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Commission permanente de l'industrie
et du commerce, du tourisme,
de la chasse et de la pêche
Etude des crédits
du ministère de l'Industrie
et du Commerce
Séance du mercredi 15 mai 1974
(Dix heures et trente-neuf minutes)
M. BRISSON (président de la commission permanente de l'industrie
et du commerce, du tourisme, de la chasse et de la pêche): A l'ordre,
messieurs ! nous sommes rendus au programme 4: Centre de recherche industrielle
du Québec. L'honorable député de Sauvé.
Centre de recherche industrielle du
Québec
M. MORIN: M. le Président, le Centre de recherche industrielle
s'associe à des sociétés dans le cadre du programme
conjoint de recherches appliquées. Le ministre pourrait-il nous donner
tout d'abord une liste des projets et des entreprises avec lesquels le centre a
été associé?
M. SAINT-PIERRE: A ma droite, j'ai M. Claude Descoteaux, qui est
directeur général du centre.
Ayant été averti relativement tard que c'était ce
matin que cet exercice avait lieu, je n'ai malheureusement pas pu recueillir la
masse de documents qui m'aurait permis de répondre sur-le-champ à
de telles questions, mais nous avons effectivement chez nous une liste des
entreprises, des sociétés ou même des personnes avec
lesquelles le centre est entré en relations d'affaires depuis qu'il est
créé.
M. MORIN: Est-ce que, dans les jours ou les semaines qui viennent, le
centre pourrait communiquer cette liste aux intéressés, aussi
bien au ministre qu'à l'Opposition?
M. SAINT-PIERRE: II n'y a aucune raison qu'on ne puisse pas l'avoir
à quatre heures, après la période des questions. Vous
voulez simplement avoir la liste de nos partenaires, la nature des projets, les
sommes qui auraient pu être engagées?
M. MORIN: J'ai d'autres questions à poser d'ordre
général dans le même secteur. Peut-être que les
listes pourront être un peu plus raffinées à la
lumière des questions que je pose, à supposer qu'elles puissent
être établies avant quatre heures. Sinon, nous sommes tout
à fait disposés à attendre que vous soyez prêts
à les produire.
Ce que je voudrais souligner au ministre, c'est qu'il serait
intéressant de savoir combien de ces entreprises sont
québécoises, combien sont canadiennes, étrangères.
Evidemment, par ce qui circule de droite et de gauche dans les journaux, on a
une idée de certains projets, comme, par exemple, dans le cas du
laboratoire Bio-Millet, ç'a fait un certain bruit, nous sommes au
courant de cette association, de même pour, je crois, d'après ce
que j'ai vu dans les journaux, la compagnie Robert-Mitchell. Mais nous
aimerions avoir une idée plus complète des cas d'associations,
puisque vous avez, en fait, trois formules, je crois, une formule où la
recherche se fait de façon autonome par vos ingénieurs et vos
techniciens, ensuite vous avez de la recherche en coopération avec des
industries, des universités ou même des particuliers et, enfin, de
la recherche commanditée ou sous contrat à la demande d'une
entreprise.
Est-ce que déjà, ce matin, vous pourriez nous dire
à peu près combien il y a de projets dans chacune de ces trois
catégories?
M. SAINT-PIERRE: J'aimerais dire, en commençant, que je suis
arrivé au centre il y a relativement peu de temps. Je crois savoir que
M. le ministre a expliqué hier un certain nombre de problèmes de
réorganisation auxquels le centre fait face, si bien que nous n'avons
peut-être pas nous le regrettons, mais nous ferons mieux l'an
prochain maintenant l'ensemble des renseignements disponibles sous la
forme que vous souhaiteriez. C'est également parce que la
définition de ce qu'est un projet est quelque chose d'assez divergent
selon les cas. Il peut arriver qu'on ouvre un projet sur lequel on travaille
une journée ou deux et il peut y avoir d'autres projets sur lesquels on
a dépensé l'équivalent, en temps et matériel, de
quelques centaines de milliers de dollars. Il faudrait, si vous me le
permettez, que nous vous fournissions ces renseignements en précisant
d'une manière assez explicite quels sont ceux qu'on peut
véritablement qualifier de projets et qui ont eu, donc, une certaine
ampleur, qui ont drainé une partie importante, significative des
ressources du centre. Autrement, fournir une simple liste de tout ce qu'on peut
étiqueter de projet risquerait de prêter à confusion et
peut-être d'éviter de mieux cerner les principaux projets sur
lesquels le centre a vraiment travaillé au cours des dernières
années.
Alors, nous tenterons de sérier ces projets de telle sorte que
les personnes qui sont moins familières avec nos activités
puissent s'y reconnaître. Je dois dire que c'est un exercice que nous
faisons pour notre propre compte maintenant car l'administration du centre a eu
quelques moments de faiblesse, vu le départ de plusieurs personnes ces
derniers temps, ce qui fait que nous devrions avoir ces renseignements, mais
nous sommes maintenant à tenter de les établir et à faire
un nettoyage de cet ordre.
M. MORIN: M. le Président, est-ce que, tout de même, on
pourrait nous dire si le centre a
travaillé avec certaines entreprises d'Etat? Je pense, par
exemple, à Hydro-Québec, à SIDBEC, à la SGF.
M. SAINT-PIERRE: Si on prend la SGF au sens large du mot, je peux dire
que nous avons travaillé avec certaines entreprises du groupe SGF,
notamment Volcano, dans le cas de la conception d'un échangeur de
chaleur qui est un produit qui pourrait être complémentaire
à la gamme des produits actuellement fabriqués par cette
société. Il restera maintenant à celle-ci de
préciser elle-même sur le plan industriel et commercial, si oui,
quand et comment et dans quelle perspective elle peut fabriquer effectivement
ce produit auquel nous avons contribué. Dans la même famille, nous
avons travaillé étroitement avec Forano pour la mise au point, la
conception d'une tronçonneuse d'un type particulier, nous avons
terminé ce travail il y a une semaine et le coût de cette
opération s'élève environ à $90,000. L'ensemble des
travaux exécutés par le centre à cet égard
représente un total de quelque 60 dessins qui ont été
officiellement transmis à la compagnie il y a une quinzaine de
jours.
M. MORIN: C'est surtout avec les entreprises de la SGF que vous avez eu
des projets conjoints?
M. SAINT-PIERRE: Nous avons eu des pourparlers avec SOQUEM. Je peux, par
exemple, signaler un projet d'un type particulier, qui est assez récent,
SOQUEM établira dans la région du Saguenay-Lac-Saint-Jean une
société d'exploitation avec le groupe Copperfields, qui
nécessitera une fourniture d'acide oxalique d'environ 2 millions ou 3
millions de livres annuellement. Or, il se trouve que les experts, les
techniciens chez nous ont appris qu'il existe des procédés
européens pour obtenir cet acide oxalique en provenance de
résidus de bois résineux plutôt que de produits
pétroliers. Comme les produits pétroliers sont à la
hausse, tous les sous-produits sont plus coûteux et il pourrait
s'avérer rentable et souhaitable pour le Saguenay-Lac-Saint-Jean qu'on
transforme localement des déchets de résineux qui ne servaient
à rien à des fins commerciales. Reste à savoir si nous
pourrions écouler ailleurs les surplus de production de cette usine car
il semble, à première vue, que le niveau de rentabilité se
situe environ à 10 millions de livres annuellement alors que SOQUEM en
achèterait 3 millions.
Voilà un exemple de dossier que nous avons amorcé en
liaison, non seulement avec SOQUEM, mais également avec le
ministère de l'Industrie et du Commerce afin qu'il puisse voir s'il n'y
avait pas dans la région des capitaux locaux qui pourraient s'associer
à la mise au point, à l'implantation d'une telle entreprise et
trouver aussi des débouchés pour la capacité
sédentaire.
M. MORIN: C'est un excellent projet. Je souhaite que vous puissiez
aboutir. Est-ce que M. Descoteaux pourrait nous dire combien il y a de projets
de nature conjointe cette année? Je sais que, l'an dernier,
d'après ce que le ministre nous avait dit, il y en avait une
quinzaine.
M. SAINT-PIERRE: Je crois qu'on pourrait répéter à
peu près le même chiffre, je dirais à l'oeil une douzaine,
effectivement. Si le chiffre n'a pas augmenté récemment, c'est
que le centre comme, je crois, le ministre l'a expliqué hier, a
traversé une période de rajustement et, à mon
arrivée au centre, j'ai pensé qu'il était sage d'assurer
les bases administratives et financières de nos opérations avant
de donner un coup d'accélération et de redémarrer à
un rythme beaucoup plus soutenu et élevé. C'est ce que nous
ferons prochainement.
M. MORIN: L'année dernière, en faisant le bilan des
activités du CRIQ, vous aviez déjà 300 études
à votre crédit ayant amené la mise en marche de 43 projets
internes. Quel est le bilan approximatif actuel après une année
additionnelle de travail? Je me rends compte que M. Descoteaux arrive sur les
entrefaites et je ne veux pas demander trop de détails, mais j'imagine
qu'il a eu l'occasion de faire un peu le tour des dossiers.
M. SAINT-PIERRE: Oui, effectivement, nous avons à ce moment
rencontré certaines difficultés dans la classification des
dossiers, c'est-à-dire que nous avons des numéros de projets et
selon les procédures administratives qui étaient alors en
vigueur, il y a eu une certaine fragmentation pour les fins de gestion interne
de projets, si bien que les chiffres ne sont peut-être pas aussi
significatifs qu'on le souhaiterait. Je pense qu'en fournissant la liste des
projets auxquels nous nous sommes intéressés ou la liste des
personnes, sociétés ou entreprises avec lesquelles on a
travaillé, on aura une assez bonne image de ce qui a pu se passer au
centre depuis un an.
M. MORIN: Est-ce que M. Descoteaux pourrait nous dire s'il y a eu un
certain nombre de découvertes, ou peut-être que le mot
découverte est un peu ambitieux? Tout à l'heure, parlant de
l'acide oxalique, vous faisiez tout de même observer que votre centre a
trouvé des méthodes ou a déniché de nouvelles
méthodes qui seraient plus économiques.
Est-ce qu'il y a eu de nombreux cas de découvertes ou encore des
récupérations de nouvelles méthodes venues d'ailleurs?
M. SAINT-PIERRE: Le centre agit, à cet égard, sur deux
plans qui sont assez distincts. Le premier tend à organiser au profit
des entreprises québécoises un transfert de technologies,
c'est-à-dire faire bénéficier les entreprises du
Québec de technologies plus avancées qui sont disponibles quelque
part dans le monde.
C'est ce qui existe dans le cas du projet de l'acide oxalique. Je crois
qu'il s'agirait d'un procédé mis au point par les
Tchèques.
Donc on a un certain nombre de cas comme ceux-là où on a
aidé différentes entreprises à tirer un meilleur parti de
techniques qui ont déjà été mises au point par
d'autres sociétés ou d'autres groupes de recherche dans le
monde.
D'autre part, par suite des projets internes du centre, il est
arrivé que des découvertes soient faites. La plus importante est
sans doute celle qui a trait aux activités de la compagnie Syltek
installée à Bromont, qui fabrique des microcircuits.
Le groupe, chez nous, a mis au point un nouveau je cherche le mot
précis en français je crois que je l'ai jamais entendu
"waffle", si vous me permettez. M. le ministre me dit et c'est un mot
fort joli qu'il s'agirait d'une gaufre.
M. MORIN: Une gaufre électronique.
M. SAINT-PIERRE: Cette gaufre permettrait de maximiser
énormément la capacité de mémoire de ces binaires
électroniques qui entrent dans la composition de ces appareils fort
savants et imposants qui se développent dans le monde à une
allure très rapide.
Nous avons donc fait une demande à Ottawa, au Bureau canadien des
brevets, pour obtenir un brevet. J'ai le plaisir de vous dire que le bureau
nous a récemment informés que notre demande avait
été acceptée et que, sur paiement des taxes finales, les
lettres patentes nous seraient délivrées. Nous avons, bien
entendu, payé lesdites taxes finales et nous attendons incessamment
l'arrivée de ce brevet qui sera le premier au profit du Centre de
recherche industriel du Québec.
Toujours dans le domaine électronique, pour prendre un exemple
qui est quand même différent, nos ingénieurs et techniciens
ont mis au point un appareil qui est une console, un terminal, servant
notamment à l'enregistrement des passagers pour les compagnies
aériennes. Ce dispositif a été jugé suffisamment
ingénieux par Air Canada pour que la société
aérienne canadienne attribue à une compagnie de Montréal
le contrat pour la fabrication de cet appareil, selon le design, selon le
procédé qui a été mis au point par les
ingénieurs du centre.
M. MORIN: Avez-vous un brevet sur cet appareil?
M. SAINT-PIERRE: Nous n'avons pas pris de brevet sur cet appareil, parce
que, dans ce domaine, tous les experts s'accordent à dire qu'il y a une
espèce de technologie galopante qui fait qu'il faut constamment se tenir
à la pointe et que ce n'est vraiment pas la peine de dépenser
beaucoup d'argent et d'efforts pour obtenir des brevets. C'est plutôt la
possession du "know-how" qui représente la véritable richesse
à ce moment-là.
M. MORIN: Lorsque votre centre fait une découverte ou
améliore un processus industriel, comme cela semble être le cas
dans les exemples que vous venez de nous donner, est-ce que vous exigez quelque
chose en retour? Un inventeur qui a un brevet, normalement, en espère un
certain rendement. Est-ce que le centre a touché des revenus sur ces
brevets ou sur ces procédés non brevetés?
M. SAINT-PIERRE: Nous avons touché, pour l'instant, peu de
revenus de telles découvertes, parce que cela prend un certain temps
avant la mise au point, la passation d'un accord commercial et la vente de ces
produits, de laquelle on retirera des profits. Si je prends, par exemple, le
cas de la compagnie Syltek, elle commence, je crois, ces semaines-ci, sa
production sur une base commerciale.
M. MORIN: Quelle est votre politique?
M. SAINT-PIERRE: Notre politique sera de nous associer, de
préférence, à des entreprises québécoises
qui ont la capacité et la compétence de produire les choses que
nous avons mises au point et de nous fournir un bénéfice
financier qui peut prendre des formes variées. Cela peut être en
échange d'un paiement comptant pour l'attribution de la licence, mais
nous préférons plutôt pour l'avenir une formule de
redevance basée sur la quantitée de produits vendus et qui ont
été fabriqués selon les procédés mis au
point chez nous.
M. MORIN: Je voudrais bien comprendre la politique que vous mettez de
l'avant.
Est-ce que vous allez vous montrer aussi exigeants qu'un inventeur qui
disposerait d'un brevet et qu'une société
québécoise voudrait exploiter commercialement et industriellement
ou bien si vous allez exiger très peu en retour pour les
découvertes que vous avez faites ou que vous pourriez faire?
M. SAINT-PIERRE: Pour répondre à cette question, il faut
peut-être s'interroger sur la philosophie même de la
présence, de l'existence et de l'action du centre. J'estime qu'il serait
impensable et certainement impossible, j'imagine, que le centre soit une
affaire qui vive de ses seules ressources. C'est un service qui, à bien
des égards, est un service public.
Donc, il n'est pas question de toujours faire payer chacun des services
que nous rendons. Par ailleurs, si nous avons la chance de faire des
découvertes qui ont un poids, qui ont une réelle valeur
commerciale, je crois qu'il est normal, à ce moment, que nous en
retirions un certain profit de telle sorte que nous puissions réinvestir
ces ressources dans le but de développer encore davantage l'effort de
recherche fait par les pouvoirs publics québécois.
M. MORIN: Je n'ai pas à l'idée que vous devrez toujours
d'une manière ou d'une autre
être subventionné parce qu'il est évident que vous
vous attaquez à certains projets qui ressemblent même à de
la recherche fondamentale et cela fonctionne toujours un peu à perte.
Quand vous avez fait une découverte qui peut être une
découverte importante, je pense à des exemples dont il a
été question également dans les media, c'est-à-dire
la mise au point d'un chargeur de conteneur pour le fret aérien
conjointement avec la compagnie québécoise Robert-Mitchell, la
mise au point d'un terminal à écran cathodique qui sera
fabriqué sous licence au Québec même. Je veux être
bien sûr de votre politique dans de tels cas, lorsque vous avez vraiment
contribué à une nouvelle invention, à
l'amélioration d'un procédé industriel quelconque. Est-ce
que vous avez une politique définie de rendement sur cette
invention?
M. SAINT-PIERRE: Je peux peut-être profiter de l'exemple du
terminal à écran cathodique pour dire quelles sont les clauses
essentielles de ce contrat qui nous lie avec la compagnie qui le produit.
L'arrangement est à l'effet que cette société nous
remboursera notre coût de développement d'engineering à
raison de 10 p.c. du prix de vente de chaque appareil vendu et que, par la
suite, nous partagerons les profits sur la base de 25 p.c. pour le centre et de
75 p.c. pour cette société. Voilà un cas particulier pour
un produit qui a été mis au point par le centre.
M. MORIN: Et vous estimez que cet arrangement est raisonnable dans les
circonstances?
M. SAINT-PIERRE: Je pense qu'il est raisonnable de dire que le centre
doit tenter de retrouver sa mise de fonds lorsque nous avons mis au point des
appareils qui sont valables, qui sont vendables, qui sont commercialement
intéressants comme c'est le cas pour ce terminal que la
société Air Canada a décidé d'acheter.
On ne voit pas pourquoi on offrirait à titre de cadeau, si vous
voulez, à une entreprise en particulier, le fruit d'une recherche qui a
été financée, somme toute, par des fonds publics. Je crois
que c'est juste et équitable d'exiger en retour une contribution de
cette compagnie.
M. MORIN: Bon. Je vois que nous parlons exactement de la même
chose. C'est exactement le sens de ma question. C'est que les fonds publics
peuvent contribuer à des découvertes qui pourraient être
importantes. Il faudrait tout de même, d'abord, s'assurer que les
Québécois eux-mêmes en profitent et puis, en second lieu,
que cela puisse peut-être vous servir à vous, comme centre,
à développer encore votre activité.
M. SAINT-PIERRE: C'est tout à fait l'objectif que nous allons
tenter de poursuivre.
M. MORIN: Oui. Est-ce que je me trompe, M. le ministre, mais vous avez
indiqué hier que ces subventions ne sont pas indéfinies, les
subventions au CRIQ ne s'étendront pas à l'avenir?
M. SAINT-PIERRE: Ce que j'ai dit, c'est que la loi actuelle avait
prévu un montant de $5.5 millions pendant cinq ans. Nous sommes à
la dernière année cette année, de telle sorte que, l'an
prochain, j'avais dit que le Centre de recherche industriel devrait, avec le
ministère, devant le Conseil du trésor, préparer quand
même une définition de programme et certaines orientations, de
même que certaines implications budgétaires. C'est-à-dire
que, dans l'esprit de ceux qui l'avaient fait au départ, il semblait
qu'après avoir donné $25 millions, la boule était pour
continuer de tourner, mais il y a lieu de se reposer la question : Quel est le
mécanisme qu'on prévoit pour le financement dans le moment?
M. MORIN: En ce qui nous concerne, je tiens à dire au ministre et
à M. Descoteaux que nous sommes tout à fait favorables au
financement public d'une activité comme celle-là. On voudrait
s'assurer que cette entreprise publique, que ce Centre de recherche public
profite de toutes les occasions qui s'offrent de se financer par
lui-même, qu'il ne fonctionne pas à fonds perdu et qu'il n'y a pas
là des subventions déguisées, en quelque sorte, à
des entreprises privées.
M. SAINT-PIERRE: Nous allons certainement tenter de faire flèche
de tout bois et de garnir nos coffres avec des ressources que je qualifierais
d'extérieures à notre subvention. A titre d'exemple, encore une
fois, vous m'avez posé la question, à savoir si nous avons
traité avec des entreprises d'Etat. Dans un cas en particulier, avec
SOQUEM, il s'agissait d'une recherche de brevet très compliquée,
que nous étions à même d'accomplir par notre service
d'analyse et d'information technologique. Nous avons offert à SOQUEM
d'effectuer, moyennant rémunération, ce travail. La
société minière a trouvé que c'était tout
à fait normal et a accepté le prix que nous avions proposé
pour effectuer le travail.
M. MORIN: Avez-vous un fichier de tous les brevets qui peuvent se donner
et être enregistrés au Bureau international des brevets?
M. SAINT-PIERRE: Justement, ce service d'analyse et d'information
technologique est branché sur plusieurs banques de données et de
brevets en particulier, de façon que nous puissions toujours au
préalable exercer une vérification sur l'existence ou non de
brevets qui nous empêcheraient de nous attaquer à tel ou tel
problème spécifique.
M. MORIN: Comment est-ce monté? Vous avez un terminal?
M. SAINT-PIERRE: Oui, nous avons un terminal et nous sommes
reliés également à divers systèmes. Il y a une
banque d'information fédérale qui s'appelle CAN-OLE à
laquelle nous sommes reliés. Nous sommes reliés à des
ordinateurs également à Toronto, à l'université
Laval. Nous avons sur cassettes une foule considérable de renseignements
qui sont disponibles, entre parenthèses, aux hommes d'affaires
québécois, et nous entendons faire une publicité plus
grande de ces services dès que notre réorganisation sera plus
avancée.
