Journal des débats (Hansard) of the Committee on Transportation and the Environment
Version préliminaire
42nd Legislature, 1st Session
(November 27, 2018 au October 13, 2021)
Cette version du Journal des débats est une version préliminaire : elle peut donc contenir des erreurs. La version définitive du Journal, en texte continu avec table des matières, est publiée dans un délai moyen de 2 ans suivant la date de la séance.
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Tuesday, October 27, 2020
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Vol. 45 N° 77
Clause-by-clause consideration of Bill 46, An Act to amend the Natural Heritage Conservation Act and other provisions
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Intervenants par tranches d'heure
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St-Pierre, Christine
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Charette, Benoit
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Benjamin, Frantz
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Ghazal, Ruba
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St-Pierre, Christine
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Arseneau, Joël
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Charbonneau, Francine
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Charette, Benoit
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Benjamin, Frantz
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Ghazal, Ruba
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St-Pierre, Christine
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Ghazal, Ruba
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Charette, Benoit
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Benjamin, Frantz
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Charbonneau, Francine
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Arseneau, Joël
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Campeau, Richard
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Jeannotte, Chantale
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Bussière, Robert
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Grondin, Agnès
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Tardif, Marie-Louise
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Provençal, Luc
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St-Pierre, Christine
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Ghazal, Ruba
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Charette, Benoit
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Benjamin, Frantz
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Charbonneau, Francine
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Charbonneau, Francine
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Charette, Benoit
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St-Pierre, Christine
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Campeau, Richard
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Jeannotte, Chantale
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Bussière, Robert
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Reid, Claude
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Grondin, Agnès
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Tardif, Marie-Louise
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Provençal, Luc
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Benjamin, Frantz
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Ghazal, Ruba
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Benjamin, Frantz
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Charette, Benoit
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Charbonneau, Francine
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St-Pierre, Christine
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St-Pierre, Christine
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Charette, Benoit
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Benjamin, Frantz
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Charbonneau, Francine
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Arseneau, Joël
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Campeau, Richard
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Provençal, Luc
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Bussière, Robert
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Reid, Claude
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Grondin, Agnès
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Tardif, Marie-Louise
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Ghazal, Ruba
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Charette, Benoit
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Arseneau, Joël
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Campeau, Richard
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St-Pierre, Christine
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Ghazal, Ruba
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Charette, Benoit
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Ghazal, Ruba
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St-Pierre, Christine
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Benjamin, Frantz
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Charbonneau, Francine
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Charette, Benoit
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Charbonneau, Francine
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St-Pierre, Christine
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Arseneau, Joël
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Benjamin, Frantz
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Ghazal, Ruba
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Campeau, Richard
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Provençal, Luc
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Bussière, Robert
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Reid, Claude
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Grondin, Agnès
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Tardif, Marie-Louise
15 h (version révisée)
(Quinze heures dix-huit minutes)
La Présidente (Mme St-Pierre) :
À l'ordre, s'il vous plaît! Ayant constaté le quorum, je déclare la séance de
la Commission des transports et de l'environnement ouverte. Je demande à toutes
les personnes dans la salle de bien vouloir éteindre la sonnerie de leurs
appareils électroniques.
La commission est réunie afin de procéder
à l'étude détaillée du projet de loi n° 46, Loi modifiant la Loi sur la
conservation du patrimoine naturel et d'autres dispositions.
Mme la secrétaire, y a-t-il des
remplacements?
• (15 h 20) •
La Secrétaire
: Oui, Mme
la Présidente. M. Caron (Portneuf) sera remplacé par Mme Jeannotte
(Labelle); M. Lamothe (Ungava), par M. Provençal (Beauce-Nord); et M. Tardif
(Rivière-du-Loup—Témiscouata), par Mme Tardif (Laviolette—Saint-Maurice).
Mémoires déposés
La Présidente (Mme St-Pierre) :
Avant de députer... débuter, dis-je, je dépose les mémoires reçus depuis la fin
des consultations particulières. Il y en a une dizaine, Mme la secrétaire?
La Secrétaire
: …
La Présidente (Mme St-Pierre) :
Donc, également, avant de commencer, je vous informe qu'en vertu de la motion adoptée
par l'Assemblée nationale le 20 octobre 2020 les votes pour ce mandat
devront se tenir par appel nominal, et ce, jusqu'au 11 décembre 2020.
Remarques préliminaires
Nous débutons avec les remarques
préliminaires. M. le ministre de l'Environnement et de la Lutte contre les
changements climatiques, vous avez 20 minutes.
M. Benoit Charette
M. Charette : Merci, Mme la
Présidente. Déjà, vous confirmer que je serai beaucoup plus bref que ce temps
qui m'est alloué. Un plaisir de vous retrouver, un plaisir de retrouver les
collègues pour un projet de loi qui me semble très porteur d'avenir.
On l'a vu au moment de la consultation, c'est
un projet de loi qui a été très bien reçu par les différents groupes entendus.
On s'était engagés à le bonifier selon les propositions qui nous seraient
faites. Et déjà je confirme aux collègues que l'ensemble des amendements qui
sont prêts sont déjà disponibles sur Greffier. La raison pour laquelle on
travaille de la sorte? On veut favoriser la meilleure compréhension possible,
mais surtout la meilleure collaboration possible, également. Je dis «les
amendements disponibles», pour une raison fort simple, c'est en toute
transparence, il y a d'autres amendements qui devraient être déposés dès demain
après-midi, donc une fois le Conseil des ministres les ayant autorisés, mais la
très, très grande majorité des amendements sont déjà disponibles à l'ensemble
des collègues.
Et, comme je m'y étais aussi engagé au
moment des consultations, demain on vous <proposerait...
M. Charette : ...
être
déposés dès demain après-midi, donc une fois le Conseil des ministres les ayant
autorisés, mais la très, très grande majorité des amendements sont déjà
disponibles à l'ensemble des collègues.
Et, comme je m'y étais aussi engagé au
moment des consultations, demain on vous >proposerait, entre
15 heures et 16 heures, un briefing technique pour l'ensemble de ces
amendements, pour que l'on puisse avoir la même interprétation et la même
compréhension des amendements en question, mais déjà on avait une base solide
qui avait été reconnue par des groupes qui sont incontournables en la matière,
que ce soit la SNAP, que ce soient d'autres groupes aussi. Cependant, certains
avaient évoqué le souhait d'une meilleure reconnaissance, à travers le projet
de loi, du rôle que peuvent jouer les communautés autochtones pour initier une
aire protégée. Je vous confirme que ce sera aussi dans les amendements mais que
ceux-là seront déposés demain, mais, si nous cheminons bien aujourd'hui, on
sera en mesure d'avancer sensiblement.
Il y a deux seuls articles qu'on ne pourra
pas aborder aujourd'hui, si nous nous y rendons, soit les articles 2 et 9,
compte tenu notamment que la question autochtone va être abordée à travers
l'article 2, notamment. Donc, avec votre consentement, aujourd'hui on
pourrait passer les articles 2 et 9 pour vous les présenter demain, et, de
la même façon, demain, l'entièreté des amendements restants serait déposée.
Et si, éventuellement, c'est l'invitation
que je lance aux collègues, si, éventuellement, suite aux amendements que vous
aurez à votre disposition, vous avez d'autres idées d'amendement, bien, je vous
encourage à nous les partager le plus rapidement possible pour que nous
puissions cheminer le plus rapidement possible, tout en prenant le temps
nécessaire pour bien étudier le projet de loi, que je résume ainsi : On a
des objectifs à atteindre au niveau des aires protégées au Québec, on parle de
17 % du territoire terrestre et en eau douce et 10 % du territoire
marin. On est à quelques mois de l'échéancier pour atteindre ces objectifs-là.
On en est encore loin, sur papier, mais je vous confirme qu'entre les
ministères concernés le travail se fait et se fait bien, donc on est tout à
fait confiants de pouvoir atteindre ces cibles-là d'ici la fin de l'année.
Et le présent projet de loi vient nous
préparer pour l'après-2020, en quelque sorte, soit pour répondre aux attentes
que déterminera l'UICN, donc l'Union internationale de conservation de la
nature, sans doute lors d'une COP qui devrait avoir lieu l'automne prochain, si
on arrive à se remettre de la pandémie. Donc, on prend les devants en créant
une nouvelle catégorie d'aire protégée. On prendrait les devants en instaurant
aussi une aire protégée qui ferait place à l'initiative autochtone. Bref, on se
place en bonne position pour répondre et affronter la <décennie...
M. Charette : …
une
nouvelle catégorie d'aire protégée. On prendrait les devants en instaurant
aussi une aire protégée qui ferait place à l'initiative autochtone. Bref, on se
place en bonne position pour répondre et affronter la >décennie 2020-2030,
et en même temps on profite du projet de loi, naturellement, pour corriger
certaines anomalies, apporter certaines précisions sur les lois qui sont
affectées par l'objet, là, du projet de loi n° 46.
Donc, à ce moment-ci, je n'en dirais pas
plus, j'ai tout simplement hâte de poursuivre les échanges avec les collègues.
Merci, Mme la Présidente.
La Présidente (Mme St-Pierre) :
Merci, M. le ministre. M. le député… Merci, M. le ministre. Alors, j'invite
maintenant M. le député de l'opposition officielle à prendre la parole. Vous
avez 20 minutes.
M. Frantz Benjamin
M. Benjamin : Merci, Mme la
Présidente. Donc, je salue les membres de la commission. Donc, comme le
ministre, Mme la Présidente, nous ne comptons pas prendre les 20 minutes
mais cependant commencer par rappeler que c'est un projet de loi que… Nous, du
côté de l'opposition officielle, nous souhaitons aussi que, collectivement,
nous fassions plus au niveau des aires protégées, que nous puissions non
seulement atteindre nos objectifs, mais pouvoir même, espérons-le, les
dépasser.
Nous proposons tout de suite notre
collaboration au ministre afin d'avancer dans les travaux de ce projet de loi.
Cependant, évidemment, les membres de cette commission, donc, je les invite,
chacun des membres, à faire leur travail, c'est-à-dire à s'assurer de… C'est là
qu'on va poser toutes les questions nécessaires pour faire avancer chaque
article, article par article. Je reçois très bien, d'ailleurs, la proposition
du ministre de mettre à notre disposition les différents amendements. Nous,
lorsque nous en aurons, d'ailleurs, nous les déposerons, nous les débattrons.
Je compte aussi, évidemment… Nous avons
reçu beaucoup de gens lors des consultations particulières, et l'un des
premiers rappels que je dois faire, Mme la Présidente… J'espère que l'ensemble
des membres du gouvernement ont pris connaissance des travaux en cours,
notamment le nouveau ministre responsable des Affaires autochtones, donc, parce
que c'est un dossier important pour les communautés autochtones, les Premières
Nations. Il y a plusieurs nations qui sont venues, qui ont participé, qui ont
pris part aux consultations particulières et qui ont déposé des mémoires, et je
m'en voudrais de ne pas notamment citer le chef de l'Assemblée des premières
nations du Québec et du Labrador qui eut à rappeler que l'engagement entre le
gouvernement du Québec et les Premières Nations doit aller au-delà de la simple
consultation, il doit y avoir un dialogue constant et des projets conjoints. Et
ça, pour nous, je pense que c'est très important et je pense que ce projet de
loi donne l'opportunité au ministre de pouvoir tracer là un chantier
intéressant pour la suite des choses, et pas seulement dans les dossiers de l'environnement,
dans d'autres dossiers aussi qui concernent les Premières Nations.
Lors des consultations particulières, Mme
la Présidente, nous avons pu entendre beaucoup d'intervenants sur plusieurs
enjeux, que ce soit au niveau des aires protégées de développement durable, que
ce soit sur les paysages humanisés et aussi sur les enjeux du Nord et du Sud, donc.
Et là ce sont des enjeux véritables, sur lesquels je crois qu'un projet de loi
comme celui-là, bien travaillé... et c'est ce que nous allons faire et, je
crois <aussi, c'est ce que…
M. Benjamin : ...
entendre
beaucoup d'intervenants sur plusieurs enjeux, que ce soit au niveau des aires
protégées de développement durable, que ce soit sur les paysages humanisés et
aussi sur les enjeux du Nord et du Sud, donc. Et là ce sont des enjeux
véritables, sur lesquels je crois qu'un projet de loi comme celui-là, bien
travaillé... et c'est ce que nous allons faire et, je crois >aussi, c'est
ce que le ministre va faire, nous allons faire ensemble, et nous permettra
justement d'avoir des réponses à tout cela.
Il y a aussi des instances qui sont des
parties prenantes aussi d'un projet de loi comme celui-là. Bien sûr,
évidemment, c'est un projet de loi amené par le gouvernement, mais, en premier
lieu, j'ai parlé des Premières Nations, mais, aussi, il faut se rappeler aussi
des municipalités, notamment la Fédération québécoise des municipalités, qui
appuie ce projet de loi mais, aussi, a aussi... les municipalités ont des
attentes aussi, ont des attentes envers le gouvernement. Les citoyens, et,
quand je parle des citoyens, Mme la Présidente, qu'ils soient propriétaires,
donc, ou encore des citoyens engagés, nous avons entendu aussi... il y a aussi
un écho à donner aux voix citoyennes, aussi. Il y a les organismes voués à la
protection du patrimoine naturel, ils sont nombreux et dans toutes nos régions
du Québec, et, dans le cadre des consultations particulières, ils ont partagé
avec nous plusieurs attentes qu'ils ont, notamment par rapport à la définition
des aires protégées de développement... d'utilisation durable, pardon. Les entreprises
aussi, que ce soit dans le secteur forestier ou dans le secteur des mines
aussi, on les a entendus, et finalement le gouvernement, le ministre, sur son
pouvoir de réglementer, sur son pouvoir de décréter aussi.
Alors, voilà autant de choses que nous
allons... nous comptons échanger avec le ministre lors des amendements, dans le
cadre des articles qu'on aura devant nous, mais c'est un... et je dis un
sourire en coin au ministre, je crois que c'est un projet de loi que nous
allons débattre, nous l'espérons, c'est certain, sur d'autres tons que d'autres
projets de loi qu'on a eu à débattre. Et puis, donc, je compte toujours... je
compterai sur son argumentaire mais, aussi, sur son sourire aussi.
M. Charette : Sans masque, il
est très apparent, mon sourire.
M. Benjamin : Parfait. Merci,
Mme la Présidente.
La Présidente (Mme St-Pierre) :
Merci, M. le député. J'invite maintenant la porte-parole du deuxième groupe
d'opposition en matière d'environnement et députée de Mercier à faire ses
remarques préliminaires pour une durée maximale de 20 minutes.
Mme Ruba Ghazal
Mme Ghazal : Merci, Mme la
Présidente. Salutations à tous les membres de la commission et aux équipes qui
nous accompagnent. Bien, tout d'abord, je veux, à mon tour, continuer dans la
bonne humeur dans laquelle on commence cette étude détaillée en disant que c'est
une très, très bonne chose — c'est d'ailleurs quelque chose que moi,
j'ai demandé précédemment dans plusieurs projets de loi — d'avoir les
amendements à l'avance. Ça permet de sauver le temps de tout le monde, aussi,
peut-être, d'avoir ce qu'on appelle des briefings techniques, aussi, avant de
commencer, ça nous permet de poser des questions qu'on poserait peut-être moins
lors de l'étude détaillée, d'avoir tout ça à l'avance, tout un travail
préalable à faire.
• (15 h 30) •
Je regarde les amendements, ce n'est pas
complet. Je ne sais pas il y en a combien, mais il y a un document, quand même,
de 25 pages. Donc, c'est sûr qu'il va falloir qu'on les analyse puis,
quand on va avoir des questions, de pouvoir les poser et de profiter de l'étude
détaillée pour le faire, ça, c'est très, très important pour nous de le faire.
Et ce n'est pas un manque de collaboration que de poser des questions, donc, et
jusque dans les <détails...
>
15 h 30 (version révisée)
<17933
Mme
Ghazal : ...ce n'est pas complet. Je ne sais pas il y en a combien,
mais il y a un
document,
quand même, de 25 pages. Donc, c'est sûr
qu'il va falloir qu'on les analyse. Puis, quand on va avoir des
questions,
on doit pouvoir poser les poser et de profiter de
l'étude détaillée pour
le faire. Ça, c'est
très, très
important pour nous de le faire.
Et ce n'est pas un manque de
collaboration que de poser des
questions,
donc, et jusque dans les >détails. Comme le ministre connaît mes questions
et les questions de mes collèges, on va dans beaucoup de détails parce qu'on
veut faire un travail rigoureux. Et les groupes qui sont venus ici, en commission,
c'est ce qu'ils nous demandent aussi de faire. Et ces groupes-là ont posé des questions,
et nous les faisons nôtres, c'est sûr, et on va... on s'attend à ce qu'il y ait
des réponses de la part du ministre.
Il y a beaucoup d'éléments. Je ne vais pas
les nommer tous mais certains éléments importants. Évidemment, tout le monde
est d'accord qu'on a du retard. Il faut rattraper ce retard-là. Le ministre
nous dit qu'avec son projet de loi on va atteindre le 17 % pour les aires
protégées terrestres avant le 31 décembre et, pour les... Non? O.K. Très
bien. Je vois que le ministre me fait des signes. Mais, peu importe, nous avons
un retard, ça, on s'entend, tous et toutes, là-dessus. Mais, pour ça, c'est important
de ne pas diluer les choses. C'est-à-dire de ne pas dire : Ah! ça, c'est
une aire protégée, même si on fait de la foresterie, parce que c'est de la
foresterie qui respecte certaines normes, par exemple. Il y a eu des groupes
qui ont proposé de nouvelles catégories. Parce que l'esprit, là-dedans, ce
n'est pas seulement d'atteindre les résultats pour dire : Check, on les a
atteints, mais de s'assurer de rester dans les normes de l'UICN, et qui ont d'ailleurs
adressé une lettre au gouvernement, au premier ministre, pour lui dire... pour
saluer cette initiative-là, ce projet de loi là, mais que c'était important quand
même de tenir en compte certains éléments et de ne pas diluer les bonnes
actions que le gouvernement veut faire avec son projet de loi, aussi de
s'assurer du caractère des aires protégées, que ce soit sur le long terme.
Un autre élément, évidemment, un des plus importants,
c'est les aires protégées de conservation autochtone. Je comprends que le ministre
a acquiescé à ce que les groupes ont demandé, a accepté que cette catégorie-là
soit ajoutée. Tout ça, c'est nouveau. Donc, là aussi, le diable est dans les
détails, et on va poser des questions. Et surtout l'élément le plus important,
c'est de consulter. Ça n'a pas été fait au préalable, avant le projet de loi. Plus
ou moins. On a consulté certains, pas d'autres, hein? On ne peut pas consulter
une nation ou deux et dire qu'on a consulté toutes les nations autochtones. Ce
n'est pas aussi simple que ça. C'est vrai que ce n'est pas simple, mais ce
n'est pas parce que ce n'est pas simple qu'il ne faut pas le faire et en
prendre... le tenir en compte. Donc, on va regarder.
Et il faudrait peut-être aussi que le gouvernement
et le ministre nous disent de quelle façon il a l'intention de consulter les Premières
Nations tout au long du processus, parce qu'il va y avoir aussi des réglementations,
ce ne sera pas uniquement le projet de loi. Donc, voilà, je vais m'arrêter là, Mme
la Présidente. Merci.
La Présidente (Mme St-Pierre) :
Merci, Mme la députée. J'invite maintenant le porte-parole du troisième groupe
d'opposition. M. le député, vous avez la parole pour 20 minutes également.
M. Joël Arseneau
M. Arseneau : Merci, Mme la
Présidente. Je n'aurai pas besoin de 20 minutes pour faire ces remarques
préliminaires. J'ai hâte, comme la plupart des gens ici, j'imagine, d'entrer
dans le vif du <sujet...
La Présidente (Mme St-Pierre) :
...merci,
Mme la députée. J'invite
maintenant le
porte-parole
du
troisième groupe d'opposition.
M. le député, vous avez la
parole pour 20 minutes
également.
M. Arseneau : Merci,
Mme
la Présidente. Je n'aurai pas besoin de 20 minutes pour faire ces
remarques
préliminaires. J'ai hâte, comme la plupart des gens ici, j'imagine, d'entrer
dans le vif du >sujet et de procéder à l'étude article par article.
Évidemment, dans la période précédente,
nous avons signifié notre appui au principe du projet. Je pense qu'on est tous d'accord
là-dessus, que la Loi sur la conservation du patrimoine naturel avait besoin d'être
revampée. Et, les préoccupations qui sont les nôtres, on les a déjà exprimées
au salon bleu. Je vais en faire un court résumé.
Il est clair que les différents paliers
d'élus en matière de protection du territoire et du patrimoine naturel doivent
travailler dans une plus grande coordination, une plus grande collaboration
dans des objectifs communs d'obtenir les... ou d'atteindre, plutôt, les
objectifs qu'on se fixe, là, à l'égard des ententes internationales concernant
les aires protégées. Je pourrais inclure aussi là-dedans, comme ma collègue,
l'idée de pouvoir consulter en amont, là, les Premières Nations et les Inuits
pour s'assurer qu'on puisse tous travailler dans le même sens.
Les questions de fiscalité ont aussi été
relevées pendant la période des consultations particulières, donc adapter la
fiscalité des municipalités pour qu'il y ait des incitatifs, donc, au palier de
gouvernance municipale, à la désignation de milieux protégés en terres privées,
notamment, là, sur leurs territoires, parce qu'on voit que la perte de valeur
foncière peut ralentir le processus et les ardeurs des élus municipaux.
Mieux définir, également, et baliser les
aires protégées d'utilisation durable, qui est une innovation qui est
particulièrement intéressante à notre point de vue. Donc, le baliser, définir
ce nouveau concept, notamment sur le plan des activités qui y sont interdites
ou permises.
S'assurer que les territoires en processus
de désignation soient immédiatement et, de façon très, très claire,
juridiquement protégés, malgré le retrait du statut d'aire protégée projeté,
là, au moment où il y aura transition entre les règles actuelles et la nouvelle
loi. Donc, il y a des mesures qui devront, à notre point de vue, là, être mises
en place pour s'assurer du maintien des acquis, si on veut.
Envisager l'adoption, dans le projet de
loi, d'un statut d'aire protégée de conservation autochtone, on en parlait tout
à l'heure, on en a entendu parler aussi à de nombreuses reprises pendant les
consultations particulières. Évidemment, c'est un statut qui, à nos yeux, est
fort important pour refléter les valeurs sociales, culturelles, spirituelles
des communautés autochtones.
Le ministre, dans le cadre de ce projet de
loi, se donne certains pouvoirs discrétionnaires qu'on va devoir discuter,
limiter et baliser, notamment lorsqu'il <s'agit...
M. Arseneau : ...
sociales,
culturelles, spirituelles des communautés autochtones.
Le ministre, dans le cadre de ce projet
de loi, se donne certains pouvoirs discrétionnaires qu'on va devoir discuter,
limiter et baliser, notamment lorsqu'il >s'agit d'autoriser des
consultations publiques ou non pour la désignation d'aires protégées. Et on a toujours
aussi l'intention de défendre et de mettre en valeur le travail du Bureau
d'audiences publiques en environnement. Et, à cet égard, bien, on voit qu'il
pourrait... le projet de loi, tel qu'il est rédigé aujourd'hui, pourrait
affaiblir son rôle dans la désignation des aires protégées et dans les
processus de consultations publiques. Donc, on entend bien pouvoir en discuter
entre collègues.
Protéger les territoires de conservation
nordiques des activités industrielles, également, pour nous, c'est prioritaire,
tout comme assurer une véritable reconnaissance et un financement dédié aux
paysages humanisés. On a pu constater que, même si cette possibilité-là est
existante depuis nombre d'années, c'est une pratique qui n'est... en fait, qui
n'est pas utilisée, essentiellement. Donc, de trouver les moyens qu'elle puisse
donner des résultats, cette dénomination-là, sur le terrain dans le cadre
actuel.
Unifier les registres. On a parlé de
registres qui sont divers, mais je pense que, là-dessus, là, on peut s'entendre
sur l'idée que les consultations doivent être favorisées, essentiellement, que
le processus soit complètement transparent pour qu'on puisse faciliter, donc,
l'accès à l'information sur ce qui est des... pour tout ce qui est des aires
protégées, qu'on peut avoir donc un seul registre unifié, plusieurs
sous-sections, pour que tout ça soit extrêmement transparent.
Et, en terminant, nous travaillerons avec
vous en collaboration pour mieux définir certains concepts qui sont avancés
dans le projet de loi, adapter des définitions dans le projet de loi aux
définitions reconnues sur le plan international.
Alors, voilà, Mme la Présidente, pour mes
remarques préliminaires.
La Présidente (Mme St-Pierre) :
Merci, M. le député. Y a-t-il d'autres membres qui souhaitent prendre la
parole? Mme la députée de... Mille-Îles. Pardonnez-moi mon problème de mémoire.
Mme Francine Charbonneau
Mme
Charbonneau
:
Merci, Mme la Présidente. Aujourd'hui, j'aurais presque le goût de dire «Mille
deux-îles», mais ça serait un clin d'oeil pour l'annonce qui a été faite il y a
quelque temps, quelques jours même, je dirais. Peut-être deux jours? C'est ça,
hein? Parce que c'était...
M. Charette : Hier.
Officiellement hier.
Mme
Charbonneau
:
Hier, ça a passé à la télé, donc ça devrait être avant-hier, à peu près, que
l'annonce a été faite. Hein, c'est ça?
M. Charette : Oui, tout à
fait, puis le communiqué, diffusé hier, en après-midi.
Mme
Charbonneau
:
Oui, c'est ça. Alors, une belle annonce qui s'est faite dans mon comté, sans
moi. Mais on pourra toujours dire qu'il y a une pandémie, puis, bon, c'est
comme ça. Par contre, le député de Sainte-Rose, il pouvait être là. Mais alors
j'ai juste trouvé ça drôle un peu.
Mais, ceci dit, c'est à titre de
responsable et critique officielle forêts, faune et parcs que je suis ici,
parce que, quand j'ai vu le projet de loi passer puis que mon collègue m'en a <parlé...
Mme
Charbonneau
:
…mais
on pourra toujours dire qu'il y a une pandémie, puis, bon, c'est
comme ça. Par contre, le député de Sainte-Rose, il pouvait être là. Mais alors
j'ai juste trouvé ça drôle un peu.
Mais, ceci dit, c'est à titre de responsable
et critique officielle forêts, faune et parcs que je suis ici, parce que, quand
j'ai vu le projet de loi passer puis que mon collègue m'en a >parlé, mon
collègue de Viau, je me suis intéressée profondément à tout ce qui était écrit.
Puis je suis heureuse de savoir d'emblée qu'il y a des amendements qui sont
déjà écrits puis qu'on va avoir le privilège de voir, parce qu'effectivement il
y a des petites choses qui venaient me chercher dans mes valeurs et dans ma
façon de voir les choses, puis, je me disais, bien, les amendements vont
probablement venir déjà corriger certains principes.
• (15 h 40) •
Je veux revenir sur le principe même de la
forêt. Le premier ministre, en juillet, annonçait qu'il voulait revoir le parc…
ce qui gère un peu nos parcs, le régime forestier. J'ai eu le privilège
d'assister aux crédits avec le collègue… le ministre responsable de Forêts,
Faune et Parcs où il y avait le Forestier en chef. On va sûrement avoir le
plaisir d'échanger sur ses responsabilités puisqu'il va y avoir un peu une
touche Forêts, Faune et Parcs à l'intérieur du projet de loi.
Je vais aussi, probablement m'attarder un
peu sur toutes les activités qui sont par rapport aux mines parce que je crois
sincèrement qu'il y a quelque chose là à aller voir un petit peu plus loin. La
forêt pourrait… J'écoutais ma collègue, puis la forêt pourrait recevoir des
reproches qu'elle ne mérite pas. Le monde forestier est un allié pour l'environnement,
d'autant plus qu'on essaie d'éliminer le plus possible le plastique non
réutilisable, et, au niveau de la forêt, il y a quelque chose de fort
intéressant, donc sa possibilité, sa place à prendre et la contribution qu'elle
peut apporter dans toute réglementation qui va vers la protection.
Je vais utiliser souvent le mot «protection»,
Mme la Présidente, d'autant plus que je connais l'importance que vous avez pour
les mots. Je vous dirais que conserver et protéger... pour moi, il y a une
grande différence entre vouloir conserver quelque chose puis vouloir protéger
quelque chose. Alors, probablement qu'on aura le plaisir d'échanger sur le
principe même de la différence entre ces mots puis l'impact que ça a sur l'ensemble
d'une loi quand on parle de protéger ou conserver.
Je vais terminer tout simplement en vous
disant que j'étais fière de nous, je vais le dire comme ça, quand j'ai vu la
place qu'on essaie d'octroyer… parce qu'on va probablement aller un petit peu
plus loin, puis probablement que, dans les amendements du ministre, il va y
avoir la place à prendre pour toute la communauté autochtone. Il ne devrait
jamais être un groupe à consulter, il devrait toujours être à la table pour
prendre les décisions. Et je suis sûre que son nouveau collègue qui vient tout
juste d'arriver va avoir plaisir à échanger avec lui sur cette place à prendre,
puisque la communauté ne devrait pas être qu'une communauté à consulter. Un
coup que je dis ça, ça demande énormément de courage, puis on pourrait <revenir…
Mme
Charbonneau
:
…suis sûre que son nouveau collègue qui vient tout juste d'arriver va avoir
plaisir à échanger avec lui sur cette place à prendre, puisque la communauté ne
devrait pas être qu'une communauté à consulter. Un coup que je dis ça, ça demande
énormément de courage, puis on pourrait >revenir bien en arrière pour
pouvoir faire des reproches, mais j'aime bien penser que le courage qu'on a,
c'est d'avancer et de faire en sorte que chacun s'y retrouve.
Donc, je terminerai en vous disant que je
joins ma voix à tous les gens, qui étaient très favorables, puisque c'était exactement
comme ça que les consultations ont été menées. Les gens disaient tous :
Nous sommes favorables, mais. Et je serai de ceux qui poseront des questions
pour les «mais», puisque je crois qu'on va sortir d'ici avec un projet de loi très
bien pensé et très bien écrit. Merci, Mme la Présidente.
Étude détaillée
La Présidente (Mme St-Pierre) :
Merci, Mme la députée. S'il n'y a pas de motion préliminaire, nous allons immédiatement
débuter l'étude article par article. Je prends en considération l'article 1
du projet de loi. M. le ministre, vous avez la parole.
M. Charette : C'est bien
gentil. Merci, Mme la Présidente. Et j'ajouterais déjà un amendement, à ce
moment-ci, au niveau du préambule lui-même. Donc, il est déjà disponible pour
les collègues. Souhaitez-vous que j'en fasse la lecture dès à présent?
La Présidente (Mme St-Pierre) :
Oui, allez-y. Faites la lecture.
M. Charette : Parfait. Donc,
ce serait au niveau du préambule, donc on parle de l'article 0.1, en quelque
sorte.
Insérer, avant l'article 1 du projet
de loi, l'article suivant :
0.1. La Loi sur la conservation du
patrimoine naturel est modifiée par l'insertion, après le titre, de ce qui suit :
«Considérant la valeur intrinsèque et le
caractère unique des milieux naturels, des paysages, de la biodiversité et des
autres éléments qui composent le patrimoine naturel du Québec;
«Considérant que ce patrimoine est porteur
de valeurs qui, au fil du temps, ont contribué à bâtir l'identité de la nation
québécoise;
«Considérant l'apport inestimable de ce
patrimoine, notamment à la santé, à la sécurité et à l'économie de la nation
québécoise;
«Considérant que le gouvernement du Québec
a adhéré aux principes et aux objectifs de la convention des Nations Unies sur
la diversité biologique et qu'il s'y est déclaré lié;
«Considérant que le Québec a des
responsabilités quant à la mise en oeuvre de cette convention sur son
territoire;
«Considérant qu'il importe d'assurer la
conservation du patrimoine naturel du Québec pour le bénéfice des générations
actuelles et futures et de faciliter leur adaptation aux changements
climatiques.»
La Présidente (Mme St-Pierre) :
Alors, est-ce qu'il y a des commentaires?
M. Benjamin : Ce texte-là, est-ce
qu'on y a accès actuellement?
La Présidente (Mme St-Pierre) :
Sur Greffier.
M. Benjamin : Sur Greffier.
La Présidente (Mme St-Pierre) :
Est-ce qu'on suspend le temps que vous preniez connaissance de l'amendement?
Une voix : ...
La Présidente (Mme St-Pierre) :
Alors, nous allons <suspendre quelques instants.
(Suspension de la séance à
15 h 45)
La Présidente (Mme St-Pierre) :
...qu'on suspende, le temps que vous preniez
connaissance de
l'amendement?
Alors, nous allons >suspendre quelques instants.
(Suspension de la séance à 15 h 45)
(Reprise à 15 h 49)
La Présidente (Mme St-Pierre) :
M. le ministre, nous allons reprendre les travaux. Est-ce que vous avez des commentaires
par rapport à l'amendement que vous avez déposé, 0.1?
M. Charette : En fait, c'est
un ajout, Mme la Présidente, que je trouve à propos à ce moment-ci parce que ça
vient mettre en contexte l'importance du patrimoine naturel. Et naturellement
l'ensemble de ces considérants-là vont pouvoir guider notre échange qui suivra.
Donc, c'est une belle façon d'amener le sujet, tout simplement.
• (15 h 50) •
La Présidente (Mme St-Pierre) :
...Mme la députée de Mercier.
Mme Ghazal : Oui. Merci beaucoup,
Mme la Présidente. Je suis en train de regarder l'actuelle loi, et il n'y a pas
de disposition générale, c'est ça, donc il n'y en avait pas. Donc, le ministre,
dans le fond, vous trouviez que c'était important d'en ajouter juste pour
expliquer la raison, dans le fond, d'être de cette loi-là fondamentale puis qu'est-ce
qu'elle...
M. Charette : Tout à fait. Ça
vient expliquer le contexte, et la portée, et l'importance de cette loi.
Mme Ghazal : Parce que, dans
le fond, vous l'avez lu, je l'ai relu. Et, dans le fond, un des éléments
importants que je ne retrouve pas, c'est toute la question... On parle beaucoup
de la sixième extinction, le manque de biodiversité naturelle, etc., et ça, cet
élément-là, je ne le retrouve pas dans les considérants. Parce que, dans le
fond, ce que vous dites... C'est-à-dire qu'on parle, oui, de la biodiversité,
mais... du problème qu'il y a une perte importante de cette biodiversité-là qui
existe, c'est le problème fondamental auquel fait face... un des problèmes
fondamentaux, en plus, de la lutte... les changements climatiques auxquels
l'humanité fait face, et, dans le fond, on ne parle pas des problèmes...
Par exemple, si je me fie... Il y a eu des
dispositions générales qu'on a ajoutées dans, par exemple, le projet de loi
n° 44, qui ont été ajoutées, où on reconnaissait, dès les <dispositions...
Mme Ghazal : ...les
changements climatiques auxquels l'humanité fait face, et,
dans le fond,
on ne parle pas des
problèmes...
