Les versions HTML et PDF du texte du Journal des débats ont été produites à l'aide d'un logiciel de reconnaissance de caractères. La version HTML ne contient pas de table des matières. La version officielle demeure l'édition imprimée.
Commission permanente de la justice
Etude des projets de loi nos 113, 123,170 et
211
Séance du 9 décembre 1975
(Dix heures quarante minutes)
M. Pilote (président de la commission permanente de la
justice): A l'ordre, messieurs!
Voici quels sont les changements parmi les membres de la commission: M.
Malouin (Drummond), remplace M. Bienvenue (Crémazie); M. Boudreault
(Bourget), remplace M. Pagé (Portneuf); M. Houde (Limoilou), remplace M.
Sprin-gate (Sainte-Anne).
Ce matin, nous avons quatre projets de loi privés à
entendre, soit le projet de loi no 113, Loi concernant certains lots du
cadastre de la cité de Montréal, quartier Saint-Antoine; le
projet de loi no 123, Loi concernant la succession de Charles-Séraphin
Rodier; le projet de loi no 170, Loi concernant certains terrains de la
cité de Westmount, et le projet de loi privé no 211, Loi
concernant certains immeubles de Peel-Sherbrooke Holdings Ltd, que
représente M. Paul Leduc. J'inviterais...
Projet de loi no 211
M. Levesque: Un instant. Quel projet de loi appelez-vous?
Le Président (M. Pilote): Le projet de loi no 211.
M. Levesque: J'appelle M. Paul Leduc, conseiller juridique des
immeubles de Peel-Sherbrooke Holdings Ltd. Si vous n'y voyez pas d'objection,
le rapporteur de cette commission sera M. Boudreault (Bourget).
M. Choquette: C'est un grand juriste.
M. Boudreault: N'oubliez pas, M. le Président, que nous
avons seulement une quatrième force comme Opposition aujourd'hui!
Le Président (M. Pilote): La parole est à M. Leduc.
S'il y a des personnes qui vous accompagnent, voulez-vous les identifier?
M. Leduc (Paul): Non, je suis seul. M. Levesque: Y a-t-il
des opposants?
M. Leduc (Paul): Je ne crois pas en voir ici. Je doute même
qu'il y en ait.
M. le Président, comme vous l'avez dit, je représente
Peel-Sherbrooke Holdings Ltd., qui est propriétaire d'un immeuble connu
et désigné comme étant la subdivision no 33 du lot
originaire no 1460 du cadastre de la cité de Montréal.
Ce lot est situé à l'angle des rues Sherbrooke et
Metcalfe, côté sud de la rue Sherbrooke, et sur ce lot, ainsi que
sur les lots adjacents, est maintenant construit un immeuble qui n'est pas
achevé, comprenant un hôtel et un édifice à bureaux.
Ce lot est grevé par une servitude non aedificandi en faveur du lot
voisin.
M. Choquette: Quelle est la définition d'une servitude non
aedificandi, pour le rapporteur de la commission qui n'est pas avocat et qui
n'est pas habitué aux termes latins?
M. Leduc (Paul): C'est une prohibition de construire autre chose
d'habitation.
M. Boudreault: Vous comprendrez, M. le Président, que le
bon sens d'un habitant vaut un certificat d'avocat.
M. Leduc (Paul): L'acte en question est intervenu le 19
février 1889. Il s'agissait d'une vente datée du 6
février, devant le notaire Lighthall, entre l'honorable Georges
Alexandre Drummond et M. William Haies Hingston et rien n'apparaît au
certificat de recherche de sorte que, lorsque nos clients ont acquis cet
immeuble, ils ont fait les recherches nécessaires, ils ont
demandé les opinions nécessaires, et personne n'a vu cette
servitude. Ils ont obtenu les permis de construire de la ville de
Montréal. Ce n'est que plus tard qu'on a trouvé que le
régistrateur de l'époque avait omis d'inscrire à son
certificat de recherche une telle servitude. C'est un peu compréhensible
parce que, dans l'acte original écrit à la main on ne retrouve
cette servitude que sous forme de retrait, à la page 2, et c'est assez
illisible.
Les faits sont les suivants... L'acte? C'est parce que...
M. Malouin: L'article qui concerne la restriction...
M. Leduc (Paul): C'est bien difficile: "This stipulation to
affect set first description lot only in favour of the property owned by Lot
official function of set..." C'est illisible; je peux vous le montrer, je pense
que dans le document que j'ai ici, c'est bien la page 2.
M. Choquette: C'est en référence dans le corps de
l'acte. Il arrive souvent que les notaires écrivent des choses
illisibles en marge.
M. Leduc (Paul): Le lot dominant de cette servitude est le lot
1416 du même cadastre, qui est devenu, à la suite de subdivisions
et d'une redivision, le lot 1962 du quartier Saint-Antoine. Au titre même
de ce lot, rien n'apparaît pour indiquer que ce lot est un fonds dominant
de servitude non aedificandi. Comme je disais tantôt, je la décris
comme suit: "Défense de construire autre chose qu'une maison
d'habitation". A l'acte également on disait: "Une obligation de laisser
une marge d'alignement de six pieds de la rue Metcalfe à par-
tir de Sherbrooke jusqu'à l'arrière du lot". Le lot
dominant est la propriété de Gamma Properties Inc. et de Harry
Devoe Junior, deux compagnies américaines, qui ont bâti l'immeuble
de l'aviation civile, un immeuble de 30 à 35 étages maintenant
habité. Il ne nous a pas été possible d'obtenir un acte de
correction de ces parties, vu qu'elles sont en mauvaise situation
financière. En effet, on note que le 22 septembre 1975, un avis de 60
jours a été signifié aux propriétaires de
l'immeuble de l'aviation civile, par les créanciers hypothécaires
qui sont Cousins Mortgage and Equity Investment, une compagnie de fiducie non
incorporée, organisée en vertu des lois de l'Etat de Georgie et
par Canent Realty Corporation, une compagnie d'ici de la province de
Québec. J'ai ici au dossier, une lettre de Me Gil Bird, qui
représente Canent Realty, qui ne s'oppose pas à cette loi. A la
suite des négociations, avant que nous soyons devant cette commission,
un acte de correction avait été préparé par le
notaire Merling de Montréal, aux fins d'annuler la servitude;
effectivement, Gamma Properties, l'un des propriétaires, avait
signé cet acte, mais M. Devoe a refusé alléguant qu'il
agissait comme fiduciaire d'un syndicat composé d'un très grand
nombre d'individus et de compagnies résidant un peu partout dans le
monde.
Il est donc impossible pour nous de l'obtenir et la seule façon
est de venir devant cette commission.
M. Choquette: Me Leduc, si vous permettez une question à
ce moment-ci...
Le Président (M. Pilote): Le député
d'Outremont.
M. Choquette: Lorsque vous référez à un
immeuble qui est actuellement le siège de l'Organisation de l'aviation
civile internationale, référez-vous à un immeuble qui
vient d'être construit et qui est situé au coin de la rue
Sherbrooke et...
M. Leduc (Paul): Entre les rues Metcalfe et Mansfield.
M. Choquette: Oui c'est cela. Sur Sherbrooke n'est-ce pas?
M. Leduc (Paul): C'est le fonds dominant vis-à-vis de
l'immeuble qui est situé entre Metcalfe et la rue Peel. Vous voyez, ce
sont des immeubles qui sont situés l'un en face de l'autre.
C'est sûr que, lorsqu'en 1889, le propriétaire du terrain
qui était situé à la place de l'immeuble de l'aviation
civile avait vendu la parcelle de terrain dont nous sommes maintenant
propriétaires, avait voulu le protéger... La ville de
Montréal à l'époque n'avait pas de plan directeur ou de
plan de zonage, c'était la façon à l'époque de
faire du zonage.
M. Choquette: Vous permettez. Je voudrais indiquer ici, M. le
Président, que, par les explications que Me Leduc vient de donner, j'ai
un beau- frère parmi les constructeurs de l'immeuble de l'organisation
de l'aviation civile internationale. Etant donné cette relation, je
n'entends plus participer aux discussions sur ce projet de loi, ni non plus y
voter.
M. Levesque: II semble bien que la bonne foi des
propriétaires du fonds servant ne puisse pas être mise en doute
après l'étude du dossier. D'ailleurs on indique que l'existence
de la servitude n'aurait été connue qu'en juillet 1975, est-ce
exact?
M. Leduc (Paul): C'est cela.
M. Levesque: C'est une servitude qui daterait de 1889?
M. Leduc (Paul): C'est cela.
M. Levesque: ... alors qu'à ce moment le quartier avait
une vocation plutôt résidentielle...
M. Leduc (Paul): Absolument à l'époque. Maintenant
depuis...
M. Levesque: D'après la description que vous venez de
donner du quartier et la référence que vous avez faite aux rues
Sherbrooke, Metcalfe et Mansfield, on sait que, dans ce secteur, le
côté résidentiel, surtout du côté sud de la
rue Sherbrooke, la vocation si l'on peut dire, a été
changée. Il semblerait également qu'il n'y ait pas de personne
intéressée aujourd'hui à cette question. Il n'y a pas de
droit qui a été soulevé.
M. Leduc (Paul): II n'y a pas de personne
intéressée et je soumets également qu'aucun
préjudice ne peut être causé parce que les
propriétaires du fonds dominant ont eux-mêmes bâti un
immeuble de 30 à 35 étages qui est occupé actuellement. De
plus, lorsque nous avons commencé nous-mêmes la construction de
cet immeuble, ils étaient présents. Je présume qu'ils ont
pris connaissance de la construction puisqu'ils ne se sont jamais plaints que
nous ayons construit un immeuble qui était contraire à cette
servitude.
M. Levesque: Je crois que vos clients ont obtenu ce qu'il faut du
côté des règlements municipaux.
M. Leduc (Paul): Absolument. Nous avons obtenu, auprès de
la ville qui a fait l'étude de notre demande de permis, les permis
nécessaires, en se fiant aux opinions, aux certificats de recherche et
tout cela.
M. Levesque: Y a-t-il d'autres questions?
Le Président (M. Pilote): L'article 1 est-il
adopté? Adopté.
L'article 2 est-il adopté? Adopté. L'article 3 est-il
adopté? Adopté. L'article 4 est-il adopté?
Adopté.
Donc le projet de loi privé no 211 est adopté en
commission.
M. Levesque: On vous félicite de la façon
très complète avec laquelle vous avez réussi à
convaincre les membres de la commission.
M. Leduc (Paul): Je vous remercie, c'est la première fois
que j'ai l'honneur et le privilège de plaider devant cette commission.
J'espère y revenir. Je voudrais également remercier les membres
de la commission de leur attention ainsi que le parrain de ce projet de loi, M.
Brisson. On vous remercie.
M. Levesque: Compte tenu des faits connus au dossier et de
l'urgence de la quasi-impossibilité d'obtenir, de l'un des
co-propriétaires du fonds dominant, une renonciation vous avez
essayé et vous avez obtenu partiellement mais non pas totalement la
renonciation à la servitude et, semble-t-il, en raison de
l'organisation interne de l'organisme que représente ce
co-propriétaire, je crois que nous n'avons pas d'autres choix que
d'accepter ce projet.
Le Président (M. Pilote): Je vous remercie beaucoup.
M. Leduc (Paul): On vous remercie, M. le Président
Pilote.
M. Léger: Pour le journal des Débats, je voudrais
simplement demander qu'on remplace le nom de M. Bédard (Chicoutimi), par
M. Léger (Lafontaine), pour l'Opposition officielle, avant de continuer
dans le dossier.
Le Président (M. Pilote): Accepté?
Projet de loi no 170
Le Président (M. Pilote): Nous passons maintenant au
projet de loi no 170, Loi concernant certains terrains dans la cité de
Westmount. Je demande à M. Charles Stein, conseiller juridique de la
requérante, et M. John Bishop, conseiller juridique de la Banque Royale
du Canada de bien vouloir se présenter.
M. Stein (Charles): M. le Président, il s'agit tout
simplement des titres de deux lots situés dans la ville de Westmount,
dans la division d'enregistrement de Montréal, qui ont été
vendus par la ville de Westmount à la Banque Royale du Canada en 1974.
Dans le cas de chacun de ces deux lots, un doute a été
soulevé au sujet de la validité du titre.
Dans le premier cas, le lot 380, subdivision 18, il s'agit d'un acte
intervenu en 1945, une vente d'une succession, par l'exécuteur
testamentaire de la succession Joseph-Aimé Massue. On prétend que
cet exécuteur n'avait peut-être pas le droit de vendre, du moins
sans quelques formalités.
Dans l'autre cas, le lot 380, subdivision 66, l'acte au sujet duquel on
soulève un doute est de 1949 et il s'agissait de la succession
Marie-Hélène Bédard Berthelot. Là encore on dit que
peut-être tous les intéressés à une substitution,
ceux qui étaient impliqués, auraient dû participer ou
être consultés.
Notre projet a pour objet de ratifier et de régulariser le titre
dans chacun de ces deux lots. L'article 1 du projet traite du premier lot
380-18 et de l'acte de vente de 1945 dont j'ai parlé, déclarant
que cet acte a transféré tous les droits des héritiers
légataires de Joseph-Aimé Massue à ce lot, alors que
l'article 2 traite de l'autre lot no 380, subdivision 66 et de l'acte de 1949
dont j'ai parlé, avec la même disposition pour ce lot que pour
l'autre.
M. Léger: Pouvez-vous me dire...
Le Président (M. Pilote): II faudrait vous identifier pour
le journal des Débats. Vous ne vous êtes pas identifié au
départ.
M. Stein: Je m'excuse. Je suis Charles Stein et je
représente la ville de Westmount. Me John Bishop, ici, représente
la Banque Royale du Canada, qui est l'acheteuse dont j'ai parlé.
Mlle April: Je suis Céline April. Je travaille avec M.
John Bishop.
M. Léger: M. Stein, pouvez-vous nous dire quels ont
été les prix de vente des deux actes contestés, celui du
lot 380-18 et du lot 380-66?
M. Levesque: Je ne crois pas qu'il y ait quelque chose de
contesté.
M. Léger: Les deux actes qui m'ont semblé donner
des doutes.
M. Stein: De 1945 et 1949.
M. Léger: Oui.
M. Stein: Je pense que Mlle April peut vous donner cela.
M. Levesque: Je pense qu'il n'y a rien de contesté dans
ceci.
Mlle April: Non.
M. Levesque: On parle de contester. Je pense que c'est un mot qui
n'entre pas présentement dans la discussion.
M. Léger: Je parle des doutes soulevés, tels que
dans le projet de loi.
