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(Seize heures trois minutes)
Le Président (M. Vaugeois): À l'ordre, s'il vous
plaît! La commission des institutions est réunie pour
procéder à l'examen, et non pas à la vérification,
des engagements financiers des mois de février et mars 1984 pour le
ministère des Relations internationales. Et là nous aurons
à prendre une décision pour ce que nous faisons du
ministère de la Justice, du Conseil exécutif et du ministre
délégué aux Affaires intergouvernementales
canadiennes.
Dans un premier temps, je vais demander aux membres de la commission
s'ils renoncent au délai de transmission de l'avis de convocation et de
l'ordre du jour. Cela va?
M. Brassard: Nous renonçons à...
Le Président (M. Vaugeois): Est-ce que M. le ministre des
Relations internationales, qui nous honore de sa présence - ce n'est pas
un euphémisme que j'utilise, parce que nous apprécions vraiment
sa présence accepte également de renoncer au délai de
transmission pour un avis de convocation le concernant?
M. Landry: Je m'y résigne, M. le Président.
Le Président (M. Vaugeois): Merci, M. le ministre. Il y a
un certain nombre de questions qui sont en suspens au ministère de la
Justice, nous verrons avec les gens de l'Opposition s'il faut toujours les
maintenir en suspens ou s'il faut récidiver. Cela concerne l'engagement
300, un contrat négocié avec... Il y a deux engagements, en fait,
nous les verrons tout à l'heure pour ne pas retarder le ministre qui est
ici présent.
Il y aura également des renseignements supplémentaires sur
les engagements déjà vérifiés. Nous y reviendrons
entre nous. Étant donné que le ministre des Relations
internationales est avec nous et qu'il a été fort gentil
d'accepter une invitation pour fort peu de matière, disons-le, je
propose qu'on passe tout de suite à l'examen de ses engagements
financiers et après nous aborderons les questions que vous souhaitez
aborder.
Un instant, s'il vous plaît, le secrétaire veut donner la
liste des membres.
Le Secrétaire: Les membres présents sont: M.
Dussault (Châteauguay); M. Brassard (Lac-Saint-Jean); M. Payne (Vachon);
M. Vaugeois (Trois-Rivières); M. Mailloux (Charlevoix); M. Marx (D'Arcy
McGee); M. Levesque (Bonaventure) est remplacé par M. Lincoln (Nelligan)
et M. Rivest (Jean-Talon) est remplacé par M. Polak (Sainte-Anne).
Le Président (M. Vaugeois): Oui.
M. Polak: M. le Président, seulement une remarque
préliminaire. J'ai noté vendredi, lorsque j'étais aux
engagements financiers du ministère de l'Agriculture, des
Pêcheries et de l'Alimentation, qu'il y en a qui n'ont pas fait
d'engagements financiers comme on en faisait lorsqu'on avait une commission qui
s'occupait des engagements financiers de tous les ministères de a
à z et, comme méthode de travail, je voudrais dire que ceux qui
posent des questions devraient d'abord lire le libellé au complet au
point de vue de l'enregistrement des débats. En disant: No 17, cela ne
donne rien au point de vue de l'enregistrement des débats. Celui qui
pose la question devrait lire le libellé au complet avant de poser la
question. Ce qu'on a fait dans le temps devant la commission des engagements
financiers, on commençait avec le no 1 et, s'il y avait un
député qui avait une question à poser sur cela, il levait
la main; c'est comme cela qu'on procédait. On ne sautait pas du no 12
pour passer à 15 et retourner à 11; cela allonge les travaux.
Pour le reste, je suis tout à fait d'accord pour qu'on commence avec le
ministère des Relations internationales, vu que le ministre est ici. Par
exemple, je dois dire qu'il ne faut pas féliciter le ministre
d'être tellement bon de venir ici, parce que c'est une obligation
d'être ici; d'ailleurs, les autres ministres aussi. Si le ministre de la
Justice n'est pas ici, on devrait lui demander pourquoi et quelle est la raison
pour laquelle il n'y a pas quelqu'un du Conseil du trésor qui soit ici
afin de répondre aux questions.
Engagements de février 1984
Le Président (M. Vaugeois): Cela est notre
problème, M. le député, on en parlera tout à
l'heure ensemble, si vous voulez.
Le premier engagement se lit comme suit: "Contrat pour l'achat de trois
bancs automates (robots mécaniques) servant à
l'enseignement pour le Collège polytechnique universitaire du
Bénin, en Afrique de l'Ouest.
Le fournisseur est: Festo Didactic, de France; le montant de
l'engagement est de 65 866,98, $ ou, en nouveaux francs, 436 210,65."
Est-ce qu'il y a des députés qui ont des questions
à poser sur cet engagement?
M. Lincoln: J'aurais deux ou trois questions à poser au
ministre.
Le Président (M. Vaugeois): Allez-y!
M. Lincoln: Ce que j'aurais voulu savoir du ministre, ce n'est
pas le montant comme tel - le président l'a fait remarquer - ce n'est
pas très conséquent, mais il y a le principe de la chose. Le
ministre pourrait-il nous dire, d'abord, quelle est l'implication du
Québec dans le projet du Collège polytechnique universitaire du
Bénin? Est-ce un projet de coopération avec la France ou avec le
Mouvement francophone? Quelle est la nature du projet? Pourquoi n'a-t-on pas
procédé par appels d'offres? N'y avait-il pas de fournisseur
possible au Québec?
M. Landry: II y a trois questions claires auxquelles j'essaierai
de donner des réponses claires. Premièrement, l'implication des
contribuables québécois en tant que contribuables
québécois dans ce projet est nulle. En effet, il s'agit pour le
Québec d'être sous-traitant de l'Agence canadienne de
développement qui nous rembourse nos débours, plus 20%. Alors, si
les contribuables québécois contribuent à ce projet, c'est
comme contribuables canadiens. L'argent va à Ottawa et nous revient,
parce que nous en sommes le sous-traitant. Nous sommes impliqués, par
ailleurs, à titre de maître d'oeuvre. C'est le Québec qui
prend la décision comme le sous-traitant face à l'entrepreneur
général prend la décision et en rend compte.
Est-ce une coopération avec la France? Non, je pense qu'ayant
répondu à la première je réponds à la
deuxième. C'est une coopération avec le Canada. Cela se fait
évidemment dans un pays francophone, le Bénin.
Maintenant, pourquoi n'y a-t-il pas eu d'appels d'offres? C'est parce
qu'il n'y a qu'un fournisseur. Il n'y a qu'un seul fournisseur de cet
équipement spécialisé, qui est du matériel
robotique, mais à des fins d'enseignement, donc, une
surspécialisation, et aucune firme québécoise ne produit
ce matériel. On aurait peut-être pu essayer de le faire faire
à façon au Québec, cela aurait coûté plus du
double. Alors, cela n'aurait pas été dans l'intérêt
de la république du Bénin que nous aidons, qui est un pays en
voie de développement, d'aller payer deux fois plus cher. Cela aurait
été seulement pour la fabrication. Et comme le cyclage
électrique n'est pas le même sur le continent africain qu'au
Québec, il aurait fallu concevoir des matériels adaptés et
en très petit nombre d'exemplaires, ce qui aurait encore fait monter le
coût. Alors, l'opération serait devenue absurde. Simplement le
coût de transport double le prix. Alors, voilà pourquoi ce
matériel a été acheté de gré à
gré.
M. Lincoln: Si je comprends bien, M. le ministre, il y a eu des
vérifications de faites pour voir si... Par exemple, il y a au
Québec Technex qui commence un peu dans la robotique et il y a d'autres
personnes qui sont des fournisseurs tels que CAE-Morse. Y a-t-il des
vérifications de faites pour comparer les possibilités avant de
négocier le contrat?
M. Landry: Ah oui, M. le Président, il y a eu ces
vérifications. Vous parlez de quelqu'un qui commence. Ce niveau de
sophistication n'implique pas quelqu'un qui commence. Cela prend quelqu'un qui
est là depuis longtemps, car il ne s'agit pas d'un simple robot que nous
fabriquons au Québec depuis très peu de temps, il s'agit d'un
robot didactique qui doit servir à l'enseignement dans une école
polytechnique universitaire.
Je comprends que l'industrie naissante de la robotique au Québec
commence à faire des choses intéressantes, mais ce niveau de
sophistication n'est pas encore atteint. Vous savez qu'à part le Japon,
la France et un peu les États-Unis, les fabricants de matériel
robotique ne sont pas très avancés en Occident et,
malheureusement, ne sont pas au Québec parmi les grands de ce secteur.
C'est le Service général des achats qui a fait ces
vérifications dont je viens de vous faire état.
M. Lincoln: À l'avenir - je sais que là on parle de
trois robots éducationnels, alors, c'est de la bien petite bière
- si, par exemple, d'autres projets similaires se faisaient dans des pays
africains, des pays du tiers monde, y a-t-il possibilité de
vérifier la question de se servir de projets comme ceux-là pour
des transferts technologiques qui permettraient à des
sociétés qui sont maintenant associées à des firmes
japonaises, par exemple, Cloos et les autres, Asea, qui fabriquent de concert
avec les Japonais et qui assemblent des robots ici, de voir si l'industrie
québécoise serait intéressée à s'y impliquer
pour l'avenir?
M. Landry: Si on enlevait les points d'interrogation, ce que vous
venez de dire pourrait être une citation de Bâtir le Québec,
le virage technologique, qui est justement notre politique. Surtout lorsque
nous agissons directement seuls, en dehors des contraintes que peut nous
imposer un
autre gouvernement, notre intérêt est de maximiser le
contenu québécois, non seulement des contrats de vente que nous
faisons à l'étranger, mais également des travaux de
coopération.
M. Lincoln: Je n'ai pas d'autre question, M. le
Président.
Le Président (M. Vaugeois): À titre d'information,
M. le ministre, qui est coordonnateur duprojet pour le Bénin
actuellement?
M. Landry: Je peux vous dire cela, M. le Président, avec
joie. Je n'ai pas eu le bonheur de connaître ce fonctionnaire, car il est
là depuis le début du projet en 1976. C'est M.
Blaquière... Non, M. Blaquière est à la
Côte-d'Ivoire. Nous n'avons pas cette information.
Le Président (M. Vaugeois): Au fond, la partie la plus
importante de ma question était: Ici, au Québec, le maître
d'oeuvre est-il votre ministère ou si c'est le ministère de
l'Éducation?