Par exemple, si je me fie... Il y a eu
des dispositions générales qu'on a ajoutées dans, par exemple, le projet de loi
n° 44, qui ont été ajoutées, où on reconnaissait, dès les >dispositions
préliminaires de la LQE, de la Loi sur la qualité de l'environnement, l'urgence
climatique. Ça, je m'en rappelle, ça avait été accepté par vous, comme ça a été
voté ici, à l'Assemblée nationale, de l'écrire. L'urgence climatique, ce n'est
pas juste quelque chose qu'on veut protéger, ce n'est pas comme la biodiversité
qu'on veut protéger, c'est vraiment un problème important, alors qu'ici, dans
les dispositions préliminaires, ce que je me rends compte qu'il manque, c'est
cette perte massive de biodiversité et des milieux naturels, et c'est ce que la
loi vient corriger, dans le fond.
M. Charette : En fait, merci
pour le commentaire, mais, peut-être rassurer la collègue, ça se retrouve dans
deux éléments. Lorsqu'on regarde le quatrième considérant au niveau des
principes et objectifs de la convention des Nations unies, l'importance de la
biodiversité s'y retrouve, et, lorsqu'on fait référence au patrimoine naturel,
dans la définition du patrimoine naturel, il y a l'importance de la
biodiversité aussi. Donc, ce n'est pas un oubli, mais c'est des principes qui
sont inclus, là, à travers la convention à laquelle je faisais référence.
Mais, vous avez tout à fait raison,
l'importance de la biodiversité est au coeur de l'action, mais c'est dans la
convention des Nations unies, tout comme, dans la description du patrimoine
naturel, on accorde de l'importance à la préservation de la biodiversité.
Mme Ghazal : Il y a la
biodiversité... Je comprends qu'on fait référence à la perte massive de
biodiversité de façon indirecte dans les considérants en parlant des principes
et des objectifs de la convention des Nations unies sur la diversité biologique,
mais il y a aussi l'extinction massive, là, des espèces naturelles, et tout ça.
Dans le fond, moi, ce que je veux dire,
c'est qu'on ne parle pas des problèmes, dans les considérants, que vient
corriger, entre guillemets, là, la loi, comme on l'a fait, par exemple, avec la
LQE, notamment l'urgence climatique. L'urgence climatique, ce n'est pas
juste... Oui.
M. Charette : En fait, comme
je le mentionnais, les considérants mettent la table à ce que doit considérer
la loi. Mais, malgré tout, même si on ne relève pas toutes les problématiques,
celle exposée par la collègue, c'est-à-dire la perte de biodiversité, c'est
inclus dans la convention en question, dans la convention à laquelle on est
liés, hein? Le Québec est déclaré lié à la convention sur la biodiversité, sur
la... c'est ça, sur la diversité. Donc, la notion de diminution des espèces, la
perte de biodiversité, c'est inclus dans cette convention-là à laquelle on est
liés. Donc, le but, c'est d'éviter de répéter ce qui est déjà convenu. Mais, je
rassure la collègue, là, c'est entièrement pris en compte par le fait que nous
sommes liés, là, à cette <déclaration.
Mme Ghazal : O.K. Bien,
j'avais aussi un...
M. Charette : ...de
biodiversité,
c'est inclus dans cette convention-là à laquelle on est liés. Donc, le but,
c'est d'éviter de répéter ce qui est déjà convenu. Mais, je rassure la
collègue, là, c'est entièrement pris en compte par le fait que nous sommes
liés, là, à cette >déclaration.
Mme Ghazal : O.K. Bien,
j'avais aussi un autre élément. Parce qu'on vient de l'avoir, là, donc on voit
les choses, ça fait qu'on réfléchit en direct, là, en même temps. Par exemple,
je pense que c'est à deux endroits où je l'ai vu ou à une seule place où on
fait référence... Parce que le ministre dit qu'il va nous arriver avec un
amendement sur les aires protégées de conservation autochtone. Je ne sais pas
s'il va les appeler comme ça. Peu importe l'appellation, on comprend par
rapport à ce que les Premières Nations nous ont dit. Puis ici je ne vois pas de
référence à l'importance aussi qu'accordent les Premières Nations envers leur
territoire. Ça fait partie de leur culture, et on ne fait même pas mention des
Premières Nations, alors qu'on fait référence à la nation québécoise, ce qui
est une bonne chose, je ne veux pas contredire ça, c'est une bonne chose.
Est-ce que c'est un oubli ou c'est un élément...
M. Charette : En fait, ce n'est
pas un oubli parce que, dès l'article 2, cet élément-là sera abordé, là,
de façon directe avec une première proposition très, très concrète.
Là, on est réellement dans les
considérants au niveau du patrimoine naturel, tel qu'il est convenu à travers,
notamment, la convention des Nations unies, mais c'est un élément, là, qui sera
abordé dès l'article 2. Et c'est la raison pour laquelle, cet article-là,
aujourd'hui, si on s'y rend, on le suspendrait, parce qu'il y a une validation,
là, qui est à obtenir, là, de la part du Conseil des ministres. Cette
validation-là viendrait dès demain, normalement.
Mme Ghazal : Et, je veux dire,
si on trouve que c'est important, on pourrait faire référence aux Premières
Nations?
M. Charette : Bien,
c'est-à-dire, ce n'est pas qu'on ne trouve pas ou qu'on trouve que c'est
important, c'est qu'à partir du moment où on inclut des groupes, notamment des
nations autochtones, ça devient difficile d'être exclusif, en quelque sorte. C'est
pour ça que j'aime mieux l'aborder à travers des articles précis avec une
reconnaissance précise à la réalité autochtone, là, qui sera dûment reconnue à
travers le projet de loi.
Mme Ghazal : Moi, j'aurais un
amendement ou un... Non, c'est un sous-amendement, vu que c'est un amendement
du ministre.
M. Charette : Un
sous-amendement, tout à fait. On est très intéressés à le lire.
Une voix
: ...
Mme Ghazal : Oui, suspendre.
La Présidente (Mme St-Pierre) :
Est-ce qu'il est prêt, votre sous-amendement?
Mme Ghazal : Oui, en train de,
oui. Oui, oui. Bien, peut-être suspendre quelques instants, s'il vous plaît.
La Présidente (Mme St-Pierre) :
O.K., on va suspendre quelques instants.
Mme Ghazal : Merci.
(Suspension de la séance à 15 h 57)
16 h (version révisée)
(Reprise à 16 heures)
La Présidente (Mme St-Pierre) :
Alors, nous allons reprendre les travaux. À l'ordre!
Des voix
: ...
La Présidente (Mme St-Pierre) :
Alors, bien, s'il vous plaît, suspendez encore.
(Suspension de la séance à 16 h 01)
(Reprise à 16 h 02)
La Présidente (Mme St-Pierre) :
Alors, nous allons reprendre nos travaux. Mme la députée de Mercier, est-ce que
vous pouvez lire votre sous-amendement, s'il vous plaît?
Mme Ghazal : Oui. Alors :
L'amendement à l'article 0.1 du projet de loi est modifié par :
1° l'insertion, dans le deuxième alinéa du
texte de la Loi sur la conservation du patrimoine naturel tel qu'introduit par
l'article 0.1 du projet de loi, après les mots «ont contribué à bâtir
l'identité», des mots «des Premières Nations, des Inuit et»;
2° l'insertion, dans le troisième alinéa
du texte de la Loi sur la conservation du patrimoine naturel tel qu'introduit
par l'article 0.1 du projet de loi, après les mots «et à l'économie», des
mots «des Premières Nations [et] des Inuit et».
La Présidente (Mme St-Pierre) :
…
Mme Ghazal : Oui, rapidement. Dans
le fond, comme on a parlé de la nation québécoise, partout où on parle de la nation
québécoise, j'ai tout simplement ajouté «les Premières Nations et les Inuit»
parce que… c'est tellement évidemment que ça n'a pas besoin d'être expliqué à
quel point cette question-là est importante pour les Premières Nations. Et déjà
il faut qu'il y ait un message clair dès le début — vu que c'est, de
toute façon, l'intention du <ministre...
Mme Ghazal : …
les
Premières Nations et les Inuit» parce que… c'est tellement évidemment que ça
n'a pas besoin d'être expliqué, à quel point cette question-là est importante
pour les Premières Nations. Et, il faut… déjà, il faut qu'il y ait un message
clair dès le début
— vu que c'est, de toute façon, l'intention
du >ministre — dès le début, dans les considérants, dans les
dispositions préliminaires, qu'on en fasse mention, de la même façon qu'on fait
mention de la nation québécoise, tout simplement.
La Présidente (Mme St-Pierre) :
M. le ministre.
M. Charette : …très
certainement convenir du libellé adéquat. Comme ceci, on ne pourrait pas
l'accepter. Et je le dis d'emblée, je ne suis pas juriste, mais on me dit que,
selon les textes de loi, il y a la nation québécoise, il y a les nations
autochtones et Premières Nations, Inuits, mais elles sont incluses dans
l'ensemble qu'est la nation québécoise.
Donc, ce qu'on nous dit, au niveau
légistique, ce serait plutôt de dire «y compris». Après «la nation québécoise»,
on pourrait lire «y compris les Premières Nationset». Donc, on s'entend sur le
principe, c'est juste : au niveau purement légal, là, il faut retenir les
bonnes terminologies. Donc, c'est peut-être le compromis que je nous
proposerais à ce moment-ci. Et les Inuits ne constituent pas une nation, donc
on pourrait vous proposer le bon vocable pour être bien certains, là, d'être en
phase avec la législation. Donc, on pourrait suspendre quelques petits instants,
à moins que la collègue souhaite intervenir à ce moment-ci.
Mme Ghazal : Bien, c'est sûr
que, je veux dire, comme on vient de l'avoir, on aurait pu peut-être avoir
cette discussion avant. Juste pour comprendre, c'est-à-dire que vous dites que,
légalement… parce qu'on dit souvent… Quand on dit, par exemple, qu'il faut
traiter avec les Premières Nations de nation à nation, on ne dit pas qu'on va
traiter des Premières Nations qui sont incluses dans la nation québécoise. Là,
je ne comprends pas. Vous dites que c'est un débat juridique?
M. Charette : Ce n'est pas un
débat juridique. Cependant, dans nos lois, il y a la nation québécoise, qui
comprend les nations autochtones. Donc, tous les textes, pas forcément
uniquement celui qui nous occupe aujourd'hui, mais dans le corpus législatif du
Québec, c'est comme ça que c'est écrit. C'est pour ça que je ne souhaiterais
pas, à travers un amendement, qu'on vienne opposer ou ajouter alors que c'est
inclus dans ce qu'est la nation québécoise, tout simplement.
Mme Ghazal : Puis est-ce qu'il
y a comme un exemple d'une autre loi, peut-être, que… ou on peut juste avoir
une référence comment c'est écrit à deux, trois endroits, deux, trois lois
différentes, par exemple?
M. Charette : Avec la permission
de la collègue, on pourrait s'en remettre aux spécialistes, ce que je ne suis
pas, là, d'emblée, sur cette question précise là.
La Présidente (Mme St-Pierre) :
…donner la parole à monsieur? Vous voulez donner la parole à… Ça me prend le
consentement. Est-ce qu'il y a un consentement pour des explications
supplémentaires?
Des voix : Consentement.
La Présidente (Mme St-Pierre) :
Vous devrez décliner votre nom et votre titre, s'il vous plaît.
La Secrétaire
: Il faut
suspendre pour nettoyer.
La Présidente (Mme St-Pierre) :
Ah! pardon. Il faut suspendre quelques… À <moins…
La Présidente (Mme St-Pierre) :
...
Ça me prend le consentement. Est-ce qu'il y a un consentement pour
des explications supplémentaires?
Des voix : Consentement.
La Présidente (Mme St-Pierre) :
Vous devrez décliner votre nom et votre titre, s'il vous plaît.
La Secrétaire
: Il faut
suspendre pour nettoyer.
La Présidente (Mme St-Pierre) :
Ah! pardon. Il faut suspendre quelques… À >moins qu'on l'installe
là-bas?
Des voix : …
La Présidente (Mme St-Pierre) :
Donc, monsieur, s'il vous plaît, prenez place. Je vous invite à décliner votre
nom et votre titre, s'il vous plaît.
M. Delisle (Antoine) :
Antoine Delisle...
La Présidente (Mme St-Pierre) : Vous
allez devoir enlever votre...
M. Delisle (Antoine) : Oui,
pardon.
La Présidente (Mme St-Pierre) :
...qu'on puisse vous entendre.
M. Delisle (Antoine) :
Antoine Delisle, légiste pour le ministère de l'Environnement.
La Présidente (Mme St-Pierre) :
D'accord.
M. Delisle (Antoine) :
Pouvez-vous juste répéter votre question, pour que je sois sûr de bien y
répondre, là?
Mme Ghazal : Oui. C'est que,
quand on parle des nations autochtones et des Inuits, on ne dit pas qu'ils font
partie de la nation québécoise. Quand on dit que... Puis ça, c'est peut-être
plus une question politique, c'est-à-dire que «de nation à nation»... pour ne
pas que ce soit juste un beau slogan que les politiciens disent dans des belles
soirées, là, en serrant des mains, avant la pandémie ou plus tard. Donc, on ne
peut pas dire : Ah! vous faites partie de la nation québécoise, mais on va
vous appeler «nation». Donc, ça ne veut plus rien dire, de dire que c'est de
nation à nation. Donc, moi, c'est pour ça que je ne veux pas dire qu'ils
fassent partie de la nation québécoise.
Le ministre me dit qu'il est d'accord avec
mon slogan, que ce n'est pas juste un slogan. Il est d'accord, dans le fond,
mais, légalement, on ne peut pas l'écrire. C'est un débat légal et non pas politique.
Donc, je voudrais avoir votre… et des exemples où est-ce que c'est écrit aussi,
sur le fond de ma question, et aussi des exemples où vraiment c'est écrit de
cette façon-là, «y compris».
M. Delisle (Antoine) : Bien,
tout d'abord, la relation de nation à nation à laquelle on fait référence, c'est
surtout, justement, une question de relation et une approche pour l'établissement,
par exemple, de normes, et tout, là, sur le territoire, là. Donc, quand on
parle de traités, de négociations, l'approche nation à nation est plutôt dans l'approche
qu'on en fait, comment on établit les normes. C'est cette relation-là qu'on
qualifie de nation à nation.
Ici, par contre, où ça devient sensible, c'est
que, là, on parle de l'identité québécoise. L'identité québécoise, elle se
décline sous plusieurs communautés qui en font partie, autant des communautés
autochtones, donc leur identité fait partie de l'identité québécoise. Donc,
ici, ce qu'on vient plus parler que du statut de négociation, de travail, de
participation, c'est l'identité, dans le fond, québécoise, qui est le cumul de
l'identité de diverses communautés qui en font partie, dont les communautés
autochtones, mais, bien sûr, toutes les autres communautés allochtones
pourraient aussi se retrouver dans une énumération qui suit «nation
québécoise». Je ne sais pas si...
Mme Ghazal : J'entends ce que
vous me dites. Et puis, par exemple, où est-ce qu'on en parle, ailleurs, cette
déclinaison-là? Dans quelle autre loi où on dit «nation québécoise, y compris
les Premières Nations et les <Inuits»...
M. Delisle (Antoine) :
...
québécoise». Je ne sais pas si...
Mme Ghazal : J'entends ce
que vous me dites. Et puis, par exemple, où est-ce qu'on en parle, ailleurs,
cette déclinaison-là? Dans quelle autre loi où on dit «nation québécoise, y
compris les Premières Nations et les >Inuits», comme la proposition que
le ministre veut me faire? Dans quelle autre loi, par exemple?
M. Delisle (Antoine) : Pour
ça, il faudrait peut-être qu'on revienne, là, pour être sûr d'avoir des exemples,
là. De différentes façons, on parle de la nation québécoise, de différentes
façons, on parle des communautés autochtones. Je ne sais pas si on a un exemple
actuel où on parle de l'identité de la nation québécoise, incluant celle des Premières
Nations et des Inuits, mais on pourrait vous revenir, là, pour cette information-là.
• (16 h 10) •
Mme Ghazal : J'ai une autre question.
Est-ce que c'est possible... Parce que, là, ce que je comprends, c'est le fait
qu'on parle d'identité.
M. Delisle (Antoine) : ...principalement.
Mme Ghazal : O.K. Mais un
peu... Dans le... attendez, un, deux, trois, le troisième considérant, il n'y a
pas le mot «identité», c'est : «Considérant l'apport inestimable de ce
patrimoine, notamment à la santé, à la sécurité [...] à l'économie des Premières
Nations et des Inuits et de la nation québécoise.» Là, il n'y a pas d'identité,
donc on pourrait les laisser comme ça.
Une voix
: ...
M. Charette : Oui, je suis
bien d'accord... — oh! pardon — bien d'accord pour le
principe général au considérant précédent, mais, à partir du moment... comme le
légiste le mentionne, si on commence une déclinaison, elle pourrait être sans
fin, cette déclinaison-là. Donc, dans les considérants, je veux qu'on travaille
à le placer une fois, mais ce serait difficile de le ramener à tous les
considérants parce qu'on s'engage dans une énumération, en quelque sorte, mais,
à partir du moment où on le mettrait au deuxième considérant, ça... sous-jacent
que ça découle et ça va de soi pour les suivants.
Donc, la proposition que je nous ferais,
ce serait de travailler ce deuxième considérant selon les mentions que je
faisais un petit peu plus tôt, et, par le fait même, lorsqu'on parlera d'économie,
on aura aussi cette perspective-là, et tout en rappelant que, dès l'article 2,
on va donner du corps à ce considérant-là. Dès l'article 2, en créant vraisemblablement
une nouvelle catégorie, on va donner du corps au considérant qui aura été
adopté, là, au niveau du préambule.
Mme Ghazal : Mais, si, par
exemple, on ne le met pas dans le deuxième considérant, avec le «y compris»...
Parce que, là, ça va à l'encontre du fait qu'au Québec on a reconnu, là, ça
fait quand même longtemps, là, les 11 nations autochtones, et tout ça. Je
veux dire, c'est une reconnaissance vraie. Je ne peux pas croire que, depuis
qu'on a fait cette reconnaissance-là, on ne l'a jamais écrite dans une loi sans
l'attacher à la nation québécoise légalement. Mais moi, je ne suis pas juriste,
et peut-être que M. le juriste peut continuer à répondre, parce que, lui, ce
qu'il disait, c'est qu'on ne peut pas... avec l'identité québécoise on ne peut
pas, mais, tout seul, on pourrait, par exemple. C'est-à-dire, est-ce qu'on
pourrait penser d'avoir un autre considérant qui parlerait uniquement des Premières
Nations? Peut-être prendre le temps de <réfléchir...
Mme Ghazal : ...M. le
juriste peut continuer à répondre, parce que, lui, ce qu'il disait, c'est qu'on
ne peut pas... avec l'identité québécoise on ne peut pas, mais, tout seul, on pourrait,
par exemple. C'est-à-dire, est-ce qu'on pourrait penser d'avoir un autre
considérant qui parlerait uniquement des Premières Nations? Peut-être prendre
le temps de >réfléchir en fonction de ce qui a été dit pendant la commission
par les différents groupes sur, eux, qu'est-ce qu'ils veulent, et pourquoi
cette question-là est importante, et quels problèmes ils veulent que cette
loi-là vienne régler. Parce que c'est un peu ça, les dispositions générales. Donc,
peut-être d'avoir un autre considérant, pas rattaché à la nation québécoise ni
à l'identité québécoise, un autre qui ne parle que des Premières Nations de
façon indépendante. Mais ça, ça prend de la réflexion, ça prend du temps, donc peut-être
de prendre le temps de le faire, parce que, comme ça, ici, on ne pourra pas.
M. Charette : Ce qu'on
pourrait se dire... étant donné qu'on va suspendre, vraisemblablement, d'autres
articles lors de notre séance de cet après-midi, on pourrait suspendre celui-ci
et vous amener une proposition dès la prochaine séance. En fait, on se
retrouve, nous, ce soir, donc, dès ce soir, on pourrait vous proposer un
libellé qui sera le plus conforme avec la tradition législative québécoise.
Il ne faut pas... il faut éviter, en fait,
tout ce qui est droit nouveau. Le droit nouveau en matière autochtone, ce n'est
pas la commission ici, naturellement, qui va l'établir. Donc, il faut y aller
avec ce qui existe déjà comme précédent, en quelque sorte, mais, dès la reprise
des travaux, en début de soirée, on pourrait vous revenir avec une proposition d'amendement
à ce niveau-là.
Mme Ghazal : Très bien.
La Présidente (Mme St-Pierre) :
Attendez. Est-ce qu'on était en ondes? On est en ondes, là?
Mme Ghazal : Oui.
La Présidente (Mme St-Pierre) :
La reprise des travaux ce soir, mais, avant de... Ce que vous proposez, c'est
de suspendre, c'est-à-dire de suspendre jusqu'à ce soir cet aspect-là. Mais,
avant, je vais donner la parole au député de Viau, qui l'a demandée il y a
quelques minutes déjà, excusez… oui, c'est ça, Viau.
M. Benjamin : Merci, Mme la
Présidente. Je comprends effectivement qu'il y aura une suspension, mais, avant
la suspension, j'aimerais peut-être, tout simplement, souligner au ministre que
nous souscrivons à cet amendement, puisque l'enjeu des nations autochtones, des
Premières Nations, c'est un enjeu qui est reconnu, notamment par un organisme
que vous et moi, depuis les dernières consultations particulières, nous
connaissons très bien, l'UCIN... l'UICN, voilà. Voilà. Donc, vous et moi, donc,
on bute sur les mêmes... Alors, je crois que... et d'autant plus quand je
regarde la formulation de l'amendement, Mme la Présidente, quand on dit :
«Considérant que ce patrimoine est porteur de valeurs qui, au fil du temps...»
«Qui, au fil du temps». Et je crois que je suis en attente de trouver la bonne
formule, mais je crois, sur le principe, qu'il est important, donc, que, dans
les principes mêmes, dans les considérants, qu'on fasse mention clairement des Premières
Nations. Voilà.
M. Charette : On pourra
vous revenir avec un phrasé, là, qui, espérons-le, puisse convenir à tout le
monde.
M. Benjamin : D'accord.
La Présidente (Mme St-Pierre) :
<Donc...
M. Benjamin : ...je suis en
attente de trouver la bonne formule, mais je crois, sur le principe, qu'il est
important, donc, que, dans les principes mêmes, dans les considérants, qu'on
fasse mention
clairement des
Premières Nations. Voilà.
M. Charette : On
pourra vous revenir avec un phrasé, là, qui, espérons-le, puisse convenir à
tout
le monde.
M. Benjamin :
D'accord.
La Présidente (Mme St-Pierre) :
>Donc, je comprends qu'on va suspendre cette portion-là et on va
poursuivre. Je pense qu'il y a un consensus là-dessus? On suspend le sous-amendement
et l'amendement, M. le ministre, c'est ça? On a bien compris?
M. Charette : ...passerait à l'article 1
par la suite.
La Présidente (Mme St-Pierre) :
D'accord. Donc, nous allons poursuivre. Vous avez maintenant à faire la lecture
de l'article 1, s'il vous plaît.
M. Charette : Tout à fait.
Donc, l'article 1 se lit comme suit, donc :
1. Le titre I de la Loi sur la
conservation du patrimoine naturel est modifié par le remplacement de ce qui
précède l'article 1 par ce qui suit, donc :
«Chapitre I. Dispositions générales
«Section I. Objet et application.»
Commentaire. Cette modification en est une
de restructuration afin d'ajuster le niveau des divisions de la loi aux
modifications proposées par le projet de loi et d'éviter de la redondance dans
l'intitulé de la section I.
La Présidente (Mme St-Pierre) :
Est-ce qu'il y a des... M. le député de Viau.
M. Benjamin : Merci. Merci, Mme
la Présidente. Donc, sur cet article, j'aimerais... ma collègue la députée de Mille-Îles
l'a évoqué tout à l'heure, et puis j'aimerais peut-être que le ministre
m'explique, puisque, quand je vois le mot «conservation»... Le mot «conservation»,
tel que défini, c'est l'action de maintenir intact, c'est maintenir dans le
même état. Or, je trouve que le mot «protection» est encore plus fort, c'est
l'action de protéger, de défendre. Alors, j'aimerais savoir qu'est-ce qui
explique que le ministre ait choisi «conservation» et non «protection». Et de
plus en plus de législations, Mme la Présidente, qui vont dans ce même sens
choisissent «protection» au lieu de «conservation».
M. Charette : C'est qu'on vient
modifier une loi qui existe déjà et c'est déjà le titre de la loi, donc, la Loi
sur la conservation du patrimoine naturel, donc c'est un titre qui est déjà en
présence, actuellement. Et l'amendement, par contre, n'est pas à ce sujet-là.
L'amendement est réellement au niveau des intitulés de chapitres et de sections.
Donc, on ne propose pas, à travers… je dis l'amendement, mais, à travers
l'article 1, on ne propose pas de modifier le nom de la loi, mais on vient
réorganiser l'ordonnancement, en quelque sorte, et la clarification entre les
chapitres et les sections pour éviter cette redondance-là.
M. Benjamin : Merci, Mme la
Présidente. Donc, je comprends la réponse du ministre, mais, en fait, j'en
profite pour porter, à ce stade-ci, ma question sur le titre de la loi. Je
comprends qu'il n'y a pas eu <d'amendement...
M. Charette : ...
cette
redondance-là.
M. Benjamin : Merci, Mme la
Présidente. Donc, je comprends la réponse du ministre, mais ma question... en
fait, j'en profite pour porter, à ce stade-ci, ma question sur le titre de la
loi. Je comprends qu'il n'y a pas eu >d'amendement à ce niveau-là. Donc,
est-ce qu'il n'aurait pas été opportun, donc, pour le ministre, d'apporter un amendement
pour protéger les milieux naturels, au lieu seulement de parler de conserver?
M. Charette : En fait, je
pourrais vous expliquer. C'est certain qu'en fait c'est plus complexe que
l'organigramme que j'ai sous les yeux, mais la protection est intégrée, c'est
une finalité de la conservation. Toujours selon les règles qui nous régissent,
là… Ce n'est peut-être pas la façon la plus simple de la présenter, cette
illustration, au collègue, mais la question, elle avait déjà été répondue, en
quelque sorte. Donc, la conservation, que ce soit ex situ, que ce soit in situ,
c'est une finalité de la préservation de la biodiversité. Donc, dans le vocable
international, c'est comme ça que c'est présenté.
Donc, non seulement c'est le nom d'une
loi, mais c'est un concept qui est déjà présenté, tel quel. Donc, si la
conservation n'était pas incluse dans la préservation, comme finalité, là, on
pourrait envisager un changement de loi, mais on est réellement, là, dans les
schémas conceptuels, là, qui sont reconnus à l'échelle non seulement québécoise,
mais internationale.
La Présidente (Mme St-Pierre) :
Mme la députée de Mille-Îles.
• (16 h 20) •
Mme
Charbonneau
:
Merci, Mme la Présidente. Je veux juste, je vous dirais, mieux comprendre,
parce que je comprends ce que vous dites, que, dans le tableau, vous avez la
préservation, mais, pour moi, préservation est conservation. Et je comprends qu'on
fait référence à quelque chose de plus grand que nous, là, puisque ça va avec
les Nations unies, mais «préservation» et «conservation», c'est la même chose.
C'est un synonyme un de l'autre, je croirais. «Protection» vient donner au
ministre une forme d'autorité par rapport à la volonté de bien protéger. Parce
que je peux conserver quelque chose, mais le protéger, pour moi, ça a un sens
différent. Je veux juste bien comprendre le fait qu'on maintienne et qu'on
change à ce moment-ci. Dans la perspective que vous avez, c'est pour unir notre
voix à des textes qui sont déjà écrits plutôt que d'optimiser notre façon de
voir comment on veut imposer une protection du milieu.
M. Charette : Quand je
dis que c'est une finalité, l'exemple... ou, à travers les mots que vous
employez, je pourrais dire que, toujours avec mon petit tableau, là, pour faire
de la conservation, il faut protéger. Donc, quand je dis : C'est la
finalité de, c'est que ça prend en compte la protection à partir du moment où
on veut conserver. Donc, il y a préservation, protection, utilisation durable,
restauration. C'est tous des termes qui, dans le vocable international de
l'UICN... — maintenant, je me suis pratiqué, donc ce n'est pas tant
l'acronyme que j'aurai à <pratiquer que...
M. Charette : ...
c'est
que ça prend en compte la protection à partir du moment où on veut conserver.
Donc, il y a préservation, protection, utilisation durable, restauration. C'est
tous des termes qui, dans le vocable international de l'UICN... — maintenant,
je me suis pratiqué, donc ce n'est pas tant l'acronyme que j'aurai à >pratiquer
que le nom au long — donc, c'est des concepts qui sont déjà bien
définis et qui sont inclus. Donc, autant lorsqu'on parlera de préservation,
protection, utilisation durable, c'est des finalités, là, de la restauration
aussi. Donc, c'est des finalités, là, qui sont déjà incluses dans ce petit
tableau, là, qui est quand même bien présenté et qui pourrait être partagé, là,
à la commission, si vous le souhaitez.
Mme
Charbonneau
:
Je vais faire un dernier commentaire, Mme la Présidente, puis j'en conviens,
que l'explication… qu'avec le tableau je vais mieux comprendre, mais je vais
vous faire une analogie. Et elles sont toujours boiteuses, les analogies, vous
le savez, hein, mais, si j'ai une pomme puis je veux la conserver, je peux la
mettre au frigidaire, mais, si je veux la protéger, je vais la mettre dans un
contenant où, là, je vais m'assurer que les gaz qu'elle dégage ne vont pas
faire en sorte qu'il va y avoir d'autres dommages. Je ne sais pas si vous
comprenez ce que je veux dire. Donc, pour moi, la protection, elle a une autre
finalité que la conservation.
Par contre, j'en conviens avec vous, que
probablement que le tableau va mieux m'aider à comprendre, puis, à travers le projet
de loi, il y aura des endroits où on pourra peut-être apposer un petit peu plus
spécifiquement le mot «protection» que le mot «conservation».
M. Charette : Et je rassure la
collègue, elle n'est pas seule dans cette difficulté d'analogie boiteuse. Moi,
ce sont mes blagues qui sont boiteuses. Donc, on pourra se réconforter tout au
long des travaux de la commission, certainement
Mme
Charbonneau
:
On pourra compenser, oui, c'est ça. Tout à fait.
M. Charette : Les occasions
vont se présenter.
Mme
Charbonneau
:
Mais je vous connais depuis longtemps, M. le député... M. le ministre.
La Présidente (Mme St-Pierre) :
Donc, est-ce qu'il y a d'autres commentaires sur l'article 1? Oui, Mme la
députée de Mercier.
Mme Ghazal : J'avais juste une
remarque. Souvent, quand il y a des amendements, on a l'explication de pourquoi.
Là, peut-être que le ministre l'a dit, pour quelle raison il ajoute
l'article 1.1, puis ça m'échappe, puis là... Parce qu'aussi je navigue
entre son amendement et la loi actuelle, puis là j'essaie de voir, O.K., c'est
quoi qu'il trouvait qu'il manquait dans la loi actuelle pour trouver que c'est
important d'ajouter ça puis je n'arrive pas à le voir.
M. Charette : Je l'ai
mentionné, mais je peux le répéter volontiers, là. C'est une question de
concordance, essentiellement. Cette modification en est une de restructuration
afin d'ajuster le niveau des divisions de la loi aux modifications proposées
par le projet de loi et d'éviter de la redondance dans l'intitulé de la
section I. Donc, c'est juste une question d'aménagement. Donc, on ne
touche pas du tout au contenu, c'est juste pour faciliter la présentation et la
déclinaison du projet de loi avec le chapitre I et la section I.
Donc, c'est réellement pour aménager, là, la présentation du projet de loi.
Mme Ghazal : Mais là, juste
pour être sûre, le ministre lisait l'explication, mais est-ce que c'est dans
notre document ou c'est moi qui ne le vois pas?
M. Charette : En fait, vous
avez... est-ce que vous avez accès aux commentaires? Je ne le sais pas.
Mme Ghazal : Je ne pense pas
parce que... Ah!
M. Charette : Oui, vous <avez...
M. Charette : ...
chapitre I
et la section I. Donc, c'est réellement pour aménager, là, la présentation
du projet de loi.
Mme Ghazal : Mais là, juste
pour être sûre, le ministre lisait l'explication, mais est-ce que c'est dans
notre document ou c'est moi qui ne le vois pas?
M. Charette : En fait, vous
avez... est-ce que vous avez accès aux commentaires? Je ne le sais pas.
Mme Ghazal : Je ne pense
pas parce que... Ah!
M. Charette : Oui, vous
>avez accès aux commentaires. Donc, c'est exactement le même…
Mme Ghazal : Où ça?
M. Charette : Je travaille
avec le même document, là, auquel vous avez accès.
Des
voix : ...
Mme Ghazal : Mais ça, c'est...
Moi, je parle des amendements du ministre, qu'il vient de déposer. Ils ne sont
pas ici.
M. Charette : Les amendements
ne sont pas dans la version papier...
Mme Ghazal : Ah! O.K.
M. Charette : ...parce que ça
a été déposé ce matin au Greffier. Là, on n'est pas sur un amendement.
La Présidente (Mme St-Pierre) :
On ne discute pas d'un amendement, on discute de l'article 1.
M. Charette : On est sur
l'article 1 lui-même.
Mme Ghazal : Ah! O.K. Désolée.
La Présidente (Mme St-Pierre) :
Mais vous allez avoir un amendement qui va s'intituler 1.1 plus tard, une fois
qu'on sera passés à travers celui-là.
Mme Ghazal : Je comprends.
C'est juste le fait que...
Une voix : …
Mme Ghazal : Ah! c'est
compliqué.
La Présidente (Mme St-Pierre) :
On va y arriver. M. le député des Îles-de-la-Madeleine.
M. Arseneau : Bon, encore une
fois, là, on va démarrer tranquillement. Je veux juste être certain qu'on parte
sur le bon pied. Est-ce qu'on est en train de discuter, à l'heure actuelle, là,
du changement de l'intitulé, là, du texte, «Dispositions générales» puis,
chapitre I, «Objet, définition et application»?
M. Charette : En fait, j'ai
fait la lecture de l'article 1 tel qu'il se lisait au moment du dépôt du
projet de loi, comme on va le faire, j'imagine, là, pour chacun des articles, mais,
effectivement, dans quelques instants, je vais introduire un amendement pour ce
même article 1, qui va devenir le 1.1, en quelque sorte. Donc, on est au
tout, tout premier article de la version initiale du projet de loi.
La Présidente (Mme St-Pierre) :
Ce qu'on m'a expliqué, ce que Mme la secrétaire m'a expliqué tout à l'heure,
c'est qu'il devait procéder à l'article 1 avant d'aller à l'article 1.1.
L'article 1.1 n'est pas un amendement à l'article 1. C'est un ajout.
D'autres commentaires sur l'article 1?
Alors, s'il n'y a pas d'autre commentaire, nous allons mettre aux voix
l'article 1. Est-ce que l'article 1 est adopté?
La
Secrétaire
: C'est le vote nominal, pardon.
