Journal des débats (Hansard) of the Committee on Transportation and the Environment
Version préliminaire
42nd Legislature, 1st Session
(November 27, 2018 au October 13, 2021)
Cette version du Journal des débats est une version préliminaire : elle peut donc contenir des erreurs. La version définitive du Journal, en texte continu avec table des matières, est publiée dans un délai moyen de 2 ans suivant la date de la séance.
Pour en savoir plus sur le Journal des débats et ses différentes versions
Tuesday, October 20, 2020
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Vol. 45 N° 74
Special consultations and public hearings on Bill 65, An Act to amend mainly the Environment Quality Act with respect to deposits and selective collection
Aller directement au contenu du Journal des débats
Intervenants par tranches d'heure
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Grondin, Agnès
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Charette, Benoit
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Leitão, Carlos J.
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Ghazal, Ruba
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Perry Mélançon, Méganne
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Grondin, Agnès
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Charette, Benoit
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Campeau, Richard
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Tardif, Marie-Louise
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Leitão, Carlos J.
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Benjamin, Frantz
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Benjamin, Frantz
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Grondin, Agnès
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Ghazal, Ruba
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Perry Mélançon, Méganne
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Charette, Benoit
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Campeau, Richard
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Grondin, Agnès
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Campeau, Richard
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Tardif, Marie-Louise
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Benjamin, Frantz
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Leitão, Carlos J.
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Ghazal, Ruba
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Perry Mélançon, Méganne
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St-Pierre, Christine
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Charette, Benoit
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Campeau, Richard
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Campeau, Richard
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St-Pierre, Christine
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Benjamin, Frantz
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Ghazal, Ruba
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Perry Mélançon, Méganne
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St-Pierre, Christine
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Charette, Benoit
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Campeau, Richard
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Leitão, Carlos J.
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Leitão, Carlos J.
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St-Pierre, Christine
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Ghazal, Ruba
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Perry Mélançon, Méganne
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Charette, Benoit
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Charette, Benoit
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St-Pierre, Christine
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Campeau, Richard
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Tardif, Marie-Louise
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Benjamin, Frantz
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Leitão, Carlos J.
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Ghazal, Ruba
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Perry Mélançon, Méganne
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St-Pierre, Christine
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Charette, Benoit
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Campeau, Richard
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Grondin, Agnès
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Benjamin, Frantz
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Benjamin, Frantz
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St-Pierre, Christine
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Leitão, Carlos J.
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Ghazal, Ruba
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Perry Mélançon, Méganne
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Charette, Benoit
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Campeau, Richard
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Campeau, Richard
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St-Pierre, Christine
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Grondin, Agnès
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Tardif, Marie-Louise
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Leitão, Carlos J.
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Benjamin, Frantz
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Ghazal, Ruba
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Perry Mélançon, Méganne
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10 h (version révisée)
(Dix heures neuf minutes)
La Présidente (Mme
Grondin) : Donc, à l'ordre, s'il vous plaît! Bonjour, bon mardi
matin.
Avant de débuter les travaux de la commission,
j'ai quelques précisions sur les procédures particulières encadrant les travaux
parlementaires.
D'abord, tous les votes seront tenus en
suivant la procédure pour un vote prévu par appel nominal. Il est convenu que
les membres des groupes parlementaires formant le gouvernement et l'opposition
officielle... ne peuvent être présents en raison des places limitées, disposent
de droits de vote par procuration. Ces droits de vote seront annoncés par le <secrétaire...
La Présidente (Mme
Grondin) :
...pour
un vote prévu par appel
nominal. Il est convenu que les membres des groupes parlementaires formant le
gouvernement
et
l'opposition officielle...
ne peuvent être présents en raison
des places limitées, disposent de droits de vote par procuration. Ces droits de
vote seront annoncés par le >secrétaire en début de séance, au même
titre que les remplacements, lorsqu'applicables. Les membres désignés pourront
exercer leur vote par procuration au moment du vote par appel nominal.
Je vous rappelle également que l'ensemble
des documents sont déposés de façon électronique. Il n'y a donc pas de
distribution de papier. Vous êtes invités à transmettre vos documents à
l'adresse de la commission. Le secrétariat de la commission s'occupera de
déposer l'ensemble des documents sur la plateforme Greffier, à laquelle vous
avez accès.
• (10 h 10) •
Enfin, je vous rappelle qu'en fonction des
mesures de distanciation physique énoncées par la Santé publique vous devez
conserver votre place en commission. Si vous souhaitez vous déplacer ou changer
de place, un page devra désinfecter votre place. Il est aussi obligatoire,
évidemment, de porter le masque lors de vos déplacements.
Je déclare... Ah oui! c'est déjà déclaré. La
commission est réunie afin de procéder à des auditions publiques dans le cadre
des consultations particulières sur le projet de loi n° 65,
Loi modifiant principalement la Loi sur la qualité de l'environnement en
matière de consigne et de collecte.
M. le secrétaire, y a-t-il
des remplacements?
Le Secrétaire
:
Oui, Mme la Présidente. Mme Tardif (Laviolette—Saint-Maurice) remplace
M. Lamothe (Ungava); M. Leitão (Robert-Baldwin) remplace
Mme Charbonneau (Mille-Îles); et Mme Perry Mélançon (Gaspé) remplace
M. Arseneau (Îles-de-la-Madeleine).
La Présidente (Mme
Grondin) : Merci, M. le secrétaire. Y a-t-il des
droits de vote par procuration?
Le Secrétaire
:
Oui, Mme la Présidente. M. Benjamin (Viau) exercera un vote par
procuration pour le député de Mont-Royal—Outremont, et M. Campeau
(Bourget) exercera un vote par procuration pour le député de Beauharnois, pour
la première partie de la séance, et pour le député de
Rivière-du-Loup—Témiscouata pour la deuxième partie de la séance.
La Présidente (Mme
Grondin) : Merci, M. le secrétaire. Cet
avant-midi, nous allons débuter par les remarques préliminaires puis nous
allons entendre RECYC-QUÉBEC et le Regroupement national des conseils régionaux
de l'environnement du Québec.
Toutefois, je dois vous
demander consentement pour qu'on puisse poursuivre au-delà de l'heure prévue. Y
a-t-il consentement? Donc, il y a consentement. Merci.
Remarques préliminaires
Je cède donc la parole au
ministre de l'Environnement et de la Lutte contre les changements climatiques
pour ses remarques préliminaires. M. le ministre.
M. Benoit Charette
M. Charette :
Merci, Mme la Présidente, très heureux de vous retrouver. Chers collègues, un
plaisir également de vous retrouver.
C'est un beau projet de loi,
je pense, qui était aussi attendu depuis quelques années, pour ce qui est de
certains volets, à tout le moins. Peut-être déjà préciser que c'est un projet
de loi habilitant, c'est-à-dire : on va donner aux différentes instances
des mandats et la possibilité de réaliser ce qui doit être fait, ultimement.
Donc, les fins détails ne s'y retrouvent pas, il <faut y...
M. Charette : ...
années pour ce qui est de certains volets, à tout le moins. Peut-être
déjà préciser que c'est un projet de loi habilitant, c'est-à-dire : on va
donner aux différentes instances des mandats et la possibilité de réaliser ce
qui doit être fait, ultimement. Donc, les fins détails ne s'y retrouvent pas,
il >faut y aller avec cette étape
préliminaire. Mais les fins détails sont connus à travers les échanges, les questions,
réponses. On pourra les préciser, mais c'est établi, ce qui est visé, pour ce
qui est de l'élargissement de la consigne, notamment.
On aime, à juste titre, au Québec, dire
qu'en matière d'environnement on est des leaders. On l'est à bien des égards,
mais, sur ce domaine-là en particulier, on est dans le peloton de queue. Il y a
deux seules provinces, au Canada, qui n'ont pas encore intégré un système de
consigne élargi, et malheureusement le Québec en fait partie. Cependant, avec
ce qui est visé à travers le projet de loi, on va partir de ce peloton de queue
pour arriver, ni plus ni moins, au peloton de tête. Parce que, oui, on veut
consigner, ultimement, tout ce qui est bouteille d'eau, et autres, mais on
l'élargit de façon considérable à tout ce qui est prêt-à-boire, des contenants
de moins de tant de millilitres. Ce qui fait que la bouteille de vin le sera,
le jus en carton multicouche le sera aussi, à terme.
Donc, on aura, sans doute, un des systèmes
les plus élargis au Canada. Et pourquoi? Parce que ça représente essentiellement
4 milliards de contenants par année qui, plus souvent qu'autrement, et
c'est bien dommage, se retrouvent tantôt dans les sites d'enfouissement, tantôt
dans nos lacs et rivières, tantôt un petit peu partout dans notre
environnement, alors que tout ce qui est plastique, aluminium, verre, carton
peut aisément être recyclé, peut aisément être revalorisé. Donc, il n'y a
aucune, aucune justification à ce que ces contenants-là ne soient pas valorisés
à la fin de leur cycle de vie. Et c'est ce que propose le projet de loi pour ce
qui est du volet consigne.
Je vous le dis tout de suite, ça fait 20 ans,
au Québec, qu'on essaie de moderniser ce système-là. Ça fait 20 ans que
certaines organisations font tout pour faire dérailler pareille réforme. On le voit
encore dans les médias, ce matin et hier, avec des arguments qui ne tiennent
plus la route, des arguments d'une autre époque. Donc, on peut mettre en place
un système de consigne qui soit non seulement extrêmement profitable pour
l'environnement, mais qui soit aussi une source de développement économique
avec une juste revalorisation de cette matière. Donc, c'est un des volets qui
est proposé dans le projet de loi.
L'autre volet est tout aussi important,
c'est celui de la modernisation de la collecte sélective. Pourquoi tout aussi
important? On le vit depuis quelques années : une crise de confiance de la
population. Parce qu'on voit, semaine après semaine ou mois après mois, des
articles qui nous apprennent que les marchés internationaux se referment, que
nos efforts de recyclage, <finalement...
M. Charette : ...collecte
sélective.
Pourquoi tout aussi important? On le vit depuis quelques années : une
crise de confiance de la population. Parce qu'on voit, semaine après semaine ou
mois après mois, des articles qui nous apprennent que les marchés
internationaux se referment, que nos efforts de recyclage, >finalement,
ne donnent pas les résultats escomptés. Donc, la population perd espoir dans le
geste qu'elle pose lorsqu'elle dépose tel ou tel type de contenant ou matériel
dans son bac de recyclage, là. Donc, on doit redonner cette confiance aux
citoyens, on doit faire en sorte que chaque acteur de la chaîne ait un rôle
précis. Et c'est ce que vient déterminer le projet de loi. Et, la
beauté de la chose, on a travaillé en amont, depuis un bon moment déjà, avec
les différents acteurs en cause. Ce qui fait qu'au moment de l'annonce de cette
réforme-là, en début d'année, on avait à peu près tous les joueurs impliqués
qui étaient à nos côtés pour faire l'annonce conjointement. Donc, le milieu
municipal attendait cette réforme-là. Les producteurs eux-mêmes étaient aussi à
nos côtés parce qu'ils financent, et ça, peu de gens le savent, mais ils
financent déjà à grands frais, là, le système de collecte sélective, avec tous
les ratés que l'on lui connaît. Donc, ils étaient un petit peu tannés de mettre
beaucoup d'argent sans que le résultat, en bout de ligne, ne soit probant.
Donc, ils étaient à nos côtés.
Les centres de tri bénéficieront aussi de
cette réforme parce que déjà, dans les budgets des deux dernières années, des
dizaines de millions ont été prévus pour leur modernisation. Cependant, on ne
fera plus comme par le passé, financer à la pièce pour tel ou tel projet. On va
s'attendre à des standards de qualité. Donc, à partir du moment où le verre
passera à travers leurs mailles du filet, bon, on s'attendra à une qualité
déterminée, la même chose pour le papier mixte, la même chose pour le plastique.
Donc, ce seront des matières qui seront valorisées et plus facilement
vendables.
Et on veut les vendre au Québec parce
qu'on a des entreprises, et on va en entendre, qui actuellement doivent
s'approvisionner à l'extérieur du Québec pour leur besoin de plastique, pour
leur besoin de verre, ce qui ne fait aucun, aucun sens. On est malheureusement
un gros producteur... Je dis «malheureusement»... On produit beaucoup de verre
et de plastique. Le volet malheureux, c'est qu'il n'est pas valorisé, mais il
n'y a aucune nécessité de devoir s'approvisionner à l'étranger en autant que
nous ayons la capacité de produire la matière selon les besoins de ces
conditionneurs-là. Et c'est ce que vise le projet de loi.
Bref, un projet de loi avec deux volets
qui se complètent, et qui sont parfaitement bien intégrés, et qui vont nous
permettre de rattraper un retard, là, qui malheureusement perdure, là, depuis
plusieurs années. Donc, bien, bien hâte d'entendre les différents groupes que
nous entendrons, là, au cours des prochains jours.
La Présidente (Mme
Grondin) : Merci, M. le ministre. J'invite maintenant le
porte-parole de l'opposition officielle en matière d'environnement et député de
Viau à faire ses remarques <préliminaires...
M. Charette : ...un
retard,
là, qui malheureusement perdure, là, depuis plusieurs années. Donc, bien, bien
hâte d'entendre les différents groupes que nous entendrons, là, au cours des
prochains jours.
La Présidente (Mme
Grondin) :
Merci, M. le ministre. J'invite maintenant le
porte-parole de l'opposition officielle en matière d'environnement et député de
Viau à faire ses remarques >préliminaires. M. le député, vous avez
quatre minutes... Ah! M. le député de Robert-Baldwin. Parfait.
M. Carlos J. Leitão
M. Leitão : Merci
beaucoup, Mme la Présidente. Alors, à mon tour de souhaiter la bienvenue à tous
les collègues, tous les collègues incluant ceux qui se trouvent derrière moi.
Alors, oui, c'est un projet de loi
relativement court, on a 19 articles, donc ça devrait prendre un peu moins
de temps que le 44, un petit peu moins de temps. Mais, je pense, c'est un
projet de loi aussi qui, comme M. le ministre l'a mentionné, aborde des sujets
qui étaient déjà discutés au Québec, depuis longtemps, et donc on passe à
l'action maintenant.
On aura, bien sûr, des questions à poser. Avant
de poser des questions, on va entendre ce que les groupes ont à nous dire, mais
je vous dis d'entrée de jeu que c'est un projet de loi que nous allons accueillir
avec une grande ouverture d'esprit et dans un environnement collaboratif pour
qu'on aille de l'avant, parce qu'en effet on a besoin de moderniser un certain
nombre de choses dans notre politique environnementale. Donc, j'ai hâte de
commencer le travail. Voilà. Merci.
• (10 h 20) •
La Présidente
(Mme Grondin) : Merci, M. le député. J'invite maintenant
la porte-parole du deuxième groupe d'opposition en matière d'environnement et
députée de Mercier à faire ses remarques préliminaires. Mme la députée, vous
disposez d'une minute.
Mme Ruba Ghazal
Mme Ghazal : Une minute. Merci,
Mme la Présidente. Tout à fait, c'est un projet de loi attendu, le ministre a
raison. Ça fait très longtemps que ma formation politique appelle à cette
réforme-là. Il y a eu aussi la commission sur le verre qui a été... qui a eu un
rapport unanime, où on disait qu'il fallait qu'il y ait cette modernisation-là
et cet élargissement de la consigne, plus interdiction de l'enfouissement du
verre, élargissement de la responsabilité des producteurs, entre autres. Mme la
Présidente, vous en avez fait partie, on a eu beaucoup de plaisir à travailler
ensemble.
C'est quand même un premier pas, ce projet
de loi là. Il va falloir faire d'autres choix, un peu plus tard, aussi, par le
ministre, qui vont être très, très importants. Je le félicite encore une fois
d'avoir résisté face à toutes ces personnes qui, pour leurs propres intérêts,
appelaient au statu quo. Il va falloir qu'il continue à maintenir le cap parce
que, comme on dit, gouverner, c'est choisir, choisir, ça veut dire décevoir. Il
faut accepter que certains groupes, comme on l'a vu récemment, qui ne cherchent
pas le bien commun... et qu'on rattrape ce retard-là qui a duré depuis très,
très, très longtemps et qui est la cause... C'est ça, la cause de notre retard,
c'est tous ces groupes d'intérêt qui ne voulaient pas qu'on améliore nos
résultats en matière de gestion des matières résiduelles.
Et donc il faut que cette époque-là soit
derrière nous. Et je serai derrière le ministre tant et aussi longtemps qu'il
maintiendra le cap pour le bien commun et non pas pour les intérêts de ces
lobbyistes. Merci.
La Présidente
(Mme Grondin) : Merci, Mme la députée. J'invite <maintenant...
Mme Ghazal : ...qu'on
améliore
nos résultats en matière de gestion des matières résiduelles.
Et donc il faut que cette époque-là
soit derrière nous. Et je serai derrière le ministre tant et aussi longtemps
qu'il maintiendra le cap pour le bien commun et non pas pour les intérêts de
ces lobbyistes. Merci.
La Présidente
(Mme Grondin) :
Merci, Mme la députée. J'invite
>maintenant la porte-parole du troisième groupe d'opposition en
matière... le troisième groupe d'opposition, pardon, la députée de Gaspé.
Madame, vous avez une minute.
Mme Méganne Perry
Mélançon
Mme Perry Mélançon : Merci,
Mme la Présidente. Heureuse d'être avec vous ce matin également. Je pense que
c'est une initiative qui est vraiment bien accueillie par beaucoup de groupes
et beaucoup... et plusieurs des groupes parlementaires. C'est important
d'élargir la consigne, c'est important de bien... de prendre le temps de bien
faire les choses également, je pense, pour qu'autant les citoyens se sentent
impliqués par la démarche gouvernementale et que les commerçants puissent aussi
se revirer de bord et appliquer, là, ces nouvelles mesures là qui seront, je le
vois, là, dans le projet de loi, une obligation, là, du gouvernement de
participer, finalement, à cet élargissement-là de la consigne.
Alors, je pense que, oui, c'est un défi
qui est majeur, c'est un changement qui est nécessaire, mais on va être très à
l'écoute, je pense, là, de ce qui va se passer ici durant les consultations
particulières pour permettre de répondre à ces questions-là qui sont légitimes,
là, de la part des commerçants et des citoyens et puis de pouvoir améliorer le
processus. Alors, on le fera avec beaucoup d'enthousiasme et pour bien
participer, là, aux travaux de la commission. Merci.
Auditions
La Présidente (Mme
Grondin) : Merci, Mme la députée. Merci, chers collègues.
Je vais donc souhaiter la bienvenue aux
représentants de RECYC-QUÉBEC. Vous nous entendez bien, oui?
RECYC-QUÉBEC
(Visioconférence)
Mme Gagné (Sonia) : Très bien,
merci.
La Présidente (Mme
Grondin) : Parfait. Donc, je vous rappelle que vous disposez de
10 minutes pour votre exposé, puis nous allons procéder à la période
d'échange avec les membres de la commission. Je vous invite à vous présenter
ainsi que la personne... à vous présenter toutes les deux. La parole est à
vous. Bienvenue.
Mme Gagné (Sonia) : Merci
beaucoup, Mme la Présidente. Mon nom est Sonia Gagné, je suis
présidente-directrice générale de RECYC-QUÉBEC. Je suis accompagnée de Sophie
Langlois-Blouin, vice-présidente à la performance des opérations chez nous.
Donc, tout d'abord, je vous remercie de
recevoir RECYC-QUÉBEC aujourd'hui afin de nous donner l'opportunité de
contribuer aux travaux entourant le projet de loi n° 65. Avant d'aller
plus loin, donc, quelques mots sur RECYC-QUÉBEC, que vous connaissez déjà bien.
Nous fêtons cette année nos 30 ans, et
notre mission est d'amener le Québec à réduire, recycler, valoriser les
matières résiduelles dans une perspective d'économie circulaire et de lutte aux
changements climatiques. Dans le cadre de notre mandat, nous avons aussi la
responsabilité de gérer un des deux principaux systèmes de collecte, soit celui
de la consigne publique, l'autre étant celui de la collecte sélective, dont la
performance, je le rappelle, repose sur un ensemble de parties prenantes :
les <organismes...
Mme Gagné (Sonia) : ...de
lutte
aux changements climatiques.
Dans le cadre de notre mandat, nous
avons aussi la responsabilité de gérer un des deux principaux systèmes de
collecte, soit celui de la consigne publique, l'autre étant celui de la
collecte sélective, dont la performance, je le rappelle, repose sur un ensemble
de parties prenantes : les >organismes municipaux, les citoyens,
les entreprises, les centres de tri, les recycleurs et les conditionneurs et,
bien entendu, le gouvernement du Québec. Il existe également un système de
consigne privée de contenants de verre à remplissage multiple de bière, qui est
actuellement géré par les brasseurs.
C'est donc ces trois systèmes qui
récupèrent, au Québec, 2 milliards de contenants consignés et plus de 1 million
de tonnes de matières recyclables. Et chacun de ces systèmes a des avantages et
des inconvénients. La complémentarité de ces systèmes est essentielle à
l'atteinte des cibles de récupération et de recyclage. Et la performance est
intimement liée... le fait qu'ils soient complémentaires, leur performance, est
intimement lié. Et c'est notre avis, c'est l'avis que nous avons déjà débattu
devant la commission sur le verre et c'est l'avis que nous répétons aujourd'hui,
la modernisation simultanée est nécessaire.
Donc, nous avions proposé, en août 2019,
devant cette commission, des avenues pour améliorer significativement et
durablement le bilan global du recyclage au Québec. Et je prends quelques
minutes pour vous rappeler ces recommandations, donc : de moderniser de
façon globale les deux systèmes afin de répondre aux enjeux d'optimisation de
performance; de fixer des objectifs de recyclage et de récupération cohérents,
notamment en exigeant un seuil minimum de recyclage au Québec; de mettre en
place un mécanisme officiel d'échange des flux entre les gestionnaires des deux
systèmes de récupération, donc, notamment sur les flux financiers et sur la
communication aux citoyens; d'obliger la traçabilité complète des matières,
donc, de la mise en marché au recyclage, pour permettre une reddition de
comptes complète et transparente; assurer une grande implication et
imputabilité de l'industrie quant aux matières qu'elle met en marché et quant à
la performance de ses systèmes de récupération et de recyclage; et enfin de
réviser les éléments du système de consigne comme le montant, l'optimisation du
réseau, en termes de logistique de transport, et ainsi que la portée même du
système.
Donc, au début de cette année, les
annonces de modernisation des deux systèmes ont fait écho à l'ensemble de ces
recommandations formulées plus tôt. L'approche de responsabilité élargie des
producteurs, selon laquelle les entreprises qui mettent sur le marché des
contenants emballages imprimés ou alors des contenants consignés seront,
d'abord et dorénavant, imputables de la performance des systèmes... et cette
approche a donc été privilégiée. Nous avons été au coeur des travaux de
concertation qui ont été menés, là, suite à ces annonces. Et le besoin de
moderniser les deux <systèmes à...
Mme Gagné (Sonia) :
...seront
d'abord et dorénavant imputables de la performance des systèmes, et
cette approche a donc été privilégiée. Nous avons été au coeur des travaux de
concertation qui ont été menés, là, suite à ces annonces. Et le besoin de
moderniser les deux >systèmes à complémentarité s'est avéré très
important. Notamment, on en a vu la pertinence dans ce contexte de pandémie,
qui nous a demandé de l'agilité pour offrir des services aux citoyens en
continu et toujours améliorer les performances des systèmes.
Nous accueillons donc avec enthousiasme le
projet de loi n° 65 mais aussi avec la profonde conviction qu'il s'agit de
la façon la plus appropriée d'atteindre les cibles et de conserver la confiance
du citoyen. Ainsi, la mise en place de jalons importants menant vers ces
nouveaux modèles, eh bien, RECYC-QUÉBEC continue de jouer son rôle de soutien
dans cette période charnière et accompagne l'industrie dans la transition vers
ces modèles.
En plus, donc, d'animer des chantiers de
travail, ce soutien se fait également par le biais de programmes d'aide
financière, six, pour appuyer les centres de tri, les recycleurs, les
conditionneurs ainsi que plusieurs intervenants de la chaîne de valeurs, incluant
ceux de la consigne. Mentionnons notamment un programme visant le réemploi et
le recyclage de contenants de boissons, qui est doté d'un budget de 8 millions
de dollars et qui est financé par RECYC-QUÉBEC. Il a été lancé en juin dernier.
Ces programmes, donc, permettent de faciliter la transition, pour les
entreprises concernées, vers les nouveaux modèles de collecte et de consigne et
offrent des conditions gagnantes pour s'adapter aux nouvelles exigences des systèmes
modernisés.
Nous visons surtout à développer et à
diversifier les débouchés québécois pour les matières récupérées. Il s'agit
donc d'arrimer ce qui est récupéré et trié, en qualité et en quantité, vers des
besoins pour des acheteurs locaux. Renforcer cette économie circulaire a non
seulement des bénéfices environnementaux, mais également des retombées
positives pour l'économie du Québec et pour toutes ses régions. Cela contribue
aussi à augmenter notre autonomie et notre résilience face à des facteurs
extérieurs ou a des resserrements de marchés, par exemple.
Notre objectif est également de redonner
pleinement confiance aux citoyens envers les systèmes de gestion de matières
résiduelles et de maintenir les acquis dans les matières recyclables. Nous
sommes l'organisation qui assure, depuis 2012, le respect des cibles établies dans
les programmes de responsabilité élargie des producteurs et nous nous assurons
que l'industrie non seulement comprenne son rôle, mais s'assure de l'atteinte
des objectifs visés. Et ça sera le cas, aussi, dans le nouveau cadre réglementaire.
• (10 h 30) •
Le dépôt du projet de loi n° 65 est
donc une opportunité pour faire évoluer les pratiques et les systèmes de
récupération mais aussi pour bien camper leurs rôles et les pouvoirs de
RECYC-QUÉBEC puisqu'ils sont appelés à changer en cours de cette modification
et de cette modernisation, notamment des pouvoirs tels qu'exiger annuellement
des redditions de comptes aux entreprises visées pour toutes situations
ponctuelles qui pourraient le requérir, de diffuser ou de rendre <disponible...
>
10 h 30 (version révisée)
< Mme Gagné (Sonia) :
...aussi pour bien camper leurs rôles et les pouvoirs de RECYC-QUÉBEC
puisqu'ils sont appelés à changer en cours de cette modification et de cette
modernisation, notamment des pouvoirs tels qu'exiger annuellement des
redditions de comptes aux entreprises visées pour toutes situations ponctuelles
qui pourraient le requérir, de diffuser ou de rendre >disponible cette reddition
de comptes, d'analyser la conformité et l'atteinte des cibles prévues, éventuellement,
au règlement, de formuler des recommandations, ou d'exiger des correctifs, ou
d'assurer la coordination et la communication des services offerts par les
différentes REP afin de favoriser la compréhension et l'adhésion des citoyens.
Pour mener à bien, donc, ces importantes
réformes et contribuer significativement à faire du Québec une société sans
gaspillage, le rôle de RECYC-QUÉBEC sera donc important, voire accru. En effet,
la Loi sur la qualité de l'environnement a été bonifiée en 2017 et nous a
confié le mandat d'élaborer plans et programmes en application de la Politique
québécoise de gestion de matières résiduelles. Cette implication modifiée dans
les systèmes de récupération nous permet d'être l'interlocuteur privilégié pour
toutes les questions touchant la réduction à la source, l'économie circulaire,
la lutte au gaspillage alimentaire et bientôt la traçabilité des matières.
RECYC-QUÉBEC assure déjà l'arrimage des
différents programmes afin que les services pour le citoyen soient clairs,
accessibles, intégrés. Et je donne, à titre d'exemple, l'application mobile Ça
va où?. C'est un exemple, donc, de ce que nous pouvons faire pour simplifier la
vie des citoyens. Notre agilité, notre capacité à innover, notre expérience sur
le terrain, les enjeux, les besoins des différentes parties prenantes, notre
connaissance, donc, de ces enjeux est davantage à exploiter.
Nous sommes, bien entendu, en faveur des
modernisations telles qu'elles sont présentées, et celles-ci ont un impact sur
nos revenus. Rappelons donc qu'une des sources de financement des objets de
RECYC-QUÉBEC provient de la consigne, et ce, conformément à notre loi
constitutive. Donc, en tant que promoteurs de l'économie circulaire, nous considérons
que ces objets sont tout désignés pour être financés de manière récurrente et
prévisible par la redevance à l'élimination. Une portion, donc, de cette
redevance pourrait éventuellement être versée à RECYC-QUÉBEC pour mener à bien
nos mandats et pour répondre proactivement aux enjeux du secteur afin de
contribuer, comme nous le souhaitons, à faire du Québec une société sans
gaspillage.
En terminant, je vous répète et réitère
que nous sommes fiers d'être ici aujourd'hui pour poser cet autre jalon important
dans ce que nous pouvons appeler la nouvelle ère, pour le Québec, de la gestion
innovante et responsable des matières résiduelles. Je vous remercie, mesdames
et messieurs, et mes collègues et moi-même sommes maintenant... nous sommes
prêts et disponibles pour répondre à vos questions.
La Présidente (Mme
Grondin) : Merci beaucoup, Mme Gagné. Merci pour votre exposé.
Nous allons maintenant commencer la période d'échange. M. le ministre, la
parole est à vous, et vous avez à peu près 16 minutes.
M. Charette : Merci, Mme la
Présidente. Je vais vous confirmer que c'est un temps qui sera partagé, parce
que le sujet en est un d'intérêt aussi <partagé, mais...
La Présidente
(Mme Grondin) :
...
Merci beaucoup, Mme
Gagné. Merci pour votre exposé. Nous allons maintenant commencer la période
d'échange. M. le ministre, la parole est à vous, et vous avez à peu près
16 minutes.
M. Charette : Merci, Mme la
Présidente. Je vais vous confirmer que c'est un temps qui sera partagé,
parce
que le sujet en est un
d'intérêt aussi >partagé, mais déjà
commencer par remercier Mme Gagné mais également toute l'équipe et la dame
qui l'accompagne aujourd'hui.
C'est vrai qu'au cours de la dernière
année ça a été assez intense, toute cette préparation, non seulement pour le
projet de loi actuel, mais il y a eu d'autres dossiers qui vous ont occupés,
que ce soit la REP sur les électroménagers, que ce soit la gestion de la
matière organique. Donc, une belle année, je pense, en matière de meilleure
gestion de la matière résiduelle, et vous y êtes beaucoup pour le succès
rencontré jusqu'à maintenant.
Et même au niveau des annonces, ça, c'est
très évocateur, non seulement pour ce qui est de la collecte sélective et la
consigne, les deux annonces ont été bien accueillies du public, mais les
principaux acteurs étaient à nos côtés aussi. C'est un témoignage, là, du
travail qui a été fait en amont et qui va certainement faciliter la suite des
choses. Donc, merci pour ce travail-là.
Et vous avez évoqué, à la toute fin de
votre témoignage, la pérennité des activités de RECYC-QUÉBEC. Donc, lorsqu'on
parle de pérennité, forcément, il y a des questions de financement qui se
posent rapidement. Donc, je veux juste vous assurer que j'en suis bien conscient
et qu'on travaille, là, pour assurer cette pérennité-là avec un financement
adéquat. Donc, on aura l'occasion, là, de travailler et de garantir, là, cette
pérennité-là au cours des prochaines semaines, des prochains mois.
Une question maintenant, et généralement
j'aborde beaucoup la question environnementale, mais là j'aurais le goût
d'aborder la question économique avec vous ce matin. Je le mentionnais, à terme,
au niveau de la consigne, ce sont des milliards de contenants qu'on arrivera à
rediriger au bon endroit, donc indéniablement très positif pour
l'environnement. Mais, pour l'économie, j'y vois aussi de nombreux bienfaits en
ce sens qu'à partir du moment où on aura une matière revalorisée de qualité,
bien, on va avoir des marchés québécois qui pourront en bénéficier.
Je serais curieux de vous entendre par
rapport aux bienfaits ou au potentiel économique, en quelque sorte, de cette
meilleure gestion de la matière, d'une matière de meilleure qualité, et voir un
peu ce qu'on pourrait en faire, au Québec, en matière d'économie circulaire.
Mme Gagné (Sonia) : Oui.
Merci, M. le ministre, de m'adresser cette question, parce qu'évidemment cet
équilibre entre avantages environnementaux et économiques est fondamental.
Donc, cet aspect-là de l'économie circulaire, on en parle largement, puis ça
vous préoccupe aussi, là, je le constate au fur et à mesure que nous cheminons ensemble
dans ce dossier. Force est de <constater...
Mme Gagné (Sonia) : ...cet
équilibre entre avantages environnementaux et économiques est fondamental.
Donc, cet aspect-là de l'économie circulaire, on en parle largement, puis ça
vous préoccupe aussi, là, je le constate au fur et à mesure que nous cheminons
ensemble dans ce dossier. Force est de >constater qu'aux annonces mêmes
de modernisation des systèmes il y a déjà... on est déjà interpellés par des
projets importants, des projets industriels qui voient, dans l'arrivée
potentielle de gisements de matières qui sont de grande qualité, des
opportunités pour faire des investissements, des investissements qu'ils
n'auraient peut-être pas faits si ces annonces-là n'étaient pas là et s'ils
n'étaient pas convaincus qu'on va de l'avant.
À titre d'exemple, dans les derniers mois,
on a vu une entreprise de Québec dans le papier, Sustana, pour ne pas la
nommer, qui a trouvé des débouchés aux multicouches, qui a priori étaient peu
ou pas recyclés, et ce qui nous a donné donc... qui nous a renforcés dans notre
décision d'aller de l'avant avec le fait d'inclure ces contenants à la portée
du système de manière à, justement, faire en sorte que ces gisements-là de
grande qualité... On sait déjà qu'il y a des gens qui sont intéressés à les
prendre, et c'est vrai pour le plastique, donc ça nous... dans ce sens-là, on
voit qu'il y a des opportunités de projets industriels suite aux annonces,
indéniablement.
M. Charette : Bien, merci. Et
on l'a vu, au cours des dernières années, ce n'est pas la première fois qu'on
tente une réforme au niveau de la consigne, il y a des gens qui sont inquiets.
On peut comprendre certaines inquiétudes. Mais vous l'avez mentionné aussi,
dans votre mot d'introduction, il y a passablement de programmes qui sont déjà
disponibles pour aider, notamment, les commerçants à s'équiper de la bonne façon,
de la bonne technologie pour faciliter leur responsabilité, parce que, quant à
moi, c'est une responsabilité qu'ils ont aussi de récupérer les contenants
qu'ils ont aidé ou favorisé à mettre en marché. Ces programmes-là ont été
bonifiés, je pense, de façon intéressante, là, au cours des deux dernières
années notamment.
Est-ce que vous pourriez en présenter un,
mettons celui qui, pour les commerçants, peut sembler le plus intéressant? Le
commerçant qui s'inquiète peut-être un petit peu de l'arrivée de cette nouvelle
responsabilité, peut-être lui présenter en quelques mots, là, qu'est-ce qui
serait à sa disposition pour l'aider à vivre cette transition-là.
Mme Gagné (Sonia) : Très bien.
Donc, oui, il y a un programme qui est ouvert, qui est l'aide financière à
l'achat d'équipements, d'équipements très nouveaux sur le marché qui permettent
à la fois de traiter des contenants différents au sein d'une même machine ou
qui permettent, par exemple, de broyer du verre. Donc, dans ces machines-là,
dans ces <équipements-là...
Mme Gagné (Sonia) : …
d'équipements
très nouveaux sur le marché qui permettent à la fois de traiter des contenants
différents au sein d'une même machine ou qui permettent, par exemple, de broyer
du verre. Donc, dans ces machines-là, dans ces >équipements-là, il y a,
pour un détaillant qui lève la main et qui souhaite, parce que c'est ce que
nous recommandons, un système hybride... Donc, un détaillant qui souhaite
s'investir dans la récupération des contenants peut tout à fait avoir dès maintenant,
et c'est commencé déjà depuis un an, un an et demi, du soutien financier pour
chacun des équipements qu'il choisit d'obtenir, donc, soit pour en obtenir de
nouveaux ou pour renouveler les équipements qui sont déjà en place, dans un
souci d'efficacité et aussi d'amélioration, donc, de ses opérations, d'une
part, et, d'autre part, de l'expérience client des machines qui sont,
effectivement, ce qu'on appelle des gobeuses ou des machines à récupération de
contenants, qui sont beaucoup plus performantes que celles qu'on peut
aujourd'hui voir sur le terrain.
• (10 h 40) •
M. Charette : Peut-être une
dernière question, compte tenu que les collègues souhaitent aussi intervenir. Vous
y avez en partie répondu. L'équipement, c'est au coeur, là, de ces programmes-là
qui sont disponibles, mais l'inquiétude de certains repose encore parce qu'ils
croient qu'il va y avoir énormément de manutention, donc, par leurs employés,
que chaque contenant devra, d'une façon ou d'une autre, être manipulé. Donc,
ces machines-là, au fil des années, elles ont passablement évolué, là, c'est ce
que vous nous confirmez. Donc, c'est passablement plus aisé aujourd'hui.
Et malheureusement on voit souvent de ces
machines qui sont installées, qui datent, dans certains cas, d'une autre
époque, qui font bien leur travail, mais on a une technologie qui est encore
plus fonctionnelle et qui est disponible ici même au Québec.
Mme Gagné (Sonia) : Tout à
fait. Donc, on peut même avancer qu'il y a une technologie qu'on regarde de
très près et qu'on a vue fonctionner ailleurs, qui est le dépôt par sac, où des
contenants peuvent être mis au sein d'un même sac, étiquetés et déposés d'un
seul geste. Donc, à la fois tant pour les opérations que pour les citoyens, ce
sont des gestes qui sont simplifiés.
Et effectivement on réitère que ces
équipements-là sont tout à fait la voie d'avenir et qu'une des raisons ou… Je
comprends l'inquiétude, quand on pense manipulation de contenants, et qui dit
plusieurs manipulations dit des coûts importants. Mais, lorsqu'il y a un
investissement de premier ordre dès le départ dans le système, c'est un système
optimisé qu'on met en place. Et je crois que c'est ce à quoi vous faisiez
allusion ce matin, quand vous avez dit qu'on pouvait devenir les premiers de
rang, c'est-à-dire le premier du groupe, utiliser, donc, dès le début de la
modernisation, les systèmes les plus performants.
M. Charette : Merci <beaucoup…
Mme Gagné (Sonia) : ...
qu'on
met en place. Et je crois que c'est ce à quoi vous faisiez allusion ce matin,
quand vous avez dit qu'on pouvait devenir les premiers de rang, c'est-à-dire le
premier du groupe, utiliser, donc, dès le début de la modernisation, les
systèmes les plus performants.
M. Charette : Merci >beaucoup.
La Présidente (Mme
Grondin) :Merci, M. le ministre. Nous
allons poursuivre les échanges avec le député de Bourget, Mme Gagné. M. le
député de Bourget.
M. Campeau : Merci, Mme la
Présidente. Bonjour à vous deux. 30 ans, RECYC-QUÉBEC, bravo! Il me fait toujours
plaisir de vous rencontrer, Mme Gagné. On était ensemble pour la conférence de
presse initiale sur la consigne. Si on se fie à 30 ans et le projet de
loi, vous allez être occupée pendant pas mal longtemps encore, ça, je n'ai
aucun doute.
Je me souviens très bien du mandat
d'initiative sur le verre, et, ce qui a été dit là-dedans, j'ai l'impression
que c'est une conséquence, ce qui arrive actuellement. On disait que le verre
contaminait le papier, le papier contaminait le verre. Contamination croisée.
Ça va nous aider énormément.
Quand on entend parler... J'aime bien
quand je vous entends parler, Mme Gagné, de marché, de critères de qualité.
Avant, pour les citoyens et pour l'ensemble des gens, c'était : on se
débarrasse de quelque chose, tandis que, là, on va créer une industrie avec des
critères, c'est plus demandant. Il va y avoir des hauts et des bas, il va y
avoir des prix qui vont monter, qui vont descendre, mais c'est une façon
d'assurer la pérennité.
Question que j'avais pour vous, c'est :
La formation et l'information aux citoyens, avez-vous déjà un plan de match
là-dessus? Parce que, d'après moi, la clé va beaucoup être là. Il faut changer
des habitudes. Si ça se fait de façon efficace, ça va être très rapide. Quel
commentaire vous auriez là-dessus, madame?
La Présidente (Mme
Grondin) : Mme Gagné.
Mme Gagné (Sonia) : Deux
points. D'abord, effectivement, tout à fait, il y a un support qui est très important.
D'abord, j'ai évoqué tout à l'heure le rôle de RECYC-QUÉBEC dans l'harmonisation
des messages, parce que ce qui est très important, c'est que le citoyen se
retrouve face à différentes possibilités pour disposer de ses matières
résiduelles, et notre rôle, c'est de faire en sorte que ce parcours-là ou ce
chemin-là, pour lui, soit le moins ardu possible. Donc, l'harmonisation de la communication
et de la sensibilisation citoyenne, c'est une responsabilité partagée, donc,
avec les organismes désignés pour gérer les systèmes et RECYC-QUÉBEC.
Et je crois qu'on fait face aujourd'hui à
une situation très gagnante puisque la complémentarité entre l'éducation citoyenne
et les outils réglementaires qu'on aura dans les mains font en sorte qu'on
provoque le véritable changement. Donc, les deux composantes sont là, autant
l'éducation citoyenne, donc informer le citoyen pas simplement... oui, sur le
geste à poser, mais sur ce que devient la matière, sur cette notion qui est un
paradigme qui change, c'est-à-dire que... cette notion de déchet versus une
notion de ressource. Donc, on en prend soin différemment lorsqu'on a cette <conscience-là...
Mme Gagné (Sonia) : …
informer
le citoyen pas simplement... oui, sur le geste à poser, mais sur ce que devient
la matière, sur cette notion qui est un paradigme qui change, c'est-à-dire que...
cette notion de déchet versus une notion de ressource. Donc, on en prend soin
différemment lorsqu'on a cette >conscience-là. Ce qui fait que notre
rôle est à la fois d'harmoniser les différentes communications aux citoyens et
de faire en sorte qu'ils puissent connaître la valeur du geste qu'ils posent.
La Présidente (Mme
Grondin) :M. le député.
M. Campeau : On parle aussi,
dans le projet de loi, de décembre 2024. Je voyais déjà des mémoires qui
étaient présentés, il y en a qui disaient que c'était trop loin, il y en a qui
disaient que c'était trop proche. Qu'est-ce qui justifie 2024? Comment vous le
voyez, vous? Est-ce que, justement, ça va prendre ce temps-là pour se mettre en
place? Et qu'est-ce que vous dites à ceux qui disent : Bien, c'est trop
rapide?
La Présidente (Mme
Grondin) : Mme Gagné.
Mme Gagné (Sonia) : Les
échéanciers sont exigeants mais réalistes. La raison pour laquelle on parle de
2024, notamment au niveau de la collecte sélective, il y a des contrats actuellement
qui sont en cours et qu'on doit respecter. Et, si on veut faire une transition
que je qualifierais d'ordonnée, bien, c'est important que cette transition-là
se fasse dans les meilleures conditions possibles. Donc, ce n'est pas un système
qu'on peut, par interrupteur, ouvrir et fermer. Il y a une transition qui est
très importante, notamment dans les ententes contractuelles qui, aujourd'hui,
lient les différents acteurs avec les organismes municipaux, par exemple.
Donc, le principal facteur de transition
est celui des contrats qui sont actuellement en cours, qui doivent migrer vers
les nouveaux systèmes.
La Présidente (Mme
Grondin) : Merci, Mme Gagné. Nous poursuivons toujours les
échanges avec la partie gouvernementale. Mme la députée de Laviolette—Saint-Maurice,
il reste 2 min 30 s.
Mme Tardif : Merci, Mme la
Présidente. Bonjour, mesdames. Merci d'être là ce matin avec nous. Donc, c'est
un sujet très intéressant et qui touche et qui affecte, je dirais, l'ensemble
de la population des citoyens et des citoyennes du Québec. Donc, merci pour le
travail que vous faites.
Et, sans vouloir voler un scoop à M. le
ministre, je vois et, avec intérêt, je suis interpellée, parce que je l'étais
avant d'être une… dans ce rôle de députée, là, au niveau de la traçabilité
complète des matières qui transigent dans les systèmes. Et je pense que c'est important
de rappeler à la population, parce que vous le demandez dans votre mémoire...
mais de rappeler que c'est aussi une position que nous avons, une position que
le ministre et que le ministère a. Donc, c'est très important.
