Journal des débats (Hansard) of the Committee on Institutions
Version préliminaire
43rd Legislature, 1st Session
(November 29, 2022 au September 10, 2025)
Cette version du Journal des débats est une version préliminaire : elle peut donc contenir des erreurs. La version définitive du Journal, en texte continu avec table des matières, est publiée dans un délai moyen de 2 ans suivant la date de la séance.
Pour en savoir plus sur le Journal des débats et ses différentes versions
Tuesday, December 5, 2023
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Vol. 47 N° 54
Clause-by-clause consideration of Bill 40, An Act mainly to reform municipal courts and to improve the justice system’s efficiency, accessibility and performance
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Intervenants par tranches d'heure
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Bachand, André
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Nichols, Marie-Claude
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Morin, André Albert
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Jolin-Barrette, Simon
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Bachand, André
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Jolin-Barrette, Simon
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Morin, André Albert
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Nichols, Marie-Claude
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Jolin-Barrette, Simon
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Nichols, Marie-Claude
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Bachand, André
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Morin, André Albert
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Jolin-Barrette, Simon
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Morin, André Albert
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Bachand, André
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Jolin-Barrette, Simon
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Morin, André Albert
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Bachand, André
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Bachand, André
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Morin, André Albert
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Jolin-Barrette, Simon
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Bachand, André
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Maccarone, Jennifer
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Jolin-Barrette, Simon
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Morin, André Albert
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Jolin-Barrette, Simon
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Maccarone, Jennifer
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Bachand, André
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Morin, André Albert
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Bachand, André
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Morin, André Albert
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Jolin-Barrette, Simon
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Maccarone, Jennifer
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Paradis, Pascal
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Bachand, André
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Maccarone, Jennifer
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Morin, André Albert
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Jolin-Barrette, Simon
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Bachand, André
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Morin, André Albert
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Jolin-Barrette, Simon
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Maccarone, Jennifer
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Bourassa, Kariane
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Schmaltz, Valérie
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Asselin, Mario
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Blais, Suzanne
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Lemieux, Louis
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Bachand, André
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Morin, André Albert
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Jolin-Barrette, Simon
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Maccarone, Jennifer
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Bourassa, Kariane
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Schmaltz, Valérie
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Asselin, Mario
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Blais, Suzanne
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Lemieux, Louis
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Paradis, Pascal
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Bachand, André
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Morin, André Albert
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Lemieux, Louis
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Jolin-Barrette, Simon
9 h 30 (version révisée)
(Dix heures une minute)
Le Président (M.
Bachand) :Bonjour, tout le monde. Ayant
constaté le quorum, je déclare la séance de la Commission des institutions
ouverte.
La commission est réunie afin de
poursuivre l'étude détaillée du projet de loi n° 40, Loi visant notamment
à réformer les cours municipales et à améliorer l'efficacité, l'accessibilité
et la performance du système de justice.
Avant de débuter, M. le secrétaire, y
a-t-il des remplacements?
Le Secrétaire : Oui, M. le
Président. Mme Haytayan (Laval-des-Rapides) est remplacée par Mme Blais
(Abitibi-Ouest).
Étude détaillée (suite)
Le Président (M.
Bachand) :Merci beaucoup. Alors, juste
avant d'aller plus loin, je voudrais, au nom de la commission, tout le monde,
souhaiter un bon anniversaire à la députée de Vaudreuil. Alors, il y a des
rumeurs de changement de décennie. Je ne sais pas si c'est vrai. Je ne me mêle
pas de ça, mais bon anniversaire, Mme la députée de Vaudreuil. Bravo! Bon
anniversaire.
Mme Nichols : C'est ma mère
qui vous a écrit ou...
Le Président (M. Bachand) :Ah! ça, on a nos contacts. On a nos contacts à la commission,
vous savez.
Alors, en parlant de quarantaine, lors de
l'ajournement de nos travaux, la semaine passée, nous étions à l'étude de l'article
44. Alors, interventions sur l'article 44? Je vous rappelle que l'article 44
avait été lu par le ministre.
M. Morin : En fait...
Le Président (M. Bachand) :M. le député de l'Acadie, s'il vous plaît.
M. Morin : Oui, merci. Merci,
M. le Président. En fait, je comprends que 44 vient rappeler, en fait, qu'en ce
qui a trait à tout ce qui touche la gestion, l'assignation, donc, ça va être
fait... et incluant la rémunération, tout ça va être fait, comme vous l'avez
expliqué, à même les fonds consolidés du revenu, mais, par la suite, c'est le
ministère de la Justice qui va envoyer, finalement, un compte aux
municipalités.
Une voix : ...
M. Morin : Excellent. Merci.
Le Président (M.
Bachand) :Merci. S'il n'y a pas d'autre intervention,
est-ce que l'article 44 est adopté?
Des voix
: Adopté.
Le Président (M.
Bachand) :Adopté. Merci. M. le ministre,
s'il vous plaît.
M. Jolin-Barrette : Oui, M.
le Président, juste un point d'information. On a envoyé, hier soir, au <secrétariat
de la commission, pour que ce soit sur le site...
>
10 h (version révisée)
<15359
M.
Jolin-Barrette :
...point d'information. On a envoyé, hier soir,
au >secrétariat de la commission, pour que ça soit sur le site Greffier — je
pense que c'est déjà rendu — dans le fond, les comparatifs, quand on
va faire les sanctions administratives pécuniaires éventuellement dans la
commission...
Dans le fond, on a sorti les extraits
législatifs des lois de l'Ontario. Dans le fond, c'est une loi de 2001 qui fait
le comparatif, dans le fond... En fait, c'est la référence. Ça fait que vous
allez avoir un document, sur lequel vous pouvez vous référer, sur le texte
ontarien, qu'est-ce qu'il dit, puis, de ce texte ontarien là, ensuite, on vous
a mis le règlement municipal de Toronto, également le règlement municipal de
Kingston, en Ontario aussi, qui fonctionne avec un régime de sanctions
administratives pécuniaires. Vous avez les liens aussi vers le site Internet de
la ville de Toronto, le modèle sur lequel on s'est inspirés. Vous avez des
vidéos explicatives aussi, de quelle façon est-ce que ça fonctionne. C'est
expliqué d'une façon assez ludique, mais ça résume bien qu'est-ce que c'est
puis qu'est-ce qu'ils ont mis en place comme régime.
Donc, on souhaite... Dans le fond, nous,
ce qu'on souhaite faire, c'est s'inspirer, justement, de ça pour faire en sorte
que le régime de sanctions administratives soit basé sur ce qui a été fait en
Ontario. Puis le régime vit depuis plusieurs années, il n'a pas été contesté
puis il a été validé. Donc, pour diffusion d'information...
Donc, l'article 45, M. le Président.
Le Président (M.
Bachand) :S'il vous plaît.
M. Jolin-Barrette : L'article 88.1
de cette loi est modifié par le remplacement, dans le premier alinéa, de «de
cette cour, du juge responsable ou du juge-président, selon le cas» par
«coordonnateur de la région de coordination dans laquelle la cour se trouve».
Commentaire : L'article 88.1
prévoit qu'une municipalité qui a établi une cour municipale peut lui rendre
applicables les mesures concernant la sécurité dans les tribunaux judiciaires,
notamment l'interdiction d'entrer dans un immeuble occupé par un tribunal alors
qu'on est en possession d'une arme à feu ou d'un autre type d'arme ou la
possibilité d'exiger que les visiteurs se soumettent à des contrôles de
sécurité.
L'article prévoit qu'avant de se rendre...
qu'avant de rendre ces mesures applicables à la cour municipale, la
municipalité doit consulter le juge de cette cour, le juge responsable ou le
juge-président.
L'article est modifié afin que cette
consultation se fasse plutôt auprès du juge coordonnateur de la région de
coordination dans laquelle la cour se trouve.
Le Président (M.
Bachand) :Merci beaucoup. Donc,
interventions?
M. Morin : En fait...
Le Président (M.
Bachand) :M. le député de l'Acadie, s'il
vous plaît.
M. Morin : Oui. Si je
comprends bien, en fait, on parle ici de sécurité des cours de justice ou de la
cour municipale. C'est la municipalité qui l'adopterait par règlement, par
exemple, le fait qu'il y ait des détecteurs de métal? Parce que, dans les
palais de justice, présentement, il y en a qui en ont, effectivement, et...
mais habituellement c'est en vertu de la Loi sur le ministère de la Justice que
ça se fait?
M. Jolin-Barrette : Est-ce
que, dans les municipalités, ça se fait?
M. Morin : Non, c'est-à-dire
que dans... présentement, dans les palais de justice, c'est en vertu de la loi
provinciale que ça se fait.
M. Jolin-Barrette : Oui.
M. Morin : Exact. Donc...
M. Jolin-Barrette : C'est la
Loi sur le ministère de la Justice...
M. Morin : C'est ça.
M. Jolin-Barrette : ...mais
ce n'est pas tous les palais...
M. Morin : Qui en ont.
M. Jolin-Barrette : ...qui
ont des arches.
M. Morin : Exact, sauf que...
M. Jolin-Barrette : Exemple,
à Montréal, il y en a maintenant...
M. Morin : Oui, Montréal...
M. Jolin-Barrette : ...la
Cour d'appel. À Québec, je ne crois pas, hein?
M. Morin : Gouin, il y en a
aussi, mais...
M. Jolin-Barrette : Oui, mais
Gouin, c'est un cas, là.
M. Morin : ...c'est un cas
spécial. Maintenant, là, est-ce que c'est la municipalité qui le déciderait par
règlement municipal ou s'il faudrait qu'ils consultent, par exemple, le
ministère de la Justice?
M. Jolin-Barrette : Non, c'est
la municipalité, par résolution, qui le fait...
M. Morin : Du conseil?
M. Jolin-Barrette : Oui, du
conseil, puis après consultation du juge coordonnateur. Donc... Alors, on ne
change pas l'état du droit. Tout ce qu'on fait changer, c'est qu'au lieu que ça
soit le juge responsable ou le juge-président, c'est le juge coordonnateur de
la région.
M. Morin : OK. Parfait. Je
vous remercie.
Le Président (M.
Bachand) :Merci beaucoup. Est-ce qu'il y
a d'autres interventions sur l'article 45? S'il n'y a pas d'autre
intervention, est-ce que l'article 45 est adopté?
Des voix : Adopté.
Le Président (M.
Bachand) :Adopté. Merci. M. le ministre,
s'il vous plaît.
M. Jolin-Barrette : 46. L'article 117.1
de cette loi est abrogé.
Commentaire : Il est ici proposé
d'abroger l'article qui prévoit qu'un juge qui doit cesser d'exercer parce qu'il
a atteint l'âge de 70 ans ou que sa cour municipale est abolie continue
d'exercer pour entendre et disposer des causes qui lui ont déjà été assignées.
Le nouveau régime proposé par le présent
projet de loi instaure une mobilité des juges municipaux en les rendant
compétents sur l'ensemble du territoire. Ainsi, il n'est plus requis de
maintenir la compétence d'un juge en particulier puisque tous les juges
pourront entendre et disposer de toutes les causes sur le territoire du Québec.
Le Président (M. Bachand) :...M. le député de l'Acadie?
M. Morin : ...
Le Président (M.
Bachand) :S'il n'y a pas d'intervention,
est-ce que l'article 46 est adopté?
Des voix : Adopté.
Le Président (M.
Bachand) :Adopté. Merci. M. le ministre,
s'il vous plaît.
M. Jolin-Barrette : Oui. Là,
on est à 47? Oui.
L'article 117.3 de cette loi est
modifié par le remplacement, dans ce qui précède le paragraphe 1° du
premier alinéa, de «le juge de la cour municipale» par «un juge municipal».
Commentaire : L'article 117.3,
qui traite de l'exécution des jugements d'une cour municipale abolie, est
modifié pour référer désormais au juge municipal plutôt qu'au juge de la cour
municipale.
C'est de la concordance.
M. Morin : ...M. le Président.
Le Président (M.
Bachand) :S'il n'y a pas d'intervention,
est-ce que l'article 47 est adopté?
Des voix : Adopté.
Le Président (M.
Bachand) :Merci beaucoup. M. le ministre,
s'il vous plaît.
M. Jolin-Barrette : Oui. 48.
L'article 117.4 de cette loi est modifié par le <remplacement...
M. Jolin-Barrette :
Oui.
48. L'article 117.4 de cette loi est modifié par le >remplacement,
dans ce qui précède le paragraphe 1°, de «le juge de la cour municipale»
par «un juge municipal».
Commentaire : L'article 117.4,
qui traite de l'exécution forcée des jugements d'une cour municipale abolie,
est modifié pour référer désormais au juge municipal plutôt qu'au juge de la
cour municipale.
Donc, c'est de la concordance aussi.
Le Président (M.
Bachand) :Merci beaucoup. Donc,
interventions sur 48?
M. Morin : Il n'y a pas
d'intervention, M. le Président.
Le Président (M.
Bachand) :S'il n'y a pas d'intervention,
est-ce que l'article 48 est adopté?
Des voix : Adopté.
Le Président (M.
Bachand) :Adopté. Merci beaucoup. M. le
ministre, s'il vous plaît.
M. Jolin-Barrette : Alors, on
passe à 52. Donc là, on est dans la Loi sur le ministère de la Justice.
L'article 11.1 de la Loi sur le
ministère de la Justice est modifié :
1° par le remplacement, dans le premier
alinéa, de «sauf les cours municipales» par «sauf celles affectées par les
municipalités pour l'établissement et le maintien des cours municipales»;
2° par l'ajout, à la fin, de l'alinéa
suivant :
«Le bureau du juge municipal en chef et
des juges coordonnateurs ou des juges coordonnateurs adjoints ne constitue pas
un organisme assujetti à la Loi sur l'administration publique.»
Commentaire : L'article 11.1
prévoit que la gestion des ressources humaines, matérielles et budgétaires
affectées aux tribunaux judiciaires autres que les cours municipales est
assujettie à la Loi sur l'administration publique. Cet article est modifié afin
que les ressources affectées au bureau du juge municipal en chef, du juge
coordonnateur et du juge coordonnateur adjoint soient traitées de la même
manière.
Le Président (M.
Bachand) :Merci beaucoup. M. le député de
l'Acadie.
M. Morin : ...
Le Président (M.
Bachand) :Est-ce que... Donc, s'il n'y a
pas d'autre intervention, est-ce que l'article 52 est adopté?
Des voix
: Adopté.
M. Morin : Mais je vous
demanderais...
Le Président (M.
Bachand) :Oui?
M. Morin : ...je vous
demanderais une suspension, s'il vous plaît, M. le Président.
Le Président (M.
Bachand) :Avec plaisir. Alors donc,
l'article 52 est adopté.
Et on va suspendre quelques instants.
Merci.
(Suspension de la séance à 10 h 10)
(Reprise à 10 h 14)
Le Président (M.
Bachand) :À l'ordre! La commission
reprend ses travaux. M. le ministre, s'il vous plaît.
M. Jolin-Barrette : Oui.
Bien, on avait lu 52. On est prêts à voter, M. le Président.
Le Président (M.
Bachand) :C'est fait, c'est déjà fait. On
est rendus à 57.
M. Jolin-Barrette : Ah! on
est à 57?
Le Président (M.
Bachand) :Oui, exactement.
M. Jolin-Barrette : Vous êtes
sûrement à plus de café que moi ce matin, M. le Président.
57. Règlement sur les cours municipales. L'article 22
du Règlement sur les cours municipales est remplacé par le suivant :
«22. Salles d'audience. Le juge coordonnateur
détermine l'utilisation et la vocation des salles d'audience disponibles au
sein d'une cour municipale à laquelle plus d'un juge est affecté.»
Commentaire : L'article 22, qui
prévoit la détermination de l'utilisation des salles d'audience, est modifié
pour référer au juge coordonnateur plutôt qu'au juge-président ou au juge
responsable puisque l'abolition de ces deux postes est proposée par le présent
projet de loi.
Le Président (M.
Bachand) :Merci beaucoup. Donc,
interventions sur l'article 57? M. le...
M. Morin : ...
Le Président (M.
Bachand) :S'il n'y a pas d'intervention,
est-ce que l'article 57 est adopté?
Des voix : Adopté.
Le Président (M.
Bachand) :Adopté. Merci. M. le ministre,
s'il vous plaît.
M. Jolin-Barrette : 58, M. le
Président. L'article 23 de ce règlement est modifié :
1° par le remplacement de «juge-président,
du juge responsable ou du juge» par «juge assigné à la cour municipale,
lorsqu'un juge y est affecté»;
2° par l'ajout, à la fin, de l'alinéa
suivant :
«Dans les cours municipales où plus d'un
juge est affecté, le rôle est confectionné sous l'autorité du juge
coordonnateur.»
Commentaire : L'article 23, qui
traite de la confection des rôles, est modifié pour retirer les références au
juge-président ou au juge responsable au profit d'une référence au juge
assigné, au juge... ou au juge coordonnateur.
Le Président (M.
Bachand) :Merci beaucoup. Interventions
sur 58?
M. Morin : Oui.
Le Président (M.
Bachand) :M. le député de l'Acadie, s'il
vous plaît.
M. Morin : Merci, M. le
Président. Je comprends que, là, on parle de la confection du rôle de la cour.
Quand les greffiers sont venus, en fait, témoigner puis qu'ils nous ont envoyé
leur mémoire, ils trouvaient ça important d'être inclus. Est-ce qu'il n'y
aurait pas lieu de faire une référence au rôle du greffier, évidemment pas le
greffier de la ville, mais le greffier de la cour municipale, pour s'assurer
qu'ils vont être consultés dans la confection des rôles, pour une saine
administration de la justice?
M. Jolin-Barrette : Oui.
Bien, dans la première phrase de 23, on dit : «Le rôle d'audience est
confectionné par le greffier — donc le greffier de la cour — sous
l'autorité du juge assigné à la cour municipale, lorsqu'un seul juge y est
affecté.
«Dans les cours municipales où plus d'un
juge est affecté, le rôle est confectionné sous l'autorité du juge
coordonnateur.»
Donc, le greffier, il est déjà là.
M. Morin : Il est là? OK.
Parfait. Merci.
Le Président (M.
Bachand) :Merci. S'il n'y a pas d'autre
intervention, est-ce que l'article 58 est adopté?
Des voix : Adopté.
Le Président (M.
Bachand) :Adopté. Merci. M. le ministre,
s'il vous plaît.
M. Jolin-Barrette : 59. L'article 26
de ce règlement est modifié :
1° par le remplacement de «juge-président,
le juge responsable ou le juge» par «juge assigné à la cour municipale,
lorsqu'un seul juge y est affecté»;
2° par l'ajout, à la fin, de l'alinéa
suivant :
«Dans les cours municipales où plus d'un
juge est affecté, l'autre endroit est désigné par le juge coordonnateur.»
Commentaire : L'article 26, qui
traite de l'affichage du rôle, est modifié pour retirer les références au
juge-président et au juge responsable au profit d'une référence au juge assigné
ou au juge coordonnateur.
Le Président (M.
Bachand) :Merci beaucoup. Interventions?
M. Morin : ...d'intervention.
Le Président (M.
Bachand) :S'il n'y a pas d'autre
intervention, est-ce que l'article 59 est adopté?
Des voix : Adopté.
Le Président (M.
Bachand) :Adopté. Merci. M. le ministre.
M. Jolin-Barrette : L'article 60.
Et il y a un amendement, M. le Président, qui est sur Greffier. Donc, je vais
lire l'article.
L'article 28 de ce règlement est
modifié :
1° par le remplacement de «juge-président,
du juge responsable ou d'un juge» par «juge assigné à la cour municipale,
lorsqu'un seul juge y est affecté»;
2° par l'ajout, à la fin, de l'alinéa
suivant :
«Dans les cours municipales où plus d'un
juge est affecté, l'autorisation est donnée par le juge coordonnateur.»
Commentaire : L'article 28, qui
traite des possibles ajouts de dossiers au rôle de la cour, est modifié pour
retirer les références au juge-président ou au juge responsable au profit d'une
référence au jugé assigné ou au juge coordonnateur.
Et l'amendement, c'est : Remplacer
l'article 60 du projet de loi par le suivant :
60. L'article 28 de ce règlement est
modifié par le remplacement de «juge-président, du juge responsable ou d'un
juge» par... «juge assigné à la cour municipale». Pardon.
Commentaire : L'amendement vise à ce
que l'article 28, qui traite des possibles ajouts de dossiers au rôle de
la cour, soit <modifié...
M. Jolin-Barrette :
...L'amendement
vise à ce que l'article 28, qui traite des possibles ajouts de dossiers au
rôle de la cour, soit >modifié pour que ces ajouts puissent être
autorisés uniquement par le juge assigné.
Donc, l'article, tel que modifié, se
lirait : «Ajout d'un dossier au rôle. Aucun dossier ne [pourra] être
ajouté au rôle d'audience le jour de l'audition sans l'autorisation du juge
assigné à la cour municipale.»
Donc, je vous explique pourquoi. On a eu
des commentaires à l'effet que ça, c'est un... c'est durant qu'on est en
séance, la journée même. Donc, vous avez deux types de juges dans la cour
municipale, vous avez... Bien, non, il n'y a qu'un seul type de juge, mais,
pour ceux qui siègent, vous avez deux... Je vais vous expliquer ça. Vous...
Une voix : ...
M. Jolin-Barrette : Oui, deux
types de tâches. Vous avez... Le juge qui est affecté à la cour municipale,
c'est lui que... il est nommé à la cour municipale. Prenons notre exemple de Saint-Hyacinthe.
Il y a un juge affecté à la cour municipale de Saint-Hyacinthe, c'est lui qui a
son lieu de résidence là. On l'a vu, quand il n'y a qu'un seul juge affecté à
une cour municipale, c'est lui qui fait le calendrier puis c'est lui qui fait
la fixation des séances. Le juge de Saint-Hyacinthe, il est également assigné
principalement à la cour municipale de Saint-Hyacinthe et il peut être assigné
par le juge coordonnateur, supposons, à la cour municipale de Beloeil.
Quand... Lorsqu'il est sur le banc et sur
le rôle, pour rajouter des dossiers sur le rôle la journée même, supposons, il
faut que ça soit le juge qui siège qui est assigné. Exemple, supposons, le juge
de Beloeil, il est assigné, cette journée-là, à Saint-Hyacinthe, il faut que ce
soit ce juge-là qui est là pour pouvoir rajouter des dossiers. Si on ne met pas
le juge qui est assigné, puis c'est le juge coordonnateur, supposons, le juge
coordonnateur, il est à... je ne sais pas, il est à Drummondville, bien, il ne
faut pas que le juge de Saint-Hyacinthe prenne le téléphone, le matin, appelle
le juge coordonnateur de Drummondville pour dire : Aïe! il est rendu
10 heures, il y a un dossier que la couronne veut rajouter, supposons, le
défendeur, il est là... il ne faut pas qu'il appelle le juge coordonnateur, qui
est je ne sais pas où, pour dire : Aïe! on va ajuster le rôle aujourd'hui,
tout ça. Il faut que le pouvoir revienne au juge local qui est présentement en
séance. C'est pour ça qu'on modifie l'article.
M. Morin : Et...
Le Président (M.
Bachand) :Oui, M. le député de l'Acadie,
pardon.
M. Morin : C'est ça, et l'article,
présentement, fait en sorte qu'il devrait nécessairement passer par le juge
coordonnateur, qui a la seule... qui est le seul, ou elle, qui a la compétence
pour rajouter des dossiers au rôle, finalement.
M. Jolin-Barrette : Exactement.
M. Morin : OK. Donc, ça, ça m'apparaît
logique. De toute façon, c'est le juge qui va entendre puis qui le sait. C'est
lui qui est dans sa cour, là.
M. Jolin-Barrette : C'est ça.
M. Morin : Ça, c'est correct.
Maintenant, est-ce que l'inverse peut être vrai? Est-ce que le juge
coordonnateur, lui, peut en rajouter, des dossiers, le jour même? Puis est-ce
que lui, il doit consulter ou, à tout le moins, en informer le juge qui va
siéger?
M. Jolin-Barrette : Lui en sa
qualité de juge puîné ou dans sa qualité de juge coordonnateur?
M. Morin : Dans sa qualité de
juge coordonnateur.
M. Jolin-Barrette : Oui. Le
jour même, c'est le juge assigné.
M. Morin : OK. Puis ça, la
loi... parce qu'en fait je veux juste m'assurer qu'on va avoir assez de
souplesse de part et d'autre. Je ne sais pas, moi, s'il y a une partie qui a
parlé au juge coordonnateur, par exemple, bien, évidemment que... à moins que
le juge coordonnateur le renvoie au juge qui va être assigné, là.
M. Jolin-Barrette : Oui. Il
va le renvoyer au juge assigné parce que, tu sais, c'est lui qui va gérer le
rôle. En fait, tu sais, ça, c'est la journée même. Ça fait que, tu sais, si
c'est à l'avance puis qu'on va parler au juge coordonnateur, le juge
coordonnateur va pouvoir le faire.
M. Morin : Exact.
M. Jolin-Barrette : Mais là
c'est vraiment la journée même pour s'ajuster.
M. Morin : Et on parle
uniquement de la journée même?
M. Jolin-Barrette : Oui.
M. Morin : Parfait. Merci.
• (10 h 20) •
Le Président (M.
Bachand) :Autres interventions sur
l'amendement? S'il n'y a pas d'autre intervention, est-ce que l'amendement est
adopté?
Des voix
: Adopté.
Le Président (M. Bachand) :Adopté. Donc, on revient à l'article 60 tel qu'amendé.
Est-ce qu'il y a d'autres interventions? S'il n'y a pas d'autre intervention,
est-ce que l'article 60, tel qu'amendé, est adopté?
Des voix : Adopté.
Le Président (M.
Bachand) :Adopté. Merci. M. le ministre, s'il
vous plaît.
M. Jolin-Barrette : 61. L'article 30
de ce règlement est remplacé par le suivant :
«30. Fixation des séances. Les séances de
la cour sont fixées par le juge assigné à la cour municipale, lorsqu'un seul
juge y est affecté.
«Dans les cours municipales où plus d'un
juge est affecté, les séances sont fixées par le juge coordonnateur.
«Dans tous les cas, le greffier est
consulté lors de la fixation des séances et il collabore à celle-ci.»
Commentaire : L'article 30, qui
traite de la fixation des séances de cours, est modifié pour retirer les
références au juge-président et au juge responsable au profit d'une référence au
juge assigné et au juge coordonnateur. L'article est également modifié afin d'ajouter
que le greffier collabore à la fixation des séances de la cour.
Donc, on avait déjà eu cette discussion-là
préalablement, où est-ce que le rôle du greffier, il est notamment élargi.
Le Président (M.
Bachand) :M. le député de l'Acadie.
M. Morin : ...M. le
Président. Simplement, je n'ai pas le règlement au complet devant moi, mais,
quand on parle, M. le ministre, du greffier, c'est clair dans le règlement
qu'on parle du greffier de la cour et non pas du greffier de la municipalité?
M. Jolin-Barrette : Effectivement,
c'est le greffier de la cour. Ce n'est pas le greffier de la municipalité.
M. Morin : Excellent. Merci.
M. Jolin-Barrette : Et les
deux rôles sont distincts.
M. Morin : Oui. Bien... Non,
bien, en fait, c'est ce que je veux m'assurer, parce que je comprends que, dans
certaines cours municipales, le greffier de la <municipalité...
M. Morin :
...greffier
de la >municipalité, mais là ça va probablement changer... mais peut
agir parfois comme avocat devant la cour ou comme, même, poursuivant.
M. Jolin-Barrette : Ça, ça
arrive.
M. Morin : Oui, c'est ça.
M. Jolin-Barrette : On nous a
relaté que ça arrive.
M. Morin : Donc, alors,
évidemment, mon souci, c'est d'empêcher que... si ce n'est pas clair de quel
greffier on parle, que le greffier de la municipalité puisse travailler à la
fixation des séances.
M. Jolin-Barrette : Non, ça,
c'est clair, c'est le greffier de la cour municipale.
M. Morin : Parfait.
Le Président (M.
Bachand) :Merci. Est-ce qu'il y a
d'autres interventions sur l'article 61? S'il n'y a pas d'autre
intervention, est-ce que l'article 61 est adopté?
Des voix : Adopté.
Le Président (M.
Bachand) :Adopté. M. le ministre, s'il
vous plaît.
M. Jolin-Barrette : 62.
L'article 31 de ce règlement est modifié :
1° par le remplacement de «le
juge-président, le juge responsable ou le juge et, dans tous les cas, après
consultation avec le greffier» par «, après consultation du greffier, par le
juge assigné à la cour municipale, lorsqu'un seul juge y est affecté»;
2° par l'ajout, à la fin, de l'alinéa
suivant :
«Dans les cours municipales où plus d'un
juge est affecté, l'heure est fixée, après consultation du greffier, par le
juge coordonnateur.» Commentaire : L'article 31, qui traite des
heures durant lesquelles se tiennent les séances de la cour, est modifié pour
retirer les références au juge-président et au juge responsable au profit d'une
référence au juge assigné ou au juge coordonnateur.
Le Président (M.
Bachand) :Merci beaucoup. Interventions?
M. le député de l'Acadie.
M. Morin : Non, ça va. Je
vous remercie.
Le Président (M. Bachand) :Ça va? Alors, s'il n'y a pas d'autre intervention, est-ce
que l'article 62 est adopté?
Des voix : Adopté.
Le Président (M.
Bachand) :Adopté. Merci. M. le ministre.
M. Jolin-Barrette : 63. L'article 45
de ce règlement est modifié :
1° par le remplacement, dans le deuxième
alinéa, de «juge-président, au juge responsable ou au juge» par «juge assigné
dans la cour municipale, lorsqu'un seul juge y est affecté. Dans les cours
municipales où plus d'un juge est affecté, la demande est soumise au juge
coordonnateur»;
2° par le remplacement, dans le cinquième
alinéa, de «juge-président, le juge responsable ou le juge» par «juge assigné
ou, dans le cas d'une cour municipale où plus d'un juge est affecté, [par] le
juge coordonnateur». Commentaire : L'article 45, qui traite
des demandes de remise des causes, est modifié pour référer... pour retirer les
références au juge-président ou au juge responsable au profit d'une référence
au juge assigné ou au juge coordonnateur.
Le Président (M.
Bachand) :Merci beaucoup. Donc,
interventions?
M. Jolin-Barrette : C'est de
la concordance aussi.
M. Morin : ...M. le
Président.
Le Président (M.
Bachand) :Donc, s'il n'y a pas
d'intervention, est-ce que l'article 63 est adopté?
Des voix : Adopté.
Le Président (M.
Bachand) :Adopté. Merci. M. le ministre,
s'il vous plaît.
M. Jolin-Barrette : 64. L'article 59
de ce règlement est modifié par le remplacement, dans le premier alinéa, de
«juge-président, au juge responsable ou au juge» par «juge assigné ou, dans le
cas d'une cour municipale où plus d'un juge est affecté, au juge
coordonnateur».
Commentaire : L'article 59, qui
traite de la signification des demandes à la cour, est modifié pour retirer les
références au juge-président ou au juge responsable au profit d'une référence
au juge assigné ou au juge coordonnateur.
Le Président (M.
Bachand) :Merci beaucoup. Interventions?
S'il n'y a pas d'intervention, est-ce que l'article 64 est adopté?
Des voix : Adopté.
Le Président (M.
Bachand) :Adopté. Merci. M. le ministre.
M. Jolin-Barrette : 65. L'article 77
de ce règlement est modifié par le remplacement, dans le premier alinéa, de
«juge-président, au juge responsable ou à un juge» par «juge assigné ou, dans
le cas d'une cour municipale où plus d'un juge est affecté, au juge
coordonnateur».
Commentaire : L'article 77, qui
traite de la possible demande pour qu'une cause soit fixée par priorité, est
modifié pour retirer les références au juge-président ou au juge responsable au
profit d'une référence au juge assigné ou au juge coordonnateur.
Le Président (M.
Bachand) :Merci. Interventions? S'il n'y
a pas d'intervention, est-ce que l'article 65 est adopté?
Des voix : Adopté.
Le Président (M.
Bachand) :Adopté. Merci. M. le ministre,
s'il vous plaît.
M. Jolin-Barrette : Alors, on
passerait à l'article 67, M. le Président.
Donc : Les juges nommés pour l'une
des cours municipales établies en vertu de la Loi sur les cours municipales et
qui exercent leurs fonctions dans l'une de ces cours le 30 juin 2024 sont
réputés avoir été nommés en vertu de l'article 183 de la Loi sur les
tribunaux judiciaires, édicté par l'article 9 de la présente loi.
Ces juges sont réputés avoir prêté le
serment conformément à la Loi sur les tribunaux judiciaires telle que modifiée
par la présente loi.
Ces juges sont affectés principalement à
la cour municipale à laquelle ils sont affectés le 30 juin 2024.
L'acte de nomination de ces juges est
réputé prévoir, à compter du 1er juillet 2024, que la ville où ils doivent
établir leur résidence est celle où est située la cour municipale à laquelle
ils sont affectés le 30 juin 2024, incluant le voisinage immédiat de cette
ville.
Si, le 30 juin 2024, le juge est
affecté à plus d'une cour municipale, son acte de nomination est réputé
prévoir, à compter du 1er juillet 2024, que la ville où il doit établir sa
résidence est l'une de celles où est située l'une des cours municipales à
laquelle il est affecté le 30 juin 2024, incluant le voisinage immédiat de
ces villes. Le juge informe le juge municipal en chef et le ministre de la
Justice du lieu d'établissement de sa résidence au plus tard le 1er juillet
2025.
Lorsque le lieu de résidence d'un juge
visé au premier alinéa diffère de celui mentionné au quatrième ou au cinquième
alinéa, le juge concerné peut, avant le 15 juillet 2024, soumettre la
question de son lieu de résidence au Conseil de la magistrature. Le conseil
entend le juge concerné de même que le juge municipal en chef, s'il le juge à
propos.
Le conseil peut ensuite déterminer :
1° que le lieu de résidence du juge, à
compter du 1er juillet 2024, est alors la ville où est située la cour
municipale à laquelle il était affecté le 30 juin 2024, incluant le
voisinage immédiat de cette ville; si, le 30 juin 2024, un juge est
affecté à plus d'une cour municipale, le conseil détermine que le lieu de
résidence de l'une des villes dans laquelle est située l'une des cours
municipales à laquelle il était affecté le 30 juin 2024 inclut le
voisinage immédiat de cette <ville...
M. Jolin-Barrette :
...à
laquelle il était affecté le 30 juin 2024 inclut le voisinage immédiat de
cette >ville;
2° que le lieu de résidence du juge est, à
compter du 1er juillet 2024, la ville où il réside le 30 juin 2024,
incluant le voisinage immédiat de cette ville, et la cour municipale à laquelle
ce juge est affecté est la cour située la plus près de ce lieu de résidence.
La décision du Conseil de la magistrature
est transmise au juge municipal en chef et au ministre de la Justice.
Le juge qui, en conséquence de
l'application du présent article, doit changer de lieu de résidence, doit le
faire au plus tard le 1er juillet 2025. Commentaire : Cet article
prescrit que les juges actuellement en fonction dans les cours municipales du
Québec deviennent les juges municipaux du nouveau régime proposé par le présent
projet de loi.
Alors, on avait eu un peu la discussion
relativement au lieu de résidence. Donc, ce qu'on vient faire, c'est que la
résidence du juge affecté à sa cour municipale est la ville ou le voisinage
immédiat. Donc, exemple, si vous êtes le juge affecté à Saint-Hyacinthe, donc
vous avez été nommé à Saint-Hyacinthe, vous allez résider à Saint-Hyacinthe ou
dans son voisinage immédiat pour le 1er juillet 2025. Notamment, c'est
pour faire en sorte...
Là, on a une juridiction nationale pour
les juges. C'est notamment pour fixer les dépenses pour les municipalités
relativement au transport associé aux juges. Donc, le chef-lieu, on fait... on
fait comme à la Cour du Québec, dans le fond, le district dans lequel il est
nommé. Là, c'est la ville dans laquelle il est nommé ou dans le voisinage
immédiat. Si c'est un juge qui est affecté à plus d'une cour, donc nommé à plus
d'une cour, exemple, supposons que le juge serait nommé à Beloeil et à
Saint-Hyacinthe, il peut choisir Beloeil ou Saint-Hyacinthe, ou le voisinage
immédiat. Si jamais le juge est en désaccord avec la décision, c'est la même
procédure qui est prévue lorsqu'il y a un changement de résidence pour un juge
de la Cour du Québec. On l'a vu plus tôt. Donc, il peut en appeler au Conseil
de la magistrature, puis le Conseil de la magistrature rend sa décision.
Le Président (M.
Bachand) :Merci. M. le député de
l'Acadie.
M. Morin : Oui, brièvement,
M. le Président. Merci. Donc, le voisinage immédiat n'est pas défini?
M. Jolin-Barrette : Le
voisinage immédiat n'est pas défini, mais c'est le voisinage immédiat. Et là c'est
le juge municipal en chef, comme le juge en chef de la Cour du Québec, qui
évalue le voisinage immédiat, mais généralement, une pratique administrative, c'est
à... pas plus qu'à 50 kilomètres, une demi-heure de route.
M. Morin : En fait, c'est... c'était
ma prochaine question. Il n'y a pas un rayon de... par exemple, un kilométrage
qui aiderait, par exemple, le juge en chef à prendre sa décision, ou le Conseil
de la magistrature? C'est-à-dire, le voisinage immédiat s'entend d'un rayon de,
par exemple, je ne sais pas, 30 ou 40 kilomètres autour de la municipalité où
le juge est désigné à la cour municipale?
• (10 h 30) •
M. Jolin-Barrette : Bien,
actuellement, il n'y a pas de règle pour la magistrature. Ils se sont toujours
autogérés sous l'autorité du juge municipal... bien, sur l'autorité du juge en
chef de la Cour du Québec. Donc, il est déjà arrivé que le juge en chef ou un
juge en chef adjoint intervienne auprès d'un juge puîné à la Cour du Québec
pour dire : Écoutez, votre acte de nomination prévoit lieu de résidence,
voisinage immédiat, conformez-vous. Le juge s'est conformé.
M. Morin : D'accord.
M. Jolin-Barrette : C'est ce
qu'on m'a relaté.
M. Morin : Parfait. Merci.
Puis, si jamais le juge doit changer de lieu de résidence, compte tenu des
changements qui sont adoptés par la loi, il aura donc jusqu'au 1er juillet
2025 pour le faire. Puis là, à ce moment-là, les frais de déménagement sont à
la charge du juge, ou de la municipalité, ou de qui?
M. Jolin-Barrette : Du juge.
M. Morin : Du juge. OK.
M. Jolin-Barrette : Parce
qu'il faut comprendre qu'actuellement aussi, pour les juges, supposons, à la séance,
en plus ils se faisaient rembourser 1 $ par kilomètre à partir de leur
lieu de résidence. Ça fait que...
M. Morin : Oui, parce que,
là, présentement, ils sont à la séance. Donc là, le concept... en fait, toute
la procédure va changer. Donc, ils vont être... mais, d'abord, ils ne seront
plus à la séance, puis ils vont être assignés, finalement, à une cour
municipale. Donc, ça, c'est... bien, en fait, c'est comme n'importe quelle
personne qui travaille, là, qui s'en va à son lieu de travail, elle n'est pas
dédommagée pour des kilométrages qu'elle fait de sa résidence à son lieu de
travail au quotidien, là.
M. Jolin-Barrette : À
l'exception de lorsque le juge va être affecté à une autre... va être assigné à
une autre cour. Exemple, vous êtes juge assigné à Saint-Hyacinthe, puis là ils
vous demandent d'aller prêter main-forte à Montréal, bien là, ce déplacement-là
va être remboursé.
M. Morin : Oui, mais ça,
c'est aussi normal, parce que, là, il y a un juge en autorité dans la cour qui,
pour des raisons... besoins judiciaires, va demander au juge d'aller ailleurs.
C'est un peu normal qu'il soit remboursé pour ça. Ça pourrait être...
théoriquement, ça pourrait être à Drummondville, ça pourrait être à Québec, ça
pourrait être...
M. Jolin-Barrette : C'est ça.
M. Morin : OK. Parfait. Je
vous remercie.
Le Président (M. Bachand) :Mme la députée de Vaudreuil, s'il vous plaît.
Mme Nichols : Oui. Merci, M.
le <Président. En fait, tu sais, un juge...
>
10 h 30 (version révisée)
<15439
Mme
Nichols :
Oui. Merci, M. le >Président. En fait, tu
sais, un juge ne pourrait pas rester ailleurs, mais décider d'élire son
domicile... Tu sais, je vais donner un exemple, là. Un juge ne pourrait pas
décider... C'est parce que mettons qu'il déménage en cours de mandat ou, je ne
sais pas, moi, c'est parce que là on est dans les hypothèses, là, mais sa
conjointe est à l'extérieur, puis il déménage à Saint-Sauveur, mais il est à
Saint-Hyacinthe, il ne pourrait pas décider de garder une adresse ou de
trouver... tu sais, s'entendre puis trouver un domicile ou il faut vraiment que
ça soit son domicile? Tu sais, il y a «lieu de résidence» puis «domicile», là,
qui peuvent être... des fois, qui n'ont pas le même sens au niveau du droit.
M. Jolin-Barrette : L'objectif
de la disposition, tu sais, comment ça a été conçu à l'origine, avec la Loi sur
les tribunaux judiciaires, c'est pour faire en sorte que le juge puisse
connaître son environnement, doive résider dans le district judiciaire. Puis je
donne un exemple pour les juges Cour du Québec aussi. Un matin, supposons, le
juge est en délibéré, OK, il est à la maison, mais son juge coordonnateur,
supposons, l'appel dit : Écoute, Jean-Paul est malade ce matin, tu peux-tu
rentrer? La proximité avec son palais de justice... Donc, ça a été réfléchi
comme ça pour faire en sorte que vous résidez dans le district.
Là, pour les notions légales de domicile
familial, tout ça, il peut y avoir une autre résidence, là, effectivement.
Mais, tu sais, le domicile, c'est le lieu où vous établissez votre domicile,
mais «résider», c'est la place où vous pouvez habiter fréquemment, là. On n'a
pas dans la loi... La loi ne dit pas «domicile», ça dit «résidence», bien, c'est
la résidence courante, là.
