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Etude du projet de loi no 83
Vingt heures quatorze minutes
Le Président (M. Marcoux): A l'ordre, s'il vous
plaît!
La commission permanente de la jeunesse, des loisirs et des sports est
réunie pour l'étude article par article du projet de loi no 83,
Loi modifiant la Loi constituant la Régie des installations
olympiques.
Les membres de la commission sont M. Charron (Saint-Jacques), M. Gravel
(Limoilou), M. Grenier (Mégantic-Compton), M. Lacoste (Sainte-Anne), M.
Lévesque (Kamouraska-Témiscouata), M. Marquis (Matapédia),
M. Michaud (Laprairie), M. Springate (Westmount) remplacé par M.
Gold-bloom (D'Arcy McGee); M. Verreault (Shefford) remplacé par M.
Saindon (Argenteuil). Les intervenants sont M. Bordeleau (Abitibi-Est), M.
Chevrette (Joliette-Montcalm), M. Laplante (Bourassa), M. Le Moignan
(Gaspé), M. Marchand (Laurier), M. Ouellette (Beauce-Nord), M. Roy
(Beauce-Sud), M. Saindon (Argenteuil), M. Samson (Rouyn-Noranda), M.
Vaillancourt (Jonquière).
Je proposerais le député de Matapédia comme
rapporteur de nos travaux. M. le député de Matapédia est
élu à l'unanimité rapporteur des travaux de cette
commission.
Est-ce que M. le ministre a des remarques générales
à faire avant d'entreprendre l'étude article par article?
M. Charron: Très brièvement, M. le
Président. Je voudrais d'abord rappeler le principe même du projet
de loi qui a été accepté à l'unanimité de
l'Assemblée: il s'agit de rendre la régie propriétaire et
responsable de la gestion du centre Paul-Sauvé à Montréal.
J'aimerais rappeler ce que j'ai dit en deuxième lecture ce qui
alimentera nos discussions de ce soir . Nous avons profité du
fait que nous ramenions sur le menu de l'Assemblée nationale la loi qui
a constitué la Régie des installations olympiques pour
au-delà de la nouvelle vocation à l'égard du centre
Paul-Sauvé réaménager et modifier certains aspects
de la loi qui l'avait constituée et que mon vis-à-vis de ce soir
avait parrainée à l'époque, en 1975.
Le Président (M. Marcoux): M. le député de
D'Arcy McGee.
M. Goldbloom: M. le Président, j'ai deux questions
à poser au ministre par votre intermédiaire. La première
est: A-t-il des papillons?
M. Charron: Oui, j'ai des papillons sur deux articles que je peux
distribuer à l'instant, si le député le sollicite.
M. Goldbloom: Oui, il serait utile que le ministre le fasse.
Ma deuxième question s'adresse davantage au leader parlementaire
du gouvernement. Si l'on ne termine pas l'étude de ce projet de toi ce
soir, pourra-t-on continuer demain matin?
M. Charron: Oui, mais vous me ferez faire beaucoup d'angoisse; je
m'adresse au médecin en disant cela.
Le Président (M. Marcoux): Est-ce que le
député de Mégantic-Compton a quelque commentaire ou
question que ce soit?
M. Grenier: Non, je n'ai pas de questions particulières.
J'attends afin de poser quelques questions au cours de l'étude du projet
de loi.
Composition de la régie
Le Président (M. Marcoux): Je me vois dans l'obligation
d'appeler l'article 1. L'article 1 sera-t-il adopté?
M. Charron: M. le Président, je voudrais expliquer
l'article 1. Dans la loi qui a constitué la régie le
député de D'Arcy McGee s'en souviendra aussi il n'y avait
pas de limites à la durée du mandat des membres du conseil
d'administration. Ce que nous présentons dans l'article 1 ce soir, c est
ce que j'appellerais la moyenne générale, c'est-à-dire que
toutes les régies qui relèvent du gouvernement du Québec
ont une moyenne de nomination de trois ans pour leurs membres, ce qui est le
cas dans ce que je présente actuellement comme amendement.
Le Président (M. Marcoux): Est-ce que l'article 1 sera
adopté?
