
M. Johnson: L'article 2 décrit le territoire qui est
précisément visé. Il sera desservi, peut-on dire, par
l'organisme qui est constitué. En l'occurrence, il s'agit de la CUQ et
des deux MRC, soit Desjardins et Chutes-de-la-Chaudière.
Le Président (M. Théorêt): M. le
député de Lévis.
M. Garon: Là-dessus, pour la composition des organismes du
Québec métropolitain, quelles sont les consultations qui ont
été faites pour faire en sorte que cet organisme ne couvre, comme
territoire, que celui qui est décrit à l'article 2? C'est
évident qu'à ce moment-là...
M. Johnson: C'est un peu, oui...
M. Garon: ...il aurait pu être un peu plus large, il aurait
pu comprendre, par exemple, immédiatement au sud des
municipalités régionales de Desjardins et des
Chutes-de-la-Chaudiè-re, la Beauce qui est tout près. Il y a des
comtés environnants qui sont tout près, dont l'économie
est souvent interreliée avec la rive sud immédiate. Qui a
été consulté pour déterminer que le territoire
couvert devrait être, du côté nord, le territoire
visé à l'annexe A de la Loi sur la Communauté urbaine de
Québec, exclusivement de la communauté urbaine, et ceux des
municipalités régionales du comté de Desjardins et des
Chutes-de-la-Chaudière exclusivement sur la rive sud?
M. Johnson: Bien, c'est essentiellement par un mécanisme
de succession de celles qui étaient couvertes par la
Société Inter-Port qui prévoyait, dans le chapitre S-18,
Loi sur la Société InterPort, en annexe, la zone couverte, donc
le territoire desservi par Inter-Port. C'était essentiellement le
territoire de la CUQ décrit à l'annexe A de la Loi sur la CUQ,
ensuite Lauzon, Lévis, Saint-Romuald, Château-Richer,
Beaupré, Saint-Nicolas, Charny, Saint-Jean-Chrysostome,
Saint-David-de-L'Auberivière, Saint-Jean-de-Boischatel,
Saint-Anne-de-Beaupré, Saint-Rédempteur, les paroisses de
Sainte-Anne-de-Beaupré, Saint-Joachim, Saint-Louis-de-Pintendre,
Saint-Joseph-de-la-Pointe-de-Lévy, Saint-Michel-Archange,
Bernières, Saint-Féréol, la partie de l'Ange-Gardien sise
au sud la municipalité de la paroisse de Sainte-Brigitte-de-Laval, le
territoire du parc du Mont-Sainte-Anne décrit à l'annexe A de la
Loi concernant les environs du parc du Mont-Sainte-Anne, la réserve
indienne de Lorette et l'île d'Orléans. Cela était l'annexe
A de la Société Inter-Port.
La CUQ, que j'ai mentionnée, évidemment, c'est:
Ancienne-Lorette, Beauport, Cap-Rouge, Charlesbourg, Loretteville,
Québec, Sainte-Foy, Sillery, Val-Bélair et Vanier, le village de
Saint-Émile, la paroisse de Saint-Augustin-de-Desmau-res, la
municipalité de Lac-Saint-Charles.
En gros, il y a chevauchement presque intégral des
municipalités desservies par Inter-Port et celles desservies par la
nouvelle société, à quelques petites exceptions
près, m'a-t-on fait remarquer: l'île d'Orléans, par
exemple; il y a peut-être une autre municipalité, et le
Mont-Sainte-Anne, évidemment. Mais il n'y a rien, au contraire, qui
exclut - on le verra tout à l'heure - une entente de services avec ces
municipalités si elles veulent se joindre à l'organisme. Il n'y a
pas de difficulté. Il n'y a personne d'exclu sur la rive sud;
essentiellement, ce sont les mêmes qui sont desservies que celles qui
l'étaient par Inter-Port. Alors, cela regroupait... On est allé
chercher celles qui étaient dans les MRC; c'était, de facto, ce
qui est en cause...
M. Garon: Peut-être me suis-je mal exprimé.
Essentiellement, ce que je veux dire, c'est ceci: II y a une
société qui s'appelle la Société Inter-Port. Elle
réfère à une activité portuaire et, entre autres,
au développement industrialo-portuaire, quand on parle de la
Société Inter-Port. On distingue maintenant deux choses:
Inter-Port, qui est, évidemment, dans un territoire
industrialo-portuaire, donc pas loin du bord de l'eau, et on fait une nouvelle
société, la Société de promotion économique
du Québec métropolitain. Donc, à ce moment-là, ce
n'est plus nécessairement seulement le port. C'est pour cela que je vous
demande, lorsque vous avez fait vos consultations pour voir quel serait le
territoire couvert par la Société de promotion économique
du Québec métropolitain, quand vous avez restreint le territoire
à la Communauté urbaine de Québec et aux deux MRC de la
rive sud, quelle consultation a mené à cela. Est-ce qu'on a
choisi, par exemple, de ne pas inclure, je pense à Montmagny ou au
territoire de la Beauce qui est immédiatement au sud des MRC de la
Chaudière et de Desjardins?
M. Johnson: Le Maine?
M. Garon: Pardon?
M. Johnson: L'État du Maine, aussi, non?
M. Garon: Je pense qu'à Montmagny...
M. Johnson: On ne charriera pas.
M. Garon: ...on est quand même... Si voulez vendre les
bleuets du Maine... Le Maine, entre vous et moi, au sud de la Beauce est
plutôt rocailleux. Il n'y a pas grand-chose... Non, je parle du
territoire limitrophe où on n'a pas inclus les municipalités ou
un territoire qui est immédiatement dans la périphérie,
qui est un territoire à caractère industriel, où il y a
beaucoup d'entreprises, dans la périphérie des deux MRC de la
rive sud. Je vous demande - je ne vous accuse pas - si vous avez
consulté uniquement ceux qui sont inclus dans le projet de loi et qui
vous ont dit: Si on est dedans, nous autres, ça suffit, ou si vous avez
consulté également les représentants des territoires
environnants pour demander si la Société de promotion
économique du Québec métropolitain devrait couvrir un
territoire un peu plus large,
où des gens pourraient être associés à la
promotion économique nationale et internationale et avec des coûts
pas trop élevés parce que, autrement, si elles doivent assumer
cela par elle-même... Je pense à Montmagny, par exemple, à
Sainte-Marie de Beauce ou Saint-Joseph-de-Beauce, etc., ou Sainte-Croix de
Lotbinière, dans le territoire périphérique, qui auraient
pu être intéressées à faire partie de cette
promotion nationale et internationale, avec des coûts partagés par
un grand nombre de personnes. Est-ce qu'il y a eu des consultations ou si,
ayant été consultées, elles ont
préféré faire cavalier seul ou ont souhaité que le
territoire couvert soit plus restreint?
M. Johnson: II faut que je corrige tout de suite le
député. On ne se tient pas un territoire plus restreint
qu'autrefois. Il n'est pas restreint, sauf l'île d'Orléans - on va
y revenir - la réserve indienne de Lorette, à ma connaissance, et
le Mont-Sainte-Anne. Donc, à part les trois exceptions que je viens de
mentionner, c'est essentiellement le même territoire qui est couvert par
la société que celui qui était couvert par Inter-Port.
On me signale, par ailleurs, que oui, à l'occasion des
consultations, les gens de la Beauce ont été consultés. Il
y avait un M. Vachon - vous ne serez pas surpris - qui représentait une
MRC de la Beauce et qui a été consulté. Il n'y a pas eu de
velléités qui ont été exprimées de vouloir
se joindre à cela. Comme je vous le dis, de toute façon, ce n'est
pas exclu, la capitale, le Québec métropolitain rayonne
culturellement au-delà même des frontières du
Québec, et administrativement à l'intérieur des
frontières du Québec, mais, si on parle de développement
économique, d'une supercorporation de développement
économique pour la région de Québec, on n'a pas
pensé à aller jusqu'aux frontières du Maine et dans le
Bas-Saint-Laurent-Gaspésie et s'arrêter à Dolbeau et aller
chercher un morceau de la Gatineau.
Maintenant, sans caricaturer, je peux comprendre que ce n'est pas ce que
le député demandait, mais Montmagny, la Beauce, Sainte-Croix de
Lotbinière, non, ce n'était pas envisagé que la
corporation de développement économique aille chercher tous ces
gens-là; ils ont leurs outils de développement économique,
on les appuie par le programme de soutien aux commissariats industriels, ils
font leur promotion un peu partout, ils ont des succès eux aussi. On
n'est pas pour étendre cela infiniment.
Le Président (M. Théorêt): M. le
député de La Peltrie.
M. Cannon: M. le Président...
Une voix:...
Le Président (M. Théorêt): Bien sûr, M.
le député de Lévis.
M. Johnson: Je vais alterner avec le député de La
Peltrie.
Le Président (M. Théorêt): M. le
député de Lévis.
M. Garon: Non, non, ce n'est pas cela, je veux suivre le
règlement. Vous parlerez tant que vous voudrez, au contraire, je suis
d'une nature pas pressée, je n'ai aucune objection à vous
entendre à votre tour. Sauf que je ne voudrais pas que le ministre nous
parle comme un Montréalais qui n'a pas sorti. Quand on parle de
Sainte-Marie de Beauce, on parle à peu près de 30 milles du pont
de Québec; on n'est pas dans le Maine. Vous savez, Sainte-Marie, c'est
bien plus près de Lévis que c'est près du Maine, c'est
collé, c'est tout près; Montmagny, c'est tout près aussi;
Sainte-Croix de Lotbinière, c'est à peu près à 35
milles de Lévis, Lévis étant, en ligne directe sur le
fleuve, à peu près à un mille de Québec. On ne
parle pas d'endroits éloignés. Sauf qu'actuellement on parle de
faire un organisme de promotion du Québec métropolitain, au fond,
qui sera l'organisme principal de promotion de la région de
Québec, si on veut cela dans un autre sens. Ce n'est plus Inter-Port
qu'on divise en deux seulement. En tout cas, j'ai pensé qu'il y avait
Inter-Port d'un côté, dans une sorte de "phasing out", mais sans
qualificatif, et, deuxièmement, la loi... "Phasing out" veut dire un
désengagement gradué dans le temps... (16 h 30)
Une voix: Progressif, en français.
M. Garon: Alors, ça devait être un terme que vous
employiez souvent à Power Corporation.
Une voix:...
M. Garon: Ce n'est pas un terme qui vous est inconnu. "Phasing
out" est aussi employé que marketing. Alors, désengagement, si
vous voulez.
Une voix:...
M. Garon: Marketing, quand on ne veut pas le traduire. C'est
comme "management", on peut dire gestion et ça va aussi. Tout le monde
comprend.
Une voix: Cela dépend qui est là.
M. Garon: Essentiellement, est-ce qu'il y a eu des consultations
ou pas? Et, s'il y en a eu, avec qui? On ne peut pas dire: J'ai consulté
M. Vachon qui est président de la MRC de la Nouvelle-Beauce ou maire de
Sainte-Marie. Cela c'est une affaire. Je veux dire, est-ce qu'on a
consulté officiellement les MRC entourant le territoire, ou si on a tout
simplement demandé
aux gens de la Communauté urbaine de Québec ou aux gens de
la MRC de Desjardins, aux gens de la MRC des Chutes-de-la-Chaudière:
Voulez-vous restreindre le territoire à la communauté urbaine ou
aux deux MRC de la rive sud, ou si on a parlé avec les MRC environnantes
pour leur demander si elles souhaitaient être dans le groupe? On parie de
promotion économique du Québec métropolitain et à
ce moment-là quand on regarde le territoire immédiatement au sud
des deux MRC des Chutes-de-la-Chaudière et de Desjardins, où il y
a le territoire de la Beauce, est-ce qu'ils auraient été
intéressés, parce qu'il y a du développement industriel
dans la Beauce, à faire partie de cet ensemble ou s'il n'y pas eu de
consultation ou il y en eu et elles n'ont pas indiqué leur
intérêt?
Le Président (M. Théorêt): M. le
député de . la Peltrie.
M. Garon: Je veux dire des consultations formelles, pas un
café avec le maire de Sainte-Marie.
M. Cannon: Simplement, si M. le député me le
permet, je vais vous faire la lecture de la question que nous avons soumise aux
gens qui sont venus déposer leur rapport. Question 4, l'étendue
géographique du mandat: 4.1 L'étendue géographique de la
Société Inter-Port couvre actuellement un territoire
défini en 1973 zone spéciale de Québec. Serait-il
préférable de redéfinir l'étendue
géographique suivant des critères de 1) découpage
politique, exemple la communauté urbaine, les deux MRC de la rive sud;
2) découpage économique, exemple la région
métropolitaine de recensement, bassin économique
régional?
L'autre question qu'on leur avait soumise: Devrait-on laisser le conseil
d'administration de la société définir l'étendue
géographique selon les dossiers et l'évolution du potentiel du
développement économique de la région?
Troisième question: Devrait-il prévoir des
mécanismes d'intégration des zones périphériques de
la zone retenue? Si oui, lesquelles?
Donc, effectivement la question que vous posez, M. le
député. Malheureusement, quand je regarde mes cahiers de notes,
les mémoires qui nous ont été déposés ne
contiennent pas de référence directement à ces
questions-là. Donc, par conséquent, il n'y a pas eu
d'intervenants qui se sont prononcés formellement là-dessus dans
leur mémoire. Cependant, lorsque, dans la deuxième partie des
échanges verbaux qu'on avait, on posait la question, finalement les gens
se sont entendus pour nous dire: Effectivement, écoutez c'est le
découpage politique, la communauté urbaine et les deux MRC.
Je rajouterai simplement là-dessus qu'il y a eu un mémoire
qui avait été présenté par la Société
de promotion et d'expansion de Portneuf, qui est à l'extérieur de
la zone de la Commu- nauté urbaine de Québec. Et, quant à
eux, ils ne sont pas du tout intéressés à faire partie de
la grande région métropolitaine de Québec pour des fins de
promotion. Ils ne se sentent aucune espèce d'affinité avec nous.
Donc, il n'y a peut-être pas eu de démarches directement comme
vous le demandez, mais la question était posée. Et je n'ai pas eu
des commentaires négatifs contre cette chose-là.
Le Président (M. Théorêt): M. le
député de Lévis.
M. Garon: Quand on a fait la consultation, à qui
étaient envoyées les invitations? On dit qu'on n'a pas
répondu. Mais qui était invité? Parce que c'est bien
marqué ici: Recommandations du comité de travail sur l'avenir de
la Société Inter-Port. Alors, c'est évident que si on a
rencontré ceux qui étaient couverts par le territoire
d'Inter-Port pour leur demander et ils n'ont pas jugé bon de... C'est
une affaire. Ce que je demande ce n'est pas cela. J'ai demandé si on a
consulté les MRC environnantes et est-ce que...
M. Cannon: Mais dans le cas, par exemple, M. le
député...
M. Garon: ...on a demandé au territoire couvert...
M. Cannon: Juste pour compléter, lorsque les
préfets des MRC sont venus faire leurs représentations et...
M. Garon: Lesquels?
M. Cannon: Les préfets de la rive sud à ce que je
sache, lorsqu'ils ont déposé leur mémoire, eux, il n'y a
pas que deux MRC qui sont représentées dans le regroupement des
préfets de la rive sud. Êtes-vous d'accord avec moi
là-dessus?
M. Garon: Cela ne veut rien dire si...
M. Cannon: Mais vous me demandez qui a été
consulté, M. le député. Moi, je veux vous fournir le plus
de renseignements possible pour qu'on puisse bien se comprendre puis,
là, vous essayez de me dire: As-tu consulté les gars à
Montmagny ou à Saint-Pacôme dans le comté de
Kamouraska?
M. Garon: Je n'ai pas nommé Saint-Pacôme.
M. Cannon: Je vous dis non, je n'ai pas consulté
Saint-Pacôme de Kamouraska.
M. Garon: Je n'ai pas parlé de Saint-Pacôme moi non
plus. Je vous demande qui vous avez consulté dans le territoire autour.
Avez-vous consulté seulement les MRC de Desjardins et des
Chutes-de-la-Chaudière? Parce que quand vous me dites qu'ils font partie
du regroupement des
préfets des MRC, je pense que c'est onze sur la rive sud, si
c'est quelque chose qui concerne l'avenir de la Société
Inter-Port et qu'ils ne sont pas là-dedans, c'est évident qu'ils
n'ont sûrement pas consulté les autres.
M. Cannon: Vous répondez donc à votre question.
M. Garon: Ce n'est pas cela que je demande. Pardon?
M. Cannon: Vous vous répondez vous-même. Vous
êtes en train, vous-même, de vous "filibus-ter".
M. Garon: Non. En tout cas, il faut savoir ce que les mots
veulent dire "filibus..."
M. Cannon: Vous êtes en train de vous créer
vous-même de l'obstruction systématique, si vous voulez le terme
français.
M. Garon: Je demande simplement au ministre, je ne le demande pas
au député de La Peltrie, je le demande au ministre, pour faire
votre loi, pour couvrir ce territoire-là, avez-vous demandé
à d'autres que ceux qui sont contenus dans le territoire ou qui
étaient contenus dans le territoire de la Société
Inter-Port leur opinion concernant leur intérêt pour faire partie
de la Société de promotion économique du Québec
métropolitain? Je pense, c'est évident, aux MRC
périphériques, aux MRC de Desjardins et des
Chutes-de-la-Chaudière sur la rive sud et aux MRC
périphériques à la Communauté urbaine de
Québec sur la rive nord. C'est tout, je n'essaie pas de faire un
procès d'intention, je vous demande si vous l'avez fait. Si oui, c'est
oui, et qu'est-ce qu'ils ont dit? Si non, bon, c'est non.
M. Johnson: Le député de La Peltrie qui a
procédé aux consultations à ma demande, il a
été un des deux membres de notre...
M. Garon: À votre demande ou à la demande du
caucus? Tantôt, il a dit à la demande du caucus.
M. Johnson: Non, on va se comprendre là. Ce sont les
ministres responsables qui ont dit: Voyons avec le milieu comment la
Société Inter-Port répond toujours ou ne répond
plus - donc, dans ce dernier cas, elle devrait être transformée -
aux aspirations de la région. Nous avons décidé à
l'époque, Michel Côté et moi-même et ensuite Robert
Cotret et moi-même, de confier au caucus de la région, des deux
rives, le soin de désigner, chacun, deux députés qui
procéderaient aux consultations et nous feraient rapport. Un
mécanisme qui est bien connu, qui est utilisé, qui est pertinent,
qui est démocratique et qui est représentatif; mon vocabulaire
pourrait continuer à vous illustrer combien c'est beau, bien et grand ce
qu'on a fait. Ces gens-là ont procédé à des
consultations, ils n'ont pas fait du porte-à-porte dans toutes les
municipalités limitrophes et même au-delà, parce que vous
en avez mentionné qui sont au-delà des limites des MRC, pour voir
si elles étaient intéressées à se joindre à
la nouvelle société. Par ailleurs, c'était du domaine
public que ces consultations-là avaient lieu et Portneuf s'est
manifesté, à titre d'exemple. On ne les a pas
empêchés, au contraire. Ils se sont manifestés pour dire
que cela ne les intéressait pas. Il me semble qu'on a
procédé selon toutes les formes.
Le Président (M. Théorêt): Article 2? M.
Garon: Adopté.
Le Président (M. Théorêt): Adopté.
J'appelle l'article 3. M. le ministre.
C'est assez clair. M. le député de Lévis, est-ce
que vous avez des questions sur l'article 3?
M. Garon: Pardon?
Le Président (M. Théorêt): Est-ce que vous
avez des questions sur l'article 3?
M. Garon: Non, je n'ai pas de questions sur l'article 3, mais
j'aimerais avoir...
Le Président (M. Théorêt): L'article 3
adopté.
M. Garon: Non, avoir un vote enregistré.
Le Président (M. Théorêt): Un vote
enregistré pour l'article 3?
M. Garon: Oui.
Le Président (M. Théorêt): J'appelle le
vote.
M. Garon: Je vais savoir le nom du député, je ne le
connais pas.
M. Cannon: Si je comprends bien, M. le Président, le
député de Lévis voudrait que le siège social soit
à l'extérieur de la zone qui est désignée ici.
C'est cela, il ne veut pas que le siège social soit dans le territoire
visé à l'article 2.
M. Garon: J'ai le droit de le demander.
M. Johnson: On va voir comment il va voter,
évidemment.
Une voix: Oui, c'est excellent.
Le Président (M. Théorêt): M. le
secrétaire.
Le Secrétaire: M. Philibert (Trois-Rivières)?
M. Johnson: Vous êtes pour l'article 3?
M. Philibert: Ah oui, pour.
Le Secrétaire: M. Lemire (Saint-Maurice)?
M. Lemire: Bien certainement.
Le Secrétaire: Mme Pelchat (Vachon)?
Mme Pelchat: Pour.
Le Secrétaire: M. Cannon (La Peltrie)?
M. Cannon: Oui, pour.
Le Secrétaire: M. Johnson (Vaudreuil-Soulanges)?
M. Johnson: Oui, pour. Le Secrétaire: M.
Théorêt (Vincent)? Le Président (M.
Théorêt): Pour. Le Secrétaire: M. Garon
(Lévis)? M. Garon: Pour.
Le Président (M. Théorêt): L'article 3 est
adopté. J'appelle l'article 4 et, à l'article 4, il y a un
amendement.
À l'article, 4 il y a un amendement qui se lit...
À l'ordre, s'il vous plaît!
À l'article 4, il y a un amendement qui se lit comme suit:
L'article 4 du projet de loi est modifié par l'addition, après le
premier alinéa, du suivant: "La communauté urbaine et les
municipalités régionales de comté peuvent désigner
un susbstitut pour chacun des membres qu'elles nomment. En cas
d'empêchement ou de vacance d'un poste d'un membre, son substitut peut le
remplacer à une réunion du conseil d'administration de la
société, et le substitut est alors réputé membre du
conseil."
M. le député de Lévis.
M. Garon: Alors, on doit étudier l'amendement d'abord?
Le Président (M. Théorêt): Oui.
M. Johnson: Je peux peut-être l'expliquer...
Le Président (M. Théorêt): M. le
ministre.
M. Johnson: ...étant donné que c'est moi qui
l'amène. À la suite du dépôt de la loi...
M. Garon: En avez-vous une autre copie, s'il vous
plaît?
M. Johnson: Oui, on l'avait en liasse pour lui.
M. Garon: Ah, vous en avez une autre. D'accord.
M. Johnson: À la suite du dépôt du projet de
loi, les consultations ont continué, une fois qu'il était
déposé, comme je l'ai mentionné tout à l'heure, et
ce qui est ressorti de l'étude de l'article 4 était un souhait de
la part des représentants de la CUQ, de la ville de Québec, des
MRC, etc., le souhait qu'on ne paralyse par indûment, même
involontairement, le fonctionnement de la société, pour cause
d'absence de membres représentant soit les MRC, soit la CUQ. À ce
titre-là, les gens ont demandé qu'on puisse prévoir qu'ils
aient des substituts, c'est-à-dire que nommément la MRC
Desjardins peut envoyer M. Untel, Mme Untelle, pour la représenter,
nommément l'autre MRC peut désigner deux autres personnes, la
CUQ, nommément, désigne six personnes; bon, il peut arriver
qu'à cause d'un congrès de l'Union de municipalités
important auquel les préfets ou les maires ou les conseillers veulent
assister on se retrouve sans représentation de l'un des organismes
municipaux qui doivent être représentés. On nous a donc
demandé de prévoir qu'un substitut pourrait aller siéger
en lieu et place de ces gens-là avec droit de vote, etc. Alors, on a
agréé tout de suite. C'est là simplement, au point de vue
pratique, une demande qu'on a reçue du milieu municipal.
M. Garon: Oui, cela m'apparaît bien bizarre.
M. Johnson: Ce n'est pas bizarre. C'est ce qu'on nous a
demandé. Le préfet à dit: Bien, parfois je ne peux pas
être là, et le maire Untel non plus, alors si on pouvait
prévoir qu'on nomme deux personnes, deux substituts au cas où je
sois malade, que je sois en voyage d'affaires, que je sois au congrès de
l'UMRCQ. À l'exécutif de la CUQ, il y a des représentants.
Des substituts, en cas d'absence ou d'incapacité de siéger,
incapacité pour cause d'éloignement, ou quoi que ce soit...
M. Garon: Oui, mais... M. Johnson: ...siègent.
M. Garon: Ce n'est pas tout à fait la même
chose.
