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Commission permanente de la présidence
du conseil, de la constitution et des
affaires intergouvernementales
Etude des crédits du Conseil
exécutif
Séance du jeudi 17 juin 1976
(Vingt heures vingt minutes)
M. Houde, Limoilou (président de la commission permanente de la
présidence du conseil, de la constitution et des affaires
intergouvernementales): A l'ordre, messieurs!
Nous étudions les crédits du Conseil exécutif, le
programme 7, organisation et réglementation des professions.
Les membres de la commission sont les suivants: M. Bédard
(Chicoutimi), M. Bellemare (Johnson), M. Bourassa (Mercier), M. Fraser
(Huntingdon) qui remplace M. Brown (Brome-Missisquoi); M. Boutin (Abitibi-Est)
qui remplace M. Beauregard (Gouin); M. Choquette (Outremont), M. Massé
(Arthabaska) qui remplace M. Cloutier (L'Acadie); M. Giasson
(Montmagny-L'Islet) qui remplace M. Desjardins (Louis-Hébert); M.
Gratton (Gatineau), M. Vaillancourt (Orford) qui remplace M. Malouin
(Drummond); M. Morin (Sauvé), M. Pagé (Portneuf), M. Perreault
(L'Assomption), M. Samson (Rouyn-Noranda) et M. Séguin (Pointe-Claire)
qui remplace M. Tardif (Anjou).
Le programme 7, organisation et réglementation des professions.
Le député de Chicoutimi.
Honoraires des chiropraticiens
M. Bédard (Chicoutimi): M. le Président, j'aimerais
demander au ministre ou au président de l'office s'il entend faire des
pressions pour que certains actes chiropratiques, comme les manipulations
vertébrales, soient rétribués aux chiros par la
Régie de l'assurance-maladie du Québec, comme c'est le cas pour
les médecins.
Dans un résumé des propos tenus lors d'une
conférence de presse donnée par l'Ordre des chiropraticiens du
Québec, ces derniers le président, entre autres
présentaient la question en ce sens, à savoir qu'à l'heure
actuelle, les médecins sont rémunérés par la
Régie de l'assurance-maladie pour des actes chiropratiques; ils se
référaient entre autres aux manipulations vertébrales,
alors que, pour des actes de même nature, les chiropraticiens ne
recevaient absolument rien.
L'Ordre des chiropraticiens contestait cette situation et mettait en
doute également la formation des médecins qui pratiquent de tels
actes, selon eux, les médecins n'auraient reçu que deux jours
d'initiation à la chiropratique. L'ordre s'est adressé à
deux reprises à l'Ordre des médecins pour obtenir des
informations sur ceux qui pratiquent de tels actes et pour tenter
d'établir des normes applicables à tous les médecins et
omnipraticiens. Cependant, selon le président même, les
chiropraticiens n'ont eu aucune réponse de la part de l'Ordre des
médecins.
En conséquence, l'Ordre des chiropraticiens demandait que les
médecins ne soient plus couverts par la Régie de
l'assurance-maladie pour des actes de nature chiropratique, tant que des normes
n'auraient pas été clairement définies. J'aimerais savoir,
soit du ministre ou du président de l'office, quelle est la position du
gouvernement, face à ce problème?
Le Président (M. Houde, Limoilou): Le député de
Portneuf.
M. Pagé: J'ai la même question, sur le même
sujet.
M. Bédard (Chicoutimi): Nous pourrions peut-être
attendre la réponse et ne pas enligner une série de
questions.
M. Pagé: Non, c'est sur le même sujet. C'est
simplement pour dire que c'était une question que je me proposais de
formuler, afin de savoir à quel moment les chiros seraient
intégrés au processus d'indemnisation prévu à
l'assurance-maladie. Je pense que c'est bien important, particulièrement
dans la région, chez nous, nous avons des services de cette nature et
nous avons beaucoup de contribuables directement affectés par cette
situation qui prévaut actuellement, et à laquelle, selon moi, le
gouvernement du Québec devrait trouver une solution dans les plus brefs
délais. Sur ce sujet particulier, et Dieu m'en garde, sur point
d'autres, je l'espère, je suis solidaire des questions posées par
le député de Chicoutimi.
M. Bédard (Chicoutimi): Si je puis ajouter autre chose,
concernant justement ce problème sur lequel l'office se doit de prendre
position, il me semble, dans les plus brefs délais possibles, et ce,
dans le meilleur intérêt de tous, je ferais remarquer au ministre
que déjà le ministre d'Etat aux Affaires sociales, M. Giasson,
avait répondu en Chambre:
Parmi les projections futures d'étendre les couvertures à
la Régie de l'assurance-maladie, il y a présentement à
l'étude une possibilité d'intégrer à notre
régie le paiement des honoraires aux chiropraticiens. Il est
évident que certains médecins posent des actes chiropratiques et
les honoraires de ces gens sont couverts par la régie, mais ils ne sont
pas couverts en tant que chiropraticiens, ils sont payés en vertu de
leur statut de médecin.
Je pense bien que ce genre d'explication n'est pas, à mon sens,
le faux-fuyant que doit emprunter soit l'Office des professions ou le ministre
responsable et que les chiropraticiens ont le droit de s'attendre à une
réponse assez précise, comme nous, d'ailleurs, de la part du
ministre.
M. Lachapelle: M. le Président, je pense qu'en guise de
préambule, il faudrait bien situer ce qu'est l'Office des professions et
son rôle, ses responsabilités, ses pouvoirs. Bien sûr que
tout ceci découle de la loi qui l'a créé.
L'Office des professions est préoccupé, en vertu de cette
loi, de la définition des actes professionnels, de l'exercice de l'acte
professionnel, du contrôle de l'acte professionnel, mais lorsqu'on traite
de questions telles que celles que soulèvent le député de
Chicoutimi et aussi le député de Portneuf, il s'agit
essentiellement, sinon exclusivement, des préoccupations qui touchent la
rémunération, qui touchent aussi ce grand secteur qu'est la
négociation avec le ministère des Affaires sociales.
M. Bédard (Chicoutimi): Qui touchent aussi la
santé, puisqu'il semble que les chiropraticiens allèguent quand
même pue le médecin ne semble pas avoir eu la formation, la
préparation nécessaire à poser de tels actes avec autant
de capacité que les chiropraticiens, dont c'est la profession.
M. Lachapelle: Mais, sans porter de jugement du moins pour
l'instant et pour les fins de la discussion présente sur la
compétence ou le manque de compétence de l'un ou de l'autre, pour
poser tel ou tel autre acte professionnel, je crois que la question telle que
posée traite très directement de la forme de
rémunération et je pense que cela qui est la question qui est
posée; or, c'est nettement une question qui ne relève pas de la
compétence de l'Office des professions.
Si on parle, par exemple, des honoraires des médecins ou des
traitements des médecins, nous savons fort bien qu'il s'agit de choses
qui sont sous la coupe du ministère des Affaires sociales. D'ailleurs,
présentement, je pense que ce à quoi se consacre le
ministère des Affaires sociales depuis déjà un bon moment,
c'est de préciser et de renouveler, s'il y a lieu, les conditions de
traitement de médecins. Il en va de même des autres professionnels
de la santé qui oeuvrent ici au Québec.
Ce n'est pas parce que je veux me sauver de la question, croyez-moi, M.
le Président, mais ce n'est pas...
M. Bédard (Chicoutimi): Vous me semblez être en
train de le faire.
M. Lachapelle: Absolument pas, ce n'est pas la
responsabilité de l'Office d'avoir à statuer sur la
rémunération, l'envergure, la forme et les modalités des
médecins versus les chiros, versus toute autre personne qui fait partie
des sciences de la santé. Ce n'est absolument pas de la
compétence de l'Office des professions.
M. Bédard (Chicoutimi): Le ministre semble oublier que
c'est la responsabilité de l'Office de déterminer le champ
d'activité de chacune de ces professions.
M. Lachapelle: Oui, c'est déterminé par la loi.
M. Bédard (Chicoutimi): II ne semble pas que cela soit si
déterminé que cela, lorsqu'on voit la situation qui se
présente qui prévaut au niveau du paiement des honoraires ou de
la reconnaissance par la Régie de l'assurance-maladie du Québec.
Si c'était très précis, il me semble qu'on n'aurait
pas...
M. Lachapelle: Ecoutez...
M. Bédard (Chicoutimi): ...ces difficultés.
M. Lachapelle: Je pense que la question qui est...
M. Bédard (Chicoutimi): Si vous me le permettez, M. le
ministre, il y a aussi l'aspect qui est soulevé, quand même,
relativement à la... Moi non plus, sans vouloir porter de jugement de
valeur, je ne suis pas médecin, mais il y a ces aspects que font
ressortir les chiropraticiens sur leurs aptitudes plus grandes, puisque c'est
leur profession, à donner ces traitements chiropratiques.
Il me semble que c'est important de définir, tant pour la
santé des gens que pour le service du consommateur, clairement
l'exclusivité des champs d'action; or l'Office des professions doit
trancher très nettement.
M. Lachapelle: Faut-il rappeler au député de
Chicoutimi qu'il existe deux groupes généraux de professions.
Certains étant à titre exclusif, d'autres à titre
réservé. Chaque profession a sa loi constituante et chaque
profession, en vertu...
M. Bédard (Chicoutimi): Mais vous avez votre mot à
dire sur leur loi constituante.
M. Lachapelle: ... de sa loi constituante a son champ de pratique
défini, quelquefois tant bien que mal, quelquefois d'une façon
plus générale que d'autres, particulièrement quand il
s'agit de professions plus récentes. Mais, quand même il demeure
que ces professions reconnues par l'office, et qui tombent sous sa juridiction,
dans le sens large du terme, se voient quand même définir un champ
d'action. Ce champ d'action étant défini, s'il s'agit, de traiter
je pense que c'était le but de la question du
député de Chicoutimi, au départ de la
rémunération et particulièrement quand il s'agit de forme,
de modalité de la rémunération qui est transigée,
voire négociée dans un autre cadre, soit le ministère des
Affaires sociales ou autre, ce n'est pas à l'office à
intervenir.
M. Bédard (Chicoutimi): D'accord. Je pense bien qu'on va
avoir de la misère à se comprendre, puisque je voudrais faire
remarquer au ministre que si je suis d'accord avec lui que la question de
rémunération en est une qui est présente à l'esprit
autant des chiroprariciens que des médecins, il reste que le but de ma
question et le but des représentations des chiropraticiens, c'est de
voir à ce que l'exclusivité du champ d'action soit
tranchée une fois pour toutes par l'Office des professions. A ce
moment-là, les problèmes de rémunération
deviendront secondaires. L'essentiel, c'est
la détermination de l'exclusivité du champ d'action,
surtout en ce qui a trait...
M. Lachapelle: J'aimerais cependant...
M. Bédard (Chicoutimi): ... à la partie à
laquelle il s'attardait d'une façon tout à fait
particulière, à savoir les manipulations vertébrales. Dans
ce sens, non seulement il me semble, mais j'ai la conviction que c'est à
l'Office des professions à se décider.
M. Lachapelle: II faudrait peut-être signaler, cependant,
au député de Chicoutimi que ce n'est pas à l'Office des
professions à tancher d'une façon ultime le champ d'action de
l'un ou de l'autre. C'est quand même à l'Assemblée
nationale qu'il importe de faire cela. Car chaque profession a sa loi
constituante. Ce n'est pas...
M. Bédard (Chicoutimi): Vous venez de dire que vous avez
quelque chose à dire concernant la loi constituante.
M. Lachapelle: Ce que j'ai dit...
M. Séguin: M. le Président,
M. Houde (Limoilou): L'honorable député de
Pointe-Claire.
M. Séguin: Je m'excuse, sur un point de règlement.
Nous sommes en train d'étudier les crédits au Conseil
exécutif, le programme 7, si je comprends bien. Il s'agit de
l'organisation et de la réglementation des professions. La description
et la définition qu'on en donne, à ce titre, est la suivante: Ce
programme vise à permettre à l'Office des professions du
Québec de veiller à ce que chaque corporation professionnelle
assure la protection du public. C'est contrôlé, à ce que je
sache, par l'entremise des différentes lois et les règlements qui
contrôlent l'opération de chaque pratique.
Je vois, dans l'étude que nous avons devant nous ce soir, un
montant de $1 696 200. Cela se divise entre sous-catégories et
catégories. Il n'y a même pas d'élément
spécial. On y lit: Fonctionnement: Traitements, autres
rémunérations, communications, mais toujours dans le contexte des
frais de ce bureau central. Je me demande si nous ne sommes pas
complètement irréguliers en discutant directement sur une
profession ou sur l'autre ou le champ d'action de chaque profession.
M. Bédard (Chicoutimi): En aucune façon.
M. Séguin: Ecoutez. Ce n'est pas pour ouvrir un
débat...
M. Bédard (Chicoutimi): Non, non, mais...
M. Séguin: ... j'apporte tout simplement ce fait,
puisqu'il y a la commission des professions qui peut à l'occasion,
convoquer une profession.
C'est en plein son droit avec l'entente... Il y a un endroit pour
cela.
M. Bédard (Chicoutimi): Je sais que le
député soulève ce point de bonne foi.
Maintenant, pour avoir assisté à l'étude des
crédits des deux années précédentes concernant...
L'an passé, c'est-à-dire...
M. Lachapelle: Est-ce que je pourrais...
Le Président (M. Houde, Limoilou): L'honorable
ministre.
M. Lachapelle: ...soumettre respectueusement...
M. Bédard (Chicoutimi): C'est depuis l'an
passé.
M. Lachapelle: ...au député de Chicoutimi que c'est
la première fois...
M. Bédard (Chicoutimi): Bien oui.
M. Lachapelle: ...que les crédits de l'office sont
discutés.
M. Séguin: II y a des années...
M. Lachapelle: Ils n'ont pas été discutés
l'an passé.
M. Bédard (Chicoutimi): L'an passé, avec le chef de
l'Opposition, je me rappelle...
M. Lachapelle: Non......ce programme...
M. Bédard (Chicoutimi): ...qu'on a abordé... On ne
l'a peut-être pas abordé sur ce programme, mais, à un
moment donné, sur les responsabilités des différentes
professions et sur les lois constituantes des différentes professions,
peut-être pas avec l'office comme tel qui coiffait le tout, mais les
différents aspects des questions que nous soulevons et que nous allons
soulever étaient en relation avec le même genre de
problème.
M. Lachapelle: Mais je répète, M. le
Président, que, pour ce programme...
M. Bédard (Chicoutimi): Non, je suis d'accord...
M. Lachapelle: ...et particulièrement les activités
de l'office, c'est la première fois...
M. Bédard (Chicoutimi): Comme programme spécifique,
d'accord!
M. Lachapelle: D'accord! Je ne fais que réitérer ce
que j'ai signalé tout à l'heure.
M. Bédard (Chicoutimi): Si vous me permettez d'ajouter
quelque chqse...
M. Lachapelle: Non, mais est-ce que je pourrais compléter
ce que je voulais dire?
Le Président (M. Houde, Limoilou): La parole est au
ministre.
M. Lachapelle: C'est que chaque corporation professionnelle a sa
loi constituante, et la loi constituante de chacune des corporations
définit, encore là, tant bien que mal, suivant l'opinion de l'un
ou de l'autre, mais quand même, c'est ça qui existe... Ce sont des
lois qui régissent, définissent l'exercice, le champ d'action des
différentes professions auxquelles s'intéresse l'Office des
professions. Si on veut parler du champ d'action, par exemple, dans le cas qui
est soulevé par le député de Chicoutimi, des
chiropraticiens, et si on dit que les chiropraticiens ne sont pas satisfaits du
champ d'action qu'ils ont, c'est bien plutôt à leur loi
constituante qu'il faudrait s'adresser...
M. Bédard (Chicoutimi): Non...
M. Lachapelle: Je pense que c'est quelque chose de bien
différent de la question soulevée au départ, qui en est
une qui relève nettement et clairement du ministère des Affaires
sociales si on parle de rémunération, si on parle de conditions
de rémunération. Le ministère des Affaires sociales
s'appuie sur une loi constituante.
M. Bédard (Chicoutimi): Nous avons dit tout à
l'heure que la rémunération est quand même un des aspects
secondaires. C'est tellement vrai que ça relève de l'Office des
professions que le ministre est sans doute au courant que l'Ordre des
chiropraticiens s'est adressé, de plus, à l'Office des
professions afin d'obtenir un avis légal sur l'exercice de la
chiropraxie par des médecins, ce qui rejoint...
M. Lachapelle: ...
M. Bédard (Chicoutimi): C'est exact...
M. Séguin: ...point de règlement, parce que
j'aimerais bien avoir votre décision là-dessus, M. le
Président.