M. Golbloom: Adopté.
M. Grenier: Excusez-moi, je ne suis pas tellement familier avec
les termes de la loi. L'article... Pour une période d'au plus trois
ans...
M. Charron: C'est le vocabulaire traditionnel pour toutes les
régies d'État. Il n'y a aucune période actuellement; c'est
cela qui est inquiétant. Plusieurs membres du conseil d'administration
qui sont là depuis 1975 je pense à M. Giroux, à M.
Goyette m'ont toujours demandé: "Quand mon mandat expire-t-il?"
Mais il n'y en a pas de fixé dans la loi. Alors, on dit: "D'au plus
trois ans", ce qui n'empêche aucunement le ministre de nommer à
nouveau la personne si elle fait un bon travail au niveau du conseil
d'administration.
M. Grenier: D'accord. Adopté.
Le Président (M. Marcoux): Adopté. J'appelle
l'article 2.
M. Charron: L'article 2, M. le Président, apporte tout
simplement, une fois de plus, à la Régie des installations
olympiques ce qui existe au niveau de toutes les autres régies, ce qui
n'était
pas spécifié auparavant. D'ailleurs, je m'en excuse, M. le
Président, de ne pas l'avoir fait auparavant. Cela me permet de
présenter à la commission celui qui est à ma droite
je m'excuse, mon cher Robert le président de la Régie des
installations olympiques, M. Robert Neilson, qui est doté d'une
santé de fer. Mais si jamais le président de la Régie des
installations olympiques devait s'absenter, pour toutes sortes de raisons, il
faudrait prévoir ce qu'on fait habituellement dans tout autre cas,
c'est-à-dire que le vice-président puisse agir en son absence.
Autrement dit, on fait juste mettre à jour une loi pour tous les autres
organismes... On la rend semblable pour tous les autres organismes.
Le Président (M. Marcoux): L'article 2 sera-t-il
adopté?
M. Goldbloom: Adopté.
Le Président (M. Marcoux): Article 3.
M. Goldbloom: Adopté.
Le Président (M. Marcoux): Adopté. L'article 4.
M. Charron: A l'article 4, M. le Président, il y a une
modification que j'ai communiquée à l'instant aux
députés de l'Opposition. Voici ce qui explique la modification:
C'est qu'on disait: je lis comme l'article 11 de la loi se serait lu,
comme il aurait pu se lire si j'avais maintenu le texte de la loi telle qu'elle
a été adoptée en deuxième lecture. On dit: "le
secrétaire, le trésorier et les autres membres du personnel de la
régie sont nommés et rémunérés suivant les
normes et barèmes déterminés par règlement de la
régie".
Or, j'affirme que ce texte original est ce qui devrait se produire et,
à mon avis, ce qui devra se produire éventuellement. Mais
après reconsidération, nous avons estimé que tant et aussi
longtemps que le budget de fonctionnement de la Régie des installations
olympiques allait nécessiter de cette commission même, à
chaque année, l'adoption d un budget de fonctionnement c
est-à-dire une subvention pour lui permettre de boucler son budget face
au déficit de ses revenus par rapport à ses dépenses
il serait préférable, pour un
secrétaire-trésorier ou un autre membre du personnel, que
l'échelle des salaires à l'intérieur de la régie
soit acceptée par le Conseil du trésor, c'est donc dire par le
gouvernement du Québec, étant donné qu'il s'agit d'un
effet direct sur le degré de subvention et sur l'ampleur de la
subvention que nous devons verser.
Cependant j'affirme du même souffle, M. le Président, qu'il
n'est pas à l'horizon immédiat, mais que nous n'écartons
nullement de notre esprit le jour où la Régie des installations
olympiques n'aura plus besoin de subvention du gouvernement du Québec
pour faire son budget de fonctionnement. Autrement dit, elle fonctionnera
à partir de ses propres revenus et à ce moment-là, l'heure
sera venue de lui permettre d'avoir sa propre échelle de revenus et de
salaires sans nécessairement revenir au lieutenant-gouverneur en conseil
comme on le dit par l'amendement que je propose.
Le Président (M. Marcoux): Alors, est-ce que l'amendement
sera adopté?
