Cette version du Journal des débats est une version préliminaire : elle peut donc contenir des erreurs. La version définitive du Journal, en texte continu avec table des matières, est publiée dans un délai moyen de 2 ans suivant la date de la séance.
(Onze heures trente et une minutes)
Le Président (M. Provençal)
:Bonjour à tous. Ayant constaté le
quorum, je déclare la séance de la Commission de la santé et des services
sociaux ouverte.
La commission est réunie afin de
poursuivre l'étude détaillée du projet de loi no 38, Loi modifiant la Loi
concernant les soins de fin de vie et d'autres dispositions législatives. Mme
la secrétaire, y a-t-il des remplacements?
La Secrétaire : Oui, M. le
Président, M. Tremblay (Dubuc) est remplacé par Mme Dorismond (Marie-Victorin);
M. Derraji (Nelligan), par Mme Maccarone (Westmount-Saint-Louis); Mme Sauvé
(Fabre), par M. Birnbaum (D'Arcy-McGee); et M. Arseneau (Îles-de-la-Madeleine),
par Mme Hivon (Joliette).
• (12 h 20) •
Le Président (M. Provençal)
:Merci beaucoup. Lors de l'ajournement
de nos travaux hier, nous étions rendus à l'étude de l'article 29.15, tel qu'amendé,
introduit par l'article 16 du projet de loi. Lorsque nous avons terminé nos
travaux, hier, il y avait des discussions qui portaient sur le dernier alinéa
de l'article 29.15, particulièrement au niveau du refus. M. le ministre, vous
aviez été interpellé par des partis de l'opposition et vous aviez...
Le Président (M. Provençal)
:...vous vouliez prendre en délibéré
ce qui avait été dit. À ce moment-ci, est-ce que... Je vous cède la parole pour
avoir la conclusion de votre délibéré et des réflexions que vous aviez faites
avec votre équipe de légistes.
M. Dubé : Très bien.
Alors écoutez, M. le Président, j'aimerais ça, premièrement, remercier nos nos légistes
qui ont travaillé encore une fois très fort pour essayer de trouver des
solutions assez créatives à toutes nos demandes dans les dernières semaines,
particulièrement sur l'enjeu du refusé. Et ce que j'aimerais faire, là, puis
rappelez-moi la technique, mais j'aimerais soumettre un amendement ce matin qui
reflète toute la réflexion qu'ils ont eue, puis après ça on pourra commenter
sur les prochaines étapes. Mais je voudrais donner le temps à tout le monde de
prendre connaissance de l'amendement qu'on suggère, s'il vous plaît.
Le Président (M. Provençal)
:Alors je vais vous inviter dans un
premier temps, M. le ministre, à lire votre amendement qui va être projeté à
l'écran.
M. Dubé : O.K.
Le Président (M. Provençal)
:Qui est un nouvel amendement à
l'article 29.14. Et si vous avez des commentaires qui y sont associés, je
vous invite à les faire.
M. Dubé : Alors, tout le
monde, est-ce que vous en avez une copie papier ou... puis je peux lire, je
peux lire à... Alors, je vais vous le dire, le début de 29.15 ne change pas,
c'est un ajout qui est fait à la fin, puis vous que vous allez voir, là, rendu
là. Mais je vais quand même lire le 29.15 au complet. Excusez-moi, je vais
commencer par lire l'amendement.
Alors, ajouter, à la fin de
l'article 29.15 de la Loi concernant les soins de ville proposé par
l'article 16 du projet de loi tel qu'amendé, l'alinéa suivant : «Pour
l'application du troisième alinéa, ne constitue pas un refus de recevoir l'aide
médicale à mourir toute manifestation clinique découlant de la maladie grave et
incurable menant à l'inaptitude à consentir aux soins dont... de la personne.»
Si on va un petit peu plus loin, puis je
ne sais pas c'est qui contrôle l'écran, ce que je voulais juste expliquer...
Donc, je dis, dans les commentaires. Que cet amendement vise à ajouter à
l'alinéa 29.15 de la Loi concernant les soins de vie qui précise le
concept du refus prévu à cet article. Alors, si vous voyez à l'écran, 29.15, il
est exactement lorsqu'il était suggéré. Vous voyez que la notion de tout refus
de recevoir reste là. Mais ce que vous voyez en vert un petit peu plus bas,
c'est ça que je viens de vous dire. Donc, c'est une précision qu'on fait sur la
question du refus. Bon.
Maintenant ce que j'aimerais vous donner à
penser parce qu'encore une fois je le répète, non seulement nos légistes, mais
toute l'équipe que vous connaissez bien maintenant, a travaillé très fort pour
vous à nous amener une solution. Comme... puis je voudrais vous donner le temps
d'y penser, mais j'aimerais aussi que vous preniez un peu de temps, puis on
pourra suspendre pour donner le temps de la réflexion. Je voudrais juste aussi
que tout le monde tienne compte de comment ça, cet aspect-là, du refus, une
décision très... une discussion très difficile hier soir. C'est probablement un
des enjeux, puis je regarde, là, les députés qui sont ici aux alentours de la
table, ça a été une discussion ou on voit qu'on arrive dans le corps du projet
de loi. On a fait toutes les étapes pour dire comment on arrive à ce refus-là
si jamais il y avait un refus. Et là, on voit comment c'est difficile pour
certains médecins, entre autres, de visualiser comment ils vont être placés
devant cette décision-là.