M. Landry: C'est le ministère des Relations
internationales, M. le Président.
Le Président (M. Vaugeois): Quel rôle a joué
le ministère de l'Éducation?
M. Landry: II a sans doute fourni du détachement de
personnel. Il a servi comme réservoir de personnel, mais non pas comme
maître d'oeuvre.
Le Président (M. Vaugeois): D'accord. Donc, votre
coordonnateur est directement en relation avec des institutions
d'enseignement?
M. Landry: Oui, mais par notre ministère.
Le Président (M. Vaugeois): Est-ce le genre de dossier qui
pourrait être confié à la SEREQ? Si la SEREQ avait
existé à l'époque, est-ce le genre de dossier qui lui
aurait été confié ou si c'est le genre d'affaire que vous
gardez à l'interne?
M. Landry: La question se serait posée. Il n'est pas
évident qu'on aurait répondu par l'affirmative. La SEREQ est
peut-être un peu plus spécialisée que cela dans
l'exportation de matériel et d'expertise et non pas dans la
gérance de projets, parce qu'il s'agit bien ici de gérance d'un
projet. Si vous voulez mon opinion nette, je crois qu'on aurait
intérêt à confier ces mandats de gérance à
des institutions du secteur privé. (16 h 15)
II y a de grandes institutions et firmes québécoises qui
sont spécialisées, qui ont eu des résultats brillants en
cette matière. Par ailleurs, avec certains pays du tiers monde, on ne
peut faire affaires que par l'intermédiaire du secteur public, auquel
cas la SEREQ aurait sûrement pu être une solution alternative,
quand elle aura cependant atteint un certain régime de croisière,
ce qui n'est pas le cas. La SEREQ n'est pas en place depuis plus d'un an, mais,
dans l'hypothèse de votre question, elle l'aurait été.
Le Président (M. Vaugeois): Est-ce que, sur les autres
engagements financiers du mois de février, il y a des questions?
M. Polak: À moins que mon confrère... M.
Lincoln: J'en aurais...
Le Président (M. Vaugeois): Je suis toujours au mois de
février 1984.
M. Lincoln: J'en ai sur les autres, oui.
Le Président (M. Vaugeois): Le deuxième engagement
que nous avons concerne la Côte-d'Ivoire, un projet
d'hôtellerie.
M. Lincoln: Oui, j'en aurais...
Le Président (M. Vaugeois): J'en donne lecture.
"Renouvellements des contrats de services pour agir à titre de
coopérants dans le cadre du projet Hôtellerie Côte-d'Ivoire,
pour des périodes de 7 et 12 mois." Les fournisseurs sont: Jean
Brassard, Bernard Messin et Jean-Pierre Bigras, pour un montant total
d'engagement de 165 495 $ réparti sur deux années
budgétaires de la façon suivante: en 1983-1984, 63 085 $ et, en
1984-1985, 102 410 $. La contribution fédérale dans ce projet est
de 128%. Je comprends que c'est 100% plus un pourcentage pour les frais de
gestion.
M. Landry: Le coût plus les rentes.
M. Lincoln: J'aimerais suggérer qu'on regarde le
numéro 149458, à la page suivante. C'est le même genre de
projet et j'aurais pu poser les mêmes questions, parce que c'est
exactement le même genre de chose. Je voudrais poser des questions au
ministre.
Le Président (M. Vaugeois): D'accord, j'en donne lecture
également. "Renouvellement du contrat de services pour agir à
titre de coopérants dans le cadre du projet Hôtellerie
Côte-d'Ivoire pour une période d'un an." Le fournisseur est M.
René-Luc Blaquière, de Saint-Basile-le-Grand, comté de
Chambly. Le montant de
l'engagement, indiqué sur deux ans également, est d'un
total de 74 910 $. La contribution fédérale est, encore cette
fois, de 128%.
M. Lincoln: J'aimerais demander au ministre quel est
l'état du projet, le chantier de réalisation du projet. Quelles
sont les fonctions des coopérants au sein de ce projet? Il s'agit de
quatre personnes. Combien de coopérants y a-t-il en tout?
M. Landry: Je dois vous dire que M. René-Luc
Blaquière, dont il s'agit, est associé au projet depuis le
début. Il a été le premier responsable de ce projet.
Encore là, je n'ai pas l'honneur de le connaître, parce qu'il est
à l'étranger depuis longtemps. Il avait ici une expérience
de gérance d'hôtel et il a été le directeur de la
partie hôtellerie de l'Institut d'hôtellerie, à
Montréal. L'État de la Côte-d'Ivoire lui a
décerné l'Ordre du mérite, ce qui est un honneur
extrême pour notre coopérant, mais surtout pour le projet au
complet, puisqu'il a reçu une autre décoration dans le pays
où il travaille.
Ce projet est en cours depuis 1976 et l'entente initiale se terminait en
février 1984. Donc, théoriquement, ça devait être
terminé, mais il y a eu prolongation jusqu'à la fin août,
et les négociations en cours présagent une autre prolongation
jusqu'en décembre 1985. Pourquoi? Parce qu'il est question de construire
également, dans l'ensemble du projet, une école d'application. Si
ce projet se concrétise, on va prolonger l'entente jusqu'en 1985,
jusqu'à la fin des travaux.
M. Lincoln: Est-ce que le projet vise la formation
d'hôteliers pour la Côte-d'Ivoire, de gens locaux?
M. Landry: Oui, c'est en gros la réplique en
Côte-d'Ivoire de l'Institut d'hôtellerie du Québec, qui est
sur la rue Saint-Denis, à Montréal. C'est le grand projet avec
conception, fourniture de la matière grise comme des autres
matières.
M. Lincoln: Est-ce qu'il y a des subventions qui viennent
d'autres ministères que le vôtre? Pourquoi encore votre
ministère s'implique-t-il plutôt qu'un autre?
M. Landry: Encore là, il n'y a pas de subvention, je vous
réitère que c'est un projet fait avec l'ACDI et que non seulement
nous n'avons pas déboursé, mais nous sommes à "cost plus".
Les coûts plus 20%, et plus 28% dans ce cas-là.
M. Marx: Vous faites un profit, c'est du
fédéralisme profitable.
M. Landry: C'est ce que ça nous coûte, parce que les
28% en question pour gérer le personnel, ce n'est pas donné.
M. Lincoln: Est-ce que l'ACDI traite avec vous pour profiter des
gens qui sont issus de l'Institut d'hôtellerie, pour les envoyer à
la Côte-d'Ivoire? Est-ce que c'est un peu cela?
M. Landry: Oui, c'est essentiellement cela. Je dois dire que
l'ACDI traitait avec nous. Vous savez que le gouvernement du Canada est dans
une crise aiguë de jalousie en ce qui a trait aux affaires
internationales. Il ne signe plus ce genre de contrats. C'est pour cela que je
dois malheureusement parler à l'imparfait. Il veut faire cela
directement lui-même. Il y a des choses qu'il ne peut pas éviter;
même si c'est gênant, le Québec est là, il existe et
il a ses institutions. Il est obligé de passer par nous. C'est comme
quand il va discuter de forêts à l'étranger. Il est
obligé de se borner à discuter des arbres de la colline
parlementaire, puisque ce sont les seuls sur lesquels il a juridiction, les
forêts étant de la juridiction des provinces, comme chacun le
sait. Pour l'enseignement, c'est la même chose, il passe par nous.
M. Lincoln: Je croyais que vous aviez dit que le projet allait
être prolongé jusqu'en décembre 1985.
M. Landry: Oui, c'est cela. Les projets en cours peuvent
être prolongés. C'est dans la nature même des choses. On ne
va pas arrêter le projet et aller donner en Côte-d'Ivoire l'image
d'une crise de jalousie constitutionnelle, mais il n'en a plus signé
depuis déjà de nombreuses années, malheureusement.
M. Lincoln: C'est-à-dire que, si ce projet ou un projet
similaire arrivait à expiration, il ne passerait pas par le
Québec. Est-ce que c'est cela que vous voulez dire?
M. Landry: J'ai malheureusement peur que vous ayez raison. Le
Québec est toujours ouvert à continuer ce genre de projets.
Le Président (M. Vaugeois): Est-ce que le
député de Nelligan me permettrait un commentaire...
M. Lincoln: II y a peut-être d'autres...
Le Président (M. Vaugeois): ...pour dire combien je
regrette la chose. Ma dernière expérience a été de
coordonner deux projets, l'un au Pérou et l'autre au Maroc, dans le
cadre d'ententes entre l'ACDI et le Québec. C'est parmi les beaux
moments de ma vie. Je trouve cela bien regrettable qu'on en soit rendu à
priver ces pays étrangers d'une
expertise qui est en place, de gens qui sont disponibles et d'une
expérience extrêmement enrichissante. D'ailleurs, je suis
absolument convaincu que le député de Nelligan est
également sensible à cet aspect de la coopération
internationale.
M. Lincoln: Écoutez, M. le Président, si vous
cherchez à me mettre en boîte ou quoi, je suis tout à fait
d'accord avec vous. Si nous avons de l'expertise qui peut profiter à
l'ensemble canadien, c'est sûr, on ne voit pas de problème quand
ce sera de votre côté, parce qu'on va faire de la
coopération tout à fait active.
Le Président (M. Vaugeois): C'était à
l'époque d'un gouvernement libéral qu'on est arrivé
à un point de rupture dans le cas du dossier du Pérou. Nous
n'étions pas au pouvoir à ce moment-là. Le point de
rupture est arrivé dans le cas de...
M. Landry: Vous avez le problème sur ce que je doute. Si
jamais vous l'avez, faites attention aux neuf parmi vous qui ont voté en
faveur du rapatriement unilatéral de la constitution canadienne.
Le Président (M. Vaugeois): On va revenir aux engagements
financiers du mois de février. M. le député de
Sainte-Anne.
M. Polak: J'ai une question sur cet élément...
Le Président (M. Vaugeois): De la Côte-d'Ivoire?
M. Polak: C'est cela. La somme mentionnée ici de 169 245
$, et les autres montants, est-ce que cela représente le seul montant
payé ou est-ce que d'autres sommes sont versées à ces
messieurs pour frais de voyage, d'hôtellerie, de représentation?
Je me rappelle vaguement qu'on a eu une discussion sur ce sujet avec le
président du Conseil du trésor du temps et je voudrais savoir si
le gouvernement provincial a de l'influence pour négocier les termes du
contrat avec ces gens-là.