M. Goldbloom: M. le Président, quant à nous de
l'Opposition officielle, l'amendement est certainement adopté. J'aurais
eu des questions sur l'article 4 tel que rédigé dans le texte
imprimé. Je peux accepter l'idée générale qu'un
organisme comme celui-ci adopte son budget et détermine certains
critères relatifs à ce processus; mais, par rapport à
l'ensemble des organismes paragouver-nementaux, il me semble que si l'on
étendait, à chacun de ces organismes, le concept, la notion qui
se trouve à l'article 11 tel que proposé dans le texte
imprimé pas sur papillon on pourrait se trouver dans une
situation où il n'y aurait plus d'échelle, il n'y aurait plus de
comparaison.
Pour cette raison, je pense que le ministre est prudent en proposant
l'amendement que représente le papillon et je l'appuie
entièrement sur ce qu'il propose maintenant tout en exprimant des
réserves sur l'idée qu'il a émise, il y a quelques
instants, celle qui voudrait qu'un jour, un organisme comme celui-ci puisse
déterminer lui-même les critères de nomination et surtout
de rémunération.
Le Président (M. Marcoux): Est-ce que l'article 4, tel
qu'amendé, sera adopté?
M. Goldbloom: Adopté.
Le Président (M. Marcoux): J'appelle l'article 5.
M. Charron: L'article 5, M. le Président, est
précisément celui qui est en concordance avec le principe de la
loi qui a été accepté par l'Assemblée, c
est-à-dire inscrire le centre Paul-Sauvé parmi les
édifices, si vous voulez, les complexes sportifs qui relèvent de
l'autorité de la régie.
Fonctions
Le Président (M. Marcoux): L'article 5 sera
adopté?
M. Goldbloom: II est adopté, M. le Président.
J'aimerais cependant faire un seul commentaire avant son adoption. Il ne faudra
pas, à mon sens, que la Régie des installations olympiques ou le
gouvernement parce que la Régie est dans une bonne mesure
l'instrument du gouvernement se trouve à l'avenir obligée,
et obligée peut-être en vertu de ce précédent,
d'assumer la responsabilité de toutes sortes d'installations qui ne font
pas leurs frais. J'aimerais simplement exprimer cette mise en garde à
l'endroit du ministre. Nous comprenons la situation particulière du
centre Paul-
Sauvé. Nous comprenons le problème créé par
l'attitude de la ville de Montréal. Il ne nous semble quand même
pas désirable que la Régie des installations olympiques ou tout
autre organisme paragouvernemental soient obligés à l'avenir
d'assumer les responsabilités de tout ce qui ne va pas parfaitement bien
et que la municipalité concernée n'est pas prête à
assumer.
Le Président (M. Marcoux): Oui, M. le député
d'Argenteuil.
M. Saindon: Est-ce que le ministre peut nous dire si cette
nouvelle loi, l'addition du centre Paul-Sauvé aux installations
olympiques va changer, par exemple, la fonction du centre Paul-Sauvé, le
contenu de ses activités, ou bien l'amplitude de ses activités?
Vous allez peut-être renflouer le centre, mais vous allez couler un peu
les installations olympiques.
M. Charron: M. le Président, il me fait piaisir de
répondre au député d'Argenteuil. Non seulement nous
croyons que nous n'allons pas le faire, mais c'est quasi notre certitude,
étant donné que nous assumons la gestion du centre dans les
faits, c'est-à-dire que le gouvernement s'en est rendu
propriétaire le 22 septembre. Donc, il y a un mois et demi, presque deux
mois que nous le faisons.
Nous avons jusqu'ici maintenu le centre Paul-Sauvé dans la
vocation que les Montréalais lui connaissaient, que la région
métropolitaine lui connaissait, c'est-à-dire à la fois une
vocation générale pour les citoyens qui veulent louer les heures
de glace ou des salles pour des manifestations culturelles ou sportives, et en
même temps !e tour de force qu'avait réussi à tenir le
centre Paul-Sauvé, une vocation très locale en ce qui concerne
les gens du quartier de Rosemont où plusieurs petits comités de
loisirs, comme en connaît le député, avaient trouvé
gîte et lieu d'occupation. C'était mon engagement à
l'égard des citoyens de Rosemont au moment ou on s'en est rendu
propriétaire, parce qu'eux craignaient qu'une fois tombé dans les
mains de la Régie des installations olympiques ce soit destiné
à d'autres vocations, par exemple, au développement de
l'élite sportive, etc., et qu'il n'y ait plus de place pour eux.