Moi, je dois vous dire, puis c'est pour ça
que je veux vous donner à y réfléchir dans les prochaines minutes, puis qu'on
prenne le temps de faire des choses parce que jusqu'à maintenant, on a très
bien fait les choses. On a eu une rigueur, on a pris le temps. Il a fallu faire
des amendements depuis plusieurs jours. Mais là, je pense qu'on doit prendre un
petit peu de recul avec cette explication-là. Puis je vous le dis, là, Me
Lavoie et Mme Lewis, vous avez fait... Moi, quand j'ai vu ça tout à
l'heure, j'ai dit : Bon, peut être que la solution est là, mais on a
beaucoup de monde avec qui on doit travailler dans les prochains jours.
Alors, moi, je ferai une suggestion, M. le
Président, je ne sais pas si c'est le bon temps de suspendre ou on peut prendre
quelques minutes pour donner... mais j'aimerais ça que les députés...
M. Dubé : ...puisse
commenter, puis pour qu'on puisse voir un peu comment vous vous sentez par ça,
parce que je ne sais pas si on veut aller plus loin, mais, pour le moment, moi,
j'aimerais avoir, peut-être, des commentaires.
Le Président (M. Provençal)
:Alors, on suspend. Oui, on va
suspendre.
(Suspension de la séance à 12 h 27)
(Reprise à 12 h 34)
Le Président (M. Provençal)
:Nous reprenons nos travaux. Alors,
nous avons présentement eu le dépôt d'un amendement par M. le ministre à
l'article 29.15 de l'article 16 du projet de loi. Y a-t-il des
interventions concernant le nouveau... l'ajout de cet amendement-là? Oui, M. le
député de Rosemont.
M. Marissal : Qui
pourrait définir, de façon compréhensible et digeste, «manifestation clinique
découlant de la maladie grave»?
M. Dubé : ...
M. Marissal : Oui, Mme Arpin.
Le Président (M. Provençal)
:Alors, consentement pour permettre à
Mme Arpin...
M. Marissal : Ça ne fait
pas longtemps qu'on l'a vue.
Le Président (M. Provençal)
:Consentement pour permettre à Mme Arpin
de s'exprimer? Mme Arpin, vous vous nommez, votre fonction, s'il vous
plaît.
Mme Arpin (Élizabeth) : Oui.
Élizabeth Arpin, directrice nationale des soins et services infirmiers au
ministère de la Santé.
Pouvez-vous repréciser votre question,
s'il vous plaît?
M. Marissal : Oui.
Définir pour le commun des mortels qu'est-ce qu'une manifestation clinique
découlant de la maladie grave et incurable.
Mme Arpin (Élizabeth) : C'est
des signes et symptômes qui sont attendus et reconnus, là, scientifiquement, au
diagnostic qui est appliqué à la personne.
M. Marissal : Prenons
l'exemple de l'Alzheimer, par exemple, ce serait... typiquement?
Mme Arpin (Élizabeth) : Agressivité,
incontinence, retrait, perte d'autonomie, ce sont toutes des manifestations
cliniques attendues et reconnues de la maladie d'Alzheimer.
M. Marissal : Généralement,
ce à quoi on peut s'attendre et qui a été documenté au fil des...
Mme Arpin (Élizabeth) : Oui,
documenté, reconnu, présent dans la littérature scientifique, reconnu par les
différentes instances médicales, oui.
M. Marissal : Merci.
Le Président (M. Provençal)
:Ça va? Oui, M. le député de
D'Arcy-McGee.
M. Birnbaum : J'ose
croire que peut-être ma question peut être répondue par l'avocate. Je vois,
dans le libellé qui a été là hier, un constat qui a l'air assez étanche et
inconditionnel. Et là je vois une précision, il n'y a pas de «par contre». Je
vois maintenant... je lis «pour l'application». Alors, je peux être satisfait
qu'avec le libellé devant nous le médecin a à prendre compte. Vous...
M. Birnbaum : ...qu'il aurait
fait, mais il a l'obligation de prendre compte de ce qui suit pour l'application.
Même si c'est après un «statement», en quelque part, étanche, il a besoin de...
Mme Lavoie (Térésa) : Il a
l'obligation d'en prendre connaissance.
M. Birnbaum : Jusqu'à la fin.
Mme Lavoie (Térésa) : Nul
n'est censé ignorer la loi.
M. Birnbaum : Comment?
Mme Lavoie (Térésa) : Nul
n'est censé ignorer la loi, donc il doit le lire.
M. Birnbaum : Merci.
M. Dubé : D'ailleurs, je
pense qu'il doit y avoir... qui nous écoute ce matin suite à la discussion d'hier
soir. Ça fait que je pense qu'ils sont déjà au courant de l'amendement.
Le Président (M. Provençal)
:Y a-t-il d'autres interventions? Oui,
Mme la députée de Joliette.
Mme Hivon : Je veux juste...
Bien, merci, j'apprécie qu'on puisse avoir la discussion. Je pense que c'est
intéressant d'avoir une piste. Il faut trouver la bonne, là, le bon équilibre.
Une manifestation clinique, je comprends ce que vous dites, mais admettons que
quelqu'un a une sensibilité extrême, là, ou une peur extrême quand quelqu'un
s'approche d'elle, elle ne reconnaît pas c'est qui, elle pense toujours que
c'est un étranger, donc elle a un réflexe de protection, qu'elle a une
sensibilité, là, physique quand on lui touche, des gens expliquaient ça, je
suis loin d'être une experte, là, et donc elle va automatiquement retirer son
bras, qu'on vienne pour lui donner un vaccin, qu'on lui donne une prise de
sang, ça serait tout le temps le même mécanisme.