M. Landry: Évidemment, c'est notre personnel, ce sont nos
fonctionnaires.
M. Polak: Oui, mais je me rappelle, par exemple, à un
moment donné, que quelqu'un est allé là pour une
période de quatre ou cinq mois avec toute sa famille de quatre ou cinq
enfants. Il y avait eu des frais incroyables de déménagement. On
a dit que peut-être ce pauvre monsieur aurait pu être seul pendant
cinq mois là-bas au lieu d'occasionner des dépenses de 20 000 $
de frais de déménagement. Ce n'est pas toujours une souffrance
d'être seul dans un pays quelques mois.
M. Landry: Oui, je ne sais pas si...
M. Polak: On voudrait savoir si le gouvernement provincial a une
influence dans la négociation des contrats ou si on vous oblige
simplement à suivre les termes du contrat entre le monsieur en question
et le fédéral.
M. Landry: Non, c'est nous qui négocions les contrats.
Vous me posez le cas hypothétique d'une personne qui y serait
allé pour six mois avec cinq enfants. Malgré qu'un
Québécois ou une Québécoise d'aujourd'hui qui a
cinq enfants mérite tellement de sympathie, je pense que je lui aurais
déménagé ses affaires pour cinq ou six mois. Le cas est
hypothétique et théorique. Avez-vous quelque chose de
précis en tête? Je peux vous donner...
M. Polak: Je voudrais simplement savoir si le ministre a
vérifié si ce monsieur-là, en plus des montants
mentionnés ici, a eu d'autres dépenses qui ont été
remboursées. Si oui, j'aimerais avoir une ventilation de ce montant.
M. Landry: Je vais vous donner cela, M. le député.
Sans vouloir vous faire la leçon, je vous l'ai dit en privé avant
la séance, là, je ne le dis pas sur le mode plaisant ou badin,
j'ai été scandalisé de la façon dont vous avez
traité des salaires du personnel du Québec à
l'étranger lors d'une séance du Parlement vendredi dernier. Vous
avez laissé entendre que des fonctionnaires qui travaillent pour nous
gagnaient, sur une période d'un an, ce que nous leur versons pour deux
ans. Si je traitais votre salaire de député comme cela, si je
prenais votre rémunération de deux ans avec tous les avantages
sociaux que vous avez, plus votre logement à Québec, et que
j'essayais d'aller me promener dans le comté de Sainte-Anne en faisant
croire au monde que vous ramassez cela juste à titre de salaire et juste
en un an, seriez-vous content?
M. Polak: M. le Président...
M. Landry: M. le Président, je n'ai pas fini, je soumets
respectueusement...
M. Polak: Laissez-moi répondre.
M. Landry: Je sais que le député est volubile et
c'est sans doute cette caractéristique qui fait que des fois il tire un
peu sur la réalité, mais, le sachant volubile, je le sais
gentilhomme, je sais qu'il va me laisser finir ma réponse en ce qui
concerne M. René-Luc Blaquière, et je vais vous ventiler tous les
postes. J'espère que
vous allez vous les rappeler jusqu'à la fin de vos jours.
M. Polak: M. le Président...
M. Landry: M. le Président, je n'ai pas fini ma
réponse.
M. Polak: ...je pense que j'ai le droit de répondre.
Question de règlement.
Le Président (M. Vaugeois): Auparavant, est-ce que le
ministre a terminé?
M. Landry: Bien nonl Justement, le ministre se tue à dire
qu'il n'a pas terminé.
M. Polak: Sur la première partie de sa
réponse...
Le Président (M. Vaugeois): Le ministre va terminer.
Allez-y. M. le ministre.
M. Landry: M. Blaquière, du 1er septembre 1983 au 31 mars
1984, a gagné 27 200 $ comme salaire. Du 1er avril 1984 au 31 août
1984, donc les périodes limites sont: du 1er septembre 1983 au 31
août 1984, il a gagné 19 400 $, ce qui fait 46 600 $ pour la
période. À -t-il eu d'autres sommes? Oui, il a eu d'autres
sommes. Nous l'avons transporté dans ce pays lointain, cela nous a
coûté 4200 $. Si on lui avait demandé de payer cela de sa
poche, son salaire de 46 000 $ serait retombé à 42 000 $ et,
deuxièmement, il n'y serait pas allé.
On a transporté ses effets mobiliers parce que M.
Blaquière doit vivre dans un appartement qu'il loue, il a droit à
ses meubles comme chacun a droit à ses meubles, cela nous a
coûté 9000 $. Et comme il n'a pas pu apporter tous ses meubles,
nous avons payé 1800 $ de frais d'entreposage ici, pour les meubles qui
restent.
Nous devons éventuellement le rapatrier et il y a
également des frais de prise de poste qui se montent à 3500 $. M.
Blaquière fait instruire ses enfants. Nous avons une indemnité
scolaire pour lui permettre de faire instruire ses enfants. Cela nous a
coûté 3000 $. Il y a des fluctuations monétaires, des jeux
de plus ou de moins entre la valeur de notre dollar et la valeur des monnaies
ayant cours en Afrique équatoriale, en particulier. Nous l'avons
compensé pour cela et divers imprévus et pour l'inflation qui,
indépendamment des variations monétaires, joue pour un forfait de
10%, ce qui veut dire que nous avons remis à ce titre 6810 $. Total: 74
910 $, et quiconque viendrait soutenir que M. René-Luc Blaquière
gagne 74 910 $ par année serait dans l'erreur la plus totale.
Il ne faut pas rigoler avec cela. Si on veut des diplomates à
l'étranger, il faut les payer. Si on veut des coopérants avec les
pays du tiers monde, il faut les payer. Et si on lui avait demandé
d'assumer lui-même les frais que j'ai énumérés en
dehors du salaire, il ne lui en serait pas resté épais en salaire
parce qu'il lui serait resté 20 000 $ dans sa poche. En d'autres termes,
il n'y serait pas allé. Voilà ma réponse, M. le
Président.
Le Président (M. Vaugeois): Je pense bien que vous allez
vous excuser, M. le député de Sainte-Anne?
M. Polak: Je ne m'excuse pas du tout, j'ai droit de donner...
C'est parce que le ministre m'a posé une question.
Le Président (M. Vaugeois): Pourtant l'occasion serait
bonne.
M. Polak: Non du tout, parce que je vais justement
répondre.
Le Président (M. Vaugeois): Un grand parlementaire...
Délégué du Québec à
Atlanta
M. Polak: C'est cela. Voici, M. le Président. D'abord, je
commence avec la partie la plus rapide. J'avais demandé la ventilation
de ce montant, parce que je me demande... Il y a des gens qui demeurent dans un
appartement meublé, dans beaucoup de villes, je ne sais pas comment cela
peut être en Côte-d'Ivoire, il se peut que cela cause des
difficultés. Je demande si le transport de tout le mobilier est
nécessaire. Je voudrais simplement avoir des renseignements, de la
ventilation là-dessus. (16 h 30)
Concernant la première partie de la réponse, la question
que le ministre m'a posée sur ce que j'ai dit vendredi, j'ai
parlé justement des emplois donnés aux amis du régime et
j'ai mentionné au moins quatre, cinq ou six exemples; même dans
votre ministère, j'ai pris votre délégué à
Atlanta et j'en ai donné le détail. Je peux vous assurer que je
ne retire absolument pas un mot de ce que j'ai dit parce que ce monsieur n'a
peut-être pas la compétence requise pour occuper cet emploi
comparativement à d'autres personnes; vous n'avez jamais fait de
concours, votre prédécesseur a nommé ce monsieur, qui
était l'ancien président du Parti québécois du
comté de Robert Baldwin. Ce monsieur, j'en ai parlé, et il y a
aussi Mme O'Leary, à laquelle vous avez fait référence
tout à l'heure. Vous avez le débat devant vous, c'est moi qui
vous en ai obtenu la copie, et vous pourrez le lire comme tel. Je n'ai jamais
dit qu'elle était payée pour un an, trois ou quatre mois. J'ai
pris le montant de
1980 et ce n'est pas 5000 $ qu'elle a reçus, mais une chose que
j'ai bien établie, c'est que Mme O'Leary, qui s'occupe de la
coordination pour la visite du pape, est l'ex-secrétaire du premier
ministre. J'appelle cela une amie du régime. C'est cela que je disais
dans mon discours et je n'en retire pas un mot. Les chiffres sont là et
je n'ai jamais dit deux ans.
M. Dussault: Elle est compétente?
M. Polak: Je n'ai pas nié sa compétence.
M. Dussault: Qu'avez-vous alors à dire?
M. Polak: J'ai simplement dit que je trouve bizarre que des
nominations comme celles-là aient lieu sans concours public, que ces.
personnes soient nommées directement. Donc, s'il vous plaît, ne
jouez pas toujours le rôle du petit mouton innocent.
M. Landry: M. le Président.
M. Marx: M. le Président, j'aimerais ajouter un mot.
M. Landry: Non, non, attendez que je réponde au
député de Sainte-Anne, M. le Président.
M. Marx: Le député de Sainte-Anne ne s'est pas
excusé, parce qu'il avait raison.
Le Président (M. Vaugeois): Un instant, s'il vous
plaît! Restons calmes.
M. Landry: Voulez-vous me laisser répondre au
député de Sainte-Anne?
Le Président (M. Vaugeois): M. le ministre, vous avez la
parole.
M. Landry: Le journal des Débats, il y en a qui trouve
cela malcommode, et le député de Sainte-Anne va trouver cela
malcommode dans quelques instants. Moi, je trouve cela fort commode, pour ma
part, je trouve que c'est une bonne invention pour servir la démocratie
parlementaire et je vais citer au texte. Le 1er juin, page 6609, voici ce qu'a
dit le député de Sainte-Anne. S'il ne retire pas ses paroles et
s'il persévère là-dedans, premièrement, il porte
atteinte fortement à sa crédibilité et, à la
limite, on ne peut pas lui prêter d'intention, mon collègue de
D'Arcy McGee comprendra que je ne peux pas me prononcer sur la mens rea, mais
je dirais même que son honnêteté est en cause.
Écoutez bien ce qu'il dit. Il parle du
délégué...
Le Président (M. Vaugeois): Si vous me permettez, M. le
ministre, un instant, s'il vous plaît.