M. Levesque: D'accord, parce que, si c'était
contesté, j'aimerais voir les contestataires.
Mlle April: Pour l'acte de vente par M. Jacques Turgeon et dame
Paule Turgeon à M. Le-court, c'est le lot 380-66; le prix était
de $14,420.
Pour le lot 380-18, le prix était de $10,000.
M. Léger: Maintenant, pourriez-vous nous affirmer, quand
on dit que des doutes ont été soulevés quant au pouvoir de
cet exécuteur, qu'il n'y a pas eu de contestation juridique à ce
moment?
M. Stein: II n'y eut aucune contestation. Dans un cas qui remonte
à plus de 30 ans et dans l'autre, à 27 ans, il n'y a eu aucune
nouvelle de personne.
Le Président (M. Pilote): Le député
d'Outremont.
M. Choquette: Dans le cas de l'article 1, de l'acte dont il est
question, qui semble être mis en doute au plan des pouvoirs de
l'exécuteur testamentaire de faire sa demande, en quoi la vente faite
par cet ou ces exécuteurs testamentaires était-elle
irrégulière en regard du testament?
Mlle April: Je ne sais pas si vous avez une copie du testament?
Non?
M. Stein: Je l'ai fournie à Me D'Amours.
M. Choquette: On ne donne jamais rien à l'Opposition; on
est laissé à ses propres moyens.
M. Levesque: C'est peut-être une tradition qui a
été maintenue par mon prédécesseur!
M. Choquette: C'était très différent
à une autre époque; on partageait tous les faits avec
l'Opposition. Je pense que le député de Lafontaine peut en
témoigner.
M. Levesque: II n'en est pas sûr encore. Il va y
penser.
M. Choquette: II va y penser.
M. Léger: II faut dire qu'il ne vient pas souvent à
la commission.
Mlle April: La clause est assez longue sur les pouvoirs de
l'exécuteur testamentaire; je pourrais vous donner un petit
résumé, ou peut-être passer le texte si vous le voulez.
J'en ai un exemplaire ici.
M. Choquette: Dites-le-moi. Expliquez-le donc.
Mlle April: Le testament donne à l'exécuteur
testamentaire, entre autres, le pouvoir de vendre des valeurs
mobilières, d'en acheter...; on lui donne le pouvoir d'acheter et
d'acquérir tout immeuble. C'est tout. On ne dit pas vendre les
immeubles.
M. Choquette: Et posséder ou aliéner.
Mlle April: Pardon?
M. Choquette: Et posséder ou aliéner.
Mlle April: Non. On dit acheter et acquérir tout immeuble
aux prix, charges et conditions qu'il croira avantageux.
M. Choquette: Est-ce que cette succession est éteinte, est
réglée?
Mlle April: On ne le sait pas du tout. On n'a pas trouvé
cet acte-là. Le testament n'est pas enregistré contre l'immeuble
380-18, la déclaration de transmission n'en fait pas mention. On sait
qu'il y a une substitution créée par le testament, mais on ne
sait pas qui sont les héritiers.
M. Choquette: A-t-on fait des recherches pour déterminer
qui étaient les bénéficiaires, les...
Mlle April: On a essayé, on avait dans le testament le nom
des grevés et, avec cela, on n'a pas pu trouver d'héritier, parce
que c'était à deux degrés, la substitution, je pense.
Alors, il manquait des noms et on a essayé d'entrer en contact avec
l'exécuteur testamentaire, M. Décarie, qui a vendu l'immeuble et
on ne l'a pas retrouvé lui non plus.
C'est un immeuble qui ne faisait pas partie de la succession. Il a
été acquis par un autre exécuteur testamentaire en
1898.
M. Choquette: Oui. Un remploi.
Mlle April: Oui. Cela va; on lui permet d'acheter et
d'acquérir des immeubles, mais les vendre, les aliéner, ce n'est
pas prévu dans le testament.
M. Choquette: Sur l'immeuble dont il est question à
l'article 2, quelle est l'irrégularité qu'on cherche à
couvrir?
Mlle April: II y a eu une vente par deux appelés avant
l'ouverture de la substitution, et il semblerait qu'il y ait eu d'autres
appelés et qu'ils n'aient pas participé à cette vente.
Donc, le testament ne donne pas le pouvoir aux appelés de vendre avant
l'ouverture; de plus, ils n'ont pas ce pouvoir en vertu du code, à moins
de remplir certaines formalités qui ne semblent pas avoir
été remplies puisqu'il y a seulement deux appelés qui ont
vendu l'immeuble.
M. Choquette: II s'agit de deux successions
différentes?
Mlle April: Oui.
M. Choquette: L'article 2, est-ce qu'on a fait des recherches
pour...
Mlle April: Encore une fois, on avait pris plus de noms et,
à un moment donné, un des exécuteurs testamentaires
était une société de fiducie. Alors, on a pu obtenir des
déclarations partielles d'ouverture et, avec cela, on a pu retrouver des
noms. Il semblerait, d'après les diverses déclarations et vu que
tout ne concorde pas, qu'au deuxième degré peut-être huit
soient grevées. Les appelés sont leurs enfants; cela nous met une
possibilité de plusieurs appelés; disons que deux, par
exemple, au minimum, cela fait 18 appelés. Alors, on en a
seulement deux qui vendent.
M. Choquette: Oui, mais si vous n'avez pas fait d'approches aux
intéressés, comment pouvez-vous demander à
l'Assemblée d'intervenir?
M. Levesque: Peut-être faudrait-il marcher avec une sorte
de compte à rebours, plutôt que de partir du moment qui est
mentionné au projet de loi.
Mlle April: Oui.
M. Levesque: Que vient faire la Banque Royale dans cette
galère? Présentement, je crois que, depuis le 15 juillet 1974, la
Banque Royale a acquis ses propriétés de la cité de
Westmount.
Mlle April: C'est cela.
M. Levesque: Maintenant, Me Stein voulez-vous nous dire quels
sont les titres de la cité de Westmount?
M. Stein: La cité de Westmount a exproprié, en
vertu de sa charte, pour plusieurs fins. D'abord, l'élargissement de la
rue Dorchester, le raccordement de la rue Dorchester à
l'extrémité ouest, la rénovation urbaine, etc, et revente
de tout cela permise par la charte de Westmount.
M. Choquette: Mais une expropriation, il me semble que cela
corrige tous les défauts de titres antérieurs. Vous n'avez
même pas besoin d'être ici.
M. Stein: Là-dessus, M. le Président,
évidemment, c'est un peu notre position, mais je cède la parole
à Me Bishop qui représente la Banque Royale et envers qui nous
nous sommes engagés à demander cette loi, comme vendeurs.
M. Bishop: Notre étude a exprimé l'opinion à
la banque que, malgré l'expropriation, le jugement en expropriation
n'était pas opposable aux personnes intéressées en
question, pour plusieurs raisons.
D'abord, l'expropriation a eu lieu, en vertu des articles 1066 b) et
suivants de l'ancien Code de procédure civile. Cette procédure
prévoit une action prise par la partie expropriante contre le
propriétaire de l'immeuble qui serait exproprié. Dans ce cas, il
y a une action qui est signifiée, un jugement qui est rendu, tel que la
procédure existe maintenant.
Pour les deux immeubles en question, ces procédures ont
été prises contre le propriétaire enregistré, dans
chaque cas.
Nous prétendons qu'à cause des deux défauts de
titres les titres des propriétaires déjà
enregistrés n'étaient pas valables et que les vrais
propriétaires étaient les deux successions en question. Parce que
ces successions n'ont pas été mises en cause dans les
procédures d'expropriation, on était d'opinion que le jugement
rendu sur l'expropriation n'était pas opposable à ces personnes,
à ces deux successions. On raisonne un peu en vertu de l'article 1241 du
Code civil, qui prévoit qu'un jugement constitue chose jugée
seulement contre les personnes qui ont été signifiées et
qui ont participé aux procédures en cour.
C'est notre raisonnement principal. Subsidiairement, on applique par
analogie la situation où il y a une autre vente forcée.
L'expropriation est une vente forcée imposée au
propriétaire. Une autre sorte de vente forcée est la vente pour
taxes par les municipalités. Dans ce cas, la municipalité est
obligée de saisir la propriété en exécution pour
les fins de la vente pour taxes contre le vrai propriétaire.
Il y a eu plusieurs jugements qui ont annulé les ventes pour
taxes parce que les saisies en question ont été faites en mon
nom. Elles n'ont pas été faites au nom des vrais
propriétaires malgré que ces propriétaires auraient pu
être les propriétaires enregistrés. En conséquence,
la vente pour taxes n'était pas opposable aux vrais
propriétaires. On raisonne par analogie aussi comme logique
subsidiaire.
Troisièmement, j'ai des jugements ici. Si la commission veut que
je cite certains jugements, il y en a un de la Cour suprême en
particulier qui touche justement ce point.
C'est aussi un principe en jurisprudence qu'en matière
d'expropriation, tout est de rigueur. Si on ne suit pas les formalités
précisément, le doute court contre le propriétaire dans ce
cas. La formalité en question était le fait que le vrai
propriétaire n'était pas signifié dans les
procédures d'expropriation. Je ne sais pas si cela explique un peu le
raisonnement.
M. Levesque: Je me pose la question suivante. Si je comprends
bien, cette expropriation est faite contre des propriétaires dont les
auteurs n'auraient pas eu un titre absolument clair, d'après vous.
M. Bishop: C'est cela.
M. Levesque: Mais ces ventes remontent à 1945 et 1949 et
l'expropriation à 1964. On ne tient pas compte, à ce
moment-là, de la possibilité de la prescription acquisitive.
M. Bishop: Pour la prescription de dix ans, il faut un titre
"translative", si je me souviens bien.
M. Levesque: La possession tranquille, "peaceful possession".
M. Bishop: Exactement. On ne nie pas cela. M. Levesque:
Publique.
M. Bishop: II y a un article quelque part concernant une sorte de
titre qui peut servir comme titre translatoire ou translatif, l'article 2254:
"Le titre nul par défaut de forme ne peut
servir de base à la prescription de dix ans". Il est question de
savoir si, dans le jugement en question, c'était un titre nul de forme.
Cela, c'est pour les dix ans.
Pour les trente ans, il y a un cas où les trente ans, il me
semble, ne sont pas acquis. Dans l'autre cas, étant donné que
c'est une substitution, il y a encore les mêmes questions, à
savoir: Est-ce qu'il y a des mineurs dans la succession? Il y a des
appelés. La substitution n'était pas ouverte, alors la
prescription court-elle contre les appelés dans une substitution qui
n'est pas ouverte? Cela ne court pas contre les mineurs. Est-ce qu'il y a eu
des renonciations? Est-ce qu'il y a eu des procédures qui ont interrompu
la prescription? Ce sont tous des points d'interrogation.
M. Levesque: II n'y a pas d'indication qu'il y a eu de telles
procédures, qu'il y a eu de telles dénonciations.
M. Bishop: Non. On n'a aucune preuve de cela. C'est l'ignorance,
plutôt.
M. Levesque: La même chose en est-elle du procureur de la
cité de Westmount? Etes-vous d'accord qu'il n'y a pas eu, à votre
connaissance, de dénonciation, de procédures depuis 1945 et
1949?
M. Stein: Je ne connais pas de contestation depuis.
M. Levesque: II n'y a personne ici, dans la salle...
M. Stein: Non, non. Il n'y a aucun opposant. M. Levesque:
Aucun opposant. M. Stein: Aucun opposant.
M. Bishop: Je voudrais expliquer que la raison d'être du
bill, c'est que la banque a envie de construire une bâtisse, un centre de
traitement des données, à un coût d'environ $15 millions
à $20 millions et qu'elle a besoin d'un titre clair pour financer le
coût de cette propriété.
Le Président (M. Pilote): La séance est suspendue
pour cinq minutes.
Le Président (M. Pilote): La commission continue ses
travaux.
M. Levesque: Maintenant, je ne sais pas où nous
étions rendus, mais quelque chose qui me frappait ici, c'était
que dans votre projet de loi, que vous soumettez à cette commission,
vous semblez avoir omis complètement, dans vos allégations, la
phase de l'expropriation. Est-ce que c'est voulu?
M. Bishop: II y avait plusieurs façons d'envisager le
projet de loi, M. le ministre; une façon était de remédier
aux défauts, au moment où les défauts apparaissaient dans
le titre; l'autre façon de procéder était de corriger les
expropriations comme telles. Je crois que la ville a choisi de procéder
de la façon dont on a procédé.
M. Levesque: Et aurait mieux aimé, autrement dit, ne pas
rappeler qu'elle n'avait pas signifié à toutes les parties; c'est
possible.
M. Stein: Je ne vois pas... M. le Président, il me semble
que, du moment qu'on valide le titre conféré par les deux ventes
en question, il est inutile de parler d'expropriation; l'expropriation vient
longtemps après. Alors, ce qu'on reproche à l'expropriation, ce
que Me Bishop reproche à l'expropriation, c'est à cause des deux
ventes en question, de 1945 et 1949. Si on règle le cas de ces deux
ventes...
M. Levesque: Vous admettrez que si vous parlez de la Banque
royale, dans le préambule de votre projet, vous ne pouvez pas parler de
la Banque royale sans que logiquement vous parliez de ses auteurs. Pour
quelqu'un qui lit ce projet de loi...
M. Stein: Non, la Banque royale a acheté de la ville de
Westmount. Nous disons que nous avons vendu, que la ville de Westmount a vendu
à la Banque royale.
M. Levesque: Mais, maintenant que la ville de Westmount vend, il
n'y a pas de liens indiqués dans votre bill entre les auteurs, qui
auraient un titre moins clair que désirable, et la cité de
Westmount? Est-ce qu'il ne manque pas un lien dans...
M. Stein: Non.
M. Levesque: ... en citant les faits, tout simplement?
M. Stein: Je ne crois pas et justement, encore une fois, il
suffit de s'en prendre, dans le préambule, aux deux
irrégularités, aux deux doutes, si vous voulez; aux deux actes,
l'un de 1945 et l'autre de 1949, et, dans le dispositif de la loi, de
remédier à ces deux défauts. Du moins que...
M. Levesque: La question que je vous pose c'est que, dans le
premier paragraphe du préambule, vous mentionnez: "La cité de
Westmount a vendu à la Banque royale". Ensuite, paragraphes 2 et 3, vous
parlez des titres de certaines personnes et présumés auteurs,
mais où faites-vous le lien, dans cela, entre les présumés
auteurs et la ville de Westmount?