Le Président (M. Houde, Limoilou): Bien, voici...
M. Séguin: Si ce n'est pas un point de règlement,
c'est peut-être sur l'ordre de nos travaux.
Le Président (M. Houde, Limoilou): Je suis peut-être
un peu d'accord avec le député de Pointe-Claire en ce qui regarde
le point de règlement.
M. Bédard (Chicoutimi): Me permettez-vous d'argumenter un
peu, M. le Président?
Le Président (M. Houde, Limoilou): Je suis prêt
à rendre ma décision, mais, d'un autre côté,
lorsqu'on discute des crédits, le président doit être
très large. Que voulez-vous?
Une Voix: Soyez large!
Le Président (M. Houde, Limoilou): C'est un
précédent qui a été créé...
Une Voix: Permettez-vous d'être large.
Le Président (M. Houde, Limoilou): ...et, à ce
moment-là, malheureusement, je suis obligé d'accepter, pour
autant que ça n'aille pas trop loin.
M. Bédard (Chicoutimi): M. le Président,
peut-être pour calmer vos appréhensions et vos craintes, et
peut-être faire ressortir que vous n'êtes peut-être pas aussi
large que vous le prétendez en nous permettant la question,
permettez-moi simplement d'argumenter, à partir même des
crédits, du programme et de son contenu; on le dit très bien: Ce
programme vise à permettre à l'Office des professions du
Québec de veiller à ce que chaque corporation professionnelle
assure la protection du public.
Or, ma question est dans le sens d'assurer justement la meilleure
protection possible au public dans le domaine de la santé...
Le Président (M. Houde, Limoilou): A l'ordre, s'il vous
plaît! Vous savez fort bien que j'ai rendu une décision. Alors,
n'argumentez pas davantage.
M. Bédard (Chicoutimi): Qui nous est favorable en plus de
ça. Merci beaucoup!
M. Lachapelle: M. le Président, si le député
de Chicoutimi est d'accord, j'inviterais...
M. Bédard (Chicoutimi): Aucune objection.
M. Lachapelle: ...le président de l'Office des professions
à compléter mes remarques sur ce sujet précis.
En fait, M. le Président, on reçoit de nombreuses lettres
de la part de l'Ordre des chiropraticiens, comme de plusieurs corporations
professionnelles, sur divers sujets. On a reçu une demande d'avis
juridique de la part de l'ordre concernant les champs de pratique respectifs,
en vertu de la loi médicale, celui des médecins et celui des
chiropraticiens, en vertu de la loi sur la chiropraxie.
Essentiellement, notre politique à cet égard, par rapport
aux diverses corporations professionnelles, ce n'est pas de jouer un rôle
de superconseiller juridique des diverses corporations lorsqu'elles discutent
entre elles ou avec d'autres groupes. Evidemment, il leur appartient
d'interpréter leur loi et de prendre leurs responsabilités
à cet égard lorsque cela ne touche pas directement une
intervention de l'office.
Par ailleurs, dans la lettre que j'ai adressée au
président de l'ordre, M. André Dionne, j'ai mentionné
qu'à première vue, de toute façon, quant à
nous, il y avait un champ de juridiction concurrent entre la
médecine et la chiropratique qui était sauvegardé dans la
loi par l'article 13, je pense, de la Loi sur la chiropratique qui dit que rien
la Loi sur la chiropratique est une loi nouvelle de 1973
définissant le champ de pratique ne touche les droits consentis,
par ailleurs, dans d'autres lois, à d'autres groupements professionnels,
notamment celui des médecins. C'est demeuré là.
M. Bédard (Chicoutimi): A partir du moment où la
Régie de l'assurance-maladie du Québec paie les services rendus
par les médecins et ne paie pas les services rendus par les
chiroprati-ciens, ne se crée-t-il pas une situation de faveur d'un
groupe par rapport à l'autre, même si les deux, comme vous le
dites, occupent un champ concurrent?
M. Lachapelle: Je voudrais simplement souligner, sur le plan des
principes, que la reconnaissance professionnelle en vertu d'une loi
professionnelle est une chose, et que la couverture des services ou le fait que
les services puissent être assurés en vertu d'un régime
d'assurance sociale comme celui de l'assurance-maladie en est une autre. Nous
sommes responsables sur le plan de la reconnaissance professionnelle de tout ce
qui en découle. Les décisions, par ailleurs, en ce qui concerne
les priorités, les choix dans la couverture du régime
d'assurance-maladie ne relèvent certainement pas de l'Office des
professions. C'est tout ce que je peux dire à ce moment-ci.
M. Bédard (Chicoutimi): II y avait également un
autre sujet qu'abordaient les chiropraticiens concernant l'utilisation de la
radiologie par ces derniers. Selon l'Ordre des chiropraticiens, il s'agit
là pour eux, essentiellement d'une question politique, à savoir
qu'ils observentje me fais l'écho de ce qu'ils disaient les
avis des conseillers du ministre et ils se rendent compte que ce sont tous des
médecins. Je ne porte pas de jugement de valeur là-dessus. Je
comprends...
M. Lachapelle: De quels conseillers le député
parle-t-il?
M. Bédard (Chicoutimi): II faudra le demander aux
chiros.
M. Lachapelle: Mais quand même, vous dites les conseillers
du ministre. Lesquels? Nommez-les.
M. Bédard (Chicoutimi): Bien, du ministre... Que cela soit
du ministre Lalonde à Ottawa, ou encore... Je sais que dans le cas
présent, les chiropraticiens référaient aux conseillers du
ministre Lalonde, à Ottawa, mais...
M. Lachapelle: Très bien. Je pense que c'est important
à préciser.
M. Bédard (Chicoutimi): Vous vous sentez
dégagé à partir de ce moment? Non.
M. Lachapelle: Absolument pas, mais quand même, quand on
dit les conseillers du ministre, vu le contexte de la discussion de ce soir,
cela peut porter à confusion.
M. Bédard (Chicoutimi): Concernant l'utilisation de la
radiologie, l'Ordre des chiropraticiens rappelait que le chiropraticien peut
couvrir en une seule radiographie c'était leur prétention
toute la colonne vertébrale alors que le médecin prend
trois radiographies pour couvrir la même surface avec recoupement de ces
radiographies, d'où une double exposition. Les chiropraticiens
concluaient que, jusqu'à ce jour, l'Office des professions n'avait
fixé aucune norme relative à l'utilisation de la radiologie,
conformément aux articles 180 et 181 du Code des professions, de sorte
qu'aucun chiropraticien ne détient le permis de radiologie qu'on exige
d'eux normalement par l'article 7 de la Loi sur la chiropratique.
Le président ou le ministre pourrait-il répondre?
M. Lachapelle: Le président pourrait répondre.
C'est exact; en vertu des articles 180 et 181 du Code des professions,
l'Office est responsable de préparer les normes à
l'intérieur desquelles les bureaux des corporations professionnelles,
comme ceux des chiropraticiens, pourront émettre des permis
spécifiques pour faire de la radiologie.
La question de la radiologie est une question complexe. Dans le cas en
particulier des chiropraticiens, nous avons la loi nous demande de le
faire avec le concours d'experts des professions concernées mis
sur pied, à ce moment-ci, un comité de travail au sein duquel il
y a des représentants, des personnes. Nous faisons le dé-blayage
du terrain avec les médecins, les médecins radiologistes, sur ce
plan-là.
De leur côté, on a demandé à l'Ordre des
chiropraticiens de faire le point en ce qui les concerne. Nous arriverons
à un moment où nous devrons réunir les deux points de vue
dans un seul groupe, dans un seul comité, pour en arriver à voir
s'il y a lieu de faire des normes de radiologie et lesquelles. Il est
évident que, pour la sécurité du public, il faut s'assurer
que ces normes, qui sont très techniques, soient satisfaisantes à
tout point de vue, mais réalistes également. De façon
générale, je dois le dire, cela se pose aussi pour les podiatres.
Ce sont les deux principales professions et on essaie de travailler pour faire
en sorte qu'il puisse y avoir également un système de
référence auprès des médecins radiologistes, de la
part des membres de l'Ordre des chiropraticiens et de l'Ordre des podiatres,
que cela puisse être utilisé justement. C'est est là sur
point précis que vous posez. Nous sommes au moment de faire la jonction
du travail qui s'est fait avec les médecins et avec les chiropraticiens,
séparément, mais avec l'Office, toujours, dans un cas et dans
l'autre. Pour cette question...
M. Bédard (Chicoutimi): Quand ce comité de travail
doit-il normalement déposer un rapport ou faire connaître ses
conclusions?
M. Lachapelle: Sans parler de rapport, la réunion des deux
groupes va se faire au début de l'automne prochain sur cette question.
Encore une fois, j'insiste là-dessus, les corporations professionnelles
comme celle des chiropraticiens, qui sont en place... On a nommé les
bureaux provisoires en vertu de la loi en novembre 1974. Il y a tout un
schéma, sur le plan de la réglementation, qui n'existait pas dans
ces professions. Il n'y avait pas à faire les anciens règlements
qui existaient. Donc, il y a certaines priorités qui étaient
essentielles. En même temps, on a démarré ce comité.
Cela fait plus d'un an qu'il travaille. L'échéancier,
normalement, pour avancer, pour faire la jonction entre les deux groupes, ce
qui n'est pas toujours facile, il faut le dire, fixe le début de
l'automne.
Sanctions disciplinaires
M. Bédard (Chicoutimi): Dans un autre ordre
d'idées, en ce qui regarde l'Office des professions, les
décisions des comités de discipline sont publiées, mais
les noms des "condamnés" sont confidentiels. Est-ce que l'Office a
l'intention de modifier sa politique à ce sujet en présentant un
amendement au code des professions, ou autrement? Est-ce qu'on pourrait savoir
du ministre quelles sont les intentions de l'Office par rapport à ce
sujet particulier?
M. Lachapelle: M. le Président, je pense que le
député de Chicoutimi lui-même, par ses propos,
reconnaît qu'il s'agit d'une disposition de la loi actuelle, qui fait que
nous ne publions pas les noms. Nous n'avons...
M. Bédard (Chicoutimi): C'est pour cela que je vous
demande si vous avez l'intention de proposer...
M. Lachapelle: D'accord. Nous n'avons pas d'intention
arrêtée sur ce sujet. Je pense qu'il y a de longs débats
qu'on pourrait entretenir sur l'opportunité de faire paraître ou
de ne pas faire paraître de noms. A ce moment-ci, nous n'avons vraiment
pas d'idée arrêtée sur le sujet et je ne suis pas en mesure
de dire que nous allons soumettre ultérieurement un amendement à
la loi, tout simplement parce que nous n'avons pas terminé nos
réflexions sur le sujet. Il y a du pour et du contre. Je pense qu'il y a
des avantages. Il y a également des désavantages. Faut-il
reconnaître que la publication des noms, forcément, implique, pour
l'individu concerné, quel que soit le sérieux de son cas, quelle
que soit la gravité de la situation dans laquelle il a été
placé, une forme de...
M. Bédard (Chicoutimi): On peut en faire une utilisation.
Il y a danger d'en faire une utilisation démagogique...
M. Lachapelle: C'est exact, démagogique...
M. Bédard (Chicoutimi): ... et hors de proportion, des
fois, avec l'offense subie.
M. Lachapelle: Alors, il y a de graves dangers, par contre il y a
des avantages aussi. Je ne peux pas, è ce moment-ci, dire que nous avons
tranché la question, parce que tout simplement nous en sommes dans un
état de recherche, de réflexion, à soupeser le pour et le
contre des deux options.
On a également, quant à nous à l'Office, soumis
cette question pour une discussion et une réflexion de la part du
Conseil interprofessionnel du Québec, qui est une
fédération de l'ensemble des corporations professionnelles.
Evidemment, il y a un certain malaise qui a été ressenti dans
divers secteurs de la société par rapport à ceci et on
veut avoir une opinion du Conseil interprofessionnel sur cette question. On a
demandé un avis au conseil sur cette question précise,
présentement, parallèlement au travail de réflexion qui se
poursuit sur une question qui est délicate.
M. Bédard (Chicoutimi): J'admets que la question est
délicate sous bien des aspects. Maintenant, il reste que, dans les lois
constituant les différentes professions de même que dans les
règles de pratique des différentes professions, lorsqu'un membre
est sujet à une enquête et, après enquête, sujet
à une condamnation, que ce soit la suspension ou l'amende, peu importe,
les décisions de ces différentes professions, de par leur loi
constituante, les obligent d'une certaine façon à rendre
publiques et la décision et les noms des personnes...
M. Lachapelle: Là-dessus, M. le Président, je pense
que ce n'est pas tout à fait exact.
M. Bédard (Chicoutimi): C'est peut-être une
publicité limitée, au moins les donner à la connaissance
des membres des professions concernées. En tout cas, c'est exactement le
cas. Je prends la profession légale, le Barreau. Il est clair
qu'à chaque fois qu'il y a une suspension, une décision de
suspension ou une décision de mise à l'amende, la décision
est assurément rendue publique, portée à la connaissance,
non seulement de chacun des membres du Barreau, mais également
affichée dans les palais de justice, ce qui, quand même, commence
à constituer une certaine publicité et des condamnations et des
personnes impliquées.
M. Lachapelle: M. le Président, je pense que le
député de Chicoutimi reconnaîtra que ceci varie suivant les
professions. Il y a des professions où, justement, la publication du nom
sera un reflet ou une conséquence de la gravité de la situation
dans laquelle le professionnel a pu être mêlé. On dira, par
exemple, que le jugement comportera censure sans publication ou censure avec
publication, ou bien pénalité avec publication du nom ou quoi.
Tout cela représente autant de gradations qui reflètent, dans
l'avis du conseil ou du jury ou du comité qui a décidé de
la conduite du professionnel, la gravité de son cas. Ce n'est vraiment
pas, je pense, un comportement uniforme à toutes les professions,
chacune, encore là, suivant sa loi
constituante, pouvant décider de la forme, des modalités
des publications et autres.
C'est tout simplement pour préciser; en vertu de la loi,
l'article 176 du Code des professions prévoit que, s'il s'agit d'une
radiation permanente et définitive, c'est-à-dire lorsque le
processus d'appel est épuisé, il doit y avoir publication du nom
par l'office dans la Gazette officielle du Québec. C'est prévu
dans la loi. Si, par ailleurs, il s'agit d'une radiation, mais qui n'est pas
permanente nécessairement, qui peut être temporaire, l'article 174
prévoit que le nom doit circuler parmi les membres de la profession.
Cela se fait en vertu d'une modification récente au Code des
professions. Cela peut se faire par le bulletin de la corporation
professionnelle. Ce sont les deux exceptions, formellement, qui sont
prévues dans la loi. Dans certaines lois spéciales, il y a des
dispositions particulières; pour le Barreau, c'est affiché dans
les palais de justice, etc. Au-delà de ces deux exceptions, quant
à la publication de recueil de jurisprudence de l'office, l'article 12
du Code des professions nous demande de garder l'anonymat sur ces noms.
M. Bédard (Chicoutimi): Bon. Etant donné que, sur
ce sujet, le ministre nous dit que l'office est en période de
réflexion, je pense bien qu'il y aura lieu d'y revenir l'année
prochaine, espérant qu'une décision aura été
prise.
M. Lachapelle: De plus, le conseil interprofessionnel a
été appelé à fournir un avis sur la question.
M. Bédard (Chicoutimi): Pardon?
M. Lachapelle: De plus, le conseil interprofessionnel a
été appelé à formuler son avis sur la question.
Représentants du public
M. Bédard (Chicoutimi): Dans un autre ordre
d'idées, concernant les membres externes des conseils d'administration
des corporations, à savoir ceux qui sont nommés aux conseils
d'administration et qui représentent spécifiquement le public, on
sait que ces derniers sont présentement soumis au secret sur les
délibérations des administrateurs, ce qui, le ministre en
conviendra avec moi, a pour effet, à toutes fins pratiques, de les
museler, alors que ces derniers représentent, en fait, le public, et
qu'on doit leur fournir la capacité de rendre compte également de
la manière qu'ils ont rempli leur mandat vis-à-vis de ce
même public.
Je voudrais savoir si l'office a l'intention de remédier à
cette situation qui confine, à proprement parler, les membres des
conseils d'administration, les membres externes, à la loi du silence
tout le temps qu'ils occupent leurs fonctions.
M. Lachapelle: Si vous me permettez quelques remarques
préliminaires, je pense que dire qu'ils sont confinés à la
loi du silence semble être pour le moins exagéré parce que
leur participation à ces conseils d'administration est une participation
active au même titre que tout autre membre du conseil
d'administration.
M. Bédard (Chicoutimi): Je ne mets pas en doute
l'activité...
