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Etude des crédits du Conseil
exécutif
(Seize heures quarante-deux minutes)
Le Président (M. Laberge): A l'ordre, s'il vous
plaît!
La commission de la présidence du conseil et de la constitution
reprend les travaux qu'elle a suspendus la semaine dernière.
Avec le consentement unanime de la Chambre, des leaders et des membres
de la commission, à cette première partie de la séance,
nous étudierons le programme 9, du ministère du Loisir, de la
Chasse et de la Pêche, intitulé Régie des installations
olympiques.
Les membres de la commission, pour la présente séance sont
les suivants: M. Bertrand (Vanier), M. Charbonneau (Verchères), M.
Dussault (Châteauguay), M. Laberge (Jeanne-Mance) occupe
évidemment un autre poste, M. Le Moignan (Gaspé), M. Levesque
(Bonaventure) remplacé par M. Lalande (Maisonneuve), M. Morin
(Louis-Hébert) remplacé par M. Charron (Saint-Jacques), M. Paquet
(Rosemont), M. Ryan (Argenteuil) remplacé par M. Rivest (Jean-Talon), M.
Samson (Rouyn-Noranda).
Peuvent aussi intervenir: M. Brochu (Richmond), M. de Bellefeuille
(Deux-Montagnes), M. Fallu (Terrebonne), M. Forget (Saint-Laurent)
remplacé par M. Marchand (Laurier), M. Godin (Mercier), M. Tanguay
(Taschereau), Mme LeBlanc-Bantey (Iles-de-la-Madeleine), M. Scowen
(Notre-Dame-de-Grâce.
Ya-t-il un rapporteur pour...
M. de Bellefeuille: M. le Président, voulez-vous, s'il
vous plaît, m'inscrire comme membre de la commission en remplacement de
M. Charbonneau (Verchères)?
Le Président (M. Laberge): J'accepte le remplacement. M.
Charbonneau (Verchères) sera remplacé par M. de Bellefeuille
(Deux-Montagnes).
Y a-t-il une suggestion pour un rapporteur pour cette partie de la
séance de l'étude de ces crédits?
Est-ce que M. de Bellefeuille accepterait cette tâche?
M. de Bellefeuille: D'accord. Je ne peux que céder
à vos instances, M. le Président.
Le Président (M. Laberge): Alors, M. de Bellefeuille
(Deux-Montagnes) sera rapporteur pour l'étude de ces crédits.
J'appelle immédiatement le programme 9 du ministère du
Loisir, de la Chasse et de la Pêche, Régie des installations
olympiques. M. le ministre responsable.
Régie des installations olympiques
M. Charron: Merci, M. le Président. Voici que, sous notre
gouverne, la Régie des installations olympiques en est à
solliciter son quatrième budget de fonctionnement, c'est-à-dire
la subvention gouvernementale qui lui permet de boucler son budget et qui
demeure nécessaire pour combler le déficit. Les revenus, qui
augmentent à chaque année, ne parviennent quand même pas
tout à fait à combler les dépenses de fonctionnement de ce
vaste complexe année après année.
Ce dont je suis particulièrement heureux, en tout cas à
cette occasion, en ce qui concerne l'exploitation même du complexe
olympique je ne parlerai pas de la construction, j'imagine que nous
aurons l'occasion d'y revenir tout à l'heure et l'utilisation par
les Montréalais et les Québécois de ce stade, c'est que
nous pouvons, encore cette année, solliciter de l'Assemblée et
des membres de cette commission une subvention gouvernementale qui soit moins
élevée que celle de l'année dernière.
Pour que l'analyse soit complète, M. le Président, j'ai
fait préparer, par les officiers de la régie qui m'entourent, un
certain nombre de documents qui peuvent être distribués à
ce moment-ci et qui nous permettront de faire la lecture des prévisions
budgétaires pour l'année financière 1979-1980.
Pendant qu'on les distribue, M. le Président, je voudrais
présenter à la commission le président de la Régie
des installations olympiques, qui est à ma droite, M. Robert Nelson; mon
directeur de cabinet, M. Pierre Simard et les officiers de la régie que
je vous présenterai au fur et à mesure qu'on les fera intervenir
pour répondre aux députés, si vous le permettez bien.
Je vous invite tout de suite maintenant que les
députés ont ce document entre les mains à vous
rendre à la toute première page de texte qui nous permet de
comprendre la subvention telle qu'elle est souhaitée cette année.
Le livre des crédits, que les députés ont devant les yeux,
indique que la subvention gouvernementale de cette année,
nécessaire à la Régie des installations olympiques, est de
$3 700 000, plutôt que les $5 900 000 de l'année dernière.
Ce chiffre laisse toutefois une mauvaise image, trop favorable, je dirais, et
non conforme à la réalité. Les besoins de fonctionnement
de la Régie des installations olympiques cette année sont, dans
les faits, comme le tableau vous l'indique, d'une subvention de $4 700 000.
La régie n'a pas la même année de financement que le
gouvernement du Québec. Comme le rapport annuel vous l'avez
à nouveau dans le document distribué vous l'indique, la
régie termine ses exercices d'exploitation au 31 octobre de chaque
année, ce qui nous a donc permis c'est la note 1 qui est
importante, au bas de la page 2 d'indiquer qu'au cours de
l'année, avant
que le budget québécois ne soit périmé,
certains crédits nous ont permis d'avancer, sur le budget de
l'année précédente, $1 000 000 à la Régie
des installations olympiques qui était déjà, à ce
moment-là, à six mois de son exercice financier 1979-1980.
En conséquence, sur le budget de cette année, nous ne
sollicitons de l'Assemblée même si c'est encore beaucoup
que $3 700 000. Au cours de l'exercice financier de 1979-1980 de la
Régie des installations olympiques, il est non seulement plus vrai, mais
il est tout à fait régulier de dire que le gouvernement du
Québec aura contribué, à travers deux de ses budgets,
à $4 700 000 pour combler le déficit, comparativement aux $5 900
000 de l'année dernière qui ont été, dans les
faits, $5 700 000 au tout début parce que quelques semaines à
peine après l'adoption du budget en commission parlementaire,
l'année dernière, au mois d'avril, une révision du Conseil
du trésor nous annonçait que la subvention allait être
limitée à $5 700 000, ce qu'elle a été.
Pour ne pas nous enfoncer davantage dans les chiffres, je veux tirer les
conclusions politiques de cette démarche. Il y a quand même, sans
que ce soit parfaitement atteignable comme objectif final j'y renonce
encore une progression dans le développement du travail à
la régie vers une diminution constante de la subvention
réclamée chaque année aux députés de
l'Assemblée nationale. L'objectif final serait bien sûr, comme
n'importe quel complexe de ce genre, qu'il s'autofinance, pour employer une
expression qui a consacré l'édification de ce complexe, et qu'il
ait autant de revenus que de dépenses. Est-ce imaginable, à
court, à moyen ou à long terme? Difficilement, je crois, pour ne
pas dire que c'est presque impossible à moins, comme le disaient les
commissaires mandatés par le gouvernement pour faire l'étude de
ce complexe et des recommandations, le comité Marsan, qu'on en vienne
à rendre utilisable le stade douze mois par année et à
multiplier les événements. Cela nous permettrait d'envisager un
jour... les chiffres sont là, dans le rapport Marsan, pour montrer que
cette hypothèse pourrait devenir plausible, ce qui avait amené
tous les commissaires à recommander unanimement de couvrir le stade afin
qu'il soit utilisable douze mois par année et qu'éventuellement
on ne soit plus obligé de subventionner son exploitation et son
fonctionnement.
Maintenant, j'enchaîne tout de suite avec la question de la
construction. Si les commissaires étaient unanimes à souhaiter et
à suggérer que le gouvernement en vienne à
compléter le stade pour le rendre utilisable douze mois par
année, ils n'étaient pas unanimes sur la solution et sur la
méthode.
Deux méthodes, en fin de compte, existent, une connue et l'autre
inconnue. Celle qui est connue, c'est évidemment de suivre le concept
original et de "respecter", entre guillemets, les "avancements" financiers
déjà faits quant à la toile, quant à la
construction de béton, quant aux arrangements qui étaient
prêts à être mis en branle dès que le
parachèvement serait accompli. C'est ce qu'on appelle le concept
original Tailli-bert. C'est ce que les commissaires en majorité,
à l'unanimité moins un, en tout cas en majorité, avaient
choisi de recommander au gouvernement du Québec après une analyse
de huit mois. Cette recommandation de compléter le stade selon le plan
Taillibert avait été par la suite endossée, à
l'unanimité moins un encore une fois, par le conseil d'administration de
la Régie des installations olympiques et, finalement, après
quelques mois, par le gouvernement du Québec, ce qui a donné lieu
à la reprise des travaux de parachèvement l'année
dernière, quelque part vers ce temps-ci de l'année, il y a
à peu près un an.
L'autre modèle de complétion du toit, je dis qu'il est
inconnu parce qu'à travers plusieurs analyses conduites au cours de
l'étude du comité Marsan entre janvier 1977 et le moment
où on m'a remis le rapport, dix mois plus tard ou en octobre 1977,
plusieurs expériences d'ailleurs toutes relatées en annexe
du rapport Marsan avaient été tentées sans
qu'aucune n'arrive à une conclusion qui soit parfaitement
sécuritaire. Celles-ci visaient soit une couverture soutenue par ballon
à l'hélium, aluminium, mettez-en; toutes les fantaisies,
d'ailleurs, étaient presque permises à ce moment-là, mais
aucune n'apparaissait à ce point sécuritaire et faisable pour que
les commissaires la recommandent.
Le commissaire dissident, qui était par fonction même le
président de la commission, recommandait deux choses: poursuivre des
études qui permettraient un jour peut-être de trouver une
méthode qui nous permettrait de couvrir le stade à moins cher que
les $65 000 000 prévus, environ $15 000 000, disait-il, et, en
même temps, ajoutait que ce toit fixe qui devait être
inventé, mais que huit mois d'études n'avaient pas permis de
découvrir, si jamais on le découvrait, devait être
démontable. Dans un sens, à mon avis, cela compliquait la chose
parce que ce toit fixe devait être démontable afin de nous rendre
un jour au concept original, si telle était la décision des gens
dans l'avenir. Devant ces deux recommandations, une largement majoritaire et
celle, fort bien présentée, je dois le dire, par le
président dissident à se propre commission, le cheminement que
vous connaissez a été suivi et, finalement, nous en sommes
arrivés à la décision de parachever selon le concept
original. Après plusieurs études, encore une fois, le processus
s'est mis en branle.
M. le Président, j'arrête ici ma présentation sur la
décision toute récente parce que j'imagine que c'est
là-dessus que nous aurons l'occasion d'échanger, en même
temps que sur le budget d'exploitation. Cette construction, reprise depuis
bientôt un an, s'est faite à travers des difficultés dont
la plus sérieuse est évidemment la capacité de la base
déjà construite du mât à recevoir le poids qui lui
est normalement prévu par le reste de la construction. Dès que
j'en ai été saisi je referai devant la commission le
calendrier de ces événements, si c'est nécessaire
j'ai cru de mon
devoir d'arrêter la construction jusqu'à ce que ce
parachèvement soit parfaitement sécuritaire. Je pense que
là-dessus je n'aurai pas de mal à trouver l'unanimité de
l'assemblée. J'arrête donc le rapport de ces
événements sur cette décision en souhaitant que les
travaux de cette commission, M. le Président, nous permettront, à
travers un dossier compliqué je reprends le vocabulaire que
j'avais à la conférence de presse empoisonné,
d'apporter des lumières, non seulement aux députés membres
de cette commission, mais à toute la population du Québec.
Le Président (M. Laberge): Merci, M. le ministre. M. le
député de Jean-Talon.
M. Rivest: M. le Président, quant à moi, sous
réserve des autres interventions des collègues, disons qu'il y a
deux aspects principaux dans le court laps de temps qui nous est accordé
pour étudier les crédits de la régie. Il y a un aspect
technique, financier dont il est beaucoup question. Evidemment, on va essayer
d'obtenir des précisions additionnelles du ministre. Je voudrais poser
une question d'ordre général au début, me
référant en cela aux recommandations du chapitre 3, entre autres,
du rapport Marsan. Je sais que le conseil d'administration de la RIO est
forcément extrêmement préoccupé par les questions de
béton, d'aménagement, de construction, de coût. Plusieurs
personnes s'interrogent sur ce qui nous apparaît être une carence
sur le plan de la définition précise de la vocation des
installations olympiques. Il n'y a pas, sauf erreur, de document d'orientation
définitif là-dessus. Le comité Marsan, par exemple, disait
il référait à ce moment-là à la ville
de Montréal que le comité n'avait pas pu déceler
une stratégie d'occupation bien articulée en vue de l'utilisation
de ces équipements et plus particulièrement des espaces
importants laissés vacants par le démantèlement de
certaines installations olympiques. Le rapport Marsan, comme on le sait,
insistait entre autres sur deux paramètres essentiels. Et même,
à l'intérieur du rapport, par le type d'activités qui ont
été développées au niveau du conseil
d'administration, on voit qu'il y a beaucoup de sports professionnels, de
manifestations de très grande envergure qui semblent, en tout cas
à première vue, aller à l'encontre ou ne pas
répondre d'une façon adéquate à ce sur quoi le
rapport Marsan insistait quant à la vocation des équipements. Il
insistait sur ceci, comme vocation première, et je cite le rapport
Marsan: "... conférant à ces équipements une vocation
première de lieu de sports amateurs et de compétitions
sportives." La vocation n'a jamais été présentée
comme étant d'abord commerciale. C'est peut-être facile à
écrire. Les conditions objectives dans lesquelles la régie
fonctionne imposent sans doute des contraintes qui font qu'il faut quand
même primo vivere, voir à l'aspect matériel et à
l'aspect financier. Tout de même, je ne sais pas si le ministre ou le
président pourrait nous indiquer les efforts concrets, ou les documents,
ou les éléments de politique qui pourraient éventuellement
préciser davan- tage l'utilisation des installations olympiques à
des fins d'accessibilité de la population, en particulier de l'est de
Montréal, d'une façon générale, pour tous les types
d'activités, non seulement sportives, mais socio-culturelles.
Deuxièmement, au titre de la reconnaissance première des droits
du sport amateur, étant donné le sous-équipement et,
troisièmement, de leur articulation c'était aussi
marqué dans le rapport Marsan avec d'autres types d'installations
sportives à Montréal, leur intégration profitant en cela
des installations olympiques. (17 heures)
Je sais que plusieurs de ces éléments, pour poser une
question complète, sont dépendants de la finition du stade et
qu'il peut y avoir des contraintes. J'aimerais entendre, soit le ministre ou le
président, au tout début, brièvement, nous exposer les
préoccupations de la régie à ce titre-là.
M. Charron: Je remercie le député de sa question.
C'est le président de la régie qui développera
peut-être les efforts faits d'une manière très
concrète, pour informer tout le monde, de la part de la régie,
pour, je dirais, respecter cette recommandation Marsan, qui avait
été, dès sa livraison, endossée par la RIO. Dans
les faits, la structure interne de la régie permet de multiplier les
efforts vers cet objectif. Le député appréciera, comme il
le voudra, ce que lui rappellera le président de la régie.
Moi, je me contente de fixer, devant les critiques de l'Opposition
officielle il l'a lui-même souligné, il en est donc
conscient l'espèce de cercle vicieux dans lequel on est
enfermé. Démocratisation absolue, disons, à 100% de
l'équipement il est évident qu'on ne s'y rend pas
voudrait dire que, cet après-midi, ce ne sont pas $3 700 000 que je
demanderais, mais probablement $15 000 000. D'autre part, viser l'objectif de
ne plus subventionner le déficit, donc qu'un jour je ne sois plus
obligé, devant vous, de vous demander une "cenne" et d'avoir le plaisir
de vous dire: La RIO fait enfin ses frais, elle s'autofinance enfin, ce serait
probablement parce que nous aurions augmenté considérablement les
manifestations professionnelles, commerciales et lucratives qu'il y a chez
nous, peut-être au détriment même de l'utilisation.
Il nous faut donc marcher un pied dans un des objectifs et l'autre dans
l'autre. Nous visons comme objectif de diminuer à chaque année la
subvention requise, donc d'accepter que des événements lucratifs
arrivent et qui nous permettent, du même souffle, de réaliser des
expériences d'ouverture à la population, comme celles que le
président va être en mesure de vous donner.
Je vous donne un exemple très concret. Nous allons accueillir,
à partir de l'an prochain, une équipe professionnelle de soccer,
à l'intérieur de la régie. Douze matches, je pense, par
année. C'est-à-dire que Montréal, par la brasserie Molson,
a obtenu une concession dans la Ligue nord-américaine de soccer. Pour
nous, c'est de l'argent
Cela veut donc dire que douze soirs, dans le stade, en plus des Expos et
des Alouettes, douze soirs, de l'été prochain ou de la saison
prochaine, vont être réservés à cette équipe.
L'argent que nous faisons là, si les députés se rendent,
par exemple, un petit peu plus loin dans les tableaux, ils vont voir, par
exemple, les revenus que la présence des Expos nous occasionne.
Cela nous permet de faire quoi, entre autres? De ne pas vous demander
plus que $3 700 000, mais aussi d'ouvrir la piscine olympique au même
prix que n'importe quelle autre piscine de la ville de Montréal. Je
pense qu'on va dans le sens de la recommandation. Il nous faut cette source de
revenus qu'est le sport professionnel dans le stade pour ne pas être
obligés de charger le coût d'exploitation de la piscine olympique;
je pense que les gens le connaissent. D'ailleurs, il nous a fallu, après
1976 je le signale pour mémoire la refaire à peu
près complètement, parce que toutes les tuiles qui avaient
été collées en vitesse ont décollé par la
suite; donc, c'est une deuxième piscine à peu près qu'il a
fallu faire à l'intérieur du fond. Si on chargeait aux gens, aux
jeunes de Montréal en particulier, le coût réel on
l'a déjà fait pour le "fun", sur un coin de table,
peut-être qu'il faudrait le faire ce serait $6 ou $7 par personne
qu'il faudrait charger pour aller se baigner dans la piscine olympique de
Montréal.
C'est un choix social qu'on a fait, dans l'esprit du rapport Marsan,
c'est-à-dire que cet équipement doit être ouvert à
la population de Montréal; on le fait au même prix que les autres.
C'est donc que l'exploitation de la piscine est largement déficitaire et
qu'il faut compter sur les revenus du stade ou du vélodrome, du Salon de
la femme ou d'autres choses comme ça pour nous permettre à la
fois d'avancer vers la préoccupation sociale que j'ai bien des fois
exprimée à cette commission et, en même temps, de ne pas
solliciter les fonds publics encore davantage dans cette aventure.
