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(Dix heures seize minutes)
Le Président (M. Lévesque,
Kamouraska-Témiscouata): La commission des institutions a pour
mandat de procéder à l'étude détaillée du
projet de loi 15, Loi modifiant diverses dispositions législatives. Je
demanderais au secrétaire de la commission de nommer les
remplaçants ou remplaçantes.
Le Secrétaire: M. Baril
(Rouyn-Noranda-Témiscamingue) est remplacé par Mme Lachapelle
(Dorion); M. Brassard (Lac-Saint-Jean) est remplacé par M. Laplante
(Bourassa); M. Dussault (Châteauguay) est remplacé par M.
Paré (Shefford); M. Léger (Lafontaine) est remplacé par M.
Gravel (Limoilou); M. Levesque (Bonaventure) est remplacé par M. Paradis
(Brome-Missisquoi); M. Mailloux (Charlevoix) est remplacé par M.
Côté (Charlesbourg); M. Payne (Vachon) est remplacé par M.
Gagnon (Champlain); M. Vaugeois (Trois-Rivières) est remplacé par
M. Perron (Duplessis).
Projet de loi 15
Le Président (M. Lévesque,
Kamouraska-Témiscouata): Merci, M. le secrétaire.
M. le ministre, est-ce que vous avez des remarques
préliminaires?
M. Johnson (Anjou): Des remarques générales? Non,
pas vraiment, M. le Président, sinon qu'on serait prêt, pour notre
part, à commencer, à partir de l'article 89 jusqu'à
l'article 93 inclusivement touchant le ministère des Communautés
culturelles et de l'Immigration.
Loi sur le ministère des Communautés
culturelles et de l'Immigration
Le Président (M. Lévesque,
Kamouraska-Témiscouata): Alors, on commence article par article,
à partir de l'article 89. Je demanderais si l'article 89 tel qu'inscrit
est adopté ou s'il y a des commentaires.
M. Johnson (Anjou): M. le Président, il s'agit
essentiellement d'uniformiser la rédaction des dispositions sur
l'ensemble des lois des ministères depuis l'adoption de la Loi sur la
fonction publique en 1983. C'est l'effet de cet article à l'égard
de la loi du ministère.
M. Marx: Quel est cet article?
M. Johnson (Anjou): L'article 89 du projet de loi.
M. Marx: Avant qu'on commence, puis-je demander au ministre s'il
y a des papillons, s'il y a des amendements?
M. Johnson (Anjou): Je les ai déposés hier, en
Chambre, et il y en aura quelques-uns additionnels. Il y en a trois, ce
matin.
M. Marx: Peut-on recevoir des copies des amendements
déposés hier et ce matin?
Le Président (M. Lévesque,
Kamouraska-Témiscouata): Les copies des amendements vont être
déposées...
M. Marx: Bon, d'accord avec l'article 1. Adopté.
Le Président (M. Lévesque,
Kamouraska-Témiscouata): L'article 1, adopté. C'est l'article
89.
M. Marx: Oui, excusez, c'est l'article 89.
Juste une question au ministre. Étant donné que vous dites
qu'il faut reformuler les articles dans beaucoup de projets de loi, est-ce
qu'on fait tout cela aujourd'hui ou si on fait juste cette loi, seulement ce
ministère?
M. Johnson (Anjou): On y va par ministre disponible.
M. Marx: D'accord. Parfait. C'était juste une question
technique, de toute façon.
Le Président (M. Lévesque,
Kamouraska-Témiscouata): L'article 89 est adopté. À
l'article 90, il y a un amendement.
M. Johnson (Anjou): II y a un papillon, M. le Président,
à l'article 90. J'en explique la teneur.
À l'occasion de l'exercice de ses pouvoirs en matière
d'immigration, le ministre des Communautés culturelles et de
l'Immigration émet des certificats de sélection ou des CSQ pour
les ressortissants étrangers qui viennent au Québec pour s'y
établir en permanence. Il émet aussi des certificats
d'acceptation, les CAQ, lorsque
des étrangers veulent venir temporairement au Québec pour
travailler, pour étudier ou pour des traitements médicaux.
La loi prévoit un pouvoir réglementaire en vertu duquel
sont établies les conditions de délivrance de ces documents.
Cependant, sauf en ce qui concerne la durée de la période de la
validité, il n'existe aucun pouvoir réglementaire qui permette
d'établir les conditions de validité d'un CAQ ou d'un CSQ.
Dans les faits, il survient des situations où les conditions qui
ont présidé à la délivrance du document n'existent
plus. Par exemple, une personne, qui a signé un engagement de subvenir
aux besoins d'un parent, retire son engagement avant même
l'arrivée de la personne. Alors, le certificat de sélection du
Québec, qui a été délivré à cette
personne, continue d'être valide et rien ne permet, actuellement, d'en
limiter les effets.
Le projet de loi a donc pour objet de modifier le pouvoir de
réglementation du gouvernement en matière de validité des
certificats, pour qu'ils ne soient plus limités à la seule
question de leur durée comme c'est le cas actuellement.
M. Marx: Qu'est-ce qu'on a fait jusqu'à maintenant dans
les cas où, par exemple, les gens ont retiré leurs engagements
financiers?
M. Johnson (Anjou): Me Jasmin. M. Marx: Peut-il...
M. Johnson (Anjou): Me Jarry, pardon, est responsable - excuse
Michel - des services de contentieux du ministère des Communautés
culturelles et de l'Immigration.
M. Marx: D'accord.
M. Johnson (Anjou): Si vous le permettez, il répondra.
M. Jarry (Michel): Actuellement, dans les faits, il n'y a aucune
disposition qui permet d'annuler un certificat de sélection une fois
qu'il est émis. Donc, théoriquement, il a toujours des effets et
la personne peut se prévaloir d'un certificat qui n'a plus de raison
d'être.
Une voix: II n'y a plus de fonds. M. Jarry: II n'y a plus
de fonds.
M. Johnson (Anjou): Ce que l'on veut, c'est corriger cette
situation.
M. Marx: Au moins, cela profite.
M. Johnson (Anjou): Oui, cela profite à quelqu'un.
M. Marx: Aux individus. Mais je comprends, je pense qu'il faut
avoir une façon de faire en sorte que les gens respectent leurs
engagements.
M. Johnson (Anjou): Donc, M. le Président, pour les fins
de la clarté du texte, l'article 90 est remplacé par le suivant:
"90. L'article 3.3 de cette loi est modifié: 1° par la suppression,
dans les quatrième et cinquième lignes du paragraphe f, des mots
"ainsi que la durée de la période de validité"; 2° par
l'insertion, après le paragraphe f, du suivant: f.1°
déterminer les conditions de validité d'un certificat de
sélection et d'un certificat d'acceptation, ainsi que leur
durée."
M. Marx: Le ministre a lu l'amendement tel que modifié par
le papillon; est-ce cela?
M. Johnson (Anjou): C'est cela. Exactement.
M. Marx: Adopté.
Le Président (M. Lévesque,
Kamouraska-Témiscouata): L'amendement...
M. Marx: Adopté.
M. Johnson (Anjou): L'amendement à l'article 90.
Le Président (M. Lévesque, Kamouraska-Témiscouata):
Est-ce que l'amendement est adopté?
M. Marx: Oui.
Le Président (M. Lévesque,
Kamouraska-Témiscouata): Est-ce que l'article 90, tel qu'amendé,
est adopté?
M. Marx: Oui.
Le Président (M. Lévesque,
Kamouraska-Témiscouata): On est rendu à l'article 91.
M. Johnson (Anjou): Alors il s'agit, M. le Président,
à l'article 91, de poursuivre le même objectif qu'à
l'article 89, qui est la normalisation du...
M. Marx: Adopté.
M. Johnson (Anjou): ...vocabulaire à l'intérieur de
la loi.
M. Marx: Parfait.
Le Président (M. Lévesque,
Kamouraska-Témiscouata): L'article 91, adopté. L'article
92?
M. Johnson (Anjou): Même chose, M. le Président.
Le Président (M. Lévesque,
Kamouraska-Témiscouata): L'article 92 est-il adopté?
M. Marx: Oui.
Le Président (M. Lévesque,
Kamouraska-Témiscouata): Adopté. L'article 93?
M. Johnson (Anjou): Même chose.
Le Président (M. Lévesque,
Kamouraska-Témiscouata): L'article 93, adopté.
M. Marx: Oui.
Le Président (M. Lévesque,
Kamouraska-Témiscouata): L'article...
M. Johnson (Anjou): Non. M. le Président, je pense que
cela va pour cette section.
M. Marx: Merci.
M. Johnson (Anjou): Là...
M. Marx: Est-ce qu'on peut suspendre pour deux minutes...
Le Président (M. Lévesque,
Kamouraska-Témiscouata): Oui.
M. Marx: ...en attendant?
Le Président (M. Lévesque,
Kamouraska-Témiscouata): Suspension pour deux minutes.
(Suspension de la séance à 10 h 25)
(Reprise à 10 h 27)
Le Président (M. Lévesque,
Kamouraska-Témiscouata): La commission reprend ses travaux à
l'article 45, Loi sur le courtage immobilier. M. le ministre.
Loi sur le courtage immobilier
M. Jonhson (Anjou): La modification qui est apportée aux
paragraphes 1 et 2 vise essentiellement à prévoir que le
requérant doit détenir une assurance responsabilité
professionnelle et à préciser la finalité de son
cautionnement. Cela va?
M. Marx: Certainement.
Le Président (M. Lévesque,
Kamouraska-Témiscouata): L'article 45 est adopté?
M. Marx: Je devrais souligner peut-être, M. le
Président, que nos porte-parole ont examiné le projet de loi et
sont d'accord.
Le Président (M. Lévesque,
Kamouraska-Témiscouata): L'article 45 est adopté. Article
46?
M. Jonhson (Anjou): L'article 46, M. le Président, vise
à préciser que désormais toute personne qui contrevient
à la loi ou au règlement sera coupable d'une infraction et non
plus seulement le courtier ou l'agent d'immeubles, comme c'est le cas
actuellement.
Une voix: Adopté.
Le Président (M. Lévesque,
Kamouraska-Témiscouata): L'article 46 est adopté. L'article
47?
M. Jonhson (Anjou): II s'agit, ici, de déclarer que la
faillite d'un titulaire de permis ou de la personne habilitant une
société ou une corporation entraîne de plein droit la
révocation ou la suspension du permis.
M. Marx: C'est-à-dire que le courtier doit avoir une
police d'assurance. Jusqu'à maintenant, ce n'était pas
nécessaire.
Une voix: Pour vous...
M. Marx: Pouvez-vous vous identifier?
M. Jonhson (Anjou): Oui, c'est Me Morel du contentieux du
ministère de l'Habitation.
Mme Morel (Anne-Marie): Oui, le courtier doit, à l'heure
actuelle, avoir une police en vertu des conditions générales
requises par le surintendant, sauf qu'on veut pouvoir faire une
catégorisation des polices. Alors, on le précise à la loi,
d'une part, et, d'autre part, on précise, dans les pouvoirs
réglementaires du gouvernement, qu'il y aura désormais des
catégories possibles de polices d'assurance.
M. Marx: Cela veut dire quoi dans la pratique?
Mme Morel: Cela veut dire dans la pratique qu'à l'heure
actuelle tous les courtiers doivent avoir la même police, quelle que soit
la grosseur de leur entreprise en termes de volume d'affaires ou en termes de
nombre de courtiers, alors qu'on veut pouvoir leur imposer une police
graduée pour éviter qu'il n'y en ait qui paient des primes
astronomiques et d'autres qui ne paient même pas une couverture
suffisante.
M. Marx: Est-ce que l'Association des courtiers a
été consultée sur cette modification?
Mme Morel: Oui, l'Association des courtiers se conforme à
la loi et il n'y a pas de problème.
M. Marx: Ils sont d'accord avec cette modification?
Mme Morel: Oui, il n'y a pas de problème.
M. Marx: Ils sont d'accord. Mme Morel: Oui.
Le Président (M. Lévesque,
Kamouraska-Témiscouata): L'article 47 est adopté?
M. Marx: Oui.
Le Président (M. Lévesque,
Kamouraska-Témiscouata): L'article 48? Je crois qu'il y a un
amendement.
M. Jonhson (Anjou): Oui, M. le Président.
Le Président (M. Lévesque,
Kamouraska-Témiscouata): Remplacer la deuxième ligne par la
suivante: "Quiconque est déclaré coupable d'une infraction
à la présente."
M. Jonhson (Anjou): Dans le cas de l'amendement, M. le
Président, il s'agit essentiellement d'une modification qui vise
à améliorer la syntaxe de la phrase pour qu'on se comprenne
bien.
Est-ce que l'amendement est adopté?
Mme Morel: Coupable d'une infraction plutôt que...
M. Marx: Pardon?
Mme Morel: Excusez-moi. "Coupable d'une infraction à la
loi" plutôt que "coupable à une infraction de la loi."
M. Jonhson (Anjou): C'est une amélioration de la
syntaxe.
M. Marx: Oui.
M. Jonhson (Anjou): Est-ce qu'il y a des objections?
M. Marx: C'est une bonne idée parce que j'ai eu l'occasion
de parler hier à un professeur de droit qui...
M. Johnson (Anjou): Vous entreteniez un dialogue avec
vous-même?
M. Marx: II faut entretenir des dialogues avec les gens qui font
l'étude des cas de droit. Il m'a fait la remarque suivante, c'est qu'il
y a beaucoup d'erreurs de français dans nos projets de loi et dans nos
lois. Il faut faire les corrections qui s'imposent.
M. Johnson (Anjou): Au fur et à mesure. Alors, c'est ce
qu'on fait ici, à la deuxième ligne de l'article 48.
M. Marx: C'est parfait, cela.
Le Président (M. Lévesque,
Kamouraska-Témiscouata): L'amendement est adopté?
Adopté. L'article 48, adopté?
M. Marx: II faut être plus prudent peut-être au
Comité de législation. Vous avez une réunion cet
après-midi, peut-être que vous pourriez soulever la question.
M. Johnson (Anjou): Sûrement.
Le Président (M. Lévesque,
Kamouraska-Témiscouata): L'article 48, tel qu'amendé, est
adopté?
M. Marx: Oui.
Le Président (M. Lévesque,
Kamouraska-Témiscouata): Adopté. L'article 49?
M. Johnson (Anjou): J'ai un papillon visant à remplacer le
paragraphe a par le suivant: "les qualités requises de toute personne
qui sollicite un permis, un certificat d'inscription ou un renouvellement, les
conditions qu'elle doit remplir, les états financiers, les
renseignements et documents qu'elle doit produire, les modalités du
cautionnement qu'elle doit fournir ou le dépôt qui peut en tenir
lieu, les cours ou programme de formation professionnelle qu'elle doit suivre,
le cas où elle doit subir des examens et les honoraires qu'elle doit
verser."
L'objectif de l'amendement est simplement de préciser davantage
le texte en prévoyant que le gouvernement peut déterminer les cas
où une personne doit subir des examens. C'est l'objet de
l'amendement.
M. Marx: Oui.
Le Président (M. Lévesque,
Kamouraska-Témiscouata): L'amendement est adopté?
M. Marx: Oui.
M. Johnson (Anjou): Quant à l'article, M. le
Président, il vise à permettre au gouvernement de prescrire par
règlement les exigences au niveau de la formation des requérants
de permis et de faire des
règlements qui sont relatifs aux représentations des
courtiers, ainsi qu'à la véracité de ces
représentations. Il permet également au gouvernement
d'établir des catégories de permis quant à l'exigence
d'une police d'assurance-responsabilité, en concordance avec l'article
précédent.
M. Marx: Adopté.
Le Président (M. Lévesque,
Kamouraska-Témiscouata): L'article 49 est adopté. L'article
50?
M. Johnson (Anjou): L'article 55, en ce qui concerne
l'Habitation, M. le Président.
Le Président (M. Lévesque,
Kamouraska-Témiscouata): D'accord, merci.
M. Johnson (Anjou): Vous passez pardessus 50, 51, 52, 53, et
54.
Le Président (M. Lévesque,
Kamouraska-Témiscouata): On va à l'article 55.
Loi sur le ministère de l'Habitation et de la
Protection du consommateur
M. Johnson (Anjou): C'est une modification, M. le
Président, qui a pour but de reformuler l'article 3 afin de tenir compte
des changements qui sont apportés par la Loi sur la fonction publique.
C'est ce qu'on évoquait tout à l'heure dans le cas de l'article
89 pour le ministère des Communautés culturelles et de
l'Immigration. C'est la même chose.
M. Marx: Adopté.
Le Président (M. Lévesque,
Kamouraska-Témiscouata): L'article 55 adopté. L'article
56?
M. Johnson (Anjou): Même objectif, M. le
Président.
M. Marx: Adopté.
Le Président (M. Lévesque,
Kamouraska-Témiscouata): Adopté. L'article 57?
M. Johnson (Anjou): Il s'agit ici, M. le Président,
d'abroger l'article 26 qui n'a jamais été mis en vigueur et qui
n'est d'aucune utilité.
M. Marx: On voit qu'on l'a adopté en 1981. Cela illustre
bien notre formule de la mise en application des lois. On peut le faire
disposition par disposition, paragraphe par paragraphe. Souvent, on adopte un
projet de loi à l'Assemblée nationale, mais on ne sait jamais
quels articles ou quelles dispositions seront en vigueur. La Cour suprême
a même dit que le Parlement, dans un projet de loi, peut
déléguer au gouvernement les dispositions à mettre en
vigueur et, dans ce sens, il peut y avoir - comment dirais-je, je ne veux pas
utiliser des termes trop forts -un détournement de pouvoirs. En mettant
la loi en vigueur disposition par disposition, on peut contourner la
volonté des législateurs. C'est bien de parler de la
volonté des législateurs, mais on ne sait pas ce qu'on fait parce
qu'on adopte le projet de loi sans savoir comment il sera mis en vigueur. Le
ministre pourrait peut-être examiner ce problème lors de la
réunion du Comité de législation cet après-midi.
C'est une autre question à soulever. Le ministre est-il encore
président du Comité de législation?
M. Johnson (Anjou): Non. M. Marx: Ah!
M. Johnson (Anjou): Votre humble serviteur, M. le
Président, n'a jamais été président du
Comité de législation.
M. Marx: Son prédécesseur l'était.
M. Johnson (Anjou): II l'était à titre de
leader.
M. Marx: Ah bon!
M. Johnson (Anjou): À titre de leader, il était
président du Comité de législation. En même temps,
comme il avait une formation juridique, cela allait de soi. L'actuel leader
n'est pas président du Comité de législation.
M. Marx: Qui est le président?
M. Johnson (Anjou): C'est le ministre du Travail.
M. Marx: Le ministre du Travail. J'espère qu'il va porter
une attention spéciale à cette question.
M. Johnson (Anjou): Je le lui rappellerai.
M. Marx: Quand j'ai dit hier qu'il y a une incohérence
dans la législation qui sort du Comité de législation, ce
n'est pas nécessairement la faute du ministre de la Justice.
M. Johnson (Anjou): Non, non, c'est la faute de tout le
monde.
M. Marx: C'est la faute de tout le monde.
M. Johnson (Anjou): Ultimement, c'est la faute du Parlement.
M. Marx: D'accord.
M. Johnson (Anjou): Parce que les lois sont adoptées par
le Parlement, donc y inclus l'Opposition.
M. Marx: Sur division souvent. D'accord.
Le Président (M. Lévesque,
Kamouraska-Témiscouata): L'article 57 est-il adopté?
M. Marx: Oui.
Le Président (M. Lévesque,
Kamouraska-Témiscouata): L'article 57 est adopté.
M. Johnson (Anjou): Article 114.
Le Président (M. Lévesque,
Kamouraska-Témiscouata): Je crois qu'il y a un amendement. M. le
ministre.
Loi sur la protection du consommateur
M. Johnson (Anjou): II s'agit de remplacer le paragraphe d du
premier alinéa par le suivant: "le commerçant qui offre ou qui
conclut un contrat de garantie supplémentaire relatif à une
automobile ou à une motocyclette adaptée au transport sur les
chemins publics ou relatif à un autre bien ou à une autre
catégorie de biens déterminés par règlement,
à l'exception d'une corporation autorisée à agir au
Québec à titre d'assureur et titulaire d'un permis
délivré par l'Inspecteur général des institutions
financières."
L'amendement apporte deux précisions qui ajoutent à la
clarté du texte et font le lien avec l'article 12 de ce projet de loi
omnibus. D'une part, l'amendement identifie le secteur automobile, tout en
conservant intacte l'application générale à tout autre
bien ou catégorie de biens déterminés par
règlement. Deuxièmement, il exclut spécifiquement de la
définition de "commerçant" une corporation autorisée
à agir au Québec à titre d'assureur et titulaire d'un
permis délivré par l'Inspecteur général des
institutions financières.
M. Marx: Est-ce qu'il faudra deux permis maintenant, un permis
comme vendeur et un permis pour offrir des garanties?
M. Johnson (Anjou): C'est parce que, dans certains cas, ce n'est
pas un vendeur.
M. Vignola (Jacques): Jacques Vignola. Je suis de l'Office de la
protection du consommateur. Actuellement, ce type de commerçant n'a pas
à détenir de permis et on ajoute l'obligation de détenir
un permis avec, comme condition, certaines protections financières du
type cautionnement et fonds de réserve.
M. Johnson (Anjou): C'est cela. Ce ne sont pas
nécessairement des vendeurs. Dans certains cas, ce sont des gens qui ne
sont pas des vendeurs, mais dont la profession est de fournir de telles
garanties.
M. Marx: Y a-t-il eu des représentations?
M. Johnson (Anjou): À ma connaissance, oui, venant de
groupes qui offrent de tels services et qui étaient
préoccupés par le fait que certains des groupes qui
prétendent offrir de tels services n'offrent aucune garantie, aucune
sécurité pour les consommateurs.
M. Marx: Y a-t-il eu des représentations contre une telle
modification?
M. Johnson (Anjou): À ma connaissance, non.
M. Marx: Cela va de soi. Tout le monde ne veut pas de
réglementation, sauf pour lui-même. On va l'adopter sur division
parce qu'on n'est pas tout à fait sûr.
M. Johnson (Anjou): Vous parlez de l'amendement ou de l'article
lui-même?
M. Marx: De l'amendement.
M. Johnson (Anjou): Est-ce que l'amendement est
adopté?
M. Marx: Sur division.
M. Johnson (Anjou): Est-ce que l'article est adopté?
M. Marx: Sur division.
Le Président (M. Lévesque,
Kamouraska-Témiscouata): L'article 114 est adopté sur
division. Article 115?
M. Johnson (Anjou): Ici, on prévoit qu'en plus de
détenir un permis le commerçant qui conclut un contrat de
garantie supplémentaire doit fournir un cautionnement. En vertu de
l'article 323.1, il devra se constituer des réserves suffisantes et
fournir des renseignements financiers sur une base périodique. C'est le
cas de celui qui fournit des contrats de garantie supplémentaire, mais
qui est également un commerçant.
M. Marx: Sur division parce que c'est la même chose.
Le Président (M. Lévesque,
Kamouraska-Témiscouata): Adopté sur division. Article
116?
M. Johnson (Anjou): Cela va? M. Marx: Oui.
M. Johnson (Anjou): À 116, il s'agit de reprendre, comme
causes d'annulation ou de suspension d'un permis en cours de durée du
permis, celles qui figurent déjà à 325 de la loi
relativement aux causes de refus de délivrance du permis. On ajoute
à celles-ci le fait de ne pas se conformer à une obligation
prescrite par 115 qu'on vient de voir.
M. Marx: Sur division.
Le Président (M. Lévesque,
Kamouraska-Témiscouata): Adopté sur division. L'article
117?
M. Johnson (Anjou): D'abord, un amendement à l'article
117. L'amendement est d'ajouter, à la fin de l'article 338.5,
l'alinéa suivant: "L'administrateur provisoire ne peut être
poursuivi en justice en raison d'actes accomplis de bonne foi dans l'exercice
de ses fonctions." À l'égard de l'amendement, l'ajout vise
à prévenir les poursuites judiciaires contre l'administrateur
provisoire lorsqu'il agit de bonne foi dans l'exercice de ses fonctions, comme
le dit le texte lui-même. On retrouve, soit dit en passant, une clause
semblable à l'article 385 de la Loi sur les assurances (Lois refondues
du Québec, chapitre A-32) loi adoptée en 1974 au chapitre 70.
Le Président (M. Lévesque,
Kamouraska-Témiscouata): L'amendement est adopté?
M. Marx: Oui.
M. Johnson (Anjou): L'article 117, lui-même autorise la
nomination d'un administrateur provisoire pour administrer ou liquider les
affaires d'un commerçant qui est visé par le paragraphe d de
321.
M. Marx: Adopté.
Le Président (M. Lévesque,
Kamouraska-Témiscouata): Est-ce que l'article telqu'amendé est adopté? Adopté. Article 118?
M. Johnson (Anjou): On prévoit ici un droit d'appel de la
Cour provinciale pour le commerçant qui est visé par une
décision du président de nommer un administrateur provisoire.
C'est une bonne chose.
Le Président (M. Lévesque,
Kamouraska-Témiscouata): Adopté?
M. Marx: C'est une bonne chose. Adopté.
Le Président (M. Lévesque,
Kamouraska-Témiscouata): Adopté. Article 119? Il y a un
amendement.