M. Johnson: Bien, voyons donc.
M. Garon: C'est qu'à l'Assemblée nationale, pour
changer de représentant, c'est une chose, mais un conseil
d'administration c'est une autre chose. Là c'est un conseil
d'administration qu'on forme.
M. Johnson: Et puis?
M. Garon: Bien, je ne sais pas, j'ai enseigné cela un
petit peu, le droit administratif, moi.
M. Johnson: Oui, et puis moi de l'ai pratiqué. Alors, il
n'y a pas de problème.
M. Garon: Je n'ai jamais vu une clause comme cela dans aucun...
Avez-vous des exemples de loi pour cela?
M. Johnson: Bien oui, mais ce n'est pas une corporation
commerciale, là.
M. Garon: Non, non.
M. Johnson: Ce n'est pas une société
commerciale.
M. Garon: Je comprends cela, mais je veux dire...
M. Johnson: Ce ne sont pas des représentants
d'actionnaires qui sont ici.
M. Garon: II n'y avait pas de dispositions comme cela dans la loi
de la Société Inter-Port; deuxièmement, dans aucun conseil
d'administration je n'ai jamais vu une telle disposition jusqu'à
maintenant. Parce qu'il y a quand même des responsabilités
à assumer par les membres d'un conseil d'administration. Et si l'on se
retrouvait à un moment donné avec toute une série de
substituts qui sont au conseil d'administration, ou à des
réunions, c'est absolument....
M. Johnson: Les gens vont... Je peux répondre tout de
suite.
M. Garon: Non, mais ce n'est pas une clause habituelle. C'est une
clause vraiment exceptionnelle. Avez-vous des exemples de clause comme cela
dans d'autres projet de loi? (16 h 45)
M. Johnson: La question est de savoir si on a d'autres exemples
d'un organisme qui est constitué de cette façon avec ce mandat et
qui est financé de cette façon. Ce qui est en cause ici c'est le
souhait bien légitime des instances municipales, qu'en cas
d'empêchement ou de vacance d'un poste d'un membre ou d'empêchement
d'aller siéger, les fonds publics de cette MRC, de cette
municipalité soient, entre guillemets, "surveillés" à la
table du conseil par un substitut. C'est une règle de
représentation, d'utilisation des fonds publics, enfin des taxes
municipales pour parler proprement, qui est en cause. La question que je
renvoie au député c'est est-ce que vous connaissez un autre
organisme de cette nature, avec cette structure de financement, avec cette
représentativité? À partir de là, on pariera d'un
précédent. Mais ce qu'on voit là est assez unique.
M. Garon: C'est cela que je dis. Ce n'est pas un Parlement qu'on
forme, c'est un conseil d'administration. Les responsabilités d'un
conseil d'administration sont des responsabilités
particulières.
M. Johnson: Elles échoient aux administrateurs, non pas
à leurs substituts, évidemment.
M. Garon: M. le Président, est-ce qu'on peut parler chacun
notre tour?
M. Johnson: Je veux vous éclairer à mesure. M.
Garon: Pardon?
M. Johnson: Je veux juste vous éclairer à
mesure.
M. Garon: Ah non! Ce n'est pas de l'éclairage.
L'éclairage que je vous demande, je vous dis que je n'ai jamais vu une
telle disposition. On est en train de former un conseil d'administration avec
un conseil d'administration parallèle. Au fond, il va y avoir deux
conseils d'administration. On dit: "La communauté urbaine et les
municipalités régionales de comté peuvent désigner
un substitut pour chacun des membres qu'elles nomment."
M. Johnson: Oui.
M. Garon: Pour chacun.
M. Johnson: Puis?
M. Garon: "En cas d'empêchement ou de vacance d'un poste
d'un membre, son substitut peut le remplacer à une réunion du
conseil d'administration de la société et le substitut est alors
réputé membre du conseil."
M. Johnson: Oui.
M. Garon: On est sur l'amendement mais, si on regarde l'article
principal, il y a dix membres qui ont droit de vote.
M. Johnson: Oui.
M. Garon: Dans le fond, cela veut dire qu'il va y avoir dix
membres, dix substituts.
M. Johnson: Oui.
M. Garon: On se retrouve avec une drôle de patente
où il y a des responsabilités. Le conseil d'administration doit
administrer de l'argent. Il va avoir les responsabilités d'un conseil
d'administration. Les membres du conseil d'administration vont avoir les
responsabilités d'un conseil d'administration. C'est dommage que le
député de
Louis-Hébert soit parti. Il a déjà
été directeur général de la communauté
urbaine.
M. Johnson: Oui, puis?
M. Garon: Cela a tellement mal été qu'ils l'ont mis
dehors. Ils les a poursuivis.
M. Cannon: Question de règlement. M. Johnson:
Franchement! M. Cannon: Question de règlement. M. Garon:
Non, non. C'est un fait.
Le Président (M. Théorêt): Question de
règlement, M. le député de La Peltrie.
M. Cannon: Ce qui est clair, M. le Président, c'est que le
député de Louis-Hébert n'est pas ici pour se
défendre et je n'accepte pas que le député de
Lévis, d'une façon sournoise, l'attaque comme il le fait. Il
connaît les faits, il connaît l'incident. Ils ne l'ont pas mis
à la porte.
Le Président (M. Théorêt): M. le
député de
Lévis, je vous rappelle que c'est tout à fait
antiréglementaire et qu'il n'est pas dans les coutumes et ni
accepté qu'on puisse accuser un député en son absence dans
une commission ou au Parlement.
M. Johnson: C'est la grandeur d'âme habituelle du
député de Lévis. C'est son grand sens du fair-play qui est
en jeu. C'est extraordinaire.
M. Garon: M. le Président, c'est moi qui ai la parole.
M. Johnson: II est toujours égal à lui-même
et c'est désolant.
Le Président (M. Théorêt): M. le
député de Lévis, je veux bien vous concéder que
c'est vous qui avez la parole, mais je vous demanderais d'éviter ce
genre d'accusation en l'absence des députés concernés.
M. Garon: Ce que je dis essentiellement c'est que ces organismes,
et on n'est pas dans un Parlement, on est dans un conseil d'administration...
Un conseil d'administration fonctionne d'une certaine façon. Il y a des
règles concernant un conseil d'administration. Actuellement, on ne forme
pas un Parlement avec des substituts. Qu'est-ce qu'on fait habituellement? On a
un conseil d'administration et on a un exécutif. Puis, si on ne peut pas
faire des réunions du conseil d'administration parce qu'il y a des gens
absents, on fait des réunions de l'exécutif et ensuite on
présente les dispositions aux réunions du conseil
d'administration.
Essentiellement, un conseil d'administration qui est complètement
doublé par des substituts, cela n'a pas d'allure, cela n'a pas de bon
sens. Je ne sais pas quelles sont les études qu'on a faites
là-dessus ou si c'est simplement une suggestion et qu'après on a
dit qu'on va embarquer dans la suggestion. Sauf qu'il y a des lignes de
responsabilités dans un conseil d'administration. Le conseil
d'administration d'une société a un certain formalisme. Il y a
certaines règles qui jouent. On ne peut pas former un conseil
d'administration de cette façon où tous les membres ont des
substituts. Comment est-ce que cela va fonctionner?
M. Cannon: Vous êtes vous-même aujourd'hui un
susbstitut ici.
M. Garon: Oui, mais cela n'est pas pareil. Ce n'est pas un
conseil d'administration.
Des voix: Ha, ha, ha!
M. Garon: Ce n'est pas un conseil d'administration. Je ne sais
pas quelle est la formation du député de La Peitrie...
M. Cannon: Parce que vous êtes ici au même...
M. Garon: ...sauf qu'il y a des règles et une
jurisprudence concernant les conseils d'administration.
M. Cannon: Mais vous êtes ici au même titre que les
autres pour pouvoir...
M. Garon: II y a des règles de fonctionnement. Oui, je
comprends cela.
M. Cannon: Pour pouvoir protéger les deniers publics.
M. Garon: La dernière fois qu'on s'est réuni en
commission parlementaire, j'avais dit, sur une règle de
rétroactivité dont je connaissais la jurisprudence pour l'avoir
étudiée, qu'il devrait avoir un amendement. Le ministre n'avait
pas l'air de trouver que c'était nécessaire et les gens qui
l'accompagnaient non plus. Alors, j'ai dit: On va voter contre, mais vous aurez
encore le temps lors du rapport de la commission ou en troisième
lecture. Alors, cela a pris 24 ou 48 heures au ministre. Finalement, il a
compris que j'avais raison 48 heures plus tard. Il a apporté
l'amendement que j'avais dit d'apporter. Pourquoi? Ce n'était pas une
question de théorie. C'était une question de fait. Les tribunaux
interprètent les règles de rétroactivité de telle
façon. Alors, on ne pouvait pas comprendre. Qui patest capere capiat,
comme disait mon professeur: Que celui qui peut comprendre comprenne. Mais je
ne peux pas obliger quelqu'un qui ne veut pas
comprendre à comprendre. Dans ce cas-ci, dans un conseil
d'administration, il y a une certaine façon de fonctionner. Le conseil
d'administration est un groupe qui a la responsabilité de diriger. Si on
nomme des substituts, là, ce ne sont plus des gens d'un conseil
d'administration qui agissent. On établit que cela devient en quelque
sorte un genre de parlement. Ce qu'on propose, c'est beaucoup plus un conseil
d'administration par délégation qu'un conseil d'administration
où, une fois nommés, les gens administrent. Cela comporte des
implications importantes. Après cela, on dit qu'on va faire un corps qui
va avoir un esprit régional, alors qu'on met en place les structures
pour, au contraire, qu'ils défendent l'esprit local. Moi, j'ai vraiment
l'impression qu'on est en train de créer et de bâtir un être
hybride, parce qu'on a la possibilité de faire un être hybride sur
le plan intellectuel. Je n'irai pas plus loin parce que la nature, souvent,
rejette rapidement les êtres qui ne procèdent pas d'une
façon qui est très naturelle. Un conseil d'administration, il y a
des règles qui dirigent cela. Il y a des règles qui sous-tendent
cela. Il y a une jurisprudence qui sous-tend cela. Dans ce cas-ci, on est avec
un conseils d'administration qui n'aura pas de bon sens. On va établir
un genre de délégation de représentativité.
Là, on n'est plus devant un conseil d'administration...
M. Cannon: La loi 125?
M. Garon: La loi 125. Pourquoi la loi 125?
M. Cannon: Non, finissez pour cela.
M. Garon: Alors, c'est pour cela que je demande au ministre s'il
peut me donner des exemples de conseil d'administration qui procèdent de
cette façon-là ou si c'est une création
particulière de son cabinet ou de ses députés
conseillers?
Le Président (M. Théorêt): M. le
ministre.
M. Johnson: Les précédents qu'on peut citer sont,
à certains égards, des précédents. Les exemples ne
sont jamais parfaits. On se souvient qu'on a affaire ici à un organisme
qui est financé par les pouvoirs municipaux; on ne parle pas d'un
conseil d'administration au sens d'une société commerciale
où des actionnaires qui ont un intérêt financier - le
député comprend ce que je veux dire... La bonne gestion ou la
bonne surveillance des actifs de la société repose sur la
qualité des administrateurs. Là aussi on a des gens qui ont un
intérêt financier, ce sont les municipalités. On a un
organisme dont la bonne gestion et la bonne marche reposent aussi sur la
qualité des administrateurs. Mais ils ont ce chapeau additionnel, si on
veut, de représenter directement les pouvoirs municipaux - ils en
émanent - qui ont levé les taxes municipales qui ont permis la
contribution financière. Lors- qu'au comité exécutif de la
CUQ il y a empêchement du maire, il peut être remplacé
à une assemblée du comité par un autre membre du conseil
de la municipalité que celui-ci désigne. Le substitut est
réputé membre du comité pour toute assemblée
où il remplace le maire. Dans la Loi sur l'aménagement et
l'urbanisme, article 187, même mécanisme, même avec
automatisme au cas d'absence d'un maire autour de la table du conseil de la
MRC, s'il est empêché, absent, vacant, "whatever", comme dit
l'autre le maire suppléant, automatiquement, assure la substitution avec
les mêmes pouvoirs, le même rôle, les mêmes
responsabilités, dirions-nous, à l'égard des
décisions qui sont prises. Il ne faut pas couper les cheveux en quatre
ici. C'est un souhait de la région. Si le député veut
exprimer que les gens qu'il représente, la MRC de Desjardins, la MRC des
Chutes-de-la-Chaudière et d'autres sont tout croches de vouloir
souhaiter une chose comme cela, qu'il aille leur dire, qu'il appelle ces gens,
qu'il appelle les préfets de la MRC de Desjardins, de la MRC des
Chutes-de-la-Chaudière et qu'il leur manifeste vivement son opposition
au fait qu'ils soient représentés par des substituts en cas
d'empêchement de leur part d'assister aux assemblées du conseil.
Mais, pour notre part, ces gens nous ont demandé de faire cela. Il n'y a
aucune espèce de difficulté. On sait pertinemment, en gros, que
les gens seront présents le plus souvent possible. Ils n'ont pas
l'intention de se faire représenter par quelqu'un d'autre. Mais, dans le
cas d'empêchement, ce n'est pas mauvais qu'ils aient une
représentation, qu'ils puissent participer aux discussions et aux
décisions. C'est absolument inévitable. C'est souhaitable, je
dirais. C'est une question de confiance ici. Je ne sais pas pourquoi le
député de Lévis se méfie tant des voeux des
préfets de sa région. Je ne comprends pas. On fait confiance
à ces gens. Ils doivent savoir ce qui est bon pour leur MRC. Si le
député de Lévis croit que ce n'est pas dans leur
intérêt et qu'ils sont tout croches, qu'ils se trompent, qu'ils
n'ont pas d'allure, qu'il leur dise, ou alors je ferai le message. Je leur
dirai que le député de Lévis est plutôt contre leur
suggestion d'avoir un substitut pour assurer leur présence au conseil
même s'ils doivent partir en voyage, s'ils sont malades. Écoutez
donc, il n'y a rien de plus clair, de plus simple.
Le Président (M. Théorêt): M. le
député de Lévis.
M. Garon: Comment conciliez-vous cela avec l'article 6?
M. Johnson: On n'est pas rendu à l'article 6.
M. Garon: Non, mais il y en a un. Je ne peux pas l'ignorer. Il y
a une proposition à l'article 6.
Le Président (M. Théorêt): Cela
réfère à l'article 4.
M. Johnson: Quel est le problème?
M. Garon: Vous dites: "En cas d'empêchement...
Le Président (M. Théorêt): C'est bien
cohérent.
M. Garon: ...ou de vacance d'un poste d'un membre...
M. Johnson: Oui.
M. Garon: ...son substitut peut le remplacer." A l'article 6,
vous établissez une autre règle. C'est cet article que vous
ajoutez. Alors, il est remplacé. Est-ce que c'est le substitut qui le
remplace ou il est remplacé de façon permanente? Comme cela
fonctionne-t-il?
M. Johnson: Je dirais qu'il est remplacé par le substitut,
à la lecture des articles.
M. Garon: Maintenant, c'est ce que je vais vous demander. Est-ce
que vos substituts qui vont être nommés vont être des
substituts permanents ou des substituts alternatifs? À chaque fois que
quelqu'un ne pourra pas se présenter, on lui nommera un substitut.
Comment cela va-t-il fonctionner? On dit: "La communauté urbaine et les
municipalités régionales de comté peuvent désigner
un substitut pour chacun des membres qu'elles nomment."
M. Johnson: Point. M. Garon: Pardon? M. Johnson:
Point.
M. Garon: En cas d'empêchement ou de vacance d'un poste,
elles peuvent nommer un substitut. "En cas d'empêchement ou de vacance
d'un poste d'un membre, son substitut peut le remplacer à une
réunion du conseil d'administration de la société, et le
substitut est alors réputé membre du conseil." Bon, est-ce que ce
sont des substituts permanents ou si ce sont des substituts qui peuvent
être nommés pour chaque réunion où il y a quelqu'un
qui ne peut pas y aller?
M. Johnson: À la lecture, je dirais qu'un conseil
municipal de la MRC des Chutes-de-la-Chaudière va être
appelé à désigner deux représentants. En même
temps, à l'égard de M. X, d'une part, et de Mme Y, d'autre part,
la MRC désignera également un substitut pour chacun d'eux.
M. Garon: Donc, quatre.
M. Johnson: Donc, quatre personnes, les deux représentants
et les deux substituts, chaque substitut étant rattaché
spécifiquement à un des représentants avec le pouvoir
d'aller siéger en cas d'absence ou d'empêchement ou de vacance du
poste du représentant auquel il est attaché. Libre, à mon
sens, à la municipalité régionale de comté, en tout
temps que ce soit, de procéder à une autre désignation.
C'est de la liberté même de la MRC que de procéder à
cette désignation. Elle désigne un représentant et son
substitut jusqu'à, en pratique, le moment où elle désigne
quelqu'un d'autre en remplacement, à son choix. Il n'y a pas de mandat
en vertu de quelque disposition qu'on pourrait découvrir... On n'en
découvrira pas, il n'y a probablement aucune disposition, où que
ce soit, qui prévoirait la durée du mandat du représentant
ou de son substitut. C'est l'exercice du pouvoir de désignation de la
MRC qui me paraît être en cause ici. Donc,
présumément, on désignera les gens et le substitut qui
leur est attaché pour la période que décide à sa
discrétion, ou jusqu'à ce que, à sa discrétion, le
représentant soit remplacé sur décision du conseil de la
MRC. (17 heures)
M. Garon: Voulez-vous dire qu'il n'y aura pas de mandat
spécifique...
M. Johnson: De durée de mandat? Non. M. Garon:
...de durée pour le substitut? M. Johnson: Je ne le penserais
pas.
M. Garon: II ne s'agit pas de dire: Je ne le pense pas. C'est oui
ou c'est non.
M. Johnson: Bien voyons donc! On va aller le demander à la
MRC. Demandez-lui comment elle envisage cela. Ce n'est pas nous qui allons
décider à sa place.
M. Garon: En vertu de la loi. Vous faites une loi...
M. Johnson: Oui.
M. Garon: Ce n'est pas un "free-for-all" que vous organisez. Vous
organisez des règles administratives, un cadre administratif.
M. Johnson: Oui, mais pas à la place des
MRC.
M. Garon: Je vous demande... Par exemple, on dit que les membres
et les membres observateurs du conseil d'administration, à l'exception
du président-directeur général, sont nommés pour un
mandat d'au plus trois ans. Les substituts, eux, vont être nommés
pour un mandat de trois ans, pour aller à une réunion simplement,
pour aller à deux réunions, pour six mois ou pour... La
communauté urbaine et les municipalités régio-
nales de comté vont pouvoir faire n'importe quoi, à
condition qu'il y ait un substitut. Est-ce qu'ils ont toute la marge de
manoeuvre de changer les substituts quand ils le veulent, de les nommer, de
changer de substitut ou...
M. Johnson: J'ai l'impression, notamment à la suite
d'élections municipales où les gens ne seraient pas
retournés à leur siège et où il y aurait un
changement de fond en comble des membres du conseil de la MRC, que, si le
préfet n'est pas capable de se faire élire dans sa
municipalité, la MRC, à la première occasion, pourrait
décider que les deniers publics émanant de la MRC seront
surveillés, non pas par le candidat battu à la mairie de je ne
sais trop où, mais par un membre du conseil de la MRC nouvellement
élu. On ne peut pas commencer à prévoir toutes ces choses,
c'est du ressort... On donne le pouvoir aux MRC de désigner des gens. On
n'est pas pour leur dire pour quelle période ils vont être
désignés, sauf qu'on dit: pas plus de trois ans. La MRC ne
pourrait pas prétendre que M. X ou Mme Unetelle est
désigné au conseil d'administration de ia Société
de promotion économique du Québec métropolitain pour une
période de cinq ans et demi. Cela me paraît exclu puisque la loi
prétend que ce siège ne peut être occupe par une même
personne plus de trois ans, moyennant renouvellement. Alors, je ne vois pas que
la MRC puisse aller au-delà des prescriptions du projet de loi 27. Par
ailleurs, elle peut aller en deçà n'importe quand. C'est son
privilège.
M. Garon: Le ministre a une drôle d'interprétation.
Il dit que les gens qui sont nommés pour trois ans, arrive une
élection, n'importe quoi, ils peuvent être démis et
remplacés. Ce n'est pas ce qui est écrit.
M. Johnson: Je peux compléter, M. le député?
Le raisonnement que j'ai tenu pour le représentant vaut d'autant plus
pour le substitut car il est rattaché à sa personne, me fait-on
remarquer. On n'a pas parle du substitut avant que vous ne souleviez la
question. Alors, on ne pourrait pas avoir M. X nommé représentant
et Mme Y substitut en cas d'empêchement ou de vacance. Dans le premier
cas, M. X serait désigné pour un an par la MRC et le substitut
pour deux ans. C'est impossible, il ne peut pas être
désigné pour plus longtemps parce qu'il est rattaché.
Alors, ce serait présumément la même durée de
mandat, mais cela n'empêche pas la MRC de changer de représentant
à quelque assemblée que ce soit. En changeant de
représentant, il faudrait probablement qu'elle confirme le substitut
pour le rattacher encore à cette personne ou qu'elle change de
substitut. On ne peut pas intervenir dans les choix de personnes physiques que
les MRC ou la CUQ peuvent être appelées a faire pour les
représenter. Elles pourront même désigner quelqu'un qui
n'est pas un élu municipal, comme le président de la chambre de
commerce régionale, mais pas à ce titre, je dirais. C'est Mme
Unetelle ou M. Untel qui est représentant de la MRC des
Chutes-de-la-Chaudière et son substitut est quelqu'un d'autre.
Alors, je ne vois pas pourquoi on pourrait intervenir dans les pouvoirs
des MRC, dans les pouvoirs de désignation de personnes pour les
représenter à des organismes qu'elles financent en partie. On les
intègre en vertu du projet de loi. Je ne vois aucune raison de
déterminer à l'avance des balises telles que le
député semble en souhaiter. Il y en a une générale
sur la durée du mandat dans un autre article, c'est tout.
M. Garon: Alors, vous estimez que les membres du conseil
d'administration siègent, une fois nommés, comme
représentants de ceux qui les ont nommés.
M. Johnson: Bien, ils sont désignés par les gens
qui les nomment.
M. Garon: Ce n'est pas cela que j'ai demandé. J'ai dit: Au
conseil d'administration, une fois nommés, vous voulez dire que les
représentants siègent comme représentants. Ce ne sont plus
seulement des membres de conseil d'administration, ce sont des membres de
conseil d'administration qui sont là pour représenter les
municipalités régionales de comté ou la communauté
urbaine. À ce moment-là, les considérez-vous comme des
gens qui doivent avoir des mandats de l'organisme qui les a
désignés?
M. Johnson: Cela n'apparaît pas dans le projet de loi. Le
processus de désignation dit que le conseil est constitué de dix
personnes. Elles sont désignées six par la CUQ, deux par la MRC
des Chutes-de-la-Chaudière et deux par la MRC de Desjardins, point
à la ligne.
M. Garon: C'est plus délicat que cela. Ces
gens-là... J'ai écouté ce que vous avez dit bien comme il
faut. Les gens...
M. Johnson: Je n'ai pas dit d'hérésie encore.
M. Garon: Non, non, les gens siègent à un conseil
d'administration. Ils représentent la communauté urbaine et une
des deux MRC, chacun leur MRC. Vous leur nommez des substituts. Il arrive qu'il
y a des votes à prendre. Supposons, par exemple, que les
délégués, ou ceux que vous avez nommés les
représentants, avec leurs substituts, votent là-dessus. Cela veut
dire qu'ils sont là pour représenter les gens qui les ont
élus, qui les ont nommés, etc. Considérez-vous qu'à
ce moment-là, une fois élus, nommés et
désignés au conseil d'administration, ils votent en tant que
personnes ou si,
dans leur vote, ils doivent refléter leur organisme?
M. Johnson:...
M. Garon: Non, non, c'est une question fondamentale. Le ministre
a bien dit qu'on n'était pas dans un conseil d'administration ordinaire,
qu'on était dans un conseil d'administration sui generis. Je vais vous
dire une chose: il y a beaucoup de décisions devant les tribunaux dans
ces matières-là, sur la liberté d'action du membre d'un
conseil d'administration. Vous avez dit: Ce n'est pas un conseil
d'administration d'entreprise.
M. Johnson: Puis-je vous donner une réponse?
M. Garon: Oui.
M. Johnson: Les gens à un conseil d'administration
engagent dans leurs décisions leurs propres responsabilités, de
la même façon que vous désigniez des gens au conseil de
SOQUIA, dans un autre temps...