La Présidente (Mme St-Pierre) :
Par vote nominal? Alors, c'est un vote nominal. Donc, Mme la secrétaire, s'il
vous plaît.
La Secrétaire
: Merci
de répondre pour, contre ou abstention. M. Charette (Deux-Montagnes)?
M. Charette : Pour.
La Secrétaire
:
M. Campeau (Bourget)?
M. Campeau : Pour.
La Secrétaire
: Mme Jeannotte
(Labelle)?
Mme Jeannotte : Pour.
La Secrétaire
:
M. Bussière (Gatineau)?
M. Bussière : Pour.
La Secrétaire
:
Mme Grondin (Argenteuil)?
Mme Grondin : Pour.
La Secrétaire
:
Mme Tardif (Laviolette—Saint-Maurice)?
Mme Tardif : Pour.
La Secrétaire
:
M. Provençal (Beauce-Nord)?
M.
Provençal : Pour.
La Secrétaire
:
M. Benjamin (Viau)?
M. Benjamin : Pour.
La Secrétaire
: Mme Charbonneau
(Mille-Îles)?
Mme
Charbonneau
:
Pour.
La Secrétaire
:
Mme Ghazal (Mercier)?
Mme Ghazal : Pour.
La Secrétaire
:
M. Arseneau (Îles-de-la-Madeleine)?
M. Arseneau : Pour.
La Secrétaire
:
Mme St-Pierre (Acadie)?
La Présidente (Mme St-Pierre) :
Abstention. Donc, maintenant que l'article 1 est adopté, M. le ministre,
vous avez un amendement. C'est un article complet qui est l'amendement...
M. Charette : Effectivement,
pour introduire <l'article...
La Secrétaire
: …
Mme
Charbonneau (Mille-Îles)?
Mme
Charbonneau
:
Pour.
La Secrétaire
:
Mme Ghazal (Mercier)?
Mme Ghazal : Pour.
La Secrétaire
:
M. Arseneau (Îles-de-la-Madeleine)?
M. Arseneau : Pour.
La Secrétaire
:
Mme St-Pierre (Acadie)?
La Présidente (Mme St-Pierre) :
Abstention. Donc, maintenant que l'article 1 est adopté, M. le ministre,
vous avez un amendement. C'est un article complet qui est l'amendement.
M. Charette :
Effectivement, pour introduire >l'article 1.1, effectivement.
La Présidente (Mme St-Pierre) :
...alors, qui est l'article 1.1.
M. Charette : Exactement, qui
se lirait comme suit : Insérer, après l'article 1 du projet de loi,
l'article suivant :
1.1. L'article 1 de cette loi est
remplacé par le suivant :
«La présente loi a pour objet d'assurer la
conservation du patrimoine naturel du Québec et des valeurs qui lui sont
associées.
«Elle vise plus particulièrement :
«1° à faciliter l'expansion du réseau de
territoires visés par des mesures de conservation au Québec et la gestion
efficace des aires protégées;
«2° à permettre aux citoyens ainsi qu'aux
communautés locales et autochtones de s'impliquer davantage dans la
conservation de la biodiversité, notamment dans la création et la gestion des
aires protégées;
«3° à assurer la collaboration des
différents ministères et organismes gouvernementaux qui assument des
responsabilités en matière de conservation de la biodiversité à la sélection, à
la désignation et à la gestion des aires protégées.
«[Et] les mesures de conservation prévues
par la présente loi, incluant les aires protégées, constituent un ensemble de
mesures visant à assurer le maintien du patrimoine naturel et des écosystèmes
qui le composent, notamment leur protection, leur restauration écologique et leur
utilisation durable.»
Donc, avec cet amendement-là, on répond en
partie à la collègue des Mille-Îles avec la notion de protection. Donc, voilà.
La Présidente (Mme St-Pierre) :
Alors, M. le ministre, est-ce que vous avez des commentaires?
M. Charette : En fait, je
pense que c'est une belle suite logique à l'échange qu'on vient d'avoir avec la
collègue des Mille-Îles, notamment, et, pour le reste, ça précise la portée,
encore une fois, de la loi, là, que nous allons étudier.
La Présidente (Mme St-Pierre) :
Mme la députée de Mille-Îles.
Mme
Charbonneau
:
Bien, Mme la Présidente, je vais vous demander de suspendre quelques instants
parce que la technologie, d'un côté, de ce côté-ci, est un petit peu plus
complexe, puis mon collègue n'arrive pas à aller chercher le 1.1. Donc, si vous
nous permettez quelques secondes, à moins que quelqu'un d'autre ait besoin de
parler, je vais aider mon collègue, puisque tantôt c'est lui qui l'a fait pour
moi.
La Présidente (Mme St-Pierre) :
Peut-être que quelqu'un pourrait techniquement vous aider.
Alors, nous allons suspendre quelques
instants. Merci.
(Suspension de la séance à 16 h 29)
(Reprise à 16 h 30)
La Présidente (Mme St-Pierre) :
Mme la députée de Mercier.
Mme Ghazal : Là, ici, il n'y a
pas de commentaire qui explique qu'est-ce qu'on… c'est quoi, la raison pour <laquelle
on vient…
>
16 h 30 (version révisée)
<
(Reprise à 16 h 30)
La Présidente (Mme St-Pierre) :
Mme la députée de
Mercier.
Mme Ghazal : Là, ici,
il
n'y a pas de
commentaire qui explique qu'est-ce qu'on… c'est quoi, la
raison pour >laquelle on vient changer le texte actuel. Parce que, le
texte actuel, moi, je l'aime, puis là il a été tout charcuté, on a enlevé beaucoup
de choses. Et je suis en train de deviner l'esprit, et tout ça. Il n'y a pas
d'explication, il n'y a pas de commentaire, ce qui est fait habituellement
quand le projet de loi est fait, là. Peut-être que l'équipe du ministre n'a pas
eu le temps d'écrire les commentaires, il va falloir vraiment que le… à moins
qu'ils soient écrits quelque part. Je ne sais pas si c'est écrit quelque part,
les commentaires, on aimerait les avoir, si c'est le cas, pour commencer.
M. Charette : En fait, ce que
je pourrais vous lire, mais je vous évite ce supplice-là, c'est l'amendement
tel qu'amendé, et ça prend tout son sens, là, mais, si vous voulez que je le
fasse, je le ferai volontiers. On enlève des éléments, mais qu'on précise
autrement à d'autres endroits, et on couvre mieux la portée du projet de loi
avec l'amendement en question. On ajoute des références, là, qui sont
incontournables et qui font suite aussi aux consultations des dernières
semaines. Donc, c'est difficile d'en dire davantage à ce moment-ci, mais, si la
collègue souhaite que j'en lise, l'article tel qu'amendé, je le ferai
volontiers.
La Présidente (Mme St-Pierre) :
Mme la députée de Mercier, selon ce qu'on m'indique, c'est que, normalement,
vous avez l'amendement et vous devriez retrouver le texte explicatif par la
suite, comme je l'ai ici. Vous ne l'avez pas?
Mme Ghazal : Bien, moi, je
parle des amendements que le ministre vient de déposer dès le début. Ah! vous
les avez? Ils n'étaient pas dans le document Word qui était sur Greffier. Ça
fait que peut-être qu'on va ouvrir le bon document, si vous l'avez.
La Présidente (Mme St-Pierre) :
On va suspendre quelques instants, s'il vous plaît, pour qu'on puisse voir
clair.
(Suspension de la séance à 16 h 32)
(Reprise à 16 h 35)
La Présidente (Mme St-Pierre) :
Alors, nous allons reprendre les travaux. Est-ce qu'il y a des commentaires? M.
le député de Viau.
M. Benjamin : Merci, Mme la
Présidente. Donc, dans l'amendement qu'on a devant nous, parmi les choses qui
ont été enlevées, il y a ce paragraphe où on dit : «Elle favorise, en
outre, la conservation des milieux humides et hydriques et l'atteinte de
l'objectif d'aucune perte [...] de tels milieux.» Pourquoi cet objectif-là a
été enlevé?
(Consultation)
Une
voix : C'est l'avant-dernier.
M. Charette : Vous
remarquerez, là, je voulais m'en assurer, je pense que c'est à
l'article 32 où on vient introduire tout le volet protection, milieux
humides, et autres. Donc, on en a fait une section en bonne et due forme, et
ça, c'est un amendement que vous n'avez pas encore parce qu'il doit être soumis
demain après-midi. Il vous sera partagé, là, au moment où il sera adopté, mais
c'est une section… On en fait une section spécifique du projet de loi, mais
c'est quelque chose qui, naturellement, là, demeure couvert.
La Présidente (Mme St-Pierre) :
M. le député de Viau.
M. Benjamin : Oui, merci, Mme
la Présidente. Donc, évidemment, donc, le ministre nous dit qu'il y a un
amendement qui s'en vient, donc c'est… Évidemment, on nous demande de procéder
à l'adoption du 1.1, donc j'espère qu'on va pouvoir avoir un amendement qui
corresponde, en fait, à cette <préoccupation…
M. Benjamin : ...
qui
s'en vient, donc c'est… Évidemment, on nous demande de procéder à l'adoption du
1.1, donc j'espère qu'on va pouvoir avoir un amendement qui corresponde, en
fait, à cette >préoccupation, donc.
M. Charette : Tout à fait. En
fait, comme je vous dis, il y a une section entière qui va couvrir cet
élément-là, donc c'est la raison pour laquelle on l'a tout simplement biffé.
Mais, quand vous regardez ce qu'il en reste, de l'article, bien, c'est-à-dire
ce que devient l'article 1.1, vous avec quand même un portrait qui couvre
les différents aspects, là, du patrimoine naturel.
La Présidente (Mme St-Pierre) :
Mme la députée de Mercier.
Mme Ghazal : Merci, Mme la
Présidente. Moi aussi, j'avais les mêmes questionnements que mon collègue
puis... Parce que, là, ici on est dans l'article qui explique l'objectif,
l'objet. À la limite, ça ne me... Je trouve que c'était quand même intéressant
de dire dès le début, que... de ne pas avoir de perte de milieux naturels et
milieux humides, perte nette de tels milieux, dans l'objet, dans l'objet, mais,
si, par exemple, ce que le ministre nous dit, c'est que c'est à un autre
article, à l'article 32, bien, moi, avant de voter ça, où est-ce qu'on le
biffe, bien, j'ai besoin de voir ce qui est écrit à l'article 32.
M. Charette : Inversement, je
vais vous proposer le contraire. Si jamais vous ne le voyez pas... Moi, je vous
dis qu'il y est, mais, si jamais vous ne le voyez pas, ça pourrait être
introduit ailleurs dans le projet de loi. Mais il y est. Donc, on peut sans
problème adopter cet amendement-ci, et avec la possibilité d'introduire...
Demain, vous allez voir... Là, vous avez, je vous dirais, 75 % des amendements
sous la main. Demain, vous allez avoir 100 % des amendements. Donc, si jamais
cette référence-là, qui est très explicite, je vous rassure, ne vous convient
pas, vous aurez la possibilité d'amener ou d'introduire un amendement à votre
tour, là, sans problème. Et c'est la raison pour laquelle, en déposant
l'ensemble des amendements, vous allez pouvoir mieux vous référer et mieux vous
orienter dans le temps. S'il y a un élément que vous souhaitez introduire, vous
allez voir qu'il est peut-être déjà inclus dans les amendements qui vous sont
proposés.
Mme Ghazal : Juste, comme, pour
compléter, donc, si je comprends bien, toute la section sur les milieux humides
n'est pas dans le projet de loi ni dans les amendements, les 25 pages
qu'on a, on va les avoir demain. Moi, je propose, dans ce cas-là, si c'est le
cas, de suspendre le temps qu'on les voie.
M. Charette : Ou, sinon, et je
me laisse alimenter, là, tout en vous parlant, je peux vous amener à l'article 12,
ça, c'est quelque chose dont vous avez déjà à votre portée, et même les amendements
vous sont déjà partagés, pour ce qui est de l'article 12, on couvre ces
volets-là. Et là je comprends tout à fait que les amendements vous ont été
partagés il y a quelques <minutes...
M. Charette : ...à l'article 12,
ça, c'est
quelque chose dont... vous avez
déjà à votre portée, et
même les
amendements vous sont
déjà partagés, pour ce qui est de
l'article 12, on couvre ces volets-là. Et là je comprends
tout à
fait que les
amendements vous ont été partagés
il y a
quelques
>minutes, mais c'est déjà une belle avancée par rapport à d'autres commissions
parlementaires. Quand j'étais dans l'opposition, je n'ai jamais vu ça, un gouvernement
tout déposer d'un coup les...
Une voix
: ...
M. Charette : Mais pas les projets
de loi où j'ai travaillé, moi. Donc, c'est une belle avancée que l'on vous
propose cet après-midi. Donc, regardez l'article 12 original avec les amendements,
on vous propose un amendement en 13.1, en 13.2 et en 13.3, où vous allez avoir
les références, là, auxquelles vous tenez, là, actuellement.
• (16 h 40) •
Mme Ghazal : Donc, est-ce
qu'on peut avoir le temps de regarder tout ça?
La Présidente (Mme St-Pierre) :
Mme la députée de Mille-Îles.
Mme
Charbonneau
:
Mme la Présidente, j'entends bien le ministre quand il dit que c'est une
opportunité d'avoir les amendements. Par contre, je vous dirais que c'est un
peu mélangeant parce que, là, il y a les amendements qui ont été déposés, et
les amendements qui seront déposés, et la lecture qu'on doit faire pour faire
le lien entre un article et un autre.
Voici la proposition que je ferais au ministre,
si jamais ça peut être intéressant, c'est qu'à partir du moment où on touche un
amendement, quel qu'il soit, ou même un article de loi on puisse avoir entre
nous le suivi de cet amendement-là. C'est-à-dire que, si on retire quelque
chose à 1.1… ou ne le met pas à 1.1 puisque 1.1, c'est nouveau, je puisse avoir…
j'allais dire «à côté de moi», parce que je suis habituée de travailler
avec du papier, mais je comprends qu'on travaille aussi avec l'informatique, je
puisse voir le 32 pour m'assurer...
Parce que vous avez raison, M. le
ministre, de dire qu'on peut toujours revenir, mais vous savez, vu votre grande
expérience en cette Chambre, que revenir, c'est aussi se faire dire qu'il est
maintenant trop tard ou que, pour toutes sortes de conséquences, on ne peut pas
revenir en arrière, donc. Et, tu sais, je vois et j'entends votre bonne foi,
par rapport à l'ensemble du projet de loi, que vous avez. Par contre, je veux
vous assurer que bien suivre vous assure une complicité, avec vos collègues,
qui est explicite puisqu'on essaie juste de s'assurer que tout est inscrit au
bon endroit. Donc, moi, je serais très à l'aise aussi si vous dites :
Bien, on va suspendre, puis demain, quand on va revenir sur cet article-là, 32
sera prêt, vous l'aurez. Parce que j'ai compris que vous étiez à compléter, là,
donc.
M. Charette : En fait,
peut-être l'élément d'information échappait à la collègue, mais le 12 répond
déjà à ces questionnements-là.
Mme
Charbonneau
:
À une partie.
M. Charette : Donc, vous
n'avez pas à attendre le 32. Donc, le 12 complète déjà. Si vous regardez, là, y
compris les amendements auxquels vous avez déjà accès, c'est déjà couvert.
Donc, à mon sens, reporter ne serait pas pertinent ou suspendre ne serait pas
pertinent, à ce moment-ci, compte tenu, là, que les éléments sont déjà
couverts.
Mme
Charbonneau
:
Quand vous dites le 12, M. le ministre, je veux juste m'assurer que je vous
suis bien, parce qu'à l'article 9 on <adresse...
M. Charette : ...
c'est
déjà couvert. Donc, à mon sens, reporter ne serait pas pertinent ou suspendre
ne serait pas pertinent, à ce moment-ci, compte tenu, là, que les éléments sont
déjà couverts.
Mme
Charbonneau
:
Quand vous dites le 12, M. le ministre, je veux juste m'assurer que je vous
suis bien, parce qu'à l'article 9 on >adresse l'article 12. Et,
dans l'article 13... dans l'article... dans le paragraphe 12, on
parle de 13.1. Plus tôt, vous avez dit «13.1». À lequel je me réfère, au
premier 12 ou au deuxième 12?
M. Charette : En fait, je vous
dirais de lire l'article 12 et les trois amendements qui sont proposés.
Mme
Charbonneau
:
13.1...
M. Charette : En 13.1, 13.2,
13.3.
Mme
Charbonneau
:
Parfait. Je veux juste m'assurer que je me situe à la bonne place.
M. Charette : Mais vous avez
toute l'information, là, déjà disponible, à votre disposition.
Mme
Charbonneau
:
Probablement que ça va nous prendre... juste le temps... À moins que le
ministre veut combler ce temps-là en nous l'expliquant avec plus de précision.
La Présidente (Mme St-Pierre) :
...suspension?
Mme
Charbonneau
:
Pour faire lecture entre l'article puis la juxtaposition.
La Présidente (Mme St-Pierre) :
O.K. Nous allons suspendre quelques instants, s'il vous plaît.
(Suspension de la séance à 16 h 43)
(Reprise à 16 h 49)
La Présidente (Mme St-Pierre) :
Alors, nous allons reprendre les travaux. Maintenant, est-ce qu'il y a des
commentaires?
M. Charette : …peut-être résumer,
là.
La Présidente (Mme St-Pierre) :
M. le ministre.
M. Charette : Merci, Mme la
Présidente. Dans l'article 12, avec ses amendements, on vient référer aux
milieux humides et hydriques, mais, pour ce qui est du volet spécifique du zéro
perte nette, ce n'est pas mentionné dans la loi étant donné que c'est une loi
qui existe déjà, la loi sur les milieux humides et hydriques, et une loi qui
demeure pleinement opérationnelle. Donc, on ne vient pas modifier la loi. Donc,
c'est tout simplement non avenu, là, de devoir en faire la précision dans
l'actuel article ou dans l'actuel projet de loi.
La Présidente (Mme St-Pierre) :
Mme la députée de Mercier.
• (16 h 50) •
Mme Ghazal : Oui, merci. Donc,
ça, c'est pour zéro perte nette, qui était écrit dans un paragraphe un peu plus
loin. Si on regarde au début, moi, je regarde la partie où c'est écrit en vert,
puis on biffe certaines sections, donc : «La présente loi a pour objet
d'assurer la conservation du patrimoine naturel du Québec et des valeurs qui
lui sont associées», mais on enlève tout «l'objectif de sauvegarder le caractère,
la diversité et l'intégrité du patrimoine naturel du Québec par des mesures de
conservation de sa diversité biologique et des éléments des milieux naturels
qui conditionnent la vie afin notamment de répondre aux besoins de générations [futures]
et [actuelles]». Comme on est dans les généralités puis on est dans les
objectifs, pourquoi ne pas avoir conservé ça?
M. Charette : Bien, en fait,
on dit essentiellement la même chose en des termes plus clairs. Si vous
regardez… moi, je ne ferai pas référence aux couleurs, je ne les vois pas, je
suis daltonien, mais je sais… Moi, je vais dire : Foncé et pâle. Dans le
pâle, vous avez…
Mme Ghazal : Ça, c'est le
rouge, c'est ça? Non, c'est le vert.
M. Charette : Ah! je n'ai
aucune idée. Le pâle et le foncé. Ce qui suit : «Elle vise plus
particulièrement», pour moi, ça, c'est pâle. Donc, je vous laisse identifier la
couleur en question. Vous avez quand même l'esprit qui résume les
préoccupations que vous avez exposées. Et, si on lit de façon continue
l'article tel que modifié ou, du moins, l'amendement qui deviendrait le 1.1, on
a l'essence, là. Encore une fois, si on peut dire la même chose en moins de
mots, c'est tout le temps la formule qu'on va privilégier pour éviter les
mauvaises <interprétations…
M. Charette : ...
de
façon continue l'article tel que modifié ou, du moins, l'amendement qui
deviendrait le 1.1, on a l'essence, là. Encore une fois, si on peut dire la
même chose en moins de mots, c'est tout le temps la formule qu'on va
privilégier pour éviter les mauvaises >interprétations ou pour faciliter
tout simplement la compréhension. Mais ce n'est pas un article qui... On n'a
rien enlevé sur la saveur et sur le contenu de l'article. Au contraire, on
vient faciliter sa compréhension.
Mme Ghazal : Bien, moi, je
vois quand même une différence un peu plus fondamentale ou plus importante que
ce que le ministre dit, par exemple, parce que les milieux naturels, ils nous
donnent... ils donnent beaucoup de services comme, comment on dit, écologiques,
puis que les humains soient là ou pas. Et c'est important en soi et ça a une
valeur qui n'est même pas monnayable. Et c'est ça, un peu, l'esprit qu'on doit
protéger.
Mais ici, donc, tout ce... de sauvegarder
ce caractère, cette diversité et l'intégrité, on l'enlève. Puis après ça, dans
la partie plus pâle, là, que moi, je vois qui est verte, on ne le réécrit pas,
cet esprit-là, dans d'autres mots. On fait juste dire comment est-ce que ces
milieux-là vont servir les citoyens, les communautés locales, autochtones, qui
est très important aussi. On s'assure... Bon, là, on parle des différents
ministères, c'est une autre chose. Donc, on ne reprend pas cet esprit-là qui
existait là, de dire : Bien, on va conserver la nature en tant que telle
pour le bénéfice qu'elle peut offrir aux humains, puis au climat, etc., on
l'enlève, mais on ne le réécrit pas, nulle part, dans nos mots.
M. Charette : Bien,
attention, il faut avoir une mémoire temporelle. Il y a quelques minutes, on a
ajouté des considérants qui n'y étaient pas au départ. Donc, ces principes-là
se retrouvent aussi dans les considérants. Au lieu de les décliner dans les
articles, on est venus ajouter des considérants qui vont venir tracer un petit
peu l'interprétation qu'on doit avoir du projet de loi. Et ces vertus-là, qui
sont réelles, que l'on prête au patrimoine naturel, sont maintenant précisées dès
le préambule du projet de loi. Donc, ça va venir transparaître sur l'interprétation
qu'on doit donner à chacun de ces articles-là.
Mme Ghazal : Moi, je suis
certaine que M. le ministre a vu ces amendements-là bien avant nous, il n'y a
même pas une heure. Donc, c'est sûr que notre mémoire temporelle, il faut quand
même... elle n'est pas parfaite. Donc, dans le fond, ce que vous dites, c'est…
Par exemple, dans les considérants, «la valeur intrinsèque et le caractère
unique des milieux naturels», après ça il y a un autre considérant, à la
fin : «Qu'il assure...» «d'assurer la conservation du patrimoine naturel
du Québec pour le bénéfice des générations actuelles et futures.» C'est ces
éléments-là que j'essaie de retrouver, parce que peut-être que vous avez changé
le texte, vous l'avez réécrit ailleurs, et c'est ça qu'on essaie de voir en
même temps.
M. Charette : En fait, je
ne <dis pas...
Mme Ghazal : …milieux
naturels», après ça,
il y a un autre considérant à la fin : «Qu'il
assure... «d'assurer la conservation du patrimoine naturel du Québec pour le
bénéfice des générations actuelles et futures.» C'est ces éléments-là que
j'essaie de retrouver
parce que
peut-être que vous avez changé le
texte, vous l'avez réécrit
ailleurs, et
c'est ça qu'on essaie de
voir en même temps.
M. Charette : En fait,
je ne >dis pas que ce qui a été biffé a été intégralement repris dans le
préambule. Cependant, l'esprit de chacun de ces éléments-là est compris dans le
préambule, qui va venir teinter l'interprétation complète du projet de loi. Et
ce n'est pas un reproche que je faisais à la collègue, là, il faut établir notre
vitesse de croisière, on débute l'étude article par article du projet de loi,
mais il n'y a rien qui a été enlevé au niveau de l'esprit du projet de loi. Au
contraire, on a ajouté un préambule précisément pour cette raison-là d'avoir
une lunette qui va nous permettre, là, de traverser à travers l'ensemble des
articles.
Mme Ghazal : O.K.
La Présidente
(Mme St-Pierre) : M. le député de Viau.
M. Benjamin : Merci, Mme
la Présidente. Donc, toujours sur l'amendement présenté par le ministre, dans
le paragraphe qui commence par 3° : «Assurer la collaboration des
différents ministères», je vois que... Et évidemment vous reprenez la
collaboration entre les différents ministères et les organismes
gouvernementaux, mais les instances régionales disparaissent. Pourquoi?
M. Charette : Vous êtes
dans le pâle, et c'est le foncé qui a été biffé, c'est ça, donc? Mais là on
parle de la responsabilité qui incombe au gouvernement et non pas la
responsabilité qui est partagée avec d'autres partenaires. C'est pour ça que,
si vous regardez au deuxième alinéa, c'est là où on fait référence aux
communautés locales, aux autochtones, notamment, de s'impliquer dans la
démarche.
Mais l'article 3° est davantage au
niveau de la responsabilité du gouvernement, et c'est là où on fait référence à
la collaboration. On l'a dit, hein, pendant la consultation, il y a
essentiellement trois ministères qui sont impliqués lorsque vient le temps de
déterminer des aires protégées. Il y a le MFFP, Forêts, Faune et Parcs, le
ministère de l'Énergie et des Ressources naturelles et le ministère de
l'Environnement. Donc, c'est cette collaboration-là qui est précisée au
troisième alinéa.
M. Benjamin : Parfait.
La Présidente
(Mme St-Pierre) : Mme la députée de Mille-Îles.
Mme
Charbonneau
:
Merci, Mme la Présidente. J'attendais que la présidente me donne la permission.
Deux questions. Vous disiez que trois ministères… Y a-t-il lieu de rajouter le
secrétariat des communautés? Je fais juste poser la question ouvertement comme
ça.
Par contre, ma vraie question est
peut-être plus un peu sur l'aspect législatif, entre un considérant et un
article dans la <loi...
Mme
Charbonneau
:
...permission. Deux questions, vous disiez que trois ministères… Y a-t-il lieu
de rajouter le secrétariat des communautés? Je fais juste poser la question
ouvertement comme ça.
Par contre, ma vraie question est
peut-être plus un peu sur l'aspect législatif, entre un considérant et un
article dans la >loi. Un article de loi a force de frappe au niveau du ministre,
donne des ordres, donne une application, donne une façon de faire. Un
considérant donne un esprit. Est-ce que, si je prends quelque chose puis je le
mets dans le considérant, je lui enlève de sa force? Je garde son esprit. Puis
je veux bien comprendre, parce que j'ai l'impression que, parmi la loi, à
certains endroits, vous allez faire référence aux considérants. Puis j'en conviens,
je trouve que, mettre des considérants, il y a quelque chose d'intéressant dans
annoncer une loi. Par contre, je ne crois pas… puis vous pourrez m'en
convaincre autrement, je ne crois pas que c'est la même force au niveau de
l'application qu'un ministre a sur une loi. Je n'ai jamais entendu un ministre
dire : Je vais obliger à cause du considérant. Par contre, j'ai déjà
entendu quelqu'un dire : Bien, on n'a pas le choix, c'est l'article tel,
et il faut le mettre en application. Donc, je veux m'assurer, entre nous, que
le considérant ne vient pas vous enlever ou nous enlever cette possibilité-là
soit de protection ou de reconnaissance, là. Je veux juste m'assurer de ça.
M. Charette : En fait, je
rassure la collègue, c'est vrai qu'un préambule, c'est une lunette
interprétative pour l'ensemble d'un projet de loi. Sauf que là on est à
l'article 1 d'un projet de loi, donc on est encore dans les articles
introductifs, en quelque sorte, où les principes sont exposés, mais les
modalités auxquelles on devra se référer, lorsque viendra le temps
d'interpréter la loi, sont plus loin dans le projet de loi. Donc là, on est
encore à l'étape des principes exposés, mais, lorsque viendra le temps... Par
exemple, on parle beaucoup, avec raison, des communautés autochtones. Lorsque
viendra le temps d'identifier comment convenir d'une aire protégée qui serait à
l'initiative des autochtones, il va y avoir des articles spécifiques à ce
niveau-là.
Donc là, on est, encore ici... Si je peux
me permettre, on lit clairement : «Elle vise plus particulièrement». Donc,
ce n'est pas le détail, là. On vient exposer les principes de cette loi-là en
disant «plus particulièrement», mais le détail, il est dans les articles
subséquents. Donc, même dans l'article 1.1 qui est introduit, on ne donne
aucune obligation, on ne précise aucune règle, là, ce sont dans les articles
qui vont suivre que ce sera fait.
• (17 heures) •
Mme
Charbonneau
:
Je veux juste qu'on prenne bonne note qu'un considérant, ce n'est pas un
article de loi. Que ce soit le premier, le 35e ou le 56e article, dès le
premier article, la loi a force de frappe. Je le dis peut-être de la mauvaise
façon, mais le ministre, comme tout organisme, peut revenir en citant un
article de loi. Un considérant, c'est un esprit.
Et je vais utiliser une phrase que j'ai
entendue souvent depuis deux ans : Je vais vous faire confiance sur le <principe
qui veut...
>
17 h (version révisée)
Mme
Charbonneau
:
…la loi a force de frappe. Je le dis peut-être de la mauvaise façon, mais le ministre,
comme tout organisme, peut revenir en citant un article de loi. Un considérant,
c'est un esprit. Et je vais utiliser une phrase que j'ai entendue souvent
depuis deux ans : Je vais vous faire confiance sur le principe qui veut
que je vais retrouver, à l'intérieur des articles et des amendements que vous
avez déposés, les choses que je perds au fil du temps. Puis on n'est que rendus
au premier article, là, on est à 1.1, puis je sens déjà que j'ai perdu un peu
de force par rapport à ce que vous pouviez avoir au niveau du premier article.
Mais je vous entends puis je fais confiance qu'on va le retrouver à l'intérieur
de vos articles, pas juste dans les considérants.
M. Charette : Enfin, j'apprécie
la confiance de la collègue, mais, comme je mentionnais, on est dans les
articles introductifs.
Mme
Charbonneau
:
Mais le premier article, c'est la loi.
M. Charette : Et, si on
regarde peut-être, c'est important, là, de s'y référer, moi, je parlais de
lunettes, là, mais il y a quand même des assises légales, si vous allez au
niveau de la Loi d'interprétation du Québec, l'article 40, c'est bel et
bien mentionné : «Le préambule d'une loi en fait partie et sert à en
expliquer l'objet et la portée. Les lois doivent s'interpréter, en cas de
doute, de manière à ne pas restreindre le statut.» Bon. C'est plus explicatif,
mais c'est une disposition de la loi. Un préambule, c'est la lunette qui va
venir interpréter le projet de loi, mais sur le détail, ce sera effectivement à
travers des articles précis.
Mme
Charbonneau
:
Je remercie les gens de votre équipe qui veulent préciser quelque chose, mais je
vous le dis, pour avoir eu des expériences diverses, que si ce n'est pas un
article, ce n'est pas la même force. Mais, comme je vous dis, je fais confiance
que je vais retrouver, mais je comprends qu'un considérant c'est l'esprit dans
lequel on veut le mettre, un peu comme quand vous le présentez au salon bleu et
que vous donnez l'ensemble des considérants pour pouvoir déposer votre projet
de loi. Mais je comprends l'explication, Mme la Présidente, ça va être tout
pour mon intervention.
La Présidente (Mme St-Pierre) :
Est-ce qu'il y a d'autres commentaires sur l'article 1.1? Alors, je vais
mettre aux voix. Mme la secrétaire, s'il vous plaît.
La Secrétaire
: Oui.
M. Charette (Deux-Montagnes)?
M. Charette : Pour.
La Secrétaire
:
M. Campeau (Bourget)?
M. Campeau : Pour.
La Secrétaire
:
Mme Jeannotte (Labelle)?
Mme Jeannotte : Pour.
La Secrétaire
:
M. Bussière (Gatineau)?
M. Bussière : Pour.
La Secrétaire
:
M. Reid (Beauharnois)?
M.
Reid
: Pour.
La Secrétaire
:
Mme Grondin (Argenteuil)?
Mme Grondin : Pour.
La Secrétaire
:
Mme Tardif (Laviolette—Saint-Maurice)?
Mme Tardif : Pour.
La Secrétaire
:
M. Provençal (Beauce-Nord)?
M.
Provençal : Pour.
La Secrétaire
:
M. Benjamin (Viau)?
M. Benjamin : Pour.
La Secrétaire
: Mme
Charbonneau (Mille-Îles)?
Mme
Charbonneau
:
Pour.
La Secrétaire
:
Mme Ghazal (Mercier)?
Mme Ghazal : Abstention.
La Secrétaire
:
Mme St-Pierre (Acadie)?
La Présidente (Mme St-Pierre) :
Abstention. Alors, l'article 1.1 est adopté. Maintenant, comme vous
l'aviez proposé, M. le ministre, nous allons suspendre l'article 2.
M. Charette : …nous amènerait
à l'article 3.
La Présidente (Mme St-Pierre) :
À l'article 3. S'il vous plaît, procédez à la lecture.
M. Charette : Avec plaisir.
Donc, l'article 3 : Cette loi est modifiée par l'insertion, après
l'article 4, du suivant…
La Présidente (Mme St-Pierre) :
M. le ministre… vous interrompre, parce que la règle veut qu'il fallait que je
demande un consentement pour vous permettre de suspendre <l'article 2…
La Présidente (Mme St-Pierre) :
…à
l'article 3. S'il vous plaît, procédez à la lecture.
M. Charette : Avec plaisir.
Donc, l'article 3 : Cette loi est modifiée par l'insertion, après
l'article 4, du suivant…
La Présidente (Mme St-Pierre) :
M. le ministre… vous interrompre, parce que la règle veut qu'il fallait que je
demande un consentement pour vous permettre de suspendre >l'article 2.
M. Charette : Pas de problème.
La Présidente (Mme St-Pierre) :
Est-ce qu'il y a consentement?
Des voix
:
Consentement.
La
Présidente (Mme St-Pierre) : Alors, allez-y.
M. Charette :
Merci. Donc, l'article 3 : Cette loi est modifiée par l'insertion,
après l'article 4, du suivant :
«4.1. Le
ministre produit au gouvernement au moins tous les 10 ans un rapport sur
la mise en oeuvre de la présente loi ainsi que sur l'opportunité de la
modifier.»
Commentaire qui est disponible à tous. Le
nouvel article proposé par l'article 3 du projet de loi assure un suivi
périodique de l'application de la loi. L'article 124.7 de la Loi sur la
qualité de l'environnement prévoit une obligation similaire, le rapport étant
dans ce cas produit à l'Assemblée nationale plutôt qu'au gouvernement. Donc, le
texte proposé prendrait la forme suivante : «Le ministre du Développement
durable, de l'Environnement et des Parcs est chargé de l'application de la
présente loi.» Et cet ajout : «Le ministre produit au gouvernement au
moins tous les 10 ans un rapport sur la mise en oeuvre de la présente loi
ainsi que sur l'opportunité de la modifier.»
La Présidente (Mme St-Pierre) :
M. le député de Viau.
M. Benjamin : Merci, Mme la
Présidente. Donc, je comprends cet ajout, mais c'est sur l'échéancier, j'aimerais
savoir pourquoi 10 ans. Pourquoi pas cinq ans?
