(Dix
heures une minute)
Le
Président (M. Bachand) : Bonjour, tout le
monde. Ayant constaté le quorum, je déclare la séance de la Commission des
institutions ouverte.
La commission est
réunie afin de poursuivre l'étude détaillée du projet de loi n° 40, Loi
visant notamment à réformer les cours municipales et à améliorer l'efficacité,
l'accessibilité et la performance du système de justice.
Avant de débuter, M.
le secrétaire, y a-t-il des remplacements?
Le Secrétaire :
Oui, M. le Président. Mme Haytayan (Laval-des-Rapides) est remplacée par Mme Blais (Abitibi-Ouest).
Étude détaillée (suite)
Le
Président (M. Bachand) : Merci beaucoup.
Alors, juste avant d'aller plus loin, je voudrais, au nom de la commission, tout le monde, souhaiter un bon
anniversaire à la députée de Vaudreuil. Alors, il y a des rumeurs de changement de décennie. Je ne sais pas si c'est
vrai. Je ne me mêle pas de ça, mais bon anniversaire, Mme la députée de
Vaudreuil. Bravo! Bon anniversaire.
Mme Nichols :
C'est ma mère qui vous a écrit ou...
Le
Président (M. Bachand) : Ah! ça, on a nos contacts. On a nos
contacts à la commission, vous savez.
Alors, en parlant de
quarantaine, lors de l'ajournement de nos travaux, la semaine passée, nous
étions à l'étude de l'article
44. Alors, interventions sur l'article 44? Je vous rappelle que l'article 44
avait été lu par le ministre.
M. Morin : En
fait...
Le
Président (M. Bachand) : M. le député de l'Acadie, s'il vous
plaît.
M. Morin : Oui,
merci. Merci, M. le Président. En fait, je comprends que 44 vient rappeler, en
fait, qu'en ce qui a trait à tout ce qui touche la gestion, l'assignation,
donc, ça va être fait... et incluant la rémunération, tout ça va être fait,
comme vous l'avez expliqué, à même les fonds consolidés du revenu, mais, par la
suite, c'est le ministère de la Justice qui va envoyer, finalement, un compte
aux municipalités.
Une voix :
...
M. Morin : Excellent.
Merci.
Le
Président (M. Bachand) : Merci. S'il n'y a
pas d'autre intervention, est-ce que l'article 44 est adopté?
Des voix :
Adopté.
Le
Président (M. Bachand) : Adopté. Merci. M. le ministre, s'il
vous plaît.
M.
Jolin-Barrette : Oui, M. le Président, juste un point d'information.
On a envoyé, hier soir, au secrétariat de la
commission, pour que ça soit sur le site Greffier — je pense que c'est déjà rendu — dans
le fond, les comparatifs, quand on va faire les sanctions
administratives pécuniaires éventuellement dans la commission...
Dans le fond, on a
sorti les extraits législatifs des lois de l'Ontario. Dans le fond, c'est une
loi de 2001 qui fait le comparatif, dans le fond... En fait, c'est la
référence. Ça fait que vous allez avoir un document, sur lequel vous pouvez
vous référer, sur le texte ontarien, qu'est-ce qu'il dit, puis, de ce texte
ontarien là, ensuite, on vous a mis le règlement municipal de Toronto,
également le règlement municipal de Kingston, en Ontario aussi, qui fonctionne
avec un régime de sanctions administratives pécuniaires. Vous avez les liens
aussi vers le site Internet de la ville de Toronto, le modèle sur lequel on
s'est inspirés. Vous avez des vidéos explicatives aussi, de quelle façon est-ce
que ça fonctionne. C'est expliqué d'une façon assez ludique, mais ça résume
bien qu'est-ce que c'est puis qu'est-ce qu'ils ont mis en place comme régime.
Donc,
on souhaite... Dans le fond, nous, ce qu'on souhaite faire, c'est s'inspirer,
justement, de ça pour faire en sorte que le régime de sanctions administratives
soit basé sur ce qui a été fait en Ontario. Puis le régime vit depuis plusieurs
années, il n'a pas été contesté puis il a été validé. Donc, pour diffusion
d'information...
Donc,
l'article 45, M. le Président.
Le
Président (M. Bachand) : S'il vous plaît.
M.
Jolin-Barrette : L'article 88.1 de cette loi est modifié par le
remplacement, dans le premier alinéa, de «de
cette cour, du juge responsable ou du juge-président, selon le cas» par
«coordonnateur de la région de coordination dans laquelle la cour se
trouve».
Commentaire :
L'article 88.1 prévoit qu'une municipalité qui a établi une cour
municipale peut lui rendre applicables les mesures concernant la sécurité dans
les tribunaux judiciaires, notamment l'interdiction d'entrer dans un immeuble
occupé par un tribunal alors qu'on est en possession d'une arme à feu ou d'un
autre type d'arme ou la possibilité d'exiger que les visiteurs se soumettent à
des contrôles de sécurité.
L'article prévoit
qu'avant de se rendre... qu'avant de rendre ces mesures applicables à la cour
municipale, la municipalité doit consulter le juge de cette cour, le juge
responsable ou le juge-président.
L'article est modifié
afin que cette consultation se fasse plutôt auprès du juge coordonnateur de la
région de coordination dans laquelle la cour se trouve.
Le
Président (M. Bachand) : Merci beaucoup.
Donc, interventions?
M. Morin : En
fait...
Le
Président (M. Bachand) : M. le député de
l'Acadie, s'il vous plaît.
M. Morin : Oui.
Si je comprends bien, en fait, on parle ici de sécurité des cours de justice ou
de la cour municipale. C'est la municipalité
qui l'adopterait par règlement, par exemple, le fait qu'il y ait des détecteurs
de métal? Parce que, dans les palais
de justice, présentement, il y en a qui en ont, effectivement, et... mais
habituellement c'est en vertu de la Loi sur le ministère de la Justice
que ça se fait?
M.
Jolin-Barrette : Est-ce que, dans les municipalités, ça se fait?
M. Morin : Non, c'est-à-dire que dans... présentement, dans
les palais de justice, c'est en vertu de la loi provinciale que ça se
fait.
M. Jolin-Barrette :
Oui.
M. Morin : Exact.
Donc...
M.
Jolin-Barrette : C'est la Loi sur le ministère de la Justice...
M. Morin :
C'est ça.
M.
Jolin-Barrette : ...mais ce n'est pas tous les palais...
M. Morin : Qui
en ont.
M.
Jolin-Barrette : ...qui ont des arches.
M. Morin : Exact,
sauf que...
M.
Jolin-Barrette : Exemple, à Montréal, il y en a maintenant...
M. Morin : Oui,
Montréal...
M.
Jolin-Barrette : ...la Cour d'appel. À Québec, je ne crois pas, hein?
M. Morin : Gouin,
il y en a aussi, mais...
M.
Jolin-Barrette : Oui, mais Gouin, c'est un cas, là.
M. Morin : ...c'est un cas spécial. Maintenant, là, est-ce
que c'est la municipalité qui le déciderait par règlement municipal ou
s'il faudrait qu'ils consultent, par exemple, le ministère de la Justice?
M. Jolin-Barrette : Non, c'est la
municipalité, par résolution, qui le fait...
M.
Morin : Du conseil?
M. Jolin-Barrette : Oui, du conseil, puis
après consultation du juge coordonnateur. Donc... Alors, on ne change pas
l'état du droit. Tout ce qu'on fait changer, c'est qu'au lieu que ça soit le
juge responsable ou le juge-président, c'est le juge coordonnateur de la région.
M. Morin : OK.
Parfait. Je vous remercie.
Le Président (M. Bachand) : Merci beaucoup. Est-ce qu'il y a d'autres interventions sur
l'article 45? S'il n'y a pas d'autre intervention, est-ce que
l'article 45 est adopté?
Des voix : Adopté.
Le
Président (M. Bachand) : Adopté. Merci. M.
le ministre, s'il vous plaît.
M.
Jolin-Barrette : 46. L'article 117.1 de cette loi est abrogé.
Commentaire : Il
est ici proposé d'abroger l'article qui prévoit qu'un juge qui doit cesser
d'exercer parce qu'il a atteint l'âge de
70 ans ou que sa cour municipale est abolie continue d'exercer pour
entendre et disposer des causes qui lui ont déjà été assignées.
Le
nouveau régime proposé par le présent projet de loi instaure une mobilité des
juges municipaux en les rendant compétents
sur l'ensemble du territoire. Ainsi, il n'est plus requis de maintenir la
compétence d'un juge en particulier puisque tous les juges pourront
entendre et disposer de toutes les causes sur le territoire du Québec.
Le
Président (M. Bachand) : ...M. le député
de l'Acadie?
M. Morin : ...
Le
Président (M. Bachand) : S'il n'y a pas
d'intervention, est-ce que l'article 46 est adopté?
Des voix : Adopté.
Le
Président (M. Bachand) : Adopté. Merci. M.
le ministre, s'il vous plaît.
M.
Jolin-Barrette : Oui. Là, on est à 47? Oui.
L'article 117.3
de cette loi est modifié par le remplacement, dans ce qui précède le
paragraphe 1° du premier alinéa, de «le juge de la cour municipale»
par «un juge municipal».
Commentaire :
L'article 117.3, qui traite de l'exécution des jugements d'une cour
municipale abolie, est modifié pour référer désormais au juge municipal
plutôt qu'au juge de la cour municipale.
C'est de la
concordance.
M. Morin : ...M.
le Président.
Le
Président (M. Bachand) : S'il n'y a pas
d'intervention, est-ce que l'article 47 est adopté?
Des voix : Adopté.
Le
Président (M. Bachand) : Merci beaucoup.
M. le ministre, s'il vous plaît.
M. Jolin-Barrette : Oui. 48.
L'article 117.4 de cette loi est modifié par le remplacement, dans ce qui
précède le paragraphe 1°, de «le juge de la cour municipale» par
«un juge municipal».
Commentaire :
L'article 117.4, qui traite de l'exécution forcée des jugements d'une cour
municipale abolie, est modifié pour référer désormais au juge municipal
plutôt qu'au juge de la cour municipale.
Donc, c'est de la
concordance aussi.
Le
Président (M. Bachand) : Merci beaucoup.
Donc, interventions sur 48?
M. Morin : Il
n'y a pas d'intervention, M. le Président.
Le
Président (M. Bachand) : S'il n'y a pas
d'intervention, est-ce que l'article 48 est adopté?
Des voix : Adopté.
Le
Président (M. Bachand) : Adopté. Merci
beaucoup. M. le ministre, s'il vous plaît.
M.
Jolin-Barrette : Alors, on passe à 52. Donc là, on est dans la Loi sur
le ministère de la Justice.
L'article 11.1
de la Loi sur le ministère de la Justice est modifié :
1°
par le remplacement, dans le premier alinéa, de «sauf les cours municipales»
par «sauf celles affectées par les municipalités pour l'établissement et
le maintien des cours municipales»;
2° par l'ajout, à la
fin, de l'alinéa suivant :
«Le bureau du juge
municipal en chef et des juges coordonnateurs ou des juges coordonnateurs
adjoints ne constitue pas un organisme assujetti à la Loi sur l'administration
publique.»
Commentaire :
L'article 11.1 prévoit que la gestion des ressources humaines, matérielles
et budgétaires affectées aux tribunaux
judiciaires autres que les cours municipales est assujettie à la Loi sur l'administration publique. Cet article est modifié afin que les
ressources affectées au bureau du juge municipal en chef, du juge coordonnateur
et du juge coordonnateur adjoint soient traitées de la même manière.
Le
Président (M. Bachand) : Merci beaucoup.
M. le député de l'Acadie.
M. Morin : ...
Le Président (M. Bachand) : Est-ce que... Donc, s'il n'y a pas d'autre intervention, est-ce que
l'article 52 est adopté?
Des voix :
Adopté.
M. Morin : Mais
je vous demanderais...
Le
Président (M. Bachand) : Oui?
M. Morin : ...je
vous demanderais une suspension, s'il vous plaît, M. le Président.
Le
Président (M. Bachand) : Avec plaisir.
Alors donc, l'article 52 est adopté.
Et on va suspendre
quelques instants. Merci.
(Suspension de la séance à
10 h 10)
(Reprise à 10 h 14)
Le
Président (M. Bachand) : À l'ordre! La
commission reprend ses travaux. M. le ministre, s'il vous plaît.
M.
Jolin-Barrette : Oui. Bien, on avait lu 52. On est prêts à voter, M.
le Président.
Le
Président (M. Bachand) : C'est fait, c'est
déjà fait. On est rendus à 57.
M.
Jolin-Barrette : Ah! on est à 57?
Le
Président (M. Bachand) : Oui, exactement.
M.
Jolin-Barrette : Vous êtes sûrement à plus de café que moi ce matin,
M. le Président.
57.
Règlement sur les cours municipales. L'article 22 du Règlement sur les
cours municipales est remplacé par le suivant :
«22.
Salles d'audience. Le juge coordonnateur détermine l'utilisation et la vocation
des salles d'audience disponibles au sein d'une cour municipale à
laquelle plus d'un juge est affecté.»
Commentaire :
L'article 22, qui prévoit la détermination de l'utilisation des salles
d'audience, est modifié pour référer au juge
coordonnateur plutôt qu'au juge-président ou au juge responsable puisque
l'abolition de ces deux postes est proposée par le présent projet de
loi.
Le
Président (M. Bachand) : Merci beaucoup.
Donc, interventions sur l'article 57? M. le...
M. Morin : ...
Le
Président (M. Bachand) : S'il n'y a pas
d'intervention, est-ce que l'article 57 est adopté?
Des voix : Adopté.
Le
Président (M. Bachand) : Adopté. Merci. M.
le ministre, s'il vous plaît.
M.
Jolin-Barrette : 58, M. le Président. L'article 23 de ce
règlement est modifié :
1° par le remplacement de «juge-président, du
juge responsable ou du juge» par «juge assigné à la cour municipale, lorsqu'un
juge y est affecté»;
2° par l'ajout, à la fin, de l'alinéa
suivant :
«Dans les
cours municipales où plus d'un juge est affecté, le rôle est confectionné sous
l'autorité du juge coordonnateur.»
Commentaire : L'article 23, qui traite
de la confection des rôles, est modifié pour retirer les références au
juge-président ou au juge responsable au profit d'une référence au juge
assigné, au juge... ou au juge coordonnateur.
Le Président (M.
Bachand) : Merci beaucoup. Interventions
sur 58?
M. Morin : Oui.
Le Président (M.
Bachand) : M. le député de l'Acadie, s'il
vous plaît.
M. Morin : Merci, M. le Président.
Je comprends que, là, on parle de la confection du rôle de la cour. Quand les greffiers sont venus, en fait, témoigner puis
qu'ils nous ont envoyé leur mémoire, ils trouvaient ça important d'être inclus. Est-ce qu'il n'y aurait pas lieu de faire
une référence au rôle du greffier, évidemment pas le greffier de la ville,
mais le greffier de la cour municipale, pour
s'assurer qu'ils vont être consultés dans la confection des rôles, pour une
saine administration de la justice?
M. Jolin-Barrette : Oui. Bien, dans
la première phrase de 23, on dit : «Le rôle d'audience est confectionné
par le greffier — donc
le greffier de la cour — sous
l'autorité du juge assigné à la cour municipale, lorsqu'un seul juge y est
affecté.
«Dans les cours municipales où plus d'un juge
est affecté, le rôle est confectionné sous l'autorité du juge coordonnateur.»
Donc, le greffier, il est déjà là.
M. Morin : Il est là? OK. Parfait.
Merci.
Le Président (M.
Bachand) : Merci. S'il n'y a pas d'autre
intervention, est-ce que l'article 58 est adopté?
Des voix : Adopté.
Le Président (M.
Bachand) : Adopté. Merci. M. le ministre,
s'il vous plaît.
M. Jolin-Barrette : 59.
L'article 26 de ce règlement est modifié :
1° par le
remplacement de «juge-président, le juge responsable ou le juge» par «juge
assigné à la cour municipale, lorsqu'un seul juge y est affecté»;
2° par l'ajout, à la fin, de l'alinéa
suivant :
«Dans les
cours municipales où plus d'un juge est affecté, l'autre endroit est désigné
par le juge coordonnateur.»
Commentaire : L'article 26, qui traite
de l'affichage du rôle, est modifié pour retirer les références au
juge-président et au juge responsable au profit d'une référence au juge assigné
ou au juge coordonnateur.
Le Président (M.
Bachand) : Merci beaucoup. Interventions?
M. Morin : ...d'intervention.
Le Président (M.
Bachand) : S'il n'y a pas d'autre
intervention, est-ce que l'article 59 est adopté?
Des voix : Adopté.
Le Président (M.
Bachand) : Adopté. Merci. M. le ministre.
M.
Jolin-Barrette : L'article 60. Et il y a un amendement, M. le
Président, qui est sur Greffier. Donc, je vais lire l'article.
L'article 28 de ce règlement est
modifié :
1° par le remplacement de «juge-président, du
juge responsable ou d'un juge» par «juge assigné à la cour municipale,
lorsqu'un seul juge y est affecté»;
2° par l'ajout, à la fin, de l'alinéa
suivant :
«Dans les
cours municipales où plus d'un juge est affecté, l'autorisation est donnée par
le juge coordonnateur.»
Commentaire : L'article 28, qui traite
des possibles ajouts de dossiers au rôle de la cour, est modifié pour retirer
les références au juge-président ou au juge responsable au profit d'une
référence au jugé assigné ou au juge coordonnateur.
Et
l'amendement, c'est : Remplacer l'article 60 du projet de loi par le
suivant :
60. L'article 28
de ce règlement est modifié par le remplacement de «juge-président, du juge
responsable ou d'un juge» par... «juge assigné à la cour municipale». Pardon.
Commentaire :
L'amendement vise à ce que l'article 28, qui traite des possibles ajouts
de dossiers au rôle de la cour, soit modifié pour que ces ajouts puissent être
autorisés uniquement par le juge assigné.
Donc, l'article, tel
que modifié, se lirait : «Ajout d'un dossier au rôle. Aucun dossier ne
[pourra] être ajouté au rôle d'audience le jour de l'audition sans
l'autorisation du juge assigné à la cour municipale.»
Donc, je vous
explique pourquoi. On a eu des commentaires à l'effet que ça, c'est un... c'est
durant qu'on est en séance, la journée même. Donc, vous avez deux types de
juges dans la cour municipale, vous avez... Bien, non, il n'y a qu'un seul type
de juge, mais, pour ceux qui siègent, vous avez deux... Je vais vous expliquer
ça. Vous...
Une voix : ...
M. Jolin-Barrette :
Oui, deux types de tâches. Vous avez... Le juge qui est affecté à la cour
municipale, c'est lui que... il est nommé à la cour municipale. Prenons notre
exemple de Saint-Hyacinthe. Il y a un juge affecté à la cour municipale de
Saint-Hyacinthe, c'est lui qui a son lieu de résidence là. On l'a vu, quand il
n'y a qu'un seul juge affecté à une cour municipale, c'est lui qui fait le
calendrier puis c'est lui qui fait la fixation des séances. Le juge de
Saint-Hyacinthe, il est également assigné principalement à la cour municipale
de Saint-Hyacinthe et il peut être assigné par le juge coordonnateur,
supposons, à la cour municipale de Beloeil.
Quand... Lorsqu'il
est sur le banc et sur le rôle, pour rajouter des dossiers sur le rôle la
journée même, supposons, il faut que ça soit le juge qui siège qui est assigné.
Exemple, supposons, le juge de Beloeil, il est assigné, cette journée-là, à
Saint-Hyacinthe, il faut que ce soit ce juge-là qui est là pour pouvoir
rajouter des dossiers. Si on ne met pas le juge qui est assigné, puis c'est le
juge coordonnateur, supposons, le juge coordonnateur, il est à... je ne sais
pas, il est à Drummondville, bien, il ne faut pas que le juge de
Saint-Hyacinthe prenne le téléphone, le matin, appelle le juge coordonnateur de
Drummondville pour dire : Aïe! il est rendu 10 heures, il y a un
dossier que la couronne veut rajouter, supposons, le défendeur, il est là... il
ne faut pas qu'il appelle le juge coordonnateur, qui est je ne sais pas où,
pour dire : Aïe! on va ajuster le rôle aujourd'hui, tout ça. Il faut que
le pouvoir revienne au juge local qui est présentement en séance. C'est pour ça
qu'on modifie l'article.
M. Morin : Et...
Le
Président (M. Bachand) : Oui, M. le député
de l'Acadie, pardon.
M. Morin : C'est
ça, et l'article, présentement, fait en sorte qu'il devrait nécessairement
passer par le juge coordonnateur, qui a la seule... qui est le seul, ou elle,
qui a la compétence pour rajouter des dossiers au rôle, finalement.
M. Jolin-Barrette :
Exactement.
M. Morin : OK.
Donc, ça, ça m'apparaît logique. De toute façon, c'est le juge qui va entendre
puis qui le sait. C'est lui qui est dans sa cour, là.
M.
Jolin-Barrette : C'est ça.
M. Morin : Ça, c'est correct. Maintenant, est-ce que
l'inverse peut être vrai? Est-ce que le juge coordonnateur, lui, peut en
rajouter, des dossiers, le jour même? Puis est-ce que lui, il doit consulter
ou, à tout le moins, en informer le juge qui va siéger?
M. Jolin-Barrette :
Lui en sa qualité de juge puîné ou dans sa qualité de juge coordonnateur?
M. Morin : Dans
sa qualité de juge coordonnateur.
M.
Jolin-Barrette : Oui. Le jour même, c'est le juge assigné.
M. Morin : OK.
Puis ça, la loi... parce qu'en fait je veux juste m'assurer qu'on va avoir
assez de souplesse de part et d'autre. Je ne sais pas, moi, s'il y a une partie
qui a parlé au juge coordonnateur, par exemple, bien, évidemment que... à moins
que le juge coordonnateur le renvoie au juge qui va être assigné, là.
M. Jolin-Barrette : Oui. Il va le renvoyer au
juge assigné parce que, tu sais, c'est lui qui va gérer le rôle. En fait, tu
sais, ça, c'est la journée même. Ça fait que, tu sais, si c'est à l'avance puis
qu'on va parler au juge coordonnateur, le juge coordonnateur va pouvoir
le faire.
M. Morin : Exact.
M.
Jolin-Barrette : Mais là c'est vraiment la journée même pour
s'ajuster.
M.
Morin : Et on parle uniquement de la journée même?
M.
Jolin-Barrette : Oui.
M. Morin : Parfait.
Merci.
• (10 h 20) •
Le
Président (M. Bachand) : Autres
interventions sur l'amendement? S'il n'y a pas d'autre intervention, est-ce que
l'amendement est adopté?
Des voix :
Adopté.
Le Président
(M. Bachand) : Adopté. Donc, on revient à l'article 60 tel
qu'amendé. Est-ce qu'il y a d'autres interventions? S'il n'y a pas d'autre
intervention, est-ce que l'article 60, tel qu'amendé, est adopté?
Des voix :
Adopté.
Le
Président (M. Bachand) : Adopté. Merci. M.
le ministre, s'il vous plaît.
M.
Jolin-Barrette : 61. L'article 30 de ce règlement est remplacé
par le suivant :
«30.
Fixation des séances. Les séances de la cour sont fixées par le juge assigné à
la cour municipale, lorsqu'un seul juge y est affecté.
«Dans les cours
municipales où plus d'un juge est affecté, les séances sont fixées par le juge
coordonnateur.
«Dans tous les cas,
le greffier est consulté lors de la fixation des séances et il collabore à
celle-ci.»
Commentaire :
L'article 30, qui traite de la fixation des séances de cours, est modifié
pour retirer les références au juge-président et au juge responsable au profit
d'une référence au juge assigné et au juge coordonnateur. L'article est
également modifié afin d'ajouter que le greffier collabore à la fixation des
séances de la cour.
Donc,
on avait déjà eu cette discussion-là préalablement, où est-ce que le rôle du
greffier, il est notamment élargi.
Le
Président (M. Bachand) : M. le député de
l'Acadie.
M. Morin : ...M. le Président. Simplement, je n'ai pas le
règlement au complet devant moi, mais, quand on parle, M. le ministre,
du greffier, c'est clair dans le règlement qu'on parle du greffier de la cour
et non pas du greffier de la municipalité?
M.
Jolin-Barrette : Effectivement, c'est le greffier de la cour. Ce n'est
pas le greffier de la municipalité.
M. Morin : Excellent.
Merci.
M.
Jolin-Barrette : Et les deux rôles sont distincts.
M. Morin : Oui. Bien... Non, bien, en fait, c'est ce que je
veux m'assurer, parce que je comprends que, dans certaines cours municipales, le greffier de la municipalité, mais là ça
va probablement changer... mais peut agir parfois comme avocat devant la
cour ou comme, même, poursuivant.
M.
Jolin-Barrette : Ça, ça arrive.
M. Morin : Oui,
c'est ça.
M.
Jolin-Barrette : On nous a relaté que ça arrive.
M. Morin : Donc,
alors, évidemment, mon souci, c'est d'empêcher que... si ce n'est pas clair de
quel greffier on parle, que le greffier de la municipalité puisse travailler à
la fixation des séances.
M.
Jolin-Barrette : Non, ça, c'est clair, c'est le greffier de la cour
municipale.
M. Morin : Parfait.
Le Président (M. Bachand) : Merci. Est-ce qu'il y a d'autres interventions sur l'article 61?
S'il n'y a pas d'autre intervention, est-ce que l'article 61 est adopté?
Des voix : Adopté.
Le
Président (M. Bachand) : Adopté. M. le
ministre, s'il vous plaît.
M.
Jolin-Barrette : 62. L'article 31 de ce règlement est
modifié :
1° par le remplacement de «le juge-président, le
juge responsable ou le juge et, dans tous les cas, après consultation avec le
greffier» par «, après consultation du greffier, par le juge assigné à la cour
municipale, lorsqu'un seul juge y est affecté»;
2° par l'ajout, à la fin, de l'alinéa
suivant :
«Dans les cours municipales où plus d'un juge
est affecté, l'heure est fixée, après consultation du greffier, par le juge coordonnateur.»
Commentaire : L'article 31, qui traite des heures durant lesquelles
se tiennent les séances de la cour, est modifié pour retirer les références au
juge-président et au juge responsable au profit d'une référence au juge assigné
ou au juge coordonnateur.
Le Président (M.
Bachand) : Merci beaucoup. Interventions?
M. le député de l'Acadie.
M. Morin : Non, ça va. Je vous
remercie.
Le
Président (M. Bachand) :
Ça va? Alors, s'il n'y a pas
d'autre intervention, est-ce que l'article 62 est adopté?
Des voix : Adopté.
Le Président (M.
Bachand) : Adopté. Merci. M. le ministre.
M. Jolin-Barrette : 63.
L'article 45 de ce règlement est modifié :
1° par le remplacement, dans le deuxième alinéa,
de «juge-président, au juge responsable ou au juge» par «juge assigné dans la cour municipale, lorsqu'un seul juge y est
affecté. Dans les cours municipales où plus d'un juge est affecté, la
demande est soumise au juge coordonnateur»;
2° par le remplacement, dans le cinquième
alinéa, de «juge-président, le juge responsable ou le juge» par «juge assigné
ou, dans le cas d'une cour municipale où plus d'un juge est affecté, [par] le
juge coordonnateur».Commentaire :
L'article 45, qui traite des demandes de remise des causes, est modifié
pour référer... pour retirer les
références au juge-président ou au juge responsable au profit d'une référence
au juge assigné ou au juge coordonnateur.
Le Président (M.
Bachand) : Merci beaucoup. Donc,
interventions?
M. Jolin-Barrette : C'est de la
concordance aussi.
M. Morin : ...M. le Président.
Le Président (M.
Bachand) : Donc, s'il n'y a pas
d'intervention, est-ce que l'article 63 est adopté?
Des voix : Adopté.
Le Président (M.
Bachand) : Adopté. Merci. M. le ministre,
s'il vous plaît.
M. Jolin-Barrette : 64.
L'article 59 de ce règlement est modifié par le remplacement, dans le
premier alinéa, de «juge-président, au juge
responsable ou au juge» par «juge assigné ou, dans le cas d'une cour municipale
où plus d'un juge est affecté, au juge coordonnateur».
Commentaire : L'article 59, qui traite
de la signification des demandes à la cour, est modifié pour retirer les références au juge-président ou au juge
responsable au profit d'une référence au juge assigné ou au juge coordonnateur.
Le
Président (M. Bachand) :
Merci beaucoup. Interventions?
S'il n'y a pas d'intervention, est-ce que l'article 64 est adopté?
Des voix : Adopté.
Le Président (M.
Bachand) : Adopté. Merci. M. le ministre.
M. Jolin-Barrette : 65.
L'article 77 de ce règlement est modifié par le remplacement, dans le
premier alinéa, de «juge-président, au juge
responsable ou à un juge» par «juge assigné ou, dans le cas d'une cour
municipale où plus d'un juge est affecté, au juge coordonnateur».
Commentaire : L'article 77, qui traite
de la possible demande pour qu'une cause soit fixée par priorité, est modifié
pour retirer les références au juge-président ou au juge responsable au profit
d'une référence au juge assigné ou au juge coordonnateur.
Le
Président (M. Bachand) :
Merci. Interventions? S'il n'y a
pas d'intervention, est-ce que l'article 65 est adopté?
Des voix : Adopté.
Le Président (M. Bachand) : Adopté.
Merci. M. le ministre, s'il vous plaît.
M.
Jolin-Barrette : Alors, on passerait à l'article 67, M. le
Président.
Donc :
Les juges nommés pour l'une des cours municipales établies en vertu de la Loi
sur les cours municipales et qui exercent leurs fonctions dans l'une de
ces cours le 30 juin 2024 sont réputés avoir été nommés en vertu de
l'article 183 de la Loi sur les tribunaux judiciaires, édicté par
l'article 9 de la présente loi.
Ces
juges sont réputés avoir prêté le serment conformément à la Loi sur les
tribunaux judiciaires telle que modifiée par la présente loi.
Ces juges sont
affectés principalement à la cour municipale à laquelle ils sont affectés le
30 juin 2024.
L'acte de nomination
de ces juges est réputé prévoir, à compter du 1er juillet 2024, que la
ville où ils doivent établir leur résidence est celle où est située la cour
municipale à laquelle ils sont affectés le 30 juin 2024, incluant le
voisinage immédiat de cette ville.
Si, le 30 juin
2024, le juge est affecté à plus d'une cour municipale, son acte de nomination
est réputé prévoir, à compter du
1er juillet 2024, que la ville où il doit établir sa résidence est l'une
de celles où est située l'une des cours
municipales à laquelle il est affecté le 30 juin 2024, incluant le
voisinage immédiat de ces villes. Le juge informe le juge municipal en chef et le ministre de la
Justice du lieu d'établissement de sa résidence au plus tard le
1er juillet 2025.
Lorsque le lieu de
résidence d'un juge visé au premier alinéa diffère de celui mentionné au
quatrième ou au cinquième alinéa, le juge concerné peut, avant le
15 juillet 2024, soumettre la question de son lieu de résidence au Conseil de la magistrature. Le conseil entend le
juge concerné de même que le juge municipal en chef, s'il le juge à propos.
Le conseil peut
ensuite déterminer :
1° que le lieu de
résidence du juge, à compter du 1er juillet 2024, est alors la ville où
est située la cour municipale à laquelle il était affecté le 30 juin 2024,
incluant le voisinage immédiat de cette ville; si, le 30 juin 2024, un
juge est affecté à plus d'une cour municipale, le conseil détermine que le lieu
de résidence de l'une des villes dans laquelle est située l'une des cours
municipales à laquelle il était affecté le 30 juin 2024 inclut le
voisinage immédiat de cette ville;
2° que le lieu de
résidence du juge est, à compter du 1er juillet 2024, la ville où il
réside le 30 juin 2024, incluant le
voisinage immédiat de cette ville, et la cour municipale à laquelle ce juge est
affecté est la cour située la plus près de ce lieu de résidence.
La décision du
Conseil de la magistrature est transmise au juge municipal en chef et au
ministre de la Justice.
Le juge qui, en
conséquence de l'application du présent article, doit changer de lieu de
résidence, doit le faire au plus tard le 1er juillet 2025.Commentaire :
Cet article prescrit que les juges actuellement en fonction dans les cours municipales du Québec deviennent les juges
municipaux du nouveau régime proposé par le présent projet de loi.
Alors, on avait eu un
peu la discussion relativement au lieu de résidence. Donc, ce qu'on vient
faire, c'est que la résidence du juge
affecté à sa cour municipale est la ville ou le voisinage immédiat. Donc,
exemple, si vous êtes le juge affecté à Saint-Hyacinthe, donc vous avez
été nommé à Saint-Hyacinthe, vous allez résider à Saint-Hyacinthe ou dans son
voisinage immédiat pour le 1er juillet 2025. Notamment, c'est pour faire
en sorte...
Là,
on a une juridiction nationale pour les juges. C'est notamment pour fixer les
dépenses pour les municipalités relativement au transport associé aux juges.
Donc, le chef-lieu, on fait... on fait comme à la Cour du Québec, dans le fond, le district dans lequel il est nommé. Là, c'est la ville
dans laquelle il est nommé ou dans le voisinage immédiat. Si c'est un
juge qui est affecté à plus d'une cour, donc nommé à plus d'une cour, exemple,
supposons que le juge serait nommé à Beloeil et à Saint-Hyacinthe, il peut
choisir Beloeil ou Saint-Hyacinthe, ou le voisinage immédiat. Si jamais le juge
est en désaccord avec la décision, c'est la même procédure qui est prévue
lorsqu'il y a un changement de résidence pour un juge de la Cour du Québec. On
l'a vu plus tôt. Donc, il peut en appeler au Conseil de la magistrature, puis
le Conseil de la magistrature rend sa décision.
Le
Président (M. Bachand) : Merci. M. le
député de l'Acadie.
M. Morin : Oui,
brièvement, M. le Président. Merci. Donc, le voisinage immédiat n'est pas
défini?
M. Jolin-Barrette : Le voisinage immédiat
n'est pas défini, mais c'est le voisinage immédiat. Et là c'est le juge
municipal en chef, comme le juge en chef de la Cour du Québec, qui évalue le
voisinage immédiat, mais généralement, une pratique administrative,
c'est à... pas plus qu'à 50 kilomètres, une demi-heure de route.
M. Morin : En fait, c'est... c'était ma prochaine question.
Il n'y a pas un rayon de... par exemple, un kilométrage qui aiderait, par exemple, le juge en chef à
prendre sa décision, ou le Conseil de la magistrature? C'est-à-dire, le
voisinage immédiat s'entend d'un rayon de, par exemple, je ne sais pas, 30 ou
40 kilomètres autour de la municipalité où le juge est désigné à la cour
municipale?
• (10 h 30) •
M.
Jolin-Barrette : Bien, actuellement, il n'y a pas de règle pour la
magistrature. Ils se sont toujours autogérés sous l'autorité du juge
municipal... bien, sur l'autorité du juge en chef de la Cour du Québec. Donc,
il est déjà arrivé que le juge en chef ou un
juge en chef adjoint intervienne auprès d'un juge puîné à la Cour du Québec pour
dire : Écoutez, votre acte de nomination
prévoit lieu de résidence, voisinage immédiat, conformez-vous. Le juge s'est
conformé.
M. Morin : D'accord.
M.
Jolin-Barrette : C'est ce qu'on m'a relaté.
M. Morin : Parfait. Merci. Puis, si jamais le juge doit
changer de lieu de résidence, compte tenu des changements qui sont
adoptés par la loi, il aura donc jusqu'au 1er juillet 2025 pour le faire.
Puis là, à ce moment-là, les frais de déménagement sont à la charge du juge, ou
de la municipalité, ou de qui?
M. Jolin-Barrette :
Du juge.
M. Morin : Du
juge. OK.
M. Jolin-Barrette : Parce qu'il faut
comprendre qu'actuellement aussi, pour les juges, supposons, à la séance,
en plus ils se faisaient rembourser 1 $ par kilomètre à partir de leur
lieu de résidence. Ça fait que...
M. Morin : Oui, parce que, là, présentement, ils sont à la
séance. Donc là, le concept... en fait, toute la procédure va changer.
Donc, ils vont être... mais, d'abord, ils ne seront plus à la séance, puis ils
vont être assignés, finalement, à une cour municipale. Donc, ça, c'est... bien,
en fait, c'est comme n'importe quelle personne qui travaille, là, qui s'en va à
son lieu de travail, elle n'est pas dédommagée pour des kilométrages qu'elle
fait de sa résidence à son lieu de travail au quotidien, là.
M.
Jolin-Barrette : À l'exception de lorsque le juge va être affecté à
une autre... va être assigné à une autre cour.
Exemple, vous êtes juge assigné à Saint-Hyacinthe, puis là ils vous demandent
d'aller prêter main-forte à Montréal, bien là, ce déplacement-là va être
remboursé.
M. Morin : Oui,
mais ça, c'est aussi normal, parce que, là, il y a un juge en autorité dans la
cour qui, pour des raisons... besoins judiciaires, va demander au juge d'aller
ailleurs. C'est un peu normal qu'il soit remboursé pour ça. Ça pourrait être...
théoriquement, ça pourrait être à Drummondville, ça pourrait être à Québec, ça
pourrait être...
M.
Jolin-Barrette : C'est ça.
M. Morin :
OK. Parfait. Je vous remercie.
Le
Président (M. Bachand) : Mme la députée de Vaudreuil, s'il vous
plaît.
Mme Nichols :
Oui. Merci, M. le Président. En fait, tu sais, un juge ne pourrait pas rester
ailleurs, mais décider d'élire son domicile... Tu sais, je vais donner un exemple,
là. Un juge ne pourrait pas décider... C'est parce que mettons qu'il déménage
en cours de mandat ou, je ne sais pas, moi, c'est parce que là on est dans les
hypothèses, là, mais sa conjointe est à l'extérieur, puis il déménage à
Saint-Sauveur, mais il est à Saint-Hyacinthe, il ne pourrait pas décider de
garder une adresse ou de trouver... tu sais, s'entendre puis trouver un
domicile ou il faut vraiment que ça soit son domicile? Tu sais, il y a «lieu de
résidence» puis «domicile», là, qui peuvent être... des fois, qui n'ont pas le
même sens au niveau du droit.
M.
Jolin-Barrette : L'objectif de la disposition, tu sais, comment ça a
été conçu à l'origine, avec la Loi sur les tribunaux judiciaires, c'est pour
faire en sorte que le juge puisse connaître son environnement, doive résider
dans le district judiciaire. Puis je donne un exemple pour les juges Cour du
Québec aussi. Un matin, supposons, le juge est en délibéré, OK, il est à la maison, mais son juge coordonnateur,
supposons, l'appel dit : Écoute, Jean-Paul est malade ce matin, tu
peux-tu rentrer? La proximité avec son palais de justice... Donc, ça a été
réfléchi comme ça pour faire en sorte que vous résidez dans le district.
Là, pour les notions
légales de domicile familial, tout ça, il peut y avoir une autre résidence, là,
effectivement. Mais, tu sais, le domicile, c'est le lieu où vous établissez
votre domicile, mais «résider», c'est la place où vous pouvez habiter fréquemment, là. On n'a pas dans la loi... La loi
ne dit pas «domicile», ça dit «résidence», bien, c'est la résidence
courante, là.
Mme Nichols :
C'est juste parce que je trouve qu'à la limite, tu sais, ça peut être un
inconvénient, tu sais. Puis je comprends que c'est parce qu'on ne veut pas non
plus... tu sais, on veut limiter aussi les déplacements, là, le coût des
déplacements des juges. Bon, vivre dans le milieu, ça peut être un avantage ou
un désavantage, là. Tu sais, oui, ça peut être un avantage pour la proximité,
mais ça peut être un désavantage à d'autres points de vue. Bien, tu sais, c'est
pour ça, je me dis, tu sais, quelqu'un qui reste à l'extérieur pourrait décider
de se prendre, je ne sais pas, un appartement la semaine à telle adresse puis
donner cette adresse-là ou...
M.
Jolin-Barrette : Bien, l'important c'est qu'il réside là puis qui...
Pour les justiciables, ce qui est important aussi, c'est que le juge puisse
connaître son milieu. Si vous ne vivez pas dans votre milieu... Il y a une
raison pourquoi les juges sont affectés à des palais de justice ou à une cour
municipale, c'est parce qu'on veut qu'ils connaissent leur milieu aussi, puis
c'est la proximité avec le justiciable aussi. Exemple, on ne voudrait pas juste
avoir des juges qui habitent à Montréal puis que, pour toute la Montérégie, la
Rive-Nord, la Rive-Sud, Laval... C'est important, là, les régions, là, que les
gens vivent avec leur communauté.
Mme Nichols : Puis
pour... Ça ne serait pas un critère, parce que quelqu'un qui veut appliquer, il
y a une ouverture de poste, un juge à Saint-Hyacinthe, mais quelqu'un qui ne
reste pas dans le voisinage immédiat, ça ne peut pas être un critère de ne pas
sélectionner, parce que la personne pourrait dire... celui qui applique sur le
poste pourrait dire : Je vais me conformer après puis je vais élire
domicile dans un voisinage immédiat. Ça fait que ça ne pourrait pas être un critère non plus pour dire à quelqu'un qui veut appliquer
sur un poste de juge : Bien non, n'applique pas là, c'est un... tu
ne seras pas pris parce que tu habites trop loin. Ça ne peut pas être un
critère de sélection ou de non-sélection.