M. Johnson (Anjou): Je fais lecture de l'amendement. Remplacer
l'article 119 par le suivant: "t) déterminer pour les fins du paragraphe
d de l'article 321 les autres biens ou les autres catégories de biens
pour lesquels un commerçant ne peut offrir ou conclure un contrat de
garantie supplémentaire sans détenir un permis; u)
établir, pour les commerçants obligés de détenir un
permis en vertu du paragraphe d de l'article 321, des normes relatives à
la constitution, à la conservation et à l'utilisation des
réserves qu'ils doivent maintenir et déterminer les moments
où ces commerçants doivent fournir au président un
état de leurs opérations ainsi que la forme et la teneur de cet
état; v) déterminer les critères de répartition
suivant lesquels les frais visés par l'article 338.9 doivent être
assumés par les commerçants auxquels ils sont chargés en
vertu de cet article, et établir les modalités de
réclamation, de paiement et de perception de ces frais."
Sur l'amendement, il s'agit d'apporter une modification qui est de
concordance. Elle fait le lien avec la modification qui a été
apportée au paragraphe d de l'article 321 et qui touche l'exercice des
pouvoirs réglementaires. (10 h 45)
M. Marx: Adopté sur division.
Le Président (M. Lévesque,
Kamouraska-Témiscouata): Adopté sur divison. L'article 119,
tel que remplacé, est-il adopté?
M. Marx: Sur division.
Loi sur le recouvrement de certaines
créances
M. Johnson (Anjou): L'article 120. Il s'agit d'abroger l'article
25 qui n'a jamais été mis en vigueur.
M. Marx: Pourquoi l'abroger? On peut garder cela pour
toujours.
M. Johnson (Anjou): On peut toujours le garder.
M. Marx: Pardon?
M. Johnson (Anjou): On peut toujours le garder, sauf que cela va
permettre au député de D'Arcy McGee de faire un discours d'une
heure en Chambre pour expliquer quels articles ne sont pas mis en vigueur!
M. Marx: C'est cela, la contribution du ministre de la Justice au
débat juridique qu'on a aujourd'hui?
M. Johnson (Anjou): Non, non, mais...
M. Marx: II manque un peu de contenu dans cette
déclaration du ministre.
M. Johnson (Anjou): M. le Président, j'aimerais
plutôt entendre le député de û'Arcy McGee nous
expliquer pourquoi il pense qu'il ne faut pas abroger l'article 25.
M. Marx: J'ai dit au ministre, hier, de ne pas critiquer ma
façon de travailler, mais plutôt de parler des "issues", de
l'enjeu de sa politique, pas de la frime, mais du contenu, s'il a quelque chose
à dire. Ici, c'est "a shot in the dark". On va abroger un article dans
une loi, qui n'a jamais été mis en vigueur. Si on veut faire ce
travail, qu'on fasse une étude de toutes les lois et qu'on enlève
tout un jour, avec un projet de loi omnibus qui fait le ménage dans
toutes les lois au lieu d'une ici, une là et une autre à une
autre session. Nous sommes d'accord.
M. Johnson (Anjou): Bon.
M. Marx: Tout ce qui va alléger notre...
Le Président (M. Lévesque,
Kamouraska-Témiscouata): L'article 120 est adopté.
M. Johnson (Anjou): L'article 124, M. le Président.
Loi sur la Régie du logement
Le Président (M. Lévesque,
Kamouraska-Témiscouata): L'article 124?
M. Johnson (Anjou): L'article a pour objet d'apporter des
précisions au chapitre des procédures particulières devant
la régie -on parle ici de la Régie du logement - en regard d'une
demande de rectification d'une décision. La modification qui est
proposée vise à traiter les décisions susceptibles de
révision sur le même pied que celles qui sont susceptibles
d'appel. En outre, elle propose qu'une demande de rectification d'une
décision puisse être faite en vertu de l'article 88 tant que
l'exécution n'a pas été commencée, même si
elle est devenue exécutoire.
Le Président (M. Lévesque,
Kamouraska-Témiscouata): L'article 124 est-il adopté?
M. Marx: Oui.
Le Président (M. Lévesque,
Kamou-
raska-Témiscouata): Adopté.
M. Johnson (Anjou): À l'article 125, il y a un papillon,
M. le Président.
Le Président (M. Lévesque,
Kamouraska-Témiscouata): À l'article 125, il y a un
amendement.
M. Johnson (Anjou): Remplacer l'article 125 par le suivant: "125.
L'article 89 de cette loi est modifié par le remplacement du
quatrième alinéa par le suivant: La demande de
rétractation suspend l'exécution de la décision et
interrompt le délai d'appel ou de révision jusqu'à ce que
les parties aient été avisées de la décision."
Tel que rédigé actuellement, le requérant en
rétractation ne peut plus enregistrer une demande si la décision
a été inscrite en appel ou en révision. Or, il peut
arriver qu'une cause procède par défaut et que le locataire
poursuivi par son locateur apprenne plus tard qu'une décision a
été rendue en son absence. Si, entre-temps, le locateur a inscrit
la cause en appel, le locataire sera débouté de sa demande en
rétractation, même s'il l'a faite dans les dix jours de la
connaissance du jugement.
L'amendement proposé vise donc à corriger une situation
comme celle-ci et à soustraire l'obligation du requérant en
rétractation d'enregistrer sa demande avant l'inscription en appel ou en
révision.
M. Marx: Adopté.
Le Président (M. Lévesque,
Kamouraska-Témiscouata): L'amendement est adopté. Est-ce que
l'article, tel qu'amendé, est adopté? Adopté.
M. Johnson (Anjou): L'article 171.
Loi sur la Société d'habitation du
Québec
Le Président (M. Lévesque,
Kamouraska-Témiscouata): L'article 171.
M. Jonhson (Anjou): La modification qu'on retrouve à
l'article 171 prévoit que les obligations émises par la
Société d'habitation du Québec sont
considérées comme étant assurées par le
gouvernement du Canada aux fins de diverses lois régissant les
placements des institutions financières québécoises.
M. Marx: Adopté.
Le Président (Lévesque, Kamouraska-Témiscouata):
Adopté.
M. Marx: Ici, c'est pour faire en sorte que ce soit plus facile
de vendre ces obligations.
M. Jonhson (Anjou): C'est cela. M. Marx: Merci.
M. Jonhson (Anjou): M. le Président, nous avons encore 20
minutes avant l'arrivée de notre collègue des Affaires
municipales.
M. Marx: J'aimerais faire une suggestion.
M. Jonhson (Anjou): Oui.
M. Marx: Qu'on fasse l'étude des articles qui touchent les
affaires canadiennes, quitte à permettre à notre porte-parole, le
député de Jean-Talon, de parler sur ces articles, le cas
échéant, à une prochaine séance de cette
commission.
M. Jonhson (Anjou): Sûrement, avec plaisir. S'il devait y
avoir des propositions d'amendement, on verra.
M. Marx: S'il veut changer des votes, s'il veut peut-être
dire qu'on aurait dû adopter un article sur division et ainsi de suite,
on va lui permettre de faire...
M. Jonhson (Anjou): D'accord. M. Marx: ...des
précisions.
M. Jonhson (Anjou): Je n'ai aucune objection, quant à
moi.
M. Marx: Parfait, merci.
Loi sur le ministère du Conseil
exécutif
M. Jonhson (Anjou): Article 94, M. le Président. D'une
façon générale, en ce qui concerne ces articles, on se
souvient que le ministère des Affaires intergouvernementales couvrait,
en termes de contenu, à la fois la dimension des relations
internationales et des affaires canadiennes et l'ensemble des questions de
coopération. Le Conseil des ministres, le 5 mars dernier, au moment
où le premier ministre a procédé à certains
changements dans le gouvernement, a fait en sorte, par décret, que le
ministère des Affaires intergouvernementales tel qu'il était
connu devienne le ministère des Relations internationales;
deuxièmement, que les fonctions - et tout cela en vertu de l'article 9
de la Loi sur l'exécutif - du ministre des Affaires
intergouvernementales à l'égard des questions canadiennes soient
exercées par un ministre délégué.
Le projet de loi vise donc à sanctionner, finalement, ce qui est
un état de fait que permettait la Loi sur l'exécutif à son
article 9, mais je ferai cette nuance d'importance qu'il n'y a pas la
création d'un ministère des Affaires canadiennes, mais bel et
bien la responsabilité d'un ministre délégué du
Secrétariat aux affaires canadiennes qui relève du Conseil
exécutif. C'est une nuance qui, sur le plan de l'administration, a son
importance compte tenu de l'affectation des ressources, de l'étude des
crédits, de la responsabilité du secrétaire
général, etc.
M. Marx: Adopté.
M. Jonhson (Anjou): D'accord. M. le Président, l'article
94, qui est le premier article qui touche cette section, c'est la même
chose que l'article 89 et tous les autres, c'est-à-dire la normalisation
du vocabulaire à cause de la Loi sur la fonction publique.
Le Président (Lévesque, Kamouraska-Témiscouata):
Article 94 adopté?
M. Marx: Oui, oui.
M. Jonhson (Anjou): Article 95, même objectif.
Le Président (Lévesque, Kamouraska-Témiscouata):
Article 95, adopté.
M. Jonhson (Anjou): L'article 96, même chose.
Le Président (Lévesque, Kamouraska-Témiscouata):
Article 96, adopté.
M. Jonhson (Anjou): L'article 97. Il s'agit d'une modification de
concordance qui fait suite au partage des responsabilités
établies dans les décrets adoptés en vertu de l'article 9
de la Loi sur l'exécutif.
M. Marx: Est-ce que le ministre, comment dirais-je, peut nous
lire les notes explicatives, s'il a des notes, pour les fins du Journal des
débats?
M. Johnson (Anjou): C'est fait. Une voix: II y a un
amendement.
Le Président (M. Lévesque,
Kamouraska-Témiscouata): À 97, est-ce qu'on a un amendement?
Je m'excuse.
M. Johnson (Anjou): On vient de faire l'article 96. On n'a pas
fait l'article 97. On est à l'article 97.
Des affaires intergouvemementales canadiennes
Le Président (M. Lévesque,
Kamouraska-Témiscouata): L'article 96 a été
adopté. On est rendu à l'article 97 et il y a
un amendement.
M. Johnson (Anjou): Alors, on va disposer de l'amendement pour
commencer, si vous le permettez. Remplacer, dans la troisième ligne du
paragraphe deuxième de l'article 3.11 le mot "ou" par le mot "et".
M. Marx: Le mot "ou" par le mot "et".
M. Johnson (Anjou): On a donc: "contourner la prohibition
prévue par le paragraphe 1 en permettant ou tolérant qu'il soit
affecté par une entente conclue entre un tiers et un gouvernement, un
ministère ou un organisme visé à ce paragraphe."
En fait, il y avait une erreur dans le texte initial.
M. Marx: Je vois le problème. Il y a tellement de
paragraphes dans l'article 97.
M. Johnson (Anjou): Oui, en fait, c'est cela. On modifie, je
pense, 21 articles.
Le Président (M. Lévesque,
Kamouraska-Témiscouata): L'amendement est adopté?
M. Marx: C'est cela. On cherche le paragraphe 3.11.
M. Johnson (Anjou): C'est parce que, techniquement, M. le
Président, l'article 97, compte tenu de ce que je disais dans mes
commentaires préliminaires, nous amène à introduire une
section complète nouvelle dans la Loi sur l'exécutif. C'est pour
cela que l'article 97 est assez long. C'est que, dans le fond, plutôt que
d'avoir l'équivalent de la loi d'un ministère, on la retrouve
dans cet article 97 qui est une modification à la Loi sur
l'exécutif.
Le Président (M. Lévesque,
Kamouraska-Témiscouata): L'amendement est adopté.
M. Marx: Oui.
Le Président (M. Lévesque,
Kamouraska-Témiscouata): Et l'article 97 tel qu'amendé est
adopté? Adopté.
M. Marx: C'est cela, M. le Président. L'article 97
comprend un certain nombre de paragraphes.
Le Président (M. Lévesque,
Kamouraska-Témiscouata): C'est cela. Voulez-vous qu'on le fasse
paragraphe par paragraphe?
M. Marx: Je pense que ce serait bon de faire des commentaires, le
cas échéant, pour le Journal des débats.
M. Johnson (Anjou): Bon. On peut y aller l'un après
l'autre. Le paragraphe 3.1?
Le Président (M. Lévesque,
Kamouraska-Témiscouata): On va les adopter paragraphe par
paragraphe?
M. Marx: Je pense que cela serait souhaitable. Que le ministre
fasse les commentaires qui s'imposent.
M. Johnson (Anjou): Alors, le paragraphe 3.1 établit
essentiellement que le premier ministre ou le ministre que le gouvernement
désigne conformément à l'article 9 de la Loi sur
l'exécutif - ce qui est donc arrivé le 5 mars 1984 -
ci-après nommé le ministre responsable, est responsable de la
section que l'on va maintenant étudier. Est-ce que cela va pour le
paragraphe 3.1?
M. Marx: Oui.
M. Johnson (Anjou): Le paragraphe 3.2 de l'article 97. Il s'agit
essentiellement d'une modification qui est de concordance et qui fait suite
à la décision du Conseil exécutif. Je vous ferai remarquer
que le paragraphe 3.2 confie au ministre la responsabilité
d'élaborer et de proposer au gouvernement une politique en
matière d'affaires intergouvernementales canadiennes et de mettre en
oeuvre cette politique. Le ministre est également responsable, en vertu
de l'article, de conseiller le gouvernement pour tout ce qui a trait aux
relations intergouvernementales canadiennes, d'établir et de maintenir
avec les autres gouvernements au Canada, ainsi qu'avec les autres
ministères et organismes les relations qu'il est opportun d'avoir avec
eux. Il coordonne les activités du gouvernement du Québec au
Canada, à l'extérieur du Québec, donc, ainsi que celles de
ses ministères.
M. Marx: Est-ce que cela veut dire que le ministre
délégué aux Affaires intergouvernementales canadiennes a
la responsabilité pour les négociations constitutionnelles?
M. Johnson (Anjou): La responsabilité des
négociations constitutionnelles a toujours relevé, dans notre
histoire, de l'ensemble du gouvernement, donc, au premier chef, du chef du
gouvernement. Par ailleurs, le Secrétariat aux affaires canadiennes est
un soutien au gouvernement en ces matières. Je dirais que oui, en vertu
de la loi, s'il y a un ministère autre que le premier ministre qui est
responsable du Conseil exécutif, c'est bien celui-là qui a cette
responsabilité. (11 heures)
M. Marx: Donc, le ministre conseille le gouvernement sur cette
question, tel que prévu. C'est prometteur parce qu'au moins c'est le
ministre délégué aux Affaires inter-
gouvernementales canadiennes qui fait ce conseil et non pas le ministre
des Relations internationales. Je pense qu'on a fait beaucoup de
progrès.
Le Président (M. Lévesque,
Kamouraska-Témiscouata): L'article 3.2 est adopté?
M. Marx: Oui.
Le Président (M. Lévesque,
Kamouraska-Témiscouata): Adopté. L'article 3.3?
M. Johnson (Anjou): Concordance également. L'article
indique que le ministre a pour fonction, par l'établissement des
relations intergouvernementales canadiennes, de favoriser le
développement culturel, économique et social du Québec. Le
tout doit se faire en accord avec les ministères et organismes
québécois qui sont intéressés.
M. Marx: Quelle est la modification? On a ajouté "au
Canada".
M. Johnson (Anjou): Voilà.
M. Marx: C'est le ministre des...
M. Johnson (Anjou): Des Relations internationales.
M. Marx: Oui, qui va agir...
M. Johnson (Anjou): Pour l'extérieur du Canada.
M. Marx: ...à l'extérieur du Canada. M. Johnson
(Anjou): C'est cela.
M. Marx: Donc, pour l'État du Maine, c'est M. Landry.
M. Johnson (Anjou): C'est cela.
M. Marx: Et pour le Nouveau-Brunswick, c'est vous.
M. Johnson (Anjou): Le Yukon. M. Marx: Le Yukon, oui.
M. Johnson (Anjou): Les Territoires du Nord-Ouest.
M. Marx: Parfait.
Le Président (M. Lévesque,
Kamouraska-Témiscouata): L'article 3.3 est adopté?
M. Johnson (Anjou): La terre de Baffin.
M. Marx: J'espère que le ministre a conseillé au
gouvernement d'exiger que le Québec ait un veto en ce qui concerne
l'établissement de nouvelles provinces dans les Territoires du
Nord-Ouest et dans le Yukon...
M. Johnson (Anjou): Pour?
M. Marx: ...si on veut ajouter une partie de ces territoires
à une autre province, étant donné qu'il a seulement
soulevé l'importance du Yukon et des Territoires du Nord-Ouest.
M. Johnson (Anjou): Je prends note. M. Marx: Vous prenez
note.
Le Président (M. Lévesque,
Kamouraska-Témiscouata): Adopté. L'article 3.4?
M. Marx: J'ai pensé qu'hier vous avez dit que le veto
était encore important.
M. Johnson (Anjou): C'est un fait.
M. Marx: Et que le premier ministre a commencé à
reculer sur l'absurdité.
M. Johnson (Anjou): Non. Le Conseil des ministres était en
accord avec cette préférence marquée que le premier
ministre évoquait quant à l'utilisation d'un pouvoir de retrait
avec pleine compensation dans le cas des matières relevant de 92. Il
nous apparaît plus logique, plus souhaitable, à la fois pour le
Québec et pour l'ensemble du Canada, je devrais dire
particulièrement pour le reste du Canada, que le Québec ne soit
pas un empêcheur de tourner en rond pour les autres provinces, si elles
visent à mettre en commun un certain nombre de choses en amendant la
constitution. On devrait permettre au Québec, dans un contexte comme
celui-là, de conserver les pouvoirs qu'il a sur ces matières
relevant de 92 et l'extension que leur a fait connaître la jurisprudence
depuis 1867, mais ce, avec une pleine compensation financière.
À mon avis, c'est une formule éminemment souhaitable,
sûrement beaucoup plus souhaitable à l'égard du partage des
compétences que le simple droit de veto puisque, pour le Québec,
elle rendrait une dynamique beaucoup plus intéressante et, ma foi,
aussi, pour le reste du Canada. Je ferais remarquer au député que
son chef, qui n'a pas le temps de venir en Chambre, mais qui était
à Toronto récemment, a lui-même dit, à la sortie
d'une conférence de presse, qu'il considérait que le droit de
retrait avec pleine compensation, en matière de partage des pouvoirs
était effectivement beaucoup plus intéressant que le droit de
veto. Il y a, en ce moment, un faux débat qui est alimenté,
sûrement de bonne foi, probablement par le fait que les membres de
l'Opposition n'ont pas lu attentivement les
textes quant au droit de veto du Québec en ce moment.
M. Marx: Je veux seulement souligner au ministre que la position
du Parti libéral du Québec est bien claire, c'est dans le livre
beige qui a été publié il y a trois ans, c'est le droit de
veto. Il y a juste un petit point. Cela me surprend souvent quand le ministre
dit: On veut laisser le Canada anglais faire ce qu'il veut faire, on ne veut
pas l'empêcher de faire quoi que ce soit. C'est un peu nouveau. Il ne
faut pas oublier que, quand le ministre parle du Canada anglais avec sa
capitale Ottawa, s'il veut dire que le Canada a l'extérieur du
Québec, c'est une entité et qu'il y a deux entités au
Canada, comme il semble le dire de temps à autre, il faut dire que le
Canada anglais a déjà un veto parce que le gouvernement
fédéral a un veto. Si le gouvernement fédéral ne
décide pas qu'on va procéder à une modification, cela
n'aura pas lieu.
M. Johnson (Anjou): C'est vrai. M. Marx: Donc, si...
M. Johnson (Anjou): Je veux dire que cela fait quinze ans qu'on
dit cela, nous. Et on est minoritaire dans l'organisme qui a le droit de
veto.
M. Marx: "If it is them and we", les autres et nous. Si c'est
cela, le Canada, pour le ministre, les autres et nous, les autres ont un veto
quelque part, nous n'avons pas de veto. Donc, c'est important.
La deuxième chose, il y a une différence entre le veto et
le retrait avec compensation. Le retrait avec compensation, c'est: on n'aime
pas la "game", on ne va pas jouer avec vous. Le veto, c'est un pouvoir de
négociation. On dit: On veut jouer avec vous, mais on veut qu'il y ait
des changements et des ajustements ici et là. Je pense qu'il y a toute
une différence.
M. Johnson (Anjou): C'est pour cela qu'il est
intéressant...
M. Marx: Oui, j'ai une autre...
M Johnson (Anjou): ...de conserver un droit de veto sur la
dimension des institutions.
M. Marx: Oui. Où le ministre, peut-être, n'a pas
explicité sa pensée davantage, c'est qu'en ce qui concerne le
retrait avec compensation, cela prendrait un transfert de juridiction des
provinces au profit du fédéral. Depuis 1867, il y a eu seulement
deux transferts de juridictions constitutionnelles; l'assurance-chômage
en 1940 et la pension de vieillesse en 1951. Donc, seulement deux transferts de
juridictions.
Il y a beaucoup d'arrangements entre les provinces et le
fédéral, beaucoup de délégations
intergouvernementales. Si on pense, par exemple, à l'aide juridique qui
est financée, en partie, par le fédéral au Québec,
à l'aide sociale, à l'éducation, à la santé,
au transport où il y a des arrangements, le fédéral a
délégué des pouvoirs à la Commission des transports
du Québec, et ainsi de suite, il y a donc beaucoup d'arrangements, mais
rarement des transferts de juridictions constitutionnelles.
Donc, le droit de retrait avec compensation, ce n'est pas pour demain
matin. De toute façon, la révision du partage des
compétences n'urge pas. Aux États-Unis, où ils ont un
système fédéral aussi, je ne pense pas qu'ils aient jamais
fait un amendement dans le partage des compétences. On fonctionne comme
au Canada, par le truchement des arrangements, des délégations
intergouvernementales. Dans le cas où il y a vraiment un conflit, c'est
la Cour suprême qui tranche dans les deux pays, ainsi de suite.
Mais même si on accepte le droit de retrait avec compensation, il
y a beaucoup de transferts constitutionnels possibles, je souligne le mot
"possibles", où il n'y aura pas de compensation ou très peu.
Supposons que les provinces décident de transférer au
fédéral la compétence en matière d'assurance, des
offices de mise en marché, des compagnies, des valeurs
mobilières, des relations de travail, de transport intraprovincial, des
institutions financières par exemple, supposons que toutes les provinces
décident de transférer tout cela au fédéral, sauf
le Québec qui se retire avec compensation, qu'est-ce qu'on va avoir
comme compensation pour tout cela? Est-ce 1 000 000 $, 2 000 000 $, 3 000 000
$? Il n'y a pas de compensation vraiment parce qu'il y a très peu de
dépenses. Il s'agit de pouvoirs réglementaires. Mais si toutes
les provinces font cela, sauf le Québec, et qu'on n'a pas le droit de
veto, cela va changer le pays, les activités économiques au pays.
Tout sera changé.
M. Johnson (Anjou): C'est vrai. C'est une bonne idée,
à part cela.
M. Marx: Écoutez, ce n'est pas une bonne idée. Vous
devez écouter M. Landry...
M. Johnson (Anjou): Bien oui, mais c'est parce que la
différence...
M. Marx: Un instant, je n'ai pas terminé...
M. Johnson (Anjou): Pardon, pardonl
M. Marx: ...j'ai 20 minutes. Vous devez
écouter M. Landry et vous devez écouter votre premier
ministre qui parle de l'union économique avec le Canada. Bien, on ne
veut pas permettre au Canada de partir seul. Où serait l'union
économique si on n'a pas le droit de veto? On pourrait,
théoriquement -il faut souligner le mot "théoriquement"
-permettre une telle politique dans le reste du Canada, en n'oubliant pas que
le Canada anglais, tel que défini par le ministre et par son
gouvernement, détient un veto à Ottawa? Donc, deux poids deux
mesures: pour le Canada français, pas de veto, pour le Canada anglais,
veto dans le "lexicon" du ministre des Affaires canadiennes.
Je pense que pour toutes ces raisons le droit de veto n'a pas
d'égal en ce qui concerne une autre façon d'exercer un pouvoir du
Québec. Le droit de retrait avec compensation n'est pas l'égal du
veto même en ce qui concerne le partage des compétences parce que
cela va affaiblir le Québec sur le plan constitutionnel à long
terme. Je pense que le ministre devrait comprendre tout cela.
M. Jonhson (Anjou): M. le Président, il y a un certain
nombre de notions sur lesquelles, de toute évidence, nous ne nous
rejoignons pas et probablement qu'on aura beaucoup de difficultés
à se rejoindre là-dessus.
La première, c'est que, contrairement à ce que laisse
entendre le député de D'Arcy McGee, je ne crois pas qu'il y ait
une telle chose qu'un Canada anglais tout à fait homogène. Il y a
fondamentalement quatre régions canadiennes anglaises au Canada,
c'est-à-dire la Colombie britannique, le regroupement des provinces de
l'Ouest à l'exception de celle-ci, l'Ontario et les Maritimes.
Cependant, un certain sens d'adhésion à 13 symbolique nationale
se retrouve de façon plus manifeste dans le Canada anglais. Quand vous
demandez quelle est l'adhésion aux institutions nationales à qui
que ce soit au Canada anglais, à l'extérieur du Québec, en
tout cas, ils vous répondront que la capitale, c'est Ottawa, alors que,
pour le Québec, il y a une adhésion aux institutions
québécoises qui est historiquement différente et qui le
sera toujours en vertu du simple principe et de la simple constation que c'est
le seul endroit sur ce continent où les francophones, qui sont une
minorité et resteront à jamais une minorité sur le
continent, contrôlent un certain nombre d'institutions.