Pour compléter la question pertinente du député de
Jean-Talon, je voudrais maintenant que le président décrive,
à l'intérieur de la régie, les efforts faits dans le sens
de la recommandation Marsan qu'il a citée.
Merci, M. le ministre. J'aimerais peut-être aussi profiter de
l'occasion pour informer les députés de la situation du complexe
sportif, quand on parle d'utilisation sociale.
Jusqu'à maintenant, l'état du complexe olympique est qu'on
a un stade qu'on peut utiliser, qui est quand même une enceinte immense;
quel que soit l'événement qu'on y tient, les coûts
journaliers, pour tenir un événement là-dedans
juste seulement d'allumer l'électricité et d'y faire le nettoyage
après on parle de $5000 à $10 000 par jour
automatiquement. C'est une enceinte qui est terminée. On a une enceinte,
qui est le vélodrome, qui est aussi une enceinte terminée, mais
qui est très grande; on y fait de l'animation cycliste, de la
compétition cycliste, les dimanches cyclistes; on a
réservé les deux tiers du temps du vélodrome à des
activités qu'on dit sociales, pour le sport amateur ou pour ces genres
de compétitions. Il faut quand même réaliser qu'on parle
d'une enceinte ayant deux fois la grosseur du Forum, qui accommode 40, 50
personnes et même, si ça va très bien, on va avoir une
compétition pour 100 personnes à l'intérieur du
vélodrome. Ce n'est donc pas une enceinte qui s'y prête facilement
et on a comme équipement fini utilisable, les piscines, qui, elles, ont
servi, depuis le début, une vocation sociale, étant ouvertes au
public; on y donne même des cours prénataux, et il existe toutes
sortes d'ententes avec le sport amateur.
C'est l'état du complexe sportif à l'heure actuelle.
Lorsqu'on regarde les recommandations du rapport Marsan, si vous allez aux
annexes techniques et les fouillez, ce qui était proposé par le
rapport Marsan, c'était de considérer l'enceinte du stade comme
une enceinte commerciale, à grand déploiement, pour grandes
foules, parce qu'autrement c'est insensé, même ceux qui vont jouer
au baseball ne s'amuseront pas du tout.
Le rapport proposait pour le vélodrome une vocation mixte, compte
tenu spécifiquement de sa piste cyclable, et proposait de
considérer là ça dépend si on était
dans l'opinion majoritaire des deux commissaires ou dans l'opinion minoritaire
de M. Marsan tout ce qui était à construire dans le
mât comme complexe sportif desservant les deux universités qui ont
besoin d'un complexe sportif à Montréal, et aussi la population
de l'est de Montréal, le sport amateur et tous les autres programmes.
Cela, c'est si on utilisait les étages dans le mât. Si on
n'utilisait pas les étages dans le mât c'est
peut-être ce qui est oublié du rapport Marsan aussi la
proposition était de convertir les stationnements qu'on appelle P-2 et
P-1 P-2 étant un stationnement à très grande
hauteur pour autobus et le stationnement P-1 étant situé
près des piscines et du vélodrome en complexes
sportifs.
Tout ça pour dire qu'en termes d'équipements disponibles
à offrir à la population quand on parle de la population,
on parle de basketball, de tennis il n'y a pas d'équipement fini
de cet ordre; c'est ce qu'il nous faut terminer. C'est dans ce sens que le
conseil d'administration s'est orienté pour faire des travaux de
planification très détaillés pour installer tout cet
équipement dans les étages du mât que nous avons
construits. Nous avons fait les études de gestion, les études de
planification commerciale, l'exploitation de cette tour, comment ça
devrait être structuré, etc. Ce sont des documents qui pourraient
être déposés comme information, documents qu'on a pu
compléter dans la dernière année.
Mais si on parle pour présentement, le conseil d'administration
de la RIO souscrit entièrement à l'objectif social; cependant, il
nous manque, à l'heure actuelle, des lieux et des facilités
physiques pour être capable d'y répondre totalement. Nous avons
tenté, par toutes sortes de mesures, de compenser ce manque; mais la
construction de la patinoire n'a pas repris, vous vous rappelez les programmes
d'hiver, de glissades à l'extérieur, etc. L'été, on
a des programmes pour les jeunes avec la ville de Montréal,
l'utilisation de la piste 400 mètres et toutes lesaires
extérieures; ça, c'est en cours.
Nous utilisons même le stade durant l'hiver, toute la partie
arrière des gradins. Nous avons eu des ententes avec la
Fédération de boxe amateur, qui pratique au stade, des ententes
avec la Fédération d'athlétisme pour ceux qui pratiquent
le saut, qui pratiquent le javelot, tout cela. Cela se fait à l'heure
actuelle à l'intérieur du stade, dans des lieux qui existent
faute de mieux, on prend ce qu'on a mais qui vont devenir
progressivement, probablement d'ici une période de deux ans, quand on
aura complété la structuration des étages et les
étages du complexe sportif dans le mât...
C'est là où on en est présentement, c'est
l'objectif qu'on souhaite pouvoir réaliser au maximum le plus rapidement
possible. Il y a une contrainte physique comme telle, c'est que les lieux qu'on
a d'abord construits et terminés au parc olympique n'ont pas
été les lieux qui auraient permis à la population de les
utiliser. Ce sont seulement les lieux à très grand
déploiement, qui sont, sauf la piscine qui est très
utilisée socialement ou les aires extérieures, très
difficiles à mettre à la disposition des gens.
M. Rivest: M. le Président, juste pour compléter
là-dessus, à la lumière des documents qui nous sont
accessibles, qui sont publiés par la régie je n'en fais
pas un reproche je trouve que ce type de préoccupations du
conseil d'administration... Le président nous parle des études
qui ont été faites, qui n'ont pas encore été
rendues publiques et qui pourraient éventuellement l'être, je
formulerais le voeu que le conseil d'administration ou le ministre rende
publiques ces études qui concrétisent et qui donnent
l'information au public. Ceux qui commentent toutes les
péripéties du stade olympique, parfois, oublient cette dimension
et finissent par ne s'en tenir qu'à la question hautement prioritaire et
drôlement difficile, celle liée au béton et à toute
la structure.
Après cela, ça permettra aussi aux principaux intervenants
et aux principaux intéressés, sur cet aspect qui est quand
même important, maintenant et dans l'avenir également, de savoir
quelles sont les orientations d'avenir possibles, une fois que les questions de
structure auront été réglées. C'est dans ce sens
que j'ai posé la question.
M. Charron: M. le Président, quand les officiers de la
régie retourneront à Montréal, ce soir ou demain matin, si
ces documents ceux qu'on retrouvera en vitesse peuvent être
déposés à l'Assemblée avant la prorogation,
j'abonde dans le sens du député de Jean-Talon et je le ferai avec
plaisir. Au moins, cela demeurera le tableau de fond de la partie un peu plus
claire de ce qui est, dans l'ensemble, pas toujours un cadeau.
M. Rivest: Le deuxième élément, bien
sûr, le mât. Il y a un point, dans la déclaration du
ministre, qui m'a paru un peu obscur. Je comprends que le ministre avait
prévu un contrôle permanent des coûts, de chacune des
étapes et s'était réservé la possibilité de
revenir sur la décision quand il a donné son accord pour
construire le mât. Tout de même, il y avait des études
faites à l'Institut national de la recherche scientifique. J'imagine que
des études de départ ont été faites avant que le
gouvernement donne son accord au prolongement du mât. Il m'apparaît
un peu obscur le moment où vous avez pris la décision, au
gouvernement, de dire: D'accord, continuez le mât. A ce moment-là,
les difficultés au niveau du poids du mât, des conséquences
que cela pouvait avoir sur la structure, ne vous était-il pas possible
de les connaître ou si ces faits ne sont survenus qu'en cours de route?
Il me semble que c'était quand même fondamental pour le
gouvernement, avant de donner son accord à la prolongation du mât,
de connaître les conséquences du poids puisque ça
semble être l'argument technique majeur de l'éventuel
mât sur la structure. Elles furent graves au point d'amener le
gouvernement, en cours de route, à rescinder sa décision et
à commander de nouvelles études.
M. Charron: M. le Président, je comprends la pertinence de
la question du député; je ne lui fais pas grief de ne pas avoir
pris connaissance en entier, sans que je ne lui demande...
M. Rivest: Non, j'ai pris...
M. Charron: ... du texte que le Devoir a bien voulu publier au
moment de l'annonce de cette décision. Avec plaisir, je vais
répondre très concrètement à sa question, je vais
reprendre la réponse que j'ai formulée à ce
moment-là. Je reviens donc à mon texte que j'ai voulu le plus
limpide possible quant aux besoins de renforcement du mât. Si je
comprends la question du député, c'est: N'auriez-vous pas pu
savoir, avant même d'entreprendre la construction, qu'il y avait risque
que la base ne soit pas assez forte pour subir le poids prévu? (17 h
15)
Je reviens et je cite, M. le Président, la conférence de
presse: Le besoin de renforcement de la base du mât n'est pas une
surprise, ni une récente découverte. Préalablement
à la décision gouvernementale de couvrir le stade selon le
concept original, la régie nous en avait saisi. Ce besoin est, dans un
sens "naturel", dû au fluage normal du béton qui s'opère
dès qu'une construction est arrêtée, ne serait-ce que six
mois, comme ce fut le cas pour la tenue des jeux. Il s'agit là d'un
phénomène régulier en construction, la partie basse du
mât a continué de se déformer sous l'effet de son poids
propre et il en résulte une redistribution des contraintes qui
nécessite une révision du calcul à la reprise de la
construction. La régie avait prévu un budget de $500 000 à
l'intérieur du budget de $65 000 000, accepté par le Conseil du
trésor le 1er mai 1979, à l'item "renforcement d'après
contrainte", je pense qu'on avait le numéro de cet item dans le
budget.
Il y avait une autre raison, aussi, qui faisait que ce n'était
pas une surprise. Celle-là est encore
plus commune à cette construction qui a été
élevée en catastrophe avant juillet 1976. Selon le rapport au
directeur de la construction fait par M. Jacques Proulx, ingénieur en
structure, et que le destinataire a déposé au conseil
d'administration de la régie, c'est dès le mois de mars 1976,
donc au plus fort de la ruée olympique, que les ingénieurs en
structure avaient déjà avisé la régie que la
précontrainte effective dans le voile avant du mât et dans les
voiles latéraux était inférieure à celle
prévue et que le déficit on parle même de chiffres,
j'ai le rapport des ingénieurs prêts à déposer
à l'assemblée, si nécessaire était de
l'ordre de 22% pour le voile avant et de 18% pour les voiles latéraux.
Donc, c'est assez important.
Cette perte de précontrainte était attribuée, selon
les ingénieurs de l'époque, et on pourrait le lire dans le
document que je peux rendre public, "à l'utilisation d'une gaine
à parois trop minces, à la façon dont les gaines avaient
été mises en place, aux déviations des gaines
causées par les arrêts fréquents de bétonnage et
à la qualité générale d'exécution de
l'ouvrage". La base du mât connaissait donc sa part du désordre
que confirme le rapport Malouf aux pages 257 à 260 du tome II quand on
écrit, et je cite: "le non-alignement des gaines d'un voussoir à
l'autre pouvait produire des écarts allant jusqu'à 10 pouces et
qui obligeaient alors de forer dans le béton pour recréer le
passage d'une gaine à l'autre".
J'abandonne le texte et je veux y revenir, M. le Président, pour
bien compléter la réponse, donc de cette façon, pour vous
dire que nous le savions qu'il fallait renforcer la base du mât, nous le
savions depuis mars 1976. Mais, voilà, et là je vais
répondre d'une manière plus complète, la régie
n'estima jamais, jusqu'à ces jours derniers, ce problème comme
insurmontable, mais bien, plutôt, comme une autre partie de
l'héritage d'une construction érigée d'une manière
irresponsable et dont l'inédit n'a d'égal que le coût de
réalisation.
M. Rivest: Pouvez-vous, avant de compléter la question...
Quand vous dites la régie "n'estima jamais insurmontable", est-ce
simplement à cause d'une incapacité physique d'évaluer
l'ampleur de la difficulté ou en raison des moyens et des enveloppes
budgétaires restreints, c'est-à-dire dans le cadre de
l'arrêté en conseil des $500 000 qui ne donnaient pas à la
régie les moyens de faire les vérifications avant le moment
où le ministre a eu à prendre sa décision?
M. Charron: Non, M. le Président, parce que la
régie nous a avisé une fois qu'elle avait eu le mandat d'y
procéder et qu'elle était donc autorisée à entamer
les études et les dépenses pour le faire que les $500 000
seraient insuffisants. Par exemple, le mégacâble ou le
supercâble, si vous voulez, qu'il fallait poser pour rattacher les
voiles, comme on dit, du mât, les tenir ensemble pour les préparer
à recevoir l'amas de béton qu'on allait y rajouter, à lui
seul ce mégacâble allait coûter $1 500 000, je crois.
A lui seul, indépendamment de la précontrainte qu'il
fallait couler à nouveau, qui avait coûté $180 000 sur les
$500 000, il dépassait l'enveloppe qui avait été
prévue. En conséquence, M. le Président, c'est à ce
moment-là que les officiers de la régie m'en ont saisi. Ils ont
eu les plans de ce mégacâble le 6 mars dernier et le Conseil du
trésor a octroyé immédiatement le supplément aux
$65 000 000 par l'arrêté en conseil numéro 125675, en date
du 9 avril 1980, qui lui permettait de le faire. Je vais compléter par
une phrase. Là où le problème est né au
point que nous avons pris cette décision c'est que, même
après les études des ingénieurs je vais donner les
dates aussi faites les 25 avril 1979, 17 mai 1979 et 29 mai 1979, la
régie parce qu'il s'agissait de la sécurité de tout
le complexe, et là-dessus, je pense, chacun peut comprendre qu'on ne
peut pas lésiner même avec ces études, avait voulu
poursuivre tout en réalisant les recommandations des ingénieurs
qui ont dit: C'est parfaitement renforçable. La première solution
était d'ajouter de la précontrainte purement et simplement au fur
et à mesure qu'on allait édifier les autres étages; la
deuxième solution était les câbles en V. La régie a
aussi fait creuser les gaines qui allaient permettre le passage de ces
câbles. Et comme on allait se rendre à la troisième mesure
qui, selon les ingénieurs, allait assurer d'une manière
définitive la sécurité, donc le parachèvement du
stade, est entrée une étude supplémentaire qui nous
avisait que, même avec ces trois mesures telles que recommandées
par des ingénieurs depuis un an, la sécurité du complexe
n'allait pas être assurée.
M. Rivest: Est-ce que l'une et l'autre de ces études ont
été rendues publiques?
M. Charron: Non. Je ne crois pas. On pourrait les déposer
quand même.
M. Rivest: Je comprends la réponse du ministre dans sa
déclaration, il y a différentes étapes, différents
rapports d'ingénieurs qui ont été rendus, mais ceux qui
ont été appelés à commenter la décision du
ministre, plusieurs ont soulevé le cas que justement... On prend la
déclaration du ministre pour ce qu'elle est, il décrit le
problème comme il l'a vécu, sans doute, au fil des jours et des
semaines...
M. Charron: Oui.
M. Rivest: II me semble qu'on pourrait peut-être demander,
pour qu'on puisse avoir celles qui regarderont cet aspect technique des choses,
que ces études d'ingénieurs, à partir du premier moment
jusqu'aux gaines et tout le reste, à chacune des étapes, soient
rendues publiques de façon à ce qu'on ait l'ensemble du dossier
technique sur lequel s'est appuyée la récente décision du
ministre.
M. Charron: Très bien. Je vais vous dire franchement que
j'ai en réserve je crois qu'ils sont
encore dans mon pupitre à l'Assemblée nationale les
rapports d'ingénieurs de mars 1976 que j'évoquais tout à
l'heure et qui nous prévenaient que lorsque nous parachèvrions,
que ce soit n'importe quand, nous allions avoir un déficit à
combler et donc un renforcement à faire. Je l'avais parce que je me suis
dit que, si j'avais des questions à l'Assemblée nationale qui
mettaient cela en doute, je devrais le faire.
J'ai donné les dates des trois avis supplémentaires que
nous avons reçus et celui de 1980, qui est plus sérieux et qui
nous dit que la connaissance technique était insuffisante par ailleurs.
C'est bien simple, je vais vous dire, j'ai eu la réaction de n'importe
quel citoyen, dans un sens. C'est que, premièrement, il y a des gens qui
vous disent qu'ils connaissent cela. C'est leur métier, ce sont des
professionnels, ils ont un code d'éthique, ils ont tout ce que vous
voudrez. Ils vous disent: Premièrement, ne soyez pas surpris s'il faut
renforcer la base lorsque viendra le temps de parachever. Très bien.
Combien cela va-t-il coûter? On dit: Moi, je crois qu'avec $500 000,
c'est courant dans la construction, on va y arriver. Vient le temps de le
faire, on mandate donc des gens pour calculer le plan de renforcement de !a
base. Dans trois rapports successifs, les firmes d'ingénieurs disent: Si
vous faites cela, la base va devenir complètement sécuritaire et
vogue la galère autrement dit vous pouvez continuer en
toute sécurité la construction. La régie continue à
contester les hypothèses, à mettre en doute les hypothèses
de ces calculs.
Finalement, nous arrive un quatrième rapport, si vous voulez, qui
dramatise c'est comme ça que je l'ai senti quand j'en ai
été averti qui mentionne que même les mesures
auxquelles on travaillait avec tout l'espoir que c'était parfaitement
sécuritaire ne le sont pas encore. Alors j'ai dit tout de suite:
Halte-là, je ne suis pas pour attendre qu'il y ait un quatrième
rapport qui vienne me dire que même la troisième solution est
insatisfaisante. J'ai dit: On ne va pas plus loin pour le moment. J'en ai
été saisi lundi, le 26 mai. J'ai fait rapport au premier ministre
le 28 et le Conseil des ministres a pris sa décision à
Pointe-au-Pic.
Les deux étages supplémentaires dont nous autorisons la
construction cet été ne mettent pas en cause du tout la
sécurité par leur poids additionnel, c'est plus loin que
ça deviendrait plus grave.
M. Rivest: Une dernière question quant à moi. Je me
permets d'insister sur toutes ces considérations techniques, car, dans
tout le dossier olympique, c'est un des vices fondamentaux de toute la
démarche olympique qui a conduit aux résultats qu'on
connaît. Pour la crédibilité elle-même des
décisions qui sont prises autant par le gouvernement que par les
autorités de la régie, je pense que, s'il y a une leçon
à tirer, c'est de mettre l'ensemble des faits et des données
techniques à la disposition du public. C'est dans ce sens-là que
j'aimerais bien que les deux ou trois études d'ingénieurs qui, en
cours de route, ont été déjà ef- fectuées
soient rendues publiques, et que la dernière soit également
rendue publique. Je pense que le ministre, d'ailleurs, s'y est engagé.