Mme Nichols : C'est juste
parce que je trouve qu'à la limite, tu sais, ça peut être un inconvénient, tu
sais. Puis je comprends que c'est parce qu'on ne veut pas non plus... tu sais,
on veut limiter aussi les déplacements, là, le coût des déplacements des juges.
Bon, vivre dans le milieu, ça peut être un avantage ou un désavantage, là. Tu
sais, oui, ça peut être un avantage pour la proximité, mais ça peut être un
désavantage à d'autres points de vue. Bien, tu sais, c'est pour ça, je me dis,
tu sais, quelqu'un qui reste à l'extérieur pourrait décider de se prendre, je
ne sais pas, un appartement la semaine à telle adresse puis donner cette
adresse-là ou...
M. Jolin-Barrette : Bien, l'important
c'est qu'il réside là puis qui... Pour les justiciables, ce qui est important
aussi, c'est que le juge puisse connaître son milieu. Si vous ne vivez pas dans
votre milieu... Il y a une raison pourquoi les juges sont affectés à des palais
de justice ou à une cour municipale, c'est parce qu'on veut qu'ils connaissent
leur milieu aussi, puis c'est la proximité avec le justiciable aussi. Exemple,
on ne voudrait pas juste avoir des juges qui habitent à Montréal puis que, pour
toute la Montérégie, la Rive-Nord, la Rive-Sud, Laval... C'est important, là,
les régions, là, que les gens vivent avec leur communauté.
Mme Nichols : Puis pour... Ça
ne serait pas un critère, parce que quelqu'un qui veut appliquer, il y a une
ouverture de poste, un juge à Saint-Hyacinthe, mais quelqu'un qui ne reste pas
dans le voisinage immédiat, ça ne peut pas être un critère de ne pas
sélectionner, parce que la personne pourrait dire... celui qui applique sur le
poste pourrait dire : Je vais me conformer après puis je vais élire
domicile dans un voisinage immédiat. Ça fait que ça ne pourrait pas être un
critère non plus pour dire à quelqu'un qui veut appliquer sur un poste de juge :
Bien non, n'applique pas là, c'est un... tu ne seras pas pris parce que tu
habites trop loin. Ça ne peut pas être un critère de sélection ou de
non-sélection.
M. Jolin-Barrette : Bien, il
faut que ça soit extrêmement clair pour tous les candidats. Au moment de
soumettre sa candidature, si la personne n'a pas sa résidence dans ce district
judiciaire là ou dans cette ville-là, ce n'est pas un critère éliminatoire.
Cependant, c'est extrêmement clair, puis on les met dans les avis de sélection,
c'est avec lieu de résidence dans le district judiciaire, ou dans le voisinage
immédiat, ou dans la ville maintenant pour les juges cour municipale. Donc, le
candidat doit s'engager à déménager, à avoir sa résidence là. Tu sais, exemple,
il ne faut pas penser, là, que... supposons, là, que quelqu'un qui habite à Vaudreuil,
il voit une ouverture de poste à la Cour municipale de Québec, vous allez
devoir déménager à Québec, là. Tu sais, vous comprenez, là la personne, elle
vit à Vaudreuil, elle ne déménage pas, ne sachant pas si elle va être
recommandée puis sélectionnée comme juge. Ça n'aurait pas de bon sens. Mais c'est
un engagement formel du candidat à venir établir son lieu de domicile.
Exemple, si vous appliquez pour être juge
à Drummondville, bien, Vaudreuil, ce n'est pas le voisinage immédiat, là. Bien,
peut-être que Saint-Germain-de-Grantham, c'est le voisinage immédiat de <Drummondville
ou...
M. Jolin-Barrette :
...voisinage
immédiat de >Drummondville ou...
Mme Nichols : C'est le
voisinage immédiat considérant le pont de l'Île-aux-Tourtes.
M. Jolin-Barrette : Non, mais
vous comprenez ce que je veux dire...
Mme Nichols : Ça nous limite
un peu, mais farce à part...
M. Jolin-Barrette : ...si
vous êtes à Saint-Guillaume, Saint-Guillaume, c'est à 15 minutes de
Drummondville, c'est le voisinage immédiat.
Mme Nichols : Ah! je
comprends. Je comprends les exemples du ministre, mais je voulais juste être
certaine que ce ne soit pas un critère ou... tu sais, je vais donner l'exemple,
là, au municipal, là, quand on veut devenir un élu municipal, il faut avoir
habité... il faut déjà habiter...
M. Jolin-Barrette : Pendant un
an.
Mme Nichols : C'est ça, un
an, oui, puis il y en a eu, de la jurisprudence puis des beaux cas là-dessus
aussi.
M. Jolin-Barrette : Sauf à
Laval.
Mme Nichols : Sauf à Laval, mais
sinon il faut avoir habité... tu sais, il faut avoir habité dans la municipalité
pour pouvoir se présenter.
M. Jolin-Barrette : Oui,
bien, en fait, il faut même résider là.
Mme Nichols : Mais c'est pour
ça que je dis qu'il y a une différence entre, tu sais, entre le domicile puis
la résidence.
M. Jolin-Barrette : Bien, au
municipal, c'est-tu domicilier ou c'est résider?
Mme Nichols : Bien, ça a fait
couler beaucoup d'encre, ça aussi, dont Laval. Laval a beaucoup joué sur le
principe.
M. Jolin-Barrette : Oui, sauf
que, dans ce cas-là, puis je mets des gants blancs, mais il n'y a même pas de
résidence, là, je pense, là, à ce moment-là.
Mme Nichols : Mais c'est pour
ça que... Ma question, tu sais, on revient sur... à cet article-là, c'est que
ce n'était pas nécessairement un prérequis pour appliquer sur un poste de juge,
mais qu'après ça on s'entend sur le domicile.
• (10 h 40) •
M. Jolin-Barrette : C'est la
résidence. Quand il y a un affichage de poste, qui dit «un poste ouvert à la chambre
criminelle et pénale à Montréal avec lieu de résidence à Montréal ou dans le
voisinage immédiat», bien, si vous habitez à Drummondville, vous allez devoir
déménager à Montréal ou dans le voisinage immédiat. Donc, exemple, supposons
que le palais de justice, il est 1, rue Notre-Dame, à Montréal, puis vous
habitez, supposons, à Saint-Lambert, qui est à trois kilomètres, bien,
Saint-Lambert est le voisinage immédiat. Mais ne pensez pas être à
Drummondville puis dire que le voisinage immédiat de Montréal, c'est
Drummondville, là, ça ne marche pas, là. Ça fait que le juge en chef, lui, va
s'assurer de cela.
Mme Nichols : Ce sera négocié
avec le juge en chef.
M. Jolin-Barrette : Bien, ce
n'est pas... le juge en chef va l'imposer.
Mme Nichols : Il y aura un
débat sur le voisinage, j'imagine, avec le juge en chef.
M. Jolin-Barrette : Bien, le
juge en chef a tous les pouvoirs pour faire respecter sa décision puis, si
jamais ça ne marche pas, la discipline, c'est le Conseil de la magistrature.
Donc, le juge en chef a tous les outils pour faire respecter le texte.
Mme Nichols : Cet article-là,
c'est surtout, entre autres, là, pour les juges qui sont déjà là, qui vont
devoir...
M. Jolin-Barrette : C'est
pour tous les juges qui sont déjà là.
Le Président (M.
Bachand) :Merci. Est-ce qu'il y a
d'autres interventions? S'il n'y a pas d'autre intervention, est-ce
l'article 67 est adopté?
Des voix : Adopté.
Le Président (M. Bachand) :Adopté. Merci. M. le ministre.
M. Jolin-Barrette : 68, M. le
Président, puis on va avoir un amendement qui est déjà sur Greffier.
Donc, 68. Jusqu'à la nomination d'un juge
municipal en chef, le juge en chef adjoint responsable des cours municipales
reste chargé de la direction des cours municipales et les dispositions de la
Loi sur les cours municipales et de la Loi sur les tribunaux judiciaires telles
que modifiées par la présente loi faisant référence au poste de juge municipal
en chef lui sont applicables.
Si la nomination du juge municipal en chef
survient avant la fin du mandat du juge en chef adjoint responsable des cours
municipales cela met fin au mandat de ce dernier qui toutefois conserve la
rémunération additionnelle reliée au poste pour la partie non écoulée de son
mandat. Il a ensuite le droit de recevoir jusqu'à ce que son traitement de juge
soit égal au montant du traitement et de la rémunération additionnelle qu'il
recevait, la différence entre ce dernier montant et son traitement. Il a
également le droit de bénéficier des avantages prévus aux articles 92, 122
et 224.9 de la Loi sur les tribunaux judiciaires tels qu'ils se lisent avant
l'entrée en vigueur des articles 6 et 14 de la présente loi.
Alors, l'amendement : Remplacer
l'article 68 du projet de loi par le suivant : Le gouvernement peut,
à tout moment, nommer le premier juge municipal en chef. Ce juge doit être
choisi parmi les juges nommés pour l'une des cours municipales établies en
vertu de la Loi sur les cours municipales. De plus :
1° le mandat de ce juge est de cinq ans à
compter de sa nomination et ne peut être renouvelé;
2° ce juge est réputé, à compter de la
date de l'entrée en vigueur de l'article 9 de la présente loi et pour la
durée non écoulée de son mandat, avoir été nommé et avoir prêté le serment conformément
à la Loi sur les tribunaux judiciaires telle que modifiée par la présente loi;
3° ce juge exerce les fonctions que les
dispositions de la Loi sur les tribunaux judiciaires et de la Loi sur la Cour
municipale, telles qu'elles se lisent avant l'entrée en vigueur de la présente
loi, attribuent au juge en chef adjoint responsable des cours municipales, et
ce, jusqu'à la date visée au paragraphe 2°;
4° lorsqu'un décret est pris en
application de l'article 199 de la Loi sur les tribunaux judiciaires,
édicté par l'article 9 de la présente loi, ce juge reçoit la rémunération
additionnelle et tous les avantages sociaux qui sont fixés eu égard à la
fonction de juge municipal en chef, et ce, rétroactivement à la date de sa
nomination;
Jusqu'à la nomination du premier juge
municipal en chef, le juge en chef adjoint responsable des cours municipales
reste chargé de la direction des cours municipales et de la... et les
dispositions de la Loi sur les cours municipales et de la Loi sur les tribunaux
judiciaires telles que modifiées <par la présente loi...
M. Jolin-Barrette :
...telles
que modifiées >par la présente loi, le cas échéant, faisant référence au
poste de juge municipal en chef lui sont applicables.
La nomination du premier juge municipal en
chef met fin au mandat du juge en chef adjoint responsable des cours
municipales. Toutefois, ce dernier conserve la rémunération additionnelle
reliée à ce poste pour la partie non écoulée de son mandat. Il a ensuite le
droit de recevoir, jusqu'à ce que son traitement de juge soit égal au montant
du traitement de la rémunération additionnelle qu'il recevait, la différence
entre ce dernier montant et son traitement. Il a également droit de bénéficier
des avantages prévus aux articles 92, 122 et 224.9 de la Loi sur les
tribunaux judiciaires tels qu'ils se lisent avant l'entrée en vigueur des articles 6
et 14 de la présente loi.
Commentaire : L'amendement vise à
prévoir les dispositions applicables au premier juge municipal en chef quelle
que soit la date de sa nomination.
Donc, je vous explique. Dans le fond, à
partir du moment où le projet de loi va être sanctionné, pour assurer la
transition vers l'établissement de la loi... La loi rentre en vigueur le 1er juin
2024...
Une voix : ...
M. Jolin-Barrette : ...juillet,
pardon, 1er juillet 2024, à cause de l'année financière des municipalités.
Donc, on veut pouvoir, avant l'entrée en vigueur de la loi, faire en sorte que
le nouveau juge municipal en chef ait sa période de transition pour se
préparer, être coordonné, tout ça. Donc, ça permet de le désigner avant le 1er juillet.
Donc, on lui attribue toutes les fonctions du juge adjoint... du juge en chef
adjoint responsable des cours municipales durant cette période-là, et son
mandat commence à partir de la date de sa nomination.
Ça fait que supposons que le juge, il est
nommé au 1er mai 2024, le juge municipal en chef, bien, dans le fond, pour
mai, juin, pour assurer la transition, il a les pouvoirs du juge en chef
adjoint des cours municipales, puis lui, son mandat va se terminer, dans le
fond, en... 1er mai 2029, puis, les cours municipales, la nouvelle
structure rentre en vigueur le 1er juillet. On veut laisser le temps au
nouveau juge municipal en chef d'être déjà nommé pour faire la transition
lorsque toute la démarche va être prise au 1er juillet 2024. Donc,
l'amendement vise à faire ça.
Pour ce qui est du juge en chef adjoint
responsable des cours municipales, protection de traitement, protection de
congé, protection de salaire, ça, c'est un élément particulier avec la
magistrature. Mais, quand vous exercez, supposons, les postes de juge en chef,
juge en chef associé, juge en chef adjoint, cour municipale, vous avez une
surprime pour exercer la fonction. Ça fait que, là, tant que le salaire des
juges puînés, avec le comité de rémunération, n'augmente pas pour atteindre le
salaire, avec la prime que vous avez, vous conservez ce salaire-là même si vous
n'exercez plus les fonctions.
Ça fait que je vous donne un exemple. Juge
en chef de la Cour du Québec, qui fait 14 %, je pense, de plus, 12 %...
Une voix : ...
M. Jolin-Barrette : ...qui
fait 12 % de plus sur son salaire. Ça fait que le salaire d'un juge puîné
à la Cour du Québec, c'est 310 000 $ présentement. Donc,
310 000 $ et 31 000 $, donc, ça fait 342 000 $...
341 000 $. Ça fait que, tant que le salaire des juges puînés
n'atteint pas 341 000 $, le juge en chef puis les juges en chef
associés puis adjoints conservent ce salaire-là, même s'ils ne sont plus
juges... juges en chef, jusqu'au moment où le salaire du juge puîné atteint ce
montant-là.
Ça fait que je vous donne un exemple. Là,
on est présentement dans un comité de rémunération pour la période 2023‑2027.
Ça fait que, si jamais le comité dit : Bien, le salaire au top, en 2027,
pour les juges est, je ne sais pas, là, de... il arrive à 339 000 $,
bien, le juge en chef va encore gagner plus qu'un juge puîné, même s'il est
juge puîné depuis quatre ans. Puis là ça va être au prochain comité de
rémunération... ça peut être deux cycles. Ça fait que, dans le fond, dans
l'article, on vient protéger ça, on vient protéger le congé de six mois pour le
juge municipal... le juge en chef responsable des cours municipales, mais ça
permet de le désigner avant le 1er juillet 2024.
Le Président (M.
Bachand) :Merci. M. le député d'Acadie.
M. Morin : Oui. Et je
comprends que l'article 68, tel que déposé dans le projet de loi, ne
prévoyait pas ça, parce que, quand je le lis, ça semble aussi prévoir...
M. Jolin-Barrette : La
différence, puis c'est pour ça, on a fait une erreur avec 68, dans le fond, ça débutait
au 1er juillet. Dans le fond, à partir du 1er juillet... Avec 68
actuel, dans le projet de loi, à partir du 1er juillet, on pouvait
désigner le nouveau juge municipal en chef, sauf que c'est toute la période
entre la sanction du projet de loi puis le 1er juillet, où on veut pouvoir
désigner le nouveau juge municipal en chef pour ne pas qu'il arrive la
journée 1, qu'il n'y ait pas eu de transition, puis qu'il arrive comme un
chien dans un jeu de quilles.
M. Morin : Donc, avec la
disposition... en fait, avec l'amendement à 68, donc, le gouvernement va
pouvoir procéder avant <le 1er juillet...
M. Morin :
Donc,
avec la disposition... en fait, avec l'amendement à 68, donc, le gouvernement
va pouvoir procéder avant >le 1er juillet?
M. Jolin-Barrette : Exactement.
M. Morin : Bien. Puis donc, à
68, actuellement, quand on disait «jusqu'à la nomination du juge municipal en
chef», ça ne donnait pas assez de flexibilité ou ce n'était pas clair que le
gouvernement pouvait procéder maintenant?
M. Jolin-Barrette : On ne
pouvait pas à cause que l'entrée en vigueur de la loi, les dispositions
là-dessus, c'était le 1er juillet.
M. Morin : Oui.
M. Jolin-Barrette : Ça fait
qu'on perdait... on ne captait pas entre la sanction de la loi puis le 1er juillet.
C'est ça. C'est ça, la difficulté.
M. Morin : Donc là, en
parlant de la sanction de la loi dans votre amendement...
M. Jolin-Barrette : C'est ça.
M. Morin : ...dès qu'elle va
être sanctionnée, vous allez pouvoir agir.
M. Jolin-Barrette : Exactement.
M. Morin : OK. Et c'est... OK.
M. Jolin-Barrette : Puis là
il ne faut pas oublier que le juge en chef adjoint responsable des cours
municipales, c'est un juge Cour du Québec. Donc, après... Bien, je ne sais pas
comment ils vont organiser ça, là, mais il a droit à un traitement de six mois
de ressourcement, là, mais ça, c'est à la discrétion du juge municipal... du
juge en chef adjoint responsable des cours municipales. Mais, au bout de ça,
là, c'est un juge qui revient siéger, ça fait que c'est un juge de plus à la
Cour du Québec.
M. Morin : Oui. Bien,
effectivement, parce que ce n'est pas... En fait, on ne sait pas, évidemment,
qui va être nommé juge municipal en chef. Donc, théoriquement, ça pourrait être
ce juge-là, mais ça pourrait être un autre. Non?
• (10 h 50) •
M. Jolin-Barrette : Non, ça
ne peut pas être ce juge-là, parce que le juge municipal en chef qui va être
nommé, c'est un juge municipal, tandis que, là, le juge en chef adjoint
responsable des cours municipales, c'est un juge Cour du Québec. Ça fait qu'on
récupère un poste de juge pour siéger...
M. Morin : D'accord.
M. Jolin-Barrette : ...par l'effet
de la mécanique.
M. Morin : OK. Parfait.
Merci.
Le Président (M.
Bachand) :Autres interventions sur 68? S'il
n'y a pas d'autre intervention sur l'amendement... désolé, oui, sur l'amendement,
est-ce qu'il y a d'autres interventions sur l'amendement? S'il n'y a pas d'autre
intervention, est-ce que l'amendement est adopté?
Des voix : Adopté.
Le Président (M.
Bachand) :Adopté. Donc, on revient à 68
tel qu'amendé. Est-ce qu'il y a d'autres interventions? S'il n'y a pas d'autre intervention,
est-ce que l'article 68, tel qu'amendé, est adopté?
Des voix : Adopté.
Le Président (M.
Bachand) :Adopté. Merci. M. le ministre,
s'il vous plaît.
M. Jolin-Barrette : Oui. 69. Jusqu'à
la nomination d'un juge coordonnateur d'une région de coordination par le
gouvernement, un juge-président nommé pour une cour municipale établie en vertu
de la Loi sur les cours municipales et qui exerce ses fonctions dans cette cour
le 30 juin 2024 devient juge... devient un juge coordonnateur de la région
de coordination dans laquelle est située la cour municipale à laquelle il est
juge-président le 30 juin 2024, et ce, pour la partie non écoulée de son
mandat de juge-président et sans possibilité de renouvellement.
Si la nomination d'un juge coordonnateur d'une
région de coordination survient avant la fin du mandat du juge-président cela
met fin au mandat de ce dernier qui toutefois conserve la rémunération
additionnelle reliée à ce poste pour la partie non écoulée de son mandat. Il a
ensuite le droit de recevoir, jusqu'à ce que son traitement de juge soit égal
au montant du traitement et de la rémunération additionnelle qu'il recevait, la
différence entre ce dernier montant et son traitement. Il a également droit de
bénéficier des avantages prévus à l'article 72 de la présente loi.
Commentaire. Cet article prévoit que les
actuels juges-présidents deviennent les nouveaux juges coordonnateurs d'une
région de coordination. L'article assure également la transition entre les deux
fonctions.
Donc, exemple, le juge-président de
Montréal, lui, va devenir juge coordonnateur de Montréal; le juge-président
adjoint de Montréal va devenir le juge coordonnateur adjoint... bien, de
Montréal, je dis, c'est la région 04; la juge-présidente de Québec devient
juge coordonnatrice pour la région... je pense, c'est 02; la juge-présidente de
Laval devient juge coordonnatrice pour l'autre région. Là, il y a un poste
qui va être créé pour l'autre région, pour un quatrième. Ça fait que c'est une
transition.
Le Président (M.
Bachand) :M. le député de l'Acadie.
M. Morin : Oui. Et, parce que
ces personnes-là sont déjà en poste, donc, dès l'entrée en vigueur de la loi,
puis vous avez dit que ça va être au 1er juillet 2024, la transition va se
faire automatiquement le 1er juillet 2024, où les régions administratives
de la cour vont devenir en vigueur, ils vont donc commencer à exister.
M. Jolin-Barrette : Exactement.
M. Morin : Pour l'article
précédent, j'imagine que, pour le juge municipal en chef, vu qu'il peut être
nommé après la sanction, cet article-là va rentrer en vigueur avant le 1er juillet
2024?
M. Jolin-Barrette : Bien, l'article
précédent, l'article 68.
M. Morin : Bien, en fait...
Oui, c'est ça, celui qu'on a...
M. Jolin-Barrette : Qu'on a
adopté.
M. Morin : ...l'amendement qu'on
a fait...
M. Jolin-Barrette : Oui, c'est
ça.
M. Morin : ...à 68, qu'on a
adopté, là.
M. Jolin-Barrette : Exactement.
M. Morin : Donc, dans les
dispositions, éventuellement, on va voir que l'entrée en vigueur de cet
article-là va arriver avant le 1er juillet, parce que sinon, ça ne vous
aide pas beaucoup.
M. Jolin-Barrette : Exactement.
M. Morin : D'accord.
Le Président (M.
Bachand) :Merci. Est-ce qu'il y a d'autres
interventions sur l'article 69? S'il n'y a pas d'autre intervention,
est-ce que l'article 69 est <adopté?
Le Président (M.
Bachand) :
...est >adopté?
Des voix : Adopté.
Le Président (M.
Bachand) :Adopté. Merci. M. le ministre.
M. Jolin-Barrette : Oui.
Alors, l'article 70, et puis on va avoir un amendement qui est sur le
greffier. Donc : Jusqu'à la nomination d'un juge coordonnateur adjoint de
la région de coordination de Montréal, le cas échéant, le juge président
adjoint, nommé en vertu de la Loi sur les cours municipales et qui exerce ses
fonctions à la Cour municipale de la ville de Montréal le 30 juin 2024,
devient juge coordonnateur adjoint de la région de coordination de Montréal, et
ce, pour la partie non écoulée de son mandat de juge président adjoint. Si la
nomination d'un juge coordonnateur adjoint de la région de coordination de
Montréal survient avant la fin du mandat du juge président adjoint, cela met
fin au mandat de ce dernier, qui, toutefois conserve la rémunération
additionnelle reliée à ce poste pour la partie non écoulée de son mandat.
Commentaire. Cet article prévoit que le
juge président adjoint, actuellement en fonction à la cour municipale de
Montréal, devient juge coordonnateur adjoint de la région de coordination de
Montréal. L'article assure également la transition entre les deux fonctions.
Et l'amendement, l'article 70 du
projet de loi :
1° remplacer «région de coordination de
Montréal» par «région 4» partout où cela se trouve;
2° insérer, à la fin du premier alinéa,
«et sans possibilité de renouvellement».
Commentaire. L'article 70 est modifié
afin que le mandat du premier juge coordonnateur adjoint de la région de coordination
4 ne puisse être renouvelé. De même, le vocabulaire est ajusté au fait que les
régions de coordination sont identifiées par les numéros. Donc, on avait dit
Montréal, alors qu'il faut parler plus de région 4, région 4 prévoit Montréal.
Mais si jamais on en revenait... tu sais, vous vous souvenez, par voie
réglementaire, par arrêté du ministre, on peut modifier les villes. Si jamais
un jour il y avait une région qui était... la région 4 comprenait, je ne sais
pas, la ville de Longueuil, tu sais, dans la région, puis qui était rebrassée,
bien, il ne faut pas que ça soit identifié Montréal, la région Montréal, parce
que ça serait plus large que ça.
Le Président (M.
Bachand) :Interventions sur l'amendement?
M. Morin : Oui, c'est ça, et
je comprends que... puis on en a discuté, mais c'est à l'article 33 du
projet de loi qu'on a des régions de coordination. Puis effectivement, suite
aux questions posées, vous aviez souligné que vous pouviez, par, finalement,
décret ou règlement, modifier ou... les différentes régions ou les villes qui
composent les régions, donc... OK. Puis donc, dorénavant, des régions, c'est
ça, comme c'est indiqué, vont avoir des numéros, Montréal étant le numéro 4.
Puis... alors, votre amendement, finalement, couvre surtout le fait de ne plus
référer à la région de Montréal, parce que sinon vous allez être obligés de
modifier à la loi, si vous ajoutez des... d'autres villes dans la région 4, là.
Mais ça vise uniquement ça, finalement, parce que, pour le reste, c'est, au
fond, la même mécanique qu'à 69.
M. Jolin-Barrette : Oui. On
aurait dû lire région 4 au lieu de dire Montréal.
Le Président (M.
Bachand) :Merci. Est-ce qu'il y a
d'autres interventions sur l'amendement? S'il n'y a pas d'autre intervention,
est-ce que l'amendement est adopté?
Des voix
: Adopté.
Le Président (M.
Bachand) :Adopté. Donc, est-ce qu'il y a
d'autres interventions sur l'article 70 tel qu'amendé? S'il n'y a pas
d'autre intervention, est-ce que l'article 70 tel qu'amendé est adopté?
Des voix
: Adopté.
Le Président (M.
Bachand) :Adopté. Merci. M. le ministre,
s'il vous plaît.
M. Jolin-Barrette : 71. Outre
ses fonctions prévues au deuxième alinéa de l'article 246.29 de la Loi sur
les tribunaux judiciaires, le Comité de la rémunération des juges, formé pour
la période du 1er janvier 2023 au 30 juin 2027, a pour fonction
d'examiner toute modification que le gouvernement propose d'apporter à toute
rémunération additionnelle aux régimes de retraite ou... et aux autres
avantages sociaux découlant des dispositions de la présente loi. Le comité
évalue si la modification est adéquate et en fait rapport au gouvernement et
lui transmet ses recommandations à cet égard. Les articles 246.30 à 246.45
de la Loi sur les tribunaux judiciaires s'appliquent au comité dans l'exercice
de la fonction prévue au premier alinéa.
Commentaire. Cet article mandate le Comité
de la rémunération des juges afin qu'il examine toute proposition de
modification aux rémunérations additionnelles, aux régimes de retraite et aux
autres avantages sociaux des juges municipaux qui découle de la réforme
proposée.
Le Président (M.
Bachand) :Merci beaucoup. Donc,
interventions sur 71? M. le député de l'Acadie.
M. Morin : Merci. Le comité
de rémunération des juges, il existe en vertu de la loi sur les tribunaux
judiciaires? Donc, dans la loi... puis c'est un comité qui est permanent.
M. Jolin-Barrette : Non,
bien, en fait, la mécanique du comité, il est reformé à chaque cycle. Donc,
c'est pour ça que le président puis les membres changent. Dans le fond, à
partir du moment... le comité est en vigueur pour la période de rémunération, ça
fait que... 1er juillet 2023 au 30 juin 2027. Ça fait que là,
présentement, c'est le comité... donc, l'ancienne rectrice de l'Université de
Sherbrooke, c'est elle qui préside le comité. J'ai expliqué l'autre fois, dans
le fond, le gouvernement, lui, nomme un membre, puis chacune des conférences
nomme un membre. Ça fait que la Conférence des juges de la Cour du Québec nomme
un membre, la conférence des juges municipaux nomme un membre. Ça fait que c'est
comme deux comités, si vous voulez, en un, parce que le membre pour... qui
siège pour Cour du Québec, ce n'est pas le même qui siège pour cour municipale.
Puis là ce comité-là, bon, bien, dépose <son rapport...
M. Jolin-Barrette :
...comité-là,
bon, bien, dépose >son rapport à l'Assemblée. Là, par la suite,
l'Assemblée entérine ou non le rapport avec modifications justifiées, et tout
ça. Et là le comité conserve compétence si, dans la période de la rémunération,
il y a d'autres questions.
Je vous donne un exemple. Quand il y a eu
la pandémie, OK, il y avait le comité de rémunération Laplante, mais il y a eu
des questions complémentaires, exemple, pour les juges municipaux à la séance.
Parce que les juges municipaux à la séance, ils ont dit : Bien, écoutez,
nous autres, on n'a pas été rémunérés durant la pandémie parce que ça ne
siégeait pas, puis, si ça ne siège pas, je n'étais pas payé. Donc, ça affectait
l'indépendance judiciaire. Les juges municipaux à la séance, ils ont saisi le
comité de rémunération après que le gros rapport soit là, puis là le comité a
produit un rapport complémentaire, que j'ai déposé à l'Assemblée nationale,
puis on a donné suite à la recommandation. Par rapport au traitement, on a
adopté un décret pour leur rembourser ces séances-là qu'ils n'avaient pas
siégé.
Ça fait que ce comité-là, il est dans la
loi. Oui, il est fixe, mais sa composition change à chaque quatre ans en
fonction de ce que les... de la mécanique de la loi, qui fait en sorte qu'ils
se retrouvent sur le comité.
M. Morin : Oui, d'accord. Et
puis les membres vont changer, mais cette... En fait, ce comité-là qui
conseille le gouvernement quant à la rémunération des juges, lui, continue
d'exister. Sa composition change, les membres changent, mais le comité est là,
je veux dire.
• (11 heures) •
M. Jolin-Barrette : Oui.
Bien, c'est un comité permanent...
M. Morin : C'est ça.
M. Jolin-Barrette : ...de
quatre ans qui est repermanent... C'est un permanent temporaire, mais
permanent.
M. Morin : C'est un permanent
renouvelable.
M. Jolin-Barrette : Un
permanent... oui.
Une voix : ...
M. Jolin-Barrette : C'est ça,
Me Labrecque a raison, la structure est permanente, mais les membres sont
renouvelables.
M. Morin : C'est ça, exact.
M. Jolin-Barrette : C'est ça.
M. Morin : Parfait. Donc, alors,
ma question est la suivante : Dans la loi, pourquoi faites-vous référence,
à ce moment-là, à une période? Puisque c'est un comité qui est permanent, ça ne
serait pas plus utile... parce que, quand on va arriver avec cet article-là,
quand on va arriver en 2028, vous allez devoir modifier la loi pour que...
bien, le même... bien, pas le même comité, mais le comité permanent composé de
nouveaux membres puisse agir pour une autre période?
M. Jolin-Barrette : Non, mais
parce que, dans ce cas-là, on est dans une situation où on vient créer le poste
de juge municipal en chef. Puis là on l'a vu dans un article précédent, sa
rémunération additionnelle va rétroagir à la date de sa prise de fonction.
Parce que là le juge municipal en chef, ça va être un juge municipal qui va
être payé 240 000 $ ou 230 000 $... 260 046 $, je
pense. 260 000 $. Lui, il va...
Une voix : ...
M. Jolin-Barrette : 264 030 $.
OK. Lui, comme juge en chef, j'imagine, il va avoir 12 %?
Une
voix : ...
M. Jolin-Barrette : En tout
cas, il devrait avoir 6 % à 8 %, mais c'est le comité qui va valider
ça. Ça fait que, là, nous, on dit... parce que vu qu'on n'est pas dans le cadre
des travaux réguliers, on veut que le comité se saisisse de cette question-là
pour dire : Bien, écoutez, il y a un nouveau poste de juge en chef, voici
le traitement qui est donné. Est-ce que le comité évalue que c'est le bon
traitement supplémentaire qui est donné au juge en chef?
M. Morin : OK. Donc, c'est
pour, entre autres, pour couvrir cette nouvelle fonction de juge en chef et sa
rémunération.
M. Jolin-Barrette : Exactement.
M. Morin : Et j'écoutais
attentivement, le 6 % à 8 %, il est dans la loi ou ça va faire partie
du travail du comité pour sa rémunération additionnelle en tant que juge
municipal en chef?
M. Jolin-Barrette : Nous, on
s'attend... il n'est pas dans...
Une
voix : ...
M. Jolin-Barrette : C'est ça,
c'est... Nous, on s'attend à ce que ça soit pas mal les mêmes comparatifs qu'à
la Cour du Québec pour le juge en chef en autorité et les juges coordonnateurs.
Donc, les juges coordonnateurs, ça ne sera pas le même montant. Actuellement,
ils ont combien, les juges coordonnateurs, à la Cour du Québec?
Une voix : ...
M. Morin : Mais, à la Cour du
Québec, vous avez aussi des juges en chef adjoints...
M. Jolin-Barrette : Oui, ça
fait que là...
M. Morin : ...qui devraient,
normalement, faire plus qu'un juge coordonnateur.
M. Jolin-Barrette : Oui. À la
Cour du Québec, le juge en chef, il a 12 % de plus, il me semble, les
coordonnateurs, ils ont 12 %... Non, le juge en chef, il a 12 %, il
me semble; juge en chef associé, il a 10 %, il me semble; les juges en
chef adjoints, ils ont 8 % puis les... ont 6 %, mais je vais vous
revenir avec la réponse précise sur ça.
M. Morin : Puis ça, c'est
prévu dans la loi ou c'est le comité qui le détermine à chaque fois?
M. Jolin-Barrette : C'est par
décret du gouvernement suite à la recommandation du comité de rémunération.
M. Morin : OK. D'accord.
Donc, au fond, la <rémunération...
>
11 h (version révisée)
<19253
M.
Morin :
OK.
D'accord. Donc, au fond, la >rémunération additionnelle, elle va être
suggérée, recommandée par le comité indépendant qui évalue la rémunération,
puis ça va être la même chose pour la cour municipale.
M. Jolin-Barrette : Oui, mais
nous, on va dire... On donnerait, genre, 6 % au coordonnateur. On va aller
devant le comité avec ça. On va dire : C'est-tu correct qu'on donne 6 %,
à la lumière des tâches qu'ils ont? Là, si le comité dit : Non, ça devrait
être 7,5 %, bien là, on va reprendre la réponse, on va la déposer.
M.
Morin :Parce que le comité fonctionne ou... finalement, l'ensemble
des parties vont soumettre des recommandations.
M. Jolin-Barrette : Exactement.
M.
Morin :D'accord. Donc, alors, à ce moment-là, ce comité-là va
faire aussi des recommandations. Alors, théoriquement, il pourrait arriver...
ou recommander les mêmes pourcentages que pour la Cour du Québec.
M. Jolin-Barrette : Exactement.
C'est ce que je pense qu'il va arriver.
M.
Morin :D'accord.
Le Président (M.
Bachand) :Merci. Est-ce qu'il y a d'autres
interventions sur l'article 71? S'il n'y a pas d'autre intervention,
est-ce que l'article 71 est adopté?
Des voix : Adopté.
Le Président (M.
Bachand) :Adopté. Merci. M. le ministre.
M. Jolin-Barrette : 72. Tout
juge ou ancien juge qui a exercé ou qui exerce la fonction de juge-président d'une
cour municipale pendant au moins sept ans a le droit de recevoir, jusqu'à ce que
son traitement de juge soit égal au montant du traitement et de la rémunération
additionnelle qu'il recevait lorsqu'il a cessé d'occuper cette fonction, la
différence entre ce dernier montant et son traitement.
Les années pendant lesquelles un juge exerce
les fonctions du juge coordonnateur d'une région de coordination après avoir
exercé les fonctions de juge-président d'une cour municipale sont prises en
considération aux fins du calcul des sept années prévues au premier alinéa.
Commentaires : Cet article prévoit qu'un
juge ou un ancien juge qui a été juge-président d'une cour municipale pendant
au moins sept ans a droit de recevoir une rémunération égale au montant de celle-ci
même s'il a cessé d'occuper ses fonctions.
Donc, ça, ça fait suite à la
recommandation 2 du rapport concernant les juges municipaux à titre exclusif,
donc la page 54 du rapport Laplante, donc, qui recommandait que «les
juges-présidents de la cour municipale des villes de Montréal, Québec, Laval
bénéficient d'une protection de leur traitement, incluant la rémunération
additionnelle, similaire à celle prévue aux articles 116 et 224.9 de la
Loi sur les tribunaux judiciaires, et ce, rétroactivement au 28 mars 2017».
En réponse à la question précédente sur le
traitement des juges, Cour du Québec, additionnel, là, juge en chef, c'est
12 % du traitement annuel; juge en chef associé, c'est 11 %; juge en
chef adjoint, c'est 9 %, juge coordonnateur, c'est 8 %; juge
coordonnateur adjoint, c'est 6 %.
M.
Morin :D'accord. Merci.
Le Président (M.
Bachand) :Y a-t-il d'autres interventions
sur 72?
M.
Morin :Oui. Alors, à cet article-là, la période de sept ans, c'est
parce qu'elle était recommandée par le comité indépendant?
M. Jolin-Barrette : Non. Le
sept ans, c'était le temps, la durée des mandats des juges-présidents
actuellement dans la loi. Ça fait que, exemple, le juge-président de Montréal,
la loi faisait en sorte qu'il était nommé pendant sept ans.
Donc, l'enjeu qu'il y avait, avant le
dernier comité de rémunération, c'est que la protection de traitement associée
à la Cour du Québec... juge en chef associé plus adjoint, eux, ils avaient la
protection de traitement, ce que je vous expliquais tantôt, que leurs salaires
continuent.
M.
Morin :Exact. Tout à fait.
M. Jolin-Barrette : Là, le
comité de rémunération a dit... Pour les juges municipaux, ils ne l'avaient
pas, cette protection de traitement là. Ça fait que la recommandation du
comité, ça a été de dire : Ce que vous avez à la Cour du Québec, vous
devez l'étendre également aux juges municipaux.
L'enjeu, là, la vraie histoire, c'est que
le juge-président de la ville de Québec, OK, lui, il a entrepris un recours
contre l'État québécois pour dire : Aïe! Moi, j'ai été juge-président
pendant sept ans puis je n'ai pas la même chose qu'à la Cour du Québec, je n'ai
pas ma protection de traitement. Donc, il soumettait que ça affectait l'indépendance
judiciaire. Et donc le comité de rémunération a été saisi de cette question-là
aussi par la conférence des juges municipaux, à titre exclusif, puis là la
conférence... le comité de rémunération des juges a dit : Bien,
effectivement, quand c'est un juge-président, il devrait avoir la même
protection qu'à la Cour du Québec. Donc, c'est pour ça qu'on le met.
M.
Morin :OK. Donc, la période pour exercer des fonctions de
juge-président, que ce soit à Montréal, Laval ou Québec...
M. Jolin-Barrette : C'était
sept ans.
M.
Morin :...c'est sept ans.
M. Jolin-Barrette : Oui.
M.
Morin :Bien, en fait, c'est encore de même, là. Ils sont
toujours là, là.
M. Jolin-Barrette : Oui, oui.
M.
Morin :Mais donc, ça ne vous tentait pas de vous en inspirer
pour votre projet de loi? Parce que, tu sais, on a eu le débat, vous ramenez ça
à cinq ans, puis ils étaient déjà nommés pour sept ans.
M. Jolin-Barrette : Oui. Ça
fait que, là, ils vont terminer leur mandat.
M. Morin : Oui, ça, c'est
sûr.
M. Jolin-Barrette : C'est ça.
M.
Morin :<
D'accord...
M.
Morin :>
D'accord. Non, mais ça... Donc, le législateur
ne voulait pas être inspiré par la période de sept ans.
M. Jolin-Barrette : Le
législateur est toujours inspiré, mais pas là-dessus.
M. Morin : D'accord.
Le Président (M.
Bachand) :Merci beaucoup. Est-ce qu'il y
a d'autres interventions sur l'article 72? S'il n'y a pas d'autre
intervention, est-ce que 72 est adopté?
Des voix : Adopté.
Le Président (M.
Bachand) :Adopté. Merci. M. le ministre.
M. Jolin-Barrette : 73. L'article 246.16.1 de la
Loi sur les tribunaux judiciaires, édicté par l'article 17 de la présente
loi, s'applique à des conjoints qui y sont visés dont la vie commune a cessé
après le 31 août 1990, mais avant la date de l'entrée en vigueur de cet
article 17, s'ils conviennent du partage y visé — il y a
peut-être une coquille — visé au plus tard 12 mois suivants
cette dernière date. Il y a peut-être une coquille.
Une voix : ...
M. Jolin-Barrette : Y visé? Ah!
OK, c'est fait comme ça?
Une voix : ...
• (11 h 10) •
M. Jolin-Barrette : Ah! donc,
c'est «y visé».
Commentaires :
L'article 246.16.1 prévoit la possibilité de partager les droits accumulés
au régime de retraite d'un juge ou d'un ancien juge lorsque celui-ci et son
conjoint avec qui il n'est ni marié ni uni civilement cessent de faire vie
commune.
L'article 73 permet que ce bénéfice
s'applique également lorsque la cessation de la vie commune a eu lieu avant
l'entrée en vigueur de la présente loi, mais après le 31 août 1990. La
date du 31 août 1990 correspond à la date précédant la date d'entrée en
vigueur des dispositions relatives au partage du régime de retraite des juges
dans le cadre du partage du patrimoine familial entre conjoints mariés qui se
séparent.
Le Président (M.
Bachand) :Merci beaucoup. Des
interventions sur 73? M. le député de l'Acadie.
M.
Morin :On a... Oui?
M. Jolin-Barrette : Juste un
élément d'information supplémentaire. C'est une recommandation du comité de
rémunération des juges, du comité Laplante.
M.
Morin :D'accord. Parfait. Donc, en fait, cet article-là modifie
à nouveau 246.16 de la Loi sur les tribunaux judiciaires, qu'on a déjà modifié
par l'article 17 du projet de loi, mais quelle est la distinction entre
les deux articles? Qu'est-ce que ça fait de différent?
M. Jolin-Barrette : Oui. Ici,
on est dans une disposition transitoire. Ça fait que c'est pour couvrir des
cas...
M. Morin : La période
transitoire... au cas où ça arriverait à quelqu'un pendant la période
transitoire, mais c'est au même effet que ce qu'on a adopté à
l'article 17.
M. Jolin-Barrette : Exactement.
M. Morin : D'accord.
Le Président (M.
Bachand) :Merci. Est-ce qu'il y a
d'autres interventions? S'il n'y a pas d'autre intervention, est-ce que
l'article 73 est adopté?