C'est un domaine qui est vaste, aussi. On
pense souvent à la traçabilité des matières résiduelles, mais on oublie les
sols contaminés. Et il y a toute cette traçabilité aussi <qu'il
faut…
Mme Tardif : ...Donc, c'est
très
important.
C'est un domaine qui est vaste aussi.
On pense souvent à la
traçabilité des matières résiduelles, mais on
oublie les sols contaminés. Et
il y a toute cette
traçabilité
aussi >qu'il faut tenir en compte, là. Donc, un sujet très important sur
lequel le ministère donne une importance, aussi, et valide votre position.
Vous parlez, par contre, de mettre en
place un mécanisme officiel entre les deux systèmes, la consigne publique et la
consigne collective, pour permettre des échanges entre les gestionnaires des systèmes.
Et là vous entrez dans un domaine plus économique, important mais complexe, et
vous parlez des flux financiers optimisés. Expliquez-nous qu'est-ce que vous
voulez dire concrètement par «un flux financier optimisé».
La Présidente (Mme
Grondin) : Mme Gagné, vous avez 30 secondes.
Mme Gagné (Sonia) : En gros, c'est
que les canaux de communication et d'échange soient ouverts entre les deux organismes
pour que les performances de l'un ne deviennent pas des non-performances dans
l'autre. Donc, à titre d'exemple, si un contenant consigné devait transiger par
la collecte sélective parce que le citoyen a choisi de le déposer, bien, ça ne
devrait pas pénaliser les systèmes parce qu'au final les deux systèmes
travaillent ensemble, et c'est la performance des systèmes de récupération qui
nous intéresse. Donc, pour éviter qu'ils soient en compétition, mais plutôt en
complémentarité, c'est ce que nous proposons.
La Présidente (Mme
Grondin) : Merci, Mme Gagné. Nous poursuivons les échanges
avec l'opposition officielle. M. le député de Robert-Baldwin, vous avez une
enveloppe de 11 minutes.
• (10 h 50) •
M. Leitão : Très bien. Merci
beaucoup. Et je prendrai la moitié du temps, laisserai à mon collègue aussi le
temps. Donc, je regarde la montre.
Alors, Mme Gagné, bonjour. Merci. Un
plaisir de vous revoir. On s'était rencontrés en plusieurs occasions, mais la
dernière étant les crédits budgétaires. Et justement je voulais aller dans la
même direction que la collègue, tantôt, donc les mécanismes officiels entre les
deux systèmes. Peut-être, avant d'y allez, si, rapidement, vous pourriez nous
expliquer c'est quoi un peu, la collecte publique, la collecte sélective, juste
que tout le monde soit sur la même longueur d'onde, s'il vous plaît,
rapidement.
Mme Gagné (Sonia) : Collecte
sélective versus consigne publique? C'est la question?
M. Leitão : Oui.
Mme Gagné (Sonia) : Très bien.
Donc, consigne publique concerne tous les contenants de boisson, alors tous les
contenants de boisson entre 100 millilitres et 2 litres, d'une part; collecte
sélective concerne les emballages, les contenants qui ne sont pas des
contenants de boisson, les imprimés et les journaux.
M. Leitão : Merci beaucoup
pour cette précision. Alors, si on revient au... donc <l'établissement de...
Mme Gagné (Sonia) : …
les
emballages, les contenants qui ne sont pas des contenants de boisson, les
imprimés et les journaux.
M. Leitão : Merci beaucoup
pour cette précision. Alors, si on revient au... donc >l'établissement
de liens plus étroits entre les deux systèmes, vous aviez commencé à expliquer
comment vous pensez y arriver. Pouvez-vous élaborer un peu plus, s'il vous
plaît?
Mme Gagné (Sonia) : Nous, à ce
stade-ci, ce qu'on évoque, c'est la nécessité qu'il existe de tels mécanismes
entre les deux systèmes, d'une part. D'autre part, on ne veut pas se substituer
aux gestionnaires de ces deux systèmes, parce qu'on rappelle que, sous
responsabilité élargie des producteurs, l'industrie confie à un organisme à but
non lucratif de gérer ce système et se gouverne pour rencontrer des objectifs
qui lui sont fixés.
À ce titre, on recommande et on croit que
ces mécanismes d'échange doivent être présents. Il en revient aux deux
gestionnaires de système de les préciser et d'en définir les modalités, le but
étant de rencontrer les objectifs de récupération globaux et de faire en sorte
que, comme je le disais tout à l'heure, un système ne pénalise pas l'autre. Il
peut devenir… il peut être de considérer, par exemple, qu'un contenant consigné
est un contaminant. Ce n'est pas un contaminant, c'est un contenant qu'on a
ramassé qui ne s'est peut-être pas retrouvé dans le système qui était prévu à
cet effet, mais l'objectif est rencontré, c'est-à-dire : il a été
recueilli et valorisé. Donc, dans ce contexte-là, c'est ce qu'on tente de
faire, qu'un système ne pénalise pas l'autre.
M. Leitão : Pensez-vous
qu'idéalement... je comprends tous les enjeux que ça pourrait soulever, mais
idéalement on devrait avoir un système ou un organisme qui gère tout le
système?
Mme Gagné (Sonia) :
Idéalement, ce qu'on a recommandé dans le projet de loi, c'est un système pour
les contenants de boisson et un autre pour les emballages, parce que la notion
de contenants consignés se gère un petit peu différemment de ce qui est de la
collecte sélective. En ce sens, nous recommandons qu'il y ait deux organismes
qui gèrent ces systèmes-là qui ont des vocations un petit peu différentes.
M. Leitão : Très bien, merci.
Mais tout en assurant une meilleure coordination entre les deux?
Mme Gagné (Sonia) : Tout à
fait, qu'il y ait de l'arrimage.
M. Leitão : Maintenant, je
vois que le temps passe, peut-être une dernière question avant de laisser du
temps à mon collègue. La traçabilité complète, c'est très bien, mais la
question que je me pose, c'est : Comment est-ce qu'on va tenir compte des
produits qui sont importés? Il y en a de plus en plus. Une des conséquences de
la pandémie, justement, c'est l'explosion du commerce en ligne. Beaucoup de
produits nous viennent de l'extérieur, et que ce soit même des bouteilles, que
ce soit des cartons, enfin, toutes sortes de produits qu'on peut acheter sur
Amazon ou <n'importe quoi…
M. Leitão : ...qui sont
importés? Il y en a de plus en plus. Une des conséquences de la pandémie,
justement, c'est l'explosion du commerce en ligne. Beaucoup de produits nous
viennent de l'extérieur, et que ce soit même des bouteilles, que ce soit des
cartons, enfin, toutes sortes de produits qu'on peut acheter sur Amazon ou >n'importe
quoi. Donc, comment on va faire pour incorporer ces produits-là dans notre
économie circulaire?
Mme Gagné (Sonia) : Dans
les systèmes de responsabilité élargie des producteurs, aujourd'hui, c'est le
dernier metteur en marché qui est responsable de tenir cet inventaire de
produits. Donc, s'il nous arrive de l'étranger, à partir du moment où il est
mis en marché par quelqu'un au Québec, on est capable de le capter. Maintenant,
la traçabilité, évidemment, il faut bien comprendre quels sont les besoins par
rapport aux résultats. Donc, il ne s'agit pas ici de tracer bouteille à
bouteille, mais peut-être de comprendre plus la mécanique d'un lot de matières
ou de comment cette matière-là circule. Oui, je vous écoute.
M. Leitão : Très bien. Excusez-moi,
je ne veux pas vous interrompre, mais puisque le temps est limité... Mais ma
question s'adresse justement à ces produits qui sont mis en marché au Québec,
de l'étranger. Donc, il n'y a pas un détaillant au Québec qui vendrait ça au
public, donc on ne peut pas responsabiliser un organisme ou une entreprise, un
détaillant québécois. Mais, s'il arrive directement de l'étranger par le
commerce électronique, comment on va... et je comprends qu'il faut
absolument... il faut trouver un moyen d'incorporer ça dans notre collecte
sélective, comment on va faire ça?
Mme Gagné (Sonia) : Bien,
la clé, c'est effectivement de trouver quel est le premier metteur en marché.
Donc, s'il rentre au Québec, il doit bien y avoir une façon, évidemment, de
capter cette entrée-là au Québec et de pouvoir faire cette reddition de comptes,
à ce moment-ci.
M. Leitão : Bon, on
pourrait avoir des conversations, parce qu'on avait regardé ça pour la taxation,
par exemple, de taxer les... la TVQ, de percevoir la TVQ sur un produit qui
nous arrive de l'étranger par commerce électronique. Je vois beaucoup de
parallèles avec, aussi, les matières résiduelles. Mais je vais passer la parole
à mon collègue.
La Présidente
(Mme Grondin) : M. le député de Viau, vous avez un peu
plus de quatre minutes.
M. Benjamin : Merci. C'est
parfait.
M. Leitão : Je suis
généreux!
M. Benjamin : Très
généreux. Bien, merci beaucoup, Mme Gagné, pour votre présentation. Vous
avez parlé tout à l'heure de ce programme d'aide à l'achat d'équipement, donc,
les fameuses gobeuses. Actuellement, dans vos analyses, on parle de... c'est un
programme qui permettrait d'acheter à peu près combien de gobeuses, à peu près?
Mme Gagné (Sonia) : On
parle de 1 000 équipements aujourd'hui, avec l'enveloppe restante,
parce qu'évidemment on a couvert... il y a plus d'un an et demi qui est passé,
maintenant, donc, l'évaluation à pieds d'altitude, déjà 2 000, donc, qui
ont été remplacés. Il reste à peu près une enveloppe pour un remplacement de
1 000 équipements.
M. Benjamin : Et, dans
vos analyses... ou est-ce que vous estimez que ce montant-là est suffisant pour
couvrir l'ensemble du territoire québécois?
Mme Gagné (Sonia) : Écoutez,
pour le moment, ce <qu'il est...
Mme Gagné (Sonia) : …
qui
ont été remplacés. Il reste à peu près une enveloppe pour un remplacement de
1 000 équipements.
M. Benjamin : Et dans
vos analyses... ou est-ce que vous estimez que ce montant-là est suffisant pour
couvrir l'ensemble du territoire québécois?
Mme Gagné (Sonia) :
Écoutez, pour le moment, ce >qu'il est important de retenir, c'est qu'il
y a une phase de projet où il peut y avoir des équipements qui sont déjà en
place, qui fournissent déjà la matière, qui sont déjà performants et d'autres
qui sont à remplacer. Donc, s'il s'avère qu'on doive bonifier cette enveloppe,
on peut le voir au fur et à mesure. Mais, d'ici au 31 mars, le modèle
opérationnel et financier qui va être déposé par l'organisme qui va gérer la
consigne va pouvoir nous faire état, justement, du nombre d'équipements
précisément nécessaires. Mais pour la transition et pour arriver au modèle
modernisé, on a une très, très bonne marge de manoeuvre.
M. Benjamin : Pour ce qui est
de… vous avez parlé tout à l'heure des débouchés sur les marchés québécois,
j'aimerais vous entendre, faites-nous un état de la situation actuelle par
rapport à la consigne publique et les débouchés sur le marché québécois. Quel
est l'état de la situation actuellement?
Mme Gagné (Sonia) : Aujourd'hui,
ce qu'on suit, ce sont des taux de récupération et de recyclage. Donc, en 2018,
qui est la dernière année du bilan, on parle de taux de récupération, pour
l'aluminium, de 68,9 %, pour le verre, de 63,8 %, et du plastique,
plus de 69 %. Donc, ça, c'est la performance de la consigne publique pour
2018.
M. Benjamin : Pour ce qui est
des… est-ce que vous avez des... disponibles, des analyses prévisionnelles,
donc, pour ce qui est des nouvelles orientations que nous sommes en train
d'étudier dans le cadre de ce projet de loi?
Mme Gagné (Sonia) : Oui, bien
entendu. Je référerais à l'analyse d'impact réglementaire, là, à laquelle nous
avons contribué, il y a des éléments qui peuvent compléter la question que vous
venez de me poser, tout à fait.
M. Benjamin : Merci. À la page 9
de votre document, de votre allocution, Mme Gagné, vers la fin, vous parlez du
rôle accru de RECYC-QUÉBEC, et je vous ai entendue parler, tantôt, des
conditions gagnantes. Et quelles sont ces conditions gagnantes?
• (11 heures) •
Mme Gagné (Sonia) : C'est
important de mentionner qu'il y a un aspect de communication et de
sensibilisation, mais il y a aussi un aspect qui est amené par le cadre
réglementaire, qui va venir un petit peu plus tard, hein, parce qu'on est à
l'étude du projet de loi, et le cadre réglementaire va suivre. Dans le
règlement, effectivement, c'est important, à notre avis, de faire <en
sorte que…
>
11 h (version révisée)
< Mme Gagné (Sonia) : ...de mentionner
qu'il y a un aspect de communication et de sensibilisation, mais il y a aussi
un aspect qui est amené par le cadre réglementaire, qui va venir un petit peu
plus tard, hein, parce qu'on est à l'étude du projet de loi, et le cadre
réglementaire va suivre. Dans le règlement, effectivement, c'est important, à
notre avis, de faire >en sorte qu'on ait les moyens de nos ambitions,
c'est-à-dire que notre rôle devrait permettre qu'on puisse suivre la
performance, et poser des questions, et demander de la reddition de comptes. Et
ça, je crois qu'à la fois nos capacités sur le plan de la connaissance du
terrain dans la communication mais aussi du suivi, c'est ce que j'appelle les
conditions gagnantes, donc la synergie entre la communication sur le terrain et
l'application du règlement.
M. Benjamin : Évidemment, une
autre condition... Ah! merci.
La Présidente (Mme
Grondin) : Merci, M. le député.
M. Benjamin : Merci. Merci, Mme.
La Présidente (Mme
Grondin) : Nous poursuivons les échanges avec Mme la députée de
Mercier. Vous avez 2 min 45 s.
Mme Ghazal : Merci, Mme la
Présidente. Merci, Mme Gagné, pour votre présentation. On le sait, le ministre
l'a dit tout à l'heure, au cours des dernières années, les résultats n'étaient
pas au rendez-vous en matière de performance de la gestion des matières
résiduelles au Québec. RECYC-QUÉBEC est responsable de la consigne publique, de
la gestion des matières résiduelles, gaspillage alimentaire, obsolescence
programmée, zéro déchet, etc., et ce qu'on sent de la part de RECYC-QUÉBEC, c'est,
pour le mieux, un manque d'empressement, d'autres diraient un manque de
leadership, et c'est ce qui fait qu'on se retrouve aujourd'hui dans cette situation-là,
entre autres. Je ne vais pas tout mettre sur le dos de RECYC-QUÉBEC non plus.
Et on a senti, par exemple par rapport au dossier de la consigne, que RECYC-QUÉBEC
s'est beaucoup collé à l'industrie puis à ses intérêts. Vous me corrigerez si
je me trompe.
J'aimerais savoir... Pour avoir du
leadership, il faut avoir une vision. C'est quoi, la vision de RECYC-QUÉBEC
pour faire de cette réforme de la consigne une réussite? Encore aujourd'hui,
j'ai des citoyens qui viennent, qui disent que la loi n'est pas appliquée, les
contenants consignés sont refusés. Même si la loi l'interdit et les oblige à
les accepter, c'est encore refusé. Est-ce que... Comment est-ce que vous avez
été une alliée de la consigne actuelle? Puis comment est-ce que vous allez
faire pour que ça soit une réussite dans le futur, vu que les résultats passés
n'étaient pas au rendez-vous?
La Présidente (Mme
Grondin) : 1 min 30 s.
Mme Gagné (Sonia) : Bien, merci.
D'abord, je pense que, dans le rôle que chacun avait à jouer dans le système
tel qu'il est ou qu'il était, tout le monde est allé au maximum de ses
compétences et de ses possibilités. C'est la raison pour laquelle cette modernisation
se fait de fond en comble. Vous l'avez vu à la commission sur le verre, je le
répète aujourd'hui, la modernisation simultanée des deux systèmes est un
élément incontournable. Et, dans ce contexte-là, l'implication de RECYC-QUÉBEC
est complète au niveau des différents... des deux systèmes.
Ceci dit, pour nous, la concertation est vraiment
très importante. Et, oui, il y a énormément de chantiers de travail sur
lesquels les différentes parties prenantes sont représentées. Donc, on fait en
sorte que chacun puisse donner son point de vue.
Je voudrais préciser qu'il y a certains
aménagements qui ont été faits chez certains détaillants, dans la période <de
crise sanitaire...
Mme Gagné (Sonia) : …
énormément
de chantiers de travail sur lesquels les différentes parties prenantes sont
représentées. Donc, on fait en sorte que chacun puisse donner son point de vue.
Je voudrais préciser qu'il y a certains
aménagements qui ont été faits chez certains détaillants, dans la période >de
crise sanitaire, pour, par exemple, là, réduire des heures d'acceptation de
contenants pour permettre aux employés d'aller à d'autres tâches, notamment de
désinfection. Donc, pour ne pas avoir un bris de service comme on l'a connu au
printemps, dernièrement, il est possible que certaines heures chez les
détaillants aient été aménagées, mais…
Mme Ghazal : Mais ça, c'est un
exemple que je donnais.
Mme Gagné (Sonia) :
…l'obligation est toujours appliquée.
Mme Ghazal : Oui. Mais la loi,
je veux dire, on l'a vu aussi à la commission, n'était pas… Ah! c'est déjà
terminé?
La Présidente (Mme
Grondin) : C'est déjà terminé.
Mme Ghazal : On avait
tellement de plaisir. Sauvées par la cloche!
La Présidente (Mme
Grondin) : Merci, mesdames. Nous terminons nos échanges avec la
députée de Gaspé. Mme la députée, vous avez aussi 2 min 45 s.
Mme Perry Mélançon : Merci, Mme
la Présidente. Bonjour, Mme Gagné. En fait, j'avais un questionnement par
rapport à tout ce qui pourrait être un enjeu pour les régions dites éloignées. Parce
que vous parlez beaucoup d'améliorer la performance, moderniser les systèmes.
Je me demandais, en termes de capacité, tout ce qui est la logistique du
transport aussi, vous l'avez mentionné, je voulais m'assurer à ce que, quand on
déploiera, là, les règlements pour la consigne dans l'ensemble du Québec, est-ce
que vous avez en tête des enjeux qui pourraient faire l'objet de débats, là,
ici, pour ce qui est des régions éloignées?
Mme Gagné (Sonia) : Merci
beaucoup pour votre question, parce que, oui, ça nous préoccupe parce qu'une
solution à l'ensemble du Québec doit être à géométrie variable parce que les
réalités ne sont pas les mêmes. C'est la raison pour laquelle on a beaucoup fait
la promotion de systèmes hybrides. Et il y a des endroits où, chez le
détaillant, c'est le meilleur endroit, puis il y en a d'autres pour qui un
point de dépôt adjacent, par exemple, à un stationnement, qui pourrait
permettre que plusieurs, par exemple, détaillants ou épiceries soient desservis
par un seul point de dépôt, ça peut être aussi une option. Donc, dans ce
contexte-là, tout à fait, on a en tête le fait qu'il y a un certain nombre de
kilomètres qui peuvent être faits par le citoyen pour aller faire ses courses,
et il devrait, dans le même voyage, être capable de ramener ses contenants.
Quant à la collecte sélective, c'est la
même chose. Il y a des solutions, actuellement, très efficaces qui ont cours, et
le but de moderniser la collecte sélective en faisant des partenariats avec les
municipalités, ça permet aussi de protéger ce service de proximité que toutes
les régions du Québec, actuellement, ont. Parce qu'on rappelle qu'il y a
99 % des portes qui sont desservies, là, par la collecte sélective,
aujourd'hui, et ça, ça ne changera pas.
Mme Perry Mélançon : Merci. Je
dispose de combien de temps, Mme la Présidente?
La Présidente (Mme
Grondin) : Il vous reste 45 secondes.
Mme Perry Mélançon : Oui.
Donc, pour ce qui est du contexte, là, actuel, tout ce qui est, bon, la
pandémie, on sait que ça a des enjeux de délai sur bien des projets. Est-ce que
vous tenez encore la date? Pour vous, c'est encore <réaliste de pouvoir…
Mme Perry Mélançon :
...merci. Je dispose de combien de temps, Mme la Présidente?
La Présidente (Mme
Grondin) :
Il vous reste 45 secondes.
Mme Perry Mélançon : Oui.
Donc, pour ce qui est du contexte, là, actuel, tout ce qui est, bon, la
pandémie, on sait que ça a des enjeux de délai sur bien des projets. Est-ce que
vous tenez encore la date? Pour vous, c'est encore >réaliste de pouvoir
appliquer toutes ces mesures qui seront prises par ce projet de loi là avec la
même date prévue dans le projet de loi?
Mme Gagné (Sonia) : Nous
maintenons le calendrier tel qu'il a été proposé. Nous avons aménagé certains
livrables, on les fait arriver un petit peu plus tard lorsqu'ils concernent,
par exemple, là, plus de joueurs dans le terrain, mais au final c'est la même
date qui est visée. Les aménagements sont faits à l'intérieur de l'échéancier,
mais l'échéancier global est maintenu.
La Présidente (Mme
Grondin) : Merci. Merci, Mme Gagné, Mme Langlois-Blouin.
Merci pour votre contribution à nos travaux.
Je les suspends quelques instants afin de
permettre aux représentants du regroupement des CRE du Québec de se joindre à
nous. Merci.
(Suspension de la séance à 11 h 7)
(Reprise à 11 h 09)
La Présidente (Mme
Grondin) : ...représentants du regroupement des CRE du Québec.
Je vous rappelle que vous disposez de 10 minutes pour votre exposé, <puis
nous...
(Reprise à 11 h 9)
La Présidente (Mme
Grondin) :
...
représentants du regroupement des
CRE du Québec. Je vous rappelle que vous disposez de 10 minutes pour votre
exposé, >puis nous procéderons à la période d'échange avec les
différents membres de la commission. Je vous invite à vous présenter, et la
parole est à vous. Donc, bienvenue à l'Assemblée nationale.
Regroupement national des conseils régionaux de l'environnement
du Québec (RNCREQ)
(Visioconférence)
M. Vaillancourt (Martin) :
Merci. Mon nom est Martin Vaillancourt. Je suis le directeur général du
Regroupement national des conseils régionaux en environnement du Québec. Et je
suis accompagné de mon collègue, Benoît Delage, qui est directeur général du
Conseil régional en environnement de l'Outaouais. Donc, merci de nous recevoir
ce matin pour discuter du projet de loi n° 65.
• (11 h 10) •
Rapidement, un mot pour vous dire que les conseils
régionaux en environnement sont grandement impliqués, là, dans plusieurs
dossiers en lien avec la gestion des matières résiduelles. Lors de la révision
des plans de gestion des matières résiduelles, dans les différentes MRC, on
était présents sur pratiquement tous les comités de révision, et, dans
certaines régions, on les présidait. On est impliqués aussi beaucoup dans la
sensibilisation par des brigades vertes, par des participations à la Semaine
québécoise de réduction des déchets. On siège sur les comités de liaison avec
la communauté, là, des principaux lieux d'enfouissement technique, là, au
Québec. On a également des CRE qui font énormément d'activités en lien avec
l'établissement de symbioses industrielles, donc c'est un dossier dans lequel
on s'implique et sur lequel on a certaines choses à vous communiquer.
Ce qu'on cherche, ce matin, à faire, c'est
de porter le message sur la réduction à la source puis sur les opportunités
qu'offre, là, la mise en place de l'économie circulaire au Québec. Donc, nos
recommandations, qu'on va vous présenter, vont... peuvent bonifier le projet de
loi, mais s'intéressent surtout à la phase subséquente, là, c'est-à-dire la
mise en place réglementaire qui suivra et qui permettra, là, de préciser le
comment des grandes orientations qui sont proposées dans le projet de loi.
Donc, pour que cette réforme-là qui était
très attendue, en effet, puisse se réaliser, le regroupement national croit
qu'il faut réaffirmer l'importance de renforcer les habitudes et les
comportements acquis par les citoyens. Le citoyen doit être au coeur de la
réforme, c'est-à-dire qu'il faut que le citoyen perçoive que les changements
proposés donnent des résultats. Tout le monde dans... en fait, tout le monde participe
aux efforts collectifs. On a tous notre bac bleu à la maison. C'est le premier
geste qu'on pose, généralement, là, dans cette longue chaîne-là, là, de la
valorisation des matières résiduelles. Et, on l'a vu, là, par le passé, parfois,
il y a... c'est aussi à la source, là, de déceptions chez certains. Donc, il
faut éviter ces écueils-là.
Il faut aussi, <à notre avis...
M. Vaillancourt (Martin) : …
à
la maison. C'est le premier geste qu'on pose, généralement, là, dans cette
longue chaîne-là, là, de la valorisation des matières résiduelles. Et, on l'a
vu, là, par le passé, parfois, il y a... c'est aussi à la source, là, de
déceptions chez certains. Donc, il faut éviter ces écueils-là.
Il faut aussi, >à notre avis,
élargir la responsabilité des producteurs à différents éléments, là, qu'on va
détailler. Je pense que tout le monde s'entend pour dire qu'il faut arrêter
d'enfouir au rythme qu'on le fait. Il faut chercher à enfouir le moins possible
et même tendre vers le zéro enfouissement, si c'est possible. On le voit,
devant le BAPE, actuellement, il y a énormément de projets d'agrandissement de
lieux d'enfouissement technique. C'est une problématique, là, qui est répandue.
Les centres de tri, c'est un réseau qui est déployé partout au Québec, mais le
taux de rejet de ces centres de tri là tend à augmenter, donc, d'où
l'importance de poursuivre et de renforcer les comportements.
Une fois que les matières sont collectées
et triées, il est important qu'elles soient transformées localement. C'est pour
ça qu'il y a une grande partie de nos recommandations qui touchent la mise en
oeuvre, là, des mécanismes d'économie circulaire au Québec. Et, à ce sujet-là,
le Québec, là, est très bien positionné pour être un leader en la matière. Et
il y a des retombées positives à avoir à mettre en place une telle économie. Le
Club de Rome, là, a publié une étude récemment sur des pays européens, et on
voit les effets de cette mise en place d'économies circulaires, là, à la fois
sur la réduction des gaz à effet de serre, sur la création nette d'emplois et
même sur l'augmentation du PIB, là, à l'échelle de ces pays-là. Donc, pour y
arriver, là, il faut mettre en place des stratégies, il faut mobiliser les
acteurs sur le territoire puis il faut déployer un certain nombre d'outils.
Pour ce qui est de la mobilisation des
acteurs puis des outils, il y a un leadership qui est exercé, notamment, par RECYC-QUÉBEC,
mais par d'autres aussi, là. La communauté Synergie, au Québec, s'emploie à
développer ces éléments-là. Il y a encore du travail à faire pour définir des
stratégies, pour définir des feuilles de route pour certaines matières, pour
certaines filières, donc on va aborder ça également.
Je vais passer la parole à mon collègue
Benoit Delage. Je vous remercie.
M. Delage (Benoit) : Merci,
Martin. Mme la Présidente. L'une des recommandations, en fait, la première, là,
je voudrais mettre un peu plus de temps. On siège sur différents comités, dont
le comité de la réforme de la collecte sélective, puis l'une de nos craintes qu'on
a aujourd'hui, c'est de s'assurer qu'on prend en charge plusieurs… aller plus
loin que ce qui est présenté aujourd'hui puis s'assurer qu'on prend en charge les
externalités négatives et qu'on adresse clairement l'enjeu de la réduction à la
source. On se doit d'identifier, dans un premier temps, les principales <sources
de déchets…
M. Delage (Benoit) : ...
aller plus loin que ce qui est présenté
aujourd'hui puis s'assurer qu'on
prend en charge les externalités négatives et qu'on adresse
clairement
l'enjeu de la réduction à la source. On se doit d'identifier,
dans un
premier temps, les principales >sources de déchets sauvages et
transférer le poids financier de ces grandes corvées de nettoyage. Aujourd'hui,
ça nous coûte, ces déchets-là, et on reste un peu insensibles à ça. On le voit,
puis, en fait, dans le regard du citoyen, ça fait réagir.
Petite anecdote. En fin de semaine, j'ai
remis mon manteau que j'avais au mois de mars, et, à l'intérieur, il y avait
plein de papiers, plein de déchets. C'était un manteau que je mettais quand on
allait prendre des marches avec les enfants à l'extérieur. Puis les enfants me
faisaient remarquer à quel point il y avait des vidanges partout, des
plastiques partout. Et on faisait ça, on faisait comme M. Legault nous
conseillait, aller prendre des marches, mais on faisait des cueillettes de
vidanges. Dans le regard des enfants, les vidanges, les plastiques, c'est
choquant. On a perdu cette habilité de se choquer, et je crois qu'on a besoin
d'avoir les ressources financières pour nous assurer de prendre en charge les
déchets qu'on retrouve dans la nature. Dans un cadre juridique comme en
France... en Europe, plutôt, il est possible d'inclure cette
responsabilisation-là pour les producteurs.
Sinon, comme l'a souligné Martin, il est
important de soutenir la recherche et la concertation pour l'établissement de
stratégies en économie circulaire. On peut penser au déploiement de seuils et
de routes en économie circulaire et soutenir les instances universitaires. Il y
a aussi un travail qui doit être fait en écoconception, une des stratégies en
économie circulaire, pour s'assurer qu'il y ait des mesures de réduction à la
source. Sinon, bien, penser en termes d'économie circulaire, c'est revoir la
façon qu'on voit l'économie. Pour ce faire, bien, il faudrait avoir de nouveaux
indicateurs pour voir comment, comme société, on est capables d'évoluer puis
s'assurer qu'on introduit ces différentes stratégies.
On sait que c'est ambitieux, qu'est-ce qu'on
demande aujourd'hui, mais on pense que ça répond aux aspirations des citoyens,
citoyens qui veulent avoir des projets qui nous permettent d'être plus
cohérents avec nos valeurs québécoises.
Est-ce que, Martin, tu voudrais rajouter
quelque chose?
La Présidente (Mme
Grondin) : Il vous reste 1 min 30 s. Est-ce que
vous souhaitez poursuivre?
M. Vaillancourt (Martin) : Oui,
rapidement, un mot sur... pour compléter les éléments d'économie circulaire. Il
y a un certain nombre d'indicateurs de performance complémentaires, là, aux
indicateurs de performance économiques usuels qui devraient être mis en place
de manière à <pouvoir suivre...
M. Vaillancourt (Martin) :
...Oui, r
apidement, un mot sur... pour compléter les éléments d'économie
circulaire. Il y a un certain nombre d'indicateurs de performance
complémentaires, là, aux indicateurs de performance économiques usuels qui devraient
être mis en place de manière à >pouvoir suivre l'effet positif, là, de
l'économie circulaire, là, notamment l'indice de productivité des ressources.
Et les premiers intervenants en commission
ont parlé, là, de l'importance de la traçabilité des matières. Le regroupement
national est de cet avis-là aussi. Et on souhaite que le cadre réglementaire,
là, qui va être mis en place, là, puisse assurer la traçabilité des matières,
là, puis spécifiquement des plastiques, là, qui posent des problèmes environnementaux
importants.
Et, enfin, de rendre disponibles les
données agrégées, là, concernant les flux de matières, de façon à ce que ceux
qui désirent proposer des solutions pour les valoriser puissent avoir accès à
l'information sur les quantités disponibles et les lieux où ils se trouvent. En
juin dernier... en fait, en juin, il y a maintenant deux ans, lorsqu'on a
participé aux consultations sur le verre, on avait eu énormément de misère à
regrouper l'ensemble des données de l'industrie, et on juge, là, que ces
données-là devraient être plus facilement accessibles et rendues publiques.
La Présidente (Mme
Grondin) : Merci...
M. Vaillancourt (Martin) :
Donc, nous vous remercions.
La Présidente (Mme
Grondin) : Merci beaucoup, messieurs. Merci pour votre exposé.
Nous amorçons les échanges avec les membres de la commission. Donc, nous allons
débuter avec la partie gouvernementale. M. le ministre, vous avez un peu plus
de 16 minutes.
M. Charette : Merci, Mme la
Présidente. Un temps que je partagerai aussi avec mes collègues, compte tenu du
sujet, là, qui en intéresse plus d'un. Messieurs, merci d'être avec nous ce
matin. Très, très apprécié. Je vais commencer aussi en vous remerciant. Vous
avez, comme réseau, participé aux travaux préalables au dépôt du projet de loi,
notamment sur tout ce qui est collecte sélective. C'est ce qui nous a permis,
là, d'arriver avec une position qui a été très bien accueillie au moment de sa
présentation. Donc, merci pour ce travail-là.
• (11 h 20) •
Je prends bonne note de vos commentaires,
et plusieurs, je vous dirais, sont déjà intégrés dans les intentions du
gouvernement. Ce que je mentionnais d'entrée de jeu, ce matin, c'est un projet
de loi relativement bref. Mon collègue et ami de l'opposition officielle me
disait qu'on va pouvoir l'adopter rapidement, étant donné que c'est un projet
de loi qui est relativement court. Donc, c'est un projet de loi qui est
habilitant. Donc, le fin détail sera beaucoup dans les règlements, mais ces
règlements-là, l'essence, on la connaît déjà, les intentions ont été à maintes
reprises réitérées. Donc, il y a certains des éléments, je vous rassure, là,
qui se retrouveront davantage dans les règlements que dans le projet de loi
lui-même.
Ceci dit, vous faites des références tout
à fait à propos, notamment au <niveau de la responsabilité...
M. Charette : ...
ces
règlements-là, l'essence, on la connaît déjà, les intentions ont été à maintes
reprises réitérées. Donc, il y a certains des éléments, je vous rassure, là,
qui se retrouveront davantage dans les règlements que dans le projet de loi
lui-même.
Ceci dit, vous faites des références
tout à fait à propos, notamment au >niveau de la responsabilité élargie
des producteurs. Ça, je pense que c'est une des grandes avancées. On parle
beaucoup... en fait, entre nous, là, c'est un projet de loi... dans l'esprit du
public ou de certains médias, c'est un projet de loi qui est essentiellement
dédié à la consigne. Il l'est en grande partie, oui, mais il apporte des modifications
importantes, aussi, à tout ce qui est collecte sélective, notamment à travers
la responsabilité élargie des producteurs, qu'on incarne en bonne et due forme
à travers l'esprit du projet de loi, et c'est fondamental.
À partir du moment où on les implique, vous
parliez aussi de réduction à la source, les deux vont de pair en ce sens que
les producteurs, à partir du moment où ils ont responsabilité sur ce qu'ils
mettent en marché, ils vont aussi faire des efforts, très, très certainement,
pour réduire à la source ce qu'ils vont mettre sur le marché. À ce niveau-là,
est-ce que vous êtes en phase avec ce qui est proposé dans le projet de loi?
La Présidente
(Mme Grondin) : M. Vaillancourt.
M. Vaillancourt (Martin) :
Oui, absolument. On l'avait comme mentionné, là, dans le mémoire qu'on vous a
transmis, là. On croit que le projet de loi est un pas dans la bonne direction,
de façon à montrer la complémentarité, là, avec... entre collecte sélective et
consigne, qu'il y a des matières qui sont plus facilement, là, récupérables,
avec des meilleurs taux, puis surtout pour obtenir une meilleure qualité de
matière récupérée en passant par l'une ou l'autre, là, des filières proposées.
C'était une réforme, là, qui était attendue et qui répond à plusieurs besoins.
Après, bien sûr, tout est dans la manière de mettre ça en oeuvre, là, mais
l'étape réglementaire, là, va nous permettre de raffiner ces éléments-là.
M. Charette : Effectivement.
Et, au niveau de la réduction à la source elle-même, la façon la plus efficace,
pour vous, d'y parvenir? Oui, le consommateur a forcément un rôle à jouer, oui,
le producteur a effectivement un rôle indéniable à jouer, mais quelle serait la
meilleure façon d'y parvenir? Et, bien honnêtement, j'ai votre mémoire sous les
yeux, je connais en partie les réponses, mais c'est pour permettre à tous de
s'approprier un petit peu, là, votre mémoire et vos idées. Donc, c'est des
réponses, là, qui sont éclairantes pour les gens qui suivent les travaux de la
commission.
M. Delage (Benoit) : Si
je peux me permettre, l'idée de la réduction à la source, c'est de s'assurer de
changer, tu sais, la façon qu'on met en marché les produits. Il faut s'assurer
d'avoir des indicateurs qui démontrent cette réduction-là pour démontrer… pour
s'assurer que les producteurs… en fait, qu'on ne fait pas juste nourrir la
bête, la bête du recyclage, <où on s'assure...
M. Delage (Benoit) : …c'est
de s'assurer de changer, tu sais, la façon qu'on met en marché les produits. Il
faut s'assurer d'avoir des indicateurs qui démontrent cette réduction-là pour
démontrer… pour s'assurer que les producteurs… en fait, qu'on ne fait pas juste
nourrir la bête, la bête du recyclage, >où on s'assure qu'il y a une diminution
de l'empreinte environnementale des produits qu'on met en marche mais aussi des
externalités négatives.
Comment un projet de loi peut non pas
juste diminuer la façon qu'on consomme, mais améliorer notre empreinte puis
diminuer l'impact qu'on a aujourd'hui dans l'environnement? La question des
plastiques marque l'imaginaire de beaucoup des Québécois, Québécoises. Il faut
s'assurer qu'on puisse saisir l'ensemble des occasions pour diminuer l'impact
des plastiques, entre autres, dans l'environnement.
Pour les gens, tu sais... puis ça peut
être illustré d'un paquet de façons, mais, tu sais, pour les gens qui courent
dans les chemins de campagne, là, les fossés sont remplis de déchets, puis aujourd'hui,
bien, c'est qui, qui paie ça? Bien, c'est vous, nous, le MTQ. Personne ne prend
vraiment en charge ça. Comment on s'assure qu'on puisse avoir les moyens
légaux, dans les prochains règlements, pour avoir… établir une grande corvée
nationale, prendre en charge notre environnement?
Et, tu sais, c'est quasiment
philosophique. On demande aux gens de diminuer leur empreinte carbone, mais
c'est intangible, on ne le voit pas, mais, en même temps, on laisse encore
beaucoup de déchets dans la nature, des dépôts sauvages. Bien, il faut prendre
en charge ça si on veut être cohérent avec l'ensemble des rapports qu'on
demande avec l'environnement.
M. Charette : Je vais vous
faire une confidence, je ne cours pas. Je devrais, je devrais très
certainement, mais je n'ai pas pris cette habitude-là. Mais je vous confirme
que je suis malgré tout témoin, témoin de toute cette pollution qui se retrouve
dans nos fossés et sur nos routes. Donc, non, la conscience, je pense, du
public, y est aussi à ce sujet-là.
Une dernière chose, parce que mes
collègues veulent intervenir. On le sait, c'est une réforme qui va s'implanter
sur quelques années. L'annonce fut faite en début d'année, mais un début
d'implantation en 2022, et, bon, ça va s'étaler sur quelques années. Certains
nous disent que c'est trop long, d'autres vont nous dire que c'est trop court
comme délai. Où vous situez-vous à ce niveau-là?
M. Vaillancourt (Martin) : Je
vais répondre en faisant un pas de recul. Je pense que la première fois qu'on a
discuté de sortir le carton et le papier des lieux d'enfouissement, au Québec,
c'était à la fin des années 1970. Et malheureusement il y a encore des
fibres de cette nature-là, là, qui se rendent jusqu'aux sites d'enfouissement
aujourd'hui. Donc, les réformes, là, en matière de gestion des matières
résiduelles sont toujours, toujours très longues. Et, souvent, on a été amenés
à reporter les échéances pour toutes sortes de raisons, puis ça fait… et ces
raisons-là font <toujours l'objet de…
M. Vaillancourt (Martin) :
...qui se rendent jusqu'aux sites d'enfouissement aujourd'hui. Donc, les
réformes, là, en matière de gestion des matières résiduelles sont toujours,
toujours très longues. Et, souvent, on a été amenés à reporter les échéances
pour toutes sortes de raisons, puis ça fait… et ces raisons-là font >toujours
l'objet de négociations, là, des différentes parties prenantes.
Le contexte de l'année 2020 est vraiment,
vraiment particulier, là, puis il est incomparable à tout ce qu'on a connu auparavant.
Mais ce chantier-là ne doit pas être arrêté. Au contraire, là, il doit avancer,
parce que, de nourrir les lieux d'enfouissement, là, c'est un non-sens, en
2020. Donc, on vous encourage à maintenir les objectifs annoncés. Toutefois, le
contexte de l'année 2020, là, on pourrait faire en sorte qu'une décision
différente soit prise.
M. Charette : Merci.
La Présidente (Mme
Grondin) : Merci. Nous allons poursuivre les échanges avec le
député de Bourget. M. le député, il reste huit minutes.
M. Campeau : Merci beaucoup.
Bonjour à vous deux. J'étais vraiment content d'entendre, moi aussi, que
c'était un projet de loi qui pourrait être adopté rapidement. Avec les
commentaires que j'ai faits sur le projet de loi n° 44, je vais être très
content, moi, là.
Vous avez mentionné dans votre
présentation que c'était un projet ambitieux. Oui, mais, en fait, quand on en
parle avec la population, c'est peut-être un projet normal, aussi. C'est juste
qu'on a pris du retard et que, maintenant, ça a l'air ambitieux. Mais, comme
tel, on va se ramasser dans une situation que, je pense, on va tous considérer
comme : Oui, on aurait dû faire ça il y a un bon bout de temps. Alors,
oui, c'est ambitieux. Mais voilà.
Je vais vraiment recycler des choses, je
vais recycler ma première question que j'ai faite à RECYC-QUÉBEC. Comment vous
voyez votre rôle dans la formation et l'information envers les citoyens? Moi,
ça me semble la chose primordiale qui va nous aider là-dedans.
M. Vaillancourt (Martin) :
Comme je l'ai mentionné en introduction de mon propos, bien, les CRE sont déjà
très impliqués en sensibilisation puis en mobilisation citoyenne. Il y a
certains CRE qui offrent leurs services aux municipalités pour former des
brigades vertes qui permettent, là, d'aller expliquer chez les gens quoi mettre
où dans les différents bacs. On fait la promotion de la valorisation des
matières organiques. En fait, on peut, dans notre message, être très, très
proches des citoyens et des municipalités.
• (11 h 30) •
Au cours des dernières années, on s'est aussi
grandement impliqués auprès des entreprises pour amener de l'information sur la
gestion des matières...
(Panne de son)
M. Vaillancourt (Martin) : ...réfléchir
à des économies circulaires, à des symbioses industrielles. Donc, le réseau des
CRE s'implique <de plus en plus...
>
11 h 30 (version révisée)
< M. Vaillancourt (Martin) :
...réfléchir à des économies circulaires, à des symbioses industrielles. Donc,
le réseau des CRE s'implique >de plus en plus dans le domaine, et je
pense qu'on a un rôle à jouer dans cette dynamique-là très près du terrain.
M. Delage (Benoit) : Si je
peux me permettre de rajouter, le travail qui est fait... En fait, l'ambition,
oui, se tient beaucoup au règlement puis sur les deux règlements... les deux changements
de loi sur lesquels on travaille, là, pour la consigne et la collecte sélective,
mais l'ambition tient aussi à revoir la façon qu'on consomme, toute
l'intégration de l'économie circulaire dans notre économie, c'est de revoir la
façon qu'on consomme, qu'on produit et qu'on voit la façon qu'on a toujours vu l'économie.
Il y a six ans, quand j'ai abordé les
premiers acteurs de développement économique, en Outaouais, pour leur proposer
de travailler sur cette thématique-là, puis c'étaient des champions du développement
économique, ils regardaient puis ils trouvaient ça intéressant, mais ils ne
comprenaient pas encore, là. Ça nous a pris... Puis aujourd'hui c'est quelque
chose qui est davantage compris puis qui est porté dans le discours de la plupart
des politiciens, l'idée d'économie circulaire. On a réussi à sensibiliser sur
ce nouveau modèle économique. Aujourd'hui, il faut porter des actions
concrètes. Ce nouveau cadre réglementaire là va nous permettre d'assurer des
actions concrètes.
Puis, au niveau des leaders dans la communauté,
bien, le support de RECYC-QUÉBEC a été décisif, là, pour mettre en place beaucoup
de travail terrain sur la question de l'économie circulaire puis comment faire
assurer des stratégies mais des projets concrets dans les régions du Québec.
La Présidente (Mme
Grondin) :M. le député de Bourget.