M. MORIN: Je crois que vous auriez intérêt à vous
faire connaître davantage parce que le travail que vous faites
visiblement est de la plus haute importance pour l'avenir industriel du
Québec
M. le ministre, c'est à vous maintenant que je voudrais poser la
question suivante. Il y a quelques années on avait formé un
comité interministériel des politiques scientifiques du
Québec. Vous en faisiez partie, je crois, et y participaient
également MM. Castonguay, Gé-rard-D. Levesque et Goldbloom.
Qu'est-il advenu de ce comité interministériel?
M. SAINT-PIERRE: Le comité fonctionne encore
régulièrement. Son secrétariat est relié dans le
moment au Conseil exécutif, le secrétaire en est M. Michel
Slivitzky. Autrefois, le comité était à l'Education, c'est
pour ça qu'essentiellement on ne l'a pas retrouvé ici dans les
postes budgétaires.
Le comité fonctionne régulièrement. Il y a un
organisme consultatif qui lui aussi est actif, il se réunit environ une
fois toutes les six semaines. Les dossiers qui sont étudiés dans
le moment sont assez variés; ils touchent d'une part l'organisation de
la recherche au Québec, la définition des priorités, les
communications avec les chercheurs, les consommateurs de la recherche, dans son
sens le plus large tant sur le plan industriel et scientifique que sur le plan
social que médical.
On a abordé également des problèmes comme
l'organisation du complexe scientifique à Sainte-Foy, et
également la question assez complexe du rattachement de l'INRS, la
composition de son conseil d'administration. Il y a plusieurs dossiers dans ce
comité qui évoluent.
Le comité s'est également préoccupé
j'avais oublié des relations avec le gouvernement
fédéral. Il a été l'interlocuteur du gouvernement
du Québec en matière de politique scientifique nationale ou enfin
de changements possibles à venir. Il n'est pas impossible qu'au
début de 1975 ce comité scientifique ait déjà
demandé au conseil des ministres une série de projets de loi en
ce qui touche la recherche scientifique à la fois et l'organisation d'un
secrétariat de la recherche.
Il s'agit d'atteindre le juste milieu pour s'assurer que des
priorités sont définies, que les ressources allouées par
les différents ministères sont conformes à ces
priorités et qu'en cours de route on puisse changer d'orientation
suivant les nouvelles dispositions.
Il n'est pas impossible qu'on ait des lois au début de 1975 qui
toucheraient l'organisation du secrétariat de la recherche qui dans le
moment est strictement un arrêté en conseil, alors qu'on
soumettrait au pouvoir législatif des structures, des mesures et
certains pouvoirs. Deuxièmement, une loi pourrait demander le statut de
l'INRS et lui donner un rôle nouveau dans l'organisation de la recherche,
au complexe scientifique également qui cause un certain problème
dans le moment, puisque le seul regroupement qu'on a, c'est un regroupement
physique de plusieurs ministères.
Il y a des suggestions qui nous ont été faites de diviser
l'aspect du laboratoire de l'aspect de la recherche, c'est-à-dire,
l'aspect de l'essai et de l'analyse de l'aspect de la recherche, de trouver une
structure plus unifiée pour faire la direction de la recherche puisque
dans le moment c'est quand même très compartimenté puisque
la structure porteuse, ce sont les différents ministères.
Exemple: le comité travaille aussi dans le moment avec le Conseil du
trésor, dans les budgets 1975/76. Les ministères ont
été obligés d'identifier les sommes versées
à la recherche et de donner, dans le budget-programmes, les objectifs de
ces sommes ainsi que les ressources qui étaient utilisées pour
cela.
M. MORIN: M. le ministre, qui participe en ce moment à ce...
M. SAINT-PIERRE: C'est comme avant. Essentiellement, j'en suis toujours
le président et c'est composé également du ministre de
l'Education, le ministre des Affaires sociales, du ministre responsable de la
qualité de l'environnement et du vice-premier ministre.
M. MORIN: Donc, c'est M. Forget qui a pris la place de M.
Castonguay.
M. SAINT-PIERRE: M. Forget a pris la place de M. Castonguay.
M. MORIN: Pour en revenir rapidement au CRIQ, de quand date votre
dernier rapport annuel?
M. SAINT-PIERRE: C'est un problème que nous avons dans le moment.
J'ai reçu le rapport annuel de M. Descoteaux qui touche la
période se terminant le 30 mars 1973. Ce rapport annuel n'a pas
été accepté par le conseil d'administration. Il avait
été préparé par la direction du CRIQ, mais il n'a
pas été accepté par son conseil d'administration; il
explique certaines des difficultés en cours de route l'automne dernier.
Comme la loi m'oblige à déposer le rapport annuel, je ne sais pas
si, sur le plan juridique, je peux simplement le transmettre avec l'avis que le
rapport n'a pas été approuvé par le conseil
d'administration.
M. MORIN: Je crois qu'il serait important, étant donné
tout de même que la loi nous y oblige, que nous ayons le rapport sous
cette réserve. Est-ce que vous pourrez nous le communiquer, M. le
ministre?
M. SAINT-PIERRE: Oui. J'ai le texte ici, il s'agit simplement, sur le
plan juridique, d'examiner ce qu'on fait. Est-ce qu'on retourne le rapport pour
dire: J'en voudrais un qui est accepté par le conseil d'administration,
puisque, effectivement, il y avait quand même un conseil d'administration
en place qui n'est pas de beaucoup modifié ni différent de celui
qui existe dans le moment?
M. MORIN: Le rapport du 30 mars 1974, est-ce que nous l'aurons
bientôt?
M. SAINT-PIERRE: II est actuellement, M. le Président, en voie de
préparation et nous comptons bien respecter le délai qui nous est
prescrit par la loi, c'est-à-dire de le remettre au ministre d'ici le 30
juin de cette année. Il sera prêt le 30 juin ou avant.
M. MORIN: Bien. Alors, nous l'attendrons avec beaucoup
d'intérêt. M. le Président, je suis tout à fait
prêt à passer à l'adoption du programme 4.
LE PRESIDENT (M. Brisson): Programme 4, adopté?
M. SAINT-PIERRE: Adopté.
LE PRESIDENT (M. Brisson): Programme 5: Administration de la
Société de développement industriel du Québec.
Administration de la Société de
développement industriel
M. SAINT-PIERRE: Je demanderais à M. Saulnier de prendre place
à côté de moi. M. Saulnier est président directeur
général de la Société de développement
industriel du Québec.
LE PRESIDENT (M. Brisson): Crédits à voter,
$7,854,600.
M. SAINT-PIERRE: M. le Président, hier, on avait soulevé
la question des démissions de cadres supérieurs, de
professionnels au sein du ministère de l'Industrie et du Commerce. Il me
fait plaisir de déposer une liste qui indique les démissions
depuis le 1er avril 1973 au 31 mars 1974, elle indique à quel endroit
les anciens fonctionnaires se sont dirigés, secteur privé,
commissariats industriels et autres.
M. MORIN: Ce sont les professionnels dont nous parlions hier.
M. SAINT-PIERRE: Oui. Je le souligne, on le verra d'ailleurs par les
traitements, ce sont tous les postes de professionnels à partir, dans
certains cas, d'agents de développement industriel classe III, avec un
salaire de $9,500. Cela peut être quelqu'un qui s'est joint à nous
en quittant l'université et qui est retourné aux études ou
qui a pu retourner dans d'autres secteurs. On verra que le nombre n'est pas
excessif quand même. Il y en a 23.
M. MORIN: Bien.
M. SAINT-PIERRE: Dans le cas de la Société de
développement industriel, le rapport de l'année qui vient de se
terminer est en voie de préparation, il n'est malheureusement pas
disponible et sera déposé incessamment, mais, dans mon texte,
j'avais indiqué des changements qui avaient été
apportés à la SDI, en particulier le taux très
élevé des demandes reçues. Si le député de
Sauvé a quelques points à soulever, M. Saulnier et moi-même
pourrons répondre.
M. MORIN: Oui. M. le Président, l'Opposition est heureuse de
souhaiter la bienvenue au PDG de la SDI, M. Saulnier. Je voudrais lui demander
tout d'abord, étant donné qu'il existe une certaine similitude
dans les objectifs et les méthodes employées par la SDI et la
Banque d'expansion industrielle, qui est une société
fédérale, comment vous arrivez à coordonner l'action de
ces deux organismes. Evidemment, je me rends compte que la SDI est plus
sélective et subventionne avant tout le taux d'intérêt.
Mais la Banque d'expansion industrielle a prêté $72 millions au
Québec en 1973 tandis que la SDI, pour l'année 1972/73, a
dû prêter, d'après votre dernier rapport annuel, si on fait
le total de tous les secteurs, à peu près $37 millions. Est-ce
qu'il existe une coordination entre les deux sociétés? Tout
à l'heure, peut-être que nous pourrons adopter, dans une
étape subséquente, la coordination avec le ministère
fédéral de l'Expansion économique régionale. Mais
tout d'abord, est-ce qu'il existe une coordination entre la BEI et la SDI?
M. SAINT-PIERRE: D'abord, je pense qu'il y a intérêt de
dire que la Banque d'expansion industrielle est, comme son nom l'indique, une
banque et que les rapports entre la Société de
développement industriel du Québec et la BEI sont des rapports de
prêteur à prêteur, si on veut.
Dans les cas où nous donnons une aide financière en
application des articles a) et b) de la loi du développement industriel,
la banque peut agir comme prêteur et nous, comme organisme de subvention.
Or, les relations entre les deux organismes sont excellentes, les contacts sont
très suivis, mais encore une fois, le rôle de la BEI se limite au
rôle d'un banquier conventionnel. Dans le cas de l'application du
paragraphe c) de l'article 2, nous agissons également comme
prêteur conventionnel, peut-on dire, à cette différence
cependant que les prêts que nous faisons, au taux du marché,
à des emprunteurs qui ont des industries dans les régions
excentriques ou éloignées des grands centres du Québec...
Le taux du marché que nous fixons est plutôt en rapport avec celui
que paieraient les sociétés ayant le meilleur crédit dans
les grandes régions métropolitaines. Nous faisons un peu
mieux.
Et un autre point qui indique un peu des champs d'action ou des champs
d'activités un peu différentes, c'est que la BEI se
spécialise surtout dans des prêts de moins de $100,000, pour ce
qui concerne les PME. Alors, la société de développement
prend justement la relève des prêts que la BEI, à cause de
ses politiques, ne souhaite pas faire, et nous la faisons.
M. MORIN: Est-ce qu'il y a une coordination systématique entre
les deux organismes, justement pour que vous puissiez, à bon escient,
emboîter le pas...
M. SAINT-PIERRE: Oui.
M. MORIN: ... là où la BEI, par exemple, ne peut pas se
risquer?
M. SAINT-PIERRE: Comme je l'ai dit, les rapports entre les
professionnels de la BEI et les nôtres sont très suivis. Ce sont
des rapports de collaboration très étroite. Alors, lorsqu'une
demande nous est soumise et que, de par sa nature, elle tombe dans le champ
d'activités déclaré de la BEI, nous dirigeons les
intéressés vers la BEI et la BEI dirige chez nous les demandes
d'emprunt ou de prêt qu'elle ne peut servir.
M. MORIN: II doit arriver assez souvent que des industriels frappent aux
deux portes.
M. SAINT-PIERRE: Oui. Je pense que, dans aucun cas, un organisme agirait
ou ferait une intervention sans consulter son homologue.
M. MORIN: Oui. Est-ce que vous avez, de temps à autre, des
rencontres un peu plus institutionnelles entre, par exemple, vous-même et
les têtes dirigeantes de la BEI?
M. SAINT-PIERRE: Moi, je n'en ai pas eu. Je sais que les professionnels
chez nous en ont, mais je n'en ai pas eu. J'ai eu cependant des rencontres
assez fréquentes avec le sous-ministre du ministère de
l'Expansion économique régionale, M. Robert Montreuil, de
façon à essayer de concilier nos politiques.
M. MORIN: Est-ce que ce ne serait pas utile que vous ayez aussi,
peut-être, des rencontres avec la BEI, je veux dire, de façon
officielle et peut-être un peu suivie?
M. SAINT-PIERRE: II n'y a sûrement pas d'objection, mais je dois
dire que je pense bien que les gens de la BEI n'ont pas senti ce besoin,
étant donné la nature extrêmement heureuse des rapports
présentement, et pas plus de notre côté.
Des deux côtés, les deux organismes s'alimentent l'un et
l'autre. C'est que, chez nous, si un organisme venait frapper pour une
subvention, comme M. Saulnier l'a indiqué, nous tenterions de voir
à ce que ses besoins de financement soient pourvus par les institutions
normales de financement, incluant la BEI et d'autres institutions bancaires,
mais vice versa, les gens qui vont frapper à une banque à charte
ou à la BEI se font dire souvent, j'en suis certain: Vous seriez
admissible à une subvention de la SDI. Voici leur programme, frapper
là alors.
M. MORIN: Oui.
M. SAINT-PIERRE: ... c'est complémentaire à notre
fonction.
M. MORIN: Oui, alors, si je comprends bien, c'est cela, votre secteur 2
c) peut venir en quelque sorte compléter les activités de la
BEI.
M. SAINT-PIERRE: II serait peut-être plus juste de dire que dans
le 2a), on vient compléter la BEI et que dans le 2c), possiblement, nous
allons dire oui même si la BEI a dit non.
M. MORIN: Oui, c'est ce que je voulais dire
précisément.
Pour 2a) et 2b), dans la mesure où la SDI subventionne les
entreprises par des taux d'intérêt réduits ou quelquefois
même en prenant en charge l'intérêt, ses activités
chevauchent également l'action du ministère fédéral
de l'Expansion économique régionale. D'ailleurs, le
président de la SDI vient d'y faire allusion. Est-ce qu'il y a, à
ce niveau, coordination? Vous venez de répondre en partie à la
question, mais je voudrais aller un peu plus dans les détails.
M. SAINT-PIERRE: D'une façon générale, M. le
Président, il faut répondre qu'il y a coordination.
M. MORIN: Elle est, en quelque sorte, institutionnelle?
M. SAINT-PIERRE: Elle n'est pas institutionnelle, mais elle est
présente dans je dirais, sans hésiter la
moitié au moins des dossiers qu'examine la Société de
développement industriel.
Il faut dire aussi, M. le Président, que la région de
Montréal, à toutes fins pratiques, l'ensemble de notre
région no 6, n'est plus admissible au programme du ministère
fédéral de l'Expansion économique. Comme c'est là
que se trouve concentrée à 60 p.c. l'activité
manufacturière québécoise, toute demande
émanant de la région de Montréal ne peut s'adresser au
ministère fédéral et il devient uniquement éligible
en passant par la SDI.
Les seuls endroits où il peut y avoir conflit possible, ce serait
à l'extérieur de la région de Montréal où
à la fois le ministère fédéral et la SDI pourraient
verser des subventions sur un investissement. Notre politique est de s'assurer,
dans un premier temps, du niveau de subventions que le fédéral
donne pour l'investissement et, la SDI, dans un deuxième temps, tenant
compte de plusieurs facteurs dont la subvention fédérale,
décide quelle est la nature de sa subvention. Elle pourrait et
elle l'a fait dans certains cas décider qu'il n'y a pas lieu
d'ajouter de subvention à ce qui a été donné par le
fédéral.
Dans d'autres cas, si le projet est particulièrement
intéressant, si cela a un effet d'entraînement, on peut
décider d'y aller, mais dans tous les cas on va tenir compte de la
subvention fédérale qui aurait pu être obtenue par
l'entreprise.
M. MORIN: Hier, M. le Président, j'ai eu l'occasion d'entretenir
le ministre d'une étude émanant de son ministère qui
examinait de très près les répercussions des programmes du
ministère fédéral sur l'économie régionale.
Le ministre constatait avec moi que la répercussion sur
l'économie québécoise de ces divers programmes, du point
de vue d'une stratégie industrielle et du point de vue d'une meilleure
répartition régionale des investissements, était
négligeable, sinon nulle. Dans mon esprit, cela appelle certainement des
correctifs. Est-ce que dans le cadre de la SDI, il y a moyen de songer à
des correctifs?
M. SAINT-PIERRE: Dans le cas de la SDI, je pense qu'il faudrait, comme
dans le cas de tout le ministère, dire que, dans un premier temps, la
concentration de nos effectifs est beaucoup plus prononcée à
l'extérieur de la région de Montréal qu'elle ne l'est dans
la région de Montréal. En d'autres termes, déjà
là, le fait qu'on ait quatorze bureaux régionaux, qu'il y ait des
gens dans des régions qui tentent de provoquer des activités
industrielles, nous y accordons plus d'importance à l'extérieur
de Montréal que dans la ville de Montréal.
Des amendements prévus à la Loi de la SDI nous
permettraient également, pour des régions à
l'extérieur de Montréal, de diminuer le seuil minimal
d'investissements requis, ce qui, il nous semble, pourrait, à
l'extérieur de Montréal, nous permettre de faire démarrer
certains projets auxquels on ne pouvait pas participer autrefois, puisque le
seuil minimal, dans le moment, est à $150,000 et que, dans nombre des
régions, particulièrement sur le capital autochtone, ce seuil
minimal est quelquefois considéré trop élevé pour
engendrer des investissements.
M. MORIN: J'ai pu prendre connaissance, en novembre 1973, d'une
déclaration fort importante du président de la SDI, sur la
nécessité d'intégrer les moyens d'intervention
économique, les ressources dont nous disposons. Je me permets de citer
M. Saulnier: "C'est l'émiettement de nos moyens qui pénalise les
Québécois, alors qu'une meilleure intégration de nos
institutions financières et politiques, dans le processus industriel,
entraînerait une sorte de mobilisation générale de nos
ressources humaines et matérielles." Et plus loin: "L'idée est du
moins dans l'air, mais sa réalisation pratique devra suivre les
cheminements souvent sinueux des rencontres
fédérales-provinciales."
C'est un peu dans ce cadre que j'ai posé la question sur la
coordination possible. Est-ce qu'elle se fait, est-ce qu'elle ne se fait pas?
Est-ce qu'elle est efficace? Si elle n'est pas efficace, comment est-ce qu'on
peut arriver à intégrer les outils dont vous parliez, M. le
Président?
M. SAINT-PIERRE: M. le Président, je résumerais ma
pensée, fondée sur notre expérience commune, et quand je
dis notre expérience, je pense à celle de mes collaborateurs
également, depuis la création de la Société de
développement industriel. Bien sûr qu'il existe comme je
l'ai dit une excellente collaboration avec le ministère
fédéral de l'Industrie et du Commerce, le ministère de
l'Expansion économique régionale. L'action que ces organismes
fédéraux exercent au Québec est sûrement
féconde, mais nous avons estimé que nous devions faire un effort
plus grand pour assurer que les investissements qui sont faits au
Québec, vont se relier plus directement avec la structure
économique du Québec elle-même, avec les institutions dans
le secteur de l'économie, soit industrielle ou commerciale, qu'elle ait
une intégration beaucoup plus grande que celle que nous avons pu mesurer
jusqu'ici. Je pense que le gouvernement a déjà donné des
indications de son souhait d'élargir le champ d'action ou de juridiction
de la Société de développement industriel,
précisément en vue de servir aussi cet objectif que nous ne
pouvons pas servir, tout au moins d'une façon déclarée,
aux termes des dispositions de la loi actuellement. Il y aurait
intérêt à ce que nous puissions le faire, et d'une
façon bien déclarée, dès le départ.
M. MORIN: Si nous prenions, maintenant, les divers programmes, 2a), 2b)
et 2c) pour jeter un coup d'oeil sur chacun d'entre eux.
Tout d'abord, le programme 2a) aux termes de la Loi sur l'aide au
développement industriel. Ce programme 2a), on nous dit qu'il s'adresse
aux entreprises qui font au Québec un investissement d'au moins
$150,000, mettant en oeuvre une technologie avancée, afin de fabriquer
un bien de conception nouvelle, un bien non encore fabriqué au
Québec ou un bien dont la production au Québec, sur une base
compéti-
tive, est insuffisante par rapport à des marchés
domestiques ou internationaux offrant des perspectives de croissance importante
et continue.
Le ministre nous a dit, je crois, l'an dernier, ou peut-être
encore cette année, je ne sais plus dans lequel de ses discours
introductifs aux crédits, que le but de ce programme était
vraiment d'aider à modifier la structure industrielle du
Québec.
Considérons maintenant la liste qu'il nous a donnée hier.
Je trouve sous 2 a), le numéro 406, le Cellier Saint-Bernard Inc., de
Hemmingford, au Québec.
Est-ce que le ministre pourrait nous dire de quelle façon cette
industrie apporte de la haute technologie, contribue à l'exportation ou
contribue à modifier la structure industrielle du Québec?
M. SAINT-PIERRE: Dans tous les cas de 2 a) la procédure suivie
implique que le dossier est soumis à un comité essentiellement
formé de fonctionnaires de la direction générale de la
recherche et de la planification qui, à partir des règlements de
la SDI, établit si le dossier répond aux critères qui ont
été définis dans ses règlements. La loi nous place
dans des critères de biens suffisamment produits au Québec, haute
productivité, salaire au-dessus de la moyenne, exportation de la
production et autres critères semblables.