M. Stein: J'admets qu'expressément et formellement le lien
n'est pas exprimé mais, encore une fois, du moment qu'on
remédiera par le dispositif au lieu des fonds en question...
M. Levesque: Pour la bonne compréhension
d'un projet de loi ce n'est pas tout le public qui a l'occasion
d'être assis ici ce matin quelqu'un qui lit ce projet de loi, il
lui manque apparemment à moins que je ne m'abuse un lien
entre les auteurs dont les titres ne seraient pas tout à fait clairs et
la cité de Westmount. Comment la ville de Westmount est-elle
entrée dans le tableau pour pouvoir vendre à la Banque Royale? On
ne le dit pas.
M. Stein: Bien...
M. Levesque: Je suggérerais que vous ajoutiez un
paragraphe, si vous le voulez bien, où vous complétez le
tableau.
M. Stein: II est très facile de dire, au deuxième
et au troisième alinéa du préambule, qu'un tel est l'un
des auteurs de la ville de Westmount. Cela, on peut le dire. Il me semble que
cela ressort clairement, mais on peut l'ajouter.
M. Levesque: Nous avions ici un texte à vous proposer,
c'est peut-être plus clair que vous le voulez mais c'est clair:
Qu'à la suite de procédures d'expropriation intentées
contre Nina Dimitri Alexakis, propriétaire enregistrée du lot
380-18, la cité de Westmount a, le 14 juillet 1966, enregistré
à ce bureau d'enregistrement, sous le numéro 1925883, copie du
jugement du 13 novembre 1964 fixant l'indemnité mais que des doutes ont
été soulevés quant à la nécessité
d'intenter également ces procédures contre les héritiers
et les légataires de feu Joseph-Aimé Massue. Ce serait un
paragraphe qui compléterait la description de ce que l'on trouve pour
l'auteur ou les auteurs.
Deuxième paragraphe: Qu'à la suite de procédures
d'expropriation intentées contre Louis-Philippe Lecours, en fiducie pour
le compte de Suzanne Brouillet, propriétaire enregistré du lot
380-66, la cité de Westmount a, le 14 mai 1971, enregistré
à ce bureau d'enregistrement, sous le titre 22275287, copie du jugement
du 16 octobre 1964 fixant l'indemnité, mais que des doutes ont
été soulevés quant à la nécessité
d'intenter également des procédures contre les héritiers,
les légataires, les appelés, les grevés aux termes du
testament de feue Marie-Hélène Bédard-Berthelot.
De cette façon, je pense bien que tout se retrouverait dans le
projet de loi, de sorte que si on veut corriger ou confirmer, ou si on
n'accepte pas simplement la prescription acquisivite de dix ans, si on veut,
autrement dit, enlever tout doute et si on est d'accord qu'il n'y a aucun
opposant connu, il n'y a aucun droit qui serait brimé. Vous n'en
connaissez pas?
M. Stein: Non. Nous n'avons aucune objection à ces deux
additions, M. le Président.
Le Président (M. Pilote): Ces ajouts au préambule
sont adoptés? Article 1. On va suspendre pour... L'article 1 est
adopté? L'article 2 est adopté?
M. Léger: Adopté, M. le Président.
Le Président (M. Pilote): L'article 3 est
adopté?
M. Léger: Adopté.
Le Président (M. Pilote): II faudrait ajouter, je le
répète pour les fins du journal des Débats, au
préambule les articles ou les modifications qui ont été
proposés par le ministre de la Justice. Alors le projet de loi no 170,
Loi concernant certains terrains dans la cité de Westmount, est
adopté.
On vous remercie.
M. Stein: Merci.
M. Levesque: On vous remercie et on vous félicite, d'avoir
bien exposé votre projet de loi.
M. Stein: Merci.
Projet de loi no 123
Le Président (M. Pilote): Nous allons entendre maintenant
les représentants de la succession de Charles-Séraphin Rodier. M.
Charles Stein, conseiller juridique de la requérante, projet de loi no
123.
Alors j'inviterais M. Charles Stein, à se présenter.
M. Stein: M. le Président, il s'agit d'une succession dont
certains d'entre vous ont déjà entendu parler. La dernière
loi est de 1972, qui retardait le partage et prolongeait le mandat des
exécuteurs jusqu'au 2 avril 1975, au chapitre 96 qui est
mentionné d'ailleurs au deuxième alinéa du
préambule, 96 de 1972. Il s'agit de la succession
Charles-Séraphin Rodier, comme on l'a dit, dont le testament date de
1890 et le décès également, trois jours plus tard, 26
janvier 1890. Je n'ai peut-être pas besoin de vous résumer les
principales dispositions du testament.
En tout cas, je vous rappelle qu'il créa une substitution qui ne
s'est ouverte qu'en 1962. Il y avait eu deux lois avant l'ouverture de la
succession, mais il y en a eu plusieurs depuis; en 1963, en 1967, 1969 et 1972.
Alors, ce que nous demandons, surtout ici, c'est de retarder le partage encore
de cinq ans, évidemment avec effet rétroactif, parce que, comme
je l'ai dit, le dernier sursis est déjà expiré il y aura
un an le 3 avril prochain. Quant au reste, il n'y a presque rien de nouveau,
sauf deux dispositions, une qui écarterait la nécessité de
l'autorisation judiciaire pour les démissions, et cela c'est dans la
logique d'une loi déjà adoptée, qui écartait la
nécessité d'appeler les héritiers pour la nomination ou le
remplacement d'un exécuteur, et l'autre disposition qui dispenserait les
exécuteurs de faire la rénovation, la restauration ou le
réaménagement ou la réparation d'un édifice
vétuste ou endommagé par une cause quelconque.
Ils sont déjà exempts de l'obligation de reconstruire un
édifice détruit par force majeure. Il s'agirait simplement
d'étendre légèrement de la façon que je viens de
dire, cette disposition pour
les exempter de la réfection, du réaménagement et
de la réparation d'un éfifice vétuste ou endommagé
par une cause quelconque. Alors, c'est en substance, le projet de loi que nous
présentons.
Il y aurait un léger amendement de rédaction que je
voudrais demander. Je peux bien vous le mentionner tout de suite, à
l'article 2 et dans le nouvel article 2, qui est proposé dans cet
article 2, à l'avant dernier alinéa. Justement, dans la clause
dont je viens de parler, on dit: "Ils ne sont pas tenus de faire reconstruire
un édifice, détruit par force majeure, ni de faire la
réfection..." Il y aurait deux ou trois façons de corriger cela,
mais vous voyez tout de suite que la phrase est un peu
déséquilibrée, parce qu'on dit: Faire reconstruire, mais
faire la réfection, on devrait dire: "Faire faire", dans les deux cas ou
ne pas le dire dans aucun. La façon la plus simple serait de supprimer
"faire" avant "reconstruire", tout simplement. C'est une simple question de
rédaction.
M. Léger: Juste avant d'arriver à des articles,
lorsque vous dites dans les préambules, à la fin, au dernier
paragraphe de la première page, que la majorité des
héritiers sont d'accord avec les exécuteurs testamentaires, que
l'intérêt de tous les héritiers exige un nouvel ajournement
de ce partage, j'aimerais savoir combien d'héritiers sont pour et
combien sont contre?
M. Stein: Je m'excuse, j'avais l'intention de vous donner cette
précision. Sur 28 héritiers, il y en a 5/7 en nombre,
c'est-à-dire 20 sur 28 qui consentent, 1/7, c'est-à-dire quatre
qui s'opposent au moins partiellement, un ou deux qui disent "oui", mais
à condition, et 1/7 soit quatre qui n'ont pas répondu du tout.
Evidemment, on a communiqué avec eux par écrit il y a
déjà au-delà d'un an, avant, de donner les avis du projet
de loi, etc. En fait de parts dans la succession, si vous voulez cette
précision, j'ai parlé du nombre d'héritiers, les 5/7 en
nombre, les 20 qui consentent, possèdent 227/300 c'est
divisé en 300e à cause des souches, des groupes et tout cela
227/300 est évidemment l'immense majorité des parts, et
ceux qui s'opposent, au moins partiellement, détiennent 42/300 et ceux
qui n'ont pas répondu détiennent 31/300.
M. Léger: En 1972, quand vous êtes venu cela
fait cinq fois que ce projet de loi privé nous apparaît il
y avait, cette année-là, 33 héritiers, aujourd'hui vous me
dites qu'il y en a 28, donc cinq qui seraient morts ou qui auraient vendu leur
droit ou quoi? Ils sont décédés?
M. Leroux: Ils sont décédés effectivement,
tout simplement ils sont disparus de la circulation.
M. Stein: Je m'excuse, c'est le notaire Marc Leroux qui est l'un
des exécuteurs.
M. Choquette: II y a une différence entre être
décédé et disparaître de la circulation. Je connais
beaucoup d'hommes politiques qui sont disparus de la circulation, mais ils ne
sont pas décédés. Je connais même des partis
politiques à qui c'est presque arrivé.
M. Léger: Et d'autres qui ne sont pas nés. M.
Choquette: Et d'autres qui ne sont pas nés.
M. Leroux: II n'y en a plus que 28 actuellement.
M. Choquette: M. le notaire, vous ne répondez pas...
M. Leroux: Qui sont décédés.
M. Choquette: Une vraie disparition.
M. Leroux: Une vraie disparition.
M. Léger: Maintenant, si on fait un peu l'historique des
interventions précédentes, en 1963, tous les héritiers
avaient consenti à reporter cela afin qu'il n'y ait pas justement... On
ajourne le partage. En 1967, tous les héritiers aussi avaient consenti.
En 1969, il y en avait un qui ne consentait pas, et cela a pris un projet de
loi comme celui-là pour continuer de procéder de la même
façon. En 1972, il y avait six héritiers qui s'étaient
opposés et il y en avait 27 sur 33 qui étaient d'accord avec le
projet. Aujourd'hui, il semble que sur 28 héritiers, il y en a 20 qui
sont d'accord, mais qu'il y en aurait quatre, comme vous dites, qui s'opposent,
et quatre autres qui n'ont pas répondu, je ne sais pas quelles en sont
les raisons. Ne pensez-vous pas, en venant encore aujourd'hui, reconduire, je
ne sais pas si l'expression est bonne, cette habitude d'empêcher des
héritiers qui ont droit normalement s'ils le désirent, surtout
après douze ans, d'avoir le recours de recevoir leur dus et d'exiger que
cela se vende.
M. Stein: Je devrais peut-être ajouter qu'en plus des avis
usuels et tout cela, et en plus d'avoir communiqué, comme je l'ai dit
tout à l'heure, avant les avis publiés dans la Gazette officielle
et les deux journaux, depuis j'ai essayé de faire envoyer des avis par
le secrétariat de la commission parlementaire, on m'a dit que cela ne se
faisait pas.
Nous avons prévenu par écrit et le notaire Leroux
peut vous donner une déclaration notariée là-dessus
les opposants et les abstenants que s'ils voulaient être convoqués
ici pour s'opposer ou faire des observations, ils n'avaient qu'à
communiquer avec le secrétariat; nous avons donné l'adresse,
etc... Personne ne l'a fait. J'ai vérifié et cela ne les
intéresse pas.
Le Président (M. Pilote): Le député
d'Outremont.
M. Choquette: M. Stein, combien d'immeubles et quelle valeur
d'immeubles s'agit-il de partager à l'heure actuelle?
M. Leroux: Nous en avons effectivement pour près de
$500,000.
M. Choquette: Combien en avez-vous liquidé depuis la
dernière fois que vous êtes venus nous voir en 1972?
M. Leroux: A peu près $100,000. Je dois dire que, toute
cette période de temps a été consacrée presque
exclusivement à la réfection des immeubles pour qu'ils soient
véritablement en état d'aller sur le marché de la vente.
Pendant ce temps, nous avons dépensé les sommes, tout en faisant
des distributions de revenus aux héritiers. Nous avons
dépensé, là je vous le dis parce que je n'y suis que
depuis 1973, mais en fait, j'étais un peu au courant de la situation
avant parce que, comme notaire, j'étais appelé à recevoir
les actes de partage partiel qui surgissaient de temps à autre et
périodiquement quand on faisait une vente capitale pour en faire la
remise du produit à qui de droit.
Depuis ce temps, depuis deux ans, nous avons vendu une seule
propriété de l'ordre de $38,000. Il nous en reste actuellement
pour une somme de $405,000, tel qu'évalué par Eugène
Therrien, estimateur à Montréal, de qui nous avons obtenu, au
mois de mai 1975, une mise à jour de l'évaluation de ces
immeubles.
La première évaluation remontait à 1972. Il s'est
avéré qu'on devait véritablement mettre les choses
à jour, parce que, dans certains quartiers, il y aurait probablement
amélioration, et dans d'autres quartiers, dégradation. Ce qui
s'est produit effectivement, c'est que le sénateur Odier avait
acheté ces immeubles un peu ici et là et qu'ils étaient
surtout situés dans les vieux quartiers de Sainte-Anne, Saint-Antoine et
ces choses-là. Il nous reste encore quelques bonnes
propriétés. Effectivement, pendant cette période de temps,
depuis deux ans, nous n'avons pas eu d'offres, on nous a demandé des
options qui n'ont abouti absolument à rien. Je dois dire qu'à
l'heure actuelle, avec probablement ce qu'on peut appeler le fléau,
cette ombre de l'inflation, tout à coup surgissent des offres à
gauche et à droite. Nous prévoyons qu'avec notre administration
de ces dernières années, nous avons pu mettre ces
propriétés en état d'être agréables et
intéressantes pour le marché immobilier et l'acheteur.
Effectivement, ce sont toutes de très vieilles propriétés,
mais je dois dire que, déjà, nous nous sommes avancés pour
donner notre adhésion à des ventes à un prix
supérieur à l'estimation fixée par Eugène Therrien
depuis cette dernière estimation du mois de mai.
M. Choquette: Notaire, en nombre, de combien de
propriétés s'agit-il?
M. Leroux: C'est assez difficile à dire. Six, en fait,
mais si vous prenez une seule qui représente un bloc sur la rue
Saint-Denis, au coin de la Mont-Royal, côté est, vous avez
déjà là sept propriétés ensemble que nous
voulons vendre en bloc seulement et pour laquelle nous avons
présentement une offre en bloc seulement. Effectivement, cela ne fait
que six ou sept propriétés en tout. Je dois dire que, d'ici
quelques mois, probablement, nous aurions disposé passablement de
l'actif de la succession.
M. Léger: Demandez-vous cinq ans? Habituellement,
c'était trois ans.
M. Leroux: Voici ce qui arrive... M. Levesque: Un
instant...