Un, je suis curieuse de savoir, qu'est-ce
qu'on fait quand une personne a ces réflexes-là, par exemple, qu'il fallait les
vacciner contre la COVID? Donc, qu'est ce qu'on faisait? Ou quand on doit faire
une prise de sang ou, c'est ça, un vaccin? Je suis curieuse de savoir comment
les médecins gèrent ces situations-là, parce que, dans le fond, il y a des
similitudes. Puis l'autre chose, c'est la manifestation clinique, c'est ça,
mais admettons qu'une personne, c'est viscéral à son individualité de personne
devenue inapte dans sa nouvelle réalité de vraiment tout refuser ça, est-ce
que, dans tous les cas, ce serait vu comme quelque chose, dans le fond, à
mettre de côté parce que c'est lié à la maladie ou, si c'est vraiment intense,
il y aurait une évaluation qui se ferait? Juste pour comment on est capable de
tracer la ligne si quelqu'un a ces réflexes-là liés à la maladie, mais que, des
fois, c'est juste... Je sais que le mot «refus catégorique», ce n'est pas
nécessairement... mais nous, on comprendrait que c'est comme... elle se débat,
elle se débat. Même s'il y a une partie de ça qui est liée à la maladie mais ça
a l'air d'une intensité vraiment grande, est-ce qu'on est capable de faire la
part des choses?
Mme Arpin (Élizabeth) : O.K..
Pour la première question, là, relativement aux manifestations, par exemple, de
retrait, de refus, de pousser, là, chez les gens qui ont cette difficulté-là,
il faut savoir qu'il y a diverses mesures pharmacologiques et non
pharmacologiques qui sont appliquées par les cliniciens dans le cas de
personnes comme ça, que ce soit des personnes âgées en situation d'inaptitude
ou des enfants parfaitement aptes, là, et tout ça, qui se débattent parce
qu'ils n'aiment pas l'agression de gens qui s'approchent d'eux, et tout ça.
Donc, il y a diverses techniques que les infirmières, les médecins, les travailleurs
sociaux et les membres de l'équipe de soins utilisent pour pallier la
situation, surtout quand elle est connue, donc surtout quand on sait que cette
madame-là, elle réagit toujours comme ça, que ce soit pour venir la laver, lui
donner son bain, ou que ce soit pour appliquer une intraveineuse, ou un
médicament, ou n'importe quelle chose. Il y a plusieurs interventions qui
peuvent être faites, puis, encore une fois, pas toujours pharmacologiques,
souvent, surtout avec les gens avec des types de démences, là, il y a plein de
choses qui existent dans la littérature pour arriver à les traiter, là, de
façon non pharmacologique également. Donc ça, c'est vraiment laissé au jugement
de l'équipe clinique, puis particulièrement ceux qui sont en présence plus rapprochée
auprès de ces gens-là puis qui sont en contact avec eux régulièrement. Donc
moi, ça, je suis assez à l'aise avec ce volet-là.
Pour ce qui est de la deuxième partie de
la question, pouvez-vous juste la répéter, pour être certaine, là, que je comprends
bien la différence entre vos deux questions?
• (12 h 40) •
Mme Hivon : Bien, je ne le
sais pas, ce n'est pas évident, hein? Comment on fait la distinction, admettons
qu'une dame, justement, réagit fortement dès qu'on l'approche, dès qu'on la touche.
On est habitué à son type, mettons, de refus manifesté puis on trouve des
moyens de l'accompagner quand même. Comment on fait pour faire la différence
entre ce qui découle vraiment de la maladie versus quelque chose qui découle de
la maladie, mais qui a comme une intensité plus forte? Je veux dire, mettons,
je dis n'importe quoi, là, mais quelque chose qui découlerait de la maladie,
c'est d'avoir un peu mal à la tête, mais là une personne a des migraines à
répétition, on dirait, bien, ça découle peut-être un peu de la maladie, mais ça
a l'air bien plus intense que ce qu'on prévoyait comme... Bon, ça fait que
c'est un peu ça. Comment on peut être habilité à faire la distinction entre...
Mme Hivon : ...je dirais
habituel dans le cadre de sa maladie versus quelque chose qui serait beaucoup
plus intense. Pour quelqu'un, mettons, qui n'est pas avec elle constamment,
est-ce que, dans le fond, vous me dites : Bien, le médecin va utiliser son
jugement. Si lui n'est pas habilité à le faire parce qu'il n'est pas au
quotidien avec la personne, il va consulter l'équipe qui va dire : Bien
là, Mme Tremblay, ce n'est pas comme ça d'habitude, là. Puis donc dans un
cas comme ça, on jugerait que ce n'est pas une manifestation clinique qui
découle de la maladie, même si, à petite intensité, ça en serait une, mais pas
à grande intensité.
Mme Arpin (Élizabeth) : Assurément,
là, quand un professionnel n'est pas le professionnel habituel ou ça fait
longtemps qu'ils ne l'ont pas vu parce qu'il y a eu un délai entre les deux,
c'est entendu et courant qu'on consulte l'équipe de soins alentour pour voir
est- ce qu'il y a eu une progression pour laquelle je ne suis pas au courant.