M. Landry: Oui, M. le Président.
Le Président (M. Vaugeois): Je pense que c'est assez
important, ce que vous allez faire là. Je connais personnellement, et
très bien, le député de Sainte-Anne. Il est possible que,
la semaine dernière, dans une envolée comme celles que nous
pratiquons, il ait dit des choses qui dépassaient sa pensée. Je
pense qu'ensemble on va écouter attentivement ce que vous dites et je
fais confiance au député de Sainte-Anne pour ce qu'il y aurait
à ajuster là-dessus. Si vous voulez, M. le ministre, dites-nous
comme il faut, au texte, ce qui a été dit la semaine
dernière.
M. Landry: Oui. Il dit de notre délégué
à Atlanta que c'est un monsieur qui a été nommé
comme délégué du Québec à Atlanta en
novembre 1983 à un salaire - écoutez bien cela, M. le
Président - de 436 000 $.
M. Polak: Lisez plus loin.
M. Landry: Je vais lire plus loin et pas beaucoup plus loin.
Donc: 112 000 $, plus que cela, à peu près 140 000 $ par
année.
M. Polak: J'ai cité l'engagement financier, je l'ai
à mon bureau. Aucun problème.
M. Landry: Mais, M. le Président, le député
persévère!
Le Président (M. Vaugeois): Voulez-vous recommencer sans
interruption, M. le ministre. Lisez-nous cela du commencement à la
fin.
M. Landry: "C'est un monsieur qui a été
nommé comme délégué du Québec à
Atlanta en novembre 1983 à un salaire de 436 000 $. Donc, 112 000 $,
plus que cela, à peu près 140 000 $ par année". Fin de la
citation.
Le Président (M. Vaugeois): Bon, un instant...
M. Landry: Je suis d'accord que le député ait pu se
laisser emporter par une certaine volubilité, mais je ne crois pas qu'il
soit correct, et je le réitère, M. le Président, de dire
à la face de la population du Québec, dans son Assemblée
nationale, qu'un de ses fonctionnaires est payé 140 000 $ quand ce n'est
pas vrai. Le premier ministre ne gagne pas cela.
Le Président (M. Vaugeois): Le député de
D'Arcy McGee a demandé la parole, je vais la lui donner en soulignant
à M. le
ministre que, si jamais pareille aventure m'était arrivée,
je saisirais la première occasion pour apporter quelques
précisions. Ce serait mon comportement personnel. M. le
député de D'Arcy McGee.
M. Marx: M. le Président, le ministre est aussi avocat et
je suis sûr qu'il n'a pas oublié les grands principes de droit.
Étant donné qu'il veut accuser le député de
Sainte-Anne de ne pas avoir dit la vérité, il faut avoir
apporté la meilleure preuve et le journal des Débats n'est pas la
meilleure preuve. La meilleure preuve, c'est le ruban d'enregistrement et il
faudrait peut-être entendre l'enregistrement pour savoir exactement ce
que le député de Sainte-Anne a dit et si vraiment ce sont
exactement ces chiffres qu'il a prononcés. On sait que quelqu'un peut
mal prononcer un chiffre ou
M. Polak: Non, le chiffre est exact, je le répète,
il est là.
M. Marx: ...ou c'est peut-être la secrétaire qui a
transcrit le journal des Débats et qui a oublié une virgule ou
qui a ajouté un zéro, etc.
M. Landry: M. le Président, mon collègue de D'Arcy
McGee, tout professeur qu'il soit a la faculté de droit, vient de dire
une chose qui fait que moi, si j'avais été professeur, je
l'aurais recalé à l'examen. La meilleure preuve, quelle est-elle?
Quelle est-elle, la meilleure preuve? Souvenez-vous de vos propres
enseignements peut-être? C'est l'aveu de la partie adverse. Or, cela fait
trois fois de suite que le député de Sainte-Anne nous dit qu'il
l'a dit, qu'il le répète et que c'est cela. La meilleure preuve
possible, dans toutes les instances du monde, on l'a devant nous. Il dit qu'il
a raison et qu'il est prêt à le répéter.
M. Marx: Ce n'est pas une preuve, c'est une distinction.
M. Polak: M. le Président, j'ai cité l'engagement
et je l'ai à mon bureau, je n'ai pas juste donné l'exemple de M.
Morin, j'en ai cinq ou six exemples dans tout mon discours, il y en a beaucoup
d'autres et qui sont très intéressants. La dame aux Affaires
culturelles à New York est dans cela aussi, pour le montant, tout est
là. Tout ce que j'ai dit, j'ai cité mot à mot le
libellé des engagements financiers qu'on avait étudiés
précédemment, et M. Morin est dans cela. Le chiffre que j'ai
cité était...
M. Landry: Donc M. Morin gagne dans les 145 000 $?
M. Polak: J'ai pris le libellé et c'est d'ailleurs sur une
période, j'imagine, de trois ans... Oui, calculez cela, parce que je
connais exactement...
M. Landry: Ce n'est pas trois ans!
M. Polak: Divisez le montant par trois.
M. Landry: Vous dites qu'il a donc, 112 000 $, plus que cela,
à peu près 140 000 $ par année!
M. Polak: ...parce qu'on paie...
M. Landry: Vous avez dit "salaire".
M. Polak: Salaire, M. le Président, salaire et
émoluments, cela inclut le reste.
M. Landry: Ah!
M. Polak: Écoutez, c'est bien cela. J'ai pris le
libellé...
M. Landry: Ah bien, c'est cela que je veux dire, M. le
Président.
M. Polak: ...j'ai pris le libellé...
M. Landry: C'est cela que je veux dire, il assimile à un
an... Je vous l'ai dit, M. le député de Sainte-Anne, en
début de séance, soyez de bon compte. Je sais que vous êtes
un honnête homme, jusqu'à preuve du contraire, sauf certaines
déclarations qui minent un peu votre crédibilité. Admettez
donc que vous n'avez pas le droit d'assimiler le montant global versé
pour un individu à son salaire. Autrement, je vais aller me promener
dans le comté de Sainte-Anne et je vais rajouter à votre salaire
ce qu'on paie pour vous à Québec, pour votre appartement, vous
êtes logé par le gouvernement. Je vais rajouter cela à
votre salaire, votre personnel de bureau, vos frais de déplacement, les
émoluments supplémentaires que vous avez pour participer aux
commissions, et je vais me promener dans le comté de Sainte-Anne et je
vais dire au monde que vous gagnez cela comme salaire par année, ce que
vous avez fait pour un fonctionnaire du Québec, et ce n'est pas le
devoir d'un ministre de défendre les fonctionnaires en toutes
circonstances. S'ils ne sont pas corrects, ils passent à la casserole
comme le ministre lui-même peut passer à la casserole. Je ne pense
pas qu'un parlementaire puisse se livrer à l'exercice, à la
limite de la loufoquerie, auquel vous vous êtes exercé dans notre
Assemblée nationale en parlant du salaire de notre
délégué à Atlanta.
Le Président (M. Vaugeois): Mesdames et messieurs, si vous
me permettez...
M. Polak: Une dernière réponse, j'ai
pris...
Le Président (M. Vaugeois): ...s'il vous plaît!
M. Dussault: II allait s'excuser, M. le Président.
M. Polak: Absolument pas.
Le Président (M. Vaugeois): S'il vous plaît!
M. Landry: S'il allait s'excuser, cela, j'en...
Le Président (M. Vaugeois): Cela, si M. le
député... C'est justement, je pense bien...
M. Polak: J'ai lu le montant total que ce monsieur coûte
à la province de Québec, à tout le monde.
Le Président (M. Vaugeois): S'il vous plaît!
M. Landry: Son salaire.
Une voix: Vous avez parlé de salaire.
M. Landry: C'est dans le journal des Débats.
Le Président (M. Vaugeois): À l'ordre, s'il vous
plaît! Je pense que ce genre de confusion ne se produit pas pour la
première fois. Cela fait des années et des années que nous
avons ce genre de problèmes. Ce que je proposerais à ceux qui ont
la responsabilité de préparer les engagements financiers - et
dans votre cas, M. le ministre, c'est particulièrement important - c'est
qu'il faudrait distinguer le genre d'engagements qui concernent les individus
et ceux qui concernent des corporations. Quand, au bout du nom d'un individu,
on indique le montant total d'un engagement, on suggère, pour des
esprits un peu courts, que c'est un montant qui lui est accordé.
D'ailleurs, si vous me permettez, les parlementaires sont victimes à peu
près de la même méprise, d'ailleurs bien
délibérée, de la part de certaines personnes. Il nous
arrive fréquemment de voir comme salaire un montant qui est notre
salaire de base, plus certaines allocations. Il y a des journalistes, par
exemple, qui prennent un malin plaisir à additionner l'allocation de
base que nous avons avec le salaire.
Je proposerais, M. le ministre, que vous en saisissiez vos services
administratifs pour qu'ils fassent entente avec ceux qui préparent nos
dossiers, puisque maintenant vous êtes davantage responsable de ces
engagements devant nous qu'auparavant, afin que, lorsqu'il s'agit d'individus,
on indique clairement le montant total de l'engagement et qu'on distingue
immédiatement ce qui sera salaire de ce qui sera allocations en
général. Il me semble qu'on pourrait le faire. Dans le cas d'une
compagnie, je comprends qu'on n'a pas à faire le même genre de
distinction, mais, dans le cas d'individus, cela peut être très
choquant, pour un individu d'ailleurs qu'on dévoile comme étant
de l'argent qu'il touche, de l'argent qu'il ne touchera jamais. Tout à
l'heure, vous avez évoqué des allocations pour fins
d'éducation. C'est souvent de l'argent qui va directement aux
institutions d'enseignement qui reçoivent les enfants.
M. Polak: Son loyer, par exemple.
Le Président (M. Vaugeois): Son loyer peut ne pas
être touché, etc.
M. Polak: C'est cela, payé par le gouvernement.
Le Président (M. Vaugeois): Je crois bien que le
député de Sainte-Anne serait le premier heureux de ne pas
être mis en tentation de commettre de telles erreurs. Cela nous rendrait
service à tout le monde, y compris à ceux qui sont
concernés. Si vous me le permettez, je passerais à un autre
engagement.