M. Stein: On demandait cinq ans chaque fois. Cela a
été accordé une fois au moins, et les autres fois,
c'était trois ans.
M. Choquette: On voulait mettre de la pression pour que vous
vendiez, mais je vois que cela n'a pas eu beaucoup de succès, la
succession semble se traîner les pieds, comme vous dites.
M. Leroux: Effectivement, je dois dire que, là-dessus,
c'est une image qui est juste, parce qu'en fait, elle a traîné,
car nous n'avions pas de demande. Tout simplement, on nous demandait des
options. Avec des options, vous savez qu'on se lie vis-à-vis d'un
acheteur éventuel, qu'il vienne du Canada Permanent Mortgage ou du Trust
Général du Canada, tous ces gens qui ont un certain prestige et
qui, malgré tout, n'aboutissent pas à amener un acheteur.
Aujourd'hui, nous avons véritablement un marché qui nous
favorise et qui nous permettra, je n'en doute pas, de liquider d'ici quelques
années.
Si nous allons plus loin que nous pensons, c'est que, par exemple,
à l'heure actuelle, on nous demande de signer des quittances pour des
balances de prix de vente considérables qui ont été
payées ces dernières années, et pour lesquelles nous
n'avons pas le pouvoir d'agir. De telle sorte que, si on prolonge les pouvoirs,
même si cela n'est pas nécessairement pour ne pas vendre, c'est
surtout tout simplement pour que nous puissions donner suite à l'affaire
et liquider la succession.
M. Choquette: Le député de Lafontaine et moi, nous
nous sommes concertés et on s'est demandé s'il ne serait pas
agréable à ceux qui représentent la succession, que, pour
notre part, du côté de l'Opposition, on consente à une
extension de deux années additionnelles, ce qui vous ferait vos trois
ans habituels, en comptant la rétroactivité.
M. Leroux: II y a un an de passé. M. Choquette:
Pardon?
M. Leroux: II y a déjà un an pratiquement de
terminé.
M. Choquette: C'est cela. Vous savez, cela fait cinq fois que la
loi revient. Il faut quand même respecter la volonté du testateur
et il y a mainte-
nant des opposants qui manifestent une certaine impatience à
l'égard de ces retards à faire le partage.
M. Leroux: Ce sont des gens âgés. J'ai eu des
contacts personnels avec tous et nécessairement, ils disent tout
simplement: On aimerait bien goûter pour la dernière fois à
cette succession qui vient de grand-papa.
M. Choquette: M. le notaire, si vous étiez dans leur
situation...
M. Leroux: Je suis d'accord avec vous.
M. Choquette: Ne seriez-vous pas impatient? Je vous ai connu dans
le temps...
M. Leroux: J'ai accepté...
M. Choquette: ... où je pratiquais le droit et vous
défendiez fort bien les intérêts de vos clients et vous ne
laissiez pas passer les délais.
M. Leroux: Pour l'intérêt que cela me donne, j'ai
accepté cette charge de coexécuteur testamentaire, parce
qu'à ce moment, il y avait deux démissionnaires, j'ai dit: "C'est
bon, je suis au courant de l'affaire, mais je voudrais bien, autant que
possible, qu'on y apporte toute la diligence." A ce moment, on a fait la visite
de tout ce qui en était de l'actif et, véritablement, un petit
programme a suivi. Depuis ce temps, je pense que le programme...
M. Levesque: Pourquoi demandez-vous la disposition contenue au 2e
alinéa de l'article 2?
M. Stein: Comme je l'ai expliqué, c'est dans la logique
d'une loi déjà adoptée en 1967.
M. Levesque: Aujourd'hui, pourquoi demandez-vous cela, pourquoi
demandez-vous ce pouvoir expressément?
M. Stein: C'est à cause des difficultés de
rejoindre toutes ces gens, Me Leroux peut vous préciser, en un mot, la
difficulté de les rejoindre chaque fois qu'il faut faire une
démarche ou une procédure auprès d'un tribunal, soit pour
une démission, soit pour une nomination, etc.
M. Levesque: Nous entendons-nous sur l'article 911 ou si vous
parlez d'autre chose?
M. Stein: L'article 911, oui. C'est pour dispenser de
l'autorisation judiciaire et de l'appel des héritiers.
M. Levesque: Lorsque quelqu'un veut renoncer?
M. Stein: Je dis que, déjà, en 1967, attendez, je
l'ai ici,...
M. Leroux: C'est en 1963.
M. Stein: Sur requête de l'exécuteur, un juge de la
Cour supérieure peut pourvoir au remplacement de tout exécuteur
démissionnaire, incapable ou décédé, sans qu'il
soit nécessaire de signifier la requête aux héritiers.
M. Levesque: La seule raison pour cela est qu'il y a trop
d'héritiers?
M. Stein: Ils sont éparpillés et il y en a
beaucoup.
M. Leroux: II y en a en Europe, il y en a en Californie, il y en
a en Floride. On a déjà essayé de procéder une fois
par procuration, mais tout à coup vous en avez trois ou quatre qui
meurent; ce sont des personnes assez âgées. Le fait d'un seul
décès chez un de ceux qui ont donné le mandat,
automatiquement, détruit notre édifice et ne nous permet plus de
donner suite à une liquidation, parce que l'absence d'un seul
détruit toute la procuration, tout l'ensemble. C'est pour cela, pour
que, au moins, nantis de pouvoirs, les exécuteurs testamentaires
puissent y aller.
M. Levesque: Permettez une question naïve et candide. Y
a-t-il quelqu'un en dehors des héritiers qui est intéressé
à ce que cette histoire se poursuive bien longtemps?
M. Leroux: Pas un seul, effectivement. En fait, moi-même,
je ne suis pas héritier. M. Dagenais, qui est le troisième
exécuteur, est comptable agréé et il s'est retiré.
En fait, je dois vous dire que cette succession dont j'ai accepté la
coexécution me coûte cher tout simplement en ennuis, tracas,
démarches, entrevues, etc., dans son administration, parce qu'on est
continuellement sollicité et que, pour ce que nous en retirons, ce n'est
pas intéressant.
M. Léger: Est-ce que nous pourrions vous aider, vous
faciliter la tâche pour régler cela plus rapidement, en mettant
uniquement un délai de deux ans, de façon que vous ayez
réellement l'intention et l'énergie qu'il faut pour régler
la situation le plus vite possible?
Cela fait déjà douze ans que cela traîne et, en
regardant la valeur et le nombre de propriétés, c'est sûr
qu'il est normal que les héritiers veuillent se débarrasser. En
ce qui nous concerne, comme le disait le député d'Outremont, nous
serions d'accord pour que le délai soit prolongé, mais uniquement
de deux ans, de façon qu'on ne revienne pas encore dans deux ou trois
ans avec d'autres désirs de continuer à perpétuer... C'est
une succession de bills privés et non pas une succession qui se
règle.
M. Stein: Je pense que M. Choquette a dit trois ans à
partir de 1975 ou deux ans à partir du 2 avril prochain.
M. Leroux: On est d'accord.
M. Choquette: Vous seriez d'accord avec...
M. Leroux: On est d'accord.
M. Levesque: II n'y a pas seulement un délai, il y a
d'autres dispositions dans le projet de loi. La faculté de ne pas
réparer, de ne pas reconstruire, pourquoi avez-vous besoin de cela si
vous voulez vendre ces propriétés?
M. Leroux: C'est parce qu'il arrive qu'étant de vieilles
propriétés, la ville de Montréal, dans son plan de
réaménagement, tout simplement, insiste pour que, dans certaines
maisons, on ajoute des services sanitaires et toutes sortes de choses, par
exemple: Réfection du système d'électricité, ce qui
rend la réfection tellement dispendieuse qu'à ce
moment-là, ce n'est plus rentable.
Je dois vous dire que c'est dans les logements bon marché que
nous avons le plus de difficulté à percevoir nos loyers et que
nous perdons, dans des logements qui sont situés, non pas dans la
périphérie, mais dans le coeur des vieux quartiers.
Pour cette raison, nous avons dépensé continuellement,
mais nous craignons l'inspection des bâtisses par les autorités
civiques, nous forçant, nous contraignant à aménager les
bâtisses, de telle sorte que nous serions obligés d'augmenter des
loyers, qui sont présentement d'environ $60, jusqu'à $80, $100 et
$110 alors que nous avons de la difficulté à percevoir et
cueillir $60.
M. Léger: Cela me surprend, ce que vous me dites
là. N'est-il pas normal que, si la municipalité s'aperçoit
que les choses essentielles ne sont pas procurées aux locataires, votre
intérêt civil, votre responsabilité sociale vous oblige
à donner à ces maisons le minimum décent pour les
personnes qui sont là? Si cela vous oblige à augmenter le prix du
loyer, débarrassez-vous-en au plus tôt; c'est parce que ce sont
des taudis et il ne faut plus en conserver. Quelqu'un qui achèterait
cela pourrait construire autre chose.
Je n'en reviens pas de vous entendre dire que, si la ville vous oblige
à installer un système décent dans une maison, cette
dernière ne sera plus rentable. Rentabilité, oui, mais les gens
qui vivent là-dedans doivent quand même avoir une maison qui
répond à un minimum de normes.
M. Leroux: Nous administrons des...
M. Levesque: Je dois admettre que les remarques du
député de Lafontaine étaient presque celles que
j'étais pour faire, peut-être d'une autre façon. Mais,
c'est surprenant ce que vous avez dit, mais... Ce n'est peut-être pas
surprenant, mais, enfin, cela nous frappe.
M. Leroux: Nous ne voulons pas dilapider, comme vous voyez, le
bien qui appartient à ces gens. Nous voulons simplement l'admettre
à la condition qu'ils puissent récupérer, et
récupérer tout simplement par des réfections là
où elles sont possibles. Mais, quand on considère les
états mensuels de revenus bruts et des dépenses mensuelles,
quelquefois, nous aboutissons tout sim- plement à dépenser 30%
à 40% du revenu brut mensuel en réfection.
M. Malouin: Me Leroux, ne croyez-vous pas que c'est
peut-être à cause de la vétusté de ces
bâtisses et peut-être des conditions...
M. Leroux: La vétusté des bâtisses qui,
aujourd'hui, tout simplement à cause du coût prohibitif des
réparations que cela demande...
M. Malouin: Même si vous attendez trois ans, quatre ans ou
cinq ans, vous ne vendrez pas plus facilement; au contraire.
M. Leroux: Non, mais notre programme a été tel que,
pendant ce temps-là, nous avons mis sur pied quelque chose, de telle
sorte que, maintenant, nous voyons les offres qui nous tombent entre les
mains.
Ainsi, par exemple, le quadrilatère de la rue Saint-Denis dont je
parlais à M. Choquette, député d'Outremont, qui s'offrait
à $250,000, amène maintenant un intérêt tel que nous
sommes rendus à accepter une offre de presque $275,000. Nous sommes
prêts à donner notre consentement immédiat. Tout de suite,
on a un profit de 10% sur l'évaluation fixée.
Pourquoi? Parce qu'on a aménagé, on a
réaménagé, disposé; en fait, on a fait l'essentiel.
On n'a pas fait de luxe.
M. Malouin: Ne croyez-vous pas que, si vous faisiez des
réaménagements, peut-être que vous pourriez vendre plus
facilement, justement?
M. Leroux: On retarde d'autant. C'est cela que les gens...
M. Malouin: Est-ce que la succession peut se permettre de faire
des réparations?
M. Leroux: II faut un juste milieu entre les deux, parce que la
plupart de ces gens, certains groupes de 3, 4, 6, sont des personnes
âgées qui disent: On veut y goûter. Quand va-t-on avoir cet
argent? Avant mon départ pour venir ici, on m'a demandé s'il
allait y avoir une distribution de capital bientôt. On l'espère
bien. Mais, en fait, on fait pour le mieux.
M. Malouin: Justement, Me Leroux, si vous ne faites aucune
réparation au système existant, peut-être que vous ne
pourrez jamais vendre.
M. Leroux: C'est exact.
M. Malouin: Vous ne pourrez pas, justement.
M. Leroux: Jamais on n'y arrivera. C'est pour cela que notre
programme de ces dernières années a été tel que...
On a aménagé en conséquence. Quand on a été
forcé... Parce que, des fois, on reçoit des avis des
autorités civiques. Il faut faire telle chose et c'est assez dispendieux
en soi.
M. Malouin: Je comprends, mais, en faisant ces choses, vous
rendez aussi votre propriété plus facile à vendre.
M. Leroux: C'est notre but, complètement, uniquement notre
but.
M. Levesque: Ne croyez-vous pas qu'il y a un peu de
contradiction? Assis ici, j'écoute ce qui se dit et cela me paraît
un peu contradictoire que vous vouliez en même temps... Vous dites que
vous avez des exemples, que vous avez apporté des réparations,
que vous avez fait telle et telle chose et que cela s'est mieux vendu. Par
contre, vous demandez, dans ce projet de loi, d'être exempté, si
je comprends bien, de ne pas être tenu de reconstruire ni de faire la
réfection, ni le réaménagement, ni la réparation
d'un édifice vétuste et, ensuite, vous avez également
mentionné que vous ne vouliez pas trop subir les mauvaises influences
des inspections municipales, si j'ai compris.
Tout cela me rend perplexe. Je n'imagine pas que vous vouliez que ce
projet de loi, lorsqu'il deviendra loi, vous permette d'éviter vos
responsabilités normales vis-à-vis de la ville de
Montréal...
M. Choquette: II n'y a pas seulement la ville de Montréal;
il y a des...
M. Levesque: II y a également...
M. Choquette: ... normes d'habitabilité qui existent en
vertu...
M. Levesque: De nos propres lois.
M. Choquette:... du Code civil, de la loi...
M. Leroux: Des lois sanitaires, la salubrité...
M. Choquette:... de la Commission des-loyers, des
règlements municipaux.
Je pense que le ministre de la Justice ainsi que le député
de Lafontaine ont raison de soulever ce point. Est-ce qu'on ne pourrait pas
arrêter cet avant-dernier alinéa de l'article 2 au mot "majeure",
mettre un point après "majeure"? Ceci fera que vous serez, par ailleurs,
obligé de vous conformer aux lois en général et aux
règlements...
M. Levesque: C'est cela.
M. Choquette:... municipaux en général. Mais vous
ne serez pas obligé de reconstruire si votre immeuble est détruit
par force majeure.
M. Stein: C'est la façon dont cela se lit dans le
moment.
M. Choquette: C'est cela que...
M. Stein: Comme je l'ai fait remarquer, ce qui suit "majeure",
c'est la nouvelle disposition.