M. Campeau : Une dernière question.
Vous parlez de réduction à la source, on parle de... il faut que ça soit simple
pour les citoyens. Bien, je suis tout à fait convaincu qu'il n'y a pas un citoyen
du Québec qui se lève le matin en disant : Comment je peux polluer plus?
Il faut que ce soit simple pour les gens. Mais, au niveau régional et au niveau
urbain, la collecte et la transformation, c'est un enjeu différent. Est-ce que
vous voyez des indicateurs, des critères, des niveaux de recyclage qui
devraient être différents, régionalement, par rapport au milieu urbain? Comment
vous voyez ça?
M. Delage (Benoit) :
Personnellement, je ne sais pas pour toi, Martin, mais, non, je ne pense pas. Je
pense qu'on peut arriver avec un regard plus... uniformisé — pardon — au
niveau du Québec pour s'assurer que les systèmes soient compris et plus faciles
pour les citoyens. Ceci étant dit, il faut assurer une place pour l'émergence
de nouvelles méthodes de recyclage. On est à la recherche, depuis très
longtemps, sur le recyclage du <styromousse...
M. Delage (Benoit) : …au
niveau
du Québec pour s'assurer que les systèmes soient compris et plus faciles pour
les citoyens. Ceci étant dit, il faut assurer une place pour l'émergence de
nouvelles méthodes de recyclage. On est à la recherche, depuis très longtemps,
sur le recyclage du >styromousse ou d'autres matières, mais il faut
rester ouverts à ces opportunités-là d'introduire ces matières-là dans des
circuits d'économie circulaire.
La Présidente (Mme
Grondin) : Merci, M. Vaillancourt, M. Delage. Nous
poursuivons avec la députée de Laviolette—Saint-Maurice. Mme la députée, il
vous reste 2 min 30 s.
Mme Tardif : Merci, Mme la
Présidente. Mon collègue a adressé mon point d'une façon très, très pertinente.
Je vais tout de même vous dire... Vous parlez d'adresser clairement l'enjeu de
la réduction à la source. Vous avez parfaitement raison, il faut vraiment travailler
sur ça dans son ensemble. Et, à ce niveau-là, je pense que le travail de
communication est essentiel.
Puis là ça me tenterait, M. Delage,
de vous faire une petite taquinerie, parce que vous représentez votre CRE, mais
vous êtes aussi représentant des CRE de l'ensemble, là, du regroupement du
Québec. Et je reprends votre... je refais référence à votre exemple que vous
avez donné, qui est un exemple très pertinent mais qui est très parlant aussi. Parce
que, quand vous nous dites que vous avez remis votre manteau, maintenant, que
vous aviez laissé l'an passé, vous avez fouillé dans vos poches... Et le mot
que vous utilisez, c'est le mot «déchet», vous parlez de déchets, pour des
papiers et des plastiques que vous avez ramassés.
Et ça m'amène à dire et à constater, et
c'est une réalité : Vous qui êtes dans le domaine et nous qui sommes dans
le domaine, il faut avoir... et travailler ensemble pour que les gens, les
citoyens ne voient plus ça comme des déchets, justement, et qu'ils s'orientent
pour voir ça comme une économie circulaire. Parce qu'encore aujourd'hui, dans
nos villes, nos villages... Puis je dis «villes» parce que j'en suis encore,
des gens, en voiture, ça me fâche qu'ils baissent leur vitre et qu'ils jettent
leurs gobelets dehors, c'est outrageux. Moi, j'espère juste arriver à la
lumière rouge, à côté d'eux autres, pour leur dire : Toc, toc, toc! Bien,
tu viens d'oublier quelque chose, là, tu as échappé quelque chose. C'est
choquant, mais, à quelque part, je pense qu'il faut...
Et je reviens à la question de mon
collègue, qui disait : Est-ce que vous allez nous aider? Quel est votre
rôle? Et je pense qu'on a ensemble un travail énorme de communication à faire
auprès des citoyens et des citoyennes pour, justement, les convaincre de
l'importance du recyclage, les convaincre de l'importance de cette économie
circulaire là et des emplois que ça crée aussi. Donc, je vous reposerais la
question, <concrètement...
Mme Tardif : ...à
faire
auprès des citoyens et des citoyennes pour justement les convaincre de
l'importance du recyclage, les convaincre de l'importance de cette économie
circulaire là et des emplois que ça crée aussi. Donc, je vous reposerais la
question, >concrètement : Vous allez nous aider dans ce travail-là?
La Présidente (Mme
Grondin) : Il ne reste plus de temps, M. Delage, je suis
désolée. Donc, j'imagine que ça va être oui.
M. Delage (Benoit) : ...
La Présidente (Mme
Grondin) : Et je n'en doute pas du tout. Donc, nous allons
poursuivre les échanges avec l'opposition officielle. Donc, M. le député
de Robert-Baldwin... M. le député de Viau, donc, vous avez une enveloppe de
11 minutes.
M. Benjamin : Merci. Merci,
Mme la Présidente. Merci, messieurs, pour votre présentation. Donc, j'ai
abondamment puisé dans un précédent mémoire du regroupement pour un autre projet
de loi, donc, un mémoire que j'avais trouvé fort pertinent et fort utile, et
celui-là aussi, celui qui est devant moi aussi est très utile.
Je vais commencer par la conclusion de
votre mémoire. Donc, dans la conclusion de votre mémoire, une première phrase,
vous dites : «Au centre de l'enjeu de la valorisation du verre, de l'élargissement
du système de consigne et de la pratique sur les plastiques se trouve la
gouvernance de la collecte sélective.» J'aimerais ça vous entendre sur ces
enjeux par rapport à la gouvernance de la collecte sélective.
M. Delage (Benoit) : Je peux
entamer la discussion. Bien, en fait, c'est toute l'idée d'une responsabilité
élargie du producteur. Ce système a démontré une certaine capacité, dans le
passé au Québec, là, sur plusieurs matières, que ça soit la peinture, les
huiles, et autres. Aujourd'hui, on veut assujettir les entreprises aux mêmes
principes. Nous, notre propos, c'est : il faut s'assurer, dans le détail,
des exigences qu'on va demander à cet organisme agréé... de s'assurer d'avoir
une ambition non pas juste sur la gestion de la matière, mais sur la réduction,
mais aussi sur les externalités négatives, qu'est-ce qu'on fait pour ça. Il ne
faut pas oublier ça. On donnait, dans notre mémoire, des exemples de l'Union
européenne qui adressaient explicitement cet enjeu-là pour s'assurer que la
sensibilisation, la réduction à la source puis les externalités négatives
soient prises en charge. On espère la même chose au Québec.
M. Benjamin : Merci pour la
réponse. À la page 7 de votre mémoire, vous mentionnez, entre autres, dans
ce qui est le dernier paragraphe, lorsque vous parlez de... vous dites qu'il
est essentiel d'inverser cette situation en créant un cadre réglementaire. À la
dernière phrase, vous dites : «...les producteurs devront innover en
modifiant leur pratique et en payant le juste prix des produits qu'ils mettent
sur le marché.»
Une question. <Évidemment...
M. Benjamin : ...dans
ce
qui est le dernier paragraphe, lorsque vous parlez de... vous dites qu'il est
essentiel d'inverser cette situation en créant un cadre réglementaire. À la
dernière phrase, vous dites : «...les producteurs devront innover en
modifiant leur pratique et en payant le juste prix des produits qu'ils mettent
sur le marché.»
Une question. >Évidemment, je
suis sûr que vous vous êtes déjà fait poser cette question-là. Mais souvent, ce
qu'on entend, lorsqu'on voit ce genre d'argument là, on nous dit : Bien,
écoutez, ce sont des prix qu'on va refiler aux consommateurs. Qu'est-ce que
vous en dites?
• (11 h 40) •
M. Vaillancourt (Martin) :
En fait, ce qui est actuellement refilé aux consommateurs, c'est le coût réel
de l'emballage ou des matériaux qui sont utilisés dans le produit qui est mis
en marché. Ça, ça ne fait aucun doute. Ce qui n'est pas inclus dans ce coût-là,
c'est l'ensemble des coûts pour... En fait, il y a des coûts en partie pour
récupérer, au Québec, là, la matière, mais, pour la valoriser jusqu'au bout, ce
coût-là n'est pas intégré.
Donc, ce qu'on cherche à dire ici, c'est :
Il est important que l'externalisation des coûts... en fait, l'internalisation
des coûts, dans ce cas-là, puisse être intégrée, comme, à la responsabilité du producteur
de façon à ce que le producteur fasse des choix dans les matériaux ou dans la
matière qu'il utilise et dans les emballages, aussi, qu'il va mettre en marché.
Donc, d'où l'idée d'écoconception des produits à mettre en marché, de choisir
des produits qui sont plus facilement revalorisables ou que... bref, de manière
à optimiser la chaîne.
Le consommateur peut être sensible, s'il
se met à avoir des choix, c'est-à-dire des produits similaires qui ne sont pas
faits de mêmes matériaux ou qui ont des emballages différents. Certains vont
être plus attractifs en termes de responsabilité sociale. Donc, à coût égal, je
pense que le citoyen va faire le choix environnemental.
M. Benjamin : À la lecture de
votre mémoire, j'ai l'impression, corrigez-moi si c'est le cas, que, votre
position par rapport à ce projet de loi, vous semblez n'y voir seulement qu'une
étape, surtout en regard avec toute cette vision que vous amenez par rapport à
la stratégie et l'absence de stratégie d'économie circulaire. Et j'aimerais
peut-être vous entendre là-dessus.
M. Delage (Benoit) :
Bien, par rapport à l'émergence de l'économie circulaire, là, on associe
beaucoup cette idée-là à la gestion des matières résiduelles. C'est la
thématique de la journée, là, mais, sinon... En fait, c'est pour l'ensemble de
l'économie québécoise, où on doit s'assurer de l'émergence de l'économie
circulaire.
Dans un autre mémoire, auquel j'ai
participé, on parlait de la gestion des batteries de voiture. Les futures
batteries de voiture qu'on va avoir dans notre écosystème québécois, qu'est-ce
qu'on va en faire? Comment on va gérer ça? Il faut avoir une vision de
l'économie circulaire. La même <chose...
M. Delage (Benoit) : ...on
doit
s'assurer de l'émergence de l'économie circulaire.
Dans un autre mémoire auquel j'ai
participé, on parlait de la gestion des batteries de voiture. Les futures
batteries de voiture qu'on va avoir dans notre écosystème québécois, qu'est-ce
qu'on va en faire? Comment on va gérer ça? Il faut avoir une vision de
l'économie circulaire. La même >chose...
Et pour finir, pour les batteries, bien,
c'est qu'aujourd'hui on va demander à des citoyens d'aller creuser dans leur
cour arrière pour aller chercher les minerais qu'on a besoin pour ça, mais, si
on veut être cohérent envers ces citoyens, où on va demander, tu sais, d'aller
dans leur cour arrière, bien, il faut être cohérent comme société, où on prend
en charge d'une façon responsable l'ensemble du cycle de vie du produit.
La même chose pour les déchets. Il faut
prendre en charge l'ensemble du cycle de vie des produits, puis ça doit
incomber dans le cadre d'une responsabilité élargie des producteurs. Et c'est à
ce moment-là qu'il va y avoir une cohérence, et les gens vont adhérer à ces
changements-là. Je ne sais pas si j'ai été clair.
M. Benjamin : Oui, très bien,
très bien. Et, parlant d'adhésion, justement, je ne me rappelle plus qui de
vous deux a souligné que le citoyen devait être au coeur de ces changements-là,
donc, en lien avec le projet de loi que nous avons devant nous. Est-ce que vous
avez pu identifier, pour le citoyen, quelles seraient, par exemple, les
conditions gagnantes, donc, pour le citoyen, qui permettraient, justement, une
meilleure adhésion du citoyen par rapport aux nouvelles orientations qu'on a
devant nous?
M. Vaillancourt (Martin) : Il
faut conserver les choses simples. L'élargissement de la consigne va impliquer,
bien sûr, le retour de davantage de contenants de sa part. Il faut que les
points de collecte soient équipés de façon à récupérer simplement, facilement
la matière.
Puis il faut, en fait, que le geste qui
est posé par le citoyen, cette fois-là, il soit valorisé, c'est-à-dire qu'il
puisse voir qu'à toutes les fois qu'il rapporte des choses les ballots qui
sortent de ces entrepôts-là sont de grande qualité. Donc, il va voir qu'il peut
faire la différence et que, dans la collecte sélective qui va demeurer en
place, ça sera un autre type de matière qui va être placée là et qui va
permettre aussi aux centres de tri d'être plus performants et de sortir, là,
des matières avec moins de contaminants.
M. Delage (Benoit) : Si je
peux donner un autre exemple, tu sais, le principe de cohérence, c'est de
savoir aussi que leurs gestes profitent à l'économie localement. Tu sais, chez
nous, en Outaouais, Tricentris, qui est le centre de tri, est un des grands
employeurs, mais cette matière-là, malheureusement, n'est pas conservée dans
des circuits courts en Outaouais.
À une autre époque, je faisais de la
sensibilisation sur le recyclage, puis une des choses qui marquaient, puis ça a
été une des stratégies de communication de RECYC-QUÉBEC, c'est : Cette
canette d'aluminium va donner un bâton de baseball en aluminium. Bien, il
faudrait s'assurer que ce bâton de baseball soit produit au Québec, <maintenant...
M. Delage (Benoit) : ...en Outaouais.
Quand... À une autre époque, je faisais
de la sensibilisation sur le recyclage, puis une des choses qui marquaient,
puis ça a été une des stratégies de communication de
RECYC-QUÉBEC, c'est :
Cette canette d'aluminium va donner un bâton de baseball en aluminium. Bien, il
faudrait s'assurer que ce bâton de baseball soit produit au
Québec, >maintenant.
Ça fait que la matière doit... On doit développer des circuits courts ici.
Puis, si on s'assure une qualité de la matière, bien, on peut parvenir à
développer ces circuits-là et au bénéfice de l'économie et de l'environnement.
La Présidente (Mme
Grondin) : Nous poursuivons les échanges. M. le député de Robert-Baldwin,
il vous reste une enveloppe de deux minutes.
M. Leitão : Ah! énorme, Mme la
Présidente. Merci beaucoup. Énorme, surtout parce que j'aimerais... je suis un
peu sarcastique, mais j'aimerais qu'on parle d'externalité négative. Je pense
qu'on vient de perdre toute la cote d'écoute, il n'y a personne qui veuille
embarquer, mais ça, vous comprendrez que ça m'intéresse beaucoup, comme
économiste. Vous avez mentionné plusieurs fois «externalité négative», et je
pense que, oui, il faut internaliser ces coûts-là dans les processus de
production. Donc, il n'y a pas de discussion là-dessus, là, nous sommes d'accord.
Mais il y a un élément que j'aimerais
avoir votre avis. Qu'est-ce qu'on fait des produits qu'on importe? Donc,
comment est-ce qu'on peut intégrer dans les produits, je ne sais pas, moi,
«made in China», ou n'importe où... comment est-ce qu'on peut aussi intégrer
cette notion d'internaliser les externalités? Moi, je vous suggère un, et
j'aimerais avoir votre opinion là-dessus : une espèce de tarif, un tarif
vert, un tarif de recyclage ou un tarif carbone, donc de mettre des tarifs à
l'importation qui nous vient de l'étranger. Comment est-ce que vous voyez ça?
La Présidente (Mme
Grondin) : Il vous reste 45 minutes... secondes, secondes,
secondes!
M. Delage (Benoit) : Bien,
enfin, comme l'a expliqué Mme Gagné, l'intervenante de RECYC-QUÉBEC, le
principe de la REP, la responsabilité élargie des producteurs, assure que c'est
le dernier importateur qui paie les écofrais, les frais pour la gestion de
l'emballage, vu que, tu sais, c'est le principe que le produit qui va avoir un
excédant de coûts, bien, va avoir moins de place sur les étagères. Puis on le
voit, tu sais, le même produit qui est vendu en Europe et au Canada, souvent,
n'a pas le même emballage mais est le même produit, parce que l'emballage est
déjà, comme, encadré d'une façon plus agressive en Europe.
La Présidente (Mme
Grondin) : Merci, messieurs. Nous poursuivons maintenant les
échanges avec la députée du deuxième groupe d'opposition, Mme la députée de
Mercier, porte-parole en environnement. Vous avez 2 min 45 s.
Mme Ghazal : C'est ça, j'ai
2 min 45 s. Merci, Mme la Présidente. Merci pour votre
présentation. Dans votre recommandation 1, vous parlez qu'il faut
transférer le poids financier quand on fait les corvées de nettoyage, c'est une
façon d'élargir la <responsabilité des...
La Présidente (Mme
Grondin) :
...Mme
la députée de Mercier,
porte-parole en environnement. Vous avez 2 min 45 s.
Mme
Ghazal : C'est ça, j'ai 2 min 45 s. Merci, Mme la
Présidente. Merci pour votre présentation. Dans votre recommandation 1,
vous parlez qu'il faut transférer le poids financier quand on fait les corvées
de nettoyage, c'est une façon d'élargir la >responsabilité des
producteurs.
Dans
le projet de loi, on parle aussi... je veux dire, toute la responsabilité
élargie des producteurs est comme élargie, mais est-ce que vous ne voyez pas que,
si on résume ça à juste un transfert financier aux producteurs, eux, ils ne
vont pas tout simplement refiler la facture aux consommateurs, et ça sera une
occasion manquée? Pour avoir des résultats réels, est-ce qu'on ne devrait pas,
dans la réglementation, imposer d'autres mesures que financières, par exemple
des objectifs environnementaux? Vous avez parlé d'écoconception, tout ça. Parce
que, tout ça, on le connaît, mais il faut que ça soit imposé, parce qu'en ce
moment c'est financier seulement.
M.
Delage (Benoit) : La contrainte est la mère de tous les changements. Et
l'exemple de La tasse, dans le mémoire, là, qui décrit ce changement
d'utilisation de... Je ne sais pas si vous connaissez, là, La tasse.
Mme
Ghazal : Oui.
M.
Delage (Benoit) : Oui. J'imagine, vous en avez une. Bon, alors, ça,
ici, ce projet-là a été financé par RECYC-QUÉBEC pour encourager un nouveau
modèle économique d'utilisation de la tasse. À la place d'une tasse
réutilisable, c'est une tasse consignable, alors que les personnes arrivent au
café, donnent leur tasse, en reçoivent une nouvelle, qui est consignée, et
ainsi de suite. Ça, ici, c'est de la réduction à la source, et ça a été porté
par de l'innovation financée par une société d'État aujourd'hui. Et on espère
que demain les entreprises, puisqu'elles sont imposées financièrement, voient
un bénéfice de réduire.
•
(11 h 50) •
Mme
Ghazal : C'est ça. Comme je n'ai pas beaucoup de temps... Le ministre
nous dit : Le diable est dans les détails, puis les détails vont être dans
le règlement. Est-ce que, dans le règlement, par rapport... qui va être
produit, sauf toute la question de la responsabilité élargie des producteurs...
Si on ne fait qu'imposer de l'argent au producteur, il peut décider :
Bien, O.K., je vais payer, je fais refiler ça aux consommateurs, mais je n'ai
pas d'objectif de taux de recyclage, par exemple, ou je n'ai pas d'objectif que
mon emballage doit être conçu de façon à pouvoir être recyclé, ou il n'y a pas
d'écofiscalité. Quand c'est... est-ce que vous dites qu'il faudrait que, dans
les règlements, il y ait ces contraintes-là, pas uniquement financières, pour
que ça fonctionne?
La Présidente (Mme Grondin) : En 15 secondes.
M.
Delage (Benoit) : Exactement.
Mme
Ghazal : O.K. Donc, on va s'assurer que le ministre nous dise que ce
sera dans la réglementation, sinon il va falloir le mettre dans la loi.
La Présidente (Mme Grondin) : Merci. Donc,
nous terminons nos échanges avec la députée de Gaspé. Mme la députée, vous avez
2 min 45 s également.
Mme
Perry Mélançon : Merci, Mme la Présidente. M. Vaillancourt, M. Delage,
merci d'être là. Bien, en fait, je poursuivrais peut-être dans le même sens.
Effectivement, votre mémoire est très pertinent, propose beaucoup de
recommandations mais aussi une façon de revoir complètement le cadre légal, là,
de la gestion des matières <résiduelles...
Mme Perry Mélançon : ...merci,
Mme la Présidente. M. Vaillancourt, M. Delage, merci d'être
là. Bien, en fait, je poursuivrais peut-être dans le même sens. Effectivement,
votre mémoire est très pertinent, propose beaucoup de recommandations mais
aussi une façon de revoir complètement le cadre légal, là, de la gestion des
matières >résiduelles.
Justement, pour vous, le projet de loi, est-ce
qu'il va suffisamment loin dans sa forme actuelle? Et quelles seraient vos
recommandations pour ce qui est vraiment de l'aspect légal de la chose? Sur
quoi on devrait, là, davantage mettre d'emphase durant nos consultations? Ça
serait très large, en fait, comme réponse, là, que je vous permets de donner.
Merci.
M. Vaillancourt (Martin) :
Oui, je vais donner une réponse large. En fait, il va là où il doit aller,
c'est-à-dire que c'est vraiment une étape incontournable, là, il y avait une
réflexion à faire sur l'ensemble de la collecte sélective et de la consigne au
Québec, donc, ça, je pense que le projet de loi répond à ces éléments-là.
Par la suite, dans les règlements, il
faudra préciser, effectivement, un certain nombre de choses pour pouvoir...
pour ouvrir des portes à aller plus loin, notamment, là, dans la capacité à
valoriser ici les matières produites. Et, s'il faut ajouter des mécanismes
comme des indicateurs ou des cibles à atteindre par les producteurs et les
valorisateurs, bien, on y réfléchira ensemble. Et, en tout cas, je ne pense pas
qu'on pouvait faire l'économie de ce projet de loi là pour passer à une étape
subséquente.
Mme Perry Mélançon : Merci.
La Présidente (Mme
Grondin) : Ça convient? Donc, il reste quand même une minute.
Ça va?
Mme Perry Mélançon : Bien, en
fait, je pourrais peut-être vous entendre parler... Tout à l'heure, j'ai noté,
là, que vous parliez de frein à la modernisation des systèmes. Est-ce que vous
pouvez nous en dire davantage sur ça rapidement?
La Présidente (Mme
Grondin) :...45 secondes.
Mme Perry Mélançon : Vous
parlez de : «La modernisation de la boucle du recyclage doit être pensée
en évaluant les maillons manquants du système actuel.» Quels seraient ces
maillons manquants là?
M. Vaillancourt (Martin) :
Oui, Benoit, veux-tu... C'est pour les stratégies manquantes.
M. Delage (Benoit) : ...qui a écrit
quelque chose d'aussi intelligent que ça. Bien, en fait, c'est ça, c'est de
s'assurer que les freins sont... Comme je l'ai dit, il y a six ans, parler
d'économie circulaire, on n'était pas autant rendus là. L'éducation, la
sensibilisation se fait, elle se fait encore aujourd'hui. Il faut poursuivre
puis il faut arriver avec des actions concrètes pour s'assurer qu'il y ait des
illustrations de qu'est-ce qui est le nouveau modèle économique qu'on propose,
celui de l'économie circulaire.
La Présidente (Mme
Grondin) : Merci beaucoup, messieurs. Vous avez bien comblé le
temps. Donc, je vous remercie grandement pour votre contribution à nos travaux.
Je suspends les travaux jusqu'après les
affaires courantes aujourd'hui. Merci beaucoup.
(Suspension de la séance à <11 h 54)
La Présidente (Mme
Grondin) :
...jusqu'après les affaires courantes
aujourd'hui.
Merci beaucoup.
(Suspension de la séance à >
11 h 54)
15 h 30 (version révisée)
(Reprise à 15 h 35)
La Présidente (Mme St-Pierre) :
À l'ordre, s'il vous plaît! Donc, la Commission des transports et de
l'environnement reprend ses travaux. Je vous demande de bien vouloir, bien sûr,
éteindre la sonnerie de vos appareils électroniques.
Nous poursuivons les auditions publiques
dans le cadre des consultations particulières sur le projet de loi n° 65, Loi
modifiant principalement la Loi sur la qualité de l'environnement en matière de
consigne et de collecte. Cet après-midi, nous entendrons l'Association des
brasseurs du Québec, le Conseil canadien du commerce de détail et l'Association
canadienne des boissons.
Alors, je souhaite la bienvenue à nos
invités. Merci pour votre patience. Les travaux parlementaires n'étaient pas
terminés, donc il fallait attendre la fin des travaux parlementaires. Je vous
prierais de <décliner vos…
La Présidente (Mme St-Pierre) :
...
nous entendrons l'Association des brasseurs du Québec, le Conseil
canadien du commerce de détail et l'Association canadienne des boissons.
Alors, je souhaite la bienvenue à nos
invités. Merci pour votre patience. Les travaux parlementaires n'étaient pas
terminés, donc il fallait attendre la fin des travaux parlementaires. Je vous
prierais de >décliner vos noms et vos titres, et ensuite vous avez
10 minutes pour faire votre présentation. Merci.
L'Association des brasseurs du Québec (ABQ)
(Visioconférence)
M. Léger-Bourgoin (Patrice) :
Merci beaucoup, mesdames messieurs, membres de la commission. Mon nom est
Patrice Léger-Bourgoin. Je suis accompagné aujourd'hui de mon collègue
Olivier Cauchon. Au nom de l'Association des brasseurs, je vous remercie
de l'intérêt que vous portez à notre réflexion.
M. le ministre de l'Environnement et de la
Lutte aux changements climatiques parlait ce matin de la crise de confiance à
l'égard de la collecte sélective. La société québécoise s'apprête à tourner la
page sur des façons de faire qui n'auront malheureusement pas donné les
résultats promis. On fera dorénavant confiance à la façon de faire qui a fait
ses preuves, la consigne.
L'ABQ a commandité plusieurs études
comportementales des consommateurs. Des conclusions claires et limpides
s'imposent. Près de trois Québécois sur cinq se sentent coupables lorsqu'ils
disposent de leurs contenants consignés au recyclage. Le temps et la simplicité
se présentent comme des paramètres clés pour éviter le bac.
Je vous soumets l'idée principale de nos
conclusions : le facteur 75. Près de 75 % des Québécois se
prêteront à l'exercice de l'élargissement de la consigne, dans la mesure où le
temps consacré ne dépassera pas 15 minutes par semaine. À l'intérieur de
ce calcul, près de trois Québécois sur quatre ne souhaitent pas parcourir plus
de cinq kilomètres pour accéder au point de retour le plus près, rappelant
ainsi l'importance de la commodité du système actuel du retour chez le
détaillant, qui recueille, je vous le donne dans le mille, l'assentiment de
75 % des consommateurs.
Voici donc notre théorie du facteur 75 %
de taux d'adhésion qu'assurera le succès de la consigne au cours des prochaines
années. Accessibilité, rapidité et qualité de service constituent les
incontournables. Renoncer au système actuel de retour des contenants
postconsommation chez les détaillants, c'est renoncer à un taux de retour qui
permettra au gouvernement d'atteindre les résultats.
Étant confrontés à un grand territoire à
couvrir avec des régions à faible densité de population, les acteurs de la
consigne ont créé une infrastructure unique pour réduire les coûts élevés de
récupération et de traitement et ainsi assurer la viabilité économique de la
consigne publique. Grâce au principe du retour chez les détaillants, les
récupérateurs ont conçu un modèle logistique optimisé, peu commun à l'échelle
mondiale, qui permet de récupérer les contenants consignés au moment de la
livraison. Cette façon de faire obtient également des gains notables dans la
réduction des gaz à effet de serre. Si le gouvernement devait mettre fin à
cette façon de procéder, l'explosion des coûts serait telle que le financement
du système public de consigne deviendrait rapidement prohibitif, mettant ainsi
en péril le succès d'un modèle parmi les plus performants en Amérique du Nord.
<Souvent...
M. Léger-Bourgoin (Patrice) :
...
des gaz à effet de serre. Si le gouvernement devait mettre fin à
cette façon de procéder, l'explosion des coûts serait telle que le financement
du système public de consigne deviendrait rapidement prohibitif, mettant ainsi
en péril le succès d'un modèle parmi les plus performants en Amérique du Nord.
>Souvent cité en exemple, le
modèle de la Colombie-Britannique atteint des coûts d'opération simplement
astronomiques. Encorp, l'organisation de gouvernance chargée de la gestion des
centres de dépôt, a dépensé, tenez-vous bien, plus de 36 millions de
dollars en une seule année en frais d'opération et de gestion du système,
obligeant ainsi à charger aux contribuables des écofrais pouvant aller jusqu'à
0,17 $ par contenant. Évidemment, les membres de l'ABQ croient que ce
serait une erreur fondamentale de chercher à répliquer au Québec le modèle de
la Colombie-Britannique.
• (15 h 40) •
Le projet de loi n° 65 édicte les
pouvoirs habilitants du ministre. La prudence est de mise. La migration d'un
cadre législatif vers un cadre réglementaire qui octroie davantage de pouvoirs
au ministre pourrait induire un manque de transparence dans la prise de
décision. Le législateur ne doit pas perdre de vue que le principe même de la
REP est de responsabiliser. Alors, si le législateur, par l'entremise,
notamment, de RECYC-QUÉBEC, dicte de manière unilatérale les règles
d'encadrement, bien, il faut appeler ça un chat un chat, et ce n'est pas de
présenter la responsabilité élargie des producteurs.
Permettez-moi de vous donner un seul
exemple concret. Le texte du présent projet de loi fait référence à un
remboursement différencié de la valeur de la consigne. Or, depuis le début du
projet, les autorités gouvernementales demandent aux producteurs d'élaborer une
structure financière basée sur un écofrais. Il ne s'agit pas ici de débattre de
la justesse d'un écofrais par rapport à une consigne différenciée. Très
honnêtement, les deux approches ont leurs vertus. Il s'agit plutôt de débattre
de la façon de procéder. RECYC-QUÉBEC demande aux producteurs de travailler sur
un mécanisme orienté vers un écofrais, et, surprise, en lisant le projet de
loi, l'orientation gouvernementale est différente. L'ABQ trouverait malheureux
que les producteurs soient instrumentalisés dans une fausse démarche. Le règne
de l'arbitraire n'a pas sa place.
Passons maintenant à un autre sujet. Sous
l'impulsion de L'Association des brasseurs du Québec, Owens-Illinois,
propriétaire de la seule usine de fabrication de contenants de verre au Québec,
et les deux principaux conditionneurs, 2M Ressources et Groupe Bellemare, ont
joint leurs efforts afin d'édicter une véritable filière québécoise de
valorisation du verre issue de la consigne. M. le ministre abordait les enjeux
de la valorisation du verre, ce matin. Nous tenons à lui rappeler que
100 % du verre récupéré dans le modèle de consigne des grands brasseurs
devient de nouveaux biens de consommation fabriqués surtout au Québec. Il faut
protéger absolument cette façon de faire.
Toutefois, nous avons une sérieuse épine
dans le pied. Les infrastructures industrielles servant à la fabrication des
bouteilles de bière sont rendues à la fin de leur vie utile. À <défaut
d'un...
M. Léger-Bourgoin (Patrice) :
...
devient de nouveaux biens de consommation fabriqués surtout au
Québec. Il faut protéger absolument cette façon de faire.
Toutefois, nous avons une sérieuse
épine dans le pied. Les infrastructures industrielles servant à la fabrication
des bouteilles de bière sont rendues à la fin de leur vie utile. À >défaut
d'un solide plan d'investissement pour la mise à niveau de la fournaise B,
qui sert à la fabrication des bouteilles à remplissage multiple, Owens-Illinois,
à Montréal, sera incapable de soutenir ses avantages concurrentiels. Perdre la
fabrication de la bouteille brune à Montréal, c'est perdre un avantage
compétitif incommensurable pour les brasseries québécoises, petites et grandes.
L'ABQ souhaite que les différents
contenants à remplissage multiple des brasseurs, au sommet de la hiérarchie des
3RV-E, faut-il le rappeler, soient reconnus d'un point de vue fiscal et
réglementaire, exemptés du nouveau système et encouragés dans les programmes en
soutien à l'économie circulaire. Les propos de la présidente de RECYC-QUÉBEC
sont accueillis favorablement à cet égard. Maintenant, il faut passer de la
parole aux actes et faire des grands brasseurs des acteurs de premier plan de l'économie
circulaire au Québec. Nous attendons l'invitation depuis longtemps et avec
impatience.
En lien avec la Loi des permis d'alcool,
les détaillants devraient également se voir imposer des obligations de
promotion des produits vendus en contenants à remplissage multiple et de
reprise des contenants consignés de bière. Par ailleurs, les producteurs ne
peuvent pas être tenus responsables des comportements des consommateurs.
Ceux-ci doivent être imputables de leur décision, notamment d'un point de vue
économique, d'opter pour l'un des bacs, que ce soit celui à déchets ou de
recyclage, comme moyen de disposer de leurs contenants consignés. Nous nous
objectons donc à l'interfinancement des systèmes de récupération, aux pénalités
imputées aux producteurs en fonction du choix des consommateurs et à l'écofrais
internalisé. Nous soutenons également que la SAQ doit être assujettie aux mêmes
lois et règlements que les entreprises privées.
Nous pouvons lire, dans la récente analyse
d'impact réglementaire, que le projet de loi n'affecte pas la compétitivité des
entreprises et n'a pas d'effet direct sur l'emploi. Cela est faux. Des
changements dans les façons de gérer les contenants consignés des brasseurs
risquent d'avoir des impacts négatifs sur le modèle d'affaires des entreprises.
C'est un peu malaisant de faire des affirmations dans une analyse réglementaire
sans prendre le temps de valider auprès des principaux concernés les informations
véhiculées. C'est probablement le prix à payer pour vouloir agir avec
empressement, en tournant les coins ronds.
L'ABQ suggère de revoir les échéanciers en
cours. Alors que les coûts économiques et sociaux de la crise du COVID-19
s'accumulent, il conviendrait de laisser une marge de manoeuvre en ces temps
difficiles.
Donc, en résumé, l'ABQ est inquiète pour
l'avenir de la fabrication des bouteilles brunes à Montréal. L'heure est aux
décisions. Nous avons des craintes sérieuses sur le fardeau économique du
nouveau système pour les contribuables et les entreprises. Le ministère de
l'Économie et de l'Innovation devrait jouer un rôle actif dans ce projet pour
s'assurer de la solidité du modèle financier. Le consommateur doit être au
coeur…
La Présidente (Mme St-Pierre) :
Vous avez 1 min 30 s
M. Léger Bourgoin (Patrice) :
…du modèle pour assurer un taux de récupération...
La Présidente (Mme St-Pierre) :
Il vous reste <1 min 30 s...
M. Léger-Bourgoin (Patrice) :
…Nous avons des craintes sérieuses sur le fardeau économique du nouveau
système
pour les contribuables et les
entreprises. Le
ministère de
l'Économie et de l'Innovation devrait jouer un rôle actif dans ce projet pour
s'assurer de la solidité du modèle financier. Le consommateur doit être au
coeur…
La Présidente (Mme St-Pierre) :
Vous avez 1 min 30 s
M. Léger Bourgoin (Patrice) :
…du modèle pour assurer un taux de récupération...
La Présidente (Mme St-Pierre) :
Il vous reste >1 min 30 s.
M. Léger-Bourgoin (Patrice) :
... — merci — correspondant aux objectifs. Le retour chez
le détaillant est la clé de voûte. L'ABQ s'objecte à l'interfinancement, à
l'imposition de pénalités aux producteurs pour les choix des consommateurs et à
un concept d'écofrais internalisé.
Finalement, à vouloir agir dans la
précipitation, le prix à payer pour tourner les coins ronds sera très élevé. Il
est utile de rappeler que la situation pandémique actuelle suscite de
l'incertitude, tant sociale qu'économique, et ce, tant pour les citoyens que
les entreprises.
Je vous remercie de votre attention. Nous
sommes prêts à répondre à vos questions.
La Présidente (Mme St-Pierre) :
Merci beaucoup. Alors, M. le ministre, vous avez la parole pour
16 min 30 s.
M. Charette : Merci, Mme
la Présidente. Temps qui sera partagé avec mes collègues qui souhaitent également
intervenir sur cet enjeu.
M. Bourgoin, bonjour. Un plaisir de
vous retrouver cet après-midi. On a eu à quelques reprises l'occasion
d'échanger, ces derniers mois, notamment sur l'enjeu du retour chez les
détaillants. C'est un enjeu qui a été chaud, au cours des derniers mois, compte
tenu, au départ, de la pandémie, mais peut-être aussi, enfin, à la réticence
historique, là, des détaillants de devoir se charger de cette
responsabilité-là.
Ceci dit, je suis entièrement d'accord avec
vous, la règle du 75 % que vous évoquiez, c'est le secret d'une réforme
réussie. Effectivement, le citoyen, la citoyenne sera très enclin à faire son
effort, dans la mesure où il ou elle n'y perd pas trop au change. Et, y perdre
au change, ça voudrait dire quoi? Avoir à faire de longs détours pour ramener
leurs contenants. Dans pareille perspective, on peut penser que les
consommateurs y renonceraient en grande partie, déposeraient leurs contenants
dans le bac bleu et, du coup, seraient pénalisés financièrement parce qu'ils ne
récupéreraient pas le montant de la consigne.
Donc, entièrement d'accord avec vous, et
c'est ce qui nous a permis de faire avancer en quelque sorte cette réforme.
C'est un dossier qui est sur la table depuis plusieurs années, maintenant. De
grands détaillants, notamment la SAQ, s'y refusaient, jusqu'à l'année dernière.
Maintenant, ils travaillent avec nous, la SAQ est partie prenante de la
démarche. Mais ce qui a permis cette avancée-là, c'est de reconnaître aux
détaillants le droit de, oui, recevoir les contenants et, dans certains cas,
non parce que l'espace est insuffisant. Ça, je le comprends. Ceci dit, une très
grande majorité de détaillants seraient en mesure de recevoir les contenants,
et ce sera le gage du succès de cette opération-là.
Ceci dit, peut-être vous rassurer. Vous
avez mentionné à juste titre les mérites de la <consigne que vous…
M. Charette : ...
Ceci
dit, une très grande majorité de détaillants serait en mesure de recevoir les
contenants, et ce sera le gage du succès de cette opération-là.
Ceci
dit, peut-être vous
rassurer. Vous avez mentionné à juste titre les mérites de la >consigne
que vous avez, comme association, mise en place, il y a quelques années,
plusieurs années maintenant. C'est vrai que c'est un modèle exemplaire. Mais
vous sembliez avoir une inquiétude, en disant : Si c'est maintenu… Pour
nous, il n'y a aucune, aucune remise en question de la consigne qui s'applique
à l'industrie brassicole. C'est une consigne qui est éprouvée, qui est très
bien rodée, qui, avec des efforts de logistique, a permis, effectivement, là,
de récupérer un nombre important de contenants. Donc, peut-être vous rassurer,
d'entrée de jeu, le projet de loi ne remet pas en question ce système-là, et la
réglementation qui va en découler ne remettra pas non plus en question cet
enjeu.
Au niveau de la SAQ, vous disiez
soupçonner ou craindre un traitement différencié. Moi, je vous rassure, la
consigne sur les bouteilles de vin va s'appliquer au même titre que la consigne
sur les autres types de contenants, donc la SAQ aura à assumer cette responsabilité-là.
Et, au moment où on a fait l'annonce de la consigne, c'est dire que tout le
monde peut évoluer sur une position précise, la SAQ était à nos côtés, là, pour
supporter l'engagement. Donc, je vous rassure, il n'y aura pas de traitement de
faveur ou de traitement différencié.
Un autre petit commentaire, peut-être,
avant d'y aller d'une question. Vous parliez des échéanciers, vous craigniez qu'on
tourne les coins ronds un petit peu. Là-dessus, peut-être qu'on ne sera pas en
accord, quoique je le souhaite malgré tout, la réforme a été annoncée en
janvier dernier, différents groupes y travaillaient avant même l'annonce, et
plusieurs groupes y travaillent depuis. Et l'implantation ne viendra pas avant
la fin de l'année 2022, donc on parle d'un bon trois ans pour préparer, justement,
cette réforme importante. Et, pour certains types de contenants qui vous
concernent moins, on parle même de 2024, 2025. Donc, au total, là, on parle
soit de trois ans de mise en place, sinon de près de six ans de mise en place,
donc on ne tourne pas les coins ronds.
Mais, malgré tout, je serais intéressé de
vous entendre sur cette inquiétude-là en particulier. Qu'est-ce qui vous laisse
entendre ou penser qu'on tourne les coins ronds avec un délai d'implantation,
là, qui s'échelonne sur plusieurs années?
• (15 h 50) •
M. Léger-Bourgoin (Patrice) :
Je vous dirais, premièrement, M. le ministre, on est des spécialistes de
systèmes de consigne... (panne de son) …au Québec, le système de consigne privé
et le système de consigne public. Alors, on est des partisans de la consigne.
La raison principale qui nous amène à soulever ce point-là, c'est qu'on ne peut
pas nous taxer d'être anticonsignes. On veut que votre <projet...
M. Léger-Bourgoin (Patrice) :
...
au Québec, le système de consigne privé et le système de consigne
public. Alors, on est des partisans de la consigne. La raison principale qui
nous amène à soulever ce point-là, c'est qu'on ne peut pas nous taxer d'être
anticonsignes. On veut que votre >projet fonctionne.
Maintenant, je vais parler à titre
personnel. J'ai été sur l'essentiel des rencontres qu'on a tenues, depuis le
mois de mai, des différents groupes de travail, avec mon collègue Olivier. Par
moments, on a travaillé sur la consigne, là, sur une base individuelle, cet été,
35 à 40 heures par semaine. Dans mon cas et dans le cas de nombreux collègues,
on a même repoussé ou annulé nos vacances estivales pour pouvoir donner satisfaction
à l'échéancier gouvernemental. Votre échéancier a été présenté avant la
pandémie actuelle, nous devons aussi opérer des entreprises.
Au-delà du projet de modernisation de la
consigne, là, on doit nous-mêmes nous réinventer, là, à tous les jours pour
tenir compte de la situation actuelle. Et même nos façons d'opérer la consigne
actuelle, et vous l'avez même vous-mêmes invoqué tantôt, là, ça a changé en cours
de route. Alors là, on doit fonctionner avec l'imprévisibilité d'une situation
pandémique internationale, sans nécessairement comprendre l'impact que ça va
avoir sur nos opérations, sur les détaillants, sur les consommateurs, sur les
conditionneurs de verre.
Sur la principale fonderie, à Montréal, je
vous ai exprimé notre inquiétude, alors il ne s'agit pas de reporter le projet
aux calendes grecques. Je vous demande simplement un peu de sensibilité par
rapport à une situation qui a amené votre gouvernement à donner de l'air à
d'autres projets, à repousser certains projets pour tenir compte d'une
situation qui n'a jamais eu cours dans l'histoire moderne. Alors, une couple de
mois de plus, là, je ne pense pas, sincèrement, M. le ministre, là, que ça va avoir
un impact négatif, au contraire. Je pense sincèrement, là, que ça va avoir un
impact positif de bien faire les choses, de bien évaluer les marchés de
conditionnement, ainsi de suite.
M. Charette : En fait, je
pense que nos positions ne sont pas si éloignées que ça.
M. Léger Bourgoin (Patrice) :
Non.
M. Charette : En fait, là
où on demeure très, très fermes, c'est sur le moment de l'implantation. Tout à
l'heure, je vous parlais fin 2022 jusqu'à 2024‑2025, selon le type de
contenants. Mais déjà, pour la première année, pour ce qui est des livrables,
on a convenu de certains reports. Donc, pour les étapes intermédiaires, il y a
des reports qui sont convenus qui sont tout à fait légitimes.
Mais, là où il faut garder le cap, c'est
sur le moment de l'implantation. Donc, les rapports intérimaires, toute la
question des projets pilotes, et autres, on a déjà concédé des reports pour
faire preuve de cette ouverture-là, parce qu'effectivement le Québec et la
planète entière ont été largement <bouleversés par…
M. Charette : ...
là
où il faut garder le cap, c'est sur le moment de l'implantation. Donc, les
rapports intérimaires, toute la question des projets pilotes et autres, on a
déjà concédé des reports pour faire preuve de cette ouverture-là, parce
qu'effectivement le Québec et la planète entière ont été largement >bouleversés
par la pandémie. Mais il faut garder le cap de fin 2022, même pas début 2022,
fin 2022, pour l'implantation d'une première étape de cette consigne
élargie. Autrement, on risque fort de tomber dans les calendes grecques, comme
vous le mentionnez.