M. Landry: Je peux réagir à ce que vous demandez.
D'abord, le fait que vous le disiez et d'une façon si claire et si
pénétrante, c'est comme si c'était déjà
fait. La sous-ministre des Relations internationales m'accompagne et nous
allons essayer de présenter les choses de façon que même le
député de Sainte-Anne ne soit pas induit en tentation.
Le Président (M. Vaugeois): Je pense que le
député est très content de cela aussi, M. le ministre.
M. Polak: J'ai une question à poser sur le
troisième.
Le Président (M. Vaugeois): Alors, le troisième
engagement...
M. Polak: En février.
Le Président (M. Vaugeois): ...en février se lit
comme suit: "Subvention à l'Association québécoise des
organismes de coopération internationale, Montréal,
représentant la contribution du ministère au "fonds
délégué" de l'association pour l'année
financière 1983-1984." Il s'agit de subventions pour des projets en
éducation et des projets de coopération. Le montant de
l'engagement est de 350 000 $.
M. le député de Sainte-Anne.
M. Polak: J'ai deux questions à poser: Comment un montant
de 350 000 $ se compare-t-il avec l'année précédente?
Deuxièmement, pouvez-vous me donner en quelques mots un peu
d'explication sur ce que veut dire "fonds délégué"?
À -t-on un certain contrôle de ce qui arrive avec cet argent?
M. Landry: M. le Président, tout d'abord pour la
comparaison, il se compare tellement bien que c'est le même. L'expression
"fonds délégué" veut dire que nous nous en remettons
à une grande association non gouvernementale, mais
d'intérêt public qui en l'instance, s'appelle l'AQOCI et qui
regroupe la plupart des organisations non gouvernementales
intéressées par le tiers monde en général, par
l'aide au tiers monde en particulier et par l'information des populations
locales sur les problèmes du tiers monde. Alors, il y a trente
associations membres de l'AQOCI. Je signale d'ailleurs pour mémoire, le
député de Nelligan, le sait que cette association a
participé massivement au sommet "Québec dans le monde" et d'une
façon extrêmement pertinente. Par année, elle mène
une centaine de projets. La valeur globale de ces projets est d'environ 2 800
000 $ et le gouvernement du Canada donne à cette même association
à peu près la même chose que nous. Pour 156 projets, en
cinq ans, nous avons versé 740 000 $.
Quel est le contrôle sur ces projets? Ce n'est pas un
contrôle strict, de nature gouvernementale, comme le gouvernement va
contrôler directement une institution qui relève de lui. Ce n'est
pas le contrôle que je peux avoir sur mon propre ministère; ce
n'est pas le contrôle que la commission de l'Assemblée nationale
peut avoir sur les dépenses de l'Assemblée. C'est un
contrôle a posteriori basé sur l'utilité publique, la
notoriété publique des projets qui sont faits, sur la
respectabilité des membres de l'association en question. Je dois dire
qu'aucune plainte ne m'a été véhiculée à
propos de projets qui n'auraient pas été bien menés ou qui
n'auraient pas été conformes à une bonne utilisation des
fonds publics. Mais, qu'on me comprenne bien, le contrôle de ces
subventions ne sera jamais égal à celui que les fonds publics ont
à l'intérieur du gouvernement. C'est non seulement normal, mais
c'est souhaitable. Autrement, cela ne sert à rien d'avoir des
organisations privées sans but lucratif si on va leur appliquer les
mêmes normes que le gouvernement.
Je veux également vous mentionner pour votre information, et cela
renforce d'une certaine manière la réponse que j'ai faite,
quelques-uns des membres de l'Association québécoise des
organismes de coopération internationale pour montrer leur niveau de
crédibilité: on a l'Assistance médicale internationale; on
a le Carrefour canadien international, le Carrefour de solidarité
internationale, le Carrefour tiers-monde, Jeunesse Canada monde, Jeunesse du
monde Québec, l'Organisation catholique canadienne pour le
développement et la paix, le Fonds des Nations Unies pour l'enfance,
autrement appelé UNICEF; on a les services missionnaires de
l'Église catholique; on a l'OXFAM, le SUCO, le Centre AM1STAD de
solidarité internationale et un certain nombre d'autres. C'est à
ces gens que nous avons remis en cinq ans 740 000 $. (16 h 45)
M. Lincoln: M. le ministre, nous sommes tout à fait
d'accord que vous ayez des organisations dont le reflet est tel qu'on ne les
contrôle pas comme on contrôle le département d'une
entreprise. De toute façon, il y a certainement un critère pour
que ces organisations se qualifient au sein du programme. C'est un programme
coopératif fédéral-provincial, n'est-ce pas?
Ma question est celle-ci: Quels sont les critères pour permettre
à de nouvelles entreprises d'entrer dans le réseau, pour celles
qui veulent postuler? Compte tenu que le montant de la subvention demeure le
même d'année en année, d'après ce que je vois,
est-ce qu'une entreprise qui en fait déjà partie, disons
l'association catholique pour le développement et la paix, voit sa
subvention réduite pour faire place à une nouvelle entreprise?
Deuxièmement, quel est le système, le mécanisme de
coopération fédérale-provinciale? Est-ce que les autres
provinces sont aussi reliées à ce système par rapport
à des organisations internationales telles l'UNICEF, OXFAM, etc.?
M. Landry: D'abord, je vous souligne que c'est l'Association
québécoise des organismes de coopération internationale,
l'AQOCI. L'AQOCI, sauf exception - je pense qu'il y a eu une coopération
avec des Acadiens du Nouveau-Brunswick - n'étend pas son action en
dehors du Québec, aux autres provinces du Canada. Deuxièmement,
l'AQOCI tend à élargir sa base et tend à recruter de
nouveaux membres. D'ailleurs, elle a recruté de nouveaux membres au
cours des dernières années, ils sont beaucoup plus nombreux.
J'avais cette information précise, même. Ils sont passés de
dix à trente membres au cours des dernières années. Mon
information est qu'elle veut élargir davantage ses cadres.
Quant à la coordination avec le gouvernement du Canada, elle fait
ce que nous faisons. Si on donne 1 $, elle donne 1 $ également. Le
contrôle, d'une façon plus générale, reste un
contrôle très souple, quant aux critères. On connaît
le projet. On a la description du projet et, sans que ce soit un cadre
très rigoureux, si le projet semble se tenir sur ses pieds, ça
nous suffit, on ne va
pas écraser ces organisations privées de normes.
Je vous donne deux exemples. On a le Carrefour international, un des
membres, qui a un programme d'information sur l'ACDI. Son objectif est
d'informer les Québécois sur les conditions de vie en Haïti,
répression, famine, analphabétisme, conditions de vie
particulières aux femmes et enfants, la situation des émigrants
haïtiens. Description: envoi de deux délégués
à la Conférence continentale de solidarité avec
Haïti, conférences de presse, rencontres avec les membres de
l'AQOCI, présentation de films, discussions sur Haïti, devant se
dérouler à Montréal et dans quelques régions. Cela
a coûté 18 024 $.
Le Carrefour canadien international, un autre membre, a
réalisé la formation de candidats à l'expérience,
à l'été 1983, du carrefour. L'objectif. Dans le cadre de
sa programmation annuelle, ce projet exige l'approbation de 30 candidats pour
vivre l'expérience africaine de Carrefour canadien international. Cela
se divise en deux parties: une fin de semaine dite d'orientation, une
série de douze fins de semaine de préparation d'équipes,
30 candidats sélectionnés par Carrefour. Coût total, 6752
$.
Ce ne sont pas des normes. On ne peut pas appliquer des normes ou des
critères à une organisation privée de cette nature, mais
on peut regarder les projets et voir si ça se tient debout ou non.
M. Lincoln: C'est l'AQOCI qui soumet ces projets qui sont
examinés à votre ministère. Je me pose une question par
rapport à ces organisations. Je constate que c'est une
réalisation québécoise, naturellement, mais ce sont des
projets soumis par des organisations internationales telles UNICEF, OXFAM, etc.
et qui reçoivent aussi des subventions d'autres provinces. Est-ce que ce
sont des projets-cadres qui se rapportent à la mission de
coopération québécoise et qui sont soumis par l'UNICEF et
par OXFAM ou si c'est une subvention au prorata que d'autres provinces donnent
également aux mêmes organisations?
M. Landry: Pour l'AQOCI même, les autres provinces ne
donnent rien. Au sein de l'AQOCI, vous retrouvez des représentations
d'organisations internationales comme l'UNICEF. J'imagine que les fonds de
l'UNICEF servent à d'autres projets que ceux que l'AQOCI subventionne.
L'UNICEF a ses propres programmes, mais également les membres de
l'AQOCI.
M. Lincoln: C'est ce que je voulais savoir.
Le Président (M. Vaugeois): Cela va?
M. Lincoln: Cela va, oui.
Le Président (M. Vaugeois): Avec le consentement des
membres de cette commission, puisqu'on a abordé la question de nos
représentants à l'étranger, je voudrais poser une question
au ministre. C'est une information que je veux de sa part. Est-ce qu'un
parlementaire peut s'adresser directement au chef de poste à
l'étranger? Quelle est la pratique à cet égard pour une
demande de renseignements?
M. Landry: Oui, un parlementaire peut faire cela. Ces
gens-là sont à la disposition de l'ensemble de la population
québécoise. Ce serait bien le diable s'ils n'étaient pas
à la disposition des parlementaires, sauf qu'ils ne peuvent pas donner
des ordres au chef de poste. Le chef de poste relève de sa direction
supérieure de. ministère: chef et sous-chef du
ministère.
Le Président (M. Vaugeois): Votre directeur de cabinet est
à la veille de vous souffler à l'oreille ce qui m'amène
à poser ma question.
M. Landry: J'aimerais mieux l'apprendre de votre propre
bouche.
Le Président (M. Vaugeois): Récemment, j'ai
été amené à partir à l'étranger pour
une bonne période. Avant de partir, j'avais acheminé à
votre ministère - en fait, je l'ai envoyé aux gens du service de
télex - une question que je souhaitais voir adresser à tous les
chefs de poste aux États-Unis. C'est une question qui portait sur les
questions d'aménagement, de politique fiscale, de fiscalité
foncière.