M. Charette : En fait, on l'a
vu, et ça a été répété de façon assez insistante par plusieurs groupes que nous
avons entendus, c'est des démarches qui peuvent être assez longues, qui
impliquent différents acteurs et qui, aussi, représentent plusieurs étapes.
Donc, c'est la raison pour laquelle, là, c'est le cadre de 10 ans qui est
proposé.
Pour vous donner un exemple, il y a
quelques mois, on a confirmé avec un statut permanent des aires protégées dont
le statut avait été évoqué dans certains cas en 2003, en 2004. Donc, c'est une
procédure qui peut être assez longue, mais on se dit : Au moins aux 10 ans,
mais ça peut être moins aussi. Et, dans la LQE, il faut savoir que c'est ce même
cadre-là qui est précisé, c'est cette même référence de 10 ans qui est
mentionnée, donc c'est une concordance, essentiellement.
M. Benjamin : Est-ce qu'à ce
moment-là… Puisque 10 ans, pour une entreprise comme celle-ci, ça peut
être... c'est long, 10 ans, est-ce qu'on pourrait au moins prévoir des
rapports d'étape aux cinq ans, donc?
M. Charette : Bien, en fait,
comme vous le voyez dans l'article, c'est «au moins tous les 10 ans».
Donc, lorsque la situation le commande, ça peut se faire avant, mais ce ne sera
jamais plus long que 10 ans. Mais à travers les registres, on a ces
références-là plus loin dans le projet de <loi...
M. Charette : ...
vous
le voyez dans l'article, c'est «au moins tous les 10 ans». Donc, lorsque
la situation le commande, ça peut se faire avant, mais ce ne sera jamais plus
long que 10 ans. Mais à travers les registres, on a ces références-là plus
loin dans le projet de >loi et dans le texte initial du projet de loi,
on a, en temps réel, le statut et l'évolution de chaque dossier. Donc, ce n'est
pas à chaque 10 ans qu'on va apprendre là où on en est, le registre auquel
il est mention dans le projet de loi va donner un portrait en temps réel de
chaque possibilité qui s'offre à nous.
M. Benjamin : Parce que, Mme
la Présidente, ce qu'on a devant nous, c'est «au moins tous les 10 ans».
Donc, <ce sera... Donc, >ce que le ministre nous dit, donc, avec «au
moins tous les 10 ans», donc, ce serait... Ce qu'on a ici, ce n'est jamais
plus de 10 ans, c'est ça, donc?
M. Charette : Effectivement. C'est
<au... >un maximum de 10 ans, mais rien n'empêcherait que le
délai soit plus court. Cependant, fixer dès maintenant un délai plus court,
alors qu'on introduit des nouvelles dispositions... Il faut laisser le temps
faire son oeuvre, en quelque sorte. Donc, si on disait : Cinq ans aujourd'hui,
alors qu'on introduit des nouvelles dispositions, ce serait bien, bien
difficile, peut-être, c'est comme si on laissait trois ans, le maximum. Donc,
il faut laisser le temps au temps, je le dis comme ça, simplement, mais sinon
il n'y a rien qui nous empêcherait de le faire plus rapidement, sauf que ce ne
sera jamais au-delà du 10 ans.
La Présidente (Mme St-Pierre) :
Est-ce qu'il y a d'autres commentaires sur l'article 3? Mme la députée de
Mercier.
Mme Ghazal : Merci, Mme la
Présidente. Pour le 10 ans, au moins 10 ans, c'est à partir de la
date d'adoption du projet de loi, il n'y a pas de dispositions transitoires, à
la fin, qui disent quelque chose de différent?
M. Charette : En fait, c'est
10 ans. Si on regarde les derniers articles, je peux vous référer à un
article en particulier, mais on fait référence à la date d'adoption, là, du projet
de loi. Alors, c'est l'article... juste l'identifier, là, mais c'est dans les dispositions
générales, à la toute fin. Donc, oui, on fait référence à la date de sanction
de la loi.
Mme Ghazal : Mais donc je n'ai
pas trop bien compris le un an. Parce que le ministre dit : Si on met ça
aux cinq ans, il y a un flottement d'un an.
M. Charette : Bien, c'est-à-dire
ce n'est pas... Et là j'ai la réponse, c'est formidable, hein, avoir trois
écrans, ou à peu près.
Mme Ghazal : Les réponses
arrivent de partout.
M. Charette : L'article 58,
précisément. Bien, pourquoi ne pas fixer un échéancier plus court, à ce
moment-ci? C'est qu'on introduit des nouvelles mesures. Il faut laisser le
temps faire son oeuvre. Donc, si on précisait déjà à chaque trois ans ou à
chaque cinq ans… Bien, il faut laisser la loi se définir, en quelque sorte, mais
là où je peux vous <rassurer...
M. Charette : ...des
nouvelles mesures. Il faut laisser le temps faire son oeuvre. Donc, si on
précisait déjà à chaque trois ans ou à chaque cinq ans… Bien, il faut laisser
la loi se définir, en quelque sorte, mais là où je peux vous >rassurer,
on va parler de registre, vous allez, en temps réel, tout le temps avoir le
portrait de la situation.
Mme Ghazal : Puis c'est quoi,
la pratique à l'international dans d'autres lois comme celle-là?
M. Charette : Pour une
disposition comme celle-là, maintenant, je n'ai pas...
Mme Ghazal : Oui. Est-ce qu'on
est au courant?
M. Charette : Personnellement,
je n'ai pas de réponse précise. Je ne pourrais pas vous dire, mais, de tout
temps et de tout type de loi, on se laisse généralement un temps pour amortir,
en quelque sorte, l'impact des nouvelles dispositions. Mais je ne pourrais pas
vous dire, à travers l'UICN, par exemple, s'il y a des cadres temporels de
cette nature-là qui sont définis. Je ne voudrais pas vous induire en erreur,
là.
• (17 h 10) •
La Présidente (Mme St-Pierre) :
Est-ce qu'il y a d'autres commentaires sur l'article 3? S'il n'y a pas
d'autre commentaire, je vais mettre aux voix l'article 3. Mme la
secrétaire.
La Secrétaire
: Oui. M. Charette
(Deux-Montagnes)?
M. Charette : Pour.
La Secrétaire
: M. Campeau
(Bourget)?
M. Campeau : Pour.
La Secrétaire
: Mme Jeannotte
(Labelle)?
Mme Jeannotte : Pour.
La Secrétaire
: M. Bussière
(Gatineau)?
M. Bussière : Pour.
La Secrétaire
: M. Reid
(Beauharnois)?
M.
Reid
: Pour.
La Secrétaire
: Mme Grondin
(Argenteuil)?
Mme Grondin : Pour.
La Secrétaire
: Mme Tardif
(Laviolette—Saint-Maurice)?
Mme Tardif : Pour.
La Secrétaire
: M. Provençal
(Beauce-Nord)?
M.
Provençal : Pour.
La Secrétaire
: M. Benjamin
(Viau)?
M. Benjamin : Pour.
La Secrétaire
: Mme
Charbonneau (Mille-Îles)?
Mme
Charbonneau
:
Pour.
La Secrétaire
:
Mme Ghazal (Mercier)?
Mme Ghazal : Pour.
La Secrétaire
: Et
Mme St-Pierre (Acadie)?
La Présidente (Mme St-Pierre) :
Abstention. Alors, l'article 3 est adopté. M. le ministre, veuillez, s'il
vous plaît, lire l'article 4.
M. Charette : Avec plaisir, mais,
si vous me permettez, juste un complément d'information, c'est l'avantage
d'avoir des gens plus intelligents que soi autour de nous. Le cadre de
référence, c'est réellement 10 ans. Pour les COP en biodiversité, c'est
aussi un cadre de 10 ans, donc on est en conformité avec ce cadre-là
également.
Donc là, je passerais à la lecture de
l'article 4, et j'aurais aussi, je le précise, un amendement à
l'article 4 mais qui deviendrait le 6.1, donc déjà disponible pour les
collègues, mais je lis d'abord l'article tel que présenté.
La Présidente (Mme St-Pierre) :
Est-ce que vous devez faire votre amendement?
M. Charette : En fait, je dois
lire l'article, j'imagine, dans un premier temps.
La Présidente (Mme St-Pierre) :
Puis, après ça, on va traiter l'amendement. C'est ça, O.K.
M. Charette : Parce
qu'effectivement il y aurait un 6.1 amendé par la suite. Donc : 4. Le
chapitre II du titre I de cette loi est modifié par le remplacement
de ce qui précède l'article 7 par ce qui suit :
«Section II. Pouvoirs généraux et
responsabilités du ministre.
«1. Registres des aires protégées et des
autres mesures de conservation efficaces.
«5. Le ministre tient un registre public
des aires protégées au Québec, lequel indique notamment, pour chacune d'entre
elles :
«1° son appellation, sa superficie et son
emplacement géographique;
«2° le nom du ministre, de l'organisme
gouvernemental ou de la personne qui assure sa gestion et, dans le cas où <elle...
M. Charette : ...le ministre
tient un registre public des aires protégées au Québec, lequel indique
notamment, pour chacune d'entre elles :
«1° son appellation, sa superficie et
son emplacement géographique;
«2° le nom du ministre, de l'organisme
gouvernemental ou de la personne qui assure sa gestion et, dans le cas où >elle
comprend des terres privées, le nom de leur propriétaire;
«3° son classement selon les
catégories de gestion établies par l'UICN.
«6. Les terres du domaine de l'État
comprises dans une aire protégée inscrite au registre prévu à l'article 5
ne peuvent faire l'objet d'un changement de leur affectation non plus que d'une
vente, d'un échange ou d'une autre transaction qui modifie leur statut de
protection, à moins que le ministre n'en ait été préalablement informé.
«6.1. Le ministre tient un registre public
des autres mesures de conservation efficaces.
«Les dispositions des articles 5 et 6
s'appliquent, en faisant les adaptations nécessaires, à ce registre.»
Autres pouvoirs et responsabilités du
ministre, et c'est là où vous avez les commentaires. Je pourrais les lire pour
chacun des volets. Donc, le commentaire pour l'article 5. Cette modification
permet notamment d'ajuster le niveau des divisions de la loi aux modifications
proposées par le projet de loi. Il propose une nouvelle division qui permet de
regrouper ensemble les dispositions concernant deux registres dont le ministre
est responsable. Le nouvel article 5 proposé prévoit le contenu du Registre
sur les aires protégées, lequel reprend les éléments contenus dans le registre actuellement
rendu public, en clarifiant certains éléments.
Le commentaire pour l'article 6.
Donc, l'article 6 proposé reprend en grande partie le contenu de l'ancien article 6,
mais en limite l'application aux terres du domaine de l'État afin d'éviter un
possible dédoublement avec l'obligation du propriétaire d'une réserve naturelle
d'aviser le ministre de tout transfert de la propriété faisant l'objet de la reconnaissance,
conformément à l'article 60 proposé par l'article 32 du projet de loi.
Et l'article 6 proposé a également pour effet de mitiger l'obligation qui
est prévue, le ministre n'a plus à être consulté mais doit être seulement
informé.
Donc, le commentaire pour l'article 6.1.
L'article 6.1 proposé introduit le registre des autres mesures de
conservation efficaces afin d'une reddition de comptes... puisse se faire à
l'égard d'autres mesures de conservation qui ne peuvent apparaître au Registre
des aires protégées prévu par le nouvel article 5. Et enfin une nouvelle
subdivision de la section est aussi introduite afin de bien distinguer les obligations
qui concernent les registres des autres pouvoirs et responsabilités du ministre.
La Présidente (Mme St-Pierre) :
Donc, maintenant, vous allez nous présenter l'amendement.
M. Charette : Oui. <Donc,
le... >Donc, oui, le projet de loi n° 46, voilà, et l'article 4
<qui...
M. Charette : ...
obligations qui concernent les registres des autres pouvoirs et
responsabilités
du
ministre.
La Présidente (Mme St-Pierre) :
Donc,
maintenant, vous allez nous présenter l'
amendement.
M. Charette : Oui. Donc,
le... Donc, oui, le
projet de loi n° 46, voilà, et
l'article 4
>qui serait amendé comme...
La Présidente (Mme St-Pierre) :
…
Mme Ghazal : C'est une question
sur le fonctionnement. Habituellement, ce qu'on est habitués de faire, c'est de
faire un article <à la fois >ou même alinéa à la fois, et tout ça,
puis là on fait plusieurs articles.
La Présidente (Mme St-Pierre) :
...votre demande. Parce que vous ne l'avez pas demandé, c'est pour ça que j'ai
continué comme ça.
Mme Ghazal : O.K. Moi, je
prenais pour acquis, ce qu'on faisait, dans les autres commissions,
s'appliquait.
Des voix : …
La Présidente (Mme St-Pierre) :
Vous l'aviez demandé?
M. Benjamin : Bien, il me
semble que ça a été... <on... >Je ne l'ai pas demandé, mais il me
semble que c'était, comme, convenu, et...
La Présidente (Mme St-Pierre) :
Il faut qu'il y ait une demande en ce sens. C'est pour ça.
M. Benjamin : Alors,
bien, on formule la demande, alors. Alors, je fais la demande, Mme la
Présidente.
La Présidente (Mme St-Pierre) :
Vous pouvez la formuler maintenant, donc.
Mme
Charbonneau
:
...
La Présidente (Mme St-Pierre) :
Oui, oui, mais c'est ce que vous... ça n'a pas été demandé, il faut le
demander. Je m'excuse, là, de vous rappeler le règlement. C'est ça. Alors donc,
on va procéder à l'analyse du premier alinéa, du premier article...
M. Charette : Des
articles 5, alinéas 1°, 2°, 3°, dans un premier temps. Donc, parfait,
allons-y.
(Consultation)
La Présidente (Mme St-Pierre) :
On va suspendre quelques instants, s'il vous plaît.
(Suspension de la séance à 17 h 17)
(Reprise à 17 h 18)
La Présidente (Mme St-Pierre) :
Nous reprenons nos travaux. Donc, nous allons étudier l'article 5 proposé
à l'article 4. Des commentaires? Oui, M. le ministre.
M. Charette : Si vous
permettez, Mme la Présidente. Au moment des consultations, les groupes nous
demandaient une simplification de <l'interprétation...
La Présidente (Mme St-Pierre) :
...
étudier l'article 5 proposé à l'article 4. Des
commentaires? Oui, M. le ministre.
M. Charette : Si vous
permettez, Mme la Présidente. Au moment des consultations, les groupes nous
demandaient une simplification de >l'interprétation à faire des
registres, et autres. Donc, on aura plus d'informations dans un seul registre
pour faire les associations qui doivent être faites, là. Donc, c'est ce qui est
inclus dans l'article 5 ainsi modifié, là.
La Présidente (Mme St-Pierre) :
Oui, Mme la députée de Mercier.
Mme Ghazal : Juste pour
comprendre, donc, parce qu'on a entendu la même critique, le fait que ça
devenait compliqué d'avoir plusieurs registres, que c'est mieux d'avoir un seul,
mais là ce que le ministre dit, c'est qu'à l'article 5 ou l'article 4
du projet de loi ce n'est pas le cas. Parce qu'on dit : «Registre des
aires protégées et des autres mesures de conservation efficaces». Dans le fond,
c'est plusieurs registres, ce n'est pas un seul?
M. Charette : En fait, vous
avez, si vous regardez, là, à l'article 5, on fait référence à un registre
qui va, pour chacune des aires protégées, avoir l'information suivante :
l'appellation, sa superficie, son emplacement géographique. On va avoir le nom
du ministre, ou de l'organisme, ou de la personne qui assure la gestion. Dans
le cas où elle comprend des terres privées, le nom de leur propriétaire et leur
classement selon la catégorie de l'UICN. Parce que, par moment, toutes ces
informations-là se retrouvaient de façon éparse. Là, on va l'avoir dans un seul
et même registre. Donc, oui, il y a une simplification de l'information, là,
qui est permise avec cet article-là.
• (17 h 20) •
Mme Ghazal : En fait, ça ne
répond pas à la demande. C'était dans le mémoire du CQDE, qui disait que, bien,
à l'article 5, on va parler du Registre des aires protégées et autres
mesures de conservation efficaces, mais après ça, à l'article 6.1, on va
parler du registre des autres mesures de conservation efficace, à l'article... le
registre des milieux naturels désignés en vertu des articles 13 et 19 et
le registre des territoires désignés en vertu de l'article 26. Là, on ne
les a pas tous vus. C'est tous ces registres-là qui sont un peu partout dans le
projet de loi, qu'ils proposent qu'ils soient dans un seul registre, et, après
ça, séparer en différentes sections.
M. Charette : En fait, si vous
regardez, là, je vous donne une explication simple, là, <le registre qui
est tenu en vertu... >les registres qui sont tenus en vertu de la LQE,
là, sont regroupés à travers les articles, celui-là et ceux qui vont suivre. Et
c'est le site du ministère, <qui va devenir plus… >j'allais dire
un terme an anglais, qui va devenir plus convivial, en quelque sorte, au niveau
de l'appellation. Donc, oui, la volonté qui a été... ou le souhait qui a
été exprimé par les différents groupes va se retrouver exaucé par ce qui sera
mis en ligne par le ministère sur son site Internet directement.
Mme Ghazal : Donc, ce n'est
pas dans les différents... Je veux dire, dans la <loi...
M. Charette : ...
de
l'appellation. Donc, oui, la volonté qui a été... ou le souhait qui a été
exprimé par les différents groupes va se retrouver exaucé par ce qui sera mis
en ligne par le ministère sur son site Internet directement.
Mme Ghazal : Donc, ce n'est
pas dans les différents... Je veux dire, dans la >loi, on dira : Un
registre, un registre. On les dit comme s'il y en avait plusieurs, mais ce que
vous dites c'est qu'il va y en avoir un seul, dans les faits.
M. Charette : L'information
sera plus facilement identifiable, mais il y a des articles... On aborde à
peine cette question-là, on va le voir dans les articles subséquents, c'est des
informations qui sont attendues. Mais, à partir du moment où on les regroupe à
travers de notre site Internet au ministère, c'est là où ça sera plus facile de
s'y retrouver.
Mme Ghazal : O.K.
La Présidente (Mme St-Pierre) :
M. le député de Viau.
M. Benjamin : Merci, Mme la
Présidente. Donc, quand on dit «son appellation», qu'est-ce qu'on entend par
ça?
M. Charette : Son appellation,
au niveau de l'aire protégée?
M. Benjamin : Oui, au niveau
de l'aire protégée, oui.
M. Charette : En fait, chaque
aire protégée a un nom, donc il faudra préciser le nom de l'aire protégée, tout
simplement. Donc, tout... et c'est déjà le cas. Honnêtement, les aires
protégées ont déjà un nom, mais, dans le registre, il faudra les identifier.
Donc, la recherche pourra se faire tantôt, par exemple, par nom, tantôt par
quel <ministre... quel >ministère en est responsable, on pourra
faire une recherche par superficie. Donc, il y aura le nom de l'aire protégée
aussi, directement.
M. Benjamin : Je sais que j'ai
déjà posé la question au ministre dans le cadre d'un autre projet de loi, mais
je pense que je vais lui poser la question encore à nouveau. Lorsqu'on dit ici,
dans le 2° : «nom du ministre, organisme gouvernemental ou de la
personne», donc ça peut être à la fois personne physique ou personne morale?
M. Charette : Moi, j'ai eu
peur, je pensais qu'on se lançait dans un débat et/ou, mais j'aime bien cette
question. Oui, effectivement, ça peut être une personne physique ou une
personne morale. Dans le cas de la personne morale, par contre, vous regardez,
on fait référence à un organisme qui peut aussi être gouvernemental.
Effectivement, et on les a entendues, on a des fondations, que ce soit
Conservation de la nature Canada, que ce soit... il y a quoi, il y a Canards
illimités, il y a d'autres organisations de cette nature-là <qui ont... >qui
sont propriétaires de certains terrains ou de certains lotissements. Donc, on
parle de personnes morales ici.
M. Benjamin : Est-ce qu'il y a
des organismes gouvernementaux qui sont des gestionnaires? Là, vous faisiez
allusion plutôt à des organismes non gouvernementaux sans but lucratif, mais est-ce
que… Mais il n'y a pas d'organismes gouvernementaux qui sont gestionnaires de
terres privés?
M. Charette : En terres
privées, non. En terres publiques, je vais laisser mon collègue plus... la
SEPAQ, la SEPAQ. Des fois, on cherche trop loin. La réponse, elle est toute
près de nous. <Donc, oui...
M. Charette : ...e
n
terres privées, non. En terres publiques, je vais laisser mon collègue plus...
la SEPAQ, la SEPAQ. Des fois, on cherche trop loin. La réponse, elle est toute
près de nous. >Donc, oui, la SEPAQ, effectivement.
M. Benjamin : O.K. Quelle
serait la nature de ce registre? Parce que c'est vrai, effectivement, lors des consultations
particulières, plusieurs groupes sont venus nous demander d'avoir un accès
simplifié, d'avoir une plus grande accessibilité à ce registre. Donc, quelle
serait la nature de ce registre, M. le ministre?
M. Charette : Bien, sur
le site Internet lui-même, les différents éléments, là, qui se retrouvent à l'article
que l'on étudie présentement. Donc, ce sera plus facile de s'y retrouver. Et,
dans les articles subséquents, on précise, là, d'autres éléments, mais c'est
vrai qu'actuellement c'est difficile par moments, là, de faire l'association,
toutes les associations qui s'imposent. Et c'est dans notre intérêt, je pense,
de rendre disponible cette information-là, la rendre accessible le plus
possible et d'avoir un suivi de l'état de situation en temps réel, en quelque
sorte, là.
La Présidente (Mme St-Pierre) :
Mme la députée de Mille-Îles.
Mme
Charbonneau
:
Je me posais la question sur le principe de... Moi, j'ai compris le principe du
registre, tout ce qui s'en suit. J'imagine les liens qu'ils peuvent faire avec
les autres ministères, puisque que Faune, Forêts et Parcs a, avec la SEPAQ… et
tout ce qui s'en suit. À quel moment? Est-ce que c'est annuel, aux cinq ans,
aux 10 ans, qu'on va faire, moi, je vais utiliser un anglicisme gros,
là, un «refresh» de ce registre-là? Est-ce que c'est annuel? Je vous donne
en exemple les trois îles de Laval, là. Avant, ils étaient... ils appartenaient
à un propriétaire, maintenant, ils appartiennent à la ville. Donc, est-ce que c'est
quand les choses passent chez le notaire? C'est à quel moment?
M. Charette : En fait, c'est
lorsque le statut change. Le site Internet sera mis à jour, là, tout
simplement. Donc, l'information qui est sur le site sera réputée comme étant à
jour, peut-être avec un délai de quelques heures ou de quelques jours, là, mais
de façon générale c'est une information qui sera réputée être à jour.
Mme
Charbonneau
:
Parfait. J'aurais un complément, c'est-à-dire que, si je suis un citoyen... Je
prends toujours cet exemple-là parce qu'on est toujours... Au niveau de
l'environnement, on le sait que les citoyens vont beaucoup en avance. Quand
j'arrive sur le site, je le retrouve comment? Est-ce que, quand j'arrive sur le
site de votre ministère… Parce que j'imagine que, puisque vous dites : «le
ministre tient un registre», ça va être tenu sur votre site à vous, vous allez
être le porteur de dossier, malgré qu'il va y avoir d'autres ministères qui
seront conjoints, là, à certains niveaux. Si je suis un citoyen, j'ai quoi
quand j'arrive sur le site? Je vais sur ma ville, après ça, je vais sur le
numéro de lot? Comment ça fonctionne pour m'y retrouver dans ce que vous avez <imaginé...
Mme
Charbonneau
:
…
malgré qu'il va y avoir d'autres ministères qui seront conjoints, là, à
certains niveaux. Si je suis un citoyen, j'ai quoi quand j'arrive sur le site?
Je vais sur ma ville, après ça, je vais sur le numéro de lot? Comment ça
fonctionne pour m'y retrouver dans ce que vous avez >imaginé comme
registre? Parce que j'imagine que les gens autour de vous, ils vous ont dit :
Ça va fonctionner comme ça pour qu'un citoyen puisse s'y retrouver facilement.
M. Charette : En fait, au
niveau de l'arborescence, c'est difficile pour moi de vous dire, à ce moment-ci,
quelle forme ça prendra. mais là je suis sur la page d'accueil du ministère, et
on voit que c'est regroupé, là, de façon assez simple. Il y a une section
registre, il y a... En fait, ce sera assez facile de s'y retrouver, mais c'est
impossible pour moi de vous dire, à ce moment-ci, à quoi exactement ressemblera
l'arborescence. Mais il y aura aussi une carte, si jamais on n'a pas... comment
vous dire, si la personne fait une recherche et ne part de rien, il y aura
aussi une carte interactive qui va pouvoir, avec le curseur, identifier un
petit peu le secteur qui nous intéresse. Sinon, comme je le mentionnais, par
nom ou par superficie, mais il y aura aussi une carte. Donc, on aura non
seulement un tableau où, bêtement, les informations seront reprises, mais une
carte également qui va permettre de s'y retrouver plus facilement.
Mme
Charbonneau
:
Dans le fond, c'est l'aspect convivial qu'on veut pour que tout le monde puisse
s'y retrouver, là, pour avoir une facilité d'accès. Merci.
M. Charette : Tout à fait.
Tout à fait.
La Présidente (Mme St-Pierre) :
Donc, s'il n'y a pas d'autre commentaire, nous allons procéder à l'analyse de
l'article 6 tel qu'indiqué à l'article 4.
M. Charette : Parfait. Donc, 6 :
«Les terres du domaine de l'État comprises dans une aire...» En fait, je
l'avais déjà lu, mais je peux le lire de nouveau.
La Présidente (Mme St-Pierre) :
Bien, vous pouvez continuer avec vos commentaires, c'est comme vous voulez,
mais, <je n'avais pas à faire de... >selon le règlement, je
n'avais pas à faire de vote à cette étape-ci. Ça fait qu'on peut continuer sur
l'autre portion.
M. Charette : Parfait. Bien,
je pourrais tout simplement reprendre le commentaire, là, avant d'ajouter l'amendement
au point suivant. Donc, l'article 6 proposé reprend en grande partie le
contenu de l'ancien article 6 mais en limite l'application aux terres du
domaine de l'État afin d'éviter un possible dédoublement avec l'obligation du
propriétaire d'une réserve naturelle d'aviser le ministre de tout transfert de
la propriété faisant l'objet de la reconnaissance, conformément à
l'article 60 proposé par l'article 32 du projet de loi.
L'article 6 proposé a également pour effet de mitiger l'obligation qui est
prévue, le ministre n'a plus à être consulté mais doit être seulement informé.
La Présidente (Mme St-Pierre) :
Commentaires? M. le député de Viau.
M. Benjamin : Merci, Mme la
Présidente. En faisant en sorte que le ministre ne soit que simplement informé,
est-ce que ça ne vient pas atteindre un peu, M. le ministre, à la rigueur du
processus?
• (17 h 30) •
M. Charette : Non, parce
que, là, on parle des terres...
17 h 30 (version révisée)
M. Benjamin : ...merci, Mme
la Présidente. En faisant en sorte que le ministre ne soit que simplement
informé, est-ce que ça ne vient pas atteindre un peu, M. le ministre, à la
rigueur du processus?
M. Charette : Non, parce
que, là, on parle des terres du domaine de l'État pour éviter le dédoublement
lui-même. Et, pour ce qui est de ce volet-là en particulier, c'est réellement...
Si vous regardez l'article initial — j'essaie de vous... si vous
regardez l'article initial, ça mentionnait : «Les terres comprises dans
une aire protégée, inscrite au registre prévu à l'article 5, ne peuvent
faire l'objet d'un changement de leur affection non plus que d'une vente, d'un échange
ou d'une autre transaction qui modifie le statut de protection, à moins que le ministre
du Développement ait été préalablement consulté.»
Donc, lorsqu'on lit le nouvel article, ces
éléments-là s'appliquent, mais on parle d'une information parce que les
principes préalables, là, sont tout de même maintenus. On lit la même chose,
là. Donc : « Les terres comprises dans une aire protégée inscrite au
registre prévu à l'article 5 ne peuvent faire l'objet [non plus] d'un
changement de leur affection non plus que d'une vente, d'un échange ou d'une
autre...» Donc, l'introduction de l'article demeure le même. C'est juste qu'au
final le ministre doit en être informé parce que ça aurait un impact sur ce qui
peut être comptabilisé, en quelque sorte.
M. Benjamin : Lorsqu'ici
on parle d'une «autre transaction qui modifie leur statut de protection»,
est-ce qu'on fait allusion, à ce moment-là, à la location? Du moins, c'est... Est-ce
qu'il peut y avoir d'autres types de transactions autres que celles... que les
transactions mentionnées ici, c'est-à-dire soit les ventes ou les échanges?
M. Charette : En fait, là
je suis à l'article 6. Juste être bien certain de voir... Le mot
«transaction», vous le voyez à quel endroit, juste pour être bien certain de vous
situer?
M. Benjamin : «De leur
affection»...
Une voix
: ...
M. Benjamin : ...voilà,
«d'un échange ou d'une autre transaction qui modifie leur statut de protection».
Mme
Charbonneau
:
La dernière... l'avant-dernière phrase du dernier paragraphe.
M. Charette : Parce que,
si vous regardez, la forme que l'article prendrait... Je ne veux pas avoir à le
relire, mais je vais me référer, tout simplement. Parce que, dans l'article qui
serait modifié, on le lirait ainsi : «Les terres du domaine de l'État
comprises dans une aire protégée inscrite au registre prévu à l'article 5
ne peuvent faire l'objet d'un changement de leur affection non plus que d'une
vente...» D'accord. C'est là que vous dites «transaction». Je veux juste,
auprès des légistes...
M. Benjamin :
<
D'accord...
M. Charette : …on le lirait
ainsi : «Les terres du domaine de l'État comprises dans une aire protégée
inscrite au registre prévu à
l'article 5 ne peuvent faire l'objet d'un
changement de leur affection non plus que d'une vente...»
D'accord. C'est
là que vous dites «transaction». Je veux juste, auprès des légistes...
M. Benjamin : >D'accord.
M. Charette : ...me
renseigner, quelle est la signification particulière du…
La Présidente (Mme St-Pierre) :
…suspension?
M. Charette : Avec
consentement, on pourrait demander aux… C'est gentil. Merci.
La Présidente (Mme St-Pierre) :
Alors, nous avons le consentement. Veuillez décliner votre nom et votre titre, s'il
vous plaît.
M. Delisle (Antoine) :
Antoine Delisle, légiste. Bien, la transaction, en fait, ça peut être n'importe
quelle transaction qui pourrait affecter soit l'utilisation qu'on fait du
territoire... Donc, effectivement, la location, l'exemple que vous en donnez,
ça en serait une, transaction. Si la personne qui a l'autorité ou qui
administre le terrain faisait une location des terres qui pouvait affecter,
après ça, l'aire protégée, là, qui est constituée, ça en serait un, exemple. Là,
c'est vraiment un terme résiduaire, là, pour englober toute forme, là, de
gestes en termes de droit réel qui pourraient avoir un effet, là, sur la
conservation, sur la mesure de conservation.
M. Benjamin : Merci, merci
pour la précision, mais c'est qu'il y a déjà, en fait, dans cet article-là, une
série de nomenclatures, de types de transaction qu'il pourrait y avoir. Une
vente en est une, un échange en est une. Et, quand on dit «autres
transactions», à ce moment-là, est-ce qu'il faut comprendre seulement une
location ou bien est-ce qu'il peut y avoir d'autres types de transactions?
M. Delisle (Antoine) : Oui.
Rapidement, il pourrait y avoir aussi une cession à titre gratuit. Ce serait un
autre cas où il y a l'emphytéose, là. Ill y a plusieurs cas compliqués, là, des
fois, qu'on ne prend pas le temps de nommer, qui sont dans le Code civil, mais
qui… comme ils ne sont pas assez fréquents, on le met de manière résiduelle en
visant avec les transactions.
M. Benjamin : Donc, il pourrait
y avoir une cession aussi des…
M. Delisle (Antoine) : Si
elle affecte…
M. Benjamin : …des terres du
domaine de l'État, donc?
M. Delisle (Antoine) : Oui,
respectant la Loi sur les terres du domaine de l'État, évidemment, mais il
faudrait, là, que le ministère soit informé si ça pouvait affecter, là, l'aire
protégée.
Des voix
: …
M. Benjamin : Merci.
Des voix
: …
La Présidente (Mme St-Pierre) :
Oui, Mme la députée de Mille-Îles.
Mme
Charbonneau
:
Bien, je m'inquiète du principe qu'on veut juste informer le ministre. Je
m'explique. J'entends l'explication de notre légiste, qui dit : Bien, ça
peut être une autre transaction, donc ça peut être une emphytéose, ça peut être
un prêt, ça peut être un boisé qui était protégé, et, tout d'un coup, la ville
décide de faire des sentiers pédestres, puis tout le monde peut se promener,
puis on oublie de mettre… je fais toujours des exemples boiteux, mais on oublie
de mettre des contenants pour les déchets, puis, tout d'un coup, l'île devient
quelque chose de beaucoup moins chouette et beaucoup moins protégé.
Par contre, on informe le ministre plutôt
que de demander ou d'aller chercher une forme de permission pour pouvoir poser
des gestes très précis sur une aire qu'on dit protégée. Alors, je vous avoue
que je m'inquiète sur le principe de juste <informer…
Mme
Charbonneau
:
…chouette
et beaucoup moins protégé.
Par contre, on informe le ministre
plutôt que de demander ou d'aller chercher une forme de permission pour pouvoir
poser des gestes très précis sur une aire qu'on dit protégée. Alors, je vous
avoue que je m'inquiète sur le principe de juste >informer que d'aller
chercher. Puis peut-être que, là, on pourrait regarder sur certains gestes où
le ministre doit être en accord avec le geste avant qu'il soit posé puis d'autres
gestes où, là, le ministre peut être informé.
Je crois que nos villes ou nos différents
espaces peuvent être gérés d'une façon fort efficace, mais je suis à peu près
certaine que la SEPAQ ne peut pas faire ce qu'elle veut comme elle veut quand
elle veut parce qu'il faut qu'elle aille chercher des accords avec le ministre
Faune, Forêts et Parcs. Alors, <quand le… >quand on change pour
une simple information plus qu'une permission, peut-être que c'est mal dit, là,
mais ça vient fragiliser le pouvoir que le ministre a pour s'assurer de la
protection d'un milieu, d'autant plus si je suis capable de dire, dans la même
phrase, que le «notamment» pourrait être, dans les principes de transaction,
une emphytéose. On a, en ce moment, des maisons… à Laval, on a une maison des
arts qui est en emphytéose, elle est sur un terrain, c'est quand même un peu
plus complexe que juste le prêt ou la vente d'un terrain.
Donc, je voulais entendre… je veux que le
ministre me rassure que lui, il est très à l'aise avec juste avoir l'information
de ce qu'on va faire avec les terres de l'État, plutôt que d'être un ministre
qui pourrait donner une permission pour certains actes puis juste en être
informé pour d'autres.