Deuxièmement, quand le député D'Arcy McGee parle
d'un veto du Canada anglais, je pense qu'il peut parler d'un veto du Canada
anglais. La réponse à cela n'est pas un veto du Canada
français, c'est un veto du Québec, ce qui est passablement
différent. Sa conception...
M. Marx: C'est ce que je voulais dire. C'est ce que j'ai voulu
dire, c'est évident. C'est ce que j'ai dit.
M. Jonhson (Anjou): ...de la dualité canadienne
l'amène à considérer qu'il y a des Canadiens anglais et
des Canadiens français, alors qu'à mes yeux la dualité
canadienne n'est pas tout à fait de cette nature même s'il restera
toujours quelque chose du phénomène de l'existence de
francophones hors Québec. Mais l'assise fondamentale de ce qu'on a
appelé historiquement le Canada français, c'est le Québec.
C'est pour cela que les institutions québécoises ne peuvent
accepter d'être normalisées dans l'ensemble canadien, d'être
traitées au même titre que d'autres territoires provinciaux du
Canada. C'est fondamental dans notre histoire et je pense que ce sera
fondamental pour l'avenir du Québec, quoi qu'il advienne quant à
son statut politique.
Troisièmement, je suis frappé de voir -à moins que
le député ne m'annonce qu'il est le critique officiel de
l'Opposition en matière constitutionnelle, ce qui est possible, mais
j'aimerais qu'il nous en fasse l'annonce officielle aujourd'hui - qu'il est en
désaccord avec son chef sur cette question. M. Bourassa a
déclaré, il y a deux jours, que le droit de retrait en
matière de partage des pouvoirs était une formule sans doute plus
intéressante que le droit de veto, alors que le député de
D'Arcy McGee vient de nous faire un long exposé pour nous expliquer que
le droit de veto sur les matières touchant le partage des pouvoirs est
plus important que le droit de retrait. Je ne suis pas sûr qu'il s'entend
avec son chef sur cette question. En tout cas, j'ai bien hâte qu'on ait
la position officielle du Parti libéral. J'espère qu'on l'aura
avant que M. Bourassa décide de venir en Chambre parce qu'on risque de
ne jamais l'avoir. (11 h 15)
Quant au mécanisme du droit de veto dans la dynamique canadienne,
je dirai qu'il est facile de constater qu'il y a eu très peu de
transferts de pouvoirs des provinces vers l'État fédéral.
Il cite les deux cas qu'on connaît qui ont pris la forme d'amendements
constitutionnels. Il cite également ce qui est une pratique
constitutionnelle par opposition à des mécanismes juridiques
spécifiques dans la constitution en termes de l'équivalent d'une
délégation de pouvoirs entre le fédéral et
certaines provinces dans l'application de certains programmes, notamment
à partir du pouvoir de dépenser ou, devrais-je dire, du pouvoir
illimité de taxer.
Or, cette approche à l'égard du Québec, en tout
cas, et peut-être aussi à l'égard d'autres provinces a eu
la double conséquence non seulement de créer un maquis
administratif extrêmement coûteux, mais également, compte
tenu de l'absence de
clarification, dans le cas du Québec, de l'utilisation de ce
pouvoir de dépenser et de taxer indéfiniment de l'État
fédéral, de nous amener au genre de situation budgétaire
qu'on connaît à Ottawa. La situation budgétaire que
connaît le gouvernement fédéral, en ce moment, n'est
absolument pas étrangère à cette vision d'une
omniprésence des structures fédérales dans la gestion de
programmes qui, normalement, devraient relever de la compétence des
provinces.
Je réitère que notre position sur les questions du veto,
puisqu'elles ont été considérablement caricaturées
par les gens d'en face, sans compter le relais de l'imprécision qui en
est découlé à travers les médias, est la suivante:
le premier ministre a exprimé, encore une fois, la
préférence de ce gouvernement pour l'application d'une formule
qui impliquerait un droit de retrait avec pleine compensation si jamais il
devait y avoir des transferts de certains des pouvoirs de 92 vers l'État
fédéral. Cela ne veut pas dire que nous considérons que le
véto n'est pas important sur des formules telle la formule d'amendement
à l'égard d'autres éléments que 92 ou 91.
Deuxièmement, quant aux questions relevant des institutions de
façon générale, que ce soit les attributions, les pouvoirs
et le rôle de la Cour suprême plutôt que simplement sa
composition, que ce soit à l'égard des modifications des
territoires des provinces, que ce soit à l'égard du Sénat,
donc de l'ensemble des institutions fédérales, il n'y a pas eu,
jusqu'à maintenant, de position ni définitive, ni officielle du
gouvernement du Québec, sinon que nous réitérons le
principe que nous croyons effectivement que le droit de veto en matière
institutionnelle est important. Nous le possédons déjà
à l'égard de certains domaines qui touchent les institutions.
Nous en sommes privés sur d'autres, notamment en ce qui concerne la Cour
suprême dans ses attributions par opposition à sa composition.
Cela fera partie, sûrement, des discussions constitutionnelles qu'il nous
apparaît non seulement inévitable, mais souhaitable d'entreprendre
dans les mois qui viennent.
M. Marx: Je ne veux pas continuer dans ce débat, mais
j'aimerais poser une ou deux questions au ministre pour saisir la portée
de son intervention.
M. Johnson (Anjou): Pardon?
M. Marx: Je ne veux pas continuer dans ce débat, cela peut
être interminable, inépuisable comme on le sait, et très
intéressant.
M. Johnson (Anjou): Mais épuisant. M. Marx: Pas
pour moi.
M. Johnson (Anjou): Très bien, très bien.
M. Marx: Au lieu de faire cela, j'aimerais juste poser une couple
de questions au ministre pour saisir toute la portée de son
intervention.
Comment explique-t-il le fait que, trois jours après les
élections, en 1981, le gouvernement du Québec ait signé un
accord avec sept autres provinces sur une formule d'amendement qui ne
comportait pas un veto, un pouvoir de veto pour le Québec, et qui ne
faisait pas état de la société distincte qu'on a au
Québec? Si le ministre nous dit aujourd'hui que le premier ministre n'a
pas livré toute sa pensée l'autre jour, en Chambre, quand il a
dit: Le veto, c'est une absurdité...
M. Johnson (Anjou): Sur le partage des pouvoirs.
M. Marx: C'est cela. Mais il n'a pas dit cela l'autre jour. Il a
seulement dit absurdité.
M. Johnson (Anjou): Si c'est ce dont il s'agissait, c'est
parfait.
M. Marx: C'est cela. Bon. Je suis heureux que le ministre de la
Justice et des Affaires intergouvernementales canadiennes précise la
pensée du premier ministre qui est souvent un peu floue, un peu
ambiguë. Comment expliquer que, quand il y a eu des négociations
constitutionnelles en avril 1981, le Québec a signé une formule
d'amendement qui ne comportait pas un pouvoir de veto pour le Québec sur
les institutions fédérales et qui ne comportait pas, non plus,
une déclaration que nous formons ici une société distincte
et qu'aujourd'hui, en retournant en arrière - cela me fait penser
à un livre d'Edward Bellamy, "Looking Backwards" -quand le ministre est
en train de "looking backwards", maintenant on dit: On a oublié cela, on
veut avoir un pouvoir de veto et on veut que le Québec soit reconnu
comme société distincte. Comment expliquer tout cela?
M. Johnson (Anjou): Pour l'essentiel, M. le Président, en
1981, ce dont il était question dans cette conférence qui
réunissait des premiers ministres provinciaux, y compris celui du
Québec, c'était de la formule d'amendement, eu égard, et
c'est cela qui a fait l'objet de discussions, au partage des pouvoirs. Sur
cela, le gouvernement du Québec qui, jusqu'alors et jusqu'à ce
que la Cour suprême, quelques mois plus tard, nous dise que nous n'avions
pas de droit de veto, avait exercé, de fait, un veto politique. Cela a
été le cas de M. Bourassa lors de la conférence de
Victoria, en 1971. Cela a été
le cas de M. Lesage, lors des discussions autour de la formule
Fulton-Favreau. De fait, le Québec, sous ces deux gouvernements avait
exercé un veto. Ce veto, on le sait, pendant 20 ans, a eu comme
résultat essentiel de paralyser toute forme de modification de la
constitution canadienne.
Le premier ministre du Québec, en 1981, a fait en sorte, le
Québec exerçant pas là son pouvoir politique, qu'à
l'avenir, puisque d'autres provinces, une très forte majorité des
provinces étaient consentantes (huit) le Québec accepte, mais
signifie son acceptation, qu'à l'égard du partage des pouvoirs il
serait disposé à permettre aux autres provinces canadiennes de
trouver plus de souplesse dans l'application de 91 et 92, si elles
l'entendaient, mais que, si le Québec n'y trouvait pas son compte et si
les représentants du Québec et la population croyaient que le
Québec n'y trouvait pas son compte, d'obtenir un droit de retrait avec
pleine compensation. Ceci fut retenu, d'ailleurs, en partie lors de la
réforme constitutionnelle imposée au Québec en 1981- 1982,
dans la mesure où ce droit de retrait avec compensation en
matière d'éducation et d'affaires culturelles a été
retenu. Il ne l'a pas été pour le reste. Cela soumet donc le
Québec à une position de grande vulnérabilité.
Je vais simplement donner un exemple. Si jamais l'ensemble du Canada
considérait qu'il serait utile de voir l'État
fédéral s'occuper de la réglementation dans le secteur
forestier, par exemple, sept provinces sur dix, représentant 50% de la
population, pourraient permettre un tel tranfert et le Québec serait
dans une position où il ne peut exercer qu'un veto défensif,
c'est-à-dire que le Québec exercerait un pouvoir à la fois
juridique et politique qui le met dans une situation où il refuse de
faire partie de cette orientation, mais s'en voit pénalisé
financièrement, les contribuables du Québec continuant à
participer au financement de l'État fédéral qui, lui,
mettrait des ressources dans un secteur de réglementation, par exemple,
dans les richesses naturelles.
Il nous apparaît important de ne pas pénaliser les
dynamiques que voudraient faire jouer les autres provinces à
l'égard de ce qu'elles considèrent comme leur capitale exclusive
sur le plan national, mais il nous apparaît important que les
contribuables du Québec, que les institutions québécoises,
que l'Assemblée nationale du Québec et son pouvoir
exécutif soient dans une position où ils peuvent continuer
d'assumer des responsabilités à l'égard ce qui
découle de l'article 92 depuis 1867, tout en obtenant la compensation
financière par voie fiscale ou autrement qui nous apparaît
normale. Peut-être pourrions-nous ainsi bâtir des choses qui nous
ressemblent un peu plus que dans un processus qui nous condamne
éternellement à être les empêcheurs de tourner en
rond à l'égard des autres et qui génère ainsi,
souvent, ce qui est une agressivité considérable du reste du
Canada à l'égard du Québec qui, de fait, a
été un empêcheur de tourner en rond depuis au moins 25 ans
dans tout processus de consolidation d'une certaine vision inspirée par
une centralisation qui serait jugée utile ou nécessaire par le
reste du Canada, mais qui a de fortes chances d'être inacceptable pour le
Québec.
M. Marx: J'apprécie les éclaircissements du
ministre délégué aux Affaires intergouvernementales
canadiennes. Il est surtout plus clair que le premier ministre qu'on ne
comprend pas ces jours-ci. Hier, je l'ai écouté en
conférence de presse. C'était tellement ambigu; peut-être
que j'ai été distrait par ses mains, mais j'ai lu la
transcription de la conférence de presse et après je
n'étais pas plus avancé qu'avant.
Ce sera ma dernière question parce que je ne veux pas continuer
cela plus longtemps. Si je comprends bien, si on veut modifier la formule
d'amendement aujourd'hui pour que ce soit conforme aux désirs du
Québec en avril 1981, tout ce qu'il faut faire, c'est prévoir la
pleine compensation pour un retrait quelconque du Québec, parce que le
Québec n'a pas demandé davantage en avril 1981.
M. Jonhson (Anjou): Simplement dans la mesure où ce dont
on parle, c'est du partage des pouvoirs et de l'effet d'une dynamique qui
pourrait amener une majorité de provinces au Canada à souhaiter
la concentration de certains pouvoirs entre les mains de l'État
fédéral, oui. Mais il y a d'autres aspects quant au partage des
pouvoirs et à l'égard de la constitution canadienne, que ce soit
l'application de la Charte des droits et libertés, ce qu'elle
représente sur notre territoire, l'insécurité juridique
qu'elle génère pour cette Assemblée, la nôtre, que
ce soit un certain nombre d'autres sujets dont il sera question dans les mois
à venir.
M. Marx: Oui, mais, en avril 1981, le gouvernement du
Québec n'a pas dit: On veut le retrait avec pleine compensation, on veut
le veto sur les institutions fédérales et on veut que ce soit
reconnu dans la constitution canadienne que nous formons une
société distincte. Cela n'était pas dit.
M. Jonhson (Anjou): C'était dit dans la résolution
de l'Assemblée nationale...
M. Marx: Non, la résolution...
M. Jonhson (Anjou): ...contre laquelle vous avez voté.
M. Marx: Je m'excuse, mais si c'était dans la
résolution, pourquoi n'était-ce pas dans la formule d'amendement?
C'est-à-dire qu'on a adopté une chose à l'Assemblée
nationale et on va négocier une tout autre chose.
M. Jonhson (Anjou): Other times, other ways.
M. Marx: No, forked tongue speaking with a forked tongue.
Voilà pour la discussion. Je pense qu'on a le fond de la pensée
du ministre sur ce sujet. Other times, other ways. La semaine passée, le
veto, c'était une absurdité. Cette semaine, le ministre
délégué aux Affaires intergouvernementales canadiennes,
vient à l'aide de son premier ministre. Je trouve cela tout à
fait louable, noble même, qu'il vienne appuyer son pauvre premier
ministre et expliquer le fond de sa pensée comme il l'a fait
aujourd'hui. Le premier ministre a voulu dire, si je comprends bien les
explications de son ministre, que le veto est une absurdité, mais
seulement en relation avec les articles 91 et 92.
M. Jonhson (Anjou): Dans la mesure où en envisage un
processus d'amendement, de transfert vers le fédéral. (11 h
30)
M. Marx: Oui. Hier, dans la conférence de presse avec M.
Mulroney, le premier ministre a dit qu'il n'est pas un grand expert en
matière constitutionnelle et on voit, maintenant, que son expert, c'est
le ministre de la Justice. Il est tout à fait raisonnable qu'il explique
d'une façon détaillée la pensée du premier ministre
qui trouve souvent difficile d'expliquer le fond de sa pensée en cette
matière, étant donné aussi qu'il va avoir des conventions
lundi prochain...
M. Johnson (Anjou): Demain.
M. Marx: ...et un congrès le 19 janvier. Bien! Merci, M.
le ministre.
Le Président (M. Lévesque,
Kamouraska-Témiscouata): L'article 3.3?
M. Marx: J'ai beaucoup apprécié cette intervention
qui, vraiment, a clarifié un certain nombre de choses pour tout le
monde.
Le Président (M. Lévesque,
Kamouraska-Témiscouata): L'article 3.4 est-il adopté?
M. Marx: Oui.
Le Président (M. Lévesque,
Kamouraska-Témiscouata): L'article 3.5 est-il adopté?
M. Marx: Si le ministre veut nous faire ses commentaires sur ces
paragraphes...
M. Johnson (Anjou): L'article 3.5?
M. Marx: ...on va essayer de procéder...
Le Président (M. Lévesque,
Kamouraska-Témiscouata): Oui.
M. Johnson (Anjou): Bon.
M. Marx: ...aussi vite que possible.
M. Johnson (Anjou): L'article 3.5 confie au ministre le soin de
veiller à ce que, dans la conduite des affaires intergouvernementales
canadiennes, la compétence constitutionnelle du Québec soit
respectée. Dans ce cadre, le ministre est chargé d'assurer la
participation du gouvernement du Québec à l'élaboration et
à la mise en oeuvre au Canada des politiques et programmes
fédéraux qui ont des incidences sur le gouvernement du
Québec. Il favorise à cette fin la concertation
intergouvernementale.
M. Marx: Adopté.
Le Président (M. Lévesque,
Kamouraska-Témiscouata): L'article 3.5, adopté. L'article
3.6?
M. Johnson (Anjou): L'article établit que le ministre doit
collaborer avec les autres ministres du gouvernement à la mise en oeuvre
des politiques dont il a la responsabilité.
M. Marx: Adopté.
Le Président (M. Lévesque,
Kamouraska-Témiscouata): L'article 3.6, adopté. L'article
3.7?
Les ententes intergouvernementales canadiennes et
autres
M. Johnson (Anjou): L'article établit la
responsabilité du ministre en ce qui concerne la négociation, la
mise en oeuvre des ententes intergouvernementales canadiennes. Il veille
à leur négociation, c'est-à-dire qu'il est responsable de
la conduite des négociations. Il peut soit directement négocier
toutes et chacune des ententes ou intervenir à tout moment pour indiquer
la direction à prendre et la stratégie à
privilégier.
Le ministre est responsable de la bonne marche des programmes
d'échanges intergouvernementaux, qui découlent de la conclusion
d'ententes. Les programmes d'échanges dont il est question doivent
toutefois être élaborés en accord avec les
ministères et les organismes compétents du gouvernement,
compte tenu des activités visées.
M. Marx: Une question technique, M. le Président. Dans le
cas où un ministre va voyager à l'extérieur du
Québec, un autre ministre ou un président d'un organisme
d'État...
M. Johnson (Anjou): Oui.
M. Marx: ...est-ce qu'il est toujours accompagné par un
fonctionnaire du ministère...
M. Johnson (Anjou): Des Affaires intergouvernementales
canadiennes?
M. Marx: ...des Affaires intergouvernementales canadiennes?
M. Johnson (Anjou): Cela dépend. Disons que dans les
conférences fédérales-provinciales, oui.
M. Marx: Oui.
M. Johnson (Anjou): II y a toujours un représentant du
ministère des Affaires intergouvernementales canadiennes qui est
présent, dans les conférences sectorielles, le but y étant
de faire l'ensemble des activités qu'implique la coordination
d'activités intergouvemementales. Deuxièmement, dans le cas des
présidents d'organismes, cela dépend. En fait, la décision
est ad hoc, il ne s'agit pas pour nous d'avoir des gens qui suivent à la
trace tout le monde, mais essentiellement de veiller, d'une part, à la
coordination des activités qui peuvent avoir des implications et,
deuxièmement, d'être un soutien et une aide à ceux et
celles qui le requièrent.
M. Marx: Parfait.
Le Président (M. Lévesque,
Kamouraska-Témiscouata): L'article 3.7 est adopté. L'article
3.8?
M. Johnson (Anjou): Cet article fixe, en fait, les règles
de validité des ententes intergouvernementales, soit l'approbation des
ententes par le gouvernement, la signature de ces ententes par le ministre
délégué aux Affaires intergouvernementales canadiennes.
Sauf pour les ententes qui sont exclues de l'application de la loi par le
recours de l'article 3.13, rien ne permet de soustraire une entente
intergouvernementale à ces règles. L'article 3.13, on le verra
tout à l'heure. Est-ce adopté, M. le Président?
Le Président (M. Lévesque,
Kamouraska-Témiscouata): L'article 3.8, pas de problème.
L'article 3.9? Oui.
M. Johnson (Anjou): Les lois constitutives de ministères
ou d'organismes autorisent, pour la plupart, des ministres et dirigeants
d'organismes à signer des ententes ou accords avec d'autres
gouvernements aux fins, entre autres, de faciliter l'application des lois
qu'ils administrent. Dans de tels cas, le ministre délégué
aux Affaires intergouvernementales canadiennes doit signer de tels accords ou
ententes en vertu de l'article 3.8. Et la signature du ministre ou du dirigeant
d'organisme, à qui la loi donne le pouvoir de conclure l'entente doit
également apparaître au document, à moins que le
gouvernement n'autorise le ministre délégué aux Affaires
intergouvernementales canadiennes à signer seul l'entente par recours
à l'article 3.10.
Le Président (M. Lévesque,
Kamouraska-Témiscouata): L'article 3.9, est-il adopté?
M. Marx: Oui.
Le Président (M. Lévesque,
Kamouraska-Témiscouata): L'article 3.10?
M. Johnson (Anjou): L'article 3.10. En raison soit du nombre de
responsables impliqués dans une entente soit de l'impossibilité
d'assurer la présence de tous les intervenants à un moment
approprié, il peut s'avérer utile que le gouvernement autorise le
ministre délégué aux Affaires intergouvernementales qu'il
vienne à signer seul une entente.
Le Président (M. Lévesque,
Kamouraska-Témiscouata): Adopté. L'article 3.11. On l'a fait
tout à l'heure. Adopté tel qu'amendé.
M. Johnson (Anjou): À l'article 3.11. M. le
Président on a un amendement.
Le Président (M. Lévesque,
Kamouraska-Témiscouata): C'est adopté. On l'a fait tout
à l'heure.
M. Johnson (Anjou): On l'a fait tout à l'heure à
3.11.
Le Président (M. Lévesque,
Kamouraska-Témiscouata): C'est adopté tel
qu'amendé.
M. Johnson (Anjou): Or l'amendement a été
adopté et l'article lui-même à 3.11 visait à
établir l'interdiction à une commission scolaire, commission
régionale, commission municipale, communauté urbaine ou
communauté régionale de même que tout organisme sous leur
contrôle du fait qu'elles nomment la majorité de leurs membres ou
contribuent à plus de la moitié du financement, de
négocier ou conclure une
entente avec un gouvernement au Canada, l'un de ses ministères ou
organismes. Les organismes qui sont mentionnés dans cette section ne
peuvent non. plus bénéficier d'une entente avec un gouvernement
au Canada, l'un de ses ministères ou organismes qui n'aurait
été négociée et conclue par le gouvernement du
Québec. Les organismes dont il est question relèvent tous de la
compétence constitutionnelle du Québec et quant aux commissions
scolaires, elles peuvent négocier et conclure des ententes au nom du
gouvernement avec une approbation préalable de celui-ci.
Le Président (M. Lévesque,
Kamouraska-Témiscouata): Adopté?
M. Marx: Adopté.
Le Président (M. Lévesque,
Kamouraska-Témiscouata): Adopté tel qu'amendé.
L'article 3.12?
M. Johnson (Anjou): L'article 3.12 établit que les
organismes publics peuvent obtenir l'approbation préalable du
gouvernement pour conclure des ententes avec un autre gouvernement au Canada,
l'un de ses ministères ou organismes. La règle est plus souple
que dans le cas des organismes gouvernementaux qui sont visés à
3.7 puisque dans le cas des organismes publics, la signature du ministre n'est
pas requise pour valider l'entente. L'autorisation préalable est
également requise pour les organismes dont un organisme public comme la
majorité des membres contribuent à plus de la moitié de
leur financement.
L'article définit un organisme public comme un organisme dont le
gouvernement ou un ministre nomme la majorité des membres, dont la loi
ordonne que les fonctionnaires ou employés soient nommés ou
rémunérés suivant la Loi sur la fonction publique ou
encore dont les ressources proviennent de plus de la moitié du fonds
consolidé du revenu du Québec.
M. Marx: Je me souviens d'une loi qu'on a adoptée l'an
dernier.
M. Johnson (Anjou): C'est ça. M. Marx:
Où?
M. Johnson (Anjou): Dans le cas des Affaires municipales. 38.
M. Marx: Les Affaires municipales ou une autre loi ou
l'organisme, ou le président pourraient signer une entente avec un autre
gouvernement sans passer par le ministère des Affaires canadiennes.
M. Johnson (Anjou): Un ministère vous dites?
M. Marx: Non.
M. Johnson (Anjou): Un président d'organisme?
M. Marx: Oui.
M. Johnson (Anjou): Une loi particulière...
M. Marx: Oui.
M. Johnson (Anjou): ...concernant un organisme qui autorise le
président è signer des ententes avec d'autres gouvernements sans
approbation?
M. Marx: Oui. Je me souviens maintenant. C'est la Loi sur les
coroners. Le coroner en chef pourrait avoir un certain pouvoir en
matière d'ententes avec d'autres gouvernements. Je pense que c'est cela.
J'ai été un peu surpris par cela.
M. Johnson (Anjou): Je regrette, cela ne me vient pas à
l'esprit. Je pourrais peut-être faire faire la vérification d'ici
à 15 h 30.
M. Marx: C'est parce que cela m'a surpris et j'ai soulevé
cela l'an dernier. Bon parfait. Adopté.
Le Président (M. Lévesque,
Kamouraska-Témiscouata): L'article 3.13?
M. Johnson (Anjou): À l'article 3.13: Permettre au
gouvernement d'exclure de l'application de la loi les catégories
d'ententes qu'il désigne en vue d'assurer l'indépendance de
l'Assemblée nationale. Les ententes qui sont conclues dans le cadre des
relations avec les institutions parlementaires sont explicitement exclues de la
loi. N'est-ce-pas cela plutôt auquel on référerait?
Non?
M. Marx: Non, ce n'était pas cela.
Le Président (M. Lévesque,
Kamouraska-Témiscouata): Est-ce que l'article 3.13 est
adopté?
M. Marx: Adopté.
Le Président (M. Lévesque,
Kamouraska-Témiscouata): L'article 3.14?
La représentation du Québec au
Canada
M. Johnson (Anjou): Alors on établit que le ministre est
responsable de toutes les activités de représentation du
gouvernement du Québec au Canada.
Le Président (M. Lévesque,
Kamouraska-Témiscouata): Adopté.