M. Jolin-Barrette : Bien, il faut
que ça soit extrêmement clair pour tous les candidats. Au moment de soumettre
sa candidature, si la personne n'a pas sa résidence dans ce district judiciaire
là ou dans cette ville-là, ce n'est pas un critère éliminatoire. Cependant,
c'est extrêmement clair, puis on les met dans les avis de sélection, c'est avec
lieu de résidence dans le district judiciaire, ou dans le voisinage immédiat,
ou dans la ville maintenant pour les juges
cour municipale. Donc, le candidat doit s'engager à déménager, à avoir sa
résidence là. Tu sais, exemple, il ne faut pas penser, là, que...
supposons, là, que quelqu'un qui habite à Vaudreuil, il voit une ouverture de
poste à la Cour municipale de Québec, vous allez devoir déménager à Québec, là.
Tu sais, vous comprenez, là la personne, elle vit à Vaudreuil, elle ne déménage pas, ne sachant pas si elle va être
recommandée puis sélectionnée comme juge. Ça n'aurait pas de bon sens.
Mais c'est un engagement formel du candidat à venir établir son lieu de
domicile.
Exemple, si
vous appliquez pour être juge à Drummondville, bien, Vaudreuil, ce n'est pas le
voisinage immédiat, là. Bien, peut-être que Saint-Germain-de-Grantham,
c'est le voisinage immédiat de Drummondville ou...
Mme Nichols : C'est le voisinage
immédiat considérant le pont de l'Île-aux-Tourtes.
M. Jolin-Barrette : Non, mais vous
comprenez ce que je veux dire...
Mme Nichols : Ça nous limite un peu,
mais farce à part...
M.
Jolin-Barrette : ...si vous êtes à Saint-Guillaume,
Saint-Guillaume, c'est à 15 minutes de Drummondville, c'est le
voisinage immédiat.
Mme Nichols : Ah! je comprends. Je
comprends les exemples du ministre, mais je voulais juste être certaine que ce
ne soit pas un critère ou... tu sais, je vais donner l'exemple, là, au
municipal, là, quand on veut devenir un élu municipal, il faut avoir habité...
il faut déjà habiter...
M. Jolin-Barrette : Pendant un an.
Mme Nichols : C'est ça, un an, oui,
puis il y en a eu, de la jurisprudence puis des beaux cas là-dessus aussi.
M. Jolin-Barrette : Sauf à Laval.
Mme Nichols : Sauf à Laval, mais
sinon il faut avoir habité... tu sais, il faut avoir habité dans la
municipalité pour pouvoir se présenter.
M. Jolin-Barrette : Oui, bien, en
fait, il faut même résider là.
Mme Nichols : Mais c'est pour ça que
je dis qu'il y a une différence entre, tu sais, entre le domicile puis la
résidence.
M. Jolin-Barrette : Bien, au
municipal, c'est-tu domicilier ou c'est résider?
Mme
Nichols : Bien, ça a fait couler beaucoup d'encre, ça aussi,
dont Laval. Laval a beaucoup joué sur le principe.
M. Jolin-Barrette : Oui, sauf que,
dans ce cas-là, puis je mets des gants blancs, mais il n'y a même pas de
résidence, là, je pense, là, à ce moment-là.
Mme
Nichols : Mais c'est pour ça que... Ma question, tu sais, on
revient sur... à cet article-là, c'est que ce n'était pas nécessairement un
prérequis pour appliquer sur un poste de juge, mais qu'après ça on s'entend sur
le domicile.
• (10 h 40) •
M. Jolin-Barrette : C'est la
résidence. Quand il y a un affichage de poste, qui dit «un poste ouvert à la
chambre criminelle et pénale à Montréal avec lieu de résidence à Montréal ou
dans le voisinage immédiat», bien, si vous
habitez à Drummondville, vous allez devoir déménager à Montréal ou dans le
voisinage immédiat. Donc, exemple, supposons
que le palais de justice, il est 1, rue Notre-Dame, à Montréal, puis vous
habitez, supposons, à Saint-Lambert, qui est à trois kilomètres, bien,
Saint-Lambert est le voisinage immédiat. Mais ne pensez pas être à
Drummondville puis dire que le voisinage
immédiat de Montréal, c'est Drummondville, là, ça ne marche pas, là. Ça fait
que le juge en chef, lui, va s'assurer de cela.
Mme Nichols : Ce
sera négocié avec le juge en chef.
M. Jolin-Barrette : Bien, ce n'est
pas... le juge en chef va l'imposer.
Mme Nichols : Il y aura un débat sur
le voisinage, j'imagine, avec le juge en chef.
M.
Jolin-Barrette : Bien, le juge en chef a tous les pouvoirs pour
faire respecter sa décision puis, si jamais ça ne marche pas, la discipline, c'est le Conseil de la magistrature. Donc,
le juge en chef a tous les outils pour faire respecter le texte.
Mme Nichols : Cet article-là, c'est
surtout, entre autres, là, pour les juges qui sont déjà là, qui vont devoir...
M. Jolin-Barrette : C'est pour tous
les juges qui sont déjà là.
Le
Président (M. Bachand) :
Merci. Est-ce qu'il y a d'autres
interventions? S'il n'y a pas d'autre intervention, est-ce
l'article 67 est adopté?
Des voix : Adopté.
Le Président (M.
Bachand) : Adopté. Merci. M. le ministre.
M. Jolin-Barrette : 68, M. le
Président, puis on va avoir un amendement qui est déjà sur Greffier.
Donc, 68. Jusqu'à la nomination d'un juge
municipal en chef, le juge en chef adjoint responsable des cours municipales
reste chargé de la direction des cours municipales et les dispositions de la
Loi sur les cours municipales et de la Loi
sur les tribunaux judiciaires telles que modifiées par la présente loi faisant
référence au poste de juge municipal en chef lui sont applicables.
Si la
nomination du juge municipal en chef survient avant la fin du mandat du juge en
chef adjoint responsable des cours municipales cela met fin au mandat de
ce dernier qui toutefois conserve la rémunération additionnelle reliée au poste pour la partie non écoulée de son
mandat. Il a ensuite le droit de recevoir jusqu'à ce que son traitement de juge
soit égal au montant du traitement et de la rémunération additionnelle qu'il
recevait, la différence entre ce dernier
montant et son traitement. Il a également le droit de bénéficier des avantages
prévus aux articles 92, 122 et 224.9 de la Loi sur les tribunaux judiciaires tels qu'ils se lisent avant
l'entrée en vigueur des articles 6 et 14 de la présente loi.
Alors, l'amendement : Remplacer
l'article 68 du projet de loi par le suivant : Le gouvernement peut,
à tout moment, nommer le premier juge municipal en chef. Ce juge doit être
choisi parmi les juges nommés pour l'une des cours municipales établies en
vertu de la Loi sur les cours municipales. De plus :
1° le mandat de ce juge est de cinq ans à
compter de sa nomination et ne peut être renouvelé;
2° ce juge
est réputé, à compter de la date de l'entrée en vigueur de l'article 9 de
la présente loi et pour la durée non écoulée de son mandat, avoir été
nommé et avoir prêté le serment conformément à la Loi sur les tribunaux
judiciaires telle que modifiée par la présente loi;
3° ce juge exerce les fonctions que les
dispositions de la Loi sur les tribunaux judiciaires et de la Loi sur la Cour municipale, telles qu'elles se lisent avant
l'entrée en vigueur de la présente loi, attribuent au juge en chef adjoint
responsable des cours municipales, et ce, jusqu'à la date visée au
paragraphe 2°;
4° lorsqu'un décret est pris en application de
l'article 199 de la Loi sur les tribunaux judiciaires, édicté par l'article 9 de la présente loi, ce juge
reçoit la rémunération additionnelle et tous les avantages sociaux qui sont
fixés eu égard à la fonction de juge municipal en chef, et ce,
rétroactivement à la date de sa nomination;
Jusqu'à la nomination du premier juge municipal
en chef, le juge en chef adjoint responsable des cours municipales reste chargé
de la direction des cours municipales et de la... et les dispositions de la Loi
sur les cours municipales et de la Loi sur les tribunaux judiciaires telles que
modifiées par la présente loi, le cas échéant, faisant référence au poste de
juge municipal en chef lui sont applicables.
La nomination du premier juge municipal en chef
met fin au mandat du juge en chef adjoint responsable des cours municipales.
Toutefois, ce dernier conserve la rémunération additionnelle reliée à ce poste
pour la partie non écoulée de son mandat. Il a ensuite le droit de recevoir,
jusqu'à ce que son traitement de juge soit égal au montant du traitement de la
rémunération additionnelle qu'il recevait, la différence entre ce dernier
montant et son traitement. Il a également droit de bénéficier des avantages
prévus aux articles 92, 122 et 224.9 de la Loi sur les tribunaux
judiciaires tels qu'ils se lisent avant l'entrée en vigueur des articles 6
et 14 de la présente loi.
Commentaire : L'amendement vise à prévoir
les dispositions applicables au premier juge municipal en chef quelle que soit
la date de sa nomination.
Donc, je vous explique. Dans le fond, à partir
du moment où le projet de loi va être sanctionné, pour assurer la transition
vers l'établissement de la loi... La loi rentre en vigueur le 1er juin
2024...
Une voix : ...
M. Jolin-Barrette : ...juillet,
pardon, 1er juillet 2024, à cause de l'année financière des municipalités.
Donc, on veut pouvoir, avant l'entrée en vigueur de la loi, faire en sorte que
le nouveau juge municipal en chef ait sa période de
transition pour se préparer, être coordonné, tout ça. Donc, ça permet de le
désigner avant le 1er juillet. Donc, on lui attribue toutes les fonctions
du juge adjoint... du juge en chef adjoint responsable des cours municipales
durant cette période-là, et son mandat commence à partir de la date de sa
nomination.
Ça fait que supposons que le juge, il est nommé
au 1er mai 2024, le juge municipal en chef, bien, dans le fond, pour mai,
juin, pour assurer la transition, il a les pouvoirs du juge en chef adjoint des
cours municipales, puis lui, son mandat va se terminer, dans le fond, en...
1er mai 2029, puis, les cours municipales, la nouvelle structure rentre en
vigueur le 1er juillet. On veut laisser le temps au nouveau juge municipal
en chef d'être déjà nommé pour faire la transition lorsque toute la démarche va
être prise au 1er juillet 2024. Donc, l'amendement vise à faire ça.
Pour ce qui est du juge en chef adjoint
responsable des cours municipales, protection de traitement, protection de
congé, protection de salaire, ça, c'est un élément particulier avec la
magistrature. Mais, quand vous exercez, supposons, les postes de juge en chef,
juge en chef associé, juge en chef adjoint, cour municipale, vous avez une
surprime pour exercer la fonction. Ça fait que, là, tant que le salaire des
juges puînés, avec le comité de rémunération, n'augmente pas pour atteindre le
salaire, avec la prime que vous avez, vous conservez ce salaire-là même si vous
n'exercez plus les fonctions.
Ça fait que
je vous donne un exemple. Juge en chef de la Cour du Québec, qui fait
14 %, je pense, de plus, 12 %...
Une voix : ...
M. Jolin-Barrette : ...qui fait
12 % de plus sur son salaire. Ça fait que le salaire d'un juge puîné à la
Cour du Québec, c'est 310 000 $ présentement. Donc,
310 000 $ et 31 000 $, donc, ça fait 342 000 $...
341 000 $. Ça fait que, tant que le salaire des juges puînés
n'atteint pas 341 000 $, le juge en chef puis les juges en chef associés
puis adjoints conservent ce salaire-là, même
s'ils ne sont plus juges... juges en chef, jusqu'au moment où le salaire du
juge puîné atteint ce montant-là.
Ça fait que je vous donne un exemple. Là, on est
présentement dans un comité de rémunération pour la période 2023‑2027. Ça
fait que, si jamais le comité dit : Bien, le salaire au top, en 2027, pour
les juges est, je ne sais pas, là, de... il arrive à 339 000 $, bien,
le juge en chef va encore gagner plus qu'un juge puîné, même s'il est juge
puîné depuis quatre ans. Puis là ça va être au prochain comité de
rémunération... ça peut être deux cycles. Ça fait que, dans le fond, dans
l'article, on vient protéger ça, on vient protéger le congé de six mois pour le
juge municipal... le juge en chef responsable des cours municipales, mais ça
permet de le désigner avant le 1er juillet 2024.
Le Président (M.
Bachand) : Merci. M. le député d'Acadie.
M. Morin : Oui. Et je comprends que
l'article 68, tel que déposé dans le projet de loi, ne prévoyait pas ça,
parce que, quand je le lis, ça semble aussi prévoir...
M. Jolin-Barrette : La différence,
puis c'est pour ça, on a fait une erreur avec 68, dans le fond, ça débutait au
1er juillet. Dans le fond, à partir du 1er juillet... Avec 68 actuel,
dans le projet de loi, à partir du 1er juillet, on pouvait désigner le
nouveau juge municipal en chef, sauf que c'est toute la période entre la
sanction du projet de loi puis le
1er juillet, où on veut pouvoir désigner le nouveau juge municipal en chef
pour ne pas qu'il arrive la journée 1, qu'il n'y ait pas eu de
transition, puis qu'il arrive comme un chien dans un jeu de quilles.
M. Morin : Donc, avec la
disposition... en fait, avec l'amendement à 68, donc, le gouvernement va
pouvoir procéder avant le 1er juillet?
M. Jolin-Barrette : Exactement.
M. Morin : Bien. Puis donc, à 68,
actuellement, quand on disait «jusqu'à la nomination du juge municipal en chef», ça ne donnait pas assez de flexibilité ou
ce n'était pas clair que le gouvernement pouvait procéder maintenant?
M. Jolin-Barrette : On ne pouvait
pas à cause que l'entrée en vigueur de la loi, les dispositions là-dessus,
c'était le 1er juillet.
M. Morin : Oui.
M. Jolin-Barrette : Ça fait qu'on
perdait... on ne captait pas entre la sanction de la loi puis le
1er juillet. C'est ça. C'est ça, la difficulté.
M. Morin : Donc là, en parlant de la
sanction de la loi dans votre amendement...
M. Jolin-Barrette : C'est ça.
M. Morin : ...dès qu'elle va être
sanctionnée, vous allez pouvoir agir.
M. Jolin-Barrette : Exactement.
M.
Morin : OK. Et c'est... OK.
M.
Jolin-Barrette : Puis là il ne faut pas oublier que le juge en chef
adjoint responsable des cours municipales, c'est un juge Cour du Québec. Donc,
après... Bien, je ne sais pas comment ils vont organiser ça, là, mais il a
droit à un traitement de six mois de ressourcement, là, mais ça, c'est à la
discrétion du juge municipal... du juge en chef adjoint responsable des cours
municipales. Mais, au bout de ça, là, c'est un juge qui revient siéger, ça fait
que c'est un juge de plus à la Cour du Québec.
M. Morin : Oui.
Bien, effectivement, parce que ce n'est pas... En fait, on ne sait pas,
évidemment, qui va être nommé juge municipal en chef. Donc, théoriquement, ça
pourrait être ce juge-là, mais ça pourrait être un autre. Non?
• (10 h 50) •
M.
Jolin-Barrette : Non, ça ne peut pas être ce juge-là, parce que le
juge municipal en chef qui va être nommé, c'est un juge municipal, tandis que,
là, le juge en chef adjoint responsable des cours municipales, c'est un juge
Cour du Québec. Ça fait qu'on récupère un poste de juge pour siéger...
M. Morin : D'accord.
M.
Jolin-Barrette : ...par l'effet de la mécanique.
M. Morin : OK.
Parfait. Merci.
Le
Président (M. Bachand) : Autres
interventions sur 68? S'il n'y a pas d'autre intervention sur l'amendement...
désolé, oui, sur l'amendement, est-ce qu'il y a d'autres interventions sur
l'amendement? S'il n'y a pas d'autre intervention, est-ce que l'amendement est
adopté?
Des voix : Adopté.
Le
Président (M. Bachand) : Adopté. Donc, on
revient à 68 tel qu'amendé. Est-ce qu'il y a d'autres interventions? S'il n'y a
pas d'autre intervention, est-ce que l'article 68, tel qu'amendé, est
adopté?
Des voix : Adopté.
Le
Président (M. Bachand) : Adopté. Merci. M.
le ministre, s'il vous plaît.
M.
Jolin-Barrette : Oui. 69. Jusqu'à la nomination d'un juge
coordonnateur d'une région de coordination par le gouvernement, un
juge-président nommé pour une cour municipale établie en vertu de la Loi sur
les cours municipales et qui exerce ses fonctions dans cette cour le
30 juin 2024 devient juge... devient un juge coordonnateur de la région de coordination dans laquelle est
située la cour municipale à laquelle il est juge-président le 30 juin 2024,
et ce, pour la partie non écoulée de son mandat de juge-président et sans
possibilité de renouvellement.
Si la nomination d'un
juge coordonnateur d'une région de coordination survient avant la fin du mandat
du juge-président cela met fin au mandat de ce dernier qui toutefois conserve
la rémunération additionnelle reliée à ce poste pour la partie non écoulée de
son mandat. Il a ensuite le droit de recevoir, jusqu'à ce que son traitement de
juge soit égal au montant du traitement et de la rémunération additionnelle
qu'il recevait, la différence entre ce dernier montant et son traitement. Il a
également droit de bénéficier des avantages prévus à l'article 72 de la
présente loi.
Commentaire.
Cet article prévoit que les actuels juges-présidents deviennent les nouveaux
juges coordonnateurs d'une région de coordination. L'article assure
également la transition entre les deux fonctions.
Donc,
exemple, le juge-président de Montréal, lui, va devenir juge coordonnateur de
Montréal; le juge-président adjoint de
Montréal va devenir le juge coordonnateur adjoint... bien, de Montréal, je dis,
c'est la région 04; la juge-présidente
de Québec devient juge coordonnatrice pour la région... je pense, c'est 02; la
juge-présidente de Laval devient juge
coordonnatrice pour l'autre région. Là, il y a un poste qui va être créé pour l'autre
région, pour un quatrième. Ça fait que c'est une transition.
Le
Président (M. Bachand) : M. le député de
l'Acadie.
M. Morin : Oui.
Et, parce que ces personnes-là sont déjà en poste, donc, dès l'entrée en
vigueur de la loi, puis vous avez dit que ça va être au 1er juillet 2024,
la transition va se faire automatiquement le 1er juillet 2024, où les
régions administratives de la cour vont devenir en vigueur, ils vont donc
commencer à exister.
M.
Jolin-Barrette : Exactement.
M. Morin : Pour
l'article précédent, j'imagine que, pour le juge municipal en chef, vu qu'il
peut être nommé après la sanction, cet article-là va rentrer en vigueur avant
le 1er juillet 2024?
M. Jolin-Barrette : Bien, l'article
précédent, l'article 68.
M. Morin : Bien,
en fait... Oui, c'est ça, celui qu'on a...
M. Jolin-Barrette : Qu'on a adopté.
M. Morin : ...l'amendement qu'on a
fait...
M. Jolin-Barrette : Oui, c'est ça.
M. Morin : ...à 68, qu'on a adopté,
là.
M. Jolin-Barrette : Exactement.
M. Morin : Donc, dans les
dispositions, éventuellement, on va voir que l'entrée en vigueur de cet
article-là va arriver avant le 1er juillet, parce que sinon, ça ne vous
aide pas beaucoup.
M. Jolin-Barrette : Exactement.
M. Morin : D'accord.
Le
Président (M. Bachand) :
Merci. Est-ce qu'il y a d'autres
interventions sur l'article 69? S'il n'y a pas d'autre intervention,
est-ce que l'article 69 est adopté?
Des voix : Adopté.
Le Président (M.
Bachand) : Adopté. Merci. M. le ministre.
M. Jolin-Barrette : Oui. Alors,
l'article 70, et puis on va avoir un amendement qui est sur le greffier.
Donc : Jusqu'à la nomination d'un juge
coordonnateur adjoint de la région de coordination de Montréal, le cas échéant,
le juge président adjoint, nommé en vertu de la Loi sur les cours
municipales et qui exerce ses fonctions à la Cour municipale de la ville de
Montréal le 30 juin 2024, devient juge coordonnateur adjoint de la région
de coordination de Montréal, et ce, pour la partie non écoulée de son mandat de
juge président adjoint. Si la nomination d'un juge coordonnateur adjoint de la
région de coordination de Montréal survient avant la fin du mandat du juge
président adjoint, cela met fin au mandat de ce dernier, qui, toutefois
conserve la rémunération additionnelle reliée à ce poste pour la partie non
écoulée de son mandat.
Commentaire. Cet article prévoit que le juge
président adjoint, actuellement en fonction à la cour municipale de Montréal, devient juge coordonnateur adjoint de
la région de coordination de Montréal. L'article assure également la transition
entre les deux fonctions.
Et l'amendement, l'article 70 du projet de
loi :
1° remplacer «région de coordination de
Montréal» par «région 4» partout où cela se trouve;
2° insérer, à la fin du premier alinéa, «et sans
possibilité de renouvellement».
Commentaire. L'article 70 est modifié afin
que le mandat du premier juge coordonnateur adjoint de la région de
coordination 4 ne puisse être renouvelé. De même, le vocabulaire est ajusté au
fait que les régions de coordination sont identifiées par les numéros. Donc, on
avait dit Montréal, alors qu'il faut parler plus de région 4, région 4 prévoit
Montréal. Mais si jamais on en revenait... tu sais, vous vous souvenez, par
voie réglementaire, par arrêté du ministre, on
peut modifier les villes. Si jamais un jour il y avait une région qui était...
la région 4 comprenait, je ne sais pas, la ville de Longueuil, tu sais, dans la région, puis qui était rebrassée, bien,
il ne faut pas que ça soit identifié Montréal, la région Montréal, parce
que ça serait plus large que ça.
Le Président (M.
Bachand) : Interventions sur l'amendement?
M. Morin : Oui, c'est ça, et je
comprends que... puis on en a discuté, mais c'est à l'article 33 du projet
de loi qu'on a des régions de coordination.
Puis effectivement, suite aux questions posées, vous aviez souligné que vous
pouviez, par, finalement, décret ou
règlement, modifier ou... les différentes régions ou les villes qui composent
les régions, donc... OK. Puis donc, dorénavant, des régions, c'est ça,
comme c'est indiqué, vont avoir des numéros, Montréal étant le numéro 4. Puis... alors, votre amendement,
finalement, couvre surtout le fait de ne plus référer à la région de Montréal, parce
que sinon vous allez être obligés de modifier à la loi, si vous ajoutez des...
d'autres villes dans la région 4, là. Mais ça vise uniquement ça, finalement,
parce que, pour le reste, c'est, au fond, la même mécanique qu'à 69.
M. Jolin-Barrette : Oui. On aurait
dû lire région 4 au lieu de dire Montréal.
Le Président (M.
Bachand) : Merci. Est-ce qu'il y a
d'autres interventions sur l'amendement? S'il n'y a pas d'autre intervention,
est-ce que l'amendement est adopté?
Des voix : Adopté.
Le Président (M. Bachand) : Adopté.
Donc, est-ce qu'il y a d'autres interventions sur l'article 70 tel
qu'amendé? S'il n'y a pas d'autre intervention, est-ce que l'article 70
tel qu'amendé est adopté?
Des voix :
Adopté.
Le
Président (M. Bachand) : Adopté. Merci. M. le ministre, s'il
vous plaît.
M.
Jolin-Barrette : 71. Outre ses fonctions prévues au deuxième alinéa de
l'article 246.29 de la Loi sur les tribunaux
judiciaires, le Comité de la rémunération des juges, formé pour la période du
1er janvier 2023 au 30 juin 2027, a pour fonction d'examiner toute modification que le gouvernement propose
d'apporter à toute rémunération additionnelle aux régimes de retraite
ou... et aux autres avantages sociaux découlant des dispositions de la présente
loi. Le comité évalue si la modification est adéquate et en fait rapport au gouvernement
et lui transmet ses recommandations à cet égard. Les articles 246.30 à
246.45 de la Loi sur les tribunaux judiciaires s'appliquent au comité dans
l'exercice de la fonction prévue au premier alinéa.
Commentaire.
Cet article mandate le Comité de la rémunération des juges afin qu'il examine
toute proposition de modification aux rémunérations additionnelles, aux
régimes de retraite et aux autres avantages sociaux des juges municipaux qui
découle de la réforme proposée.
Le
Président (M. Bachand) : Merci beaucoup.
Donc, interventions sur 71? M. le député de l'Acadie.
M. Morin : Merci. Le comité de rémunération des juges, il
existe en vertu de la loi sur les tribunaux judiciaires? Donc, dans la
loi... puis c'est un comité qui est permanent.
M.
Jolin-Barrette : Non, bien, en fait, la mécanique du comité, il est
reformé à chaque cycle. Donc, c'est pour ça
que le président puis les membres changent. Dans le fond, à partir du moment...
le comité est en vigueur pour la période de rémunération, ça fait que...
1er juillet 2023 au 30 juin 2027. Ça fait que là, présentement, c'est
le comité... donc, l'ancienne rectrice de
l'Université de Sherbrooke, c'est elle qui préside le comité. J'ai expliqué
l'autre fois, dans le fond, le gouvernement, lui, nomme un membre, puis
chacune des conférences nomme un membre. Ça fait que la Conférence des juges de
la Cour du Québec nomme un membre, la conférence des juges municipaux nomme un
membre. Ça fait que c'est comme deux comités, si vous voulez, en un, parce que
le membre pour... qui siège pour Cour du Québec, ce n'est pas le même qui siège
pour cour municipale. Puis là ce comité-là, bon, bien, dépose son rapport à
l'Assemblée. Là, par la suite, l'Assemblée entérine ou non le rapport avec
modifications justifiées, et tout ça. Et là le comité conserve compétence si,
dans la période de la rémunération, il y a d'autres questions.
Je vous donne un
exemple. Quand il y a eu la pandémie, OK, il y avait le comité de rémunération
Laplante, mais il y a eu des questions complémentaires, exemple, pour les juges
municipaux à la séance. Parce que les juges municipaux à la séance, ils ont
dit : Bien, écoutez, nous autres, on n'a pas été rémunérés durant la
pandémie parce que ça ne siégeait pas, puis,
si ça ne siège pas, je n'étais pas payé. Donc, ça affectait l'indépendance
judiciaire. Les juges municipaux à la séance, ils ont saisi le comité de
rémunération après que le gros rapport soit là, puis là le comité a produit un rapport complémentaire, que j'ai déposé
à l'Assemblée nationale, puis on a donné suite à la recommandation. Par
rapport au traitement, on a adopté un décret pour leur rembourser ces
séances-là qu'ils n'avaient pas siégé.
Ça fait que ce
comité-là, il est dans la loi. Oui, il est fixe, mais sa composition change à
chaque quatre ans en fonction de ce que les... de la mécanique de la loi, qui
fait en sorte qu'ils se retrouvent sur le comité.
M. Morin : Oui, d'accord. Et puis les membres vont changer,
mais cette... En fait, ce comité-là qui conseille le gouvernement quant à la rémunération des juges,
lui, continue d'exister. Sa composition change, les membres changent,
mais le comité est là, je veux dire.
• (11 heures) •
M. Jolin-Barrette :
Oui. Bien, c'est un comité permanent...
M. Morin :
C'est ça.
M.
Jolin-Barrette : ...de quatre ans qui est repermanent... C'est un
permanent temporaire, mais permanent.
M. Morin : C'est
un permanent renouvelable.
M.
Jolin-Barrette : Un permanent... oui.
Une voix : ...
M.
Jolin-Barrette : C'est ça, Me Labrecque a raison, la structure est
permanente, mais les membres sont renouvelables.
M. Morin : C'est
ça, exact.
M. Jolin-Barrette : C'est ça.
M. Morin : Parfait.
Donc, alors, ma question est la suivante : Dans la loi, pourquoi
faites-vous référence, à ce moment-là, à une période? Puisque c'est un comité
qui est permanent, ça ne serait pas plus utile... parce que, quand on va
arriver avec cet article-là, quand on va arriver en 2028, vous allez devoir
modifier la loi pour que... bien, le même... bien, pas le même comité, mais le comité permanent composé de nouveaux
membres puisse agir pour une autre période?
M. Jolin-Barrette :
Non, mais parce que, dans ce cas-là, on est dans une situation où on vient
créer le poste de juge municipal en chef. Puis là on l'a vu dans un article
précédent, sa rémunération additionnelle va rétroagir à la date de sa prise de
fonction. Parce que là le juge municipal en chef, ça va être un juge municipal
qui va être payé 240 000 $ ou 230 000 $...
260 046 $, je pense. 260 000 $. Lui, il va...
Une voix : ...
M.
Jolin-Barrette : 264 030 $. OK. Lui, comme juge en chef,
j'imagine, il va avoir 12 %?
Une
voix : ...
M. Jolin-Barrette : En tout cas, il devrait
avoir 6 % à 8 %, mais c'est le comité qui va valider ça. Ça fait que,
là, nous, on dit... parce que vu qu'on n'est pas dans le cadre des travaux
réguliers, on veut que le comité se saisisse de cette question-là pour
dire : Bien, écoutez, il y a un nouveau poste de juge en chef, voici le
traitement qui est donné. Est-ce que le comité évalue que c'est le bon
traitement supplémentaire qui est donné au juge en chef?
M. Morin : OK.
Donc, c'est pour, entre autres, pour couvrir cette nouvelle fonction de juge en
chef et sa rémunération.
M.
Jolin-Barrette : Exactement.
M. Morin : Et j'écoutais attentivement, le 6 % à
8 %, il est dans la loi ou ça va faire partie du travail du comité
pour sa rémunération additionnelle en tant que juge municipal en chef?
M.
Jolin-Barrette : Nous, on s'attend... il n'est pas dans...
Une
voix : ...
M. Jolin-Barrette : C'est ça, c'est... Nous, on s'attend à ce que ça soit pas mal les mêmes
comparatifs qu'à la Cour du Québec
pour le juge en chef en autorité et les juges coordonnateurs. Donc, les juges
coordonnateurs, ça ne sera pas le même montant. Actuellement, ils ont combien,
les juges coordonnateurs, à la Cour du Québec?
Une voix : ...
M. Morin : Mais,
à la Cour du Québec, vous avez aussi des juges en chef adjoints...
M.
Jolin-Barrette : Oui, ça fait que là...
M. Morin : ...qui
devraient, normalement, faire plus qu'un juge coordonnateur.
M.
Jolin-Barrette : Oui. À la Cour du Québec, le juge en chef, il a
12 % de plus, il me semble, les coordonnateurs, ils ont 12 %... Non,
le juge en chef, il a 12 %, il me semble; juge en chef associé, il a
10 %, il me semble; les juges en chef
adjoints, ils ont 8 % puis les... ont 6 %, mais je vais vous revenir
avec la réponse précise sur ça.
M. Morin :
Puis ça, c'est prévu dans la loi ou c'est le comité qui le détermine à chaque
fois?
M. Jolin-Barrette : C'est par décret du gouvernement suite à la recommandation du comité de
rémunération.
M. Morin :
OK. D'accord. Donc, au fond, la rémunération additionnelle,
elle va être suggérée, recommandée par le comité indépendant qui évalue
la rémunération, puis ça va être la même chose pour la cour municipale.
M.
Jolin-Barrette : Oui, mais nous, on va dire... On donnerait, genre,
6 % au coordonnateur. On va aller devant le comité avec ça. On va
dire : C'est-tu correct qu'on donne 6 %, à la lumière des tâches
qu'ils ont? Là, si le comité dit : Non, ça devrait être 7,5 %, bien
là, on va reprendre la réponse, on va la déposer.
M. Morin :
Parce que le comité fonctionne
ou... finalement, l'ensemble des parties vont soumettre des recommandations.
M.
Jolin-Barrette : Exactement.
M. Morin : D'accord.
Donc, alors, à ce moment-là, ce comité-là va faire aussi des recommandations.
Alors, théoriquement, il pourrait arriver... ou recommander les mêmes
pourcentages que pour la Cour du Québec.
M. Jolin-Barrette : Exactement.
C'est ce que je pense qu'il va arriver.
M. Morin : D'accord.
Le
Président (M. Bachand) :
Merci. Est-ce qu'il y a d'autres
interventions sur l'article 71? S'il n'y a pas d'autre
intervention, est-ce que l'article 71 est adopté?
Des voix : Adopté.
Le Président (M.
Bachand) : Adopté. Merci. M. le ministre.
M. Jolin-Barrette : 72. Tout juge ou
ancien juge qui a exercé ou qui exerce la fonction de juge-président d'une cour municipale pendant au moins sept ans a
le droit de recevoir, jusqu'à ce que son traitement de juge soit égal au
montant du traitement et de la rémunération additionnelle qu'il recevait
lorsqu'il a cessé d'occuper cette fonction, la différence entre ce dernier
montant et son traitement.
Les années pendant lesquelles un juge exerce les
fonctions du juge coordonnateur d'une région de coordination après avoir exercé
les fonctions de juge-président d'une cour municipale sont prises en
considération aux fins du calcul des sept années prévues au premier alinéa.
Commentaires : Cet article prévoit qu'un
juge ou un ancien juge qui a été juge-président d'une cour municipale pendant
au moins sept ans a droit de recevoir une rémunération égale au montant de
celle-ci même s'il a cessé d'occuper ses fonctions.
Donc, ça, ça fait suite à la recommandation 2 du
rapport concernant les juges municipaux à titre exclusif, donc la page 54
du rapport Laplante, donc, qui recommandait que «les juges-présidents de la
cour municipale des villes de Montréal,
Québec, Laval bénéficient d'une protection de leur traitement, incluant la
rémunération additionnelle, similaire
à celle prévue aux articles 116 et 224.9 de la Loi sur les tribunaux
judiciaires, et ce, rétroactivement au 28 mars 2017».
En réponse à la question précédente sur le
traitement des juges, Cour du Québec, additionnel, là, juge en chef, c'est 12 % du traitement annuel; juge
en chef associé, c'est 11 %; juge en chef adjoint, c'est 9 %, juge
coordonnateur, c'est 8 %; juge coordonnateur adjoint, c'est
6 %.
M. Morin : D'accord. Merci.
Le Président (M.
Bachand) : Y a-t-il d'autres interventions
sur 72?
M.
Morin : Oui. Alors, à cet article-là, la période de sept
ans, c'est parce qu'elle était recommandée par le comité indépendant?
M.
Jolin-Barrette : Non. Le sept ans, c'était le temps, la durée des
mandats des juges-présidents actuellement dans la loi. Ça fait que, exemple, le juge-président de Montréal, la loi
faisait en sorte qu'il était nommé pendant sept ans.
Donc, l'enjeu qu'il y avait, avant le dernier
comité de rémunération, c'est que la protection de traitement associée à la Cour du Québec... juge en chef
associé plus adjoint, eux, ils avaient la protection de traitement, ce que je vous
expliquais tantôt, que leurs salaires continuent.
M. Morin : Exact. Tout à fait.
M. Jolin-Barrette : Là, le comité de
rémunération a dit... Pour les juges municipaux, ils ne l'avaient pas, cette
protection de traitement là. Ça fait que la recommandation du comité, ça a été
de dire : Ce que vous avez à la Cour du Québec, vous devez l'étendre
également aux juges municipaux.
L'enjeu, là,
la vraie histoire, c'est que le juge-président de la ville de Québec, OK, lui,
il a entrepris un recours contre l'État québécois pour dire : Aïe! Moi,
j'ai été juge-président pendant sept ans puis je n'ai pas la même chose qu'à la
Cour du Québec, je n'ai pas ma protection de traitement. Donc, il soumettait
que ça affectait l'indépendance judiciaire.
Et donc le comité de rémunération a été saisi de cette question-là aussi par la
conférence des juges municipaux, à titre exclusif, puis là la
conférence... le comité de rémunération des juges a dit : Bien,
effectivement, quand c'est un juge-président, il devrait avoir la même
protection qu'à la Cour du Québec. Donc, c'est pour ça qu'on le met.
M.
Morin : OK. Donc, la période pour exercer des fonctions de
juge-président, que ce soit à Montréal, Laval ou Québec...
M. Jolin-Barrette : C'était sept
ans.
M. Morin : ...c'est sept ans.
M.
Jolin-Barrette : Oui.
M. Morin : Bien,
en fait, c'est encore de même, là. Ils sont toujours là, là.
M.
Jolin-Barrette : Oui, oui.
M. Morin : Mais
donc, ça ne vous tentait pas de vous en inspirer pour votre projet de loi?
Parce que, tu sais, on a eu le débat, vous ramenez ça à cinq ans, puis ils
étaient déjà nommés pour sept ans.
M.
Jolin-Barrette : Oui. Ça fait que, là, ils vont terminer leur mandat.
M. Morin : Oui,
ça, c'est sûr.
M.
Jolin-Barrette : C'est ça.
M. Morin : D'accord. Non, mais ça... Donc, le législateur ne
voulait pas être inspiré par la période de sept ans.
M.
Jolin-Barrette : Le législateur est toujours inspiré, mais pas
là-dessus.
M. Morin : D'accord.
Le
Président (M. Bachand) : Merci beaucoup. Est-ce
qu'il y a d'autres interventions sur l'article 72? S'il n'y a pas d'autre
intervention, est-ce que 72 est adopté?
Des voix :
Adopté.
Le
Président (M. Bachand) : Adopté. Merci. M.
le ministre.
M.
Jolin-Barrette : 73. L'article 246.16.1
de la Loi sur les tribunaux judiciaires, édicté par l'article 17 de la présente loi, s'applique à des conjoints qui y
sont visés dont la vie commune a cessé après le 31 août 1990, mais avant
la date de l'entrée en vigueur de cet article 17,
s'ils conviennent du partage y visé — il
y a peut-être une coquille — visé
au plus tard 12 mois suivants cette dernière date. Il y a peut-être une
coquille.
Une voix : ...
M.
Jolin-Barrette : Y visé? Ah! OK, c'est fait comme ça?
Une voix : ...
• (11 h 10) •
M.
Jolin-Barrette : Ah! donc, c'est «y visé».
Commentaires :
L'article 246.16.1 prévoit la possibilité de partager les droits accumulés
au régime de retraite d'un juge ou d'un ancien juge lorsque celui-ci et son
conjoint avec qui il n'est ni marié ni uni civilement cessent de faire vie
commune.
L'article 73
permet que ce bénéfice s'applique également lorsque la cessation de la vie
commune a eu lieu avant l'entrée en vigueur de la présente loi, mais après le
31 août 1990. La date du 31 août 1990 correspond à la date précédant la date d'entrée en vigueur des
dispositions relatives au partage du régime de retraite des juges dans le cadre
du partage du patrimoine familial entre conjoints mariés qui se séparent.
Le
Président (M. Bachand) : Merci beaucoup.
Des interventions sur 73? M. le député de l'Acadie.
M. Morin : On
a... Oui?
M. Jolin-Barrette : Juste un élément
d'information supplémentaire. C'est une recommandation du comité de
rémunération des juges, du comité Laplante.
M. Morin : D'accord. Parfait. Donc, en fait, cet article-là
modifie à nouveau 246.16 de la Loi sur les tribunaux judiciaires, qu'on
a déjà modifié par l'article 17 du projet de loi, mais quelle est la distinction
entre les deux articles? Qu'est-ce que ça fait de différent?
M.
Jolin-Barrette : Oui. Ici, on est dans une disposition transitoire. Ça
fait que c'est pour couvrir des cas...
M. Morin : La période transitoire... au cas où ça arriverait
à quelqu'un pendant la période transitoire, mais c'est au même effet que
ce qu'on a adopté à l'article 17.
M. Jolin-Barrette : Exactement.
M. Morin : D'accord.
Le
Président (M. Bachand) :
Merci. Est-ce qu'il y a d'autres interventions?
S'il n'y a pas d'autre intervention, est-ce que l'article 73 est
adopté?
Des voix : Adopté.
Le Président (M.
Bachand) : Adopté. M. le ministre, s'il
vous plaît.
M. Jolin-Barrette : 74. Tout décret
pris en vertu de l'article 49 de la Loi sur les cours municipales, tel
qu'il se lit le 30 juin 2024, qui vise
un juge autre qu'un juge suppléant, un juge-président, un juge-président
adjoint, un juge responsable d'une cour municipale ou un juge
responsable du perfectionnement des juges des cours municipales et qui est compatible avec les dispositions de la Loi
sur les tribunaux judiciaires, telles que modifiées par la présente loi, est
réputé en vertu de ces dispositions.
Commentaires :
Cet article prévoit que tout décret fixant la rémunération des juges municipaux
qui est compatible avec le nouveau
régime proposé par le remplacement... pardon, par le présent projet de loi,
demeure en vigueur jusqu'à ce qu'il soit abrogé ou remplacé. Donc, c'est
une disposition de sauvegarde, là, c'est ça?
Des voix : ...
M.
Jolin-Barrette : Bien, dans
le sens de : on ne coupera pas les finances. C'est un peu ça que je
comprends. Oui, s'il y avait un traitement additionnel, s'il est
compatible avec les... C'est la poursuite du traitement salarial.
M. Morin : Il y en a plusieurs,
décrets, qui ont été pris en vertu de l'article 49 pour les cours
municipales?
M. Jolin-Barrette : Bien,
juge-président, juge-président adjoint, juge...
M. Morin : Bien, ça dit : «Qui
vise un juge autre qu'un juge suppléant, un juge-président, un juge-président
adjoint.» Donc, ça vise des juges à la séance? Ça viserait quoi, exactement?