Est-ce que c'est habituel, inhabituel? Et quand on a un doute, on procède à une
évaluation additionnelle. Donc, s'il n'y a pas de doute, par exemple, la
personne, elle demande toujours ce retrait-là ou repousser les gens, c'est
quelque chose d'habituel. Alors ça, moi, je dirais, c'est assez facile, c'est
habituel chez elle, c'est une manifestation clinique de sa maladie, elle est
toujours comme ça, je n'ai pas de doute. Si j'ai un doute, je vais évaluer de
façon additionnelle. La consultation des autres membres de l'équipe de soins
fait partie de l'évaluation additionnelle, mais on pourrait, si je reprends
l'exemple du mal de tête, on peut aller faire des investigations additionnelles
pour être sûr qu'on est encore dans le contexte du diagnostic avec lequel on
travaille ou est ce qu'il y a autre chose qui est en présence ici? Donc là,
vraiment, c'est l'évaluation de l'équipe de soins qui entre en ligne de compte.
Merci.
Mme Hivon : Puis ma dernière,
pour l'instant, question. Moi je comprenais bien hier votre souci de
dire : On veut être plus prudent que moins. Donc, si on met juste refus
catégorique, il pourrait avoir des refus quand même assez importants, mais
qu'on passerait outre puis que, là, ça peut créer un problème, un problème
éthique, un problème de perception. Je le comprends tout à fait. Notre crainte,
vous l'avez bien entendue, c'était que c'était tellement restrictif qu'à la
lumière de ce que certains experts nous ont dit ça deviendrait une vue de
l'esprit beaucoup parce que tout refus devrait être considéré puis on ferme les
livres. Ça fait que, je comprends que ça, ça permet de réfléchir comme piste.
Puis là, vraiment, je vais juste tester, est ce que ça, plus de dire que ça va
de soi qu'il y ait un refus catégorique serait respecté, ça mettrait une couche
de plus? Je ne sais pas, pour dire dans le sens que, là, on comprend que ça découle
de la maladie, ça pourrait être accepté puis qu'on donne quand même, mais de
ramener aussi l'idée du refus catégorique en plus, donc pour dire aux gens,
puis inquiétez-vous pas, le refus catégorique, en aucun cas ça va être passé
outre. Est-ce que ça pourrait aussi amener, je dirais, un rappel de ce qu'on a
dans le Code civil, puisqu'on a ça puis qu'on ne se fie pas juste sur le refus
catégorique. J'ai bien compris votre argument d'hier que ça pourrait faire en
sorte que ce soit trop large, qu'on laisse trop ou passer de choses, puis je
n'ai pas la réponse, je n'ai pas de position. Je lance ça dans l'univers pour
la réflexion post-postérieure.
M. Dubé : Est-ce que je peux
juste faire une demande de précision sur votre question? Est-ce que c'est parce
que... En fait, vous dites : est-ce qu'en plus de ça, il devrait y avoir
une référence à un refus catégorique?
Mme Hivon : Genre, de plus,
tout refus catégorique est évidemment respecté selon les règles, blablabla. Je
ne sais pas, là.
M. Dubé : Puis pour tous les
gens qui nous écoutent, là, peut être qu'il y a eu... Je ne sais pas combien de
temps qu'on a passé là-dessus hier, là, et dans les dernières années,
pouvez-vous revenir sur le point du refus catégorique? Quel est l'enjeu avec le
Code civil, etc.? Je pense que c'est important de prendre juste une petite
minute là-dessus parce qu'on en a parlé même après la session hier soir, là.
Le Président (M. Provençal)
:Alors, Me Lavoie... Consentement pour
que Me Lavoie s'exprime? Allez-y, Me Lavoie.
Mme Lavoie (Térésa) : Oui. En
fait, de la manière que vous l'amenez, Mme la députée de Joliette, ce n'est
pas... dans le fond, ce qui était difficile hier, c'est qu'on voulait faire...
Ce qu'on voulait... Ce qui était discuté, c'était de prévoir le refus
catégorique comme... le niveau de l'exigence qui était à avoir pour prendre en
compte un refus. La manière que vous l'amenez, moi, sur le plan juridique, je
considère que c'est acquis, là, notamment en raison du Code civil qu'un refus
catégorique, c'est certain qu'il va y avoir refus de soins...
Mme Lavoie (Térésa) : ...ce
n'est pas... ça ne serait pas... ça serait possible, là, sur le plan
juridique, de venir préciser qu'un refus catégorique doit être respecté. Mais
vous comprenez, hier, la manière qu'on l'amenait, ce n'était pas pour qu'on
exige un refus catégorique pour qu'un refus soit accepté. Vous comprenez ma
nuance.
Mme Hivon : Dans le
fond, vous dites : Ajouter ça, ça serait superflu, parce que c'est dans le
Code civil. Ça fait que, de toute façon, cette règle s'applique à tous les
types de soins. Il n'y aurait aucun argument qui pourrait être fait que, là ,vu
qu'on a cette règle-là qui est plus précise que c'est juste elle qui
s'applique.
Mme Lavoie (Térésa) : Non,
absolument pas.
Mme Hivon : Aucun
risque, hein?
Mme Lavoie (Térésa) : Ce
n'est pas juste elle qui s'applique. Je pense qu'on a mis vraiment le doigt sur
l'inquiétude qui était entendue. C'était qu'il y a des signes qui peuvent
découler de la maladie qui peuvent se traduire, pour certaines personnes, comme
la manifestation d'un refus. Mais comme elles sont... comme ce sont des signes
qui découlent de la maladie, la personne, quand elle les manifeste, elle ne
manifeste alors pas un refus. Donc, c'est ça, l'inquiétude qui avait été
exposée par les médecins puis par d'autres professionnels, puis c'est ça qu'on
essaie de traduire ici, et non pas de venir prescrire que ça prend à tout prix
le refus catégorique de la personne. Ça, je pense que c'est acquis dans le
consentement.