L'expression que j'ai donnée en deuxième lecture était la
suivante: maintenir à sa vocation traditionnelle le centre
Paul-Sauvé.
Je pense que le président de la régie peut en
témoigner, le centre est revenu à peu près à 100%
à sa vocation traditionnelle. On m'informait par hasard, j'ai su cela
entre deux branches, M. le Président... si on lui permet de
compléter ma réponse, il pourra dire qu'il est revenu, même
au chapitre des bingos, à la vocation que les citoyens de Rosemont lui
connaissaient.
M. le Président, est-ce qu'on permet au président de
donner une réponse au député d'Argenteuil? Je pense qu'il
pourrait compléter.
Pour donner cette réponse, j'aimerais juste illustrer, compte
tenu qu'on a pu sauver la session d automne, ce qui était notre
principale préoccu- pation lorsque nous avons pris le centre
Paul-Sauvé... Pour l'aréna, on a calculé 135 jours de
location de glace, ce qui est à peu près la période
d'hiver pour les équipes de pee-wee, bantam, et 296 jours de bingo, ce
qui était l'activité habituelle. L'ensemble: la lutte,
l'aréna, la salle de quilles, tous les groupes sont revenus et nous
avons l'intention de continuer à exploiter le centre beaucoup plus dans
son sens traditionnel, ce qui répond vraiment à un besoin. En
tout cas, c'est ce qu'on a pu constater dans l'est de Montréal. C'est un
centre connu, qui est familier, qui répond à un besoin et qui
pour répondre à votre question quant au Parc olympique
est complètement différent des installations olympiques.
Si on regarde des installations comme le vélodrome, on a de la glace,
mais c'est quand même pour une assistance de 7000 à 8000
personnes, ce qui est complètement différent, ce n'est pas du
tout dans le même contexte. On ne peut pas offrir au Parc olym- pique le
genre d'activités de quartier que le centre de Rosemont a toujours
offert.
M. Saindon: Le sens de ma question était que,
économiquement parlant, pour moi un déficit de $0.25 au centre
Paul-Sauvé peut équivaloir à $10 au centre olympique. S'il
fallait commencer à enlever du centre olympique pour renflouer le centre
Paul-Sauvé, à ce moment-là, on multiplierait le
déficit au lieu de l'effacer...
M. Charron: Pour l'an prochain, au centre Paul-Sauvé,
exception faite des coûts de rénovation, des dettes et des
problèmes de rénovation auxquels le centre Paul-Sauvé
faisait face, nous prévoyons un budget supplémentaire de
fonctionnement des revenus sur les dépenses. Nous avons l'impression que
nous pourrons maintenir ce rythme sur une très longue période.
(20 h 30)
M. Grenier: On donne, dans l'étude que nous avons ici, les
causes principales du déficit, qui sont la location accordée
à perte et les dépenses inutiles encourues, les salaires et les
comptes de dépenses personnels élevés. On donnait comme
cause secondaire de sa fermeture la proximité des installations
olympiques. Ce n'est sûrement pas parce qu'on l'a acheté
maintenant qu'il va être plus loin de la RIO. On parlait tout à
l'heure de vocation traditionnelle. Est-ce que dernièrement on a
changé la tradition du centre pour qu'il devienne si déficitaire
ou est-ce qu'on revient à peu près à ce qui existait il y
a un an?
M. Charron: Non! On revient à peu près à ce
qui existait. L'avantage qu'a la régie sur l'organisation qui
était en place auparavant, c'est que tous les services administratifs,
au rythme d'opération que nous avons, sont assumés par la
régie. Quant à la direction du personnel, prendre soin du
personnel et des événements du centre Paul-Sauvé je
ne dis pas que le centre Paul-Sauvé est un petit centre cela peut
représenter une soirée de hockey, c'est-à-dire quinze ou
seize personnes. Au fond, ce qu'on enlève du centre Paul-Sauvé
dans
ses coûts antérieurs, ce sont tous les coûts
d'administration, que, de toute façon, nous avons à la
Régie des installations olympiques et que le personnel et les cadres
peuvent combler facilement.