M. Charette : En fait, ça
dépend du type d'aire protégée en question. Je regardais, là, l'exemple des
paysages humanisés, lorsque les gens ne veulent pas du paysage humanisé pour ne
pas avoir besoin de demander au ministre pour vendre. Donc, ça dépend du cas de
figure, je vous dirais. Mais est-ce que je suis à l'aise? Compte tenu que c'est
une responsabilité qui est partagée, oui, je suis à l'aise. Le but n'est pas d'en
faire moins, d'en faire plus, mais il faut juste avoir la bonne approche.
Et je regarde, là, les différentes
interprétations. On me dit que c'est davantage une appellation légale pour
éviter une certaine lourdeur. Lorsqu'on parle de consultation, ça fait
référence à un mécanisme qui est plus établi, donc c'est pour éviter ce type de
lourdeur là. Mais, comme je le mentionnais précédemment, il y a plusieurs
partenaires, il y a plusieurs ministères qui sont en cause. Donc, forcément, on
dit oui, informer, mais le ministère de l'Environnement sera toujours partie
prenante de l'échange, là.
Quand je dis «échange», ce n'est pas
échange de terrain, mais échange au niveau des...
Mme
Charbonneau
:
Oui, de discussions.
M. Charette : ...des discussions,
effectivement.
Mme
Charbonneau
:
Je vais, si vous me <le…
M. Charette :
...partenaires, il y a plusieurs ministères qui sont en cause. Donc, forcément,
on dit oui, informer, mais le
ministère de l'Environnement sera toujours
partie prenante de l'échange, là.
Quand je dis «échange», ce n'est
pas échange de terrain, mais échange au niveau des...
Mme
Charbonneau
:
Oui, de discussions.
M. Charette : ...des
discussions, effectivement.
Mme
Charbonneau
:
Je vais, si vous me >le permettez, je vais prendre un exemple avec le
Mont-Royal, qui une aire protégée. Non, c'est un parc?
M. Charette : C'est
municipal.
• (17 h 40) •
Mme
Charbonneau
:
Mais que ce soit... puis là je vais le dire personnellement parce que je
n'inclus pas personne dans ma faute, si ça en est une, mais une aire protégée,
qu'elle soit municipale, c'est toujours une aire de l'État. Ça appartient quand
même à l'État québécois, qu'elle soit sous le joug d'un regard municipal ou
provincial.
M. Charette : En fait, c'est
un parc municipal. Et il y a beaucoup de parcs municipaux qui ne sont pas
comptabilisés dans les aires protégées parce que, bon, aux yeux des Montréalais,
c'est grand, le Mont-Royal, mais, par rapport à la superficie du Québec, c'est
infiniment petit. Donc, les parcs municipaux ne sont pas comptabilisés dans les
aires protégées.
Donc, la ville de Montréal, et je vous
rassure, à ma connaissance, n'a pas l'intention de construire des condos à la
grandeur du parc du Mont-Royal, mais c'est dans le schéma d'aménagement de
la... selon le zonage de la municipalité. Donc, oui, c'est protégé, mais c'est
protégé par le municipal sans que ça fasse partie de notre réseau, là, des
aires protégées.
Mme
Charbonneau
:
Et, si vous me permettez, Mme la Présidente, si je m'allonge un peu, là, puis
vous me direz, M. le ministre, <si vous êtes plus... >si vous
n'êtes pas à l'aise de répondre, mais, si je vais sur mon registre puis que je
vais cliquer sur «Montréal», je ne verrai pas cet endroit-là comme un endroit
protégé puisque ce n'est pas, de par son titre ou de par sa responsabilité, ce
n'est pas reconnu, dans votre ministère, comme une aire protégée. C'est plus
municipal.
M. Charette : En fait,
l'aire protégée qui est reconnue par le gouvernement du Québec doit rencontrer
certains critères, critères qui ne peuvent pas être modifiés, alors que, dans
le cas du Mont-Royal, c'est réellement la responsabilité de la ville de
Montréal. Donc, ça ne fait pas partie du réseau des aires protégées, mais on va
souhaiter, naturellement, comme Québécois, Québécoises, tout le monde...
Mme
Charbonneau
:
Tout à fait.
M. Charette : ...que le
Mont-Royal soit préservé, là, de façon pérenne.
Mais non, ce n'est pas dans le réseau et
ce n'est pas comptabilisé non plus dans nos aires protégées.
Mme
Charbonneau
:
Je me permettrai ce commentaire pour tous les gens qui nous écoutent parce
qu'il y a... Je vais prendre Montréal, parce que vous faites bien de... tu
sais, j'ai situé, mais il y a le parc Cap-Saint-Jacques qui était, il n'y a pas
si longtemps, propriété privée puis maintenant devenu propriété publique, qui
est un grand parc. Il y a un partage entre le fédéral, le provincial et le
municipal pour les aires protégées. Puis, si jamais votre carte interactive
pouvait inclure les différentes formes d'endroits protégés, ça pourrait
peut-être aider les citoyens à mieux comprendre les gestes qui se posent, <autant...
Mme
Charbonneau
:
... puis maintenant devenu propriété publique, qui est un grand parc. Il y a un
partage entre le fédéral, le provincial et le municipal pour les aires
protégées. Puis, si jamais votre carte interactive pouvait inclure les
différentes formes d'endroits protégés, ça pourrait peut-être aider les
citoyens à mieux comprendre les gestes qui se posent, >autant par un
palier que par un autre, c'est-à-dire un palier politique provincial, fédéral,
parce qu'il y a des endroits qu'on partage avec eux, et municipal, pour
s'assurer que le débat public peut toujours rester sain en sachant que le
citoyen est capable d'aller chercher la bonne information.
M. Charette : Oui. Cependant,
n'oublions pas, à l'article... c'est-à-dire toujours l'article 4, mais
l'élément 5.3, en quelque sorte, ces classements aussi selon les règles
établies par l'UICN, qui doivent y figurer. Donc, dans le cas des parcs
municipaux, plus souvent qu'autrement, ça ne rencontre pas les règles de
l'UICN, et même le parc du Mont-Royal ne rencontre pas les règles de l'UICN. C'est
pour ça qu'on veut un registre qui soit le plus fidèle possible en même temps
qu'il transmette la bonne information. Oui, c'est un site de valeur inestimable
pour l'ensemble du Québec, mais qui ne cadre pas aux règles de l'UICN.
Mme
Charbonneau
:
Les Îles-de-Boucherville?
M. Charette : À ma
connaissance, non plus.
Mme
Charbonneau
:
Oui, c'est ça. Parce que, ça aussi...
M. Charette : Là,
c'est-à-dire, il y aurait toujours le petit jeu de Génies en herbe en...
Des voix
: Ha, ha, ha!
Mme
Charbonneau
:
Oui, c'est ça.
M. Charette : Mais je ne les
connais pas tous.
Mme
Charbonneau
:
J'essaie de trouver un parc que je suis capable d'identifier mieux. Mais je
comprends le principe de la responsabilité municipale, je fais juste vous dire
que si, moi, je me mélange, la plupart des gens vont se mélanger. Alors, je
fais juste vous lever un petit drapeau jaune là-dessus. Puis je comprends que
ce n'est pas votre responsabilité. Vous pourrez en parler avec la ministre
responsable des villes, comme ça, elle pourra peut-être imaginer un territoire
québécois où on reconnaît des parcs protégés.
M. Charette : Tout à fait.
Mais il faut surtout comprendre le principe des aires protégées.
La Présidente (Mme St-Pierre) :
...parce que le parc du Mont-Royal est protégé par la Loi sur le patrimoine
culturel. Alors, voilà.
M. Charette : Aussi, aussi, mais
ça demeure un parc municipal. C'est-à-dire que c'est une entité montréalaise,
mais qui est protégée par...
Mme
Charbonneau
:
C'est ça. Ça demeure municipal, c'est ça.
La Présidente (Mme St-Pierre) :
C'est ça, mais il y a quand même une loi qui protège.
Mme
Charbonneau
:
Oui, c'est ça.
M. Charette : Effectivement,
la remarque est pertinente.
Mme
Charbonneau
:
C'est ça.
M. Charette : Mais ce n'est
pas dans le réseau des aires protégées.
Mme
Charbonneau
:
Mais, si je suis un citoyen, je vais aller chez vous.
M. Charette : Pardon?
Mme
Charbonneau
:
J'ai dit : Si je suis un citoyen, je vais aller sur le site de
l'Environnement parce que, pour moi, un parc, ça va avec l'Environnement ou ça
va avec Faune, Forêt et Parcs. Mais je n'aurai pas le réflexe d'aller au niveau
du... Mais je comprends.
La Présidente (Mme St-Pierre) :
Est-ce qu'il y a d'autres commentaires? Ça va? Donc, nous allons à analyser
l'article 6 qui est intégré à l'article 4. 6.1.
M. Charette : Oui, et c'est là
où je pourrai faire un...
La Présidente (Mme St-Pierre) :
Et là vous avez un amendement.
M. Charette : Est-ce que je
lis l'article initial au départ ou tout simplement...
La Présidente (Mme St-Pierre) :
Si vous voulez le relire pour...
M. Charette : Parfait. Donc,
le 6...
La Présidente (Mme St-Pierre) :
...nos téléspectateurs.
M. Charette : Qui sont
nombreux, j'en suis convaincu. Donc, le 6.1 :
«Le ministre tient un registre public des
autres mesures de <conservation...
M. Charette : …est-ce que
je
lis l'article initial au départ ou tout simplement...
La Présidente (Mme St-Pierre) :
Si vous voulez le relire pour...
M. Charette : Parfait.
Donc, le 6...
La Présidente (Mme St-Pierre) :
...
nos téléspectateurs.
M. Charette : Qui sont
nombreux, j'en suis convaincu. Donc, le 6.1 :
«Le
ministre tient un registre
public des autres mesures de >conservation efficaces.
«Les dispositions des articles 5 et 6
s'appliquent, en faisant les adaptations nécessaires, à ce registre.»
Et c'est là où on voit :
«Autres pouvoirs et responsabilités du
ministre»
Donc, l'amendement est quelque chose de
bien, bien simple. Donc, insérer, à la fin du premier alinéa de l'article 6.1
de la Loi sur la conservation du patrimoine naturel proposé par l'article du
projet de loi, «au Québec».
Donc, l'article se lirait ainsi :
«Le ministre tient un registre public des
autres mesures de conservation efficaces au Québec.»
Donc, c'est aussi simple que ça comme amendement.
La Présidente (Mme St-Pierre) :
M. le député de Viau.
M. Benjamin : Merci, Mme la
Présidente. Donc, peut-être sur l'amendement que le ministre vient d'apporter,
donc, peut-être… le ministre l'a brièvement abordé tout à l'heure, sur la
nature même de ce registre. Et, à ce niveau-là, donc, j'aurais peut-être un
sous-amendement à proposer au ministre. Je ne sais pas s'il veut qu'on en discute
avant que j'en fasse un dépôt formel ou… Moi, je suis prêt à ce qu'on puisse…
M. Charette : En fait, on peut
peut-être expliquer le principe pour voir comment on s'y retrouve. Volontiers.
M. Benjamin : Parfait. Alors
donc, le sous-amendement que j'amènerais se lirait comme suit, attendez :
«Le ministre rend publique une carte
interactive comprenant l'ensemble des aires protégées telles qu'inscrites au
Registre des aires protégées et les autres mesures de conservation efficaces.
«Cette carte interactive comprend l'ensemble
des informations pertinentes quant aux raisons justifiant l'inscription d'une
aire protégée au registre, ainsi que l'ensemble des éléments naturels qui y
sont protégés.
«Cette carte interactive se veut une
source d'information privilégiée pour bien comprendre l'importance de protéger
ces sources de biodiversité.»
La Présidente (Mme St-Pierre) :
Donc, est-ce que vous voulez le déposer, votre amendement… votre sous-amendement?
M. Benjamin : Oui, j'en fais
acte de dépôt.
La Présidente (Mme St-Pierre) :
Je pense qu'il faut procéder en le déposant… en l'envoyant à Mme la secrétaire.
M. Charette : Ce serait plus
facile aussi de s'y retrouver parce que c'est plus long que je l'imaginais.
Mais procédons au dépôt, puis on pourra en discuter ouvertement par la suite.
M. Benjamin : En discuter. Parfait.
Excellent.
La Présidente (Mme St-Pierre) :
Pour que tout le monde puisse en prendre connaissance.
M. Benjamin : Absolument.
Donc, je le dépose.
La Présidente (Mme St-Pierre) :
Alors, on va suspendre quelques instants, le temps que Mme la secrétaire puisse
recevoir le sous-amendement.
(Suspension de la séance à 17 h 48)
(Reprise à 17 h 55)
La Présidente (Mme St-Pierre) :
Alors, nous allons reprendre les travaux, s'il vous plaît. Donc, M. le député
de Viau.
Des voix : ...
La Présidente (Mme St-Pierre) :
M. le député de Viau, vous aviez annoncé que, possiblement, vous alliez déposer
un sous-amendement, mais je pense qu'il y a eu des discussions qui vont faire
en sorte que vous avez changé d'idée.
M. Benjamin : Oui, absolument,
merci, Mme la Présidente, que je ne déposerai plus ce sous-amendement. Mais, par
contre, j'aurais peut-être quelques précisions à demander au ministre.
La Présidente (Mme St-Pierre) :
Sur son amendement à lui?
M. Benjamin : Sur son amendement
à lui. Et puis, donc, voilà.
La Présidente (Mme St-Pierre) :
D'accord. Parfait. Alors, effectivement, nous allons retourner à l'étude du sous-amendement.
Donc, allez-y.
Mme
Charbonneau
:
De l'amendement.
La Présidente (Mme St-Pierre) :
Vous avez la parole, M. le député de Viau.
M. Benjamin : De l'amendement.
Mme
Charbonneau
:
De l'amendement.
La Présidente (Mme St-Pierre) :
De l'amendement. Pardon. De l'amendement.
M. Benjamin : Alors, j'aimerais
que le ministre me précise la nature de ce registre public, donc.
M. Charette : Le projet
de loi introduit de nouvelles mesures de conservation efficaces. Ça va être
défini, naturellement, à travers le projet de loi. Mais on ne parle pas, ici,
d'aires protégées. Donc, c'est pour ça, si on avait fait une carte interactive
uniquement pour ce nouveau volet-là, on n'aurait pas eu un portrait de situation
intéressant pour l'usager ou l'usagère, là, en quête d'information sur
Internet.
Ce que je peux vous dire, par contre, sur
le site Internet du ministère, on a déjà une carte interactive, mais une carte
qui sera bonifiée en fonction des échanges que nous avons, mais aussi en vertu
du présent projet de loi. Donc, elle y est déjà, mais elle sera encore plus
facilement accessible et plus facile d'interprétation, là, avec les nouvelles dispositions
du projet de loi.
M. Benjamin : Merci.
Donc, j'accueille favorablement cette volonté de bonifier cette carte
interactive. Donc, par exemple, M. le ministre, donc, si je prends, par exemple,
la région de l'Abitibi-Témiscamingue, je pourrais aller dans cette région-là
identifier une aire protégée et éventuellement identifier aussi les espèces qui
sont protégées dans ces aires-là, parce qu'il a quand même certaines <informations...
M. Benjamin : ...cette carte
interactive. Donc,
par exemple,
M. le ministre, donc, si je
prends,
par exemple, la région de
l'Abitibi-Témiscamingue, je
pourrais aller dans cette région-là identifier une aire protégée et
éventuellement
identifier aussi les espèces qui sont protégées dans ces aires-là,
parce
qu'il a
quand même certaines >informations que... on n'a pas
toutes les informations, actuellement, dans cette carte interactive.
M. Charette : Non,
effectivement. C'est une carte qui sera bonifiée. Mais il faut faire attention
aussi avec les concepts. Au niveau des espèces menacées, la faune, la flore, c'est
aussi à travers le ministère Forêts, Faune et Parcs. Donc, les espèces
menacées, c'est, je vous dirais, une compétence partagée, en quelque sorte,
mais beaucoup par l'entremise du MFFP, donc le ministère responsable du
dossier. Mais, oui, une carte bonifiée.
M. Benjamin : Je prends pour
acquis, M. le ministre, plus on aura des aires protégées, moins on aura
d'espèces menacées. Donc... Et par conséquent, donc, si... Moi, je parle bien
d'espèces protégées. Donc, effectivement, je comprends que ça soit des
compétences partagées, les espèces menacées. Donc, <je... >cette
carte interactive nous fournira au moins toutes les informations par rapport
aux espèces qui sont protégées, de la flore et de la faune.
M. Charette : En fait, c'est
là où c'est difficile pour moi de m'engager sur ce point précis là parce que ça
relève... la protection des espèces relève d'un autre ministère. Donc, nous, on
vient protéger un territoire. Par le fait même, il y a des espèces qui vont se
trouver protégées par cette protection de territoire là, mais tout ce qui est
espèces menacées et autres, c'est réellement à travers le ministère Forêts,
Faune et Parcs que la protection est assurée.
M. Benjamin : Un des enjeux,
Mme la Présidente, qu'on a entendus lors des consultations préliminaires, donc,
c'est sur la nécessité que les différents responsables puissent se parler au
niveau des différents ministères. Pouvez-vous nous dire, M. le ministre, comme
ministre de l'Environnement, <comment... >est-ce qu'il y a encore
beaucoup de difficultés? Par exemple, il y a des gens, en consultations
particulières, qui étaient venus nous parler des enjeux avec le ministère des
Ressources naturelles, par exemple. Et ça, c'est un vrai problème, quand vient
le temps de... Parce que nous sommes en train de travailler sur un projet de
loi sur la protection du patrimoine naturel où vous aurez à entrer en dialogue,
à composer avec vos collègues. <Est-ce que... >Comment ça se passe
actuellement? Est-ce que...
M. Charette : En fait, chaque
ministère a sa mission. Donc, naturellement, le MFFP va protéger sa mission, le
MERN va protéger sa mission. Donc, ce n'est pas une décision...
La Présidente (Mme St-Pierre) :
Je vais devoir vous interrompre ici.
M. Charette : Parfait.
La Présidente (Mme St-Pierre) :
Vous allez devoir continuer plus tard.
Donc, compte tenu de l'heure, la
commission suspend ses travaux jusqu'à 19 h 30. Alors, à plus tard.
(Suspension de la séance à 18 heures)
18 h (version révisée)
<195
M.
Charette : …donc, ce n'est pas une décision…
La Présidente (Mme St-Pierre) :
Je vais devoir vous interrompre ici, vous allez devoir continuer plus tard.
Donc, compte tenu de l'heure, la
commission suspend ses travaux jusqu'à 19 h 30. Alors, à plus tard.
(Suspension de la séance à 18 heures)
>
19 h 30 (version révisée)
(Reprise à 19 h 33)
La Présidente (Mme St-Pierre) :
À l'ordre, s'il vous plaît! Nous allons reprendre nos travaux.
Des voix : …
La Présidente (Mme St-Pierre) :
Alors, nous allons reprendre nos travaux et nous allons poursuivre sur le débat
concernant l'amendement du ministre à l'article 6.1. M. le ministre, s'il
vous plaît.
M. Charette : Je pense, pour
ma part, avoir fait le tour, mais s'il y a d'autres questions, très volontaire
pour y <répondre…
La Présidente (Mme St-Pierre) :
...et nous allons poursuivre sur le débat concernant l'amendement du ministre à
l'article 6.1. M. le ministre, s'il vous plaît.
M. Charette : Je pense,
pour ma part, avoir fait le tour, mais s'il y a d'autres questions, très
volontaire pour y >répondre.
La Présidente (Mme St-Pierre) :
Oui, M. le ministre… M. le député de Viau.
M. Benjamin : Merci, Mme la
Présidente. On s'était laissés tout à l'heure autour de cette discussion sur
l'importance, dans le cadre de cette carte interactive... qu'est-ce qu'on
devrait avoir dans cette carte interactive. Or, c'est une carte interactive des
aires protégées, et ce que je tentais de dire au ministre, c'est que qui dit
aire protégée dit aussi il y a des espèces qui sont nécessairement protégées
qui sont dans ces aires protégées là, donc, et que nous pensons que cette carte
interactive devrait pouvoir indiquer aussi ces espèces protégées, et que, s'il
est vrai que les espèces menacées <ne sont pas... >ne relèvent pas
de ses compétences, mais plutôt une compétence partagée, bien, tout ce qui est
inclus, tout ce qui est sur un territoire d'aire protégée, on pense que la
carte interactive devrait pouvoir le faire. Non seulement c'est pour informer
les gens mais <aussi> ça a aussi une fonction pédagogique aussi
d'avoir ces informations-là.
La Présidente (Mme St-Pierre) :
Vous avez retiré votre sous-amendement. En fait, vous ne l'aviez pas déposé, et
il a été...
M. Benjamin : Non, on ne l'a
pas déposé, mais on était en train d'échanger sur la carte interactive, donc,
c'est sur ça qu'on était en train d'échanger.
La Présidente (Mme St-Pierre) :
O.K. <Moi...>
M. Charette : En fait, ce que
je disais, c'est que la carte, elle est déjà disponible. Pour ce qui est des
espèces elles-mêmes, ça relève du MFFP. Je comprends la volonté d'être le plus
facilitateur possible pour la diffusion de l'information. Peut-être qu'on
pourrait référer à un lien vers le site du MFFP, mais ce sont réellement des
mandats et des missions différentes. Et, en vous disant le mot «mission», je me
souviens, on avait fini ce débat-là, on était plutôt sur le débat entre MFFP,
MERN et ministère de l'Environnement. Donc, en prononçant le mot «mission», je
me souviens qu'on en était rendus là. Donc, si le collègue me le permet, je
compléterai tout simplement ce volet-là de sa question.
En fait, chaque ministère a son mandat à
défendre, c'est bien certain, mais, pour ce qui est de l'identification des
aires protégées, ce n'est pas le MERN, ce n'est pas le MFFP, ce n'est pas le ministère
de l'Environnement seul qui tranche, c'est réellement une concertation entre
les trois ministères, ce sont les principaux partenaires, et la collègue des Mille-Îles
le disait, à juste titre, on parle aussi au Secrétariat aux affaires
autochtones. Donc, il y a d'autres instances qui sont concernées, mais ce n'est
pas une seule instance qui est décisionnelle. Et, dans le cas de
l'Environnement, naturellement, c'est lui, au final, comme ministère, qui finit
par porter le dossier, d'où le projet de loi, là, qui est à l'étude ce <soir...
M. Charette : …
mais
ce n'est pas une seule instance qui est décisionnelle. Et, dans le cas de
l'Environnement, naturellement, c'est lui, au final, comme ministère, qui finit
par porter le dossier, d'où le projet de loi, là, qui est à l'étude ce >soir.
La Présidente (Mme St-Pierre) :
Mme la députée de Mille-Îles.
Mme
Charbonneau
:
Merci, Mme la Présidente, j'essayais d'ouvrir mon document. Puis je reviens tout
le temps à ma petite problématique du début, je veux saisir l'occasion puis je
veux vous sensibiliser à cet aspect-là. Parce qu'un peu plus tôt, vous l'avez
bien dit, l'aspect des espèces menacées ne découle pas de votre ministère, ça
découle d'un autre ministère, et l'opportunité qu'on a, avec le projet de loi
qu'on a devant nous, c'est de faire une carte interactive qui donne les
informations qu'un citoyen voudrait avoir sur un lieu très précis au Québec qui
interpelle son intérêt.
Je vais vous donner un exemple très
contemporain, qui est un peu poche, mais c'est un exemple. Je vous dirais que,
dernièrement, il y avait la chasse à l'orignal, et certains citoyens de
Mille-Îles avaient pris des abonnements, hein, avaient pris un chalet pour
aller à la chasse à l'orignal. <Et avec… >Tout ce qui se passait
dans les médias a mis un doute sur son déplacement, ne sachant pas s'il pouvait
rentrer dans le parc ou ne pas rentrer. Il téléphone au comté de Mille-Îles
pour me parler de sa problématique. Ça s'est très bien réglé, les gens ont été
très sympathiques à la cause, puisqu'il y avait un barrage puis il y avait un
autre dossier qui vient de se mêler au dossier de la chasse. Puis en creusant
un peu plus, en cherchant un peu plus, bien là, on découvre que le cheptel est
peut-être en danger, qu'il y a une espèce, là, qu'on regarde.
Ça mélange, et je ne veux pas vous amener
dans l'aspect où on est plus dans l'aspect judiciaire, l'aspect judiciarisé, je
veux vous amener dans l'aspect où, si je clique sur votre carte interactive, je
peux aller chercher plus que l'information du propriétaire, de la superficie
puis du lieu commun que c'est. Et je crois que l'opportunité qu'on vous demande
de saisir, c'est, plutôt que de travailler en silo… C'est un réflexe naturel,
pour un ministère, de travailler avec sa mission, son mandat puis sa façon de
faire, je le sais, mais c'est aussi un défi de dire on va travailler de façon
différente puis on va mettre en commun certaines connaissances qui vont venir
aider, interpeller puis informer le citoyen qui clique sur votre carte
interactive.
Il est clair que la loi est inscrite puis
est écrite pour que vous soyez le responsable de cette carte interactive. Puis,
quand je dis «vous», vous comprenez que je parle du ministère auquel est
rattaché le titre que vous avez, mais rien n'empêche un ministère de parler à
un autre ministère. Puis vous le disiez, un peu plus tôt, les gens de la
communauté des Premières Nations, le secrétariat, ça peut aller aussi loin que
d'avoir des informations au niveau des municipalités pour s'assurer que
l'information que je vais chercher en cliquant sur votre carte, elle est plus
que <complète…
Mme
Charbonneau
:
...
un ministère de parler à un autre ministère. Puis vous le disiez, un
peu plus tôt, les gens de la communauté des Premières Nations, le secrétariat,
ça peut aller aussi loin que d'avoir des informations au niveau des
municipalités pour s'assurer que l'information que je vais chercher en cliquant
sur votre carte, elle est plus que >complète. Et je crois sincèrement
que, quand on cherche à modifier quelque chose, c'est aussi de le
perfectionner, puis on a une belle occasion en ce moment.
• (19 h 40) •
Je me posais la question, un peu plus tôt,
ça se fait où, ça se fait comment?, puis on me disait, bien, ce n'est pas à 6,
c'est plutôt à 5. Je ne me souviens pas qu'on ait adopté 5, puisqu'on a lu les
deux articles de loi d'un coup puis, après ça, on l'a décortiqué. Alors, si
c'est encore possible, je serais la première à voter pour vous donner ce mandat
d'aller chercher un peu plus loin puis un peu plus d'information pour mettre
sur la carte interactive, en disant, dans un projet de loi, que le ministère de
Faune, Forêts et Parcs, le ministère de... ce n'est pas un ministère, le
Secrétariat des affaires autochtones… qu'il y ait une communication plus
fluide.
Parce qu'il n'y a rien de mieux que
quelque chose d'écrit pour le mettre en application. Souvent, on peut entendre
des gens qui travaillent dans les différents ministères dire, bien, ça, ce
n'est pas dans notre mandat parce que ce n'est pas écrit comme ça puis ça ne
nous représente pas. On a une occasion, du moins, à ce moment-ci, pour une
carte interactive qui serait bonne pour le citoyen, pour les regroupements,
pour les gens qui ont le goût d'aller voir on a l'air de quoi, puis on fait
quoi, puis on a quoi. Ce qui fait en sorte que vous pourriez avoir ce
mandat-là, à travers le ministère, pour être plus transversal plutôt que juste
en silo. C'était mon éditorial, Mme la Présidente. Ce n'était pas une question.
M. Charette : ...prend bonne
note, mais, cependant, il faut être réalistes. La proposition qui est faite
s'adresserait davantage à un portail du gouvernement du Québec qu'à celui du
ministère de l'Environnement, parce qu'à ce titre-là on pourrait vouloir
ajouter le territoire des zecs, on pourrait pouvoir ajouter mille et une
composantes. Donc, ça devient difficile de ne pas confondre les genres, à trop
en mettre. Là, on parle d'une carte qui va parler des aires protégées, donc, si
on veut garder sa saveur, si on veut garder sa pertinence, on ne peut pas
mélanger tous les genres.
Donc, l'engagement qui a été pris, et c'est
d'ailleurs ce qui nous a été demandé en consultations particulières, c'était de
faire en sorte que l'information sur les aires protégées soit plus facilement
digestible, en quelque sorte, mais on ne nous a jamais parlé d'inclure tout ce
qu'un territoire peut comporter comme spécificités. Donc, on s'éloignerait, je
pense, de la mission du ministère mais de la portée du projet de loi, à vouloir
ratisser trop large.
Mme
Charbonneau
:
La réponse m'attriste un peu, parce qu'on pourrait commencer par un geste puis,
après ça, voir si on est capable d'en... Mais j'entends votre réponse, puis je
n'étais pas aux consultations particulières, donc je comprends que ce n'est pas
une demande qui vous a été faite. Je voulais juste qu'on puisse saisir
l'occasion, mais j'ai <l'impression...
M. Charette : ...
portée
du projet de loi, à vouloir ratisser trop large.
Mme
Charbonneau
:
La réponse m'attriste un peu, parce qu'on pourrait commencer par un geste puis,
après ça, voir si on est capable d'en... Mais j'entends votre réponse, puis je
n'étais pas aux
consultations particulières, donc je comprends que ce
n'est pas une demande qui vous a été faite. Je voulais juste qu'on puisse
saisir l'occasion, mais j'ai >l'impression que je vais passer mon tour
puis peut-être qu'un autre tantôt il y a quelqu'un qui aurait cette
merveilleuse idée là de pouvoir donner la bonne information aux gens. Merci, M.
le ministre.
M. Charette : C'est un
plaisir. Vous dites être attristée. J'espère que les autres articles sauront
vous consoler d'ici la fin de la soirée.
Mme
Charbonneau
:
J'espère, moi aussi.
La Présidente (Mme St-Pierre) :
Est-ce qu'il y a d'autres commentaires sur l'amendement 6.1? M. le ministre... M.
le député — vraiment, là, je donne des titres à tout le monde ce soir — M.
le député des Îles-de-la-Madeleine?
M. Arseneau : Pas sur l'amendement.
Là, on est sur l'amendement, ce sera par la suite, après l'amendement.
La Présidente (Mme St-Pierre) :
Vous n'avez pas de commentaire sur l'amendement.
M. Arseneau : Non.
La Présidente (Mme St-Pierre) :
D'accord. Alors, s'il n'y a pas d'autre commentaire sur l'amendement, nous
allons passer aux voix. Mme la secrétaire.
La Secrétaire
: Oui.
Merci de répondre pour, contre ou abstention. M. Charette (Deux-Montagnes)?
Mme
Charbonneau
:
Mme la Présidente, j'aimerais juste savoir sur lequel on vote en ce moment. 5,
6, amendement de 6?
La Présidente (Mme St-Pierre) :
6.1.
Mme
Charbonneau
:
D'après moi, on n'a pas voté 5.
La Présidente (Mme St-Pierre) :
6.1. Vous êtes à l'article 4, c'est l'article 6.1, mais c'est un amendement, l'article
6.1, qui réfère à l'article 4.
Mme
Charbonneau
:
Celui qui est ajouté.
La Présidente (Mme St-Pierre) :
Oui.
Mme
Charbonneau
:
Parfait. Merci.
La Secrétaire
: Donc,
M. Charette (Deux-Montagnes)?
M. Charette : Pour.
La Secrétaire
: M.
Campeau (Bourget)?
M. Campeau : Pour.
La Secrétaire
: M. Provençal
(Beauce-Nord)?
M.
Provençal : Pour.
La Secrétaire
: M.
Bussière (Gatineau)?
M. Bussière : Pour.
La Secrétaire
: M. Reid
(Beauharnois)?
M.
Reid
: Pour.
La Secrétaire
: Mme
Grondin (Argenteuil)?
Mme Grondin : Pour.
La Secrétaire
: Mme
Tardif (Laviolette—Saint-Maurice)?
Mme Tardif : Pour.
La Secrétaire
: M.
Benjamin (Viau)?
M. Benjamin : Abstention.
La Secrétaire
: Mme
Charbonneau (Mille-Îles)?
Mme
Charbonneau
:
Abstention.
La Secrétaire
: Mme
Ghazal (Mercier)?
Mme Ghazal : Pour.
La Secrétaire
: M.
Arseneau (Îles-de-la-Madeleine)?
M. Arseneau : Pour.
La Secrétaire
: Mme
St-Pierre (Acadie)?
La Présidente (Mme St-Pierre) :
Abstention. Alors, nous allons poursuivre. M. le ministre, vous avez un autre amendement.
Une voix
: ...
La Présidente (Mme St-Pierre) :
Ah! C'est Mme la députée de Mercier. Mme la députée de Mercier, vous avez un
amendement à l'article 6.
Mme Ghazal : Attendez. À
l'article 6… bien, c'est l'article 4. C'était 6.1.
La Présidente (Mme St-Pierre) :
C'est-à-dire, c'est un nouvel... dans l'article 4.
Mme Ghazal : Oui, que j'ai
mis, mais que je ne voulais pas annoncer tout de suite, parce que je fais comme
le ministre.
La Présidente (Mme St-Pierre) :
Vous ne voulez pas l'annoncer tout de suite.
Mme Ghazal : Moi aussi, je
fais comme le ministre, on les prépare à l'avance et on les met, mais, dans le
fond, ça va venir. C'est comme une nouvelle section que j'ajoute avant le
«autres pouvoirs et responsabilités du ministre». Donc, je les ajoute, mais c'est
parce que j'attendais qu'on ait fini 5, 6, 6.1.
La Présidente (Mme St-Pierre) :
Donc, je vais retourner à 6.1, dans ce cas-là.
Mme Ghazal : Parce que, là, on
est à 6.1, mais... Oui. C'est parce que, là, en ce moment, on parle des
registres, puis moi, mon amendement n'est pas là-dessus, c'est sur quelque
chose d'autre...
La Présidente (Mme St-Pierre) :
Bon. Attendez.
Mme Ghazal : …donc, dès qu'on
termine, je vais embarquer, mais j'ai mon collègue...
La Présidente (Mme St-Pierre) :
O.K. Puisque l'amendement à l'article 6.1 a été adopté, nous allons aller à
l'article 6.1. C'est ça? Mais je n'ai pas, dans ce cadre-ci, à demander un
vote, puisque ce sont des articles qui réfèrent à l'article 4. C'est un peu
compliqué, mais c'est ce que Mme la secrétaire m'a expliqué. Donc, il
faudra, à ce moment-là, quand on aura terminé l'ensemble de l'article 4,
adopter ou <rejeter...
La Présidente (Mme St-Pierre) :
…
Mais je n'ai pas, dans ce cadre-ci, à demander un vote, puisque ce sont
des articles qui réfèrent à l'article 4. C'est un peu compliqué, mais c'est ce
que Mme la secrétaire m'a expliqué. Donc, il faudra, à ce moment-là,
quand on aura terminé l'ensemble de l'article 4, adopter ou >rejeter l'article 4
dans son ensemble. Est-ce que vous comprenez? C'est ce que je veux dire.
Mme Ghazal : Oui, oui.