M. Choquette: Pourquoi alors ne pas biffer le reste?
M. Stein: II y aurait peut-être une autre façon de
régler le cas. Si vous songez aux lois et règlements municipaux
et autres, on pourrait dire: "ne sont pas tenus par le testament". Parce que
j'ai toujours tenu pour acquis que cette clause ne visait pas à
soustraire la succession ou les exécuteurs aux exigences des lois et
règlements qui s'appliquent à tout le monde, mais seulement
vis-à-vis du testateur, si vous voulez, et des héritiers, s'ils
ne jugent pas la chose rentable. C'est toujours relié à la
rentabilité.
M. Choquette: M. Stein, vous n'avez pas vraiment besoin de cela
parce que, en fait, vous êtes dans une période de liquidation de
la succession. S'il reste encore deux ans pour la liquidation des immeubles,
c'est évident qu'aucun héritier ne pourrait astreindre les
exécuteurs à commencer à faire des réparations sur
un immeuble qui est destiné à être vendu dans les trois,
six ou neuf mois suivants. Ce serait une question de bon sens. On n'a pas
besoin d'aller mettre des points sur les "i".
M. Stein: Nous sommes prêts à supprimer cette
clause.
M. Levesque: II reste le fait que vous soyez
libérés de l'obligation d'avoir à signifier aux
héritiers les changements d'exécuteurs.
M. Stein: M. le Président, je ferais une suggestion. Ce
serait de conserver, peut-être, l'autorisation judiciaire et supprimer
simplement la nécessité de... Comme dans l'autre loi...
M. Levesque: II faudrait...
M. Stein: ... garder l'autorisation judiciaire, mais supprimer
l'exigence de signifier.
M. Levesque: Oui. Ce sont d'autres coûts que devra assumer
la succession.
M. Leroux: Nécessairement, la signification est
pratiquement impossible à tout ce monde auquel on s'adresse ici et
là, il y en a tellement en vue. Il y en a de ces héritiers qui
sont décédés et qui sont représentés par des
sociétés de fiducie, plusieurs.
M. Stein: II suffirait à ce moment-là de biffer les
mots "sans autorisation judiciaire et", dans le deuxième alinéa
de l'article 2.
M. Levesque: D'accord.
M. Stein: Et ajouter, après le mot "consulter", simplement
pour clarifier, "sans consulter ni appeler ". Consultation et... Cela n'exclut
pas nécessairement...
M. Levesque:... les héritiers étant présents
ou dûment appelés.
M. Stein: C'est pour cela que je dis "sans consulter ni
appeler".
M. Levesque: On ajouterait, après le mot "consulter",
à l'alinéa 2...
M. Stein: Les mots "ni appeler".
M. Levesque: "Ni appeler", après le mot "consulter".
M. Stein: Après avoir biffé les mots "sans
autorisation judiciaire et".
M. Levesque: En biffant "sans autorisation judiciaire et".
Le Président (M. Pilote): Cela se lirait comme suit:
"Nonobstant l'article 911 du Code civil, chacun d'eux est libre de renoncer
à cette charge sans consulter ni appeler ses coexécuteurs ni les
héritiers ou légataires. C'est cela? Si vous vouiez, on va
procéder, article par article, pour les fins du journal des
Débats.
M. Léger: On saute d'un article à l'autre. On vient
de parler d'amender l'alinéa 2 de l'article 2 et, en même temps,
on a parlé également de faire disparaître la fin de
l'alinéa 5.
Je suis d'accord à la condition et je pense que c'est
important, cela fait cinq fois qu'on se présente devant la commission
parlementaire que ce soit pour deux ans. Si ce n'est pas pour deux ans,
je pense que le reste, c'est de la foutaise. Je pense qu'il faut que cela se
règle et que si, dans le temps, pendant cinq ans, le législateur
n'avait pas facilité la tâche de conserver un certain statu quo
dans la situation, on n'aurait pas devant nous un projet de conservation de
taudis qui amène le problème de confronter la rentabilité
et l'habitabilité des maisons.
Si cela est pour que cela permette de régler cette affaire
rapidement et qu'on accepte pour un maximum de deux ans, finissant en 1978, je
suis en faveur des amendements, sinon je vais m'opposer complètement au
projet de loi.
M. Stein: M. le Président, je crois qu'il y a un
malentendu, nous avions consenti à cela. Je tenais pour acquis que cela
était fait, qu'à l'article 1...
M. Léger: On ne l'a pas voté encore.
Le Président (M. Pilote): On va procéder, si vous
voulez. Dans le préambule, à la dernière ligne, c'est
marqué: "de le provoquer avant le 2 avril 1980". Il faudrait lire "avant
le 2 avril 1978".
Une Voix: 1977.
Le Président (M. Pilote): 1977?
M. Stein: Je ne sais pas si on peut changer cela. Le fait est que
la majorité a consenti. C'est un fait. Cela n'a rien à voir avec
le changement que vous allez apporter au dispositif. On énonce un fait
tout simplement.
M. Léger: C'est plutôt à l'article 1, je
pense. M. Levesque: C'est l'article plutôt.
M. Stein: C'est l'article 1 qu'il faut modifier, 1978 au lieu de
1980.
M. Levesque:1977 ou 1978?
M. Stein: 1978, parce qu'il y a déjà presque un an
de passé.
Le Président (M. Pilote): Au lieu de 1980, ce serait le 2
avril 1978?
M. Levesque: Si la commission est d'accord. Un instant. Il y a eu
deux propositions, une proposition conjointe. Vous avez fait votre proposition.
Il s'agit de savoir si les membres de la commission sont d'accord pour accorder
deux ans en plus de ce qui est déjà écoulé, ce qui
veut dire presque trois ans. Il faudrait partir du mois d'avril 1975, la loi
disait...
M. Stein: Oui, avril 1975.
M. Levesque: Oui. C'est trois ans, ce n'est pas deux ans. On a
parlé de deux ans tout à l'heure. Là, on inscrit trois ans
dans le...
M. Stein: C'est deux ans, parce que tout ce temps-là, ils
ne peuvent rien faire.
M. Choquette: C'est parce qu'on est des bons gars.
M. Levesque: Je me demande si la commission est
entièrement composée de bon gars.
M. Choquette: Ha! Ha!
Le Président (M. Pilote): Est-ce que l'amendement est
adopté?
M. Léger: A quelle date?
M. Levesque: D'accord.
Le Président (M. Pilote): A la date du 2 avril 1978.
M. Léger: Si la commission est d'accord.
Le Président (M. Pilote): L'article 1 est adopté?
Adopté. L'article 2 est adopté tel qu'amendé?
M. Levesque: Oui.
Le Président (M. Pilote): Adopté. L'article 3 est
adopté tel qu'amendé?
M. Levesque: Pourrait-on avoir une explica-
tion ici, pour l'article 2, le dernier alinéa qui parle du
chiffre de $200,000? On dit: "II leur est permis de distribuer le capital de la
succession en sommes moindres que $200,000." Pourquoi? Est-ce que le testament
mentionnait quelque chose?
M. Stein: Oui, ce sont des lois antérieures, il n'y a rien
de nouveau dans ce...
M. Levesque: Ou les lois qui ont suivi.
M. Stein: Cette disposition n'est pas nouvelle. Nous l'avions
déjà.
M. Leroux: C'est parce que ça empêche d'attendre
d'avoir $200,000 pour faire une distribution de capital quand les gens crient
pour leur argent et qu'il est disponible. En fait, on voudrait bien leur
donner, dès qu'on a une situation financière telle que... Voici,
votre argent.
M. Levesque: La seule chose est d'où viennent ces
$200,000? Est-ce à propos et nécessaire de l'inclure dans le
dernier alinéa de l'article 2? C'est qu'on avait une obligation
d'attendre qu'il y ait $200,000, je présume, avant de faire une
distribution.
M. Stein: II y a eu, soit dans le testament ou dans une
première loi...
M. Levesque: Testament. M. Stein: ... un tel plafond.
M. Levesque: Si je me rappelle le testament, les chiffres
n'étaient pas de cet ordre, parce que je pense qu'on parlait de $50 par
mois, de $100 par mois. Les chiffres de $200,000 semblaient un peu... Je me
rappelle avoir lu ce testament. Il ne me semble pas avoir lu des chiffres aussi
impressionnants.
M. Leroux: Si on se réfère à la loi de 1972,
cela existait aussi, dans le dernier paragraphe de l'article: "II leur est
permis de distribuer le capital de la succession en sommes moindres que
$200,000."
M. Perreault: M. le Président, ce qu'on veut viser
là-dedans, c'est de distribuer une liquidation partielle. Pourquoi ne le
dit-on pas? Au lieu de mentionner un montant, pourquoi ne dit-on pas qu'on veut
distribuer une liquidation partielle?
M. Levesque: Cela peut être $1.
M. Choquette: Cela peut être $1 qu'on va distribuer entre
les 33 héritiers.
M. Leroux: Effectivement, on vise des sommes assez rondelettes
pour que cela puisse se partager en portions de 3/100. Si on fait une
distribution de $60,000, la distribution est assez facile, $90,000 encore et
$120,000. On la facilite comme cela, mais on ne veut pas être tenu
à $200,000.
M. Levesque: Vous comprenez que, si on ne sait pas d'où
vient le chiffre de $200,000, on peut s'interroger parce que, dans le fond, il
me semble que cela aurait été bien simple. Il leur est permis de
distribuer le capital de la succession sans avoir à imposer... Enfin,
comme le dit mon ami d'Outremont, cela peut être $1. Donc, cela nous
satisfait. Laissez tomber. On ne vous demandera pas de chercher. C'est
simplement que, lorsqu'on met un chiffre comme cela, on s'imagine qu'on sait
d'où il vient.
M. Stein: Je regrette, mais je ne peux pas le retrouver.
M. Levesque: D'accord.
M. Stein: Je sais que cela existait avant. C'est pour cela que je
ne m'y suis pas arrêté, cette fois-ci.
Le Président (M. Pilote): Pour éviter toute
ambiguïté, au dernier alinéa...
M. Choquette: Je pense que, par déduction, cela voudrait
dire que, si vous avez plus de $200,000 en liquide, vous devez les distribuer,
par voie de conséquence.
M. Levesque: Ils devaient.
M. Choquette: Non. "Il leur est permis de distribuer le capital
de la succession en sommes moindres que $200,000". La conséquence de
cela serait...
M. Leroux: Par implication indirecte.
M. Choquette: ... par implication, c'est que si vous avez
$200,000 en liquide, vous allez être obligé d'en faire une
distribution.
M. Leroux: Allez-y. Il faut le faire.
M. Choquette: Oui, ce n'est pas tout à fait dit comme
cela, mais je pense que ce serait bien vu, de la part de ces héritiers,
probablement octogénaires.
Le Président (M. Pilote): L'article, tel que
modifié, il faudrait le relire pour les fins du journal des
Débats. "Ils ne sont pas tenus de on a enlevé "faire"
reconstruire un édifice détruit par force majeure". Cela
arrête là. Et "il leur est permis de distribuer..." Ce serait
cela. L'article 2 est adopté tel qu'amendé?
M. Léger: D'accord.
Le Président (M. Pilote): L'article 3 est adopté.
L'article 4 est adopté? M. Levesque: D'accord.
Le Président (M. Pilote): L'article 5 est adopté.
Le projet de loi no 123, projet de loi privé, Loi concernant la
succession de Charles Séraphin Rodier est adopté.
M. Choquette: Nous tenons à vous saluer, parce que c'est
la dernière fois que nous allons vous voir.
M. Levesque: Ce n'est peut-être pas la dernière fois
que ce même procureur reviendra cependant devant la commission.
Projet de loi no 113
Le Président (M. Pilote): Le projet de loi privé no
113, Loi concernant certains lots du cadastre de la cité de
Montréal, quartier Saint-Antoine. J'inviterais M. Michel Robin et M.
Denys Pelletier, notaires, conseillers juridiques des requérants,
à se présenter.
M. Robin (Michel): II s'agit d'un projet de loi qui est
présenté...
Le Président (M. Pilote): Qui est qui? M. Robin:
Michel Robin.
M. Pelletier (Denys): Denys Pelletier.
M. Robin: Le projet de loi qui est présenté devant
les membres de cette commission a pour principal but de clarifier certains
titres, dont l'étude a été faite par Me Pelletier. Dans un
document que nous avons remis aux membres de la commission, on expose, à
toutes fins pratiques, les problèmes qui se présentaient dans ces
différents titres de propriété. En fait, il s'agit d'un
quadrilatère qui représente plusieurs lots, dont une description
est donnée d'une façon plus précise dans un plan qui a
été produit auprès de la commission. Ce
quadrilatère était divisé en deux parties par un droit de
passage constitué en vertu d'actes anciens qui remontent à 1920,
1800...
M. Pelletier (Denys): Le plus récent est de 1920 et le
premier est de 1880.
M. Robin: Effectivement, depuis plusieurs années, ce droit
de passage est, à toutes fins pratiques, inutilisé, la majeure
partie des bâtiments, d'ailleurs, qui occupaient autrefois ce
quadrilatère ayant été démolis et le terrain ayant
été converti en stationnement. Depuis 1974 et jusqu'en janvier
1975, MM. Normand Gagnon et Maurice Archam-bault, les requérants dans le
présent bill, ont acquis la totalité de ce terrain en vue d'y
faire un important développement immobilier. L'analyse des descriptions
des parcelles de terrain portées aux actes anciens ainsi qu'aux actes
récents ne permet, pas, à ce stade, de conclure avec certitude
que MM. Normand Gagnon et Maurice Archambault ont acquis la totalité du
terrain, car certaines imprécisions permettent de supposer que des
parcelles du droit de passage n'auraient pas fait partie des terrains vendus
par le propriétaire originaire, M. Maltby, en 1880. En raison de
l'existence de ce droit de passage, qui ne s'est pas éteint par
l'acquisition de tous les terrains par MM. Gagnon et Archambault, la
prescription acquisitive sur les parcelles de terrain dont la description est
douteuse et qui font partie de l'assiette de la ruelle n'a pu commencer
à courir qu'en 1975, date où tous les terrains ont
été acquis sous la même tête de ces personnes.