Des voix : Adopté.
Le Président (M.
Bachand) :Adopté. M. le ministre, s'il
vous plaît.
M. Jolin-Barrette : 74. Tout
décret pris en vertu de l'article 49 de la Loi sur les cours municipales,
tel qu'il se lit le 30 juin 2024, qui vise un juge autre qu'un juge
suppléant, un juge-président, un juge-président adjoint, un juge responsable
d'une cour municipale ou un juge responsable du perfectionnement des juges des
cours municipales et qui est compatible avec les dispositions de la Loi sur les
tribunaux judiciaires, telles que modifiées par la présente loi, est réputé en
vertu de ces dispositions.
Commentaires : Cet article prévoit
que tout décret fixant la rémunération des juges municipaux qui est compatible
avec le nouveau régime proposé par le remplacement... pardon, par le présent
projet de loi, demeure en vigueur jusqu'à ce qu'il soit abrogé ou remplacé.
Donc, c'est une disposition de sauvegarde, là, c'est ça?
Des voix : ...
M. Jolin-Barrette : Bien,
dans le sens de : on ne coupera pas les finances. C'est un peu ça que je
comprends. Oui, s'il y avait un traitement additionnel, s'il est compatible
avec les... C'est la poursuite du traitement salarial.
M. Morin : Il y en a plusieurs,
décrets, qui ont été pris en vertu de l'article 49 pour les cours
municipales?
M. Jolin-Barrette : Bien,
juge-président, juge-président adjoint, juge...
M. Morin : Bien, ça dit :
«Qui vise un juge autre qu'un juge suppléant, un juge-président, un juge-président
adjoint.» Donc, ça vise des juges à la séance? Ça viserait quoi, exactement?
M. Jolin-Barrette : C'est
exclusif. Dans le fond, ça couvre aussi tous les décrets qui ont été pris pour
les frais de fonction. Ça veut dire les déplacements, ça veut dire les frais de
fonction, ça veut dire remboursement d'une chambre d'hôtel, tout ce qui a
rapport avec la rémunération des juges pour le fonctionnement, et, notamment,
les dépenses associées, les décrets sont maintenus, exemple, remboursement
de... j'allais vous dire...
M. Morin : ...de frais de déplacement
ou d'une chambre d'hôtel, là, c'est...
M. Jolin-Barrette : Oui,
j'allais vous dire aussi remboursement de toge, supposons, mais ça, c'est dans
les frais de fonction, oui, mais kilométrage, hôtel.
M.
Morin :OK, mais ça, ça vise l'ensemble des juges.
M. Jolin-Barrette : Oui, tous
les juges.
M.
Morin :D'accord. <Parfait...
M.
Morin :
D'accord. >Parfait. Merci.
Le Président (M.
Bachand) :Merci beaucoup. S'il n'y a pas
d'autre intervention, est-ce que 74 est adopté?
Des voix : Adopté.
Le Président (M.
Bachand) :Adopté. M. le ministre.
M. Jolin-Barrette : «75. Le
mandat du juge-président d'une cour municipale qui siège au Conseil de la
magistrature en vertu du paragraphe d de l'article 248 de la Loi sur les
tribunaux judiciaires se termine le 1er juillet 2024.
«Le mandat du juge choisi parmi les juges
des cours municipales et nommé sur la recommandation de la Conférence des juges
municipaux du Québec se termine à la date de la nomination du juge municipal
sur la recommandation de la conférence représentant les juges municipaux,
conformément au paragraphe f de l'article 248 de la Loi sur les tribunaux
judiciaires tel que modifié par l'article 26 de la présente loi.»
Puisque la fiction de juge-président d'une
cour municipale est abolie, cet article confirme la fin de mandat de celui qui
siège au Conseil de la magistrature. Il en est de même du mandat du juge choisi
à la suite de la recommandation par la Conférence des juges municipaux puisque
celui-ci serait remplacé par un juge nommé par la conférence représentant
l'ensemble des juges municipaux.
Une voix : ...
M. Jolin-Barrette : C'est
«fonction», excusez. J'ai dit «fiction», mais c'est «fonction».
Donc, ça, c'est au Conseil de la
magistrature. Vous vous souviendrez qu'au Conseil de la magistrature il y a un
poste qui est réservé à un poste de juge-président, ça fait qu'on avait le
choix entre trois. Maintenant, il n'y en a qu'un seul, ça va être le juge en
chef municipal qui va être... qui va siéger au Conseil de la magistrature. Et
il y avait un deuxième poste pour un juge municipal qui était recommandé par
les conférences des juges, mais là, dans le fond, c'est l'ensemble des juges
qui vont être dans la même conférence qui vont recommander ce juge-là pour
siéger.
Le Président (M.
Bachand) :Merci. Interventions sur 75?
S'il n'y a pas d'intervention, est-ce que 75 est adopté?
Des voix : Adopté.
Le Président (M.
Bachand) :Merci. M. le ministre, on
change de bloc, maintenant, le bloc 2.
M. Jolin-Barrette : Oui, on
serait rendus au bloc b... pardon, bloc 2, Compétences des cours
municipales. Alors, on irait à l'article 51 sur la Loi sur la fiscalité
municipale.
Donc, 51. La Loi sur la fiscalité
municipale est modifiée par l'insertion, après l'article 264, du chapitre
suivant :
«Chapitre XIX.1.
«Poursuite.
«265. Une poursuite pénale en vertu de la
présente loi peut être intentée par toute municipalité sur le territoire de
laquelle une infraction à une disposition de la présente loi est commise.
«L'amende appartient à la municipalité qui
a intenté la poursuite.
«Cette poursuite peut être intentée devant
toute cour municipale ayant compétence sur le territoire où l'infraction est
commise. Les frais relatifs à une poursuite intentée devant une cour municipale
appartiennent à la municipalité dont dépend cette cour, sauf la partie des
frais remis par le percepteur à un autre poursuivant en vertu de
l'article 345.2 du Code de procédure pénale et sauf les frais remis au
défendeur en vertu de l'article 223 de ce code.»
Commentaires : Cette nouvelle
disposition permet à toute municipalité d'être poursuivante pour sanctionner
une contravention à une disposition de la Loi sur la fiscalité municipale. Les
infractions visées sont le refus d'un propriétaire ou d'un occupant d'un
immeuble de laisser l'évaluateur municipal visiter celui-ci, le refus d'un
propriétaire d'informer la municipalité que son immeuble est devenu ou a cessé
d'être un établissement d'entreprise ou le refus d'informer la municipalité
d'un changement d'occupant d'un tel établissement.
Donc, auparavant, c'était un poursuivant
québécois. Là, on donne la possibilité que ce soit un poursuivant municipal qui
puisse le faire devant la cour municipale, pour la question sur la Loi sur la
fiscalité municipale, pour ces infractions-là.
Le Président (M.
Bachand) :M. le député d'Acadie, s'il
vous plaît.
M.
Morin :Merci, M. le Président. Quand vous dites «un poursuivant
québécois», c'est un poursuivant du DPCP, c'est ça?
M. Jolin-Barrette : Oui.
M.
Morin :Au niveau... parce que... une section qui s'occupe des
poursuites en matière d'infractions, infractions pénales, là. J'imagine que
c'est eux qui faisaient ce genre de poursuites là.
M. Jolin-Barrette : Oui,
c'était le DPCP, puis, exemple, depuis 2010‑2011 , il y a seulement eu 14 causes
qui ont été ouvertes à la Cour du Québec.
M.
Morin :OK. Parce que, là, c'est la Cour du Québec qui avait
compétence aussi pour entendre ces causes-là.
M. Jolin-Barrette : Exactement.
C'est ça.
M.
Morin :OK. Donc là, vous allez transférer ça devant la cour
municipale.
M. Jolin-Barrette : Locale,
oui.
M.
Morin :Oui, bien, en fait, ça va être la cour municipale parce
qu'il va y en avoir juste une, mais ça va être dans la... Donc là, les
municipalités, dorénavant, pourraient faire ces... en fait, faire une enquête
puis déposer un dossier auprès du poursuivant qui va agir devant la cour
municipale.
M. Jolin-Barrette : Oui.
C'était une demande des municipalités d'avoir cette juridiction-là.
M.
Morin :Puis c'est en lien uniquement avec les infractions que
vous venez de mentionner ou si c'est pour toutes les infractions? Parce que, là,
on parle... parce que vous avez souligné des infractions particulières, et il y
a eu peu de poursuites qui ont été intentées par le poursuivant québécois. Mais
là est-ce que vous allez étendre à d'autres infractions ou si c'est seulement
pour ces infractions-là?
Des voix : ...
M. Jolin-Barrette : On me dit
que ce sont les seules infractions qui sont répertoriées à la Loi sur la
fiscalité municipale.Donc, ce sont toutes les poursuites parce que ce
ne sont que celles-là.
M. Morin : Qui sont dans la
Loi sur la fiscalité municipale. Très bien. Donc, l'amende va être versée à la <municipalité...
M. Morin :
Donc,
l'amende va être versée à la >municipalité.
M. Jolin-Barrette : Oui.
M.
Morin :Et je comprends que vous ajoutez une disposition pour les
frais, parce que, bon, ça va être une infraction sommaire, donc il va y avoir
des frais. Et sans cette disposition-là, si, par exemple, le défendeur gagne
puis qu'il demande les frais, la municipalité ne pourrait pas lui verser les
frais que le tribunal vient d'imposer ou vient de lui remettre?
M. Jolin-Barrette : Donc,
c'est les frais qui accompagnent le constat d'infraction. Donc, les frais
appartiennent à la municipalité, mais supposons que le défendeur est acquitté,
il ne paie pas de frais.
M. Morin : Non, c'est ça.
Donc, vous avez besoin d'une disposition pour que ces frais-là... Aussi, le
défendeur a encouru des frais, par exemple, pour l'assignation de témoin, donc,
à ce moment-là, il va pouvoir demander les frais puis les ravoir. Et c'est pour
ça que vous dites «sauf les frais remis au défendeur en vertu de 223 de ce code»?
M. Jolin-Barrette : Donc, 223 :
« Lorsqu'il rend jugement, le juge peut ordonner :
«1° au défendeur de payer les frais fixés
par règlement lorsqu'il est déclaré coupable d'une infraction et lui impose une
amende;
«2° au poursuivant de payer au défendeur
les frais fixés par règlement s'il considère que la poursuite est abusive ou
manifestement mal fondée;
«3° au défendeur ou au poursuivant, selon
le cas, de payer les frais fixés par règlement lorsqu'il a été décidé que
ceux-ci seraient déterminés lors du jugement sur la poursuite.»
Donc, vous avez raison, c'est pour faire
en sorte que, notamment, le défendeur puisse être remboursé.
M.
Morin :Parfait. Merci.
Le Président (M.
Bachand) :Y a-t-il d'autres interventions
sur l'article 51? S'il n'y a pas d'autre intervention, est-ce que
l'article 51 est adopté?
Des voix : Adopté.
Le Président (M.
Bachand) :Adopté. M. le ministre.
• (11 h 20) •
M. Jolin-Barrette : Oui. Là,
on serait à la Loi sur la santé publique, articles 53 à 56. Donc :
Les articles 88 et 105 de la Loi sur
la santé publique sont modifiés par la suppression de «ou des cours municipales
des villes de Montréal, Laval ou Québec ayant la compétence dans la localité où
se trouve cette personne», partout où cela se trouve.
Commentaires : L'article retire le
pouvoir accordé aux juges des cours municipales des villes de Montréal, de
Laval et de Québec de rendre certaines ordonnances prévues par la Loi sur la
santé publique afin que tous les juges municipaux soient dotés des mêmes
pouvoirs.
Donc, maintenant, ça va être les juges de
la Cour du Québec, parce que, là, on se retrouvait avec une situation où
Montréal, Québec et Laval, à cause que c'étaient les juges municipaux, à titre
exclusif, qui avaient la possibilité de rendre les ordonnances en vertu de la
Loi sur la santé publique... Là, on rend les juges municipaux à la séance
compétents sur l'ensemble du territoire aussi. Donc, on vient centraliser ça à
la Cour du Québec, plutôt que d'étendre les pouvoirs à tous les juges
municipaux, relativement à la Loi sur la santé publique.
M. Morin : D'accord. Puis ces
articles-là, ça vise quels types d'ordonnances? C'est 88...
M. Jolin-Barrette : Les types
d'ordonnances, c'est des ordonnances de se soumettre à un examen, aux
traitements médicaux requis, au besoin de faire conduire la personne vers une
installation maintenue par un établissement de santé ou de services sociaux
pour y être examinée et traitée, une ordonnance pour contraindre une personne
qui néglige ou refuse de collaborer à une enquête épidémiologique. Ça fait
qu'on a eu seulement cinq dossiers depuis 2020. Donc, c'est 88 puis 105 de la
Loi sur la santé publique.
M. Morin : D'accord. Et donc,
plutôt que de l'étendre à l'ensemble des cours... bien, en fait, pas des cours,
mais de la cour municipale puis de ses juges, le législateur préfère
centraliser ça auprès d'un juge de la Cour du Québec.
M. Jolin-Barrette : Oui, puis
les villes de Montréal et Québec n'ont pas recensé de dossiers sur ces types d'ordonnances.
M. Morin : OK. Aucun.
M. Jolin-Barrette : Aucun.
M. Morin : OK. Et puis
évidemment, quand on parle d'un juge de la Cour du Québec, on ne parle pas d'un
juge de paix magistrat, on parle d'un juge de la cour du Québec.
M. Jolin-Barrette : C'est un
JCQ, oui.
Le Président (M.
Bachand) :Merci. Est-ce qu'il y a
d'autres interventions sur 53? S'il n'y a pas d'autre intervention, est-ce que
l'article 53 est adopté?
Des voix : Adopté.
Le Président (M.
Bachand) :Adopté. M. le ministre.
M. Jolin-Barrette : 54.
L'article 101 de cette loi est modifié par la suppression, dans le
deuxième alinéa de «ou des cours municipales des villes de Montréal, Laval ou
Québec ayant compétence dans la localité où se trouve la résidence».
Commentaires : L'article retire le
pouvoir accordé aux juges des cours municipales des villes de Montréal, Laval
et de Québec de rendre certaines ordonnances prévues par la Loi sur la santé
publique afin que tous les juges municipaux soient dotés des mêmes pouvoirs.
Donc, ça, c'est une ordonnance pour permettre au directeur de la santé publique
d'entrer dans une résidence privée sans le consentement de l'occupant afin
d'exercer ses pouvoirs.
Donc, encore une fois, Montréal et Québec,
ils n'ont pas eu de dossier et puis c'est les mêmes cinq dossiers qu'on a eus à
la Cour du Québec.
M. Morin : Donc, finalement,
ça va être la Cour du Québec qui va avoir ces pouvoirs-là, <également...
M. Morin :
Donc,
finalement, ça va être la Cour du Québec qui va avoir ces pouvoirs-là, >également.
M. Jolin-Barrette : Oui.
Bien, ils l'avaient déjà, mais là on enlève Québec, Montréal.
M. Morin : Québec, Montréal
et Laval.
M. Jolin-Barrette : Laval.
Oui.
M. Morin : OK. Parfait.
Le Président (M.
Bachand) :Est-ce qu'il y a d'autres
interventions? S'il n'y a pas d'autre intervention, est-ce que
l'article 54 est adopté?
Des voix : Adopté.
Le Président (M. Bachand) :Adopté. Merci. M. le ministre.
M. Jolin-Barrette : 55.
L'article 109 de cette loi est modifié, dans le deuxième alinéa :
1° par la suppression de «ou des cours
municipales des villes de Montréal, Laval ou Québec ayant compétence dans la
localité où se trouve une personne qui a fait l'objet d'un ordre d'isolement»;
2° par le remplacement de «cette personne»
par «une personne qui fait l'objet d'un ordre d'isolement».
Commentaires : L'article retire le
pouvoir accordé aux juges des cours municipales des villes de Montréal, Laval
et de Québec de rendre certaines ordonnances prévues par la Loi sur la santé
publique afin que tous les juges municipaux soient dotés des mêmes pouvoirs.
Donc là, les ordonnances visées, c'est 109 de la Loi sur la santé publique,
ordonnance pour isoler une personne pour au plus 30 jours. Donc, encore
une fois, il n'y a pas eu de dossier à Montréal, Québec, puis c'est les cinq
mêmes dossiers à la Cour du Québec.
M. Morin : Il y a... En fait,
je comprends, c'est qu'il y a peu de ces types de dossiers là ou peu de
demandes qui sont faites.
M. Jolin-Barrette : Bien, au
municipal, il n'y en a jamais eu.
M. Morin : Il n'y en a jamais
eu.
Le Président (M.
Bachand) :Merci. Autres interventions?
S'il n'y a pas d'autre intervention, est-ce que l'article 55 est adopté?
Des voix : Adopté.
Le Président (M.
Bachand) :Adopté. Merci. M. le ministre.
M. Jolin-Barrette : Donc, 56,
c'est la même chose. Les articles 110 et 126 de cette loi sont modifiés
par la suppression, dans le premier alinéa, de «ou des cours municipales des
villes de Montréal, Laval ou Québec ayant compétence dans la localité où se
trouve cette personne,».
Commentaires : L'article retire le
pouvoir accordé aux juges des cours municipales des villes de Montréal, de
Laval et de Québec de rendre certaines ordonnances prévues par la Loi sur la
santé publique afin que tous les juges municipaux soient dotés des mêmes
pouvoirs.
Donc là, on vise 106 de la Loi sur la
santé publique, ordonnance enjoignant une personne de se conformer à un ordre
donné par le directeur de la santé publique en vertu de 106, ordonnance pour
soumettre une personne à la vaccination, dans certains cas. Puis encore une
fois, Montréal, Québec, il n'y en a pas eu, puis c'est les cinq mêmes dossiers.
M. Morin : ...tous les cas,
il y a eu... au Québec, il y a eu cinq dossiers de ce type-là.
M. Jolin-Barrette : À la Cour
du Québec.
M. Morin : À la cour, puis
ils ont tous été à la Cour du Québec.
M. Jolin-Barrette : Exactement.
M. Morin : Laval, Montréal,
Québec, il n'y a rien.
M. Jolin-Barrette : Il n'y en
a pas eu.
M. Morin : Puis est-ce que
c'était en lien avec la pandémie dans la période ou si...
M. Jolin-Barrette : J'imagine,
parce que vaccination puis tout ça...
M. Morin : C'est ça, bien,
avec ce que vous venez de lire, là...
Une voix : ...
M. Jolin-Barrette : OK, ce
n'est pas juste depuis la pandémie, ça fait depuis 10 ans.
M. Morin : Depuis
10 ans. OK, donc, même...
M. Jolin-Barrette : Cinq
dossiers en 10 ans.
M. Morin : Oui, c'est ça,
alors... Puis là-dedans, on inclut... en fait, on franchit toutes les années de
la pandémie.
M. Jolin-Barrette : Oui.
M. Morin : OK, parfait. Je
vous remercie.
Le Président (M.
Bachand) :Merci beaucoup. S'il n'y a pas
d'autre intervention, est-ce que l'article 56 est adopté?
Des voix : Adopté.
Le Président (M.
Bachand) :Adopté. Merci. M. le ministre,
on change de bloc.
M. Jolin-Barrette : Oui,
bloc 3, Encadrement des procureurs municipaux. Donc, on irait à
l'article 41, M. le Président.
Cette loi est modifiée après
l'insertion... cette loi est modifiée par l'insertion, après l'article 69,
de la section suivante :
«Section II.1.
«Procureur agissant en poursuite.
«69.1. Tout procureur qui agit en
poursuites en matière criminelle ou pénale devant une cour municipale ne peut
occuper les fonctions, charges ou emplois que le gouvernement déclare, par
règlement, incompatible avec les fonctions de procureur agissant en poursuites
en matière criminelle ou pénale.»
Commentaires : L'article habilite le
gouvernement à déclarer par règlement des fonctions, des charges ou des emplois
incompatibles avec les fonctions de procureur agissant en poursuites en matière
criminelle et pénale.
Le Président (M.
Bachand) :Merci beaucoup. Interventions?
M. Morin : Oui.
Le Président (M.
Bachand) :Député de l'Acadie, s'il vous
plaît.
M.
Morin :Oui, merci. Alors, est-ce que, présentement, le
gouvernement a édicté des règlements qui rendent des fonctions incompatibles et
qui s'appliquent présentement aux procureurs qui agissent devant les cours
municipales?
M. Jolin-Barrette : Non. Il
n'y en a pas.
M. Morin : Aucun. C'est la
municipalité qui le fait ou...
M. Jolin-Barrette : Ce n'est
pas encadré. Donc, actuellement, là, le procureur municipal doit se soumettre
aux directives du DPCP, mais il n'y a pas de fait... Un matin, là, vous pouvez
faire de la poursuite criminelle puis vous pouvez aussi avoir un bureau de
défense, même si vous êtes poursuivant.
M. Morin : Oui, mais
j'imagine que... enfin, j'imagine que si vous faites ça, c'est... parce qu'en
fait si, le matin, vous faites des poursuites en matière de facultés affaiblies
puis que, dans l'après-midi, comme défenseur ou avocat de la défense, vous avez
des dossiers, par exemple, je ne sais pas, moi, en fraude, bien, tu sais, ce
n'est pas vraiment le même domaine, là.
M. Jolin-Barrette : Non, mais...
M.
Morin :Mais il n'y a aucun encadrement. Donc, théoriquement, un
procureur municipal pourrait, le matin, faire des poursuites en matière de
voies de fait, facultés affaiblies, puis, l'après-midi, défendre des dossiers
de voies de fait puis de facultés affaiblies ou s'il y a une directive qui
l'empêche?
M. Jolin-Barrette : Bien là,
il y a le Code de déontologie des avocats, mais il n'y a pas de <règle...
M. Jolin-Barrette :
Bien
là, il y a le Code de déontologie des avocats, mais il n'y a pas de >règle
législative claire là-dessus. Puis le Barreau appuie la disposition qu'on veut
insérer à 69.1, parce que l'idée, là, c'est de faire en sorte, là, que, tu
sais, vous avez des... Dans certaines cours municipales, vous avez des
poursuivants à contrat, notamment, qui travaillent dans des bureaux privés,
donc il n'y pas d'exclusivité de fonctions. On veut éviter qu'un avocat soit
poursuivant en matière pénale et criminelle, supposons, puis qu'après, de
l'autre côté, il s'en aille à la défense. Parce que, notamment, quand vous êtes
poursuivant, vous avez des formations avec le DPCP, toute cette information-là,
puis là on se retrouve dans des situations où des avocats de la défense ont accès
à de l'information, supposons, de corps de police, du DPCP, tout ça. Vous
comprenez que, si vous mangez à tous les râteliers, il y a peut-être un
problème.
M. Morin : Bien, c'est-à-dire,
oui, bien, c'est ça, c'est qu'en fait, des avocats de la défense, avec leur
association, ont aussi de la formation. Donc, ils font leur formation, le DPCP
a des directives et de la formation. Je comprends que les directives du DPCP
sont publiques.
M. Jolin-Barrette : Oui, les
directives sont publiques, mais ce que je veux dire, c'est que, oui, les
avocats de la défense ont l'information, mais l'enjeu, c'est que le poursuivant
national, c'est le DPCP puis vous vous retrouvez comme poursuivant un matin,
mais après, le lendemain matin, vous vous retrouvez au palais de justice comme
avocat de la défense avec un collègue poursuivant au DPCP, supposons... Tu
sais, pensez-y, là, vous êtes à la cour municipale, vous êtes poursuivant, puis
là, le lendemain matin, vous vous retrouvez à la défense au palais de justice.
M. Morin : Oui, oui. Je ne vous
dis pas que je suis contre l'idée, là, mais c'est parce qu'en fait, moi,
j'avais l'impression, donc... Puis qu'est-ce que vous... évidemment, ça va... parce
que, dans la Loi sur le DPCP, il y en a, des fonctions qui sont incompatibles
avec le travail ou le rôle d'un poursuivant. C'est déjà dans la loi, ça fait que...
Est-ce que ça va...
M. Jolin-Barrette : Oui,
c'est l'article 27 de la Loi sur le Directeur des poursuites criminelles
et pénales.
M.
Morin :C'est ça. Parce que, là, on n'est pas en train de modifier
la Loi sur le DPCP, avec cette disposition-là, on est en train de regarder la
Loi sur les cours municipales. Donc, est-ce que, dans votre intention, ça va
être la même chose? Est-ce qu'il va y avoir un seul régime pour l'ensemble des
poursuivants? Est-ce qu'ils vont tous devenir, donc, des poursuivants
permanents, comme il y a, par exemple, à la cour municipale de Montréal?
M. Jolin-Barrette : Non. Non,
on veut permettre la flexibilité pour les avocats, notamment, qui pratiquent en
région, de faire en sorte de pouvoir exercer cette fonction-là de poursuivant.
Il y en a beaucoup en région, pour les cours municipales, où la fonction de
procureur à la cour municipale, elle est confiée à un bureau, mais on ne veut
pas que ce même avocat-là fasse de la défense en même temps, parce que ça
devient une fonction incompatible. Ça fait que, exemple, vous pourriez être
poursuivant municipal puis, dans votre pratique privée, avoir des... à faire du
civil, faire du familial en même temps.
M.
Morin :Oui, d'accord. Donc, c'est... Oui?
M. Jolin-Barrette : L'idée,
c'est pour pas qu'il y ait de confusion, de problématique : un matin, vous
êtes poursuivant, le lendemain matin, vous êtes à la défense.
M. Morin : Oui, je comprends,
c'est ce que vous voulez surtout éviter, mais c'est parce que le règlement
pourrait être plus large qu'uniquement ça. Parce qu'on dit «par règlement,
incompatibles avec les fonctions de procureur». Donc, ça pourrait être, par
exemple, je ne sais pas, moi, toutes sortes d'autres fonctions, là, qui ne
seraient pas nécessairement uniquement reliées à de la défense. Puis je
comprends qu'il y a le code de déontologie des avocats qui empêche les avocats
de se placer en conflit d'intérêts, là, ça, c'est clair, là, mais c'est ce que
j'essayais de voir. Et donc tous les procureurs qui agissent ne seront pas
nécessairement, comme vous venez de le dire, des procureurs permanents.
M. Jolin-Barrette : Oui.
M. Morin : Je comprends que
ceux qui sont déjà permanents vont le demeurer.
M. Jolin-Barrette : Ah! bien,
nous, on ne touche pas à ça, là. Exemple, les procureurs permanents de la ville
de Montréal puis de la ville de Québec... je pense que, même à Lévis, ils ont
un procureur permanent, maintenant. Ça, on ne touche pas à ça, là, mais, dans
le fond, ça va s'appliquer à eux quand même, qu'ils ne pourront pas exercer des
fonctions incompatibles. J'imagine que le procureur qui est à Lévis, il a une
exclusivité de fonction dans son contrat de travail, mais, s'il n'en avait pas,
il va quand même être régi par le règlement du gouvernement.
Puis, tu sais, je vous donne le
comparatif, là, avec l'article 59 de la Loi sur les cours municipales,
pour les greffiers de la cour municipale, là :
«Le greffier et, le cas échéant, le greffier
adjoint ne peuvent ni représenter la municipalité devant une cour de justice ni
représenter une autre personne devant la cour municipale.
«Il ne peut en outre exercer les fonctions
que le gouvernement peut déclarer par règlement incompatibles avec celles de
greffier ou de greffier adjoint d'une cour municipale.»
Ça fait que, tu sais, on s'inspire un peu
de l'article 59, alinéa 2° de la Loi sur les cours municipales.
M.
Morin :D'accord. Puis, par <règlement, bien là, il
y a déjà le cas que vous venez de lire...
>
11 h 30 (version révisée)
<19253
M. Morin :
D'accord. Puis, par >règlement, bien là, il y a déjà le cas
que vous venez de lire, qui couvre la question des greffiers. Puis là, ici,
vous parlez des greffiers de la municipalité, pas...
M. Jolin-Barrette : Non.
Là, je parlais des greffiers de la cour municipale.
M. Morin : Ah! de la
cour municipale.
M. Jolin-Barrette : Oui.
M. Morin : Puis est-ce
que vous allez venir encadrer le rôle... le travail du greffier de la
municipalité?
M. Jolin-Barrette : Ce
n'est pas prévu.C'est le procureur qui va être encadré.
M. Morin : OK. Donc...
M. Jolin-Barrette : Ça
fait que, si jamais on décidait de dire: Le procureur ne peut pas être greffier
de la municipalité, on va le faire pour le procureur.
M. Morin : D'accord.
Mais ça ne serait pas nécessairement exclu?
M. Jolin-Barrette : Ça
ne serait pas nécessairement exclu. Mais là, il faut déterminer si on le fait
ou non.
M. Morin : D'accord.
Et...
M. Jolin-Barrette : Mais
ça serait par le poursuivant, tu sais. Dans le fond, la personne qu'on vise,
c'est le poursuivant. Ça fait qu'on pourrait venir dire, théoriquement, dans le
règlement: Un poursuivant ne peut pas être greffier d'une municipalité.
M. Morin : D'accord. Parfait.
Je vous remercie.
Le Président (M. Bachand) :Merci. D'autres interventions sur 41? S'il n'y a pas
d'autre intervention, est-ce que 41 est adopté?
Des voix : Adopté.
Le Président (M. Bachand) :Adopté. M. le ministre.
M. Jolin-Barrette : 49,
M. le Président. L'article 118 de cette loi est modifié :
1° par la suppression des paragraphes 1° à
5°;
2° par l'insertion, après le paragraphe
6°, du suivant :
«6.1° déterminer les fonctions, charges et
emplois incompatibles avec les fonctions de procureur agissant en poursuite en
matière criminelle ou pénale;».
Commentaire. L'article 118 habilite
le gouvernement à réglementer aux fins de compléter la Loi sur les cours
municipales. Il est modifié pour y retirer toute référence à la sélection des
candidats aptes à être nommés juges puisque le nouveau régime proposé traite de
ces aspects. De plus, l'article habilite le gouvernement à déclarer par
règlement les fonctions et charges ou emplois incompatibles avec les fonctions
de procureur agissant en poursuite en matière criminelle et pénale.
Donc, le paragraphe 6.1° reprend
l'habilitation prévue à l'article 41 du projet de loi. Donc, on n'a plus
besoin de la procédure de nomination, parce qu'on l'a vu, on l'a mise par
référence. On en avait parlé avec la Loi sur les tribunaux judiciaires.
Le Président (M. Bachand) :Merci. Interventions? M. le député de l'Acadie.
M. Morin : Oui. Bien, en
fait, brièvement, on vient d'adopter, dans l'article 41, une modification
à 69.1 qui parle de fonctions incompatibles avec la fonction de procureur
agissant en poursuite criminelle et pénale. Donc, à 118, qui est à l'article 49,
on vient refaire sensiblement la même chose?
M. Jolin-Barrette : Exactement.
M. Morin : OK. Et ça
vise... 118 vise d'autres personnes?
M. Jolin-Barrette : Donc,
ça, c'est pour prévoir l'habilitation réglementaire. À 41, c'était...
M. Morin : Parce que 41,
on parlait des procureurs agissant en poursuite, puis on l'a modifié en
ajoutant 69.1.
M. Jolin-Barrette : Oui.
Dans le fond, 69.1, c'est le principe, c'est : «Tout procureur qui agit en
poursuite en matière criminelle ou pénale devant une cour municipale ne peut
occuper les fonctions, charges ou emplois que le gouvernement déclare, par
règlement, incompatibles avec les fonctions de procureur agissant en poursuite
en matière criminelle ou pénale.» Puis là, ensuite, à 118 des cours
municipales, on reprend les différentes habilitations réglementaires puis on
vient préciser ça. Ça fait que, dans le fond, à 118, c'était déjà prévu, quels
étaient les pouvoirs réglementaires du gouvernement. Ça fait qu'on vient le
respécifier à 6.1°.
M. Morin : Puis le
gouvernement en a adopté déjà, des règlements, en vertu de 118, pour venir
encadrer des fonctions?
M. Jolin-Barrette : Pas
pour 6°, qu'on me dit.
M. Morin : OK. D'accord.
Le Président (M. Bachand) :Merci. Est-ce qu'il y a d'autres interventions sur
l'article 49? S'il n'y a pas d'autre intervention, est-ce que l'article 49
est adopté?
Des voix : Adopté.
Le Président (M. Bachand) :Adopté. M. le ministre.
M. Jolin-Barrette : Article 50,
Loi sur le Directeur des poursuites criminelles et pénales.
50. L'article 18 de la Loi sur le
Directeur des poursuites criminelles et pénales est modifié :
1° par la suppression de la dernière
phrase du deuxième alinéa;
2° par l'insertion, après le deuxième
alinéa, des suivants :
«Ces procureurs doivent informer le directeur
de tout défaut de conformité ou de toute irrégularité dans l'application d'une
directive à laquelle ils sont soumis. Cette obligation s'applique également à
l'autorité dont ils relèvent dans l'exercice de leurs fonctions de poursuivant
en matière criminelle ou pénale.
«Afin d'assurer le respect d'une
directive, le directeur peut exiger la transmission d'informations relatives à
l'application d'une directive ou la transmission de tout renseignement ou de
tout document relatif à un dossier ou à une catégorie de dossiers nécessaire à
la vérification du respect des directives, selon les modalités qu'il détermine.
Il peut également exiger, après discussions avec le poursuivant concerné, des
modifications ou des ajustements concernant la <conduite d'un dossier...
M. Jolin-Barrette :
...des
modifications ou des ajustements concernant la >conduite d'un dossier ou
d'une catégorie de dossiers.
«Le directeur peut, lorsqu'à son avis
l'intérêt public l'exige, prendre en charge un dossier ou une catégorie de
dossier sous la responsabilité d'un poursuivant, aux frais de ce dernier. À
cette fin, il peut désigner tout avocat autorisé en vertu de la loi à exercer
sa profession au Québec pour le représenter et agir sous son autorité.»
Commentaire. L'article 18 modifie...
Pardon. L'article modifie l'article 18 de la Loi sur le Directeur des
poursuites criminelles et pénales afin d'accroître les pouvoirs du Directeur
des poursuites criminelles et pénales de veiller au respect des directives
qu'il établit à l'intention des poursuivants sous son autorité et qui
s'appliquent à tout procureur qui agit en poursuite en matière criminelle ou
pénale.
Donc, ça, c'est pour faire en sorte
d'accroître le contrôle du DPCP sur les poursuites qui ont cours dans les cours
municipales. Et on prévoit que si jamais le poursuivant n'écoute pas le DPCP,
le DPCP peut ramasser le dossier, prendre la poursuite... bien, continuer la
poursuite et charger le tout à la municipalité, si le procureur municipal ne
respecte pas les directives du DPCP.
M. Morin : Donc, juste
pour...
M. Jolin-Barrette : Je vais
vous donner un exemple concret. Dans l'éventualité où le DPCP, les orientations
du DPCP, c'est de dire : Vous poursuivez sur tel chef, mais que le
poursuivant, en cour municipale, disait : Bien non, moi, je prends
l'amende à la place puis je fais des deals sur l'amende, contrairement aux
directives du DPCP, là, le DPCP pourrait intervenir.
• (11 h 40) •
M. Morin : Est-ce que le
DPCP pourrait donner une directive en disant, par exemple : Les procureurs
municipaux, dorénavant, vont devoir, ou ont la responsabilité, peuvent déposer
des infractions en vertu de la partie XXVII du Code criminel puis que, là, il y
a un procureur municipal d'une municipalité qui dit : Bien non, nous,
c'est juste nos règlements municipaux à nous, là? Est-ce que le DPCP reprend
tous les dossiers? Est-ce que ça pourrait se rendre jusque-là?
M. Jolin-Barrette : Non.
Ça prend une entente avec la municipalité pour le faire. Prendre le dossier
pour faire de la partie XXVII? Oui, ça prend une entente avec la municipalité.
On ne peut pas l'imposer.
M. Morin : Donc, ça, le
DPCP ne pourrait pas donner cette directive-là.
M. Jolin-Barrette : Non,
non. J'ai un exemple, là. En 2019, il y a une plainte disciplinaire qui est
intentée par le syndic adjoint du Barreau du Québec dans une situation où un
procureur municipal refusait d'appliquer systématiquement la directive NOJ-1
concernant le traitement non judiciaire de certaines infractions criminelles,
préférant des dons en échange d'absolutions. Ça fait que, dans le fond, le
procureur... La directive, c'est de dire : Bien, écoutez, vous devez le
judiciariser, supposons, le dossier, puis après ça, vous faites... Supposons,
c'est préaccusatoire ou postaccusatoire, tout dépendant. Supposons que c'est un
postaccusatoire, si la personne réalise, je ne sais pas, là, le traitement
alternatif, bien, vous l'accusez quand même, mais là ce que le procureur
municipal dealait, lui, c'était une amende, puis...
M. Morin : C'est un don.
M. Jolin-Barrette : Oui,
c'est un don. C'est ça, un don, vous avez raison, un don en échange de...
M. Morin : Mais dans
votre scénario... En fait, dans... Bien, ça, c'est... Vous faites référence à
une poursuite du syndic adjoint. Donc, ça doit être un... C'est un vrai
dossier, là, c'est arrivé, là, pour vrai, là. Mais ça, il devait y avoir une
entente, en vertu de la partie XXVII, pour en arriver là, là.
M. Jolin-Barrette : Oui.
M. Morin : OK. Donc,
évidemment, dans les situations où la ville décide d'intenter des poursuites en
vertu de la partie XXVII, évidemment, les directives du DPCP, qui touchent l'ensemble
des procureurs, vont s'appliquer, donc, incluant celles de la partie XXVII, sauf
que, comme vous l'avez souligné, vous ne voulez pas forcer la municipalité à le
faire. Donc, évidemment, il s'ensuit que, si la municipalité n'est pas entrée
dans une relation contractuelle pour faire ce type de poursuite là, les
directives du DPCP ne s'appliqueront pas.
M. Jolin-Barrette : En
matière pénale, les directives du DPCP s'appliquent?
M. Morin : Je parlais de
la partie XXVII, là.
M. Jolin-Barrette : Oui,
mais je fais une nuance, là. Parce que vous dites : Si on n'est pas rentré
en relation contractuelle avec la municipalité pour faire la partie XXVII, les
directives du DPCP s'appliquent... Les directives du DPCP ne s'appliquent pas.
M. Morin : Pour la partie
XXVII.
M. Jolin-Barrette : Oui,
pour la partie XXVII parce qu'ils n'en font pas. Mais par ailleurs, s'ils ne
font pas de partie XXVII, les directives du DPCP en matière pénale et en
matière de poursuite s'appliquent quand même.
M. Morin : D'accord.
M. Jolin-Barrette : Même
si c'est en matière pénale. Le cas qu'on veut éviter, là, notamment ce cas-là,
s'ils font, supposons, de la <partie XXVII, du criminel, notamment...
M. Jolin-Barrette :
...ce
cas-là, s'ils font, supposons, de la >partie XXVII, du criminel
notamment, on ne veut pas que le procureur municipal déroge aux directives du
DPCP en matière criminelle, supposons sur poursuite sommaire, puis qu'à la cour
municipale ça ne soit pas le même traitement que, supposons, au palais de
justice ou qu'ils ne respectent pas la directive.
Le procureur agissant en matière de
poursuite criminelle doit être assujetti. Puis là le problème qu'on avait dans
la loi sur le DPCP, c'était «le DPCP surveille», mais il n'avait pas... il
n'avait pas de levier sur le procureur. Là, on vient donner un levier sur le
procureur. Il doit se conformer aux directives, mais en plus, le DPCP,
maintenant, si le procureur persiste à ne pas respecter les directives, le DPCP
peut arriver, débarquer, prendre le dossier, tasser le procureur puis
dire : Non, non, c'est nous autres qui vont continuer la poursuite parce
que vous ne respectez pas les directives.
M. Morin : D'accord.
Bien, en fait, oui, il y a ce volet-là. Il y a plus que ça aussi parce que,
dans le projet de loi, on dit que les procureurs municipaux... puis ils ne
seront... tu sais, comme vous l'avez dit, ils ne seront pas tous des
permanents, là, puis ils ne deviennent pas tous non plus des procureurs du DPCP
affectés à une cour municipale. Ce n'est pas... La loi n'est pas... Elle n'est
pas faite comme ça, là. Le budget du DPCP ne vient pas d'augmenter, là, demain
matin parce qu'il y a 72 poursuivants de plus qui arrivent chez lui, là. Ce
n'est pas ça.
M. Jolin-Barrette : Non,
non, mais il n'y a pas 72... Il n'y a pas 72... Les procureurs municipaux
restent des procureurs municipaux, puis le DPCP a eu beaucoup d'argent au cours
des dernières années, beaucoup d'effectifs.
M. Morin : Donc, lui, il
reste avec ses effectifs. D'accord.
M. Jolin-Barrette : Mais
vous me poserez la question aux crédits.
M. Morin : Ah! bien, ça,
on va avoir plein... On va avoir plein de questions à vous poser aux crédits.
Ça s'en vient d'ailleurs, mais écoutez... Mais, dans le projet de loi, pour les
procureurs qui agissent devant une cour municipale, le législateur dit que ces
procureurs vont devoir informer le directeur de tout défaut de conformité ou de
toute irrégularité dans l'application d'une directive. Donc, ils vont être
obligés de s'autodénoncer, c'est ce que vous voulez faire?
M. Jolin-Barrette : Bien,
dans le fond, c'est un partage d'information, donc exiger du poursuivant la
communication d'information. Si, là, il n'a pas respecté la directive, il faut
qu'il le dise. Comme exemple, là, un procureur au DPCP qui, dans un dossier,
supposons, ferait une erreur... Je ne sais pas, il est en train... Ils ont leur
autonomie, les procureurs, là, mais il se rend compte qu'il a fait une erreur. Ça
peut arriver, là, des erreurs de bonne foi. Bien, il doit informer son
procureur en chef adjoint ou son procureur en chef, puis ultimement le
directeur si les directives n'ont pas été suivies. Même chose dans les cours
municipales, si jamais la directive n'a pas été suivie, ils vont devoir
informer le DPCP.
Le DPCP aussi, son deuxième pouvoir dans
l'article, va pouvoir exiger du poursuivant des modifications ou des
ajustements concernant la conduite d'un dossier ou d'une catégorie de dossier.