La Présidente (Mme St-Pierre) :
Donc là, s'il n'y a plus d'autres commentaires sur l'article 4… est-ce qu'il
y a d'autres commentaires sur l'article 4?
Mme Ghazal : Bien, je vais y
aller. J'avais des questions. Je pensais que mon collègue… Tu veux y aller?
M. Arseneau : Oui, oui, bien,
j'ai levé la main.
Mme Ghazal : O.K. C'est bon.
M. Arseneau : Bon, on va se
démêler. C'est à moi?
La Présidente (Mme St-Pierre) :
Oui, M. le député des Îles-de-la-Madeleine.
M. Arseneau : Merci, Mme la
Présidente, et merci, chers collègues. En fait, moi, je voulais revenir sur la
question des registres. Vous n'êtes pas sans savoir que, pendant les
consultations particulières, il y a le CQDE, notamment, mais d'autres, qui ont
mentionné, pour fins de consultations puis d'accès transparent du public à ces
registres, à toutes les dénominations qu'on peut compter, qu'on souhaitait
essentiellement qu'il y ait un seul registre avec différentes sections.
Alors là, on a discuté tout à l'heure du
fait qu'on pourrait avoir un site Web avec une certaine hiérarchisation, là,
des registres pour pouvoir faciliter l'accès, mais ce n'est pas… bien, en fait,
c'est ce que j'ai compris, là, mais ce n'est pas ce que le projet de loi dit,
actuellement, ce que le libellé dit. Le libellé précise, actuellement, à
différents endroits, qu'il va y avoir un registre pour les aires protégées, il
va y en avoir un autre pour les milieux naturels désignés, il va y en avoir un
autre pour les mesures de conservation efficaces et, enfin, un autre pour les
territoires désignés en vertu de l'article 26.
Moi, je voudrais poser la question à
savoir s'il est possible d'inclure dans la loi… s'il y a une quelconque raison
légale qui nous empêcherait aujourd'hui d'avoir un seul registre, et ce serait
écrit, en tant que tel, «le ministre tient un registre avec quatre sections qui
sont les suivantes : sections des aires protégées, des milieux naturels,
des territoires désignés, des autres mesures de conservation», et que ce soit
donc inscrit avec les concordances nécessaires dans la loi, pour pouvoir s'assurer
qu'il y ait effectivement, dans les faits, un seul registre. J'avais cru que c'était
ce vers quoi on s'en allait suite aux consultations particulières et à la
réponse du ministre à certaines préoccupations, en disant : On va
s'organiser pour que ça soit fait de cette façon-là.
J'aurais peut-être un projet d'amendement
à déposer. Ça m'apparaît un peu complexe, mais on peut tenter, si la volonté
est effectivement présente de la part de l'ensemble des législateurs et du
ministre de trouver une façon de l'écrire dans la loi, qu'il n'y aura qu'un
registre avec quatre sections. Donc, je veux vérifier s'il faut absolument dire
dans la loi : Il y a un registre pour ci, il y a un registre pour ça, il y
a <un…
M. Arseneau : ...Ça
m'apparaît un peu complexe, mais on peut tenter, si la volonté est effectivement
présente de la part de l'ensemble des législateurs et du ministre de trouver
une façon de l'écrire dans la loi, qu'il n'y aura qu'un registre avec quatre
sections. Donc, je veux vérifier s'il faut absolument dire dans la loi :
Il y a un registre pour ci, il y a un registre pour ça, il y a >un
troisième registre, un quatrième registre, ou si on peut le faire, comme je
viens de le mentionner, un seul registre avec quatre sections. Est-ce qu'il y a
une ouverture là-dessus? Et, le cas échéant, on pourrait en discuter plus
avant.
M. Charette : En fait, il faut
comprendre que le projet de loi nous donne le pouvoir de faire différents
registres. Cependant, lorsque viendra le temps de consulter cette
information-là, ce sera disponible à un seul et même endroit. Mais le projet de
loi dit, effectivement, un registre pour ceci, un autre pour cela, mais ça,
c'est pour les constituer, ces bases de données là, mais, au niveau de
l'accessibilité pour le public à un seul endroit, il aura accès à toute
l'information qui est désirée.
Et on dit, à travers un seul amendement ou
un seul article, on ne pourrait pas définir les fins de chacun de ces
registres-là, qui, pour certains besoins, sont utilisés séparément, mais, pour
le public, sur le portail du ministère de l'Environnement, il aura accès au
portrait complet. Donc, c'est davantage dans la gestion de l'information de
notre côté que la distinction se fait.
• (19 h 50) •
M. Arseneau : Je comprends
l'explication du ministre, mais je veux quand même comprendre qu'est-ce qui
pourrait empêcher le législateur, par exemple, d'inscrire dans une loi, «le
ministre tient un registre public de la conservation du patrimoine naturel — par
exemple — qui est composé de quatre sections qui vont comme suit :
la section des aires protégées du Québec, des milieux naturels au Québec, des
territoires désignés au Québec, des autres mesures de conservation efficaces au
Québec», et qu'ensuite on puisse définir en quoi consiste... de la même façon
qu'on le fait déjà dans différentes parties de la loi, on puisse définir
chacune de ces sections, à quoi elle sert et de quoi elle est composée.
Parce qu'il y en a déjà quelques-uns, de
ces registres-là, qui sont définis de la même façon, leur appellation, la superficie,
l'emplacement géographique, bon, ainsi de suite. Donc, on pourrait, à mon sens,
si on le souhaite, simplifier les choses dans la loi pour simplifier ensuite
l'accès du public à cette information-là, donc faire les deux, non seulement
l'accès sur le site Web, mais aussi la rédaction de la loi.
M. Charette : L'objectif est
de simplifier l'accès aux informations. Ça, on en convient, c'est le but des
amendements qui sont discutés. Cependant, d'un point de vue légistique, ce qui
nous est confirmé, c'est que ce serait beaucoup plus ardu, dans un texte ou
dans un article, de résumer ce que vous venez de proposer. <Moi, la...
M. Charette : ...
l'accès
aux informations. Ça, on en convient, c'est le but des amendements qui sont
discutés. Cependant, d'un point de vue légistique, ce qui nous est confirmé,
c'est que ce serait beaucoup plus ardu, dans un texte ou dans un article, de
résumer ce que vous venez de proposer. >Moi, la suggestion que je vous
ferais pour vous aider à comprendre le principe qui sous-tend ça, changer le
mot «registre» pour «base de données». Ce sont des bases de données distinctes,
mais qui, rendues sur le site Internet, pour le public, vont constituer un seul
registre. Mais ce sont réellement des éléments distincts, lorsqu'on parle
d'aire protégée, lorsqu'on parle d'un autre élément, donc ce sont des bases de
données distinctes, un petit peu... J'emploie le terme de la programmation
informatique, mais, au moment de sa mise en ligne sur le site Internet, ça va
prendre la forme d'un registre, mais, dans le texte de loi, on ne simplifierait
pas, au contraire, on viendrait alourdir le texte. Mais ne perdons pas de vue
la finalité. Sur la finalité, on se rejoint, entièrement.
M. Arseneau : Donc, si je
comprends bien, quand vous parlez de base de données, ce n'est pas un terme qui
est utilisé, là, dans le cadre du projet de loi, c'est une explication.
M. Charette :
Effectivement. J'illustrais pour la compréhension de tous.
M. Arseneau : D'accord.
Pour la compréhension. D'accord, mais ce que vous dites, c'est que les
différents registres qui correspondent à différentes bases de données seront
accessibles par un guichet unique ou un onglet unique qui, ensuite, est composé
de différentes sections.
M. Charette : Carte
interactive, et tout ça.
M. Arseneau : D'accord.
Enfin, je prends pour acquis que votre explication sur le fait que ce soit plus
complexe… Parce que ce qu'on veut véritablement, c'est simplifier les choses. Là,
vos conseillers semblent vous indiquer que c'est plus complexe si on le rédige
autrement. Je n'irai pas plus loin là-dessus, mais j'aimerais quand même qu'on
puisse retenir cette idée-là. Et j'avais une autre question, c'est, quand il
est question de registre, je comprends qu'on discute depuis le début de
registre numérique, donc, accessible par Internet. Est-ce qu'il existe d'autres...
des registres documentaires, papier ou… Lorsqu'on lit «registre»,
nécessairement, c'est sur une base informatique? Est-ce qu'il existe des
registres papier?
M. Charette : On me confirme
que c'est au niveau informatique uniquement.
M. Arseneau : O.K. Donc,
il n'y a qu'une seule catégorie de registre, c'est celle dont on parle depuis
le début.
M. Charette :
Effectivement. Le fax, c'est uniquement dans le réseau de la santé.
Des voix
: Ha, ha, ha!
M. Arseneau : Amenez-moi
pas sur ce thème-là, on pourrait s'amuser. Bien, d'accord. O.K. Je comprends.
Bien, pour l'instant, ça répond à certaines de mes préoccupations. Merci.
La Présidente (Mme St-Pierre) :
Mme la députée de Mercier.
Mme Ghazal : Merci. Moi,
j'avais une question. Évidemment, vous dites que ça va être une <base...
M. Arseneau : ...
Amenez-moi
pas sur ce thème-là, on pourrait s'amuser. Bien, d'accord. O.K. Je comprends.
Bien, pour l'instant, ça répond à certaines de mes préoccupations. Merci.
La Présidente (Mme St-Pierre) :
Mme la députée de Mercier.
Mme Ghazal : Merci.
Moi, j'avais une question. Évidemment, vous dites que ça va être une >base
de données qui va être accessible sur le site Internet, mais, dans la loi,
est-ce que c'est écrit que c'est public? Je n'ai pas vu que c'était écrit que c'est
public.
M. Charette : Oui. Non, non, c'est...
en fait...
Mme Ghazal : C'est écrit? Ah!
c'est écrit «un registre public». Donc, à chaque endroit où c'est écrit
«registre», on dit que c'est un registre public. O.K.
Au Québec, je veux dire, ce n'est pas les
seuls registres qu'on a, il y en a, des registres. Est-ce qu'il y a des
comparatifs où il y a quelque chose un peu de ce genre-là? Est-ce qu'il y aurait
un comparatif où il y a un registre avec plusieurs sections, mais, dans la loi,
c'est plusieurs registres? <dans la même... >Je veux dire, le même
cas de figure qu'on a maintenant, est-ce que ça existe?
M. Charette : Si on se
rapporte à de beaux moments que nous avons vécus ensemble, c'est-à-dire l'étude
du projet de loi n° 44, on avait aussi l'instauration
d'un tableau interactif et mis à jour régulièrement sur les différents projets
financés par le Fonds d'électrification et de changements climatiques, avec les
montants, avec les objectifs attendus, l'évolution du projet. Donc, pour ma
part, à l'intérieur du ministère de l'Environnement, c'est peut-être le
parallèle que je serais tenté de faire, mais j'imagine que, dans d'autres
ministères, il y a effectivement différentes bases de données qui sont
transposées ensuite sur le site Internet. Je ne veux pas... Je présume, mais je
n'aurais pas d'exemple précis à vous donner, là, à ce moment-ci.
Mme Ghazal : En fait, c'est un
élément qui avait été nommé par plusieurs, plusieurs groupes, puis je n'arrive
plus à me rappeler des échanges, si le ministre avait répondu à ça, s'il avait
dit que ce serait simple, mais l'important, c'est qu'on se comprend ici, autour
de la table, qu'il ne faut pas qu'il y ait plusieurs registres difficiles,
compliqués à... voyons, à aller consulter.
M. Charette : Non. Tout à
fait. Bien, en fait, c'est le but recherché d'avoir la plateforme la plus
interactive possible et la plus facile d'interprétation possible.
La Présidente (Mme St-Pierre) :
M. le député de Viau, est-ce que vous avez demandé la parole tout à l'heure?
M. Benjamin : Oui, s'il vous
plaît. M. le ministre, j'ai bien aimé l'analogie que vous faisiez tout à
l'heure entre registre et base de données. Donc, je voulais savoir en fait,
quand vient le temps de parler du contrôle de la qualité, donc, je sais bien
que c'est le ministre qui tient le registre, mais, comme il s'agit de plusieurs
bases de données, donc, est-ce que ça veut dire aussi qu'il y aurait
différentes unités administratives qui seraient responsables du contrôle de la
qualité de l'information pour chacune...
M. Charette : En fait, tous
les volets du projet de <loi...
M. Benjamin : ...
comme
il s'agit de plusieurs bases de données, donc, est-ce que ça veut dire aussi
qu'il y aurait différentes unités administratives qui seraient responsables du
contrôle de la qualité de l'information pour chacune...
M. Charette : En fait, tous
les volets du projet de >loi qui relèvent de l'Environnement relèvent du
même secteur du ministère. Je ne sais pas si j'interprète bien votre question,
là, mais ce ne seraient pas différentes directions du ministère qui viendraient
alimenter. C'est le même secteur, sous la responsabilité, là, du sous-ministre
adjoint, là, qui nous fait l'honneur de sa présence. Cependant, il y a d'autres
éléments du projet de loi qui touchent d'autres ministères, le MFFP, par
exemple, on va le voir un petit peu plus loin, mais le MFFP n'est pas lié à la
mise à jour du registre dont il est question, là, présentement.
M. Benjamin : D'accord.
Parfait. Merci.
La Présidente (Mme St-Pierre) :
M. le député des Îles-de-la-Madeleine.
M. Arseneau : J'aimerais
pouvoir trouver un moyen de confirmer ce dont on vient de discuter et ce sur
quoi on s'entend dans un amendement au projet de loi pour spécifier exactement
ce que le ministre vient de nous dire, c'est-à-dire que les différents
registres qui seront tenus concernant la conservation ou la protection du
patrimoine naturel seront accessibles par une seule et même porte d'entrée… ou
par un guichet unique, ou au sein d'une même porte d'entrée.
Est-ce que vous seriez ouvert à ce qu'on
puisse trouver un endroit où, au-delà de nos conversations d'aujourd'hui,
au-delà de l'adoption de la loi puis à travers les différents gouvernements et
les différents ministres, <qu'>on s'assure que cette discussion-là
soit inscrite dans la loi?
M. Charette : En fait, en
toute honnêteté, je serai toujours très ouvert à discuter d'amendements, mais,
dans le cas présent, je doute fort que ce soit nécessaire. On est réellement au
niveau de l'administration du ministère. Et, si des gens ont des doutes, ils
pourront se référer à notre échange, mais, pour ma part, je n'ai aucun, aucun
doute que ce sera une plateforme plus… plus conviviale, c'est-à-dire, qui sera
disponible. Mais, si on commence à faire des amendements sur comment le
ministère doit, au niveau administratif, se gérer, c'est là où ce serait
difficile de trouver les bons mots et les bonnes formulations, mais, s'il y a
des doutes, qu'on se réfère à l'échange, c'est le but d'une commission
parlementaire, mais ce serait très, très difficile de transposer chacune de ces
volontés-là dans des amendements particuliers à chacune des fois.
Donc, ouvert à discuter d'amendements,
mais, dans le cas présent, ce sera sans doute difficile, là, de trouver la
bonne formulation, autre que ce qui est déjà précisé dans le projet de loi et
les amendements qui sont déjà à discuter.
• (20 heures) •
M. Arseneau : Je me permets,
si vous permettez, Mme la Présidente, d'insister, et je reviendrai avec une
proposition d'amendement. Je crois que si le...
20 h (version révisée)
M. Charette : ...ce sera
sans doute difficile, là, de trouver la bonne formulation, autre que ce qui est
déjà précisé dans le projet de loi et les amendements qui sont déjà discutés.
M. Arseneau : Je me
permets, si vous permettez, Mme la Présidente, d'insister et je reviendrai avec
une proposition d'amendement. Je crois que, si le Québec et d'autres
juridictions peuvent se donner un cadre, <de... >une loi sur
l'accès à l'information et la façon dont on peut le faire dans un libellé
légal, je pense qu'on peut s'inspirer de ça pour dire que les registres publics
peuvent être accessibles, justement, à la population ou aux citoyens, d'une
certaine façon, mais je vous ferai une proposition plus tard.
M. Campeau : Très rapidement.
La Présidente (Mme St-Pierre) :
Oui, M. le député de Bourget.
M. Campeau : Juste un commentaire
par rapport à ça. L'idée est intéressante, mais mettons qu'on écrit un cadre, puis
on s'entend sur quelque chose, et tout à coup on découvre une meilleure façon
de faire les choses. Est-ce qu'on va être pognés avec une chose qui ne serait
pas optimale, qu'on n'aura pas le droit de changer parce qu'elle est dans la
loi? Je pense que... j'ai peur que ce soit de la microgestion, moi. Je serais
plus inquiet de le mettre là plutôt que de voir qu'on a déjà une carte
interactive qui est pas mal intéressante. Si on va bâtir là-dessus et qu'on
laisse le ministère qui a eu l'occasion de le faire déjà et qui l'a très bien
fait, il me semble qu'il y a un avantage à ne pas trop préciser, il me semble.
En tout cas, je ne dis pas que l'amendement ne sera pas intéressant, là, mais
je lançais cette idée-là, tout simplement.
M. Arseneau : Si vous
permettez, je comprends votre préoccupation, et on va en tenir compte dans le
libellé qu'on va proposer, qui ne sera pas de l'ordre de la microgestion et qui
ne sera pas dans l'ordre d'ici et maintenant, mais plutôt quelque chose qui serait
beaucoup plus... <qui serait >tout aussi durable que les
environnements qu'on veut protéger.
M. Campeau : Bien dit!
La Présidente (Mme St-Pierre) :
Est-ce qu'il y a d'autres commentaires sur l'article 4 tel qu'amendé?
< La Secrétaire:
...
La Présidente (Mme St-Pierre) :
Pardon?
>
(Consultation)
La Présidente (Mme St-Pierre) :
Est-ce que vous avez des commentaires sur les intitulés? Je pense que c'est
clair. Mme la secrétaire m'a fait remarquer qu'il faut que je vous demande si
vous avez des commentaires sur les intitulés. Bon. Alors, s'il n'y a pas
d'autre commentaire, je vous demande s'il y a d'autres commentaires sur
l'article 4. S'il n'y a pas d'autre commentaire sur l'article 4...
Mme Ghazal : C'est parce qu'excusez-moi
je suis un peu... C'est parce que, là, je fais comme : O.K., c'est 5.1 que
je veux ajouter, comment je <fais...
La Présidente (Mme St-Pierre) :
...b
on. Alors, s'il n'y a pas d'autre commentaire, je vous demande s'il
y a d'autres commentaires sur l'article 4. S'il n'y a pas d'autre
commentaire sur l'article 4...
Mme Ghazal : C'est
parce qu'excusez-moi je suis un peu... C'est parce que, là, je fais
comme : O.K., c'est 5.1 que je veux ajouter, comment je >fais? Oui,
donc c'est dans l'article 4.
La Présidente (Mme St-Pierre) :
Vous avez un amendement?
Mme Ghazal : Je dépose un
amendement tout de suite après... J'ajoute une section.
La Présidente (Mme St-Pierre) :
Est-ce que l'amendement a été déposé?
Mme Ghazal : Oui, il l'est.
Il est déjà là depuis un bout de temps pour laisser le temps...
La Présidente (Mme St-Pierre) :
Mme la députée de Mercier, est-ce que vous parlez de cet amendement que vous
nous avez... Vous avez donné une...
Mme Ghazal : Bien, c'est l'amendement
qui est sur Greffier en ce moment.
La Présidente (Mme St-Pierre) :
6.2? 6.2, qui est sur Greffier?
Mme Ghazal : Oui, exact,
6.2.
La Présidente (Mme St-Pierre) :
Bien, c'est parce qu'il faut que vous le verbalisiez.
Mme Ghazal : Oui, je suis
désolée, je suis encore rouillée. À un moment donné, ça va arriver, là.
La Présidente (Mme St-Pierre) :
Si vous voulez qu'on... que ce soit discuté dans cette commission, vous devez
le verbaliser.
Mme Ghazal : Merci de
m'aider.
M. Charette : ...au
niveau de la commission, un slogan qui a été jadis très populaire : Ça
va bien aller.
Des voix
: Ha, ha, ha!
Mme Ghazal : Jadis!
M. Charette : On pourrait
s'encourager comme ça.
Mme Ghazal : Ah mon Dieu!
Des voix
: ...
Mme Ghazal : C'est ça.
Bien, il est dans...
La Présidente (Mme St-Pierre) :
Donc, Mme la députée de Mercier, vous avez un amendement?
Mme Ghazal : Oui, j'ai un
amendement. J'ajoute un article, l'article 6.2, à l'article 4, et il
est dans la section Greffier «amendements à venir». À moins qu'il soit déjà
rendu dans «en cours».
La Présidente (Mme St-Pierre) :
Je crois qu'il est déjà déposé dans le Greffier. Alors, est-ce que vous voulez
prendre un moment pour en prendre connaissance?
Alors, nous allons suspendre quelques
instants.
(Suspension de la séance à 20 h 5)
>
(Reprise à 20 h 6)
La Présidente (Mme St-Pierre) :
Alors, nous allons reprendre nos travaux. Mme la députée de Mercier, est-ce que
vous pourriez lire l'amendement que vous proposez?
Mme Ghazal : Oui. Donc :
L'article 4 du projet de loi est modifié :
1. Par l'insertion, après l'article 6.1
de la LCPN et avant la «2. Section II. Autres pouvoirs et responsabilités
du ministre», le texte qui suit :
«2. Cibles d'aires protégées.
«6.2. Afin de lutter contre l'extinction
massive des espèces et la perte de biodiversité, le gouvernement fixe, par
décret, pour la décennie 2020-2030 et pour chaque période qu'il détermine,
une cible d'aires protégées s'exprimant en pourcentage du territoire assujetti
à un régime d'aire protégée.
«Il doit répartir cette cible en fixant
des cibles spécifiques d'aires protégées sur le territoire du Plan Nord, tel
que défini à l'article 4 de la Loi sur la société du Plan Nord (chapitre S-16.011),
et sur le reste du territoire du Québec. Il doit également répartir cette cible
en fixant des cibles spécifiques pour les différentes catégories de gestion
établies par l'UICN.
«Pour la fixation des cibles, le
gouvernement prend en compte notamment :
«1° l'évolution des connaissances
scientifiques en matière d'extinction des espèces, de perte de biodiversité et
de conservation de la nature;
«2° les objectifs d'aires protégées
prévues par tout programme, politique ou stratégie visant à lutter contre
l'extinction massive des espèces et la perte de biodiversité ou par toute autre
entente intergouvernementale canadienne ou internationale en cette matière.
«Un décret pris en vertu du présent
article entre en vigueur à la date de sa publication à la Gazette officielle
du Québec ou à toute date ultérieure qui y est indiquée.»
Et là on... Bon, je n'ai pas besoin de
lire le reste, là, c'est juste une question de numérotation. Donc, j'imagine,
le ministre me voit venir. On le sait que dans... Non? Bien, je vais expliquer.
Donc, dans la loi, on ne parle pas qu'il faut fixer une cible. Je veux dire,
dans les faits, le Québec s'est engagé à ce qu'il y ait des cibles d'aires
protégées terrestres et maritimes, etc., mais, dans la loi, on n'en parle pas.
Et l'idée ici, c'est d'introduire ce que beaucoup, beaucoup de groupes nous ont
parlé, du fait que la majorité des aires protégées, c'est au Nord, alors que la
grande perte de biodiversité existe au Sud, et c'est là qu'on a le plus de
travail à faire pour protéger le Sud.
Donc, une façon de s'assurer, autre que seulement
de croire sur parole ce que le ministre nous promet, <une façon de
s'assurer >que toutes les aires protégées ne se retrouvent pas dans le Nord,
alors qu'il y a vraiment un grand besoin pour qu'il y ait une protection dans
le Sud, c'est tout simplement de fixer des cibles ou des sous-cibles, là, on a
les cibles générales pour tout le Québec… mais des <cibles...
Mme Ghazal : …de s'assurer,
autre que
seulement de croire sur parole ce que le
ministre nous
promet, une façon de s'assurer que toutes les aires protégées ne se retrouvent
pas dans le Nord, alors qu'il y a vraiment un grand besoin pour qu'il y ait une
protection dans le Sud, c'est tout simplement de fixer des cibles ou des
sous-cibles, là, on a les cibles générales pour tout le Québec… mais des >cibles
spécifiques pour le Sud et le Nord-du-Québec. Et, dans la loi, contrairement à
ce qu'on a fait <pour… >dans le p.l. n° 44,
où est-ce qu'on est allés déterminer une cible qui avait été discutée avec tout
le monde en 2015, là, pour la réduction de gaz à effet de serre, c'est le même
cheminement qui est déjà déterminé dans la LQE pour <la réduction des…
pour >les cibles de réduction d'émissions de gaz à effet de serre.
Bien, c'est un petit peu la même chose,
c'est juste qu'on vient le définir dans la loi, de dire : Bien, il faut
que le gouvernement détermine ces cibles-là et qu'il le fasse pour le Nord et
le Sud, pour corriger la situation actuelle et qui va perdurer si on ne fait
que seulement dire : Oui, oui, on a l'intention protéger dans le Sud, mais
qu'il n'y a aucune obligation. Donc, ça serait fait par décret et c'est à ça
que sert mon amendement.
• (20 h 10) •
La Présidente (Mme St-Pierre) :
M. le ministre.
M. Charette : Merci, Mme la
Présidente. Merci à la collègue pour la proposition, je sens son…
Mme Ghazal : Excusez-moi,
juste une seconde. Je viens de recevoir une demande pour aller voter. Donc, est-ce
que je peux demander de suspendre le temps que j'aille voter? Ça va prendre
quelques minutes.
La Présidente (Mme St-Pierre) :
Est-ce qu'il y a consentement pour suspendre?
M. Charette : En fait, le
danger, c'est qu'il va toujours y avoir plusieurs votes pendant nos travaux…
Mme Ghazal : Bien ça, ça fait
partie d'une entente, là, je ne veux pas qu'on fasse la discussion.
La Présidente (Mme St-Pierre) :
Pas besoin de consentement. Je dois suspendre, alors nous allons suspendre.
Allez voter.
Mme Ghazal : Oui, merci.
(Suspension de la séance à 20 h 11)
>
(Reprise à 20 h 14)
La Présidente (Mme St-Pierre) :
À l'ordre! Nous allons reprendre nos travaux. Mme la députée de Mercier. Mme la
députée de Mercier, nous reprenons nos travaux, donc vous avez la parole
pour...
Mme Ghazal : Oui. Donc, bien,
j'avais déjà fait mon point et j'attendais de voir ce que le ministre en pensait.
La Présidente (Mme St-Pierre) :
M. le ministre.
M. Charette : Oui. En fait,
j'allais dire : On sent tout l'enthousiasme de la collègue à travers cet amendement-là.
Elle veut régler plusieurs éléments en un seul article. Honnêtement et en toute
franchise, on ne pourra pas accepter un amendement comme celui-ci. Un, il
touche beaucoup, beaucoup d'éléments très, très divers, mais aussi, au niveau
des cibles, je le mentionnais d'entrée de jeu, l'UICN vit une année cruciale où
les cibles internationales, pour la décennie 2020‑2030, seront justement
déterminées au cours de la prochaine année. Donc, ce serait d'anticiper les
négociations qui ont cours à l'échelle internationale. La collègue faisait le
parallèle avec ce qui avait <été...
M. Charette : …cruciale où
les cibles internationales, pour la décennie
2020‑2030, seront
justement déterminées au cours de la prochaine année. Donc, ce serait
d'anticiper les négociations qui ont cours à l'échelle internationale. La
collègue faisait le parallèle avec ce qui avait >été déterminé pour la
cible en matière de GES, il y avait déjà eu cette commission parlementaire, il
y avait déjà eu… alors que là, la cible devrait être précisée d'ici l'automne 2021.
On s'attend à ce que ce soit 30 %, mais ce n'est pas confirmé. Donc,
à ce moment-ci, on ne pourrait pas déterminer de pourcentage en termes de
cible, mais ce qui est bon de répéter, ce que j'ai mentionné, c'est qu'on est
liés à ces accords-là. Donc, à partir du moment où l'UICN transmettra ou
confirmera sa cible, étant donné qu'on va se déclarer liés, ça va devenir notre
cible de toutes les façons. Donc, il n'y a pas d'inquiétude à ce niveau-là.
Pour ce qui est des pourcentages ici et là
<dans… >sur le territoire, honnêtement, ce serait impossible d'arriver
à ce type de pourcentage là et de l'établir dans une loi, en ce sens qu'on
essaie d'avoir la répartition la plus juste possible pour que cette
biodiversité-là soit reconnue. Effectivement, ce n'est pas la même chose, ce qu'on
retrouve dans l'Est du Québec que dans le Sud ou dans le Nord, mais ça
deviendrait excessivement difficile à gérer, des pourcentages par région, mais
le but réitéré, c'est déjà le cas, c'est d'avoir la représentativité la plus
large possible.
Mme Ghazal : Bien, il y a
plusieurs éléments. Le premier, le ministre dit : On n'a pas à être liés.
Ici, moi, ce que je dis, c'est simplement... Je ne mets pas de chiffre comme on
l'a fait avec le projet de loi n° 44, quand on l'a mis dans la LQE, où là
on a mis une cible, pas seulement le processus, mais ici c'est de le dire par
décret. C'est-à-dire qu'en ce moment, quand on dit qu'on est liés, on est liés
par quoi? C'est autre que par les communiqués où on dit : On est liés
concrètement avec les ententes internationales, le Québec, pour les cibles.
Qu'est-ce qui empêcherait qu'il y ait un décret qui détermine : Voilà la
cible, on s'engage, c'est celle qui est de l'UICN, et voici combien ça va être
pour tout le territoire, admettons, pour commencer. Qu'est-ce qui empêche de
faire ça?
M. Charette : En fait, on
réfère déjà à l'UICN à travers le préambule. L'article 2, qu'on a
suspendu, qu'on aura sans doute l'occasion d'aborder demain, rappelle justement
notre lien avec l'UICN, donc c'est déjà précisé à quelques reprises dans le
projet de loi. Donc, c'est tout simplement inutile de faire de la surenchère.
Étant donné qu'on est partie prenante de cette convention, à partir du moment
où on le réitère dans le projet de loi, bien, ça va de soi. Donc, c'est tout
simplement pour <éviter...
M. Charette : ...
reprises
dans le projet de loi. Donc, c'est tout simplement inutile de faire de la
surenchère. Étant donné qu'on est partie prenante de cette convention, à partir
du moment où on le réitère dans le projet de loi, bien, ça va de soi. Donc,
c'est tout simplement pour >éviter une certaine redondance et de répéter
ce qui est déjà convenu. Mais le principe, je vous le disais, à partir du
moment où l'UICN aura fixé ses cibles pour la décennie 2020-2030, bien, ce
sera notre référence au Québec également.
Mme Ghazal : Moi, je pense que
ça n'empêche pas l'un et l'autre. Ce n'est pas vraiment une répétition, mais
passons. L'autre élément : Comment est-ce que le ministre a l'intention de
répondre à cette inquiétude qui existe où est-ce qu'on... Je veux dire, on
n'atteint pas nos cibles, là, les aires protégées dans le Sud. Ce n'est même
pas 5 % du territoire qui est protégé dans le Sud. Et comment est-ce qu'on
peut faire en sorte que cette situation change? Ça, ça a été une proposition
qui a été faite par les groupes, par plusieurs groupes. Ça, c'est une proposition...
Quelle est l'autre solution ou l'autre alternative que le ministre propose?
M. Charette : En fait,
l'approche qui est celle du gouvernement, actuellement, et qui est réitérée
dans le préambule, c'est d'avoir la plus grande diversité possible au niveau de
la richesse de ces aires protégées. Il y a plus de pourcentage dans le Nord
pour une raison assez simple, c'est que les territoires, ils sont plus vastes.
Donc, en termes de pourcentage, le Nord sera sans doute toujours plus
représenté, mais ça ne veut pas dire qu'on ne protège pas la biodiversité dans
le Sud.
• (19 h 20) •
Je vous donne un exemple. En fait, il y a quelques
cas de territoires qui ont été protégés avec... J'essaie de me souvenir. Dans
les Laurentides, il y a quelques mois à peine, avec Conservation de la nature
Canada, légèrement au nord de Saint-Sauveur, on a protégé plusieurs centaines
d'hectares, mais ce plusieurs centaines d'hectares là, c'est 0,00. Donc, oui,
c'est là où la diversité biologique est peut-être la plus riche, mais on est
dans un environnement qui est déjà développé. C'est difficile d'aller protéger
un secteur qui est déjà urbanisé. Donc, c'est pour ça que les pourcentages sont
plus élevés au Nord, mais c'est quelques points de pourcentage, au final, qui,
au Sud, s'additionnent, mais en termes de valeur et de richesse de
biodiversité, c'est comparable. Mais on n'aura jamais un territoire de x
milliers de kilomètres carrés, d'un coup, dans le Sud. Ces territoires-là
n'existent tout simplement pas ou sont actuellement détenus par des intérêts
privés, ce ne sont pas des terres publiques comme dans le Nord.
Mme Ghazal : L'idée ici, ce n'est
pas dire : On va protéger, je ne sais pas, 50 % du territoire, là. Ce
n'est pas ça qu'on dit. C'est de fixer une cible qui soit différente. Ça peut
être des petits pourcentages, il n'y a pas de problème, mais juste pour s'assurer
de faire un effort supplémentaire <dans le...
M. Charette : ...
des
intérêt
s privés, ce ne sont pas des terres publiques comme dans
le Nord.
Mme Ghazal :
L'idée
ici, ce n'est pas dire : On va protéger, je ne sais pas, 50
%
du territoire, là. Ce n'est pas ça qu'on dit. C'est de fixer une cible qui soit
différente. Ça peut être des petits pourcentages, il n'y a pas de problème,
mais juste pour s'assurer de faire un effort supplémentaire >dans le Sud
parce que, justement, c'est difficile, parce que c'est plus difficile. C'est là
qu'on va dire : Bien, on va aller vers les endroits où c'est plus facile,
puis le Sud, qu'est-ce que vous voulez, c'est beaucoup plus habité, il y a
beaucoup de propriétaires privés. Et c'est exactement ce problème-là que
pointaient les groupes et c'était une proposition qu'ils amenaient, mais moi, j'ai
l'impression que le ministre dit… Dans le fond, il dit : Bien, c'est plus
difficile. Même si on fait un effort, c'est tellement peu, c'est un petit peu
perdu.
M. Charette : Alors,
absolument pas, il ne faut pas interpréter mes propos de la sorte. D'ailleurs,
je vais référer la collègue au dernier budget, et ça a été largement salué, je
pense. C'était un montant record, on a prévu 50 millions, au dernier
budget, pour, justement, l'acquisition de terres privées et, on devine, des
terrains qui sont davantage dans le Sud. Donc, on n'abdique pas du tout.
Ce que je dis, c'est que ce sont des
superficies qui peuvent difficilement être comparables avec ce qui se vit dans
le Nord. Ce sont des superficies qui, plus souvent qu'autrement, sont en terres
privées. Donc, ça passe par des acquisitions. Mais on n'abdique pas, avec
50 millions de dollars, et ça, c'est un montant qui peut être... il peut y
avoir appariement avec les sommes disponibles au fédéral. Les fondations
elles-mêmes, aussi, collectent des fonds. Donc, il y a un effort considérable,
mais protéger des milliers de kilomètres carrés à travers une seule aire
protégée, dans le Sud, c'est chose nettement plus complexe que dans le Nord.