M. Landry: Américaine?
Le Président (M. Vaugeois): Oui, américaine. La
question était simple, j'ai demandé aux chefs de poste de
s'identifier, de répondre à un certain nombre de questions quant
à la taxation foncière de l'endroit où était leur
poste. Pendant mes trois semaines d'absence, la note s'est promenée dans
votre ministère et j'ai eu l'impression que c'était devenu un cas
et finalement elle m'est revenue. Quand je suis revenu de voyage, je suis
revenu en même temps que ma note. Ma note revenait sur mon bureau et on
me suggérait de communiquer avec le cabinet du ministre. Ma
réaction a été, éventuellement d'attendre de voir
le ministre pour lui parler de la chose ou encore d'écrire
moi-même à chacun des chefs de poste et de leur demander s'ils
peuvent ou bien répondre eux-mêmes ou bien m'indiquer quelqu'un
dans leur bureau ou dans le milieu où ils sont qui pourrait
répondre à ce genre de questions. C'est pour
cela que j'en profite aujourd'hui pour vous demander si vos
fonctionnaires ont des directives à cet égard ou quelle est la
pratique, si j'ai été un intrus en arrivant avec mes
questions.
M. Landry: Je m'excuse premièrement auprès de vous,
M. le Président, si le ministère des Relations internationales a
agi de cette manière avec une de vos demandes. Deuxièmement, ceux
qui ont traité votre demande ne se sont pas surpassés, je pense,
en clairvoyance administrative. Je vous redis que le principe est que si
n'importe quel citoyen du Québec et n'importe quel citoyen des
États-Unis d'Amérique peut demander des informations à nos
délégations, cela s'applique a fortiori aux parlementaires. Ce
serait mal avisé que d'allonger le circuit et d'avoir des autorisations
ministérielles ou un routage ministériel. Si quelqu'un veut
s'adresser aux délégués, qu'il s'adresse à eux.
Le Président (M. Vaugeois): Je remercie le ministre de sa
réponse. À la défense de vos fonctionnaires, je vous dirai
que mes questions étaient quand même assez longues et complexes.
Peut-être qu'ils ont craint une surcharge pour les chefs de poste, encore
que je prévoyais que ceux-ci puissent se tourner...
M. Landry: C'est peut-être à leur défense,
mais ce n'est pas à leur honneur. Ce n'est pas parce que c'est une
question longue et complexe qu'une personne aussi qualifiée qu'un
fonctionnaire du ministère des Relations internationales ne peut pas y
faire face.
M. Polak: C'est important aussi.
Engagements de mars 1984
Le Président (M. Vaugeois): Je vous remercie, M. le
ministre. Nous allons aux engagements du mois de mars. Déjà, nous
avons réglé le premier engagement. Il y en a trois autres. Est-ce
qu'il y a des questions?
M. Polak: Sur le deuxième élément, à
moins que mon collègue...
M. Lincoln: J'ai une question sur le deuxième
engagement.
Festival d'été de Québec et
Festival des films du monde
Le Président (M. Vaugeois): D'accord. Au deuxième
engagement du mois de mars, il s'agit d'une subvention de fonctionnement au
Festival d'été de Québec pour l'année
financière 1984-1985. Il s'agit d'un montant de 475 000 $.
M. Lincoln: Je voulais demander au ministre si le Festival
d'été de Québec est surtout un festival à tendance
culturelle. Est-ce qu'il y a d'autres subventions d'autres ministères?
Pourquoi ce genre de subvention passe-t-il par le ministère des
Relations internationales plutôt que par le ministère du Loisir,
de la Chasse et de la Pêche, le ministère de l'Industrie, du
Commerce et du Tourisme ou le ministère des Affaires culturelles?
M. Landry: C'est parce que la mission de divers ministères
est impliquée dans les activités du Festival d'été
de Québec. Le Festival d'été de Québec est devenu,
avec les années, une institution vraiment à rayonnement
international. Il est de l'intérêt du ministère des
Relations internationales que cette activité serve à
présenter la dimension culturelle du Québec et de la capitale
nationale du Québec, la ville de Québec. Cela pourrait
s'assimiler à une annonce dans le New York Times, dans le Chicago
Tribune ou dans le journal Le Monde mais avec un degré de
réalisme et de conviction beaucoup plus grand. C'est la raison pour
laquelle le ministère des Relations internationales verse à peu
près 475 000 $ par année. Cependant, d'autres ministères
le font aussi.
En 1983-1984, il n'y a eu que les ministères des Affaires
culturelles, de la Fonction publique, de l'Industrie, du Commerce et du
Tourisme, du Loisir, de la Chasse et de la Pêche et le Conseil
exécutif. En d'autres termes, plusieurs ministères jugent qu'il
est de leur mission de soutenir une activité de cette nature, parce
qu'elle a un caractère international, oui, mais un caractère
national et local également. Les ministères du Tourisme, du
Loisir, de la Chasse et de la Pêche, c'est bien entendu, dépensent
de l'argent pour promouvoir le tourisme au Québec et supporter des
activités qui amènent des touristes. Il le fait pour le Carnaval
de Québec, pour le Festival d'été de Québec
aussi.
M. Lincoln: Pouvez-vous nous dire ce qu'a été
l'année 1983-1984 par rapport à l'année 1984-1985 et
quelle est votre subvention par rapport à celle des autres
ministères?
M. Landry: J'ai ici une petite ventilation que je vais essayer de
vous donner de mon mieux. L'année 1983-1984, 475 000 $, ministère
des Affaires intergouvernementales du temps. En 1982-1983, 475 000 $
également, même ministère. En 1981-1982, 475 000 $, Conseil
exécutif. On m'a dit que cela a passé du Conseil exécutif
au ministère des Affaires intergouvernementales, ce qui m'apparaît
un
mouvement normal et logique d'ailleurs. En 1980-1981, c'était
également le Conseil exécutif. En 1979-1980, le montant
était de 304 000 $ et c'étaient le Conseil exécutif et les
ministères des Affaires culturelles, de la Fonction publique, du
Tourisme, de la Chasse et de la Pêche.
M. Lincoln: Est-ce que les autres ministères contribuent
dans la même mesure ou si vous donnez la contribution la plus
conséquente dans cela ou quoi?
M. Landry: De loin la plus conséquente, parce que le plus
gros "subventionnaire" après nous, est le ministère des Affaires
culturelles à 25 000 $.
M. Lincoln: Ne pensez-vous pas qu'il y a quelque chose de tout
à fait déséquilibré quand le ministère des
Affaires culturelles donne 25 000 $ et que vous donnez 475 000 $? Est-ce que
cela ne devrait pas être presque inversé dans un certain sens?
M. Landry: Non, ce n'est pas évident que c'est
déséquilibré, comme vous dites, parce que je suis
sûr que le ministère des Affaires culturelles, par d'autres
moyens, contribue beaucoup à ce festival. Si le ministère des
Affaires culturelles soutient une troupe qui se produit dans le cadre du
festival, un orchestre ou si telle ou telle salle subventionnée par le
ministère des Affaires culturelles est utilisée, si on allait
jusqu'aux moyens indirects, je suis à peu près persuadé
que le ministère des Affaires culturelles est celui qui contribue plus
d'une façon directe et indirecte que nous avec nos 475 000 $.
M. Lincoln: Est-ce qu'il y a des critères pour les
subventions à ce genre d'activité? Par exemple, le Festival du
film de Montréal, est-ce que c'est dans le plan du ministère de
subventionner cela pour quelques centaines de milliers de dollars?
M. Landry: C'est un autre élément des engagements.
Vous pourrez peut-être y revenir clairement. Vous allez voir plus loin,
on a une subvention au Festival des films du monde.
M. Lincoln: Oui.
M. Landry: Vous voulez qu'on parle des deux maintenant?
M. Lincoln: Si le président est d'accord, je...
M. Landry: Cela ne me dérange pas, parce que la
réponse est oui. Le ministère des Relations internationales est
intéressé à aider toute activité se tenant au
Québec et répondant à des critères
d'intérêt public, mais qui ont également, comme le Festival
de Québec ou le Festival du film de Montréal, un rayonnement
international, le ministère est intéressé à appuyer
ces activités pour les raisons déjà dites.
M. Lincoln: Dans le cadre de quel programme du ministère
cela s'inscrit-il?
M. Landry: Affaires éducatives et culturelles. Pour le
Festival des films du monde, vous y avez fait allusion, on a un engagement de
15 835 $ et notre subvention totale est de 25 000 $.
M. Lincoln: Pourquoi celui d'août 1983 est-il à
effet rétroactif? Est-ce que c'est une subvention pour boucler les
budgets? (17 heures)
M. Landry: Ce n'est pas à effet rétroactif, pour
une partie en tout cas, on a payé le déplacement des
personnalités étrangères du domaine du cinéma, cela
a été notre contribution, pour 9164 $. On a fait cela au moment
où celles-ci sont venues et le reste pourrait être qualifié
de subvention d'équilibre. On a donc donné 9164 $ au moment
où les personnalités sont venues; après cela, le festival
s'est déroulé, les comptes ont été fermés et
on a aidé à l'équilibre des comptes pour le solde du
montant entre 9000 $ et 25 000 $.
M. Lincoln: Pour revenir à la même question que j'ai
posée tout à l'heure, lorsque vous parlez de la manière
dont on établit les critères pour dire qu'un festival va recevoir
475 000 $, comme le Festival des films du monde, qui a reçu 25 000 $,
comment établit-on le barème pour cela? Est-ce sur demande de ces
festivals? Y a-t-il un exercice ou une vérification quelconque qui se
fait sur l'impact international? Comment donne-t-on les subventions? Est-ce
tout à fait ponctuel?
M. Landry: Dans le cas du Festival des films du monde et de M.
Losique, parler de demande serait une litote, un "understatement".
Effectivement, M. Losique réclame à grands cris et il n'a pas
tort. C'est la raison pour laquelle on répond positivement à sa
demande. De là à avoir une série de entières fixes,
cela m'apparaît totalement illusoire. Si on se mettait à normer
tous ces programmes, il faudrait des montagnes de documents, des formules, de
la paperasse. Nous avons le critère: est-ce que l'activité...
M. Brassard: II y en a bien assez!
M. Landry: II y en a assez de normés comme cela, comme me
fait remarquer, à juste titre, le député du
Lac-Saint-Jean.
M. Lincoln: Je vous ai posé la question à vous et
non au député de Lac-Saint-Jean.