Mme Hivon : C'est bon,
je comprends.
Le Président (M. Provençal)
:M. le député de Rosemont, puis je
reviendrai avec avec vous, Mme la députée de Joliette.
M. Marissal : Moi, je
vais en profiter pour pour dire qu'on n'avait jamais été aussi heureux de
pouvoir compter sur, a, une équipe de légistes et de conseillères
extraordinaires, mais aussi, aussi, puis vous allez comprendre pourquoi je dis
ça, sur l'équipe des travaux qui enregistre puis qui prennent les notes parce
qu'on va en avoir besoin éventuellement. Ce serait bien de ne pas recommencer à
zéro. Alors, on les remercie parce qu'on ne fait pas assez souvent de toute
façon.
J'ai deux petits points. Le rôle du tiers,
on en a beaucoup parlé dans l'avant puis après ça, bien, le tiers s'efface,
hein, je pense naturellement parce que ce n'est pas le tiers qui va appliquer
la... qui va administrer l'aide médicale à mourir. Je vais finir par le dire.
Par contre, souvent de ce que je comprends puis de ce qu'on m'a dit, c'est que
dans les cas de mort avec des gens aptes à l'aide médicale à mourir, souvent la
famille est là, hein? Tu sais, souvent on l'organise, on s'organise pour que ça
soit fait de façon solennelle, puis en tout respect, puis c'est des moments
évidemment touchants, là.
Donc, dans le cas de quelqu'un qui est
inapte, qui va partir, là, et je présume qu'on peut aussi avoir tiers de
confiance ou famille autour, mais il n'y a pas de rôle prévu, par exemple, pour
le tiers de confiance. Une fois qu'on a déclenché, il n'y a plus de rôle, il
n'y a plus de frein possible, plus de veto possible. Pouvez-vous voulez le dire
au micro, s'il vous plaît, Maître?
Le Président (M. Provençal)
:Me Lavoie.
Mme Lavoie (Térésa) : Non,
au moment de l'administration de l'aide médicale à mourir, le tiers de
confiance n'a pas de rôle. Si les conditions sont respectées pour avant, là,
d'obtenir l'aide médicale à mourir, la personne a son droit à l'aide médicale à
mourir et là, c'est son plein droit qui s'applique.
M. Marissal : Très bien.
L'autre aspect, évidemment la sédation, je ne pense pas que je pourrais dire
sédation préventive, mais la sédation préalable, là, qui se pratique,
semble-t-il, de toute façon, de façon assez large déjà, là. Moi, ce qu'on me
dit, c'est que si ce n'est pas interdit, c'est permis. Donc, ce n'est pas
nécessaire pour nous que de le mettre dans le projet de loi noir sur blanc. Si
ce n'est pas interdit, ce sera considéré comme permis par les équipes
médicales. Est-ce que c'est bien ça?
Le Président (M. Provençal)
:M. le ministre.
M. Dubé : Juste pour
faire préciser, quand on en a parlé un peu juste pour... c'est important ce que
vous demandez là, parce qu'il y a beaucoup de non-dits qu'il faudrait peut être
clarifier. Moi, ce que j'avais compris, puis je pense, Mme Arpin,
j'aimerais ça vous entendre là-dessus en complément, là, puis c'est... Est-ce
que c'est votre... bon, premièrement, pratique courante? Je pense que oui, mais
j'aimerais ça l'entendre de votre part.
Mais pour la question du député de
Rosemont, je veux juste bien comprendre. Est-ce que la sédation pourrait être
traitée ailleurs que dans le projet de loi, par exemple, dans les directives ou
dans le guide? Moi, je ne le sais pas. Même on avait dit que ça pourrait
peut-être faire partie de la demande comme telle.
M. Marissal : Oui.
M. Dubé : Hein, c'est
ça? Ça fait que j'aimerais vous entendre là-dedans parce que je sais qu'on n'a
pas beaucoup d'autres comparaisons. Mais je pense que c'est important que les
Québécois comprennent, quand on parle de sédation, c'est pour calmer...
M. Dubé : ...de la
souffrance, mais j'aimerais ça...
Le Président (M. Provençal)
:Mme Arpin.
Mme Arpin (Élizabeth) : Oui.
Donc...
Le Président (M. Provençal)
:C'est bon, vous pouvez y aller.
Mme Arpin (Élizabeth) : Merci.
Donc, premièrement, il y a divers niveaux de sédation, hein ? Il peut y avoir des
sédations très légères jusqu'à des sédations très profondes. Donc, ça, c'est
important de comprendre qu'un médecin va aller dans le niveau de sédation selon
la condition qu'il a devant lui, la procédure qu'il doit administrer, et tout
ça. Une sédation, c'est vrai que... moi aussi, là, j'entends que c'est pratique
courante, mais ce qu'il faut savoir, c'est que c'est pratique courante pas
seulement pour l'aide médicale à mourir, les divers niveaux de sédation sont
utilisés pour une panoplie de procédures et de soins, des plus petites aux plus
grandes, O.K., jusqu'à la sédation ultime, qui est l'anesthésie générale, là,
pour un cas, par exemple, d'une chirurgie, là, qu'on ne qualifie pas de
sédation, mais bon...