Ça fait que, si jamais le procureur municipal est parti sur une orientation qui
n'est pas correcte, le DPCP, il a le pouvoir de dire : Non, non, ce n'est
pas ça, la directive, vous avez mal compris, là, c'est de cette façon-là. Puis
troisièmement, si l'intérêt public l'exige, prendre en charge un dossier ou une
catégorie de dossier sous la responsabilité d'un poursuivant aux frais de la
municipalité.
M. Morin : Oui, sauf que
la même obligation de dénonciation ne semble pas exister pour les procureurs
permanents du DPCP. En tout cas, ce n'est pas dans 18. Est-ce que ça existe
dans la loi?
M. Jolin-Barrette : Non,
mais il y a un supérieur hiérarchique qui est là, qui est dans le bureau. Là,
le poursuivant municipal, là... Supposons qu'ils font du criminel à
Saint-Hyacinthe, là, à la cour municipale, là, quand vous êtes un poursuivant
désigné par la municipalité... puis avec la partie XXVII, vous avez une
responsabilité de poursuivant public, là. Puis, tu sais, c'est sérieux comme
pouvoir que l'État confère. Puis, tu sais, là, on peut remonter... Les
fonctions ont été permanentisées, peut-être, 1960, 1970.
M. Morin : Dans les
années, fin 1960... Bien, 1970, en fait, avec... Si mon souvenir est bon,
c'était... Le ministre de la Justice, c'était M. Choquette...
M. Jolin-Barrette : Oui.
M. Morin : ...qui aura...
qui, en fait, qui a fait à l'époque la Loi sur les substituts du procureur
général. On est là-dedans à peu près, là.
M. Jolin-Barrette : Oui,
c'est ça. Puis, tu sais, encore aujourd'hui, supposons, en matière fédérale, je
pense, vous pouvez nous le dire, en région, il y a beaucoup des procureurs de
bureaux privés qui agissent à titre de poursuivants pour le procureur général
du Canada ou pour le DPCP.
M. Morin : Il y a des
mandataires, effectivement, tout à fait.
M. Jolin-Barrette : C'est
ça, il y a des mandataires. Donc, c'est un peu ça. Donc, nous, au niveau
québécois, quand ça touche les orientations du DPCP on veut être sûrs que
l'équivalent du mandataire <respecte les orientations...
M. Jolin-Barrette :
...on
veut être sûrs que l'équivalent du mandataire >respecte les
orientations. Puis, oui, s'il ne les respecte pas, on veut qu'il nous le dise.
M. Morin : Sauf que ça
ne devient pas des mandataires comme tels. Ils n'ont pas un mandat du DPCP
d'agir.
M. Jolin-Barrette : Ils
n'ont pas un mandat, mais ils agissent en leur qualité... Supposons qu'on est
en matière de la partie XXVII, ils agissent en la qualité de poursuivants. Ils
ont une entente avec la ville. Ils administrent eux-mêmes les poursuites
criminelles et pénales. Ça fait que, tu sais, ce n'est pas un mandataire
direct, mais il exerce le rôle qu'un PPCP ferait au palais de justice, parce
qu'il n'y a pas de partie XXVII dans une cour municipale. Les infractions sommaires
prévues là, elles se ramassent au palais de justice du district, puis c'est un
PPCP qui poursuit.
M. Morin : Oui, en vertu
de la partie XXVII, il n'y en a pas, effectivement.
M. Jolin-Barrette : C'est
ça.
M. Morin : Tout à fait.
M. Jolin-Barrette : Ça
fait qu'on va être sûrs que le DPCP, même si ce ne sont pas des procureurs
permanents, ait les outils, puis soit informé de ce qui se passe dans les cours
municipales. Puis, s'il y a des dérogations, bien, la loi dit : Vous devez
informer le DPCP.
M. Morin : Puis vous préférez
agir comme ça plutôt que de mettre en place une structure qui permettrait, par
exemple, je ne sais pas, moi, au DPCP d'avoir, je ne sais pas, un
procureur-chef ou un procureur-chef adjoint assigné aux cours municipales, qui
va veiller à l'encadrement de tous ces procureurs-là. Comment ça va marcher sur
le terrain?
• (11 h 50) •
M. Jolin-Barrette : Bien,
en fait, ce qui arrive, c'est qu'il y a une question de coût, notamment, aussi
pour les municipalités. Tu sais, c'est les municipalités qui assument la
facture. Ça fait que, si on faisait en sorte, supposons, de permanentiser 75 procureurs...
Bien, en fait, plus que ça, là. Même la ville de Montréal, tu sais, au pénal,
il faudrait demander à Me Gallant, là, mais ils doivent être une bonne trentaine,
là, de poursuivants municipaux à la ville de Montréal, là. Donc, les coûts
deviendraient...
M. Morin : Mais sans que
le DPCP prenne tous ces employés-là sous son aile, parce qu'on parle ici
d'encadrement puis, au fond, la loi veut obliger les procureurs à informer, donc
de s'auto-identifier dans le non-respect d'une directive. Moi, ce que je vous
dis, c'est que, pour les encadrer... parce que je comprends que c'est une
chose, ils vont être soumis aux directives du DPCP. Si jamais ils ne les
respectent pas, bien, ils vont le dire. Mais, tu sais, en droit, il y a
beaucoup de gris des fois. Donc, ils ont-tu respecté? Ils n'ont-tu pas respecté?
Il y a des cas, c'est sûr, c'est clair, c'est évident. Il y a d'autres cas, ça
va être moins évident.
Donc, est-ce qu'au DPCP on prévoit une
structure qui va faire en sorte, par exemple, qu'il y a des gens qui vont être
assignés pour épauler, aider ces procureurs-là, plutôt que de les laisser
uniquement, finalement, à eux-mêmes ou aux soins de la municipalité pour
lesquels ils sont le poursuivant?
M. Jolin-Barrette : Bien,
en fait, le DPCP est là pour les accompagner. Ça fait qu'il a suffisamment de
ressources pour les accompagner à la structure interne au DPCP. Ça peut être le
directeur qui va assigner un procureur, un procureur-chef, tout ça, là, dans
leur organigramme, mais ce n'est pas moi qui vais leur dire comment fonctionner
à l'interne au DPCP, là, mais ça fait partie de...
M. Morin : Mais vous pouvez
leur dire, vous pouvez leur donner une directive.
M. Jolin-Barrette : Moi,
je donne des orientations. Dans le fond, le pouvoir du ministre, c'est de
donner des orientations, puis le DPCP part des orientations qui sont publiées à
la Gazette pour envoyer... pour faire des directives. Mais ça, ça
devient de la gestion interne. Ça fait que, tu sais, le DPCP, c'est
notamment... Puis vous l'avez vu, il y a un dossier disciplinaire. Ils veulent
s'assurer que, dans les cours, ils puissent avoir l'information puis qu'ils
puissent avoir la capacité d'intervenir. Bien, certainement, ils vont suivre
ça, là.
M. Morin : Sauf que,
dans les cas, par exemple, si le procureur admet qu'il n'a pas respecté une
directive, le levier pour le DPCP, tout dépendant de l'étape à laquelle on est
rendu, évidemment... parce que si c'était dans le cadre d'une négociation de
plaidoyer, puis le plaidoyer est enregistré, bien, c'est un peu fini pour ce
volet-là.
M. Jolin-Barrette : Oui,
mais je vous donne un exemple. Le DPCP, il a formé l'ensemble des procureurs
municipaux en juin dernier sur les directives. Ils sont informés de tout
changement sur les directives du DPCP. Actuellement, le procureur chef adjoint
peut prendre connaissance d'un dossier puis des notes d'un procureur du DPCP au
dossier. C'est quand c'est un dossier au palais de justice.
M. Morin : Mais ça,
c'est dans le cadre d'un procureur qui est permanent, donc qui est un employé
du DPCP.
M. Jolin-Barrette : Qui
est permanent. Mais là ce n'est pas possible de le faire pour un procureur
municipal. Ça fait que, sans l'obligation qu'on a de transmettre l'information
au DPCP, c'est comme si le DPCP, il voyait juste d'un oeil, là. Ça fait que,
là, le DPCP, avec ce qu'on <fait, il va pouvoir dire...
M. Jolin-Barrette :
...il
voyait juste d'un oeil, là. Ça fait que, là, le DPCP, avec ce qu'on >fait,
il va pouvoir dire : Envoie-moi l'information du dossier, je veux le voir.
Ça fait que moi, je pense que ça répond aux besoins du DPCP, là.
M. Morin : Puis le DPCP,
est-ce qu'il a été été consulté là-dessus? Parce qu'à un moment donné, on
devait l'entendre, il devait déposer un mémoire, puis finalement, ce n'est pas
arrivé.
M. Jolin-Barrette : Oui.
Bien, je l'ai constaté comme vous, mais effectivement, la disposition, on l'a
travaillée avec le DPCP à leur satisfaction.
M. Morin : OK. Et puis
le seul levier que le DPCP a après, si le procureur fait en sorte qu'il ne veut
pas suivre la directive, c'est de reprendre le dossier.
M. Jolin-Barrette : Oui,
ultimement, il pourrait reprendre le dossier...
M. Morin : Parce que...
M. Jolin-Barrette : ...ou
demander des ajustements dans la conduite du dossier. Tu sais, quand il va voir,
supposons que ce n'est pas conforme, il pourrait dire au procureur : Tu
changes ça, ça, ça, sur la conduite du dossier. Puis, si jamais ce n'est pas
fait, il peut reprendre le dossier.
M. Morin : Oui, mais
parce qu'il n'y a pas de lien d'emploi comme tel, il n'y a pas de sanction
administrative ou disciplinaire, puis ce n'est pas... Ce n'est pas un
mandataire.
M. Jolin-Barrette : Déontologique,
c'est le Barreau.
M. Morin : Oui, non,
clairement, là, mais c'est parce que c'est deux choses. Tu sais, des fois, dans
des directives de poursuite, il peut y avoir un lien avec la déontologie puis
un manquement déontologique, mais il y a d'autres fois que ça relève, par
exemple, de la discrétion du poursuivant. Puis traditionnellement, bien, ça, le
Barreau n'intervient pas là-dedans. Donc, à l'interne, il peut y avoir des
sanctions administratives ou disciplinaires. Dans un cas comme ça, ça ne serait
pas possible.
M. Jolin-Barrette : Sous
réserve que le DPCP peut faire une plainte en déontologie.
M. Morin : Au Barreau.
M. Jolin-Barrette : Au Barreau,
ce qui manifestement s'est produit dans le cas de 2019.
M. Morin : C'est ça, et
c'est ce qui est probablement arrivé dans le cas que vous nous avez relaté et
énoncé, finalement.
M. Jolin-Barrette : Exactement.
M. Morin : D'accord. Et
donc, la ville de Montréal, dans son mémoire, a identifié pour eux une
problématique. Je suis à la page 5 du mémoire où on dit : «La Ville
de Montréal invite le gouvernement du Québec à limiter la portée de
l'article 50 du projet de loi, et ce, afin de favoriser un traitement
efficace de la justice.»
Donc, on a écouté. C'est Me Gallant
qui, pendant les... quand on a entendu, là, les groupes qui sont venus nous
parler avant l'étude article par article, qui nous a parlé de ça. Est-ce que
vous entrevoyez un régime particulier pour des villes où ils ont un grand
nombre de procureurs et ils ont déjà un procureur, qui est un directeur des
poursuites, si on veut, criminelles et pénales, mais municipales?
M. Jolin-Barrette : Non.
Honnêtement, à Montréal, ils font du bon travail, mais ultimement, le
poursuivant national, c'est le DPCP, puis il doit conserver la juridiction sur
l'ensemble des infractions qui sont traitées dans toutes les cours. Ça fait
que, oui, ils ont un directeur à Montréal, ils ont un directeur à Québec aussi,
mais ultimement, la personne qui est imputable, c'est le DPCP.
M. Morin : Sauf que ma
compréhension de la cour municipale de Montréal et de Québec, c'est que, parce
qu'ils sont dans une cour municipale, ils sont quand même liés par les
directives du DPCP. Ils ne sont pas totalement immunisés de ça, là. Ils n'ont
pas leurs propres directives. Donc, ça n'enlève rien au poursuivant national,
parce que c'est déjà l'état de la situation.
M. Jolin-Barrette : Non,
mais ce que je veux dire, ce que je comprends de la ville de Montréal, c'est
qu'ils veulent couper le lien puis ils ne veulent pas que ça s'applique à eux, mais
ça s'applique à tout le monde. Il n'y a pas de statut particulier pour la cour
municipale de Montréal. Bien, en fait, ce n'est même pas la cour municipale de
Montréal, c'est le Service des affaires juridiques de la ville de Montréal.
M. Morin : Donc, le
directeur des poursuites à la ville de Montréal fait partie du contentieux de
la ville ou il est indépendant?
M. Jolin-Barrette : Il
fait partie du Service des affaires juridiques de la ville de Montréal.
M. Morin : OK. Dans...
Oui, je vous demanderais... Est-ce que c'est possible d'avoir une suspension de
quelques minutes? On va...
Le Président (M. Bachand) :Écoutez...
M. Morin : Je n'ai pas
vu l'heure passer.
Le Président (M. Bachand) :Si vous êtes d'accord, on n'ajournera pas, mais on va
suspendre les travaux jusqu'après les affaires courantes. Merci beaucoup.
M. Morin : ...très bien.
Merci.
Le Président (M. Bachand) :Merci. Merci <infiniment...
M. Morin :
...très
bien. Merci.
Le Président (M. Bachand) :
Merci. Merci >infiniment. À tantôt.
(Suspension de la séance à 11 h 58)
15 h 30 (version révisée)
(Reprise à 15 h 36)
Le Président (M.
Bachand) :La Commission des institutions
reprend ses travaux. On poursuit donc l'étude détaillée du projet de loi n° 40,
Loi visant notamment à réformer les cours municipales et à améliorer
l'efficacité, l'accessibilité et la performance du système de justice.
Lors de la suspension de nos travaux, nous
étions à l'étude de l'article 50. Donc, interventions sur l'article 50?
M.
Morin :Oui, absolument. Bonjour, M. le Président.
Le Président (M.
Bachand) :Bon, allez-y, M. le député d'Acadie.
M.
Morin :Merci beaucoup. On continue. Donc, oui, alors, on avait
commencé à parler des directives du Directeur des poursuites criminelles et
pénales et du fait qu'elles s'appliquaient à la ville de Montréal, au directeur
des poursuites pénales et criminelles de la ville. Donc, il est déjà soumis aux
directives du DPCP?
M. Jolin-Barrette : Oui.
M.
Morin :Bien, maintenant, là, je comprends que dorénavant, avec
la modification, il n'y aura plus de directeur des poursuites pénales et
criminelles de la ville de Montréal. Est-ce que ça va entraîner la perte de son
poste ou... Comment ça va fonctionner?
M. Jolin-Barrette : Non, ça
ne change absolument rien. Il n'y a aucune modification en lien avec ce poste-là.
D'ailleurs, ce poste-là, c'est un poste administratif qui est créé par le
service des affaires juridiques, qui est l'équivalent du... C'est une structure
administrative de la ville de Montréal. Exemple, vous avez... Me Guay est
avocat en chef de la ville de Montréal, qui est le directeur du service des
affaires juridiques. Vous avez, au contentieux de la ville de Montréal, un
directeur des affaires civiles, qui regroupent les différentes divisions du
contentieux, puis vous avez...
Au niveau du pénal et criminel, vous avez un directeur des affaires pénales et
criminelles pour la ville de Montréal, qui est Me Gallant. Donc, il pourrait ne
pas y avoir de directeur. Il pourrait juste y avoir un avocat en chef pour la
ville de Montréal.
M.
Morin :D'accord. Et le directeur des poursuites pénales et
criminelles de la ville de Montréal, il émet des directives pour les procureurs
qui relèvent de son autorité?
M. Jolin-Barrette : Bien, ce
n'est pas un poste de directeur comme le Directeur des poursuites criminelles
et pénales au niveau québécois, là. C'est un poste administratif. C'est un
cadre de la ville <de Montréal, au contentieux...
M. Jolin-Barrette :
...c'est
un cadre de la ville >de Montréal, au contentieux.
M. Morin : Oui, je comprends
qu'il n'est pas comme le Directeur des poursuites criminelles et pénales. La
loi qui a créé le Directeur des poursuites criminelles et pénales lui donne des
attributions, mais maintenant, je croyais comprendre, en lisant le mémoire de
la ville de Montréal, qu'il dirigeait, ou guidait les procureurs, ou, enfin, il
semble être leur patron, pour les procureurs qui siègent devant la cour
municipale en matière criminelle et pénale à Montréal. Est-ce que je comprends
bien?
M. Jolin-Barrette : Oui,
c'est leur supérieur immédiat.
M.
Morin :D'accord. Donc, dans ce sens-là, il peut leur donner des
directives?
M. Jolin-Barrette : Oui,
bien, des balises administratives sur les horaires de travail, sur le fait que
c'est lui, leur supérieur immédiat qui supervise leur travail aussi, mais le tout
en conformité avec les directives du Directeur des poursuites criminelles et
pénales.
M. Morin : Oui, je comprends
que... Oui?
M. Jolin-Barrette : Bien,
exemple, je vous donne un exemple, là, à la ville de Montréal, ils ont des
programmes de non-judiciarisation, supposons, côté cour. Bien, c'est sûr que,
dans l'application du programme, quand ils développent un programme côté cour,
s'il y a un enjeu, le patron, c'est le directeur des poursuites pénales et
criminelles de la ville de Montréal, le supérieur hiérarchique, puis, en haut
du directeur des poursuites criminelles et pénales à Montréal, c'est l'avocat
en chef de la ville, malgré qu'il gère les services juridiques de la ville de
Montréal.
• (15 h 40) •
M. Morin : Donc, Me Guay est
comme le directeur, finalement, de leurs services juridiques.
M. Jolin-Barrette : C'est un
cadre de la ville.
M. Morin : De la ville, OK,
parfait. Maintenant, je comprends que le directeur des poursuites pénales et
criminelles de la ville de Montréal ne pourrait pas donner une directive qui
irait à l'encontre d'une du DPCP, mais...
M. Jolin-Barrette : Non.
M. Morin : Parce que j'essaie
de comprendre. C'est qu'il peut quand même en donner qui vont être
complémentaires?
M. Jolin-Barrette : Non. Bien,
le directeur, c'est le patron. Il y a une équipe de procureurs à la ville de
Montréal. Ils doivent être à peu près, je ne sais pas, là, une trentaine,
peut-être plus, là, puis ça fait longtemps que j'y suis allé, mais c'est un
cadre administratif. Ça fait qu'il y a la fonction d'un directeur des affaires
pénales comme il y a un directeur des affaires civiles. Puis, dans le fond, les
procureurs respectent l'autorité hiérarchique parce que c'est leur patron, mais,
ce que je veux dire, sur les directives, ils doivent appliquer les directives
du DPCP, là. C'est des directives... Les directives données par le DPCP de
Montréal, c'est des directives administratives, là, sur comment on gère les
dossiers, comment... le volume, l'organisation du travail, les horaires de
travail, des choses comme ça, là.
M. Morin : Donc, il n'aurait
pas le droit de donner une directive à la cour municipale pour ses procureurs?
M. Jolin-Barrette : Bien, il
ne peut pas donner une directive qui va à l'encontre des orientations du DPCP.
M. Morin : Non, ça, on est
d'accord, ça, c'est sûr, mais est-ce qu'il pourrait en donner une qui est
complémentaire, une qui... bon, qui viserait autre chose, ou ça, ce n'est
pas...
M. Jolin-Barrette : Oui,
parce que c'est les poursuivants. Ultimement, lui, c'est le patron des poursuivants
à Montréal. Ça fait que, oui, il peut en donner, mais ce n'est pas au même
titre que le DPCP au Québec.
M. Morin : OK, je comprends.
Je comprends, et, dans la procédure et...
M. Jolin-Barrette : Tu sais, comme,
supposons, un procureur-chef, là, bien, un procureur-chef, ça gère son équipe
de procureurs, mais ça applique les... Tu sais, dans certains districts, ils
gèrent ça localement comme à la ville de Montréal aussi, là. Il y a des
particularités, puis ils s'ajustent.
M. Morin : D'accord.
Maintenant, avec l'article 50 puis la modification à l'article 18 de
la Loi sur le Directeur des poursuites criminelles et pénales, ça voudrait donc
dire que le DPCP pourrait aussi reprendre un dossier d'un procureur de la cour municipale
de Montréal?
M. Jolin-Barrette : Oui.
M. Morin : OK. Donc, à ce
niveau-là, il n'y a pas de distinction, il n'y a pas d'exception, il n'y a
pas... Si jamais il y a un procureur...
M. Jolin-Barrette : La cour
municipale de Montréal, c'est comme toutes les autres cours.
M. Morin : OK, mais, compte
tenu du rôle du directeur, à ce moment-là, est-ce qu'il y a un dialogue entre
le DPCP puis le directeur qui est à la ville de Montréal ou si... Comment ça
fonctionne en pratique?
M. Jolin-Barrette : Bien,
normalement, le niveau d'encadrement est beaucoup plus élevé à Montréal puis le
niveau de... Il y a une structure hiérarchique à Montréal. Donc, il ne devrait
pas y arriver ce genre de problème là.
M. Morin : OK. Puis j'imagine
qu'il y a une structure hiérarchique à Québec également?
M. Jolin-Barrette : Il y a
une structure hiérarchique à Québec aussi, c'est sûr, où il y a des gros
contentieux, si je peux dire, où il y a des bureaux de poursuivants, effectivement,
mais, quand vous avez un procureur pour la MRC, supposons, la cour de la MRC, bien,
il est pas <mal tout seul. Des fois, c'était... Comme on le disait, c'est
à contrat aussi...
M. Jolin-Barrette :
...la
cour de la MRC, il est pas >mal tout seul. Des fois, c'était... Comme on
le disait, c'est à contrat aussi. Ça fait que c'est un avocat de l'externe
aussi.
Ça fait que les situations qui s'y prêtent
vont s'y prêter fort probablement plus dans des cours où il n'y a pas de
procureur permanent, mais, si jamais on avait un contentieux comme ça, malgré
le fait qu'il y a un directeur, puis qu'il ne respecte pas les directives du
DPCP, le DPCP, l'article s'applique quand même à eux.
M. Morin : D'accord, et
quand, dans l'article 50, on parle de l'obligation pour les procureurs
d'informer le directeur, on parle évidemment ici du DPCP. Donc, est-ce qu'il y
a une adaptation possible pour la ville de Montréal? Est-ce qu'ils doivent
d'abord aviser leur propre directeur hiérarchique, qui, après ça, avise le
DPCP, ou s'ils le font direct, puis le directeur des poursuites pénales et
criminelles de la ville de Montréal, théoriquement, pourrait ne pas être au
courant?
M. Jolin-Barrette : Bien,
hiérarchiquement, ils relèvent de... Tu sais, le responsable administratif à la
ville... Il y a le directeur qui est directeur de son service. Ultimement, ce
serait une bonne pratique que le procureur, s'il fait une erreur... d'aviser
son patron parce que, par la bande, le DPCP... Il va sûrement appeler le DPCP de
Montréal, puis ils vont se dire : C'est quoi, ça? Puis ils vont demander
la personne qui est imputable, le point de contact. Quand vous avez une cour
municipale avec une trentaine ou plus de procureurs, le patron va répondre. Le
DPCP, il appelle à Montréal, il va appeler Me Gallant ou il va appeler Me Guay,
puis ensuite ça va aller vers Me Gallant.
M.
Morin :D'accord, parfait. Je vous remercie.
Le Président (M.
Bachand) :Merci. Est-ce qu'il y a
d'autres interventions à l'article 50? S'il n'y a pas d'autre
intervention, est-ce que l'article 50 est adopté?
Des voix
: Adopté.
Le Président (M.
Bachand) :Adopté. Merci. Donc, on se rend
maintenant à l'article 66. Donc, on édicte une nouvelle loi. Alors, faire
ça simple, c'est comme si on faisait une étude détaillée à l'intérieur d'une
étude détaillée.
Donc, ce qu'on va faire, c'est que, 66, on
va commencer par l'article 1 puis on va adopter tous les articles. Après
ça, on va revenir à l'intitulé puis au titre. Alors donc, c'est une étude
détaillée dans une étude détaillée. Alors, si vous êtes d'accord, c'est la
façon de faire. Je n'ai pas le choix. Alors donc...
M. Jolin-Barrette : Vous êtes
mieux d'être d'accord avec le président.
Le Président (M.
Bachand) :C'est ça. Alors donc, on est à
66, M. le ministre, pour l'article 1, s'il vous plaît.
M. Jolin-Barrette : Oui.
Alors, je vais lire tout l'article 66 et je vous informe...
Une voix : ...
M. Jolin-Barrette : Ah! voulez-vous
que je les lise un après l'autre ou je les lis au complet?
Le Président (M.
Bachand) :Non, on y va article... Donc,
c'est comme une étude détaillée. C'est ça que je disais tantôt. On fait
l'article 1. On fait les interventions. S'il y a des amendements, on vote, puis
on continue comme ça.
M. Jolin-Barrette : Excellent.
Le Président (M.
Bachand) :L'article 1.
M. Jolin-Barrette : «La Loi
sur les sanctions administratives pécuniaires en matière municipale, dont le texte
figure ci-dessous, est édictée.
«Loi sur les sanctions pécuniaires en
matière municipale.
«1. Le gouvernement peut, par règlement,
permettre l'établissement, par un organisme municipal, d'un régime de sanctions
administratives pécuniaires ayant pour objectif d'inciter à remédier rapidement
à un manquement à une disposition réglementaire ou de prévenir la répétition
d'un tel manquement.»
Et j'ai un amendement, M. le Président. Il
y avait une petite coquille. Il est déjà sur le Greffier. Donc, article 66,
article 1 de la Loi sur les sanctions administratives pécuniaires en matière
municipale. Remplacer, dans l'article 1 de la Loi sur les sanctions
administratives pécuniaires en matière municipale, proposé par
l'article 66 du projet de loi, «réglementaire» par «d'une loi ou d'un
règlement».
Commentaire : L'amendement vise à
permettre l'établissement d'un régime de sanctions administratives pécuniaires
en matière municipale pour un manquement à une disposition d'une loi.
Donc, tel qu'amendé : «Le gouvernement
peut, par règlement, permettre l'établissement, par un organisme municipal,
d'un régime de sanctions administratives pécuniaires ayant pour objectif
d'inciter à remédier rapidement à un manquement à une disposition d'une loi ou
d'un règlement ou de prévenir la répétition d'un tel manquement.»
Pourquoi est-ce qu'on a oublié... on avait
oublié «loi». C'est pour faire en sorte que, exemple... Supposons que vous avez
un constat d'infraction de stationnement en vertu du Code de sécurité routière,
puisque le Code de sécurité routière, c'est une loi, dans le fond, on voulait
le couvrir aussi. Ce n'est pas uniquement le règlement municipal pour le
constat d'infraction de stationnement, mais, exemple, un stationnement, en vertu
du CSR, doit pouvoir aussi en bénéficier.
Le Président (M.
Bachand) :Interventions sur l'amendement?
M. le député de l'Acadie.
M. Morin : Oui. En fait, je
comprends de l'amendement qu'il y a donc probablement des municipalités au
Québec où il n'y a pas de règlement municipal qui régit le stationnement.
M. Jolin-Barrette : Ça
pourrait arriver.
M.
Morin :OK. Donc, je comprends que, si le législateur ne veut
pas prendre de chance...
M. Jolin-Barrette : Oui, exemple,
les... entre autres, aussi, là, le stationnement pour les personnes qui sont en
situation de handicap, article 11 du CSR, l'infraction, elle est dans le
code de sécurité routière. Ça fait que supposons que vous <stationnez
dans un stationnement pour personnes handicapées...
M. Jolin-Barrette :
...supposons
que vous >stationnez dans un stationnement pour personnes handicapées, c'est
à 11.
M.
Morin :Donc, quelqu'un, par exemple, dans une ville, à
Montréal, là, ou à Québec, qui laisse son véhicule dans un endroit réservé aux
personnes à mobilité réduite ou handicapées, qui n'a pas de vignette puis qui
ne s'en occupe pas, lui, là, bon, alors, dans ce cas-là, il n'y a pas d'infraction
à des règlements municipaux, c'est toujours dans le Code de la sécurité
routière?
M. Jolin-Barrette : Bien,
écoutez, je ne peux pas vous dire que c'est toujours, toujours... en fait, qu'il
n'y a pas d'infraction réglementaire du règlement de la ville, mais ça pourrait
arriver qu'il n'y en ait pas, et donc, pour couvrir cette situation-là, il faut
mettre «loi» parce que le Code de sécurité routière le prévoit.
M.
Morin :D'accord.
Le Président (M.
Bachand) :Interventions sur l'amendement?
M. le député de l'Acadie.
M.
Morin :Donc, évidemment, on a... Vous nous avez dit un peu plus
tôt, M. le ministre, que ce système que vous voulez mettre en place, au fond, s'inspire
de la législation ontarienne?
M. Jolin-Barrette : Oui, puis,
dans le fond, la genèse de ça, là, la proposition nous a été faite par la ville
de Montréal. Dans le fond, la ville de Montréal nous a demandé d'intervenir,
puis on a examiné la situation, puis effectivement on donne suite à la demande
de la ville de Montréal, qui va bénéficier aux autres villes du Québec, pour
faire en sorte qu'ils puissent avoir les mêmes pouvoirs que Toronto. Dans le
fond, on s'est basés... Notamment, on s'est inspirés du modèle de Toronto,
bien, en fait, de l'Ontario, pour la ville de Toronto. Puis là on vous a envoyé
des exemples sur le site Greffier pour faire en sorte que... de vous donner l'exemple
de Toronto, notamment, puis Kingston l'a utilisé aussi, puis ce régime-là roule
depuis plusieurs années.
• (15 h 50) •
M.
Morin :C'est ça, sauf que, quand j'ai regardé la loi... bien,
en fait, la loi ontarienne que vous nous avez fait parvenir, là, eux, ils
parlent uniquement de règlement ou de contravention à des règlements municipaux
sur le stationnement, l'immobilisation ou l'arrêt des véhicules. Puis j'imagine
que c'est en lien avec la même loi, mais, quand on a trouvé le code,
finalement, municipal de Toronto, ils ont également... et c'est uniquement pour
des... en fait, contraventions, entre autres, si je ne me trompe pas, à des
règlements de stationnement. Vous, je comprends que vous voulez l'étendre à
plus que ça?
M. Jolin-Barrette : Votre
question, c'est relativement au fait que, vous, vous dites : En Ontario, c'est
uniquement pour des statuts réglementaires, pour des règlements, et non pas
pour une référence à des infractions prévues à une loi. C'est ça que vous
dites?
M.
Morin :Non, non. Ce que je dis... non, non, bien, puis je
comprends... puis vous l'avez bien expliqué, évidemment... Bien, évidemment, je
comprends que le législateur, quand vient le temps de contrevenir à un
emplacement réservé à des personnes à mobilité réduite, veut que ça soit visé
par ce phénomène-là, mais moi, ce que je disais, c'est que dans la loi...
M. Jolin-Barrette : OK, ce n'est
pas juste les stationnements. Dans le fond, là, en 2017, là, il y a un article
qui a été ajouté relativement aux pénalités administratives, 434.1, donc :
«Sans préjudice de la portée générale des articles 9, 10 et 11, une
municipalité peut exiger, aux conditions qu'elle estime appropriées, qu'une
personne paie une pénalité administrative si elle est convaincue que celle-ci n'a
pas observé un règlement de la municipalité adopté en vertu de la présente
loi.» Donc, ce n'est pas nécessairement relativement à des infractions de
stationnement pour l'Ontario. Ils ont élargi en 2017, ça fait que ça peut
toucher tout autre type d'infraction.
M.
Morin :D'accord, parfait. Merci.
Le Président (M.
Bachand) :Est-ce qu'il y a d'autres
interventions sur l'amendement? Est-ce que l'amendement à l'article 1 est
adopté?
Des voix
: Adopté.
Le Président (M.
Bachand) :Adopté. Donc, on revient à l'article 1
tel qu'amendé. Est-ce qu'il y a d'autres interventions? S'il n'y a pas d'autre
intervention, est-ce que l'article 1, tel qu'amendé, est adopté?
Des voix
: Adopté.
Le Président (M.
Bachand) :Adopté. Merci. M. le ministre,
s'il vous plaît.
M. Jolin-Barrette : Oui, article 2 :
«Le règlement du gouvernement doit :
«1° déterminer l'organisme municipal
habilité à établir un régime de sanctions administratives pécuniaires;
«2° déterminer les catégories de
manquements ou les manquements pouvant faire l'objet d'un régime de sanctions
administratives pécuniaires;
«3° fixer le montant des sanctions
administratives pécuniaires;
«4° fixer le délai de prescription des
sanctions administratives pécuniaires et les causes d'interruption de celle-ci;
«5° interdire, à l'égard d'un même
manquement, le cumul de sanctions administratives pécuniaires ou d'une sanction
administrative pécuniaire et d'une poursuite pénale;
«6° imposer toute mesure permettant
d'assurer que toute personne visée par l'imposition d'une <sanction
administrative pécuniaire...
M. Jolin-Barrette :
...par
l'imposition d'une >sanction administrative pécuniaire puisse en
demander le réexamen et, le cas échéant, contester la décision en réexamen dans
un cadre respectant les principes de justice fondamentale;
«7° fixer les frais qu'une personne
chargée d'entendre la contestation peut imposer lorsqu'elle confirme la
décision en réexamen.
«Le règlement du gouvernement peut prévoir
toutes les autres conditions ou modalités, y compris toutes les règles de
procédure et les règles relatives au recouvrement des sommes dues, que le
régime de sanctions administratives pécuniaires d'un organisme municipal doit
respecter ou habiliter l'organisme municipal à prescrire ces conditions et
modalités.
«Les normes du règlement du gouvernement
peuvent varier en fonction de toute distinction jugée utile.»
Le Président (M.
Bachand) :Merci beaucoup. Donc, interventions
à l'article 2? M. le député de l'Acadie.
M.
Morin :Oui. Alors, je comprends que, plutôt que d'insérer
certains éléments dans la loi, vous préférez utiliser un règlement qui, en
fait, va réglementer, gérer l'ensemble du régime.
M. Jolin-Barrette : Oui, dans
le fond, par voie réglementaire, pour définir le régime. Dans le fond, on met
le principe dans la loi puis on va venir définir, par voie réglementaire, les
différentes modalités.
M.
Morin :Et avez-vous une idée déjà... Bien, j'imagine
qu'éventuellement, quand il va y avoir un projet de règlement, vous allez le
publier.
M. Jolin-Barrette : Oui, on
va le publier puis, dans le fond, on va consulter aussi, dans le fond, les
municipalités quand va venir le temps de publier le règlement. Tu sais, ultimement,
tu sais, là, Montréal est intéressée, Québec est intéressée par cette
formule-là. On a vu l'autre fois que Gatineau nous ont dit : Écoutez,
nous, ça touche 5 % des dossiers, ça ne nous intéresse pas. Ça, ça leur
appartient. L'idée, c'est de faire en sorte de permettre à toutes les
municipalités, si elles le souhaitent, de développer... d'envoyer les sanctions
administratives pécuniaires pour le stationnement avec un décideur
administratif.
C'est sûr que, s'il y a un très, très
petit volume, probablement que certaines municipalités ne voudront pas s'en
prévaloir, d'avoir cette structure-là, mais au moins, ce que ça fait, c'est que
la mise en place d'une structure comme ça, ça fait en sorte que les
municipalités vont pouvoir utiliser les mêmes décideurs administratifs aussi
ultimement. Donc, ça va permettre des économies d'échelle aussi pour eux
éventuellement, mais le régime, puisque c'est un nouveau régime, il est à
définir. Ça fait que, pour Montréal, pour Québec, on sait qu'ils vont embarquer.
Pour les autres municipalités, bien là, il y a peut-être des adaptations
réglementaires qu'on va avoir de besoin de faire lorsqu'elles vont se décider. Je
pense à des plus grosses villes comme, supposons, Sherbrooke, Laval, Longueuil,
supposons.
M.
Morin :Et les personnes qui vont entendre la contestation...
parce que je comprends qu'il va en avoir plus qu'une, puis ça va être de
différents niveaux, il y a comme un agent de révision. Est-ce que c'est tout à
la charge des municipalités?
M. Jolin-Barrette : Oui, ce
régime-là est complètement à la charge des municipalités parce que ce sont des
infractions qui relèvent de la municipalité. Donc, la municipalité,
actuellement, c'était... Le citoyen, supposons, stationne sur la rue, alors que
l'affichage interdisait le stationnement, bien, actuellement, c'est une
sanction... un constat d'infraction de nature pénale. Donc, le citoyen prenait
ça sur son parebrise ou le recevait par la poste, et là c'était 52 $ plus
les frais, tout ça. Si vous voulez contester, à l'endos du billet de
contravention, bien, voici, vous contestiez. Vous aviez une date de cour qui
était fixée. Là, vous vous présentiez à la cour municipale de Montréal. Votre
dossier était, sur le rôle, le 200e dossier ou le 100e dossier de la journée. Ça
fait que vous attendiez que votre dossier soit appelé, puis là vous attendiez,
tout dépendamment du temps, puis là le juge disait : Êtes-vous prêt à
procéder? Bon, vous aviez peut-être envoyé votre preuve à l'avance ou non, tout
ça.
Là, ce qu'on va faire, c'est que, lorsque
l'infraction, elle est objectivement observable... Puis ça, c'est important. Le
parcomètre est expiré. Votre véhicule est stationné dans l'espace du parcomètre.
C'est objectivement observable. Il n'y a pas de doute, l'auto est là, elle est
à votre nom, il n'y a plus d'argent dans le parcomètre.
M.
Morin :Donc, il faut qu'un officier le constate?
M. Jolin-Barrette : Bien,
pour donner le constat d'infraction.
M.
Morin :Oui, mais ça ne pourrait pas être, par exemple, comme un
photoradar.
M. Jolin-Barrette : Bien là,
ce n'est pas... Il n'y a pas de règlement municipal pour un photoradar.
M.
Morin :Mais je suis certain que les municipalités en voudraient
éventuellement.
M. Jolin-Barrette : Je crois
savoir que vous êtes porte-parole en matière de transport aussi...
M.
Morin :Également, et de mobilité durable.
M. Jolin-Barrette : ...et de
mobilité durable, mais <ça ne fait pas très mobilité durable...
M. Jolin-Barrette :
...et
de mobilité durable, mais >ça ne fait pas très mobilité durable, les
photoradars. Moi, je n'ai jamais vu de vélo recevoir... un cycliste recevoir
une contravention par un photoradar.
M. Morin : Ça, il faudrait en
parler à la ministre.
M. Jolin-Barrette : OK, c'est
vrai qu'il y en a qui roulent vite en vélo. Donc, ça, pour revenir à nos
moutons, alors, l'agent qui constate un défaut relativement au règlement
municipal va émettre la sanction administrative pécuniaire, qui est un billet
de contravention également, et là, à l'endos, il va être dit : Bien,
écoutez, si vous êtes en désaccord avec la contravention, vous pouvez la
contester avec un agent administratif de la ville de Montréal.
Donc, ça va être un employé de la ville de
Montréal, qui va être isolé, qui... son travail va être de recevoir les
commentaires des citoyens relativement aux dossiers, de recevoir la preuve.
Supposons, le citoyen... Supposons, la machine était brisée puis... ou il a
payé, mais ça n'a pas enregistré ou tout ça, ça fait que l'agent administratif
reçoit ça, évalue la preuve. Si ça a du bon sens par rapport au fait que
l'infraction n'a pas été commise, à ce moment-là, l'agent va avoir la
possibilité de réviser la décision et de dire : Bien, effectivement, je
donne raison au citoyen, et donc j'annule votre constat d'infraction. Si le
constat est annulé à cette étape-là, le citoyen est content, il n'aura pas sa
contravention à payer. Dans l'éventualité où l'agent administratif maintient la
sanction administrative pécuniaire, à ce moment-là, le citoyen a un droit
d'appel devant un décideur administratif, qui, lui, va entendre le citoyen avec
une procédure qui est plus souple qu'à la cour municipale, donc, va pouvoir
prendre un rendez-vous pour entendre le citoyen relativement à son dossier.
Donc, c'est davantage de souplesse. Ça
pourra se faire en ligne également. Donc, c'est des modalités à développer au
niveau de la procédure pour passer devant le décideur administratif.
• (16 heures) •
M. Morin : Et parce que, tout
à l'heure, quand vous avez cité comme exemple le fait qu'il peut y avoir,
j'imagine, dans les cours municipales, un rôle de 100, ou 150, ou
200 dossiers avec des infractions puis que, là, les gens attendent, avec
la personne qui va d'abord réviser la... appelons-le l'agent réviseur, là, bon,
est-ce que le citoyen doit se présenter devant lui, ou s'il fait juste écrire
puis lui envoie par papier, ou il a le choix?
M. Jolin-Barrette : Oui, à
Toronto, ils peuvent faire les deux, donc, soit par courriel, soit par la poste
ou soit en personne. Ils peuvent aller en personne l'expliquer.
M. Morin : Puis ça, c'est le
règlement qui va le fixer?
M. Jolin-Barrette : Qu'on va
le prévoir, effectivement.
M. Morin : Puis est-ce que
vous voulez donner les deux options?
M. Jolin-Barrette : Oui,
bien, on va avoir des discussions avec la ville de Montréal, mais je pense que
c'est une bonne pratique de permettre au citoyen aussi d'expliquer... soit
d'appeler au téléphone, par courriel ou en personne. Puis l'autre point aussi,
les sanctions administratives pécuniaires, un des objectifs, c'est le nombre de
dossiers aussi par défaut parce que la volumétrie à la ville de Montréal aussi faisait
en sorte que les dossiers... Si la personne plaidait non coupable, le constat
s'en allait à la cour avec une lettre de cour, puis là arrive l'audition, puis
il y a énormément de monde qui se ne présentait pas, mais le juge de la cour
municipale qui est assis doit... devait quand même traiter le dossier, donc,
avec la preuve, pour déclarer coupable, quand même, la personne.
Donc, on vient éviter toute cette
mécanique-là aussi. Puis c'est pour ça que la ville de Montréal évalue entre quatre
à cinq juges à temps plein... où est-ce qu'on va libérer ces juges-là qui
faisaient, supposons, notamment, du par défaut, où est-ce qu'on va pouvoir
consacrer leurs énergies à faire autre chose à la cour municipale pour traiter
les dossiers.