C'est un projet qui est discuté et repensé
depuis des décennies. On parle du début des années 80, date depuis
laquelle il n'y a pas eu de modernisation de la consigne. Donc, il y a un
danger de mettre un échéancier qui soit trop élastique parce qu'on pourrait
retourner en arrière, et c'est là où on serait perdants.
Mais, dans tous les cas, je vous remercie.
Ça a toujours été un plaisir et très constructif, là, d'échanger avec votre
association, avec vous en particulier, depuis le début des travaux. Là, je m'en
voudrais de priver mes collègues de vous poser aussi quelques questions. Mais
merci pour votre présence avec nous cet après-midi.
La Présidente (Mme St-Pierre) :
Alors, merci, M. le ministre. M. le député de Bourget, vous avez la parole.
M. Campeau : Bonjour,
M. Bourgoin.
M. Léger-Bourgoin (Patrice) :
Bonjour, M. Bourget… M. Campeau.
M. Campeau : Je me
souviens que l'Association des brasseurs est une des premières... un premier
groupe, sinon le premier, que j'ai eu l'occasion de rencontrer comme député, et
vous m'aviez donné beaucoup d'informations sur le taux de retour, comment c'était
organisé. Et j'avoue que j'ai vraiment découvert à quel point c'était bien rodé,
le marché de la consigne au Québec, pour le peu de bouteilles qu'on touche
actuellement, et qu'on s'apprête à agrandir.
Vous dites que les gens se sentent
coupables. Eh bien, je ne l'aurais pas dit de cette façon-là, là, mais les gens
ont hâte que ça vienne en place. Et je pense que ceux-là qui font… pour
balancer au niveau politique entre «les gens ont hâte» et puis, en même temps, «il
ne faut pas aller trop vite». Puis il n'est pas question de mettre en péril
l'ABQ, parce que vous êtes un des meilleurs exemples d'économie circulaire
qu'on puisse avoir. Ça fait que c'est sûr qu'on doit faire attention à tout ça.
Je me souviens d'avoir visité ce qu'on
appelle typiquement un «back-store», c'est-à-dire un entrepôt, dans mon comté,
d'un dépanneur qui me disait, et ça va tout en ligne avec ce que vous avez dit :
Je n'ai pas de place pour les mettre, ces nouvelles bouteilles là, ces nouveaux
contenants là. Qu'est-ce que vous voulez que je fasse avec ça? Puis, en même
temps, d'un niveau personnel, je trouve que c'est une bonne idée.
Alors, c'est un peu ce à quoi le projet de
loi vient répondre. Ramener près du lieu d'achat ou au lieu d'achat, bien sûr
que c'est idéal, mais, en même temps, il y a des places qu'il va falloir qu'ils
agrandissent leurs magasins, ils vont fermer la place, là, tu sais? C'est là
qu'il faut aller balancer tout ça. Et <j'imagine que...
M. Campeau : ...ce à
quoi le projet de loi vient répondre. Ramener près du lieu d'achat ou au lieu
d'achat, bien sûr que c'est idéal, mais, en même temps, il y a des places qu'il
va falloir qu'ils agrandissent leurs magasins, ils vont fermer la place, là, tu
sais? C'est là qu'il faut aller balancer tout ça. Et >j'imagine que les
grandes chaînes… la SAQ va faire sa part, les grandes chaînes de supermarché
vont faire leur part, mais ça va être difficile, sans... On ne pourra pas
revenir au lieu d'origine à toutes les fois, il n'y aura juste pas de place
pour le faire.
J'aimerais vous demander… Quand vous
parlez du taux de retour que vous obtenez avec vos méthodes actuelles, ce que
j'aime bien, c'est que vous êtes ultrapratiques, parce que ce n'est pas dans
les airs que vous faites ça, c'est une business. Et, quand vous dites «5
kilomètres», ça, là, j'aime ça entendre des choses de même, on sait sur quoi se
baser, c'est clair. Dépassé 5 kilomètres, ça ne marchera pas, peut-être pas
pour 5,2, mais, en tout cas, avec un bon ordre de grandeur. Quand vous parlez
du taux de retour que vous obtenez en milieu urbain, en milieu régional — il
y en a qui vont dire que je pose toujours les mêmes questions, mais j'ai posé
la même chose à... c'est la troisième fois que je la pose sur trois groupes — qu'est-ce
que vous diriez par rapport à ça, dans votre taux de succès, vous-mêmes?
M. Léger-Bourgoin (Patrice) :
Les gens en région sont moins pressés par le temps, il y a moins de bouchons de
circulation. Les horaires de travail font en sorte qu'il y a plus de
flexibilité, généralement parlant, là, en fonction, là, du temps perdu dans la
circulation. Alors, on peut voir, statistiquement, que le volet consigne est
plus fort à l'extérieur des milieux urbains. Et là, quand je parle du sentiment
de culpabilité, là, on le voit très bien en milieu urbain, les gens savent que
la matière ne sera pas traitée de manière aussi efficace. Par contre, ils
manquent de temps, il y a la circulation, et là l'option la plus pratique, c'est
le bac à recyclage.
Je vous dirais par contre, en milieu... à
l'extérieur des milieux urbains, l'enjeu du 5 kilomètres devient encore
plus important. Les gens qui habitent dans une municipalité Y, leur
demander, le samedi matin, de faire un détour de 15 à 20 kilomètres pour
aller dans un centre de dépôt ou dans un écocentre, le taux de décrochage amène
la consigne à 12 %. De manière générale, les gens plus âgés, les gens de
40 ans et plus, adhèrent davantage à la consigne. C'est pour ça que notre
organisme de sensibilisation, Consignéco, a lancé, avec des influenceurs connus,
dans les derniers jours, une campagne pour faire connaître la consigne auprès
des générations plus jeunes, malheureusement, que vous et moi.
• (16 heures) •
M. Campeau : J'aime bien
comment vous dites ça. Vous avez aussi parlé du cadre <réglementaire...
>
16 h (version révisée)
< M. Léger-Bourgoin (Patrice) :
…avec des influenceurs connus, dans les derniers jours, une campagne pour faire
connaître la consigne auprès des générations plus jeunes, malheureusement, que
vous et moi.
M. Campeau : J'aime
bien comment vous dites ça. Vous avez aussi parlé du cadre réglementaire versus
de mettre les dispositions dans la loi. Et moi, je me dis que, le cadre >réglementaire,
il y a des avantages aussi. C'est plus souple, c'est plus adaptable. Mettons
qu'on rencontre des situations particulières, vaut mieux avoir une loi-cadre et
une réglementation. Je ne comprends pas exactement qu'est-ce qui dérange à ce
point-là.
M. Léger-Bourgoin (Patrice) :
Bien, je vous dirais que les deux lois qui touchent la consigne, actuellement,
là, elles ont fait la job puis elles continuent de faire la job. Le volet, là…
le principe d'une loi, bien, ça permet aussi de s'assurer que les règles du jeu
sont claires pour tout le monde et que, dans une période de 30, 45 jours,
on puisse changer les règles du jeu au gré des différents enjeux qui peuvent
survenir. Alors, oui, je suis d'accord avec vous, il y a un élément de
souplesse. Ma préoccupation est reliée à l'élément arbitraire, considérant que,
du côté des producteurs, nous allons devoir, pour mettre en place le système,
injecter des dizaines, voire même des centaines de millions de dollars. Alors,
le caractère prévisible des règles du jeu devient très important.
Je vous donne une situation bien concrète
et réelle, là. Owens-Illinois, à Montréal, je vous le disais, le four qui sert
à faire la bouteille brune est en fin de vie utile. On parle de quelques mois
seulement, on ne parle même pas d'années, là. Alors, Owens-Illinois nous dit :
Bon, bien, pour pouvoir rénover le four, il faudrait que vous vous engagiez à
long terme pour la bouteille brune au Québec. Ma réplique, notre réplique,
c'est de dire : Bien, pour pouvoir faire un engagement à long terme, il
va, dans un premier temps, devoir faire en sorte que je sache où je m'en vais. Et
là on est dans l'oeuf et la poule, là. Et, quand on parle d'investissements
importants, vous avez travaillé en entreprise, M. le député, vous savez
que le caractère prévisible est quelque chose d'important pour susciter des
investissements.
La Présidente (Mme St-Pierre) :
Je dois vous interrompre ici, je dois passer du côté de l'opposition officielle.
M. le député de Viau.
M. Benjamin : Merci.
La Présidente (Mme St-Pierre) :
Vous avez 11 minutes.
M. Benjamin : Merci, Mme la
Présidente. Merci beaucoup, monsieur, pour votre présentation. Vous nous avez
parlé de la pandémie. J'aurais aimé que vous nous… rapidement, que vous nous
faites un portrait de la situation de l'industrie brassicole, actuellement, en
lien avec la pandémie. Quel est l'état de la situation?
M. Léger-Bourgoin (Patrice) :
C'est une situation difficile, mais honnêtement il y a pire que nous aussi, là.
Le gouvernement nous a permis de continuer à fabriquer et à produire de la
bière, alors c'est sûr que ça vient, en quelque sorte, alléger, pour nous, la
situation actuelle.
Par contre, les coûts de matière première
ont explosé. Il y a eu le transfert des ventes <vers les…
M. Léger-Bourgoin (Patrice) :
…mais honnêtement il y a pire que nous aussi, là. Le gouvernement nous a permis
de continuer à fabriquer et à produire de la bière, alors c'est sûr que ça
vient, en quelque sorte, alléger, pour nous, la situation actuelle.
Par contre, les coûts de matière
première ont explosé. Il y a eu le transfert des ventes >vers les
restaurants, les bars, les grands événements, vers les épiceries. Malheureusement,
ce transfert de ventes là ne s'est pas traduit, en termes de ventes globales,
par, à tout le moins, une stagnation, ça a baissé. Et évidemment la COVID fait
en sorte qu'on a dû, à de multiples reprises, se réinventer, revoir nos
processus en usine pour tenir compte de la situation, et ça, ça a également un
coût important.
Chez mes clients, aussi, j'ai beaucoup de
préoccupations. Les bars et les restaurants du Québec, ce qu'ils vivent actuellement,
là, c'est un drame, un drame social, un drame économique. Et, lorsque j'appelle
mes confrères du milieu de la restauration puis que je leur dis : Écoutez,
j'aimerais ça vous parler de consigne, pensez-vous que j'ai une oreille
attentive, actuellement? On me dit : Écoutez, Patrice, on essaie de sauver
nos business, là, alors parler d'infrastructure, de consigne, on ne sera
peut-être même pas là dans deux mois d'ici, dans trois mois.
Pour le consommateur aussi, là, M. le
ministre y a touché tantôt, on l'a brassé, le consommateur, ce printemps, avec
la décision unilatérale des détaillants de cesser de récupérer les contenants
consignés. Moi, je peux vous dire une chose, le taux de récupération, le taux
de retour de la bouteille brune, au printemps, tournait, oscillait autour de
37 %, alors qu'au Québec, habituellement, c'est 95 %. Alors, j'ai été
obligé… en catastrophe, nous avons été obligés d'injecter des millions de
dollars en bouteilles neuves, au Québec, pour ne pas que notre système de
consigne privé s'écroule.
Alors, ce sont des exemples concrets. Chez
les conditionneurs, la même chose, être un conditionneur de verre, être un
conditionneur d'aluminium, actuellement, au Québec, ce n'est pas une mince
affaire.
M. Benjamin : Parlant de
pandémie, qui dit pandémie dit… (panne de son) …du commerce en ligne qui a pris
de plus en plus de place. Qui dit commerce en ligne dit aussi importation directe
du consommateur. Selon vous, comment est-ce qu'on va inclure le coût de l'externalité des contenants provenant de
l'étranger? Est-ce que c'est une question à laquelle vous avez réfléchi?
M. Léger-Bourgoin (Patrice) :
Oui, absolument. Pour les produits importés par les membres de l'ABQ, essentiellement,
je n'y vois pas d'enjeu majeur à partir du moment où on s'entend sur les règles
du jeu.
Bon, ce matin, Mme Gagné parlait des
derniers metteurs en marché, au Québec, comme étant les groupes visés. Par
contre, dans les documents initiaux qui nous ont été présentés par
RECYC-QUÉBEC, on parle des premiers metteurs en marché. Alors, techniquement,
en vertu de la Loi sur la Société des alcools au Québec, le premier metteur en
marché de la <bière…
M. Léger-Bourgoin (Patrice) :
...
comme étant les groupes visés. Par contre, dans les documents
initiaux qui nous ont été présentés par RECYC-QUÉBEC, on parle des premiers
metteurs en marché. Alors, techniquement, en vertu de la Loi sur la Société des
alcools au Québec, le premier metteur en marché de la >bière importée,
même si ce sont des produits qui nous appartiennent outre-mer, c'est la SAQ. Parce
que, de la manière dont ça fonctionne, quand notre bière est fabriquée, disons,
en Europe, elle est mise sur un bateau, le brasseur vend la bière à la SAQ et
la récupère à l'arrivée, au port de Montréal, après l'entrepôt sous douane. Et
là la SAQ, comme premier metteur en marché, pour avoir importé la bière, la
revend à une compagnie connexe des membres de l'ABQ.
Alors, ce matin, on parle de dernier
metteur en marché et, dans les documents du mois de février, on parle de
premier metteur en marché. Ce genre de chose là, il faut clarifier ça. C'est
pour ça qu'il faut prendre le temps de bien faire les choses. C'est complexe,
la consigne, c'est complexe, le milieu de l'alcool, au Québec, c'est fortement
réglementé, alors tourner les coins ronds… C'est ce genre d'exemple là de :
On change la terminologie en fonction du moment, sans avoir eu une réflexion
sur la question.
M. Benjamin : Vous avez
souligné l'efficacité, donc, de la méthode des brasseurs, au niveau de la
consigne, et le ministre l'a réitéré avec raison, cette efficacité-là. Mais
maintenant, par rapport à ce qui s'en vient, aux nouvelles orientations dans le
cadre de ce projet de loi, on sait que, pour beaucoup... il y a des détaillants
qui pourraient, par exemple, ne pas avoir l'espace nécessaire. Est-ce que,
selon vous, la possibilité pour certains, à ce moment-là, de s'exclure pourrait
éventuellement créer... est-ce que vous redoutez, par exemple, un bris de
service ou une perte d'efficacité, à ce moment-là?
M. Léger-Bourgoin (Patrice) :
Oui. Oui, parce que les Québécois sont habitués de retourner leurs contenants
consignés chez le détaillant. Pour la bouteille brune, là, on procède de cette
façon-là depuis 1921, au Québec; pour la consigne publique, depuis 1984.
Cette habitude-là est ancrée dans les moeurs populaires. Les gens, souvent...
Tantôt je vous parlais du facteur temps, là, et le fait de rapporter ces contenants
consignés chez le détaillant joue favorablement pour la consigne, en termes de
facteur temps, puisque les gens en profitent pour faire des achats en même
temps et des achats qui sont payants pour les détaillants, là. Un consommateur
de bière qui retourne ses contenants consignés, là, fait régulièrement une
épicerie complète, là, alors ça amène du trafic chez les détaillants.
Ceci dit, il y a un enjeu, là, il y a un
enjeu de volume, j'en suis conscient. Mais je suis aussi conscient que
maintenant il y a des technologies efficaces de gestion des contenants
postconsommation, et malheureusement on n'a pas jugé bon, au Québec, d'amener
ces technologies-là. Alors, on pourrait très bien les <essayer et...
M. Léger-Bourgoin (Patrice) :
...
un enjeu, là, il y a un enjeu de volume, j'en suis conscient. Mais je
suis aussi conscient que maintenant il y a des technologies efficaces de
gestion des contenants postconsommation, et malheureusement on n'a pas jugé
bon, au Québec, d'amener ces technologies-là. Alors, on pourrait très bien les
>essayer et en tirer les conclusions qui s'imposent, après tout.
• (16 h 10) •
M. Benjamin : Je comprends
qu'on parle le même langage, avec le souci évoqué... que vous avez évoqué que
nous fassions... de bien faire les choses, de prendre le temps, comme vous
l'avez dit. Si on regarde la consigne privée, qui fonctionne bien, et la
consigne publique, qui n'est pas tout à fait aussi performante que la consigne
privée, qu'est-ce que... comment vous expliquez cela? Et qu'est-ce que vous
avez, comme outils, comme orientations, qui pourraient aider à rendre les
choses plus efficaces des deux côtés?
M. Léger-Bourgoin (Patrice) :
Oui. Je vous dirais, M. le député de Viau, que, même pour nous, c'est une
énigme, là. La bouteille brune ou la bouteille transparente de Sleeman a une
consigne de 0,10 $. Les bouteilles de bière d'importation, surtout les
bouteilles en contenants à remplissage unique, ont une consigne d'également
0,10 $. Pourquoi l'écart, là? Je suis incapable de vous donner des
explications logiques.
Je vous dirais aussi que, par moment, je
suis un peu déçu de la façon dont on présente les chiffres de la consigne
publique sur le verre. Ce qu'il est important de mentionner, quand on parle des
taux de retour, là, c'est que les taux de retour des contenants consignés...
(panne de son) …dans la consigne privée, donc n'est pas comptabilisé.
Donc, pour être clair, vous prenez une
bouteille verte de Carlsberg, de Stella Artois, de Heineken et vous la
mettez dans une caisse de bouteilles brunes, la bouteille qui se retrouve dans
cette caisse-là de bouteilles brunes n'est pas compilée dans les statistiques
de RECYC-QUÉBEC. Et je puis vous dire une chose, si on apportait cette
précision-là, le taux de retour des bouteilles à remplissage unique serait pas
mal plus élevé, de 3 % à 5 %.
M. Benjamin : Votre
industrie, c'est une industrie qui représente 3 000 emplois, un peu
plus de 3 000 emplois directs, donc...
M. Léger-Bourgoin (Patrice) :
36 000 indirects.
M. Benjamin : Indirects.
Et je veux revenir avec vous sur l'enjeu de l'internalisation. Dans la mesure
où... si l'internalisation sur les contenants provenant de l'étranger n'est pas
faite, est-ce qu'on risque, à ce moment-là, de désavantager nos entreprises?
M. Léger-Bourgoin (Patrice) :
Que ça soit pour la bière importée ou la bière locale, dans les deux cas, on va
désavantager nos entreprises et on va désavantager également mes collègues des
microbrasseurs pour la bière vendue dans les épiceries.
Vous savez, au Québec, contrairement à ce
qui se passe ailleurs au Canada, les brasseurs ne peuvent pas fixer le prix de
détail de la bière <chez...
M. Léger-Bourgoin (Patrice) :
…
désavantager nos entreprises et on va désavantager également mes
collègues des microbrasseurs pour la bière vendue dans les épiceries.
Vous savez, au Québec, contrairement à
ce qui se passe ailleurs au Canada, les brasseurs ne peuvent pas fixer le prix
de détail de la bière >chez les restaurateurs ou dans les épiciers.
Alors, à partir de ce moment-là, on va revivre, avec l'écofrais internalisé, le
même enjeu qu'on a vécu, il y a quelques années, avec l'augmentation de la taxe
spécifique, c'est-à-dire que les grandes chaînes nous demandent d'absorber les
coûts au lieu de trouver une façon, évidemment, de les refiler aux
consommateurs, là.
On se dit les vraies choses, là, c'est ça.
Il y a un prix minimum sur la bière, au Québec, et la pression concurrentielle,
notamment engendrée par la société d'État à vocation commerciale, nommément, la
SAQ, a pour effet de ramener le prix de la bière davantage près du prix minimum
que de s'en distancier. Alors, évidemment, pour le consommateur, je ne vous
cacherai pas que c'est un gain. C'est un gain d'avoir, au Québec, le prix de la
bière le plus bas au Canada. Par contre, du côté des brasseurs, la pression est
énorme. On doit composer avec le réseau de distribution le plus élevé, en
termes de coût, au Canada, on doit composer aussi avec un système de consigne,
là, qui est…
La Présidente (Mme St-Pierre) :
Je dois vous interrompre.
M. Léger-Bourgoin (Patrice) :
…et qui nous coûte une fortune.
La Présidente (Mme St-Pierre) :
Je dois vous interrompre dans votre élan. Alors, je passe la parole, maintenant,
à la députée de Mercier, du deuxième groupe d'opposition. Vous avez
2 min 45 s.
Mme Ghazal : Merci, Mme la
Présidente. Merci, M. Léger-Bourgoin, pour votre présentation. Écoutez,
vous avez intitulé votre mémoirePour la pérennité des CRM. Je
sens que vous êtes extrêmement inquiets par la modernisation et de l'avenir des
CRM, qui existent depuis très, très longtemps puis qu'il va disparaître à cause
de cette modernisation et élargissement de la consigne. Et vous faites aussi la
promotion de la bouteille de verre, parce que c'est bon pour l'environnement,
l'économie, etc. Moi, ce que je me demande, c'est comment ça se fait que les
gros brasseurs délaissent eux-mêmes la bouteille de verre, et là, ici, vous
êtes en train de faire un plaidoyer pour nous dire, nous, de la sauver?
M. Léger-Bourgoin (Patrice) :
Moi, je vous dirais, Mme la députée de Mercier, là, si ce n'était que de
moi, là, la bouteille à remplissage multiple, là, elle serait vendue pas mal
plus qu'elle ne l'est vendue au Québec. D'un point de vue économique, c'est un
bénéfice pour les entreprises. Malheureusement, je n'ai pas la capacité de
dicter les règles du marché, ce sont les détaillants et les consommateurs.
Vous allez prendre tous les produits
domestiques, là, pour l'essentiel, là, les produits domestiques à gros volume
vendus au Québec, là, donc les produits qui sont fabriqués ici, ils sont
disponibles dans des contenants à remplissage multiple ou dans des canettes.
Que, dans une guerre de prix, les chaînes entre elles rendent le produit en <canette…
M. Léger-Bourgoin (Patrice) :
...là, pour l'essentiel, là, les produits domestiques à gros volume vendus au
Québec,
là, donc les produits qui sont fabriqués ici, ils sont disponibles dans des
contenants à remplissage multiple ou dans des canettes. Que, dans une guerre de
prix, les chaînes entre elles rendent le produit en >canette plus
attrayant, j'en suis autant désolé que vous. Si ce n'était que de moi, le
contenant à remplissage multiple serait le leader des ventes au Québec.
Mme Ghazal : Oui, d'autant
plus qu'on sait que ça crée plus d'emplois, d'avoir… de fabriquer ou de... par
exemple, chez les brasseurs, de faire du remplissage de bouteilles de verre que
de la canette, où ça se fait beaucoup plus automatique. Donc, c'est ça que moi,
je trouve vraiment, vraiment dommage. Parce que tout le monde, on veut la
sauver. Puis là vous dites qu'en modernisant et en élargissant, bien, ça va
tuer les CRM. Est-ce que ça, c'est vrai, ça va les tuer du jour au lendemain? C'est
ce que vous êtes en train de nous dire aujourd'hui?
M. Léger-Bourgoin (Patrice) :
Je ne suis pas Nostradamus, là. Je vous dirais cependant que 30 % des
consommateurs de bière au Québec sont des consommateurs en bouteille, alors la
bouteille ne disparaîtra pas du marché du Québec au profit des canettes.
Maintenant, est-ce que toutes les bouteilles au Québec seront des contenants à
remplissage multiple ou toutes les bouteilles au Québec seront des contenants à
remplissage unique? Ça, l'avenir va nous le dire. Une chose est sûre, par
contre, c'est que la pression sur le contenant à remplissage multiple n'a jamais
été aussi grande. Et l'enjeu, ce n'est pas tant le volume de bouteilles mis en
marché au Québec que le taux de retour. Le taux de retour, actuellement, est de
95 %...
La Présidente (Mme St-Pierre) :
Je dois vous interrompre dans cet élan.
Mme Ghazal : Merci.
La Présidente (Mme St-Pierre) :
Alors, maintenant, je passe la parole à Mme la députée du troisième groupe
d'opposition. Vous avez 2 min 45 s.
Mme Perry Mélançon : Merci,
Mme la Présidente. Bonjour. En fait, j'aimerais revenir sur la
préservation des contenants à remplissage multiple, là, dont vous avez fait
mention. Vous dites dans le mémoire, justement, que les membres ont la
désagréable impression, là, qu'il n'y a pas de priorité réelle du gouvernement.
Est-ce que c'est possible de préciser un peu, là, cette impression-là et de
quelle façon le gouvernement, le ministre pourraient vous rassurer?
M. Léger-Bourgoin (Patrice) :
Vous savez, la bouteille brune, quant à moi, là, c'est la quintessence des
3RV-E. On ne peut avoir, au Québec, un exemple plus concret des 3RV-E. Et on
fait de l'économie circulaire avec la bouteille brune, depuis longtemps, avant
même que ce terme soit inventé. 85 % des bouteilles de bière en
postconsommation vendues au Québec deviennent de nouvelles bouteilles brunes
dans une usine située à Montréal.
Et il y a une pléthore de comités sur
l'économie circulaire au Québec, actuellement, là, et les membres de l'Association
des brasseurs ne font partie d'aucun de ces comités-là. Toutes les
conversations, toutes les tribunes où il est question d'économie circulaire,
pour une raison que je ne saurais vous expliquer, on en est évincés. Et on a
accordé <beaucoup...
M. Léger-Bourgoin (Patrice) :
...
au Québec, actuellement, là, et les membres de l'Association des
brasseurs ne font partie d'aucun de ces comités-là. Toutes les conversations,
toutes les tribunes où il est question d'économie circulaire, pour une raison
que je ne saurais vous expliquer, on en est évincés. Et on a accordé >beaucoup
d'espace à la collecte sélective, dans les dernières années, pour parler d'économie
circulaire, le ministre l'a dit lui-même, c'est un échec.
Alors, qu'on cesse de donner à la collecte
sélective un plein contrôle sur l'économie circulaire, au Québec, et qu'on
implique les gens qui sont des artisans de la consigne et qui ont surtout fait
en sorte que, lorsqu'on utilise les canaux de la consigne, au Québec, 100 %
de la matière est valorisée. Il n'y a pas un tesson de bouteille, un fragment
d'aluminium qui se retrouve dans les sites d'enfouissement. Ça, c'est de l'économie
circulaire.
Mme Perry Mélançon : Puis pour
revenir encore à ce que vous avez mentionné, là, durant la présentation, pour
éviter de tourner les coins ronds, vous avez parlé, là, d'échéancier peut-être
trop rapide. C'est quoi, les enjeux qui seraient liés à ce... en fait, pour qu'on
ralentisse ce processus-là?
La Présidente (Mme St-Pierre) :
Rapidement.
M. Léger-Bourgoin (Patrice) :
Oui. Je vous donne un exemple : la chaîne de valorisation du verre. On a
identifié au Québec, et avec raison, là, qu'il y avait des enjeux. Bien,
laissez-nous travailler, là, les enjeux ne peuvent pas être réglés
instantanément, du jour au lendemain, là. Les fabricants de bouteilles, les
conditionneurs et les metteurs en marché, là, on doit se parler pour faire des
études de marché. Les études de marché, là, ça ne se fait pas en criant ciseau,
là, il faut...
La Présidente (Mme St-Pierre) :
Merci beaucoup. Merci. Je vous remercie d'avoir participé à cette commission
parlementaire. Alors, je vous souhaite une très belle fin de journée.
Et nous allons faire une petite pause pour
entendre, par la suite, le Conseil canadien du commerce de détail. Merci
infiniment.
(Suspension de la séance à 16 h 20)
(Reprise à 16 h 25)
La Présidente (Mme St-Pierre) :
Alors, à l'ordre, s'il vous plaît! Nous allons reprendre nos travaux.
Je souhaite la bienvenue aux représentants
du Conseil canadien du commerce de détail. MM. Fortin et Belleau, vous
avez 10 minutes pour faire votre présentation. Je vous invite à décliner
vos noms et vos titres, aussi, avant de prendre la parole. Alors, allez-y... Oh!
Attendez un peu, on ne vous entend pas.
Conseil canadien du commerce de détail (CCCD)
(Visioconférence)
M. Fortin (Marc) : Là vous
allez m'entendre. Désolé.
La Présidente (Mme St-Pierre) :
Voilà.
M. Fortin (Marc) : C'est le
cauchemar de tout le monde sur visio. Merci, Mme la Présidente. M. le
ministre, Mmes, MM. les députés, je vous souhaite bonjour. Mon nom est
Marc Fortin, je suis président pour le Québec, du Conseil canadien du commerce
de détail. Je suis accompagné de Jean-François Belleau, notre directeur des
affaires publiques pour le Québec.
Rapidement, le conseil a pour mission
d'être la voix des détaillants au Québec et au Canada en offrant un large
éventail de services de représentation, de recherche et d'éducation ainsi que
d'autres services destinés à favoriser la réussite de tous les détaillants, non
pas juste l'alimentation. De plus, nous représentons tous les détaillants en
alimentation et distributeurs alimentaires au Canada.
Pour vous donner une petite perspective,
le commerce de détail est le plus important employeur privé au Canada. Au
Québec, nous avons 510 000 employés… oui, il y a 510 000 Québécois
qui travaillent dans le commerce de détail, et notre industrie perçoit des
salaires de 17 milliards et des ventes totales d'à peu près
84 milliards, au Québec, sans compter les ventes de véhicules et de
carburant. Et les membres du conseil du commerce de détail représentent à peu
près 70 % de toutes les ventes du commerce de détail réalisées au Canada.
Comme vous le savez sans doute, la
consigne existe depuis de nombreuses années, au Québec, que ce soient la bière,
les boissons gazeuses ou, jadis, pour certains d'entre nous, le lait. Les Québécois
sont familiers avec ce concept. Concurremment, la collecte sélective pour les
matières recyclables est beaucoup plus récente mais tout aussi ancrée dans les
habitudes des Québécois. En effet, et ce, malgré le fait que certains centres
de tri ne sont pas à la hauteur, les Québécois sont les champions du recyclage.
Le geste du dépôt du bac est tellement bien implanté au Québec que nous
récupérons collectivement près de 95 kilos de matière par Québécois,
comparativement, au <Canada…
M. Fortin (Marc) : …
beaucoup
plus récente mais tout aussi ancrée dans les habitudes des
Québécois. En
effet, et ce, malgré le fait que certains centres de tri ne sont pas à la
hauteur, les
Québécois sont les champions du recyclage. Le geste du
dépôt du bac est
tellement bien implanté au
Québec que nous
récupérons
collectivement près de 95 kilos de matière par
Québécois, comparativement, au >Canada, entre 40 et 68 kilos,
dépendant des provinces.
Avant d'aller plus loin, nous souhaitons
préciser que nos réflexions et nos commentaires ne portent que sur les nouveaux
contenants à être consignés et non sur les contenants actuellement consignés,
dont la mécanique est généralement bien rodée.
D'entrée de jeu, nous tenons à dire qu'une
réforme de la collecte sélective était nécessaire et attendue depuis plusieurs
années déjà. Il est important de comprendre que, depuis plus de 10 ans,
l'industrie verse annuellement, aujourd'hui, plus de 125 millions de
dollars en compensation à Éco Entreprises Québec, qui représente les
entreprises pour la collecte sélective. Ensuite, EEQ retourne ces compensations
au Trésor québécois qui, à son tour, retourne cet argent à RECYC-QUÉBEC qui, lui,
le retourne aux municipalités.
À cet égard, et ce, depuis 2005, la
collecte sélective était déjà une semi-responsabilité élargie des producteurs,
ou une REP, au sens où l'industrie compensait les villes pour la collecte
sélective mais, malheureusement, sans avoir un droit de regard sur la gestion
de cette collecte.
L'évolution vers une REP pour la collecte
sélective nous apparaissait tout à fait naturelle à ce moment-ci. Depuis
quelques années déjà, nos membres constataient certaines lacunes au niveau des
centres de tri, ce qui a conduit à la crise du recyclage que nous avons tous
connue ces dernières années. Ces lacunes ont conduit les détaillants à
réfléchir à des solutions et des améliorations au système de collecte
sélective. Au fil du temps, plusieurs solutions avaient émergé, solutions qui
tablaient sur le succès de la collecte au Québec. Nous étions convaincus
qu'avec le levier de la REP sur la collecte sélective nous aurions été en
mesure de venir à bout des lacunes constatées, notamment, au chapitre de la
contamination de la matière et au recyclage du verre. Toutefois, le gouvernement
en a décidé autrement.
Je le répète, nous sommes heureux d'une
évolution vers une REP pour la collecte sélective, mais je dois souligner ici
que cette évolution, dans le cadre de la mise en place de la consigne élargie,
constitue un cadeau empoisonné pour nous. La consigne élargie, telle que
proposée par le gouvernement, aurait pour effet de retirer du bac des matières
facilement triables ayant un fort potentiel commercial. Tous les contenants de
boissons en plastique, comme le PET, étaient des sources de revenus pour les
centres de tri. Ce simple retrait viendrait déséquilibrer une partie importante
de leur financement.
De plus, les producteurs et détaillants
versaient déjà des sommes considérables à EEQ, ou Éco Entreprises Québec, en
guise de compensation pour la mise en marché des contenants. Le manque à gagner
dans le système de collecte sélective, que ce soit sa forme actuelle ou la
forme d'une REP, a été estimé entre 26 et 35 millions de dollars,
annuellement. Le travail se fait encore, mais c'est entre 26 et 35 millions
d'impacts. Il faut bien comprendre ici que, malgré l'instauration d'une
consigne élargie, il restera des matières dans le bac bleu et que ces matières
devront continuer à être collectées au même rythme qu'aujourd'hui. Donc, tout
le monde comprend que les frais fixes de la collecte ne baisseront pas… (panne
de son) …partager la facture… (panne de son) …impact sur les joueurs restants
et donc sur les contribuables québécois.
Jean-François Belleau.
• (16 h 30) •
M. Belleau (Jean-François) :
Quant à la consigne élargie en elle-même, nous aurions tant de choses à dire à
ce sujet, mais le <temps nous est…
>
16 h 30 (version révisée)
< M. Fortin (Marc) :
...au même rythme qu'aujourd'hui. Donc, tout le monde comprend que les frais
fixes de la collecte ne baisseront pas… (panne de son) …partager la facture…
(panne de son) …impact sur les joueurs restants et donc sur les contribuables
québécois.
Jean-François Belleau.
M. Belleau (Jean-François) :
Quant à la consigne élargie en elle-même, nous aurions tant de choses à dire à
ce sujet, mais le >temps nous est compté, nous irons droit au but. Dans
l'état actuel des choses... Et on se souvient tous que le ministre s'est engagé
à ne forcer aucun détaillant à reprendre la nouvelle consigne. Je sais que,
pour plusieurs parlementaires assis ici, cet engagement gouvernemental peut
sembler étrange, mais c'est un engagement qui est lucide et qui tient compte
des contraintes d'espace et des contraintes de salubrité qui viendront
s'ajouter à la gestion de la nouvelle consigne. Et en effet imaginons
simplement l'odeur et la vermine qui pourraient être engendrées par la nouvelle
consigne, notamment les contenants de lait et les contenants de jus. Pas besoin
d'aller plus loin là-dessus, ce sont des matières souillées et putrescibles qui
seraient entreposées à même les entrepôts des supermarchés. Ça pourrait poser
un problème de salubrité.
Je le répète, le ministre a été sage de
laisser le libre-choix aux détaillants quant à la consigne élargie. Mais vous
avez bien compris que, pour le conseil, la consigne élargie n'était pas
l'option privilégiée. Toutefois, après l'annonce du premier ministre, en
janvier, avec les collègues de l'industrie et nos membres, nous avons retroussé
nos manches et nous nous sommes mis à l'ouvrage afin d'opérationnaliser la
vision ministérielle en matière de consigne élargie. Déjà, en janvier, nous
trouvions les délais relativement serrés. Un an pour fournir un plan de mise en
oeuvre du nouveau système de la consigne, incluant un projet pilote, était un
défi en soi. Mais, comme vous le savez, la Terre s'est arrêtée de tourner en
mars, la pandémie a mobilisé les forces vives de nos membres, il fallait
nourrir le Québec. Et je suis convaincu qu'il en va de même pour nos collègues
de l'industrie. La priorité était alors et elle demeure toujours le maintien de
la chaîne d'approvisionnement alimentaire dans ces circonstances qu'on connaît,
qui sont exceptionnelles.
Devant une telle situation, nous avions
demandé un report des échéances, et je sais que nos collègues l'ont fait aussi,
mais nos demandes ont été refusées. Qu'à cela ne tienne, nous avons alloué les
ressources nécessaires, annulé des vacances, nous avons poursuivi le travail
afin d'être en mesure de présenter un rapport d'étape au ministre le
25 septembre dernier. Bien que nous soyons relativement satisfaits du
travail accompli, il manque, à notre avis, les évaluations économiques
nécessaires afin de bien comprendre l'impact de la nouvelle consigne et de bien
en réussir l'implantation. Bref, devant ce temps... ce manque de temps
notamment induit par la pandémie, nous demandons aux parlementaires de reporter
au minimum d'un an l'entrée en vigueur de ce projet de loi.
Ce rapport, qu'on a déposé au ministre,
faisait état de notre volonté réelle de mettre sur pied un certain nombre de projets
pilotes afin de pouvoir tester des équipements, le modus operandi et le
comportement des consommateurs face aux changements à venir dans le système de
consigne. Il faut comprendre que l'implication de l'industrie, la nôtre, vient
du fait que cette nouvelle consigne nous avait été présentée notamment comme
une base... sur une base volontaire et que c'était une consigne remboursable
doublée d'une REP, donc d'un <écofrais...
M. Belleau (Jean-François) :
...
à
venir dans le système de consigne. Il faut comprendre que l'implication de
l'industrie, la nôtre, vient du fait que cette nouvelle consigne nous avait été
présentée notamment comme une base... sur une base volontaire et que c'était
une consigne remboursable doublée d'une REP, donc d'un >écofrais. Je
rappelle qu'une REP est gérée, règle générale, à 100 % par l'industrie, en
toute transparence pour le consommateur. C'est donc dans cet esprit que nous
avons participé aux travaux de mise en oeuvre.
Cependant, depuis quelques semaines, nous
constatons que RECYC-QUÉBEC pose des gestes de plus en plus contraires à
l'esprit d'une REP, laissant planer de plus en plus de doutes sur la réelle
volonté de mettre la consigne en REP au Québec. Plus précisément, le libellé de
l'article 4 du projet de loi nous force donc à constater que nos doutes
étaient fondés et que la notion d'écofrais, qui aurait été beaucoup plus transparente
pour les consommateurs qu'une consigne partiellement remboursable, tel que
libellé dans le projet de loi n° 65, a été évacuée de la nouvelle
consigne.
De plus, les récents agissements de RECYC-QUÉBEC
face à l'industrie, et ici je parle de la prise de contrôle de RECYC-QUÉBEC, et
de l'opération, et de la gestion des projets pilotes que l'industrie, nous
inclus, souhaitions mis en place... nous conduit à croire que la volonté de
laisser l'industrie mettre en oeuvre et gérer la nouvelle consigne ne semble
pas au rendez-vous. D'ailleurs, à cet égard, nous demandons aux parlementaires
de revoir et de corriger le libellé de l'article 4 afin que celui-ci
reflète plus fidèlement l'esprit d'une REP. Marc.
M. Fortin (Marc) : Merci,
Jean-François. En terminant, je m'en voudrais de ne pas le souligner, nous
estimons l'impact pour les consommateurs québécois à près de 300 millions
de dollars par année. Ce sont nos estimés. Les parlementaires doivent être
conscients que la partie non remboursable de la consigne, qu'elle soit visible
ou enfouie dans le prix de vente, donc internalisée, occasionnera une augmentation
de 300 millions de dollars de budget d'épicerie des Québécois, et ce, en
pleine récession économique liée à une pandémie. Cette année, pour les familles
du Québec, nous le voyons tous les jours sur le plancher avec nos marchands,
chaque sou compte, chaque sou doit être utilisé pour se nourrir. Raison de
plus, de notre part, pour reporter l'option de... l'adoption de ce projet de
loi pour bien faire les choses.
Merci. Nous sommes maintenant prêts à
répondre à vos questions.
La Présidente (Mme St-Pierre) :
Merci beaucoup. Vous avez bien respecté votre temps. Alors, M. le ministre,
vous avez la parole pour 16 min 30 s.
M. Charette : Merci, Mme la
Présidente. Un plaisir d'avoir l'occasion d'échanger avec vous. Je vous dirais
d'emblée que vous avez un deuil à faire. Essentiellement, je vais résumer mon
propos de cette façon-là. J'écoutais les différentes entrevues que vous avez
accordées, hier et encore ce matin, je lisais le communiqué de presse que vous
avez publié ce matin, et, oui, vous avez un deuil à faire. Vous êtes des
tenants du statu quo, et, clairement, c'est une option qui n'en est pas une, au
Québec, après un débat qui, lui, perdure depuis les années 80 au niveau de
l'élargissement de la consigne.
Vous y voyez le mal incarné, mais je vous
rappellerai qu'au Canada il y a essentiellement deux provinces, uniquement, qui
n'ont pas élargi de façon <substantielle...
M. Charette : ...
au Québec,
après un débat qui, lui, perdure depuis les années 80 au niveau de
l'élargissement de la consigne.
Vous y voyez le mal incarné, mais je
vous rappellerai qu'au Canada il y a essentiellement deux provinces,
uniquement, qui n'ont pas élargi de façon >substantielle leur consigne,
et on parle du Manitoba et du Québec. Donc, c'est une formule qui est sensiblement
et largement éprouvée. Et les problématiques que vous avez évoquées au niveau
des odeurs, et autres, ce sont des arguments qu'on pouvait employer il y a
20 ans, qu'on pouvait employer il y a 25 ans. Donc, ce n'est plus
d'actualité de combattre une modernisation qui est aujourd'hui nécessaire.
Vous avez mentionné que les Québécois ont
pris l'habitude de déposer leurs contenants dans le traditionnel bac bleu. C'est
vrai pour une partie de ces contenants. Mais promenez-vous le moindrement et
regardez nos lacs, nos rivières, nos fossés, et autres, et vous remarquerez
qu'il y a énormément de ces contenants de plastique, d'aluminium, et autres,
qui jonchent notre environnement.
Donc, oui, le projet de loi est ambitieux.
C'est un projet de loi qui, cependant, offre toutes les possibilités de
mitigation.
Moi, j'ai beaucoup de misère, je dois vous
avouer, là, quand vous évoquez la crise économique pour demander un report du
projet de loi. L'implantation, c'est dans plus de deux ans qu'elle va se faire,
pour une première partie de cette modernisation-là, alors que, dans d'autres
cas, on parle de quatre ou cinq ans. Donc, vouloir retarder d'un an le projet
de loi en prétextant ou en évoquant une situation qui se vit maintenant, c'est
trahir votre volonté que vous avez systématiquement défendue au fil des
décennies, c'est-à-dire de refuser le rôle qui vous revient. Lorsque vous
mettez en marché des contenants, il y a une responsabilité pour les récupérer.
Et, encore une fois, on ne part pas de
rien, on parle d'expériences qui sont largement éprouvées ici, au Canada. Ça, c'est
sans compter l'Europe qui a des décennies d'avance sur nous sur cette
question-là. Donc, moi, je vous dis en toute franchise et en toute amitié :
Faites votre deuil et travaillons ensemble, justement, pour penser à l'avenir
de tous ces contenants qui seront mis en marché.
Vous avez mentionné que vous représentez
l'ensemble ou que vous êtes la voix de l'ensemble des détaillants. C'est faux.
On a plusieurs de ces détaillants qui aujourd'hui travaillent activement avec
nous et qui veulent s'assurer du succès de cette opération-là. Et, parmi les
détaillants, naturellement, on a la SAQ, SAQ qui a été farouchement opposée
pendant des années à la consigne mais qui aujourd'hui travaille avec nous. On a
le réseau des dépanneurs, notamment Couche-Tard, qui se fait aussi... qui se
fait défenseur de la réforme que l'on met en place.
Donc, essayons de penser autrement que ce
qui a été évoqué pendant des années comme <arguments...
M. Charette : ...
avec
nous. On a le réseau des dépanneurs, notamment Couche-Tard, qui se fait
aussi... qui se fait défenseur de la réforme que l'on met en place.
Donc, essayons de penser autrement que
ce qui a été évoqué pendant des années comme >arguments et travaillons
ensemble pour bien la faire atterrir, cette réforme-là. Et, non, on ne
reportera pas davantage. On se laisse trois ans pour implanter une réforme.