Pour aller plus loin, lorsque le ministre et le gouvernement auront à
prendre une décision définitive, au moment où ça
sera vraiment une décision capitale qui sera prise, que le ministre
trouve peut-être un forum au niveau d'une commission parlementaire ou
autrement pour qu'on puisse regarder l'ABC de la décision qu'aura prise
le gouvernement de façon à ce que cette décision soit
prise un peu par tout le monde. Sans ça, si le ministre l'assume
seul...
M. Charron: M. le Président...
M. Rivest:... ou le gouvernement, il va connaître les
mêmes difficultés que ses prédécesseurs ont connues
dans le dossier olympique.
M. Charron: M. le Président, je veux abonder dans le sens
du député de Jean-Talon, qui m'a pris de court un peu par une
suggestion que je voulais faire à cette commission même. Je me
suis engagé à rendre public le rapport de la firme qui vient
d'être mandatée afin de nous dire si nous pouvons oui ou non
poursuivre en toute sécurité, par quel moyen ce sera faisable et
à quel coût. Ce rapport sera rendu public dans la foulée
des recommandations du rapport Malouf. J'avais l'intention de suggérer
que, lorsque ce rapport sera rendu public, cette même commission puisse
se réunir, peut-être même inviter à la barre des
témoins, les auteurs de ce rapport afin que les députés
puissent mesurer les faits à partir de leur propre conscience à
eux. Parce que là, vraiment, ça dépasse depuis longtemps
tout débat partisan. Qu'on sache, en questionnant des experts et en les
contre-interrogeant, s'il est loisible, par la suite, que je recommande au
Conseil des ministres d'endosser le rapport ou, si vous voulez, de ne pas le
considérer comme suffisant et, donc, de maintenir la décision de
ne pas parachever le stade.
M. Rivest: Antérieurement à la décision du
Conseil des ministres?
M. Charron: Antérieurement à la décision du
Conseil des ministres.
M. Marchand: M. le Président.
Le Président (M. Laberge): M. le député de
Maisonneuve.
M. Marchand: J'avais juste une petite question. M. le ministre
nous a dit tout à l'heure que le fameux câble en "V"
n'était pas compris si j'ai bien compris dans les $65 000
000 de l'évaluation; c'est en surplus. En plus de ça, pour
renforcer la base il y a $500 000, ce qui, vous calculez, pourrait monter
jusqu'à $1 000 000 ou $1 500 000. Renforcer la base, est-ce que
ça peut aller à $1 000 000? Actuellement, oui.
M. Charron: Si on prenait les trois moyens que les
ingénieurs, en 1979, nous avait recommandés, c'était
au-dessus de $500 000. Le câble, à lui seul, était de $1
500 000, la précontrainte additionnelle était de $180 000 et je
pense que les gaines étaient de $240 000. Alors, ça veut dire que
c'est presque $2 000 000. Mais le malheur est que même ces $2 000 000 qui
défonçaient déjà de $1 500 000 le budget
prévu au renforcement s'avèrent insuffisants. C'est là
qu'est arrivée la décision.
M. Rivest: Est-ce que vous pourriez, aujourd'hui ou dans les
prochains jours, rendre publique l'opération du mât compte tenu de
l'enveloppe qui avait été accordée. Jusqu'à
maintenant combien ça a coûté? (17 h 30)
M. Charron: Je peux donner ces chiffres immédiatement, M.
le Président.
Le Président (M. Laberge): Je voudrais simplement qu'on
s'entende pour savoir si on peut prolonger d'environ cinq minutes.
M. Charron: Oui, volontiers.
Le Président (M. Laberge): Vous pouvez donner la
réponse sur le village olympique?
M. Charron: D'accord. Très très rapidement.
Jusqu'ici, ce qui est construit ou les cinq étages additionnels qui se
sont rajoutés au trognon qui existait lorsque nous avons
décidé de faire le parachèvement ont coûté $8
000 000 environ et ce sont les étages qui serviront aux
universités, comme on l'a déjà indiqué.
Aujourd'hui, à notre avis, si nous devions poursuivre
jusqu'à la fin autrement dit avec les circonstances que j'ai
évoquées est-ce que l'enveloppe des $65 000 000 que
j'annonçais à cette commission l'année dernière, au
moment où les travaux débutaient, serait défoncée?
Oui, à notre avis, de l'ordre de $6 000 000. Autrement dit, je crois
encore aujourd'hui que si nous devions poursuivre en toute
sécurité la construction du mât, tel que prévu, ce
ne sont pas $65 000 000 qu'il coûterait à la fin, mais
plutôt $71 000 000. Je veux indiquer tout de suite les trois raisons du
programme 6.
D'abord, la soumission qui était sortie et qui concernait les
phases II et III de la construction par-dessus, nous avions estimé
qu'elle était pour être de $15 000 000 environ. Elle est sortie en
fait à $18 000 000. Voilà donc une différence dans la
soumission qui explique les $3 000 000 additionnels à notre enveloppe
prévue.
Une plus coûteuse celle-là... Et il y a aussi $1 500 000
dont on parlait tantôt pour le mégacâble et qui se
trouvaient à être supérieurs. Il y a aussi une
troisième décision qui conduit à construire, et
celle-là se rajoute au bouquet, je dirais. Vous savez que l'on
prévoyait l'accessibilité du mât par les citoyens jusqu'au
sommet, à partir d'un funiculaire, lequel funiculaire existe
déjà d'ailleurs. Il a été fait en Italie, si je me
rappelle bien, ou par un Italien, en tout cas... Donc, il devait suivre toute
la rampe. Au maximum, il devait transporter 400 personnes à l'heure.
C'est une source immense de revenus pour la régie. On n'a pas
idée comment Munich ou même la fameuse tour du CN, à
Toronto, reçoivent des filées. Ce serait une source de revenus
terriblement importante pour la RIO. Ce que nous avons donc mis en branle,
c'est un funiculaire plus large qui nous permettrait de transporter plus de
gens à l'heure et ainsi augmenter la source de revenus de la RIO. Cela
occasionne une dépense supplémentaire à celle que nous
avions prévue.
M. Rivest: Dans ces $6 000 000, est-ce que les études
d'experts, au fil du processus, sont inctu-ses ou s'il faut les ajouter?
M. Charron: Oui, elles sont incluses. Sur les $6 000 000, il
faudrait aussi ajouter... Au total, ce sont $8 500 000...
M. Rivest: Au total, ce sont $8 000 000?
M. Charron: Ce sont $8 500 000. Ceci nous amène à
$73 500 000. Il y a $1 000 000 qui sont dus aux études
supplémentaires et à l'échéancier plus long. Je
pense que tout le monde est avisé.
M. Rivest: Est-ce que vous comptez l'entreposage de la toile
là-dedans? Je suppose, évidemment, puisque le délai
se...
M. Charron: Oui, c'était déjà compté
dans les $65 000 000.
M. Rivest: Oui, mais, puisque les délais sont
reportés, l'entreposage va coûter encore plus cher.
M. Charron: Le contrat que nous avons fait est sans
entreposage.
M. Rivest: Ah! sans entreposage.
M. Lalande: M. le Président, si on me permet de traverser
la rue Sherbrooke durant cinq minutes, pour aller au village olympique...
Le Président (M. Laberge): II faudrait réduire au
maximum à cinq minutes, c'est-à-dire condenser plutôt dans
cinq minutes.
M. Charron: Oui.
M. Lalande: Simplement à titre d'information, je voudrais
savoir le pourcentage ou le nombre de logements qui sont subventionnés
par l'Etat, sauf erreur.
M. Charron: 20%.
M. Lalande: 20%. Est-ce qu'il entre dans les intentions du
gouvernement de hausser ce seuil de logements subventionnés? Il faut se
rappeler
que, dans l'est de Montréal, c'est quasiment un gîte
naturel pour les gens qui manquent de logements, c'est un problème de
logement considérable. Il me semble que c'est un attrait naturel de se
diriger vers le village olympique; pour tous ceux qui sont le
député de Saint-Jacques connaît cela aussi bien que moi
en bordure, au nord du fleuve, c'est une affluence normale de se diriger
vers le village olympique, puisqu'ils manquent de façon assez
considérable de logements.
M. Charron: Le député lira dans le rapport Marsan,
tome I celui qui traitait du village olympique même
plusieurs analyses et recommandations très sérieuses, à
mon avis, peut-être même dures à avaler à certaines
occasions, mais très réelles, semble-t-il, et qui conduisaient le
rapport Marsan à nous faire la recommandation qui a été
suivie par le gouvernement, à toutes fins pratiques, de ne pas viser
c'est un peu encore la quadrature du cercle à faire des
logements sociaux à partir de cette construction très
coûteuse, à son tour. On recommandait de plus de ne pas viser une
cohabitation plus élevée que la proportion là, on
est dans du tissu social que nous avons retenue entre logements sociaux
et logements loués sur le marché à $400 ou $425 par
mois.
Des expériences, à l'extérieur de Montréal,
ont été tentées dans ce sens; par exemple, il y a le
niveau culturel, le niveau social, le comportement, la mentalité, les
habitudes. Si 50% des logements pour prendre un chiffre rond
avaient été réservés à des familles comme
celles dont le député parlait tout à l'heure, il est
probable que les autres 50% disponibles sur le marché n'auraient pas
connu un taux de location aussi élevé que celui que nous
connaissons maintenant.
M. Lalande: Je remercie le ministre. Je voudrais simplement
ajouter quelque chose là-dessus. J'ai reçu un certain nombre de
lettres à mon bureau concernant ces logements du Village olympique,
particulièrement en ce qui a trait à des problèmes
d'insonorisation je voulais simplement le souligner à votre
attention, sans demander véritablement de réplique et
à des problèmes de pavage, apparemment, où est le
stationnement. On nous dit que c'est un terrain de la ville ou je ne sais
trop...
M. Charron: Non, je peux répondre rapidement. Au sujet des
problèmes de pavage, l'an passé, on a dû interrompre les
travaux à cause de l'hiver, mais ils ont repris et devraient être
terminés incessamment.
Deuxièmement, sur la question d'insonorisation: il est vrai qu'on
a découvert un problème d'insonorisation dans la chute à
déchets et qu'il y a quelques appartements qui sont près de cette
chute à déchets. C'est en voie de correction; c'est le seul
endroit où il y ait un problème d'insonorisation. Quelqu'un
lançant...
M. Lalande: Je faisais plutôt référence au
plancher. Apparemment, il n'y a pas d'isolation ou de tapis, ce qui fait que
tous les gens peuvent suivre en bas ce qui se passe en haut. Enfin,
c'était la suggestion...
M. Charron: Là, je n'en ai pas eu connaissance.
M. Lalande: Tandis que j'y suis encore et qu'on ne fait que
traverser de l'autre côté de la rue, j'aurais un autre point au
sujet des activités importantes qu'il y a eu vous en avez dit un
mot tout à l'heure, M. le ministre concernant la patinoire, par
exemple. On sait que ça n'a pas fonctionné l'hiver passé;
est-ce qu'on prévoit y revenir?
M. Charron: C'est à cause de la construction. C'est que
nous n'avons pu la réaliser, du fait qu'il y a eu les grues à
installer, etc., comme on les voit encore.
M. Lalande: Mais on devrait y revenir l'année suivante
ou...
M. Charron: Non, tant qu'on est en construction dans le mât
et à mesure que le mât va s'avancer, on ne peut pas avoir
d'activités en dessous. A l'heure actuelle, on est obligé
d'interrompre la construction lorsqu'il y a une partie de baseball ou autres.
Vous ne pouvez pas avoir des gens ou prendre le risque...
M. Lalande: Mais, une fois la construction terminée,
est-ce qu'on pourra avoir des patinoires?
M. Charron: Non, à l'extérieur du stade.
M. Lalande: A l'extérieur seulement. Finalement, avec
votre permission, M. le ministre, au sujet du fameux combat Duran-Leonard, il
faudrait peut-être se poser la question à savoir s'il entre dans
la mission de la RIO de prendre de tels risques avec les fonds publics, parce
qu'on sait qu'il y a eu des...
M. Charron: Je suis content de la question, M. le
Président, ça va nous permettre de nous quitter sur un bon ton.
Le risque pris par la Régie des installations olympiques dans
l'organisation de ce combat est très peu élevé, du fait
que je n'ai personnellement autorisé la sollicitation de ce combat de
boxe à Montréal que lorsque nous avons eu l'assurance
c'est le cas de le dire auprès d'une firme, que toute
entrée de fonds inférieure aux bourses sollicitées par les
deux boxeurs était assurée, même si nous ne remplissons pas
le stade à pleine capacité ou à la capacité
suffisante. Autrement dit, en bref, la régie ne peut à peu
près pas ou pas du tout perdre d'argent dans cette aventure. Ce que nous
espérons seulement, c'est que d'ici la fin de semaine il y a
beaucoup de publicité qui a été faite au cours de la fin
de semaine dans les journaux nord-américains nous puissions
vendre suffisamment de billets pour que ça ne coûte
rien à la régie l'assurance étant prise que
les boxeurs sont payés et que nous ayons même une source de
revenus qui nous permettrait, l'an prochain, de solliciter encore moins que
cette année.
Le Président (M. Laberge): Merci, M. le ministre. Sur ce,
merci, messieurs. J'aurais aimé vous laisser la parole plus longtemps,
mais je vais vous demander simplement si le programme 9 du ministère du
Loisir, de la Chasse et de la Pêche est adopté.
Des Voix: Adopté.
Le Président (M. Laberge): Adopté. Je suspends la
séance pour deux minutes afin que certaines personnes changent de
siège.
Suspension à 17 h 40
Reprise de la séance à 17 h 42
Le Président (M. Laberge): A l'ordre, s'il vous
plaît!
La commission permanente de la présidence du conseil et de la
constitution reprend ses travaux, cette fois, avec le consentement des membres,
pour étudier les crédits budgétaires 1980-1981 du Conseil
exécutif, et spécialement les crédits afférents
à l'aménagement et à l'OPDQ, je crois.
Les membres de la commission, pour cette partie de la séance,
sont: M. Bertrand (Vanier), M. Charbonneau (Verchères) remplacé
par M. de Bellefeuille (Deux-Montagnes); M. Dussault (Châteauguay), M.
Laberge (Jeanne-Mance), M. Le Moignan (Gaspé), M. Levesque
(Bonaventure), M. Morin (Louis-Hébert) remplacé par M.
Léonard (Laurentides-Labelle); M. Paquette (Rosemont), M. Ryan
(Argenteuil), M. Samson (Rouyn-Noranda).
Peuvent aussi intervenir: M. Brochu (Richmond) M. de Bellefeuille
(Deux-Montagnes) est déjà désigné comme membre
M. Fallu (Terrebonne), M. Forget (Saint-Laurent), M. Godin (Mercier), M.
Guay (Taschereau), Mme LeBlanc-Bantey (Iles-de-la-Madeleine), M. Scowen
(Notre-Dame-de-Grâce).
Nous garderons le même rapporteur pour la commission puisqu'il est
encore ici. Je donne la parole au ministre. Quel programme voulez-vous
étudier?
M. Léonard: Les programmes 4 et 5.
Le Président (M. Laberge): Conseil exécutif, les
programmes 4 et 5.
M. Léonard: Et l'OPDQ, le programme 6 aussi.
Le Président (M. Laberge): Aux crédits du Conseil
exécutif, le programme 4 est appelé. M. le ministre d'Etat
à l'Aménagement.
Ministère d'Etat à l'Aménagement
Développement économique et OPDQ
M. Léonard: M. le Président, j'ai un texte, ici,
qui a une dizaine de pages; je peux vous en lire un certain nombre, ou le
résumer, si vous voulez. Je ne sais pas ce qu'en pense mon
collègue, nous en avions déjà discuté. C'est sur
l'OPDQ.
M. Levesque (Bonaventure): Je crois que... M. Léonard:
Compte tenu de l'heure.
M. Levesque (Bonaventure): Je veux regretter avec vous, sans
doute, M. le Président, que pour l'étude d'un organisme aussi
important que l'OPDQ je parle en connaisance de cause dans les
quinze minutes que nous avons à notre disposition, nous puissions
à peine effleurer le sujet. Comme le texte introductif du ministre est
de douze pages et que ça prendrait plus que les quinze minutes que nous
avons à notre disposition pour en prendre connaissance, je ferai motion,
si le ministre est d'accord, pour que ce texte soit simplement versé et
reproduit au journal des Débats.
Le Président (M. Laberge): Dans les circonstances, je
pense que ce serait acceptable. J'accepterais cette proposition; cela vous
permettrait de poser des questions par la suite sur un texte qui sera au
journal des Débats. Alors je demanderai que...
M. Léonard: Je serais prêt à déposer
le texte, quitte à faire une correction à la page 10 seulement,
au premier paragraphe du haut de la page, pour le texte qui sera
déposé. "Sans entrer dans les détails je le dis
ce qui du reste a été fait cet après-midi par la
présentation du rapport annuel de l'OPDQ". C'est parce qu'il a
été déposé à l'Assemblée nationale
cet après-midi; donc, c'est une correction de forme, à la page
10, au premier paragraphe.
Le Président (M. Laberge): Donc, c'est une correction de
forme.
M. Levesque (Bonaventure): A quel endroit, cela?
M. Léonard: A la page 10, au premier paragraphe.
M. Levesque (Bonaventure): Le premier paragraphe? Etes-vous
sûr que c'est le premier paragraphe de la page 10?
M. Léonard: Oui, dans le texte que j'ai.
M. Levesque (Bonaventure): C'est: "Sans entrer dans les
détails, ce...
M. Léonard: Oui. "... ce qui du reste a été
fait cet après-midi...
M. Levesque (Bonaventure): ... qui du reste sera fait lors de la
présentation du rapport annuel". Ah bon. C'est parce que vous en avez
fait le dépôt.
M. Léonard: C'est parce que le dépôt a
déjà été fait, alors que dans le texte original on
pensait que le dépôt se faisait demain.
Le Président (M. Laberge): Alors, vous avez une copie de
votre texte, si vous voulez.
M. Léonard: Ça va?
Le Président (M. Laberge): Parfait, pour le journal des
Débats, (voir annexe)
M. Levesque (Bonaventure): Alors, M. le Président...
M. Léonard: Dans ces conditions, je suis prêt
à répondre aux questions de M. le leader parlementaire.
M. Levesque (Bonaventure): M. le Président, je veux tout
d'abord souligner que, le texte n'arrivant à notre connaissance qu'au
moment du début de l'étude des crédits, je ne peux pas
souscrire d'une façon aveugle, évidemment, à tout ce qui
est écrit. Je m'imagine que le ministre a dû présenter des
faits...