M. Garon: Oui, d'accord.
M. Johnson: ...et ils n'étaient pas investis du mandat de
faire ce que vous disiez comme tel, juridiquement.
M. Garon: Non.
M. Johnson: Ce sont des gens qui sont désignés
là parce qu'on leur fait confiance pour prendre des décisions
éclairées au sein d'un conseil d'administration.
M. Garon: Oui, mais vous réalisez que vous ouvrez une
porte très facile pour que quelqu'un soit empêché et se
fasse remplacer par son substitut qui est nommé pour la
réunion.
M. Johnson: Oui. Alors?
M. Garon: Ce que vous avez dit, à mon avis, comme doctrine
juridique concernant le fonctionnement d'un conseil d'administration, est
correct.
M. Johnson: Merci beaucoup, professeur.
M. Garon: Non, non, je ne me prends pas pour un professeur, on
étudie ce qui fonctionne. On peut faire les fins-fins, mais,
habituellement, quand les choses sont bien faites, elles marchent bien. J'ai
tellement vu de lois qui ont pété. Je peux vous dire que j'en ai
fait 60 et qu'il n'y a pas un article qui a pété dans toutes
celles que j'ai faites, mais j'avais l'habitude de bien les faire, par exemple.
Je vous demande ceci...
M. Johnson: Si on avait le temps, je vous donnerais un exemple
où je vous ai suggéré un amendement que vous avez
finalement accepté, il y a quatre ans.
M. Garon: II y a quatre ans, vous n'étiez pas au
Parlement.
M. Johnson: Absolument. Je suis ici depuis 1981, cher ami.
M. Garon: Ah oui! C'est vrai. Vous étiez dans
l'Opposition, c'est vrai.
Une voix: Est-ce que vous connaissez son nom?
Des voix: Ha, ha, ha!
M. Garon: Ce que je veux dire essentiellement, c'est que ce que
vous mettez en place... D'ailleurs, vous voyez, vous avez proposé un
amendement et j'ai accepté.
M. Johnson: Cela a pris 72 heures.
M. Garon: Oui, vous voyez l'ouverture d'esprit du
député de Lévis. Ce n'est pas cela que je veux dire. Je
veux dire...
M. Johnson: C'était tellement gros.
M. Garon: Le remplaçant, le substitut, comment va-t-il
agir? Vous avez un organisme qui va avoir un caractère spécial.
Vous l'avez dit, parfait. Mais, de par la structure que vous mettez en place,
vous lui donnez un vrai caractère spécial. C'est votre choix. On
est ici pour discuter de ce que vous voulez faire, on discute de l'article.
Quand vous devenez membre du conseil d'administration, vous avez dit qu'on agit
en son nom propre quand on vote, je suis d'accord avec cela. Là, vous
organisez un système de substitut pour remplacer un membre qui est
empêché d'y aller ou qui n'y va pas, dont le poste est vacant, et
vous ne dites pas pour quelle raison. À ce moment-là, supposez le
cas où, justement, quelqu'un aime autant ne pas y être ou à
qui on fait savoir qu'il serait mieux qu'il ne soit pas là, connaissant
son idée, mais qu'on...
M. Cannon:... M. Garon: Écoutez!
M. Cannon: Est-ce que le député me
permettrait...
M. Garon: Dans le domaine de la représentation, est-ce que
vous ne croyez pas...
M. Cannon: Est-ce que le député me permettrait
une...
M. Johnson: Disons qu'il est astronaute, qu'il va sur la lune.
Voyons donc!
M. Garon: Non, non. Cela veut dire qu'on pourra nommer un
substitut qui pourrait aller là.
M. Cannon: Est-ce que le député me permettrait
juste un exemple? Prenons le cas de la MRC des Chutes-de-la-Chaudière.
D'accord? M. le député, est-ce que vous m'écoutez? M. le
député.
M. Garon: Vous voulez parler au président, ce n'est pas
à moi que vous parlez.
M. Cannon: Non, mais je veux parler au président, bien
sûr...
M. Garon: Alors, parlez au président.
M. Cannon: ...mais je veux que vous m'écoutiez...
M. Johnson: Que vous entendiez. M. Cannon: ...et que vous
entendiez. Une voix: II entend cela.
M. Cannon: Dans le cas de la nomination des deux personnes de la
MRC des Chutes-de-la-Chaudière, en fin de discussion, c'est M.
Lavallée qui est nommé et M. Breton. M. Breton et M.
Lavallée se présentent; ils ont été
désignés par leur MRC pour représenter les
intérêts de cette MRC. Le cas qui nous préoccupe, c'est que
voici que M. Breton ne peut pas assister à une réunion qui se
tient telle date, tel jour et telle heure. Or, M. Lavallée est saisi de
cette information et il communique avec une autre personne qui a
déjà manifesté son intérêt, peut-être
M. Canac-Marquis. Voilà que M. Canac-Marquis y va. Je ne vois pas le
problème. J'aimerais que vous me serviez un exemple concret de
l'inquiétude et des appréhensions que vous pouvez avoir à
l'égard de la formation du conseil d'administration, notamment au
chapitre des substituts.
M. Garon: Pas avec les noms que vous avez donnés parce que
vous avez nommé des maires. Il n'est pas certain que ce seront les
maires qui vont être là-dessus.
M. Cannon: Mais, M. le député, je prends cela
à titre d'exemple. Vous pouvez nous donner un autre exemple.
M. Garon: Simplement ceci, M. le Président: le substitut
qui est nommé peut être lié. Est-ce qu'il est lié
à fa personne qu'il remplace?
M. Johnson: ...remplacement.
M. Garon: Quant au remplacement?
M. Johnson: Oui.
M. Garon: II assume la responsabilité de qui comme
substitut?
M. Johnson: II est réputé membre du conseil en
vertu de...
M. Garon: II assume sa propre responsabilité.
M. Johnson: Oui.
M. Garon: Sans avoir été partie, il va là
pour une réunion, une séance, et il vote.
M. Johnson: Mais il n'a qu'à ne pas accepter d'être
substitut. On va se comprendre: il n'y a personne qui force personne ici.
M. Garon: Avez-vous des exemples? Parce que c'est une clause qui
a été pondue chez vous.
M. Johnson: Oui, mais un conseil exécutif... M. Garon:
Est-ce que...
M. Johnson: Le conseil exécutif de la CUQ, comme je vous
le dis.
M. Garon: Avez-vous un exemple?
M. Johnson: Responsabilité du maire suppléant
autour de la table de la MRC en cas d'absence du maire. Le maire
suppléant se présente et, exactement, il entre dans ses
chaussures. Au conseil exécutif de la CUQ, c'est la même chose en
vertu de l'article 6 de la loi actuelle de la CUQ, tel que modifié par
l'article 1 du projet de loi 111 l'an dernier. La vraie difficulté
juridique...
M. Garon: Dans ces lois-là, au niveau des MRC - je n'ai
pas vu l'article - on ne doit pas dire "nomme un substitut".
M. Johnson: Le maire suppléant l'est automatiquement.
M. Garon: Oui, je comprends cela. C'est prévu dans le
code, oui.
M. Johnson: Cela revient au même. C'est la loi qui le nomme
comme substitut.
M. Garon: Dans le cas des MRC, qu'est-ce qu'on dit concernant
ceux qui vont représenter la municipalité à la MRC?
M. Johnson: Je cite l'article 187 de la Loi sur
l'aménagement et l'urbanisme: "Au cas d'absence du maire ou de son refus
ou incapacité d'agir, ou en cas de vacance de son poste, le
maire suppléant de la municipalité peut représenter
celle-ci au conseil de la municipalité régionale de
comté."
M. Garon: Bien oui! Il représente la municipalité.
Il représente quelqu'un. Il représente un organisme. Mais
là vous m'avez dit qu'il représentait lui-même, qu'il ne
représentait pas un organisme. Une fois qu'il est nommé, il agit
en son nom propre.
M. Johnson: C'est cela. Il est désigné.
M. Garon: Tandis que, dans un conseil de MRC, ce n'est pas la
même chose. On représente celui qui est là et on va
là pour représenter un organisme. On n'est pas là en son
nom propre. C'est toute la différence du monde.
M. Johnson: Je vous relis l'article 6 de la Loi sur la
Communauté urbaine de Québec: "En cas d'empêchement du
maire ou de vacance de son poste, il peut être remplacé à
une assemblée du comité - du comité exécutif - par
un autre membre du conseil de la municipalité que celui-ci
désigne. Le substitut est réputé membre du comité
pour toute assemblée où il remplace le maire."
M. Garon: Parfait! Il représente encore là la
ville. Vous remarquerez que ce n'est pas n'importe qui. C'est un autre membre
du conseil.
M. Johnson: Oui.
M. Garon: Tandis qu'ici n'importe qui remplace n'importe qui.
N'importe qui peut être nommé à un conseil d'administration
et n'importe qui peut remplacer un membre du conseil d'administration.
M. Johnson: J'admets au départ...
M. Garon: C'est... (17 h 15)
M. Johnson: Non. J'admets ce que j'ai dit et je réadmets
ce que j'ai indiqué tout à l'heure: les comparaisons ne sont pas
parfaites, mais, si on veut que cela fonctionne et si les gens sont prêts
à accepter cette responsabilité, il n'y a aucune raison de ne pas
permettre aux MRC de désigner des gens selon ce mode. Je ne vois pas le
fondement de l'inquiétude. Je peux comprendre que c'est nouveau, on va
s'entendre là-dessus, mais je serais bien mal pris de vous trouver un
autre organisme semblable, de toute façon. Je cherche comment cela peut
représenter une difficulté pour le fonctionnement. C'est ce que
je cherche.
Je peux comprendre que la formation juridique du député de
Lévis, formation que je partage, puisse susciter dans son esprit des
questions comme celles qu'il soulève, mais je ne vois pas ce que ses
conseils à la prudence, parce que c'est ainsi que je les
interprète, veulent évoquer comme difficulté soit
pratique, soit juridique.
M. Garon: Je suis prêt à voter, M. le
Président.
Le Président (M. Théorêt): Est-ce que
l'amendement à l'article 4 est adopté?
M. Garon: Sur division.
Le Président (M. Théorêt): Sur division.
Est-ce que l'article 4 tel qu'amendé est adopté?
M. Garon: On va les prendre un par un. Il y a deux
paragraphes.
Le Président (M. Théorêt): II y a deux
paragraphes?
M. Johnson: Oui.
Le Président (M. Théorêt): Comment, deux
paragraphes?
M. Johnson: Oui, I°et 2°.
Le Président (M. Théorêt): Excusez-moi, M. le
député de Lévis, vous avez raison. Le paragraphe 2° de
l'article 4.
M. Garon: Le paragraphe 1°.
Le Président (M. Théorêt): Oui, le paragraphe
1°.
M. Garon: Avez-vous déjà discuté de la
parité entre les organismes de la rive sud et ceux de la rive nord dans
vos consultations?
M. Johnson: Oui, et on a retenu les formules de vote qui
reflètent en un certain sens la parité que vous évoquez.
On verra plus loin comment une espèce de règle de double
majorité s'applique pour la prise de décision rive nord et rive
sud. Cela permettra peut-être de répondre à votre question,
mais il n'en reste pas moins que, par ailleurs, l'unanimité s'est encore
une fois établie sur la représentation de dix membres dont six
sont nommés par la CUQ et deux par chacune des MRC.
M. Garon: Est-ce que les gens de la rive sud qui ont
discuté avec vous souhaitaient la parité ou leur avez-vous dit:
La parité, je n'en veux pas et je propose le maximum qui est de tant;
c'est à prendre ou à laisser? Ils l'ont possiblement pris. Je
vous demande si les représentants des municipalités
régionales de la rive sud que vous avez rencontrés, de
Lévis et des Chutes-de-la-Chaudière, vous ont dit qu'ils
voulaient la parité de la rive sud et de la rive nord à ce
conseil d'administration ou qu'ils ne la
voulaient pas?
M. Johnson: Selon le contexte dans lequel cela se déroule,
si on regarde les assiettes fiscales du territoire tel qu'il est
composé, la contribution des MRC sera de l'ordre de 14 % et celle de la
CUQ de 86 %. Des représentations quant à une
représentation paritaire dans des conditions comme celles-là ne
font pas long feu pour des gens réalistes, y compris les demandeurs.
Cela s'est terminé sur le mode de désignation et la proportion de
membres désignés retenus au premier paragraphe de l'article 4,
mais cela a été complété pour tenir compte de cette
demande sur laquelle la rive sud, je dirais, n'a pas poussé. Autrement,
on ne serait pas ici en train de parler d'unanimité, et il y en a autour
du projet de loi tel que rédigé.
Cette expression de souhait de parité, entre guillemets, je
dirais, de la rive sud a quand même été rencontrée
totalement, parce que c'est unanime, par le mode de vote retenu dans les
articles que vous avez devant vous et dont nous traiterons tout à
l'heure, de même que par les papillons qui les accompagnent.
À votre question: Est-ce que la rive sud a demandé la
parité au moins une fois, sous-entendu, je dirais oui. Si vous aviez
continué votre question: Est-ce que, devant un partage financier de 14
%-86 %, la rive sud a insisté? La réponse est non. Est-ce que la
composition: six représentants de la CUQ et quatre représentants,
deux par MRC, plaît à la rive sud? La réponse est oui,
à charge, ajoutai-je, que le mode de vote et de prise de décision
reflètent le plus large consensus possible lorsque le conseil
d'administration prendra des décisions, d'où le fait, nous le
verrons, qu'au moins la moitié des membres de la rive sud
présents à une assemblée du conseil devront faire partie
de la majorité qui décide quelque chose au conseil
d'administration. Tout le monde est heureux avec cela finalement.
M. Garon: Ce que vous nous proposez exactement, actuellement,
c'est un paragraphe 1°, ou alinéa 1°, comme on voudra, tel
qu'amendé. Cela veut dire avec toutes les possibilités de
pressions politiques, de remplacement du membre régulier par le
substitut et tout cela. C'est le portrait. Il ne faut pas se conter d'histoire.
Il faut vivre avec la réalité aussi que...
M. Johnson: Oui. Absolument.
M. Garon: ...en politique il y a souvent des pressions et que,
habituellement, la jurisprudence en droit des compagnies pour les conseils
d'administration est la suivante: ceux qui sont au conseil d'administration
sont nommés et, ensuite, ils agissent en leur nom, pour qu'ils aient
toute la liberté de pensée qu'il faut comme conseil
d'administration pour assumer leurs responsabilités de membres de
conseil d'administration. Ce n'est pas ce que vous venez de créer et,
avec un corps politique en plus, cela veut dire que vous assujettissez ce
conseil à toutes les pressions possibles pour que des gens se fassent
remplacer et que les gens à des conseils d'administration n'assistent
pas à des réunions, soient remplacés par un substitut et
qu'on puisse faire, sur le plan politique, toutes les pressions possibles. Cela
va faire un drôle de conseil d'administration, je vous en passe un
papier. Ce que je lis est inscrit. L'avenir nous le dira, n'est-ce pas? Je
pense que ce n'est pas une bonne formule, l'amendement que vous avez
présenté. Je pense que vous prenez des risques
considérables. Je pense qu'il n'est pas souhaitable que cela fonctionne
de cette façon, mais je ne veux pas retarder indûment le vote.
Le Président (M. Théorêt): Alors, est-ce que
le premier paragraphe de l'article 4 est adopte?
M. Garon: Sur division.
Le Président (M. Théorêt): Sur division.
J'appelle le deuxième paragraphe.
M. Garon: Le deuxième paragraphe: "six membres
observateurs qui n'ont pas droit de vote, dont le président-directeur
général de la société..." Le
président-directeur général va être président
et le principal employé en même temps, n'est-ce pas?
M. Johnson: C'est le permanent.
M. Garon: Et cinq autres membres, ce qui veut dire que c'est
vraiment un président-directeur général qui va être
nommé président-directeur général par le
conseil.
M. Johnson: Oui, selon les mécanismes qui sont
prévus.
M. Garon: Et parmi eux... M. Johnson: Non.
M. Garon: Bien oui! C'est écrit ici, à l'article 7:
"Les membres du conseil d'administration en désignent le
président parmi eux."
M. Johnson: Le président du conseil d'administration.
M. Garon: D'accord. Alors, le président-directeur
général, qui n'est pas président du conseil, qui est le
président-directeur général de l'entreprise: "...et cinq
autres membres observateurs nommés respectivement par la ville de
Québec, la Société Inter-Port de Québec, la
Société du parc technologique du Québec
métropolitain, le ministre de l'Expansion économique industrielle
régionale du Canada et le ministre de l'Industrie et du Commerce du
Québec." On peut dire que la confiance règne. Tout le monde
veut
être là pour surveiller.
Est-ce que c'est fréquent un conseil d'administration où,
dans fe cadre de la loi, en plus des membres du conseil d'administration, on
nomme des observateurs qui doivent être là? Habituellement, un
conseil d'administration invite les gens à venir discuter avec eux. On
pourrait demander à M. Bourassa, par exemple; je vois qu'il est ici
présent comme président d'Inter-Port. Quand le conseil
d'administration fonctionnait, y avait-il des observateurs qui assistaient ou
tout simplement on invitait à l'occasion des gens dont on avait besoin
pour renseigner le conseil d'administration? Là, au fond, on nomme six
membres observateurs. Pas n'importe qui! Ne pensez-vous pas, par exemple... Je
vais vous donner un exemple. Vous avez la Société du parc
technologique du Québec. Cela va lui donner une moyenne longueur
d'avance par rapport aux autres parcs industriels de la région de
Québec d'assister aux réunions, alors que les autres ne sont pas
là. Vous me disiez tantôt qu'il y avait un parc technologique qui
est fondé Québec-Sainte-Foy, ce qui est parfait. Aucune objection
là-dessus. Pourquoi y a-t-il un représentant de la
Société du parc technologique du Québec
métropolitain au conseil d'administration et pourquoi; par exemple, le
représentant du parc Chaudière-Laporte n'est-il pas là,
pourquoi le parc Lauzon n'est-il pas là, pourquoi le parc Saint-Augustin
n'est-il pas là? Pourquoi?
M. Cannon: II y a six membres qui sont nommés par la
Communauté urbaine de Québec.
M. Garon: Non, non. Ce n'est pas cela que je veux dire. Il y a
les membres du conseil d'administration et il y a six observateurs.
M. Cannon: D'où croyez-vous que ces gens-là vont
venir?
M. Garon: Là, il y en a six de nommés par la
Communauté urbaine de Québec; la communauté urbaine va
avoir six membres au conseil d'administration.
M. Cannon: C'est quoi la communauté urbaine?
M. Garon: En plus... M. Cannon: C'est quoi?
M. Garon: Est-ce que j'ai le droit de parole?
M. Johnson: Oui, mais on va vous éviter de parler pour
rien.
M. Garon: En plus des six membres du conseil d'administration de
la communauté urbaine, il faut que la ville de Québec ait un
observateur, en plus des six membres de la communauté urbaine dont,
j'imagine, un certain nombre va venir de la ville de Québec. La
Société Inter-Port de Québec, la Société du
parc technologique du Québec métropolitain, le ministre de
l'Expansion économique industrielle régionale du Canada et le
ministre de l'Industrie et du Commerce du Québec... Admettons que les
deux ministères, qui n'étaient là d'aucune façon,
le fédéral et le provincial, pour le temps où ils vont
payer, peuvent avoir des observateurs, comme c'était le cas d'ailleurs
antérieurement avec la Société Inter-Port de
Québec. Ce que je ne comprends pas, c'est qu'on dise, par exemple,
après cela, que les deux parcs industriels, à toutes fins utiles,
la Société Inter-Port de Québec et la
Société du parc technologique du Québec
métropolitain, eux, auront des observateurs, mais les autres n'en auront
pas. Pourquoi?
M. Johnson: Parce que c'est cela le consensus qui a
été réalisé dans la région. Retournez,
faites l'exercice. Prenez huit mois comme nous autres. Pariez à tout le
monde. Faites un rapport. Faites des rencontres. Quand vous allez revenir, vous
allez arrêter de soulever toutes ces choses. Que voulez-vous que je vous
dise? Ce sont les gens du milieu qui veulent la constitution d'un organisme
commun, unique, cohérent, de promotion nationale et internationale du
Québec métropolitain, et c'est de cette façon qu'ils
aimeraient qu'il soit constitué. Alors, on doit les habiliter par une
loi à donner suite à leur voeu. C'est cela qu'on est en train de
faire. Je ne suis pas pour faire défiler tout ce monde pour vous
repéter la même chose. C'est comme cela. Personne ne s'oppose
à cela. Tout le monde sait, tous ceux qui sont impliqués de a
à z là-dedans savent pertinemment que les membres observateurs
qui sont ceux-là sont enchantés. Je ne peux pas aller plus loin
que cela. Je ne suis pas en train d'inventer cela a leur place. On va se
comprendre. C'est à la suite de discussions très longues,
rigoureuses, pour ne rien oublier, pour bien asseoir le fonctionnement, les
mandats éventuels que la société va se donner, etc., que
ce soit bien représentatif au sens très large des
intérêts de la région pour pouvoir s'adjoindre l'expertise
des six personnes qui représentent la Communauté urbaine de
Québec et des quatre qui représentent les MRC de la rive sud,
à raison de deux chacune, de la ville de Québec,
municipalité dominante, on en conviendra dans ce territoire, de la
Société Inter-Port, pour la raison qu'on connaît, du grand
parc de l'autre côté et l'expertise développée par
ailleurs, enfin, ces choses-là. La Société du parc
technologique du Québec métropolitain répond à un
voeu régional, sauf, si je comprends bien, celui du député
de Lévis, et les deux ministères qui, le député
l'admet, devraient être représentés là. Alors, c'est
comme cela que cela a fini.
M. Garon: Qu'arrive-t-il en cas d'égalité des
voix au conseil? C'est la majorité seulement qui
décide?
M. Johnson: On n'est pas arrivé là. (17 h 30)
M. Garon: Non, mais il y en a un plus loin. D'accord, on n'en
parlera pas ici. Alors, sur division, M. le Président.
Le Président (M. Théorêt): Adopté sur
division. Est-ce que l'article 4, tel qu'amendé, est adopté?
M. Garon: Sur division.
Le Président (M. Théorêt): Sur division.
J'appelle l'article 5. M. le ministre.
M. Johnson: Ici, évidemment, se retrouve l'article qu'on a
évoqué d'ailleurs tout à l'heure quant à la
durée du mandat des membres et des membres observateurs du conseil, soit
une durée d'au plus trois ans et qui prévoit qu'à la fin
dudit mandat les membres du conseil demeurent en fonction jusqu'à ce
qu'ils soient remplacés ou nommés à nouveau. C'est
l'expression consacrée. J'ajoute qu'on fait exception, dans le cas du
président-directeur général, de l'application de cette
disposition, car on verra plus loin que la durée de son mandat peut
être de cinq ans au plus.
M. Garon: On peut le regarder, si vous voulez, paragraphe par
paragraphe.
M. Johnson: Oui.
Le Président (M. Théorêt): Article 5.
M. Garon: Alors, paragraphe 1: "Les membres et les membres
observateurs du conseil d'administration, à l'exception du
président-directeur général, sont nommés pour un
mandat d'au plus trois ans." Adopté.
Le Président (M. Théorêt): Adopté.
Article 2.
M. Johnson: Deuxième paragraphe.
Le Président (M. Théorêt): Deuxième
paragraphe, pas article 2.
M. Garon: Comment cela va-t-il jouer avec les substituts? On dit:
"À la fin de leur mandat, les membres et les membres observateurs du
conseil d'administration demeurent en fonction jusqu'à ce qu'ils soient
remplacés ou nommés à nouveau." C'est-à-dire qu'on
veut faire continuer, même après le mandat... Mettons qu'on ne le
remplacerait pas pendant six mois. Ce serait le membre nommé qui
continuerait, même si son mandat est terminé, jusqu'à temps
qu'il soit remplacé et c'est simplement en cas d'empêche- ment
qu'il serait remplacé par son substitut?
M. Johnson: Oui, parce que le substitut, comme je l'ai dit tout
à l'heure, s'il est rattaché à la personne qu'il doit
remplacer, il ne pourrait pas vraiment être désigné pour
plus longtemps que le membre, le représentant qu'on pourrait appeler
principal, prioritaire ou premier. Le moins ne peut pas contenir le plus.
M. Garon: Adopté.
Le Président (M. Théorêt): Adopté.
J'appelle l'article 6.
Une voix: Est-ce que l'article 5...? M. Garon:
Adopté.
Le Président (M. Théorêt): Adopté.
J'appelle l'article 6.