Le dossier 406, en passant, n'est pas dans l'année
budgétaire que nous avons terminée, je pourrais faire simplement
apporter le rapport de la DGRT et vous le transmettre. Ce n'est pas là
que se trouve la prise de décision, mais le conseil d'administration de
la SDI, avant de recevoir des recommandations des cadres supérieurs de
la SDI a toujours ce dossier et, effectivement, ce même dossier m'est
transmis dans certains cas. Cela n'est pas blanc ou noir. Il peut y avoir des
cas marginaux. Je pense que dans le cas des cidreries, au départ, on a
attaché une importance assez considérable au fait que,
premièrement, il n'y avait rien de cela qui se faisait avant et que
c'était effectivement dans le secteur de l'alimentation et boisson, et
que, deuxièmement, une partie importante de la production devait
être exportée au Québec, qui était dans le sens de
l'article 2 a). On a sûrement je vous parle de mémoire
tenu compte que les salaires n'étaient peut-être pas
au-dessus de la moyenne de l'industrie manufacturière. Il y a des pour
et des contre. Ceci est transmis à la SDI. M. Saulnier et ses cadres
supérieurs font l'analyse du dossier, transmettent des recommandations
au conseil d'administration qui les discute, et, par la suite, cela m'est
transmis.
M. MORIN: Est-ce que vous pourriez également nous fournir
éventuellement le rapport pour ce qui concerne le no 407, La Cidrerie du
Québec ltée qui est dans le même cas? Nous aimerions
beaucoup savoir en quoi cela compor- te une technologie vraiment
avancée, de même que dans le cas des entreprises dont vous dites
qu'elles sont marginales par rapport à ces programmes. En quoi se
rattachent-elles au programme 2 a)?
M. SAINT-PIERRE: J'ai remarqué que des journalistes, qui ne sont
pas présents aujourd'hui, ont de la difficulté à me
croire, quand je vous disais que nous avons dans nos jugements peut-être
un point de vue biaisé vis-à-vis des coopératives et des
entreprises autochtones. Je ferai un mea culpa pour les cidreries en voyant que
ce n'étaient pas des compagnies internationales. On a sûrement
étiré au maximum la loi pour pouvoir les aider, mais je suis
prêt à remettre en cause...
M. MORIN: Je ne vous demande pas de remettre en cause...
M. SAINT-PIERRE: Si la cidrerie avait appartenu à la General
Motors, nous aurions sûrement dit non. J'aurais dit non, moi, en tout
cas.
M. MORIN: L'Opposition ne vous demande pas de remettre en cause. Elle
veut comprendre tout simplement.
M. SAINT-PIERRE: Non. Je comprends votre question.
M. MORIN: Le ministre comprendra que c'est un dossier que j'ouvre, que
je ne connais pas à fond, qui m'intéresse fortement cependant,
que je veux vraiment posséder.
M. SAINT-PIERRE: Alors, 406 et 407, on les fait venir
immédiatement. Avant 12 h 30, ils seront ici.
M. MORIN: C'est cela. Puisqu'on y est...
M. SAINT-PIERRE: M. Saulnier avait un petit point à ajouter sur
les cidreries. M. le Président, sur l'aspect de qualification qui
correspond, qui est en relation avec les termes de technologie avancée,
il faut tenir compte de ceci: Lorsque nous jugeons du degré d'avancement
d'une technologie, c'est en rapport évidemment avec le secteur
industriel concerné. Alors, dans le domaine des cidreries, il est bien
évident que ceux qui fabriquent du cidre au Québec, utilisent
présentement les techniques les plus modernes. A cet égard, cela
se qualifiait, au terme de l'article 2. Pour ce qui est maintenant d'une autre
partie, aussi, de l'article 2 qui touche à l'absence de fabrication au
Québec ou d'une fabrication trop faible par exemple, pour nous justifier
d'intervenir, dans le cas des cidreries, cela se justifiait. Je pense que c'est
l'ensemble des facteurs positifs qui nous a amenés à faire une
recommandation favorable aux cidreries.
M. MORIN: Je ne doute pas qu'il en soit ainsi. Je veux seulement m'en
assurer, en avoir le coeur net et compléter le dossier.
M. SAINT-PIERRE: D'ailleurs, pour compléter vos dossiers,
peut-être qu'il faudrait dire, si ma mémoire est précise,
qu'on a refusé effectivement à toute fin, de nouvelles cidreries
qui voulaient s'établir au Québec.
M.MORIN: Justement, il y en a plusieurs qui sont subventionnées
par le ministère de l'Expansion économique régionale
également. Est-ce que vous avez pu coordonner cela un peu?
M. SAINT-PIERRE: Oui, c'est comme je l'ai expliqué tantôt.
Lorsqu'on sait qu'une cidrerie bénéficie de l'aide du
gouvernement fédéral, le 2 a) de la SDI donne à son
conseil d'administration beaucoup de latitude, c'est-à-dire la prise en
charge de la moitié du taux des banques. On peut décider qu'on va
simplement faire, si vous voulez, une subvention qui équivaut à 1
p.c. du coût de financement, parfois 2 p.c, 3 p.c, ou 4 p.c.
Récemment, je me rappelle un cas où une nouvelle cidrerie voulait
s'implanter et où l'étude du ministère établissait
que, contrairement au Cellier Saint-Bernard, à la Cidrerie du
Québec, il y avait déjà amplement de production de cidre
au Québec. On n'était pas justifié d'en subventionner une
nouvelle.
M. MORIN: Justement, c'est à cela que je pense quand je parle de
coordination, parce que dans le cas des cidreries en particulier, cette
industrie a été fortement subventionnée et financée
au départ, tant par le MEER que par la SDI. Je me demande s'il n'y avait
pas un danger de surcapacité de production au départ. Je
m'interroge. Est-ce qu'on a fait des études conjointes de
marché?
M. SAINT-PIERRE: Je pense qu'il y a deux aspects qu'il faudrait faire
ressortir de la collaboration avec le ministère de l'Expansion
économique régional. Comment réalisons-nous cette
collaboration? Dans le premier cas, nous établissons le montant de notre
subvention lorsque celui du ministère de l'Expansion économique
régionale nous est connu. A titre d'exemple, dans le cas des
premières cidreries, nos études nous avaient amenés
à considérer qu'une aide financière de l'ordre de 30 p.c.
d'un investissement, cela pouvait être raisonnable. Si, d'une part, le
ministère de l'Expansion économique régionale avait
déjà offert ou se proposait ou était disposé
à offrir 15 p.c, ou 20 p.c, la Société de
développement n'offrait que la différence.
Pour ce qui est de l'autre aspect, les études de marché,
il n'existe pas de mécanisme de collaboration commune. Je sais que nous
en sommes arrivés à la conclusion récemment que dans le
domaine des cidreries, ce domaine d'activités, il fallait maintenant
être prudent afin de ne pas encourager la création de nouvelles
entreprises, avant d'avoir pu vérifier les résultats à
court terme des entreprises existantes. Je ne sais pas si le ministère
de l'Expansion économique régionale fait la même chose. Je
ne saurais le dire. Je présume que oui.
M. MORIN: Oui. Enfin, c'est une coordination très mitigée.
Ce n'est pas ce que vous souhaiteriez en tout cas, sûrement.
M. SAINT-PIERRE: II n'y a pas de doute que si nous pouvions
définir des politiques absolument identiques, communes, ce serait, bien
sûr, l'idéal; dans la mesure du possible, je pense que ça
se réalise. Ce qu'il faut éviter, c'est de se marcher sur les
pieds les uns les autres. Je pense qu'on réussit à le faire.
M. MORIN: Ce qu'on pourrait appeler de la coordination négative,
en attendant la coordination positive.
M. SAINT-PIERRE: II y en a une partie qui est sûrement
positive.
M. MORIN: Toujours dans le secteur 2 a) est-ce que je pourrais demander
au ministre si l'Alarme de sûreté du Québec, portant le no
410 sur la liste, a apporté une technologie avancée? Ou enfin
à quoi a-t-elle contribué qui la rende admissible au programme 2
a)?
Je vais vous les donner en vrac, et peut-être voudrez-vous les
commenter tous ensemble. De même, je m'interroge sur le no 524 qui
comporte une subvention au taux d'intérêt de Canadair Ltée.
De quoi s'agit-il exactement?
De même au no 647, Du Pont du Canada Ltée. Je passe les
secteurs où nous avons déjà des renseignements comme par
exemple au no 642, Hercules Canada Ltée, pour l'usine de Varennes; le
ministre nous a déjà répondu hier.
De même, il y aurait le no 668, les Vêtements Hyde Park
Ltée et les Vêtements Champlain Ltée. En quoi ces
entreprises sont-elles admissibles? Cela épuise pour le programme 2 a)
les entreprises sur lesquelles je me pose des questions.
M. SAINT-PIERRE: II y en a quelques-unes où je pourrais donner
des renseignements de mémoire, parce que je n'ai pas ces dossiers. Je
prends le dernier en liste, les Vêtements Hyde Park, il s'agit d'un
investissement qui est en voie de se réaliser ou qui a été
réalisé dans la ville de Trois-Rivières.
L'élément qui a permis de qualifier le projet aux termes de
l'article 2 a) est précisément la technologie. Il y a dans ce cas
une technologie moderne, d'avant-garde, dans ce secteur industriel.
On utilise en fait des machines et des procédés qui ont
été mis au point en Allemagne. Mais, encore une fois, ç'a
été une qualification marginale, et l'assistance que nous
avons
recommandée reste marginale par rapport au projet
d'investissement total.
Dans le cas de Du Pont, j'en ai parlé, ce sont les deux usines de
Côteau-du-Lac, dans le secteur des fibres dacron et polyester, qui se
qualifiaient amplement sur le plan 2 a).
Le no 410, l'Alarme de sécurité, c'est une chose qui a
fait faillite par après, on pourrait produire le dossier, je pense qu'il
y avait quand même un élément de produit qui était
insuffisamment fabriqué au Québec, qui visait des marchés
d'exportation, mais à tout égard ç'a fait faillite et nous
tentons de recouvrer les avances faites. Il n'y a pas de perte à
envisager.
Dans le cas de Canadair, on peut produire le dossier, c'est un dossier
de l'an dernier.
C'est en rapport avec un investissement que la société a
fait pour outiller son usine en vue de fabriquer des modèles d'avion
pour l'exportation exclusivement. A cet égard, l'investissement de
Canadair se qualifiait à plein aux termes de l'article 2 a).
M. MORIN: Si le ministre avait l'amabilité de nous transmettre le
dossier sur l'Alarme de sûreté, je pense que cela nous
intéresserait. Pour le cas de Canadair, je pense que les explications du
président directeur général nous conviennent, nous
suffisent. Si nous passions peut-être maintenant à 2 b).
M. SAINT-PIERRE: A 2 a) vous n'avez pas d'autres questions?
M. MORIN: Non. Pour l'instant, nous allons examiner les documents que le
ministre va nous communiquer.
M. SAINT-PIERRE: Les investissements dans le bout de Sorel, cela ne vous
inquiète pas?
M. MORIN: Non. Nous avons regardé cela et, pour l'instant, nous
sommes satisfaits. On y reviendra peut-être par la suite, surtout si le
ministre nous met la puce à l'oreille. En ce qui concerne 2 b), il
s'agit de consolider les moyens de production des entreprises tout en les
adaptant aux techniques modernes de façon à accroître leur
part du marché et à devenir plus compététives et
à ces fins, on veut encourager les fusions sur les marchés qui ne
sont pas dynamiques. J'aurais simplement un ou deux cas sur lesquels je veux
interroger le ministre. Si je comprends bien, cela a surtout servi jusqu'ici
dans le cas des laiteries et des boulangeries. Par exemple, le no 474, Poupart
A et Cie Ltée, c'était, si je ne m'abuse, un cas de fusion.
M. SAINT-PIERRE: Oui, mais éventuellement tout cela a
amené au cas 675 qui est Québec-Lait. Tout cela, Leclerc,
Poupart, s'est fait à des étapes successives, mais...
M. MORIN: Est-ce que le président de la SDI pourrait nous
expliquer comment cela a fonctionné dans ce cas?
M. SAINT-PIERRE: Dans le cas de Québec-Lait?
M. MORIN: Dans le cas de Québec-Lait et de la fusion, de
l'intégration de ces diverses entreprises.
M. SAINT-PIERRE: II faudrait que je regarde le dossier parce que cela
peut aussi bien être une prise en charge. Oui, c'est une prise en charge.
A ce moment, un emprunt a été fait par Québec-Lait qui a
réalisé la fusion et nous avons recommandé de prendre en
charge une partie du paiement des intérêts de ces emprunts. C'est
strictement une prise en charge.
M. MORIN: Si vous voulez m'excuser une seconde, M. le
Président.
Je m'excuse de cette interruption. Il y a quelquefois, pour
l'Opposition, des problèmes d'ubiquité. Il faut être
à plusieurs endroits à la fois.
Concernant le no 684, qui est une subvention de type 2b) à la
Fonderie Sainte-Croix Limitée, est-ce qu'on a, dans ce cas,
résolu le problème d'approvisionnement en ferraille? Je sais que
c'était un très grave problème qu'avait cette
fonderie.
M. SAINT-PIERRE: Oui. Au moment où nous faisons la
recommandation, ces vérifications sont toujours complétées
et il faut que l'investisseur nous assure que ses moyens d'approvisionnement
vont lui fournir les matières premières dont il a besoin pour
réaliser son projet. Dans ce cas-là, je note que le prêt de
$1,400,000 que nous avons recommandé comporte également une
exemption possible de remboursement d'une partie de ce prêt, soit
$350,000. Cette exemption sera acquise lorsque la Fonderie Sainte-Croix aura
réalisé, au cours des prochaines années, des objectifs et
des conditions qui ont été posés par la
Société de développement industriel.
M. MORIN: Bien. M. le Président, est-ce que je pourrais poser la
question suivante? Je me demande, après avoir examiné les
programmes 2a) et 2b) en particulier 2a), qui a trait à la technologie
avancée, à l'exportation, pourquoi la SDI ne s'occupe-t-elle pas
de grands secteurs industriels d'importance? Je songe, par exemple, à la
sidérurgie où certainement il doit y avoir des entreprises qui se
qualifient pour 2a) ou encore, pour compléter ma question, la
transformation des métaux non ferreux, cuivre, amiante, en particulier.
Voilà la question.
M. SAINT-PIERRE: De plus en plus, avec le niveau d'activités plus
élevé de la SDI, elle se penche sur des dossiers où elle
pourrait elle-même être le moteur qui fait commencer un projet, au
lieu d'être simplement quelqu'un qui réagit par des subventions
à une initiative du secteur privé. Dans le cas de la
sidérurgie, je pense que M. Saulnier a actuellement un comité
qui l'examine. Il faut se rappeler que, dans ce cas, on a une compagnie
de l'Etat, SIDBEC, qui a une responsabilité particulière
vis-à-vis de ça, mais je pense que, dans ce cas, on peut dire que
SIDBEC et SOQUEM, dans l'aspect des mines, et la SDI, dans l'aspect des
subventions et de la participation au capital-actions et le ministère de
l'Industrie et du Commerce... Enfin, on s'y intéresse de près et
on suit les dossiers.
Dans le cas de l'amiante, il y a déjà des études
qui ont été faites au ministère des Richesses naturelles.
J'ai demandé à mes propres fonctionnaires, il y a
déjà environ un mois, de réexaminer les
possibilités de transformation dans le secteur de l'amiante. Mais il
faut se rappeler qu'à la SDI, M. Saulnier est en poste depuis un an et
demi. Il y a quand même la nécessité de gagner la
crédibilité et d'accélérer le processus
d'approbation des demandes des prêts. Là, on commence à
regarder où la SDI pourrait jouer un rôle moteur. Mais je prends
le cas de la sidérurgie. Bien sûr, si SIDBEC va de l'avant dans
une usine intégrée, à sa face même, SIDBEC, comme
entreprise de l'Etat, serait admissible, comme les autres entreprises, à
retirer des subventions suivant 2a). Je pense qu'effectivement, dans le
financement de SIDBEC, dans le moment, on tient pour acquis d'obtenir, de la
SDI, les subventions.
M. MORIN: Cela entre dans vos projets d'avenir, si je comprends
bien.
M. SAINT-PIERRE: Sûrement. Ici, il y a lieu d'indiquer que la
démarche active qu'on souhaite de la SDI, en quelque sorte, les
initiatives qu'on souhaiterait de nous voir prendre, elles sont toujours prises
et elles doivent l'être avec les services du ministère de
l'Industrie et du Commerce lui-même, parce qu'il y existe
déjà des services qui ont pour mission précisément
de prendre ces initiatives dans différents secteurs. Il ne faudrait pas
que la SDI vienne doubler en sorte le ministère de l'Industrie et du
Commerce. C'est pourquoi nous le faisons chaque fois que nous intervenons de
cette façon-là, c'est-à-dire que nous prenons l'initiative
d'examiner tout un secteur. C'est en collaboration avec les experts du
ministère.
M. MORIN: Passons maintenant, si vous le voulez bien, au secteur 2c),
qui intéresse les entreprises qui ne peuvent, bien qu'elles soient
rentables, obtenir d'assistance financière autrement à des taux
et conditions raisonnables et contribueraient plus efficacement au
développement économique du Québec ou d'une de ses
régions si elles obtenaient l'aide financière. Il s'agit donc de
financement à taux d'intérêt courant, si j'ai bien compris,
pour des entreprises qui ne peuvent obtenir quoi que ce soit des institutions
prêteuses habituelles. Si je comprends bien, cela remplace un peu
l'ancienne Société de crédit industriel, cela se
regroupe.
M. SAINT-PIERRE: C'est vrai. En fait, c'est dans tous les cas où,
sur le plan de développement industriel, l'entreprise présente
des risques qui dépassent les risques conventionnels que les
institutions prêteuses sont prêtes à accepter. Le meilleur
cas que je pourrais donner, c'est Tricots Excel.
M. MORIN: J'allais vous poser des questions là-dessus
justement.
M. SAINT-PIERRE: Seulement comme illustration, vous avez Tricots Excel,
qui a un investissement très considérable dans un type
d'industrie de textile, dans une région éloignée de
Montréal. Une compagnie prêteuse ne veut pas y aller, car elle
calcule qu'une usine avec une machinerie spécialisée à
Mont-Joli n'a de la valeur que si on peut facilement remplacer la direction ou
trouver une utilisation à l'usine. Alors, elle n'est pas prête
à prendre ce risque. La SDI l'a pris. On sait que, dans ce
cas-là, cela nous a demandé beaucoup d'efforts pour pouvoir
maintenir le niveau de l'emploi. Il y a eu faillite, et enfin il y a eu
changement d'actif et des choses semblables.
Mais ce sont des cas, d'après nous, sur lesquels on prend des
risques que les banques ne sont pas prêtes à prendre.
M. MORIN: En l'occurrence, quelle est la situation financière
actuelle des Tricots Excel?
M. SAINT-PIERRE: Présentement, elle est excellente. Mais il faut
dire que l'entreprise a changé de mains. Les propriétaires
à qui nous avions prêté ont quitté l'entreprise. Il
y a une personne qui est décédée, je pense.
M. MORIN: II n'y a pas eu de faillite dans ce cas-là?
M. SAINT-PIERRE: II n'y a pas eu de faillite, non. Cette entreprise a
été vendue en exploitation.
M. MORIN: Bon. Quand vous vous trouvez devant un cas de faillite, M. le
ministre, qu'est-ce qui arrive?
M. SAINT-PIERRE: La SDI fait un effort pour tenter de continuer
l'activité industrielle, si on est capable de trouver un acheteur. Le
ministère va faire des efforts et, constamment, on essaie de trouver un
acheteur ou de trouver quelqu'un qui va faire démarrer l'entreprise.
Si on pense que ce sont juste des difficultés passagères,
on peut, soit avec le syndic ou avec d'autres personnes, trouver un
administrateur qui va garder la gérance de l'entreprise. Sinon,
après cela, on tentera de recouvrer l'argent des contribuables en
tentant de vendre les actifs qui avaient été offerts en garantie
de notre prêt.
M. MORIN: M. le Président, je voudrais maintenant aborder une
autre question et demander au ministre si la SDI s'est prévalue d'une
clause de sa charte qui lui permet de se financer en émettant des
obligations industrielles dont le rendement serait exempt d'impôt, ce qui
peut présenter beaucoup d'intérêt pour les investisseurs ou
les citoyens qui posséderaient de ces actions. Est-ce qu'on est sur le
point de se prévaloir de cette clause? Je ne crois pas qu'on s'en soit
encore prévalu. D'après ce que vous avez dit, l'an dernier, en
tout cas, lors de l'étude des crédits, ce n'était pas le
cas encore.
M. SAINT-PIERRE: II faut dire, M. le Président, que dans un
premier temps il n'y a pas eu manque de fonds. En tentant d'offrir des
obligations industrielles, c'est une façon pour la SDI de se procurer
des fonds. Jusqu'ici, l'argent accumulé par l'Office de crédit
industriel des remboursements des prêts passés a fait qu'il n'y a
pas eu de problèmes de caisse. On a toujours eu les fonds
nécessaires.