M. Léonard: ...
M. Levesque (Bonaventure): D'accord si vous voulez bien mais vous
allez me donner une autre période supplémentaire. C'est clair que
nous ne pouvons pas souscrire aveuglément à ce qui est
écrit là et nous ne pouvons pas, non plus, poser, sans doute,
toutes les questions pertinentes que nous devrions poser dans des circonstances
normales. Peut-être que le texte servira plus tard, à une autre
occasion. Je doute que nous ayons une autre occasion avant les prochaines
élections générales et possiblement, à ce
moment-là, que les questions seraient peut-être très
pertinentes mais ne pourraient plus être posées aux mêmes.
Ceci étant dit, je voudrais tout simplement poser quelques questions qui
me viennent à l'esprit.
Premièrement, quant aux conseils régionaux de
développement, les CRD, je vois dans la présentation du ministre
qu'on consacre très peu d'espace à ces organismes, qu'on semble
dire qu'on va reconduire un protocole d'entente et qu'on est dans un processus
de négociations. Est-ce que le ministre pourrait nous dire le rôle
qu'il entend faire jouer ou voir jouer par les CRD?
M. Léonard: Oui, c'est une question de l'heure. Le
présent protocole arrive à son échéance le 31 mars
t981. Il avait été signé pour trois ans et,
déjà, il y aura des négociations qui vont s'engager pour
le reconduire ou le modifier. C'est dans cette optique que nous
procédons, à l'heure actuelle, à des consultations. Il y
aura des rencontres qui vont se faire avec les CRDAQ, les Conseils
régionaux de développement associés du Québec. Nous
verrons s'il y a des modifications importantes à faire, mais, en ce qui
me concerne, les CRD ont leur constitution propre à l'heure actuelle et
cela continue comme maintenant.
M. Levesque (Bonaventure): Est-ce que le ministre peut nous
donner rapidement sa vision des choses en relation comme il est le
ministre de l'Aménagement avec les municipalités
régionales de comté et le rôle de chacun
là-dedans?
M. Léonard: Les municipalités régionales de
comté ont, comme responsabilité, d'après la loi 125, de
faire de l'aménagement du territoire, de faire des schémas
d'aménagement du territoire. Elles sont en train de se constituer. Nous
en sommes à faire la consultation sur le découpage du territoire
des municipalités régionales de comté.
Pour l'instant, il n'y a pas de raison pour qu'on ajuste cela
immédiatement. Il reste que ce sera à la suite d'une
réflexion sur les rôles de chacun que cela se fera. Cependant, je
tiens à dire une chose, c'est que les municipalités
régionales de comté sont responsables de l'aménagement,
c'est la seule responsabilité additionnelle qui leur est accordée
par la loi de l'aménagement. Le rôle des conseils régionaux
de développement, qui est un rôle de consultation, de
concertation, demeure tel qu'il est maintenant au niveau des régions.
D'ailleurs, les CRD ont des régions beaucoup plus vastes que le
territoire des municipalités régionales de comté.
M. Levesque (Bonaventure): Est-ce que le ministre est en train de
me dire que les CRD vont continuer dans leur forme actuelle avec leurs
responsabilités actuelles?
M. Léonard: Pour l'instant, il n'y a rien qui a
été changé. Il reste que c'est normal qu'on
réfléchisse, par l'évolution des choses, à toute
cette question de l'ajustement des rôles de chacun.
M. Levesque (Bonaventure): Est-ce que le ministre envisage que
les CRD continueront d'être subventionnés de la même
façon?
M. Léonard: Oui.
M. Levesque (Bonaventure): Le ministre voudrait-il me dire
maintenant...
M. Léonard: En fait, ce que nous avons fait en arrivant,
c'est que nous avons réparti les fonds dévolus à la
consultation, au financement des CRD, en tenant compte de la grandeur des
régions et de la population qui y habitait. Nous avons réparti
ces fonds et il n'y a aucune indication quant à moi, c'est la
politique que nous suivons que ces modes de financement changeront.
M. Levesque (Bonaventure): Pourquoi est-ce qu'on prend tant de
temps? On parle de négociations, de reconduire un protocole, on dit que
cela va aboutir peut-être dans quelques mois. Si c'est si simple que
cela, qu'est-ce qui retarde et qui justifie de longues négociations?
M. Léonard: Ce ne sont pas des négociations qui
sont si longues que cela parce qu'au fond le protocole actuel n'est pas encore
arrivé à échéance, le rappel arrive à
échéance le 31 mars 1981. C'est au cours de l'été
ou au cours de l'automne qu'on va discuter de la reconduction d'un prochain
protocole. Il me semble que pour une fois nous sommes en avance;
l'échéance n'est même pas arrivée.
M. Levesque (Bonaventure): A la place du ministre, je ne
m'engagerais pas sur ce terrain parce que j'aurais des petites nouvelles pour
lui. Parlons du Fonds de développement régional. Alors que, dans
son texte introductif, il parle de l'importance du Fonds de
développement régional c'est un fonds que j'ai eu
l'honneur d'inaugurer alors que j'étais responsable de l'OPDQ
auprès de l'Assemblée nationale le ministre peut-il
m'expliquer pourquoi, après en avoir fait l'éloge, on voit les
crédits diminués cette année?
M. Léonard: Pour une raison assez simple, c'est qu'il y a
des programmes que nous avons lancés depuis que nous sommes là,
qui ont connu beaucoup de succès et qui maintenant sont
transférés aux ministères directement. Ils seront
administrés par les ministères. Je peux vous en citer un certain
nombre: par exemple, tout le primaire agricole et les programmes de relance
agricole qui comptent pour environ $3 000 000 se retrouvent maintenant aux
crédits du ministère de l'Agriculture. De la même
façon, les travaux qui sont faits en matière de drainage dans la
vallée de la Yamaska sont aussi transférés au
ministère de l'Agriculture et dans certains cas si je ne me
trompe pas au ministère de l'Environnement, pour une somme de $4
000 000. Si on les retrouvait dans le fonds, cela gonflerait le fonds d'autant.
De la même façon, on retrouve cela dans le secondaire agricole. Il
y a aussi tous les dossiers d'aménagement de parcs urbains pour
plusieurs millions de dollars qui sont transférés au
ministère du Loisir, de la Chasse et de la Pêche. De la même
façon, les centres d'interprétation de la nature seront
administrés par le ministère de l'Energie et des Ressources.
M. Levesque (Bonaventure): Est-ce que le ministre est en train de
me dire que, lorsqu'il a eu une rencontre avec le ministre des Finances et ses
officiers, il s'est dit satisfait, au tout début de la
négociation, des sommes mises à sa disposition au titre du Fonds
de développement régional?
M. Léonard: Le Fonds de développement
régional lance des nouveaux projets, de nouveaux programmes, et,
lorsqu'ils fonctionnent ou qu'ils ne sont pas terminés dans le cas de
nouveaux programmes, ces programmes sont transférés aux
ministères le plus tôt possible.
M. Levesque (Bonaventure): Je comprends cela très bien. La
question que je pose: Est-ce que le ministre n'a pas fait des demandes
supérieures à celles qu'il présente présentement
dans son budget?
M. Léonard: II y a eu des demandes qui ont
été faites.
Nous avons obtenu un budget, il me semble, satisfaisant pour
l'année. Si jamais il y avait des besoins importants, nous verrons
toujours en cours d'année.
M. Levesque (Bonaventure): Vous voulez dire que vous augmenteriez
le déficit de $2 300 000 000 pour un budget supplémentaire. M. le
Président, je voudrais...
Le Président (M. Laberge): M. le député de
Bonaventure.
M. Levesque (Bonaventure): ... poser une autre question. Je pense
que je ne prends la place de personne, de ce côté-ci du moins.
Est-ce que je puis demander au ministre de me dire s'il serait favorable
à ceci? Il y a des rumeurs qui circulent dans la région de l'Est
du Québec à savoir que le ministre s'opposerait à un genre
d'entente, parce qu'il y a de nombreuses ententes sectorielles qui ont
été signées, le ministre nous les rappelle dans son texte
introductif, et il y en a d'autres en négociation. Est-ce que le
ministre serait contre la proposition faite par le ministre
fédéral de l'Expansion économique régionale et
député de Matane, disant qu'il était prêt à
investir une somme assez considérable pour le développement de
l'Est du Québec si le gouvernement provincial était d'accord pour
se joindre à cette opération? D'ailleurs, nous avons eu une
expérience vers 1968 et même une renégociation en 1971
d'une entente régionale qui a apporté une somme de $411 000 000
dans le territoire, et ma question, il me semble, est d'autant plus
d'actualité que le ministre fédéral indiquait qu'il serait
prêt à augmenter le pourcentage de la contribution
fédérale jusqu'à 75% ou 80%. Alors, c'est clair que les
Gaspésiens, en particulier, n'ont pas laissé tomber cela comme
une lettre morte ou une lettre à la poste, je ne sais pas comment vous
le dire, mais, chose certaine, c'est que l'attention des citoyens de l'Est du
Québec et particulièrement des Gaspésiens a
été retenue par cette offre. J'aimerais savoir si le ministre
accepterait d'étudier très sérieusement cette entente qui,
il me semble, répondrait à des aspirations légitimes d'une
population qui est affectée grandement par le chômage.
M. Léonard: Le ministre de l'Expansion économique
régionale a, sur sa table, des demandes de plusieurs centaines de
millions de dollars aux-
quelles nous lui demandons de répondre. Ces dossiers-là
sont sur sa table depuis longtemps.
M. Levesque (Bonaventure): J'arrête le ministre
immédiatement, parce qu'il s'agit là d'ententes sectorielles, si
je ne m'abuse. Je lui demande s'il serait en faveur d'une entente
régionale. Cela n'exclut pas ce qu'il y a de sectoriel, cela n'exclut
pas ce qui est en négociation, cela n'exclut pas ce qui est sur la table
du ministre que j'ai devant moi, pas plus que du ministre qui n'est pas
ici.
M. Léonard: Est-ce que je peux répondre
à...
M. Levesque (Bonaventure): Oui, mais excepté, cela est
encore une question parce que nous n'avons pas beaucoup de temps.
M. Léonard: Oui, j'ai compris la question, M. le
leader...
M. Levesque (Bonaventure): Alors, je vous prie de m'excuser si
j'ai été un petit peu...
M. Léonard: ... et député de Bonaventure.
Nous avons signé des ententes auxiliaires dans la foulée de
l'entente-cadre. Ce qui va tout à fait dans le même sens, cela va
bien. Ces ententes auxiliaires sont aussi régionalisées. Elles
affectent la région. Lorsque, par exemple, vous avez un projet comme le
sel des Iles-de-la-Madeleine, cela touche la région directement. Cela a
un impact. Et, si on veut vraiment aider une région, je pense qu'il faut
surtout développer des pôles de développement
régionaux. Dans le cas des Iles-de-la-Madeleine, la mine de sel est un
pôle de développement régional. C'est ce qu'il y a de plus
efficace. Par la suite, nous comblons ou nous répondons à des
besoins spécifiques par le Fonds de développement
régional, ce qui n'est pas couvert par les ententes mais, dans
l'ensemble, nous avons réussi à réduire les taux de
chômage en signant les ententes auxiliaires présentement, telles
qu'elles ont été conçues à l'origine par
l'entente-cadre. (18 heures)
Si on a signé à l'origine pour $400 000 000 de 1967
à 1977, à peu près sur dix ans, dans les trois ans qui
viennent de s'écouler nous en avons signé pour $200 000 000 juste
pour la Gaspésie. En termes de développement régional,
c'est aussi efficace que beaucoup d'autres choses. Je pense qu'il serait
important que le ministre de l'Expansion économique régionale
réponde d'abord aux dossiers qui sont sur sa table.
M. Levesque (Bonaventure): Si je comprends bien il faut
que je fasse un peu d'interprétation le ministre responsable de
l'OPDQ, le ministre d'Etat à l'Aménagement, vient de nous dire
qu'il favorise les ententes sectorielles parce qu'elles ont...
M. Léonard: Les ententes auxiliaires
régionalisées.
M. Levesque (Bonaventure): Enfin, ce sont ce qu'on appelle les
ententes sectorielles. Il faut bien qu'elles se trouvent dans les
régions, ça ne peut pas se faire dans les nuages.
M. Léonard: Je suis très content de vous l'entendre
dire.
M. Levesque (Bonaventure): C'est bien clair. Mais lorsqu'on veut
aider une région en particulier parce qu'on veut lutter contre les
disparités régionales et qu'on se fait offrir un projet comme
celui-là de plusieurs centaines de millions qui seraient payés
à 75% ou 80% par le gouvernement central, pourquoi cette
hésitation du ministre? C'est cela que je veux savoir, c'est tout.
M. Léonard: Nous ne rejetons rien a priori. M. Levesque
(Bonaventure): Ah bon!
M. Léonard: Lorsqu'on parle d'augmenter les pourcentages,
le partage, nous sommes bien d'accord, nous l'avons déjà
demandé l'an dernier. Nous disons que, à l'heure actuelle, les
ententes auxiliaires signées dans la foulée de l'entente-cadre
s'appliquent à des régions et les projets qui y sont inscrits se
trouvent dans des régions et développent les régions.
M. Levesque (Bonaventure): Est-ce que le ministre pourrait
parlant d'une région qui m'est chère particulièrement
nous dire s'il est exact qu'une subvention importante destinée
à la Coopérative agricole régionale de la Baie des
Chaleurs serait retenue à son bureau et serait à mi-chemin entre
le bureau du ministre de l'Agriculture et le Conseil du trésor?
M. Léonard: Le dossier auquel vous faites allusion est un
des dossiers parmi une série que j'aurai à regarder très
prochainement.
M. Levesque (Bonaventure): Est-ce que le ministre est conscient
que la Coopérative agricole régionale de la Baie des Chaleurs
attend impatiemment, et même avec une certaine angoisse, le sort de cette
subvention?
M. Léonard: Oui, un certain nombre de personnes m'en ont
déjà parlé.
M. Levesque (Bonaventure): Est-ce que le ministre pourrait faire
diligence dans ce cas?
M. Léonard: Nous faisons toujours diligence.
M. Levesque (Bonaventure): Faire diligence un peu plus que la
diligence qu'on vous connaît.
M. Léonard: On a signé plus de dossiers que vous,
M. le député de Bonaventure.
M. Levesque (Bonaventure): Je ne vous parle pas en
général de ce qui s'est passé en l'an... parce que cela
fait longtemps que je suis dans le paysage, mais ce que je vous demande, c'est
aujourd'hui. Est-ce que, pour cette subvention à la Coopérative
agricole régionale de la Baie des Chaleurs, on peut s'attendre à
avoir une réponse?
M. Léonard: Je n'ai rien à rajouter à ce que
j'ai déjà dit; j'ai dit que, très prochainement, j'aurai
à regarder ce dossier.
M. Levesque (Bonaventure): Est-ce que vous allez l'examiner d'une
façon favorable? Le ministre de l'Agriculture m'a affirmé qu'il
était pleinement d'accord avec l'octroi de cette subvention et il
pensait même que c'était déjà quelque chose
d'acquis.
M. Léonard: II y a aussi des gens de chez vous qui m'en
ont parlé.
M. Levesque (Bonaventure): Puis?
M. Léonard: Je vous dis que très prochainement nous
allons prendre la décision dans ce dossier.
M. Levesque (Bonaventure): On voit qu'il y a vraiment
transparence. Une chance que vous n'avez que quinze ou vingt minutes à
me donner aujourd'hui parce qu'on en parlerait plus longtemps.
M. le Président, je comprends que c'est terminé, mais on
n'a même pas touché à un sujet que le premier ministre
aurait voulu voir toucher par le ministre. Très rapidement, puis-je
demander au ministre ce qui arrive du CPDQ, le Conseil de planification et de
développement du Québec? Est-ce qu'il peut me dire s'il est exact
que M. Gilles Châtillon, qui est aux conférences
socio-économiques, serait maintenant rendu au CPDQ? Est-ce qu'il a
quitté un poste pour l'autre ou si on a tout fondu ensemble? Est-ce que
le ministre pourrait nous aider relativement à l'orientation du CPDQ,
aux liens qui peuvent exister entre les deux?
M. Léonard: M. Châtillon occupe le poste de
vice-président du CPDQ, il occupe toujours son poste de directeur
général au secrétariat permanent des conférences
socio-économiques. A temps partiel, au fait.
M. Levesque (Bonaventure): Mais, y a-t-il...
M. Léonard: Ce n'est pas à temps partiel,
c'était un autre poste.
M. Levesque (Bonaventure): On m'a laissé entendre que le
poste de M. Châtillon était un poste de vice-président
exécutif.
M. Léonard: II est vice-président du CPDQ.
M. Levesque (Bonaventure): Oui, mais pas comme un
vice-président qu'on peut nommer d'une façon un peu honorifique.
On me dit que M. Châtillon est vice-président exécutif du
CPDQ. Est-ce le cas, oui ou non?
M. Léonard: II n'a pas de rémunération comme
vice-président exécutif. C'est un poste qu'il occupe comme
d'autres fonctionnaires. Vous savez par exemple, M. Jean-Marie Beauchemin qui
est président du Conseil supérieur de l'Education; ceci est sa
tâche mais il siège au Conseil de planification et de
développement du Québec comme tel. Dans le cas de M.
Châtillon, il demeure directeur général au
secrétariat des conférences socio-économiques, mais il est
vice-président, en même temps, du CPDQ.
M. Levesque (Bonaventure): Mais il n'y a pas de relation entre le
secrétariat des conférences socio-économiques et le CPDQ
comme telle. Il n'y a pas de lien organique entre les deux.
M. Léonard: Non.
Le Président (M. Laberge): Sur ce, est-ce que je peux vous
demander si le programme 4...
M. Levesque (Bonaventure): Un instant, M. le Président. On
me dit qu'il n'y a personne pour nous remplacer.
Le Président (M. Laberge): Oui, on avait convenu environ
jusqu'à 18 h 10.
M. Levesque (Bonaventure): Juste pour deux minutes. Est-ce que le
ministre pourrait revenir? Maintenant que nous avons touché très
brièvement le CPDQ et comme j'ai dû escamoter tout à
l'heure une partie de la planification dans l'OPDQ est-ce que le ministre
pourrait nous dire un mot sur les études qu'il a commandées? Je
sais qu'il en a dit un mot dans son texte de présentation, mais est-ce
qu'il peut nous dire les sommes qui ont été consacrées
l'an dernier aux études?
M. Léonard: A la planification, mon collègue y
répondra plus précisément tout à l'heure, parce que
mon collègue est Bernard Landry. Mais il y a eu une somme d'environ $1
425 000 de dévolue aux études de planification. Il y a eu quelque
36 mandats qui ont été confiés, soit par l'office
même, par d'autres organismes ou par mon collègue, sur la
planification elle-même.
M. Levesque (Bonaventure): Ces mandats sont décidés
par qui? Est-ce que c'est le ministre d'Etat au Développement
économique ou est-ce que c'est le ministre d'Etat à
l'Aménagement?