M. Jolin-Barrette : C'est exclusif.
Dans le fond, ça couvre aussi tous les décrets qui ont été pris pour les frais
de fonction. Ça veut dire les déplacements, ça veut dire les frais de fonction,
ça veut dire remboursement d'une chambre
d'hôtel, tout ce qui a rapport avec la rémunération des juges pour le fonctionnement,
et, notamment, les dépenses associées, les décrets sont maintenus, exemple,
remboursement de... j'allais vous dire...
M. Morin : ...de frais de
déplacement ou d'une chambre d'hôtel, là, c'est...
M.
Jolin-Barrette : Oui, j'allais vous dire aussi remboursement de
toge, supposons, mais ça, c'est dans les frais de fonction, oui, mais
kilométrage, hôtel.
M. Morin : OK, mais ça, ça vise
l'ensemble des juges.
M. Jolin-Barrette : Oui, tous les
juges.
M. Morin : D'accord. Parfait. Merci.
Le Président (M.
Bachand) : Merci beaucoup. S'il n'y a pas
d'autre intervention, est-ce que 74 est adopté?
Des voix : Adopté.
Le Président (M.
Bachand) : Adopté. M. le ministre.
M. Jolin-Barrette : «75. Le mandat
du juge-président d'une cour municipale qui siège au Conseil de la magistrature en vertu du paragraphe d de
l'article 248 de la Loi sur les tribunaux judiciaires se termine le 1er
juillet 2024.
«Le mandat du
juge choisi parmi les juges des cours municipales et nommé sur la
recommandation de la Conférence des
juges municipaux du Québec se termine à la date de la nomination du juge
municipal sur la recommandation de la conférence
représentant les juges municipaux, conformément au paragraphe f de
l'article 248 de la Loi sur les tribunaux judiciaires tel que
modifié par l'article 26 de la présente loi.»
Puisque la
fiction de juge-président d'une cour municipale est abolie, cet article
confirme la fin de mandat de celui qui
siège au Conseil de la magistrature. Il en est de même du mandat du juge choisi
à la suite de la recommandation par la Conférence des juges municipaux puisque
celui-ci serait remplacé par un juge nommé par la conférence représentant
l'ensemble des juges municipaux.
Une voix : ...
M.
Jolin-Barrette : C'est «fonction», excusez. J'ai dit «fiction», mais
c'est «fonction».
Donc, ça, c'est au
Conseil de la magistrature. Vous vous souviendrez qu'au Conseil de la
magistrature il y a un poste qui est réservé à un poste de juge-président, ça
fait qu'on avait le choix entre trois. Maintenant, il n'y en a qu'un seul, ça va être le juge en chef municipal
qui va être... qui va siéger au Conseil de la magistrature. Et il y avait un deuxième
poste pour un juge municipal qui était recommandé par les conférences des
juges, mais là, dans le fond, c'est l'ensemble des juges qui vont être dans la
même conférence qui vont recommander ce juge-là pour siéger.
Le Président (M. Bachand) : Merci. Interventions sur 75? S'il n'y a pas d'intervention, est-ce que
75 est adopté?
Des voix : Adopté.
Le
Président (M. Bachand) : Merci. M. le
ministre, on change de bloc, maintenant, le bloc 2.
M.
Jolin-Barrette : Oui, on serait rendus au bloc b... pardon,
bloc 2, Compétences des cours municipales. Alors, on irait à
l'article 51 sur la Loi sur la fiscalité municipale.
Donc,
51. La Loi sur la fiscalité municipale est modifiée par l'insertion, après
l'article 264, du chapitre suivant :
«Chapitre XIX.1.
«Poursuite.
«265.
Une poursuite pénale en vertu de la présente loi peut être intentée par toute
municipalité sur le territoire de laquelle une infraction à une
disposition de la présente loi est commise.
«L'amende appartient
à la municipalité qui a intenté la poursuite.
«Cette
poursuite peut être intentée devant toute cour municipale ayant compétence sur
le territoire où l'infraction est commise. Les frais relatifs à une
poursuite intentée devant une cour municipale appartiennent à la municipalité dont dépend cette cour, sauf la partie des frais
remis par le percepteur à un autre poursuivant en vertu de l'article 345.2
du Code de procédure pénale et sauf les frais remis au défendeur en
vertu de l'article 223 de ce code.»
Commentaires :
Cette nouvelle disposition permet à toute municipalité d'être poursuivante pour
sanctionner une contravention à une disposition de la Loi sur la fiscalité
municipale. Les infractions visées sont le refus d'un propriétaire ou d'un occupant d'un immeuble de laisser l'évaluateur
municipal visiter celui-ci, le refus d'un propriétaire d'informer la
municipalité que son immeuble est devenu ou a cessé d'être un établissement
d'entreprise ou le refus d'informer la municipalité d'un changement
d'occupant d'un tel établissement.
Donc, auparavant,
c'était un poursuivant québécois. Là, on donne la possibilité que ce soit un
poursuivant municipal qui puisse le faire devant la cour municipale, pour la
question sur la Loi sur la fiscalité municipale, pour ces infractions-là.
Le
Président (M. Bachand) : M. le député
d'Acadie, s'il vous plaît.
M. Morin : Merci, M.
le Président. Quand vous dites «un
poursuivant québécois», c'est un poursuivant du DPCP, c'est ça?
M.
Jolin-Barrette : Oui.
M. Morin : Au niveau... parce que... une section qui s'occupe
des poursuites en matière d'infractions, infractions pénales, là.
J'imagine que c'est eux qui faisaient ce genre de poursuites là.
M. Jolin-Barrette : Oui, c'était le DPCP,
puis, exemple, depuis 2010‑2011, il y a seulement eu 14 causes qui ont
été ouvertes à la Cour du Québec.
M. Morin : OK. Parce que, là, c'est
la Cour du Québec qui avait compétence aussi pour entendre ces causes-là.
M.
Jolin-Barrette : Exactement. C'est ça.
M. Morin : OK.
Donc là, vous allez transférer ça devant la cour municipale.
M.
Jolin-Barrette : Locale, oui.
M. Morin : Oui, bien, en fait, ça va être la cour municipale
parce qu'il va y en avoir juste une, mais ça va être dans la... Donc là, les municipalités, dorénavant,
pourraient faire ces... en fait, faire une enquête puis déposer un dossier
auprès du poursuivant qui va agir devant la cour municipale.
M.
Jolin-Barrette : Oui. C'était une demande des municipalités d'avoir
cette juridiction-là.
M. Morin : Puis
c'est en lien uniquement avec les infractions que vous venez de mentionner ou
si c'est pour toutes les infractions? Parce
que, là, on parle... parce que vous avez souligné des infractions
particulières, et il y a eu peu de poursuites qui ont été intentées par
le poursuivant québécois. Mais là est-ce que vous allez étendre à d'autres
infractions ou si c'est seulement pour ces infractions-là?
Des voix : ...
M. Jolin-Barrette : On me dit que ce
sont les seules infractions qui sont répertoriées à la Loi sur la fiscalité
municipale.Donc, ce sont toutes les poursuites parce que ce ne sont que
celles-là.
M.
Morin : Qui sont dans la Loi sur la fiscalité municipale.
Très bien. Donc, l'amende va être versée à la municipalité.
M. Jolin-Barrette : Oui.
M. Morin : Et je comprends que vous
ajoutez une disposition pour les frais, parce que, bon, ça va être une infraction sommaire, donc il va y avoir des frais.
Et sans cette disposition-là, si, par exemple, le défendeur gagne puis qu'il
demande les frais, la municipalité ne pourrait pas lui verser les frais que le
tribunal vient d'imposer ou vient de lui remettre?
M.
Jolin-Barrette : Donc, c'est les frais qui accompagnent le constat
d'infraction. Donc, les frais appartiennent à la municipalité, mais
supposons que le défendeur est acquitté, il ne paie pas de frais.
M. Morin : Non, c'est ça. Donc, vous
avez besoin d'une disposition pour que ces frais-là... Aussi, le défendeur a encouru des frais, par exemple, pour
l'assignation de témoin, donc, à ce moment-là, il va pouvoir demander les frais puis les ravoir. Et c'est pour ça que
vous dites «sauf les frais remis au défendeur en vertu de 223 de ce code»?
M. Jolin-Barrette : Donc, 223 :
« Lorsqu'il rend jugement, le juge peut ordonner :
«1° au défendeur de payer les frais fixés par
règlement lorsqu'il est déclaré coupable d'une infraction et lui impose une
amende;
«2° au poursuivant de payer au défendeur les
frais fixés par règlement s'il considère que la poursuite est abusive ou
manifestement mal fondée;
«3° au défendeur ou au poursuivant, selon le
cas, de payer les frais fixés par règlement lorsqu'il a été décidé que ceux-ci
seraient déterminés lors du jugement sur la poursuite.»
Donc, vous avez raison, c'est pour faire en
sorte que, notamment, le défendeur puisse être remboursé.
M. Morin : Parfait. Merci.
Le
Président (M. Bachand) :
Y a-t-il d'autres interventions sur l'article 51?
S'il n'y a pas d'autre intervention, est-ce que l'article 51 est
adopté?
Des voix : Adopté.
Le Président (M.
Bachand) : Adopté. M. le ministre.
• (11 h 20) •
M. Jolin-Barrette : Oui. Là, on
serait à la Loi sur la santé publique, articles 53 à 56. Donc :
Les articles 88 et 105 de la Loi sur la
santé publique sont modifiés par la suppression de «ou des cours municipales des villes de Montréal, Laval ou Québec
ayant la compétence dans la localité où se trouve cette personne»,
partout où cela se trouve.
Commentaires : L'article retire le pouvoir
accordé aux juges des cours municipales des villes de Montréal, de Laval et de
Québec de rendre certaines ordonnances prévues par la Loi sur la santé publique
afin que tous les juges municipaux soient dotés des mêmes pouvoirs.
Donc,
maintenant, ça va être les juges de la Cour du Québec, parce que, là, on se
retrouvait avec une situation où Montréal, Québec et Laval, à cause que
c'étaient les juges municipaux, à titre exclusif, qui avaient la possibilité
de rendre les ordonnances en vertu de la Loi sur la santé publique... Là, on
rend les juges municipaux à la séance compétents sur l'ensemble du territoire
aussi. Donc, on vient centraliser ça à la Cour du Québec, plutôt que d'étendre
les pouvoirs à tous les juges municipaux, relativement à la Loi sur la santé
publique.
M. Morin : D'accord. Puis ces
articles-là, ça vise quels types d'ordonnances? C'est 88...
M. Jolin-Barrette : Les types
d'ordonnances, c'est des ordonnances de se soumettre à un examen, aux traitements médicaux requis, au besoin de faire
conduire la personne vers une installation maintenue par un établissement de
santé ou de services sociaux pour y être examinée et traitée, une ordonnance
pour contraindre une personne qui néglige ou refuse de collaborer à une enquête épidémiologique. Ça fait qu'on a
eu seulement cinq dossiers depuis 2020. Donc, c'est 88 puis 105 de la
Loi sur la santé publique.
M. Morin : D'accord. Et donc, plutôt
que de l'étendre à l'ensemble des cours... bien, en fait, pas des cours, mais de la cour municipale puis de ses juges, le
législateur préfère centraliser ça auprès d'un juge de la Cour du
Québec.
M.
Jolin-Barrette : Oui, puis les villes de Montréal et Québec n'ont pas
recensé de dossiers sur ces types d'ordonnances.
M. Morin : OK. Aucun.
M. Jolin-Barrette : Aucun.
M.
Morin : OK. Et puis évidemment, quand on parle d'un juge
de la Cour du Québec, on ne parle pas d'un juge de paix magistrat, on
parle d'un juge de la cour du Québec.
M. Jolin-Barrette : C'est un JCQ,
oui.
Le Président (M.
Bachand) : Merci. Est-ce qu'il y a
d'autres interventions sur 53? S'il n'y a pas d'autre intervention, est-ce que
l'article 53 est adopté?
Des voix : Adopté.
Le Président (M.
Bachand) : Adopté. M. le ministre.
M.
Jolin-Barrette : 54. L'article 101 de cette loi est modifié
par la suppression, dans le deuxième alinéa de «ou des cours municipales des villes de Montréal,
Laval ou Québec ayant compétence dans la localité où se trouve la résidence».
Commentaires : L'article retire le pouvoir
accordé aux juges des cours municipales des villes de Montréal, Laval et de
Québec de rendre certaines ordonnances prévues par la Loi sur la santé publique
afin que tous les juges municipaux soient dotés des mêmes pouvoirs. Donc, ça,
c'est une ordonnance pour permettre au directeur de la santé publique d'entrer
dans une résidence privée sans le consentement de l'occupant afin d'exercer ses
pouvoirs.
Donc, encore une fois, Montréal et Québec, ils
n'ont pas eu de dossier et puis c'est les mêmes cinq dossiers qu'on a eus à la
Cour du Québec.
M. Morin : Donc, finalement, ça va
être la Cour du Québec qui va avoir ces pouvoirs-là, également.
M. Jolin-Barrette : Oui. Bien, ils
l'avaient déjà, mais là on enlève Québec, Montréal.
M. Morin : Québec, Montréal et
Laval.
M. Jolin-Barrette : Laval. Oui.
M. Morin : OK. Parfait.
Le
Président (M. Bachand) :
Est-ce qu'il y a d'autres
interventions? S'il n'y a pas d'autre intervention, est-ce que
l'article 54 est adopté?
Des voix : Adopté.
Le Président (M.
Bachand) : Adopté. Merci. M. le ministre.
M. Jolin-Barrette : 55.
L'article 109 de cette loi est modifié, dans le deuxième alinéa :
1° par la
suppression de «ou des cours municipales des villes de Montréal, Laval ou
Québec ayant compétence dans la localité où se trouve une personne qui a
fait l'objet d'un ordre d'isolement»;
2° par le remplacement de «cette personne» par
«une personne qui fait l'objet d'un ordre d'isolement».
Commentaires : L'article retire le pouvoir
accordé aux juges des cours municipales des villes de Montréal, Laval et de
Québec de rendre certaines ordonnances prévues par la Loi sur la santé publique
afin que tous les juges municipaux soient
dotés des mêmes pouvoirs. Donc là, les ordonnances visées, c'est 109 de la Loi
sur la santé publique, ordonnance
pour isoler une personne pour au plus 30 jours. Donc, encore une fois, il
n'y a pas eu de dossier à Montréal, Québec, puis c'est les cinq mêmes
dossiers à la Cour du Québec.
M.
Morin : Il y a... En fait, je comprends, c'est qu'il y a
peu de ces types de dossiers là ou peu de demandes qui sont faites.
M. Jolin-Barrette : Bien, au
municipal, il n'y en a jamais eu.
M. Morin : Il n'y en a jamais eu.
Le
Président (M. Bachand) :
Merci. Autres interventions? S'il
n'y a pas d'autre intervention, est-ce que l'article 55 est adopté?
Des
voix : Adopté.
Le
Président (M. Bachand) : Adopté. Merci. M.
le ministre.
M.
Jolin-Barrette : Donc, 56, c'est la même chose. Les articles 110
et 126 de cette loi sont modifiés par la suppression, dans le premier alinéa,
de «ou des cours municipales des villes de Montréal, Laval ou Québec ayant
compétence dans la localité où se trouve cette personne,».
Commentaires :
L'article retire le pouvoir accordé aux juges des cours municipales des villes
de Montréal, de Laval et de Québec de
rendre certaines ordonnances prévues par la Loi sur la santé publique afin que
tous les juges municipaux soient dotés des mêmes pouvoirs.
Donc là, on vise 106
de la Loi sur la santé publique, ordonnance enjoignant une personne de se
conformer à un ordre donné par le directeur
de la santé publique en vertu de 106, ordonnance pour soumettre une personne à
la vaccination, dans certains cas. Puis encore une fois, Montréal,
Québec, il n'y en a pas eu, puis c'est les cinq mêmes dossiers.
M. Morin : ...tous
les cas, il y a eu... au Québec, il y a eu cinq dossiers de ce type-là.
M. Jolin-Barrette :
À la Cour du Québec.
M. Morin : À
la cour, puis ils ont tous été à la Cour du Québec.
M.
Jolin-Barrette : Exactement.
M. Morin : Laval,
Montréal, Québec, il n'y a rien.
M.
Jolin-Barrette : Il n'y en a pas eu.
M. Morin : Puis
est-ce que c'était en lien avec la pandémie dans la période ou si...
M.
Jolin-Barrette : J'imagine, parce que vaccination puis tout ça...
M. Morin : C'est
ça, bien, avec ce que vous venez de lire, là...
Une voix : ...
M.
Jolin-Barrette : OK, ce n'est pas juste depuis la pandémie, ça fait
depuis 10 ans.
M. Morin : Depuis
10 ans. OK, donc, même...
M.
Jolin-Barrette : Cinq dossiers en 10 ans.
M. Morin : Oui, c'est ça, alors... Puis là-dedans, on
inclut... en fait, on franchit toutes les années de la pandémie.
M.
Jolin-Barrette : Oui.
M. Morin : OK,
parfait. Je vous remercie.
Le Président (M. Bachand) : Merci beaucoup. S'il n'y a pas d'autre intervention, est-ce que
l'article 56 est adopté?
Des voix :
Adopté.
Le
Président (M. Bachand) : Adopté. Merci. M. le ministre, on
change de bloc.
M. Jolin-Barrette : Oui, bloc 3, Encadrement
des procureurs municipaux. Donc, on irait à l'article 41, M. le Président.
Cette loi est
modifiée après l'insertion... cette loi est modifiée par l'insertion, après
l'article 69, de la section suivante :
«Section II.1.
«Procureur agissant
en poursuite.
«69.1. Tout procureur qui agit en poursuites en
matière criminelle ou pénale devant une cour municipale ne peut occuper les
fonctions, charges ou emplois que le gouvernement déclare, par règlement,
incompatible avec les fonctions de procureur agissant en poursuites en
matière criminelle ou pénale.»
Commentaires :
L'article habilite le gouvernement à déclarer par règlement des fonctions, des
charges ou des emplois incompatibles avec les fonctions de procureur agissant
en poursuites en matière criminelle et pénale.
Le Président (M.
Bachand) : Merci beaucoup. Interventions?
M. Morin : Oui.
Le Président (M.
Bachand) : Député de l'Acadie, s'il vous
plaît.
M.
Morin : Oui, merci. Alors, est-ce que, présentement, le
gouvernement a édicté des règlements qui rendent des fonctions incompatibles et
qui s'appliquent présentement aux procureurs qui agissent devant les cours
municipales?
M. Jolin-Barrette : Non. Il n'y en a
pas.
M. Morin : Aucun. C'est la
municipalité qui le fait ou...
M. Jolin-Barrette : Ce n'est pas
encadré. Donc, actuellement, là, le procureur municipal doit se soumettre aux directives du DPCP, mais il n'y a pas de
fait... Un matin, là, vous pouvez faire de la poursuite criminelle puis vous pouvez
aussi avoir un bureau de défense, même si vous êtes poursuivant.
M. Morin : Oui, mais j'imagine
que... enfin, j'imagine que si vous faites ça, c'est... parce qu'en fait si, le
matin, vous faites des poursuites en matière
de facultés affaiblies puis que, dans l'après-midi, comme défenseur ou avocat
de la défense, vous avez des dossiers, par
exemple, je ne sais pas, moi, en fraude, bien, tu sais, ce n'est pas vraiment
le même domaine, là.
M. Jolin-Barrette : Non, mais...
M.
Morin : Mais il n'y a aucun
encadrement. Donc, théoriquement, un procureur municipal pourrait, le matin,
faire des poursuites en matière de voies de
fait, facultés affaiblies, puis, l'après-midi, défendre des dossiers de voies
de fait puis de facultés affaiblies ou s'il y a une directive qui
l'empêche?
M. Jolin-Barrette : Bien là, il y a
le Code de déontologie des avocats, mais il n'y a pas de règle législative claire là-dessus. Puis le Barreau appuie la
disposition qu'on veut insérer à 69.1, parce que l'idée, là, c'est de faire en
sorte, là, que, tu sais, vous avez
des... Dans certaines cours municipales, vous avez des poursuivants à contrat,
notamment, qui travaillent dans des
bureaux privés, donc il n'y pas d'exclusivité de fonctions. On veut éviter
qu'un avocat soit poursuivant en
matière pénale et criminelle, supposons, puis qu'après, de l'autre côté, il
s'en aille à la défense. Parce que, notamment, quand vous êtes poursuivant,
vous avez des formations avec le DPCP, toute cette information-là, puis là on
se retrouve dans des situations où des
avocats de la défense ont accès à de l'information, supposons, de corps de
police, du DPCP, tout ça. Vous comprenez que, si vous mangez à tous les
râteliers, il y a peut-être un problème.
M.
Morin : Bien, c'est-à-dire, oui, bien, c'est ça, c'est
qu'en fait, des avocats de la défense, avec leur association, ont aussi de la
formation. Donc, ils font leur formation, le DPCP a des directives et de la
formation. Je comprends que les directives du DPCP sont publiques.
M. Jolin-Barrette : Oui, les
directives sont publiques, mais ce que je veux dire, c'est que, oui, les
avocats de la défense ont l'information,
mais l'enjeu, c'est que le poursuivant national, c'est le DPCP puis vous vous
retrouvez comme poursuivant un matin, mais après, le lendemain matin,
vous vous retrouvez au palais de justice comme avocat de la défense avec un collègue poursuivant au DPCP,
supposons... Tu sais, pensez-y, là, vous êtes à la cour municipale, vous êtes
poursuivant, puis là, le lendemain matin, vous vous retrouvez à la défense au
palais de justice.
M. Morin : Oui, oui. Je ne vous dis
pas que je suis contre l'idée, là, mais c'est parce qu'en fait, moi, j'avais
l'impression, donc... Puis qu'est-ce que vous... évidemment, ça va... parce
que, dans la Loi sur le DPCP, il y en a, des fonctions
qui sont incompatibles avec le travail ou le rôle d'un poursuivant. C'est déjà
dans la loi, ça fait que... Est-ce que ça va...
M. Jolin-Barrette : Oui, c'est
l'article 27 de la Loi sur le Directeur des poursuites criminelles et
pénales.
M.
Morin : C'est ça. Parce que,
là, on n'est pas en train de modifier la Loi sur le DPCP, avec cette
disposition-là, on est en train de regarder la Loi sur les cours municipales.
Donc, est-ce que, dans votre intention, ça va être la même chose? Est-ce qu'il va y avoir un seul régime pour
l'ensemble des poursuivants? Est-ce qu'ils vont tous devenir, donc, des
poursuivants permanents, comme il y a, par exemple, à la cour municipale de
Montréal?
M. Jolin-Barrette : Non. Non, on
veut permettre la flexibilité pour les avocats, notamment, qui pratiquent en
région, de faire en sorte de pouvoir exercer cette fonction-là de poursuivant.
Il y en a beaucoup en région, pour les cours municipales, où la fonction de
procureur à la cour municipale, elle est confiée à un bureau, mais on ne veut
pas que ce même avocat-là fasse de la
défense en même temps, parce que ça devient une fonction incompatible. Ça fait
que, exemple, vous pourriez être
poursuivant municipal puis, dans votre pratique privée, avoir des... à faire du
civil, faire du familial en même temps.
• (11 h 30) •
M.
Morin : Oui, d'accord. Donc, c'est... Oui?
M. Jolin-Barrette : L'idée, c'est pour pas
qu'il y ait de confusion, de problématique : un matin, vous êtes
poursuivant, le lendemain matin, vous êtes à la défense.
M. Morin : Oui,
je comprends, c'est ce que vous voulez surtout éviter, mais c'est parce que le
règlement pourrait être plus large
qu'uniquement ça. Parce qu'on dit «par règlement, incompatibles avec les
fonctions de procureur». Donc, ça
pourrait être, par exemple, je ne sais pas, moi, toutes sortes d'autres
fonctions, là, qui ne seraient pas nécessairement uniquement reliées à
de la défense. Puis je comprends qu'il y a le code de déontologie des avocats
qui empêche les avocats de se placer en
conflit d'intérêts, là, ça, c'est clair, là, mais c'est ce que j'essayais de
voir. Et donc tous les procureurs qui agissent ne seront pas
nécessairement, comme vous venez de le dire, des procureurs permanents.
M.
Jolin-Barrette : Oui.
M. Morin : Je
comprends que ceux qui sont déjà permanents vont le demeurer.
M. Jolin-Barrette : Ah! bien, nous, on ne
touche pas à ça, là. Exemple, les procureurs permanents de la ville de
Montréal puis de la ville de Québec... je pense que, même à Lévis, ils ont un
procureur permanent, maintenant. Ça, on ne touche pas à ça, là, mais, dans le
fond, ça va s'appliquer à eux quand même, qu'ils ne pourront pas exercer des
fonctions incompatibles. J'imagine que le procureur qui est à Lévis, il a une
exclusivité de fonction dans son contrat de travail, mais, s'il n'en avait pas,
il va quand même être régi par le règlement du gouvernement.
Puis,
tu sais, je vous donne le comparatif, là, avec l'article 59 de la Loi sur
les cours municipales, pour les greffiers de la cour municipale,
là :
«Le
greffier et, le cas échéant, le greffier adjoint ne peuvent ni représenter la
municipalité devant une cour de justice ni représenter une autre
personne devant la cour municipale.
«Il
ne peut en outre exercer les fonctions que le gouvernement peut déclarer par
règlement incompatibles avec celles de greffier ou de greffier adjoint
d'une cour municipale.»
Ça fait que, tu sais,
on s'inspire un peu de l'article 59, alinéa 2° de la Loi sur les cours
municipales.
M. Morin :
D'accord. Puis, par règlement, bien là, il y a déjà le cas
que vous venez de lire, qui couvre la question des greffiers. Puis là,
ici, vous parlez des greffiers de la municipalité, pas...
M. Jolin-Barrette :
Non. Là, je parlais des greffiers de la cour municipale.
M. Morin :
Ah! de la cour municipale.
M. Jolin-Barrette :
Oui.
M. Morin :
Puis est-ce que vous allez venir encadrer le rôle... le travail du greffier
de la municipalité?
M. Jolin-Barrette :
Ce n'est pas prévu.C'est le procureur qui va être encadré.
M. Morin :
OK. Donc...
M. Jolin-Barrette :
Ça fait que, si jamais on décidait de dire: Le procureur ne peut pas être
greffier de la municipalité, on va le faire pour le procureur.
M. Morin :
D'accord. Mais ça ne serait pas nécessairement exclu?
M. Jolin-Barrette :
Ça ne serait pas nécessairement exclu. Mais là, il faut déterminer si on le
fait ou non.
M. Morin :
D'accord. Et...
M. Jolin-Barrette :
Mais ça serait par le poursuivant, tu sais. Dans le fond, la personne qu'on
vise, c'est le poursuivant. Ça fait qu'on
pourrait venir dire, théoriquement, dans le règlement: Un poursuivant ne peut
pas être greffier d'une municipalité.
M. Morin :
D'accord. Parfait. Je vous remercie.
Le Président (M. Bachand) : Merci. D'autres interventions sur 41? S'il n'y a pas d'autre
intervention, est-ce que 41 est adopté?
Des voix : Adopté.
Le Président
(M. Bachand) : Adopté. M. le
ministre.
M. Jolin-Barrette :
49, M. le Président. L'article 118 de cette loi est modifié :
1° par la suppression des paragraphes 1° à 5°;
2° par l'insertion, après le paragraphe 6°, du
suivant :
«6.1° déterminer les fonctions, charges et
emplois incompatibles avec les fonctions de procureur agissant en poursuite en
matière criminelle ou pénale;».
Commentaire. L'article 118 habilite le
gouvernement à réglementer aux fins de compléter la Loi sur les cours municipales. Il est modifié pour y retirer toute
référence à la sélection des candidats aptes à être nommés juges puisque le
nouveau régime proposé traite de ces aspects. De plus, l'article habilite le
gouvernement à déclarer par règlement les
fonctions et charges ou emplois incompatibles avec les fonctions de procureur
agissant en poursuite en matière criminelle et pénale.
Donc, le
paragraphe 6.1° reprend l'habilitation prévue à l'article 41 du
projet de loi. Donc, on n'a plus besoin de la procédure de nomination, parce
qu'on l'a vu, on l'a mise par référence. On en avait parlé avec la Loi sur les
tribunaux judiciaires.
Le Président
(M. Bachand) : Merci. Interventions?
M. le député de l'Acadie.
M. Morin : Oui.
Bien, en fait, brièvement, on vient d'adopter, dans l'article 41, une
modification à 69.1 qui parle de fonctions incompatibles avec la
fonction de procureur agissant en poursuite criminelle et pénale. Donc, à 118,
qui est à l'article 49, on vient refaire sensiblement la même chose?
M. Jolin-Barrette : Exactement.
M. Morin : OK. Et ça vise...
118 vise d'autres personnes?
M. Jolin-Barrette : Donc, ça,
c'est pour prévoir l'habilitation réglementaire. À 41, c'était...
M. Morin : Parce
que 41, on parlait des procureurs agissant en poursuite, puis on l'a modifié en
ajoutant 69.1.
M. Jolin-Barrette : Oui.
Dans le fond, 69.1, c'est le principe, c'est : «Tout procureur qui agit en
poursuite en matière criminelle ou
pénale devant une cour municipale ne peut occuper les fonctions, charges ou
emplois que le gouvernement déclare, par règlement, incompatibles avec
les fonctions de procureur agissant en poursuite en matière criminelle ou pénale.» Puis là, ensuite, à 118 des
cours municipales, on reprend les différentes habilitations réglementaires
puis on vient préciser ça. Ça fait que, dans
le fond, à 118, c'était déjà prévu, quels étaient les pouvoirs réglementaires du
gouvernement. Ça fait qu'on vient le respécifier à 6.1°.
M. Morin : Puis le gouvernement
en a adopté déjà, des règlements, en vertu de 118, pour venir encadrer des
fonctions?
M. Jolin-Barrette : Pas pour
6°, qu'on me dit.
M. Morin : OK. D'accord.
Le
Président (M. Bachand) : Merci. Est-ce qu'il y a
d'autres interventions sur l'article 49? S'il n'y a pas d'autre
intervention, est-ce que l'article 49 est adopté?
Des voix : Adopté.
Le Président
(M. Bachand) : Adopté. M. le
ministre.
M. Jolin-Barrette : Article 50,
Loi sur le Directeur des poursuites criminelles et pénales.
50. L'article 18 de la Loi sur le Directeur
des poursuites criminelles et pénales est modifié :
1° par la suppression de la dernière phrase du
deuxième alinéa;
2° par l'insertion, après le deuxième alinéa,
des suivants :
«Ces
procureurs doivent informer le directeur de tout défaut de conformité ou de
toute irrégularité dans l'application d'une directive à laquelle ils
sont soumis. Cette obligation s'applique également à l'autorité dont ils
relèvent dans l'exercice de leurs fonctions de poursuivant en matière
criminelle ou pénale.
«Afin d'assurer le respect d'une directive, le
directeur peut exiger la transmission d'informations relatives à l'application
d'une directive ou la transmission de tout renseignement ou de tout document
relatif à un dossier ou à une catégorie de
dossiers nécessaire à la vérification du respect des directives, selon les
modalités qu'il détermine. Il peut également
exiger, après discussions avec le poursuivant concerné, des modifications ou
des ajustements concernant la conduite d'un dossier ou d'une catégorie
de dossiers.
«Le directeur peut, lorsqu'à son avis l'intérêt
public l'exige, prendre en charge un dossier ou une catégorie de dossier sous la responsabilité d'un
poursuivant, aux frais de ce dernier. À cette fin, il peut désigner tout avocat
autorisé en vertu de la loi à exercer sa profession au Québec pour le
représenter et agir sous son autorité.»
Commentaire. L'article 18
modifie... Pardon. L'article modifie l'article 18 de la Loi sur le Directeur des poursuites
criminelles et pénales afin d'accroître les pouvoirs du Directeur des
poursuites criminelles et pénales de veiller au respect des directives qu'il établit à l'intention des poursuivants sous
son autorité et qui s'appliquent à tout procureur qui agit en poursuite
en matière criminelle ou pénale.
Donc,
ça, c'est pour faire en sorte d'accroître le contrôle du DPCP sur les
poursuites qui ont cours dans les cours municipales. Et on prévoit que si
jamais le poursuivant n'écoute pas le DPCP, le DPCP peut ramasser le dossier,
prendre la poursuite... bien,
continuer la poursuite et charger le tout à la municipalité, si le procureur
municipal ne respecte pas les directives du DPCP.
M. Morin :
Donc, juste pour...
M. Jolin-Barrette :
Je vais vous donner un exemple concret. Dans l'éventualité où le DPCP, les
orientations du DPCP, c'est de dire :
Vous poursuivez sur tel chef, mais que le poursuivant, en cour municipale,
disait : Bien non, moi, je prends l'amende à la place puis je fais
des deals sur l'amende, contrairement aux directives du DPCP, là, le DPCP
pourrait intervenir.
• (11 h 40) •
M. Morin :
Est-ce que le DPCP pourrait
donner une directive en disant, par exemple : Les procureurs municipaux, dorénavant,
vont devoir, ou ont la responsabilité, peuvent déposer des infractions en vertu
de la partie XXVII du Code criminel puis que, là, il y a un procureur municipal
d'une municipalité qui dit : Bien non, nous, c'est juste nos règlements
municipaux à nous, là? Est-ce que le DPCP reprend tous les dossiers? Est-ce que
ça pourrait se rendre jusque-là?
M. Jolin-Barrette : Non. Ça prend une entente
avec la municipalité pour le faire. Prendre le dossier pour faire de la
partie XXVII? Oui, ça prend une entente avec la municipalité. On ne peut pas
l'imposer.
M. Morin :
Donc, ça, le DPCP ne pourrait pas donner cette directive-là.
M. Jolin-Barrette : Non, non. J'ai un
exemple, là. En 2019, il y a une plainte disciplinaire qui est intentée par
le syndic adjoint du Barreau du Québec dans
une situation où un procureur municipal refusait d'appliquer systématiquement
la directive NOJ-1 concernant le traitement non judiciaire de certaines
infractions criminelles, préférant des dons en échange d'absolutions. Ça fait que, dans le fond, le procureur... La
directive, c'est de dire : Bien, écoutez, vous devez le judiciariser, supposons, le dossier, puis après
ça, vous faites... Supposons, c'est préaccusatoire ou postaccusatoire, tout
dépendant. Supposons que c'est un postaccusatoire, si la personne réalise, je
ne sais pas, là, le traitement alternatif, bien, vous l'accusez quand
même, mais là ce que le procureur municipal dealait, lui, c'était une amende,
puis...
M. Morin :
C'est un don.
M. Jolin-Barrette :
Oui, c'est un don. C'est ça, un don, vous avez raison, un don en échange
de...
M. Morin :
Mais dans votre scénario... En fait, dans... Bien, ça, c'est... Vous faites
référence à une poursuite du syndic adjoint.
Donc, ça doit être un... C'est un vrai dossier, là, c'est arrivé, là, pour
vrai, là. Mais ça, il devait y avoir une entente, en vertu de la partie
XXVII, pour en arriver là, là.
M. Jolin-Barrette :
Oui.
M. Morin :
OK. Donc, évidemment, dans les situations où la ville décide d'intenter des
poursuites en vertu de la partie XXVII,
évidemment, les directives du DPCP, qui touchent l'ensemble des procureurs,
vont s'appliquer, donc, incluant celles de la partie XXVII, sauf que,
comme vous l'avez souligné, vous ne voulez pas forcer la municipalité à le faire. Donc, évidemment, il s'ensuit que, si la
municipalité n'est pas entrée dans une relation contractuelle pour faire ce
type de poursuite là, les directives du DPCP ne s'appliqueront pas.
M. Jolin-Barrette :
En matière pénale, les directives du DPCP s'appliquent?
M. Morin :
Je parlais de la partie XXVII, là.
M. Jolin-Barrette :
Oui, mais je fais une nuance, là. Parce que vous dites : Si on n'est
pas rentré en relation contractuelle avec la
municipalité pour faire la partie XXVII, les directives du DPCP s'appliquent...
Les directives du DPCP ne s'appliquent pas.
M. Morin :
Pour la partie XXVII.
M. Jolin-Barrette : Oui, pour la partie XXVII
parce qu'ils n'en font pas. Mais par ailleurs, s'ils ne font pas de
partie XXVII, les directives du DPCP en matière pénale et en matière de
poursuite s'appliquent quand même.
M. Morin : D'accord.
M. Jolin-Barrette : Même
si c'est en matière pénale. Le cas qu'on veut éviter, là, notamment ce cas-là,
s'ils font, supposons, de la partie
XXVII, du criminel notamment, on ne veut pas que le procureur municipal déroge
aux directives du DPCP en matière
criminelle, supposons sur poursuite sommaire, puis qu'à la cour municipale ça
ne soit pas le même traitement que, supposons, au palais de justice ou
qu'ils ne respectent pas la directive.
Le procureur agissant en matière de poursuite
criminelle doit être assujetti. Puis là le problème qu'on avait dans la loi sur le DPCP, c'était «le DPCP
surveille», mais il n'avait pas... il n'avait pas de levier sur le procureur.
Là, on vient donner un levier sur le procureur. Il doit se conformer aux
directives, mais en plus, le DPCP, maintenant, si le procureur persiste à ne
pas respecter les directives, le DPCP peut arriver, débarquer, prendre le
dossier, tasser le procureur puis dire : Non, non, c'est nous autres qui
vont continuer la poursuite parce que vous ne respectez pas les directives.
M. Morin : D'accord.
Bien, en fait, oui, il y a ce volet-là. Il y a plus que ça aussi parce que,
dans le projet de loi, on dit que les procureurs municipaux... puis ils
ne seront... tu sais, comme vous l'avez dit, ils ne seront pas tous des
permanents, là, puis ils ne deviennent pas tous non plus des procureurs du DPCP
affectés à une cour municipale. Ce n'est
pas... La loi n'est pas... Elle n'est pas faite comme ça, là. Le budget du DPCP
ne vient pas d'augmenter, là, demain matin parce qu'il y a
72 poursuivants de plus qui arrivent chez lui, là. Ce n'est pas ça.
M. Jolin-Barrette : Non, non,
mais il n'y a pas 72... Il n'y a pas 72... Les procureurs municipaux restent
des procureurs municipaux, puis le DPCP a eu beaucoup d'argent au cours des
dernières années, beaucoup d'effectifs.
M. Morin : Donc, lui, il reste
avec ses effectifs. D'accord.
M. Jolin-Barrette : Mais vous
me poserez la question aux crédits.
M. Morin : Ah! bien, ça, on va
avoir plein... On va avoir plein de questions à vous poser aux crédits. Ça s'en
vient d'ailleurs, mais écoutez... Mais, dans
le projet de loi, pour les procureurs qui agissent devant une cour municipale,
le législateur dit que ces procureurs vont
devoir informer le directeur de tout défaut de conformité ou de toute
irrégularité dans l'application d'une directive. Donc, ils vont être
obligés de s'autodénoncer, c'est ce que vous voulez faire?
M. Jolin-Barrette : Bien,
dans le fond, c'est un partage d'information, donc exiger du poursuivant la
communication d'information. Si, là, il n'a pas respecté la directive, il faut
qu'il le dise. Comme exemple, là, un procureur
au DPCP qui, dans un dossier, supposons, ferait une erreur... Je ne sais pas,
il est en train... Ils ont leur autonomie, les procureurs, là, mais il se rend compte qu'il a fait une erreur. Ça peut
arriver, là, des erreurs de bonne foi. Bien, il doit informer son
procureur en chef adjoint ou son procureur en chef, puis ultimement le
directeur si les directives n'ont pas été
suivies. Même chose dans les cours municipales, si jamais la directive n'a pas
été suivie, ils vont devoir informer le DPCP.
Le DPCP
aussi, son deuxième pouvoir dans l'article, va pouvoir exiger du poursuivant
des modifications ou des ajustements
concernant la conduite d'un dossier ou d'une catégorie de dossier. Ça fait que,
si jamais le procureur municipal est parti sur une orientation qui n'est pas
correcte, le DPCP, il a le pouvoir de dire : Non, non, ce n'est pas ça,
la directive, vous avez mal compris, là,
c'est de cette façon-là. Puis troisièmement, si l'intérêt public l'exige,
prendre en charge un dossier ou une catégorie de dossier sous la
responsabilité d'un poursuivant aux frais de la municipalité.
M. Morin : Oui, sauf que la
même obligation de dénonciation ne semble pas exister pour les procureurs
permanents du DPCP. En tout cas, ce n'est pas dans 18. Est-ce que ça existe
dans la loi?
M. Jolin-Barrette : Non,
mais il y a un supérieur hiérarchique qui est là, qui est dans le bureau. Là,
le poursuivant municipal, là... Supposons qu'ils font du criminel à
Saint-Hyacinthe, là, à la cour municipale, là, quand vous êtes un poursuivant désigné par la municipalité... puis
avec la partie XXVII, vous avez une responsabilité de poursuivant public,
là. Puis, tu sais, c'est sérieux comme
pouvoir que l'État confère. Puis, tu sais, là, on peut remonter... Les
fonctions ont été permanentisées, peut-être, 1960, 1970.
M. Morin : Dans
les années, fin 1960... Bien, 1970, en fait, avec... Si mon souvenir est
bon, c'était... Le ministre de la Justice, c'était M. Choquette...