Aussi, une autre objection a été soulevée et elle
serait modifiée par législation; dans le texte actuel de la loi,
nous avons une phraséologie explicite qui dit que ces obligations
industrielles ne sont pas garanties par la province. Or, de l'avis des
courtiers, cette disposition de la loi est telle que même si l'obligation
était exempte d'impôt personnel, le simple fait qu'explicitement
on dise que la province ne les garantit pas, cela va vouloir dire qu'on va
perdre l'avantage que nous donnait l'exemption d'impôt. On se propose,
dans des amendements de la Loi de la SDI de cette session-ci, d'enlever cette
phraséologie et, ensuite, d'émettre des obligations exemptes
d'impôt.
M. MORIN: Et de faire des règlements, parce que si c'est
prévu dans la loi, il n'y a pas eu encore de règlement
adopté.
M. SAINT-PIERRE: C'est pour cela, car selon l'avis des courtiers, ce
serait mauvais de le faire. On perdrait. Alors que les obligations de la
province pourraient se vendre cela évolue constamment dans
le moment à 9 1/2, le fait qu'on dise explicitement que ce n'est pas
garanti par la province, cela nous coûterait, peut-être même
avec une exemption d'impôt, de nouveau 9 1/2. Comprenez-vous?
M. MORIN: Oui.
M. SAINT-PIERRE: Là, la province perdrait évidemment,
puisque l'impôt ne serait pas perçu.
M. MORIN: M. le ministre, puisqu'on parle de changements
éventuels à la loi, est-ce qu'il n'y aurait pas lieu aussi de
fixer un maximum d'obligations qu'une personne pourrait détenir,
étant donné qu'elles sont exemptes d'impôt?
M. SAINT-PIERRE: C'est cela.
M. MORIN: Si je pouvais me permettre de risquer un chiffre, disons,
$10,000, parce que cela fait déjà un montant de $1,000 de
rendement grosso modo qui serait exempt d'impôt, si une personne pouvait
investir des millions et des millions, cela pourrait mener à de
l'évasion fiscale.
M. SAINT-PIERRE: On avait cela à l'esprit.
M. MORIN: Vous l'aviez à l'esprit également. Bien.
Autre question. Le ministre nous a parlé d'une aide
particulière aux entreprises autochtones de langue française.
Comment entend-il concrétiser cette aide? A-t-il l'intention de
le faire par le truchement de la SDI, par d'autres moyens? Et, s'il a
l'intention de le faire, est-ce que cela n'entraînera pas l'instauration
d'un autre programme, 2 d) par exemple?
M. SAINT-PIERRE: Je peux peut-être répondre à la
question. On a le problème d'être obligé de suspendre les
travaux à midi, le mercredi.
LE PRESIDENT (M. Brisson): A cause d'un caucus.
M. SAINT-PIERRE: Un caucus hebdomadaire.
LE PRESIDENT (M. Brisson): Alors, étant donné qu'il est
midi, nous pourrions suspendre nos travaux à quatre heures, cet
après-midi.
M. SAINT-PIERRE: Est-ce que vous en avez encore longtemps sur la
SDI?
M. MORIN: Oui.
M. SAINT-PIERRE: On va se réunir de nouveau à quatre
heures.
M. MORIN: Oui, seulement je ne voudrais pas retenir M. Saulnier, qui a
certainement beaucoup de chats à fouetter. Est-ce qu'il avait
prévu de passer toute la journée à Québec?
M. SAINT-PIERRE: Oui.
M. MORIN: Alors, je n'ai plus de scrupules dans ce cas.
LE PRESIDENT (M. Brisson): La commission suspend ses travaux à
quatre heures, cet après-midi, sujet à l'approbation de
l'Assemblée nationale.
(Suspension de la séance à 12 h 3).
Reprise de la séance à 16 h 22
M. BRISSON (président de la commission permanente de l'industrie
et du commerce, du tourisme, de la chasse et de la pêche): A l'ordre,
messieurs!
Nous sommes rendus au programme 5: Administration de la
Société de développement industriel du Québec.
L'honorable député de Sauvé.
M. MORIN: A vrai dire, je venais de poser une question et je ne crois
pas que le ministre ou le président directeur général de
la SDI ait eu le temps d'y répondre. Je venais de demander, seulement
pour vous rafraîchir la mémoire, comment allait être
concrétisée l'aide particulière aux entreprises
francophones du Québec. Est-ce qu'il était nécessaire
d'envisager un programme 2d), peut-être?
M. MARCHAND: Avant que le ministre ne réponde, est-ce que je
pourrais dire que le député Lapointe remplace le ministre
Simard?
LE PRESIDENT (M. Brisson): Le député de Richelieu?
M. MARCHAND: Le député de Lapointe remplace le
député de Richelieu.
LE PRESIDENT (M. Brisson): Le député de Lapointe...
M. MARCHAND: ... de Laurentides-Labelle...
LE PRESIDENT (M. Brisson):... de Laurentides-Labelle, M. Lapointe,
remplace M. Simard, député de Richelieu. D'accord? Vous
êtes satisfait M. le député de...
M. SAINT-PIERRE: Ce n'est pas l'intention du gouvernement d'avoir un
programme 2d) qui aurait comme première condition une entreprise
autochtone. Je pense qu'il est possible de reconnaître l'importance
accordée à la croissance d'une entreprise autochtone en portant,
à la fois à l'intérieur des services du ministère
et à l'intérieur de la Société de
développement industriel, une attention toute particulière au
potentiel, à la croissance des entreprises autochtones. On l'a
donné hier. Lorsque c'est le cas des programmes d'aide à
l'exportation, des missions à l'étranger, nous accordons une
attention particulière pour avoir une surreprésentation
d'entreprises autochtones, compte tenu de leur valeur de production et compte
tenu de la nécessité d'avoir une période de rattrapage
dans ce secteur.
Au niveau de la SDI, en abaissant les seuils minimaux des
investissements de $150,000 à possiblement $50,000, en tentant de jouer
un rôle moteur pour identifier des projets valables et tenter de
retrouver des partenaires dans le secteur québécois, je pense que
c'est surtout de cette façon qu'une assistance privilégiée
pourrait être donnée à l'entreprise autochtone. D'ailleurs,
je pense que, si le député regarde simplement les compagnies qui
ont reçu de l'aide de la SDI jusqu'à ce jour, on devra admettre
qu'il y a une surreprésentation des compagnies autochtones au point de
vue du nombre de dossiers par rapport à leur importance dans l'ensemble
de l'activité économique au Québec.
Cela indique peut-être un effort plus grand de ce
côté d'avoir une collaboration. En d'autres termes, on
reçoit des projets des compagnies multinationales, mais on tente de
susciter, de provoquer, d'encourager, de multiplier les efforts
vis-à-vis des entreprises autochtones pour que les projets
débouchent dans ce secteur.
M. MORIN: Si je comprends bien, il n'y aura pas de programme
spécial avec des normes plus souples? Ce n'est pas cela que le ministre
a voulu dire?
M. SAINT-PIERRE: Non, en fait, il n'y aura pas de programmes qui
pourraient être discriminatoires, en ce sens que des programmes
s'adresseraient uniquement à l'entreprise autochtone, d'autant plus
qu'il y a toujours le problème de la vente des entreprises, des
problèmes de capital-actions partagé entre les résidants
et des non-résidants. Encore une fois, je le dis, si on regarde, au
cours des douze derniers mois, l'aide que nous avons accordée, je pense
qu'on rencontre nombre de compagnies qui n'ont rien de celles qu'on entend
toujours: ITT, si on parle de Duchesne & Fils, si on parle de L. D'Amour
Inc.; de la Compagnie de fenêtres du Saguenay; de Proco-Métal
Ltée.; de Bio-Vita; je descends la liste, des Laboratoires Choisy
Ltée; de Prelco Ltd., de la Coopérative forestière du
Témiscamingue. Ce sont des dossiers réels, pour lesquels une aide
a été versée.
M. BOURASSA: Ce sont des entreprises québécoises,
quoi!
M. MORIN: En fait, ce n'est pas une aide particulière. C'est une
aide sur la même base que tout le monde.
M. SAINT-PIERRE: Oui, mais c'est parce qu'on donne un peu l'impression
il y avait encore une question en Chambre aujourd'hui que l'on
donne une aide encore plus grande aux compagnies étrangères. Je
dirais que c'est l'inverse. On donne sûrement aux compagnies locales une
aide technique plus grande qu'on le fait pour des compagnies multinationales,
afin de bien préparer un dossier.
M. MORIN: Alors, c'est au niveau de l'aide de vos services techniques
plutôt qu'au niveau du financement?
M. SAINT-PIERRE: C'est cela qui m'appa-raït le plus important.
M. MORIN: Je voulais simplement que cela soit clair.
M. BOURASSA: On accepte les excuses du chef de l'Opposition.
M. MORIN: Ah! Vous êtes là, vous?
LE PRESIDENT (M. Brisson): Si vous permettez, messieurs, je voudrais
également vous annoncer qu'on m'a informé que M. Saint-Hilaire,
député de Rimouski, remplaçait M. Côté,
député de Matane, et que M. Lachapelle, député de
Chauveau, remplaçait M. Houde, de Fabre. La parole est à...
M. MORIN: Je la reprends, si vous me la donnez, surtout que maintenant
j'ai le premier ministre à ma gauche.
M. BOURASSA: La social-démocratie.
M. MORIN: Oui, ce qui m'inquiète le plus dans l'évolution
récente du premier ministre, du moins au niveau du vocabulaire, c'est de
le voir tranquillement aller vers le socialisme. Cela devient tout à
fait menaçant.
M. BOURASSA: Non, non!
M. CADIEUX: Vous pouvez y aller, tranquillement.
M. BOURASSA: Avec votre motion sur l'indexation, j'ai fait part au chef
de l'Opposition la semaine dernière, c'est aux débats, que nous
étions contre l'indexation, parce que cela apportait des cadeaux aux
riches.
Or, nous voulons arriver avec des formules fiscales et
économiques qui aident les Québécois, mais sans aider
inutilement les contribuables les plus fortunés.
M. MORIN: Bien, tout à l'heure, en Chambre si vous voulez bien
venir, comme vous l'avez fait la semaine dernière, je répondrai
à ces arguments. Je crois qu'il y a d'excellentes réponses. Et si
vous voulez bien, on va revenir à nos moutons.
M. BOURASSA: D'accord.
M. MORIN: J'aimerais demander au ministre...
UNE VOIX: Et au PDG de la SDI.
M. MORIN: ... ce qu'il pense de l'idée d'imiter la pratique du
ministère de l'Expansion économique régionale qui produit
un rapport mensuel dans lequel on trouve les noms de toutes les entreprises
aidées, le montant de l'aide, de l'investissement, etc.
Je ne le suggérerais pas pour le programme 2c), je n'insisterais
pas pour ce programme, mais je me demande si ce ne serait pas utile pour les
programmes 2a) et 2b).
M. SAINT-PIERRE: On pourrait le faire, je n'ai pas d'objection,
effectivement c'est strictement d'accorder plus d'importance à l'aspect
relations publiques. Je ne sais pas si M. Saulnier a quelque chose à
rapporter. Dans certains milieux, on nous accuse de vouloir faire du capital
politique avec ces subventions qu'on donne aux quatre coins de la province qui
stimulent l'emploi. Mais peut-être qu'effectivement on devrait le faire,
c'est l'utilisation des fonds publics. On en a déjà
discuté avec M. Saulnier.
M. MORIN: A tout le moins, pour les besoins des parlementaires, ce
serait utile, je crois. Je me réjouis de cette réponse favorable.
Peut-être évidemment que vos opérations n'ont pas l'ampleur
de celles du ministère fédéral. Vous voulez dire tous les
deux mois, ça nous irait encore, à condition qu'on puisse suivre
le cheminement de vos travaux pendant l'année.
M. SAINT-PIERRE: Comme je l'ai mentionné au chef de l'Opposition
hier, dans le rapport annuel de cette année qui sera rendu public d'ici
un mois, nous aurons une liste alphabétique de toutes les entreprises
qui ont reçu de l'aide selon les programmes 2a) et 2b).
M. MORIN: J'aimerais demander au ministre d'expliquer le projet de la
société de consacrer une plus forte proportion de son
portefeuille à l'achat de capital-actions. Je crois que la SDI, si je ne
m'abuse je n'ai pas le texte de loi sous les yeux peut consacrer
jusqu'à 10 p.c. de son portefeuille au capital-actions, et d'autre part,
elle ne peut pas dépasser 30 p.c. du capital-actions de la
société aidée. C'est bien ça? Bon.
Donc, est-ce que le ministre pourrait parler de la possibilité de
la SDI de consacrer une plus forte proportion de son portefeuille au lieu de
contribuer au taux d'intérêt?
Souvent cela équivaut presque à des cadeaux à
certaines sociétés. Il me semble que le capital-actions serait
une excellente technique, à notre point de vue, pour vous
intégrer davantage. Est-ce que vous voudriez commenter cela?
M. SAINT-PIERRE: Je pense, M. le Président, qu'il ne faut pas
oublier que le but des programmes 2a) et 2b) c'est de donner une incitation
devant être capable de provoquer des investissements intéressants
pour changer la structure industrielle du Québec. Or, la participation
de l'Etat dans le capital-actions d'une entreprise par elle-même,
c'est-à-dire que s'il n'y a pas de subvention, si c'est uniquement la
prise de capital-actions, je ne pense pas que, dans la majorité des cas,
cela pourrait être considéré comme quelque chose qui incite
l'investisseur.
Au contraire, lorsqu'on accepte un autre partenaire, on est
obligé c'est comme un mariage en fait; on a un partenaire
de lui donner bien des informations et par le fait même, ce n'est pas
nécessairement cela qui va provoquer l'investissement souhaité.
Ce qu'on avait dit l'an dernier, c'est que peut-être la SDI devait tenter
de s'associer davantage pour être capable d'offrir à plus long
terme une aide technique, une aide de gestion, une aide à l'entreprise.
Effectivement, elle l'a fait et on pourrait produire la liste si vous voulez.
La SDI est actuellement dans le capital-actions d'environ quinze entreprises et
eue a presque atteint le seuil que la loi lui avait permis alors qu'il y a
à peine quinze mois elle n'était dans le capital-actions
d'à peu près aucune entreprise. Beaucoup a été
fait. On examine actuellement des possibilités de modifier soit un ou
l'autre des deux critères que nous impose la loi.
M. MORIN: Ou les deux peut-être?
M. SAINT-PIERRE: Ou les deux, bien que là il ne faudrait pas,
à mon sens... Il faut se rappeler l'existence d'autres
sociétés, comme la SGF en particulier, qui n'ont pas de limite
sur l'utilisation de leurs fonds. Il ne faudrait pas qu'il y ait une
concurrence inutile entre la SGF et la SDI. La SDI est avant tout un
mécanisme complémentaire de soutien à des initiatives du
secteur privé. Elle est un instrument important, un levier important
pour influencer le comportement des entreprises qui bénéficient
de subventions et dans ce sens-là, je pense que son rôle sera
accru. Mais, de là à en faire une société qui
pourrait remplacer, à toutes fins pratiques, la SGF, ce serait
peut-être fou à mon sens. Cela ferait du dédoublement.
M. MORIN: Cela permettrait quand même au gouvernement de s'assurer
une participation dans les sociétés qui seraient aidées de
la sorte. En ce qui nous concerne, nous de l'Opposition...
M. SAINT-PIERRE: On le fait sans capital-actions dans le moment. Il y a
des subventions qui sont données et, contractuellement, on demande aux
entreprises de favoriser l'achat de biens et services provenant du
Québec.
Le français, langue de travail, l'embauche des
diplômés québécois, ça se fait dans le moment
sans avoir de capital-actions d'entreprises.
M. MORIN: Enfin, si la SDI pratiquait cette politique, cela lui
permettrait quand même de participer aux droits de
propriété, d'avoir un droit de regard beaucoup plus poussé
sur les activités des sociétés aidées. En tout cas,
vous ne l'excluez pas, j'ai cru comprendre que le ministre favorisait une
solution comme celle-là. Est-ce que vous vous attendez à
déposer bientôt un projet de loi qui permettrait à la SDI
d'accroître le pourcentage d'actions qu'elle pourrait posséder
dans une société?
M. SAINT-PIERRE: C'est indiqué dans le discours inaugural et, au
cours de cette session-ci, un projet de loi est prévu.
M. MORIN: Et ce sera pour la partie automnale de la session?
M. SAINT-PIERRE: On va essayer...
M. MORIN: Dès cette partie de la session. Très bien.
Là-dessus, je peux vous dire d'avance que l'Opposition ne fera pas
grande difficulté.
LE PRESIDENT (M. Brisson): Le député d'Anjou a
demandé la parole sur le même sujet.
M. TARDIF: M. le Président, j'aurais une question à poser
qui ne se rapporte pas directement à l'administration de la
Société de développement industriel du Québec mais
qui peut sans doute être incluse dans le programme 5. On a parlé
hier de la décision éventuelle du lieutenant-colonel Marchand et
du sénateur Paul Desruisseaux de se départir de leurs actions au
sein d'une des plus grandes distilleries canadiennes-françaises,
c'est-à-dire la distillerie Melchers. Ce même article faisait
état des efforts des deux personnes que j'ai mentionnées pour
essayer de trouver des acheteurs québécois ou des acheteurs
canadiens-français dans le but d'éviter que cette compagnie passe
à des intérêts étrangers. L'article mentionnait
également que, jusqu'à présent, il n'avait pas
été possible de réaliser le but poursuivi par le colonel
Marchand et le sénateur Desruisseaux et qu'il pourrait y avoir une
possibilité que les intérêts de cette compagnie soient
vendus à des intérêts étrangers. Ce n'est pas un
problème nouveau, j'imagine que ça existe depuis longtemps et
probablement depuis au moins 50 ans, que des entrepreneurs
canadiens-français, pour une raison ou pour une autre, décident
à un moment donné de se départir de leurs actions et ne
réussissent pas à trouver des acheteurs sérieux parmi les
Québécois ou du moins les Canadiens français. Evidemment,
les solutions ne sont sans doute pas faciles, puisqu'on ne peut pas demander au
gouvernement ou au ministère de l'Industrie et du Commerce, à la
Société générale de financement ou quelque autre
service du ministère de l'Industrie et du Commerce de se porter
automatiquement acquéreur des actions d'une compagnie ou d'actionnaires
majoritaires qui désirent se départir de leurs actions. Mais
est-ce que le ministre ne pourrait pas envisager la création
éventuelle d'un groupe ad hoc qui pourrait peut-être devenir un
groupe permanent et qui viserait, lorsqu'une telle situation se
présente, à former un consortium ou à trouver des
Québécois intéressés à acquérir les
actions des personnes qui veulent s'en départir de façon à
éviter qu'un nombre, sinon grandissant, du moins important de nos
compagnies canadiennes-françaises passent aux mains des
étrangers?
Evidemment, cela ne pourrait peut-être pas s'appliquer dans le cas
de petites compagnies.
On a eu tout de même des exemples au cours des dernières
années où des compagnies importantes ont été
vendues à des intérêts étrangers justement parce
qu'il n'y avait personne, parmi les Canadiens français au Québec,
qui était intéressé à les acquérir ou qui
n'en avait pas les moyens. Bien souvent, on a dit, au cours des derniers mois
j'ai vu cela lorsqu'il s'est agi du journal Le Soleil, entre autres
que le Mouvement Desjardins est assez riche et pourrait sans doute
acheter les actions qui sont à vendre. Mais d'un autre
côté, le Mouvement Desjardins n'est pas un mouvement omnibus pour
tout acheter ce qu'on désire vendre parce que, pour une raison ou pour
une autre, on désire se départir de ses actions. Alors, est-ce
que le ministère ne pourrait pas penser à envisager la
création d'un tel comité qui, lorsque la situation se
présente, chercherait à trouver, parmi les Canadiens
français qui ont les reins solides, quelqu'un pour acquérir un
petit pourcentage peut-être, mais qui, réuni avec d'autres
acquéreurs canadiens-français, permettrait de garder le
contrôle de certaines industries canadiennes-françaises au
Québec?
M. SAINT-PIERRE: Sur le cas spécifique de Melchers,
peut-être que M. Saulnier pourrait ajouter des points, après mes
remarques préliminaires. La SGF.on se le rappelle, à ses
débuts, a effectué des opérations pompiers
vis-à-vis des successions, des problèmes dont Forano, Volcano, on
peut les nommer, LaSalle Tricot. Cela ne s'est pas avéré toujours
utile parce que, souvent, il y a une très grande faiblesse au niveau de
la gestion de l'entreprise et, en particulier, dès que le
propriétaire disparaissait, c'était un peu l'écroulement
de l'entreprise; il n'y avait pas de relève. En fait, je pense que le
gouvernement a un peu les mêmes limites que le Mouvement Desjardins. On
ne peut pas être une espèce de panier omnibus qui va ramasser les
problèmes de tous les gens et les régler à leur
satisfaction à eux, parce que là, on va se trouver face à
des contribuables qui vont dire: Que faites-vous des deniers publics?