M. Léonard: Certains mandats pour des études de
planification sont demandés par le ministre d'Etat au
Développement économique qui les achemine par moi-même et
par le directeur géne-
rai de l'OPDQ ou le président-directeur général,
à la planification.
M. Levesque (Bonaventure): Mais le PDG de l'OPDQ, est-ce qu'il
relève...?
M. Léonard: II relève du ministre d'Etat à
l'Aménagement.
M. Levesque (Bonaventure): II relève du ministre d'Etat
à l'Aménagement.
M. Léonard: Oui, mais le ministre...
M. Levesque (Bonaventure): Mais n'y a-t-il pas un conseil
d'administration? Quelle est la structure présente de l'OPDQ? Est-ce que
cela marche exactement comme un ministère ou est-ce que l'OPDQ n'a pas
une certaine autonomie?
M. Léonard: L'OPDQ a sa loi constitutive propre et le
président-directeur général relève du ministre
d'Etat à l'Aménagement. Par ailleurs, en ce qui concerne par
exemple les études ou les orientations de la Direction de la
planification, ses orientations sont visées par le ministre d'Etat au
Développement économique.
M. Levesque (Bonaventure): Je comprends qu'il y a eu des
changements de structure avec l'arrivée des ministres d'Etat, mais
est-ce que l'arrivée de ces ministres a compliqué la vie à
l'OPDQ ou est-ce que cela a favorisé une certaine autonomie pour cet
organisme qui était censé avoir un petit peu plus d'autonomie
qu'un ministère? Il me semble que c'est pas mal le cuisinier dans la
marmite?
M. Léonard: Le bilan des trois dernières
années...
M. Levesque (Bonaventure): Est-ce que cela va bien entre...
M. Léonard: ... en témoigne.
M. Levesque (Bonaventure):... vous et l'autre ministre?
M. Léonard: L'OPDQ, par exemple, dans une foule de
domaines, je crois, a bien rempli ses mandats.
M. Levesque (Bonaventure): II n'empêche pas qu'on a un
président-directeur général de l'OPDQ, l'Office de
planification et de développement du Québec, à qui on doit
donner une certaine latitude, j'imagine. D'après ce que je peux
comprendre, il y a deux ministres qui pataugent là-dedans et qui donnent
chacun leurs études. Est-ce que l'initiative vient des ministres ou de
ceux qui, à l'OPDQ, suggèrent que telle ou telle étude
serait...
M. Léonard: L'OPDQ achemine les dossiers de
développement régional, prépare les ententes, mais il y a
aussi des directives données par les ministres, c'est
évident.
M. Levesque (Bonaventure): Qui signe les demandes de
crédit et les autorisations?
M. Léonard: C'est moi-même, le ministre d'Etat
à l'Aménagement, le ministre responsable de l'OPDQ.
M. Levesque (Bonaventure): Avec qui?
M. Léonard: Avec le président-directeur
général.
M. Levesque (Bonaventure): C'est toujours comme ça que
ça se passe?
M. Léonard: Oui, sauf pour le programme des emplois
communautaires.
M. Levesque (Bonaventure): Dans ce cas?
M. Léonard: Dans ce cas, c'est le ministre Marois.
M. Levesque (Bonaventure): ... qui s'occupe du budget de $11 000
000?
M. Léonard: C'est le ministre Marois, lorsque nous avons
créé le programme d'emplois communautaires, qui fut le ministre
qui a lancé ce programme. Il en est devenu le ministre responsable et
son programme est administré à l'intérieur du Fonds de
développement régional.
M. Levesque (Bonaventure): Cela fait trois ministres sur le dos
du président-directeur général de l'OPDQ. Il n'y en a pas
un autre que vous m'auriez caché?
Le Président (M. Laberge): Alors...
M. Levesque (Bonaventure): Cela va, vous?
Le Président (M. Laberge): Je sais qu'on attendait le
ministre d'Etat à la Réforme électorale pour 18
heures.
Une Voix: Où est-ce qu'il est, votre ministre?
Le Président (M. Laberge): Le programme 4 au Conseil
exécutif, dans ses trois éléments, est-il
adopté?
M. Levesque (Bonaventure): Avant de l'adopter, M. le
Président, je voudrais saluer d'une façon très cordiale
tous ceux qui ont oeuvré dans l'OPDQ au moment où j'avais le
privilège et l'honneur de coopérer avec cet important organisme.
J'espère que le ministre actuel continuera de garder d'excellentes
relations j'en suis convaincu avec d'aussi bons collaborateurs et
d'aussi excellentes collaboratrices.
Ceci étant dit, je souhaite bonne chance au ministre, bonne
chance à l'OPDQ, au CPDQ et à tous ceux qui oeuvrent dans ce
milieu. Bonjour!
Le Président (M. Laberge): Le programme 4 est
adopté; le programme 5, adopté; le programme 6,
adopté.
La commission suspend ses travaux pour quelques instants.
Suspension de la séance à 18 h 13
Reprise de la séance à 18 h 17
Le Président (M. Laberge): A l'ordre, messieurs!
La commission de la présidence du conseil et de la constitution
reprend ses travaux pour l'étude des crédits budgétaires
1980-1981 du Conseil exécutif et, plus spécifiquement, pour
l'étude du programme 2: Administration des élections et
financement des partis politiques.
Les membres de la commission pour cette partie de la séance sont:
M. Bertrand (Vanier), M. Charbonneau (Verchères) remplacé par M.
de Bellefeuille (Deux-Montagnes); M. Dussault (Châteauguay), M. Laberge
(Jeanne-Mance) remplacé par M. Fallu (Terrebonne); M. Le Moignan
(Gaspé), M. Levesque (Bonaventure) remplacé par M. Lavoie
(Laval); M. Morin (Louis-Hébert) remplacé par M. Bédard
(Chicoutimi); M. Paquette (Rosemont), M. Ryan (Argenteuil) remplacé par
M. Gratton (Gatineau); M. Samson (Rouyn-Noranda).
Peuvent aussi intervenir: M. Brochu (Richmond), M. Forget
(Saint-Laurent) remplacé par M. Blank (Saint-Louis); M. Godin (Mercier),
M. Guay (Taschereau), Mme LeBlanc-Bantey (Iles-de-la-Madeleine), M. Scowen
(Notre-Dame-de-Grâce) remplacé par M. Lamontagne (Roberval).
Le rapporteur pour cette partie de la commission demeurerait le
même, c'est-à-dire M. de Bellefeuille (Deux-Montagnes) qui est
présent.
J'appelle donc le programme 2, Administration des élections et
financement des partis politiques, au compte du Conseil exécutif. Je
donne la parole au ministre.
Ministère d'Etat à la Réforme
électorale
M. Bédard: M. le Président, au niveau du
ministère d'Etat à la Réforme électorale, au cours
de l'année, on sait que le travail s'est orienté pour
procéder à l'adoption d'une nouvelle Loi électorale. Je
pense que chaque membre de la commission qui est ici n'apprend rien. Nous avons
eu à travailler à partir d'un consensus qui avait
été établi et d'un travail qui avait été
fait au niveau du comité Dussault pour en arriver à l'adoption
d'une nouvelle Loi électorale qui entrera en vigueur pour toute
élection partielle ou toute élection générale
à venir.
Conformément à des interrogations qui m'avaient
été faites sur le sujet, sur la date de la mise en vigueur par le
directeur général des élections, je serai en mesure, avant
la fin de la session, c'est- à-dire après-demain au plus tard, de
donner une information très précise indiquant, tout au moins, le
délai maximal à partir duquel on pourrait compter sur la mise en
vigueur de l'ensemble de la loi. Au cours de l'année également,
nous avons procédé à l'adoption de la Loi sur la
représentation électorale et de la loi permettant aux femmes de
s'inscrire sous leur nom.
Il y a eu également, de la part du ministère d'Etat
à la Réforme électorale, une collaboration très
importante avec le ministère des Affaires municipales pour
l'élaboration de la loi sur la démocratie municipale. Egalement,
je pense qu'il y a lieu de signaler l'établissement qui a
été fait d'un relevé de la presse écrite et
parlée durant la période référendaire; il est
disponible pour consultation par l'ensemble des députés.
Il y a également eu, de la part du ministère d'Etat
à la Réforme électorale, une large participation à
la réflexion concernant l'ensemble du problème de l'information
gouvernementale; elle débouchera sur des actions précises dans un
court laps de temps. Et, au cours de cette année également, nous
avons, non pas discontinué, mais nous n'avons pas continué
l'étude de la loi préconisant l'établissement d'un
registre, la loi 3. Non, au contraire, le projet n'est pas abandonné,
parce qu'à mesure que se continuent la réflexion et les
études là-dessus il devient de plus en plus clair que la seule
manière d'avoir une vraie liste permanente, la seule manière
d'éviter les doubles inscriptions et de pouvoir procéder aux
radiations automatiques qui sont nécessaires pour une mise à jour
continue de listes permanentes pour fins électorales, ça demeure
encore la mise en place d'un registre, tel que proposé par la loi 3, qui
devra nécessairement avoir un service d'informatique lui permettant
d'être véritablement efficace comme moyen.
M. Rivest: Combien ça coûte? Quel prix?
M. Bédard: L'intention gouvernementale n'est pas de
discontinuer; au contraire, c'est de continuer la réflexion
nécessaire pour aboutir à la mise en place d'un registre, tel que
préconisé par la loi 3.
C'est l'essentiel du travail qui a été fait au niveau de
la réforme électorale. Nous n'avons qu'une demi-heure. Je ne peux
quand même pas la prendre entièrement, mais laisser la
possibilité à mes collègues de poser les questions
appropriées.
Le Président (M. Laberge): M. le député de
Laval.
M. Bédard: Appropriées, je dis bien.
M. Lavoie: M. le Président, nous avons quelques questions
à poser au ministre d'Etat à la Réforme électorale.
Il est vrai que nous sommes limités dans le temps. Le ministre a
déjà accaparé quelques minutes utiles. J'espère que
ça pourra être encore plus utile dans les réponses qu'il
pourra apporter à nos questions.
Je vais immédiatement... Est-ce que le ministre,
brièvement, parce que je ne voudrais pas
passer... Je vais vous dire tout de suite quelles sont les questions que
nous vouions poser au ministre et aux hauts fonctionnaires qui relèvent
de son autorité, directement ou indirectement; parce qu'on sait qu'il y
en a qui ne relèvent pas de son autorité, mais des crédits
desquels le ministre doit répondre à l'Assemblée ici.
Premier point: Le mode de scrutin. Où en êtes-vous rendus
sur les projets de votre prédécesseur sur la proportionnelle?
Deuxième point: Ce serait peut-être intéressant de
savoir combien a coûté l'opération
référendaire, le référendum. Il y a eu un
référendum le 20 mai, M. le ministre...
M. Bédard: Oui, oui, je sais cela.
M. Lavoie: Le coût.
M. Bédard: Le coût du référendum.
M. Lavoie: Je ne vous demande pas le résultat, je vous
demande le coût.
M. Bédard: Très bon résultat au
Saguenay-Lac-Saint-Jean. Il n'y a pas de problème.
Une Voix: ...
M. Bédard: Une vraie victoire.
M. Lavoie: Troisièmement, je voudrais qu'on conserve quand
même une partie de la période de temps qui nous est allouée
pour la question des dépenses qui ont été
effectuées sur le registre des électeurs, le projet de loi no 3
qui a avorté en cours de route. Je pense que ce bilan nous avait
été promis il y a déjà quelques mois, soit sur le
coût, où en sont rendus les contrats qui avaient été
accordés, les documents confidentiels qui étaient sortis de la
RAMQ pour aller au bureau du directeur général des
élections. Vous savez, il faudrait faire le point sur le projet de loi
no 3. Pour le moment, ce sont les grandes questions que nous voulons poser au
ministre.
M. Bédard: Concernant le mode de scrutin, très
rapidement, il n'est pas question de le modifier avant les prochaines
élections générales.
Des Voix: Ah, ah!
M. Bédard: Je pense que la population du Québec
aura suffisamment de trois réformes majeures à assimiler...
M. Rivest: Une autre page du programme du PQ qu'il faudra
déchirer.
M. Bédard: ... à savoir la réforme
concernant le financement des partis politiques, concernant la mise en place
d'une nouvelle carte électorale et une nouvelle Loi électorale.
Je pense que ces trois réformes représentent quand même des
lois importantes, et il faut donner la chance aux citoyens du Québec de
pouvoir assimiler ces changements importants avant d'y aller avec une autre
réforme fondamentale importante, celle concernant le mode de scrutin.
Cela ne veut pas dire, par exemple, que la réflexion ne s'est pas
poursuivie. Elle débouchera, c'est notre intention, à l'automne,
sur un colloque autonome qui regrouperait non seulement des universitaires,
comme c'est le cas habituellement, mais qui pourrait aussi demander la
participation des militants de tous les partis politiques. Nous avons
l'intention, au cours de l'été, de consulter les partis
politiques là-dessus en fonction d'un colloque qui serait tenu à
l'automne.
M. Lavoie: D'accord. Sur ce premier point du mode de scrutin, je
prends note de la déclaration du ministre qu'il n'en est pas question
avant les prochaines élections. Deuxième point, il nous
annonce... Je ne sais pas s'il pourrait nous donner la date du colloque
d'universitaires prévu pour cet automne? Au mois d'octobre ou de
novembre, j'imagine?
M. Bédard: Et de militants de partis politiques.
M. Lavoie: Ce colloque aura certainement lieu cet automne, au
mois d'octobre ou de novembre?
M. Bédard: Oui. J'en suis convaincu. M. Rivest: Un
autre sommet!
M. Bédard: Préalablement, on pourra s'entendre
là-dessus parce que j'ai indiqué que je voulais vous consulter.
Si cela ne fait pas votre affaire à l'automne, je verrai si je serai
d'accord avec vous ou non.
M. Lavoie: Bon, là, je dois féliciter le ministre.
Il y a déjà amélioration, parce que son
prédécesseur était parti dans le champ, si l'on peut dire,
avec un projet de livre vert qu'il avait rédigé, et il avait
annoncé une tournée dans toute la province. D'après mon
expérience, il n'y avait eu aucune consultation des partis de
l'Opposition. Je pense qu'après quatre ans de pouvoir du gouvernement
actuel, il y a une amélioration. Soyez assurés...
M. Bédard: ... nous réélire.
M. Lavoie: Oui, cela va être le temps de... Vous aimez
faire de la réflexion, on va peut-être vous donner quatre ans pour
en faire, à la première occasion.
M. Rivest: Comment cela a-t-il coûté?
M. Lavoie: C'est parce qu'on a eu l'expérience que les
lois électorales qui touchent la démocratie, en
général, où il n'y a pas consultation, cela avorte en
cours de route. Il y avait eu consultation sur le financement des partis
politiques et la loi a très bien passé. (18 h 30)
D'ailleurs, nous avions voté pour la loi, la loi avait suivi le
processus des étapes normales et avait été adoptée
dans des délais très convenables. Quant à la loi 9, la Loi
électorale, il y a eu consultation des partis politiques. Egalement
là, je pense qu'il n'y a pas eu d'opposition. Cela a été
une loi qui a été adoptée unanimement. Par contre, les
autres lois, entre autres la loi no 3 sur le registre des électeurs,
où il n'y a pas eu de consultation, ont avorté en cours de route.
Une autre, la loi no 92 sur le référendum, où il n'y a eu,
on peut dire, aucune consultation, on sait qu'elle avait été
votée plus ou moins bien.
M. Bédard: La loi no 10?
M. Lavoie: Au sujet de la loi no 10, on ne peut pas dire qu'il y
a eu tellement de consultation; cela a été assez raboteux comme
loi, vous le savez.
M. Bédard: Ce n'est pas gentil...
M. Lavoie: D'ailleurs, ça n'a pas obtenu le consentement
unanime de tous les partis à l'Assemblée.
M. Bédard: Vous avez voté contre, mais ça va
bien.
M. Lavoie: On termine sur le mode de scrutin dans le moment. Vous
venez de nous ouvrir la porte. J'aurais une question bien précise
à vous poser sur la carte électorale, vous venez de nous en
parler. Est-ce que c'est une pure coïncidence je demande l'opinion
du ministre après des études universitaires et tout que,
dans les douze nouveaux comtés qui sont créés, si ces
comtés avaient existé en 1976 et si les électeurs avaient
voté de la même façon, ces douze comtés auraient
été favorables ou seraient favorables au Parti
québécois?
M. Bédard: Je pense que c'est là que ça fait
ressortir l'importance d'avoir une commission indépendante.
M. Lavoie: Est-ce qu'on pourrait souligner au journal des
Débats le grand sourire du ministre? Parce qu'il n'est pas
enregistré au journal des Débats.
M. Bédard: Je ne suis quand même pas pour pleurer
devant vous, mais une chose est certaine, si la commission de réforme de
la carte électorale en était arrivée à un
résultat qui aurait pu être interprété
différemment, nous l'accepterions sans rien dire. Je ne sais pas si ce
sont des accusations de partisanerie que vous voulez faire vis-à-vis de
la commission.
M. Lavoie: J'ai demandé l'opinion du ministre.
M. Bédard: Alors, je vous donne mon opinion. Heureusement
qu'on a eu la mise en place d'une commission indépendante parce que,
s'il avait fallu que ce soit le gouvernement qui fasse cela, on aurait
accusé le gouvernement d'y aller d'une façon partisane et
inacceptable alors que la commission a pu y aller d'une façon
très correcte et en suivant les critères qui ont
été établis. Même si cette fois-ci ça donne
une certaine impression, demain une nouvelle révision pourra
peut-être donner d'autres résultats ou être perçue
autrement, mais je m'aperçois que chacun des membres de
l'Assemblée nationale respecte la décision qui a
été prise par la commission et je pense que c'est important pour
notre processus électoral.
Deuxième point, je suis un de ceux qui partagent l'avis du
député libéral de Charlevoix, qui a toujours
affirmé qu'une confection de carte électorale cela a plus ou
moins d'importance au bout de la ligne au niveau des résultats d'une
élection. Le député libéral de Charlevoix a
toujours dit: Divisez les comtés comme vous voudrez, à partir du
moment où une population décide d'exprimer son intention de
changer ou de garder un gouvernement, cette expression est toujours...
M. Rivest: Comme la question référendaire. La
question n'était pas aussi importante qu'on croyait.
M. Bédard: Donnez-moi une chance. Cette expression est
toujours respectée au niveau du résultat, quels que soient les
agencements de cartes électorales. Alors, vous me diriez que si on
faisait le décompte ce sont des universitaires qui ont fait cela
et que ces mêmes universitaires étaient arrivés au
résultat que ce serait dix comtés libéraux, ça ne
m'inquiéterait pas plus que ça parce qu'au bout de la ligne,
d'élection en élection, c'est la population qui
décide.