M. Marx: Un instant là. Adopté.
Le Président (M. Lévesque,
Kamouraska-Témiscouata): L'article 3.15?
M. Johnson (Anjou): Cet article établit le pouvoir du
ministre d'établir des bureaux au Canada, d'y nommer des chefs de poste
et d'y affecter le personnel qui est requis.
M. Marx: Adopté.
Le Président (M. Lévesque,
Kamouraska-Témiscouata): Adopté. L'article 3.16?
M. Johnson (Anjou): L'article permet au ministre de doter des
bureaux au Canada de locaux, d'ameublement et de services nécessaires
à leur bon fonctionnement.
Le Président (M. Lévesque,
Kamouraska-Témiscouata): Adopté?
M. Marx: Adopté.
Le Président (M. Lévesque,
Kamouraska-Témiscouata): L'article 3.17?
M. Johnson (Anjou): Cette modification a pour but de confier au
ministre la gestion complète, y compris la responsabilité
d'acquérir, de louer les immeubles nécessaires à la fois
pour les délégations du Québec ou lieux de
résidence du personnel affecté à ces
délégations. Jusqu'à maintenant la responsabilité
était exercée par le ministre des Travaux publics et de
l'Approvisionnement et les textes législatifs n'étaient pas
clairs sur cette compétence depuis la création de la
Société immobilière du Québec (la SIQ). Afin de
clarifier la situation, des discussions ont été entreprises pour
que soit adoptée une exclusion expresse à la compétence de
cette société en ce qui concerne les immeubles à
l'étranger ou à l'extérieur du Québec. Par souci de
cohérence, dans le texte législatif et réglementaire, il y
aurait lieu d'ajouter cette compétence à la loi qui
définit le mandat du ministre.
M. Marx: Adopté.
Le Président (M. Lévesque,
Kamouraska-Témiscouata): Adopté. L'article 3.18?
M. Johnson (Anjou): II établit que le chef de poste exerce
ses fonctions sous l'autorité du sous-ministre ou du secrétaire
général associé du Conseil exécutif qui le
désigne. Il détermine également les responsabilités
du chef de poste à l'égard de son personnel.
M. Marx: Adopté.
Le Président (M. Lévesque,
Kamouraska-Témiscouata): L'article 3.18, adopté. L'article
3.19?
M. Johnson (Anjou): Confier au ministre seulement le pouvoir
d'affecter une personne au Canada à l'extérieur du Québec.
Lorsque cette personne relève d'un autre ministre, ce dernier doit
consentir à l'affectation. La personne qui est affectée exerce
alors ses fonctions sous l'autorité du chef de poste mais dans le cadre
des orientations définies par le ministère concerné. C'est
le cas par exemple des délégués commerciaux ou du
ministère du Revenu, par exemple, à Toronto.
M. Marx: Adopté.
Le Président (M. Lévesque,
Kamouraska-Témiscouata): L'article 3.19, adopté. L'article
3.20?
M. Johnson (Anjou): À l'article 3.20, confier au Conseil
du trésor le pouvoir de fixer les conditions de travail qui sont
reliées à l'affectation des catégories de personnes
à l'extérieur du Québec, au Canada.
M. Marx: Adopté.
Le Président (M. Lévesque,
Kamouraska-Témiscouata): Adopté. L'article 3.21?
M. Johnson (Anjou): Le pouvoir du gouvernement de constituer et
de mandater les délégations officielles du Québec à
une conférence ministérielle interprovinciale ou
fédérale-provinciale.
Le Président (M. Lévesque,
Kamouraska-Témiscouata): L'article 3.21, adopté. L'article
3.22?
M. Johnson (Anjou): II établit que le ministre doit voir,
en collaboration avec les ministères intéressés, à
l'élaboration et à la réalisation des programmes de
coopération qui découlent des accords ou des ententes de
coopération conclus par le gouvernement du Québec avec un autre
gouvernement au Canada.
Le Président (M. Lévesque,
Kamouraska-Témiscouata): Adopté?
M. Marx: Oui.
Le Président (M. Lévesque,
Kamouraska-Témiscouata): L'article 98, M. le ministre.
M. Marx: Oui, mais que le ministre nous explique la
portée.
M. Johnson (Anjou): Oui, sur l'article 98, l'article 4 qu'on
reprend dans la Loi sur l'exécutif reprend essentiellement en des termes
plus modernes, plus contemporains et plus conformes aux normes de
rédaction en vigueur, l'obligation pour le premier ministre de
déposer devant l'Assemblée nationale le rapport annuel sur les
activités de son ministère à l'exception de celles qui
concernent les Affaires intergouvernementales canadiennes. En vertu de
l'article 4.1 c'est le ministre responsable de l'application de la section II
que nous venons de voir qui sera responsable du dépôt du rapport
annuel.
M. Marx: Parfait.
Le Président (M. Lévesque,
Kamouraska-Témiscouata): L'article 98, adopté. Cela termine
...
M. Johnson (Anjou): Oui.
Le Président (M. Lévesque,
Kamouraska-Témiscouata): L'article 98, oui.
M. Johnson (Anjou): Merci, M. le Président.
Alors nous pourrions maintenant passer aux Affaires municipales.
Le Président (M. Lévesque,
Kamouraska-Témiscouata): Maintenant afin que M. Marcoux ...
M. Johnson (Anjou): On pourrait suspendre les travaux.
Le Président (M. Lévesque,
Kamouraska-Témiscouata): Non. Est-ce qu'il y a consentement pour que
M. Marcoux et le député de D'arcy McGee siègent?
M. Marx: Oui. Il y a consentement.
Le Président (M. Lévesque,
Kamouraska-Témiscouata): II y a consentement.
M. Marx: On souhaite la bienvenue au ministre des Affaires
municipales. (11 h 45)
Le Président (M. Lévesque,
Kamouraska-Témiscouata): II y a consentement pour que M. Ryan
remplace Mme Saint-Amand?
Une voix: Oui.
Loi sur l'aménagement et l'urbanisme
Le Président (M. Lévesque,
Kamouraska-Témiscouata): D'accord. M. le ministre des Affaires
municipales, à l'article 4, vous avez des commentaires?
M. Marcoux: À l'article 4, l'article 256.1, qui amende
l'article 256.1 de la Loi sur l'aménagement urbain est à l'effet
suivant: L'article 256.1 de la Loi sur l'aménagement et l'urbanisme a
été introduit en 1982 pour permettre que certains terrains non
lotis, qui ne sont pas conformes aux exigences relatives aux lotissements, y
compris celles du règlement du contrôle intérimaire,
puissent tout de même faire l'objet d'une opération cadastrale et
donc aient la possibilité d'être bâtis, pourvu qu'ils
rencontrent certaines conditions.
Les seuls terrains visés par cette disposition étaient
ceux qui, le 30 novembre 1982, date du dépôt de la modification,
respectaient les exigences des règlements en vigueur à cette
date, pour qu'une opération cadastrale soit possible.
Le fait que cette opération cadastrale aitété possible à cette date, accorde donc un droit pour
l'avenir aux propriétaires dans le but que les nombreux terrains ayant
des dimensions ne rencontrant pas les normes généralement
édictées par la MRC à partir de la fin de 1982 ne
demeurent pas indéfiniment inutilisables.
Il a été constaté que, bien que l'article
règle dans sa forme actuelle une majorité de cas, un bon nombre
de terrains qui ne respectent pas les normes actuellement en vigueur dans les
MRC ont été acquis entre le 30 novembre 1982 et le moment
où les règlements de contrôle intérimaire de MRC
sont entrés en vigueur. Cela est dû au fait que les MRC ont
adopté leur réglementation intérimaire plus tard que
prévu. Il y a donc eu intervalle assez large dans certains cas entre le
30 novembre 1982 et l'entrée en vigueur des règlements de
contrôle intérimaire. De plus, durant cette période
intérimaire, les citoyens ont été peu informés par
les autorités locales de l'imprudence qu'il y avait à
acquérir après le 30 novembre un terrain non loti, sans savoir ce
que seraient les normes du règlement de contrôle
intérimaire.
Pour éviter que dans tout le Québec il subsiste des
terrains qui ne pourront jamais être utilisés parce qu'ils ne
rencontrent pas les normes locales ou régionales, même s'ils ont
été acquis de bonne foi au moment où ces normes
n'existaient pas, il y a lieu que la date limite à laquelle un terrain
aurait dû être acquis pour que son propriétaire puisse se
prévaloir de l'article 256.1, soit la date de l'entrée en vigueur
du premier règlement de contrôle intérimaire.
En fait, c'est dans le but de donner des droits acquis à ceux qui
ont acquis leur terrain avec des dimensions insuffisantes entre le 30 novembre
1982 et l'adoption du règlement de contrôle intérimaire
dans chacune des MRC. Cela peut toucher quelques centaines de
Québécois, tout au plus quelques milliers de
Québécois, et c'est simplement dans le fond de leur donner un
droit acquis, comme on l'avait fait pour ceux qui avaient acheté
les terrains avant le 30 novembre 1982, date où l'on prévoyait
que l'ensemble des règlements de contrôle intérimaire
seraient adoptés. Comme les règlements de contrôle
intérimaire n'étaient pas tous adoptés à ce
moment-là, ou que les règles sur l'acquisition des lots et les
normes minimales pour la protection de l'environnement n'étaient pas
nécessairement toutes connues, nous prolongeons cette date à
l'adoption du contrôle intérimaire dans chacune des MRC.
Alors, est-ce que l'amendement serait adopté? Est-ce que
l'article 4 serait adopté?
Le Président (M. Lévesque,
Kamouraska-Témiscouata): L'article 4?
M. Ryan: Oui. M. Marx: Adopté.
Le Président (M. Lévesque,
Kamouraska-Témiscouata): Adopté. L'article 5, M. le
ministre?
M. Marcoux: L'article 5 a pour but... Actuellement, dans la
partie du Québec où s'applique la Loi sur l'aménagement et
l'urbanisme, le seul territoire important qui n'est pas régi par un
organisme supramunicipal est la ville de Mirabel. Or, Mirabel s'apprête
justement, mais sans les outils sophistiqués que donne la Loi sur
l'aménagement et l'urbanisme, à revoir son schéma
directeur d'urbanisme. La modification proposée vise donc à
attribuer à la ville de Mirabel les pouvoirs d'une municipalité
régionale de comté, comme nous l'avions déjà fait
pour Laval. En fait, la loi ne nous permet pas actuellement de constituer
Mirabel en MRC parce qu'il y a une seule municipalité qui composerait la
MRC. Or, c'est de permettre, comme dans le cas de Laval, que même s'il y
a une seule municipalité, que cette municipalité puisse
être assujettie à la loi 125. C'est le sens de cet article
5.
Le Président (M. Lévesque,
Kamouraska-Témiscouata): Oui, M. le député
d'Argenteuil.
M. Ryan: M. le Président, il me fait plaisir d'être
ici pour l'étude de cet article du projet de loi. J'ai eu l'occasion
d'en causer déjà avec le ministre des Affaires municipales et je
veux le remercier de s'être intéressé à ce
problème et d'y avoir fait suite dans la forme qu'il m'avait
laissé entrevoir, il y a déjà plusieurs mois, de
même qu'il l'avait laissé entrevoir aux autorités
municipales de Mirabel.
Je crois que le ministre a dû recevoir le texte d'une
résolution qui a été adoptée cette semaine par le
conseil de ville de Mirabel disant qu'il avait pris connaissance de l'article 5
du projet de loi 15 avec beaucoup de satisfaction et qu'il en souhaitait
l'adoption dans les meilleurs délais. Je suis heureux de souscrire
à ce point de vue des autorités municipales de Mirabel. Je pense
que la ville de Mirabel, étant privée de toute participation
à une MRC et ne formant pas elle-même une MRC à l'heure
actuelle, est privée de droits qui sont conférés aux MRC
dans l'ensemble du territoire du Québec.
C'est une situation à laquelle il faut mettre un terme dans les
meilleurs délais. Les prédécesseurs du ministre actuel des
Affaires municipales avait jugé opportun de ne pas instituer de MRC sur
le territoire de Mirabel et de ne pas greffer ce territoire à d'autres
MRC dans l'attente de précisions devant venir du gouvernement
fédéral et, éventuellement, du gouvernement
québécois, quant au statut de l'ensemble de cette région,
lequel dépend beaucoup, évidemment, de ce qui arrivera dans le
cas de l'aéroport et des territoires adjacents.
Je pense qu'on se rend compte, à l'expérience, que la
solution définitive de tout le problème, dans la mesure où
le gouvernement fédéral est concerné, va prendre encore un
temps indéfini et qu'en attendant, il faut que ce territoire
procède avec son schéma d'aménagement, avec l'exercice de
ses responsabilités, comme les autres territoires du Québec.
Comme il ne peut pas être question de le greffer à une autre MRC,
ce qui créerait toutes sortes de problèmes, je pense que le
statut particulier qui serait reconnu à Mirabel en vertu de l'amendement
proposé serait excellent, dans les circonstances.
Des problèmes qui ont été posés à
l'attention de M. le ministre. Il y a certains éléments, dans
cette ville, qui préféreraient sans doute que ça n'arrive
point, parce qu'ils rêvent encore de la possibilité d'un
démembrement éventuel de Mirabel pour un retour aux anciennes
formes de gouvernement municipal qui existaient. Mais, dans l'immédiat,
je pense que c'est un courant qui est très minoritaire, qui a eu
l'occasion de s'exprimer lors de la dernière campagne municipale en
novembre 1983. Le résultat des élections fut très
décisif de ce point de vue-là. Je pense qu'il y a un consensus
très fort qui existe pour continuer à développer la ville
de Mirabel qui s'est déjà dotée de toutes sortes de
services. Il y a des plans de développement pour l'avenir,
également.
Si on pense que cette ville-là a été
retardée dans son développement industriel par toutes les
contraintes qui ont pesé sur elle, puisqu'elle présente un
potentiel considérable de ce côté-là, je pense qu'il
faut créer des conditions les plus favorables possible pour qu'elle
puisse entreprendre le
développement de son potentiel industriel, commercial, agricole
et économique, dans les meilleures conditions possible. Le statut de MRC
que lui confère l'article 5 est une réponse à cette
attente qui sera très vivement appréciée et dont je
voudrais personnellement remercier le ministre des Affaires municipales,
à titre de député d'Argenteuil.
M. Marcoux: M. le Président.
Le Président (M. Lévesque,
Kamouras-ka-Témiscouata): M. le ministre.
M. Marcoux: Je n'ai pas eu le loisir d'écouter
l'intervention, hier, en deuxième lecture, de ce projet de loi omnibus,
du député d'Argenteuil mais on m'a fait part ce matin du sens de
son intervention et je dois dire que je partage l'essentiel de ses propos et
les nuances qu'il a apportées. C'est sûr qu'il y a des courants
d'opinions parmi certains des citoyens de Mirabel, à l'effet de
reconstituer de nouvelles municipalités rurales, plus petites. Il n'y a
rien qui s'y oppose. Il n'y a jamais d'absolu dans ça. Ce n'est pas
noir, ce n'est pas blanc. Les citoyens vont continuer de
réfléchir à la question et, éventuellement, faire
des démarches et l'Assemblée nationale, si elle le veut, pourra
reconnaître ces démarches.
Mais je pense qu'il y avait différentes hypothèses. La
première hypothèse, c'était d'essayer de reconstruire des
municipalités locales, d'essayer de les rattacher à chacune des
MRC existantes, Argenteuil voulant son morceau, Pays-d'en-Haut voulant son
morceau, Deux-Montagnes voulant son morceau, en somme, chacune des quatre MRC
ou cinq MRC limitrophes désirant son morceau. Il y aurait cette
hypothèse d'attendre que se reconstituent des municipalités
locales et de les rattacher à des MRC existantes. À ce
moment-là, tout le débat aurait été à savoir
à quelle MRC on les rattache, sur quelle période, etc.
L'autre hypothèse, c'est celle que je soumets à
l'Assemblée nationale. C'est d'habiliter le gouvernement à
reconnaître une MRC, pour Mirabel, pour que la loi 125 puisse s'appliquer
sur ce territoire. Cela ne préjuge pas d'une seule MRC... Puisqu'il
semble maintenant que la très grande majorité des citoyens
reconnaissent que le territoire de Mirabel doit être constitué de
plus d'une municipalité locale, éventuellement, la très
grande majorité de l'opinion semble reconnaître que ça
constitue un tout. De toute façon, ce ne serait pas illogique, au
contraire, que ce territoire fasse partie d'une seule MRC. Cela pourrait
être tout aussi logique, sinon plus, que d'essayer de le rattacher
à des municipalités régionales de comté
existantes.
Dans cette perspective, je propose l'adoption de cet article, M. le
Président.
Le Président (M. Lévesque, Kamouras-
ka-Témiscouata): Est-ce que l'article 5 est adopté?
M. Marx: Adopté.
Le Président (M. Lévesque,
Kamouras-ka-Témiscouata): Adopté.
Code municipal du Québec
M. Marcoux: L'article 16, M. le Président, en ce qui me
concerne.
Le Président (M. Lévesque,
Kamouras-ka-Témiscouata): L'article 16. M. le ministre, avez-vous
des commentaires?
M. Marcoux: Je serai très bref. Actuellement, les
corporations locales, les municipalités locales ont le pouvoir de louer
à des services sociaux et de santé des parties de locaux dont
elles sont propriétaires. Les municipalités régionales de
comté qui seraient propriétaires d'un édifice ne
pourraient pas louer une partie ou une totalité d'un édifice
à un CLSC ou à un organisme du secteur de la santé ou des
services sociaux. Cela a simplement pour but de permettre aux
municipalités régionales de comté d'avoir les mêmes
pouvoirs, à ce titre, que les municipalités locales et de pouvoir
louer.
Il y a un paradoxe. Actuellement, elles peuvent louer d'autres
organismes, elles peuvent louer au gouvernement, elles peuvent louer à
des organismes privés, mais elles ne pourraient pas louer à des
établissements sociaux et de santé. C'est pour leur permettre de
louer des parties de leurs établissements à des organismes
sociaux et de santé.
Le Président (M. Lévesque
(Kamouras-ka-Témiscouata): Est-ce que l'article 16 est
adopté?
M- Marcoux: Adopté.
M. Marx: Un instant. Est-ce que le ministre présentera un
projet de loi omnibus au cours de cette session?
M. Marcoux: Non. J'ai décidé d'une nouvelle
orientation globale de législation au ministère des Affaires
municipales.
M. Marx: C'est de moins légiférer.
M. Marcoux: Oui...
M. Marx: C'est une bonne idée, ça.
M. Marcoux: ...et de mettre l'accent
sur la refonte des lois municipales, la révision des lois
municipales pour faire en sorte que les deux codes municipaux, le Code
municipal et le Code des cités et villes, la charte de Montréal,
la charte de Québec, les kO lois municipales qui s'appliquent et qui
sont sous la juridiction du monde municipal soient intégrés dans
un tout qui s'appellerait, dans quatre ou cinq ans environ, le Code des
municipalités.
J'aurai le plaisir de déposer d'ici peu, à
l'Assemblée nationale, la première étape - ce sera fait en
six étapes - qui concernera le régime électoral municipal;
la deuxième étape, l'organisation territoriale municipale,
etc.
M. Marx: Sur les élections municipales, c'est un projet de
loi que vous allez déposer et qui comporte à peu près 900
articles?
M. Marcoux: Quelque chose du genre.
M. Marx: Donc, le Code des municipalités, ce serait un
code de 5000 articles?
M. Marcoux: Oui, mais dans un seul code, et une fois que les six
lois sectorielles auront été adoptées, elles seront
refusionnées dans un Code des municipalités et il sera beaucoup
moins dense parce que quand on parle de 800 articles, le régime
électoral, par exemple, il y en a probablement 200 ou 300 qui sont pour
amender des chartes municipales. En plus de la Loi sur les cités et
villes, etc., il y a 261 chartes spéciales des villes, 60 chartes des
municipalités rurales. Quand on fait un projet de loi - on l'a vu
récemment pour le projet de loi 2 sur les approbations administratives -
plus que le tiers des articles étaient pour abolir ou modifier des
articles, des chartes privées aux fins de les harmoniser avec la loi
générale. Les lois municipales, c'est une jungle, un fouillis, et
nous avons décidé, prioritairement, de mettre de l'ordre dans
ceci. (12 heures)
Deuxièmement, en ce qui concerne les projets de loi
privés, j'ai déjà indiqué, en juin dernier - nous
avons basé notre action, depuis ce temps, sur cette orientation - que
les projets de loi privés devraient toucher dorénavant seulement
des choses spécifiques à une municipalité pour
régler un problème spécifique. Toute demande qui se fait
par une municipalité, dans le cadre d'un projet de loi privé,
pour se faire donner un pouvoir qui pourrait être utile à
plusieurs municipalités au Québec ou inutile ou nuisible à
l'ensemble des municipalités du Québec, devra être
traitée dans le cadre des projets de loi publics.
Une troisième décision que j'ai prise au niveau
législatif à ce titre, c'est que je diminuerais au maximum les
projets de loi omnibus du ministère des Affaires municipales. Par
exemple, on était habitué à avoir, une ou deux fois par
année, des projets de loi omnibus du ministère des Affaires
municipales comportant 60, 100 et 150 articles. En juin dernier, si ma
mémoire est bonne, il y avait quatre ou cinq articles dans le projet de
loi omnibus du gouvernement qui traitait du monde municipal. Aujourd'hui, il y
en a trois seulement. Peut-être qu'au printemps, il y en aura un un peu
plus complet parce que, par exemple, pour donner suite à notre politique
de revitalisation des centres-villes, il y a certains pouvoirs
supplémentaires qu'on voudrait pouvoir donner possiblement aux
municipalités, d'autres choses semblables.
Je ne rejette pas l'idée à nouveau d'avoir des projets de
loi omnibus municipaux, mais le plus rarement possible et quand ce sera pour
donner suite à des politiques gouvernementales nouvelles et urgentes ou
quand ce sera pour des choses absolument urgentes ou nécessaires. Sinon,
les 2000 projets d'amendement qui m'ont été soumis depuis des
années par le monde municipal, nous les analyserons un à un, dans
le cadre de la révision et de la refonte des lois municipales.
M. Marx: J'aimerais féliciter le ministre de sa politique
en matière municipale. Je pense qu'il est temps pour le gouvernement
d'avoir une politique semblable. Vous êtes à la fin de votre
deuxième mandant et c'est juste depuis, j'imagine, que vous êtes
ministre. Cela ne fait pas si longtemps que le ministère a
élaboré une politique assez claire...
M. Marcoux: J'ai informé d'ailleurs, par lettre,
l'ensemble des maires et des municipalités du Québec de ces trois
points. Notre priorité est la refonte et la révision du Code
municipal qui a été acceptée à la table
Québec-municipalités. Deuxièmement, que les omnibus
gouvernementaux soient réduits au minimum.
M. Marx: C'est une bonne idée.
M. Marcoux: Troisièmement, que les projets de loi
privés devraient avoir leur véritable sens, c'est-à-dire
de régler des problèmes juridiques spécifiques à
une municipalité et non s'en servir pour donner des pouvoirs
généraux à une ou des municipalités que des avocats
de la pratique privée, ensuite, tentent de transplanter dans chacune des
chartes spéciales ou des chartes privées des
municipalités. C'est une queue sans fin.
M. Marx: Juste une autre petite suggestion. Souvent on donne un
pouvoir aux
municipalités. Il y a un an, on a donné le pouvoir en
matière de - comment dirais-je? -l'étalage des journaux
pornographiques. Je pense que l'article était bienrédigé par votre ministère, je pense que
c'était clair, toutes les garanties pour que la loi soit valide
étaient prévues dans l'article. Je pense que c'était
important. On n'a pas annexé à ce projet de loi ou à cet
article un règlement type. Je pense que ce serait utile, quand on donne
un tel pouvoir à toutes les municipalités, d'annexer un
règlement type, quitte à ce qu'on l'utilise ou à ce qu'on
ne l'utilise pas. Parce que sur la pornographie il peut s'adopter toutes sortes
de choses.
Je veux juste ajouter que le ministère de la Justice a
rédigé un règlement type et le hasard a voulu que j'aie
une copie de ce règlement type.
M. Marcoux: Le hasard!
M. Marx: C'est cela, quelqu'un m'a donné cela. Je pense
que c'était du ministère, on m'a donné cela. Ce
n'était pas un secret et j'ai distribué ce règlement type
à un certain nombre de municipalités parce que, sans cela, elles
peuvent adopter toutes sortes de règlements qui sont invalides,
même dans leur forme. Si on pouvait indiquer...
M. Marcoux: Je suis entièrement d'accord avec le
député de D'Arcy McGee. J'ai eu l'occasion hier, sur d'autres
dossiers, avec de mes collègues, de dire que je suis entièrement
d'accord. Je vais dans ce sens comme ministre des Affaires municipales, de
déréglementer, de simplifier nos lois et d'indiquer davantage aux
municipalités dans quel sens on souhaiterait qu'elles aillent. Mais j'ai
ajouté exactement dans ce sens, mais à propos de la loi 125 et
des suites qu'on voulait lui donner dans l'avenir qu'il faudrait, en même
temps que nous informons les municipalités, nous leur
suggérerions des normes plutôt que de les leur imposer. Leur
envoyer un document qui indique comment cela pourrait être
formulé; leur suggérer ce que nous souhaiterions qu'ils
appliquent comme normes dans le domaine du bâti, du lotissement ou autre
chose. Je rejoins entièrement et ce qui indique que vous avez bien
raison c'est que notre ministère a travaillé en collaboration
avec la Justice à élaborer un projet de règlements que
nous pourrions transmettre aux municipalités pour leur formulation, leur
présentation qui serait conforme à la loi et qu'elles seraient
libres d'adopter.