Mme Ghazal : Mais mettre même
des petits pourcentages pour s'assurer de faire cet effort-là… Dans le fond,
vous trouvez que c'est suffisant, le travail et l'effort qui a été fait et les
montants qui ont été consentis, et c'est suffisant. Puis il y en aura toujours
moins. Mais l'idée, c'est juste de s'astreindre, ce n'est pas de dire : C'est
des grandes superficies, on ne peut pas, mais juste de s'astreindre à faire ce
petit effort-là.
M. Charette : Avec
50 millions de dollars, je pense que l'effort est fait. Et, <ce n'est
pas… >je veux dire, ce n'est pas 50 millions pour le reste des
temps, là, c'est un 50 millions qui a été convenu lors du dernier budget, avec
appariement avec d'autres sources de financement. Donc, la volonté est là, l'effort
est là, mais je ne serais pas en mesure d'arrêter un pourcentage parce que...
Imaginons le scénario suivant. Si on se fixe des pourcentages et que l'on dit :
La progression vers la protection du territoire ne passe que par le respect de
tel ou tel pourcentage dans telle ou telle région, on va se priver de très
belles opportunités ailleurs. Moi, je ne peux pas vous dévoiler, à ce moment-ci,
tous les territoires qui sont en négociation et qui seront confirmés dans les
prochaines semaines, mais je peux vous dire <qu'on a...
M. Charette : ...
protection
du territoire ne passe que par le respect de tel ou tel pourcentage dans telle
ou telle région, on va se priver de très belles opportunités ailleurs. Moi, je
ne peux pas vous dévoiler, à ce moment-ci, tous les territoires qui sont en
négociation et qui seront confirmés dans les prochaines semaines, mais je peux
vous dire >qu'on a un équilibre au niveau de la richesse des
écosystèmes. Mais se limiter à des pourcentages, ça pourrait nous limiter à
protéger une plus grande partie du territoire, tout simplement.
Mme Ghazal : Puis le 50 millions,
c'est à peu près combien en pourcentage dans le Sud, par exemple? Est-ce que c'est
possible à déterminer... Est-ce que ça a été déterminé?
M. Charette : Absolument. Je
ne serais pas en mesure de faire... je ne suis pas mesure de dire : Est-ce
que ce 50 millions là va nous permettre d'aller chercher 1 % du
territoire ou 2 %?
Mme Ghazal : ...aucune
estimation?
M. Charette : Bien, en fait,
je peux vous dire ce qui a été dans le cas... Là, ça prendrait quelques
instants, là, mais je pourrais vous dire, par exemple, ce qu'on a annoncé
l'automne dernier au nord de Saint-Sauveur. On peut trouver l'information, mais
c'est des acquisitions, donc ce sont des lots qui sont achetés au gré du temps,
mais impossible de dire... Et on ne pourrait pas faire une règle de trois par
rapport au prix payé pour ce terrain-là versus le pourcentage, ça dépend. Ça
dépend du secteur, ça dépend de la superficie, donc c'est impossible d'arriver
avec une règle de trois et dire : Ce 50 millions là va permettre de
protéger 1 % du territoire.
Mme Ghazal : Mais, sans le
marquer dans la loi ou dans un décret ou se l'imposer, est-ce que le ministre,
de la même façon qu'il dit : Bien, le gouvernement est lié avec les
ententes internationales avec l'UICN… Et c'est ça que dit l'amendement,
d'ailleurs, là, ce n'est pas de sortir des ententes internationales du tout. Comme
on est liés, est-ce qu'il y a des objectifs, par exemple dans le plan d'action
du gouvernement, pour les aires protégées? Sans le mettre dans la loi, est-ce
qu'il y a eu cette réflexion-là ou non? On y va... Il y a des endroits où il y
a des négociations qui sont en cours, il y en a dans le Sud, on y va un petit
peu aux tâtons, ou <il y a... >c'est un peu plus précis, puis il y
a une vision, même si ce n'est pas dans la loi?
M. Charette : Bien, en fait,
en dehors du texte de loi, certainement. Après que le cadre mondial aura été
déterminé, on va naturellement adapter nos pratiques en conséquence. Donc, ça,
clairement... mais c'est pour ça qu'à l'article 2 on fait référence aux
règles établies par l'UICN. C'est pour ça que, dans le préambule, on fait
référence aussi à ces caractéristiques-là. Donc, c'est clair que ce sera un
guide pour notre action, mais ça ne peut pas passer par, dans le projet de loi
à tout le moins, l'identification de cibles par région.
Mais je regardais, là, je me rapportais à
ce qui a été discuté un petit peu plus tôt. Au niveau du préambule, notamment,
on a ces <grands...
M. Charette : …
passer
par, dans le projet de loi à tout le moins, l'identification de cibles par
région.
Mais je regardais, là, je me rapportais
à ce qui a été discuté un petit peu plus tôt. Au niveau du préambule,
notamment, on a ces >grands principes là qui sont réitérés. Donc, on n'a
pas intérêt à atteindre un pourcentage x de protection sans avoir la richesse
de la biodiversité québécoise qui est représentée. On veut cette
représentativité-là dans les aires protégées qu'on va reconnaître.
Mme Ghazal : Puis, donc, si je
comprends bien, il n'y aura pas de fixation, que ça soit dans la loi ou en
dehors de la loi. Ce n'est pas clair. En dehors de la loi…
M. Charette : Oui, puis c'est-à-dire
c'est là où je référais…
Mme Ghazal : Ce que le
ministre dit, c'est qu'on va attendre ce que l'UICN va mentionner, mais
j'imagine que ça a été quand même réfléchi ou… Puis je ne peux pas croire qu'il
n'y a rien, il n'y a absolument rien pour dire combien est-ce qu'on en aurait
dans le Sud, dans le Nord. Il n'y a absolument rien pour le moment?
M. Charette : Le but, c'est
d'aller chercher la plus grande représentativité possible, mais, lorsque le
cadre mondial sera établi, on va s'en inspirer pour nos propres pratiques.
N'oublions pas non plus que l'on aura, à travers le registre, à travers notre propre
comptabilisation, l'obligation de mentionner à quelle catégorie de l'UICN on se
rapporte. Donc, on sera tout le temps collé sur les principes qui guident
l'UICN.
Mme Ghazal : Puis est-ce qu'il
y aura des cibles — pas dans la loi, puisque ça, j'ai compris qu'il
n'y en aura pas — aussi par catégorie d'aire protégée?
M. Charette : Bien,
c'est-à-dire ce qui pourrait être envisagé, et ça ne sera pas dans la loi,
effectivement, à partir du moment où on connaît les espaces de biodiversité au
Québec, tel type de forêt, par exemple, tel type de... c'est certain qu'on va
faire des efforts pour avoir la plus grande représentativité nécessaire. Ça,
c'est un acquis, c'est déjà une façon d'aborder la question, mais à travers ce
que le cadre mondial va nous proposer… on va s'en inspirer, là, c'est certain.
Mme Ghazal : Mais le cadre
mondial ne va pas dire combien est-ce qu'il faudrait pour chaque aire protégée.
C'est une décision qui va être prise par le gouvernement.
• (20 h 30) •
M. Charette : Bien,
c'est-à-dire le cadre mondial va fixer des critères, et, non, ça ne passera pas
par des pourcentages précis, d'où notre position de ne pas passer non plus par
des pourcentages précis, mais il y aura des critères, une recherche des
différentes propriétés de la biodiversité d'un territoire, d'un État. Donc,
c'est des éléments qui vont, oui, inspirer nos travaux, et n'oublions pas... Et,
tout à l'heure, dans les remarques d'introduction de la collègue, elle
mentionnait : Est-ce que c'est pour l'avant 2020 ou après 2020? Le
projet de loi, c'est...
20 h 30 (version révisée)
M. Charette : ...de la
biodiversité d'un territoire, d'un État. Donc, c'est des éléments qui vont,
oui, inspirer nos travaux. Et n'oublions pas... Et tout à l'heure, dans les
remarques d'introduction de la collègue, elle mentionnait : Est-ce que c'est
pour l'avant 2020 ou après 2020? Le projet de loi, c'est pour l'après 2020, parce
qu'essentiellement le 17 % que l'on souhaite atteindre, on souhaite l'atteindre
avec les critères actuels. Donc, ce n'est pas un projet de loi qui va nous
aider à faciliter notre démarche pour l'avant 2020, mais bien se confirmer à ce
qui nous attend après, pour la décennie 2020-2030.
Mme Ghazal : Moi, je parlais
justement du 17 % que le premier ministre dit qu'on va atteindre d'ici le
31 décembre.
M. Charette : En fait, notre
souhait, et on y travaille à tous les jours, je peux vous l'assurer, c'est
d'atteindre 17 % de protection du territoire québécois d'ici la fin de la présente
année, tout à fait.
Mme Ghazal : Puis comment vous
allez y arriver?
M. Charette : En travaillant
fort.
Mme Ghazal : Oui. En
travaillant tard aussi.
M. Charette : Je peux vous
dire qu'à tous les jours il y a des échanges à ce niveau-là.
Mme Ghazal : Mais moi, ce que
je trouve vraiment dommage, c'est que ça a tellement été mentionné, par
tellement de groupes, et là le ministre, il dit : Bien, je ne peux pas
vous le dire, comment, on fait un effort, je vous assure, on ne peut pas le
chiffrer. Donc, il n'y aura pas d'indicateur, on ne se mettra pas des normes,
si on veut, de temps, ou en nombre, ou je n'ai aucune idée, là, ce n'est pas
obligé que ce soit par un pourcentage, ou de proportion dans le Sud, versus le Nord.
Et on a mis 50 millions, puis je ne peux pas vous dire ça va être combien.
Donc, on est un peu... finalement, on va se retrouver avec peu dans le Sud
parce que c'est difficile, même si le ministre travaille fort. Donc, toutes ces
inquiétudes-là qui ont été amenées puis <qui ont... >où on dit
qu'il y a quand même une grande biodiversité dans le Sud à protéger, mais c'est
plus difficile, et c'est pour ça qu'il faut se contraindre, le ministre dit :
Bien, je ne me contraindrai pas, mais faites-moi confiance, je vais travailler
fort pour y arriver, puis on verra après ça va être quoi, le résultat.
M. Charette : ...pas une
confiance aveugle. N'oublions pas le préambule, n'oublions pas nos références à
l'UICN. Donc, on a des guides des meilleures pratiques à suivre. Et n'oublions
pas que le 50 millions du gouvernement du Québec, avec appariement, ça
peut vouloir dire 100 millions, ça peut vouloir dire 150 millions,
donc on parle de sommes absolument considérables. Donc, on est loin d'abdiquer.
Et les groupes nous ont surtout parlé
d'une juste représentativité. Il n'y a pas de groupe, à ma mémoire, là, sauf
erreur, qui a dit des pourcentages précis. On souhaite, oui, un juste équilibre,
mais ce serait impossible, honnêtement, pour quelque groupe que ce soit, même.
Que ce soit Conservation de la nature Canada, que ce soit Canards illimités,
que ce soit SNAP, il n'y a personne qui nous a dit : Telle région devrait
être à tant de pourcentage de protection, telle autre région... Ça serait
impossible de planifier la protection du territoire de cette façon-là. Ce que
je vous dis, c'est que chaque région <est...
M. Charette : …
Canards
illimités, que ce soit SNAP, il n'y a personne qui nous a dit telle région
devrait être à tant de pourcentage de protection, telle autre région... Ça
serait impossible de planifier la protection du territoire de cette façon-là.
Ce que je vous dis, c'est que chaque région >est évaluée, et on discute
du potentiel pour chacune des régions, mais la fixer en pourcentage, c'est
impossible, notamment compte tenu de la grandeur du territoire québécois.
Je vous dis, moi, c'était… Une des
premières que j'ai eu à annoncer, il y a un petit peu plus d'un an, je ne me
souviens plus c'était combien de centaines de kilomètres carrés — puis
j'expose au grand jour ma naïveté, il me manque d'orgueil un peu, dans la vie,
par moments — mais j'ai dit : Là, on fait un pas de géant. Bien
non, je pense, c'était 0,1 % du territoire, parce que le territoire québécois
est excessivement vaste. Et, naturellement, bien, il faut regarder la
géographie du Québec. La population du Québec, elle est très, très
majoritairement concentrée dans le Sud, donc, c'est très difficile d'aller
chercher des milliers de kilomètres carrés dans un seul et même endroit dans le
Sud. Donc, c'est des petits morceaux ici et là qui s'ajoutent au pourcentage
des aires protégées.
Mme Ghazal : Mais, encore une
fois, ce qu'on dit, ce n'est pas : Il faudrait que ce soient des grosses
cibles. Ce n'est pas ça, c'est juste de se contraindre, puis de se donner des objectifs
dans le temps, et, après ça, d'y arriver, <même si c'est... >peu
importe comment ça va être exprimé, en pourcentage, ou en superficie, ou peu
importe, ou en nombre d'aires protégées, puis juste de s'astreindre puis de se
donner des objectifs, au lieu de dire, bien, on va y aller au fur et à mesure
puis, à la fin, on verra le résultat, après coup. Donc, c'est vraiment ça,
l'idée, derrière ça, ce n'est pas de dire : Il faudrait 50 %,
25 %. Ce n'est pas ça, c'est juste de se donner des objectifs. Sortez un
peu de mon amendement, ce n'est pas obligé de rester collé sur le «cible». Une
cible, ce n'est pas obligé que ce soit un pourcentage non plus, là.
M. Charette :Tout à fait, mais ça...
Mme Ghazal : Donc, c'est exactement
ce que les groupes ont dit. Parce que c'est difficile, il faudrait trouver une
façon que le gouvernement se donne pour s'astreindre à faire des efforts dans
le Sud. Maintenant, les chiffres, tout ça, on ne va pas vous le dire, là, ça
peut être : Ah! bien, on va faire tant d'efforts. Juste de se fixer des objectifs
pour, après ça, dire est-ce qu'on a fait assez d'efforts ou pas, en regardant
en arrière, au lieu d'y aller, bien, on va protéger les territoires au fur et à
mesure que ça arrive, on négocie, là, à gauche et à droite, puis là on se
tourne, finalement, on a protégé combien dans le Sud, versus le Nord?, puis
finalement on voit qu'on est toujours dans la même situation, puis on n'a pas
fait suffisamment d'efforts. Mais ça, pour faire ces efforts-là, il faut se
fixer des objectifs. C'est tout simplement ça que ça dit, l'amendement.
Puis là j'ai l'impression que, même en
dehors du projet de loi, ce n'est pas vraiment... le gouvernement ne va pas
s'astreindre, d'une façon ou d'une autre, à trouver... à faire plus d'efforts
dans le Sud. Je comprends qu'il y a le 50 millions, mais ce n'est pas 50 millions
juste pour le Sud.
M. Charette : Bien, en fait,
j'ai le sentiment que la collègue et moi ne sommes <pas...
Mme Ghazal : ...ce n'est pas
vraiment... le
gouvernement ne va pas s'astreindre, d'une façon
ou d'une autre, à trouver... à faire plus d'efforts dans le Sud. Je comprends
qu'
il y a le 50
millions, mais ce n'est pas 50
millions
juste pour le Sud.
M. Charette : Bien, en
fait, j'ai le sentiment que la
collègue et moi ne sommes >pas si
éloignés que ça, mais il faut juste se ramener à ce que dit le projet de loi.
Et je ne veux pas me répéter, mais, à partir du moment où on dit respecter les
critères et les principes de l'UICN, l'UICN va parler de cette diversité de la
faune, et de la flore, et du territoire, donc ça le dit tacitement, qu'on ne
peut pas concentrer nos efforts uniquement à un seul endroit si on veut
respecter les principes de l'UICN, mais je n'ai pas de pourcentage en tête et
je n'ai pas de moyens de le calculer autrement que de dire on va respecter et
rencontrer les critères de l'UICN.
J'ai mon collègue qui me rappelle des
petites données. Compte tenu de la très grande superficie du territoire
québécois, 1 %, c'est 16 000 kilomètres carrés, pas
16 000 mètres carrés, 16 000 kilomètres carrés. Donc, aller
chercher des superficies de cette nature-là dans le Sud, ce n'est pas
impossible, mais ce n'est pas la même réalité que le Nord du tout, du tout.
Mais, encore une fois, 50 millions plus l'appariement du fédéral, plus
l'appariement des fondations, juste pour l'acquisition de terres et la gestion
de terres privées, bon, il y a un potentiel de 150 millions de dollars là,
donc ce sont des efforts colossaux.
Mme Ghazal : 150 millions
juste dans le Sud?
M. Charette : Juste dans…
Mme Ghazal : Le Sud?
M. Charette : Bien,
c'est-à-dire, le Nord, la propriété du Nord, plus souvent qu'autrement, c'est
des terres publiques, donc il n'y a pas d'acquisition nécessaire pour... Donc,
oui, c'est essentiellement pour le Sud, étant donné qu'on doit acheter des
droits à des propriétaires privés.
Mme Ghazal : Je ne suis pas
rassurée, mais ça va. Je vais laisser peut-être mes collègues, s'ils le
désirent.
La Présidente (Mme St-Pierre) :
M. le député de Viau.
M. Benjamin : Merci. Merci,
Mme la Présidente. Donc, je remercie la collègue de Mercier de nous donner
l'opportunité de pouvoir échanger avec le ministre sur cet enjeu du Nord et du Sud,
parce que c'est un enjeu, effectivement, le ministre sera d'accord avec moi,
qui a été longuement, largement abordé lors des consultations particulières. C'est
un des éléments, même, <que>, je dirais, qui étaient la trame de
fond, donc, de ces consultations particulières sur ces enjeux-là.
Je pense qu'il y a une chose... il y a
trois choses sur lesquelles que je crois que nous sommes d'accord, c'est que
l'ensemble des groupes qui sont venus en consultations particulières nous ont
rappelé qu'il y avait une problématique, il y a un enjeu par rapport au Sud du
territoire quand vient le temps pour nous d'avoir des aires protégées. Deuxième
chose sur laquelle on est d'accord, c'est que c'est plus compliqué dans le Sud
de développer des aires <protégées...
M. Benjamin : ...
groupes
qui sont venus en consultations particulières nous ont rappelé qu'il y avait
une problématique, il y a un enjeu par rapport au Sud du territoire quand vient
le temps pour nous d'avoir des aires protégées. Deuxième chose sur laquelle on
est d'accord, c'est que c'est plus compliqué dans le Sud de développer des
aires >protégées. Et troisième chose, je pense, sur laquelle nous
pouvons être d'accord aussi, c'est sur le nécessaire besoin d'innover quand
vient le temps, par rapport à nos approches.
J'ai bien entendu ce que le ministre nous
a parlé, donc, des sommes qui sont mises sur place, mais je pense que, là… Une
des grandes vertus que je trouve dans l'amendement de la collègue de Mercier, c'est
le fait que, pour nous, pour ces actions-là, M. le ministre, je pense qu'il y a
un message, il y a un message, et qui porte la signature de l'ambition pour le Sud,
que vous avez l'opportunité de porter. À côté des sommes d'argent, c'est de
pouvoir dire : Bien, écoutez, nous voulons être plus ambitieux, nous
voulons être plus exigeants, et voici les cibles que nous avons pour les
territoires du Sud, tout comme aussi voici les cibles qu'il y a pour les
territoires du Nord.
• (20 h 40) •
Aujourd'hui, notre cible, 17 %, donc,
c'est une cible pour l'ensemble du Québec, mais quand on commence à regarder le
Nord et le Sud, vous l'avez dit vous-même, c'est très compliqué dans le Sud.
Moi, j'essaie de comprendre pourquoi c'est compliqué de développer des aires protégées
dans le Sud mais qu'est-ce qui est si compliqué à pouvoir se doter de cibles, qu'est-ce
qu'il y a de si compliqué à pouvoir se doter de cibles.
M. Charette : Je ne
reprendrai pas l'entièreté de mes propos, mais ce que je peux répéter volontiers,
c'est qu'on est en terrain privé, plus souvent qu'autrement, dans le Sud. Donc,
il y a des acquisitions qui doivent se faire. C'est un premier… non pas
obstacle, mais c'est une première réalité que l'on doit considérer. Et,
deuxièmement, les superficies ne sont pas les mêmes. Tout à l'heure, je disais
1 % du territoire québécois, c'est 16 000 kilomètres carrés. Si
on ramène ça à... <On fait... >on divise par 10, pour, peut-être,
aller chercher l'équivalent dans le Sud, aller chercher
1 600 kilomètres carrés dans le Sud, c'est un défi colossal. Et on le
fait, on y arrive, mais ce 1 600 kilomètres carrés là dans le Sud,
bien, c'est 0,1 % du point de pourcentage, et on devrait le multiplier par
17. C'est colossal, les dimensions. Et un, lorsqu'on aura atteint notre
17 % d'aires protégées, c'est l'équivalent du territoire du Royaume-Uni.
Donc, c'est dire à quel point les proportions sont complètement différentes sur
un territoire comme celui du Québec.
Mais c'est là où le projet de loi, par
contre, nous offre des possibilités très <intéressantes...
M. Charette : ...
d'aires
protégées, c'est l'équivalent du territoire du Royaume-Uni. Donc, c'est dire à
quel point les proportions sont complètement différentes sur un territoire
comme celui du Québec.
Mais c'est là où le projet de loi, par
contre, nous offre des possibilités très >intéressantes pour l'après
2020. On va parler éventuellement des aires protégées d'utilisation durable là
où on pourra avoir des communautés qui y vivent, qui s'y développent. Ça, ça va
être drôlement intéressant, dans le Sud, parce que c'est là que les communautés
se trouvent, c'est là où on pourra avoir des aires protégées habitées, qui
pourront être comptabilisées plus facilement, et c'est là où on n'aura pas
besoin forcément d'acquérir un territoire pour faire reconnaître une aire
protégée selon les critères de cette catégorie-là, mais, pour le 17 %, on
travaille avec les critères actuels, mais, pour l'après 2020, moi, l'aire
protégée d'utilisation durable, j'y vois un potentiel drôlement intéressant
pour aller chercher de plus grands territoires au Sud.
M. Benjamin : Je refuse de
croire qu'actuellement, donc, les interventions que vous faites, ce soient des
interventions à la mitaine. Je suis sûr, M. le ministre, que vous avez une
stratégie, une vision par rapport à la protection des aires protégées. <Ce
que j'aimerais... >j'aimerais vous entendre au niveau de quelle est
votre stratégie pour le Sud. C'est quoi votre stratégie pour le Sud?
M. Charette : Encore là, j'ai
le sentiment de me répéter, mais ce que je mentionnais, par rapport aux
critères de l'UICN, c'est la plus grande représentativité de la biodiversité
québécoise. C'est ça, notre stratégie. On va vouloir avoir la forêt boréale, on
va vouloir avoir d'autres particularités du territoire québécois. On a annoncé l'île
d'Anticosti il y a quelques jours à peine. Là aussi, on a un climat, on a une
biodiversité qui est particulière. Donc, c'est ça, la stratégie. C'est d'avoir
la plus grande complémentarité possible et d'avoir la plus grande... le plus
grand échantillonnage de ce que peut représenter le Québec en termes de
biodiversité.
M. Benjamin : Et c'est là que
je pense que cette stratégie-là, en fait, à la base de cette stratégie-là…
cette stratégie-là nécessite obligatoirement que vous puissiez <vous
dire... >vous faire une idée, un portrait du territoire. Une fois que ce
portrait est établi, on connaît la réalité du Nord, on connaît la réalité du Sud,
maintenant, on a quelques moyens, dont l'argent, donc, mais faut-il bien qu'on
sache quel est l'objectif que vous souhaitez atteindre. Et c'est là qu'on vient
à parler de cibles. <C'est...>
Et je sais bien que vous nous dites :
1 % du territoire, c'est 16 000 kilomètres, je comprends, M. le
ministre, <mais...
M. Benjamin : ...
faut-il
bien qu'on sache quel est l'objectif que vous souhaitez atteindre. Et c'est là
qu'on vient à parler de cibles. C'est...
Et je sais bien que vous nous dites :
1
% du
territoire, c'est 16 000
kilomètres,
je comprends,
M. le ministre, >mais je crois qu'avoir des cibles,
avoir des cibles dans le Sud, tout comme aussi dans le Nord, par territoire,
nous permettrait d'avoir une meilleure compréhension des enjeux. Et pas seulement
vous, pas seulement nous, mais aussi les acteurs qui ont à intervenir aussi. Et
les acteurs, au lendemain de l'adoption de ce projet de loi, ne seront pas moi
ni vous, en premier, ce seront aussi les acteurs régionaux, les acteurs locaux,
les acteurs territoriaux, les organismes de protection environnementale.
Donc, alors moi, je pense que, là-dessus,
il faudrait que nous puissions nous donner collectivement une tête, sur les
cibles à atteindre, donc, pour le Nord et aussi pour le Sud, là où on sait,
vous et moi, qu'il y a des enjeux importants, il y a des difficultés importantes.
M. Charette : Sans me répéter,
ou je vais amener un point différent, on adopterait le projet de loi tel qu'il
est ce soir, déjà, ce serait salué par la très grande majorité des acteurs.
D'ailleurs, au moment du dépôt du projet de loi, donc avant même qu'un seul
amendement ne soit déposé, avant même que la consultation soit tenue, on avait
Conservation de la nature Canada à nos côtés, on avait la SNAP à nos côtés, on
avait le professeur de l'Université Laval à nos côtés. Et ça, c'est sans aucun
amendement. Donc, à partir du moment qu'on le bonifie, on vient rendre un
projet de loi déjà excellent meilleur, et c'est tant mieux, c'est le but de la
commission parlementaire, mais de tous ces acteurs-là, personne n'a pu proposer
des cibles particulières pour telle ou telle région.
Ce qu'on nous a réitéré, par contre, c'est
d'avoir le plus grand équilibre possible, mais des pourcentages, c'est
impossible à établir par région ou <par... >en bas de tel
parallèle, il faudrait avoir... c'est impossible. Cependant, lorsqu'on dit se calquer
sur les principes de l'UICN, ça veut dire aller chercher la plus grande
représentativité possible, que ce soit tantôt l'île d'Anticosti, que ce soient
tantôt d'autres territoires, c'est ça, notre cible, c'est d'aller chercher
l'échantillonnage le plus représentatif possible.
M. Benjamin : Effectivement.
J'étais avec vous, effectivement, j'étais en commission, en consultations
particulières lorsque ces groupes-là nous ont rappelé de l'importance d'avoir
cet équilibre, mais qu'est-ce que, selon vous, ces groupes-là entendaient par
le mot «équilibre», M. le ministre?
M. Charette : Bien, c'est
d'avoir, si on protégeait... Ce serait sans doute facile, honnêtement, d'aller
chercher 17 % exclusivement dans le Grand <Nord...
M. Benjamin : ...
lorsque
ces groupes-là nous ont rappelé Verbde l'importance d'avoir cet équilibre, mais
qu'est-ce que, selon vous, ces groupes-là entendaient par le mot «équilibre»,
M. le ministre?
M. Charette : Bien, c'est
d'avoir, si on protégeait... Ce serait sans doute facile, honnêtement, d'aller
chercher 17 % exclusivement dans le Grand >Nord québécois. Je dis
facile, mais, encore là, on a le MERN qui dirait sans doute faites attention à
tel territoire, potentiel de tel gisement minier ou autre, donc, mais ce serait
beaucoup plus facile de concentrer nos efforts. Et on n'aurait pas les
discussions qu'on a présentement à tous les jours entre les différents cabinets
si on n'avait pas ce souci-là de la représentativité.
M. Benjamin : Petite question.
En fait, c'est à la lecture, toujours, de l'amendement de la collègue de Mercier
que cette question m'est venue. Donc, j'aimerais savoir, M. le ministre,
lorsque vous décidez d'une aire protégée, par exemple, comme vous l'avez fait il
y a 48 heures dans la circonscription de Mille-Îles, <de ma collègue,
>dans la circonscription de ma collègue, donc, <... J'aimerais
savoir : >est-ce qu'<e... >en déclarant une aire
protégée<, est-ce qu'>il y a un inventaire systématique qui est
fait des espèces qui sont protégées à ce moment-là?
M. Charette : C'est-à-dire, il
y a une gestion qui est faite de l'aire protégée, et les administrateurs de
l'aire protégée vont se donner un mandat. Et, dans certains cas, c'est
effectivement répertorier un petit peu le potentiel, c'est travailler à la
préservation de cette biodiversité-là, mais c'est là où, dans l'article
précédent, on faisait référence au gestionnaire de l'aire protégée, mais ce n'est
pas systématique, ce n'est pas un mandat que prend le ministère de l'Environnement
à son compte.
• (20 h 50) •
Cependant, si le territoire est géré par
Canards illimités ou s'il est géré par <fondation… >Conservation
de la nature Canada, eux peuvent se donner le mandat de dire, bien, voici un
petit peu le portrait de cette aire protégée là, mais c'est fait beaucoup par
des bénévoles engagés, parce que, mine de rien, sur un territoire donné, il
peut y avoir des milliers de types d'insectes différents, il peut y avoir des
centaines d'oiseaux différents. Donc, c'est beaucoup des groupes qui vont se
donner le mandat de faire la cartographie, en quelque sorte, de ce
territoire-là.
M. Benjamin : En fait,
j'essaie de comprendre, parce qu'il y a quand même pas mal de sommes d'argent,
donc, qui sont investies dans l'acquisition des terres afin d'en faire des
aires protégées, mais je comprends qu'il n'y a <pas >actuellement
aucune orientation afin de faire de manière systématique l'inventaire des
espèces qui sont protégées.
M. Charette : En fait, comment
<dirais-je...
M. Benjamin : ...
des
terres afin d'en faire des aires protégées, mais je comprends qu'il n'y a pas
actuellement aucune orientation afin de faire de manière systématique
l'inventaire des espèces qui sont protégées.
M. Charette : En fait,
comment >dirais-je, sur la planète, à chaque année, on découvre des
nouvelles espèces. Au Québec, on découvre de nouvelles espèces. J'ai vu encore,
il n'y a pas si longtemps, une espèce d'amphibien, de grenouille dont on
ignorait la présence au Québec. Donc, ça, c'est une information qui se collige
au fil des ans, mais il n'y a pas un territoire qui peut prétendre connaître
l'étendue de sa biodiversité. C'est une science qui se complète et qui se
perfectionne d'année en année, mais c'est beaucoup sur des réseaux
d'associations. Au niveau des oiseaux, on a de grands, grands passionnés. J'ai toujours
eu du mal à prononcer le mot...
Des voix : …
M. Charette : Ça, là, mais c'est
des associations, souvent, qui vont dire, sur un territoire donné, on a
répertorié telles, telles, telles espèces, mais ce n'est jamais un gouvernement
qui peut prendre à son compte le mandat de dire on va faire une cartographie
exhaustive de tout ce qui est faune, flore sur un territoire donné, c'est
impensable.
La Présidente (Mme St-Pierre) :
Mme la députée de Mille-Îles.
Mme
Charbonneau
:
Merci, Mme la Présidente. Je reste sur le principe d'avoir des objectifs, je
reste sur la pensée d'avoir des objectifs. J'ai compris que le ministre disait
c'est un peu impossible de se donner des chiffres. Et j'aimerais sortir du Nord
et du Sud, j'aimerais sortir du principe Nord, Sud. Je comprends le principe
des espaces, puis, vous savez, je pense que, plus ça va, plus le Nord va être
facile à acheter parce que ça va être en liquide, hein, ce ne sera plus en
terre<, mais…>
Ceci dit, c'était ma petite blague pour
vous dire aussi puis, en même temps, d'informer mon collègue, parce qu'on n'a
pas eu le privilège de se parler spécifiquement de ça, mais c'est 52 000 $
que ça a coûté pour savoir ce qui existait comme faune et flore sur les trois
îles de Laval. Le gouvernement avait avancé cette somme au parc de la Rivière-des-Mille-Îles
pour savoir qu'est-ce qui existait. C'est ce qui a fait que l'organisme a pu
aller jusqu'à revendiquer et déposer la pétition à l'Assemblée nationale.
Si on revenait aux gens que vous avez
rencontrés pendant les consultations, M. le ministre? Et, dans ceux-ci, il y
avait les gens de la Fédération des municipalités. <Si on... >Est-ce
qu'on pourrait imaginer un calcul qui est fait avec vos partenaires, je vais
les appeler comme ça, parce que je pense que les MRC, ça peut être des
partenaires, et qu'un objectif pourrait être fixé par MRC plutôt que par Nord, Sud?
Et je comprends, quand vous expliquez, puis je vous rassure... Vous avez des
enfants, M. le ministre — je le sais parce que vous leur avez déjà
souhaité bonne nuit en plein salon bleu — se répéter, c'est <pédagogique...
Mme
Charbonneau
:
...
un objectif pourrait être fixé par MRC plutôt que par Nord, Sud? Et
je comprends, quand vous expliquez, puis je vous rassure... Vous avez des
enfants, M. le ministre — je le sais parce que vous leur avez déjà
souhaité bonne nuit en plein salon bleu — se répéter, c'est >pédagogique,
donc ne vous excusez pas de vous répéter.
M. Charette : Je ne m'excuse
pas.
Mme
Charbonneau
:
C'est très pédagogique de le faire, donc à chaque fois que vous le faites, on
apprend un peu plus puis on apprend un peu mieux.
M. Charette : Tout à fait. Et,
pour faire un petit peu de suivi, mettre à jour mon histoire, aujourd'hui, ils
sont rendus à un âge tel, que...
Mme
Charbonneau
:
Ils ne veulent plus que vous parliez d'eux, hein?
M. Charette : …franchement, je
leur souhaite bonne nuit, puis ça leur passe six pieds par-dessus la tête.
Mme
Charbonneau
:
Oui, mais je me souviens parce qu'on était tous les deux à notre début de vie politique
provinciale, et vous aviez souhaité bonne nuit à vos enfants, j'avais trouvé ça
très mignon, mais, effectivement, les vôtres comme les miens ne veulent surtout
pas qu'on parle d'eux en ce moment, là.
Alors, est-ce qu'il est possible
d'imaginer, dans un ministère comme le vôtre puis dans un projet où on veut
avoir une vision concrète de chaque endroit du Québec où on peut protéger tout
en prenant en considération... Parce que je vous entends bien quand vous dites,
dans le Nord, la superficie est très grande, dans le Sud, c'est un petit peu
plus difficile, et je vais même me rapporter à Laval, à Laval, j'ai des terres
agricoles, mais <j'ai aussi... >il y a aussi les trois grandes
îles, il y a des parcs, et la ville fait un effort pour pouvoir préserver les
boisés et les parcs parce que les citoyens le demandent. Donc, est-ce qu'il est
intéressant de penser que, plutôt que d'y aller <par... >géographique,
Nord, Sud, on se dit, bien, dans chacune des MRC, avec une discussion avec ses
partenaires, les préfets, on pourrait avoir un objectif, sans mettre des
chiffres astronomiques, mais du moins pour vous assurer puis rassurer les gens
du Québec que les zones sont vraiment protégées et non bâties?