Alors, pour répondre à la question de M.
le ministre, dans ce cas-ci, bien sûr que le guide de pratique peut être
utilisé, mais bien au-delà du guide de pratique, dans le cas d'un soin comme
l'aide médicale à mourir, il y a et il y aura assurément un protocole médical
national qui sont généralement étudiés et rédigés par l'INESSS, l'Institut national
d'excellence en santé et services sociaux, qui rédige nos protocoles nationaux
quand on en a besoin et qui viennent non seulement revoir toute la littérature,
mais consulter les experts reconnus en la matière. Il y a une méthodologie
extrêmement rigoureuse et indépendante. Et ils nous déposent un protocole
national qui doit être utilisé par les cliniciens pour l'administration de ce
soin-là. Alors, la question de la sédation, à mes yeux, elle va dans le
protocole national d'administration qui aura été étudié, travaillé et déposé
par une instance telle que l'INESSS.
• (12 h 50) •
Le Président (M. Provençal)
:Est-ce que ça répond ? Ça répond à votre question ? J'avais reconnu la députée
de Westmount–Saint-Louis. Puis après ça, ça va ?
Mme Maccarone : Oui.
Mais moi, ma question, c'est... On revient toujours la manifestation clinique.
Est-ce que, ça, ce serait le genre de... Quand on parle de la définition de
ceci, est-ce que ce serait partagé avec la personne concernée pendant qu'ils
sont aptes pour qu'il comprend que s'il manifeste un tel geste, par exemple,
bien, ça, le médecin ou les deux médecins, après qu'il valide avec un collègue
ou un professionnel que ça se peut qu'ils ne vont pas aller vers l'avant. Ça
fait qu'est-ce qu'il y aura une compréhension pour le «avant», dans un cas
comme ça, si ça arrive ?
Puis deuxième question, est-ce que cet
article, cet amendement nécessite des changements ailleurs dans la loi ? Si, mettons, on dit que oui,
on est confortable après qu'on consulte aussi avec le corps professionnel pour
voir qu'est ce qu'il en pense, parce que comme le ministre dit, probablement il
nous écoute. Alors, ce serait intéressant de savoir leur compréhension puis
leur confort en ce qui concerne cet amendement.
Le Président (M. Provençal)
: Dans un premier temps, Mme Arpin.
Mme Arpin (Élizabeth) : Oui,
je vais répondre à votre première question, puis je vais laisser ma collègue,
Me Lavoie, répondre pour la deuxième. Donc, pour la première question, pour
moi, c'est très clair et c'est très entendu que cette discussion-là doit avoir
lieu pendant qu'elle est apte, lors de la discussion du dépôt de la demande de
la personne. On se souvient qu'elle doit décrire... La personne doit décrire
les manifestations pour lesquelles elle aimerait recevoir l'aide médicale à
mourir au moment où elle deviendra inapte. Et le médecin doit s'assurer du
consentement clair et éclairé. Donc, elle doit comprendre exactement quelles
manifestations sont impliquées dans cette maladie-là, qu'est-ce que ça veut
dire, quelles sont les alternatives à l'aide médicale à mourir, le cas échéant,
et qu'est-ce qui serait éventuellement admissible à l'aide médicale à mourir ou
non. Et la personne, pour donner son consentement libre et éclairé, elle doit
bien le comprendre et elle doit le décrire elle-même. Et ensuite, là, on a
parlé, là, auparavant de tout l'accompagnement du médecin dans la rédaction de
la demande. Mais ça, c'est entendu et c'est très clair, ça doit être expliqué
et compris au moment de l'aptitude.
Mme Maccarone : Incluant
si je fais un geste qui donne l'impression que j'enlève mon consentement, ça,
ça va être tout expliqué à la personne.
Mme Arpin (Élizabeth) : Ça
fait partie des manifestations cliniques possibles et ça doit tout être
expliqué.
Le Président (M. Provençal)
:Ça va. Puis il y avait un volet qui
concerne plus Me Lavoie.
Mme Lavoie (Térésa) : Oui.
En fait, tel qu'on l'apporte comme ça, la précision, que c'est des
manifestations cliniques découlant de la maladie grave et incurable menant à
l'inaptitude à consentir aux soins, on n'aurait pas le besoin d'aller faire une
précision de même nature à 29 parce que ce n'est pas les mêmes... le même type
de maladie, là, qui est concerné. Puis si on en ajoutait par contre le concept
de tout refus catégorique...
Mme Lavoie (Térésa) : ...doit
être cependant respecté. Là, ça vaudrait aussi pour 29. Donc là, il faudrait
venir le préciser aussi à 29, là, si on le met à 1, par cohérence, il faudrait
aussi venir le préciser à 29. Puis dans le cas de 29, pour les demandes
contemporaines, il faut aussi savoir que le Code criminel prévoit une précision
à l'égard du type de paroles, de gestes ou de sons qui peuvent être considérés
comme un non... comme un non-refus, là, comme n'étant pas un refus. Donc, on a
quand même cet ajout-là au Code criminel pour les demandes contemporaines qui
viennent baliser la notion de refus à 29. C'est juste, si on ajoutait quelque
chose eu égard au refus catégorique que, là, il faudrait venir faire un petit
clin d'œil aussi à 29 pour équilibrer, là, les deux dispositions.
Le Président (M. Provençal)
:M. le ministre, tantôt, vous m'aviez
demandé la parole, puis...
M. Dubé : Non, c'est correct.
Le Président (M. Provençal)
:Ça va aller?
M. Dubé : J'étais en ligne
avec la députée de Westmount. C'est exactement ce que je voulais demander.
Le Président (M. Provençal)
:M. le député de D'Arcy-McGee.