M. Marx: C'est ça. Parce que le règlement qui
était rédigé était, comment dirais-je? bien
pensé en fonction de la loi, bien raisonnable. Ce serait difficile
d'attaquer la validité d'un tel règlement quoique dans d'autres
municipalités, ils peuvent rédiger n'importe quoi. Aussi, il y a
des villages qui n'ont pas les moyens d'engager un bureau d'avocats pour faire
des règlements. Cela pourrait coûter cher. En faisant des projets
de règlement type, je pense que cela pourrait aider beaucoup de
monde.
M. Marcoux: Je partage le point de vue du député de
D'Arcy McGee. Nous allons nous en instruire.
M. Marx: J'espère que ce sera...
M. Marcoux: L'article 16 est-il adopté?
M. Marx: Oui et j'espère que le ministre va avoir
l'opportunité de compléter sa réforme des lois
municipales.
M. Marcoux: J'y travaille. Disons qu'à la suite des
dernières nouvelles de ce matin, nous conservons l'espoir de pouvoir
nous rendre à la fin de la révision de la réforme des lois
municipales que nous avons étalée sur environ 4 ou 5 ans.
M. Marx: Moi, je souhaitais que le ministre complète sa
réforme dans les 3 à 4 mois à venir. Juste une autre
question pour qu'il ne rate pas son affaire.
M. Marcoux: Mais il sait très bien qu'il n'est pas
réaliste, lorsqu'il parle de fusionner deux lois
générales, deux chartes privées de Montréal et
Québec, 40 lois municipales, 260 chartes spéciales des
municipalités, 60 chartes spéciales des municipalités
rurales en un code des municipalités, de faire cela en 3 à 4
mois.
M. Marx: Non, non. Je comprends. Nous faisons des blagues des
deux côtés de la table.
M. Marcoux: Ah non. De mon côté, je suis très
sérieux.
M. Marx: Juste une petite question parce que le ministre est ici.
Oh! L'article est adopté.
Le Président (M. Lévesque,
Kamouraska-Témiscouata): Adopté, d'accord.
M. Marx: Qu'est-ce qui arrive avec le projet de loi privé
de Saint-Hubert? Je ne l'ai pas vu ces jours-ci.
M. Marcoux: On ne le verra pas ces jours-ci non plus.
Actuellement, vous savez qu'il y a un nouveau conseil municipal à
Saint-Hubert.
M. Marx: Oui.
M. Marcoux: Le ministère de l'Agriculture, le
ministère des Affaires municipales, doit tenir des séances
d'information avec le nouveau conseil municipal et le nouveau conseil municipal
devra prendre une orientation par rapport à ce projet de loi
privé que la municipalité de Saint-Hubert a
présenté.
M. Marx: II y a beaucoup de monde qui me demande ce qui arrive
avec ce projet de loi. Maintenant j'ai la réponse. Merci.
Le Président (M. Lévesque,
Kamouraska-Témiscouata): Bon. L'article 16 est adopté.
M. Marx: Est-ce qu'il y a d'autres articles...
Loi sur la Société immobilière de
Québec
M. Marcoux: Oui. Comme ministre de tutelle de la
Société immobilière du Québec, à l'article
183, il y a un texte proposé par voie d'amendement également que
je vais lire en entier.
M. Marx: Quel article?
M. Marcoux: L'article 183. Je vais lire parce que nous proposons
un amendement et que cela change l'article. L'article 183 est remplacé
par le suivant: "183. L'article 35 de la Loi sur la Société
immobilière du Québec, 1983, chapitre 40 est remplacé par
le suivant: 35. La Société est tenue de déposer au Bureau
des dépôts et consignations, (L.R.Q., ch. D-5), un montant
égal à la somme d'argent que le gouvernement verse annuellement
aux corporations municipales pour tenir lieu: "1. des taxes foncières
municipales à l'égard d'un immeuble appartenant à la
Société; "2. des taxes d'affaires à l'égard d'une
place d'affaires où la Société exerce ses activités
normales dans un immeuble lui appartenant; "3. des taxes autres que
foncières et des compensations pour des services municipaux à
l'égard d'un immeuble visé aux paragraphes 1 et 2. "Ces sommes
sont payées par le ministre des Finances aux corporations municipales
sur demande de la personne désignée en vertu du paragraphe 2 de
la loi 262 de la Loi sur la fiscalité municipale (L.R.Q., chapitre
F-2.1), et de la façon que celle-ci l'indique. Les sommes ainsi
payées par le ministre des Finances tiennent lieu des sommes
versées par le gouvernement en vertu des articles 254 à 257 de la
Loi sur la fiscalité municipale pour les immeubles et les places
d'affaires appartenant à la Société. "L'article 184 de ce
projet de loi est retiré."
Commentaires. Cette modification vise à remplacer le recours
à la création d'un fonds spécial pour le versement des
sommes tenant lieu de taxes municipales par l'ouverture d'un compte en
fidéicommis en utilisant les possibilités offertes par la Loi sur
les dépôts et consignations.
C'est sur la recommandation du ministère des Finances que le
gouvernement a préféré utiliser les possibilités
offertes par la Loi sur les dépôts et consignations afin
d'éliminer la double budgétisation des dépenses
gouvernementales. Les sommes perçues par la Société
immobilière seront déposées au Bureau des
dépôts et consignations et versées par la suite aux
corporations municipales à titre de paiement sur les "en lieu" de taxes.
Cette solution permet d'éviter la création d'une entité
juridique et comptable distincte, notamment dans les états financiers du
gouvernement. Le cas échéant, les états financiers de ce
fonds spécial auraient dû s'ajouter à ceux des autres fonds
déjà existants dans les états financiers du gouvernement,
alors que la Loi sur les dépôts et consignations permet d'arriver
aux mêmes fins sans cet ajout. De plus, l'utilisation du Bureau des
dépôts et consignations offre plus de latitude au ministère
des Finances du Québec quant à la gestion des sommmes
déposées.
En fait, c'est simplement l'objectif de cet amendement. C'est pour
éviter une double comptabilité. Telle que la loi actuelle est
rédigée, il aurait fallu comptabiliser à deux endroits les
mêmes sommes qui sont versées en compensation de taxes aux
municipalités, si ma mémoire est bonne, de plusieurs dizaines de
millions de dollars. Alors, pour éviter cette double comptabilité
qui augmente artificiellement les dépenses du gouvernement alors que ce
n'est pas le cas, nous préférons procéder par un
mécanisme qui existe actuellement, qui est la Loi sur les
dépôts et consignations.
M. Marx: M. le Président, puis-je demander au ministre
s'il serait d'accord de suspendre l'adoption de ces deux articles afin que je
puisse avoir le temps de consulter notre porte-parole en la matière. Je
comprends que le ministre est pour l'adoption. On va suspendre et après
consultation avec notre porte-parole, ils seront adoptés, soit d'une
façon unanime, soit sur division, même si le ministre n'est pas
ici.
M. Marcoux: D'accord. On suspend l'article 183...
M. Marx: L'article 183 et...
Le Président (M. Lévesque, Kamouras-
ka-Témiscouata): On suspend l'article 183, l'amendement et
l'article 183.
M. Marcoux: En adoptant l'article 183, le nouvel article 183,
automatiquement, nous devons retirer l'article 184.
M. Marx: D'accord.
Le Président (M. Lévesque,
Kamouraska-Témiscouata): On suspend l'article 183 et l'article
184.
M. Marx: C'est cela. L'article 184 est retiré.
Une voix: Non, c'est l'article 184 de la Loi sur la
Société immobilière...
M. Marcoux: Si nous adoptons l'article tel que proposé
avec l'amendement à l'article 183, automatiquement l'article 184 doit
être retiré.
Le Président (M. Lévesque,
Kamouraska-Témiscouata): Étant donné qu'on suspend
l'article 183, alors on va attendre au moment...
M. Marcoux: D'accord. Comme le député de D'Arcy
McGee a indiqué que l'article sera adopté, soit sur division ou
unanimement, l'article 184 sera nécessairement retiré.
M. Marx: C'est cela. Parfait.
Le Président (M. Lévesque,
Kamouraska-Témiscouata): On le fera à ce
moment-là.
M. Marx: D'accord. Merci.
Le Président (M. Lévesque,
Kamouraska-Témiscouata): Merci, M. le ministre.
Je demanderais au ministre du Loisir, de la Chasse et de la
Pêche...
Suspension pour deux minutes.
(Suspension de la séance à 12 h 14)
(Reprise à 12 h 28)
Le Président (M. Lévesque,
Kamouraska-Témiscouata): La commission reprend ses travaux avec le
ministre du Loisir, de la Chasse et de la Pêche et c'est à
l'article 26.
Loi sur la conservation et la mise
en valeur de la faune et Loi sur la
sécurité dans les sports
M. Côté: M. le Président, si vous me
permettez, je ne veux pas m'enfarger dans les articles un par un. On
réglera cela plus tard. J'ai quelques questions à poser au
ministre. Je vais le faire plus globalement, quitte à adopter les
articles par la suite. On comprend bien que dans un bill omnibus, il faut
toucher à certaines petites choses et non pas à des principes
majeurs.
Comme c'est la première occasion que j'ai publiquement de
féliciter le ministre pour sa nomination et comme il l'a fort bien dit
dans ses entrevues, quand le premier ministre vous appelle, on ne choisit pas,
on prend ce qu'il nous donne, je veux lui souhaiter un bon séjour
à la tête du ministère du Loisir, de la Chasse et de la
Pêche et l'assurer de ma collaboration pleine et entière pour la
défense des intérêts des chasseurs, des pêcheurs, du
monde du loisir, du plein air et compagnie. On aura l'occasion de discuter, au
cours des prochains mois, si Dieu prête vie au gouvernement.
Là-dessus, M. le ministre, soyez assuré de mon entière
collaboration et lorsque vous y serez disposé, je pourrai
peut-être aborder quelques sujets avec vous.
M. Brassard: Certainement. Allons-y.
M. Côté: Allons-y. Deux principes sont
touchés, au niveau du projet de loi omnibus, en ce qui concerne le
ministère, principalement la Loi sur la conservation de la faune et,
deuxièmement, la Régie de la sécurité dans les
sports.
J'aimerais peut-être commencer par la Régie de la
sécurité dans les sports puisque, à l'étude des
crédits, le printemps dernier, malheureusement, on n'avait pas eu
l'occasion de faire le tour de la question et je l'avais inscrite comme
priorité pour l'Opposition à l'étude de la commission,
comme mandat d'initiative pour analyser le rendement d'une région. Il
n'y a pas tellement longtemps, certains bouleversements, encore une fois, dans
les journaux, ont secoué la régie de par la localisation de son
siège social et même aussi la confirmation du maintien de son
président. J'aimerais entendre le ministre là-dessus, concernant
la régie, s'il a eu le temps de se pencher sur ce dossier et ce qu'il
entend faire à ce niveau.
M. Brassard: M. le Président, je n'ai pas eu le temps ni
l'occasion, vous le comprendrez, d'approfondir tout le dossier de la
sécurité dans les sports mais j'ai quand même eu l'occasion
de rencontrer le président de la régie. On a discuté, bien
sûr, des amendements qui sont inclus dans le bill omnibus actuellement.
Il faut se rappeler que la loi sur la Régie de la sécurité
dans les sports a été adoptée en décembre 1979.
Elle a été véritablement opérationnelle, je pense,
à l'automne 1981, c'est-à-dire pour l'entrée en fonction
du personnel et le reste. Elle a pu vraiment démarrer à l'automne
1981. Cela
fait trois ans qu'elle est en opération, si on peut dire. Elle a
été l'objet d'un certain nombre de critiques. Je ne veux pas,
à ce stade-ci, quant a moi, porter de jugement de valeur sur le
fonctionnement, sur la façon dont la régie a fonctionné en
matière de sécurité dans le sports. Cela
m'apparaîtrait, quant à moi, prématuré et peu sage
de ma part, avant d'approfondir le dossier de la sécurité.
Je dirais, toutefois, qu'il faut reconnaître qu'il y a eu des
progrès qui ont été accomplis en matière de
sécurité dans les sports. Bien sûr, il y a certaines
personnes qui auraient souhaité que cela aille plus vite, que les
règlements de sécurité, dans les diverses disciplines,
soient adoptés plus rapidement. Il y a quand même des
progrès qui ont été faits. Il y à quand même
plusieurs fédérations sportives qui ont vu leurs
règlements de sécurité adoptés, ratifiés par
la régie. Dans la Gazette officielle, il n'y a pas tellement longtemps
aussi - c'était attendu depuis un bon bout de temps par le monde du
sport professionnel surtout - les projets de règlement pour les sports
de combat ont été connus. Cela ne veut pas dire qu'ils vont
s'appliquer tels quels. Il y a un délai qui est prévu et on
attend les réactions des intéressés. Donc, il y a un
certain progrès qui a été enregistré dans ce
domaine.
D'autre part, en matière de prévention, le travail de la
régie n'a pas été inutile non plus. Il y a un certain
nombre de choses qui ont été faites dans ce domaine, ce qui fait
d'ailleurs que la pratique de certains sports est maintenant plus
sécuritaire. On n'a qu'à penser en particulier au hockey.
Évidemment, je sais que le député de Charlesbourg pense
sans doute à ce qui s'est produit tout récemment mais, par
exemple, le port de la grille est maintenant obligatoire pour le hockey mineur,
ce qui fait que les accidents aux yeux sont considérablement
réduits dans le monde du hockey mineur.
Évidemment, l'accident nous révèle de façon
déplorable qu'il y a un équipement qui manque pour vraiment
protéger nos jeunes hockeyeurs, c'est le col protecteur pour
protéger le cou. Là-dessus, même si tout n'est pas au
point, la régie a quand fait certains progrès, certaines
études, certaines recherches. Ce n'est pas complété. Ce
n'est pas encore satisfaisant. Il faudrait poursuivre. Quant à moi, j'ai
l'intention de demander à la régie de poursuivre les recherches
dans ce domaine, de façon à en arriver à mettre au point
un col protecteur qui soit vraiment adéquat. Il y en a actuellement sur
le marché mais ils ne sont pas tout à fait adéquats. Il y
a des progrès rapides à faire dans ce domaine, pour en arriver
possiblement, avec le concours des fédérations, à imposer
le port d'une pareille pièce d'équipement pour éviter des
accidents tragiques comme on en a connus dernièrement.
Cela était dit, je tenais quand même à souligner
que, malgré les critiques qui ont été exprimées
contre la régie, il y a quand même des progrès qui ont
été accomplis en matière de sécurité.
Partant de là, la position que mon prédécesseur avait
adoptée, vous la connaissez sans doute; c'est qu'il avait demandé
à la régie de présenter une sorte de rapport-bilan sur ce
qui a été fait: les problèmes rencontrés, les
progrès accomplis, les choses faites, de façon qu'on puisse
procéder à une évaluation la plus exhaustive possible des
trois années d'opération. Avant de prendre toute décision
concernant la Régie de la sécurité dans les sports, je
vous dis que je maintiens cette position de mon prédécesseur.
Cela m'apparaîtrait peu responsable de prendre des décisions sans
examiner, au préalable, ce rapport qui a été
commandé par M. Chevrette. Partant de là, s'il y a des
orientations nouvelles à prendre, s'il y a des changements à
apporter au fonctionnement de la régie, je pense que ce sera le
temps.
M. Côté: Je suis d'accord avec l'ensemble des propos
du ministre et le but de ma question n'était pas de porter un jugement
négatif sur le travail de la régie, mais bien davantage de se
questionner très objectivement sur ses orientations et aussi,
éventuellement - ce qui n'a pas été le cas jusqu'à
maintenant - de permettre a ceux qui sont à la tête de la
régie de venir et s'exprimer publiquement autour d'une table d'une
commission parlementaire et de justifier certains choix qu'ils ont faits. Et
aussi de pouvoir, une fois pour toutes, vider cet abcès et ce climat qui
entoure la régie sur le plan public, qui n'est pas toujours bon.
Pour donner coudées franches à ceux qui ont à
accomplir cette tâche, dans leur travail, c'est un peu plus dans ce sens
que je voulais poser la question et je ne veux pas aller plus loin.
Éventuellement, on aura l'occasion d'y revenir. Ma question était
principalement au niveau du mandat du président et aussi du siège
social. Le ministre me dit là-dessus que son prédécesseur,
le député de Joliette a commandé une étude de la
régie elle-même. Quand est-ce que ce rapport pourrait vous
être envoyé?
M. Brassard: On m'informe que, possiblement, le rapport qui a
été commandé par mon prédécesseur pourrait
être disponible vers la fin janvier, début février, au
début de l'hiver.
M. Côté: Au début de l'hiver, d'accord. Cela
amènerait des décisions, j'imagine, en fonction du prochain
budget.
M. Brassard: Cela pourrait amener des décisions et cela
pourrait amener aussi des changements d'orientation quant au fonctionnement de
la régie elle-même.
M. Côté: Dans le cas du siège social, par
exemple, est-ce que le ministre, sur le plan personnel, étant un gars de
région, croit que des régions ou des sous-centres doivent
continuer à être encouragés en termes de localisation de
siège social?
M. Brassard: J'aimerais qu'on me démontre, avant de
prendre toute décision là-dessus, qu'il y a un lien réel
entre l'efficacité de fonctionnement de la régie et la
localisation de son siège social. En tant que député
venant d'une région, je n'ai pas besoin de vous dire que je suis
très sensible aux effets perturbateurs qui se produisent dans un milieu
quand on envisage ou quand on procède, effectivement, à un
déménagement et à un déplacement de siège
social. Il faudra être très prudent dans ce dossier.
M. Côté: D'accord. Fermons ce dossier parce qu'on
aura l'occasion d'en discuter plus avant, espérons-le...
M. Brassard: Le plus tôt possible.
M. Côté: ...le plus tôt possible. J'aurais
peut-être du commencer par là, finalement, et donner l'occasion au
ministre de nous donner les grandes lignes de ce qu'on pourra voir dans le
Devoir de demain ou de la fin de semaine. J'imagine qu'il a dû confier
ses vues de son nouveau ministère. Je pense que je vais lui ouvrir une
première porte. J'ai été très inquiet de voir, dans
le Soleil d'hier, un article signé de M. André-A. Bellemare qui
parlait d'un de vos nouveaux collègues, le titulaire d'un nouveau
ministère qui a à se tailler un ministère, non pas
nécessairement à sa mesure mais de tenter d'aller faire du
maraudage dans différents ministères pour s'adjoindre des parties
du ministère qui, croit-il, devraient faire partie de son
ministère; il s'agit de M. Marcel Léger. Le sous-titre
était: Résurrection de Tourisme, Chasse et Pêche. Marcel
Léger veut s'en occuper. Je ne sais pas si le ministre a eu la chance de
prendre connaissance de...
M. Brassard: Eh oui.
M. Côté: ...de l'appétit glouton de Marcel
mais ce ne sera pas seulement le ministère du Tourisme, de la Chasse et
de la Pêche, cela va être beaucoup d'autres choses. Cela laisserait
peut-être confirmer les craintes qu'ont les chasseurs et les
pêcheurs qu'éventuellement ce soit un ministère ou une
vocation qui disparaisse, compte tenu de l'importance économique, de
l'apport économique.
Avec l'amputation dans le passé de la responsabilité du
crédit touristique pour les pourvoiries, je pense qu'il y a de
l'inquiétude dans le milieu. J'aimerais savoir comment le ministre va
s'y prendre, lui un nouveau, contre un ministre qui a l'expérience de
ces maraudages à l'intérieur d'un cabinet? Comment va-t-il s'y
prendre pour conserver l'intégrité de son ministère?
M. Brassard: Je pense que la question est pertinente parce qu'il
y a lieu de dissiper un certain malentendu sur le sujet. J'ai lu comme vous
l'article en question de M. Bellemare. S'il y a des inquiétudes dans les
milieux de la chasse et de la pêche, je peux vous dire qu'elles sont sans
fondement. Il arrive qu'un certain nombre d'activités qui
relèvent du ministère du Loisir, de la Chasse et de la
Pêche comportent indéniablement un aspect touristique. On en est
parfaitement conscient au ministère. C'est le cas en particulier des
pourvoiries. Et le discours auquel vous faites allusion a été
prononcé devant les pourvoyeurs qui étaient en congrès
à Montréal à ce moment. Donc il y a inévitablement
une certaine vocation touristique des pourvoiries. Dans ce sens qu'il y a des
touristes qui viennent dans les pourvoiries pour chasser et pêcher, c'est
vrai. Mais cela ne signifie pas qu'elles doivent cesser de relever du
ministère du Loisir, de la Chasse et de la Pêche. Leur vocation,
c'est toujours aussi l'exploitation de la faune; c'est cela la vocation
principale. L'exploitation et la conservation de la faune c'est la mission et
c'est un mandat majeur du ministère du Loisir, de la Chasse et de la
Pêche.
Je vais vous donner un exemple bien simple. S'il fallait
transférer au ministère du Loisir, de la Chasse et de la
Pêche toutes les institutions qui, par un aspect ou l'autre, touchent au
tourisme, cela ferait un gros ministère. Le Musée du
Québec reçoit des touristes aussi. À ce compte-là,
on pourrait le transférer au ministère du Loisir, de la Chasse et
de la Pêche. Il n'est pas question de cela.
M. Côté: Je veux bien prendre la parole du
ministre.
M. Brassard: Oui.
M. Côté: II doit y avoir quelqu'un quelque part qui
tranche cela, j'imagine.
M. Brassard: Oui. J'y viens, mais avant, je voudrais quand
même dire qu'il n'y a pas de guerre ouverte actuellement entre le
ministère du Tourisme et le ministère du Loisir, de la Chasse et
de la Pêche. Cela a peut-être été mal perçu et
mal compris. Nous, de notre côté on est tout à fait
ouverts à la collaboration avec le ministère du Tourisme
pour accroître l'activité touristique des secteurs qui
relèvent du ministère du Loisir, de la Chasse et de la
Pêche, les pourvoiries par exemple. Quand M. Léger nous dit -
c'est ce qu'il disait dans son discours - Nous allons vous aider à - il
s'adressait aux pourvoyeurs - augmenter le nombre de vos clients, nous, on est
parfaitement d'accord au LCP, sur cela, que par divers programmes de marketing
ou de publicité, le ministère du Tourisme, aux États-Unis
par exemple, tente d'augmenter le nombre des clients des pourvoiries. Je n'ai
pas d'objection. Il n'est pas nécessaire pour cela que le secteur des
pourvoiries soit transféré au ministère du Tourisme. Il
s'agit tout simplement d'une collaboration interministérielle qui est
déjà établie, qui devrait se maintenir puis qui est
excellente. (12 h 45)
Cela pour dire, vous me dites: Je veux bien prendre la parole du
ministre, mais il y a quelqu'un qui doit trancher quelque part. Je peux vous
assurer qu'il n'est pas question, et c'est une directive ferme et
précise, qu'on procède à des transferts de secteur ou de
direction du ministère du Loisir, de la Chasse et de la Pêche vers
d'autres ministères. J'en ai la garantie.
M. Côté: Est-ce que vous en avez discuté avec
le premier ministre au moment où il vous a
téléphoné?
M. Brassard: Oui, j'en ai la garantie.
M. Côté: Ces directives viennent du premier
ministre?
M. Brassard: Oui.
M. Côté: M. Léger, dans ce domaine-la, a fait
une tentative et on ne peut pas le blâmer de faire des tentatives; c'est
la loi humaine qui veut que chacun tente d'agrandir son parterre. Il a quand
même réussi dans d'autres domaines. Dans le cas des travailleurs
au pourboire, par exemple, c'est maintenant lui qui a les
responsabilités du comité qu'avait annoncé M. Dean en juin
dernier et il a maintenant, depuis le 21 novembre, par un arrêté
en conseil, la pleine autorité sur ce dossier. De toute façon,
mon but n'est pas d'embêter le ministre mais bien plus, à une
semaine de sa nomination, de le...
M. Brassard: M. le député de Charlesbourg, si le
ministre du Revenu est consentant à se départir de certaines
responsabilités vers le ministère du Tourisme, c'est parfaitement
son droit, mais je vous dis que du côté du ministère du
Loisir, de la Chasse et de la Pêche, il n'est pas question qu'on
transfère des blocs du ministère.
M. Côté: Je crois comprendre que dans la directive,
c'est oui dans la mesure où il y a consentement.
M. Brassard: Oui, s'il y avait consentement, mais je vous dis
qu'il n'y a pas consentement.
M. Côté: On y reviendra parce que...
M. Brassard: Vous pourrez surveiller l'évolution.
M. Côté: Absolument, le ministre va se rendre compte
qu'on surveille bien des choses dans le cas de son ministère, comme on
l'a fait dans le passé. Est-ce que le ministre a l'intention de faire
part de sa vision du tourisme au Québec lors de l'adoption du projet de
loi, mardi prochain, du ministère du Tourisme?
M. Brassard: Ce serait peut-être une occasion de dissiper
les malentendus. Je prends bonne note.
M. Côté: II me fait plaisir et je surveillerai cela
très attentivement. On a abordé un premier sujet, celui du
tourisme, mais est-ce que le ministre a pu dire des choses ce matin dans son
entrevue qui seraient susceptibles de nous intéresser avant demain?