Vouloir reporter d'une année supplémentaire, sinon davantage, c'est se donner
la chance d'échouer encore une fois, et il y a eu suffisamment d'échecs sur
cette question de la modernisation pour ne pas se permettre d'en vivre un
autre.
• (16 h 40) •
Ceci dit, on a ouvert des canaux de communication,
on a ouvert des possibilités. C'est vrai, c'est l'engagement qui a été pris, il
n'y a aucun détaillant qui sera obligé de récupérer. Cependant, chaque
détaillant aura une responsabilité. Ce n'est pas parce que l'espace n'est pas
suffisamment important que le détaillant sera déchargé de sa responsabilité. Il
devra s'associer avec un centre de dépôt pour s'assurer que ce qu'il a mis en
marché puisse être récupéré de façon convenable.
Donc, oui, il y a cette ouverture, mais en
même temps, et ça, c'est quelque chose que plusieurs détaillants que vous ne
représentez pas nous disent, il y a une superbe occasion d'affaires, aussi,
avec ce projet de modernisation et d'élargissement de la consigne. Le
détaillant qui va permettre le retour de ses contenants s'offre par la même
occasion la possibilité de faire des ventes. La personne qui va venir ramener
un certain nombre de ces contenants, généralement, ne fera pas le déplacement
uniquement pour ça, cette personne-là va en profiter pour faire son épicerie,
faire d'autres achats. Donc, ça va devenir un élément d'attrait pour faire de
nouvelles ventes.
Et je vous dis juste : Changeons de
discours, changeons d'approche. C'est 30 ans d'échecs de tentatives de
modernisation. On y est. Pensons aux 4 milliards de contenants par année
qui sont en jeu à travers cette réforme-là.
Et ce n'est pas vrai, je dois aussi vous
le mentionner, l'affirmation au niveau de l'appauvrissement des centres de tri.
Le bac bleu va continuer à s'opérer, il y a encore du plastique, du verre et de
l'aluminium qui y seront déposés, parce que ce ne sont pas tous les contenants
qui seront consignés. Mais actuellement il y a beaucoup, beaucoup, beaucoup de
ce verre, de ce plastique et de cet aluminium qui se retrouvent carrément dans
les centres d'enfouissement, alors que ce sont des matières qui peuvent à
l'infini, ou pratiquement, être revalorisées, recyclées et remises en marché.
Donc, c'est l'invitation que je vous lance.
Je n'ai pas apprécié certaines des
affirmations qui ont été faites en entrevue plus tôt aujourd'hui, sinon hier.
Plusieurs étaient carrément inexactes, sinon fausses. Le libellé de <votre...
M. Charette : …
être
revalorisées, recyclées et remises en marché. Donc, c'est l'invitation que je
vous lance.
Je n'ai pas apprécié certaines des
affirmations qui ont été faites en entrevue plus tôt aujourd'hui, sinon hier.
Plusieurs étaient carrément inexactes, sinon fausses. Le libellé de >votre
communiqué de presse laissant entendre que c'étaient 300 millions de
dollars qui seraient imputés aux familles est également inapproprié.
Donc, c'est l'invitation que je vous fais,
faites le deuil de votre proposition… de votre position traditionnelle et
modernisons ensemble un système qui en a bien besoin. Et malheureusement les
exemples que vous évoquez, c'est des exemples qu'on pouvait citer il y a plusieurs
années mais qui ne sont plus d'actualité.
J'ai pris beaucoup de temps. Je vous
laisse répondre, naturellement, mais il y a un changement d'attitude qui
devient nécessaire de votre part. Et ne parlez pas au nom de tous les
détaillants. Et, même parmi les détaillants, et ça, c'est un petit peu
ironique, c'est un petit peu comique, on travaille à mettre en place des projets
pilotes, actuellement, on a de vos membres qui nous appellent pour faire
l'objet de projets pilotes. Donc, dire que vous représentez et que vous parlez
au nom de tout le monde, c'est peut-être un autre élément de votre discours que
vous auriez intérêt à modifier.
M. Belleau (Jean-François) :
Marc.
M. Fortin (Marc) : Bien, je
vais répondre. Il n'y a pas vraiment de question. Donc, je vais dire, au niveau
des membres, définitivement, puisque nous avons toujours été impliqués avec
vous, M. le ministre, dans toutes les demandes que vous nous avez faites, puis
on a toujours travaillé afin de faire avancer les projets, peu importe, que ce
soient des projets de consigne, de collecte sélective, d'électroménagers pour
la REP, on a toujours été présents pour travailler avec vous et on va continuer
de l'être.
Mais ce qu'on est... c'est qu'on a le
pouls du consommateur. Puis nos membres, oui, on ne représente pas tous les
détaillants, on représente tous les grands détaillants à travers le Canada et à
travers le Québec, et on travaille aussi avec nos confrères au niveau des
dépanneurs, au niveau des magasins indépendants, et puis on est tous d'accord
sur la position générale. Puis nous sommes ceux qui avons demandé à certains de
nos membres de travailler sur les projets pilotes. Donc, on est présents à un
consortium puis on est là pour ça. Jean-François, veux-tu compléter?
M. Belleau (Jean-François) :
Bien, écoutez, M. le ministre, vous savez, les faits sont têtus. Il y a une
consigne qui va être partiellement remboursable, tel que libellé dans votre projet
de loi. Le bout non remboursable représente les coûts de traitement de la
matière, les coûts de manutention de la matière. Ça, c'est des faits, c'est
têtu, ce sont… Le montant de 300 millions est basé sur l'expérience de la Colombie-Britannique.
Et vous parlez du conseil canadien,
n'oubliez pas qu'on est présents dans toutes les provinces. Et, quand vous
affirmez qu'il y a des systèmes de consigne élargie partout, je vous invite à
refaire vos devoirs parce qu'actuellement, en Ontario, c'est une réforme du bac
bleu à laquelle on assiste. Il y a une consigne qui est sur les bouteilles
d'alcool, gérée par les Beer Store, mais on n'est pas dans un processus de
consigne élargie, en Ontario, loin de là. Et même qu'on siège sur les
organismes qui <travaillent…
M. Belleau (Jean-François) :
...qu'actuellement, en Ontario, c'est une réforme du bac bleu à laquelle on
assiste.
Il y a une consigne qui est sur les bouteilles d'alcool, gérée
par les Beer Store, mais on n'est pas dans un processus de consigne élargie en
Ontario,
loin de là. Et
même qu'on siège sur les organismes qui travaillent >sur
ces projets-là.
M. Fortin (Marc) : Tout à fait.
Puis on vit aussi le dépassement des coûts en Colombie-Britannique, et le
manque d'efficacité, et le manque de, vraiment, résultats pour l'environnement.
On voit ce que ça fait. Puis je pense qu'on a des positions puis on voit des
solutions qui sont beaucoup plus efficaces pour le Québec, pour les
entreprises, pour l'environnement, pour les Québécois, puis c'est ce qu'on a
essayé de partager. Mais on vous a toujours suivis. Le gouvernement a pris une
direction, puis on est là, puis on vous suit. Mais on va donner notre
perspective. Puis, quand on dit 300 millions, c'est très facile à
calculer. On a fait le calcul puis on arrive avec un coût de
320 945 000 $ qui ne seront pas retournés aux consommateurs, qui
vont rester dans le système. Ce sont des faits.
M. Belleau (Jean-François) :
Et c'est essentiel, si ces coûts-là ne restent pas dans le système, M. le
ministre, c'est d'appeler la consigne à ne pas être efficace pour laisser
suffisamment d'argent dans le système pour la faire fonctionner.
M. Charette : Écoutez, je ne
veux pas refaire le calcul, parce qu'il y a plusieurs intrants qui manquent à
votre calcul qui viennent contrebalancer votre discours. Mais j'aimerais que
vous ayez aussi ceci en tête.
Ce matin, suite à une des entrevues qu'un
de vous deux a accordées, il y a un économiste qui a eu à réagir et qui a dit
ceci, et ça, ce serait bien que vous l'ayez en tête aussi : Le prix que
vous chargez à vos consommateurs, pour plusieurs de vos produits, n'est pas le
prix réel, en ce sens qu'il y a plusieurs frais qui doivent être calculés ou
ajoutés en matière de lutte à la pollution qui est engendrée par ces
contenants-là, les frais de décontamination, les frais de recyclage, et autres.
Donc, déjà, ce n'est pas le prix juste qui est chargé, en ce sens que la
société, collectivement, on prend le relais, et la consigne est une autre façon
de prendre le relais aussi.
Mais le bac bleu a ses mérites, mais il a
atteint sa limite en termes de potentiel. Moi, je vous dis : Venez faire
un tour avec moi dans un dépotoir, là, j'en ai visité, c'est pratiquement mes
hobbys de la fin de semaine, vous allez voir qu'il y a du plastique, de
l'aluminium, des contenants de verre. Ce sont des... en fait, ce sont des
chiffres qui sont connus, là, on parle de millions de tonnes, au fil des ans,
de ces matières qui se retrouvent encore, à ce jour, dans les dépotoirs malgré
l'existence d'un bac bleu. Donc, c'est dire qu'il a ses limites. Et le bac
bleu, c'est bien de parler des domiciles des particuliers, mais tout ce qui est
hors foyer, actuellement, n'est pas couvert, naturellement, par le bac bleu, et
c'est là où beaucoup, beaucoup de ces <contenants-là se...
M. Charette : …
l'existence
d'un bac bleu. Donc, c'est dire qu'il a ses limites. Et le bac bleu, c'est bien
de parler des domiciles des particuliers, mais tout ce qui est hors foyer,
actuellement, n'est pas couvert, naturellement, par le bac bleu, et c'est là où
beaucoup, beaucoup de ces >contenants-là se perdent.
Donc, à partir du moment où le
consommateur n'a pas d'intérêt à poser un geste, il ne faut pas lui reprocher, parce
que je peux vous nommer une série de restaurants de restauration rapide qui
vont vendre des canettes, et autres, ou des bouteilles de jus et qui n'offrent
même pas la possibilité à leurs consommateurs de le mettre dans un bac distinct
pour la récupération. On invite carrément le consommateur à le mettre à la
poubelle. Donc, le hors foyer, tout ce domaine-là de la restauration rapide, et
autres, ce sont des millions de contenants. La fameuse bouteille d'eau, il s'en
vend plus de 1 milliard au Québec, uniquement, par année, et
malheureusement une très, très grande proportion de ces contenants-là se
retrouvent dans le site d'enfouissement. Ça, c'est si la personne a pu la
mettre dans la poubelle, mais dans bien des cas elle va se retrouver carrément
dans l'environnement, et c'est un fléau.
Donc, moi, j'ai peut-être été dur avec
vous, j'assume mes propos. J'assume que je n'ai pas aimé du tout vos
interventions, depuis 24 heures, parce qu'elles me semblaient dignes d'une
autre époque. Mais collaborons ensemble pour la suite des choses. Nous, au
niveau de l'implantation de la date en 2022, on est fermes, ce sera
trois ans après l'avoir annoncé. Mais dans l'intervalle, par contre, on a
été très flexibles au niveau de certains attendus qui devaient être livrés, là,
d'ici le début de l'année 2021. Donc, au niveau des modalités
d'application, oui, il y a souplesse, mais ne retardons pas ce qui a déjà été
retardé depuis plusieurs années, sinon décennies, aux yeux de certains.
Donc, merci pour votre collaboration. Ne
le prenez pas mal, je ne veux pas être impoli ou quoi que ce soit, mais il y a
clairement un deuil qui doit être fait par rapport à la façon de voir cette
modernisation-là, et ça va nous permettre de mieux collaborer pour la suite des
choses.
M. Belleau (Jean-François) :
…ministre, nous avions des messages à vous livrer, nous l'avons fait. À partir
de demain, nous revenons en mode collaboratif, comme nous l'avons toujours été.
Vous pouvez compter sur la collaboration du conseil canadien, non seulement
dans le dossier de la consigne, mais dans tous les autres dossiers.
• (16 h 50) •
M. Charette : Merci.
La Présidente (Mme St-Pierre) :
M. le député de Bourget.
M. Campeau : Il me reste
combien de temps, s'il vous plaît?
La Présidente (Mme St-Pierre) :
Il vous reste 1 min 15 s.
M. Campeau : Bon. Ça, quand il
vous dit : Ne le prenez pas mal, mais... pas si vous pouvez le prendre
bien non plus. C'est drôle comment c'est dit, à ce moment-là.
Moi, je suis content d'une chose que vous
avez dite : vous allez continuer à collaborer. C'est ça qu'on a besoin. Et
puis, quand je regarde l'attente qu'on a de la part des citoyens québécois, on
n'a pas le choix, il faut aller dans ce sens-là, on est dus, on est en retard,
il faut collaborer ensemble. Il y aurait peut-être des moyens d'améliorer les <choses…
M. Campeau : ...vous avez
dite : vous allez continuer à collaborer. C'est ça qu'on a besoin. Et
puis, quand je regarde l'attente qu'on a de la part des citoyens québécois, on
n'a pas le choix, il faut aller dans ce sens-là, on est dus, on est en retard,
il faut collaborer ensemble. Il y aurait peut-être des moyens d'améliorer les
>choses, que vous pourrez nous proposer quand même.
Et, quand on parle du 300 quelques
millions, je ne sais pas d'où ça vient exactement, comment... Mais il y a des
choses, aussi : pendant longtemps, on a exporté en Asie, on a été
transporter des matières en Asie, il y avait un coût pour le Québec, en arrière
de ça. Est-ce qu'il est contenu là-dedans? Pas sûr. Le papier qu'on a de
disponible dans nos bacs bleus et qui n'est pas récupéré parce qu'il est
contaminé par du verre, alors qu'il pourrait être recyclé au Québec, il y a un
coût en arrière de ça.
Alors, c'est très difficile d'aller mettre
un chiffre précis...
La Présidente (Mme St-Pierre) :
C'est terminé pour vous, M. le député de Bourget.
M. Campeau : Bien, je n'aurai
pas de question, d'abord. Désolé.
La Présidente (Mme St-Pierre) :
Alors, je vous invite à... M. le député de Viau, de l'opposition officielle,
vous avez 11 minutes. Mais je vous invite à avoir un ton et à respecter
aussi les gens qui se préparent pour venir présenter en commission
parlementaire leur point de vue. Nous sommes dans une société libre et démocratique,
alors il faut qu'on garde un petit décorum. Merci. Alors, M. le député de...
M. Leitão : Robert-Baldwin.
La Présidente (Mme St-Pierre) :
...Robert-Baldwin, excusez-moi. Allez-y.
M. Leitão : Très bien. Merci
beaucoup, Mme la Présidente. Alors, messieurs, M. Fortin, M. Belleau, bienvenue,
vraiment, bienvenue dans cette commission parlementaire. Je vais vous donner la
chance de réagir aux propos du ministre et essayer d'y aller... de vous laisser
la parole et ne pas trop parler, mais pour moi, c'est difficile de ne pas trop
parler, mais je vais faire de mon mieux.
Si j'ai bien compris, vous ne semblez pas
avoir un énorme problème avec le verre, la consigne du verre. Ce qui vous
déplaît le plus ou là où vous avez beaucoup de problèmes, de questions, c'est
sur, donc, l'élargissement de la collecte sélective et l'élargissement de la
consigne aux nouveaux contenants, comme vous l'avez mentionné. Pourriez-vous
nous dire d'une façon un peu plus précise, exactement, quels sont les problèmes?
Vous avez mentionné les questions de salubrité, très bien, mais il doit y avoir
d'autres enjeux aussi. Donc, en réponse au ministre et pour nous éclairer un
peu, si vous pouviez élaborer un peu plus là-dessus.
M. Fortin (Marc) : Bien,
laissez-moi commencer. Puis moi, je vous dirais qu'on le regarde sur deux
créneaux. Le premier créneau, c'est vraiment au niveau de la collecte
sélective, on n'a jamais donné la chance à la collecte sélective de performer.
Lorsqu'il y a eu une gestion qui a été faite par les municipalités, ça a été
toujours géré au <moindre...
M. Leitão : ...
si
vous pouviez élaborer un peu plus là-dessus.
M. Fortin (Marc) : Bien,
laissez-moi commencer. Puis moi, je vous dirais qu'on le regarde sur deux
créneaux. Le premier créneau, c'est vraiment au niveau de la collecte
sélective, on n'a jamais donné la chance à la collecte sélective de performer.
Lorsqu'il y a eu une gestion qui a été faite par les municipalités, ça a été
toujours géré au >moindre coût possible, aucun équipement, donc aucun
niveau de performance.
Nous, on pense qu'il y a une opportunité
incroyable avec la collecte sélective qui a été mise en place il y a 35 ans
au Québec, qui est vue comme un fil vraiment de performance pour le Québec, si
on pouvait juste régler la partie des triages. Parce que, la collection, nous
sommes champions, mais, au niveau du tri, le travail ne se fait pas. On nous a
donné la REP, maintenant, au niveau des centres de tri, donc nous allons
investir, nous allons gérer — quand je dis «nous», ce sont les industries,
donc les entreprises qui émettent des produits — afin de s'assurer
que les produits soient triés de façon primordiale, à 99,5 %, et que ça soit
revendu et recyclé. Donc, ça, c'est le numéro un, nous croyons qu'il y a une
grande opportunité là.
Au niveau de la consigne élargie, puisque
nous vivons avec les consommateurs de tous les jours et nous sommes dans les
autres provinces, nous avons vu ce qui marchait, ce qui ne marchait pas et les
coûts qui explosaient dans beaucoup de cas. Ce qu'on voit avec la consigne
élargie, c'est qu'on va demander aux consommateurs, encore une fois, de changer
leurs habitudes. À la place de mettre les produits dans le bac et qu'un camion
vienne chez vous ramasser le produit, vous allez être obligé de vous déplacer
dans les centres de dépôt ou dans des endroits pour ramener les contenants,
puis il va y avoir des coûts reliés à ça, des coûts reliés à mettre ce nouveau
système parallèle. Vous qui êtes économiste, M. Leitão, on va avoir deux
systèmes parallèles pour faire le même travail. Donc, deux systèmes parallèles
veut dire duplication des coûts, dans beaucoup de cas.
Dans les évaluations qu'on a faites, on
arrive aussi à peu près à 32 000, 34 000 tonnes de GES
supplémentaires qui vont être relâchés dans l'environnement à cause des camions.
Parce qu'il y a deux étapes supplémentaires à la consigne élargie, au niveau du
consommateur, et de la collecte et aussi au niveau du déplacement du
consommateur. Donc, on parle de probablement un 5 000 à
7 000 tonnes de GES dus aux camions et un autre
28 000 tonnes de GES dus aux déplacements des consommateurs qui
doivent prendre leur auto pour aller ramener des contenants.
Maintenant, au niveau des magasins, ce
qu'on voit, puis je respecte tout à fait le ministre et son opinion, ce n'est
pas une opinion personnelle de nos détaillants, mais c'est aussi l'opinion de
Santé Canada et de l'agence canadienne des inspections, on ne peut pas
traiter les magasins comme un centre de rebuts, donc on ne peut pas gérer le
retour de produits qui ont des... qui peuvent amener des mouches, des rats, de
l'infection, parce qu'on crée des aliments, nous sommes des centres d'aliment.
Est-ce qu'on va amener des rebuts dans l'usine d'Olymel, dans l'usine de
Lassonde? Non, absolument pas. Nous sommes des mini usines d'aliments, nous
préparons du prêt-à-manger. Donc, la salubrité est primordiale pour nous, pour
Santé Canada, pour l'agence canadienne.
On ne peut pas passer à l'extérieur de ça,
il faut vraiment qu'on le gère, c'est serré puis c'est vraiment important à
garder, ça. Ce n'est pas parce qu'on veut être ancrés dans des vieux
archétypes, mais c'est la base de tout ce qu'on fait en alimentation, c'est la
santé et la sécurité des gens, <c'est la...
M. Fortin (Marc) : …pour
Santé Canada, pour l'agence canadienne.
On ne peut pas passer à l'extérieur de
ça, il faut vraiment qu'on le gère, c'est serré puis c'est vraiment important à
garder, ça. Ce n'est pas parce qu'on veut être ancrés dans des vieux
archétypes, mais c'est la base de tout ce qu'on fait en alimentation, c'est la
santé et la sécurité des gens, >c'est la salubrité des aliments. Puis
nos magasins n'ont pas été faits pour ça. Donc, l'autre élément, c'est l'espace,
parce que les magasins n'ont pas été faits pour gérer 5,2 milliards de
contenants. On n'a pas l'espace pour gérer ça non plus. Donc, ça va prendre un
nouveau réseau pour pouvoir gérer tous ces contenants, puis ce que ça veut
dire, c'est des coûts supplémentaires. M. Belleau.
M. Belleau (Jean-François) :
M. Leitão, je… M. le député — je suis désolé — je
voudrais juste simplement ajouter que, quand le ministre parle de
représentation de l'industrie, effectivement, nous ne représentons pas les
réseaux de Couche-Tard, on ne représente pas les dépanneurs de quartier. En
fait, nos membres, ce sont Metro, IGA, Provigo, Walmart, Costco, qui sont ceux
qui gèrent des systèmes de consigne depuis plus de 50 ans au Québec. Nos
détaillants, nos membres sont les vrais spécialistes de la gestion de la
consigne. Si on vous dit qu'il y a un os dans le boudin,
c'est qu'il y a un os dans le boudin. Si on dit qu'il faudrait le gérer
autrement, ce n'est pas une position traditionnelle du conseil canadien pour
rien.
Par ailleurs, le ministre l'a bien
souligné d'une certaine façon, nous avons participé aux travaux du consortium,
nous avons mis l'épaule à la roue. On a fait tout ce qu'il fallait parce qu'on
s'est dit : On va faire contre mauvaise fortune bon coeur, on va avancer
dans le projet puis on va avancer dans la perspective de mitiger les impacts
pour nos membres, pour les consommateurs puis pour la société au Québec.
Là où, je vous dirais, on accroche, c'est
quand on s'aperçoit que les efforts qu'on met à la fin, là, à la ligne
d'arrivée, quand vient le temps de mettre en oeuvre les projets pilotes qu'on a
décidés collectivement avec les autres membres de l'industrie, que RECYC-QUÉBEC
arrive comme : Non, vous ne les gérez plus, on les prend en charge puis on
se trouve quelqu'un. Bien, à un moment donné, on décroche, on s'éloigne du
principe de responsabilité élargie du producteur. Et je pense que je ne suis
pas tout seul à le dire, d'autres intervenants vous l'ont dit aussi dans la
journée, puis ils vont vous le dire.
On a ici une dérive idéologique. On part
d'une REP puis on revient dans un système autoritaire gouvernemental où RECYC
tente de reprendre le contrôle, alors que l'esprit d'une REP, c'est de nous
donner le contrôle, de nous donner des objectifs et de tenter de nous faire
confiance.
• (17 heures) •
M. Leitão : Bon. O.K., très
bien. Merci. Donc, selon vous, la solution passerait par une méthode de
collecte sélective qui serait plus efficace, surtout… Parce que je suis sûr que
vous êtes d'accord quand je dis qu'il y a un problème. Nous, les citoyens, nous
mettons tous les produits dans le bac bleu, <mais à la…
>
17 h (version révisée)
<15391
M.
Leitão : ...par une méthode de collecte sélective qui serait plus
efficace, surtout… Parce que je suis sûr que vous êtes d'accord quand je dis
qu'il y a un problème. Nous, les citoyens, nous mettons tous les produits dans
le bac bleu, >mais, à la fin du processus, beaucoup de choses se
trouvent dans les centres d'enfouissement. Donc, ça ne marche pas. Il faut
faire quelque chose.
Si j'ai bien compris, vous proposeriez
plutôt une amélioration des centres de tri, donc des centres de tri beaucoup
plus modernes, beaucoup plus efficaces, pour qu'on puisse trouver un marché
pour les produits qui sortent de ces centres de tri. Très bien, mais qui va
investir dans ces centres de tri? Qui va payer? À la fin de la journée, quelqu'un
doit payer, là, il n'y a rien de gratuit dans la vie.
M. Belleau (Jean-François) : C'est
l'industrie, M. le ministre, parce qu'on la paie, là... M. le député, parce
qu'on la paie déjà. Seigneur! Ça fait trop longtemps que je fais ce métier-là.
C'est l'industrie qui le paie, parce qu'on le paie déjà, on compense...
M. Leitão : Donc là,
excusez-moi, l'industrie, vous voulez dire les producteurs?
M. Belleau (Jean-François) :
Les producteurs et les...
M. Leitão : Les producteurs de
jus, de...
M. Fortin (Marc) : ...voilà,
et les détaillants.
M. Belleau (Jean-François) : Actuellement,
l'industrie, via Éco Entreprises Québec, compense les municipalités
pour la collecte sélective à hauteur de 125 millions par année. C'est
quelque chose sur lequel, je pense, il y a de l'espace pour travailler. Puis
est-ce qu'on peut penser, au Québec, avoir une solution qui ne serait pas mur à
mur et qui serait adaptée aussi par région? Il n'est pas dit que la collecte
sélective, ce soit la solution, par exemple, idéale dans une région tout à fait
éloignée. Est-ce que c'est la consigne? Est-ce que c'est une autre solution? Tu
sais, la REP aurait permis... la REP sur la collecte sélective aurait permis de
développer des solutions créatives pour atteindre des objectifs. Donnez-nous
des objectifs, challengez-nous, et on va les atteindre. Mais, somme toute...
M. Leitão : Excusez-moi. Je
comprends. Excusez-moi, il y a vraiment... le temps presse. Il y aurait un
dernier...
La Présidente (Mme St-Pierre) :
Il reste 1 min 30 s.
M. Leitão : Pardon?
La Présidente (Mme St-Pierre) :
1 min 30 s.
M. Leitão :
1 min 30 s. J'aimerais juste vous amener sur un autre... un dernier
sujet, puisque le temps presse, et c'est la question des points de collecte,
des points de dépôt. C'est-à-dire, les Québécois, depuis déjà un bon nombre
d'années, se sont habitués à utiliser le bac bleu. Donc, on met les choses dans
le bac bleu, on n'y pense même plus, on met tout ça là-dedans, et puis, bon,
quelqu'un prend soin de ça. Ça n'a pas beaucoup marché, mais au moins on a eu...
on a acquis ce réflexe de mettre les choses dans le bac bleu. Le risque que
certains observateurs soulignent, c'est que, si on rend maintenant la chose
plus complexe, ce réflexe-là de mettre les choses dans le bac bleu risque de
disparaître. Une solution à cela serait la multiplication des centres de dépôt
où on pourrait aller déposer nos choses. Comment vous voyez cette... Est-ce que
c'est un enjeu réel? Comment vous voyez ça? Je pense, rapidement, parce que le
temps n'est pas très...
La
Présidente (Mme St-Pierre) : 28 secondes.
M. Fortin
(Marc) :
<Jean-François, vas-y...
M. Leitão : ...une
solution
à cela serait la multiplication des centres de dépôt où on pourrait aller
déposer nos choses. Comment vous voyez cette... Est-ce que c'est un enjeu réel?
Comment vous voyez ça? Je pense, rapidement, parce que le temps n'est pas
très...
La
Présidente (Mme St-Pierre) : 28 secondes.
M. Fortin (Marc) : >Jean-François,
vas-y.
La Présidente (Mme St-Pierre) :
Allez-y.
M. Fortin (Marc) : On ne
t'entend pas.
M. Belleau (Jean-François) :
Oui, je suis désolé. Écoutez, M. le ministre, en Colombie-Britannique, actuellement,
ce qu'on s'aperçoit... — encore une fois, je suis désolé — on
s'aperçoit, M. le député, en Colombie-Britannique, que les centres de dépôt
sont tranquillement délaissés par les organismes qui les géraient...
La Présidente (Mme St-Pierre) :
Je dois vous interrompre ici. Alors, nous allons maintenant donner la parole à Mme
la députée de Mercier. Vous avez la parole.
Mme Ghazal : Merci, Mme la
Présidente. Merci pour votre présentation. Au début de la présentation, je
pense, c'est M. Fortin qui avez dit que les Québécois sont les champions
du recyclage. En fait, c'est faux. Les Québécois, on est les champions de la
récupération puis on est les cancres en matière de recyclage, puisque la
matière n'est pas réellement recyclée ou valorisée. Il y a des gisements de
verre qui se retrouvent dans nos sites d'enfouissement. Et, une des solutions
de régler ce problème-là, c'est notamment d'élargir la consigne.
Juste pour comprendre un peu votre point
de vue, vous, ce que vous dites, là, c'est que vos membres, ils ne doivent plus
avoir aucun retour de consigne chez eux ou uniquement les nouveaux contenants?
C'est les nouveaux contenants, si je comprends bien?
M. Belleau (Jean-François) :
...Mme la députée, des nouveaux contenants, la consigne élargie.
Mme Ghazal : Les nouveaux
contenants, très bien. Est-ce que vous avez évalué... Parce que, là, vous êtes
arrivés avec un chiffre, le ministre n'est pas d'accord. Moi, je ne peux pas
vous dire si c'est vraiment un bon chiffre ou pas, mais on a senti un peu que
vous sortiez... vous vouliez faire peur au monde par rapport à la consigne.
J'ai même des députés élus qui ne suivent pas vraiment le dossier puis qui m'ont
demandé qu'est-ce qui va arriver avec ça, parce que c'est ce qu'on a senti avec
votre sortie.
J'aimerais savoir si vous aviez évalué...
par exemple, si vous continuez, vous, à recevoir tous les contenants, même les
nouveaux, plus les centres de dépôt. Au début de l'année, je m'en rappelle que
le ministre avait parlé de 400 points de dépôt. Je ne sais pas si c'est
toujours le cas, si ce chiffre a été réévalué. Est-ce que vous avez dit, pour
que vos membres aient un répit, pour qu'ils n'aient pas tous les contenants,
par exemple, combien de centres de dépôt, où est-ce qu'ils devraient être?
Est-ce que vous avez réfléchi à ça puisque vous avez fait partie du consortium?
M. Fortin (Marc) : Dans le
consortium, Mme la députée, on parle de 800 centres de dépôt. Les magasins
ne pourront pas... la majorité de nos membres, qui sont les gros détaillants,
au Québec, ne pourront pas reprendre la consigne élargie. Donc, c'est clair, ça
va être un infime nombre de magasins qui vont la reprendre. Donc, ça va
vraiment prendre des centres de dépôt.
J'irais un peu plus loin. Vous parliez du
300 millions tout à l'heure. C'est très simple, Mme la députée, il y a
5,2 milliards de contenants dans le marché. On sait que les contenants de
verre vont être 0,25 $, les autres contenants vont être 0,10 $. En
Colombie-Britannique, les coûts moyens en écofrais sont de 0,0325 $, avant
l'augmentation du mois de septembre, et les coûts du verre sont en moyenne
0,13 $. Donc, vous séparez les matières, vous multipliez les calculs et
vous arrivez à un coût à la caisse de 725 millions de dollars <qui
va être chargé aux...
M. Fortin (Marc) : ...en
Colombie-Britannique,
les coûts moyens en écofrais sont de 0,0325 $ avant l'augmentation
du mois de septembre, et les coûts du verre sont en moyenne 0,13 $. Donc,
vous séparez les matières, vous multipliez les calculs et vous arrivez à un
coût à la caisse de 725 millions de dollars >qui va être chargé aux
Québécois chaque année pour payer la consigne et les écofrais. Et, du
725 millions, une partie va être remboursée, à peu près 400, 405 millions,
mais il va rester 320 millions qui ne sera pas remboursé aux
consommateurs...
La Présidente (Mme St-Pierre) :
C'est terminé pour cette portion...
M. Fortin (Marc) : ...en
écofrais et en frais de consigne.
La Présidente (Mme St-Pierre) :
C'est terminé pour cette portion.
M. Fortin (Marc) : Désolé.
La Présidente (Mme St-Pierre) :
Alors, je passe la parole maintenant à madame... le troisième groupe
d'opposition. 2 min 45 s.
Mme Perry Mélançon : Merci.
Bonjour. Merci pour votre présentation. Je pense qu'on a bien saisi votre
réticence, là, par rapport à l'élargissement de la consigne. Visiblement, on a
eu la réponse du ministre et on ne s'enligne pas vers cette approche-là, là,
de... Je pense que le projet de loi le démontre bien que c'est ce qui s'en
vient et qu'il va falloir déterminer ensemble, dans ces consultations-là, les
paramètres et un peu ce que vous pensez, plutôt, une fois que l'approche est
déterminée, la façon qu'on peut accompagner l'industrie, là, dans cette
réforme-là et comment on peut s'assurer que ce soit... qu'on aide tous, là, à
faire cheminer puis à moderniser, finalement, les systèmes de collecte. Ce
seraient quoi, vos conseils, finalement, pour le ministre, pour mieux
accompagner l'industrie?
M. Fortin (Marc) : Bien, écoutez,
c'est sûr que... Je vois que, M. Belleau, son ordinateur a dû flancher. Je
vais continuer. Ce qu'on dit, c'est de tout simplement travailler en industrie
puis de s'écouter. Parce qu'on a les brasseurs, on a les boissons gazeuses, on
a les détaillants qui sont des experts : entre 200 ans pour les
brasseurs, presque, et au-dessus de 50, 60 ans pour les détaillants, et
les boissons gazeuses presque 80 ans d'expérience en gestion de consigne
au Québec... pas juste au Québec, mais dans le reste du Canada aussi. Est-ce
qu'on peut s'écouter? Est-ce qu'on peut se retirer puis regarder la forêt puis
prendre la meilleure décision possible pour les Québécois, pour l'économie,
pour l'environnement?
Ce qu'on est en train de décider, vous
tous autour de la table, c'est un projet de société, un projet de société qui
va avoir un impact majeur, non juste sur l'environnement, mais sur notre
qualité de vie puis aussi sur notre qualité économique de vie. Nos capacités de
pouvoir survivre économiquement, pour les entreprises, pour les Québécois,
rentrent dans ce projet-là aussi. Quand je parle du 300 millions, ce n'est
pas des faux frais, là, c'est vraiment des véridiques. Il va y avoir un coût à
ça. Est-ce qu'il y a moyen de faire la même chose à un coût beaucoup moindre et
que ça soit plus facile de convaincre les Québécois de faire le geste? Donc,
nous, ce qu'on veut, c'est vraiment s'écouter entre nous, les experts, avec le
gouvernement, avec RECYC-QUÉBEC, puis qu'on s'attarde à prendre la meilleure
décision.
Maintenant, si on nous dit : Écoutez,
on s'en va avec des centres de dépôt, on s'en va avec une consigne, bien, c'est
correct, on va travailler envers ça puis on va partager notre expérience. On a
certaines idées. J'espère qu'il va y avoir de l'écoute afin qu'on puisse
partager ces idées-là pour améliorer la situation.
On parlait tout à l'heure des tests
pilotes. Pourquoi on veut repousser d'un an? <C'est parce que...
M. Fortin (Marc) : …
si
on nous dit : Écoutez, on s'en va avec des centres de dépôt, on s'en va
avec une consigne, bien, c'est correct, on va travailler envers ça puis on va
partager notre expérience. On a certaines idées. J'espère qu'il va y avoir de
l'écoute afin qu'on puisse partager ces idées-là pour améliorer la situation.
On parlait tout à l'heure des tests
pilotes. Pourquoi on veut repousser d'un an? >C'est parce que c'est
impossible de faire les tests pilotes. Même Tomra, qui fait des machines, ne
peut pas fournir les machines pour qu'on puisse donner le plan final au
ministre pour la fin janvier. C'est impossible, tout le monde va vous le dire.
Donc…
La Présidente (Mme St-Pierre) :
Je dois vous interrompre ici.
M. Fortin (Marc) : Désolé.
La Présidente (Mme St-Pierre) :
Et je vous remercie pour avoir participé à notre commission parlementaire. Je
vous souhaite une très, très belle fin de journée.
Alors, nous allons prendre une courte
pause. Merci beaucoup.
(Suspension de la séance à 17 h 10)
(Reprise à 17 h 13)
La Présidente
(Mme St-Pierre) : Donc, nous allons reprendre nos travaux. Je
souhaite la bienvenue à M. Martin-Pierre Pelletier de l'Association
canadienne des boissons. Merci d'être avec nous. Vous avez 10 minutes.
Association canadienne des boissons (ACB)
(Visioconférence)
M. Pelletier
(Martin-Pierre) : Merci, Mme la Présidente, M. le ministre, membres de
la commission. Je voudrais d'abord vous remercier, vous et votre personnel
ainsi que tous les fonctionnaires qui ne ménagent aucun effort, en cette
période incroyablement difficile, pour assurer la sécurité des Québécois.
Comme vous le savez certainement, notre
secteur est considéré comme un service essentiel, durant la pandémie, ce qui
signifie que plus de 18 000 employés à travers le pays s'affairent à
la production, le transport, la logistique, travaillent dur à chaque jour pour
que les tablettes des épiceries restent bien garnies et que le secteur de
l'alimentation canadien soit bien approvisionné.
En ce qui concerne les travaux
d'aujourd'hui, je voudrais vous remercier, remercier le comité d'avoir invité
l'Association canadienne des boissons à contribuer davantage à cette importante
discussion portant sur le projet de loi n° 65.
Comme beaucoup d'entre vous le savent,
l'Association canadienne des boissons représente fièrement les producteurs
d'une soixantaine de marques de boissons non alcoolisées réparties dans plus de
200 établissements à travers le pays. Pensez à l'allée des boissons quand
vous allez à l'épicerie, nos membres produisent la très grande majorité des
produits que vous allez y trouver, que ce soit de l'eau embouteillée, des
boissons gazeuses, thés glacés, jus de fruits, boissons énergisantes, limonade,
eau pétillante, kombucha, et la liste est longue.
Au Québec, plusieurs usines et sites sont
exploités par nos membres, tels que Refresco, à Montréal, Naya, Eska, Pepsi
Alex Coulombe, à Québec, Coca-Cola, PepsiCo, Keurig, Dr Pepper,
Nestlé Waters, Red Bull, Lassonde, pour n'en nommer que quelques-uns. Nos
membres sont fiers d'employer des Québécois dans des emplois bien rémunérés,
oeuvrant dans les secteurs de la production, du marchandisage, de la vente puis
de la distribution.
Nous sommes, depuis plusieurs décennies,
des chefs de file canadiens en matière de programmes de recyclage. Nous
travaillons notamment avec le gouvernement du Québec et de nombreuses autres
parties prenantes pour mettre en place un programme de recyclage des contenants
de boissons de classe mondiale. Ce programme fera du Québec un leader mondial
en matière de recyclage et contribuera à la réduction des émissions des gaz à
effet de serre. Ceci permettra également des investissements importants dans
l'économie circulaire québécoise.
Le secteur des boissons s'est démarqué
dans le passé par son leadership dans l'établissement et le soutien de
programmes de recyclage <hautement efficaces...
M. Pelletier (Martin-Pierre) :
...
un leader mondial en matière de recyclage et contribuera à la
réduction des émissions des gaz à effet de serre. Ceci permettra également des
investissements importants dans l'économie circulaire québécoise.
Le secteur des boissons s'est démarqué
dans le passé par son leadership dans l'établissement et le soutien de
programmes de recyclage >hautement efficaces. Par exemple, les
contenants de boisson en plastique que nous utilisons — puis on
entend souvent parler des contenants de plastique — sont faits de
polytéréphtalate d'éthylène, on va se simplifier les choses, on va appeler ça
du PET, une matière sûre, durable et recyclable à 100 %.
En moyenne, les contenants de boisson, au
Canada, sont récupérés à 75 %, contre moins de 11 % pour l'ensemble
du plastique en général. Donc, on fait... on a une longueur d'avance sur les autres
utilisateurs de plastique. Les efforts présentement déployés, dans le monde
entier et ici même au Canada, pour promouvoir la récupération des contenants de
boisson et mettre en oeuvre des programmes de REP... Nous considérons que le
moment est venu de saisir cette occasion et de poursuivre notre leadership et
notre collaboration dans le développement d'un plan ambitieux pour le Québec.
De concert avec les principales parties
prenantes et nos membres, nous avons élaboré un ensemble de principes et d'objectifs
rigoureux en matière de politiques, qui, selon nous, aideront le gouvernement à
atteindre les objectifs qu'il s'est fixés dans le cadre du processus de
modernisation. Ces principes et objectifs sont les suivants.
Le système de consigne doit être fondé sur
les principes de la REP en donnant aux producteurs la liberté de gérer
pleinement les finances et les activités du système.
Le système de consigne doit être soutenu
par un conseil d'administration efficace représentant la communauté de producteurs
qu'il sert.
Le système de consigne doit éviter
l'interfinancement entre les catégories de matériaux. Pour ce faire, la gestion
des contenants consignés doit être faite par matière. Bref, les coûts et les
revenus associés pour chaque matière doivent être traités de façon distincte à
l'intérieur du même système de consigne.
L'obligation pour les détaillants de
recueillir les contenants de boisson vides doit être maintenue pendant toute la
période de transition vers le système de consigne élargie pleinement
opérationnelle.
Le règlement doit établir des normes de
collecte qui donnent au gestionnaire du système de consigne la flexibilité
nécessaire pour concevoir le réseau de collecte. Parce que, présentement, vous
savez, la collecte est faite par les compagnies membres de notre association et
les brasseurs, mais, avec le plan élargi, on doit revoir cette façon de faire.
Aucune exigence réglementaire ne doit être
établie pour obliger le gestionnaire du nouveau système de consigne à financer
le programme de collecte sélective. On ne peut pas payer aux deux endroits. Le
gestionnaire du système doit pouvoir négocier un accord commercial avec le
gestionnaire du système de collecte sélective pour obtenir un crédit pour le
recyclage des contenants de boisson consignés qui se retrouveront dans le bac
bleu.
Depuis nombreuses années, nous mettons de
l'avant une vision du recyclage des contenants de boisson basée sur la
commodité pour le consommateur. Permettre aux consommateurs de recycler
partout, c'est vraiment notre motto et notre orientation principale. Nous
savons, grâce à la recherche et à des faits probants, que les Québécois savent
très bien ce que l'on peut recycler, <qu'ils collaborent et recyclent...
M. Pelletier (Martin-Pierre) :
…
pour le consommateur. Permettre aux consommateurs de recycler partout,
c'est vraiment notre motto et notre orientation principale. Nous savons, grâce
à la recherche et à des faits probants, que les Québécois savent très bien ce
que l'on peut recycler, >qu'ils collaborent et recyclent les contenants
de boisson lorsque c'est facile et pratique de le faire. Nous devons leur en
donner l'opportunité. Nous sommes donc bien placés pour pouvoir participer
activement à la création et au déploiement d'un système optimal pour le Québec.
Après tout, nous avons mis en oeuvre le système de consigne que nous
connaissons maintenant dans les années 80.
Des inquiétudes ont été exprimées quant au
calendrier ambitieux du projet, les coûts et la performance du système de
consigne élargie. Nous pensons, comme je l'ai clairement indiqué dans nos
positions ou principes, qu'il y a une voie à suivre pour réussir. Nous sommes
prêts à poursuivre ce travail important avec nos partenaires gouvernementaux et
du secteur privé afin de contribuer à mettre sur pied le meilleur système
possible. Nous croyons qu'il est important d'exposer clairement certaines de
nos préoccupations afin qu'elles puissent être prises en compte par les membres
du comité… de la commission, pardon.
Le gouvernement a déclaré qu'il croyait en
la REP, la responsabilité élargie des producteurs, établissant clairement cette
responsabilité. Le secteur des boissons dispose d'un excellent bilan en ce qui
concerne la mise en oeuvre de systèmes fondés sur la REP, comme le modèle d'Encorp
Pacific, en Colombie-Britannique, par exemple. À cet effet, nous trouvons
contradictoire le souhait du gouvernement de conserver un rôle dans la
détermination de la partie non remboursable de la consigne. Nous pensons que
cela conduirait à la diminution de la responsabilité et du contrôle des
producteurs. De plus, ceci ajouterait un fardeau important sur le plan
administratif. Je pourrai vous donner des exemples plus tard.
• (17 h 20) •
Un autre exemple est le langage utilisé
dans le projet de loi, relativement à l'organisme de responsabilité des
producteurs, ce qu'on réfère souvent à l'OGR. Le gouvernement semble assez
rigide sur la façon dont il sera géré et établi.
Enfin, le gouvernement veut imposer aux
producteurs un mécanisme de compensation utilisé pour compenser notre système
de collecte sélective à même les contenants consignés. Cela devrait être laissé
aux deux organisations et être fondé sur des services fournis. Donc, si un
service comme la collecte sélective rend des services à l'autre système, bien,
alors, une entente pourrait intervenir entre les deux systèmes pour qu'ils
soient compensés. Finalement... (panne de son) ...une préoccupation.