M. Lachapelle: Vous voulez dire la loi du silence...
M. Bédard (Chicoutimi): ... de leur participation...
M. Lachapelle: ... vis-à-vis de l'extérieur.
M. Bédard (Chicoutimi): C'est surtout l'aspect
démocratique qui essaie de rejoindre le fait que ces gens, ayant
été élus par le public, se doivent de rendre compte,
à ce même public et au nom du principe de l'intérêt
public lui-même. Je prends comme exemple les conseils d'administration
des hôpitaux, je pense qu'on pourrait prendre d'autres exemples, qui sont
appelés à prendre des fois des décisions qui ont une
portée très importante au niveau de l'ensemble du public, et
étant donné cette règle du secret, empêche les
différents administrateurs de faire connaître leur point de vue ou
d'exprimer leur point de vue au public.
On sait qu'à l'heure actuelle, tout ce qui sort dans le public,
c'est une position globale, qu'elle soit majoritaire ou unanime à faire
connaître cette position, alors qu'à cause justement de l'aspect
services publics et de l'obligation de rendre compte de leur mandat au public,
les administrateurs qui sont en désaccord ou autrement, ne peuvent pas
exprimer leur opinion sans être accusés de violer la loi du
silence qui est imposée.
M. Lachapelle: A cela, M. le Président, je pense qu'il y a
des progrès immenses qui ont été réalisés
depuis que le Code des professions a été promulgé...
M. Bédard (Chicoutimi): Ce qu'il y a dedans, ce n'est pas
changé.
M. Lachapelle: Si vous me permettez, je n'avais pas
complété ma pensée, je commençais à
l'exprimer. Quant aux rapports que doivent faire les corporations
professionnelles au public dans son ensemble, toutes les corporations
professionnelles sont tenues d'avoir un rapport public et qui non seulement est
diffusé par n'importe quelle voie, mais bien déposé
à l'Assemblée nationale.
Il m'apparaît que ça réflète d'abord un
besoin qui s'imposait et aussi est-ce qu'il serait de saine gestion que toute
personne membre d'un conseil d'administration qu'elle soit représentante
du public ou non, ait d'une façon incontrôlée le
privilège de dire ce qu'elle veut et de parler en son nom personnel. Il
m'apparaît qu'il doit quand même y avoir une forme de
contrôle raisonnable exercé sur la capacité de chacun de
pouvoir faire
part de ce qui se déroule à ces conseils d'administration.
Je répète que dans l'ensemble, il y a quand même des
progrès immenses qui ont été réalisés pour
ouvrir, si ce n'est qu'à l'information du public, ce qui se
déroule à l'intérieur des corporations
professionnelles.
M. Bédard (Chicoutimi): Je voudrais rappeler au ministre
qu'il reste quand même que ces personnes sont nommées par l'office
après consultation avec différents corps publics
représentatifs et qu'à ce moment, elles sont censées
être capables de prendre la responsabilité des déclarations
qu'elles auraient à faire. Le fait d'enlever la loi du silence, je pense
bien, cela ne veut pas dire et cela n'a jamais voulu dire, ouvrir la porte
à la possibilité.
M. Lachapelle: Déclaration.
M. Bédard (Chicoutimi): ... de n'importe quelle
déclaration folichonne ou quoi que ce soit. Au contraire, je pense que
ce serait plutôt que l'office fasse confiance à son propre
jugement à l'égard des personnes qu'il nomme lui-même,
encore une fois, après consultation des organismes publics et tout
simplement permettre à ces personnes d'assumer pleinement leurs
responsabilités vis-à-vis du public, en ayant la capacité,
quand bon leur semble et quand il y va de l'intérêt public, de
faire connaître leur dissidence lorsqu'ils croient que
l'intérêt public le commande.
M. Lachapelle: Je pourrais peut-être simplement souligner,
dans le prolongement de cette discussion, que, dans certains rapports annuels,
il y a eu des rapports spécifiques de membres externes de corporations.
Je pense par exemple à celui des optométristes, l'an dernier; les
trois membres externes que nous avons nommés ont fait un rapport
parallèle au rapport du président, ce rapport n'était pas
dissident, mais il exprimait leur point de vue sur l'année qui
s'était écoulée dans la corporation, de façon
distincte.
Donc, cela s'est produit à certaines occasions et
également dans plusieurs congrès, à des panels, au niveau
de conférences. Des membres externes ont été
appelés à se prononcer, à participer. On a publié,
dans des revues professionnelles, les points de vue exprimés par ces
membres externes. Donc, il y a un certain cheminement qui se fait, dans ce
sens-là, d'expression ouverte, des membres externes comme membres
externes.
Il n'y a rien, techniquement, qui les empêche de s'exprimer.
L'obligation au secret, à la discrétion, en vertu du Code des
professions, est certes une obligation générale, en fait,
à l'office; on a commandité une courte recherche par un
professeur de droit de l'Université Laval, cet été, pour
connaître ses limites, ses confins, pour essayer de distinguer ce qui est
secret administratif et secret professionnel là-dedans, pour essayer
d'éclairer les corporations dans cette question-là. C'est
sûr qu'il y a des questions de secret professionnel qui peuvent venir sur
la table d'un bureau de direction. C'est maintenant couvert par ceci.
Il y a une réflexion pour essayer de préciser un peu la
portée de ces obligations et voir ce qui est possible. Les cas que j'ai
mentionnés, les rapports distincts ou l'expression des membres externes
lors des congrès, il n'y a rien qui les défend, lorsque c'est de
portée générale.
M. Bédard (Chicoutimi): Je voudrais tout simplement
relater rapidement mais je suis convaincu que le ministre en a pris
connaissance une analyse qui a été faite par Mlle Monique
Payeur, concernant les représentants... Aucune parenté avec M.
Ben. Payeur.
M. Lachapelle: Sauf, M. le Président, que c'est une
excellente source de référence, sachant que Mme Monique Payeur
est la femme de Ben. Payeur, président du Parti libéral.
Continuez, M. le député.
M. Bédard (Chicoutimi): Mon Dieu! Si c'est cela, vos
références!
M. Lachapelle: C'est la vôtre, ce n'est pas la mienne.
M. Bédard (Chicoutimi): Non, si votre
référence est l'appartenance au Parti libéral. De ce
temps-ci...
Je vais en revenir à cette analyse de Mme Monique Payeur, qui
disait ceci: Les représentants du public au sein des corporations
professionnelles du Québec sont impuissants. Ils sont 110 pour
représenter 6 millions de Québécois. Ils s'appellent
Béland, Turcot, Paquette, Gagnon, etc. "Ils ont été
choisis pour parler aux médecins, avocats, ingénieurs, notaires,
des problèmes de Pierre, Jean, Jacques et Jacqueline. Une bien
frêle armée pour faire face à des professionnels dont le
président de l'Office des professions vient de comparer le comportement
à celui des sorciers dans les sociétés des plus anciennes.
"Cette armée est d'autant plus fragile que le grand sorcier des
corporations professionnelles du Québec déclare, le plus
sérieusement du monde, qu'on ne doit pas laisser planer de doute sur la
qualité de nos professionnels".
Elle termine en disant ceci: "Cette petite armée, ce sont les
représentants du public au sein des bureaux d'administration des 38
corporations professionnelles du Québec, ou encore, membres externes, un
terme couramment employé par les professionnels et qui illustre à
quel point le public est perçu comme un intrus au sein des corporations
professionnelles."
Je me suis rendu compte rapidement que le ministre a pris connaissance
de cette analyse de Mme Payeur. Comme il en a reconnu la validité, en
termes de source...
M. Lachapelle: De source, oui, bien sûr.
M. Bédard (Chicoutimi): De qualité... D'ailleurs,
on enverra une copie de cette intervention à Mme Payeur. J'aimerais lui
faire connaître aussi
la réponse du ministre, savoir ce qu'il pense de cette analyse
des membres externes, comme on peut le lire dans l'article de Mme Payeur.
M. Lachapelle: M. le Président, je pense que... Oh!
pardon.
M. Bédard (Chicoutimi): Est-ce que vous me
permettez...
M. Lachapelle: Oui, bien sûr. Allez, allez.
M. Bédard (Chicoutimi): Pour compléter la question,
Mme Payeur ajoutait, à un moment donné: D'ailleurs, les membres
externes sont, de toute façon, soumis au secret sur les
délibérations des administrateurs. Comment peuvent-ils
protéger le public, s'ils ne peuvent jamais publiquement dénoncer
des pratiques qui pourraient leur paraître carrément à
rencontre du bien commun?
M. Lachapelle: M. le Président, quant à cette
seconde citation, le député de Chicoutimi, tout à l'heure,
a eu une réponse, quant à la distinction qu'on doit faire entre
les questions de nature administrative qui se déroulent au sein des
corporations professionnelles, particulièrement au sein d'un conseil
d'administration, et celles qui sont d'ordre strictement professionnel, donc
évoquant le besoin, il me semble, légitime, dans certains cas, de
ce qu'on appelle couramment le secret professionnel.
Je pense qu'on y a fait valoir le travail de recherche qui se fait
présentement et aussi qu'on y a fait valoir qu'il y a des cas
précis où d'une façon très libre, des
représentants du public ont exprimé leurs vues d'une façon
personnelle. Ils le font dans des sujets qui touchent des questions
administratives.
Quant à la première question, elle touche, à mon
sens, l'économie même de toute la gestion des lois
professionnelles. Nous nous devons de reconnaître que cette
économie est à l'effet que les corporations professionnelles sont
autogérées essentiellement avec une présence cependant
c'est un volet nouveau, une dimension nouvelle de l'évolution des
corporations professionnelles de personnes externes.
Devons-nous envisager que les corporations professionnelles soient plus
massivement ou se voient plus massivement surveillées, par des
représentants externes, voire majoritairement par des
représentants externes? Ce n'est pas, à cette époque-ci,
pour le moins, l'économie des lois professionnelles.
J'imagine le cas du Barreau, par exemple.
M. Bédard (Chicoutimi): D'ailleurs, Mme Payeur veut en
arriver à ce...
M. Lachapelle: La première partie de son intervention, je
pense, est à peu près cela, n'est-ce pas?
M. Bédard (Chicoutimi): C'est-à-dire, elle parle
d'une petite armée...
M. Lachapelle: C'est exact. Cela peut être une grosse
armée.
M. Bédard (Chicoutimi): Non, elle parle d'une petite
armée...
M. Lachapelle: Ce ne sera pas l'armée du Québec,
sûrement, mais quand même.
M. Bédard (Chicoutimi): ...surtout à cause, selon
elle, du manque de considération qu'on semble avoir pour ces membres
externes qui forment cette petite armée.
M. Lachapelle: II m'apparaît quand même qu'ils jouent
un rôle fort important. D'ailleurs, relativement au rôle des
membres externes, comment se perçoivent-ils, quelle est la
qualité de leur contribution? C'est une chose, sauf erreur, à
laquelle nous attachons présentement une intention très
arrêtée.
D'ailleurs, je pense que nous devons si nous ne l'avons pas fait,
nous devons le faire incessamment voir ces gens d'une façon
à part, afin de les interroger sur ce qu'a été leur
expérience jusqu'ici, pour qu'on puisse se fixer davantage sur le
rôle des membres externes, d'une façon générale,
peut-être les aider davantage, peut-être faire en sorte que nous
valorisions encore...
M. Bédard (Chicoutimi): II me semble que c'est cela
l'important.
M. Lachapelle: ...la portée de leurs fonctions, soit
quantitativement, soit qualitativement.
Le Président (M. Houde, Limoilou): Le député
de L'Assomption.
M. Bédard (Chicoutimi): Simplement pour terminer sur cette
question. Est-ce que sur le deuxième volet, dont nous avons parlé
tout à l'heure, mais auquel nous avons ajouté les remarques de
Mme Payeur concernant ces interrogations fort valables, à l'effet de
savoir comment ces membres externes peuvent protéger le public quand ils
ne peuvent jamais publiquement dénoncer certaines pratiques qui peuvent
leur paraître carrément contre l'intérêt public, il
me semble que c'est une interrogation de taille qui est fort valable et qui
mérite considération, qui pourrait justifier le plus rapidement
possible certains amendements qui seraient de nature à changer cette
situation.
M. Lachapelle: Je pensais avoir répondu.
M. Bédard (Chicoutimi): Ce serait une manière de
revaloriser cela aussi.
M. Lachapelle: Je pensais avoir répondu à la
question du député de Chicoutimi en le reportant aux observations
qui ont été formulées il y a quelques minutes, que, d'une
part, je pense que la preuve a été faite que des membres externes
peuvent effectivement s'exprimer. D'ailleurs, ils l'ont fait, mais encore
là, faut-il distinguer entre ces
questions de caractère administratif sur lesquelles ils peuvent
plus librement s'exprimer et ces questions à caractère
strictement professionnel sur lesquelles il existe un besoin de trancher
davantage ce qui peut être dit publiquement, ce qui, légitimement
ne peut pas être dit. Je pense qu'on a rappelé au
député de Chicoutimi le travail qui se fait présentement
afin de pouvoir préciser cela davantage.
Peut-être simplement pour compléter, l'office a senti le
besoin de réunir ensemble ces personnes, ces administrateurs qui sont
nommés par l'office périodiquement, au moins deux fois par
année. Nous avons fait une séance de ce genre à
Montréal à la fin d'avril, lorsque nous avons lancé une
brochure d'information sur les droits des citoyens en matière de
services professionnels. Lors de ces séances où sont
réunis des membres externes, ils sont regroupés en ateliers de
travail dans des professions connexes où il y a un centre
d'intérêt connexe, par exemple, dans le domaine dentaire, les
membres externes qui sont avec les dentistes, les denturologistes, les
techniciens dentaires, les hygiénistes dentaires ensemble, etc. Au
moment de ces ateliers de travail, il y a également la
plénière qui a lieu après. Les présidents de
corporation au niveau de la plénière sont invités, mais
pas au niveau des ateliers. L'objectif se passe entre l'office et le conseil
interprofessionnel et les membres externes. C'est vraiment pour que ces membres
externes puissent travailler entre eux librement. Lors de ces ateliers, la
presse est invitée à les rencontrer, à discuter avec eux,
etc., de sorte qu'on peut voir, en tout cas, en termes de système, non
pas sur des cas particuliers, mais qui pourraient mettre en cause le secret
professionnel, exactement comment évolue le système et aux
rapports des ateliers en plénière de la même façon.
C'est certainement une façon de pouvoir suivre, y compris de
l'extérieur, l'évolution de ce système. C'est une
façon concrète qu'on a prise à l'Office des professions
pour essayer justement de donner le plus de cohésion possible, le plus
de chances possible à ce nouveau mécanisme de participation, de
jouer vraiment son rôle.
M. Bédard (Chicoutimi): Je pense que le ministre convient
qu'il y a lieu de s'interroger sur d'autres manières, d'autres
procédures à prendre pour revaloriser encore de plus en plus, en
fait, le rôle de ces membres externes.
M. Lachapelle: Je pense et je suis sûr que le
député de Chicoutimi va s'associer à ces
observations que cette technique ou ce concept de la présence de
membres externes en était un qui est extrêmement heureux dans la
gestion de nos corporations professionnelles, alors qu'historiquement, il
s'agissait nettement de clubs fermés dont on n'en avait à peu
près pas parlé, où le public n'avait vraiment pas de
présence. Maintenant, je pense qu'il s'agit, après avoir franchi
cette expérience qui est encore fort récente, de mesurer encore
mieux quelle est l'envergure, les formes, modalités de présence
du public dans la gestion de la corporation professionnelle. Je conviens avec
le député de Chicoutimi que ceci doit être fait. Je pense
simultanément, je conviens qu'il va s'agir d'un processus continu qui va
être parallèle à l'évolution sociale,
parallèle également aux préoccupations et peut-être
aussi aux bonnes dispositions des corporations professionnelles de bien
s'engager dans le processus global de la société et d'en
être une partie intégrante.
M. Bédard (Chicoutimi): Concernant...
Le Président (M. Houde, Limoilou): Le député
de L'Assomption.
M. Perreault: M. le Président, j'aimerais souligner ici
qu'il y a quelques semaines, le conseil interprofessionnel invitait tous les
membres de la commission parlementaire des professions à aller
rencontrer les différentes administrations, les différentes
professions, ainsi que les membres externes. J'ai rencontré plusieurs
membres externes. En passant, il est malheureux qu'aucun membre de l'Opposition
n'ait été présent à cette rencontre, malgré
l'invitation qu'elle avait reçue. Nous avons pu rencontrer...
M. Bédard (Chicoutimi): Essayez donc de reconnaître
qu'on est seulement six à l'Assemblée nationale...
M. Perreault: Non, mais...
M. Bédard (Chicoutimi): ... et quand il y a trois
commissions qui siègent, et il y a tous les travaux de
l'Assemblée nationale...