M. Lavoie: Je n'ai rien à ajouter aux propos du ministre.
Le coût du référendum.
M. Bédard: Si vous me permettez, avant de passer au
coût du référendum, je répondrais à votre
troisième question concernant le registre des électeurs.
M. Lavoie: Non, on arrivera après au registre des
électeurs, parce qu'on aura un peu plus de questions sur le coût
du référendum. Donnez-nous un montant approximatif.
M. Bédard: Je pense que la meilleure base de
référence concernant cette question serait...
M. le Président, je pense qu'il est...
J'inviterais M. le président général des
élections à nous donner ces renseignements objectifs.
Il est impossible de vous donner le coût du
référendum de façon précise, présentement.
On va le savoir de façon définitive au moment où on aura
reçu toutes les factures et tous les comptes. Nos prévisions
étaient, au départ, d'environ $12 419 000. Je m'attends à
ce que...
M. Lavoie: $12 500 000, quoi.
M. Bédard: $12 500 000, c'étaient nos
prévisions. Je m'attends à ce que ce soit aux environs de $15 000
000 ou $16 000 000. Une des raisons de l'augmentation des coûts
parce qu'il y en a d'autres, il faudra analyser tous les facteurs et avoir tous
les comptes en main a été en particulier les distributions
additionnelles qu'on a faites, par exemple, celles qui étaient convenues
avec tous les partis, la liste électorale dans toutes les habitations,
la carte de rappel, ainsi que le coût de la brochure; il y a une
série d'éléments, mais je ne suis vraiment pas en mesure
présentement de les donner, parce que nous sommes en train, depuis
à peine un mois, de procéder à la compilation de ces
coûts.
M. Lavoie: Vous prévoyez de $15 000 000 à $16 000
000. Est-ce que ça comprend la révision, l'opération
révision qui a été nécessitée à cause
du référendum?
M. Bédard: Oui, mais je me répète, si vous
permettez, je dis que je prévois de $15 000 000 à $16 000 000,
mais je vous le dirai de façon définitive quand les chiffres
seront officiels. Je ne veux pas m'engager sur un chiffre, parce que vraiment
nous sommes en train de le faire.
M. Lavoie: Quand vous aviez fait des prévisions...
M. Bédard: Je m'excuse, le chiffre qu'on va vous donner va
comprendre la révision.
M. Lavoie: Dans vos prévisions initiales de $12 500 000
environ, est-ce que ça comprenait l'opération
révision?
M. Bédard: Oui.
M. Gratton: Cela inclut aussi les subventions aux deux
comités nationaux.
M. Bédard: Non, ça n'entre pas dans mon budget. Les
subventions aux comités nationaux venaient de l'Assemblée
nationale, je crois.
M. Gratton: D'accord. Alors, il faut les ajouter aux $15 000 000
ou $16 000 000 dont on parle.
M. Lavoie: Qui sont de $1 100 000 par-Une Voix:
Groupe.
M. Lavoie: ... groupe, par comité, ça ferait $2 000
000 de plus.
M. Bédard: Cela ne comprend pas non plus le coût de
la publicité fédérale durant la période
référendaire.
M. Lavoie: Est-ce que ça comprend les $50 000 000 de
publicité que vous avez faite depuis quatre ans? A $12 000 000 ou $13
000 000, ça ne comprend pas ça non plus.
Une Voix: Je ne pense pas.
M. Bédard: Une publicité qu'on a trouvé le
moyen de discontinuer, de diminuer dans le temps du référendum,
alors que le fédéral y est allé de dépenses
orgiaques.
M. Lavoie: M. le Président, est-ce que vous pourriez
ramener le ministre à l'ordre? On fait une étude sérieuse
de certains crédits.
M. Bédard: C'est très sérieux, pardon, M. le
Président, c'est très sérieux, ça.
L'égalité des chances était une...
M. Lavoie: M. le Président, c'est vous qui devez faire
respecter le temps de 30 minutes qui nous est imparti.
M. Bédard: Mais l'égalité des chances
était une des bases de la Loi sur la consultation populaire et le
gouvernement fédéral a complètement changé...
M. Gratton: On a vu ça durant le débat à
l'Assemblée nationale.
M. Rivest: Le monde a voté contre ça, d'égal
à égal.
M. Bédard: ... cette base avec sa publicité
scandaleuse.
Le Président (M. Laberge): A l'ordre, s'il vous
plaît. J'entends une voix d'une personne qui n'est pas membre de la
commission; alors, je ne sais pas à qui on doit attribuer les paroles si
le journal des Débats les entend.
M. Lavoie: Je reviens au coût du référendum.
Vous aviez prévu $12 500 000 et ça comprenait, d'après ce
que vous m'aviez dit, le coût de la révision et ce coût est
de combien dans les $12 500 000 de vos estimations?
M. Bédard: Y compris les réviseurs ruraux, urbains,
la location des bureaux, les bureaux de dépôt et les aides, c'est
un total, dans les prévisions, de $1 809 170.
M. Lavoie: $1 800000?
M. Bédard: $1 809 170.
M. Lavoie: Je me rappelle qu'on a déjà dit... Le
montant me paraît assez minime, parce que si je me rappelle bien le
coût d'une révision générale, d'après moi,
certaines estimations on a eu ça en commission parlementaire
étaient plutôt de l'ordre de $4 000 000.
M. Bédard: Je vais vous donner un exemple où ce
chiffre va être plus élevé. On a augmenté, dans
certains cas, le nombre de bureaux de dépôt. C'est pour ça
que je trouve très difficile de pouvoir vous donner satisfaction
là-dessus.
M. Lavoie: D'après mes informations, $4 000 000 environ,
ce serait le coût de la révision. On le verra plus tard, de toute
façon. Il semble, d'après votre impression aujourd'hui, que le
référendum ait pu coûter de $15 000 000 à $16 000
000, plus les $2 000 000 qui ont été versés aux deux
comités, qui ne sont pas dans votre budget.
M. Bédard: Ces $2 000 000 ne sont certainement pas dans
mon budget.
Me permettez-vous une question? Est-ce que, comparativement, ça
représente à peu près le coût d'une
élection?
Oui, je dirais que la seule différence peut être de $1 000
000, quoique, dans la nouvelle Loi électorale, il y a un
élément qui est à peu près le même, c'est la
brochure. C'est à peu près ce montant. Dans la nouvelle Loi
électorale, il y a l'obligation de distribuer un manuel d'information
aux électeurs. Là encore, ça va être des coûts
qui vont être...
M. Blank: ... des agents dans cette élection.
M. Lavoie: Les représentants n'étaient pas
payés au référendum.
M. Blank: Au référendum.
M. Bédard: C'est juste. Les représentants
n'étaient pas payés, d'après la Loi sur la consultation
populaire.
M. Blank: Cela a fait épargner combien d'argent?
M. Bédard: Les représentants dans les bureaux?
M. Blank: Mais combien ont coûté les scrutateurs?
C'est la même chose?
M. Bédard: Les greffiers.
M. Blank: Les greffiers. Cela va doubler.
M. Bédard: C'est le même salaire que les greffiers.
Ce qu'on envisageait, c'était $700 000.
M. Blank: $700 000 deux fois. Deux représentants.
M. Bédard: Non, je m'excuse. $700 000 c'était pour
les greffiers. S'il y a deux représentants, il faut multiplier par
deux.
M. Blank: $1 400 000.
M. Bédard: L'un emportant l'autre, j'ai l'impression que
c'est la même chose.
Tenant compte du contenu de la loi, c'est à peu près le
même coût qu'une élection.
M. Blank: Et la brochure va coûter combien?
M. Bédard: La brochure va coûter, quand on va avoir
nos chiffres définitifs, l'impression que j'ai, environ $1 000 000, y
compris la distribution.
M. Blank: $1 000 000, d'égal à égal. M.
Bédard: C'est cela.
M. Blank: Ce que vous avez épargné avec les agents,
vous le dépensez avec la brochure.
M. Rivest: 60-40.
M. Lavoie: Nous arrivons à la question du registre de la
loi 3. J'aurais une question à poser au ministre.
Il a bien dit dans ses propos, au début, que même si le
gouvernement... Le ministre, en cours de route, au mois de mars, je pense,
avait déclaré que l'instauration d'un fichier électoral
était abandonnée. Et on cite dans le Soleil les propos du
ministre: Ce mode de confection des listes électorales n'est pas moins
coûteux, a dit hier le ministre parrain du projet.
Par contre, il a enchaîné en disant qu'il continuait sa
réflexion. Le directeur général des élections
continue à se pencher sur la question. Est-ce qu'il serait possible de
confectionner une liste permanente, pour laquelle nous serions favorables, s'il
n'y avait pas d'indicateur informatique? Vous vous rappelez, on vous a
posé souvent cette question. D'ailleurs, je pense que vous
n'étiez pas en état de répondre à ce
moment-là. Vous avez eu des déclarations à l'effet que
vous n'aviez pas envisagé cette formule ou cette solution.
Qu'est-ce qui arrive, là? Est-ce que vous continuez toujours dans
cette direction avec l'indicateur informatique?
M. Bédard: J'ai été très
précis là-dessus tout à l'heure, dans le sens que, comme
le dit le député, nous n'avons pas abandonné l'essentiel
du projet no 3 instituant un registre, parce que nous pensons encore que c'est
le moyen le plus efficace d'en arriver à des listes permanentes et
à un système qui soit bien rodé.
Effectivement, j'avais dit et je redis encore que les études,
jusqu'à maintenant, ne nous indiquent pas que ce soit moins
coûteux que le système que nous avons. Mais je ne crois pas avoir
mentionné que nous abandonnions le projet. Effectivement, ce n'est pas
le cas.
Peut-être à la question précise de la
nécessité ou pas de l'informatique, je demanderais au directeur
général des élections de répondre
précisément. Je me suis avancé tout à l'heure...
Pour ce qui est de l'histoire du registre, disons que, le 15 décembre
1978, on sait que l'Assemblée nationale adoptait unanimement une loi
habilitant le directeur général des élections à
préparer un registre des électeurs, en vue de la confection d'une
liste électorale permanente.
A cette fin, il fut autorisé par l'Assemblée nationale
à conclure une entente avec toute personne, et à requérir
d'un ministère ou d'un orga-
nisme mandataire du gouvernement, qui doit les lui fournir, les
renseignements pertinents à la préparation du registre. A savoir,
à l'égard de toute personne physique, le nom, le cas
échéant, le nom du mari, le nom patronymique, le prénom,
l'occupation, le numéro d'assurance-maladie, la date de naissance, le
sexe, l'adresse et la citoyenneté. C'était le libellé
même du projet de loi. Au printemps 1979... (18 h 45)
M. Lavoie: Oui, d'accord. Nous sommes toujours d'accord avec
cela. Nous étions d'accord sur la loi no 123 afin que tous les
organismes gouvernementaux puissent fournir au directeur général
des élections toutes les informations utiles, le nom, l'adresse, le
prénom et tout cela. Mais ce sur quoi nous nous sommes butés et
où nous ne nous sommes pas entendus, c'est sur la confection d'une
espèce de fichier central ou d'un dossier cumulatif sur les citoyens
où l'on pourrait greffer à cela, avec les échanges qui
étaient possibles entre les différents ministères et tout,
un genre de fichier qui aurait permis au gouvernement de suivre à la
lettre et au millimètre le va-et-vient de tout.
M. Bédard: A quelque gouvernement que ce soit... Cela a
toujours été très clair que...
M. Lavoie: C'est sur cela qu'on ne s'entend pas.
M. Bédard: ... peut-être après discussion, je
ne parle pas du premier libellé du projet de loi, mais en tout cas,
à partir du moment où j'en ai eu la responsabilité, je
pense que même avant aussi, il n'a pas été question de
dossier cumulatif. C'est bien clair.
M. Lavoie: Vous le saviez d'ailleurs, ce n'est pas moi qui l'ai
inventé. Nous l'avons soulevé. La Commission des droits de la
personne nous a mis en garde contre un tel système.
M. Bédard: Je vous le dis. Vous me demandez: Est-ce que
vous vous orientez vers un dossier cumulatif? Je dis: Non. Je le dis
très clairement.
M. Lavoie: Ce serait à ce moment-ci qu'on pourrait donner
la parole au directeur général pour qu'il nous dise s'il envisage
la confection d'une liste permanente qui serait utile au gouvernement, aux
élections municipales et scolaires, aux marguilliers et partout, sans
indicateur informatique. C'est cela que nous voulons savoir.
M. Bédard: Sur cette question, je demanderais
peut-être au directeur général des élections
de...
Si vous permettez, je pense qu'avant de répondre d'une
façon très précise, M. Lavoie, j'apprécierais que
vous me donniez deux minutes pour apporter une précision au
départ. Je dois vous dire qu'au début du mois de mars le
gouvernement a pris la décision de ne pas donner suite au projet de loi.
Evidemment, vous savez que, depuis cette date, certains
événements se sont produits et ont accaparé passablement
le temps du directeur général des élections et de son
personnel. A ce moment-là, j'ai demandé aux personnes
impliquées dans ce dossier de me soumettre un rapport final, de mettre
un terme aux activités et de me soumettre un rapport des
activités. Effectivement, le coordonnateur du projet m'a remis un projet
de rapport vendredi de la semaine dernière. Il me faut, par la suite,
étudier ce rapport et les autres rapports des différents
intervenants et des différentes firmes qui ont travaillé à
ce projet.
J'ai l'intention, dans les semaines ou dans les mois à venir au
plus tard, de rédiger, d'abord pour le gouvernement qui en disposera, un
rapport-synthèse qui comprendra des commentaires et des recommandations,
tant sur les travaux qui ont duré presque deux ans maintenant que sur ce
qui pourrait peut-être être réalisé dans
l'avenir.
Il me semble important de vous souligner dans quelle perspective
j'envisage que ces travaux puissent peut-être se poursuivre. Il me semble
que ce registre devrait être constitué de telle sorte qu'il
réponde de façon satisfaisante d'abord à la constitution
d'une liste électorale en vue de scrutins provinciaux, soit des
élections générales, partielles ou des consultations
populaires, et, en deuxième lieu, qu'il réponde à
l'objectif de fournir sur demande les listes électorales à des
fins municipales.
J'en viens au point plus précis de la question que vous m'avez
posée. Le mandat que j'ai reçu, qui m'était confié
au départ, en vertu des documents dont vous avez pris connaissance et
qui ont été déposés à l'Assemblée
nationale lors de l'étude du projet de loi no 3 en particulier,
était de préparer un registre des électeurs en vue de la
confection d'une liste électorale permanente en ayant recours à
l'informatique. Or, en ayant recours à l'informatique, ceci
nécessite l'indicateur informatique auquel vous
référez.
Cependant, il me semble important de souligner je me propose de
le mettre en évidence dans le rapport que j'ai l'intention de
rédiger qu'une liste électorale permanente ne serait,
quelle que soit la façon dont on la constituera, adéquate que
s'il existe une étroite collaboration entre les agents et organismes
gouvernementaux pour la mise à jour des adresses des électeurs et
électrices. Cela demeure un des problèmes les plus difficiles que
nous avons rencontrés. Je ne crois pas me tromper en affirmant je
pourrai le dire définitivement dans le rapport que de tels
échanges ne peuvent qu'entraîner des économies pour
l'ensemble du gouvernement. On pourrait peut-être s'opposer à ce
que je viens de dire et affirmer que ce n'est pas mon mandat spécifique
de me préoccuper d'économie pour l'ensemble du gouvernement.
Il m'apparaît cependant que je manquerais à mon devoir si
je ne proposais pas, dans le rapport que je produirai, qu'il y ait des
propositions d'étude de coûts-bénéfices dans
différents secteurs d'activités. Par exemple, pour n'en citer
qu'un seul, il faudrait déterminer en termes de
coût réel la confection de listes électorales pour
fins municipales ou scolaires, ce qui n'a pas été fait.
Donc il serait tout à fait inexact de considérer les frais
encourus jusqu'à maintenant dans la seule perspective de la constitution
de listes électorales pour fins provinciales, puisque nos recherches
nous obligent à considérer les multiples aspects et avantages que
l'on peut tirer d'une telle réalisation sans pour autant enfreindre le
respect de la vie privée des gens. En somme, ce que je veux vous
signaler, c'est que les chiffres que je suis prêt à vous fournir
doivent être pondérés en tenant compte des avantages
primaires, des avantages premiers, et des avantages secondaires qu'on peut
retirer d'un registre.
Je termine en vous donnant deux réflexions sur le titre de
directeur général des élections; j'ai un statut qui est
tout à fait particulier, comme vous le savez, qui m'impose des devoirs
d'objectivité et d'impartialité, tant à l'égard des
électeurs que du gouvernement et des partis politiques. Je crois aussi
que la situation spéciale qui est la mienne me permettra de soumettre
j'espère que ma perspective actuelle se traduira vraiment dans le
rapport que je rédigerai sous peu des recommandations
précises quant à la réalisation d'un registre permanent
des électeurs, spécifiquement à l'égard des
modalités, des conditions et des fins pour lesquelles un registre
permanent des électeurs peut être avantageusement
constitué.
Après avoir fait ce préambule ou ces précisions, je
suis prêt à répondre à vos questions, concernant en
particulier les coûts, mais en attirant encore votre attention sur le
fait que je pense qu'il serait prématuré de tirer des conclusions
définitives des renseignements que je vous donnerai, parce qu'il faut
les percevoir dans un contexte global.
Le Président (M. Laberge): Je solliciterais d'abord un
consentement unanime pour prolonger nos travaux de quelques minutes, vu qu'on a
dépassé la demi-heure qui nous était impartie. Est-ce
qu'on peut aller jusqu'à...
M. Bédard: A la suite des remarques faites par le
directeur général des élections...
M. Lavoie: Jusqu'à 19 heures au moins?
M. Bédard: Personnellement, je demeure convaincu que,
tôt ou tard, il faudra adopter un registre des électeurs avec un
numéro d'électeur, ce qui me faisait dire tout à l'heure,
au début de mes propos, que l'idée d'un registre n'est pas
abandonnée comme moyen efficace d'en arriver à une solution
définitive, premièrement, à cause des économies
importantes qui seraient réalisées non seulement pour le
gouvernement du Québec mais aussi pour les municipalités et les
commissions scolaires, et parce que je crois qu'il s'agirait là du
meilleur système, du système où il serait le plus facile
de suivre l'électeur dans ses déménagements et où
tous les partis politiques n'auraient pas à poursuivre cette
tâche, qui est très fastidieuse, de faire enregistrer ou radier
des électeurs.
C'est impossible d'en arriver à l'établissement d'un tel
système sans le recours à l'informatique. D'ailleurs, selon les
représentations qui m'ont été faites...