M. Morin : Puis normalement,
les frais administratifs devant l'agent réviseur devraient être moins élevés
que devant un juge de la cour municipale?
M. Jolin-Barrette : Les frais
de justice sur le constat?
M. Morin : Oui, parce que
c'est simplifié, ça va plus vite, c'est... Je veux dire, c'est plus simple
qu'une cour de justice qui fonctionne... Allez-vous prévoir ça par règlement?
M. Jolin-Barrette : ...à
l'article... oui, à l'article 7 : «Fixer les frais qu'une personne chargée
d'entendre la contestation peut imposer lorsqu'elle confirme la décision en
réexamen». Donc, à 7°, on va pouvoir fixer ces frais-là.
M.
Morin :OK. Bien, je vous <remercie.
Le Président (M.
Bachand) : Merci. Autres interventions?
Mme la députée
de
Westmount—Saint-Louis...
>
16 h (version révisée)
<19253
M.
Morin :
OK. Bien. Je vous >remercie.
Le Président (M.
Bachand) :Merci. Autres interventions?
Mme la députée de Westmount—Saint-Louis.
Mme Maccarone : Merci, M. le
Président. Je souhaite... Quand on arrive à la paragraphe 2°, le ministre a
parlé beaucoup de stationnement, puis on comprend que c'est l'orientation
actuelle, mais on ne révise pas les règlements, annuellement. Alors, est-ce que
ça va être assez large? Parce que je peux imaginer qu'entre chaque
municipalité, ils n'auront peut-être pas les mêmes souhaits, les mêmes besoins.
On se base beaucoup sur Montréal, mais, si Gatineau souhaite mettre en place
des sanctions administratives pécuniaires mais, pour eux, comme ils ont dit, ça
représente 5 % de leurs activités, mais eux souhaitent, mettons, mettre en
place la vitesse, si c'est une option, est-ce que ça, ça va être inclus dans
toutes les options, les catégories?
M. Jolin-Barrette : Bien, en
fait, la façon que la loi est faite, pour ajouter un organisme municipal, on va
devoir le prévoir par voie réglementaire. Donc, c'est sûr qu'on va être en
discussion avec les municipalités qui... de celles qui souhaitent se prévaloir
de cette option-là. Ça fait que, si jamais Gatineau nous arrive l'année
prochaine pour dire : Aïe! Finalement, on voit qu'est-ce qui se passe à
Montréal, puis on aimerait ça, nous aussi, l'implanter à Gatineau, bien, on va
le republier par voie réglementaire pour le mettre en application.
Mme Maccarone : Ça fait que
le règlement est fait par la municipalité?
M. Jolin-Barrette : Dans le
fond, il y a un règlement gouvernemental qui est fait pour désigner les
organismes municipaux qui peuvent s'en prévaloir. Puis là, à partir du moment
où ils sont désignés, bien là, la municipalité, elle, peut adopter un règlement
local municipal.
Mme Maccarone : Quelles sont
les conditions, d'abord? Mettons, une municipalité fait application, mais c'est
eux... seulement eux qui vont avoir la possibilité de le faire. Est-ce qu'il y
a des conditions de refus par exemple?
M. Jolin-Barrette : Oui. Bien,
ils doivent se conformer à la loi puis au règlement. Ils doivent être en mesure
de répondre aux différentes catégories... aux différents énoncés de l'article 4
de la loi sur les sanctions administratives pécuniaires. Donc, on va le voir
tantôt : «L'organisme municipal habilité établit un régime de sanctions
administratives pécuniaires par un règlement conforme aux dispositions du
règlement du gouvernement visé à l'article 2.»
Donc, le règlement de la ville... Dans le
fond, pour qu'une municipalité se qualifie, nous, il va falloir l'habiliter. Puis
après ça, elle, sa responsabilité, c'est d'adopter un règlement qui respecte l'article 2
de la loi qu'on est en train d'étudier.
Mme Maccarone : Puis eux sont
responsables de tout ce qui est au niveau budget pour la mise en œuvre de ce
programme?
M. Jolin-Barrette : Oui,
parce que, dans le fond, ça leur appartient. Actuellement, c'était du pénal qui
allait à la cour municipale. Là, ça va être des sanctions administratives qui
vont aller en révision puis qui... par la suite, devant un décideur
administratif indépendant. Ça fait que, dans le fond, c'est la correction d'une
infraction, mais au lieu de passer par la voie pénale, on passe par une
procédure allégée, qui coûte moins cher aux municipalités, puis qui coûte moins
cher aux citoyens, puis qui amène plus de flexibilité, moins de rigidité au
niveau de la preuve, documents, puis tout ça.
Mme Maccarone : Oui. Je
trouve intéressant... Ce que je souhaite comprendre, c'est la souplesse à l'intérieur
de ça, parce que c'est nouveau pour nous. Puis si, mettons, il y a une
municipalité qui commence... où, dans le règlement, on dit : Ça va être
uniquement applicable pour les contestations de stationnement, mais ils
souhaitent élargir, comment... ça va être quoi, le processus? Est-ce qu'il va y
avoir une consultation à chaque année? À chaque deux ans? Est-ce qu'il va
falloir qu'ils lèvent la main pour faire une demande? Comment ça va
fonctionner?
M. Jolin-Barrette : Dans le
fond, nous, notre intention au niveau du gouvernement du Québec, pour débuter,
c'est les règlements qui touchent le stationnement.
Mme Maccarone : Uniquement, pour
le début. OK.
M. Jolin-Barrette : Uniquement,
pour le début. La demande est là. Là, le régime va vivre, va évoluer. Si jamais
on a des demandes pour viser d'autres types d'infractions par rapport aux
règlements municipaux, OK, bien là, à ce moment-là, on va en discuter avec les
municipalités pour faire la modification réglementaire au règlement du
gouvernement. Puis, par la suite, à ce moment-là, la municipalité devrait
adopter un règlement sur ce nouveau sujet là qui serait visé. Mais l'objectif
premier, pour les premières années, c'est le stationnement.
Mme Maccarone : OK. Puis on a
entendu, lors des auditions, la ville de Gatineau avait soulevé quand même la
préoccupation qu'il va y avoir quand même un accès inégal au justice, comme,
par exemple, si une ville décide de ne pas déployer un programme de sanctions
administratives pécuniaires. J'avais posé la question au Barreau quand il avait
passé puis il avait dit que c'était quand même une bonne question, parce que ça
veut dire que, dans quelques villes, il y a des citoyens... Parce que, comme j'ai
dit, je trouve intéressant comme programme, puis je comprends l'orientation
gouvernementale que ça va donner un meilleur accès à la justice, ça va
peut-être être plus rapide, surtout si on peut faire ça par courriel ou, tu
sais, tous les moyens que le ministre avait mentionnés au début, mais ce ne
serait pas le cas pour tous les <citoyens...
Mme Maccarone :
...ou,
tu sais, tous les moyens que le ministre avait mentionnés au début, mais ce ne
serait pas le cas pour tous les >citoyens, si une ville décide de ne pas
le mettre en place.
Alors, c'est quoi, le recours, pour ces
citoyens, pour avoir un meilleur accès, s'il y a des délais dans leur propre
cour municipale, par exemple?
M. Jolin-Barrette : Bien là,
c'est une responsabilité municipale, s'ils ne veulent pas s'en prévaloir. Mais
le volume de dossiers aussi... Tu sais, dans les cours municipales en région,
ils ont quand même des très bons délais à la cour. Les enjeux des grosses cours
municipales comme Montréal, Québec, c'est notamment le fait que le nombre de
dossiers... tu sais, ça représente 72 % des dossiers à Montréal, notamment
à cause du par défaut, ça fait que ça engorge ça, tandis qu'en région il y a
moins d'infractions de stationnement, là, beaucoup moins, là.
Tu sais, exemple, là, quand vous êtes dans
un centre-ville en région, c'est rare qu'il y a des parcomètres. Je donne un
exemple. Je reprends mon exemple de Saint-Hyacinthe. Ils avaient décidé de
mettre des parcomètres sur la rue Cascades, bien là, ils ont enlevé les
parcomètres sur la rue Cascades. Donc, c'est quand même une grosse ville,
Saint-Hyacinthe, puis il n'y a plus de parcomètre. Donc, le volume dans les
municipalités est moins grand que Montréal, Québec, là.
• (16 h 10) •
Mme Maccarone : Je me
projette, dans le fond, dans le futur. D'abord, je comprends qu'on commence
maintenant avec le stationnement, qui est peut-être moins un enjeu dans les
plus petites municipalités, alors on n'a pas un engorgement dans nos cours à
cause de ceci. Mais quand ça va être temps d'ouvrir des catégories, comme la
vitesse, par exemple, puis on a une municipalité qui n'a pas mis en place ce
programme, bien, ça reste qu'il y aura quand même un écart entre l'accès à la justice
pour quelques citoyens en comparaison avec Montréal, ou Québec, ou les autres
grandes villes qui vont décider de le mettre en place. Ça fait qu'on répond
quoi à ces citoyens en ce qui concerne cette différence d'accès à la justice?
M. Jolin-Barrette : Bien,
vous, vous voulez dire vitesse avec un policier qui a un... comment on dit ça? Pas
un laser, un...
Mme Maccarone : Bien, ça peut
être ça, comme exemple. Moi, je comprends que, pour le moment, c'est le
stationnement.
M. Jolin-Barrette : Un
cinémomètre.
Mme Maccarone : Mettons, dans
un an, dans un an ou deux ans, quand le règlement va évoluer, puis là on va
avoir plusieurs... plus de catégories, mais on a des villes qui n'auront pas
déployé le programme de sanctions administratives pécuniaires, c'est ça qui
était soulevé. C'est ça, la question. Puis, comme j'ai dit, le Barreau nous ont
dit qu'on devrait se préoccuper de ça.
Ça fait que, c'est quoi, la solution?
C'est ça que je souhaite savoir. Il y a des citoyens... il y a une catégorie de
citoyens qui vont avoir accès à SAP, puis d'autres, non.
M. Jolin-Barrette : Bien, nous,
on est ouverts à avoir du partage puis du regroupement de municipalités s'ils
souhaitent aller vers ça. Tu sais, les décideurs administratifs qu'on va nommer
vont pouvoir officier, supposons, sur un territoire plus large aussi, là.
Alors, il y a peut-être une économie de coûts, mais moi, je ne suis pas là pour
imposer aux municipalités, si elles veulent transformer leurs infractions
pénales en matière de stationnement vers des sanctions administratives
pécuniaires.
Mme Maccarone : Bien, ce
n'était pas ça, ma préoccupation. Ce n'est pas une question d'obliger. On
voulait voir s'il y avait quand même une souplesse pour des... Exemple, vous
utilisez souvent Beloeil, mais Saint-Hilaire, par exemple, ou Otterburn Park,
qui n'ont pas ça, est-ce qu'eux vont pouvoir utiliser des services qui sont
offerts par Belœil? Est-ce que ça, c'est une possibilité?
M. Jolin-Barrette : Non.
Bien, il faut que la ville décide d'utiliser, de mettre en place un régime de
sanctions administratives pécuniaires.
Mme Maccarone : Mais si c'est
le cas... C'est tout dans l'hypothétique.
M. Jolin-Barrette : Oui, mais
les enjeux que nous avons sont pas mal Montréal, Québec, relativement à ça.
Mme Maccarone : Oui, mais en
tout cas, moi, mon point, c'est quand ça va être ouvert à...
M. Jolin-Barrette : Mais moi,
là... Là, on débute, c'est nouveau. Puis, dans le fond, il va y avoir une
discussion entre les municipalités puis le gouvernement. Moi, honnêtement, je
ne suis pas dans l'optique d'empêcher les municipalités de migrer vers les
sanctions administratives pécuniaires. Je suis plutôt favorable. Je dépose le
projet de loi pour ça, pour faire en sorte qu'il y ait plus de flexibilité pour
les citoyens. Ça fait que c'est sûr que je vais encourager ça.
Mme Maccarone : Ça fait qu'ils
vont quand même avoir une possibilité de collaboration entre municipalités si
jamais... pour faire ceci.
M. Jolin-Barrette : Oui.
Mme Maccarone : Ça fait que
ce n'est pas restreint, mais ce n'est pas défini par région non plus. Tu sais, c'est
vraiment par municipalité.
M. Jolin-Barrette : C'est en
vertu du règlement municipal par rapport au traitement, par la suite, où il
pourrait y avoir des regroupements.
Mme Maccarone : OK. Puis
qu'est-ce qu'il y en a... de le droit à l'appel? On <avait...
Mme Maccarone :
...de
le droit à l'appel? On >avait jasé de ça. C'est... Présentement, ce
n'est pas dans cette section. Aussi, on a entendu qu'il y a un désir de vouloir
enchâsser quelques éléments dans cette section, dans la loi, et non dans un
règlement. Alors, qu'est-ce qu'il y en a, de ça? Je présume que ça va être
un...
M. Jolin-Barrette : ...administrative.
Ensuite, c'est l'appel, devant le décideur administratif, de la contestation.
Ensuite, si vous n'êtes pas satisfait de la décision du décideur administratif,
à ce moment-là, vous pouvez faire un contrôle judiciaire en Cour supérieure. Après
ça, vous pouvez aller à la Cour d'appel puis, après ça, en Cour suprême.
Mme Maccarone : Mais est-ce
que ça va être écrit dans cette section... dans cette nouvelle section qui est...
M. Jolin-Barrette : C'est un
recours inhérent, le contrôle judiciaire de la Cour supérieure. Ça fait partie
du pouvoir des cours supérieures prévu à...
Une voix : ...
M. Jolin-Barrette : Oui. 529,
alinéa 2°, Code de procédure civile.
Mme Maccarone : Excusez-moi.
Je vais où? 29?
M. Jolin-Barrette : 529,
alinéa 2°, du Code de procédure civile.
Mme Maccarone : Par contre, le
Barreau nous a quand même soulevé que c'est une de leurs recommandations. C'est
qu'on inclut dans la section le droit à l'appel ou de révision d'une décision
rendue en vertu du régime de SAP. Ça fait que pourquoi qu'ils ont fait cette
demande, si on peut retracer le droit à l'appel à le 529.2?
M. Jolin-Barrette : Bien,
c'est les règles générales du droit qui s'appliquent. Le Code de procédure
civile s'applique.
Mme Maccarone : Ça ne répond
pas à ma question par contre.
M. Jolin-Barrette : Bien,
écoutez, le Barreau écrit beaucoup de choses.
Mme Maccarone : Ça, c'est
vrai, puis on lit toutes les choses qu'il nous écrit, puis ça soulève des
questions. Mais est-ce qu'il y a une raison pour laquelle que nous ne pouvons
pas l'inclure dans cette section? Je comprends qu'on peut faire référence
ailleurs mais est-ce qu'il y a...
M. Jolin-Barrette : Ce n'est
pas nécessaire. Le régime de SAP, c'est un régime pour régir entre le moment de
l'émission du constat jusqu'à la décision du décideur administratif. Par la
suite, ils peuvent faire un contrôle judiciaire.
Mme Maccarone : Je vais
continuer à réfléchir à ça, M. le Président. Je vais passer la parole à mes
collègues s'ils ont d'autres questions.
Le Président (M.
Bachand) :M. le député de l'Acadie.
M. Morin : Dans votre régime,
M. le ministre, est-ce que vous avez prévu la possibilité, pour des cours
municipales ou des cours des Premières Nations, de pouvoir utiliser ce
système-là? Je pense entre autres à Kahnawake. Ils ont une cour de justice.
M. Jolin-Barrette : Oui. La
cour de Kahnawake, je pense que c'est une cour sui generis. Je ne pense pas
qu'elle est reconnue. Je ne pense pas qu'il y ait d'entente avec le ministère
de la Justice.
M. Morin : Puis, compte tenu
du régime que vous voulez mettre en place pour l'ensemble des municipalités,
est-ce que c'est votre intention de négocier ou de l'offrir aux cours qui sont
sur... qui sont gérées par... ou qui sont dans le cadre d'un organisme qui est
géré par les Premières Nations?
M. Jolin-Barrette : Il y a
des discussions qu'il devrait y avoir, il y a des enjeux d'application du droit
notamment. Alors, on va y aller étape par étape.
M. Morin : OK, sauf qu'à
Kahnawake ils ont des agents de la paix, ils ont des... bien, ils appellent ça
des Peacekeepers, là. Ça fait que, donc, théoriquement, ils peuvent donner une
contravention à quelqu'un qui passerait sur le territoire de Kahnawake. Donc, à
ce moment-là, c'est traité par la cour. Est-ce que le citoyen a cette option-là
ou s'il ne l'aura pas?
M. Jolin-Barrette : Bien, en
fait, il va falloir qu'il réponde au règlement de l'État québécois, de
l'article 66, article 2.
M. Morin : 66, article 2,
du projet de loi actuel?
M. Jolin-Barrette : Oui, du
projet de loi, donc l'article qu'on en train d'étudier : Le règlement du
gouvernement... déterminer l'organisme... avec 3 également, donc : Un
organisme municipal habilité en vertu de la présente loi... Donc, ils doivent
se construire un organisme de contestation...
M. Morin : OK. Mais ce ne
serait pas exclu?Ce ne serait pas exclu s'ils le voulaient?
M. Jolin-Barrette : Ce ne
serait pas exclu.
M. Morin : D'accord. Je vous
remercie.
Le Président (M.
Bachand) :Mme la députée de Westmount—Saint-Louis.
Mme Maccarone : Oui. Est-ce
que je peux juste avoir une pause de cinq secondes? Je veux juste parler à mon
collègue, juste deux secondes, s'il vous plaît, si on peut.
Le Président (M.
Bachand) :Alors, on va suspendre quelques
instants, rapidement. Cinq secondes. On va compter ça. Merci.
(Suspension de la séance à 16 h 19)
(Reprise à 16 h 21)
Le Président (M.
Bachand) :À l'ordre, s'il vous plaît! La
commission reprend ses travaux. Mme la députée de Westmount—Saint-Louis.
Mme Maccarone : Je vais céder
la parole à mon collègue, M. le Président.
Le Président (M.
Bachand) :M. le député de l'Acadie.
M. Morin : Oui. Juste pour
continuer avec les questions que posait ma collègue quant à la possibilité d'un
appel, donc, je comprends que... Oui?
M. Jolin-Barrette : ...pas un
appel. C'est un contrôle judiciaire.
M. Morin : Oui. Non, bien,
c'est ça, c'est... Oui, ça, j'ai bien entendu, mais l'ennui, avec un contrôle
judiciaire, c'est que c'est très utile, si quelqu'un, par exemple, doit faire
quelque chose puis refuse de le faire ou si quelqu'un excède sa compétence, mais
c'est un recours qui est discrétionnaire. Le recours judiciaire, comme vous le
savez, ce n'est pas automatique, ce n'est pas comme un appel, justement.
Donc, je comprends que... Puis je
comprends que la procédure que vous envisagez, c'est celle-là, mais là je
comprends qu'avec la procédure que vous voulez mettre en place, ça ne couvre
pas uniquement des règlements municipaux de stationnement. Ça pourrait
éventuellement couvrir des lois et, tout dépendant des infractions qui sont
prévues, ça pourrait entraîner des montants d'amende qui sont importants. Et là
je comprends que, dans votresystème, il
y a l'agent qui révise le constat puis, après ça, il y a un réviseur, un autre
réviseur?
M. Jolin-Barrette : ...il y a
le constat. L'agent administratif, c'est lui, le réviseur. Puis le droit
d'appel, c'est le décideur administratif. Ce n'est pas différent de ce qui se
passe, supposons, avec la Loi sur la qualité de l'environnement. Quand ça s'en
va au Tribunal administratif du Québec... Dans le fond, vous avez la sanction administrative
du ministère de l'Environnement, qui peut être de plusieurs milliers de
dollars, pas mal plus élevée que dans un règlement municipal, en vertu de la
Loi sur la qualité de l'environnement. Il y a un agent réviseur, au ministère
de l'Environnement, qui regarde ça, puis là, à ce moment-là, vous pouvez aller
en appel au TAQ. Puis là, suite à la décision du TAQ, vous pouvez aller en
contrôle judiciaire à la Cour supérieure.
M. Morin : Puis, dans le cas
de la protection de l'environnement, il n'y a pas d'appel possible à la Cour du
Québec ou...
M. Jolin-Barrette : Non. L'appel
est au TAQ. Dans le fond, c'est le propre du régime de SAP, là.
M. Morin : OK. D'accord.
Donc, il n'y aurait pas de... il n'y aurait pas d'ouverture ou une possibilité
qu'à un moment donné il y ait un appel possible à la Cour du Québec ou à un
juge municipal qui serait... bien, qui est un juge de l'ordre du judiciaire
comme tel, là, qui n'est pas un décideur administratif?
M. Jolin-Barrette : Non,
parce que l'appel est au niveau administratif, parce qu'on est dans un régime
administratif. Puis là vous pouvez aller, par contre, au niveau judiciaire avec
le contrôle.
M. Morin : Oui, mais ce n'est
pas un appel, un contrôle judiciaire.
M. Jolin-Barrette : Non. L'appel
est au niveau du décideur administratif indépendant.
M. Morin : C'est ça, c'est un
contrôle judiciaire. Il faut vraiment démontrer qu'il y a ou bien une... en fait,
que quelqu'un qui n'a pas exercé sa compétence alors qu'il devait le faire ou
qui l'a carrément excédée, ce qui fait que c'est un peu plus... c'est un peu
plus compliqué à démontrer, là, on <s'entend...
M. Morin :
...compliqué
à démontrer, là, on >s'entend.
M. Jolin-Barrette : Ça fait
que l'appel, c'est au décideur administratif.
Le Président (M.
Bachand) :Autres interventions? Mme la
députée de Westmount—Saint-Louis.
Mme Maccarone : Oui. Je
souhaite que le ministre explique le paragraphe 5°: «interdire, à l'égard d'un
même manquement, le cumul de sanctions administratives pécuniaires ou d'une
sanction administrative pécuniaire et d'une poursuite pénale;».
Pratico-pratique, pour le commun des mortels, ça veut dire quoi exactement?
M. Jolin-Barrette : Donc,
vous ne pouvez pas avoir deux sanctions administratives pécuniaires pour la
même infraction. Exemple, votre stationnement, vous êtes en défaut de payer
votre parcomètre, vous ne pouvez pas avoir deux fois le défaut de payer le
parcomètre au même moment.
Mme Maccarone : Pourquoi
qu'on a besoin d'avoir ça? Il me semble, c'est comme logique.
Une voix : ...
M. Jolin-Barrette : Puis,
c'est ça, vous ne pouvez pas avoir une infraction pénale et une infraction
administrative pour la même infraction.
Mme Maccarone : Donnez-moi un
exemple.
M. Jolin-Barrette : Bien,
supposons, le règlement municipal dit : On peut vous donner une sanction
administrative pécuniaire, si vous stationnez votre véhicule sans payer, OK, mais
il y a le pénal aussi. Vous ne pourriez pas avoir une fois l'infraction
pécuniaire puis une fois l'infraction pénale pour la même infraction.
Mme Maccarone : Mais ce n'est
pas émis par le même billet, mettons, le même constat d'infraction?
M. Jolin-Barrette : Oui, mais
parce que, là, on va avoir... Exemple, à Montréal, là, on va avoir un règlement
administratif pécuniaire, OK... un règlement sur les sanctions administratives
pécuniaires pour le stationnement. Ça fait que l'agent de la ville, qui se
promène puis qui vérifie les parcomètres, il va dire : Écoute, moi, je
donne une SAP là-dessus. Bien, le même agent, en même temps, il ne pourrait pas
prendre son carnet, en vertu du règlement municipal pénal, puis vous donner
deux contraventions, une SAP puis une pénale.
Mme Maccarone : Comment
est-ce que le choix va être fait, entre pénal et SAP, par cette personne?
M. Jolin-Barrette : Bien là,
moi, j'ai bien l'impression que, s'il y a un régime de SAP, ils vont prendre le
régime de SAP. C'est plus simple, c'est plus souple. C'est ça, l'objectif.
Mme Maccarone : Mais ils vont
toujours avoir la possibilité de faire les deux?
M. Jolin-Barrette : S'il y a
un règlement qui est en vigueur, oui.
Mme Maccarone : Puis
pourquoi? Comment qu'ils vont faire les choix? Ça va être quoi, les éléments
déterminants qui vont spécifier l'utilisation de l'un ou l'autre? Mettons, la
personne qui...
M. Jolin-Barrette : ...de
l'infraction ou la répétitivité de l'infraction. Parce que, exemple, quand vous
êtes en matière pénale, si vous refaites l'infraction à plusieurs reprises,
vous êtes condamné, vous êtes reconnu coupable, la récidive peut s'appliquer. Alors
là, les montants de l'amende sont plus élevés.
Mme Maccarone : Puis ce type
de règle qui serait appliquée, c'est la municipalité qui va adopter ce type de
règlement? Parce qu'ici on...
M. Jolin-Barrette : Oui. C'est
règlement municipal.
Mme Maccarone : C'est le
règlement municipal. Ça fait que ce n'est pas au niveau provincial. Ce n'est
pas dans le règlement qui va être émis par ici. OK. Mais les frais, par contre,
«fixer les frais qu'une personne chargée d'entendre...», il me semble, c'est
tellement local. Pourquoi que ça, c'est quelque chose qui va être réglé par
règlement d'ici et non règlement de la municipalité?
M. Jolin-Barrette : Parce
qu'à 2, là, l'article 2 qu'on étudie, là... Nous, on fait le cadre, OK.
On dit : Écoutez, vous voulez avoir la SAP... les SAP, oui, les SAP... vous
voulez avoir les SAP, voici le cadre. Le cadre, c'est le règlement du
gouvernement du Québec, OK? Ça fait que, exemple, dans votre règlement, vous
avez votre cadre ici. Dans votre... Dans le cadre du règlement du Québec, pour
pouvoir bénéficier d'un régime de SAP, vous, vous allez devoir adopter un
règlement municipal puis, dans votre règlement municipal, vous devez répondre
aux conditions de 1° à 7° du règlement du gouvernement. Donc, vous ne pouvez
pas permettre que la personne soit poursuivie à la fois sur une SAP et sur une
infraction pénale, en même temps. C'est ça, 5°.
Mme Maccarone : Oui, mais, si
je vais à 7°, on parle aussi de «fixer les frais qu'une personne chargée
d'entendre la contestation peut imposer lorsqu'elle confirme la décision en
réexamen». Mais ça, c'est... La raison que je soulève la question, c'est parce
qu'on vient de dire qu'il y a quand même le principe de subsidiarité. Tu sais,
les municipalités vont pouvoir mettre en place quand même un règlement à leur
image, qui reflète aussi le désir de l'application, que ça va être une SAP ou
ça va être pénal. Puis il va y avoir une formation pour cette personne, il va y
avoir des conditions de l'application.
Ça fait qu'on laisse le soin aux
municipalités de faire ce choix, de le mettre en place à leur <image...
Mme Maccarone :
...place
à leur >image, mais, en arrivant au paragraphe 7°, c'est le gouvernement
qui va fixer les frais.
M. Jolin-Barrette : Non. C'est
dans le règlement.
Mme Maccarone : Le règlement?
M. Jolin-Barrette : Municipal.
Mme Maccarone : Bien, ce
n'est pas ça que ça dit. «Le règlement du gouvernement doit : fixer les
frais qu'une personne chargée d'entendre la contestation peut imposer
lorsqu'elle confirme la décision en réexamen.» Non. Ce n'est pas ça que ça dit.
M. Jolin-Barrette : ...le
gouvernement. Excusez. C'est le gouvernement, ça. Vous avez raison, Mme la
députée de Westmount—Saint-Louis.
Mme Maccarone : J'aime ça
avoir raison. Merci. Mais pourquoi d'abord? Pourquoi que c'est... Pourquoi ne
pas appliquer le principe de subsidiarité puis donner cette possibilité aux
municipalités, étant donné qu'ils vont avoir... mettre en place leur propre
régime, par exemple?
M. Jolin-Barrette : Bien,
c'est une standardisation des coûts que ça va coûter, sinon les municipalités
pourraient charger des frais importants.
Mme Maccarone : Des frais
importants. OK. Ça fait qu'on leur fait... on ne leur fera pas confiance.
Est-ce qu'il va y avoir une échelle à suivre peut-être?
M. Jolin-Barrette : Bien,
nous, on va fixer les frais. Exemple, là, quand vous avez un ticket
présentement, un constat d'infraction, là, il y a l'amende, il y a les frais de
justice plus il y a la contribution.
• (16 h 30) •
Mme Maccarone : Oui. Mais ça,
ce n'est pas fixé ici. C'est-tu fixé ici ou c'est-tu fixé par municipalité?
M. Jolin-Barrette : Non, non,
c'est fixé dans le Code de procédure pénale.
Mme Maccarone : Mais les
modalités, les frais qui sont imposés, est-ce que ça, c'est quelque chose qui est
adopté dans un règlement au niveau municipal?
M. Jolin-Barrette : Dans le Code
de procédure pénale. Supposons, pour la contribution, c'est ça.
Mme Maccarone : Peut-être,
c'est moi qui comprends mal, mais je ne comprends pas pourquoi qu'on ne leur
donnait peut-être pas une échelle à suivre, mais...
M. Jolin-Barrette : C'est un
cadre. C'est un cadre. Dans le fond, on vient définir les sanctions
administratives pécuniaires. Le règlement du gouvernement va prévoir, dans le
fond, le cadre. Eux, à l'intérieur du cadre, vont établir certaines modalités,
identifier un organisme, faire en sorte que tu ne puisses pas être condamné sur
l'administratif et le pénal en même temps. Nous, on vient définir c'est quoi,
le cadre. On va venir identifier quelles sont les municipalités qui en
bénéficient. C'est le cadre, dans le fond, à 2.
Mme Maccarone : On va aussi
fixer le montant des SAP.
M. Jolin-Barrette : Là,
c'est... vous êtes à quel article?
Mme Maccarone : 3°. Paragraphe 3°.
M. Jolin-Barrette : Oui.
Mme Maccarone : Ça fait que,
dans le fond, tout ce qui est pénalité financière qui va engendrer des coûts,
c'est le gouvernement qui va déterminer, mais tout ce qui est application
locale, quand est-ce qu'on va émettre une SAP et non une sanction pénale, c'est
la municipalité.
M. Jolin-Barrette : Oui.
Exemple, là, pour fixer le montant, là, un constat d'infraction, c'est
52 $ présentement, là, au pénal, à peu près.
Mme Maccarone : Est-ce que
c'est ça partout?
M. Jolin-Barrette : Bien, je
pense, à Montréal, c'est ça, là. Ça peut varier.
Mme Maccarone : Il me semble,
ils ont augmenté les frais.
M. Jolin-Barrette : Ça se
peut, mais on ne voudrait pas que pour un... pour ne pas qu'il y ait d'abus non
plus, je vais dire ça comme ça. Donc, c'est pour ça qu'on va venir pouvoir
fixer le montant des sanctions administratives pécuniaires.
Mme Maccarone : Est-ce qu'ils
vont être attribués par catégorie? Si on parle de stationnement, là, on invoque
beaucoup d'exemples de... on n'avait pas droit de stationner ou on n'a pas payé
le parcomètre, par exemple. Mais là le ministre avait parlé de, mettons,
quelqu'un qui stationne dans une place indiquée pour une personne à mobilité
réduite. Est-ce qu'il va y avoir une échelle de ce type de sanctions puis de
frais qui peut être chargé?
M. Jolin-Barrette : La
réponse, c'est oui.
Mme Maccarone : La réponse,
c'est oui. OK. Est-ce qu'on a une idée de qu'est-ce que ça peut être? Parce
que, tu sais, il y a ça, il y a aussi, exemple, stationner dans un endroit pour
un passage d'autobus.
M. Jolin-Barrette : Il y a
des infractions qui sont plus graves. Alors, on va en discuter avec les
municipalités pour établir la grille.
Mme Maccarone : Est-ce que
ça, ça diffère par municipalité?
M. Jolin-Barrette : Non, ça va
être un règlement à portée nationale, donc ça va être tout le monde la même
chose.
Mme Maccarone : Ça fait que
c'est standard à travers la province?
M. Jolin-Barrette : Oui.
Mme Maccarone : Est-ce que
c'est le cas actuellement?
M. Jolin-Barrette : Bien non.
Dans un règlement municipal, quand c'est un règlement municipal pénal, ils fixent
le montant qu'ils veulent.
Mme Maccarone : OK. Ça fait
que ça va être un gros changement pour eux?
M. Jolin-Barrette : Pas tant,
non.
Mme Maccarone : Pas tant.
M. Jolin-Barrette : C'est un
nouveau régime.
Mme Maccarone : Mais, mettons,
Gatineau, Beloeil puis Montréal, ils ne chargent pas les mêmes affaires?
M. Jolin-Barrette : Oui, mais
ils ne sont pas obligés de se prévaloir du régime de SAP.
Mme Maccarone : OK, parce que
c'est uniquement pour la SAP.
M. Jolin-Barrette : Donc, on
va avoir une amende standardisée.
Mme Maccarone : Ah! bien, ça,
ça me fait penser... d'abord, si, mettons, la sanction pénale est plus élevée
que la SAP, ils vont vouloir utiliser peut-être la sanction pénale et non la
SAP. Est-ce que ça, ça va être un critère qui va être bien élaboré, dans le
fond, dans le règlement?
M. Jolin-Barrette : Pas
nécessairement parce que ça leur coûte moins cher, aux municipalités, avoir des
SAP.
Mme Maccarone : Oui, mais ça
dépend. Ça, c'est seulement s'il y a une contestation. On parle <uniquement
d'une contestation. Là, on parle de si on va...
>
16 h 30 (version révisée)
<17911
Mme
Maccarone :
...c'est seulement s'il y a une contestation, on
parle >uniquement d'une contestation. Puis là on parle de si on va...
M. Jolin-Barrette : Bien non,
mais d'avoir une cour municipale, ça coûte pas mal plus cher que d'utiliser le
régime de SAP. Une séance, là, de cour va coûter pas mal plus cher qu'une
séance avec un décideur administratif ou un agent administratif.
Mme Maccarone : C'est quoi,
la différence, dans les coûts qu'on estime, potentiels?
M. Jolin-Barrette : Bien, le
déplacement du juge, le salaire du juge, le greffier, le procureur.
Mme Maccarone : Ça fait qu'eux,
ils vont juger que ça va être plus rentable pour eux de mettre un SAP et non
une sanction pénale, parce qu'au bout de la ligne, tout ce qui entoure le
processus ou la procédure, ça va être beaucoup moins coûteux?
M. Jolin-Barrette : Oui, puis
la lourdeur, puis les délais. C'est un régime allégé.Montréal, leur
estimé, là, ils vont économiser 4 millions avec ça.
Mme Maccarone : Par année?
M. Jolin-Barrette : Oui.
Mme Maccarone : OK. Mais
peut-être pas pour la première année. Ça va prendre une formation, n'est-ce pas,
c'est... une formation à la mise en œuvre, l'engagement du personnel. Ce n'est
pas...
M. Jolin-Barrette : Montréal
va s'occuper de ça.
Mme Maccarone : Pardon?
M. Jolin-Barrette : Montréal
va s'occuper de ça.
Mme Maccarone : Ils vont s'occuper
de ça? C'est les contribuables de Montréal qui vont s'occuper de ça?
M. Jolin-Barrette : Bien,
moi, je serais content, être un contribuable de Montréal, je serais vraiment
content du gouvernement du Québec aujourd'hui, de dire : Aïe! On va aider
à faire économiser 4 millions à la ville de Montréal. Je vais avoir un
système de justice qui est plus efficace, je vais pouvoir aller contester en
personne, en ligne ou par téléphone ma contravention. Après ça, je vais pouvoir
avoir justice sur rendez-vous, genre... l'ère de la modernité. Moi, être
Montréalais, je serais bien content, puis j'appellerais ma députée de Westmount—Saint-Louis,
puis je lui dirais : Appuyez le projet de loi du ministre, c'est bon, ça,
pour les citoyens du comté de Westmount—Saint-Louis.
Mme Maccarone : Mon Dieu!
Vous savez, c'est drôle, je ne reçois aucun appel par rapport à ce projet de
loi. Il n'y a personne qui m'appelle par rapport à ça, parce qu'ils disent qu'ils
n'ont pas un accès à la justice assez rapide, à date. Mais, s'il y a des
épargnes à faire, évidemment, je trouve que c'est une bonne affaire, mais c'est
juste que, je présume, pour la première année, la mise en œuvre sera quand même
compliquée, parce que, là, on parle...
M. Jolin-Barrette : Non, je
ne pense pas.
Mme Maccarone : ...des
services en ligne, des choses qui ne sont déjà pas prêtes.
M. Jolin-Barrette : Non, non,
je ne pense pas. Mais j'aimerais que la députée dépose les courriels de ses
citoyens qui disent...
Mme Maccarone : Non, je n'en
ai pas reçu.
M. Jolin-Barrette : ...ce qu'elle
vient de dire.
Mme Maccarone : Non. Ce que
je dis, c'est : Je n'ai reçu aucun...
M. Jolin-Barrette : Non, qu'ils
n'avaient pas accès à la justice.
Mme Maccarone : ...aucun
message de citoyen, ça fait que je n'ai rien à déposer. Je n'ai reçu aucun
message de citoyen en ce qui concerne des préoccupations en lien et puis le
besoin d'avoir ce projet de loi.
En tout cas, j'espère que, si ça va
engendrer des épargnes, que ça va être quelque chose que nous allons voir plus
tôt que plus tard, en termes de réductions.
M. Jolin-Barrette : C'est le
chiffre de la ville de Montréal. 4 millions, c'est le chiffre de la ville
de Montréal.
Mme Maccarone : Puis la mise
en œuvre, la mise en œuvre, c'est... Pour les dispositions transitoires, le
SAP, ça va être mis en vigueur quand?
M. Jolin-Barrette : Bien, moi...
le plus rapidement possible. On adopte le projet de loi, on va discuter avec
les municipalités, on va prépublier le règlement. À partir que le règlement
rentre en vigueur, on va pouvoir y aller.
Mme Maccarone : Ça fait qu'on
prévoit d'ici 12 mois, on...
M. Jolin-Barrette : Non, non,
non. Moi, mon objectif, c'est rapidement, là. Il y a 45 jours de
prépublication. Ça fait que, si on termine cette semaine, on va travailler
rapidement pour publier le règlement avec les municipalités puis... d'ici
quelques mois.
Mme Maccarone : Ça fait que printemps?
M. Jolin-Barrette : Bien, l'entrée
en vigueur, pour le projet de loi, pour les SAP, c'est la date de la sanction.
Ça fait que c'est...
Mme Maccarone : Oui. Non,
non, ce n'est pas... Je parle de la mise en œuvre, la mise en œuvre pour les
municipalités qui disent : Je souhaite mettre en place ce programme.
M. Jolin-Barrette : Moi, je
souhaite qu'avant la fin de l'été il puisse être là, parce que, dans le fond,
on discute avec les municipalités, on prépublie. Quand on prépublie, après ça,
il y a une phase de commentaires, après ça, il y a l'édiction du règlement à la
Gazette, puis après ils sont prêts à partir.
Mme Maccarone : OK. Merci.
M. Jolin-Barrette : Ça fait
que ça va peut-être être au mois de mai. Ça dépend de la rapidité à laquelle le
projet de loi est adopté.
Mme Maccarone : Bien, il me
semble, ce n'est pas juste l'adoption de la loi, c'est aussi la mise en oeuvre
pour les municipalités.
M. Jolin-Barrette : Bien, c'est
la publication du règlement. Puis eux, ils doivent adopter un règlement à la
ville aussi.
Mme Maccarone : Oui, c'est
ça, ça fait que ça peut engendrer beaucoup plus de temps.
M. Jolin-Barrette : Bien,
nous autres, on va être prêts.
Mme Maccarone : Oui, mais je
ne parle pas d'ici, je parle pour les municipalités, mettons, s'ils vont avoir
la possibilité...
M. Jolin-Barrette : On va les
accompagner.
Mme Maccarone : On va les
accompagner avec du budget?
M. Jolin-Barrette : Je pense
que le gouvernement du Québec a été fort généreux avec la conclusion du pacte
fiscal. D'ailleurs, tout le monde a souligné le travail de ma collègue la
ministre des Affaires municipales, puis je pense que c'est important de
souligner son excellent travail dans ce dossier-là.
Mme Maccarone : Merci, M. le
Président.
Le Président (M.
Bachand) :M. le député de l'Acadie, s'il
vous plaît.
M. Morin : Oui. Suite aux
questions de ma collègue la députée de Westmount—Saint-Louis, j'ai moi-même
quelques questions, M. le ministre. J'aimerais saisir... Donc, le système des
sanctions administratives pécuniaires, c'est un <moyen...
M. Morin :
...administratives
pécuniaires, c'est un >moyen d'amener quelqu'un éventuellement à
s'acquitter ou à être acquitté d'une contravention. L'agent de la paix, est-ce
qu'il va avoir une option, c'est-à-dire utiliser le SAP ou la cour municipale,
ou si c'est uniquement le SAP qu'il va prendre pour certains types
d'infractions?
M. Jolin-Barrette : Oui, il
peut utiliser les deux.
M. Morin : OK. Donc, comme...
M. Jolin-Barrette : Comme en
matière environnementale. En matière environnementale, c'est la Loi sur la
qualité de l'environnement. Il y a des dispositions pénales puis il y a un
régime de sanctions administratives pécuniaires. Ça fait qu'au ministère de
l'Environnement, quand une entreprise, supposons, est récalcitrante, elle est
en contravention avec les normes environnementales, à ce moment-là, ils peuvent
décider par des sanctions administratives pécuniaires, puis, quand ça ne marche
pas, bien, souvent, après ça, ils migrent vers des sanctions pénales. Ça
pourrait être la même chose.
M. Morin : Oui, sauf que l'agent
de la paix, comme... pratico-pratique, là, il va avoir quoi, il va avoir deux
calepins, un pour les SAP puis un pour les contraventions, puis il va décider
qu'est-ce qu'il écrit puis qu'est-ce qu'il met dans le parebrise de l'auto?
M. Jolin-Barrette : Hum-hum.
M. Morin : Puis donc il va
avoir accès...