Si on prend le cas de Melchers, je laisserai M. Saulnier aller plus en
détail, il m'apparaît un problème entre ce qu'on pense
être, d'une part, l'actif de l'entreprise, sa valeur physique et, d'autre
part, l'absence de rentabilité depuis déjà quelques
années. Les entreprises se vendent généralement sur la
base d'une moyenne pondérée, d'une moyenne annuelle des profits
multipliée par un certain facteur, huit, neuf, dix, douze, suivant le
genre de l'entreprise et le coût de l'argent. C'est évident,
lorsque pendant deux, trois ou quatre ans, on ne fait pas de profit, que les
profits sont marginaux, c'est assez difficile de trouver un acheteur. Il y a
plusieurs Canadiens français, effectivement à ma connaissance,
qui ont eu des discussions avec les propriétaires d'une entreprise
d'ailleurs qui est cotée en bourse et on n'a pas pu s'entendre sur la
valeur de la compagnie.
Je ne sais pas si M. Saulnier a eu des discussions avec nous à ce
sujet.
M. le Président, je peux ajouter, pour confirmer cela, qu'en
effet, nous avons eu des conversations avec la direction de Melchers. Il y a
déjà un bon nombre de mois de cela. De mémoire, je puis
dire que la suggestion d'assistance ou d'aide qu'on nous a faite n'aurait pas
eu pour effet d'améliorer suffisamment la situation financière de
la compagnie.
Il ne semblait pas, à ce moment-là, qu'il fût
possible d'envisager un autre financement que celui qu'avaient envisagé
les directeurs actuels, qui ne réglait pas le problème. En
résumé, c'est le souvenir que j'en ai gardé et, je pense
bien, c'est le plus grand nombre de détails que je pourrais être
autorisé à donner de ces conversations.
M. TARDIF: M. le Président, j'aimerais ajouter ce qui suit: II
est vrai que les actions, je crois, sont cotées et je vous cite
cela de mémoire à la bourse à $3 l'action alors
qu'il y a quelque temps, elles étaient à environ $10 ou $11.
C'est un peu là le noeud du problème. Je me dis ceci: Comment se
fait-il qu'il n'y a pas de groupes canadiens-français ou
québécois qui soient intéressés alors qu'il semble
toujours selon l'article en question que des groupes
étrangers seraient intéressés à acquérir les
actions détenues par le colonel Marchand et le sénateur
Desruisseaux?
M. SAINT-PIERRE: Encore là, on remarque, malgré les
problèmes aigus au niveau de l'entreprise, que finalement cela ne s'est
pas vendu à des groupes étrangers, d'une part...
M. TARDIF: On refuse, pour le moment de vendre à des groupes
étrangers, apparemment.
M. SAINT-PIERRE: Peut-être parce que les groupes étrangers
ne mettent pas le prix qu'on espérait avoir. Deuxièmement, est-ce
qu'il est possible que les groupes étrangers pensent être capables
d'apporter à la gestion de l'entreprise des éléments qui
pourraient la rendre rentable, ce que des groupes québécois ne
pensent pas pouvoir apporter eux-mêmes, soit au niveau du marketing, soit
au niveau de la gestion? Enfin, il y a bien des entreprises qui devraient faire
de l'argent et qui n'en font pas. Je pense que M. Saulnier rencontre des cas
semblables bien des fois. Ce n'est pas parce qu'une entreprise est une
distillerie et que toutes les distilleries au monde font de l'argent que
celle-là va en faire. On a eu des cas, la raffinerie de sucre de
Saint-Hilaire qui, pendant longtemps, a eu les mêmes
problèmes.
LE PRESIDENT (M. Brisson): Le député de Laurier.
M. MARCHAND: M. le Président, ma question s'adresse au ministre,
et naturellement à la SDI.
Mais auparavant, je voudrais quand même féliciter le
ministère de l'Industrie et du Commerce d'avoir eu l'occasion et le bon
choix d'avoir placé l'ex-président du comité
exécutif de la ville de Montréal, dans son bureau de direction.
Je pense que c'est un apport extrêmement important pour la province de
Québec. Après avoir mis la ville de Montréal, avec le
maire Jean Drapeau, sur la carte mondiale, et la province et le Canada,
maintenant, nous voici avec cet expert dans le ministère de l'Industrie
et du Commerce.
Je voudrais demander au ministre si, dans le cadre de l'aide à la
petite et moyenne entreprise, qui surtout, offre son aide à la
fabrication, il a l'intention d'étendre son action aux maisons
d'affaires qui sont, soit des agents manufacturiers ou des représentants
des compagnies qui fabriquent, soit des compagnies productrices qui veulent
s'agrandir, tout en augmentant l'emploi dans la province de Québec?
M. SAINT-PIERRE : Au niveau du ministère, je pense qu'on
déborde, de plus en plus, l'industrie manufacturière. Il y a des
cours, des cliniques, de l'expertise et de l'aide variée à la
petite et à la moyenne entreprise qui sont donnés, à
l'occasion, à des secteurs qui débordent l'entreprise
manufacturière. Au niveau de la SDI, le choix a été fait,
c'est là qu'était notre plus grande faiblesse au Québec,
et on concentre toutes nos énergies pour améliorer l'industrie
manufacturière. On reconnaît qu'on pourrait aller dans d'autres
secteurs, mais là, ce serait peut-être éparpiller trop ces
efforts en fonction de nos ressources.
M. MARCHAND: Si, M. le ministre, on augmente l'aide aux manufacturiers,
est-ce que le manufacturier n'a quand même pas besoin d'agents pour
augmenter ses cadres, parce qu'un manufacturier, c'est extrêmement
important? Il a aussi besoin d'agents qui s'en vont dans le détail. Je
pense qu'aujourd'hui on a extrêmement de demandes dans ce sens, de gens
qui font du détail, et qui auraient besoin d'aide financière
aussi de la SDI pour augmenter leur volume, et en même temps, les emplois
dans la province de Québec.
M. SAINT-PIERRE: II y a déjà plusieurs institutions, comma
la Banque d'expansion industrielle, comme d'autres sociétés
qui... Je ne vois pas l'utilité de prendre les fonds publics pour donner
une subvention au secteur commercial ou au secteur d'agents de distribution,
les problèmes étant surtout au niveau de la fabrication, nos
lacunes étant surtout là. En général, si on a la
fabrication au Québec, éventuellement les réseaux de
distribution, bien que ce soit un point très important les
réseaux de distribution, au niveau du ministère, on les examine.
Dans l'alimentation, il y a un nombre de... Il y a une prise de décision
qui est importante et qu'il ne faut pas minimiser.
Mais au point de vue d'aide financière, à la SDI, on se
limite à la fabrication.
M. MARCHAND: De toute façon, c'est à l'étude. Je
vous remercie, M. le ministre.
LE PRESIDENT (M. Brisson): Le député de
Témiscouata-Kamouraska.
M. PELLETIER: Ma question s'adresse au ministre de l'Industrie et du
Commerce au sujet du projet de la cartonnerie de Cabano. J'aimerais savoir
où cela en est rendu, s'il y a des possibilités d'avancement
concernant cette affaire et si la SDI y participe.
M. SAINT-PIERRE: Je vais le demander à M. Saulnier, qui est le
mandataire extraordinaire du gouvernement.
La situation est la suivante. Dans le rapport que j'ai fais parvenir au
ministre, à la fin de février le 28, je pense j'ai
fait état de quelques propositions qui m'ont été soumises
en vue d'une implantation industrielle à Cabano. J'avais
suggéré de retenir la suggestion faite ou la proposition soumise
par M. Bernard Lemaire, le président de Papier Cascade, de Kinsey Falls,
qui fabrique actuellement du papier-cannelure. J'avais ajouté qu'il
faudrait compter environ huit à dix semaines pour vérifier
chacune des hypothèses que le projet comprenait, chacun des
éléments, de façon à être en mesure de nous
prononcer de façon définitive.
Je peux dire aujourd'hui que l'étude de chacun des
éléments s'est poursuivie activement depuis cette date et que
tout ce que nous avons pu vérifier jusqu'ici nous amène à
des conclusions favorables et affirmatives.
Or, faisant évidemment toutes les réserves qui s'imposent,
j'ai toutes les raisons de croire que, d'ici peu de semaines, nous pourrons
officiellement je pourrai recommander au gouvernement de donner
suite au projet soumis par M. Lemaire et tel qu'il sera défini ou qu'il
pourra être défini...
M. PELLETIER: Cela veut dire que vous ne pouvez quand même pas
déterminer de montants aujourd'hui, dire de quelle façon la SDI y
participera, ainsi que le ministère des Terres et Forêts, etc.
M. SAINT-PIERRE: La participation de la SDI, de REXFOR, et celle de la
population qui, incidemment, est plus élevée en pourcentage dans
ce projet que dans le premier projet qui avait été
envisagé, on tient toujours compte de cela. J'avais évoqué
la possibilité que la société d'investissement Desjardins
participe également au financement de l'entreprise. Bien sûr, je
ne peux pas engager la société mais je n'ai pas de raison de dire
moins que ce que j'avais dit le 28 février, en ce qui la concerne.
M. PELLETIER: Je vous remercie.
LE PRESIDENT (M. Brisson): Le député de Rimouski.
M. SAINT-HILAIRE: Seulement une petite question. Lorsque la SDI accorde
un prêt, est-ce qu'elle exige toujours une participation dans
l'entreprise?
M. SAINT-PIERRE: Non. Pas nécessairement. Lorsqu'il n'y a pas de
raison particulière d'exiger une participation à l'entreprise,
nous ne le faisons pas.
M. SAINT-HILAIRE: Quelles sont les raisons qui forcent la SDI à
demander une participation?
M. SAINT-PIERRE: Je dirais qu'elles sont de deux ordres. Dans certains
projets, le Québec, dans son ensemble, a intérêt à
être présent dans l'administration quotidienne de certaines
affaires.
D'autre part, nous recevons des demandes de prêts, de financement
que nous ne pouvons pas accueillir pour la totalité du montant qui nous
est demandé, compte tenu des gages qui nous sont offerts, plutôt
que de prêter plus qu'il n'est raisonnable de prêter, nous limitons
notre prêt à la somme qui est justifiée en regard des gages
qui nous sont donnés. La différence, à ce moment, nous
disons que c'est une participation risquée. A ce moment, il faut aller
la placer là où elle doit être, c'est-à-dire au
capital-actions.
M. SAINT-HILAIRE: Cela veut dire que cette participation varie suivant
chacun des prêts.
M. SAINT-PIERRE: Sûrement. Ce sont les deux règles qui nous
guident. Ce ne sont pas nécessairement des applications précises
et strictes que nous faisons dans chacun des cas, parce qu'il faut faire un
examen, cas par cas.
M. SAINT-HILAIRE: A ce moment, est-ce qu'il n'y a pas engorgement non
plus pour l'entreprise selon les conditions que vous posez?
M. SAINT-PIERRE: J'ai mal saisi la question.
M. SAINT-HILAIRE: Est-ce qu'à ce moment il n'y aurait pas danger
d'engorgement de l'entreprise causé par certaines conditions de
participation que vous posez, qui fait en sorte que le taux
d'intérêt devient exorbitant, si on compte la participation?
M. SAINT-PIERRE: M. le Président, si on retient ceci, encore une
fois, si le montant de notre prêt est limité au montant qu'il est
raisonnable de prêter, compte tenu des gages qui sont donnés,
à ce moment, la charge financière pour l'entreprise est
parfaitement bien proportionnée, Si le solde ou la différence du
montant qui est requis pour lancer l'affaire ou lancer le projet, si ce montant
nous le souscrivons au capital-actions, il n'y a pas de charge
financière pour l'entreprise.
M. SAINT-HILAIRE: A un moment donné...
M. SAINT-PIERRE: C'est une participation qui ne coûte rien.
M. SAINT-HILAIRE: Je crois qu'à un moment donné vous
demandez certains remboursements de participation. J'ai, entre autres, une
idée, qui me passe par la tête, d'une entreprise de mon
comté qui s'appelle Rodeck, qui justement, avait demandé un
prêt, à la SDI. Suite aux demandes, la SDI faisait son prêt
à environ 6 p.c, mais en faisant le calcul de la participation et des
ristournes à accorder à la SDI le calcul avait
été fait par une firme de comptables aussi sérieuse que
Samson et Be-lair l'entreprise arrivait à un taux de rendement
obligatoire à payer, qui coûtait à l'entreprise environ 18
p.c. à 22 p.c. A partir de ce moment, je pense que si on rentre dans ce
jeu à même l'entreprise...
M. SAINT-PIERRE: M. le Président, sans nécessairement leur
faire un rapport direct avec les remarques qui vont suivre et cette
société, je dirais ceci: Dans des cas comme ceux-là, nous
appliquons le raisonnement que j'ai défini brièvement. J'ai toute
raison de croire que le montant du prêt que nous avons à faire,
c'est celui qui pouvait raisonnablement être offert par un banquier
généreux. L'excédent entre ce montant et la somme requise
pour lancer le projet, sans doute, qu'à ce moment, nous disons: Alors,
on va le mettre à la partie du risque, c'est-à-dire au
capital-actions.
Cela implique, bien sûr, qu'on définisse des conditions de
revente des actions que nous allons détenir, parce que nous ne
souhaitons pas être actionnaires de toutes les sociétés
industrielles au Québec. Nous définissons avec les
propriétaires de l'entreprise les conditions que nous jugeons les plus
raisonnables. Parfois, c'est bien sûr que l'autre partie ne les juge pas
raisonnables comme nous, mais dans un cas qui pourrait être comme
celui-là, où les projections de bénéfices sont
telles qu'un accord en vertu duquel on revendra nos actions simplement au prix
payé, plus les intérêts que nous aurions pu toucher, si cet
argent avait été prêté, ce serait utiliser les fonds
publics et ne pas tirer l'avantage raisonnable que nous sommes en droit
d'exiger de ceux que nous aidons. Cet avantage ne doit pas être excessif
parce que ce sont des fonds publics. Par définition, on n'est pas tenu
d'en faire des bénéfices. D'un autre côté, dans des
situations comme celles qu'on a décrites, je pense que nous sommes
parfaitement justifiés d'exiger de poser des conditions de revente
qui
tiennent compte des bénéfices que les entreprises
prévoient faire.
M. SAINT-HILAIRE: Je ne critique pas le fait, si vous êtes
justifiés ou pas. Ce à quoi je pense, c'est que si, à un
moment donné, l'entreprise est liée par un contrat qui, lui,
exige un remboursement qui peut totaliser, par le truchement du remboursement
des parts, un investissement qui va rapporter 18 p.c. au prêteur, si
déjà l'entreprise est en pleine voie de réalisation, cela
commence à être à un taux d'intérêt
supérieur.
A ce moment, dans le cas dont je parle, c'est la Banque d'expansion
industrielle qui a prêté exactement le même montant que la
SDI, plus la participation à un taux d'intérêt,
peut-être, de 9 p.c. à 9 1/4 p.c. Est-ce que la SDI a des raisons
d'exister dans ces genres d'entreprises? Ce serait peut-être mieux de
dire aux gens: On aime mieux que vous empruntiez de la Banque d'expansion
industrielle.
M. PELLETIER: ... aux pertes.
M. SAINT-PIERRE: Sans bien sûr posséder les détails
de l'offre...
M. SAINT-HILAIRE: C'est purement et simplement pour un renseignement
personnel.
M. SAINT-PIERRE: ... ou de l'accord que cette société a pu
faire avec la Banque d'expansion, je dirais qu'en me fondant sur les
recommandations que nous faisons presque la totalité
l'offre de la SDI devait comporter quand même des avantages.
M. SAINT-HILAIRE: Remarquez bien que je ne l'ai pas vue.
LE PRESIDENT (M. Brisson): D'autres questions au programme 5?
M. MORIN: Oui
LE PRESIDENT (M. Brisson): Le député de Sauvé.
M. MORIN: En ce qui a trait au développement régional dont
nous avons déjà parlé ce matin, ce qui nous
inquiète du côté de l'Opposition, c'est que parmi tous les
programmes qui ont été mentionnés, que ce soit la SDI, le
MEER, le BEI, aucun n'a pour objet principal je dis bien principal
d'aider à mieux répartir l'industrie sur l'ensemble du
territoire.
Et j'aimerais entendre les commentaires du ministre là-dessus.
Comment serait-il possible, soit de coordonner l'action de ces organisme, soit
encore de développer le rôle de la SDI, pour en arriver à
cette répartition sur l'ensemble du territoire, pour en arriver à
un meilleur partage entre les régions du Québec?
M. SAINT-PIERRE: C'est peut-être parce que le premier objectif
défini par nos spécialistes, et que nous avons accepté,
c'est qu'au Québec on n'a pas nécessairement un problème
régional, on a beaucoup plus un problème de déficience de
notre structure industrielle.
Il s'agit de respecter l'ordre de ces priorités. Une fois qu'on a
défini que le premier problème en est un de structure
industrielle, il faut mettre en plan des programmes qui visent à
corriger ça et à atteindre... Et tous les programmes de la SDI
ont comme premier principe de corriger la structure industrielle du
Québec.
Dans un deuxième temps, particulièrement avec l'OPDQ et
même chez nous, on tente d'aplanir les disparités
régionales qui peuvent en résulter, entre les régions du
Québec. Vous critiquez l'effort Fantus, mais je pense que dans chacune
des études de rentabilité publiées par Fantus, on s'est
fait un devoir, nous, de suggérer aux industriels deux régions,
dont forcément Montréal qui à cause de ses avantages sur
le plan du marché, des transports et autres, est toujours une
région très intéressante.
Mais délibérément on a trouvé une autre
région en dehors de Montréal qui pouvait présenter des
avantages particuliers et retraçant que, souvent chez les investisseurs,
c'est l'ignorance qui joue beaucoup plus contre nous, la même chose
s'applique à l'intérieur de la province de Québec. Souvent
l'ignorance de l'existence de marchés d'importance autres que
Montréal fait qu'on pense à Montréal parce que c'est
là qu'on arrive en avion.
Dans le programme Fantus, on attire l'attention des étrangers sur
des régions autres et on leur donne les caractéristiques des
régions et de tous les services d'infrastructure. On pourrait prendre
d'autres exemples. Au niveau des bâtisses industrielles que la SDI
s'apprête à construire dans les régions, nous nous en
allons à l'extérieur de la zone de Montréal
puisqu'à Montréal on est satisfait que le secteur privé y
remplit bien sa fonction.
Mais c'est simplement le respect des priorités. La
première priorité, ce sont les déficiences de la structure
industrielle. Si quelqu'un veut nous faire la preuve que la première
priorité au Québec ça devrait être d'aplanir toutes
les régions, on va changer nos programmes.
M. MORIN: Ces deux questions sont reliées quand même.
M. SAINT-PIERRE: Oui, mais les priorités c'est de choisir. Je
pense qu'on l'a assez défini que...
M. MORIN: Evidemment, je n'ai pas le dernier rapport annuel, nous
l'aurons bientôt, je crois.
M. SAINT-PIERRE: Dans quelques semaines.
M. MORIN: Mais si je considère le rapport annuel de
l'année dernière, pour ce qui est de la répartition
régionale des interventions évidemment à ce moment
le président directeur général n'était en fonction
que depuis quelques mois, il n'avait peut-être pas pu corriger les
tendances qui se dégageaient de ce rapport je constate que pour
le Bas-Saint-Laurent il n'y avait pour ainsi dire à peu près
rien, et c'étaient des prêts au taux du marché.
Je constate que pour Trois-Rivières, c'était très
peu ou ce n'était pour ainsi dire pas la peine d'en parler; pour
l'Outaouais, rien; pour le Nord-Ouest québécois, on n'en parle
pas. Le gros morceau, c'était Montréal. Est-ce que j'ai bien
compris le ministre? D a semblé me dire que Montréal était
une des priorités. Mais Montréal jouit d'avantages
considérables sur tous les plans. Si on laisse jouer les forces du
marché, c'est toujours Montréal qui a l'avantage. Donc, si vous
subventionnez Montréal, quand ce ne serait que le taux
d'intérêt, vous contribuez à la centralisation industrielle
et vous contribuez à maintenir les inégalités
régionales.
Je vous pose la question et j'aimerais bien aussi entendre le
président directeur général sur cette question. Qu'est-ce
qu'ils peuvent faire pour corriger cela? Est-ce qu'ils entendent corriger les
tendances qui se dégagent de ce rapport?
M. SAINT-PIERRE: II y a un autre point qu'il faudrait souligner, c'est
l'ensemble du programme 2 c). Les statistiques cette année vont
être encore plus éloquentes que l'an dernier. C'est
complètement à l'extérieur de la région de
Montréal. Il faut être prudent dans cela, parce que la
région de Montréal, c'est la région administrative no 6,
mais elle comprend finalement 75 p.c. de la population du Québec ainsi
que des régions passablement rurales. Quand on pense à des
comtés comme Brome, Iberville, Rouville, on est loin de Montréal
tel qu'on l'entend en utilisant ce nom.
Le deuxième point qu'il ne faut pas oublier, c'est que s'il y a
une concurrence saine au Québec ou des disparités entre le
Saguenay et Montréal, Montréal est également en
très forte concurrence avec d'autres pôles, comme Toronto, Boston
ou Dallas. Si Montréal perd trop de terrain, c'est l'ensemble du
Québec qui va perdre ensuite le pas. On a besoin d'un pôle
d'attraction fort à Montréal.