M. Blank: Je vais être bon pour 283...
M. Bédard: Ce n'est pas le même système.
M. Lavoie: M. le Président, notre position est assez
claire et, d'ailleurs, je pense qu'elle a été bien
établie. Nous nous opposerons d'ailleurs nous ne sommes pas les
seuls nous sommes appuyés par la Commission des droits de la
personne, à tout système qui procurera au gouvernement des
outils, un genre de fichier, comme cela existe en Suède. On ne permettra
pas qu'il y ait un tel système d'implanté ici au Québec.
C'est une position de principe.
M. Bédard: Je suis d'accord avec cette inquiétude
du député. Le défi, c'est d'essayer de trouver le moyen de
se servir de l'informatique de manière à atteindre le but
stipulé au niveau de la loi 3 et, en même temps, de ne pas tomber
dans l'utilisation de ce moyen pour les fins dont parle le député
de Laval. Il faut trouver la solution.
M. Lavoie: II ne faut pas toujours faire confiance au
gouvernement, à quelque gouvernement que ce soit...
M. Bédard: A quelque gouvernement que ce soit, je suis
bien d'accord.
M. Lavoie: ... parce que, livré à ses tentacules et
à son emprise, vous le savez, le citoyen devient "nobody" dans tout
cela.
M. Bédard: Cela se complique vite, mais il va falloir
trouver la solution.
M. Lavoie: J'ai un point. Le ministre peut-il s'expliquer? Il
nous l'a répété, il a déclaré, au mois de
mars 1980, que le système que prévoyait la loi no 3, avec les
indicateurs informatiques et tout, coûtait plus cher que le
système traditionnel que nous avons, alors qu'on s'est fait bourrer les
oreilles combien de fois par le premier ministre, par votre
prédécesseur, M. Burns... Le premier ministre disait, au mois de
mars 1979, on accusait... Je cite le premier ministre, à la page 11 des
Débats du 6 mars 1979, "le premier, une loi du registre des
électeurs visant à mettre en place la fameuse liste unique et
permanente qui, en plus d'être une économie appréciable,
pourra éventuellement servir également aux élections
municipales."
C'est également le premier ministre qui, je crois, le 20 juin
1979, parlant des libéraux accusés d'infliger des dépenses
inutiles, mentionnait une économie de $10 000 000. Au moins 25 fois, on
nous a accusés d'être contre l'économie
apprécia-
ble dont on pourrait faire profiter le gouvernement en adoptant la loi
no 3. Je mets cela en parallèle avec la déclaration actuelle du
ministre selon laquelle le nouveau système coûtait effectivement
plus cher que le système traditionnel.
Y a-t-il eu des études de faites et à quel moment ces
études ont-elles été faites? Est-ce qu'elles ont
été faites au moment où le premier ministre nous accusait
d'être un frein à l'économie des fonds publics? A quel
moment ces études ont-elles été faites?
M. Bédard: M. le Président, tout au long de ce
débat il y a une étude que je mentionnerai tout à
l'heure je pense que tous les membres étaient convaincus que
cette réforme contribuerait à économiser des sommes
importantes à l'Etat, tout en améliorant le mode de
fonctionnement ou de confection de la liste électorale. Le
député de Laval lui aussi disait que non seulement ça
pourrait servir pour les élections provinciales, mais, également,
aux élections municipales, qu'il pourrait servir aussi aux
élections scolaires et, partant de là, il y a toute
l'économie qu'on pourrait réaliser par le moyen d'une liste
permanente.
Je pense que tout le monde fonctionnait, avait l'impression...
M. Lavoie: Avait l'impression.
M. Bédard: ... jusqu'à ce que j'ai l'occasion,
après ma nomination, de prendre connaissance de la première
étude définitive sur ce sujet en novembre 1979. Je pense qu'on ne
peut accuser qui que ce soit, avant cette date, de...
M. Lavoie: Oui, mais on doit accuser quand même le
gouvernement...
M. Bédard: Non, mais laissez-moi terminer ma
réponse, s'il vous plaît. Vous pourrez y aller après.
M. Lavoie: Bien oui, mais vous pouvez y aller... Combien
avez-vous dépensé avant de vous apercevoir de ça?
M. Bédard: Attendez donc!
Le Président (M. Laberge): A l'ordre! D'ailleurs...
M. Bédard: Attendez donc! On pourrait avoir terminé
les crédits. Cela me fait plaisir de continuer à essayer de vous
donner des réponses. Si vous ne voulez que vous obstiner, on va
arrêter.
M. le Président, en novembre 1979, j'ai pris connaissance d'une
étude définitive, celle-là, lors d'une réunion avec
les experts de la firme de consultants en administration où me furent
confirmés les faits suivants: Premièrement, que le registre ne
faisait pas épargner au niveau central des sommes aussi substantielles
qu'on aurait pu le croire auparavant et que tout le monde mentionnait, d'un
bord et de l'autre de la Chambre. Egalement, on a pu se rendre compte que des
sommes importantes seraient épargnées par d'autres organismes
centraux, par exemple la Régie de l'assurance-maladie, le Code de la
route, etc., et surtout par les municipalités qui ne cessent de
réclamer l'implantation d'un registre.
Cette étude confirmait également que les listes
confectionnées nécessiteraient un mécanisme de
révision impliquant un recensement qui pourrait revenir tous les deux ou
trois ans et qu'il était impossible d'établir un registre
efficace et économique par rapport au système actuel sans
l'utilisation d'un numéro d'électeur.
Jusqu'à ce que nous prenions connaissance de cette étude
définitive, je pense que, de bonne foi, d'un bord et de l'autre de la
Chambre, on y allait avec l'impression que j'ai mentionnée tout à
l'heure. Maintenant, nous avons les données suffisantes pour nous
permettre peut-être de mieux nous ajuster.
M. Lavoie: Oui, mais ce que je trouve vraiment bizarre, c'est que
le projet de loi a été étudié, je pense, à
la fin de la première partie de la session de 1979. C'est en 1979,
jusqu'au mois de juin, où l'Opposition a réussi...
M. Bédard: L'étude ici date... M. Lavoie:
Oui.
M. Bédard: ... du 18 octobre et on en a pris connaissance
en novembre. (19 heures)
M. Lavoie: D'accord, mais est-ce que le ministre ne trouve pas
vraiment un peu étrange que la loi nous a été soumise au
début de 1979 et qu'elle n'a pas été adoptée
à la suite de l'opposition des Oppositions à la fin de juin 1979?
Si ce n'avait été de la prévoyance de l'Opposition pour
arrêter ce projet de loi, il aurait normalement été
adopté en juin 1979. S'il n'y avait pas eu obstruction de la part de
l'Opposition, cela aurait été adopté, car c'était
une priorité de la session, d'ailleurs. Mais vous n'avez fait faire
l'étude qui vous révèle que cela coûtait plus cher
qu'en octobre 1979.
M. Bédard: Deux nuances, M. le Président.
Premièrement, je pense que l'obstruction qui a été faite
par l'Opposition et je prends note du mot a été
faite, rappelons-nous-le, soyons corrects, non pas en vertu du coût que
cela pouvait représenter, cela a été fait au nom du
principe de l'établissement d'un numéro d'électeur et de
l'informatique.
M. Lavoie: D'accord.
M. Bédard: C'est cela. Il n'a jamais été
question de coût parce que, même à ce moment-là, je
pense que tout le monde, de bonne foi, était convaincu que
c'était une économie très importante. Il reste que
l'ensemble de l'étude qui a été faite laisse entendre que,
si on regarde cela généralement et en pensant aux autres
organismes au niveau gouvernemental, aux municipalités, aux
commissions scolaires, cela peut représenter quand même une
économie par rapport au système actuel. C'est, je pense, ce que
M. le président des élections a dit tout à l'heure.
Le travail qui a été fait jusqu'à maintenant est
donc loin d'être inutile; il s'agit, au contraire, de le poursuivre et
d'essayer de trouver la solution à la véritable cause de
l'obstruction de l'Opposition, qui réside non pas dans le coût
mais dans la manière de confectionner une liste sans qu'il y ait danger
de connexion de réseaux, etc.
M. Lavoie: D'accord, je reconnais ce fait. Je reconnais,
d'ailleurs je l'avais dit en décembre 1978, que j'avais l'impression que
cela pourrait amener une économie. Mais ce n'est pas l'Opposition, ce
n'est pas le député de Laval qui a occasionné des
dépenses de l'ordre de plusieurs millions de dollars, et c'est ma
prochaine question.
M. Bédard: Mais, vous n'aviez pas tort...
M. Lavoie: Ces dépenses ont été de l'ordre
de plusieurs millions de dollars jusqu'à l'automne 1979 avant que vous
décidiez de demander une étude sur le coût, étude
qui révèle que cela coûte plus cher.
M. Bédard: Mais vous aviez...
M. Lavoie: Quel montant a été
dépensé?
M. Bédard: Mais vous n'aviez pas tort, à ce
moment-là, de penser que, globalement, cela pouvait
représenter...
M. Lavoie: J'ai eu tort.
M. Bédard: Non, non. Au contraire, comprenons-nous.
M. Lavoie: D'accord, je saisis.
M. Bédard: Vous n'aviez pas tort et nous n'avions pas tort
non plus...
M. Lavoie: Mais, écoutez, est-ce qu'on peut savoir...
M. Bédard: ... de penser que, globalement, cela
représentait une économie. Maintenant, c'est pour cela qu'il faut
continuer.
M. Lavoie: Le directeur général des
élections nous avait dit ou avait dit aux journaux le 13 mars 1980 que,
dans les jours qui suivraient, il ferait le point sur l'état du dossier
au cours des prochains jours, dès qu'il aurait établi le bilan
définitif de l'opération. Cela, je le comprends et je ne veux pas
accuser M. Côté, il a eu plusieurs chats à fouetter, il a
été nommé membre de la Commission de la
représentation, il y a eu le référendum, etc. Il nous dit
qu'il n'est pas encore en mesure, aujourd'hui, de nous donner un tel bilan. Ce
qu'il nous dit, c'est qu'il y a eu un rapport récent mais que, dans les
semaines à venir, il ferait un bilan complet. Avez-vous tout de
même un ordre de grandeur du montant qui a été investi
dans... Vous savez, il y a eu des questions en Chambre vous avez
certainement eu l'occasion de suivre le journal des Débats et
même le ministre des Finances a été estomaqué,
à certains moments, de savoir qu'il y avait des fonds aussi importants
engagés lorsque des contrats d'informatique étaient
donnés. Cela a même été la réaction de M.
Pa-rizeau qui trouvait cela assez important.
On a parlé à ce moment-là de $3 000 000, $4 000 000
ou $5 000 000. Est-ce que vous avez un ordre de grandeur du montant qui a
été dépensé pour la mise en place de ce registre
des électeurs? C'est certainement dans l'ordre des montants que je vous
mentionne.
M. Bédard: Avec la permission du directeur
général des élections et de mon collègue, je
voudrais seulement mentionner que tous les contrats ont été
déposés en Chambre.
M. Lavoie: Je sais, je suis au courant, j'en ai pris
connaissance, mais...
M. Bédard: Cela donne une bonne idée du
coût.
M. Lavoie: C'est le montant. Disons que, depuis...
M. Bédard: Les remarques de M. Parizeau étaient
moins sur le montant lui-même que sur les mécanismes. C'est une
distinction importante.
M. Lavoie: Sur le montant également. Vous pourrez le lui
demander, parce que j'ai eu l'occasion d'en discuter avec lui.
M. Bédard: Avez-vous déjà vu un ministre des
Finances qui trouve que ça ne coûte pas assez cher?
M. Lavoie: Entre l'automne ou le début de l'hiver 1978
jusqu'au début de 1980, alors que le gouvernement a décidé
de mettre ce projet en veilleuse, pour arrêter des dépenses,
j'imagine, avez-vous une idée du montant qui a été investi
dans cette aventure?
M. Bédard: L'ensemble des contrats, jusqu'au 31 mars, est
de $2 661 982, selon la liste qui a été fournie. Le montant
global cumulatif qui a été dépensé au 31 mars 1980
est de $4 519 000.
Il faut peut-être vous donner les grandes lignes de ce que
comprend ce montant. Evidemment, le plus gros montant, c'est celui des contrats
accordés à des firmes d'informatique. Vous savez
évidemment ce qui peut-être n'a pas été
précisé, au moment du débat du mois de juin que des
contrats pour les firmes d'informatique ont été accordés
à la suite de soumissions publiques. Je regrette que ça n'ait pas
été souligné à ce moment, ce qui a peut-être
permis au ministre des
Finances d'éprouver un certaine surprise, parce qu'il
n'était pas au courant de ce fait.
L'autre élément, qui est assez important dans la somme
globale que je vous ai donnée, ce sont les salaires des employés,
temporaires et permanents. Un autre élément assez important
également, ce sont les services d'informatique. Vous savez qu'on a
travaillé en utilisant l'ordinateur de la RAMQ.
Je dois également vous souligner un autre élément,
c'est celui des sections de vote. Je dois vous signaler que, grâce au
travail établi à l'occasion du registre, nous allons être
en mesure, je crois là encore, je vous le donne sous
réserve, mais je suis prêt à parier que c'est à 95%
actuellement très prochainement, de remettre à tous les
membres de l'Assemblée nationale une description des sections de vote
des nouvelles circonscriptions électorales les 122
circonscriptions électorales qui soit adéquate.
C'est-à-dire qu'on va être capable de faire la transposition,
grâce à l'informatique on a quelque 20 000 sections de vote
actuellement, dans 110 circonscriptions électorales, il faut prendre ces
20 000 ou 22 000 sections de vote et les transposer de façon exacte dans
les 122 circonscriptions électorales on va pouvoir le faire,
c'est une opération qui est déjà faite, dans quelques
jours elle va être soumise au président des élections pour
vérification. Nous allons donc pouvoir également, comme on l'a
fait pour le dernier recensement, vous fournir un index alphabétique, et
c'est un élément assez important dans le montant que j'ai
donné, un élément assez important et qui aurait
été nécessaire de toute façon.
M. Lavoie: Une dernière question. Les informations,
données et programmes informatiques qui vous avaient été
remis par la RAMQ pour la confection de votre registre des électeurs, ce
sont quand même des documents confidentiels. Avez-vous encore de ces
données en votre possession ou si elles ont été remises
à la RAMQ?
M. Bédard: C'est la seule chose qu'on ait utilisée
de la RAMQ, c'est qu'on a eu accès à un extrait du registre de la
RAMQ, à une période donnée, soit au mois de janvier 1979,
et qui ne concernait que le nom, le prénom, l'adresse, ce dont on avait
besoin selon...
M. Lavoie: Le numéro?
M. Bédard: Oui, le numéro, la date de
naissance...
M. Lavoie: Le numéro de la RAMQ?
M. Bédard: Oui, parce que c'était l'indicateur
informatique qu'on avait l'intention d'utiliser, vous le savez, ainsi que la
date de naissance et le sexe.
Cela a arrêté, dans le temps, et il n'y a pas eu d'autre
échange; j'ai même donné les instructions formelles
à l'automne de ne plus avoir d'échange, d'aucune façon,
avec la RAMQ, tant qu'on ne saurait pas à quoi nous en tenir de
façon précise sur l'avenir du registre.
M. Lavoie: C'étaient quand même des dossiers
confidentiels des citoyens du Québec.
M. Bédard: Non, je me suis...
M. Lavoie: Mais pour quelle raison aviez-vous
décidé de mettre ça sous la garde d'une agence de
sécurité?
M. Bédard: On vous l'a expliqué et je vais vous le
répéter je m'excuse, M. Lavoie pour protéger
ces rubans informatiques, tous les centres procèdent de la même
façon, que ce soit la Régie des rentes, la Régie de
l'assurance-maladie, le Bureau des véhicules automobiles, tous ceux qui
ont un système informatique protègent c'est la RAMQ
elle-même qui le faisait ces rubans en s'assurant d'en avoir un
exemplaire en lieu sûr en cas de feu ou de perte.
Vous devinez qu'il y a énormément de travail dans cela.
C'est comme si on faisait un dépôt dans une banque; personne ne va
aller chercher dans une banque l'argent d'un autre ou une information
concernant un autre. C'est simplement une précaution
élémentaire qui a été prise pour la sauvegarde de
ces rubans magnétiques. C'est une précaution qui est prise
également par la RAMQ tous les jours.
M. Lavoie: Quand prévoyez-vous soumettre le bilan complet
des activités...
M. Bédard: Là encore, vous me connaissez, je
suis...
M. Lavoie: Disons d'ici un mois ou deux ou quoi?
M. Bédard: Non, un peu plus que cela. Vous me connaissez,
je suis assez prudent dans mes prévisions, parce que je m'en voudrais
qu'on me dise: Ecoutez, vous nous l'aviez promis pour telle période. Je
vais vous dire pourquoi il m'est difficile de vous le dire tout de suite. Je
dois procéder à ce que je viens de vous mentionner, soit
compléter les sections de vote, préparer le recensement qui
débute en septembre, voir à ce que ce recensement s'accomplisse
et voir a la mise en application de la loi 9. Je prévois, dans les
prochaines semaines, ne pas pouvoir m'attarder énormément sur ce
dossier. J'aimerais pouvoir le faire pour soumettre un rapport le plus
tôt possible; la seule réponse que je puis vous donner, c'est que,
d'ici quelques mois, vous aurez un rapport complet là-dessus.
Voilà. Adopté.
Le Président (M. Laberge): Programme 2, Administration des
élections et financement des partis politiques, adopté?
M. Bédard: C'est statutaire.
Le Président (M. Laberge): C'est statutaire de toute
façon.
M. Lavoie: Juste un petit mot, peut-être une suggestion au
ministre, et j'aimerais avoir l'opinion du directeur général des
élections.
Vous avez trois éléments actuellement: le directeur
général des élections, c'est une boîte autonome, qui
se trouve à un endroit à Québec; vous avez la Commission
de la représentation, qui est un autre organisme autonome; vous avez le
directeur général du financement des partis politiques, c'est
encore une autre boîte autonome, ailleurs. Je le répète, je
crois que c'est une multiplication d'organismes. La formule qu'on avait
proposée au tout début de votre entrée en fonction,
lorsque M. Burns a commencé sa réforme électorale, je
crois et c'est une opinion que j'émets était qu'il
devait y avoir une seule grande boîte qui s'occupe de la
démocratie au Québec, qu'il devrait y avoir un responsable des
consultations populaires et des élections et qu'il devrait y avoir
peut-être un adjoint, qui serait responsable de la question du
financement des partis politiques et que ça pourrait être beaucoup
plus centralisé. Il y aurait de l'économie, il y aurait une
meilleure synchronisation, il y aurait une meilleure coordination plutôt
que d'avoir, d'une manière éparse, actuellement, trois
boîtes qui, par la force des choses, même par la loi, sont
obligées de collaborer ensemble. Le directeur général est
membre de la Commission de la représentation. Vous devriez avoir plus de
pragmatisme et plus de logique dans votre système.