M. Johnson: Alors, c'est par le mécanisme de l'article 4,
soit celui de la substitution, c'est-à-dire du remplacement par le
substitut désigné, qu'on pourvoit à combler toute vacance
qui pourrait survenir.
M. Garon: Mais quand vous avez fait l'article, l'amendement
n'était pas là. À quoi songiez-vous? Quand vous avez fait
la loi et que vous l'avez imprimée, il n'y avait pas, à ce
moment-là, de substitut prévu par l'article 4.
Cela aurait fonctionné comment en l'absence du substitut? Vous
dites que c'est selon la règle des substituts.
M. Johnson: Ce qui était envisagé avant qu'on
n'introduise le papillon, parce que maintenant, évidemment, on
prévoit le substitut, avant qu'on ne prévoie le substitut, on
prévoyait que c'était l'organisme qui désignait le
représentant dont le poste est maintenant vacant qui pourvoyait à
la désignation de son successeur.
M. Garon: Cela doit être encore...
M. Johnson: Autrement dit, si un des six membres
désignés par la CUQ décédait, ce n'est pas la MCR
des Chutes-de-la-Chaudière qui désignerait son remplaçant.
Il faut toujours maintenir le rapport 6-2-2, et la même chose pour les
membres observateurs, dont les six mandants - le terme est inapproprié -
sont désignés dans la loi.
M. Garon: Cela fait curieux un peu parce que vous dites qu'avant
l'amendement qui dit qu'il y a un substitut qui remplace en cas
d'empêchement ou de vacance d'un poste, cela voulait dire tout simplement
le remplacement selon les règles d'un organisme qui élit un
membre pour faire partie du conseil d'administration. Maintenant, c'est le
substitut. Cela veut
dire que, si quelqu'un nomme un membre et un substitut pour trois ans -
parce que le membre va être nommé pour trois ans, le substitut est
nommé pour trois ans - il faudra qu'il tienne compte que si, au bout de
six mois, le membre disparaît ou décède, il est
remplacé par le substitut pour le restant de la période.
M. Johnson: Sauf geste contraire de la MRC ou de la CUQ.
M. Garon: Vous, dans votre interprétation, c'est
automatique. C'est le substitut qui prend la place du membre qui n'est plus
là. C'est cela que vous voulez dire.
M. Johnson: Oui, oui. Mais dans la mesure où le membre est
désigné lui par une MRC ou la CUQ et que ces dernières
peuvent en tout temps changer de représentant, si on veut utiliser le
terme, de la même façon elles peuvent changer le substitut qui
occupe le poste du membre dont le poste est vacant. On en revient
évidemment au pouvoir de désignation de la MRC en cause ou de la
CUQ. En tout temps.
M. Garon: Oui. On suppose que quelqu'un veut et que tout marche
bien, parce qu'habituellement le droit doit aussi prévoir un peu quand
cela marche mal. Alors, cela veut dire, au fond, que la MRC ou que la
communauté urbaine, une MRC surtout, nomme, par exemple, un membre du
conseil d'administration et un substitut, et, au bout de six mois ou un an, ce
qui peut arriver, c'est que le membre s'en aille et que ce soit le substitut
qui prenne la place pour le reste du mandat. On suppose que tout marche bien.
Mais, s'il arrivait que cela ne marche pas, que cela marche mal, et qu'entre
celui qui est au conseil d'administration et la MRC il y ait un
désaccord... Je vais prendre un cas. Je ne voudrais pas que vous pensiez
que je suis malin quand je prends le cas, mais je pense que c'est un bon
exemple. Je ne voudrais pas que vous pensiez que je le fais exprès.
M. Johnson: Je vais avoir de la misère.
M. Garon: Non, vous allez voir. Supposons le cas, qui est
très hypothétique, que la communauté urbaine ait
nommé M. Doyon quand il était son directeur
général. Qu'il y ait un conflit entre les deux et avec tout ce
qui s'ensuit, comme le débat qu'il y a eu devant les tribunaux par la
suite pour l'indemnité de départ...
M. Johnson: Tout à l'heure, on ne pouvait pas nommer de
nom de ce côté-ci de la table et là vous pouvez en
nommer.
M. Garon: Non, mais c'est parce qu'on a un cas concret. Il est
nommé, mettons, pour trois ans, et il dit: Moi, je reste là, je
ne démissionne pas, j'ai un mandat de trois ans. À ce moment-
là, la ville, par exemple-Une voix: ...M. Meunier.
M. Garon: Non, non, il a été nommé pour
trois ans, c'est un mandat de trois ans. Qu'un désaccord survienne en
cours de route comme cela, qu'est-ce qui arrive?
M. Johnson: Mais la personne ou l'organisme qui donne un mandat
peut le retirer en tout temps. Voyons donc! On peut nommer quelqu'un d'autre,
on met fin... Ah oui! On le nomme pour trois ans et cela veut dire que, pendant
trois ans, on n'est pas obligé de s'en préoccuper, sauf que, si
on veut s'en préoccuper, on le "dénomme".
M. Garon: Oui, mais je ne suis pas convaincu de cela, moi.
M. Johnson: Bien voyons donc! M. Garon: On le
"dénomme"...
M. Johnson: Absolument. On le destitue, si vous voulez, de sa
charge.
M. Garon: Je ne suis pas sûr. Quelqu'un qui est
nommé pour trois ans à un conseil d'administration, comme il est
nommé en vertu de l'article 4, qu'à un moment donné arrive
un désaccord, est-ce qu'on peut le "dénommer" comme cela et en
nommer un autre?
M. Johnson: Certainement. Il me semblerait.
M. Garon: J'aimerais cela que vous le demandiez à vos
conseillers juridiques, parce que je ne suis pas sûr de cela.
M. Johnson: II me semblerait, moi. Messieurs les conseillers
juridiques?
M. Garon: Cela va être bourré de politique à
mort, cela n'a pas de bon sens. Imagine-toi ces gars-là, les pressions
qu'ils vont avoir.
M. Johnson: On me laisse entendre qu'il y a peut-être ce
qu'on pourrait appeler une coquille - elle n'est pas vide, elle est pleine
celle-là - qui se serait manifestée avec l'introduction du
papillon. Ce n'est pas cela que vous souleviez, mais...
M. Garon: Je voyais comme un trou à quelque part.
M. Johnson: L'article 6 qui est en cause ici prévoyait,
comme je l'ai expliqué tout à l'heure, lorsqu'il se
référait à l'article 4 avant le papillon, le maintien du
ratio de représentation 6-2-2 et les six membres observateurs.
M. Garon: C'est cela que je pensais.
M. Johnson: En conséquence, si un membre venait à
ne plus être capable d'agir, on devrait laisser à l'organisme qui
l'a désigné le soin de désigner un remplaçant et
non pas laisser le substitut lui succéder. C'est ce qui est en cause, je
pense, d'après le député de Lévis. Je ne pense pas
que cela ferait de difficultés, sans aucune consultation auprès
des instances municipales, de biffer, si on revenait à l'article 4, les
mots "ou en cas de vacance du poste" dans le papillon. Donc, le substitut,
après cet amendement-là, si on pouvait l'adopter, pourrait, tant
que le membre est habile à siéger mais incapable de se rendre,
empêché, le substitut pourrait siéger au conseil à
titre de membre, mais, en cas de vacance du poste, l'organisme municipal
procéderait à la désignation d'un remplaçant de ce
membre.
Le Président (M. Théorêt): M. le
député de Lévis, si on revenait à la proposition du
ministre, l'article 4 amendé se lirait comme suit: La communauté
urbaine et les municipalités régionales...
M. Garon: ...une nouvelle proposition d'amendement, alors.
Le Président (M. Théorêt): Oui.
M. Garon: Parce que l'article 4 est adopté.
Le Président (M. Théorêt): Oui, il faudrait
revenir.
M. Garon: Alors, ce serait l'amendement.
Le Président (M. Théorêt): Oui, mais je vous
le relis en biffant selon...
M. Garon: Je voudrais qu'on présente un amendement pour
dire qu'on va biffer plutôt que refaire...
Le Président (M. Théorêt): Je comprends. Je
voulais juste relire ce que le nouveau texte donnerait.
M. Johnson: Je veux juste qu'on comprenne ce qu'on ferait. On le
fera techniquement, mais c'est cela qu'on pourrait faire.
Le Président (M. Théorêt): C'était
juste pour les fins de la discussion que je voulais vous le relire, pour vous
en donner une idée.
M. Garon: Je n'ai pas un mot à dire si le ministre... Cela
ne me fait rien de revenir sur l'article pour un amendement parce qu'il ne faut
pas être trop formaliste. Je ne l'ai jamais été trop sur
ces affaires-là.
Le Président (M. Théorêt): M. le ministre,
est-ce que vous voulez déposer votre amendement?
M. Johnson: Est-ce qu'on rouvre l'article 4?
Le Président (M. Théorêt): On dépose
un amendement à l'article 4, qui a déjà été
adopté, à l'article 6.
M. Garon: On était rendu où?
M. Johnson: À 6.
M. Garon: On arrivait à 6?
Le Président (M. Théorêt): On était
à 6.
M. Garon: Pas d'objection.
M. Johnson: On pourrait rouvrir l'article 4 et je
déposerais un amendement qui se lirait ainsi: Que l'article 4 soit
modifié en retranchant les mots au paragraphe approprié: ou de
vacance d'un poste d'un membre, virgule...
Le Président (M. Théorêt): Est-ce que
l'amendement est adopté?
M. Johnson: Alors, on bifferait, on retrancherait les mots "ou de
vacance d'un poste". Le dernier paragraphe se lirait: La communauté
urbaine et les municipalités régionales de comté peuvent
désigner un substitut pour chacun des membres qu'elles nomment. En cas
d'empêchement d'un membre, son substitut peut le remplacer à une
réunion du conseil d'administration de la société et le
sustitut est alors réputé membre du conseil.
M. Garon: L'amendement se lirait comme l'amendement
écrit.
M. Johnson: La secrétaire va écrire cela.
M. Garon: Habituellement, les amendements doivent être
écrits.
Une voix: On va les écrire.
M. Garon: On vote sur un amendement qui est écrit, pas sur
un amendement qu'on n'a pas vu.
Le Président (M. Théorêt): On va vous
l'écrire.
M. Garon: Cela va se tenir comment, une fois qu'on aura
adopté tout cela?
Le Président (M. Théorêt): On va vous
l'écrire immédiatement. Cela va se lire tel que M. le ministre
vient de le lire, une fois amendé. On va vous lire l'amendement.
M. Garon: Cela va être compliqué. Vous faites mieux
de faire un amendement pour rayer la partie qu'on enlève de l'article
tel qu'amendé.
Le Président (M. Théorêt): C'est ce qu'il
fait.
M. Garon: Voulez-vous suspendre deux minutes, pendant qu'il va le
rédiger?
M. Johnson: Les rédacteurs sont furieusement à
l'oeuvre pendant qu'on discute. C'est une question de secondes, me
signale-t-on, avant que nous ne soyons comblés.
M. Garon: On peut suspendre deux minutes.
Le Président (M. Théorêt): On va suspendre
pour deux minutes.
M. Johnson: Cent vingt secondes. (Suspension de la séance
à 17 h 47)
(Reprise à 17 h 52)
Le Président (M. Théorêt): À l'ordre,
s'il vous plaît!
Nous reprenons nos travaux. Nous avons déposé l'amendement
du ministre qui amende l'article 4 déjà amendé.
L'amendement se luit comme si"...
M. Johnson: Se lit comme suit.
Le Président (M. Théorêt): Oui, comme vous
dites. Il se lit comme suit: L'article 4 du projet de loi...
M. Garon:...
Le Président (M. Théorêt): Oui.
M. Garon: ...ou avec un T.
Le Président (M. Théorêt): À cette
heure-ci, je pense bien qu'il y a un T, M. le député de
Lévis. Voulez-vous le lire, M. le secrétaire?
Le Secrétaire: L'article 4 du projet de loi tel
qu'amendé est de nouveau modifié par le remplacement dans
le...
M. Johnson: De nouveau amendé?
Le Secrétaire: II est de nouveau amendé par le
remplacement, dans le deuxième alinéa, des mots "ou de vacance
d'un poste d'un membre," par les mots "d'un membre".
Le Président (M. Théorêt): Très bien
dit. M. le secrétaire fait bien cela. Est-ce que l'amende- ment est
adopté?
M. Garon: On va voter sur l'amendement et, ensuite, sur l'article
tel qu'amendé.
Le Président (M. Théorêt): Voilà!
M. Garon: D'accord. L'amendement est adopté.
Le Président (M. Théorêt): Est-ce que
l'article 4 tel qu'amendé est adopté?
M. Garon: Sur division.
Le Président (M. Théorêt): Sur division.
D'accord. Nous revenons à l'article 6 et nous en étions à
la fin du débat sur l'article 6. Est-ce que l'article 6, qui
répond plus adéquatement à l'article 4 dans sa
référence, est adopté?
M. Garon: À ce moment-ci, l'article 6 veut simplement dire
que la vacance qui survient...
Le Président (M. Théorêt): C'est cela.
M. Garon: ...est comblée, s'il s'agit d'un membre de la
communauté urbaine, par le remplacement par un membre de la
communauté urbaine...
Le Président (M. Théorêt): C'est cela.
M. Garon: ...ou par chacune des deux municipalités.
Le Président (M. Théorêt): C'est cela.
M. Garon: Cela ne veut rien dire de plus à ce moment-ci.
Alors, toute vacance, cela veut dire aussi les six membres observateurs.
M. Johnson: Oui.
M. Garon: D'accord.
Le Président (M. Théorêt): Adopté?
M. Garon: L'article 6 est adopté.
Le Président (M. Théorêt): Adopté.
J'appelle l'article 7.
M. Garon: Mais l'article 6 adopté... Attendez un peu.
Comme c'est la suite, c'est sur division aussi parce que...
Le Président (M. Théorêt): Oui, sur
division.
M. Garon: ...comme je n'étais pas d'accord avec l'article
4, je ne suis pas plus d'accord avec l'article 6 qui va remplacer les gens de
la même façon qu'il les nommait dans l'article 6...
Le Président (M. Théorêt): Cela a bien de
l'allure.
M. Garon: ...dans l'article 4, pardon.
Le Président (M. Théorêt): J'appelle
l'article 7.
M. Garon: Sur division.
Le Président (M. Théorêt): Oui, oui, il a
été adopté sur division. J'appelle l'article 7.
M. Garon: L'article 7.
M. Johnson: L'article 7: "Les membres du conseil d'administration
en désignent le président parmi eux."
M. Garon: "Les membres du conseil d'administration en
désignent le président parmi eux." Oui.
Le Président (M. Théorêt): Adopté?
M. Garon: Pardon? Oui, c'est-à-dire qu'on parle-Le
Président (M. Théorêt): Est-ce que oui veut dire
adopté ou bien...
M. Garon: ...d'une difficulté. Je vais le demander au
ministre parce que: "Les membres du conseil d'administration en
désignent le président parmi eux." Supposons qu'il y ait
plusieurs substituts présents, j'imagine que la réunion qui va se
faire pour élire le président, ce ne seront pas des substituts
qui vont être là, mais, théoriquement, cela pourrait
être le cas.
Une voix:...
M. Johnson: Oui.
M. Garon: Pardon?
M. Johnson: Oui, mais la nomination... Encore là, soyons
pratique. Ce ne sont pas les dix personnes physiques autour de la table qui, en
pratique, vont exprimer une espèce de choix par ballottage de quelqu'un
qui s'adonne à être assis là. Cela va être quelqu'un
qui, à la suite de toutes sortes de discussions, va rallier les gens et
on va, du côté pratique, contourner la difficulté que vous
soulevez, s'assurer de sa présence, je présume, afin de le
nommer.
Le Président (M. Théorêt): II devrait
être rare que tous les membres du conseil d'administration soient
absents.
M. Garon: II ne faudrait pas qu'ils élisent... M.
Johnson: Un substitut?
M. Garon: ...un substitut qui est réputé membre
pour la réunion. Pardon?
M. Johnson: En pratique, vous avez raison. Mais, en pratique, la
présence... non pas en pratique, juridiquement, pardon, vous avez
raison. Mais, en pratique, ce n'est pas à l'occasion d'une
réunion de substituts qu'on va nommer le président du conseil, je
ne peux pas croire. Si on est rendu là, M. le député, on
ferme.
M. Garon: Bien non, mais...
M. Johnson: On met la clé dans la porte.
M. Garon: Mais ce n'est pas cela l'affaire. C'est que la
réunion est convoquée...
M. Johnson: À cette fin-là.
M. Garon: Oui, à cette fin-là, et il y a des
personnes qui sont empêchées d'y aller, qui ne peuvent pas y
aller.
M. Johnson: Oui, dix.
M. Garon: Non, pas dix, ce n'est pas cela l'affaire. Ce n'est pas
dix, cela peut être deux, cela peut être trois, et cela peut faire
la différence au moment de l'élection que le fait qu'il y ait des
membres et des substituts qui soient là...
M. Johnson: Bien, pas si tout le monde s'est aligné et
qu'il y a un consensus qui est réalisé préalablement
à la réunion formelle, quand même!
M. Garon: M. le Président, je pense que le
député de La Peitrie devrait retirer ses paroles, ce ne sont pas
des paroles très parlementaires.
Une voix:...
Le Président (M. Théorêt): Je n'ai pas saisi,
M. le député de Lévis.
M. Garon: Alors, M. le Président...
M. Cannon: Je retire mes paroles, M. le député.
M. Garon: ...je pense qu'il ne serait pas mauvais...
M. Cannon: Vous n'êtes pas un "chigneux" de... vous
êtes un bon député.
M. Garon: Je suggère au ministre qu'il ne serait pas
mauvais, lors de cette élection du président du conseil
d'administration, qu'aient le droit de vote uniquement des membres permanents
et non pas des substituts, parce que je le lui dis, je n'ai pas l'intention
d'en faire un
amendement à ce moment-ci, mais j'ai l'impresion qu'actuellement
ce n'est pas cela l'affaire. Une réunion va être convoquée.
Supposons qu'elle est convoquée d'avance, quinze jours d'avance, une
réunion importante, mais, pour une raison ou pour une autre, il y a, on
ne peut pas prévoir cela, il y a deux, trois ou quatre personnes qui ne
peuvent pas être là pour se faire remplacer par des substituts. Le
soir du vote, à moins que tout cela ne soit arrangé d'avance,
cela peut faire la différence, à moins que tout cela ne soit
arrangé d'avance. Il ne serait pas normal, par exemple, que le
président du conseil d'administration soit nommé par le substitut
qui aurait fait la différence ce soir-là.
M. Johnson: Oui, à moins qu'il n'y ait une distinction
entre le fait d'être réputé membre du conseil lorsqu'un
substitut remplace le membre qui était désigné comme tel
à l'origine et... Je recommence. S'il y a une distinction entre
être désigné membre et siéger comme membre, parce
qu'on est substitut et que le membre est absent, cela ne pose pas de
problème, parce que ce sont ceux qui sont désignés membres
présumément qui pourraient être admissibles au poste de
président du conseil d'administration, auquel cas je dirais que les
membres du conseil d'administration, en pratique, avant d'en faire un
amendement moi aussi, en désignent le président parmi les membres
désignés comme tels en vertu de l'article 4. Je pense que cela
réglerait le problème. Non, cela réglerait le
problème.
M. Garon: Oui, mais cela ne pourrait pas être dit comme
cela.
M. Johnson: Parce que les municipalités...
Le Président (M. Théorêt): Alors,
écoutez, si...
M. Johnson: Alors, on dira, pour ne pas perdre le fil...
Le Président (M. Théorêt): Oui.
M. Johnson: ...on va regarder cela tout de suite à la fin
des galées. Je dirais qu'on pourrait régler le problème et
cela ne poserait de problème à personne que les membres
choisissent ou élisent un président du conseil d'administration
parmi les membres désignés en vertu du premier paragraphe de
l'article 4.
Le Président (M. Théorêt): Alors, j'accepte
le dépôt de cet amendement proposé à la
discussion.
M. Garon: C'est-à-dire...
Le Président (M. Théorêt): Non, non. C'est un
amendement qu'il propose et qu'on discutera à la prochaine rencontre
parce que l'heure...
M. Garon: II va être écrit? Il va être
rédigé entre-temps?
Le Président (M. Théorêt): II va être
écrit. C'est pour cela que je l'accepte, pour qu'il soit écrit et
pour fins de discussion à notre prochaine rencontre.
M. Johnson: On m'a souligné, évidemment, que le
substitut est réputé membre du conseil à l'occasion de
l'assemblée, qu'il n'est pas membre.
Le Président (M. Théorêt): Alors, cet
amendement étant déposé pour fins de discussion, les
travaux de la commission de l'économie et du travail sont suspendus et
ils reprendront à 20 heures pour procéder à l'étude
du projet de loi 31.
(Suspension de la séance à 18 h 2)
(Reprise à 20 h 14)
Projet de loi 31 (suite)
Le Président (M. Théorêt): À l'ordre,
s'il vous plaît! La commission de l'économie et du travail reprend
ses travaux pour procéder à l'étude du projet de loi 31
article par article. M. le ministre.
Loi sur les relations du travail,
la formation professionnelle et la
gestion de la main-d'oeuvre dans
l'industrie de la construction
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Oui, M. le Président. Au
moment où nous nous étions quittés, nous en étions
à l'article 5, alinéa 3°. L'Opposition officielle
s'apprêtait à aller faire certaines vérifications sur
l'étendue de l'expression "toute personne", de façon à
être certaine de qui était visé. De même nous avions,
en début des travaux aujourd'hui, suspendu l'article 4, alinéa
4°, parce que nous nous étions engagés à apporter des
amendements à la suite d'échanges qu'il y avait eu. Nous avons
communiqué ces amendements à l'Opposition, non pas à 15
heures tel que stipulé, mais vers 17 heures cet après-midi. Si
vous me le permettez, M. le Président, si l'Opposition est d'accord,
nous pourrions continuer à procéder là où nous en
étions, question de terminer l'article 5, si cela répond à
vos demandes, et revenir par la suite sur les éléments que nous
avons apportés.
Le Président (M. Théorêt): M. le
député de...
M. Gendron: J'aurais quelques remarques à faire. Il est
évident que je ne sais plus par quel bout prendre cela, M. le
Président. Je sais bien
que le ministre du Travail a l'habitude de travailler comme cela, mais
c'est probablement la première fois qu'on assistera à un
deuxième "kit" d'amendements. Ce que le ministre vient de dire, à
savoir qu'on avait suspendu l'article 4, alinéa 4°, il a raison,
mais, même si on n'a pas eu le temps souhaité pour prendre
connaissance des amendements, on en a eu assez pour se rendre compte que ce
n'est pas uniquement l'article 4, alinéa 4°, qui est
réécrit. On avait réglé l'article k.1 de l'article
0.1 et ce n'est plus la même chose. Dans les amendements
déposés, ce n'est pas du tout le portrait qu'on connaissait de
l'article k.1. Il y des nouveaux éléments introduits, il y a des
modifications apportées. Tout cela peut être beau et bon.
J'indique simplement que cela devient très difficile de travailler
à l'intérieur de l'économie générale du
projet de loi. Il me semble que le dépôt des amendements du
ministre confirme un peu dans quel état ce dossier était rendu et
confirme également la prétention de plusieurs organismes qui
disent que cela n'a pas de bon sens, qu'il faudrait se donner le temps de
regarder le tout et de faire une évaluation beaucoup plus fine, beaucoup
plus serrée pour rester dans l'économie globale du projet de loi.
C'est tellement vrai que les amendements qu'il a déposés, il le
sait, ce sont des amendements qui touchent fondamentalement la quintessence du
projet de loi. Donc, ce sont les éléments les plus fondamentaux;
on n'en est pas aux bidules des articles 5 et suivants. De toute
évidence, cela va requérir d'autres écritures, d'autres
ajustements par rapport à d'autres articles, si on s'en tient aux
amendements déposés avec la nouvelle définition
d'entrepreneur autonome plutôt qu'entrepreneur spécialisé
et toute la partie également réécrite de l'alinéa
4°. Cela va, parce qu'on avait convenu, quand on a suspendu l'article 4,
alinéa 4°, que c'était pour écrire un nouveau texte.
Mais on ne m'avait jamais parlé de l'introduction d'une nouvelle notion,
dès le début du projet de loi, qui remplacerait l'entrepreneur
spécialisé qui, en l'espace de quelques heures, est devenu
entrepreneur autonome. On n'est même pas rendu dans le champ, on n'a
même pas vécu la loi que, déjà, juste en commission,
on est passé du statut d'entrepreneur spécialisé à
entrepreneur autonome avec, bien sûr, des éléments de
concordance, des éléments d'ajustement. Tout cela pour vous dire,
Mme la Présidente, que je ne peux pas, moi, en tout cas personnellement,
travailler convenablement dans une telle façon de faire.