Alors, ce bill privé a pour but de régulariser la
situation et confirmer les requérants dans leur titre sur cet ensemble
de terrains. On pourrait vous démontrer, par l'analyse des
différents documents, que MM. Gagnon et Archambault sont devenus
propriétaires de tous les terrains pouvant bénéficier du
droit de passage, également que, par l'acquisition faite par MM. Gagnon
et Archambault de tous les terrains pouvant bénéficier du droit
de passage, celui-ci s'est éteint par la confusion et que, selon les
diverses interprétations que l'on peut donner ou descriptions tant
anciennes que récentes des terrains, MM. Gagnon et Archambault auraient
acquis un titre de propriété sur la totalité de ces
terrains et enfin que MM. Gagnon et Archambault sont les seuls à avoir
un intérêt dans les parcelles de terrain dont le titre pourrait
être douteux, en raison des imprécisions apportées à
leur description. Les terrains qui nous intéressent dans cette affaire
sont un quadrilatère de forme irrégulière.
M. Pelletier (Denys): Est-ce qu'on pourrait faire circuler un
plan qui vous montre tout le terrain? Ce serait peut-être plus rapide que
de faire la description de tous les lots?
M. Léger: On en distribue. En ce qui nous concerne, en
regardant les différentes façons dont les ventes ont
été faites d'un propriétaire à un nouveau
propriétaire et les anomalies, les différences, cela a
créé une certaine confusion que vous voulez faire clarifier par
un projet de loi privé, parce que vous étiez incapable de le
faire comme tel. Là-dessus, je pense qu'en ce qui concerne du moins
l'Opposition officielle, nous n'avons pas d'objection. Cependant, nous serions
d'accord sur l'ensemble du projet de loi pourvu qu'on n'ait pas, nous,
législateurs, à parler ou à donner notre opinion sur des
terrains qui n'ont pas du tout été touchés par ces
anomalies. Je parle, entre autres, des terrains 1201-9A, 1202, 1202-A et 1198
dans l'article 2, qui sont des terrains qui ne sont nullement mentionnés
dans le reste du projet de loi, ce qui ne démontre pas, en ce qui nous
concerne, qu'il y ait eu des anomalies de ce côté.
Ce n'est pas à nous, législateurs, de clarifier des points
sur des terrains où il n'y a pas de doute concernant votre objection
majeure. C'est à vous, dans votre procédure habituelle, de
régler ce problème. Comme vous venez ici pour régler des
problèmes ou des anomalies sur les autres numéros de terrains,
sur les autres cadastres, là-dessus, moi, en tout cas, je serais
d'accord, mais je ne voudrais pas qu'on soit obligé de se prononcer,
aujourd'hui, quant à des lots que je viens de mentionner, qui n'ont
aucunement affaire à tout ce que vous avez mentionné dans le
reste des attendus.
M. Pelletier (Denys): Sur ce point-ci, je voudrais, M. le
Président, vous apporter les précisions suivantes: D'abord, il y
aurait peut-être lieu, si on s'attachait à tous les détails
du préambule du bill, de faire quelques précisions
chronologiques, parce que l'histoire est assez longue et assez complexe.
Les lots 1201-8, 9-A et 9 ont été inclus dans notre
requête, parce qu'ils sont attenants au lot 1201-7, qui est une partie du
droit de passage, qui bénéficiait du droit de passage, et d'une
partie du droit de propriété à celui-là. Ils
étaient attenants à ce lot, et c'est pourquoi on voudrait que ces
lots soient inclus, de façon à ce qu'il n'y ait aucune
discontinuité dans les terrains. Ce n'est pas une question de ratifier
la validité légale de notre titre. C'est de donner une
continuité dans le terrain.
Les lots 1202 et 1202-A ont été inclus, parce qu'à
l'arrière du lot 1202 et contigu au lot 1202-A, il y a une petite
parcelle de terrain, qu'on pourrait appeler no man's land. Si on se rapporte au
plan de cadastre qui a été déposé en 1880, cette
petite partie de terrain ferait partie du lot 1202-A, et si on se rapporte
à la description qui est portée au livre de renvoi officiel
déposé en même temps, il ferait partie du lot 1202. On
demandait d'inclure ces lots, de façon qu'il y ait la continuité
du terrain, depuis la rue Sherbrooke jusqu'à la partie des terrains qui
a été expropriée par la ville de Montréal.
C'est pour cela que je vous dis qu'il y a peut-être de petites
précisions à apporter dans le préambule du bill à
cet effet.
M. Levesque: Y a-t-il des opposants ici, aujourd'hui?
M. Robin: II n'y a pas d'opposants.
M. Levesque: II n'y a personne qui aurait fait valoir des droits
sur l'assiette de la servitude?
M. Robin: Aucune personne n'a fait valoir des droits sur
l'assiette des terrains en question.
M. Levesque: Les terrains dont vous demandez de valider le
transfert.
M. Robin: Aucun, M. le ministre. Nous avons même fait des
recherches à cet effet. Nous avons communiqué par écrit
avec tous les gens qui pouvaient, de quelque façon que ce soit,
s'appeler Maltby. Nous avons eu une communication téléphonique
avec une de ces...
M. Choquette: En somme, il s'agissait d'un droit de passage
établi par une servitude réciproque entre différents lots
qui étaient, à la fois, fonds servant et fonds dominant, et, par
l'acquisition de l'ensemble de ces lots, vous dites que cela donne ouverture
à l'extinction de la servitude. Est-ce que c'est l'argument central?
M. Pelletier (Denys): A l'extinction de la servitude et au droit
de propriété à tout le terrain.
M. Choquette: Bien, oui, c'est-à-dire que ce qui
était consacré à la servitude, étant donné
qu'il y a un propriétaire unique de tous les fonds servants et
dominants, vous dites que le fonds de terre revient au
propriétaire...
M. Levesque: De l'ensemble.
M. Choquette: ... de l'ensemble, n'est-ce pas, par la...
Maintenant, n'y a-t-il pas un processus judiciaire pour arriver à ce
résultat, plutôt que de vous adresser à l'Assemblée
nationale?
M. Robin: On avait effectivement envisagé, avant de
s'adresser à l'Assemblée nationale, les recours qu'on pourrait
avoir devant les tribunaux judiciaires. Le problème majeur qui se pose,
c'est que, pour arriver à une conclusion logique et nous permettre
d'obtenir, par un moyen declaratoire, c'est-à-dire un titre constitutif,
il faudrait qu'on se parjure, à toutes fins pratiques, parce qu'on ne
peut pas maintenir le même raisonnement dans l'interprétation des
titres des différents lots et arriver aux mêmes conclusions, en ce
sens que...
M. Choquette: Pourquoi?
M. Robin: ... parce que les désignations, au cours des
années, se font différemment quant aux bornes des
différents lots, soit...
M. Choquette: Parce qu'il y a imprécision dans la
description des lots qui étaient servants et dominants...
M. Robin: Dans les bornes ou dans la façon de créer
la servitude.
M. Pelletier (Denys): Parfois, c'est avec exclusion de la
servitude dans certaines ventes et, dans d'autres ventes, on ne faisait que
constater sur le lot vendu l'existence de cette servitude.
D'ailleurs, on a préparé des plans globaux de cette
façon qu'on pouvait donner différentes interprétations qui
montraient que, dans certains cas, certains terrains étaient
considérés comme faisant partie des titres qui ont
été transférés et, dans d'autres cas, devenaient
incertains.
M. Choquette: Maintenant, le fameux droit de passage en question
a-t-il été utilisé dans les dernières
années? En a-t-on fait usage? Est-ce un passage qui a servi de ruelle?
Quelle est sa destination actuelle et depuis quelques années?
M. Pelletier (Denys): Depuis quelques années, la grande
majorité des bâtiments ont été détruits,
démolis. Le terrain a été transformé en terrain de
stationnement, et il n'apparaît effectivement pas de trace physique du
droit de passage, actuellement.
Nous avons des photos aériennes qui montrent le terrain et vous
n'êtes pas capable de voir qu'il y a un passage.
M. Léger: Les lots 1201-9A, 1202A, 1202, 1198 et
même 1201-8 ont-ils déjà appartenu à M. Maltby?
M. Pelletier (Denys): Ce n'est pas lui qui les a acquis. Ils ont
été vendus par une dame Kirkwood, si la mémoire m'est
fidèle, à différentes personnes et, par la chaîne
des titres, MM. Gagnon et Archambault sont devenus propriétaires.
M. Léger: Donc, c'est un autre problème, en
réalité. En ce qui nous concerne, pour ratifier et clarifier ce
que vous trouvez obscur, sur la partie que vous nous donnez au départ,
on est d'accord. Mais quant à l'autre partie, ce n'est pas à nous
de ratifier. Il peut y avoir d'autres raisons ou d'autres causes inconnues de
nous sur les lots qu'on a mentionnés puisqu'ils ne sont pas directement
impliqués par le droit de passage, même s'ils sont contigus.
M. Pelletier (Denys): Avant la subdivision de ce terrain, la
partie de la rue Sherbrooke jusqu'à la moitié de la ruelle
appartenait à M. James Court. La partie arrière sud de la ruelle
jusqu'en bas, sur le lot 1201, appartenait à une dame je pourrais
vous dire le nom et le plan de subdivision a été fait par
M. Maltby et déposé, par lui, en 1880; sur le plan de
subdivision, il apparaît comme propriétaire.
Or, ce n'est qu'en 1881, quelque cinq mois plus tard, qu'il acquiert la
partie sud et, dans son titre d'acquisition, M. Court, qui est
propriétaire de la partie nord, intervient pour convenir avec M. Maltby
que le lot 1201-7 sera une ruelle et un droit de passage à
perpétuité.
M. Léger: II n'est aucunement question du lot 1198 au
niveau de la ruelle. C'est à l'autre bout du terrain et, 1197 et 1196
non plus. Pourquoi incluez-vous 1198? C'est à l'autre bout.
M. Pelletier (Denys): Je vais vous concéder que le lot
1198 ne fait pas partie du problème de la ruelle; mais comme il faisait
partie du titre d'acquisition d'une partie, on l'a inclus.
M. Choquette: Vu l'imprécision quant aux immeubles et aux
lots affectés par la servitude, le droit de passage, vous incluez tous
les lots qui sont attenants à ce fameux droit de passage.
M. Robin: C'est pour donner une idée également de
l'ensemble du quadrilatère, en fait, qui était concerné,
pour lequel les requérants avaient exercé un droit global.
M. Choquette: Le député de Lafontaine, qui a
soulevé la question de l'article 2 du projet de loi, voulait
peut-être, signaler que, dans l'article 2, vous ne faites pas simplement
disparaître une servitude de droit de passage, mais que vous confirmez un
titre de propriété et c'est peut-être cela qui le
chicotait.
M. Robin: C'est effectivement l'un des buts recherchés par
les requérants, étant donné les incertitudes qui existent
dans le titre lui-même de propriété qui est
conféré au requérant parce que les incertitudes de titre,
évidemment, on pourrait prétendre, et les membres de la
commission pourraient nous le reprocher, et on n'aurait pas raison d'être
ici parce que la confusion même qui s'opérerait ferait
disparaître la servitude qui existerait. Mais c'est justement à
cause des imprécisions dans le titre lui-même.
M. Choquette: Quels sont les problèmes de titres que vous
avez à nous indiquer comme justifiant l'intervention de
l'Assemblée nationale pour ratifier ces titres?
M. Pelletier (Denys): Des imprécisions de mesures, de
bornes et de descriptions des différents terrains vendus. J'ai fait
préparer un deuxième plan j'en ai cinq, incidemment
montrant les mêmes terrains et en interprétant les anciens actes,
en donnant priorité à la présence des bornes. J'ai ce
plan-ci qui vous montre l'étendue du terrain que M. Maltby aurait vendu
selon une interprétation du contrat.
M. Léger: Ce qui est en blanc pour vous, c'est 1197 et
1198?
M. Pelletier (Denys): Pardon, c'est... Ce qui est en blanc
à ma gauche et à votre droite, c'est la partie qui appartient
à la ville de Montréal par expropriation.
M. Léger: Est-ce le lot 1198?
M. Pelletier (Denys): C'est une partie du lot 1198.
M. Léger: Et 1197.
M. Pelletier (Denys): Vous voyez ici en blanc, une forme des
trous, qu'il y a dans le titre. Ce n'est pas la qualité du titre, c'est
l'étendue. Si on donne une autre interprétation et que cette
fois-ci on s'en tient aux dimensions qui ont été données,
voici la forme des trous qui apparaissent dans le plan, les différences.
Et en donnant une deuxième interprétation des bornes, vous
arrivez avec un trou différent. C'est justement là qu'est tout
notre problème et uniquement notre problème.
M. Choquette: C'est la ruelle?
M. Pelletier (Denys): C'est le droit de passage. Alors, vous
voyez bien qu'on pourrait, pour un terrain en particulier, s'adresser à
la cour et dire: On donne préséance aux bornes, c'est ce qui est
le plus important et on obtiendrait un jugement confirmant notre titre; mais
à ce moment-là, comment pourrait-on, sur le lot voisin, aller
déclarer sous serment que ce qui est plus important ce sont les mesures?
Au fur et à mesure qu'on avance, on n'est plus capable. On n'a pas pu
conseiller à nos clients de procéder comme cela, cela aurait
été se moquer du tribunal.
M. Choquette: Les acquisitions que vos clients ont faites des
terrains qui ont soulevé l'intérêt du député
de Lafontaine, comment ces acquisitions ont-elles été faites,
avec qui, est-ce qu'il y a des problèmes juridiques en rapport avec ceux
qui ont vendu ces terrains, plus spécialement les terrains
mentionnés à l'alinéa 2?
M. Levesque: Autrement dit, vous ne profitez pas de la
présentation de ce projet de loi pour valider des titres qui autrement
ne seraient pas valides.
M. Pelletier (Denys): Absolument pas. Je peux vous dire que
personnellement j'ai fait l'étude de deux valises de vieux titres
à chacun de ces immeubles et, sur le plan juridique, je suis satisfait
que chacun a vendu, qui avait le droit de vendre quand il a vendu, qui avait le
droit d'acheter quand il a acheté, que les vieilles hypothèques
ont été radiées. Il faut que je reconnaisse qu'il y a
encore des hypothèques existantes, des soldes de prix de vente existants
qui grèvent ces immeubles et on n'a pas l'intention d'en demander la
radiation.
M. Léger: Ce qui me surprenait c'est que du fait que vous
incluez à l'article 2 ces numéros de cadastre et dont vous ne
faites même pas mention dans les attendus qui ont amené tous ces
problèmes. Nous comprenons ceci: La partie dans laquelle on veut vous
aider, c'est de ratifier, par un bill privé, les problèmes
provenant des erreurs d'un vendeur à un autre; mais si, en aucun cas, il
est mentionné dans votre projet, que ces cadastres 1201-9A, 1202, 1202A
et même 1198 qui est à l'autre bout tout à fait de votre
quadrilatère, ce n'est pas à nous à valider cela... Vous
pouvez facilement le faire dans vos recherches de titres et par voie civile
plutôt que par voie législative ici.