C'est quand même un élément important. Si on ne
prend que la marge de bénéfices ^t de revenus, c'est quand
même un coût qui devenait assez onéreux pour l'organisme
comme tel.
M. Grenier: J'ai posé la question pendant la
deuxième lecture et le ministre nous a répondu que la ville
pourrait éventuellement reprendre possession du centre. Est-ce
qu'il...
M. Charron: M. le Président, c'est dans la loi même
que nous modifions ce soir, mais sur un article que nous ne modifions pas,
l'éventualité que l'ensemble du complexe olympique, tel que
l'avait voulu le précédent gouvernement... C'est aussi notre
intention lorsque la dette olympique sera éliminée, les charges
budgétaires du gouvernement québécois, de les retourner, y
compris le centre Paul-Sauvé, à la ville de Montréal.
D'ailleurs, je rappelle ici ce que j'ai donné au député
comme information, dans ma réplique: Le terrain sur lequel est
situé le centre Paul-Sauvé appartient toujours à la ville
de Montréal et nous n'avons touché à rien de cela.
M. Grenier: Vous semblez dire qu'une fois que la dette sera
éteinte, cela pourrait redevenir la possession de la ville. A la fin de
1979, quand les activités de Loto-Canada cesseront, est-ce que vous
entrevoyez financer la RIO d'une façon différente? Est-ce qu'il y
a des prévisions de faites à ce sujet ou une taxe nouvelle de
prévue?
M. Charron: II est évident que l'abandon de cette source
de revenus pour le fonds spécial olympique est désormais
inévitable, si on s'en tient au ton clair et ferme des autorités
fédérales sur ce sujet. L'abandon des revenus que Loto-Canada
occasionne au fonds spécial olympique, aussi maigre soient-ils, nous
oblige à penser que, désormais, à partir de 1979, nous
serons vraiment seuls à assumer la dette olympique jusqu'à son
expiration.
Je prévois c'est également l'analyse des officiers
de la Régie des installations olympiques puisqu'il ne restera que
la taxe sur le tabac cela a alimenté le fonds spécial
olympique pour éliminer la dette qu'on en a jusqu'en 1987 ou
1988, avant d'avoir complètement éliminé cette dette.
Donc, si on situe très modestement l'époque où nous sommes
et si les députés acceptent le projet de loi qui est devant eux,
il faut penser que la Régie des installations olympiques existera,
gérera et aura la responsabilité du Parc olympique et du centre
Paul-Sauvé jusqu'à ces années prévisibles à
l'horizon.
M. Grenier: Je ne suis pas un homme de finance, bien sûr,
mais je pense que c'est raisonnable de penser que les installations ne peuvent
être payées en l'espace d'un an ou deux ans et de répartir
cela jusqu'en 1985, ou même 1987; cela demeure dans une mesure
raisonnable. Cependant, vous n'envisagez pas d'autres moyens de finir cela plus
vite?
M. Charron: D'éliminer la dette plus rapidement...
M. Grenier: Plus rapidement.
M. Charron:... que cela, je pense que ce serait c'est un
avis personnel; évidemment, si le ministre des Finances décide de
mettre les bouchées doubles, je serai loin d'être
réfractaire, mais je crois que ce serait faire surcharge, parce que je
dois vous rappeler que pour la première année, cette
année, nous avons entamé le remboursement du capital et non
seulement les intérêts.
Il y a un autre moyen pour nous d'alléger cette dette qui
s'étale; peut-être même de l'étaler dans le temps.
C'est ce que nous avons réussi à faire cette année en
renégociant un emprunt. Le président de la régie, qui est
à mes côtés, est arrivé en septembre dernier et,
à ma demande, a accompagné les officiers du ministère des
Finances pour renégocier une partie de l'emprunt que nos
prédécesseurs avaient contracté en 1976, lequel est
très favorable je pourrai donner les détails à un
moment donné et éminemment plus favorable au gouvernement
et à la population du Québec que l'emprunt
précédent. Je ne dis pas que c'est parce que nous sommes
meilleurs négociateurs, c'est le contexte du marché qui s'y est
prêté, la situation du dollar par rapport à d'autres, etc.