M. MORIN: Si vous avez des industries mieux réparties sur le
territoire, je ne sais pas si j'accepte la théorie du ministre.
M. SAINT-PIERRE : Ce que je veux dire, c'est que souvent vous pouvez
avoir des investissements importants en Gaspésie qui peuvent appuyer
beaucoup plus facilement Toronto que Montréal, sur le plan des services
financiers, sur le plan de toute l'industrie des services. C'est important que
l'activité manufacturière des autres régions puisse
appuyer Montréal et vice versa.
M. MORIN: Oui, mais vous disiez tout à l'heure que dans la
région de Montréal il n'y a pas que l'agglomération de
Montréal; je regardais, tandis que le ministre parlait, les montants et
il est bien sûr que dans la région de Montréal, c'est
Montréal métropolitain qui bouffe presque tous les montants et
dans quelque catégorie que ce soit, aussi bien les prêts à
taux réduits que les prêts au taux du marché et les prises
en charge.
M. SAINT-PIERRE: Un instant. On pourrait regarder en détail cette
année, ce serait un exercice... Mais ce que je veux dire, c'est que si
on définit l'agglomération de Montréal comme étant
le territoire de la Communauté urbaine de Montréal, je serais
porté à croire, cette année, que ce n'est pas un secteur
qui a bénéficié tellement largement de l'action de la SDI.
Parlez-moi de Valleyfield, de Sorel, de Saint-Jean et de Saint-Hyacinthe, c'est
dans la région de Montréal.
M. MORIN: Je constate que Saint-Hyacinthe en particulier, c'était
zéro l'année dernière. C'est pour cela que je demande au
président directeur général s'ils ont pu corriger
déjà la tendance et s'ils comptent accentuer encore leur
décentralisation, ou mieux, leur contribution à la
décentralisation industrielle?
M. SAINT-PIERRE: Je pense, M. le Président, qu'il y a lieu de
signaler que dans le secteur d'activité de la SDI qui tombe sous
l'application de l'article 2c), c'est-à-dire des prêts au taux du
marché, la majorité est faite à l'extérieur de la
région de Montréal j'entends depuis la fondation de la
société de l'île de Montréal. Donc, à
l'extérieur, dans la majorité des cas. Je vois ici sur le tableau
qui comporte des chiffres cumulatifs depuis la création de l'office,
effectivement, qu'il y a 511 prêts qui ont été faits sous
2c). Je dirais sans hésiter qu'il y en a au moins 300 qui sont à
l'extérieur de cette région, au moins.
M. MORIN: Et pour l'avenir.
M. SAINT-PIERRE: Dans la liste que nous avons remise tantôt,
partez même des derniers cas que vous voyez, le premier montant qui
frappe, c'est $3,500,000. C'est quand même un montant respectable. Quelle
est l'entreprise? Confiserie Cornet à Saint-Hyacinthe. On continue un
peu et c'est un peu la même chose. Le nombre de cas implique
Drummondville, Shawi-nigan-Sud, Sherbrooke, Magog, Saint-Jean,
Saint-Léonard. Il y a plusieurs de ces cas qui sont dans la
région 6 de Montréal.
M. MORIN: De toute façon, ce rapport de 1973 donne
évidemment un tableau assez tron-
que de l'ensemble de la situation et nous avons hâte d'avoir le
rapport de 1974 en main. Cela permettra peut-être de corriger les
perspectives. On pourrait peut-être, à moins que mes
collègues aient des questions à poser sur le même point,
passer à autre chose.
LE PRESIDENT (M. Brisson): Le député de
Kamouraska-Témiscouata.
M. PELLETIER: Dans une compagnie à caractère social, quels
sont les critères de la SDI au niveau de l'endossement personnel? Disons
que, si les actions ordinaires sont de l'ordre de 50 p.c, sur un prêt de
$500,000, vous demandez à quinze personnes d'endosser personnellement
pour la somme de $100,000. Vous sem-blez exigeants de ce côté. Je
ne sais pas si vous avez déjà eu des pertes dans le
passé.
M. SAINT-PIERRE: Lorsque, encore une fois, les actifs qui nous sont
gagés pour un prêt n'ont pas, dans les meilleures conditions
parce que nous essayons d'être généreux une
valeur de liquidation suffisante pour couvrir le risque, dans un premier temps,
nous allons demander aux actionnaires d'ajouter une caution personnelle.
M. PELLETIER: A tous les actionnaires?
M. SAINT-PIERRE: Oui, s'ils ont tous la même participation, par
exemple, le même pourcentage.
M. PELLETIER: Si vous arrivez dans une compagnie où il y en a
150?
M. SAINT-PIERRE: Cela m'étonnerait qu'on soit...
M. PELLETIER: Disons que j'ai ça, moi, présentement, des
petits montants, $5,000, $10,000, dans mon comté. A ce moment-là,
vous exigez une garantie de $100,000 par personne. Je pense que c'est difficile
d'accepter ça.
M. SAINT-PIERRE: Evidemment, il faudrait avoir les détails
là-dessus.
M. PELLETIER: C'est à l'étude présentement, mais je
posais la question comme ça. N'y aurait-il pas lieu que trois ou quatre
personnes, ceux qui détiennent le plus d'actions, soient les endosseurs,
que ce soit envisagé comme ça? Il me semble que ce serait plus
logique. Même s'ils sont allés en capital de risque.
M. SAINT-PIERRE: Je vais regarder dans le dossier, en particulier, pour
avoir les détails, puis je vous donnerai les raisons qui peuvent nous
avoir amenés à suggérer cette forme de garantie. Je ne
saurais le dire sans examiner le dossier. Mais, en règle
générale, nous allons accepter des cautions de ceux qui peuvent
en donner.
M. PELLETIER: D'accord.
M. SAINT-PIERRE: Parfois, ce n'est pas la majorité des
actionnaires, ce sont deux ou trois et, dans certains cas, il faut qu'ils
garantissent conjointement et solidairement.
M. PELLETIER: Il reste que le travailleur qui a une priorité qui
vaut $20,000 et qui a $5,000 en banque il veut risquer ses $5,000,
il endosse pour sa maison. Entre nous...
M. SAINT-PIERRE: M. le Président, je ne sais pas. Je sais que le
député nous a indiqué le nom d'une société
qui avait un projet dans cette région. Je pense que ce sont des
conditions que nous n'avons pas encore posées officiellement.
M. PELLETIER: Ce n'est pas ça, mais, d'après certaines
informations de fonctionnaires au ministère de l'Industrie et du
Commerce, ils semblaient laisser entendre que c'était ça.
LE PRESIDENT (M. Brisson): Le député de Sauvé.
M. MORIN: M. le Président, je me réfère au bill 20
qui est maintenant une loi adoptée en 1971 et qui accordait des
exemptions fiscales en autorisant des déductions de profits de
pourcentage des investissements dans telle région. Nous n'avons jamais
eu de rapport, que je sache, là-dessus. En tout cas, pas depuis que la
loi a été adoptée. D'autre part, nous savons que le
ministre de l'Industrie et du Commerce doit émettre un certificat
d'exemption à l'intention des ministres, parce qu'il y a deux ministres
en cause, à part lui-même, le ministre du Revenu, qui est
présent justement, et le ministre des Finances. Est-ce que le ministre
de l'Industrie et du Commerce pourrait nous dire combien de certificats ou de
recommandations il a données en vue de ces exemptions fiscales?
M. SAINT-HILAIRE: J'ai donné suite à toutes les
recommandations, à ma connaissance, de la SDI dans ces
déductions, mais ce que je pourrai faire, c'est prendre l'engagement de
déposer en Chambre parce que ça prendrait quelque temps
pour sortir la liste complète d'ici une semaine, la liste de ces
recommandations depuis le début de l'application de la loi.
Il faut se rappeler qu'évidemment ce n'est pas... Il ne faudrait
pas dire que ces compagnies économisent exactement le même montant
de l'impôt sur le revenu, c'est fonction des profits qui peuvent
être faits et des régions; si une compagnie ne fait pas de
profits... Et là encore, cela joue plus pour l'extérieur de
Montréal que pour la région de Montréal.
M. MORIN: En pourcentage, il y a cent, cinquante et trente pour cent,
selon la région; c'est bien cela?
M. SAINT-PIERRE: C'est un autre exemple où on tente, sur le plan
régional, d'attirer un peu quelque chose à
l'extérieur.
M. MORIN: Est-ce que le ministre, de mémoire et très
grosso modo, peut nous dire, par région, combien il y aurait eu de
certificats et le genre d'industrie qui est concerné?
M. HARVEY (Jonquière): Pour répondre au chef de
l'Opposition, étant donné que le ministre du Revenu,
contrairement aux autres ministres, n'est pas tenu de par sa loi de
déposer un rapport en Chambre, ce qui ne serait pas possible dans le cas
du ministère du Revenu, nous avons émis des communiqués
publics depuis l'application de cette loi, le bill 21. Sans vous donner de
chiffres précis, je peux faire parvenir au chef de l'Opposition les
copies de ces communiqués publics, dans lesquels on a donné le
montant de prêts consentis. En aucun cas, un dégrèvement,
un crédit d'impôt n'a été donné sans
l'émission d'un certificat par l'Industrie et le Commerce et dans aucun
cas, on n'a refusé un certificat qui avait été émis
par le ministère de l'Industrie et du Commerce.
M. MORIN: Je n'en doute pas. Je le sais fort bien, mais ce n'est pas le
sens de ma question.
M. HARVEY (Jonquière): Je vais répondre à votre
question. Nous avons émis des communiqués officiellement, par la
voie de la presse parlée et écrite j'en ferai parvenir au
chef de l'Opposition déterminant le nombre d'entreprises, le
montant global impliqué et le total des crédits d'impôt
éventuels, parce que c'est sur des profits souvent éventuels
qu'on donne à ces gens un crédit d'impôt pour s'être
implantés dans une région où ils bénéficient
du douze pour cent. C'est douze, parce que le taux d'impôt pour les
corporations, c'est douze pour cent sur les profits.
M. MORIN: Oui, je comprends.
M. HARVEY (Jonquière): Ceci, dans le cas des douze pour cent. Par
cent, cinquante ou trente. Alors, j'en enverrai au chef de l'Opposition par le
prochain courrier, parce qu'il n'était pas en charge du parti au moment
où on a émis ces communiqués. Vous êtes
arrivé un peu tard; alors, on va rafrafchir les dossiers.
M. MORIN: II n'est jamais trop tard pour arriver.
M. HARVEY (Jonquière): On va rafrafchir les dossiers.
M. MORIN: II n'est jamais trop tard pour arriver. Le ministre
lui-même a dû arriver un jour.
M. HARVEY (Jonquière): Oui, mais cela fait pas mal longtemps.
M. MORIN: Oui et tant mieux pour lui.
M. HARVEY (Jonquière): Je vais rafraîchir vos dossiers, je
vais vous envoyer cela par courrier spécial.
M. MORIN: Merci. Mais ce que l'Opposition désire obtenir, ce
n'est pas une série de communiqués annonçant chaque...
M. HARVEY (Jonquière): Non, c'est un communiqué...
M. MORIN: C'est le rapport, c'est cela?
M. HARVEY (Jonquière): C'est un détail précis, du
nombre de cas qui nous ont été soumis, le nombre de cas qui sont
devenus admissibles, les montants affectés dans chacune des zones,
c'est-à-dire un, deux et trois.
M. MORIN: Bien.
M. SAINT-PIERRE: ... proposé par le ministère du
Revenu.
M. HARVEY (Jonquière): Je vais les lui envoyer à son
bureau, parce que c'est un communiqué, ce n'est pas un
dépôt en Chambre. Je ne suis pas tenu de déposer de rapport
en Chambre; alors, je l'enverrai au bureau du chef de l'Opposition. En combien
de copies? Vous êtes six, 20 copies chacun. Cent vingt copies, est-ce que
vous en avez assez?
M. MORIN: Deux suffiront. Le. ministre du Revenu est vraiment trop
prodigue, alors qu'il devrait savoir ce que peuvent coûter 120 copies. Je
le trouve prodigue des deniers publics.
M. HARVEY (Jonquière): Je suis tellement peu
généreux en percevant les impôts qu'en distribuant des
copies informant la perception des impôts, je deviens
généreux.
M. MORIN: Très bien. Je félicite le ministre du Revenu et
j'attends ses documents avec grand intérêt.
M. HARVEY (Jonquière): D'accord.
M. MORIN: Peut-être une dernière question.
M. SAINT-PIERRE: Peut-être avant de continuer, ce matin on avait
parlé de la liste des compagnies ou organismes pour lesquels le CRIQ a
effectué des commandites importantes. Nous avons donné cette
liste, de même que la liste complète de toutes les compagnies
ou
personnes ayant fait au CRIQ des propositions retenues ou non retenues,
de même que la liste des projets internes. Alors, c'est un document qui
est distribué à tous les membres de...
M. MORIN: Je remercie le ministre. M. le Président, j'aurais
aimé revenir très brièvement sur la question de la
société Mann. Ce n'est peut-être pas tout à fait le
cadre dans le programme 5. On peut adopter le programme 5 et je pourrais
peut-être poser mes questions au ministre après. Est-ce que le
ministre préfère que je les pose maintenant?
M. SAINT-PIERRE: Adoptons le programme 5. Cela ne regarde pas Mann.
M. MORIN: L'Opposition ne s'oppose pas à l'adoption du programme
5.
LE PRESIDENT (M. Brisson): Le programme 5, adopté.
M. MORIN: Nous remercions M. Saulnier d'avoir bien voulu venir
répondre à nos questions.
LE PRESIDENT (M. Brisson): Programme 6: Administration de la
Société du parc industriel du centre du Québec.
Administration de la Société du parc
industriel du centre du Québec
M. MORIN: M. le Président, puisque le ministre, bien aimablement,
m'accorde quelques minutes pour reprendre Mann, nous en avons parlé en
Chambre, mais il y avait tout de même un certain nombre de points sur
lesquels je n'ai pas eu le loisir de l'interroger.
La Chambre n'était peut-être pas le lieu où le
faire. Si je le fais, c'est parce que l'aspect d'entreprise mixte dans la
SGF-Mann, nous intéresse beaucoup, comme vous le savez, nous, de
l'Opposition.
Est-ce que je pourrais lui poser d'abord une question
préliminaire? Comment en est-on arrivé à établir le
chiffre de 40 p.c. pour ce qu'on appelle la valeur ajoutée au
Québec ou ce qu'on pourrait appeler en termes vulgaires le contenu
minimal québécois requis pour avoir droit à la subvention,
tel qu'évidemment exigé par l'arrêté en conseil du 7
décembre 1973?
M. SAINT-PIERRE: Pour être très franc, M. le
Président, le chiffre de 40 p.c. prouve jusqu'à quel point nous
avons fait tous les efforts pour provoquer l'implantation de la
société mixte. C'est le pourcentage que, dans la discussion, le
groupe était capable de contribuer.
M. MORIN: Le groupe?
M. SAINT-PIERRE: SGF-Mann.
M.MORIN: SGF-Mann. Mais est-ce qu'il n'est pas vrai qu'il y a eu un
comité interministériel qui aurait regroupé les Transports
et votre ministère et qui aurait recommandé 50 p.c?
M. SAINT-PIERRE: C'est que, dans l'étude préliminaire de
l'ensemble de ce dossier, on s'était arrêté à 50
p.c, comme un chiffre que le comité prenait comme un seuil minimal
désirable à atteindre pour dire qu'on a une véritable
industrie ici, sauf qu'après réexamen très
détaillé de l'ensemble de la production, il faut tenir compte
que, dans le moment, en tout cas, après 18 mois, ici, on ne produit pas
de moteurs, de trains-avant, de trains-arrière, d'engrenages et ainsi de
suite.
Lorsqu'on fait un examen très sérieux de la chose, on se
rend compte que même atteindre 40 p.c, c'est très difficile. Dans
les discussions, la SGF ne croyait pas pouvoir atteindre plus que 40 p.c.
M. MORIN: Bon, mais est-ce que Mann ne pouvait pas garantir 50 p.c avant
18 mois...
M. SAINT-PIERRE: Non.
M. MORIN: ... et que GM ne le pouvait pas?
M. SAINT-PIERRE: Non.
M. MORIN: Vous le niez catégoriquement?
M. SAINT-PIERRE: Oui.
M. MORIN: Cela ne correspond pas aux informations qui nous sont
parvenues.
M. SAINT-PIERRE: Vous avez de mauvaises informations. Quelles sont vos
sources d'information?
M. MORIN: Justement...
M. SAINT-PIERRE: Je vous donne les miennes et vous me contestez.
M. MORIN: Passons, si vous le voulez bien, au coût unitaire
soumissionné. Est-ce qu'il est exact qu'il y a eu un rapport je
crois que c'est Beaugrand Beaugrand, du nom du directeur des projets
spéciaux de votre ministère, à l'époque, et que ce
rapport qui a été établi en collaboration avec les experts
de la société Mann, établissait le coût unitaire
pour les autobus Mann à moins de $45,000?
M. SAINT-PIERRE : C'est vrai pour cette époque, mais ensuite il y
a eu une réévaluation à la hausse du mark allemand, ce qui
a d'ailleurs expliqué un délai de quatre ou cinq mois sur
l'ensemble du projet. La réévaluation du mark allemand, qui est
survenue, je pense, en avril ou mai 1973, nous a obligés à
réexaminer l'ensemble du dossier.
Le rapport de M. Beaugrand portait sur des discussions très
préliminaires. Il faut dire qu'ensuite il y a eu cinq ou six mois
où c'était la soumission détaillée à
laquelle ces gens ont eu à répondre.
M. MORIN: Est-ce qu'il n'y a pas eu, M. le ministre, une
délégation québécoise d'ingénieurs qui a
passé trois semaines à Munich...
M. SAINT-PIERRE: Oui.
M. MORIN: ... pour préparer la soumission de $44,000 à
$45,000?
M. SAINT-PIERRE: Non, la délégation
québécoise était là avant même la
période d'appel d'offres et l'arrêté en conseil. Elle
comportait d'ailleurs le sous-ministre des Transports, M. Jacques Charland, des
gens de la Communauté urbaine de Montréal au niveau de
l'entretien, au niveau des véhicules; elle comprenait des fonctionnaires
du ministère. Elle tentait simplement de cerner dans ses moindres
détails les possibilités de l'implantation, ses coûts, les
modifications devant être apportées aux véhicules Mann,
quel était le coût de ces modifications pour satisfaire les
normes.
Ensuite, au niveau de la préparation de l'appel d'offres,
j'imagine qu'il a pu y avoir des groupes, mais ce seraient essentiellement des
gens de la SGF qui auraient participé aux travaux et je pense que M.
Beaugrand a été retenu il avait quitté le
ministère à l'époque par la SGF pour continuer
à préparer le dossier.
M. Beaugrand est actuellement à la société
Desjardins.
M. MORIN: A cette époque, donc, le coût unitaire par
autobus MANN était de moins de $45,000?
M. SAINT-PIERRE: Non. M. MORIN: C'était de quoi?
M. SAINT-PIERRE: Tout dépendait de l'appel d'offres. On
était en train de faire l'évaluation des modifications.
Entre-temps, aux Etats-Unis... Enfin, au Canada comme en Allemagne, le
renouvellement des conventions collectives apportait des hausses substantielles
au niveau de la main-d'oeuvre. Entre-temps, les fluctuations de la monnaie
demandaient des révisions. Entretemps, le phénomène
d'inflation, le coût de l'acier, tout cela changeait, de telle sorte que
je pense que cela aurait été très malsain de soumissionner
avec un rapport qui datait d'avant. Dans la période
novembre-décembre, j'imagine que la SGF et MANN ont repris l'ensemble du
dossier pour faire la soumission, notre intervention se limitant alors à
presser les dirigeants de la Communauté urbaine de Montréal de
mettre un addendum à leur appel d'of- fres pour inclure un nombre plus
considérable d'autobus, puisque le premier document d'appel d'offres ne
prévoyait qu'une centaine d'autobus, ce qui était nettement
insuffisant pour intéresser les gens de MANN au dossier.
M. MORIN: Et c'est la SGF, donc, qui a déposé la
soumission?
M. SAINT-PIERRE: C'est que la SGF avait signé, avec la
société MANN, un contrat d'association prévoyant un
partage du capital-actions et les obligations des deux partenaires. Cela,
d'ailleurs, c'étaient des gains qui ont été obtenus
à la fin pour rendre plus concurrentielle la position de la SGF.
Exemple, la société MANN avait accepté de renoncer
à ses droits de redevance sur son modèle technique. De la
même façon, la SGF avait renoncé à donner des
honoraires de gestion pour sa participation au projet, pour diminuer, dans les
premières années, pour rendre plus rentable l'exploitation dans
les premières années.
M. MORIN: Et tout cela pour arriver à une soumission, finalement,
de $55,000?
M. SAINT-PIERRE: C'est cela.
M. MORIN: En sorte que le montant de la soumission serait passée
de $45,000 à $55,000 en quelques mois?