M. Birnbaum : Merci. Deux
précisions et peut-être la réponse a été déjà donnée, mais je ne suis pas sûr,
je trouve qu'on avance de façon importante. Advenant que le médecin constate
que c'est un refus réel, autant que possible, là, on est dans le régime des
demandes contemporaines, en quelque part. Et, dans ces demandes-là, il n'y a
aucune obligation que... si j'ai bien compris, de revalider ça plus tard. Et,
dans ce cas-là, donc, il n'y aurait... et surtout avec le libellé actuel, qui finit
avec notre refus... ne peut d'aucune manière y être passé outre. Est-ce qu'on
ferme la porte, dans cette manifestation sincère, de désister? Ça signifie que
la porte est fermée et il n'y a pas d'autre obligation de réexaminer l'affaire?
Ça, c'est une première chose.
Et deuxième chose, dans la deuxième
instance, que c'est un refus qui est une manifestation de la maladie. Il y
avait des médecins, il me semble, qui nous ont indiqué que peut-être dans une
telle situation, normalement, ils attendraient voir si ça se répète. Est-ce
que... ils procèdent trois jours plus tard. De votre lecture, avec le libellé
qu'on a devant nous, est-ce que ce serait une possibilité ouverte à la
discrétion du médecin par son jugement professionnel, ou compte tenu qu'avec ce
qu'on ajoute on n'est pas devant un refus, aux yeux de la loi? Est-ce qu'il est
obligé, avec le libellé, actuellement, de procéder tout de suite ou est-ce
qu'il aurait, dans son jugement, la possibilité de dire : La personne est
très agitée? Oui, j'ai l'obligation, au moment donné, de passer à l'acte, mais
je vais le faire en trois jours, ou après vérification, bien... du comportement
de la personne.
Le Président (M. Provençal)
:Je vais demander votre consentement
pour qu'on dépasse de quelques minutes pour, à tout le moins, pouvoir... qu'on
puisse donner la réponse au député. Consentement?
Mme Hivon : Consentement. Je
peux juste consentir pour quelques minutes.
Le Président (M. Provençal)
:Oui, je pense que nos légistes
peuvent être rapides. Alors, qui donne la réponse au député? Mme Arpin, vous
débutez?
Mme Arpin (Élizabeth) : Je
peux donner la réponse pour l'application clinique, mais pour l'interprétation
du texte, je vais laisser Me Lavoie répondre. Donc, pour l'application clinique,
que ce soit, encore une fois, l'aide médicale à mourir ou n'importe quel autre
soin qui a été entendu entre un patient et son médecin, ou IPS, ou
professionnel de la santé, c'est très courant et normal, là, quand il y a une
hésitation ou un refus exprimé, de prendre un temps, et de refaire la
conversation ou la validation par la suite, surtout à ce moment-ci, là, où on
parle d'une personne qui est inapte, qui a des manifestations qui peuvent être
interprétées assez facilement comme un refus. Moi, je trouverais ça vraiment
raisonnable que la personne dise : O.K., on prend un pas de recul, on
attend. Mais avant de dire que le trait est tiré, qu'on refasse une évaluation,
et qu'on revalide.
Le Président (M. Provençal)
:Me Lavoie.
Mme Lavoie (Térésa) : Oui, en
fait, tout ce que je peux ajouter, c'est qu'effectivement la loi n'empêche pas,
là, le médecin de s'assurer que la manifestation qu'il a devant les yeux c'est
vraiment une manifestation clinique. Donc, par prudence, il va pouvoir aller retourner
voir le patient, et s'assurer que le geste se répète, et que ça découle de la
maladie grave et incurable.
• (13 heures) •
Le Président (M. Provençal)
:Merci beaucoup.
Compte tenu de l'heure, je suspends les
travaux...
(Reprise à 15 h 7)
Le Président (M. Provençal)
:Bonjour. La Commission de la santé et
des services sociaux reprend ses travaux. Nous poursuivons l'étude détaillée du
projet de loi n° 38, Loi modifiant la loi concernant les soins de fin de
vie et d'autres dispositions législatives.
Lors de la suspension de nos travaux, cet
avant-midi, nous étions rendus à l'étude de l'amendement de l'article 29.15
de l'article... du projet de loi. Est-ce qu'il y a d'autres interventions?
Parce que, quand on s'était laissés, il y avait eu des réponses de la part, et
de madame Lewis, et de Me Lavoie. Est-ce qu'il y a d'autres interventions sur
cet amendement-là? Oui, Mme la députée de Joliette.
Mme Hivon : Il y a peut-être
juste la considération, là. Tantôt, j'ai bien entendu les commentaires, mais
sur la question de la sédation, qui est très sensible aussi, de dire que ça
pourrait être, donc, par protocole qu'on prévoirait tout ça, on nous a parlé de
l'INESSS, et puis je veux juste que, dans l'ensemble de ce qu'on va regarder,
il y ait la question aussi de dédouaner à l'avance l'idée de donner une
sédation. Mais je comprends que ce n'est pas nécessairement une piste qui est,
peut-être, à privilégier, parce qu'il y aurait d'autres moyens d'y arriver, par
des règles, des directives, des protocoles. Mais je veux quand même, peut-être,
qu'on donne une attention à ça, parce que c'est une option qu'on avait un peu
discutée dans les échanges. Est-ce que ça pourrait comme dédouaner l'équipe, ou
peut-être comment ça pourrait se jouer, je dirais, de manière concomitante ou
parallèle avec des règles plus formelles? Puis c'était juste ça que je voulais
mettre au jeu. Puis, sinon, ça va, j'ai fait l'ensemble de mes commentaires.