Ne tirons pas la couverture d'un côté ou de l'autre, informons
plutôt très calmement et très honnêtement des faits.
Cela nous permet de dire maintenant, par exemple, que le remboursement sera
allégé. Quand on avait quelques millions et plus à
remettre par année, il s'agissait effectivement d'une espèce de
trou dans le budget; nous l'avons étalé, ce qui nous mène
à 1987/88. Je pense que c'est à l'avantage des
Québécois en ce sens que le montant à rembourser chaque
année sera moins élevé que précédemment.
Donc, il restera plus d'argent pour les préoccupations quotidiennes des
Québécois.
M. Saindon: ... ce serait utile.
M. Charron: Si vous en trouvez un, n'oubliez pas de nous le
dire.
Le Président (M. Marcoux): M. le député de
D'Arcy McGee.
M. Goldbloom: M. le Président, je me permets de parler de
ce qui est pour moi une marotte. J'aimerais vous demander que les
réponses claires et utiles du président de la régie soient
inscrites au journal des Débats à son nom. Je m'oppose depuis des
années à cette fiction qui permet à quelqu'un de parler,
mais qui fait inscrire ses paroles au journal des Débats comme ayant
été prononcées par le ministre.
Le Président (M. Marcoux): Je n'ai pas le pouvoir d'aller
à l'encontre du règlement, mais s'il y a consensus de la part des
membres de la commission, on pourra demander au secrétaire des
commissions d'en faire...
M. Charron: II y a consentement, M. le Président, il
s'agit de M. Robert Nelson, président de la régie.
M. Goldbloom: M. le Président, cela m'inspire une autre
question. Le ministre n'a pas l'intention de changer le nom du centre
Paul-Sauvé et n'a surtout pas l'intention de l'appeler "Nelsons's
monument"?
M. Charron: II y en a déjà un.
M. Goldbloom: On sait à qui le stade olympique est un
monument.
Une Voix: En fonction de qui?
Le Président (M. Marcoux): Comme la question risque de
nous entraîner dans des débats très longs, l'article 5
sera-t-il adopté?
M. Goldbloom: Adopté.
Le Président (M. Marcoux): A l'article 6, il y a un
amendement. Le paragraphe d) sera remplacé.
M. Goldbloom: II me semble qu'il nous faut des explications de la
part du ministre, M. le Président.
M. Charron: C'est en fonction de l'article 4 qui disait que
cela a été accepté par les membres de la commission
les barèmes de rémunération seraient
déterminés par le lieutenant-gouverneur en conseil; en
concordance, il fallait dire, dans les limites des pouvoirs de la régie,
que celle-ci peut faire des règlements concernant l'exercice de ses
pouvoirs, sa régie interne, les fonctions de son personnel et non pas
l'engagement, les fonctions, la rémunération puisqu'on les a
réservés au lieutenant-gouverneur en conseil.
Le Président (M. Marcoux): Adopté tel
qu'amendé.
M. Grenier: L'engagement du personnel serait fait par la fonction
publique, comme dans les autres secteurs?
M. Charron: II ne s'agit pas de la fonction publique,
c'est-à-dire que les barèmes d'engagement, les permissions
d'engagement viennent du lieutenant-gouverneur en conseil, du Conseil du
trésor pour ceux qui sont familiers avec ce merveilleux organisme de nos
gouvernements.
Le Président (M. Marcoux): L'article 6 est adopté
tel qu'amendé. L'article 7. Adopté?
M. Charron: II dit ce qu'il veut dire, M. le
Président.
M. Goldbloom: D'accord, adopté.
Le Président (M. Marcoux): L'article 8?
M. Goldbloom: Adopté aussi.
Le Président (M. Marcoux): Adopté. L'article 9?
M. Goldbloom: Adopté, M. le Président, avec le seul
commentaire que le 20 ou le 21 novembre 1975 nous avons adopté...
M. Charron: Cela fait trois ans.
M. Goldbloom: Exactement, l'entrée en vigueur a
été le 21 novembre, effectivement.
M. Charron: Le 20 novembre 1975, si ma mémoire est
fidèle, à une journée près.