• (16 h 40) •
M. Jolin-Barrette : Comme un
inspecteur du ministère de l'Environnement. Un inspecteur du ministère de
l'Environnement, là, il peut donner des sanctions administratives pécuniaires
comme il peut donner des sanctions pénales, généralement quand il s'agit d'une
première offense. Puis, tu sais, l'objectif c'est ça aussi, c'est de corriger
le comportement, que ce ne soit pas nécessairement judiciarisé devant un
tribunal à la Cour municipale. Alors, c'est un régime allégé pour que le
comportement cesse.
M. Morin : Puis est-ce que
les villes pourraient donner des directives à leurs agents de la paix pour
savoir comment...
M. Jolin-Barrette : Oui, il
pourrait y avoir un guide administratif pour dire : Bien, écoutez, dans
telle ou telle situation, vous utilisez la sanction administrative pécuniaire
puis, dans telle, telle, telle autre situation, vous allez avec la sanction
pénale.
M. Morin : Puis ça, est-ce
que ça va être dans votre règlement à vous ou si vous laissez ça aux
municipalités?
M. Jolin-Barrette : C'est les
municipalités.
M. Morin : OK. Dans l'article
2, quand il est écrit «fixer le délai de prescription des sanctions
administratives pécuniaires et les causes d'interruption de celles-ci», donc,
ça, c'est le gouvernement du Québec, par règlement, qui va fixer les délais de
prescription?
M. Jolin-Barrette : Oui.
M. Morin : Mais, en matière sommaire,
donc, vous allez les faire varier. Ce n'est pas toujours six mois. Ça peut être
plus long que ça?
M. Jolin-Barrette : Bien là,
en matière sommaire, ça, c'est pénal.
M. Morin : Ça fait que... Qu'est-ce
que vous avez en tête pour les sanctions administratives pécuniaires?
Des voix : ...
M. Jolin-Barrette : C'est ça.
Dans le règlement, ça... Vu que c'est un nouveau régime, il faut prévoir quelle
est la prescription parce qu'actuellement il n'y a rien. Ça fait que, dans le
fond, si on ne prévoit pas de prescription, dans l'habilitation réglementaire,
bien, il pourrait ne pas y avoir de prescription.
M. Morin : Exact.
M. Jolin-Barrette : Ça fait
qu'on va venir en prévoir une dans le règlement.
M. Morin : OK. Puis qu'est-ce
que vous avez en tête pour la prescription?
M. Jolin-Barrette : Bien, on
va réfléchir puis on va consulter.
M. Morin : Puis, règle
générale, dans les règlements municipaux, la prescription, c'est de combien de
temps?
M. Jolin-Barrette : Bien,
écoutez, je vais regarder ce qu'il y a dans les règlements municipaux puis je
vais évaluer tout ça dans le cadre du règlement.
M. Morin : D'accord.
Maintenant, je comprends que, alors, le montant, présentement... ce sont les
villes qui fixent, par exemple, le montant des amendes pour leur réglementation
municipale, c'est-à-dire que si... puis là je ne parle pas du Code de la
sécurité routière. Donc, si, par exemple, je ne sais pas, moi... je ne sais pas
combien ça vaut, un billet de stationnement à Drummondville, mais ce n'est pas
nécessairement le même prix qu'à Sainte-Hyacinthe, par exemple.
M. Jolin-Barrette : Vous avez
raison.
M. Morin : OK. Mais là je
comprends que, pour les SAP, vous ne voulez pas laisser aux villes l'habilité,
la discrétion de fixer eux-mêmes le montant de l'infraction, donc vous allez la
fixer vous-même.
M. Jolin-Barrette : Oui.
C'est un nouveau régime, et puis, dans le fond, je pense que c'est important,
dans le cadre d'un nouveau régime, de prévoir des modalités qui sont claires,
pour voir comment ça évolue, pour ne pas qu'il y ait d'abus. Ça fait qu'on va
fixer, on va discuter avec les municipalités, on va fixer un montant, puis,
vous savez, le montant pourra être modifié par la suite. C'est par voie
réglementaire.
M. Morin : Mais il va
toujours être modifié par le gouvernement, pas par la municipalité.
M. Jolin-Barrette : Oui, par
le gouvernement.
M. Morin : Donc... puis, à ce
moment-là, là, ce que vous allez faire, en pratique, c'est... Par exemple, pour
une infraction, tout à l'heure, vous parliez de <Saint-Hyacinthe...
M. Morin :
Par
exemple, pour une infraction, tout à l'heure vous parliez de >Saint-Hyacinthe,
donc, infraction municipale de stationnement à Saint-Hyacinthe, la personne...
le régime est en vigueur, là, l'agent passe, il voit l'auto, constate, bon, il
dit : J'émets une SAP, sanction administrative. Il l'émet en vertu du
règlement municipal, parce qu'il constate un défaut au règlement municipal?
M. Jolin-Barrette : Non, bien,
ramenez-vous au cadre que j'ai parlé tantôt. Nous, on fait le cadre comme ça,
ici, puis eux doivent adopter un règlement municipal qui répond aux impératifs
du règlement du gouvernement, mais l'amende, le montant de l'amende est dans le
règlement du Québec. Donc, eux vont être sur les autres modalités : c'est
qui, l'organisme de contestation...
M. Morin : Oui, mais au
niveau de l'infraction même, donc, alors, ça fait... vous allez faire un renvoi
à la réglementation municipale, mais vous allez dire : Mais, par ailleurs,
le montant de l'amende pour le SAP, ça, c'est fixé par le gouvernement du
Québec?
M. Jolin-Barrette : C'est ça.
M. Morin : Parce que vous
n'avez pas l'intention, j'imagine, dans votre règlement... Admettons, là,
qu'une municipalité, on parle de Saint-Hyacinthe... demain matin, là, oui, le
SAP, là, ils le veulent.
M. Jolin-Barrette : Si votre
question, là, c'est, exemple : Est-ce que tous les types d'infraction SAP
vont être au même montant?, la réponse, c'est : On va fixer des
catégories.
M. Morin : Oui, bien là, vous
avez répondu à une question qui s'en venait, mais ce n'était pas ça, ma
question. Moi, ce que j'essaie de comprendre, là, c'est que... parce que, là,
ce que je constate, c'est qu'il va y avoir comme deux régimes parallèles en
même temps.
M. Jolin-Barrette : Non,
juste un. De SAP?
M. Morin : Bien non. Si
l'agent de la paix, il décide, lui, de donner une contravention au règlement
municipal, il n'y aura pas de SAP. Donc, vous allez avoir un citoyen...
M. Jolin-Barrette : Oui. Non,
bien, si vous parlez sur le pénal, là... Les villes conservent leur juridiction
en matière pénale, avec leur règlement municipal, puis, si son règlement
municipal prévoit des sanctions pénales pour stationnement, ils pourraient
utiliser ça.
M. Morin : C'est ça. Donc,
l'agent de la paix, lui, quand il se promène à Saint-Hyacinthe, peut décider,
il prend le SAP ou il prend le règlement municipal pénal.
M. Jolin-Barrette : Si la
ville de Saint-Hyacinthe a été identifiée par voie réglementaire par le
gouvernement du Québec... pouvant bénéficier du régime.
M. Morin : Exact. Mais une
fois que la ville de Saint-Hyacinthe... parce que, bon...
M. Jolin-Barrette : L'a fait,
oui.
M. Morin : ...l'a fait, ça ne
lui enlève pas la compétence pour continuer d'avoir en vigueur son règlement
municipal de stationnement.
M. Jolin-Barrette : Vous avez
raison.
M. Morin : Donc, c'est pour
ça que je dis : Les deux régimes peuvent fonctionner en parallèle.
M. Jolin-Barrette : Oui,
comme dans la Loi sur la qualité de l'environnement. Le régime de SAP existe et
le régime pénal existe.
M. Morin : OK. Donc... Puis
là, avec votre régime de SAP, le gouvernement du Québec... parce que vous
voulez conserver ça. En fait, vous auriez pu très bien dire, dans votre loi :
Nous, là, on instaure le SAP, voilà ce que ça va être, puis, après ça, bien,
vous laissez aux villes le soin de le gérer. Ça aurait pu être comme ça.
M. Jolin-Barrette : Oui, mais
c'est une innovation puis on y va d'une façon progressive.
M. Morin : OK, puis...
D'accord, mais, dans votre règlement... parce qu'à un moment donné l'agent, là,
il va constater une infraction. Qu'elle soit SAP ou règlement municipal, là, il
y a quelqu'un, là, qui ne respecte pas le règlement. Bon, s'il décide de le
faire en vertu du SAP, est-ce qu'il va référer au règlement municipal... mais
il dit : La sanction, ça va être une sanction administrative, ou si la
ville, dans son règlement, va être obligée d'adopter une série d'infractions
municipales qui vont correspondre à votre règlement SAP?
M. Jolin-Barrette : Oui, ils
vont adopter, dans leur règlement, une série d'infractions municipales qui
peuvent être admissibles au SAP.Ça fait que, exemple, peut-être que la
ville va dire, tu sais, vu... au début, c'est le... Je vous fais un exemple
fictif, supposons qu'on permettrait... C'est quoi, paix, ordre, bon
gouvernement? Paix, ordre...
M. Morin : Paix, ordre et bon
gouvernement, oui, mais...
M. Jolin-Barrette : Oui. Non,
mais, en matière de sécurité publique, là, j'oublie, là, au municipal, là, dans
la loi sur les compétences, là, il y a... il y a un... ou dans la Loi sur les
cités et villes...
Des voix : ...
M. Jolin-Barrette : Bon, OK,
paix, ordre et bon gouvernement. Supposons, vous avez un chien, OK, puis là
supposons que le gouvernement, dans son règlement, dit : Bien, on étend ça
au stationnement puis aux infractions de paix, ordre, bon gouvernement, OK? Puis
là le chien, dans le fond, il y a... ça dit, dans le règlement : Vous
devez ramasser les détritus de votre chien, ses besoins.
M. Morin : ...ou, disons,
votre chien doit être en laisse dans un parc.
M. Jolin-Barrette : Bon, meilleur
exemple, meilleur exemple.
M. Morin : <
Admettons...
M. Morin : >
Admettons.
Bien, je ne sais pas s'il est meilleur, mais en tout cas, bref.
M. Jolin-Barrette : OK, bon,
mais la municipalité, elle, pourrait décider d'uniquement réglementer, dans son
règlement, les cas de stationnement. Puis, même si dans le cadre du règlement
québécois, on pourrait viser le type d'infraction de ne pas tenir son chien en
laisse, la ville, si elle n'en fait pas un règlement avec une infraction à la
SAP, elle ne pourra pas imposer une SAP là-dessus.
M. Morin : C'est ça. OK. Non,
c'est ça, c'est ça que je comprends. Alors donc... alors vous pouvez avoir un
régime SAP pour certains types d'infractions que la ville va décider.
M. Jolin-Barrette : Oui.
M. Morin : Il peut y avoir
chevauchement ou pas chevauchement avec sa réglementation municipale pénale.
M. Jolin-Barrette : Oui.
M. Morin : Ou il peut y avoir
un chevauchement.
M. Jolin-Barrette : Exactement.
M. Morin : OK. Et là, donc,
ça va être aux policiers de décider, ou à l'agent de la paix, ou, bref, l'agent
municipal, là, dans le cas des animaux, ou des règlements sur les animaux, là,
qu'est-ce qu'il va donner comme contravention. Ces agents-là, est-ce qu'ils
vont être agents de la paix?
M. Jolin-Barrette : Lesquels,
là? Pour le chien?
M. Morin : Ceux qui vont
donner les règlements SAP ou les règlements municipaux.
• (16 h 50) •
M. Jolin-Barrette : Pas
nécessairement. Pas nécessairement, parce que votre agent de stationnement qui
est habilité à donner les contraventions, ce n'est pas nécessairement un agent
de la paix.
M. Morin : OK. Donc, ça
pourrait être un inspecteur...
M. Jolin-Barrette : Municipal,
oui.
M. Morin : ...municipal. OK,
parfait. Mais une fois que ça, c'est fait puis qu'il y a les deux régimes, vous
voulez quand même que ce soit le gouvernement qui détermine le montant du SAP
pour l'ensemble du Québec?
M. Jolin-Barrette : Oui.
M. Morin : Parce que vous
avez peur qu'il y ait de l'abus?
M. Jolin-Barrette : Oui.
M. Morin : OK. Parce que,
quoi, vous craignez qu'une... Je ne sais pas combien ça vaut, là, c'est une
hypothèse, là, tu sais, je ne sais pas, moi, le chien n'est pas en laisse dans
un parc, à Saint-Hyacinthe, puis la contravention, l'infraction municipale,
c'est 50 $ plus les frais, là. Donc, vous craignez que, pour le régime
SAP, la municipalité mettrait 70 $?
M. Jolin-Barrette : Ou pas
mal pus.
M. Morin : OK, mais vous, quand
vous allez... parce que, là, depuis le début, tu sais, vous nous dites :
Ça ne devrait pas coûter de l'argent aux municipalités, parce que, d'abord, ils
vont ramasser le montant de l'amende, ça devrait leur coûter moins cher, mais
vous allez nécessairement être en dialogue avec les municipalités pour savoir
combien est-ce qu'ils chargent dans leur municipalité pour qu'il y ait...
M. Jolin-Barrette : Exactement.
M. Morin : ...en tout cas,
qu'il y ait un équivalent à quelque part, là. OK, puis ça, ça va être dans les
ententes que vous allez conclure avec les municipalités.
M. Jolin-Barrette : Oui,
bien, quand on va les reconnaître, dans le fond, par voie réglementaire, bien,
on va fixer les montants... le montant dans le règlement du gouvernement.
M. Morin : OK. Puis vous
allez fixer la prescription. Et là, à 6, quand on parle du réexamen ou
contester la décision en réexamen dans un cadre... vous dites : dans un
cadre respectant les principes de justice fondamentale, à 6.
M. Jolin-Barrette : Oui.
M. Morin : Sauf que, quand je
lis l'article 2, 6°, vous prenez la peine de spécifier que, pour le réexamen et
contester la décision en réexamen, ça doit respecter les principes de justice
fondamentale. Mais pas pour les autres volets, juste pour le réexamen? Parce
que vous...
M. Jolin-Barrette : Non, bien,
exemple, ça, c'est le droit d'être entendu.
M. Morin : Mais le citoyen
n'a pas le droit d'être entendu, même à la première étape, quand il n'est pas
en réexamen.
M. Jolin-Barrette : ...la
deuxième étape, on doit garantir les principes de justice fondamentale, donc le
droit d'appel.
M. Morin : OK, mais à la
première étape, quand le citoyen il va devant l'agent réviseur...
M. Jolin-Barrette : Ce n'est
pas les mêmes garanties, l'agent réviseur.
M. Morin : Pourquoi? Il a...
je veux dire, il a... Il me semble que le droit d'être entendu par un arbitre
impartial et indépendant, c'est un peu des principes de justice fondamentale. Ça
fait que pourquoi ça arrive juste au réexamen?
M. Jolin-Barrette : Dans le
fond, parce que lorsque vous avez le constat d'infraction en matière pénale, la
première étape, c'est la contestation. Je conteste...
Des voix : ...
M. Jolin-Barrette :
Contestation, c'est à la fin, c'est ça. Donc, la révision, la première étape,
lorsque vous êtes en matière administrative, on est en droit administratif. Là,
on n'est pas en droit <pénal...
M. Jolin-Barrette :
...matière
administrative, on est en droit administratif. Là, on n'est pas en droit >pénal,
là. Donc, ça, la révision, ça se passe devant l'agent administratif. Les
garanties de justice fondamentale ne sont pas là, elles sont au niveau de la
contestation devant le décideur neutre et indépendant qui est le décideur
administratif.
Bien, c'est la même chose au ministère de
l'Environnement. C'est un fonctionnaire du ministère de l'Environnement qui
révise la décision de l'inspecteur, supposons. Révision, puis contestation... là,
à la contestation, il faut que le décideur administratif donne le droit d'être
entendu, puis tout le kit, là.
M. Morin : Donc, à la
première étape, ce seraient plutôt les principes de justice naturelle plutôt
que des principes de justice fondamentale?
M. Jolin-Barrette : C'est ça,
parce que vous n'êtes pas en situation juridictionnelle, vous êtes en situation
administrative, la première étape.
M. Morin : Oui, mais à la
première étape, donc, ce seraient des principes de justice naturelle plutôt que
des principes de justice fondamentale?
M. Jolin-Barrette : Puis, tu
sais, à 2, à la Loi sur la justice administrative, là, ce que ça dit, c'est :
«Les procédures menant à une décision individuelle prise à l'égard d'un
administré par l'administration gouvernementale, en application des normes
prescrites par la loi, sont conduites dans le respect du devoir d'agir
équitablement.» Ça, c'est la première étape.
M. Morin : Donc, en fait,
c'est ce que je soulevais.
M. Jolin-Barrette : C'est
administratif.
M. Morin : Donc, pour vous, à
la première étape, il y a les principes de justice naturelle ou administrative,
puis les principes de justice fondamentale arrivent après.
M. Jolin-Barrette : C'est ça,
puis le régime du... sur la Loi sur la qualité de l'environnement, il est
construit comme ça.
M. Morin : D'accord. Merci.
Maintenant, après, 7°, toujours à 2, on dit : «Le règlement du
gouvernement peut prévoir toutes les autres conditions ou modalités, y compris
toutes les règles de procédure, les règles relatives au recouvrement des sommes
dues que le régime de sanctions administratives pécuniaires d'un organisme municipal
doit respecter ou habiliter l'organisme à prescrire ces conditions et
modalités.» Donc, c'est excessivement large.
Donc c'est vous, par règlement, qui allez
établir les règles de procédure devant l'agent réviseur?
M. Jolin-Barrette : Oui.
M. Morin : D'accord. Et ainsi
que les règles relatives au recouvrement?
M. Jolin-Barrette : Oui.
M. Morin : Donc, vous allez
établir des grands paramètres, puis après ça, la municipalité, elle, va
évidemment devoir s'y conformer.
M. Jolin-Barrette : Exactement.
M. Morin : Puis, au niveau du
fonctionnement comme tel, est-ce que vous allez équiper ou aider les villes à
s'équiper d'un système informatique performant qui va leur permettre de gérer
tout ça sans papier?
M. Jolin-Barrette : Bien, le
souhait, ce serait d'avoir, justement, un tribunal comme ça, d'avoir des
décideurs administratifs qui vont pouvoir faire ça en ligne, virtuellement,
tout ça, mais c'est la responsabilité de la ville. Le régime de SAP, c'est un
régime municipal.
M. Morin : Oui, ça, je vous
entends bien, sauf que quand on... depuis plusieurs minutes qu'on parle de
l'article 2, là. Oui, c'est un organisme municipal, mais c'est un
organisme municipal pas mal géré par le gouvernement du Québec, comprenez-vous?
Donc, vous établissez un cadre, vous allez fixer le montant des amendes, vous
allez fixer par règlement, même les montants de recouvrement des sommes dues,
puis je comprends... puis là la ville va devoir s'y conformer.
Ça fait que je me dis, si le projet de
loi, là, ça parle de l'accessibilité à la justice, vous avez parlé d'innovation
puis, évidemment, de performance, il y a... Est-ce qu'il y a dans vos cartons...
est-ce qu'il y a des plans qui vont faire en sorte que vous allez aider les
villes à s'équiper pour qu'ils aient, pour ce type de décideurs là, un... en
fait, ce n'est pas vraiment un tribunal, mais, en fait, un mécanisme qui serait
totalement sans papier?
M. Jolin-Barrette : Bien, on
va les consulter, mais le régime, il est financièrement avantageux pour les
municipalités. Ça fait qu'on va aller les encourager dans cette direction-là,
mais ce n'est pas le gouvernement du Québec qui va payer ça.
Vous comprenez? Tu sais, juste à Montréal,
c'est 4 millions par année qu'ils sauvent.
M. Morin : Oui, d'accord.
M. Jolin-Barrette : C'est un
bon deal.
M. Morin : Oui, bien, pour
Montréal, je comprends, mais pour les autres municipalités qui n'ont pas... tu
sais, qui n'ont pas les ressources, le nombre de Montréal, je comprends qu'ils
vont peut-être faire de l'argent, mais...
M. Jolin-Barrette : Elles
vont pouvoir se regrouper aussi, les municipalités.
M. Morin : OK. Puis ça, vous
allez le faire par règlement aussi?
M. Jolin-Barrette : Hum-hum.
M. Morin : OK. Donc,
finalement, quand vous dites, à 2, «déterminer des <catégories...
M. Morin :
OK.
Donc, finalement, quand vous dites, à 2, «déterminer des >catégories»,
«déterminer l'organisme municipal», votre règlement pourrait prévoir un
regroupement de municipalités?
M. Jolin-Barrette : Oui,
c'est l'article 3 : «Un organisme municipal habilité en vertu de la
présente loi doit établir un organe de contestation ou convenir avec un
organisme municipal ayant établi un tel organe d'une entente pour laquelle les
sanctions administratives pécuniaires qu'il impose pourront y être contestées.»
Ça fait que, exemple, supposons, Longueil
décide d'embarquer avec Laval puis Montréal, bien, ça pourrait être le même
organisme de contestation qui est identifié.
M. Morin : OK, mais ça, ça va
être aux villes à s'arranger avec ça. Vous, le gouvernement, là, vous n'allez
pas...
M. Jolin-Barrette : Comme, à
titre d'exemple, là... comme les regroupements des cours municipales, tu sais,
exemple, les villes conviennent ensemble d'avoir une cour de MRC régionale, où,
exemple, à Belœil, ils entendent la cour municipale de Saint-Mathieu-de-Beloeil...
la ville de Saint-Mathieu-de-Beloeil.
M. Morin : D'accord. Puis
finalement, à la fin de 2 : «Les normes du règlement du gouvernement
peuvent varier en fonction de toute distinction jugée utile», bien, ce n'est
pas toujours comme ça que le législateur agit?
• (17 heures) •
M. Jolin-Barrette : Bien, en
fait, s'il y a des situations qui sont particulières, on va pouvoir ajuster en
fonction des réalités régionales. C'est l'objectif d'avoir une flexibilité.
M. Morin : Puis ça, ce n'est
pas superfétatoire, comme énoncé? Parce que c'est sûr que le gouvernement, vous
allez adopter un règlement qui va varier selon les distinctions, c'est...
M. Jolin-Barrette : C'est
notamment pour faire en sorte de distinguer, supposons, les frais associés aux
différentes catégories, exemple, pour les frais d'amendes, supposons. Exemple,
l'infraction de stationnement, supposons qu'on convient que c'est 75 $... puis
tantôt vous m'avez demandé, pour un stationnement, supposons, pour une personne
en situation de handicap. Bien là, vu que l'infraction est plus grande, ça
prend cet énoncé-là pour faire... pour être en mesure, justement, de,
supposons, mettre le stationnement illégal pour une personne en situation de
handicap à 100 $, supposons.
M. Morin : D'accord. Merci.
Le Président (M.
Bachand) :Mme la députée de Westmount—Saint-Louis.
Mme Maccarone : Bien, je vous
dirais, la dernière question que j'aurais, c'est en ce qui concerne le virage
technologique. Est-ce qu'il va y avoir un accompagnement du gouvernement des
municipalités qui souhaitent déployer puis changer un programme? Est-ce que ça
va être sous la responsabilité de...
M. Jolin-Barrette : Oui. Bien,
nous, on travaille déjà pour mettre en place Lexius, qui est l'informatisation
des dossiers. Ça fait que c'est sûr, on va partager nos bonnes pratiques, là, puis
il y a déjà... supposons, le tribunal des marchés financiers, il est déjà tout
informatique aussi. Ça fait que nous, on est toujours disponible pour
accompagner.
Mme Maccarone : Puis ça,
c'est sous la responsabilité de votre ministère?
M. Jolin-Barrette : Lexius? Oui.
Mme Maccarone : Puis, en ce
qui concerne le virage technologique pour le nouveau programme de SAP, est-ce
que ça va toujours être sous le ministère de Justice ou est-ce que ça être sous
le...
M. Jolin-Barrette : Bien, la
loi relève de nous, donc on va continuer à collaborer avec eux.
Mme Maccarone : Mais avec
autres ministères aussi?
M. Jolin-Barrette : Avec
d'autres ministères?
Mme Maccarone : Oui.
M. Jolin-Barrette : Bien,
c'est Justice qui développe Lexius.
Mme Maccarone : OK. Ça fait
que ça va être à l'intérieur de ce... je ne connais pas Lexius, ça va être à
l'intérieur de ce programme?
M. Jolin-Barrette : Bien,
dans le fond, c'est l'informatisation de tous les dossiers de justice.
Mme Maccarone : OK. Ça fait
que ce serait à l'intérieur de ce logiciel.
M. Jolin-Barrette : Bien,
nous, on n'est pas à l'intérieur de ce logiciel-là, mais on va leur partager
nos connaissances aussi. On est... Dans le fond, les municipalités sont des
partenaires.
Mme Maccarone : Mais ce
serait à eux de développer leurs propres outils.
M. Jolin-Barrette : Oui.
Mme Maccarone : Ça ne va pas
être un outil... La raison du question, c'est parce qu'on va avoir des frais
uniformes à travers la province suite au règlement, suite à l'adoption du
règlement, mais on n'aura pas une base de données ou une façon de faire qui va
être utilisée par chaque municipalité. Ça va être fait maison par chaque
municipalité?
M. Jolin-Barrette : Non, mais
ils pourraient convenir, comme on l'a vu à l'article 3, de se mettre
ensemble pour l'organe de contestation.
Mme Maccarone : Mais ça reste
que ça va être des systèmes... mais ça va être des systèmes qui vont être...
qui vont se différer d'une municipalité à l'autre. Ce ne serait pas quelque
chose qui est standardisé, développé et qu'ils vont pouvoir utiliser ou payer.
M. Jolin-Barrette : Au niveau
pénal, c'est... chaque municipalité a ses affaires, mais là, avec
l'article 3, ils vont pouvoir avoir un organisme de contestation commun.
Ça fait que, là, à ce moment-là, ils vont pouvoir utiliser les mêmes outils.
Mme Maccarone : Qui ne sera
pas réglé par le gouvernement.
M. Jolin-Barrette : Non,
c'est les municipalités. Le gouvernement respecte l'autonomie municipale.
Mme Maccarone : Bien, pas en
ce qui concerne les montants de sanctions administratives pécuniaires ou... Il
y a plein de choses, là, que...
M. Jolin-Barrette : OK. On ne
rentrera pas dans ce débat-là.
Mme Maccarone : Bien, ça reste
que c'est le cas. C'est <beau. Merci, M. le Président...
>
17 h (version révisée)
<17911
Mme
Maccarone :
Mais ça reste que c'est le cas. C'est >beau.
Merci, M. le Président.
Le Président (M.
Bachand) :Merci. Est-ce qu'il y a d'autres
interventions à l'article 2? M. le député de l'Acadie.
M. Morin : Est-ce que le
ministère de la Cybersécurité va être impliqué?
M. Jolin-Barrette : Non.
M. Morin : Non.Du
tout.
M. Jolin-Barrette : Non.
M. Morin : OK. Merci.
Le Président (M.
Bachand) :Merci. S'il n'y a pas d'autre
intervention, est-ce que l'article 2 est adopté?
Des voix : Adopté.
Le Président (M.
Bachand) :Adopté. Merci. M. le ministre, s'il
vous plaît.
M. Jolin-Barrette : «3. Un organisme municipal
habilité en vertu de la présente loi doit établir un organe de contestation ou
convenir avec un organisme municipal ayant établi un tel organe, d'une entente
par laquelle les sanctions administratives pécuniaires qu'il impose pourront y
être contestées.» Donc, c'est ce qu'on vient de dire.
Le Président (M.
Bachand) :Merci. Interventions sur l'article 3?
S'il n'y a pas d'intervention, est-ce que l'article 3 est adopté?
Des voix : Adopté.
Le Président (M.
Bachand) :Adopté. M. le ministre, s'il
vous plaît.
M. Jolin-Barrette : «4. L'organisme
municipal habilité établit un régime de sanctions administratives pécuniaires
par un règlement conforme aux dispositions du règlement du gouvernement visé à
l'article 2.
«Les normes du règlement de l'organisme
municipal peuvent varier en fonction de toute distinction jugée utile.
«Ce règlement est transmis au ministre des
Affaires municipales, des Régions et de l'Occupation du territoire et au
ministre de la Justice.»
Ça fait que, ça aussi, on en a déjà
discuté.
Le Président (M.
Bachand) :Merci beaucoup. Donc,
interventions? Mme la députée de Westmount—Saint-Louis.
Mme Maccarone : Non, mais...
Le collègue en premier.
Le Président (M. Bachand) :M. le député de l'Acadie.
M. Morin : Oui. Donc, selon 4,
c'est l'organisme municipal qui va établir un régime de sanctions
administratives. Donc, c'est le pendant de 2, mais pour la municipalité? Exact.
OK.
M. Jolin-Barrette : ...avez
demandé : Est-ce que les infractions pénales vont être obligées d'être — comment
on dit ça, répertoriées? — reproduites dans un règlement municipal pour en
faire des sanctions pécuniaires?, puis je vous avais répondu oui. Ça fait que,
dans le fond, exemple, si vous voulez que votre stationnement, ça devienne une
SAP, bien, il faut le faire dans le règlement municipal.
M. Morin : Et ça, c'est... via
4 que la municipalité va pouvoir agir.
M. Jolin-Barrette : C'est ça.
M. Morin : Parfait.
M. Jolin-Barrette : Parce qu'elle,
là... nous, on se dote du règlement-cadre, puis la municipalité, elle, pour sa
SAP... pour ses SAP, elle va établir son règlement.
M. Morin : Et donc, puisque
ça se peut, tout dépendant des infractions municipales qu'ils vont vouloir
inclure dans le SAP, ils vont pouvoir établir différents types... mais en fait...
mais ils n'établiront pas les montants de l'amende, parce que c'est vous, par
règlement, qui allez les établir.
Donc, quand on retourne... quand on
retrouve la phrase «les normes du règlement de l'organisme municipal peuvent
varier en fonction de toute distinction jugée utile»... puis, tout à l'heure,
vous m'avez donné comme exemple, bien, mettons, le stationnement dans une place
réservée pour handicapés serait plus élevé, mais vous, ça vous permet d'agir,
mais la municipalité, elle, elle va faire quoi avec ça? Parce qu'elle, elle ne
fera pas cette distinction-là, c'est vous qui allez fixer les montants de l'amende.
M. Jolin-Barrette : C'est
assez standard comme formulation pour la distinction, mais les juristes vont
nous revenir avec la réponse précise.
M. Morin : D'accord. Merci.
Et donc le règlement de la municipalité, bon, il va être transmis au ministère
des Affaires municipales. J'imagine qu'ils transmettent déjà une copie de leur
règlement au ministère des Affaires municipales, donc c'est conforme avec ce
qui se fait.
M. Jolin-Barrette : Bien,
souvent, c'est comme ça.
M. Morin : D'accord. Parfait.
Merci.
Le Président (M.
Bachand) :Mme la députée de Westmount—Saint-Louis.
Mme Maccarone : Juste en
complément de la question de mon collègue de l'Acadie, est-ce que la ministre
doit approuver les règlements? Est-ce que c'est assujetti à son approbation?
Est-ce qu'elle a un droit de refus, par exemple, s'il y a quelque chose?
M. Jolin-Barrette : Non, non.
Ils sont transmis. C'est le ministre de la Justice qui est responsable de la
loi, mais pour information, ils sont transmis aux Affaires municipales.
En réponse à votre question, M. le député
de l'Acadie, c'est... exemple, supposons qu'à l'intérieur de la marge du
pouvoir municipal, c'est, exemple... prenez l'exemple, là, supposons, un avis
qui serait transmis aux citoyens, en vertu de la SAP, mais supposons, tout
dépendant du type d'infraction, l'avis pourrait différer relativement aux
modalités de transmission de l'avis. C'est ce qu'on me dit.
Une voix : ...
M. Jolin-Barrette : Oui, oui,
bon exemple. Exemple, en matière de stationnement, le constat est remis tout de
suite. Il n'y aurait pas nécessairement d'avis de non-conformité préalablement
remis. Ça fait que, pour certains types d'infraction, il pourrait y avoir des
avis de non-conformité préalables, sans sanctions administratives pécuniaires,
tu sais, premier avis, deuxième avis, ensuite SAP, tandis que, pour d'autres
types d'infraction, mais c'est directement le constat d'infraction.
Le Président (M. Bachand) :Mme la députée.
Mme Maccarone : C'est beau.
Merci, M. le Président.
Le Président (M.
Bachand) :Ça va.S'il n'y a pas d'autre
intervention, est-ce que l'article 4 est adopté?
Des voix : Adopté.
Le Président (M. Bachand) :Adopté. Merci. M. le ministre, s'il vous plaît.
M. Jolin-Barrette : «5. Le gouvernement, sur
recommandation du ministre de la Justice, nomme les personnes chargées d'entendre
la contestation suivant la procédure de recrutement et de sélection établie par
règlement du gouvernement. Le gouvernement peut confier l'application de cette
procédure de recrutement et de sélection à l'organisme <municipal...
M. Jolin-Barrette :
...de
recrutement et de sélection établie par règlement du gouvernement. Le
gouvernement peut confier l'application de cette procédure de recrutement et de
sélection à l'organisme >municipal habilité.
«Il peut également désigner parmi les
personnes chargées d'entendre la contestation un décideur responsable.
«Le règlement du gouvernement peut
également prévoir toute mesure en lien avec l'exécution des fonctions des
personnes chargées d'entendre la contestation et du décideur responsable. Ce
règlement doit notamment prévoir la durée du mandat des personnes chargées
d'entendre la contestation, déterminer la rémunération et les autres conditions
de travail de ces personnes, prévoir les fonctions incompatibles avec leurs
fonctions et les règles déontologiques qui leur sont applicables.»
Le Président (M.
Bachand) :Merci beaucoup. Interventions?
M. le député de l'Acadie, s'il vous plaît.
M. Morin : Oui. Donc, à 5,
c'est le pouvoir de nommer l'agent réviseur et...
M. Jolin-Barrette : Le
décideur administratif.
M. Morin : D'accord. Donc, l'agent
réviseur, il va être nommé par la ville?
M. Jolin-Barrette : Oui,
c'est un fonctionnaire de la ville. Ça, c'est l'équivalent... Dans le fond,
c'est un décideur administratif, c'est l'équivalent, exemple, de la personne au
TAQ, du décideur administratif au TAQ ou du décideur administratif au Tribunal
administratif du logement ou au Tribunal administratif du travail.
M. Morin : Puis la nomination
d'un décideur au TAQ, ça se fait exactement comme ça, c'est le même
fonctionnement.
• (17 h 10) •
M. Jolin-Barrette : Au TAQ,
oui, c'est très similaire. Au TAQ, dans le fond, la nomination est du
gouvernement du Québec par décret, sur recommandation du ministre de la
Justice. Au Tribunal administratif du travail, la nomination, elle est du Conseil
des ministres sur recommandation du ministre du Travail. Au Tribunal
administratif du logement, la nomination est Conseil des ministres sur
recommandation de la ministre du...
M. Morin : De l'Habitation?
M. Jolin-Barrette : ...de
l'Habitation, oui.
M. Morin : Mais ce que je
veux dire, c'est que... et donc vous fonctionnez par concours puis par appel. C'est
publié, là.
M. Jolin-Barrette : Oui.
M. Morin : Maintenant, ça dit
aussi que «le gouvernement peut confier l'application de cette procédure de
recrutement et de sélection à l'organisme municipal habilité». Donc,
théoriquement, la municipalité pourrait le faire?
M. Jolin-Barrette : Oui.
Exemple, on pourrait confier à Montréal, le concours. Exemple, on pourrait dire :
Mais Montréal... ville de Montréal, on vous charge de la procédure de sélection
en fonction des différents paramètres, exemples, l'appel de candidatures, le
fait de passer les examens, le fait de passer les entrevues, puis, par la
suite, ultimement, le gouvernement désigne la personne parmi la procédure de
recrutement qui... les candidats qui sont ressortis de la procédure de
recrutement.
M. Morin : Donc, une fois que
le bassin de candidats puis candidates est fait, là... Bien, en fait, c'est le
gouvernement qui nomme, mais c'est vous qui faites la recommandation.
M. Jolin-Barrette : C'est ça.
M. Morin : Donc, vous allez retirer
quelqu'un du bassin.
M. Jolin-Barrette : Oui. Ça
fait que, exemple, on pourrait confier à la ville de Montréal, appel de
candidatures dans le journal ou sur un site, sur Droit-inc, supposons, ou sur Juricarrière,
site du Barreau.
M. Morin : Peu importe, sur
un site public quelque part.
M. Jolin-Barrette : Sur un
site public. Ensuite, bon, examen écrit, entrevue. Puis là, après ça, rapport
transmis au ministre. Le ministre fait la recommandation au Conseil des
ministres.
M. Morin : Mais compte tenu
que c'est nouveau...
M. Jolin-Barrette : Oui.
M. Morin : En fait, où j'ai
un peu de difficulté à suivre, honnêtement... vous nous avez dit tantôt que
vous voulez procéder par étapes. C'est nouveau. Donc, au niveau du montant de
l'amende, là, qui... bon, qui est important, mais ce n'est quand même pas... tu
sais, ce n'est pas la fin du monde, là. Ça, vous ne voulez pas que la ville
fasse ça, vous voulez que ce soit le gouvernement du Québec qui le fasse. Mais
la... mais pas la nomination, mais toute la procédure qui amène à la
qualification d'une personne qui va être chargée d'entendre en révision les
décisions de l'agent réviseur, ça, vous pourriez le confier à une municipalité.
M. Jolin-Barrette : Je peux.
Je n'ai pas dit que c'est ça que j'allais faire.
M. Morin : Non, mais...
M. Jolin-Barrette : On vient établir
un cadre qui est très strict. Là, on parle de, supposons, afficher le poste, examen
écrit, entrevues.
M. Morin : Oui, mais c'est
quand même la ville qui va faire en sorte que vous allez vous ramasser avec un
bassin, là.
M. Jolin-Barrette : Oui, mais...
M. Morin : Ce n'est pas vous
qui le supervisez, le bassin, c'est...
M. Jolin-Barrette : Je n'ai
pas dit... La nomination est gouvernementale.
M. Morin : Oui.
M. Jolin-Barrette : C'est ça.
Ce n'est pas une obligation.
M. Morin : Non, mais il me
semble que, puisque c'est nouveau puis puisque vous voulez être prudent, il me
semble, ce n'est pas le genre... personnellement, ce n'est pas le genre de
phrase que j'aurais <rajoutée...
M. Morin :
...personnellement,
ce n'est pas le genre de phrase que j'aurais >rajoutée. Tu sais, le
gouvernement le fait, comme vous le faites, pour tous les autres décideurs, là.
Allez-vous confier la recommandation ou la constitution d'un bassin en matière
de tribunal du logement aux villes parce que ça touche l'habitation puis les
municipalités puis...
M. Jolin-Barrette : C'est
différent, mais, à titre comparatif, là, à Toronto, c'est la ville qui nomme
les décideurs administratifs. Là, nous, c'est le gouvernement du Québec qui les
nomme. Donc, il va y avoir un comité de sélection. Donc, on est... on met une
distinction entre qui nomme versus Toronto.
M. Morin : D'accord.
M. Jolin-Barrette : Et ce
n'est pas la ville qui administre le régime, c'est «le gouvernement peut
confier».
M. Morin : Oui, oui, non, ça,
je comprends, là. «Il peut également [décider] parmi les personnes chargées
d'entendre la contestation un décideur responsable.» Donc, c'est un peu
l'équivalent du juge municipal en chef, mais pour les SAP.
M. Jolin-Barrette : Oui. C'est
le décideur administratif. Supposons, il y a... je ne sais pas, il y a cinq
décideurs administratifs, mais il y en a un qui est responsable pour coordonner
le tout.
M. Morin : Oui, puis il est
possible qu'il y en ait cinq ou six, décideurs administratifs, compte tenu du
volume.
M. Jolin-Barrette : Oui, ou
trois.
M. Morin : Bien, peut-être
trois, là. Mais enfin, probablement... à Montréal, probablement plus qu'un.
M. Jolin-Barrette : Plus
qu'un.
M. Morin : Puis s'il y a un
regroupement de municipalités...
M. Jolin-Barrette : Bien là,
à ce moment-là...
M. Morin : ...il va y en avoir
encore plus.
M. Jolin-Barrette : Oui,
peut-être.
M. Morin : Puis tous ces
gens-là vont toujours être payés ultimement par la ville.
M. Jolin-Barrette : Oui.
M. Morin : Et ils vont être
régis par... Par exemple, quelqu'un... un décideur au Tribunal administratif du
Québec, il est payé par l'État québécois.
M. Jolin-Barrette : Oui,
parce que c'est un tribunal québécois, mais il y a des contributions des
différents ministères dans le partage du fonds du Tribunal administratif du
travail.
M. Morin : OK. Puis le TAQ,
il y a-tu un partage aussi?
M. Jolin-Barrette : Le Tribunal
administratif du travail... du Québec?
M. Morin : Du Québec, oui,
parce que, là, il y a TAT puis il y a le TAQ.
M. Jolin-Barrette : Ah! vous,
vous m'avez parlé du TAT?
M. Morin : Du TAQ, oui.
M. Jolin-Barrette : TAT,
T-A-T?
M. Morin : Non, non, le TAQ,
le Tribunal administratif du Québec.
M. Jolin-Barrette : Pour le
TAQ, le Tribunal administratif du Québec, là, il y a le fonds du Tribunal
administratif du Québec puis il est financé à même les contributions de
différents ministères.
M. Morin : Aussi, comme pour
le TAT.
M. Jolin-Barrette : Non, excusez-moi,
le TAT, le Tribunal administratif du travail, c'est juste travail.
M. Morin : C'est juste
travail. OK. Donc... Oui?
M. Jolin-Barrette : Parce que
la nature des dossiers au TAQ, c'est des dossiers qui viennent de plusieurs
ministères, exemple, la SAQ, il y a Justice pour l'IVAC qui va là, il y a...
M. Morin : Mais avec Transports,
il y a l'expropriation, là. On vient de le voir dans le projet de loi n° 22.
M. Jolin-Barrette : C'est ça.
Il y a plein de ministères qui font appel à...
M. Morin : D'accord, mais, dans
votre système, est-ce que c'est le gouvernement qui va prévoir le montant, le
salaire, les avantages sociaux, ou si c'est toutes les villes qui vont être
chargées de ça, ou si vous allez envoyer la facture aux villes? Parce que, là, on
n'a rien.