M. Jolin-Barrette : Oui.
M. Morin : ...qui aura... qui,
en fait, qui a fait à l'époque la Loi sur les substituts du procureur général.
On est là-dedans à peu près, là.
M. Jolin-Barrette : Oui, c'est
ça. Puis, tu sais, encore aujourd'hui, supposons, en matière fédérale, je
pense, vous pouvez nous le dire, en région, il y a beaucoup des procureurs de
bureaux privés qui agissent à titre de poursuivants pour le procureur général
du Canada ou pour le DPCP.
M. Morin : Il y a des
mandataires, effectivement, tout à fait.
M. Jolin-Barrette :
C'est ça, il y a des mandataires. Donc, c'est un peu ça. Donc, nous, au
niveau québécois, quand ça touche les orientations du DPCP on veut être sûrs
que l'équivalent du mandataire respecte les orientations. Puis, oui, s'il ne
les respecte pas, on veut qu'il nous le dise.
M. Morin :
Sauf que ça ne devient pas des
mandataires comme tels. Ils n'ont pas un mandat du DPCP d'agir.
M. Jolin-Barrette :
Ils n'ont pas un mandat, mais ils agissent en leur qualité... Supposons
qu'on est en matière de la partie XXVII, ils
agissent en la qualité de poursuivants. Ils ont une entente avec la ville. Ils
administrent eux-mêmes les poursuites criminelles et pénales. Ça fait
que, tu sais, ce n'est pas un mandataire direct, mais il exerce le rôle qu'un
PPCP ferait au palais de justice, parce qu'il n'y a pas de partie XXVII dans
une cour municipale. Les infractions sommaires prévues là, elles se ramassent
au palais de justice du district, puis c'est un PPCP qui poursuit.
M. Morin :
Oui, en vertu de la partie XXVII, il n'y en a pas, effectivement.
M. Jolin-Barrette :
C'est ça.
M. Morin :
Tout à fait.
M. Jolin-Barrette : Ça fait qu'on va être
sûrs que le DPCP, même si ce ne sont pas des procureurs permanents, ait
les outils, puis soit informé de ce qui se passe dans les cours municipales.
Puis, s'il y a des dérogations, bien, la loi dit : Vous devez informer le
DPCP.
M. Morin :
Puis vous préférez agir comme ça plutôt que de mettre en place une
structure qui permettrait, par exemple, je ne sais pas, moi, au DPCP d'avoir,
je ne sais pas, un procureur-chef ou un procureur-chef adjoint assigné aux cours municipales, qui va veiller à l'encadrement
de tous ces procureurs-là. Comment ça va marcher sur le terrain?
• (11 h 50) •
M. Jolin-Barrette :
Bien, en fait, ce qui arrive, c'est qu'il y a une question de coût,
notamment, aussi pour les municipalités. Tu
sais, c'est les municipalités qui assument la facture. Ça fait que, si on
faisait en sorte, supposons, de
permanentiser 75 procureurs... Bien, en fait, plus que ça, là. Même la
ville de Montréal, tu sais, au pénal, il faudrait demander à
Me Gallant, là, mais ils doivent être une bonne trentaine, là, de
poursuivants municipaux à la ville de Montréal, là. Donc, les coûts
deviendraient...
M. Morin :
Mais sans que le DPCP prenne tous
ces employés-là sous son aile, parce qu'on parle ici d'encadrement puis, au
fond, la loi veut obliger les procureurs à informer, donc de s'auto-identifier
dans le non-respect d'une directive. Moi, ce que je vous dis, c'est que, pour
les encadrer... parce que je comprends que c'est une chose, ils vont
être soumis aux directives du DPCP. Si jamais ils ne les respectent pas, bien,
ils vont le dire. Mais, tu sais, en droit, il y a beaucoup de gris des fois.
Donc, ils ont-tu respecté? Ils n'ont-tu pas respecté? Il y a des cas, c'est
sûr, c'est clair, c'est évident. Il y a d'autres cas, ça va être moins évident.
Donc, est-ce qu'au
DPCP on prévoit une structure qui va faire en sorte, par exemple, qu'il y a des
gens qui vont être assignés pour épauler,
aider ces procureurs-là, plutôt que de les laisser uniquement, finalement, à
eux-mêmes ou aux soins de la municipalité pour lesquels ils sont le
poursuivant?
M. Jolin-Barrette :
Bien, en fait, le DPCP est là pour les accompagner. Ça fait qu'il a
suffisamment de ressources pour les
accompagner à la structure interne au DPCP. Ça peut être le directeur qui va
assigner un procureur, un procureur-chef, tout ça, là, dans leur
organigramme, mais ce n'est pas moi qui vais leur dire comment fonctionner à
l'interne au DPCP, là, mais ça fait partie de...
M. Morin :
Mais vous pouvez leur dire, vous pouvez leur donner une directive.
M. Jolin-Barrette :
Moi, je donne des orientations. Dans le fond, le pouvoir du ministre, c'est
de donner des orientations, puis le DPCP
part des orientations qui sont publiées à la Gazette pour envoyer...
pour faire des directives. Mais ça,
ça devient de la gestion interne. Ça fait que, tu sais, le DPCP, c'est
notamment... Puis vous l'avez vu, il y a un dossier disciplinaire. Ils veulent s'assurer que, dans les cours, ils
puissent avoir l'information puis qu'ils puissent avoir la capacité
d'intervenir. Bien, certainement, ils vont suivre ça, là.
M. Morin :
Sauf que, dans les cas, par
exemple, si le procureur admet qu'il n'a pas respecté une directive, le levier
pour le DPCP, tout dépendant de l'étape à
laquelle on est rendu, évidemment... parce que si c'était dans le cadre d'une négociation
de plaidoyer, puis le plaidoyer est enregistré, bien, c'est un peu fini pour ce
volet-là.
M. Jolin-Barrette :
Oui, mais je vous donne un exemple. Le DPCP, il a formé l'ensemble des
procureurs municipaux en juin dernier sur les
directives. Ils sont informés de tout changement sur les directives du DPCP.
Actuellement, le procureur chef adjoint peut
prendre connaissance d'un dossier puis des notes d'un procureur du DPCP
au dossier. C'est quand c'est un dossier au palais de justice.
M. Morin : Mais
ça, c'est dans le cadre d'un procureur qui est permanent, donc qui est un
employé du DPCP.
M. Jolin-Barrette :
Qui est permanent. Mais là ce n'est pas possible de le faire pour un
procureur municipal. Ça fait que, sans l'obligation qu'on a de transmettre
l'information au DPCP, c'est comme si le DPCP, il voyait juste d'un oeil, là. Ça fait que, là, le DPCP, avec ce qu'on
fait, il va pouvoir dire : Envoie-moi l'information du dossier, je veux le
voir. Ça fait que moi, je pense que ça répond aux besoins du DPCP, là.
M. Morin : Puis le DPCP, est-ce
qu'il a été été consulté là-dessus? Parce qu'à un moment donné, on devait
l'entendre, il devait déposer un mémoire, puis finalement, ce n'est pas arrivé.
M. Jolin-Barrette : Oui.
Bien, je l'ai constaté comme vous, mais effectivement, la disposition, on l'a
travaillée avec le DPCP à leur satisfaction.
M. Morin : OK.
Et puis le seul levier que le DPCP a après, si le procureur fait en sorte qu'il
ne veut pas suivre la directive, c'est de reprendre le dossier.
M. Jolin-Barrette : Oui,
ultimement, il pourrait reprendre le dossier...
M. Morin : Parce que...
M. Jolin-Barrette : ...ou
demander des ajustements dans la conduite du dossier. Tu sais, quand il va
voir, supposons que ce n'est pas conforme,
il pourrait dire au procureur : Tu changes ça, ça, ça, sur la conduite du
dossier. Puis, si jamais ce n'est pas fait, il peut reprendre le
dossier.
M. Morin : Oui,
mais parce qu'il n'y a pas de lien d'emploi comme tel, il n'y a pas de sanction
administrative ou disciplinaire, puis ce n'est pas... Ce n'est pas un
mandataire.
M. Jolin-Barrette : Déontologique,
c'est le Barreau.
M. Morin : Oui, non,
clairement, là, mais c'est parce que c'est deux choses. Tu sais, des fois, dans
des directives de poursuite, il peut y avoir
un lien avec la déontologie puis un manquement déontologique, mais il y a
d'autres fois que ça relève, par
exemple, de la discrétion du poursuivant. Puis traditionnellement, bien, ça, le
Barreau n'intervient pas là-dedans.
Donc, à l'interne, il peut y avoir des sanctions administratives ou
disciplinaires. Dans un cas comme ça, ça ne serait pas possible.
M. Jolin-Barrette : Sous
réserve que le DPCP peut faire une plainte en déontologie.
M. Morin : Au Barreau.
M. Jolin-Barrette : Au Barreau,
ce qui manifestement s'est produit dans le cas de 2019.
M. Morin : C'est ça, et c'est
ce qui est probablement arrivé dans le cas que vous nous avez relaté et énoncé,
finalement.
M. Jolin-Barrette : Exactement.
M. Morin : D'accord.
Et donc, la ville de Montréal, dans son mémoire, a identifié pour eux une
problématique. Je suis à la page 5 du mémoire où on dit : «La Ville
de Montréal invite le gouvernement du Québec à limiter la portée de
l'article 50 du projet de loi, et ce, afin de favoriser un traitement
efficace de la justice.»
Donc, on a écouté. C'est Me Gallant qui,
pendant les... quand on a entendu, là, les groupes qui sont venus nous parler avant l'étude article par article, qui
nous a parlé de ça. Est-ce que vous entrevoyez un régime particulier pour des
villes où ils ont un grand nombre de procureurs et ils ont déjà un procureur,
qui est un directeur des poursuites, si on veut, criminelles et pénales, mais
municipales?
M. Jolin-Barrette : Non.
Honnêtement, à Montréal, ils font du bon travail, mais ultimement, le
poursuivant national, c'est le DPCP, puis il
doit conserver la juridiction sur l'ensemble des infractions qui sont traitées
dans toutes les cours. Ça fait que,
oui, ils ont un directeur à Montréal, ils ont un directeur à Québec aussi, mais
ultimement, la personne qui est imputable, c'est le DPCP.
M. Morin : Sauf que ma
compréhension de la cour municipale de Montréal et de Québec, c'est que, parce
qu'ils sont dans une cour municipale, ils sont quand même liés par les
directives du DPCP. Ils ne sont pas totalement immunisés de ça, là. Ils n'ont pas leurs propres directives. Donc, ça
n'enlève rien au poursuivant national, parce que c'est déjà l'état de la
situation.
M. Jolin-Barrette : Non, mais
ce que je veux dire, ce que je comprends de la ville de Montréal, c'est qu'ils
veulent couper le lien puis ils ne veulent pas que ça s'applique à eux, mais ça
s'applique à tout le monde. Il n'y a pas de statut particulier pour la cour municipale de
Montréal. Bien, en fait, ce n'est même pas la cour municipale de Montréal, c'est
le Service des affaires juridiques de la ville de Montréal.
M. Morin : Donc, le directeur
des poursuites à la ville de Montréal fait partie du contentieux de la ville ou
il est indépendant?
M. Jolin-Barrette : Il fait
partie du Service des affaires juridiques de la ville de Montréal.
M. Morin : OK. Dans... Oui, je
vous demanderais... Est-ce que c'est possible d'avoir une suspension de
quelques minutes? On va...
Le Président
(M. Bachand) : Écoutez...
M. Morin : Je n'ai pas vu
l'heure passer.
Le Président
(M. Bachand) : Si vous êtes d'accord,
on n'ajournera pas, mais on va suspendre les travaux jusqu'après les affaires
courantes. Merci beaucoup.
M. Morin : ...très bien. Merci.
Le Président
(M. Bachand) : Merci. Merci
infiniment. À tantôt.
(Suspension de la séance à 11 h 58)
(Reprise à 15 h 36)
Le Président (M.
Bachand) : La Commission des institutions
reprend ses travaux. On poursuit donc l'étude détaillée du projet de loi
n° 40, Loi visant notamment à réformer les cours municipales et à
améliorer l'efficacité, l'accessibilité et la performance du système de justice.
Lors de la
suspension de nos travaux, nous étions à l'étude de l'article 50. Donc,
interventions sur l'article 50?
M. Morin : Oui, absolument. Bonjour,
M. le Président.
Le Président (M.
Bachand) : Bon, allez-y, M. le député
d'Acadie.
M.
Morin : Merci beaucoup. On continue. Donc, oui, alors, on
avait commencé à parler des directives du Directeur des poursuites
criminelles et pénales et du fait
qu'elles s'appliquaient à la ville de Montréal, au directeur des poursuites pénales
et criminelles de la ville. Donc, il est déjà soumis aux directives du DPCP?
M. Jolin-Barrette : Oui.
M. Morin : Bien, maintenant, là, je
comprends que dorénavant, avec la modification, il n'y aura plus de directeur des poursuites pénales et criminelles de
la ville de Montréal. Est-ce que ça va entraîner la perte de son poste ou... Comment
ça va fonctionner?
M.
Jolin-Barrette : Non, ça ne change absolument rien. Il n'y a aucune
modification en lien avec ce poste-là. D'ailleurs, ce poste-là, c'est un
poste administratif qui est créé par le service des affaires juridiques, qui
est l'équivalent du... C'est une structure
administrative de la ville de Montréal. Exemple, vous avez... Me Guay est
avocat en chef de la ville de Montréal, qui est le directeur du service des
affaires juridiques. Vous avez, au contentieux de la ville de Montréal,
un directeur des affaires civiles, qui regroupent les différentes divisions du
contentieux, puis vous avez... Au niveau du
pénal et criminel, vous avez un directeur des affaires pénales et criminelles
pour la ville de Montréal, qui est Me
Gallant. Donc, il pourrait ne pas y avoir de directeur. Il pourrait juste y
avoir un avocat en chef pour la ville de Montréal.
M.
Morin : D'accord. Et le directeur des poursuites pénales
et criminelles de la ville de Montréal, il émet des directives pour les
procureurs qui relèvent de son autorité?
M. Jolin-Barrette : Bien, ce n'est
pas un poste de directeur comme le Directeur des poursuites criminelles et pénales
au niveau québécois, là. C'est un poste administratif. C'est un cadre de la
ville de Montréal, au contentieux.
M. Morin : Oui, je comprends qu'il
n'est pas comme le Directeur des poursuites criminelles et pénales. La loi qui
a créé le Directeur des poursuites criminelles et pénales lui donne des
attributions, mais maintenant, je croyais comprendre,
en lisant le mémoire de la ville de Montréal, qu'il dirigeait, ou guidait les
procureurs, ou, enfin, il semble être leur patron, pour
les procureurs qui siègent devant la cour municipale en matière criminelle et
pénale à Montréal. Est-ce que je comprends bien?
M.
Jolin-Barrette : Oui, c'est leur supérieur immédiat.
M. Morin : D'accord.
Donc, dans ce sens-là, il peut leur donner des directives?
M. Jolin-Barrette : Oui, bien, des balises
administratives sur les horaires de travail, sur le fait que c'est lui, leur
supérieur immédiat qui supervise leur travail aussi, mais le tout en conformité
avec les directives du Directeur des poursuites criminelles et pénales.
M. Morin : Oui,
je comprends que... Oui?
M. Jolin-Barrette : Bien, exemple, je vous
donne un exemple, là, à la ville de Montréal, ils ont des programmes de
non-judiciarisation, supposons, côté cour. Bien, c'est sûr que, dans
l'application du programme, quand ils développent un programme côté
cour, s'il y a un enjeu, le patron, c'est le directeur des poursuites pénales
et criminelles de la ville de Montréal, le
supérieur hiérarchique, puis, en haut du directeur des poursuites criminelles
et pénales à Montréal, c'est l'avocat en chef de la ville, malgré qu'il
gère les services juridiques de la ville de Montréal.
• (15 h 40) •
M. Morin : Donc,
Me Guay est comme le directeur, finalement, de leurs services juridiques.
M.
Jolin-Barrette : C'est un cadre de la ville.
M. Morin : De la ville, OK, parfait. Maintenant, je comprends
que le directeur des poursuites pénales et criminelles de la ville de
Montréal ne pourrait pas donner une directive qui irait à l'encontre d'une du
DPCP, mais...
M.
Jolin-Barrette : Non.
M. Morin : Parce que j'essaie de comprendre. C'est qu'il peut
quand même en donner qui vont être complémentaires?
M. Jolin-Barrette : Non. Bien, le directeur,
c'est le patron. Il y a une équipe de procureurs à la ville de Montréal.
Ils doivent être à peu près, je ne sais pas, là, une trentaine, peut-être plus,
là, puis ça fait longtemps que j'y suis allé, mais c'est un cadre
administratif. Ça fait qu'il y a la fonction d'un directeur des affaires
pénales comme il y a un directeur des
affaires civiles. Puis, dans le fond, les procureurs respectent l'autorité
hiérarchique parce que c'est leur patron, mais, ce que je veux dire, sur les directives, ils doivent appliquer les
directives du DPCP, là. C'est des directives... Les directives données par le
DPCP de Montréal, c'est des directives administratives, là, sur comment on gère
les dossiers, comment... le volume, l'organisation du travail, les
horaires de travail, des choses comme ça, là.
M. Morin : Donc,
il n'aurait pas le droit de donner une directive à la cour municipale pour ses
procureurs?
M.
Jolin-Barrette : Bien, il ne peut pas donner une directive qui va à
l'encontre des orientations du DPCP.
M. Morin : Non, ça, on est d'accord, ça, c'est sûr, mais
est-ce qu'il pourrait en donner une qui est complémentaire, une qui...
bon, qui viserait autre chose, ou ça, ce n'est pas...
M.
Jolin-Barrette : Oui, parce que c'est les poursuivants. Ultimement,
lui, c'est le patron des poursuivants à Montréal. Ça fait que, oui, il peut en
donner, mais ce n'est pas au même titre que le DPCP au Québec.
M. Morin : OK,
je comprends. Je comprends, et, dans la procédure et...
M. Jolin-Barrette :
Tu sais, comme, supposons, un procureur-chef, là, bien, un procureur-chef,
ça gère son équipe de procureurs, mais ça applique les... Tu sais, dans
certains districts, ils gèrent ça localement comme à la ville de Montréal
aussi, là. Il y a des particularités, puis ils s'ajustent.
M. Morin : D'accord. Maintenant, avec l'article 50 puis
la modification à l'article 18 de la Loi sur le Directeur des poursuites criminelles et pénales, ça voudrait
donc dire que le DPCP pourrait aussi reprendre un dossier d'un procureur
de la cour municipale de Montréal?
M.
Jolin-Barrette : Oui.
M. Morin : OK. Donc, à ce niveau-là, il n'y a pas de
distinction, il n'y a pas d'exception, il n'y a pas... Si jamais il y a
un procureur...
M. Jolin-Barrette : La cour
municipale de Montréal, c'est comme toutes les autres cours.
M.
Morin : OK, mais, compte tenu du rôle du directeur, à ce
moment-là, est-ce qu'il y a un dialogue entre le DPCP puis le directeur
qui est à la ville de Montréal ou si... Comment ça fonctionne en pratique?
M. Jolin-Barrette : Bien,
normalement, le niveau d'encadrement est beaucoup plus élevé à Montréal puis le
niveau de... Il y a une structure hiérarchique à Montréal. Donc, il ne devrait
pas y arriver ce genre de problème là.
M. Morin : OK. Puis j'imagine qu'il
y a une structure hiérarchique à Québec également?
M. Jolin-Barrette : Il y a une
structure hiérarchique à Québec aussi, c'est sûr, où il y a des gros
contentieux, si je peux dire, où il y a des
bureaux de poursuivants, effectivement, mais, quand vous avez un procureur pour
la MRC, supposons, la cour de la MRC,
bien, il est pas mal tout seul. Des fois, c'était... Comme on le disait, c'est
à contrat aussi. Ça fait que c'est un avocat de l'externe aussi.
Ça fait que
les situations qui s'y prêtent vont s'y prêter fort probablement plus dans des
cours où il n'y a pas de procureur permanent, mais, si jamais on avait
un contentieux comme ça, malgré le fait qu'il y a un directeur, puis qu'il ne
respecte pas les directives du DPCP, le DPCP, l'article s'applique quand même à
eux.
M. Morin : D'accord, et quand, dans
l'article 50, on parle de l'obligation pour les procureurs d'informer le directeur, on parle évidemment ici du DPCP. Donc,
est-ce qu'il y a une adaptation possible pour la ville de Montréal? Est-ce qu'ils doivent d'abord aviser leur propre
directeur hiérarchique, qui, après ça, avise le DPCP, ou s'ils le font direct, puis le directeur des poursuites pénales et
criminelles de la ville de Montréal, théoriquement, pourrait ne pas être au
courant?
M. Jolin-Barrette : Bien,
hiérarchiquement, ils relèvent de... Tu sais, le responsable administratif à la
ville... Il y a le directeur qui est
directeur de son service. Ultimement, ce serait une bonne pratique que le
procureur, s'il fait une erreur... d'aviser son patron parce que, par la bande,
le DPCP... Il va sûrement appeler le DPCP de Montréal, puis ils vont se dire : C'est quoi, ça? Puis ils vont
demander la personne qui est imputable, le point de contact. Quand vous avez
une cour municipale avec une
trentaine ou plus de procureurs, le patron va répondre. Le DPCP, il appelle à
Montréal, il va appeler Me Gallant ou il va appeler Me Guay, puis
ensuite ça va aller vers Me Gallant.
M. Morin : D'accord, parfait. Je
vous remercie.
Le
Président (M. Bachand) :
Merci. Est-ce qu'il y a d'autres
interventions à l'article 50? S'il n'y a pas d'autre intervention,
est-ce que l'article 50 est adopté?
Des voix : Adopté.
Le Président (M.
Bachand) : Adopté. Merci. Donc, on se rend maintenant à
l'article 66. Donc, on édicte une
nouvelle loi. Alors, faire ça simple, c'est comme si on faisait une étude
détaillée à l'intérieur d'une étude détaillée.
Donc, ce qu'on va faire, c'est que, 66, on va
commencer par l'article 1 puis on va adopter tous les articles. Après ça, on va revenir à l'intitulé puis au
titre. Alors donc, c'est une étude détaillée dans une étude détaillée. Alors,
si vous êtes d'accord, c'est la façon de faire. Je n'ai pas le choix.
Alors donc...
M. Jolin-Barrette : Vous êtes mieux
d'être d'accord avec le président.
Le
Président (M. Bachand) :
C'est ça. Alors donc, on est à
66, M. le ministre, pour l'article 1, s'il vous plaît.
M. Jolin-Barrette : Oui. Alors, je
vais lire tout l'article 66 et je vous informe...
Une voix : ...
M. Jolin-Barrette : Ah! voulez-vous
que je les lise un après l'autre ou je les lis au complet?
Le
Président (M. Bachand) :
Non, on y va article... Donc,
c'est comme une étude détaillée. C'est ça que je disais tantôt. On fait
l'article 1. On fait les interventions. S'il y a des amendements, on vote, puis
on continue comme ça.
M. Jolin-Barrette : Excellent.
Le Président (M.
Bachand) : L'article 1.
M.
Jolin-Barrette : «La Loi sur les sanctions administratives
pécuniaires en matière municipale, dont le texte figure ci-dessous, est
édictée.
«Loi sur les sanctions pécuniaires en matière
municipale.
«1. Le
gouvernement peut, par règlement, permettre l'établissement, par un organisme
municipal, d'un régime de sanctions administratives pécuniaires ayant
pour objectif d'inciter à remédier rapidement à un manquement à une disposition
réglementaire ou de prévenir la répétition d'un tel manquement.»
Et j'ai un amendement, M. le
Président. Il y avait une petite coquille. Il est déjà sur le Greffier. Donc,
article 66, article 1 de la Loi sur
les sanctions administratives pécuniaires en matière municipale. Remplacer,
dans l'article 1 de la Loi sur les
sanctions administratives pécuniaires en matière municipale, proposé par
l'article 66 du projet de loi, «réglementaire» par «d'une loi ou
d'un règlement».
Commentaire :
L'amendement vise à permettre l'établissement d'un régime de sanctions
administratives pécuniaires en matière municipale pour un manquement à
une disposition d'une loi.
Donc, tel
qu'amendé : «Le gouvernement peut, par règlement, permettre
l'établissement, par un organisme municipal, d'un régime de sanctions
administratives pécuniaires ayant pour objectif d'inciter à remédier rapidement
à un manquement à une disposition d'une loi ou d'un règlement ou de prévenir la
répétition d'un tel manquement.»
Pourquoi est-ce qu'on
a oublié... on avait oublié «loi». C'est pour faire en sorte que, exemple...
Supposons que vous avez un constat d'infraction de stationnement en vertu du
Code de sécurité routière, puisque le Code de sécurité
routière, c'est une loi, dans le fond, on voulait le couvrir aussi. Ce n'est
pas uniquement le règlement municipal pour le constat d'infraction de
stationnement, mais, exemple, un stationnement, en vertu du CSR, doit pouvoir
aussi en bénéficier.
Le
Président (M. Bachand) : Interventions sur
l'amendement? M. le député de l'Acadie.
M. Morin : Oui.
En fait, je comprends de l'amendement qu'il y a donc probablement des municipalités
au Québec où il n'y a pas de règlement municipal qui régit le stationnement.
M.
Jolin-Barrette : Ça pourrait arriver.
M. Morin : OK.
Donc, je comprends que, si le législateur ne veut pas prendre de chance...
M. Jolin-Barrette : Oui, exemple, les...
entre autres, aussi, là, le stationnement pour les personnes qui sont en situation
de handicap, article 11 du CSR, l'infraction, elle est dans le code de
sécurité routière. Ça fait que supposons que vous stationnez dans un stationnement
pour personnes handicapées, c'est à 11.
M. Morin : Donc, quelqu'un, par exemple, dans une ville, à
Montréal, là, ou à Québec, qui laisse son véhicule dans un endroit réservé aux
personnes à mobilité réduite ou handicapées, qui n'a pas de vignette puis qui
ne s'en occupe pas, lui, là, bon,
alors, dans ce cas-là, il n'y a pas d'infraction à des règlements municipaux,
c'est toujours dans le Code de
la sécurité routière?
M. Jolin-Barrette : Bien, écoutez, je ne peux
pas vous dire que c'est toujours, toujours... en fait, qu'il n'y a pas
d'infraction réglementaire du règlement de la ville, mais ça pourrait arriver
qu'il n'y en ait pas, et donc, pour couvrir cette situation-là, il faut
mettre «loi» parce que le Code de sécurité routière le prévoit.
M. Morin : D'accord.
Le
Président (M. Bachand) : Interventions sur
l'amendement? M. le député de l'Acadie.
M. Morin : Donc, évidemment, on a... Vous nous avez dit un
peu plus tôt, M. le ministre, que ce système que vous voulez mettre en
place, au fond, s'inspire de la législation ontarienne?
M.
Jolin-Barrette : Oui, puis, dans le fond, la genèse de ça, là, la
proposition nous a été faite par la ville de Montréal. Dans le fond, la ville
de Montréal nous a demandé d'intervenir, puis on a examiné la situation, puis
effectivement on donne suite à la demande de la ville de Montréal, qui va
bénéficier aux autres villes du Québec, pour faire en sorte qu'ils puissent
avoir les mêmes pouvoirs que Toronto. Dans le fond, on s'est basés...
Notamment, on s'est inspirés du modèle de
Toronto, bien, en fait, de l'Ontario, pour la ville de Toronto. Puis là on vous
a envoyé des exemples sur le site
Greffier pour faire en sorte que... de vous donner l'exemple de Toronto,
notamment, puis Kingston l'a utilisé aussi, puis ce régime-là roule
depuis plusieurs années.
• (15 h 50) •
M. Morin : C'est ça, sauf que, quand j'ai regardé la loi...
bien, en fait, la loi ontarienne que vous nous avez fait parvenir, là, eux, ils parlent uniquement de
règlement ou de contravention à des règlements municipaux sur le stationnement,
l'immobilisation ou l'arrêt des véhicules. Puis j'imagine que c'est en
lien avec la même loi, mais, quand on a trouvé le code, finalement, municipal de Toronto, ils ont également... et c'est
uniquement pour des... en fait, contraventions, entre autres, si je ne me trompe pas, à des règlements
de stationnement. Vous, je comprends que vous voulez l'étendre à plus
que ça?
M. Jolin-Barrette : Votre question, c'est relativement
au fait que, vous, vous dites : En Ontario, c'est uniquement pour des
statuts réglementaires, pour des règlements, et non pas pour une référence à
des infractions prévues à une loi. C'est ça que vous dites?
M. Morin : Non, non. Ce que je
dis... non, non, bien, puis je comprends... puis vous l'avez bien expliqué, évidemment... Bien, évidemment, je comprends que
le législateur, quand vient le temps de contrevenir à un emplacement réservé à des personnes à
mobilité réduite, veut que ça soit visé par ce phénomène-là, mais moi, ce que
je disais, c'est que dans la loi...
M. Jolin-Barrette : OK, ce n'est pas
juste les stationnements. Dans le fond, là, en 2017, là, il y a un article qui a été ajouté relativement aux pénalités
administratives, 434.1, donc : «Sans préjudice de la portée générale des
articles 9, 10 et 11, une municipalité
peut exiger, aux conditions qu'elle estime appropriées, qu'une personne paie
une pénalité administrative si elle est convaincue que celle-ci n'a pas
observé un règlement de la municipalité adopté en vertu de la présente loi.» Donc, ce n'est pas nécessairement
relativement à des infractions de stationnement pour l'Ontario. Ils ont
élargi en 2017, ça fait que ça peut toucher tout autre type d'infraction.
M. Morin : D'accord, parfait. Merci.
Le
Président (M. Bachand) :
Est-ce qu'il y a d'autres
interventions sur l'amendement? Est-ce que l'amendement à
l'article 1 est adopté?
Des voix : Adopté.
Le Président (M.
Bachand) : Adopté. Donc, on revient à l'article 1 tel
qu'amendé. Est-ce qu'il y a d'autres interventions? S'il n'y a pas d'autre
intervention, est-ce que l'article 1, tel qu'amendé, est adopté?
Des voix : Adopté.
Le Président (M.
Bachand) : Adopté. Merci. M. le ministre, s'il vous plaît.
M. Jolin-Barrette : Oui,
article 2 : «Le règlement du gouvernement doit :
«1° déterminer l'organisme municipal habilité à
établir un régime de sanctions administratives pécuniaires;
«2°
déterminer les catégories de manquements ou les manquements pouvant faire
l'objet d'un régime de sanctions administratives pécuniaires;
«3° fixer le montant des sanctions
administratives pécuniaires;
«4° fixer le
délai de prescription des sanctions administratives pécuniaires et les causes
d'interruption de celle-ci;
«5° interdire, à l'égard d'un même manquement,
le cumul de sanctions administratives pécuniaires ou d'une sanction
administrative pécuniaire et d'une poursuite pénale;
«6° imposer toute mesure permettant d'assurer que
toute personne visée par l'imposition d'une sanction administrative pécuniaire
puisse en demander le réexamen et, le cas échéant, contester la décision en
réexamen dans un cadre respectant les principes de justice fondamentale;
«7° fixer les
frais qu'une personne chargée d'entendre la contestation peut imposer
lorsqu'elle confirme la décision en réexamen.
«Le règlement du gouvernement peut prévoir
toutes les autres conditions ou modalités, y compris toutes les règles de procédure et les règles relatives au
recouvrement des sommes dues, que le régime de sanctions administratives
pécuniaires d'un organisme municipal doit
respecter ou habiliter l'organisme municipal à prescrire ces conditions et
modalités.
«Les normes du règlement du gouvernement peuvent
varier en fonction de toute distinction jugée utile.»
Le Président (M.
Bachand) : Merci beaucoup. Donc,
interventions à l'article 2? M. le député de l'Acadie.
M.
Morin : Oui. Alors, je comprends que, plutôt que d'insérer
certains éléments dans la loi, vous préférez utiliser un règlement qui,
en fait, va réglementer, gérer l'ensemble du régime.
M. Jolin-Barrette : Oui, dans le
fond, par voie réglementaire, pour définir le régime. Dans le fond, on met le
principe dans la loi puis on va venir définir, par voie réglementaire, les
différentes modalités.
M. Morin : Et avez-vous une idée
déjà... Bien, j'imagine qu'éventuellement, quand il va y avoir un projet de
règlement, vous allez le publier.
M.
Jolin-Barrette : Oui, on va le publier puis, dans le fond, on va
consulter aussi, dans le fond, les municipalités quand va venir le temps de
publier le règlement. Tu sais, ultimement, tu sais, là, Montréal est
intéressée, Québec est intéressée par
cette formule-là. On a vu l'autre fois que Gatineau nous ont dit :
Écoutez, nous, ça touche 5 % des dossiers, ça ne nous intéresse
pas. Ça, ça leur appartient. L'idée, c'est de faire en sorte de permettre à
toutes les municipalités, si elles le
souhaitent, de développer... d'envoyer les sanctions administratives
pécuniaires pour le stationnement avec un décideur administratif.
C'est sûr que, s'il y a un très, très petit
volume, probablement que certaines municipalités ne voudront pas s'en prévaloir, d'avoir cette structure-là, mais
au moins, ce que ça fait, c'est que la mise en place d'une structure comme
ça, ça fait en sorte que les municipalités
vont pouvoir utiliser les mêmes décideurs administratifs aussi ultimement.
Donc, ça va permettre des économies
d'échelle aussi pour eux éventuellement, mais le régime, puisque c'est un
nouveau régime, il
est à définir. Ça fait que, pour Montréal, pour Québec, on sait qu'ils vont
embarquer. Pour les autres municipalités, bien là, il y a peut-être des adaptations réglementaires
qu'on va avoir de besoin de faire lorsqu'elles vont se décider. Je pense à des plus
grosses villes comme, supposons, Sherbrooke, Laval, Longueuil, supposons.
M. Morin : Et les personnes qui vont
entendre la contestation... parce que je comprends qu'il va en avoir plus qu'une,
puis ça va être de différents niveaux, il y a comme un agent de révision.
Est-ce que c'est tout à la charge des municipalités?
M. Jolin-Barrette : Oui, ce
régime-là est complètement à la charge des municipalités parce que ce sont des infractions qui relèvent de la municipalité. Donc,
la municipalité, actuellement, c'était... Le citoyen, supposons, stationne
sur la rue, alors que l'affichage
interdisait le stationnement, bien, actuellement, c'est une sanction... un
constat d'infraction de nature
pénale. Donc, le citoyen prenait ça sur son parebrise ou le recevait par la
poste, et là c'était 52 $ plus les frais, tout ça. Si vous voulez contester, à l'endos du billet de contravention,
bien, voici, vous contestiez. Vous aviez une date de cour qui était fixée. Là, vous vous présentiez à
la cour municipale de Montréal. Votre dossier était, sur le rôle, le 200e
dossier ou le 100e dossier de la journée. Ça fait que vous attendiez que
votre dossier soit appelé, puis là vous attendiez, tout dépendamment du temps, puis là le juge disait : Êtes-vous prêt à
procéder? Bon, vous aviez peut-être envoyé votre preuve à l'avance ou
non, tout ça.
Là, ce qu'on
va faire, c'est que, lorsque l'infraction, elle est objectivement observable...
Puis ça, c'est important. Le parcomètre est expiré. Votre véhicule est
stationné dans l'espace du parcomètre. C'est objectivement observable. Il n'y a
pas de doute, l'auto est là, elle est à votre nom, il n'y a plus d'argent dans
le parcomètre.
M. Morin : Donc, il faut qu'un
officier le constate?
M. Jolin-Barrette : Bien, pour
donner le constat d'infraction.
M. Morin : Oui, mais ça ne pourrait
pas être, par exemple, comme un photoradar.
M. Jolin-Barrette : Bien là, ce
n'est pas... Il n'y a pas de règlement municipal pour un photoradar.
M. Morin : Mais je suis certain que
les municipalités en voudraient éventuellement.
M. Jolin-Barrette : Je crois savoir
que vous êtes porte-parole en matière de transport aussi...
M. Morin : Également, et de mobilité
durable.
M. Jolin-Barrette : ...et de
mobilité durable, mais ça ne fait pas très mobilité durable, les photoradars.
Moi, je n'ai jamais vu de vélo recevoir... un cycliste recevoir une
contravention par un photoradar.
M. Morin : Ça, il faudrait en parler
à la ministre.
M.
Jolin-Barrette : OK, c'est vrai qu'il y en a qui roulent vite en
vélo. Donc, ça, pour revenir à nos moutons, alors, l'agent qui constate un défaut relativement au règlement municipal
va émettre la sanction administrative
pécuniaire, qui est un billet de contravention également, et là, à
l'endos, il va être dit : Bien, écoutez, si vous êtes en désaccord avec la
contravention, vous pouvez la contester avec un agent administratif de la ville
de Montréal.
Donc, ça va être un employé de la ville de
Montréal, qui va être isolé, qui... son travail va être de recevoir les
commentaires des citoyens relativement aux dossiers, de recevoir la preuve.
Supposons, le citoyen... Supposons, la machine
était brisée puis... ou il a payé, mais ça n'a pas enregistré ou tout ça, ça
fait que l'agent administratif reçoit ça, évalue la preuve. Si ça a du bon sens par rapport au fait que
l'infraction n'a pas été commise, à ce moment-là, l'agent va avoir la possibilité de réviser la décision et de
dire : Bien, effectivement, je donne raison au citoyen, et donc j'annule
votre constat d'infraction. Si le constat est annulé à cette étape-là,
le citoyen est content, il n'aura pas sa contravention à payer. Dans
l'éventualité où l'agent administratif maintient la sanction administrative
pécuniaire, à ce moment-là, le citoyen a un
droit d'appel devant un décideur administratif, qui, lui, va entendre le
citoyen avec une procédure qui est plus souple qu'à la cour municipale,
donc, va pouvoir prendre un rendez-vous pour entendre le citoyen relativement à
son dossier.
Donc, c'est
davantage de souplesse. Ça pourra se faire en ligne également. Donc, c'est des
modalités à développer au niveau de la procédure pour passer devant le
décideur administratif.
• (16 heures) •
M.
Morin : Et parce que, tout à l'heure, quand vous avez cité
comme exemple le fait qu'il peut y avoir, j'imagine, dans les cours
municipales, un rôle de 100, ou 150, ou 200 dossiers avec des infractions
puis que, là, les gens attendent, avec
la personne qui va d'abord réviser la... appelons-le l'agent réviseur, là, bon,
est-ce que le citoyen doit se présenter devant lui, ou s'il fait juste
écrire puis lui envoie par papier, ou il a le choix?
M. Jolin-Barrette : Oui, à Toronto,
ils peuvent faire les deux, donc, soit par courriel, soit par la poste ou soit
en personne. Ils peuvent aller en personne l'expliquer.
M. Morin : Puis
ça, c'est le règlement qui va le fixer?
M. Jolin-Barrette : Qu'on va le
prévoir, effectivement.
M. Morin : Puis est-ce que vous
voulez donner les deux options?
M. Jolin-Barrette : Oui, bien, on va
avoir des discussions avec la ville de Montréal, mais je pense que c'est une bonne pratique de permettre au citoyen aussi
d'expliquer... soit d'appeler au téléphone, par courriel ou en personne.
Puis l'autre point aussi, les sanctions administratives pécuniaires, un des
objectifs, c'est le nombre de dossiers aussi par défaut parce que la volumétrie
à la ville de Montréal aussi faisait en sorte que les dossiers... Si la
personne plaidait non coupable, le constat s'en allait à la cour avec une
lettre de cour, puis là arrive l'audition, puis il y a énormément de monde qui
se ne présentait pas, mais le juge de la cour municipale qui est assis doit...
devait quand même traiter le dossier, donc, avec la preuve, pour déclarer coupable,
quand même, la personne.
Donc, on vient éviter toute cette mécanique-là
aussi. Puis c'est pour ça que la ville de Montréal évalue entre quatre à cinq juges à temps plein... où
est-ce qu'on va libérer ces juges-là qui faisaient, supposons, notamment, du
par défaut, où est-ce qu'on va
pouvoir consacrer leurs énergies à faire autre chose à la cour municipale pour
traiter les dossiers.
M. Morin : Puis normalement, les
frais administratifs devant l'agent réviseur devraient être moins élevés que
devant un juge de la cour municipale?
M. Jolin-Barrette : Les frais de
justice sur le constat?
M. Morin : Oui, parce que c'est
simplifié, ça va plus vite, c'est... Je veux dire, c'est plus simple qu'une
cour de justice qui fonctionne... Allez-vous prévoir ça par règlement?
M. Jolin-Barrette : ...à
l'article... oui, à l'article 7 : «Fixer les frais qu'une personne chargée
d'entendre la contestation peut imposer lorsqu'elle confirme la décision en
réexamen». Donc, à 7°, on va pouvoir fixer ces frais-là.
M. Morin : OK. Bien, je vous remercie.
Le Président (M.
Bachand) : Merci. Autres interventions?
Mme la députée de Westmount—Saint-Louis.
Mme
Maccarone : Merci, M. le Président. Je souhaite... Quand on
arrive à la paragraphe 2°, le ministre a parlé beaucoup de
stationnement, puis on comprend que c'est l'orientation actuelle, mais on ne
révise pas les règlements, annuellement. Alors, est-ce que ça va être assez
large? Parce que je peux imaginer qu'entre chaque municipalité, ils n'auront
peut-être pas les mêmes souhaits, les mêmes besoins. On se base beaucoup sur
Montréal, mais, si Gatineau souhaite mettre en place des sanctions
administratives pécuniaires mais, pour eux, comme ils ont dit, ça représente
5 % de leurs activités, mais eux souhaitent, mettons, mettre en place la
vitesse, si c'est une option, est-ce que ça, ça va être inclus dans toutes les
options, les catégories?