Autre préoccupation, c'est une question
dans la mise sur pied du système et de comprendre le rôle du secteur de la
vente au détail. Et vous avez justement eu le Conseil canadien du commerce au
détail, juste avant moi. Le projet de loi n° 65 retire l'obligation faite
aux détaillants de reprendre les contenants vides. Le gouvernement a déclaré
publiquement qu'il voulait laisser une optionalité aux détaillants dans le
choix de reprendre ou non des contenants vides. Le projet de loi mentionne
également que des obligations pourraient être ajoutées par règlement, mais rien
de précis à cet égard, <encore une fois…
M. Pelletier (Martin-Pierre) :
…
retire l'obligation faite aux détaillants de reprendre les contenants
vides. Le gouvernement a déclaré publiquement qu'il voulait laisser une
optionalité aux détaillants dans le choix de reprendre ou non des contenants
vides. Le projet de loi mentionne également que des obligations pourraient être
ajoutées par règlement, mais rien de précis à cet égard, >encore une
fois : déterminé par règlement.
Il est important de connaître dès
maintenant le rôle que les détaillants en alimentation ainsi que la SAQ
joueront dans le futur système, tant pour la transition que pour le futur à
plus long terme.
Nous pensons que le retour des contenants
consignés en magasin, incluant la SAQ, est essentiel, et ce, surtout pendant la
période de transition initiale. Lorsque l'on demande aux consommateurs s'ils
sont d'accord avec un système de consigne élargi, la grande majorité d'entre
eux répondent dans l'affirmative. C'est parce qu'ils pensent pouvoir rapporter
leurs contenants vides là où ils les ont achetés. Quand on leur dit qu'ils
devront faire un arrêt supplémentaire, l'appui à l'élargissement de la consigne
diminue drastiquement. Les consommateurs s'attendent, à juste titre, à un
certain degré de cohérence et de commodité, en particulier en période de
changement. La confiance à l'égard du nouveau système en dépend.
Finalement, j'aimerais vous parler
brièvement des échéanciers du projet. Nous devons reconnaître le tour de force
d'avoir mobilisé tous les acteurs dans le développement d'un plan de
modernisation de la consigne et de la collecte sélective. Cependant, le
calendrier du gouvernement est actuellement impossible à respecter. Les
changements qui doivent être mis en oeuvre pour la consigne sont considérables
et ne peuvent pas être précipités ni menés à bien dans un délai aussi court. Il
n'y a pas de retour en arrière possible dans ce processus, et c'est pourquoi
nous devons nous assurer que nous avançons dans la bonne direction et d'une
manière qui favorisera la réussite, tant pour le gouvernement, les parties
prenantes mais surtout les Québécois.
J'aimerais vous donner quelques exemples
afin d'illustrer mes propos.
La Présidente (Mme St-Pierre) :
Vous allez devoir vous…
M. Pelletier (Martin-Pierre) :
Nous devons faire des projets pilotes…
La Présidente (Mme St-Pierre) :
Je vais devoir vous interrompre ici parce que vous avez atteint vos
10 minutes. Alors, je vais céder la parole à M. le ministre, qui aura des
questions à vous poser, très certainement. Vous avez
16 min 30 s.
M. Charette : …Mme la
Présidente. C'est un temps qui sera partagé avec mes collègues. Mais déjà vous
remercier pour votre présence cet après-midi, vous remercier également pour le
rôle que vous assumez, là, de collaborateur dans ce projet-là. Et votre écho, votre
avis est précieux, et merci de jouer ce rôle-là de façon constructive comme
vous le faites cet après-midi.
Peut-être juste vous mentionner une
précision. Vous avez fait référence à l'engagement qui a été pris de ne pas
obliger tous les détaillants à récupérer les contenants qu'ils mettront en
marché. C'est vrai, mais ce sont pour les nouveaux produits qui seront
consignés. Donc, on parle de ce qui sera ajouté à la consigne. Donc, je ne
voudrais pas qu'on laisse entendre qu'il y a des détaillants, aujourd'hui, qui
récupèrent des contenants, qui, du jour au lendemain, pourront se décharger de
cette responsabilité. Donc, ce sont réellement pour les nouveaux produits <qui
seront…
M. Charette : ...consignés.
Donc, on parle de ce qui sera ajouté à la consigne. Donc, je ne voudrais pas
qu'on laisse entendre qu'il y a des détaillants
aujourd'hui qui
récupèrent des contenants, qui, du jour au lendemain, pourront se décharger de
cette responsabilité. Donc, ce sont réellement pour les nouveaux produits >qui
seront consignés.
Mais, en même temps, là où je remettais en
doute certaines des affirmations du groupe qu'on a reçu tout juste avant vous,
le Conseil canadien du commerce de détail, lorsqu'il mentionne que la majorité
des détaillants ne souhaiteront pas récupérer ces contenants, c'est là où on a
des témoignages qui laissent entendre que ce n'est pas tout à fait le cas,
spécialement pour les détaillants qui ont de grands espaces et de grands
terrains à leur disposition. Parce qu'il n'est pas interdit... n'est pas dit
que la collecte de ces contenants-là, la récupération de la consigne ne
pourrait pas se faire dans le stationnement, à travers une installation, là,
qui soit adéquate. Et, plusieurs l'ont mentionné, là, dans le débat, pour
plusieurs détaillants, ça sera l'occasion d'attirer une clientèle. La personne,
le consommateur, et vous l'avez mentionné, qui vient déposer ses contenants,
sans doute va-t-il en profiter pour faire de nouveaux achats.
Ceci dit, vous êtes une association
pancanadienne. Vous avez donc une responsabilité ou un rôle à assumer dans
l'ensemble du Canada. Est-ce qu'il y a des contenants ou des produits que
vendent vos membres, qui, actuellement, ne sont pas consignés au Québec, qui le
seront, mais qui sont déjà consignés dans d'autres provinces canadiennes?
M. Pelletier (Martin-Pierre) :
Oui. Bien, merci. Je ne sais pas si je dois passer par la présidente. M. le
ministre, merci pour vos propos. On va faire ça direct. Oui, notre association
représente, bien entendu, la vaste gamme des boissons, là, comme je le
mentionnais, donc de la boisson gazeuse, qui est présentement consignée au Québec,
mais aussi des embouteilleurs d'eau, des embouteilleurs de jus. Donc, dans
notre membership, au sein de nos membres, on a des... puis même à l'intérieur
de certaines compagnies, on a présentement des produits qui sont consignés et
d'autres qui ne sont pas consignés.
Mais, ces produits-là, à l'extérieur de la
province, il y a des provinces où l'ensemble des produits sont consignés ou il
y a d'autres provinces où ce n'est pas du tout consigné. En Ontario, par
exemple, il n'y a pas de consigne sur les boissons en général, seulement sur
les produits alcooliques. Donc, nous, on est habitués de fonctionner avec la
consigne ou sans la consigne. Pour nous, on navigue à travers tout ça.
Mais le rôle du commerce de détail, M. le
ministre, est essentiel. Il y a... Là, on parle de plus que doubler le nombre
de contenants qui seront consignés. On peut difficilement envisager une
réduction du nombre de points de dépôt.
Puis vous nous avez demandé, avec justesse,
puis on l'apprécie, de vous présenter un plan opérationnel et financier pour le
prochain système de consigne. Le noeud, pour nous, dans ça, c'est comment on va...
pas forcer, mais encourager les détaillants à prendre davantage de contenants.
Dans quelles conditions on pourrait convaincre <les détaillants de...
M. Pelletier (Martin-Pierre) :
…présenter un plan opérationnel et financier pour le prochain système de
consigne. Le noeud, pour nous, dans ça, c'est comment on va... pas forcer, mais
encourager les détaillants à prendre davantage de contenants. Dans quelles
conditions on pourrait convaincre >les détaillants de prendre plus de
contenants? Qu'est-ce qui peut rendre possible, chez les détaillants, de
prendre des contenants? Parce qu'on ne peut pas vraiment se permettre de
réduire le nombre de points de retour. On a le même objectif que vous,
c'est-à-dire d'augmenter la récupération, et on a une phobie de réduire le
nombre de points de retour parce qu'on a peur que ça entraîne une diminution
des taux de récupération.
Donc, nous, on se creuse la tête pour
trouver des façons de faire pour augmenter notre performance environnementale,
donc… Puis on va essayer de trouver des façons de faire pour garder un rôle
pour le secteur de détail parce qu'on pense que la voie de passage est là,
surtout à court terme. Parce que, là, on va devoir changer les comportements
des consommateurs, développer des nouvelles habitudes, donc…
M. Charette : Mme la
Présidente, peut-être juste… parce qu'on…
M. Pelletier (Martin-Pierre) :
Est-ce que vous trouvez que je parle aussi longtemps qu'un politicien?
M. Charette : Bien, voilà,
voilà. Mais, juste mentionner, c'est certain qu'en n'étant pas dans la même
pièce, c'est difficile, là, de se faire des signaux. Mais tout simplement
revenir à la question que je vous posais. Donc, vous me confirmez qu'il y a des
contenants qui actuellement, au Québec, ne sont pas consignés, qui le seront
avec la réforme, mais qui sont déjà consignés ailleurs au Canada. Donc, vos
membres se sont habitués, en quelque sorte, à composer avec le fait que leurs
contenants soient consignés. Donc, vos membres ont pu faire cette transition-là?
M. Pelletier (Martin-Pierre) :
Oui. Puis on a les deux. Donc, on a des juridictions où il y a moins de
contenants consignés qu'il va y en avoir au Québec puis on a des régions où il
va… il y a présentement autant de contenants consignés qu'au Québec. Et donc,
dans les deux modèles, nous, on est capables d'opérer. Mais là, présentement,
au Québec, on parle d'un changement de comportement, un changement d'habitude
pour le consommateur, alors qu'on a besoin de temps pour faire cette transition-là.
Puis on partage le même objectif que vous, c'est d'augmenter la récupération
des contenants.
M. Charette : Parfait. Ça, je
n'en doute pas un instant. Mais c'est important, là, de préciser que, de vos
membres, déjà, certains composent avec un élargissement, là, de la consigne par
rapport à ce qui se vit maintenant.
C'est vrai qu'il y aura beaucoup plus de
contenants consignés, mais je vous rassure, oui, c'est une réforme importante,
mais, comme ça a été dit à plusieurs reprises, là, depuis l'annonce de la
réforme, en janvier, au minimum, les délais sont de trois ans, et, dans le cas
de certains produits, on parle de cinq à six ans. Donc, on se laisse le temps
de bien réussir.
• (17 h 30) •
C'est vrai que la présente année a aussi
ses obligations, hein? On avait déterminé, en début d'année, ce qui devait être
livré comme étapes préalables, et c'est là où on fait preuve de souplesse. Et,
cette souplesse-là, on va la maintenir. Donc, moi, je vous rassure, oui,
l'année a été éprouvante pour tous les secteurs d'industries, compte tenu de la
pandémie, oui, on peut ajuster le calendrier des travaux <préparatoires,
mais…
>
17 h 30 (version révisée)
<195
M. Charette :
...comme étapes préalables, et c'est là où on fait preuve de souplesse. Et,
cette souplesse-là, on va la maintenir. Donc, moi, je vous rassure, oui,
l'année a été éprouvante pour tous les secteurs d'industries, compte tenu de la
pandémie, oui, on peut ajuster le calendrier des travaux >préparatoires,
mais, l'implantation, on continue de penser que de se laisser trois à six ans
de délai, là, c'est largement suffisant.
Concernant le nombre de centres de dépôt,
je veux vous rassurer, il n'y en aura d'aucune façon moins. Comme je le
mentionnais, tous ceux qui récupèrent, les détaillants qui mettent en marché
ont une obligation légale. Cette obligation-là, elle sera maintenue, donc il
n'y aura pas moins de centres de dépôt. Mais, pour les commerçants, les
détaillants qui ne pourront pas accueillir cette masse supplémentaire, c'est là
où il y aura x centaines de centres de dépôt supplémentaires. Donc, au
final, il n'y en aura pas moins, il y en aura plusieurs centaines de plus. Et,
ça, il faut être très, très clair, là, ceux qui ont l'obligation aujourd'hui de
récupérer auront aussi l'obligation, là, de récupérer demain.
Pour ne pas faire un politicien de
moi-même, pour reprendre votre expression, je vais laisser la parole à mes
collègues qui souhaiteraient aussi intervenir. Mais, encore une fois, un gros
merci pour votre collaboration, là, dans ces travaux très importants.
La Présidente (Mme St-Pierre) :
M. le député de Bourget, vous avez la parole.
M. Campeau : Bien, moi, je ne
pourrai pas faire un politicien de moi-même, il ne me restera même pas assez de
temps pour le faire de toute façon. Moi, j'aimerais vous entendre, vous avez
mentionné... sur ce que vous avez mentionné : Le gouvernement garde un
certain contrôle par rapport à un réel REP. J'aimerais en comprendre plus,
parce que je me disais : En arrière, on doit quand même s'assurer qu'il va
y avoir un taux réel minimum de recyclage atteint.
M. Pelletier (Martin-Pierre) :
Tout à fait. Donc, je peux vous donner un exemple très simple, puis j'en ai identifié
quelques-uns, mais, quand, dans le projet de loi, le gouvernement se garde... puis
ça va être défini par règlement, se garde le contrôle ou une volonté de pouvoir
déterminer la partie non remboursable du montant de consigne, pour nous, c'est
une atteinte à la vraie REP. Parce que, dans un programme de REP, le
gouvernement cible... détermine des cibles puis il confie à l'industrie le
moyen d'atteindre ces cibles-là. Donc, l'industrie, par la suite, décide de
déterminer si on doit... comment on doit atteindre ces cibles-là, quels
mécanismes on doit mettre en place, comment le faire, donc, puis on fait un
rapport régulier, au bout d'un moment, sur comment on va l'atteindre. Donc, ça,
c'est un exemple où je trouve qu'il n'y a pas la nécessité de...
Puis je compare avec le modèle de la
Colombie-Britannique, où mes membres sont également présents. En
Colombie-Britannique, c'est ça, donc on s'entend avec le gouvernement sur une
cible à atteindre de récupération, mais c'est l'industrie qui cible... qui
détermine le montant de frais environnemental qui est chargé, la façon... si on
doit augmenter le nombre de centres de dépôt. Donc, il y a vraiment une plus
grande latitude qui est confiée à l'industrie dans <l'atteinte des...
M. Pelletier (Martin-Pierre) :
...donc
, on s'entend avec le gouvernement sur une cible à atteindre de
récupération, mais c'est l'industrie qui cible... qui détermine le montant de
frais environnemental qui est chargé, la façon... si on doit augmenter le
nombre de centres de dépôt. Donc, il y a vraiment une plus grande latitude qui
est confiée à l'industrie dans >l'atteinte des objectifs.
Là, présentement, dans le libellé du projet
de loi, on a certaines inquiétudes, puis j'espère qu'on pourra les amoindrir,
là, avec les travaux de la commission.
M. Campeau : Merci.
La Présidente (Mme St-Pierre) :
Mme la députée de Laviolette—Saint-Maurice.
Mme Tardif : Merci, Mme la
Présidente. Bonjour. Merci d'être avec nous cet après-midi. Vous avez soulevé à
plusieurs ou, à tout le moins, quelques reprises votre souci, votre inquiétude par
rapport à l'échéancier. Par contre, j'oserais vous demander quel serait votre
calendrier d'échéance. Qu'est-ce que vous nous proposez, là? Parce qu'on entend
votre crainte, on entend votre souci, mais qu'est-ce que vous nous suggérez? Parce
que, moi, personnellement, je trouvais que c'était trop long, en tant que citoyenne,
parce que les citoyens, on a hâte que ça arrive.
M. Pelletier (Martin-Pierre) :
Je peux comprendre, je peux comprendre. Donc, Mme la Présidente, c'est une question
fort pertinente, puis je peux vous donner des exemples concrets, pourquoi on a
besoin de plus de temps.
Par exemple, on veut tester de la
technologie à la fine pointe pour les centres de dépôt qui vont devoir être mis
en place. Donc, cette technologie-là, elle n'existe pas au Québec, on doit la
faire venir d'ailleurs, puis c'est souvent des fournisseurs en Europe ou aux
États-Unis. Fournisseurs en Europe, on parle de six à huit semaines de
livraison pour ce genre d'équipement là, donc ça, c'est un exemple de délai qui
est hors contrôle pour nous.
Je dois vous dire, on doit tester, on veut
faire des projets pilotes dans certaines régions, donc vérifier le comportement
des consommateurs pour aller vers un centre de dépôt, aller vers les nouveaux
kiosques automatisés qu'on veut mettre en place. Bien, présentement, dans les
zones rouges du COVID, on ne peut pas faire ce genre d'initiative là. Donc, ça,
c'est un autre exemple.
Pour répondre précisément à votre
question, nous, on pense qu'un an supplémentaire serait nécessaire. Le ministre
nous a demandé de produire un rapport préliminaire fin janvier 2021 sur un
modèle hybride de retour de contenants chez le détaillant ainsi que dans des
centres de dépôt. On va avoir de la misère à avoir un plan qui se tient, même
s'il est préliminaire, parce qu'il y a certaines choses qu'on n'est pas
capables de mesurer à cause du COVID, à cause qu'il nous manque des équipements.
Donc, il y a des délais comme ça.
Donc, nous, on demande un an
supplémentaire. Ce n'est pas parce qu'on ne veut pas mettre en oeuvre le
projet, je veux qu'on soit bien clairs. Nous, on partage l'objectif du
gouvernement d'augmenter la récupération des contenants de boisson qu'on met en
marché, on est vraiment commis vers ça. Mais il y a des choses qui prennent du
temps, puis les sommes en jeu sont énormes. Il y a des changements de
comportement du consommateur qui sont étalés depuis 30, 40 ans sur la
consigne, donc ça prend du temps à changer ça. Donc, c'est pour ça qu'on a
besoin d'un peu de souplesse <dans...
M. Pelletier (Martin-Pierre) :
...vers
ça, mais il y a des choses qui prennent du temps, puis les
sommes en jeu sont énormes. Il y a des changements de comportement du
consommateur qui sont étalés depuis 30, 40 ans sur la consigne, donc ça
prend du temps à changer ça. Donc, c'est pour ça qu'on a besoin d'un peu de
souplesse >dans l'approbation, tout ça, puis c'est pour ça qu'on demande
un an supplémentaire.
Mme Tardif : Merci.
M. Pelletier (Martin-Pierre) :
Merci, madame.
La Présidente (Mme St-Pierre) :
Est-ce qu'il y a d'autres questions? Alors, nous allons passer du côté de l'opposition
officielle. M. le député de Viau.
M. Benjamin : Merci. Merci, Mme
la Présidente. Merci pour votre présentation. Ma première question : Vous
avez parlé de degré de cohérence attendu de la part du consommateur, vous
faisiez allusion à quoi précisément?
M. Pelletier (Martin-Pierre) :
Oui, j'ai parlé de ça lorsqu'on parle d'établir le nouveau système puis le
retour du contenant. Donc, présentement, le consommateur est habitué de
retourner le contenant là où il l'a acheté, chez le consommateur... chez le
détaillant. Donc, le jour où on va élargir le système de consigne, le ministre
nous a dit, bien, ce n'est pas nécessairement tous les détaillants qui vont
reprendre les contenants, certains vont le faire, il y a une optionnalité. Nous,
on pense que, pour démarrer le projet, on doit absolument avoir l'ensemble des
détaillants qui reprennent des contenants.
Peut-être qu'il y a des aménagements qui
peuvent être faits pour des vraiment plus petites surfaces, puis tout ça, mais
on pense que le consommateur... étant donné le changement important, là, au
niveau du nombre de contenants, le consommateur doit être en mesure de
retourner dans ce qui existe présentement afin de nous donner le temps de
pouvoir mettre en place un système de centre de dépôt, par exemple, ou de
consolider le retour de certains contenants ailleurs. Puis la même chose au
niveau de la SAQ, je veux dire, les gens sont en faveur d'une consigne sur le
vin et les spiritueux parce qu'ils s'attendent à retourner leurs bouteilles de
vin et spiritueux lorsqu'ils l'ont acheté à la SAQ, même chose pour les ventes
en épicerie. Donc, c'est là, la cohérence.
M. Benjamin : Ce que j'entends
depuis le début des travaux de cette consultation particulière, on parle d'un
projet de loi nécessaire, attendu. Je vous ai entendu, tout à l'heure, vous
avez parlé des objectifs partagés, performance environnementale, qu'est-ce que
vous souhaitez. Mais j'aimerais peut-être que vous nous parliez un peu de votre
expérience, l'expérience de votre association, des entreprises qui sont dans
d'autres provinces, en lien avec, par exemple, tout ce qui s'appelle les
détaillants. Donc, est-ce que... actuellement, comment est-ce qu'on pourrait
s'assurer de travailler pour susciter un maximum d'adhésion des détaillants
pour que ce projet-là puisse vraiment arriver comme un projet efficace qui
donne les résultats escomptés?
M. Pelletier (Martin-Pierre) :
Oui, bien, vous avez tout à fait raison, puis c'est une des raisons,
d'ailleurs, pourquoi on a besoin d'un peu plus de temps. On doit essayer de
déterminer combien de contenants vont retourner chez le détaillant. Donc, c'est
quoi, l'augmentation du nombre de contenants qui vont retourner chez le
détaillant? Qu'est-ce qu'on peut faire avec de la nouvelle technologie, avec
plus de <collecte...
M. Pelletier (Martin-Pierre) :
...puis
c'est une des raisons, d'ailleurs, pourquoi on a besoin d'un peu
plus de temps. On doit essayer de déterminer combien de contenants vont
retourner chez le détaillant. Donc, c'est quoi, l'augmentation du nombre de
contenants qui vont retourner chez le détaillant? Qu'est-ce qu'on peut faire
avec de la nouvelle technologie, avec plus de >collecte chez le
détaillant pour s'assurer que ça ne s'empile pas dans son «back store», dans
l'entrepôt? Donc, mesurer les paramètres pour essayer de rendre la vie un peu
plus facile aux détaillants qui reçoivent ces contenants-là, donc, ça, c'est
une des choses qu'on doit faire au Québec.
Qu'est-ce qu'on fait ailleurs, dans
d'autres provinces? En Colombie-Britannique, c'est un modèle hybride où il y a
des points de dépôt puis le retour chez le détaillant. Donc, on considère faire
la même chose au Québec, étant donné le nombre de contenants qui vont être
consignés, d'avoir également des points de dépôt, mais on veut essayer de
savoir où ils devraient être situés, combien ça en prend, encore une fois, pour
alléger le travail des détaillants. Donc, c'est le genre de travail sur lequel
on réfléchit.
• (17 h 40) •
Mais, si on veut atteindre notre
performance environnementale, avoir un objectif de 75 % qui va passer à
90 %, on doit s'assurer de récupérer partout, partout, partout, au parc, à
l'aréna, au restaurant, au centre de ski, au terrain de golf, à la maison. Donc,
ça doit être partout, partout. Et ça, ça prend du temps, ça prend de l'argent
puis ça prend des efforts, mais on est prêts à aller dans cette direction.
La Présidente (Mme St-Pierre) :
M. le député de Robert-Baldwin.
M. Leitão : Très bien. Merci
beaucoup, Mme la Présidente. Alors, bonjour. À mon tour de vous souhaiter la
bienvenue. On a beaucoup parlé, jusqu'à maintenant, bon, de consigne, de
collecte, de récupération, ce qui est très important, et c'est ça, c'est au
coeur du projet de loi, bien sûr. Mais moi, j'aimerais aller un peu plus loin
dans ma discussion avec vous. Parce qu'aussi efficaces soient-ils, tous ces programmes
de récupération, après ça, il va falloir faire quelque chose avec le matériel
qu'on récupère. Donc, il va falloir qu'il soit traité, qu'il soit réutilisé,
qu'il soit valorisé de façon efficace.
Alors, ma question pour vous, donc, pour
votre association : Comment vous voyez ça? Vos membres, par exemple,
est-ce qu'on pourrait faire en sorte qu'ils s'engagent à n'utiliser que du
matériel recyclé pour leurs contenants, par exemple?
M. Pelletier (Martin-Pierre) :
Bien, c'est une question très pertinente, M. le député. Il y a présentement beaucoup
d'initiatives qui existent sur une base volontaire, de la part des entreprises,
pour utiliser davantage de matières recyclées, on le voit beaucoup dans le
plastique, donc, d'inclure un pourcentage de plastique recyclé. Mais j'ai des
membres qui utilisent 100 % de plastique recyclé dans le secteur de l'eau
embouteillée. Et là on entend parler du gouvernement du Canada qui pense
établir des normes pancanadiennes sur l'utilisation de plastique recyclé, donc
d'établir des pourcentages. Je pense que c'est une <mouvance...
M. Pelletier (Martin-Pierre) :
...membres qui utilisent 100
% de plastique recyclé dans le secteur
de l'eau embouteillée. Et là on entend parler du gouvernement du Canada qui
pense établir des normes pancanadiennes sur l'utilisation de plastique recyclé,
donc d'établir des pourcentages. Je pense que c'est une >mouvance à
laquelle on ne peut pas se soustraire.
Ceci dit, les matières que nous utilisons
pour nos produits, c'est principalement de l'aluminium, du plastique PET et des
cartons multicouches, un petit peu dans le verre, mais ces matières sont
facilement recyclables. Il y a beaucoup d'entre elles qui sont recyclées au
Québec. Le plastique PET recyclé, les gens se l'arrachent, il y a une très
grande demande pour le plastique recyclé PET. Dans le carton multicouche, on a
vu une nouvelle entreprise qui s'est établie sur la Rive-Sud de Québec, qui
commence le traitement des cartons multicouches, vous savez, les petites boîtes
à boire. Et l'aluminium, bien, c'est la matière recyclable qui a la plus grande
valeur. Donc, il n'y a vraiment pas d'enjeu ou de souci du côté de la chaîne de
récupération puis de l'utilisation.
Je vous dirais, le plus grand frein à
l'utilisation de plastique recyclé, dans nos produits, c'est, premièrement,
d'avoir accès à la matière à un prix compétitif. Parce que la demande est
tellement grande, au niveau du plastique PET recyclé, que le prix... Avec votre
passé d'économiste, vous comprenez bien ça, mais le prix pour la matière
recyclée est vraiment très élevé parce que la demande est là. Je peux vous dire
que chaque bouteille qui est récupérée, on n'a pas de problème à trouver un
marché pour ce plastique récupéré là.
M. Leitão : Très bien. Donc,
un des problèmes, avec la capacité actuelle, la capacité de l'industrie à
fournir du matériel recyclé : disons qu'il y aurait de la place pour
augmenter cette capacité-là. Est-ce que vos membres ont pensé à l'idée de créer
une espèce de consortium qui se lancerait aussi dans la production de contenants?
M. Pelletier (Martin-Pierre) :
Non. Premièrement, il y a les enjeux de compétitivité entre les entreprises où
ça peut présenter des problèmes, mais je vous dirais, M. le député, qu'il y a
des compagnies, j'en connais une, entre autres, une compagnie québécoise qui
est dans le traitement du plastique PET, qui eux doivent importer du PET
recyclé de d'autres juridictions parce qu'ils ont de la capacité de production,
donc ils ont de la capacité de traitement puis de... Donc, je vous dirais, dans
l'aluminium, dans le PET et maintenant, tout récemment, dans le carton
multicouche, le traitement de ces matières-là, ce n'est pas un enjeu au Québec.
M. Leitão : Très bien, merci.
Une dernière question, j'ai le temps. Ah! peut-être même d'autres, après. Un
enjeu que j'ai soulevé avec quelques autres participants avant vous concerne la
question des produits importés, donc les <boissons...
M. Leitão : ...très
bien,
merci. Une dernière question, j'ai le temps. Ah! peut-être même d'autres,
après. Un enjeu que j'ai soulevé avec quelques autres participants avant vous
concerne la question des produits importés, donc les >boissons. Je ne
sais pas si, dans votre cas, il y en a beaucoup, de boissons qui sont
importées. Parce que, là où j'ai une petite difficulté à intégrer toute la question
des principes de REP, c'est dans le cas des produits manufacturiers à
l'étranger et qu'on importe ici. Comment est-ce qu'on peut régler ça aussi? Parce
que j'ai l'impression que de plus en plus il y aura de produits importés
directs, de produits finis, là, importés directement de l'étranger. Ou, dans
votre cas, ce n'est pas un problème?
M. Pelletier (Martin-Pierre) :
Bien, dans notre cas, je vous dirais, c'est plus ou moins un problème. Dans le
nouveau système de consigne élargie, le volume de nos contenants que nous, on
met en marché au Québec, on représente à peu près 65 %... 60 %,
65 %... bien, disons 60 % du volume des contenants qui vont être dans
le nouveau système, donc on a une place prépondérante dans ces lieux-là.
On a certains de nos membres qui importent
des produits, je pense à Red Bull, par exemple, qui fabrique à l'extérieur
du Canada. Mais la plupart, la très, très, très grande majorité des produits
que nos membres mettent sur le marché sont embouteillés au Québec, donc, dans
les usines de Pepsi, Coke, Lassonde, Naya, Eska<V, c'est vraiment... et Ice
River Springs, à Lachute. Donc, il y a vraiment beaucoup d'embouteillage qui
est fait au Québec. Puis la raison est fort simple, M. l'économiste, c'est que
l'ingrédient numéro un de nos produits, c'est l'eau. Et ça coûte très cher,
transporter de l'eau, donc on a tout avantage à embouteiller localement. De
cette façon, on réduit nos frais de transport de façon importante, donc, qui
sont déjà très élevés, là. Mais, au lieu de transporter ça sur une plus grande
distance, on a beaucoup tendance à embouteiller sur place. Donc, c'est la
raison principale.
Donc, l'importation, il y a des produits
de niche, là, je vous dirais, qui sont importés, mais ce n'est vraiment pas un
volume très, très gros au sein de nos membres. C'est fait au Canada ou, dans la
très grande majorité, au Québec.
M. Leitão : Très bien. Il y
aurait d'autres enjeux, mais je pense que, le temps étant écoulé, on reparlera
après. Merci.
La Présidente (Mme St-Pierre) :
C'est terminé pour vous. Alors, Mme la députée de Mercier.
Mme Ghazal : Merci, Mme la
Présidente. Donc, j'ai 2 min 45 s. Merci pour votre
présentation. Vous avez beaucoup parlé de votre inquiétude des changements
d'habitude des Québécois. Ils sont habitués, eux, ils s'attendent à les
rapporter chez les détaillants. C'est la même chose aussi pour la SAQ, ce que
je pense qui n'y sera pas le cas. C'est un autre sujet, on posera la question à
la personne qui va venir ici pour représenter la SAQ.
Il y a des projets pilotes qui vont avoir
lieu, puis vous allez participer, je pense, vous aussi, aux projets pilotes. C'est
quoi, les conditions gagnantes pour... c'est-à-dire les conditions qui doivent
être mises en place pour que ce projet <pilote...
Mme Ghazal : ...c'est
la
même chose aussi pour la SAQ, ce que je pense qui n'y sera pas le cas. C'est un
autre sujet, on posera la question à la personne qui va venir ici pour
représenter la SAQ.
Il y a des projets pilotes qui vont
avoir lieu, puis vous allez participer, je pense, vous aussi, aux projets
pilotes. C'est quoi, les conditions gagnantes pour... c'est-à-dire les
conditions qui doivent être mises en place pour que ce projet >pilote
puisse réellement... autre que le temps — ça, on a compris qu'il n'y
en a pas — qui vont nous permettre de mettre en place le projet, là,
au complet puis que ça soit vraiment... qu'on puisse se servir des données du
projet pilote?
M. Pelletier (Martin-Pierre) :
Oui. Bien, moi, je pense, ce qui va faire le succès du prochain système, c'est
l'engagement des Québécois envers le nouveau système. Donc, il faut rendre un
système facile pour le consommateur, il faut que le geste de récupérer soit le
plus facile possible. C'est la clé du succès pour le système.
En ce qui concerne les projets pilotes, ce
qu'on veut faire avec les projets pilotes, on veut tester des choses, on veut
mesurer ce qui peut marcher puis ce qui ne peut pas marcher. Parce qu'un projet
pilote qui plante, c'est également utile de le savoir, parce que c'est à ça que
ça sert, un projet pilote. Donc, si le projet pilote te dit : Ce genre
d'équipement là ne peut pas fonctionner, l'hiver au Québec, bien, parfait, on
aime autant le savoir dans un projet pilote qu'une fois que c'est étendu à la
grandeur de la province. Donc, pour cette raison-là, il n'y a pas de bon puis
de mauvais projet pilote, il y a les résultats qu'on va obtenir, qui vont être importants
puis qu'on va pouvoir utiliser pour le système quand on va l'élargir.
Mme Ghazal : Oui, mais, comme,
dans le fond, le projet pilote, il faut qu'il recrée la réalité, donc...
M. Pelletier (Martin-Pierre) :
Exactement.
Mme Ghazal : C'est ça, la
réalité. Puis, par exemple, parmi les critères, c'est l'emplacement, par
exemple, dans un... si on choisit une place au Québec, si c'est dans un milieu
urbain, etc. Le prix aussi. Par exemple, la consigne, il faut que ça soit la
nouvelle consigne, pas comme c'est le cas en ce moment, parce qu'en ce moment c'est
peu, c'est, par exemple, 0,05 $. Il faut que ce soit 0,10 $, etc.
• (17 h 50) •
M. Pelletier (Martin-Pierre) :
Exact. Donc, vous avez tout à fait raison, donc, dans le projet pilote, il faut
reproduire les conditions qui vont exister dans trois ans ou quatre ans, quand
la nouvelle consigne élargie va être en place. Donc, le contenant que la
personne va acheter à la SAQ, il va falloir qu'il y ait son 0,25 $ de
consigne dessus, il va falloir qu'il ait une opportunité d'aller reporter le
contenant pour recevoir son 0,25 $. Donc, il faut recréer ces
conditions-là puis cet environnement-là pour vraiment tester ce qui fonctionne
puis ce qui ne fonctionne pas.
Mme Ghazal : Puis vous êtes
confiant que les projets pilotes...
La Présidente (Mme St-Pierre) :
C'est terminé, malheureusement. Mme la députée des Îles... c'est-à-dire de
Gaspé, Mme la députée de la troisième opposition, vous avez
2 min 45 s, vous aussi.
Mme Perry Mélançon : Merci.
Bonjour. C'est très, très intéressant de vous avoir parmi nous. Je vous
écoutais très attentivement quand vous avez parlé, là, qu'on devrait
multiplier, disons, les points où est-ce qu'on récupère les contenants vides.
Et je me suis posé la question à savoir est-ce que j'étais en faveur ou non,
parce que je prends beaucoup de notes, là, durant la commission. Et
effectivement, dans les régions comme la mienne, bon, je suis de la Gaspésie,
je verrais mal, là, demander à des citoyens d'aller dans deux, trois villages
plus loin pour aller, bon... <Donc...
Mme Perry Mélançon : ...et
je me suis posé la question à savoir est-ce que j'étais en faveur ou non, parce
que je prends beaucoup de notes, là, durant la commission. Et effectivement,
dans les régions comme la mienne, bon, je suis de la Gaspésie, je verrais mal,
là, demander à des citoyens d'aller dans deux, trois villages plus loin pour
aller, bon... >Donc, je comprends l'idée derrière ça.
Je voulais savoir quels étaient les
enjeux, selon vous, qui sont reliés à l'élargissement des consignes dans les
régions. Qu'est-ce qu'on peut faire pour s'assurer que ce ne soit pas une
application mur à mur puis qu'on ait des problèmes, là, dans la gestion de
matières résiduelles en région?
M. Pelletier (Martin-Pierre) :
Oui, oui, vous avez tout à fait raison. D'ailleurs, vous parlez à quelqu'un qui
est originaire du Bas-Saint-Laurent, donc je connais la réalité des régions et
je vous dirais que vous avez... vous soulevez un excellent point.
Donc, combien de kilomètres la personne
est prête à faire pour retourner son contenant? C'est pour ça que moi, je
milite beaucoup pour le retour chez le détaillant, donc de trouver des façons
pour que la personne qui n'a pas une épicerie dans son village, mais qui est
dans deux villages plus loin, puisse rapporter ses contenants quand il va aller
faire l'épicerie dans l'autre village. Donc, pour moi, c'est essentiel.
Et on retrouve... Donc, ça, c'est une
problématique des régions, mais on a d'autres problématiques, aussi, aux centres-villes
des grandes villes, que ce soit Québec, Montréal, où les gens sont plus en
transport en commun. Donc, ça, ça apporte une autre série d'enjeux. Donc, vous
avez raison, pour les régions, c'est peut-être plus facile, les gens utilisent
davantage... Mais, en même temps, les distances sont plus grandes, il ne faut
pas... Donc, tu sais, il faut que ça reste accessible. On ne peut pas avoir un
centre de dépôt régional puis demander aux gens d'aller tous porter les
contenants à Gaspé, quand ils restent à la Rivière-au-Renard ou... Donc, c'est
le genre de problématique... non, mais c'est exactement le genre de
problématiques auxquelles on va faire face.
Puis c'est pour ça que... Présentement,
là, il y a quelques milliers de détaillants qui récupèrent les contenants
consignés. On ne peut pas augmenter par deux fois et demie le nombre de
contenants consignés puis, en même temps, réduire le nombre d'endroits où on va
retourner nos contenants. Ça ne peut pas marcher. Donc, il faut vraiment régler
ce problème-là, trouver des solutions, puis là, après ça, on va pouvoir
envisager l'élargissement de la consigne. C'est là-dessus qu'on travaille.
La Présidente (Mme St-Pierre) :
C'est terminé. Merci beaucoup d'avoir participé à cette commission
parlementaire.
Nous allons suspendre nos travaux jusqu'à
19 h 30. Alors, bon appétit à vous tous et à vous toutes.
(Suspension de la séance à 17 h 54)
19 h 30 (version révisée)
(Reprise à 19 h 33)
La Présidente (Mme St-Pierre) :
Alors, à l'ordre, s'il vous plaît! Nous allons reprendre nos travaux.
Donc, je souhaite la bienvenue aux représentants
d'Éco Entreprises Québec. Ce soir, nous allons entendre Éco Entreprises Québec
et le Conseil des entreprises en technologies environnementales du Québec.
Des voix
: ...
La Présidente (Mme St-Pierre) :
Je vous demanderais, s'il vous plaît, de... Merci. Alors, je vous souhaite la
bienvenue à notre commission parlementaire. Vous avez 10 minutes pour
faire votre présentation et ensuite vous aurez l'occasion de pouvoir échanger
avec les députés. Allez-y.
Éco Entreprises Québec (EEQ)
(Visioconférence)
Mme Vermette (Maryse) :
Alors, bonsoir. Je suis Maryse Vermette, présidente-directrice générale d'Éco
Entreprises Québec. Et j'ai le plaisir d'être accompagnée de M. Denis
Brisebois, président du conseil d'administration. Alors, merci aux membres de
la commission de nous donner cette opportunité de vous présenter les faits
saillants de notre mémoire.
Comme vous le savez, Éco Entreprises
Québec est l'organisme qui représente les entreprises qui financent les coûts
des services municipaux de collecte sélective. Depuis 15 ans, c'est près
de 1,5 milliard de dollars qui ont été versés aux municipalités du Québec.
Pour le chantier de modernisation de la
collecte sélective, EEQ a mis sur pied une structure de gouvernance robuste
regroupant 15 associations patronales, des membres de son C.A. et des
représentants d'entreprises membres. Les positionnements de notre mémoire sont
le fruit de ces travaux inclusifs. Nous souhaitons également vous faire part de
notre grande satisfaction à l'endroit de la structure de concertation mise en
place par le ministère et RECYC-QUÉBEC pour participer aux travaux de
modernisation de la collecte sélective.
Alors, je vous dirais d'entrée de jeu :
Enfin! La modernisation de la collecte sélective au moyen de la
REP-partenariat, pour nous, c'est une bonne nouvelle. En effet, après quatre
comités mis sur pied par les gouvernements, depuis près de 10 ans, et
trois crises de recyclage, nous saluons le dépôt du projet de loi n° 65 et
la volonté du gouvernement de mettre les entreprises au coeur du système de la
collecte sélective et de leur et journaux, de leur conception jusqu'à leur
recyclage, et ce, dans une perspective d'économie circulaire.
Depuis plus de 10 ans, EEQ analyse
les différents modèles de la REP à l'échelle internationale, et nous arrivons à
la conclusion que les facteurs de succès de la REP répondent aux enjeux actuels
du système québécois de collecte sélective, soit : l'écoconception des
emballages intégrant des matières recyclées, recyclables et éliminant le
suremballage; la standardisation du tri à l'échelle du Québec afin d'éviter la
confusion chez le citoyen; des ententes-cadres avec les <municipalités...
Mme Vermette (Maryse) :
...soit :
l'écoconception des emballages intégrant des matières
recyclées, recyclables et éliminant le suremballage; la standardisation du tri
à l'échelle du Québec afin d'éviter la confusion chez le citoyen; des
ententes-cadres avec les >municipalités pour la collecte et le transport
assurant le maintien de la relation de proximité entre les municipalités et les
citoyens; des contrats avec les centres de tri axés sur la performance, la
qualité et la traçabilité, avec aussi une reddition de comptes de leur part; un
droit de propriété de la matière attribué aux entreprises représentées par l'organisme
de gestion, qui permettra d'établir des ententes à moyen et long terme avec les
recycleurs pour le développement de marchés locaux; des mécanismes de
transparence et de reddition de comptes obligatoires; des possibilités d'innovation
et de développement économique au Québec; et finalement un organisme de gestion
du système unique permettant d'assurer une équité entre les entreprises et
d'avoir une approche systémique globale.
Alors, bien que les communications
publiques du gouvernement soient très claires quant à son intention d'appliquer
la responsabilité élargie des producteurs — que j'appellerai ici la
REP — le projet de loi, toutefois, nous semble manquer de clarté, car
il n'introduit pas les principes de la REP et ouvre peut-être des portes qui
pourraient s'en éloigner. Nous présentons dans notre mémoire 12 recommandations
qui adressent sept enjeux pour les entreprises. En voici un bref résumé.
Comme c'est au niveau du règlement à venir
que la REP-partenariat sera définie ainsi que son modus operandi, le
gouvernement devra s'assurer que le règlement à venir ne s'éloigne pas des
principes de la REP et tienne en compte les préoccupations des entreprises qui
souhaitent que le cadre réglementaire ne soit pas prescriptif sur les moyens,
qu'il assure la flexibilité, l'agilité, la simplicité, la prévisibilité,
également, financière et l'équité entre les entreprises, notamment pour le
commerce électronique venant de l'extérieur du Québec.
Dans la REP-partenariat, EEQ reconnaît
l'apport important des municipalités pour assurer le service de première ligne
auprès des citoyens pour la collecte et le transport des matières. Toutefois,
c'est l'OGD qui assurera l'encadrement des activités par le biais d'ententes
contractuelles directes avec les municipalités. Il sera ainsi très important de
bien clarifier le rôle des organismes municipaux et les responsabilités des
entreprises, car le projet de loi, pour nous, n'est pas très clair à ce sujet.
De plus, afin d'assurer un encadrement des contrats municipaux qui arriveront à
échéance avant le... c'est-à-dire à l'échéance de l'entrée en vigueur du
règlement à venir, il faut s'assurer que l'OGD soit désigné le plus rapidement
possible pour transiger avec les municipalités concernées.
Le projet de loi n'indique pas que les
entreprises auront l'obligation d'adhérer à un organisme de gestion désigné
pour la collecte sélective. Afin d'assurer la viabilité financière du système,
de favoriser l'atteinte des cibles identifiées et de permettre le développement
de marchés, les producteurs ne devraient pas avoir la possibilité de mettre en <place...
Mme Vermette (Maryse) :
...le
projet de loi n'indique pas que les entreprises auront
l'obligation d'adhérer à un organisme de gestion désigné pour la collecte
sélective. Afin d'assurer la viabilité financière du système, de favoriser
l'atteinte des cibles identifiées et de permettre le
développement de
marchés, les producteurs ne devraient pas avoir la
possibilité de mettre
en >place leur propre petit système de collecte sélective. Nous
demandons donc à ce que le projet de loi soit amendé afin que toutes les
entreprises aient l'obligation d'être représentées par l'OGD.