M. Jolin-Barrette : Oui,
c'est le règlement du gouvernement. «Ce règlement doit notamment prévoir la
durée du mandat des personnes chargées d'entendre la contestation, déterminer
la rémunération et les autres conditions de travail de ces personnes, prévoir
les fonctions incompatibles avec leurs fonctions et les règles déontologiques.»
M. Morin : Oui. Donc, c'est...
M. Jolin-Barrette : C'est le
gouvernement.
M. Morin : ...le
gouvernement, mais ce n'est pas le gouvernement qui va les payer.
M. Jolin-Barrette : Non.
M. Morin : Donc, après ça,
vous allez envoyer la facture aux villes.
M. Jolin-Barrette : Oui.
M. Morin : OK. Et au niveau
de leur inamovibilité...
M. Jolin-Barrette : Oui, ils
vont être nommés pour un mandat.
M. Morin : Renouvelable?
M. Jolin-Barrette : Ça peut
être renouvelable, oui. Ça peut être renouvelable.
M. Morin : Puis ça, c'est
prévu dans la loi ou vous allez le prévoir dans le règlement?
M. Jolin-Barrette : Dans le
règlement.
M. Morin : Puis c'est votre
intention que ce soit renouvelable ou pas?
M. Jolin-Barrette : Oui.
M. Morin : OK. Parce que, là,
dans la loi, on ne l'a pas, là.
M. Jolin-Barrette : Au Tribunal
administratif du travail, au Tribunal administratif du logement, à la Régie des
alcools, c'est des mandats qui sont renouvelables.
M. Morin : OK. Et c'est vous
qui allez aussi déterminer les règles déontologiques applicables également par
règlement.
M. Jolin-Barrette : Oui. Puis
là on va le voir à l'article 6, c'est le Conseil de la justice
administrative qui est <compétent...
M. Jolin-Barrette :
Oui.
Puis là on va le voir à l'article 6, c'est le
Conseil de la justice
administrative qui est >compétent.
M. Morin : D'accord. Merci.
Le Président (M.
Bachand) :Merci. Autres interventions?
Mme la députée de Westmount—Saint-Louis... Ah! excusez. M. le député de Jean-Talon
avant, s'il vous plaît. Non, allez-y, M. le député.
M. Paradis : Merci. Je vous
écoute, M. le ministre, puis je vois que, quand même, il semble y avoir un plan
de match assez bien déterminé pour plusieurs des questions qui sont posées par
le collègue de l'Acadie.
Et je m'en excuse, là, je ne pouvais pas
être là sur l'article... les modifications à l'article 2, peut-être que
vous en avez déjà discuté, mais je m'interroge sur le degré... d'abord, c'est
quelque chose d'assez nouveau, et sur le degré d'éléments importants qu'on
envoie au réglementaire par rapport à ce qu'on garde dans le projet de loi.
Donc, il n'y aurait pas des éléments... Comme on vient parler, par exemple, là,
de la... du caractère renouvelable ou non renouvelable des mandats, c'est quand
même assez important. Ça, est-ce que ce n'est pas de... ça ne devrait pas être
dans la loi plutôt que de renvoyer toutes ces questions-là, dont certaines sont
quand même importantes, au réglementaire? Surtout si vous avez déjà quand même
un plan de match assez bien déterminé sur ce que sera ce nouveau régime là.
• (17 h 20) •
M. Jolin-Barrette : Oui. Bien,
moi, je suis assez à l'aise parce que, comme je disais tantôt, c'est qu'on va
consulter les municipalités, notamment pour plusieurs éléments du règlement. Ça
fait que, quand on va construire le règlement, on va s'assurer de consulter les
municipalités. Ça fait que ça me convient que ça soit par voie réglementaire,
justement, pour prendre en compte la voix des municipalités. Un coup que le
projet de loi va être adopté, on va faire en sorte de consulter les
municipalités pour détailler le gouvernement... le règlement gouvernemental.
M. Paradis : Bon, la partie
consultation, je pense, des municipalités, c'est vraiment louable puis c'est
important. Il n'y a pas un certain nombre de principes importants, par contre,
qui auraient mérité d'être cadrés dans la loi, comme celui-là par exemple, là,
du caractère ou non de la... du caractère renouvelable ou non des mandats?
M. Jolin-Barrette : Bien,
moi, je pense, ce qui est important, c'est les éléments essentiels de la... du
régime de sanctions administratives pécuniaires qui sont dans la loi. Le reste,
c'est un régime qui est... qu'on est en train de définir. Donc, on a les grands
paramètres.
Le décideur administratif... Tu sais, je
vous donne un exemple, on est venus... à Toronto, c'est la ville qui le nomme.
Là, on vient le cadrer que c'est le gouvernement du Québec qui le nomme,
justement, pour avoir une certaine distance.
Pour ce qui est de la durée des mandats,
pour ce qui est du renouvellement ou non, on va le mettre par voie
réglementaire, parce que, tu sais, déjà, il y a plusieurs mesures... exemple,
pour les autres tribunaux, exemple, la procédure de sélection, supposons, pour
le TAQ est par voie réglementaire, pour les autres tribunaux aussi.
Le Président (M.
Bachand) :Ça va? Mme la députée de Westmount—Saint-Louis.
Mme Maccarone : Je vais
demander une courte suspension, M. le Président. On aura un amendement à
proposer.
Le Président (M.
Bachand) :Merci. Alors, quelques minutes
de suspension. Merci.
(Suspension de la séance à 17 h 22)
17 h 30 (version révisée)
(Reprise à 17 h 47)
Le Président (M.
Bachand) :À l'ordre, s'il vous plaît! La
commission reprend ses travaux. Mme la députée de Westmount—Saint-Louis, s'il
vous plaît.
Mme Maccarone : Ce n'est pas
mon amendement, M. le Président. Ce serait l'amendement de mon collègue le
député de l'Acadie.
Le Président (M.
Bachand) :M. le député de l'Acadie.
M. Morin : Merci, M. le
Président. Donc, on peut afficher l'amendement, donc, à l'article 66.
Donc, je vais lire l'amendement, M. le Président.
L'article 5, tel qu'introduit par l'article 66
du projet de loi, est modifié :
1° par l'ajout, dans son premier alinéa,
après les mots «par règlement du gouvernement.», des mots «Ces personnes
doivent être indépendantes et impartiales.»;
2° par le remplacement, dans le troisième
alinéa, des mots «Ce règlement doit notamment prévoir la durée du mandat des
personnes» par «Ces personnes sont nommées par un mandat renouvelable à durée
déterminée et sont».
Donc : «5. Le gouvernement, sur recommandation
du ministre de la Justice, nomme les personnes chargées d'entendre la
contestation suivant la procédure de recrutement et de sélection établie par
règlement du gouvernement. Ces personnes doivent être indépendantes et
impartiales. Le gouvernement peut confier l'application de cette procédure de
recrutement et de sélection à l'organisme municipal habilité.
«Il peut également désigner parmi les
personnes chargées d'entendre la contestation un décideur responsable.
«Le règlement du gouvernement peut
également prévoir toute mesure en lien avec l'exécution des fonctions des
personnes chargées d'entendre la contestation et du décideur responsable. Ces <personnes
sont nommées pour un...
M. Morin :
...et du
décideur responsable. Ces >personnes sont nommées pour un mandat
renouvelable à durée déterminée et sont chargées d'entendre la contestation,
déterminer la rémunération et les autres conditions de travail de ces
personnes, prévoir des fonctions incompatibles avec leurs fonctions et règles déontologiques
qui leur sont applicables.»
Alors, M. le Président, cet amendement-là
est proposé suite aux excellentes discussions et aux nombreuses questions qui
ont été posées à M. le ministre en ce qui a trait, finalement, à la façon dont
ces personnes-là sont nommées puis à leur indépendance. Pour en arriver à la
proposition de cet amendement-là, on s'est d'abord inspirés du mémoire du
Barreau du Québec, parce que vous vous rappellerez, M. le Président, dans son
mémoire, c'est un des éléments qui avait été identifié par le Barreau, et je
réfère à la page 12 de leur mémoire : «Nous incitons le
législateur à mettre en place un régime de SAP — donc, là-dessus, il
n'y avait pas d'enjeu, il n'y a pas de souci, d'ailleurs, le fait qu'on puisse
mettre en place un régime SAP, je pense que c'est une innovation qui est
intéressante, mais qui mérite évidemment d'être questionnée — qui
offre certaines garanties d'indépendance afin de faciliter et de facilement
justifier la possibilité d'imposer ces sanctions. Ce régime doit être construit
dans le respect des principes de justice fondamentale et d'équité procédurale.»
C'est intéressant, cette référence-là,
parce que, dans les discussions que nous avons eues plus tôt cet après-midi, on
a justement parlé des principes de justice fondamentale et des principes
d'équité procédurale ou de justice naturelle. «Ainsi, le Barreau du Québec
recommande que la Loi sur les sanctions administratives pécuniaires en matière
municipale prévoie d'une manière particulière notamment des mandats
renouvelables à durée déterminée qui protègent le décideur administratif contre
les destitutions arbitraires ou discrétionnaires, les garanties d'indépendance
nécessaires envers la municipalité, notamment.»
Pui, quand on parle, M. le Président, des mandats
renouvelables à durée déterminée, dans le mémoire du Barreau, on fait référence
à une décision de la Cour d'appel du Québec, qui s'intitule Association des
juges administratifs de la Commission des lésions professionnelles c. Procureur
général du Québec, en 2013.
• (17 h 50) •
Je propose l'amendement parce que, plus
tôt dans les discussions et les questions qu'on a posées à M. le ministre, M.
le ministre a fait référence au tribunal... différents tribunaux administratifs
du Québec, que ce soit le Tribunal administratif du Québec, que ce soit le Tribunal
administratif du travail, que ce soit le Tribunal administratif du logement.
Puis, quand on va voir dans la loi, entre autres, qui gère les tribunaux
administratifs, et plus particulièrement la Loi sur la justice administrative, auquel
M. le ministre a fait référence, donc, on voit, à l'article 38
notamment, que, pour la nomination des membres, le «tribunal est composé de
membres indépendants et impartiaux nommés durant bonne conduite par le gouvernement
qui en détermine le nombre en tenant compte des besoins du tribunal. L'acte de
nomination détermine la section[...] Le gouvernement peut déterminer le lieu de
résidence d'un membre...»
Donc, quand on parle du lieu de résidence,
c'est déjà des choses qui sont incluses dans le projet de loi n° 40,
mais je pense qu'il est important, pour la nomination, d'ajouter ces
éléments-là dans la loi et de prévoir une durée déterminée qui peut être
renouvelable, d'ailleurs, ce que nous a dit M. le ministre, mais de le mettre
dans la loi, ce qui fait que ça permet, à ce moment-là, au gouvernement d'avoir
une souplesse, c'est-à-dire, donc, de venir, après ça, ajouter par règlement
certains éléments importants, mais de garantir à même la loi certains principes
fondamentaux comme le fait, évidemment, d'être indépendant, d'être impartial,
puis de l'indiquer clairement, dans la loi, que ces personnes-là vont être
nommées pour un mandat renouvelable qui peut être à durée déterminée, mais qui
peut être renouvelé.
Donc, c'est le... Au fond, c'est l'idée à
la base de l'amendement qui est proposé, pour s'assurer, puis assurer la
population surtout, que ces gens-là seront indépendants, impartiaux des
municipalités, mais qu'ils pourront agir dans un système SAP qui permet déjà un
meilleur accès à la justice. Je vous remercie, M. le Président.
Le Président (M.
Bachand) :Merci beaucoup. M. le ministre,
s'il vous plaît.
M. Jolin-Barrette : Merci, M.
le Président. Je comprends l'objectif des collègues de l'opposition officielle.
J'ai déjà dit que ça allait être le cas, notamment par voie réglementaire. Il y
a un <petit enjeu avec l'amendement qui est...
M. Jolin-Barrette :
...voie
réglementaire. Il y a un >petit enjeu avec l'amendement qui est proposé,
là, parce que, lorsqu'on lit l'amendement, là, supposons, quand on est à la
deuxième phrase, on dit «ces personnes». Donc, supposons : «Le règlement
du gouvernement peut également prévoir toute mesure en lien avec l'exécution
des fonctions des personnes chargées d'entendre la contestation et du décideur
responsable. Ces personnes sont nommées pour un mandat non renouvelable à durée
déterminée et sont chargées d'entendre la contestation, déterminer la
rémunération et les autres conditions». C'est comme si c'étaient ces
personnes-là qui fixaient la rémunération.
Ça fait que, bon, on comprend l'objectif,
là, mais on va voter contre l'amendement parce que c'est par voie
réglementaire. Cependant, dans un souci de faire avancer les travaux, je vous
demanderais une courte suspension.
Le Président
(M. Bachand) :Alors, on suspend
quelques instants.
(Suspension de la séance à 17 h 55)
(Reprise à 18 heures)
Le Président (M.
Bachand) :À l'ordre, s'il vous plaît! La
commission reprend ses travaux. M. le député de l'Acadie, s'il vous plaît.
M. Morin : Merci, M. le
Président. Donc, suite à nos discussions, je vais retirer l'amendement déposé à
5 avec le consentement, j'imagine, puis à ce moment... Bon, alors,
consentement. Puis, après ça, bien, on continuera les travaux par la suite.
Le Président (M.
Bachand) :Parfait. Alors, je comprends
qu'il y a consentement pour retirer l'amendement du député de l'Acadie.
Consentement? Consentement.
Et, compte tenu de l'heure, la commission
suspend ses travaux jusqu'à 19 heures. Merci.
(Suspension de la séance à 18 h 01)
19 h (version révisée)
(Reprise à 19 h 04)
Le Président (M.
Bachand) :À l'ordre, s'il vous plaît! La
commission reprend ses travaux. On va poursuivre, donc, l'étude détaillée du
projet de loi n° 40, Loi visant notamment à réformer
les cours municipales et à améliorer l'efficacité, l'accessibilité et la
performance du système de justice.
Lors de la suspension de nos travaux, nous
étions à l'étude de l'article 5. Y a-t-il interventions sur l'article 5?
M. Morin : Non, M. le
Président.
Le Président (M. Bachand) :Merci. S'il n'y a pas d'autre intervention, est-ce que l'article 5
est adopté?
Des voix : Adopté.
Le Président (M.
Bachand) :Adopté. M. le ministre, pour la
suite des choses.
M. Jolin-Barrette : Oui.
Alors, je crois que le député de l'Acadie souhaiterait qu'on revienne à l'article 2
pour réouvrir l'article.
Le Président (M.
Bachand) :Donc, est-ce qu'il y a
consentement pour y revenir et réouvrir l'article 2?Consentement. M.
le député d'Acadie, s'il vous plaît.
M. Morin : Oui. Alors, suite
aux questions qui ont été posées et à l'amendement, en fait, qui a été déposé,
mais retiré, il y avait un élément que je trouvais important à mettre dans la
loi, c'est-à-dire toute la question de l'indépendance, du respect, d'avoir une
audition impartiale. Et les légistes du gouvernement, je comprends, nous
proposent, en fait, un amendement et une rédaction législative qui le permettraient,
bon, je dirais, en partie. Moi, j'aurais bien aimé qu'on ajoute le mot
«indépendant», on en a parlé avant la suspension. M. le ministre ne veut pas se
rendre jusque-là, mais, à tout le moins, je pense que c'est une amélioration,
qu'on indique dans la loi des paramètres supplémentaires qui ne seront pas
uniquement par règlement.
Alors donc, je comprends que l'article est
déposé et je peux en faire la lecture?
Le Président (M.
Bachand) :...
M. Morin : Avec plaisir.
Donc, l'article 66, article 2 de la Loi sur les sanctions
administratives pécuniaires en matière municipale : Insérer, dans le
paragraphe 6° du premier alinéa de l'article 2 de la Loi sur les sanctions
administratives pécuniaires en matière municipale, proposé par l'article 66
du projet de loi, et après «dans un cadre respectant les principes de justice
fondamentale», «et selon une procédure conduite de manière à permettre un débat
loyal, dans le respect du devoir d'agir de façon impartiale et du droit d'être
entendu».
Commentaires : L'amendement propose d'ajouter
les principes d'équité procédurale qui sont applicables afin de répondre à une
demande du Barreau du Québec.
Le texte proposé :
«2. Le règlement du gouvernement doit :
«6° imposer toute mesure permettant
d'assurer que toute personne visée par l'imposition d'une sanction
administrative pécuniaire puisse en demander le réexamen et, le cas échéant,
contester la décision en réexamen dans un cadre respectant les principes de
justice fondamentale et selon une procédure conduite de manière à permettre un
débat loyal, dans le respect du devoir d'agir de façon impartiale et du droit
d'être entendu.»
Donc, cet ajout à l'article 2 dans la
loi va donc donner plus d'éléments, plus de critères à respecter par le
gouvernement quand viendra le temps de rédiger le règlement qui va permettre l'utilisation
des sanctions administratives. Je comprends que l'expression «débat loyal» est
déjà utilisée dans des lois du Québec, notamment dans le domaine de la justice
administrative.
Le Président (M.
Bachand) :Merci. Interventions? M. le
ministre.
M. Jolin-Barrette : Je suis
en accord avec l'amendement déposé par le député d'Acadie.
Le Président (M.
Bachand) :Merci. Autres interventions? S'il
n'y a pas d'autre intervention, est-ce que l'amendement est adopté?
Des voix : ...
Le Président (M.
Bachand) :Oui?
M. Morin : ...vote par appel
nominal.
Le Président (M.
Bachand) :Oui, bien sûr. M. le
secrétaire, s'il vous plaît.
Le Secrétaire : Pour, contre,
abstention. M. Morin (Acadie)?
M. Morin : Pour.
Le Secrétaire : Mme Maccarone
(Westmount—Saint-Louis)?
Mme Maccarone : Pour.
Le Secrétaire : M. Jolin-Barrette
(Borduas)?
M. Jolin-Barrette : Pour.
Le Secrétaire : Mme Bourassa (Charlevoix—Côte-de-Beaupré)?
Mme Bourassa : Pour.
Le Secrétaire : Mme Schmaltz
(Vimont)?
Mme Schmaltz : Pour.
Le
Secrétaire : M. Asselin (Vanier-Les Rivières)?
M. Asselin : Pour.
Le Secrétaire : Mme Blais
(Abitibi-Ouest)?
Mme Blais (Abitibi-Ouest) : Pour.
Le Secrétaire : M. Lemieux
(Saint-Jean)?
M. Lemieux : Pour.
Le Secrétaire : M. Bachand
(Richmond)?
Le Président (M.
Bachand) :Abstention. Donc, l'amendement
à l'article 2 est adopté. Est-ce qu'il y a d'autres interventions sur l'article 2
tel qu'amendé? S'il n'y a pas d'autre intervention, est-ce que l'article 2,
tel qu'amendé, est adopté?
Des voix : Adopté.
Le Président (M.
Bachand) :Adopté. M. le ministre, s'il
vous plaît.
M. Jolin-Barrette : «...peut porter
plainte au Conseil de la justice administrative contre une personne chargée
d'entendre la contestation, pour un manquement aux règles déontologiques, à un
devoir imposé par le règlement du gouvernement ou aux prescriptions relatives
aux conflits d'intérêts ou aux fonctions incompatibles.
«La plainte doit être écrite et exposer
sommairement les motifs sur lesquels elle <s'appuie. Elle est...
M. Jolin-Barrette :
...
plainte doit être écrite et exposer sommairement les motifs sur lesquels elle
>s'appuie. Elle esttransmise au siège du conseil.»
Le Président (M.
Bachand) :Merci beaucoup. Interventions
sur l'article 6? M. le député d'Acadie, s'il vous plaît.
M. Morin : Merci, M. le
Président. Donc, je comprends que la procédure que vous voulez mettre en place,
finalement, c'est celle qui régit l'ensemble des décideurs administratifs, et
que, dans ce sens-là, il n'y a pas d'exception, c'est la même façon de
procéder, finalement?
M. Jolin-Barrette : ...j'apporterais
une nuance. Le Conseil de la justice administrative s'occupe de la déontologie
de tous les organismes juridictionnels des décideurs administratifs. Donc,
exemple, quand c'est la Régie des alcools, je crois que ce n'est pas eux qui
sont responsables en matière de déontologie.
Une voix : ...
M. Jolin-Barrette : C'est ça.
Quand c'est des décideurs de l'ordre juridictionnel, comme c'est le cas
actuellement, c'est le Conseil de la justice administrative qui s'applique.
M. Morin : D'accord. Merci.
Le Président (M. Bachand) :Autres interventions à l'article 6? S'il n'y a pas
d'autre intervention, est-ce que l'article 6 est adopté?
Des voix : Adopté.
Le Président (M.
Bachand) :Adopté. M. le ministre, s'il
vous plaît.
• (19 h 10) •
M. Jolin-Barrette : «7. Le conseil,
lorsqu'il procède à l'examen d'une plainte formulée contre une personne chargée
d'entendre la contestation, agit conformément aux dispositions des articles 184
à 192 de la Loi sur la justice administrative, compte tenu des adaptations
nécessaires.»
Donc, ça, c'est classique, comme les
autres tribunaux.
Le Président (M.
Bachand) :...donc, interventions à
l'article 7?
M. Morin : Je n'ai pas de
question.
Le Président (M.
Bachand) :S'il n'y a pas d'intervention,
est-ce que l'article 7 est adopté?
Des voix : Adopté.
Le Président (M.
Bachand) :Merci. M. le ministre, s'il
vous plaît.
M. Jolin-Barrette : «8. Le
ministre peut destituer une personne chargée d'entendre la contestation lorsque
le Conseil de la justice administrative le recommande, après enquête tenue à la
suite d'une plainte portée en application de l'article 6.
«Il peut pareillement suspendre la
personne avec ou sans rémunération pour la période que le conseil recommande.»
Le Président (M.
Bachand) :Merci beaucoup. Donc,
interventions à l'article 8? M. le député d'Acadie.
M. Morin : Oui. Donc,
l'article 8 dit : «Le ministre peut destituer une personne chargée
d'entendre la contestation...» Donc, la personne que vous pouvez destituer,
c'est celle qui est chargée d'entendre la contestation?
M. Jolin-Barrette : Oui, le
décideur administratif.
M. Morin : OK. Donc, c'est
comme ça que vous le libellez. Donc, plutôt que de dire, par exemple : Le
ministre peut estimer la personne visée par la plainte, vous dites : «chargée
d'entendre la contestation»?
M. Jolin-Barrette : Oui, bien,
parce qu'on vise le décideur administratif, donc... C'est parce que la
plainte... Il peut y avoir une plainte, mais pour relier... Quelle est sa
fonction, à ce décideur-là, c'est d'entendre la contestation. C'est lui que
l'on vise.
M. Morin : OK. Merci.
Le Président (M.
Bachand) :Merci. Autres interventions à
l'article 8? Mme la députée de Westmount—Saint-Louis.
Mme Maccarone : Merci.
Qu'est-ce qui arrive dans le cas... parce qu'on a aussi... dans l'article 5,
on dit que «le gouvernement peut confier l'application de cette procédure de
recrutement et de sélection à l'organisme municipal habilité». Ça fait que,
dans ce cas-là, est-ce que c'est toujours le ministre qui serait responsable...
c'est ça, qui serait responsable pour destituer une personne ou est-ce que ce
serait la responsabilité de la municipalité?
M. Jolin-Barrette : Non,
c'est le ministre qui est responsable, suite à la recommandation du Conseil de
la justice administrative.
Mme Maccarone : Même quand
c'est la municipalité qui est chargée d'engager les personnes?
M. Jolin-Barrette : Bien, en
fait, ce n'est pas la municipalité qui est chargée d'engager. Eux, ils font...
ils pourraient faire la procédure de recrutement, donc l'affichage, le
concours, l'examen écrit, l'examen...
Mme Maccarone : Et sélection.
M. Jolin-Barrette : ...l'examen.
La nomination, elle est faite par le Conseil des ministres sur recommandation
du ministre de la Justice. Et donc, si jamais il y a une plainte en déontologie,
au Conseil de la justice administrative, contre le décideur et que le conseil
recommande la destitution, là, à ce moment-là, c'est le ministre qui destitue,
puisque la nomination engendre le pouvoir de destitution.
Mme Maccarone : OK. Merci.
Le Président (M.
Bachand) :Est-ce qu'il y a d'autres
interventions à l'article 8? M. le député d'Acadie.
M. Morin : Donc, dans votre
régime, c'est le ministre qui destitue, donc ce n'est pas le gouvernement. Vous
ne faites pas une recommandation au Conseil des ministres, donc c'est vous qui
le destituez. Vous le faites par décret?
M. Jolin-Barrette : C'est
suite à la... au Conseil de la justice administrative.
M. Morin : Oui, suite à la
recommandation. Mais, une fois que la recommandation est faite, la
recommandation vous est envoyée à vous, comme ministre de la Justice, et donc
là, après ça, vous, vous ne faites pas une proposition au Conseil des ministres,
c'est vous qui le destituez ou...
Des voix : ...
Le Président (M.
Bachand) :On va suspendre quelques
instants.
(Suspension de la séance à 19 h 14)
(Reprise à 19 h 15)
Le Président (M.
Bachand) :Alors, à l'ordre, s'il vous
plaît! On reprend les travaux. M. le ministre.
M. Jolin-Barrette : Oui.
Bien, écoutez, le député de l'Acadie amène un bon point. C'est plus logique que
ce soit le gouvernement. Donc, je comprends que le député de l'Acadie va
nous... va déposer un amendement.
Le Président (M.
Bachand) :Donc, je comprends qu'il y
aurait consentement pour suspendre l'étude de l'article 8?Consentement.
Donc, M. le ministre, s'il vous plaît.
M. Jolin-Barrette : «9. En
outre, le ministre peut démettre une personne chargée d'entendre la
contestation pour une incapacité...» On va faire un amendement à 9 aussi.
M. Morin : ...c'est ce que je
suggère.
M. Jolin-Barrette : C'est ça.«En outre, le ministre peut démettre...» On va dire : «Le gouvernement
peut démettre une personne chargée d'entendre la contestation pour une
incapacité permanente qui, de son avis, l'empêche de remplir de manière
satisfaisante les devoirs de sa charge; l'incapacité permanente est établie par
le Conseil de la justice administrative, après enquête faite sur demande du
ministre.
«Le conseil agit conformément aux
dispositions des articles 193 à 197 de la Loi sur la justice administrative,
compte tenu des adaptations nécessaires.»
Donc, je vous proposerais, M. le
Président, s'il n'y a pas de commentaire à 9, de suspendre, considérant qu'on
va avoir un amendement aussi.
Le Président (M.
Bachand) :Parfait. Donc, il y a
consentement pour suspendre 9?
Des voix : Consentement.
Le Président (M.
Bachand) :Merci. M. le ministre.
M. Jolin-Barrette : 10, M. le
Président : «Le ministre de la Justice est responsable de l'application de
la présente loi.»
Le Président (M.
Bachand) :Merci. Interventions?
M. Jolin-Barrette : Donc, le
temps de préparer tout ça...
Le Président (M.
Bachand) :Juste, peut-être, on va...Donc,
10... est-ce qu'il y a d'autres interventions sur 10? S'il n'y a pas d'intervention,
est-ce que l'article 10 est adopté?
Des voix : Adopté.
Le Président (M.
Bachand) :Adopté. Donc, oui, M. le
ministre.
M. Jolin-Barrette : Bien, je
pourrais peut-être... En attendant qu'on rédige les amendements, on pourrait
peut-être passer à l'article suivant, à 34.
Le Président (M.
Bachand) :OK. Donc, on devrait... on va
devoir suspendre 66 au complet. Alors, on est d'accord avec ça?
Des voix : ...
Le Président (M.
Bachand) :Donc, l'article 66 est
suspendu. M. le ministre.
M. Jolin-Barrette : Oui.
Donc, 34, on est dans la Loi sur l'aide juridique et sur la prestation de
certains autres services juridiques.
L'article 4.8 de la Loi sur l'aide
juridique et sur la prestation de certains autres services juridiques est
modifié par l'ajout, à la fin, du paragraphe suivant :
«6° pour toute affaire relative à une
sanction administrative pécuniaire pour un manquement à une loi ou à un
règlement concernant le stationnement.»
Commentaires : L'article modifie
l'article 4.8 de la Loi sur l'aide juridique afin de prévoir qu'aucune
aide juridique n'est accordée pour une affaire relative à une sanction
administrative pécuniaire pour un manquement concernant le stationnement, tel
qu'il est déjà prévu pour les infractions pénales en matière de stationnement.
Donc, on vient faire le corollaire. Dans
le fond, dans la Loi sur l'aide juridique, c'était déjà exclu que, pour le
stationnement, ce n'est pas couvert, donc on vient le spécifier pour les SAP.
Donc, vous ne pourrez pas être couvert par l'aide juridique, si vous êtes
poursuivi pour une SAP pour un stationnement. C'est une exclusion.
Le Président (M.
Bachand) :M. le député d'Acadie.
M. Morin : Oui, merci. Sauf
que ça dit : «Pour toute affaire relative à une sanction administrative
pécuniaire pour un manquement à une loi ou à un règlement». Donc, c'est
uniquement... Je veux juste que ce soit bien clair, c'est uniquement en ce qui
a trait au stationnement, que ce soit dans une loi ou un règlement?
M. Jolin-Barrette : Exactement.
M. Morin : D'accord. Alors,
pour tous les autres domaines, que ce soit une sanction en matière de
protection de l'environnement ou autres, bien là, à ce moment-là, l'aide
juridique pourrait être obtenue?
M. Jolin-Barrette : Sous
réserve...
M. Morin : De l'admissibilité,
bien sûr, de la personne, là.
M. Jolin-Barrette : Exactement.
M. Morin : Mais, si les
critères <d'admissibilité...
M. Morin :
Mais, si
les critères >d'admissibilité sont remplis...
M. Jolin-Barrette : Et
sous réserve que ça soit couvert...
M. Morin : Dans la loi.
M. Jolin-Barrette : ...dans
la Loi sur l'aide juridique, que ce soit un service, parce que ce n'est pas... ce
n'est pas toutes les matières, en matière d'aide juridique, que c'est couvert,
au-delà de l'admissibilité financière. Il y a également certains types de
dossiers qui sont couverts, d'autres qui ne le sont pas.
M. Morin : D'accord.
M. Jolin-Barrette : Exemple,
vous ne pouvez pas... La Loi sur l'aide juridique ne couvre pas, je crois, les
situations de bornage, supposons.
M. Morin : D'accord, ou
de servitude.
M. Jolin-Barrette : Ou
de servitude.
M. Morin : D'accord. C'est
bon. Très bien, sauf que... Puis vous ajoutez «loi» parce que vous nous avez
expliqué précédemment que, par exemple, dans... en ce qui a trait aux espaces
réservés pour les personnes à mobilité réduite, c'est...
M. Jolin-Barrette : Code
de sécurité routière.
M. Morin : ...l'infraction
se retrouve dans la loi et non pas dans le règlement?
M. Jolin-Barrette : Exactement.
M. Morin : D'accord.
Merci.
Le Président
(M. Bachand) :Merci. Autres
interventions à l'article 34? S'il n'y a pas d'autre intervention, est-ce
que l'article 34 est adopté?
Des voix : Adopté.
Le Président
(M. Bachand) :Adopté. M. le
ministre, s'il vous plaît.
M. Jolin-Barrette : Oui.
Alors là, on serait... Est-ce que les amendements sont prêts?
Des voix : ...
M. Jolin-Barrette : OK. On envoie
8.
Le Président
(M. Bachand) :Donc, M. le ministre,
pour la suite.
• (19 h 20) •
M. Jolin-Barrette : Alors,
pour l'article 8, on a l'amendement qui est en cours de route.
Le Président
(M. Bachand) :Au lieu... On va
attendre peut-être d'avoir les deux amendements, pour ne pas réouvrir et puis
refermer les articles, là. Je sais que vous aviez des amendements...
Des voix : ...
Le Président (M. Bachand) :C'est ça. Alors, vous avez des amendements, oui?
M. Jolin-Barrette : Oui,
j'ai des amendements, M. le Président, donc, à la Loi sur le notariat et à la
Loi sur le Barreau. Donc, avec votre permission, à l'article 34 point... après
l'article 34... Non.
Le Président
(M. Bachand) :Oui, exactement.
M. Jolin-Barrette : Oui,
après l'article 34, insérer l'article 34.1, et il se lirait ainsi :
Insérer, après l'article 34 du projet de loi, l'article le suivant : 34.1. L'article 54.1
de la Loi sur le Barreau est modifié par le remplacement de la dernière phrase
du deuxième alinéa par ce qui suit :
«Il peut toutefois :
«1° poser des actes visés au
paragraphe 1° de l'article 128 au sein d'une personne morale visée à l'article 131.1
conformément au règlement pris en application de cet article;
«2° agir comme médiateur accrédité
conformément à un règlement pris en application de l'article 570 du Code
de procédure civile.»
Donc, commentaires : L'amendement
modifie l'article 54.1 de la Loi sur le Barreau pour permettre à l'avocat
à la retraite d'agir, à titre d'avocat à la retraite, comme médiateur accrédité
aux petites créances conformément à la réglementation applicable en la matière.
Donc, ça fait suite au projet de loi n° 8 qu'on a... 8, qu'on a adopté, sur la médiation.
Les ordres professionnels, la Chambre des notaires et le Barreau du Québec nous
ont soulevé qu'on devait peut-être énoncer clairement dans la loi que les
avocats à la retraite et que les notaires à la retraite peuvent être des
médiateurs accrédités aux petites créances, donc on vient le clarifier dans la
loi. À notre avis, le texte le prévoyait, mais c'est une demande des ordres
professionnels.
Donc là, on est sur le Barreau, 54.1, puis
l'article suivant, ça va être la Chambre des notaires.
Le Président
(M. Bachand) :M. le député d'Acadie,
intervention?
M. Morin : Pas
d'intervention, M. le Président.
Le Président
(M. Bachand) :Alors, s'il n'y a pas
d'intervention, est-ce que l'amendement créant le nouvel article 34.1 est
adopté?
Des voix : Adopté.
Le Président
(M. Bachand) :Adopté. Donc, le nouvel
article 34.1 est adopté. M. le ministre, s'il vous plaît.
M. Jolin-Barrette : Oui.
Alors, avec votre permission, on irait à l'article 52 pour introduire
l'article 52.1.
Le Président
(M. Bachand) :Merci. M. le ministre.
M. Jolin-Barrette : Donc,
insérer, après l'article 52 du projet de loi, l'article suivant :
52.1 L'article 13.1 de la Loi sur le
notariat, édicté par l'article 22 du chapitre 23 de 2023, est modifié
par le remplacement de la dernière phrase du deuxième alinéa par ce qui
suit :
«Il peut toutefois :
«1° poser, au sein d'une personne
morale visée à l'article 26.1, conformément au règlement pris en
application de cet article, les actes visés aux paragraphes 3° à 5° de
l'article 15 de même que ceux visés au paragraphe 7° de cet article, sauf
celui de représenter des clients dans le cadre de toute demande pouvant être
traitée suivant la procédure non contentieuse prévue au livre III du Code
de procédure civile;
«2° agir comme médiateur accrédité
conformément à un règlement pris en application de l'article 570 du Code
de procédure civile.»
Commentaires : L'amendement modifie
l'article 13.1 de la Loi sur le notariat pour permettre au notaire à la
retraite d'agir, à titre d'avocat à la retraite... non...
Une voix : ...
M. Jolin-Barrette : ...oui,
de notaire, excusez, il y a une petite coquille dans le commentaire — à
titre de notaire à la retraite, comme médiateur accrédité aux petites créances
conformément à la réglementation applicable en la matière.
Donc, on vient faire le corollaire de ce
qui était pour le Barreau du Québec, pour l'avocat à la retraite, là. C'est
pour le notaire à la retraite pour... notamment pour agir <comme...
M. Jolin-Barrette :
...notamment
pour agir >comme médiateur accrédité.
Le Président (M.
Bachand) :Interventions? M. le député
d'Acadie, oui.
M. Morin : Brièvement, en 2°,
effectivement, on vient spécifier qu'ils vont pouvoir être médiateurs
accrédités, mais en 1°, donc, ce n'était pas clair, dans le projet de loi qui a
été adopté, ce qu'ils pouvaient faire au sein d'une personne morale. Donc,
c'est pour ça qu'il y a l'ajout?
M. Jolin-Barrette : Donc là,
on est à 26.1 du règlement, donc les actes prévus au paragraphe 3° à 5° de
l'article 15, paragraphe 7°. Donc, ils ne peuvent pas représenter les
gens en termes de procédure non contentieuse.
Une voix : ...
M. Jolin-Barrette : C'était
déjà dans la loi? Puis pourquoi on le modifie?
Des voix : ...
M. Jolin-Barrette : Ah! le
paragraphe 1° était déjà là. Le paragraphe 1° était déjà là. Est-ce
qu'on peut aller à 13.1 de la loi? Ah! 3t si on peut descendre le texte, M. le
secrétaire, s'il vous plaît... C'est une question de...
Une voix : ...
M. Jolin-Barrette : ...c'est
ça, de géographie légistique. Encore un petit peu, s'il vous plaît, oui, où
est-ce qu'il y a en rouge. Voyez-vous, la partie en rouge : «Il peut
toutefois poser, au sein d'une personne morale...» Bon, tout ça est repris. Ça
fait que c'était déjà là, sauf que le légiste le fait en deux paragraphes. Et,
si on descend un peu plus, M. le secrétaire...
M. Morin : D'accord. Donc, on
reprend 1°.
M. Jolin-Barrette : Dans le
fond, on reprend intégralement, sauf qu'on le met sous un paragraphe 1°
plutôt que de le coller dans le texte, puisqu'on a un paragraphe 2° désormais.
M. Morin : D'accord.
Le Président (M.
Bachand) :D'autres interventions à
l'amendement? S'il n'y a pas d'autre intervention, est-ce que l'amendement
introduisant le nouvel article 52.1 est adopté?
Des voix : Adopté.
Le Président (M.
Bachand) :Donc, le nouvel
article 52.1 est adopté. M. le ministre.
M. Jolin-Barrette : Oui. Je
crois que les...
M. Morin : ...
M. Jolin-Barrette : Excellent.
M. Morin : Qui serait donc
52.2, maintenant, compte tenu qu'on vient d'adopter 52.1.
M. Jolin-Barrette : Ah non!
mais, juste avant, on terminerait peut-être l'article 66 puis on va
revenir après.
Le Président (M.
Bachand) :Si tout le monde est d'accord,
on reviendrait à 66 pour le terminer puis, après ça, on reviendrait avec votre
amendement immédiatement après.
M. Morin : C'est bon. D'accord.
Le Président (M.
Bachand) :Ça va? Parce qu'on a reçu les
amendements, là, concernant l'article... Donc, est-ce qu'il y a consentement
pour réouvrir l'article 66? Consentement? Consentement. M. le ministre,
s'il vous plaît.
M. Jolin-Barrette : Alors,
bien, je crois que mon collègue de l'Acadie a des amendements à déposer.
Le Président (M.
Bachand) :...Acadie, pardon.
M. Morin : ...si vous pouvez,
s'il vous plaît.
Le Président (M.
Bachand) :Ce ne sera pas long, M. le
député d'Acadie, excusez-moi.
M. Morin : Ah! il n'y a pas
de souci.
(Consultation)
Le Président (M.
Bachand) :Donc, M. le ministre. Donc, on
est d'accord pour réouvrir l'article 8?
M. Jolin-Barrette : Oui.
Le Président (M.
Bachand) :Alors, M. le ministre... M. le
député d'Acadie, pardon.
M. Morin : Non, ça va, M. le
Président, pas de souci. Donc, il y a un amendement que je veux présenter à...
en fait, à 8 de l'article 66, qui se lit comme suit.
Article 8 de la Loi sur les sanctions
administratives pécuniaires en matière municipale : Remplacer, dans le
premier alinéa de l'article 8 de la Loi sur les sanctions administratives
pécuniaires en matière municipale proposé par l'article 66 du projet de
loi tel qu'amendé, «ministre» par «gouvernement».
Dans le texte proposé : «Le
gouvernement peut destituer une personne chargée d'entendre la contestation
lorsque le Conseil de la justice administrative le recommande, après enquête
tenue à la suite d'une plainte portée en application de l'article 6.
«Il peut pareillement suspendre la
personne avec ou sans rémunération pour la période que le conseil recommande.»
Et cet amendement fait suite, M. le
Président, à un questionnement. Il y a des questions qui ont été posées à M. le
ministre quant à savoir sur la façon dont le ministre allait procéder, d'autant
plus que, règle générale, suite à une <recommandation...
M. Morin :
...ministre
allait procéder, d'autant plus que, règle générale, suite à une >recommandation
d'un conseil, que ce soit le Conseil de la magistrature ou, dans ce cas-ci, le
Conseil de la justice administrative, c'est le gouvernement qui va destituer la
personne qui, évidemment, fait l'objet d'une... bien, d'une procédure de
destitution et d'une recommandation qui est faite par le Conseil de la justice
administrative. Donc, pour s'assurer qu'il y a une conformité puis une
cohérence, bien, c'est la raison pour laquelle cet amendement-là est proposé.
Le Président (M.
Bachand) :Merci beaucoup. Interventions
sur l'amendement du député d'Acadie?
M. Jolin-Barrette : ...M. le
Président.
Le Président (M.
Bachand) :Merci. S'il n'y a pas d'autre
intervention, est-ce que...
M. Morin : Alors, je vous
demanderais un vote par appel nominal, s'il vous plaît.
Le Président (M.
Bachand) :Parfait. Alors, vote par appel
nominal sur l'amendement à l'article 8. M. le secrétaire.
Le Secrétaire : Pour, contre,
abstention. M. Morin (Acadie)?
M. Morin : Pour.
Le Secrétaire : Mme Maccarone
(Westmount—Saint-Louis)?
Mme Maccarone : Pour.
Le Secrétaire : M.
Jolin-Barrette (Borduas)?
M. Jolin-Barrette : Pour.
Le Secrétaire : Mme Bourassa (Charlevoix—Côte-de-Beaupré)?
Mme Bourassa : Pour.
Le Secrétaire : Mme Schmaltz
(Vimont)?
Mme Schmaltz : Pour.
Le Secrétaire : M. Asselin
(Vanier-Les Rivières)?
M. Asselin : Pour.
Le Secrétaire : Mme Blais
(Abitibi-Ouest)?
Mme Blais (Abitibi-Ouest) : Pour.