M. SAINT-PIERRE: Non. Les $45,000, ce n'était pas une soumission.
C'étaient des études préliminaires. Quand vous faites une
soumission, s'il y a 27 changements que vous êtes obligés
d'apporter à l'autobus dans son système de chauffage, dans sa
traction, et des choses semblables, il y a quelqu'un qui doit les quantifier.
M. Beaugrand n'avait pas eu ce mandat très détaillé. Il a
fait une préparation. Je pense qu'honnêtement, on a tenté,
à la SGF et à MANN... On voulait avoir le contrat. Je ne sais pas
si c'est le sens de vos questions, c'est-à-dire que les gens auraient
délibérément tenté de ne pas avoir le contrat.
M. MORIN: Est-ce que...
M. SAINT-PIERRE: On a tenté d'avoir le coût le moindre.
D'ailleurs, on peut, en commission parlementaire, faire venir M. Simard, et
vous verrez ques les critères de rentabilité du projet qu'il
avait acceptés étaient très bas. Cela aurait
été plus payant de prendre des obligations du Québec
à 9 1/2 p.c. que de se lancer dans cela.
M. MORIN: Est-ce qu'il n'est pas exact que le président de la SGF
n'était pas très favorable à ce genre
d'investissement?
M. SAINT-PIERRE: Complètement faux! Vos informations sont
très... Elles sont même
malhonnêtes, parce qu'au contraire, je dirais que le
président...
M. MORIN: Je vous pose la question. Je veux savoir.
M. SAINT-PIERRE: De dire: N'est-il pas vrai? C'est complètement
faux. Au contraire, le président de la SGF avait beaucoup d'enthousiasme
pour le projet. Il n'a pas ménagé ses efforts pour que le projet
soit un succès.
M. MORIN: M. le ministre, est-ce que, dans l'esprit très ouvert
avec lequel vous avez abordé ces problèmes, on pourrait demander
que les soumissions soient déposées? C'est possible? Les deux
soumissions, j'entends.
M. SAINT-PIERRE: C'est un voeu qu'il faudrait formuler, non pas au
ministère de l'Industrie et du Commerce, ni à la SGF, mais
à ceux qui ont demandé des soumissions, à savoir la
Commission de transport de la Communauté urbaine de Montréal. Je
ne sais pas si on a l'autorité d'exiger le dépôt de ces
soumissions.
M. MORIN: Est-ce que...
M. SAINT-PIERRE: Ce qu'on a fait après, nous, avec les gens du
ministère des Transports, c'est s'assurer que, dans l'analyse de la
soumission, on avait tenu compte de tous les détails, diminution
possible du coût d'essence et autres choses semblables.
M. MORIN: Est-ce que le ministre pourrait demander à la
commission si elle déposerait les soumissions?
M. SAINT-PIERRE: Sûrement.
M. MORIN: Je crois que cela doit l'intéresser aussi, au moins
autant que nous.
M. SAINT-PIERRE: Je ne cache pas que j'ai eu accès aux
soumissions, mais jusqu'ici, je n'ai pas eu la permission de les rendre
publiques. Je peux sûrement faire la demande immédiatement
à la Communauté urbaine de Montréal en vue de rendre
publiques les deux soumissions.
M. MORIN: Je vous remercie. Est-ce qu'il y aurait moyen d'obtenir le
dépôt du rapport Beaugrand?
M. SAINT-PIERRE: Sûrement.
M. MORIN: Merci!
M. SAINT-PIERRE: II n'y a pas de...
M. MORIN: Est-ce qu'il y a eu d'autres études qui ont
été entreprises par la SGF-Mann, d'une part, et par le
ministère, sur cette question, cette implantation en particulier?
M. SAINT-PIERRE: II y a eu énormément de discussions entre
les deux groupes. Il y a eu énormément de discussions très
précises menant à la préparation. Il y a eu, en
particulier, un contrat d'entente signé entre Mann et la SGF, mais ce
sont des documents qu'il ne m'apparaîtrait pas désirable de rendre
publics sans pour autant limiter drôlement la crédibilité
ou, enfin, la confidentialité des actions de la SGF surtout pour des
projets qui n'ont pas abouti.
M. MORIN: Est-ce que d'autres études ont été faites
pour comparer les deux soumissions, la soumission SGF-Mann et la soumission GM
et peut-être tenter de les rendre plus comparables? A-t-on fait des
études, par exemple, de normalisation pour comparer les choses qui
peuvent se comparer, je pense particulièrement au taux de consommation
de chacun des modèles qui étaient proposés? Nous croyons
savoir que les modèles qui étaient proposés par Mann
avaient une consommation d'essence beaucoup moindre, une durabilité
beaucoup plus considérable. Est-ce qu'on a comparé de cette
façon peut-être un peu plus subtile les avantages des deux
soumissions?
M. SAINT-PIERRE: II y a eu des études faites par la Commission de
transport de la Communauté urbaine qui ont été
vérifiées par certaines personnes du ministère. On a tenu
compte de facteurs que vous avez mentionnés. Le défi est de
savoir si les douze soumissions étaient conformes aux devis et aux
demandes de devis. Si on demandait une Chevrolet et que Mann avait fourni une
Cadillac, on ne peut pas dire qu'on va prendre la Cadillac parce qu'en tenant
compte de sa valeur intrinsèque, c'est mieux qu'une Chevrolet. Le point
était le devis qui était demandé... mais on a tenu compte
à long terme des répercussions sur l'essence et autres choses
semblables. Si vous regardez la durée d'un autobus, vous savez, il y a
bien des discussions possibles. Je pense bien que General Motors pourrait vous
prouver que la Commission de transport a encore des autobus GM qui ont 40 ans
d'existence alors que la durée moyenne de Mann est de 18 ans. Cela ne
prouverait rien et on pourrait vous dire l'inverse également. C'est
assez aléatoire. Cela dépend dans quelles conditions les
véhicules ont été utilisés.
M. MORIN: Bien...
M. SAINT-PIERRE: Cela devient des jugements, mais disons que le jugement
porté...
M. MORIN: Selon la qualité de la fabrication?
M. SAINT-PIERRE: Ah non! Je ne pense pas. Pas d'une façon
tellement décisive qu'on dise: Très bien, on va appliquer un
facteur de 1.5 pour augmenter le coût de General Motors par rapport
à Mann parce que son produit ne
durera pas aussi longtemps. J'ai vu des statistiques. Je pense qu'il y a
encore des autobus qui ont 32 ans d'existence, quelque chose comme cela et qui
sont utilisés par... La durée moyenne est de 17 ans à
Montréal. C'est une des durées les plus élevées en
Amérique du Nord. Alors, il faut être un peu prudent. Disons que
le jugement porté par les commissaires de la Commission de transport et
les analyses que nous avons faites nous ont dit qu'aux règles du jeu
établi de la plus basse soumission, c'était General Motors qui
l'avait.
M. MORIN: Le ministre nous a dit en Chambre qu'il avait obtenu des
garanties de la société GM selon lesquelles elle
établirait une usine permanente de production d'autobus. Est-ce que le
ministre peut nous dire s'il s'agissait d'une garantie formelle,
écrite?
M. SAINT-PIERRE: Ce sont des garanties à venir, mais l'essence de
nos discussions avec... Il faut bien voir que le prochain geste appartient
à General Motors parce que le contrat de General Motors est sujet au
fait que le gouvernement, suivant l'arrêté en conseil, va
effectivement verser la subvention. J'ai bien dit à la
société General Motors qu'avant de consentir à ceci il
nous faudrait des garanties sur un établissement permanent et tout le
sens des discussions que j'ai eues avec le vice-président de General
Motors, M. Walker, étaient dans ce sens.
M. MORIN: Alors, pourquoi les locaux de Canadair ont-ils
été seulement loués?
M. SAINT-PIERRE: Je pense que General Motors l'expliquera d'une
façon très satisfaisante. Ce n'est pas son plan à long
terme.
Elle est obligée de remettre un peu à plus tard, pour
différentes raisons qui se justifient très bien, les plans
à long terme.
M. MORIN : Est-ce que le ministre a reçu des engagements formels
qu'une partie de la production ne serait pas faite à
Sainte-Thérèse, plutôt qu'à Saint-Laurent ou
ailleurs?
M. SAINT-PIERRE: II n'a jamais été question de cela. Bien
des rumeurs ont été lancées. Jamais General Motors n'a eu
l'intention de faire quoi que ce soit à Sainte-Thérèse.
D'ailleurs, ce sont des divisions complètement autonomes,
complètement différentes.
M. MORIN : C'est parce que GM doit fermer une partie de
Sainte-Thérèse.
M. SAINT-PIERRE: Non, GM ne ferme pas à
Sainte-Thérèse, au contraire.
M. MORIN: On ne ferme pas, alors la production reste la même,
malgré la disparition de certaines chaînes de production?
M. SAINT-PIERRE: Non, à Sainte-Thérèse, on change
la ligne de production, mais je pense que l'usine de
Sainte-Thérèse, face à une diminution de 35 p.c. des
ventes de General Motors n'a pas connu une diminution; au contraire, depuis
l'an dernier, elle a connu une augmentation de production.
M. LEGER: Est-ce qu'il y a une nouvelle chaîne qui va remplacer
les...
M. SAINT-PIERRE: C'est un modèle de voiture compacte qui est
censée avoir vis-à-vis du marché une
pénétration aussi bonne que la Véga.
M. LEGER: Et que l'Astre. M. SAINT-PIERRE: Pardon? M. LEGER: Et que
l'autre...
M. SAINT-PIERRE: Et que l'Astre. C'est cela, oui.
M. MORIN: M. le ministre, peut-être une dernière question.
Est-ce qu'il est vrai qu'une étude faite par la firme Déom et
Associés, au coût de $75,000 et qui aurait été
financée en partie par votre ministère, concluait qu'il
était difficilement possible, sinon même impensable, de songer
à une usine rentable de camions au Québec ou même au
Canada?
M. SAINT-PIERRE: II y a eu tellement d'études. Je serais
tenté de répondre, si vous m'aviez posé la question hier,
lorsque les gens étaient là, dans le programme 3, mais je peux
vérifier. Il y a eu effectivement une étude du groupe
Déom. Je ne sais pas, je ne pourrais pas dire, cela me surprendrait, je
ne crois pas, puisque effectivement, il existe des usines d'assemblage de
camions à Sainte-Thérèse, juste en face de General Motors,
qui sont assez rentables et qui ont augmenté. Maintenant, il y a des
choses qu'on dit dans les études.
M. MORIN: Est-ce qu'il y aurait moyen d'avoir éventuellement une
réponse à la question?
M. SAINT-PIERRE: Oui.
M. MORIN: Bien. J'ai terminé cette question. On peut
peut-être passer au programme 6.
M. SAINT-PIERRE: M. le Président, dans le programme 6, il s'agit
de la société du Parc industriel du centre de Québec
à Bécancour. J'ai à ma droite M. Edouard Legasse, qui en
est le directeur général. La société a un conseil
d'administration dont le président est un ancien ministre de l'Industrie
et du Commerce, M. Rousseau. Essentiellement, il administre le Parc industriel
de Bécancour, voit aux projets d'investissement, d'infrastructure, il
fait également la promotion industrielle du parc en collabora-
tion avec les gens de mon ministère. Il y a eu, au cours des
douze derniers mois, des développements assez importants. Je pense qu'il
y aura au cours des douze prochains d'autres développements importants
qui vont faire que le parc va finalement prendre vie.
M. MORIN: Bien. Est-ce que je pourrais, dans le cadre de ce programme,
vous poser les questions suivantes; Où en sont rendus les projets
d'investissement de Glaverbel, la société Glaverbel? C'est une
vitrerie, je crois.
M. SAINT-PIERRE: La société Glaverbel a renoncé
à son projet depuis déjà deux ans. De nouvelles techniques
ont été mises au point qui rendaient sa technique
complètement désuète. Glaverbel n'a pas l'intention de
continuer la construction de l'usine.
M. MORIN: Alors, ce projet est biffé littéralement.
M. SAINT-PIERRE: Le projet Glaverbel est réglé en tant que
verrerie.
M. MORIN: Bien. En est-il de même alors du projet Falcon
Bridge?
M. SAINT-PIERRE: Pour le projet Falcon Bridge, la construction a
commencé il y a environ deux ans, les travaux ont été
arrêtés à cause nous a-t-on dit d'un surplus
de nickel sur le marché mondial. L'année dernière, quand
nous nous sommes renseignés auprès de Falcon Bridge, on nous
avait déclaré qu'on ne ferait rien en 1973. Et en 1974, on nous a
dit qu'il n'y avait rien de défini pour cette année.
M. MORIN: Et pour la société Hoecht? M. SAINT-PIERRE:
Connais pas. M. MORIN: Hoecht.
M. SAINT-PIERRE: C'est une société avec laquelle nous
sommes en pourparlers pour un projet à Bécancour, mais c'est
simplement à l'état de discussion.
M. MORIN: C'est ça. Ce sont simplement des pourparlers
préliminaires.
Pour ce qui est maintenant de la société CIL, où en
sont les choses?
M. SAINT-PIERRE: C'est un projet de $30 millions au point de vue de la
construction, la construction est un peu en avant de la cédule et CIL
nous dit que l'usine pourrait entrer en marche en décembre 1974
plutôt que janvier ou février 1975. Actuellement, les travaux sont
un peu plus avancés que nous le pensions.
M. MORIN: Est-ce qu'il n'y a pas eu des difficultés du
côté de la subvention fédérale qui n'arrivait
pas?
M. SAINT-PIERRE: Je ne sais pas pour la subvention
fédérale.
Elle n'est jamais arrivée, la subvention fédérale,
dans ce dossier. Il n'y a jamais eu de subvention.
M. MORIN: II n'y en a jamais eu. Bon, ça répond à
ma question. De combien était l'aide du Québec dans le cas de la
société CIL?
M. SAINT-PIERRE: C'est un projet avec la SDI, malheureusement il n'y
a...
Vous allez le retrouver dans le document qu'on vous a remis sur la
SDI.
M. MORIN: Vous voulez dire la liste? M. SAINT-PIERRE: C'est
ça.
M. MORIN: C'était un 2a), un 2b) ou un 2c)?
M. SAINT-PIERRE: Un 2a). Je l'ai vu tantôt. Je m'excuse, je me le
rappelle très bien, l'aide fut de $2 millions. Ce qui était quand
même moins que 10 p.c. du capital investi, et sous forme d'une prise en
charge de l'intérêt.
M. MORIN: Dans le cas de la société Hoecht, quelle est
l'ampleur du projet?
M. SAINT-PIERRE: Je pense que comme M. Legasse l'a mentionné,
c'est simplement au stade des discussions. Il y a plusieurs projets, on en a
256 dans le moment qu'on discute avec des gens, il ne me paraît pas
souhaitable d'en révéler ni la nature, ni exactement l'ampleur,
tant que la compagnie n'a pas pris la décision de le prendre.
D'autant plus qu'il faut se rappeler que dans le cas des projets comme
celui-là, qui sont admissibles à une subvention
fédérale ce dernier est très rigide si le
projet est annoncé avant l'octroi de la subvention, celle-ci est
annulée.
M. MORIN: Bien.
M. SAINT-PIERRE: Je préciserais simplement que Hoecht, une
compagnie allemande, n'investira pas elle-même à Bécancour.
Vous avez lancé ça, mais je ne peux pas lancer de fausse
rumeur.
M. MORIN: Elle n'investira pas? M. SAINT-PIERRE: Non.
M. MORIN: Alors, les pourparlers dont il s'agit sont...
M. SAINT-PIERRE: Pour une autre société dans laquelle
Hoecht a des intérêts.
M. MORIN: Vous dites qu'il y a, à l'heure actuelle, 256...
M. SAINT-PIERRE: Pas pour Bécancour, je parle pour l'ensemble de
la province. Il y en a peut-être plus au moment où on se parle,
avec le climat très favorable au Québec et la confiance qui y
règne.
M. MORIN: II y en a combien à Bécancour dans cette
région bénie des dieux.
M. SAINT-PIERRE: Nous avons actuellement cinq projets.
M. MORIN: Y compris ceux que nous avons mentionnés?
M. SAINT-PIERRE: Non. Cinq projets qui n'ont pas été
annoncés. Cinq projets qui ne touchent ni CIL, ni Glaverbel, ni Falcon
Bridge, ni...
M. MORIN: Le plus gros serait sans doute SIDBEQ, puisque cela semble
faire l'objet de l'accord intervenu avec le gouvernement
fédéral.
M. SAINT-PIERRE: SIDBEQ n'est pas dans les cinq. On en a plusieurs.
M. MORIN: En plus... je vois cela. Il ne faudrait pas que le ministre
vende la peau de l'ours avant qu'elle ne soit tannée.
Est-ce que dans le cas de SIDBEQ vous pouvez nous décrire
l'état du projet?
M. SAINT-PIERRE: Je me sens mal à l'aise, M. le Président.
Mon collègue, M. Garneau, m'a demandé de participer à des
discussions, mais on sait que SIDBEQ ne relève ni du ministère de
l'Industrie et du Commerce, ni d'aucune des sociétés qui me sont
rattachées. Alors, je me sentirais plus à l'aise que la question
soit soulevée devant le ministre des Finances, lors de la discussion des
crédits des Finances.
M. MORIN: Nous le ferons, quoique cela intéresse aussi votre
ministère.
M. SAINT-PIERRE: Je ne suis pas le ministre responsable de SIDBEQ. Mon
ministère n'a pas une responsabilité directe. Vous me demandez
les projets d'une entreprise gouvernementale. Il me semble que le bon moment
pour cela, c'est aux crédits des Finances.
M, MORIN: Nous poserons la question à ce moment-là.
Est-ce que vous pourriez nous dire, M. le Président, pourquoi il
n'y a eu aucun rapport annuel de la Société du parc industriel du
centre du Québec depuis l'exercice financier 1970/71?
M. SAINT-PIERRE: Excellente question. Nous n'avons pas publié les
deux derniers rapports pour deux raisons. Je soulignerai une seule raison;
surtout à cause de la pénurie de personnel due en partie à
la maladie parmi le personnel. Nous avons été extrêmement
pressés et, à notre grand regret, les deux rapports n'ont pas
été préparés. Ils sont maintenant à
l'impression et on nous les a promis pour le 15 juin. Nous avons, par contre,
des photocopies du bilan financier de chaque année à la
disposition...
M. MORIN: Si le ministre autorise le dépôt, nous serions
heureux d'avoir le bilan financier et nous prendrons connaissance des rapports
avec beaucoup d'intérêt quand Us paraîtront.
Nous sommes prêts à l'adoption de ces crédits.
LE PRESIDENT (M. Brisson): Programme 6. Adopté. Programme 7:
Services aux établissements commerciaux.
M. SAINT-PIERRE: M. le Président, est-ce que je pourrais
suggérer de prendre le programme 8 puisque les programmes 7 et 10 sont
ensemble? Peut-être qu'on pourrait prendre le programme 8. M. le
sous-ministre responsable des pêcheries est ici; M. Viateur Bernard
pourrait répondre aux questions.
LE PRESIDENT (M. Brisson): Programme 8: Développement des
pêches maritimes.
M. MORIN: Oui, je veux bien.
M. SAINT-PIERRE : Surveillez mon poisson.
M. LEGER: Cela dépend du poisson qu'on veut prendre.
Développement des pêches maritimes
M. MORIN: Je pourrais peut-être demander d'abord au ministre,
étant donné que la pêche au homard a été
ouverte la semaine dernière, si ça va bien dans ce domaine. Mais
il n'est peut-être pas au courant, ce n'est peut-être pas un
amateur de homard.
M. SAINT-PIERRE: Je n'ai pas les moyens de payer le homard.
M. MORIN: Je vois que, néanmoins, le ministre s'en
pourlèche les babines rien que d'y penser. Est-ce que les dommages aux
cages de homard aux Iles-de-la-Madeleine ont été
évalués? Quel est le montant de l'aide qui a été
apportée dans ce cas-là?
M. SAINT-PIERRE: Le montant de l'aide recommandée
s'établit à $200,000; ça, c'est pour les tempêtes de
mai et juin 1973 aux Iles-de-la-Madeleine et je crois qu'aujourd'hui, par
incidence, le Conseil du trésor est censé avoir ratifié la
recommandation puisqu'il s'agirait d'un transfert de fonds.
Remarquez que les pêcheurs des provinces maritimes avaient
reçu une aide du gouvernement fédéral. Maintenant, nous
n'étions pas admissibles à cette aide à cause des pertes
totales qui ne dépassaient pas $1 million... c'est-à-dire $1 per
capita.
Le programme fédéral s'applique lorsque les pertes sont
plus substantielles que $1 per capita, $1 par personne dans la province. Les
gens des provinces maritimes où la proportion de pêcheurs dans la
population est beaucoup plus forte ont vite dépassé ça et
ils ont été admissibles à une subvention. Ici, au
Québec comme on a 5,500 pêcheurs, les pertes n'équivalaient
pas à $6 millions, ce qui aurait été à peu
près $1 par personne. Le programme provincial est venu simplement...
M. LEGER: Mais quand vous parlez de 5,500 pêcheurs, est-ce que
vous calculez là-dedans ceux qui font un travail permanent de
pêcheur ou si vous calculez aussi ceux qui n'ont pas l'occasion
d'accomplir leur travail à longueur d'année, à cause de
difficultés ou de problèmes du temps ou des périodes de
l'année? Est-ce que vous dites par 5,500 pêcheurs uniquement ceux
qui gagnent leur vie dans une période précise?