Il est évident que je vais rapidement agréer la
proposition qu'il nous fait de continuer là où on en
était, en espérant qu'à un moment donné la raison
atteindra ce ministre-là et ses collègues parlementaires pour
nous donner le temps de reprendre, à tête reposée, la
globalité, l'économie générale sur le coeur
même du projet de loi qui est le quatrièmement et la
première définition sur laquelle on a eu beaucoup de questions
à poser à juste titre parce que, à juste titre, la
volonté du ministre et du législateur c'est d'éliminer la
notion qui a fait problème dans le secteur de la construction un certain
temps, qui est celle d'artisan - quant à cela, je reconnais que cela
fait partie, en tout cas, pas de tout le monde mais d'un certain consensus qui
s'était dégagé - et introduire la notion d'entrepreneur
spécialisé. On travaille là-dessus une couple d'heures,
pour ne pas dire plusieurs heures, puis là tout ce qu'on a fait n'est
pas valable parce que ce n'est plus l'entrepreneur spécialisé,
c'est l'entrepreneur autonome. Ce n'est pas vrai que ce n'est qu'une
définition et que cela n'a pas de conséquence sur
l'économie même du projet de loi. Le ministre le sait, il sait que
cela a une conséquence importante sur l'ensemble de l'économie du
projet de loi.
Alors, que voulez-vous que je vous dise de plus? Je n'ai aucune
idée où j'en suis. Je n'ai pas pu faire la vérification
que je souhaiterais faire, mais sur le fond des choses par rapport à la
quintessence du projet de loi, pas par rapport au bidule d'ajustement. Mon
idée, pour ce soir, cela serait de travailler le plus
sérieusement possible, là où on en était, sur les
amendements, en espérant que le ministre a assez de professionnalisme
pour nous indiquer si, effectivement, cela peut avoir des incidences ou pas sur
les articles de fond, en espérant qu'en début de semaine... En
tout cas, en ce qui me concerne, je souhaiterais que ce ne soit pas avant le
début de la semaine prochaine, lundi - c'est le voeu que j'exprime -
après que j'aurai pu faire de véritables consultations non
uniquement sur la base de coups de téléphone, mais sur la base
des textes, sur la base des nouveaux amendements proposés, pour voir
avec certains groupes quelle compréhension ils en ont. Moi, je
répète, M. le Président, que je ne suis pas ici pour ma
propre personne, je suis ici pour participer à l'élaboration d'un
projet de loi par lequel il y a du monde qui est touché. J'aimerais cela
que ce projet de loi tienne compte un peu plus des points de vue qui ont
été exprimés par les différentes parties. Alors, je
peux être long ou court, j'en suis là. Un instant!
Oui, je voudrais dire peut-être deux choses importantes à
ce moment-ci. C'est certain que je ne retire pas la suggestion de continuer
là où on en était. Il y aurait, d'après moi, deux
préalables. Les intervenants concernés, moi, je sais qu'il y en a
plusieurs qui sont en train de se parler. Ils sont en train de se parler sur la
base des textes qu'on avait et de la signification qu'on en avait et pas
nécessairement sur la base des nouveaux amendements. Il y en a qui
travaillent sur les nouveaux. Vous allez accepter avec moi que cela commence
à faire un virage. Je n'avais même pas eu le temps d'avoir, les
indications que je souhaitais avoir formellement, j'entends, sur le reste que
là ils travaillent sur des nouveaux amendements et, moi, je devrais me
compromettre sur cela, donner mon point de vue et on travaille comme si rien
n'était. C'est
absolument inconvenant.
Donc, deux choses, le ministre devrait au moins prendre cinq ou dix
minutes pour nous expliquer le sens, la portée, la signification et ce
qu'il l'a amené à faire ce nouveau dépôt. Je sais
que nous l'avons, mais il y a une différence entre nous le donner et
expliquer aux membres de cette commission - parce que nos débats sont
enregistrés - l'esprit, le sens, la portée, le pourquoi de ces
amendements-là. Là, cela s'inscrit à l'intérieur de
nos travaux normaux valables. Là, il y a des gens qui peuvent entendre
cela. Il y a des gens qui peuvent se servir de la reproduction du Journal
des débats pour être capables de saisir les explications du
ministre et possiblement que, dans leur interprétation, il y aura la
leur par rapport au texte lui-même. Il y aura également les dires
du ministre pour faire éventuellement des ajustements. Moi, il me semble
que cela est un préalable, à tout le moins, si on veut travailler
correctement et, par la suite, moi, c'est clair que je peux placoter, je suis
capable de le faire. Mais si on veut travailler sérieusement, je pense
que je ne pourrais pas travailler sérieusement ce soir sur l'article 4,
quatrièmement, et sur le nouveau k.1 avec les implications que cela
comporte. On pourrait continuer à regarder les autres articles qui,
selon te ministre, se rapportent davantage à des modifications
secondaires au projet de loi plutôt qu'à la substance même
du projet de loi. J'aurai le temps, j'espère, à ce
moment-là, d'avoir quelques réactions des groupes
concernés et je me ferai une opinion. À ce moment-là, il
me semble que nos travaux ont un certain sens parlementaire. Seulement une
seconde.
Le danger, c'est qu'il est fort possible qu'après l'analyse des
amendements du ministre qui changent passablement l'économie
générale du projet de loi... Si ces groupes-là me
demandent pour la troisième fois te retrait, je saurai au moins pourquoi
et je saurai sur quelle base ces gens-là ont des arguments pour exiger
le retrait. Si ce n'est pas cela, cela va me faire plaisir de m'en
réjouir. Mais je ne suis pas en mesure sûrement ce soir de dire
que j'ai, effectivement, une réaction sur les amendements que... il n'y
a pas de reproche, c'est factuel; en fin d'après-midi, moi, j'avais
d'autres préoccupations importantes. Alors, je n'ai pas mis le temps que
je souhaitais. J'ai lu les amendements proposés, parce que cela se lit.
Il n'y en pas 25 pages. C'est compréhensible. C'est la réaction
et la compréhension de celui qui vous parle. Celui qui vous parle n'est
pas ici uniquement pour défendre son point de vue. Il représente
quand même une partie de l'électorat québécois. En
conséquence, quand on représente une partie de l'électorat
québécois, il faut parler pour et au nom de ces gens. Cela ne
vous empêche pas, vous aussi, de parler pour et au nom de ces
gens-là, mais ce n'est pas vrai que le ministre peut me dire ce soir,
chaque fois qu'il va parler sur l'article k.1 ou qu'il nous parlera sur ses
amendements, qu'il traduit autre chose que son point de vue. Il faut qu'il le
fasse, c'est important. Je ne nie pas la nécessité qu'il fasse la
présentation de son point de vue et du pourquoi de ses amendements. Il
ne me fera sûrement pas croire que ce faisant il traduirait lui aussi les
réactions des différents intervenants dans le secteur de la
construction, avec à peine deux heures ou deux heures et demie de
délai entre le moment de la prise de connaissance des nouveaux
amendements et un débat de fond pour savoir si cela correspond aux
consensus qui se sont dégagés. Je ne croirais pas cela. J'en suis
là.
Le Président (M. Théorêt): Si je comprends
bien votre intervention, vous demandez au ministre de vous expliquer plus
à fond les amendements qui ont été déposés
et, d'après vous, à moins que les explications ne vous
satisfassent, nous ne toucherions pas à l'article 4?
M. Gendron: C'est la base sur laquelle on procède
normalement. Je trouve qu'il travaille convenablement en commission...
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Je vais profiter de
l'ouverture...
M. Gendron: Juste une seconde. Sur une base consensuelle, c'est
ce que je dis. Par contre, vous connaissez le règlement mieux que moi,
M. le Président.
Le Président (M. Théorêt): Non, non.
D'accord. Je voulais bien saisir votre...
M. Gendron: II est sûr que dans un premier temps, si le
ministre agrée nos dispositions, je trouverais cela
préférable, plutôt que de se servir des articles du
règlement pour étirer le temps.
Le Président (M. Théorêt): M. le
ministre.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Deux éléments, M. le
Président. Je pense que je vais profiter de l'ouverture dont a fait
preuve le député d'Abitibi-Ouest. Il m'indique qu'il est
prêt à faire connaître ses réactions aux amendements,
mais que ce sont des réactions qui sont personnelles et qui ne sont pas
teintées de vérification. Je suis intéressé
à les entendre. Cela peut apporter des éclaircissements et du
progrès à nos débats. Quant à procéder de la
façon qu'il l'indique, que l'on continue à partir du
troisième alinéa de l'article 5 et que l'on progresse dans le
projet de loi, et que cette progression nous amène à ouvrir, par
consensualisme ou autrement, l'article 1 ou l'article 4, alinéa 4°,
au moment opportun, sans spécifier que c'est lundi, au moment
jugé opportun, je trouve que c'est une façon de procéder
qui pourrait nous être agréable.
M. Gendron: Cela ne me fait rien de lui indiquer, comme je l'ai
mentionné tantôt, les commentaires sur les amendements
déposés qui seraient à caractère plus personnel. Je
souhaite par ailleurs que même si je le fais le ministre ait l'occasion
d'expliquer davantage dans quel sens et, toujours suivant l'expression un peu
consacrée, pourquoi il en est arrivé à ces modifications,
étant donné le caractère global du projet de loi.
Les trois seuls commentaires que je veux faire, qui sont des
commentaires de premier niveau, c'est quand je lis attentivement les
amendements proposés par rapport à l'ancien texte... Je parle
surtout du 4° qui réapparaissait lâche - permettez-moi
l'expression - ce n'était pas assez serré, pas assez
précis. D'après moi, il y avait une certaine confusion entretenue
sur plusieurs éléments. Je vais être précis, oui, je
crois que les amendements déposés - ce n'est pas une opinion
d'acceptation ou de refus, c'est une opinion de compréhension - ce que
je comprends par ces amendements, oui, cela ne fait aucun doute, il
m'apparaît y avoir là un resserrement important, une notion
beaucoup plus claire, compréhensible de la portée et du sens du
paragraphe 4°. C'est le premier commentaire, c'est clair, il y a
effectivement un resserrement compréhensible, intéressant. (20 h
30)
Le deuxième commentaire, et là c'est ma perception des
choses, oui, je lis ce que c'est qu'un entrepreneur autonome. Mais ce n'est pas
parce que je lis que je comprends le bien-fondé d'avoir
éliminé complètement la notion d'entrepreneur
spécialisé et d'avoir introduit celle d'entrepreneur autonome. Je
répète que ce n'est pas un jugement qualitatif. Je ne qualifie
pas le bien ou le mal. Je dis tout simplement qu'à sa lecture même
cela ne nous explique pas pourquoi la notion d'entrepreneur
spécialisé est retirée complètement du champ
d'application, est retirée complètement du projet de loi 31 et
que, dorénavant, la notion à laquelle on devra faire
référence... C'est toujours dans l'esprit général
du projet de loi que c'était un substitut à la notion d'artisan,
on se comprend bien, mais pas en termes d'équation parfaite, soit
qu'à chaque fois qu'on lit artisan il faut lire entrepreneur
spécialisé. Je n'ai jamais dit cela et je sais que ce n'est pas
cela. Mais, rappetlez-vous mon expression, M. le ministre, quand j'ai
prétendu, je pense avec raison, que lorsque vous avez fait sauter le u
et qu'il n'y avait plus d'artisan... L'artisan, c'est un terme et on le
définissait. Le travail fait anciennement par l'artisan, cette partie de
travail ou ces genres de travaux ne se sont pas subtilisés dans
l'espace. Il y a du monde qui va devoir les faire. Et, à plusieurs
égards, le monde qui aurait fait ce genre de travaux, cela va être
de temps en temps des salariés, de temps en temps des entrepreneurs et
également de temps en temps des entrepreneurs autonomes qui vont faire
les travaux selon la définition du travail d'artisan. En tout cas, c'est
comme cela que je comprends ça. C'est pour cela d'ailleurs, que je vous
demande de les expliquer. Vous m'avez demandé ma première
réaction, je vous la donne.
Troisièmement, encore là un point de vue personnel,
rapidement, j'ai voulu faire quelques vérifications de ma
compréhension, mais là, par rapport à un aspect, non pas
de fond, mais un aspect politique parce qu'après tout on l'est tous un
peu, en tout cas, les gens autour de la table...
Une voix: Dans son sens net.
M. Gendron: Oui, dans le sens propre du terme et non pas dans le
sens partisan du terme. La réaction rapide des trois personnes que j'ai
contactées a été exactement la même que depuis le
début. Ce n'est pas des amendements qui, d'après nous,
correspondent aux consensus dégagés et ce n'est pas des
amendements qui nous permettent, en tout cas, à prime abord... Cela ne
veut pas dire que, s'ils ont l'éclairage du ministre et s'ils ont le
temps de les regarder, ils ne changeront pas d'opinion, je ne le sais pas, je
ne suis pas dans leur conscience. Mais, à prime abord, ils n'ont pas
changé d'avis en tout cas dans l'échange que j'ai eu avec eux.
Ils m'ont indiqué qu'ils n'étaient pas plus favorables qu'ils ne
l'étaient au début. Ais-je contacté les mauvaises
personnes? On le verra au fil des discussions parce que je suis sûr qu'on
va en avoir d'autres. Je tiens à vous dire que j'ai fait trois
vérifications et, pour les trois, le résultat a été
le même. Ce n'est pas des amendements qui, d'après nous,
correspondent aux consensus dégagés et qui vont dans le sens que
nous souhaitions.
Voilà, M. le Président, mes réactions
préliminaires, sommaires quant au nouveau dépôt
d'amendements proposés par le ministre.
Le Président (M. Théorêt): Merci, M. le
député d'Abitibi-Ouest. M. le ministre.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Oui, M. le Président. Je
pense que le député d'Abitibi-Ouest, sommairement, nous a fait
part de ses réactions, nous a proposé une méthode de
travail qui maintient la suspension, si je peux m'exprimer ainsi, de l'article
4.4° et qui nous invite à procéder là où nous
en étions ce matin de façon à avoir un peu plus de temps
pour effectuer certaines vérifications auprès des parties plus
directement concernées par les amendements. Il nous reste trois heures
et demie de travaux ce soir. Nous pouvons les employer utilement et,
étant donné que nous sommes dans le domaine, constructivement. Je
suggère que l'on procède et j'apporterai au député
en cours de route toutes les réponses que je possède.
Le Président (M. Théorêt): M. le
député.
M. Gendron: M. le Président, excusez. Je ne crois pas que
ce soit tout à fait conforme à ce que le ministre m'avait
laissé voir. Il m'avait laissé voir qu'il était d'accord
pour faire au moins une présentation, compte tenu de l'enregistrement de
nos débats, compte tenu qu'il n'y a pas juste nous autour de la table;
il faut sortir du collège de temps en temps et, si on veut sortir du
collège, il serait important qu'il m'explique l'économie
générale, la portée, le sens, la signification des
nouveaux amendements, le pourquoi. Pourquoi a-t-il viré sur un dix cent
dans l'espace de quelques heures? C'est à lui de nous le dire, puis
c'est lui qui a un salaire de ministre.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Non, sur les deux cela ne me fait
rien, brièvement, de vous donner des explications. Comme vous l'avez
indiqué dans le premier élément de votre réponse,
cela vous apparaît comme des resserrements et des clarifications. C'est
d'autant plus facile à expliquer quand c'est plus clair. La
définition au paragraphe k.1 substitue entrepreneur
spécialisé par entrepreneur autonome. Les gens du milieu nous
indiquent que ce vocabulaire correspond mieux à la réalité
une fois que l'on a établi la définition qui suit.
M. Gendron: Juste une seconde, M. le ministre, c'est parce que
j'ai eu une distraction. Cela correspond mieux à la
réalité par rapport à entrepreneur
spécialisé?
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Oui.
M. Gendron: D'accord. Continuez, excusez là.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): "Entrepreneur autonome" serait
défini comme suit: "Un entrepreneur, titulaire d'une licence
d'entrepreneur spécialisé délivrée en vertu de la
Loi sur la qualification professionnelle des entrepreneurs de construction, qui
exécute lui-même pour autrui et sans l'aide de salariés: i)
des travaux de construction visés à la présente loi, si
cette licence est relative aux sous-catégories "Entrepreneur de
machineries lourdes" ou "Entrepreneur en excavation et terrassement"; ii) des
travaux d'entretien, de réparation et de rénovation mineure
visés à la présente loi, si cette licence est relative
à toute autre sous-catégorie."
Vous retrouvez un ajout; dans la première définition, il
n'y avait pas de délimitation du champ d'application, ce qui pouvait
peut-être porter à confusion ou peut-être entraîner
possiblement certains glissements comme on a connu dans le passé dans la
définition d'artisan. En spécifiant dans la définition le
champ d'activité, on nous dit que, juridiquement, ces dangers de
glissement sont évités.
L'amendement à l'article 4, je pense qu'il faut le lire, au
niveau du quatrième alinéa, complètement pour avoir une
idée d'ensemble de ce qu'il vise.
M. Gendron: Oui, parce qu'il a changé globalement.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Les premiers paragraphes ont
pratiquement été maintenus comme tels, c'est lorsqu'on arrive au
troisième paragraphe que l'on commence à trouver des
modifications.
M. Gendron: C'est cela.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Le premier paragraphe se lit comme
suit.
M. Gendron: Cela va. Ah! non, excusez.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): "Une personne physique faisant
affaires pour son propre compte, autre qu'un entrepreneur autonome, ne peut
exécuter pour autrui et sans l'aide de salariés des travaux de
construction." Ça, je pense que cela demeure identique à ce que
l'on connaissait. "Dans la présente loi et ses règlements, un
entrepreneur autonome est réputé être un employeur." On a
changé l'expression parce qu'on l'a changée à un cas.
Troisième paragraphe: "Un employeur professionnel ne peut
directement ou par intermédiaire retenir les services d'un entrepreneur
autonome pour l'exécution de travaux de construction, à
l'exception d'un entrepreneur autonome compris dans les sous-catégories
"Entrepreneur de machineries lourdes" ou "Entrepreneur en excavation et
terrassement". La distinction, à part de "entrepreneur
spécialisé" pour "entrepreneur autonome", se retrouve dans
l'expression pour "l'exécution de travaux de construction".
Le quatrième paragraphe: "Une personne autre qu'un employeur
professionnel peut retenir les services d'un entrepreneur autonome qui n'est
pas compris dans les sous-catégories "Entrepreneur de machineries
lourdes" ou "Entrepreneur en excavation et terrassement", seulement pour
l'exécution de travaux d'entretien, de réparation et de
rénovation mineure." Encore une fois on balise, pour qu'il n'y ait pas
de glissement sur le type de travaux qui peuvent être
exécutés. "Une personne autre qu'un employeur professionnel ne
peut simultanément faire exécuter sur un même chantier des
travaux d'entretien, de réparation et de rénovation mineure par
plus d'un entrepreneur autonome de quelque sous-catégorie que ce soit,
sauf des sous-catégories "Entrepreneur de machineries lourdes" ou
"Entrepreneur en excavation et terrassement".
Cela visait la possibilité que nous avions évoquée
cet avant-midi de 34 sous-catégories; à
partir du moment où il y a plus d'une personne qui exécute
des travaux, ce ne peut être un entrepreneur autonome. Donc, cela balise,
en plus de la définition d'entretien, de réparation et de
rénovation mineure, encore d'avantage le type de travaux qui peuvent
être exécutés par l'entrepreneur autonome.
Dernier paragraphe: "L'entrepreneur autonome doit exiger une
rémunération au moins égale, sur une base horaire,
à la rémunération en monnaie courante et aux
indemnités ou avantages ayant une valeur pécuniaire
déterminés par une convention collective ou un décret pour
un salarié exécutant de semblables travaux, à l'exclusion
des avantages relatifs à un régime complémentaire
d'avantages sociaux." C'est pour éviter que sur le plan de la
rémunération il compétitionne déloyalement le
salarié de la construction.
Pouvoirs de la Commission de la construction du
Québec (suite)
Le Président (M. Théorêt): Alors, ceci dit,
est-ce que je comprends qu'on procède maintenant à l'article 5,
où on en était rendu au troisième alinéa, qui avait
déjà été amendé effectivement?
M. Paradis (Brome-Missisquoi): L'amendement avait
été adopté pour fins de...
Le Président (M. Théorêt): L'amendement avait
été adopté.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): On en était à
l'article.
Le Président (M. Théorêt): Oui.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Mais l'amendement, cela va.
Le Président (M. Théorêt): Nous étions
rendus au troisième alinéa.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): C'est cela, ça va. Si je me
souviens bien, l'Opposition voulait soit faire des vérifications ou
obtenir des informations additionnelles quant au champ d'application du
troisième alinéa, surtout quant à l'utilisation de
l'expression "toute personne". Je suis peut-être à même de
vous fournir...
M. Gendron: À moins que je me trompe, on nous avait
laissé voir qu'on recevrait des clarifications, entre autres madame m'a
laissé voir qu'on pouvait s'attendre à quelque chose de plus
précis.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): D'accord. L'article 81 de la loi
permet à la Commission de la construction du Québec d'exercer les
recours qui naissent du décret en faveur des salariés.
L'expression "recours qui naissent du décret" a été
interprétée de façon stricte par les tribunaux et ne
comprend pas un recours qui naît d'un contrat tel un contrat de
cautionnement. Dans la pratique, les entrepreneurs exigent, dans la plupart des
cas, que les sous-entrepreneurs avec qui ils contractent obtiennent une caution
pour assurer le paiement des salaires des salariés, afin d'éviter
que ces derniers enregistrent un privilège. Cette disposition est donc
proposée pour permettre à la commission d'exercer des recours
contre les cautions. C'est le cas où il pourrait y avoir entente tacite
de ne pas poursuivre entre un travailleur et un entrepreneur; la commission
pouvant se subroger, il y aurait quand même poursuite et on pourrait
rejoindre la caution.
On ouvre la définition. Présentement la commission est
subrogée dans les droits du salarié vis-à-vis de
l'employeur. Ce que l'on vise, c'est que cette subrogation-là soit
étendue également pour rejoindre la caution. (20 h 45)
M. Gendron: L'explication est assez claire pour définir le
besoin. L'inquiétude qu'on a, en tout cas le commentaire qu'on avait
fait, c'est quant à l'étendue du droit de recouvrement. Dans le
fond, si c'est la caution que vous visez, pourquoi ne pas le préciser
dans un amendement ou dans un article uniquement au sujet de la caution?
M. Paradis (Brome-Missisquoi): On vise principalement la caution,
mais on ne veut pas exclure toute personne qui serait tenue de verser au
salarié le salaire qui lui est dû. Généralement
parlant, la pratique veut que ce soit la caution, au moment où nous nous
partons, dans la pratique quotidienne. Nous pensons baliser en disant "contre
toute personne tenue de payer au salarié le salaire qui lui est
dû". Donc, II faut qu'il y ait un lien de droit si on veut que la
personne soit tenue de payer au salarié. Il faut que cette obligation de
payer existe déjà pour que la Commission de la construction du
Québec puisse se substituer au droit du salarié et intenter des
poursuites. Si elle intentait des poursuites et qu'elle ne pouvait
établir que la personne est tenue de payer, il n'y aurait pas
intérêt à poursuivre, il ne pourrait donc y avoir
subrogation.
M. Gendron: Est-ce qu'un propriétaire de bungalow serait
tenu de payer le salaire de l'ouvrier?
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Dans la mesure où c'est lui
qui l'a engagé, oui.
M. Gendron: Dans la mesure où il est soumis au
privilège de l'ouvrier, selon le Code civil?
M. Paradis (Brome-Missisquoi): S'il est
soumis au privilège de l'ouvrier, selon le Code civil, c'est
parce qu'il a une obligation de salaire. Dans l'exemple que vous donnez, si le
salarié a enregistré son privilège, il a donc obtenu de la
cour l'autorisation de l'enregistrer, il a donc établi sa créance
et sa créance comprend une partie de salaire. La commission peut
être substituée.
M. Gendron: M. le Président, deux commentaires. Il n'a pas
besoin d'enregistrer. Pour enregistrer...
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Si...
M. Gendron: Le salarié n'a pas besoin de l'autorisation du
tribunal pour enregistrer son privilège. Il n'a pas besoin
d'autorisation préalable pour l'enregistrer.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): II l'enregistre s'il est dans les
délais, mais il peut être contesté.