M. Perreauit: II n'y avait pas de commission. C'était un
vendredi soir, il n'y avait pas de commission.
M. Bédard (Chicoutimi): ... on ne peut pas se multiplier
plus que six.
M. Perreault: Un vendredi soir, il n'y avait pas de
commission.
M. Bédard (Chicoutimi): Cela se fera lorsque viendront les
prochaines élections. On n'a aucun doute que cela va augmenter.
Le Président (M. Houde, Limoilou): A l'ordre, s'il vous
plaît! La parole est au député de L'Assomption.
M. Bédard (Chicoutimi): Ce sera peut-être les
libéraux qui se retrouveront à six. On verra...
M. Perreault: Cela aurait été une très belle
occasion pour tous les membres de la commission parlementaire de rencontrer les
différents administrateurs ainsi que les membres externes de ces
administrations. J'ai causé moi-même avec plusieurs
administrateurs externes, ils m'ont dit ceci, à peu de choses
près: que leur participation était
très importante au sein des différentes professions,
deuxièmement, que leur rôle était très utile et
qu'on écoutait leur point de vue à chaque séance. On ne
les bâillonnait pas.
M. Pagé: D'ailleurs, le député de
L'Assomption, je crois, a été mandaté par les membres de
la...
M. Perreault: Absolument! Les membres de la commission
parlementaire appartenant au gouvernement, si ma mémoire est
fidèle.
M. Bédard (Chicoutimi): M. le Président, il n'a
fait que son devoir. Concernant le mode.
Le Président (M. Houde, Limoilou): L'honorable
ministre.
M. Lachapelle: M. le Président, si vous me permettez de
compléter les propos du député de L'Assomption, je les
confirme d'ailleurs, parce que j'étais présent à cette
réunion avec lui.
Le Président (M. Houde, Limoilou): Le député
de Chicoutimi.
M. Bédard (Chicoutimi): Cela faisait un beau duo.
Concernant justement la mode d'indemnisation des membres externes, le
ministre sait que ce mode de rémunération n'est pas uniforme.
Cela passe du bénévolat à aller à des
rémunérations représentant jusqu'à $150 par
session. J'imagine que c'est l'idée de l'Office des professions de voir
à ce que soient uniformisées, et ce, le plus rapidement possible,
les formes de rémunération des membres externes, parce que ceux
qui sont payés $150 par session sont peut-être très
portés à faire les confidences de contentement auxquelles a fait
écho tout à l'heure le député qui m'a
précédé. Je pense que, si on parle de ravalorisation des
membres externes, il faut peut-être commencer par la revalorisation dans
le sens de parler à une certaine uniformité eu égard aux
services qu'ils rendent au public.
M. Lachapelle: Oui, c'est une question qui est tout à fait
d'actualité. Nous l'examinons d'ailleurs très étroitement
présentement. C'est une des nombreuses questions d'ailleurs qui
découlent... Depuis à peu près un an et demi ou deux ans
d'expérience tout au plus que nous avons dans ce nouveau
système... Mais je suis d'accord avec le député de
Chicoutimi. C'est une question qu'il faut examiner. D'ailleurs, nous le faisons
présentement.
M. Bédard (Chicoutimi): Est-ce qu'on peut compter qu'au
cours de la présente année, une réforme significative sera
apportée concernant ce problème?
M. Lachapelle: Je voudrais simplement souligner qu'ici, il y a
deux principes qui s'affrontent en quelque sorte. En vertu du Code des
professions, il est prévu que les administrateurs externes sont
payés de la même façon que les membres du bureau auquel ils
siègent, les membres élus. L'idée, à
l'époque, demandée par le milieu professionnel, c'était de
garder l'uniformité à l'intérieur de chacun des bureaux,
pour faire en sorte qu'autour de la même table, des gens ne soient pas
payés différemment de certains autres. C'était le
principe, et il y a uniformité à l'intérieur de chacun des
38 bureaux des corporations. L'autre principe, ce serait, bien sûr,
d'avoir une uniformité de paiement, de rémunération, de
frais de déplacement des membres externes comme tels. On doit dire que
l'absence d'uniformité à l'intérieur des membres externes
crée des difficultés. Dans certains cas, cela crée des
difficultés de recrutement, surtout lorsqu'il y a une absence totale,
et, souvent, on a eu certaines difficultés à avoir des frais de
déplacement. On a fait un travail avec les corporations pour assurer un
tel minimum.
C'est une question qu'on a soumise depuis un an au Conseil
interprofessionnel du Québec, justement parce qu'il y a deux approches
possibles. Il y en a une qui a été retenue dans la loi pour
justement essayer d'en venir à une formule qui serait la plus
satisfaisante possible. Cela en est là, présentement, encore une
fois, là-dessus, mais...
M. Bédard (Chicoutimi): A ce moment-là, pour
l'appliquer, il faudrait opter dans le sens d'un amendement à la loi
déjà existante...
M. Lachapelle: S'il y a lieu.
M. Bédard (Chicoutimi): S'il y a lieu.
M. Lachapelle: II devrait y avoir des changements.
M. Bédard (Chicoutimi): Si je comprends bien, de par les
propos que le ministre et le président de l'office nous tiennent, c'est
une lacune qu'ils ont constatée...
M. Lachapelle: ...
M. Bédard (Chicoutimi): Je sais que...
M. Lachapelle: C'est un constat.
M. Bédard (Chicoutimi): C'est un constat...
M. Lachapelle: ...pour l'instant, d'accord! M. Bédard
(Chicoutimi): ...au moins...
M. Lachapelle: C'est un constat, mais je pense...
M. Bédard (Chicoutimi): ...qui a été fait,
et je m'en tiens simplement à vos propres propos...
M. Lachapelle: ...comme on l'a fait valoir au
député de Chicoutimi, il y a quand même des contraintes et
des problèmes...
M. Bédard (Chicoutimi): -à savoir qu'il y avait des
avantages...
M. Lachapelle: ...certains, mais c'est une question dont nous
sommes parfaitement conscients, et nous l'examinons. Quant à la
solution, nous n'avons pas présentement les éléments pour
en offrir une, mais nous les recherchons activement.
M. Bédard (Chicoutimi): Est-ce que vous pensez qu'au
cours... de l'année qui vient, puisque c'est déjà à
l'étude depuis presque un an, on pourrai en arriver à une
solution?
M. Lachapelle: On aimerait, bien sûr, que le conseil
interprofessionnel nous formule son avis. Je ne pense pas qu'il soit disponible
pour l'instant. Quand sera-t-il en mesure de fe produire? Il ne nous a pas
informés de son échéancier.
Je veux simplement souligner que, dans notre rapport d'activités
1975/76, qui a été déposé par le ministre
responsable, il y a une quinzaine de jours, je pense, on a fait état,
quant à l'office, de notre désir d'apporter une solution ou une
réponse finale en tout cas, à cette question.
M. Bédard (Chicoutimi): Dernière question sur ce
sujet. Quels sont les efforts déployés par l'office pour
faciliter la présence de véritables représentants de la
classe moyenne au sein des conseils d'administration? Je vous pose cette
question dans le sens qu'il y aurait peut-être lieu d'envisager une
manière de convaincre les employeurs de ne pas couper les
salariés qui sont représentants. Il peut y avoir aussi d'autres
manières, d'autres pressions, d'autres solutions qui ont pu être
envisagées par l'office concernant ce problème de la
nécessité d'une véritable augmentation de la
représentation de la classe moyenne, la véritable classe moyenne,
au sein des conseils d'administration.
M. Lachapelle: En fait, c'est un problème dont nous sommes
fort conscients. Nous avons, au départ du processus, constitué
une banque d'au-delà de 350 noms en écrivant à 150 groupes
socio-économiques pour demander des noms. On a eu une très bonne
réponse. On demandait trois noms à chacun de ces groupes. Nous
avons par la suite publié des annonces dans les journaux, des avis aux
groupes socio-économiques, pour ressourcer notre banque de noms.
Spontanément, nous recevons des suggestions de la part des
associations, que ce soient des associations de consommateurs, du milieu de
l'éducation, du milieu des affaires ou du secteur des services en
général; c'est plus facile d'avoir des noms de personnes libres
de disposer de leurs heures de travail que de personnes salariées,
prises dans des cadres rigides de conventions collectives. C'est un
problème réel que le dégagement des employeurs tout court,
même en congé sans solde, pas uniquement avec solde, le simple
fait que quelqu'un puisse quitter son emploi pour assister à une
réunion d'un bureau d'administration d'une corporation
professionnelle.
C'est un problème très sérieux actuellement par
rapport au recrutement des personnes. Au-delà de ceci, malgré
tout, l'office a estimé souhaitable de nommer des personnes qui avaient
quand même, compte tenu de ce que sont les divers milieux professionnels,
une certaine habitude de la discussion dans des groupes, dans des structures
corporatives, etc.
Nous essayons aussi de prolonger les mandats pour avoir une
continuité dans les mandats. Cela peut varier jusqu'à quatre ans.
A ce moment-ci, parce que le conseil interprofessionnel doit être
consulté dans le processus, on a eu des directives
générales nous demandant, autant que possible, d'éviter de
nommer des fonctionnaires, du personnel politique et des journalistes.
C'étaient des guides, en général. Par la suite...
M. Bédard (Chicoutimi): Des gens engagés
politiquement.
M. Lachapelle: Là-dessus, encore une fois, nous essayons
d'avoir les personnes les plus compétentes pour faire le travail qu'il y
a à faire à ces corporations professionnelles. C'est certainement
un problème, non seulement celui de la rémunération, mais
aussi celui de la liberté de manoeuvre sur le plan des heures de
travail.
Nous avons pensé, à plusieurs reprises, aborder la
question auprès de certains employeurs pour faciliter le fonctionnement,
mais il n'y a pas eu de démarche concrète à ce moment-ci,
dans le processus.
M. Bédard (Chicoutimi): Est-ce qu'il arrive que l'office
nomme des membres externes comme représentants à ces conseils
d'administration, sans qu'il y ait eu, à propos de ces personnes, une
consultation au niveau des différents corps publics
représentatifs?
M. Lachapelle: Non, les personnes que nous nommons sont toujours
recommandées par des associations et font partie de notre banque de
noms. En vertu de la loi, nous ne sommes pas tenus de consulter les
corporations professionnelles au moment de nommer les personnes.
En pratique, il n'y a pas eu de difficultés qui se sont
posées à ce moment-ci, de façon réelle et
sérieuse. Il n'y a pas eu de veto imposé par des corporations
professionnelles à des nominations que nous avons faites.
M. Bédard (Chicoutimi): Le contraire serait plutôt
surprenant que des associations s'opposent à la nomination de certaines
personnes désignées par l'Office.
M. Lachapelle: M. le Président, je pense que les
corporations professionnelles étant fort jalouses, et à juste
titre, de leur prérogatives, feraient très savamment valoir leurs
vues...
M. Bédard (Chicoutimi): Fort respectueuses des
autorités en place.
M. Lachapelle: Si vous me permettez de compléter, M. le
député, cher collègue, ... nous feraient valoir leurs vues
d'une façon très nette, avec quelques réserves.
M. Pagé: Vous mettez en doute
l'intégrité...
M. Bédard (Chicoutimi): Je ne mets pas du tout en doute
l'intégrité...
M. Pagé: Dites-le, si vous en doutez.
M. Bédard (Chicoutimi): Vous n'avez qu'à
écouter et je dis ce que j'ai à dire, pas d'autre chose.
M. Pagé: Dites-le donc.
M. Bédard (Chicoutimi): Le ministre comprend très
bien.
M. Pagé: Dites-le clairement.
M. Bédard (Chicoutimi): Le fait que vous ne compreniez
pas, cela ne veut pas dire que ce n'est pas dit clairement.
M. Pagé: On est habitué à vos insinuations
tendancieuses.
M. Bédard (Chicoutimi): Je remarque le sourire insipide du
député de Portneuf, lorsqu'il fait cette affirmation.
M. Pagé: ...
M. Bédard (Chicoutimi): M. le Président, je n'aurai
pas d'autres questions sur ce sujet particulier. Peut-être que les
membres de la commission ont.
Le Président (M. Houde, Limoilou): La parole est au
député de Chicoutimi. Lorsque quelqu'un...
M. Séguin: J'aurais des questions, M. le Président,
mais j'attends d'arriver aux crédits. C'est aussi simple que cela.
M. Bédard (Chicoutimi): Alors, on va continuer en dehors
des crédits.
M. Séguin: Si c'est d'ordre général et
politique, à ce moment-ci...
M. Bédard (Chicoutimi): Allez-y avec vos questions.
M. Séguin: Non, si vous les demandez, je n'aurai pas
à les demander. Ce n'est pas cela qui est la question.
M. Bédard (Chicoutimi): Cela me fait plaisir d'entendre
parler un libéral, une fois de temps en temps.
M. Séguin: Dans ce cas-là, mes questions sont
très simples. Elles sont dirigées au ministre, naturellement. Je
vois, dans vos catégories où il s'agit de traitement, un montant
de $757 500, ce qui est une très petite augmentation sur l'an dernier.
D'ailleurs, je trouve les crédits très minimes partout. Ce n'est
pas une question de critique d'argent dépensé, ici, plutôt,
c'est l'utilisation de ces fonds. Si je prends les 47 hommes-année qui
sont indiqués dans votre programme, je réduis cela de la
façon la plus simple mathématiquement. J'arrive avec une moyenne
de $15 960 par personne, ce qui ne me dit absolument rien. Pourriez-vous me
dire, grosso modo, au moins, combien d'employés-cadres ou professionnels
et cadres on aurait dans ces 47? C'est pour les distinguer, par exemple, des
secrétaires, sténographes et autres.
M. Bédard (Chicoutimi): ...postes permanents
autorisés par le Conseil du trésor, que l'Office des professions
avait à son emploi.
Le Président (M. Houde, Limoilou): A l'ordre, s'il vous
plaît, c'est le ministre qui répond à la question
demandée.
M. Lachapelle: M. le Président, il existe un total de 48
employés, on dit 47, excusez-moi. Je pense qu'il y a peut-être une
incohérence, ici. Il y a des occasionnels. Disons, que, pour les fins de
la cause, on retient le chiffre de 47, qui serait constitué de 4
employés-cadres, cadres supérieurs, 15 professionnels...
M. Séguin: Quinze?
M. Lachapelle: Quinze professionnels, et les autres sont du
statut de fonctionnaire.
M. Séguin: Je n'ai certainement pas de critiques si ce
n'est de dire que vous ne les payez pas assez. Non, si je regarde les tarifs,
par profession, si je regarde le nombre que vous avez, plus les quatre cadres
qui peuvent aussi être professionnels, je présume, cela veut dire
que les salaires maxima, autrement dit payés à ce moment-ci,
à ces personnes, dans ce groupe, ne sont pas exorbitants, loin de
là. Je les trouve peut-être raisonnables en l'occurence, il y a
des "fringe benefits", comme on dit à Paris, on n'en a peut-être
pas à l'extérieur, mais on peut en avoir ici.
M. Gratton: Cela ferait d'ailleurs l'objet d'intenses
négociations.
M. Séguin: Justement, il en a été question
ce matin.
M. Lachapelle: D'ailleurs, M. le Président, pour avoir une
ventilation encore plus exacte, à la page 72 du rapport de l'Office,
vous trouverez...
M. Séguin: Je me référais au rapport. Je
pensais que c'était une question...
M. Lachapelle: Oui, je vous comprends. D'accord.
M. Bédard (Chicoutimi): Je m'y référais tout
à l'heure.
M. Séguin: En continuant, en cours de route...
Le Président (M. Houde, Limoilou): A l'ordre, s'il vous
plaît!
M. Séguin: Dans les catégories, en continuant,
à la deuxième catégorie: Autres
rémunérations, je suppose que c'est pour des consultants ou du
temps supplémentaire, ou... $33 000 ce n'est pas... Les communications,
même chose que l'an dernier, les taux sont tombés dans
différents milieux. C'est le même montant. Pouvez-vous me donner
le genre de communications? Est-ce qu'on parle exclusivement des services de
téléphone ou s'il y a les télégrammes, d'autres
manières de communiquer, le télex...
M. Lachapelle: Ici à la catégorie des
communications, il y a deux types principaux de dépenses qui figurent.
Il y a d'une part le transport des employés de l'Office.
M. Séguin: Le transport?
M. Lachapelle: Oui, les déplacements et autres.
M. Séguin: Alors, ce n'est pas considéré
comme frais de voyage.
M. Lachapelle: Et le second groupe est constitué de
publications de l'Office.
M. Séguin: Oui. Alors, le montant n'est pas...
M. Lachapelle: Communications ainsi de suite.
M. Séguin: Le même montant vous suffit cette
année?