M. SAINT-PIERRE: Non, cela comprend l'ensemble des pêcheurs. Chez
nous, nous avons le pêcheur professionnel, c'est-à-dire celui qui
tire son revenu, en somme, à peu près globalement de la
pêche. Il y a aussi le pêcheur d'occasion. Mais il est difficile de
les dénombrer parce qu'il y en a, qui, sans avoir acquis le statut de
pêcheur professionnel, correspondent à nos normes, qui
pêchent durant un nombre donné de mois par année. Ce que
nous disons, ce sont les chiffres que j'ai, 5,500 au total. Seulement il ne
faudrait pas confondre, par exemple, il ne faudrait pas retenir que c'est
basé sur le nombre de pêcheurs. La compensation
fédérale est basée sur le per capita, la population. En
somme, au Québec, pour pouvoir bénéficier d'une aide
fédérale, pour des pertes comme l'an dernier, résultant
d'un désastre, il aurait fallu qu'elle soit supérieure à
notre population, c'est-à-dire un chiffre supérieur à
$6,200,000.
M. LEGER: La perte est évaluée à combien?
M. SAINT-PIERRE: Pour la perte, nous avons pris le barème
suivant: $10, valeur de renouvellement d'un casier, et nous allons compenser
à 75 p.c. de la valeur du casier, soit $7.50.
M. LEGER: Ma question était plutôt la suivante: Devant ce
désastre possible qui pourrait entrer dans la subvention
fédérale, la perte globale, pour dire que ç'aurait pris
$6,000,000, quel est le montant de cette perte qui a été
affecté aux Iles-de-la-Madeleine?
M. SAINT-PIERRE: Aux Iles-de-la-Madeleine, il y a eu 26,519 casiers dont
on a rapporté la perte.
M. LEGER: ... Des casiers à $10?
M. SAINT-PIERRE: A $10. C'est de l'ordre de $265,000.
M. LEGER: Cela veut dire qu'il n'y a pas d'autres moyens de se faire
subventionner par le fédéral que cette réglementation
fédérale.
M. SAINT-PIERRE: C'est un régime qui a été
établi. Personnellement, je le conteste. J'ai contacté Ottawa.
J'ai essayé de gagner mon point en disant: Etablissons le barème
sur la valeur des captures. Si on prenait une moyenne de valeur de capture par
chaque province, cela serait un régime tout différent qui nous
favoriserait. Mais un dommage, disons de $115,000, favorise
immédiatement l'Ile-du-Prince-Edouard eu égard à sa
population, alors que, chez nous, ce n'est pas raisonnable.
M. LEGER: Est-ce que le ministre a l'intention de demander des
changements dans cette loi pour permettre de favoriser un peu les
pêcheurs québécois?
M. SAINT-PIERRE: On l'a déjà demandé et...
M. LEGER: Cest à l'étude.
M. SAINT-PIERRE: Non, ce n'est pas à l'étude, c'est
déjà demandé. Je dois dire, d'ailleurs, que les
pêcheurs eux-mêmes n'ont pas été touchés
jusqu'ici; ils ont été compensés, la même chose que
dans les autres provinces. D'ailleurs, c'était l'excellent travail du
député...
M. LEGER: Du gouvernement provincial.
M. SAINT-PIERRE: ... des Iles-de-la-Madeleine qui m'avait
sensibilisé à ce problème.
M. LEGER: II était de passage chez vous quand il a
remarqué cela?
M. SAINT-PIERRE: Non, il a fait plusieurs démarches. D'ailleurs,
le député des Iles-de-la-Madeleine, je dois le dire, est
sûrement, de toute la députation, celui qui s'intéresse le
plus aux problèmes des pêcheurs et souvent, nous avons des
discussions pour étudier des points à fond. Encore tout
récemment, il me soulevait le problème de l'usine à glace
aux Iles-de-la-Madeleine. Il fait un très bon travail pour les
pêcheurs.
M. MORIN: Est-ce que vous voulez dire par cela que le
député exerce des pressions sur vous, M. le ministre?
M. SAINT-PIERRE: Non, il représente très bien les
intérêts des pêcheurs.
M. MORIN: Pourriez-vous nous décrire le genre de moyens par
lequel il vous intéresse à des questions comme
celles-là?
M. SAINT-PIERRE: Des interventions intelligentes pour faire valoir les
difficultés des pêcheurs.
M. MORIN: Est-ce que j'ai bonne mémoire? Il me semble que le
député de Saguenay est aussi intervenu à quelques
reprises.
M. SAINT-PIERRE: C'était beaucoup trop tard. Le problème
était déjà réglé et il était soumis
au conseil des ministres lorsque le député de Saguenay en a
parlé dans les journaux. Il ne m'a jamais, à ma connaissance,
envoyé de lettre sur le problème des pêcheurs.
M. MORIN: Pour parler maintenant d'un autre désastre survenu il
n'y a pas longtemps dans le cas de Sandy Beach... On a déjà fait
allusion hier à ce problème, à propos de
l'épuration des eaux. Est-ce que vous pourriez maintenant nous dire un
peu quel genre de compensation peut être prévu dans un cas comme
celui-là?
M. SAINT-PIERRE: Compensation de notre côté... Au
départ, cette usine, qui est propriété des Pêcheurs
Unis, est assurée. Ils vont retirer le montant de l'assurance.
Deuxièmement, ce n'est pas une usine gouvernementale, c'est une usine
privée. Il appartient aux Pêcheurs Unis de la reconstruire. J'ai
déjà quelques indications qui laissent entendre qu'on ne la
reconstruirait pas dans le style de celle qui est brûlée, parce
qu'on veut changer les modes de production. C'est parce qu'à Sandy Beach
je vous l'ai dit hier qui est tout près de
Rivière-au-Renard, on a une usine où l'on fait la transformation
des poissons de fond et la vocation de l'usine de Gaspé, l'orientation
qu'on veut lui donner, c'est la production des poissons pélagiques
nommément le maquereau, le hareng et probablement des coquillages, les
buccins.
M. MORIN: Oui. Alors, il n'y aura pas de compensation de votre
ministère?
M. SAINT-PIERRE: II n'est pas prévu, si c'est perçu au
niveau de la Société de développement industriel... En
somme, c'était un développement industriel.
Si on veut reconstruire et que c'est recevable par la
société, chez nous, il n'est pas prévu dans nos budgets de
subventions, de connaître la valeur des pertes et de savoir comment ils
sont assurés, ce qu'ils vont retirer de leurs assurances, avant de dire
que le gouvernement peut intervenir directement ou indirectement dans ce cas.
Il me semble que c'est logique.
M. MORIN: Je vois qu'on m'attend en Chambre pour mon droit de
réplique sur la motion. Nous serions prêts à adopter le
programme 8, et peut-être, étant donné qu'il est presque
six heures, ajourner.
M. COTE: Etant de la Gaspésie, on veut, nous aussi, poser
certaines questions.
M.MORIN: D'accord! Je n'ai aucune objection à ce que les
députés continuent à interroger le ministre.
Sûrement, vous pouvez le faire. Je voudrais dire que pour ce qui nous
concerne, nous, de l'Opposition, n'avons pas d'objection à l'adoption du
programme 8.
M. SAINT-PIERRE: Alors on s'arrête... On va discuter le programme
8. Après cela, on ajourne à demain, 10 h 30.
LE PRESIDENT (M. Brisson): Dix heures.
M. SAINT-PIERRE: Est-ce que ce serait possible pour 10 h 30?
LE PRESIDENT (M. Brisson): C'est parce que le leader du gouvernement
nous a demandé de respecter, autant que possible, les heures qui ont
été mentionnées à la Chambre. Et on a
mentionné dix heures. Personnellement, je n'ai...
M. MORIN: Non. M. le ministre désire 10 h 30, comme il l'indique,
moi je n'ai pas d'objection. Je pense qu'on pourra finir, de toute
façon, demain matin.
M. SAINT-PIERRE: C'est cela, oui.
LE PRESIDENT (M. Brisson): Alors, si les membres sont d'accord, on
ajournerait à 10 h 30 demain.
M. CADIEUX: II faut aussi aller un peu à nos bureaux.
M. SAINT-PIERRE: A 10 h 30, j'ai une réunion importante. Alors on
arrête au programme 8, adopté, et je réponds aux questions.
On reprend demain sur les programmes 7 et 9.
M. MORIN: Parfait! Merci, M. le Président.
LE PRESIDENT (M. Brisson): Le député de Matane, au
programme 8.
M. COTE: J'ai lu, avec intérêt, les commentaires d'hier
après-midi. Je me suis aperçu d'une chose, c'est qu'on parlait
très peu du petit pêcheur côtier. Cela m'étonne un
peu, surtout de la part du parti séparatiste, parce que, semble-t-il, ce
sont des gens du monde ordinaire. Je considère que les petits
pêcheurs côtiers sont des gens du monde ordinaire. On n'en a
même pas soufflé un mot, pour ce qui concerne
les partis de l'Opposition. Je vais quand même le prendre en
charge et vais poser quelques questions.
Pour ce qui concerne le petit pêcheur côtier, qu'est-ce que
peut offrir le ministère? C'est très général comme
question, mais on entrera plus en détail...
M. SAINT-PIERRE: Le pêcheur côtier distinguons
il y a le pêcheur côtier professionnel, et le pêcheur en
attendant, ou le pêcheur d'occasion. Nous faisons cette distinction,
parce que nous voulons absolument aider le pêcheur professionnel et le
pêcheur professionnel, lorsque son statut lui est acquis, ce que nous
contrôlons, à partir de là, il peut
bénéficier des subventions qui sont accordées, soit
à la construction de bateaux, à l'acquisition d'engins de
pêche, etc. Si un pêcheur répond aux normes que nous avons
établies chez nous à savoir l'expérience, capacité
de capitaine, s'il est sur un bateau, son âge, sa performance, et tout
cela, dès qu'il est agréé professionnel, il a droit
à toute l'aide financière qui est disponible.
M. COTE: D'accord. Je ne sais pas si on est sur la même longueur
d'ondes, mais quand je parle de pêcheur côtier, c'est celui qui
pourrait avoir une embarcation de 30 à 35 pieds ou 40 pieds, avec deux
pêcheurs qui vont pêcher à la journée.
Est-ce que c'est à cette catégorie que vous vous
référez?
M. SAINT-PIERRE: Oui. Nous établissons que le bateau de 35 pieds
et plus est admissible à la subvention.
M. COTE: D'accord!
M. SAINT-PIERRE: Et d'ailleurs, Environnement-Canada accorde maintenant
la subvention de 35 p.c. sur le bateau de 35 pieds. C'est pourquoi nous
incitons le pêcheur à acheter un bateau de 35 pieds parce que chez
nous, il bénéficiait de $40 le pied courant, le pied de quille,
alors qu'à 35 p.c. du prix global, c'est drôlement plus avantageux
dès le départ.
M. COTE: Ceci concerne les bateaux excédant 35 pieds et plus.
M. SAINT-PIERRE: Oui.
M. COTE: C'est toujours le cas, mais à 35 p.c. maintenant.
M. SAINT-PIERRE: Oui.
M. COTE: II y a dans mon comté, plus particulièrement, les
ports de Matane, Les Méchins, Cap-Chat et Saint-Joachim-de-Tourelle en
ce qui concerne les Quinze Collets. Dans le passé, on avait parlé
de possibilités de développement. Est-ce qu'on pourrait savoir,
dans le cas de Matane, ce qui se passe? Est-ce qu'il y a des
possibilités de développement et qu'est-ce que le
ministère entend faire?
M. SAINT-PIERRE: Dans le cas de Matane, d'abord, vous savez que nous
avons eu un budget... Le ministère fédéral de
l'Environnement, maintenant, qui assure la gérance des petits ports de
pêche et ports de plaisance, a hérité de cette section des
petits ports de pêche. Cela a été transmis du
ministère des Travaux publics au ministère de l'Environnement.
Pour le premier budget de l'environnement, on a essayé d'aller chercher
$30 millions, on en a obtenu $23 millions. Je parle toujours du budget
fédéral de l'environnement et par des démarches chez nous,
appuyés par notre ministre, nous avons gagné un gros point. Le
budget qui nous avait été réservé à
l'intérieur des $23 millions ne faisait pas $2 millions. Cela payait
tout juste les réparations pour les dommages qui ont été
causés cette année même; par exemple, Sandy Beach qui
s'accommode d'une réparation de l'ordre de $300,000 à $400,000.
Nous avons obtenu, en gros, $10 millions dont $5 millions pour cette
année et $5 millions pour l'an prochain et ceci permettra au
ministère responsable de la qualité de l'environnement de mettre
en marche des travaux à Matane dès cette année. On les
prévoit puisque les plans sont faits. Alors, on ajouterait au quai
commercial un épi. On ferait un quai de pêcheurs et Eastern Quebec
Sea Foods qui est installée à Matane a confirmé son
intention de se relocaliser sur le quai et d'y construire une usine moderne
appropriée à ses besoins.
M. COTE: Est-ce que vous avez l'ampleur de l'installation que voudrait
installer... Ce sont des crevettes.
M. SAINT-PIERRE: Fondamentalement, c'est la pêche à la
crevette et également le poisson rouge et les poissons de fond qui
accompagnent la crevette.
M. COTE: Est-ce que vous avez une idée ou est-ce que vous pouvez
divulguer l'ampleur des investissements qu'il pourrait y avoir?
M. SAINT-PIERRE: Je crois que $800,000 sont prévus pour
l'été. Quant à l'usine, même, je m'y perds un peu.
Je ne risque rien.
M. COTE: D'accord. Concernant Les Méchins, est-ce que vous aurez
certaines précisions à apporter?
M. SAINT-PIERRE: Les Méchins, disons d'abord que l'entente
Canada-Québec avait retenu 17 points de débarquement. Cela a
tombé en cours de route. Vous savez, la pêche évolue
tellement vite, de 17 points de débarquement, à la date de ce
jour, il en a été retenu cinq. De cinq, nous avons Les
Méchins, Cloridorme,
Millerand aux Iles-de-la-Madeleine, l'Etang-du-Nord aux
Iles-de-la-Madeleine et Gascons, comté de Bonaventure. Maintenant, il
faut que les installations portuaires précèdent
nécessairement les installations terrestres. Gascons est prêt
à accueillir son point de débarquement. Nous mettons les choses
en marche cette année.
Voici ce qui retarde Les Méchins. D'abord, la réalisation
portuaire n'est pas prévue cette année. Les Méchins a une
curieuse évolution. C'est qu'à un moment donné, il y a
deux ans, on s'était arrêté à dire que Les
Méchins deviendrait un point de débarquement. On dirait que
c'était un peu tout à recommencer. Les pêcheurs se sont
rendu compte qu'ils ne s'étaient pas regroupés et que cela avait
peu ou point de signification. Il y a un réveil de ce côté.
Je crois actuellement on s'en est ouvert à nous très
récemment qu'il serait question d'une coopérative qui
serait mise sur pied pour leur donner un pouvoir d'achat, un pouvoir de
marché et tout cela. Alors, il faut que les choses repartent de
zéro. Les Méchins, c'est encore un point d'interrogation qui se
pose. Cela dépend de la volonté des gens de l'endroit.
Vous avez mentionné Saint-Joachim-de-Tourelle, cela a
été retenu dans un premier temps, comme point de
débarquement. Depuis ce temps, on avait passé à
côté. Nous étions allés à Cloridorme.
Maintenant, nous serions prêts à réaliser le projet
Cloridorme. Par contre, l'alimentation en eau potable pose un problème
qui va chercher, à la suite d'un signe de piastre, un million. Alors, un
point de débarquement estimé à $200,000, s'il faut y
ajouter $1 million, cela va produire à peu près $20,000 par
année. Vous comprenez notre hésitation.
M. COTE: J'aimerais quand même en venir aux Quinze Collets de
Saint-Joachim-de-Tourelle. Il y a quand même une concentration assez
forte de pêcheurs côtiers qui travaillent professionnellement. Il y
a la moitié des installations qui sont déjà en place.
Est-ce qu'à moyen terme ou à long terme, on peut
prévoir que le reste des investissements pourrait se faire?
M. SAINT-PIERRE: Cela n'est pas exclu du tout, parce que cela pivote
actuellement entre Cloridorme et Les Méchins. Ce sont les deux projets.
Cela ne peut pas lever de terre, eu égard au contexte, il n'est pas
exclu que nous puissions faire porter notre effort du côté de
Saint-Joachim-de-Tourelle.
Par contre, à l'intérieur de l'enveloppe de l'entente
Canada-Québec, qui est déjà très fortement
engagée, je pourrais vous dire tout de suite, à moins que des
apports extérieurs nous viennent, que nous ne comptons pas pouvoir
réaliser cela au-delà de Millerand et Gascons, dans
l'immédiat.
Seulement là... Dans l'avenir... Quand on parle
d'immédiat, je parle d'ici 1976.
M. COTE: C'est un petit reproche que je veux vous faire, parce qu'on
parle surtout en fonction de la rive sud. Si c'était possible dans le
futur, j'aimerais qu'on attache une importance peut-être un peu plus
grande en ce qui concerne la rive nord, la Gaspésie.
M. SAINT-PIERRE: Ce n'est pas que nous nous en
désintéressions. Il faut tenir compte de ceci: mettre en place
des infrastructures qui vont aller chercher des centaines de milliers de
dollars; et si on les additionne, on débouche vite sur des millions.
Ecoutez, j'ai des chiffres ici, pour les Pêcheurs Unis qui font la
collecte du poisson sur la rive nord, l'an dernier, nos chiffres officiels pour
le poisson transporté: 301,481 livres de poisson; c'est assez peu de
chose. Pour Gascons, on part avec une présomption de 1.5 million, 2
millions de livres par année.
Cela nous guide.
M. COTE: Je ne conteste pas vos chiffres, ils sont sûrement
véridiques, mais je pense qu'à l'intérieur de ces zones
désignées comme Cloridorme ou Les Méchins, il y a
peut-être un point comme Saint-Joachim-de-Tourelle qu'il serait important
de développer, sinon on va se ramasser avec des assistés sociaux.
C'est le gouvernement qui va être obligé de défrayer la
totalité. Le prix du poisson augmente à l'heure actuelle.
Cela pourrait permettre à ces gens de vivre et de les enlever du
bien-être social.
M. SAINT-PIERRE: Nous ne sommes pas insensibles à ça. Pour
la même raison que nous en avons éliminé de 17, nous
sommes tombés à quatre points de débarquement il
peut se faire que certains points ne soient pas réalisés et que
Saint-Joachim en soit un qui soit retenu, tout dépend de
l'évolution.
M. COTE: II y a peut-être une nouvelle forme de pêche qui
prend un peu plus d'ampleur, soit celle des bigorneaux. Est-ce qu'il y a
auprès du ministère des possibilités d'aider les
éventuels industriels qui voudraient s'implanter dans cette
région?
M. SAINT-PIERRE: Nous avons déjà la société
Labonté qui fait une exploitation assez rentable à ce qu'on me
dit, ç'a produit $500,000 l'an dernier. Il y a le côté
Sainte-Anne-des-Monts, Gaspé. Précisément à Sandy
Beach, il se fait une expérience et cette année nous faisons un
inventaire du buccin, pour déterminer s'il y a possibilité de
survivre, si on n'exploite pas avec trop d'intensité.
M. COTE: Vous avez mentionné Sainte-Anne-des-Monts c'est
précisément le point que je visais parce que l'an passé on
a employé 72 personnes.
Cette année, l'expérience se renouvelle, mais dans des
locaux loués. Quelle pourrait être l'aide éventuelle que
vous pourriez accorder à la firme Labonté, si elle voulait
s'installer en permanence?
M. SAINT-PIERRE: Je crois que l'exploitation de la firme Labonté
se fait à l'intérieur de l'entrepôt frigorifique de
Sainte-Anne-des-Monts.
M. COTE: C'est maintenant la propriété de la ville de
Sainte-Anne-des-Monts.
M. SAINT-PIERRE: L'entrepôt comme tel, pour nous, c'était
un éléphant blanc. J'ai fait des démarches pour le refiler
à la ville de Sainte-Anne-des-Monts et lui ai laissé entendre
qu'elle avait la possibilité de le louer à d'autres. Parce qu'il
y a une économie réelle chez nous. Cela ne répondait plus
à aucun besoin. En somme, ce que nous pouvions retirer des services de
réfrigération et d'entreposage était sans proportion avec
les coûts fixes qui nous étaient imputés. Je crois que la
société Labonté n'est jamais venue se recommander à
nos prières et qu'elle se tire drôlement bien d'affaires.
M. COTE: Cela va se faire.
LE PRESIDENT (M. Brisson): Etant donné que l'Opposition et les
parlementaires du gouvernement n'ont pas d'autres questions sur le programme 8,
nous le considérons adopté?
M. SAINT-PIERRE: Adopté. Nous ajournons nos travaux à
demain, 10 h 30?
LE PRESIDENT (M. Brisson): Ajournement à demain, 10 h 30.
M. SAINT-PIERRE: On va finir demain matin.
(Fin de la séance à 18 h 2)