M. Landry: Je trouve que mon collègue a émis une
opinion extrêmement sage et qu'il l'a émise à propos. Je
reviens à ma réponse: quand l'activité contribue au
rayonnement international du Québec, pour le Festival des films du
monde, c'est devenu de plus en plus évident, c'est en train de devenir -
vous le savez - une des grandes manifestations cinématographiques du
monde, d'abord parce qu'elle se situe dans le temps après le Festival de
Cannes, qui est une activité européenne. Une des
stratégies du Festival des films du monde, c'est de servir de porte
d'entrée au marché nord-américain de la production
mondiale du film tandis que le Festival de Cannes a des ambitions beaucoup plus
vastes et beaucoup plus planétaires. Il se sert sur le plan
stratégique du fait que le Festival de Cannes ait lieu avant. Cela
attire à Montréal beaucoup de gens, de personnalités du
cinéma. Cela attire des acheteurs de films. Cela devient une
activité commerciale autant que culturelle. C'est une plaque tournante.
Il y a de plus en plus de gens qui viennent. On en est rendu presque à
dix jours maintenant de festival. Quand cela a commencé, c'était
trois jours. Cela a triplé. On me dit que le montant des ventes
croît à un rythme exponentiel. Si j'avais eu des critères
et des normes, probablement que le gouvernement n'aurait jamais touché
à cela au début. Il aurait dit: Cela ne marche pas; il n'y a pas
assez de gens; il n'y a pas assez de jours. En composant des critères,
on arrive à une décision qui aide des gens à partir et
à faire des succès comme M. Losique a réussi à en
faire un.
M. Lincoln: Ce n'était pas vraiment le but de ma question.
Le but de ma question était de savoir comment vous établissez si
le Festival des films du monde a une valeur potentielle. C'est sûr qu'il
semble être un succès grandissant à chaque année,
nous sommes d'accord avec vous. Si c'est un succès potentiel, comment
décidez-vous qu'un festival retire 475 000 $ de subventions de notre
ministère et de l'autre seulement 25 000 $? C'est cela qu'on vous
demandait. Quelle évaluation faites-vous pour donner à l'un 475
000 $ et à l'autre 25 000 $? Un autre aurait-il droit à plus et
un autre à moins que cela? C'est ce qu'on vous demande plutôt que
de savoir qu'il n'y a pas de réglementation ou de normes.
M. Landry: Le premier critère, je vous l'ai dit, c'est le
rayonnement international. Le deuxième critère, ce sont les
besoins réels. Le Festival d'été de Québec est une
beaucoup plus grosse activité et qui dure depuis beaucoup plus longtemps
que le
Festival des films du monde. Si le Festival des films du monde avait un
compte d'exploitation supérieur au Festival d'été de
Québec et amenait plus de gens que le Festival d'été de
Québec, on pourrait réviser les normes. Mais les besoins
réels de l'organisme sont toujours un critère majeur.
Le Président (M. Vaugeois): M. le ministre, avez-vous dit
que c'était la seule subvention que le Festival des films du monde
avait?
M. Landry: Non, ce n'est pas cela que j'ai dit. J'ai dans mes
notes - mais je ne suis pas le plus apte à répondre à
cette question - qu'il y a d'autres ministères.
Le Président (M. Vaugeois): Je pense que vous pourriez
nous les donner. On situerait un ordre de grandeur comparable.
M. Landry: Aujourd'hui, je ne peux pas, M. le Président;
je ne le sais pas.
Le Président (M. Vaugeois): D'accord. Je vais vous
répondre pour le passé. Par le passé, le ministère
des Relations internationales contribuait pour une partie proprement d'accueil
pour les invités de marque, pour les membres du jury, pour un volet
précisément international. Pour la tenue même de
l'événement, c'était autrefois le ministère des
Communications qui était responsable du cinéma qui subventionnait
ce festival et c'est maintenant le ministère des Affaires culturelles
qui subventionne la tenue même du festival. Le ministère des
Relations internationales donne une subvention additionnelle pour le volet
proprement international.
Ce qui serait pertinent comme question c'est que nous pourrions
être justifiés de demander le portrait complet des subventions du
gouvernement du Québec pour la tenue de cet événement.
Malheureusement, nous ne sommes pas la commission compétente pour le
demander. Nous sommes responsables des engagements financiers du volet
international. Je comprends aussi, à travers les hésitations du
ministre que, probablement, certaines subventions ne sont pas
réglées, que la sienne l'est, mais que celle des autres
ministères concernés n'est pas nécessairement
arrêtée. À chaque année, il y a une part de
négociation qui s'établit. Il y a aussi le fait que les demandes
du festival sont toujours considérables compte tenu de l'importance que
l'événement prend. À ce moment-ci, on ne peut pas avoir
cette information parce que les montants ne sont pas arrêtés.
M. le ministre, est-ce que vous connaissez le montant de la subvention
pour l'an dernier?
M. Landry: Je peux vous dire quel était
le budget du festival pour l'an dernier, mais cela n'est pas
ventilé: subvention du gouvernement fédéral, 450 000 $,
subvention du gouvernement du Québec, 200 000 $. Je n'ai pas la
ventilation; je ne peux que vous dire ce qui vient de mon ministère.
Ville de Montréal, 75 000 $ - on me dit que c'est 25 000 $;
communauté urbaine, 30 000 $. Ensuite il y a des apports propres que je
peux... Je m'en vais dans l'information confidentielle d'un organisme
privé, mais il y a d'autres revenus qui ne relèvent ni de notre
commission, ni du gouvernement.
Le Président (M. Vaugeois): D'accord.
M. Lincoln: Vous avez mis le point sur le "i"; il devait y avoir
un système comparable. Par exemple, le Festival d'été de
Québec reçoit une subvention de 475 000 $ du ministère des
Relations internationales, une de 25 000 $ du ministère des Affaires
culturelles et c'est tout le contraire pour le festival du film. Il me semble
que l'impact international devrait servir de mesure d'une certaine façon
pour des choses relevant de la culture. Est-ce que le ministère des
Affaires culturelles ne devrait pas faire le gros de l'affaire? Il me semble
plus logique...
Le Président (M. Vaugeois): II faudrait vraiment poser la
question à la commission des affaires culturelles.
M. le député de Sainte-Anne.
M. Polak: M. le Président...
M. Landry: Tout le monde sait que le Festival d'été
de Québec ne reçoit pas d'autre subvention que celle du
Québec.
M. Polak: J'ai une question...
Le Président (M. Vaugeois): Le festival
d'été?
M. Landry: Oui, ce sont des subventions du gouvernement du
Québec et d'organismes privés.
Le Président (M. Vaugeois): Le gouvernement
fédéral a déjà fait des propositions pour combler
des déficits. Je pense que le fait qu'il n'y ait pas d'autres
subventions a été posé comme condition. C'est
compliqué, ces affaires-là. Même pour le Festival des films
du monde, le gouvernement fédéral a fait de la surenchère
sur les subventions. À la condition d'avoir un ministre sur la tribune
en avant de l'autre ministre, etc.
M. Landry: J'aimerais mieux qu'il fasse de la surenchère
pour l'implantation des usines d'automobiles, mais, en tout cas...
Le Président (M. Vaugeois): Tous ces
événements sont quand même créateurs d'emplois, M.
le ministre.
M. Polak: M. le Président, même si vous avez
émis une opinion que je n'accepte pas totalement, je pose une question
au ministre. Je crois qu'il doit y avoir quelque part une coordination
concernant cette subvention au Festival d'été de Québec
parce qu'il n'y a pas seulement votre ministère et celui des Affaires
culturelles. Dans le passé, j'ai même vu une subvention du Conseil
exécutif. La question qu'on vous pose -quitte à ce que vous la
posiez à vos collègues ou au Conseil du trésor - quel est
le montant total en subventions donné par le gouvernement du
Québec, directement ou indirectement?
Deuxièmement, quelle sorte de comptabilité exige-t-on des
organisateurs de ce festival? Est-ce qu'on cherche l'autofinancement? Est-ce
qu'on vend des billets pour les spectacles? Que fait-on exactement? Quand votre
ministère débourse 475 000 $, soit beaucoup plus que l'an
dernier, il doit y avoir un contrôle.
Troisièmement, j'avais compris que, cette année, la
subvention était plus élevée parce que la ville de
Québec serait beaucoup plus importante à cause de la venue des
grands voiliers. Est-ce vrai?
M. Landry: Premièrement, pour ce qui est de la
coordination, c'est le ministère des Relations internationales qui la
fait pour le Festival d'été de Québec. On sait ce qui se
passe ailleurs, on coordonne et on s'arrange pour que la contribution
gouvernementale soit convenable.
Deuxièmement, pour la vérification, nous avons un
observateur au conseil d'administration d'une part, mais notre
vérificateur fait la vérification des états financiers,
des pièces et des procédures comptables du festival. Cela, c'est
vérifié suivant les méthodes usuelles.
Troisièmement, cette année, vous me dites: Oui, mais il y
a beaucoup de choses à Québec, il y a les Grands Voiliers, etc.,
est-ce qu'on ne pourrait pas faire plus? Bien, peut-être que justement
non, il y tellement de choses à Québec, les touristes vont
être tellement portés à venir à Québec de
toute manière que c'est plutôt une circonstance qui va aider le
festival. Donc, il y aura plus de billets vendus, etc. On pourrait très
bien dire de cette analyse que cela ne justifiait pas une hausse de l'effort
gouvernemental mais simplement son maintien, ce que nous avons fait.
M. Polak: Question titre, question primordiale, M. le
Président. Le ministre vient de me répondre qu'on fait
déjà la vérification, mais je ne parle pas seulement
de vérification, mais de regarder les pièces
justificatives. Je ne nie pas que le total des pièces justificatives
arrive à 475 000 $, si tout va très bien, mais je me demande si
vous demandez une comptabilité? Est-ce que, par exemple, on n'a pas
payé trop en salaires? Est-ce qu'on n'a pas, à un moment
donné, engagé du personnel dont on n'avait pas besoin? Est-ce
qu'il y une forme de comptabilité efficace au point de vue de
l'administration de ceux qui sont en arrière de ce festival? Quels sont
les moyens de contrôle pour qu'on ne laisse pas la main
complètement libre à ces organisateurs?
M. Landry: Non, on ne le fait pas, M. le Président et on
n'a pas l'intention de le faire. On croit à la liberté des
décideurs privés et des corporations distinctes du gouvernement.