• (15 h 10) •
Le Président (M. Provençal)
:Bon, est-ce qu'il y a d'autres
interventions? Oui, M. le député de D'Arcy-McGee.
M. Birnbaum : M. le
Président, j'avais déposé finalement deux questions à la fin de notre session
de ce matin et j'ai eu une réponse tout à fait satisfaisante à la première.
Advenant, selon l'amendement devant nous, on constate un refus sincère, je m'exprime
ainsi, un refus qui est crédible, le libellé de la dernière phrase, comme je
dis, qui est assez étanche et inconditionnel, est-ce que ça permettrait une
suite? Et je souligne qu'une suite, dans ces circonstances, n'est pas
permissible devant une souffrance contemporaine, une demande contemporaine de
quelqu'un qui est apte.
Donc, si on est devant le refus de quelqu'un
inapte et un refus réel, compte tenu du libellé de la dernière phrase actuelle,
y a-t-il une suite de possible ou une obligation si... Advenant le tiers a
insisté, selon les vœux, comme le tiers les auraient compris, y a-t-il une
suite obligatoire suite à ce refus, constaté de façon objective?
M. Dubé : Quand on sera
rendu à 30, 30, c'est exactement ça. Est-ce qu'il y aura des modifications à
faire à 30 en fonction de... Parce que, bien, en tout cas, je pense que c'est...
Vous savez, on a regardé un petit peu, hier, ce que 30 disait, là, parce qu'on
est sur le point de compléter 29. Mais en supposant que 29 est terminé, c'est
30 qui va venir dire : Voici maintenant, quand vous procédez à l'acte,
quelles sont les choses que vous devez vérifier, ou quand vous ne procédez pas
à l'acte, les deux. Ça, c'est ça que 30 fait.
Moi, M. le Président, je ne sais pas si...
Dites-moi la procédure, là, mais moi, ce que j'aimerais savoir, c'est est-ce qu'on
a déposé officiellement... Parce que, moi, j'ai reçu des textos, tout à l'heure,
de gens qui voulaient voir l'amendement. Est-ce qu'on... Il n'est pas encore
public, hein? Puis, moi, si mes collègues n'ont pas d'objection, j'aimerais ça
que l'amendement soit public pour qu'entre autres les médecins qui nous ont
posé... Je ne sais pas si vous... ce que vous en pensez, mais j'aimerais ça qu'il
soit déposé officiellement.
Le Président (M. Provençal)
:Mme la députée de Roberval.
Mme Guillemette : M. le
Président, moi, je nous soumets... Comme on a encore beaucoup de travail - on a
eu du questionnement encore ce matin - je nous soumets de suspendre l'amendement.
De cette façon, il deviendra public, mais de suspendre...
Mme Guillemette : ...aussi,
les discussions. Puis je pense qu'on devrait voir la suite des choses ensemble,
là, où on s'en va, où on est rendus, avec les belles discussions qu'on a eues
ce matin, les grandes avancées qu'on a faites. Je pense que... Moi, c'est ce
que je vous suggère, M. le Président.
Le Président (M. Provençal)
:Consentement?
Des voix : Consentement.
Le Président (M. Provençal)
:Merci. De toute manière... Si vous me
permettez, je peux compléter en disant que, comme le mentionnait M. le
ministre, toute la notion de l'administration de l'aide médicale à mourir, qui sont
les articles 30 et suivants, n'a pas été traitée. On avait 10 blocs à
travailler, on n'a pas terminé encore le bloc 7. Alors, moi, je vais suspendre
les travaux pour qu'on puisse avoir une petite discussion interne, puis après
ça, on reviendra.
Suspension des travaux, s'il vous plaît.
(Suspension de la séance à 15 h 13)
(Reprise à 15 h 26)
Le Président (M. Provençal)
:Nous reprenons nos travaux. Alors, M.
le ministre, je vous cède la parole.
M. Dubé : Bien,
certainement, M. le Président. Écoutez, M. le Président, à la lumière de la
discussion qu'on vient d'avoir avec les députés, puis étant donné la situation
où on en est rendu aujourd'hui, on a eu une discussion où il y a un consensus
entre nous. Je vous demanderais de faire une motion d'ajournement de la
session. Mais avant de vous le demander, j'aimerais, parce qu'on pourrait
l'expliquer un petit peu par la suite, mais j'aimerais en profiter pour
remercier tout le monde du travail qui a été fait, non seulement du côté de
l'opposition et mes collègues du côté gouvernemental, mais aussi tout le
travail qui a été fait par nos légistes et les équipes du ministère. Je pense
que c'est important. Je pense même qu'il y en a plusieurs qui ne sont pas ici,
qui se reconnaissent. Alors, je le fais au nom de tous mes collègues. Alors, je
vous demanderais qu'on fasse une motion d'ajournement, s'il vous plaît, si tout
le monde est d'accord avec ça.
Une voix : Oui...
Le Président (M. Provençal)
:...M. le ministre, en vertu de
l'article 165 du règlement, je fais motion que la commission ajourne ses
travaux, considérant que nous terminons... Ça va, je n'ai pas besoin de donner
d'explication? Est-ce que la motion est adoptée? Excusez-moi.
Des voix : Adopté.
Le Président (M. Provençal)
: Adopté. Merci beaucoup. Sur ce, on va mettre fin à nos
travaux. Merci beaucoup. Donc, on va sortir des ondes. Merci.
(Fin de la séance à 15 h 27)