M. Lachapelle: Je pense bien que les crédits qui sont
envisagés pour l'office, à l'instar des crédits de
beaucoup d'autres organismes de l'Etat, sont à l'enseigne d'une
efficacité accrue, au même niveau de dépenses ou
sensiblement plus élevées. Bien sûr, tout ceci est tout
à fait conforme au style de gestion du gouvernement actuel.
M. Séguin: J'ai encore deux petites questions. On a ici,
à la 4e catégorie, le montant de $488 000 pour services. A part
les fonctions administratives, pouvez-vous me donner un exemple de services qui
se classeraient là? Encore une fois, je ne veux pas de grandes
précisions, mais des exemples de ce dont on parle, services par...
Une Voix: Consultants.
M. Lachapelle: Ceci, M. le Président, regroupe les
honoraires, les traitements des membres de l'Office des professions du
Québec, du moins ceux qui le sont à temps partiel, parce qu'il y
a, en vertu de la loi, des personnes qui siègent au conseil de l'office
et ils y siègent à temps partiel. Il y a également les
administrateurs des corporations professionnelles. Tout à l'heure, on
évoquait la présence des membres externes qui siègent aux
différentes corporations professionnelles, ceux-là sont
payés, sont rémunérés par l'office et leur
traitement apparaît au poste dont parle le député de
Pointe-Claire.
M. Séguin: Services.
M. Lachapelle: II y a également les honoraires des
présidents de division des comités de discipline des corporations
professionnelles, qui sont rémunérés par l'office. Et, en
dernier lieu, il y a les différents contrats de service qui sont
donnés par l'office.
M. Séguin: C'est tout pour cela, je vous remercie. Cela me
suffit, dans ce sens, au point de vue des services. Je remarque qu'il y a une
diminution au point de vue de l'équipement, qui baisse de $15 000 l'an
dernier, à $5000; ceci ne couvre pas beaucoup d'équipement.
Encore une fois, est-ce que je pourrais avoir une idée de ce qu'on peut
avoir en fait d'équipement pour occuper 47 personnes, plus les
"occasionnels", au cours d'une année, dans ce bureau?
M. Lachapelle: La réponse, M. le Président,
à cette question est, je pense, assez simple. L'an passé,
c'est-à-dire, 1975/76, constituait véritablement la
première année d'opération de l'office, donc, une phase
d'implantation, où il a fallu faire d'une façon plus massive
certains achats d'équipement. L'Office en est rendu, du moins à
ce titre, à un taux de croisière qui représente
forcément un niveau de dépenses moins élevé.
Une Voix: Adopté, M. le Président.
M. Séguin: Oui. Alors, je vous remercie, M. le ministre,
de vos explications justes et claires et je voudrais vous annoncer que j'ai
terminé l'étude de vos crédits.
M. Bédard (Chicoutimi): Est-ce qu'on peut applaudir?
Le Président (M. Houde, Limoilou): L'honorable
député de Chicoutimi.
M. Bédard (Chicoutimi): On a un climat
agréable...
Une Voix: Serein. M. Lachapelle: Cela va très bien.
Les pharmacies
M. Bédard (Chicoutimi): ... et serein.
Depuis le 1er mars 1976, un nouveau règle-
ment de l'Office des professions est entré en vigueur. Il s'agit
de celui obligeant les pharmaciens à séparer les locaux où
ils exercent la pharmacie des locaux où ils vendent des produits de
consommation courante. Je voudrais savoir du président de l'office ou du
ministre quels sont les résultats dans l'application de ce
règlement et où en sont rendues les procédures judiciaires
contestant ce règlement? Ce règlement qui avait été
édicté... On sait que...
M. Perreault: Ce n'est pas plutôt un règlement de
l'ordre qu'un règlement de l'office?
M. Lachapelle: M. le Président, il s'agit
précisément d'un règlement de l'Ordre des pharmaciens et
non pas d'un règlement de l'office...
M. Bédard (Chicoutimi): D'accord.
M. Lachapelle: ... distinction fort importante d'ailleurs. Mais
je conviens qu'il s'agit d'un règlement qui a été
ultérieurement sanctionné par le lieutenant-gouverneur en
conseil.
Alors, ce règlement est, d'une façon
générale, bien observé. J'aborde cependant cette question
avec un peu de prudence parce que nous sommes tous au courant, je pense bien,
des tractations de certains pharmaciens qui ont tenu ou qui ont jugé
à propos d'avoir recours aux tribunaux pour contester la validité
de ce règlement ou, du moins, de toute façon, faire en sorte que
le règlement n'ait pas l'impact ou l'application qui y est
édictée.
Je répète que, dans l'ensemble, ce règlement
s'applique d'une façon satisfaisante. Quant aux procédures
judiciaires intentées par certains, il y a eu une première ronde
et, sauf erreur, cela a été débouté devant les
tribunaux. A ma connaissance, cependant, il est probable, si ce n'est pas
déjà fait, qu'une seconde ronde débute, si elle n'a pas
déjà débuté. Ceci, bien sûr, c'est le
processus judiciaire normal qui s'exerce et sur lequel nous n'avons vraiment
aucun commentaire à formuler.
M. Bédard (Chicoutimi): Sans entrer dans la discussion du
contenu de ce qui fait l'objet de procédures judiciaires, en termes de
contestation, il me semble cependant que certains désavantages ou
certaines représentations qui avaient été faites par des
pharmaciens, me semblaient assez justifées puisque cela occasionnait des
dépenses extrêmement coûteuses pour certains pharmaciens,
des dépenses telles qu'à un moment donné, dans des cas
précis, ça pouvait même les placer dans une situation
financière difficile pour continuer leurs activités.
Peut-être y a-t-il certaines distinctions à faire entre les
pharmaciens oeuvrant dans les grandes villes ou à grand volume par
rapport à des pharmaciens qui exploitent leur commerce dans des
localités à population plus restreinte.
Je comprends que l'office, le ministre a eu sûrement l'occasion
d'être sensibilisé à ces difficultés
financières que cela pouvait occasionner à des pharmaciens qui,
quand même, tout en offrant certains produits de consommation courante
dans le même local, n'en étaient pas moins
préoccupés par le désir de rendre un service
adéquat au public au point de vue des produits pharmaceutiques.
M. Lachapelle: M. le Président, c'est bien sûr que
cette question a été extrêmement longue et difficile
à trancher. D'ailleurs, ce n'est pas un débat qui est
récent. Je pense bien que, depuis déjà fort longtemps, de
nombreuses années, la profession a été divisée, je
dirais je pense que ce n'est pas un terme exagéré
quant à l'orientation de ce que devrait être la pharmacie et
l'exercice de la pharmacie, dans la mesure où cet exercice se
déroule dans un local de vente.
M. Bédard (Chicoutimi): Si vous permettez, je dirais que
c'est surtout divisé entre les grandes pharmacies à rabais
et...
M. Lachapelle: Bien avant cela, M. le Président. Je pense
que...
M. Bédard (Chicoutimi): Je comprends, mais cela continue;
peut-être bien avant, mais...
M. Lachapelle: D'ailleurs, je ne veux pas mettre en doute la
parole du député de Chicoutimi, mais je suis d'accord avec lui
que cela a été accéléré par les nouveaux
procédés de vente qui sont apparus dans le domaine de la
pharmacie. Même bien avant cela, il a existé longtemps de longs et
pénibles débats à l'intérieur de la pharmacie,
à savoir ce qu'est une pharmacie, ce qu'on doit y vendre et quel doit
être l'exercice ou le rôle du pharmacien à
l'intérieur de ce local.
Les pharmaciens eux-mêmes, je le répète, ont
débattu ce sujet fort longtemps et, en quelques occasions, de
façon assez pénible, mais nous nous devons de
reconnaître...
M. Bédard (Chicoutimi): ...pénible, parce que,
comme l'a dit le ministre, cela a tellement d'implications financières,
surtout quand on pense non pas aux grandes pharmacies à rabais, mais au
petit pharmacien qui est aux prises avec des dépenses très
imposantes à faire, qui a toujours quand même le désir de
rendre un bon service au public.
M. Lachapelle: Je le place, M. le Président, bien avant la
confection du règlement qui est maintenant le règlement, si je
remonte dans le temps.
M. Bédard (Chicoutimi): Là-dessus, je suis d'accord
sur le fait de remonter dans le temps, sur la discussion qu'il y a eu...
M. Lachapelle: Les pharmaciens... Non, mais je pense que c'est
important qu'on trace cet historique. Mais les pharmaciens, collectivement, en
sont venus à reconnaître qu'ils se devaient de prendre position ou
de se brancher, de se fixer sur une orientation, sur une forme d'exercice de
la
profession. Collectivement, ils en sont venus à ce que,
essentiellement, les règlements actuels reflètent. Je pense,
encore là, qu'il est connu publiquement que les suggestions initiales de
l'Ordre des pharmaciens étaient beaucoup plus rigoureuses que celles
qui, éventuellement, on fait l'objet des règlements.
C'est bien sûr que cela peut causer, dans certains cas, des
obligations additionnelles, mais je pense qu'on voit là la
volonté de la profession, une volonté collective, je ne dis pas
nécessairement unanime. Elle n'est sûrement pas unanime, à
preuve, d'ailleurs, les démarches qui ont été faites
devant les tribunaux, mais c'est une volonté majoritaire, et je dirais
largement majoritaire, de faire en sorte qu'on puisse valoriser la profession
de pharmacien et l'exercice de cette profession dans la mesure où cet
exercice se déroule dans des commerces de vente au détail.
C'est cela qui est l'enjeu, qui est le défi que la profession
elle-même s'est donné. Nous avons abondé dans ce sens parce
que nous croyions que, socialement, c'était une chose qui était
importante à faire, qui serait bénéfique pour l'ensemble
de la société. On aurait pu, bien sûr, et encore là,
comme gouvernement, laisser les choses se dérouler telles qu'elles
semblaient s'engager. Nous aurions peut-être vu, non seulement
peut-être, mais assurément vu ce type de commerce de plus en plus
envahi par des étrangers, par des formes d'utilisation de la pharmacie
qui tenaient beaucoup plus du mercantilisme que du désir vraiment
d'exercer une profession. C'est le défi que, d'une part, s'est
posé la profession elle-même et que nous, comme gouvernement,
avons cru opportun d'endosser...
M. Bédard (Chicoutimi): Quoique le ministre
reconnaîtra, quand même, avec nous que la véritable
valorisation de la profession ne réside pas nécessairement dans
la manière, je dirais, dans la détermination des locaux où
doit s'exercer cette profession. Elle si situe surtout, cette valorisation, au
niveau de la qualité des pharmaciens eux-mêmes, de leur
désir de perfectionnement et de leur désir de rendre les
véritables services que la population est en droit d'attendre d'eux. La
valorisation se situe beaucoup plus à ce chapitre...
M. Lachapelle: Oui, mais, d'autre part, voyez-vous,
au-delà de la qualité ou des constations strictement
professionnelles, quant à l'exercice même de la profession, le
fait demeure que nous étions en voie d'assister à une
prolifération des gros et à une disparition des petits.
M. Bédard (Chicoutimi): Cela va s'accentuer avec des
mesures comme cela, il n'y a pas de doute.
M. Lachapelle: Absolument pas, au contraire, parce que là,
véritablement, il y aura des...
M. Bédard (Chicoutimi): ... des implications
financières...
M. Lachapelle: Elles sont très nettes, qui vont se faire
entre la pharmacie proprement dite et ce qui est accessoire à la
pharmacie. Cette distinction se fera de façon physique de par les
partitions qui devront être érigées. J'ai consulté
des pharmaciens et j'en ai vu plusieurs. Bien sûr qu'il s'agit dans
quelques cas, de plusieurs centaines de dollars, et dans certains cas, de
plusieurs milliers de dollars. D'autre part, ils souscrivent à ces
démarches, parce qu'ils savent très bien que c'est une
étape importante pour sauver l'intégrité de la profession
et pour que la pharmacie demeure une profession qui est vraiment distincte,
reconnue et appréciée par le public, au-delà, bien
sûr, des considérations de protection de l'ordre public qui jouent
d'une façon quand même importante dans toute cette
réglementation.
M. Bédard (Chicoutimi): Je ne doute pas des intentions du
ministre de vouloir valoriser...
M. Lachapelle: M. le Président, j'ai fait...
M. Bédard (Chicoutimi): Est-ce que vous me permettez de
finir ma phrase?
M. Lachapelle: Je ne veux pas que vous me disiez les intentions
de l'office, je répète qu'initialement, les négociations
de l'Office des professions ont eu lieu.
M. Bédard (Chicoutimi): De l'ordre. Mais par après,
comme vous l'avez dit, cela a été confirmé, cela a
été entériné par un arrêté
ministériel. Donc, c'est la politique du gouvernement. Je pense que
là-dessus, il n'est pas nécessaire de remonter dans le temps, en
termes historiques...
M. Lachapelle: Mais quand même, il respecte les intentions
collectives de l'Ordre des pharmaciens.
M. Bédard (Chicoutimi): Qui les respecte. Je prends en
considération également le fait que, comme ministre, vous avez
bien pris la précaution de dire que l'arrêté
ministériel semblait même moins rigoureux que les recommandations
faites par...
M. Lachapelle: L'Ordre.
M. Bédard (Chicoutimi): ... l'Ordre.
M. Lachapelle: C'est exact.
Regroupement de corporations professionnelles
M. Bédard (Chicoutimi): Ce qui, tout simplement, nous
amène à dire que c'est quand même, à partir du
moment où il y a l'arrêté ministériel, la politique
du gouvernement dans ce domaine. Je ne doute pas de l'idée de
valorisation de la profession de pharmacien. Maintenant, je pense bien que le
ministre, comme l'Office, comme nous-
mêmes de l'Opposition, nous serons en mesure de constater les
affaires dans un avenir quand même assez rapproché. Dans un autre
ordre d'idées, le président de l'Office a déjà
publiquement exprimé l'avis que l'Office devrait plutôt prendre
option en faveur du regroupement des corporations professionnelles ou
l'intégration d'associations à des corporations
déjà existantes, plutôt que de s'orienter vers la
création de nouvelles corporations. Parmi les corporations qui existent
déjà et surtout parmi les associations qui demandent à
être reconnues comme corporations, quelles sont les plus susceptibles
d'être visées par la prise d'une telle option de la part du
président de l'office? Je pense bien qu'il n'est pas besoin de se
référer à certains articles de journaux qui font
références à des prises de positions en ce sens de la part
du président, pour prouver qu'il semble très clair que c'est la
position énoncée par le président de l'office.
Je voudrais savoir, parmi les corporations qui existent
déjà et les associations qui demandent à être
reconnues comme corporation, quelles sont les plus susceptibles d'être
visées par la prise d'une telle option. Je voudrais savoir
également ce qu'il arrive dans le dossier de la fusion entre les
conseillers sociaux et les travailleurs sociaux. Egalement, j'aimerais savoir
du président de l'office ou du ministre, ce qu'il arrive dans le dossier
du regroupement à long terme des CGA, des CA et des RIA. Je pense que ce
sont deux dossiers, entre autres, qui étaient visés par un effort
de fusion et de regroupement.
M. Lachapelle: M. le Président, quant à une
certaine politique de regroupement ou volonté de favoriser le
regroupement de professions en vertu de l'article 12 du Code des professions,
l'office a la responsabilité de suggérer des fusions de
corporations ou encore la création de nouvelles corporations
professionnelles. On pense, par exemple, dans les domaines d'activités
connexes, pour éviter des conflits de juridiction entre les
professions... Il y a des professions qui sont déjà reconnues et
qui sont très près l'une de l'autre. On pense, par exemple, aux
psychologues et aux conseillers d'orientation professionnelle, pour ne nommer
que deux des corporations existantes. Egalement, il y a présentement,
sur la table de l'Office des professions, plus de 20 demandes officielles de
groupes de personnes qui souhaitent être reconnues comme corporation
professionnelle, en plus de 38 reconnues par le Code des professions. On a, par
exemple, une demande des architectes paysagistes ou encore des
psychoéducateurs, pour donner deux exemples. Ce qui a été
exprimé, c'est que nous regarderions ces demandes en particulier,
surtout lorsqu'il s'agit de demandes qui touchent des champs de pratique
déjà reconnus partiellement ou complètement à
certains groupes, en vertu du Code des professions, en relation avec ce qui
existe déjà. Dans le cas des architectes paysagistes, par
exemple, on a travaillé avec l'Ordre des architectes du Québec et
l'Association des architectes paysagistes pour voir jusqu'à quel point,
justement, il y a une certaine jonction qui peut se faire. Du côté
des psychoéducateurs et des psychologues, des conseillers en orientation
que...