M. Pelletier (Denys): Vous comprendrez bien qu'on ne demande pas
de ratifier la qualité du titre, mais de confirmer qu'on a acquis tout
le terrain qui est compris dans ce quadrilatère. On a acquis de tous les
propriétaires connus et on a mentionné ici tous les lots qui
pouvaient être contigus ou avoir un intérêt quelconque dans
le droit de passage qui était une autre partie de l'objet du bill.
M. Choquette: Parfait. Pour les lots 1200-1 à
1200-7, 1201-1 à 1201-9, 1201-9 a) 1202 et 1202 a), quand et de
qui ces immeubles ont-ils été acquis par vos clients?
Une Voix: Vous l'avez?
M. Pelletier (Denys): Certainement.
Les lots no 1200-1, 1200-2, 1200-3 ont été acquis de la
brasserie Trois As le 21 janvier 1975, enregistrement 2576227. Les lots no
1201-8 et 1201-9 a), le coin de Sherbrooke et City Councillor de la corporation
Thomas Tremblay, un acte de vente du 25 janvier 1974 et l'enregistrement... je
ne l'ai pas ici sur cette copie, je pourrais sortir le certificat de recherche
et vous le trouver. Le lot no 5 de la subdivision 1201, le deuxième au
sud de la ruelle, de M. Murray Bohen, un acte de vente passé devant le
notaire Kleinberg. Le lot no 6 de MM. Murray Bohen et Morrie Gold passé
devant le notaire Kleinberg. Les lots nos 1, 2, 3, 4 et 9 de la subdivision du
lot 1201, les lots nos 4, 5, 6 et 7 de la subdivision du lot 1200, le lot 1202,
1202 a) et une partie du lot no 1198 ont été acquis de Morgan
Estate Holdings Ltd, par un acte de vente passé devant le notaire
Reynolds en 1974. Le lot no 1201-7 n'a pas été acquis par un
titre récent. Il fait l'objet de remarques dans le préambule du
bill.
Il n'a pas été acquis dans un acte récent et c'est
une partie de l'argumentation juridique.
M. Choquette: S'il n'y a pas...
M. Pelletier (Denys): Je dis par un acte récent, mais MM.
Court et Murray Bohen, dans l'acte de 1881, dont il est fait mention à
l'introduction du bill, ont convenu que cette partie de ce lot no 1201-7
demeurerait la propriété exclusive et mitoyenne des lots
riverains du droit de passage. En somme, ils s'en sont défaits, mais
ça n'a jamais été repris dans les actes de vente
subséquents.
M. Choquette: Défaits en faveur de qui?
M. Pelletier (Denys): Des propriétaires riverains.
M. Robin: Les bénéficiaires de la servitude.
M. Pelletier (Denys): Les bénéficiaires de la
servitude.
M. Choquette: Mais on ne peut pas se défaire d'un immeuble
sans le céder à quelqu'un. Il me semble.
M. Pelletier (Denys): C'est un...
M. Choquette: On peut l'affecter à un droit de
passage.
M. Robin: C'est la façon dont le titre avait
été préparé à l'époque et qui
prévoyait cette façon de disposer de ce terrain qui devait servir
de droit de passage.
M. Levesque: De sorte que l'assiette en commun était
cédée aux riverains, non pas seulement le droit de passage.
M. Robin: L'assiette du terrain devait exactement servir aux
bénéfices et deviendrait la propriété des
propriétaires mitoyens.
M. Pelletier (Denys): Si vous permettez que je vous lise le texte
même de l'acte qui a été constitutif de servitude,
où M. Maltby et M. Court se sont entendus pour cette nouvelle, on
termine la mention ainsi, "for access to and from City Councillor Street and
which lane it was stipulated should be the exclusive property of and be held,
used and enjoyed en mitoyenneté by the proprietor and for the use of the
said lost."
Il y a bien une intention de M. Maltby et de M. Court de se
dévêtir, de se départir de ce droit de
propriété, mais ça n'a jamais été
ramassé, si vous voulez, par quelqu'un d'autre. On voudrait le ramasser
pour boucher le trou.
M. Levesque: Si je comprends bien, il avait été
cédé, on parle de propriété, non pas seulement
d'usage.
M. Pelletier (Denys): Pas seulement l'usage... M. Robin:
Propriété également. M. Pelletier (Denys): En
propriété.
M. Levesque: Dans les années qui ont couru,
apparemment...
M. Pelletier (Denys): II y a une mention qui n'a pas
été faite...
M. Levesque: Dans les actes...
M. Pelletier (Denys): ... dans les actes subséquents. Les
notaires se bornaient à dire, avec le droit de passage dans cette
ruelle, mais sans mentionner qu'il avait le droit de propriété
à l'assiette, au fonds.
M. Léger: En ce qui me concerne, je pense qu'on n'est pas
ici, à la commission parlementaire, pour ratifier des titres en
général, mais pour régler des problèmes qui ne
peuvent être réglés autrement.
Il semble, d'après votre projet, que ce que vous ne pouvez pas
régler autrement, d'après toute l'argumentation, ce sont les
problèmes quant à tous les autres terrains ou cadastres
mentionnés dans votre préambule. Quant à la partie pour
laquelle vous ne mentionnez rien dans votre projet de loi, il me semble que
vous auriez pu la régler autrement. Cela n'est pas du tout
affecté par la question de la ruelle.
Je ne vois pas ce que vous voulez que nous ratifiions ou validiions des
titres alors qu'ils ne sont pas directement concernés par cela.
C'est
pour les choses que vous ne pouvez pas régler dans les normes
habituelles que nous sommes ici. Mais il n'est pas prouvé,
jusqu'à maintenant, que les difficultés quant aux lots que vous
avez mentionnés tout à l'heure ne peuvent pas se régler
par des méthodes normales habituelles que vous avez.
M. Choquette: La seule manière de régler ces
problèmes d'imprécision de bornes, ce serait par une action en
bornage. Contre qui serait-elle dirigée dans l'état actuel des
choses? C'est cela qu'on peut se demander. S'il y a imprécision quant
à l'endroit et l'extension des lots, c'est simplement le bornage qui
pourrait le fixer, un bornage judiciaire. Là, on peut se poser la
question. Maintenant qu'on a acquis les lots et qu'il n'y a plus
d'intérêts contradicteurs avec un lot contigu, qui peut recevoir
cette action en bornage permettant à la cour de dire que ce qui avait
été vendu, à l'époque, était bien un lot
ayant telles ou telles limites? Je pense qu'il y aurait des problèmes
concrets sur le plan judiciaire.
M. Robin: On a essayé. Je dois admettre qu'on a
essayé certainement de trouver une solution qui nous aurait permis de ne
pas s'adresser à vous, parce que nous sommes conscients que les seules
choses qui doivent être présentées, ce sont des choses qui
ne doivent certainement pas... On ne doit pas demander à la commission
de se suppléer au rôle que les tribunaux judiciaires doivent
jouer. Je dois admettre que, depuis que nous travaillons là-dessus, on
n'a pas trouvé d'autre façon de solutionner cela que de venir
devant vous pour l'ensemble du problème que représentent les
différents titres auxquels on se réfère dans notre projet
de loi.
M. Léger: Quel problème cela vous occasionnerait-il
de ne pas inclure dans la loi les quatre lots que je viens de mentionner, pour
lesquels il ne semble pas y avoir de conflit particulier? Quel problème
cela vous donnerait-il si les lots 1201-9A, 1202, 1202A et 1198, à
l'autre bout, n'étaient pas inclus dans la loi?
M. Pelletier (Denys): Pour commencer par le moins difficile, le
lot 1198. Il pourrait ne pas être inclus. Je ne pense pas que cela
ferait, pour la continuité du terrain, un problème grave, mais
nous l'avons mentionné aussi parce qu'il est contigu, dans une partie,
au droit de passage et il aurait pu en bénéficier.
Pour les lots 1202 et 1202A, je vous ai mentionné tout à
l'heure la petite imprécision ou la différence qu'il y a entre le
plan déposé au cadastre et le livre de renvoi également
déposé au cadastre. On veut être certain que là
aussi, il n'y aura pas de problème.
Pour les lots 1201, 1201-9, 1201-9A et 1201-8, ils ont fait partie
contractante avec la ruelle. C'est parce qu'ils sont contigus à la
ruelle qu'on le mentionne. L'objet même de notre présentation,
c'est d'avoir une continuité de terrain.
M. Choquette: Cela nous ramène à la question de
départ du député de Lafontaine. Pourquoi ne pas vous
contenter d'effacer le droit de passage tout simplement? Dire qu'il n'y a plus
de servitude. Pourquoi faut-il aller à la confirmation du droit de
propriété sur ces lots-là, si vous en êtes
satisfaits?
M. Pelletier (Denys): Ce n'est pas la question des
hypothèques.
Nous avons un titre légal sur ces lots 1201-8, 1201-9A et 1201-9
et ils ont participé à l'établissement de la ruelle. C'est
pourquoi on demande...
M. Léger: Si on enlève la ruelle, il n'y a plus de
problème.
M. Pelletier (Denys): Si on enlève la ruelle et si on est
confirmé propriétaire de l'accès de la ruelle, il n'y a
plus de problème. Je vous le concède.
M. Choquette: Plus tôt, vous nous avez mentionné le
fait qu'il y avait imprécision dans les bornes et dans les
limites...
M. Robin: C'est pour une partie. On répond à la
question en ce qui concerne essentiellement les lots 1201-8, 1201-9A et
1201-9.
Pour les autres lots, c'est-à-dire les lots 1200 de 1 à 7
et 1201 de 1 à 9, il y a le problème d'interprétation des
titres qui requiert qu'on puisse donner un titre clair de
propriété à cause des différentes interpellations
qu'on vous a distribuées suivant qu'on tient compte des bornes ou de la
contenance superficielle.
M. Ciaccia: ... de demander d'être confirmés,
d'être propriétaires des lots 1201-9A, 1202 et 1202-A, vous diriez
spécifiquement que ledit droit de passage sur la ruelle n'affecte pas
cesdits lots. Cela résoudrait le problème du député
de Maisonneuve.
M. Pelletier (Denys): Là, je vais vous poser la question:
Où va reposer le droit de propriété de l'assiette du droit
de passage?
M. Léger: Si on vous confirme que, pour l'assiette
où il y a une servitude, par l'article 1, il n'y a plus de
problème de ce côté, est-ce que...
M. Pelletier (Denys): S'il n'y a plus de droit de passage, c'est
une chose. Mais, deuxième chose, qui est le propriétaire du
terrain en dessous du droit de passage?
M. Ciaccia: Si l'assiette du droit de passage affectait lesdits
lots, que cette partie affectant les-dits lots nous confirme les titres de
cette partie.
M. Pelletier (Denys): Confirmer notre titre à cette
partie, c'est exactement ce...
M. Ciaccia: Cela répondrait à... Non, mais cela va
un peu plus loin. Je crois que le député de Maisonneuve a raison.
Cela va un peu plus loin, parce que vous demandez non seulement d'être
déclarés propriétaires de l'assiette de la ruelle, mais
vous
demandez d'être déclarés propriétaires
entièrement de cesdits lots. On ne se réfère, dans le
préambule, à aucun autre problème que ces lots pourraient
avoir. Peut-être que cela va un peu plus loin que ce que vous demandez.
Cela se peut.
M. Pelletier (Denys): Quand j'ai vu la rédaction qui a
été présentée devant vous, je vais vous confirmer
que j'ai été fort heureux, parce que j'ai vu que cela allait
peut-être un peu plus loin que le problème précis. Mais, en
fait, on demande que nos contrats nous déclarent propriétaires de
la totalité des lots. A ce moment, il n'y a plus de...
M. Ciaccia: Ces lots pourraient être contestés pour
d'autres raisons que le droit de ruelle. Le point que le député
de Maisonneuve veut soulever, c'est que ce n'est pas dans le but...
M. Robin: Non...
M. Ciaccia: ... d'enlever tous les autres défauts de
titres qui pourraient exister.
M. Robin: Je pense que, à cette question, le notaire
Pelletier a répondu que ses études de titre ne
révélaient rien qui permettait de considérer que les
titres étaient ouverts à une contestation quelconque. Le but
spécifique, devant vous, ce n'est pas d'essayer d'élider ou de
faire disparaître par une loi privée des droits que pourraient
avoir des tiers et qui ne sont pas révélés dans les
préambules du bill; c'est strictement pour nous permettre d'avoir une
interprétation claire et de dire aux requérants: Ecoutez, vous
êtes propriétaires du quadrilatère et vous pouvez, à
ce moment, concevoir la réalisation du projet pour lequel vous l'avez
acquis. C'est essentiellement notre problème.
M. Léger: Vous ne vous dérangerez pas...
M. Ciaccia: Alors, il faudrait amender l'article 2 pour dire que
c'est le droit de ruelle qui pourrait affecter ces lots et ils sont
déclarés propriétaires. C'est cela que vous voulez?
M. Léger: Oui, je suis d'accord avec le
député de Mont-Royal.
M. Ciaccia: Si, demain, quelqu'un d'autre veut contester vos
titres pour une autre raison, il pourrait le faire. Vous ne pourriez pas
invoquer ce bill privé en disant: Je suis déclaré
propriétaire de tous les lots. Vous n'avez pas de réclamation
contre ces lots.
M. Desjardins: Non, ils sont déjà
propriétaires de tous les lots.
M. Ciaccia: Oui, mais on n'est pas ici pour déclarer
qu'ils sont propriétaires de ces lots.
M. Desjardins: II le faut, parce qu'il y a une différence
d'interprétation dans les titres. Alors, si on ne le déclare pas,
il faut le déclarer.
M. Ciaccia: C'est seulement pour leur droit de l'être qu'il
faut les déclarer propriétaires, pas un quelconque défaut
de titres qui pourrait exister. On n'est pas ici pour examiner tous les
titres.
M. Desjardins: Je pense que Me Pelletier devrait peut-être
montrer à nouveau les plans qu'il a montrés tout à
l'heure, parce que, sur les plans que vous avez montrés tout à
l'heure, c'était bien évident que, selon l'interprétation
que vous donnez, l'extension des lots est différente. C'est à
cause de cela qu'il faut vous déclarer propriétaires. C'est ce
que je pense.
M. Choquette: C'est parce que le député de
Mont-Royal pense à protéger les droits d'un groupe possible
d'Indiens ou d'Inuit qui pourraient contester ou prétendre avoir des
droits.