Le Président (M. Marcoux): Comme nous ne siégions
pas hier, nous n'avons pu le faire hier. Nous avons arrêté
l'horloge depuis hier...
M. Goldbloom: Je n'ai pas voulu célébrer un
anniversaire, loin de là. Je voulais simplement dire que nous sommes
rendus aujourd'hui à l'expiration d'une période de 3
années. Le ministre nous propose que la durée du mandat des
membres de la régie soit de 3 années. Nous avons agi dans une
situation d'urgence, en 1975, et nous pensions surtout à la
responsabilité que nous devions assumer; peut-être que nous avions
l'espoir que la régie ne soit pas obligée d'exister pendant de
très nombreuses années.
Aujourd'hui nous constatons et le ministre nous l'a dit il y a
quelques instants que la régie sera appelée à
fonctionner pendant encore plusieurs années. Le ministre nous propose
maintenant que la durée du mandat de chaque membre soit de 3
années et que le gouvernement choisisse, à l'expiration de cette
période de temps, de reconduire chaque mandat ou de nommer une autre
personne pour remplacer celle dont le mandat aura pris fin. Cela nous
paraît tout à fait normal, et je voudrais saisir cette occasion
seulement pour remercier et féliciter, encore une fois, ceux qui ont
été pendant les 3 dernières années, les membres de
la régie et qui ont fait un excellent travail; ceux qui, au
départ, ont pris en main un dossier désespéré et
ont rendu un énorme service à la collectivité et ceux qui,
depuis, ont assumé une tâche beaucoup moins dramatique, mais en
même temps, peut-être, plus difficile à la longue. Au cours
des premiers mois, c'était du tout ou rien, mais maintenant c'est
l'administration, la gestion d'un complexe fort complexe, si je peux m'exprimer
de cette façon.
Ceux qui ont fait tout cela, et avant et après les Jeux
olympiques, méritent beaucoup de remer-
ciements de notre part, et ce sont ces remerciements que je voudrais
exprimer encore une fois, ce soir.
Le Président (M. Marcoux): Est-ce que cela donnerait un
complexe à des psychiatres?
M. Goldbloom: Je n'en vois pas à cette table, il n'y a
qu'un humble pédiatre qui, j'espère, n'est pas trop
complexé.
M. Grenier: M. le Président, en terminant, je voudrais
signaler que nous sommes fort heureux de ce projet de loi qui a l'air de rien,
mais si on recule dans l'histoire, le centre Paul-Sauvé a fait
passablement parler de lui, et je pense que la décision qui a
été prise par le ministre, aujourd'hui, de l'incorporer à
la Régie des installations olympiques règle une situation qui
traînait en longueur depuis longtemps et par le nom qu'il porte, je pense
bien que ce centre ne méritait pas de traîner les rues. Nous
sommes fort heureux, au nom de la population de cette région, qui
fréquente ce centre qui, pour plusieurs raisons, je pense, a rendu
d'énormes services aux gens de ce coin-là. Il méritait
meilleur traitement que celui qu'on lui a réservé depuis quelque
temps. Alors, à la régie, qui y a pensé, au ministre qui a
décidé de trancher la question, une fois pour toutes, je pense
bien que nous sommes heureux de collaborer à cette loi.
Le Président (M. Marcoux): Avez-vous l'intention de
proposer qu'il change de nom?
M. Saindon: C'est un témoignage intéressé,
cela.
M. Grenier: Ah! oui, intéressé, mais aussi
désintéressé.
M. Charron: Cela me permet de redire, en présence du
président de la régie, que ce projet de loi est, on
l'interprétera comme on voudra, entre autres choses, très
clairement un mandat de confiance à la Régie des installations
olympiques.