M. Jolin-Barrette : Bien, en fait,
la façon que la loi est faite, pour ajouter un organisme municipal, on va
devoir le prévoir par voie réglementaire. Donc, c'est sûr qu'on va être en
discussion avec les municipalités qui... de celles
qui souhaitent se prévaloir de cette option-là. Ça fait que, si jamais Gatineau
nous arrive l'année prochaine pour dire :
Aïe! Finalement, on voit qu'est-ce qui se passe à Montréal, puis on aimerait
ça, nous aussi, l'implanter à Gatineau, bien, on va le republier par
voie réglementaire pour le mettre en application.
Mme Maccarone : Ça fait que le
règlement est fait par la municipalité?
M.
Jolin-Barrette : Dans le fond, il y a un règlement gouvernemental
qui est fait pour désigner les organismes municipaux qui peuvent s'en
prévaloir. Puis là, à partir du moment où ils sont désignés, bien là, la
municipalité, elle, peut adopter un règlement local municipal.
Mme
Maccarone : Quelles sont les conditions, d'abord? Mettons, une
municipalité fait application, mais c'est eux... seulement eux qui vont
avoir la possibilité de le faire. Est-ce qu'il y a des conditions de refus par
exemple?
M.
Jolin-Barrette : Oui. Bien, ils doivent se conformer à la loi puis
au règlement. Ils doivent être en mesure de répondre aux différentes
catégories... aux différents énoncés de l'article 4 de la loi sur les
sanctions administratives pécuniaires.
Donc, on va le voir tantôt : «L'organisme municipal habilité établit un
régime de sanctions administratives pécuniaires par un règlement
conforme aux dispositions du règlement du gouvernement visé à
l'article 2.»
Donc, le
règlement de la ville... Dans le fond, pour qu'une municipalité se qualifie,
nous, il va falloir l'habiliter. Puis
après ça, elle, sa responsabilité, c'est d'adopter un règlement qui respecte
l'article 2 de la loi qu'on est en train d'étudier.
Mme Maccarone : Puis eux sont responsables
de tout ce qui est au niveau budget pour la mise en oeuvre de ce programme?
M.
Jolin-Barrette : Oui, parce que, dans le fond, ça leur appartient.
Actuellement, c'était du pénal qui allait à
la cour municipale. Là, ça va être des sanctions administratives qui vont aller
en révision puis qui... par la suite, devant un décideur administratif
indépendant. Ça fait que, dans le fond, c'est la correction d'une infraction,
mais au lieu de passer par la voie pénale, on passe par une procédure allégée,
qui coûte moins cher aux municipalités, puis qui coûte moins cher aux citoyens,
puis qui amène plus de flexibilité, moins de rigidité au niveau de la preuve,
documents, puis tout ça.
Mme Maccarone :
Oui. Je trouve intéressant... Ce
que je souhaite comprendre, c'est la souplesse à l'intérieur de ça, parce que c'est nouveau pour nous. Puis si,
mettons, il y a une municipalité qui commence... où, dans le règlement, on dit : Ça va être uniquement applicable
pour les contestations de stationnement, mais ils souhaitent élargir,
comment... ça va être quoi, le processus? Est-ce qu'il va y avoir une
consultation à chaque année? À chaque deux ans? Est-ce qu'il va falloir qu'ils
lèvent la main pour faire une demande? Comment ça va fonctionner?
M. Jolin-Barrette : Dans
le fond, nous, notre intention au niveau du gouvernement du Québec, pour
débuter, c'est les règlements qui touchent le stationnement.
Mme
Maccarone : Uniquement, pour le début. OK.
M. Jolin-Barrette : Uniquement, pour le
début. La demande est là. Là, le régime va vivre, va évoluer. Si jamais
on a des demandes pour viser d'autres types d'infractions par rapport aux
règlements municipaux, OK, bien là, à ce moment-là,
on va en discuter avec les municipalités pour faire la modification
réglementaire au règlement du gouvernement.
Puis, par la suite, à ce moment-là, la municipalité devrait adopter un
règlement sur ce nouveau sujet là qui serait visé. Mais l'objectif
premier, pour les premières années, c'est le stationnement.
Mme
Maccarone : OK. Puis on a entendu, lors des auditions, la ville de
Gatineau avait soulevé quand même la préoccupation qu'il va y avoir quand même
un accès inégal au justice, comme, par exemple, si une ville décide de ne pas
déployer un programme de sanctions administratives pécuniaires. J'avais posé la
question au Barreau quand il avait passé
puis il avait dit que c'était quand même une bonne question, parce que ça veut
dire que, dans quelques villes, il y
a des citoyens... Parce que, comme j'ai dit, je trouve intéressant comme
programme, puis je comprends l'orientation gouvernementale que ça va
donner un meilleur accès à la justice, ça va peut-être être plus rapide,
surtout si on peut faire ça par courriel ou,
tu sais, tous les moyens que le ministre avait mentionnés au début, mais ce ne
serait pas le cas pour tous les citoyens, si une ville décide de ne pas
le mettre en place.
Alors,
c'est quoi, le recours, pour ces citoyens, pour avoir un meilleur accès, s'il y
a des délais dans leur propre cour municipale, par exemple?
M.
Jolin-Barrette : Bien là, c'est une responsabilité municipale, s'ils
ne veulent pas s'en prévaloir. Mais le volume
de dossiers aussi... Tu sais, dans les cours municipales en région, ils ont
quand même des très bons délais à la cour. Les enjeux des grosses cours municipales comme Montréal, Québec, c'est
notamment le fait que le nombre de dossiers... tu sais, ça représente 72 % des dossiers à Montréal, notamment à
cause du par défaut, ça fait que ça engorge ça, tandis qu'en région il y
a moins d'infractions de stationnement, là, beaucoup moins, là.
Tu
sais, exemple, là, quand vous êtes dans un centre-ville en région, c'est rare
qu'il y a des parcomètres. Je donne un
exemple. Je reprends mon exemple de Saint-Hyacinthe. Ils avaient décidé de
mettre des parcomètres sur la rue Cascades, bien là, ils ont enlevé les parcomètres sur la rue Cascades. Donc, c'est
quand même une grosse ville, Saint-Hyacinthe, puis il n'y a plus de
parcomètre. Donc, le volume dans les municipalités est moins grand que
Montréal, Québec, là.
• (16 h 10) •
Mme Maccarone :
Je me projette, dans le fond,
dans le futur. D'abord, je comprends qu'on commence maintenant avec le stationnement, qui est peut-être moins un
enjeu dans les plus petites municipalités, alors on n'a pas un engorgement
dans nos cours à cause de ceci. Mais quand ça va être temps d'ouvrir des
catégories, comme la vitesse, par exemple, puis
on a une municipalité qui n'a pas mis en place ce programme, bien, ça reste
qu'il y aura quand même un écart entre l'accès à la justice pour
quelques citoyens en comparaison avec Montréal, ou Québec, ou les autres
grandes villes qui vont décider de le mettre
en place. Ça fait qu'on répond quoi à ces citoyens en ce qui concerne cette
différence d'accès à la justice?
M. Jolin-Barrette : Bien, vous, vous voulez
dire vitesse avec un policier qui a un... comment on dit ça? Pas un
laser, un...
Mme
Maccarone : Bien, ça peut être ça, comme exemple. Moi, je comprends
que, pour le moment, c'est le stationnement.
M.
Jolin-Barrette : Un cinémomètre.
Mme
Maccarone : Mettons, dans un
an, dans un an ou deux ans, quand le règlement va évoluer, puis là on va avoir plusieurs... plus de catégories, mais on a
des villes qui n'auront pas déployé le programme de sanctions administratives pécuniaires, c'est ça qui était
soulevé. C'est ça, la question. Puis, comme j'ai dit, le Barreau nous ont dit
qu'on devrait se préoccuper de ça.
Ça
fait que, c'est quoi, la solution? C'est ça que je souhaite savoir. Il y a des
citoyens... il y a une catégorie de citoyens qui vont avoir accès à SAP,
puis d'autres, non.
M. Jolin-Barrette : Bien, nous, on
est ouverts à avoir du partage puis du regroupement de municipalités s'ils souhaitent aller vers ça. Tu sais, les décideurs
administratifs qu'on va nommer vont pouvoir officier, supposons, sur un territoire
plus large aussi, là. Alors, il y a peut-être une économie de coûts, mais moi,
je ne suis pas là pour imposer aux
municipalités, si elles veulent transformer leurs infractions pénales en
matière de stationnement vers des sanctions administratives pécuniaires.
Mme
Maccarone : Bien, ce n'était pas ça, ma préoccupation. Ce
n'est pas une question d'obliger. On voulait voir s'il y avait quand même une souplesse pour des... Exemple, vous
utilisez souvent Beloeil, mais Saint-Hilaire, par exemple, ou Otterburn Park, qui n'ont pas ça,
est-ce qu'eux vont pouvoir utiliser des services qui sont offerts par Beloeil?
Est-ce que ça, c'est une possibilité?
M.
Jolin-Barrette : Non. Bien, il faut que la ville décide d'utiliser,
de mettre en place un régime de sanctions administratives pécuniaires.
Mme Maccarone : Mais si c'est le
cas... C'est tout dans l'hypothétique.
M. Jolin-Barrette : Oui, mais les
enjeux que nous avons sont pas mal Montréal, Québec, relativement à ça.
Mme Maccarone : Oui, mais en tout
cas, moi, mon point, c'est quand ça va être ouvert à...
M.
Jolin-Barrette : Mais moi, là... Là, on débute, c'est nouveau.
Puis, dans le fond, il va y avoir une discussion entre les municipalités puis le gouvernement. Moi, honnêtement, je ne
suis pas dans l'optique d'empêcher les municipalités de migrer vers les
sanctions administratives pécuniaires. Je suis plutôt favorable. Je dépose le
projet de loi pour ça, pour faire en sorte qu'il y ait plus de flexibilité pour
les citoyens. Ça fait que c'est sûr que je vais encourager ça.
Mme
Maccarone : Ça fait qu'ils vont quand même avoir une
possibilité de collaboration entre municipalités si jamais... pour faire
ceci.
M. Jolin-Barrette : Oui.
Mme
Maccarone : Ça fait que ce n'est pas restreint, mais ce n'est
pas défini par région non plus. Tu sais, c'est vraiment par
municipalité.
M. Jolin-Barrette : C'est en vertu
du règlement municipal par rapport au traitement, par la suite, où il pourrait
y avoir des regroupements.
Mme Maccarone : OK. Puis qu'est-ce
qu'il y en a... de le droit à l'appel? On avait jasé de ça. C'est... Présentement,
ce n'est pas dans cette section. Aussi, on a entendu qu'il y a un désir de
vouloir enchâsser quelques éléments dans
cette section, dans la loi, et non dans un règlement. Alors, qu'est-ce qu'il y
en a, de ça? Je présume que ça va être un...
M.
Jolin-Barrette : ...administrative. Ensuite, c'est l'appel, devant
le décideur administratif, de la contestation. Ensuite, si vous n'êtes pas satisfait de la décision du décideur
administratif, à ce moment-là, vous pouvez faire un contrôle judiciaire
en Cour supérieure. Après ça, vous pouvez aller à la Cour d'appel puis, après
ça, en Cour suprême.
Mme Maccarone : Mais est-ce que ça
va être écrit dans cette section... dans cette nouvelle section qui est...
M. Jolin-Barrette : C'est un recours
inhérent, le contrôle judiciaire de la Cour supérieure. Ça fait partie du
pouvoir des cours supérieures prévu à...
Une voix : ...
M. Jolin-Barrette : Oui. 529, alinéa
2°, Code de procédure civile.
Mme Maccarone : Excusez-moi. Je vais
où? 29?
M. Jolin-Barrette : 529, alinéa 2°,
du Code de procédure civile.
Mme
Maccarone : Par contre, le Barreau nous a quand même soulevé
que c'est une de leurs recommandations. C'est qu'on inclut dans la
section le droit à l'appel ou de révision d'une décision rendue en vertu du
régime de SAP. Ça fait que pourquoi qu'ils ont fait cette demande, si on peut
retracer le droit à l'appel à le 529.2?
M.
Jolin-Barrette : Bien, c'est les règles générales du droit qui
s'appliquent. Le Code de procédure civile s'applique.
Mme
Maccarone : Ça ne répond pas à ma question par contre.
M.
Jolin-Barrette : Bien, écoutez, le Barreau écrit beaucoup de choses.
Mme
Maccarone : Ça, c'est vrai, puis on lit toutes les choses qu'il nous
écrit, puis ça soulève des questions. Mais est-ce qu'il y a une raison pour
laquelle que nous ne pouvons pas l'inclure dans cette section? Je comprends
qu'on peut faire référence ailleurs mais est-ce qu'il y a...
M.
Jolin-Barrette : Ce n'est pas nécessaire. Le régime de SAP, c'est un
régime pour régir entre le moment de
l'émission du constat jusqu'à la décision du décideur administratif. Par la
suite, ils peuvent faire un contrôle judiciaire.
Mme
Maccarone : Je vais continuer à réfléchir à ça, M. le Président. Je
vais passer la parole à mes collègues s'ils ont d'autres questions.
Le
Président (M. Bachand) : M. le député de
l'Acadie.
M. Morin : Dans
votre régime, M. le ministre, est-ce que vous avez prévu la possibilité, pour
des cours municipales ou des cours des Premières Nations, de pouvoir utiliser ce système-là? Je pense entre autres à Kahnawake. Ils ont une cour de justice.
M.
Jolin-Barrette : Oui. La cour de Kahnawake, je pense que c'est une
cour sui generis. Je ne pense pas qu'elle est reconnue. Je ne pense pas qu'il y
ait d'entente avec le ministère de la Justice.
M. Morin : Puis,
compte tenu du régime que vous voulez mettre en place pour l'ensemble des
municipalités, est-ce que c'est votre intention de négocier ou de l'offrir aux
cours qui sont sur... qui sont gérées par... ou qui sont dans le cadre d'un
organisme qui est géré par les Premières Nations?
M. Jolin-Barrette : Il y a des discussions
qu'il devrait y avoir, il y a des enjeux d'application du droit notamment.
Alors, on va y aller étape par étape.
M. Morin : OK,
sauf qu'à Kahnawake ils ont des agents de la paix, ils ont des... bien, ils
appellent ça des Peacekeepers, là. Ça fait que, donc, théoriquement, ils
peuvent donner une contravention à quelqu'un qui passerait sur le territoire de Kahnawake. Donc, à ce moment-là,
c'est traité par la cour. Est-ce que le citoyen a cette option-là ou s'il
ne l'aura pas?
M.
Jolin-Barrette : Bien, en fait, il va falloir qu'il réponde au
règlement de l'État québécois, de l'article 66, article 2.
M. Morin : 66,
article 2, du projet de loi actuel?
M. Jolin-Barrette : Oui, du projet de loi,
donc l'article qu'on en train d'étudier : Le règlement du gouvernement... déterminer
l'organisme... avec 3 également, donc : Un organisme municipal habilité en
vertu de la présente loi... Donc, ils doivent se construire un organisme de
contestation...
M. Morin : OK.
Mais ce ne serait pas exclu?Ce ne serait pas exclu s'ils le voulaient?
M.
Jolin-Barrette : Ce ne serait pas exclu.
M. Morin : D'accord.
Je vous remercie.
Le
Président (M. Bachand) : Mme la députée de
Westmount—Saint-Louis.
Mme
Maccarone : Oui. Est-ce que je peux juste avoir une pause de cinq
secondes? Je veux juste parler à mon collègue, juste deux secondes, s'il vous
plaît, si on peut.
Le
Président (M. Bachand) : Alors, on va
suspendre quelques instants, rapidement. Cinq secondes. On va compter ça.
Merci.
(Suspension de la séance à
16 h 19)
(Reprise
à 16 h 21)
Le
Président (M. Bachand) : À l'ordre, s'il
vous plaît! La commission reprend ses travaux. Mme la députée de Westmount—Saint-Louis.
Mme
Maccarone : Je vais céder la parole à mon collègue, M. le Président.
Le
Président (M. Bachand) : M. le député de
l'Acadie.
M. Morin : Oui. Juste pour continuer avec les questions que
posait ma collègue quant à la possibilité d'un appel, donc, je comprends
que... Oui?
M.
Jolin-Barrette : ...pas un appel. C'est un contrôle judiciaire.
M. Morin : Oui. Non, bien, c'est ça, c'est... Oui, ça, j'ai
bien entendu, mais l'ennui, avec un contrôle judiciaire, c'est que c'est très utile, si quelqu'un, par
exemple, doit faire quelque chose puis refuse de le faire ou si quelqu'un
excède sa compétence, mais c'est un recours qui est discrétionnaire. Le
recours judiciaire, comme vous le savez, ce n'est pas automatique, ce n'est pas
comme un appel, justement.
Donc,
je comprends que... Puis je comprends que la procédure que vous envisagez,
c'est celle-là, mais là je comprends
qu'avec la procédure que vous voulez mettre en place, ça ne couvre pas
uniquement des règlements municipaux de stationnement. Ça pourrait
éventuellement couvrir des lois et, tout dépendant des infractions qui sont
prévues, ça pourrait entraîner des montants
d'amende qui sont importants. Et là je comprends que, dans votre système, il y
a l'agent qui révise le constat puis, après ça, il y a un réviseur, un
autre réviseur?
M. Jolin-Barrette : ...il y a le constat.
L'agent administratif, c'est lui, le réviseur. Puis le droit d'appel, c'est le
décideur administratif. Ce n'est pas
différent de ce qui se passe, supposons, avec la Loi sur la qualité de l'environnement. Quand ça s'en va au Tribunal administratif du Québec... Dans le fond, vous avez la sanction administrative
du ministère de l'Environnement, qui
peut être de plusieurs milliers de dollars, pas mal plus élevée que dans un
règlement municipal, en vertu de la Loi sur la qualité de l'environnement. Il y
a un agent réviseur, au ministère de l'Environnement, qui regarde ça, puis là,
à ce moment-là, vous pouvez aller en appel au TAQ. Puis là, suite à la décision
du TAQ, vous pouvez aller en contrôle judiciaire à la Cour supérieure.
M. Morin : Puis,
dans le cas de la protection de l'environnement, il n'y a pas d'appel possible
à la Cour du Québec ou...
M.
Jolin-Barrette : Non. L'appel est au TAQ. Dans le fond, c'est le
propre du régime de SAP, là.
M. Morin : OK.
D'accord. Donc, il n'y aurait pas de... il n'y aurait pas d'ouverture ou une
possibilité qu'à un moment donné il y ait un appel possible à la Cour du Québec
ou à un juge municipal qui serait... bien, qui est un juge de l'ordre du
judiciaire comme tel, là, qui n'est pas un décideur administratif?
M.
Jolin-Barrette : Non, parce que l'appel est au niveau administratif,
parce qu'on est dans un régime administratif. Puis là vous pouvez aller, par
contre, au niveau judiciaire avec le contrôle.
M. Morin : Oui,
mais ce n'est pas un appel, un contrôle judiciaire.
M. Jolin-Barrette :
Non. L'appel est au niveau du décideur administratif indépendant.
M. Morin : C'est
ça, c'est un contrôle judiciaire. Il faut vraiment démontrer qu'il y a ou bien
une... en fait, que quelqu'un qui n'a pas
exercé sa compétence alors qu'il devait le faire ou qui l'a carrément excédée,
ce qui fait que c'est un peu plus... c'est un peu plus compliqué à
démontrer, là, on s'entend.
M.
Jolin-Barrette : Ça fait que l'appel, c'est au décideur administratif.
Le
Président (M. Bachand) : Autres
interventions? Mme la députée de Westmount—Saint-Louis.
Mme Maccarone :
Oui. Je souhaite que le ministre
explique le paragraphe 5°: «interdire, à l'égard d'un même manquement,
le cumul de sanctions administratives pécuniaires ou d'une sanction
administrative pécuniaire et d'une poursuite pénale;». Pratico-pratique, pour
le commun des mortels, ça veut dire quoi exactement?
M. Jolin-Barrette : Donc, vous ne pouvez pas
avoir deux sanctions administratives pécuniaires pour la même infraction.
Exemple, votre stationnement, vous êtes en défaut de payer votre parcomètre,
vous ne pouvez pas avoir deux fois le défaut de payer le parcomètre au même
moment.
Mme Maccarone : Pourquoi qu'on a
besoin d'avoir ça? Il me semble, c'est comme logique.
Une
voix : ...
M. Jolin-Barrette : Puis, c'est ça, vous ne
pouvez pas avoir une infraction pénale et une infraction administrative pour
la même infraction.
Mme
Maccarone : Donnez-moi un exemple.
M. Jolin-Barrette : Bien, supposons, le
règlement municipal dit : On peut vous donner une sanction administrative pécuniaire, si vous stationnez votre véhicule sans
payer, OK, mais il y a le pénal aussi. Vous ne pourriez pas avoir une fois
l'infraction pécuniaire puis une fois l'infraction pénale pour la même
infraction.
Mme
Maccarone : Mais ce n'est pas émis par le même billet, mettons, le
même constat d'infraction?
M.
Jolin-Barrette : Oui, mais parce que, là, on va avoir... Exemple, à
Montréal, là, on va avoir un règlement administratif
pécuniaire, OK... un règlement sur les sanctions administratives pécuniaires
pour le stationnement. Ça fait que
l'agent de la ville, qui se promène puis qui vérifie les parcomètres, il va
dire : Écoute, moi, je donne une SAP là-dessus. Bien, le même agent, en même temps, il ne pourrait
pas prendre son carnet, en vertu du règlement municipal pénal, puis vous
donner deux contraventions, une SAP puis une pénale.
Mme
Maccarone : Comment est-ce que le choix va être fait, entre pénal et
SAP, par cette personne?
M. Jolin-Barrette : Bien là, moi, j'ai bien
l'impression que, s'il y a un régime de SAP, ils vont prendre le régime
de SAP. C'est plus simple, c'est plus souple. C'est ça, l'objectif.
Mme
Maccarone : Mais ils vont toujours avoir la possibilité de faire les
deux?
M.
Jolin-Barrette : S'il y a un règlement qui est en vigueur, oui.
Mme Maccarone :
Puis pourquoi? Comment qu'ils vont
faire les choix? Ça va être quoi, les éléments déterminants qui vont
spécifier l'utilisation de l'un ou l'autre? Mettons, la personne qui...
M. Jolin-Barrette : ...de l'infraction ou la
répétitivité de l'infraction. Parce que, exemple, quand vous êtes en matière
pénale, si vous refaites l'infraction à plusieurs reprises, vous êtes condamné,
vous êtes reconnu coupable, la récidive peut s'appliquer. Alors là, les
montants de l'amende sont plus élevés.
Mme
Maccarone : Puis ce type de règle qui serait appliquée, c'est la
municipalité qui va adopter ce type de règlement? Parce qu'ici on...
M.
Jolin-Barrette : Oui. C'est règlement municipal.
Mme
Maccarone : C'est le règlement municipal. Ça fait que ce n'est pas au
niveau provincial. Ce n'est pas dans le règlement qui va être émis par ici. OK.
Mais les frais, par contre, «fixer les frais qu'une personne chargée d'entendre...», il me semble, c'est tellement
local. Pourquoi que ça, c'est quelque chose qui va être réglé par règlement
d'ici et non règlement de la municipalité?
M. Jolin-Barrette : Parce qu'à 2, là,
l'article 2 qu'on étudie, là... Nous, on fait le cadre, OK. On
dit : Écoutez, vous voulez avoir
la SAP... les SAP, oui, les SAP... vous voulez avoir les SAP, voici le cadre.
Le cadre, c'est le règlement du
gouvernement du Québec, OK? Ça fait que, exemple, dans votre règlement, vous
avez votre cadre ici. Dans votre... Dans le cadre du règlement du
Québec, pour pouvoir bénéficier d'un régime de SAP, vous, vous allez devoir
adopter un règlement municipal puis, dans
votre règlement municipal, vous devez répondre aux conditions de 1° à 7° du
règlement du gouvernement. Donc, vous
ne pouvez pas permettre que la personne soit poursuivie à la fois sur une SAP
et sur une infraction pénale, en même temps. C'est ça, 5°.
Mme Maccarone :
Oui, mais, si je vais à 7°, on
parle aussi de «fixer les frais qu'une personne chargée d'entendre la
contestation peut imposer lorsqu'elle confirme la décision en réexamen». Mais
ça, c'est... La raison que je soulève la
question, c'est parce qu'on vient de dire qu'il y a quand même le principe de
subsidiarité. Tu sais, les municipalités vont pouvoir mettre en place quand
même un règlement à leur image, qui reflète aussi le désir de l'application,
que ça va être une SAP ou ça va être pénal. Puis il va y avoir une formation
pour cette personne, il va y avoir des conditions de l'application.
Ça fait qu'on laisse
le soin aux municipalités de faire ce choix, de le mettre en place à leur
image, mais, en arrivant au paragraphe 7°, c'est le gouvernement qui va fixer
les frais.
M.
Jolin-Barrette : Non. C'est dans le règlement.
Mme Maccarone : Le règlement?
M.
Jolin-Barrette : Municipal.
Mme Maccarone : Bien, ce n'est pas
ça que ça dit. «Le règlement du gouvernement doit : fixer les frais qu'une
personne chargée d'entendre la contestation peut imposer lorsqu'elle confirme
la décision en réexamen.» Non. Ce n'est pas ça que ça dit.
M.
Jolin-Barrette : ...le gouvernement. Excusez. C'est le
gouvernement, ça. Vous avez raison, Mme la députée de Westmount—Saint-Louis.
Mme Maccarone : J'aime ça avoir
raison. Merci. Mais pourquoi d'abord? Pourquoi que c'est... Pourquoi ne pas appliquer le principe de subsidiarité puis
donner cette possibilité aux municipalités, étant donné qu'ils vont avoir...
mettre en place leur propre régime, par exemple?
M.
Jolin-Barrette : Bien, c'est une standardisation des coûts que ça
va coûter, sinon les municipalités pourraient charger des frais
importants.
Mme Maccarone : Des frais
importants. OK. Ça fait qu'on leur fait... on ne leur fera pas confiance.
Est-ce qu'il va y avoir une échelle à suivre peut-être?
M. Jolin-Barrette : Bien, nous, on
va fixer les frais. Exemple, là, quand vous avez un ticket présentement, un
constat d'infraction, là, il y a l'amende, il y a les frais de justice plus il
y a la contribution.
• (16 h 30) •
Mme Maccarone : Oui. Mais ça, ce
n'est pas fixé ici. C'est-tu fixé ici ou c'est-tu fixé par municipalité?
M. Jolin-Barrette : Non, non, c'est
fixé dans le Code de procédure pénale.
Mme
Maccarone : Mais les modalités, les frais qui sont imposés,
est-ce que ça, c'est quelque chose qui est adopté dans un règlement au
niveau municipal?
M. Jolin-Barrette : Dans le Code de
procédure pénale. Supposons, pour la contribution, c'est ça.
Mme Maccarone : Peut-être, c'est moi
qui comprends mal, mais je ne comprends pas pourquoi qu'on ne leur donnait
peut-être pas une échelle à suivre, mais...
M.
Jolin-Barrette : C'est un cadre. C'est un cadre. Dans le fond, on
vient définir les sanctions administratives pécuniaires. Le règlement du gouvernement va prévoir, dans le fond, le
cadre. Eux, à l'intérieur du cadre, vont établir certaines modalités, identifier
un organisme, faire en sorte que tu ne puisses pas être condamné sur
l'administratif et le pénal en même
temps. Nous, on vient définir c'est quoi, le cadre. On va venir identifier
quelles sont les municipalités qui en bénéficient. C'est le cadre, dans
le fond, à 2.
Mme Maccarone : On va aussi fixer le
montant des SAP.
M. Jolin-Barrette : Là, c'est...
vous êtes à quel article?
Mme Maccarone : 3°.
Paragraphe 3°.
M. Jolin-Barrette : Oui.
Mme Maccarone : Ça fait que, dans le
fond, tout ce qui est pénalité financière qui va engendrer des coûts, c'est le
gouvernement qui va déterminer, mais tout ce qui est application locale, quand
est-ce qu'on va émettre une SAP et non une sanction pénale, c'est la
municipalité.
M.
Jolin-Barrette : Oui. Exemple, là, pour fixer le montant, là, un
constat d'infraction, c'est 52 $ présentement, là, au pénal, à peu
près.
Mme Maccarone : Est-ce que c'est ça
partout?
M. Jolin-Barrette : Bien, je pense,
à Montréal, c'est ça, là. Ça peut varier.
Mme Maccarone : Il me semble, ils
ont augmenté les frais.
M.
Jolin-Barrette : Ça se peut, mais on ne voudrait pas que pour un...
pour ne pas qu'il y ait d'abus non plus, je vais dire ça comme ça. Donc,
c'est pour ça qu'on va venir pouvoir fixer le montant des sanctions
administratives pécuniaires.
Mme
Maccarone : Est-ce qu'ils vont être attribués par catégorie? Si on
parle de stationnement, là, on invoque beaucoup d'exemples de... on n'avait pas
droit de stationner ou on n'a pas payé le parcomètre, par exemple. Mais là le ministre avait parlé de, mettons,
quelqu'un qui stationne dans une place indiquée pour une personne à mobilité
réduite. Est-ce qu'il va y avoir une échelle de ce type de sanctions puis de
frais qui peut être chargé?
M.
Jolin-Barrette : La réponse, c'est oui.
Mme
Maccarone : La réponse, c'est oui. OK. Est-ce qu'on a une idée de
qu'est-ce que ça peut être? Parce que, tu sais, il y a ça, il y a aussi,
exemple, stationner dans un endroit pour un passage d'autobus.
M. Jolin-Barrette : Il y a des infractions
qui sont plus graves. Alors, on va en discuter avec les municipalités pour
établir la grille.
Mme
Maccarone : Est-ce que ça, ça diffère par municipalité?
M. Jolin-Barrette : Non, ça va être un
règlement à portée nationale, donc ça va être tout le monde la même chose.
Mme
Maccarone : Ça fait que c'est standard à travers la province?
M.
Jolin-Barrette : Oui.
Mme
Maccarone : Est-ce que c'est le cas actuellement?
M.
Jolin-Barrette : Bien non. Dans un règlement municipal, quand c'est un
règlement municipal pénal, ils fixent le montant qu'ils veulent.
Mme
Maccarone : OK. Ça fait que ça va être un gros changement pour eux?
M.
Jolin-Barrette : Pas tant, non.
Mme
Maccarone : Pas tant.
M.
Jolin-Barrette : C'est un nouveau régime.
Mme
Maccarone : Mais, mettons, Gatineau, Beloeil puis Montréal, ils ne
chargent pas les mêmes affaires?
M.
Jolin-Barrette : Oui, mais ils ne sont pas obligés de se prévaloir du
régime de SAP.
Mme
Maccarone : OK, parce que c'est uniquement pour la SAP.
M.
Jolin-Barrette : Donc, on va avoir une amende standardisée.
Mme
Maccarone : Ah! bien, ça, ça me fait penser... d'abord, si, mettons,
la sanction pénale est plus élevée que la SAP, ils vont vouloir utiliser
peut-être la sanction pénale et non la SAP. Est-ce que ça, ça va être un
critère qui va être bien élaboré, dans le fond, dans le règlement?
M. Jolin-Barrette : Pas nécessairement parce
que ça leur coûte moins cher, aux municipalités, avoir des SAP.
Mme
Maccarone : Oui, mais ça dépend. Ça, c'est seulement s'il y a une
contestation. On parle uniquement d'une contestation. Puis là on parle de si on
va...
M.
Jolin-Barrette : Bien non, mais d'avoir une cour municipale, ça coûte
pas mal plus cher que d'utiliser le régime
de SAP. Une séance, là, de cour va coûter pas mal plus cher qu'une séance avec
un décideur administratif ou un agent administratif.
Mme
Maccarone : C'est quoi, la différence, dans les coûts qu'on estime,
potentiels?
M.
Jolin-Barrette : Bien, le déplacement du juge, le salaire du juge, le
greffier, le procureur.
Mme Maccarone :
Ça fait qu'eux, ils vont juger
que ça va être plus rentable pour eux de mettre un SAP et non une sanction pénale, parce qu'au bout de la ligne,
tout ce qui entoure le processus ou la procédure, ça va être beaucoup
moins coûteux?
M. Jolin-Barrette : Oui, puis la lourdeur,
puis les délais. C'est un régime allégé.Montréal, leur estimé, là, ils vont
économiser 4 millions avec ça.
Mme
Maccarone : Par année?
M.
Jolin-Barrette : Oui.
Mme Maccarone :
OK. Mais peut-être pas pour la
première année. Ça va prendre une formation, n'est-ce pas, c'est... une
formation à la mise en oeuvre, l'engagement du personnel. Ce n'est pas...
M.
Jolin-Barrette : Montréal va s'occuper de ça.
Mme
Maccarone : Pardon?
M.
Jolin-Barrette : Montréal va s'occuper de ça.
Mme
Maccarone : Ils vont s'occuper de ça? C'est les contribuables de
Montréal qui vont s'occuper de ça?
M.
Jolin-Barrette : Bien, moi, je serais content, être un contribuable de
Montréal, je serais vraiment content du
gouvernement du Québec aujourd'hui, de dire : Aïe! On va aider à faire
économiser 4 millions à la ville de Montréal. Je vais avoir un
système de justice qui est plus efficace, je vais pouvoir aller contester en
personne, en ligne ou par téléphone ma
contravention. Après ça, je vais pouvoir avoir justice sur rendez-vous,
genre... l'ère de la modernité. Moi, être Montréalais, je serais bien
content, puis j'appellerais ma députée de Westmount—Saint-Louis, puis je lui
dirais : Appuyez le projet de loi du ministre, c'est bon, ça, pour les
citoyens du comté de Westmount—Saint-Louis.
Mme Maccarone :
Mon Dieu! Vous savez, c'est
drôle, je ne reçois aucun appel par rapport à ce projet de loi. Il n'y a
personne qui m'appelle par rapport à ça, parce qu'ils disent qu'ils n'ont pas
un accès à la justice assez rapide, à date. Mais, s'il y a des épargnes à
faire, évidemment, je trouve que c'est une bonne affaire, mais c'est juste que,
je présume, pour la première année, la mise en oeuvre sera quand même
compliquée, parce que, là, on parle...
M.
Jolin-Barrette : Non, je ne pense pas.
Mme
Maccarone : ...des services en ligne, des choses qui ne sont déjà pas
prêtes.
M. Jolin-Barrette : Non, non, je ne pense
pas. Mais j'aimerais que la députée dépose les courriels de ses citoyens
qui disent...
Mme
Maccarone : Non, je n'en ai pas reçu.
M.
Jolin-Barrette : ...ce qu'elle vient de dire.
Mme
Maccarone : Non. Ce que je dis, c'est : Je n'ai reçu aucun...
M.
Jolin-Barrette : Non, qu'ils n'avaient pas accès à la justice.
Mme Maccarone :
...aucun message de citoyen, ça
fait que je n'ai rien à déposer. Je n'ai reçu aucun message de citoyen
en ce qui concerne des préoccupations en lien et puis le besoin d'avoir ce
projet de loi.
En tout cas, j'espère
que, si ça va engendrer des épargnes, que ça va être quelque chose que nous
allons voir plus tôt que plus tard, en termes de réductions.
M. Jolin-Barrette : C'est le chiffre de la
ville de Montréal. 4 millions, c'est le chiffre de la ville de Montréal.
Mme Maccarone :
Puis la mise en oeuvre, la mise
en oeuvre, c'est... Pour les dispositions transitoires, le SAP, ça va
être mis en vigueur quand?
M. Jolin-Barrette : Bien, moi... le plus
rapidement possible. On adopte le projet de loi, on va discuter avec les
municipalités, on va prépublier le règlement. À partir que le règlement rentre
en vigueur, on va pouvoir y aller.
Mme
Maccarone : Ça fait qu'on prévoit d'ici 12 mois, on...
M.
Jolin-Barrette : Non, non, non. Moi, mon objectif, c'est rapidement,
là. Il y a 45 jours de prépublication. Ça fait que, si on termine cette
semaine, on va travailler rapidement pour publier le règlement avec les
municipalités puis... d'ici quelques mois.
Mme
Maccarone : Ça fait que printemps?
M. Jolin-Barrette : Bien, l'entrée
en vigueur, pour le projet de loi, pour les SAP, c'est la date de la sanction.
Ça fait que c'est...
Mme Maccarone : Oui.
Non, non, ce n'est pas... Je parle de la mise en oeuvre, la mise en oeuvre pour
les municipalités qui disent : Je souhaite mettre en place ce programme.
M. Jolin-Barrette : Moi, je souhaite
qu'avant la fin de l'été il puisse être là, parce que, dans le fond, on discute avec les municipalités, on prépublie.
Quand on prépublie, après ça, il y a une phase de commentaires, après ça, il
y a l'édiction du règlement à la Gazette, puis après ils sont prêts à
partir.
Mme Maccarone : OK. Merci.
M. Jolin-Barrette : Ça
fait que ça va peut-être être au mois de mai. Ça dépend de la rapidité à
laquelle le projet de loi est adopté.
Mme
Maccarone : Bien, il me semble, ce n'est pas juste l'adoption
de la loi, c'est aussi la mise en oeuvre pour les municipalités.
M. Jolin-Barrette : Bien, c'est la
publication du règlement. Puis eux, ils doivent adopter un règlement à la ville
aussi.
Mme Maccarone : Oui, c'est ça, ça
fait que ça peut engendrer beaucoup plus de temps.
M. Jolin-Barrette : Bien, nous
autres, on va être prêts.
Mme Maccarone : Oui, mais je ne
parle pas d'ici, je parle pour les municipalités, mettons, s'ils vont avoir la
possibilité...
M. Jolin-Barrette : On va les
accompagner.
Mme Maccarone : On va les
accompagner avec du budget?
M.
Jolin-Barrette : Je pense que le gouvernement du Québec a été fort
généreux avec la conclusion du pacte fiscal.
D'ailleurs, tout le monde a souligné le travail de ma collègue la ministre des
Affaires municipales, puis je pense que c'est important de souligner son
excellent travail dans ce dossier-là.
Mme Maccarone : Merci, M. le
Président.
Le Président (M.
Bachand) : M. le député de l'Acadie, s'il
vous plaît.
M. Morin : Oui. Suite aux questions
de ma collègue la députée de Westmount—Saint-Louis, j'ai moi-même quelques questions,
M. le ministre. J'aimerais saisir... Donc, le système des sanctions
administratives pécuniaires, c'est un moyen
d'amener quelqu'un éventuellement à s'acquitter ou à être acquitté d'une
contravention. L'agent de la paix, est-ce
qu'il va avoir une option, c'est-à-dire utiliser le SAP ou la cour municipale,
ou si c'est uniquement le SAP qu'il va prendre pour certains types
d'infractions?
M. Jolin-Barrette : Oui, il peut
utiliser les deux.
M. Morin : OK. Donc, comme...
M.
Jolin-Barrette : Comme en matière environnementale. En matière
environnementale, c'est la Loi sur la qualité de l'environnement. Il y a
des dispositions pénales puis il y a un régime de sanctions administratives
pécuniaires. Ça fait qu'au ministère de
l'Environnement, quand une entreprise, supposons, est récalcitrante, elle est
en contravention avec les normes
environnementales, à ce moment-là, ils peuvent décider par des sanctions
administratives pécuniaires, puis, quand ça ne marche pas, bien, souvent, après
ça, ils migrent vers des sanctions pénales. Ça pourrait être la même chose.
M.
Morin : Oui, sauf que l'agent de la paix, comme...
pratico-pratique, là, il va avoir quoi, il va avoir deux calepins, un
pour les SAP puis un pour les contraventions, puis il va décider qu'est-ce
qu'il écrit puis qu'est-ce qu'il met dans le parebrise de l'auto?
M. Jolin-Barrette : Hum-hum.
M. Morin : Puis donc il va avoir
accès...
• (16 h 40) •
M. Jolin-Barrette : Comme un
inspecteur du ministère de l'Environnement. Un inspecteur du ministère de
l'Environnement, là, il peut donner des sanctions administratives pécuniaires
comme il peut donner des sanctions pénales,
généralement quand il s'agit d'une première offense. Puis, tu sais, l'objectif
c'est ça aussi, c'est de corriger le comportement,
que ce ne soit pas nécessairement judiciarisé devant un tribunal à la Cour
municipale. Alors, c'est un régime allégé pour que le comportement cesse.
M. Morin : Puis
est-ce que les villes pourraient donner des directives à leurs agents de la
paix pour savoir comment...
M. Jolin-Barrette : Oui, il pourrait y avoir
un guide administratif pour dire : Bien, écoutez, dans telle ou telle
situation, vous utilisez la sanction administrative pécuniaire puis, dans
telle, telle, telle autre situation, vous allez avec la sanction pénale.
M. Morin : Puis ça, est-ce que ça va être dans votre règlement
à vous ou si vous laissez ça aux municipalités?
M.
Jolin-Barrette : C'est les municipalités.