Le Secrétaire : M. Lemieux
(Saint-Jean)?
M. Lemieux : Pour.
Le Secrétaire : Et M. Bachand
(Richmond)?
Le Président (M.
Bachand) :Abstention. Donc, l'amendement
à l'article 8 est adopté. Est-ce qu'il y a d'autres interventions à
l'article 8 tel qu'amendé? S'il n'y a pas d'autre intervention, est-ce que
l'article 8, tel qu'amendé, est adopté?
Des voix : Adopté.
Le Président (M.
Bachand) :Adopté. Merci beaucoup. Alors,
est-ce qu'il y a consentement pour réouvrir l'article 9? Consentement. M.
le député de l'Acadie, s'il vous plaît.
• (19 h 30) •
M. Morin : Alors,
l'article 9, finalement, pour être cohérents avec l'article 8 que
nous venons de modifier et d'adopter... l'article 9 traitait également
d'une situation où le Conseil de la justice administrative, après enquête,
pouvait faire une recommandation dans le but de démettre quelqu'un, une
personne chargée d'entendre la contestation, par une incapacité permanente qui
l'empêcherait de remplir de manière satisfaisante les devoirs de sa charge.
Donc, suite, évidemment, à un échange avec
M. le ministre et les questions que je lui ai posées, il m'apparaissait
important que ce soit le gouvernement qui puisse démettre et non pas le
ministre. Alors, pour qu'il y ait une cohérence avec l'article 8, c'est la
raison pour laquelle l'amendement va viser le gouvernement et non le ministre. Donc,
je vais lire maintenant, M. le Président, l'amendement à l'article 66.
Article 9 de la Loi sur les sanctions
administratives pécuniaires en matière municipale : Remplacer, dans le premier
alinéa de l'article 9 de la Loi sur les sanctions administratives
pécuniaires en matière municipale proposé par l'article 66 du projet de
loi tel qu'amendé, «ministre» par «gouvernement».
Texte proposé : «9. En outre, le
gouvernement peut démettre une personne chargée d'entendre la contestation pour
une incapacité permanente qui, de son avis, l'empêche de remplir de manière
satisfaisante les devoirs de sa charge; l'incapacité permanente est établie par
le Conseil de la justice administrative, après enquête faite sur demande du
ministre.
«Le conseil agit conformément aux
dispositions des articles 193 à 197 de la Loi sur la justice
administrative, compte tenu des adaptations nécessaires.»
Alors, pour les raisons que j'énonçais
précédemment et en cohérence avec l'article 8, c'est la raison pour
laquelle je propose l'amendement qui viserait... en fait, ce serait le
gouvernement qui aurait le pouvoir de démettre et non le ministre. Voilà.
Le Président (M.
Bachand) :Interventions sur l'amendement du
début de l'Acadie à l'article 9?
M. Jolin-Barrette : Aussi, M.
le Président, c'est cohérent.
Le Président (M.
Bachand) :Merci beaucoup. S'il n'y a pas
d'autre intervention, est-ce que l'amendement à l'article 9 est adopté?
Des voix : Adopté.
M. Morin : ...
Le Président (M.
Bachand) :Vote par appel nominal. M. le
secrétaire, s'il vous plaît.
Le Secrétaire : Pour, contre,
abstention. M. Morin (Acadie)?
M. Morin : Pour.
Le Secrétaire : Mme Maccarone
(Westmount—Saint-Louis)?
Mme Maccarone : Pour.
Le Secrétaire : M. Jolin-Barrette
(Borduas)?
M. Jolin-Barrette : Pour.
Le Secrétaire : Mme Bourassa (Charlevoix—Côte-de-Beaupré)?
Mme Bourassa : Pour.
Le Secrétaire : Mme Schmaltz
(Vimont)?
Mme Schmaltz : Pour.
Le
Secrétaire : M. Asselin (Vanier-Les Rivières)?
M. Asselin : Pour.
Le Secrétaire : Mme Blais
(Abitibi-Ouest)?
Mme Blais (Abitibi-Ouest) : Pour.
Le Secrétaire : M. Lemieux
(Saint-Jean)?
M. Lemieux : Pour.
Le Secrétaire : EtM. Bachand
(Richmond)?
Le Président (M.
Bachand) :Abstention. Donc, l'amendement
à l'article 9 est adopté. Est-ce qu'il y a d'autres interventions à
l'article 9 tel qu'amendé? S'il n'y a pas d'autre intervention, est-ce que
l'article 29, tel qu'amendé, est adopté?
Des voix : Adopté.
Le Président (M.
Bachand) :Merci. Donc, est-ce que le
titre de l'article est adopté?
Des voix
: Adopté.
Le Président (M.
Bachand) :Est-ce qu'il y a d'autres
interventions sur l'article 66 tel qu'amendé? S'il n'y a pas d'autre
intervention, est-ce que l'article 66, tel qu'amendé, est adopté?
Des voix : Adopté.
Le Président (M.
Bachand) :Adopté. Merci. M. le ministre,
s'il vous plaît.
M. Jolin-Barrette : Oui, avec
votre permission, je vous demanderais une courte suspension.
Le Président (M.
Bachand) :Parfait. Alors, on va suspendre
quelques instants. Merci.
(Suspension de la séance à 19 h 33)
19 h 30 (version révisée)
(Reprise à 19 h 42
)
Le Président (M.
Bachand) :À l'ordre, s'il vous plaît! La
commission reprend ses travaux. Merci. M. le député de l'Acadie, s'il vous
plaît.
M. Morin : Oui. Alors, merci,
M. le Président. Donc, un amendement qui doit être dans Greffier, je pense...
Le Président (M.
Bachand) : M. le député de l'Acadie.
M. Morin : Oui, merci. Donc,
ça sera, en fait, 52.2, Loi sur le notariat.
L'article 50 de la Loi sur le
notariat est modifié par l'insertion, après le deuxième alinéa, de l'alinéa
suivant :
«Le notaire peut également, si les
circonstances s'y prêtent, autoriser un témoin...» ou une... bien, en fait, un
témoin ou une partie, parce qu'il n'y a pas juste un témoin, il y avait une
partie aussi.
Une voix : ...
M. Morin : Oui. Ça fait que je
vais vous demander une suspension, s'il vous...
Le Président (M.
Bachand) :...
M. Morin : Vous pouvez... On
peut? On peut le corriger comme ça?
Le Président (M.
Bachand) :Oui.
M. Morin : OK. Donc, «un
témoin ou une partie — merci, M. le Président — à signer l'acte
à distance. L'autorisation de signer à distance peut être révoquée en tout
temps.»
L'acte modifié pourrait se lire ainsi, l'article
modifié :
«L'acte notarié est clos par la signature
des parties et des témoins requis suivant le cas, en présence du notaire
instrumentant et par la signature de ce dernier, qui doit être apposée le même
jour et au même lieu où la dernière des parties à signer l'a fait.
«La signature de toute partie à un acte
notarié peut être donnée en présence d'un autre notaire que le notaire
instrumentant pourvu que ce dernier reçoive la dernière signature; la signature
peut aussi être reçue par un notaire habilité à exercer dans un État dont <l'ordre...
M. Morin :
...la
signature peut aussi être reçue par un notaire habilité à exercer dans un État
dont >l'ordre professionnel est membre de l'Union internationale du
notariat latin et qui est désigné par le conseil d'administration, pourvu que
cette signature soit reçue dans les limites territoriales de l'État dans lequel
ce notaire exerce ses fonctions. Dans ces cas, après signature de la partie et immédiatement
au-dessous, le notaire qui l'a reçue doit inscrire et signer une attestation de
la réception de cette signature devant lui et de la date à laquelle elle a été
reçue.
«Donc, le notaire peut également, si les
circonstances s'y prêtent, autoriser un témoin ou une partie à signer l'acte à
distance. L'autorisation de signer à distance peut être révoquée en tout
temps.»
Donc, cet amendement-là, M. le
Président... en fait, récemment, dans un projet de loi — si mon
souvenir est bon, c'était le projet de loi n° 34, ça se peut-tu, PL n° 34, qui modifiait, qui rendait, évidemment... qui avait
pour effet de rendre plus accessible... de spécifier le rôle d'officier public
du notaire et de rendre plus efficace le système, en fait, des greffes
notariales en créant des greffes numériques — il y avait une
disposition qui visait la signature des actes à distance, mais qui qualifiait
la possibilité de le faire en utilisant les mots «exceptionnellement». On a eu
un bon débat à ce sujet avec M. le ministre.
D'ailleurs, cet élément-là avait été
soulevé par différents groupes qui sont venus témoigner en commission et qui
nous disaient : Écoutez, pendant la pandémie, on a eu cette
possibilité-là, il y avait un décret du gouvernement qui le permettait. C'est
une pratique qui est utile, qui permet au notaire, bon, d'exercer. Évidemment,
le notaire est un officier public, donc c'est à lui d'évaluer si la personne de
qui il va recevoir la signature est apte et si c'est bien la bonne personne.
Et j'avais même réussi à faire préciser la
pensée de M. le ministre, parce que ce que je craignais, c'est que des gens qui
soient... qui soient évidemment à distance, que ce soit dans le Grand Nord du
Québec ou dans des régions éloignées du Québec, ne puissent plus avoir recours
à la signature d'acte à distance, étant entendu que c'est toujours au notaire
de décider. Donc, si le notaire a un doute, si le notaire pense qu'en tant
qu'officier public il n'est pas capable de remplir son rôle adéquatement, bien,
évidemment, il ne permettra pas la signature à distance. M. le ministre a
précisé qu'exceptionnellement on ne devait pas empêcher, par exemple, des gens,
que ce soit au Nunavik ou dans des régions éloignées, de signer à distance,
mais qu'il laissait le mot «exceptionnellement», et donc que ça ne pouvait pas
être la norme dans le cadre du projet de loi n° 34.
Par la suite, il y a eu... et on l'a vu
récemment, dans les jours qui précèdent, il y a eu plusieurs notaires qui ont
fait des sorties en disant que ça avait un impact sur leur pratique. Il y a eu
des articles qui ont été publiés dans les journaux. J'ai moi-même parlé à
plusieurs notaires qui m'ont dit que, même pour les régions éloignées, ça
présentait un problème. Il y a des gens qui, évidemment, vont être obligés de
se déplacer sur des distances importantes.
Et donc, au fond, le projet de loi n° 34
avait pour but de permettre une plus grande accessibilité aux notaires, et, en
tout cas, ce que j'entends, c'est que, dans certains cas, c'est beaucoup plus
difficile et ça ne permet pas, nécessairement, d'aller plus rapidement.
Donc, c'est la raison, puisqu'on a... on a
un projet de loi présentement qui traite de l'accès à la justice — on
vient de modifier la Loi sur le notariat — compte tenu de la volonté
exprimée par plusieurs notaires de pouvoir utiliser la signature à distance et
le fait que, dans le projet de loi n° 34, on a encadré mais aussi mieux défini
l'importance du rôle d'officier public du notaire, alors, écoutez, moi, je me
fie... je me fie aux notaires, ce sont les officiers publics, ils ont un rôle
fondamental à jouer, d'autant plus que, dans le projet de loi n° 34, on
permet maintenant l'exécution d'actes notariés en ce qui a trait à certaines
créances sans même qu'il y ait homologation.
Donc, je me dis, si on a assez confiance
aux notaires pour leur permettre, dans le cas d'actes notariés, de rendre une
créance ou une obligation exécutoire sans qu'elle soit homologuée par le
tribunal, ce qui permet un plus grand accès à la justice, une plus grande
flexibilité, on devrait d'autant plus, dans certains cas, selon ce que le
notaire <indique...
M. Morin :
...une
plus grande flexibilité, on devrait d'autant plus, dans certains cas, selon ce
que le notaire >indique, faire en sorte qu'ils puissent recevoir la
signature d'actes à distance, que ce soit de la part de parties ou de témoins.
Alors, c'est la raison pour laquelle je dépose cet amendement, M. le Président.
Le Président (M.
Bachand) :Merci beaucoup, M. le député de
l'Acadie. Interventions? M. le ministre, s'il vous plaît.
M. Jolin-Barrette : Bien,
oui, M. le Président, on en a longuement débattu, le député de l'Acadie et moi,
dans le cadre du projet de loi n° 34, et effectivement le député de l'Acadie
avait soumis des amendements. Je comprends que, depuis qu'on a adopté le projet
de loi n° 34, certains notaires sont en désaccord avec le fait que l'acte
notarié à distance ne doit pas être la règle.
On est dans une situation où l'acte
notarié à distance peut être réalisé exceptionnellement, M. le Président. Ce n'est
pas interdit de faire l'acte notarié à distance. Puis, je l'avais dit au moment
d'adopter l'article, il peut y avoir des circonstances exceptionnelles qui font
en sorte que, oui, l'acte notarié peut être fait à distance. Pensons à de
très grandes distances, pensons à une situation où la personne ne peut pas se
présenter pour des raisons de maladie. C'est le notaire qui évalue : Est-ce
qu'il s'agit d'une situation exceptionnelle? Il ne faut pas que ça soit une
pratique courante de faire des actes notariés à distance.
Puis il faut mettre la signature à
distance dans son contexte. La situation de la pandémie de la COVID-19 a
entraîné la prise, par le gouvernement, de décrets d'urgence temporaires permettant
aux citoyens de continuer de consulter leur notaire en évitant les contacts. C'est
de là que ça vient, M. le Président.
• (19 h 50) •
Puis il faut dire aussi que les opinions
divergent beaucoup. On a entendu certains notaires, mais ce qui est important
aussi dans ceux... les experts qu'on a entendus, M. le Président, qui sont
venus...
Je donne un exemple. Il y a deux
associations qui représentent les notaires, puis les deux, ils s'opposent. L'Association
professionnelle des notaires du Québec était pour un élargissement de l'acte à
distance, alors que l'Union des notaires était plutôt pour un resserrement de
la mesure. Donc, on a deux groupes de notaires distincts, légitimes, qui
représentent les notaires et qui s'opposent.
Les experts universitaires entendus en
commission parlementaire se sont, quant à eux, réjouis de la mesure et ont
précisé que, dans les autres pays de droit civil membres de l'Union
internationale du notariat latin, dont le Québec fait partie, l'acte notarié
technologique à distance hors la présence du notaire postpandémie n'est pas
admis, hein? On fait cavalier seul... on faisait cavalier seul, sauf en... en
France, et, encore là, pour que la... que pour la procuration notariée. Donc, c'était
le Pr Brochu, de l'Université Laval, donc, notaire et directeur du programme de
maîtrise en droit notarial à l'Université Laval, et Mme Brigitte Roy, notaire
émérite, qui sont venus nous dire ça.
La Chambre des notaires, elle, qui est
responsable de l'application de cette disposition, considérait la mesure
stricte mais se disait d'accord que la clôture en présentiel doit être
privilégiée et que la clôture à distance ne doit pas être une pratique
courante, par la nature sensible des services notariaux offerts et la proximité
recherchée par les clients, et que ce moyen doit être demandé par le client et
non imposé par le notaire.
Donc, dans tous les cas, M. le Président,
on est dans une situation où ce n'est pas blanc ou ce n'est pas noir. Ce qui
est important, notamment, c'est le fait que le notaire puisse exercer
adéquatement son devoir de conseil.
Et ce n'est pas interdit de le faire à
distance, M. le Président, puis ça, j'ai entendu ça. J'ai entendu, dans la
sphère publique, dire : C'est interdit maintenant de faire des actes
notariés à distance. Ce n'est pas vrai. C'est permis pour des circonstances
exceptionnelles, M. le Président, mais il ne faut pas penser que c'est tout le
temps, M. le Président. C'est important que le notaire puisse rencontrer...
exercer son devoir de conseil en personne physique. D'ailleurs, la Chambre des
notaires le recommandait, qu'on devrait favoriser la présence physique entre le
notaire et son client.
Donc, certains commentateurs évoquent par
ailleurs les risques quant à la validité de l'acte notarié signé à distance,
dont le caractère authentique, et donc la force probante, qui pourrait être
remis en question. Ça doit être pris en compte. L'expérience à l'international
démontre également que ce n'est pas une pratique permise et courante dans la
majorité des notariats de type latin. L'acte notarié n'est pas un geste banal,
et nous devons nous assurer que les règles qui l'encadrent sont rigoureuses et
les plus sécuritaires possibles. Dans certaines situations, M. le Président, il
peut y arriver... Et, je le dis, ce n'est pas interdit de faire des actes
notariés à distance. On a eu plusieurs exemples dans le cadre de la discussion
du projet de loi n° 34.
Alors, la disposition vient d'être
adoptée. Je comprends que, pour certains notaires, ça peut être plus
contraignant de rencontrer son <client...
M. Jolin-Barrette :
...contraignant
de rencontrer son >client, mais on va chez le notaire, souvent, peu de
fois dans une vie, M. le Président, règle générale, pour un mariage, pour un
contrat de mariage, pour ceux qui décident de ne pas opter pour le régime
impératif de la société d'acquêts. On va chez le notaire pour l'achat, la
vente d'une maison, pour une hypothèque. On va chez le notaire pour un
testament, bien souvent. On va chez le notaire pour peut-être un mandat en cas
d'inaptitude, toutes des circonstances où le contact physique, l'aptitude de la
personne doit être évalué. Ce sont des gestes qui sont fort importants dans une
vie et parfois, même, uniques. Alors, moi, je suis très à l'aise de maintenir
le caractère exceptionnel de l'acte notarié à distance pour faire en sorte, notamment...
Et il ne faut jamais l'oublier, là, toutes
les lois professionnelles sont là pour protéger le public. Donc, le positionnement
que l'État québécois doit avoir, c'est : Quelle est la façon de mieux
protéger le public, de la façon la plus optimale possible?
Alors, je comprends qu'il y a certaines
frustrations rattachées au caractère exceptionnel de l'acte notarié à distance.
Cependant, je pense que, pour les citoyens, pour faire en sorte, justement,
d'assurer la protection du public, ce critère-là, il est important. On n'est
pas dogmatiques. C'est possible qu'il y ait des circonstances qui fassent en
sorte que le notaire, dans le cadre de son évaluation, puisse privilégier
l'acte notarié à distance, mais ça doit être des situations exceptionnelles et
ça ne doit pas être une pratique qui est courante et quotidienne.
Le Président (M.
Bachand) :Merci. M. le député d'Acadie? Ça
va.
S'il n'y a pas d'autre intervention,
est-ce que l'amendement du député de l'Acadie...
M. Morin : ...un vote par
appel nominal, s'il vous plaît.
Le Président (M.
Bachand) :Vote par appel nominal? Merci
beaucoup. M. le secrétaire.
Le Secrétaire : Pour, contre,
abstention. M. Morin (Acadie)?
M. Morin : Pour.
Le Secrétaire : Mme Maccarone
(Westmount—Saint-Louis)?
Mme Maccarone : Pour.
Le Secrétaire
: M. Jolin-Barrette
(Borduas)?
M. Jolin-Barrette : Contre.
Le Secrétaire : Mme Bourassa (Charlevoix—Côte-de-Beaupré)?
Mme Bourassa : Contre.
Le Secrétaire : Mme Schmaltz
(Vimont)?
Mme Schmaltz : Contre.
Le Secrétaire : M. Asselin
(Vanier-Les Rivières)?
M. Asselin : Contre.
Le Secrétaire : Mme Blais
(Abitibi-Ouest)?
Mme Blais : Contre.
Le Secrétaire : M. Lemieux
(Saint-Jean)?
M. Lemieux : Contre.
Le Secrétaire : Et M. Bachand
(Richmond)?.
Le Président (M.
Bachand) :Abstention. Donc, l'amendement
est rejeté. M. le ministre, s'il vous plaît.
M. Jolin-Barrette : Oui. M.
le Président, avant de passer à l'article 76, qui est le dernier article
du projet de loi, j'ai proposé à mes collègues trois amendements qui visent les
moyens technologiques. Alors... Puis je leur ai dit hors micro, je voulais
savoir leur niveau d'intérêt à les adopter dans le cadre de ce projet de loi. Je
ne veux pas faire retarder indûment les travaux de la commission. Si jamais ils
me disent : Écoutez, on préférerait que ce soit dans un autre projet de
loi, je ne suis pas fermé, mais je les soumets. Ça vise à faire en sorte de
prévoir des dispositions, dans la Loi sur les tribunaux judiciaires, dans le Code
de procédure civile et dans le Code de procédure pénale, pour l'utilisation des
nouveaux moyens technologiques qu'on va utiliser avec Lexius. Alors, je le
soumets, mais il n'y a pas d'obligation.
Le Président (M.
Bachand) :M. le député de l'Acadie.
M. Morin : Bien, écoutez, M.
le Président, je remercie M. le ministre de nous avoir donné, finalement, les
amendements qu'il entend proposer dans le cadre de ce projet de loi. Et,
croyez-moi, en ce qui a trait à l'accès à la justice et surtout à l'utilisation
de moyens technologiques, je pense que c'est quelque chose qui est
excessivement important, d'ailleurs.
D'ailleurs, le ministère de la Justice a
pris le virage avec Lexius, il y a de cela déjà quelques années, avec des
objectifs précis à suivre. Cependant, quand je regarde les dispositions et ce
que le gouvernement veut adopter, je note qu'au niveau des moyens
technologiques... Bon, oui, il y aura consultation avec les juges des cours,
des tribunaux judiciaires, mais, encore là, on dit : «Le gouvernement
peut, par règlement». Il y a une foule de dispositions et de choses qui sont
prévues. Entre autres, dans ce qui est proposé à 223.6.2, on dit que la
décision du ministre de, par exemple, décider de suspendre l'obligation
d'utiliser un moyen technologique... ou d'autoriser l'utilisation d'un autre
moyen technologique, la décision du ministre, elle ne serait pas soumise à
l'obligation de publication prévue à l'article 8 de la Loi sur les
règlements, et il s'agit quand même de moyens importants.
On sait, M. le Président, que... Puis
évidemment, on ne sait pas, au niveau du gouvernement, qui va s'occuper de
l'organisation numérique <de...
M. Morin :
...évidemment,
on ne sait pas, au niveau du gouvernement, qui va s'occuper de l'organisation
numérique >de tout ça, mais on a vu, dans les dernières semaines, qu'au
ministère de la Cybersécurité et du Numérique, parfois, il y a des choses qui
font en sorte que ça ne clique pas toujours très bien. Donc... Oui?
Le Président (M.
Bachand) :...c'est que les amendements
n'ont pas été lus.
M. Morin : Déposés, lus.
Le Président (M.
Bachand) :Alors donc, je crois que, si je
prends... sur le principe global, parce que, si on commence à discuter des
amendements comme tels, il faudrait les déposer officiellement, là.
M. Morin : Bien, en fait, en
fait, moi, ce que je veux vous dire...
Le Président (M.
Bachand) : Allez-y.
M. Morin : ...c'est que je ne
vais pas consentir.
Le Président (M.
Bachand) : Parfait.
M. Morin : Mais je voulais
expliquer pourquoi je ne consentais pas.
Le Président (M.
Bachand) :Oui. Merci beaucoup. Mais je
voulais juste, pour les gens qui nous écoutent, dire qu'il y avait des éléments,
peut-être, d'amendement. J'ai le député de Jean-Talon, s'il vous plaît.
M. Paradis : Bien, merci.
J'aurais été intéressé, moi, à comprendre s'il y a urgence ou s'il y a une
raison impérative qui nous... qui ferait en sorte qu'on voudrait procéder rapidement
avec ces amendements-là. Parce que moi, je comprends que le projet, il est très
consensuel au Québec, M. le ministre nous l'a dit tout à l'heure, c'est-à-dire
que ça suscite beaucoup d'adhésion.
Par contre, comme je le mentionnais un peu
plus tôt, là, sur le libellé des articles qui nous sont proposés, qui sont
quand même des amendements à des lois extrêmement importantes, hein, de notre
système, la Loi sur les tribunaux judiciaires, le Code de procédure pénale et
le Code de procédure civile, est-ce qu'il y a des petits ajustements? Est-ce
que le Barreau du Québec, par exemple, ou est-ce que la magistrature aurait des
suggestions à nous faire dont on pourrait s'inspirer ici pour améliorer encore
ces articles-là? Et là je pose la question au ministre parce que je pense que
ça, les pas en avant en matière technologique, je pense que c'est une matière à
célébrer puis à mobiliser les différents acteurs en les consultant peut-être à
l'avance, à moins qu'il y ait des raisons impératives, là, de le faire
maintenant.
Donc, je serais curieux d'entendre ça,
parce que, je le sais, c'est consensuel, puis les gens veulent aller de
l'avant, mais là on n'a pas eu la lumière des différents intervenants sur le
libellé des articles qui nous sont proposés aujourd'hui.
• (20 heures) •
Le Président (M.
Bachand) :M. le ministre.
M. Jolin-Barrette : Oui.
Bien, M. le Président, j'entends bien mes confrères, puis c'est pour ça que je
les ai déposés librement et que je les ai partagés pour savoir s'il y avait de
l'appétit. Mais, écoutez, à ce stade-ci, je ne les déposerai pas puis j'aurai
l'occasion de les déposer dans un autre projet de loi bientôt, qui... Pas avant
Noël. Pas avant Noël. Je vais vous laisser vous reposer. Mais, en revenant de
Noël, hein, il faut avoir des bonnes résolutions pour 2024. Ça fait qu'on va
avoir adopté sept projets de loi cette année. Pour 2024, il faudrait peut-être
viser huit. Je regarde le député de l'Acadie, vous venez d'arriver, M. le
député de Jean-Talon, donc on peut prendre ça comme résolution. Donc, on les
versera dans le prochain puis on pourra faire des consultations en lien avec
les autres.
Donc, sur ça, pour l'article 76, il va y
avoir un amendement pour toutes les... tout à l'heure, ce qu'on avait dit, pour
les SAP qui rentrent en vigueur à la date de la sanction. Donc, on va envoyer l'amendement
pour l'article 76, puis je vais lire...
Le Président (M.
Bachand) :On s'en va à l'article 76. Lecture,
M. le ministre.
M. Jolin-Barrette : Oui. La
présente loi entre en vigueur le 1er juillet 2024, à l'exception :
1° des dispositions des articles 18, 34,
41, 50, 51, 71 et 73, qui entrent en vigueur le (indiquer ici la date de la
présentation... de la sanction de la présente loi);
2° les dispositions de l'article 17, qui
entrent en vigueur à la date de l'entrée en vigueur du premier règlement pris
en vertu de l'article 246.16.1 de la Loi sur les tribunaux judiciaires, édicté
par la présente loi;
3° des dispositions des articles 2 à 5 de
la présente loi, de l'article 191 de la Loi sur les tribunaux judiciaires,
édicté par l'article 9 de la présente loi, et de l'article 35 de la présente
loi, qui entrent en vigueur le jour de la nomination du premier juge municipal
en chef;
4° des dispositions du premier alinéa de
l'article 72, qui ont pour effet... qui ont effet depuis le 28 mars 2017.
Commentaires : Cet article prévoit
l'entrée en vigueur, au 1er juillet 2024, du nouveau régime proposé
relativement aux juges municipaux et du nouveau régime relatif aux sanctions
administratives pécuniaires.
Les dispositions qui concernent les
procureurs agissant en poursuite devant les cours municipales, les poursuites
pénales en vertu de la Loi sur la fiscalité municipale et le mandat
supplémentaire du comité de rémunération des juges entreraient en vigueur au
moment de la sanction de la loi.
Les dispositions relatives au partage des
droits accumulés au titre des régimes de retraite d'un juge entre ce dernier et
son conjoint avec lequel il n'est ni marié ni uni civilement entreraient en
vigueur à la date de l'entrée en vigueur du règlement qui complète ces
dispositions.
Les dispositions relatives à l'abolition
du poste de juge en chef adjoint responsable des cours municipales et à la
création du nouveau poste de juge municipal en chef entreraient en vigueur le
jour de la nomination du premier juge municipal en chef.
Finalement, les dispositions qui prévoient
le maintien de la rémunération d'un juge qui a exercé ou qui exerce ses
fonctions de juge-président pendant au moins sept ans auraient effet depuis le
28 mars 2017.
Et donc l'amendement...
Le Président (M.
Bachand) :L'amendement.
M. Jolin-Barrette : Donc,
l'amendement à l'article 76 du projet de loi :
1° remplacer, dans le paragraphe 1°, «34,
41, 50, 51», «34, 34.1, 41, 50, 51, 52.1, 66 et 68»;
2° remplacer le <paragraphe 3° par
le suivant...
>
20 h (version révisée)
<15359
M.
Jolin-Barrette :
2
° remplacer le >paragraphe 3°
par le suivant :
«3° des dispositions des articles 2 à
5 de la présente loi et de l'article 35 de la présente loi, qui entrent en
vigueur le 1er juillet 2024 ou à la date de la nomination du premier juge
municipal en chef, selon la première des deux dates;».
Commentaires : L'amendement vise à ce
que la disposition concernant le premier juge municipal en chef et celle
concernant les avocats et notaires à la retraite entre en vigueur dès la sanction
de la loi et à ce qu'elle... ce que celles concernant l'abolition du poste de
juge en chef adjoint responsable des cours municipales entrent en vigueur soit
le 1er juillet 2024 soit à la date de la nomination du premier juge
municipal en chef si celle-ci est antérieure au 1er juillet 2024.
L'amendement vise à ce que la Loi sur les
sanctions administratives pécuniaires en matière municipale entre en vigueur à
la date de la sanction de la loi plutôt que le 1er juillet 2024.
Donc, c'est les deux amendements. Vous
vous souvenez, tantôt, on a dit : le juge municipal en chef, pour qu'il
soit nommé avant le 1er juillet... Donc, c'est ça, puis la deuxième
mesure, c'est relativement aux sanctions administratives pécuniaires, dès la
sanction de la loi, pour qu'on puisse faire adopter le règlement et que les
municipalités puissent adopter leurs règlements par la suite.
Le Président (M.
Bachand) :Est-ce qu'il y a d'autres
interventions sur l'amendement?
M. Morin : Non, M. le
Président.
Le Président (M.
Bachand) :S'il n'y a pas d'intervention,
est-ce que l'amendement à l'article 76 est adopté?
Des voix : Adopté.
Le Président (M.
Bachand) :Adopté. Donc, est-ce qu'il y a
des interventions sur l'article 76 tel qu'amendé? S'il n'y a pas d'intervention,
est-ce que l'article 76, tel qu'amendé, est adopté?
Des voix : Adopté.
Le Président (M.
Bachand) :Adopté. Merci. Alors, nous en
sommes rendus à la fin de l'étude article par article. Est-ce que les intitulés
des chapitres du projet de loi sont adoptés?
Des voix : Adopté.
Le Président (M.
Bachand) :Est-ce que le titre du projet
de loi adopté?
Des voix : Adopté.
Le Président (M.
Bachand) :Je propose que la commission
recommande la renumérotation du projet de loi amendé.
Des voix : Adopté.
Le Président (M.
Bachand) :Adopté. Je propose que la
commission adopte une motion d'ajustement des références. Cette motion est-elle
adoptée?
Des voix : Adopté.
Remarques finales
Le Président (M.
Bachand) :Merci. Nous sommes rendus aux
remarques finales. Alors, M. le député d'Acadie, s'il vous plaît.
M. André Albert Morin
M. Morin : Oui. Alors, merci.
Merci, M. le Président. Donc, un autre projet de loi, dans le domaine de la
justice, où on a fait l'étude article par article, autre projet de loi en ce
qui a trait à l'accessibilité puis à la performance du système.
Je peux vous dire qu'il y a des éléments,
et je l'ai dit d'emblée dès le départ, qui, en fait, moi, me posaient une série
de questions, notamment quant à l'indépendance de la magistrature, et il y a
plusieurs amendements que j'ai proposés à cet effet-là et qui, dans plusieurs
cas, ont été adoptés par la partie gouvernementale. Je pense que c'est une
bonification du projet de loi. Il en va de même... il en va de même de l'indépendance
du réviseur qui aura à se pencher, donc, en révision des sanctions
administratives pour s'assurer de son indépendance.
Énormément de questions qui ont été posées
aussi quant au régime sur les sanctions administratives pécuniaires pour
clarifier, s'assurer qu'évidemment les droits de tous et de chacun seront
respectés, amendements qui ont été présentés ce soir pour s'assurer, en fait,
par cohérence, au niveau de la destitution d'une personne chargée d'entendre
une contestation suite à une recommandation du Conseil de la justice
administrative, que ce soit le gouvernement et non pas le ministre. Donc,
autant d'ajouts qui ont été faits au projet de loi suite à des amendements qui
ont été proposés par l'opposition officielle. Donc, je pense que c'est un
projet de loi qui sort de cette étape-là bonifié. Ça nous a permis de poser un
nombre très important de questions à M. le ministre, de clarifier certaines
choses.
Je veux aussi remercier ma collègue la
députée de Westmount—Saint-Louis, qui m'a accompagné tout le long de ce projet
de loi et qui a posé aussi de très bonnes questions, questions très
pertinentes, toujours dans un souci d'améliorer l'accès à la justice et de s'assurer
qu'évidemment les citoyens seront bien protégés. Merci également à mon
recherchiste de l'aile parlementaire qui m'accompagne. Alors, voilà, ça
complète mes remarques, M. le Président.
Le Président (M.
Bachand) :Merci beaucoup, M. le député de
l'Acadie. M. le député de Saint-Jean.
M. Louis Lemieux
M. Lemieux : Merci beaucoup, M.
le Président. Vous le savez, ça ne sera pas très long. C'est le temps de donner
le temps de souffler au ministre avant de s'en aller après ses derniers mots. D'ailleurs,
je l'ai entendu dire : sept projets de loi. Est-ce que c'est 2023 ou
depuis le début de la 43e? Sept lois?
M. Jolin-Barrette : Oui,
2023.
M. Lemieux : Votre réputation
d'hyperactivité ne risque pas d'en souffrir en 2023.
M. Jolin-Barrette : C'est à
cause de vous, M. le député de Saint-Jean.
M. Lemieux : Alors,
effectivement, c'est le <genre de projet de loi...
M. Lemieux :
Alors,
effectivement, c'est le >genre de projet de loi qu'il fait bon
travailler. Je pense, et ça me revient à chaque fois que je viens travailler
sur ce projet de loi n° 40... il me revient toujours
en mémoire les greffières qui étaient venues nous parler, qui étaient tellement
enthousiastes et à qui on semblait ouvrir toutes grandes les portes qu'elles
espéraient voir s'ouvrir depuis longtemps. Et les voir en commission
parlementaire, en consultations, nous dire tout ce qu'elles espéraient de ce
projet de loi et tout ce qu'elles en trouvaient de bon, mais surtout des outils
d'accès à la justice qu'on allait donner aux citoyens, à travers ces greffières,
moi, ça a fait ma journée, cette journée-là, et je suis content de voir que, ce
soir, on adopte ce projet de loi.
Merci beaucoup à toute l'équipe de ce
côté-ci de la banquette, mais à tous ceux qui participent, en particulier le
député de l'Acadie, le collègue qui, effectivement, a attiré mon attention avec
son amendement au sujet des notaires. Moi aussi, j'y ai pensé beaucoup, mais je
trouve que c'est sage, malgré son jeune âge, au ministre, de dire qu'on va
commencer avec ce qu'on a adopté et on verra. Là-dessus, merci, M. le
Président.
• (20 h 10) •
Le Président (M.
Bachand) :Merci. Est-ce qu'il y a
d'autres interventions? S'il n'y a pas d'autre intervention, M. le ministre,
s'il vous plaît.
M. Simon Jolin-Barrette
M. Jolin-Barrette : Oui.
Merci, M. le Président. Bien, à mon tour de faire quelques remerciements en
lien avec tout le travail qui a été accompli par le projet de loi n° 40. Vous me permettrez de remercier le secrétariat, M.
le secrétaire à l'Assemblée nationale, ici, madame à l'arrière, la
sonorisation, le télévisuel, les gens de la traduction aussi, qui ne sont pas
avec nous, mais qui travaillent, jour et nuit, parfois. Vous me permettrez de
vous remercier, vous, M. le Président, hein, c'est toujours un plaisir de vous
retrouver. Ça faisait longtemps qu'on ne s'était pas vus. Alors, en tant
qu'honorable député de Richmond, c'est un plaisir de passer du temps avec vous.
Remercier mes collègues de la partie
gouvernementale, Mme la députée de Vimont, M. le député de Saint-Jean, Mme la
députée d'Anjou—Louis-Riel, Mme la députée de Laval-des-Rapides, M. le député
de Vanier-Les Rivières, Mme la députée de Charlevoix—Côte-de-Beaupré, Mme
la députée d'Argenteuil, Mme la députée de Châteauguay, Mme la députée
d'Iberville, Mme la députée d'Abitibi-Ouest, de saluer le travail de mes
collègues également, le député de l'Acadie, qui a été fidèle à sa réputation,
et qui voit dans le projet de loi... et qui pose des questions pertinentes.
Alors, je vous remercie pour votre contribution, puis surtout, dans le cadre du
projet de loi n° 40, je pense que votre expérience
professionnelle nous a aidés, surtout en matière criminelle et pénale, puis les
cours municipales, ça touche... Alors, merci pour votre contribution. Mme la
députée de Westmount—Saint-Louis aussi, qui est venue nous rendre visite à la
commission parlementaire, de temps à autre à la Commission des institutions,
des fois au projet de loi famille, des fois également sur d'autres projets de
loi. M. le député de Jean-Talon, première fois, alors c'est un...
Une voix : ...
M. Jolin-Barrette : C'est ça,
le premier projet de loi du député de Jean-Talon avec nous. Alors, une première
à tout. Vous allez voir, on s'amuse vraiment beaucoup ici. Saluer également le
travail de la députée de Vaudreuil, qui nous a accompagnés durant toute l'étude
détaillée, pour ses questions pertinentes également.
Vous me permettrez de remercier également
l'ensemble des employés du ministère de la Justice qui ont contribué au
travail. Puis je le dis, je crois, à chaque fin d'étude détaillée... vous
savez, on passe un certain temps qui peut nous paraître long en commission
parlementaire, mais le travail qui est fait derrière ça pour réussir à livrer
et à déposer un projet de loi avec les légistes, avec les juristes, avec les
avocats, avec les gens aux orientations dans chacun des ministères, c'est un
travail long, dur, aride, et aussi qui change parfois. Des fois, il y a des
orientations qui changent au niveau ministériel, ça fait que, là, les équipes,
il faut qu'elles se retournent de bord rapidement, parfois dans des courts
délais. Alors, je comprends que les équipes souhaitent souvent de la stabilité
ministérielle, mais, des fois, ça arrive qu'il y a des petits changements.
Alors, c'est grandement apprécié, et on remercie l'ensemble des équipes.
Donc, au premier titre, Me Élise
Labrecque, qui, je crois, c'est son premier projet loi en tant que
sous-ministre associée. Alors, félicitations, encore une fois, Me Labrecque,
pour votre nomination, et merci. Me Marie-Émilie Rochette, Me Hélène
Dumas-Legendre, Me Vicky Lamontagne, Me Marie-Pierre... Anne Proulx,
Me Amélie Couture-Roy, Marie-Ève Thériault, Me Maude Paquette, Me Cornelia
Boje... est-ce que je...
Une voix : ...
M. Jolin-Barrette : ...madame,
O.K., j'ajoute des titres professionnels, Mme Marie-Andrée Fortier, Mme Hélène
Gagné, Me Gabrielle St-Martin-Deaudelin, Me Anthony Papaioannou, Me Sophie
Joncas, Me Marie-Michelle Desrochers, Suzanne Tremblay, Valérie Massé,
Sarah Carrier, Me Patrick Gazaille, Me Evelyne Gagné, Me Jean-Félix
Robitaille, Me Antoine Fafard, Me Sophie Vézina.
Puis je veux également remercier l'apport
de certaines de nos équipes, notamment la Direction générale de la performance
et du tribunal spécialisé au ministère de la Justice, la Direction du soutien
juridique au service de justice du ministère de la Justice du Québec, le Directeur
des poursuites criminelles et pénales, <la Direction des...
M. Jolin-Barrette :
...Directeur
des poursuites criminelles et pénales, >la Direction des affaires
juridiques et de la Direction des orientations de la gouvernance municipale du
ministère des Affaires municipales et de l'Habitation.
Donc, ça fait beaucoup de monde, M. le
Président, mais il y a énormément de travail là-dedans. Alors, un sincère
merci. Puis si on peut faire en sorte d'avancer en matière de justice, c'est
grâce aux juristes et au personnel du ministère de la Justice, qui nous
accompagnent à travers tous les projets de loi, puis ça nous permet justement
d'avancer comme ça. Puis là je sens que le député de l'Acadie va me dire,
durant les fêtes : Bien là, ça nous prend des projets de loi dès le début
février. Alors, on y a pensé, ça s'en vient.
Alors, un immense merci également à Me Justine
Gravel, ma conseillère politique, qui a travaillé sur le projet de loi. Alors,
un immense merci pour votre premier projet de loi également en étude détaillée.
Alors, ça s'est bien passé. Alors, félicitations. Merci. Mme Élisabeth
Gosselin, Mme Amélie Millette-Gagnon également. Un merci particulier
également aux juges municipaux, qui vont partir avec cette nouvelle structure
là, qui rendent justice dans le cadre d'une justice de proximité, flexible,
accessible pour les citoyens, les soirs, parfois les fins de semaine, souvent
le premier contact avec les justiciables. De remercier également les
partenaires municipaux. Je pense, les sanctions administratives pécuniaires
vont vraiment améliorer la vie des citoyens québécois. Quand on parle
d'efficacité et de performance du système de justice, il faut vraiment passer,
là, à une autre étape puis prendre le virage vers la performance, l'efficacité.
Dans mon expérience, j'ai beaucoup entendu souvent des discours sur
l'accessibilité et l'efficacité, mais il est temps que, tous ensemble, on se
dise : Écoutez, le système de justice, c'est un service public, il faut
qu'il soit performant... pardon, et il faut qu'il y ait des mesures concrètes.
Alors, je ne serai pas plus long, M. le
Président. Un immense merci à vous encore une fois et merci aux collègues pour
leur contribution dans le cadre du projet loi.
Le Président (M.
Bachand) :À mon tour de vous dire un gros
merci. C'est toujours un privilège et un grand plaisir de travailler avec vous
tous et toutes, sincèrement.
Cela dit, la commission ayant accompli son
mandat ajourne ses travaux sine die. Merci. Bonne soirée.
(Fin de la séance à 20 h 16)