Je me joins au député de D'Arcy McGee qui disait que tous
ceux qui ont passé, depuis 3 années, jour pour jour ou à
peu près, dans I'existence de la régie, ont fait oeuvre d'une
grande disponibilité au service du public. Je pense que oui, il
s'agissait d'un dossier plus que complexe, à l'époque même
d'une aventure où plusieurs personnes risquaient leur nom, leur
réputation, en s'y attachant. Je pense au prédécesseur de
M. Nelson, l'ancien sous-ministre des transports, M. Rouleau, qui est
demeuré, après son retour à l'entreprise privée,
quand même, je peux vous le dire, M. le Président, un ami
personnel, et il demeure au conseil d'administration de la régie, au
moment où je vous parle, même si celle-ci a changé de
vocation de l'époque de l'aventure et presque du couteau sur la gorge
quant à l'échéance du 17 juillet 1976, l'époque de
la construction. (20 h 45)
On en est à l'époque de la gestion. J'informe, au cas
où il l'aurait oublié en cours de route où qu'on ne l'en
aurait pas informé, mon prédécesseur, le
député de D'Arcy McGee, que, par exemple, M. Pierre Goyette et M.
Roland Giroux sont à ma demande demeurés membres du conseil
d'administration, qu'ils y accomplissent encore depuis trois ans, jour
pour jour une oeuvre plus qu'appréciable. M. Roger Trudeau n'est
plus directeur général de la régie puisqu'il a atteint
l'âge de la retraite et qu'il a désormais quitté la
fonction publique québécoise, mais il est, à ma demande
également puisque c'est un retraité difficile, comme on
dit, qui n'accepte pas la retraite, homme tellement actif demeuré
membre du conseil d'administration de la régie; on compte donc la trois
des six ou sept permanents. Quant à M. Fitzpatrick, ayant de
lui-même démissionné puisque l'époque de la
construction était achevée et qu'il avait été
appelé plutôt à cette fin, selon ses qualifications
professionnelles personnelles, je me suis rendu à sa demande et j'ai
accepté sa démission. Pour le reste, M. le Président, j'ai
essayé, au fur et à mesure, de greffer des gens qui
étaient aptes à porter la nouvelle vocation de la régie
au-delà de ceux qui avaient incarné son succès.
C'est ainsi qu'avec le départ de la fonction publique de M.
Rouleau j'ai appelé M. Nelson à occuper la présidence.
Cela a été entériné par le conseil des ministres.
M. Raymond Beauchemin, qui est aujourd'hui il ne l'était pas
à l'époque, il l'est devenu entre-temps un des artisans de
Loto-Canada, un rival de Loto-Québec, est membre du conseil
d'administration; il a une certaine connaissance, plus que remarquable, dans ce
domaine. Je viens d'y adjoindre c'est un peu dans la coutume à
cause de la nature même du complexe mon propre sous-ministre, le
sous-ministre au Haut-Commissariat, à la jeunesse, aux loisirs et aux
sports puisque avant longtemps c'est dans le Parc olympique même qu'on
comptera le centre national d'entraînement des athlètes de pointe
du Québec; M. Pierre Bernier, mon sous-ministre, est désormais
membre du conseil d'administration. Il y a un siège vacant que les
prochaines semaines nous amèneront à combler, mais, dans
l'ensemble, avec cette stabilité de gens qui ont fait leur marque et les
acquisitions nouvelles, je pense que la régie s'acquitte bien de sa
tâche et peut donc accepter le mandat que la commission à
ce que j'entends est prête à lui confier, celle de la
gestion du centre Paul-Sauvé.
Le Président (M. Marcoux): L'article 9 sera-t-il
adopté?
M. Charron: Oui, M. le Président.
Le Président (M. Marcoux): L'article 10 sera-t-il
adopté?
M. Charron: Oui.
Le Président (M. Marcoux): II faut adopter les annexes
également. Est-ce que l'annexe A, Im-
meubles visés dans l'article 16A, sera adopté tel que
présenté?
M. Goldbloom: M. le Président, c'est là où
nous voulons faire le "filibuster".
Le Président (M. Marcoux): Est-ce que vous avez plusieurs
amendements?
M. Goldbloom: Oui. Je présume que le ministre a
personnellement vérifié chaque chiffre et s'en porte
garant...
M. Charron: Je dois le faire, M. le Président.
Une Voix: C'est son devoir.
Le Président (M. Marcoux): Le projet de loi no 83 sera
adopté avec amendements.
La commission de la jeunesse, des loisirs et des sports, ayant
complété l'étude, article par article, du projet de loi no
83, Loi modifiant la Loi constituant la Régie des installations
olympiques, ajourne ses travaux sine die.
Fin de la séance à 20 h 49