M. Gendron: S'il ne l'enregistre pas, est-ce que le
propriétaire doit le salaire, au sens de 81?
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Si c'est le propriétaire
qui l'a engagé, II doit le salaire.
M. Gendron: Si le propriétaire donne le contrat à
un entrepreneur général, ce n'est pas l'entrepreneur
général qui doit le salaire?
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Oui. À ce moment-là,
la commission ne pourrait pas poursuivre le propriétaire, elle pourrait
poursuivre l'entrepreneur général.
M. Gendron: C'est que les questions qu'on se pose, M. le
ministre, c'est toujours... Cela s'étend jusqu'où, cela,
l'obligation de payer?
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Jusqu'au lien qui est
établi entre la personne qui doit l'argent au salarié...
C'est-à-dire que la commission n'a pas plus de droits que le
salarié, et la commission, quant à ce droit, peut être
subrogée dans les droits du travailleur contre la personne qui est tenue
de payer au salarié le salaire qui lui est dû. Vous avez
mentionné le cas le plus typique, l'entrepreneur général
qui engage le salarié. Souvent, vous avez également une caution
et, si l'entrepreneur général ne paie pas, le salarié a un
recours contre la caution. Donc, si le salarié a le recours contre la
caution, la commission peut se substituer au salarié et exercer le
recours contre la caution. Si, par consensualisme contractuel, le
propriétaire a garanti les salaires - cela peut arriver par contrat -
à ce moment-là, le salarié peut avoir un recours contre le
propriétaire et la commission peut être substituée dans ses
droits et exercer le recours contre le propriétaire. Mais il faut que le
lien de salaire dû existe. Si ce lien de salaire dû n'existe pas,
la possibilité de recours n'existe pas, ni pour le salarié et,
accessoirement, ni pour la commission quant à la subrogation.
M. Gendron: Mais, M. le ministre... M. Paradis
(Brome-Missisquoi): Oui.
M. Gendron: Les cautions, dans le secteur de la construction,
est-ce que, en règle générale, ce n'est pas pour assurer
ce que j'appelle la bonne conduite des travaux ou le respect des travaux...
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Dans... M. Gendron:
...plutôt que les salaires?
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Dans plusieurs cas, vous en avez
pour assurer les salaires, pour ne pas, justement, qu'il y ait d'enregistrement
de privilèges. On exige de plus en plus de caution pour éviter
cet enregistrement de privilèges sur les immeubles.
M. Gendron: L'article 8 ne va s'appliquer que dans ces
cas-là?
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Juste dans les cas où il
existe un lien d'obligation de payer le salaire du salarié.
M. Gendron: D'accord.
Le Président (M. Théorêt): Alors, est-ce que
l'article 5, tel qu'amendé, est adopté?
M. Gendron: Adopté.
Le Président (M. Théorêt): Adopté.
J'appelle maintenant l'article 6.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): L'article 6 du projet de loi, M.
le Président, se lit comme suit: Cette loi est modifiée par
l'insertion, après l'article 81, du suivant: "81.0.1 Malgré toute
autre disposition de la présente loi, la commission peut, au moyen d'une
demande écrite à cet effet, requérir de toute personne
visée à l'article 7.2 et de toute association qu'elle lui
fournisse, par écrit et de la manière indiquée par la
commission, dans un délai de 10 jours francs de l'expédition de
cette demande, tout renseignement et copie de tout document conforme à
l'original jugés nécessaires pour assurer l'exercice des
fonctions de la commission."
Cette disposition, M. le Président, est de droit nouveau. Elle a
pour objet de permettre à la commission de requérir de quiconque
et non seulement des employeurs et des salariés - elle traite de
personnes concernées par les travaux de construction - qu'ils
fournissent tout rensei-
gnement et tout document jugés nécessaires pour l'exercice
des fonctions de la commission. Par exemple, un donneur d'ouvrage qui n'est pas
lui-même employeur pourra être requis de fournir des renseignements
pertinents à la commission.
M. Gendron: Est-ce que vous pourriez donner des exemples du genre
d'information qu'un donneur d'ouvrage pourrait être requis de donner
à la commission?
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Oui. La commission peut
requérir des renseignements quant au nombre d'heures travaillées,
quant à la valeur des travaux, etc.
M. Gendron: Oui, mais admettez, encore là, que je ne
comprenne pas, c'est écrit: "qu'elle lui fournisse, par écrit ou
de la manière indiquée par la commission." Bon, alors, non
seulement il y a la forme de l'information...
M. Paradis (Brome-Missisquoi): C'est vaste.
M. Gendron: ...qui est contraignante, il y a également la
nature de l'information. Là vous m'avez donné quelque chose
de...
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Facile.
M. Gendron: Pas seulement facile, mais de relativement pertinent
comme demande d'information, mais, si elle veut savoir si ces gens-là
ont été placés par influence politique, est-ce qu'elle
peut poser une question comme celle-là?
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Si?
M. Gendron: Si les gens sur tel chantier... C'est écrit:
"Malgré toute autre disposition de la présente loi, la commission
peut, au moyen d'une demande écrite à cet effet, requérir
de toute personne visée à l'article 7.2." Toute personne
visée à l'article 7.2, on parle de l'article 7.2 de la loi, non
pas 31, mais de la loi des relations du travail?
M. le ministre, c'est toute personne définie à l'article 3
du projet de loi 31, la référence? L'article 7.2 introduit par
l'article 3?
M. Paradis (Brome-Missisquoi): C'est cela, oui.
M. Gendron: Alors, l'article 7.2 introduit par l'article 3, cela
commence ainsi: Toute personne concernée par des travaux de
construction."
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Oui.
M. Gendron: Bon, "toute personne concernée par des travaux
de construction", on a discuté là-dessus, c'est très
large. Cela couvre plusieurs...
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Oui, mais il faut qu'elle soit
concernée. C'est très large, mais en même temps cela couvre
les gens concernés par les travaux de construction qui sont
effectués. Cela ne peut pas être plus large que ça.
M. Gendron: Je suis d'accord, mais vous admettez que cela peut
être des salariés, un employeur. Ce sera tantôt un employeur
autonome, avant c'était un employeur spécialisé.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Cela peut être un donneur
d'ouvrage.
M. Gendron: Un donneur d'ouvrage, un bureau de syndicat, un
représentant syndical sur le chantier.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Sur le chantier, oui.
M. Gendron: Un bureau de syndicat? M. Paradis
(Brome-Missisquoi): Non.
M. Gendron: Pourquoi? Il y en a des bureaux de syndicats sur des
gros chantiers.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): S'il est sur le gros chantier,
oui, il doit fournir le renseignement.
M. Gendron: Donc, c'est oui?
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Oui.
M. Gendron: Un bureau de syndicat sur un gros chantier?
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Oui.
M. Gendron: Je suis très sérieux. C'est
écrit: "requérir de toute personne visée à
l'article 7.2 et de toute association qu'elle fournisse, par écrit ou de
la manière indiquée par la commission, dans un délai de 10
jours francs... tout renseignement...
Le Président (M. Théorôt): Créancier
hypothécaire.
M. Gendron: ...et copie de tout document conforme à
l'original jugés nécessaires pour assurer l'exercice des
fonctions de la commission." C'est la commission qui sera juge que c'est pour
assurer ses fonctions. C'est bien cela, M. le ministre?
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Oui. Elle sera juge jusqu'à
ce qu'elle soit contestée.
M. Gendron: Je suis d'accord, mais c'est elle qui
interprétera que l'information qu'elle
demande est liée à l'exercice de ses
responsabilités comme Commission de la construction.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): C'est elle qui va requérir
l'information sur la base de ce pouvoir, mais il n'y a pas
d'impossibilité pour la personne concernée de contester cette
évaluation de la commission. Si cette évaluation est abusive,
elle sera sanctionnée.
M. Gendron: M. le ministre, est-ce que ce type d'information peut
servir dans les dossiers de nature pénale? Est-ce que cela permet de
servir éventuellement dans les dossiers de nature pénale?
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Les informations contenues dans
les dossiers de nature pénale sont toutes des informations à la
disposition du plaignant. (21 heures)
M. Gendron: Qui est la commission.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): J'ai l'impression, je vais le
vérifier, que c'est le Procureur général qui porte les
plaintes au pénal. C'est le Procureur général qui porte
les plaintes au pénal ou son substitut.
M. Gendron: Je vais aller assez loin. Est-ce que cela
équivaut jusqu'à presque dire, sans être avocat - je ne
suis pas avocat, Dieu m'en garde! - d'envoyer les perquisitions par la
poste?
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Pardon?
M. Gendron: Cela équivaut à envoyer les
perquisitions par la poste.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Absolument pas. Si vous regardez,
présentement, il ne faut pas que vous lisiez cet amendement à la
loi sans lire également les pouvoirs qui sont déjà vastes,
qui sont contenus à l'article 81. Je pourrais vous faire des lectures de
e ou f de l'article 81 sur lesquels vous pourriez vous poser des questions,
mais la loi est déjà adoptée: "e) toute heure raisonnable,
examiner le système d'enregistrement, le registre obligatoire et la
liste de paie de tout employeur, en prendre des copies ou extraits,
vérifier auprès de tout employeur et de tout salarié le
taux du salaire, la durée du travail et l'observance des autres
dispositions du décret; f) à toute heure raisonnable,
requérir de tout employeur ou de tout salarié, et même au
lieu de travail, privément et par déclaration solennelle ou sous
serment conformément au Code de procédure civile (chapitre
C-257), les renseignements jugés nécessaires."
Les pouvoirs sont étendus. Maintenant, lorsqu'il y a abus de
pouvoir, ce qui n'est pas exclu, dans la société par quelque
organisme que ce soit, les tribunaux de droit commun sanctionnent les abus de
pouvoir lorsqu'ils existent. La disposition vise à faire en sorte que
les pouvoirs s'appliquent plus précisément, encore une fois. La
commission a eu des problèmes importants face, entre autres, à
certains donneurs d'ouvrage qui auraient pu être de connivence avec
l'employeur général. Étant donné que, dans la loi
telle qu'elle existe, seul l'employeur est avisé, cela privait la
commission de renseignements qui lui sont essentiels pour effectuer son travail
et qui deviennent encore plus essentiels lorsque le mandat de la commission
devient un mandat d'enrayer le travail au noir dans l'industrie de la
construction.
Peut-être pour répondre plus spécifiquement à
votre allusion à un mandat de perquisition, un mandat de perquisition
nécessite une approbation judiciaire ou quasi judiciaire avant
d'être émis et on ne peut assimiler les pouvoirs qui sont
accordés ici...
M. Gendron: C'est une image, j'exagère. Est-ce que cela
pourrait aller jusqu'à ce que la commission décide d'envoyer par
écrit une lettre à un entrepreneur et lui dise dans cette lettre:
Veux-tu me faire parvenir l'information suivante, tel que prescrit, dans dix
jours et ainsi de suite, concernant une information qu'elle aurait eue, en ce
sens que tel employeur aurait engagé Mme ou M. Z à 3 $, donc, en
bas des taux du décret? Cela peut être cela. Cela peut être
ce genre d'information-là.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Cela peut être ce genre
d'information-là et la personne qui n'y obtempère pas est sujette
aux pénalités qui sont contenues dans les infractions.
Maintenant, la personne peut également prétendre que
l'information requise est déraisonnable et, lorsqu'on tentera de
sanctionner son refus, elle aura cette possibilité.
M. Gendron: Mais, dans la perspective où la commission
envoie la même lettre - d'accord? - mais sans référence
à un travailleur parce que, tantôt, dans ma question il y avait M.
X ou Mme Z, où elle ne fait pas référence à une
personne en particulier, elle s'informe si l'entrepreneur, je ne sais pas, Jos.
Legendre inc. aurait engagé des gens, sans les nommer, qui travaillent
au noir?
M. Paradis (Brome-Missisquoi): II y a une limite qui est
explicite dans l'article lorsqu'il y a une référence
adressée à 7.2. Il faut que ce soit expédié
à une personne qui est concernée par des travaux de construction.
S'il s'avérait que les demandes de renseignements soient
adressées à quelqu'un qui n'est pas concerné par les
travaux de construction en question, la personne, si elle n'y obtempère
pas, pourra aisément faire la preuve si...
M. Gendron: Cela va, M. le ministre. Mais, dans le cas où,
effectivement, c'est un employeur
qui est concerné par les travaux de construction, mais qu'il n'a
pas nommément l'identification d'une personne, la demande à
l'employeur, je ne sais pas...
M. Paradis (Brome-Missisquoi): La liste de paye.
M. Gendron: C'est cela. Ou, je ne sais pas, parmi des
travailleurs, est-ce qu'il y en a la moitié qui sont engagés sur
le bras, au noir, quelque chose comme cela?
M. Paradis (Brome-Missisquoi): La façon habituelle de
procéder dans ce cas-là est qu'ils vont demander une copie de la
liste de paye. Ils ont même le pouvoir, présentement, d'aller
à toute heure raisonnable sur le chantier.
M. Gendron: M. le ministre, vous avez un certain jargon entre
vous, le vous étant sous l'étiquette d'avocats.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): L'autre que celle dont on
parlait.
M. Gendron: Non, non, comme avocat, et ce n'est pas
péjoratif. D'autres en ont d'autres. On me dit qu'il y a une expression
qui est consacrée: partie de pêche. Envoyer une lettre pour
entamer une partie de pêche, pour aller à la pêche. Je veux
savoir cela, parce que c'est cela qui est dangereux. Si c'est pour demander des
informations fondamentales, je suis pour cela. Mais je prétends que cela
commence à être grave si, effectivement, la commission peut
écrire à n'importe qui - si je comprends bien, un instant -
concerné par les travaux de construction - je vais employer cette
expression plutôt que "toute personne", mais c'est la même chose,
c'est votre texte - dans la perspective d'aller chercher de l'information pour
la réutiliser à des fins plus précises de plus en plus, ce
qu'on appelle aller à la pêche, suivant l'expression. Alors,
est-ce que cela peut permettre cela?
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Le balisage que vous retrouvez
après la dernière virgule dans les propos: "tout renseignement et
copie de tout document conforme à l'original jugés
nécessaires pour assurer l'exercice des fonctions de la commission", si
vous ne pouvez établir la nécessité, vous ne pouvez les
exiger. Donc, il n'est pas question de partie de pêche, ni au lac
à l'Épaule, ni ailleurs.
M. Gendron: Croyez-vous que ce serait mieux de dire: Si la
commission a des motifs raisonnables de croire, plutôt que "jugés
nécessaires"?
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Je suis d'avis, et c'est une
opinion que je ne donne pas comme jurisconsulte du gouvernement, que
"jugés nécessaires" balise davantage que des motifs raisonnables
de croire qu'une partie de pêche s'impose.
M. Gendron: Je l'ai demandé. Cela va.
Le Président (M. Théorêt): Alors, l'article 6
est adopté?
M. Gendron: M. Philibert, avez-vous une question?
M. Philibert: Non, non.
M. Gendron: Excusez-moi. Oui, en ce qui me concerne.
Le Président (M. Théorêt): Adopté.
J'appelle l'article 7.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): L'article 7, M. le
Président, se lit comme suit: "L'article 81.1 de cette loi est
modifié par la suppression, dans la première ligne, des mots
"visés au paragraphe de l'article 81."
Cette disposition, M. le Président, a pour objet de rendre
admissible en preuve tout document examiné par la commission ou qui lui
a été produit et dont elle a tiré une copie
certifiée conforme à l'original. Il s'agit d'une disposition de
concordance avec le nouveau paragraphe f du premier alinéa de l'article
81 et avec le nouvel article 81.0.1.
M. Gendron: Cela va.
Le Président (M. Théorêt): L'article 7 est
adopté. J'appelle l'article 8.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): M. le Président, l'article
8 du projet de loi 31 se lit comme suit: "Cette loi est modifiée par
l'insertion, après l'article 81.1, du suivant: "81.2 La commission verse
dans un fonds prévu au paragraphe 8° de l'article 4 qu'elle
détermine, les sommes qu'elle recouvre en vertu du paragraphe c.1 de
l'article 81." Cette disposition est de droit nouveau. Elle a pour objet de
permettre à la commission de verser la pénalité civile
qu'elle a perçue du travailleur qui n'était pas titulaire d'un
certificat de compétence dans un fonds d'indemnisation qu'elle a
organisé et qu'elle administre pour assurer à chaque travailleur
le paiement de son salaire et de tous les avantages sociaux.
Auparavant, cet argent allait aux travailleurs.
M. Gendron: Cela représente combien d'argent par
année?
Une voix: Je vais à la pêche.
M. Gendron: Vous m'avez dit que vous
n'avez pas le droit à moins qu'il n'y ait des motifs jugés
nécessaires.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Le problème qu'on avait
dans la pratique auparavant, c'est que la commission se subrogeait dans les
droits du travailleur, allait réclamer la pénalité et
versait la différence salariale au salarié qui n'était pas
détenteur de la carte de compétence et assumait, à partir
de ses frais de fonctionnement, les frais juridiques, etc. C'était un
gain net pour celui qui avait travaillé sans carte de compétence,
parce qu'on allait chercher la différence salariale. On pense que, en
versant cet argent dans un fonds spécial, au bénéfice des
avantages sociaux des travailleurs, on permet de couvrir en partie des frais
d'administration, de poursuite, et l'argent va à un endroit qui sert
mieux les intérêts de l'application de la loi et le combat contre
le travail au noir.
Vous comprendrez que, sur le plan financier, le montant varie selon le
nombre de causes intentées, de personnes attrapées sans carte sur
les chantiers. On m'indique que présentement cela varie entre 4000 et
5000 personnes attrapées. On souhaite qu'avec les nouvelles dispositions
il y en ait moins qui soient attrapées, parce qu'il y en aura moins qui
travailleront au noir.
M. Gendron: Vous m'avez dit, M. le ministre, que c'était
pour corriger une situation qui existait. Ici, au paragraphe c.1 de l'article
81, on couvre seulement cela? Quelle est la différence? Qu'est-ce qu'il
y a de nouveau? "...quelle recouvre en vertu du paragraphe c.1 de l'article 81"
qui n'existait pas avant, je ne comprends pas. (21 h 15)
M. Paradis (Brome-Missisquoi): On l'a vu ce matin, c.1, si ma
mémoire est fidèle.
M. Gendron: Ce n'est pas cela. On sait qu'on l'a vu, c'est parce
que vous avez dit tantôt que c'est juste pour corriger une situation qui
existait. Vous avez dit cela tantôt. Oubliez c.1 pour l'instant. Vous
avez dit: Cela, c'est pour corriger une situation qui existait et c.1
n'existait pas.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Oubliez ce que j'ai dit, regardons
c.1.
M. Gendron: Oui.
Une voix: Est-ce que cela va?
M. Gendron: Non.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): En mettant une
pénalité civile, qui s'ajoute à la pénalité
au pénal de l'équivalent de 20 % des salaires impayés, on
ajoute une désincitation à travailler au noir et, dans le cas
où la poursuite est intentée, cet article prévoit que
l'argent sera versé dans le fonds des salaires et des avantages sociaux,
dans le fonds d'indemnisation créé par la Commission de la
construction du Québec.
M. Gendron: Pourquoi les montants perçus au paragraphe c
n'embarquent-ils pas là-dedans aussi?
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Parce qu'il n'est pas question de
carte, si ma mémoire est fidèle.
M. Gendron: Qu'il ait une carte ou pas, ce sont des infractions.
Les infractions devraient embarquer dans le même fonds.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Les infractions des employeurs ou
les infractions des employés?
M. Gendron: Les deux; ce sont des gens qui veulent travailler au
noir. S'il veut contrer, d'ailleurs... Vous voyez que cela confirme toujours
que cela ne réglera par le problème du travail au noir.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Je m'inscris en faux contre vos
derniers propos.
Les premiers 20 % que vous mentionnez s'en vont dans le fonds
général de la commission pour financer ses opérations, les
seconds 20 % que l'on mentionne s'en vont dans un fonds spécial pour
assurer le paiement du salaire et des avantages sociaux aux salariés.
Les 20 % s'appliquent dans tous les cas, mais ils ne vont pas, lorsqu'ils sont
récoltés, au même endroit: dans le cas de c, cela va dans
le fonds général d'opération; dans le cas de c.1, la
disposition sous considération fait en sorte que ce sera versé
dans un fonds administré par la CCQ, mais un fonds spécial
d'indemnisation qui vise à assurer à chaque travailleur le
paiement de son salaire et de tous les avantages sociaux.
M. Gendron: Où est-il, le premier fonds, dans la loi,
actuellement? Vous nous avez expliqué clairement que les premiers 20 %
allaient à telle place et que les deuxièmes 20 %, en termes de
c.1 allaient pour patati, patata. Cela, pour tout de suite ce n'est pas
important. Le premier fonds, il est où dans la loi actuelle?
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Étant perçu par la
Commission de la construction et ne spécifiant pas la création
d'un fonds spécial, il va dans le fonds général. Et, si
vous voulez qu'il aille ailleurs que dans le fonds général, quand
les sommes sont appropriées par la commission...
M. Gendron: II faut qu'il y ait un fonds spécial.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): ...il faut créer un fonds
spécial.
M. Gendron: Est-ce que la salarié bénéficie
des premiers 20 % qui vont dans le fonds général de la
commission? En quoi cela peut-il bénéficier aux employés?
Parce que c'est lui qui paie les amendes et on envoie cela dans le fonds
consolidé.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Les premiers 20 % existaient,
étaient dans la loi.
M. Gendron: Oui, oui.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Ils continueront d'être dans
la loi...
M. Gendron: Comme avant.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Les deuxièmes 20 % dans le
cas de celui qui n'a pas de carte, on n'a pas voulu, à la demande des
parties, qu'ils enrichissent le fonds général d'opération
de la commission, mais qu'ils servent plutôt à être
versés dans un fonds spécial de façon à assurer
à chaque travailleur le paiement de son salaire et de ses avantages
sociaux. On n'a pas voulu le mettre dans le fonds général,
à la demande des parties.
M. Gendron: D'accord.
Le Président (M. Théorêt): L'article 8 est-il
adopté?
M. Gendron: Adopté.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Adopté.
Le Président (M. Théorêt): J'appelle
l'article 9 et vous avez un amendement, M. le ministre, à
présenter à l'article 9.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Oui, M. le Président, je
vais avoir, compte tenu des amendements que j'ai annoncés, un
sous-amendement à l'amendement de l'article 9, mais compte tenu de
l'entente et pour faciliter une meilleure marche de nos travaux, s'il y a
consentement unanime, on suspendrait l'article 9 et on le reprendrait au moment
où nous reprendrions les articles k.1 et 4.4.
M. Gendron: Oui.
Le Président (M. Théorêt): D'accord. Nous
appelons maintenant l'article 10.
M. Gendron: Un instant!
Le Président (M. Théorêt): Pardon!
M. Gendron: Je veux juste.... On le suspend, mais à
l'article 9, M. le ministre, vous déposez un sous-amendement?
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Oui, c'est tout simplement un
amendement de concordance qui vise à remplacer "employeur
spécialisé" par "employeur autonome", pratiquement parlant.
Étant donné qu'on n'a pas réglé le cas de
travailleur autonome à l'article k.1 et à l'article 4.4...
M. Gendron: Oui, c'est cela. Je ne sais pas si vous avez des
objections et je ne sais pas si cela est bien travaillé. Je souhaiterais
que... Le sous-amendement ne me fait aucun problème. Alors, si on
réglait le sous-amendement, on l'intégrerait...
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Par consentement.
M. Gendron: Non, non, c'est ce que je veux savoir. Je veux dire
que, dorénavant, dans le papier que j'aurai, je parlerai juste d'un
amendement et je me creuserai la tête uniquement sur l'article 9
modifié...
Le Président (M. Théorêt): C'est
d'accord.
M. Gendron: ...plutôt qu'avoir deux sortes de papier.
Le Président (M. Théorêt): Alors, si vous
voulez nous...
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Lorsqu'on étudiera
l'amendement, il sera intégré.
Le Président (M. Théorêt): II sera
intégré. M. Gendron: C'est cela. D'accord.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Je comprends qu'on ne l'adopte
pas, qu'on en suspend l'adoption, mais qu'on intègre le sous-amendement
à l'amendement de façon qu'on ne traite que de l'amendement et de
l'article.
Le Président (M. Théorêt): On ne traiterait
que de l'amendement qui inclut le sous-amendement, à ce
moment-là.
M. Gendron: C'est cela.
Le Président (M. Théorêt):
Intégré.
M. Gendron: Parce que je sais que le sous-amendement change la
terminologie, mais on ne l'adopte pas.