M. Brassard: On a abordé de façon très
générale le ministère. Au fond, ce que j'ai dit, ce que je
dis aussi et ce que je vous dis, M. le député de Charlesbourg,
c'est qu'en l'espace de quelques jours, je n'ai évidemment pas eu le
temps de faire le tour des plates-bandes, d'autant plus qu'il y a un projet de
loi qui est devant la Chambre, celui sur la Société des
établissements de plein air - vous serez encore à ce moment-la
mon vis-à-vis - qui doit être adopté; alors, cela va
prendre un certain temps.
J'ai commencé à regarder et à examiner avec les
fonctionnaires un certain nombre de secteurs ou de politiques. À ce
moment-ci, cela m'apparaît prématuré d'indiquer soit les
priorités que j'ai l'intention d'établir pour les mois qui
viennent, soit les changements d'orientation du ministère actuellement.
Mais, quand on jette un regard et qu'on a une vue d'ensemble du
ministère, je ne pense pas qu'il y ait des changements majeurs à
apporter aux orientations actuelles ou aux politiques actuelles.
Dans le domaine du loisir et des sports, cela m'apparaît
évident. J'étais surtout surpris et étonné,
agréablement d'ailleurs, du nombre d'intervenants extraordinaire qu'il y
a dans ce milieu du sport et du loisir, le nombre de fédérations
et d'associations. C'est extrêmement élevé. Il y a donc
une
vitalité absolument phénoménale et extraordinaire
dans ce milieu-là. Par conséquent, il n'y a pas d'autre
façon de fonctionner que de fonctionner en concertation avec ce milieu.
Cela m'apparaît crever les yeux, l'évidence même. Alors, on
va continuer, poursuivre un travail de concertation avec le milieu du loisir et
du sport.
Quand on regarde du côté de la faune, je pense qu'il y a,
là aussi, des institutions qui, à mon point de vue en tout cas,
sont tout à fait valables et remplissent bien les vocations ou les
missions qu'on leur attribue. Je pense, en particulier, au réseau de
pourvoiries, quoiqu'il y a peut-être des choses à faire de ce
côté-là, ne serait-ce qu'en augmenter le nombre,
possiblement.
Je pense aussi aux ZEC, aux zones d'exploitation contrôlée,
qui constituent un réseau important où l'on retrouve un
bénévolat absolument remarquable. Il y a peut-être des
correctifs à apporter aussi au réseau des ZEC, de changements
à introduire, peut-être. Je dis peut-être, mais, dans
l'ensemble, je pense la ZEC est là pour y rester et il n'y a pas lieu
d'envisager de faire disparaître cette institution pour la remplacer par
une autre. Elle remplit bien son rôle et elle devrait continuer
d'exister.
J'en suis là, pour le moment. Évidemment, il y a tout le
dossier de la politique de l'élite sportive qui commence à
s'appliquer. J'ai examiné ça quelque peu. H faudrait que j'aille
davantage en profondeur. Mais, à prime abord, ça me semble une
politique qui n'a pas à être modifiée de façon
substantielle. Je pense qu'elle répond fort bien aux voeux du milieu du
sport au Québec et il s'agit maintenant, en collaboration avec le monde
sportif, de l'appliquer et de lui faire porter fruit, de faire en sorte qu'elle
porte fruit.
M. Côté: Deux autres questions. Le ministre a
abordé brièvement l'aspect faune. On a adopté, en
décembre 1983, le projet de loi qui portait le numéro 9 à
l'époque et qui amendait la Loi sur la conservation de la faune et qui,
je pense, est un pas en avant, une amélioration. À
l'époque, on avait introduit, en papillon, quelque 54 articles
concernant les habitats fauniques.
Je respecte cela et je pense qu'il faut donner la chance au ministre de
faire le tour des dossiers. Parce qu'on est en session intensive, il n'y a pas
seulement au ministère qu'il y a de l'ouvrage, il y en a à
l'Assemblée nationale aussi. Je veux assurer le ministre que je veux
quand même lui laisser le temps de faire le tour des dossiers et que,
dans chacun des dossiers, on se reverra, éventuellement, pour avoir une
bonne discussion et, à ce moment-là, il aura eu la chance de
faire le tour.
Mais au niveau des habitats fauniques, au niveau de tous les
problèmes créés, largement répandus dans les
journaux, que ce soit à Baie-Comeau ou au lac Saint-Pierre, il y a des
problèmes d'habitat faunique. Je ne suis pas convaincu que ce qu'on a
introduit dans la Loi sur la conservation de la faune, en décembre 1983,
est suffisant pour protéger les habitats fauniques.
Est-ce que, dans vos réflexions, il a été question
d'un projet de loi éventuel concernant les habitats fauniques?
M. Brassard: Pas pour le moment. Je prends note des
inquiétudes exprimées par le député. Je les
garderai à l'esprit au moment où j'étudierai ce
dossier-là.
M. Côté: Je veux juste rappeler au ministre, pour
les fins de ses recherches et sa prise de connaissance de ses dossiers
-malheureusement, je ne l'ai pas ici ce matin entre les mains, mais je l'ai
à mon bureau -une lettre que M. Chevrette avait expédiée
à M. Garon, ministre de l'Agriculture, concernant les
aménagements de la baie Lavallière.
M. Brassard: À M. Garon?
M. Côté: M. Garon, concernant la baie de
Lavallière. Il y a un passage que je ne cite pas au mot près,
mais que je voudrais que le ministre se rappelle, dans son essence. Mais on
sait tout l'échange qu'il y a eu à ce niveau-là. Le
ministre disait: Malgré le fait qu'il y aura la disparition de 3000 rats
musqués et patati et patata et malgré le fait que je ne comprenne
pas encore l'acharnement du ministre à vouloir faire ces
aménagements, dans un esprit de concertation, j'accepte à
nouveau, etc. Finalement, c'est tout le poids du ministre de l'Agriculture, que
le monde connaît, qui disait: Les petits garçons, au
ministère du Loisir, de la Chasse et de la Pêche, vous êtes
un ministère qui dépense et qui ne rapporte rien. Moi, je
rapporte bien plus; alors, voulez-vous vous tasser et me faire de la place?
C'est juste pour sensibiliser le ministre au fait qu'il y a des gens qui
se tassent à l'intérieur du cabinet, et il y en a des pesants.
Quand on parle d'habitat faunique, j'ai l'impression que notre
législation, au moment où on se parle, malgré les
amendements qu'on a apportés par la loi 9, en décembre 1983, ce
n'est peut-être pas nécessairement suffisant. C'est dans cet
esprit que j'ai dit au ministre d'envisager sérieusement de
répondre aux appels répétés de l'Association
paysagiste du Québec qui, elle, croit que c'est uniquement par une loi
sur les habitats fauniques qu'on va réussir à protéger ces
habitats.
M. Brassard: Évidemment, tout le
monde est au courant un peu, au Québec, de certaines
difficultés de concertation ou de collaboration entre divers
ministères intéressés, entre autres, par
l'aménagement des rives du lac Saint-Pierre. Je suis ouvert à la
collaboration, ça m'apparaît élémentaire.
Jusqu'à ce qu'on me prouve le contraire, je pense qu'on peut arriver
à des ententes qui préservent les droits et les
prérogatives de chacun. Est-ce que, pour ce faire, il faut un texte
législatif concernant en particulier les habitats fauniques? Je ne peux
pas donner de réponse aujourd'hui.
M. Côté: Je ne veux pas faire de jeu de mots, mais
je pense que l'intérêt de la faune au Québec, dans le cas
de Garon, serait bien mieux desservi par une loi, dans un texte
législatif que par des ententes que lui-même, à force de
propos, a changées. On reviendra là-dessus.
M. Brassard: Je vous laisse votre opinion, M. le
député.
M. Côté: Je ne vous demande pas de la partager, mais
comme on n'aura pas l'occasion de se voir durant les huit heures
consacrées à l'étude des crédits
supplémentaires, j'ai observé qu'il y avait un budget additionnel
au sujet des agents de conservation de la faune de 225 000 $. C'est bien peu et
c'est de loin en-deçà de ce dont le ministre a parlé en
termes d'ajout du nombre d'agents de conservation de la faune à la suite
des demandes. Finalement, les discussions qu'on a eues en commission
parlementaire, les bruits qui ont circulé à nouveau relativement
au démembrement du ministère des Travaux publics où il y
avait des agents des travaux publics qui pouvaient éventuellement
être transférés soit comme agents de sécurité
à la prison d'Orsainville ou au ministère...
On avait parlé à l'époque d'une centaine d'agents
de conservation. J'inviterais le ministre à relire tout le débat
qu'il y a eu sur la loi 9, lorsqu'on en a discuté, et des
problèmes que ça causait. Ce n'étaient pas les
crédits pour créer des postes, mais c'étaient des
crédits additionnels. Je pourrai transmettre des mémoires soumis
au Conseil des ministres à cet effet, si jamais il ne les retrouve pas
dans les papiers du ministère. C'était surtout au niveau de
l'enveloppe budgétaire quant aux équipements nécessaires
pour chacune des personnes. Je ne sais pas si le ministre est en mesure de nous
dire aujourd'hui: Oui, effectivement, il y aura des agents de conservation
additionnels, et si oui, le nombre.
M. Brassard: La question du transfert des 35 agents, ce n'est pas
encore réglé, c'est encore en discussion actuellement parce qu'on
veut bien augmenter les effectifs par ce biais, mais il faut que les
crédits suivent aussi.
M. Côté: Est-ce que, dans ce cas, les 225 000 $ de
budget supplémentaire sont affectés à ça?
M. Brassard: Non. Ce budget additionnel, c'est surtout pour la
surveillance de rivières à saumon.
M. Côté: D'accord. On en aurait pour des heures et
des heures...
M. Brassard: Probablement, et même que, sur certains
points, vous m'en apprendriez, M. le député de Charlesbourg.
M. Côté: Je n'ai pas le goût de l'exercice ce
matin, M. le ministre, mis je pense que, dans peu de temps, avec
l'équipe qui travaille avec vous, vous allez sûrement m'en
apprendre. On verra ça après les fêtes. Entre-temps, est-ce
que le ministre pourrait me dire si le député de Joliette, qui
avait la responsabilité de la Régie des installations olympiques,
l'a conservée ou si...
M. Brassard: Elle est restée sous la responsabilité
de mon prédécesseur. Jusqu'à quand... C'est lui qui avait
déjà le dossier relatif au toit, très vieux dossier dont
on a hérité, il y a un certain temps. C'est lui qui connaissait
déjà ce dossier...
M. Côté: II y a huit ans.
M. Brassard: ...oui et il devrait le mener à terme.
Après cela...
M. Côté: Au mois de mai, l'an dernier, lorsqu'on a
utilisé les crédits, il cherchait la machine à coudre.
Alors, j'imagine que c'est encore de cette recherche qu'il s'agit. De toute
façon, je pense qu'on va s'arrêter là, compte tenu du
temps. Il resterait probablement à adopter les articles, je crois.
Le Président (M. Lévesque,
Kamouraska-Témiscouata): Oui, est-ce que les articles... Est-ce
qu'on peut les adopter globalement?
M. Côté: Oui.
Le Président (M. Lévesque,
Kamouraska-Témiscouata): Les articles 26 à...
M. Brassard: Ceux concernant la Loi sur la conservation et la
mise en valeur de la faune, d'abord.
Une voix: Oui.
Le Président (M. Lévesque,
Kamouraska-Témiscouata): Les articles 26 à 42.
M. Brassard: Ceux ensuite concernant la Loi sur la
sécurité dans les sports.
Le Président (M. Lévesque,
Kamouraska-Témiscouata): Les articles 26 à 42 sont
adoptés?
M. Côté: Adopté.
Le Président (M. Lévesque,
Kamouraska-Témiscouata): Adopté.
M. Brassard: Ceux ensuite concernant la Loi sur la
sécurité dans les sports. Les articles 133 à 147
exclusivement.
Le Président (M. Lévesque,
Kamouraska-Témiscouata): Les articles 133 à 147.
M. Brassard: L'article 133 à l'article 147, mais
exclusivement.
M. Côté: Incluant l'article 146.
Le Président (M. Lévesque,
Kamouraska-Témiscouata): Incluant l'article 146.
M. Côté: Adopté.
Le Président (M. Lévesque,
Kamouraska-Témiscouata): Ils sont adoptés globalement.
D'accord. Il n'y a pas d'autres articles qui concernent le ministre du
Loisir, de la Chasse et de la Pêche.
Je voudrais vous remercier, mesdames et messieurs. La commission ajourne
sine die ses travaux. On reprend à 14 h 45 pour la loi 12 avec le
ministre de la Justice pour le projet de loi 12, article par article.
(Suspension de la séance à 13 h 3)
(Reprise à 15 h 7)
Projet de loi 12
Le Président (M. Lévesque,
Kamouraska-Témiscouata): À l'ordre! Messieurs et mesdames les
membres de la commission, la commission des institutions reprend ses travaux.
Son mandat est de procéder à l'étude
détaillée du projet de loi 12, Loi modifiant le Code civil, le
Code de procédure civile et d'autres dispositions législatives.
Je demanderais au secrétaire s'il y a des remplacements de membres.
Le Secrétaire: Oui. Les remplacements sont: M. Baril
(Rouyn-Noranda- Témiscamingue) par Mme Lachapelle (Dorion); M. Brassard
(Lac-Saint-Jean) par M. Laplante (Bourassa); M. Dussault (Châteauguay)
par M. Paré (Shefford); M. Léger (Lafontaine) par M. Gravel
(Limoilou); M. Payne (Vachon) par M. Gagnon (Champlain); M. Vaugeois
(Trois-Rivières) par M. Perron (Duplessis).
Le Président (M. Lévesque,
Kamouraska-Témiscouata): Merci, M. le Secrétaire. M. le
ministre, avez-vous des commentaires préliminaires?
M. Johnson (Anjou): Non. Je n'ai pas de commentaires
généraux.
Le Président (M. Lévesque,
Kamouraska-Témiscouata): M. le député de D'Arcy McGee,
avez-vous des commentaires? Vous êtes prêt à commencer
à l'article 1?
M. Marx: Oui. Pour nos commentaires généraux, les
gens intéressés peuvent se référer aux
débats du 7 décembre 1984. Nous avons, je pense...
M. Johnson (Anjou): Je suis d'accord là-dessus.
M. Marx: ...fait le point sur les législations du
ministère de la Justice, depuis quatre ans, et surtout pour cette
année. Merci, M. le Président.
Code civil
M. Johnson (Anjou): L'article 1, M. le Président. La
modification qui est proposée à l'article 17 du Code civil
prévoit que le deuxième lundi d'octobre est un jour
férié et non juridique. Il ne sera donc plus nécessaire de
déclarer cette journée jour d'Action de grâces, au
Québec, en vertu d'une proclamation que le gouvernement
répétait à chaque année.
M. Marx: C'est le jour d'Action de grâces, n'est-ce-pas?
Pourquoi ne met-on pas: Le deuxième lundi d'octobre qui est le jour
d'Action de grâces?
M. Johnson (Anjou): C'est parce que le paragraphe j, M. le
Président, de l'article 17, prévoit "que tout autre jour
fixé, par proclamation du lieutenant-gouverneur en conseil, comme jour
de fête publique ou d'Action de grâces...". On pourrait se garder
une marge de manoeuvre. Il y a peut-être des événements
intéressants qui pourraient permettre au lieutenant-gouverneur en
conseil de déclarer une autre journée d'Action de
grâces.
M. Marx: Le jour d'Action de grâces; on ne peut pas
proclamer le même jour comme deux jours fériés.
M. Johnson (Anjou): Non, mais à moins que je ne me trompe,
sous réserve de vérification, il me semble qu'un jour d'Action de
grâces, ce n'est pas nécessairement un
jour déterminé. Cela s'adonne que dans le temps, dans
notre histoire on a décidé que c'était le deuxième.
On pourrait théoriquement, à la suite d'une sécheresse ou
encore je ne sais pas à la suite de la démission du
député D'Arcy McGee décider que c'est un jour d'Action de
grâces par proclamation.
M. Marx: Je crois que le ministre ne pense pas le faire avant la
fin de sa carrière.
J'ai toujours pensé que le jour d'Action de grâces,
"Thanksgiving"...
M. Johnson (Anjou): Non pas nécessairement.
M. Marx: Le "Thanksgiving".
M. Johnson (Anjou): Je pense que l'acception de la notion d'un
jour, c'est un jour d'Action de grâces dans notre Code civil.
M. Marx: J'ai pensé...
M. Johnson (Anjou): Et non pas le jour d'Action de
grâces.
M. Marx: J'ai pensé en fonction du jour d'Action de
grâces.
M. Johnson (Anjou): "Thanksgiving", c'est cela.
M. Marx: D'accord, parfait. Adopté.
Le Président (M. Lévesque, Kamouraska-Témiscouata):
Adopté. L'article 2.
M. Marx: De toute façon ce n'est pas une fête
religieuse.
M. Johnson (Anjou): Non, même si historiquement elle l'a
été.
M. Marx: C'est cela.
Le Président (M. Lévesque, Kamouraska-Témiscouata):
L'article 2.
M. Marx: Mais historiquement aux États-Unis, au Canada
aussi?
M. Johnson (Anjou): Je pense que oui au Québec, au
Bas-Canada, je pense que oui.
M. Marx: Oui, d'accord.
Le Président (M. Lévesque, Kamouraska-Témiscouata):
L'article 2, M. le ministre.
M. Johnson (Anjou): L'article 2160.1 du code proposé est
de droit nouveau. Il permet au ministre de la Justice de fixer, pendant les
heures d'ouverture d'un bureau d'enregistrement, celles où les documents
pourront être présentés pour enregistrement ou pour
dépôt, et de permettre également à la
clientèle des bureaux d'enregistrement de présenter des documents
pour enregistrement ou pour dépôt en dehors des heures officielles
de présentation.
Ces documents seront alors enregistrés au début de la
période de présentation, suivant la présentation effective
des documents.
M. Marx: Est-ce que le ministre a eu des discussions avec la
Chambre des notaires?
M. Johnson (Anjou): Oui et avec les gens des bureaux
d'enregistrement eux-mêmes.
M. Marx: Cela c'est sûr cette fois.
M. Johnson (Anjou): Oui.
D'abord je peux peut-être revenir, parce que effectivement je ne
l'ai pas soulevé hier sur les propos du député de D'Arcy
McGee, au sujet d'une consultation qui aurait eu lieu avec le barreau
concernant la non exclusivité des avocats devant le commissaire en
construction, c'était cela.
M. Marx: C'est cela. Est-ce que le ministre a...
M. Johnson (Anjou): Oui, il y avait eu effectivement une
consultation. Le problème est que la consultation n'a pas porté
sur le texte qui a été adopté.
M. Marx: Mais moi j'aimerais suggérer...
M. Johnson (Anjou): C'est aussi... Je vais être absolument
candide sur cela. Il y avait eu une consultation. J'avais eu l'occasion
d'échanger moi-même des commentaires avec le bâtonnier sur
cela mais il s'est avéré que le texte que nous avons
adopté pour une raison - je ne dirais pas que je m'explique mal - qui
est demeurée inexpliquée, n'était pas ce qui avait fait
l'objet de la consultation. Donc il y a eu un quiproquo dans le consentement du
bâtonnier.
M. Marx: Vous savez, M. le Président, qu'hier j'ai
posé la question, en précisant bien sûr que je croyais que
le ministre était de bonne foi, peut-être mal conseillé,
mais de bonne foi dans cela, il n'y a pas de
doute. Je pourrais suggérer au ministre d'écrire une
lettre au Barreau 84 ou 85, parce que ce sera peut-être sûrement
publié en janvier, et de faire état de la question. Cela avait
l'air, dans le numéro d'octobre, que nous avions fait une erreur, je
pense qu'il serait bon que le ministre...
M. Johnson (Anjou): J'ai eu l'occasion, je dois vous le dire, de
m'en entretenir au moins trois fois avec le bâtonnier depuis l'adoption
de la loi.
M. Marx: D'accord c'est parfait. Que le ministre fasse le point
avec Barreau 84, ce ne sera pas mauvais.
M. Johnson (Anjou): Dans ce cas, oui l'Association des notaires
de la région de Montréal a été consultée et
elle est d'accord avec ces modifications. Évidemment les responsables
des bureaux d'enregistrement aussi.
M. Marx: Avez-vous été à Montréal et
dans d'autres régions aussi?
M. Johnson (Anjou): Les dispositions ne s'appliquent qu'à
Montréal. Éventuellement elles pourraient s'appliquer à
d'autres régions. On s'est engagé à consulter si jamais on
devait l'étendre à d'autres régions. (15 h 15)
M. Marx: Cela c'est pour Montréal.
M. Johnson (Anjou): Oui.
M. Marx: Est-ce que le ministre va prolonger les heures?
Qu'est-ce qu'il a l'intention de faire?
M. Johnson (Anjou): Je m'excuse parce que, j'ai eu l'occasion
hier, d'en donner le détail en deuxième lecture, mais je vais y
revenir, je n'ai plus les mêmes notes devant moi. Essentiellement, dans
le cas de Montréal, on permet que les heures d'enregistrement soient
avancées, c'est-à-dire à 8 h 30 le matin plutôt que
9 heures et deuxièmement cela se terminera à 15 heures.
M. Marx: Plutôt que?
M. Johnson (Anjou): Pardon, à 14 h 30 au lieu de 15
heures.
M. Mercier (Jacques): Mais par ailleurs, on étendrait les
services à la clientèle pour qu'elle puisse consulter...
M. Johnson (Anjou): Pouvez-vous vous identifier pour le Journal
des débats?
M. Mercier: Jacques Mercier, notaire. La loi va simplement
avancer les heures d'enregistrement qui sont, présentement, de 9 heures
à 15 heures, qui passeraient de 8 h 30 à 14 h 30. Par ailleurs,
on étendrait le service de façon que la consultation puisse se
faire dès 8 heures et jusqu'à 15 h 30 et que pendant ce laps de
temps, de 14 h 30 à 15 h 30, on puisse déposer des actes pour
qu'on les enregistre...
Une voix: Le lendemain.
M. Mercier: ...non pas le même jour mais le lendemain
matin, première heure.
M. Marx: C'est-à-dire qu'après 16 h 30 ce sera
impossible de déposer.
M. Mercier: Après 14 h 30. C'est-à-dire qu'on ne
pourra pas enregistrer tout de suite, mais on pourra déposer des actes
pour le lendemain matin.
M. Marx: C'est cela.
M. Johnson (Anjou): L'enregistrement le lendemain.
M. Marx: Et après 15 h 30 ce sera fermé?
M. Mercier: À 15 h 30 oui.
M. Johnson (Anjou): Comme actuellement.
M. Mercier: D'ailleurs, présentement...
M. Johnson (Anjou): C'est fermé à 15 heures.
M. Mercier: ...à 15 heures pile, ils mettent tout le monde
à la porte. Ils n'ont pas le choix. Donc, on étend le service, en
fait.
M. Marx: Est-ce qu'on met les titres sur ordinateur maintenant?
Est-ce que tout va être sur ordinateur?
M. Mercier: Présentement, les enregistrements à
Montréal le sont déjà. Pour ce qui est des actes
enregistrés...
M. Marx: Pas tous les documents.
M. Mercier: Tout ce qui est après le 1er septembre 1980
seulement, sinon cela aurait fait beaucoup trop de documents.
M. Marx: Tous les documents seront dans l'ordinateur?
M. Mercier: Pas tous, parce qu'il y a une masse de documents
incroyable.
M. Marx: Mais tous les titres des maisons, par exemple, toutes
les propriétés.
M. Mercier: Tous les nouveaux titres sont enregistrés par
l'informatique.
M. Johnson (Anjou): De toute catégorie? M. Mercier: Toute
catégorie.
M. Marx: C'est-à-dire que tous les documents sont dans
l'ordinateur.
M. Mercier: C'est cela. M. Johnson (Anjou): Oui. M. Marx:
Toutes les pages?
M. Johnson (Anjou): À compter de 1980, si je
comprends bien.
M. Marx: Oui, oui.
M. Mercier: Je vous parle des registres, évidemment.
M. Marx: C'est cela.
M. Mercier: Je ne vous parlais pas de l'acte de vente qui est
déposé parce que lui...
M. Marx: Ce n'est pas l'acte lui-même. C'est seulement le
registre.
M. Mercier: Je parle de l'index aux immeubles.
M. Johnson (Anjou): La référence. M. Marx:
C'est cela, l'index. M. Mercier: D'accord?
M. Marx: Je comprends cela. Est-ce que le ministre a l'intention
de changer le système au Québec pour, par exemple, le
système Torrens où il y a peut-être la fiabilité et
la responsabilité de la recherche de documents?
M. Johnson (Anjou): C'est la garantie des titres. C'est cela.
M. Marx: C'est la garantie des titres. Est-ce qu'on a fait des
travaux dans ce sens?
M. Johnson (Anjou): Oui, mais la perspective est qu'il ne
pourrait être mis en vigueur qu'à la suite de la réforme,
notamment, qui porte sur les biens d'enregistrement et le reste.
M. Marx: Je pense que cela se fait dans certaines juridictions.
C'est une amélioration à considérer pour le
Québec.
Le Président (M. Lévesque,
Kamouraska-Témiscouata): L'article 2 est-il adopté?
M. Marx: Oui. C'est parfait.
Le Président (M. Lévesque,
Kamouraska-Témiscouata): Adopté. L'article 3?
M. Marx: C'est-à-dire qu'à l'avenir, ce sera
possible pour le notaire de consulter dans son bureau le registre, étant
donné qu'il aura un terminal dans son bureau.