M. Morin : OK. Dans l'article 2, quand il est écrit «fixer le
délai de prescription des sanctions administratives pécuniaires et les causes d'interruption de
celles-ci», donc, ça, c'est le gouvernement du Québec, par règlement, qui va
fixer les délais de prescription?
M.
Jolin-Barrette : Oui.
M. Morin : Mais, en matière sommaire, donc, vous allez les
faire varier. Ce n'est pas toujours six mois. Ça peut être plus long que
ça?
M.
Jolin-Barrette : Bien là, en matière sommaire, ça, c'est pénal.
M. Morin : Ça
fait que... Qu'est-ce que vous avez en tête pour les sanctions administratives
pécuniaires?
Des voix :
...
M.
Jolin-Barrette : C'est ça. Dans le règlement, ça... Vu que c'est un
nouveau régime, il faut prévoir quelle est
la prescription parce qu'actuellement il n'y a rien. Ça fait que, dans le fond,
si on ne prévoit pas de prescription, dans l'habilitation réglementaire,
bien, il pourrait ne pas y avoir de prescription.
M. Morin : Exact.
M.
Jolin-Barrette : Ça fait qu'on va venir en prévoir une dans le
règlement.
M. Morin : OK.
Puis qu'est-ce que vous avez en tête pour la prescription?
M.
Jolin-Barrette : Bien, on va réfléchir puis on va consulter.
M. Morin : Puis, règle générale, dans les règlements
municipaux, la prescription, c'est de combien de temps?
M. Jolin-Barrette : Bien, écoutez, je vais
regarder ce qu'il y a dans les règlements municipaux puis je vais évaluer
tout ça dans le cadre du règlement.
M. Morin : D'accord.
Maintenant, je comprends que, alors, le montant, présentement... ce sont les
villes qui fixent, par exemple, le montant des amendes pour leur réglementation
municipale, c'est-à-dire que si... puis là je ne parle pas du Code de la
sécurité routière. Donc, si, par
exemple, je ne sais pas, moi... je ne sais pas combien ça vaut, un billet
de stationnement à Drummondville, mais ce n'est pas nécessairement le même prix
qu'à Sainte-Hyacinthe, par exemple.
M.
Jolin-Barrette : Vous avez raison.
M. Morin : OK.
Mais là je comprends que, pour les SAP, vous ne voulez pas laisser aux villes
l'habilité, la discrétion de fixer eux-mêmes le montant de l'infraction, donc
vous allez la fixer vous-même.
M.
Jolin-Barrette : Oui. C'est un nouveau régime, et puis, dans le fond,
je pense que c'est important, dans le cadre d'un nouveau régime, de prévoir des
modalités qui sont claires, pour voir comment ça évolue, pour ne pas qu'il y ait d'abus. Ça fait qu'on va fixer, on va
discuter avec les municipalités, on va fixer un montant, puis, vous savez,
le montant pourra être modifié par la suite. C'est par voie réglementaire.
M. Morin : Mais
il va toujours être modifié par le gouvernement, pas par la municipalité.
M. Jolin-Barrette : Oui, par le
gouvernement.
M.
Morin : Donc... puis, à ce
moment-là, là, ce que vous allez faire, en pratique, c'est... Par exemple, pour
une infraction, tout à l'heure, vous parliez de Saint-Hyacinthe, donc,
infraction municipale de stationnement à Saint-Hyacinthe, la personne... le régime est en vigueur, là,
l'agent passe, il voit l'auto, constate, bon, il dit : J'émets une SAP,
sanction administrative. Il l'émet en vertu du règlement municipal,
parce qu'il constate un défaut au règlement municipal?
M. Jolin-Barrette : Non, bien, ramenez-vous
au cadre que j'ai parlé tantôt. Nous, on fait le cadre comme ça, ici, puis eux
doivent adopter un règlement municipal qui répond aux impératifs du règlement
du gouvernement, mais l'amende, le montant
de l'amende est dans le règlement du Québec. Donc, eux vont être sur les autres
modalités : c'est qui, l'organisme de contestation...
M. Morin : Oui, mais au niveau de
l'infraction même, donc, alors, ça fait... vous allez faire un renvoi à la réglementation municipale, mais vous allez
dire : Mais, par ailleurs, le montant de l'amende pour le SAP, ça, c'est
fixé par le gouvernement du Québec?
M. Jolin-Barrette : C'est ça.
M. Morin : Parce que vous n'avez pas
l'intention, j'imagine, dans votre règlement... Admettons, là, qu'une municipalité,
on parle de Saint-Hyacinthe... demain matin, là, oui, le SAP, là, ils le
veulent.
M.
Jolin-Barrette : Si votre question, là, c'est, exemple :
Est-ce que tous les types d'infraction SAP vont être au même montant?,
la réponse, c'est : On va fixer des catégories.
M.
Morin : Oui, bien là, vous avez répondu à une question qui
s'en venait, mais ce n'était pas ça, ma question. Moi, ce que j'essaie de comprendre, là, c'est
que... parce que, là, ce que je constate, c'est qu'il va y avoir comme
deux régimes parallèles en même temps.
M. Jolin-Barrette : Non, juste un.
De SAP?
M.
Morin : Bien non. Si l'agent de la paix, il décide, lui,
de donner une contravention au règlement municipal, il n'y aura pas de
SAP. Donc, vous allez avoir un citoyen...
M. Jolin-Barrette : Oui. Non, bien,
si vous parlez sur le pénal, là... Les villes conservent leur juridiction en matière pénale, avec leur règlement municipal,
puis, si son règlement municipal prévoit des sanctions pénales pour
stationnement, ils pourraient utiliser ça.
M.
Morin : C'est ça. Donc, l'agent de la paix, lui, quand il
se promène à Saint-Hyacinthe, peut décider, il prend le SAP ou il prend
le règlement municipal pénal.
M.
Jolin-Barrette : Si la ville de Saint-Hyacinthe a été identifiée
par voie réglementaire par le gouvernement du Québec... pouvant
bénéficier du régime.
M. Morin : Exact. Mais une fois que
la ville de Saint-Hyacinthe... parce que, bon...
M. Jolin-Barrette : L'a fait, oui.
M. Morin : ...l'a fait, ça ne lui
enlève pas la compétence pour continuer d'avoir en vigueur son règlement
municipal de stationnement.
M. Jolin-Barrette : Vous avez
raison.
M. Morin : Donc, c'est pour ça que
je dis : Les deux régimes peuvent fonctionner en parallèle.
M. Jolin-Barrette : Oui, comme dans
la Loi sur la qualité de l'environnement. Le régime de SAP existe et le régime
pénal existe.
M.
Morin : OK. Donc... Puis là, avec votre régime de SAP, le
gouvernement du Québec... parce que vous voulez conserver ça. En fait, vous auriez pu très bien dire, dans votre
loi : Nous, là, on instaure le SAP, voilà ce que ça va être, puis,
après ça, bien, vous laissez aux villes le soin de le gérer. Ça aurait pu être
comme ça.
M. Jolin-Barrette : Oui, mais c'est
une innovation puis on y va d'une façon progressive.
M. Morin : OK, puis... D'accord,
mais, dans votre règlement... parce qu'à un moment donné l'agent, là, il va constater une infraction. Qu'elle soit SAP ou
règlement municipal, là, il y a quelqu'un, là, qui ne respecte pas le
règlement. Bon, s'il décide de le
faire en vertu du SAP, est-ce qu'il va référer au règlement municipal... mais
il dit : La sanction, ça va être une sanction
administrative, ou si la ville, dans son règlement, va être obligée d'adopter
une série d'infractions municipales qui vont correspondre à votre règlement SAP?
M. Jolin-Barrette : Oui, ils vont
adopter, dans leur règlement, une série d'infractions municipales qui peuvent
être admissibles au SAP.Ça fait que, exemple, peut-être que la ville va
dire, tu sais, vu... au début, c'est le... Je
vous fais un exemple fictif, supposons qu'on permettrait... C'est quoi, paix,
ordre, bon gouvernement? Paix, ordre...
M. Morin : Paix, ordre et bon
gouvernement, oui, mais...
M.
Jolin-Barrette : Oui. Non, mais, en matière de sécurité publique,
là, j'oublie, là, au municipal, là, dans la loi sur les compétences, là,
il y a... il y a un... ou dans la Loi sur les cités et villes...
Des voix : ...
M. Jolin-Barrette : Bon, OK, paix,
ordre et bon gouvernement. Supposons, vous avez un chien, OK, puis là supposons
que le gouvernement, dans son règlement, dit : Bien, on étend ça au
stationnement puis aux infractions de paix,
ordre, bon gouvernement, OK? Puis là le chien, dans le fond, il y a... ça dit,
dans le règlement : Vous devez ramasser les détritus de votre
chien, ses besoins.
M. Morin : ...ou, disons, votre
chien doit être en laisse dans un parc.
M. Jolin-Barrette : Bon, meilleur
exemple, meilleur exemple.
M. Morin : Admettons. Bien, je ne
sais pas s'il est meilleur, mais en tout cas, bref.
M.
Jolin-Barrette : OK, bon, mais la municipalité, elle, pourrait
décider d'uniquement réglementer, dans son règlement, les cas de stationnement.
Puis, même si dans le cadre du règlement québécois, on pourrait viser le type
d'infraction de ne pas tenir son chien en
laisse, la ville, si elle n'en fait pas un règlement avec une infraction à la
SAP, elle ne pourra pas imposer une SAP là-dessus.
M.
Morin : C'est ça. OK. Non, c'est ça, c'est ça que je
comprends. Alors donc... alors vous pouvez avoir un régime SAP pour
certains types d'infractions que la ville va décider.
M. Jolin-Barrette : Oui.
M. Morin : Il peut y avoir
chevauchement ou pas chevauchement avec sa réglementation municipale pénale.
M. Jolin-Barrette : Oui.
M. Morin : Ou il peut y avoir un
chevauchement.
M. Jolin-Barrette : Exactement.
M. Morin : OK. Et là, donc, ça va
être aux policiers de décider, ou à l'agent de la paix, ou, bref, l'agent
municipal, là, dans le cas des animaux, ou des règlements sur les animaux, là,
qu'est-ce qu'il va donner comme contravention.
Ces agents-là, est-ce qu'ils vont être agents de la paix?
M. Jolin-Barrette : Lesquels, là?
Pour le chien?
M. Morin : Ceux qui vont donner les
règlements SAP ou les règlements municipaux.
• (16 h 50) •
M. Jolin-Barrette : Pas
nécessairement. Pas nécessairement, parce que votre agent de stationnement qui
est habilité à donner les contraventions, ce n'est pas nécessairement un agent
de la paix.
M. Morin : OK. Donc, ça pourrait
être un inspecteur...
M. Jolin-Barrette : Municipal, oui.
M. Morin : ...municipal. OK,
parfait. Mais une fois que ça, c'est fait puis qu'il y a les deux régimes, vous
voulez quand même que ce soit le gouvernement qui détermine le montant du SAP
pour l'ensemble du Québec?
M. Jolin-Barrette : Oui.
M. Morin : Parce que vous avez peur
qu'il y ait de l'abus?
M.
Jolin-Barrette : Oui.
M. Morin : OK. Parce que, quoi, vous craignez qu'une... Je ne
sais pas combien ça vaut, là, c'est une hypothèse, là, tu sais, je ne sais pas, moi, le chien n'est pas
en laisse dans un parc, à Saint-Hyacinthe, puis la contravention, l'infraction
municipale, c'est 50 $ plus les frais, là. Donc, vous craignez que, pour
le régime SAP, la municipalité mettrait 70 $?
M.
Jolin-Barrette : Ou pas mal pus.
M. Morin : OK,
mais vous, quand vous allez... parce que, là, depuis le début, tu sais, vous
nous dites : Ça ne devrait pas coûter
de l'argent aux municipalités, parce que, d'abord, ils vont ramasser le montant
de l'amende, ça devrait leur coûter moins cher, mais vous allez
nécessairement être en dialogue avec les municipalités pour savoir combien
est-ce qu'ils chargent dans leur municipalité pour qu'il y ait...
M.
Jolin-Barrette : Exactement.
M. Morin : ...en
tout cas, qu'il y ait un équivalent à quelque part, là. OK, puis ça, ça va être
dans les ententes que vous allez conclure avec les municipalités.
M. Jolin-Barrette : Oui, bien, quand on va
les reconnaître, dans le fond, par voie réglementaire, bien, on va fixer
les montants... le montant dans le règlement du gouvernement.
M. Morin : OK.
Puis vous allez fixer la prescription. Et là, à 6, quand on parle du réexamen
ou contester la décision en réexamen dans un
cadre... vous dites : dans un cadre respectant les principes de justice
fondamentale, à 6.
M.
Jolin-Barrette : Oui.
M. Morin : Sauf
que, quand je lis l'article 2, 6°, vous prenez la peine de spécifier que, pour
le réexamen et contester la décision en
réexamen, ça doit respecter les principes de justice fondamentale. Mais pas
pour les autres volets, juste pour le réexamen? Parce que vous...
M.
Jolin-Barrette : Non, bien, exemple, ça, c'est le droit d'être
entendu.
M. Morin : Mais
le citoyen n'a pas le droit d'être entendu, même à la première étape, quand il
n'est pas en réexamen.
M.
Jolin-Barrette : ...la deuxième étape, on doit garantir les principes
de justice fondamentale, donc le droit d'appel.
M. Morin : OK,
mais à la première étape, quand le citoyen il va devant l'agent réviseur...
M.
Jolin-Barrette : Ce n'est pas les mêmes garanties, l'agent réviseur.
M. Morin : Pourquoi? Il a... je veux dire, il a... Il me
semble que le droit d'être entendu par un arbitre impartial et indépendant,
c'est un peu des principes de justice fondamentale. Ça fait que pourquoi ça
arrive juste au réexamen?
M. Jolin-Barrette : Dans le fond, parce que
lorsque vous avez le constat d'infraction en matière pénale, la première étape,
c'est la contestation. Je conteste...
Des voix :
...
M. Jolin-Barrette : Contestation, c'est à la fin, c'est ça. Donc, la révision, la première
étape, lorsque vous êtes en matière administrative, on est en droit
administratif. Là, on n'est pas en droit pénal, là. Donc, ça, la révision, ça
se passe devant l'agent administratif. Les
garanties de justice fondamentale ne sont pas là, elles sont au niveau de la
contestation devant le décideur neutre et indépendant qui est le
décideur administratif.
Bien,
c'est la même chose au ministère de l'Environnement. C'est un fonctionnaire du
ministère de l'Environnement qui révise la décision de l'inspecteur,
supposons. Révision, puis contestation... là, à la contestation, il faut que le
décideur administratif donne le droit d'être entendu, puis tout le kit, là.
M. Morin : Donc, à la première étape, ce seraient plutôt les
principes de justice naturelle plutôt que des principes de justice
fondamentale?
M.
Jolin-Barrette : C'est ça, parce que vous n'êtes pas en situation
juridictionnelle, vous êtes en situation administrative, la première étape.
M.
Morin : Oui, mais à la première étape, donc, ce seraient des principes
de justice naturelle plutôt que des principes de justice fondamentale?
M. Jolin-Barrette : Puis, tu sais, à 2, à la
Loi sur la justice administrative, là, ce que ça dit, c'est : «Les
procédures menant à une décision individuelle prise à l'égard d'un administré
par l'administration gouvernementale, en application des normes prescrites par la loi, sont conduites dans
le respect du devoir d'agir équitablement.» Ça, c'est la première étape.
M. Morin : Donc,
en fait, c'est ce que je soulevais.
M.
Jolin-Barrette : C'est administratif.
M. Morin : Donc,
pour vous, à la première étape, il y a les principes de justice naturelle ou
administrative, puis les principes de justice fondamentale arrivent après.
M. Jolin-Barrette :
C'est ça, puis le régime du... sur la Loi sur la qualité de
l'environnement, il est construit comme ça.
M. Morin : D'accord.
Merci. Maintenant, après, 7°, toujours à 2, on dit : «Le règlement du
gouvernement peut prévoir toutes les autres conditions ou modalités, y compris
toutes les règles de procédure, les règles relatives au recouvrement des sommes
dues que le régime de sanctions administratives pécuniaires d'un organisme
municipal doit respecter ou habiliter l'organisme à prescrire ces conditions et
modalités.» Donc, c'est excessivement large.
Donc c'est vous, par
règlement, qui allez établir les règles de procédure devant l'agent réviseur?
M.
Jolin-Barrette : Oui.
M. Morin : D'accord.
Et ainsi que les règles relatives au recouvrement?
M.
Jolin-Barrette : Oui.
M. Morin : Donc, vous allez établir des grands paramètres,
puis après ça, la municipalité, elle, va évidemment devoir s'y
conformer.
M.
Jolin-Barrette : Exactement.
M. Morin : Puis,
au niveau du fonctionnement comme tel, est-ce que vous allez équiper ou aider
les villes à s'équiper d'un système informatique performant qui va leur
permettre de gérer tout ça sans papier?
M. Jolin-Barrette : Bien, le souhait, ce
serait d'avoir, justement, un tribunal comme ça, d'avoir des décideurs administratifs qui vont pouvoir faire ça en ligne,
virtuellement, tout ça, mais c'est la responsabilité de la ville. Le régime de
SAP, c'est un régime municipal.
M. Morin : Oui, ça, je vous entends bien, sauf que quand
on... depuis plusieurs minutes qu'on parle de l'article 2, là. Oui,
c'est un organisme municipal, mais c'est un organisme municipal pas mal géré
par le gouvernement du Québec, comprenez-vous? Donc, vous établissez un cadre,
vous allez fixer le montant des amendes, vous allez fixer par règlement, même les montants de recouvrement des
sommes dues, puis je comprends... puis là la ville va devoir s'y conformer.
Ça
fait que je me dis, si le projet de loi, là, ça parle de l'accessibilité à la
justice, vous avez parlé d'innovation puis, évidemment, de performance,
il y a... Est-ce qu'il y a dans vos cartons... est-ce qu'il y a des plans qui
vont faire en sorte que vous allez aider les
villes à s'équiper pour qu'ils aient, pour ce type de décideurs là, un... en
fait, ce n'est pas vraiment un tribunal, mais, en fait, un mécanisme qui
serait totalement sans papier?
M.
Jolin-Barrette : Bien, on va les consulter, mais le régime, il est
financièrement avantageux pour les municipalités.
Ça fait qu'on va aller les encourager dans cette direction-là, mais ce n'est
pas le gouvernement du Québec qui va payer ça.
Vous comprenez? Tu
sais, juste à Montréal, c'est 4 millions par année qu'ils sauvent.
M. Morin : Oui,
d'accord.
M.
Jolin-Barrette : C'est un bon deal.
M. Morin : Oui, bien, pour Montréal, je comprends, mais pour
les autres municipalités qui n'ont pas... tu sais, qui n'ont pas les
ressources, le nombre de Montréal, je comprends qu'ils vont peut-être faire de
l'argent, mais...
M.
Jolin-Barrette : Elles vont pouvoir se regrouper aussi, les
municipalités.
M. Morin : OK. Puis ça, vous allez
le faire par règlement aussi?
M.
Jolin-Barrette : Hum-hum.
M.
Morin : OK. Donc,
finalement, quand vous dites, à 2, «déterminer des catégories», «déterminer
l'organisme municipal», votre règlement pourrait prévoir un regroupement
de municipalités?
M. Jolin-Barrette : Oui, c'est
l'article 3 : «Un organisme municipal habilité en vertu de la
présente loi doit établir un organe de
contestation ou convenir avec un organisme municipal ayant établi un tel organe
d'une entente pour laquelle les sanctions administratives pécuniaires
qu'il impose pourront y être contestées.»
Ça fait que,
exemple, supposons, Longueil décide d'embarquer avec Laval puis Montréal, bien,
ça pourrait être le même organisme de contestation qui est identifié.
M.
Morin : OK, mais ça, ça va être aux villes à s'arranger
avec ça. Vous, le gouvernement, là, vous n'allez pas...
M.
Jolin-Barrette : Comme, à titre d'exemple, là... comme les
regroupements des cours municipales, tu sais, exemple, les villes conviennent ensemble d'avoir une cour de MRC
régionale, où, exemple, à Beloeil, ils entendent la cour municipale de
Saint-Mathieu-de-Beloeil... la ville de Saint-Mathieu-de-Beloeil.
M.
Morin : D'accord. Puis finalement, à la fin de 2 :
«Les normes du règlement du gouvernement peuvent varier en fonction de
toute distinction jugée utile», bien, ce n'est pas toujours comme ça que le
législateur agit?
• (17 heures) •
M.
Jolin-Barrette : Bien, en fait, s'il y a des situations qui sont
particulières, on va pouvoir ajuster en fonction des réalités
régionales. C'est l'objectif d'avoir une flexibilité.
M.
Morin : Puis ça, ce n'est pas superfétatoire, comme
énoncé? Parce que c'est sûr que le gouvernement, vous allez adopter un
règlement qui va varier selon les distinctions, c'est...
M. Jolin-Barrette : C'est notamment
pour faire en sorte de distinguer, supposons, les frais associés aux différentes catégories, exemple, pour les frais
d'amendes, supposons. Exemple, l'infraction de stationnement, supposons qu'on convient que c'est 75 $... puis tantôt
vous m'avez demandé, pour un stationnement, supposons, pour une personne
en situation de handicap. Bien là, vu que l'infraction est plus grande, ça
prend cet énoncé-là pour faire... pour être en mesure, justement, de, supposons, mettre le stationnement illégal pour
une personne en situation de handicap à 100 $, supposons.
M. Morin : D'accord. Merci.
Le Président (M.
Bachand) : Mme la députée de Westmount—Saint-Louis.
Mme Maccarone : Bien, je vous
dirais, la dernière question que j'aurais, c'est en ce qui concerne le virage technologique. Est-ce qu'il va y avoir un
accompagnement du gouvernement des municipalités qui souhaitent déployer
puis changer un programme? Est-ce que ça va être sous la responsabilité de...
M. Jolin-Barrette : Oui. Bien, nous,
on travaille déjà pour mettre en place Lexius, qui est l'informatisation des dossiers. Ça fait que c'est sûr, on va
partager nos bonnes pratiques, là, puis il y a déjà... supposons, le tribunal
des marchés financiers, il est déjà
tout informatique aussi. Ça fait que nous, on est toujours disponible pour
accompagner.
Mme Maccarone : Puis ça, c'est sous
la responsabilité de votre ministère?
M. Jolin-Barrette : Lexius? Oui.
Mme Maccarone : Puis, en ce qui
concerne le virage technologique pour le nouveau programme de SAP, est-ce que
ça va toujours être sous le ministère de Justice ou est-ce que ça être sous
le...
M. Jolin-Barrette : Bien, la loi
relève de nous, donc on va continuer à collaborer avec eux.
Mme Maccarone : Mais avec autres
ministères aussi?
M. Jolin-Barrette : Avec d'autres
ministères?
Mme Maccarone : Oui.
M. Jolin-Barrette : Bien, c'est
Justice qui développe Lexius.
Mme
Maccarone : OK. Ça fait que ça va être à l'intérieur de ce...
je ne connais pas Lexius, ça va être à l'intérieur de ce programme?
M.
Jolin-Barrette : Bien, dans le fond, c'est l'informatisation de tous
les dossiers de justice.
Mme
Maccarone : OK. Ça fait que ce serait à l'intérieur de ce logiciel.
M. Jolin-Barrette : Bien, nous, on n'est pas à
l'intérieur de ce logiciel-là, mais on va leur partager nos connaissances
aussi. On est... Dans le fond, les municipalités sont des partenaires.
Mme
Maccarone : Mais ce serait à eux de développer leurs propres outils.
M.
Jolin-Barrette : Oui.
Mme Maccarone :
Ça ne va pas être un outil... La
raison du question, c'est parce qu'on va avoir des frais uniformes à
travers la province suite au règlement, suite à l'adoption du règlement, mais
on n'aura pas une base de données ou une façon de faire qui va être utilisée
par chaque municipalité. Ça va être fait maison par chaque municipalité?
M. Jolin-Barrette : Non, mais ils pourraient
convenir, comme on l'a vu à l'article 3, de se mettre ensemble pour
l'organe de contestation.
Mme
Maccarone : Mais ça reste que ça va être des systèmes... mais ça va
être des systèmes qui vont être... qui vont se différer d'une municipalité à
l'autre. Ce ne serait pas quelque chose qui est standardisé, développé et
qu'ils vont pouvoir utiliser ou payer.
M. Jolin-Barrette : Au niveau pénal, c'est...
chaque municipalité a ses affaires, mais là, avec l'article 3, ils vont
pouvoir avoir un organisme de contestation commun. Ça fait que, là, à ce
moment-là, ils vont pouvoir utiliser les mêmes outils.
Mme
Maccarone : Qui ne sera pas réglé par le gouvernement.
M.
Jolin-Barrette : Non, c'est les municipalités. Le gouvernement
respecte l'autonomie municipale.
Mme
Maccarone : Bien, pas en ce qui concerne les montants de sanctions
administratives pécuniaires ou... Il y a plein de choses, là, que...
M.
Jolin-Barrette : OK. On ne rentrera pas dans ce débat-là.
Mme
Maccarone : Bien, ça reste que c'est le cas. C'est beau. Merci,
M. le Président.
Le Président (M. Bachand) : Merci. Est-ce qu'il y a d'autres interventions à l'article 2? M. le
député de l'Acadie.
M. Morin : Est-ce
que le ministère de la Cybersécurité va être impliqué?
M.
Jolin-Barrette : Non.
M. Morin : Non.Du tout.
M.
Jolin-Barrette : Non.
M. Morin : OK.
Merci.
Le
Président (M. Bachand) : Merci. S'il n'y a
pas d'autre intervention, est-ce que l'article 2 est adopté?
Des voix :
Adopté.
Le
Président (M. Bachand) : Adopté. Merci. M.
le ministre, s'il vous plaît.
M.
Jolin-Barrette : «3.
Un organisme municipal habilité en vertu de la présente loi doit établir un
organe de contestation ou convenir avec un
organisme municipal ayant établi un tel organe, d'une entente par laquelle les
sanctions administratives pécuniaires qu'il impose pourront y être
contestées.» Donc, c'est ce qu'on vient de dire.
Le
Président (M. Bachand) : Merci.
Interventions sur l'article 3? S'il n'y a pas d'intervention, est-ce que
l'article 3 est adopté?
Des voix :
Adopté.
Le Président (M.
Bachand) : Adopté. M. le ministre, s'il
vous plaît.
M.
Jolin-Barrette : «4. L'organisme municipal habilité établit un régime
de sanctions administratives pécuniaires par un règlement conforme aux
dispositions du règlement du gouvernement visé à l'article 2.
«Les normes
du règlement de l'organisme municipal peuvent varier en fonction de toute
distinction jugée utile.
«Ce règlement est transmis au ministre des
Affaires municipales, des Régions et de l'Occupation du territoire et au
ministre de la Justice.»
Ça fait que, ça aussi, on en a déjà discuté.
Le
Président (M. Bachand) :
Merci beaucoup. Donc,
interventions? Mme la députée de Westmount—Saint-Louis.
Mme Maccarone : Non, mais... Le
collègue en premier.
Le Président (M.
Bachand) : M. le député de l'Acadie.
M.
Morin : Oui. Donc, selon 4, c'est l'organisme municipal
qui va établir un régime de sanctions administratives. Donc, c'est le
pendant de 2, mais pour la municipalité? Exact. OK.
M.
Jolin-Barrette : ...avez demandé : Est-ce que les infractions
pénales vont être obligées d'être — comment
on dit ça, répertoriées? — reproduites dans un règlement municipal pour
en faire des sanctions pécuniaires?, puis je vous avais répondu oui. Ça fait
que, dans le fond, exemple, si vous voulez que votre stationnement, ça devienne
une SAP, bien, il faut le faire dans le règlement municipal.
M. Morin : Et ça, c'est... via 4 que
la municipalité va pouvoir agir.
M. Jolin-Barrette : C'est ça.
M. Morin : Parfait.
M. Jolin-Barrette : Parce qu'elle,
là... nous, on se dote du règlement-cadre, puis la municipalité, elle, pour sa
SAP... pour ses SAP, elle va établir son règlement.
M. Morin : Et donc, puisque ça se
peut, tout dépendant des infractions municipales qu'ils vont vouloir inclure
dans le SAP, ils vont pouvoir établir différents types... mais en fait... mais
ils n'établiront pas les montants de l'amende, parce que c'est vous, par
règlement, qui allez les établir.
Donc, quand on retourne... quand on retrouve la
phrase «les normes du règlement de l'organisme municipal peuvent varier en fonction de toute distinction
jugée utile»... puis, tout à l'heure, vous m'avez donné comme exemple, bien, mettons, le stationnement dans une place
réservée pour handicapés serait plus élevé, mais vous, ça vous permet d'agir,
mais la municipalité, elle, elle va faire quoi avec ça? Parce qu'elle, elle ne
fera pas cette distinction-là, c'est vous qui allez fixer les montants de
l'amende.
M. Jolin-Barrette : C'est assez
standard comme formulation pour la distinction, mais les juristes vont nous
revenir avec la réponse précise.
M. Morin : D'accord. Merci. Et donc
le règlement de la municipalité, bon, il va être transmis au ministère des
Affaires municipales. J'imagine qu'ils transmettent déjà une copie de leur
règlement au ministère des Affaires municipales, donc c'est conforme avec ce
qui se fait.
M. Jolin-Barrette : Bien, souvent,
c'est comme ça.
M. Morin : D'accord. Parfait. Merci.
Le Président (M.
Bachand) : Mme la députée de Westmount—Saint-Louis.
Mme Maccarone : Juste
en complément de la question de mon collègue de l'Acadie, est-ce que la
ministre doit approuver les
règlements? Est-ce que c'est assujetti à son approbation? Est-ce qu'elle a un
droit de refus, par exemple, s'il y a quelque chose?
M.
Jolin-Barrette : Non, non. Ils sont transmis. C'est le ministre de
la Justice qui est responsable de la loi, mais pour information, ils
sont transmis aux Affaires municipales.
En réponse à
votre question, M. le député de l'Acadie, c'est... exemple, supposons qu'à
l'intérieur de la marge du pouvoir municipal, c'est, exemple... prenez
l'exemple, là, supposons, un avis qui serait transmis aux citoyens, en vertu de la SAP, mais supposons, tout dépendant du
type d'infraction, l'avis pourrait différer relativement aux modalités de
transmission de l'avis. C'est ce qu'on me dit.
Une voix : ...
M.
Jolin-Barrette : Oui, oui, bon exemple. Exemple, en matière de
stationnement, le constat est remis tout de suite. Il n'y aurait pas
nécessairement d'avis de non-conformité préalablement remis. Ça fait que, pour
certains types d'infraction, il pourrait y
avoir des avis de non-conformité préalables, sans sanctions administratives
pécuniaires, tu sais, premier avis,
deuxième avis, ensuite SAP, tandis que, pour d'autres types d'infraction, mais
c'est directement le constat d'infraction.
Le Président (M.
Bachand) : Mme la députée.
Mme Maccarone : C'est beau. Merci,
M. le Président.
Le Président (M.
Bachand) : Ça va.S'il n'y a pas
d'autre intervention, est-ce que l'article 4 est adopté?
Des voix : Adopté.
Le Président (M.
Bachand) : Adopté. Merci. M. le ministre,
s'il vous plaît.
M.
Jolin-Barrette : «5. Le
gouvernement, sur recommandation du ministre de la Justice, nomme les personnes
chargées d'entendre la contestation suivant
la procédure de recrutement et de sélection établie par règlement du gouvernement. Le gouvernement peut confier
l'application de cette procédure de recrutement et de sélection à l'organisme
municipal habilité.
«Il peut également désigner parmi les personnes
chargées d'entendre la contestation un décideur responsable.
«Le règlement
du gouvernement peut également prévoir toute mesure en lien avec l'exécution
des fonctions des personnes chargées d'entendre la contestation et du décideur
responsable. Ce règlement doit notamment prévoir la durée du mandat des
personnes chargées d'entendre la contestation, déterminer la rémunération et
les autres conditions de travail de ces personnes, prévoir les fonctions
incompatibles avec leurs fonctions et les règles déontologiques qui leur sont
applicables.»
Le Président (M. Bachand) : Merci beaucoup. Interventions? M. le député de l'Acadie,
s'il vous plaît.
M. Morin : Oui. Donc, à 5, c'est le
pouvoir de nommer l'agent réviseur et...
M. Jolin-Barrette : Le décideur
administratif.
M. Morin : D'accord. Donc, l'agent
réviseur, il va être nommé par la ville?
M.
Jolin-Barrette : Oui, c'est un fonctionnaire de la ville. Ça, c'est
l'équivalent... Dans le fond, c'est un décideur administratif, c'est
l'équivalent, exemple, de la personne au TAQ, du décideur administratif au TAQ
ou du décideur administratif au Tribunal administratif du logement ou au Tribunal
administratif du travail.
M. Morin : Puis la nomination d'un
décideur au TAQ, ça se fait exactement comme ça, c'est le même fonctionnement.
• (17 h 10) •
M.
Jolin-Barrette : Au TAQ, oui, c'est très similaire. Au TAQ, dans le
fond, la nomination est du gouvernement du Québec par décret, sur
recommandation du ministre de la Justice. Au Tribunal administratif du travail, la nomination, elle est du Conseil
des ministres sur recommandation du
ministre du Travail. Au Tribunal
administratif du logement, la nomination est Conseil des ministres sur
recommandation de la ministre du...
M. Morin : De l'Habitation?
M. Jolin-Barrette : ...de
l'Habitation, oui.
M. Morin : Mais ce que je veux dire,
c'est que... et donc vous fonctionnez par concours puis par appel. C'est
publié, là.
M. Jolin-Barrette : Oui.
M. Morin : Maintenant, ça dit aussi
que «le gouvernement peut confier l'application de cette procédure de
recrutement et de sélection à l'organisme municipal habilité». Donc,
théoriquement, la municipalité pourrait le faire?
M. Jolin-Barrette : Oui. Exemple, on
pourrait confier à Montréal, le concours. Exemple, on pourrait dire : Mais Montréal... ville de Montréal, on vous charge
de la procédure de sélection en fonction des différents paramètres,
exemples, l'appel de candidatures, le fait de passer les examens, le fait de
passer les entrevues, puis, par la suite, ultimement, le gouvernement désigne
la personne parmi la procédure de recrutement qui... les candidats qui sont
ressortis de la procédure de recrutement.
M. Morin : Donc,
une fois que le bassin de candidats puis candidates est fait, là... Bien, en
fait, c'est le gouvernement qui nomme, mais c'est vous qui faites la
recommandation.
M.
Jolin-Barrette : C'est ça.
M. Morin : Donc,
vous allez retirer quelqu'un du bassin.
M. Jolin-Barrette : Oui. Ça fait que,
exemple, on pourrait confier à la ville de Montréal, appel de candidatures
dans le journal ou sur un site, sur Droit-inc, supposons, ou sur Juricarrière,
site du Barreau.
M. Morin : Peu
importe, sur un site public quelque part.
M. Jolin-Barrette : Sur un site public.
Ensuite, bon, examen écrit, entrevue. Puis là, après ça, rapport transmis
au ministre. Le ministre fait la recommandation au Conseil des ministres.
M. Morin : Mais
compte tenu que c'est nouveau...
M.
Jolin-Barrette : Oui.
M. Morin : En
fait, où j'ai un peu de difficulté à suivre, honnêtement... vous nous avez dit
tantôt que vous voulez procéder par étapes. C'est nouveau. Donc, au niveau du
montant de l'amende, là, qui... bon, qui est important, mais ce n'est quand
même pas... tu sais, ce n'est pas la fin du monde, là. Ça, vous ne voulez pas
que la ville fasse ça, vous voulez que ce
soit le gouvernement du Québec qui le fasse. Mais la... mais pas la nomination,
mais toute la procédure qui amène à
la qualification d'une personne qui va être chargée d'entendre en révision les
décisions de l'agent réviseur, ça, vous pourriez le confier à une
municipalité.
M.
Jolin-Barrette : Je peux. Je n'ai pas dit que c'est ça que j'allais
faire.
M. Morin : Non,
mais...
M.
Jolin-Barrette : On vient établir un cadre qui est très strict. Là, on
parle de, supposons, afficher le poste, examen écrit, entrevues.
M. Morin :
Oui, mais c'est quand même la
ville qui va faire en sorte que vous allez vous ramasser avec un bassin, là.
M.
Jolin-Barrette : Oui, mais...
M. Morin : Ce
n'est pas vous qui le supervisez, le bassin, c'est...
M.
Jolin-Barrette : Je n'ai pas dit... La nomination est gouvernementale.
M. Morin : Oui.
M.
Jolin-Barrette : C'est ça. Ce n'est pas une obligation.
M. Morin : Non,
mais il me semble que, puisque c'est nouveau puis puisque vous voulez être
prudent, il me semble, ce n'est pas le
genre... personnellement, ce n'est pas le genre de phrase que j'aurais
rajoutée. Tu sais, le gouvernement le fait, comme vous le faites, pour
tous les autres décideurs, là. Allez-vous confier la recommandation ou la
constitution d'un bassin en matière de tribunal du logement aux villes parce
que ça touche l'habitation puis les municipalités puis...
M.
Jolin-Barrette : C'est différent, mais, à titre comparatif, là, à
Toronto, c'est la ville qui nomme les décideurs administratifs. Là, nous, c'est
le gouvernement du Québec qui les nomme. Donc, il va y avoir un comité de
sélection. Donc, on est... on met une distinction entre qui nomme versus
Toronto.
M. Morin : D'accord.
M.
Jolin-Barrette : Et ce n'est pas la ville qui administre le régime,
c'est «le gouvernement peut confier».
M. Morin : Oui,
oui, non, ça, je comprends, là. «Il peut également [décider] parmi les
personnes chargées d'entendre la contestation un décideur responsable.» Donc,
c'est un peu l'équivalent du juge municipal en chef, mais pour les SAP.
M.
Jolin-Barrette : Oui. C'est le décideur administratif. Supposons,
il y a... je ne sais pas, il y a cinq décideurs administratifs, mais il
y en a un qui est responsable pour coordonner le tout.
M. Morin : Oui,
puis il est possible qu'il y en ait cinq ou six, décideurs administratifs,
compte tenu du volume.
M.
Jolin-Barrette : Oui, ou trois.
M. Morin : Bien,
peut-être trois, là. Mais enfin, probablement... à Montréal, probablement plus
qu'un.
M.
Jolin-Barrette : Plus qu'un.
M. Morin : Puis
s'il y a un regroupement de municipalités...
M. Jolin-Barrette :
Bien là, à ce moment-là...
M. Morin : ...il
va y en avoir encore plus.
M.
Jolin-Barrette : Oui, peut-être.
M. Morin : Puis
tous ces gens-là vont toujours être payés ultimement par la ville.
M. Jolin-Barrette :
Oui.
M. Morin : Et ils vont être régis par... Par exemple,
quelqu'un... un décideur au Tribunal
administratif du Québec, il
est payé par l'État québécois.
M.
Jolin-Barrette : Oui, parce que c'est un tribunal québécois, mais il y
a des contributions des différents ministères dans le partage du fonds du Tribunal
administratif du travail.
M. Morin : OK.
Puis le TAQ, il y a-tu un partage aussi?
M.
Jolin-Barrette : Le Tribunal administratif du travail... du Québec?
M. Morin : Du
Québec, oui, parce que, là, il y a TAT puis il y a le TAQ.
M.
Jolin-Barrette : Ah! vous, vous m'avez parlé du TAT?
M. Morin : Du
TAQ, oui.
M.
Jolin-Barrette : TAT, T-A-T?
M. Morin : Non,
non, le TAQ, le Tribunal administratif du Québec.
M. Jolin-Barrette : Pour le TAQ, le Tribunal administratif du Québec, là, il y a le fonds du Tribunal administratif du
Québec puis il est financé à même les contributions de différents ministères.
M. Morin : Aussi,
comme pour le TAT.
M.
Jolin-Barrette : Non, excusez-moi, le TAT, le Tribunal administratif
du travail, c'est juste travail.
M. Morin : C'est
juste travail. OK. Donc... Oui?
M. Jolin-Barrette : Parce que la nature des
dossiers au TAQ, c'est des dossiers qui viennent de plusieurs ministères, exemple,
la SAQ, il y a Justice pour l'IVAC qui va là, il y a...
M. Morin : Mais
avec Transports, il y a l'expropriation, là. On vient de le voir dans le projet
de loi n° 22.
M.
Jolin-Barrette : C'est ça. Il y a plein de ministères qui font appel
à...
M. Morin : D'accord,
mais, dans votre système, est-ce que c'est le gouvernement qui va prévoir le
montant, le salaire, les avantages sociaux, ou si c'est toutes les villes qui
vont être chargées de ça, ou si vous allez envoyer la facture aux villes? Parce
que, là, on n'a rien.
M.
Jolin-Barrette : Oui, c'est le règlement du gouvernement. «Ce
règlement doit notamment prévoir la durée du
mandat des personnes chargées d'entendre la contestation, déterminer la
rémunération et les autres conditions de travail de ces personnes,
prévoir les fonctions incompatibles avec leurs fonctions et les règles
déontologiques.»
M. Morin : Oui.
Donc, c'est...
M.
Jolin-Barrette : C'est le gouvernement.
M. Morin : ...le
gouvernement, mais ce n'est pas le gouvernement qui va les payer.
M.
Jolin-Barrette : Non.
M. Morin : Donc,
après ça, vous allez envoyer la facture aux villes.
M.