C'était le sens de cet énoncé général
à ce moment-ci. Maintenant, sur toutes ces demandes, il y a des
critères de prévus ou, enfin, des facteurs
énumérés à l'article 25, du Code des professions,
sur lesquels on s'est fondé pour recommander la création de
corporations. Plutôt que d'essayer d'y aller à la pièce, on
a essayé de faire un travail pour préciser davantage ces
facteurs, si possible, pour enlever le plus de discrétion ou de
subjectivité possible à ce type de recommandation. Nous sommes au
terme d'une étude que nous avons l'intention de rendre publique au
début de l'automne prochain sur la protection du public et la
constitution de nouvelles corporations professionnelles qui ne donnera pas de
réponse immédiate à chacun des groupes, mais qui va donner
un cadre général, à partir duquel on va pouvoir travailler
d'une façon spécifique sur ces demandes.
C'est peut-être sur cette partie générale, ce que je
peux dire à ce moment-ci. Il y a deux autres questions
spécifiques...
M. Bédard (Chicoutimi): Oui, quand on parle de
regroupement ou de fusion de différentes professions, il y aurait, plus
particulièrement, la fusion entre les conseillers sociaux et les
travailleurs sociaux. Est-ce que le président serait en mesure
d'expliciter sur ce sujet?
M. Lachapelle: Les deux corporations ont été
rencontrées à cet égard. Au fond, cela pose un
problème beucoup plus général, à savoir lorsqu'on
parle de fusion ou d'intégration de professions dont les membres
détiennent un diplôme universitaire, d'une part, ce qui est le
cas, par exemple, des travailleurs sociaux, et, d'autres professions dont les
membres détiennent un diplôme au niveau du CEGEP, au niveau des
techniques.
Donc, les discussions d'intégration entre professions sont
déjà difficiles au niveau horizontal, mais lorsqu'il y a une
formation de base identique je parlais, par exemple, des psychologues et
des conseillers d'orientation, tantôt cela s'accentue, lorsqu'on
doit faire la discussion à la verticale, à l'intérieur
d'un secteur professionnel, entre des détenteurs d'un diplôme
universitaire, des détenteurs d'un diplôme de CEGEP ou des
techniciens. Les premiers ont l'impression qu'il peut y avoir une
dévalorisation d'une certaine façon du titre ou, d'autre part,
s'il y a un champ de pratique, que l'habilité des techniciens n'est pas
nécessairement en parité avec ce qui est nécessaire, vu du
point de vue de la profession mère dans le secteur. C'est horizontal. On
a les mêmes difficultés avec les physiothérapeutes et les
techniciens en réadaptation, par exemple, des CEGEP, les techniciens
professionnels, les ingénieurs. C'est un problème qui est
à la chaîne et qui s'est développé avec le
développement des techniques correspondant à chacun des secteurs
professionnels ma-
jeurs ou les plus anciens reconnus dans le Code des professions.
Il y a un problème très réel, très
sérieux, lorsqu'on pense à promouvoir en tout cas,
lorsqu'on essaie de travailler par animation ces intégrations,
ces fusions entre les groupes. Sur le plan vertical, c'est encore plus
difficile que sur un plan strictement horizontal à l'intérieur
d'un même secteur professionnel.
Il y a des discussions qui ont cours présentement entre les deux
corporations. Ce n'est pas un dossier qui est mort. Au contraire, mais il faut
que le milieu mûrisse également.
Le Président (M. Houde, Limoilou): Le député
de l'Assomption.
M. Perreault: Où en est rendu le mandat de la commission
parlementaire pour les CA, les RIA et les CGA.
M. Bédard (Chicoutimi): J'ai posé tout à
l'heure cette question, parce que, dans l'ordre de discussion que vous nous
faites, si on parle des CA, des CGA et des RIA, en regard des
difficultés de regroupement de ces différentes professions,
est-ce que, selon l'optique que vous avez énoncée tout à
l'heure, on peut parler de fusion à la verticale ou à
l'horizontale quand on parle de ces trois groupes?
M. Lachapelle: C'est un cas mixte. M. Bédard (Chicoutimi):
J'imagine.
M. Lachapelle: En fait, les CGA sont entre les CA et les RIA,
d'une certaine façon. A l'époque, la commission parlementaire
avait effectivement demandé aux trois corporations de discuter de
l'éventuelle fusion de ces corporations. Il y a eu des
négociations pendant deux ans, elles se sont rompues en décembre
1974, principalement lorsque les RIA, les comptables en administration
industrielle, ont quitté la table de discussion. Par la suite, l'Office
des professions a décidé de reprendre la balle,
particulièrement suite à une pétition des CGA à
l'été 1975. On a créé un comité ad hoc de
travail où on a eu l'adhésion des diverses corporations
impliquées, des trois corporations, pour participer à ce groupe
de travail, non pas dans un objectif déterminé, nous
désirions d'abord nous informer de l'état du dossier, et surtout
pour voir par rapport à la protection du public ce qui pouvait
être fait pour améliorer la situation dans le domaine des sciences
comptables. Il y a eu quatre réunions de ce comité durant la
dernière année sous la juridiction de l'office. La
dernière réunion a eu lieu le 25 mai. Chacune des corporations
professionnelles impliquées a remis une position officielle à ce
moment-ci, qui a circulé au bureau et aux assemblées
générales de chacune de ces corporations, où c'est en
cours présentement. Il y a eu une proposition de faite par les
comptables agréés, il y en a eu une autre par les CGA et une
autre par les RIA.
M. Bédard (Chicoutimi): En tenant compte, par exemple, du
fait qu'en Colombie-Britannique, vous me corrigerez si je fais erreur, les CGA
ont les mêmes droits que les CA, et non seulement en
Colombie-Britannique, mais également au Nouveau-Brunswick et au
Manitoba, à moins qu'on nous explicite des difficultés
particulières, il me semble qu'il y aurait lieu qu'il en soit ainsi au
Québec. Le président national des CGA, M. Si-notte, laissait
entendre, entre autres, qu'à défaut d'un regroupement total, il
faudrait à tout le moins s'entendre sur un processus de fusion par
étapes. Il exprimait l'idée qu'il verrait, par exemple, une
corporation unifiée avec deux champs d'activités bien
définis: comptabilité de vérification et
comptabilité de gestion. Entre ces deux champs, disait-il, il pourrait y
avoir une passerelle permettant au comptable de gestion de devenir comptable de
vérification.
Qu'est-ce que pense le président de l'Office ou le ministre de
cette suggestion qui a été apportée par le
président des CGA?
M. Lachapelle: D'abord, je dois dire que, sur le plan canadien,
il n'y a pas de fusion de la profession de CGA avec la profession de CA, dans
aucune des provinces. Les trois professions sont séparées. Il y a
des cas particuliers, des lois particulières.
M. Bédard (Chicoutimi): Des égalités de
droits.
M. Lachapelle: En Colombie-Britannique, par exemple, il y a un
bureau d'accréditation qui est formé par une loi spéciale
et qui, après une vérification et certains examens, peut admettre
les CGA à devenir CA. Les trois corporations demeurent distinctes et
c'est un problème soulevé au niveau de l'ensemble du Canada. Sur
un plan plus particulier, il y a eu des propositions très
concrètes de fournies par le bureau de direction de la Corporation des
comptables agréés lors de cette réunion à l'office
le 25 mai dernier. Ces propositions sont censées avoir été
débattues au bureau de la Corporation professionnelle des CGA et
présentées à l'assemblée générale.
Quelle va être l'attitude de la corporation professionnelle
vis-à-vis de ces propositions, je n'en ai pas encore été
officiellement informé au moment où on se parle. Cependant, la
Corporation des comptables en administration industrielle, les RIA, s'est dite
favorable à la proposition présentée par les CA à
ce moment-là. Elle a remis un document dans ce sens. Au fond, tout
dépend de la réaction des CGA par rapport à cette nouvelle
proposition, très concrète, encore une fois, qui a
été faite par l'Ordre des comptables agréés suite
à cette année de discussion dans le cadre de ce comité de
l'office. Alors, on en est certainement à un moment important dans le
déroulement de ce dossier. Quelle va être l'attitude des CGA?
Est-ce qu'on va estimer que c'est une étape valable?
Présentement, on n'a pas encore été officiellement
informé.
M. Bédard (Chicoutimi): Faisant
référence
tout à l'heure au regroupement à l'horizontale par rapport
au regroupement à la verticale qui s'avère plus difficile, avec
les explications que vous nous avez données, il reste que, dans le cas
des CA et des CGA, ces gens suivent quand même les mêmes cours, les
CGA que les CA, et je pense qu'à part un stage pratique qui n'est pas le
même, il reste quand même... J'aimerais avoir l'opinion du
président de l'Office et savoir si ces derniers ne sont pas, somme
toute, sur un pied d'égalité en ce qui regarde la formation
professionnelle.
M. Lachapelle: Si vous permettez, en vertu des lois et des
règlements, depuis 1970, la détention d'un diplôme
universitaire est obligatoire, en vertu de la Loi des comptables
agréés, pour les comptables agréés. Ce n'est pas le
cas pour les deux autres corporations professionnelles, à ce moment-ci.
Les CGA souhaitent établir une réglementation qui oblige à
l'obtention d'un diplôme universitaire de base, à ce moment-ci, et
il y a une discussion avec l'office sur ce plan. C'est une chose que le
diplôme universitaire ou le diplôme de base, cela en est une autre
que les conditions additionnelles exigées par la corporation
professionnelle de ses futurs adhérents, de ses futurs membres.
Là-dessus, on doit dire que les conditions additionnelles exigées
par réglementation, par l'Ordre des comptables agréés,
sont plus considérables et quant au stage et quant à cette
obligation importante de passer l'examen de l'Ordre des comptables
agréés qui, au fond, est l'examen de l'Institut des comptables
agréés du Canada, adapté, si vous voulez, au
Québec. Ceci n'est pas une exigence dans le cas des CGA que de passer
cet examen général. C'est la situation en vertu des lois,
présentement, de sorte que, techniquement, en termes de temps, il y a
quand même une différence entre les deux groupes à ce
moment-ci, au point de vue des exigences pour appartenir à la
corporation, sur le plan technique.
M. Bédard (Chicoutimi): Concernant la question du stage
pratique, je reconnais que je ne suis pas un expert, en termes de connaissances
de ces deux professions. Le président des CGA émettait des
réserves sur les modalités du stage. Il me semble que les stages
des CGA peuvent se faire dans plusieurs endroits, que ce soient des bureaux de
CGA, de CA et même dans des bureaux du gouvernement, alors que le stage
des comptables agréés se fait obligatoirement dans un bureau de
vérificateurs.
Le président, M. Sinotte, émettait l'opinion suivante, et
je cite: Le stage, pour devenir CGA, se fait moins au profit du comptable qui
embauche un étudiant, alors que trop souvent, le stage pratique pour
devenir CA constitue une exploitation au profit des cabinets de comptables.
J'aimerais connaître les réactions du prédi-dent de
l'office concernant cette affirmation de M. Sinotte.
M. Lachapelle: II est peut-être difficile d'avoir une
réaction très précise par rapport à cette question.
Il est certain que les stages pratiques, en gé- néral, dans
toutes les professions, posent une question majeure, dans le sens qui si on
veut avoir un stage sérieux, structuré, cela prend du monitorat,
cela prend également des gens qui ont l'intérêt et un sens
de la pédagogie, pour montrer quelque chose aux stagiaires, en plus de
les utiliser pour la réception et la distribution de certains
services.
C'est un problème qui est universel à plusieurs
professions. C'est vrai également en ce qui concerne le stage des
étudiants en droit, au niveau du Barreau, présentement. Mais de
trancher la question, à savoir si le stage est meilleur dans l'une ou
l'autre des corporations, comme il était allégué dans
l'article auquel vous faites référence, il n'est certainement pas
possible pour l'office de prendre position là-dessus à ce
moment-ci.
M. Bédard (Chicoutimi): Mais l'office continue d'accentuer
ses efforts afin de voir à ce que des rencontres puissent se multiplier
entre les différents organismes dont on vient de parler, de
manière à en arriver peut-être à un compromis qui
soit acceptable par les uns et par les autres.
M. Lachapelle: C'est une de nos priorités cette
année, dans le dossier des professions qui sont dans des secteurs
d'activité connexes pour essayer d'améliorer la situation. Dans
le cas des sciences comptables, je pense qu'il y a un pas énorme qui
vient d'être franchi par ces propositions. Nous attendons la
réaction de la Corporation des CGA. Nous allons essayer de faire
progresser le dossier au maximum. Evidemment, cela met en cause trois groupes
professionnels qui ont chacun leurs traditions et leurs points de vue sur ce
qui constitue l'exercice de la profession comptable.
M. Bédard (Chicoutimi): Qui méritent le
respect.
Est-ce que le ministre voulait ajouter quelque chose sur ce sujet?
M. Lachapelle: C'est un problème qui est extrêmement
complexe, M. le Président. On sait qu'il date d'au moins trente ans,
sinon plus, où les lignes de démarcation sont pour le moins
grises, extrêmement floues, où il y a, bien sûr pour
le dire avec beaucoup de candeur des intérêts divers en
cause.
Il m'apparaît que nous en sommes, comme le signalait d'ailleurs le
président il y a quelques secondes, rendus à un point où
il serait possible, avec peut-être un effort additionnel, d'en arriver
à une rationalisation pour le moins acceptable de ces trois secteurs,
ou, de ces trois professions.
Je pense que nous en sommes à peu près au point le plus
avancé qui n'ait jamais été connu dans révolution
de ce dossier.
M. Bédard (Chicoutimi): Possibilité soit
d'intégration, de fusion, de regroupement ou de compromis?
M. Lachapelle: De regroupement ou de rap-
prochement, et à l'horizontale et à la verticale. Si nous
pouvions faire cela ici, au Québec, je pense bien que ce serait quelque
chose d'assez unique, parce que cela n'a pas été fait ailleurs au
Canada. Je crois que le travail qui a été fait par l'office a
été particulièrement remarquable à ce
point-là en agissant comme stimulant, catalyseur, pour pouvoir provoquer
le rapprochement qui me semble être particulièrement
évident, à ce moment-ci de l'évolution du dossier.
M. Bédard (Chicoutimi): Sauf que, lorsque le ministre dit
que réussir ce rapprochement serait quelque chose d'assez unique,
puisque cela ne s'est fait nulle part au Canada, j'aimerais quand même
des précisions sur le fait qu'en Colombie-Britannique, au
Nouveau-Brunswick, dans une autre province également et au Canada, on
peut dire que les CGA et les CA ont les mêmes droits, même s'ils
demeurent dans des cadres différents ou dans des associations
différentes.
M. Lachapelle: Encore une fois, ce n'est pas automatique,
à condition d'être agréés par un bureau
spécifique qui a été créé par une loi
spéciale.
M. Bédard (Chicoutimi): Qui émet des permis.
M. Lachapelle: C'est cela, qui établit des permis.
M. Bédard (Chicoutimi): C'était d'ailleurs une
suggestion qui a été faite également par M. Si-notte des
CGA, je crois.
M. Lachapelle: Dans sa dernière proposition, la
proposition de base des CGA, par un document qui a été rendu
public à l'été 1975, est, en fait, une fusion
complète avec les CA.
M. Bédard (Chicoutimi): Simplement peut-être pour
préciser, il me semble que, concernant les émissions de permis,
M. Sinotte, au nom des CGA, proposait la mise sur pied d'un bureau
gouvernemental chargé d'émettre les permis pour avoir
accès à la comptabilité publique. D'ailleurs, disait-il un
tel bureau d'émission fonctionne déjà en
Colombie-Britannique, ce qui rejoint ce que nous venons de dire. Ce n'est pas
tout à fait la fusion totale.
M. Lachapelle: Non, c'est la dernière proposition. Il y a
eu un cheminement de ce côté-ci. C'est la dernière
proposition du 25 mai par les CGA. Au fond, en deux mots, ce qui est offert par
les CA, par rapport à ceci, c'est d'établir une passerelle,
justement, pour permettre aux CGA ou aux RIA de devenir, moyennant certaines
conditions, CA, si on change d'orientation, à un moment donné,
plus un règlement des personnes qui sont déjà dans les
champs de pratique de la comptabilité publique, dans les bureaux de
comptables agréés, ou encore qui pratiquent dans les exceptions
de la loi comptable qui sont actuellement prévues par les CGA.
Ce sont des propositions qui nous apparais- sent, en tout cas quant aux
objectifs, se rencontrer. Les modalités diffèrent encore à
ce moment-ci. Je pense qu'il y a une période de réflexion.
M. Bédard (Chicoutimi): Y a-t-il des suggestions valables
aux yeux du président de l'office?