Le Président (M. Théorêt): Non, non.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): On prépare le terrain
lorsque vous serez bien disposé.
Le Président (M. Théorêt): On en fait un
sous-amendement.
M. Gendron: Un instant! On a eu le sous-amendement?
Le Président (M. Théorêt): Oui, vous l'avez
eu.
M. Gendron: Juste une minute, M. le Président.
D'accord.
Le Président (M. Théorêt): D'accord.
Infractions et peines
Nous allons maintenant à l'article 10 et il y a un amendement, M.
le ministre.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Oui, M. le Président.
L'amendement à l'article 10 se lit comme suit: À l'article 10,
remplacez, dans la première ligne de l'article 83.1 ", un employeur ou
un artisan" par "ou un employeur".
Je peux vous donner des explications si vous le désirez.
M. Gendron: Ce n'est pas parce que je les refuse, mais c'est
parce que je trouve qu'on a fait le débat.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Cela va.
Le Président (M. Théorêt): L'amendement de
l'article 10 est-il adopté?
M. Gendron: Oui.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Adopté.
Le Président (M. Théorêt): L'article 10 tel
qu'amendé est-il adopté?
M. Gendron: Oui.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Adopté.
Le Président (M. Théorêt): J'appelle
l'article 11.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): M. le Président, l'article
11 se lit...
M. Gendron: Un instant! On n'a pas parlé de l'article
10.
Le Président (M. Théorêt): Non. Je vous ai
demandé si l'amendement était adopté, vous m'avez dit
oui.
M. Gendron: Oui.
Le Président (M. Théorêt): J'ai dit: Est-ce
que l'article 10 tel qu'amendé est adopté? Vous m'avez dit
oui.
M. Gendron: Puis c'est là que j'ai fait erreur.
Le Président (M. Théorêt): D'accord. Il n'y a
pas de problème.
Une voix: On corrige l'erreur. M. Gendron: L'amendement
est adopté. Le Président (M. Théorêt): Est
adopté. M. Gendron: L'article 10, on va le regarder. Le
Président (M. Théorêt): D'accord.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Est-ce que je peux...
M. Gendron: Oui, allez.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): On reprend l'offre là
où on l'a laissée.
M. Gendron: Oui.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): La modification proposée
à l'article 83 a pour but de rationaliser la rédaction de cet
article tout en tenant compte de la nouvelle obligation prévue par
l'article 7.2, prévu par l'article 3 du projet de loi. De plus, les
amendes actuellement prévues par l'article 83 seront augmentées
par la référence que fait la modification proposée aux
amendes prévues à l'article 120. Les articles 83.1 et 83.2 sont
de droit nouveau. Ils ont pour objet de prévoir les
pénalités applicables pour les contraventions aux obligations
formulées au paragraphe f de l'article 81 et au nouvel article 81.0.1
prévus par les articles 5 et 6 du projet de loi.
M. Gendron: Adopté.
Le Président (M. Théorêt): Adopté.
J'appelle maintenant l'article 11.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): L'article 11 du projet de loi se
lit comme suit: "L'article 84 de cette loi est modifié par le
remplacement, dans la cinquième ligne, du nombre "350" par le nombre
"575"." Cette modification a pour objet d'augmenter l'amende minimale
prévue à l'article 84.
M. Gendron: C'est dans quel chapeau que vient 575?
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Généralement
parlant, et je concède que ce n'est pas le cas dans cet
article-là, nous avons, au niveau des montants - je ne réponds
pas spécifiquement à votre question - converti les maximums en
minimums en termes de chiffres et, à partir de
cette conversion générale, fait des amendements en
conséquence sur les chiffres d'amendes contenus dans les autres
articles.
M. Gendron: C'est un relèvement des planchers, mais, cette
fois-là, ce n'est pas comme l'offre de M. Gobeil, plancher-plafond, il y
avait une distinction entre le plancher et le plafond et là, vous
êtes allé au plafond.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Nous avons converti... Nous sommes
plus proches de M. Gobeil que vous ne le croyez.
M. Gendron: Cela m'aurait surpris.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Nous avons converti
généralement les maximums qui étaient contenus dans la loi
en minimums et nous avons rehaussé les maximums, ce qui laisse de
l'espace entre le plancher et le plafond.
M. Gendron: Sauf 84.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Sauf 84...
M. Gendron: Où vous avez augmenté uniquement le
minimum.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): ...où on a tenté de
l'utiliser dans les mêmes proportions à peu près et
où nous n'avons touché qu'au minimum, nous rapprochant de M.
Gobeil, comme je vous l'indiquais.
M. Gendron: D'accord.
Le Président (M. Théorêt): Adopté.
Dispositions spéciales
J'appelle maintenant l'article 12 et il y a un amendement, M. le
ministre.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Oui, M. le Président, il y
a assurément un amendement à l'article 12. L'amendement à
l'article 12 se lit comme suit: Remplacer les paragraphes 2° à
4° de l'article 12 par le suivant: "2° par la suppression du paragraphe
4."
M. Gendron: Vous le supprimez là parce que vous l'envoyez
dans l'article 19. (21 h 30)
M. Paradis (Brome-Missisquoi): On enlève le paragraphe
4... Non, pas parce qu'on l'envoie dans l'article 19, parce qu'on ne l'envoie
plus nulle part. On l'a fait disparaître. 92.4. visait la participation
de l'artisan aux régimes complémentaires et se lisait comme suit:
"L'artisan peut participer et contribuer aux régimes
complémentaires d'avantages sociaux pour un maximum de 40 heures de
travail par semaine. Il assume alors les obligations prévues au
décret quant à la cotisation et à la contribution à
ces régime, etc." Vu que l'artisan n'existe plus, qu'il n'y a plus de
contribution, cet article devient une inutilité.
Votre question vient possiblement de l'article 19 transitoire, oui, tant
que le choix n'est pas effectué, étant donné qu'il y a un
délai d'approximativement six mois à l'intérieur duquel
l'artisan pourra opter pour devenir soit salarié, soit entrepreneur.
Pendant cette période-là, à l'article 19, on stipule que
la commission pourra établir par règlement les modalités
pour maintenir, durant la période de temps qu'elle déterminera,
les régimes complémentaires d'avantages sociaux en faveur des
salariés et des artisans qui, la date précédant
l'entrée en vigueur de l'article, participent à ces
régimes et dont des travaux qu'ils effectuent cessent d'être
assujettis à la présente loi. Ce règlement
détermine le montant de leur cotisation et de leurs contributions
à ces régimes.
Une voix: D'accord.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Cela disparaît comme article
permanent, mais revient en partie dans les dispositions transitoires de
l'article 19.
Le Président (M. Théorêt): Question
d'information, M. le ministre. Est-ce que les artisans, dans la loi actuelle et
dans la fonction qu'ils occupaient, participaient aux régimes? Donc,
dans le moment, ils contribuent aux régimes d'avantages sociaux au
même titre que tous les autres.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): C'est justement là une des
plaintes. La contribution peut se faire au même titre, mais pas dans les
mêmes proportions. Cette distorsion faisait en sorte que, pour des
contributions moindres, ils tiraient des avantages...
Le Président (M. Théorêt): Égaux?
M. Paradis (Brome-Missisquoi): ...supérieurs ou
égaux au maximum. Cette disproportion-là agaçait, pour le
moins, les autres participants à ces fonds, qui pensaient qu'ils
n'étaient pas traités équitablement ou qui pensaient,
lorsqu'ils utilisaient un vocabulaire plus violent, être volés par
les artisans.
Le Président (M. Théorêt): Et l'artisan qui
choisirait de s'en aller comme salarié sous le nouveau
régime?
M. Paradis (Brome-Missisquoi): II sera admissible au même
titre et dans les mêmes conditions que son collègue
salarié.
M. Gendron: Mais, M. le ministre, regardez, là: on prend
le projet de loi 31, puis vous aviez,
avant de faire toutes les...
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Le peu de modifications.
M. Gendron: ... Bon, j'arrête là. Vous aviez fait
sauter la définition de l'artisan.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Oui.
M. Gendron: Donc, on est surpris de lire, à l'article 12
du projet de loi 31, j'entends, page 7, premier paragraphe qui est le
deuxièmement...
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Je vais prendre la même
version que vous. Cela va.
M. Gendron: ..."par le remplacement de la première phrase
du premier alinéa du paragraphe 4 par la suivante: "L'artisan doit
participer et contribuer aux régimes complémentaires". Donc, on
parle de quelqu'un qui avait "sauté". Alors, pourquoi l'expression
"artisan" est-elle encore dans le projet de loi 31?
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Tout simplement parce que, dans le
projet de loi 31 tel que déposé, la notion d'artisan était
maintenue et que c'est à la suite des auditions publiques que nous avons
eues que nous en sommes venus à la conclusion d'abolir la notion
même d'artisan...
M. Gendron: Oui, oui, cela va, cela va.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): ...et d'apporter en
conséquence.
M. Gendron: C'est quand on lit la première version du
premier "kit" amendé deux fois, deuxième "kit". Alors, c'est
cela.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Ce qui nous prouve non seulement
l'utilité, mais parfois la nécessité de commissions
parlementaires où l'on invite des gens. Ce qui démontre, encore
une fois, que le gouvernement entend les gens et lorsque les arguments
percutent...
M. Gendron: Trois ou quatre versions des amendements.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): ...le gouvernement est à
l'écoute.
M. Gendron: On ne se rappelle plus le premier "kit". J'avais
oublié que, dans le premier "kit" d'amendements, la notion d'artisan
avait sauté, mais non pas dans le projet de loi 31.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Je comprends qu'avec toutes vos
préoccupations de leader ces jours-ci vous puissiez oublier certaines
des étapes que nous avons si harmonieusement parcourues ensemble.
M. Gendron: C'est trop beau pour ne pas continuer cela. Cela
va.
Le Président (M. Théorêt): L'amendement
à l'article 12 est-il adopté?
M. Gendron: Adopté.
Le Président (M. Théorêt): L'article 12, tel
qu'amendé, est-il adopté?
M. Gendron: Non, il faut s'interroger sur quelque chose: votre
3.1 à l'article 12. L'amendement, cela va, mais il reste 3.1 de
l'article 12.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Oui.
M. Gendron: "La commission peut, conformément à la
loi, conclure une entente avec toute personne ou association pour permettre le
transfert réciproque, en tout ou en partie, de sommes accumulées
au crédit d'un bénéficiaire d'un régime
complémentaire d'avantages sociaux qu'ils administrent." Cela n'existait
pas, pourquoi?
M. Paradis (Brome-Missisquoi): La modification proposée,
comme vous l'avez indiqué, est de droit nouveau. Elle a pour objet de
permettre à la commission de conclure des ententes de
réciprocité avec des organismes qui administrent des
régimes complémentaires d'avantages sociaux, de façon
à permettre la mutabilité entre ces divers régimes. Ainsi,
un travailleur québécois qui irait travailler à
l'étranger pourrait continuer à contribuer à un
régime complémentaire d'avantages sociaux administré par
la commission, de la même façon qu'un travailleur venant de
l'extérieur du Québec pourrait continuer à contribuer au
régime complémentaire d'avantages sociaux auquel il participe
déjà s'il vient travailler au Québec.
M. Gendron: Cela ne se fait pas déjà?
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Cela se fait de façon
pratique, mais les autorisations législatives ne sont pas d'une
limpidité suffisante et c'est par mesure de précaution que nous
ajoutons ce texte de loi.
C'est à la demande, je le souligne, du conseil d'administration
de la Commission de la construction du Québec où sont
représentées les parties patronales, les parties syndicales et
où j'ai un représentant, entre autres, comme ministre du Travail,
qui était dans la salle tantôt et qui est retourné au
congrès de la CSN.
M. Gendron: Est-ce que cela pourrait permettre à la
commission de prendre une entente avec un gros entrepreneur afin qu'il se
constitue un fonds privé plutôt que de le verser,
à la commission? Parce que des formes de
réciprocité, cela pourrait être celle-là si la
commission prétend que c'est une forme de réciprocité.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Oui. Le pouvoir accordé
à la commission est assez large et il pourrait permettre cela. Mais "la
commission peut établir par règlement les modalités
nécessaires." Donc, la balise ou la garantie que vous avez est la
qualité des membres qui siègent au conseil d'administration de la
Commission de la construction du Québec.
M. Gendron: Est-ce que ce n'était pas une recommandation
d'un rapport qui devait mourir, le rapport Scowen? Est-ce qu'il n'y avait pas
une recommandation à cet effet-là?
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Je n'oserais vous répondre
affirmativement, mais je ne le crois pas.
M. Gendron: Vous ne l'avez pas prise là, en tout cas?
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Je l'ai indiqué
tantôt lorsque vous étiez en conversation avec votre adjoint: elle
vient d'une demande du conseil d'administration de la Commission de la
construction du Québec.
M. Gendron: D'accord.
Le Président (M. Théorêt): Donc, l'article
12, tel qu'amendé, est adopté?
M. Gendron: Adopté.
Le Président (M. Théorêt): J'appelle
l'article 13.
Pénalité
M. Paradis (Brome-Missisquoi): L'article 13 du projet de loi 31
se lit comme suit: "L'article 114 de cette loi est abrogé." La
modification proposée en est une concordance avec celle proposée
par le paragraphe premier de l'article 15 du projet de loi.
M. Gendron: Ce n'est pas autre chose qu'un
déplacement?
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Non. M. Gendron:
Adopté.
Le Président (M. Théorêt): L'article 13 est
adopté. J'appelle l'article 14 et le ministre présente un
amendement.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Oui, M. le Président, bien
que ce ne soit pas mon habitude.
L'amendement à l'article 14 se lit comme suit: remplacer
l'article 14 par le suivant: "14. L'article 119.1 de cette loi est
modifié par la suppression des paragraphes 5° et 6°."
Le Président (M. Théorêt): Alors,
l'amendement est adopté. L'article 14 tel qu'amendé, est
adopté.
M. Gendron: Oui. Là, on voudrait suspendre deux minutes ou
trois, cela dépend. C'est juste pour l'urinoir.
Le Président (M. Théorêt): Nous suspendons.
Les travaux sont suspendus pour deux ou trois minutes.
(Suspension de la séance à 21 h 43)
(Reprise à 22 h 4)
Le Président (M. Théorêt): À l'ordre,
s'il vous plaît!
La commission reprend ses travaux. Nous en étions à
l'article 15. M. le ministre.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Oui, M. le Président.
L'article 15 se lit comme suit: "L'article 120 de cette loi est modifié:
"1° par l'insertion, dans la première ligne du premier
alinéa, après le mot "loi", de ", d'un décret"; "2°
par le remplacement dans le paragraphe b des mots "d'une corporation" par les
mots "de toute autre personne"."
Actuellement, l'article 120 est une disposition d'ordre pénal qui
vise la répression des violations générales des
prescriptions de la loi ou d'un règlement. La modification que nous
proposons au paragraphe 1° a pour objet d'intégrer à
l'article 120 la répression de toute violation du décret qui est
actuellement prévue par l'article 114 et d'augmenter du même coup
le montant des amendes relatives à de telles violations.
La modification proposée au paragraphe 2° a pour objet de
hiérarchiser entre les différents contrevenants le montant des
amendes.
M. Gendron: La première partie de l'article 15, cela va.
La seconde, le deuxième paragraphe, quand vous dites de remplacer les
mots "d'une corporation" par "de toute autre personne", de qui s'agit-il?
Celles prévues au paragraphe a?
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Oui.
M. Gendron: Puisque les individus sont couverts à
l'article a, a l'article c, remplacer "corporation" par "toute autre personne",
est-ce que cela veut dire une personne morale, une société?
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Toute autre personne qui n'entre
pas dans la définition d'individu.
M. Gendron: Donc, c'est une société.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Une personne morale, une
société, une corporation.
M. Gendron: Mais cela ne peut pas être un individu?
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Cela ne peut pas être un
individu parce qu'on dit: dans le cas de toute autre personne. Si c'est un
entrepreneur...
M. Gendron: II est tout seul...
M. Paradis (Brome-Missisquoi): C'est une raison sociale, un nom
sous lequel tu fais affaires. C'est l'individu qui est personnellement
responsable. Mais cela viserait... Je vais vérifier pour être
certain, mais cela viserait, j'ai l'Impression, un enregistrement de nom... On
m'indique que, dans le cas d'un simple enregistrement de raison sociale, les
poursuites sont prises contre l'individu parce qu'il s'agit strictement d'un
individu qui fait affaires sous une raison sociale. Il n'y a pas de
personnalité juridique autre que celle de l'individu.
M. Gendron: Adopté.
Le Président (M. Théorêt): Alors, l'article
15 est adopté. J'appelle l'article 16 et le ministre a un amendement
à déposer.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Oui, M. le Président. Je
n'ai pas d'amendement à l'article 16. J'ai un article 16.1 que
j'ajouterais...
Le Président (M. Théorêt): À ajouter,
pardon, oui.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): ...après l'article 16,
qu'on pourrait appeler 16.1.
L'article 16.1 serait inséré après l'article 16 et
se lirait comme suit: "Cette loi est modifiée par la suppression des
mots "des artisans", "d'un artisan" et "un artisan" dans le paragraphe 5°
de l'article 4, l'article 18.2, le paragraphe 4° du premier alinéa
de l'article 80.1, les articles 85.1, 85.5 et 85.6, et les paragraphes 1°,
2° et 7° de l'article 119.1, avec les adaptations
nécessaires."
Le Président (M. Théorêt): Je dois appeler
l'article 16, évidemment, avant.
M. Gendron: Ce qu'on vous disait.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): L'article 16, quant à lui,
se lit comme suit: "L'article 122 de cette loi est modifié: "1° par
le remplacement de la sixième à la dixième lignes du
premier alinéa du paragraphe 4 par ce qui suit: "commet une infraction
et est passible en outre du paiement des frais: "a) dans le cas d'un individu,
d'une amende de 1000 $; "b) dans le cas de toute autre personne ou d'une
association, d'une amende de 2000 $; "c) pour une première
récidive dans les deux ans, d'une amende égale au double des
amendes prévues aux sous-paragraphes a ou b, selon le cas; "d) pour
toute autre récidive dans les deux ans, d'une amende égale au
triple des amendes prévues aux sous-paragraphes a ou b, selon le cas";
"2° par la suppression du deuxième alinéa du paragraphe 4;
"3° par le remplacement de la quatrième à la sixième
lignes du paragraphe 5 de tout ce qui suit "sur poursuite sommaire," par "en
outre du paiement des frais, des amendes prévues à l'article
120."
La modification que nous proposons a pour objet d'harmoniser et de
hiérarchiser les amendes prévues entre les différents
contrevenants, ainsi que d'augmenter le montant de ces amendes.
M. Gendron: Est-ce que le ministre peut nous assurer qu'il n'y a
pas autre chose qu'un accroissement des montants et, bien sûr, une
hiérarchisation, une gradation, mais, en termes d'éléments
de contenu par rapport à l'ancien article 122...
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Je voudrais être très
précis. Avant, vous aviez l'expression quiconque et quiconque
était passible d'une amende identique. Maintenant, nous avons
établi des catégories et des amendes différentes pour
chaque catégorie.
M. Gendron: Cela va.
Le Président (M. Théorêt): Alors, l'article
16 est adopté. L'article 16.1.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Oui, M. le Président, je
peux en refaire lecture; peut-être qu'on en a oublié toute la
portée. L'article 16.1 se lit comme suit: "Cette loi est modifiée
par la suppression des mots "des artisans", "d'un artisan" et "un artisan" dans
le paragraphe 5° de l'article 4, l'article 18.2. le paragraphe 4° du
premier alinéa de l'article 80.1, les articles 85.1, 85.5 et 85.6, et
les paragraphes 1°, 2° et 7° de l'article 119.1, avec les
adaptations nécessaires."
M. Gendron: Adopté.
Le Président (M. Théorêt): Adopté.
Alors, j'appelle l'article 17.
Loi sur la formation et la qualification
professionnelles de la main-d'oeuvre
M. Paradis (Brome-Missisquoi): L'article 17 que vous avez
appelé, M. le Président, se lit comme suit: "L'article 1 de la
Loi sur la formation et fa qualification professionnelle de la main-d'oeuvre
(L.R.Q., chapitre F-5) est modifié: "1° par l'insertion, dans la
troisième ligne du paragraphe b et après les mots "de la
présente loi" de "ou inscrit conformément à un programme
établi en vertu du chapitre II.1 ; "2° par l'addition, à la
fin du paragraphe f, des mots "ou qui est visé par un programme
établi en vertu du chapitre II.1."
Ces modifications sont de concordance avec celles proposées
à l'article 18 du projet de loi.
M. Gendron: M. le Président, quand vous faites
référence au chapitre II.1, c'est celui qu'on voit dans la loi
31, à l'article 18. (22 h 15)
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Le chapitre II point... Oui,
à l'article 18, cela va.
M. Gendron: Bien, si c'est cela, il faudrait voir...
M. Paradis (Brome-Missisquoi): ...l'article 18, pour une
compréhension plus facile, avant l'article 17.
M. Gendron: Oui, pour comprendre c'est quoi le programme.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): De consentement.
Le Président (M. Théorêt): Alors, nous
suspendons l'article 17...
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Et on y revient
immédiatement après.
Le Président (M. Théorêt): ...et nous
appelons l'article 18.
Formation et qualification facultatives
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Oui, M. le Président.
L'article 18 se lit comme suit: "Cette loi est modifiée par l'insertion,
après l'article 29, du chapitre suivant: "Chapitre II.1, "Formation et
qualification facultatives...
M. Gendron: Quel article 29, pour suivre? Ah! de la Loi sur la
formation et la qualification professionnelles de la main-d'oeuvre.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Oui.
M. Gendron: D'accord, merci.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): "29.1 Le ministre peut
établir des programmes de formation et de qualification professionnelles
à l'égard d'un métier ou d'une profession dont l'exercice
n'est pas réglementé en vertu de la présente loi. Ces
programmes peuvent notamment déterminer: "1° les activités
comprises dans ce métier ou cette profession; "2° les conditions
d'admission à l'apprentissage et aux examens et les conditions
d'obtention du certificat de qualification; "3° les matières
d'examens et les certificats de qualification auxquels ils conduisent; "4°
les droits exigibles pour la passation des examens, la délivrance et le
renouvellement des certificats de qualification et du carnet de l'apprenti;
"5° toute autre mesure connexe ou supplétive jugée
nécessaire pour donner effet à ces programmes."
Cette disposition est de droit nouveau. Elle a pour objet de permettre
au ministre d'établir les programmes de formation et de qualification
professionnelles à l'égard d'un métier ou d'une profession
dont l'exercice n'est pas réglementé en vertu de la Loi sur la
formation et la qualification professionnelles de la main-d'oeuvre. Elle a
également pour objet de déterminer les principaux
éléments que pourront contenir ces programmes. Ces programmes
seront reconnus officiellement et mèneront à l'obtention d'un
certificat de qualification émis par le ministère de la
Main-d'Oeuvre et de la Sécurité du revenu.
Il s'agit essentiellement de la formation pour les gens qui oeuvrent
hors décret, et cette formation ne leur permet pas d'oeuvrer à
l'intérieur des travaux assujettis au décret.
M. Gendron: Qui a demandé ça?
M. Paradis (Brome-Missisquoi): C'est une disposition qui va dans
le sens des préoccupations du ministère de la Main-d'Oeuvre et de
la Sécurité du revenu et du ministère du Travail, et qui
vise à offrir aux travailleurs une possibilité d'améliorer
leur formation et d'obtenir une reconnaissance à cet effet. Je pourrais
vous donner des exemples dans d'autres domaines d'activité où le
ministère s'implique de façon à améliorer la
formation des individus et décerne des certificats à cet
effet.
M. Gendron: Mais, sur le plan concret, cette formation
éventuelle sera donnée par qui, comment...?
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Par le ministère de la
Main-d'Oeuvre et de la Sécurité du revenu.
M. Gendron: Oui, cela, c'est écrit, mais comment?
Décentralisée? Ce sont les CFP qui donneraient ça? Vous ne
le savez pas? Est-ce que cela peut éventuellement donner l'occasion
d'augmenter les effectifs de la fonction publique? C'est quoi?
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Si vous me demandez: Est-ce qu'il
y a des coûts, et les coûts peuvent comprendre le personnel,
l'équipement et tout ce qui s'ensuit, oui, nous allons établir
des programmes et nous allons en assumer les coûts, sauf que vous avez
une disposition qui est la quatrième, qui prévoit qu'il y a une
possibilité d'exiger des droits pour la passation des examens
reliés strictement à cela, la délivrance et le
renouvellement des certificats de qualification et du carnet de l'apprenti.