• (19 h 40) •
Une double reddition de comptes est également
prévue dans le projet de loi. Nous rappelons que, dans une perspective de REP,
c'est via l'OGD que les renseignements, telle la traçabilité, la performance du
système, doivent transiter pour se rendre au gouvernement ou à sa société
d'État. Dans le système actuellement en vigueur, RECYC-QUÉBEC a des responsabilités
dans la gestion du régime de compensation, dont, entre autres, le portail de déclaration
des municipalités. Avec le système modernisé, il y a une relation directe entre
l'OGD et les municipalités et l'OGD et les centres de tri, réduisant ainsi de beaucoup
l'implication de la société d'État. EEQ considère que l'application d'un pourcentage
des coûts du système pour déterminer l'indemnité de RECYC-QUÉBEC n'a pas sa
raison d'être et doit être retirée du projet de loi n° 65.
Tel que mentionné tantôt, le règlement à
venir sera la pièce maîtresse de la REP-partenariat. La structure de gouvernance
mise en place par EEQ a déjà adopté plusieurs positionnements se retrouvant en
annexe de notre mémoire. L'un d'eux porte sur la desserte des institutions, commerces
et industries, qu'on appelle des ICI, qui constitue une grande source de
préoccupations pour les entreprises. La desserte des ici, via les ententes avec les municipalités, ne devrait
inclure que les petits commerces, les petits ICI de type salons de coiffure,
bureaux de comptable, petits restaurants, comme c'est le cas actuellement dans
la plupart des programmes municipaux.
Alors, pour le système modernisé, la
détermination des cibles doit prendre en compte l'état actuel du système qui,
on le sait tous, est perfectible. Elles devront être réalistes et progressives.
Il ne faudrait pas penser qu'en quelques années de transition, d'ici la mise en
place de la REP, tous les enjeux du système de collecte sélective seront
résolus. Il y a beaucoup de travail à faire au cours des prochaines années. En
ce sens, des incitatifs sur le développement des marchés seraient préférables à
des pénalités en cas de non-atteinte des cibles.
M. Brisebois (Denis) : Bonsoir
à tous, les membres de la commission. À titre de président du conseil
d'administration, je me permettrais le mot de la fin de notre audition. Comme
le p.l. n° 65 concerne la modernisation de la
collecte sélective et de la consigne, il est important de mentionner que
l'élargissement de la consigne aura un impact majeur sur le financement de la
collecte sélective et sur les centres de tri.
Le transfert de contenants de boisson du
bac vers la consigne impliquera que les entreprises qui mettent en marché ces
contenants ne verseront plus de contribution à EEQ pour la collecte sélective.
C'est une trentaine de millions de dollars par année de contributions en moins
pour financer le système de <collecte...
M. Brisebois (Denis) :
...et sur les centres de tri.
Le transfert de contenants de boisson
du bac vers la consigne impliquera que les entreprises qui mettent en marché
ces contenants ne verseront plus de contribution à EEQ pour la collecte
sélective. C'est une trentaine de millions de dollars par année de
contributions en moins pour financer le système de >collecte sélective,
soit près de 20 % des coûts actuels.
Selon nos analyses préliminaires chez EEQ,
le retrait de ces matières du système de collecte sélective ne devrait pas
réduire les coûts du système puisque les coûts de collecte et de transport sont
établis en fonction du nombre de portes desservies et les coûts de tri sont
majoritairement fixes, faisant en sorte qu'une diminution de quantité serait
contrebalancée par une hausse des coûts qui seront répartis sur le tonnage
restant.
Alors, la complémentarité des systèmes de
collecte sélective et de consigne sera donc essentielle puisque plusieurs
contenants consignés continueront de se retrouver dans le bac de récupération,
comme c'est le cas actuellement. Pour assurer l'équité entre les entreprises,
le règlement à venir devra prévoir que les OGD de collecte sélective et de
consigne aient l'obligation de conclure une entente pour la compensation des
contenants consignés qui se retrouveront dans le système de collecte sélective.
Je réitère notre message d'introduction à
l'effet que nous sommes heureux de la décision du gouvernement de la mise en
place de REP-partenariat pour la collecte sélective. J'ai suivi depuis près de
10 ans, depuis 2009, les analyses d'EEQ sur la REP, et c'est avec
satisfaction que j'accueille la modernisation de la collecte sélective. Merci à
vous, merci de votre écoute.
La Présidente (Mme St-Pierre) :
Merci beaucoup. Alors, M. le ministre, vous avez 16 min 30 s.
M. Charette : Merci, Mme la Présidente,
un temps que je partagerai avec mes collègues. Mme Vermette,
M. Brisebois, merci de partager avec nous votre soirée, merci pour vos
propos également éclairants.
Je vais y aller d'une petite confession en
commençant. Quand j'ai été nommé dans les responsabilités de l'Environnement,
il y a maintenant presque deux ans, j'ignorais, et je le dis en toute, toute
franchise, j'ignorais que le système de collecte sélective était en très grande
partie financé par les entreprises elles-mêmes productrices de contenants ou de
types d'emballage de toute sorte. Je l'avoue d'emblée. Et je devine que
plusieurs Québécois, plusieurs Québécoises l'ignorent encore, à ce jour, et moi
le premier, je ne peux pas leur reprocher. Et ce sont des centaines de millions
de dollars, au fil des ans, qui ont été investis par les entreprises dans ce
système-là.
Donc, je peux aisément comprendre la
frustration qui était la vôtre de devoir financer un système et de voir à quel
point ce système-là était contre-performant, en quelque sorte. Donc, bien heureux
d'avoir eu à collaborer avec vous pour tenter d'identifier des solutions.
D'ailleurs, je vous remercie sincèrement, vous avez été à nos côtés, là, depuis
de longs mois pour essayer de voir comment, avec d'autres partenaires,
solutionner la <problématique...
M. Charette : …système-là
était contre-performant, en quelque sorte.
Donc, bien heureux
d'avoir eu à
collaborer avec vous pour tenter d'identifier des solutions. D'ailleurs, je
vous remercie sincèrement, vous avez été à nos côtés, là, depuis de longs mois
pour essayer de voir comment, avec d'autres partenaires, solutionner la >problématique.
Donc, merci, merci pour votre collaboration, merci de m'avoir permis d'avoir
une vision plus précise, là, de votre réalité.
Ceci dit, on a un projet de loi qui est
important, qui est à l'étude, votre présence est d'autant plus appréciée. Mais
quelle est la perception, justement, de l'industrie par rapport... Bon, vous
dites accueillir favorablement, mais en quoi... et ça peut surprendre quelques-uns,
en quoi des compagnies qui sont forcées de payer et qui sont tenues de livrer
des résultats peuvent être contentes, éventuellement, de devoir assumer des
pénalités si jamais elles ne remplissent pas bien leur mandat?
Donc, a priori, ça semble un petit peu
contradictoire, mais c'est le message que j'ai reçu et c'est le message que
j'accueille très, très favorablement. Pour moi, ce que ça veut dire, c'est que
les entreprises veulent faire mieux, veulent faire de façon plus efficace.
Donc, peut-être me parler de votre état d'esprit, là, dans ce contexte-là.
Mme Vermette (Maryse) : Oui.
Merci, M. le ministre. Écoutez, c'est sûr que c'est un long processus. Ça fait
des années, chez Éco Entreprises Québec, et avec les 3 000 quelques
entreprises que nous représentons, que l'on discute de responsabilité élargie
des producteurs, qui ne soit pas uniquement financière, mais également où, là,
les entreprises vont avoir un rôle actif dans la gestion du système.
Alors, c'est sûr qu'avec toutes les crises
qu'on a connues au cours des dernières années, bien, il y a... oui, il y a de
la frustration, de la part de nos entreprises, parce que, pour elles, c'est un
geste important de contribuer au financement de la collecte sélective, et elles
se disent : Bien, finalement, si on a les deux mains sur le volant, pour
s'exprimer ainsi, puis si on est vraiment maîtres des décisions par rapport au
système, bien, on aura de la reddition de comptes à faire, on pourra, justement,
prendre les décisions en fonction des matières que nous mettons en marché.
C'est ça, l'important, c'est de faire le
lien entre la matière qui est mise en marché et son recyclage et de s'assurer
aussi qu'on puisse avoir une approche globale, au Québec, pour pouvoir
développer des marchés, avoir du gisement de matière qui va justifier des
investissements pour développer des nouvelles entreprises. Alors, c'est ce qui
motive... Vous savez, les gens d'affaires, ce qu'ils souhaitent... c'est une
business, le recyclage, et ils souhaitent vraiment être impliqués et prendre
des décisions pour les matières qu'ils mettent en marché.
M. Charette : C'est
intéressant, là, de voir cette perspective exprimée. Et, d'après vous, est-ce
que la réforme qui est à l'étude présentement va aussi inciter ces entreprises-là
à modifier, dès le départ, que ce soient <leurs...
Mme Vermette (Maryse) :
...pour
les matières qu'ils mettent en marché.
M. Charette : C'est
intéressant, là, de voir cette perspective exprimée. Et, d'après vous, est-ce
que la réforme qui est à l'étude présentement va aussi inciter ces
entreprises-là à modifier, dès le départ, que ce soient >leurs types
d'emballage, leurs types de contenant? Est-ce qu'il y a là aussi un incitatif à
se dire : Bon, étant donné que j'aurai une responsabilité à la sortie,
peut-être déjà avoir un rôle à jouer au niveau des intrants, faire en sorte que
mon matériel soit déjà... soit le plus retreint possible au niveau de
l'emballage, le plus recyclable et valorisable possible? Donc, est-ce que c'est
aussi un des effets attendus de la réforme?
Mme Vermette (Maryse) : Bien,
c'est sûr qu'en signant uniquement un chèque, on n'a pas... les entreprises n'ont
pas de responsabilité au niveau des opérations. Là, en comprenant comment le
système fonctionne, bien, c'est sûr que tout le volet de l'écoconception des
emballages, la décision de mettre un emballage sur le marché va avoir
directement un lien avec la façon dont on va recycler la matière dans nos
centres de tri. Alors, c'est sûr qu'il y a un lien, il y a une motivation. Et à
travers la tarification... Parce qu'on travaille actuellement à développer une
tarification qui porte sur l'écomodulation, donc avoir un tarif qui va
encourager des matières écoconçues, davantage recyclables, puis aussi la
réduction, naturellement, c'est fondamental. Je ne sais pas si,
M. Brisebois, vous aimeriez...
M. Brisebois (Denis) : Oui, j'aimerais
rajouter, M. le ministre, qu'on a déjà... plusieurs entreprises ont déjà
commencé, avec l'écoconception, donc, de modifier leurs emballages, là,
surtout, là, au niveau de la marque privée, il y a plusieurs grands détaillants
en particulier. Donc, c'est déjà amorcé. Donc, à partir du moment où on a déjà,
à peu de choses près, 100 % des coûts, donc, les entreprises se sont déjà
prises en main pour revoir, et puis Éco Entreprises collabore énormément avec
les entreprises, justement, au niveau de l'écoconception.
Et, en même temps, ce que Maryse
mentionnait, c'est que, maintenant, on est rendus à regarder l'écomodulation,
donc d'aller beaucoup plus loin que seulement que l'écoconception. Donc, c'est
des concepts qui peuvent paraître peut-être arbitraires un peu, un peu
nébuleux, mais ce sont déjà des choses qui sont déjà amorcées, du côté d'Éco
Entreprises, pour venir en aide, justement, et d'accompagner des entreprises
pour choisir les meilleurs types de matière possible au niveau des emballages.
• (19 h 50) •
La Présidente (Mme St-Pierre) :
M. le député de Bourget...
M. Charette : Peut-être juste
vous remercier...
La Présidente (Mme St-Pierre) :
Oh! excusez-moi, je croyais que vous m'aviez dit de passer la parole.
M. Charette : Non. Effectivement,
juste vous remercier, avant de céder la parole à mes collègues, et peut-être
vous rassurer rapidement. Il y a différents éléments que vous souhaiteriez voir
dans le projet de loi. Ce que je mentionnais d'entrée de jeu, c'est un projet
de loi, d'abord et avant tout, habilitant, donc qui permettra d'implanter ces
réformes-là, mais beaucoup des éléments que vous avez mentionnés se
retrouveront davantage dans la réglementation. Donc, le projet de loi, il faut
le voir comme la <démarche...
M. Charette : ...voir
dans
le projet de loi. Ce que je mentionnais d'entrée de jeu, c'est un projet de
loi, d'abord et avant tout, habilitant, donc qui permettra d'implanter ces
réformes-là, mais beaucoup des éléments que vous avez mentionnés se
retrouveront davantage dans la réglementation. Donc, le projet de loi, il faut
le voir comme la >démarche qui nous permettra d'implanter la réforme,
mais beaucoup de détails suivront, là, dans la réglementation par la suite. Donc,
encore une fois, un gros merci pour votre collaboration et un gros merci pour
votre présence ce soir.
La Présidente (Mme St-Pierre) :
M. le député de Bourget.
M. Campeau : Merci beaucoup.
Mme Vermette, M. Brisebois, bonsoir. Mme Vermette, votre présentation
initiale... bien, excusez, le début de votre présentation, quant à moi, qui est
même un sommaire, c'était : Enfin! Je partage beaucoup ce «enfin».
J'aimerais savoir comment vous voyez votre rôle, pour l'EEQ, entre maintenant
et le 31 décembre 2024. Comment vous allez participer à la mise en place?
Mme Vermette (Maryse) : Oui. Alors,
oui, écoutez, nous, on collabore de façon très étroite avec le ministère de
l'Environnement, avec RECYC-QUÉBEC, depuis la mise en place du comité par M. le
ministre, l'an passé, qui a présenté des recommandations unanimes il y a déjà
un an, hein, ça fait un an maintenant. Et, avec l'annonce du projet de...
c'est-à-dire de la réforme, en février, il y a eu des groupes de travail qui
ont été mis en place à la fin du printemps, début de l'été, quatre groupes de
travail, et EEQ est responsable d'un de ces groupes de travail, donc, dans la
phase diagnostique.
Alors, on est actuellement dans une phase
diagnostique du système de collecte sélective pour que tout le monde puisse
être à niveau. Tous les intervenants de la chaîne de valeur participent sur ces
quatre comités, groupes de travail. Et, après la phase diagnostique, on va
entamer la phase de transition. Et c'est sûr qu'Éco Entreprises Québec souhaite
être l'organisme de gestion désigné pour la phase de transition. Il y a
beaucoup de travail à faire. Comme on l'a mentionné dans notre mémoire, il va
falloir rapidement transiger de façon officielle avec les municipalités. Donc,
il faut qu'il y ait une organisation qui puisse être nommée rapidement pour
assumer cette transition. La décision incombe aux entreprises de nommer
l'organisme de gestion désigné qui sera agréé, par la suite, par RECYC-QUÉBEC.
On a mis en place une structure de
gouvernance très robuste. Les 15 associations patronales travaillent de
concert avec nous, les entreprises. On a fait un webinaire, en juin, on a
expliqué la modernisation avec les groupes de travail, on va en faire un autre
dans les prochains mois. Donc, c'est beaucoup de travail, mais, écoutez, ça
fait plus de 10 ans qu'on y travaille, alors nous, on est prêts.
M. Campeau : Vous <parlez...
Mme Vermette (Maryse) :
...on
a expliqué la modernisation avec les groupes de travail, on va en
faire un autre dans les prochains mois. Donc, c'est beaucoup de travail, mais,
écoutez, ça fait plus de 10 ans qu'on y travaille, alors nous, on est
prêts.
M. Campeau : Vous >parlez
des dessertes des ICI puis vous dites qu'on devrait aller s'occuper des petits
ICI. C'est quoi, des petits? À quel moment on arrête d'être petit?
Mme Vermette (Maryse) : Bien,
écoutez, ce qui arrive, c'est que, depuis la mise en place des programmes municipaux
de collecte sélective par les municipalités, la plupart des programmes
municipaux au Québec offrent un service à des commerces, institutions et même
des petites industries dont les quantités de matières s'apparentent à des
unités résidentielles, c'est-à-dire avec des équipements qui s'apparentent à
ceux utilisés pour les citoyens, et avec une fréquence de collecte aussi. Alors,
c'est sûr que c'est le genre de commerces, comme j'énonçais tantôt, là, des
petits commerces en bordure de rue, qui seraient desservis par le volet du
partenariat avec les municipalités, comme elles le font actuellement pour la
grande majorité.
La Présidente (Mme St-Pierre) :
Mme la députée d'Argenteuil.
Mme Grondin : Merci, Mme la
Présidente. Il me reste combien de temps?
La Présidente (Mme St-Pierre) :
4 min 50 s.
Mme Grondin : Parfait. Bon, donc,
bonjour, Mme Vermette. En fait, je voudrais justement prendre la balle au
bond de mon collègue. Vous avez dit qu'il y a beaucoup de travail à faire avec
les municipalités, notamment dans la phase de transition. Moi aussi, j'avais
cette question-là, notamment au niveau des dessertes des ICI. Je comprends que
la façon que vous envisagez, vous souhaiteriez, c'est de se restreindre au
niveau des petits ICI, mais qu'en est-il des écoles, des hôpitaux? Eux autres
aussi, là, ils ont... Parfois, moi, dans mon comté, la municipalité offre la
collecte sélective. Donc, comment vous voyez ça pour les gros ICI?
Mme Vermette (Maryse) : Oui. Alors,
les ICI institutionnels, actuellement, sont, pour la plupart, desservis par les
municipalités, qu'on parle des écoles, bureaux du CLSC, là. Donc, nous, ce
qu'on veut, on veut éviter de changer la vie du citoyen dans cette
transition-là et dans cette réforme. Il faut que ça reste simple. Oui, le
système doit changer, derrière, mais pour le citoyen, il faut que le geste de
récupérer demeure et qu'on poursuive sensiblement au niveau du même niveau de
desserte. Alors, c'est pour ça que, quand on vous parlait des ICI, vous avez
tout à fait raison, effectivement, les écoles, les hôtels de ville sont desservis,
ce qui est institutionnel. Donc, oui, ça serait inclus dans... C'est <actuellement...
Mme Vermette (Maryse) :
...
sensiblement au niveau du même niveau de desserte. Alors, c'est pour
ça que, quand on vous parlait des ICI, vous avez tout à fait raison,
effectivement, les écoles, les hôtels de ville sont desservis, ce qui est
institutionnel. Donc, oui, ça serait inclus dans... C'est >actuellement
le fait dans les programmes municipaux.
Ce qu'on distingue des gros ICI, là, c'est
de la très grande entreprise, c'est, vous savez, les parcs industriels. Ces
entreprises-là génèrent des matières qui ne sont pas assimilables à des
matières que l'on retrouve dans nos bacs de récupération résidentiels, et là,
il faut avoir une approche différente. Et ça, bien, c'est... les entreprises
verront quelle est la meilleure façon d'offrir le service à ces... Est-ce que
c'est un service qui reste sur une base individuelle, avec une reddition de
comptes, ou c'est un service regroupé selon des parcs industriels? Alors, il va
falloir faire cette analyse-là durant la période de transition.
Mme Grondin : Parfait. Et pour
ce qui touche toutes les mesures, là, d'ISE, là, information, sensibilisation et
éducation, dans le cadre des PGMR, évidemment, les MRC, les municipalités ont
mis énormément de mesures en place ou de... ont innové dans plusieurs façons en
matière de communication. Vous envisagez comment... Parce que j'ai cru voir
rapidement, peut-être que je me trompe, mais que vous souhaiteriez que cette
partie-là soit reprise par l'organisme plutôt qu'elle reste dans les mains des
municipalités?
Mme Vermette (Maryse) :
Alors, il y a deux niveaux au niveau de l'ISE. Il y a au niveau du service de
première ligne avec les citoyens, l'information aux citoyens par rapport aux
services. Alors, comme je le disais, là, on souhaite que cet aspect-là ne
change pas. Par contre, on veut avoir une vision de standardisation aussi à
l'échelle du Québec par rapport, notamment, à la fameuse liste des matières
acceptées. Il faut arriver, au Québec, d'avoir le même type de desserte par
rapport aux matières à l'ensemble du territoire québécois. Et là il y a un
message porteur qui peut se faire, justement, au niveau du Québec, et c'est sûr
qu'on parle d'une grande campagne, mais au niveau du... qui serait faite par
l'organisme de gestion désigné. Mais, pour le service de première ligne avec
les citoyens, c'est sûr que c'est les municipalités, via les ententes
contractuelles avec l'OGD, qui assureraient le service de première ligne.
Mme Grondin : Parfait. Merci
beaucoup.
La Présidente (Mme St-Pierre) :
Merci. Alors, nous allons passer du côté de l'opposition officielle. M. le
député de Viau ou Robert-Baldwin, lequel? M. le député de Viau.
• (20 heures) •
M. Benjamin : Merci. Merci, Mme
la Présidente. Merci pour votre présentation. La première question que
j'aimerais vous poser, c'est au sujet de la recommandation 6 de votre
mémoire, donc, cette recommandation 6, donc, qui dit... Vous recommandez
que le projet soit amendé pour retirer l'article 53 <concernant...
>
20 h (version révisée)
<17909
M.
Benjamin : ...pour votre présentation. La première question que
j'aimerais vous poser, c'est au sujet de la recommandation 6 de votre
mémoire, donc, cette recommandation 6, donc, qui dit... Vous recommandez
que le projet soit amendé pour retirer l'article 53 >concernant
l'indemnité payable à RECYC-QUÉBEC. J'aimerais vous entendre : Pourquoi
cette recommandation?
Mme Vermette (Maryse) : Bien,
vous savez, on a fait les calculs, puis 3 % de coûts estimés qui
pourraient... qui atteignent environ 200 millions de dollars, ça fait
6 millions de dollars par année qu'il faudrait percevoir auprès des
entreprises pour verser à la société d'État. Bon, nous, on se questionne avec
le fait que l'OGD aura beaucoup de responsabilités en lien avec l'encadrement
du système, il n'y aura plus de portail de déclaration au niveau des
municipalités. C'est clair que 6 millions de dollars, là, c'est 50 %
de plus que notre «payroll» actuellement chez EEQ.
Alors, c'est sûr que ça... les entreprises
se questionnent. Il va falloir comprendre quelles seront les responsabilités et
les charges de la société d'État. Et la meilleure façon, c'est de pouvoir
prévoir, non pas dans une loi, mais dans une entente, le versement d'une
indemnité, comme c'est le cas dans les autres programmes de REP actuellement.
M. Benjamin : À quelques
reprises, vous avez mentionné, et d'ailleurs ça apparaît dans le mémoire aussi...
vous avez parlé de manque de clarté, et il me semble que vous fondez beaucoup
d'espoir sur le projet de réglementation, de règlement à venir. Quand on parle
de manque de clarté de ce projet de loi, sachant l'expertise que vous avez
développée comme organisation autour de ces enjeux-là, quelles seraient, selon
vous, les zones de clarté qu'il faudra rapidement apporter et dans le cadre de
l'étude détaillée à venir de ce projet de loi?
Mme Vermette (Maryse) : Bien,
écoutez, je comprends, le ministre l'a expliqué d'entrée de jeu, que c'est un
projet de loi sur les pouvoirs habilitants du ministre, du gouvernement. Mais
c'est clair que les zones grises, c'est dans le modus operandi de la
REP-partenariat.
Et ce qui nous interpelle beaucoup, c'est
clarifier le rôle des municipalités, à venir, dans cette modernisation de la
collecte sélective et aussi bien encadrer les responsabilités des entreprises.
Et on sait que, bon, on parle de la mise en place d'un OGD qui aurait des
responsabilités par rapport à planifier le système, le financer, etc., mais on
n'est pas clair sur la notion de REP-partenariat, alors... autant avec les
municipalités qu'avec les centres de tri. Alors, ça, pour nous, c'est... on a
confiance que ça sera précisé dans le projet de règlement, mais on voulait vous
faire part de nos petits points de vigilance à cet égard.
M. Brisebois (Denis) : Il ne
faut pas oublier non plus... <Excusez-moi...
Mme Vermette (Maryse) :
…
qu'avec les centres de tri. Alors, ça, pour nous, c'est... on a
confiance que ça sera précisé dans le projet de règlement, mais on voulait vous
faire part de nos petits points de vigilance à cet égard.
M. Brisebois (Denis) :
Il ne faut pas oublier non plus... >Excusez-moi, M. le député. Il ne
faut pas oublier non plus qu'actuellement on parle quand même… le p.l. n° 65 parle de deux aspects, donc on parle de collecte
sélective et aussi de consigne, donc il faut vraiment avoir… parce qu'il va y
avoir un manque à gagner du côté de la collecte sélective, alors il faut
s'assurer que les deux systèmes… Ici, on parle de deux OGD différents, pour
l'instant, donc il faut s'assurer que c'est les entreprises qui paient dans les
deux cas. Donc, il va falloir s'assurer effectivement que l'argent ou que la
façon, justement, de collecter, cette façon-là, d'un système à l'autre, donc
l'interfinancement, que ça se fasse de façon rigoureuse, mais avec une reddition
de comptes, mais, en même temps aussi, que ça se fasse de façon harmonieuse
pour ne pas que les deux organismes se tiraillent d'un bord puis de l'autre à
chaque fois.
M. Benjamin : Merci. Un peu
plus tôt, en fait, avant vous, il y a d'autres groupes qui ont partagé avec
nous un peu… pas les inquiétudes, mais, en fait, quelques soucis au sujet de… par
rapport à ce projet de loi, en ce qui a trait au principe du REP. Est-ce que ce
sont des inquiétudes, des soucis que vous partagez aussi par rapport à ce projet
de loi et les principes du REP?
Mme Vermette (Maryse) : Bien,
dans le cadre des travaux que nous avons actuellement avec les quatre groupes
de travail, c'est sûr qu'on parle toujours de responsabilité élargie des
producteurs. Et notre souhait, c'est que la REP soit bien enchâssée dans le
projet de règlement. Et les discussions que nous avons, autant avec les représentants
du ministère qu'avec RECYC-QUÉBEC, vont dans le sens de confirmer une
REP-partenariat pour la modernisation de la collecte sélective.
M. Benjamin : Vous avez
mentionné un souci que vous avez aussi, je ne sais plus si c'est le mot
«équité» que vous avez mentionné ou… quand vous parliez du commerce
électronique, les risques inhérents au commerce électronique de l'extérieur. Pouvez-vous
nous en dire un peu là-dessus?
Mme Vermette (Maryse) : Oui.
Alors, vous savez, de la façon dont le système fonctionne, ce sont les entreprises
qui mettent en marché des contenants, emballages et imprimés qui contribuent
pour le système, et ces entreprises doivent avoir une place d'affaires au Québec.
La situation du commerce électronique, c'est que plusieurs de ces entreprises
n'ont pas de place d'affaires au Québec, donc ne contribuent pas actuellement.
Vous savez, Amazon, maintenant, a une place d'affaires, mais ce n'était pas le
cas l'année passée et les années précédentes. Donc, c'est clair qu'il faut
trouver une façon.
Nous, on souhaite que le gouvernement
puisse trouver une façon que l'on pourra aller chercher l'argent auprès de ces
entreprises pour assurer l'équité, <parce que…
Mme Vermette (Maryse) :
...
mais ce n'était pas le cas l'année passée et les années précédentes.
Donc, c'est clair qu'il faut trouver une façon.
Nous, on souhaite que le gouvernement
puisse trouver une façon que l'on pourra aller chercher l'argent auprès de ces
entreprises pour assurer l'équité, >parce que les entreprises à
l'extérieur du Québec qui vendent via le commerce électronique génèrent beaucoup
d'emballages, des boîtes de carton, et il faut s'assurer que tout le monde paie
sa juste part. On estime à peu près à de 6 à 10 millions de dollars par
année le vide. On a estimé... on a fait des analyses, chez EEQ. Alors, c'est beaucoup
d'argent, là. Alors, à tous les ans, multiplié par 10 millions de dollars,
ça fait en sorte qu'il faut trouver une solution pour le commerce électronique.
M. Benjamin : Merci.
La Présidente (Mme St-Pierre) :
M. le député de Robert-Baldwin.
M. Leitão : Merci beaucoup.
Combien de temps, Mme la Présidente?
La Présidente (Mme St-Pierre) :
Quatre minutes.
M. Leitão : Quatre minutes. Très
bien. Oui, justement, cet enjeu-là du commerce électronique, avez-vous vérifié
ou étudié ce qui se fait ailleurs pour essayer de capter le commerce
électronique, que ce soit en Europe, que ce soit... en Europe? Je ne pense pas
qu'aux États-Unis ça se fasse beaucoup, mais enfin...
Mme Vermette (Maryse) : Non, vous
avez tout à fait raison, ce sont les modèles européens. Parce qu'aux
États-Unis, malheureusement, il n'y a pas de responsabilité élargie des
producteurs pour les emballages. Il y en a pour certains produits, mais je
pense qu'ils n'ont pas encore compris qu'il faut aller vers une responsabilité
des... qu'il faut davantage responsabiliser les entreprises, aux États-Unis.
Écoutez, en Europe, c'est aussi un enjeu.
C'est sûr qu'il y a eu différentes analyses qui ont été faites. Les
gouvernements se sont impliqués, entre autres, via toute la notion de l'entrée
au pays. Il y a aussi via les postes, parce que c'est le système de postes,
hein, qui achemine ces matières au Québec, donc ça aussi, via les services
postaux. Mais ce qu'on va faire, c'est qu'on pourrait même s'engager à
présenter au ministère de l'Environnement le... Parce qu'on discute
actuellement avec nos vis-à-vis français, qui vivent la même situation, et on
pourrait transmettre, justement, certains résultats de nos analyses. Il y a la
notion d'adresse, au Québec, il y a les lois fiscales, aussi, qui pourraient...
il pourrait y avoir des modifications.
Alors, ma réponse n'est pas très claire,
mais on s'engage à vous soumettre un papier pour identifier, justement,
qu'est-ce qui pourrait être possible.
M. Leitão : Et je vous
inviterais et j'invite le ministre aussi à avoir recours à Revenu Québec, dans
ces discussions-là, parce que Revenu Québec a déjà fait un peu de travail
là-dessus pour aller collecter la taxe de vente, la TVQ, et je pense qu'on <pourrait...
Mme Vermette (Maryse) :
…
justement qu'est-ce qui pourrait être possible.
M. Leitão : Et je vous
inviterais et j'invite le ministre aussi à avoir recours à Revenu Québec, dans
ces discussions-là, parce que Revenu Québec a déjà fait un peu de travail
là-dessus pour aller collecter la taxe de vente, la TVQ, et je pense qu'on >pourrait
utiliser un peu les mêmes principes.
Maintenant, puisque le temps file, votre
recommandation n° 4, donc, un organisme de gestion
désigné unique, je comprends votre idée derrière ça, mais ma question est la
suivante : Est-ce que vous pensez que RECYC-QUÉBEC pourrait être un tel
organisme ou ça serait mieux que ce ne soit pas RECYC-QUÉBEC?
• (20 h 10) •
Mme Vermette (Maryse) :
L'organisme de gestion désigné sera un organisme nommé par les entreprises qui
mettent en marché les contenants, emballages et imprimés. Ce devra être un OBNL
privé, et je crois que c'est quand même clair, là, en tout cas, avec les
discussions qu'on a eues sur les différents groupes de travail, mais aussi au
niveau de la gouvernance.
Dans les meilleures pratiques à l'échelle
internationale, un statut d'OBNL privé est le statut qui est recommandé. Nous,
on est membres de l'organisme EXPRA, Extended Producer Responsibility Alliance,
à l'échelle internationale et surtout en Europe, on est le représentant à
l'échelle canadienne, et c'est la recommandation : OBNL privé qui regroupe
des entreprises qui mettent en marché des contenants, emballages et imprimés.
Il faut que ce soient des contributeurs qui soient… qui forment l'organisation.
Alors, RECYC-QUÉBEC encadre, a une... agrée,
mais l'OGD, c'est vraiment une organisation privée.
M. Leitão : Très bien. Merci.
La Présidente
(Mme St-Pierre) : Merci. Merci beaucoup. Alors, je passe la
parole, maintenant, au deuxième groupe d'opposition. Mme la députée de Mercier,
vous avez 2 min 45 s.
Mme Ghazal : Merci, Mme
la Présidente. Merci pour votre présentation. Donc, vous soumettez votre
candidature pour devenir l'OGD? C'est une blague.
Mme Vermette (Maryse) :
Bien, en tout cas…
Mme Ghazal : Vous n'êtes
pas obligée de répondre.
Mme Vermette (Maryse) : On va
travailler fort durant la période de transition, en tout cas.
Mme Ghazal : Oui, très bien.
Écoutez, la REP, dans le fond, c'est… puis vous dites, c'est... Le gouvernement
met en place des objectifs, par exemple, de performance pour le recyclage, la
récupération, et c'est les entreprises propriétaires des matières qui doivent
les gérer. Est-ce que vous serez d'accord avec le fait qu'il y ait des
objectifs pas uniquement de taux de recyclage ou de récupération, mais aussi
des objectifs, par exemple, d'écoconception, des objectifs de réduction, des
objectifs autres, puis que ça soit prescrit dans la réglementation, et que ça
soit obligatoire que ces résultats-là soient atteints? Est-ce que… Je dis «vous»,
mais les gens que vous représentez.
Mme Vermette (Maryse) : Oui.
Bien, je vais vous donner un exemple. Actuellement, avec RECYC-QUÉBEC, vous
savez, annuellement, on doit faire un tarif. Donc, les entreprises paient sur
la base du poids des emballages, et le tarif, comme le mentionnait M. Brisebois
tantôt, doit être écomodulé. L'écomodulation, c'est des <principes…
Mme Vermette (Maryse) :
...Bien, je vais vous donner un exemple. Actuellement, avec RECYC-QUÉBEC, vous
savez, annuellement, on doit faire un tarif. Donc, les entreprises paient sur la
base du poids des emballages, et le tarif, comme le mentionnait M. Brisebois
tantôt, doit être écomodulé. L'écomodulation, c'est des >principes
d'écoconception, notamment, et de recyclabilité. Alors, c'est sûr que l'obligation,
c'est de s'assurer que le tarif tienne en compte... et qu'on soit... qu'il y ait
une obligation d'avoir des mesures d'écoconception dans le tarif.
Et on est en train de travailler, on va
avoir... on va soumettre un tarif bientôt à nos entreprises, avec une première
au niveau d'une mesure d'écomodulation. On en a déjà une depuis plusieurs
années, soit le contenu recyclé, mais on travaille à élargir la formule de
tarification pour y ajouter le principe... vous savez, les bonus-malus, là,
encourager les entreprises qui font des emballages écoresponsables. Et celles,
justement, qui mettent en marché des emballages qui ne le sont pas, bien... il
y a le côté bonus puis il y a le côté malus. Alors, on travaille là-dessus.
Mme Ghazal : Mais c'est juste
financier, c'est-à-dire qu'une compagnie peut dire : Bien, moi, je ne veux
pas vraiment faire l'effort puis je vais payer pour polluer, là, entre
guillemets. Mais, par exemple, mettre des objectifs de, par exemple, taux de
recyclage, il faut que ce soit atteint à la fin, d'écoconception, c'est-à-dire
que votre produit doit avoir tant de matières... Parce qu'il y a des compagnies
qui, elles, pourraient juste payer, puis c'est tout, après ça, elles ne font
rien. Mais il faut qu'il y ait des objectifs autres que financiers, c'est ça,
ma question.
La Présidente (Mme St-Pierre) :
On n'aura pas le temps de répondre à la question, parce que ce temps est écoulé.
Mais nous allons aller vers le troisième groupe d'opposition, Mme la députée de
Gaspé, que j'ai appelée cet après-midi Mme la députée de la Gaspésie. Alors, je
viens de réduire votre territoire.
Mme Perry Mélançon : Merci, ce
qui est déjà assez grand comme ça. Merci, Mme la Présidente. Bonjour à vous
deux. Bonsoir, en fait. Je vais aller rapidement, peut-être juste une petite
précision. On a beaucoup entendu parler de complémentarité des systèmes, là, de
collecte sélective et de consigne. Vous parlez d'une entente qui devra
peut-être être formulée dans la réglementation. J'aimerais en savoir un peu
plus, parce que le gouvernement semble vouloir être beaucoup de la partie,
participer beaucoup à cette entente-là. C'est quoi, votre vision de cette
entente comme telle, là? Dans la recommandation 11, si je peux vous
situer.
Mme Vermette (Maryse) :
Alors, vous savez, depuis que les deux systèmes cohabitent, il n'y a pas de
mesure de complémentarité formelle entre la collecte sélective et la consigne,
les systèmes de consigne au Québec. Avec un élargissement du système de
consigne, c'est clair... Et puis, moi, je ne pense pas que les citoyens, comme
l'a dit un précédent interlocuteur, aujourd'hui à la commission... que le
citoyen se sent... est mal parce qu'il met son contenant consigné dans le bac.
Il y a des gens qui font ce choix-là, hein, qui ne <souhaitent...
Mme Vermette (Maryse) :
...
puis, moi, je ne pense pas que les citoyens, comme l'a dit un
précédent interlocuteur, aujourd'hui à la commission... que le citoyen se
sent... est mal parce qu'il met son contenant consigné dans le bac. Il y a des
gens qui font ce choix-là, hein, qui ne >souhaitent pas retourner leurs
contenants consignés et qui prennent la décision de le mettre dans le bac de
récupération. Et c'est pour ça qu'il faut voir tout ça dans un ensemble. C'est
une gestion de flux de matières, et il faut s'assurer qu'il y ait une forme de
complémentarité, parce qu'il y a un système qui va collecter les contenants de
l'autre système. Alors, c'est sûr qu'il y a des coûts, là, de collecte, de
transport et de tri pour ces matières, parce que l'entreprise qui...
c'est-à-dire que l'OGD de la consigne va vouloir avoir... va avoir des taux de
recyclage à atteindre, va vouloir avoir la matière qui est dans le bac de
récupération. Alors, il va falloir que les deux organisations se parlent, et
travaillent ensemble, et aient une vision intégrée et globale du gisement des
matières au Québec.
Mme Perry Mélançon : Ma question,
en fait, rapidement : Est-ce que vous... Est-ce que ça devrait être fixé
dans cette entente-là par les deux organisations ou ça devrait être le travail
du gouvernement d'arriver avec un tarif?
La Présidente (Mme St-Pierre) :
Rapidement.
Mme Vermette (Maryse) : Nous,
ce qu'on souhaite... Oui, je comprends. Nous, ce qu'on souhaite, c'est qu'il y
ait une obligation que les deux OGD négocient ensemble pour avoir de la
complémentarité entre les deux systèmes.
La Présidente (Mme St-Pierre) :
Il reste 10 secondes.
Mme Perry Mélançon : Par
«standardisation du geste du tri», vous voulez dire quoi, à l'échelle du Québec?
Cinq secondes.
Mme Vermette (Maryse) : Bien,
d'une municipalité à l'autre, on ne met pas les mêmes matières dans le bac.
Alors là, il va falloir avoir une liste pour l'ensemble du Québec. Qu'est-ce
qu'on met dans notre bac de récupération? On n'entend que ça, qu'il y a de la
confusion chez les citoyens. Alors là, il faut régler ça.
La Présidente (Mme St-Pierre) :
Alors, je dois vous couper la parole. Donc, je vous remercie pour votre
contribution à notre commission parlementaire. Je vous souhaite une très belle
fin de soirée.
Nous allons prendre une courte pause puis
ensuite nous allons entendre le Conseil des entreprises en technologies environnementales
du Québec.
(Suspension de la séance à 20 h 17)
(Reprise à 20 h 20)
La Présidente (Mme St-Pierre) :
Alors, bonsoir. Nous allons reprendre nos travaux.
Nous allons entendre maintenant le Conseil
des entreprises en technologies environnementales du Québec. Bonne soirée. Bonsoir.
Merci d'être avec nous. Vous avez, comme vous le savez, 10 minutes pour
faire votre présentation. Je vous inviterais à vous présenter et à décliner vos
titres respectifs.
Conseil des entreprises en technologies
environnementales du Québec (CETEQ)
(Visioconférence)
M. Mimeau (Richard) : Parfait.
Bien, bonsoir, chers membres de la commission, Mme la Présidente. Mon nom est
Richard Mimeau, je suis directeur général du CETEQ, et je suis accompagné aujourd'hui
de M. Yazan Kano, qui est vice-président régional chez Services Matrec,
une filiale de GFL Canada, administrateur et trésorier du CETEQ.
Le CETEQ est l'association qui regroupe
les entreprises privées des principaux secteurs de l'économie verte au Québec.
Nos membres combinent plus de 15 000 travailleurs et un chiffre
d'affaires de plus de 2,5 milliards. Nous avons pour mission la promotion
du développement durable et de l'expertise du secteur privé dans l'industrie de
l'environnement.
Comme vous le savez, nous sommes très
actifs, nous avons déjà siégé sur le comité d'action et de modernisation de
l'industrie de la récupération et du recyclage puis, maintenant, sur le comité
aviseur du ministre de l'Environnement, dont les travaux ont mené au projet de
loi n° 65.
D'ailleurs, nous tenons à remercier
M. Benoit Charette de nous avoir donné l'opportunité de travailler sur ces
comités, ainsi qu'un <remerciement...
M. Mimeau (Richard) : …
sur
le comité d'action et de modernisation de l'industrie de la récupération et du
recyclage puis, maintenant, sur le comité aviseur du ministre de
l'Environnement, dont les travaux ont mené au projet de loi n° 65.
D'ailleurs, nous tenons à remercier
M. Benoit Charette de nous avoir donné l'opportunité de travailler sur ces
comités, ainsi qu'un >remerciement pour le ministère de l'Environnement
et les gens de RECYC-QUÉBEC pour leur grande collaboration pour ce projet. Nous
désirons aussi souligner la volonté d'EEQ de vouloir prendre en charge ce
changement de gouvernance.
Notre intervention aujourd'hui sera brève.
Dans un premier temps, j'émettrai les principaux commentaires du CETEQ sur le
projet de loi, puis mon collègue abordera la question des ICI — probablement
qu'aujourd'hui, là, vous avez tous compris que c'était «industries, commerces
et institutions».
Tout d'abord, bien que le projet de loi
concerne la consigne et la collecte sélective, nous discuterons seulement de la
collecte sélective. Vous vous souviendrez que nous avions longuement discuté de
la consigne lors des consultations publiques sur les enjeux de recyclage et de
la valorisation locale du verre, l'an dernier. La consigne est là pour rester
puisqu'il s'agit d'une forme de tri positif de la matière qui en améliore sa
qualité et qui responsabilise les consommateurs. Cela étant dit, nous aimerions
vous inviter à prévoir un mécanisme de complémentarité entre les deux systèmes
modernisés afin d'en assurer la pérennité, surtout pour la collecte sélective
avec l'élargissement de la consigne.
C'est simple, la modernisation du système
de collecte sélective souhaitée au Québec repose sur une approche de
responsabilité élargie des producteurs qui mettent en marché les produits.
Ainsi, les producteurs seront incités à utiliser des matières écoconçues, à
intégrer du contenu recyclé, à s'assurer de la récupération et du recyclage
performant de leurs matières ainsi qu'à favoriser le développement des marchés,
en particulier les marchés locaux, dans une perspective d'économie circulaire.
Les producteurs devront miser sur le
partenariat avec les municipalités par la prise en compte de leur rôle dans les
services de proximité avec les citoyens, permettant de bâtir sur les acquis
actuels et les investissements réalisés, tout en considérant les réalités des
différentes régions du Québec, et devront se limiter à ce rôle. Le CETEQ est
enthousiaste et ne peut que se réjouir de constater que le gouvernement du
Québec abonde dans cette direction. Cette situation provoquera une réelle
transformation de l'industrie de la collecte sélective en favorisant
l'innovation et en modernisant ses façons de faire.
L'introduction d'un organisme de gestion
OGD, responsable du système et redevable au gouvernement, favorisera la mise en
place de bonnes pratiques et offrira un climat propice à l'investissement de
capitaux privés. De plus, cet organisme unique permettra d'assurer une équité
entre les intervenants et d'avoir une approche concertée : collecte, tri,
conditionneurs, recycleurs, débouchés, marché local, donc une économie
circulaire, donc de coordonner la chaîne de valeur que le CETEQ représente.
Cependant, afin de réaliser ses objectifs
d'efficacité et de rentabilité, l'OGD doit avoir les coudées franches, être
désigné le plus rapidement possible et émettre des contrats sur le long terme.
Nous constatons que l'avenir de la <collecte…
M. Mimeau (Richard) : …
économie
circulaire, donc de coordonner la chaîne de valeur que le CETEQ représente.