Jolin-Barrette : Oui.
M. Morin : OK.
Et au niveau de leur inamovibilité...
M.
Jolin-Barrette : Oui, ils vont être nommés pour un mandat.
M. Morin : Renouvelable?
M.
Jolin-Barrette : Ça peut être renouvelable, oui. Ça peut être
renouvelable.
M. Morin : Puis
ça, c'est prévu dans la loi ou vous allez le prévoir dans le règlement?
M.
Jolin-Barrette : Dans le règlement.
M. Morin : Puis
c'est votre intention que ce soit renouvelable ou pas?
M.
Jolin-Barrette : Oui.
M. Morin : OK.
Parce que, là, dans la loi, on ne l'a pas, là.
M.
Jolin-Barrette : Au Tribunal administratif du travail, au Tribunal
administratif du logement, à la Régie des alcools, c'est des mandats qui sont
renouvelables.
M. Morin : OK.
Et c'est vous qui allez aussi déterminer les règles déontologiques applicables
également par règlement.
M. Jolin-Barrette :
Oui. Puis là on va le voir à l'article 6, c'est le Conseil de la
justice administrative qui est compétent.
M. Morin : D'accord.
Merci.
Le
Président (M. Bachand) : Merci. Autres
interventions? Mme la députée de Westmount—Saint-Louis... Ah! excusez. M. le
député de Jean-Talon avant, s'il vous plaît. Non, allez-y, M. le député.
M. Paradis : Merci.
Je vous écoute, M. le ministre, puis je vois que, quand même, il semble y avoir
un plan de match assez bien déterminé pour plusieurs des questions qui sont
posées par le collègue de l'Acadie.
Et je m'en excuse,
là, je ne pouvais pas être là sur l'article... les modifications à
l'article 2, peut-être que vous en avez déjà discuté, mais je m'interroge
sur le degré... d'abord, c'est quelque chose d'assez nouveau, et sur le degré d'éléments importants qu'on envoie au
réglementaire par rapport à ce qu'on garde dans le projet de loi. Donc, il n'y
aurait pas des éléments... Comme on vient parler, par exemple, là, de
la... du caractère renouvelable ou non renouvelable des mandats, c'est quand même assez important. Ça, est-ce que ce n'est
pas de... ça ne devrait pas être dans la loi plutôt que de renvoyer
toutes ces questions-là, dont certaines sont quand même importantes, au
réglementaire? Surtout si vous avez déjà quand même un plan de match assez bien
déterminé sur ce que sera ce nouveau régime là.
• (17 h 20) •
M.
Jolin-Barrette : Oui. Bien, moi, je suis assez à l'aise parce que,
comme je disais tantôt, c'est qu'on va consulter les municipalités, notamment
pour plusieurs éléments du règlement. Ça fait que, quand on va construire le règlement, on va s'assurer de consulter les
municipalités. Ça fait que ça me convient que ça soit par voie réglementaire,
justement, pour prendre en compte la voix des municipalités. Un coup que le
projet de loi va être adopté, on va faire en sorte de consulter les
municipalités pour détailler le gouvernement... le règlement gouvernemental.
M. Paradis : Bon,
la partie consultation, je pense, des municipalités, c'est vraiment louable
puis c'est important. Il n'y a pas un
certain nombre de principes importants, par contre, qui auraient mérité d'être
cadrés dans la loi, comme celui-là par exemple, là, du caractère ou non
de la... du caractère renouvelable ou non des mandats?
M. Jolin-Barrette : Bien, moi, je pense, ce
qui est important, c'est les éléments essentiels de la... du régime de sanctions administratives pécuniaires qui sont
dans la loi. Le reste, c'est un régime qui est... qu'on est en train de
définir. Donc, on a les grands paramètres.
Le
décideur administratif... Tu sais, je vous donne un exemple, on est venus... à
Toronto, c'est la ville qui le nomme. Là,
on vient le cadrer que c'est le gouvernement du Québec qui le nomme, justement,
pour avoir une certaine distance.
Pour ce qui est de la durée des mandats, pour ce
qui est du renouvellement ou non, on va le mettre par voie réglementaire, parce que, tu sais, déjà, il y a
plusieurs mesures... exemple, pour les autres tribunaux, exemple, la procédure
de sélection, supposons, pour le TAQ est par voie réglementaire, pour les
autres tribunaux aussi.
Le Président (M. Bachand) : Ça va? Mme la députée de Westmount—Saint-Louis.
Mme
Maccarone : Je vais demander une courte suspension, M. le
Président. On aura un amendement à proposer.
Le Président (M.
Bachand) : Merci. Alors, quelques minutes
de suspension. Merci.
(Suspension de la séance à 17 h 22)
(Reprise à 17 h 47)
Le
Président (M. Bachand) :
À l'ordre, s'il vous plaît! La
commission reprend ses travaux. Mme la députée de Westmount—Saint-Louis,
s'il vous plaît.
Mme
Maccarone : Ce n'est pas mon amendement, M. le Président. Ce
serait l'amendement de mon collègue le député de l'Acadie.
Le Président (M.
Bachand) : M. le député de l'Acadie.
M.
Morin : Merci, M. le Président. Donc, on peut afficher
l'amendement, donc, à l'article 66. Donc, je vais lire l'amendement,
M. le Président.
L'article 5, tel qu'introduit par
l'article 66 du projet de loi, est modifié :
1° par
l'ajout, dans son premier alinéa, après les mots «par règlement du
gouvernement.», des mots «Ces personnes doivent être indépendantes et
impartiales.»;
2° par le remplacement, dans le troisième
alinéa, des mots «Ce règlement doit notamment prévoir la durée du mandat des
personnes» par «Ces personnes sont nommées par un mandat renouvelable à durée
déterminée et sont».
Donc : «5. Le gouvernement, sur
recommandation du ministre de la Justice, nomme les personnes chargées d'entendre la contestation suivant la procédure de
recrutement et de sélection établie par règlement du gouvernement. Ces personnes doivent être indépendantes et
impartiales. Le gouvernement peut confier l'application de cette procédure
de recrutement et de sélection à l'organisme municipal habilité.
«Il peut également désigner parmi les personnes
chargées d'entendre la contestation un décideur responsable.
«Le règlement du gouvernement peut également
prévoir toute mesure en lien avec l'exécution des fonctions des personnes
chargées d'entendre la contestation et du décideur responsable. Ces personnes
sont nommées pour un mandat renouvelable à
durée déterminée et sont chargées d'entendre la contestation, déterminer la
rémunération et les autres conditions
de travail de ces personnes, prévoir des fonctions incompatibles avec leurs
fonctions et règles déontologiques qui leur sont applicables.»
Alors, M. le Président, cet amendement-là est
proposé suite aux excellentes discussions et aux nombreuses questions qui ont
été posées à M. le ministre en ce qui a trait, finalement, à la façon dont ces
personnes-là sont nommées puis à leur indépendance. Pour en arriver à la
proposition de cet amendement-là, on s'est d'abord inspirés du mémoire du
Barreau du Québec, parce que vous vous rappellerez, M. le Président, dans son
mémoire, c'est un des éléments qui avait été
identifié par le Barreau, et je réfère à la page 12 de leur
mémoire : «Nous incitons le législateur à mettre en place un régime
de SAP — donc,
là-dessus, il n'y avait pas d'enjeu, il n'y a pas de souci, d'ailleurs, le fait
qu'on puisse mettre en place un régime SAP, je pense que c'est une innovation
qui est intéressante, mais qui mérite évidemment
d'être questionnée — qui
offre certaines garanties d'indépendance afin de faciliter et de facilement
justifier la possibilité d'imposer
ces sanctions. Ce régime doit être construit dans le respect des principes de
justice fondamentale et d'équité procédurale.»
C'est
intéressant, cette référence-là, parce que, dans les discussions que nous avons
eues plus tôt cet après-midi, on a justement parlé des principes de justice
fondamentale et des principes d'équité procédurale ou de justice naturelle.
«Ainsi, le Barreau du Québec recommande que
la Loi sur les sanctions administratives pécuniaires en matière municipale
prévoie d'une manière particulière notamment des mandats renouvelables à durée
déterminée qui protègent le décideur administratif contre les
destitutions arbitraires ou discrétionnaires, les garanties d'indépendance
nécessaires envers la municipalité, notamment.»
Puis, quand
on parle, M. le Président, des mandats renouvelables à durée déterminée, dans
le mémoire du Barreau, on fait référence à une décision de la Cour
d'appel du Québec, qui s'intitule Association des juges administratifs de la
Commission des lésions professionnelles c. Procureur général du Québec, en
2013.
• (17 h 50) •
Je propose
l'amendement parce que, plus tôt dans les discussions et les questions qu'on a
posées à M. le ministre, M. le
ministre a fait référence au tribunal... différents tribunaux administratifs du
Québec, que ce soit le Tribunal administratif du Québec, que ce soit le Tribunal
administratif du travail, que ce soit le Tribunal administratif du logement.
Puis, quand on va voir dans la loi, entre autres, qui gère les tribunaux
administratifs, et plus particulièrement la Loi sur la justice
administrative, auquel M. le ministre a fait référence, donc, on voit, à
l'article 38 notamment, que, pour la
nomination des membres, le «tribunal est composé de membres indépendants et
impartiaux nommés durant bonne conduite
par le gouvernement qui en détermine le nombre en tenant compte des besoins du
tribunal. L'acte de nomination détermine la section[...] Le gouvernement
peut déterminer le lieu de résidence d'un membre...»
Donc, quand on parle du lieu de résidence, c'est
déjà des choses qui sont incluses dans le projet de loi n° 40,
mais je pense qu'il est important, pour la
nomination, d'ajouter ces éléments-là dans la loi et de prévoir une durée
déterminée qui peut être renouvelable, d'ailleurs, ce que nous a dit M.
le ministre, mais de le mettre dans la loi, ce qui fait que ça permet, à ce moment-là, au gouvernement d'avoir
une souplesse, c'est-à-dire, donc, de venir, après ça, ajouter par règlement
certains éléments importants, mais de
garantir à même la loi certains principes fondamentaux comme le fait,
évidemment, d'être indépendant, d'être impartial, puis de l'indiquer
clairement, dans la loi, que ces personnes-là vont être nommées pour un
mandat renouvelable qui peut être à durée déterminée, mais qui peut être
renouvelé.
Donc, c'est
le... Au fond, c'est l'idée à la base de l'amendement qui est proposé, pour
s'assurer, puis assurer la population surtout, que ces gens-là seront
indépendants, impartiaux des municipalités, mais qu'ils pourront agir dans un
système SAP qui permet déjà un meilleur accès à la justice. Je vous remercie,
M. le Président.
Le Président (M.
Bachand) : Merci beaucoup. M. le ministre,
s'il vous plaît.
M. Jolin-Barrette : Merci, M. le
Président. Je comprends l'objectif des collègues de l'opposition officielle.
J'ai déjà dit que ça allait être le cas, notamment par voie réglementaire. Il y
a un petit enjeu avec l'amendement qui est proposé, là, parce que, lorsqu'on
lit l'amendement, là, supposons, quand on est à la deuxième phrase, on dit «ces
personnes». Donc, supposons : «Le
règlement du gouvernement peut également prévoir toute mesure en lien avec l'exécution des fonctions des personnes chargées
d'entendre la contestation et du décideur responsable. Ces personnes sont
nommées pour un mandat non renouvelable à durée déterminée et sont chargées
d'entendre la contestation, déterminer la rémunération et les autres
conditions». C'est comme si c'étaient ces personnes-là qui fixaient la
rémunération.
Ça fait que, bon, on comprend l'objectif, là,
mais on va voter contre l'amendement parce que c'est par voie réglementaire.
Cependant, dans un souci de faire avancer les travaux, je vous demanderais une
courte suspension.
Le Président
(M. Bachand) : Alors, on suspend
quelques instants.
(Suspension de la séance à 17 h 55)
(Reprise à 18 heures)
Le Président (M.
Bachand) : À l'ordre, s'il vous plaît! La
commission reprend ses travaux. M. le député de l'Acadie, s'il vous plaît.
M. Morin : Merci, M. le Président.
Donc, suite à nos discussions, je vais retirer l'amendement déposé à 5 avec le consentement, j'imagine, puis à ce
moment... Bon, alors, consentement. Puis, après ça, bien, on continuera les
travaux par la suite.
Le Président (M.
Bachand) : Parfait. Alors, je comprends
qu'il y a consentement pour retirer l'amendement du député de l'Acadie.
Consentement? Consentement.
Et, compte tenu de l'heure, la commission
suspend ses travaux jusqu'à 19 heures. Merci.
(Suspension de la séance à 18 h 01)
(Reprise à 19 h 04)
Le
Président (M. Bachand) :
À l'ordre, s'il vous plaît! La
commission reprend ses travaux. On va poursuivre, donc, l'étude
détaillée du projet de loi n° 40, Loi visant
notamment à réformer les cours municipales et à améliorer l'efficacité,
l'accessibilité et la performance du système de justice.
Lors de la suspension de nos travaux, nous
étions à l'étude de l'article 5. Y a-t-il interventions sur l'article 5?
M. Morin : Non, M. le Président.
Le Président (M.
Bachand) : Merci. S'il n'y a pas d'autre
intervention, est-ce que l'article 5 est adopté?
Des voix : Adopté.
Le Président (M.
Bachand) : Adopté. M. le ministre, pour la
suite des choses.
M. Jolin-Barrette : Oui.
Alors, je crois que le député de l'Acadie souhaiterait qu'on revienne à
l'article 2 pour réouvrir l'article.
Le Président (M. Bachand) : Donc, est-ce qu'il y a consentement pour y revenir et réouvrir
l'article 2?Consentement. M. le député d'Acadie, s'il vous
plaît.
M. Morin : Oui.
Alors, suite aux questions qui ont été posées et à l'amendement, en fait, qui a
été déposé, mais retiré, il y avait un élément que je trouvais important à mettre
dans la loi, c'est-à-dire toute la question de l'indépendance, du respect,
d'avoir une audition impartiale. Et les légistes du gouvernement, je comprends,
nous proposent, en fait, un amendement et une rédaction législative qui le
permettraient, bon, je dirais, en partie. Moi, j'aurais bien aimé qu'on ajoute
le mot «indépendant», on en a parlé avant la suspension. M. le ministre ne veut
pas se rendre jusque-là, mais, à tout le
moins, je pense que c'est une amélioration, qu'on indique dans la loi des paramètres
supplémentaires qui ne seront pas uniquement par règlement.
Alors donc, je
comprends que l'article est déposé et je peux en faire la lecture?
Le
Président (M. Bachand) : ...
M. Morin : Avec
plaisir. Donc, l'article 66, article 2 de la Loi sur les sanctions
administratives pécuniaires en matière municipale : Insérer, dans le
paragraphe 6° du premier alinéa de l'article 2 de la Loi sur les sanctions
administratives pécuniaires en matière municipale, proposé par l'article 66
du projet de loi, et après «dans un cadre respectant les principes de justice
fondamentale», «et selon une procédure conduite de manière à permettre un débat
loyal, dans le respect du devoir d'agir de façon impartiale et du droit d'être
entendu».
Commentaires : L'amendement
propose d'ajouter les principes d'équité procédurale qui sont applicables afin
de répondre à une demande du Barreau du Québec.
Le texte
proposé :
«2. Le règlement
du gouvernement doit :
«6° imposer
toute mesure permettant d'assurer que toute personne visée par l'imposition
d'une sanction administrative pécuniaire
puisse en demander le réexamen et, le cas échéant, contester la décision en
réexamen dans un cadre respectant les
principes de justice fondamentale et selon une procédure conduite de manière à
permettre un débat loyal, dans le respect du devoir d'agir de façon
impartiale et du droit d'être entendu.»
Donc, cet ajout à
l'article 2 dans la loi va donc donner plus d'éléments, plus de critères à
respecter par le gouvernement quand viendra
le temps de rédiger le règlement qui va permettre l'utilisation des sanctions
administratives. Je comprends que l'expression «débat loyal» est déjà
utilisée dans des lois du Québec, notamment dans le domaine de la justice
administrative.
Le
Président (M. Bachand) : Merci.
Interventions? M. le ministre.
M.
Jolin-Barrette : Je suis en accord avec l'amendement déposé par le
député d'Acadie.
Le
Président (M. Bachand) : Merci. Autres
interventions? S'il n'y a pas d'autre intervention, est-ce que l'amendement est
adopté?
Des voix :
...
Le
Président (M. Bachand) : Oui?
M. Morin : ...vote
par appel nominal.
Le
Président (M. Bachand) : Oui, bien sûr. M.
le secrétaire, s'il vous plaît.
Le
Secrétaire : Pour, contre, abstention. M. Morin (Acadie)?
M. Morin : Pour.
Le
Secrétaire : Mme Maccarone (Westmount—Saint-Louis)?
Mme
Maccarone : Pour.
Le
Secrétaire : M. Jolin-Barrette (Borduas)?
M.
Jolin-Barrette : Pour.
Le
Secrétaire : Mme Bourassa (Charlevoix—Côte-de-Beaupré)?
Mme Bourassa : Pour.
Le Secrétaire : Mme Schmaltz
(Vimont)?
Mme Schmaltz : Pour.
Le Secrétaire : M. Asselin
(Vanier-Les Rivières)?
M. Asselin : Pour.
Le Secrétaire : Mme Blais
(Abitibi-Ouest)?
Mme Blais (Abitibi-Ouest) : Pour.
Le Secrétaire : M. Lemieux
(Saint-Jean)?
M. Lemieux : Pour.
Le Secrétaire : M. Bachand
(Richmond)?
Le
Président (M. Bachand) :
Abstention. Donc, l'amendement à
l'article 2 est adopté. Est-ce qu'il y a d'autres interventions sur
l'article 2 tel qu'amendé? S'il n'y a pas d'autre intervention, est-ce que
l'article 2, tel qu'amendé, est adopté?
Des voix : Adopté.
Le Président (M.
Bachand) : Adopté. M. le ministre, s'il
vous plaît.
M.
Jolin-Barrette : «...peut porter plainte au Conseil de la justice
administrative contre une personne chargée d'entendre la contestation,
pour un manquement aux règles déontologiques, à un devoir imposé par le
règlement du gouvernement ou aux prescriptions relatives aux conflits
d'intérêts ou aux fonctions incompatibles.
«La plainte doit être écrite et exposer
sommairement les motifs sur lesquels elle s'appuie. Elle est transmise au siège du conseil.»
Le
Président (M. Bachand) :
Merci beaucoup. Interventions sur
l'article 6? M. le député d'Acadie, s'il vous plaît.
M.
Morin : Merci, M. le Président. Donc, je comprends que la
procédure que vous voulez mettre en place, finalement, c'est celle qui régit
l'ensemble des décideurs administratifs, et que, dans ce sens-là, il n'y a pas
d'exception, c'est la même façon de procéder, finalement?
M. Jolin-Barrette : ...j'apporterais
une nuance. Le Conseil de la justice administrative s'occupe de la déontologie
de tous les organismes juridictionnels des décideurs administratifs. Donc,
exemple, quand c'est la Régie des alcools, je crois que ce n'est pas eux qui
sont responsables en matière de déontologie.
Une voix : ...
M.
Jolin-Barrette : C'est ça.
Quand c'est des décideurs de l'ordre juridictionnel, comme c'est le cas
actuellement, c'est le Conseil de la justice administrative qui
s'applique.
M. Morin : D'accord. Merci.
Le
Président (M. Bachand) :
Autres interventions à
l'article 6? S'il n'y a pas d'autre intervention, est-ce que
l'article 6 est adopté?
Des voix : Adopté.
Le Président (M.
Bachand) : Adopté. M. le ministre, s'il
vous plaît.
• (19 h 10) •
M. Jolin-Barrette : «7. Le conseil,
lorsqu'il procède à l'examen d'une plainte formulée contre une personne chargée
d'entendre la contestation, agit conformément aux dispositions des
articles 184 à 192 de la Loi sur la justice administrative, compte tenu
des adaptations nécessaires.»
Donc, ça, c'est classique, comme les autres
tribunaux.
Le Président (M.
Bachand) : ...donc, interventions à
l'article 7?
M. Morin : Je n'ai pas de question.
Le
Président (M. Bachand) : S'il n'y a pas
d'intervention, est-ce que l'article 7 est adopté?
Des voix : Adopté.
Le Président (M.
Bachand) : Merci. M. le ministre, s'il
vous plaît.
M. Jolin-Barrette : «8. Le
ministre peut destituer une personne chargée d'entendre la contestation lorsque
le Conseil de la justice administrative le recommande, après enquête tenue à la
suite d'une plainte portée en application de l'article 6.
«Il peut
pareillement suspendre la personne avec ou sans rémunération pour la période
que le conseil recommande.»
Le Président (M.
Bachand) : Merci beaucoup. Donc,
interventions à l'article 8? M. le député d'Acadie.
M.
Morin : Oui. Donc, l'article 8 dit : «Le ministre
peut destituer une personne chargée d'entendre la contestation...» Donc,
la personne que vous pouvez destituer, c'est celle qui est chargée d'entendre
la contestation?
M. Jolin-Barrette : Oui, le décideur
administratif.
M.
Morin : OK. Donc, c'est comme ça que vous le libellez.
Donc, plutôt que de dire, par exemple : Le ministre peut estimer la
personne visée par la plainte, vous dites : «chargée d'entendre la
contestation»?
M. Jolin-Barrette : Oui, bien, parce
qu'on vise le décideur administratif, donc... C'est parce que la plainte... Il
peut y avoir une plainte, mais pour relier... Quelle est sa fonction, à ce
décideur-là, c'est d'entendre la contestation. C'est lui que l'on vise.
M. Morin : OK. Merci.
Le Président (M.
Bachand) : Merci. Autres interventions à
l'article 8? Mme la députée de Westmount—Saint-Louis.
Mme Maccarone : Merci. Qu'est-ce qui
arrive dans le cas... parce qu'on a aussi... dans l'article 5, on dit que «le gouvernement peut confier l'application de
cette procédure de recrutement et de sélection à l'organisme municipal
habilité». Ça fait que, dans ce cas-là, est-ce que c'est toujours le ministre
qui serait responsable... c'est ça, qui serait responsable pour destituer une
personne ou est-ce que ce serait la responsabilité de la municipalité?
M. Jolin-Barrette : Non, c'est le
ministre qui est responsable, suite à la recommandation du Conseil de la
justice administrative.
Mme Maccarone : Même quand c'est la
municipalité qui est chargée d'engager les personnes?
M.
Jolin-Barrette : Bien, en fait, ce n'est pas la municipalité qui
est chargée d'engager. Eux, ils font... ils pourraient faire la
procédure de recrutement, donc l'affichage, le concours, l'examen écrit,
l'examen...
Mme Maccarone : Et sélection.
M.
Jolin-Barrette : ...l'examen. La nomination, elle est faite par le
Conseil des ministres sur recommandation du ministre de la Justice. Et
donc, si jamais il y a une plainte en déontologie, au Conseil de la justice
administrative, contre le décideur et que le
conseil recommande la destitution, là, à ce moment-là, c'est le ministre qui
destitue, puisque la nomination engendre le pouvoir de destitution.
Mme Maccarone : OK. Merci.
Le Président (M.
Bachand) : Est-ce qu'il y a d'autres
interventions à l'article 8? M. le député d'Acadie.
M. Morin : Donc, dans votre régime,
c'est le ministre qui destitue, donc ce n'est pas le gouvernement. Vous ne faites pas une recommandation au Conseil des
ministres, donc c'est vous qui le destituez. Vous le faites par décret?
M. Jolin-Barrette : C'est suite à
la... au Conseil de la justice administrative.
M.
Morin : Oui, suite à la recommandation. Mais, une fois que
la recommandation est faite, la recommandation vous est envoyée à vous,
comme ministre de la Justice, et donc là, après ça, vous, vous ne faites pas
une proposition au Conseil des ministres, c'est vous qui le destituez ou...
Des voix : ...
Le Président (M. Bachand) : On
va suspendre quelques instants.
(Suspension de la séance à
19 h 14)
(Reprise à 19 h 15)
Le
Président (M. Bachand) : Alors, à l'ordre,
s'il vous plaît! On reprend les travaux. M. le ministre.
M.
Jolin-Barrette : Oui. Bien, écoutez, le député de l'Acadie amène un
bon point. C'est plus logique que ce soit le gouvernement. Donc, je comprends
que le député de l'Acadie va nous... va déposer un amendement.
Le
Président (M. Bachand) : Donc, je
comprends qu'il y aurait consentement pour suspendre l'étude de
l'article 8?Consentement. Donc, M. le ministre, s'il vous plaît.
M.
Jolin-Barrette : «9. En outre, le ministre peut démettre une personne
chargée d'entendre la contestation pour une incapacité...» On va faire un
amendement à 9 aussi.
M. Morin : ...c'est
ce que je suggère.
M.
Jolin-Barrette : C'est ça.«En outre, le ministre peut
démettre...» On va dire : «Le gouvernement peut démettre une personne chargée d'entendre la contestation pour une
incapacité permanente qui, de son avis, l'empêche de remplir de manière
satisfaisante les devoirs de sa charge; l'incapacité permanente est établie par
le Conseil de la justice administrative, après enquête faite sur demande du
ministre.
«Le conseil agit
conformément aux dispositions des articles 193 à 197 de la Loi sur la
justice administrative, compte tenu des adaptations nécessaires.»
Donc, je vous
proposerais, M. le Président, s'il n'y a pas de commentaire à 9, de suspendre,
considérant qu'on va avoir un amendement aussi.
Le
Président (M. Bachand) : Parfait. Donc, il
y a consentement pour suspendre 9?
Des voix : Consentement.
Le
Président (M. Bachand) : Merci. M. le
ministre.
M.
Jolin-Barrette : 10, M. le Président : «Le ministre de la Justice
est responsable de l'application de la présente loi.»
Le
Président (M. Bachand) : Merci.
Interventions?
M.
Jolin-Barrette : Donc, le temps de préparer tout ça...
Le Président (M. Bachand) : Juste, peut-être, on va...Donc, 10... est-ce qu'il y a d'autres interventions sur 10? S'il
n'y a pas d'intervention, est-ce que l'article 10 est adopté?
Des voix : Adopté.
Le
Président (M. Bachand) : Adopté. Donc,
oui, M. le ministre.
M. Jolin-Barrette : Bien, je pourrais
peut-être... En attendant qu'on rédige les amendements, on pourrait
peut-être passer à l'article suivant, à 34.
Le
Président (M. Bachand) : OK. Donc, on
devrait... on va devoir suspendre 66 au complet. Alors, on est d'accord
avec ça?
Des voix :
...
Le
Président (M. Bachand) : Donc, l'article 66 est suspendu.
M. le ministre.
M.
Jolin-Barrette : Oui. Donc, 34, on est dans la Loi sur l'aide
juridique et sur la prestation de certains autres services juridiques.
L'article 4.8 de
la Loi sur l'aide juridique et sur la prestation de certains autres services
juridiques est modifié par l'ajout, à la fin, du paragraphe suivant :
«6° pour toute affaire relative à une
sanction administrative pécuniaire pour un manquement à une loi ou à un
règlement concernant le stationnement.»
Commentaires :
L'article modifie l'article 4.8 de la Loi sur l'aide juridique afin de
prévoir qu'aucune aide juridique n'est
accordée pour une affaire relative à une sanction administrative pécuniaire
pour un manquement concernant le stationnement, tel qu'il est déjà prévu
pour les infractions pénales en matière de stationnement.
Donc, on vient faire le corollaire. Dans le
fond, dans la Loi sur l'aide juridique, c'était déjà exclu que, pour le stationnement, ce n'est pas couvert, donc on vient
le spécifier pour les SAP. Donc, vous ne pourrez pas être couvert par
l'aide juridique, si vous êtes poursuivi pour une SAP pour un stationnement.
C'est une exclusion.
Le Président (M.
Bachand) : M. le député d'Acadie.
M. Morin : Oui, merci. Sauf que ça
dit : «Pour toute affaire relative à une sanction administrative
pécuniaire pour un manquement à une loi ou à un règlement». Donc, c'est
uniquement... Je veux juste que ce soit bien clair, c'est uniquement en ce qui
a trait au stationnement, que ce soit dans une loi ou un règlement?
M. Jolin-Barrette : Exactement.
M. Morin : D'accord. Alors, pour
tous les autres domaines, que ce soit une sanction en matière de protection de
l'environnement ou autres, bien là, à ce moment-là, l'aide juridique pourrait
être obtenue?
M. Jolin-Barrette : Sous réserve...
M. Morin : De l'admissibilité, bien
sûr, de la personne, là.
M. Jolin-Barrette : Exactement.
M. Morin : Mais, si les critères
d'admissibilité sont remplis...
M. Jolin-Barrette : Et sous
réserve que ça soit couvert...
M. Morin : Dans la loi.
M. Jolin-Barrette : ...dans la
Loi sur l'aide juridique, que ce soit un service, parce que ce n'est pas... ce n'est pas toutes les matières, en matière d'aide
juridique, que c'est couvert, au-delà de l'admissibilité financière. Il y a
également certains types de dossiers qui sont couverts, d'autres qui ne le sont
pas.
M. Morin : D'accord.
M. Jolin-Barrette : Exemple,
vous ne pouvez pas... La Loi sur l'aide juridique ne couvre pas, je crois, les
situations de bornage, supposons.
M. Morin : D'accord, ou de
servitude.
M. Jolin-Barrette : Ou de
servitude.
M. Morin : D'accord.
C'est bon. Très bien, sauf que... Puis vous ajoutez «loi» parce que vous nous
avez expliqué précédemment que, par
exemple, dans... en ce qui a trait aux espaces réservés pour les personnes à
mobilité réduite, c'est...
M. Jolin-Barrette : Code de
sécurité routière.
M. Morin : ...l'infraction se
retrouve dans la loi et non pas dans le règlement?
M. Jolin-Barrette : Exactement.
M. Morin : D'accord. Merci.
Le Président
(M. Bachand) : Merci. Autres
interventions à l'article 34? S'il n'y a pas d'autre intervention, est-ce
que l'article 34 est adopté?
Des voix : Adopté.
Le Président
(M. Bachand) : Adopté. M. le
ministre, s'il vous plaît.
M. Jolin-Barrette : Oui. Alors
là, on serait... Est-ce que les amendements sont prêts?
Des voix : ...
M.
Jolin-Barrette : OK. On envoie 8.
Le
Président (M. Bachand) : Donc, M. le
ministre, pour la suite.
• (19 h 20) •
M. Jolin-Barrette :
Alors, pour l'article 8, on a l'amendement qui est en cours de route.
Le
Président (M. Bachand) : Au lieu...
On va attendre peut-être d'avoir les deux amendements, pour ne pas réouvrir et
puis refermer les articles, là. Je sais que vous aviez des amendements...
Des voix :
...
Le
Président (M. Bachand) : C'est ça.
Alors, vous avez des amendements, oui?
M. Jolin-Barrette :
Oui, j'ai des amendements, M. le Président, donc, à la Loi sur le notariat
et à la Loi sur le Barreau. Donc, avec votre permission, à l'article 34
point... après l'article 34... Non.
Le
Président (M. Bachand) : Oui,
exactement.
M. Jolin-Barrette :
Oui, après l'article 34, insérer l'article 34.1, et il se lirait
ainsi : Insérer, après l'article 34 du projet de loi, l'article le
suivant :
34.1. L'article 54.1
de la Loi sur le Barreau est modifié par le remplacement de la dernière phrase
du deuxième alinéa par ce qui suit :
«Il peut
toutefois :
«1° poser
des actes visés au paragraphe 1° de l'article 128 au sein d'une personne
morale visée à l'article 131.1 conformément au règlement pris en
application de cet article;
«2° agir comme
médiateur accrédité conformément à un règlement pris en application de
l'article 570 du Code de procédure civile.»
Donc,
commentaires : L'amendement modifie l'article 54.1 de la Loi sur le
Barreau pour permettre à l'avocat à la retraite d'agir, à titre d'avocat à la
retraite, comme médiateur accrédité aux petites créances conformément à la
réglementation applicable en la matière.
Donc,
ça fait suite au projet de loi n° 8 qu'on a... 8, qu'on a adopté, sur la
médiation. Les ordres professionnels, la Chambre des notaires et le Barreau du Québec nous ont soulevé qu'on devait peut-être énoncer clairement dans
la loi que les avocats à la retraite et que
les notaires à la retraite peuvent être des médiateurs accrédités aux petites
créances, donc on vient le clarifier dans la loi. À notre avis, le texte
le prévoyait, mais c'est une demande des ordres professionnels.
Donc là, on est sur
le Barreau, 54.1, puis l'article suivant, ça va être la Chambre des notaires.
Le
Président (M. Bachand) : M. le député
d'Acadie, intervention?
M. Morin :
Pas d'intervention, M. le Président.
Le
Président (M. Bachand) : Alors, s'il
n'y a pas d'intervention, est-ce que l'amendement créant le nouvel
article 34.1 est adopté?
Des voix : Adopté.
Le
Président (M. Bachand) : Adopté.
Donc, le nouvel article 34.1 est adopté. M. le ministre, s'il vous plaît.
M. Jolin-Barrette :
Oui. Alors, avec votre permission, on irait à l'article 52 pour
introduire l'article 52.1.
Le
Président (M. Bachand) : Merci. M. le
ministre.
M. Jolin-Barrette :
Donc, insérer, après l'article 52 du projet de loi, l'article
suivant :
52.1
L'article 13.1 de la Loi sur le notariat, édicté par l'article 22 du
chapitre 23 de 2023, est modifié par le remplacement de la dernière phrase
du deuxième alinéa par ce qui suit :
«Il peut
toutefois :
«1° poser,
au sein d'une personne morale visée à l'article 26.1, conformément au
règlement pris en application de cet article, les actes visés aux paragraphes
3° à 5° de l'article 15 de même que ceux visés au paragraphe 7° de
cet article, sauf celui de représenter des clients dans le cadre de toute
demande pouvant être traitée suivant la procédure non contentieuse prévue au
livre III du Code de procédure civile;
«2° agir
comme médiateur accrédité conformément à un règlement pris en application de
l'article 570 du Code de procédure civile.»
Commentaires :
L'amendement modifie l'article 13.1 de la Loi sur le notariat pour
permettre au notaire à la retraite d'agir, à titre d'avocat à la retraite... non...
Une voix : ...
M. Jolin-Barrette : ...oui, de notaire, excusez, il y a
une petite coquille dans le commentaire — à
titre de notaire à la retraite, comme médiateur accrédité aux petites créances
conformément à la réglementation applicable en la matière.
Donc,
on vient faire le corollaire de ce qui était pour le Barreau du Québec, pour
l'avocat à la retraite, là. C'est pour le notaire à la retraite pour...
notamment pour agir comme médiateur accrédité.
Le
Président (M. Bachand) : Interventions? M.
le député d'Acadie, oui.
M. Morin : Brièvement, en 2°, effectivement, on vient
spécifier qu'ils vont pouvoir être médiateurs accrédités, mais en 1°, donc, ce n'était pas clair, dans le
projet de loi qui a été adopté, ce qu'ils pouvaient faire au sein d'une personne
morale. Donc, c'est pour ça qu'il y a l'ajout?
M.
Jolin-Barrette : Donc là, on est à 26.1 du règlement, donc les actes
prévus au paragraphe 3° à 5° de l'article 15, paragraphe 7°.
Donc, ils ne peuvent pas représenter les gens en termes de procédure non
contentieuse.
Une voix :
...
M.
Jolin-Barrette : C'était déjà dans la loi? Puis pourquoi on le
modifie?
Des voix : ...
M.
Jolin-Barrette : Ah! le paragraphe 1° était déjà là. Le
paragraphe 1° était déjà là. Est-ce qu'on peut aller à 13.1 de la loi? Ah!
3t si on peut descendre le texte, M. le secrétaire, s'il vous plaît... C'est
une question de...
Une voix : ...
M.
Jolin-Barrette : ...c'est ça, de géographie légistique. Encore un
petit peu, s'il vous plaît, oui, où est-ce qu'il
y a en rouge. Voyez-vous, la partie en rouge : «Il peut toutefois poser,
au sein d'une personne morale...» Bon, tout ça est repris. Ça fait que
c'était déjà là, sauf que le légiste le fait en deux paragraphes. Et, si on
descend un peu plus, M. le secrétaire...
M. Morin : D'accord.
Donc, on reprend 1°.
M. Jolin-Barrette : Dans le fond, on reprend
intégralement, sauf qu'on le met sous un paragraphe 1° plutôt que de
le coller dans le texte, puisqu'on a un paragraphe 2° désormais.
M. Morin : D'accord.
Le
Président (M. Bachand) : D'autres
interventions à l'amendement? S'il n'y a pas d'autre intervention, est-ce que
l'amendement introduisant le nouvel article 52.1 est adopté?
Des voix : Adopté.
Le
Président (M. Bachand) : Donc, le nouvel
article 52.1 est adopté. M. le ministre.
M.
Jolin-Barrette : Oui. Je crois que les...
M. Morin : ...
M.
Jolin-Barrette : Excellent.
M. Morin :
Qui serait donc 52.2, maintenant, compte tenu qu'on vient d'adopter 52.1.
M.
Jolin-Barrette : Ah non! mais, juste avant, on terminerait peut-être
l'article 66 puis on va revenir après.
Le Président (M. Bachand) : Si tout le monde est d'accord, on reviendrait à 66 pour le terminer
puis, après ça, on reviendrait avec votre amendement immédiatement
après.
M. Morin : C'est
bon. D'accord.
Le
Président (M. Bachand) : Ça va? Parce
qu'on a reçu les amendements, là, concernant l'article... Donc, est-ce qu'il y a consentement pour réouvrir
l'article 66? Consentement? Consentement. M. le ministre, s'il vous plaît.
M.
Jolin-Barrette : Alors, bien, je crois que mon collègue de l'Acadie a
des amendements à déposer.
Le Président (M.
Bachand) : ...Acadie, pardon.
M.
Morin : ...si vous pouvez, s'il vous plaît.
Le
Président (M. Bachand) : Ce ne sera pas
long, M. le député d'Acadie, excusez-moi.
M. Morin : Ah!
il n'y a pas de souci.
(Consultation)
Le
Président (M. Bachand) : Donc, M. le
ministre. Donc, on est d'accord pour réouvrir l'article 8?
M.
Jolin-Barrette : Oui.
Le
Président (M. Bachand) : Alors, M. le
ministre... M. le député d'Acadie, pardon.
M. Morin : Non,
ça va, M. le Président, pas de souci. Donc, il y a un amendement que je veux
présenter à... en fait, à 8 de l'article 66, qui se lit comme suit.
Article 8 de la
Loi sur les sanctions administratives pécuniaires en matière municipale :
Remplacer, dans le premier alinéa de l'article 8 de la Loi sur les
sanctions administratives pécuniaires en matière municipale proposé par
l'article 66 du projet de loi tel qu'amendé, «ministre» par
«gouvernement».
Dans le texte
proposé : «Le gouvernement peut destituer une personne chargée d'entendre
la contestation lorsque le Conseil de la justice administrative le recommande,
après enquête tenue à la suite d'une plainte portée en application de
l'article 6.
«Il
peut pareillement suspendre la personne avec ou sans rémunération pour la
période que le conseil recommande.»
Et cet amendement
fait suite, M. le Président, à un questionnement. Il y a des questions qui ont
été posées à M. le ministre quant à savoir
sur la façon dont le ministre allait procéder, d'autant plus que, règle
générale, suite à une recommandation d'un conseil, que ce soit le
Conseil de la magistrature ou, dans ce cas-ci, le Conseil de la justice administrative, c'est le gouvernement qui va
destituer la personne qui, évidemment, fait l'objet d'une... bien, d'une
procédure de destitution et d'une recommandation qui est faite par le
Conseil de la justice administrative. Donc, pour s'assurer qu'il y a une
conformité puis une cohérence, bien, c'est la raison pour laquelle cet
amendement-là est proposé.
Le
Président (M. Bachand) : Merci beaucoup.
Interventions sur l'amendement du député d'Acadie?
M.
Jolin-Barrette : ...M. le Président.
Le
Président (M. Bachand) : Merci. S'il n'y a
pas d'autre intervention, est-ce que...
M. Morin : Alors,
je vous demanderais un vote par appel nominal, s'il vous plaît.
Le Président (M. Bachand) : Parfait. Alors, vote par appel nominal sur l'amendement à
l'article 8. M. le secrétaire.
Le
Secrétaire : Pour, contre, abstention. M. Morin (Acadie)?
M. Morin : Pour.
Le
Secrétaire : Mme Maccarone (Westmount—Saint-Louis)?
Mme
Maccarone : Pour.
Le
Secrétaire : M. Jolin-Barrette (Borduas)?
M.
Jolin-Barrette : Pour.
Le
Secrétaire : Mme Bourassa (Charlevoix—Côte-de-Beaupré)?
Mme
Bourassa : Pour.
Le
Secrétaire : Mme Schmaltz (Vimont)?
Mme
Schmaltz : Pour.
Le
Secrétaire : M. Asselin (Vanier-Les Rivières)?
M. Asselin : Pour.
Le Secrétaire : Mme Blais
(Abitibi-Ouest)?
Mme
Blais (Abitibi-Ouest) : Pour.
Le
Secrétaire : M. Lemieux (Saint-Jean)?
M. Lemieux : Pour.
Le
Secrétaire : Et M. Bachand (Richmond)?