M. Gendron: Oui, mais est-ce que le ministère de la
Main-d'Oeuvre a fait une évaluation? S'il met cela dans une loi, il doit
avoir fait une évaluation des coûts potentiels, parce que le
Conseil du trésor, normalement, il voit à vos projets de loi, M.
le ministre? Normalement?
M. Paradis (Brome-Missisquoi): L'évaluation a
été faite. Comme vous le soulignez et comme vous le mentionnez,
vous avez eu l'occasion de connaître le fonctionnement du Conseil du
trésor. Il y a eu une évaluation des coûts qui a
été effectuée.
M. Gendron: Est-ce que vous pourriez nous déposer ici,
comme membres de cette commission, l'avis du Conseil du trésor
sur...
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Je n'ai pas l'habitude de
déposer les avis ni favorables ni défavorables du Conseil du
trésor, mais je peux m'en enquérir et vous indiquer les
évaluations ou la fourchette d'évaluation.
M. Gendron: Mais vous nous dites comme ministre, avec votre
responsabilité ministérielle, que vous avez une autorisation du
Conseil du trésor.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): On vous dit que nous avons une
autorisation du Conseil du trésor et que nous disposons
généralement à l'intérieur de nos enveloppes de
formation professionnelle des marges de manoeuvre requises de façon
à répondre à des besoins que nous priorisons, et il s'agit
d'un besoin au ministère de la Main-d'Oeuvre que nous priorisons.
M. Gendron: Est-ce que vous avez fait une évaluation au
ministère du genre de formation, du genre de métier en
particulier pour lequel il y aurait une demande plus importante, toujours pour
des gens qui sont soustraits au décret? Parce que ce sont tous des gens
soustraits au décret.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Vous avez spécifié
qu'il s'agissait de gens exclus du décret de la construction.
M. Gendron: Oui, j'ai dit "soustraits". Mais cela ne
répond pas à la question. J'ai demandé, pour ces
gens-là qui sont soustraits au décret, si vous aviez fait une
évaluation. Est-ce que vous êtes en mesure de nous dire dans quels
métiers et quelle ampleur pourra avoir la demande? Parce que, moi, dans
le fond, je vais dire exactement ce que je pense, c'est une espèce de
baume qu'on essaie de mettre sur une plaie vivante en faisant croire que les
consommateurs pourront éventuellement avoir une certaine protection
accrue, compte tenu qu'on offre des programmes de formation à ceux qui
feront des arrangements pour faire de menus travaux sans être
qualifiés. Ce n'est pas cela votre objectif?
M. Paradis (Brome-Missisquoi): C'est méconnaître le
fonctionnement, les orientations et les principes de base que sous-tendent les
décisions du ministère de la Main-d'Oeuvre.
Je pourrais faire une comparaison. Nous sommes intervenus cette
année, de concert avec, entre autres, de souvenance, le ministère
de l'Éducation, le ministère des Affaires municipales, et
peut-être d'autres ministères également, pour donner de la
formation aux pompiers volontaires. Nous visons à une formation accrue
des intervenants dans la société québécoise
à quelque niveau que ce soit et nous priorisons le domaine de la
construction hors décret. Il ne s'agit pas, comme vous l'avez
indiqué, d'écrire ces éléments-là dans un
projet de loi de façon à appliquer un baume pour rassurer qui que
ce soit. On croit que la société québécoise a
avantage à avoir, dans le domaine de la construction
réglementée sous décret, une excellente formation, et
c'est la Commission de la construction du Québec qui s'en est vu confier
le mandat par le biais de la loi 119. Mais pour les personnes hors
décret, nous pensons que nous pouvons et que nous avons même le
devoir, et c'est la vocation première du ministère de la
Main-d'Oeuvre, d'offrir de la formation.
M. Gendron: Mais pourquoi l'intrusion d'un nouveau
ministère dans le champ de la formation? Moi, c'est un domaine que je
connais un peu, par mon ancienne formation, pour avoir enseigné dix ou
douze ans à peu près. Quelle est l'idée? Parce que,
concrètement, moi, supposons que je suis obligé de vivre avec
votre projet de loi comme individu. Cela m'intéresse d'avoir une
meilleure formation hors décret, parce que, moi, je ne fais pas de la
construction résidentielle ou commerciale comprise dans le
décret, parce que je n'ai pas de qualification professionnelle comme
menuisier, supposons, ou comme ferblantier, ou comme monteur, peu importe.
Qu'est-ce que je fais, M. le ministre? Si je suis intéressé
à avoir une formation additionnelle, je m'en vais à
l'éducation des adultes et je m'inscris à des cours, ou je m'en
vais à un CFP, à un centre de formation professionnelle qui
existe. L'éducation
des adultes par les services de formation permanente des commissions
scolaires est très bien équipée pour dispenser ce genre de
formation-là dans tout le territoire.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Mais il y a des endroits
où...
M. Gendron: Bien, écoutez, s'ils ne le sont pas, comment
se fait-il qu'ils ont tous des options professionnelles? Je ne connais aucune
polyvalente au Québec qui n'offre pas des options professionnelles.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Non, non, mais quand vous dites
"très bien équipée", moi, je sais qu'à certains
endroits il y a des équipements désuets.
M. Gendron: Oui, mais je comprends. Cela, c'est sûr.
Regardez les besoins de l'éducation et des affaires sociales en termes
d'équipement... Je ne pense pas que c'est vous qui allez "revam-per"
avec cet article-là tout l'équipement des commissions scolaires,
ce n'est pas ce que cela dit.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Non, mais on contribue
régulièrement, en collaboration avec le ministère de
l'Éducation. Vous avez déjà été ministre de
l'Éducation?
M. Gendron: Oui.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Vous savez qu'avec le
ministère de la Main-d'Oeuvre et de la Sécurité du revenu
il y a des échanges d'enveloppes. Autant sur le plan des
équipements, on tente d'éviter les dédoublements, que le
ministère de la Main-d'Oeuvre et de la Sécurité du revenu
n'équipe pas un centre spécialisé à
côté d'une polyvalente. On harmonise. On effectue même les
transferts budgétaires requis.
M. Gendron: Je comprends, mais vous comprenez très bien
que tout ceci ne peut être en complément de ce qui existe
déjà. C'est-à-dire que, par cet ajout dans le projet de
loi, vous ne pouvez pas arriver, d'après moi, avec ce que j'appellerais
une forme de formation parallèle à ce qui existe. Cela va
être intégré soit aux CFP, soit aux commissions scolaires
par l'éducation permanente.
Une voix:...
M. Gendron: C'est cela qui n'a pas de bon sens. Un nouveau
programme, on le donne au dispensateur.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Je vais vous ramener au texte.
M. Gendron: J'ai lu le texte.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Vous l'avez lu?
M. Gendron: C'est clair, c'est bien fait. Je parle du texte.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): J'en profite pour vous indiquer
que ce sont les mêmes intervenants, avec la même compétence,
qui vous soumettent...
M. Gendron: Je voulais être compréhensible.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): ...ces mêmes textes.
Quelquefois, s'il y a des différences d'appréciation, cela peut
être plus dans l'oeil de celui qui en prend connaissance que dans le
texte qui lui est soumis.
Si vous reprenez au texte, le ministre peut établir des
programmes de formation et de qualification professionnelles à
l'égard d'un métier ou d'une profession dont l'exercice n'est pas
réglementé en vertu de la présente loi. Ces programmes
peuvent notamment déterminer les activités comprises dans ce
métier ou cette profession - il s'agit de définir un
métier ou une profession qui est hors décret dans la construction
- les conditions d'admission à l'apprentissage et aux examens et les
conditions d'obtention de certificats de qualification. Je ne pense pas que
toute votre expérience en éducation et comme ministre de
l'Éducation vous permette d'affirmer ici qu'on dédouble un
système. Je ne pense pas qu'il y ait de certificat de qualification
émis dans ces métiers ni de dispensation de cours par le
ministère de l'Éducation. Il y a aussi les matières
d'examen et les certificats de qualification auxquels ils conduisent, les
droits exigibles pour la passation des examens, la délivrance et le
renouvellement des certificats de qualification et du carnet de l'apprenti, et
une clause un peu plus omnibus: toute autre mesure connexe ou supplétive
jugée nécessaire pour donner effet à ces programmes.
M. Gendron: Ce n'est pas parce que je le lis une deuxième
fois que vous allez me convaincre que les commissions scolaires ne dispensent
pas des certificats de qualification à des gens qui ont sûrement
la capacité de faire des travaux mineurs, de rénover. Le PS-4,
donne des cours sur tout le secteur professionnel de l'éducation.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): II donne des diplômes.
M. Gendron: Oui, dans la diplomation du secteur
professionnel...
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Les DEP. M. Ryan les a
modifiés d'ailleurs.
M. Gendron: C'est cela. Dans la diplomation du secteur
professionnel, les DEP, les DES et tout cela, je vais expliquer cela, il y a
des gens qui sortent de là, ils ont un petit papier - je reconnais cela
- pour leur permettre de dire: J'ai suivi pendant deux ans, dans un PS-4, deux
ans de métier en construction. Il n'a pas une carte de compétence
comme métier, au sens de la loi qu'on discute sur la construction. Le
jeune étudiant de secondaire V, du professionnel long qui sort avec un
certificat...
Une voix:...
M. Gendron: Je le sais, un certificat de fins d'études
secondaires, mais avec...
Une voix:...
M. Gendron: Oui, un CEP, avec un papier professionnel disant
qu'il a fait pendant deux ans...
M. Paradis (Brome-Missisquoi): De la théorie.
M. Gendron: ...de la théorie et de la pratique en
menuiserie. Je donne l'exemple de la menuiserie que je connais très
bien. Pendant deux ans, ils bâtissaient chaque année une maison,
comme pratique, sur le terrain de la polyvalente, laquelle maison est vendue
aux enchères publiques et placée sur un solage. Le "flo" qui a
travaillé pendant deux ans là-dessus, il est en mesure d'offrir
ses services hors décret pour de menus travaux. Il y a d'ailleurs de ces
jeunes qui sont tout à fait capables de réparer un perron, une
toiture, exactement ce que vous excluez du décret. Je ne suis pas du
tout d'accord...
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Je peux faire le parallèle.
Cela va peut-être vous aider à comprendre et vous empêcher
de ne pas être tout à fait d'accord. Le R-3...
M. Gendron: Oui.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): -en construction. Quelqu'un va
à l'école pour apprendre son métier dans le R-3, etc. Ce
n'est pas parce qu'il sort avec son diplôme du ministère de
l'Éducation qu'il est reconnu R-3. Il faut qu'il soit qualifié
par le ministère de la Main-d'Oeu-vre et de la Sécurité du
revenu pour devenir R-3 en charpenterie-menuiserie ou en
électricité.
M. Gendron: Vous avez raison, M. le ministre. Je ne parle pas du
R-3. Je n'en ferai pas un plat. Je prétends seulement que ce qu'il y a
là n'est pas concrètement pratique, n'est pas concrètement
prenable, parce que, si jamais vous décidez d'être plus
précis et de faire tout ce que vous souhaitez faire, il n'y a pas 26
façons de le faire. Vous allez le faire à l'intérieur des
structures existantes ou vous allez paralyser les structures existantes. Si
vous paralysez les structures existantes, je trouve que vous faites quelque
chose d'inutile, de non pertinent, qui a des coûts parce que vous devriez
plutôt... et c'est prévu dans l'économie
générale. Il n'y a rien qui vous empêcherait de mettre cela
dans une loi pour convaincre votre collègue de l'Éducation
d'avoir une offre plus correspondante aux besoins d'une population, d'un
milieu, d'un bassin ou des CFP pour faire exactement ce genre de formation.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Je vais vous poser la question a
contrario; peut-être que cela va amener votre cheminement. Pouvez-vous
m'indiquer qui, au moment où nous nous parlons, sans la mise en
application de cette loi, qualifie le hors-construction au Québec?
M. Gendron: Qui qualifie le hors-construction au Québec
actuellement?
M. Paradis (Brome-Missisquoi): C'est ça. M. Gendron:
Personne.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Personne ne qualifie le
hors-construction au Québec présentement.
M. Gendron: Non, le hors-décret, j'entends. Le
hors-construction...
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Le hors-décret de la
construction.
M. Gendron: Mais par rapport à ce qu'on lit là, M.
le ministre, ceux que vous voulez exclure et à qui vous voulez offrir de
la formation, je prétends qu'ils n'ont pas besoin de qualification au
sens du décret, vous les excluez.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Cela va. On s'entend.
M. Gendron: Bon. Ce que vous leur offrez, c'est
d'éventuellement prendre une formation. Je lis: "les activités
comprises dans ce métier ou cette profession, les conditions d'admission
à l'apprentissage et aux examens et les conditions d'obtention du
certificat de qualification". Le certificat de qualification, dans la
perspective où cela marche votre affaire, cela sera un certificat de
qualification pour faire quelque chose qui n'est pas sous la juridiction du
décret. Donc, ce seront de menus travaux, de la rénovation.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Est-ce qu'on peut revenir à
la question et à la réponse?
M. Gendron: Oui.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): J'attirerais votre attention sur
le règlement appelé communément R-4, le règlement
sur la formation et la qualification professionnelles de la main-d'oeuvre
s'appliquant aux métiers d'électricien, de tuyauteur, de
mécanicien d'ascenseur et d'opérateur de machinerie
électrique dans les secteurs autres que de la construction. Ce dont nous
parlons, c'est un peu en parallèle. Nous voulons ajouter à ces
secteurs d'autres secteurs de métiers peut-être plus polyvalents
que nous allons délimiter et définir.
M. Gendron: Tout ce que vous me donnez, cela existe. C'est pour
des raisons de sécurité.
Ces métiers, règle générale, les tuyauteurs,
renommez-les...
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Mécaniciens
d'ascenseur...
M. Gendron: Ce sont tous pour des raisons de
sécurité. Cela n'a rien à voir avec ce qu'on discute
ici.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Je m'excuse, cela a à voir.
S'il y en a qui se fait présentement, on peut ajouter de la formation et
de la qualification dans d'autres secteurs d'activité hors décret
sans toucher à la qualification dans le secteur d'activité
à l'intérieur du décret.
M. Gendron: M. le ministre, je le sais. Ce que je dis, c'est que
cela ne répond pas à ma question: Pourquoi n'avez-vous pas
prévu une disposition qui vous permettrait de le faire à
l'intérieur du réseau existant qui est à deux places, soit
les commissions scolaires, par le biais de l'éducation des adultes ou de
la formation régulière, mais au secteur professionnel, soit les
centres de formation professionnels pour les jeunes qui auraient quitté
l'école, qui n'ont pas la formation requise, mais qui veulent se donner
une formation additionnelle pour travailler dans les métiers exclus du
décret? Ils prennent un cours offert par le CFP.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Je peux vous donner un exemple.
Votre conseiller politique, je pense, est avocat de formation. Je peux le
comparer à l'obtention de ce qu'on appelle la licence en droit à
l'université. Vous faites le parallèle avec votre niveau
d'éducation ou de formation, mais cela ne vous donne pas votre
certificat de reconnaissance de compétence, de bonnes moeurs et de
pratique. Vous devez suivre des cours au Barreau, effectuer un stage en
entreprise auprès d'un avocat et passer des examens qui vous qualifient
par le Barreau, et c'est la distinction que je tente de vous expliquer.
M. Gendron: Est-ce que c'est le ministère du Travail ou le
ministère de la Main-d'Oeuvre et de la Sécurité du revenu
qui gérerait l'affaire?
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Main-d'Oeuvre et
Sécurité du revenu.
M. Gendron: Je le comprends. Adopté sur division. Je suis
contre que cela soit dans le projet de loi parce que je prétends que
vous dédoublez.
Le Président (M. Théorêt): L'article 18 est
adopté, mais nous revenons à l'article 17.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Oui.
M. Gendron: Oui, mais... L'article 17, la même chose sur
division.
Le Président (M. Théorêt): Adopté sur
division aussi. Alors, l'article 17 est également adopté sur
division, et, à l'article 19, le ministre a des propositions à
déposer.
M. Gendron: Avant d'entreprendre l'article 19, M. le
Président, je demanderais une suspension de quelques minutes, le leader
veut me dire quelques mots.
Le Président (M. Théorêt): Suspendu.
(Suspension de la séance à 22 h 36) (Reprise à 22 h
49)
Le Président (M. Théorêt): Nous reprenons
à l'étude du nouvel article 19.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): M. le Président, le nouvel
article 19 se lirait comme suit: Remplacer l'article 19 par les suivants: "19.
La Commission de la construction du Québec peut établir par
règlement les modalités nécessaires pour maintenir, durant
la période de temps qu'elle détermine, des régimes
complémentaires d'avantages sociaux en faveur des salariés et des
artisans qui le (indiquer ici la date du jour précédant celle de
l'entrée en vigueur du présent article) participent à ces
régimes et dont des travaux qu'ils effectuent cessent d'être
assujettis à la Loi sur les relations du travail, la formation
professionnelle et la gestion de la main-d'oeuvre dans l'industrie de la
construction. Ce règlement détermine le montant de leurs
cotisations et de leurs contributions à ces régimes. "L'article
15 et les premier et troisième alinéas de l'article 123.3 de
cette loi s'appliquent à ce règlement." "20. Les travaux suivants
sont réputés être les tâches du métier de
charpentier-menuisier en
vertu de la Loi sur la formation et la qualification professionnelles de
la main-d'oeuvre (L.R.Q chapitre F-5) et du Règlement sur la formation
et la qualification professionnelles de la main-d'oeuvre s'appliquant aux
métiers d'électricien, de tuyauteur, de mécanicien
d'ascenseur et d'opérateur de machines électriques dans les
secteurs autres que celui de la construction (R.R.Q., c. F.5, r.4), savoir les
travaux de charpente de structure, soit: "1° la confection et la mise en
place de coffrages pour des assises, des piliers, des murs, des colonnes, des
dalles et des escaliers; "2° l'érection de murs de
soutènement, de poutres, de solives, de cloisons portantes, de charpente
à porte-à-faux, d'escaliers et de toitures. "Un certificat de
compétence-compagnon et un certificat de compétence-apprenti
valides, délivrés en vertu du Règlement sur la
délivrance des certificats de compétence (Décret 673-87 du
29 avril 1987), de même qu'un certificat de qualification, une carte
d'apprentissage et une attestation d'expérience valides,
délivrés en vertu du Règlement sur la formation et la
qualification professionnelles de la main-d'oeuvre de l'industrie de la
construction (R.R.Q, c. F-5., r.3) relatifs aux métiers
d'électricien, de tuyauteur, de mécanicien d'ascenseur et de
charpentier-menuisier ou relatifs à une spécialité ou une
tâche de ces métiers sont réputés être, selon
le cas, un certificat de qualification, une carte d'apprentisage ou une
attestation d'expérience valides, délivrés en vertu du
Règlement sur la formation et la qualification professionnelles de la
main-d'oeuvre s'appliquant aux métiers d'électricien, de
tuyauteur, de mécanicien d'ascenseur et d'opérateur de machines
électriques dans les secteurs autres que celui de la construction et
correspondant à ce métier, cette spécialité ou
cette tâche de ce métier. "Le présent article ne s'applique
qu'aux travaux visés au paragraphe 9° du premier alinéa de
l'article 19 de la Loi sur les relations du travail, la formation
professionnelle et la gestion de la main-d'oeuvre dans l'industrie de la
construction. Il cesse d'avoir effet à la date fixée dans un
règlement visé à l'article 30 de la Loi sur la formation
et la qualification professionnelles de la main-d'oeuvre." "21. La
présente loi entre en vigueur le jour de sa sanction sauf l'article 0.1,
le paragraphe 4° de l'article 4, l'article 9, le paragraphe 2° de
l'article 12, l'article 14, l'article 16.1 et l'article 19 qui entrent en
vigueur le 1er janvier 1989."
Le Président (M. Théorêt): Nous revenons
à l'article 19, au nouvel article 19.
M. Gendron: Est-ce que votre futur règlement ou votre
prochain règlement est prépublié? Parce que, dans le fond,
vous m'avez dit tantôt que...
M. Paradis (Brome-Missisquoi): La prépublication, M. le
député, était impossible vu la non-autorisation
légale d'adopter le règlement. L'autorisation est contenue dans
la loi que l'on adopte présentement. Il faut donc adopter la loi pour
avoir l'autorisation, la base légale de prépublier le
règlement.
M. Gendron: Vous m'avez dit tantôt qu'entre l'ancien texte
et ce qu'il y a là, c'était juste pour prévoir la
période de transition qui n'était pas prévue.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): C'est cela.
M. Gendron: Alors, à quelle place
précisément je vois ce mécanisme si ce n'est qu'à
l'avant-dernier paragraphe de l'article 19, parce qu'il y a juste là
qu'il y a quelque chose de différent?
M. Paradis (Brome-Missisquoi): L'avant-dernier paragraphe de
l'article 19 c'est le premier...
M. Gendron: Excusez, l'avant-dernier de l'article 21, pardon.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): J'étais pour dire que
l'avant-dernier est le premier de l'article 19.
M. Gendron: Oui.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): L'avant-dernier de?
Une voix: L'article 21. M. Gendron: Page 2. M. Paradis
(Brome-Missisquoi): Oui.
M. Gendron: C'est le dernier de l'article 20, juste avant 21.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Oui.
M. Gendron: Ce n'est que là qu'il y a un effet de
transition puisqu'il cesse d'avoir effet à la date fixée dans un
règlement visé à l'article 30 de la Loi sur la formation
et la qualification professionnelles de la main-d'oeuvre. C'est le seul
élément nouveau de l'ancien article 19.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Non. M. Gendron:
Indiquez-moi les autres.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): J'en avais un deuxième que
vous retrouvez au deuxième alinéa de l'article 19
présentement. Non, excusez. D'accord, cela va. On s'entend. Le seul
élément
nouveau de l'amendement qui était proposé se retrouve au
dernier paragraphe de l'article 20.
M. Gendron: Et c'est. en attendant qu'il y ait un métier
de charpentier-menuisier R-4.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Un métier de charpente qui
n'existe pas présentement, et celui qui pourra avoir l'autorisation
d'effectuer les travaux de ce métier de charpente est celui qui
détient présentement la carte de charpentier-menuisier.
M. Gendron: Oui, en attendant qu'il y ait vraiment un
métier qui soit défini.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Exact. Autrement, nous aurions eu
un vide juridique à ce niveau.
M. Gendron: Et il va être défini en vertu de quelle
loi?
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Dans un règlement qui va
être autorisé par la loi sur la qualification professionnelle de
la main-d'oeuvre.
M. Gendron: Oui, et tantôt, quand j'ai parié de
prépublication, c'est de celui-là que je parlais et non de
celui-ci, parce que je sais que la loi n'étant pas adoptée, vous
n'avez pas le droit. C'est pour celui-là qu'on parle de
prépublication.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): En vertu de la loi qui existe
présentement, je ne peux réglementer un métier dont
l'exercice n'est pas délimité et prévu. Donc, c'est cette
loi-ci qui délimite et prévoit un nouveau métier et qui
autorisera enfin la prépublication du règlement dont vous avez
parlé.
M. Gendron: Adopté.
Le Président (M. Théorêt): Alors, le nouvel
article 19 est adopté. L'article 20.
M. Gendron: Je n'ai pas d'article 20, là.
Le Président (M. Théorêt): L'article 20, 20
suit 19.
M. Gendron: Ah! excusez-moi. C'est parce que c'est tout ensemble.
Mais vous avez raison, je suis d'accord avec 20.
Le Président (M. Théorêt): L'article 20 est
adopté. Nous devons suspendre l'article 21 pour revenir à
l'article k.1.
M. Gendron: Dans les conditions que j'avais expliquées.
D'ailleurs, je pense qu'on s'était entendus et qu'on n'a pas besoin de
plaider autre chose.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): Consentement.
Le Président (M. Théorêt): On suspend
jusqu'à demain?
M. Gendron: Oui, parce que les raisons que j'ai
évoquées tantôt existent à la même heure. Ce
n'est pas parce qu'on est rendu à 23 heures que les raisons que
j'évoquais tantôt ne sont plus valables.
Le Président (M. Théorêt): Alors, les travaux
de la commission de l'économie et du travail sont ajournés
à demain.
Une voix: Sine die.
Le Président (M. Théorêt): Sine die? Ah! non,
nous n'avons pas d'ordre de la Chambre encore.
M. Paradis (Brome-Missisquoi): C'est la Chambre qui
décide.
Le Président (M. Théorêt): D'accord. Sine
die.
(Fin de la séance à 22 h 58)