Cependant, afin de réaliser ses
objectifs d'efficacité et de rentabilité, l'OGD doit avoir les coudées
franches, être désigné le plus rapidement possible et émettre des contrats sur
le long terme. Nous constatons que l'avenir de la >collecte sélective
passe par une nouvelle gouvernance qui offrira des directives de marché
novatrices et qui exigera un produit de qualité supérieure, car pour tous les
centres de tri, la première mission doit être d'assurer une collecte sélective
efficace au Québec.
Afin d'obtenir ces résultats, l'OGD chargé
de la REP doit pouvoir émettre des contrats à long terme. Ce faisant, les
entreprises privées pourront justifier les investissements nécessaires à la
modernisation de leurs équipements et enfin inciter de nouvelles entreprises
spécialisées dans le domaine d'investir au Québec. Autrement dit, l'entreprise
privée justifie difficilement l'investissement requis pour moderniser des
équipements et de s'installer au Québec pour un contrat à court terme. En
accordant un contrat sur une plus longue période d'années, on permet à
l'entreprise privée d'investir au Québec tout en évitant au gouvernement et à
ses organisations de subventionner une industrie.
Il faut comprendre ici que le projet de
loi laisse place à beaucoup d'interrogations et que ce sera le règlement qui
répondra à ces interrogations. C'est justement lors de sa rédaction qu'il y
aura beaucoup d'enjeux, d'ailleurs, qui détermineront le succès de cette
modernisation.
Je laisse maintenant la parole à
Yazan Kano, qui discutera de la situation plus spécifique de la collecte
en ICI.
M. Kano (Yazan) : Merci,
Richard. Mmes et MM. les députés, membres de la commission. Depuis le tout
début du processus de réforme de la collecte sélective et de la modernisation
des centres de tri, les membres du CETEQ ont contribué aux débats en apportant
des idées et des réflexions basées sur leur longue expérience de gestionnaires
dans le domaine et de l'expertise pointue qu'ils ont développée.
La CETEQ adhère aux principaux objectifs
du projet de loi n° 65, dont celui de pérenniser
l'industrie du recyclage, au Québec, et de le soutenir à travers les
difficultés, principalement dans le traitement des matières d'origine
résidentielle. Il y a toutefois une distinction importante entre la réalité et
celle vécue dans les services de collecte et de traitement des matières
collectées auprès des industries, commerces et institutions. Il est fondamental
de protéger ce dernier secteur d'activité, qui se porte bien et qui doit être
exclu de la réforme proposée dans le cadre du projet de loi.
En effet, il existe une différence
importante entre la situation vécue dans la collecte sélective résidentielle et
la collecte sélective des ICI. Cette dernière est bien établie... à la suite de
nombreux investissements privés et ajustements au cours des dernières années,
offre un produit de qualité. Une des raisons pour lesquelles le secteur des ICI
fonctionne bien présentement relève de la libre concurrence entre le collecteur
et les différents opérateurs de la chaîne de valeur.
Le CETEQ met en garde le gouvernement
contre l'idée d'inclure la collecte des ICI dans le projet de la REP et de
l'OGD. La relation entre un client ICI et un fournisseur de service est établie
dans un cadre de libre marché et assure un prix concurrentiel en <tout
temps…
M. Kano (Yazan) : ...de la
chaîne de valeur.
Le CETEQ met en garde le gouvernement
contre l'idée d'inclure la collecte des ICI dans le projet de la REP et de
l'OGD. La relation entre un client ICI et un fournisseur de service est établie
dans un cadre de libre marché et assure un prix concurrentiel en >tout
temps. D'aucune manière l'ajout d'un intermédiaire entre le client et le
fournisseur de service de collecte ne serait bénéfique pour le système. Nous vous
invitons donc à retirer la collecte des ICI de la REP et de la responsabilité
de l'OGD. Il serait fort dommage de détruire un libre marché qui fonctionne
bien et qui offre des résultats positifs.
D'ailleurs, il en est ainsi pour le volet
de post-traitement des matières : la revente aux recycleurs. Effectivement,
les entreprises oeuvrant dans le traitement des ICI ont réussi à établir leurs
réseaux de revente des matières dans un marché principalement domestique en
produisant des ballots d'excellente qualité pour lesquels la demande est très
forte. Cette relation entre le centre de tri de matières ICI et les recycleurs
est également établie dans un marché concurrentiel qui stimule la performance
mais surtout l'innovation afin d'arriver à un produit de première qualité qui
détermine le prix de revente. Richard.
M. Mimeau (Richard) : Bien, en
conclusion, le projet de loi n° 65 est une excellente nouvelle pour la
collecte sélective au Québec. Donc, on va être avec vous pour répondre à vos questions.
Alors, merci de votre écoute.
La Présidente (Mme St-Pierre) :
Merci beaucoup. Alors, M. le ministre, vous avez la parole.
M. Charette : Merci, Mme la
Présidente. Messieurs, un réel plaisir de vous entendre ce soir. J'ai eu des commentaires
de mes collègues qui me laissent entendre que je parlais trop par moment. On me
demande de leur réserver un bloc suffisamment important. Donc, je voulais
surtout vous remercier.
Vous l'avez mentionné, vous nous
accompagnez depuis un bon moment sur cette réflexion-là à travers les
différents comités qui ont été mis sur place. Donc, votre expertise, elle est
indéniable, elle est appréciée. Donc, c'est une présence, là, qui fait la
différence.
Un projet de loi qui est somme toute
habilitant, hein, on le voit, très, très bref, parce que beaucoup de ces
détails-là viendront suite aux travaux, justement, des comités qui sont en
place actuellement. Mais tout simplement vous remercier, c'est un plaisir à
chacune des fois, là, de vous rencontrer, d'échanger. Et sans plus tarder, là,
je laisserais la parole à mes collègues. Merci beaucoup.
La Présidente (Mme St-Pierre) :
M. le député de Bourget.
M. Campeau : J'ai envie de lui
jouer un tour, dire que je n'ai pas de question.
La Présidente (Mme St-Pierre) :
Oui, c'est ça que j'allais dire.
• (20 h 30) •
M. Campeau : Bonsoir à vous
deux. M. Mimeau, je me souviens tellement bien de la dernière fois qu'on
s'est rencontrés en personne, c'était après le budget, au mois de mars, et
c'était juste avant l'arrêt de l'économie, et c'est pour ça que je m'en souviens
énormément.
Je voudrais surtout parler de la
prévisibilité et le fait... Et, prévisibilité, c'est aussi dans le temps, qu'on
peut le voir. Les dates actuelles qui ont été mises dans le projet de loi, vous
ne semblez pas accrocher là-dessus, vous semblez <confortables...
>
20 h 30 (version révisée)
M. Campeau : ...Je
voudrais surtout parler de la prévisibilité et le fait... et prévisibilité,
c'est aussi dans le temps qu'on peut le voir. Les dates actuelles qui ont été
mises dans le projet de loi, vous ne semblez pas accrocher là-dessus, vous
semblez confortables avec ça. Est-ce que ça donne assez de prévisibilité? Ça
vous en donne trop? Vous n'avez pas assez? Quel est votre commentaire par
rapport à ça?
M. Mimeau (Richard) :
Bien, peut-être... Pour nous, dans le calendrier, on trouvait que… on était
capables de vivre avec le calendrier qui était là actuellement. Moi, je vous
dirais qu'il y a des gens qui ont hâte de travailler. Il y a des gens qui ont
hâte de s'investir aussi. On pense que la nouvelle façon de faire va pouvoir
donner des opportunités à des entreprises au Québec, donc on a hâte de
commencer. Je ne sais pas, Yazan..
M. Campeau : Donc, vous
ne voyez pas de…
M. Kano (Yazan) : Oui,
mais...
M. Campeau : O.K. …d'impact
avec les dates qui ont été là?
M. Mimeau (Richard) : Oui.
Il y a la question de transition, là. Naturellement, bien, il y a le comité de
travail. Là, on a quatre groupes de travail, dont un qui travaille fort pour
s'occuper de la transition des contrats, juste pour… jusqu'en décembre 2024. Mais
là-dessus le travail se fait, puis je pense qu'on est capable d'arriver aux objectifs
que le ministre a mis en place dans son projet de loi, là.
M. Campeau : Puis dernière
question avant de laisser la parole aux autres aussi : Les contrats à long
terme, c'est quoi, du long terme, pour vous? C'est-u de l'ordre de cinq ans?
M. Mimeau (Richard) :
Non.
M. Campeau : Plus que ça.
M. Mimeau (Richard) :
Oui, parce que présentement...
M. Campeau : C'est ça, je
voulais entendre, oui.
M. Mimeau (Richard) :
...on joue avec des contrats de deux, trois, quatre ans, cinq ans. Alors,
quelqu'un qui veut vraiment pouvoir investir... Alors, moi, si la REP un jour
dirait : On fait un contrat de 15, 20 ans pour s'occuper de trier
telle région, puis qu'il pourrait y avoir trois, quatre entreprises qui
pourraient appliquer sur l'appel d'offres, bien, tant mieux. Je ne sais pas,
Yazan...
M. Kano (Yazan) : Oui.
Bien, j'aimerais rajouter quelque chose sur la longueur des contrats. Les
centres de tri, ce n'est pas un projet facile, il y a beaucoup d'innovation, énormément
d'innovation. Et qu'est-ce qui arrive actuellement avec des contrats de trois à
cinq ans, c'est que le temps d'ouvrir, mettons, un centre de tri, même s'il est
neuf, au bout de trois ans il faut réinvestir de l'argent. Et donc, pour
justifier ces innovations-là et ces investissements-là, il faudrait qu'ils
aient une durée plus longue que ça, sinon ça va freiner l'innovation.
M. Mimeau (Richard) :
Oui. Puis, si je peux ajouter, il y a des entreprises qui sont dans d'autres
provinces au Canada, aux États-Unis et même en France, puis qui ne sont pas au
Québec, là, <alors... >puis c'est des experts en collecte
sélective, en centres de tri, en recycleurs. <Puis... >Mais c'est
parce qu'ici on a des modèles d'affaires différents, plus compliqués puis on
espère que la REP va pouvoir permettre soit d'agrandir ceux qui sont déjà ici
puis de hausser vers le haut nos centres de tri au Québec.
M. Campeau : En fait, je
ne suis pas surpris de votre réponse, mais je voulais l'entendre de votre part.
Parce qu'à chaque fois qu'une industrie manoeuvre des <matières dont
la...
M. Mimeau (Richard) :
...
va pouvoir permettre soit d'agrandir ceux qui sont déjà ici puis de
hausser vers le haut nos centres de tri au Québec.
M. Campeau : En fait,
je ne suis pas surpris de votre réponse, mais je voulais l'entendre de votre
part. Parce qu'à chaque fois qu'une industrie manoeuvre des >matières dont
la valeur à l'unité est minime, qui en manoeuvre en grosse quantité, ça prend
des gros équipements, que ça soit rentable, et ça prend donc des
investissements et de la prévisibilité.
Une voix : Exact.
Une voix : Oui, exact.
M. Campeau : Merci, Mme
la Présidente.
La Présidente (Mme St-Pierre) :
Mme la députée d'Argenteuil.
Mme Grondin : Merci, Mme
la Présidente. M. Mimeau, M…, bonsoir. Dans votre mémoire, à la
page 6, vous mettez en garde le gouvernement contre l'idée d'inclure la
collecte des ICI dans le projet de REP et de l'OGD, vous nous dites : «La
relation entre le client ICI et un fournisseur de service est établie dans le
cadre d'un marché libre et assure un prix concurrentiel. <D'autre… >D'aucune
manière l'ajout d'un intermédiaire entre le client et le fournisseur de service
de collecte sera bénéfique pour le système privé. Nous vous invitons donc à
retirer la collecte des ICI de la REP et de la responsabilité de l'OGD. Il
serait fort dommageable de détruire un marché qui fonctionne bien et qui offre
des résultats positifs».
Moi, c'est cette dernière phrase-là qui me
préoccupe légèrement. Parce qu'en fait, quand je regardais tout récemment le
bilan dans mon comté, dans le comté d'Argenteuil, je regardais, plus de 40 %
de la matière éliminée sur le territoire de la MRC provient des ICI, 75 %
de ces matières-là, de ces rejets-là sont recyclables.
Donc, est-ce que vous pouvez m'expliquer?
Vous dites que ça va bien avec les ICI, le portrait qui est dans mon comté n'est
pas si reluisant. Donc, vous, vous souhaitez quand même retirer de la REP… de
l'exercice qui se passe avec les ICI ou tantôt on avait une proposition qui
était de prendre des petits ICI. Voulez-vous plus m'expliquer, parce que là je
suis un peu mélangée?
M. Mimeau (Richard) :
Oui.
M. Kano (Yazan) : Oui,
effectivement...
M. Mimeau (Richard) :
Vas-y, Yazan. Commence, Yazan...
M. Kano (Yazan) : Voilà,
effectivement. Il y a une différence entre< les...>, on va les
appeler les dépanneurs, les petits ICI, où est-ce qu'ils ont des bacs roulants
en recyclables , et les Walmart de ce monde, ou les Costco, ou les industries
qui ont des gros conteneurs de recyclage. Et les gros commerces, eux autres,
ils ont souvent, vous allez le voir, ils ont tous un ou deux conteneurs, un
pour les déchets, un pour les recyclables, et les recyclables sont pris en
charge. Et, tandis que les petits, eux autres, peuvent être pris en même temps
que la collecte résidentielle, donc à même la REP et pourrait… donc merci de
préciser. Nous, on parle des gros ICI et non pas des petits commerces de coin
de rue, là.
Mme Grondin :
<Parfait...
M. Kano (Yazan) : ...
et
les recyclables sont pris en charge. Et, tandis que les petits, eux autres,
peuvent être pris en même temps que la collecte résidentielle, donc à même la
REP et pourrait… donc merci de préciser. Nous, on parle des gros ICI et non pas
des petits commerces de coin de rue, là.
Mme Grondin : >Parfait.
Et parmi les gros, donc, dans le fond, c'est à ce niveau-là, là, où vous dites
que votre travail…
M. Kano (Yazan) : Il
faudrait l'exclure…
Mme Grondin : …se fait quand
même relativement bien, là.
M. Kano (Yazan) : Il se
fait bien à cause que qu'est-ce qu'il faut prendre en considération, les
matières recyclables, mettons, d'un commerce X et Y n'est pas le même, donc,
nous, dans nos routes, on va mixer les bonnes... Il y a beaucoup de relations
avec le client, donc rajouter un intermédiaire, ça ne nous aidera pas. Je vais
prendre, exemple, une place qui vend de l'électronique où est-ce qu'ils ont des
boîtes à TV, à télévision, à téléviseur, bien, ils ont un format, ces
boîtes-là, il y a un standard. On ne le mettra pas nécessairement sur notre route
avec une machine, une... (panne de son) …alimentaire, où est-ce que les
«packagings», excusez mon anglicisme, mais les emballages sont plus petits,
d'une autre… de d'autres formats et qui ont une autre réalité de tri.
Donc, c'est pour ça qu'on dit qu'il y a un
libre marché. Les commerçants, ils ont des programmes de recyclage. On demande
au gouvernement d'encadrer la réglementation, puis ça on est pour. Une fois que
ça, c'est mis en place, le privé va s'en occuper. Il va aller chercher les
matières, et on va s'assurer de les faire de la meilleure façon possible.
M. Mimeau (Richard) :
Parce que, dans les grands ICI, il y a plusieurs spécificités aussi, puis ce n'est
pas tous les centres de tri non plus qui peuvent prendre les différentes
matières. Donc, c'est important que les entreprises connaissent leurs ICI. Il y
a une stratégie, et donc c'est important.
Et de plus le ministre nous a donné la
responsabilité, dans le projet de la stratégie de la valorisation, des matières
organiques. Les transporteurs vont aller collecter les matières organiques, donc
on a déjà une relation. On va en avoir une autre en étant ceux qui vont
discuter avec les ICI pour les matières organiques dans la stratégie de
valorisation. Donc, on a déjà un contact avec eux, on va en avoir encore un
plus grand aussi.
Mme Grondin : Merci
beaucoup.
La Présidente (Mme St-Pierre) :
Alors, je passe la parole maintenant à la députée de Laviolette—Saint-Maurice.
Mme Tardif : Merci.
Bonsoir. Très intéressant. Par contre, je suis surprise d'entendre qu'il faut
réinvestir à tous les trois ans. Et, en même temps, je me dis que le projet de
loi est innovateur, très intéressant. Vous soulevez aussi l'intérêt de
travailler avec la proximité tout en considérant les réalités des régions.
Alors, je me demande quel serait le
conseil ou quels seraient les modèles idéaux, optimaux que vous nous donneriez
ou que vous donneriez à un promoteur pour qu'il s'établisse en région plus
éloignée. Parce qu'on veut absolument que les régions éloignées ou plus
éloignées soient aussi partie <prenante...
Mme Tardif : …
modèles
idéaux, optimaux que vous nous donneriez ou que vous donneriez à un promoteur
pour qu'il s'établisse en région plus éloignée. Parce qu'on veut absolument que
les régions éloignées ou plus éloignées soient aussi partie >prenante,
là, de ce beau processus-là.
M. Kano (Yazan) :
Effectivement.
M. Mimeau (Richard) : Il
y a… Bien, peut-être…
M. Kano (Yazan) : …
M. Mimeau (Richard) : O.K.
Bien, c'est certain qu'en ayant une REP… La REP, d'après moi, là… Ça, c'est mon
opinion personnelle, mais quand que la REP va commencer ses opérations… Il y a
présentement 23 centres de tri au Québec, alors là, elle va commencer avec
ces centres de tri là, j'imagine, pour partir. Par la suite, bien, la REP va
pouvoir regarder, bon, dans telle région, il y a un centre de tri, O.K., mais
là, j'aimerais peut-être développer un peu le marché puis je vais commencer à
dire : Bon, bien, on pourrait rassembler les différentes MRC.
Puis est-ce que la REP pourrait un jour
dire : Bon, bien, on va construire… Moi, ce que je demande, là, est-ce
qu'il y a quelqu'un qui peut s'occuper de telle région, n'importe où au Québec,
puis de faire tant de tonnes. Et peut-être qu'il y a une, deux, trois
entreprises qui vont le faire, parce que là, ils vont avoir peut-être un
contrat de 15 et 20 ans pour le faire. Alors, ça, ça va faire une grande
différence pour vous.
• (20 h 40) •
Mme Tardif : …vous parlez
d'investissements, j'imagine que ce sont des investissements majeurs, et le trois ans
semble court à mon idée. Est-ce qu'on n'est pas capable de développer des
technologies qui vont durer plus que trois ans?
M. Kano (Yazan) : Elles
durent plus que trois ans. Je me suis peut-être mal exprimé. C'est que
l'innovation puis les technologies avancent tellement rapidement. On est rendu
avec des robots optiques, des trieurs optiques, tu sais, ça fait que, nous, on
le voit, on le sait. Dans l'industrie, on a des centres de tri, des gros
centres de tri partout au Canada< et... >, on a les plus gros, et
qu'est-ce qui arrive? C'est que la technologie, elle devient quand même assez
désuète, puis ce n'est pas rien que la technologie qui devient désuète, c'est
la demande de matière. …là, c'est rendu, ce n'est plus des matières, c'est de
la commodité. Et les besoins des producteurs ou des recycleurs, elle varie avec
le temps, tout dépendant de la demande, et il va falloir être flexible.
Donc, quand qu'on investit dans une usine
puis que la technologie, elle ne s'affaire pas à recycler de telle manière, ou
d'avoir telle qualité de produit, on est obligé de remettre des investissements
encore et encore et nous, on a un budget important à chaque année pour
réinvestir dans nos centres de tri. Et c'est ça… ce que je veux dire… que...
Mme Tardif : Ça fait que
vous êtes après nous dire qu'il va falloir prévoir recycler les équipements aux
trois ans.
M. Kano (Yazan) : Non,
non, <c'est d'améliorer… >c'est un processus. C'est d'améliorer
les équipements, mais ils sont faits, constitués de métal, donc ils sont
facilement recyclables.
Mme Tardif : Merci.
M. Mimeau (Richard) :
Puis, bien sûr, avec une REP, les conditionneurs, les recycleurs, il va y avoir
une coordination aussi…
M. Kano (Yazan) : Exact.
M. Mimeau (Richard) : …ce
qu'on a moins présentement, puis <qu'on… >je pourrais dire des
fois qui est difficile. Mais la REP, son rôle aussi, ça va être de coordonner,
tu sais. On collecte, on trie, on recycle, on conditionne, puis on <revend,
puis on...
M. Mimeau (Richard) :
...
les conditionneurs, les recycleurs, il va y avoir une coordination
aussi…
M. Kano (Yazan) :
Exact.
M. Mimeau (Richard) :
…ce qu'on a moins présentement, puis qu'on… je pourrais dire, des fois, qui est
difficile. Mais la REP, son rôle aussi, ça va être de coordonner, tu sais. On
collecte, on trie, on recycle, on conditionne, puis on >revend, puis on
remet ça sur le marché. Donc là, ça va changer beaucoup de choses aussi, ça va
être intéressant de voir, là. Moi, je pense qu'on a des choses intéressantes. Il
y a des défis, c'est certain, des gros défis, mais je pense qu'il y a un bel
avenir, là.
Mme Tardif : Exact.
Merci.
La Présidente (Mme St-Pierre) :
Donc…
M. Mimeau (Richard) : Merci
à vous.
La Présidente (Mme St-Pierre) :
Est-ce que vous vouliez rajouter quelque chose?
M. Mimeau (Richard) : Non,
merci.
La Présidente (Mme St-Pierre) :
Ça va. O.K. Alors, nous allons passer du côté de l'opposition officielle. M. le
député de Robert-Baldwin.
M. Leitão : Merci
beaucoup. Alors, messieurs, bonsoir. On va partager le temps avec mon collègue
de Viau, mais j'aimerais revenir sur ce qu'on a déjà discuté ici, donc la
question de la collecte privée des ICI. Vous nous dites que cela est un exemple
de quelque chose qui fonctionne bien, et qu'il faudrait bien y réfléchir pour
ne pas brimer quelque chose qui fonctionne bien. Pouvez-vous nous dire, d'une
façon un peu plus claire peut-être, comment le projet de loi tel qu'il est présentement
pourrait mettre en péril ce qui se fait déjà dans cette…
M. Mimeau (Richard) :
Oui. Pour commencer, ce que je peux vous dire, c'est que présentement on parle
de services de proximité pour les villes, là, hein? Dans le projet de loi, là, il
y a un partenariat... un projet de REP-partenariat qui dit que les villes vont
avoir un service de proximité. Dans le fond, ce qu'on demande, c'est que les
villes présentement s'occupent de la collecte sélective résidentielle, qui
inclut les petits ICI, comme disait Yazan, dépanneurs, salons de coiffure, puis
ça on n'a pas de problème avec ça. Et présentement nous, on s'occupe des grands
ICI et on ne voudrait pas que les grands ICI rentrent dans les services de
proximité. Dans le fond, on s'en occupe présentement, ça va, on a investi, nos entreprises
ont investi depuis quelques années. Il y a eu des problématiques il y a
quelques années, mais les entreprises ont investi, et présentement ça va bien.
Puis d'après moi ça va aller encore mieux avec une REP à côté qui va bien
travailler à la collecte sélective puis ça va prendre peut-être un petit peu d'investissement
dans certains centres de tri ou de nouveaux centres de tri. Mais avec la REP,
où il va y avoir la collecte sélective, peut-être qu'on a des joueurs qui vont
vouloir faire une autre chaîne de montage à côté de sa collecte sélective, qui
va donner un coup de pouce à la collecte ICI aussi. Alors donc, c'est pour ça
qu'on dit de laisser ça… Je ne sais pas, Yazan, si tu as quelque chose d'autre.
M. Kano (Yazan) : Non, effectivement,
puis il faut comprendre que la crise de recyclage qu'on a vécue dans les
collectes sélectives résidentielles, on ne l'a pas eue dans le commercial.
Nous, on n'a jamais eu de problème ou d'arrêt, à cause que justement on a
investi énormément d'argent. Toute l'industrie, tous les fournisseurs majeurs
de services ont un centre de tri d'ICI...
M. Mimeau (Richard) :
Puis, si je peux ajouter, là, on a Waste Connections qui a ouvert un nouveau
centre de tri d'ICI à Laval. On a Waste Connections qui a pris en <main...
M. Kano (Yazan) : ...
on
a investi énormément d'argent. Toute l'industrie, tous les fournisseurs majeurs
de services ont un centre de tri d'ICI...
M. Mimeau (Richard) :
Puis, si je peux ajouter, là, on a Waste Connections qui a ouvert un nouveau
centre de tri d'ICI à Laval. On a Waste Connections qui a pris en >main les
anciens Marronniers à Montréal, puis on a Papiers Rive-Sud, qui est aussi...
qui s'en occupe, donc...
M. Kano (Yazan) : Oui, il
y en a beaucoup.
M. Mimeau (Richard) : …Paper…
<J'oublie, e>Excusez, là, j'oublie le nom de… …Central Paper,
etc., là, donc le marché va bien.
M. Leitão : Très bien.
Merci. Maintenant, c'est peut-être un petit peu à côté, mais j'aimerais avoir
votre opinion, si vous avez une opinion là-dessus. Il y a maintenant un gros
projet qui va se mettre en marche bientôt, c'est le projet de la déconstruction
du pont Champlain à Montréal, et dont l'objectif est justement de recycler la
plupart des matériaux, de l'acier ou ciment, etc. Est-ce que vous voyez là une
opportunité pour vraiment améliorer et développer l'expertise québécoise dans
le recyclage à haut volume, le recyclage industriel?
M. Mimeau (Richard) :
Yazan, vas-y, puis on va le faire en deux temps. Vas-y, Yazan.
M. Kano (Yazan) : Bien, oui.
Bien, moi, je pense qu'on est déjà très bien, on a une très belle expertise
déjà au Québec. Qu'est-ce qui va aider beaucoup avec le pont Champlain, les
matières sont hautement recyclables, là, il est constitué de métaux et de
béton, et on a une grande, grande capacité au Québec pour recevoir ces… là et
les recycler. Donc, ça, ce n'est pas quelque chose qui nous inquiète, là, puis
c'est sûr que ça va favoriser... Et vous parlez de Champlain, mais il y a aussi
le tunnel La Fontaine aussi qui va sortir énormément de matières à recycler
aussi, là… capable de gérer.
M. Mimeau (Richard) :
Mais là on est dans <les… >ce qu'on appelle les CRD, là, le
recyclage des matériaux de construction, de rénovation, de démolition. Il faut
comprendre aussi, le ministre est très au courant, là, que la traçabilité de
ces matières-là va être très importante. Comme vous le savez, le CETEQ demande
la traçabilité des sols contaminés et des CRD pour s'assurer que les gens comme
Yazan reçoivent les matériaux puis que ça ne s'en aille pas, là, dans des
champs ou on ne sait pas trop où, là — dans mon expression, je dis
dans le fleuve, là — donc la traçabilité va être importante.
Alors, c'est sûr que, si on fait des
projets… Je le sais que, présentement, il y a des industries, là, des
entrepreneurs en construction, là, des grands qui disent qu'ils ont une propre
traçabilité à eux, mais ils sont dans le consortium en même temps. Je pense que
c'est important d'avoir une traçabilité indépendante puis je sais que le
ministère et le ministre travaillent là-dessus. On avait déjà travaillé avec
vous aussi quand vous étiez au gouvernement. Ça fait quelques années qu'on parle
de la traçabilité des matières… des sols contaminés, des CRD et des matières
dangereuses.
M. Leitão : Bien. Donc,
l'enjeu, c'est vraiment l'intégrité de la réglementation pour nous assurer que,
justement, tout le monde suit les règles…
M. Mimeau (Richard) : Oui,
voilà.
M. Leitão : …et qu'on <évite…
M. Mimeau (Richard) :
...
vous étiez au gouvernement. Ça fait quelques années qu'on parle de la
traçabilité des matières… des sols contaminés, des CRD et des matières
dangereuses.
M. Leitão : Bien.
Donc, l'enjeu, c'est vraiment l'intégrité de la réglementation pour nous
assurer que, justement, tout le monde suit les règles…
M. Mimeau (Richard) :
Oui, voilà.
M. Leitão : …et qu'on >évite
les dumpings sauvages et tout ça.
M. Kano (Yazan) : Illégaux.
M. Leitão : Mais une fois
que cela est encadré, après ça, bon, l'industrie privée prend le signal. Et ils
sont tout à fait équipés pour procéder, là, on n'a pas besoin de l'intervention
gouvernementale.
M. Kano (Yazan) : Et je
peux même vous confirmer que, dès que ça, c'est en place, il va y avoir des
investissements importants du privé pour ouvrir d'autres centres de tri et
prendre encore en possession ces matières-là.
M. Leitão : Très bien.
Une dernière chose avant de passer la parole à mon collègue, s'il y a encore du
temps, je ne sais pas. Une dernière chose. Je sais que, donc, votre
présentation et votre enjeu, c'est vraiment la collecte sélective, mais on
parle aussi de l'élargissement de la consigne. Et une des conséquences de
l'élargissement de la consigne, c'est qu'il y aura beaucoup plus de nouveaux
contenants qui vont être maintenant consignés et donc qui vont revenir aux
détaillants, par exemple les contenants de jus, et d'autres choses comme ça, de
lait, etc. Pour les grands commerçants, les grandes surfaces, évidemment, ils
ne semblent pas très intéressés à recevoir ces contenants-là parce qu'ils
allèguent qu'il y a toutes sortes d'enjeux sanitaires. Quelle est votre opinion
là-dessus? Là, je ne veux pas vous mettre en conflit les uns contre les autres,
mais quelle est votre opinion là-dessus?
• (20 h 50) •
M. Mimeau (Richard) :
Yazan, <veux… >tu veux commencer?
M. Kano (Yazan) : Bien, c'est
facile. Pour moi, c'est très, très facile. C'est qu'en ayant des contrats à
long terme, on va avoir les investissements nécessaires, on va faire les
investissements nécessaires pour pouvoir avoir l'équipement pour traiter ces
matières-là dans nos centres de tri. Donc, qu'est-ce qui ne passe pas par le
bac bleu, ceux qui ne sont pas intéressés à les avoir, si jamais il faut qu'ils…
passent par nos centres de tri, bien, on serait capable de les trier avec les
trieurs optiques.
M. Leitão : C'est ça, donc
il n'y a pas d'enjeu technologique.
M. Kano (Yazan) : Bien,
le seul enjeu, c'est le… monétaire.
M. Leitão : Oui. Je
comprends bien. O.K.
M. Mimeau (Richard) : Oui.
Puis il faut comprendre que, naturellement, s'il y a moins de produits qui
rentrent dans un centre de tri, parce qu'il y a l'élargissement de la consigne…
C'est là tantôt qu'on parlait de s'assurer des ententes qu'on pourrait avoir
entre les deux REP pour s'assurer que les centres de tri, s'il y a une
diminution... Parce qu'on sait très bien qu'il y a des gens qui vont continuer
à mettre leur boîte de lait ou leur boîte de jus d'orange, là, dans le bac, qui
va revenir au centre de tri. C'est sûr qu'il va y avoir une augmentation de la
consigne, donc les centres de tri vont pouvoir... ceux qui vont recevoir les
cannettes vont pouvoir, tout ce qui est consigne, le redemander après l'avoir
trié, donc... Mais c'est sûr que... On avait calculé à l'époque peut-être un
manque à gagner de 11 ou 15 millions, là, si je ne me trompe pas, là, puis
c'est là que la situation de la pérennité entre les <deux REP...
M. Mimeau (Richard) :
…
qui vont recevoir les cannettes vont pouvoir, tout ce qui est consigne,
le redemander après l'avoir trié, donc... Mais c'est sûr que... On avait
calculé à l'époque peut-être un manque à gagner de 11 ou 15 millions, là,
si je ne me trompe pas, là, puis c'est là que la situation de la pérennité
entre les >deux REP va être importante.
M. Leitão : Très bien.
Merci.
La Présidente (Mme St-Pierre) :
M. le député de Viau.
M. Benjamin : Merci, Mme
la Présidente. Il me reste combien de temps?
La Présidente (Mme St-Pierre) :
…
M. Benjamin : Deux
minutes. Parfait. Bien, écoutez, c'est parfait. C'est parfait, il est très
généreux, donc… Alors, salut, messieurs. Donc, merci pour votre présentation.
Donc, je vous ai écoutés avec beaucoup d'attention, donc, vous semblez être
très optimistes pour la suite des choses par rapport à ce projet de loi. Et il
n'y a pas d'enjeu d'échéancier pour vous, contrairement peut-être à d'autres
groupes qu'on a entendus un peu plus tôt aujourd'hui. Pour vous, l'enjeu, c'est
surtout un enjeu, je l'ai entendu à quelques reprises, de contrats à long terme,
donc, pour pérenniser les activités.
Mais dans votre mémoire, à la page 7,
dans le segment qui s'appelle Préparation du règlement, deuxième paragraphe,
vous dites : «Tout d'abord, le projet de loi reste vague quant à
l'obligation ou non qu'auront les entreprises à adhérer à un organisme désigné
pour la gestion de la collecte sélective.» <Donc… >Et j'aimerais
que vous partagez avec nous cet enjeu-là. C'est quoi, l'enjeu?
M. Mimeau (Richard) : Je
crois que c'est… …«Afin d'assurer la viabilité financière du système, pour
favoriser l'atteinte…» Je pense, ce n'était pas la question… c'était au sujet
de la question de ne pas diviser la REP, alors… que la REP soit unitaire, qu'il
n'y ait pas différents systèmes de REP dans une REP, là.
M. Benjamin : O.K.
M. Mimeau (Richard) : Je
ne sais pas si je m'exprime comme il faut, là.
M. Benjamin : Bien, je vous
comprends. Je vous comprends.
La Présidente (Mme St-Pierre) :
Il est tard.
M. Benjamin : Oui.
M. Mimeau (Richard) : Oui.
Excusez-moi, là, c'est moi aussi… clarifier…
M. Benjamin : Et évidemment…
En fait…
M. Mimeau (Richard) : Ah!
c'est ça…
M. Benjamin : …ma
dernière question…
M. Mimeau (Richard) :
Oui.
La Présidente (Mme St-Pierre) :
Il reste 30 secondes, alors allez-y, rapidement.
M. Benjamin : J'ai 30 secondes,
je n'ai pas beaucoup de temps.
La Présidente (Mme St-Pierre) :
Vous n'aurez pas de réponse.
M. Benjamin : J'aurais
aimé vous entendre sur les questions d'équité régionale par rapport à la
desserte, parce que vous semblez <dire… >nous dire que vous êtes
aptes à offrir le service. Qu'en est-il des questions d'équité régionale pour
la desserte?
M. Mimeau (Richard) :
Bien, c'est comme je disais tantôt, c'est certain que c'est difficile quand tu
as un contrat à court terme de desservir, mettons… C'est pour ça que des fois…
qu'il y a des régies municipales, hein, ou des OBNL, parce que… et ce n'était
pas… c'était difficile pour le privé, avec un contrat de trois ans, d'aller à
des grandes distances…
La Présidente (Mme St-Pierre) :
Je dois vous couper ici. Malheureusement, vous êtes parti dans une…
M. Mimeau (Richard) : O.K.
Désolé. Mais on pourra vous envoyer…
La Présidente (Mme St-Pierre) :
…tout un élan. Mais je dois donner la parole à Mme la députée de Mercier.
M. Benjamin : Merci.
Mme Ghazal : Merci
beaucoup. J'ai 2 min 45 s Donc, merci pour votre présentation.
Moi, je vais revenir, quand vous dites que ça va bien <pour…> avec
les ICI, c'est-à-dire de ne pas inclure la collecte des ICI <dans la REP…
M. Mimeau (Richard) : …
O.K.
Désolé. Mais on pourra vous envoyer…
La Présidente (Mme St-Pierre) :
…tout un élan. Mais je dois donner la parole à
Mme la députée de
Mercier.
M. Benjamin : Merci.
Mme Ghazal : Merci
beaucoup. J'ai 2 min 45 s Donc, merci pour votre présentation.
Moi, je vais revenir, quand vous dites que
ça va bien pour… avec les
ICI,
c'est-à-dire de ne pas inclure la collecte des ICI >dans la
REP et l'OGD, parce que ça va bien. Vous en avez parlé tantôt. Quand vous dites
que ça va bien, est-ce que vous voulez dire que les taux de recyclage réels
sont bons ou c'est juste parce que la business fonctionne?
Parce que, par exemple, même si vous
n'avez pas beaucoup parlé de la consigne, vous avez dit qu'un des désavantages
de la consigne, c'est qu'il y a moins de matière dans les centres de tri puis,
donc les centres de tri vont mourir, ce n'est pas bon pour eux, donc le gouvernement,
il faut qu'il assure leur pérennité. L'important de tout le système, ce n'est
pas la pérennité des centres de tri, c'est que la matière ne se retrouve pas
dans l'enfouissement.
Ça fait que peut-être… pour revenir… pour
les ICI, de ne pas les inclure, qu'est-ce que vous voulez dire par «ça va bien
en ce moment»? Est-ce que ça inclut les taux de recyclage, et tout ça, ou
uniquement financier?
M. Mimeau (Richard) : Vas
y, Yazan.
M. Kano (Yazan) : Non,
c'est que les taux de recyclage vont augmenter avec un programme, avec une
réglementation, à cause qu'actuellement, on n'a aucun rapport de force avec les
commerces et industries à les obliger à collecter, donc ils vont toujours… C'est
des compagnies privées qui vont aller au moins cher, donc, avec la
réglementation, ça va les forcer à les recycler.
Et, quand que je dis que ça va bien, c'est
que leur matière… Ceux qui décident de recycler actuellement, leur matière est
recyclée et elle a une valeur marchande beaucoup plus élevée que le secteur de
collecte résidentielle à cause qu'on est capable de faire de la qualité avec
eux autres, à cause qu'on a investi dans des centres de tri ICI. Richard, il en
a nommé plusieurs, il y en a plusieurs au Québec et qui ne font que du ICI. Et ce
n'est pas les mêmes machineries qui vont faire un tri de collecte ICI que résidentielle,
ce n'est pas les mêmes technologies, souvent.
Donc, c'est ça, ce qu'on veut dire qui va
bien, c'est qu'on est capable de recycler, on est capable de faire un produit
de qualité, qu'on est capable de vendre localement, contrairement au résidentiel.
Mme Ghazal : Parce que
c'est beaucoup plus mélangé. Les ICI, c'est beaucoup plus uniforme, j'imagine,
intuitivement.
M. Kano (Yazan) : Aussi,
mais aussi à cause des routes. À cause que moi, mettons, tels, tels, tels
clients, je vais les amener dans un centre de recyclage a, et tels, tels, tels
clients, je vais les amener dans un centre de recyclage b, tout dépendant des
matières qu'on retrouve dans leurs conteneurs et de la composition de leurs
matières…
Mme Ghazal : Et donc,
c'est ça qui…
M. Mimeau (Richard) : …ce
que tu ne peux pas faire…
Mme Ghazal : Oui,
excusez-moi.
M. Mimeau (Richard) : Ce
que tu ne peux pas faire avec la collecte résidentielle. Tu es obligé d'aller
au centre de tri a seulement.
M. Kano (Yazan) : Exact.
Mme Ghazal : O.K. Puis,
dans le fond, je ne dis pas… Bien, je vais passer mon tour, il est rendu trop
tard. Merci.
M. Mimeau (Richard) :
<Puis
juste pour… >Si j'ai une seconde, juste pour dire que les centres de tri
ne vont pas mourir à cause de l'élargissement de la consigne, là.
Mme Ghazal : On dirait, oui.
M. Mimeau (Richard) :
C'est juste qu'il y a… il va y avoir un peu plus de difficultés, mais ils vont
être capables de… Puis s'il y a, justement, une entente entre les deux REP, ça
devrait être correct…
La Présidente (Mme St-Pierre) :
Merci. Alors, nous allons passer à la députée de… (panne de son) …troisième
groupe d'opposition.
Mme Perry Mélançon :
Merci, Mme la Présidente. Donc, les dernières questions pour vous, messieurs.
Merci d'être là. J'aimerais savoir… En fait, vous priorisez beaucoup, là, le
modèle, plus, d'affaires privé. En fait, là, vous parlez de contrats à <long…
La Présidente (Mme St-Pierre) :
…Merci. Alors, nous allons passer à la députée de…
(panne de son) …
troisième
groupe d'opposition.
Mme Perry Mélançon :
Merci,
Mme la Présidente. Donc, les dernières questions pour vous,
messieurs. Merci d'être là. J'aimerais savoir… En fait, vous priorisez
beaucoup, là, le modèle, plus, d'affaires privé. En fait, là, vous parlez de
contrats à long
terme, tout ça, comme étant la solution, là, pour donner
plus de… bien, augmenter le nombre
d'entreprises qui seraient
intéressées,
là. Est-ce qu'il y aurait d'autres incitatifs que le contrat à >long
terme quand vous parlez, là, qu'il faut une nouvelle gouvernance, innover, là,
dans les directives, et tout ça? Est-ce que vous pouvez nous donner un petit
peu plus d'explications?
M. Mimeau (Richard) :
Bien, c'est certain, comme on disait tantôt, avec une REP qui va coordonner
toute la chaîne de valeur, un, ça va aider. Deux, le fait qu'on va être capable
de pouvoir… Parce que, présentement, tu sais, il y a plusieurs modèles
d'affaires, là, au niveau des centres de tri au Québec. Il y en a qui peuvent
faire du gré à gré. Il y en a qui font de la réinsertion sociale, donc avec <des…
>certaines subventions. Le privé n'a pas ces choses-là. Donc, c'est sûr
qu'en ayant une REP qui va donner… qui va ouvrir les appels d'offres ou qui va
faire du gré à gré avec des entreprises qui sont prêtes à investir, ça peut
effectivement améliorer le sort de l'entreprise privée dans ce domaine-là et
d'amener les investissements puis de pouvoir… pas nécessairement avoir besoin… demander
des sous au gouvernement quand tu as un contrat à long terme. Autant les OBNL que
les entreprises privées, actuellement, demandent des sous, parce que les OBNL
n'ont pas les mêmes moyens que le privé, puis le privé n'a pas les mêmes
contrats que les OBNL, donc tout le monde demande un peu de sous. Alors, demain
matin, tu as un contrat de 20 ans, tu t'occupes de Laval, Laurentides,
Lanaudière ou de Québec, ou «name it», puis il y a trois entreprises qui
décident de dire : Bien, moi, j'applique. J'ai un beau contrat de 20 ans,
je veux investir. Bien, vous allez avoir peut-être des nouveaux joueurs ou des
joueurs actuels qui vont être contents aussi de grandir puis d'avoir plus de
temps.
Mme Perry Mélançon : Et
avec les nouveaux critères que vous proposez, là, est-ce qu'on serait capables
d'attirer ces mêmes investisseurs-là en région? La question revient un peu, de
mon collègue, là.
M. Mimeau (Richard) : Oui.
M. Kano (Yazan) : Oui.
M. Mimeau (Richard) : …
M. Kano (Yazan) : Oui. Puis
si ce n'est pas des gros investissements en région à cause des volumes, il va y
avoir d'autres solutions aussi qu'on trouve ailleurs dans d'autres provinces, à
cause qu'on n'est pas les seuls à avoir des régions éloignées, et on les
dessert les régions éloignées dans les autres provinces.
M. Mimeau (Richard) : Oui.
Yazan, au niveau de ces entreprises GFL, dans les autres provinces, ils le font
présentement.
M. Kano (Yazan) :
Exactement. Des fois, c'est rien qu'un centre de transfert qui va pouvoir
amener ces matières-là dans… Des fois, ça ne vaut pas la peine, tu sais, à un
moment donné, il faut regarder l'investissement s'il est rentable ou pas. <Mais
l'important… >Au final, l'important, c'est de desservir les citoyens et
de respecter les engagements gouvernementaux, ça, on est capable de le faire.
La Présidente (Mme St-Pierre) :
Merci beaucoup. Merci pour votre contribution à nos travaux. Alors, je vous
remercie tous ce soir.
Et nous allons poursuivre… donc la
commission ajourne ses travaux au mercredi 21 octobre, après les
affaires courantes, où elle poursuivra son travail. Merci infiniment. Bonne
soirée à tous.
(Fin de la séance à 21 heures)
21 h (version révisée)
La Présidente (Mme St-Pierre) :
…votre contribution à nos travaux. Alors, je vous remercie tous ce soir.
Et nous allons poursuivre… donc la
commission ajourne ses travaux au mercredi 21 octobre, après les
affaires courantes, où elle poursuivra son travail. Merci infiniment. Bonne
soirée à tous.
(Fin de la séance à 21 heures)