Le Président (M. Bachand) : Abstention. Donc, l'amendement à l'article 8 est adopté. Est-ce
qu'il y a d'autres interventions à
l'article 8 tel qu'amendé? S'il n'y a pas d'autre intervention, est-ce que
l'article 8, tel qu'amendé, est adopté?
Des voix :
Adopté.
Le
Président (M. Bachand) : Adopté. Merci beaucoup. Alors, est-ce
qu'il y a consentement pour réouvrir l'article 9? Consentement. M. le
député de l'Acadie, s'il vous plaît.
• (19 h 30) •
M. Morin : Alors,
l'article 9, finalement, pour être cohérents avec
l'article 8 que nous venons de modifier et d'adopter... l'article 9 traitait également d'une situation où le
Conseil de la justice administrative, après enquête, pouvait faire une
recommandation dans le but de démettre quelqu'un, une personne chargée
d'entendre la contestation, par une incapacité permanente qui l'empêcherait de
remplir de manière satisfaisante les devoirs de sa charge.
Donc, suite,
évidemment, à un échange avec M. le ministre et les questions que je lui ai
posées, il m'apparaissait important que ce
soit le gouvernement qui puisse démettre et non pas le ministre. Alors, pour
qu'il y ait une cohérence avec l'article 8, c'est la raison pour laquelle
l'amendement va viser le gouvernement et non le ministre. Donc, je vais
lire maintenant, M. le Président, l'amendement à l'article 66.
Article 9 de la
Loi sur les sanctions administratives pécuniaires en matière municipale :
Remplacer, dans le premier alinéa de l'article 9 de la Loi sur les
sanctions administratives pécuniaires en matière municipale proposé par l'article 66
du projet de loi tel qu'amendé, «ministre» par «gouvernement».
Texte proposé :
«9. En outre, le gouvernement peut démettre une personne chargée d'entendre la
contestation pour une incapacité permanente
qui, de son avis, l'empêche de remplir de manière satisfaisante les devoirs de
sa charge; l'incapacité permanente est établie par le Conseil de la
justice administrative, après enquête faite sur demande du ministre.
«Le conseil agit
conformément aux dispositions des articles 193 à 197 de la Loi sur la
justice administrative, compte tenu des adaptations nécessaires.»
Alors, pour les
raisons que j'énonçais précédemment et en cohérence avec l'article 8,
c'est la raison pour laquelle je propose l'amendement qui viserait... en fait,
ce serait le gouvernement qui aurait le pouvoir de démettre et non le ministre.
Voilà.
Le
Président (M. Bachand) : Interventions sur
l'amendement du début de l'Acadie à l'article 9?
M.
Jolin-Barrette : Aussi, M. le Président, c'est cohérent.
Le
Président (M. Bachand) : Merci beaucoup. S'il n'y a pas d'autre
intervention, est-ce que l'amendement à l'article 9 est adopté?
Des voix :
Adopté.
M. Morin : ...
Le
Président (M. Bachand) : Vote par appel
nominal. M. le secrétaire, s'il vous plaît.
Le
Secrétaire : Pour, contre, abstention. M. Morin (Acadie)?
M. Morin : Pour.
Le
Secrétaire : Mme Maccarone (Westmount—Saint-Louis)?
Mme
Maccarone : Pour.
Le
Secrétaire : M. Jolin-Barrette (Borduas)?
M.
Jolin-Barrette : Pour.
Le
Secrétaire : Mme Bourassa (Charlevoix—Côte-de-Beaupré)?
Mme Bourassa : Pour.
Le
Secrétaire : Mme Schmaltz (Vimont)?
Mme
Schmaltz : Pour.
Le
Secrétaire : M. Asselin (Vanier-Les Rivières)?
M. Asselin : Pour.
Le Secrétaire :
Mme Blais (Abitibi-Ouest)?
Mme Blais
(Abitibi-Ouest) : Pour.
Le
Secrétaire : M. Lemieux (Saint-Jean)?
M. Lemieux : Pour.
Le
Secrétaire : EtM. Bachand (Richmond)?
Le Président (M. Bachand) : Abstention. Donc, l'amendement à l'article 9 est adopté. Est-ce
qu'il y a d'autres interventions à l'article 9 tel qu'amendé? S'il
n'y a pas d'autre intervention, est-ce que l'article 29, tel qu'amendé,
est adopté?
Des voix : Adopté.
Le
Président (M. Bachand) : Merci. Donc, est-ce
que le titre de l'article est adopté?
Des voix :
Adopté.
Le Président (M. Bachand) : Est-ce qu'il y a d'autres interventions sur
l'article 66 tel qu'amendé? S'il n'y a pas d'autre intervention,
est-ce que l'article 66, tel qu'amendé, est adopté?
Des voix :
Adopté.
Le
Président (M. Bachand) : Adopté. Merci. M. le ministre, s'il
vous plaît.
M.
Jolin-Barrette : Oui, avec votre permission, je vous demanderais une
courte suspension.
Le
Président (M. Bachand) : Parfait. Alors,
on va suspendre quelques instants. Merci.
(Suspension de la séance à
19 h 33)
(Reprise à 19 h 42
)
Le Président (M. Bachand) : À l'ordre, s'il vous plaît! La commission reprend ses travaux. Merci. M.
le député de l'Acadie, s'il vous plaît.
M. Morin : Oui.
Alors, merci, M. le Président. Donc, un amendement qui doit être dans Greffier,
je pense...
Le
Président (M. Bachand) : M. le député de
l'Acadie.
M. Morin : Oui,
merci. Donc, ça sera, en fait, 52.2, Loi sur le notariat.
L'article 50 de
la Loi sur le notariat est modifié par l'insertion, après le deuxième alinéa,
de l'alinéa suivant :
«Le
notaire peut également, si les circonstances s'y prêtent, autoriser un
témoin...» ou une... bien, en fait, un témoin ou une partie, parce qu'il
n'y a pas juste un témoin, il y avait une partie aussi.
Une voix : ...
M. Morin :
Oui. Ça fait que je vais vous demander une suspension, s'il vous...
Le
Président (M. Bachand) : ...
M. Morin : Vous
pouvez... On peut? On peut le corriger comme ça?
Le Président (M.
Bachand) : Oui.
M. Morin : OK.
Donc, «un témoin ou une partie — merci,
M. le Président — à
signer l'acte à distance. L'autorisation de signer à distance peut être
révoquée en tout temps.»
L'acte modifié
pourrait se lire ainsi, l'article modifié :
«L'acte notarié est
clos par la signature des parties et des témoins requis suivant le cas, en
présence du notaire instrumentant et par la signature de ce dernier, qui doit
être apposée le même jour et au même lieu où la dernière des parties à signer
l'a fait.
«La signature de
toute partie à un acte notarié peut être donnée en présence d'un autre notaire
que le notaire instrumentant pourvu que ce dernier reçoive la dernière
signature; la signature peut aussi être reçue par un notaire habilité à exercer
dans un État dont l'ordre professionnel est membre de l'Union internationale du
notariat latin et qui est désigné par le
conseil d'administration, pourvu que cette signature soit reçue dans les
limites territoriales de l'État dans lequel ce notaire exerce ses fonctions.
Dans ces cas, après signature de la partie et immédiatement au-dessous, le
notaire qui l'a reçue doit inscrire et signer une attestation de la réception
de cette signature devant lui et de la date à laquelle elle a été reçue.
«Donc, le notaire
peut également, si les circonstances s'y prêtent, autoriser un témoin ou une
partie à signer l'acte à distance. L'autorisation de signer à distance peut
être révoquée en tout temps.»
Donc, cet
amendement-là, M. le Président... en fait, récemment, dans un projet de loi — si
mon souvenir est bon, c'était le projet de
loi n° 34, ça se peut-tu, PL n° 34, qui modifiait, qui rendait, évidemment... qui
avait pour effet de rendre plus
accessible... de spécifier le rôle d'officier public du notaire et de rendre
plus efficace le système, en fait, des greffes notariales en créant des
greffes numériques — il
y avait une disposition qui visait la signature des actes à distance, mais qui qualifiait la possibilité de le
faire en utilisant les mots «exceptionnellement». On a eu un bon débat à ce
sujet avec M. le ministre.
D'ailleurs, cet
élément-là avait été soulevé par différents groupes qui sont venus témoigner en
commission et qui nous disaient : Écoutez, pendant la pandémie, on a eu
cette possibilité-là, il y avait un décret du gouvernement qui le permettait. C'est une pratique qui est
utile, qui permet au notaire, bon, d'exercer. Évidemment, le notaire est un officier public, donc c'est à lui d'évaluer si la
personne de qui il va recevoir la signature est apte et si c'est bien la bonne
personne.
Et
j'avais même réussi à faire préciser la pensée de M. le ministre, parce que ce
que je craignais, c'est que des gens qui soient... qui soient évidemment
à distance, que ce soit dans le Grand Nord du Québec ou dans des régions
éloignées du Québec, ne puissent plus avoir recours à la signature d'acte à
distance, étant entendu que c'est toujours au notaire de décider. Donc, si le
notaire a un doute, si le notaire pense qu'en tant qu'officier public il n'est
pas capable de remplir son rôle
adéquatement, bien, évidemment, il ne permettra pas la signature à distance. M.
le ministre a précisé qu'exceptionnellement on ne devait pas empêcher,
par exemple, des gens, que ce soit au Nunavik ou dans des régions éloignées, de signer à distance, mais qu'il laissait le mot
«exceptionnellement», et donc que ça ne pouvait pas être la norme dans
le cadre du projet de loi n° 34.
Par la suite, il y a
eu... et on l'a vu récemment, dans les jours qui précèdent, il y a eu plusieurs
notaires qui ont fait des sorties en disant que ça avait un impact sur leur
pratique. Il y a eu des articles qui ont été publiés dans les journaux. J'ai moi-même parlé à plusieurs notaires
qui m'ont dit que, même pour les régions éloignées, ça présentait un
problème. Il y a des gens qui, évidemment, vont être obligés de se déplacer sur
des distances importantes.
Et
donc, au fond, le projet de loi n° 34 avait pour but de permettre une plus
grande accessibilité aux notaires, et, en tout cas, ce que j'entends, c'est
que, dans certains cas, c'est beaucoup plus difficile et ça ne permet pas,
nécessairement, d'aller plus rapidement.
Donc, c'est la
raison, puisqu'on a... on a un projet de loi présentement qui traite de l'accès
à la justice — on
vient de modifier la Loi sur le notariat — compte
tenu de la volonté exprimée par plusieurs notaires de pouvoir utiliser
la signature à distance et le fait que, dans le projet de loi n° 34, on a
encadré mais aussi mieux défini l'importance du rôle d'officier public du notaire, alors, écoutez, moi, je me fie... je
me fie aux notaires, ce sont les officiers publics, ils ont un rôle fondamental
à jouer, d'autant plus que, dans le projet de loi n° 34, on permet
maintenant l'exécution d'actes notariés en ce qui a trait à certaines
créances sans même qu'il y ait homologation.
Donc,
je me dis, si on a assez confiance aux notaires pour leur permettre, dans le
cas d'actes notariés, de rendre une créance ou une obligation exécutoire sans
qu'elle soit homologuée par le tribunal, ce qui permet un plus grand accès à la justice, une plus grande flexibilité,
on devrait d'autant plus, dans certains cas, selon ce que le notaire indique,
faire en sorte qu'ils puissent recevoir la signature d'actes à distance, que ce
soit de la part de parties ou de témoins. Alors, c'est la raison pour
laquelle je dépose cet amendement, M. le Président.
Le Président (M. Bachand) : Merci beaucoup, M. le député de l'Acadie. Interventions? M. le ministre,
s'il vous plaît.
M.
Jolin-Barrette : Bien, oui, M. le Président, on en a longuement
débattu, le député de l'Acadie et moi, dans
le cadre du projet de loi n° 34, et effectivement le député de l'Acadie
avait soumis des amendements. Je comprends que, depuis qu'on a adopté le
projet de loi n° 34, certains notaires sont en désaccord avec le fait que
l'acte notarié à distance ne doit pas être la règle.
On est dans une
situation où l'acte notarié à distance peut être réalisé exceptionnellement, M.
le Président. Ce n'est pas interdit de faire l'acte notarié à distance. Puis,
je l'avais dit au moment d'adopter l'article, il peut y avoir des circonstances
exceptionnelles qui font en sorte que, oui, l'acte notarié peut être fait à
distance. Pensons à de très grandes distances, pensons à une situation où
la personne ne peut pas se présenter pour des raisons de maladie. C'est le notaire qui évalue : Est-ce qu'il s'agit
d'une situation exceptionnelle? Il ne faut pas que ça soit une pratique
courante de faire des actes notariés à distance.
Puis
il faut mettre la signature à distance dans son contexte. La situation de la
pandémie de la COVID-19 a entraîné la prise,
par le gouvernement, de décrets d'urgence temporaires permettant aux citoyens
de continuer de consulter leur notaire en évitant les contacts. C'est de
là que ça vient, M. le Président.
• (19 h 50) •
Puis il faut dire
aussi que les opinions divergent beaucoup. On a entendu certains notaires, mais
ce qui est important aussi dans ceux... les experts qu'on a entendus, M. le
Président, qui sont venus...
Je donne un exemple.
Il y a deux associations qui représentent les notaires, puis les deux, ils
s'opposent. L'Association professionnelle
des notaires du Québec était pour un élargissement de l'acte à distance, alors
que l'Union des notaires était plutôt pour un resserrement de la mesure.
Donc, on a deux groupes de notaires distincts, légitimes, qui représentent les
notaires et qui s'opposent.
Les experts
universitaires entendus en commission parlementaire se sont, quant à eux,
réjouis de la mesure et ont précisé que, dans les autres pays de droit civil
membres de l'Union internationale du notariat latin, dont le Québec fait partie, l'acte notarié technologique à
distance hors la présence du notaire postpandémie n'est pas admis, hein?
On fait cavalier seul... on faisait cavalier
seul, sauf en... en France, et, encore là, pour que la... que pour la procuration
notariée. Donc, c'était le Pr Brochu, de l'Université Laval, donc,
notaire et directeur du programme de maîtrise en droit notarial à
l'Université Laval, et Mme Brigitte Roy, notaire émérite, qui sont venus nous
dire ça.
La Chambre des
notaires, elle, qui est responsable de l'application de cette disposition,
considérait la mesure stricte mais se disait d'accord que la clôture en
présentiel doit être privilégiée et que la clôture à distance ne doit pas être
une pratique courante, par la nature sensible des services notariaux offerts et
la proximité recherchée par les clients, et que ce moyen doit être demandé par
le client et non imposé par le notaire.
Donc, dans tous les
cas, M. le Président, on est dans une situation où ce n'est pas blanc ou ce n'est
pas noir. Ce qui est important, notamment, c'est le fait que le notaire puisse
exercer adéquatement son devoir de conseil.
Et ce n'est pas
interdit de le faire à distance, M. le Président, puis ça, j'ai entendu ça.
J'ai entendu, dans la sphère publique, dire : C'est interdit maintenant de
faire des actes notariés à distance. Ce n'est pas vrai. C'est permis pour des circonstances exceptionnelles, M. le
Président, mais il ne faut pas penser que c'est tout le temps, M. le Président.
C'est important que le notaire puisse rencontrer... exercer son devoir de
conseil en personne physique. D'ailleurs, la Chambre des notaires le
recommandait, qu'on devrait favoriser la présence physique entre le notaire et
son client.
Donc, certains
commentateurs évoquent par ailleurs les risques quant à la validité de l'acte
notarié signé à distance, dont le caractère authentique, et donc la force
probante, qui pourrait être remis en question. Ça doit être pris en compte.
L'expérience à l'international démontre également que ce n'est pas une pratique
permise et courante dans la majorité des
notariats de type latin. L'acte notarié n'est pas un geste banal, et nous
devons nous assurer que les règles qui
l'encadrent sont rigoureuses et les plus sécuritaires possibles. Dans certaines
situations, M. le Président, il peut y arriver... Et, je le dis, ce
n'est pas interdit de faire des actes notariés à distance. On a eu plusieurs
exemples dans le cadre de la discussion du projet de loi n° 34.
Alors, la disposition
vient d'être adoptée. Je comprends que, pour certains notaires, ça peut être
plus contraignant de rencontrer son client, mais on va chez le notaire,
souvent, peu de fois dans une vie, M. le Président, règle générale, pour un
mariage, pour un contrat de mariage, pour ceux qui décident de ne pas opter
pour le régime impératif de la société d'acquêts.
On va chez le notaire pour l'achat, la vente d'une maison, pour une hypothèque.
On va chez le notaire pour un testament, bien souvent. On va chez le
notaire pour peut-être un mandat en cas d'inaptitude, toutes des circonstances
où le contact physique, l'aptitude de la personne doit être évalué. Ce sont des
gestes qui sont fort importants dans une vie et parfois, même, uniques. Alors,
moi, je suis très à l'aise de maintenir le caractère exceptionnel de l'acte
notarié à distance pour faire en sorte, notamment...
Et il ne faut jamais
l'oublier, là, toutes les lois professionnelles sont là pour protéger le
public. Donc, le positionnement que l'État québécois doit avoir, c'est :
Quelle est la façon de mieux protéger le public, de la façon la plus optimale
possible?
Alors, je comprends
qu'il y a certaines frustrations rattachées au caractère exceptionnel de l'acte
notarié à distance. Cependant, je pense que, pour les citoyens, pour faire en
sorte, justement, d'assurer la protection du public, ce critère-là, il est important. On n'est pas dogmatiques. C'est
possible qu'il y ait des circonstances qui fassent en sorte que le notaire, dans le cadre de son évaluation,
puisse privilégier l'acte notarié à distance, mais ça doit être des situations
exceptionnelles et ça ne doit pas être une pratique qui est courante et
quotidienne.
Le
Président (M. Bachand) : Merci. M. le
député d'Acadie? Ça va.
S'il n'y a pas
d'autre intervention, est-ce que l'amendement du député de l'Acadie...
M. Morin : ...un
vote par appel nominal, s'il vous plaît.
Le
Président (M. Bachand) : Vote par appel
nominal? Merci beaucoup. M. le secrétaire.
Le
Secrétaire : Pour, contre, abstention. M. Morin (Acadie)?
M. Morin : Pour.
Le
Secrétaire : Mme Maccarone (Westmount—Saint-Louis)?
Mme Maccarone : Pour.
Le Secrétaire :
M. Jolin-Barrette (Borduas)?
M. Jolin-Barrette : Contre.
Le Secrétaire : Mme Bourassa
(Charlevoix—Côte-de-Beaupré)?
Mme Bourassa : Contre.
Le Secrétaire : Mme Schmaltz
(Vimont)?
Mme Schmaltz : Contre.
Le Secrétaire : M. Asselin
(Vanier-Les Rivières)?
M. Asselin : Contre.
Le Secrétaire : Mme Blais
(Abitibi-Ouest)?
Mme Blais : Contre.
Le Secrétaire : M. Lemieux
(Saint-Jean)?
M. Lemieux : Contre.
Le Secrétaire : Et M. Bachand
(Richmond)?.
Le Président (M.
Bachand) : Abstention. Donc, l'amendement
est rejeté. M. le ministre, s'il vous plaît.
M. Jolin-Barrette : Oui. M. le
Président, avant de passer à l'article 76, qui est le dernier article du
projet de loi, j'ai proposé à mes collègues trois amendements qui visent les
moyens technologiques. Alors... Puis je leur ai dit hors micro, je voulais
savoir leur niveau d'intérêt à les adopter dans le cadre de ce projet de loi.
Je ne veux pas faire retarder indûment les travaux de la commission. Si jamais
ils me disent : Écoutez, on préférerait que ce soit dans un autre projet
de loi, je ne suis pas fermé, mais je les soumets. Ça vise à faire en sorte de
prévoir des dispositions, dans la Loi sur les tribunaux judiciaires, dans le Code
de procédure civile et dans le Code de procédure pénale, pour l'utilisation des nouveaux moyens technologiques
qu'on va utiliser avec Lexius. Alors, je le soumets, mais il n'y a pas d'obligation.
Le Président (M.
Bachand) : M. le député de l'Acadie.
M. Morin : Bien, écoutez, M. le
Président, je remercie M. le ministre de nous avoir donné, finalement, les amendements qu'il entend proposer dans le cadre de
ce projet de loi. Et, croyez-moi, en ce qui a trait à l'accès à la justice et surtout à l'utilisation de moyens
technologiques, je pense que c'est quelque chose qui est excessivement
important, d'ailleurs.
D'ailleurs, le ministère de la Justice a pris le
virage avec Lexius, il y a de cela déjà quelques années, avec des objectifs
précis à suivre. Cependant, quand je regarde les dispositions et ce que le
gouvernement veut adopter, je note qu'au niveau des moyens technologiques...
Bon, oui, il y aura consultation avec les juges des cours, des tribunaux
judiciaires, mais, encore là, on dit : «Le gouvernement peut, par
règlement». Il y a une foule de dispositions et de choses qui sont prévues.
Entre autres, dans ce qui est proposé à 223.6.2, on dit que la décision du
ministre de, par exemple, décider de suspendre l'obligation d'utiliser un moyen
technologique... ou d'autoriser l'utilisation d'un autre moyen technologique,
la décision du ministre, elle ne serait pas soumise à l'obligation de
publication prévue à l'article 8 de la Loi sur les règlements, et il
s'agit quand même de moyens importants.
On sait, M. le Président, que... Puis
évidemment, on ne sait pas, au niveau du gouvernement, qui va s'occuper de l'organisation
numérique de tout ça, mais on a vu, dans les dernières semaines, qu'au
ministère de la Cybersécurité et du Numérique, parfois, il y a des choses qui
font en sorte que ça ne clique pas toujours très bien. Donc... Oui?
Le Président (M.
Bachand) : ...c'est que les amendements
n'ont pas été lus.
M. Morin : Déposés, lus.
Le Président (M.
Bachand) : Alors donc, je crois que, si je
prends... sur le principe global, parce que, si on commence à discuter des
amendements comme tels, il faudrait les déposer officiellement, là.
M. Morin : Bien, en fait, en fait,
moi, ce que je veux vous dire...
Le Président (M. Bachand) : Allez-y.
M. Morin :
...c'est que je ne vais pas consentir.
Le
Président (M. Bachand) : Parfait.
M. Morin :
Mais je voulais expliquer pourquoi je ne consentais pas.
Le Président (M. Bachand) : Oui. Merci beaucoup. Mais je voulais juste, pour les gens qui nous
écoutent, dire qu'il y avait des éléments, peut-être, d'amendement. J'ai
le député de Jean-Talon, s'il vous plaît.
M. Paradis : Bien, merci. J'aurais été intéressé, moi, à
comprendre s'il y a urgence ou s'il y a une raison impérative qui nous... qui ferait en sorte qu'on voudrait
procéder rapidement avec ces amendements-là. Parce que moi, je comprends
que le projet, il est très consensuel au Québec, M. le ministre nous l'a dit
tout à l'heure, c'est-à-dire que ça suscite beaucoup d'adhésion.
Par contre, comme je
le mentionnais un peu plus tôt, là, sur le libellé des articles qui nous sont
proposés, qui sont quand même des
amendements à des lois extrêmement importantes, hein, de notre système, la Loi
sur les tribunaux judiciaires, le Code de procédure pénale et le Code de
procédure civile, est-ce qu'il y a des petits ajustements? Est-ce que le Barreau
du Québec, par exemple, ou est-ce que
la magistrature aurait des suggestions à nous faire dont on pourrait s'inspirer ici pour améliorer encore ces
articles-là? Et là je pose la question au ministre parce que je pense que ça,
les pas en avant en matière
technologique, je pense que c'est une matière à célébrer puis à mobiliser les
différents acteurs en les consultant peut-être à l'avance, à moins qu'il
y ait des raisons impératives, là, de le faire maintenant.
Donc,
je serais curieux d'entendre ça, parce que, je le sais, c'est consensuel, puis
les gens veulent aller de l'avant, mais
là on n'a pas eu la lumière des différents intervenants sur le libellé des
articles qui nous sont proposés aujourd'hui.
• (20 heures) •
Le
Président (M. Bachand) : M. le ministre.
M.
Jolin-Barrette : Oui. Bien, M. le Président, j'entends bien mes
confrères, puis c'est pour ça que je les ai déposés librement et que je les ai
partagés pour savoir s'il y avait de l'appétit. Mais, écoutez, à ce stade-ci,
je ne les déposerai pas puis j'aurai l'occasion de les déposer dans un autre
projet de loi bientôt, qui... Pas avant Noël. Pas avant Noël. Je vais vous laisser
vous reposer. Mais, en revenant de Noël, hein, il faut avoir des bonnes
résolutions pour 2024. Ça fait qu'on va avoir adopté sept projets de loi cette
année. Pour 2024, il faudrait peut-être viser huit. Je regarde le député de
l'Acadie, vous venez d'arriver, M. le député de Jean-Talon, donc on peut
prendre ça comme résolution. Donc, on les versera dans le prochain puis on
pourra faire des consultations en lien avec les autres.
Donc, sur ça, pour
l'article 76, il va y avoir un amendement pour toutes les... tout à l'heure, ce
qu'on avait dit, pour les SAP qui rentrent
en vigueur à la date de la sanction. Donc, on va envoyer l'amendement pour
l'article 76, puis je vais lire...
Le
Président (M. Bachand) : On s'en va à
l'article 76. Lecture, M. le ministre.
M.
Jolin-Barrette : Oui. La présente loi entre en vigueur le 1er juillet
2024, à l'exception :
1° des dispositions
des articles 18, 34, 41, 50, 51, 71 et 73, qui entrent en vigueur le (indiquer
ici la date de la présentation... de la sanction de la présente loi);
2° les dispositions
de l'article 17, qui entrent en vigueur à la date de l'entrée en vigueur du
premier règlement pris en vertu de l'article 246.16.1 de la Loi sur les
tribunaux judiciaires, édicté par la présente loi;
3° des dispositions
des articles 2 à 5 de la présente loi, de l'article 191 de la Loi sur les
tribunaux judiciaires, édicté par l'article
9 de la présente loi, et de l'article 35 de la présente loi, qui entrent en
vigueur le jour de la nomination du premier juge municipal en chef;
4° des
dispositions du premier alinéa de l'article 72, qui ont pour effet... qui ont
effet depuis le 28 mars 2017.
Commentaires :
Cet article prévoit l'entrée en vigueur, au 1er juillet 2024, du nouveau régime
proposé relativement aux juges municipaux et du nouveau régime relatif aux
sanctions administratives pécuniaires.
Les
dispositions qui concernent les procureurs agissant en poursuite devant les
cours municipales, les poursuites pénales en vertu de la Loi sur la fiscalité municipale et le mandat supplémentaire du comité de
rémunération des juges entreraient en vigueur au moment de la sanction
de la loi.
Les dispositions
relatives au partage des droits accumulés au titre des régimes de retraite d'un
juge entre ce dernier et son conjoint avec lequel il n'est ni marié ni uni
civilement entreraient en vigueur à la date de l'entrée en vigueur du règlement
qui complète ces dispositions.
Les dispositions
relatives à l'abolition du poste de juge en chef adjoint responsable des cours
municipales et à la création du nouveau poste de juge municipal en chef
entreraient en vigueur le jour de la nomination du premier juge municipal en
chef.
Finalement, les
dispositions qui prévoient le maintien de la rémunération d'un juge qui a
exercé ou qui exerce ses fonctions de juge-président pendant au moins sept ans
auraient effet depuis le 28 mars 2017.
Et donc l'amendement...
Le
Président (M. Bachand) : L'amendement.
M. Jolin-Barrette : Donc,
l'amendement à l'article 76 du projet de loi :
1° remplacer, dans le paragraphe 1°, «34, 41,
50, 51», «34, 34.1, 41, 50, 51, 52.1, 66 et 68»;
2° remplacer le paragraphe 3° par le
suivant :
«3° des dispositions des articles 2 à 5 de
la présente loi et de l'article 35 de la présente loi, qui entrent en
vigueur le 1er juillet 2024 ou à la date de la nomination du premier juge
municipal en chef, selon la première des deux dates;».
Commentaires : L'amendement vise à ce que
la disposition concernant le premier juge municipal en chef et celle concernant
les avocats et notaires à la retraite entre en vigueur dès la sanction de la
loi et à ce qu'elle... ce que celles concernant l'abolition du poste de juge en
chef adjoint responsable des cours municipales entrent en vigueur soit le
1er juillet 2024 soit à la date de la nomination du premier juge municipal
en chef si celle-ci est antérieure au 1er juillet 2024.
L'amendement vise à ce que la Loi sur les
sanctions administratives pécuniaires en matière municipale entre en vigueur à
la date de la sanction de la loi plutôt que le 1er juillet 2024.
Donc, c'est
les deux amendements. Vous vous souvenez, tantôt, on a dit : le juge
municipal en chef, pour qu'il soit nommé avant le 1er juillet... Donc,
c'est ça, puis la deuxième mesure, c'est relativement aux sanctions
administratives pécuniaires, dès la sanction de la loi, pour qu'on
puisse faire adopter le règlement et que les municipalités puissent adopter leurs règlements par la suite.
Le Président (M.
Bachand) : Est-ce qu'il y a d'autres
interventions sur l'amendement?
M. Morin : Non, M. le Président.
Le
Président (M. Bachand) :
S'il n'y a pas d'intervention,
est-ce que l'amendement à l'article 76 est adopté?
Des voix : Adopté.
Le
Président (M. Bachand) :
Adopté. Donc, est-ce qu'il y a
des interventions sur l'article 76 tel qu'amendé? S'il n'y a pas
d'intervention, est-ce que l'article 76, tel qu'amendé, est adopté?
Des voix : Adopté.
Le
Président (M. Bachand) :
Adopté. Merci. Alors, nous en
sommes rendus à la fin de l'étude article par article. Est-ce que les
intitulés des chapitres du projet de loi sont adoptés?
Des voix : Adopté.
Le Président (M.
Bachand) : Est-ce que le titre du projet
de loi adopté?
Des voix : Adopté.
Le Président (M.
Bachand) : Je propose que la commission
recommande la renumérotation du projet de loi amendé.
Des voix : Adopté.
Le Président (M.
Bachand) : Adopté. Je propose que la
commission adopte une motion d'ajustement des références. Cette motion est-elle
adoptée?
Des voix : Adopté.
Remarques finales
Le
Président (M. Bachand) :
Merci. Nous sommes rendus aux
remarques finales. Alors, M. le député d'Acadie, s'il vous plaît.
M. André Albert
Morin
M. Morin : Oui. Alors, merci. Merci,
M. le Président. Donc, un autre projet de loi, dans le domaine de la justice, où on a fait l'étude article par article,
autre projet de loi en ce qui a trait à l'accessibilité puis à la performance
du système.
Je peux vous dire qu'il y a des éléments, et je
l'ai dit d'emblée dès le départ, qui, en fait, moi, me posaient une série de
questions, notamment quant à l'indépendance de la magistrature, et il y a
plusieurs amendements que j'ai proposés à cet effet-là et
qui, dans plusieurs cas, ont été adoptés par la partie gouvernementale. Je
pense que c'est une bonification du projet de loi. Il en va de même... il en va
de même de l'indépendance du réviseur qui aura à se pencher, donc, en révision
des sanctions administratives pour s'assurer de son indépendance.
Énormément de
questions qui ont été posées aussi quant au régime sur les sanctions
administratives pécuniaires pour clarifier, s'assurer qu'évidemment les
droits de tous et de chacun seront respectés, amendements qui ont été présentés
ce soir pour s'assurer, en fait, par cohérence, au niveau de la destitution
d'une personne chargée d'entendre une contestation suite à une recommandation
du Conseil de la justice administrative, que ce soit le gouvernement et non pas le ministre. Donc, autant d'ajouts qui ont
été faits au projet de loi suite à des amendements qui ont été proposés par l'opposition officielle. Donc, je pense que
c'est un projet de loi qui sort de cette étape-là bonifié. Ça nous a permis
de poser un nombre très important de questions à M. le ministre, de clarifier
certaines choses.
Je veux aussi remercier ma collègue la députée
de Westmount—Saint-Louis,
qui m'a accompagné tout le long de ce projet de loi et qui a posé aussi de très
bonnes questions, questions très pertinentes, toujours dans un souci d'améliorer l'accès à la justice et de s'assurer
qu'évidemment les citoyens seront bien protégés. Merci également à mon
recherchiste de l'aile parlementaire qui m'accompagne. Alors, voilà, ça
complète mes remarques, M. le Président.
Le Président (M.
Bachand) : Merci beaucoup, M. le député de
l'Acadie. M. le député de Saint-Jean.
M. Louis Lemieux
M.
Lemieux : Merci beaucoup, M. le Président. Vous le savez, ça
ne sera pas très long. C'est le temps de donner le temps de souffler au
ministre avant de s'en aller après ses derniers mots. D'ailleurs, je l'ai
entendu dire : sept projets de loi. Est-ce que c'est 2023 ou depuis
le début de la 43e? Sept lois?
M. Jolin-Barrette : Oui, 2023.
M. Lemieux : Votre réputation
d'hyperactivité ne risque pas d'en souffrir en 2023.
M. Jolin-Barrette : C'est à cause de
vous, M. le député de Saint-Jean.
M. Lemieux : Alors, effectivement,
c'est le genre de projet de loi qu'il fait bon travailler. Je pense, et ça me revient à chaque fois que je viens travailler sur
ce projet de loi n° 40... il me revient toujours en mémoire les
greffières qui étaient venues nous
parler, qui étaient tellement enthousiastes et à qui on semblait ouvrir toutes
grandes les portes qu'elles espéraient voir s'ouvrir depuis longtemps.
Et les voir en commission parlementaire, en consultations, nous dire tout ce
qu'elles espéraient de ce projet de loi et tout ce qu'elles en trouvaient de
bon, mais surtout des outils d'accès à la
justice qu'on allait donner aux citoyens, à travers ces greffières, moi, ça a
fait ma journée, cette journée-là, et je suis content de voir que, ce
soir, on adopte ce projet de loi.
Merci
beaucoup à toute l'équipe de ce côté-ci de la banquette, mais à tous ceux qui
participent, en particulier le député de l'Acadie, le collègue qui,
effectivement, a attiré mon attention avec son amendement au sujet des notaires.
Moi aussi, j'y ai pensé beaucoup, mais je trouve que c'est sage, malgré son
jeune âge, au ministre, de dire qu'on va commencer avec ce qu'on a adopté et on
verra. Là-dessus, merci, M. le Président.
• (20 h 10) •
Le
Président (M. Bachand) :
Merci. Est-ce qu'il y a d'autres
interventions? S'il n'y a pas d'autre intervention, M. le ministre, s'il
vous plaît.
M. Simon
Jolin-Barrette
M. Jolin-Barrette : Oui. Merci, M.
le Président. Bien, à mon tour de faire quelques remerciements en lien avec
tout le travail qui a été accompli par le projet de loi n° 40.
Vous me permettrez de remercier le secrétariat, M. le secrétaire à l'Assemblée
nationale, ici, madame à l'arrière, la sonorisation, le télévisuel, les gens de
la traduction aussi, qui ne sont pas avec nous, mais qui travaillent, jour et
nuit, parfois. Vous me permettrez de vous remercier, vous, M. le Président,
hein, c'est toujours un plaisir de vous retrouver. Ça faisait longtemps qu'on
ne s'était pas vus. Alors, en tant qu'honorable député de Richmond, c'est un
plaisir de passer du temps avec vous.
Remercier mes
collègues de la partie gouvernementale, Mme la députée de Vimont, M. le député
de Saint-Jean, Mme la députée d'Anjou—Louis-Riel,
Mme la députée de Laval-des-Rapides, M. le député de Vanier-Les Rivières,
Mme la députée de Charlevoix—Côte-de-Beaupré,
Mme la députée d'Argenteuil, Mme la députée de Châteauguay, Mme la députée
d'Iberville, Mme la députée d'Abitibi-Ouest, de saluer le travail de mes
collègues également, le député de l'Acadie, qui a été fidèle à sa réputation,
et qui voit dans le projet de loi... et qui pose des questions pertinentes. Alors, je vous remercie pour votre
contribution, puis surtout, dans le cadre du projet de loi n° 40, je pense que votre expérience professionnelle nous a aidés,
surtout en matière criminelle et pénale, puis les cours municipales, ça touche... Alors, merci pour votre contribution.
Mme la députée de Westmount—Saint-Louis aussi, qui est venue nous rendre visite à la commission parlementaire,
de temps à autre à la Commission des institutions, des fois au projet de loi
famille, des fois également sur d'autres projets de loi. M. le député de
Jean-Talon, première fois, alors c'est un...
Une voix : ...
M.
Jolin-Barrette : C'est ça, le premier projet de loi du député de
Jean-Talon avec nous. Alors, une première à tout. Vous allez voir, on
s'amuse vraiment beaucoup ici. Saluer également le travail de la députée de
Vaudreuil, qui nous a accompagnés durant toute l'étude détaillée, pour ses
questions pertinentes également.
Vous me permettrez de remercier également
l'ensemble des employés du ministère de la Justice qui ont contribué au
travail. Puis je le dis, je crois, à chaque fin d'étude détaillée... vous
savez, on passe un certain temps qui peut nous paraître long en commission
parlementaire, mais le travail qui est fait derrière ça pour réussir à livrer
et à déposer un projet de loi avec les légistes, avec les juristes, avec les
avocats, avec les gens aux orientations dans chacun
des ministères, c'est un travail long, dur, aride, et aussi qui change parfois.
Des fois, il y a des orientations qui changent au niveau ministériel, ça
fait que, là, les équipes, il faut qu'elles se retournent de bord rapidement,
parfois dans des courts délais. Alors, je comprends que les équipes souhaitent
souvent de la stabilité ministérielle, mais, des fois, ça arrive qu'il y a des petits changements. Alors, c'est
grandement apprécié, et on remercie l'ensemble des équipes.
Donc, au
premier titre, Me Élise Labrecque, qui, je crois, c'est son premier projet
loi en tant que sous-ministre associée.
Alors, félicitations, encore une fois, Me Labrecque, pour votre
nomination, et merci. Me Marie-Émilie Rochette, Me Hélène
Dumas-Legendre, Me Vicky Lamontagne, Me Marie-Pierre... Anne Proulx,
Me Amélie Couture-Roy, Marie-Ève Thériault, Me Maude Paquette,
Me Cornelia Boje... est-ce que je...
Une voix : ...
M.
Jolin-Barrette : ...madame, O.K., j'ajoute des titres
professionnels, Mme Marie-Andrée Fortier, Mme Hélène Gagné, Me Gabrielle St-Martin-Deaudelin,
Me Anthony Papaioannou, Me Sophie Joncas, Me Marie-Michelle
Desrochers, Suzanne Tremblay, Valérie Massé,
Sarah Carrier, Me Patrick Gazaille, Me Evelyne Gagné,
Me Jean-Félix Robitaille, Me Antoine Fafard, Me Sophie
Vézina.
Puis je veux également remercier l'apport de
certaines de nos équipes, notamment la Direction générale de la performance et
du tribunal spécialisé au ministère de la Justice, la Direction du soutien
juridique au service de justice du ministère
de la Justice du Québec, le Directeur
des poursuites criminelles et pénales,
la Direction des affaires juridiques et de la Direction des orientations de la gouvernance municipale du
ministère des Affaires municipales et de l'Habitation.
Donc, ça fait
beaucoup de monde, M. le Président, mais il y a énormément de travail là-dedans.
Alors, un sincère merci. Puis si on
peut faire en sorte d'avancer en matière de justice, c'est grâce aux juristes
et au personnel du ministère de la
Justice, qui nous accompagnent à travers tous les projets de loi, puis ça nous
permet justement d'avancer comme ça. Puis là je sens que le député de
l'Acadie va me dire, durant les fêtes : Bien là, ça nous prend des projets
de loi dès le début février. Alors, on y a pensé, ça s'en vient.
Alors, un immense merci également à
Me Justine Gravel, ma conseillère politique, qui a travaillé sur le projet de loi. Alors, un immense merci pour votre
premier projet de loi également en étude détaillée. Alors, ça s'est bien
passé. Alors, félicitations. Merci.
Mme Élisabeth Gosselin, Mme Amélie Millette-Gagnon également. Un
merci particulier également aux juges municipaux, qui vont partir avec
cette nouvelle structure là, qui rendent justice dans le cadre d'une justice de proximité, flexible, accessible
pour les citoyens, les soirs, parfois les fins de semaine, souvent le premier
contact avec les justiciables. De remercier
également les partenaires municipaux. Je pense, les sanctions administratives
pécuniaires vont vraiment améliorer la vie des citoyens québécois. Quand on
parle d'efficacité et de performance du système
de justice, il faut vraiment passer, là, à une autre étape puis prendre le
virage vers la performance, l'efficacité. Dans mon expérience, j'ai
beaucoup entendu souvent des discours sur l'accessibilité et l'efficacité, mais
il est temps que, tous ensemble, on se
dise : Écoutez, le système de justice, c'est un service public, il faut
qu'il soit performant... pardon, et il faut qu'il y ait des mesures
concrètes.
Alors, je ne
serai pas plus long, M. le Président. Un immense merci à vous encore une fois
et merci aux collègues pour leur contribution dans le cadre du projet
loi.
Le
Président (M. Bachand) :
À mon tour de vous dire un gros
merci. C'est toujours un privilège et un grand plaisir de travailler
avec vous tous et toutes, sincèrement.
Cela dit, la commission ayant accompli son
mandat ajourne ses travaux sine die. Merci. Bonne soirée.
(Fin de la séance à 20 h 16)