M. Lachapelle: Je pense que, sans nous prononcer sur les
propositions, en fait, il y a eu du chemin de fait de la part des trois
corporations professionnelles, de façon importante.
M. le Président, je pense qu'à ce moment-ci, ce dossier
est quand même passablement délicat. Nous serions mal venus, mais
vraiment mal venus, enfin, pour ma part, je le serais, d'afficher une position
qui favoriserait l'une ou l'autre. Nous en sommes encore, et d'une façon
très intense, au niveau des pourparlers entre les différentes
professions et je crois que nous aurions grand avantage à poursuivre
cela de la façon discrète qui a été
empruntée jusqu'ici.
Les priorités de l'office
M. Bédard (Chicoutimi): L'Office des professions, pour
l'année qui s'en vient, pour 1976/77, s'est fixé cinq
priorités. L'une de celles-ci était naturellement
l'élaboration d'un énoncé de politique sur la tarification
des honoraires professionnels. Les quatre autres priorités
étaient les suivantes. Je résume. Premièrement,
l'information des usagers des services professionnels; deuxièmement, la
délégation des actes professionnels dans le domaine des soins
infirmiers et de la médecine; troisièmement, la collecte de
données statistiques sur le milieu professionnel; quatrièmement,
l'énoncé d'une politique sur la constitution de nouvelles
corporations professionnelles. Cet énoncé, je pense, est
particulièrement important car il a pour effet, je crois, de suspendre
les demandes de constitutions en corporations de nombreuses associations, au
moins une quarantaine, dont la Corporation des techniciens professionnels du
Québec, l'Association des relationnistes du Québec, l'Association
de l'immeuble du Québec, le courtier d'immeubles, et l'Institut des
conseillers en administration.
J'aimerais avoir, de la part du président de l'office ou du
ministre, l'échéancier de travail de l'Office sur ces quatre
priorités et, si c'est possible, un bilan de l'action de l'office au
cours de l'année pour réaliser ces différents objectifs ou
ces différentes priorités.
M. Lachapelle: Sur le plan de l'information, il y a eu la
publication d'une brochure sur les droits des citoyens en matière de
services professionnels au début du mois de mai, qui a été
largement répandue, je pense, dans le public. Ceci a été
une démarche majeure. Nous envisageons des façons de continuer
cette information qui a été surtout écrite par des moyens
électroniques à l'automne sur les droits des citoyens dans le
domaine des services professionnels. Egalement, nous travaillons de concert
avec les corporations professionnelles pour essayer de développer une
information plus sectorielle sur les pratiques professionnelles,
par exemple, tout le domaine dentaire, ou le domaine de la vision, etc.
où il y a des besoins d'information de la part du public. En gros, ceci
est pour le travail qui doit se faire dans le cadre de cette priorité de
l'office.
Sur la question des tarifs d'honoraires dans la pratique privée,
en vertu de la législation, nous avons la responsabilité de
suggérer au gouvernement des tarifs d'honoraires après
consultation avec des corporations professionnelles et des organismes
intéressés. Nous avons estimé nécessaire de voir
cette consultation au niveau public, nous avons tenu des consultations
publiques en février et mars derniers. Il y a eu au-delà de 32
mémoires de présentés, dont ceux de 24 corporations
professionnelles. Nous pensons pouvoir remettre notre rapport au gouvernement
sur cette question d'ici la fin de l'année 1976, définitivement.
C'est une question qui est fort délicate. C'est
l'échéancier de travail. Evidemment, encore une fois, en vertu de
la loi, cela exclut les conventions collectives ou ce qui y est
apparenté ou assimilé, donc non pas les salariés dans le
sens de régis par des contrats de travail, non plus que les
professionnels dont les honoraires sont déterminés par la loi.
Cela exclut essentiellement le Régime d'assurance-maladie, l'aide
juridique ou l'assurance-santé animale contributoire. Ceci n'est pas de
la juridiction des recommandations de l'Office. Alors, c'est
l'échéancier de travail sur cette priorité.
La délégation des actes particulièrement dans le
secteur de la médecine, des sciences infirmières, c'est une
question complexe qui met en cause les médecins, les infirmières
et les infirmiers, les infirmières et infirmiers auxiliaires d'une part,
plus d'autres professionnels de la santé par rapport aux
médecins, comme aux technologistes médicaux, techniciens en
inhalothérapie. Il y a eu un progrès important de fait, à
la suite de discussions intenses pendant plus d'une année, qui ont
abouti à la publication, dans la Gazette officielle du Québec,
d'un projet de règlement de la Corporation professionnelle des
médecins le 31 mars dernier, déléguant aux
infirmières et à d'autres professions de la santé des
actes médicaux. Nous avons demandé à la Corporation des
infirmières de faire une délégation en même temps
d'actes de nursing aux infirmières auxiliaires. Nous venons de recevoir,
à la fin du mois de mai, un projet, pour la première fois, de la
délégation des infirmières aux auxiliaires, projet qu'on a
fait circuler aux médecins et aussi aux infirmières et infirmiers
auxiliaires.
Or, le dossier en est là présentement. Il y a des
discussions qui doivent avoir lieu entre les médecins et les
infirmières, entre les infirmières et les auxiliaires, et
ensemble, autour d'une même table, notre approche est de mener le dossier
globalement, de sorte qu'il n'y ait pas de parties oubliées ou omises en
cours de route. Maintenant, c'est un dossier qui est fort complexe, parce que
cela veut dire définir le champ de la médecine à la
verticale entre les médecins et les infirmières et les
auxiliaires, un peu comme on aurait à le faire entre les
ingénieurs, les ingénieurs technologues, s'il y en a, et des
techniciens professionnels. Ce n'est pas facile. On essaie de le faire avec
l'adhésion des groupes en cause. C'est sûr qu'on sert d'arbitre ou
de tiers utile, en tout cas, dans le dossier et de moteur à ce dossier,
à ce moment. L'échéancier, on aimerait bien que d'ici
l'automne, on puisse aboutir pour adopter ces règlements. L'autre
priorité, je pense...
M. Bédard (Chicoutimi): C'était la collecte des
données statistiques.
M. Lachapelle: La collecte des données. En fait, on a un
avant-projet de règlement en discussion avec le milieu professionnel et
le conseil interprofessionnel sur les données que les corporations
professionnelles devraient exiger de leurs membres au moment de l'inscription
au tableau pour avoir le permis d'exercice. En vertu de l'article 177 c), du
Code des professions, il y a un règlement qui doit être
établi par le lieutenant-gouverneur en conseil, après
consultation avec l'office et du conseil interprofessionnel sur les normes de
contenu, de confection et de publication du tableau, du registre des membres de
chacune des professions.
Pour la protection du public, il est essentiel que les corporations
professionnelles aient des données, par exemple, précises sur
leurs membres, soit, par exemple, si le membre est à son propre compte
ou salarié, le contrôle peut être différent dans un
cas et dans l'autre, etc. On s'est aperçu que dans le milieu
professionnel en général, les données étaient fort
éparses et fort différentes, souvent absentes. Dans ce cadre, on
essaie d'avoir des données minimales à recueillir par les
corporations professionnelles, ce qui permettrait d'avoir une meilleure
connaissance de la réalité professionnelle au Québec pour
appuyer le travail des corporations professionnelles, du conseil
interprofessionnel, de l'office ou d'autres personnes, de façon à
avoir des statistiques générales. C'est le travail qui est en
cours, et il y a une discussion avec le milieu professionnel à cet
égard.
M. Bédard (Chicoutimi): Concernant l'énoncé
d'une politique sur la constitution de nouvelles corporations...
M. Lachapelle: Comme je l'ai mentionné tout à
l'heure, nous espérons pouvoir rendre public un énoncé de
politique sur cette question à l'automne, et, plus probablement vers la
fin de septembre, début du mois d'octobre.
M. Bédard (Chicoutimi): II est clair que ceci a comme
effet de suspendre les demandes des associations, des corporations
professionnelles...
M. Lachapelle: C'est ça.
M. Bédard (Chicoutimi): ... dont j'ai parlé tout
à l'heure.
M. Lachapelle: C'est ça. Maintenant, on doit souligner
qu'il y a eu neuf nouvelles corporations
professionnelles de créées du même coup par
l'adoption du Code des professions par l'Assemblée nationale en 1973.
Donc, il y a eu quand même plusieurs professions de créées
à ce moment-là. Neuf sur vingt-neuf... Il y en avait eu 29
auparavant, sur une période de 125 ans; il y en a eu 9, cela fait donc
38. Au fond, la grosse question qui se pose, c'est de savoir où on
arrête, où on trace la ligne. Les critères ne sont pas
clairs. Est-ce qu'on doit avoir 60 corporations dans deux ans, 100 dans cinq
ans? Or, on a essayé de préciser, justement, les bases, les
guides pour faire des recommandations à cet égard. C'est un
énoncé général qui sera disponible, qui nous
permettra de travailler sur des dossiers particuliers par la suite.
M. Bédard (Chicoutimi): Concernant, par exemple, plus
particulièrement la tarification des honoraires professionnels dans la
pratique privée, je crois que l'Office des professions examine trois
options possibles, qui pourraient se résumer comme ceci, à
savoir, maintenir et développer le système actuel de tarification
professionnelle qui est largement fondé sur l'établissement d'un
prix minimal obligatoire, une autre option qui serait d'abolir le
système de tarification et d'instaurer un régime de concurrence,
et, une troisième option qui pourrait aller dans le sens
d'établir un autre système de tarification au moyen de tarifs
fixés maximaux ou d'intervalle entre un minimum et un maximum.
Suite aux audiences publiques au cours desquelles l'office a entendu
vous en avez parlé tout à l'heure 32 organismes
différents, représentant 24 corporations professionnelles, 6
associations professionnelles de nature syndicale et 2 organismes
représentant les consommateurs, ce qui, à première vue,
représente certes une consultation assez large et assez valable, est-ce
que ces trois options restent les mêmes?
M. Lachapelle: Ce sont effectivement les trois options qui sont
examinées présentement au terme de ces consultations et qui font
l'objet des travaux de recherche et de réflexion de l'office, suite
à la présentation de l'ensemble des mémoires et des
dépositions au moment des consultations publiques. Ces trois options
demeurent ouvertes présentement, et il est certainement trop
tôt...
M. Bédard (Chicoutimi): Aucune de ces trois avenues n'est
fermée?
M. Lachapelle: Non.
M. Bédard (Chicoutimi): ... depuis, quand
même...
M. Lachapelle: Non.
M. Bédard (Chicoutimi): Ces audiences ont eu lieu...
M. Lachapelle: Elles ont eu lieu en février et mars.
M. Bédard (Chicoutimi): En février et mars.
M. Lachapelle: Oui. Maintenant, je dois dire qu'il y a eu une
large majorité...
M. Bédard (Chicoutimi): A un moment donné, il va
bien falloir prendre une option par rapport à une autre.
M. Lachapelle: C'est cela.
M. Bédard (Chicoutimi): Quand le président
pense-t-il que cette orientation...
M. Lachapelle: Je pense...
M. Bédard (Chicoutimi): ... sera possible. C'est
peut-être au cours de l'année qui...
M. Lachapelle: Ceci sera certainement fait dans notre rapport.
Comme je l'ai mentionné, nous escomptons pouvoir remettre notre rapport
au gouvernement d'ici la fin de l'année 1976. C'est-à-dire au
courant de l'automne prochain.
M. Bédard (Chicoutimi): Le Barreau et la Chambre des
notaires, entre autres, ont contesté le droit de l'office de
réglementer les tarifs des avocats et des notaires. Selon leurs
affirmations, ce sont eux qui.d'après leurs lois constitutives, ont ce
droit. Quelle est la position de l'office là-dessus?
M. Lachapelle: En fait, il s'agit de deux cas particuliers, mais
différents l'un de l'autre. Nous allons, bien sûr, aborder cette
question, également au niveau de notre rapport, a priori, du
côté de la Chambre des notaires. Nous estimons que, sur le strict
plan juridique, il y a une pure faille de concordance dans la loi du notariat,
mais que nous avons l'autorité d'initier la recommandation sur les
tarifs comme pour toutes les autres professions. Dans le cas du Barreau, il y
a...
M. Bédard (Chicoutimi): C'est plus étanche.
M. Lachapelle: ...effectivement une différence dans la
législation, de sorte que nous ne pourrions pas suggérer des
tarifs. Par ailleurs, si le Barreau en suggère, il y a actuellement un
règlement de tarifs en vigueur au niveau du Barreau. A ce
moment-là, nous avons le pouvoir général de faire des
recommandations au ministre responsable sur toute la réglementation, y
compris celle-ci. Cela devient, d'une certaine façon, un débat
qui est plutôt académique, à ce moment-là, parce
que, à moins que le Barreau décide de retirer complètement
tous ses règlements de tarifs, en vertu de l'ancienne loi qui est encore
en vigueur et qui est prolongée tant qu'ils ne seront pas
remplacés par les nouveaux.
M. Bédard (Chicoutimi): Je comprends mal que le
président nous dise que, dans le cas du Barreau...
M. Lachapelle: Je m'explique, c'est-à-dire que
techniquement...
M. Bédard (Chicoutimi): C'est une discussion
académique qui me semble assez étanche en termes
d'égalité. Les avocats semblent avoir été, dans
leurs lois constitutives, plus...
M. Lachapelle: II y a une nuance, effectivement, de sorte que
nous ne pourrions pas suggérer nous-mêmes, un règlement de
tarifs...
M. Bédard (Chicoutimi): Oui.
M. Lachapelle: Le Barreau peut le faire au gouvernement, sauf
que, s'il le fait au gouvernement, comme sous tout règlement, cela doit
être adopté à ce moment-là en vertu de l'article 93
du Code des professions et l'Office des professions peut faire des
recommandations sur tout règlement. C'est sûr que, s'il y a une
absence de réglementation de présentée sur ce sujet par le
Barreau, nous ne pouvons pas suggérer un règlement.
M. Bédard (Chicoutimi): Justement, cette tarification
à l'égard du Barreau, cela n'a pas été
changé depuis combien d'années?
M. Lachapelle: La plupart des tarifs d'honoraires il faut
distinguer les honoraires judiciaires...
M. Bédard (Chicoutimi): Et les honoraires
extrajudiciaires.
M. Lachapelle: Du côté des honoraires
extrajudiciaires, en fait...
M. Bédard (Chicoutimi): Les extrajudiciaires varient.
M. Lachapelle: C'est cela. C'est limité à
certains...
M. Bédard (Chicoutimi): Ils semblent suivre l'inflation,
mais...
M. Lachapelle: C'est cela.
M. Bédard (Chicoutimi): ...en ce qui a trait aux tarifs
judiciaires, je crois que cela fait quand même pas mal longtemps.
M. Lachapelle: Le tarif judiciaire vient d'être
modifié encore. Il a été modifié au moment
où l'entente s'est faite avec l'Aide juridique et vient encore de subir
certaines modifications. Mais, ceci est un régime fort particulier
où la discussion se fait au ministère de la Justice. Le tarif
d'honoraires du Barreau...
M. Bédard (Chicoutimi): II y a des modifications
mineures.
M. Lachapelle: II y a des honoraires en ma- tière
d'expropriation, il y a un tarif d'honoraires également sur les actions
en responsabilité en dommages, où il y a un tarif maximum de 30%
et, pour la collection, où il y a un tarif minimal. Que va-t-il arriver
de cette réglementation? Tout dépendra si le Barreau
désire continuer à maintenir des tarifs ou non. Mais, si ce
règlement doit être renouvelé, à ce
moment-là, cela tombe sous l'ensemble de la réglementation en
cause.
M. Bédard (Chicoutimi): Pour faire suite aux commentaires
du président de l'office il semble très clair que, si le
Québec ne réglemente pas la tarification des honoraires
professionnels dans un laps de temps assez court, étant donné que
le fédéral pourrait légiférer là-dedans, et
ceci pourrait avoir comme conséquence de laisser encore un champ
provincial de juridiction entre les mains du fédéral. Est-ce que
l'office ne devrait pas, avant d'exercer le pouvoir de tarification des
honoraires professionnels, essayer de procéder, avec le plus de
célérité possible, pour autant que c'est possible, de
manière qu'il n'y ait pas encore abandon d'un autre champ
d'activité entre les mains du fédéral?