M. Johnson (Anjou): C'est cela.
M. Marx: Le ministre a mal interprété, hier, quand
j'ai parlé de l'ordinateur.
M. Johnson (Anjou): Ce n'est pas si mal. J'interprète mal
le député de D'Arcy McGee pour dix fois où, lui,
m'interprète mal.
M. Marx: C'était voulu, peut-être.
M. Johnson (Anjou): Ce n'est pas si mal.
M. Marx: Je pense que de temps en temps... Cela fait partie de
notre débat, si vous voulez. Bon, parfait.
M. Johnson (Anjou): L'article 3 est de concordance, M. le
Président, avec le précédent.
M. Marx: Oui, parfait. Adopté.
Code de procédure civile
Le Président (M. Lévesque,
Kamouraska-Témiscouata): Adopté. L'article 4?
M. Johnson (Anjou): Concordance avec l'article 1.
M. Marx: Avant qu'on aborde l'article A, parce qu'on change de
chapitre pour le Code de procédure civile, j'ai soulevé hier un
problème de l'article 36 du Code de procédure civile, le quo
warrante, et j'aimerais que le ministre se penche sur cette question.
M. Johnson (Anjou): Jusqu'à maintenant, M. le
Président, on n'a pas modifié un certain nombre de dispositions
parce qu'elles posaient des problèmes de constitutionnalité.
Cependant, nous sommes prêts à envisager d'étudier la
possibilité de modifier cet article qui touche le quo warranto, dans la
mesure où cela cause des ennuis sur le plan de la procédure.
M. Marx: Vous êtes prêts à étudier
cela...
M. Johnson (Anjou): Etudier, mais sûrement pas à
l'adopter.
M. Marx: Pas d'adopter cela? Mais, vous savez le problème,
M. le ministre. C'est que, maintenant, la Cour d'appel a décidé
que les trois juges en Cour provinciale n'ont pas juridiction. La Cour
suprême a refusé la permission d'en appeler. Les avocats vont
dire: La Cour d'appel a dit que la Cour provinciale n'a pas de juridiction, on
va procéder devant la Cour supérieure. Les avocats vont soulever
la même question et cela va prendre deux ou trois ans. Supposons que la
Cour suprême refuse le droit d'appel, il va falloir attendre une
décision de la Cour d'appel pour dire que la Cour supérieure a
juridiction. Je pense qu'il y a...
M. Johnson (Anjou): II me semble que si un juge de la Cour
supérieure qui se ferait posé une objection de cette nature, on
pourrait invoquer des dispositions du Code de procédure civile; sans
compter la dimension déontologique des avocats que des mesures
dilatoires de cette nature sont inacceptables.
M. Marx: Je ne suis pas sûr de cela parce qu'il y a
beaucoup de jurisprudence où c'est traîné comme cela d'une
cour à l'autre jusqu'à la Cour suprême, surtout quand il
s'agit de la constitutionnalité fondée sur l'article 96 de la
constitution.
Je conviens qu'il n'est pas nécessaire d'intervenir par le biais
d'un projet de loi omnibus, chaque fois qu'il y a un litige concernant un point
de droit. Mais, quand je pense à l'omnibus dont nous avons
discuté ce matin, le numéro 15, il y a beaucoup de petits
articles qui sont là parce qu'un président d'une commission, un
président d'une société d'État allait au ministre
en disant: Si on ne fait pas telle ou telle chose, cela va coûter
beaucoup d'argent. Le problème discuté aujourd'hui va
coûter beaucoup d'argent à certaines personnes aussi. S'il ne faut
pas intervenir ici, chaque fois qu'il y a une question en litige, il faut
laisser les sociétés d'État, les organismes d'État
et les commissions se débrouiller aussi pendant quelques années
et ne pas modifier leur loi deux fois par année. Cela est une autre
question. Je crois que le ministre... C'est la politique législative du
gouvernement qui n'est pas prêt à se prononcer aujourd'hui.
M. Johnson (Anjou): Voilai Est-ce que l'article 4 est
adopté, M. le Président?
Le Président (M. Lévesque,
Kamouraska-Témiscouata): L'article 4, M. le député de
D'Arcy McGee, adopté?
M. Marx: Oui. Sur la suggestion sur l'article 36, si je comprends
bien, la réponse du ministre, c'est que c'est à
l'étude...
M. Johnson (Anjou): Et il n'est pas inconcevable que cela soit
dans l'omnibus du mois de juin, s'il y en a un.
M. Marx: S'il y en a un. Parfait.
M. Johnson (Anjou): Sauf que le député n'aime pas
les omnibus.
Le Président (M. Lévesque,
Kamouras
ka-Témiscouata): Adopté. L'article 5...
M. Marx: L'article 4, adopté? Oui. L'article 5.
M. Johnson (Anjou): L'article 5 a deux objets. D'abord, il donne
une compétence en matière d'assignation de témoins, non
seulement aux officiers de justice, mais également aux avocats. En
second lieu, il accorde cette compétence, non seulement aux officiers de
justice et aux avocats du district où la cause doit être entendue,
mais également à ceux d'un autre district judiciaire au
Québec. Cela devrait avoir normalement comme effet de réduire les
coûts et les délais d'assignation en élargissant la
compétence territoriale des officiers de justice.
M. Marx: Adopté.
Le Président (M. Lévesque,
Kamouraska-Témiscouata): Adopté. J'appelle l'article 6.
M. Marx: Je tiens pour acquis que le ministre avait eu des
consultations avec des personnes intéressées: le barreau, la
Chambre des communes, le Conseil de la magistrature, etc., des gens qui sont
renseignés dans ces matières.
M. Johnson (Anjou): À ma connaissance, personne n'est pas
d'accord avec cela. Il est évident que le barreau est d'accord.
M. Marx: D'accord.
Le Président (M. Lévesque,
Kamouraska-Témiscouata): L'article 6 est adopté. J'appelle
l'article 7.
M. Johnson (Anjou): L'objet de l'article, c'est d'admettre, comme
mode de paiement, en matière de vente en justice, des biens meubles en
plus du paiement comptant, le paiement par chèque visé ou une
combinaison de ces modes de paiement. Est-ce que cela est adopté?
Parfait!
M. Marx: L'article 6 n'est pas adopté.
M. Johnson (Anjou): Non'. C'est ce que je me demandais. C'est
l'article 6 qui touche les modes de paiement. Cela a été fait
à la
demande de la Chambre des huissiers. En pratique, on voit très
bien la disposition de biens meubles. Les gens ont un chèque visé
de 300 $ et le prix à l'encan c'est de 322,35 $. Il s'agit de permettre
aux gens de payer d'une façon combinée, avec de l'argent
comptant...
M. Marx: Adopté.
M. Johnson (Anjou): ...alors qu'en ce moment, c'est seulement en
comptant.
Le Président (M. Lévesque,
Kamouraska-Témiscouata): Adopté. J'appelle l'article
7.
M. Johnson (Anjou): On nous propose deux modifications à
l'article 953 du Code de procédure. La première prévoit
qu'un débiteur qui ne réside pas au Québec peut être
poursuivi devant la division des petites créances dans la mesure
où il y a un bureau d'affaires.
M. Marx: Sur toute la question des petites créances, le
ministre apprécierait que... Je n'ai pas le "staff" qu'il a, surtout pas
au ministère de la Justice, il a 15 000 employés, il peut faire
faire une recherche sur n'importe quoi. On le voit même ici, il a des
experts sur chaque article. En matière des petites créances, j'ai
soulevé le problème en Chambre, mais je n'ai jamais eu une
réponse du ministre. Le problème des petites créances ces
jours-ci, c'est que, supposons qu'il y a une commerçant qui a beaucoup
de débiteurs à 50 $ jusqu'à 700 $ ou jusqu'à 500 $,
dans les faits, il ne peut pas les poursuivre parce qu'il doit les poursuivre
par le biais d'un avocat, engager un avocat, aller à la Cour
provinciale, prendre un bref, etc., pour 100 $ ou 50 $ ou 75 $. Cela ne paie
pas parce que le débiteur va demander que la cause soit
transférée à la Cour des petites créances.
Donc, cela prive beaucoup de petits créanciers, beaucoup de
petits commerçants, de vraiment faire valoir leur droit et il y a
beaucoup de débiteurs qui, en sachant que cela ne paiera pas pour leurs
créanciers d'aller à la cour ou qu'ils ne pourraient pas, dans
les faits, aller à la cour, ils ne paieront pas leur dette et cela finit
là. Je ne demande pas une réponse complète, à ce
moment-ci, mais son prédécesseur a toujours répondu, quand
j'ai posé une question sur une institution: c'est à
l'étude. Je n'ai jamais vu les études, mais... Je demande
vraiment au ministre si ce n'est pas le temps de vraiment faire une
étude sur cette question dans ce sens, parce que la loi des petites
créances, la Cour des petites créances et toute cette institution
était un peu copiée sur d'autres juridictions. Cela n'a pas
été inventé au Québec, cela a été
inventé, je pense, aux États-Unis, en Californie, dans d'autres
juridictions. Peut-être faut-il voir ce qu'on fait dans d'autres
juridictions dans l'espoir d'améliorer notre loi. (15 h 30)
M. Johnson (Anjou): Je trouve intéressant que le
député de D'Arcy McGee nous suggère d'étudier
ça, d'autant plus que c'est à l'étude, en ce moment, aux
services judiciaires. En gros, ce que j'en connais, à ce jour - sans que
l'étude soit terminée et il reste beaucoup de choses sur le plan
de la mécanique à mettre sur pied - dans d'autres provinces, les
personnes morales peuvent aller devant l'équivalent des Small Claims
Courts et elles y vont avec une représentation par procureur.
Le problème, c'est qu'au Québec, on a défini la
Cour des petites créances comme étant l'endroit, justement,
où il n'y aurait pas de procureur.
M. Marx: Je comprends pourquoi. J'étais tout à fait
d'accord avec la loi, telle qu'adoptée au début, parce qu'on n'a
pas voulu faire de la Cour des petites créances une agence de
recouvrement.
M. Johnson (Anjou): Voilà.
M. Marx: Cela, c'était clair. Mais je pense que c'est une
institution qu'il faut revoir, qu'on n'a pas revue depuis des années et
peut-être qu'il y a des abus dans le système. C'est dans ce sens
que je demande au ministre de se pencher sur cette question et je suis heureux
d'apprendre que c'est à l'étude. J'espère que ce sera une
étude que le ministre rendra publique un jour, parce qu'il y a tellement
d'études qui se font au Québec, mais qui ne sont jamais rendues
publiques'. Mais je sais que le ministre a un esprit ouvert sur ces questions
et j'aimerais le remercier aujourd'hui de rendre publics certains documents que
son prédécesseur n'aurait pas rendus publics.
M. Johnson (Anjou): Est-ce que vous m'avez entendu dire qu'on
rendrait publics des documents, M. le Président?
Le Président (M. Lévesque, Kamouraska-Témiscouata):
Est-ce que l'article 7 est adopté?
M. Marx: Le ministre pense peut-être en même temps de
rendre publique cette étude ou de permettre à ses fonctionnaires
de publier cela dans une revue juridique qui a la même valeur. Parce
qu'un des problèmes - je dis cela honnêtement - c'est qu'il n'y a
pas beaucoup de partisanerie dans une étude sur la Cour des petites
créances. Mais cela ferait avancer le droit si tout le monde pouvait
avoir accès à ces études, ces recherches.
M. Johnson (Anjou): Je ne suis pas fermé à cette
idée-là.
Le Président (M. Lévesque,
Kamouraska-Témiscouata): Est-ce que l'article 7 est
adopté?
Une voix: Adopté.
M. Marx: On n'a pas parlé sur l'article 7.
M. Johnson (Anjou): C'est cela. En fait, si je comprends bien,
c'étaient les remarques préliminaires, alors qu'on a affaires aux
petites créances. Je vais peut-être faire les commentaires sur
l'article 7. Il y deux dispositions, comme on voit, une qui est la notion du
débiteur résidant au Québec ou qui y a un bureau
d'affaires. La deuxième, c'est l'introduction de la possibilité
pour la Cour des petites créances de procéder à la
résiliation des contrats, dans la mesure où l'annulation, lorsque
la valeur du contrat, le cas échéant, ou le montant
réclamé n'excède pas le montant déjà
prévu par la loi de 1000 $.
M. Marx: C'est les deux ensemble?
M. Johnson (Anjou): Oui, en fait, il y a deux sujets dans cet
article-là. Il y a le remplacement du paragraphe c, par: "c, qui est
exigible d'un débiteur résidant au Québec ou qui y a un
bureau d'affaires". Il y a, deuxièmement, l'addition à la fin,
d'un nouvel alinéa qui, lui, prévoit la possibilité de
résiliation et d'annulation des contrats.
Ce sont deux sujets. En fait, on peut discuter des deux
séparément.
M. Marx: Pour c, on est d'accord. Mais le paragraphe 2, par
l'addition, à la fin, de l'alinéa suivant: "II en est de
même de toute demande qui vise la résiliation ou l'annulation d'un
contrat lorsque la valeur du contrat et la caution du montant
réclamé n'excède pas chacun 1000 $.", est-ce que c'est les
deux? La valeur du contrat et le montant réclamé?
M. Johnson (Anjou): C'est cela en fait. La jurisprudence
majoritaire nous dit que la Cour des petites créances n'a pas
juridiction pour annuler ou résilier des contrats. Alors ce qu'on
introduit, c'est le droit pour la Cour des petites créances de le
faire.
M. Marx: La Cour des petites créances n'a pas juridiction.
Pourquoi?
M. Johnson (Anjou): La jurisprudence l'interprète comme
cela. Notre loi ne permettrait pas la résiliation des contrats...
M. Marx: D'accord.
M. Johnson (Anjou): ...ou l'annulation des contrats. Elle permet
l'interprétation des contrats et des obligations qui en
découlent.
M. Marx: Oui. Je comprends. C'est ça. Me Laplante me
demande de vous poser la question suivante: Est-ce que la valeur du contrat et
le montant réclamé... Est-ce que les deux doivent?...
M. Johnson (Anjou): On n'additionne pas. C'est chacun. Vous
pensez que ce n'est pas clair dans le texte?
M. Marx: Chacun. Parfait.
M. Johnson (Anjou): Qu'ils n'excèdent pas chacun 1000
$.
M. Marx: D'accord. C'est ça.
M. Johnson (Anjou): Le sous-ministre me permet de vous confirmer
que le barreau a donné son accord...
M. Marx: D'accord.
M. Johnson (Anjou): Sur la base de ce même texte.
M. Marx: C'est de votre nouveau sous-ministre.
M. Johnson (Anjou): Non. J'ai un message provenant de lui.
M. Marx: Vous avez un message.
M. Johnson (Anjou): Je l'ai rencontré, il était ici
il y a dix minutes.
M. Marx: Ce n'est pas nécessaire le document, M. le
ministre.
Le Président (M. Lévesque,
Kamouraska-Témiscouata): Est-ce que l'article 7 est
adopté.
M. Marx: Oui.
Le Président (M. Lévesque,
Kamouraska-Témiscouata): L'article 8?
M. Johnson (Anjou): En concordance avec le premier paragraphe de
l'article 7.
M. Marx: C'est ça. Adopté.
Le Président (M. Lévesque,
Kamouraska-Témiscouata): Adopté. L'article 9.
M. Johnson (Anjou): II a pour objet de permettre au
créancier d'une petite créance qui préfère
préparer lui-même sa requête, de le faire et de la
transmettre au greffe par courrier recommandé ou certifié.
Cela
n'empêchera pas, cependant, l'individu de demander au greffier de
le faire.
M. Marx: Cela pourrait arriver que les créanciers...
M. Johnson (Anjou): Les gens qui habitent finalement assez loin
du greffe quand on pense aux districts dans des régions très
étendues et des populations clairsemées. Il y a des gens qui font
souvent affaire avec la Cour des petites créances.
M. Marx: Si c'est par lui-même ou son mandataire, cela ne
peut pas être un avocat. Cela va de soi. Cela peut être quelqu'un
qui est diplômé en droit, qui n'a jamais passé son examen
du barreau. Il peut également préparer cela au moyen de la
formule prévue. Bon. Adopté.
M. Johnson (Anjou): On est au niveau de la rédaction de la
requête. Techniquement, cela pourrait être n'importe qui, le
mandataire, y compris un procureur. Mais on n'est pas devant le juge.
M. Marx: C'est avant le procès.
M. Johnson (Anjou): C'est juste la rédaction de la
requête.
M. Marx: D'accord. Adopté.
Le Président (M. Lévesque,
Kamouraska-Témiscouata): L'article 10?
M. Johnson (Anjou): C'est la possibilité pour le
créancier de rédiger lui-même sa requête. Pardon. Je
m'excuse1. On vient de le faire celui-là. C'est de
concordance avec le précédent.
M. Marx: Adopté.
Le Président (M. Lévesque,
Kamouraska-Témiscouata): L'article 11?
M. Johnson (Anjou): Concordance également. On a
établi ce principe tout à l'heure. La possibilité de faire
préparer sa requête.
M. Marx: Adopté.
Le Président (M. Lévesque,
Kamouraska-Témiscouata): L'article 12?
M. Johnson (Anjou): En concordance avec le premier paragraphe de
l'article 7 qui prévoit que le créancier d'un débiteur qui
n'est pas domicilié au Québec peut, comme le créancier
d'un débiteur qui y est domicilié, adresser sa demande au
greffier du tribunal à partir de son propre domicile, lorsque la
distance entre son domicile et la résidence et le lieu du bureau
d'affaires du débiteur excède 80 kilomètres.
Le Président (M. Lévesque,
Kamouraska-Témiscouata): Adopté?
Une voix: Oui.
Le Président (M. Lévesque,
Kamouraska-Témiscouata): L'article 13?
M. Johnson (Anjou): Concordance avec l'article 9.
Le Président (M. Lévesque,
Kamouraska-Témiscouata): Adopté.
M. Marx: D'accord.
Le Président (M. Lévesque,
Kamouraska-Témiscouata): L'article 14?
M. Johnson (Anjou): Cela touche l'article 996 du Code de
procédure civile quant au mode de publicité. La suppression du
paragraphe 3 aura, en fait, comme effet de soumettre la publicité de
l'avis de de vente aux règles générales qui sont
applicables dans l'exécution des jugements. Donc, par opposition
à l'affichage à l'hôtel de ville, la publication dans un
journal qui circule dans le district.
Le Président (M. Lévesque,
Kamouraska-Témiscouata): Adopté. L'article 15?
M. Marx: On est à 15? M. Johnson (Anjou): Oui, cela va.
Loi sur les bureaux d'enregistrement
M. Marx: Juste avant qu'on aborde le chapitre qui porte sur la
Loi sur les bureaux d'enregistrement, un ancien ministre de la Justice qui est
maintenant chef de l'Opposition à l'Assemblée nationale m'a
déjà dit qu'à chaque fois qu'il y a un nouveau ministre de
la Justice qui arrive, le premier dossier qu'on met sur son bureau, c'est celui
de la fermeture des bureaux d'enregistrement. Je veux féliciter le
ministre de la Justice actuel de ne pas tomber dans le piège et de ne
pas avoir essayé de proposer la fermeture des bureaux
d'enregistrement.
M. Johnson (Anjou): Et je dois vous dire que c'était quand
même le premier dossier sur mon bureau quand je suis arrivé.
M. Marx: C'était le premier dossier. On voit un ministre
expérimenté. M. Bédard, c'est un de ses premiers dossiers
et cela n'a pas passé et ce n'était pas seulement à
cause de l'Opposition. Donc l'article 15.
M. Johnson (Anjou): L'article 15, M. le Président.
L'article 22 de la Loi sur les bureaux d'enregistrement est
modifié pour permettre le remplacement et la reconstitution des
documents conservés par le registrateur non seulement par le mode usuel
de transcription mais également par d'autres moyens comme la photocopie
et le microfilm qui sont propices à assurer la conservation des droits
enregistrés et à favoriser leur consultation. Simplifier
évidemment toutes les formalités qui sont rattachées
à la procédure de remplacement et de la reconstitution.
M. Marx: Adopté. Cela fait partie du virage technologique
du gouvernement.
Le Président (M. Lévesque,
Kamouraska-Témiscouata): L'article 16?
M. Johnson (Anjou): Concordance avec le précédent
quant à la mise à jour.
M. Marx: Adopté.
Code du travail
Le Président (M. Lévesque,
Kamouraska-Témiscouata): Adopté. L'article 17?
M. Marx: Adopté.
Le Président (M. Lévesque,
Kamouraska-Témiscouata): Adopté. L'article 18?
Loi sur les explosifs
M. Marx: En ce qui concerne les articles commençant avec
l'article 18, qui touche la Loi sur les explosifs, le député de
Sainte-Anne a soulevé un certain nombre de problèmes hier. Il a
trouvé qu'on relaxe trop les dispositions en ce qui concerne la
manutention des explosifs. J'aimerais avoir l'opinion du ministre sur le
cas.
M. Johnson (Anjou): D'abord, l'amendement à l'article 18
du projet de loi qui remplace l'article 13 de la Loi sur les explosifs. Il faut
ajouter à la fin du paragraphe a de l'article 13 qui est proposé:
"pour lequel il n'a pas obtenu de pardon". Et ajouter à la fin du
paragraphe b de l'article 13 proposé ce qui suit: "et pour lequel il n'a
pas obtenu de pardon."
L'amendement proposé prévoit qu'un permis d'explosifs ne
peut être refusé au requérant qui a été
reconnu ou s'est avoué coupable d'un acte criminel
énuméré à l'article 13, s'il en a obtenu le
pardon.
M. Marx: C'est clair. Le problème avec le pardon - j'ai
écrit au ministre, peut-être qu'il vient de recevoir ma lettre -
c'est que quelqu'un m'a téléphoné et il veut être
gardien pour une compagnie de sécurité. Il a commis une
infraction il y a seize ans en Ontario. C'est un Franco-Ontarien qui revient
dans son pays parce qu'il a écouté les discours du ministre.
Maintenant il veut être gardien pour une compagnie de
sécurité. Il a commis cette infraction en Ontario il y a seize
ans et n'a jamais pensé à avoir un pardon. Il ne peut pas avoir
son emploi parce que, pour avoir cet emploi, il faut avoir une certificat de la
Sûreté du Québec comme quoi il n'a pas de dossier ou comme
quoi il a eu un pardon. Au fédéral on lui a dit: On va vous
envoyer votre pardon il n'y a aucun problème mais cela va prendre six ou
huit mois. Entre-temps, le monsieur est mal pris. Mais je comprends aussi la
nécessité et le contrôle qu'on a besoin dans ces cas.
Peut-être peut-on prévoir que le ministre a une certaine
discrétion de donner un permis temporaire, c'est-à-dire d'exercer
une discrétion en faveur de l'individu, le cas échéant.
(15 h 45)
M. Johnson (Anjou): Ce dont vous me parlez...
M. Marx: C'est: "Cut and dried, here", tu sais?
M. Johnson (Anjou): C'est cela, mais je ne veux pas être
cynique, mais compte tenu de ce que vous m'avez donné comme chiffre et
comme exemple, je suis obligé de l'être. Même si on
prévoyait des dispositions qui habilitent le ministre à exercer
une discrétion favorable au demandeur, par exemple, dans l'attente du
certificat attestant du pardon, il y a des chances que cela prenne six mois
pour cheminer au bureau du ministre. Le problème est qu'il y a un
délai administratif qui arrive à la commission
fédérale qui accorde les pardons, et comme ils ont beaucoup de
volume à traiter, etc., cela peut arriver, mais il y a aussi des
délais administratifs possibles. Il faut voir comment cela se fait chez
l'inspecteur de la Sûreté du Québec qui s'occupe de
l'escouade des explosifs. Les gens y vont, font une enquête sommaire,
découvrent qu'il y a un dossier judiciaire, vérifient s'il y a un
pardon et font un rapport hiérarchiquement. Cela arrive au
ministère et cela va à la Direction générale de la
sécurité publique. Cela passe sur le bureau du sous-ministre et
cela arrive au cabinet du ministre. Heureusement que ce n'est pas Noël
parce qu'il faut attendre qu'il revienne. Soyons pratique. Je ne suis pas
sûr que ce type d'article permettant la discrétion
ministérielle serait bien efficace.
M. Marx: C'est ce qu'on va faire. Quand ce seront des cas comme
ceux-là, je vais demander au ministre de faire des pressions sur les
autorités fédérales de faire cela avec...
M. Johnson (Anjou): Avec plaisir, d'ailleurs en vertu des lois
qu'on a adoptées ce matin, c'est le mandat de celui qui vous parle.
M. Marx: Pardon?
M. Johnson (Anjou): En vertu des dispositions qu'on a
adoptées ce matin, c'est le mandat de celui qui vous parle.
M. Marx: C'est cela, mais quand on a des cas comme
ceux-là, la solution n'est pas de modifier la législation en
place, mais si ce sont des cas tristes...
Le Président (M. Lévesque,
Kamouraska-Témiscouata): L'amendement est-il adopté?
M. Marx: Oui.
Le Président (M. Lévesque,
Kamouraska-Témiscouata): L'article 18, tel qu'amendé, est-il
adopté?
M. Marx: Le permis ici est de faire quoi?
M. Johnson (Anjou): On est toujours à l'article 18?
Le Président (M. Lévesque,
Kamouraska-Témiscouata): Oui.
M. Johnson (Anjou): Je pensais que c'était...
Voilà! c'est la délivrance des permis d'explosifs qui apporte une
distinction entre les offenses graves qui doivent entraîner le refus de
la délivrance du permis et les offenses mineures qui...