M. Ciaccia: Protéger le droit de tous les
Québécois, M. le député d'Outremont.
M. Levesque: II y aurait peut-être lieu, pour
répondre aux suggestions, à la demande des requérants, de
protéger ces droits éventuels en protégeant les droits
personnels qui pourraient être...
M. Choquette: Pas les droits personnels, ce sont essentiellement
les droits réels.
M. Levesque: Les droits réels, il me semble qu'il sont
assez bien établis.
M. Choquette: Les droits réels.
M. Levesque: A un moment donné, vous verrez, je ne sais
pas quelle est la réalisation qui est envisagée, que c'est plus
pratique d'envisager les droits personnels que les droits réels.
M. Léger: Est-ce que vous seriez d'accord.
M. Choquette: Je pense que le ministre de la Justice
s'égare.
M. Léger:... pour que l'article 2 se lise comme suit, pour
régler le problème sur lequel vous nous avez demandé de
nous pencher. Normand-C. Gagnon et Maurice-E. Archarnbault sont
déclarés propriétaires de l'assiette de la servitude
mentionnée à l'article 1. Donc, le problème particulier
qui vous affecte serait réglé. On serait prêt à
l'accepter, mais on n'est pas là pour valider l'ensemble des
transactions de lots qui ne seront pas touchés et où il pourrait
y avoir des obstacles futurs ou des objections futures concernant des lots,
spécialement mentionnés tantôt, et où il pourrait y
avoir d'autres problèmes que ceux-là. On ne veut pas valider
complètement des titres, alors que cela pourrait être pour
d'autres raisons que l'assiette de la servitude mentionnée.
M. Choquette: En donnant une description la plus précise
possible, mais avec une certaine latitude pour décrire l'assiette de la
servitude en
question. Vous comprenez ce que je veux dire? C'est parce que vous ne
pourrez pas décrire avec une précision absolue l'assiette de
servitude, d'après ce que vous nous avez dit.
M. Pelletier (Denys): J'avais pensé, avant que M. le
député de Lafontaine ne fasse sa proposition, à la
rédaction suivante: MM. Normand-C. Gagnon et Maurice-E. Archambault sont
déclarés propriétaires de la totalité. Pour
véhiculer cette motion de "tous les lots", la "totalité des
lots". A ce moment, on étend les descriptions...
M. Léger: Répétez donc.
M. Pelletier (Denys): MM. Normand-C. Gagnon et Maurice-E.
Archambault sont déclarés propriétaires de la
totalité des lots 1201 à 1207, et vous continuez. Il n'y a que le
mot "totalité" au début de la troisième ligne à
ajouter.
M. Léger: C'est la même chose que vous mentionnez
avant. Cela ne règle pas le problème. Le problème, c'est
que vous avez une situation au niveau de la servitude provenant de la ruelle,
qui est imprécise dans le zonage, dans le bornage. On n'a pas à
se prononcer sur l'ensemble de la validité des transactions, mais
uniquement à vous aider à vous sortir du problème de
l'assiette de la servitude.
Je proposais tantôt: Normand C. Gagnon et Maurice E. Archambault
sont déclarés propriétaires de l'assiette de la servitude
mentionnée à l'article 1.
M. Desjardins: M. le Président, la proposition de Me
Pelletier répond, je pense, aux objections du député de
Lafontaine. Oui, parce qu'en ajoutant le mot "totalité", il touche la
dimension du lot et non pas le titre de propriété. Est-ce que
c'est exact, Me Pelletier?
M. Pelletier (Denys): C'est l'intention que je veux
véhiculer.
M. Léger:... propriétaires de tout...
M. Desjardins: De la totalité d'un lot déjà
acquis par un titre de propriété dont il ne demande pas la
validité par la loi.
M. Léger: Cela les déclare propriétaires. Ce
n'est pas à nous de déterminer cela.
M. Desjardins: ... de la totalité d'un lot
déjà acquis.
M. Léger: Ce n'est pas à nous de déclarer
qu'ils sont propriétaires en totalité. C'est un problème
civil.
M. Desjardins: C'est une question de dimension de lots.
M. Levesque: Si vous aviez cette... Je ne sais pas... Nous
réfléchissons tout haut, chacun d'entre nous. Est-ce qu'on
pourrait songer à éteindre la servitude, à l'article 1,
et, à l'article 2, déclarer que l'assiette de cette servitude,
où qu'elle soit, est la propriété des deux, Gagnon et
Archambault?
M. Léger: Oui, d'accord!
M. Malouin: C'est ça! Même si la servitude...
M. Levesque: On ne la décrit pas là...
M. Léger: Elle est décrite avant...
M. Levesque: Elle est décrite suffisamment.
M. Ciaccia: On se réfère à la ruelle,
à la servitude.
M. Pelletier (Denys): Je m'excuse. La déformation
professionnelle d'un notaire qui veut toujours rédiger. Si on disait:
MM. Normand C. Gagnon et Maurice E. Archambault sont déclarés
propriétaires de toutes ces parties des lots 1201 à 1207, 1201
à 1201-9, pardon... 1201 à 1201-7, qui faisaient partie de
l'assiette de la servitude ci-dessus mentionnée.
Là, vous identifiez qu'on est devenu propriétaire des
parties de lots qui composaient la servitude. Je...
M. Léger: ... vous diriez, à l'article 2?
Là-dessus, on serait d'accord, je pense.
M. Levesque: Voulez-vous répéter?
M. Robin: II en manque un petit coin. Il manque le petit coin du
lot 1202 qui n'est pas réglé, à ce moment. Les lots 1202
et 1202A, pour lesquels il y a de la confusion encore.
M. Pelletier (Denys): Oui, mais on aurait peut-être fait un
bout de chemin utile vis-à-vis...
M. Ciaccia: Vous ajouteriez, si j'ai bien compris, "qui faisaient
partie de l'assiette de la servitude", après la description de tous les
lots, après 1202-A.
M. Pelletier (Denys): C'est ça!
M. Ciaccia: Cela inclurait tous les lots, mais vous ajouteriez
"qui faisaient partie de l'assiette de la servitude".
M. Pelletier (Denys): C'est ça!
M. Ciaccia: Oui, cela répondrait aux questions.
M. Léger: Si on ajoute le lot 1202-A, faisant partie,
comme vous dites, de l'assiette de la servitude, ce serait d'accord. C'est sur
ce point qu'on a à se prononcer, et non pas sur d'autres
problèmes.
M. Ciaccia: Que ce soit 1202, 1202-A ou tous les autres, c'est la
parcelle qui faisait partie de l'assiette de la servitude.
M. Léger: Ce serait d'accord... "partie des lots qui
faisaient partie de la servitude".
M. Pelletier (Denys): Alors, est-ce qu'on se comprend bien...
Une Voix: Oui.
M. Pelletier (Denys): ... MM. Normand Gagnon et Maurice
Archambault sont déclarés propriétaires des parties des
lots... On ajoute, à la troisième ligne, "des parties des lots"
on les énumère et à la fin de l'article,
"qui faisaient partie de l'assiette de cette servitude". C'est bien cela?
M. Levesque: Où ajoutez-vous cela?
M. Pelletier (Denys): A la fin de l'article
complètement.
M. Robin: On laisse tout le reste et on ne fait
qu'intégrer...
M. Desjardins: ... qu'on précise... M. Levesque:
Voulez-vous lire...
M. Pelletier (Denys): Alors, M. Normand-C. Gagnon et M.
Maurice-E. Archambault sont déclarés propriétaires des
parties des lots 1200-1 à 1200-7,1201 -1 à 1201 -9,1201-9A, 1202
et 1202A d u cadastre de la cité de Montréal, quartier
Saint-Antoine, et de cette partie du lot no 1198 de ce cadastre décrite
à l'acte enregistré au bureau de la division de l'enregistrement
de Montréal sous le no 2563823 et qui faisait partie de l'assiette de
cette servitude.
M. Léger: D'accord.
M. Choquette: Pas de cette servitude, mais de la servitude
mentionnée à l'article 1.
M. Léger: Oui, d'accord, malgré que 1198 n'a aucun
rapport avec la servitude, je pense.
M. Pelletier (Denys): Simplement par sa
contiguïté.
M. Léger: D'accord.
M. Levesque: Y a-t-il un "et"? Je ne comprends pas le "et".
M. Léger: "... qui faisait partie..." Il n'y a pas de
"et".
M. Levesque: "Gagnon et Archambault sont déclarés
propriétaires des parties des lots et de cette partie... lesquels
faisaient partie..." Je pense que "lesquels," au pluriel, serait encore
peut-être mieux, parce que le "qui"... Oui, "... lesquels faisaient
partie..."
M. Léger: ... mentionnée à l'article 1.
M. Levesque: "... de l'assiette de la servitude mentionnée
au paragraphe 1."
Le Président (M. Pilote): Voulez-vous me le
rédiger, s'il vous plaît?
M. Levesque: II y a peut-être des amendements que vous
vouliez suggérer? Avez vous participé à la
rédaction de ces amendements?
M. Robin: Des amendements qui ont été
proposés, il y en a certains. J'ignore s'il y en a d'autres qui ont
été ajoutés par la suite.
M. Levesque: Quelqu'un aurait-il une copie des amendements
à remettre là-bas? Premièrement, pour respecter la
chronologie des faits et leur exactitude, il y aurait lieu de remplacer les
troisième et quatrième alinéas du préambule par les
suivants...
M. Robin: Je m'excuse, M. le ministre, nous avions
été informés de ces amendements, concernant le
préambule et nous étions d'accord avec cette modification.
C'était pour donner une idée plus précise et plus exacte
aux membres de la commission, de la façon dont pouvait être
présenté cet amendement.
M. Levesque: Alors, nous allons inclure ces modifications au
paragraphe 1, M. le Président.
Le Président (M. Pilote): Adopté?
Adopté.
M. Levesque: Deuxièmement, à la première
ligne du cinquième alinéa du préambule, remplacer le
millésime 1880 par le millésime 1882.
Le Président (M. Pilote): Cet amendement est
adopté?
M. Léger: D'accord.
Le Président (M. Pilote): Adopté.
M. Levesque: Troisièmement, remplacer les septième
et huitième alinéas du préambule par les suivants: Que
tous les actes réfèrent à un droit de passage sur une
ruelle commune aux lots adjacents et décrits en détails ou
partiellement dans certains cas, et sommairement dans les autres;
Que les divergences entre les différentes descriptions des lots
et du droit de passage faites par William L. Maltby et par ses successeurs en
titre laissent des doutes quant à savoir si la totalité de
l'assiette du droit de passage créée par William L. Maltby a
effectivement été vendue par ce dernier et acquise par les
propriétaires actuels;" D'accord?
Le Président (M. Pilote): L'amendement est adopté?
Adopté.
M. Levesque: Quatrièmement, aux deuxième et
troisième lignes du neuvième alinéa, retrancher le mot
"actuellement".
Le Président (M. Pilote): Cet amendement est
adopté? Adopté.
M. Levesque: Cinquièmement, à la première
ligne du douzième alinéa du préambule, insérer,
après le mot "actuels", les mots "en tant que successeurs en titre des
propriétaires originaires".
Le Président (M. Pilote): Cet amendement est
adopté? Adopté.
M. Levesque: Sixièmement, remplacer l'article 1 du projet
de loi par le suivant: "La servitude de droit de passage apparaissant au plan
signé par William L. Maltby le 14 décembre 1880 et
déposé au bureau du notaire Herbert Meredith Marier le 30 juin
1920 sous la minute 14265, et constituée sur les lots 1200-1 à
1200-7, et 1201-1 à 1201-7 du cadastre de la cité de
Montréal, quartier Saint-Antoine, par les actes enregistrés au
bureau de la division d'enregistrement de Montréal-Ouest sous les
numéros 105533, 114097, 112308, 118609, 118760, 115589, 166315, 107825,
110774, 1092128, 115334, 114800 et 110108, est éteinte".
Le Président (M. Pilote): Cet amendement est
adopté?
Une Voix: Adopté.
Le Président (M. Pilote): Adopté.
M. Levesque: Septièmement.
Le Président (M. Pilote): Voici. L'article 1 se trouve
remplacé par ce que vous lisez.
M. Levesque: Oui.
Le Président (M. Pilote): Et l'article 1 se trouve, par le
fait même, adopté.
M. Pelletier (Denys): Sous prévision que la chronologie
des événements nous a...
M. Levesque: D'accord. Septièmement...
M. Pelletier (Denys): Vous m'avez fait signe d'écrire un
petit texte.
Le Président (M. Pilote): Oui.
M. Levesque: L'article 2 qui a été corrigé
tel que...
Le Président (M. Pilote): Normand-C. Gagnon et Maurice-E.
Archambault sont déclarés propriétaires des lots...
M. Levesque: Des parties des lots...
Le Président (M. Pilote): ... des parties des lots 1200-1,
1200-7, 1200-1 à 1200-9, 1201-9A, 1202 et 1202A du cadastre de la
cité de Montréal, quartier Saint-Antoine, et de cette partie du
lot 1198 de ce cadastre décrite à l'acte enregistré au
bureau de la division d'enregistrement de Montréal sous les
numéros 2563823, lesquelles faisaient partie de la servitude
mentionnée...
M. Levesque:... de l'assiette.
Le Président (M. Pilote): ... de l'assiette de la
servitude mentionnée à l'article 1. Cet amendement est
adopté?
M. Léger: Finalement, oui.
Le Président (M. Pilote): L'article 2 est
adopté?
M. Levesque: Je propose également d'insérer,
après l'article 2, un article 3 qui se lirait comme suit:
"L'enregistrement de la servitude visée à l'article 1 est
rayé sur dépôt d'une copie authentique de la
présente loi".
M. Léger: D'accord, adopté.
Le Président (M. Pilote): Cet amendement est
adopté? Adopté.
M. Levesque: Finalement, l'article 3 est renuméroté
article 4.
Le Président (M. Pilote): L'article 3 est adopté.
L'article 3 devient 4 et est adopté.
M. Robin: Merci beaucoup, MM. les membres de la commission.
Le Président (M. Pilote): Le projet de loi no 113...
M. Levesque: Vous avez bien présenté votre
cause.
Le Président (M. Pilote): ... est adopté avec
amendements.
M. Pelletier (Denys): Vous l'aviez étudié parce que
vous avez posé des questions qui étaient
intéressantes.
Le Président (M. Pilote): Merci, messieurs.
M. Levesque: On remercie également les conseillers.
Le Président (M. Pilote): La commission ajourne ses
travaux sine die.
(Fin de la séance à 13 h 1)