M. Lachapelle: Je voudrais simplement faire la réflexion
suivante, là-dessus. Le secteur des services professionnels est
peut-être l'un des plus réglementés au Québec. Cela
a toujours été le cas et cela l'est davantage avec le Code des
professions, l'ensemble des lois qui s'y rattachent et les règlements
qui doivent être adoptés en vertu du Code des professions. A cet
égard, les professions échappent à la Loi relative aux
enquêtes sur les coalitions, par exemple, sur toutes les règles de
l'offre des services, parce qu'il y a une réglementation effective
où l'admission à la pratique est régie par les
corporations professionnelles. Cela ne tombe donc pas sous le coup de la Loi
relative aux enquêtes sur les coalitions qui, de toute façon,
avant le 1er juillet 1976, ne s'étendait pas aux services. Cette
modification a été apportée par le Parlement du Canada et,
à compter du 1er juillet 1976, cela va s'appliquer aux services,
à moins que le secteur du service soit réglementé par les
provinces. Le secteur des services professionnels, en général,
est largement réglementé. La question est qu'il s'agit de savoir
si cela va également être réglementé sur les tarifs
d'honoraires de façon particulière, en l'absence d'une
réglementation sur les tarifs d'honoraires...
M. Bédard (Chicoutimi): Est-ce que cela veut dire qu'il
faudrait que vous vous exécutiez avant le 1er juillet, si on ne veut pas
que cette responsabilité, qui était provinciale, passe...
M. Lachapelle: Ce n'est pas une réglementation
fédérale des honoraires qui intervient à ce moment. Tout
ce qui intervient, c'est l'application des règles anticoalition ou
anticoncurrence; c'est de s'assurer qu'il n'y a pas d'entente sous la table
pour fixer des tarifs collusoires entre groupes professionnels. Mais ce n'est
pas une réglementation fédérale qui interviendrait
à la place d'une régie-
mentation en vertu du Code des professions. Il y a des règlements
de tarifs actuellement en vigueur, en vertu des anciennes lois, qui continuent
d'exister, tant qu'ils ne seront pas abrogés ou remplacés par de
nouveaux, en vertu du Code des professions, suite aux recommandations que
l'office fera au gouvernement.
M. Bédard (Chicoutimi): Si j'ai bien compris, le
président nous dit que, d'ici la fin de l'année 1976, un
énoncé de politique devrait être prêt.
M. Lachapelle: D'ici la fin de l'année 1976, nous allons
certainement être en mesure de remettre notre rapport au gouvernement sur
la question.
M. Bédard (Chicoutimi): Je voudrais demander au ministre
ou au président où en sont rendues les études sur le
fonctionnaire membre d'une corporation?
M. Lachapelle: En fait c'est une étude, je pense, dont le
thème est important. L'une des difficultés ressenties dans le
mécanisme professionnel et dans son application actuellement, c'est son
application à des salariés et, bien sûr, il y a des
professionnels salariés dans l'entreprise privée comme dans
l'entreprise publique ou gouvernementale. Alors, il y a une étude en
cours, qui est à peu près terminée, et qui sera
publiée sur le statut juridique des membres des corporations
professionnelles qui sont des fonctionnaires, par rapport aux privilèges
de la couronne, etc.
M. Bédard (Chicoutimi): II y a également une autre
étude qui a été entreprise par l'office à propos de
la responsabilité civile et pénale de l'employeur.
M. Lachapelle: Cette étude est complétée.
Elle doit être publiée dans la prochaine livraison de la revue du
Barreau et nous allons avoir des tirés à part pour les rendre
disponibles à l'ensemble du milieu professionnel. Cette étude a
été effectuée par Me Jean-Louis Beaudoin, professeur
à la faculté de droit à l'Université de
Montréal. On en attend la publication dans la revue du Barreau d'une
semaine à l'autre.
M. Bédard (Chicoutimi): II y a également une autre
étude sur le partage des juridictions entre l'employeur, le syndicat et
la corporation professionnelle, dans les milieux salariés, qui est en
cours, où l'office s'interroge sur les possibilités
d'interventions des corporations dans ces milieux, en ce qui concerne
l'application des mécanismes de discipline, entre autres, les
mécanismes d'inspection et de formation continue, qui sont prévus
dans le Code des professions. Est-ce qu'on en est rendu bien loin concernant
cette étude, qui est très longue?
M. Lachapelle: Cette étude est en cours, mais c'est une
étude qui est très vaste et complexe. Je n'ai pas
d'échéancier précis pour pouvoir dire quand ces
résultats pourront être disponibles. Encore une fois, c'est une
des préoccupations majeures de l'office, à ce moment-ci, de voir
comment, concrètement, le mécanisme professionnel, l'application,
par exemple, de la discipline, de l'inspection professionnelle, pourra se
faire, pour les membres des corporations professionnelles salariés par
rapport à ceux de la pratique privée. Spontanément, ces
contrôles se sont exercés sur la pratique privée. Le Code
des professions ne fait pas de distinction entre le statut et le type de
pratique des membres et...
M. Bédard (Chicoutimi): Selon le président, il y a
sûrement lieu de faire des distinctions, parce que les problèmes
ne sont pas les mêmes.
M. Lachapelle: II y a des problèmes concrets. Le
contrôle peut être différent, mais il doit y avoir
contrôle sur l'un et l'autre type de membres. Par ailleurs, il y a des
problèmes concrets à l'horizon, certains obstacles de nature
juridique, sur les dossiers, par exemple, l'accès aux dossiers, etc.
C'est ce type de travail que nous voulons faire, de même que les
relations avec les employeurs, pour que ce ne soit pas vu de façon
négative, mais plutôt positive, qu'il y ait une collaboration
entre les corporations professionnelles et les employeurs à cet
égard.
M. Bédard (Chicoutimi): II y a également une autre
étude...
M. Lachapelle: M. le Président, est-ce qu'on pourrait
déposer ce document comme document officiel? Parce que tout ce qui est
dit, depuis à peu près une heu re et demie, est contenu dans le
rapport de l'Office des professions.
M. Bédard (Chicoutimi): Oui. D'accord,
déposez-le.
M. Lachapelle: Je dépose le document qui a d'ailleurs
été distribué à tous les députés,
mais je constate que le député de Chicoutimi, bien sûr, ne
l'a pas lu, parce que toutes ses questions sont là. C'est tout cela.
M. Bédard (Chicoutimi): Nous l'avons lu. Ce que ne
comprend pas le ministre, c'est que pour une fois, nous avons la chance
d'avoir, en commission parlementaire, le président de l'Office des
professions. Si cela n'intéresse pas le ministre, ou encore, si le
ministre a l'occasion de le rencontrer très souvent, ce dont je doute
en tout cas, en ce qui regarde l'Opposition, on n'a pas souvent
l'occasion de le rencontrer ce n'est que faire notre devoir que de
profiter de l'occasion que nous avons d'avoir le président de l'office
ici présent, à la commission, pour poser les questions que nous
lui posons, de manière que ce dernier ait la possibilité de
donner toutes les explications qu'il peut donner.
M. le Président, vous pouvez déposer, si vous
voulez...
M. Lachapelle: Je ne sais pas... Je répète, M. le
Président, à l'intention du député de Chicoutimi,
que toutes les questions, vraiment tout ce que vous avez abordé, c'est
tout compris là-dedans.
M. Bédard (Chicoutimi): Qu'est-ce que vous voulez qu'on
aborde à part cela? Voyons donc! Cela regarde l'Office des professions
du Québec.
M. Lachapelle: Vous pourriez être plus imagi-natif. Tout
est là-dedans.
M. Bédard (Chicoutimi): On n'a pas à être
imaginatif.
M. Lachapelle: Tout est dans le rapport annuel.
M. Bédard (Chicoutimi): Je tiens à vous le dire,
pour une fois, on a ici si cela ne vous intéresse pas, c'est votre
problème on a la chance d'avoir le président de l'Office
des professions et, en ce qui nous regarde, on veut lui poser des questions
auxquelles il a la bonne volonté de répondre, beaucoup plus que
le ministre ne le fait, malheureusement.
M. Lachapelle: Alors, on va continuer la lecture du rapport
annuel, M. le Président.
M. Bédard (Chicoutimi): Pour une fois qu'on a des
réponses. Vous pouvez être convaincu d'une chose, M. le ministre.
Si le président de l'Office des professions n'était pas ici, le
tout se serait résumé à une ou deux questions, parce qu'on
sait fort bien que de la part du ministre, on n'aurait eu absolument aucune
explicitation par rapport aux questions qu'on pose.
M. Gratton: Ce n'est pas gentil.
M. Bédard (Chicoutimi): Ce n'est pas gentil, mais c'est
sincère.
M. Gratton: Allons! Allons!
M. Cadieux: Lui qui s'efforce toujours de...
M. Bédard (Chicoutimi): II y a une autre
étude...
Le Président (M. Houde, Limoilou): A l'ordre! L'honorable
député de Chicoutimi.
M. Bédard (Chicoutimi): Mon Dieu! Ils se sont
réveillés, tout d'un coup.
M. Cadieux: Un instant, toi! Ecoute, la 20 watts...
M. Bédard (Chicoutimi): Cela fait longtemps que vous
êtes arrivé?
M. Cadieux: ... c'est une 20 watts.
Le Président (M. Houde, Limoilou): L'honorable
député de Portneuf.
M. Bédard (Chicoutimi): Vous venez d'arriver?
M. Cadieux: Oui.
M. Bédard (Chicoutimi): Bon!
Le Président (M. Houde, Limoilou): L'honorable
député de Portneuf.
M. Cadieux: J'aimerais mieux une 100 watts.
M. Bédard (Chicoutimi): Je vous en prie. Le
député de Portneuf semble très sérieux.
M. Cadieux: C'est cela, une 100 watts.
M. Pagé: M. le Président, tout à
l'heure ma question s'adresse au président de l'office vous
avez fait état de demandes qui sont pendantes actuellement...
M. Gratton: Plus fort...
M. Pagé: Pardon?
M. Gratton: Plus fort, je ne vous entends pas.
M. Pagé: Ah! Je vais parler pour que vous puissiez
entendre mes paroles, mon cher collègue. Tantôt, vous avez fait
état que vous aviez plusieurs requêtes, plusieurs demandes qui
étaient pendantes actuellement devant l'office, chez vous... En
avez-vous une qui émane du secteur journalistique,
particulièrement? Avez-vous des approches ou des demandes en ce sens de
formulées de la part de la Fédération professionnelle des
journalistes du Québec?
M. Lachapelle: II n'y a aucune demande officielle qui a
été formulée par la Fédération
professionnelle des journalistes du Québec à l'office.
M. Pagé: D'accord, mais votre réponse
m'amène à une question. Vous dites qu'il n'y a eu aucune demande,
aucune requête officielle. Y a-t-il eu des contacts entre...
M. Lachapelle: Non pas de la part de l'organisme qu'est la
Fédération professionnelle des journalistes du Québec. Il
y a eu certaines demandes de renseignements de certains journalistes qui
s'intéressent au phénomène professionnel.
M. Pagé: De certains journalistes, d'accord. Mais,
actuellement, au moment où on se parle, il n'y a aucune requête de
déposée?
M. Lachapelle: Non, aucune. M. Pagé: Merci.
Le Président (M. Houde, Limoilou): Le député de
Chicoutimi.
M. Bédard (Chicoutimi): M. le Président, il y avait
une autre étude, d'ailleurs, qui est mention-
née dans votre rapport de l'Office des professions, qui me semble
très importante et qui...
M. Lachapelle: C'est largement explicité dans le
rapport.
M. Bédard (Chicoutimi): De quelle étude pensez-vous
que je veux parler?
M. Lachapelle: Je suis sûr qu'elle est vraiment
explicitée.
M. Bédard (Chicoutimi): Bon. Si vous ne le savez pas, vous
pouvez continuer à dormir.
M. Lachapelle: Continuez, je vais vous dire la page, je pense
bien.
M. Bédard (Chicoutimi): Laquelle? Dites-nous cela. Soyez
donc sérieux.
M. Cadieux: Cela a été adopté, M. le
Président.
M. Bédard (Chicoutimi): C'est l'étude concernant le
secret professionnel devant les tribunaux québécois. Est-ce que
vous pourriez nous dire où vous en êtes et expliciter votre
idée par rapport à ce qui est contenu dans votre rapport? Je sais
très bien que vous ne pouvez pas y placer tout le contenu que vous
auriez peut-être voulu.
M. Lachapelle: C'est une brève étude qui a
été publiée dans la revue du Barreau du mois de mars sur
la portée du secret professionnel par rapport à la nouvelle
charte des droits et libertés de la personne où, au fond, on
constate que le secret professionnel qui était protégé
devant les tribunaux il faut distinguer le secret professionnel du droit
de la confidence, de l'intimité de la confidence entre le professionnel
et son client n'était accordé, en vertu du Code de
procédure civil, auparavant, qu'à quatre catégories de
professionnels, les médecins, les dentistes, les avocats et...
Maintenant, cette protection s'étend, en vertu de la nouvelle
législation, à l'ensemble des corporations professionnelles et
l'article 85 prévoit qu'un code de déontologie doit être
adopté par ces corporations, essentiellement. La portée du secret
professionnel est beaucoup plus large qu'auparavant. Cette étude est
présentement disponible. Elle a été publiée dans la
revue du Barreau du Québec.
M. Bédard (Chicoutimi): M. le Président... M.
Cadieux: Je l'ai dit, cela va être adopté.
M. Bédard (Chicoutimi): ...je n'aurai pas d'autres
questions à poser concernant ce programme. Je tiens à remercier
le président de l'office de son amabilité, de sa bonne
disponibilité à répondre aux questions que nous lui avons
posées.
Le Président (M. Houde, Limoilou): Le député
de l'Assomption.
Techniciens professionnels
M. Perreault: Maintenant que le député de
Chicoutimi a terminé, j'aurais une série de questions à
poser. Lors de l'étude du Code des professions, il avait
été confié au futur office d'étudier le dossier des
techniciens professionnels qui ont une loi constitutive depuis plusieurs
années. Il avait été question de les inclure dans le Code
des professions. L'étude a été remise à plus tard.
Où en est ce dossier?
M. Lachapelle: M. le Président, cela me fait plaisir
d'expliciter cette question, parce que, contrairement à celles qui nous
ont été posées depuis 13 h 30, la réponse n'est pas
dans le rapport. Ce dossier en est un qui...
M. Bédard (Chicoutimi): II n'y aura pas de
réponse.
M. Lachapelle: ...est examiné de façon très
active par l'office, de la façon suivante: D'abord, je pense qu'il a
été évoqué tout à l'heure, qu'il a
été dit de façon très claire qu'il y a, depuis
quelque temps, un gel, à toutes fins pratiques, quant à
l'acceptation de nouvelles corporations. Ce gel a été
délibéré, bien sûr, pour nous permettre et pour
permettre à l'office, de façon particulière, de
réexaminer le cadre de références dans son ensemble, ce
qui constitue l'économie, si vous voulez, du corporatisme ou des
corporations professionnelles. D'ailleurs, c'est cela qui a été
rappelé tout à l'heure comme un travail devant être fourni
à l'automne.
J'ai eu moi-même plusieurs conversations avec la Corporation des
techniciens professionnels. Je reconnais qu'ils constituent un organisme fort
valable, fort sérieux. Je leur ai indiqué aussi que, lorsque nous
aurons arrêté ce nouveau cadre de référence, ils
auront priorité quant à la considération que nous allons
apporter aux nouvelles demandes d'adhésion ou du moins de
reconnaissance, en vertu du Code des professions.
M. Perreault: Déjà, par leur loi, c'est assimilable
à certaines professions dont le titre est réservé par leur
loi actuelle.
M. Lachapelle: Ils ont un titre réservé, le titre
de technicien professionnel, en vertu de la loi actuelle.
Le Président (M. Houde, Limoilou): Autres questions des
membres de la commission? Le député de Portneuf.
M. Pagé: Je vais m'associer au député de
Chicoutimi, au nom de mes collègues de l'équipe
ministérielle et des autres membres de la commission parlementaire, pour
remercier bien particulièrement M. le président pour la
spontanéité et la précision avec laquelle il a
répondu à nos questions et lui formuler nos meilleurs voeux de
succès dans les orientations que semble vouloir se définir
l'office pour la prochaine année.
M. Lachapelle: J'aimerais ajouter aux propos qui viennent
d'être tenus par le député de Portneuf, quant à la
référence qu'il faisait au président de l'office et
à son équipe, que je pense que nous devons reconnaître
et ceci au-delà de toute considération politique ou
partisane ou quoi que ce soit qu'il y a eu un travail énorme qui
s'est fait à l'Office des professions depuis son existence, dans un
secteur qui était vraiment difficile à défricher. Il y a
également un rythme de croisière que je considère
très objectivement comme étant exceptionnel. Je pense qu'on doit
en rendre hommage au président et à son équipe et je le
fais avec beaucoup d'aisance et beaucoup de spontanéité
également.
Le Président (M. Houde, Limoilou): Programme 7 du Conseil
exécutif, adopté. La commission ajourne ses travaux sine die.
(Fin de la séance à 22 h 48)