Quand c'est dans le gouvernement, on prend nos responsabilités, on donne
des ordres, on dit: Vous payez trop, vous ne payez pas assez, puis surtout on
ne donnne pas le salaire d'un an sur deux mais, quand c'est le secteur
privé, on laisse la liberté au privé et je pense que c'est
un rouage très important dans notre société. Ce sont des
bénévoles, pour la plupart d'entre eux, pas les artistes
professionnels, mais les gestionnaires, etc. Il faut les respecter, il faut
leur donner la liberté, c'est le risque d'une société
décentralisée comme la nôtre.
M. Polak: Une dernière question. Là, vous donnez de
l'aide au Festival d'été de Québec, est-ce que vous donnez
des subventions à d'autres festivals ailleurs dans la province qui ont
un caractère international? Pas d'un festival dans le comté de
Sainte-Anne, mais ailleurs.
M. Landry: Ce n'est pas exclu. Dans le cadre de la commission
d'aujourd'hui, il m'est difficile de vous le dire et de vous donner une liste
de tout ce que nous pourrions subventionner comme activités analogues,
puisque cela ne s'est pas passé dans la période visible par le
travail de la commission. Je n'ai aucune espèce d'objection à le
faire, c'est possible techniquement sans trop de recherche. On n'en finance pas
beaucoup, la recherche ne serait donc pas longue. On pourrait vous faire cette
recherche et vous donner une information à une autre date.
M. Polak: À la prochaine séance, c'est parfait.
Le Président (M. Vaugeois): Cela va? M. le ministre, il y
a finalement un engagement financier sur lequel on ne vous questionnera pas
mais pour lequel je tiens à vous féliciter, c'est le travail de
promotion que vous faites pour le film québécois à Paris,
à la suite d'un concours où je comprends, par l'engagement 3 du
mois de mars, que vous facilitez le lancement d'un film qui fait l'objet d'un
concours public.
M. Landry: Oui, cela, je pense que vous avez raison, c'est une
belle façon de promouvoir les films québécois en France et
c'est une façon aussi de choisir, parce qu'on procède par jury.
Là, vous voyez le film qui a été retenu, moi, je ne suis
pas un cinéphile en particulier, j'ai trouvé cela un peu
drôle comme titre mais il paraît que c'est très bon. Le
titre est: "Pourquoi l'étrange monsieur Zolock s'intéressait-il
tant à la bande dessinée?"
Le Président (M. Vaugeois): Cela doit être quelque
chose comme: "Les dieux sont tombés sur la tête".
M. Landry: Oui. On aurait peut-être pu faire un autre film:
"Pourquoi l'étrange monsieur Polak s'intéresse-t-il tant aux
salaires des fonctionnaires à l'étranger?" mais je trouve que
cela aurait été beaucoup moins drôle.
M. Polak: Non, mais "Pourquoi M. Polak est-il tant
intéressé à protéger la population contre le
gaspillage des fonds publics?"
M. Landry: Bien, en cela au moins, si ses actions paraissent
fantaisistes, ses motifs sont sûrement nobles.
Le Président (M. Vaugeois): Mais, de toute façon,
le député de Sainte-Anne a commencé à lire la
documentation qui nous explique la rentabilité de nos bureaux à
l'étranger. Alors, je pense qu'on peut espérer pour l'avenir.
M. le ministre, avec vos conseillers, nous vous remercions.
M. Lincoln: Pardon, messieurs, on ne fait pas avril 1984?
Le Président (M. Vaugeois): Non, on ne fait pas avril
1984, n'est-ce pas? À moins... Est-ce qu'on les a?
M. Polak: Non. L'ordre du jour, c'est juste février et
mars, il n'y a rien pour avril.
M. Lincoln: Non, mais on les a là. J'ai une seule question
à poser au ministre.
Le Président (M. Vaugeois): Non, apparemment, le
règlement prévoit qu'ils viendront avec l'autre tranche et cela
ira probablement au mois d'août. Si vous pouvez attendre jusque
là, M. le député de Nelligan? (17 h 15)
M. Lincoln: J'ai beaucoup de patience.
Le Président (M. Vaugeois): M. le ministre, on vous
remercie beaucoup.
M. Landry: C'est moi qui vous remercie de votre accueil, M. le
Président, messieurs.
Conseil exécutif Engagements de février
et mars 1984
Le Président (M. Vaugeois): Si vous me permettez, nous
allons jeter un coup d'oeil sur les engagements financiers du Conseil
exécutif pour le mois de février. En fait, il y en a un.
Une voix: II n'y a pas de question là-dessus.
Le Président (M. Vaugeois): II n'y a pas de question
là-dessus.
Un voix: Non.
Le Président (M. Vaugeois): Nous considérons que
cet engagement a été vu et examiné à notre
satisfaction. Pour le mois de mars, y a-t-il des questions?
M. Polak: Pour le mois de mars, j'ai une question à poser
sur l'engagement 9. M. le Président, il n'y a pas de ministre ici, et
j'espère que, la prochaine fois, quelqu'un du Conseil du trésor
sera ici pour répondre à nos questions, comme c'était la
coutume dans le passé.
Le Président (M. Vaugeois): Un instant! Peut-être
que le ministre pourrait nous dépanner sur l'engagement 9, par
exemple.
M. Landry: Oui.
Le Président (M. Vaugeois): Est-ce la seule question que
vous avez à poser concernant le Conseil exécutif?
M. Polak: Oui.
Subvention au SPPF
Le Président (M. Vaugeois): M. le ministre, l'engagement
est le suivant: II s'agit d'une subvention de fonctionnement au
Secrétariat permanent des peuples francophones de Québec.
Étant donné le volet quand même extérieur de cet
organisme, peut-être que... Il s'agit d'une subvention de 250 000 $.
M. Landry: Elle vient du Conseil exécutif?
Le Président (M. Vaugeois): C'est peut-être une
façon pour vous de récupérer ce dossier d'ailleurs. Quelle
est votre question,
M. le député?
M. Polak: Le libellé de la question, M. le
Président, c'est une subvention de 250 000 $ au Secrétariat
permanent des peuples francophones de Québec, pour l'année
financière 1984-1985. J'ai vu cela une fois auparavant l'année
dernière. On s'est posé la question et on n'a jamais reçu
de réponse très claire là-dessus. Qu'est-ce que veut dire
le Secrétariat permanent des peuples francophones de Québec,
parce que c'est la population du Québec, selon nous, en le prenant
littéralement? Qu'est-ce que c'est ce secrétariat? C'est qui?
M. Landry: Si c'est seulement cela, je peux vous le dire. C'est
la situation géographique du siège, ce ne sont pas les peuples
francophones du Québec. C'est parce que cette corporation est
installée à Québec.
M. Polak: Mais le Secrétariat permanent des peuples
francophones de Québec...
M. Landry: C'est comme si on dit le milieu...
M. Polak: ...quel est son objectif, son rôle? Qu'est-ce que
c'est?
M. Landry: Pour autant que je puisse répondre à
cela - ce n'est pas dans mes crédits, ce n'est pas dans mes dossiers; je
fais cela pour vous dépanner - il s'agit d'une association qui regroupe,
indépendamment que les États soient souverains ou ne le soient
pas, toutes les communautés qui ont la langue française comme
langue véhiculaire et qui pratiquent l'entraide linguistique et
l'entraide culturelle à travers ce secrétariat qui est
situé au Québec.
M. Polak: Ah bon!
M. Landry: Mais mon érudition, je dois le
reconnaître, est assez courte sur cette question. Vous êtes
peut-être mieux de la poser au Conseil exécutif.
Le Président (M. Vaugeois): Écoutez, si c'est le
genre de question, je vais amener moi-même le député au
secrétariat à la prochaine manifestation culturelle. C'est
situé ici dans le Vieux-Québec. Il s'y organise des expositions,
des colloques. II s'y fait de l'édition, etc. On ira voir cela
ensemble.
M. Polak: Cela va.
Le Président (M. Vaugeois): M. le ministre.
M. Polak: On a déjà vu notre
délégué à
Boston ensemble.
Le Président (M. Vaugeois): M. le ministre, on vous
remercie beaucoup.
M. Landry: Très bien.
M. Polak: Cela complète les questions du Conseil
exécutif pour le mois de mars aussi, M. le Président.
Le Président (M. Vaugeois): Pour les mois de
février et mars, cela va.
M. Polak: Oui.
Le Président (M. Vaugeois): D'accord.
M. Polak: Tout ce qui reste, c'est...
Le Président (M. Vaugeois): Prenons la Justice
maintenant.
M. Polak: ...la Justice maintenant. Je ne sais pas si le
député de D'Arcy McGee vous a laissé savoir qu'il avait
une question à poser plutôt concernant le mois d'avril.
Le Président (M. Vaugeois): C'est-à-dire qu'il m'a
dit qu'il s'en remettait à vous pour la Justice.
M. Polak: Afin tout de même de terminer notre étude
des mois de février et mars, je pense que les quelques questions que
j'ai là-dessus, je peux les poser. Ensuite...
Le Président (M. Vaugeois): Vous en avez?
M. Polak: Quelques-unes. Notre secrétaire pourrait les
transmettre au ministère afin que nous ayons les réponses la
prochaine fois.
Le Président (M. Vaugeois): Accep-teriez-vous la
proposition suivante, M. le député? On pourrait reporter les mois
de février et mars à l'étude de la prochaine tranche.
M. Polak: Parfait.
Le Président (M. Vaugeois): Vous êtes d'accord avec
cela?
M. Polak: Je suis certain que le député de D'Arcy
McGee préférerait cela, mais je voulais vous dépanner et
approuver les mois de février et mars complètement.
Le Président (M. Vaugeois): Nous convenons donc
d'étudier les engagements financiers du ministère de la Justice
pour les mois de février et mars en même temps que ceux des mois
d'avril, mai et juin, séance qui se tiendra probablement à la fin
de l'été.
M. Landry: C'est cela.
M. Polak: Mais les engagements des autres ministères de
février et mars ont été acceptés.
Le Président (M. Vaugeois): Mais pour le ministère
des Relations internationales...
M. Polak: C'est cela, excepté le Conseil
exécutif.
Le Président (M. Vaugeois): ...le Conseil exécutif,
parfait. C'est fait, de même que nous prenons acte qu'il n'y a pas
d'engagements financiers pour ces deux mois-là pour le ministre
délégué aux Affaires intergouvernementales
canadiennes.
M. Polak: C'est cela.
Le Président (M. Vaugeois): Cela va. La séance est
levée sur ce point.
(Fin de la séance à 17 h 20)