C'est une suggestion que je fais au ministre. Je pense qu'il y aurait
plus d'efficacité et plus d'économie si les gens savaient que,
à un endroit à Québec et à Montréal, ils
pourraient avoir toutes... Il y a des campagnes de financement, des campagnes
d'information qui se font à des périodes différentes, mais
M. Burns n'a jamais voulu comprendre cela. J'espère que le ministre
actuel pourrait ouvrir ses oreilles à une telle suggestion.
M. Bédard: II y a même une très grande
collaboration, à l'heure actuelle, entre la Commission de la
représentation et la Direction générale des
élections.
M. Lavoie: Vous êtes obligés en vertu de la loi et
tout.
M. Bédard: Je ne rejetterai sûrement pas du revers
de la main l'idée qui est avancée par le député de
Laval; je pense qu'il comprendra que ce n'est pas à partir du moment
où la suggestion est faite que je peux donner une réponse, mais
je crois qu'en fonction de l'avenir c'est vraiment une idée à
évaluer.
Le Président (M. Laberge): Je pense que c'était dit
comme conclusion, M. le ministre.
M. Bédard: Merci.
Le Président (M. Laberge): Au Conseil exécutif, le
programme 2 est adopté.
La commission de la présidence du conseil et de la constitution
suspend ses travaux jusqu'à 20 h 30, au salon rouge.
M. Lavoie: C'est trop rapide! Fin de la séance à 19
h 15
ANNEXE
Notes pour la présentation des crédits
de l'OPDQ
par monsieur Jacques Léonard, Ministre de
l'Office de planification et de développement du Québec
A la commission permanente de la présidence du
conseil et de la constitution
JUIN 1980
Le développement régional comme par les années
passées, constitue la pierre angulaire de toutes les activités
mises de l'avant par l'OPDQ. A cet égard, il m'est apparu pertinent de
décrire brièvement l'approche du développement
régional véhiculée par cet organisme de même que son
évolution au cours des dernières années avant d'aborder
l'analyse des crédits pour l'année 1980-1981.
Au Québec, l'approche du développement régional est
passée historiquement par plusieurs phases. Pendant longtemps, en effet,
les gouvernements qui se sont succédés au Québec
appliquaient des programmes uniformes sur tous les territoires du Québec
et les régions étaient laissées à
elles-mêmes. Puis au début des années 1960, la tendance
était alors aux programmes incitatifs destinés à amener la
grande entreprise à s'installer dans les régions. Les initiatives
venaient principalement de l'extérieur et les forces vives du milieu
étaient peu mises à contribution.
La vision que l'on se fait aujourd'hui du développement
régional s'est considérablement modifiée. Les
régions sont maintenant plus critiques vis-à-vis leur
dépendance à l'égard des forces extérieures qui
souvent échappent à leur contrôle. Les régions, plus
que jamais, veulent aujourd'hui prendre en main et orienter à leur
façon leurs secteurs d'activité économique.
Dans ce contexte, le gouvernement du Québec cherche maintenant
à favoriser la mise en place d'un cadre qui permettra aux citoyens et
aux groupes du milieu d'assurer leur devenir collectif et individuel.
C'est pourquoi, les objectifs que l'OPDQ véhicule dans l'appareil
gouvernemental en matière de développement régional visent
à optimaliser l'utilisation des ressources humaines et physiques des
régions et surtout à permettre aux citoyens d'assumer leur propre
devenir.
Ententes
Puisque leurs retombées sont orientées sur les
régions périphériques, j'aimerais signaler que, depuis le
début de l'entente-cadre de 1974, des ententes auxiliaires pour un
montant total de plus de 1,5 milliard de dollars ont été
signées, dont 1,2 milliard sous le présent gouvernement.
J'ajouterais que le gouvernement québécois a signé l'an
dernier, par l'entremise de l'OPDQ, pour 334 millions de dollars d'ententes et
d'amendements à des ententes.
Le 15 mai 1979, l'OPDQ signait en effet un amendement de 184 millions de
dollars à l'entente sur le développement forestier portant
celle-ci à 332,3 millions de dollars. A la même date, il signait
aussi une nouvelle entente de 150 millions pour la modernisation de l'industrie
papetière. Je précise ici que les crédits
réservés aux fins des ententes Canada-Québec pour
l'exercice 1980-1981, sont de 194,2 millions comparativement à 209,6
millions l'an dernier, ce dernier chiffre comprenant les budgets
supplémentaires votés en cours d'exercice.
C'est là une manifestation de la volonté du gouvernement
du Québec de tirer au maximum sa part des impôts que les citoyens
québécois paient à Ottawa. Par ailleurs, il faut indiquer
ici que les négociations de ces ententes ont été longues
et que ça prend une bonne dose de patience au gouvernement pour faire
valoir ses priorités. Ainsi, le déblocage de projets pour un
montant d'environ 400 millions de dollars destinés à combler des
besoins essentiels au Québec attend toujours le bon vouloir
d'Ottawa.
Il faut déplorer en outre la complexité administrative de
l'application des décisions relatives à la signature d'une
entente. Il nous apparaît essentiel, qu'une fois les ententes
signées, le Québec puisse les administrer lui-même et
surtout les agencer selon ses propres besoins. Or, les exigences du MEER vont
actuellement dans le sens opposé puisque, pour la réalisation de
chacun des projets inscrits aux ententes, il faut obtenir du MEER l'approbation
des plans et devis, l'autorisation d'aller en appels d'offres, l'autorisation
à un ministère québécois ou à une
municipalité d'accorder un contrat de construction, etc.
Pour illustrer cette ingérence du MEER dans l'administration
courante des ententes déjà signées, j'aimerais signaler
que, dans le cas précis de l'entente auxiliaire sur les pâtes et
papiers, 17 dossiers impliquant des subventions de 89,3 millions de dollars,
correspondant à autant d'entreprises, sont présentement
bloqués au MEER. Cette attente, retient de la part de ces industries,
des investissements de plus de 378 millions de dollars.
Si l'on regarde maintenant la répartition per capita des sommes
versées par le MEER au Canada, on constate que le Québec est
considérablement défavorisé sous le rapport des
subventions accordées par ce ministère, au cours des dix
dernières années. Selon des rapports fournis par le MEER
lui-même, entre 1969 et 1979, on a versé per capita des
subventions de 30,2$ en Saskatchewan, 24,7$ au Manitoba, contre seulement 19,1$
au Québec. En 1978-1979 en particulier, l'écart des
déboursés per capita entre la Saskatchewan et le Québec
s'éablit à 21,4$ en défaveur du Québec.
Pourtant le taux de chômage est substantiellement plus
élevé au Québec que dans ces provinces. En 1978, nous
étions à 10.9% par rapport à 6.5% et 4.9% pour le Manitoba
et la Saskatchewan.
Le Fonds de développement
régional
Je voudrais maintenant parler de ce qui se fait directement à
l'OPDQ, notamment par le biais du Fonds de développement régional
(FDR) pour stimuler le développement des régions du
Québec.
En fait, le FDR constitue pour l'Etat québécois un
instrument souple d'intervention pour venir en aide au développement
régional et pour appuyer, là où ils s'expriment sur le
territoire, les dynamismes régionaux et locaux. Il est administré
par l'OPDQ depuis l'année financière 1975-1976.
Compte tenu de notre approche du développement régional
que j'ai expliqué plus haut, le Fonds de développement sert
maintenant essentiellement à la poursuite de quatre objectifs, à
savoir le support aux dynamismes locaux, la concertation des agents de
développement, le démarrage de nouveaux programmes et
l'expérimentation de nouvelles techniques. D'ailleurs, de plus en plus,
et encore plus fortement au cours des prochaines années, notre intention
est d'utiliser davantage cet instrument de développement pour des
projets émanant des régions.
J'ajouterai que, depuis deux ans, une meilleure connaissance des besoins
régionaux conséquente à la réalisation
d'études spécifiques, dont les problématiques et les
orientations de développement régional, a permis, non seulement
de privilégier le démarrage d'activités nouvelles, mais
également de mettre de l'avant des projets, souvent conçus en
région et définis en fonction de besoins spécifiques.
Pour réduire les disparités régionales et appuyer
les dynamismes régionaux, on peut citer trois projets parmi tant
d'autres: la route d'accès aux ressources du Lac Gwillim dans la
région du Saguenay/Lac St-Jean, l'accessibilité au grand public
des équipements récréatifs et sportifs du Mont
Vidéo en Abitibi et enfin, le centre communautaire de Blanc-Sablon.
Dans le cas de l'initiation à de nouvelles activités, je
mentionnerai le financement des expériences d'aménagement du
territoire des Conseils de comté des Iles-de-la-Madeleine, de
Matapédia, de Labelle et de Gatineau.
Pour les projets s'inscrivant dans le cadre de priorités
intersectorielles et de concertation, j'ai retenu trois exemples:
l'aménagement intégré des ressources de la forêt
privée de Basques et Neigette, la construction de la route Manic-Gagnon
et le projet d'intervention et de consolidation de la Basse
Côte-Nord.
Enfin, les crédits du FDR sont également appliqués
au programme d'entraide PME.
L'OPDQ continue de jouer, à l'intérieur de l'appareil
gouvernemental ce rôle d'initiateur de programmes qui sont ensuite pris
en charge par les ministères sectoriels lorsque ces expériences
s'avèrent fructueuses. C'est ce qui explique les fluctuations des
crédits du Fonds de développement régional inscrits
à l'élément 02 du programme 04. Ils se chiffrent pour
l'année 1980-81 à 24,4 millions. Certaines activités
touchant le secteur primaire, le secteur agricole, l'aménagement de
parcs urbains, l'implantation de centres d'interprétation de la nature
et le projet Yamaska ont maintenant un caractère permanent et leur
financement relève des ministères maîtres d'oeuvre.
Les Conférences administratives
régionales
Par ailleurs, la plupart des projets initiés par le biais du FDR
proviennent des Conférences administratives régionales. En fait,
les CAR constituent des liens privilégiés dans l'échange
d'informations sur la programmation régulière des divers
ministères. Elles permettent d'identifier des problèmes qui
touchent plus d'un ministère, de proposer des solutions et, d'une
façon générale, de favoriser une plus grande unité
des interventions gouvernementales dans les milieux régionaux.
Les CAR sont des structures qui ont l'avantage de s'adapter facilement
aux changements administratifs de l'appareil gouvernemental. L'exemple le plus
révélateur à ce sujet est l'ajustement de leur
organisation de travail sur la même base que les quatre comités
permanents rattachés au Conseil exécutif, soit
l'aménagement, le développement économique, le
développement social et le développement culturel.
Le programme expérimental de création
d'emplois communautaires (PECEC)
En plus d'être impliquées, comme je l'ai dit, dans la
programmation du FDR, les CAR jouent également un rôle important
dans l'administration du programme expérimental de création
d'emplois communautaires (OSE). Ce programme a été
institué le 21 octobre 1977, lors du démarrage du
programme OSE. Comme on le sait, ce programme vise la création
d'emplois permanents en soutenant le démarrage d'entreprises ou
l'expansion de celles existantes. Je rappelle que la responsabilité
ministérielle du PECEC, dont les crédits sont inscrits aux
programmes de l'OPDQ, relève de mon collègue du
développement social qui se fera un plaisir d'élaborer davantage
et au besoin répondre à vos questions lors de sa comparution
devant cette commission à 18:30 heures.
Le programme expérimental est donc un instrument additionnel que
le gouvernement a voulu se donner pour appuyer les dynamismes locaux et
régionaux. Les projets auxquels il s'adresse doivent respecter les trois
critères suivants: ils doivent être créateurs d'emplois, en
particulier chez les chômeurs et les assistés sociaux; ils doivent
avoir des chances raisonnables de s'autofinancer sur une base de deux (2) ans;
les projets doivent aussi comporter une dimension communautaire significative,
c'est-à-dire associer la communauté locale ou les travailleurs
à la propriété et la gestion.
Mais ce qui, par-dessus tout, fait l'originalité de ce programme,
c'est l'aspect largement déconcentré qu'il introduit. Les
Conférences administratives régionales prennent en effet les
décisions en regard des projets qui nécessitent des subventions
de moins de 75 000 $.
Pour l'année 1980-81, le budget réservé au PECEC,
et qu'on retrouve à l'élément 1 du programme 4, est de 11
millions de dollars.
L'intérêt de l'OPDQ pour le développement des PME en
région ne s'arrête pas là. L'office a, au cours de
l'année qui se termine, participé à l'élaboration
et à la mise en place de l'Entraide PME. Cet organisme
extra-gouvernemental vise à aider les entrepreneurs dans la
réalisation des projets qui leur tiennent à coeur. Il vise
également à favoriser une entraide mutuelle entre les PME.
Cette réalisation a été rendue possible grâce
à l'appui du MICT et des organismes suivants: la
Fédération des caisses d'entraide économique du
Québec, la Corporation professionnelle des administrateurs
agréés du Québec et le Groupement québécois
d'entreprises. Actuellement, l'OPDQ a consenti à prêter les
services de deux cadres pour aider à la mise en place de ce projet et le
directeur général adjoint à l'Administration agit comme
conseiller.
Les Conseils régionaux de
développement
Enfin, concernant les CRD, je signalerai que le gouvernement du
Québec, conscient de la valeur et de l'importance de leur contribution
dans le développement régional, reconduira le protocole d'entente
régissant les relations des CRD avec l'office, protocole qui expire le
31 mars prochain. Le processus de négociation devant assurer ce
renouvellement est déjà amorcé et devrait aboutir d'ici
quelques mois.
De même, l'administration régionale de Kativik, en
référence avec l'article 23,6 de la convention de la Baie James
et du Nord québécois qui prévoit la mise en place d'un
conseil de développement, a formulé une demande pour
l'accréditation d'un organisme s'apparentant aux CRD existants. Les
pourparlers sont en cours et devraient bientôt aboutir à la
conclusion d'un accord.
Les crédits affectés à l'élément 2 du
programme 5, l'aide à la consultation, sont de 1,9 $ million en
1980.
Direction générale de la
planification
J'aimerais maintenant donner un aperçu des principales
réalisations de la direction générale de la planification
au cours de l'année financière qui vient de se terminer.
En vertu de la loi qui le régit, l'Office de planification et de
développement du Québec est appelé à
réaliser de nombreuses recherches dans les divers secteurs du
développement socio-économique.
Ainsi, la direction générale de la planification a rempli,
en 1979-80, plus de 36 mandats qui lui ont été confiés,
soit par l'office même soit par des organismes centraux ou encore par mon
collègue, le ministre d'Etat au Développement
économique.
On sait que la direction générale de la planification,
tout comme l'ensemble de l'OPDQ, est sous ma responsabilité, à
titre de ministre d'Etat à l'Aménagement, mais que par ailleurs,
le premier ministre a confié au ministre d'Etat au Développement
économique, le mandat d'approuver le programme de travail de cette
direction.
Sans entrer dans les détails, ce qui du reste sera fait lors de
la présentation du rapport annuel de l'OPDQ, je voudrais quand
même mentionner brièvement quelques-uns des principaux mandats
confiés à la DGP.
Une étude concernant les échanges économiques entre
l'Estrie et ses régions limitrophes a été
réalisée, ainsi qu'une étude du coût de la
réglementation québécoise en matière de transport
routier dans le contexte énergétique actuel. Une troisième
portait sur l'utilisation de ressources québécoises par les
sièges sociaux.
Dans la foulée des divers mandats exécutés pour le
secrétariat du comité ministériel permanent du
développement social, on retrouve deux enquêtes sur des groupes
à faibles revenus.
La première porte sur la situation financière des
personnes vivant hors famille et vise à faire des recommandations
pertinentes d'assistance gouvernementale; la seconde examine les attentes des
jeunes (les 15 à 24 ans) à l'égard du travail et cherche
à mieux connaître l'ampleur du roulement volontaire chez les
jeunes.
II faut mentionner également une étude de mise en oeuvre
de mesures favorisant l'emploi des jeunes ainsi qu'une autre sur la
sécurité du revenu des personnes âgées.
Je décrirai, en terminant, cinq études entreprises par la
direction générale de la planification, à la demande du
ministre d'Etat au Développement économique.
Il s'agit, en premier lieu, d'une recherche portant sur l'utilisation de
ressources québécoises par les sièges sociaux de
Montréal et qui a été faite auprès de 200 firmes
des secteurs secondaires et tertiaires; d'une seconde et d'une troisième
études portant respectivement sur l'évaluation des politiques de
la ville de New York à l'égard des sièges sociaux à
Montréal et sur une analyse comparative de la fiscalité des
cadres.
Une quatrième étude avait pour objectif
l'élaboration d'une stratégie de développement pour
l'économie de Montréal et enfin, une cinquième,
intitulée "Etude de l'impact du ralentissement de la croissance
démographique sur le développement économique du
Québec" sera publiée bientôt.
Bien sûr, il y en a beaucoup d'autres mais on me permettra de ne
pas les décrire ici d'une façon exhaustive.
Quant aux crédits prévus à l'élément
1 du programme 5, soit les travaux de planification, ils se chiffrent à
0,9 million pour 1980-81.
Les crédits dans leur ensemble
Au cours du présent exercice, l'enveloppe budgétaire
globale octroyée à l'OPDQ totalise 45,4 millions de dollars,
comparativement à 64,4 millions de dollars en 1979-80.
Ces chiffres ne comprennent pas les sommes inscrites au budget des
ministères maîtres d'oeuvre aux fins des ententes
Canada-Québec qui sont, je le rappelle, de 194,2 millions de dollars, ce
qui porte le budget total de l'office de 239,6 millions de dollars pour 1980-81
comparativement à 274 millions de dollars en 1979-80.
Ressources humaines
En ce qui concerne les effectifs autorisés de l'OPDQ en 1980-81,
ils sont de 196 soit un de moins que l'an dernier.
L'enveloppe hommes/année occasionnels a été
fixée à 50, comparativement à 71 en 1979-80. Ce chiffre
englobe 20 personnes affectées au programme expérimental de
création d'emplois communautaires de l'opération OSE.
Les crédits consacrés en 1980-81 à la direction et
au soutien administratif, soit l'élément 3 du programme 5, sont
de 7,1 millions de dollars.
La direction de l'office dont je veux souligner ici en passant le
dynamisme a été confiée cette année à un
nouveau président directeur général en la personne de
monsieur Hugues Morrissette et le nouveau directeur général
adjoint à la planification sera nommé incessamment.
Je profiterai de cette occasion pour souligner le mérite de
l'équipe de l'office au complet et remercier tous et chacun pour la
collaboration qu'ils m'apportent dans la direction de cet organisme.
Messieurs les députés, je termine ici ce très
sommaire aperçu des activités de l'OPDQ, me tenant à votre
disposition, ainsi que mon collègue, le ministre d'Etat au
Développement économique, pour répondre à vos
questions.