M. Marx: Non, mais qu'est-ce qui...
M. Johnson (Anjou): Ah, c'est quoi le permis?
M. Marx: Le permis c'est de donner...
M. Johnson (Anjou): C'est de posséder des explosifs; les
boutefeux aussi. Ce sont les boutefeux, ce qui est un métier...
M. Marx: C'est cela.
M. Johnson (Anjou): En anglais, vous dites comment
déjà pour boutefeu? Fireworkers ou je ne sais pas quoi?
M. Marx: Je ne sais pas..
M. Johnson (Anjou): Dynamiteurs.
M. Marx: Oui, oui, les boutefeux sont dans les
règlements.
M. Johnson (Anjou): C'est cela. Alors, c'est le permis de
posséder des explosifs et de les manipuler. Ils sont astreints à
une série de contraintes très précises sur les chantiers
de contruction parce que c'est là, habituellement, qu'on retrouve
ça.
M. Marx: Maintenant, on est en train de relaxer les règles
ou de les raffermir? Les relaxer un petit peu?
Mme Beaulieu (Suzanne): Suzanne Beaulieu, ministère de la
Justice, c'est simplement pour permettre de pouvoir délivrer un permis,
même lorsqu'il y a une infraction très mineure, par exemple, un
retard sur l'émission du permis. Un retard de quelques jours peut
conduire à la commission d'une infraction et même à une
condamnation pénale. Dans ces cas-là, la Sûreté du
Québec devait refuser l'émission de permis, alors que là,
on donne une certaine discrétion pour garder, dans
l'intérêt public, la possibilité à la
Sûreté du Québec de refuser lorsque, vraiment, on croit que
la sécurité des gens serait en danger en délivrant un
permis à l'individu.
M. Marx: Oui, je comprends.
M. Johnson (Anjou): C'est le caractère automatique.
C'était le caractère automatique, notamment, qui pouvait
découler des deux.
M. Marx: Est-ce qu'il y a eu des demandes. Parce que, en ce qui
concerne mon cas, la personne qui a voulu être agent de
sécurité, on m'a dit: II ne faut pas légiférer pour
un ou deux cas. Ici, est-ce qu'il y a beaucoup de gens qui sont privés
d'exercer leur profession à cause...
Mme Beaulieu: Depuis le début de 1984 j'ai les
statistiques d'aujourd'hui de la Sûreté du Québec - on me
dit qu'il y a vingt cas de refus d'émission de permis.
M. Johnson (Anjou): Combien de demandes?
Mme Beaulieu: Sur à peu près 1820 demandes. Et les
cas sont tous motivés, parce qu'il y avait eu condamnation
antérieure au criminel: voies de fait, introduction par infraction,
etc.
M. Marx: Vous êtes à l'article 13 maintenant, pas
à l'article 13.1.
Mme Beaulieu: À l'article 13.1, sur les condamnations en
vertu des lois provinciales,
c'est la même chose. Mais, à ce jour, il n'y a presque pas
eu de refus d'émission de permis sur des condamnations au
provincial.
M. Marx: Je pense que oui. Je vois que ces modifications vont
dans le sens de la charte des droits qu'on a modifiée en ce qui concerne
les anciens détenus. Adopté.
Le Président (M. Lévesque,
Kamouraska-Témiscouata): Adopté, tel qu'amendé.
L'article 19?
M. Johnson (Anjou): II est de concordance.
Loi d'interprétation
Le Président (M. Lévesque,
Kamouraska-Témiscouata): Adopté. L'article 20?
M. Johnson (Anjou): Même chose. À 1, 4 et 17.
Loi sur les jurés
Le Président (M. Lévesque,
Kamouraska-Témiscouata): L'article 21?
M. Marx: Avant qu'on commence ça, la Loi sur les
jurés. Est-ce que le ministre est au courant - j'imagine qu'il l'est -
que cette loi, la Loi sur les jurés du Québec, s'applique
seulement au Code criminel, parce qu'il n'y a pas de jurés au
Québec... C'est une anomalie.
M. Johnson (Anjou): Une anomalie? Une anomalie
"anachronistique".
M. Marx: Parce que je pense que même...
M. Johnson (Anjou): Cela relève, en fait, de
l'administration de la justice.
M. Marx: Oui, mais à la fin de son projet de loi, le
ministre exclut l'application de la charte fédérale à
cette loi 12.
M. Johnson (Anjou): Oui.
M. Marx: Mais, à mon avis, il ne peut pas exclure la
charte canadienne de la Loi sur les jurés du Québec, parce que la
Loi sur les jurés du Québec, aux fins fédérales...
Il y a une loi fédérale, parce qu'il y a une -comment dirais-je?
- délégation. À l'article 535, du Code criminel, on fait
de la Loi sur les jurés du Québec, une loi
fédérale. Donc, pour des fins fédérales, le
ministre ne peut pas exclure l'application de la charte fédérale.
Je suis prêt à lui soumettre des notes des autorités
à ce sujet. C'est juste une question théorique, M. le
Président, pour l'intérêt de ceux qui vont lire le Journal
des débats.
M. Johnson (Anjou): Une fois de plus, on aura une preuve de
l'érudition du député de D'Arcy McGee.
M. Marx: J'ai trouvé ça très
intéressant, parce qu'il y avait toutes sortes d'exceptions à la
Loi sur les jurés et ainsi de suite. Puis-je demander au ministre
d'expliquer cet article?
M. Johnson (Anjou): C'est qu'on étend la protection qui
valait contre le congédiement, la suspension ou le déplacement.
En fait, elle est étendue à toute mesure de nature
discriminatoire ou à toute mesure de type représailles ou
d'imposition d'autres sanctions. Cela donne l'ouverture non seulement à
un recours pénal, mais également à une plainte devant le
commissaire du travail.
M. Marx: Adopté.
Loi de police
Le Président (M. Lévesque,
Kamouraska-Témiscouata): L'article 21 est adopté. J'appelle
l'article 22.
M. Johnson (Anjou): II s'agit d'accorder explicitement aux
policiers et aux constables spéciaux la faculté de faire une
affirmation solennelle d'allégeance, d'office et de discrétion
plutôt que le serment requis à cet égard avant d'entrer en
fonction.
M. Marx: Le serment requis, c'est un serment religieux?
M. Johnson (Anjou): Oui, c'est cela.
M. Marx: Je pense qu'il faut changer cela dans toutes les lois
parce que, effectivement, même quand on prend l'assermentation des
députés à l'Assemblée nationale, ce n'est pas ou ce
n'était pas dans la loi, mais on a permis des affirmations solennelles.
Je suis d'accord qu'on change cela dans la Loi de police, mais je pense qu'il
faut changer cela dans toutes les lois. Je ne sais pas quelle est la
façon législative de le faire, mais nous sommes d'accord.
Le Président (M. Lévesque,
Kamouraska-Témiscouata): Est-ce que cet article est
adopté?
M. Marx: Oui.
Le Président (M. Lévesque,
Kamouraska-Témiscouata): Adopté. J'appelle l'article 23.
M. Johnson (Anjou): Ce qui permet au Procureur
général de désigner un des deux vice-présidents qui
remplace le président
en cas d'incapacité d'agir, qu'elle qu'en soit la raison.
M. Marx: Adopté.
Le Président (M. Lévesque,
Kamouraska-Témiscouata): Adopté. J'appelle l'article 24.
M. Johnson (Anjou): II y a beaucoup de demandes de documents
certifiés qui sont présentées chaque année à
la commission et il s'agit ici de permettre l'authentification de ces documents
par le président ou le secrétaire de la commission.
M. Marx: Adopté.
Le Président (M. Lévesque,
Kamouraska-Témiscouata): Adopté. J'appelle l'article 25.
M. Johnson (Anjou): Concordance avec l'article 22 pour le
policier sur l'affirmation solennelle.
M. Marx: Adopté.
Le Président (M. Lévesque,
Kamouraska-Témiscouata): Adopté. J'appelle l'article 26.
M. Johnson (Anjou): Même chose. M. Marx:
Adopté.
Le Président (M. Lévesque,
Kamouraska-Témiscouata): Adopté. J'appelle l'article 27.
M. Johnson (Anjou): Même chose. M. Marx:
Adopté.
Le Président (M. Lévesque,
Kamouraska-Témiscouata): Adopté. J'appelle l'article 28.
M. Johnson (Anjou): Même chose.
M. Marx: Adopté. Concernant la Loi de police, pourquoi
est-ce qu'on fait cet amendement sur les affirmations solennelles? Pourquoi
cela arrive-t-il aujourd'hui? Est-ce qu'il y a une raison spéciale?
M. Johnson (Anjou): C'est parce que la commission de police, plus
ou moins régulièrement, nous fournit des suggestions de
modifications à sa loi et dans ses demandes de modifications, cette
année, il y avait cela qui est tout à fait concordant avec ce
qu'on fait à l'occasion de l'édude d'autres lois quand...
M. Marx: Est-ce que la commission de police a demandé
aussi d'avoir un pouvoir décisionnel?
M. Johnson (Anjou): Oui, elle a demandé autre chose,
mais...
M. Marx: Le ministre n'a pas retenu.
M. Johnson (Anjou): Non, j'ai lu cela dans le journal.
M. Marx: Dans le journal!
M. Johnson (Anjou): J'ai lu cela dans le journal.
M. Marx: Vous avez lu cela dans le journal. C'est une autre
étude que le ministre pourra...
M. Johnson (Anjou): ...projet de mémoire pour le Conseil
des ministres.
M. Marx: Vous n'avez pas de projet de mémoire. On va
revenir sur cela à un autre moment.
Le Président (M. Lévesque,
Kamouraska-Témiscouata): Adopté.
M. Marx: Oui.
Le Président (M. Lévesque,
Kamouraska-Témiscouata): Adopté. J'appelle l'article 29.
M. Johnson (Anjou): II s'agit des annexes, modifications de
concordance.
M. Marx: On adopte les deux annexes, a et b.
Loi sur la probation et sur les établissements
de détention
Le Président (M. Lévesque,
Kamouraska-Témiscouata): Adopté. J'appelle l'article 30.
M. Johnson (Anjou): D'abord, un amendement qui nous provient du
ministère des Finances à l'article 30 où on change le mot
"ministre" par le mot "gouvernement".
La procédure habituelle au gouvernement, c'est que dans la mesure
où il y a une garantie qui est offerte sur le fonds consolidé, ce
n'est pas un ministre sectoriel qui l'offre, mais bel et bien le gouvernement
et cela transite par le ministère des Finances.
Quant au fond de l'article 30, il s'agit de modifier la Loi sur la
probation et sur les établissements de détention pour permettre
que les emprunts et les autres obligations qui sont contractés par les
fonds créés au bénéfice des détenus puissent
être garantis à
même le fonds consolidé du revenu. (16 heures)
M. Marx: Oui. Au sujet du fonds des détenus, est-ce que le
ministre est au courant qu'il y avait beaucoup de plaintes des détenus
en ce qui concerne le fonds des détenus? C'est cela. On parle du fonds
des détenus.
M. Johnson (Anjou): Les fonds des détenus.
M. Marx: Les fonds...
M. Johnson (Anjou): II y a des fonds dans chacun des
établissements où on a des programmes particuliers.
M. Marx: II y avait beaucoup de plaintes des détenus
que...
M. Johnson (Anjou): Dans le cas d'un fonds. Oui.
M. Marx: Non. Dans le cas de beaucoup de fonds. Mais, quand j'ai
écrit à votre prédécesseur, c'était
concernant le fonds dans un certain établissement et, effectivement, le
ministre m'a donné raison en partie. Je ne dis pas en totalité
mais en partie.
M. Johnson (Anjou): Mais beaucoup moins que dans la
déclaration que le député avait faite publiquement.
M. Marx: Je n'ai pas fait de déclaration. J'ai
écrit une lettre au ministre qui est beaucoup plus
discrète...
M. Johnson (Anjou): Qui a été rendue publique.
M. Marx: II y a eu une fuite là quelque part, j'imagine.
C'est comme les documents du ministre. Il y a des fuites. Mais, dans mon cas,
cela été une fuite voulue. Il y a beaucoup de
problèmes...
M. Johnson (Anjou): Alors, je suis incapable, M. le
Président... Ça c'est bien le député de D'Arcy
McGee. Je suis incapable de concilier cela avec le fait qu'il avait choisi
d'écrire au ministre pour être discret mais qu'il a fait une fuite
volontaire.
M. Marx: Non cela c'est juste...
M. Johnson (Anjou): M. le Président, ça c'est du
grand député de D'Arcy McGee.
M. Marx: Non c'est l'ambiguïté du
député de D'Arcy McGee qui est moins sérieuse que
l'ambiguïté du premier ministre sur le veto de son ministre des
Affaires canadiennes sur le même sujet.
Est-ce qu'il y a d'autres améliorations à apporter sur le
fonds des détenus, à savoir un contrôle plus serré?
Est-ce que...
M. Johnson (Anjou): Cela va relativement bien.
M. Marx: Oui.
M. Johnson (Anjou): II y a eu des problèmes à un ou
deux endroits effectivement mais ces choses-là se sont
resserrées. Cela va bien et comme il y a une très forte
visibilité à ces fonds...
M. Marx: II est supposé y avoir un comité dans
certains établissements. Les détenus ne sont pas membres du
comité parce que, par exemple, à Parthenais, on dirait que les
gens ne sont pas là assez longtemps. Il ne faut pas que la loi soit
seulement respectée, il faut qu'elle ait l'apparence d'être
respectée. Pensez à cela. Si j'ai d'autres problèmes, je
vais vous écrire.
Le Président (M. Lévesque,
Kamouraska-Témiscouata): L'amendement à l'article 30 est
il accepté?
Une voix: Oui.
Loi sur le recours collectif
Le Président (M. Lévesque,
Kamouraska-Témiscouata): L'article 30 tel qu'amendé est
accepté.
L'article 31?
M. Johnson (Anjou): II s'agit de préciser que le fonds
dans la Loi sur le recours collectif, le fonds d'aide aux recours collectifs
n'est pas limité à celui d'un simple bailleur de fonds mais
également d'un diffuseur d'informations relatives aux recours
collectifs.
M. Marx: D'accord. Parfait.
Le Président (M. Lévesque,
Kamouraska-Témiscouata): Adopté?
M. Marx: Oui. Loi sur les tribunaux judiciaires
Le Président (M. Lévesque,
Kamouraska-Témiscouata): L'article 32?
M. Johnson (Anjou): II s'agit ici d'accorder aux témoins
le même type de protection qu'on accorde aux membres d'un jury.
M. Marx: Adopté.
Le Président (M. Lévesque,
Kamouraska-Témiscouata): Adopté.
M. Marx: Est-ce que cela va pour le criminel ou seulement pour le
civil? Seulement pour le civil.
M. Johnson (Anjou): Dans le cas du 5.2, c'est tous les tribunaux
judiciaires civils et criminels.
M. Marx: Oui, mais est-ce qu'il peut donner...
M. Johnson (Anjou): Une raison additionnelle pour se soustraire
à l'application de la charte fédérale surtout quand on
parle des tribunaux civils. C'est un article qui avait sans doute
échappé au député de D'Arcy McGee.
M. Marx: Je ne pense pas... on va voir cela. On peut se demander
si c'est une protection qui est adoptée en fonction des relations du
travail, qui est de la compétence provinciale, ou est-ce que, en
matière criminelle, c'est en fonction du droit criminel qui
relève du fédéral. On va laisser les tribunaux trancher,
le cas échéant.
M. Johnson (Anjou): C'est de l'administration de la justice tout
simplement.
Le Président (M. Lévesque,
Kamouraska-Témiscouata): L'article 32 est adopté. L'article
33, M. le ministre.
M. Johnson (Anjou): Essentiellement, c'est pour corriger une
erreur sur le nombre de juges.
M. Marx: C'est cela. Il y avait 126...
M. Johnson (Anjou): C'est cela. Il y avait une erreur dans
l'amendement qu'on avait apporté lors de...
M. Marx: Adopté.
Le Président (M. Lévesque,
Kamouraska-Témiscouata): Adopté. L'article 34?
M. Johnson (Anjou): Même chose. M. Marx:
Adopté.
Le Président (M. Lévesque,
Kamouraska-Témiscouata): Adopté. L'article 35?
M. Johnson (Anjou): C'est la nomination d'un juge coordonnateur
supplémentaire à la Cour provinciale, aux fins de coordonner
l'activité de nos tribunaux de la Cour provinciale et du Tribunal de la
jeunesse, dans les territoires inuit et cris.
M. Marx: C'est l'article 35, on ajoute de quatre à cinq
coordonnateurs. Adopté.
Le Président (M. Lévesque,
Kamouraska-Témiscouata): Adopté. L'article 36?
Loi modifiant le Code civil et d'autres dispositions
législatives concernant l'adoption
M. Johnson (Anjou): II s'agit de l'article qui nous permet de
confirmer les adoptions internationales faites avant le 21 décembre
1983. Elles seront donc reconnues de plein droit au Québec, à
compter de cette date. On précise également la procédure
d'inscription des nouveaux actes de naissance aux registres de l'état
civil qui s'ensuit. Cela, faut le rappeler, fait suite à une
décision, en matière de droit de la famille qu'on retrouve dans
le cas 148; le juge Constant Cordeau du Tribunal de la jeunesse, dans le
district de Saint-Hyacinthe, le 14 juin dernier, au numéro
75043000005-84, dans la jurisprudence expresse 84-599.
M. Marx: Je pense que le ministre l'a aussi expliqué en
détail, en deuxième lecture, hier. Quelqu'un qui veut voir cela
avec plus de détails, pourra se référer au Journal des
débats d'hier.
M. Johnson (Anjou): C'est cela. Je pense que c'était clair
dans les propos que j'ai tenus hier là-dessus.
M. Marx: C'est cela.
M. Johnson (Anjou): Cela me paraissait important parce que cela
implique quand même plusieurs citoyens qui vivaient dans
l'insécurité juridique.
M. Marx: Oui.
Dispositions transitoires et finales
Le Président (M. Lévesque,
Kamouraska-Témiscouata): L'article 36, adopté. L'article
37?
M. Johnson (Anjou): Dispositions transitoires. Concordance.
M. Marx: Adopté.
Le Président (M. Lévesque,
Kamouraska-Témiscouata): Adopté. L'article 38.
M. Marx: L'article 38.
M. Johnson (Anjou): C'est bien connu.
M. Marx: Est-ce que le ministre tient à cela maintenant
qu'il est devenu plus fédéraliste?
M. Johnson (Anjou): Plus que jamais, M. le Président. Pas
fédéraliste, mais j'y tiens.
M. Marx: II tient à cela? Après ses études
juridiques à la faculté de droit de l'Université de
Montréal?
M. Johnson (Anjou): Et en dépit de vos cours.
M. Marx: Tout ce qu'il a appris là-bas, il y tient encore?
Il tient encore à cela? Parce qu'il se...
M. Johnson (Anjou): Vous, vous n'y tenez pas?
M. Marx: II s'est démarqué de son chef sur le droit
de veto, maintenant, je veux qu'il se démarque de son chef sur les
libertés fondamentales.
M. Johnson (Anjou): M. le Président, je n'entends pas me
démarquer de mon chef comme le député de D'Arcy McGee,
lui, se démarque du sien.
M. Marx: Je propose un amendement à l'article 38.
M. Johnson (Anjou): Bon!
M. Marx: Je propose un amendement. Qu'on remplace, dans le
deuxième alinéa, "des articles 2" par les mots "des articles
3".
M. Johnson (Anjou): Au deuxième alinéa, remplacer
le chiffre "2" par le chiffre "3"?
M. Marx: C'est cela.
M. Johnson (Anjou): C'est pour faire exception à l'article
2?
M. Marx: Deuxième ligne. J'ai dit deuxième
alinéa. Je m'excuse. C'est à la deuxième ligne, qu'on
remplace le chiffre "2" par le chiffre "3". Je fais un...
Le Président (M. Lévesque,
Kamouraska-Témiscouata): Un amendement?
M. Marx: Un amendement.
Le Président (M. Lévesque,
Kamouraska-Témiscouata): Voulez-vous le faire parécrit s'il vous plaît?
M. Marx: L'amendement est dans le journal.
Le Président (M. Lévesque,
Kamouraska-Témiscouata): II me faut un amendement par
écrit.
M. Marx: Faites-moi cela. Remplacer, à la deuxième
ligne, le chiffre "2" par le chiffre "3". Est-ce que le ministre...
M. Johnson (Anjou): On ne peut pas déroger à autre
chose que "2 et 7 à 15". On ne peut pas déroger aux droits
démocratiques. Voyons donc!
M. Marx: "2" c'est quoi?
Une voix: Les libertés fondamentales.
M. Marx: C'est cela.
M. Johnson (Anjou): On les a dans la charte des droits et ils
sont encore meilleurs dans la nôtre que dans celle du
fédéral. On sait bien cela. D'ailleurs, je m'inspire
fréquemment d'un des excellents discours du député de
D'Arcy McGee sur cette question au moment de la proclamation de la charte. Le
député voudrait qu'on déroge aux droits
démocratiques de tout citoyen...
M. Marx: Non, non. Le député veut...
M. Johnson (Anjou): ...quant au droit de vote et
d'éligibilité...
M. Marx; Le député veut changer le 2 pour 3, pour
que les protections des libertés fondamentales s'appliquent à ce
projet de loi.
M. Johnson (Anjou): Elles s'appliquent, M. le Président,
en vertu de la Charte des droits et libertés de la personne du
Québec.
M. Marx: Je veux les deux protections. Comme en Saskatchewan,
comme en Alberta...
M. Johnson (Anjou): Pas besoin de cela. Mon Dieu, que vous
êtes insécure. On n'a pas besoin de cela.
M. Marx: D'accord.
M. Johnson (Anjou): Voulez-vous le "5th Amendment" des
États-Unis, aussi?
M. Marx: Non. Parce que le ministre a mis un terme à la
CECO, le "5th Amendment" n'était pas nécessaire.
M. Johnson (Anjou): Je dois vous dire, M. le Président,
mon étonnement de constater que le professeur de droit constitutionnel,
qu'est le député de D'Arcy McGee, n'avait pas saisi l'ampleur et
l'aspect absolument contraignant de l'article 33 de la Loi constitutionnelle de
1982, qu'en nous suggérant de modifier à l'article 38, la
deuxième ligne du seul alinéa, de changer le chiffre 2 par le
chiffre 3, il voulait, à toutes fins utiles, nous inciter à faire
un
geste absolument anticonstitutionnel en vertu de l'article 33. Il
voulait plonger cette Assemblée nationale dans un
illégalité encore plus grossière...
M. Marx: Expliquez-nous cela, M. le ministre.
M. Johnson (Anjou): ... puisque l'article 33 dit que le Parlement
ou la Législature d'une province peut adopter une loi où il est
expressément déclaré que celle-ci ou une de ses
dispositions a effet indépendamment d'une disposition donnée de
l'article 2 ou des articles 7 à 15 de la présente charte.
M. Marx: Ah!
M. Johnson (Anjou): Je suis sûr que...
M. Marx: Le ministre a raison. Je veux simplement biffer le
chiffre 2, pas le remplacer par 3.
M. Johnson (Anjou): Ah! voilà!
M. Marx: Je m'excuse, c'était une erreur de ma part parce
que j'ai lu les articles 2 à 7 au lieu de 2 et 7 à 15. J'aimerais
reformuler mon amendement: "qu'on biffe le chiffre 2 dans la deuxième
ligne de l'article 38."
M. Johnson (Anjou): M. le Président, pour citer une phrase
presque historique, je dirai que des modifications de cette nature à nos
lois se passent d'ambiguïté et d'improvisation.
M. Marx: Si mon amendement est refusé ou rejeté,
nous adopterons cet article sur division.
M. Johnson (Anjou): Sur division. L'article 38 est adopté
sur division. L'article 39, M. le Président, on a un amendement à
l'article 39.
Le Président (M. Lévesque,
Kamouraska-Témiscouata): L'article 38, on laisse tomber
l'amendement?
M. Johnson (Anjou): Oui, c'est cela. M. Marx: Oui.
Le Président (M. Lévesque,
Kamouraska-Témiscouata): Et c'est adopté sur division?
M. Marx: C'est cela.
Le Président (M. Lévesque,
Kamouraska-Témiscouata): L'article 39?
M. Johnson (Anjou): Alors, l'amen- dement qui est proposé
à l'article 39 a pour effet de faire entrer en vigueur la plupart des
dispositions du projet de loi lors de la sanction plutôt que lors de la
proclamation.
M. Marx: Sauf les articles 5 à 14. M. Johnson (Anjou):
C'est cela.
M. Marx: Tout sera en vigueur lors de la sanction, sauf les
articles 5 à 14.
M. Johnson (Anjou): C'est cela. Dans le cas de la
procédure civile, pour des raisons évidentes, n'est-ce pas? Il
faut permettre une certaine transition. Cela ira sans doute au printemps pour
que tout le monde ait le temps de les lire et de les voir.
M. Marx: Adopté.
Le Président (M. Lévesque,
Kamouraska-Témiscouata): Adopté tel qu'amendé.
Est-ce que le titre du projet de loi est adopté?
M. Johnson (Anjou): Adopté.
Le Président (M. Lévesque,
Kamouraska-Témiscouata): Est-ce que le projet de loi tel
qu'amendé est adopté?
M. Marx: Adopté.
Le Président (M. Lévesque,
Kamouraska-Témiscouata): Adopté.
On a accompli les travaux sur l'étude du projet de loi. On
ajourne sine die.
(Fin de la séance à 16 h 15)