Dans un dossier très contemporain, là, pas
si loin que ça, sur la rive un petit peu plus Nord, Sud, il y a un dossier
d'une terre agricole qu'on a remise en question, puis de l'industriel. Chez nos
citoyens, en ce moment, il y a tout ce questionnement-là sur comment bien
protéger puis comment s'assurer qu'il n'y a pas de fligne-flagne, je le dis
tout simplement, parce que j'ai déjà vu, dans mon vécu, des choses qui se sont
passées qui nous ont questionnés sur comment bien faire les choses. Alors,
est-ce que c'est possible de l'imaginer autrement que Nord, Sud, puis de l'imaginer
peut-être MRC ou peut-être région administrative, puisqu'il y en a
quelques-unes?
M. Charette : Bien,
c'est-à-dire, comment le résumer simplement? Ça se fait déjà, mais pas à
travers des aires protégées, selon les principes de l'UICN. À partir du moment
où, pour une MRC, on parle de schéma d'aménagement, à partir du moment où, pour
une ville, on parle de zonage, c'est une possibilité, de protéger le
territoire. Quand une ville, à plus petite échelle, protège un petit boisé, ce
n'est pas comptabilisé, ce n'est pas dans le réseau des aires protégées, mais c'est
une façon très, très <valable...
M. Charette : ...
c'est
une possibilité, de protéger le territoire. Quand une ville, à plus petite
échelle, protège un petit boisé, ce n'est pas comptabilisé, ce n'est pas dans
le réseau des aires protégées, mais c'est une façon très, très >valable
de protéger. On va parler de canopées, on va parler d'îlots de chaleur, dans
certains cas, de lutte aux îlots de chaleur, mais il ne faut pas... je
confonds, mais il ne faut pas... Justement, on salue ces initiatives-là, mais
ce ne sont pas des initiatives qui sont concernées par le projet de loi, et ce
serait impossible. Si Nord, Sud, c'est difficile de dire il faut se fixer un
pourcentage précis, ce serait encore plus difficile, voire impossible, de le
faire par MRC, parce qu'on vient encore davantage isoler de petits territoires,
mais les villes et les MRC sont encouragées, elles le font parce que leur population
le demande, justement.
Moi, sur le territoire de ma circonscription,
je peux vous parler aisément de quelques boisés qui ont été protégés, souvent
achetés par la municipalité elle-même, donc un petit peu à l'image de ce qui
s'est fait, là, il y a deux jours sur le côté de Laval, mais ça ne fait pas
partie de notre pourcentage, et on ne pourrait pas le comptabiliser dans notre
réseau d'aires protégées.
Mme
Charbonneau
:
Je vais vous sembler peut-être un peu candide, mais pourquoi? Puisque, si je
cumule le principe, dans les Laurentides, des différents endroits, si je les
cumule ensemble, peut-être que ma collègue serait surprise de savoir le
pourcentage qui est protégé, puisque ça pourrait donner un chiffre fort
intéressant par rapport à ce qu'on fait puis ce qu'on ne fait pas. Et, malheureusement,
puisqu'on est toujours dans un principe de silo, puisque c'est dans les villes,
bien, ça ne se comptabilise pas de la même façon. Pourtant, M. le ministre, le gouvernement
du Québec, prenons le dossier d'il y a 48 heures, a quand même mis 7 millions
sur la table, puis il y avait 7 millions qui étaient à la CMM qui a aussi
contribué à l'achat des deux îles. Donc, de votre côté, il y a quand même de l'argent
qui a été allongé pour pouvoir permettre à la ville de pouvoir poser ce geste,
et c'est à l'honneur du gouvernement de pouvoir le faire.
M. Charette : Peut-être juste
une petite correction. Dans le dossier des grandes îles, c'est 7 millions
du gouvernement du Québec et 14 millions de la ville de Laval. Donc, ce
n'est pas 7 millions plus 7 millions du gouvernement du Québec, c'est
7 millions, et c'est la ville de Laval qui a convenu, avec échange de
terrains, échange de valeur, pour une valeur équivalente à 14 millions.
Donc, c'est réellement, d'abord et avant tout, une initiative de la ville de
Laval, qui a été supportée, naturellement, là, par le gouvernement du Québec.
Sinon, quoi dire que me répéter? Je ne sais pas.
• (21 heures) •
Mme
Charbonneau
:
Bien, dans le fond, moi, ce que je vous demande, c'est... dans le fond, j'ai le
goût de savoir pourquoi. Pourquoi ce n'est pas possible de cumuler l'ensemble,
dans un endroit donné, des endroits...
21 h (version révisée)
M. Chasussusrette : ...été
supporté, naturellement, là, par le gouvernement du Québec. Sinon, sinon, quoi
dire que me répéter? Je ne sais pas.
Mme
Charbonneau
:
Bien, dans le fond, moi, ce que je vous demande, c'est... Dans le fond, j'ai le
goût de savoir pourquoi, pourquoi ce n'est pas possible de cumuler l'ensemble,
dans un endroit donné, des endroits qui sont protégés, que ce soit par les
villes, par les MRC ou par le gouvernement, pour s'assurer qu'on puisse donner
à la population une résultante fort intéressante.
Puis, encore une fois, je vous le dis, ça
serait tout à l'honneur du gouvernement du Québec, et j'en suis, là, mais d'être
capable de dire : Dans un endroit donné, on a... Dans la MRC de Laval, on
a protégé 17 %. Je pense que c'est un chiffre qui peut être intéressant.
Sans se donner des quotas ou des chiffres à atteindre, c'est quand même, comme
divulgation d'information pour les citoyens, une information fort pertinente,
qui fait en sorte que vous vous êtes joint à la voix des autres paliers
gouvernementaux pour pouvoir dire : On a sauvegardé des lieux au Québec, et
c'est... Il n'y a rien de malsain dans ce que je vous dis, là.
M. Charette : Tout à
fait. Mais je vais... Pour peut-être faciliter la compréhension — on
parlait du parc du Mont-Royal tout à l'heure, qui est quand même d'une
superficie très, très importante — on peut imaginer que si ce parc-là
ne se qualifie pas selon les critères de l'UICN, le parc — je vais
donner un exemple dans ma circonscription — tout juste à côté de la
gare de Deux-Montagnes, avec une belle petite piste cyclable... Je ne sais pas
la superficie, mais on parle de quelques kilomètres carrés uniquement. Donc, si
le parc du Mont-Royal ne se qualifie pas avec sa superficie, on peut imaginer
que tous ces milliers de petits parcs comme ça, à travers le Québec, ne se
qualifieront pas. Ils ont une valeur, ils ont une valeur écologique, ils ont
une valeur sociale, ils ont une valeur sentimentale, mais ce n'est pas couvert
par le projet de loi, là, que l'on étudie.
Et le parc à Deux-Montagnes, piste
cyclable…
Mme
Charbonneau
:
Le P'tit-Train-du-Nord.
M. Charette : …c'est très,
très, très bien aménagé, mais on ne peut pas le comptabiliser.
Imaginons le scénario suivant : s'il
faut 1 600 kilomètres carrés pour 0,1 %, ça veut dire, moi, mon parc,
je ne sais pas, je dis 10 kilomètres carrés, c'est une estimation que je fais
comme ceci, imaginons combien de milliers de parcs qu'il me faudrait pour avoir
0,1 % du... C'est là où on n'y arriverait pas.
Mme
Charbonneau
:
Je comprends. La seule chose que j'ai omise dans mon discours, puis vous avez
bien fait de me le répéter, c'est les critères de…
M. Charette : L'UICN.
Mme
Charbonneau
:
Merci, hein? À cette heure-là, c'est un peu plus difficile, hein?
M. Charette : Bien, en fait,
peu importe l'heure, c'est difficile.
Mme
Charbonneau
:
L'IUCN, l'IUCN. Alors, dans le fond, il faut que la reconnaissance de l'aire
protégée soit reconnue par ces gens-là avant même que… pour que, nous, on
puisse y adhérer.
M. Charette : Bien, c'est-à-dire...
je vais vous le dire autrement, et on parlait du registre tout à l'heure, pour
chaque aire protégée, il faudra identifier à quelle catégorie cette aire
protégée là va appartenir. On en a cinq, on en définit une <sixième…
Mme
Charbonneau
:
...protégée
soit reconnue par ces gens-là avant même que… pour que,
nous, on puisse y adhérer.
M. Charette : Bien,
c'est-à-dire... je vais vous le dire autrement, et on parlait du registre tout
à l'heure, pour chaque aire protégée, il faudra identifier à quelle catégorie
cette aire protégée là va appartenir. On en a cinq, on en définit une >sixième
déjà. On parlera aussi d'une aire protégée d'initiative autochtone éventuellement.
Donc, il faudra identifier à quelle catégorie appartient telle ou telle aire
protégée, et catégorie qui doit être reconnue par l'UICN.
Donc, toutes les démarches, toutes les
initiatives municipales, MRC, CMM, région de la Capitale-Nationale, la Capitale-Nationale
a annoncé, je pense que c'est aujourd'hui ou hier, là, on finit par perdre la
notion du temps, sur 10 ans, ils ont un projet formidable qui va relier
les rivières, là, qui inondent... bien, c'est-à-dire qui traversent la ville de
Québec avec un beau réseau de parcs, et de pistes cyclables, et tout ça.
Superbe, mais ce n'est pas des aires protégées. Ce sera protégé par la ville
pour des fins autres. Il y aura des vertus environnementales, mais ce ne sont
pas des aires protégées au titre de l'Union internationale de conservation de
la nature.
Mme
Charbonneau
:
Sur l'ensemble du projet de loi qu'on a à étudier, puis on a encore un peu de
temps à passer ensemble, là, peut-être moins que je pensais, mais on a du temps
à passer ensemble, j'aurais aimé imaginer une liste qui nous appartient à nous,
qui fait en sorte qu'on puisse reconnaître, à chaque endroit du Québec, les
aires qui sont protégées par l'ensemble des partenaires, c'est-à-dire autant
les villes que le gouvernement du Québec.
Mais, ceci dit, je comprends que, si ça ne
répond pas à certains critères, on ne peut pas l'inscrire, donc je vais lâcher
prise, mais je vais probablement revenir dans d'autres articles par rapport à
des critères qu'on devrait avoir, nous, puis une reconnaissance qu'on devrait
avoir, nous. Ça encourage les milieux, ça fait reconnaître le milieu dans son
effort puis ça fait en sorte que les organisations comme CANOPÉE, parce que
vous les avez nommés, qui est un regroupement de gens qui étaient bénévoles
dans différents boisés de Laval puis qui ont décidé de se regrouper pour
pouvoir défendre encore plus puis améliorer les parcs, ça fait en sorte qu'ils
existent. Donc, éventuellement, on aura probablement le plaisir d'en reparler.
La Présidente (Mme St-Pierre) :
M. le député des Îles-de-la-Madeleine.
M. Arseneau : Merci, Mme
la Présidente. Alors, le plaidoyer de ma collègue de Mille-Îles nous donne le
goût d'aller découvrir la biodiversité de Laval. Et je pense que... Je voudrais,
en fait revenir... blague à part, je voulais revenir sur la question sur sud et
du nord, parce que, si les efforts des villes, comme on vient d'en discuter, ne
peuvent pas nécessairement être comptabilisés dans les aires protégées selon
les critères de l'UICN, il y a quand même un certain nombre de catégories
d'aires protégées qui peuvent être établies dans les zones du sud du Québec,
même si, évidemment, il y a des vents <contraires...
M. Arseneau : ...d'en
discuter,
ne peuvent pas nécessairement être comptabilisés dans les
aires protégées selon les critères de l'UICN, il y a quand même un certain
nombre de catégories d'aires protégées qui peuvent être établies dans les zones
du sud du Québec, même si, évidemment, il y a des vents >contraires,
s'il n'y a pas nécessairement des incitatifs à tous points de vue pour des
propriétaires, ou pour des MRC, ou des municipalités.
Alors, j'ai entendu le ministre, tout à
l'heure, parler du fait qu'on pouvait faire l'acquisition de terres ou de lots,
en fait, pour mieux les protéger, mais j'aimerais voir si ce qu'on a entendu
dans les consultations particulières a percolé jusque chez vous, dans vos
intentions de donner, de mettre en place des incitatifs, par exemple, sur le
plan fiscal, pour arriver à convaincre... que ce soit les propriétaires de
grandes surfaces, pour éviter de les pénaliser, essentiellement, s'ils décident
de protéger, là, pour 25 ans ou à perpétuité, des aires qui leur
appartiennent, ou encore pour tenter, comme on le mentionnait un peu plus tôt,
de convaincre les municipalités qu'elles ne sont pas perdantes, ou les MRC,
elles ne sont pas perdantes si une partie de leur territoire est versée aux
domaines protégés.
Donc, en d'autres mots, est-ce que le
ministre, outre les acquisitions, envisage des mesures incitatives pour
favoriser, donc, la mise en place d'aires protégées dans les endroits qui sont
davantage peuplés dans le sud du Québec que ceux du Nord?
M. Charette :
On ne touchera pas... Vous avez déjà plusieurs des amendements à votre
disposition, mais on ne touchera pas la fiscalité municipale, étant donné que
ça implique un ministère, là, qui est différent, des lois qui relèvent
davantage du MAMH, mais des incitatifs, oui.
Je reviens sur
l'exemple du 50 millions. C'est un incitatif. Et c'est un incitatif... Et
pourquoi on voulait le mettre dans le dernier budget? C'est qu'il y avait une
occasion de faire de l'appariement avec le gouvernement fédéral, des fondations
privées. Donc, c'est une forme d'incitatif direct pour soit céder des terrains
ou pour l'entretien d'aires protégées. Parce que lorsque... Je nomme souvent
ces deux-là parce que ce sont sans doute les deux principales ou, à tout le
moins, elles fédèrent beaucoup d'associations au Québec, que ce soit Canards
illimités et Conservation de la nature Canada... les argents. Et j'ai signé
avec elles, il y a deux semaines, un premier 16 millions de dollars, si je
me souviens bien. Donc, ce n'est pas uniquement pour de l'acquisition de
territoires, c'est aussi pour la gestion, pour l'entretien.
Donc, c'est des
incitatifs, effectivement, là, qui sont utilisés pour encourager ce
transfert-là de propriété ou cette gestion de territoire. Donc, oui,
l'acquisition, mais, une fois acquis, ces terrains-là ou <ces...
M. Charette :
...c'est aussi pour la gestion, pour l'entretien.
Donc, c'est des incitatifs,
effectivement, là, qui sont utilisés pour encourager ce transfert-là de
propriété ou cette gestion de territoire. Donc, oui, l'acquisition, mais, une
fois acquis, ces terrains-là ou >ces aires protégées là doivent être
aussi gérés adéquatement, là, pour maximiser leur potentiel.
M. Arseneau : Est-ce que vous
pouvez nous en dire davantage sur justement les initiatives? Parce que moi, je
ne les connais pas. Peut-être que les gens, ici, en savent davantage que moi,
là. Vous parlez du 50 millions puis de l'appariement, et tout ça, mais est-ce
qu'il existe un programme ou un certain nombre d'incitatifs qui sont déjà
connus, et qui sont déjà accessibles, et qui... en fait, qui nous permettent de
juger, là, du réalisme de l'atteinte d'objectifs qu'on voudrait communs?
• (21 h 10) •
M. Charette : Tout à fait. Là,
de mémoire, je n'ai pas la date, je vais essayer de vous la trouver tout en
vous parlant. Mais, il y a quelques semaines à peine, avec <fondation... >Conservation
de la nature Canada, il y a une convention qui a été signée. Je regarde si, au
niveau des communiqués, si je pourrais vous le trouver rapidement, ou des gens
plus rapides que moi pourront me le transférer dans les prochaines secondes, j'ai
confiance, mais c'est un bel exemple qui est tout récent, là, quelques jours à
peine, et qui venait sceller un partenariat sur l'utilisation qui peut être
faite de ce montant-là. Et, de mémoire, là, c'étaient 16 millions. Donc,
je pourrais vous... ou, en fait, l'engagement que je vais prendre pour...
M. Arseneau : 16 sur les 50, c'est
ça?
M. Charette : Oui, effectivement.
C'était le 18 septembre dernier. Je n'étais pas tout à fait loin, mais pas
tout à fait 16 millions, cette entente-là, c'est 13 125 000 $.
Donc, c'est pour le projet de partenariat, là, pour les milieux naturels et c'est
Conservation de la nature Canada qui est l'organisme fiduciaire. Donc, si vous
regardez, là, vous faites juste taper... Ou on peut le déposer à travers le
secrétariat, le communiqué.
M. Arseneau : Non, c'est
correct.
M. Charette : Ça a été
annoncé, là, il y a tout juste un mois, le 18 septembre dernier. Donc, c'est
un exemple concret de comment développer et alimenter notre réseau d'aires
protégées.
M. Arseneau : Mais, si vous
permettez, est-ce que, ça, c'est le modèle que vous voulez utiliser pour
l'instant et pour les années à venir? Est-ce que c'est uniquement de ça dont on
va parler ou est-ce qu'on va développer d'autres façons d'encourager,
d'inciter?
M. Charette : Ce n'est pas la
seule possibilité, mais c'est sans doute le modèle le plus payant. Conservation
de la nature Canada va pouvoir vous dire que, pour chaque dollar recueilli des
gouvernements, elle peut en lever deux, trois, quatre, cinq, six, si ce n'est
pas davantage, de partenaires privés. Donc, notre 13 millions de dollars,
on peut, au bas mot, le multiplier par deux, sinon par trois. Donc, c'est n'est
pas la seule façon, mais c'est <certainement...
M. Charette : …recueilli
des
gouvernements, elle peut en lever deux, trois, quatre, cinq, six, si ce n'est
pas davantage, de partenaires privés. Donc, notre 13 millions de dollars,
on peut, au bas mot, le multiplier par deux, sinon par trois. Donc, c'est n'est
pas la seule façon, mais c'est >certainement une des façons les plus
avantageuses de procéder.
M. Arseneau : D'accord. Et, pour
ce qui est de ce que vous avez mentionné dès le départ, la question de la
fiscalité, que ce soit pour les propriétaires… c'est juste pour bien clarifier
les choses, il y a des mesures qui avaient été proposées lors des consultations
particulières qui s'adressaient aux propriétaires de terrain, il y avait d'autres
mesures qui s'adressaient davantage aux instances municipales ou aux MRC. Dans
les deux cas, ça ne sera pas possible parce que ce n'est pas du…
M. Charette : C'est-à-dire qu'on
ne jouera pas au niveau de la fiscalité municipale, mais... On s'est d'ailleurs
fait un clin d'oeil. Cette annonce-là a été faite, je pense, deux ou trois
jours après la fin de nos consultations. J'en savais le contenu. Et il y a une
des dames, je ne me souviens plus du nom, elle me disait : On se reparle,
parce qu'elle fait partie… Donc, la proposition qu'elle faisait, elle le
savait, s'incarnait à travers l'annonce qui devait être faite quelques jours
plus tard, parce qu'à travers cette entente-là, ce partenariat-là, ça peut être
de l'acquisition, ça peut être de l'entretien, mais c'est aussi, dans certains
cas, des paiements de taxes foncières et autres. Donc, l'idée qu'elle lançait,
elle savait… et d'ailleurs on s'est parlé après, c'est à l'époque lointaine où
les consultations avaient lieu encore en personne, donc on s'était jasé
quelques minutes après pour confirmer que c'était l'objet du partenariat. Donc,
ces sommes-là servent à différentes fins. Parce qu'effectivement la fondation
peut se porter garante d'un territoire, peut l'acquérir, mais après, s'il y a
une taxe foncière qui est associée au terrain, il faudra qu'elle soit payée, et
ces argents-là permettent également le paiement de taxes foncières.
On avait fait un petit calcul à la
grandeur du Québec. En termes de taxes foncières, ce ne sont pas des sommes
immenses parce que ce sont des territoires souvent qui n'ont pas d'infrastructures
municipales ni rien, forcément, donc ce n'est pas des millions de dollars en
taxes foncières, là, qui sont payés, mais les quelques milliers de dollars qui
doivent être payés peuvent l'être à travers ce partenariat-là.
M. Arseneau : Mais c'est ça,
le principe étant qu'ils sont les propriétaires d'un vaste lot. Si on ne peut
pas l'utiliser ou l'exploiter de quelque façon que ce soit parce qu'on veut le
conserver, mais il ne faut pas, au surplus, avoir à payer des taxes, donc à
être…
M. Charette : C'est-à-dire,
pour la ville, ça demeure un territoire privé pour lequel une taxe foncière est
associée. Elle n'est pas élevée parce que c'est un territoire sans service, on
le reconnaît d'emblée, mais il y a quand même un montant qui doit être défrayé.
Et c'est là où les partenariats qu'on met de l'avant aident les fondations à
s'acquitter de cette responsabilité-là.
M. Arseneau : Donc, pour
comprendre, parce qu'il y a des propositions <qui…
M. Charette : …
parce
que c'est un territoire sans service, on le reconnaît d'emblée, mais il y a
quand même un montant qui doit être défrayé. Et c'est là où les partenariats
qu'on met de l'avant aident les fondations à s'acquitter de cette
responsabilité-là.
M. Arseneau : Donc, pour
comprendre, parce qu'il y a des propositions >qui avaient été faites,
notamment, par le Réseau de milieux naturels protégés, là, où on utilisait le
vocable «exonération de taxes», à proprement parler, il ne s'agit pas d'une
exonération, mais de montants d'argent qui permettent d'assumer les frais de
taxe, par exemple. Ça pourrait être le cas.
M. Charette : En fait, une
ville pourrait toujours exonérer un terrain de ses taxes, mais c'est là où on
joue dans la fiscalité municipale et c'est là où le projet de loi ne va pas. Mais
une ville aurait la possibilité… je dis «exonérer» ou «compenser» l'équivalent
d'une taxe municipale, mais ça, c'est à la discrétion des villes. Nous, on
aide, par contre, les villes à ne pas être pénalisées à travers des
partenariats comme celui, là, qui a été signé il y a quelques semaines à peine.
M. Arseneau : Puis juste une
dernière question. Comme on sait qu'il existe la notion de tenant lieu de
taxes, que ce soit pour des écoles, que ce soit des bâtiments publics,
peut-être que ce n'est pas le ministère, évidemment, de l'Environnement et de
Lutte aux changements climatiques qui peut le faire, mais est-ce que le
gouvernement a déjà été incité à réfléchir à la possibilité que des aires
protégées puissent être considérées comme des terrains de l'État ou, enfin,
d'une certaine façon, pouvoir être assimilées à des propriétés publiques où les
municipalités ou les MRC pourraient obtenir des tenants lieu de taxes plutôt
que de devoir payer… que les propriétaires puissent...
M. Charette : En fait, et j'ai
une bonne nouvelle là vous confirmer, j'ai
peut-être laissé, malheureusement, entendre le contraire, le 13 millions
qui a été convenu il y a quelques semaines à peine ne fait pas partie du
50 millions. Donc, c'est un montant supplémentaire. On est gentils comme
ça. Et, pour les taxes foncières à la grandeur du Québec, on évalue que c'est
environ 1 million de dollars. Donc, ce n'est pas une somme qui est
exorbitante et c'est là où c'est largement couvert par les partenariats. Donc,
les municipalités ne sont pas perdantes.
Là où les municipalités auraient peut-être
davantage d'intérêt, c'est pour des parcs municipaux et autres. Mais, à partir
du moment où la ville acquiert ce terrain-là, on s'entend que ce n'est plus au
gouvernement du Québec de payer quel aurait été l'équivalent de sa valeur en
taxes foncières. Et les villes ont intérêt, compte tenu de la demande de leur
propre population, de développer des parcs sur leur propre territoire.
M. Arseneau : D'accord. Merci.
La Présidente (Mme St-Pierre) :
M. le député de Viau.
M. Benjamin : Merci. Merci,
Mme la Présidente. Je rebondis sur les dernières questions du <collègue…
M. Charette : ...propre
population, de développer des parcs sur leur propre territoire.
M. Arseneau : D'accord.
Merci.
La Présidente (Mme St-Pierre) :
M. le député de Viau.
M. Benjamin : Merci. Merci,
Mme la Présidente. Je rebondis sur les dernières questions du >collègue,
donc, pour essayer de comprendre, par rapport aux municipalités actuellement,
l'enjeu auquel nous faisons face et que...
Prenons, par exemple, la municipalité du
sud du territoire, M. le ministre. Donc, en matière d'aires protégées, donc,
souvent on parle beaucoup de développer des paysages humanisés. Maintenant,
quand il y a consensus, par exemple, au niveau des l'acquisition des terrains,
etc., ça va, mais il peut y avoir des cas, par exemple, où il n'y a pas de
consensus, comme par exemple ce cas qui a été porté à notre attention par
rapport à la situation qui est vécue à L'Île-Bizard, par exemple, bon, où là,
visiblement, où il n'y a pas de consensus. Mais en dehors du fait qu'il n'y a
pas de consensus, ce qu'il n'y a pas non plus, M. le ministre, donc, c'est
qu'aujourd'hui... c'est quelles sont les cibles, quels sont les objectifs.
Quels sont les objectifs? Et vous n'y voyez pas, encore là, encore, un
bien-fondé au fait que, si on avait des objectifs clairs, connus, partagés, ça
aurait peut-être aidé à une meilleure compréhension des uns et des autres?
M. Charette : J'ai
personnellement le sentiment de répondre à cette question-là depuis deux
heures, mais ça, c'est un sentiment bien, bien... bien personnel. Mais les
paysages humanisés, c'est dans la loi depuis plusieurs années. Et les
gouvernements précédents, et les municipalités, et autres, pour plein de bonnes
raisons, j'imagine, ne se sont pas prévalus de cette possibilité-là. Mais la
possibilité existe, et c'est certain...
• (21 h 20) •
On parlait de la rivière des
Mille Îles un petit peu plus tôt. Moi, je peux vous dire que, dans les
dernières semaines, j'ai abordé la question avec les gens de Laval, c'est bien
certain, mais de la couronne nord aussi. Il y a une dizaine de municipalités
qui ont ce joyau-là qui est au milieu de leurs territoires. Il y a un potentiel.
Donc, j'ai évoqué ce scénario-là; reste à savoir si la mobilisation va se faire
au niveau des élus locaux. Mais, la possibilité, elle est là, le potentiel est
là. Mais, encore là, je ne pourrais pas établir de pourcentage de paysages
humanisés, mais je vous dis, d'entrée de jeu, les aires protégées d'utilisation
durable seront une occasion extrêmement intéressante de miser sur un noyau
social et l'environnement qui le compose. On aura de belles <opportunités...
M. Charette : …vous le dis,
d'entrée
de jeu,
les aires protégées d'utilisation durable seront une occasion
extrêmement intéressante de miser sur un noyau social et l'environnement qui le
compose. On aura de belles >opportunités à ce niveau-là et on va pouvoir
appliquer, au Québec, des principes qui se vivent dans bon nombre d'autres
pays, en Europe notamment.
Moi, je peux vous parler des
Basses-Laurentides, je peux vous parler de certains secteurs dans la région
d'Oka, par exemple, où on a certainement des critères qui pourraient se
rapprocher des paysages, pas des paysages humanisés, mais des aires protégées,
là, d'utilisation durable. Mais, là aussi, en termes de pourcentage, autant...
bien, si on veut s'encourager, autant le nord est plus facile pour de grandes
superficies, autant le sud va très, très bien se prêter à ce nouveau type d'aires
protégées d'utilisation durable. C'est davantage dans le sud qu'on peut deviner
qu'elles vont se développer, là, au cours des prochaines années.
M. Benjamin : Je suis bien
content, en fait, je suis très heureux, et j'ai eu la chance de le dire à ma
collègue de Mille-Îles, pour elle puis pour les gens de Laval, donc, de
l'annonce qui a été faite. Mais, quand ça va bien, c'est formidable, mais… et
dans le cas que je vous soumets, donc, je ne sais pas si vous êtes au courant
de ce cas-là, le dossier de ce qui se passe à L'Île-Bizard, donc, de ce cas-là,
et, quand ça va mal, je crois que… Comment vous vous situez par rapport à ça,
donc, M. le ministre?
M. Charette : Je pensais que
vous alliez me demander pourquoi ne pas établir des cibles dans le sud. Donc,
j'ai une nouvelle question. Très, très déstabilisé. Mais, pour L'Île-Bizard, je
ne connais pas, honnêtement, quel est l'exemple en particulier auquel vous
faites référence. Peut-être m'en dire davantage.
M. Benjamin : En fait, on a un
enjeu. En fait, l'enjeu qu'il y a, c'est qu'il a été porté à notre attention qu'il
y a une certaine volonté affirmée par l'arrondissement de L'Île-Bizard d'aller
vers un paysage humanisé, mais sauf qu'il n'y a pas de consensus, il n'y a pas
d'entente avec les propriétaires, donc que ce soit par rapport à la consultation
qui a été faite, donc, etc. Et ça, c'est… Les municipalités évoluent, les municipalités
sont de bonne foi, nous ne présumons pas de leur bonne foi, mais aussi faut-il
bien que… et ma collègue la députée de Mille-Îles l'a rappelé tout à l'heure,
faut-il bien que les municipalités, les territoires, les régions…
Et, dans le cas de l'amendement que notre
collègue de Mercier a présenté, le nord et le sud... Et j'ai l'impression de...
Ça fait deux heures aussi que je dis la même chose, M. le ministre. Mais, vous
savez, donc, la pédagogie, c'est l'art de répéter aussi. <Donc…
M. Benjamin : …et, dans le
cas de
l'amendement que notre collègue de
Mercier a présenté, le
nord et le sud... Et j'ai l'impression de... Ça fait deux heures aussi que je
dis
la même chose,
M. le ministre. Mais, vous savez, donc, la
pédagogie, c'est l'art de répéter aussi. >Donc, est-ce que vous ne
pensez pas que, dans le cas que je viens de vous soumettre, c'est-à-dire ce qui
se passe, par exemple, notamment à L'Île-Bizard actuellement, que vous aurez
pu… vous avez cette opportunité de pouvoir jouer votre rôle, c'est-à-dire,
comme ministre de l'Environnement, de dire : Bien, écoutez, pour le sud,
voici les cibles, voici les objectifs à atteindre?
M. Charette : En fait,
l'exemple que vous donnez illustre les défis du sud. Je me situe, là, dans
l'exemple que vous illustrez, où on est en présence de propriétaires privés qui
ont sans doute, on peut le penser, dans certains cas, leur résidence ou autres.
Donc, le ministère de l'Environnement n'a pas le pouvoir d'exproprier et ne
souhaite pas avoir le pouvoir d'exproprier. On est très, très loin de pareil
scénario.
Donc, oui, dans le cas de certains
projets, il y a des discussions qui doivent avoir lieu. Dans certains cas, ces
discussions-là avortent faute d'entente. Et…
Bien, je reviens à l'exemple des îles de
Laval. Actuellement, les propriétaires pour L'Île-Bizard, peut-être, ne veulent
pas, mais il n'est pas dit que ce seront indéfiniment les mêmes propriétaires
et qu'un jour la possibilité ne s'ouvrira pas. Et pourquoi je dis ça? C'est
que, dans le cas des îles de Laval, il y a une dame Larochelle qui a initié
cette démarche-là en 1990. On est en 2020 aujourd'hui. Donc, pour elle, qui
était l'instigatrice de cette association qui a mobilisé les députés locaux,
les élus municipaux et autres, c'est 30 ans de démarches.
Donc, il n'est pas dit que le projet de
paysage humanisé à L'Île-Bizard ne fonctionnera jamais, mais, des fois, il y a
des éléments du puzzle qui prennent du temps à se placer. Mais ce n'est pas la
prétention du ministère de l'Environnement, bien au contraire, de vouloir des
expropriations ou autres, mais cet exemple-là illustre les défis que l'on
retrouve en plus grand nombre au sud versus le nord.
M. Benjamin : Parfait. Merci.
La Présidente (Mme St-Pierre) :
Mme la députée de Mercier.
Mme Ghazal : Oui, juste un
élément, c'est une bonne nouvelle que je veux dire au ministre. Il n'aura pas à
travailler aussi fort qu'il pense. Ce n'est pas 16 000 km², le
1 %, ça, c'est pour tout le territoire du Québec. Mais, pour le sud, qui
représente un quart, c'est juste 4 000 km². S'il veut protéger le sud
puis se mettre des objectifs, 1 %, c'est 4 000 km².
M. Charette : …ce que je
mentionnais, ce pourcentage-là, il faut le calculer à la grandeur du Québec, et
ça demeure 16 000 km² le %.
Mme Ghazal : Mais le ministre
comprend que les efforts, c'est au sud qu'il <faut…
Mme Ghazal : ...4
000 km².
S'il veut protéger le sud puis se mettre des objectifs, 1 %, c'est
4 000 km².
M. Charette : …ce que je
mentionnais, ce pourcentage-là, il faut le calculer à la grandeur du Québec, et
ça demeure 16 000 km² le %.
Mme Ghazal : Mais le
ministre comprend que les efforts, c'est au sud qu'il >faut les faire.
Et tout... pendant... depuis je ne sais pas combien de temps, c'est à ça qu'il
a essayé de nous convaincre.
M. Charette : C'est pas mal
deux heures, je vous dirais.
Mme Ghazal : Puis c'est au sud
qu'il faut faire les efforts.
M. Charette : On en fait. On
en fait.
Mme Ghazal : C'est bon. Je n'ai
pas d'autre commentaire.
La Présidente (Mme St-Pierre) :
Donc, est-ce qu'il y a d'autres commentaires sur cet amendement de la députée
de Mercier? S'il n'y a pas d'autre commentaire, nous allons mettre aux voix. Mme
la secrétaire.
La Secrétaire
: Oui. Mme Ghazal
(Mercier)?
Mme Ghazal : Pour.
La Secrétaire
:
M. Charette (Deux-Montagnes)?
M. Charette : Contre.
La Secrétaire
:
M. Campeau (Bourget)?
M. Campeau : Contre.
La Secrétaire
: M. Provençal
(Beauce-Nord)?
M. Provençal : Contre.
La Secrétaire
:
M. Bussière (Gatineau)?
M. Bussière : Contre.
La Secrétaire
:
M. Reid (Beauharnois)?
M.
Reid
:
Contre.
La Secrétaire
:
Mme Grondin (Argenteuil)?
Mme Grondin : Contre.
La Secrétaire
:
Mme Tardif (Laviolette—Saint-Maurice)?
Mme Tardif : Contre.
La Secrétaire
:
M. Benjamin (Viau)?
M. Benjamin : Pour.
La Secrétaire
: Mme
Charbonneau (Mille-Îles)?
Mme
Charbonneau
:
Pour.
La Secrétaire
: M. Arseneau
(Îles-de-la-Madeleine)?
M. Arseneau : Pour.
La Secrétaire
: Et
Mme St-Pierre (Acadie)?
La Présidente (Mme St-Pierre) :
Abstention. Donc, l'amendement est rejeté.
Alors, compte tenu de l'heure, il est
21 h 28, je pense qu'on peut ajourner jusqu'à demain... sine die.
Bonne soirée à tout le monde.
(Fin la séance à 21 h 28)